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LE GRAND
VOCABULAIRE
FRANÇOIS.
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LE GRAND
VOCABULAIRE
FRANÇOIS.
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LE GRAND
VOCABULAIRE
FRANÇOIS,
CONTENANT^
i®« L'explication de chaque mot confidéré dans fes divcrfes acceptions grammati*
cales ^ propres, figurées , fynonymes & relatives.
X®. Les loix de l'Orthographe ; celles de la Profodie , ou Prononciation , tant
familière qu'oratoire \ les Principes généraux & particuliers de Ja Grammaire ;;
les Règles de la Verfification ^ & généralement tout ce qui a rapporta l'Eloquence
& à la Pocfie. •
3®. Là Géographie ancienne & moderne \ le Blafon y ou l'Art héraldique ; la
Mythologie ; l'Hiftoire naturelle des Animaux , des Plantes & des Minéraux ;
l'Exjpofé des Dogmes de la Religion y & des Faits principaux de l'Hiftoire Sacrée ^
Eccléfiaftique & Profane.
4^. Des détails raifonnés & philofophiques fur l'Economie , le Commerce , la
Marine , la Politique , la Jurifprudence Civile ^ Canonique & fiéncficiale ;
TAnatomie , la Médecine , la Chirurgie , la Chimie , la Phyfique ^ les Ma-
thématiques , la Muflque , la Peinture ^ la Sculpture y la Gravure > l'Arclu-»
tc^hire, &c. &c.
PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS DE LETTRES.
TOME QUATRI È M E.
A P A R I S,
Cbez C# P A HCt ou CKE, Libraire , rue & à côté de la Comédie Françoîft,
M. DCC. LXVIiL
4y^c approbation & Privilège 4u Rç^^^
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A À
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BEO
BEO
EORI; fubftantif mafcu-
lin. Foye:[ Tapir.
BEOTARQUE} fubftantif
mafculin. C eft le titre
3ue portoient les princi-
^ rats de la ville de Thè-
besj Capitale de la Béotie. Leurs
fonâions revenoietK à celles des^
Archontes à Athènes.
BÉOTIE j nom propre. Bcotîa. An-
cien Royaume de Grèce , dont Thè-
bes étoit la Capitale » & <jui ctoit
renfermé entre la Phocide , la Thef-
falie, la Doride , l'Attique^ la Mer
Egce , *& le Negrepont.
Ce Royaume fut gouverne par
feize Rois 5 -dont le premier fut
• Cadiims, & le dernier Xanthus.
On compte entre eux le malheu-
reux Laïus , Tinceftueux Œdipe &
fes fils Etéocle & Polynice. Foye^
ces mots.
Après la mort de Xanthus, les
Béotiens las du gouvernement mo-
narchique, fe formèrent en Répu-
blique , & furent ^ès-lors plus com-
munément appelés Thcbains ^ du
Tome IF.
nom de la ville de Thèbes. Foyà[
ce mot.
Le'mont Hélicon, confacré aux
Mufes , ainfi que les fontaines d'A-
ganippe , d*Aréthufe & d'Hypocrè-
ne , n célèbres dans les Ecrits des
Poëres, étoient fitués en Béotie,
de n^ème que le village d'Afcra ,
fameux par la naiflànce d'Hédode.
BÉOTIEN, ENNE; fubftantif & ad-
jeftif. Qui eft de Béotie , qui a rap-
port à la béotie. Les Béotiens paf-
joient pour fiupides chc^ les Grecs. Le
premier des rois Béotiens fut Cadmus.
BEPARA ; nom propre. Ancienne
ville de Thrace, que Procope met
au nombre des places qu'a bâties
l'Empereur Juftinien.
BEPALEj fubftantif maCculin. Arbre
d'Amérique femblable au frêne :
fes feuilles font vertes , pointues ,
&4in peuamèresj il a fa fleur pe-
tite, blanche, compofée de cinq
feuilles dont l'odeur refl'emble a
celle du triolet odorant : il lui fuc-
cède un fruit de couleur jaunâtre ,
& qui a la figure <1 une petite olivç*
A
\
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X- BEQ
Les feuilles de cet arbre font dc-
terfives, vulncratives , cicatrifantes
& réfolutives : on les pile & on les
applique avec du fuc de limon fur
les plaies fordîdes.
Les fleurs fortifient les nerfs , &
le fruit exprimé donne une huile
qui refour les piqûres Se les con-
trarions de ces parties.
BEQUEREAULX , vieux mot qui
iîgnifioitaucrefois,agneaux d*iin an.
BEQUEITE ; fubftancif féminin , &
terme de Chaînctiers , Serruriers ,
é'c. qui fe dit de certaines pinces
ou tenailles , à branches rondes &
recourbées, dont fe fervent ces Ar-
tifans.
BJEQUILLE ; fubftantif féminin. Ef-
pèce de bâton , qui a par le bout
d'en haut une petite traverfe fur
laquelle les vieillards^ les infirmes
ou les convalefcens s'appuient pour
marcher. Rendez-lui fa béquille > il
la lui faut pour marcher.
Les deux premières fyllabes font,
brèves, ôc la trQifième eft très-
brève.
Les // fe prononcent mouillés.
11 faudroit changer qu en A*^ &
écrire, d'après la prorvjnciation, Bé-
hille. Voye^ Orthogilaphe.
BÉQUILLE^ ÉE jadjedif & participe
paflîf. Foye:ç^ Béquiller.
I^QUILLER; verbe adlif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Terme de
jardinage. Faire un petit labour
dans une planche de laitues , d'af-
f>erges y &c. ou dans une caiffe de
aurier, d'oranger, &c. afin d'en
rendre la terre meuble. Il faut hé-
quiller tous les arbres encaiffés qui
font fur la terrajfe.
BèQUILLON; fubftantif mafculin ,
& terme de Fleurifte. Il fe dit des
petites feuilles qui fihiflênt en poin-
ts, cQoime celles, qu'on, voit. lorûr
B F. R
de la peluche, de cettalnes anémo-
nes.
Les trois fyllabes font brèves au
fingulierj mais la dernière eft lon-
gue au pluriel.
Il faudroit changer qu en ^ , le
fécond / en i, &c écrire, d'après la.
prononciation , békilion. Foye^i
Orthographe.-
BÉR ; fubftantif mafculin. Sorte de
Jujubier, ou grand arbre des Indes , ,
dont les feuilles reffemblent à cel-
les du pommier ; mais elles font
moins rondes & velues comme cel-
les de la fauge. Ses fleurs font pe-
tites, blanches , fans odeur , & com- .
pofées de cinq feuilles. Il leur fuc-
cède des fruits femblables aux ju-
jubes , & plus agréables au goût ,
mais qui ne mûri (lent pas affez-pour :
fe conferver & fe tranfporter com-
me les jujubes.
Les feuilles &c les fruits du Ber
font aftringens.
BERACAj lubftantif mafculin. Les»
■ Juifs appellent ainfi la bénédidhon
que donne fur les alimens le plus v
' qualifié de ceux qui.doiveut être du .
repas.
BERAM; fubftantif mafculîh. GrofTe-
toile de fil de coton j qui vient des .
Indes Orientales» & particulière-
ment de Suratte.
BERAR ; nom propre. Rbyauifie ou i
Province de rEmpii;e du Mogol > .
entre les royaumes de Bengale ,
Malvay , Candis & Golconde. La ^
Capitale eft Shapour. Le pavot qui
donne l'opium & les cannes de fu-
cre y abondent. On y recueille auflî .
du blé , du ris & des légumes.
BERAUN j . nom propre. Ville de
Bohême , Capitale d'un Cercle de
même nom, a trois milles de Pra-
gue. L'Empereur Sigifmond la prie
d'aflàut en 1411 , &en fit pafler
^ tousies hommes^au fil de. Tépee. £â
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BER
*r4îi , les eaux la ruinèrent en par-
tie : en 1600^ elle fut entièrement
réduite en cendres , & lennemi la
brûla encore en i6^i: il eft peu
de villes qui aient fouffert davan-
tage.
JBERBE; fubftantif mafculin. Sorte de
chat de la côte d or, marqueté com-
me la civette, & qui aime tellement
le fuc vineux des palmiers , qu on
lui a donné le nom de buveur de
vin. 11 a le mufeau plus pointu &
le corps plus petit que les chats
ordinaires.
JERBER A; nom propre. Ville d'Afri-
que. Capitale d'une Province de
même nom , fur la côte des Abif-
fins', entre celle de Mozambique &
la mer rouge.
BERBERIS. F'oye^ Épine vinette.
BERBICE ; ( la ) nom propre. Rivière
d'Amérique , au pays des Arwanes ,
& dont l'embouchure eft dJms la
mer du nord. Les HoUandois ont
fur fes rives de magnifiques plan-
tations de café.
JBERCAlLj fubftantif mafculin. Lieu
où l'on enferme les moutons, les
brebis Bc les agneaux. Il vaut mieux
fe fetvir du mot de Bergerie.
On dit dans le fens figuré, rame-
mener au bercail une brebis égarée ;
pour dire , faire renoncer quelqu'un
a l'héréfie qu'il avoir adoptée.
Le / final fe prononce mouillé.
BERCE ; fubftantif mafculin. Petit
oifeau qui vit dans les bois. Son
plumage eft cendré , & fôn bec fort
pointu.
BERCE i fubftantif féminin. Plante
dont la tige droite, ronde, nouée ,
velue j s'clève à la hauteur d'en-
' viron trois pieds. Ses feuilles font
amplexicaules , ailées , larges , & les
folioles découpées en manière d'aî-
' le. Ses fleurs naiflent en ombelles
aux fommets des branches^ & font
BER 3
compofées chacune de cinq feuil-
les blanches ou purpurines , difpo-
fées en fleurs de Ifs. 11 leur fuccède
un fruit elliptique, aplati, cchan-
cré j cannelé dans le milieu des deux
côtés, & divifc en deux femences
ovoïdes, aplaties & feuillées. La
racine eft charnue , blanche & rem-
plie d'un fuc jaunâtre,un peu amer.
Cette plante contient beaucoup
d'huile & de fel eflentiel. Ses feuil-
les font émollientes, &. l'on ne s^^n
fert qu'en déco£lion pour les bains
& les lavemens. Ses racines & fes
femences font incifives, apéritives,
carminatives & anti-fpafmodiques.
Il y a une autre plante qu'on ap-
pelle grande Berce y d'où l'on tire la
gomme appelée Opopanax. Voyez
ce mot.
BERCÉ , ÉE ; adjeâif & participe
paflîf. Koye'[ Bercer.
BERCÉ j nom propre. Ville des In-
des , au Royaume de Décan , à trois
lieues de Mitfie.
BERCEAU i fubftantif mafculin. C^-
nabula. Sorte de petit lit, qu'on peut
balancer aifément , ic dans lequel
on couche les petits enfans. Cet en--
fant efi encore au berceau.
Berceau, fe dit, par extenfion ^ d'un
cabinet, ou d'une longueur d'allée
formée de perches , d'échalats , èfc.
que Ton a difpofts en voûte, & cou-
verts de vignes , de jafmin , 6c. //
y a un berceau de chevrefeuil au fond
du jardin.
Berceau d'eau , fe dit de deux ran-
gées de jets obliques , qui en fô
croifant , forment une forte d'allée
en arcade , & couverte d'eau , où
l'on peut pafler fans fe mouiller.
Berceau , le dit , en termes d'Archî-
tedure , d'une voûte en plein cin-
tre.
Berceau de Presse , fe dit, en ter-
mes d'Imprimerie , de cette partie
Aij
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4 . BER
de la PreflTe qui roule fur les bras
où le marbre eft enclavé.
Bbrce AU , fe dif , dans le fens figu-
ré j pour enfance. J'ai connu ce
Prince dès le ber^au y c'eft-à-dire ,
dès l'enfance.
BjbrceAu , fe dit au(E , dans le fens fi-
guré , d'Un lieu où une chofe a com-
mencé. La Grèce fut le berceau, de
nos connoijfances.
La première fyllabe eft moyen-
ne > & la féconde longue.
Le X final qui forme le pluriel,,
prend le fon du ^ devant une
voyelle > en fuivant néanmoins la
règle générale donnée ci - après.
yoyer la lettre 5.
Il raudroit changer ce en s ^ 8c
écrire berfau. Foyei^ Orthogra-
phe.
BERCELLE ; fubftantif féminin , &
terme d'Émailleurs , qui fe dit d'u-
ne forte de petites pinces, dont ces
ouvriers fe fervent pour tirer 1 c-
mail à la lampe.
BERCER ; verbe adtif de la première
conjugaison , lequel fe conjugue
comme chanter. C'eft , au propre ,
Tadion de balancer le berceau d'un
enfant pour l'endormir; Cet enfant
pleure quand on ne le berce pas.
Bercer., fe dit familièrement , dans
le fens figuré , & fignifie amufer.
// m'a bercé long- temps de Vruines
promejfesi
Ge verbe , outre fbn régime fim-
ple , gouverne dans ce fens > en ré-
gime compofé ,. les prépofitions de ,
du y dé la y desi II ne me bercera
plusdcfesfottifes.
On dit auflî figurément & fami-
lièrement , c^'on a été bercé d'une
sJiofe ; pour dire, qu'on en^ a beau*
coup ouï parler.
On dit proverbialement, figurée
ment & familièrement de quel-
qii!un qui eft ordinairement iur
BER
quiet & agité , que le Diable le
berce.
Lapremière fyllabe eft moyenne >.
& la leconde eft longue ou brève ^
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon & 1^
quantité profodique des autres,
temps.
BERCHE ; fubftantif féminin , &
terme de Marine j qui fe dit d'une
petite pièce de canon de fonte ver*
te ,.dont on (e fervoit. autrefois fur
les vaifTeaux.
BERCHEROT , ou BERKEWITZ j,
fubftantif mafculin. Poids d'environ
trois cens vingt-huit livres, poids
de marc , dgnt on fe fert en Kuflîe;
pour pefer les Marchandifes volu-
mineufes & pefantes.
BERCHIÈRE; vieux mot qui s'eft
dit autrefois d'un fonds de terre
alîîgné en dot à une femme.
BERCKEL y nom propre. Rivière:
d'Allemagne , en W eftphalie. Elle
a fa fource au- defliis de Coetfel ,^
dans le Diocèfe de Munfter , & fon
embouchure dans. niTel , à Zut*
phen.
BERCKHEIM j nom propre. Ville de
France, dans la haute Al face , en-
viron à une lieue j fud-oueft, de
Schleftadr.
BERCLOUX j nom propre* Bourg
de France , en Saintonges , à troisv.
lieues , nord-eft , de Saintes.
BERDOA 5 nom propre. Vafte Dé-
fert d'Afrique, en Nigritie, où l'on
voir une ville de mèrhe nom, fous,
le Tropique du Cancer.
BERDOE ; nom propre. Ville d'Ar
fie, en Perfe, dans laf Province de
GraïKlja. '
BERÉ ; Ptolémée place une ville dece^
nom dans l'Arabie Déierte , & une-
autre dans l'Inde , en-deçà du Gan--
BÉRÉBÈRESj (les) peuples d'Afrir-
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BER
•pie , qui vivent , pour la nlûpart
fcus des terres à ' '""
s des terres à la manière des
Arabes. Ils font répandus dans la
Barbarie, la Numidie & la Lybie ,
& fe difent ifTus de la Tribu des Sa^
béens, qui paila de l'Arabie Heu^
reufe en Afrique j conduite par fon
Roi Melec - Irriqui. Les uns obéif-
fent à des Chefs qu ils appellent
Chcrifs , & d'autres fe gouvernent
en République. Il y en a aufli qui
font fujets du Roi de Maroc, & dé
quelques autres Souverains. Us fe
tiennent particulièrement dans les
montagneS', où ils cultivent la terre
& nourriflènt à&% troupeaux.
BERECINTHE, BERECINTHIE,
BERECINTHIENNE j termes de
Mythologie , & furnoms de Cy-
bêle ainu appelée d'une montagne
de Phrygie , où elle étoit née , &
où on lui rendait un culte particu-
lier. On plaçpit cette DéeCTe fur un
char attelé de bœufs , &: on la pro«
menoit aux acclamations du peu-
ple , dans les champs & dans les vi-
§nes pour la confervation des biens
e la terre.
BERECZIOW; nom propre. Rivière
de la bafle Hongrie , qui coule en-
tre les Comtés de Tarant al & de
Zolnock^ & fe jette enfuite dans la
Teiffe.
BERENGARIENS ; (les) Héréti-
ques du dixième fiècle , ainfi appe-
lés de Bcrenger leur Chef. Us atta-
quoient le Dogme de la tranfub-
ftantiation , & prétendoient qu'on
pouvoit légitimement ufer de tou-
tes fortes de femmes , fans qu'il fût
néceflaire de fe marier.
BERENICE; nom propre. Soeiurd'A-
grippa , & femme a Hérode , Roi
de Chalcide. Après la mort de fon
ma4:i, elle fut foupçonnée d'entre-
tenir un commerce incaftueux avec
£bû: frère Agrippa.. Ces. bruits l'en-
BER j
gagèrent à époufer Polémon, Roi de
Cilicie , qu'elle quitta bientôt après
pour retourner à fes premières in-
clinations. Elle pafla â Rome dans
la fuite y. où elle fe fit aimer de
l'Empereur Titus » qui l'auroit
époulée, s'il n'eût pas craint le mé-
contentement du peuple. Ce fonc
ces amours que le Grand Corneille
& fon illuftre Rival ont mifes au
Théâtre François. La Bérénice du
dernier y eft reftée.
Il y a eu plufîeurs anciennes vil-
les de ce nom , dont quatre , en-
tr'autres, étoient fituées fur la mec
Rouge.^
BERENS ; nom propre. Bourg de
France , en Languedoc , fur le
Tarn , vis-à-vis de Gaillac, à trois^
lieues ôc demie ,. oueft-fud-oueft ,.
d'Alby..
BERESCOW; nom propre. Ville de
^ Ruffie , dans la Province de To-
bolsk , fur rOby. On prend dans-
, les environs quantité de martres ^
zibelines, & de renards noirs.
BERESINA j nom propre. Rivière de
Pologne , qui a fa fource en Li-
thuanie, au Palatinat de Minski,,
& fon embouchure dans le Niéper ,
au-deflus de Riekzyca.
BERG ; ( Duché de ) contrée d'Aile-^
magne , en Weftphalie ,. qui eft
enclavée entre le Duché de Clèves,
le Comté de la M<irck , la Seigneu-
rie de Harderberg , le Comté de
Homberg , la Seigneurie de Wil-
denbourg , & la w étéravie. Duflel
dorp en eft la capitale.-
BERGA ; nom propre. Petite villa-
ge château d Elpagne , en Catalo-^
gne , fur la rivière de Lobrega , i:
cinq lieues de Puicerda.
BERG AIN y vieux mot qui fignifioic:
autrefois traité ^ marché.
BERG AMAN \ vieux mot qui figpi»-
fioit autrefois coutelas*.
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6 BER
BERGAMASC j nom oropre. Con-
trée dltalie , en Lompardie , dans
les Etats de la République de Ve-
nife. Elle eft entre le Duché de
Milan , le BrelTan & la Valreline.
Lé Bergamafc eft peuplé & fertile.
Bergame en eft la capitale.
BERGAMASQUE j fubftantif &: ad-
je6tif dts deux genres. Qui eft du
Bergamafc , qui a rapport au Ber-
gamafc. C^ un Bergamafque. Le
langage bergamaf que pajfç pour grof-
fier en Italie.
BERGAME; nom propre. Ville for -
te & commerçante dltalie , capi-
tale du Bergamafque.
Bergamb , eft aufli le nom d'une
groiïe tapiflerie qui fe fabrique avec
différentes fortes de matières filées,
comme laine , coton , chanvre ,
poil de chèvre, oc. Son nom lui
vient de ce que les habitans de Ber-
game en ont été les inventeurs.
.Ces fortes de tapilTeries payent
pour droits à l'entrée du Royaume,
dix pour cent, fuivant TArrêt du
Confeil de 1 6G\.
BERGAMOTE ; fubftantif féminin.
Sorte de poire fondante , de figure
ronde, & d'un très-bon goût.
On diftingue la Bergamote d'é-
té , de la Bergamote d'hiver^ & l'on
préfère la dernière.
BlRGAMOTE , ou CITROK BeRGA-
MOTE , fe dit auflî d'un fruit qui
croît fur un citronnier enté lur
le tronc d'un poirier bergamote. Ce
fiuit tient des qualités , des vertus
& des propriétés du citron & de la
bergamote. On en tire cette effence
odorante 3 cordiale, &fifmguliè-
rement eftimée dans les parfiims.
Pour préparer-cette erfènce , qui
eft une huile éthérée tres-fubtile, on
procède ordinairement par voie de
diftilUtion i mais celle qu*on ob-
tient fans feu , eft bien fupérieure
BER
à l'autre. La manœuvre eft a la vé-
rité un peu longue \ il faut prelTer
les zeftes ou écorces minces exté-
rieures, dans un vailTeau de verre.,
comme on prelfe des zeftes d'oran-
ge , dont on veut parfumer un verre
do vin. L'orifice du vaiffeau doit
être étroit , & n'avoir d'ouverture
que pour y laiffer pénétrer les deux
doigts qui doivent preffer les zeftes,
afin d'empêcher Tévaporation de U
liqueur que l'on recherche.
Cette ellence eft ftomachale , &
réfifte à la malignité des humeurs :
on la donne depuis une goutte juf-
qu'à fix.
On appelle tabac k la bergamote ^
une forte de tabac en poudre , qui
n'eft autre chofe qu'un tabac pur
légèrement frotté de l'eflènce dont
nous venons de parler.
La première fyllabe eft moyen-
ne , les deux fui vantes font brèves ,
& la dernière eft très-brève.
BERGAN ; nom propre. Ancienne
ville d'Afie , que Ptolémée place
dans la Sufiane , vers le milieu des
terres.
BERG AS \ nom propre Ville de Tur-
quie , dans la Romanie ^ fur la ri-
vière de Larifle , entre Andrinople
& Aracléa.
BERG-BIETEN ; nom propre. Petite
ville de la baîïè Allace , â trois
lieues , oueft , de Strasbourg.
BERGE; fubftantif féminin. Bord
d'une rivière relevé ou efcarpé. //
faudroit travailler i la berge de ce
fleuve.
Berge , fe dit , en termes de Marine,
de certains rochers élevés à pic fur
l'eau. Tels font les berges aOlon-
ne , fur la côte de Poitou.
Berge, fe dir encore d'une forte de
chaloupe étroite , dont on fe fert
fur quelques rivières.
La première fyllabe eft moyen-
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BER
nfie , & là féconde trcs-brî;ve.
Il faudroit changer le g Qr\ j y &c
écrire , berjcrVoytz Orthogra-
phe.
BERGEN; nom prope- Ville Mariti-
me , commerçante , & capitale du
Royaume de Norwcge , dans la
Province de Bergenhus. 11 entre
dans le port, des vaiiTeaux de plus
de quatre cens tonneaux , qui abor-
dent tour chargés jufques devant la
porte des Négocians.
Bergen > eft encore le nom d'une pe-
tite ville d'Allemagne , dans la balFe
Saxe j au Comté de Danneberg ^ fur
les froncières du Brandebourg,
BERGENHUS ^ nom propre. Pro-
vince de Norvège , dont la ville ca-
pitale eft Bergen. Elle eft bornée au
fud, à l'occident & au nord par
l'océan \ au nord-eft, par laProvm-
ce de Drontheim j & à l'orient, par
celle d'Aggerhus.
BÇRGER , ÈRE ; fobftantif. Celui
ou celle qui garde les moutons*
EJl'CC'là le chien de votre Berger ?
Voilà la bergère de ce troupeau.
Kerger & BERciRE, fe difent figu-
rément en pocfie paftorale , pour
amant & amante. C*ejl le berger le
plus tendre du village^ La bergère
étoit fidèle ^ & le berger un incon-
fiant.
Heure du berger , fe dit , dans le
fens figuré , du moment favorable
à un amant, pour triompher de fa
maîtrelTe.
On donne communément a la
planette de Vénus , le nom à' étoile
du berger.
\jdL première fyllabe eft moyenne,
Ôr la féconde brève au fingulier
mafculin ^ quand le r final ne fe
fait pas fentir ^ comme il arrive en
converfation devant une confonne,
& à la fin d'une période j mais elle
eft longue au pluriel Se au féminin.
BER 7
qui a une troifième fyallabe très-
brève.
Il faudroit changer le g eti j 9 &
écnïQyberjer.Yoy. Orthographe.
BERGERAC; nom propre. Ville de
France, en Périgordj fur la Dor-
dogne, afix lieues, fud fud-oueft,de
Périgueux.Elle eft peuplée & avan-
tageulement fituée pour fon com-
merce qiii eft confidérable, & qui
confifte en étoffes , en vins, en eaux-
de-vie, & en plufieurs autres den-
rées.
BERGERDORF j nom propre. Bourg
d'Allemagne,au Duché de La>«ren-
bourg , fur la rivière de Bille. Ce fut
autrefois une .ville forte & impor-
tante. 11 appartient aux villes de
Hambourg & de Lubec.
BERGERET j vieux mot qui fignifioit
autrefois houlette.
BERGERIE ; fubftantif féminin. Lieu
où l'on enferme les moutons & les
brebis. Cette bergerie n eft pas ajfe^
vafte.
Bergeries , fe dit au pluriel , & par
extenfion, de certains ouvrages en
profe ou en pocfîe paftorale , qui
traitent des amours des bergers»
Boilcau a fait l'éloge des bergeries
de Racan.
On dit proverbialement & figu-
rément , enfermer le loup dans la
bergerie; pour dire , laiflTer fermer
une plaie lans en avoir tiré les corps
étrangers qui peuvent procurer un
mal nouveau , ou renouveller l'an-
cien.
La première fyllabe eft moyenne,
la féconde très-brève , & la troifiè-
me longue.
BERGERONNETTE 5 fubftantif fé-
minin. Petit oifeau dont on difHn-
gue trois efpèteSy l'une noire &
blanche , la féconde jaune , & la
troifième cendrée- Les Bergeron-
nettes font d'une jolie figure, elles
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t BER
fréquentent les rivières , fuivent les
troupeaux , agitent continuellement
leur queue , qui eft fourchue & plus
longue que leur corps , volent rare-
mentj & ne vont jamais loin fans fe
repofer.Ellesfenourriffent de petits
vers & d'infedes aquatiques j pré-
parent leurs nids dans les blés avec
ues brins d'herbes , & la femelle y
pond quatre oa- cinq œufs parfe-
més de taches & de jignes brunes
difpofées irrégulièrement.
BERGERONNETTE, BERGERET-
TE, BERGEROTTEj vieux mots
qui fignifioient autrefois jeune Ber-
gère » petite Bergère.
BERGEROTj vieux mot qui figni-
fioit autrefois petit Berger,
'SERGIME-j nom propre & terme de
Mythologie. Divinité particulière
aux habitans de BrelTe, en Italie j
.où elle avoit un T emple & une Prê-
treffè. 11 refte un monument qui la
reprcfente vêtue à la Romaine.
BERGINE; vieux mot qui fignifioit
. autrefois brebis.
BERG-OP- ZOOM;nom propre. Ville
forte Se maritime des Pays-Bas , dans
le Brabant HoUandoîs. Elle fut inu-
tilement afllégée en 1588 par le
Prince de Parme , & en 1 ^81 par le
Marquis de Spinola ; mais elle n'eut
pas la même fortune en 1747 • ^^
Maréchal de Lowendal l'emporta
l'épée à la main le 1 5 Septembre de
cette année, après un (îège de deux
mois & deux jours.
BERG-SAINT-WINOX; nom pro-
pre. Ville forte de France j dans la
Flandre Françoife , â une lieue &
demie, fud-fud- eft, de Dunkerque.
Les appointemens & émolumens du
Gouverneur vont à plus de vingt
mille livres par an : ceux du Lieu-
tenant de Roi , environ à fept mille
livres, 8c ceux du Major, à quatre
i]^ille cinq cens francs*
BER
BERGUE ; vieux mot qui fîgnîfiok
autrefois barque.
BERG-ZABERN j nom propre. Ville
d'Allemagne, au Duché de Deux-
Ponts, près du Rhin, à un mille de
Cron Weiflenbourg.
BERIBERII ; fubftantif mafculin, &
terme de Médecine. On donne ce
nom à une efpèce de paralyfie com-
mune dans quelques contrées des
IndesOrientales.AjyeçPARALYSiE,
BERICjyieux mot qui fignifioit au-
trefois bergerie.
BERICHOT. royei Roitexet.
BERICLE ; vieux mot qui fignifioit
autrefois criftal.
BER IL j fubftantif mafculin. Pierre
précieufe , polygone & tranfparen-
te , d'un vert bleuâtre , léger, donc
la cciftallifation eft feuilletée com-
me le diamant. On en connoît de
deux fortes , Tune orientale j qui eft
le beril ; & l'autre occidentale, qui
eft l'aiguë marine.
1®. Le beril, ou aiguë marine
orientale, a une couleur forte , char-
gée d'un bleu vert , défectueux &
lourd. On en trouve qui reçoivent
un poli aflez éclatant.
1°. La pierre dite aîgue marine^
ou le beril occidental , eft d'un
vert de mer appelé Céladon , affez
agréable ; on y diftingue du blanc ,
du bleu & du vert j cet eofemble
imite très-bien Teau d'une mer
tranquille; cette pîêrre eft diapha-
ne , fufceprible d'un affez beau po-
li , vif & éclatant.
Le beril , comme Taigae marine ,
font les moins dures de toiites les
pierres précieufesj la lime mord
facilement fur elles. Ces fortes de
pierreries entrent totalement en fu-
fion dans le feu : c'eft en général
une pierre fort peu recherchée , à
moins qu'elle ne foit de toute qua-
lité : il ne s'en fait pas un grand^
coinmer^
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BJER
commerce : on trouve ces pierres
dans les Indes , à Madagafcar , au
pied du mont Taurus , fur le rivage
de r£uphrace. On en rencontre
encore dans l'Allemagne & la
Bohème.
Plufieurs Auteurs difent que cette
pierre» dans l'ancienne loi, faifoit
partie du peâoral du ^rand Prêtre.
Lp béril fe contrefait en mêlant
à la matière dont on fait le criftal
(siâice , quand elle eft en fufion ,
une certaine quantité de cuivre cal-
ciné par trois fois avec le foufre.
On pulvérife ce cuivre, on le mêle
avec un peu de fafre aufli pulvé-
^ rifé : on jette le mêknge petit à
petit xians la matière du criftal fac-
tice, on remue bien le tout, &c l'on
continue à mettre des devLx poudres
combinées jufqu à ce que l'on ait
obtenu la couleur qu'on a en vue.
Sur quinze livres de matière de
verre , on met ordinairement (ix
onces de cuivre calciné , & une
once de fafre.
BERINGEN ; nom propre. Petite ville
des Pays-Bas, dans TEvêché de
Liège.
BERIS j nom propre. Rivière de Cap-
padoce > dont il eft parlé dans le
périple du pont Euxin, par Arrien ,
qui la place entre les fleuves Thoas
& Thermodon.
BERISSA ; nom propre. Ville d'Afri-
2ue , en Nigricie , au royaume de
Juber , fur le Sénégal.
BERITE ; nom propre. Ancienne ville
de Phénicie , fur la Méditerranée ,
entre Biblos & Sidon.
BERLE ; fubftantif féminin. Plante
dont les tiges grofles, cannelées, an-
guleufes , s'élèvent à la hauteur d'en-
viron cinq pieds. Ses feuilles font
oblongues , graffes > dentelées ^ &
diftribuées par paires fur une cote
que termine une feule feuille. Ses
Tome IF.
B£R 9
ffeur^, qui naiflent fiir des ombel-
les , au lommet des branches , Âsnc
compofées chacune de cinq feuil*
les blanches, difpofées en rofe. Il
leur fuccède des graines aplaties
d'un côté, & de l'autre , menues »
arrondies, & cannelées.
Cette plante , qui croît aux lieux
aquatiques , a une odeur forte , Se
contient beaucoup de phlegme ,
d'huile & de fel effentiel. EUe eft
anti-fcorbutique, apéritive, diuréti*
que , & bonne pour atténuer & bri-
fet les pierres de la veflle & des
reins.
BERLEBOURG j nom propre. Petite
ville d'Allemagne , ali Comté de
Witgenftein , dans la Vétéravie y à
ttois milles & demi de Dillem-
bour^ f entre les fources de TEder.
BERLIN \ nom propre. Grande ville
d'Allemagne, fur la Sprée, Capi-
tale de tout le Brandebourg y & en
particulier de la nouvelle Marche.
Il s'y fait un commerce coiilidéra-
ble. Le palais royal, où réfrde le
roi de Pru(fe , eft magnifique \ on
y voit une bibliothèque choifie , Se
un riche cabinet. Les rues font
^ grandes , belles & bien pavées. La
plupart font plantées de rangs d'ar-
ores qui forment de belles allées.
Les différens quartiers font féparés
l'un de l'autre par des canaux à
la manière de ceux qu'on voit à
la Haie & à Amfterdam* On re«
marque fur le beau pont de pierres
de taille, conftruit fur une des^
branches de la Sprée, une ftatue
cqueftre de l'Eledeur Frédéric-
Guillaume L'homme & le cheval
font dune feule pièce, du poids
" * de trois mille quinuux , formée
d'un feul jet.
Berlin a une Académie Royale
dés Sciences & Belles-Lettres, un
Obfervatoire & un Arfenal fuper-
B
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ÏO
BER
bcs. La Religion dominante e(t la
Calvinifte-, mais on y laiffe à ceux
qui profeflem d'autres . Religions ,
une grande lihetté de coufcience.
BERLINE i fubftantif féminin- Sorte
de carrofTe fufpèndu entre deux bran-
cards , & qui tire fon nom de la vil-
le de Berlin. La berline eft une al-
lure très-comçiode en voyage. Elle
cft plus légère qu'un. carroiTe , &
moins fujette à verfer. ,
La première fyllabe eft: moyen-
ne, la féconde brève, & la.troifiè-
me très-brève. -
BERLINGOT, & plus fouvent B^t-
LiNGOT ^fubftantif mafculin, Berline
coupée, h fais faire un.brdingot.
BERLIIE ; fubftantif féminin , clu fty-
le familier. Sorte deblouiltement
paflager. Ce mot n eft ufiré qu'avec
les temps du verbe, Avoir, Cette
fille a la berlue. Il avoit laJterlue.
Avoir la berlue y 'tt dir.aufli fa*
milièrement dans le fens. figuré, &
fignifie juger mal des chpfes, en
juger de travers.' Il faut avoir la ber-
lue y pour ne-pasù appercevoir le xidi-^
cule de cette proposition^
SERMAN^ BERMEN ; . vieux, mots
qui iWnifioient autrefois courtier,
BERME; fubftantif féminin ^ & ter-
me de fortifications. Il fe.dicd*un
chemin^auquel on donne ordinaire-
ment quatre pieds de largeur entre
le rempart & le foflTé. La berme
reçoit la terre qui s'éboule du rem-
part-, SsC L'empccbé de combler le
foffé. .
]EfeRME , fë dît''auffi, en-ArcHtc£hire ,
d'un chemin qu'on laiffe entre une
levée, &c le bord d'un canal ou
dW/o(K..
^RME^ fe dit jcn termes^ d'Amidom
niers , d'un tonneau où ct^ ouvriers
font^ermenter le froment dont ils
compofent l'amidon.-
fiËRMEO >. jciom propre. Petite ville
.BER
maritime d'Efpagne, en Bifcaie,,
à rOccident cie Bilbao.
BERMIER , 1ERE ; fubftantif & ter-
mes de Salines. Celui & celle qui.
tire & porte la miùre au tripota
BERMUDES-, (les ) nom propre. îles
de l'Amérique feptentrionale ainfi
: appelées de l'Efpagnol Jean Ber-
mudezi qui les découvrit en 1 50J.-
Elles font fituées visnâr^vis de la Ca-
; roUne. . Elles V om peu d'étendue,.
, mais il y: règne un printemps per-
pétuel, & l'on y fait deux moillbns
par an. On recueille en Jjiillec &
en Décembre ce que l'on a femc en
Mars & en Août. Les oranges, la
cochenille , quelques perles & un;
peu xl'ambre gris, font les princi-
paux objets du commerce de ces-,
lies. La viande la plus ordinaire qui /
s'y mange, eft celle de tortue.»: le
goût en eft très-délicat;
3ERMUD]ENNEi fubftanjrif fémi-
' nin. Plante ainfi appelée des îles-:
Berraudes , d'où on 1 a apprtée. Sa .
fleur eft belle &• difpofée en lys. Le
calice devient un fruit triangulai-
re., divifé intérieurement en trois
loges, remplies.de femcnces arron-
dies*.
BERNABLE; adjëdif des deux gen-
res.! Qui mérite d'être berné , joué ,
' raillé , moqué. Ce propos la . rend bien
bernable.
Les deux premières fyllâbes font
moyennes , & la.troifieme.eft très-
brève.
BERNACLE; fubftantif féminin. Co-
quillage dont la coquille eft com-
pofce de cinq pièces. Les Bernacles
• s'attachent aux rochers & aux vaif-
feauxi On croyoit autrefois qu'il
'. fortoit dcL-ce coquillage une efpèce
d^ canard. .
BERNAGE ; vieuT mot* qui fignifioic
I autrefois réqui4>age d'un Prince oa:;
: ^ d'un grand .Seigneur^
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BER
JJernaôe , s*éA auffi dit , en termes
d'économie ruftique , pour exprimer
un mélange de , plufieurs fortes de
grains, comn^e feigle, orge , fro-
ment, &c.
JBERNALDE.; nom propte. Petite
ville,dltalie^ au royaume de Na-
. pies , dans la Bafilicate , fur la ri
vière de Bafiliento , & à deux lieues
de foa «mbouchure, dans le golfe
de Tarente.
;B£RNARD-CASTLE;nom propre.
Bourg & Baronie d'Angle terre, j fur
h T&s , à cinq lieues de la ville de
Durham.
BERNARDINE i fubftantif féminin.
Religieufe de l'Ordrô de Cîteaux,.
qui Siit la règle de S.iBenoîc, &
qui eft vêtue comme un Bernardin.
BERNARDINS i (les) Religieux d'un.
Ordre qui eft une réforme de celui
de S. Benoît. Ce notb leur vient de
S. Bernard, oui a illuftré & étendu
rOrdre. Ils lont vétas d'une robe
blanche 3 avec un fcapulaire noir
par-deflTus, Scliors' du cloître, d'une
robe noire avec un capuce de même
coulôur , dont la pointe defcend par
derrière jufqu à la ceinture. Ils por-
tent au choeur Nune robe blanche,
ample & à grandes manches, avec
un chaperon blanc.
BERNARD-UHERMITE; fubftantif
féminin. Animal qui n'a ni coquille ,
ni écaille, ni matière cruftacce fur
la plus grande partie de fon corps ;
mais il le couvre, en fe logeant dans
les coquilles que d'autres animaux
oiît formées , porfrvu néanmoins
qu'elles foient tournées en vis.
Cet animal contient beaucoup de
fel volatil. Il eft apéritif & bon
contre U pierre.
BERNARTj vieux mot. qui fignifioît
^ autrefois , fot , niais.
BERPfAUDOIR; fubftantif mafculin,
& terme de Bonnetiers. U £e dit
BER r i
d'un grand panier d^ofier à claire^
voie j dans lequel ces artifans net-
toyent les brins de laine qui s'amaf-
fenc fous la claie , quand la laine
eft battue.
BERNAW ; nom propre. Ville d'Al-
lemagne, dans la BaflTe-Saxe , envi-
ron à trois milles de Berlin. Elle a
beaucoup fbufFert pendant les guer-
res civiles d'Allemagne. On y brade
de l'excellente bierre.
BERNAY i nom projpre. Ville de Fran-
ce, en Normandie , fur la Caren-
tone, à cinq lieues, eft-fud-eft, de
Lizieux. On y fabrique des toiles
qui font eftimées.
U ya dans cette ville une Abbaye
en commende , tjui vaut au Titulaire
feize mille livres de rente.
BERNBOURGjnom propre. Petite
ville d'Allemagne, dans le cercle de
la Haute-Saxe , fur la Sala.
BERN-CASTFLj nom propre. Petite
ville d'Allemagne , dans rEleâ:orat
de Trêves , fur la MofcUe , entre
Trarbach & Weldens.
BERNE; (le Canton de) le fécond &
le plus grand des Treize Cantons
Suides. Il a environ foixante lieues
de longueur & trente de largeur.
Il tire Ion nom de la ville de Berne ,
qui en eft Capitale.
Le Gouvernement y eft ariftocra-
tique, & le-pouvoirfouverain réfide
dans le Grand Confeil, compofé de
[>lus de deux cent membres, dont
e Préfident prend le titre d'Avoyer.
Ce Confeil ne s'ademble que deux
fois par femaine, à moins qu'il ne
furvienne quelque affaire extraordi'-
naire.
Outre le Grand -Confeil, il y
a le petit Confeil ou le Sénat ,
compofé de vingt-fept membres,
appelés Sénateurs , à qui Texé-
cution des loix eft commife, de
même que l'expédition des afiaires
Bij
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Il
BER
ordinaires. Il s'a^Temble tous les
jours , excepté le Dimanche,
Les membres au Sénat ou pe-
tit Confeilj font tirés du Grand
Confeil j où ils confervent leur
droit de féance j en forte que quand
celui-ci eft aflemblé , l'autre n'exifte
pas.
Lesplaces, qui viennent à vaquer
dans l'un & l'autre confeil ,font dif-
tribuées aux Candidats par le Petit
Confeil 9 conjointement avec feize
membres du Grand Confeil > que
Ton nomme les Seh^eniers.
Le Canton de Berne étant fort
écendu,on Tadiftribuéen Baillia*
ges ou Gottvernemens » Se Ton
envoie dans chacun un Bailli qui y
adminiftre la Juftice & la Police
pendant fix années. Comme les em-
plois de Baillis font fort lucratifs y
ils font recherchés avec avidité y
mais les Bernois, las des brigues de
ceux qui les follicitoient, & qu'au-
cun règlement n'avoit pu contenir ,
ont établi que le fort decideroit feul
'des prétentions des Concurrens y de
forte que quand il s'agit de créer
un Bailli» on met dans un fac au-
lant de balles qu'il v a de Concur-
rens : une de ces balles eft dorée >
ic celui qui la tire» obtient l'emploi.
N*auroit-il pas mieux valu laifTer
fubfifter l'abus , que d'y remédier
d'une fi étrange manière?
Berne , Capitale du Canton dont nous
venons de parfer , eft une grande
ville fituée fur l'Aar, riche, peu-
plée» commerçante, & la plus belle
de toute la Suiile.
BERNE j fubftantif féminin. Efpèce
de, jeu où pluiieurs peribnnes font
fauter en l'air quelqu'un qu'elles
ont placé au milieu d'une couver-
ture. // méritoit la berne.
Bernh^ fe dit , en termes de Marine ,
de la (ituatlgn du pavillon au haut
BER
de fon bâton où il eft ferlé. Cette
fituation eft un fignal pour appeler
la chaloupe ,"pour avertir des vaif-
feaux inférieurs de venir à bord du
pavillon j 6*c.
BERNÉ , ÉE j adjedlf & pitrticipe
paflîf. Foye^i Berner.
BERNEMENT j fubftantif mafculîn-
Adion ou manière de berner. San--
cho Panfa vouloit bien craire que tout
étoit magie dans l'Hôtellerie ; mais il
en exceptait fon bemement, quil
foutenoit être véritable.
La première fyllabe eft moyen-
ne, la féconde très-brève, & la
troifième moyenne au fingulier,
mais longue au pluriel.
Le pluriel fe forme en changeant-
le t final du fingulier en un j , qui
fuit la règle gSiérale des pluriels.
Voyc{ la lettre 5.
Il faudroir changer le dernier c
en a j 8c écrire , d'après la jproiion-
ciation » bernemant. Voyez Ortho-
KiRAPHE.
BERNER; verbe aûif de la première
conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chanter. G'eft , au propre ,
faire fauter quelqu'un en Tair par
le moyen d'une couverture. On vous
mettra fur cette couverture j & l'on
vous bernera.
Berner , fignifie , dans le fens figuré,
fe moquer de qùclqu^m , le tourner
en ridicule. Il méritoit bien quon
le beruât y pour le propos qu*il a
tenu.
La première fyllabe eft moyen-
ne, & la féconde eft longue ou
brève, comme nous l'expliquons
au mot Verbe , avec la conjugaifon
& la quantité profodique des autres
temps.
BERNEUR ; fubftantif mafculin. Ce-
lui qui berne* Allons y dit Sancho ,
dans un endroit où il ny ait ni berne
niberneur.
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BER
La première fyllabe eft moyen-
ne, & la féconde longue.
te r final fe faic lentir en toute
cîrconftance,
BERNIClEj nom propre. Ancienne
Province du Royaumed* Angleterre,
qui fait aujourd'hui partie du Nor-
thumberland»
BERNIÈRES; nom propre. Bourg de
France,en Normandie, à deux lieues,
eft-fud-eft,'deVire.
BERNlESQUEj adjedif. Qui fe dit
d*un ftyle approchant du burlefque ,
mais plus foigné , & dont fierni ,
Poëte Italien , eft l'inventeur. Cela
tjl écrit enjiylc berniefque.
BERNIN j ( le Cavalier ) nom propre.
Peintre y Sculpteur & ' Architecte
célèbre, né à Naples en 1598 » &
mort à Rome en 1680. Louis XIV
rappela, en i6<>5 , pour travailler
au plan du Louvre,^ mais les Deiïeins
de Perrault furent préférés. Le Roi
voulut cependant avoir fon portrait
*de la mam du Cavalier ftemin : &
pour fignaler fa magnificence envers
cet illuftre Artifte , il lui donna une
gratification de cinquante mille
écus , fix mille livres de penfion ,
'& le fit rembourfer de tous frais
de voyage & de féjour en Fran-
ce.
I-es Principaux Ouvrage? du Ca-
valier Bemîn , & qui font Tadmi-
ration des Connoiifeurs , font , à
Rome , le Maître Autel , le Taber-
nacle , & la Chaire de TEglife de
Saint Pierre j les Tombeaux d'Ur-
bain VIU & d'Alexandre VII i la
Statue équeftre de Conftantin ^ la
Colonnade qui environne la Place
de TEglife ae Saint Pierre, & la
Fontaine de la Place Navonne. En
France , on a le Bufte de Louis XIV
dans la Salle de Vénus , & la Statue
équeftre deMarcusCurtius> placée
à Verfailles^ au-delà de la Piècç
BER 13
des Suiffes > & prefque dans le Bois.
Tous ces Ouvrages font caradérifés
par une élégance & une expreiHon
digne de rantique.
BERNIQUET j fubftantif mafculin ,
qui ne fe dit guères qu'en ces
phrafes populaires & proverbiales ,
être au berniquct j mettra au bcrni^
quct; pour dire, être ruiné, mettre
a la Dfiiace
BERNOIS, biSEi fubftantif &. ad-
jeAif. Qui eft du Canton de Berne ,
qui a rapport au Canton de Ber-
ne.
BERNOULLIj (Jacques) nom pro-
pre d*un fameux Géomètre, ne à
Baie en 1 6 5 4, & mort dans la même
Ville en 1 705 . Entre les divers Ou-
vrages de ce Savant , on eftime par-
ticulièrement fon Traité des Infi-
ttis. . '
Jean BernouUi , frère du précé-
dent, fut auflî un Mathématicien
diftingué, né le 7 Août 1667 , &
mort le premier Janvier 1748. Ses
Ouvrages ont été impirii^és à Lau-
fanne en 4 volumes //2-4^.
L*tm & lautrc ont été Membres
de l'Académie des Sciences de Pa-
ris.
BERNSTADT ; nom propre. Petite
ville de Siléfie , fur la rivière de
• Weida , à trois ,miUes . de Bref-
hu.
BERNTHALER j fubftantif mafcu-
lin. Écu du Canton de Berne , va-
lant environ cinq livres de Fran-
ce.
BEROE j nom propre. Ancienne, ville
de Syrie , qu'Antonin place entre
Cirre' & Ennèfe.
Virgile parle d'une Nymphe de
même nom , qu'il donne pour com-
pagne à la mère d'Ariftee.
BERONHE ; vieux mot qui fignifioit
autrefois guerre , expédition.
BERRE i nom propre. Ville de Fran-
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14 BER
ce , en Provence , à cinq lieues ,
oueft-fud-oueft » d'Aix.
Berrb, eft auflî le nom d'une petite
rivière de Dauphiné, qui fe jette
dans le Rhône , au-deflus de Pier-
relatte , après un cours d'environ fix
lieues.
BERRE i (la) nom propre. Petite ri-
vière de France, en Languedoc,
qui fe perd dans Tétang de Sigéan,
après un cours d'environ quatre
lieues. Elle eft fameufe dans notre
hiftoire , par la viûoire mémorable
que le brave Charles Martel rem-
f^orta fur fes rives , en 7} 8 , contre
es Sarrafms.
BERRIEj vieux mot qui fignifioltau-
" trefois une campagne unie & fans
• éminences.
-BERROICHE; vieux mot qui s'eft dit
autrefois d'un inftrument propre à
la pèche.
BERRUYERS; (les) Peuples du
Berry. Ils occupoient anciennement
la Gaule Celtique , où ils formoient
une puiflante Monarchie.
BERRY ; nom propre. Province de
France , avec titre de Duché , dont
Bourges ell la capitale. Ses bornes
font le Bléfois , la Sologne , l'Or-
léanois propre, & le Gâtinois au
feptentrion , la Marche & l'Auver-
gne au midi, le Nivernoi§ & le
Bourbonnois à l'orient j & à l'occi-
dent, la Touraine & le Poitou. Elle
a vingt- neuf lieues de longueur &
vingt quatre de largeur. Ses princi-
Kales rivières font la Loire , l'Èvre,
î Cher , l'Arnon , l'Indre , &c. Les
terres y abondent en grains ^ en
vins , en chanvre , en fruits ôc en
pâturages. On y nourrit une très-
grande quantité de moutons , dont
la chair eft délicate î& la laine très-
eftimée.
Les objets de commerce de cette
Province , fomle J)étail ,.la laine &
le chanvre.
BER
BERS j fubftantif mafculin. Sorte d ç-
leduaire des Egyptiens , tjui Ifeur
excitoit un délire inftanunée de
gaieté.
Bers , eft auflî un vieux mot qui figni-
fioit autrefois berceau. ^
BERSABÉE; nom propre. VilU de
la Tribu de Siméon , au midi de la
Paleftine. Ce fut là qu'Abraham fk
alliance avec Abimélech , Roi de
Gerare. '
BERSABORA : nom propre. Ancieii-
ville conndérable d'Aiie , d
ne
ans
!a Perfe , près du Naarnuilcha , ou
Fleuve Royal.
BERS ARIENS ou BÉVÉRARIENSj
( les ) bas Officiers de Chafle de la
Cour de Charlemagne. «
BÉRSAULT ; vieux mot qui fignifioic
autrefois but.
BERSCHE; nom propre. Petite ville
d'Alface , fur la rivière d'Ergers ,
i quatre lieues , fud-oueft , de Stras-
bourg.
BERSElLLER ; vieux verbe qui figni-
fioit autrefois chafler, percer de
flèches.
BERSEL; vieux mot qui fignifioit au-
trefois danger, fupplice.
BERSELLO; nom propre. Ville &
Château d'Italie, dans le Modé-
nois, fur le Pô, vis-à-vis de Via-
dana. Ce fut-là qUe mourut l'Em-
pereur Othon , après avoir été dé-
fait à Caneto , par l'armée de Vi-
tellius.
BERSIAMITES; (les) Peuples de
l'Amérique feptentrionale , fur les
bords du fleuve' de Saint-Laurent.
BERSUIRES i nom propre. Ville de
France , en Poitou , environ à
cinq lieues, oueft- fud-oueft-, de
Thouars.
BERTART ; vieux mot cjui fignifioit
autrefois bâtard, illégitime.
BERTAUDj vieux mot qui fignifiok
autrefois châtré*.
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BER
BERTAUDER j vieux verbe qui figni-
fioit autrefois châtrer.
BERTHENOUXi (la) nom propre.
. Bourg de France , en Berry , à iix
lieues, fud-fud-eft , d'ifloudun. On
y remarque une belle Ezlife.
BERTHOULI , BERTREMER ;
vieux mors qui figpifioicnt autrefois
Barthélemi.
BERTIGNAT^ nom propre. Bourg
de France , en Auvergne , fur la
Dore, à fept lieues, eft ,. d'if-
foire.
BERTINORO^ nom propre. .Ville
Epifeopale d'Italie, dans la Ro-
magne, entre Forli & Céfcne.
BERTOIS 'y , fubttantif . mafculin. Qu
donne ce nom ^ dans les Carrières
d'Ardoifès , aux cordes qui font
attachées au baflîcot, & qui Ten-
lèvent hors de la carrière par le
moyen de l'engin*
BERTONNEAU; Foyei Turbot.
BERTRESGHÉ ^ vieux mot qui (îgni-
fioit autrefois foctifié.
BER VA i nom propre. Ville d'Afri-
3ue ,dans-b Cafïrerie , fur le rivage
e la mer d'Ethiopie , à troisvjour-
nées de Néduba-
BER VAN i nom propre. Ville d'Afie ,
dans la grande Xactarie , fur uu lac*
de même nom. •
BERVINE j nom- propre. Rivière des
Pays-Bas , au Duché de Llmbourg.
Elle a fa fource dans U Ban de Her-
vé, & fon embouchure dans la
Meufe , au fort de N'avagne.
BER VIRA j nom propre. Montagne
d'Afrique, au Royaume de Fez.
On -y compte environ cinq mille
hommes en état de porter les armes.
Elle abonde envias, en figues,
en huile & en troupeaux.
BERYLLIENSi (les) Hérétiques da*
troifième fiècle, -ainfi appelés de
Berylle , Evêque de Boftra , en
Arabie , qtii prétendoit que Jefus-
BES 15
Chrift n'avoir point exifté avant
l'Incarnation , & qu'il n'avoit com-
mencé à être Dieu qu'en naif-
fant.
BÉRYTION i fubftântlf mafculin.
.Collyre décrit par Galiien , qui le
recommande dans les inflammations
des yeux.
BESA j nom propre, & terme de
Mytholoi'ie. Divinité qui fut au-
trefois révérée à Abyde , dans la
Thébaïde , où elle avoir un Temple
& un Oracle.
BESACE; fubftancif féminin. Man-^
tica. Efpèce de fac ouvert par le
milieu , & fermé par les deux tours;
qui forment chacun une poche. Oefi
la Beface d'un frère Capucin.
On dit , dans le fens figuré , être
a la lefacty réduire à la beface; pour
dire , • être ruiné , réduire à Tau^
mône.
On dit figurément & proverbîa- -
lenaent , de quelqu'un qni a beâu-
' coup d'attachement pour une chofe, *
quilen ejl jaloux comme un gueux d^
fa beface.
La première fyllabe eft très brève, >
la fécondé brève, & ki troifiè'me
très-brève. ^
11 faudtoit changer le x eft | , le
c en j, &r écrire, d'après la pro-
nonciation , he':^afe. Voyez Ortho-
GRAt»lTE.
BESACIER ; • fubftamif mafculin.
Mendicus. Qui porte une beface. 11
eft du ftyle familier.
BESAGNOi nom propre. Petite ri-
vière d'Itdie. Elle a fa fource danî
l'Apennin , près de Toriglia , bai-
gne les murs de Gènes , & fe jette
enfui te dans la Méditerranée ^
BESAIGRE i adjedif de tout geire.
Il fe dit du vin qui devient aigre.
Ce vin ne vaut plus rien , il eft be-
[ , La première fyllabe eft brève ,
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i6 BES
ia féconde longue , & la troifîème
brève.
BESAIGUÊ; fubftantif féminin. J5i-
pennis. Outil de fer, uillanc par*
les deux bouts , qui fert aux Char-
f)entlers pour tailler & dcgroffir
eurs bois.
Besaiguè , fe dit auflî d'une forte de
marteau â l*ufage des Vitriers.
BESAINE, BESANNE, vieux mots
qui fignifioient autrefois effaims, ou
ruche d'abeilles.
BESAL ; vieux mot qui fignifioit au-
trefois canal , conduit d eau.
BESALUj nom propre. Ville d'Ef
pagne, en Catalogne, fur le Fin-
vian , aux pieds des Pyrénées , & à
cinq lieues de Giçonne.
BESANCHE; vieux mot. qui figni-
fioit autrefois morceau , pièce.
BESANÇON; nom propre. Ville
forte & confidérable de France ,
capitale de la Franche-Comté. Elle
eft fituée fur le Doux, i quinze
lieues, eft , de Dijon. C'eft le Siège
d'un Archevêque, d'une Univer-
fité, d'une Académie des Sciences
& Belles -Lettres , d'une Société
Littéraire-Militaire , d'un Parle-
ment , d'un grand Bailliage , &c.
On y compte environ vingt mille
âmes.
BESANT ; fubftantif mafculin. An-
cienne monnoie de l'Empire de
Conftantinople. Il y a eu des befans
d'or & des Befans d'argent, de di-
verfes valeurs. . .
Besant, fe dit auflî, en termes de
l'Art héraldique , d une pièce d or
ou d'argent.
DuPUY , d'or, a la bande d'azur
chargée de trois befans d or.
ANTE; vieux mot qui fignifioit
autrefois grand'tante.
BESANTÉ, ÊE; adjeârif, & terme
de TArt héraldique , qui fe dit d'une
pièce chargée de befans* ,
BES
RocHEFORT , en Angleterre ,
ccartelé d'or & de gueules, a la
bordure befantée d or.
BES ARA; nom propre. Ville de la
Terre-Sainte , aux environs de Pto-
lémaïde.
BESAY , BESAYE ; vieux mors
qui fignifioient autrefois bêche y
houe.
BESBICOS; nom propre. île de la
Propontide , i l'emboachure du
Rhindacus , & dans le voifinage de
celle de Cyzique.
BESCHECLEU j vieux mot qui figni-
fioit autrefois Ouvrier en ter, For-
geron.
BUCHERON-; vieux mot qui figni-
fioit autrefois , bec , pointe.
BESCLE ; vieux mot qui fignifioit au-
trefois foie.
BESCOCHIER; vieux verbe qui figni-
fioit autrefois tromper , efcamor
ter.
BESCU ; vieux mot défignant autre-
fois ce qui avoir deux pointes ai-
guës.
BESEC ; fubftantif mafculin. C'eft
uii des noms que les Philofophes
Hermétiques ont donné â leur mer-
cure.
BESÉEL ; vieux mot qui fignifioit au-
trefois bifaïeul.
BESET ; fubftanrif mafailin. Terme
du Jeu de Triâ:rac , qui fignifie deux
as amenés d'un même coup de dé.
Il bat le coin par bcfet.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde moyenne au fingulier,.
mais longue au pluriel.
BESl } fubftantif mafculin. Mot ori-
ginairement Celtique, & qui eft
devenu nom générique de plufieurs
fortes de poires, en y ajoutant le
nom du Pays dont elles font oi igi-
naires. Telles font les Befi^ctHéri j
les Beji'des Ejfars , les Bcjl^dc la
Motte ^ &c»
BESlATj
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BES
8ÉSIAT ; vieux mot <jui fignifioit au-
trefois un oifeau tout jeune.
BESICLES i fubftantif féminin pluriel.
Sorte de faullès lunettes attachées
à un bandeau qui fe lie autour de
la tête. On fait ufage de beiicles
en chirurgie pour redreflTer la vue
aux enfans qui louchent, à quoi
Ion réuiCt y quand ils les portent
fans ceiTe , & pendant un long ef-
pace de temps.
On dit figurément & familière-
. i quelqu'un , de prendre fes bejicles ,
qràil ri a pas bien mis fes bejicles ;
pour dire ;, qu'il. examine avec at-
tention lafhiice dont il eft quef-
tion ,*qu'il ne Ta pas bien exami-
née,
La oremière & la dernière fyl-
labes font très-brèves,& la féconde
^ft brève.
il faudroit changer le / en ij , le
c en k y Se écrire be\ikles. Voyez
f Orthographe,
^ESIGHEIM j nom propre. Petite
ville d'Allemagne , dans le cercle
de Souabe j au duché de Wirtem-
berg y entre Stutgard Qc Heilbron y
fur la rivière d'Entz.
BESIL ; vieux mot qui fignifioit au-
trefois peine y vexation.
BESINI j nom propre. Ville de Tur-
^ie , dans le centre de la Circaf-
UQ. Le Grand Seigneur y envoie
quelquefois un Bey » furtout s'il
eft en guerre avec les Rufles.
BESIVRE^wieux mot qui fignifioit
autrefois fort ivre.
BESLIS 'y fubftantif mafculin. On
donne ce nom en Turquie aux va-
lets de pied des Gouverneurs* &
des Bâchas.
BESLONE i vieux mot qui fignifioit
autrefois oblong.
PESÔGNEj fub&ntif féminin du
ftyle familier^. Labor. Travail, ac-
tion par laquelle on fait un ouvrage.
Tome IF.
BES 17
// ne quittera pas fa bejbgne avan^
d'avoir achevé.
Besogne , fe dit de la chofe même
qui eft l'effet du travail. Ceue be-
fogne aurait pu être mieux faite*
On dit de quelqu'un qui ne s'oc-
cupe qu'à fon métier , qu'il ne fonge
qu à faire fa befogne.
On dit ironiquement à quelqu'un
qui a gâté une affaire dont il s'eft
mêlé , quil a fait une belle befogne.
On dit proverbialement & fami-
lièrement y félon l'argent la befogne ;
pour dire , que les ouvriers travail-
lent comme on les paye.
On dit auflî proverbialement &
familièrement de quelqu'un, qu'i/
rejfemble au Bahutier , quil fait plus
de bruit que de befogne ; pour dire ,
qu'il a plus de parole que d'effet.
Oo dit encore proverbialement
& familièrement , befogne qui plaît '
cjl à demi faite; pour dire, qu'une
chofe à laquelle on travaille d'in-
clination , fe fait promptement. ^.
On dit jproveroialement , figu-^
rément & âmilièrement de quel*
qu'un qui n'aime pas ï travailler ,
qu'il aime la befogne faite; &C de
quelqu'un qui travaille de mauvaife
grâce & nonchalament , qu'i/ s'en^
dort fur la befogne : & de quelqu'un
qui expédie une affaire fans l'avoir
examinée fuffifamment, qu'il va trop
vite en befogne.
On dit auflî proverbialement,
figurément & familièrement , don-
ner bien de la befogne à quelqu'un ,
lui tailler bien de la befogne ; pour
dire , l'obliger à plufieurs démar-
ches ,4«i donner beaucoup de pei-
ne , de foins , d'embarras.
La première & la dernière fylla-
be font très-brèves, & la féconde
eft brève.
Le^ fe prononce mouillé. •
Il raudroit changer le s en ^^
C
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& écrire » besogne. Vôyet OntHO-
GRAPHE.
BESOGNER j vieux mot qui figm-
fioît autrefois travailler.
BESOtoNABLEj vieux mot qui figni-
fioir autrefois uéceflairè.
BESCMGNE; vieui met qui figni-
fioit autrefois affaire.
BESOIGNEMENTj viéùi^ mot qui
fignifioit autrefois occupation.
BESOIGNEUS; vieujc mot qui figni-
fioit autrefois pauvre;
BESOIN ; fubftantif mafcûlin. Rerum
jfenuria. Indigeftcé , difette , fehri-
ment défegréable qui nous avertit
de la |>rivation àt quelque chofe
héceflaire. Oh peut diftinguer tkns
J'homme trois efpcces de befoins :
les befoins du c(zkr ^ tels que Ta-
mour de nos femblaWes, &c, les
befoins icTefprlt ^ tels que la curio-
ficc de connoître & d'être inftruit j
& les befoins du corj^ , tels que
ceux de manger , de dorniiir ^
&c.
Bfis^iN^ fe dit aufli des chofe^ , &
fignifie , manque 'de quelque chbfe
néceflaîrè. Ct <dndl ^ura bientôt
befoin d*être répare.
Besoin, fe dit pour hc<!eftîrc hàra-
relle , comme d'aller à la gardero-
be , &c. N*ejl-ce pas une esctrava--
gance de prétendre quon ne doit pas
jortir y même pour un befoin^ au
milieu d*un repas ?
On dit , quéjl'il befoin de faire ?
^quejl'il befoin que je fafft? il nejl
pas befoin de faire ; il nejl pas be-
foin que jefajfe; pour dire , qu'eft-
il neceffiiire de faire , ou que je
fafie ? 11 n'eft pas néccflaire de faire ^
ou que je faUe.
Avoir besoin, fignifie, au propre,
être dans k pfeiuvretc, dans Tlhdi-
gence. Cette femme a befoin.
Avoir besoin , fignifie auflî, par ex-
tenfiôn , avoir i^&itê ^ ^re obligé.
BË5
Tai iefoin d'une médecine. Il a le^
foin d'aller ché^fon père. .
On dit proverbialement & po*
pulairemeiit , que le befoin fait
vieille trotter; pour dire , que quand
on eft dans rihdigence^ on fait ce
qu'on ne feroit pas en d'autres cir-
Conftances*
f^oye^ au mot Pauvreté les
différences relatives qui en diftin-
guent befoin , &ç.
La première fylkbe eft très-brè-
ve, & la féconde moyenne au fin^
gulier , mais longue au pltnri^.
Il faudroit changer le j en ^ , &
écrire , d après la prononciation ,
besoin. Voyez ORTHOGRiCPHE.
BESOLZ-, vieux mot qui fignifioit
autrefois bêche.
BESON ; fubftantif mafcûlin. Mefure
des liquides dont on fe fert en
?[uelques endroits d'Allemagne , 6c
. ur tout à Aug(bourg.
BESONCLE : vieux mot qui figni*
fi<>it autrefois grand-oncle.
BESORCH; fubftantif mafcûlin. Pe-
tite moflnoie de métal d'alliage ,
qui a -cours à Ormus, & qui re-
vient à trois -deniers de France.
BESOT, porter befot 'y vieille expref-
fion , qui fignifioit autrefois potter
malheur.
BESSAN; nom propre. Ville de Fran-
ce, en Languedoc , à une lieUe ,
nord-oueft, d'Agde.
BESSARABIE i nom propre. Petit
Eays , entre la Moldave , le Danu*-
e , la mer noire , & la petite Tar-
tarie. 11 eft habité par les iTai^tare^
Bndfeiacks , qui vivent en liberté ,
fans reconnoitre ni le Kan , ni la
Porte Ottomane.
BESSAY ; nom propre. Bourg de Fran-
ce , en Bourbonnois , i trois lieues»
fud-fud-eft, de Moulins.
BESSE ; noitî propre. Ville de France ,
en Auvergne , à fcpt lieues , Xud-
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BES *
fudroueft , de Clermant, Son com-
merce cotififte parriculièremenc en
fromages.
BESSEN AY ; nom propre. Bourg de
France , dans le Lyonnoîs, à quatre
Ueuçs , ouefl" , de Lyon. Il s'y tignt
quatre foires confidérables par^n.
BEoSI y fubftantif mafçulin. Petite
monnoie dltalie > qui fait un depfii
fou.
BESSIERE j vieux mot qui fignifioit
autrefois lieu bas , marécageux.
BESSlNj (le) nom propre. Petite
contrée de France, en Baflfe Nor-
mandie , qui a neuf lieues de lon-
gueur , & iîx de largçur. EUe a la
. mer au nord , le bocage au midi ,
la campagne de Caën a Torient , &
le Cotentin à l'occident. On y fait
de l'excellent cidre > & le blé , la
volaille , le gibier , le poiflon Se les
{raturages y abondent. Bayeux en eft
e principal lieu.
BESSINES i nom proprç. Petite Ville
de France , en Limo|i(in , à fept
lieues > nord-nord-^ft ^ de Liqioges.
BESSON , ONE y vieil adjeftif oui
Cignièoit autrefois jutpeau^ Tuafles
deu^ enfans d'une même couche.
Le Dictionnaire de Trévoux dit ^
avec fon élégance ordinaire , que ce
mot fç difoit autrefois de deux en-
fans d'une même ventrée.
BEST ANGE j vieux mot qui fignifioit
autrefois fuffifance , abondance.
JBESTANCIER ; vieux verbe qui figni-
fioit autrefois contefter , difputer.
BESTEGj fubftantif mafculin On
donne ce nom, en Allemagne, à
une forte d'argile, qui fert louvent
d'enveloppe à quelques filons de
fubftances métalliques.
BESTENS ; vieux mot qui ijgoiEoit
' autrefois mauvais temps.
BESTERlEj vieM3|: wot qui fignifioit
autrefois bctife.
»]ESJIA1RE ; fubftantif inafculir.
On i^oqnQit -ce nom , chez les
Romain^ , 4 des hommes deftinés
à combattre dans le cirque contre
des bctes fçroces. On diftinguoit
ordinairecqenr deux fortes de bef*
paires : les yns étoienf condami^és
aux bctes, foit comme ennemis de
1^ ^.épublique ^ foit coippie crin^i-
i|ek ; ceu^c-çi étoien^' expofé? x\\xs
dans le cirque , & je combat ne
finifToit que par leurmprt. Les au-
tres étoient des jeunes gens ou des
braves; , qui combattoij^nt dans la
vue de fe faire remarquer pap Içur
adrefle ou leur courage. .
BESTIAL , ALE j adjedif. Qui ti^nc
de la nature de la bcte» // a des ma*
nières befiiaks.
La première fylUbç eft moyen-
ne , la féconde brève y & la troi-
jfièii^e encore ^n fingulier mafcuUnj
mais celle-ci ^^vient lopgue au plu-
riel , ic brève au féminm , qui a
une quatrième fyll^be très-brève.
Le pluriel du mafculin fe fotpie
en changeant 4/ en afi^ç , dçnt le x
{)rend le fon du \ devant une voyel-
e , en fi^vant qé^nmojns U règle
générale 4ponée çi-i^près. f^oyç[\^
lettre S,
Cet adjedif ne dpit pas réguliè-
rement p;;écpd^|: Je fub/lantif au-
quel il fe rapporte. Ojti ne dira pas
une bejliale acliûf^} mais une aHion
befliale* . .
BESTIALEMENT i ^4,verbe. A la
manière à&s bêtes. // fefi eçnduit
beJlialementM
La première fyllabe eft moy^en*
ne , les .deux fuivaptes fonf brèyef ,
la quatrième .eft très-bxève, f^ la
dernière moyenne,
)\ faudroit cliangpr le dernier ,e
,ep a , &, écrire , d*api;ès la pronon-
ciation , bejlialemantf Vpyez Ok^
THOGRAPyE.
BESTJAjLlTÉi fubftantif féminiiu
Cil
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zo
BES.
Crime qu*iine perfonne commet
avec une bête. On brûle le coupa-
ble , la bête & le procès.
La première fyliabe eft moyenne,
& les quatre autres font brèves au
fingulier ; mais la dernière eft lon-
gue au pluriel.
BESTIAUX; fubftantifmafculin plu-
riel. Bêtes à quatre pieds > qui fer-
vent à la nourriture de Thomme &
à la culture des terres. Ce mot ne
fe dit ordinairen>ent que des bœufs ,
des vaches, des boucs , des chè-
vres , des moutons & des brebis. //
règne une maladie épidémique fUr Us
befiiaux^
BESTIOLE; fubftantif féminin. B^?/-
iiola. Petite bête. // y- avoit dans
la chambre une quantité étonnante de
ces petites befiioles.
Bestiole , fe dit figurément^ dans le
ftyle familier , cfes jeunes gens en
qui Ion remarque peu a efprit.
Qui eft cette jeune fille ? elle eft un
peu beftiole.
La première fyliabe eft moyen-
ne , les deux fuivantes font brèves ,
& la dernière eft très-brève.
«ESTION; fubftantif mafcuKn , &
terme de Marine , qui fe dit du bec
ou de la pointe de T^eron d'im vai f-
^ feau. Son nom lui vient de ce qu'il
repréfente coïnmunément la figure
de quelque animal.
BESTORS ; vieux mot qui fignifioit
autrefois oblique.
BESTOURNER ; vieux mot qui fi-
fnifioit autrefois 9 renverfer > trour-
1er.
BESUCHER ; vieux verbe qui figni
fioit^ autrefois ménager > cpar-
ner..
BÊTA ; fubftantif mafculin du ftyle
familier. Il fe dit de quelqu'un qui
n a aucune forte d'efprit. Connoift-
Je:[-vous ce grand bêta ? t
Les deux fylhbes font longues, ç
BET
BETAGE ; vieux mot qui fignifioit
autrefois corvée de bêtes.
BÉTAIL ; fubftantif mafculin , & ter-
me CoUeâif. Il-fe dit de plufieurs:
bêtes qu'on mène paître , qui fer-
vent à la culture des terres , & à la
nourriture de l'homme. Ce mot ne
fe dit guères que des bœufs, va-
ches , boucs , chèvres , moutons Se
brebis. Il y a beaucoup de bétail dans
ce village^
La première fyliabe eft brève ,.
Se la féconde moyenne.
Le / final fe prononce mouillé »
Se fe fait toujours fentir.
Ce mot n'a point de pluriel.
BETANCOS^ nom propre. Ville
d'Efpagne , en Galice , près de l'o-
céan j entre les rivières de Mandea
& de Cafcas , à neuf lieues de Com-
poftelle.
BÊTE; fubftantif féminin. Beftia^
Animal irraifonnable.
On ne fait , dit un Philofophe
célèbre > fi les bêtes font gouver-
nées par les loix générales du mou-^
vement , ou par une motion parti-
culière. Quoiqu'il en foit , elles^
n'ont point avec Dieu de rapport
plus intime que le refte du monde
matériel ; & le fentiment ne leur
fert que dans le rapport qu'elles onxr
entr 'elles ^ ou avec elles-mêmes.
Par l'attrait du plaifir> elles con-
fervent leur être particulier ; & par
le même attrait , elles confervenc
leur efpèce. Elles ont des loix na-
turelles,, parce quelles font unies
par îe fentiment : elles n'ont point
de loix pofitives , parce qu'elles ne
font point unies par la connoi(Iance.
Elles ne fuivent pourtant pas inva-
riablement leurs loix naturelles :
les plantes , en qui nous ne remar^*
quons , ni connoifTance , ni fentir
ment, les fuivent mieux.
Les bêtes n'ont point les fuprè-^
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r
BET
mes avantages que nous avons.
Elles n'ont point nos efpérances^
mais elles n ont pas nos craintes y
elles fubiiïent comme nous la mort,
mais c*eft fans la connoître j la plu-
part même fe confervent mieux que
nous , & ne font pas un auflî mau-
vais ufage de leurs paffions.
BÊTES A çoRNs , fe dit des bœufs, des
vaches; des chèvres y &c ôc autres
animaux domeftiques qui ont des
cornes à la tête.
Bbtes a laine , fe dit des animaux
couverts d'une toifon , comme les
moutons, les brebis , &c.
Betes de somme , fe dit des animaux
qu'on emploie à porter des far-
deaux : tels font les ânes , les mu-
lets, &c. Ces animaux fe nomment
bêtes de voiture , quand on leur fait
conduire des chariots» charrettes^
Bete , fe dit, en termes de Vénerie ,
du gros gibier qu'on chaffe à cor Se à
cri, comme le cerf ^ le fanglier^fi'c.
Les chiens viennent de lancer la bête.
Les bêtes fe diftribuent , en ter-
mes de Chafle , en bêtes fauves y en
bêtes noires & en bêtes puantes.
On entend par bêtes fauves , les
cerfs, les chevreuilsjles daims; par
bêtes noires , les fangliers ; & par
bête^ puantes , les renards, les blai-
reaux ^ les fouines y les putois , &c.
Les Chalfeurs appellent auflS bê^
tes de compagnie y des fangliers qui
vont par troupes,
Bêtb , emjployé abfblument , (îgnifîe
. quelquefois bête féroce ^ bête fau--
vagCy comme quand on dit que
certains Empereurs Romains rai-
foient expoier aux bêus les pre-
miers Chrétiens.
BItb chevaline, fedit, en termes
de Manège , d'un cheval .qui ne
vaut rien.
BiTs ipAVLiE y fe dit auiS populaire-
BET XI
ment d*un cheval qui ne peur plus
fervir.
On dit de quelqu'un^ c^^ il a vécu
en bête j i^u^il ejl mort en bête ; pour
dire , qu'il a vécu , qu'il eft mort
fans aucun fentiment de religion.
BÊTE , fe dit , dans le fens hguré ,
d'une perfonne ftupide , fotte , qui
eft fans efprit & (ans intelligence.
C^ejè en vain que vous lui donne\ des
levons : elle ejl trop bête pour en pro*^
fiter.
On dit ironiquement & dans le
fens figuré , d'une perfonne rufée ,,
politique ^ artificieufe , que cUfi une
bonne bête , une fine bête.
Bete épaulée , fe dit figurément &
populairement d'une tille qui eft
lur le retour^ &c dont la conduite
n'a pas été régulière.
On dit figurément & familiè-
rement , faire la bête ; pour dire ^
refiifer mal à propos quelque chofe
d'utile. Quand on vous a offert cet
emploi y il ne falloit pas faire la
bête , en le refujant.
On dit aufE figurément & fami-
lièrement de quelqu'un que l'oa
hait , cefi ma bête; Sc de quelqu'un
que tout le monde hait, c'efi: la bête
noire.
On dit proverbialement, figu-
rément Sc familièrement , quon a
la bête dans fcô filets ; pour dire ,^
qu'on s'eft rendu maître de quel-
qu'un. Et remonter fur fa bête ;
pour dire y regagner les avantages*
que l'on avoit perdus.
On dit aum proverbialement^
figurénxent & familièrement , qu'i/
faut reprendre du poil de la bête ;
pour dire , qu'il faut chercher le
remède dans la chofe même qui a
caufé le mal.
On dit encore proverbialement ^
figurément & familièrement , mor-
te la bête ^ mort le venin ; pour dire^^
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12
B£T
que quelqu'un n'eft plus dangereux
quand il eft mort.
Différences relacives entre bête ,
Jlupidc & idiot.
Ces trois mots attaquent refprit ,
& font entendre qu'on en manque
prefque dans tout j avec cette d^f-
îérence , qu'on eft bête par défaut
d'intelligence ^y7tf^i^ par défaut de
fentiment , idiot par défaut de con-
noidànce.
C'eft en vain qu'on fait des le-
çons à une bête ; la nature lui a
refufé les moyens d'en profiter.
Tous les foins des Maîtres font
perdus auprès d'anjfupide ^ s'ils ne
trouvent le fecret de lui donner de
l'émulation. Se de le tirer de fon
affoupiflement. Ce n'eft qu'avec
beaucoup de peine qu'on peut ve-
nir à bout d'inftruire un idiot ; il
faut pour cet effet avoir l'art de
rendre les idées fenfîbles , & fa-
voir fe proportionner à fa façon de
peftfer , pour élever celle-ci juf-
qu'au niveau de celle qu'on veut
lui infpirer.
Il y a des bêtes qui croient avoir
de l'efprit ; leur converfation fait
le fupplice des perfonnes qui en ont
véritaolement , & leur caractère va
quelquefois jufqu'a être très incom*
modes dans la Société, fur -tout,
lorfqu a la bêtife & à la vanité , elles
joignent encore le caprice : com- ;
ment tenir contre des gens qui ne
comprenant , ni ce qu'on leur dit ,
pi ce qu'ils difent euK-mèmes ^ s'ar-
rogent néanmoins une fupériorité
de génie , & qui boufis d'amour
propre , débitent des ibccifes com-
me Aes maximes , & font toujours
prêts à fe fâcher 4a moindre mot ,
& à prendre une politefle pour une
iafulte? hes Jlapides ne fe piquent
point d'efprit , & en cherchent en-
ÇQïS moini çkw k» autres ^ U ne
BET
faut pas non plus fe piquer d'en
avoir avec eux ; ils n'entrent pour
rien dans la Sociécé , & leur com-
pagnie ne nuit pas à qui cherche la
iblitude. Les idiots font quelque-
fois frappés des traits d'efprit j mais?
à leur manière , & par une efpèce
d'éblouiffemeiu Se de furprife »
qu'ils témoignent d'une façon fin-
gulière , capable dé réjouir ceux
qui favent le faire des plaifirs de
tout.
La première fyllabe eft longue,^
la féconde très-brève. «
BÊTE i ( la ) fubftantif féminin.
Sorte de jeu des cartes, auquel on
joue ordinairement à trois j à qua-
tre ou à cinq.
Faire la bête , fignifîe perdre le
coup , & tirer la bête , fignifie ga-
gner le coup. Ces expremons font
communes au jeu de quadrille, au
jeu d'hombre ^ ic i plufieurs au-
tres.
Betb , fe dit auffi de ce qu'on a perdu
en faifant la bète. Ma bête tjl dejix
jettons*
BETEL j fubftantif maiculin. Plante
des Indes Orientales. Elle s'attache
aux arbres 9 & y monte cpmme le
lierre. Ses feuilles reflèmblent i
celles du citronnier, mais elles font
plus longues Se plus étroites i l'ex-
trémité. Son fruit a la figure d'une
queue de lézarda 11 eft d'une odeur
agréabb» & d'un goût aromati*
que.
Les Indiens fontgrand ufage de la
feuille de cette plante qui a la ver»
tu de raréfier la pituite cm cerveau ,
de fortifier l'eftomac , & de raflFer-
mir les gencives: mais quand on
en abufe , comme font plufieurs In*
diens qui en pnt toujours â la bou-
che, elle noircit les dents 6c les
cane*
BETELFAGUI ^ nom propre. VUk
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BET
Confidérable dé l'Arabie Heureufe^
à crence-cinq lieues de Moka , & à
dix de la mer Rouge. C'eft-là où
les Arabes de la campagne vien-
nent vendre leur café , & où s a-
chèce la plus grande partie de celui
qui fe confomme en Turquie.
BÊTEMENT j adverbe. Sottement ,
en bcte, avec ftupidicé. // s'efi
comporté bien bêtement dans utte
affaire.
La première fyllabe eft longue,
la féconde crcs^brève , & la troifiè-
me moyenne.
Il faudroit changer le dernier 4
en tf , & écrire , d'après la pronon-
ciation , bêumaru. Voyez Ôutho-
GRAPHE.
BETER; vieux verbe qui fignifioitj
autrefois emmufeler.
BETHACARA j nom propre. An-
cienne ville de la Paleftine ^ entre
Jérufalem & Thécué.
BETH-AMMARKEVOTHî nom
Eropre. Ancienne ville de la Pa-
îftme , dans la Tribu de Siméon.
BETHANATH j nom propre. An-
cienne ville de la Palemne , dans la
Tribu de Nepthali.
BETHANIE ; nom propre. Bourg de
la Terre - Sainte , aux pieds de la
Montagne des Oliviers , *où de •
meuroient Miuthe & Marie, &
où Jefus-Chrift reflufcita leur frère
Lazare.
BETHAPHUA ; nom propre. An-
cienne ville de la Paleftine, dans la
Tribu de Juda , à quatorze milles
de Raphia.
BETHARABA ; nom propre. An-
cienne ville de la Tribu de Juda ,
& enfuite de celle de Benjamin.
BETHBESSEN j nom propre. An-
cienne ville de la Tribu de Juda ,
où Çimon & Jonathas Machabées
furent vainement aflîègos par Bac-
* chide.
BET
^5
BETHBIRI ; nom propre. Ville de
la Tribu de Siméon.
BETH-CAR i nom propre. Ville de
la Tribu de Dan.
BETH-CHOGLA j nom propre. An-
cienne ville de la Tribu de Benja-
min , fur les frontières de Ju*
dée.
BETH-DAGON; il y a eu deux vil-
les de ce nom : Tune dans la Tribu
de Juda , & lautre dans la Tribu
d'Afer.
BETHEL ; nom propre. Ancienne
ville de la Terre-Sainte , dans la
Tribu de Benjamin^ environ à qua-
tre lieues de Jéruialem.
BETH-GAMULj nom propre. Ville
desMoabiœs, dans la Tribu de Ru-
ben.
BETH-ÏESIMOTH; nom propr-e. An-
cienne ville de la Tribu de Ruben ,
qui fut dans la fuite occupée par les
Moabires, & doncÉzéchiel prédit
la ruine avec celle des autres villes
de Moab.
BETHISI ; nom propre. Bourg de
France , fur la rivière u*Ottenette ,
k dix lieues & demie, nord-eft, de
Paris.
BETHLÉEM j nom propre. Ville de
la Paleftine , â deux lieues de Jé«
rufalem. EUe eft célèbre par la
naiâànce de Jefiis-Chrift , qu'avoit
prédite le prophète Michée, plu-
Heurs fiècles aupravant.'EUe étott
dans la tribu de Juda.
Il yavoit une autre ville de ce
nom dans la tribu de Zabulon.
Bethléem ; (Notre-Dame de ) eft le
nom d'un Ordre militaire qu'inf-
titua le Pape Pie II en 145.9 ; les
Chevaliers étoient chaînés de s'op-
pofer aux courfes des Turcs , dans
la mer Egée & dans rHellefpont ;
ils dévoient i cet effet occuper la
ville de Lemtios , que le Pape Ca-
lixte JII avoit enlevée aoï Turcs >
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^4
BET
mais ceux-ci ayant repris cette ville,
il ne fut plus queftion du nouvel
Ordre.
BETLÉÉMITES; (les) Moines qui
s'établirent à Cambridge , en An-
gleterre , au rreizièm'e fiècie. Leur
habit ctoit celui des Dominicains ,
& ils portoient fur leur poitrine
une étoile rouge , en mémoire de
celle qui parut à la naiflance de
Jefus-Chrift,
ïl y a auffi les Frères BéthUémitcs
dont rOrdre , fondé dans les îles
Canaries^ par Pierre de Betancourt,
Gentilhomme françois , a pour ob-
jet le fervice des malades dans les
hôpitaux. Cet Ordre fut approuvé
par Innocent XI en kîS; , à la
charge de fuivrc la règle de S. Au-
guftin. L'habit de ces hofpitaliers
eft femblable à celui des Capucins j
mais leur cekiture eft de cuir ; ils
portent desJbuliers , Se ils ont au
cou une médaille où eft repréfentée
la naiflance de Jefus-Chrift à Be-
. thléem.
BETH-LEPHTHEPHA ; nom propre.
Ville & toparchie de la Judée , au
midi de la ville de Jérufalem.
BETH-MAONi nom propre. Ville
des Moabites » dans la tribu de
Ruben.
BETHMÉ ; nom propre. Ville de la
tribu d'Afer.
•BETHOMÉ ; nom propre. Ville des
Juifs , qui s'étant révoltée contre
Alexandre Jannée , fut prife , &
fes habitans furent conduits prifon-
niers à Jérufalem. C'eft la patrie
du prophète Joël.
B^HONIM ; nom propre. Ville de
la tribu de Gad , lur Us frontières
de la tribu de Manafle.
BETH-PHAGÉ ; nom propre. Lieu
au pied du mont des Olives , entre
Bethanie & Jérufalem. Il eft re- 1
macqtiable , parce que ce fuc-là {
BET
qne Jefus-Chrift fô fit amener Tâne
lur lequel il entra en triomphe dans
Jérufalem , iîx jours avant fa paf-
fion.
BETH- PHALETH .; nom propre.
Ville de la partie la plus méridionale
de Ja tribu de Juda.
BETH-PHESESi nom propre. Ville
de la Terre-fainte , dans la tribu
d'Iflkchah
BETH-PHOGOR; nom propre. Ville
de Moab ^ attribuée à la tribu de
Ruben. Le dieu Phogor y étoic
adoré.
BETHS \ fubftantif mafcûlin pluriel.
Les Indiens donnent ce nom aux
auatre livres prétendus facrés^ çù
font expliquées les Sciences des
Brachmanes , & les cérémonies de
leur religion.
BETH-SABÉE \ nom propre. Femme
d'une rare beauté , époufe d'Urie
Herhéen. David layant apperçue
dans le bain ^ en devint amoureux,
& en abufa tandis qu'Urie étoit â
l'armée. Ce Prince envoya dans la
fuite ordre à Joab £bn Général »
d^expofer Urie au plus grand dan-
ger afin qu il y pérît , ce qui ar»-
riva. David alors époula Beth-fa»>
bée 9 & il en eut Salomon qui lui
fucci^dà au thrône. Les livres faints
ioxai mention du repentir de David
& de fa pénitence.
BETHSAMES j 'nom propre. Ville
facerdotale de la tribu de Juda^
où fut dépofée l'arche du Seigneur,
quand les Philiftins l'eurenr ren-
voyée. Mais les Bethfamites l'ayant
regardée à découvert avec une eu-
riofité peu refpedueufe, Dieu en
frappa de mort cinquante mille ,
& foixante-dix chefs.
BÉTHULIE ; nom propre. Ville de
la Terre-fainte , dans la tribu de
Zabulon. Elle eft fameufe par le
fiège qu'en firent les Afly riens ,
commandé^
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BET
commandiés par Holopherne qoi y
fut rué par Judith.,
BETHUNE j nom propre. Ville fone
de France s en Artois, fur la ri-
vière de Lave , a cinq lieues , nord-
nord-oueft , d'Arras. 11 y a grand
Etat major. Les appointemens &
émolumens du Gouverneur fe por*
tent environ à quinze mille livres
«ar an , & ceux du Lieutenant de
Loi â trois mille cinq cens. On re-
cueille beaucoup de navette dans
les enviions de cette villej& Thuile
qu'on en fait y eft un objet confidé-
rable de commerce. Il s*y fabrique
auffi des toiles eftimées.
Bethune y eft le nom d'une autre ville
de France , en Bet ry , avec titre de
Duché. Elle eft fituée fur TArnon ,
à quatre lieues, fud-oueft, de Bour-
ges.
BfiTHUNE , eft encore le nom d'une
rivière de Normandie , qui a fa
fource près d'Aumale , & ion em-
bouchure à Dieppe , dans TOcéap.
BETHZAÏDA ; nom propre. An-
cienne ville fituée près de l'embou-
chure du Jourdain , dans la mer de
Tibériade.
BETILLE i fubftantif féminin. Sorte
de toile rouge & blanche qui fe fa-
brique à Bengale. Il y a des bétilles
de plufieurs qualités.
Le même nom fe donne à di-
verfes mouflelines qui nous vien-
nent des Indes orientales , & fur-
tout de Pon^ichéry.
BETIQÛE ; nom propre. Partie con-
fidérable de l'ancienne Efpagne j
ainH appelée du fleuve Bécis , au-
jourd'hui le Guadalquivir. Elle
. comprenoit l'Andalonfie , une
partie du Royaume de Grenade,
& quelque chofe de l'Eftréma-
dure^
La Bérique étoit, félon Pline,
la mieux cultivée, la plus fertile^
Tome IF.
BET a,
& la pl«3 agréable des Provinces
d'Efpagne.
BÊTISE i fubftantif féminin. Sottife,
ftupidité. Cette démarche eft une vraie
betife. On a dit bien des beûfes dans
cette ajjemblée.
Les deux premières fyllabes font
longues, & la troifième eft très*
brève.
Il faudroit changer le x en r , &
écrire , d'après la prononciation ,
bêti'^e. Voyez Orthographe.
BETLIS j nom propre. Ville d'Afie ,
daps le Curdiftan. C'eft la princi-
pale Ville du Prince le plus confia
dérable du Pavs des Curdes , puif-
3u'il eft le feul qui s'y foit maintenu
ans l'indépendance du Grand-Sei-
gneur & du Roi de Perfe , dont
relèvent tous les autres Princes de
cette Contrée.
BÉTOINE; fubftantif féminin. Be^
tonica. Plante à feuilles oblongues,
larges, vertes, crénelées, rudes ,
d'un ^oût aromatique , & qui fe
répandent à terre. Il s'élève d'en-
tr 'elles , à la hauteur d'environ un
pied , une ou plufieurs tiges carrées
un peu velues, au fommet defquel:^
les paroiffent dés épis de couleur
piurpurine , que forment des fleurs,
dont chacune eft en sueule ou en
tuyau découpé par le haut en deut
lèvres. Quand la fleur difparoît,
elle eft remplacée par quatre fe-
mences oblongUes , enveloppées
dans la capfule qui lui a fervi de
calice. La racine , d'un goût amer,
eft de la grofleur du jpouce , cou*
dée , fibreufe & chevelue.
Cette plante donne , dans l'ana-
Ivfe chimique, du fel effentiel, peu
de flegme , 6ç de l'huile à demi-
exaltée. Elle eft céphalique , roni-
3ue, fternutatoire , ancihyftérique ,
éterfive & vulnéraire. On fait
ufage de toutes fes parties* On (ire
D
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l4
BET
iê rhorbe fraiclM uneiMU diftHlée
& un fucj des feuillef fècbes , on
' fait une pouiire ftèmoufoire & des
infuBons; des rommké«, on fait
< des infufions qui fe donnent » pour
l'homme > depuis demi-once mf-
quà une once; le fuc des feuilles
jufqa'à quatre onces > & l'extrait
jufqu'à demi-once. L'ufage des ra-
cines eft bien différent de celui des
fleurs êc des feuilles^ elles font dé-
fagréables au goût; elles excicent
f des naufées & des vomiflfemens : on
confeille rarement leur ufage. Pour
les animaux , on donne la poudre
à la dofe d'une drachme , & le fuc
ic la dofe de deux onces.
La première fyllabe eft brève,
la féconde longue ». & la troifième
très-brève.
BÉTOIRES; fubftantiftnafculîn plu-
riel , & terme d'économie ruftique ,
2ui fe dit des trpus au'on creufe
ans les campagnes d'éfpace . en ef-
pace , qu'on remplit de pierrailles ,
^ dans lefqaels on fait couler les
eaux , afin qu'elles fe perdent dans
le fcin de la terre. •
]BÉTON ; fubftantif mafculin , &
terme de Maçonnerie. Il fe dit
d'une forte de mortier dont on
remplit les fondcmens d'un édi-
fice , & qui fe pétrifie dans la
terre.
BJETOM A ; nom- propre. Petite ville
de la Morée , que le Géographe
Samfon place à fijLlieues de Malva-
fia.
BÈTRE. Fôyex BérEi.
BETTE; fiibftantif féminin. Béta.
Plante potagère , qu'on appelle auflî
poiree. Ses feuilles font grandes,
lifles, luifantes , tendres, & rem-
plies d'un fuc d'un goût nitreux : il
sclève d'entrelles , à la hauteur
d'environ quatre pieds, une tige
lamcttifii , chargée de petites fleurs
BET
Tertes 8c rouge&cies > asxcpieltêa:*
fuccède un fruit raboteux qui ren-
ferme deux o«i trois femeoccs obluot'
tues. On diftingue plufieurs fortes:.
e beats, qui toures contiennent,
beaucoup de flegme > d'huile &
de fel eflèntiel. t)a préfère la blan-
che en Médecine. C'eft une des cinq
émollientes. On fait un u£age plus
fréquent de ion herbe y. que de fa
racine & de fafemence. On appli-
que (es feuilles (ur les ulcères ou
fur les plaies formées par le cau«
tère, pour entretenir lafupporation.
On prétbnd que la feuille ou le fuc
introduit dans l'oreille , guérit les .
furdités occafionnées par des flu»
xions catharrales , ou par Thiimeur
des oreilles.
BETTfiRAVE ; fubftantif féminin. .
Efpèce de bette ou de poirée , ainfi .
appelée parce que fa racine , qui eft
fort.groire, reflèmble i celles de
la rave. Elle a les propriétés de la .
bette dont nous venons de parler , .
& elle n'en diffère que par fa racine
&Ja couleur rouge qui eft répandue
fur toutes les parties.
BÊTUMIER ; vieux mot qui fiçni-
fioit autrefois ua lieu rempli d'irn*
mondices.
BÉTUWE ; ( le ) nom propre. île
des Pays-Bas, au Duché de Guel-
dres, dans la République des Pro-
vinces-Unies, entre le Rhin, le
Waal & le Leck. Elle fait une partie
confidérable du Pays qu'occupoient .
les anciens fiataves.
BÉTYLEj fubftantif mafcuUui Sorte
de pierre célèbre chez les Anciens,
lis en formoient des Idoles » aux*
quelles ils attribuoient des vertus-,
merveilleufes ;. comme le pouvoir
de révéler l'avenir, de rendre vic^
torieux les Guerriers qui les por-
toient, &c.
Quelquet-'Uns ont défigné fous
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IBEXJ
' *^0e nom k pierre que Safisme dé-
▼ora » aa lieu de Jupiter. Les autres
• ont appelé cette pierre Abadir.
' Voyez c€ motn
Les deux premières fyllabes font
. 'l>rèves, & la troiûèroe eft très-
brève^
11 faudroit changer Vy en i , 8c
écrire iéùic, Voyer O&thogra-
.PH€.
3ETZ j npm propre. Bourg Se Vi-
cùïhié de France , en Toucaine , à
huit lieues.» fud-fud-eft, de
Tours.
.BEU i nom propre. Bourg & Comté
. <le France , à deux lieues » noxd-eft ^
de Dreux.
-BEVAGNA i nom propre. Periçe ville
d'Italie » dans iOmbrie , &u: le
ClitunnO) i ûx milles de Foli-
- «™*
JBEUBANT, BOBANS ; vieux mots
^ ^nifiéieoc autrefois dur , fier ,
orgueilleux .
'fiîEtJDY; vieux mot qui fignifioit
autrefois écable à bœufs.
BEVELAND; nom propre. île des
Protioces-Unies, dans k Zélande,
L'Efcaut la divife en deux parties ,
<Ionc l'une s'appelle Zi^d-Bevc-
lani i Se l'autre Noon^Beveland.
^ La viUe de <^*s en eft le principal
lieu.
BEVÈRE4 vieux mot<][ui ngoifioit
autrefois buveur , ivrogne.
BEVERGERN ; nom propre. Petite
ville d'Allemapie , dans le Cercle
de Weflphalie » entre Tecldenbôurg
ARhène.
BEVERIE j vieux mot qui iîgnifioit
autrefois ivrognerie.
• BEVERUNGEN; nom propre. Petite
ville d'AUemogike > dans le Cercle
de \IK^efl;pbaUe , à huit lieues , i ;
l'eft^ 4e Pad^borU) & au con^
fluent du Wéfer & de la rivière de
Bev^f.
BEU ^17
BEUGLÉ ;. participe indéclinable*
BEUGLEMENT i fubftantif mafcu^
lin. Boacus. Meug^inent, mugîfle-
ment, ou cri du bœuf, de la vache
& du taureau- EiU s*cfraya du loi"
gîement de ces vaches.
La première fyllabe eft longue,
la féconde très-brève, & la troî-
fîème moyenne au Singulier ^ ^ais
longue au pluriel.
Le pluriel iê forme en chan^ea^t
le r fiaaldu fingulier en un j, qui fuît
U règle générale des pluriels. Voye:[
la lettre *S.
U faudroit clunççr le dernier-e
en iz, & écrire, d'après la pro-
nonciation , heuglemanù Voyez Or-
THOGRAPJHE.
BEUGLER i veibe Jieutre 4e la |)ré-
mière conjugaifon , lequel fe con-
ji^e comme chanter. Mu^rt. Mu-
gir , meugler. U ne fe dit propre-
ment qu'en parlant du cri des bœufs,
des vaches & des caute^ux. Ces uu^^
treaux beugkntfaas ceffé.
On dit Égarement H familîère-
metu , de quelqu'un qui a la voix
rude, forte & défagrèable, quil
beugle xui lieu de chanteu
Les temps compoles de ce verbe
fe forment avec Ûauxilinire ayoir^
Ces bœufs ont beuglé toute la mati^
née.
La première fyllate eft moverine,
& k leconde eft longue ou brève ,
comme nous ^expliquons au mot
Verbb , avec la conjugaifon & la
quantité profodique des. autres
temps.
Ôbfervea cep3ndânt <jue les
temps tm perfonnes , qui fe ter-
minent par un e féminin , ont
leur pénultième fyllabe longue.
Dans il beugle ^ la iyllabe beu eft
longue.
BEVI£R j vieux mor qui figni-
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:î
BEU
fioît autrefois mefure de terre.
BEUlLj (le) nom propre. Abbaye
de France, en Limoufin, i trois
lieues , oueft-nord-oueft , de Li-
moges. Elle eft en Commende, &
vaut environ douze cens lierres au
Titulaire,
BiuiL , eft auflî le nom d*un bourg
de France ^ en Touraine » à cinq
lieues , nord - nord - oueft , de
Tours.
BEUILLENCOURTj nom propre.
Bourg de France , en Picardie ,
à trois lieues > fud-oueft^ d'Abbé-
ville.
BEUÏLLER ; vieux verbe qui figni-
fioic autrefois regarder attentive-
ment.
BEURAGEj vieux mot qui s'eft dit
autrefois d'une forte de redevan-
ce.
BEURATH ; nom propre. Petite
ville de Bohême^ dans le Comté de
<;iatz.
BEURRE ; fubftantif mafculin. Bu-
tyrum. Subftance graiTe > onduéUfe»
qui fe forme d'une crème épaiffie
battue dans la baratte. Oanousferv'u
des (tufs au beurre.
Le beurre àonne j dans l'analyfe
chimique, beaucoup d'huile & de
fel volatil. Il eft émoUient , peûo-
lal, adouciflànt, réfolutif & di-
geftif. 11 eft d'uaufage habituel dans
les alimens y à came de fa faveur
agréable : mais il eft très-eflentiel,
pour qu'il ne foit pas mal fain , qu'il
îbit frais, & abfolument exempt de
rancidité; comme auflî qu'il ne foit
ni frit ni rouflî j fans quoi , fon
acide , qui fe développe , & qui eft
très-acre, & même cauftique , trou-
bte ladigeftion, la rend laborieufe,
douloureufe , excite des rapports
nidoreux & brûkns, & porte enfin
beaucoup d'acrimonie dans le fang:
U y a même bien des^ perfonnes ,
BEU
d'un eftomac délicat, qui éprouvent
toutes ces incommodités par Tufage
du beurre le plus frais.
On dit du beurre frais j du beurre
falé ^ du beurre noir ^ du beurre
fort j félon les diverfes qualités
qui font inhérentes à cette fubf-
tance.
On appelle poc à beurre , un pot
f)ropre à mettre du beurre, on dans
equel il y a du beurre.
Beurrb, fe dit, en termes de Chimie»
de plufieurs préparations telles que
le beurre d'antimoine , celui de Sa-
turne , &c. nous parlons de ces pré-
parations fous les mots Antimoine j
Saturne y &c.
On dit proverbialement , figuré-
ment & familièrement, promettre
plus de beurre que de pain; pour
dire , amufer par de vaines pro-
meffes»
On dit anffi proverbialement »
figurément & populairement > de
quelqu'un dont les yeux font meur-
tris , qiiila les y eux pochés au beurre,
noir.
La première fyllabe eft longue ,;
& la féconde très-brève^
Il faudroit fupprimer un r qui eft
oifîf , & écrire , d'après la pro-
nonciation , beure. Voyez Ortro-
GRAPHE.
BEURRÉ;, fubftantif mafcuKn. Sorte
de poire fondante , dont on a plu-
fieurs efpèces, telles^ que le beurré
blanc y le beurré gris j le beurré doré^
te beurré d* Angleterre J &c.
La première fyllabe eft moyen-
• ne , & la féconde brève au fingulier ^
mais longue au plurieL
BEURRÉE; fubftantif féminin. On
appelle ainfi une tranche de paii»
fur laquelle on- a étendu du beurre».
// a mangé deux beurrées en déjeâ-^
nant.
La première fyllabe eft moyenne »
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BEU
la féconde longue , & la croinème
très-brève,
BEURRER; verbe aâif de la pre-
mière conjugaifon , lequel le con-
{'ugue comme chanter. Terme de
^âciffier , qui fe dit de Tadion de
faire tremper dans du beurre.
BEURRIER , 1ÈRE ; fubftantif. Ce-
lui ou celle qui vend du beurre.
Ave^l'Vous payé la Beurricrc ?
On dit figurcment & proverbia-
lement d*un mauvais Livre qui ne
le vend pas , quil neji bon que pour
la Beurrière»
BEUTHENj nom propre. Petite ville
de Siléfie, fur rOder> entre Glo-
gau & Freyftact.
11 y a une autre Ville de ce nom
dans la même Province, au Duché
d*Oppeln y à feize milles de Neif-
fe.
BEU VANTE ; fubftantif féminin , &
terme de Commerce maritime ,
3ui fe dit d'un droit qu'un Maître
e barque ou de navire fe réfervc ,
quand il donne fa barque ou fon
navire à fret. Ce droit eft propor-
tionné à la grandeur Se au port du
bâtiment.
BEWDLEY; nom propre. Petite ville
d'Angleterre, dans la Province de
. W^orcefter, fur la Saverne.. Elle a
des Députés au Parlement.
BÉVUE y fubftantif féminin. Error.
Erreur ,^ faute commife par igno*
rance ou par inadvertance. Je ne
tauroispas cru capable d* une pareille
bévue.
La première fyllabe eft brève,
& la féconde longue.
BEUVERAGEj vieux mot qui figni-
fioit autrefois pr éfent en boiflbn.
BEUVERIE5 vieu? mot qui fignifioir
, autrefois ivrognerie..
BEWERLEY y nom propre. Petite
ville d'Angleterre , dans la Province
d'Yorek, à fix miUesi de HulL
BEU 19
BEUVRONj nom propre. Rivière
de France , dans la Sologne. Elle a
fa fource à deux lieues , oueft, de
Chatillon- fur-Loire, & fon embou-
chure dans U Loire , à deux lieues
au-deftbus de filoi^ , après un cours
d'environ vingt lieues.
Beuvron,. eft auflî le nom d'un bourg
de France , en Normandie ^ à trois
lieues , fud-fud-eft > d'Avran-
ches.
BEUZEVILLE; nom propre. Bourgde
France , en Nonnandie , environ à
trois lieues , nord-nord-eft , de Li-
zieux. 11 s'y tient chaque femaine
un marché très-fréquènté.
BEXA j nom propre. Lac de Portu-
gal , dans l'Alentejo , près de la
ville de Beja. Il nourrit d'excellens
poiiibns qui ^ dit-on , préfagent la
pluie & les orages par des mugiftè-*
mens femblables à ceux d'un tau-*
reau 'y mais pludeurs attribuent le
bruit qui annonce là le mauvais
temps a Tagitation des eaux du lac»
Si cette raifon n'eft pas (x merveiU
leufe , elle eft du moins plus vrai*
femblable.
BEXUGOv fubftantif mafculin. Ra-
cine du Pérou dont parle CluHus
dans fes annotations fur Monard»
Elle eft farmenteufe,gro(Iè comme
le doigt ^ & couverte d'une écorce
cendrée. On la dit purgative , Se
les Indiens la préfèrent au méchoa-
can & aux avelines laxatives«
BEY-, & cher les TurcSy Beg \ fubf-
tantif malculin. Ce mot qui , en>
langue Turque , fîgnifie Seigneur y
défigne le Gouverneur d'une ville
de Turquie , dont le fupérieur f^
nomme Beglierbey ; ce qui fignifie
Seigneur des Seigneurs y parce qu'en»
eâfet il commande aux différens
Beys de fon^ département.
BEYAPURAj fubftantif mafculin.
Polilba du Bréûi,, qui a beaucougi
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30 BE2
de teflemWaticc avec Técutgeon de
Pi^rtugal.
BEYERLAND 5 nom oropre* île de
Hollande , près de celles dlflelmon-
de & de Putten.
BEYSÂIL^ vieux mot qui (ignifioic au-
trefois Foutchon.
BEZÂINE ; vieux mot qui fignifioit
autrefois brebis.
BEZANNE \ vieux mot qui fignifîoit
autrefois , ruche à miel.
BEZANS j fubftantif mafculin pluriel.
Toiles de coton qui fe fabriquent
à Bengale. Il y en a de pluueurs
efpèces.
BEZESTAN; fubftantif mafculin. On
app2lle ainfi en Turquie , certains
marchés publics , qui font des ef-
pèces de halles où les Négocians
étalent leurs marchandifes dans les
principales villes duGtand-Seigneur.
BEZEITA, fubftantif mafculin. On
donne ce nom dans le commerce » à
«ne forte de crépon ou linon très-
fin , teint avec de la cochenille. Le
meiWeûr fe cire de Conftantinoplc.
BEZIERS y norti propre. Bitcrra, Ville
Epifcopale & confidérable de Fran-
ce , en Languedoc , fur la rivière
d'Orbe, environ à quatre lieues,
nord-eft , de Narbonne.On j comp-
te dix-huit mille perfonnes.
On recueille uir le territoire de
cette ville d*excellens vins , beau-
coup de blé , & quantité d^huile. ^
L'hiftoire de Languedoc rapporte
que pendant les guerres contre les
Albigeois, les Croifés afliégèirent la
ville de Beziers, qui étoit paiement
peuplée d'hérériques 8t de citholi-
ques. Les chefs des afiîéi^eans de-
mandèrent en montant à l'afiTauc au
Légat dit Pape , comment ils dé-
voient fe comporter dahs Ja diffi*
culte de diftinguer les catholiques
d'avec les hérétiques? Tue^- les
tous, répondit le barbare Légat ^
BEZ
Dieu connoitra ctux qui font àluh
Ce confeil d'un fanatique donné i
d'autres fanatiques , ne riit que trop
bien fuivi : ceux-ci pafscrent aa ni
de répée foixante mille perfonnes
dans cette malheureafe ville , fans
dittindion d'âge ni de fexe.
BÉZOARD ; fubftantif mafculin.
Pierre compofée de couches circu-
laires , fettilletées ou ccailleufes , &
qui s'entendre dans le corps de cet-
tains animaux des Indes.
On diftinguepiuûeurs efpèces de
bézoards , dont quarte s'emploient
particulièrement en médecine. Ces
quatre bézoards font le be^vard
oriental , le bé^odri occidental , le
hc\oard de porc-épic, & le hc^oard
de iinge.
Le tc\oard oriental , qui eft celui
dont on fe fert le plus fouvent, fe
trouve dans le corps d'une efpcce
de gazelle, ou chèvre des Indets. Il
y a des bézoards orientaux de dif-
férente groflewr : les ims font com-
me une noix y les autres comme une
mufcade ; ceux ci comme une noi*
fette , ceux-U comme un gros pois.
Il faut les choifir entier* , unis, lui-
fans & d uneodeur agré^d^le. Ils font
fudorifiques , fortifienr le otur, &
rédftentila malignité des humeurs.
On en fait ufage contre la pefte , la
petite vérole , la dyflTentetie , les
vers , les vertiges , les palpitations &
l'épiiepfie. On le donne pulvérifé ^
depuis quatre grains ^qu'à feize»
dans un véhicule convenable.
Le bé^ard occidental , qui nous
vient d'Amérique, n'eft pas luifant
comme l'orientaU & ûi couleur eft
cendrée ou blanchâtre; mais il a les
mêmes vertus^ & cependant ï un
moindre degré. Ladofe de celui-ci
eft depuis fix grains juiqu'à demi-
drachme.
L'on & l'autre de ces bézoards
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omirent, clans t'analyfd chimic^ue,
no pea de fel volatil , fulfurenx
ou huileux.
Le bé\oari de porc-épic , fe trou-
ve dans le âel du porc «épie de
Malaca , & de quelques fangliers
des Indes. Il eft gras ^ fayonneux ,
Ofîais> fa couleur varie. C*eft le plus
cher de tous les bczoards , & Tpa
Ecrend qu'il a plus de vertu que le
2oard oriental. Quand on veut
^n fei^vir , il faut auparavant le
feire infufer pendant quelque temps
dans du vin mêlé d'eau: il commu-
BÎque fa qualité à la liqueur , avec
une petite amertame qui n'e(l pas
défagréable : on ne doit la boire que
l^ng-temps après le repas.
Le bé\oard de finge , a la grofléur
d'une noifette , de figure ronde ou
evale^ & de couleur noirâtre- On
le lire d'une efpèce de finge qu'on
trouve particulièrement dans nie de
Madagafcar. Tavernier rapporte
que quand il a la grolTeur d'une
noix y il fe vend plus de cent écus.
Gn l'emploie comme le bé(oard de
porc-épic.
Comme la nrauvaife foi & l'in-
«crct étendent leur domaine par-
tout & fijr tout, on fabrique beau-
coup de faux ie\oards qu'il imporre
de faVoir diftinguer des vrais ; Se
voiei comme on y parvient. On
écrafe un peu de bianc de cérufe
fur un morceau de papier , enfuite
on frotte le bézoard fur la trace de
blanc de cérufe qui devient jaune-
verdâtre , lorfque le bézoard n'eft
pas faâicejdu moins, jufauà prè-
fent , les plus fameux hilfincateurs
ne font pas encore parvenus à pro-
curer cette pnoprieré à leurs ]>é-
2oards fa<5^ices.
On trouve au Pérou, en ftalie ,
dans les environs de Montpellier >
Se en plufieuis autres endroits , des
BEZ 5t
bézqards foflîles , qui font ées fubf-
tances de diverfes groffeurs , com-
pofées de plufieurs couches pier-
reufes friables, & appliquées les
unes fur les autres.
Ces fubftances font appelées */-
\oardsj tant prce qu'elles reifem-
blent aux bézoards tirés des ani-
maux , qu'à caufe de leurs proprié-
tés aUxipharmaqucs.
BizoARD ANIMAL , fe dit , en termes
de Pharmacie , du foie de vipère ,
deffeché &c pulvérifé.
BÉzoA&DMiN£RAL,ie dit, en Chimie
& en Pharmacie , d'une préparation
qui n'eft autre chofe que la terre du
régule d'antimoine , dépouillée de
toutfon phlogiftique, par l'adion de
l'acide nitreux & par la calcinàtion.
Le procédé ordinaire pour faire
cette préparation, confifte à diflbu-^
dre du beurre d'antimoine dans
une fuffifante quantité d'acide ni-
treux, ou jufqu'à ce que les phé*
nomènes de diflfolution cèdent :.
quand on mettroit plus d'acide ni-
treux qu'il n'en faut pour cette dif-
folution , il n'en réfulteroit aucun
inconvénient » comme on va le- voir.
Lorfque la di Solution du beurre
d'antimoine eft faite . on la fait éva-.
porer jufqu'à ficciré dans un vafe
de verre ou de grès: on reverfe
deffiis de nouvel acide nitreux, plu-
tôt plus que moins^ parce que rex-
ces ne fait ici aucun mal: ordinai-
rement la quantité d'efprit de nitre
qu'on ajoute, eft d'urt quart en fus du
poids de la matière sèche : on fait
évaporer comme la première fois :
on recommence une troifième fois
la même manœuvre, après quoi la
matière érant réduite à ficcité, on
la calcine pendant une demi-heure,
jufqu à ce que, fuivant Lémery, elle
n'ait plus qu'une très -légère aci-
dité.^
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31 BEZ
Cette préparation de rantimoine
eft un très - grand fudoriôaue.
Le bé^oard minéraL reçoit cliffc-
rens noms félon les diverfes i\xh(-
tances qui le compofent : aînH Ton
appelle ie\oard maniai y tme prépa-
ration compofée de deux parties
d antimoine , & d'une partie de li-
maille de fer ^ avec un peu de ni-
tre. On dit que cette préparation
eft un excellent remède contre la
jauniHè*
Bezoard LUNAIRE ,fe dit d'une pré-
Êaration compofée d'argent & de
eurre d'antimoine. Ce remède paf-
fe pour un fpécifique contre l'épi-
lepfie , les convultions , les migrai-
nes & l'apoplexie.
BÉzoARD SOLAIRE y eft le bézoard
minéral > uni à une chaux d'or. C'eft
- un excellent fudorifique , on s'en
fert dans la vérole, la pefte y la
goutte^ rhydropifie, les fièvres & les
obftruâions de la rate.
Bezoard jovial ou p'ét AIN, fe dit
d'une fubftance compofée d'étain
pur & de régule d'antimoine, C'eft
un puiflfant diaphorétique très-elS-
cace contre la pefte , le fcorbut &
les maladies de la matrice.
BézoARD DE Saturne , fe dit d'une
fubftance compofée avec la teinture
de verre de plomb, le beurre d'an-
timoine non reâifié & l'efprit de
nitre. C'eft un remède anti-nyftcri-
que & très-énergique dans les ma-
ladies de la rate.
BizoARD DE Venus , fe dit d'une
fubftance compofée d'une teinture
de limaille de cuivre, de beurre
reAifié d'antimoine & d'efprit de
nitre. On l'emploie extérieurement
mêlée avec quelque onguent conve-
nable, contre les dartres & les ul-
cères invétérés.
Les deux premières fyllabes font
brèves » Ôc k troifième eft longue.
BEZ
Il faudroit fupprimer le dy qui
eft oifif , & écrire- d'après la pro-
nonciation, ^q[0<zr. Voyez Ortho-
graphe.
BEZOARDIQUEi adjeftif & fubf-
tantif des deux genres. Terme de
Médecine. 11 fe dit d'un remède
cordial Se aléxitère , dans la com-
pofition duquel il entce du bézoard
ou autre chofe qui lui en commu-
nique la propriété. P^oye:[ Bezoard.
BEZOCHE j vieux mot qui fignifioic
autrefois bêche.
BEZOLE ; fubftàntif féminin. Poiflbn
qui^ fuivant Rondelet , ne fe trouve
qu'en Suide, dans le lac de Laufa-
ne. 11 a beaucoup de rapport avec
le Lavaret, & Gefner ajoute qu'il
eft beaucoup meilleur, & d'un goût
plus délicat , en quoi cet Auteur eft
contraire à Rondelet, qui préfère
le Lavaret. On dit depuis long-
temps que les goûts ne fe reCTem-
blent pas plus que les vifages.
BEZZO j fubftàntif mafculin. Petite
monnoie qui a cours à Venife , &
?ui revient i trois deniers de
rance.
BHAVANIjnom propre, & terme
de Mythologie. Déefle des Indes,
S|ue les peuples de ces contrées di-
ent être la Puiflànce. Le Puiflant
eft le nom qu'ils donnent au pré-
tendu mari de cette Divinité.
BIA ; fubftantit mafculin. Nom que
les Siamois donnent a une coquille
blanche qui leur fert de monnoie.
Vingt-fept bias reviennent â un
liard de France.
BIAFAR ; nom propre. Ville Se royau-
me d'Afrique, en Nigritie, à la
fource de la grande rivière de Ca-
marones , & entre les royaumes de
Bénin , de Medra & de Mujac.
BIAFAR ES ; ( les ) peuples d'Afrique >
en Nigritiej dans le voifinage des
îles de Bifagos. Leur pays fe nomme
. Gainala
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BIA
6uînala j & il ne faut pas les con-
fondre avec les habicans du royau-
me de Biafara.
BIAIN , BIAN ; vieux mots qui figni-
fioient autrefois corvée.
BIAIS ^ fubftantif mafculin. Obliqui-
tas. Terme relatif. Ligne obliciue ,
travers, irrégularité d'un jardin^
d'une chambre, d*un édifice, &c.
Il n aurait pas été difficile^ d'éviter
le hiais de ces allées , de cette cham-
bre j de cet édifice.
On dit, en termes d' Architec-
ture, yi^v^r un biais; pour ^ire^
faire difparoître par le moyen de
Tart, les aUgnemens irréguliers , &
les formes bizarres d'un terrein.
On dit en parlant de draps ^ de
toiles, &c. Couper de biais ^ du ton
biais j du mauvais biais ; pour dire,
couper obliquement, du bon fens ,
du mauvais fens; f^ous ne coupe:^
pas cette étoffe du bon biais.
On dit , en termes dé manège ^
aller en ^ifz/j;c'eft-à-dire, les épau-
les avant la croupe. Voyez dans
Kewcaftle les différentes leçons de
biais , qu'on peut donner au cheval.
Biais ^ fe dit , dans le fens figuré, des
diverfes faces d'un objet, des di-
' vers moyens dont on peut faire ufa-
ge pour rétiffir ï quelque entre-
prife. Cela prend un affe:^ mauvais
biais. Vous aurie^ pu choijg un
meilleur biais .
On dit auffi fîgurément y qu'o/i a
pris quelquun de biais; pour dire,
qu'on Ta gagné d'une manière adroi-
te.
Ce monofyllabe eft long.
ÎBIAISÉ ; participe paflif indéclinable.
Fqyc\ Biaiser.
BIAISER i verbe neutre de la pre-
mière conjugaifon, lequel fe con-
jugue comme chanter. Etre de tra-
vers , en ligne oblique. Cette allée
hiaijoit moins ayant ce nouvel ou--
tome IV*
BIA 35
vrage. La route va en biaifant^ près
du village.
Biaiser ^ fe dit , dans le fens fîeurc,
& fi^nifie , employer la rufe , l'arti-
fice , n'agir pas avec fianchife.
Pourquoi biaiser avec un^ honnête
homme ?
Biaiser , fe dit auflî fîgurément en
bonne part , & fignifie fe compor-
ter prudemment , avec habileté
dans quelque affaire. S'il neut pas
fu bia'îfcr y il étoit perdu.
Les temps compofés de ce verbe
fe conjuguent avec l'auxiliaire avoir*
Il auroit bidifé y &c.
La première fyllabe eft moyen-
ne, & la féconde eft longue ou
brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe , avec la conjugai-
fon & la quantité profodique des
autres temps.
Oblervez cependant que les
temps ou perfonnes, qui fe termi-
nent par un e féminin , ont leur pé-
nultième fyllabe longue. Dans je
biaife , la fyllabe biai eft longue.
Il faudroit changer le j en :f , &
écrire y d'après la prononciation ,
biairer. Voyez Orthographe.
BIALAZERKIEW j nom propre. Vil-
le de Pologne , dans l'Ukraine , au
Palatinat de Kiovie , fur la rivière
de RoiT.
BIALEGRUDK j nom propre. Petite
ville de Pologne , au Palatinat de
Kiovie , fur la rivière dlrpien , à
deux lieues de Kiow.
BIALLA; nom propre. Petite ville
de Pologne , dans le grand Duché
de Lirhuanie , à vingt-trois lieues
dc.Lublin.
BIALOGROD; nom propre. Ville
de BefTarabie , fur la mer noire , à
l'embouchure du Niefter. Elle ap*
particni au Grand Seigneur, Elle fc
nomme encore Akerman,
; 3IAL0GRODKO } nom propre. Vil-
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34 BIA
le de Volhînie, capitale de l'U-
kraine , fur la rivière d'Onerz. Elle
appartient d la RuflSe.
BIALTÉ j vieux mot qui (îgnifioit
autrefois beauté,
BIALYJCAMENi Mm propre. Pe-
tite ville de Pologne , au Palatinat
de Lemberg , près de la fource de
la rivière de Bug.
BIAMBONNÉESj fubftantif féminin
pluriel. Sorte d'étoffes des Indes ,
qui font faites d ccorces d'arbres.'
BIANA ; nom propre. Ville d'Afie ,
d^ns rindouftan , à-trente lieues j
oueftj.d'Agra, On: en tire d'excel-
lent indigo.
BIANCHI y nom propre d'un Peiotre
célèbre , né à Rome en 1^94,. &
mort dans Ja même ville en 1759.
Son coloris eft vigoureux , fon def-
fein corred , & ila traité avec fuc-
cèé des fujets d'hiftoire , des pfiy-
fàges ,; des portraits , des marines
& des animaux. Ce qu'il a. fait.de
confidérable eft à Rome. .
BJ ANDRA ; nom propre^ Ancienne
ville d'Italie , dans le Milanez , ;fur
la Seflîa, à deux lieues .de Novare.
C'èft aujourd'hui un village... *
BÎANOR ; nom pronre & terme de
Mythologie. Roi d'Etrurie , fils du
Tibre & de là Nvmphe Manto. Il
fonda., dit-on, la. ville de Man-
toue , .ainfi appelée de la Nymphe
Ùi mère.
BIANS ; fubftantif mafculin pluriel.
Les Coutumes d'Anjou , de Poitou
& d^Angoumois défignent fous ce
nom des .corvées d'hommes Se de
bêtes.
BIANZAY; nom propre. Ville d'I-
talie, dans le Mdntfierrat , , à une
lieue de Livorno^
BJARDS ; ( les ) nom propre. Bourg
de Fiance , en Normandie , à deux
lieues & demie ,.fad-eft , d'Avran-
BIA
BIARIS. Foyei( Cachalot.
BIARIT i nom propre. Bourg dé -
France , en Gafcogne , à une lieue > .
oueft-fud-oueft , de Bayonne.
BIARQUEj fubftantif mafculin. Ti-
tre que portoit l'Intendant des Vi-
vres,, à. la Cour des Empereurs-
Grecs.
BIART.j nompropre. Bourg de Fran-
ce, en Gafcogne , près de l'Océan,
* environ à deux lieues , fud-ouett^ , ,
de Bayonne. .
BIASj nom propre. Philofophe ce*
- lAre , né à Priene , ville de Carie,-.
& l'un des fept Sages de la Grèce.
It floriffbit vers Pan 6,00 , avant
l'Ere chirétienne. C'eftà Inique fut
préfenté le trépiéd'or, trouvé par
des pécheurs , & fur lequel étoit -
écrit , au plus fage : mais Bias , dé.
' fintérefl? , envoya ce trépié au tem-
ple d'Apollon. Vovant un jour de
foire un grand nomore de marchan-
difes rares & curieufes , il fe mit i
fourire en s'écriant : . combien de
[ chef es dont je fais me. paj^erl Ce*
Philofophe , qui avoir le don de la
parole , & dont l'éloquence attaqua
[ toujours le vice en protégeant l'in-
nocence , mourut en plaidant lai
caufe d'un de/es amis.
BIASSE ; fubftantif féminin. On don-
ne ce nom , dans le Commerce , à -
uitfe forte de foie crue , que les Hol-
landois tirent du Levant.
BIAU, BIAX^ BIEUX; vieux mon,
* qui fîi^îrifioient autrefois beau.
BIAUBERT j vieux mot qui fignifîoir
autrefois vain , fanfaron.
BIBBY ;. fubftantif mafculin. Arbre
d'Amérique , de la groflènr de là
cuilfe. Il eft chargé de pointes , &
tfa ni feuilles , ni branches jufqu'aû
fommet. Son bois eft noir , dur, &
fon fruit blanchâtre > huileux Se de
la grofleur de la mufcade. Les In-
^^ diens en expriment une huile avec.
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BIB
laquelle ils s*oignentJe corps. Quand
cet arbre eft jeune , ces peuples y
font une inciuon^ d'où découle une
liqueur blanche, aflex agréable au
goûr.
BIBERACH; nom propre. Ville d'Al-
lemagne, enSouabe , dans TAlgow,
fur le ruifleau de RuflT.
BIBERON j filbftantif mafculin. Bi-
bax. Terme du ftyle familier. 11
défigne celui qui aime le vin &: qui
ien boit beaucoup. Ce font trois bi-
icrons.
Biberon, fedit, par extenfion, d'un
vafe qui a un petit bec ou tuyau par
lequel on peut boire. // buyoit avec^
un b^ron i* argent.
:La première fyllabe eft l)rève ,
la féconde très- brève, & la troi-
fième brève au (îngulier, mais lon-
fue au pluriel.
ERTElCH ; nom propre. Petite
ville de Sileue., dans la Principauté
de Croîfen.
BIBESIE ; nom propre y & terme de
Mythologie. Compagne d'Édefie.
Elles étoient Tune & l'autre Déelfes
des banquets. La première préfidoit
^u vin & aux liqueurs , & l'autre
i la bonne chère.
Les deux premières fyllabes font
" brèves , & la troifième eft longue.
Il faudroit changer, le j en :( , &
écrire , d'après la prononciation ,
bihé\u. Voyez Orthographe.
BlBETE \ vieux mot qui fignifioit au-
trefois bluette , étincelle
BIBLE y fubftantif féminin. Biblia,
LTcriture - Sainte , l'Ancien & le
Nouveau Teftament, ou le Livre
par excellence.
Le Concile de Trente a divifé
dans l'ordre fuivant, les Livres,
tant de l'Ancien que du Nouveau
Teftament.
Livres de l'Ancien Testament.
La Genèfe, 1 Exode, le Lévitique,
BIB 35
les Nombres , le Deutéronome ,
Jofué , les Juges & Ruth j les qua-
tre'Lrvres des Rois , le premier &
le fécond Livre des'Paralipomènes,
le premier & le fécond Livre d'Ef-
dras ou Néhémie , Tobie , Judith ,
Efther , Job , \t^ Pfeaumes , les
Proverbes \ TEccléfiafte , le Canti-
que des Cantiques , la Sageffe , TEo*
cléfiaftique , Haïe , Jérémie & JBa-
ruc ^ Ézéchiel , Daniel , Ofée ,
Joël , Amos , Abdias , Nahum ,
Jonas , Michée j Abacuc , Sopho-
nie , Aggée , Zacharie , Malachie ,
le premier & le fécond Livre des
Machabées.
Livres du Noua^eau Testament.
L'Evangile de S. Mathieu , TEvân-
gile de S. Marc , TEvangile de
S. Luc, TEvaneile de S. Jean, les
Ades des Apôtres , l'Epîtrè de
S. Paul aux Romains , la première
& la féconde Epître de S. Paul aux
Corinthiens , l'Epîtrè aux Galacès^
TEpître aux Éphéfiens , TEpître
aux Philrppiens , l'Epîtrè aux Co-
loflîens , la première & la féconde
Epître auxThelTaloniffiens , la pre-
mière & la féconde Epître à Thi-
morhée , l'Epîtrè à Tite , l'Epîtrè
à Philémon , l'Epîtrè aux Hébreux,
TEpître de S. Jacques , la première
& la féconde Epître de S. Pierre ,
la première , la féconde & la troi-
fième Epître de S. Jean , l'Epîtrè de
S. Jude , P Apocalypfe de S. Jean,
Les Livres apocryphes de l'An-
cien Teftament font, le Livre d'Hé-»
noch , les troifième & quatrième
Livres d'Efdras , les troifième &
quatrième Livres des Machabées ,
l'Oraifon de Manaffc , le Tefta-
ment des douze Patriarches , le
Pfeautier de Salom'on , & quelques
autres pièces de cette nature.
Lés Livres perdus , cités dans
l'Ancien Teftament, font , le Livre
Eij
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3tf BIB
des Juftes , le Livre des Guerres
du Seigneur y les Annales des Rois
de Juda & d'ifracl , citées fi fou-
venc dans les Livres des Rois Se des
Paralipoménes. Ces Annales avoienr
pour Aiueiirs les Prophètes qui vi-
voient dans Iqs Royaumes de Juda
& dlfracl. Nous n'avons qu'une
partie des trois mille Paraboles de
5alomon,& de fes quinze'cens Canti-
ques. Nous avons auffi entièrement
perdu ce qu'il avoir écrit fur les
plantes , fur les animaux , fur les
oifeaux , fur les poiffons , & fur les
reptiles. L'on n'a plus l'écrit du
Prophète Jérémie , par leauel il or-
donna aux captifs qui alloient en
Babylone, de prendre le feu facré ,
& de le cacher j & les précepres
qu'il leur donna , pour fe garder de
ridolâtrie. Enfin , on doute que l'on
ait les Lamentations qu'il compofa
fur la mort de Jofias , Roi de Juda ;
car celles que nous avons de ce
Prophète , paroiflent avoir pour
objet la prife & la ruine de Jérufa-
lem par Nabuchodonofor.
Les Livres apocryphes du Non-
veau Teftament, font, l'Epître de
S. Barnabe , l'Epître prétendue de
S. Paul aux Laodicéens , plufieurs
faux Evangiles , plufieurs faux Ac*
tes des Apôtres , & plufieurs fauflfes
Apocalypfes ; le Livre d'Hermas ,
intitulé, le Pajlcur ; la Lettre de
Jefus-Chrift à Abgare , les Epîtres
de S. Paul à Sénèque , & diverfcs
autres pièces de pareille nature ,
que l'on peut voir dans le Recueil
dsi pièces apocryphes du Nouveau
Teftament , par Fabricius.
11 n'y a prefque point de langue
dans laquelle on n'ait fait des Tra-
ductions de la Bible ; de- là cette
foule de Bibles Arabes , Arménien-
nes, Cophtes, Éthiopiennes^ Per-
iannes ^ Mofcovites » &c. La Bible |
BIB
a fur-tout été traduite en Grec plu-î
fieurs fois. La plus^ ancienne & la
plus aurhentique de toutes ces Tra-
duâions y eft celle des Septante > ^
faite deux cent vingt-fept ans avant
l'ère Chrétienne , par les ordres de
Ptolémée Philadelphe , Roi d'E-
gypte. C'eft fur elle qu'ont été fai-
tes toutes les anciennes Verfions ,
( hors la Syriaque ) qui fe lifoient
dans les diverfes Eglifes du monde \
comme l'Arabique , l'Éthiopique ,
l'Arménienne , l'ancienne Verfion
Latine ^ appelée ritalique , &c.
Maintenant même l'Eglife Grec-
que , & l'Eglife d'Orient n'en ont
point d'autre. C eft elle qq^ies Pè-
res & les Docteurs de TEglife ont
fuivie dans leurs Commentaires j
c'eft par elle que les Conciles Gé-
néraux & Particuliers fe font ex-
pliqués : les Apôtres même em-
pruntent quelquefois cette Verfion ,
en citant les paflàges de l'Ancien
Teftament. L'hiftorien Jofeph, diç
dans la Préface de fes Antiquités,,
que les Septante Juifs appelés pat
Ptolémée , ne traduifirent que le
Pentateuque j d'où plufieurs ont
conclu que la Traduûion des au-
rres Livres de l'Ecriture a été faite
par d'autres Interprètes. Cet objet
eft contefté.
La première fyllabe eft longue,
& la féconde très brève.
BIBLIEN; vieux mot qui fignifioit
autrefois profefleur en ecrirure
fainte.
BIBLIOGRAPHE ;^ fubftantif maf-
culin. Qui connoît les Livres , les
Editions , qui forme des Catalo-
gues de Livres. Cet Abbé était un
grand Bibliographe.
Les quarre premières fyllabes
font brèves , & la cinquième eft
très-brève.
Il faudrait changer ph en /, &
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BIB
écrite , hihliografe. Voyez Ortho-
GRAPHE*
BIBLIOGRAPHIE i fubftantif fémi-
nin. Science qui a pour objet la
connoiflance. des Livres , des Edi-
tions , &c. Il eft verfé dans la Bi^
bliographie.
Les quatre premières fyllabes
, font brèves , & la cinquième eft
longue.
BIBLIOMANE; fubftantif des deux
genres. Qui a la fureur d'avoir des
Livres. Ccjl un étrange Biblioma-
ne.
Les quatre premières fyllabes
font brèves y Se la cinquième eft
longue.
BIBLIOMANIE; fubftantif féminin.
Paftjon des Bibliomanes , ou fu-
reur d'avoir des Lives , Sz d'en
amaflèr.' JLi Bibiiomanie l'a rui-
né.
Les quatre premières fyllabes
font brèves , & la cinquième eft
longue.
BIBLIOTHÉCAIRE i fubftantif maf-
culin. Qui ^ft prépofc pour pren
dre foin d'une Bibliothèque. Jbntre
les diverfes fondions littéraires , il
en eft peu qui exigent la réunion
des lumières & de l'érudition né-
ceftaires au Bibliothécaire d'une Bi-
bliothèque confidérable , telle que
peut ctre celle du Roi à Paris . la-
quelle eft ordinairement confiée aux
loins d'Académicieni , dont le mé-
rite & les connoiflances |uftifient le
choix du Prince.
Les quatre premières fyllabes
font brèves » la cinquième eft lon-
* gue , & la fixième très-brève.
Il faudroic Supprimer Uh qui
eft oifif , changer le c en A: , & écri-
re, d'après la prononciation, bibUo-
tékaire. Voyez Orthographe.
BIBLIOTHÈQUE ; fubftantif fémi-
-iiin. Lieu où l'on tient un grand
BIC 37
nombre de Livres rangés en ordf»
fur des tablettes ou dans des ar*^
moires. // ejl dans fa Bibliothèque^
BiBLiOTHàQUE, fe dit ^ par exten-
fion, de la colleâion même des"
Livres. Sa Bibliothèque efi particu^
Uèrement compofée de Livres an^
ciens.
Bibliothèque^ eft auffi le ritre que
certains Auteurs ont donné aux re-
cueils qu'ils ont faits , ou à certai-
nes compilations d'ouvrages de
même nature. D'Herbelot efi Au-
teur de la Bibliothèque Orientale.
On dit figurément & proverbia-
lement de quelqu'un très-favant,
que c*efi une bibliothèque vivante.
On dit auffi , dans le fens figu-
ré , de quelqu'un qui fait beau-
coup , mais dont les connoiflances
font obfcures & embrouillées», que
cefi une bibliothèque renverfée.
Les trois premières fyllabes font
brèves ^ la quatrième eft moyenne ,
& la cinquième très-brève.
Il faudroit fupprimer le h qui
eft oifif , changer qu tn h y &
écrire , d'après la prononciation ,
bibliotèke. Voyez OrIhographe.
BIBLlSTESj (les) on appelle ainfi
les Hérétiques qui n'admettent que
le Texte de la Bible , & rejettent
l'autorité de l'Eglife , & de la Tra-
dition.
BIBR ACTE j nom propre. Ancienne
ville des Eduens, dans^les Gaules.
On croit que c'eft le nom qu'eut
autrefois la ville d'Autan.
BIBRAX ; nom propre. Ancienne
ville des Gaules , dont parle Jules
Céfar. Elle pouvoir être fituée où
eft aûuellement Bièvre , à deux
lieues , fud- fud-eft , de Laon.
BIBUS ; terme de mépris , dont on
fe fart dans. le ftyle familier , avec
la prépofition de , pour défigner une
chofe qui ne vaut pas la peine qu'on
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38
BIC
s'en occupe, f^ous ne nous tene^ que
des propos de bibus^
La première fyllabe eft brève ,
& la féconde longue.
Le s final fe fait fentir en toute
circonftance,
BICANER ; nom propre^ Ville d'A-
fie , dans Tlndouftan. Thevenot la
dit capitale de la Province de Be-
car.
BICAPSULAIRE; adjeaif & terme
de Bptanique. Il fe dit d'une plante
-qui a deux capfules diftinâes &
réunies. Telle eft la pervanche.
BICARS i (les ) forte de Pénitens qui
étoient rcpand^s dans les, Indes au
neuvième fiècle. Ils laiflbien t. croî-
tre leurs cheveux & leurs ongles,.
ne s*habilloient pas, & poitoienti
une ccuelle de terre pendue à leur
coa, dans laquelle ils recevoient
les alimens quoh leur donnoir quind
ils avoient laim.
BICEPS; fubftantif mafculin , & ter-
me d'Ànatoaiie -, qui dcfîgae difFé -
rens mufcles , dont la partie fupé-
. rieure eft divifée en deux portions
appelées têtes , par les Anatomiftes.'
Tels font le biceps du bras , le bifc^ps
de la cuilTe ^ &c.
La première fyllabe eft brève , & '
. là féconde longue.
Le s final le £ait fentir en toute
circonftance.
BICÈTRE ; nom propre. Château à
une demie-lieue , lud-fud-eft, de
Paris. C'eft une retraite pour les
pauvres que Ion y occupe à divers
ouvrages : c'eft auffi uneMaifon de
correction, où Ton renferme les li-
bertins, les gens fans aveu , &c.
BICHAT, BICHETAS; vieux mots
qui fignifioJent autrefois fan de
biche,
BICHE \ fubftantif féminin. Cerva.
C'eft la femelle du cerf. f^oye\
Cekf.
La A/VAijétoitchezIes Anciens, le
fymbole de Junon confervatrice ♦
parce que des cinq biches aux cor-
ner d or , que Diane pourfuivit en
TheflaHe , il n'y en eut que quatre
de prifes par cette Dcefle , qui les
attacha à Ion char , & la cinquiètne
fut fauvée par Junon.
La Mythologie compte entre les
travaux d'Hercule , la courfe qui le
rendit maître de la biche aux pieds
d'airain, & aux cornes d'orSu mont
Menale. Voye-:^ Hercule.
Biche , eft audî le nom d'un poiflbn
de tner , qui a le ventre blanc &
plat, le dos bleu & voûté , la bou-
che & les écailles petites , les mâ-
choires garnies de petites pointes ;
& les yeux d'une grandeur médio-
cre..Il eft quelquefois long de trois
coudée;;^ & fa chair eft blanche &
de. bon goût.
La première .fyllabe eft brève ,
& la féconde très-brève.
BICHET; fubftantif nufrulin. Mer
fure de grains , dont la cpnffftancê
varie félon les dîfférens lieux où
elle eft ufitée. Cebichetn'ejlpasjujl^.
BicHHT , fé dit auffi du grain que con-
tient la mefure. Il m a vendu un bi^
chet de froment,
La première fyllabe eft brève > &
la féconde moyenne au fingulier ,
mais longue au pluriel.
BICHO , ou Bicios \ fubftantif maf-
culin. On a[^elle ainfi au Bréfil ^ un
petit ver qui s'engendre fous la
f>eau , & qui caufe de grandes 3ôu-
eurs.
BICHON , ONNE ; fubftantif. Ca- ,
tellus. Petit chien qui a le nez court
& le poil long , blanc & délié.
Qui vous a donné cette jolie bi-
chonne ?
Les deux fyllabes font brèves au
fingulier mafculin ^ mais la. féconde
eft longue au pluriel, & brève aufc-
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rhînrn , qui a une troifième fyllabe
rrès-brève.
BlClA^/ttbftanrif féminin. Plante des
Indes Occidentales, qui s'élève à la
hauteur d'environ fept pieds. Ses
branches font femblables â celles de
l'arbre qui porte le coron. Son ffuit
enfermé dans une goufle ,^ eft un
atain rouge j vifqueux , avec lequel
les Sauvages fe peignentie vifage.
flttCONGE; fubftantil' féminin. Sorte
de mefure ufitée autrefois chez les
Romains.
BICOQUE i fubftantif féminin. Pe-
tite ville , ou place mal fortifiée &
fans <léfenfe. Il ne fera pas difficile
Remporter cette bicoque.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft très-
brève.
II faudroît changer le c & qu en
k 5 Se écrire , d'après la pronôncia -
ûon y bikohe. Voyez Orthogra-
PHE.>
BICQQUÈT ; vieux mor qui s^eft
dit autrefois d'une forte de chape-
ron ou ornement de tète.
SlDACHE ; nom propre. Petite ville
& feigneurie conlidérable , avec ti-
tre de Principauté, dans la bafle
Navarre i fur la rivière de Bidoirfe,
à dijc lieues , oueft-nord-oueft , de
Pau. Elle appartient au Duc de
Grammonr , qui s'en dit Souverain ;
mais les Gens du Roi lui conteftent
ce titre.
BIDASSOA ; nom propre. Petite ri-
vière qui lépare la France de l'Ef-
pagne ,- vers le pays de Labour.
Elle a fafourcç dans les Pyrénées ,
& fon embouchure dans le golfe d^
Gafcogne , entre Fontarabie & An-
daye. Ceft cette rivière qui forme
l'île des Faifans",. appelée depuis
Vile des Conférences , a caufe de cel-
les qu'on y tint erï i(î59 , pour la
gaix des Pyrénées^.-
BIDAUCTi fubftantif mafculin. Les
Teinturiers donnent c*e nom à U
fuie de cheminée qu'ils, emploient
dans la compofition de quelques
couleurs rirant fur le brun. Les fta-
tuts de ces» Arrïfans leur défen-
dent de faire imprimer de bidauci
aucune toile neuve ^ ou vieille j &c.
qu'ils ne l'aient auparavant engalUe
de bonne galle.
BIDAUX ; vieux mot «fité autrefois,
pour défigner un corps d'Infanterie
Eîu eftimé.
ENS ; f^oyc{ Tete-cornite;
BIDENTALES5. fubftantif mafculin
plurieL Piètres- à^% anciens Ro-
mains, inftitués pour faire les ex-
f dations prefcrirey dans les lieux où
e tonnerre étoit tombé. La printi*
pale de leurs fondions confiftoit à
immoler une brebis de deux ans j
Îlî , en Latin s'appeloif bidens ,
où' s'eft formé le mot de bidenta-
les : on dreflôir enfuite un Autel
dans l'endroit frappé de. la fou-
dre ^ & on l'entouroit d'une pa-
llffnde afin qu'on ne pût y^ mar-
cher;
BIDET ; fubftantif mafculin. Che-
val de petite taille , qui n'a guè-
res que trois pieds & demi de
haut. On voit à In Chine des bidets ^
d'^unè petite (fe extrême , & d'une
très-belle forme.
On appelle bidet depojle , un che-
val de pîifte fur lequel on monte ,
& qui ne s'attelle pa».
Double bîdet , fe dit d'un bider
plus grand & plus renforcé que
les bidets ordinaires. Sa taille eft
à peu ptès de quatre pieds & de-*
- mi.
Oa dit figurément 6è familière-
ment de quelqu'un dont la forfune a
été rapide , qu'i/ a bien pouffé fon
bidet.
BiixET, fe<ditd'unmeuWe de^^arde-
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40 BID
robe, fervant à la propreté. Un ti-
det de portclainc.
Bidet , fe dit , en termes de Citiers ,
d'un inftrument de buis qui leur
fert à former les angles & les creux
des flambeaux , de mcme que les
trous où fe placent les clous d'en-
cens d'un cierge pafcal.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde moyenne au fingulier ,
mais longue au pluriel.
BIDON i fubftantif mafculin. Vaif-
feau de bois contenant cinq pintes
de Paris. Il fe dit particiilièreme.t
fur les vaifl^eaux ou il fert à mettre
le vin de chaque plat de l'équipa-
ge-
Les deux fyllabes font brèves au
fingulier \ mais la féconde eft lon-
gue au pluriel.
BlBOUSSE j nom propre. Rivière
de France. Elle a la fource dans les
Montagnes qui féparent la bafle Na-
varre ou pays de Soûle , & fon em-
bouchure dans TAdour , à quatre
lieues y eft-nord-eft , de Bayonne ,
après un cours d'environ douze
lieues.
BIECZ j nom propre, Becia. Petite
ville de Pologne ^ au Paiatinat de
Cracovie, fur la rivière de Wife-
loke, à vingt lieues, fud-eft, de
Cracovie. Il y a dans les environs
de Biecz , de riches mines de vi-
triol.
BIEF^ vieux mot qui figtj^fioit autre-
fois canal d& moulin.
3IEL \ nom ptopre. Petite ville d'Ef-
pagne, au Royaume d'Arragon , à
douze lieues de Sarragofle.
BIELA \ non) propre. Ville de Ruf-
fie, fur la rivièrç d'Opfcha. Elle
eft capitale d'une Principauté de
sname nom , fituée enere le Duché
de Rzewa , & celui d^ Smolenf-
PlELA^OSEROi nom propre. Ville, |
BIE
Lac & Province de Ruflîe, qu^
le Wolga fepare du Duclvé de Rof-
tow : Te pays eft couvert de Ma-
rais.
BIELICA ; nom propre. Petite villç
de Lithuanie , au Palatinat de
Troki , fur la rivière de Niémen.
BIELLE j nom propre. Ville d'Ita-
lie , en Piémont , fur la rivière de
Cervo^ à dix milles d'Yyrée. Elle
eft capitale du Biellois.
BIELLOIS } nom propre. Contrée
d'Italie , en Piémont , entre les
Alpes & le Canavois. On y comp-
te quarante- cinq villages , outre la
viUi capitale qui eft Bielle.
BIELSKO ; nom propre. Ville de
Pologne , dans la Podlakie , près
d'une des fources de la rivière de
Nat'jw.
BIEN \ fubftantif mafculin. Bonum.
Ce mot délîgue , en morale , ce qui
eft bon , ce qui nous rend heureux :
mais , dans ce fens , il n'y a de vé-
ritable bien que la vertu , puifque
la vertu feule peut r^ous rendre heu-
reux.
Bien , fe dit des chofes qui fervent i
augmenter nos plaiftrs ou à dimi-
nuer nos peines. Telles font la fan-
té j les richefles, la volupté j &c.
Sextus Empiricus , a tiré de
Crantor une ingénieufe allégorie
fur la prééminence des differens
biens. Ce Philofophe introduific
aux Jeux Olimpiques , devant les
Grecs aftemblés, les richefles, la
volupté , la fanté , les vertus , afih
qu'ils marquaifent aux unes & aux
autres le rang qui leur convenolt ,
félon le degré d'influence qu'elles
avoienc furie bonheur des hommes.
Les richefles étalèrent leur magni-
ficence , & déjà elles éblouiflbient
les yeux des Juges , quand la vo«
lupté repréfenta que le feùl mérite
dç$ riçhe^QS écQXt de conduire aa
plaifir
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plahur. Le [MreiaÀer ran^ alktit &re
siccDxdé à celle-ci , mais la ùtnté le
lut difputa , & fit voir que (ans elle
^axbuleur teooirU place de la joie :
enfin les Vertus terinioèrcnc la con-
teftation , & firent convenir toui
les Grecs , que ckos le £eîn des ri*
cheiTôs.^ de la volupté & de ia fan-
té , on feirou; bientôt le jouet de
tous fes ennen^is fans le fecours de
la prudence & de la valeur : le pre-
mier rang fut donc ad|itgé aux vcr-
rus , le tecond à la fantc , le troi-
fième à la volupté^ SL le quatnème
aux richetTeSk
Le fouverain bien coofiftoit ,
(elon Epicure , dans le fentiment
du pUiUr; & le fouverain mal»
dans le fentin>enr de la douleur^
Mais le fyftème de ce IHiiloibphe
n'a pas toujours été compris par
ceux oui ont parlé de fa doârioe.
{1 falloit. examiner les principes
d!£picure , en les comparant avec
fa conduite qui eu étoit le réfnltat:
on auroit conclu , que les plaifirs
d^$ fens n étoient parles feuls qu'il
eut' eavifagés ^ mais qu'il avoôt eu
en vue trois foctes de plaifirs :
ceux du oQsur , ceux de l'efprit , &
ceux des fens. En effet , c'étoit un ]
peint fondamental de fa doârine ,
que tour plaifir qui eft futvi de pei-
.nés» de regrets 9c de repentir» eft
mt platfir faiu ; & it vouloit que
dans le choix des pUifirs , on s>en
reportât plutôt à la raifon qu'au
tttîioignage des fens , qui fbuvent
étoient trompeurs. Quant à la
douleur , il ne la regardoit com-
me le fouverain mal qii'auum qu'il
. n'étoit pas poffible d'en efpérer la
fin i encore prctendoit-il qu'on pou-
voi« l'adoucir par les fentimens du
coMjr 5c les plaifirs de l'efprit : c eft
ce que vériïu Epicure lui-mcwe ,
MA f<% vit iw>ucir ay.ec une trau
qtîHliité ic vBKt euettrage^ tHgbeiP de
toum hu fermeité Stoïcienne.
Lesdifciplesde ZétiQir, oppoiés
aux Epicuriena , ^ifoienx confifter
le fouverain bien, dans- bu vertu , &c
niûient (jue la douleur fur uf) mal.
fii£N y fe dit de ce qui. eit utile , avan-
tageux y convenable^ Exêmpks.
Dàns^le fiena-d'utile : tx fnofdt qaU
Vûus cufaltt^ 4k été pourvoira bien. .
Dans: le fens^ dTavanTageaj» : on
n'a pas y dans ce plan j conjuité- le
bien public ,
Daitt le fens: de couM^enable : ce
n*ejt pas alUrau bienJ^ nos^ÎBtérits
communs. •
BiEH^ fe dit , dans lefetis de bonheur.
On dit que c^ejt im-gmnébiênqidu*
ne chofe foiir arrivée ; pour dise ,
que c'eft un grand bonbeun.
On dit, qu'o« a procurer y faiv^u
bien à quelque per/oame i poupdire^
qu'on lui a procure quelque che(i
d'utile, désavantageux; Cène dame
a /aie beaucoup de hUn à utte^fa^
milU. :
On dit d'une chofe , <\v^eUe^fait
, da bien ^^aUUrfiiii gnxnd blen^; foat
dire, qu'elle cftavaMageufe ,ipAeU
le (bubge. Câtûe penfi^n iHifaitda
bien. Les bains lui font grand bien.
OnditproverbtalemttiiP, nulbiem
fans peine ; pour dire , que. ïbUtes
lesr choies aiuntâg^ttfeS'j cousent 4
acquérir.
Bien , fe dit quelquefois pour roli<-
Î;ioa y vertu , oe qui efr digne Jté^
oges , d'eftime. Exempks. DvM le
fons de religion : Cet EvSffx ejt um
hùmmji de bkn^
Dans-le feiks de vertii: ces-Jtmes
gens Je tournent au bien.
Dans le fen^ de.ce qui eft digne
d'éla]Ç©s , d'eftitne. C'eft le procédé
d'un hommiô' de bien. Slie fi comporté
en femme de bien.
On die provef biafaottnt ,. a^eoeit
^ F
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4» BIE
tien&.entoat hormeur; pour dire »
à bonne fin , à bonne intention^
Elle ne refoic ce jeupe homme quen
tout bien & en tout honneur.
On appelle , en ftyle didaâiique >
biens du corps ,. la fancé , la force :
biens de Vefprit^ les talens : & biens
de tame , bs vertus. Ceft dans ce
fens qu on dit , que&J biens de Vame
font préférables à ceux de te/prit ,
& les biens de tefprit à ceux du
corps.
Biens, fe dit, en termes de Jurif-
pradence , de toutes fortes de ter-
res , richedès SiC effets qui compo*
fent nos facultés. •
On diftingue deux fortes de
biens y les meubles & les immeu-
bles. Foye^ ces mors.
Les biens reçoivent âu(fi , en
Droit , différentes épithètes > dont
voici les principales.
fiiENs PATERNELS y fe dit de ceux qui
nous viennent du coté paternel.
£t Ton appelle biens maternels y ceux
qui nous viennent du côté mater-
nel.
Cette diftinâion de biens pater-
. nels & maternels y eft effentielle
en Pays Coutumier. V<^c[ là-def-
fus , Paternel.
Biens adventifs* Voye:^ Adven-
TIPS.
Biens dotaux , fe dit de ceux que
la femme a apportés en dot à ion
mari. yoye\ JDot.
Biens paraphernaux. Foye:^ Para-
PHERNAUX.
Biens profectifs , fe dit de ceux oui
viennent des pères , mères , ayeuls,
ayeules )OU autres afcendans. Voye\
PROFECTIP.
Biens dc coKMyNAUTi entre mari
ET femme. Voyej^ Communauté.
Biens substitués. Foye:^ Substitu-
tion-
^ums SE iugitifs X £â dit des biens
BIE
.d*uh criminel contumace , defqtieîs
la confifcation fe fait au profit da
Roi ou du Seigneur du lieu. Voyeii
Contumace & Confiscation.
Biens vacans , fe dit de ceux qui
font fans poflTefleur aftuel. Tels font
les héritages abandonnés. Les biens
vacans de cette efpèce appartien-
nent au Seigneur haut - iufticier ^
félon la Coutume de Paris & plu-
fieurs autres. LesCoutumes de Lor-
ris & de Nivernois attribuent ces
fortes de biens au Seigneur cenfier.
On dit abfolument , c^une per^
fonne a du bitn ; pour dire , qu elle
eft riche. // a époufé une fille qui
avoit du bien.
Bien, s'emploie adverbialement pour
fignifiet' a peu-près , environ. // y
a bienfix mois quil eft parti.
On dit proverbialement^ bien at^
taqué y bien défendu ; pour dire ,
que la défènfe a répondu à l'atta-
que.
On dit auffi proverbialement;
autant vaut bien battu que mal battu;
pour dire , qu'il y a certaines chofes
qucm ne doit pas faire à demi,
queloue datiger qu'il y ait , & quel-
que dommage qu'on puilTe en rece-
voir.
Bien , s'emploie adverbialement, pour
défigner un certain degré de perfec-
tion , un certain état heureux &
avantageux dans la chofe dont il eft
queftion. // entend bien Vart des
vers. Il eft fort bitn auprès de la
Reine.
Bien, s'emploie aufllî adverbialement
pour fignifi^ beaucoup , extrême-
ment. Exemples. Dans le fens de
beaucoup. Il y a encore bien <t autres
raifotts à alléguer.
• Dans le lens d'extrêmement :
c*étoit un Prince bien vigoureux.
Bien , employé adverbialement avec
le verbe vouloir^ exprime l'apprc^r
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BÏE
' -tsàtion^ le confememenc. Je veux
iUn quelle parie.
Bien , fort biin , s'emploient ad-
verbialement & abfolument , pour
exprimer qu on approuve j qu'on
agrée ce qu un autre propofe. Bien ,
fort bien; continuer.
BiEN^ s'emploie , précédé de la parti-
cule Ae\ pour marquer approba-
tion, exhortation, & interrogation.
Exemples. Dans le fens d'approba-
- tion : ké bien quon lui donne fon
congf.
Dans le fens d'exhortation : hé
hien faites ce qu'elle vous a recom-
mandé.
Dans le fens d'interrogation :
hé bien quen penfc:{rV0U5 ?
BiBM , ne s'emploie quelquefois que
par redondance &pourdonner,plus.
de forcé te d'énergie au difcours.
// efi bien certain quil ne devait pas
parler de cette ajfaire.
Différences relatives entre bien ,
très , fort.
' * On fe fert aflez indifféremment
de l'un ou de l'autre de ces trois
* mots j dit M. l'Abbé Girard , pour
. marquer ce que les Grammairiens
nomment fuperlatif , c'eft-à-dire ,
le plus haut degré. Par^ exemple :
• ' on dit dans le même fens , rr<?j-(age,
/î^-fage, ^/>/2-fage. Il me paroît
cependant au'il y a entt'eux quel-
que petite différence , en ce que le
mot de très marque précifémcht &
clairement ce fuperlatif , fans mé-
lange d autre idée ni d'aucun fçn ri-
ment; que le mot Ae fort le mar-
que peut-être moins préçifétpènc ,
mais qu'il y ajouté une efpèce d'af-
' firniation; ^ que le mot de bien
exprime de plus un fentimenr d'ad-
mirati-^n. Ainfi Von dîr. Dieu eft
. /r^j-jufte \ les hommes font fort
mauvais j la Providence éft bien
grande» ■ *
ËIE
43
Outre cette différence , il jr en a
une autre plus fenfible , ce me fem-
ble j c eft que très ne convient que
dans le fens naturel & littéral ; car
lorfqu'on dit d un homme qu'il eft
rr^^-fage ; cela veut dire , qu il l'eft
véritablement ; au lieu que fort Se
hien peuvent quelquefois être em*
ploycs dans un fens ironique ; avec
cette différence, que/orr convient
mieux lorfque l'ironie fait entendre
qu'on pèche par défaut, & que AzV«
eft plus d'ufage , lorfque l'ironie fait
entendre qu'on pêche par excès. On
diroit donc en raillant, c'eft être
fort fage que de quitter . ce qu'on a
pour courir après ce qu'on ne fau-
roi t avoir ; & c'eft, être bien patient
que de foùffrir des coups de bâton
fans en rendre.
Bieni qui ^ft diphtongue , eft
moyen au nneulier & Ions au pluriel.
BIEN-AIMÉ^ EE; ad)e<âif. Diledus^
a , um. Qui eft fort chéri > qui eft
aimé par préférence à tout autre.
Elle fut toujours fa fille bien-aimée.
Ce mot s'emploie auffi fubftanti-
vement. Cefi le bien aimé de la
maifon.
BIEN- A VANS ; vieille expreflîon^uî
fignifioit autrefois les principaux
d'uti lieu , ou d'un pays. '
BIEN-DIRE; fubftantif mafculin. Ce
mot , qui n'a d'ufage qu'en conver-
fation&dans le ftyJe familier, It
dit par raillerie , & en fe moquant
de quelqu'un qui fe pique de bien
parler. // étoit inutile quil fe mît
fur fon bien-dire.
BIEN-DISANT , ANTE ; adjeûlf.
Qui parle élégamhienr de avec fa-
cilité.. Il fc croit bien-^dfanty parce
quil a paffe quelque temps à la Cour.
Bien-dtSant^ fe dit quelquefois par
oppofition à médifant. Il fut tou^
jours bien-difant dans lafociété.^
BIEN-ÊTRE ; fabftantif mafculin.
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44 B;IE
, £ut' d'une perCotme^ui^joait^d'ane
fitbilftaiice airée^ c^unmode. Xktte
. affaire Juif rocum un ^MZ'-^tre^fu'il
n'eQjtrok fat.
BIENEAICTÉUR , TRICE^ iiibf-
tanfi£. Qad a iait iquelque grâce ,
« ^içl()ae bien , xjueUjue a^anuge à
quelque ^ecionnfi. Ce Pjùncc fut
toujours JeMenfkicUwr de utu mai-
fou. Cette Dame <fi iuiicnfaiclrice
despauvnu
Les «lew premières ffUabes Xbnc
luo^^ennes^ia vroi^ème eftlot^ue
AU BiaÇcuUn , 2c bcève au fiéminin y
<qui a une quatrième fyllabe uès-
irève.
Xer final fe iait ïenûr en -toute
circonftance.
\\ iaudroit iuf^riiiier ie^^ maf- 1
culin, clianger le-decnierdu-fémi-l
nin^M s^ & icrire biejfaïuur^^ iien-)
•fakrtji. Vof^a, ORTttOGRAP»*. '
'BIENFAISANCE i fiibftamif féminin, j
Inclination à faire <ln bien aux au-
<reis. Onju uubMlMoge^defabien'
^faifant^r I
•Latpvemi^re i)41abe eft moyen-';
Be>>la.fecQntle très^brève^ia tcoifiè-,
nie longue , & la quatrième 4rès-i
brève, *
ilfuidcdic^hauiger ai en ^^ de s
€n If , le^-en s ^ tk^rite,id';^pnès la.
prtm^nciarion r^ 4fie^f€^(moe. Vqjez
•Ortho&rajwe^
3IENEAiSANTvAJ^T£;a<^-e&f,'Qui
a de Uinciinarionà 'faire du bien
âux^tttce^ C'éfi-unPrifKC bienfait
font yti/èt D^me bienfaifante.
La première (yllabe-eft moycnney
; ia iêcofià^ n^'brève > bi riKniiètne
longue, ^ ia quatrième xiu fi^mi^
^n «:ès4)jiève. ,
Le pluciôl-ie £3rme\en char\geant
k t iinafl du lit^golier en 4iax^ qai
iuit la rè^le [géli^ab ^s pluriels.
^5î>^4alettrB^,
Ceta%âî£{âe dostpas^r^obè-
*1E
ce»ent|>récéder leiubftansif^H^uel
il fe rapporte. On ne dira fgûs>une
Mct^m/uau-ame , txMs-uuc ame^Herl-
faifanu* *
11 faudroit changer ai en<. Je s
en :{ 4 & icriie , -d^pr^sda fn:onpn«>
dation , bienfe^ant. Voyiez Oa*
THOeRlAPHB.
BIENFAIT^ fubflamtif.mafculin.it/tf-
nus. Don» faveur .vgta;ce.^ plaifir ,
'bon o£ce« 'On ta ^wmblé ue bien-'
faits à la Cour. Je n*4>ublicrai ,f^ ce
'bienfait^
On dit proverbialement >, qu*un
iicnfait n'eft, jamais perdu y ^fpVLt
dire , que <}uelle que foit la f er«
ibnne i qui Ion fiiit <du bien , elle
peut fe trouver dans le casd'eft té->
ntioigner ia reconnoiflance*
On dit auffi^proverbMlemei^ Se
figucément, -que ies nn^ures s^cri-'
venijùrr^ùramy & Jes Jncnfain^fur
t argile ; pour dire , ^u on fe -fou*
vient toujours -des unes., ^ que les
autres s'oublient aifément. , \
La premièce-fyllabe eft mqyennej
£c la leconcle longue*. -.
BIÉNHEURÉ-^ vieui: root qui %Di-
fioit autrefois tbienheureux*
BIENHEUREUX^ EÛSE^^adleûif-
Félix. Fortuné ^ très-Jbeurenx » ex-
rrçmement lieuieux. JIJç^it4*un
.etatJdenheureu». C^efiuRej^e^f^nnc
bienheureuft^
Quand cet adjeâif ^ employé
avec un verbe , il i« -diviie en deux
onotsféparés l'un de l'autre^ «co^ime
4ans xerce ^hraie : cette, femi^ eji
Jûen heurtufk de n avoir pas été ^on^
nue. Le mot^A^ eft ^ilors employé
adverbialement.
BbenreURtCux , tendît;, en Xhcol(^ie»
«pour déii^er cerne oui jouirent
d'nne béatitude étemelle. Jus -ornes
bienheureiffrs^
.BkENnicuJiizux^ yen^ptoie-auffi Xubf»
tantivemenc dans ce de.soiec ietu«
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ÉIB
• tl tfl .parmi fer Henkeureux. \
JBieK»ÊVT<:«ux j fe dit enctrre^dans le!
- i^n^ de béatifié , pour défigner ceux;
4 <jBi l^figlife décerne un culte ,1
mais fubordonné d celui qu'elle
rend aux Saints canonif es.
«EN LOIN. Vvyr{ Lom.
-BIENNAC i nom propre. Bourg de-
France , dans rAngoumpis , ^our:
près de Rbchecouart.
'BIENNAL , ALE } adjeftif. Qui dure!
•deœc ans. On lui u accordé un fri-l
yUège Hcnnul. Dts lettres bUrmalcs :
La première fyllabe éft brève , la!
féconde -moyenne , & la troisième
encore ^au'fingulter mdculin ; maisi
celle-ci devient longue au pluriel
&^u féminin , qui a une quatriè-
iwe fylhbe très-t?rève.
Le phiâél duitraîbulin fe fotme
en changeant al en aux , dont le x
Ïrend le fon du*:;; devant unevoyeU
5 , en fuivant la règle générale
• donnée ci-après. Vcyçi^ la lettre S.
Cet*adjiôclfcif ne doit pas réguliè-
temem précéder le futftantrf au-
- ^«el'ilie -rapporte. On lie dira pas
un biennal office , mais un office
iiemàl.
•BIENNE j nom prt>pre. Ville de Suîfle,
for tm lac de même irom , «c fur
les frontièTes du canton de3erne.
-L^EvèquedeBâle y exerce quelques
'droits , & y perçoit quelques re-
pentis j du refte cette ville fe ^ou-
»vemeien Répttbfliqtie par fes propres
. iok.
MENNUS ; nom propre. Ceft,, félon
Etienne 'le 'Géographe, une ancien-
Tievilk de Tîle de Crète.
ÉIEN QUE ; conjondion qui régit
le fu^onûif 5 & qui fignifc encore
que y quoique, ^ien que cetu action
^ait/ait remarquer. Bien quilfaffe
fie mois de Vannée à la campagne ,
il ne latffe pas que de faire une di*
. I^nftconjidérabk^
BIE 4-,
BIENSÉANCE j fubftantîf Féminin.
Decentia. Convenance des difcour^
des aidions^ dans les rapports qu'ils
ont â rage , au fexe , â la qualité
des petfonnes , ou aux temps , aux
lieux, aux ufages^ &c. Il ne^ écarte
jamais des loix de la bienje^nce.
BiEKsi-ANCfi y fe dit pour utilité ,
xomuiodité , avantage. Ce jardèn
ejlàfa bicnféance.
On dit , pojféder une choje , ^en
i
// nejeroit pas bienféant de partir
fans dire -adieu. 'Efi-ce une conduite
hienjeante de fréquenter unejfamillc
compagnie 1
La première lyflabe eft moyenne,
la féconde brève , la troifième lon-
gue , & la quatrième du fénunin
très- brève.
fi
non.
BIENTTN A j nom propre. Boui^ &
Château dltalie , .en Tofcane , â
un mille du lac de même nom^ fur
le territoire de Pife.
BIENVEIGNER y vieux mot. qui fi-
gnifioit autrefois loper , féliciter.
BIENVEILLANCE j fubftantif fé-
minin. Benevolentia. Inclination^
intention aïFeftueufe , difpofition
favorable envers quelqu'un. Jls*eji
concilié la bienveillance de la Reine.
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.4^ B^E
Elle capdyor la iienvùll<ytf€ dit Mt-
nijlrc.
Ce mot ne doit fe dire gue du
fupérieur envers l'inférieur.
Bienveillance , s eft ditautrefois,en
Angleterre y d'un impôt volontaire,
ou d'un préfent que les peuples fai-
foient au Prince. C'eft ce qu'on ap
pelle en France ^o/i gratuit*
Les deux premières fyllabes font
moyennes , la troidème eft longue,
& la quatrième très-brève.
Il faudroit donner Taccerit grave
au fécond c , fupprimer un / qui eft
' oifif , fahre précéder le fécond i de
l'autre / , changer le c en j , &
écrire , d'après la prononciation ^
*itf/ZV^/w/2C^.VoyezORTHOGRAPHE.
BIENVE:LLANT,.ANT£>i âdjedif.
Bcntvolus , tf , utru Qui a de la bien-
* veillance. Çcjt une Dame bienveil-
lante.
Les deux premières fyllabes font
movennes , la troifième eft longue ,
êc la quatrième du féminin très-
brève. ^ ; ^
Le pluriel dii mafculin fe forme
'' en changeant le t final du fingi^lier.
en un j , qui fuit la règle générale
des pluriels, f^oye^ la lettre 5.
Cet adjeftif ne doit pas réguliè-
rement précéder le fubftanrif auquel
il fe rapporte. On hé dira pas un
bienveillant Prince , mais un Prince,
' bienveillant. . .
BIENVENU, UEjadjeaif. Qui eft
reçu de bon cœur. Cette dcmoifelle
ejl bienvenue dans lesjociàés.
Ce mot s'emploie auffi fubftar-J
trvement. Soye^ les bienvenus » le^
Bienvenues.'
La première fyllabe eft moyenne,
la féconde très brève , & la troi-
fième brève au fm^ulier mafculin ;
mais celle-ci eft longue au pluriel
te au féminin.
Ce mot employé comme ad-
feAif, ne dpic pas ygalièrefDetHL
précéder le fubftantif auquel il^
rapporte. On ne dira pas un bièn^^
venu Mujicien ^ mais un Mujiçien.
bienvenu.
BIENVENUE -, fubftantif féminin.
Heureufe arrivée. Il ne fe dit pton-
' prement que de la première fois
qu'on arrive dans un endroit , ou
qu'on eft reçu dans quelque Corps»
à çAufe de Tufage dans lequel on eft
de payer quelque droit en entrant,
ou de donner un repas à ceux qui
font de ce Corps. U refufe de payer
le repas de fa bienvenue. \
BIENVOULU, UEi Foy^i Vou*
LU.
BIERJBAN i vieux mot qui s'eft. dît
autrefois du droit qu'on payoit pour
vendre de la bière en gros ou en dé«
tail.
BIÈRE ; fubftantif féminin. Cerevjfia^
Liqueur ou boiiTon fpiritueufe,
qu on peut faire avec toutes 1#
graines farineufesj mais pour la-
^ quelle on préfère communément
1 orge 2 c^eft , à proprement p^ii^er,
un vin.de grain.
Les farines de toutes les graines ,
extraites par une fuffifante quantité
d^eau , & abandonnées à elles piê-
mes au degré de chaleur prppre i
la fermentation fpirirueufe, lubif-
. fent naturellement, cette fern>ep ta-
tion , & fe changent en liqueur vi-
neule. Mais comme toutes ces ma-
tières rendent Teaù mucilagineufe
& coUnte, la fermentation ne peut
fe faire. que lentement & imparfai-
tement, dans une. pareille liqueur.
D'un autie côté , Ç\ l'on diminuoic
aftez la quantité de la matière fari-
neufe , pour que fon extraârioi^ oa
fa décodion eût un degré de. flui-
dité convenable, cette liqueur fe
trouve rcit chargée d'une fi pçrito
quantitéde matière fermentefcible.
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BIE
^ne la bière ou vin de grain qui en
rélulteroit , feroit fans force, &
auroit à peine de la faveur.
On a trouvé le moyen de remé-
dier très- bien à ces inconvéniens ,
par des préparations préliminaires
qu'on fait fuHr au grain.
Ces préparations confident à, le
faire d abord tremper dans de l'eau
froide , pour qu'il s'en imbibe , &
qu'il fe renfle jufqu'â un certain
rlint ; après cela , on Tétend en tas
un degré de chaleur convenable ,
à l'aide dekquelle , & de celle de
rhumiditoRui Ta imbibé , le germe
commence a fe développer ; on ar-
rête cette germination auflitôt que
le germe commence â fe montrer ;
ce qui fe fait par une prompte def-
fication. Pour accélérer cette deflî-
cation & la rendre plus complette ,
oir torréfie légèrement le grain , en
le faifant couler dans un canal in-
cliné ôcéchzuffé à un degré conve-
nable.
Cette germination & cette légère
torréfaction > changent beaucoup la
nanire de ia matière mucilagineùfe
fermentefcible du gtaîh. La germi-
nation atténue confidérablemetit ,
& détruit , en quelque forte tota-
lement , la vifcofité du mucilage j
& cela , lorfqu'elle n'eft pas portée
trop loin , fans lui rien oter de fa
dilpofitioft à fermenter : au con-
traire y elle le change en un fuc un
peu fucré , comme il eft aifé de s'en
affurer en mâchant des graines qui
commencent à germer. La légère
tprréfaâion contribue aufli, pour
fa part , â atténuer la matière mu~
cimgineuie fermentefcible du erain.
Lors donc qu'il a reçûmes prépara-
tion;5 , il eft en état d'être mouhi ^
& d'imprégner l'eau de beaucoup
de fa fubftance > fans la réduire en
coU^ 6c loi communiquer de vif-.
BIÈ 4^
cofité. Ce grain, aînfi préparé, fe
nomme Malt. On broie cfonc en-
fuite le malt j on en tire route la
fubftance difloluble dans l'eau &
fermentefcible, à l'aide de l'eau
chaude : on évapore cette ex ti ac-
tion , en la faifant bouillir dans des
chaudières jufqu'à un degré conve-
nablej & on y met quelque plante,
d'une amertume agréable , comme
le houblon , pour rehaufler la fa-
veur de la bière, & la rendre ca-
pable de fe conferver plus long-
temps. Enfin on met certe liqueur
dans des tonneaux , pour jta laiflec
fermenter d'elle-même. C'eft iâC
nature qui fait le refte de l'ouvrage ;
il ne faut que l'aider par les autte«
conditions les plus favorables à U
• fermentation fpiritueufc..^
On appelle Bière de Mars ^ la
bière braflTée pendant le ^ois .d«r
Mars i & double Bière , k bière qui
^ eft plus forte que l'autre.
On dit proverbialement , d'ua
mauvais ouvrage de Peinture, qu'il
eji bon pour une Ea/eigne k bière. . -
BIÈRE; fubftantif féminin. Feretrunti
Cercueil , coffre de bois où Toa
enferme une perfonne morte pour
l'inhumer. On vient de le mettre
dans la bière.
La première fyllabe eft longue »
& la féconde très-brève.
BIERNE ; nom propre. Bourg de
France, en Anjou, environ à deux
lieues , eft-fud-eft , de Château-
Gontier.
BIERVLIET ; nom propre. Port &
fortereffe d'une île de Hollande ^
près de l'ÉcIufe. C'eft-Ià où mou-
rut, en ij 97» Guillaume fieuke-
lings-, qui , le premier , trouva le
moyen de faler les harengs en ton-
neaux.
BIES-BOS ; nom propre. Contrée de
la HoUande méridionale a. qui fos^
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4S BIE
fubmergéeentre Dordreckr ficGer-
truydemberg en 1 4 1 1 . De fbixante-
ilo.uze Villag/es ccpandus fur cette
contrée , on parvint à en rétablir
cinquante-un, après que les eaux
de la mer fe furent retirées ^ mais
les autres^ relièrent fubmergés. Ce
malheur fit périr plus de cent mille
perfonnes.
BIETALA ; nom propre. Ville &
forterefle de la grande Tartarie ,
fur les frontières du Royaume de
Barantola. Ceft ou réfide le Grand-
JLama, autrement le Pontife des
Tartares.
BlETIGKHElMi nom propre. Petite
ville & château d'Allemagne , fur
' l'Ens, dans le Duché de wirtem-
berg. Il y a fur fon territoire du
vin , des fruits » du poiflbn^ &c du
: gibier en abondance.
BliXJLE y nom propre. Bourg &
-. Comté de France , en Querci, fur
' TAveirou ,' à trois lieues &c demie ,
nord-eft, de Montauban«
BIÈVRE 'y fubftantif mafculin. Foyci
Castor ;. c*eft la même chofe.
fiièYRB > eft aufli le nom d*un oifeaû
aquatique ^ dont la eroffeur appro-
che de celle del'oie iauvage ; les plu-
mes de fon dos font de couleur de
cendre , & celles du ventre de cou-
leur blanche; U fe tieiu fur les étanes
& les rivières, où il fe nourrit de
poiflott. II fait fon nid fur les arbres
& parmi les roclier$. On n'eftime
pas fa chair.
PlÈVRÇS ; nom ptopte. Bevcra. Pe-
tite rivière de lîle de France , qui
a fa fource près du. parc de Verfail-
les> & fon embouchure dans la
Seine , au-defliisale.Paris » après un
cours de cinq oxifix lieues., & après
avoir pri? le nom de rivière des
Gobehns au-deflTous de Gentilly , à
caqfe qoe fes eaox fervent aux belles
peintures. d ecatlate delà Jyfanufiiç-
0^ç d$$ Gobeliq^
BIF
iBIEZ ; fubftantif mafculia. Gaoalqoi
conduit les eaux fur la roue d^
moulin. Il faut réparer ce bic\»
On donne le nom dWrière-iie^^
aux canaux qui font au-delà du biez
en remonunt.
'BlFERNOj nom propre. Riviète
d'Italie , au Royaume de Naples.
Elle a fa fource dans rApepnia , au
Comté de Molifle , fie ton embou-
chure dans le golfe de Venife > près
de Termini.
BIFFAGE y vieux mot qui fe dilbît
autrefois des comptes > fie figmâoic
examen. *|fi
BIFFÉ, JËEi adjedif ôc partiâpe pafllf*
F^Qyc^ Biffer.
BIFFER j verbe aûif de la première
conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chanter. Uelere* Rayer ic
effacer une écriture*. On a ordonné
que le prifonnierferoit ^û'g^* & ^uc
fon écroufero'u rayé & hffé.
Ce mot n a guères d ufage qa^aa
Palais.
La première fyllabe eft brève ;
fie la leconde eft longue t>a brèye^
comme nous Texpliquons au Qiot
. Vbrbb ^ avec U coojugailba fie. la
quantité profodique des autres
temps.
U faudroit fupprimer un f qui
eft oifif , 5c écrire , d après la pro-
nonciation, bifer. Voyez OaxHO*
GRAPHE.
BIFURCATIONj fubftantif féminin,
5c terme d' Anatomie. Il fe dit d une
partie qui fourche ôi: fe divife en
deux branches. La bifurcation de
l* Aorte.
BiFORCATiON, féditauffi eu parKmt
des végéuux. La bifurcation de la
princivaly^açine de la première bran-*
che d un arhre^
La première fyllabe eft brève,
la féconde moyenne, la troifièmo
lÔQ^ue^ la ^u^çnie. brève» fiçla
cinquième
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BIG
cuiqiiîème encore au Gnç^ét ;
mais celle-ci eft longue au pluriel.
Remarquez que la rermmaifon
hn de ce mot, n'eft qu'une diphton-
gue en profe , & qu'elle fait deux
lyllabes en f)ocfie.
11 faudroit changer le c en *,. le
ren j, & écrire bijurkqfion. Voyez
Orthograph*.
BIGAME^ adjeâif des deux genres.
Teifme de iurifprudence*, qui dé-
signe une perfonne mariée a deux
autres en mcme-temps. La perfonne
bigame, dans ce fens , eft. coupable
-d'un crime qui faifoit noter d infa-
mie chez les Romains, & qu'on
puniflbit autrefois de mort dans le
koyaame. Aujourdliui les bigames
fo{it ordinairement condamnés ,
parmi nous , à Tamendehonorable ,
au- carcan & aux galères , fi ce font
des hommes ; & au banniflemem: >
fi ce font des femmes.
Bigame , fe dit aufii , en Droit Canoni-
que , des perfonnes qui ont été ma-
riées deux fois légitimement. Les
hommes bigames, dans ce fens, font
irréguliers , & ne peuvent être pro-
mus aux Ordres facrés fans difpenfe>
félon la difcipline confiante de !'£-
glife.
Les Canoniftes ont encore qua-
lifié de tissâmes les niaris des veu-
ves , des fimmes^ publiques & des
femmes répudiées,
fiiGAMB , s'emploie auiE Aibftantive-
ment. La peine des bigames eft laijféc
à l'arbitrage du Juge.
La première fyllabe eft brève, la
féconde longue , & la croifième
très^brève.
Ce mot employé cothme adjec-
tif, ne doit pas régulièrement pré»
céder le fubftantif auquel il fe rap-
porte. On ne dira pas une bigame
femme y mais une femme bigame.
BIGAMIE 'j fubftantif fémttnuu Cri-
Tomc ir.
BIG 4^
•me d'une perfonne Tnariée en même-
temps à deux autres // eft accufé de
bigamie. Voyez Bigame.
BiGAMiB , fe dit iTufli , en Droit Ca*
nonique, de deux mariages légiti-
mes contraftés fuccefiîvement par
la même perfonne.
Les Canoniftes q
bigamie de réelle ^ \
bigamie interprétativi
d un homme qui a ép<
ou une fille dont la
notoiremem perdue.
Les deux premières fyllàbes fonc
brèves , la noifième eft lorigue.
BIGARADE i fubftantif féminin.
Fruit du bigaradier, qui eft une ef-
f>èce d'orange aigre , lur la peau de
aquelle on voit plusieurs pointes &
excràiftànc6s. // ainie les bigara*
des.
jBIGARADIERi fubftantif mafcuïin,
Efpèce d'oranger qui produit \e%
bigarades. Il fe cultive comme les
autres orangers.
BK5ARKÉ , É^ j adjeûif & par^ticipe
paflif. f^(^^'K BïGARRER.
BiQARRé, fe dit, en termes de )'Àrt
héraldique, des pièces de diverfc^
coulemrs.
RawcRolies, en Picardie, dp
gueules au papillon d'argent nii-
taillé & bigarré defable.
: BIGARREAU y fubftantif mafculin.
Truit rouge , blanc & doucereuse ,
ûvti eft du genre des cerifes. Il a U
figure des gniries ; mais fa chair
eft plus ferme & de meilleur
goût.
Lés
l^nalyl
. flegme
eflentic
tifs , n
l'âcreri
font b
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yp^
BIG
Les. deux premières fyllabes fo^nt
brèves > & la. troifîème eA Ion*
gue..
Le j: final , quiforme le pluriel ,
{>rendle fon du ;j devant une voyeU
e ^ en fuivant néanmoins la règle
générale donnée, ci-après. f^oy{i:(^^lz
letrre.»S*
il faudroit fupprimer un.r. & Ye
qui font oififs , de écrire , d'après la
prononciation , bigarau. Voyez. Ok-
THOGRAPHE.
BIGARREAUTIER i/ubftantif maf-
calin.< Sorte de ceriHer qui prpduit
' des.bigjirreaux. Ce bigarreautut^xjl
urp bei arbre»
BIGARRER j; verbe aftif de la pre-
mière conjugaifon,. lequel fe con-
jugue comme chanter., DiverXîiîer
de couleurs qui tranchent ou qui
vont matenfemble. Il a bigarra fes
appartemens.
Les deux premières fyllabes font
brèves >.& la troifièmeeft longue.ou
brève,, comme nous . l'expliquons
aut mot Veî^b , avee.la oonjagai-^
ion & la quantité , profodique des
autres temps*
' Obfetvez cependanr que les
* temps ou perfonnes , qutfe termi-
nent par un e féminin , ont leur pé-
nultième fyllabe longue. Dans, je
bigarre, y^ la fyllabe. gar eft lon-
Il faudroit fiipprifarer un des pre-
miers r. qui eft oifif, èc écrue,.
d'après la prononciation, higfvrcr.
Voyez Orthographe.
BIGARRURE ;. fubftantif féminin.
Diverflté de • couleurs tranchantes ,
\ôvi <pii yont mal enfemble. Tout\e(t
' bigarrure dans cet ameublements
Bigarrures ,. fe dîc^ en termes.de
* Eauconnerie ,Vdèt différentes cour
leurs qoiyfont' fiir le pennage d tm
oiféau deproie^^ ^. <U»i k rendent
' bigarré.. ' '
BI:G
* Voyé\ VARiixi , pour lès difô--
rences relatives qui en.diflinguent
Bigarrure, &c..
Les deux premières fyllabes font
brèves j la troifième eft longue , &
la quatrième très-brève.
jBlGAT; fubftanrif mafculin. Nom
d'une ancienne monnoie d'argent
\ Aç% Romains, fur laquelle ctoit^
repréfenté un char tiré par ,deuxr
! chevaux. Elle, pouvoit valoir dix,
• fous de notre monnoie.
BIGÉ ; fubftanrif mafculini Bijuga^
^ Char dont fe fervoient les Ro-
mains-,! fie qui étoit tiré par deux,
chevaux unis fous un même joug ,.
d'où lui. vint fon nom..
-BIGEN j nom propre. Ville & Royau-
; me du Japon > dans ^a prefqu 4le de
\ Ntphon,à quatre-vingt mille pas X
de Méaco..
jBlGLE; adjeétif des- deux genres.
Louclie, qui a un œil ou les deux.
* yeux tournés en dedans. . ElleferoitX
jolie y Ji elle nUtoit pas. bigle^
Bigle ,. s'emploie auffi fimftantiver^
ment. C* étoit. un fin bigle.
La première fyllabe eft longue t
^ & la féconde' trèîS-brève.
BIGLÉ; p^articipe. paf&f^ inclinable. «
Foye\ Bigler.
*BIGLER ;, verbe neutre de la premières ^
conjugaifon, lequel fe. conjugue
comme chanter. Difi^is. oculis af^
picere. R'ëgardëc en bigle. // m fau-
droit pas qur cette femme biglât.
Les remps compofés de ce verbe fe
conjuguent av^cVauxiliaire Avoir.
^ ' IlMuroitifiglé y . &c.
La prei^iièce fyllabe eft brèv« ,
fie la féconde eft' longue ou brève ,
comme nous ' l'expliquons au mot
VeÀbb , avec la conjugaifon fie
la quantité profodique dssr autres
temps.
Qbfervez: cependant que les
temps ou perfonnes , qui fe termir^
if.
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fil G"
*nent par un c fémmin , ont leur
pénultième fyllâbe longue. Dans
Je bigk ., la fylIabe bi eft lon-
gue.
BIGNAY j nom propre. Bourg de
JFrance , en Saintonge , à deux
lieues, fud-oueft, de Saint- Jean-
d^Angely.
BIGNE j vieux mot qui s'eft dft au-
trefois d'une tumeur au front pro-
venant d'une chute ou de quelque
coup.
BIGNON; (le) nom propre. Bourg
de f rance , dans le Maine , environ
â trois lieues y fud - eft , de La-
val.
BIGNON ; vieux mot qui s'eft dit
autrefois d'un infiniment propre
pour la pêche.
BIGONZÔ.; fubftantif mafculin. Me-
fure des liquides , ufitce à Venife.
Elle, contient environ foixante-trois
livres de vin^ ô^ cinquante-fix d'eau-
de-vie.
BIGORGNE ; vieux mot qui s'eft dit
autrefois d'une forte de mafliie ou
bâton ferré.
BIGORNE; fubftantif féminin. Sorte
d*enclame dont le corps eft long &
menu , & qui fert à différens Ou-
vriers.
BIGORNÉ , ÉE i adjedif & participe
pallif. Fôycr Bigorner.
BlGÇRNEAUi fubftantif mafcuîin.
Diminutif. Petite bigorne.
BIGORNER; verbe aftrf de la pre-
mière conjugaison , lequel fe con-
jugue comme chanter. Terme de
Serruriers , Ferblantiers , &c. Qui
exprime Taftion de travailler des
pièces fur la bigorne. // faut bi-
gorner Vanneau de cette clef.
BIGORRE; (le) nom propre. Con-
trée de France , en Gafcogne , entr^
l'Armagnac , les monts nvrénées , le
pays des quatre vallées^e Nébou-
zan/l'Aftarac & le Béarn. Elle a
BIG 5^
Quinze lieues de longueur, H fépt
ae largeur, Tarbes en eft la ville
capitale. . ,
Les principales rivières , ^i ar-
rofent le btgorre , foàt le Gàye ,
l'Adour ôcTArroz. Les teCresy;font
fertiles ett feigle^ en orge, en* juil-
let , & Ton y Recueille :d'e^ceîféns
"vins. Il iy nourrit auffi quantité
de tétail, & c'eft l'objet principal
du commerce de ce pays, ' ,
BIGOT, OTEiadjeftif: Hjrpoçrïte
qui contrefait le dévot; eu ^^i >*
Icrupuleufement attaché aux prati-
* ques de la Religion, en viole les
préceptes eflentiéïs. Elle a V air bigot.
Cet adjeûif s'emploie auffi fubC-
tantivement. He vous y fic\pas^.
cefh une bigote.
Les deux fyllabes font brèyes at^
fingulier mafculih; mais la féconde*
eft longue au pluriel & brève au fé-
minin, qui a une troifîème fyllabe
très-brève.
Ce mot employé comme un ad*
jeûif, ne doit pas régulièrement
précéder le fubftantif auquel il fe
rapporte. On ne dira pas des bigotes
manières y mais des fnanières bigotes.
BIGOT; fubftantif mafcuîin, & ter-
me de Marine. Pièce de bois percée
de quelaues trous par lefquels on
pafte le bâtard pour la compofition
du racage.
Bigot , eft auffi le nom d'un^ rnefure
de liquides, lamème que lefiigonzo*
^oyq[ ce mot.
BIGOTERIE; fubftantif féminin. 5i-
mulatio pietatis. Hypocrifie , fauïTè
dévotion , fuperftixion. Ne vous Fiei^,
jamais avec gens ^qui affectent la bi-
goterie.
Les deux premières fyllabes font
brèves, la troifîème eft très-brève,
& la quatrième longue.
BIGOTIERE ; (la) nom propre.
Bourg de Frlance , dans le Maine ,
Gij
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52 Bit;
- i tfois lieuçs , fud- ou^ i de
Mayenne..
31GOTISME • fubftantif mafculin.
, Cacaâère de l'hypocdce, du faux
4iévot, // ignore qu on remarque Jhn
' i^oil/me.
,Les deux premières fyllabes font
brèves^ la troifième eft longue , &
la quatrième très-brève.
JÏGRfcRJE^ vieux mot qui /îgnifioit
autrefois le lieu où 1 on tenoic les
, ruches: à miel.
BIGUBA j 'nom propre. Royaume
[ d'Àfriaue^ en Nigritie , au deljus de
celui ae Guinala. Les peuples de
ces deux Royaumes font connus fous
le nom de Èiafares* Ils font barba-
res Se idolâtres.
5lGÛÉ,ÉEi adjeftif & participe paf-
. flL,F'oy£l BlGUEl\.
BIGUER j verbe aftif de Ja première
conjugaifon , lequel fe conjugue
. comme chanter. Permutare. Terme
de jeu, qui exprime Yz&don de
chaj}ger , de troquer une carte. //
voulait biguer te valet de cœur.
On dit aufli;, biguer un cheval ;
pour dire, le troquer l^ut à but, le
changer de! la main à la main.
La première fvllabe eft brève,
^ la féconde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au mot
Vbrbe , avec la conjugaifon & la
quantité profodique des ai^cres
. cempsk
Obfervez cependant que les temps
ou perfonnes , qui fe terminent par
un e féminin , ont leur pénultième
fyllabe Ipneue. Dans je bigue^hiCyl-
. kbe bi eft longue.
QIGIjES \ fubftantif féminin pluriel ,
& terme de marine. On appelle
aind de grolTes & longues pièces
de; bois^que Ton paffe dans ït% fa-
bords des vaifteaux, pour les foule-
. %&t oa les, coucher.
On. dpoiie le nxeme nom ^uiç
BIH
pièces de bois, çpi foutiennent des^
machines pour mater.
BIHACZ ; n^m propre. Ville de
Croatie, fituée dans une île que
forme la rivière dUnna. Elle ap«
parricnt aux Turcs.
BIHAIj fubftantif mafcalin. Plante
d'Amérique . à fleur monopétale en
cloche aflcz fcmblable à celle dU:
lys. Cette fleur fe divife en deux
parties j qui renfernunt des étami-^
nés auxquelles fuccède un fruit con-
tenant trois femencesxaboteufesi Le
bihai , dont on diftingue deux efpè«
ces , n'eft point utité en Médecine^.
BlHOR; nom propre. Ville & Comte
de la balfe Hongrie, entre la Tran*
. dlvanie ic les Cormes de Zabolçz ,
de Krafna, de Zarand ,^ dlArad ^
de TarancaU
BIHOREAU j fubftantif mafculin,.
Oifeau plus grand que t'aierette»
& plus petit que le héron , donc il
a le bec. Sa prunelle eft noire , &
fes yeux font entourés d'un cercle
rouge. Il a le plumage de la tête
& du dos femblable au plumage
des mêmes parties du vanneau. Ses
ailes & fa queue font de couleur
cendrée comme celles du héron, &c
il a les plumes du cou, du ytxme j
des cui(res& dede0bus la queue»
de couleur blanche. Cèr oifeau, qui*
eft commun fur les cotes de Breca*
gne, faitfon nid parmi les rochersé
BIHRI ; nom propre. Petite ville de
Perfe, entre lipahanSc Ormus*
BIJONj fubftantif mafculin. Terme
de Pharmacie* Sorte de térébenthi-
ne qu'on tire .fans incifion de di-
vers arbres , comme le pin , le fa-
pin , le meleze , &c. Elle a des ver-
tus qui approchent de celles du.
baume blanc du.Péroi|. Foye'^ Ti-.
REBENTHTNE.
BIJOU y fhbflrantif mafculin. Sorte
d'ouvrage de prix, quifiert.à l'aipur
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BU •
fkmtnty i l*afage , à la pamte d'u-
ne Perfanne , ou i rornement d'un
. cabinet, d'un appartement. Cette
tabatière efi un joli bijou. On remar-
que parmi fes bijoux , uru aigrette
de diamans de la première tau.
On dit ordinarement d'une jo-
lie maifon , que €*efi un bijou.
Les deux (yllabesTont brèves au
. ilnguUer;, mais la féconde, eft Ion*
gue au pluriel.
«JOUTERIE f fubftantif féminin.
Profeflioo de quelqu'un qui fait
commerce de bijoux. // enund la
bijouterie.
. Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft très-brève ,
& la qtutrième longue.
SUOUTIER i fubftantif mafculin-
Celui qui fait commerce de bijoux.
// a vendu /on diamant au Bijoutier.
Bijoutier » fedit, par extenuon, de
celui qui eft curieux de bijoux , qui
les aime, qui les recherche. Toutes
. le^. curiofités quon remarque dans
fon cabinet.y prouvent quil ejl un
S and Bijoutier.
i fubftantif mafculin. Poids &
mefure dont on fe fert aux Indes
Orientales^ fur la côte de Coro^
mandel. C'eft la huitième partie
du Man.
BIKEND ; nom propre^Ville d'Afie ,
dans laïartarie, au delà de l'Oxus ,
à une journée de la ville de Bokha-
ra , dont elle dépend.
BIKOUT; nom propre. Ville d'Afie ^
dans Tempire du Mogol , au fud-
eft ^ du lac de Kitai.
BILAN «s fubftantif mafculin. Livre où
' les Banquiers & Marchands écrivent
tout ce qu'ils doivent , & tout ce
qui leur eft du. Il m* a communiqué
fon bilan.
Les deux fyllabes font brèves au
fingulier mafculin ;.mais la féconde
eft. longue^ au. pluriel*.
BILBAO \ nom propre. Ville capitale
& port de Bifcaie , à l'embouchure
du Nervio. II s'y fait un commerce
confidérable , & le territoire en eft
très-fertile.
BILBER ; nom propre. Ville d'Afie,
en Perfe , dans le Segeftan, à U
fource de la rivière d'Imentel.
BILBILIS y nom propre. C'eft , félon
Srrabon j une ancienne ville de l'Ef*-
pagne Tarragonoife, dans la Celti-
bérie.
BILBOQUET ; fubftantif mafculin.
Petit inftrument tourné & creufé par
les deux bouts, de telle manière,
qu'en jeirant en Tair une petite bal-
, le attachée à un fil qui tient au bil^
boquet , elle puiffe être reçue dans
l'uji des petits creux. // a perdu le
bilboquet quon lui avoit donné.
BitBOQUBT , fe dit du jeu même de
rinftrument. Ils s^amufent à jouer au
bilboquet.
Bilboquet , fe dit , en termes de.
Doreurs^ d'un inftrument dont ces
Ouvriers fe fervent pour appliquer
leur or.
Bilboquet , fe dit, en termes d'Ou^
vriers de bâtiment , des morceaux
de pierre qui ne font propres qu'à
f^ite di; moëlon.
Bilboquet, fe dit, dans les mon-
noies , d'un morceau de fer ovale
& alongé , fervant à ajufter les
flans.
Bilboquet , fedit, en termes de Pau-
miers , d'un inftrument qui fert i
fraoper , arrondir & former les
balles.
Bilboquet , fe dit, en termes de
Perruquiers, d'un infhument dont,
ces ArtiGins fe fervent pour frifer
les cheveux deftinés à faire des per*
ruques.
Bilboquet, fedit, en termes d'Impri-
meurs , de cenains petits ouvrages^
i qui s'impriment , , comme billets de
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j4 BIL'
mariages» d'enterremens » avis au
Public ,&c.
Bilboquet , fe dit d'une petite figure
qui a deux plombs aux deux jambes»
èc qui eft pofée de manière, que de
quelque façon qu'on la tourne,elle fe
trouve toujours debout. C'eft de-U
qu'on dit proverbialement de quel-
qu'un qui fe tient toujours debout,
qailfc tient droit comme unbUbo-
-♦ quet.
On die auffi proverbialement, fi-
gurémenc & familièrement de quel-
qu'un dont la fortune ne fouffre
pas des traverfes qu'on lui fufcite ,
qu'i/ fe trouve toujours fur fes pieds
comme un bilboquet.
Bilboquet , yrai bilboquet^ fe dit en-
core familièrement & figurément
d'un homme frivole & léger.
Le^ deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft moyenne
au fin^ulier , mais longue au pluriel.
Il endroit changer qu en k ^ic
écïXïç Bilboket. Voyez Ortho-
graphe.
BILCASj nom propre. Rivière du
Pérou j dans l'Amérique méridio-
nale. Elle a fa fource dans la Provin-
ce de Soras, Se fon embouchure dans
la rivière de Maragnon , vers Gua-
mangas, dans l'audience de Lima.
.BILE^ fubftaptif féminin. Bilis. Li-
queur réfineufe & fulfureufe , jau-
ne , amère au goût , délayée d'un
I^eude férofité , & qui fe fépare dans
e foie pour fervir a la fécrétion du
chyle, & à diflbudte les alimens.
On diftingue deux fortes de bi-
les, l'hépatique & la cyftique: la
première eft féparée immédiate-
ment dans le foie , d'où elle eft
rapportée dans le conduit hépati-
que : la féconde , appelée fiel , eft
pareillement féparée dans le foie,
d'où elle coule par le conduit cyf-
-tique dans la veficule du fiel.
• BIL
La différence qu'il y a entre la
bile hépatique & la bile cyftique., •
eft que celle-ci eft plus épaifre,d'u«
ne couleur plus foncée & plus amè-
re que l'autre.
. Comme le caraâère de ces deux
fortes de biles eft varié , cflles ont
auûli clucune leurs propriétés par^
ticulières , èc la bile hépatique a
bien moins d'énergie que la cy-
ftique, qui eft beaucoup plus dé-
terlive. Une autre différence, c'eft
que la bile hépatique coule conti*-
nuellement dans le duodénum , Se
que la bile cyftique n'y coule que
quand le ventricule eft rempli.
L'ufage de la bile cyftique , eft
d'être un .purgatif, ou lavement na-
turel , qui déterre la membrane ve-
loutée des inteftms, laquelle eft l'or-
gane de la fécrétion du chyle , &
d'exciter les inteftins à fe décharger
des excrémens grodlers.
Le chyle eft une liqueur ttès-vif-
queufe, qui lailfe en paffant beau-
coup de lie tenace , laquelle en-
duit tellement le velouté des in«-
teftins , les parois de leur cavité ^
les pores & les orifices des vaif-
feaux la6tés,que le chyle n'y paffe
qu'avec peine. Il faut donc que cette
mufcofîté foit balayée , c'eft à quoi
contribue J|paucoup , outre la lym-
phe oui diinlle continuellement des
glandes & du pancréas , la bile acre
qui vient de la veficule du fiel , la-
quelle par fa qualité lixivielle Se fa-
vonneufe emporte cette mufcofité,
& ouvre les vaifleaux ladlés, & les
orifices des glandes.
Comme la bile bien xonditionnée
eft un remède fouverain & univer-
fel pour les premières voies , & fert
infiniment a la digeftion des ali-
mens, 8c i rexpuîfion des excré-
mens groffiersj fi elle pèche dans
fa conftitution » fon mouvement ou
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BIL
fa quantité ^ elle, eft un vraipoifon
pour le corps.
La bile cyftique ne fe mêle point
ait chyle comme rhépatiqvie^ mais
fil forrie précède celle des alimens
diilbus qui forcent de Teftomac ,
Se elle leur prépare, pour ainfi di-
re , le chemm j au lieu que la bile
hépatique fortant continuellement
du canal cholédoque ,ie mêle aufli
fans cefle aux alimens qui fortent
de Teftomac, à mefure qu ils font
digérés.
On voit a préfent pourquoi la
flaguation de la bile cyftique dans
le duodénum, & la corruption qui
en eft la fuite , eft une fource fé-
conde de beaucoup de maladies, fur-
tout dans celles qui ont leur foyer
dans les premières voies, comme
le Yomiflement, la cardialgie, le
choiera morbus, la dy ffenterie , l'in-
flammation du ventricule & des in-
teftîns, & toutes les fièvres bilieufes.
La bile hépatique & la cyftique
Bénigne & délayée d'une fuffifante
quantité de férofité , aide là chyli-
fication dans le duodénum, lorfque
fe mêlant avec le fuc pancréatique j
elle achève de diflbudre lesalimens,
& furtout leurs parties grafïès &
vifqueufesj lorfqu'èlle corrige &
ffbforhe T^cidité du chyle qui eft
contraire à la température du fang ,
& lorfque fa partie réfineufe &
fulfureufe. divife Se volatilife le
chyle.
Ce théorème fait connoître la
raifon pourquoi les vices de la bile
font caufe qu'il s'amafle dans les
premières voies beaucoup de crudi-
tés , qui produifent ailement- des
lAaleurs a eftomac , des vents ,
le reflerrement du ventre, la ca-
chexie & la phtifîe; Se pourauoi
tous lès amers aident merveilleu-
fement la chylification ,. corrigent
les vices des premières voies, pré
fervent de beaucoup de maladies
chroniques, & les guéri (fent, car
ils fuppléent au dc&ut de la bile ,
dont ils corrigent d'ailleurs les dé-
feauofués.
Bile répandue. Foyei Jaunisse.
HiLE , fe dit » dans le lens figuré , & fi-
gnifie colère. Ainfi émouvoir la bile ,
exciter la bile , échauffer la bile ^ dé-
charger fa bile , c'eft émouvoir,. ex-
citer, échauffer la colère, déchar-
ger la colère.
La première fyllabe eft brève, &
la féconde très-brève.
BILEDULGÉRID i nom propre.
Contrée confidérable d'Alrrique j
qui a la Barbarie au nord, l'Egypte
à l'orient , la mer Aolantique* à
l'occident, & les Déferts de Zara
au- midi. On y recueille beaucoup
de dartes j on y a auflî du riz, des
chevaux , jdes chameaux & ii^s au-
truches, dbnt les plumes font le
principal revenu des habitàns : au
refte , les terreis y. fpnt communé-
ment ftériles , à caufe des grandes
féchereffes. Le Bileduleérid eft
particulièrement peuplé oe Maho-
métans , qui {uient dans leurs ten-
tes, parce qu'ils n'ont point de
Mofcjuées. Les uns forment des Ré-
publiques , les autres obéirent à des
Rois. Nous parlons des différens
états <Jlii di virent cette contrée fous
les noms qui leur font propies.
Voye-if Afrique.
BlLEFELDj nom propre. Ville d'Al-
lem^gne, dans le Cercle de Weft-
phalie , à fept milles d'Ofnabrug.
Elle fut autrefois ville Anféati-
que. .
BILENOS j nom propre. Ville de la
Turquie d'Afie ^ dans la Natolie;
BILIAIRE i adjeftif de tout genre,
& terme d'Anatomîe. II fe dît des
parties qui ont rapport i lâ.bilew .
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56
BIL
Conduits biliaires , fendît de cer-
tains canaux qu on appelle autre-
ment Hépatique , Cyjliquc 8c CAo-
lédoque. Voyez ces mots.
Pores biliaires j fe dit de certains
canaux qui ont leur fource dans les
glandes du foie. Us s'uniflent en
pluHeurs troncs, d'une grandeur
égale aux branches hépatiques , &
les accompagnent toutes à travers
la fubftance entière du foie , enve-
loppés dans la même capfule que la
veine porte.
Arure biliaire , fe dit d'un ra-
meau que fournit l'artère hépati-
que , & qui fe plonge dans le grand
lobe du foie.
Les deux premières fyllabes font
brèves, la troifième eft longue , &
la quatrième très-brève.
BILIBUSÇA ; nom propre. Petite
ville de la Turquie d'Europe , en
Macédoine , fur les frontières de
la Romanie.
BILIEUX , EUSE ; adjeftit Bilio^
fus j a , um. Qui abonde en bile.
// eji d'un tempérament bilieux.
BitiEux , «'emploie auflî fubftantive-
ment. Lés bilieux pajfent pour avoir
timagination vive y & le jugement
prompt.
On dit , dans le fens figuré ,
d'un homme colère ^ que c'eji un
homme bilieux. ^
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft longue ,
& la quatrième du féminin très-
brève.
Cet adjeâiif ne doit pas régulière-
ment précéder le fubftantifauquel
il fe rapporte. On ne dira pas une
bilieufe complexion , mais une com^
plcxion bilieufe.
Le X qui termine les deux nom-
bres du mafculin , prend le fon du
j devant une voyelle , en fuivant
néanmoins la règle générale don- 1
-BIL
née ci-après. T^oye^ la lettre S.
Il faudroit changer le Ardu maf-
' culin en j , le ^ du féminin eii \ j
& écrire * bilieus , bilieu\e. Voyez
Orthographe.
BILIMBI j fubftantif mafculin. Arbre
qui s'élève i la hauteur de huit i
dix pieds. Il croît au Malabar^ &
ks branches font toujours chargées
de fleurs & de fruits.
Le fuc du fruit guérit la galle»
les dartres & les autres maladies
cutanées. On en imbibe un linge
2u'on applique fur le mal.
L y fubftantif mafculin. Terme
de Jurifprudence Angloife. Il fe
dit d'un projet d'Atte du Parle-
ment d'Angleterre , qui fe ptéfen-
te d'abord aux Chambres, pour être-
examiné , &c enfuite au Roi , pour
lui donner force de loi , iî Its Cham-
bres l'ont approuvé.
BILL A j nom propre Bourg & Ri*
vière de la Carniole , fur les fron-
tières du Frioul. La rivière a fa
fource dans les montagnes au nord
de Friuli , & fon embouchure dans
le Lifonzo , près de Chiavoretro.
BILLARD ; lubftantif mafculin.
Sorte de |eu d'adreffe & d'exercice,
qui conlifte à pouffer avec un inC-
trument une 1x>ule d'ivoire pour en
frapper ime autre , & la faire en*
trer dans des trous appelés bbw^èsy
lefquels fonr diftribues fur une gran-
de table couverte d'un tapis , & ter-
minée par quatre bandes; Nous
jouâmes au billard.
Billard , fe dit aufli de la table fur
laquelle on joue. Ce billard efl mal
placé.
Billard , fe dit encore de Tinftm-
ment dont on fe fert pour poufTer
les botfles d'ivoire. ^
La première fyllabe eft brève ,
la féconde longue.
Il faudroit changer le £:cond/
en
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BIL
en i , fttppriiYier le d qui eft olfif ,
& écrire , d après ia prononciacicrn
biliar. Voy«z OaTHOGRAi^r.
BILLARDÉ î participe paffif indé-
clinable. C'eft, fans doute pat ér"
reur que TAcadémie Françoife a
donné uA féminin â ce participe^
f^Oy^ BlLLARMR.
BILLARDER ; verbe ^eutre de la
première con|ugaifon y lequel fe
- conjugue comme shantcr. Frapper
deux fois fa bille , ou poulfer les
deux billes en même temps avec
rinftrumenc donc on fe fert pour
jouer. // a perdu la partie pour avoir
hillardé.^
fiiLLARDER , fe dit , tXK tcrmcs de
Manège, d'un cheval qui en mar-
.chant jette fes jambes de devant éh
dehors.
Les temps compofés de ce ver.
. be fe coffijuguent avec lauxiliaire
AVoîrJui hillardéAlavoit billardé.
La première fyllabe eft brève ,
la (èconde moyenne , & la troifième
eft longue ou brève , comme nous
l*ex[5(iquons au mot Verbe , avec la
conjugaifon & la quantité profodi-
que des autres temps.
\\ faudroit changer le fécond /
en r , & écrire biliardcr. Voyez Or-
thographe.
BILLE; fubftantif féminin. Petite bou-
le d'ivoire dont on fe fert pour jouer
au billard.
On dit i faire une bille ; pour di-
re , faire entrer la bille de fon ad-
verfAite dans la blonfe.
On dit proverbialement 9c figuré-
ment de deux perfonnes qui dans
nne<ontertarion n ont aucun avan-
tage l'une fur l'autre , (\aeli€sjb/2t
* à billes pareilks.
BiLL€ , fe dit , en termes de Chamoi-
. fenrs & de Maroquiniers , d'un mf-
crumenr rond , de bois ou de fer ^
ivec lequel ces Artifons tordent leurs
Tome ly.
BIL „
©eaux afin d'en £itnt fbnir Teau ,
la graiflè, ^c.
BiLLEj d'acibr, fe dit, de certains
• morceaux d'acier, qui font carrés.
Bille, fedit d'un bâton dont fe fer^
vent les Emballeurs pour ferrer ït%
cordes des ballocs^
Billes, (è dit» en termes de jardina-
ge , des re jertons qu'on enleva aux
pies de pluiieurs arbres, &. qu'on
mer enfuiteen pépinière.
Bille , fe dit , en termes de Marine ^
d'un bout de menu cordage où il y
a une boucle & un noeud : ù ierr a
tenir le grand couet au premier des
grands haubans , quand il a'eft pas
en ufage.
Bille , fe dit , en terrfres de rivière ^
d'une petite nacelle qu'A attache
à la cère dun bateau fur ia Marne,
& dans laquelle on place quelques
compagnons de rivière , qui n'oi^t
chacun que deux avirons*
La pretnièœ fyllabe e(l brève, 5c
la féconde très-brève.
Les // fe prononcent nrcuiliés*
BILLE j nom propre.* Rivière d'Aile- *
, magne dans le cercle de la Ba(Te
Saxe. Elle a fa fource à Bogbotft,
dans le Lawenbourg> & fon em-
bouchure dans l'Elbe , près de Ham-
bourg.
BILLE , ÉE \ adjedkif & participe paf-
fif. Voyei^^ ËiLLER.
BILLEBÀRRÉ, ÉE; adjeûif & par-
ricipe paflîf. Voye\ Billebarxer.
BILLEBÀRRER ; verbe aftif de la
première conjugaifon, lequel fe con-
jugue comme chanter. Divsrfifier
de couleurs bizarres 6c trandian-
tes. Cet appartefUent tjtjt/igulière^
ment billebarré. Ce verbe dl du ftyle
familier.
BILLEBAUDE; fubftamif féminin &
du ilyle familier, qui fignifie con-
fufion. Ceue ajfemèiee n'étoizquune
billebMde.
H
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5» BIX
, On dîr familièremènr & adver-
bialement , à la billcbaudc ; pour di-
rcJ en défordrcj avec confuuqp. Ils
marchaient à la billebauic.
BILLER \ verbe aâif de la première
conjugaifon » lequel fe conjugue
comme chanter. Terme de Marine ,
qui exprime l'aétioa daccacher i
une pièce de bois courbe, la corde
dont on fait ufage , pour tirer les
bateaux fur les rivières.
fiiLLER , fe dit> en termes de Chamoi-
feurs & de Maroquiniers , de la
façon que ces Ârtifans donnent i
leurs peaux , en les tordant avec la
bille-
B1LLER3 fe dit, en termes de Char-
pentiers, &*fignifie faire tourner
d'im <Êtt ou d'un autre , une grofle
pièce de bois , après l'avoir mife en
équilibre fur quelque appui.
fiiLLER y fe dit , en termes d'Embal-
leurs , de l'aâûon de ferrer les cor-
des des ballots avec la bille.
BILLET j fubftamif mafculin. Petite
lettre miffive , où l'on fe difpen-
. fe du cérémonial u(ité dans les au-
tres letttes. Je viens <t écrire un bil-
let à ma fœur* Un Mercure gâtant
a apporté un billet doux à MacUmoi'-
felle.
Billet, fe dit , de certains écrits , par
lefquels le public ou quelques par-
ticuliers font inftruits de cerxames
chofes dont on veut donner con-
noiflance. Tels font les billets de
mariage , d'enterrement , &c.
Faire courir le billet entre les par--
ticuliers Jtun Corps quon veut af-
fembler , fienifie, envoyer à ces par-
ticuliers des billets qui leur indi-
quent le lieu , le jour & l'heure de
raflemblée projettée.
Faire courir le billet cher les Or--
Jévres^ les Jouaillkrsj fignifie, les in-
former par billet qu'on a perdu
certains etfet& précieux ^ afia quilsi
BIL
arrêtent ceux qui voudroient leut
vendre ces effets.
Faire courir le billet chc[ les No^
taîres , fignifie , informer les Notai-
res qu'on a befoin d'argent y 6c qu'on
voudroit en emprunter.
Billet ,fe dit d'un petit écfrit que Ton
donne à une perfonne , afin qu'en le
repréfentant,on la laiflTe entrer libre?
ment dans quelque fpeâacle , dans
quelque affemblee,. &c. On lui a don*
né un billet de Comédie»
Billet i>e loxiement ,fe dit d'un pe-
tit écrit par lequel on indique i un
Militaire la maifon où il doit loger »
fuivant l'ordre des Officiers du heu.
Billet de sant^, fe dit d'un pafle-
port pour aller dans quelque endroit^
* & qui affure que le lieu , le pays,
d'où l'on vient ^n'efl infeûé d'au-
cune contagion.
Billet , fe dit , en termes de Com-
merce 6c de Jurifprudence , de la
Fromeflè de payer une dette que
on reconnoît. F^OYe:[ Promesse.
Billet de Change, fe cUt d un billec
caufe pour valeur reçue etf lettre
de change fournie ou i fournir»
Les billets de change ont le prî*
vilége des lettres de change; ils^
emportent comme elles, la con-
trainte par corps , 6ç font fojets.
aux mêmes diligences. Voye^ Let«-
TRES DB CHilKGE.
Billet a ordre , fe dit d'un billet
payable au Créancier y dénomme
ou à fon ordre. Ces fortes de billersc
emportent contrainte par corps con-
tre les Marchands Négocians ou Baiv
quiers, quoique pafles au profit de
gens d'un autre état. Us diffèrent en
cela des billets caufés pour valeur ris-
çue comptait, qui n*emportent con-
trainte par corps, que quand ils font
faits deMarcnands à Marchands >,
pour raifon de leur commerce*
11 y ^lss.bmets payables, au ^r^
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BÎL
aur^ les billets pour valeur ^fue^
qui emporrenc contrainte par corps ,
mais ieulemenr contre les Mar-
chands Ncgocians, Banquiers, T rai-
tans. Fermiers des Droits du Roi,
& autres gens d'affaires,
BuLETS DE l'épargne, fe dît d'an-
ciens billets, mandemens ou ref-
criptions, dont le payement âvoit
cte aiCgné fur l'hargne du Roi. Ils
ont été fupprimés fous le miniftère
deColberr, & ils n'ont aujourd'hui
aucune valeur.
Billets Lombards , fe dit de certains
billetss d*une figure extraordinaire
& particuhèreen ufàge en Italie, &
qm fe font introduits en France de-
puis iyi6. On s'en fert ordinaire-
ment quand on prend intérêt à l'ar-
mement d'un vaifleau pour un voya-
ge de loftg cours. Celui quis'intéref
le à la cargaifon de ce vaiifeau, por-
• tefon argent à la caiflè du Marchand
. Armateur, lequel enregiftre fur fon
livre de caiflfe la fomme prêtée,
& le nom du prêteur : il écrit en-
fuite l'enregiftrement fur un mor-
ceau de parchemin , après quoi il
coupe ce parchemin d'un ^angle à
l'autre en ligne diagonale , en garde
une moitié pour fon bureau , & dé-
livre 1 autre au prêteur, pour la rap-
porter à la caille au retour du na-
vire ,& la confronter avec celle qui
cft reftée, avant d'entrer en aucun
payement, foit du Prêt, foie des
profits.
La même chofe à peu près fe
pr.itique en Flandre par ceux qui
prêtent fur gages.
Billets de monnoib; onaainfi ap-
pelé les billets occafionnés par la
refonte générale des monnoies , or-
donnée par Louis XIV > au mois de
Juin 1700. Comme il ne fut pas
pofiible de faire affez promptement
de nouvelles efpèces pour payer
BIL S9
toutes les vieilles qu oh portoît aux
Hôtels des monnoies , les Direc-
teurs en donnèrent leurs billets par-
ticuliers j qui devinrent dettes de
l'Etat-
Billets de l'Etat j c'eft le nom que
l'on a donné ayx biUers qui ont com-
menc4 prefque avec le règne de
Louis XV, poui acquitter les dettes
du règne précédent, lefquelles mon^
toient à plufieurs centames de mil-
lions. H le trouva de ces papiers au
loOdobre 1720, pour deux mil-
liards fix cent quatre-vingt feize
millions quatre cent mille livres ^
dans le Public , & ils cefsècent d'a-
voir cours au premier Novembre
fuivanr. Ils opérèrent la ruine d'u-
ne infinité de familles , & firent
la ^rtune & l'élévation de quel-
ques autres. C'eft au fyftême connu
du fameux Ecollbis Law, que ces
billets durent leur exiftence.
Billets , fe dit de certains petits
rouleaux de papier ufiiés dans les
Loteries , pour tirer au fort , pour
donner les fuffrages dans quelque
éîeélion , &c.
La première fyllabe eft brève »
6c la féconde moyenne au fingulier ,
mais longue au pluriel.
11 faudroit changer le fécond /
en i , & écrire Biliet. Voyez Or-
THOGRAPHE.
BILLETÉ, ÉE; adjeaiffc terme de
l.'art héraldique , qui fe dit des piè-
ces chargées de billettes.
CONFLANS d'AuCHY , & BrEN-
N£, d'azur au lion d'or , l'écu billeté
de même.
BiLLETé j eft auffi participe paiCf.
Foye^ BiLLETER.
BILLETER ; verbe adif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Terme de
commerce, qui fignifie, attacher
aux étoffes des billets où font an«
Hii
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Ko * BIL
notes les fhimeros j les aunages ,
&c.
BILLETIER-,fubftanttfmafcuHn. On
appelle ain(i à Bordeaux , 6c les
Commis des Fermes du Roi qui
ont la garde des portes , de d'au-
tres Commis qm* expédient une
forte d'acquit , que Toiv appelle
B'dlettes dans la mcme ville.
BILLETTE j fubftantif fctninin; Ter-
me de Tart héraldique, qui fe'dit d'u-
ne pièce d armoine en forme de
petit carré long de métal ou de
couleur.
Beaumanoir lavardin > d^a-
2ur à onze billettes d'argent poTées
en erle-
JSiLLETTES, fe dit^ à la Douane de
Bordeaifx , des* acquits que les Com-
mis des Fermes du Roi , appelés
Billetiers , délivrent aux Négocians ,
afin de les mettre en état de )ufti-
fier du payement des droits de for-
tie de la marchandife qu ils en-
voient à l'Etranger,
îiLLETTEs , fe dit, dans les Verre-
ries , des petites pièces de bois j^par
le moyen defquelles on entretient
le feu dans les fours à verre.
BILLEVESÉE ; fubftantif féminin,
du ftyle familier. Propos léger ,
intttile, ridicule. Ptrfinne n* écoute
fes hilLevefces.
BILLION i fubftantif mafcolin. Ter-
me d'Arithmétique. Dix fois cent
millions , ou milliar.
J'exprime deux Ullbns, quatre
cens fix millions y cinq cens qua-
tre-vingt-dix-huit iTÛile livres par
ces chiffres: 240(3598000 liv.
BiLLOMi nom propre. BUiamagus.
Ville de France , en Auvergne ,
fur la rivière de Richer , à cinq
lieues , eft-fud-eft , de Ciermoni,
BILLON; fubftantif mafculin. Com-
pofé d'un métal précieux , & d'un
autre qui l'eft moifis. Les pièces de
DIL
deflxfoos de France , on il y a un
f>eu d'argent mêle avec du cuivre»
ont une monnoie de billon.
BiLLON, fe dit anffi des monnoies de
cuivre , comme font nos liardsl
Billon, fe ditj par extenfion , de
toute monnoie defeâueufe , & qui
n'a plus de cours. // s^efi trouve
beaucoup de hillon dans cette fucccf^
Jion. •
Billon ^ fe dit auffi , par extenfion ,
de l'endroit oè l'on reçoit les mon-
noies décriées & défeftueufes. U
vient de foner cent écus vieux au bil-
lon.
Billon , fe dit , en termes de Vighe-
rons , d'une verge de vigne taillée
de la longueur de trois ou quatre
doigts.
Les deux fyllabes fontJ>rèves au
Hngulier \ mais la féconde eft lon-
gue au plurieL
11 faudroit changer le fécond /
en i , & écrire kiHon. Voyez Ok-
THOQRAPHE.
BiLLONNAGEi fubftantif mafcuKn.
Crime de celui qui acheté des mon-
noies à us plus haut prix que celui
pour lequel elles ont cours dans le
Royaume j dans la vue de \m faire
paflfèr chez l'Etranger , ou de les li-
vrer à de faux réformateurs.
La Déclaration du 8 Février 171^,
ordonne que ceux qui feront coiv*
vaincus d'avoir fait le billonriage ,
foient , pour la première fois , con-
damnés au carcan , & en une amen-
de qui ne pourra ctre moindre du
double de la valeur des efpèces ou
matières négociées , billonnées ou
marchandées , outre la confifcation *
de ces efpèces ou matières.
La même loi prononce la peine
des galères à perpétuité en cas
de récidive.
On voit •que la peine du crimç
de billonnage > n'eft pas la même
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BIL
3ue celte an crime de £ib|îcacion
e faufTe moiinoie , comme le dit
le Diâionnaire de TrcTOux , qui
fembie prendre à tâche de confon-
dre panoitt les faits & les idées.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la croi<ième eft longue » &
la quatrième très-brève.
Il faudroit changer le fécond /
en i, le g en) , fupprimer un n qui
eft oifif , & écrire bilionaje. Voy.
Orthographe. -
BIIXONNER } verbe neutre de la
première conjugaifon ^ lequel fe
conjugue comoie chanter. Faire le
billonnage. // eft aux galères pour
avoir bilUmné.
Les deux premières fyllabes font
brèves , ic la troifième eft longue
ou brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe, avec la conjugai-
fon & la quantité profodique des
autres temps. *
31LLONNEUR ; fubftantif mafcuKn.
Celui qui biltonne» qui eft coupable
du crime de billonnage. On vient de
mettre un tnllonneur au carcan.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft longue.
Le r final (e fait fentir en toute
circonftance.
Il faudroit changer le fécond /
en i , fupprimer un n qui eft oiûf ,
&écrire3 d'après 11 prononciation ,
hiùoneur. Voyez Orthographe^
fiILLOSj fubftantif mafcuFift. Droit
d'Aides qa^ (t lève far le vin en
quelques endroits , ic fur-tout en
ofetagne , comme le Huitième , le
Dixième. Ce droit fe paye par les
Cabaretiers & autres qui vendent
du vin en détail.
lllLLOT ; fubftantif mafculin. Bre-
vior Irgni truncus. Tronçon de bois.
Place:^ ce billot de façon quonpuijfe
couper deffus.
Lés Traiteurs , Pâtiffiers, Cui-
BIL
èi
finiers , ont des billots fur lefquek
ils hachent leurs viandes.
BjLtOT , fe dit , crr termes de Cor-
donniers , d*un tronçon d'arbre où "
ces attifans batcer.t leurs femeHes.
BiLtoTS , fe dit i en termes de Ma-
rine^ des pièces de bois courtes
qu'on met entre les foorcats des
vaifleaux , pour les garnir en les
conftruifant : c'eft ce qu'on appelle
aufl] , pièces de remplijj'age.
Billot , fe dit , eu termes d'Orfè-
vres , d'un marceau de tronc d ar^
bre fur lequel ils pofeut leur en*
clume.
Billot , fe dit , en termes de Fer-
Uanriersj d'un eros cylindre de
Ris où ces artUans placent leurs
bigornes & leurs ras pour les à0ii-
jetcir & les rendre ftaJbles. . i||^
Billot, fe ditj en termes de Cein-
turiers , d'un morceau de bois où
cesartifkns pkcem leur enclum^e ,
& fur la furtace duquel il y a plu- .
fieurs petits trous où ils naettent
leurs rivets ic leurs bornons.
Billot , fe dit , en termes de Chaî-
neriers, d'un morceau de bois donc
ces artifans £e fervent au lieu d'en*
clume.
Billot , fè dit , en termes de Char-
rons , d'un Wteau d'un pied de
hauteur , ic de deux de longueur ,
fur lequel ces artifans font diverfes
chofes de leur mctier.
Billot, fe dit, en termes de Tail-
leurs , d'un petit cube -de bois fur
lequel ces ouvriers placent les em-
manchures qu'ils veulent. repaffer.
Billot , fe dit , en termes de Ruban-
niers, d'un inftrument qui fert à
relever les pièces ourdies de deflus
l'ourdiftbir.
Billot a charger , fe dit, en ter-
mes d'Artificiers , d'un morceau de
bois qui leur tient lieu denclume ,
& fur lequel ils chargent à grands
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^4 BIL
coups de maillet les moulés des
fufées.
Billot a refouler , (e die , en
termes de Tabletiers- Corne-
tiers, d'une groffe pièce de bois
où ces artifans refoulent leurs cor-
nets.
BtLLOT A REDRESSER, fe dit auffi ,
en termes de Tablétiers-Cornetiers,
d'un morceau de tronc d'arbre plan-
té debout , au milieu duquel il y a
un trou propre à recevoir les ou-
vrages fui le mandrin.
Billots, fe dit, en termes de Fac-
teurs d'orgues, de petits morceaux
de bois plars , qui ont une queue &
un petit trou rond dans lequel en-
trent les pivots des rouleau^de
l'abrégé.
B4|.ot, fe dit des bâtons que Ton
place au long des flancs des che-
vaux neufs qu'on amène d'Allema-
gne , & qui fervent â les conduire
plus facilement à la file les uns des
autres.
Billot , fe dit d'un bâton que l'on
met en travers au cou d'un chfen
pour l'empêcher de chafler & d'en-
trer dans les vignes.
Billot , fe dit , eiî termes de Manège
• & de Maréchallerie , d un morceau
de bois rond , d'un pouce de dia-
mètre , & de cinq à fix pouces de
longueur , garni à chaque extrémité
d'un anneau de fer pour y attacher
un cuir. On met autour du bil-
lot difFéren» remèdes , & furtout
de l'aflâ-fœtida j & après l'avoir
couvert d'un linge , on le place ,
comme un mors , dans la bouche
du cheval , en partant le cuir par
delfus fes oreilles , comme une
têtière.
Les deux fyllabes font brèves au
fingulier; mais la féconde eft lon-
gue au pluriel.
BILLOTEAUXi vieux mot qui s'eft
BIL
dit autrefois d'une force de Coa^
liers.
BILLOUER ; vieux mot qui fignî-
iioit autrefois billard.
BILLY ; nom propre^ Ville de Fran-
ce , dans le Nivernois , à dix lieues
6c demie, nord-nord-eft, de Ne-
vers.
Billy , eft encore le nom Jd'une au-
tre ville de France, dans le Bour-
bonnois , fur l'Allier ,. environ i
fept lieues, fud-fud-eftj.de Mou-
lins.
BILOBÉE ; adjeAif féminin , & ter-
me de Botanique , qui fe dit d'une
feuille fendue , mais dont les an-
gles font arrondis en lobes.
BILOTER y vieux verbe qui fignifioit
autrefois partager le bois en bil-
lots.
BILSEN; nom propre. Petite ville
des Pays-Bas , dans l'Evcché de
Liège, fur la rivière de Demer ^ à
deux lieues de Maftricht.
BILSTEIN ; nom propre. Petite ville
& Seigneurie d'Allemagne, dans
la Vétcravie , fur les frontières du
Comté de Solms. Elle fait partie
de l'ancien patrimoine des Comtes
de Naflaw,
BIMAUVE } fubftantif féminin. Plan-
te qui eft une efpèce de guimauve,
(^oyq ce mot.
BIMBELOTj fubftantif mafculin.
Jouet d'enfant. RencU:^ à cet enfant
fes bimbtlots.
La première fyllabe eft moyen*
ne , la féconde très-brève , & la
troidème brève au fingulier , jnais
longue au pluriel.
Il faudroir changer le m en n ^ 6c
écrire, binhelot. Voyez .Oriho-
GRAPHE.
BIMBELOTERIE; fubftantif fémi-
nin. Marchandife que vend leBim-
belotier.
La bimbeloterie paye â la fortie
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BIM
•du Royaume crois livres par quin-
tal.
La première fyllabe eft moyen-
ne y la féconde très-brève^ la troi-
sième brève , la quatrième très-
brève , & la cinquième longue.
BIMBELOTlERi fubftantif mafcu-
lin. Marchand de jouets denfans.
Les Maîtres Miroitiers-Lunetiers
de Paris , fe qualifient auflî de Bim-
belocîers , i caufe du privilège qu'ils
ont de faire 6c vendre des bimbe-
lots d'écain & de plomb.
BIME ; vieux mot qui fignifibit au-
trefois geniffe.
BIMILIPATAN; nom propre. Ville
de la Péninfule de llnde » en deçà
du Gange , dans le royaume de
Golconde., fur le golfe de Bengale.
BIMINI ; nom propre. île de TAmé-
licyxt feptentrionale , l'une de%Lu-
caies , dans la mer du n9rd , & au
midi de celle de Bahama.
BIMONCHÉER} nom propre. Ville
, de Perfe, que Tavernier place à
74 dégrés i o minutes de longitude ,
& à 31 dégrés 16 minutes de lati-
tude. Il s*y fait^ félon ce voyageur^
un commerce conl^dérable de foie-
ries. ♦
BINAGARA ; nom propre. C'eft ,
félon Ptolémée , une ville dé l'Inde,
enftleçà du Gange.
BINAGE ; fubftaniif mafculin , & ter-
me d'Agriculture , qui le dit du fé-
cond labour que l'on donne aux ter-
res à grains.
BINAIRE j adjeûif de tout genre.
Qui eft compofc de deux ufiités.
Un nomb^ binaire. t
On appelle arithmétique binaire y
une forte d'arithmétique imaginée
par Leibnitz , où Ion n'emploie que
les deux caraâères i & o , pour
exprimer tous les nombres* Foye-[
.Arithmétique.
L ^ première fyllabe eft^ brève^ la
BIN. ^î
féconde longue » & la troifième très*
brève.
BINARD; fubftantif mafculin. Sorte
de chariot à quatfe roues d'égale
hauteur , avec un plancher fort »
fur lequel on voiture de lourdes
mafles. Il faut amener le binardpour
y charger cette fi§tue.
La première fyllabe eft brève ,
& la féconde longue.
11 faudroir fupprimer le ^qui eft
oifif , & écrire , d'après la pronon-
ciation , binar^ Voyez Orthogra-
phe.
BINAROS ; nom propre. Petite ville
d'Efpagne , au Royaume de Valen-
ce , fur les frontières de la Cata* .
logne.
BINCHE j nom propre. Petite vill#
des Pays-Bas > dans le Hainault Au-,
trichien , entre Mons & Charlesoi.
BINCO; fubftanrif mafculin. Poiflbn:
des Indes orientales > qui a le corps
de figure courbe & de couleur bleue,
mais enfeuré de bandes ^ couleur
. violette. Sa tête eft de cette derniè-
re couleur , de même que fes na-
geoires.
BINDE ; vieux mot qui fignifioit au*
trefois rrébuchet.
BINDELLES j vieux mot qui s'eft die
d'une forte de manches anciennes.
BINDELY } fubftantif mafculin.
Terme de Commerce qui fe die
d'un petit paATement^ foie & ar^
gent , fabriqué en plufieurs endroits
d'Italie. '
Les Bindelys payent pour droits
huit fols par livre, félon le tarif
de la douanne de Lyon.
BlNÈ , ÉE ; adjeûif & participe paf-
fif. Voye':^ Biner.
On appelle ,. feuille^ biné^ , en
termes de Botanique^ quand on
trouve deux folioles fur un pétiole
commun.
BINER ^ verbe aâif de la prémices
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<f4 . BIN
cônjagaifon » lequel fe conjugue
comme chanter. Terme d'Agricul-
ture 9 qui exprime l'a>â:ion oe don-
ner une fecoMe façon aux vignes'^
, aux terres labourables. // ejl temps
de biner la vigne.
Biner , eft aufli verbe neutre , & fe
dit , en termes^'Eglife , d'un Prê-
tre qui dit deux méfies , félon la
permiffion qu'il en a reçue de TOr-
• dinaire. Le Curé ou f on Vicaire bine
tous les Dimanches.
La première fyllabe eft brève ,
& la féconde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe, avec la conjugaifon Ô( la
• . quantité profodique des autres
temps.
BINET } fubftantif mafculin.'On ap-
pelle ainfi un petit inftrument de
cuivre ou d'autre métal , qu'on met
dans le chandelier pour brûler une
chandelle ou une bougie jufcyi a la
. fin. Il lui prît un binct d^jgent*
On ^Lt que ton fait mm j quand
par épargne on met un bout de chan-
delle ou de bougie fur un binet ou
fur le haut d'un chandelier pour
qu'il y brûle entièrement.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde moyenne au fingulier ,
mais longue au pluriel.
BlNGAZl ; nom propre. Ville mari-
time d'AIJcique, jadis capitale du
Royaume de Barca. Elle eft confi-
dérablemeitt déchue de fon ancien-
ne grandeur»
BINGEN ; nom prorre. Ville d'Alle-
magne , fur, le Rhin , dans TElec-
• torat de Mayence.
BINGO i nom propre. Ville & Pro-
vince du Japon , au pays de Jamaïf-
te» , daps la prefqu'île de Niphon.
BINGUE; vieux mot qui figniâ.oit
autrefois périt gâteau.
BINNA ; nom propre. Ville d'Afie ,
que Ptolcmée place dans TAflyrie.
BIN
BINNELANDS-PAS; fubftantif maf-
cuhn , & terme de Commerce. On
appelle ainli , en Hollande , desef-
pèces de paiTeports fans lefquels on
ne peut tranfporter une inarchandi^
fe d'une ville dans une autre » qu'en
payanr les droits d'entrée & de for*
tie. C'eft ce que nous appelons
Pajfavant.
BlNOCLEifubftantif mafculin^ Téfef-
cope , par le moyen duquel on voit
un objet avec les deux yeux en mê-
me-temps. Cet inftrument fe nom-
me îftifli , telefcope binoculaire.
On a remarqué que ces telefco-
pes étoieat moins utiles qu'enibar*
raHans ^ c'eft pourquoi on leur pré-
fère le telefcope monoculaire, /^oyeç
Télescope.
Les deux premières fyltabes font
b|pves> & la rroiilèii)^ eft tcè^brcr
ve.
Il faudroit changer le cen it, Sc^
écrire binokle. Voyez Orthogra*
PHE
BINOCULAIRE Toyq Binocle. "
BINOME y fubftantif -mafculin , &
rerme d'Algèbre^ qui fe dit d'une
Suanticé algéjprique compofée de
eux termes pti dç deux parties,
liées entr'elles par les fignes H- ou
— . Ainlî*-+- c&cc — (/font des
binômes. •
Ne vous en rapportez pas â la dé-
finition abfurde du Diâionnaire de
Trévoux , qui après avoir fait bi-
nome du genre féminin , dit que
c'eft on nombre produit de l'addi*
tioa de deux nombres ou grandeurs
incomiienfurables. Q!land il y eri
a trois , ajoute-t il , on l'appelle
trinôme : quand il y en a quatre l
quatrinomc : quand il y en a plu-r
nenrs , muUinome. Cela vient , con-
tinue-t-il, de ce que ces grandeurs
doivent fe npmmçr de noms diâe-
TtUl.
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Pour élever en général «n binô-
me tf H- i à une puiflance quel-
conque m , dont rexpofanc foie un
nomore entier ou rompu , pofitif
ou négatif j M. d'Alembert donne
la formule fuivante : •
(«-+-*)•'" =
m a ^ H-
x.m — *
1. i
La feule infpedion des termes
en fait voir la loi.
Il eft clair que lorfque m eft un
nombre entier , cette fuite fe ré-
duit à un nombre fini de termes \
car , foit , par exemple , m == x \
donc m — i c= o j donc tous les
termes qui fuivront les trois pre-
miers feront s= o , puifqu ils fe-
ront multipliés chacun par /w — i.
Voici en quoi confifte le cube
d'un binôme.
Soit prife la quantité complexe
la plus umple tf -+- t » ^ ^^^^ élevée
cette quantité au cube ; 1 on aura
. premièretnent ^ . pour fon carré
tttf -t- 1 tt y -t- ^î, qui, multiplié
(»ar la fimple puiflance , donne pour
e cube demandé , u^ r\r ^ uu\
-hjttï^f-hî^ On voif donc
qu'une quantité quelconque , com-
poH^e de deux parties, lorfqu'on
rélève au cube , donne i®. le cube
de la première partie \ i^. le triple
du carré de cette première partie ,
multiplié par la leconde partie \
j®. lé triple de la première par-
tie multiplié par le carré de la fé-
conde \ 4^. te cube de la fécon-
de.
BINOT ; fubftantif nufculin. Terme
d'Agriculture ufité dans quelques
endroits pour défigner une forte de
charrue fans courre & fans oreilles ^
Tome IF»
BIN tf5
r le moyen de laquelle on donne
la terre quelques demi-labours ,
p^ur la difpoler aux labours
pleins.
BINOTIS î fubftantif mafculin , &
terme d'Agriculture , qui fe dit en
quelques campagnes de la prépara-
tion qu'on donne aux terres , avec
la chatrue appelée binot j pour les
difpofer aux labours pleins.
BINTAMBARUi fubftantif mafculin.
Plante qui croit au Malabar & dans
plufieurs contrées des îles orienta-
les. Herman penfe qu'elle abonde
en fel purgatif. Il ajoute qu'une
drachme de fa racine , donnée dans
un jaune d'oeuf ou dans quelque
émulfion appropriée , évacue les
eaux dans l'hydropifie \ ce qu'opère
auiS l'extrait de fa racine préparé^
avec de l'efprit, de vin.
BINTAN; nom propre. île de la mer
des Indes , au Aid-eft de la prefqu'ile
de Malaca. On lui donne trente
lieues . de circonférence , & une
Ville de même nom pour capi-
tale.
BiNTAN, eft encore le nom d'une con-
trée de l'île de Ceylan, dans le
gplfe de Bengale » fur la rivière de
Trinquilimal. Elle eft habitée par
des Sauvages.
BINTENGAPORT ; nom propre. Pe-
tite ville maritime , dans Tîle d'Yla
en Ecofle.
BINTZj nom propre. Rivière de
Suiffe , au Canton de Zurich. Elle
a fa fource auprès de Mûri ^ &.fon
embouchure dans l'Aar. -
BIOBIO; nom propre. Rivière du
. Chyli, dans l'Amérique méridio-
nale. Elle a fa fource dans les
montagnes des Andes, & fon em-
bouchure dans la mer Pacifique»
près ^ de la Ville de la Concep-^
rion.
1
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66
BIO
BlOCOLYTEi fabftantif mafculm-
Biocofyta. On donnoic ce nom ,
dans FEmpice Grec > aux Soldats
d une croupe dont les fondions
étoient les mcmes, i peu près, que
celles de nos Cavaliers cle Marc-
châuirée. Cette troupe fut fup-
primée fous le règne de Jufti-
nien.
BIOGRAPHE i fubftamif mafculm.
Auteur qui a écrit la vie particulière
de quelques Perfonnes. Connoiffc^-
yous ce Biographe?
Les crois premières fyllabes font
brèves, & la. quatrième eft très-
brève.
11 faudroit changer ph en /, &
écrire, d'après la prononciation^
hiografe. Voyez Orthographe.
BIOGRAPHIE i fubftantif féminin.
Hiftoire de la vie des Particuliers.
. // s'occupe à la biographie^
Les trois premières fyllabes font
brèves » & la qiutrième eft lon-
gue.
BION ^ nom propre. Philofophe in-
génieux & éloquent, mais athée.
Il aimoit la gloire & le fafte j &
s'étant montré l la Cour d'Anti-
gonus , Roi de Macédoine » dont
il eagna les bonnes grâces , ce Prince
Im demanda , en lui citant un vers
d'Homère :
Qoel eft ton noitt> ton rang^ ton pays ,
tafamiUe?
Le Wiilofophe, qui fencit qu'il
en impoferoic difficilement fur fa
naiffance, ré(H>ndit que fa mère
étoitja courtifanne Olimpie, &
que fon père étoit un affranchi ban-
3ueroutier , trop heureux encore
'avoir époufé une pareille femme.
Voila , ajouta-t-il , çn cicanc i fon
tour un vers d'Homère ;
Voilà de qaels parcns i'ai Hionnenr <i*écre
iCo^-
BIP
Ce Philofophe fuc très-fercile ttk .
bons mots.
BIORNEBOURG \ nom propre. Pe-
cite ville de Suède , dans la Finlande
feptentrionale , â l'embouchure de
la rivière de Cumo, dans le golfe
de Bothnie.
BIPARTITION, royq Btssection.
BIPÉDAL , ALE ; adjeftif. Qui a la
mefure de deux pieds. Elle a la
bouche bipédale*,
Les deux premières fyllabes font
brèves j la troisième eft moyenne au
fingulier mafculin^ mais elle eft
longue au pluriel & brève au fémi-
nin , qui a une quatrième fyllabe
très-brève.
Le pluriel du mafculin fe forme
en changeant al en aux y donc le
X prend l^ fon du \ devant une
voyelle, en fuivanc néanmoins la
règle générale donnée cî«après«
Voyeii la lettre âî.
Cet adjeûif ne doit pas régu-
lièrement précéder le fubftantif
auquel il fe rapporte. On ne dira pas
un bipédal infirumtnty mais un inj^
trument bipédaL
BIPÈDE ; adjeâif des deux genres.
Qui a deux pieds. Les oifeaux font
bipèdes.
La première fyllabe eft brève,;
la féconde longue» & la troifième
trèsrbrève. •
Cet adjedif ne doit pas réguliè-
rement précéder le fubftantif au-
quel il fe rapporte. On ne dira pas.
un bipède animal ^ mais un animal
bipède.
BIQUADRATIQUE; adfeftif,. &
terme d'Algèbre. 11 défigne la
quatrième puiiïànce , ou celle qui
eft immédiatement au-deflus du
cube. Voye\ Puissance.
BIQUE; fubftantif féminin. Capra^
La femelle du bouc,. Voye:{^ Cujà--
VRB«
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BIQ
Il ne faut pas croire que ce mot
foie inconnu a Pajis , comme ie dit
Gratuitement le Didionnaire de
ïcvoux.
La première fyllabe eft brève,
. & la féconde très-brève.
U faudroit changer qu Qti k j &
écrire àike. Voyez Orthogra-
phe,
BIQUELAR j fubftantif mafculin.
On appelle ainfi , i Aleer , un Cui-
£nier du Divan. Un Soldat parvient
au èrade de fiiquelar, éniuite on
en tait un Odabachir ; ce qui eft à
peu près , dans la Milice Algériôn-
Mk ce qu eft un Caporal dans un
RWiment François.
BIQU ET i fubftantif mafculin. Le
: , petit d'une bique. Le Igup a pris la
bique & le biquet.
Biquet, fe dit auflS d'une forte de
trébuchet avec lequel on pèfe de
For ou de l'argent.
La première fyllabe eft brève ,
& la féconde moyenne au fingulier,
^ mais longue au pluriel.
Il faudroit changer qu enk^ 6c
écrire, d'après la prononciation,
biket. Voyez Orthographe.
BIQUINTlLEj adjeaif, & terme
d'Aftronomie , qui fe dit de TafpeA
de deux planètes éloignées l'une de
l'autre de deux fois la cinquième
partie de j^o degrés ou de 144 de-
grés.
BIQUOQUET} vieux mot qui s*eft
dit autrefois d'un ornement.de
tète.
BIR j nom propre. Ville de la Tur-
Quie d'Afie , dans le Diarbeck ,
fur l'Euphrate, à quatre journées
d'Alep.
BIRAMBRÔT-, fubftantif mafculin.
Efpèce de foupe faite avec de la
bière » du fucre & de la muf-
cade.
BIRCKENFELDi nom propre. Petite
BIR 6j
ville d'Allemagne, dans le Cercle
du haut Rhin , près .de la riviè-
re de Nau ^ a cinq milles de Trê-
ves.
BIRE j nom propre. Petite rivière de
Suifle, qui fe jette dans le Rhin ^ à
Bâle.
BiRE , eft auftl un terme de Pèche ^
qui fe dit d'un inftrument d'ofier
avec lequel on prend du poidbu.
L'ufage en eft défendu en temps de
fraie, par l'article VllI du titre
XXXI de l'Ordonnance des Eaux ^
Forêts.
BIRÊME j fubftantif féminin. Sorte
de navire dont fe fervoient les An-
ciens , & qui avoit deux rangs de
rames de chaque côté.
La première fyllabe eft brève, la
féconde longue , ^ la troifième
très- brève.
BIRGI ; nom propre. Birgis. Rivière
d'Italie , en Sicile , dans la vallée
de Mazare. Elle a fon embouchure
dans la mer, près du cap de Co-
co, entre Marfala &. San-Théo-
doro.
BIRIBI ; fubftantif mafculin. Sorte de
Jeu de hafard , auquel les gens
prudens n'expofent pas leur argent ,
a moins qu'ils ne ti^nnéht la ban-
que , parce que l'avantage du ban-
3uier eft de fix fur foixante*
ix.
BIRLOIR ; iiibftantif mafculin. Tour-
niquet fervant à retenir un chaftis
de fenêtre qui eft levé. Il manque là
un birloir.
La première fyllabe eft moyenne ,
& la ieconde longue.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
BIRMANNE ; vieux mot qui s'eft dit
autrefois d'une petite monnoie de
Liège.
BIRNIINGHAM j nom propre. Ville
d'Angleterre , dans la Province de
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^8
BIR
Warwîch. 11 s*y fait un commerce
confidérable de fer.
BIRON j nom propre. Petite ville de
France, en Perigord^ à onze lieues,
fud eft , de Périgucux.
BiRON 3 eft aufli le nom d'un bourg
de France, en Saintonge, à une
lieue , eft-fud-eft , de Çons.
BIROTINES- royei Barutinbs.
BIRR j nom propre. Petite ville du
Comté de Marr p fur la Dée , au
nord de TEcofle.
BlRRETTEi fubftantîf féminin. Sorte
de bonnet que portent les Novices
chez lesjéfuitcs.
BIRSEN ou BIRZE; nom propre.
Ville du grand Duché de Littiuanie,
dans la Samogitie> entre Mittaw^
& Braflaw.
BIRVIESCA ; nom propre. Ville
d'Efpagne , dans la vieille Caftille,
au pavs de Buréva, donc elle eft
capitale.
BlRliNj nom propre. Ville d'Afie,
au pays de Khuarczme. C'eft la
parrie du fameux Mathématicien
Abu Riban.
BiRUN, eft encçre le nom d'une ville
des Indes, clans la Province du
Send ,^ur le fleuve Indus, à trente
lieues de Manfura ^ félon d'Her-
belot.
BIS, ISEj adjeftif. Brun. Il ne fe dit
proprement que du pain & de la
pâte. // mange du pain bis.
On dit familièrement d'une fem-
me brune , quelle ejl hife j quelle
a la peau bife.
La première fyllabe eft longue,
& la féconde rrès-brève.
Cet adjeâif ne doit pas régu-
lièrement précéder le fubftantif
auquel il fe rapporte. On ne di-
ra pas une bijepâte , mais une pâte
bife.
H faudroît changer le s du fé-
- mxjtùn en ^2 de écrire^ d'après la ^
BIS
prononciation , i/^f^. VoyezOaTHO»
GRAPHE. •
BIS j adverbe emprunté dtt latin , qui
fignifie deux fois. On s'en fert par-
ticulièrement en Mufique , pour
exprimer qu'il faut chanter ou ré-
péter deux fois la même chofe.
Ce monofyllabe eft long.
Le s final le fait fentir en toute
circonftance.
BISÂ^ nom propre. Ceft, félon
Étienr^p le Géographe, une ancienne
ville de Thrace.
BISACCIA; nom propre. Ville dl-
• talie , au Royaume de Naples *dans
la Principauté Ultérieure , «phuit
milles de Candela.
BISACÈNE. Voye-^ Byzacêne.
BISACRAMENTAUX j (les) que^
ques-uos ont ainC appelé des Héré-
tiques qui ne reconnoiflbient que
deux Sacremens , le Baptême ic
l'Euchariftie.
BISAGEj fubftantif mafculin. Terme
de Teinturier , par lequel on déiîgne
la teinture d'une étoflFe qui avojt
déjà eu une autre couleur. Le bifage
eft permis aux Teinturiers du petit
teint..
BlSAGÔSj (les îles des) nom pro^
pre. îles d'Afrique, fur la côte de
' Nigritie , à l'embouchure de Rio-
erande. La plus confidérable eft celle
de Fôrmofa. Elles font toutes très*
fertiles en fruits , en huile & en
vins de Palmier. On y a auflî de
l'ivoire , de la cire , du poivre long';,
& la mer y apporte fouvent de
Fambre gris-
Les petrples s^appeîIentPj/tf^oj.*^
ils vendent particulièrement aux
Turcs & aux Sarra/ins les produc-
tion^ de leur pays.
Chacune de ces fles eft gouver-^
née par un Seigneur particulier,,
qui eft Vaflal du Roi de Rw:-
mofaii. .
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BIS
BISAÏEUL; fubftantif mafcuUn. Père
de l'aïeul ou d^ raïeule. Le hifaïeul
paternel. Le bifaïeul maternel. Il a
encore fes deux bifaïeuls.
Les deux premières fyllabes font
Brèves , & la troisième eft moyen-
ne au iingulier, mais longue au
pluriel»
Le / final fe fait fentir en toute
circonftance.
BISAÏEULE; fubftantif féminin. Mè-
r^ de Taïeul ou de l'aïeule. // a
connu fa Inf aïeule.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft moyen-
ne , £^ . la quatrième eft très-
brève, r ,
BISALTES; ( les ) peuples de Scy thle ,
errans , vagabonds , & vivant de
kit mêlé avec du fang de cheval y
ii 1 on en croit les Anciens.
BISANNUEL, ELLE; adjeûif. Il
défigne une plante qui périt après
. avoir fubtifté pendant deux années.
Cette fleur eft H/annuelle.
BISANO ; nom propre. Bourg &
montagne dltaue > au Royaume
de Naples , dans TAbriizze Ul-
térieure , entre Aquila & Afco-
U.
BISANTAGAN; nom propre. Ville
d'Aiîe , dans Tlncfouftan , au Royau-
me de Cambaye- On recueille fur
ion territoire beaucoup de blé , de
ris & de coton.
BISBILLE; fubftantif féminin. Ter-
me du ftyle familier, qui fignifie
querelle , diffeufion. Le frère & la
^fiturjont en bisbille.
BISCACHO ; fubftantiP mafculin.
Animal du Pérou , dont on ne nous
dit autre chofe que ce qu*il a la
queue de nos écureils & la chair de
nos lapins.
BISCARA ; nom propre. Ville d*A-
fîique , que Dapper place au Bil-
dalgérid» dans la Province de
BIS 6^
Zeb. Les Algériens s*en font rendus
maîtres.
BISCAYE ; nom propre. Bifcaïa^
Province maritime d*Efpagne , qui
*a rOcéan au nord , les Afturies i
loccident , la Vieille Caftille avec
la Province d'Alava au midi , &
le Guipufcoa à Torient. Elle a en^
viron onze lieues de longueur , & 2
peu près autant de largeur. Biibao
en eft la capitale.
Cette Province abonde en bois
& en mines de fer. Sa fituation^
& le voifinage de la France , ren-
dent fon commerce très - confia*
dérable. On y a peu de vin ,
Îuoiqu'en dife le Diâionnaire de
'révoux ; mais on y recueille quan-
tité d'oranges, de citrons, & de
pommes, avec lefquelles on fait
d'excellent cidre.
On appelle Merde Bifcayc , cette
partie de l'Océan qui entoure la
partie feptentrionale de l'Efpagne ^
dans laquelle fe trouve la Province
de Bifcaye.
La nouvelle Biscaye, eft une Pro*
vince de l'Amérique feptentrionale,
au Mexique , dans l'Audience de
Guadalaxara. Elle a le nouveau
Mexique au nord , le nouveau
Royaume de Léon i Torient, le
Zacatecas au midi , & les contrées
de Culiacan & de Cinaloa à l'oc-
cident. Il y a quelques mines d'ar-
gent.
BISCAYEN, ENNE ; fubftantif &
adjeékif. Qui eft de la province de
Bifcaye. Les Bifcayens font braves
& bons foldats. Les filles Bifcayea*
nés font vives & bien faites.
BISCHBURG ; nom propre. Petite
ville de la Prude Polonoife.
BISCHMARCK ; nom propre. Petite
ville de la Poméranie >près de Star*
gard.
BISCHOF$-H£IM \ nom propre.
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70 BIS
Ville d'Allemagne , au Cercle du
Bas-Rhin , dans l'Eleftorac de
Mayence.
11 y a , en Allemagne , deux au-
tres Villes de même nom j Tune eft
en Souabe , & l'autre en Franco-
nie.
BISCHOFS-LACK j nom propre.
Ville de la haute Carinthie , entre
les rivières de Pollent & de Zaher.
BISCHOFS-VERDA i nom propre.
Ville d'Allemagne , au Cercle de
la haute Saxe , dans la Mifnie , à
trois milles de Drefde. Cetre ville
futfaccagéeparlesHuflîtesen 1419^
elle fut btûlce entièrement en 1 5 9^,
pillée par les Impériaux en i(>5 i ,
îaccagee encore par les Suédois en
16} 9, & pillée par les mêifiis en
1(^41. 11 n'y a gueres de villes qui
aient plus fouffert de U barbarie
des hommes.
BISCHOFSZELLj nom propre. Ville
' de Suifle , dans le Turgaw , fituée
à Tembouchure du Sitter , dans le
Thour. L'Evcque de Confiance en
'eft Seigneur fans en être Souverain :
elle fe gouverne par ks propres
ioix & par des Magiftrats que les
bourgeois choifîtTent à la pluralité
des voix.
BISCHWEILLER; nom propre. Ville
de France , en Alface , fur la Mot-
tern , environ i quatre lieues , nord-
nord-eft, dé Strasbourg.
BISCITE i fubftantif mafculin. On
donne ce nom , à Conftantinople ,
i un lieu couvert où font pluiieurs
boutiques remplies de diverfes
marclundifes , & particulièrement
d'équipages pour les chevaœc.
BISCORNU, UEj idjeûifduftyle
familier. Mal fait , mal bâti , d'une
figure ridicule , irrégulière. // a le
nei bifcornu.
Bkcornu y fe dit , dans le fens figu-
ïé, de l'efprit & de fes produftions.
BIS
pour en exprimer le ridicule. Ilfauf
avoir tefprit bij cornu pour foutenir
ce paradoxe. Elle leur fa une haran^
gue bifcornue.
BISCOTIN i fubftantif mafculin. Sor-
te de petit bifcuit fort dur , & qui
. eft ordinairement de figure ronde*
On eut des bifcotins pour dejjert»
La première fyllabe eft moyen-
ne, la lecoiîde brève , & latroifième
moyenne au fingulier \ mais elle eft
longue ^i pluriel.
BISCUIT ; fubftantif mafculin. Sorte
de Pâtirferie alfcz connue , qui fe
fait ordinairement de la manière
fuivante. •
Pre/z^if huit œufs , caffez-les dans
un vailTeau plat , battez- les , jectez-
7 une demi-livre de fucre en pou-
dre , autant de farine , plutôt ttiûms
que plus , délayez ; faites une pâte
blanche y bien battue > & fans aui-
cun paton j arrofez cette pâte, d'un
peu d'eau de fleur d orange e» la
battant } ayez des moules en lofan-
gès ou carrés longs de fer blanc ',
enduifez-les de beurre légèrement}
verfez votre pâte dans ces nwules ,
faupoudrez-la de fucre , mettez au
four , faites cuir à four ouvert ;
après la cuiffo^, glacez avec du
fucre en poudre » & laiftez refroi-
dir.
On fait des bifcuits de plufieurs
autres manières j & on leur donne
différentes épithètes pour lesdiftin-
guer entr'eux. U y a les bifcuits
a amandes, les bifcuits à la bour-
gogne , les bifcuits da chocolat j l^s
biicuirs de citron, lés bifcuits à U
Chancelière , les bifcuits à la Dau«
phine, les bifcuits de fleurs d*o-*
range , &c.
Biscuit , fe dit , en termes de Mari-
ne , du pain qu'on cuit deux fois y
& dont on fait provilîon pour les
petits voyages de mer. Ce pain fe
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BIS
cuît'quatre fois pour les voyages de
long cours.
On die proverbialement & figu-
rcmeiiC , qnil ne faut pas s'embar-
quer fans bifcuit ; ^oMi dire, qu'on
ne doit former auctine entreprife ,
fans avoir les moyens convenables
pour y réuffir.
Bkcuit , fe dit , en termes de Potiers
de terre, de Fayenciers & d'ouvriers
en Porcelaine , de la pâte qu'ils em-
vloientà faire leurs vaifTeaux, & fur
laquelle ils appliquent enfuite la
couverte.
Biscuit , fe dit, en termes d'Ouvriers
de batimens , ^es cailloux qui fe
trouvent dans les pierres de cnaux >
& qui reftent dans le baiCn , après
que la chaux eft détrempée.
Biscuit , fe dit , en termes de Tein-
turiers, d'une f^uflfe teinture dé-
fendue par lei Réglemens. L'arti-
cle 5) des Statues du mois d'Août
\66^y défend, fous peine d'amen-
de , aux Maîtres Teinturiers en
foie, fil ic laine, de faire aucun
bifcuit ou faux noir , c*eft-à-dire ,
entre deux galles , vieille & neuve.
La première fyllabe eft moyenne,
& la féconde brève au fingidier ,
mais celle-ci eft longue au pluriel.
BISE j fubftanrif fémmin. Vent de
nord-eft , c'eft*à-dire , qui fouffle
entre le nord & forieot. Il fait une
grande bife.
La première fyllabe eft longue ,
& la féconde très-brève.
Il faudroit changer le j en r , &
écrire , d'après la prononciation ^
ii\e. Voyez Orthographe.
BISE ^ É£ ^ adjeâif & participe palCf.
Voyesç BiSER»
BISEAU; fubftantifitiafculin. Ceft,
chez la plupart des ouvriers en fer
& en acier , un petit talus praticué
i la lime , â la polillbire , ou plus
fouvenit à la meule ^ tout le Lng^
BIS 71
d un inftrument tranchant qui doit
couper.
Biseau , fe dit des extrèmirés des
glaces de miroirs , de carroffcs >
&c, taillées en talus.
Biseau , fe dit, en termes de Dia-
mantaires , des principales faces
d'un diamant taillé en table.
Biseau , fe dit aufli de ce qui arrête
laj)ierre d'une bague dans le cha«
ton.
Biseau, fe dit, en termes d'Impri-
merie j des morceaux de bois qui
font diftribués en glacis , & qui fer-
vent à entourer les pages.
Biseau , fedit, en termes de Fadeurs
d'orgues, du diaphragme qui eft
place entre le corps du tuyau & fon
pied. ,
Biseau , fe dit de l'endroit du pain
qu'on appelle plus communément
baifure. f^oyc:^^ ce mot.
La première fyllabe eft brève , Se
la féconde moyenne au fingulier »
mais longue au pluriel.
Le X m\ûy qui forme le pluriel ,
{^rend le Ion du \ devant une voyel-
e , en fuivant néanmoins la règle
générale donnée ci-apr^. f^oye'^ç^ la
lettre «î.
Il faudroit changer le j en { ^
fupprimer 1'^ qui eft oifif , & écri-
re ,4'^près la prononciation , bi^au^
Voye\ Orthographe.
BISEGLIA ; nom propre. Ville Epif-
copate dltalie ^ au Royaume . de
Naples , dans la Pouiile , à cinq
milles de Trani. Elle eft fituée dans
une contrée fertile & riante.
BISENTAL j nom propre d'une petite
Ville 6c Bailliage d'Allemagne^dans
la nioyenixe Marche de Brande-
bourg.
BISENTINA \ nom propre. Petite île
d'Italie , dans l'Etat Eccléûaftique ^
fur le lac de Bolfena.
BISER \ verbe aâif de la première
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7i BIS
conjugaifon » lequel fe conjugue
comme chanter. Terme de Teintu-
rier , qui exprime Taétion de tein-
dre une étoffe pour la féconde fois.
BiSE-R y eft auûî verbe neutre , & figni-
fie, en termes d'Agriculture, dé-
générer , devenir brun, kes labou-
reurs croient que le meilleur fro-
ment bife ou dégénère d'année à
autre , & qu'il finit par devenij; fei-
gle ou meteil
La première fyllabe eft brève ,
& la féconde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe, avec la conjugaifon & la
quantité profodique des autres
temps.
Obfervez cependant que les
temps ou perfonnes , qui fe termi-
nent par un e féminin , ont leur
pénultième fyllabe longue. Dans
Je bife j la fyllabe bi eft longue.
Il faudroit changer le j en ;j ,
& écrire j d'après la prononciation,
bi^cr. Voyez Orthographe.
BlSERTEj nom propre. Ville mari-
time d'Afrique , au Royaume de
Tunis.
BISET; fttbftantif mafculin. Pigeon
fauvage , plus petii ic qui a la chair
plus noire que les autres. Sa lon-
gueur , depuis la pointe du bec juf-
3u'à l'extrémité de la queue , eft
'environ quatorze pouces. Il ne
diffère du pigeon ramier qu'en ce
qu'il eft plus petit & qu'il n*en a^
pas les taches blanches autour du'
cou & dans les, ailes.
Le bifet eft bon à manger. Il con-
tient beaucoup d'huile & de fel vo-
latil. Il eft apéritif & falutaire con-
tre la pierre & la eravelle.
BISETTE ; fubftantit féminin. Efpèce
de petite dentelle de bas prix. Elle
fait partie du commerce des Mer-
ciers & des Lingeres. Une aune de
' bifette.
BIS
La première fyllabe eft brève ,
la féconde moyepne , & la troifiè-
me très-brève.
Il faudroit changer le ^ en ^ ,
fupprimer un t qui eft oifif j donner
laccenr gravt- au pénulrième e , &c
écrire , d'après la prononciation »
bi'[ète. Voyez Orti|Pgraphe.
BISETTIERE, fubftantif féminin.
Celle dont le métier eft de faire de
la dentelle appelée bifttte,
BISEUR i fubftantif mafculin. On
donnoit autrefois ce nom aux Tein-
turiers du petit teint , lefquels
avoient feuls le droit de faire le bi-
fage , & avoient reparage.
BISHOPS-CASTLE i nom propre.
Petite ville d'Angleterre , dans le
Shropshire , à deux lieues de Mon-
fommery.
IGNANO i nom propre. Ville '
Epifcopale d'Italie, au Royaume de
Naples , dans UCalabfe citérieiirei
à feize milles de Cofenfa.
BISLINGUA. Foyei Houx.
BISMARCK j noj;n propre. Petite
ville d'Allemagne 3 dans la vieille
Marche de Brandebqurg , fur la
rivière de Bife» entre Kîdbe & Of-
terbourg.
BISMEO j nom propre. Boui^ d'A-
frique , à dix lieues d'Alger. Caf-
tello croit oue c*eft l'ancienne Va«
bar 3 ville de la Mauritanie Céfa^
rienne.
BISMUTH ; fubftantif ipafculin;
Subftance demi • métallique , fort
[>efante , peu tenace , aigre , nul-
ement malléable , mais qui fe
caffe & fe brife fous le marteau.
Son tiifu patoît compofé de cu-
bes formés par un aflemblage de
feuilles ou lames ; fa couleur eft
un peu jaunâtre; il noircit les mains
un peu plus promptemenr que ne
fait la mine de plomb : expofé à
lair , il y acquiert en peu de temps
toutes
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315
î tcrates les couleurs de l'iris ou de
ih gorge de pigeon j mais fur uiv
feu modéré^ il y répand de la fu-
mée, y entre enfuite en fufionj
puis fe volacilife en partie y ou Ci
on le poufle au feu*, après avoir ccc
.calciné, il sj vitrifie, & colore le
verre.
Le bifmuth fe mêle facilement
avec les autres demi-métaux, à Tex-
ception du cobalt & du zinc : il fe
-mêle auffi avec les métaux j il les
blanchit , Içur ôte la malléabilité ,
les rend tendres & fragiles comtne
les demi-métaux j il peut cepen-
dant fervir, ainfî que le plomb , â
purifier lor & largenr, & à faci-
liter la rédudion des mines réfrac-
taires.
Ce demi-métal ne détonne pas
fenfiblement avec le nitre^ ce fel
4e calcine néanmoins comme fous
les métaux imparfaits & les demi-
métaux.
Deux parties d acide nîtreux
diflblvent avec chaleur & eflFervef-
cence une partie de bifmuth. La
diflblution eft-daire., limpide^ &
couleur de rofe. Elle fe coagule en
f etits'criftai^vprefqu'auffitot qu'elle
eft refroidie.
On doit faire cette diflblution
Çeu à peu , pour éviter le gonfle-
ment & la trop grande effervef-
cence.
L'addition de l'eau feule eft ca-
pable de ieparer le bifmuth d'avec
fon diiïblvant. Le bifmuth , ainfi
précipité, eftd'un très- beau blanc:
c'eft le blanc de fard , qu'on nomme
communément magijlèrc de hifmuthy
& que quelques artiftes défignent
aufli par le nom de blanc d'Efpa-
gne. . ^ ^
Pour avoir c^ blanc l)ien beau ,
il ne faut pas employer une eau
forte qui (oit altérée par le mélange,
Tome ir.
3IS
73
de l'acide vîtriolique , car cet aci-
de lui donne un œil gris.
Si l'acide nitteux n'avoir dilToos
que peu de bifmuth ^ i] faudroit
ajouter beaucoup plus d'eau pour
faire la précipitation , car elle ne
procure cette féparation qu'en af-
ioibliflant l'acide.
Q^ doit bien laver ce magiAère
pour le dépouiller , le plus qu'il eft
poflible , de l'acide qu'il entraîne
avec lui j & pour le conferver , il
faut le mettre dans une bouteille
bien bouchée , attendu que ce de-
mi-métal , ainfi^ivifé , a , comme
l'argent & le plomb , k propriété
de fe charger très-facilement du
phlogiftique réduit en vapeurs, &
devient tout noir par cette addi-
tion. Delà vient que les femmes
qui font fardées avec ce blanc , peu-
vent devenir toutes noires , fi elles
font expofées aux vapeurs phlogif-
tiqûes qui s'exhalent des matières
en putréfadion , des latrines , du
foutre, du «foie de foufre , de l'ail
écrafé , 6'c
Lémeri'dit que fi l'on écrit avec
la diflblution de bifmuth , 1 écri-
ture ne paroît pas; mais qu'elle de*
vient très-noire en la mouillant
avec la liqueur dçs fcories du régule
d'antimoine. Cela eft très-vrai j Ôc
cette diflblution eft par conféquent
une ^cre de fympathie. La raifon
de <:e phénomène eft fi3ndée fur la
propriété qu a le bifrauth bien di-
vifé^ de fe charger très-facilement
de beaucoup de phlogiftique par fur-
abondançe > & de fe noircir par
fon moyen.
Le bifmuth paye pour droits â
l'entrée dfr" Royaume quatre livres
par quintal.
BISNAGAR i nom propre. Ville &
Royaume des Indes , dans la pref-
qu'ile en-deçà dû Gange. La ville
K
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74 BIS
eft grande & peuplée , & fe trouve
ficuee entre Paliacate & Mangalor ,
i foixante & quinze lieues de Pon-
dichery. On la nomme auffi Chan-
degrk
BIS^rOWi fubftantif mafcuHn Sefte
de Banians dans les Indes. Ils te-
connoifTenc un Dieu fous le nom
de Ramram auquel ils don#nt une
femme. Us ornent leurs idoles
d'or & de pierreries , & chantent
dans leurs temples des hymnes en
leur honneur au fon de divers inf-
irumens de muHque*
Les Banians «e mangent d'au-
cun animal \ ils ne vivent que d'her-
bes » de légumes & de laitage. Us
font habiles dans le commerce.
BISOGNE j vieux mot qui fignîfîoit
autrefois foldat de recrue.
BISON i fubftantif mafculin. Efpcce
de bœuf fauvage d'Amérique. II
porte , dit M. de Buffbn, une bolTe
entre les épaules ; fon poil eft plus
doux que la laine j plus long fur le
devant du corps que fur le derrière,
& crêpé fur le cou & le long de Té-
pine au dos \ la couleur en eft bru-
ne , obfcurément marquée de quel-
ques tachés blanchâtres. Le bifon
a de plus les jambes courtes \ elles
font , comme la tète & ta gorge ,
couvertes d'un long poil : le mâle a
la queue longue avec une houpe de
!»oil au bout, comme on le voit à
a queue du lion.
Le bifon fe tient dans les bois. Il
paflè pour cruel 8c dangereux. Lé-
meri dit que ks cornes font fudo*
riâques & bonnes pour réiifter au
venin. On les donne piilvérifées
depuis un demi-fcrupule jufqu'à une
drachme. La fiente "du même ani-
mal eft"réfolutive.
Les deux fyllabes font brèves au
fingulier mafculin ; mais la féconde
eft longue au 'pluriel.
BIS
II faudroir changer le s en \y ôc
écrire , d'après la prononciation ,
bi:[on. Voyer Orthographe.
BISPE ; vieux mot qui (ignifioit autre-
fois Evêque.
BISQU AIN i fubftantif mafculin. Peau
de mouton garnie de fa laine. Les
Bourreliers font ufage de ces fortes
de peaux pour couvrir les colliers
des chevaux de tirage.
BISQUE i fubftantif Féminin. Efpèce
de potage garni de béatilles , de
truâes , de champignons , Se d'au-
tres ingrédiens délicats. On fait des
bifques en gras & en maigre : il y
en a de pigeons , de poulardes » de
cailles , d'ecsevifles , &c.
On appelle (/^/7zi-^//^i^<,ttnebifque
' où il entre moins d'ingrédiens.
Nous avertirons affez inutile-
ment fans doute, que quelque agréa*
blés au ^out que loient les bifques^
elles nuifent d ia fanté , quand on
en fait un ufage trop fréquent.
BISQUE; fubftantif féminin. Avan-
tage qu'un joueur obtient d'un au-
tre au jeu de paume , & qui vaut
quinze. Le joueur auquel on fait
cet avantage » choifit le moment
de la partie qui lui paroît le plus
favorable pour en faire ufage. //
peut lui donner une bifquc. Il lui de'-
mandoit quinze & bifqut.
On dit figurément& proverbia-
lement , que quelquun donncroit
quin^ & bi/que à quelque autre ; pour
exprimer la fupériorité du premier
fur le fécond , dans le genre dont
il s'agit.
On dit auill fîgurément Scfto^
verbialement , qu'on a quinze &
bifque fur la partie ; pour dire ,
qu'on a de grands avantages en fa
faveur pour le fuccès d'une af-
faire, n
On dit fîgurément & familière-
ment de quelqu'un ^ qu'ail prend fa
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BIS
bîfquc ; pour dire » qu'il fj^fic le
moment avantageux.
La première fyllabe eft longue »
& la féconde très-brève.
BlSSACj fubftantif mafculin. Befkce
ou fac ouvert par le milieu , & fer-
mé par les deux bouts oui forment
chacun une poche ou une efpèce de
fac. A qui appartient ce bijjac?
On dit figurément de quelqu'un
qui eft ruiné , qaileft au bijfac.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde moyenne au (ingulier ,
mais longue au pluriel.
Le c final fe fait lentir en toute
circonftance.
Il faudroic fupprimer un s qui
eft oifif , changer le c en A: , & écrire,
d après la prononciation , hifak.
Voyez Orthographe.
BISSCHOPIA ; nom propre. Ancien-
ne ville de Tîle de Chypre , dont on
voit les ruines dans une plaine qu'ar
8»fe une belle rivière , à mille pas
ou environ du cap de la Gata-ab-
dima. Les arbres qui portent le co-
ton & les olives**, y abondent.
BISSE j fubftantif féminin. Terme de
l'art Héraldique, emprunté de l'I-
talien bifcia y & qui (ignifie un fer*
peut.
BISSECTION iW'ubftantif féminin,
& terme de Géométrie, qui fe dit
de la divifion d une étendue quel-
conque en deux patties égales.
BISSEXTE i fubftantif malculin. Ad-
dition qui feroit précifément d'un
jour tous les quatre ans ', fi l'année
folaire étoit véritablement de trois
cens foixante-<:inq jours & fix heures :
mais comme elle n'eft que de trois
cens* foixante-cinq jours cinq heures
quarante -neuf minutes' & douze
Secondes ; il arrive que les dix mi-
nutes quarante-huit fécondes qui
manquent aux fix heures de chaque
année, font quarante-trois minutes
BIS 75
douze fécondes de plus que le jou^
ajouté au mois de Février de la qua-
trième année , & que Ion appelle
bijfexte. Pour prévenir la variation
n' fe feroit introduite peu à peu
s les iaifons , & qui auroit été
d'un jour dans ij) ans & quatre
mois, fi le bifiexte eût eu lieu régu-
lièrement tou^ les quatre ans , les
Aftronomes » chargés par Grégoire
Xlll de la réform^tion du calen<»
drier, ordonnèrent que dans le cours
de quatre cens ans , il y auroit trdis
biflextes de retranchés : c'eft pour-
quoi il n'y a point eu de bifiexte ea
1700, & qu il n'y en autg point en
1800^ ni en 1900, ni en iioo»
&c. mais Tan 1000 aura été bifiex-
til.
La première fyllabe eft brève , la
féconde longue^ & la troifième très-
brève.
Il faudroit fupprimer un s qui eft
oifif ,& écrire, d'après la pronon-
ciation , bijexie. Voyez Ortho-
GRAPHE
BISSEXm , ILE ; adjeftif qui fe dit
de l'annéb oii fe rencontre le bif-
fexte. Van prochain fera biJfextiL
Nous avons tannée bijfextile.
BISSONATA. Le Tarif de la Douane
de Lyon , donne ce nom à une force
d étoffe groflîère qui fert à habiller
certains Religieux.
BISSONNIER ; vieux mot oui fisni-
fioit autrefois , vagabond , voleur
de grands chemins.
BISSUS-, fubftantif mafculin. On don-
ne ce nom aux filapiens d'une ef-
pèce de foie brune , longs de cinq
ou fix pouces , par' le moyen def-
quels la pinne marine ^s'attache aux
corps où elle veut fe fixer. Le Bif-
fus eft propre à lourdiflage , & -il
eft plus précieux que «la laine. On
en tait des bas & d'autres ouvrages.
BISTI: fubftantif mafculin. Pente
Kij
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1
7<s: BIS
monnoié de Perfe oue quelques-
tuis difent valoir un lou quatre -ou
fîx deniers de France ; mais U Che-
valier Chardin ne donne le Bifti
que pour une monnoie de compte
valant dix binars^dont dix mille
font uti roman.
BISTONIEj nom propre.. Bîfionia.
Ancienne ville q£ Thrace, dont
parle Etienne le Géographe.
BISTOQUETi fubftantif mafculin.
Inftrument avec lequel on joue au
• billard , pour ne pas billarder. Un
coup de hzjioqueti
BISTORIE i vieux mot qui fignifioit
antrefgis , poignard.
WSTORTE:; fubftantif féminin. Bif-
torta^ Plante ainfi nommée,. parce
que (qs racines (ont tortues, & com-
munément repliées>les unes fur les
autres. Elle a les feuilles longues ,
larges & pointues j & il s'élève
d'entre elles des tiges rondes, hau-
tes d'environ un pied, & qui por-
tent des. épi& où lont attachées de
petites fleurs à étamines de couleur
de piourppe. Il fdccède axes fleurs
des femencesià trois a5ins,.lui{àn-
tes comme celles de Tofeille.
Les racines de cette plante s'ém-
. ploient fouvent en Méaecine. Elles
donnent dans J'analvlb. chimique
beaucoup d'huile & de fel eflen-
tiel. Elles font^ftrin^ntes, bonnes
pour réfifter au venin , pour prê-
ter le vomilTement , les hémorrha-
gies,& pour empêcher l'avorte ment.
jaiSTORTIER ; fubftantif mafculin.
Terme de Pharmacie. Efpèee de
)ilon de bois , à long manche , avec
equel on ne peut piler que par un
'>out:il fert à mêler les* drogues
qui cômpofent un éledtaaire* .
BISTOURI i fubftantif mafculin. Inf-
trument cjj? Chirurgie , le plus» en
• ulage après la lancette.' Il y en a
de*.vpl.ttueur$ efpèces > de droits..
BIS
de courbes, & tous font deftlhés-
à faire des incifions. On s\ft fervi
du injlûuri dans la cure de (on abcesm.
BISTÛURNÉsÉEiadjedif & parti--
cipe paflîf. Voye'[ Bistournbr.
BISTOURNERiverbe a6Hf de la pre-
mière conjugaifon, lequel fe con-
jugue comme chanter. Tordre les
telticules d'un animal , de manière
qu'il ne puifle plus engendrer. On
a coutume de, bijloutner certains che-^ -
L'exemple qu'on vient de don-
ner , prouve que ce verbe n'eft pas '
neutre comme le dit le Didkion-
naire de Trévoux.
La première Syllabe eft brève^ .
- la féconde moyenne , & la troifième
. eft» longue ou brève, comme neus
l'expliquons au mot Verbe, avec
la conjugaifon & la quantité profo-r
dique des autres temps.
Obfervezcependant que les temps -
. ou perfonnes , qui fe terminen>par
un e féminin^ont leur pénultième
. fyllabe . longue. Dans je hijèourne^ .
la fyllabe tourek longue.
BISTOW; nom propre. Petite ville
du. Duché de MeklembouKg.
BISTRE j fubftantif féminin.Suie cui-
^ te & détrempée avec de l'eau gofn-
, mée,.& dont 1^ Peintres & lea .
Deflînateurs fe fervent ppur. laver
. leurs defleios.^
La première fyllabe eft- longue, .
la féconde très-brève.
BISTRICZ; nom propre. Ville, ri-
; vière & .Comté de Tranfylvanae , "
' entre la Hongrie , la Pokutie , le
Comté de Marofeck^ celui de Ma-
ros Vasharel , èc celui de Neubariia.
La, ville eft à. dix-fept lieues de
Colofwar*
BISZESTIE^ fubftantif féminin. C'eft
le nom qu'on donne en RuiHe à la^
peine encourue par celui qui inju-
^ rie qiielqu'un. Elle conûfte dans uneL.
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iV-^^
BIT
amende ppoportibnnée à la cjualitc^
du fait & des perfoniies. Si l'au-
teur du délit eft infolvable , on l'en-
vùie^ à Toffenfé qub eft le maître
d'en faire unefclave^a de lui faire
donner le Knoucè..
Les Loix nouvelles que va don -
^ ner Ta^ufte PrincefTe qui tient fi
dignement les rèries du Gouverne-
ment de cet Empire , ne laiflercjnt
vraifemblablement plus à Toffenfé
la liberté de fe vengçr de Toffen-
feur* j
BlTBOURGi nom propre. Petite ville
des Pays-bas, dans le I^xembourg,
à quatre lieues de Viandem
BITCHE y nom propre. BidiJçum.ViWo
8c châcfeau .de France , en Lorraine ^^
fur la rivière de Hom , à cinq lieues,
nord-nord-eft ^ de Phaltzbourg,
BÎTCHEMÀRE i fubftàntïf mafculin;
Sorte depoiflbn qui fe fale oc fe
» sèche comme la morue. On le pè-
che vers les côtes de laCoehin-
chïne.
BITCHXT,' ou Bitchiou , ou Bitcou;
nom propre.Ville Capitale du royau-i
me de même nom , dans l'île de Ni-
phon , au Japon , fut la golfe de
Méaco.
BiTETTO.vnom prbpr^ Ville Epif-
copale dltalie , au royaume de Na-
tlesr dans la Province de Barri, à
uit milleis du gçlfe de Venife.
B1TH1G4 > nom propre. Ancienne
ville d'A(îe, que Piolémée placé
dans la Méfopotamie.
BÏTHYNIARCHIEiJubftantif femi-
nin. Dignité, J.urifdi(2ion du Bith'y-
niarque.
BITHYNiARQUEi fubttantlf maf-
culin. Les Payens défigrioient fous
ce norq le prenriier Prêtre ou Sou-
verain Pontife de Bichynie* Il éçoit
dans une très-haute conlîdération.
BITHYNIE ; nom propre d'une an-
cienne coiurée Je TAûe mineure j
BIT TV
fur la Propontide, au nord de la
Myfie & de la Phrygie. Ceft où
régna Amycus , fils de Neptune j
& de la^ Nymphe Melie. Les-Ar-
gp!>autes tuèrent ce Prince pîarce
. quil avoir eu- deflein de les faire
maflacrer. f^oyc^ Bebricibns.
BlTi i fubftantif n^afcqlin. Grand ar-
bre toujours vert,. qui croît dans le
Malabar. Ray qui en parle , rap-
,, porte qu'on tire de fa racine une
huile falutaire contre l'alopécie-
BITiLlSE; nom propre. Ville d'Afîe,
dans la Géorgie , fur les frontières
., de la- Perfe. Elle appartient aux •
Turcs.
BITIN i fubftantif mafculin. Ceflr, fé-
lon Nieremberg , un ferpent terri-
ble de l'île de Cuba. 11 a environ '
cinq pieds de longueur , la tête d un
.. veau, les yeux noirs^J'iris verte >.
la gueule grande &- munie de qua-
tre rangs de dents aiguës , fort lon-
gues , & ferrées les unes contre les '
autres^ Cetanii;nal attaque &rt dé-
vore les bœufs & les fangher^.
BlTO;nom propre. - Petit royaume
d^A^que, eaNigritie. Il eft firiié^
entre les royaumes de Zegzegs de
Gartena.,. de Tlhiian j de Gabou,
dlfago*& de Guber. De Tlfle dit
que les habitans en font riches.
BITONTO; nom propre. Ville épif-
copale d'Italie, au royaume de*Na-
pies, dans la Pouille, à huit milles
de Barri» ^ fut là que* le Général
Efpagnoi de Mortemar battit les
Impériaux en 1734, pourquoi le
, Roi d'Efpagne le décora-da titre de
Duc.
BITOROj futftaiîtif mafculin.Terme
. de Marine-, qui fe dit d'une corde
à deux^ ou trois fils aflez déliés, &
dont on fe fert. pour faire desen-
fléchures , pour amarrer & fortifier
les manœuvres.
BITOU i fubftantif mafculin^l^î^Nè-
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78 BIT
grès du Sétrégal donnent ce nom i
une forte de coquillage univalve,du
genre des pucelages ou conques de
Venus. Aoanfon regarde ce coquil-
lag#comme une variété de l'^^fpèce
appelée fur nos côtes Pott de mer y
dont il ne diffère que par fon ex-
trême blancheur.
BITTE i fubftantif féminin^ & terme
de rivière, oui défîgne une pièce
de bois ronde , placée fur le de-
vant d'un bateau foncet , & qui fert
à le fermer.
Bittes, fe dit, en termes de Mari-
ne, de diverfes pièces de bois qu'on
diftingue en grandes bittes Se en
petites bittes.
Les grandes bittes , font pofées à
Tarrière du mât de mifaine , & el-
les s'élèvent jufqn'au premier pont.
On s'en fert pour amarrer le cable.
Des quatre petites bittes , deux
font placées vers le mât de mifai-
ne , &c les deux autres vers le grand
mât. Elles s'élèvent jufquesfur leder-
nierpont.Onenfaitufage pour amar-
rer les écoutes des deux huniers.
BITTERFELD; nom prop* Petite
ville d'Allemagne , au cercle de la
haute Saxe > dans la Mifnie , fur la
Mulde , entre Hall & Wittemberg.
BITTER LE cable; termes de ma-
rine, qui expriment l'adion de rou-
ler le cable autour des bittes , &
de l'y arrêter.
BITTERN ; fubftantlrmafculin. On
appelle ainfi , dans les lieux où l'on
tire du fel de l'eau de la mer , la li-
queur qui fe lépare du fel commun
BITTI \ nom propre. Rivière de Sar-
* daignçdans la province deLogudori.
BlTTON;fubftantif mafculin. Ter-
me de marine. Petite pièce de bois
ronde par le moyen de laquelle on
amarre une ga|ère â terre.
BiTTON , fe dit aullî , fur les rivières ,
d'une pièce de bois ronde,placéeprès
BIT
du gouvernail d'un bateau foncet
BITTONNIÈRES. royei Angpil-
LERES.
BITUME; fubftantif mafculin. 5i-
tumen. Subftance huileufe qui ap-
partient au règne minéral, & qui fe
trouve en pluiieurs endroits fous di-
verfes formes de diver festouleurs 9t
de confiftance plus ou moins folide.
* On a obfervé, i®. que plus les
bitumes font liquides, & plus ils
font inflammables, & fe confument
promprement; i°. qu'ils répandent,
en brûlant , une fumée noire , dont
l'odeur ?ft tantôt grâcieufe , & tan-
rôt fétide; j^. que ces exhalaifons
font même quelquefois fuffoquan-
tesj Se furtout quand elles émanent
d'un bitume folide j 4^ que les bi-
tumes concrets fe liquéfient facile-
ment fur un feu modéré , excepté
le charbon qui brûle fans fe liqué-
fier; 5^. que les bitumes ouliqui-*
des ou concrets j donnent dans Tuf-
rion une matière fuligineufe j Se laif-
fent en arrière une portion de ter-
re , qui, fi l'on en continue la défla-
gration , devient une terre pure ;
6^. Qu'ils nagent fur l'eau, mais
ne s'y diflblvent point , finon une
portion faline qui y efl: quelquefois
mterpofée ; 7®. qu'ils s'unîflent en
quelque forte avec les huiles végé-
tales; 8^. enfin qu'ils font en général
nommés/ues concrets fojfiles ^ parce
qu'ils font condenfables & réfolu-
bles , Se laiflent des réfidus qui les
. rendent vifibles & palpables après
l'évaporation de l'eau avec laquelle
ils font mêlés.
Les Naturaliftes ne favent pas
encore diredement à quoi l'on doit
attribuer l'origine des bitumes en
général ; cependant le plus grand
nombre d'entr'eux regardent ces
fubftances comme le réfultat. de la
décompofition de divers végétaux*
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BIT
Qoelques Phyfîciens les ont regar-
dés comme le principe J^s odeurs
& des faveurs que nous trouvons
dans la chair des animaux qui fer-
vent à notre nourriture : d autres au
contraire croient que ce font des
foufres primitifs qui circulent dans
les plantes, & qui oroduifènt la
couleur des âeurs : aum tous les dif-
férens fyftcmes de chaque fede ne
noas ont encore donné qu'une idée
très-générale de la conftitution na-
' tutelle Je chaque fubftance , & par-
ticulièrement des bitumes*
On peut divifer les bitumes en
folides & en liquides. Les folides
font le charbon de terre , lambre ,
le jays , &c. Les liqmides font l'hui-
le de pétrole , la poix minérale, &c.
Nous parlons de chaque efpèce
de bitume, fous le nom qui lui eft
propre. •
Les deux premières fyllabes font
brèves, la troifième eft très-brève.
BITUMINEUX, EUSEi adjeftif.
Bituminojus , a , um. Qui eft de la
nature , qui a les qualités du bitu-
me. Les eaux de cette mare font ii^
tumineufe.
Les trois premières fyllabes font
brères , la quatrième eft longue, &
la cinquième du féminintrès- brève.
Ce mot employé comme adieûif,
ne doit pas r^ulièrement précéder
le fubftantif auquelâl fe rapporte.
On ne dira pas une bitumineufe terre j
mais une terre bitumineufe.
Le X qui termine les deux nom-
bres du mafculin ^ prend le fon du
\ devant une voyelle , en fuivant
néanmoins la règle générale donnée
ici-après, royneru lettre S.
Il faudroir cnanger le x du maf-
culin en J, le j du féminin en ç^
& écrire ^ bitumineus , bitumineuse*
Voyez Orthographe.
CITURIGES i ( les ) ^ciens pe«-
BIV 7Î>
pies des Gaules , diftribués en deux
Nations puiflàntes. L'une habitoit
la première Aquitaine , dont Bour-
ges étoit la capitale } & l'autre
Babitoit la féconde Aquitaine qui
avoit Bordeaux pour capitale.
BITYLA î nom propre. C eft , félon
Ptolémée , une ancienne ville du
. Peloponèfe^ dans la Laconie.
BIVALVE } fubftantif féminin. Bi^
valva. Terme d'Hiftoire Naturelle
& de G>nchyliologie. Coquillage
qui a deux parties jointes par une
efpèce de charnière , en quoi il
diffère des uni valves. Les mouUs ,
les cœurs , les peignes , /es huîtres ,
Sec. font des bivalves.
La première fyllabe eft brève, la
féconde moyenne , & la troifième
très-brève.
BIVARj nom propre. Ceft, félon
Bâudrand , une ville d'Efclavonie ,
dans rîle de Métabar j que forme la
Save , entre les embouchures de la
Bofne & du Drin.
WUDÈRE } nom propre. Rivière de
Tifrquie , dans la Romanie. Elle a
fon embouchure dans le golfe de
fon nom , près de Conftantinople.
BIVEAU i fubftantif mafculin. In-
ftrUment de bois fait en forme d'e-
querre ftable , dont les" branches
ne s ouvrent ni ne fe ferment^
BIVENTER i Foyei Digastrique.
BIVET; fubfta^if mafcuIinXoquil-
lage du genre cks Buccins , qui fe
trouve autour des rochers du cap
. Bernard. Il eft de couleur blanche
ou grife , environné de deux ou
trois bandes brunes qui tournent
avec les fpires.
BIVIAIRE 5 adjeftif des deux genres,
oui fe dit d'une place où aboucillênt
deux routes ou chemins : TOrdon*
nance des Eaux & Forêts veut que
dans les angles des places croifées »
biliaires ^ ou triyiaires > des gran*
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8o
BIV
des Toutes, ou chemins royaux des
forêts , il foit planté des croix ou
pyramides qui indiquent les lieux
où ces chemins conduifent.
BIVIE ; nom ptopre , & terme de
Mythologie. Bivia. DéefTe qui pré-
fidoit aux lieux où deux chemins
aboutiflbient.
BIVOIE ; fubftantif féminin. Liçu où
deux chemins aboutilTent. // /au-
droit un poteau fur ctttc bivoic.
La première fyllabe eft brève , &
: la féconde longue.
BIVONA; nom propre. Petite ville
& Duché d'Itaîie , en Sicile , dans
la vallée de Mazare^ à deux lieues
de Calatabellota.
BIVOUAC i fubftantif mafculin.
Terme emprunté de rAllemand,
& qui fe dit d une garde extraor-
dinaire qu'on fait la nuit pour la
fureté d un Camjp , d'une Armée. Ce
Régiment a paffc la nuit au bivouac.
La première fyllabe eft brève ^
. & la féconde moyenne au fingulie^
mais longue au pluriel.
Lé c final fe tait fentir en* toute
circonftance.
Il faudroit changer k c en A- , &
écrire , d'aprjès la prononciation ,
hivouak. Voyez Orthographe.
BIX A } fubftamif mafculin. Arbrif-
fe* du Bréfil, toujours vert , grand
' a peu près comme le citronniçr. Il
^ la feuille de l'orfle , Técorce d'un
jaune rougeâtrtf^, & le bois blanc.
Ses fleurs font difpofées en rofes ,
& il leur fucccde des gonfles de h
ffofleur d'une amande , contenant
es grains d'un beau rouge , oui
donnent à l'eau dans laquelle on les
met une couleur de carmin. Cetti
graine prife intérieurement , arrête
le cours de ventre , & calme les ar-
deurs, de la fièvre. Sa racine eft
d'nn goût fort, mais agréable: les
liulicns «'en fervent au lieu de fa-
BIZ
fran. On fait avec Técorce de cet
arbre d'excellens cordages. «
BIZ A j fubftantif mafculin. Monnoie
tl 'argent qui a cours au Royaume
de Pégu. Elle vaut cinq livres cinq
fous cinq deniers de France.
BizA 5 eft cftiffî le nom d'un poids
avec lequel on pèfe les Marchandi-
fes dans le même Royaume, Il re-
vient à deux livres cinq onces poids
de VenHe.
BIZARRE y adjeélif de tout genre.
JTarius y a ^ um. Quinteux , fan-
tafque , capricieux , extravagant. //
f^ toujours d\un çaradlère bigarre.
Bizarre , fe dit , dans le fens figu-
ré , pour défigner quelque chofe
d'extraordinaire , de fingulier , qui
n'eft pas commiui. Quelle opéra^
tion ave-^-youT faite pour obtenir cette
couleur bi':[arrc?
Voye'^ au mot quinteux , les
différences relatives qui en diftin-
gaent Bizarre , &c.
La première fyllabe eft brève ^
la féconde longue, &latrôifîème
très-brève.
Cet adjeftif ne doit pas réguliè-
jnent précéder le fubftantif auquel
il fe rapporte. On ne dira pas un
iirarre homme • mais un 4iomme bi-
bt[arre.
Il faudroit fiipp rimer un r qui eft
oifif , & écrire, d'aptes la pronon-
ciation , bi^are.Voyez Orthogra-
phe.
BIZARREMENT ; adverbe.' Avec
bizarrerie-, d'une manière bizarre.
// s'eji comporté ii:[arrement dans
cette affaire. Eile ejl toujours vêtue
bi:[arrement.
La première fyllabe eft brève, la
féconde longue , la troifième très^
brève, ^ la quatrième moyenne.
Il faudroit fupprimer un r qui eft
oifif , changer le dernier ^ en ^ , &
«écrire , d'après k prononciation ,
V Miarcmanc
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BIZ
bî^arcmant. Voyez Orthogra-
. PHE.
BIZARRERIE ; fubftantif féminin.
. Caprice , fingularîté , extravagan-
ce. Exemples. Dans le fens de ca-
price : ne croye\ pas que Von encen-
fera vos bi'^arreries.
Dans le fens dé fingulariré : il a
adopté cette opinion fans réfiéxion ^
il la foutient par br^arrerie.
jDans le fens d'extravagance.
Toutes fes actions font des br^arre-
ries.
La première fyllabe efl: brève , la
féconde longue, la rroifième très-
brève , & la quatrième longue.
BIZE ; fubftantif féminin. PoilTon
de la grandeur & de la figure de la
pelamide , dont il diffère par fes
dents qui font plus grandes , &
^ par fa chair qui eft moins tendre.
BIZÈ A DEUX TETES \ fubftautif
m^fculin , & terme de Cordon-
niers. Il fe dit d'un outil de buis,
avec lequel ces Artifans règlent
la tnépointe du derrière d'un fou-
. lier.
BIZEBANI ; fubftantif mafculin. On
donne ce nom chez le Grand-Sei-
gneur, à certains fourds & muets
qui parlent par iîgnes , & dont quel-
ques-uns fervent de bouffons à ce
Prince.
BIZÈGLE i fubftantif mafculin , &
terme de Cordonniers , qui fe dit
d'un morceau de buis avec lequel
ces Artifans liffent le devant des
femelles de fouliers.
BIZERT j fubftantif mafculin. On
appelle ainfi certains oifeaux de
paffage qui fe trouvent en grand
nombre lur les Pyrénées au mois
d'Oftobre.
BIZU ; nom propre. Ville d'Afrique,
en Barbarie , au Royaume de Ma-
roc , fur le Mont-Atlas , à fept lieues
é d'Elgemuha j dans une contrée qui
foîM IV ^
EL A' Si
abonde en blé , en vignes , en oli-
ves & en pâturages.
BIZYE j nom propre d une ancienne
•ville , qu'Etienne le Géographe dit
avoir été capitale de TAftique , dans
la Thrace. Pline rapporte que les
• Rois de Thrâce y failoient leur ré-
fidence.
BLABEj nom propre. île du Bof-
phore de Thrace, près du Promon-
toire appelé Lembus y vers la Cal-
cédoine.
BLACAS j vieux mot qui s'eft dit
autrefois d'un jeune chêne.
BLACHE ; vieux mot qui fignifibit
autrefois un plant de jeunes chênes.
BLACKBORNE j nom propre. Pe-
tite ville d'Angleterre, dans la Pro-
vince de Lancaftre, à dix-huit mil-
les de Manchefter.
BLACKWATER ; nom propre. Ri-
vière d'Irlande , dans la Province
d'Ulfter. Elle a fes fources dans les
montagnes du Comté de Cavan , &
fon embouchure dans le lac Lough-
Neaugh.
Il y a en Angleterre, dans le Com-
té d'EflTex , une autre rivière de cfr
nom , qui a fa fource près de Ne-w-
* port , & fon embouchure dans la
mer, au-de(Tbus de Malden.
BLAÇON ; vieux mot qui iîgnifioit
autrefois écu, bouclier.
BL ADAGE i fubftantif mafculin, to
terme de Coutume. Sorte de droit
en forme de cenfive , qui fe perçoit
dans l'Albigeois. Il confifte en une
certaine quantité de grains, propor-
tionnée au nombre des bêtes qui
ferveflt au labourage de la terre in-
féodée.
BLADERIE j vieux mot qui fîgnifioît
autrefois Marché au ble.
BLADIER ; vieux mot qui fignifioit
autrefois Marchand de blé.
BLADNOCK j nom propre. Rivière
d'Ecofle , au Comté deGallowaî,
L
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tl
BLA
Elle fe Jette dans la mer d'Irlande ,
entre \rithern.& le Golfe de Ferry-
town.
BLÂER ; vieux verbe qui fignifioit
autrefois enfemencer une terre en
blé.
BLAFARD , ARDE ; adjeftif. Pal-
lidus y a y um. Pâle. 11 ne s'emploie
guères qu^en parlant d'une couleur
terne , f^ns éclat , Ôc d'une lumière
foible. Elle a d'ajfe\ beaux traits ,
mais fon teint ejl blafard. On y re-
marquait une lueur blafarde.
La première fyllabe eft brève, &
la féconde longue au mafculin^
xnais elle eft moyenne au féminin ,
qui a une troifième fyllabe ttès-
brève.
Cet adjedif ne doit pas réguliè-
f ement précéder le fuoftantif au-
quel il fe rapporte. On ne dira pas
un blafard vifage , mais un vifage
blafard.
Il.faudroit fupprimer le d du
tnafculin , & écrire , d'après la
prononciation, blafar. Voyez Or-
thographe,
BLAFFERT ; fubftantif mafculin.
Petite monnoie qui a cours à Colo-
Îne , & dans les pays du bas Rhift.
.e blafFert revient â trois fous , &
douze treizièoies de deniers de
France.
, BLAIGUEZ; nom propre. Contrée
de France » dans le fiordelois ^ à la
droite de la Garonne. Elle a quatre
lieues de longueur j & environ deux
& demie de largeur. On y recueille
beaucoup de blé &c de vin.
BLA! N VILLE } nom propre. Petite
Ville & Marquifat de France , en
Lorraine , fur la rivière de Meur-
the , à une lieue , fud-fud-oueft ,
de Lunéville.
}1 y a deux Bourgs de même
nom en Normandie: l'un eft iittlé
ior l'Océan , environ à deux lieues^
BLA
oueft-nord-oueft , de Coutances ; &
l'autre eft à trois lieues y nord-eft »
de Rouen.
BLAIR ; nom propre. Ville d'Ecofle,
capitale de la Province d'Athol.
Elle eft à huit lieues de la ville de
Perth.
BLAIREAU î fubftantif mafculîn.
Quadrupède que l'on appelle auifi
Taijfon. C'eft , dit M. de BufFqn ,
un animd parefteux » défiant i^foli*
taire, qui le retire dans les lieux les
plus écartés y dans les bois les plus
fombres , & s'y creufe une demeura
fouterraine :' il femble fuir la fo-
ciété , même la lumière , ic paflô
les trois quarts de fa vie dans ce fé^
jour ténébreux , dont il ne fort que
pour chercher fa fubfiftance. Com-
me il a le corps alongé) les jam-
bes courtes , les ongles» fur- tout
ceux des pieds de devant , très*
longs , & très-fermes ^ il a plus de
facuité qu'un autre pour ouvrir la
terre, y fouiller, y pénétrer, &
jetrer derrière lui les déblais de fon
excavarion , qu'il rend tortueufe ,
oblique, & qu'il pouflè quelque-
fois fort loin. Le renard , qui n a
f)as'la même faciUté pour creufer
a terre ^ profite de fes travaux : ne
pouvanrle contraindre par la force »
il l'oblige pat adreffe à quitter fon
domicile, en l'inquiétant, en fai-
fant fentinelle à l'entrée, en l'in-
feétant même de ks ordures : en«
fuite il s'en empare , l'élargit , l'ap-
proprie , & en fait fon terrier. Le
blaireau , forcé à changer de ma-
noir, ne change pas de pays : il. ne
va qu'à quelque diftance travailler
fur nouveaux frais à fe pratiquer un
autre gîte , dont il ne fort que la
nuit , dont il ne s'icarte guères , 6c
àà il revient dès qu'il fent quelque
danger. Il n'a que ce moyen de fe
mettre en fureté, car il ne peui
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BLA
échapper par la fuite , il a les jam-
bes trop courtes pour pouvoir bien
courir. Les chiens l'atteignent
promptement , lorfqu'ils le fur-
prennent à quelque diftance de fon
trou.Cependantil eft rare qu'ils l'ar-
rcrent tout à fait, & qu'ils en vien-
nent à bout , a moins qu'on ne les
aide. Le blaireau a le poil très-épais,
les jaitibes , la mâchoire & les dents
tros-fortes, auffi-bien que les on-
gles; il fe fert de toute fa force,
de tpute fa réfiftance , & de toutes
fes armes en fe couchant fur le dos,
& il fait aux chiens de profondes
blefflires. Il a ^'ailleurs la vie très-
dure ; il combat long - temps , fe
défend courageufement , & jufqu'à
la dernière extrémité.
Autrefois que ces animaux croient
plus communs qu'ils ne le font au-
jourd'hui , on dielfoit des balTets
)our les chaffer , & les prendre dans
eurs terriers. 11 n'y a guères que
. es baflets à jambes torfes qui puif-
: ent y entrer aifément ; le blaireau
fe défend en reculant , éboule de la
terre , afin d'arrêter ou d'enterrer
les chiens : on ne peut le prendre
3u'en faifant ouvrir le terrier par
eflus, lorfqu on juge que les chiens
l'ont acculé jufqu'au fond ; on le
ferre avec des tenailles , & enfuite
on le mufele pour l'empêcher de
mordre : les jeunes s'apprivoifent
aifément , jouent avec les petits
chiens , &c fuivent comme eux là
perfonne qu'ils connoiflent , & qui
leur donne à manger ; mais ceux
que l'on prend vieux, demeurent
toujours fauvages ; ils ne font ni
mai-faifans , m gourmands , com-
me le renard & le loup , & cepen-
dant ils font animaux carnaflTiers ;
ils mangent de tout ce qu'on leur
offre jde la chair, des <rufs , du
fromage , du beurre » du pain , du
B L A îy
•oiiïôn, des fruité 5 des noix, des
raines, des racines, &c. Us pré-
fèrent la viande crue à tout le refte*
Ils dorment la nuit entière , & les
trois quarts du jour , fans cepen-
dant être fujets à l'engourdiflemenc
pendant l'hiver , comme les mar-
mottes ou les loirs. Ce fommeil
fréquent fait qu'ils font toujours
gras , quoiqu'ils ne mangent pas
beaucoup j & c'eft par la même
rai fon qu'ils fupportent aifément
la diète , & qu'ils reftent fouvent
dans leur terrier trois ou quatre
jours fans en fortir , fur-tout dans
les temps de neige.
Ils tiennent leur domicile pro-
pre; ils n'y font jamais leurs or-
dures- On trouve rarement le mâle
avec la femelle; lorsqu'elle eft prê-
te à mettre bas , elle coupe de 1 ner-
be, en fait une efpèce de fagot,
qu'elle traîne entre fes jambes jut
qu'au fond du terrier , où elle fait
un lit commode pour elle & feS|pe-
tits. C'eft en été qu'elle met bas , &
la portée eft ordinairement de troi»
' ou de quatre. Lorfqu ils font un peu
grands , elle leur apporte à man-
ger : elle ne fort que la nuit • va
plus au loin <iue dans les autres
temps : elle déterre les nids des
uèpes , en emporte le miel , perce
es rabouillières des lapins , prend
les jeunes lapreaux,.faifit auflî les
mulots , les lézards , les ferpens ,
les fauterelles , les œufs des oiieaux,
& porte tout à (qs petits, qu'elle fait
fortir fouvent fur le bord du ter-»
rier, foit pour les allaiter , foitpouc
leur donner à manger.
Ces animaux font naturellement
frillèux ; ceux qu'on élève dans la
maifon , ne veulent pas quitter le
coin du feu , & fouvent s'en appro-»
client de fi jirès , qu'ils fe brûlent \e%
■ 's , & ue guériffent pas aifor
ï-i)
i
pieds
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84 BLA
ment. Ils font auflî Fort fujets aj^
Î;alle ; les chiens qui entrent dans
eues terriers , prennent le même
mal , à moins qu'on n*air grand
• foin de les laver. Le blaireau a tou-
jours le poil gras & mal propre ; il
a entre lanus & la queue , une ou-
verture alTez large ^ mais qui ne
communique point à l'intérieur , &
ne pénètre gueres qu'à un pouce de
f>rQfondeur ^ il en fuinte continuel-
ementune liqueur ondueufe, d'af-
fez mauvaife odeur , qu'il fe plaît à
fucer. Sa chair n'eft pas abfolument
mauvaife à manger , & l'on fait de
fa peau des fourrures groflîères, des
colliers pour les chiens, des cou-
vertures pour les chevaux , &c. Son
poil fert à faire des pinceaux pour
les Peintres.
Les différentes parties du blai-
reau contiennent beaucoup d'huile
& de fel volatil. Sa eraiffe mêlée
dans des lavemens calme les dou-
jJenYsde la néphrétique , & on l'em-
ploie extérieurement contre la gout-
te fciatique , & pour fortifier les
nerfs. Les cendres de cet animal fe
donnent avec fuccès contre les ma-
ladies de poitrine & les crachemens
de fane. Son fang féché & pulvérifé
guérit la lèpre , & chàfle les mau-
vaifes humeurs par tranfpiration.
^ On le prend depuis un fcrupule
Jufqu'à trois.
Blaireau , fedit, en termes de Do-
reurs fur bois , d'un pinceau de poil
dur avec lequel ils font tomber l'or
inutile de ^deffiis les pièces do-
rées.
BLAIRIE ; fubftantif féminin , &
terme de Courunie , qui fe dit d'un
droit que perçoit le Seigneur haut-
jufticier , pour la permiflîon qu'il
accorde aux habitans de fa feigneu-
rie de mener paître leur bétail dans
les terres où t'oa a fair la récolte > |
BLA
ic dans les bois & autres héritages
ouverts.
BLAISE ; nom propre. Rivière de
France , dans le Perche. Elle a fa
fource à une demi-lieue , oueft-fud-
oueft, de la Ferté au Vidame ^ &
fon embouchure dans l'Evre ^ à un#
lieue, nord-eft , de Dreux, après
un cours d'environ fix lieues.
11 y a en Champagne une autre
rivière de même nom, qui a fa four-
ce à deux lieues , eft-nord-eft , de
Chaumont , & fon embouchure
dans la Marne , a deux lieues , fnd-
eft, de Vitri le-François , après un
cours d'environ douze lieues.
BLAISOIS. royqBLÉsors.
BLAISON; nom propre. Bourg &
Baronnie de France , en Anjou , fur
la Loire , à deux lieues & demie >
fud-eft , d'Angers.
BLAISTRE ; vieux mot qui fîgni-
fioit autrefois une motte de terre.
BLÂMABLE ; adjeftif des deux gen-
res. Vituperahiiis. Digne de blâme,,
de réprimande. C^ejife rendre blâ-
mable. Cette conduite e/i très-ilâma^
ble.
La première fyflabe eft longue,;
la féconde moyenne ^ & la troifiè*
me très-brève.
Cet adjeftif ne doit pas régu-
lièrement précéder le fubftantif au-
quel il fe rapporte. On ne dira pas
• une blâmable vie 3 mais une vie blâr
mable.
BLÂME; fubftantif mafculin. Vitu^
peratio. Opinion , difcours par le-
quel on condamne quelqu'un , quel-
que chofe. On lui a donné le blâmt
que les autres méritùienu Sa coniuitç
étoit digne de blâme.
Blâme , le dit , en matière criminelle,,
de la réprimande que fait le Juge
à un coupable enfuité d'une Sen-
tence ou Arrêt. Cette punition »
q[ui ne àiSttt de l'admonition que:
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BLA
par le nom , eft infapiante , & Tad-
monition ne l*eft pas.
Blâme , fe dit , en termes de Jttrif-
prudence féodale , de Timproba-
rion que fait le Sçigneur de Taveu
& dénombrement que fon nouveau
vaflàl lui a fourni.
Le dénombrement peut être dé-
feûueux par excès ou par défaut ,
& encourir le blâme en Tun Se l'au-
tre cas.
Il fera défedkueux par excès , fî
le vaflal y a compris quelque hé-
ritage qui ne faflfe pas partie du fief
dont il s'agit j s'il a prétendu ne te-
nir qu'en arrière fief ce que le Sei-
gneur prétendoit qu'il:' tenoit en
plein fief , &s'il a pris dans le dé-
. nombrement une qualité qui ne lui
fut pas due , & foit préjudiciable
au Seigneur.
Le dénombrement ^fera défec-
tueux par défaut j fi le vaffal n'a
déclaré qu'une partie du domaine
relevant du Seigneur féodal ; s'il
n'a point dit tout ce qu'il tenoit
en cenfives & arrière-fiefs ; s'il n a
pas fpécifié les charges & les fer-
vitudes de fon fief , & s'il n'en a
pas détaillé les tenans & les abou-
tiifans.
La première fyllabe eft longue ,
& la féconde très-brève.
BLÂMÉ , ÉE i adjeftif & participe
paflîf. f^oyei Blâmer.
BlrÂMER ; verbe aftif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Vicuperare-
Reprendre, cenfurer, condamner.
On le blâme <t avoir intenté ce pro-
,'eès. Je ne blâme pas fa fenjihilité.
Blaî.:er , le dit , en matière crimi-
minelle , de Tadion par laquelle
le Juge réprimande lin coupable en
exécution d'une Semence ou Arrêt.
V Arrêt le condamne à être blâmé.
Blambr.^ fe dit , en termes de Jurif-
BLA 85
prudence féodale , de Taftion du
Seigneur qui improuve l'aveu & le
dénombrement que lui a fourni fon
nouveau vaflal. Le dénombrement
eft reçu quand le Seigneur ne "Va pas
blâmé dans le temps prefcrit par la
coutume. Voyez Blâme.
Quand ce verbe précède un in-
finitif avec lequel il forme un fens ,
il s'y lie par le moyen de la particule
de. On le blâme d' aller Ji fréquem-
ment dans cette maifon.
La première fyllabe eft longue ^
& la féconde eft longue ou brève,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon &
la quanrité profodique des autres
temps.
BLAMMUYSER 5 fubftantif mafcu-
lin. Monnoie des Pays-bas que Ton
appelle encore plaquette ou demi--
efcalin. Elle eft décriée en Hollande
& dans la Flandre Autrichienne.
Sa valeur eft réduite environ à troig
fous fix deniers de France.
BLAMONT ; nom propre. Vilte &
Comté de France , en Lorraine , à
cinq lieues, eft-nord-eft , de Luné-
ville. Ceft le fiège d'un des trente-
fix Bailliages royaux de la Pro-
vince.
BLANC j fubftantif mafcnlîn. La.
couleur blanche. Le grand Newton
a prouve que les corps ne paroif-
foienr blancs , qu'autant qu'ils ré-
fléchifloientdes rayons de routes les:
couleurs j & qu'ainfi la couleur blan-
'che étoit un compofé de toutes les
autres couleurs.
Blanc , fe dit de la matière blanche
que les Peintres emploient pour
rendre blanc.
On appelle blanc deplomb y une
efpèce de rouille de plomb faite* par
artifice : c'eft le meilleur & le plus-
beau blanc que les Peintres puiflenc
employer. Poiu: Tobceiûr > oa eiv-
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8(5 BLA
terre du plomb j & au bout de plu-
lîeurs années, il fe trouve changé
en écailles d'un très-beau blanc.
Blanc de perle , fe dit d'un blanc
un peu gris , qui fe fait avec du bif-
much.
Blanc de craye, fe dit dune craye
blanche délayée dans de Teau gom-
mée , & avec laquelle les Peintres
rehauflent au pinceau les plus vives
lumières d'un delfein. Le blanc de
craye s'appelle aulji blanc au pin-
ceau.
Blanc des Carmes , fe dit d'une
chaux de Senlis très-blanche &
pafTée dans un tamis très- 6n.
Blanc d*Espagne, fe dit d'une forte
de marne blanche , qui fe fond très-
facilement dans l'eau. On en fait
grand ufage en détrempe j mais il
n'a pas a(Iez de corps pour être em-
ployé à l'huile.
Blanc , fe dit , en termes de Doreurs
fur bois , d'un plâtre préparé , que
ces Ouvriers appliquent fur les ou-
vrages vdeftinés a être dorés.
Blanc , fe dit , en termes de Batteurs
d'or , de l'argent dont ces Ouvriers
allient quelquefois l'or.
Blanc , fe dit , en termes de Fayen-
ciers , de l'émail de la fayence..
Blanc, fe dit, en termes de Fon-
deurs de Caraélères d'Imprimerie ,
des deux principales pièces du Mou-
le à fondre. Elles forment le corps
du caractère.
Blanc , fe dit , en termes d'Impri-
merie, des réglettes minces que
l'on met entre chaque ligne de ca-
radère , pour éloigner un peu l'ufie
de l'autre. *
Blanc , fe dît , en termes de Fadeurs
d'Orgues , d un mélange de colle >
d'eau & de blanc d'Efpâgne , avec
lequel ils bhuichiflent les parties
qu'ils veulent fouder.
Blanc , fe dit d'une forte de fard
BLA
dont les femmes font ufage. T^oyc^
Bismuth.
Blanc de l'oèil , fe dit de la partie
de l'œil qui paroît blanche , & qu'on
appelle, en Anatomie, la Corsée.
Voyez ce mot.
Blanc de poulet, de perdrix , &c.
fe dit de la chair de Teftomac de
ces oifeaux, quand elle eft cuite.
On dit d'un cheval qui a le lour
de la bouche de couleur blanche ,
& dont le poil n'eft pas blanc , quil
boit blanc y quil boit dans fon
blanc.
Blanc d'oeuf , fe dit de la partie
glaireufe de l'œuf qui environne le
jaune.
Blanc, fe dit des Peuples qui ont le
teint blanc , ou même bauné , par
oppofition aux Peuples qui l'ont
noir. Cette NegreJJe a époufé un
Blanc, Ce Blanc a époufé une
Noire.
Blanc , fe dit , en termes de Jardi-
nage , d'une maladie qui furvient
aux concombres : c'eft une altéra-
tion dans les fibres , qui occafionne
une forte de rouille blanche telle
qu'on en remarque fur les laitues^
les chicorées , &c. Cette maladie ,
qui fait périr la plante , peut être
occafionnée par une grande féche-
refle , par une mâuvaife expofition ,
par le froid, ♦par un arrofement fait
mal à propos , &c.
Blanc, fe dit du but où l'on tîre.
Nous allâmes tirer au blanc. Il adonné
trois fois dans le blanc.
On dit de celui qui a donne
dans le blanc où il vifoit , depuis le
lieu marqué, quil a tiré de but en
• blanc.
Blanc , fe dit , au Palais , de len-
droit d'un ade qui eft refté non
écrit.
Blanc, fe dit auflî d'un papier ou
parchemin fignc, que l'on donne
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BLA . ,
pour fervîr de quittance, yatfon
hlancy pour recevoir ce que vous hn-
deve^.
On appelle quittance en blanc ^
celle où n*eft pas écrit le nom de
celui qui doit payer. Et promejje
en blanc j procuration en blanc ^ la
promefle & U procuration où les
noms du Créancier & de celui que
Ton conftitue Proctu:eur, ne font
pas exprimés.
JBtANC-SIGNE^OuBLAKC-SEIKG, fe dit
d'un papier ou parchemin %né,
que Ton donne a quelqu'un pour
le remplir à fon gre.
On appelle livre en blanc , un
livre qui n a pas encore été re-
lié.
Blanc de baleine , fe dit d'une ma-
tière graflfe & ondueufe qui fe tire
de la tête d'une efpèce de ba-
leine y qu'on appelle cachalot. On
en fait fondre la cervelle fur un
petit feu \ on la jette enfuite
dans des moules comme ceux des
Sucreries : on fait égoutér fon huile,
& quand elle eft refroidie , on la
refobd , pour la faire égoutter en-
core j manœuvre qui fe répète juf-
qu'à ce que la matière (bit bien
purifiée & bien blanche. On la cou-
£e enfuite en écailles y comme on
L voit dans le commerce.
Lès habitans de Bayonne & de
Saint- Jean-de-Luz, préparent beau-
coup de blanc de baleme. U faut
choifir celui qui eft en écailles blan-
ches, claires, tranfparentes , &
d'une odeur fauvagine. On doit
le tenir dans des vaiffeaux de verre
bien fermés , parce que le contââ:
immédiat de l'air le rend jaune &
rance.
Le blanp de baleine eft un balfa-
mique excellent pour la poitrine:
il en adoucit les acretés , & en dé-
terge & confolide les ulcères* On
BLA 87
s'en fert pour les meurtriflfures , U$
contufions internes , & après l'ac-
couchement. Il eft bon contre les
ulcères des reins & l'épaiffifrement
du fang. On le prend à la dofe d'un
demi gros , diflbut par le moyen
d'un jaune d'œuf , ou dans quelque
autre véhicule convenable.
Appliqué à Textérieur,. il eft
émollient & confolidant. Il fert fur-
tout dans la petite vérole , & l'on
en oint les puftules , quand elles
commencent à fe durcir. C'eft auflî
un cofméticue dans le fard & dans
les pommades , dont on (21^1 ufage
pour adoucir la peau & embellir {%
teint.
Blanche , s'emploie fubftantivement
au Jeu des Cartes , & l'on dit qu'on
a blanche ; pour dire , que l'on n a
aucune figure dans fon jeu.
Blanc , s'eft dit d'une forte de petite
monnoie qui valoit cinq deniers »
& il fe dit encore aujourd'hui au
pluriel en cette phrafe , ^x blancs ;
pour dire , deux fous fix de-
niers.
On dit auffi proverbialement ,
figurément & populairement , qu^ôn
a réduit quelqu'un au blanc; pour
dire, qu'on lui a gagné tout fon ar-
gent.
On dit , que des parens ont voUé
un enfant au blanc; pour dire , qu'ils
ont fait vœu d^ lui faire porter un
habillement de couleur blanche pen-
dant un certain temps , en l'honneur
de la Vierge. jrf*
On dit proverbialement de deux
chofes & de deux perfonnes fort
différentes l'une de l'autre, quily
a de la différence comme du blanc au
noir.
On dit proverbialement & figu-
rément , de quelqu'un qui paflTe
d'une extrémité à l'autre^ quilvç^
du blanc au noir*
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88
BLA
On dit proverbialement , figu-
rément & ramilièrement , quon a
dit une chofc de but en blanc ^ pour
dire, qu'on a dit une chofe aéfa-
gréable hardiment, fans ménage-
ment, inconfidérément.
BLANC, ANCHE; adjeftif- Mbus y
a y um. Qui eft de la couleur la plus
oppofce au noir , & (qui a le plus de
rapport avec la lumière. Cefl une
carrière de marbre blanc. Cttte Dame
a les dents très-blanches.
Blanc, fedit, par extenfion, pour
défigner certains objets , qui , fans
être blancs , approchent davantage
de la couleur blanche que d'autres
objets de même efpèce. Ainfi Ton
dit , du raijtn blanc y de la bière blan-
che y des muriet;s blancs y &c.
Blanc, fe dit auflî par oppofîtîon à
falc , & fignifie propre , net. Pour-
quoi nave:i'VOu$ point mis de linge
blanc? Faites apporter une cuillier
blanche. '
Blanc , fe joint a plufieurs fubftantifs ,
defquels on ne peut le féparer , fans
altération du fens qu'ils forment
enfemble. Ainfi :
Armes blanches, fe dit par oppo-
fition aux armes à feu , des fàores ,
des coutelas , des épées , &c. Ils
fefont battus à Varme blanche.
Argent blanc, fe dit des diverfes
monnoies d'argent , par- oppofition
à celles d'or, de cuivre, ou de
billon. // m'a compté dix mille
francs en argent blanc.
Eau BLANCHEj||e dit d'une eau dans
laquelle on a mêlé du fon , & qui
fert de boiflTon aux chevaux, fur-
tout quand ils font malades. Cette
jument efi à l'eau blanche.
Sauce blanche , fe dit d'une force
de fauce ordinairement compofée
d'un peu de crème avec du beurre
qui n'a pas été rouffi. Ce poijfon efi
à la fauce blanche.
BLA
Boudin blanc , fe dit d'un boudin
fait avec du lait & du blanc de
chapon. On lui fervit un boudin
blanc.
Bois blanc , fe dit, en termes d'Eaux
& Forêts , de divers arbres de peu
de valeur, tels que le peuplier,
le bouleau , le tremble » l'aune ,
&c.
Fer blanc , fe dit d'une forte de fer
réduit en feuilles qu'on a plongées
dans un bain d'étain pour les rendre
blanches. j4lle:[ acheter fix plaques
de fer blanc.
Carte blanche, fe dit, au Jeu des
Cartes, de celles qui ne font ni
Rois , ni Dames , ni Valets. Quand
on a cartes blanches au Piquet y on
compte dix points.
Note BLANCHE, fe dit, en termes
de Mufique, d'une note qui vaut
deux noires , ou la moitié d'une
ronde.
Billet blanc , fe dit , en termes de
Loterie , d'un billet où il n'y a
rien d'écrit. // a eu tuais billets
blancs.
Cornette blanche, fe dit 4^ pre-
mier Régiment de Cavalerie de
France , qui eft le Régiment du
Colonel Général de la Cavalerie.
Il a fervi dans la Cornette blan-
che.
Drapeau blanc, fe dit, en France,
du premier Drapeau d'un Régi-
ment.
Pavillon blanc, fe dit, en termes
de Marine , du Pavillon de Fran-
ce , qui eft de couleur blan-
che.
Écharpe blanche, s'eft dit autre-
fois de la marque que portoicnt
ceux qui étoient au fervice de Fran-
ce. ♦
Gelée blanche, fe dit d'une gelée
formée le matin de la rofée ou du
brouillard congelé. On a dans et
?ays
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BLA
l^ays 5 des gelées blanches vers la fin
de Septembre.
Magie blanche» fe dit par oppofi-
tion à magie noire , de la connoif-
fance des chofes naturelles les plus
cachées, // efi f avant dans la magie
blanche*
On dit proverbialement & fami-
lièrement > rouge foir & blanc matin^
cefi la journée du Pèlerin ; pour
dire , que les Voyageurs aiment à
voir le ciel rouge le foir & blanc
le matin , parce que c'eft ligne qu'ils
n'auront point de pluie petidant le
. jour.
On dit proverbialement & po-
Fulairement de deux chofes , dont
une eft égale à l'autre dans le choix ,
que cefi bonnet blanc à blanc bon--
'net.
On dit proverbialement &; fa-
milièrement, à quelqu'un qui fe
vante de faire une choie qu'on croit
être au-delfas de fes forces, que s' il
fait cette chqûy on lui donnera un
merle blanc.
On dit provervialement & figu-
rcment , quune Garnifon fou d'une
Ville le bâton blanc à la main ; quand
elle en fort* fans armes ni baga-
ges.
On dit aufli proverbialement ,
figurément & familièrement , de
quelqu'un qui fort 3'nne ch^rg^ où
il s'efl ruiné , quil en fort le bâton
blanc à la main.
On dit proverbialement &• figu-
rément , qu'on a donné carte blanche
àquelquun; pour dire, quon lui
a donné plein pouvoir , qu'on la
laiilc maicie.
On dit proverbialement & figu-
rcment de quelqu'un, quilfefait
tout blanc de fon épée; pour dire,
qu'il fe prévaut de fon crédit avec
oftentation.
On dit proverbialçmeat ÔC figU-
Tornc IF.
BLA 8y
rément , qu'on a mis quelqu'un dans
de beaux draps blancs; pour dire,
qu'on lui a fufcité des affaires diiE-
ciles.
On dit proverbialement , figu-
rément & ramilièrement, de quel-
qu'un heureux dans toutes fes en-
treprifes, quil efi le fils de la poule
blanche.
On dit proverbialement , figu-
rément & ramilièrement de quel-
qu'un , quil a mangé fon pain blanc
le premier; pour dire, qu'il' fut
autrefois à fon aife , & qu'il n'y eft
plus.
Le monofyllabe blanc eft moyen
au (ingulier mafculin , mais long au
pluriel & au féminin , qui a une fé-
conde fyllabe très-brève.
Le c final eft ordinairement rouet j
mais il fe fait fentir comme un k
dans cette phrafe , du blanc au noir:
lifez comme s'il étoit écrit, dublan
kau noir. ,
Cet adjeftif ne doit pas réguliè-
Tement précéder le fubftantif au-
quel il fe rapporte. On ne dira pas
une blanche affiette y mais une affiettc
blanche.
BLANC j (le) nom propre. Vill^de
France, en Berry, fur la Creufe,
à cinq lieues , oueft-nord-oueft ,
d'Argencon. On recueille beaucoup
de vin fur fon territoire,
BLANC A \ nom propre, f le^ l'A-
mérique méridionale , aff nord-
oueft , & à feize lieues de l'île Mar-
guerite. Elle n'eft peuplée que àd
chèvres, auxquelles \%% Efpagnols
vont chalfer.
BLANCAFORT; nom propre. Bourg
de France , en Berry , fur la Saudre ,
à une lieue , nord-oueft 3 de Con-
crelTault.
BLANC-BEC; fubftantif mafculin.
Jeune homme fanç expérience. Qui
nou^ a amené ce petit blanc bec ?
^ M
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90 BLA'
BLANCE^ vieux mot qui fignifioit
autrefois le plus put froment.
BLANC-ENBOUilRE y, ^ fubftantif
mafculin , & terme d'Economie
ruftiaue , qui fe dit d'une forte
d*enduic foit ufité à la campagne ,
où il s'applique aux murs des gran-
ges, des écuries , &c. Il eft compofc
de terre qu'on recouvre de chaux
mêlée de Dourre.
BLANC-ÉTOC ou BLM^CÊTRE y
expreffion ufitée dans l'exploitation
& le commerce de&t>ois. Ecrire une
coupe de bois à blanc-étoc oxiblanc-
être ; c'eft tout abattre » fans laitier
ni baliveaux f ni. taillis » ^nl autres
arbres.
BLANCHAILLE; fubftantif fémi.
nin , & nom colteâif, qui (ignifie
du fretin^ du petit poilTon* On
leur fcrvijt. une friture de' blan-
chaille.
La première fyllabe eft moyenne,
là féconde longue » & la troiâème
très-brève.
Ce mot TiA point d'u&ge au plu*
rielr
Les ^.fé prononcent mouillés;
BL ANCH ARDS ; fubftantif mafculin
pluriel. On donne ce nom^, dans le
Commerce 5 à certaines toiles de
lin fabriquées en Normandie , d'un
fil à demi blanchi avant d'être em-
ployé.
K^A^CHÂTRE; adjeftif des deux
gcWes* Qui tire fur le blanc Une
racine blanchâtre.
La première fyllabe eft moyenne $
la fécondé longue 9 & la troifième
très-brève.
Cet adjeftif ne doit pas réguliè-
xement précéder, le fuDftantif au-
quel il fe rapporte. On ne dira pas
une blanchâtre eoJLj mais une eau
Hanchâire.
BLANCHE ; ( la) nom propre. Ab-
baye de Fiance > dans îîle de Noir-
:b L AT
moutier^en Poitou. Elté eft e»'
commeiide, &: vaut à l'Abbé fix^
mille livres de rente.
BLANCHE; (mer) nom proprci
Grand golfe de l'Océan feptentrio-
lul , qui baigne les cotes de la^
Laponie Mofcovite aa nord & à-
l'occident. On donne aufli le même*
nom à une partie de l'Archipel , par
oppoHcion a Mer noire.
BLANCHE COURONNE^ ; nom. ^
. propre. Abbaye de France , en Bre-
tagne , à fept lieues , oueft-nord-
oueft , de Nantes. Elle eft en com-
mende , & vaut i l'Abbé j 5 00 liv* ^
; de rente.
BLANCHÉE*, yîetwmot qoi/ignifioit i
. autrefois la valeur d'un blanc. *
BLANCHEMENT; fidverbe de ma- -
nière , qui ne fe dit guères qù'en^
cette i4iiafe , tenir blanchement ; .
pour dire , tenir en linge blanc.
La première fyllabe eft longue ^ ^
la féconde trèsrbrève, ^ la ttoiuème
, moyenne.: •
IL faudrait changer le dernier e-
en tf , &' écrire , d'après la pronon-
ciation , blanchemant. f^oye^ On-*
THOGRAPHE. .
BLANCHER; fubftantif mafculin.
Terme ufité à Touloufe & en Lan-
guedoc , pour défigncr cei^qu'ailleur»-»
on appelle Tanneur.
BLA^^CHERIE ; fubftantif féminin '
ufité à la Douane de Lyon ; où l'on
appelle Blancherie de cuivre y ce qui
fè nomme ailleurs Batterie' de cui^
fine. Cette Blanchericdexuivre paye
pour droits d'entrée, félon le tarif
de cette* Douane > huit fous par r
auintal d'anciens droits, ,& vingt*J
eux fous de nouveaux droits*-
BlAKCBERIE OT CtîIR , fc dit^-auffi
dans la même Douane, des Peaux
de moutons , brebis, agneaux,
chèvres & chevreaux , paiTécs en-
blanc.
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'Le tarif de cette Douane 6x6
les droits d'entrée de la balle de
Blanchcric de cuir y i fept fous d'an-
ciens droits ) & à deux fous de nou-
veaux droits.
Le Dièlionnaire de Trévoux ém-
plçie encore le mot Blanchcric dans
le fens de Blanchijfcric : mais il ne*
faut pas l'imiter.
3LANCHET, fubftantif mafculin^
& terme de Pharmacie. Morceau
de drap blanc au travers ducjuel on
-filtre les fîrop^ & les décodions.
Blanchit» fe dit, en termes dlm-
primerie , d'un morceau de gros
-ilrap blanc qui garnit le etand tym-
pan d'une prefle. il faciute le fou-
lage de l'impreflion » & garantit en
même-temps l'œil de la fectre.
BLANCHEUR; fubftantif féminin.
Albitudo. Qualité propre aux corps
blancs > couleur biancne. La blan-
cheur, de t argent provient de la den^.
Jité defes parties.
La première fylhbe eft moyen-
ne, & la féconde longue.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
BLANCHI, lEj adjedîf & participe
pafiîf. Voye\ Blanchir.
BLANCHIMENT; fubftantif maf-
culin.-Ce mot fe dit également de
l'aâion par laquelle on blanchit ,
& de l'effet qui réfulte de cette ac-
tioiv. Exemples* Dans le fens d'ac-
tion par laquelle on blanchit : On a
employé trois mois au blanchiment
de CCS toiles.
Dans le fens d'effet , réfultanc de
l'aâion de blanchir: le blanchiment
de cette toile ejl un peu terne.
Blanchiment j fe dtt , dans les Mon-
noies , de Tgiftion de préparer les
flans de manière qu'ils foient bril-
Uns en fortant du oalancier.
Blanchiment, fe dit auffî, <kns les
Monnoies ^ du lieu où fe fait la pré-
BLA 91
^ration dont nous venons de par-
ler, il faut porter jccs flans au blan^
chiment.
Blanchiment 3 fe dit , en termes
d'Orfèvres ^ d'un vafe qui contient
de l'eau forte affbiblie par de l'eau
commune , 8c dans lequel on blan-
chit la vaiflTelle. L'adion de blan-
chir cette vaiflelle , s'appelle aufli
blanchiment.
La première fyllabe eft moyen-
ne, la féconde brève & la troinème
moyenne au ilngulier , mais longue
au pluriel.
Le pluriel fe forme en changeant
le t final du fingulier en un s , qui
fuit la règle générale des pluriels.
Voyez la lettre .S.
ïl raudroit changer le dernier c
en a.y Se écrire j d'après k pronon-
ciation , blanchimant. Voyez Or-
THOGR. APHE
BLANCHIR /verbe adtif de la fecon.
de conjugaifon , lequel fisfeonjugue
comme ravir. Candefacere. Aâion
de cendre un corps de couleur blan-
che. On a mal blanchi ces toiles. Il
f croit difficile de blanchir la peau d^um
Nègre.
Blanchir la cir« , fe dit de Taélion
de lid faire perdre fa couleur jaune
quand on l'a féparée du mieL
Blanchir , fe dit , en termes de Ma-
çonnerie , de l'aâion de rendre
blanc un mur fale.
Blanchir , fe dit, en termes de
Chaudronniers , de l'aâion de don*
net du luftre aux chaudrons & au-
tres ouvrages , avec linftrument
appelé paroire.
Blanchir , fe dit , en termes de
Boyaudiers , de l'adlion de trem-
per les boyaux dans un vafe pour
achever de les nettoyer quand on
les adégraiflfés.
Blanchir , fedit , en termes de Con-
fifeurs , de l'adion d'enlever le du-
M ij
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ji BLA
vet des abricots ou autre* fruits,
en les trempant dans une leflîre
préparée à cet effet, /^oyq Abri-
cot.
Blanchir, fe dit, en termes de
Cuifmiers , de Taftion de faire re-
venir une pièce de viande en la fai-
fant tremper environ un demi quart
d'heure dans de Teau riède.
Blanchir , fe dit , en termes de Jar-
dinage , de laftion de lier des feuil-
les de laitues , d'endives , de céleri,
&c. Se d'enterrer ces plantes pour
les faire devenir blanches.
Blanchir , fe dit, en termes de Do-
reurs , de Tadion d'enduire de plu-
fieurs couches de blanc l'ouvrage
qu'on doit dorer.
3lanchir, fe dit , en termes de
Couteliers , de l'avion de paffer
pour la première fois à la meule ,
une pièce forgée & dreflée à la
lime. .
BlancHiA , fe dit j en termes de Ser-
ruriers, de ladion d'enlever à la
groiïe lime les premiers traits de
la forge.
Blanchir j fe dit, en termes d'E-
pingliers ^ de l'aûion de changer
eh blanc la couleur jaune du laiton.
Blanchir, fe dit , en termes de
Cloutiers d'épingles , de l'adtion
d'étamer les clous de cuivre.
Blanchir, fedit, en termes d'Or-
fèvres , de Fadion de donner à la
vaiflelle leclat dont elle eft fufcep-
tible par le moyen de l'opération
appelée blanchiment. Voyez ce mot.
-Blanchir , fe dit , dans les Mon-
noies , de l'aftion de préparer les
flans de façon qu'ils aient de l'éclat
& du brillant au fortir du balan-
cier.
Blanchir , fe dit , en termes de
Plombiers , de l'aâion d'étamer le
plomb au feu , ou de le couvrir de
feuilles d'éuin. *
ÔLA
BiAi7£tiiR , fe dit , en termes dePlu^
maffiers , de Taâion de paffer les
{élûmes dans de l'eau claire , poUr
eur enlever le gros de la tein-
ture.
Blanchir , fe dit , en termes deMe-
nuifiers & de Layetiers , & fignifie
raboter, f^oye:^ ce mot.
Blanchir , fe dit , en termes de Ma-
réchallerie , de l'aftion d'ôter la
première écorce de la foie d'un
cheval.
Blanchir , fe dit , en termes de
Philofophie Hermétique , de Fac-
tion de cuire la matière du grand
œuvre i jufqu'à la perfeûion.
Blanchir, s'emploie abfolument ,
& l'on dit dans ce fens , qu'une
femme blanchit ; pour dire , qu'elle
fait métier de blanchir du linge :
& qu'elle blanchit une perjonnc ;
f>our dire , qu'elle en blanchit le
inge.
Blanchir , eft aufC verbe neutre , Se
fignifie devenir blanc : ces toiles ne
blanchiment pas.
On dit de quelqu'un , qu'i/ corn"
mence à blanchir , que fes cheveux
blanchijjent ; pour dire, que la bar-
bé , les cheveux lui deviennent
blancs.
On dit proverbialement dans ce
fens , que tête de fou ne blanchit
jamais ; parce que les fous n'ont
communément aucun dés foins qui
font blanchir les cheveux.
Blanchir , fe dit , dans le fens figu-
ré , comme verbe adif & comme
verbe neutre. Cohime verbe adif ^
il fignifie expofer l'innocence de
quelque accufé. La preuve quom
^ l accufoit injujlefnent de ce vol , c*eji
que des témoins irréprochables Vont
blanchi par leurs déportions ^
Blanchir j employé figurément com-
me verbe neutre, fignifie vieillir*
// a blanchi dans les troupes^
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BLA
.On àU p dans le fens figuré » qu'un
€oup d'arme à feu n'a fait que blan-
chir i povLi dire, quil a poné fur
les armes fans les laufTer.
On dir audî , dans le iens âguré,
que tous les efforts qu'on a faits pour
la réujjîte de quelque entreprife^ n'ont
fait que blanchir y pour dire , que
ces efforts ont cré vains & nuls.
On dit encore figurément de quel-
qu'un , quil n'a fait que blanchir
dans quelque affaire ; pour dire ,
qu'il n*a pu venir à bout de cette
affaite , quelque peine qu'il eût
prife.
La première fyllabe eft moyen-
ne, & la féconde longue.
Le r final fefait fentir en toute
circonftance.
f^oye:[ au mot V erbe, pour la quan-
tité profodique des autres temps.
BLANCHISSAGE ; fubftantif maf-
culin. Dealbatio. Ce mot fe dit de
laftion de blanchir du linge , & de
Teffet qui léfulte de cette adion.
Exemples. Dans la première accep-
tion : cette eau ne vaut rien pour le
blanchiffase.
Dans la féconde acception : ce
hlanchiffagè ne me plaît pas. ^
La première fyllabe eft moyenne,
la féconde brève , la troifième lon-
gue , &c la quatrième tiès-brève.
11 faudroit fupprimer uli s qui
eft oifif , changer le ^ en y , & écri-
re , d'après la prononciation , blan-
chifage. Voyez Orthographe.
BLANCHISSERIE } fubftantif fémi-
nim Endroit pu Ton l^anchit des
toiles. Portei ces toiles â la blan-
chifferie.
Blanchisserie , fe dit encore, de l'art
de blanchir les toiles , ou de leur
faire quitter la couleur qu'elles ont
en fortant des mains du Tiflerand.
Les femmes de ce village entendent
£2 bîanchifferie.
BLA 3j
La première fyllabe efr moyens
ne , la féconde brève , la troifièm6
très-brève , & la quatrième longue^
BLANCHISSEUR-, fubftantif mafcu-
lin. Cekii qui blanchit le linge«
C'efl un mauvais blanchiffeur.
La première fyllabe eft moyen-
he , la féconde brève , & la troifiè-
longue.
Lé r final fe fait fentir en toute
circonftance.
BLANCHISSEUSE; fubftantif fémi-
nin. Celle qui blanchit le linge.
Pogte:^ ces chemifes che^ la blan-^
chiffeufe.
La première fyllabe eft moyen-
ne , la féconde brève , la troiaème
longue , & la quatrième très-brève.
Il faudroit fupprimer un des pre-.
miers s qui eft oifif, changer le
dernier en ij , & écrire , d'après la
prononciation , blanchifeu:[e. Voyez
Orthographe.
BLANCHON j vieux mot qui s'eft
dit autrefois d'une forte de pique.
BLANCK i fubftantif mafculin, Mon-
noie fîAive de Hollande. Le blanck
revient à un fou fix deniers de
France.
BLANCKENBERG ; nom propre
Petite ville d'Allemagne , da^is le
Cercle de Weftphalie , au Duchi
de Berg j fur la rivière de Sieg.
Il y a une autre petite ville de
même nom au Comté de Schwart»-
bourg, dans la Thuringe.
BLANCKENBOURGj nom propre.
Ville d'Allemagne , au Comté d'OÛ
dembourg , dans le Cercle de Weft- .
phalie.
Blanckenbourg , eft auflî le. nom
d'un Bourg ^ Château & Comté
d'Allemasne , dans les Etats de la
Maifon de Brunfwich^ entre TAb-^
baye de Quedlinbourg & le Comté
de Reinftein.
BLANCKENHAYN i nom propre.
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9^
BtA
Petite ville d' Allemagne ^ à quatre
lieues d*Erford.
BLAl^KENHEIM ; nom propre. Pe-
tite ville & Comté d'Allemagne ,
fur la rivière d*Aht,
BLANC-MANGER j fubftantif maf-
culin. Sorte de gelée qui fe prépare
de pluiieurs manières.
Préparation d*un blanc-manger pto-
pre à tempérer racrimonie des hu-
meurs.
Prcnc[ quatre pintes de lait ^ les
blancs d'un chapon bouilli, deux
onces d*amandes douces blanchies;
batr^ le tout enfemble , ôc fifltes-
en une forte expreffion j faites bouil-
lir l'extrait fur le feu, avec trois
onces de farine de ris ; lorfqae le
tout commencera à le coaguler ,
ajoutez huit onces de fucre blanc ,
& dix cuillerées d'eau de rofes, mê-
lez bien le tout enfemble.
.BLANCQUE; vieux mot qui (îgni-
Jfioit autrefois un tarif des droits
qu'on devoir payer.
.BLANCS-MANTEAUX i fubftantif
mafculin pluriel. On a dofiné ce
nom 3 à Paris, dans l'origine ^ aux
Religieux dé l'Ordre des Servites /
parce qu'ils porroient des manteaux
planes. Les Bénédidins de la Con-
grégation de S. Maur, qui pofsè-
dent aujourd'hui la maifon que re-
noient autrefois les Servîtes , font ,
commp ceux-ci , appelés Blancs-
Manteaux , quoiqu'ils foient habil-
les de noir. Leur maifon fe nomme
encore Blancs-Manteaux , de même
que la ri^ où elle eft (Iruée.
BLANDE j vieux mot qui ïî^i-
fioir aptrçfois un droit fur chaque
feu.
BLANDidES \ fubftaîitif féminin
pluriel , & terme de Palais. Il figni*
fie des catelTes artificieufes par le
moyen defquelles on furpre.ndje
confentement d'mie petf^nne
BLANDICIEUX.; vieux mot qftt
fignifioit autrefois flatteur , caref-
fant.
BL ANDIR ; vieux mot >qui fîgnifioit
autrefois carefler.
BLANGE \ vieux mot qui fignifioit
autrefois blâme.
BLANGY j nom propre. Bqurg con-
fidérable de France, en Norman-
die , fur la rivière de Brefle , à
. quatre lieues , fud-efl. , d'Eu.
BLANKIL i fubftantif mafculin. Pe-
tite monnoie de billon , qui a cours
dans les Royaumes de Fez & de
Maroc. Elle revient à deux fous fix
deniers de France.
BLANQUE} fubftantif féminin. Sorte
de jeu de hafard en forme de lo-
terie. ElU^a pcriu dix ccus à la
blanquç.
On dit proverbialement, figuré-
ment & familièrement. , qu'on a
trouve blanque en quelque endroit;
pour dire j <ju'on n'y a pas trouvé
ce qui devoir y être.
On dir auffi provetbialemenr ,
figurément & familièrement, A(i-
fard û la blanque ; ^ur dire , à
tout hafard j il en arrivera ce qu'il
pourra.
'La première fyllabe eft longue >
5f la féconde très-brève.
Il faudroit changer qu cn'k y Se
écrire , d'après la prononciation ,
blanke. Voyez Orthographe.
BLANQUERIE j vieux mot qui figni-
fioit autrefois blancheriè.
BLANQUETTE ; fubftantif féminin.
Sorte de petite' poire d'été, ainfi
appelée ,* parce qu'elle a la peau
blanche. // m* a envoyé un panier dt
blanquettes.
Blanquette , fe dit auftî d'une forte
de vin blanc de Gafcogne & de
Languedoc , aiTez agpéable à boire.
Blanqubttc , fe dit encore d'une
forte de ragoût ou frîcaffée blan^
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ite&é ^ faite ordinairement de^ viande
dt veau on de mouton.
Les deux premières fyllabes font
moyennes , Se h croifième. eft très-
brève. -
Ht faudtbit ciiànger^xren k , fup-
pimer un t qui eft oifif , donner
I accent grave au'pénuitième^, &
écrire, d'après la prononciation^
èlankète. Voyez OrIthogrXphè.
BâuANZAC j -nom propre. Ville de
Franice , dans rAngoomois j fur la
rivièf e de Nay , à cinq lieues ^ fud-
oueft , d'Angouleme.
BLANZAT i nom propre. Bo^g^^e
France ^ en LimpuHn , fur la rivifè-
re de Garteœpe, envkon à 'fept
lièttes y n<>fd Dord^meft , vde Li-
moges. '
BLARE; fubftàntif mafcuKiï. Petite
monnoie de cuivre , mêlée d*un
pem d'argent. Elle fe fabrique à Ber-
ttt y en Smde , & révisent à deux
fous un denier de France.
BtÀSÉ , ÉE>i adjedif & participe
^affif. Voyez BiAsERi'
BLASER ; ( fe ) verbe aftif tt prono-
minal réfléchi , qui fignifie s'ufer
to buvant exceffivement du vin o»
d'autres liqueurs fpiritueufes. //
s'tfi blûfc €i force de boire du Cham^
pagne mouffeux.
BÎAslaR^ s'empfoie àufli fans le pro-
nom perfonneL JL'^tf«^-v/V a blafi
ct^ jeune homme.
On dit figurcment de quelqu'un,
fn'il eft blajefur les plaijirs ^ furies
JpeSIacles y*6cc.
Là première fyllabe eft brève,
ôtJaleconde eft longue ou brève ,
cornme nous l'expliquons au mot
Verbe i avec la conjugaifon &r la
quantité jprofodique^ des autres
temps.
Obfervez cependant que lestenrps
ou petfonnes , qui fe l|pninent
pfr un e féminin j i>nt leur pénulr
tième fyllabe longue. Dans il fe A/a-
yi, la fyllabe bla eft longue.
Il faudroit changer le j en :( , 3r
écrire j d'après la prononciation ,
blaser. Voyez Orthographe.
BLASON ; fubftàntif mafculin. Ceft
l'art d'expliquer en termes prdpres
toutes fortes d'armoiries.
L'ordre qm doit ètfe jfuîvi, eft
de défigner , en premiet lieu , le
champ fur lequel les armoiries font
placées j &de dire-, s'il eft de gueu-
• les ^'or , d'argent , &c.
11 faut , en fécond lieu , exprimer
les figures qui'compofent les arhioi-
•. ries &qui occupent le champ ^«n
'; commençant par les pièces honora-
:; blés , ou -par celles qui occupeht la ^
place la plus apparente.
Olifervez néanmoins , que quoi-
qu'il foit de règle de commencer à
blafonner par les pièces honorables ,
il y en a <:ependant , & ce font le
chef, la bordure, l'orle, le tré- *
cheur & le canton , qu^on ne nom-
me qu'après d'autres figures qui
occupeht la place principale de- reçu.
Ainfî l'on dira j Bohièr, enAuvtr-
gne , d'or , au lion d*tr[ur au chef de
gueules. Mdis Cl le lion prenoit fur
le chef autant que fur l& champ , le
chef feroit nommé avant le lion ,
ainfi il faudroit dire : Bruly , en
Normandie ; d'argent ùu chef d'azur ^
a un lion de gueules ^ couronné &
armé.
Ttoifièmement , on dit la pofi-
tion ou la fimation de ces figures*
Quatrièmement, on exprime la
difpofitiôn de ces figures , qui fe
répondent les unes aux autres, &
qui font ondées^ cannelées , arra-
chées , coupées j liées , entrelacées, '
&c. Ainfi la pofition s'explique par
rapport au champ ^ & la difpofitiôn
par rapport aux figures.
Cinquièmement , oh défigne les
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5^ BLA
émaux ou couleurs des figures , &
enfin les ornemens qui accompa-
gnenc les armoiries > & qui leur
lont extérieurs.
On doit éviter la répétition des
termes en blafonnant , & particu-
lièrement des particules d*^& ^ ouy
avec*
Les autres chofes qui ont rap<
port au blafon > fe trouvent expli-
'^ quées fous les noms qui leur font
propres.
La première fyllabe eft longue ,
ôc la féconde brève au finguTier,
mais longue au pluriel.
Il fauaroit changer le j en :( j , &
écrire bla:^on. Voyez Orthogra-
phe.
BLASONNÉ, ÉEj adjeaifâc parti-
cipe paflîf. f^oye:j[ Blasqnner.
BLASONNER ; verbe aftif de la
première conjugaifon , lequel fe
conjugue comme chanter. Expliquer
les armoiries dans les termes qui
appartiennent à Tart Héraldique.
Pour blafonncr Vécu dt France , il
faut dire , d^a^ur à trois fleurs de
lys d'or^ deux en chef & une en
pointe. ^ ,
Blasonner^ fignlfie aufii peindre les
armoiries avec les métaux & les
. couleurs qui leur font propres. Ce
Peintre a mal blafonné (;e$ armoi--
ries,
Blasonner s fe dit , en termes de
Graveurs , de Tadion de graver cer-
taines tailles ou certains traits qui
repréfentent les mcraux & les cou-
leurs des armoiries. Porte^ cette
vaij[Ji;lle au Graveur pour la ilafon^
ner.
BtAsoNNCR , fe dit, dans le fensfi-
guré S)Ç familièrement , pour blâ-
mer , critiquer. // ne faut pas Ha-
fonner les abfens,
Lz première fyllabe eft longue ,
h fççjndç brève , ôc la tçoiuèmç
BLA
eft longue ou brève , comme tÊH\xé
l'expliquons au mot Verbe f avec
la conjugaifon &c la quantité pfipfo*.
dique des autres temps.
Il faudroit fupprimer.un « qui
eft oifif , changer le j en ç , & ^
écrire , d'après la prononciation ^
bla'^oner. Voyez Orthographe.
BLASPHÉMATEUR i fubftantif
mafculin. Celui qui blaipbème en
difant ou en écrivant quelque chofd
d'injurieux à la Divinité* Les blaf-
phémareurs éroient punis de mort
chez les Juifs, On inflige encore
c^te pt.ûne à quelques-uns parmi
nous i mais la punition la plus or-
dinaire elt Tamende honorable avec
les galères ou le banniifement. Quel-
quefois on leur fait percer la lan-»
gùe avec un fer chaud.
Les trois premières fyllabes font
brèves > & la quatrième eft longue.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
H faudroit changer /? A en y, &
écrire blasfémateur. Voyez Or^-
thographb.
BLASPHÉMATOIRE; adjedif des
deux genres. Qui contient un ou
plufieurs blafphcmes. Un Difcours
blafphématoire. Un livre blafphéma^
toire.
Les trois prerfières fyllabes font
brèves, la quatrième eft longue > &
la cinquième très-brève, ,
Cet adjedif ne doit pas réguliè-
rement précéder le fubftantif auquel
il fe rapporte. On ne dira pas un
blàfphemd^ire écrit y mais un écrit
blafphé ma toire.
BLASPHÈME ; fubftantif mafculin.
Blafphemia. Crime que commet le
blafphémateur, en difant ou écjî-
vant quelque chofe d'injurieux à la
Divinité. // eft açcufé de blafphéme.
F(iÊfi 6t asphémateur.
Xa^ première fylla,be eft brève » U
fecoadc
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BLA
féconde longue & la croifîème très-
brève.
BLASPHÉMÉ, ÉEj adfeaif & parti
cipe pa{fî£ ^ayq[ Blasphémer^
ÈLASPHÉMER ^ verbe neutre de la
première conjugaifons lequel fe
. conjugue comme chanter. Proférer
un ou plufieurs blafpfaêmes. On Va
condamné aux galères pour avoir blaf-
. phémé.
Çlasphém£R» s'emploie au(& quel-
. quefoîs comme verbe aâif. // bk/-
. phémoit D'uu & les Saints.
Les deux premières iyllabes font
brèves, & la troifième eft longue
ou brève, comme nous l'expliquons
au mot V£aBB,avec la conjugaiibn
& la quantité profodique des aur
très temps.
ObfeFvez cependant que les temps
ou perfonnes , qui fe terminent par
un € féminin , ont leur pénultième
fyllabe.Iongue. Dznsjeblajpkcmeyhi
iylhhephê^à longue.
BLASTENGE j vieux mot qui figni-
fiqit autrefois re^Tentimenc.
BLASTENGER^ vieux verbe ^i fi-
gni^it autrefois blâmer.
BL AT ; vieux mot qui fignifioit au-
trefois blé.
BLÂTIER î fubftanûf mafculin^ Mar-
chand de blé. Il ne fe dit guères que
de ceux qui achètent le blé fur les
greniers ae campagne ou fur quel-
3aes marchés pour Texpofisr fur
«utfes marches.
11 eft défendu aux Blâtiers d'ex-
pofer des blés coupés ou mélangés ,
& d'avoir j pour fervir de montre ,
des iàcs doiu: le defTus leit de beau
blé', & lirefte de blé inférieur
en qualité, à peine de confifcatien
& aan^nde.
BLATON; vieux mot qui fignifioit
autrefois laiton.
BLATRÉ, ÉE; adjeAif & p^ricîçe
paflSf. Foyei Bt atmBc^
Tome IF.
BLA .p
BLATRER j verbe adïif de la premiè-
re conjUgaifon, lequel fe conjugue
comme chanter. Terme ufité dans
- le commerce de blé, & qui fe dit
de l'aâion d'apprêter les grains ^
de les cendre frais, &: de leur don-
ner de la couleur pac des prépara-
tions dangereufes. On conçoir com-
bien il importe que la police s'oc^
çupe du foin de prévenir 6c de pu*
nir de pareilles manœuvres.
BLATTA BYZANXIA ; fubftantif
maiculin. Terme de Pharmacie , oui
fe dit du couvercle d'une coquille
mince, de couletu: obfcute, iâu
odeur, ayant k figure d'ime griffe
d'animal. La coqaille renferme un
petit limaçon » qui fe nourrit , dit-
on , parmi le nard , dan» eertatnt
lacs des Indes Orientales.
Le Uatta byo^antia , contient beau-
coup d'huile & de fel volatil.] On
le broyé & on le prend intérieure-
ment pour défbbftruer la rate & le
méfentère, ou pour atténuer les
humeurs groffières. On le brûle
aufli, & fon odeur diflipe les va-
peurs des femmes hyfteriques.
BLATTE; fubftantif féminin. Biatta,
Terme d'Hiftoire Naturelle, par
le<|uel Linnaeus défigne les in£sâes
(|m ont des antennes longuer & dé-
\ liées , les enveloppes desaîles mem-
braneufes , & la poitrine, applatie ^
atrohdie & bordée^
BLAUBEUREN; nom propre. Petite
ville d'Atlema^tie, en Souabc ^ dans
les Etats du Duc de Wirtemberg.
BLAVERIE j vieux mot qui s'eft dit
autre&is d'un droit impofé fur le
blé qu'on atnenoit au maiché.
BLAVETj nom propre* Rivière de
France , en Bretagne. Elle a fa fource
au piocèfe de Quimpercorentin , &
fon embouchure dans l'Océan, i
' Port-Louis^ après un cours de quin--
ze ou Xeitt lieues.
N
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98 BLE
BL AUSTROM ; nom propre. Rtvlère
d'Allemagne » en Souabe ^ qui a fon
embouchure dans le Danube ^ près
dXTlm.
BLAYE; nom propre. Ville de Fran-
ce » dans la Guienne » far la Garon-
ne, à cinq lieues^ nord-oueft, de
Bordeaux.
BLAYER: fubftanrif mafculin, &
terme de Coutume , qui fe dit d'un
Seigneur Haut-Jufticier, ayant droit
de blairie.
BLAZ AS ; vieux mot qui fignifioit zu-
trefois gerbe.
BLÉ j fubiuntif mafculin. Plante fort
connue qui produit le grain avec
lequel on fait le pain. Les blés font
murs. Il faut couper, ces blés.
Blé , fe dit auiH du grain que pro-
duit la plante. Il faut ^ pour confer-
ver le blé , le bien fccher , en fé-
parer la poufllière, & toute autre
matière étrangère. Votre grenier
aura à cet effet fes ouvertures au
nord ou à l'orient » & des fonpi-
raux au haut. Vous le travaillerez
une fois au moins chaque quinzaine
Î rendant les fix premiers mois \ en^
iiite vous le criblerez un^^ fois par
mois pendant un an & demi ou en-
viron: après ce temps il ne s'échauf-
fera plus , & il vous fuffira de le ga-
rantir de Taftion de Tair & de
l'humidité étrangère.
Grands blés , fe dit des blés fro-
ment & feigle. Les grands blésfe^
ront chers cette année. Voyez Fro-
ment & Seigle.
Blé MÊTEiL 3 fe dit du blé moitié
froment & moitié feigle* lia acheté
dixfacs de bléméteil.
Petits blés , fe dit de Torge & de
l'avoine. Les petits blés ne réuffif-
fentvas dans ce canton. Voyez Orge
& Avoine.
BlA noir. Voye^ Sarrasin.
Bii PsTv&Quis* Foye^MMs. \
ILE
Bti BARBtJ , fe dit d*une cfpèce dé
millet dont les graines prefque ron-
des y onit deux fois la groffeur de
celles du millet ordinaire. Elles
fervent à nourrir les volailles^ 6t
font déterfives & apéritives. On en
fait auffi du pain , mais il eft friar
ble & peu nourriflant.
h%i cornu ou ergoté » fe dit de
certains grains noirs qui fe trou*-*
vent en quelques années dans les
épis du feigle, & dont il faut évi*
ter foigneuiement Tufage^le pain
dans lequel il fe trouve une cer-
taine quantité de ces grains noirs ,
occafionne quelquefois de terribles
maladies : il porte par-tout le corp$
une forte de gangrène sèche ^ les
membres fe corrompent dans les
jointures ; ils deviennent livides »
noirs*, ils £e détachent & tombent
les uns après les autres , & la mort
arrive enfin fans que Ton coniioifle
jufqu'à préfent le remède qui pour-
roit en retarder le moment.
Blé locular. Voyeiç^ Speautrb.
Blé de vache ou blé de bciïuf, fe
dit d'une plante dont la tige velue »
carrée , purpurine , rameufe , s'élè-
ve à la hauteur d'environ un pied.
Ses fommités font garnies de feuil-
les courtes y larges & de couleur de
pourpre : les fleuts de couleur jaune^
rouge & purpurine ,fortent des aif-
felles de. ces Feuilles , & il leur fuc-
cède des femences oblongues, tioi-
res & plus petites que des grains de
blé. Cette plante, qui croît entre les
blés , n'eft d'aucun ufage en Méde-
cine. Son nom lui vient de ce que
les bœufs & les vaches en font
avides.
On dit proverbialement & fzmv-
lièrettient y être pris comme dans un
blé; pour dire , être furpris fans
pouvoir s'échapper.
Ou dit proverbialement 6c fig^
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BLË
' tément de quelqu'un qui dépenfe
fon revenu pai avance » qu*i/ mange
fon blé en herbe.
On dit proverbialement , figuré-
menc & himilièremenc de quel-
ou'un qui fe plaine tandis qu d eft
, dans l'abondance) <j^ il crie famine
fur un tas de blé.
On dit aufli proverbialeitien^ &
figurément d'une chofe qu'on peut
garder avantageufemenc , que cejl
du blé en grenier.
Ce monofyllabe eft bref au fin-
gulier , & long au pluriel.
BLEÂUME î nom propre. Rivière de
France, en Provence. Elle a fa four-
ce dans les montagnes , & fon em-
bouchure dans la Uurance , au-def-
fus du bourg des Mées > après un
œurs d'environ douze lieues.
3LECHE; adjedif & fubftantif des
deux genres. Terme injurieux &
du ftyle familier. Il fe dit de quel-
qu'un qui eft mou , fans fermeté &
ians parole* // n'y a perfonne de fi
bleche que cet homme. Ce nefi quun
Hêche.
La première fyllabe eft longue ,
& la (econde très-brève.
BLECKJNG i ( le ) nom propre. Pe-
tite Province Maritime de Suède ,
qui a la Gôthie tnéridionale au
nord y la mer Borique au fud &
i l'eft , & la Scanie à l'oueft*
fiLÉERlË i vieux mot qui fe difoit
autrefois des blés fur pied.
BLEICHERODE; nom propre. Pe-
tite ville d'Allemagne, au Cercle
de la haute Saxe, dans le Comté de
Hohenftein , fur la Hode , à cinq
lieues de Mulhaufen.
BLEICHFELD ; nom propre. Pe-
tite ville d'Allemagne , en Fran
conie , dans TEvcché de Wurtz
, bourg.
BLEIDERSTADT; nom propre. Pe-
âte viUe d'Allemagne j en Véçéra-
B L E p>
vie 9 i la fource de TAar » \ deux
lieues de Visbaden.
BLEIME j fubftantif féminin. Sorte
de mal qui fe manifefte au faboc
d'un cheval. Il a fa caufe dans un
fang meurtri qui s'y eft amaffc.
Si la bleime eft nouvelle , il n'eft
pas néceilaire de delToler le cheval ;
il fuffit de faire bien parer le pièa
jufqu'au vif, pour découvrir lacon-
tufion , qui paroît rouge au tra-
vers de la ^orne , & de la largeur i
peu près d'une pièce de douze fols :
on en fait fortir le fang extravafé ,
& l'on y met enfuite de l'eflence de
térébenthine avec de l'eau-de-vie ;
ou bien on fond fur la partie ma-
lade de la cire d'Efpagne. S'il y a
fuppuration, & que le trou pénètre
juiqu'au tendon , le plus expédient
eft de deflbler le cheval , de peur
qu'il ne fe faflfe un renvoi à la cou-»
ronne , & que la matière ne foiiffle
au poil, ce qui gâteroit le tendon.
BLEUE ; vieux mot qui fignifioic
autrefois toupet.
BLEIU \ vieux mot qui figpifioit au^.
trefois bleu.
BLEKE \ fubftantif mafculin. Poiflbn
large couvert d'écaillés comme la
carpe, de couleur argenrine fous le
ventre , & un peu brun & bleu fur
le dos. 11 abonde dans l'Elbe ^ & fa
chair eft eftimée.
BLÊME \ adjeûif des deux genres.
PalUdus , a j um. Pâle : c*efi dom-^
mage que cette fille ait le teint blê^
me.
La première.fyllabe eft longue >
& la féconde tiès-brève.
Cet adjedif ne.doit ps réguliè-
rement précéder le fubftantif au-
quel il fe rapporte. On ne dira pas
un blême vif âge y mais un vifigc bli-^
me.
BLÊMIR ; vçrbe neutre de la fécondé
coniugaifon^ lequel fe conjugue comi
N i\
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lao BLE
tM ravir. PalUficrt. Devenir pâle.
On le vit blêmir quaad u témoin pa-
rut*
Les temps compofcs de ce ver-
be fe conjuguent avec ra«xtliaire
▲VOIR. Elle auroU blêmir II a blé-
mi y Scc^
•Les xleux fyllabes ùm: longues.
La quantité piofodique des autres
temps de ce verbe » fuit les règles
données pour la quantité des temps
pareils du verbe ravir. Voyez au
mot Vbrbe , les règles indiquées.
Le r final fe fait £entir en toute
circonftance.
W^MYES , ou BLEMMYES ; ( les )
peuples fabuleux , que d'anciens
Géographes ont placés dans TEthio-
pie , fous TEgypte. Us n'avoient >
dit-on, point de tète ^ leurs yeux &
leur bouche étoient â leur poitrine.
Mais où trouve-t-on ces ablurdités ?
dans des Auteurs graves , dans PU-
ne même. Quelle foi peut-on ajou-
ter à THiftoire y quand elle fe trou-
ve avilie par de pareils traits.
BLENDA^ nom propre. Petite île de
l'Archipel ^ près de la cote de la
Morée , dans le golfe d'Egine.
BLENDE} fubftantif féminin. Les
mineurs Allemands donnent ce nom
a une fubftance minérale qu'on
prendroit au premier coup*d'œil ,
pour de la mine de plomb, & qu'ils
prétendent n'être oonoe à rien.
M. MarçrafF de l'Académie Roya-
le des Sciences & Belles-Lettres de
PrufTe, dit que la blende eft une
. vraie mine de zinc > & qu'on peut
s'en fervir comme de la calamine >
pour convertir le cuivre rouge en
laiton.
BLÇNEAU } nom propre. Petite ville
deFrabce, dans le Gâtinois-Or-
léanois , fur la rivière de Loing , à
trois^ lieues , eA-nord-^> de Bria-
jre.
BLE
BLENELj vieux mot qui fignifeit
autrefois tombereau.
BLENINA j nom propre. Perite ville
du Peloponèfe y dont parle Paufa^
nias , qui la place dans l'Arcadie.
BLENNE^ fubftantif mafculin. Blen-^
nius* Poiffon à nageoires épineuies^
dont parlent Rondelet , Lmnzus 6c
d'autres Naturaliftes , qui en dif-*
tinguentoiufieursefpèces. Uvitdans
la mer. 5a tète eft groCe , ion mu-
feau pointu , ù, bouche petite ^ fa
queue platte , ion ventre blanc »
ion dos brun , & ût chair inû*
pide.
BLERANCOURT ; nom propre.
Bourg de France , dans le Soiflon-
nois y i rrois lieues & demie» nord-
oueft , de Soiflbns.
BLERÉ 'y nom propre» Bliriacum^ Pe-»
rite ville de France , en Touraine >
fur le Cher» à quatre lieues » eft-
fud-eft, de Tours.
BLERGIES} nom propre. Bourg de
France , en Picardie» à fept lieues^
£bd oueft > d'Amiens»
BLESE \ -vieux mot qui ûgnifîoit au-
trefois mèche»
BLESLE 'y nom propre. Blafila. Petite
ville de France, en Auvergne, fur
la rivière d'Alaignon , i deux lieues>
fiid-eft , de Merco^tur»
BLESMEURE; vieux mot qui figtii-
fioit autrefois fraâion.
BLÉSOIS i ( le ) nom propre^ Provin-
ce de France , dont Blois eft la ca-
pitale. Ses bornes font le Vendô-
mois, le Dmiois & l'Or léanois pro-
pre, au nord ; le Berry au midi &
encore à l'orient avec l'Orléanois
propre , & la Touraine à l'occi-
dent. Elle a feize lieues de Ion*
gueur , & neuf de largeur. Les prin»
cipales rivières qui l'arrofent , font
la Loire , le Beuvron , la Seudre >
la Gifle, Sfc Les terres y font fer-
tiles en vins > en grains &: en f ruitt»
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BLE
L*ûn y a aailî du poifTon , du gibier
& du bétail en abondance.
BLESSÉ, ÉE i adjeAif & participe
paffif. Foye:^ Blesser,
Blessé , s'emploie auffi fubdaniive-
ment. // demeura fur le champ de
bataillé deux mille morts , & trois
cent bleffés.
BLÉSSÊMENT j vieux mot qui figni-
fioit autrefois blefïiire.
BLESSER^ Verbe aûif de la premiè-
re conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chanter. Ferire. C'eft, au
prppre > caufer de la douleur à
quelqu'un en le frapjpant^ foit qu'on
mi faiïe une plàit , loit qu^dn ne lui
en fade point, te coup quil a re^Uy
Va blejfé mortellement.
Blesser ^ en parlant d'a£bions de guer-
re , fuppofe toujours une plaie pdur
l'effet au coup qu'on a rieçu. Il fut
• : bleffc à l'affaire du vingt. //
Blesser, fignifie, par extenfîôrf, cau-
fer quelque incommodité légèie.
Le dojjier de cette chaife doit vous
bUffer. ^ ;.
Blesser, eft pronominal réfléchi ,:&
fîgnifie fe faire du mal à foi-mcrtie
' par accident. Ils'ejl blefféen defcén-
dant du carroffe.
On dit d'une femme enceinte ,
Î^uUlle s'efi bleffée ; pour dire , qu il
ui eft arrivé un accident donc elle
a été incommodée relativement à
fa grofTeffe.
Blesser j fîgnifie encore , par exteh-
fion , faire une impreflion défagréa-
ble fur les fens. Ces cris & cet appa-
reil bleffent tout à la fois la vue & les
oreilles.
Blesser , fîgnifie , dans le fens figu-
ré , faire une împreffion défagréa-
ble dans l'efprit , caufer du préju-
dice, faire tort, nuire, offenfer,
ctre contraire , donner atteinte.
Exemples : dans le fens de faire
^une impreflîon défagréable dans
BLE loi
Tefprit : ce détail effrayant bleffc
V imagination.
Dans le fens de caufer du pré-
judice , de faire tort : un pareil aclè
blefferoitfes droits.
Dans le fens de nuire : vos dif-
cours ne me blefferont pas.
Dans le fens d'offenfer : ce Livre
bleffe les mœurs.
Dans le fens d'être contraire : ces
obfcénités bleffent la pudeur.
Dans le fens de donner atteinte :
, on ne doit bteffer la réputation de
perfonne.
On dit figurément. & poëtlqut-
\ ment, que l'amour bleffè les cœurs ^
qu^une belle femme bleffe les cceur^ ;
pour dire , quô l'amour & une
. belle femme , exercent un empiré
j abfolu fur les cœurs.
j On dit proverbialement Se figu-^
: 'rément de quelqu'un, qu^/7 a le cet-
i veau bleffe; pdtfr dire , qu'il n'a pis
le \[f*y^t^^f*r\t Crttn
C
. met
. roît
' {QCt
heuicuA.
La première fyllabe eft moyen-
ne, Se h féconde longue ou brè-
ve, comme nous Texpliquons au
mot Verbe, avec la conjugaifon
& quantité profodiquè des autres
temps.
Ôbfervez cependant que les
temps ou perfonnes , qui fe termi-
nent par un e féminin , ont leur
pénultième fyllabe longue. Dans
je bleffe y la fyllabe blés eft longue.
BLESSURE i fubftantif féminin. Fui-
nus. Plaie , contufion , impreflion
que fait un corps externe qui enta-
me ou qui meurtrit les chairs. //
* reçut deux bleffures dans VaUion^ La
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102 BLE
bUJfurc eft légère. Ses blejjures fe
guénjfent.
Blessure , fe die , dans le fens figu-
ré j de ce qui donne atteinte à
l'honneur , à la réputation. Ceue
aventure fut . une terrible blejfure à
fa réputation.*
Blessure , fe dit auffî » dans le fens
figuré, de la vive & forte impref-
llon que certaines paillons font fur
refpri^. Cette femme a fait à fon
. cœur, une profonde blejfure. Vab-
\fence guérit tes bleffures de C amour i
mais rien ne guérit xelles de Pambi-
^ lion*
La pretnière fyllabè eft moyen-
ne, la féconde longue \ & la troi-
^ fième très-brève.
BLESTREUS \ vieux mot qui fîgtû-
fioit autrefois couvert de haillons*
BLETTE ; fubftantif féminin. .5/i-
tum. Ï^Iançe potagpre , dont ondif-
tiii2ue deux efpèces/générales , Pu-
ne blanche & l'autre rouge. La blette
blanche a fa tige ferme , blanche ,
rameufe > qui s'élève à la hauçeur
,,d'^environ quatre pieds ; fes feuilles
ont la figure de celles de la poirée ,
mais elles font moins grandes : elle
a de petites fleurs verdâtres,* à éta-
mines , & il leur fuccède une fe-
mence oblongue.
La blette rouge ne diffère de la
, blanche , que par U couleur & par
fes feuilles qui font ordinairement
plus petites. \
Ces plantes donnent dans lana-
lyfe chimique, beaucoup de fleg-
me & d'huile , & peu de fèl. Elles
font humectantes , rafraîchiflantes,
émoUientes , & bonnes contre la
dyflTenterie & les crachemens de
fang.
BLEU, EUE ; adjedif. Citruleus, a,
um. Qui eft de couleur d'azur j de
la couleur du firmament. Il a fait
appliquer une couleur bleue au lam^
BLE
bris de fon cabinet. Les Gafde^du^
Corps portent des habits bleus.
On appelle Cordon-Bleu , le ru-
ban que portent les Chevaliers de
l'Ordre au Saint-Efprit.
On dit âuffi d'un Chevalier 4u
Saint-Efprit, que c*eft un Cordon--
Bleu.
Cendres bleues , fe dît d'une cou-
leur qui eft fort ufitée dans la Pein-
ture à détrempe. Elles fe préparent
avec une pierre cuivreule qui fe
trouve dans les lieux où il y a des
niines de cuivre.
Bleu, j fe dit , par extenfîôn , pour
|ivide , plombé ^ en parlant de cer-
taines marques qui furviennent a la
peau , & qui font occafionnnées par
. un fang extravafé. // a les bras tout
blei^s des a donnés^
Oi^ a ni, en ter-
; mes dé parti bleu , .
j jdesgçns ordre pour
piller Ai u On brûla'
un parti bleu dans ce moulin.
^Officier bleu, fe dit, en termes de
Marine y d'un Lieuter^nt ou En-
feignç'qu'un Capitaine dieVaiffeau
nomme fur fori bord , pour y fer-
\ vir faute d'Ôfficier-major.'
Ce monofyllabe eft bref au fin-
gulier mafculin \ mais il eft long au
pluriel & au féminiii.
Cet adjedtif ne doit pas régu-
lièrement précéder le fubftantif au-
; quel il fe rapporte. On ne dira pas
une bleue robe , mais une robe bleue.
BLEU y fubftantif mafculin. Couleur
bleue qui fe forme de diverfes com-
. pofitions , dont chacune reçoit une
' .qualification particulière, "
Bleu d'azur,, fe dit d'une rouille
^ d'argent que; Boyle & Henckel pré-
tendem avoir fon principe dans le
' cuivre mêlé avec l'argent.
Pour obtenir le bleu d'azur , vous
ferez fondre dans du fort vinaigre
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BLE
diftillé j du feLeemme , du fel al-
cali & deTalunde roche ^ vous fuf-
C^ndrez au-dedîis du mélange des
mes d'argent très-minces y vous
enterrerez le vafe où feront les ma-
tières dans du marc de raifin , &
vous enlèverez tous les trois jours
de defTus les lames d*areent , la
couleur bleue oui s'y fera Formée.
&LEU d'émail , le dit d'une couleur
bleue dont les Emailleurs font un
grand ufage : voici comme Néri
enprefcrit la préparation dans fon
art de la Verrerie.
Prene^ quatre livres de la fritte
ou matière dont on fait l'émail ;
quatre onces de faffre pulvérifé y ôc
quarante-huit grains de cuivre cal-
ciné par trois fois : mettez au four-
neau de verrerie ces matières exac-
tement mêlées enfemble dans un
pot vernifTé en blanc } Se quand
elles feront en fufion , verfez-les
dans de l'eau claire pour les bien
jmrifier j réitérez la fonte & l'ex-
tinâion dans l'eau deux ou trois
fois , & vous aurez im magnifique
bleu d'émail.
Vous augmenterez la dofe du
ùSre , fi le bleu vous paroît trop
clair ^& celle de la fritte fi vous le
trouvez trop foncé.
Bleu d'Inde jfe dit d'une fécule bleue
foncée qui fert dans la peinmre, &
qu'on nous apporte des Indes oc-
cidentales \ elle eft en mafie ou en
f^aftilles sèches : elle eft tirée des
eules feuilles d'une plante que les
Indiens & les Efpagnols appellent
ani/ ^ & les François indigo.
Il y a plufieurs efpèces d'inde ou
i indigo ; le meilleur eft celui de
SerquiiTe , village où on le fait. On
le choifit en morceaux plats > d'une
cpaiflèur convenable , un peu dur »
net ^ naeeant fur l'eau , inflamma-
ble ^ de beUç couleur bleue ou d'un
BLE 103
violet foncé , parfemé en dedans de
quelques paillettes argentées , & pa«
roifiant rougeâtre quand gn le frot-
te fur l'ongle.
Uinde s emploie dans la peinture
mêlé avec le blanc , pour faire upe
couleur bleue \ car ians mélange »
il donne une couleur noirâtre.
Bleu d'outremer, fe dit d'un bleu
très-beau , mais très-cher , & donc
la bafe eft le lapis lazuli.
Bleu de montagne , fe dit d\ine
fubftance minérale , ou pierre fof-
file bleue , tirant un peu fur le vert
d'eau. Le caradère fpécifique du
bleu de montagne confifte dans le
peu d'éclat qu'il montre dans l'en-
droit de la traâure \ & comme il
contient beaucoup de cuivre plus ou
moins pur , un peu de terre légère
& friable j dès-qu'ôn en jette fur
des charbons , il y devient rouge ,
& exhale aufiitôt l'odeur qui lui eft
particulière. Le bleu de montagne
varie de même que la mine azurée ^
par les effets qu'il produit dans le
feu^ &par fes degrés de fufibiliré.
Bleu de Prusse , fe dit d'une couleur
bleue très-ufitée en peinture , que
Stahl dit avoir été découverte de
la manière fuivante.
Un Fabriquant de couleur , qui
faifoit une laque de cochenille ,
en mêlant la décoûion de cet in-
grédient avec de l'alun &: un pea
de vitriol martial , & la précipi-
tant enfuite avec un alcali fixe;
manquant un jour d'alcali , em-
prunta de Dippel y dans le labora-
toire duquel il travailloit , du fel
de tartre, fur lequel ce Chimifte
avoir diftillé plufieurs fois de fon
huile animale , & que la laque
qui fut précipitée par cet alcali^
au lieu d'être rouj^e , fut d'un très-
beau bleu. Dippel , à qui il fie
, part de ce phénomène ^ reconnut
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f 04 BLE
qu'il école <iu à la nature, de ion
alcali , & entrepcic de produire le
. même eâèt , en donnant la même
qualité à d autre alcali j mais par
im procédé plus iimple > les épreu-
ves qu il fit lui réuflSrent , & dès-
lors la découverte du bleu de PruiTe
fut conftatée.
Ce bleu » fut annonce » pour
la première fois , dans les Mémoi-
res de l'Académie de Berlin , en
1710 ; &en i7i4,M.Wodrand,
. de la Société royale de Londres ,
public > dans les Tranfaélions phi-
lofophiques » la manière de le pré-
parer. La voici , & elle réuffit très-
bien :
Alcalifez enfemble quatre onces
de nitre Se autant de tartre j mêlez
bien cet alcali avec quatre onces de
fang de bouif defTéché 'y mettez le
tout dans un creufet, couvert d'un
couvercle percé d'un petit trou , &
calcinez à un feu modéré jufqu â ce
que 1^ &ng foit réduit en charbon
parfait , c'eû-à-dire , jufqu'à ce
au'il n'en forte plus de fumée ou
e flamme capable de noircir les
corps blancs qu'on y expofe. Aug-
mentez le feu fur la fin » en forte
que toute la matière contenue dans
le creufet , foit médiocrement ,
mais fenfiblement rouge.
Jettezdans deux pintes d'eau la
matière du creufet , encore toute
louge , 6c donnez-lui une demi-
heure d'ébuUirion. Décantez cette
. première eau , & paffez-en de nou-
. velle fur le réiîdu noir & char-
bonneux , jufqu'à ce qu'elle devien-
ne prefque inupide ; mêlez enfem-
ble ces eaux > & les faites réduire
par l'ébulUtion à peu près à deux
pintes. D'un autre côté , diûTolvez
deux onces de vitriol de Mars , 6c
huit onces d'alun dans deux pintes
d'eau bonillame y mêlez cette dif-
BLE
folution^ toute chaude» avec la leC-
five précédente , aufli toute chaude;
il fe fera une grande efiFervefcence;
les liqueurs fe troubleront , devien-
dront d'une couleur verte » plus x>u
moins bleue , & il s'y fiormeraun
précipité ou dépôt de même cou-
leur ; filtrez pour féparer ce dépôt »
6c verfez deuus de l'efprit de fsl»
?[ue vous y mêlerez bien; cet acida
era prendre auffitot un très-beau
bleu a la fécule. Il eft edentiel d'en
mettre plutôt plus que moins > 6c
jufqu'à ce que î'cm voie qu'il n'aug-
menté plus ta beauté de la couleur.
Lavez ce bleu le lendemain -ju£qii'à
ce que l'eau forte infipide , & îai-
tes-Ie iècher doucement. Tel effcle
procédé par lequel on fait le bleu
de PruflTe.
Bleu tenant lieu d'outre/mr dans le
lavis. Pour fuppléer à l'outremer »
qui eft d'un trop grand prix » & qui
a trop de corps pour être employé
en lavis j on recueille en été une
grande quantité de fleurs de bluets
qui viennent dans les blés \^ on en
épluche bien les feuilles , en ôtant
ce qui n'efl point bleu : puis on met
dans de l'eau tiède de la poudre
d*alim bien fubtile. On verfe. de
cette eau imprégnée d'alun dans un
mortier de marbre : on y jette les
fleurs; & avec un pilon de marbre
ou de bois , on pile jufqu'à ce que
le tout foit réduit de manière qu'on
fruiffe aifément en exprimer tout le
uc , que l'on paffe a travers une
toile neuve, faifant couler la li-
queur dans un vafe de verre y où on
a mis auparavant de l'eau gommée
faite avec de la gomme arabique
bien blanche. Remarquez qu'il ne
faut guères mettre d'alun pour con^
ferver l'éclat, parce qu'en en met-
tant trop , on obfcurcit le coloris.
On peut de mêmefaire des couleurs
de
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BLË
4e routes les fleurs qui ont un grand
*cclat, obfervant de les piler avec
de Teau d'alun ^ qui empêche que
Ja couleur ne xhange. Pour rendre
ces couleurs porcatives , on les fait
ftcher à Tombrcr, dans des vaifleaux
ÀQ verre ou de fayeace bien cou-
>verrs.
Les Teinturiers diftinguent diffé-
rentes nuances de bleu ; le bleu
!blanc^ le bleu mourant , le bleu cé-
Jefte , le bleu Turquin foncé j iebleu
de Pexfe , qui eft entre le vect & le
bleuj Iebleu d'enfer, ou noirâtre;'
le bleu de forge, & le i/ew artificiel.
Mais les Pemtres diftinguent ces
nuances, en difant qu'un bleu eft plus
tendre que T^Btrei qu'il eft d'un
ton différent , qu'il n'eft pas du
même ton.
Mettre DU poisson A VBLfu^fighifie,
en termes de Cuifine, accommoder
du poiffbn à une certaine fauce , qui
lui donne une couleur approchante
du bleu.
BLEUÂTRE; adjeftif des deux gen-
res. Qui tire fur le bleu» Ccsjleurs
Jonc bleuâtres.
La première fyllabé eft brève,
la féconde longue , Se la tcqifîème
nès-brève.
Cet adjeftif ne.doît pas réguliè-
rement précéder le fubftantif au-
quel il fe rapporte. On ne dira pas
^ bleuâtre fang^ mais du fang
bleuâtre.
BLÈUl , lE i adjeékif & participe
paflîf. Voye^ Bleuir.
BLEUIR ; verbe aAif dç la féconde
conjugaifon, lequel fe conjugue
comme rayir. A^Jtion de faire de-
venir bleu. Les Doreurs bleuijjint
leurs ouvrages d' acier j avant d'y^p^
pliquer les feuilles, d'or ou d^ar^
gent.
La première fyllabe eft brève , &
ta féconde longue.
Tâm IK
BLE 105
Xa quantité pfofodique des au*
très temps de ce verbe, fuit les
règles données pour la quantité
des temps pareils du verbe ravir.
Voyez au mot Verbe, les règles
indiquées.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
BLEUISSOIR i fubftantif mafculin.
Outil d'Horlogerie, qui s appelle
autrement Rcvenoir. Voyez ce
mot.
BLEY-GLANTZ} fubftantif mafcu-
lin , & terme de Minéralogie. Les
Mineurs Allemands, & M. Cra-
mer , appellent ainfi une mine de
plomb en cubes équilâtérauz ou en
parallélipipèdes o'blongs , forn^és
par de petues lames minces, polies
■ & brillantes.
BLEY-SACKî fubftantif mafculîh^
Se terme de Métallurgie & de Mi-
néralogie. Les Allemands appellent
ainfi tme partie de plomb qui n'a
pas été féparéé de l'argent à la cou-
pelle , parce que le régulé s'eft durci
trop tôt , faute d'une clialeur affez
vive, f^qyei la DocimaQçde M. Cra*
mer.
BLEY-SWEIF; fubftantif mafculin.
Se terme de Minéralogie. Les Mi-
neurs Allemands appellent ainfi une
mine de plomb fulfureufe Se ar-
fénicale , graflè au toucher , Se do
couleur jaune mêlée de taches ceu«
drées Se noirâtres.
BLICOURT y nom propre. Bourg
de France, dans le Beauvoifis, en-
viron à deux lieues , nord-nord*
oueft,deBeauvais.
BLIEMA j fubftantif mafculin. Poif-
ibn des Indes orientales, qui n«
diffère pas de t'alofp par fa chair ,
mais feulement parce qu'il dk fiw
petit.
BLIN^ fubftantif mafculin , Se terme
de Marine. Pièce de bois carrée ,
O
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vo6 B L r
où font clouées pluGcur$ barres de
travers > i angles droits , que des
hommes faîfîrfent,afin de la mouvoir
avec force, pour enfoncer des coinis
de bois fous la quille d un vaifTeau
que Ion veut mettre à l'eau- On s'en
iert aufli pour aiTèmbler des mâts de
pl ufieurs pièces.
Il y a des blins qui ont des cordes
au lieu de barres.
Blin , fe ditauffi , en termes de Paf-
fementiers & autres Ouvriers en
Soie , de cette pièce de l'ourdifToir
qui fert à arranger les foies que Ton
ourdit.
BLINDAGE ^ fubftantif mafculin.
Feuqijières emploie ce mot pour
: défigner un. ouvrage compofc de
blindes.
BLINDÉ^ ÉE-, adjeAifac participe
Saflîf. yoyci BjcimwR^
NDER^ verbe adrif de la première
conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chanter. Terme de Fortifi-
cations. Aûion de garnir une tran-
chée de pièce de bois ou d arbre»
Qntrelaffés , poi^r foucenir les faf-
. cines , mettre à couvert les Travail^
leurs, 8t empêcher l'Ennemi de
voir leurs ouvrages*
La première fyllabe eft moyen-
ne, & la féconde eft longue ou
brève , comme nous Texpliquons
au mot Verm , avec la conjugaifon
Se la quantité profodique des autres
temps.
Obfervez cependant que les
temps ou perfonnes , qui fe termi-
. nent par un e féminin , ont leur
pénultième fyllàbe longue. Dans
. je Blinde j la lyllabe blin eft longue.
BLINDES; fubftantif féminin plu^
riel, & terme de Fortifications,
?[ui fe dit d'une forte de défenfe
aite communément de pièces de
bois. ou d'arbres enHelafïcs, pour
ibutenir lesfafcines d'une trancnée>.
BLO
fhettre les Travailleurs à couvecr,
& empêchw: que l'Ennemi ne voie
leurs ouvrages.
La première fyllabe eft longue,
& la leconde très -brève.
BLOC ; fubftantif mafeulin . Il fé
dit particulièrement , en termes de
Commerce, d'un affemblage de
plufieurs marchandifes. U faux faire
un bloc de tout ce qui cjl dans ccm
cabinets*
On dit acheter ^ vendre en bloc;"
pour dire ,» acheter , vendre, en
gros.
On dit auffi y faire un marché en
bloc & en tâche; pour dire , feire
■ un marché à. forfait , & fans entrée
dans le détail de ce que chaque
objet doit coûter en partico^»
lier.
Bloc, fe dit d'un morceau de marbre^
ou de pierre qui n'a pas encore été
taillé. II faut tailler ce bloc.de mar*
bre.
Bloc d'échantillon , fe dît d'un
bloc taillé à la carrière^, dune lon-
gueur, épaifleur &. largeur com-
mandées.
Bloc de plomb , fe dît, err termes
de Graveurs , d'une forte de billot
de plomb, (ur lequel cq^ Artiftes
pofent & arrêtent les oùvragesqu'ils
ont à graver..
Bloc , le dit, en termes de Marine y
d'un gros billot de bois percé en
mortoife , qu*on appelle autrement
chouquet. Voyez ce mot^
Bloc , fè dit , en termes de Faucon-
nerie , de la perche couverte ordi-
nairement de- drap, fur laquelle oh
met l'oifeau de proie.
Bloc, fè dit, dans les Sucreries,
d'un billot de bois fur lequel on
frappe doucement la forme • pour
en faire fortir le pain , & examiner^
l'état où eft la tète..
Bloc., fe dtit , en termes de Tabler
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BLO
tîers-Cornetiers , d'une forte cFau-
ge , dont le dedans eft taillé pour
contenir des plaques » entre lef-
quelles on aplatit les ergots à
coiK)s de maillet.
Ce monofyllabe eft moyen au fin-
\galier, & long au pluriel.
Le c final le fait fentir en toute
xrirconûance.
11 faudroit changer le c en >t , &
écrire, ilok. Voyez Orthogra-
phe.
BLOCAGE; fubftantif mafi:ulin, &
terme d'Imprimerie , qui fe dit
d'une lettre mife à la pJace d'une
autre.
Blocage , fe dit auflî pour blocaille.
Voyez ce mot.
La première fyllabe eft brève,
•la féconde .longue , & la troifième
très-brève.
11 faudroit changer b c en >t, le g'
eny\, & écrire blcJcajc. Voyez Or-
thographe.
BLOCAILLE; fubftantif féminin^ &
terme d'Architedure. 11 fe dit du
menu moilon , ou des fetits cail-
loux avec lefquels les Maçons rem-
pliffent les vides qui fe trouvent
dans les murs entre les gros moî-
lons.
La première fyllabe eft brève,
la féconde longue , 8c la troifième
très-brève.
Les // fe prononcent mouillés.
Il faudroit changer le c en ^ , &
écrire Uokaillc* Voyez Ortho-
graphe,
fllK)CALj vieux mot qui figniSoit
autrefois barricade.
BLOCHETi fubftantif mafculin , &
terme de Charpenterie. Pièce de
bois pafée fur les fablières des
croupes, qui porte & entretient les
chevrons des couvertures.
On appelle blochets de recrue^
ceux qui font droits dans [ts an-
gles.
BLO 167
BLOCKZYLj nom propre. Petite
ville & fortereffe des Provinces-
Unies , à Tembouchure de TAa ^
dans Iç Zuyderzée, entre Volenhoc^
Kuinder & Steenwyk.
BLOCUS j fubftantif mafculin. Ma-
nicre d'aflîéger une place qu'on veut
prendre par famine^ & qui confifte
a occuper les naffaees , en telle forte
qu'il ne puirfe pénétrer aucun fe^
cours dans la place. Uhiver fut
caufe que Icjiege fut converti en blo^
eus.
La .première fyllabe eft brève , Se
la féconde longue. •
Le s final fé fait fentir en toute
circonftance.
Il faudroit changer le v en A: , &
écrire blokus. Voyez Orthogra-
PHE,
BLOETEj vieux mot qui fignifioic
autrefois étoffe bleue.
BLOI 4 vieux mot qui fignifioit au-
trefois bleu & blond.
BLOIS4 nom propre. Ville Epifco-
pale de France , capitale du Bléfois ,
Jur la Loire , à dix lieues , fud-
oueft , d'Orléans. Elle eft peuplée
d'environ dix mille âmes. C eft le
fiège d'une Chambre des Comptes ,
d'un Bailliage , d'une EUâion ,
&c.
BLOND, ONDE i adjedif. Flavus^
a y unu Qui a les cheveux , ou le
poil d'une couleur tenant le milieu
entre le doré & le châuin clair. Il
s* e fi fait faire une perruque blonde.
Il a la barbe now & les cheveux
blonds.
Blond, fe dit, par extenfioUj d'au*
très chofes que le poil où les che-
veux. Ce lin efl trcs-blond. On lui
fervit ce morceau avec une fauce
blonde.
Blond » s'emploie fubftantivement ,
& figniSe la coulent blonde. Elle efi
d'un très-beau blond.
Oij '
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iîo8 BLO
Blond j s'emploie aufll fubftanûve*
ment en parlant des perfonnes. CV-
toit une jolie blonde aux yeux bleus.
Cet officier eft un beau blond»
3lond ARDENT, fé dit d'iMie efpcce
de couleur blonde approchante du
roux. Elle a les four cils d* un. blond
ardenti
On dit poétiquement & figuré-
ment , la blonde Cérès ; parce que
cette Déefle préfidé aux -moiflbns j
& le blond Phebus ; pour dire , le
foleiL ,
On dit proverbialement & popu-
lairement de quelqu'un qui a les
chefeux. très-Wpndsj.ça'i/e/Z blond
comme un bajjîn.
On dit aufli, proverbialement ,
fîgurément & familièren)ent de
quelqu'un, qu'il ejl délicat & blond;
pour dire , qu'il eft difiScile à fatis*
faire.
Blond y eft moyen au Hneulier
mafculin, & long au pluriel, de
même qu'à la première fyllabe du
féminin , dont la féconde, fyllabc
eft très-hrève.
Ce : mot emplové en profe. corn--
me ad|eAif , ne doit pas régulière-
ment précéder le fubftantir auquel
il fe rapporte» On ne dira pas une
blonde barbe \ mais une barbe blonde.
BLONDE ; ,fubftantif féminin. Sorte
de dentelle de foie. Elle s'occupe à
faire de la Monde.
BLONDI ; adjeftif indéclinable.
Voye\ Blondir»
BLONDIN , INE ;- fubftantif. Celui
ou celle qui a les cheveux blonds.
Cejl un beau blondin avec, une jolie,
blondine.
Blondin , fe dît fourément & fami-
liètement de quelqu'un qui afFèûe
de paroître beau. Il fait le blondin.
Les deux fyllabes font moyennes
au.fingulier mafculin \ mais la fe- 1
cpnde eft. longue au pluriel ,. & j
BLO
brève au féminin , qui aune troifiè-
me (yllabe très-brève.
BLONDIR i verbe neutre de. la fé-
conde conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme ravir. Flavefcere.ï)t^
venir blond. Ses cheveux blondi'^
ront.
Blondir, fe dit poétiquement des*
moiffbnsj des épis. lUs moijfopsj,
les épis blondiffent , blondijj'oient,,
&c.
Les temps compofés dé ce verbe
fe conjuguent avec l'auxiliaire tfVoÂ
Ses cheveux> ont blondi.
ta première fyllabe eft moyen-»^
ne , & la féconde longue.
La quantité profodique des aur-
très temps de ce veibe liiit les rè-
gles, données pour la quantité des
temps pareils du verbe ravir. Voyez
au mot VERBE,les règles indiquées.
Le r final fe fait lentit en toute
circonftance..
BLONDISSANT , ANTE j adjeOif
verbal , & participe aâif. Flavefi
cens. Qui devient blond. Il n'eft
guères ufitéqu'en pocfie. Lesmoif
Jons bltndijfantes ; les épis, blon^
dijfan^.
La première fyllabe eft moyenne, ,
là féconde brève , la troifième lon-
gue^ & la quatrième du féminin*
très-brève-
Le pluriel du mafculin fe fdrme -
en changeant le t final du fingulier/
en un s qui fuit, la règle générale.
dts pluriels. f^oye:[ la lettre S.
Cet adjeftîf appartenant à la
pocfie, peut, pour cette raifo^,,
précéder ou fuivre le fubftantif au-
3uel iKfe rapporte : ainfil'on pourra
ire , de blondijfantes campagnes , ,
ou des campagnes blondijfantes^
Il faudiott fùpprimer un s qui-
eft oifif , & écrire , blondifant.,
Voyez Orthographe.
jBLONlCZ} nom propre. Petite ville-
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BLO
de Pologne » au Pàlatinat de Rava,
a loueft de Varfovie.
BLOQUÉ, ÉEj adjedif&partidpe
paflif. f^oye:^ Bloquer.
BLOQUER- verbe adif de là premiè-
re conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chanter. Former le blocus
d'une place , c'eft-it-dire. ^ en occu-
per les avenues avec des troupes ,
pour empêcher qu'il n!y pénètre au-
cun fecours , de quelque nature que
ce foie. On a bloqué la citadelle.
Bloquer, fedit, eri termes de Mâ^
çonnerie , de Taftion de remplir de
moilons & de. mortiers les vides
qui fe trouvent entre les pierres.
Bloquer ,. fe dit, en termes de Ma-
rine , de l'adion de mettre de la
bourre fur du goudron ,.entre.déux
bordages*
Bloquer , fignifie, en termes d*Im-
primerie , placer à delTein , dans la.
compofitionj une lettre renverfée
a la place dune autre qui manque
dans la café.
Bloquer , fe dit , en termes de Fau-
connerie , de Tailion de Toifeau
qui a remis la perdrix & la tiçnt à
fon avantage.
Bloquer , eft auflî fynonyme à Pla-
ner. Voyez, ce mot.
Bloquer , fe dit ,.en termes de jeu
de Billard, de Taûion dé poufler
de force une bille dans une bloufe
Je vais tâcher de bloquer cette bille.
La première fyllabeeft brève, & la
féconde eft longue oubrève, comme
nous l'expliquons au mor Verbe ,
avec la conjugaifon & la quantité
profodique des autres. temps.
11 faudroit changer qu qtï k y ôc
écrire , d'après la prononciatmii ,
Mokcr Voyez Orthographe
BLOQUIER j vieux mot qui fighi-
fioit autrefois bouclier.
BLOSMARTi nom propre. Bourg
de France , .en Bourbonnois , , à fept
BLO 109
lieues , fud-ouefl; , de Moulins.
BLOTj fubftantif mafculin. Inftru-
ment dont on fait ufage fur mer ,.
pour eftimer le chemin que fait un
vaiffeau.
Blot , fe dit auflî , en termes de Fau-
connerie , du chevalet où repofe
Toifèau.
Ce monofyllabe eft bref au fingu-
lier, & long au pluriel.
BLOTTI, lE; adjedif & participe
paflif. /^cjyq Blottir;
BLOTTIR} ( fe ) verbe adif & pro-
nominal réfléchi de la féconde con-
jugaifon , lequel fe conjugue com-
me ravir. A^ion de s'accroupir,
de f^ramafler tout en un tas. Le
lièvre s'ejl blotti dans ce blé. J'ai vu
cette- perdrix fe blottir.
Les temps compofés fe conju-^
guent avec l'auxiliaire être. Ces
perdrix fe font blotties j fe feroient
blotties..
La première fyllabe eft brève ,.
& la. féconde longue , parce que le
r final s'en fait toujours fentir.
La quantité profodique des au-
très temps de ce verbe fuit les rè-
gles données pour la quantité de«-
temps pareils du verbe ruvir. Voye:^
au mot Verbe, les règles indiquées.
, 11 faudroit fupprimer un t qui-
eft ôifif , & écrire , d'après la pro-
nonciation j, blotlr. Voyez Ortho-
graphe.
BLOUQUÈTE} vieux motqui figni-
fioit autrefois petite boucle.
BLOUSE j /ubftantif féminin. Fundu*
la. On donne ce nom au jeu de
Billard, à chaque trou de ftiné are--
cevoir les billes qu'on y poufle.
Les deux billes font entrées dans la
même bloufd
Ea première fylUbe eft longue,»
& la féconde très-brève.
llfaudroitchangerle J evt\y Se.
écrire, d'après la prononciatioiï^.
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MO BLO
blouse. Voyez Orthographe.
BLOUSÉ , ÉE i adjectif & participe
paffif. F'oyc^ Blouser^ .
BLOUSER y verbe aftif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanxcr. In fundulam
trudere. Terme du jeu de Billard ,
qui exprime laâion de poullèr la
bille ae fou adverfaire dans une
bbufe. Jouons à qui bioujera la pre-
mière bille./
On dit auflS , bloufer quelquun ;
pour dire , bloufer fa bille.
£LOustR, eft verbe pronominal ré-
fléchi au propre & au figuré. Au
propre , il fignifie mettre fa pro-
pre bille dans la bloufe. // va fe
bloufer.
.'Se blouser, fignifie, dans le fens
figuré , fe méprendre , donner dans
l'erreur. // ne manquera pas de fe
bloufer dans cette ovaire. Ce rtior ,
dans ce dernier fens , eft du ftyle
familier.
La première fyllabe eft brève ,
& la féconde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au rnot
Verbe 3 avec la conjugaifon & la
quantité profodique des autres
temps.
Obfervez cependant que les temps
ou perfonnes , qui fe terminent par
un e féminin , ont leur pénultième
fyllabe longue. Dans je bloufe , la
fyllabe blou eft longue.
Il faudroit changer le j en :f , &
écrire , d'après la prononciation ,
blouser. Voyez Ortîiographe.
BLOUSSE} fubftantif féminin. Sorte
de laine courte qui ne peut erre que
cardée. Dix livres de bloujfe.
BLUET; fubftantif mafcuUn. Plante
donr les tiges anguleufes , creufes ,
blanchâtres , lanugineufes ^ s'élè-
vent à la haureur d'environ deux
pieds. Ses feuilles font oblongues j
étroites , velues & découpées com-
BLU
me celles de la dent de lion : il
naît au fommet de fes branches de
belles fleurs bleues auxquelles fuc-
cède iine graine oblongue garnie
d'aigrettes.
Cettç plante croît dans les blés
• Se donne dans l'analyfe chimique
beaucoup d'huile & de flegme,
& un peu de fel. La fleur eft af-
tringente j rafraîchiflanre & opthal-
mique«
BLUETTEi fubftantif féminin. Etin-
celle Onapper^ut quantité de bluettes^
On dit figurément, en parlant
d'un ouvrage de Littérature , qu'o/t
y/emarque quelques bluettes d'efpritj
pour dire , qu'on y remarque quel*
ques petits traits d'efprit.
La première fyllabe eft brève , la
feconcle moyeime, & Ja croifièm^
très-brève. -
Il faudroit fupprimer un r qui
eft oifif , donner l'accent grave au
premiers, & écrire, d'après la pro-
nonciation , bluke. Voyez. Ortho-
graphe.
BLUTÉ , ÉEj àdjeftif & participe
paflîf. Voyei Bluter.
BLÙTEx^U y fubftantif mafculin. Sor-
te de fas de crin ou d'étamine , qui
fert à fcparer le fon de la farine. //
faut raccommoder ce bluteaa.
Bluteau, fedit, en termesdeCor-
royeurs , d'un paquet de laine avec
lequel ces Artifansefluient les cuirs
qu ils ont chargés de bierre aigre.
La première fyllabe eft brève ^
& la féconde loneue.
Le .V final , qui forme le pluriel ,
[>rend le fon du :{ devant une vovel-
e, en fuivant néanmoins la règle
gllérale donnée ci-après. Voye^ la
lettre S.
BLUTER ; verbe aûif de la première
conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chanur. Séparer le fon de
la farine ^par le moyen du bluteau.
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ftOB
Pourquoi m blute t-on par cette
farine,^
La première fyllabe eft brève , &
la féconde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au mot
V£RBi( , avec la coi^t^aifon & la
quantité profodique dey autres
temps.
JBLUTERIE j fubftantif féminin-Lieu
où les Boulangers blutent la farine.
Porcc^ ccfac aans la bluterie.
La première fyllabe eft brève , la
féconde ciès-^cève , & la troidème
longue.
BLUTOIR ; fubftantif mafculin.
yoyer Bluteau.
BOAj lubftantif mafculin. Serpent
d'une énorme grolTeur^ qui fuit les
troupeaux, & ne fe nourrit, dit-
on , qu'en fuçant les mammelles des
vaches. Il faut appeler cela un conte
de peau dâne.
BOBAlCHEj vieux mot. Il s'eftdit
. autrefois d'une chaulTure qui cou-
vroit & garantifloit le foulier^
BOBAN j vieux mot qui fignifioit au-
trefois vanité.
BOBANCIER j vieux mot qui figni-
fioit autrefois vain, préfomptueux.
fiOBAQUEi fubftantif mafcuUn. Ani-
mal quadrupède qui a beaucoup de
seftemblance avec le lapin. Depuis
le mois d'Avril jufqu'au mois d'Oc-
tobre » il amafle de l'herbe sèche
pour fe nourrir pendant l'hiver.
On Tapprivoife, & il n'eftj dit-
on , gueres moins amufant qu'un
fînge.
BOBEj vieux mot qui fignifioit autre -
fois y babiole , bagatelle,
BOBÈCHE; fubftantif féminin. Par-
tie d'un chandelier où l'on place la
bougie >la chandelle. Il faut nettoyer
la bobèche de ce chandelier.
Bobèche , fe dit auflî d'un petit inf-
trument de quelque métal qu'on
mec dans un chandelier, afin d'em-
BOB «I
pocher que la cire ou le fuif ne le
gâtent. Ces bobèches font d* argent*
C'ejl une bobèche mal faite.
La première fyllabe eft brève,
là féconde moyenne , & la troifiè-
me très-brève.
BOBELIN; fubftantif mafculin. An-
cienne chauflure que faifoient au-
trefois les Savetiers de Paris pouç
l'ufage du petit peuple , d'où ils fe
aualifipient & fe qualifient encore
e Bobelineurs.
BOBELINEUR; fubftantif mafculin.
Faifeur de bobelins* f^oyeii ^
mot.
BOBENHAUSEN ; nom nropre. Pe-
tite ville & château d'Allemagne,,
en Vététavie, fur la rivière de
Gersbrentz , entre Séligenftadt Se
AfcliafFenbourg.
BOBER 9 nom propre. Rivière de
Siléfie. Elle a fa fource dans les*
montagnes qui féparent cette Pro-
vince de la Bohème, & fon em-
bouchure dans roder j à Toueft de
Croflen..
fiOBEREAUj nom propre. Petite ville
de Siléfie, dans la Principauté de
Jaeerndorf.
BObERSBERGvnom propre. Petite
ville de Siléfie, fur la rivière de
fiober ^ dans la Principauté de
Croflen.
BOBI j fubftantif mafculin. Adanfon
donne ce nom à un coquillage uni-
valve du Sénégal , du genre des por-
celaines.
BOBINE i fubftantif féminin. Inftru-
ment à l'ufage de divers ouvriers
& furtoût de ceux qui ourdiffènt.
C'eft en général un cylindre de bois
fur lequel on dévide du fil , de la
foie, de l'or j &c. Vous devrie^ chan-
ger de bobine.
Les deux premières fyllabes font
brèves, & k troifîème eft très-
brève-
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Ht BOB
BOBINÉ, ÉEi adjeaif & participe
paffif. Voyc^ Bobiner.
BOBINER i verbe a6tif delà première
conjpgaifon , lequel fe conjugue
comme chanter. Terme de Tireurs
' d or , qui fe dit de Tadion de faire
pàfler le trait fur une petite ,bo-
bine.
BOBINEUSE; fubftantif féminin. On
appelle ainfi dans les manufaûures
de laine , les filles ou femmes qui
dévident fur des bobines le fil def-
tincà former les chaînes des étoffas.
BOBINIÈRE; fubftantif féminin.Par-
tie fupérieure du rouet à filer Ton
30BI0 ; nom propre. Ville cpifco-
()ale d'Italie, dans le Milanez, fur
a Trôbia , à trente-cinq milles de
Gènes.
BpBio , eft au(ï le. nom d'une rivièrie
confidérible d'Amérique, au Chili.
Elle a fa fource dans les cordillères ^
Se fon embouchure dans la mer.
BOBO ; fubftantif mafculin. Terme
emprunté du langage des enfans,
pour défigner cjuelque mal léger.
Qhî vous a fait ce oobo.
Les deux lytlabes font brèves au
fingulier ; mais la féconde eft lon-
gue au pluriel.
JÏOBROISKO i nom propre. Ville de
Pologne , en Lithuanie , dans le Pa-
latinat de Minski.
BOBURES; (les) Peuples fauvapes
d'Amérique , qui félon de Laet, ha-
bitent les environs du lac de Mara-
caibo , dans la province 4e Vene-
zuela.
BOCAGE j ( Jean) nom propre d'un
Auteur célèbre , qui naquit à Ce-
ftaldo, ville de Tofcane , en i j i j .
Il eft particulièrement connu par
fon Decameron, Recueil ingénieux
de cent Nouvelles galantes ^ oà la
pudeur n'eft pas toujours refpeftée.
Cet Ouvrage , traduit en plufieurs
J^angues , le fut pour la féconde
fiOC
fois parmi nous , fur les ordres de
la fameufe Marguerite de Valois^
Reine de Navarre j par Antoine le
Majon , Secrétaire de cette Prin-
cefle»
BOCAGE ; fubftantif mafculin. Bou-
auet de bois , bofquet. Prendre le
frais dans un bocage,.
La première fyllabe eft brève, U
féconde longue , & la troifièmc
très- brève.
Il faudroit changer lecen k^Xç
genj yôc écrire , d après la pronon-
ciation , Bokaje. f^oye:^ Ortho-
graphe.
BOCACE j nom propre. Contrée de
France , en bafle Noirmandie , entre
les rivières de Vire 6c d'Orne. Elle
Si neuf lieues de longueur , & fepc
de largeur. Virie en eft le chef-
lieu.
BOCAGER , ÈRE j adjeâif. Qui
fréquente les forets. Les Nymphes
bocagères. Ce mot rfeft guères ufité
qu'en poëûe , encore y yieillit-il.
BOCAL j fubftantif mafculin. Terv
me emprunté de TltaUen , ôç qui fe
dit d'une forte de bouteille où Y ou
met du vin. Combien compte'^'VOuf
de boçals dans un muid4e vin ?
Bocal , fe dit aufti d'un inftr^iment
de criftal ou de verre blanc en for-
me de bouteille ronde remplie
d'eau , par le moyen duquel divers
Ouvriers raflemblent fur leur ou*»
vraee la lumière d'un flambeau pla*
ce derrière.
La première fyllabe eft brève, ^
la féconde moyenne au fî^igulier ,
mais longue au pluriel.
Le / final fe fait fentir en toute
circonftante-
llfaudroit clianger le c en yt , &
écrire , d'après la prononciation ^
bokal. Voyez Orthographe.
BOCANE; fubftantif féminin. Sorte
de danfe grave & figurée , ainfi ap-
pelée
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fiOC
{>elée de Bocan , Maître de danfe de
a Reine Anne d'Autriche ^ qui Tin-
. venta. Elle n'eft plus en ufage.
flOCARD j fubftantif mafculin.
Sorte de moulin à pilon , par le
moyen duquel on ccrafe la mine
avant de la mettre au feu pour la fon-
dre*
BOCARDÉ , ÉE j adjeûif & parti-
cipe paffif. Foye^ Bocarder.
BOCARDER j verbe aûif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Adion d'é-
crafer la mine par le moyen du Bo-
-• card. Une miac que Von a bocardée ,
pré/entant plus de furface à Vaclion
du feu y entre plutôt enfujion^
La première fyllabe eft brève , la
féconde moyenne, & la troifième
eft longue ou brève , comme nous
l'expliquons au mot Verbe , avec la
conjugaifon & la quantité profodi-
que des autres temps.
BOCARDO ; Voye^ Syllogisme.
BOCCA DELLA VtRlTA y tète an-
tique de pierre qu'on voit a Rome ,
près de TÉglife de Sainte-Marie en
Cofmedine- Cette tète a la bouche
ouverte , & l'on croyoit autrefois
qu'une femme accufée de galante-
rie étoit innocente , fi cette bou-
che ne fe fermoir pas quand elle^
y fourroit fa main. Ce préjugé étoit
admirable pour favorifer l'amour
& tranquillifer les maris.
BOCE ; vieux mot qui fignifioit au-
trefois bouche.
BOCÉ ; nom propre. Bourg de Fran-
ce , en Anjou , à une demi - lieue ,
eft-fud-eft , de Baugé.
BOCHART ; ( Samuel ) nom propre
d'un Miniftre Proteftant , l'un des
plus favans hommes de l'Europe ,
dans les Langues& dans l'Hiftoire. Il
naquit à Rouen en 1 599 , & mou-,
rat en 166-]. Il fut , dit M. de Vol-
taire, un de ceux qui allèrent en
Tome IV.
BOC 113
Suède , inftruire & admirer la Reine
Chriftine.
BQCHETj fubftantif mafculin , &
terme de Pharmacie. Bochctum, Se-
conde décoction des bois fudorifi-
ques , tels que le Gayac , le Saffa-
rras, &c.
BOCHIRj fubftantif mafcuUn. Ser--
pent d'Egypte, couvert de grandes
écailles d'un jaune cendré , & par-
femées de taches noires.
BOCINO j nom propre. Petite ville
d'Italie , au Royaume de Naples,
dans la Principauté citérieure , au
confluent des rivières de Selo & de
Negro.
BOCKARA ; nom propre. Ville
d'Alîe , dans le Zagatay , fur la ri-
vière d'Albiamu.
BOCKENBOURG j nom propre.
Petite ville d'Allemagne , en Weft-
phalie , à un mille de Minden.
BOCKHOU i vieux mot qui fignifioit
autrefois hareng fumé » ou fo«
ret.
BOCKNIA h nom propre. Ville de
Pologne , dans le Palatinat de Cra-
covie.Ony trouve beaucoup de fel
gemme.
BOCKOLT j nom propre. Petite ville
d'Allemagne, en Weftphalie, dans
l'Evêché de Munfter , fur la rivière
d'Aa.
BOD ; nom propre. Divinité à la-
quelle les Indiennes s'adrefloient
pour être fécooifts. Quand une
femme étoit exaucée, & qu'elle
accouchoit d'une fille , cette fille
étoit élevée dans le Temple du
Dieu , jufqu'à l'âge nubile. Alors
elle prenoxt place à la porte du
Temple, entre les autres femmes
vouées , pour y vendre , comme
elles , fes faveurs au plus offrant.
Ces femmes éroient obligées , fous
peine d'encourir Tindignation de
Bod, de remettre au Exètre de ce
P
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«4 BOD
Dieu, Targenc qu'elles gagnoient
en fe proftituanc.
BO.DAwETZ; nom propre. Petite
ville de Bohême , dans le cercle de
Konigfgratz.
BDDE j nom propre. Rivière d'Al-
lemagne , qui vient du Haxtz , &
qui fe jette dans TElbe.
BODENBURG; nom propre. Petite
ville du Duché de Brunfwick Wol-
fômbuttel.
BODENDYCK ; nom propre. Petite
ville du Duché de Lunebourg.
BPDENHAUSEN -, nom propre. Pe-
tite ville d'Allemagne , au Duché
de Brunfwick , dans une île que
forme le Wefer , ^au-defTus de Ha-
melen.
BDDENZÉE; nom que les^JVUe-
mands donnent au lac de Con-
fiance, yoyc:^ CoNSTANC€,
BPDINE:; fubftantif féminin. On
donne ce nom en divers endroits,
& furrtout fur les côtes de Norman-
die, à la quille d'un vaiflèau.,
BODINERIE i . fubftantif féminin^
& terme de Commerce. Sorte de
* contrat u(ité fur lescôtes de Norman-
die. C'eft une efpcce de prêt â grofle
aventure, affigné fur la quille ou
bodine du vai fléau, &,par lequel
oa hypothèque le vaiffeau fie les
Biarcnàndifes qu'il contient.
La bodinerie diffère du contrat
•d*àffurance , en<:e qu'on ne paye
point de primtf^, & qu'il n'eft rien
dû que le vaiffeau, n'arrive i bon
port.
BODINUREV fubftantif féminin j &
terme de Marine, On donne ce
nom aux <ordelettes paflTéès au-
tour de la partie de l'ancre qu^on
appelle Argancau^.
BPDMAN^ nom propre. Petite ville
d' Aglérerre , au Comté de Cor-
nouaille$>, d quinze milles.de Pli*
miQutb»!.
boe:
BODON ; vieux mot qui fignifiôlt
autrefois bouton.
BOpOWNICZY i fubftantif mafcu-
lin. Magiftrat Polonois, dont les
fondions confiftent à prendre foin
. des.bâtimens, comme faifoient au-
trefois les Ediles chezies Romains.^.
BOpROGi,( le) rivière de Hon-
grie, oui a fa fource fur les fron-
rières ae Pologne , dans le Comté
de Saros , & ion embouchure dans^
laTheifl'àTokay,
BODRUCHE i iubftantif féminin.-
Sorte de parchemin rrès-fin , très-
délié , 8c fait de boyau de bœuf», .
Les Batteurs £Or font ufage de
Dodruche...
Les deux premières fyllabes font
brèves , & k troifième eft très-
brève* .
BOE 'y vieux motqui fignifioit autre-
fois^boue.' .
BOEDROMIES ; fubftantif féminin '
: pluriel, & terme de Mythologie»..
. Fêtes que les Athéniens célébtoient
en mémoire de la Vifloire rempor-
tée par Théfée , fur les Amazones , .
au mois appelé" Boedromion.
BQEDROMiONjnoma'unmoisde ,
Tannée Athénienne , qui revenoii à-^
peu près à notre mois d'Août.
i BOEL j vieux mot qui fignifioit autre- -
fois boyau. .
BOEN; nom 'propre.'Petite* ville de
France , en Forez ^ fur le Lignon , .
à trois lieues > 0ord-notd-oueft , de
Montb\ifon/^
BOEON i xiom propre d'tine ancien-
ne ville que lliucydideplfure daus
la Doride.
BOERHAAVE; (Herman)nompro-
pre du Médecin le plus célèbre qui.
aie paru depuis Hippocrate. Il na«-
quit à Voorkout , près de Leyde,
, en i66i. Il exerça & profefla dans
•l'Univerfité de cette ville , la Mé-
decine» la Chimie & la Botanique
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BOE
i'ïï^pc tnm de gloire Se de fuccès ,
- qu'il lui venoit des Difciples de
toutes les contrées de 1 Europe. 11 a
enrichi le Public d'un nombre d'ex-
« cellens Ouvrages , tels que fes In-
.'Aifutions de Médecine, fes Apho-
cifmes, fes Elemens de Chimie,
&c. Ce grand homme mourut en
/ î-ï/jS, univerfellement regretté , &
âgé de foixante*dix ans.
-BOERIE;j vieux mot qui fignifioit
autrefois ferme, métairie.
BOESSÉ, ÉE ; adjeftif & participe
paflif. f^oy^ BoEssER.
•flOESSERj verbe adif de la premiè-
^ re conjugaifon , lequel fe conjugue^
cpmme chanter. Terme ufîcé dans
les Monnoies , pour exprimer lac--
tion de nettoyer les lames au forcir
de la fonte avec la gratte boe(Ie.
i^OESSES i fubftantif féminin plu-"
riel, & terme de Commerce. Co-
quilles de mer qui fervent de
monnoie aux peuples de la baffe
Ethiopie.
îfiOESSlÈRE; vieux mot qui figni-
iioic autrefois un lieu planté de
buis.
3(EUF ; fubftantif mafculin. Bos.
Animal fort connu , qui eft un
taureau que Ton *a coupé, pour
le rendre moins vif & plus do-
cile.
L âge le plus convenable à la
caftration, eft celui qui précède
immédiatement la puberté. C'eft
dix-huit mois ou deux ans pour le
bœuf.
Pour faire cette opération , on
prend les mufdes
avec de petites tenail
les bourfes ; on enlève
ne lailfant que la portion qui tient
aux mufcles : après quoi on frotre
la bleffure avec des cendres de far-
ment mêlées de litharge d'argent,
& l'on 7 applique na eoipUcre. Ce
des
tefticules
es : on incife
es tefticules.
BOE iiy
jour, on lui ménage la nourriture }
on ne lui donne point de boiflbn ,
8c on hii en donne peu les jours
fui vans, hes trois premiers jours,,
on le nourrit de foin haché, & d'un
picotin de fon mouillé, qu'on lui
laiffe prendre en une fois. Le troi-
fième ou quatrième jour , on lève
le premier appareil , & l'on met
fur la plaie un emplâtre de poix
fondue, & de cendres de farment
.mêlées avec de Thuile d'olive. A
mefure que l'appétit revient au
jeune animal , on lui donne de
rherbe fraîche, & on lui augmente
la boidbn.
Préceptes Je M. i>e Bi/tfoNj
pour choijir^ apprivoifer & gouverner
le Bœuf^
Le poil roux, dit cet illuftre Naru-
ralifte, paroît être le plus commun j
& plus il eft rouge , plus il eft efti-
mé. On fait cas aufli du poil noir j
& Tort prétend que les bœufs fous
Eoil bai durent longtemps; que les
runs durent moins , & le rebutent
de bonne heure ; que les gris , les
pommelés & les blancs ne valent
rien pour le travail , & ne font pro-
pres qu'à être engraifles. Mais , de
quelque couleur que foit le poil du
bœur, il doit ctie luifant ,'^épais,
& doux au toucher : car s'il eft rude ,
mal uni ou dégarni , on a raifoii de
fuppofer que l'animal fouft're , ou
du moins qu'il n'eft pas d'un fort
tempérament. Un bon bœuf pour
la charrue, ne doit^re ni trop gras
ni trop maigre j il doit avoir la
tête courte & ramaflee , les oreilles
grandes , bien velues & bien unies ;
les cornes fortes , luifantes , & de
moyenne grandeur j le front large,
les yeux gros & noirs , le muffle
gros & camus, les nafeaux bien
ouverts, les dents bbnches & éga-
les , les lèvres noirs , le cou charnu^
le
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11^
BOE
Us épaules groffes ic pefantes » la
poitrine large j le fanon ^ c*eft-à-
dire , la peau du devant , pendante
jufques fur les genoux, les reins
fort larges , le ventre fjpacieux &
tombant , les flancs grands > les han-
ches longues , la croupe épailTe , les
jambes ôc les cuifles grofles & ner-
veufes , le dos droit & plein , la
queue pendante jufqu'à terre , &
garnie de poils touffus Se fins j les,
pieds fermes , le cuir groflier &
maniable , les mufcles élevés , &
l'ongle court & large : il faut auffi
qu'il foit fenfible à l'aiguillon, obéif-
fant à la voix , & bien drefle : mais
ce n'eft que peu à, peu , & en s'y
prenant de^ bonne heure, qu'on
peur accoutumer le bœuf à porter
le joug volontiers , & à fe laiflTer
conduire aifénaent. Dès l'âge de
deux ans & demi , ou trois ans au
{Jus tard , il faut commencer à
'apprivoifer & à le fubjuguer ^ fi
l'on attend plus tard , il devient in-
docile , & louvent indomptable. La
patience , la douceur , & même les
carefles , font les feuls moyens qu'il
£aut employer j la force & les mau-
vais traitemens ne ferviroient qu'à
le rebuter pour toujours. Il raut
donc kii frotter le corps , le carefler,
lui donner de temps en temps de
l'orge bouilli , des fèves concalfées,
& d'autres nourritures de cette ef-
pèce, dont il eft le plus friand,. &
toutes mêlées de lel , qu'il aime
beaucoup j en même-temps on lui
liera fouvent les cornes^ quelques
purs après on le mettra au joug ,.
Se oa lui fera traîner la charrue ,
avec un autre bœuf de même taille ,
& qui fera tout drefle. On aura foin
de les attacher enfemble à la man-
geoire , de les mener de même au
pâturage , afin qu'ils fe connoiflent,
& ^habituent à n'avoir que des
BOE
mouvemens communs ; & Ton n'em-
ploiera jamais ^aiguillon dans les
commencemens rilne fervifoitqu'à
le rendre plus intraitable. Il faudra
aufli le ménager, & ne le faire
travailler qu'à petites reprifes ; car
il fe fatigue beaucoup, tant qu'il
n'eft pas tout à fait dreffé^ &c par la
même raifon , on le nourrira plus
largement alors que dans les autres
temps.
Le bœuf ne doit fervîr que de-
puis trois ans jufqu'à dix : on fera
oien de le tirer alors de la charrue
pour l'eneraifler & le vendre j la
chair en lera meilleure que fi l'on
attendoit plus longtemps. On con-
noît l'âge de cet a«imal par les
dents & par les cornes. Les premiè-
res dents du devant tombent à^ dix
mois., & font remplacées par d'au-
tres qui ne font pas fi blanches &
qui font plus larges. A feize mois »
les dents voifines de celles da mi-
lieu tomben^, & font auffi rempla-
cées par d'autres j & à trois ans y
toutes les dents incifives font re-
nouvelléesj elles font alors égales,
longues & a(fez blanches. A mefure
que le bœuf avance en âge , elles
s'ufent , & deviennent inégales &
noires : c'eft la même chofe pour
le taureau & pour la vache. Ainfi
la caftration ni le fexe , ne changent
r ien à la crue & à la chu te des dents j
cela ne change rien non plus à la
chute des cornes : car elles tombent
également à trois ans au taureau ,;
au bœuf & à la vache j & elles font
remplacées par d'autres cornes qui ,,
comme les fécondes dents ,'ne tom-
bent plus : celles du bœuf & de la
vache deviennent feulement plus
grofTes & plus longues que celles
du taureau. L'accroiflement de ces
fécondes cornes ne fe fait pas d'une
, manière uniforme & par un dévc-
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BOE
loppement cgalj la première année ,
c eft-à-dire , la quatrième année de
1 âge du bœuf, il lui poufle deux
petites cornes pointues , nettes ,
unies , & terminées vers la tête par
une efpèce de bourrelet : Tannée
faivante , ce bourrelet s'éloigne de
la tête , poufle par un cylindre de
corne qui fe forme , & qui fe ter-
mine auflî par un autre bourrelet,
& ainfi de fuite ; car tant que l'ani-
mal vit , les cornes croiflent : ces
bourrelets deviennent des nœuds
annulaires , qu'il eft aifé de diftin-
Î;uer dans la corne , & par lefquels
âge fe peut aifément compter , en
(prenant pour trois ans la pointe de
a corne jnfqu'au premier nœud , &
pour un an de plus chacun des in-
tervalles entre les autres nœuds.
On prétend que les bœufs qui
mangent lentement, réfiftent plus
longtemps an travail que ceux oui
mangent vite j que les bœufs des
Pays élevés & fecs font plus vifs ,
plus vigoureux & plus fains que
ceux des Pays bas & humides; que
tous deviennent plus forts lorfqu'on
les nourrit de foin fec , que quand
on ne leur donne que cle Therbe
molle j qu'ils s'accoutument plus
difficilement que les chevaux au
changement de climat j & que par
cette raifon , l'on ne doit jamais
acheter que dans ion voifinage des
bœufs pour le travail.
En hiver , comme les bœufs ne
font rien ^ il fuffira de les nourrir
de paille & d'un peu de foin : mais
dans le temps des ouvrages , on
leur doimera beaucoup plus de foin
que de paille , & même un peu de
fon ou d'avoine avant de les faire
travailler. L'été , fi le foin manque ,
en leur donnera de Therbe fraîche-
ment coupée, ou bien de jeunes
pouffes^ èc des feuilles de frêne,.
BOE 117
d orme , de chêne , &c. mais en
petite quantité, l'excès de cette
nourriture , qu'ils aiment beaucoup,
leur caufant quelquefois un pifle-
ment de fang. La luzerne , le fain-
foin , la vefce , foit en vert ou en
fec , les lupins , les navets , l'orge
bouilli , &c. font aufli de très-bons
alimens pour les bœufs. Il n'eft pas
néceflaire de régler la quantité de
leur nourriture , ils n'en prennent
jamais plus qu'il ne leur en faut y
& l'on fera bien de leuf en donner
toujours aflèz pour qu'ils en laiflent:
on ne les mettra au pâturage que
vers le 15 de Mai j les premières
herbes font trop crues : & quoiqu'ils
^s mangent avec avidité, elles ne
*fcflent pas de les incommoder. On
les fera pâturer pendant tout Tété j
& vers le 1 5 Odobre , on les re-
mettra au fourrage , en obfervant
de ne les pas faire pafler brufque-
ment du vert au fec , & du fec au
vert : mais de les amener par de-
grés à ce changement de nourri-
ture.
La grande chaleur incommode
ces animaux, peut être plus encore
que le grand froid : il faut, pen-
dant l'été, les mener au travail dè^
la pointe du jour ; les ramener à
l'érable, ou les laiffer dans les bois
, pâturer à l'ombre pendant la grande
chaleur , & ne les remenre A lou-
vrage qu'à trois ou quatre heures
du foii:. Au printemps, en hiver &c
Se en automne, on pourra les faire
travailler fans interruption depuis;
huit ou neuf- heures du matin ^ juf-
3u'à cinq ou (îx heures du foir. Ils ne
emarident pas autant de foin que
les chevaux ; cependant , fi Ton;
veut les entretenir fains & vigou-
reux , on ne peut guères fe diipen-
fer de les étriller tous les jours , de
les laver ^ de leur graifler la como;
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ii8
BOE
des pfieds , &c. Il faut audî les faire
boire au moins deux fois par jour ^
ils aiment leau nette & fraîche , au
lieu que le cheval Taime trouble &
tiède.
La chair de bgeuf çft très-nour-
rilTante , & produit un aliment qui
ne fe diffipe pas facilement. Elle
donne , dans Tanalyfe chimique ,.
beaucoup d'huile & de (el volatil.
On l'appreçe dedivfrfes manières,
& on la mange r6tie , bouillie , en
ragoût , falée & fumée.
On dit proverbialement, b<zuf
faignant y moutoru bêlant ; pour
dire , quil ne faut- pas que le
bœuf Se le mouton rôtis foit trop
cuits.
On appelle bœuf à la mode ^ fgÊtf
à la royale ^ du bccuf aflaifonné ,
pique de gros lardons, & cuit dans
fon jus.
Les différentes parties de cet ani-
mal ont auflî quelques propriétés
médicinales. Sagraiflfe eft réfolutive
& s'emploie en lavemens contre le
fenefme & les âcretés des inteftins.
5a moelle fortifie les nerfs. Son fiel
eft propre pour enlever les taches
du vifage. Sa corne & fes ongles
pul vcrifcs , & donnés au poids d'une
drachme, font bons contre l'épi-
lepfie; & l'odeur qu'ils répandent
quand on les brûle , diflîpe les va-
peurs des femmes hiftériques. Sa
fiente , appliquée en cataplalme , eft
émolliente & réfolutive.
Bœuf sauvage, fe dit d'une forte
de taureau fort grand , dont les
cornes font courtes, groflTes & noi- .
tes. 11 a la tête grofle & large, &
fa pe^u eft couverte d'un gros poil
dur & rude. Cet animal, qui eft
féroce & dangereux , fe trouve en
Hongrie , en Podolie , &c. dans les
bois & fur les montagnes. Sa chair
eft très-boi^ie à manger ^ 6c l'on
BOF
fait ufage de fes cornes contre l'épi-'
lepfie.
On diftingue plufieurs autres ef-
pèces de bœufs fauvages , donc
parlent Pline , Strabon , Elien.,
Suidas, Ray, Thevet , Gefner ,
Ruyfch , Klein , Belon , Aldro*
vande , &c.
B^uF MARIN j poiflTon mieux contm
fous le nom de f^eau marin. Voyez
ce mot. •
B<|EUF DE DiBu *, oifeau mieux connu
fous le nom de Roitelet. Y oyez ce
mot.
BdEUF , fe dit figurément & par in-
jure , d'un homme ftupide & ncbété.
• C croit un vrai bœuf.
On dit figurément &: proverbia-
lement , d une chofe que Ton voit
fréquemment , ou dont on fait
un ufage habituel , que cejl la pièce
de bœuf
(Eit DB BŒUF, fe die , en termes
d'Architedure, d'une lucarne ronde
on ovale dans la couverture A*un
bâtiment. .
Ce monofyllabe eft moven an
fingulier, & long au pluriel.
Le/ final fe mt fentit au fingu-
lier, mais il eft oifif au pluriel ^
c'eft pourquoi , en fupprimant l'a
& le/du pluriel, il faudroit écrire
beuf y beus,
BOFFINGUE 5 nom propre. Petite
ville Impériale d'Allemagne , en
Souabe , fur le ruiifeau d'Eger , à
trois milles d'Avlen.
BOFFOIS y vieux mot qui figoifîoit
autrefois bruit , rumeur.
BOFFUMER, (fe) vieux verbe qui
fignifioit autrefois fe mettre en
courroux.
BOG ; nom propre. Rivière de Po-
logne, qui a fa fource dans la Po-
. dolie , & fon embouchure dans le
Borifthène > au delTus d'Oczakow.
eOGARMlTESouBoGOMiLEs j (les)
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Hérétiques qui parurent à Conf-
tancinople , au douzième fiècle. Us
précendoient que Dieu ovoic une
forme humaine ,&i que l'Archange
Sti Michel s ctoic incarné ^ ils re-
jettoient Ja rélurreâion , les livres
de Moïfe Se TEucharittie; ils di-
foient que la meflTe ctoit un facrifice
de démon, & ils nioient le myftère
de la Trinité. Le nommé Bajile ,
chef de ces Hérétiques , fut pris par
ordre de l'Empereur Alexis Corn-
nène, qui lui fit expier (es erreurs
dans les flammes.
BOGDOISi (les) Nation coiïfidé-
rable d'Afie, dans la Tarcarie , gou-
vernée par plufieurs Princes ou
Kans. C'eft du fein de cette na-
tion que font fortis les Tartares qui
ont conquis l'Emmre de la Chine ,
& la maifon de Taitlinga dont le
chef eft aujourd'hui fur le trône de
C€t Empire.
Les Tartares fiogdois font un
commerce conûdérable à la Chine
en fourrures de martres zibelines &
de renards noirs.
WDGESUND^. nom proipre. Petite
ville de Suède , dans la Weftrogo-
thie , à guatre lieues de Falkoping.
Elle eft rameufe par la bataille qui
s'y livra en 1 5 io , entre les Danois
& les Suédois Stenon-Sture,Régent
du Rovaumede Suède, y fut blciré
mortellement.
BOGOTA i nom propre. Province
d'Amérique , dans la nouvelle Gre-
nade , fur les frontières du Popayan.
BOGRAS ; nom propre. Ville de la
Turquie d'Afie , près d'Alexan-
drette.
BOGUE ; fubftantif mafcuKir. Poif-
fon de mer qui vit près du rivage ,
& qui acquiert environ un pied de
longueur. Il a le corps rond , la
tête courte & petite , de grands
jeux. lelativement àJa. taille. Se
B O H 1 F9
quelques traits dorés Se argentés
qui vont de la tcte à la queue. Sa
chair eft aflez bonne.
BOGUSLAW j nom propre. Petite
ville d'Ukraine , au Palatinat de
Kiovie , fur la rivière de Rofs.
BOHABEL ; Guillaume de Tyr place
une ville de ce nom dans la Syrie.
BOHADE i fubftantif féminin , Se
terme dç coutume. Corvée de deux
bœufs que le vaflal doit à fon Sei-
gneur en quelques endroits.
BOHAIN ; nom propre.. Bourg de
France , en Picardie , i deux lieues
Se demie , nord-oueft , de Guife.
BOHÊME j nom propre. Royaume
d'Europe , qui a la Mifmie Se la
Luface au nord , la Siléfie & la Mo^
ravie à l'orient, l'Autriche au midi,
& la Bavière à l'occident.
La Bohêmt eft très-fertile en bléj
on^y recueille du fafran & de l'ex-
! cellent houblon. Les pâturages y
abondent , Se l'on y nourrit quan-
tité de bétail Se un grand nombre
d'oies dont les plumes fe vendent
: aux Etrangers. H Y a des mines d'ar-
. gent , d'étain & de plomb , & il s'y
trouve en diÔërens endroits des
diamans & autres pierres précieu-
fes , comme des améthiftes , des
faphirs , des émeraudes , &c.
Ce Royaume, dont Prague eft la
capitale , fut habité fix cens ans
avant l'Ere chrétienne , par les
Boïens qui étoient fortis Ats Gau-
les , & qui avoient été conduite
en Germanie par un neveu d'Am-
i bîgat. Roi de Bourges. Ces peuples
furent dans la fuite chalfés de la
Bohème par les Marcomans , Se
fis vinrent s'établir en Bavière , fé-
lon plufieurs Auteurs. Dans le VI*.
fiècle, des Sclaves ou Efclavons for-
tis de Pologne , s'établirent dans ce
pays , & eurent une fuite de Ducs.
Ce ne fut qu'en 1 199 ,qae ces Prin-
Digitfeed by VjOOQ IC
iro BOH
ces commencèrent à porter le nom
de Rois , & ils étoient vaflaux de
TEmpire d*AUemagne.
L'Empereur Ferdinand I. s'ctant
fait élire Roi de Bohème en 1 5 17 ,
après avoir époufé Anne, fœur uni-
que de Louis II , Roi de Bohème ,
rendit ce Royaume éledif , d'hé-
réditaire qu'il étoit auparavant , &
le fit pafler dans la maifon d'Au-
triche. Par le traire de Weftphalie,
la Couronne eft devenue héréditaire
dans cette maifon 5 il refte cepen-
dant encore une apparence d'élec-
tion.
Le Roi de Bohème fut créé Elec-
teur par l'Empereur Othon en 1108.
Il e(t le premier des Elefteurs fé-
culiers j mais fon fufFrage n'a lieu
que quand il s'agit d*élire un Em-
pereur ou un Roi des Romains. Il
n'affifte point aux diètes , & n'eft
chargé df'aucune contribution pour
les befoins de l'Empire.
La première fyllabe eft brève , la
féconde longue , & la troifième très-
brève.
Il faudroit fupprimer le h qui eft
oifîf , & écrire , d'après la pro-
nonciation , Bocme. Voyez Or-
thographe.
BOHÊME , BOHÉMIEN, ENNEj
adjedif & fubftantif. Qui eft du
Royaume de Bohème.
Ce mot fe dit auflî de certains
gueux errans & vagabonds , qui
courent les Provinces, en difant la
bonne aventure , & en volant avec
adreffe.
La Déclaration du Roi , donnée
à Verfailles le 1 1 Juillet i(>8i , or-
donne d'arrêter tous les Bohémiens,
leurs femmes & enfans j de faire
conduire les honin»es aux galèi^es
f>our y fervir à perpétuité en qua-
ité de forçats , & d'enfermer les
femmes dans les hôpitaux.
BOH
On dit proverbialement de quel-
qu'un , qu'il vit comme un bohème ;
pour dire , qu'il, vit comme quel-
qu'un qui eft lans domicile.
On dit aufti proverbialement ,
figurément & familièrement d'iine
maifon fans ordre & fans règle , que
cejl une maifon de Bohème.
BOHERIES i nom propre. Abbava
4'hommes , fituée en Picardie , fur
rOife , environ à une lieue , nord-
oueft , de Guife. Elle eft en com-
mende , & vaut plus de vingt mille
livres de rente au titulaire.
BOHITIS i ( les ) on appeloit ainû
des Prêtres de l'île Efpagnole , en
Amérique , où ils prédifoient l'ave:
nir , &exerçoient la médecine avant
2ue les Efpagnols y arrivaflent. On
evine bien ce que pouvoient être
de pareils prophètes , & de pareils
médecins.
BOHMISCH-BROD } nom propre,
petite ville de Bohême , à fîx lieues
de Prague.
BOHOL y nom propre. Petite île
d'Afie , l'une des Philippines.
BOHORDÉIS^ vieux mot qui figni-
fioit autrefois joute , courie de lan^
ces.
BOHRUS ; nom propre. Rivière con-
fîdérable d'Afie , qui abonde en^x-
cellent poiflbn ^ & furtout en trui-
tes. Elle a fa fource dans le« mon-
tagnes du Kurdiftan , & fon em-
bouchure dans le Tigre.
BOHUSLAW; nom propre. VUle de
Pologne , dans le Palatinat de Kio-
vie.
BOIANO i nom propre. Ville épif-
copale d'Italie , au Royaume
de Naples , aux pieds de l'Apen^
nin , & à vingt-trois milles de Ca-
poue.
BOIARD; fubftantif mafculin. Titre
de dignité afFedé aux principaux
Seigneurs , & Sénateurs de l'Empire
d«
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BOI
ï3e Ruffie » & aux parens des Vaî-
vodes de Tranfilvanie.
BoiARD, fe dit auflî, par ceux qui pè-
chent la morue , d'une civière à
bras avec laquelle oti transporte ce
poiffbn d'un endroit dans un autre.
BOIASSE ; vieux mot qui fe difoit
autre^sis d'une femme du bas peu-
ple.
BÔIBI j fubftanriF mtfculin. Serpent
du firéûl de couleur verte , & long ,
"de trois pieds. 11 a la gueule large
& la langue noire. Sa morfure eft
très-dangereufe , & fa chair a les
propriétés de celle de la vipère.
fiOICHE j vieux mot qui fignifioit
autrefois entrée de cellier ou cave.
BOICHÉEj vieux mot qui s'eft dit
autrefois d*une efpèçe de Nafle.
BOICHIER ; vieux mot. 11 s'eft dit au^
trefoisde celui qui faifoitdesNafles.
BOICINÏNGA; fubftantif mafculin.
Serpent du Bréfil, d'environ cinq
pieds de longueur. Marcgrave don-
ne la I>efcription d'un de ces rep-
tiles , qui étoit épais au milieu du
corps , & effilé aux extrémités. Son
ventre étoit plat, fa tête ferrée , Ion-
{;ue , & large de fix doigts ; il avoit
es yeux petits^ la queue ronde &
fourchue : quatre de fes dents
étoient plus longues que les au-
tres, faites en forme de faulx , blan-
ches , & pointues comme des épi-
nes. Il étoit couvert d'écaillés , qui
formoicnt une efpèce de chaîne à
mailles , de couleur noire. Entre ces
mailles paroiflbient des taches bru-
nes. Les côtés étoient jaunes , & les
écailles du ventre d'un jaune pale.
Ce ferpent eft très-dangereux :
le' remède , dont les habitans fe fer-
vent contre la morfure de cet ani-
mal, eft de lui écrufer la tête» &
d'eç faire un emplâtre , qu*ils ap-
pliquent fur la plaie, avec de la la-
live d'un homme à jeun»
Tom€ /r.
nov
tri
• On peut confulter Linnasus , Rai^
Hernandez j Nieremberg , Seba ,
GreWj Charas, Rhedi , Piîon & plu-
fieursautresNaturalifteSjfut ce qu'ils
ont dit des ferpens de ce genre^
BOlDIE ; vieux mot qui fignifioit au-
trefois , fraude.
fiOlE^ futftantîf féminin. Efpèce de
revêche fabriquée par lesSayetteurj
d'Amiens.
BOIENS: (les) anciens Peuples de
la Gaule Celtique , qui habitoient
entre la Loire & T Allier , vers le
confluent de ces deux rivières.
Il y a en d*autres peuples de ce
nom en Germanie, en Italie » &
même en Afie. Les Boïens de Ger*
manie avoient leur réfidence dans-
la forêt Hercynienne, où eft -aAuel-
lement la Bohème : ceux d'Italie
s'^roient rendus maîtres de VOm-
brie & de TÊtrurie j & ceux d' Afie
s'étoient avancés fous la conduite
de Brennus jufqa'à Byzance , & s'é-
toient fixés dans TEolie & ITorrie,
après avoir répandu la terreur dans
l'Afie , & avoir impofé des tribut*
aux peuples qui Mbicoient cette
Îartie du monde en-deçi du mont
VuTus. Il eft certain que tous ces
Boïens étoient originaires des Gtvt*
les.
BOlER j vieux mot qui fignifioit au-
trefois, cloaque.
BOIGUACU ; fubftantif mafculin;
Serpent du Bréfil , dont jparle Marc-
îgrave, qui dit en avoir vu un de
huit pieds de longueur, & un au-
tre ^e fept pieds & demi. Lémttre
Auteur ajoute qu'il a ouiïi vu un
boiguacu dévorer une chèvre , fant
en rien laiflfer. Pifon rapporte qu'il
y a des ferpens de ce genre qui ont
jufqu'à vinct pieds de longueur j
que quand ils lont affamés, ils fer-
rent dos builTons & grirrîpent fur
les arbres^ doù ils s élancent iur
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112 BOl
les bêtes fauvases &c fur les hom-
mes , s'entortiUent autour de leurs
corps j les étouffent & les dévorent.
11 eft parlé dans les éphémérides
d'Allemagne d'un boiguacu , qui
avala en entier un bœuf fauvage.
BOILEAU DESPREAUXj (Nicolas)
nom propre d'un Auteur célèbre ,
^ né i Crone auprès de Paris , en
* i6}6. Ileflaya du Barreau & de la
Sorbonne j & dégoûté , dit M. de
Voltaire , de ces deux chicanes , il
ne fe livra qu'à fon talent, 8c de-
vînt l'honneur de la France, Nous
avons de lui d'excellentes Satyres ,
de bonnes Epîtres , un Art poétique
admirable & le Lutrin , qui eft Un
agréable & élégant badinage.
Boibau mourut en 174 1, cou-
vert de gloire, après avoir été pen-
dant toute fa vie le fléau des Pra-
dons,& Tathlètedu bon goût. Tout
le monde fait quelle eltime avoit
pour lui Louis XI V , & avec quelle
diftindion ce Prince l'accueilloit
quand il alloit à la Cour,
BOILLE} vieux mot qui fignifioit au-
trefois, buiflbn.
BOILLON } vieux mot qui fignifioit
autrefois , cifelure.
BOINITZ; nom propre. Ville de la
haute Hongrie, au Comté de ZoU,
dans le voifinage de Pribnitz. Elle
eft remarquable par fes bains 6c par
le fafran qu'on recueille en abon-
dance fur fon territoire.
BOIOARIENSj ( les ) anciens peuples
de Germanie ^ dont les defcendans
font aujourd'hui connus fous le
nom de Bavarois.
BOJOBI ; fubftantif mafculin. Serpent
de l'île de Ceylan ,à grolTes babmes.
Ses yeux font rouges & étincelans ,
& fon rejgard eft affreux , mais fa
robe dl fuperbe: elle eft luifante, de
couleur orangée^ parfemée de taches
paillées^ & ornée de zones d'un rou- 1
BOI
ge brun, qui ferpentent fur le dos.'
Il y a plufieurs efpèces de ce
genre.
BOIQUATRARA; fubftantif mafcu-
lin. Seba décrit fous ce nom deux
ferpens des Indes qui lui ont été
envoyés , l'un de l'île Maurice , Se
l'autre d'Amboine : tous deux font
fuperbement vêtus. Celui d'Amboi-
ne, qui eft le plus beau, eft mar-
qué de bleu, de vert de mer & de
vert obfcur. Son ventre eft Céladon
nuancé de quatre bandelettes jau-
nes qui régnent depuis^ têtejuf-
qu'au bout de la queue.
Ce ferpent chante , dit-on , agréa-
blement , & attire par la mélodie de
fa voix divers oifeaux fur lefquels il
s*élance. Se dont il fe nourrit.
BOIRADEj vieux mot qui fignifioit
autrefois une corvée qu'un vaffal
devoir faire avec fes bœufs.
BOIRAT; vieux mot qui fignifioit
autrefois bouvier.
BOIRE ^ fubftantif mafculin. Ce qui
fert de boiflbn. // lui donne un écu
par jour pour fon boire &Jbn manger.
BOIRE j verbe aûif irrégulier de la
quatrième conjugaifon. Bibere* Ac-
tion d'avaler de l'eau, du vin ou
quelqu'autre liqueur. Ils buvoient
le Champagne à longs traits. Verfeiç^
à boire à Madame. J*aime à boire
frais , à la glace. Il boit de l'eau.
On dit quelquefois à boire; pour
dire , donnez à ooire.
On dit , boire fecj bien boire ,
boire d'autant ; pour dire , boire
copieufement.
On dit de quelqu'un , quV/ Ap/r
àfafoif; pour dire,au'il ne boit
que quand la foif l'y oblige.
Boire à quelque perfonne , boire
la fanté ou à la fanté de quelque
perfonne; boire les inclinations au anix
inclinations de quelque perfonne ; ex-
preiIÎ9n$ qui font en ufage dan^ les
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BOI
^ tabler en bavant les uns aux au-
tres.
Boire ensemble, fîgnifie, faire un
repas enfemble. Uy a longtemps
que nous n avons pas bu enfcmbU.
On dit de deux perfonnes que
Ton a reconciliées , & qu'enfuite on
' a fait manger enfemble , qu 0/2 les
a fait boire enfemble.
On dit , furtout dans l«s chan-
fons â boire , boire une rafade ^ boire
• un rouge bord; pour dire , boire un
verre pl^n de vin, boire le verre
tout plflft.
Boire x la ronde , fignifie boire à
la fanté de tous les conviés l'un
après l'autre. On pajfa lafoirée à
k^ire à la ronde.
Boire un doigt de v in, Hgnifie boire
un petit coup. // ne voulue boire
quun doigt de vin.
Boire le vin de l'étrier , fignifie
boire un verre de vin quand on eft
fur le point de partir d'une auberge.
BoiRB AU galet, exprime l'adion
de verfer dans fa bouche , ^yant la
tête renverfce.
Le Roi boit j cette expreffion eft ré-
pétée en forme de cri de réjouifiance
1>armi ceux qui célèbrent enfemble
e repas du jour des Rois. Les con-
vives crient le roi boit^ chaque fois
^ que boit celui que le fort a fait
roi de la table» Si c'eft une Dame
que le fort ait fait reine de la ta-
ble, on crie la reine boic.
On dit d'un vin , qii il eji prompt
à boire ; pour dire , qu'il n'eft pas
de garde, & qu'il doit être bu dans
la primeur.
On appelle chanfons à boire , des
chanfons qu'on chante ordinaire-
ment à table. Se qui font faites pour
cél^rer le vin & la bonne chère.
On dit proverbialement de ceux
qui boivent enfemble apiès avoir
tait un marché , qu'i/x boivent le v'ui
Bor 113
du marché. Ou irons^nous boire le
vin du marché ?
On dit proverbialement & fa-
milièrement, boire à tirelarigot^ ou
en tirelarigot, ou comme un trouj
ftkGU comme un templier j comme un
wchantre y comme un fonneur; pour
dire , boire avec excès. Les Dames
burent comme des templiers.
On dit proverbialement & fami-
lièrement , à petit manger bien boire ;
pour dire , qu'on boit copieufement,
quoiqu'on mange peu.
On dit qu'0/2 a dorme pour boire
à des ouvriers ;pour dire, qu'on leur
a donné quelque chofepar-defliis ce
qui leur étoit dû.
On dit auflî, donner pour boire ;
pour dire , faire un petit préfont en
argent à quelqu'un du peuple , foit
par pure libéralité , foit pour récom-
penle de quelque petit lervice qu'il
a pu rendre.
' On dit proverbialement en par-
lant de vin, qui bon Cacheté y bon
le boit.
La même chofe fe dit prover-
bialement & figurément , pour dire ,
qu'on ue doit pas épargner l'argent
pour avoir de la bonne marchan-
dife.
Boire , fignifie, par extenfion ^ s'enni-
vrer. C'efl dommage que ce jeune-
homme boive.
On dit proverbialement dans ce
fens, qu'o/z ne fauroit fi peu boire
quo(i ne sUn fente; pour dire , que
pour peu qu'on boive trop , on ne
manque guères de faire quelque
fottife.
On dit auflî , dans le fens par ex-
tenfion , mais non figurément , com-
me enfcignele Didionnaire de Tré-
voux, que la terre boit l*eau ; pour
dire, qu'elle s'abreuve d'eau j que
le papier boit , qu une éponge boit ^ ^c.
pour dire, que l'encre perce au trav-
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tt4 BOl
vêts ia papier , qu'une éponge sV
breave de quelque liqueur^ &c.
^AiRB BOiki du tajctas^ du lingt , une
étoffe^ dmpajfcmtnty (ignifia , en ter-
mes de couture , tenir le taffetas, le
linge , &€. lâches en les coufant. <• jft
FAlRfi BOIXE LES PEAUX ^ fç dit , eiff
termes de Chamoifeuis & de Mé-
^illiers, de Paâion de jetter à la ri-^
vière les peaux de chèvres, de mou-
tons , &c. pour les y faire tremper.
f AIRE IVOIRE un cheval auÇcau , iigni-
fie , en termes de manège » lui ap-
porter de l'eau pour le faire boire
dans l'écurie , fans le déranger de fa
place.
On dit auffi , en termes de ma-
nège & figurément , qu'w/i cheval boit
dans fort blanCy quand le poil de fon
corps n'étant pas de couleur blan-
che , il fe trouve avoir le nez tout
blanc. Et qu'i/ boit la bride ; pour
dire, que le mors force les coins de
la bouche du cheval , & les fait ri-
der , parce que les moncans de la bri-
de ne font pas a (fez alongés. {
Boire un affront, fignihe, dans le
fens figuré , fupporter une offenfe ,
fans en marquer de reflèntiment. //
fut obligé de boire cet affront.
On dit proverbialement & figu-
rément , puifque le vin cfitiré il faut
h boire; pour dire, que quand on
s'eft avancé dans quelque afiàire
jttfqu'â un certain point , on ne
doit plus l'abandonner.
On dit auffi proverbialement &
figurénient , qu il faut boire le ca-
lice ; pour dire , qu'il faut fe ré-
fûudre à fouffrir les peines aux-
quelles on ne peut fe fouftraire.
On dit encore proverbialement
& fîgurcmem^ qui fait la faute la
boit ; pour dire , que celui qui efl
coupable doit être puni.
Conjugaison & quantité pro-
fodique du veibe iïicgixlxQr boire^
BOÎ
ta première fyllabe de Hiiflm^f
efl longue, & la féconde très-brève»
Indicatif, PreTent. Singulier J#
bois , tu bois , il boit.
Pluriel. Nous buvons ^ vousbtt^
vez , ils boivent.
La fyllabe qui compofe les deu^c
premières perfonnes du (inguliet
eft longue , & celle delà troifièmo
perf(Kiae eft moyenne.
Les deux premières perfonne^xîtt
pluriel ont la première fyllabe brè-
ve & la féconde longue : U trci-
fîème perfonne a la première fyl-
labe longue , & U féconde ttès-%
brève.
Imparfait. Singulier. Je bavois,
tubuvoisj ilbuvoit. -
Pluriel. Nous buvions , vous q\h
viez , ils buvoient.
Les deux premièresperfonnes du
fmgulier & les trois du pluriel ont
la première fyllabe brève , 5c la fé-
conde longue : la troiHème petfou'
ne du lingulier a la pretnière fyl^
labe brève , & la féconde moyenne.
Ne prenez pas pour deux fyllabes
ions &: i^ qui terminent les deux
premières perfonne s du pluriel ,
ce font des diphtongues en poëfie
comme en proie.
La même obfervation aura lieu
pour le pluriel du préfent & de l'im-
parfait du fub|onâ:if.
U faudroit changer en a Vo delà
dernière fyllabe du fîngulier & de
la troifième perfonne du pluriel ,
Se écrire , d'après la prononciation,
je buvais , &c. pour les raifons que
nous donnons en parlant des voyel-
les & des diphtongues*
Prétérit défini. Singulier. Je
bus , tu bus , il but.
Pluriel. Nous bûmes , vous bûtes,
ils burent.
La quantité profodique du fin-
ffdm de ce temps eft la même que
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BOI
^I^ <la préfent; 4e Tindicatifa si
cela près que la fyllabe^qai compofe
la crpifième perfpqne 4u ^guher y
eft brève.
Les crois perfomies du pluriel
oat la première fxnal;>e longue , 6c
U féconde très-bfève.
La formation & la quantité pro-
fodiqqe du fuçur (Impie U du ccm-
ditionnel préfenr fuivent les règles
données pour les cemp$ pareils du
VQïb^ fendre. Voyez au mot VeRbb,
les règles indiquées.
Impératif. Préferu. Singulier.
bois , qu'il boive.
Plmel. 8uvpns A bttvçz , qu'ils
boivent.
La troiiième perfonne du fîngu-
lier a la première fyllabe longue y
9c la féconde très-brève.
La quantité profodique des au-
tres perfonnes des deux nombresjife
trQuve dans la quantité donnée pour
le préfem de Tindicatif,
Subjonctif, Préfenc. Singulier.
Que je boive , que tu boives , qu'il
boive*
Pluriel. Que nous buvions » que
vous buviez , qulS boivent.
Le€ trois perfonnes du (îngulier »
& la troiHème perfonne du pluriel ,
ont la quatité proibdique de U troi-
fième perfonne de l'un & l'autre
sombre du préfent de l'impératif.
La premièrt & la féconde per-
ionne du pluriel retTembleht aux
deux premières personnes du pluriel
de l'imparfait de ^indicatif•^
Imparfait. Singulier. Que je
buflè , que tu buflès , qu'il but.
Pluriel. Que nous buflions y que
vous buffiez , qu'ils bufTent.
Les deux premières perfonnes du
iingttUer , & la troifième du pluriel ,
ont la première fyllabe longue^ &
la feconSe très-brève.
Ls monofyllabe > qui compofe la
troifième perfonne 4u fînguUer , e^
long.
Les deux premières perfonnes
du pluriel ont la première fyU
labe brève , & la féconde longue.
Il faudroit) en fupprimant un^>
écrire bujîons , bi{{ie'[. Voytz Oji*
THOQR^APHE.
X^e préfent ^VL participe actifs ôc
qui eft auflî adjedif verbal , fait
buvant au mafculin , ^ buvante au
féminin.
On dit proverbialement de quel-
qu'un qiji fe porte bien , qu'if eft
bien buvant & bien mangeant.
La première fyllabe eft brève,
la féconde longue » & la troiCèoie
du féminin très-brève.
Le pluriel fe forme en changeant
le ^. final du (ingulier en un Jj^
qui fuit la règle générale des
pluriels* Foye'[ la lettre *î.
Ce mot employé comme ?d-
jeAif , ne doit pas régulièrement;
précéder le fubftantif auquel il fe
rapporte. On ne dira pas une bu--
vanteftmmeyTtïTÎis une femme buvante,
Lq g'erondif hit buvant.
Le participe pajjif y qui eft auffi
adjedif, fait bu au mafculin. Se
'bue au féminin.
On dit proverbialement &-figu-
rément de quelqu'un qui n'a plus
honte de rien,qu'i/a touu honte bue.
Ce monofylUbe eft bref au fin-
gulier mafculin , mais long au plu*
riel &c au féminin.
Les remps compofés , c'eft-à-
dire, tous ceux qui fe conjugent
avec les verbes auxiliaires & le par-
ticipe paffif , ont la même quan-
tité profodique : y aurais bu^ elle eût
été bue y Sec. Foyeiç^ Verbes auxi-
liaires & TEMPS COMPOSÉS.
Ce mot employé comme adjec-
tif, ne doit pas régulièremenr pré-
céder le fubftantif auquel il fe r^p-
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ïi6
BOI
porte. On ne dira pas du bu vin ,
mais du vin bu*
Le t final des temps ou perfon-
nes de ce verbe eft muet , ou fe fait
fentir, comme nous l'expliquons
en parlant de cette lettre.
Le s final prend le fon du \ de-
vant une voyelle , mais en fuivant
la règle générale donnée à la let-
tre*?.
Obfervez que les lettres nt^ qui
terminent les troifièmes perfonnes
du pluriel de certains temps , n'ont
aucun fon particulier ^ & ne font
que la marque du pluriel , quand le
t doit être muet. Dans ce cas , vous
pronocerez ils boivent , comme s'il
etoit écrit , ils boive. Ceci fe trouve
expliqué au mot Verbh.
BOlRlN i fubftantif mafculin , & ter-
me de Marine. On donne ce nom
au cordage qui tient la bouée.
BOIS ; fubftantif mafculin. Lignum.
Subftance dure , ligneufe & com-
pare des arbres. C'cjl un bon bois
de chauffage. Ce bois eft propre à la
menuijerie. A qui appartiennent ces
bois de charpente ?
.Bois , fe ditd*un lieu planté d'arbres
propres à la conftruàion des édifi-
ces, à la charpente, à la menui-
ferie y au charonnage , au chauffa-
ge , & à divers autres ufages.
M. de BufFon , qui voit toujours
les faits par l'œil clu génie , & qui
confirme fes obfervations par l'ex-
Î>érience , vous a démontre , il y a
ong-temps, que vos bois étoient
mal exploités & mal cultivés j
qu'ainfi votre attachement à de
vieilles méthodes Se à d'anciens
préjugés vous privoit d'un revenu
confidérable , & expofoit le Public
à manquer bientôt d'une matière
de première néceflîcé. Nous allons
rapporter ici quelques-unes dis
vues de cet illuftre Obfervateur fur
BOI
la meilleure culture & la cônfervif*
tion des bois.
11 vous a fait voir que les bali^
veaux étoient nuifibles aux taillis ;
il vous en a donné des raifons phy^
fiqses , vérifiées par l'expérience.
f^oye^ Balivage. U vous a prouvé
en même-temps qu'il ne falloit pas
(îompter fur les glands que fournif"
fent les baliveaux pour regarnir les
bois } car , à peine , dit-il , en leve-
t-il quelques-uns de la grande quan-
tité qui en tombe. Le défaut d air ^
les eaux qui dégoûtent des arbres >
la gelée qui eft plus vive à la fur-
face de la terre , tous cts obftacles
réunis détruifent le plant dans fa
naifTance. Si l'on voit quelques ar-
bres de brin dans les taillis', ils ne
viennent que de graine \ car le chê-
ne ne multiplie pas de rejetons , &
ne pou (Te pas de la racine ; & Ton
peut obferver que ces arbres de
brin, étant éloignés des baliveaux,
ne doivent leur naifTance qu'à des
geais y mulots , ou autres animaux >
qui y ayant apporté ces grains pour
leur nourriture. ,.,.les y ont lailfes.
Il réfulte donc de ces obferva-
tions , que la manière de tirer d'un
taillis tout l'avantage & tout le pro-
fit poflïbles, n'eft'pas la méthode
ordinaire de mettre les taillis en
coupe réglée ; méthode qui , fans
doute , doit fa faveur à la grande
commodité. Pour la coupe des bois,
il faut avoir égard â la nature du
terrein j on gagne à attendre dans
les bons terreins ; mais il faut les
couper fort jeunes dans les terreins
où il n'y 1 pas de fonds. 11 eft effen-
tiel d'oWcrver , que dans les pre-
mières années , le bois croît tou-
jours de plus en plus ; que la pro-
duction aune année furpafle celle
de l'autre , jufqu'à ce que parvenu
à un certain âge , fon accroiflement
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BOI 117
fuçoîrsj Tarbre pompe abondam-
menc des fucs nourriciers ^ & dès
la première année , il donne un jec
plus vigoureux & plus clevé, que
ne 1 croit l'ancienne tige de trois
ans. Par cette méthode facile Se
peu coûteufe , on fupplée aux la-
bours , & on accélère de plufieurs
années le fuccès d'une plantation.
Lorfque les jeunes plants ont été
gelés, le vrai moyen de les rétablir,
eft de les couper de même j on fa-
crifie trois ans , pour n'en pas per-
dre dix ou douze.
Pour tirer tout l'avantage poflî-
ble d'un terrein , il faut entremêler
les arbres qui tirent leur nourriture
du fond de la terre , avec ceux qui
la ti^enl^'de la furface. P^oyc^ au^
furplus ce qu'à dit M. de Buffoa
dans les Mémoires de l'Académie
des années 1738 & 1739*
Le bois prend difFérèntes déna«
minations , félon Ces différentes
qualités , & les divers ufages aux«
quels on l'emploie.
Bois VIF , fe dit des arbres qui pouf-
fent des branches & des feuilles.
BqjS MARMENTAUX, ou DE TOUCHE,*
fe dit des arbres qui ne fervent que
d'ornement à un château.
Bois d'entrée , fe dit des arbres qui
ont quelques branches y^nes , 8^
les autres sèches.
Bois MORT , fe dit de tout arbre fé-
ché fur le pied.
MoRT-Bois , fe dit de certains arbres
de peu de valeur , tels que les ron-^
ces, les genêts , les épines , &c.
Bor
diminue. L'économe doit donc
ikifir ce point , ce maximum » pour
tirer de fon bois tout le profit pof-
fible.
L'expérience a encore appris à
M. de BufFon , que le foin que l'on
prend de nettoyer &c de bien culti-
ver le terrein où l'on veut faire des
femis ou plantations , eft plus nui-
fible que profitable y ordinairement,
dit-il y on dépenfe pour acquérir ;
ici la dépenle nuit à l'acquifition.
La meilleure manière de réuflir à
faire croître du bois dans toutes
fortes de terreins , eft d'y femer des
épines , des buitlons y Se par une
culture d'un ou deux ans , d'ame-
ner le terrein à l'état d'une non-
culmre de trente ans. Tous ces
buifibns font autant d'abris qui ga-
rantiflent les jeunes plants > brifent
la force du vent , diminuent celle
de la gelée , & les défendent con-
tre l'intempérie des faifons. Un
terrein couvert de bruieres > eft un
bois à moitié fait , & qui , peut-
être , a dix ans d'avance fur un ter-
rein net & bien cultivé. On peut
femer , dans certaines terres , de
l'avoine avec les glands , elle garan-
tit le plant dans Ion enfance.
Dans les deux premières années,
1 accroiffement du plant va toujours
en augmentant ; mais le plus fou-
vent , dès la troifième , il va en di- ^
minuant , & il continueroitde fuite
dans les années fuivantes; il faut
faifir cet inftantpour couper le jeu- ,^
ne plant jufqu'auprès de terre , fur- ?
tout dans les terres fortes. L'arbre 1 Bois blanc, fe dit de certains arbres
étant ainfi coupé , toute la sève fe I de peu de fervice , comme le peut
porte aux racines , en développe les plier , le bouleau , le tremble, o'c^
germes ; de tendres & herbacées
qu'elles étoient, elles deviennent
rortes , & pénètrent dans le terrein;
il fe forme une grande quantité de
chevelus ^ d'où partent autant de
Bois A FAUciLLON , fe dit d'un petit
taillis qui peut s'abattre à la fer^
pette.
Bois ARsiN , fe dit des arbres que le
feu a maltraités»
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ii8 60f
Bors EN ÉTAT , fe <lit des âtbres qui
font debout.
Bois chablis, fe dit des arbres que
les vents ont abattus.
Bois ENCRoui , fe dit d'un arbre qui
étant coupé pat le pied , tombe fur
un autre arbre auquel il demeure
accroché.
Bois bomba , fe dit d'an arbre qui a
quelque courbure naturelle.
Bois carié , fe dit des arbres vicies
qui ont des nœuds pourris.
Bois rabougri , fe dit d'un bois tot-
tuj malfait & d'une mauvaife
venue.
Bois cïiARMÉ, fe dit d'an arbre qui
- eft près de périr ou de tomber,
pont avoir reçu quelque dommage
dont la caufe n'eft pas apparente.
fcois.coM^UGÉ, fe dit d'un bois imbi-
bé & pénétré d'eau.
Bois EN DÉFENDS , fc dit dc Certains
arbres d'une belle venue qu'il n'eft
-pas permis -de «oiïpw avant qu'ils
' aient pris tout l'acctoiflement dont
ils peuvent être fufcaptibles. Les
défends n'ont ordinaitemeint lieu
que danyles grandes forêts ; & il
* eft défendu d'y mener paître le
fcétàil avant qtie les arbres foient
défenfables, cequi^h'eft qu'après
(ix ou fept ans. . , .
BoR ûtwt, fô dit d'un arbre fendu
par l'adion de la gelée.
Bôis crssANT , fe dit d'un atbte abat-
tu & couché par terre.
È3IS MAK.QUÉ PAR tE BRANCHAGE,
fe dit des arbres ^ieftinés au^ bâti-
itiens du Kôi, ô: mftrqués par le
Branchage dans le» forêts de Sa
Majefté 6u de fes VaiTaUX.
Pbis DÉCHAUSSÉS , fe dit des arbres
dont on a découvert le pied. ^
Bois COUPÉS PAR RACINE, fe ditdcs
arbres auxquels on a coupé la raci-
ne avec laicie ou la cognée.
§915 pjî çitjT , fe dit i'm ««btç <;ou-
Bor
pé par quelqu'un ^ui n'y avoît «•
cun droit.
Bois défensable » fe die d'un canton
de bois où il eft permis de mener
•le bétail en pâruce , parce <fie les
arbres font en état de réfifter.
Bois EN ptJciL , fe dit d'un canton de
bois coupé récemment &avaint iju'il
fe foit écoulé trois années depuis
cette coupe»
Bois RECÉPB , fe dit d'un bois <j4 on
a coupé par le pied port l'avoir de
plus belle venue.
Bois isuR tE REtoOR > fe dit d*un
bois trop vieux ^ commence i fe
gâter & à diminuer de valeur.
Bors;DE haut REVENu>fe ditd'uhede*
mi-futaiede quarante à foixance ans.
Bois TAILLIS > le dit de ceux qui fent
fujets aux coupes ordinaires , fef-
quelles fe font dans les temps fijcés
par les Coutumes. Dans celks-cî ,
ceft après une révolution de dix
ans j dans celles-U , c'eft de quinze
en quinze ans j & dansd^autres , de
vingt en vingt ans.
Bois DE HAUTE FUTAIE , fe dit def
bois qui ont paffé trois coupes or-
dinaires de bois taillis , ou trente
années , & qu'on laiflè ordinaite-
ment croître jufqu'à ce qu'ils vi^n^-
nent fur le retour.
Pour connoître l âge da bols , on
en fcie le tronc horifontalement ; on
compte les cercles epie l'on y re-
marque, & chaque cercle dénotç
une année.
Remarquez ou en Jurifprudehco
on fait cette différence eiltre Iq$
bois taillis & ceux de haute fotaie,
que les premiers ^ près d'être cour-
bés, font çenfés meubles > Se quQ
les autres font réputés immeubles ,
& faire partie du fonds , tant qu'ils
n'en font pas féparés»
Bois TENUS EN GRURI* , ÔRAIRIE ÏT
SEQRi^il^j^* fe dit ^s bois dont U
propiié^ç
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BOi
J^roprîécé apparcienc aux parcicu*
iers , & l'exercice de la'Juftice au
Roi , avec fcs droits qui en déri-
Yenc , coilime la chalTe , la paifTon
& la glandée , i moins qu'à 'l'égard
des paiflbn & glandée > il n'y aie
titre contraire.
Garde-bois , fe ditd'un bas-Officier
prépofé pour veiller à la conferva-
tion des forêts & de la chaiTe.
Bois en grume, fe dit des arbres
qui ne font point équarris , & qu'on
emploie avec leur écorce , comme
quand on en fait des pieux ou pi-
. lotis.
Bots lavb, fe dit de celui auquel
on a enlevé avec la befaîguc tous
les traits que la fcie y avoir lai(fès.
Bois MI-PLAT , fe dit de celui auquel
on laiife , en l'équariflant y plus
' de largeur que d*épai(Ieur j comme
quand on. le diftrioue pour mem-
brures de menuiferie.
Bois DB MERRAiN y fe dit de celui
au'on a diftribué en petits ais , &
ont on fait des douves de ton-
neaux , des cuves -y des panneaux ,
&c.
Bois d'ouvrage , fe dit de celui
3u'on travaille dans les forêts , &
ont on fait des fabots , des féaux »
des pelles , &c.
Bois moulina , fe dit de celui qui eft
pourri & rongé des vers.
Bois qui sb tourmente, fe dit d'un
bois qui fe déjette , parce qu'on l'a
employé trop vert ou trop humide*
Bois de refend, eft celui qu'on dif-
tribué par éclats pour faire des lat-
tes , des échalats , du merrain , ôc.
Bois de remontage , fe dit du bois
qu'on emploie pour remonter des
pièces de canon, pour conftruire
des chariots , &c.
Bois refait , fe dit d'un bois qu'on
a équarri Se' redreflTé fur fes faces ,
de gauche & Sache qu'il éioit.
Tome IF.
BOI izj
Bois SAIN ET net, fe dit d'un bois
fans gale , fans fiAule & fans nœuds
vicieux.
Bois ROUGE , fe dit d'un bois qui s'é-
chauffe & qui eft difpofé à pourrir.
Bois ROULÉ j fe dit de celui dont les
cernes ou crues de chaque année
font féparées & ne font point corps
enfemble, ce qui eft un effeç du
vent dont l'arbre a été battu pen-
dant qu'il étoit en sève. Le bois
roulé n'eft bon qu'à brûler.
Bois VERMOULU, fe dit d'un bois
que les vers ont corrompu.
Bois MADRi , ou NOUEUX , fc 4^^
d'un bois qui ne peut fe fendre
qu'un peu vers 4e tronc , parce aa'il
eft rempli de raches noueuses ,
pour avoir crû fur le gravier , ic
avoir été expufé au foleil du midi.
Bois TRANCHÉ, fe dit d'un bois a
fils obliques qui coupent la pièce Se
la mettent hors d'état de réfifter à
la charge , & de pouvoir être re-
fendue.
Bois TORTU , fe dit d'un bois qui
n'eft bon qu'à faire des courbes , &
<\a\ ne fert guères que pour la Ma-
nne.
Bois d'échantillon , fe dit des
pièces de bois qui ont une dimen-
fîon déterminée.
Bois b'équarrissage, fe dit d'an
bois propre à recevoir la forme d'un
parallelipipède. Il doit avoir au
moins fîx pouces de groffeur pour'
être équarri.
Bois cantiban , fe dît d'un bois qui
n'a du Sache que d'un côté.
Bois d'émail , le dit de celui qui eft
fendu & fcié du centre à la circon-
férence.
Bois flachb , fe dit de celui dont les
arrêtes ne font pas vives , & qui ne
pourroit s'équarrir convenablement
fans un déchet trop confidcrable. '
Bois de brin, fe dit^ en termes de
R
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130 BOI
Charpente , de celui qui fe fait efli \
ôcanc les quatre dolTes & le flache
d'un arbre en lequarriffant.
Bois gras^ ou doux , fe dit d'un bois
fans fil , moins poreux & moins
noueux que lé bois ferme. 11 ne vaut
rien pour réfifter à la fatigue , & il
ne convient que pour faire des pan-
neaux &c des aflemblages de Me-
naiferie.
Bois dur , ou rustique ,fe dit d'un
bois qui a le fil gros. Il croît dans
les terres fortes & au bord des fo-
rêts.
Bois LEGER y fe dit d'un bois tel que
le fapin , le tilleul , le tremble, &c.
Les Charpentiers appellent un
cent de bois j foixante-aouze pouces
de longueur fur fix pouces d'équar-
riffage.
On dit auflî , en termes de Char-
f rentiers , cjuand on met en chantier
es pièces de bois qui doivent fer-
vir à la conftruétion d'un édifice ,
mettre les pièces de bois en leur rai-
fon; pour dire , mettre chaque mor-
ceau a fa place.
Bois AFFoiBLi y fe dir d'un bois dont
on a diminué la forme d'équarrifla-
ge,en le rendant courbe ou rampant
pour laiflêr des boflTages aux poin-
çons.
Bois apparent , (e dit d'^im bois, qui
étant employé en planchers , cloi-
fons , &c. n'eft recouvert d'aucune
autre matière.
Bois déchiré , fe dit de celui qui re-
vient d'un ouvrage mis en pièces
pour quelque caufe que ce foit.
Bqis corroyé 5 fe dit de celui qu'on
a drelTé à la varlope & au rabot.
Bois déversé, ou gauche, fe dit
d'un bois qui a perdu , en fe déjet-
tant , ou de quelqu'autre manière
que ce foit, la rorme qu'on lui
avoit donnée en réquarrifTtnt.
Çoi8 de lit , fe dit de^ tout ce qui
BOI
compofe la menuiferîe d'un lit.
Bois de Charronage , fe dit de
tout le bois dont ^e fervent les
Charons pour faire des chariots ,
des charettes, des roues, &c.
Bois de sciage, fedit de celui qu'on
ia diftribué en foliveaux & en plan-
ches pour fervir i la meriuiferie.
On appelle aufli bois defciagcj celui
qui a moins de tîx pouces de dia-»
mètre.
Bois ouvré , fe dit de celui que l'ou-
vrier a travaillé y Se bois non ouvré,
de celui qui n'a pas paffé par les
mains de l'ouvrier.
Bois de chauffage ,. efl celui qut
fert d'aliment au feu. Il reçoit ai-
verfes dénominations qui lui font
particulières » &donc voici les prinr
cipales :
Bois neuf, fe dit de celui qui n*a
point été trempé d'eau , mais ame*
né par charroi ou fur des bateaux.
Bors flotté , efl celui qu'on amène
en train fur des rivières.
Bois perdu ^ fe dit des boches ^e
l'on jette dans les ruiffeaux ou ri-
vières ijui les portent aux lieux où
Ton doit les charger fur des ba-
teaux , ou en former des crains
qu'on mer à flot.
Bois canards , fe dit des bûches ,
qui étant fettées à bois perdu , vont
au fond de l'eau , ou s'arrêtent fur
las bords.
Bors voLANs, ie dit des bûches que
le flot conduit droit au port..
Bois ÉçHÀPÉs , fe dit des bûches qui »
dans les débordemens , fonr portées
dans les terres;
Bois pelard , fe dit des bois ronds
& menus dont on enlève Técorce
pour faire du tan.
Bors DE MOULE ,. OU DE QUARTIBJR ^
fe dit du bois mefuré qui a au
moins dix-huit pouces de groffeur.
Bois DE corde , le dit des bûches
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BOI
iaîtcs dé branchages ou de bois tail-
lis, dont la grolTeur eft entre fix &
-dix-fept pouces. Il fe vend à Paris à
la membrure , laquelle a quatre
pieds de hauteur Se autant de lar-
geur ^ ce qui compofe une voie,
dont deux forment la corde.
Bois de compte , fe dit de celui dont
foixante-deux bûches, au plus,
rempliflênt les trois anneaux qui
forment la voie de bois , félon les
Ordonnances de la Ville de Paris.
Le bois de compte doit avoir au
moins dix -huit pouces de grof
feur.
Bois TORTILLARD , fe dît d'un bois
qu'on rejette ordinairement des
membrures ^i caufe du tort qui ré-
fulte des vides qu'il y occafionne
par fa figure courbe & difforme.
Bois boucan, fe dit des bûches qui
par la longueur du temps , ont per-
du la mefure convenable pour être
mifes en membrures.
Bois DE gravier, fe dit du bois qui
croît dans des endroits pierreux,
& qui vient demi-flotte , de Bour-
gogne & du Nivernois. Le meilleur
eft celui de Montargis.
Bois d'Andelle , fe dit d'un bois de
hêtre qui vient fur des bateaux par
la rivière d'Andelle , & dont les du-
chesont ordinairement deux pieds
& demi de longueur.
Bois EN CHANTIER , fe dit des bûches
qui font en pile ou en magafin.
On appelle à Paris mouleur de bois y
un Officier de Police commis fur
les ports pour veiller â ce aue le
bois y foit fidèlement mefure dans
les moules ou les membrures.
Bois D'ALoâs. ^oy^ Aloês.
Bois de Bambou, f^oye:^ Bambou.
3ois de Brésil ; bois ainfi nommé
de ce qu'on l'a d'abord tiré du Bré-
frl. Il reçoit différens noms , félon
les lieux où il croît. Il y a le bréfil
Èor t3t
de Fernambouc , le brcfil du Ja-
pon , le brcfil de Lamon , le bréfil
de Ste. Marthe , & le brcfiUet qui
* vient des îles Antilles.
L'arbre dont on tire ce bois , eft
tortu & raboteux : fon écorce eft
rougeâtre & épineufe ; il a les feuil-
les à peu près comme celles du bui^;
fes fleurs ont la figure de celles du
muguet i mais elles font plus odo-
riférantes & d'un beau rouge. 11 leur
fuccède des fruits plats , rougeâtres,
contenant chacun deux femences
fembtables à celles de la citrouille ^
mais d'un rouge luifant.
Le bréfil de Fernambouc eft ce-
lui qu'il faut préférer. On le choifit
pefant , compaâ: 8c rougeâtre.
Le principal ufage des bois de
bréfil eft pour la teinture. On retire
du Fernambouc , par le moyen de
l'alun , une efpèce de carmin : on
en fait auflî de la lacque liquide pour
la miniature.
Les bois de bréfil contiennent
beaucoup d'huile & un peu de fel
effentiel. Us font aftringens.
Bois d'Inde , bois de la Jamaïque,
ou BOIS DE Campeche , fe dit d'un
bois rouge dont on fe fert en tein-
ture pour les couleurs noires , vio-
lettes & grife^. Il fe tire du cœur
d'un gros & grand aibre qui croît
en Amérique , dans les îles de la
Jamaïque , de Campeche & de Ste.
Croix. L'écorce en eft mince , unie,
grife & argentée : les feuilles font
aromatiques , &c à peu près de la
figure de celles du laurier : le fruit
de la grofleur d'un pois eft acre &:
• piquant au goût , mais agréable*&
d'une odeur de girofle. On lui at-
tribue la propriété de fortifier l'ef-
jomac & le cerveau, d'aider à la-
digeftion , & de faire tranfpirér les
humeurs.
Bois DE CITROH , BOIS DE JASMIN >
Rij
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13* BOI
ou BOIS DE CHAKDELLE , fe dit éCùtï
grand atbre qiii croît en Amérique
lur les bords de la mer , &, dont
les feuilles reffemblent à celles du*
laurier : il porte des fleurs fembla-
bles à celles de loranger j Se qui
ont une odeur de jafmin y à ces
fleurs fuccèdent des fruits noirs de
la groffeur des grains de poivre.
Le Dois de cet arbre eftconipaâ: ,
{^efant, refineux ^ auflî les Indiens
e coupent par éclats,& s'en fervent
pour s'éclairer pendant la nuit j ce
3 ni lui a fait donner le nom de bois
e chandelle. Sa belle couleur ci-
trine le rend propre à faire de beaux
ouvrages de marqueterie ; il prend
avec le temps un poli aufli beau que
-celui du cocos : il réunit à la beauté
. de ;fa couleur une odeur appro-
chante de celle du, citron.
Bois DE CORAIL , fe dit d'un bois rou-
ge reflemblant au corail qui croît
en Amérique , & qui nous vient
des îles du Vent. Il fert pour dif-
férens ufages de menuiferies.
Bois DE couLEVVRE , fe dit d'une ra-
cine ligneufe de la groflTeur du bras,
qui renferme fçus une écorce bru-
^ ne, marbrée > un bois dur , com-
paâ: , fans odeur > d'un goût acre &
amer. On appelle cette racine bois
de couleuvre ,, parce que l'ou dit que
ce bois guérit la morfure des fer-
fens , ou félon d'autres y à caufe de
écorce à^s racines qui eft marbrée
comme la peau des ferpens. On
nous apporte ce bois des îles de Sa-
mor & de Timor. Cet arbre porte
une efpèce de noix vomique beau-
.^oup'plus petite que la noix vomique
crdinaire ^ mais qui lui redemble
par la confiftance , le goût & la
couleur.
Bois de dbntbllb , fe dit d'ua bois
léger j (ponçieux , tendre , & très-
curieux y, qui croît aux îles Manilles
BQÎ
• & Philippines. On retire d*etkre
l'écorce & l'aubier un rezeau fem-
blable à de la dentelle. Le tifluen
eft blanc , fin & fort. Les dames
de ces contrées en ornent leurs voi-
les..
Bois ériNEux DES Antilles , £s dit
d'un grand arbre qui croît très^
promptement : il a l écorce verte ,
épaifle , & couverte d'un grand
nombre d épines. Ses feuilles ref-
femblent à celles du manioc, &
fon fruit^qui paroît avant ks feuil-
les , eft une efpèce de petite calle-
baffe de la grofleur d'un œuf j rem-
plie d'im coton gris brun y & doux
comme de la foie.
Bois de fer, fe dit d'un bois dur j
compaâ:, pefant, de couleur rou-
geâtre « qu'on nous apporte d'A-
mérique en groffè pièces. Il prend
ua très-beau poli y & s'emploie i
divers ouvrages de menuiferie.
L'arbre d'où l'on tire ce bois^, a fes
feuilles de la grandeur de cellet
du noyer , & il eft revêtu d'une
écorce dure , pefante , fans odeur»
& d*un goût aftringent. Elle con-
tient beaucoup d'huile & de fel ef-
fentiel & fixe* Les Indiens le rar
pent & s'en fervent comme d'un
excellent fudorifique.
Bois DE FURTET , fe dit d'un atbriA
feau qui croît à la Jamaïque , en
Italie , & dans les Provinces méri-
dionales de France. Ses feuilles
font ovales , arrondies par le bout :
fes fleurs d'un vert obfcur , vien-
nent dans des touffes^ de filamens
rameux. Lorfque le bois de cet ar-
briffeau eft d'un beau jaune y &
agréablement veiné , les Ebéniftes
& les Luthiers l'emploient i difFé-^
rens ouvrage^ ; ce bois donne en.
teinture un jaune y mais qui n'eft
point folide.
Bois lettrI y fê di;. d'une forte de
t
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BOI
boîs qui nous vient de la Chine, &
qui eft marqué de lettres.
Bois des Moluques , fe 4f| de celui
qu'on cire d*un arbre qui croit aux
îles Moluques » dans \çl mer des
Indes » & donc les feuilles refTem-
blenc à celles de la mauve , & le
fruic à une aveline. Ce bois eft pur-
gatif, vermifuge & aleïipharma-
que. Pn le donne depuis quatre
Îrains jufqua un demi-fcrupule
ans du bouillon : on l'applique
aufli extérieurement fur les plaies
envenimées.
Bois NEPHRETIQUE , fe dit d'uu bois
jaune j rougeâtre , qui nous vient
de la nouvelle Efpagne , & qui fe
tire d'un arbre grand comme un
^irier , & dont les feuilles ont la
ligure de celles des pois chiches.
Ce bois donne , dans lanalyfe
chimique y beaucoup d'huile & de
fcl effentieL II eft apéritif & deflî-
catif. Il défobftrue , & quelques-
unsprécendent qu'il brife les pierres
de la veflie & des reins , mais on
peut en douter.
Bois de Rhodes» Bois de rose , Bois
DE Cypre y fe dit d'un bois de cou-
leur jaunâtre , qui a l'odeur de la
rofe , & quelque reflemblance avec
le fantal citrin. U fe tire d'un arbre
fort élevé , qui croît à la Martini-
que , aux îles de Rhodes , de Cy-
pre , des Canaries , & en plufieurs
autres endroits du Levant. U a les
feuilles prefque (emblables i celles
du charaigner , & il porte de pe-
tites fleurs blanches ^ difpofces en
gros bouquets.
Ce bois doit ctre choifi gros ,
droite récemment abattu , & de
couleur de feuille morte. Les Par-
fumeurs en font ufage ^ & l'on en
tire par la diftillation une huile
. très'odorante.
Bois VIOLET ou Bois de folixani>re^
BOI 133
fe dît d'un bois compaâ: y pefant ,
marbré, luifant, d'une belle, cou-
leur tirant (ur le violet , qui fe po-
lit très-bien, & dont l'odeur eft
agréable & douce. Les HoUandois
nous l'envoyent des Indes en grof-
fes bûches , & Ton en fait divers
ouvrages de marquetterie.
Bois ROUGE ou Bois DE SANG, fe dit
du bois qu'on yre . d'un arbre qui
croît en Amérique , près du colfe
de Nicaragiu. Il eft d'un très-beau
rouge y mais très-cher ; on en fait
ufage dans la teinture*
Bois GENTIL ou MÉZEREON, fe dit
d'un arbrifteau agréable à la vue ,
Se qu'on cultive dans les jardins. Il
porte de petites^ baies rouges , qui
font un violent purgatif.
Bois DE Ste Lucie, fe dir d'un arbre
d'une grandeur médiocre , & d'une
odeur agréable. Ses feuilles , fes
fleurs & fes fruits reflTemblent beau-
coup à ceux du cerifier. Les Ebé-
niftes font un grand ufage de ce
bois.
Bois d'aigle ou de calaxcbouc , fe
dit d'une forte de boiâ d'aloès qui
croît au Mexique. Il eft léger , d'un
brun verdâtre , d'une faveur amère,
& d'une odeur pénétrante & agréa^
ble. On en fait des ouvrages de
fculpture , Me marqueterie , des
chapelets , ôc. On le tire en groflfes
bûches des îles de Solor & de Ti»
mor.
Bois Fossile , fe dît des arbres que
l'on trouve en terre à différentes
profondeurs, où ils ont été préfer-
vcs de la corruption par le moyen
d'un fuc fulphureux ou bitumineux
qui les a plus ou moins pénétrés.
Bois changé en charbon dans le
SEIN de la terre; ce font des ar-
bres enterrés, que des feux fou>-
terrains ont converti en charbon ,
fans leur faire perdie leur figure»
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134 ^OI
Ce charbon eft bien plus léger que
les charbons foûiles ae terre &de
pferre.
Bois MiNÉRALisis , fe àk de certains
arbres qu'une vapeur métallique ou
minérale a pénétrés dans le fein de
la terre , & qui ne font reconnoif-
fables que par leur forme qu'ils ont
confervée.
Bois alumine ax, fe dit d'un bois
, qu'on trouve dans la terre près de
Duben , en Miûiie , à ce que rap-
porte Valerius dans fa Minéralo-
gie. Ce bois eft de couleur brune,
pUis léger que ie charbon de terre ,
& s'enflamme de lui - même , ^ès
qu'on Texpofe à l'air.
Bois DE LA NATURE DES PyRITES , fe
dit de certains arbres pénétrés dans
la terre, d'une fubftance falphu-
reufe & ferrugineufe , ou cuivreu-
fe & arfenicale. Henckel , dans fa
Pyritologie , affure en avoir vu j &
VTallerius dit qu'on en trouve près
de Carlshafen , en Scanie.
Bois FERRUGINEUX, fe dit de cer-
tains arbres pénétrés d'une ferre
d'ocre ou fubftance martiale dans
le fein de la tetre. P^oye^i ce qu'en
difent Biebknecht & Wallerius.
Bois CHANGÉS EN TERRE , fc dit de
certains arbres qui , confervant leur
figure dans le fein de la terre, tom-
bent en pouflîère dès qu'on les ex-
pafe à 1 air. Wallerius rapporte
qu'on a trouvé en Finlande , du
bois de pin changé tn terre avec
fon écorce & fes feuilles. M. Ti-
las décrit dans les Adtes de l'Aca-
démie Royale de Suède % des ra-
cines qui ont éprouvé la même al-
tération.
Bois PÉTRIFIÉ î f^oyei Pétrifica-
TroN.
Bois sacrés, fe dit, en termes de
Mythologie , des bois que les An-
iciens avoient confacrés à leurs Di-
BOI
vînîtés. Ils éroient ordinairement
plantés près d'un Temple ou du
Tomluau de quelque Héros , &
c'étoit un facrilège d'en couper la
moindre branche : aulli étoient-ils
(i épais, que les rayons du Soleil
n*y pouvoient pénétrer. Ils infpi-
roient cette ténébrcufc horreur^ donc
parlent les Poètes , & qui étoit fi
Favorable aux Oracles & aux Pro-
diges. Apollon avoir un bois facré 4
Claros, où jamais animal venimeux
n'étoit entré : les cerfs y trou-
voient un afyle , & les chiens ne
les )r chaflbient pas. Les furies
avoîent un bois facré à Rome :
Vulcain en avoir un au Mont Eth-
na , & il croit gardé par des chiens
facrés , lefquels menoient en lam-
beaux ceux qui en approchoienc
avec des âmes impure» , & flat-
toienc de la queue ceux qui s'y ren-
doient par dévotion. Perfonne ne
devoir naître ni mourir dans le bois
facré qu'Efculdpe avoir près d'Epi-
daure. Vénus avoir plufieurs de ces
bois , & tous étoient deftinés aux
plaifirs de l'amour , ou plutôt ils
étoient Tafyle du libertinage.
Les Dryades , les Hamadryades»
les Faunes, les Sylvàins, les Saty-
res , &c. étoient chez les Anciens
les Divinités des bois.
Bois DE VIE , fe dit chez les Juifs de
deux petits bâtons , par lefquels on
prend le Livre de la Loi , afin de ne
pas toucher au Livre même, qui eft
enveloppé dans une efpèce de ban-
de d crofFe brodée à l'aiguille. Les
Juifs croient que ce bois communi-
que aux deux doigts avec lefquels
ils le touchent , la propriété de for-
tifier la vue^ de guérir les mala-
des, & de facilirer les accouche'-
mens des femmes enceintes.
Bois DE VIE , fe dit auflî chez Uz
Difciples d'Hermès , de la pierre
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BOI
parfaite du Grand-Œuvre , qoî >
devenue Médecine univerfeîle ,
guérit les hommes de tous maux ,
&. les fait continuellement jouir
. d'une fanté parfaire.
Bois de tête , fc dit , en termes
d'Imprimerie , des petits iporceaux
de bois qui fe mettent dans le chaf-
fii au-deffus des pages , pour tenir
les formes ferrées j & Ton .appelle
hois de fonds , d'autres petits mor-
ceaux de bois qu'on met entre les
pages.
Bois 0E MOULÉ y fe dit , en termes
de Fondeuts de caraûères d'Impri-
merie , de deux morceaux de bois
qui fervent à tenir le moule y à l'ou-
vrîr , & à le fermer : ils empêchent
qu'on ne fe brûle au fer échauffé
p^ le métal fondu qu'il reçoit con-
tinuellement.
Bois » fe dit y en termes de Lapidai-
res y d'un gros cylindre court &
Fercé de part en part , qui fert à
ouvreir pour appuyer la main,
afin d'être plus fur.
Bois de grille , fe dit de la partie
du métier â faire les bas > fur la-
quelle les reflbrts de grille font dif-
pofés perpendiculairement.
Bois DE RAQUETTE , fcL dit du man-
che Se du tour dé bois y qui , avec
de la corde à boyau , forme une ra-
. quetre à puer a la paume.
Bois , le dit , en termes de Ruba-
niers > d uiîe petite bobine chargée
d'or ou d'argent filé.
Bois a limer , fe dit y en termes de
Serruriers & autres Ouvriers en
métaux > d'un petit morceau de
, bois qu'on ferre dans l'étau , & fur
lequel on appuie la pièce qu'on
tient â la main y 8c que l'on veut
limer.
Bois de brosse , fe dit , en termes
de Vergertiers > d'une petite
planche mince » percée à diftance
Bor nj
égale pou» recevoir; Us Joquçts.
Bois de Fv>sïii y fe dit^en termes
d'Arquebufiers, du morceau de bois
fculpté y fur lequel on monte le ca-
non d'un fufil , la platine , &c»
Bpis d'éventail, leditdeis flèches
& des maîtres brins de bois , ivoire
ou autres matiçrès avec lefc^iels-on
monte un éventail.
Bois , fe dit, en termes des jeux de
quilles & de triftrac , des quilles &
. des dames avec lefquelles on joue à
ces Jeux»
On dit dans ce fens ^ abattre du
bois; pour dire » abattre des quilles,
des dames.
Bois , s'eft dit autrefois de la lance
d'un Gendarme j . & quand il la
portoit de bonne grâce , on difoit
qu'i/ portoit bien fin bois.
C'eft de là qu'eft venue la phrafe
figiuée & proverbiale , par laquelle
on exprime que quelqu'un d'une
taille avantageufe , marche droit &c
de bonne grâce > en difant c^ il por-
te bien/on bois.
Bois , fe dit àts cornes d'un cerf r ce
cerf a de beaux bois»
On dit proverbialement & fami-
lièrement de quelqu'un qui n'a
trouvé que portes fermées dans la
maifon où il vouloir parler à quel-
que perfoiuie., qu'i/" a trouvé vifige
de bois.
On dît auffi proverbialement &
familièrement j à gens de village y
trompettes de bois ; pour dire , qu'il
ne faut pas des chofes bien recher-
chées aux perfonnes de peu ou de
mauvais goût.
On dit proverbialement & figu-
rémeiit de quelqu'un , qui/ eji grand
abatteur de bois ; pour exprimer
qu'il a beaucoup de force & de
vigueur
On dît proverbialement j figu-
rément & populairement de qucU
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13^
feOÏ
qu'un fort cômplâifânt , & qui côti-
ient.à tout ce que Ton veut, qu'/7
eji 4ft bois dont on fait les flûtes. '
On dit proverbialement , figuré-
ment & familièrement de quelqu^un
qui a la nailTance & les qualités con-
venables pour devenir Cordon Bleu,
Officier Général ^ &c. qu'i/ eft du
bois dont on les fait.
On dit proverbialement & figu-
rément, que qui craint les feuilles ^
ne doit pas aller au bois ; pour dire ,
que quand on craint le danger ^ on
ne doit pas s'y expofer.
On dit proverbialement & figu-
rément que la faim chajfe le loup
hors du bois ; pour dire , que le be •
foin oblige à faire bien des cliofes
auxquelles on a Je la répugnance.
On dit proverbialement ic figu-
rément , (mon verra de quel bois
quelqu'un Je chauffe ; pour dire ,
qu'on verra ce qu'il fait Faire.
On dit proverbialement & figu-
rément de quelqu'un , qvCil ne fait
de quel bois faire flèche ; pour dire,
. qu'il eft dans un grand beibin , dans
une fituation difficile.
On dit encore proverbialement
iSc figurément , qixil ne faut pas
mettre le doigt entre Vécorce & le
bois ; pour dire , qu'on ne doit pas
entrer dans les différends des pcr-
fonnes naturellement unies.
Ce monofyllabe eft long.
BOIS-BELLE j nom propre. Petite
ville , capitale de la Principauté
d'Henricliemont, dans le Berry^ à
cinq lieues , nord - nord - eft , de
Bourges. Elle appartient à la Mai-
fon de Bechune.
BOlSCHETi vieux mot qui s'eftdit
autrefois d'une forte de Doiflon.
BOIS -COMMUN; nom propre.
Ville de France, dans TOrleanois,
à fept lieues , eft-nord-êft , d'Or-
Içan^.
BÔISDEUX , flOISGÔR ; vieux
mots qui (îgnifioient autrefois trom-
peur , diffimulé.
BOISDIE j vieux m ot qui fignifioît
autrefois fourberie , dimmulation.
BOISE ; vieux mot qui fignifioit att*
tr^ois une bûche , ou un gros 1)a-
ton.
BÇISÉ , ÉE î adjeûif & partîcÎDe
paffif , qui a ia Signification du
verbe boifer, d'où il dérive. J
Ce mot s'emploie auffi adjefti-
vement dans cette pVrafe , terre
bien boifee ; pour dire , une terre
qui abonde en bois.
BOISEOR , BOISEOUR , BOI-
SEUR ; vieux mors qui (îgnifioient
autrefois trompeur , faux.
BOISER j verbe aftif de la première
conjugaifon , lequel fe conjugue
. comme chanter. Tabalis ^eftire. Gar-
nir de boiferie^ Je fais boifer un ca^
binec.
La première fyllabe eft movenne.
Se la féconde eft longue bu brève »
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon & 1a
quantité profodique des autres
temps.
Obfervez cependant que les
temps ou perfonnes , qui fe ter-
minent par un e féminin , ont
leur pénultièine fyllabe longue.
Dans ]t boife \ la fyllabe boi eft
' longue.
11 faudroit changer le x en :(»
& écrire , d'après la prononcia-
tion , boiser. Voyez Orthogra-
THE.
BOISERIE î fubftantif féminin. Ta-
hulatunu Ouvrage de Menuiferie ,
dçnt on couvre les murs d'un ap-
partement. Cette boiferie eft mal
faite.
La première fyllabe eft moyen-
ne., la féconde très-brève, & la troi-
fième longue.
Il
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BOI
Il faudroît changer le s en :f , &
écrire , d'après Ja prononciation ,
toqcrie. Voyez Orthographe.
BOISEUX , EUSE j adjedif. Li-
gneux , qui eft de la nature du bois.
Cette plante a la racine boifeufe.
La première fyllabe eft moyen-
ne , la féconde longue , & la troifiè-
me du féminin très-brève.
Cet adje(îlif ne doit pas réguliè-
rement précéder le fubftantif au-
. quel il fe rapporte. On ne dira pas
une boifeufe plante y mais une plante
boifeufe.
Le X qui termine les deux nom-
bres du mafculin , prend le fon du
\ devant une voyelle , en fuivant
néanmoins la règle générale donnée
ci-après. Foyer la lettre S.
Il faudroit changer le premier s
en :f , le X en j , & écrire , d'après
la prononciation , boi'^eus , bov^eu--
fe. Voyez Orthographe.
BOIS-GROLLAND i nom propre.
Abbaye d'hommes en Poitou , en-
viron àfix lieues, oueft-nord-oueft,
de Luçon. Elle eft en commeude, &
vaut au Titulaire looo 1. de rente.
BOIS-LE-DUC ; nom propre. Ville
forte , 8c conudérable du Brabant
Hollandois dont elle eft capitale.
Elle eft fituée au confluent des riviè-
res de Dommel & d'Aa^ qui vonr
i deux lieues de U , iè perdre dans
la Meufe.
Cette ville fut enlevée a l'Efpagne
«n 1^X9, par Frédéric - Henri de
NafTau , Prince d'Orange , qui
commandoit l'Armée des Etats Gé-
néraux.
BOISSEAU ; fabftantif mafculin.
Modius. Sorte de mefure , ordinai-
rement ronde , fervant à mefueer les
chofes folides , comme les grains ,
^s cendres , les fruits , &c.
Le boijfeau de Paris doit avoir
i|;iuit pouces ^ deux lignes 6c demie
Jomeir.
BOI 137
de hauteur , & dix pouces de dia-^
mètre* Il en faut trois pour un mi-
not> douze pour un feptier, & cent
quarante-quatre pour un muid.
La capacité de cette mefure va-
rie , félon les différens lieux où
l'on en fait ufage*
On appelle un boijfeau de fro-
ment ^ un boijfeau de feigle , de
farine , &c* Un boiffeau rempli de
froment , de feigle ^ &c.
Il eft dit figurément dans l'Ecri-
ture , qu'i/ ne faut pas mettre le
chandelier fous le boijfeau ; pour
dire , qu'on ne doit pas enfouir les .
talens que l'on a reçus de la Pro-
• vidence.
Boisseau , fe dit, en termes de Bou-
tonniers , d'un inftrument fort lé-
ger , que c^ ouvriers mettent fur
feurs genoux pour travailler ^ 6c
dont ils fe fervent , à peu près
comme les femmes qui font de la ^
dentelle, fe fervent du couflîn.
Boisseau , fe dit , en termes de Fon^
teniers , de la boîte de cuivre dans
laquelle tourne la clé d'un robinet.
Boisseau de poterie , fe dit d*un
corps rond & <îreux , de terre cui-
te, & fait en forme de baril qui n*a
point de fond.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde moyenne au fingulier^ ,
mais longue au pluriel.
, Le X final, qui forme le pluriel ^
f)rend le fon du^f d'evant une voyel-
e , en fuivant néanmoins la règle
générale donnée ci-après, Foyc[ ta
lettre S.
Il faudroîr fupprimer xas s 8c IV
qui font oififs , cnanger le x du plu-
riel en j , & écrire , d'après la pro-*^
nonciation , boifau , boiJaUs» Voyez
Orthographe.
BOISSELAGE j vieux mot qui s'eft
dit autrefois^de l'Office de Mefu^
reur de blé,
5
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138 BOI
BOISSELÉE} fi^ftanrif féminin. Ce
que contient un boilTeau. Envoyc^i à
cette pauvre fen^nu ^une boijJkUc de
farine*
fioxssELis DB TEKRE » k dit d'un es-
pace de cette fviâifiiiic pout pouvoit
j ièmet un boilTeau de blé.
La première fyUabe eft moyen-
iie 9 la féconde très- brève , la troi-
îième Ipngue j & la qœ^tième très-
brève.
^ Il faudroit fupprimer un s qçi eft
oifif , & écrire , d après U pro-
nonciation, boif^Ui. Voyez Ojl-
THOGRAPHB.
BOlSSELERlEj fttbftamif féminin.
Profeflion du fioiffeliet.
BOISSELIER i fubftantif mafculin.
Artifan ^ dont le métier con/ifte. i
faire de vendre divers uftenfiles de
bois , comme boiffeaux ^ pèles >
foufflets , &ç*
BpISSELLE; vieux mot qui fignifioit
autrefois une petite boite.
BOISSET i nom propre. Boutg de
France > en Auvergne , à cinq lieues,
oueft, dAurillac*
BOISSIÈRE; (la) Abbaye d'hom-
mes en Anjou, à trois lieues, eft-
nord-eft , de Baugé. Elle eft en com-
mende, & vaut au Titulaire deux
mille quatre cens livres de rente.
BOISSON} fubftantif féminin. Potio.
Liqueur propre à boire , ce qu'on
^boit osdinairement. La bière tfiunc
hoinin rqfraichiffknte.
Aoerbaave du que le B)oyen d'a-
voir le corps ferpiis & les membres
vigoureux , eft de faire ufage d'eaa
pour bpiOron , 6c d'alimens qui ne
foient pajigras, ppi^r nourriture.
Boisson , fe dit fouvent pour le vin
qu'on ^ coutume de bpire. Il y a
encore de la boijjb/i pour Jix mois
dans cette cave.
Boisson , fe dir en plufieurs endroits,
de l'eau qu'on paftè fux le tapé OM
BOI
ft)r le marc d'uae vendange , pour
l'ufage des don^eftiques.
Boissok, fe dit, en termes de Ma-
rine , d'un mélange !de beaucoup
d'eau avec un peu de vinaigre.
La première fylbbe eft moyen-
ne, & la féconde brève au fingu-
lier , mais longue au pluriel.
Il faudroit uipprimer un s qui eft
oifif, & écrite, boifon. Voyez Or-
thographe, f
BOISTE; vieux mot qui fignifioît
autrefois péagç.
BOIS-VEINÉ; fubftantif mafculin.
Coquillage du genre des murex. Il
a les côtes arrondis & terminés en
pointe par b haut. Son nom lui
vient de ce que fa couleur imite
celle du bois-veiné.
BOIT ; nom propre. Ville de Ftance^
dans le Limouun , Eleâioii de Tul-
les.
BOÎTE ; fubftantif féminin. Sotte
d'uftenfile faiç de bois, decuivte»
d'of , d'argent , é'r. & qui a un cou-
vercle. // lui fit préfent d*un€ boîte
dW..
Boîte , fe dit fouvent de ce qui eft
contenu dans une boîte. Une boite
de mirabelles , de confitures , d'ecor"
ces de citron , &c.
On dit de quelqu'im fort délicat»
& que le moindre air incommode,
qa* il faudroit quilfùt toujours dans
une boîte.
On dit anfE d'une pet ibnne qui
a un grand air de propreté, & qui
eft bien parée , çpîiljemblc quelU
forte d*une boîte.
On dit encore d'un AppartemeBt
où l'air extérieur ne pénètre guères,
wCony efi comme dans une boîte.
Boite des pauvres, dès prisoh-
NiBRs , d'une Confrairie , fe dit
d'une boîte où font reçues les au-
mônes , les charités pour les pau-
9Cies » les prifonniers > &q^
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BOJ
Boîte de la Poste ^ fe dit delà boîte
dans laquelle on jette les lettres
pour laPofte.
BoÎTÉ DE LA Lanterne , fe dit à
Paris de la boîte où Ion enferme
• la- corde, par le mc^en de laquelle
ou hauffe où Ton abaiffe chaque
lanterne publique.
Boîtes j fe dit, eti termes de Layet-
riers, de diffërens petits coffres de;
bois deftihés à divers ufages.
Boîte a soudure , fe dit, en termes
<le Bijoutiers , d'un petit coffret où
l'on met les paillons.
Boîte , fe dit, en termes de Boiffe-
liers , de tout coffret , où ces Ar-
tifans confervent quelque chofe.
Boîte de montre , fe dit de la partie
d'une montre dans laquelle le mou-
vement eft renfermé , & le verre
ajufté.
Boîte d'essai , fe dit dans les Mon -
noies , d'un petit coffre qui renfer-
me les inonnoies effayées j &c dans
lequel on les envoie à la Cour des
Monnoies^ pour y être eflàyées de;
nouveau.
Boîte ^fe dit encore dans les Mon-
noies , de la partie du balancier
où (ont les flans quand on les mar-
qué.
Boîte a forêt , fe dit , en termes de
Serruriers & autres Ouvriers , d'u-
ne efpèce de bobine ou tient te fo-
rêt , & qu'ils font mouvoir par le
moyen de la corde de l'archet pour
percer des trous.
Boîte , fe dit de la partie d'un ville-
brequin , où la mcche eft fixée au
corps de cet inftrument.
BoîrE DE RÉJOUISSANCE, fe dit , en
termes d'Artificiers , d'une efpèce
de petit mortier de fonte qu'on
charge de poudre , qu'on bouche
enfuite d'un tampon, & où l'on
met le feu par une lumière.
Boîte, fe dit, en termes d'Artille-
BÔI J3J
rie , du bout de la hampe des écou*
villàùs , par le moyen defquels on
nettoyé , & Ton rafraîchit le ca-
' non.
Boîte, fe dit auflî, en termes d'Ar-
tillerie , de la tête d'un refouknr ,
& de l'embouchure de fer ou de
fonte V où entre le bout d'un eflîeu
d'affût.
Boîte , fe dit encore , en termes d'Ar-
tillerie j d'un cylindre de cuivre ,'
armé des couteaux d'acier qui fer-
vent à égalifer l'ame des canons.
Boîte a pierrier , fe dit auflî , en
termes d'Artillerie , d'un corps cy-
lindrique & concave de cuivre ou
de fer rempli de poudre , & qu'on
place enfuite dans le pierrier par la
culaflè , derrière le refle de la char-
ge qu il chalfe en prenant feu.
BoiTH , fe dit , en termes dlmprime-
rie, de cette partie de la prefle,
qui eft tm morceau de bois taiQé à
quatre faces , creufé dans fa lon-
gueur, félon la forme dé larblce
de la yisj pris ^depuis delTous le
barreau jufqû'au pivot ,' lequel
par le moyen de cette emboîcurej
tombe d'aplomb dans la grenouille.
Boîte , fe dit , en ternies d'Impri-
meurs en Taille-Douce, d'un mor-
ceau de bois en fprme d'arc , garni
de fer-blanc en-dedans , & qui fert
à faire tourner le rouleau.
Boîte ftu crochet de l'établi , fe
dit , en termes de Menuiferie ,
d'un morceau de bois de deux i
trois pouces -en carré , qut entre
dans une raortoife faite au bout de
l'établi , Se dans laquelle efl placé
le crochet de fer.
Boîtes , fe dit , en termes de Fac-
teurs d'Orgues, des tuyaux de for-
me cylindrique , par le inoyen def-
quels lé vent du fommier paffe dans
le corps de la trompette , ou autre
jeu d'anche.
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140 'BOI
Boîte de table a bracelets , fe
dir, en termes de Merteurs-en (Eu-
"- vre , d'une Urne d'ôr ou d'argent
tattu, pliée de façon que la partie
"' inférieure avance plus que l'autre.
' Une petite languette foudée fur
cette lame vers l'endroit plié , fe
tefmîne par un bouton qu'on fou-
lève , ou fur lequel on appuie pour
chafler ou retenir Tétoflfe prife en-
* tre les deux parties de la lame.
Boîte a moulure, ou a BiLLe , fe
dit, en termes d'Orfèvres , d'un
inftrument compofé d'un chaflîs de
fer , fur les côtes duquel il y a une
échancrare pour faire entrer les
billes, & une coulilfe où elles font
afTujetcies par le moyen de deux vis
& d'une cle.
Boîte , fe dit, en termes d'Epingliers,
d'uQ petit coffre couvert de plu-
fîeurs brins de fil de fer , qui y con-
tiennent les épingles , & les empê-,
" ' chent d'y remuer à la preffion des
cîîiailles. '
' Boîte , fe dit ; en terihes de Fonte-
niers , d*un coffre de fer percé de
trous j & placé à la fuperficie d une
pièce d'eau oour empêcher les or-
dures de parfer dins une conduite.
Boite , fe dit aùflî , en termes de Fon-
renierç , de ce qui forme la jonc-
tion de deux pièces d'une foupape.
Boîte de navette, fe dit^ en ter-
mes de Tiflerands, de la partie creu-
fe de la navette, où efl l'efpoulin fur
lequel il y a une portion du fil de
la trame.
Boîte , fe dit , en termes de Serrure-
rie , d'une forte de douille fcellée
dans un billot pour recevoir l'extré-
mité d'une, barre , & la tenir fer-
me»
Boîte , fe dit , en termes de Tour-
neurs ^ d'un morceau de bois long
de deux ou trois pouces , & qu'on
ajoute i vis au mattdrin oiT à l'ar-
BOI
bre du tour, quand on veut tourner
Quelque ouvrage en l'air.
Boite du gouvernail , fe dit , en
termes de Marine , de la pièce de
bois percée , au travers de laquelle
paiTe la barre ou le timon.
Boîte a lisser , fe dit , en termes de*
Carriers , d'un inftrument de bois
qui reçoit par fon extrémité d'en
bas , une pierre noire , dure & po-
lie , avec laauelle on liffe les cartes
en frottant de (Fus.
Boîte, fe dit , entermes de Chirur-
gie , d'un inftrument quifert à con^
tenir la jambe dans le cas de frac-
ture compliquée.
On dit proverbialement & fieo-
rément , que les bons ongucns fine
dans Us petites boites ; pour dire ,
que les chofes précieufes ne tien-
nent guères de place.
La première fyllabe eft longue,*
& la féconde très-brève.
BOITE ; fubftantif féminin. État où
eft le vin quand il eft bon à boire.
Ce vin ne fera en boLe qu après
l'hiver.
Lapremîère fyllabe eft moyenné,^
& la féconde très-brève.
BOITÉ i participe paflîf , indéclina-
ble. Foye'[ Boiter.
BOITER y verbe neutre de la premiè-
re conjugaifon ^ lequel fe conjugue
comme chanter, Claudicare. Clo-
cher , ne pas marcher droit. Cette
Dame boitait d'un pied. Ce coup de
feu le fit boiter des deux cotés.
On dit d'un cheval , en termes
de Manège, c^^ il boîte de vieux y ou
de vieux temps ; pour dire , qail
boite depuis long-temps.
La première fyllabe eft moyenne ,
& la féconde eft longue ou brève >
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifoh Se
la quantité profodique des autrçft
temps*
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Bor
BOITEUX, EUSEi adjedif- Chu-
dus j a j um. Qui boite. // ejl koi-
teux par accident. Elle cjl un peu
boiteufe.
Boiteux , s'emploie auflî fubftanti'
Yement. Ce boiteux danfoitavec une
boiteufe.
On dit proverbialement , en par-
lant de quelque nouvelle , de quel-
que événement finguliér , qu il faut
■ attendre le boiteux ; pour dire , qu'il
ne faut croire cette nouvelle , cet
événement , que quand le temps les
aura confirmés.
On dit proverbialement & fîgu-
rément , qu'il ne faut pas clocher
devant les boiteux; pour dire , qu'on
ne doit pas faire en préfençe des
perfonnes ce qui peut avoir Tair de
leur reprocher quelque défaut na-
turel.
La première fyllabe eft moyen-
ne, la féconde longue, & la troi-
iîème du félninin très-brève.
Le X qui termine les deux nom-
bres du mafculin , prend le fon du
\ devant une voyelle , en fu^vant
' néanmoins la règle générale donnée
ci-après. Voyer la lettre S.
Ce mot employé comme adjec-
tif, ne doit pas régulièrement pré-
céder le fubftantif auquel il fe rsp-
porte. Onjne dira pas un boiteux che-
vais mais un cheval boiteux*
Il faudroit ^changer le x du maf-
, culin en 5 j & le J du féminin tx\\ >
& écrire boiteus y beiteuT^e* Voyez.
Orthographe.
-BOITIAPO ; fubftantif mafculin.
Serpent du Bréfil , gros comme le
bras, & long de fept ou hnir pieds.
Il eft couvert d'écaillés olivâtres.
Sa queue eft terminée en pointe ^
& fes yeux font brillans & pleins
de feu. Sa morfare eft rrès-dangé-
leufej mais fa chair eft alexiphar-
maque^ & Ton en fait ufage, comme.
BOK i^i
de la chair de vipère , pour purifier
le fang.
BOÎTIER^ fubftantif mafculin. Sorte
de boue que portent les Chirur-
giens, & qui contient divers on-
guenSi. Ce Chirurgien dit avoir oublié
fon boîtier dans cette maifon,
La première fyllabe eft longue ,
& la féconde brève au finguîier ,
mais longue au pluriel.
La terminaifon/Vrdece mot, eft
une diphtongue en pocfie comme
en proie.
BOlTRONj nom propre. Bourg de
France , en Normandie, à une lieue
& demie, fud-eft , de Séez.
BOITTE j fubftanrif féminin , &
terme de pêche. Les Pêcheurs' de
morue défignent ainfi l'appât qu'ils
mettent à leurs hameçons, »
BOlTTELj vieux mot qui fignifioit
autrefois boiffeau.
BOITURE; vieux mot qui s'eft d't
autrefois de l'aftion de boire avec
excès.
BOIVIAU ; vieux mot qui fignifioit
autrefois baliveau.
BOKASj fubftantif mafculin. On ap-
pelle ainfi, dans le commerce, cer-
taines toiles de coton qui fe tirent
de Surate, &.dont les unes font
blanches & les autres bleues.
BOKEMEALEj nom propre. Ville
& Province d'Afrique , fi tuée fous
l'Equateur , entre les forêts de Bak-
ke-Bakke , & les Royaumes de
Gabon , de Loango & de Bia-
fata,
BOKHARAH; nom propre. Ville
confidérable de Tar tarie , dans le
Zagatai , au pays des Usbecks»
D'Herbelot rapporte qu elle eft fi tuée
dans une plaine fertile , & qui
abonde en toutes fortes de grains
& de fruits. Son territoire eft oorné
à Torient par la plaine de Samax-^
cand*
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^%
141 BOL
BOL j fubftantif mâfcuUn. Terre
médiocrement grade , friable , or-
dinairement jaune ou rouge. Le bol
nous venoit autrefois d* Arménie ^
maison le tire aujourd'hui de divers
endroits de la France , & particu-
lièrement de filois , où il ne le cède
en rien à celui d'Arménie. U faut
le choidr net, rouge, luifant, fe
pulvérifant aifément , & prompt à
6'attacher aux lèvres quand on Ven
approche.
Le bçl ed deflîcarîf , aftringent ,
propre pour corriger les acides ic
pour arrêter les oyfTenterie^ , les
crachemens de fang & les hémor-
ragies. On l'emploie intérieurement
& extérieurement.
Ce monofylbbe eft moyen au
iingulier, & long au pluriel.
Le / final fe rait fentir en toute
circonftance.
BOLACA ; nom propre. C^ft ,
félon Polybe , une ancienne ville
de I^ Triphylie , dans le Pélopo-
nèfe.
BOLAOE y vieux mot qui fîgnifioit
autrefois maffue.
BOLAIRE; adjeâifdes deux genres.
On qualifie ainfi la terre avec la-
Îiuelle les anciens Egyptiens fai-
oient la couverte de leurs ouvrages
de terre cuite.
On appelle encore terres Maires j
des argilles très-fines , avec lef-
quelleson compofe ce qu'on nomme
les serres fgilUes^ qu on nous ap-
porte en forme de paftilles convexes
d'un côté) & applaties de l'autre,
par l'impreffion de quelque cachet.
Fdye^ Bol.
La première fyllabe efl brève,
la feconde^ longue , & la troifîème
très-brève.
BOLATHEN i nom propre, & rerme
de Mythobgie. Uamafcius rap-
porte que les Syriens & lej Phè-
BOL
nrciens donnoienc cfe nom â Sa^
turne.
BOLBEj nom propre. Ancienne ville
& marais de Macédoine, dans le
voifinaee d'ApoUonie.
BOLBlTlN A j nom propre. Ancienne
ville d'Egypte , qui donnoit fou
nom à cette bouche du Nil , qu'on
appelle aujourd'hui le Bras de Ro^
Jette.
BOLBONNE ; nom propre. Abbaye
d'hommes , dans le Comté de Foix ,
à trois lieues , nord-oueft , de Mi-
repoix. Elle eft en commende , &
vaut au Titulaire plus de 10000 liv.
de rente.
BOLCANE; nom propre. île d'Afie ,
la plus fbptentrionîile des îles Ma-
riannes. On y remarque^ un voU
can.
BOLCKENHA YN ; nom proore. Pe-
tite ville de Siléfie , dans la Prin-
cipauré de Schweidnitz.
BOLCWITZ; nom propre. Petite
ville de Siléfie, au Ducné de Glo-
gaw. Elle eut le malheur d'être
brûlée en 1 45 7 & en 1 5^3 .
BOLDORA j nom propre. Rivière
du Duché de. Courlande , qui ar-
rofe la ville de Mittau , d'où elle
va fe perdre dans le golfe de Li«
vonié.
BOLENA j nom propre. Ville de la
Morée , au Duché de Clarence ,
& à cinq lieues du golfe de Lé*
pan te.
BOLENBERG j nom propre. Petite
ville du Duché de Mecklenbourg ,
fur la mer Baltique , entre Wifmar
& Travemunde.
BOLESLAU; nom propre. Ville de
Siléfîe , fur la rivière de Bober , à
cinq milles de Lignitz* Elle fut
ravagée , en 1468 , par Henry, fils
du Roi de Bohème ^ pour s'être
donnée à Mathias , Roi de Hongrie.
Elle fut auffi prife plusieurs fois
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BOL
pendant les guerres civiles d'Alle-
magne, & enfin brûlée & faccagée
par les Suédois.
BOLÉTITE} fubftantlf féminin. Pier-
le atgilleufe , oui a en (]uek)ue fa-
çon la figure d une morille ou d*un
champignon. Ceft une pétrification
du genre des coralloïdes 6c de l'ef-
pèce des fongites.
BOLHUERT ; fubflantif mafculin ,
& terme de Fleurifle , qui fe dit
d'une tulipe dont la couleur eft in-
carnate & blanche.
BOLINA i nom propre. C'efl , félon
Paufanias , une ancienne ville ma-
ritime du Péloponèfe , dans TA-
chaïe. •
BOLIR ; vieux mot qui fîgnifioit au-
trefois bouillir.
BOLISSUS ; nom propre. Ancienne
ville d'Éolie , en Afîe , dans le voi-
finage de Chio.
BOLIANDISTES; ( les) on adonné
ce nom a certains Jéfuit.es d'An-
vers , occupés i continuer l'ouvrage
commencé par BoUandus, Jéfuire
Flamand , concernant les aâes Se
les Vies des Saints. Le plan de cet
Ouvrage, qui eft très- volumineux ,
fut imaginé par le Jéfuite Rof-
weid.
BOLLEBEC j nom propre. Bourg de
France , dans le pays de Caux , fur
une rivière de même nom , à cinq
lieues & demie , eft-nordeft , du
Havre de Grâce. Il s'y fait un com-
merce allez confîdérable en cuirs
& en dentelles. On y fabrique auflî
quelques étoffes de laine,
La rivière de ce nom a fa fource
i Fontaine-Martel , & fon embou-
chure au-deffous de Lillebonne ,
après un cours d'environ cinq
lieues.
BOLLEHARD • nom propre. Bourg
& Baronie de f rapce , en Norman-
die> à quatre Ueues> nord> de Rouen.
BOL I4Î
' n s'y tient toutes les femaines un
marché qui eft fréquenté.
BOLLINGENj nom propre. Petite
ville de TEvêché de Conftance.
BOLLOS; fubftantif mafculin plu-
riel. On donne ce nom , dans les
mines du Pérou , avix lingots ou
barres d'argent qu'on tire du mi-
néral par le moyen du feu ou des
eaux fortes.
BOLMj nom propre. Contrée d'A-
frique , dans la haute Guinée , au
nord-Queft de la rivière de Madre-
bomba.
BoLM, eft encore le nom d'un lac
de Suède , dans la Gothie méridio'
nale.
BOLOGNE j nom propre. Ville Af-
chiépifcopale d'Italie , & capitale
du Bolinois , fur la rivière de
Reno, jointe au Pô par un ca-
nal.
Cette Ville eft la principale de
l'Etat de TEglife après Rome. Il y
a une Académie célèbre, connue
fous le titre d'injlitut ife Bologne >
dont l'objet eft la perfedion des
fciences éc des arts. Il y a auffi une
Univerfité fondée par Théodofe le
jeune en 425.
On compte dans Bologne quatre
cens moulins à foie. Il s y fait anili
un commerce confidérable en cire,
chanvre, lin, fauciffons, tabac 8c
parfums,
A peu de diftance de la Ville eft
le mont Paterno , aux pieds duquel
on trouve particulièrement ces
pierres grifâtres , luifantes , tal-
queufes , pefantes , appelées pierres
de Bjjlogne. Elles font à peu près
de la groffeur d'une noix , mais de
figure irrégulière. En les calcinant
avec quelques précautions, elles
acquièrent la propriété de paroîrre
lumineufes dans 1 obfcurite , â pen
près comme feroir un charbon al-
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r^4 BQL
•lumc, mais fans chaleur fenfible.
Bologne , eft aufli le nom d*un Bourg
de France , en Gafcogne , fur la
rivière de Gimonne , à fix lieues ,
nord-nord-eft , de Saint Bertrand de
Comminges.
BOLOGNE j ( Jean de) nom propre
d*an Sculpteur célèbre de Douay ,
qui fe forma à TEcoîe de Michel
Ange. On a de cet Artifte, le Che-
val de Henri IV, place à Paris fur
le Pont-Neuf, & un beau groupe
qui repréfente Penlèvement d'une
Sabine , & qui fert d'ornement à la
place de Florence.
BOLOGNÈSE; (le) Peintre & Gra-
veur célèbre , né à Bologne en
i6o(f. Il ctoit parent des Càrrache ,
& fut leur Elève. Cet habile Arrifte
touchoit parfaitement le^payfnge.
/ Soh fouiller eft élégant, les fites
font heureufement diftribués , fon
Jjinceau eft moelleux , fon coloris
agréable j peut-être faudroit-il que
le ton en fiit moins vert. Il a eravé
plufieurs jiiorceaux â Peau rorte ,
cncr'autres cinq payfages , d'après
le Titien. On a beaucoup de ks
Ouvrages a Rome & à Frefcati ,
Î[ui fe font admirer des Connoif-
eurs. Mais le Bolognèfe ne fut pas
moins recommandable par fa belle
ame que par fes talens. On peut en
juger par le trait fuivant^: informé
qu'ifn Gentilhomme, fon voifin ,
étoit dans Pindigence , il alla, à
différences repriies , jeter fecretce-
raent de l'argent dans l'appartement
qu occupoit ce Gentilhomme. Ce
<lernier , qui voulut connaître fon
Bienfaiteur , parvînt â lé furprendre j
& lui ayant témoigné fon admira-
tion & fa reconnoirtance, le Bolo-
gnèfe le retira chez lui , Se le traita
route fa vie comme fon meilleur
ami.
BOLOGNINl i fubftancif mafculin.
BOL
Monnoie de cuivre , qui a ccmri i
Bologne , en Italie. Six bologninis
valent une bolognina , & quatre-
vingt-cinq , un ccu de Bologne.
BOLONOIS ; ( le ) nom propre. Pro-
vince d'Italie, dans l'Etat de PE-
glife , & dont Bologne eft la capi-
tale. Elle a le Duchc de Ferrare au
nord , la Romagne à Peft , le Du-
ché de Modène a l'oueft , & la Tof-
cane au fud. Les terres y font très-
fertiles.
BOLSCHAIA^ZEMLA; nom propre
d'une contrée découverte par le
Prince CJielashi en 171 j , au nord
de l'embouchure de la Kolima, à
foixanre quinze degrés de latitude
fcptentrionale. On la dit habitée,
ce qui mérite confirmation , attendu
le froid extrême que l'on doit y ref-.
fentir.
BOLSENA j nom propre. VillcJlra-
lie, dans le patrimoine de Saint-
Pierre , près du lac de même
Dom , à neuf milles d'Aquapeù-
dente.
BOLSWERT : nom propre. Ville des
Provinces-Unies , dans la Frife , à
deux lieues du Zuider^ée.
BOLTON j nom propre. Ville d'An-
gleterre ,• au Comté de Lancaftre ,
fur la rivière de Trivel.
BOLUOBASSl ; fubftantif mafculin.
Titre d'un Officier Militaire de
Turquie, qui commande cent Ja-
niflaires. Il eft habillé , monté , &
perçoit foixante afpres de paye par
jour,
BOLUS ou BOL j fubftantif mafcu-
lin , & terme de Pharmacie. Perite
boule de drogues médicinales , qu'on
prend feule ou enveloppée de quel*
qu'autre fubftance.
Les propriétés du bolus Varient
félon les drogues ,qui le compo-
fenr. On ordonne au malade une
boitfbn convenable , pour divifer
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BOL
le hôlus quand il eft dans le vehtrî*
cule.
• La première fyllabe de bolus eft
brève , &C la féconde longue.
Le s final fe fait fenrir en toute
circonftance,
BOLZANO} nom propre. Ville d'AU
lemagne, dans le Tirol, fur la ri-
vière d'Eifach & près de fon em-*
bouchure dans TAdige.
Il y a un bourg de même nom
dans TEtat de Venife, à deux Uèues
deVicenze.^ j
BOLZAS ; fubftantif mafculin.' G^u-i
ril fabriqué de fil de coton , & qii oU
rire des Indes. Les Bolzas font touii
blancs ou rayés de jaune. j
BOMARZO ; nom propre. Petite vil j
, le, château & duché d'Italie , dans
TEtat dé TEglife.
BOMBAÏM ou BOMBAY ; nom
propre. île & ville d'Ane , dans la
mer des Indes , près de la côte de
Malabar. On y recueille du coco en
quantité j mais le féjour en eft très-
mal fain , Se les Européens y meu*
rént promptement.
BOMBÀNCEj fubftantif féminin, dii
flyle familier , qui fe dit d'un fqf-*
tin , d'une chère lomptueufe. // neji
dans le befoin que pour avoir fait
bombance.
La première fyllabe eft moyen-!
ne , la féconde longue , & la troi-j
fîème très-brève. !
BOMBARDE ; fubftantif féminin.Od
^ppeloit ainfi certaines machine^
de guerre , par le moyen defquelles
on lançoit autrefois des pierre^
d'une grofleur confidérable.
On a enfuite donné 4e nom dd
bombarde , dejpuis l'invention de la
poudre , k certaines pièces d artille-
rie dont quelques - unes portoient
îufqu'à trois cens livres de balle*
Froiflfàrr parle d'une bombardé qui
avoir cinquante pieds de longueur.*
Tome IV.
t^oiWARôEjfe dit aliflî d'un Jeu d'or-
gue de la claffè de ceux qu*on ap-
pelle jeux d'anche. La bombarde eft
ordinairement placée fur tmfom-
mier particulier, parce^que, comme
elle confomme beaucoup de Vent ,
elle ne manquerôic pas de nuire aux
• autres jeux.
BOMBARDÉ ,ÉE ; adjeftif & parti-
cipe paflif.' Voyer{ BombàRDBR'.
BOMBARDEMENT} fubftantif tnat
culin. Aftion de jettetdes bonibes^
Latourfut'écfdfée dans' le bohtbar^
dément de la plact. '
Les deux premières* fyUabes'font
moyennes , la troifièftie eft très-^
brève, & la quatrième mbyeraie aa
'finguKer^ mais longue au pluriel.
Le pluriel fe forme en changeant
le t final -du ûigUUèr en un s- qui
fuitjla règle générale des pluriels*
Voyez la lettre vS.
Il endroit changer le premier m
en nj le dernier e ena^Sc écrire^
d'après la prononciation , bonbarde^
. mont. Voyez Orthographe.
BOMBARDER i verbe adif de la
première c6hjugaifon , lequel fe'
conjugue comme chanter. Jetter dfes
bombes. Louis XIV fit bombarder
la ville £ Alger.
Les deux premières fyllabes font
moyennes , & la troifième êft Ion- .
gueou brève, corhmenétis 4*e<pli-
quons au mot Verbe , avec la con-
jugaifon & la quantité ^rofodîque
des autres temps.
BOMBARDIER \ fubftantif mafcu-
lin. Celui qui tire des bombeipar
le moyen des mortiers. // ^toit
bombardier du Jîé^e de cette ville.
BOMBASIN' ; fubftantif mafctilin.
On donne ce nom à deux fortes,
d'étoffes. L'une eft de foie*, & k
fabrique en a été apportée de Milan
dans le Rovaume , & lautre eft une
fuuine à deux envers.
T
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14^ BOM
La première fyllabe eft moyen-
ne 5 la féconde brève, & la troinème
moyenne au fingulier , mais longue
au pluriel.
Il faudroic changer le ;n en n^
le s en :(^ y & écrire^ d'après la pro-^
nonciation, bonba^^in. Voyez Or-
thographe.
BOMBE : fubftantif féminin. Grofle
boule de fer creufe , qu'on remplit
de poudre , & qu'on place dans un
mortier, de manière que l'aftion de
la poudre la jette fur les endroits
qu'on' veut aétruire. Strada pré-
tend qu'un Artificier de Venlo fut
l'inventeur des bombes ^ & Blondel
croit que les premières furent jet-
cées par le Duc de Cleves au iiége
de Vachtendonck'^ , dans le Ducné
4e Gueldres , en 1588.
On dit , dans le fens figuré ^ que
la bombe ejl prête à crever ; pour
dire , que quelque événement fâ-
cheux eft fur le point d'arriver.
La première iyllabe eft longue,
^ & la féconde très-brève.
BOMBÉ, ÉEj adjedif & participe
paflîf. Koye^ Bomber.
BOMBEMENT j fubftantif mafculin.
Convexité , état de ce qui eft bom-
bé. Le bombement de cette chauffée
cfi mal placé.
La première fyllabe eft moyen-
ne , la féconde très-brève > & la
rroifième moyenne au fingulier ,
ioais longue au pluriel.
Le pluriel fe Forme en changeant
le t final du fingulier en un ^, qui
fuit la rède générale des pluriels.
Foyer la lettre S.
Il faudroit changer le premier m
en 72, le dernier ^ en ^, & écrire ,
d'après la prononciation , bonbe-
mant. Voyez Orthographe.
BOMBER i verbe aûif de la première
conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chanta:* Aâion de rendre
BOM
convexe. On bombera la ruel
Bomber , fe dit , en termes de Bijoa^
tiers, de l'aftion de creufer les fonds
d'une tabatière ou d'un bijou quel-
conque.
Bomber, eft aufii verbe neutre. Ce
lambris ne devroit pas bomber^
La première fyllabe eft moyenne ,
& la féconde eft longue ou brève,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe, avec la conjugaifon & la
quantité profodique des autres
temps.
Obfervez cependant que les temps
ou perfonnes j qui fe terminent par
un e féminin, ont leur pénultième
fyUabe longue. Dans je bomb e^^ la
fyllabe bom eft longue.
Il faudroit changer le m en n , &
écrire bonber. Voyez Orthogra-
phe. .
BOMBON; nom propre. Province
de l'Amérique méridionale , dans
le Pérou , aux pieds des Andes , oà
la rivière des Amazones a fa fource.
Ce pays étant fort élevé , comme
l'a obfervé le P. Feuillée, eft aufli
très-froid, & par cette raïfonpêa
fertile.
BOMBOS y nom propre. C'eft ,. félon
Pline , une rivière d'Afie , dans la
Cilicîe.
BOMERIEi fubftantif féminin, &
terme de commerce maritime^ Il
fe dit d^une forte de contrat ou
de prêt ^ par lequel le fonds & l'in-
térêt font aflurés fur la quille da
vaiflèau , & fur les marcnandife*
qu'il renferme. Si le navire fait
naufrage , le créancier perd forv
dû. C^ ce qu'on appelle auflî / rer
âgrojfe aventure.
BOMMEL ; nom propre. Ville de
la Gueldre Hollandoife , fur le Wa-
hal, à trois lieues de Bois-le-Duc.
Les François la prirent en i^x^^^âc
la démantelèrent*.
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BON
BOMMELS WAERD ; nomptopre.
île des Provinces-Unies , entre la
Meufe & le Wahal , ainfi appelée de
la ville de Bommel qui y eft ficuée.
BOMMEN j nom propre. Petite ville
des Provinces-Unies , dans Tîle de
Schouwcn.
BOMMER ; vieux verbe , qui figni-
fioic autrefois borner ^ pofer des
bornes.
BOMONIQUESj (les) c*étoit ainfi
que les Lacédémoniens défignoient
de jeunes enfans qui fe faifoient
gloire des coups de rouet qu'on leur
appliquoit dans les facriiices de
Diane. Us fe défioient les uns les
autres à qui fupporteroit plus conf-
tamment ce genre de peine : quel-
ques-uns le foutenoient jufqu a la
^ mort, & les mères prcîentes les
encourageoient par des exhortations
& des chants a allégreffe. Lobjet
de ce fanatifme barbare étoit y dit-
on j d'accoutumer la jeunefTe aux
fatigues de la guerre.
BOMPOURNICKEL j fubftantif
mafculin. Sorte de pain noir,grof-
fier , fort compacte > dont on mange
beaucoup en Weftphalie. HofFman
prétend qu'il eft préférable à tout
autre pain , & qu'on peut l'ordon-
ner comme un remède dans le cas
où les forces feroient perdues , la
contexture du fang altérée, & ladif-
(ipation des efprits , prochaine.
BON : fubftantif mafcuun. On appelle
ainu au Japon, une fête qui s'y
célébrerons les ans en Thonncur des
morrs. Les vivans allument quan-
tité de flambeaux , & chacun porte
aux tombeaux de fes parens morts
des mets délicats pourles nourrir
BON, BONNE ;adjeaif. Bonus jUj
um y qui réunit routes fortes de per-
fections. Dans ce fens, il ne fe dit
2ue de Dieu , ^omme étant feul
^uverainement bon.
BON T47
Bon, fe dît Ses chofes créées, &fi.
gnifie qui a en foi les qualités con-
venables â fa namre. Dieu n'a rien
, créé que de bon.
Bon, fe dit des qualités louables de
l'efprit & du corps. Ses bonnes qua-^
litésfe réduifmt a peu de chofe. lia.
toujours eu de bonnes vues. Ce che^,
val a de bonnes jambes.
Bon, fe dit de quiconque excelle en
quelque art ou métier que ce foit.
Il fut toujours bon Officier. Cejl un
bon Imprimeur.
Bon , fe dit de quelque ouvrage que
ce fbit , de la nature ou de l'art »
quand il eft excellent dans fon ef-
pèce. On y recueille de bons fruits.
Il a toujours de la bonne bière. On
a de ce Philofophe un bon traité de
morale.
Bon , fe dit pour clément , miféricor-
dieux , furrout en parlant de Dieu.
Tout nous annonce que Dieu eft bon.
C'eft dans ce fens qu'on dit po-
pulairemenr, s'il plaît au bon Dieu.
Il faut aimer le bon Dieu. On doit
prier le bon Dieu. Prions le bon
Dieu, 8cc.
Bon Dieu ! eft une exclamation par
lat}uelle on exprime la furprifa où
l'on eft de quelque chofe. BonDieul
par quel hajardvous rencontré-je ici?
Bon, le dit d'une perfonne humaine,
indulgente , & d'un commerce fa-
cile. // ne falloit pas être fi bon
avec dépareilles gens. Il efi bon pour
tous ceux qui le réclament.
Bon, fignifie utile, propre à certaî-
. nés cnofes Cette machine n eft bonne
à rien. Ce Miniftre eft bon aux gran-^
des affaires. Ce remède eft bon con^
tre kfcorbut.
Bon, s'emploie, en parlant des chofes,
pour avantageux, favorable, con-
venable. Exemples ^ dans le fens
d'avantageux : ce contrat de mariage
eft bon pour le futur époux.
Tij
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14^ BON
Dans le^ fens de favorable : k
moment ejl bon pour obtenir ce qui
. vous aver en vue..
Dans le fens de convenable : dans
^peu la faifon fera ^ bonne pour, ven-
danger.
Bon , fe dit^ en termes dé commer-
ce, pour riche, folvable. Ce^Mar-
chand eJiM, bon t peut-on lui vendre
,à crédit?
Bon, fe dit des chofes d^ngereufes ,
comme le^ poifons , & fignifîe pro-
pre à faire fon effet» On tire de cette
, mine, dç,,bon arfénîc.
Bon , fe joint en parlant d*un homme,
' à certain^ fubltantifs avec lefquels
il n*a. d^autre fignification , que de
défigner quelqu'un d'une humeur
agréable &^ d'un commerce facile.
Ainfi Ton dit , c*eft un bon vivant j
unbon.garfonj un bon enfant, un bon
Diable , un bon drôle , un bon com-
pagnon.
Qn dit auflî dç quelqu'un fin , &
f ufé , que cUfl un bon apôtre.
On dit encore de quelqu'un , daHs
le ftyle familiejc^ foit en plaifan-
cant^foitpar injure, que c'^y? un
, bon^ coquin^ un bon vaurien y un bon
fripon yune bonne pièce ^ un bon bec ^
une bonne bête , une bonne ame.
Les mêmes chofes fe difenr par
exclamation ; la bonne amcy la bonne
bête!
BpN , s'emploie . quelquefois pour
grand, en parlant des chofes, &
alors il donne de la force & de l'é-
nergie aux fubftantifs auxquels il
fe rapporte. Exempies^O/i lui donna
un bon coup de bâton^ )*y gagnai
une bonne pleuréfie. On a dû vous
faire une bonne réprimande^ Il y a
cent bonnes lieues de Paris à Lyon.
On dit de quelqu'un , qnil a le
corps bonj & que c*e^ un bon corps
d^ homme s pour dire , qu'il a le corps
fain & robuftô.
BON
On dit auflî de quelqu^un^ qu'/t..
a ehcore le cœur bon; pour dire ,
qu'il n'a pas encore perdu fes forces-
On dit encore de quelqu'un , qu'il
a bon pied ; pont dire , qu'il mar-
che, bien. Et qiCila bon Diedy bon
œil; poux dire , qu'il eft vit , difpôs,
agiflant , léger.
On dit de quelqu'un fimple & -
de peu d'efprit , que c*ejl un bon
homme qui n*y entend point de fi^
neffe.
On dit familièrement, bon homme,
bonne femme y & bonnes gens; potir
défigner un homme & une femme
déjà avancés en âge. // ne tardera
pas de recueillir lafiiccejffivn du bon
homme y de la bonne femme , des
bonnes gens.
. On dit d'une perfonne qui peint
bien en écrivant , q\sk*elle a la mctim
bonne.
On dit d*une nouvelle > d*ime
chofe , (Celles viennent de bonne
main ; pour dire y qu'elles viennent
de gen$ inftruits , qu'on les tient de.
bonne part.
On dit d'une perfonne , qvt^elle
efi en bonne main; pour dire , qu'el-
le eft fous l'autorité def queiqu'im
qui lui fera faire fon devoir , ou la
gouvernera comme il convient.
On dit d'une affaire , qu'elle efi
en bonne main ; pour dire , qu'efle
eft confiée à quelqu'un qui la traite-
ra habilement»
On dit d'une perfonne,qu'eIIe eft *
de bonne maifon ; pour dire , qu'elle
eft d'une nobleffe illuftre.
On dit auflî d'un père de famille^
q^ il fait bonne ma'fon; pour dire y
qu'il augmen^te fa fortune.
Bon Ange, %nifie Ange gardien. IL,
fe recommanda à fon bon ange.
Bon génie , fignifîe génie turélaire ,
bienfaifant , propice. Son bon génie
lefauva de ce danger.
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BON
. On dit de,quelau\in qui eft plein
de franchife & de fincéritc , que
cUjl un bon gaulois.
On dit auflî de quelqu'un qui ne
connoît ni les rufcs, ni les mau-
vaUes Jfineilès , quily va de bonne
foi y tout à la bonne foi. ^
Prendre une chofe en bonne part ,
fignifie interpréter une chofe favo-
. rablement , ne s*en pas fâcher. Ce/l
une injure quil a prije en bonne part.
Bon visage d'hôte , fe dit de Tait
gracieux de quelqu'un qui eft hono-
. table chez luL
On dit y quon fait bon vîfage ,
bonne mine^ bon accueil à une per-
fonne; pour dire-, qu'on lui fait une
réception civile , gracieufe.
On dit auffi, yiirtf y donner auel^
que chofe de bonne grâce ; pour dire ,
d'une manière honnête & polie. Et
€fi une perfonne^a bonne ^race à faire
quelque chofe ; pour dire , qu'elle
s'en acquitte à merveille. Et quV/&
danfe de bonne grau ; pour dire ,
Îp'elle danfe d'une manière à fe
aire admirer.
^ On dit encore d'une perfonne qui
dit ou fait quelque chofe qu'elle né
devroit ni mre ni faire , quelle n'a
pas bonne grâce d'en uftr de la forte.
On dit , avoir , prendre , fe don--
ner du bon temps ; pour dire , fe ré-
jouir* Les laquais de cette maifon
n*ont autre chofe à faire qu à prendre
du bon temps.
Bonne année , figaifie une année de
fertilité. & d'abondance. Sans la
grêle on auroit eu une bonne an-
née.
On dit , en termes de civilité ,
fouhaiter la bonne année à quelqu'un;
& familièrement , bon jour & bon
an; pour dire, qu'on fouhaite une
année heureufe.
On dit proverbialement , bon an ,
mal an; pour dire> tant une année
BON 149.
que l'autre , & la forte portant la
roible. Ce bénéfice rapporte mille
écus y bon an , mal an.
Bon jour , fignifie un put de fête.
C'étoit un trop bon jour pour tra^^
vailler.
On àxiy faire fon bonjour; pour
dire j recevoir la Communion.
On dit proverbialement ic iro-
niquement, en parlant d'une aâion
répréhenfible faite en un jour de
fctej bonjour^ bonne oeuvre.
On dit, en termes de civilité,
fouhaiter le bon jour à quelqu'un ,
lui donner le bon jour; ce qui fîgni^
fie , fouhaiter une journée heureu-
fe, agréable.
Bonne fbte, fignifie fête folennel-
le, grande fête. On ne doit pas voya*
ger un jour de bonne fête.
De bonne heure , fe dit pour xou
y y ferai de bonne heure.
On dit, Q^ilefl de benne heure i
pour dire , qu'il n'eft pas tard.
On dit, à la bonne heure; pour
dire , à temps , à propos. Elle entra
à la bonne heure y comme on fervoit ,
k fûuper.
On dit auffi, à la bonne heure;
pour exprimer une forte d'agré-
ment , de confentement fur quel-
que chofe. Puifque les chofes font
comme vous le dites y à la bonne
heure.
On dit d'une chofe, quelle fait
bonne bouche ; pour dire , qu'elle
répand une faveur agréable dans la
bouche.
On dit auffi > qu'o/z garde une
chofe pour la bonne bouche ; pour
dire , qu'on la conferve pour la der-
nière , comme étant la meilleure.
On dit encore d'une perfonne
qui ayant joué plufieurs tours à
quelqu'un ,. lui en joue tm dernier
plus méchant que les autres , qu'cZfe
le lui réfervoit pour la bonne bouche*.
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150 BON
fioNNE FORTUNE , fc dit d'* ce qui ar-
rive d'utile, d'avantageux, C^r^/72-
ploi ejl un^bonne fortune.
fiuNNE FORTUNE , fe dit , pat exten-
/îon & familièrement, dts faveurs
des dames. // compte les jours de
fon bel âge par fes bonnes fortunes.
Bonne aventure, fe dit d'un évé-
nement favorable. Cette donation
ejl pour lui une bonne aventure.
Bonne aventure, fe dit, par ex-
rcnfiôn , de ces prédictions puériles
de l'avenir oui fe font ordinaire-
ment fur l'inipeâion des mains des
perfonnes. Voyons votre main ^ je
vous dirai votre bonne aventure^
Bonne voglie ; terme emprunté de
l'Italien , qu'on prononce bonne voi-
le j en mouillant les II. Il fe dit de
quelqu'un qui reçoit un falaire pour
ramer volontairement fur une ga-
lère. Il en coûte tant par jour pour
les bonnes voglies de cette galère.
On dit auflî adverbialement de
bonne voglie; pour dire, de bonne
volonté. Il partit de bonne voglie.
Bonne de nage> fe dit d'une cha-
loupe facile à manier , & qui pafTe
ou avance bien à l'aide des feuls
avirons.
On dit d'un cheval , quil galoppe
fur le bon pied; pour dire, que
duand il galoppe , il lève le pied
droit le premier.
On dit auflî , dans Idfens figure,
quon a mis une perfonne fur le bon
pUd; pour dire y qu'on l'a obligée
â faire ce qu'on exigeoit d'elle.
On dit encore , dans le fens figu-
ré ^ c^une perfonne ejl fur un bon
pied dans le monde ; pour dire ,
qu'elle y eft confidérée.
On dit de quelqu'un , quV/ eji
bien bon , quon le trouve bon de pré-
tendre , d*a(furer^ de dire ^ défaire ,
&c. pour dire , qu'il a tort de pré-
- tendre, d'aflurec , &c.
BON
On dit familièrement de quel-
qu'un qui a dit des chofes réjouif-
iantes dans une focicté, quila été
bon aujourd'hui.
On dit aufli familièrement, ea
parlant de quelque mot , de quel-
que c«ite qui lurprend agréaible- "^
ment une compagnie j // ejl bon
là.
Jouer bon jeu y bon argent y fignu
fie , jouer à condition que celui qui
perdra , fera obligé de payer.
On dit d'une perfonne , quelle a
refu de l'argent a bon compte ; pour
dire , qu'elle a reçu de l'àreent 1
déduire fur la fomme qui lui eft
due. Et à tofit bon compte revenir;
pour dire , fauf toutes erreurs de
calcul , omiflions , ou double em^ ^
ploi.
On dît auflî d'une perfonne,
qu'elle ejl de bon compte ; pour dire ,
que ks comptes font vrais , juftes
& exads.
On dit y rendre bon compte de fa
conduite ; pour dire , faire voir
qu'on s'eft conduit d'une manière
irrépréhenfible.
On dit , qu'o/z a donné de bonnes
enfeignes d'une chofe quelconque }
pour direj qu'on l'a défignee de
manière à la faire aifément recon*
noître.
Bon , s'emploie fubftantivctment , &
fignifie bonne qualité de la perfonne
ou de la chofe dont on parle. On
remarque en luS^e bon de fes ancêtres^
Il y a peu de bon dans cet ouvrage.
Bon , fe dit auflî de ce qu'une chofe
quelconque a d'avantageux , d'inté*
reflant, de plus remarquable. Le
bon de cette pièce eft quelle ejl au--
' thentique.
On dit, du bon du cœur; pour
dire , afFe£lueufement , fincère-
ment. Il m'a toujours accueilli du bon
du cœur.
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BON
On dit auffi , le bon de favtn^
turc , le bon du conte , &c. pour dire ,
ce qu'il y a d'amufanc dans l'aven-
ture > dans le conte , &c.
On dit d'une troupe , d'une ar-
mée , qu'e/fe a eu du bon dans une
aSion ; pour dire , qu'elle a eu Ta-
vantage fur l'ennèmi .
On dit auflî , que des negocians y
des gens d'affaires j ont eu du bon ,
dans une partie ^ dans une entrepris
fij dans un traité i pour dire » qu'ils
Y ont gagné.
On appelle , revenant bon , le
profit qui revient d'une afiFaire d'u-
tilité. J'ai eu cinquante écus de reve-
nant bon dans ce marché*
On appelle encore y revenant bon,
deniers revenans bons j ce qu'on re-
tire d'une fomme que l'on avoir
deftinée pour quelque dépenfe. //
avoit mis de côté dix mille écus pour
bâtir fa maifon j Ékais il a cujix mille
francs de revenant bon.
Bon, s'emploie aufli fubftantivement ^
rDur exprimer l'approbation donnée
la chofe dont il eft queftion. Ainfi
l'on di^ : le bon du Prince y le bon
dfun Banquier; pour dire y l'agré-
ment du Prince ^ l'acceptation d'un
Banquier.
On dit en jouant , avion/ait bon ;
pour dire , qu'on s'oolige à payer
ce que l'on pourra perdre.
On dit auflî , en termes de Finan-
ces, faire les deniers bons; pour
dire, alTurer le payement cle la
Ibmme dont il s'agit.
BoH , s'emploie adverbialement en
différentes plurafes i on dit , trouver
bon ; pour, dire ^ approuver , agréer.
Le Minijire trouve bon que vous pré"
f entier votre mémoire*
On dit , fentir bon ; pour dire ,
lépandre une odeur agréable, Cett€
dame fent toujours bon*,
Qa dit j, toîir bon ; pour dite ^
BON Ï5X
refiifer de céder, faire réfiftance.
S'il tient bon , on en paffera par là.
On dit > coûter bon ; pour dire ,
coûter très-cher. Son fils lui a coûté
bon pendant la guerre.
On dit , qu'i/ fait bon vivre en
quelque endroit ^ quony vit à bon
marché ; pour dire , qu'on y a les
commodités de la vie , fans qu'il
en coûte cher.
Tout de bon , fe dît pour férieu-
fement. Efi-ce de tout de bon quon
l'a averti ^
A quoi bon , fe dit pour à quoi
fert. A quoi bon vous lever fi matin ?
Bonne , s'emploie abfolument dans
le ftyle familier : ainfi Ion dit , la
bailler bonne à une perfonne ; pour
dire , lui jouer quelque tour.
On dit aum dans le même fens ,
qu'on la garde bonne à quelqu'un ;
pour dire , qu'on conferve du ref-
fentiment avec projet de fe venger
quand l'occafion s'en préfentera.
Abonnes enseignes, eft une e:jpreC*
fîon adverbiale , qui (îgnifie avec
une connoiflance fuffifante de ce
qu'on doit faire. // ne refoitfes re^
venus qu'à bonnes enfeignes.
A bonnes enseignes , fignifie aufli
avec un pouvoir fuflSfant. Le Pro^
curcur n'a figné ces écritures qu'à
bonnes enfeignes..
Bon , s'emploie par manière d'inter-
Jeftion, pour exprimer la furprife*
Fous dites qu'il efi Préfident ?
Bont
Bon, s^emploîe auflTpar manière d*în-
terjedion , & en plaifantant , pour
exprimer qu'on fe foucie peu ae la;
chofè dont on parle. Vous dites
qu'il dîne che^ vous ?" Bon !
On dît femilièremenc,en parlant
de vin , tirer dii Ao/r, donner du bon..
On dit proverbialement auilî^ era
parlant de vin^ qui bon: l'ackcUj,
bQn,lt.boiu
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152 BON
Le même proverbe fe dit , dans
le fens figuré , d'une autre mar*
chandife quelconque ; pour dire ,
qu'on ne doit pas regarder à l'argent
pour fe la procurer bonne.
On dit encore proverbialement ,
figurément & familièrement , quà
bon vin il ne faut point de bouchon ;
pour dire , qu'il n'eft pas néceffaire
d'annonceit par affiches une chofe
bonne en elle-même.
Quand les raifons que l'on donne
à un créancier , pour retarder fon
payement, ne lui conviennent pas ,
il dit fouvent & proverbialement ,
tout cela ejl bel & bon , mais de Var^
gent vaut mieux.
La même chofe fe dit proverbia-
lement &c familièrement à ceux qui
veulent en amufer d'autres par de
vaines promettes.
On ditprovetbialement , à bon
entendeur jalut , quand on veut faire
comprendre à quelqu'un une chofe
qu'on ne lui explique qu'à demi.
Voilà la quejlion quil m* a faite ; il
ejl inutile que je vous dife ma re-
ponfe^ à bon entendeur falut*
On dit proverbialement^ en par-
lant du moment convenable pour
parler^'à quelqu'un, qu'i/ y fait bon.
On dit aufli proverbialement, en
parlant de quelqu'un dont l'accès
eft difficile, fâcheux, ou l'approche
dangereufe , quil ne fait pas bon
avoir affaire à lui.
On dit proverbialement , ^uil
fait bon dans quelque lieu; f ont dire,
qu'on y eft d'une manière agréable.
On dit proverbialement & fa-
milièrement , que fun autre avoit
dit ou fait telle chofe , il ne feroit
pas bon à jetter aux chiens ; pour
dire , qu'une chofe qui a été bien
reçue venant de quelqu'un , auroit
été mal reçue venant de quelque
autre.
BON
On dit proverbialement & fami-
lièrement de quelqu'un , que defl
un bon Prince^ pour dire, qu'il eft
d'un commerce aifé , & qu'il ne
prend pas garde de fi près à la plu-
part des chofes.
On dit proverbialement & fa-
milièrement de quelqu'un qui n'eft
propre à rien, quilnejl bon à rôtir
ni à bouillir.
On dit proverbialement & fùmî-
lièrement, de quelqu'un quin'aque
de mauvaifes qualités , qu'il n'ejl
bon quà noyer.
On dit proverbialement , ce qui
ejl bon à prendre , eft bon à rendre ,
en parlant de quelqu'un qui , trou-
vant une chofe , fe l'approprie, &
croit que le pis qui lui arrivera, fe-
ra de la rendre.
On dit proverbialement, i/yiir
bon vivre & ne rien favoir , on ap*
prend tous lefjours.
On dit proverbialement , il fait
bon battre glorieux , il ne s^en vante
pas; pour dire, qu'un fuffifant ne
parle pas des difgraces qui lui ar-
rivent.
On dit proverbialement , à quel^
que chofe malheur eft bon ; pour
dire, qu'un malheur eft quelque-
fois caufe d'un bien.
On dit proverbialement de quel»
qu'un , qu il fait contre fortune bon
cœur ; pour dire > qu'il oppofe de la
fermeté aux difgraces.
On dit proverbialement , à bon
chat , bon rat ; vont dire , bien at-
taqué, bien défendu.
On dit proverbialement , ouand
on condamne en générai un
certain nombre de perfonnes ^
dont plufieurs font mnocentes ,
que les bons pâtijfent pour les mau^
vais.
On dit proverbialement , que Us
bons maîtres font Us bons valets ;
pour
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BON
pont dire > qu'un maître eft bien
lervi , quand il a pour fes domef-
tiques la douceur & le$ procédés
convenables.
On dit en proverbe , après bon
vin^ ton cheval; pour dire, qu'a-
près avoir un peu bu , le cavalier
lait mieux marcher fon cheval.
Bon , eft bref au lîngulier , &
long au pluriel.
La première fyllabe de bonne eft
brève, 8c la féconde très- brève.
On voit que ce mot employé
comme adjeàif , peut fuivre ou
pr-écéder le fubftantif auquel il fe
rapporte } mais cela n'eil p^ indif-
férent , éc il arrive ibuvent que la
place <}ue tient ce mot dans le dif-
cours» en détermine la fignifica-
tîon : par exemple , je di$ d'un che-
val , Q^il aies jambes bonnes^ c*eft-
à-dire, qu'elles ne font point aflFec-
li^% de maladie ', mais fi je dis ,
2u*i/ a de bonnes jambes , cela figni-
era qu il marche bien. Un bon
homme » 4ie dit pas la même chofe
Î[U «o homme bon ; ainfi la règle à
uivre eft de confuker les défini-
tions & les exemples que nous
mvons donnés , félon le iens dans
lequel on veut & ièrvir du mot bon.
11 faudroit fupprimer un /z au fé-
minin qui eft oiiir , & écrire , dV
Ses la prononciaxion > hone. Voyez
RTHOGRAPHE. ^ *
Le 72 final fe fait feptîr , & perd
le fon nafàl devant une voyelle \
ainfi prononcez ion ouvrier ^ com-
me s'il étoit écrit bont ouvrier,
BONA i nom propre. Ville maritime
. d'Afrique , au Royaume d'Alger >
près des frontières de TunijB.
BON ACE i fubftantif féminin. État
tranquille & calme de la mer quand
elle n'eft pas agitée. Les Pilotes
craignjent.la ianacc.
X>es deux premières fyllabes foiit
2oM ir.
BON ïjj
brèves, la troifième eft très-brève.
BONAIGE ; vieux mot qui 5 eft dit
autrefois 4^1 droit qiion payoit
pour le bornage de$ terres.
BONAIRE i nom propre. Petite île la
plus orientale des îles Hollandpifes,
dans la mer du Nord , à dix IUhgû
de Curaçao. Le bétail , 3c fur-tout
les chèvres en font la principab
richeflfe,
BONASMS; (Us) Hérétiques du
quatrième fiècle , cyt prétendoient
que >efus-Chrift n'ctoit Fils de Dieu.
que par adoption.
BONASSE i ^li^aif de3 deux «nres
& du ftyle fS^lier. Qui efturnple,
fans malice, & de peu d'efprit, £/7e
/toit toute bonajfe. // Jprfi tpujours
bonaffe»
BONASUSi fubftantif mafçulin.
Bœuffauvage. F'oyer^sov. ;
BONBANC ; fubfta^f mafculin.
Sorre de pierre n;ès ^ blanche , oui
fe tire des carrières de Paris. On
eg fait des rampes ^ jlei apjpuU 9
des colonnes^ & d'ai^treç or&eipens
dArchiteûure.
BONBON; fubftantif mafçurin. Ter-
me emprunté du langage des en-
fans j & dont on fe fert particulier
rement pour défigoer des fucre*
ries quand on Içjir parle. Cette petite
fille vo.udroit bien quon lui donnât
du bonbon.
Lapremière fylUbe eft moyenne,
6c la féconde brève au fin^ulier,
mais loiurae au pluriel.
BONCERON \ vieux mot ^ui fignî-
fioit autrefois un lieu propre à con-
ferver le poifibn.
BONGHAMPS ; nom propre; Bptttg
de France 3 âan$ le Maip^^ i une
lieue j oord-eft , de I<ayaJ.
BONXHRÉTlENi fubftantif m;.f-
culîn. Sorte de ppire fort grofte &
fort eftinxée pour la bonté de fon
gpm* On en ^^m$\xe de plufieun
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BONI
BOisr
efpèces, dont les principales (ont
le bon -chrétien d*été, & le bon-
chrétien d*hiver. ITafbre qui porte
. ce fruit, veut être mis en efpalier.
Il eft rare d'obtenir autrement des
' bon-chrétiens d'une certaine beauté.
BONCON'} vieux mot qui s'eft dit
' autrefois d'une forte de balb qu'on
tiroit avec l'arc. .
BONCONVENTO;; nom propre-
\ Petite ville^ d'Italie, en Tofcane ,
à douze liei#s.dé Sienne, fur la rou-
te qui conduit de Viterbe à Rome.
BOND j . fubftantif mafculin. Adîon
d'un corps V en. mouvement qui
• réjaillit Sc Ce relève plus ou
moins h^uc â k rencontre de la
terre , ou d'iin autre corps fur le-
quel il tombe. Le boulet fit plujleurs
bonds ^.
Bonds fe dît particulièrement , aa fe»
'* de Paume, de l'adion de la balle
qui jaillit & fé relève après avoir
irappé la terre» Là balle prife au
• premier bond, vaut celle qiA eft
renvoyée de volée ; mais elle eft
nulle au fécond bond. Il fçdloit pren^^
dre la.balle au.bond*!
On dit, dans lé féns figuré i que
quelqu'un a pris la balle au bond;
pour dire , qu'il a fàifi le moiuent
précis pour faire une chofe. .
On dit de^ même figurément,
qu'o/2 a pris - la balle entre bond
• & volée; pour dîre^ qu'on a fait
une chbfe dans le moment , peut
être unique^ où ellfe étoit poflîble.
On^ditauflî, dans le fens figuré,
fdire' une chofi tdnt de bond que Je
volée ; pour dire , la faite d'une fa-
' çon ou d'une . autre <, felôn les cir-
conftances.v
On dit encore , diains lé fehs fi-
^réi c^^une chofe nefi que du fé-
cond bond; pour dîre., quelle eft
relevée après quelqu'un.' \ '
' Qa ditau jeu de Paumes (jd'une
balte a fait faux bond , qtiand^enr'
faifant le bond i elle s'eft (écartée
de l'endroit où elle devoir Vraifem-
blablement retomber , félon la rè-
gle ordinaire de l'incidence . des
; corps mus en ligne droite.
On dit , dans le fens figuré ,
cpLune perfonne a fait faux bond à
un autre ; pour dire , qu'tsUe ne l'a
point fetvi comme elle auroitdù le
faire. Ne vousfif[ pas à cet homme >
ilvous fera faux bond. -
Oh dit auflî j dans le fens figuré i
cpLiine perfonne a fait faux bond à
fon honneur ; pour dire , qu'elle a
tranfgreflc les loix que Thonneur lui
av oit pre faites.
BoNC , le dit , en termes de Manè-
ge , du faut que le cheval fait en
s'élevant fubitement en l'air pour
retomber à fa même place.
, On dit proverbialement dans ce^
fè'ns , Q^un cheval ne va que par
fauts & par bonds.
La même chbfe fe dit de quel-
ques animaux , 8c\ des jçunes gens
qui font, dans l'habitude- conftapte
de faire des fauts & des gambades.
On dit proverbialement Se figu-
rément, de quelqu'un dont le dif-
cours eft inégal & rempli de fail-
lies , qu'il ne va que par fauts & par
bonds. .
CJpmonofyllabe eft bref au fin-
gulier , & long au pluriel.
Ilfaudroit fiippnmer le rf qui eft
oifif ',' St écrire , d'après la pro-
nonciatioa; bon.' Y oyez OatHo-
GRÀPHE.^
BOND A'; futftantîfmafqilîn. Grancf
arbre d'AfriquèJ, d'une grofleur pro-
digieufe , dont le bois eft huileux ,.
& récorcehériflTée d'épines. On en-
fait des canots d'une grandeur ex^
traordihaire; ^
BONDE; fubftantif féminin. Lbn-
i gu^ pièce de charpente , qui étanCï
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: 'baufl2e oubaKTée , retient ou lâché
Feau d'un étang. -j4Uc:[ baiffer la
bonde.
On difoit autrefois, 'dans le fens
figure, lâcher. la bonde à fes larmes ^
à./a*colère^ (poKLt dite y laiflèr un
libre cours à les larmes , i fa colc-
. Je , mais on ne peut plus guère« fe
fervir dexesexpreffions.
iLajpremicre fyllabe eft longue »
& la leconde très-brève.
jBONDENO y nom propre. Bourg
d'Italie j an Duché de rerrare , &
à l'embouchure tiu Panarp , dans le
Pô.
BONDI ; participe pafïif , indéclina-
ble. ^(jyq[ Boï^Dm.
BONDIR j verbe neutre de la fécon-
de conjugaifon , lequel fe conjugue
'Comme ravir. Salire. .Faire un ou
plufieurs^ bonds. Ces balles font mal
.faites y xlles ne bondijfent pas^
IBoNDiR , fe dit de certains animaux
qui vont en fautant. Foye:i''VOus'
,bondir ces chèyres dans la.prairie ?
Onvdic figurément, .qu'tt/2 ali-^
^ment y quune chofe fait bondir le
:C(zur; pour dire, qu'on aune ré--
pugnance exrtème à. cet aliment^, à.
cette chofe.
La première fyllabe eft moyen-
Tie i &c la féconde , dont le r final
. de faiï toujours fentir , eft longue.
JLa quantité profodique des au-
tres^ temps de ce verbe , fuit les rè-
gles données .pour la quantité des
'temps;pareils>du.verbe ravir. Voyez
.an mot Verbe , les règles iodi-
'quées.
BONDISSANT , .ANTE ; adjeûif
verbal & participe aékif. Saliens.
Qui bondit. Les chèvres bond^an-
, tes. Les agneaux bondijfans.
Xa première fyllabe eft moyenne,
la féconde brève > la troifième lon-
gue , & la quatrième du féminin
. jc^^StbrcYe. J
BX)N Tf^
Le pluriel du mafculîn fe forme
en changeant le t final du fingulier
en lin j^ qui fuit la règle générale
des pluriels. Foyei la lettre S.
Ce mot employé comme ad-
jectif, ne doit pas régulièrement
précéder le fubftantif auquel il fe
rapporte. XDn -ne dira pas une bon^
dijfanu bi-ebis , mais une brebis bon*
diffante.
BONDISSEMENTj fubftantif mafcu-
lin. Subfultus^ Mouvement de ce
qui bondit. L^ bondijfement de ces
agneaux ne^ous <imuf9't'il pas? Cela
lui a caufé un bondijfement de cœur.
La première fyllabe eft moyen-
ne, la feeonde brève , la troifième;
très-brève, & la quarrième moyen-
ne auiîngulier, ^inais longue au
îpluriel.
Le pluriel fe forme, en changeant
51e t final du fingulier en un j, qui
fuit AsL règle générale des pluriels.
^^oye:[iz lettre •?.
il faudroit firpprimôr un s qui eft
oifif , changer le dernier een a^ &c
f^crite ^ d'après ia prononciation ,
bondifemant.y oyez Orthogr aphe.-
BONDON ; fubftantif mafculim
Cheville de èois grofle & courte ,
avec laquelle on bouche le trou par
•ù Ton remplit un tonneau. Prépa**
rq[ un bondon.
BoKDON , fe dit auflî du trou même
que Ton bouche. Le vinfortoitpar
le bondcn.
La première fyllabe eft moyen-
ne, & la féconde brève auiinguliery
mais longue au pluriel.
BONDONIZA i nom -propre. Ati-
cienne ville 'de 'Grèce ^ au fond dii
golfe de Zeiton. £lle a été fubmer-
gée par un tremblement de terre.
BONDONNAL'i vieux mot qui fi-
^ifioit autrefois bondon.
BONDONNÉ , ÉE j adjeiftif & jJair.
ticipe paffif. foye^ Bondonmer«
y V
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ts6 BON
BONDONNER i verbe aûîf de h
première conjugaifon » lequel fe
conjugue comme chanter. Mettre
un bondon. // faut bondonncr ces
tonneaux.
La première fyllabe eft moyenne,
là féconde brève > & la troifième
eft longue ou brève , comme nous
l'expliquons au mot Verbe , avec
la conjugaifon & la quantité profo-
dique des autres temps.
Il faudroit fnpprimer un n qui
eft oifif , & écrire > d'après la pro-
nonciation^ bondoner. Vojrex Or-
thographe.
BONDONNIÈRE j fubftamif fémi-
nin , & terme de Tonneliets. Inf-
trument en fornae de tarricre de
figure conique , avec lequel ces
Arcifans percent le trou d'un ton-
neau, à lendroit où femet le boadon.
BONOOUR î nom propre. VUle
d^Afie 5 dans la Natolie , au nord-
oued du golfe de Satalie.
BONDRÉEj fubftantif féminin. Oi-
feau de proie. P^oyt\ Buse.
BONDUC i fubftantif mafcuUn.
Plante d'Amérique , qui s'élève à
la hauteur d'un homme. Ses feuil-
les ont jufqu'à deux pieds de lon-
gueur. Elle porte des.Daies rondes,
de couleur cendrée » defquelles la
faveur eft amère & infipide.
On fait ufage de ces baies dans les
hernies \ elles provoquent les rè-
eles , fortifient Teftomac » & font
bonnes contre la pierre.
BONÉj nom propre. Ville capitale
du Royaume de Bougiûs , dam l'île
des Célèbes.
BONETE \ vieux mot qui fignifioit
autrefois malle , valife.
BONFATTl ; nom propre. Bourg
d'Italie, au Royaume de Naples^
dans la Calabre citérieure. <^uel*
ques-uns le prennent ^u£ Taur
ueune Hyela des Brutieius*
BONGE; vieux mot qui fignifioit
autrefois botte.
BON-HENRI ; Foyer Patte d'oii.
BONHEUR i fubftantif roafculin.
Félicitas. Félicité , état heureux ,
fituation telle qu'on en voudroit la
durée fans changement J/ n'y apùint
de véritable bonheMf dans et monde.
Bonheur » fe dit pour profpérité.
Ses jours ont été marqués par un
bonheur continuel.
Bonheur , fe dit pour événement
heureux. V arrivée de fon père fut
pour lui tut grand bonheur.
Bonheur , fe dit pour bonne for-
tune. Jlfonitde ce mauvais pas pat
un bonheur fittgulier.
Avoir le bonheur , fe dit, dans là
ftyle familier , par forme de com-
pliment & de poUteife. Je n'ai pas
eu U bonketwde vous rencontrer. Elle
voudroit avoir le bonheur de vous
plaire.
Par bonheur , fe dit adverbiale-
ment, pour dire heureufement.-Pûr
bonheur que je trouvai les cent louis
qu*illuifalloit.
Voye\ au mot FiLiciLi , les fignî-
ficattons relatives qui en diftii^nenc
Bonheur , &c.
La première fyllabe eft brève, &
la féconde longue.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
11 faudroit fupprimer le A- qui eft
oifif , & écrire > d'après la pronon-
ciation , bmeur. Voyez Ortho-
G%AFHB.
BONHOMIE; fubftantif féminin ^
& terme du ftyle familier , par le^
quel on défigne une forte de bonté
naturelle qm fe remarque extérieu-
rement, & dans les aâfions les plus
indifférentes. On taime à cauje de
fa bonhomie.
Les deux premières fyllabes font
^èves ^ & la troifième eft longue^.
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BON
U faodroit fuppriaier le h qui eft
oifif , & écrire , d'après la pronon-
ciadon , bonomic. Voyez Ortho-
graphe.
BONI } nom propre. Ancienne ville
de TÂfrique intérieure , que Pline
dit avmr été prife par Cornélius-
Baibus.
BONICHON } fubftantif mafculin.
C'eft , dans les Verreries , un trou
qui communique du four aux lu-
nettes des arches à pot , dans cha-
cune defquelles il fert de ventoufe*
Les trois fyllabes font brèves au
fingulier j mais la dernière eft lon-
gue au pluriel.
BONJEAUi fubftantif mafculin, &
terme d'économie ruftique, qui fe
dit de TafTemblage de deux bottes
de lin liées Tune contre l'autre , de
la»' tête aux pieds , afin de tenir
moins de place dans Tean où elles
doivent rouir*
BONIER \ fubftantif mafculin. Me-
fure de terre ufitée en Flandres, &
dont la confiftance varie d'un lieu
i l'autre.
BONIFACE i il y a eu neuf Papes de
ce nom, Boniface VIII eft ce Pon-
tife turbulent ^ connu par fes dé-
mêlés avec les colonnes & avec la
France, lequel prétendit que la Puif
fance temporelle étoit foumife à la
fpiricuelle, & gu'ainfi tout Pape
avoir droit de dépofer Içs fouve-
rains. Philippe-le-Bel, qui n'en vou-
lut rien croire > alloit être excom-
munié , & fon Royaume donné par
une Bulle de Boniface au premier
occupant, quand ce Pontife fut fur-
pris dans Agnanie, par Nogaret &
Sciarra-Colpnne qtii le firent pri-
£:>nnier en 1305. Boniface ne lur«
vécut guères à cette aventure fâ-
cheufe : il mourut après avoir fcan-
dalifé les peuples par fon ambition
& fes violences pendant plus de
BON 157
huit années. U fut Auteur du fa-
meux Sexte des Décrétâtes.
BONIFACIO i nom propre. Ville
forte & maritime de la partie me-
ridionàle de l'île de Corfe. AI^
phonfe V , Roi d'Arragon , lalEè-
gea en perfoime en 1410 \ mais les
Génois le battirent & l'obligèrem à
lever le fiège.
BONIFIÉ , EE y adjeûif & participe
paftlf. y'oye^ Bonifier^
BONIFIER i verbe aûif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe cor -i
jugue comme chanter. Mcliorem
rcddert. Mettre en meilleur état. Il
fe dit particulièrement desteiies.
La marne a Jîngulièrement homfii
CCS champs.
Bonifier une Baleine , fe dit ^ en
termes de Marine , de l'aâion de la
dépecer , d'en fondre le lard , &
d'en tirer tout ce qui peut fervir.
Les trois premières fyllabes font
brèves, & la qiutrième eft longue ou
brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe , avec la conjugai^
fon & la quantité profodique des
autres temps.
Obfervez néanmoins que Ve fé-i
minin qui termine les trois perfon-*
nés du fingulier du préfent de Tin-»
dicatif , & celles qui leur refte'm-
blent , fait partie de la dernière fyl«
labe , & la rend longuet
BONJOUR j fubftantif mafculîh , &
terme ufité dans le ftyle familier,
furtout de la part du Supérieur pour
faluer l'inférieur. Bonjour^ Mon-*
Jiiury comment cela va-t-il?
BONIOUX ; nom propre. Petite ville
du Comté Vénaiffin , à huit lieues
& demie, eft fudeft , d'Avignon,.
BONITE i fubftantif féminin. Poif-
fon fort commun dans la mer At-
lantique. U relTemble beaucoup aux
maquereaux par la couleur & te
goût y mais il eft bien plus grand
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ïj8 1BON
' :8c îl a jufqu'à deux- pieds de lar-
geur. Les Nègres de la Côte d'or
adorent ce poiflbn. comme un de
leurs Dieux.
BONITON-,fùbftantifmafculin.^/niii.
' Poiflbn de mer qui relFemblé au
' t thon . & au maquereau , & qui dans
Jeté entre dans les rivières, où il
fe nourrit de poiffbn. Sa chair eft
.délicate & de bon fuc. Quelques-
uns confondent le Boniton avec la
Bonite.
âBONNjnom propre. Ville forte d*Al-
lemagne , fur le Rhin , dans TElec-
torat , & à trois milles de Cologne.
L'Eleûeur y fait-fa réfidence.
ABONNE; fubftantif féminin, q*ii £e
dit familièrement d'une gouvernan-
te d'en fans. Pourquoi cette petite
fille nefi-ellt pm avec fa bonne?
;BONNE j nom propre. Ville maritime
,d' Afrique, en Barbarie, au royaume
d*AIger, fur un golfe de même
nom , à Torient duquel les Génois
vont pécher du corail.
3oNNE,.eftauflî le nom d'une petite
viUe de Savoie , à trois lieues ^e
Genève*
BONNEAU ^, fubftantif mâfciilin , &
terme de marine. Morceau de bois
îde liège ou autre figne qui flotte
fur Teau , & défigne l'endroit oià les
ancres font mouillées.
:BONNEBOSC4 nom proore. Boorg
de Trance , en Normandie , à trois
lieues, oueft-nord-oueft , de Lizieux.
BONNEDAME. ^oyq Arrqche.
JBONi^E DÉESSE.; nom propre, ;&
terme de Mythologie. Dryade^
femme de Faune , roi d'Italie j que
Son mari fit mourir à coups de fouet ,
rparce qu'elle s*étoit enntvrée. 11 eut
dans la fuite tant de regret de i'a-
;voir perdue , qu'il lui éleva des au-
:tels. Les Grecs appeloient la bonne
X>ée(re, laX)ée(îe des femmes, &
^lîfoient que c'était une d; s noui^i-
BON
ces de Bacchus , dont le nom ne 3*-
voit pas être. prononcé. Certe Di-
vinité paûToit pour avoir été très-
chafte , ç'eft pourquoi elle avoir les
Veftales pour Prctreffes, & les
'hommes étoient. exclus de fes Sacri-
fices. Lucrèce rapporte qif elle étoit
repréfenrée avec la couronne mura-
le , fur un char cjue des lions traî-
noient en l'-air.
Plufieurs ont-confondurla bonne
•Déeffe avec la Terre.
BONNÉER ; vieux verbe qui figni^
•fioit autrefois Jjoioer , pofer dôs
borner
BONNE FONTAINE; nom propre.
Abbaye d'hommes, en Champa-
gne , à une-*lieue , fud-fud-eft ,d'Au-
Dûnton. Elle eft en commende, &
vaut cinq mille livres ide rentes au
Titulaire. *
BONNE GRACE ; fubftantif fémi-
nin. Qn donne ce nom aux lez d'é-
TotFe qui s^attachent vers le chevet
& vers les pieds d'un lir, pour ac-
compagnement aux grands rideaux*
Relevé^ les bonnes grâces de ce lit.
BONNELLES , nom propre. Perite
• ville de France ,dans le Hurepoix.,
environ à huit lieues^ eft-nord-eft j
de Chartres.
BONNEMENT jadvcrbe. Simpliciter..
D'une manière (împle,'naïve, (încc-
vxe , à la bonne foi. ElU^Ji convenue
tout bonnement quon F en avoit priée*
Bonnement , fe an aufli pour préci-
•fément, mai^ alors il ne s'emploie
-qu'avec la négative. Je ne vous dirai
pas bonnement quand elle arrivera*
La première fyllabe eft brève , U
féconde très-brève , & la troifiàme
^moyenne.
Il faudroit fupprimer im n qui
eft oifif , changer le dernier e eut
a , & écrire d'aprfs la prononcia-
tion, io/j^/Tza/zr. Voyez PaxuoGfi>-
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BON'
BGNNERET ; vieux mot qui . iîgnî-
fioit autrefois<laboufage.
Bonnes j nom propre. Bourg de
France , dans TAngoumois , environ
à une lieue, oueft-fud-oueft , d*Au-
beterre.
Il y a un bourg de même nom ,
dans le Poitou, fur la rivière de
Vienne , environ à quatre lieues ,
V eft , de Poitiers;
BONNESTABLE} nom propre. Ville
& Baronie de France , dans le Mai-
ne , environ à cinq lieues , nordr-eft,
du Mans,
BONNETj Tubftantif mafculin; ^
billemenc qtii fert à couvrir la tête.
// me faut un bonnet de • velours.
Cette f emmené porte que > des. bon-
netsi
BoNNÉt , fe dît quelquefois d'un or-
nement^ d'un figne de quelque état
ou dignité. On dit dans ce fôns,
prendre le bonnet de Docteur ^ ou
• iîmplement , p/endre le bonnet ; pour
dire , fe faire recevoir Dofteur.
On du auflî , donner* le bonnet^^ de
Docteur à quelqu'un ; pour dire , met-
tre le bonnet de Doàeur fur la tête
de quelqu'un , dans une- fonékion
• publique.'
La cérémonie de la prife du bon-
net , fe fait dans TUniverfité de Pa-
. ris , de la inanièrefûivante : le Chan-
celier de riJniverfité- donne la bé-
nédidion apoftolique , & impofe
• fon bonnet fur la tête du Récipien-
daire , qui reçoit Tune & l'autre.
Le bonnet fur les médaillés eft
lé fymbole de la liberté. Les An-
ciens le donnoient aux efdaves,
- quand ils les affranchiflôient.
En Efpagne & en Portugal , on
coiffe les Accufésque rinquifition
a condamnés au fèu., d'un bonnet
1 de carton fur lequel on apeinrdes
flammes & des diables.-
Les Juiis fctnt-obligés de poster
EON T^p
uîi bonnet orangé à Luques , & de
couleur jaune en Italie.
Bonnet vERT,fe dit du bonnet do
• couleur verre que furent autrefois
obligés de porter en figne d'infamie,
c^ux qui avoient fait ceilîon de
biens , de peur que le bénéfice de
Geflîon n'engageât un débiteur de
mauvaife foi a tromper Ces créan-
ciers. Si le celEonnaire-étoit trouvé
fans bonnet vert , il étoit. permis
de l'appréhender au corps > & de le
conftituer prifonnier. Cette Jurif-
^ pFudence-n'a plus lieu aujourd'hui;
mais il nous en refte l'expreffion ,
• porter y prendre le bonmt vert ^ qui
a pâlTé en proverbe; pour dire ,
faire banqueroute , ceflîon de biens..
On dit que quelqu'un opine du hon^
net; pour diçe, qu'il fe déclare pour
l'avis d'uaautre , fans dire , ni faire
autre cliofe que d'ôter fon bonner.
î On dit auflî <\\iune chofe a pajfé-
du bonnet ou au bonnet ; pour dire ,,
- qu'elle a paffé d'un-avis unanime.-
On dit encore qu'une chofe a-
pajfe à volée de bonnet; pour dire,
qu'elle a été décidée promptemenc
Se fans difficulté.
BoNN€T, fe dit pour chapeau dans. ces-
phrafes : mettre la main au bonnet ,
ôterfon bonnet , ce qui fignifie meS-
tre la main au chapeau , ôter Xon .
chapeau par refpect.: Il ne pronon-
foit le nom defafxun que Je. bonnet à :
la main.
Oiv dît proverbialémcnr Se f^-
- milièrement, que quelqu'un a pris.-
- une-chofefousfon-bannet; pour due , .
qu'il Ta inventée , Se qu'elle n'eft pas -
- vraie. •
On dit proverbialement & popu-
- lâirement, quand -on ne fait coin*-
i ment faire pour achever pn conter
■ donr on a commencé 'le récit .^Z^-
jeïtai mon bonnet pan-dejffusJex. mou-
lins ^- ^ je ne fai ce que- tout devint^
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I^O
BON
On die figurément, proverbia-
lement Se familièrement, quune
perfonne a la tcu près du bonnet ;
pour dire 9 qu'elle eft prompt«,
colère, & aifce à fâcher.
On dit aufli proverbialement ,
figurément & familièrement , m^/rr^
fon bonnet de travers ; pour dire , en-
trer en maiivaife humeur , en colère.
On dit proverbialement Se figu-
rément , de deux ou trois perfonnes
entre lefquelles règne un efprit
d'union , & qui font toujours du
même avis , que ce font deux ou trois
têtes dans un bonnet.
On dit proverbialement Se figu-
rément, de quelqu'un qui a Tair
fombre & chagrin , qu'il eji trjfte
comme un bonnet de nuit fans coiffe.
On dit proverbialement , figu-
rément & ramilièrement , de deux
chofes qui ont entr'elles beaucoup
de reflemblance , que c'ejl bonnet
blanc ^ & blanc bonnet.
Bonnet, fe dit, en général, dans les
Arts, de ce qui couvre la partie
fupérieure Se fphérique d'un infini-
ment, d'une machine, &c.
PoNNET dbTurqvïe, fe dit, en ter-
mes de PâtiHiers, d'une pièce de
pâtiflerie qui a la figure d'un turban.
Bonnet, fedit, en termes d'Orft-
yres^ de cette partie d'un encenfoir
qui commence au bouton , & qui
te termine aux confoles ^ où paf-
fent les chaînes. .
jBoîmfiT A PrItre , fe dit , en ter-
mts de Fortifications, d'une tenaille
double» conftruite vis-à-vis d'un
baftion oa d'une demi-lune , dont
le front forme un angle faillant &
deux angles rentrans.
poNNETS , fe dit . en termes de Bot-
tiers , des eetiouill|ères ççhancrées
des bottes de Cotirierf
Bonnet de Pr4tre. Voye:[ Fusain.
^pifNET »8 Neptvnb , fç dif d'iuie
BON
efpèce de champienon de mec éot
genre des coralloïdes.
Bonnet noir, fe dit d'un petit oifeait
qui a cini} pouces de longueur de^
puis la pomte du bec jufqu'i l'ex^
trémité de la queue , Se neuf pouces
d envergure. Son nom lui vient de
ce qu'il a le fommet de la tète noir.
La première fyllabe cft brève ,
Se la féconde moyenne au.fingulier^
mais longue aujpluriel.
Il faudroit lupprimer un n qui
e(t oifif , & écrire, d'après la pro-
nonciation , bonet. Voyex Ortho—
GRAPHE.
BONNETADEi fubftantif féminin,
qui ne fe dit qu'en plaifàntant,
pour fignifier révérence. Elle ne
fera pas dupe defes bonnetadet.
BONNET AGE-, Aibftantif mafi:ulin.
Terme d'Artifiâ.rs , qui fe dit du
papier collé dcnc on couvre l'amorce
d'un artifice, afin que le feu ne
puilTe y prendre qu'eo déchirant le
oonnetag^.
BONNETEi adjeftif & participe
paflif; f^oyeii Bonneter.
BONNETERi verbe aûif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Ce terme ,
qui eft du ftyie familier, fignifie
rendre des reipeéts , faire la cour
aux perfonnes dont on a befoin , Sc
qu'on eft obligé de folliciter. Si
vous bonnete:[ fréquemment vos Ju^
ges^ votre caufe en deviendra meilleure^
On dit de quelqu'un , quil veut
être bonneté; pour dire, qu'il exige
3u'on le recherche , & qu'on lui ren^
e des devoirs affidus»
Bonneter un artifice , ie dit , en
termes d'Artificiers , de l'aâion
d*en couvrir Tamorce d'un papier
collé , afin que le f^u ne puiue y
prendre qu'en caffant ce papier ^
qu'on nomme bonnetage.
]U pren^ière f^Uabe çft brève ^
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BON
^féconde très-brève, & la troi-
lîème eft longue ou brève , com-
me nous l'expliquons au mot
Verbe ^ avec la conjugaifon &
la quantité profodique des autres
temps.
Obfetvez que le pénultième e
des temps ou perfonnes'de ce verbe ,
prend le fon de Ve moyen , quand
il eft fuivi d'tin e muet , parce que
le gqnie de la langue ne foufFre p^s
• ordinairement deux e de fuite ab-
folument muets. Dans je honnête j
la fyllabe ne eft moyenne.
BONNETERIE; fubftantif féminin.^
Art Se Métier de Bonnetier , con-
iîftant à febriquer & vendre des
bonnets» des Das> des chauffons >
&c. Il entend la bonneterie.
On défigne 4bus le nom de la
Bonneterie , le corps des Marchands
Bonnetiers, qui forment le cin-
3uième des fix Corps des. Marchands
e Paris.
La Bonneterie de cette Ville a >
fes armoiries , qui font d'azur à la
toijon d'argent , furmontée de cinq
navires auffl d'argent , trois en chef y
& deux en pointe.
La première fyllabe eft brève ,
les deux fuivanies fbnt très-brèves ,
& la dernière eft longue.
Il faudroit fupprimer un n qui
eft oifif , & écrire boneterie. Voyez
Orthographe.
BÔNNETEUR ; fubftantif mafculin,
du ftyle familier. Filou, trompeur,
3ui tâche , à force de civilités ,
'attirer les perfonnes pour en faire
des dupes > en leur gagnant leur
argent. Ne vous fiei^ pas à ce Bonne-
teur.
La première fyllabe eft brève ,
la féconde très-brève, & la troifième
longue.
Le r final fe fait fentir ea toute
^irconftance. *|
Tome IV.
BON
i^i
Il faudroit fupprimer lin n qui
. eft oifif, & écrire , d'après la oro-
nonciation, Boneteur. Voyez Or-
thographe.
BONNETIER;' fubftantif mafculin.
Artifan qui fabrique & vend des
bonnets , des bas , des chauffons ,
des gants, &c. Voye-^ Bonnete-
RIE
BONNETTE ;• fubftantif féminp,
& terme de^Fortifications. Ouvrage
compofé de deux faces , ^i for-
ment un angle faillani , avec un
parapet , & une paliflade au-devant.
On le nomme aui&yKcAe.
Bonnettes , fe dit , en termes de
Marine , des petites voiles dont on
fait ufage quai^d il fait beau temps
ou peu de vent, pour alonger les
voiles ou les multiplier.
Bonnettes en étui , fe dit de petites
voiles qui, étant attachées par le
bout le plus étroit à chaque extré-
mité des vergues , fur des boute-
hors, régnent le long des côtés de^
baffes voiles & des hunières.
Bonnettes lardées, fe dit de pe-
tites voilçs piq^uées, lardées d*é--
toupe , ôcôrdmairement enduites de
cendres ou de pouflîère , pour ks
rendre pefantes, & dont on fe
fert afin de découvrir une voie
d'eau.
Bonnettes maillées , fe dit des
bonnettes qu on attache pour alon-
ger les baffes voiles a des an-
neaux , mailles ou œillets qui font
en bas.
Quand on amarre la bonnette
fousja voile , avec des aiguillettes
qui la lacent dafis les œillets, on
appelle, cela lacer la bonnette ; Se
on dit délacer y déranger ^ démailler
la bonnette y lorfqu*on la détache,
de la voile où elle étoit atta^
chée.
BONNEVALi nom propre. Ville de
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X<$2
BON
France , dans le Comté de Diinois »
fur la rivière de Loir , à neuf
lieues , nord-oueft , d'Orléans. 11 y
a une Abbaye d'hommes fous le
titrfe de Saint Florentin de Bon-
neval , qui vaut au Titulaire dix
mille livres de rente. Elle eft en
commende.
BoNNEVAL, eft aufl^ le nom d'une
Abbaye d'hommes dans le Rouer-
gue, à trois lieues , oueft-fuil-oueft ,
de là Dommerie d'Aubrac. Elle eft
en commende , & vaut au Titulaire
douze mille livres de rente.
BONNEVAUX • nom propre de trois
Abbayes d'hommes, qui font en
commende. L'une eft en Limoufin ,
6c vaut deux mille cinq cens livres
au Titulaire. La féconde eft en
Dauphiné, 8c vaut quatre mille
livres ; & la troifième , qui eft dans
le Poitou 5 rapporte fept mille livres
de rente.
BONNEUIL; nom jiropre. Bourg
de France , en Picardie , à cinq
quarts de lieue i nord-oueft , de
Êreteuil.
Il y a'encore un Bourg de même
nom dans l'Ahgoumois , environ
• à quatre lieues , . fud-eft , de Co-
gnac.
KDNNEVILLE; nom propre. Jolie
petite ville de Suifle , fur le lac
de Bienne> à trois lieues de Neuf-
chatel.
BONNIER; vieux mot qui s'eftdit
autrefois d'une, certaine mefure
de terre.
fiONNlVENT; vieux mot qui s'eft
dit autrefois d pne forte de pelifte.
BONN Y ; nom propre. Ville de Fran-
ce , dans rOrléanois, fitûée au con-
fluent de la Loire Se de la* rivière
• de Cheville , à . trois lieues ^ fud-
eft*, de Gien.
BONOÉ ; nom propre. Contrée d^A-
fcique , dana la Jiaate Guinée ^ fur
BON
la côte d or. Elle eft avancée dans
les terres , & pour cela même , peu
connue.
BONOIZON ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois bénédi&ion.
BONONIAi nom propre. Ceft , fé-
lon Ptolémée , une aneienne ville
de la haute Pannonie , fur la.
Drave.
L'Itinéraire d'Antonin place une
ville de même nom dans la bafle.
Pannonie , &c une autre dans la
haute Moëfie.
BONOSIAQUES, ouBONOSIENS;
' ( les ) Hérétiques , ainfi appelés
de Bonofe leur chef^ Evcque de
Sardique au quatrième fiècle. Us.
nioient la virginité perpétuelle de
la Vierge , & même la divinité de
Jefus-Chrift. Bonofe fut condamné
par le Concile de Capoue aftemblé
, pour éteindre le fchifme d'Antio-
che.
BONS-CORPSi (lesj noms qui fut
donné aux foldats roDuftes que choi-
fît parmi fon peuple François II,
Duc de Bretagne, dans la guerre,
qu'il eut contre le Roi Louis XI >
en 1468. ,
BON-SENS j fi4)ftanrif mafculin- Fa-
culté de comprendre les chofes , &
d'en juger avec intelligence & felou
la droite raifon. £IIe montre du ion
feiîs dans toutes f es actions:
Foyei[ Esprit , pour les différen-
ces relatives qui en diftinguent Bon-
sens , &c.
BONS-HOMMES y {Us) Religieux
que le Prince Edmond étabUr en
Angleterre en 1259. Ils fuivoient
la règle de Saint Auguftin, & por-
tûient un habit bleu.
On a encore appelé bons hommes %
les Minimes de France , parce que
Louis XI. avoir coumme d'appeler
bon-homme j S. François de Paule,
leur fondateur» .
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BON
'Les Albigeois fe qualiâoient aufli
de BonS'Itbmmes.
BONS-MOULINS ; nom ^propre.
Poiirg & Châtelleniede France , en
Normandie , environ à huit lieues ,
eft-nord-eft , d'Alençon.
BONSOIR } fubftantif mafcuUn. Ter-
me de civilité ^ donc on fe fer t pour
fahxer quelqu'un fur la fin du jour
*& dans la nui^ Je vous fouhaiu le
bonfoir. BonfoWà Madame.
Lapremière fyllabe eft moyenne,
& la féconde longue-
-BONTANTi fubftantif raafculin. On
donne ce nom ^ dans le commerce,,
a une forte d*étoffes , ou couvertu-
« res cU coton , rayées de rouge , qui
fe •fabriquent' à* Cantorj en Afri-
que
J50NTÉ; fubftantif féminin- jBojîr^j.
Ce mot , en parlant de Dieu , dé-
iïgne uiv attribut eflentiel de fa di-
vmité. C eft dans ce fens qu'on dit,
la bonté divine^ la fuprême bonté j
lafouveraine bonté ^ la bonté infinie
de Dieu.
3oNTE , fe dit particulièrement d une
qualité morale, qui noi^ difpoCe à
faire du bien & à en rechîercher
loccafion. Ce Prince efi d'une honte
fingulière envers fon peuple. Elle
abufe de la bonté ée fon père.
Bonté , fe dix de la qualipé quî fait
qu'une ~chofe eft bonne dans fon
genre. On vante la bonté de cesprés^
Ces fruits font d'une bonté que rien
n égale.
O^ dit proverbialement & fami-
lièrement d'une chofe excellente
.dans ion efpccç > quon ne fawroit
la payer de bonté.
Bonté, fe dit, par extenfion, pour
/implicite & trop griuvie fac^ii^é.
Sa borné efl caufe quo^ le iout» Il
' éfi à l'aumône par tr(^ de konté*
Bonté, Ce dit aufti, p^r ex^ccaadJDn.,
des cho£es q^i U foi^ par poiicfi^e ,^
BÔO 163
par honnêteté. Jvè\-vous eu labontc
de parler démon affaire f Aure^i^vous
la bonté de m' apprendre comment on
fe porte che:[ vous ?
La première fyllabe eft longue ,
& la fecon<ie brève au fingulier ,
mais longue au pluriel.
BON-TOUR y fubftantif mafculin^,
& terme de Marine. Détour que
fait un vaiffeau pour empe^kr que
les cables ne fe croifent.
B0N2:E y fubftantif mafculin. Prêtre
du Japon. Quelques Auteurs 'difent
que les Bonzes font fans mœurs &c
s'abandonnent à toutes fortes d'in-
famies : d'autres affurent qu'ils font
fobres Se chaftes , & qu'ils ont des
•Univerfités où ils enfeignent les
fciences & les n^yftcres de leur feâe.
On peut conclure qu'il y en a de
la première & de la leconde efpèce.
La Métempfycofe eft le point fon-
damental de leurdoârihe. Ils re*
connoiflent pour chef un certain
Combadaxij qui, après leur avoir
enfeigné les fciences & les arts ,
difparut de delTus la terre. Ils en
attendent le retour dans quelques
millions d'années. Il v a des Cou-
vens de filles de la même fefte.
BOOBY i fubftantif mafculin. Oi-
feau qui a la groffeur èc la figure
du chapon , avec un très beau plu-
mage. On le dû fi commun dans
l'île de Tabago , qu'un homme en
prend jufqu'a mille par jour. Rjg-
nurquez bien ce nombre , pcflir jtk-
ger de laiîdélité des voyageurs d^ns
leurs récits.
BOOL ; vieux mot qui fignifioit au-
trefois bouleau.
BOOLLU CORYj fubftantif mafcu-
lin. Oifeau que Petivért dit erre
d'un blanc cendré , mêlé de noir.
C'eft le Crex Aqs Indiens, f^oye:^
Crex.
BOOPEj Foyei BoGVE.
X ij
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i(î4 BOQ
BOOPIS ; terme de Mythologie , &
furnom de Junon , ainfi appelée à
caufe de fes grands yeux. Ceft
comme de dire , la déeffe aux yeux
de bœuf.
BOORDER : vieux ^rbe qui figni-
fioit autrerois combattre à la lance.
BOOT i fubftantif mafculin , & ter-
me de Marine. On défigne aind I
unetcbaloupe , en Flandres & dans
les ports de la mer Baltique*
jBooT , fe dit auflî , en Efpagne /d'une
forte de petit tonneau dont on fe
fert particulièrement pour le tranf-
port des vins de Xérès.
ftOOTj nom propfe. île d'Ecofle,
dans le golfe de Cluyd , entre le
pays d^Acgyle & rîle d'Aran.
BOPPART j nom propre. Petite ville
d'Allemagne , au cercle du Bas-
Rhin , dans TArchevèché de Trê-
ves , i trois Jieues de Coblentz.
Elle fut autrefois libre & impériale ^
mais elle fut unie à TEledorat de
Trêves en 1494» fous TEleûeur
Jean de Bade.
30QUELLEi fubftantif féminin , &
terme de Commerce. Le peuple
d^Egypte appelle ainfi Técu de Hol-
lande , le même que les Arabes
nomment Abukesb. Voye:^^ ce mot.
BOQUELLEj vieux mot oui figni-
fioit autrefois un repas médiocre.
BOQUERANE j nom propre. île
d'Afie, dans la mer des Indes > à
dix lieues de 111e de Bornéo.
BOC^UETEAU j fubftantif mafculin,
& termes d'Eaux & Forêts , qui fe
dit d'un petit canton de bois planté
en futaie ou en taillis , & qui n'ex-
cède pas cinquante arpens. •
BOQUILLON j vieux mot qui figni-
fioit autrefois bûcheron.
EORA \ nom propre. Ville maritime
d'Egypte j ou d'Herbelot dit qu'on
pccht le poiflon que les Italiens
ÔOR
BORACHERA ^ fubftamif mafcuKn:
Arbre d'Amérique , dont les fleurs »
d'un^ odeur agréable , font auffi
blanches & plus grandes que des
lys. On rapporte ijue le fuc de fe$
feuilles , exprimé & mêlé avec de
l'eau , compofe un breuvage affex
fort pour enivrer. ^
BORAMETSj fubftantif mafculin.
yoyc^ Agnïts ^vthïcus,
BORAX i fubftannf mafculin. Sel oa
fubftance foftile > qui reftemblealTeas
à l'alun. Il eft en cryftaux, d'une
figure, tantôt prifmatique, hexa-
gone , tronauée , un peu irréguliè-
re, & femblable aux cryftaux de
nître \ tantôt formée de prifmes oc-'
togonesj fa faveur eft légèrement
acre ou piquante » mais un peu fade
6j amère. Le borax exige vmgt fois
fon poids d'eau pour être entière-
ment difibus , quoiqu'il contienne
déjà près de moitié d'eau dans fa
compofifion. 11 mouffe, bouillone
avec bruit , & fe gonfle au feu
comme l'alun ; mais il entre bien-
tôt après en fufion , & forme une
efpèce de verre très^tendre.
On appelle ce fel borax brut oa
crud y quand il eft tel qu'on nous
l'apporte des Indes orientales : il eft
opaque , informe , dur & pefant ,
d'une Cbuleur verdâtre , bleuâtre ,
femblable - au vitriol romain du
commerce y il produit d'abord une
faveur aflez douce fur la langue ,
mais qui devient bientôt acre , mor-
dicante : il prend , en fe cryftalli-
fant , une figure hexagone , le gon-
fle peu au (en j cependant il v en-
tre facilement en fufion : il le diC-
fout très-diflîcilement dans l'eau ,
en ce qu'il eft gras.& mêlé d'unç
très-grande quantité de terre.
Le borax diflbut dans le feu
foutes les terres & its pierres j
après qu'elles ont été bien mêlées
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BOR
& bien triturées avec lui , il les
change en verre : cela arrive d'au-
tant plus facilement, que le borax
par lui-même , c'eft-à-dire , tout
leul , fe change au feu en un verre
très-tendre^j mais avant que cela fe
fefle , il écume & fe gonfle conû-
dérablemenr , & pafle pardeflusles
bords des vaifleaux quand ils ne
font point d'une grandeur fuffifante.
Pour éviter cet inconvénient , il
fautj avant de fe fervir du borax,
le faire calciner à un^^M. doux, de
manière que 1^ creu^BUns lequel
on Ta mis , rougifle légèrement : en
s'y prenant de cette façon , le bo-
rax peut aifémentfe pulvérifer fous
les doigts. Le borax facilite la fu-
fion des métaux di£Eciles à fondre ,
tels que l'or , l'argent & le cui ve ,
& cela pour deux raifons* i^. Lorf-
<]u'on y«ut faire fondre & réduire
en une maiïe les métaux divifés en
particules très-déliées, la pouffière
terreufé qui.eft à la furface des par-,
ties métalliques , fait obftacle a ce
qu elles ne le touchent les unes l«s
antres , Se empêche par conféquent
2 u elles ne fe réuniflent par la fu-
on j & quand bien même la vio-
lence du feu les mettroit en fufîon ,
il refteroit toujours une portion
confidérable du métal dans la ma-
tière légère & terreufé qui demeure
à fa furface j le borax lève cet obf-
tacle, & vitrifie cette pouffière.
2®. Outre cela, quand on veut fon-
dre des métaux ibuls & fans addi-
tion, une grande partie du feu ,
qui d'aiUeurs eft très- volatil i s'en
va par le haut fans avbir agi fur le
méral ; au lieu que le borax ; qui
nage à fa furface , empêche que fe
feu ne s'en dégage fi prompf ement ;
il fait qu'il en toucbe toutes les
parties extérieures , & que le feu
qui y eft contejDiu^ les pénètre plus
BOR
i^î
• intimement, & par conféquent les
fait entrer dans une fufion plus par-
faite. Encore un avantage du borax,
c'eft qu'il empêche la deftrudion
de ceux d'entre le? métaux qui font
deftruftibles au feu j car il les ga-
rantit contre les efforts réunis de
l'air & du feu , en ce qufll nage au^
deffus d'eux , & en couvre la fur-
face. Par ce qui vient d être dit , on
voit pour quoi l'on fe fert du borax
pour foudcr enfemble différens mor-
ceaux d'un métal difficile à fondre ,
tel que l'or , largent ; le cuivre rou-
ge , le cuivre jaune. On met un
peu de borax aux endroits qu'on
veut fonder , avec un peu de quel-
que méral, ou d'une compofition
métallique qui entre plus aifément
en fufion que le métal qu'on veut
fonder j fi après cela on échauffe
c^venablemeiv les morceaux qu'on
veut joindre, le bora$ fe charge des
falerés qui peuvent fe trouver fur
les furfaces qu'on veut réunir , lés
vitrifie , & fait que ces furfaces ^
& le métal qui eft entre les points
de contaû , entrent en fufion & fc
joignent , tandis que les autres par-
ties du métal qu'on fonde, demeu-
rent fermes & folides.
Le Borax a auffi plufieurs pro-'
prières médicinales. On peut l'em-
ployer pour divifer & atténuer les
lumeurs vifqueufes & pituiteufes :
il eft apéritif, diurétique & abf-
tergent : il agit fans caufer aucune
corrofion ni inflammation. On le
regarde particulièrement comme
un puiffant emménagogue, & com-
me un très-bon remède dans les
accidens qui accompagnent les ac-
couchemens. La dofeeft depuis cinq
grains jufqu'à un demi - fcrupule
dans uft véhicule convenable. Il fait
beaucoup plus d'effet quand on le
incle avec le nxtre ^ k cinoabie ^ oo
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i66 BOR
d'autres remèdes antifpafmodiques.
C*eft encore un cofmctique auquel
ou attribue la qualité de blanchir le
teint , & de faire difparoître les
taches de roudèur. ,
Le borax brut paye pour droit
â l'entrée du Rovaume 4 liv. 10 f.
, par quintal , & le borax raffiné 7
" liv. I G f. félon le tarif de 1 66^.
La première fyllabe eft brève ,
& la féconde longue.
Le X final fe fait ftntir en toute
circonftance.
BORBA i nom propre. Petite ville
de Portugal^ dans une contrée
fertile , entre Eftremos & £1-
vas.
BORBO j nom propre. Rivière d'Ita-
lie , dans le Piémont. Elle fe perd
près d* Afti , dans le Tanaro.
BORBORYGME , ou Borborisme,
fubftantif mafculin , & terme de
Médecine. Vent qui fe fait enten-
dre dans les inteftins , & qui eft un
fymptôme d'indigeftion.
Quand ces vents font habituels ,
ils indiquent fouvent un vice de
l'eftomac , qui pèche par foibleflTe ,
ou de quelque humeur qui irrite les
inteftins , augmente leur fenfibi-
lité 5 & produit cet effet : on peut
en .ce cas faire ufage de Topiat
fuivant :
Prcne:^^ deux gros de conferve
d'écorce d'orange ^ un gros d'extrait
d'énula campana ; deux fcrupules
de poudre tempérante de fthal , &
un demi-gros de cannelle en pou-
dre; mêlez le tout avec fuffifanre
quantité de firop d'abfinthe pour
faire un opiat dont la dofe fera d*un
demi-gros foir & matin , en buvant
I)ar deffus ua verre d'une décoftion
égère de véronique.
Au bout de quelques Jours de
Tufage de cet opiat , on aura foin
de fe puiger j & auflîtot qu'il fera
BOR
fini , on fe purgera une féconde
fois.
Les borborygmes ibnt fouveat
des fympromes de vapeurs , & dé-
pendent pour lors de la fenfibiUté
des nerfs.
Les di^gées d anis , prifes trois .
heures après le repas , font recom-
mandées dans cette indifpofition :
on peut en continuet l* ufage pen-
dant quelques jours.
BORBORITES ; (les) Hérétiques
qui fuiMiwt les erreurs des Gnof-
tiques J^Rui i^oient en outre la
vérité ou^ugement dernier. Foyci^
Gnostique.
BORBOSSADE ; vieux mot qui fi-
gnifioit autrefois im aiguillon pour
piquer les bœufs* ,
BORCH; nom propre. Ville d'Aile-
magne , au Ducné de Magde-
bourg, fut l'Elbe, à fix lieues de
Tangermonde.
BORCHLOEN ; nom propre. Ville
de l'Evcché de Liège , entre Ton-
grès & S. Tron.
BORCKELOO; nom propre. Place
forte des Provinces - Unies ; .au
Comté de Zutphen, dans le voi-.
finage de Lochem.
BORCKEN y nom propre. Petite ville
de Weftphalie , dans l'Evèché de
Munfter j à fix lieues de Coe&feid.
BORCKFORT ; nom propre. Petite
ville ôc forterefle du Comté d'Ol- v^
denbourg.
BORCKHOLM; nom propre. Petite
ville &C châte^ de Suède , dans
l'île Dœland , à dix mille pas de
Colmar. »
BORCKHOLT; nom propre. Petite
ville d'Allemagne > en Weftphalie,
* fur TAa , dans l'Evcché de Mun-
fter. ^
BORD; fubftantif mafculin. Ce qui
termine une cl^ofe par quelque en-
droit » ce qui ea dk iexcrcBiicé. Le
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ËOR
bàrd*^ an puits. Le bord d* un fleuve .^
Le bord d^ une fontaine. Le bord d'un
champ.
Bord, fedic, par extetiHonj de ce
qui s'approche des extrémités de
certaines chofes. Ainfi Ton appelle
bord d'un chapeau ^ tout ce qui ex-
cède la forme d*un chapeau.
Bord , fe dit du ruban ou galon dont
on borde quelques parties de Tha-
billement. // faut un bord à ce cor-
fit.
Bord du bassin^ fe dit, en termes
d' Architedure , des tablettes , ro-
cailles ou gazons pofés fur le petit
mur qui entoure un baflin d'eau.
Bord de manchon , (e dit , en ter-
mes de Pelleterie , des fourures qui
terminent les deux bouts des man-
chons.
Bord DE ^ront ^ fe dit^ en termes
de Perruquiers , des treffes qui fe
placent fur le bord de la perruque ^
& qui entourent le front en régnant
d une tempe à l'autre.
Bord , fe dit , en termes de Fondeurs
de cloche , de l'endroit où la cloche
a le plus d'épaiffeur , & fur lequel
frappe le battant.
Bord , fe dit , en termes de Van-
niers, du cordon d'ofier qui ter-
mine une pièce , & la rend folide.
Bord , fe dit , en termes de Ma-
rine , & fignifie vaifleau. On dit ,
être à bord ; poUr dire, ctre au
vaifleau; venir à bord^ c'eft-à-dire,
fe rendre dans un vaifleau , ou le
Joindre : on dit auflî , rendre le tord;
pour dire j venir mouiller ou don-
ner fond dans quelque rade , ou
dans quelque port ; & renverfer ^
tourner , changer de bord ; pour
diçe j revirer & porter le cap fur
un autre aire de vent.
Bord a bord , fe dit de la fituation
Îarticulière de deux vaifleaux.
)eux vaifleaut-ibnt bord à bord y
BOR ï(?7
lorfqu'ils fontprès l'un de Tautre de
l'avant i larrière.
On dit , de bord à bord , lorf-
qu'on eft autant fur un coté du
vaifleau , que fur l'autre , ou autre-
ment de paiy & d'autre de la droite
route.
Bord alongé ou qui alonge. Cela
fignifie que la bordée que Ion
cotlrt , lorfque ]p vent efl: contrai-
re , fert à la route.
Bord a terre. Expreflîo% prover-
biale , en parlant d'un vaifleau qui
va de la mer à terre ; & Ton dit,
bord au large , quand il va du rivage*
en pleine mer.
Bord de la mer ; c'eft le r^yage*
Bord sur bord; c'eft gouverner,
tantôt à ftribord , tantôt a bas bord »
lorfqu'on veut attendre quelque
vaifleau , ou quelle vent #ft con-
traire , & qu'il ne permet pas de
porter à la route.
Rouge bord , fe dit d'uq verre rem-
pli de vin jufqu'au bord. On dit ,
dans ce fens , boire un ou plujieurs
rouges bords ; boire à rouges bo^ds ; •
pour dir« , boire des rafades de
vin.
• Les Poètes donnent le nom de
bords y aux Régions environnées
d'eauxrC'eft ainfi qu'ils difent , les
bords Africains , les bords Indiens , ,
&c.
On dit des Corfaires quils cou-
vrent le bon bord; pour dir« , qu'ils
pirateur.
La même chofe fe dit ^ans le
fens figuré , des perfonnes débau-
chées.
On dit , dans le fens figuré ,
c^Lune perfonne efl au bord ou fur le
bord du précipice , quand elle eft à la
veille d'être deshonorée, perdue,
ruinée , ou d'éprouver quelque au-
tre malheur.
Quand ou ne trouve pas un mot
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\6S
BOR
BOR
que l'on cherche, & duquel on
croit à tout inftant qu'on va fe rap-
E aller la mémoire , on dit prover-
ialement & figurément qu*o/2 l'a
fur le bord des Lèvres*
*On dît auflî proverbialement &•
figurément , d'une perfonne qui eft
fur le point de mourir , qvC'elle a
Vame fur le bord des lèvres.
On dit encQra proverbialement
& figurément , d'une perfonne fort
agéejl^u'^//^ eft fur le bord de fa
fojfe.
Ce monofyllabe eft long.
Il faudroit fupprimer le ^qui
cftoifif, & écrire, d'après la pro-
nonciation , bor. Voyez Ortho-
graphe,
BORD j nom propre. Ville de Fran-
ce , en Limoufin , fur la Dordogne ,
à netrf lieues & demie , nord - eft ,
de Tulles. Il s'y fabrique de bons
gants.
BORDAGE ; fubftantif mafculin , &
terme de Marine. Il fe dit du revê-
tement de planches" qui couvre le
corps du vaifleau par dehors , de-
puis le gabord jufqu'au plat-bord.
Il y a d'ailleurs les bordages de
fond , les bordages d'entre les pr^
cinres , les bordages d'entre les fa-
bord^, les bordages des ticcaftilla-
ges , les bordages des fleurs j &c.
ainfi appelés des différentes parties
du vaideau auxquelles on les appli-
que.
La première fyllabe eft moyen-
ne , • féconde longue , & la troi-
• fième très-brève.
n faudroit changer le g en y ,
& écrire , bordaje. Voyez Ortho-
graphe.
BORD AILLE; fubftantif féminin,
& terme de Rivière. C'eft la partie
d'un bateau foncet , qui eft voifine
des rebords.
BORDAT : fubftantif mafculin.
Sorte de petite étoffe où tifRi étroit
3u'on fabrique en quelques endroits
e l'Egypte , comme au Caire , i
Damiette & à Alexandrie.
BORDAYÉ ; participe, paflîf , indé-
clinable. /^Oyff BORDAYER.
BORDAYERj' verbe neutre de la
])remière conjugaifon , lequel * fe
conjugué comme chanter. Terme
de Marine , qui fîgnifie courir des
bordées , c'eft-à-dire , gouverner ,
tantôt d'un côté , & tantôt d'un au-
tre , quand le vent ne permet pas
de porter à route.
Les temps compofés de ce verbe
fe forment avec l'auxiliaire avoir.
Ils ont bordayé j ils auraient bor-
dayej &c.
BORDE j vieux mot qui s'eft dit au-
trefois pour défigner une petite
maifon de campagne.
BORDÉ; fubftantif taafcufin. Galon
d'or, d'argent, de foie, de laine,
de fil , avec lequel on borde des
meubles , des ajuftemens , &c. Le
bordé defon habit efifort riche.
BORDÉ, ÉEj adjedif & participe
paflîf. Foye\ Border.
Bordé, fe dit, en termes de l'Art
héraldique , des pièces qui ont de«
bords de différens émaux.
Thomas d'embri , d'or à la bande
d'or j bordée & dentelée de gueules.
BORDEAU ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois bordel.
BORDEAUX} ^()y<?r Bourdeaux.
BORDÉE; fubftantif féminin. Ceft,
en termes de Marine , la décharge
de toutes Us pièces d'Artillerie, qui
font rangées d'un des côtés du vaif-
feau. Quand le Triomphant eut là*
chéefa bordée^ il s* avança contre le
Corfaire.
Bordée , fe dit auffi pour défigfler la
route que fait un vaiftèau qui , pour
arriver en quelque endroit, eft obli-
gé de louvoyer & d'aller, tantôt
fur
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^.•
BOR
. Jor un coté y & tantôt fur l'autre.
Le Navire fit trois bordées pour or-
ifiver au port.
On ait y /aire j courir plufieurs
bordées ; pour dire, virer & tevirer
ibuvent. Courir à la même bordée ;
pour dire , courir encore du même
côté que Ton a couru. Courir à peti-
tes bordées ; pour dire y ne pas cou-
irir loin d'un côté & d'un autre.
On dit auflî , faire la grc^nde bor-
dée ; pour dire , faire le quart dans
une rade y comme (î l'on écoit i la
mer : & /aire la petite bordée ; pour
Aiie y faire le fervice en partageant
les quarts en deux parties.
Bordée, ou bordée d'injures , dc-
figpej dan$ le fens figuré, beau-
coup de paroles injurieufes , dites
. par "une perfonnç , pour en ofFenfer
»une autre. Il ne me fut pas peffible
J^éviter cettç bordée ^ ^ette Jjordée
^'injures.
La première fyllabeeft moyenne,
la féconde longue, & la troiCètne
très-brève.
BORDEL j fubftantif mafculin. Lieu
ovL les femmes publiques fe proftr-
tuent. Il n'eft pas honnête de pro-
noncer ce mot en bonne compa^
gnie.
Lts deux fyllabes font moyennes
intt Hngulier; mais la féconde eft
longue au pluriel.
Le 7 final fe fait feiuir en toute
circonftance,
flORDELAGE ; fubftantif mafculin
Terme de Coutume , qui fe dit;
•d'un droit que perçoivent les Sei-
gneurs en quelques contrées , com-
me dans le Nivernois , fur le reve-
nu de5 Fermes & des Métairies- 11
coniifte en grains , en volailles y. Se
^n argent , ^u en deux de ces trois
ckofes.
Les conditions du bordelage
font , que le Seigneur peur rentrer ;
T^e IK
BOK î^9
dans l'héritage par droir de corn-
mife faufe de payement de la re-
devance : que le Tenancier ne peut,
fous peine de commife , démem-
brer ce qu'il tient en bordelage ,
qui doit d'ailleurs être entretenu
en bon état j que le Seigneur fuc-
cède au Tenancier , fî celui ci n'a
point d'héritiers en lig-ne direûe j
Se enfin que iî le Tenancier vend
l'héritage , le Seigneur peut le re-
tirer en rembourfant l'Acquéreur, à
moins qu'il ne préfère de prendre
la moitié du prix porté par le con-
trat. *
BORDELER ; vieux verbe qui fignî-
fioit autrefois fré<^enter les lieux
<ie débauche.
BORDELIER; adjeékif & fiïbftantif
iaaiculin^ & terme de Coutume.
Il fe dit d'un Seigneur qui a droit
de bordelage. f^oye:^ ce mor.
BoRDELiER j eft auflî un vieux mot
qui s'eft <iit autrefois pour défigner
un coureur de bordels.
BORDELlÈREj fubftâitif féminin.
Poifipn de rivière ou de lac , fans
•dents ^ fans langue , qui a la tête
courte , la mâchoire dure , le palais
charnu , & le corps couvert de pe-
tites écailles minces, tiranr fur le
noir, U reïïemble beaucoup à U.
brème.
BCWIDEMENT; fubftantif mafcu-
lin , & terme de Peinture en émail:
il fe dit de la manière d employer
les émaux clairs, en les couchant i
plat, bordés du même métal furie-
quel on les applique. Les ouvrages
ians bordement font ceux qui font
tout en champ d'émail. lls^4i>rtli
aflè^ difficiles à faire , parce que
jles couleurs des émaux clairs fe
confondent, fur- tout loffque U$
pièces font petites.
BORDER j verbe aAif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe cob*
Y '
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Î70 BOR
jugue comme chanter. Clngeri^ Gar-
nir l'extrémité d'un meuble y dun
habillement^ ou de quelque autre
chofe y en y coufanc un galon , un
ruban y un morceau de toile ^ d'é-
toffe , &c. Faites border ces gants.
BoRDEa , fe dit, par exrenhon, de
ce qui règne le long de cerraines
choies , &C. qui y fert comme de
bord. Le fleuve borde la foret. Ce
font des champs qui bordent cette
prairie.
On dit, qutt/i endroit eft bordé de
précipices ^ quand il y a des précipi-
ces à Tentour.
Border , fignifie , en termes de Pein-
ture , coucher une couleur plus clai-
re ou plus brune fur le fond du ta-
bleau , autour des figures & autres
objets , pour en détacher les con-
tours.
Border , fignifie , en termes de
Gravure , appliquer de la cire pré-
parée fur les bords d'une planche
de cuivre % vernie , après que les
traits de gravure y ont été tracés ,
afin que cette cire mife en relief
fur les extrémités , puiffe y retenir
l'eau-forte qui doit mordre la plan-
che.
Border un parterre, ûke pla-
te- BANDE , &c. fe dit , en termes
de Jardiniers , de l'adion de plan-
rer i l'entour , des fraifes> du buis,
ou quelque autre plante.
Border , fe dit , en* termes de
Vanniers & de Boiffcliets , de l'ac-
tion de terminer une pièce par un
cordon fait de plufiears brins d'o-
fier.
0bi#|R LA HAIE , fe dit , en termes
de l'Art Militaire , de l'aftion de
difpofer plusieurs rangs ou files , fur
une ou pîufieurs lignes droites mar-
quées.
Border , fignifie , en t«rnfies de Ma-
- line , côtoyer, marckeir le long des |
BOR
câtes. L'Invincible borda la côte
d'Efpagne.
Border , fignihe aum fuivre on vaiU
feau de coté , pour&ivre ua vaif-
feau & le reconnokre.
Border \jn vaisseau , fè dit en-
core dans deux acceptions différen-'
tes : il fignifie d'abord aller à Ta*
bordage. Il fe dit en fécond lieu y
de l'aâion de couvrir de bordage
les membres d'un vaifleau^
Border a quein , c'eft bordtr de
telle forte , que Fextrémité d'ua
bordage pafTe (ur l'autre.
Border en louvblle , c'eft border
de manière que les bordages fe
touchent carrément j l'un à côté de
l'autre \ ce qui fe pratique ordinai-
rement.
Border l'artimon , c*eft haler l'è'
coûte d'artimon , de manière qu'el- .
le touche à une poulie placée lur le
haut de l'arrière d'un vaiffeau.
Border les écoutes ARRrâRES ,
c'eft haler les deux écoutes de cha-
que voile , pour aller vent en poup-
pe.
Border une écoute , c^eft haler
une écoute jufqu'à ce que le coin
de la voile touche à un certaii>
point.
Border une ou les écoutes tout
PLAT, c'eft les haler autant qu'il
eft poflible.
Border une voîle , c*eft 'étendre
une voile, & l'arrêter par le bas,
pour qa'elte retienne le vent.
Border les avirons , fe dit de
l'aûion de mettre les avirons dans
les tourets du bachot pour ramer.
La première fyllabe eft moyen^-
ne, & la féconde eft longue ou
brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe , avec la conjugaifon
& la quantité prpfodique des autres
temps.
BORDEREAU j fubftantif mafculiu.
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BOR
& terme de Finances. Mémoire des
efpèces diverfcs qui compofent une
certaine fomme. Il faut joindre le
bordereau aufac oàfont les efpèces^
Bordereau de compte , fe dit de
rentrait d'un compte , où font Tap-
portés les articles de recette ou de
dépenfe» tirés hors des lignes afin
d'en connoître le total.
Bordereau , fe dit auffi dans le
Commerce , du petit livre fur le-
quel les Comnnis & Fadeurs des
Marchands & Banquiers , écrivent
Tàrgent qu'ils reçoivent dans les
tournées qu'ils font à cet effet.
La première fyllabe eft moyen-
ne , la féconde très - brève , & la
troifième moyenne au fingulier ,
maie longue au pluriel.
Le X final , qui forme le pluriel ,
I)rend le fon du ij devant une voyei-
e , en fuivant néanmoins la règle
Î;énérale donnée ci-après. P^oye:^ la
ettre S.
11 faudroit fupprimer le dernier
e qui eft oifif , 6c écrire , border au.
Voyez Orthographe.
BORDERIE ; vieux mot qui fîgni-
fioit autrefois Ferme , Métairie.
BORDIAU ; vieux mot qui fignifioit
- autrefois chaumière , cabane.
BORDIER; adjedif, & terme de
Marine. On appelle VaiJJeau bor-
dier^ celui qui a un côté plus fort
que l'autre.
BoRDiER j défigne auflî , en termes
de Coutumes , le Propriétaire d'un
héritage qui borde quelque grand
chemin.
fioRDiER^ eft encore un vieux mot
qui s*eft dit autrefois poi^r défigner
le Métayer d'une forte de petite
ferme qu'on appeloit borde.
BORDIGUE; fubftan tif féminin, &
terme de Pèche , qui fe dit d'un
efpace retranché avec des ctaies
4qr lc*bord de la mer j pour pren-»
BOR i7t
dre éa poiHôn. L^ Berdiguès k
placent ordiflairemeot fur tes ca-
naux qui YCttt de la mer aux étangs
faléi.
BORDON ; vieux niot qui figniâoîc
aatrefoi^ tm bât^n de pèlerin.
BORDOYÉ , ÉE i adjeftif & par-
ticipe paflSf. FoyeT(^ Bori>oVer.
BORDOYER ; verbe aétif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Terme de
Peintres en émail , pour exprimer
les mauvais effets des émaux clairs^
qui étant mis fur un bas or , plom-
bent & deviennent louches , c'eft-
à dire , qu'il y a un certain noir
comme une fumée , qui obfcurcit
la couleur de l'émail , ôte fa viva-
cité , & la bordoye , en fe rangeant
tout autour , comme fi c'étoit du
plomb noir.
BORDRE ; vieux mot qui fignifioit
autrefois fraude , tromperie.
BORDURE î ûibftântif féminin.
Margo. Ce qui borde quelque
choie , & lui fert d'ornement.
Quand on vous a donné et tableau ,
il falloir en démarrer la bordure*
Bordure , fedit,«n termes de Jar-
diniers , des plantes qui entourent
un parterre , une platte-bande *
Bordure , fe dit , en termes de Pa-
veurs , des deux rangs de pierre
dure & niftique qui retiennent les
bords du pavé d'une chauffée.
Bordure, le dit, en termes de Boi/^
feliers & de Vanniers , des cordons
formés de brins d'ofiers , avec lef-
quels ces Artifans gamiflent les
extrémités de la plupart de leurs
ouvrages.
Bordure , fe dît , en termes de Cor-
diers , d'un tiflTu de chanvre ou de
fangle qui fert aux Tapillîers pour
border des tentes , & autres gros
ouvrages.
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tJ^ BOR
BoKDURE , fe dit ,. eir tetmai def Art- 1
Héraldique , d'une brifure qui en- I
toure tout récù , & qui cft toujours
différente de Témail de Técu.
\e Roi d-Espagne , porte fur le tout
de France , à la bordure de gueu-
les.
La première fylkbe eft moyen-
ne , la féconde longue , & la. troi-
(îème très-brève,
BORÉADES i ( les ) on appelle ainfi
en Mythologie , Zéthès & Calais ,
fils dé Borée,
BOREAL , ALE j adjeftif- Qui eft du
côté du Nord , qui a rapport au
Nord. On dijiingne dans f aimant le
pôle aufiral y & le pôle boréaL On
remarqua dans plujieurs contrées cette
aurore boréale,
BOREASMES ; fubftantif mafculin
pluriel , & terme de Mythologie,
^ctes que célébroient les Athéniens
en rhonneur du vent borée , qu'ils
regardoient copme leur allié , &
• qu'ils avoient déclaré leur gendre
par un décret folepinel , depuis fou
mariage avec Orithie, fille d'Erec-
thée , Roi d'Athènes , qu'il avoir
enlevée près.^u fleuve llilFus. Ils le
regardoient aufÏÏ comme leur Pro-
teâeur , parce que dans un combat
naval , il louffla fi violemmenr,qu il
(fifiipa la flotte ennemie > £< leur
afTura la viâoire.
BORÉE ; nom- propre. Boreas,, Ce
motdéfigneenpocfie,labife,Ievent
<iunord.
Borée , en termes de Mythologie ,
eft de même le vent du nord , que
les Poètes ont fait naître d^Aftreus
& d'Héribée. Quand il fut parvenu
à l'adolefcence , il enleva Orithie ,
fille d'Ereaée ,. Roi d'Athènes',
dont il eut Zéthès & Calais, Il fut
iîngulièremenç révéré à Megalo-
polis en Arcadie, pour avoir fe-
cpuru. lejs, habitans. dç cette ville.
ROR
contre Agis & les Lacédémonîens;.
f^oyei(^ Boréasmes.
Les Poètes dépeignent Borée corn*
me. un jeune gaicon , avec des bro-
dequins pour chaufture , & des
ailes aux épaules pour tnarquer fa,
viteflè & fa légèteté, ,
Lf première fyllabe eft, brève,
la féconde longue, & la troifième
très brève.
BOREOTE j vieux mot qui fignifioic
autrefois une érable à boeuf.
BORETSCHO ; nom propre. Ville
forte fur les frontières de la Hon-
grie & de k Tranfilvaaiie.
BOREZj nom propre. Petite ville
d^Efpagne , dans le Duché d'Arcos,
on Andaloufie.
BORG } nom propre- Petite ville &
port de l'île ae Barra , en Ecofle.
Le Duc deHolftein pofsède.une
ville de même nom fur la mer Bal-
tique , dans l'île de Femern.
BORGERASTRE ^ vieux mot qui
s'eft dit autrefois d'une forte de
boifibn compofce.
BORGHETTO ^ il v a trois villes de
ce nom en Iralie. La première dans^
le Trentin , vers, les frontières de
l'Etat de Venife jla féconde daos
le Véronois , fur les frontières du
Mantouan j. & la troifième da»s
le duché de Milan, fur le Lam-
bra.
BORGHOLTZHAUSEN ; nom pro-
pre. Petite ville du comté de Ra*
vensberg. Elle appartient au roi de
PrulTe..
BORGISIE ; vieux mot qui fignifioic
autrefois Bourgeoifie.
BORGNE i ad jedîP des deux genres.
Codes? Qui n*5. qu'un œil. Cette
fille étoït borgne. Il a. d^ux chevaux
borgnes.
Borgne , s'emploie auflî fubftantive-
ment, mais au mafculin feulement*
Qn dit dans c^ fens de^uelqu'ua
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BOR
ijm e(t rufé & méchant , qoe c'ejl
un méchant borgne^
SoKGNE , s*agplique, dans le fens fi-
guré , àpluheurs chofes ^ on dit d'un
ueuobfcur & mal éclairé , que c*cft
un endroit borgne , une chambre bor-
gne ^ une maifon borgne: d'un mauvais-
petit cabaret , que ceji un cabaret
borgne : d'un conte mal fait , \jue
c*eji un conte borgne : Se d'un compte
dont les articles ne font pas clairs ,
que c*ejl un compte borgne.
On dit proverbialement & figuré-
tntm^quon a changé fon cheval bor-
gne contre un aveugle ; pour dire j
qu'on a changé une chofe défec-
tueufe contre une qui l'étoit encore
davantage.
On dit auflî proverbialement &
figurément d'une perfonne qui eau-
fe continuellement , qv^elle caufe
comme une pie borgne.
heg fe prononce mouillé.
La première fyllabe eft moyenne,
ic la féconde très-brève.
Cet adjedif ne doit pas réguliè-
rement précéder le fuoftantif au-
quel il fe rapporte. On ne dira pas
un borgne appartement ,. mais un
appartement borgne.
BORGNESSE ; fubftantif féminin.
Terme populaire & injurieux , qui
fe dit d'une fille ou femme qui n'a
qu'une œil. Voilà une laide bor-
jgnejfe.
BOJlGNETEi vieux mot qui figni-
fioit autrefois mal aux yeux, chaflie.
BORGO y nom propre. Ville de
Suède , fur le golfe de Finlande ,.
dans la Province de Ny lande ,. vis-
à-vis de l'île de Palin^.
BORGO- DI- SAN- SEPOLCRO j
nom propre. Ville éjJifcopale d'I-
talie , près du^Tibre. , dans TOm-
brie^ à huit milles de Cetta-di-Caf-
tello. Elle appartient au grand. Duc
daTofcane.. '
BOR
173-
BORGO-DI-SESIA j nom propre.
Petite ville du duché de, Milan,
dans le territoire de Novare , fur la
Sefia.. Elle appartient au roi de Sar-
daigne.
BORGO - DI - VAL - DI - TARO }
nom propre. Petite ville d'Italie ,
au <luché de Parme , près de l'A-
pennin ,, & à trence-cinq milles de
Crémone.
BORGO-FORTE j nom propre. Pe-
tite ville d'Italie, fur le Po, entre
Mantoue & Novellara.
BORGO- SAN- DOMINO ; nom
propre. Ville épifcopale d'ifaliej^,
au duché de Parme , & à vingt
milles de Plaiftnce.
BORGUEZIE ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois héréfîe des Albi-
geois.
BORIA y nom propre. Petite ville
d'Efpagne , au royaume d'Arra^
î^on ,.à trois lieues de Taraçone.
BÔRIQUEN ; nom propre. île d'A-
mérique , au levant de celle de St.
Domingue. Les Flibuftiers l'ont
appelée /'zîfe à Crabes , parce qu'en
effet les Crabes y font en tr^s-
grande quantité.. 11 y a auflî beau-
coup de perdrix , d'ortolans , de
grives, de perroquets , &c.
Cette île eft inhabitée depuis que
les Efpagnols en ont chaflc les An-
elois , dont ils craignoient le voi-
finage pour leurs colonies.
BORISSOW i nom propre. Ville de
Pologne ,. dans le duché de Lithua-
nie , fur la rivière de Berezina , à
vingt-trois lieues de Minski.
BORISTHÈNE; nom propre d'un
fleuve qu'on «ppelle autrement
Nieper. Voyez ce mot*
BORITIS ;. les Philofophes hermé^
tiques défignentfous ce nom la ma-
tière du grandopuvje dans l'état de
putréfâdtion..
^BORKUM î, nom propre- Petite
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174 BOR
île des Provinces-Unies , à i'enibou-
chure de la rivière d'Ems*, dans la
mer d'Allemagne.
BORMES j nom propre. Bourg d^
France j en Provence , i une denii-^
lieue de la Méditerranée , & à fix
lieues & demie , eft , de Toulon.
BQRMIA ; nom propre. Rivff re d'I-
talie , qui a fa lource en Piémont ,
au marquifac de Ceve , & fon em-
bouchure dans le Tanaro , au-def-
fous d'Alexandrie.
BORMIO ; nom propre. Jolie ville
du pays des Grifons , au confluent
de TAdda & de llfolaccia. Elle eft
capitale d'un Comté de même nom.
Les Grifons' y envoient un Gou-
verneur qui change rous les deux
ans. 11 préfide aux jiigemens des
affaires civiles & criminelles ; du
refte lés habirans nomment les au-
tres Magiftrats ; & pour éviter les
brigues , ils les élifcnt par la voie
du fort , en fe fervanr de fçvcs
blanches & noires.
BORNA i nom propre. Petite ville
d'Allemagne , dans la haute Saxe,
fur la rivière de Pleifs , entre Leip
fie Se Altenbourg.
BORNAGE ; fubftantif mafculin , &
terme de Palais , qui fe dit de lac-
rion de planter des bornes dans une
terre.
On appelle action de bornage y une
odion mixte par laquelle des par-
ticuliers , propriétaires d'héritages
voifînsjagiflent les uns contre les
autres , pour s'obliger à féparer ces
héritages par de nouvelles bornes ,
o« par le rérabliiTement des an-
ciennes.
BORNE j fubftantif féminin. Meta.
Pierre , arbre* ou autre figne fervant
à féparer un héritage d'avec un au-
tre. On a enlevé la home.
On pourfuit extraordinJiirement
ceux qui enlèvent ou déplacent lei
BOR
bornes des héritages. La peine qu'on
inflige aux cocpaoles , eft relative
à la qualité du £ait & des circonf-
tances.
BoB.Ni , fe dit , pat extenfion , des
pierres qu'on place à côté des por-
tes & le long des mars> pour empê-
cher qu'ilsiie foient endommagés
par les voitures.
BonNBs y fe dit au pluriel de ce qui
fert à diftinguer & à fépatex une
partie du monde , un Royaume ,
une Province , d'une autre. C'eft
ainfi qu'on dira que les bornes de
l'Afrique font la Méditerranée ,
rifthme de Suez , fie.
Borne de cirque , 5'eft dit , chez les
Anciens , d'une pierre en manière
de cône qui marquoit la longueur
du fta(fc chez les Grecs , & qui rè-
gloit , chez les Romains , la courfe
des chevaux dans les cirques & les
hippodromes.
Bornes , fe dit figurément au pluriel
de tout ce qui eft regardé comme
les limites de châtque chofe. Exem*-
PLEs : il pajfe les bornes de fon au"
torité. So,n ambition eft fans bornes»
Son avarice ne^connoit point de bor*
nés» Vous franchisiez les bornes du
refpeà que vous lui xleve:[.
Voyez Limites, pour les diffé-
rences relatives qui en diftinguent
Bornes , &c.
La première fyllabe eft moyeu-
ne , & la féconde tits-brève.
BORNÉ ^ ÉE; adjedif & participe
paflîf. Voyei Borner.
On dit d'une maifon , quelle a
une vue bornée ; pour dire , une vue
qui ne s'jétend pas au loin.
On 4ît , dans le fens figure , que
quelqu'un a des vues bornées ; pour
dire , qu*ila pcit d'ambition.
La même chofe fe dit de quel-
qu'un qui a peu de lumière.
On dit au(fi figurément d'une
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BOR
perfoone , c^lcIU a, l'efprit borné;
pqur dire , qoe. ion efpric eft bien
médiocre.
Oo appelle encore figurcment ,
fortune bornée , une fortune ordi-
naire , & qui n'eft guères fufcep-
tible d'augmentation.
BORNEO i nom propre. île confidc-
rable d'Afie , dans la mer des In-
des, à deux cens quarante milles
de Mala,ca. Le pays cft très-fertile,
& Ton y recueille le meilleur ris de
' TAfie. On y a des fruits qui diffé-
rent à tous égards de ceux d'Europe.
Lacaflè, le camphre, le poivre , la
cire & le miel y abondent , ainiî
que les plantes aromatiques. On y
trouve de lor en poudre parmi le
fable de pluiieurs rivières. 11 y a
au(n des oifeaux d'une grande beau-
té, & des quadrupèdes qui. ne fe
voycnt pas ailleurs.
La ville principale de J'île fe
nomme aufli Bornéo. Elle eft gran-
de , bien peuplée , & fbn port eft
fitué au fond d'un petit golfe fur la
côte feptSntrionale de l'île. Il s'y
fair un commerce confidérable.
BORNER ; Verbe adif delà première
conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chanter. Metari. Pofer des
bornes. Il faut borner la prairie.
Borner , fignifie , par extenfion , li-
miter , refferrer dans un certain
efpace. La Suijje j les Alpes & Us
Pyrénées bornent la France.
Borner, fe ditapili des perfonnes ^
relativement à leurs pofleffions. Ce
Seigneur ejl borné par les terres de
VAbbaye.
Borner j s'emploie pour finir , ter-
miner. // borna fes voyages aux co-
lonnes d'Hercules.
On dit , dans celte acception ,
<\aune chofe borne agréablement la
vue ; pour dire , qu'elle la termine
agréablement.
BOR
Ï75
Borner , fe 4it, dans le fens figuré >
& fignifie modérer , contenir ,
mettre un frein. Exemples : dans
le fens de modérer : il ne voulut
pas borner fes prétentions.
Dans le fens de contenir : je
rous confeille de borner votre am--
kition.
Dans le fens de mettre im frein :
heureux celui qui fait borner fes paf-
fions. •
Ce verbe eft pronominal réfléchi:
lefage faitfe borner.
La premifte fyllabe eft moyenne,
& la féconde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon Se la
quantité profodique des autres
temps.
BORNHOLMj nom propre. île de
la mer Baltique j dans le Danne-
marck , à vingt lieues des cotes de
la Scandinavie. Elle a fept milles
de longueur , & deux de lar-
geur.
BORNO ou BouRNOu j nom prope.
Royaume d'Afrique , dans la Ni-
gritie. Il a le défert de Berdoa au
nord , les royaumes de Gaoga 8c
de Gorhan à l'orient , ceux de Me*
dra & de Dauma au midi, & à l'oc-
cident ceux d'Ouxngara , de Zon-
farj & de Canum. On trouve , au
nord-oueft, le monr de Tanton^
qui renferme de riches mines de
rer. On recueille dans le pays , du
millet , du coton , 8c l'on y nourrie
beaucoup de bétail. Les peuples n'y
fuivent aucune religion,&* les fem-
mes y font en communs.
BORNO YÉ , ÉEj adjeékif 8c parti-
cipe paflîf. yoye:[ Bornoyer.
BORNOYER j verbe aûif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con- '
1 jugue comme chanter. Adion de
confidérer d'un feul œil une furface
pour juger de fon alignement, fap^
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17^ . BOR
perdus le défaut de cette allée en la
bornoyanu
La première fyllabe eft moyen-
ne , la féconde brève , & la troi-
fième eft longue ou brève , comme
nous l'expliquons au mot Verbe ,
avec la conjugaiibn & la quantité
profodique des autres temps.
Obfervez néanmoins que ïe fé-
minin , qui termine les trois person-
nes du Singulier du préfent de f in-
dicatif, & celles qui leur reffem-
blent, fait partie de la dernière
fyllabe , & la rend Iftigue .
BORNSTADT ; nom propre. Petite
yille de la Tranfy^lvaniè , à deux
lieues d'Hermanftadt.
BORON ; nom propre. C'eft , fdon
Pline , une ancienne ville de TEchio-
pie , fous l'Egypte,
BORORES^ (les) peuples d'Afri;
3ue , dans la partie feptentrionale
e la CafFrerie. On n'en connoît
guères que le nom.
OROUBRIDGEjnom oropre.Ville
d'Angleterre , dans la Province
d'Yorck , fur la rivière d'Youre , à
ijuatre lieues d'Yorck.
BOROZAIL i fubftantif mafoiKn.
Maladie qui a faxaufe dans l'ufage
immodéré des femmes, *& qui -eft
particulière aux Africains. ïflle «ft
différente de la vérole.
BORR AS , BORR ASSE ; vieux mots
qui ngnifioient autrefois gros lia-
ge.
BORREAU 9 vieux mot qui fignifioit
autrefois bourrelet.
BORRELlSTESj (les) hérétiques,
ainfi appelés d'Adam Borel , Zé-
Jandois , leur chef. C'eft une fe6te
d'Anabaptiftes.. Ils n'admettent que
la feule parole de Dieu fans inter-
prétation ,',& rejettent l'ufage des
oacremens, des Prières publiques^
&c des autres fondions extérieures
âxL Service divin ^ çn foutenanjc que
Royaume
Il s'étend
BOR
depuis la mort des Apôtres , U n'y
a point de véritable Eglife. ^
BORRIANO ; nom 'propre. Petite
ville & château d'Efpagne , au
Royaume de Valence , fur la Mé-
diterranée ^ à fept lieues de Va-
lence.
BORROMÉESi (îles) ce font des
iles d'Italie , dans le lac Majeur ,
ainfi appelées de Saint Charles
Borromée , né à Arona , fur ce Lac.
BORROW; fubftantif mafculin. Ar-
bre des Indes , peu connu. On die
fon écorce couverte d'épines cro-
chues , & que l'on en tire un fuc
purgatif, en y failànt des inci*
îîons.
BORSALOj nom propre.
d'Afrique , en Nigritie.
le long du bord Septentrional de
. la rivière de Gambea , jufqu'à Tan-
taconde.
BORSHOLDER; fubftantif mafcu-
lin. Le Roi Alfr^, qui régnoit
vers l'an 880, divifa l'Angleterra
en Comtés j les Comtés en Centu-
ries, & les Centuries %n Décuries.
Chaque Décurie étoit compofée de
dix hommes « cautions & obligés
folidairemenc •envers le Roi, pour
la réparation de tout ce que les
Membres de la Décurie pourroient
faire de contraire aux Loix. C'eft
le Doyen ou le Chef de cette Dé-
curie qui avoit le titre de Borshol-
der.
BORSIPPA; nom propre. Ancienne
ville d'Afie ^ dans la Babylonie.
Strabou dit qu'elle étoit confacrée
à Diane & à Apollon; qu'on y fa-
briquoit beaucoujp de toiles; que
les chauve-fouris y étoient très-
communes, & qu'on les y man-
geoit.
BORSTEL; nom propre. Ville d'Al-
lemagne , en Weftphalie , dans V£-
vêche d'Ofnabrug.
BORTERi
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BOR
BORTER; vieux verbe qui Cgnifioit
autrefois fe fervir de la lance pour
combarcre.
BORTINGLE; fubftantif féminin ,
& terme de rivéère , qui fe dit d'une
cTpèce de plat-bord » fervant de
hautTe au bord du bateau lorfqu'il
prend trop d'eau » i caufe de fa
charge*
BORTrOLE } vieux mot qui figni-
fioit autiefoi$ branche d'un chan-
delier.
BORTWICH; nompropre* Ville de
l'Ecoffe nftridionale > dans la Pro-
vince de Lothian«
BORVA ; nom propre. Petite ville
& château de Portugal ^ dans l'A-
lentéjo y à deux lieues (k ViUa^Vi-
ciofa.
ÇORUWANNY ; nom propre. Ville
du Royatune de fiohcme^ dans le
cercle de Bechin.
fiOS 'y nom propre. Ville épifcopale
& maritime de 111e de Sardaigne ,
i trente milles d'Oriftano.
BOS; vieux mot qui Cgnifioit autre-
fois I^.
ftOS A j nom propre. Ville épifcopale
& nuritime de llle de Sardaigne ,
. au fud de SalTari. On y a de bonnes
falines.
£OSAN ; fubftantif mafculin. Sorte
de breuvage ufiié en Turquie , &
fait avec du millet bouilli dans de
l'eau.
BOSC-DE-CADOULES j nom pro-
pre. Bourg de France, en Rouer-
ene » à trois lieues ^ fud-eft , de
Villefranche.
Bosch ; nom propre. Petite île de
la mer du Nord , près des côtes de
la Frife.
BOSCHI ou BOSCO i nom propre.
Petite ville d'Italie, dans le Mila-
ncz, fur la rivière d'Ori>e , à trois
milles d'Alexandrie de la Paille.
C'eft la patrie du Pape Pie V ,-béa-
Tçmc JK
BOS ^77
tifié par Clément X en 1671.
BOSDIE ; vieux mot qui fignifioit au-
trefois trahifon, tromperie.
BOSEL j fubftantif mafculin, & terme
d'Architeûure. Membre rond , qui
forme la ba£s des colonnes.
BOSENHAMi nom propre. Ville
d'Angleterre , dans la Province de
Suffex. • ^
BOSINGEN; nom propre. Ville de
Suide, au canton de rrîboarg, fur
la rivière de Senfen.
BOSIRE; nom propre. Ceft l'an-
cienne BuHris , aujourd'hui un bourg
d'Elgypte, fur le Nil , près du vieux
Caire.
BOSIRl j nom propre. Ville d'Egypte,
fur k Côte , à fept lieues d'Alexan-
drie, vers l'occident.
BOSME ; vieux mot qui fignifioit au«
trefois limite.
BOSNA ; nom propre. Rivière de
Turquie , qui a fa fource dans la
Bofhie, éc ion embouchure dans la
Save , près d' Areki.
BOSNA-SARAli nooi propre. Ville
de Turqaie , dans la Bofnie , fur
la rivière de Migliataska , Se près
de ion embouchure dans la Bof-
na.
BOSNIE ; nom propre. Province de
la Turquie d'Europe , qui fut au-
trefois un Royaiutie particulier que
^ fubjugua Mahomet fécond en 1 4(^ 5 ,
après avoir pris &c fait écorcher vif
Etienne , cinquième ft dernier Roi
de Bofnie. Ce Royaume avoir com-
mencé en IJ57.
La Bofnie a l'Efclavonie au nord ,
8c l'Albanie au midi*
BOSO ; vieux mot par lequel on défi-
gnoit autrefois une machine de^
guerre pour battre les places.
BOSOR ; nom propre. Ville de la
Paleftine, au-delà du Jourdain. Jo-
ftté la deftina pour être l'afyle des
homicides involonuires. Elle fuc
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i7« HOS
Îillce, & mife à feu & i fang par
udas Machabée y félon les menaces,
du Prophète Ifaïe.
BOSPHORE i fubftantif mafcuUn.
Bofphorus. Efpce, de mer entre
deux terres» & qui^ert de commu-
nication d deuxmer?. .
Ce non\ n*eft donne qu'à deux
détroits de la Méditerranée , qui
font le Bofohore de Thrace > & le
^Bofphore .Cimmérien.
^ Le Bofphore de Thrace > eft le
détroit ou canal par lequel la? mer
de Marmara communique au Pont-
Euxin, Un de fesi bords eft en Eu-
rope , & l'autre en Afie. Il a envi-
ron quinze milles de longueur &
deux.de krgeur* U:eft bordé de
maifons de plaifance formant le
plus bet afpcâ;, ainfi que la ville
de Conftantmople, qui eft dans le
Yoinnage. Penoant les beaux jours
de réte ^ ce canal eft couvert d'une
multitude; de barbues où Ton fe
pfomène par divertifïèment.
Le Bo£phpre Gimmérien , qu'on
appelle aujourd'hui^D^rroir de Za-
bachc^QÏiX^ canal qui communique de
la mer Noire au PalusrMéocide. Son
nom lui v^noit des Cimmériens ,
peuples célèbres dans l'antiquité.
Là . première fyllabe eft brève ,
féconde longue» $c UtroUîème très-
krève.^
BOSQUET î fùbftaytif mafciilih.
Silvula. Pvtite touffe de bois ^ petit
bois planté dans les jardins de
propreté.' Les Ducs de Lorraine
avaient ua crès-^eauM/qu^t àLune-
ville. ,
Les deux fy llabes font moyennes
au Singulier \ :mais. ia féconde eft
longue au pluriel. :
Il faudroit changer i^tt en k y Se
écrire ,boske/:^ Voyez Orxkqo&a-
PHE.
JBDSQUILINE j vieux mot qui.dcfi
BOS'
ghoît autrefois une terre couverte"
d'eaux & de bois.
BOSRA ou ROZRA, Foye^ Bo-
SOR. .
BOSSAGE; fubftamif mafculin^ &
terme d'Architedure. On-donoe ce
nom aux pierres brutes en faillie.
Qu'on laifle dans un bâtiment pour
y fculpter enfuite des armes, des
* feuillages , des chapiteaux & d'aii»
très ornemens.
Bossages , fe dit auflî de certaines
pierres avancées qu'on laifle atjt-
deflbns des couflîneti^d'un arc , ou :
d'une voûte , & qui fervent de cor-
' beaux pour porter les cintrer.
B.OS5AGE rustique ; fe dit de celui i
, dont . les paremens paroiflent bru-
tes. •
Bossage ARRONDI, fe'dft dé celui i
dont les arrêtes font arrondies. •
Bossage en pointe de diamant, fe
dit de celui dont le parement a quâ»
rre glacis terminés par un point, .
ou une arrête.
Bossage en cavet, fe dit de celdi
donr la faillie eft termime par un
cavet entre deux filets.
Bossage , fe die, en termes deCkar-
pentiers , des .maflés de bois qu'on •
kifle aux pièces , aux endroits des ^
mortoifes afin, qu'elles foient plv^
• fortes.
Bossage , fe dit auflî de l'arc ou cin-
tre que forment les bois courbés.
■i La première fyllàbé eft brèves
la féconde: longue, & la troiiîème
. très -brève..
Il faudroit fupprimer un s qui eft
oifif , changer le g en y , & écrire
hofage^ Voyez Orthographe-
BOSSE ; fubftantif féminin. Gibbus.
Mauvaife conformation , 'qui conl-
fifte en re que certaines parties of-
feufes fiimt faillie contre nature.-
Lès bofles ^font plus ou moins
confidérables* .Les. unes font .fiax^
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B05
* r niées pat la courbure de VêfinQ du
> dos & la |>arrie poftéricure des cô-
tes; les autres parles omoplates.
Elles font naturelles ou accidentel-
. les. Les naturelles viennent de naif-
fance, 6c ont pour l'ordinaire leur
' caufe éBns un virus fcrophuleux ,
. rachitique , ou vénérien. Les acci-
dentelles naiflent le plus fouvent
< d'une fituation vicieufe que Ton
s accoutume i tenir, & qui fait
qu'à la 6n les parties offeules , ha-
bituées à être pliées dans un même
fens , s'y durcrfTent & ne peuvent
îplus fe courber en un fens oppofé.
C'eft ce qui atrive fouvent aux per-
• fonnes de cabinet j aux payfans ac-
coutumés i bêcher la terre» ou à
ibignA&. cultiver les vignes, &c.
Mais l'épine & les omopktes ne
ibnt pas les feules parties qui peu-
. Tent fe gonfler & faire bofle , le
fternum , les côtes , les clavicules
& les os du baflîn; peuvem faillir
. de même en devant & fur les côtés,
. Se former différentes bofles. Il n'eft
Eas même rare de trouver*Us fujets
oflus par devant & par derrière.
Bosse, ou Protubérance occipi-
tale , fe dit d'une bofle placée dans
répaifleur de l'os occipital. Elle eft
plus ou moins confldérable, 2f aug-
mente avec l'âge: c'eft le centre
.d'où partent Jes quatre lignes qui
forment Téminence cruciale en cle-
hors & en dedans.
Bosses i>u front, fe dit de deux
éminences aflez légères,, & fenli-
bles pourtant, qui fe remarquent
aux deux côtés cm front. Elles font
plus faillanres chez les fujets qui
-ont la tête plus oblongue , que chez
ceux en qui cette partie a plus de
rondeur. »
Bosse , fe dit d'une tumeur qui arri-
ve , particulièrement à la tête ,
après un coup ou une chute.
BOS 17^
C'èft de-U qu'on dit proverbîa*
Icment , que les Chirurgiens ne de^
mandent que plaie & boffe; pour
dire:, qu'ils deflrent que les que-
relles & les batteries foienr fré-
quentes , afin que cela leur procure
de la pratique.
Le même proverbe fe dit , dans
le fens figuré, des gens qui, par
malignité , ou dans quelque vue
d'intérêt , fement U zizanie parmi
quelques perfonnes.
Bosse ,fe ditaufli des groHèurs que
certains animaux , coftime les cha-
meaux, dromadaires, bifons, £*£:•
ont naturellement fur le dos*
Bos3£ , fe dit d'une éminence dans
toute fuperficie qui devroit être
plate & unie. Cette allée ejl couveru
de bojfes. •
Bosse , fe dit, en termes de Sculp*
ture , du relief d'une figure. Une
Diane relevée en b^JJe.
Quand l'ouvrage eft tout en re-
lief, on l'appelle ro/2<iff bojfe. S'il
n'eft relevé qu'à demi , c'eft une x
demi-'bojfe. On dit , dejjirurfur la
boJfe; pour dire , defliner fur une
figure de relief.
Bosse , fe dit , en termes du jeu d«
Paume , de l'endroit de la mufail-
\% du côté de la grille, qui renvoyé
la balle par bricoile dans le de-
dans. ^
On dit, dans ce fens , attaquer
la bojje y donner dans la bojje ; pour
dire, poufler la balle à lendroit
3ui la renvoyé dans le dedans. On
it de même , défendre la boJfe ; pour
dire , en rechaffer la balle.
Serrure A bosse , fe dit , en termes
de Serruriers , d'une ferrure appli-
quée en faillie fur le dedans -d'une
porte.
Bosse , fe dit, en termes de Marine,
d'une bouteille de verre , remplie,
d'artifices, que l'on jette dans les
•Zij
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yaiflèaax après Savoir allumée >
afin qu'en fe brifanc ^ elle mette le
feu à tout ce qu'elle rencontre j &
caufe du défordre dans l'équipage.
Elle n'eft guères en ufage que lur
la méditerranée.
'JoiSEs , fe dit de bouts de corde ,
d'une médiocre longueur , ayant à
leurs extrémités des nœuds appelles
euU^C'pôrt doubles , & qui lervent
à rejoindre les manœuvres rompues
ou coupées.
Bosses a aiguillettes , ou a ru-
bans, c*eft-à-dire. Bosses de ca-
ble , fe dit des cordes qui font pour
le cable ^ & qui fervent à le fiifir
lorfque le vailFeau eft à l'ancre.
Bosses a fouet , fe dit de cordes
qui , étant treffces par le bout , vont
juéqu'à la pointe > en diminuant.
Bosses de chaloupe > fe dit de cor-
d\. s dont on fe fert pour amarrer les
chaloupes. •
Bosse du Bossoir /fe dit de la ma-
nœuvre qui fert i ttreif Tancre hors
de l'eau pour l'amener au boflbir
lorsqu'elle paroît.
On dit prendre une bojfe ; pour
dire y amarrer une bofle à quelque
manœuvre.
Bosse , fe dit , dans Tes çroflTes forges,
d'une partie des applati(ïbires. /^oyeç
ce mot.
Bosse , fe dit , enfermes d'économie
ruftique, àts paquets de chardon
que Ton prépare pour ccre vendus
aux Drapiers , Laineurs , &c.
Bosse , fe dir , en rermes de Verre-
ries, de la forme fohérique que
l'ouvrier, ap[>eléiîo/^cr , donne à
k matière vitrifiée, *
Bosse , fe dir ^ en termes de Vénerie ,
d*une-cminence qu'on nomme au-
trement meule dans le cerf, & en--
fiure dans le chevreuil.
Bosse , fe dit , en termes de Salines ,
d'^n toon^u rempli de cinq i ùx
BOS
cens livres de fel , pour itre envoya
aux canrons cathohques de Suifles»
conformément à leurs traités avec
la France.
On appelle , ControUeur à Vtm^
pillage des hoffes , tm officier qui a
fom que les ouvriers 4largés de
remplir les boffes , faflent exafte-
ment leur devoir.
La première fyllabe eft brève, &
la féconde très-brève.
Il faudroit fupprimer un s qui eft
oifif , & écrire , bofe. Voyez Or-
thographe.
BOSSÉ, ÉE ; adje&if & participe
paffif. Voye-^ BosstR.
BOSSÉE j nom propre. Bourg de
France , en Tourame $ ^viron i
quatre lieues, oueft-fud-OTeft , de
Loches.
BOSSELAGE \ fubftantif mafculin-
Travail en boflè fur de la vaidSlle»
// entend très^bien le bojjelage.
La première fyllabe eft brève >
la féconde très-brève , la troifième
longue ) & la quatrième très*
brevet
BOSSELÉ , ÉE ; adjeftif & participe
paflif. ^o}«( Bosseler.
Bosselé , fe dit adjeâivement en ter-
mes d'Agriculture, de certaines
fedilles de plantes qui ont des émi-
nences à grandes mailles , & creu-
fes en-defîbus. Les feuilles de cet--
tains choux font boffelées*
BOSSELER ; verbe aftif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter^ Travailler en
bofle fur de la vaiflelle , de l'argen-
terie. // aurait fallu bojfeler ces
pièces»^
La première fyllabe eft brève >
& la féconde très-brève , & la troi-
/lème eft longue on bfève , comme
nous l'expliquons au mot Verbe>
avec la conjugaifon & la qiiantité
profodique des autres temps*.
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BOS
CJbTefvez que le pénuldème e
des temps ou perfonnes de ce vorbe
prend le fon de Ve moyen , quand
il eft fuivi d'un c muet ^ jparce que
le génie de la langue ne loufTre pas
deux c de fuite abfolumenc muets.
Dans |e tofsclc ^ la fyllabe se eft
moyenne.
BOSSEMAN i fubftandf mafcuUn ,
& terme de Marine. Second contre-
maître dans un navire. U eft parti-
culièrement chargé de prendre foin
des cordes , des cordages , des ca-
bles , des ancres &: des bouées.
BOSSER ; verbe aftif de la première
conjugaifon » lequel fe conjugue
comme chanter. Terme de Marine.
U fignifie , en parlant du cable,
amarrer la bofle qui le faifit quand
l'ancre eft à la mer.
.Bosser l'ancre, fignifie , tirer ou
mettre l'ancre fur les boflbirs ou
pièces de bois deftinées à la rece-
voir.
BOSSETIER ; fubftantif mafcuHn.
C*eft un des titres que prennent
, dans leurs ftatuts » les Fondeurs de
Paris , parce qu* il leur eft permis de
faire & vendre des boftettes de cui-
vre pour les mors des chevaux,
BOSSETTE i fubftantif féminin. Or-
nement attaché aux deux côtés du
. mors d'un cheval , 8c qui eft fait en
boffe. Ces bojfettes font mal placées.
La première fyllabe eft brève ,
la féconde moyenne , & la troifîè-
me très- brève.
Il faudroit fuppriiper un ^ & un
t qui (ont oiiifs , donner l'accent
grave an pénultième e y Se écrire ,
d'après la prononciation , bosète.
Voyez Orthographe.
BOSSIER i fubftantif mafcuUn.C'eft ,
dans les Verreries , l'ouvrier qui
fouffle en bojîe la matière vitri-
fiée.
BOSSIL i vieux mot qui fîgnifioic au-
ttefois la partie relevée d'un folTé.
BOSS9IRS , ou BOSSEURS ; fubf-
tantif mafculin pluriel , & terme de
Marine , qui fe dit de deux pièces
de bois , lefquelles étant en faillie
au-defliis de l'éperon , à l'avant du
vailfeau , fervent à y pofer l'ancre,
pour la tenir prête à mouiller, à en
faciliter le mouillage. Se à empê-
cher j par leur faillie , qu'elle n'of-
fenfe les membres du vaiflèau en
tombant , lorfqu'on la jptce en mer.
Ily a im ou deux rouets à la tête de
chaque bojfoir^ pour aider à tirer
l'ancre quand elle eft venue â pic.
Le Diétionnaire de Trévoux fait
deux articles de ce mot : un fous le
nom de bojfoirs ou bojfcurs , & l'au-
tre fous le nom de boujfoirs , fans
avertir que ces dfeux articles font
la même cho/e , & que le dernier
mot n'eft pas du bon ufage.
BOSSU , UE i adjeaif. Gibbofus , a ,
um. Qui a une bofte au dos ou â
l'eftomac. Cette fille fera boffue.
Bossu ,.dai^ ce fens , s'emploie auffi
fubftantivement« ConnoiJJi^i^vous ce -
boffii ? Voyez Bosse.
Bossu, fe dit, par extenfion, d'un
terrein rempli d'inégalités. Ceft^
dans ce fens qu'on dit proverbia-
lement , que les cimetières font bofi-
fus y â caufe des perfonnes qu'on y
enterre.
U ne Éiut pas croire ^ avec le Dic-
tionnaire de Trévoux , que bojfu
foit employé là fieurément. Il pa*
roît fouvent que rAuteur de cet
ouvrage n'avoit aucune notion du
fens figuré..
Bossu , ù dit quelquefois , en Aftro-
nomie ^ de la lune , pour défigiier
la partie éclairée de cet aftre quand
il paffe du plein au premier quar-
tier, & du dernier quartier au plein;
car pendant tout ce temps, la ixir-
de 4^ eft dans l'ob&urité^ eft cor-^
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A-î^
BQS
. nue, ce celle qui çft éclairée, i eft|
clevîce en bolTe convexe. Cette ex-
preÛîon.de ùine bojfuc^ eftplus uficée
en hxiti qu'en franco^: luna gib--
bofa.
Les deux fyllàbês font brèves au
fingulier mafculin^ mais la féconde
eft longue au pluriel, & ,au fémi-
nin. • .
Ce mot employé comme adjec-
tif,-ne doit pas régulièrement pré-
céder le fubltantif auquel il fe rap-
porte* On ne dira pas un . bojfu en-
fiiT\^ , mais un enfant boJfu.
BOSSUE, ÉEi adjeftif & participe
pafliff rovei BpssuB^i.
J80SSUER ; verbe aftif de la: pre-
mière» conjugaifon , lequel fe. con-
jugue comme chanter* Faire des
boffes i de la^aiffelle , furtout en
la laiifant tomber. Comment avei-
vous fait pour bojjuer cette caffe^
, . tiere.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifièroeeft longue ou
:brève, comme nous^ l'expliquons
au mot Verbe , avec la conjugaifon
& la quantité profodique des autres
temps.
^ Obfervez néanmoins qae r^ fé-
minin , qui termine les trois perfon-
nes du fingulier du préfent de l'in-
dicatif , & celles qui leur ceflem.
blent, fait partie de la dernière fyU
flabe j & la rend longue.
ll/&udroit fupprimer un /qui
e(l oiiif j & écrire bofuer. Voyez
Orthographe.
JBO SSU ET i (Jacques-Bénigne ) nom
propre d'un célèbre Evcque de
Meaux, né à Dijon en ,i6ij.On
' a de lui un grand nombre d'ouvra-
ges , entre lefquels on diftingue
particulièrement fes Oraifons fu-
nèbres & fonDifcours fur 4'Hiftoire
univerfelle. On a dit , fans fonde-
- jnent\, que ce Prélat avoit .vécu
BOS
marié , & que S. Hyacinte , 'coma
par ia plaifanterie du MatanaiTas ,
rétoit fon fils^ Il eft feulement vrai
Î[u'il y 9ut un contrat de mariage
ecret entre Boffiiet ^ encore très*
jeune , & MzàeixïoiitWtDes-Fieux^i
f que cette demoifelle fit le facrifice
de fa paflion & de fon état , à la for-
• tune que l'éloquence de fon amanjc
devoir lui procurer dans l'Eslffcî
qu'elle confentit à ne jamais le pré-
valoir de ce contrat , qui ne fut
point fuivi de la célébration \ que
Sojfuet cetCtmt ainii d'être fon mari,
entra dans les Ordres; que jamaia
Mademoifelle Des^ Vieux n'abufa
du fecret qu'elle avoit entte les
mains, & qu'elle vécut toujouts
l'amie de l^Evêque de Meaux , dans
une union févère & refpedée.
Il mourut en 1704.
BOSSUT ; nom propre. Bourg , Châ-
ceaa& Comté dans le Hainaut Au-
trichien^ entre Mons & Valen-
. ciennes.
flOSSY; fubftantif mafcùlin. Arbre
d'Afrique , au Royaume de Quoja.
Son écorce eft sèche, fon bois gras
& huileux , fa. cendre bonne pour
le fa von , & il porte une prune jau^
ne , aigre & bonne â manger.
BOST^ nom propre. Ville confidéra-
ble , capitale du S^bleftan ^ en Aiie,
fur rinomed.
BOSTANGI-BACHI ; fubftantif mat
culin. Officier de Turquie , qui eft
Chef des Jardiniers & Surinten*
dant des Jardins du Grand-Sei-
gneur , dans lefquels il a d'abord
ccé fimple Boftangi ^ ou valet. 11 eft
en outre Grand-Maître des Eaux &
Forets , & Capitaine des Chaffes
Jes Plaifirs de oa HautefTe. La po-
lice des cabarets lui appartient aulli ,
& il ne peut entrer aucun vin dans
Conftantinople fans fa permiiKon.
Mais ce qm lui donne an grand
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^^cUàity & rwd fa charge tcès-coofî-
dcrable» ceft le dioit de fourenir
• h Grand-Seigneur cjuand il fe pro-
mène dans les jardins > de lui don-
ner la main » quand il encre dans (s^
gondole > & 4f ^^^ parler à Il)reilié.
. Cet accès fâcue fait fouvent de cei
OflScier un favori dû maître.
BOSTANGIS i ( les ) on appelle ainfi ,
en Turquie , les Jardiniers du Grand
Seigneur.
BOSTON; nom propre. Ville forte
d'Angleterre , aans la Province de
Lincoln ; fur la rivière de Witliam ,
. à vingt'-huit lieues de Londres.
Boston ^ eft aufli tme ville confidéra-
ble de l'Amérique feptentrionale ,
dans b nouvelle Angleterre , fur les
bords de la mer, près du cap Antie.
On y compte environ douze mille
hàbirans. oon porc eft excellent , &
il en parc tous les ans environ qua-
tre cens^aiflTeadf , chargés de bœuf,
de lard , & ^e poiflbn pour divers
endroits d'Europe & d'Amérique.
BOSTRYCHITE; fubftantif fémi-
nin. Pierre qui imire les cheveux.
Ceft une forte d'amiante./ ^c)y.^:{ ce
mot^
BOSUÉL ; fubftantif m^fculin. Ceft
le nom de la feule tulipe qui répande
de l'odeur;
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft moyenne
au fingulier , mais longue au plu-
riel.
\.e /final fe fait f«ntir en toute
ctrconftance. •
Il faudroit changer le s en j,
& écrire , d'après la prononcia-
tion , .bo\ucL Voyez Orthogra-
phe^
BOSWORTH i nom woçte. Petite
ville d'Angleterre ^ a cleux lieues
de Leiceftre.
BDSZUT,'nom propre. Rivière d'Êf-
ckvonie, qui fe jette dan«M§f\y« y
un pen au-deifous de la ville de Sze-
reim.
BOT ; adjeûif mafculin du ftyle fa^
, milier , qui n'a d'ufage qu'en cette
phrafe, /^/V</-*or; pour dire, un pied
contrefait.
On appelle aufli pici-boty quel-
qu'un qui a le pied conerefiair.
BOTj fubftantif mafculin i & terme
. de Marine. Petit vaifleâu fans
ppn t , dont on fe feri aux Indes orien-
tales.
Bot ,. fe dit auflî d'un gros bateau Fla-
mand ,. qui eft une forte de petite
flûte.
BOTA j fubftantif mafculin , & ter-J
me de Commerce. Mefure des li-
quides , nfitée en Efpagne. Elle con*
tient trente robas , & chaque robas •
, eft^^du poids de trente livres.
BOTA B A ; nom propre- Petite île
d'Afie , l'une des Larrons.
BOTADON; nom propre. Petite ville
d'Angleterre ^ dans la Province de
Coriiouaille. -
BOTÀLL } ( trou ) c'eft le trou ovale ,
fitué' entre les deu^ç oreillettes da
cdeur. Son nom lui vient de Botajl ,
Médecin de Charles IX ,*qui le pre-
mier en fit la découverte.
EOTÂNIQUEi fubftantif féminin.
Science qui traite de tous les végé-
taux, & de tous les rapports fous
lefquels on peut les conndérer. '
Les plantés connues vont à plus
de vingt mille efpèces > fur lef-
quelles celte fcience étend fon em-
f)ire. Son objet eft donc de fournir
es moyçns de reconnoître, de dif-
tibgtter „ de cultiver ces plantes , &
dé donner une idée de Toreanifation,
deréçonomié, &de l'ul^gedes di-'
Yérfes parties qui les cornoofenté
^es trois premières fylÊftes font
^ ï4P^^ ^ ^ ^^ quatrième eft très-
brève.
I * 11 faudroit changer ^« en k j^.Ôc^
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i84 BOT
écrire , botanike. Voyez Ortho-
graphe.
BOTANISTE ; fubftamif mafculin.
Celui qui s'applique à la Botanique.
C^cjl un Botanijle trisrinftruit.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft longue ,
& la quatrième très-brève.
BOTA^fOMANCIE ; fubftanrif fé-
minin. Sorte de divination qui fe
faifoit par le moyen des plantes &
des arbrifTeaux.
Les trois premières fyllabes font
brèves , la quatrième eft moyenne ,
& la cinquième longue.
BOTEAU j vieux mot qui fignifioit
autrefois pon^meau.
BOTELLE j vieux mot qui (îgnifioit
autrefois une petite boîte.
BOTEREL ; vieux mot qui s'eft dit
autrefois pour crapaud.
BOTERONj vieux mot qui s'eft dit
autrefois d'une forte de panier.
BOTHNIE; nom propre. Province
conddérable du Royaume de Suède ,
fur un golfe de même nom. .
BOTHRION ; fubftantif mafculin.
Sorte d'ulcère ordinairement caufé
par des humeurs acres qui fe jettent
fur les yeux. Il attaque particuliè-
rement la cornée, la ronge & la
corrode. Ge qui le caradérife au
refte , c'eft qu'il eft cave , étroit &
net. Il fe guérit comme tous les
autres ulcères , par des bains lo-
caux , des collyres rafraîchiflans &
mondificatifs, tandis qu'on emploie
à l'intérieur les purgatifs & les al-
térans. Les veficatoires à la nuque
opèrent de grands effets dans ce cas ,
& fouvent aflez fubits.
BOTHYNOÉ ; forte de météore.
Voye^ Aurore boréale.
BOTICHEi fubftantif fémini»X)n
appelle ainfi , au Chili , un vfflfeau
dont on fe fert pour mettre du vin ,
i^mma çn France on fe fert de
BOT
tonneau. Labotiche contient enviroii
trente-deux pintes de Paris.
BOTILHONS j vieux mot qui fignî^'
fioit autrefois un Garde de forèts«
BOTI JIER j vieux verbe qui iignifioic
autrefois partager \t butin.
BOTOER j vieux mot qui (ignifîoic
autrefois un moulin à drap.
BOTOM ; nom propre. Ccmtrée
d'A(ie , dans la Tranfoxane , où Ton
remarque une grotte, de laquelle
s'élève une vapeur qui paroît ètce
de la fumée pendant le jour, & da
feu pendant la nuit.
BOTOYE ; nom propre. Montagne
d'Afrique , dans la Province d'Er^
rif , au Royaume de Fez. Elle eft
couverte de vignes & d'arbres frui-
tiers j l'on y recueille auffi quantité
de blé , & le bétail y alx>nde. Sa
longueur eft de cinq lieues , & £t
largeur de trois. Les habitans four*
niroient, dit-on^ plus de quinze
mille combattans.
BOTRYS. Foyc^ Piment.
BOTRYTE ou BOTRYOÏDE i fub-
ftantif féminin. Serte de pierre
2ui reflèmble à une grappe de rai«
ns.
BOTTAGE; fubftantif mafculin.
Sorte de droit que perçoit l'Abbaye
de Saint Denis , en France , fur les
bateaux & marchandifes qui paflenc
fur la rivière de Seine depuis le
9 Odobre jufqu'au 30 Novembjre
fuivant.
BOTTANNE ; fubftantif féminin;
Sorte d'étoffe qui fe fabrique chez
l'étranger , & dont il le fait st
Lyon un commerce allez confidé-
rable.
BOTTE i fubftantif féminin. Fafds.
Paquet, faifceau, affemblage de
f>luueurs diofes de même nature
iées enfemble. All€\ chercher un€
botte de foin^ une botte £aUu-'
mettem
BOTTIDESOIBI
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BÔT
BoT'ffi m ^iB, £e dit d'un pa<^uet de
plufieurs éciifyeaiui de foie liés ^p^
femble.
BOTTB DE MOUCHOIRS , fe dît d'UD
pa<|let: de mouchoirs de$ Indes qu'on
vend au Caire.
Botte de chanvre , fe dit d'un pa-
quet de chanvre du poids de cent
cinqifante livres.
Botte de parchemin , fe dit d'une
certaine quantité de peaux ou de
feuilles de parchemin liées enfem-
ble.
B6tte de bordure,, fe dit, en ter-
mes de BoifTeliers , d'une douzainoi
de feuilles de hêtre liées 'enfem-
ble, & préparées pour fervir de bor-
dures. •
Botte de seaux , fe dit auffi , en
termes de BoifTeliers, d'un paquet
de fix4ibrps de féaux tels qu'ils lor-
tent de la foret , & de la première
* main.
Botte , fè dit par extenfion & famit
lièrement , de l'affemblage d'une
grande quantité de plufîeurs chofes.
IIm une botte dt contrats dans fan
cabinet. ^
Botte, fedit, en termes de Bota-
nique-, de^ racines d'afperge<, ou
d'autres plantes.qui forment de gros
paquet». *
On le dit auflî des (leurs & des
fruits difpofés de la même manière ;
mais le mot de panmcule convient
mieux.
Botte , fe dit , dans le Commerce ,
d'un certain tonneau, dans lequel
on met du vin ou d autres liqueurs.
La'éotte d'huile ,d'Éfpagne & de
Portugal pèfe environ dix quin-
taux* •
Botte , fe dit , en termes de Selliers ,
& en pelant de carroffe, d'une foVee
de marcne^pied p«le moywduquel
on monte en voiture.
BoTTB , fe dics €^ teçmes de Vén^ie ,
Tome IF*
B 0-T -i#î
de la longe qui ferf i, mener '^
limier au bois. Ote\ la botte à ce
limier.'
Botte , fe dit d'uffe chauflure dç cuir
qui enferme le *pied , la jambe &c
une partie de la cuifTe , & dont hn
fe fert partigulièrement pour mon-
ter à cheval. Il m* a vencui des bottes
fortes y des bottes rholles.
* On dit,^ns.le ftyle familier',
prendre de botte ; pour dire , fe
mettre en état de monter à cheval &
de partir. '
On dit au Manège, quun chevat
va à li^iotte j quand l'animal veut
mordre à la jambe ou à la botte le
Cavalier qui le monte. •
La même chofe fe dit , dans le
fèns figur?, d'une perfonne qui*eft
dans 1 habitude de répondre avec ''
aigreur au badinage le plus inno-
cent. ILsie faut pas badiner avec lui,
il va à la botte.
• On dit auffi au Manège , yêrrer
Al botte ; pour exprimer l'aAion de
' preflTer un cheval d'avanc#r , en|^r^
rant les jambes.
Bottes , fe dit au pluriel , Se par ex-
tenfion , de la terre qui s'attache
aux fouliers quand on marohe dans
les terreins gras. On fe fait des bottes
dans ces allées.
On dit proverbialement , àpro^'
pos de bottes j quand on paflfe d'une
çonverfatjpn à une autre qui n'y a
point de rapport.
Gfi dit auffi proverbiafcmeht ^
quand on^ veut faire entendre qu'on
ne fe foucie pas d'une chofe , quon
ne s'en foucie ncr. plus que dé fes
vieilles bottes.
On dit encore proverbialement
de qi^elqu'un, quilfautquilsraijfe
fes bottes ; pour dire , qu'il fatic
qu'il fé difpofe à partir pour quel-
que voyage.
On dit proverbialement & figu-
A a
Digitized b;
yGoogle
i^- BOT
renient , ^^i/Jq les bottes itun vi-
lain y il dira quon Us lui brûle ; pour
dire , qu'on eft ordinairement payé
d'ingratitude & ^'injures pour les
fervices rendus ^ux gens qui pen
fent mai.
Oh dit %ufl[i prov«rbigIement &
figurément , de quelqu'un qui a
bien fait Tes af&ires , & qui a amafTé
beaudoup d'argent Ipns un emploi
ou dans quelque emreprife, qu^il
a mis bien du foin dans /es bçt-
tes» '
EorxE , fe dit, en termes d'Efcrime ,
du COUD qu'on porte ava#une épce
ou un fleuret, a l'adverfaire contre
lequel on fe bat. Il voulut lui porter
une féconde botte.
• On dit figurément dé quelqu'un ,
quil a porté une botte à un autre ;
Pour dire , qu'il lui a demandé de
argent à emprunter, fans ctré^rop
en état dé le rendre.
* On dit auflî , dans le fens figuré ,
de quelqu'un qui , dans une dif-
«te ,^ fait à fon adverfaire une
jeûion confidérable , quil lui a
porté une furieufe botte ^ une terrible
botte.
La même chofe fe dit de quel-
qu'un qui a ouvertement deflervi
auelqu'autre auprès d'une perfonne
'' de poids. .
La première fyllabe eft brève, &
la féconde très-brève.
Il faudroit fupprimfr un t qui eft
oifif^ & écrire bote. Voyez- Or-
thographe.
BOTTÉ vÉE; adjedif& participe
, paflîf. Foye{ Botter.
BOTTELAGE ; fubftantif mafculin.
Aâion démettre , de lier en bottes.
Ave-['V0us payé le boîtelage ?
La première fyllabe eft brève ,
la féconde très brève » la troifiè-
me longue , & la quatrième très-
brève.
BOt
BOTTELÉ, ÉE ; adjeûifôç participe
paffif. Foye^ Bottjv^ër.
BOTTELER \ verbe adif de la pre-
mià*e conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Afti^n de *
mettre , Je lier en bottes. A-t-on
bottelé ce foin ?
La première fyllabe eft brève, la
féconde très-brève , & la ttoiftème
eft longue ou brève, comme nous
l'expliquons au mot Verbe, avec
la conjugaifon & la quantité profo-
► dique des autres temps.
^ Obfervez que le pénultième c
. des temps ou perfonnes de ce verbe,
prend le fon de Vc moyen, quand
il eft fuivi d'un e muet , parce que
le génie de la lanwie ne foufFre pas
deux e de fuite abfolument muets*
Dans je bottèle , la fyllabe t^ eft
tnoyenne. *# .
11 faudroit fupprimer un t qui eft
oifif , & écrire, d'après la pronoifr»
, ciation, Aor^/er. VoyezORTHOOR A-
PHE.
BOTTELEUR ; fubftantif mafculim
Ouvrier qui met en botte lâ^oin >
la paille , &c.
La première fyllabe eft brève , la
féconde très-brève , €c la troifième
longue.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
BOTTER ; verbe a^if de la première
conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chanter. Faire des bottes.
Cejè le Cordonnier de la Fille qui
, botte le mieux.
BoTTJÉR , fignifie aufti mettre des
bottes à quelqu'un. Faites pcnir un
Laquais pour botter Morf/ieur.
Ce verbe eft pronominal réfléchi,
& fignifie fe mettre en bottes. M
vais me botter*
On dit d^quelqu'uS, quilfe
botte bien j ou qu'il fe botte mal ;
pour dire> quil eft dans Thabi-
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BOT
rude de porter des bottes, bien ou
mal faites. •
Sb botter, fignifie encore , par ex-
tenfion% amafTer beaucoup de terre
autoiir des pieds, en marchant dans
un rerreîn gras: Il s*cjl botté dan^
le jardin.
La première fyllabe eft brève,
& la féconde eft longue ou brève ,
con^me nous l'expliquons au mot
Vbkbe y avec 1a conjugaifon & la
quantité profodique des antres
temps.
Il faudroit fupprimer un t qui
eft oifif , & écrire , d après la pro*
nonciation , boter. Voyez Ortho-
graphe.
BOTTIER; fubftanrifraafculin. Ar-
tifan qui fait des battes. Ccjl un
mauvais Bôtficr.
BOTTINE; fubftantif féminin. Petite
botte d un cuir délié.
Il y a auflî des bottines de fier
revêtues de cuir , d^nt on fe fert
Dour Soutenir la jambe d un enfant
«■quand elle eft trop foible > o*qu elle
prend un pl^ c^ontre nature.
BorriNEs, fe dit, en termes de Boyau-
diers , des pièces de cuir que ces
Ouvriers s'arrachent au-deflus du
coup-de-pied quand ils travaillent
les boyaux , ami d empêcher Tea^i
& l'ordure de pénétrer dans leurs
fouliers. *
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft très-
brève.
BOTZEN ; nom f ropre. Ville aflez
grania d'Allemagne , dans la Ti-
roi ,-fKs de TAdige. Il s'y fait un
commerce confidérable de peaux
piflTées, de toutes efpèces.'
BOTZENBbURG ; nom propre.
Petite ville & château d'Allema-
gne , fur l'Elbe , dans te Ducté de
Meckelbourg.
30%A.J nom propre. Vilk Epifco^
BOU . I&7
' pale dlralie , au Royanrne de Na-
ples, dan»- la Calabre ultérieure >
a fept milles 'du cap de Spatti-
vemo. , • .
BOUARD ; fubftantif mafculip. Gx9^
marteau dont on fe fervoit autrefois
dans les Monnoies pour bouer les
.flancs.
BOVATGE ; vieux mot. Il s'eft dit
autrefois d'une redevance qui fe
payoit à raifon des bœufs avec lef-
quels on labouroit.
BOUBAK ; fubftantif mafculin. Sorte
de. blaireau, à ce qu'on prétend ,
qui occupe un efpace de terre d en-,
viron fept lieues entre la Ruflîé ic
la Pologne. Des Voyageurs , mais
qui ne (ont pas Naturaliftes , & qui
paroiffenr moins amis du vrai qua.
du merveilleux , djfent que ces
♦ boubaksfont de deux efpèccs, tdU-
jours en guerre l'une contre l'autre ;
3u'ils pofenc de$ fentinelles , font
es prifonniers , dont les vain-
queurs fe fervent comme devaletSj
&c.
BOUBIE; fubftantif féminin. Oifeau
aquatique d'Amérique , un peu
moins gros qu'une *poule ^ & uun
plumage gris clair. Il a les pieds
comme le canard , & la cliair
nojie.
BOUC j fubftantif m^ffuUn. Hircus,
Animal \ cornes, fort conni\, qui
eft le mâle de la çhèvrç, Poyt:(^
Chèvre,
Le bouc peut engendrer à un ^n >
& la chèvre dès Page de fe^t mois ;
mais les fruits de cette î;çnérat;ion
précoce font foibles & défedueux ,
& l'on atsend ordmairement que
l'un &(, l'autre ayent dix-huit mois
ou deux ans , avant de leur permet-»
tre de fe joindre. Le bouc eft un
alfez bel animal, très-vigouremx 8c
très-chaud : un feul peut .fuffire. à
pluç de ççnt cinquante chèyres peui-
A a i) ' '
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iJTS
BOU
dant deux ou trois mois ; maïs cette
ardeur, qui le confume, ne dure
que trois ou quatre ans ; & ces
animaux forît énervés^ & même
• vieux , dès Tâge de cinq ou fix ans.
Lorfquelon Veut donc f air» choix
d'un bouc pour la propagation ^ il
faut qu'il foit jeune & de bonne
figure j c'eft-à-dire, âgé de deux
ans : qu'il ait la taille grande , le cou.
court & charnu , la tcte légère, les
oreilles pendantes , les cuifles grof-
feç , les jambes fermes , le poil
*noir , épais ic doux j la barbe longue
& bien garnie.
Cet animal eft dangereux pour
les plantes où il porta la dent : il
les deflèche , & les fait ordinaire-
ment périr. C'eft pour cette raifon
^ que les Anciens facrifiolent' des
boucs aux JDivinités qui préfidoient
aux plantes ; & que, dans nos Pro-
vinces , il eft dérendu de les laiflef
pénétrer dans les vignes & dans les
bois' en défends.
La graifTe de bouc eft émolliente,
réfolutive & adouciffante. Le fang
de cet animal eft fiidorifique , apé-
ritif, réfolurif, diurétique j réhft'e
au venin, diflbut le fang caillé,
féfoitt les enflures de la gorge , pro-
voque les mois, & s'emploie avec
luccès contre la pierre & la pleuré-
fîe. On le donne depuis un fcrupule
ju(qu a deux drachmes.
Les peaux de bouc font un objet
allez imponant du commerce des
Cuirs. Les Maroquiniers , les Cha-
moifeurs & les Mégiffiers , les pré-
parent en maroquins , en chamois
& en mégie , pour divers nfages.
Les boucs vivans payent à l'en-
trée du Royaimie trois fous par
pièce , & cinq Cou^ à la fortie. Les
peaux non apprêtées payent huit
• fous d'entrée, & douzefous de fortie
far douzaine , feion k tarif de i iC-j.
BOU
l^tbouc^ en Mythologie, étoît
fiqgulièrement révéré par leshabi*
tans de Meudès. '
En Egypte , on le r^peûoît à
caufe du Dieu Pan^ qui en avoic
la tète & les pieds.
Les Grecs l'immoloient à Bac-^
chus ; & Fénus populaire en faifoit
fa monture. « *
Chez les anciens Juifs, on ap-
peloit Bouc émijfaire y celui qui
écoxt mis en liberté dans le Dcfert
au jour de l'expiation foIemncUe»
Foye:^ Azazel.
11 eft dit dans lEcriture^ quau
jour du Jugement y le fils de Die»
féparera les agneaux d*avec les boucs;,
pour dire, qu'il féparera les élus
d'avec lesjréprouvés.
^ouc , Se dit , en termes de Com-
merce, d'une peau de bouc remplie
de vin ou d'huile. Envqye:i'lui ce
bouc de vin^
Barbe de mwc , fe dit de la barbe
d'un homme qui n'en a cpi^ fous le
meffton. n»
Bouc, fe dit , dans i^ Machines hy-*
drauliques , d'une efpèce de poulie
garnie de cornes de fer qui font
monter &defcendQ%pne chaîne fans^
fin.
Bouc*, fe dit , dans les groifes Forges ,
d'une grande roue à eau faifanr
mouvoir un arbre *qui la traverfe.^
Bouc SAUVAGE, f^oye^ Bouquetik.
Et ne VOUS en rapportez pas aur
Diâionnaire de Trévoux , qui foit
mal adroitement trois articles du
bouc fauvagCy fous les noms de
bouc-^tain j de bouSein SH^touquetin..
Ce monofyllabe eft moyen au
fingdlier , & long au pluriel.
Il faudroit changer le c en )(: > 6c
écrire ^oirit. Voyez Orthographe.
BOUC j m>m propre. Bourg & Mar-
quifat de France , en Provence , L.
une lieue , fud , d'Aiz. #
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BOU
*0 W::ACH ARDS j ( les ) efpèce de
Chanoines Réguliers r'^formés ,
aiafî appelés de U Maiibn de Bou-
cacbard , oà commença la ré&>rme>
^sats le bourg de Bourgachard, en
Normandie.
BOUCAGE j fubftantif mafcdin.
Tragojèlinam. Plante donc on dif-
dngae auacre espèces. La ^peciteyqui
eft la puis commune Se la plus eiU-
méd <en Médecine , a fes feuilles
femblables à celles de la pinprenel-
lé : fes fleurs font composes chacu-
* ne de cinq feuilles blanches difeo-
iëes en fleur de lis , & il leur lue-
oède des femences acres j déliées ,
arrondies » cann^ées d un côté , &
àpplacies de Taucre.
£e5# plantes contiennent beau-
coup d nuile , &c de fel efleticieK
La racine , les feuilles 6c la fe-
ineBce , font apéritives *, diuréri-
^es i déterfives j fudorifiqùss,
vulnéraires,. & bonnes pour brifer
les pierres des reins & de la veille ,
pour réflfter au venin de i la mali-
gnité des humeurs , pour lever les
ot>ftrudbions , & pour provoquer
ies mois. On les prend en^oudre
' ou en décoâion.
BOUCAN; fubftantif mafculin. Lieu
où les* Saunages font fumet leurs
viandes.
4oifc AN , fe dit aufli du gtil de bois ,
• fat lequel les mêmes Saunages tont
fumer & fécher leurs viandes.
Boucan , eft aufH mi terme mal-
honnête y qui fîgnifle un4lku de dé-
bauche.
Les deux fyllabes font brèves au
fingulier ; mais la féconde eft lon-
gue au pluriel.
* Il faudrait changer le c en * , &
écrire, boukan» Voyez Orthogra-
PH€.
BOUCANÉ ,* ÉE ; adjedtif & parti-
BOU 1^9
BOUCANER i verbe aAif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme ckanxcr. Préparer <des
viatides , les fumer , les faire cuire
à la muiière de% Sauvages fl*An#-
rique. Il faut boucaner ces jam^
bons^ '
AoccANSR DES* CUIRS , fe dit de fac*
^n de les préparer comme font les:
^uvages d'Amérique. •
Boucaner » eft aufli v^rbe neutre , &:
fignifie irhalTeraux bœufs fauvages,.
ou autres* bètes poiir en avoir les'
cuirs« Nous boucanâmes iuas Atcc
' force pendant Jiult jours.
Les deux premières fyllabes ïbnt
brèves , la troiftème eft longue ou
brève , comme nous reKpHqnons aa
mot Verbe , avec la con}ugaifon ôc
la quantité profodiqqe des autjes.
temps.
Il faudroit changer le c en it, 8c
écrire , boukaner. v oyez. Ortho-
GR^ME.
BOUCANIER ; fubftantif mafculin^ ,
On donne ce nom aux Indes Ofcci-
dentales , aux Sauvages qui vont i
la chafle des bœufs lauvages & au-
tres bêtes, pour en avoir les cuirs.
Boucanier , le dit auflî des François
des Colonies , qui chaflent le bœuf
fauvage.^ •
Boucanier , fe dit ^core des Sauva-
ges qui s'occupent i fumer & pré*
parer dans les boucans , les viandes
des animaux pris à la chaflTe.
BOUCAR9 ; fubftantif mafculin..
Sorte de terre fiçillée , de couleur
rougèâtre , qui vient d'Efpagne , .oà
on l'appelle baucaros. On en fait
• des vafes de jdufîeurs efpèces ^ com-^
me caffetières , théières , &c.
BOUCASSIN ; fubft. mafc. Etoffe de:
coton , dont on fait des doublures.
Les BoucaJJins , 'quî fervenr i»
doubler , payent pour droits à l'^tn-
trée du Royaume ,, i* fou trois, de^
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ï^o BOU
niers par aune , & à la forcie qu)r
ranre fous par quintal , fuivanc
TArrcc du 3 Juillet 1691.
On appelle Boucajfincs $ ou Toi-
• Us âoucaffinées ,♦ des Toiles prépa-
rées en boucaflîns.
Les trois fyllabes font brèves au
(îngulier j mais la^Jerniçre eft. lon-
gue au pluriel. ^
Il faudroit changer le c eifit,
fupprimer un s qui eftôifif , &
écrire , d'après U prononciation ,
boukafin. Yoyez OrAographe.
B©UCAUT i fubftanrif mafculin.
Ce mot , qu'il ne faut pas croire
vieux , avec le Dictionnaire de
Trévoux, défigne un moyen ton
neau où Ton enferme diverfes Mar-
chandifes. On lui a amené un bou-^
ç^ut de vin y un boucaut d< tabac ^ un
boucaut de mofuç.
^OUCEL, BOUCHEL; vieux mot
qui fignifioit autrefois tonneau pro-
pre à mettre du vin. ^
30UCHAIN ; nom propre. Ville
forte du HainauÇj fur TEfcaut, à
crois lieues , oueft-fud^K>ueft., de
Valenciennes. Elle fut cédée à la
prance en 1^79 , par la paix de Ni-
mègue , ce qui a été confirmé par
les traités d'yçrechç & de Raftadt>
en 1 7 1 j & 1 7 1 4. •
POUCHARD^ non) propre, Ville
dç France , en Tourame , fur la rir
Wère deCreufe, à dgux liçues &:
den^ie , nordreft , de Richelieu.
POUCH ARDE i fubftantif féminin.
Outil de Sculpteurs en marbre j
fait de fer & de bon acier , en
formç de poifites de diamant. Ces
Artiftes fe fervent de la bouch^rde
pour faire / dans le marbre, des
trous d'égale largeur , à quoi ils ne
réuflîroienf pas avec des ontils tjran-
chans. * •
POUCHE; ftfbftanti/ féminin. Os.
BOU
où fort la voix, & par où les alî-^
mens font introduits dans le corps.
Les Anatomiftes divifent la bou«
che en externe & en mterne , & les
parties qui la compofent en parues
externes, &c en parties internes. Les
parties oflèufes font les os»maxit«
Lires , les os du palais , la mâchoi-
re inférieure , les dents. On y peut
ajouter l'os hyoïde , & même y rap-
porter les premières vertèbres da
cou.
Les parties externes de la bou-
che font , les lèvres , une fupé-
rieqre ^ & une inférieure \ les bords
ou la portion rouge des lèvres j les
coins ou commiflures des lèvres^ la
folfette de la lèvre fupérieure \ la
bafe de la lèvre inférieur^ , l^t men-
ton, la gorge ou bafe du menton j
la peau « la barbe ^ & même les
joues y comme les parties latérales
de la bouche en génial , Se celles
dçs lèvres en particulier.
Les parties mternes de la!bouche
font, les genctves , le palais, la
cloifon du palais , I4 luçtte > les
amygdales , la langue , la mçm-^
brq||| qui tapilTe toute U cavité de
la bouche \ les conduits falivaires »
les glandes falivaires , 4e fond de U
bouche; on pçut (^m^ter parmi
cts parties de la bouche , tous les
mufcleç qui y qnt rapport , comme
ççux 4^$ lèvres, cegx de la luette
&C de la cloifon du palais j & la
plupart de ceux de la langue. On y
peut i^Énie rapporter les mufcles
de la mâchoire mférieurç & de los
hyoïde
On die d'une perfonne qui efl:
fujerte à répéter fouvjnt les mèines
phra fes , qiiVAV les a^fans çejfe à il
bouche^
Dire une chpfe de bouche à unâ
peifonne , fignifie .s'en expliquée
foi-mèmç de }j^ve vpix ^vec $|lç.
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BOU
On dit d'une nouvelle ^ quV/&
va de bouche en bouche ; pour dire ,
. qu'on la répète par-couc.
Le DiAionnaire de Trévoux , qui
femble prendre à tâche de confon-
, dre toutes les idées , dit que bouche
eft employé là comme adverbe.*
On dit proverbialement de quel-
qu'un qui dit fans ménagement
tout ce qu'il penfe, que c'ejl un
Saine Jean bouche d'or. ^
On die auflii proverbialement de.
quelqu'un qui penfe auttdfcient qu'il
ne parle ^ qu'i/ dit une telle chofe
de bouche , mais que le cœur n'y tou-
che.
' On dit fîgurément de quelqu'un,
qvCil fait la petite bouche de quelque
chofe , fur quelque chofe ; pour dire,
2u'il ne s'en explique qu'en partie,
t au contraire, qu'/V n en fait pas
la petite bouche ; pour dire , qu'il
s'en explique librement & ouverte-
ment. •
On dit figurément de quelqu'un^
3u'i/ nofe ouvrir la bouche ; pour
ire , qu'il n'ofe^arler.
On dit aufli figuiément , qu'i)» a
fermé ia bouche a quelquun ; pour,
dire , qu'on l'a fait taire.
On dit en Cour de Rome , ouvrir
& fermer la bouche d'un Cardinal i
peur exprimer cette cérémonie ,
par laquelle le Cape , dans un Gon-
£ftoire fecret , . terme la bouche »
au Cardinal nouvellement créé ,
de iaçon qu'il ne parle pas, quoi-
que le Pape li;i parle ^ il eft alors
privé de toute voix délibérative ,
jufqu'à ce que dans un autre Con-
fiftoire , le Pape lui ait ouvert la
bouche.
On dit proverbialement 8c figu-
rément , bouche clofe , bouche cou--
fut ; pour dire , qu'il faut garder
le fecret fur l'objet dont il eft quef-
tion.
BOU . I9Î
^Dieffe aux cent bouche§ , fe dit
«n poefie , pour défigner la renom-
mée.
On dit d'une chofe , qa'elle fait
bonne bouche ; -pour dire», qu'elle
répand unç faveur agréable dansja
bouche : Et <\\\elle reod la bouche
acre & amère , &c. pour dire ,
3u elle y lai (Te un goût d!acr^,
amertume, &c.
Quand, on donne quelque ch8fe
d'exquis à la fin d'un repas , on dit
que c'eft pour laijfer les convives fur
la bonne bouche , afin quils demeu"
rentfur la bonne bouche.
On dit auffi , dans le fens figuré,
laîjfer quelquun jur la bonne bouche i
p#ur dîB, le lailfer fur une penfée
fatisfaifante , ou fur l'efpoir de
quelque chofe agréable.
Ondit^ garder Mne chofe pour ia
bonne bouche ; ^ur dire , confer-
ver le meilleur morceau pour le
dernier.
La même chofe fe dit , dans le
fens figuré , de tout- ce qu'on ,ré-
ferve de meilleur pour la fan.
Quand eh parlant de quelques
alimens , on les fait défirer par
ceux qui écoutent^ on dit prover-
bialement que reau en vient à la
bouche , que cela fait venir l*eau à
la bouche.^
La même chofe fç dit, dans le
fens figuré , de tout ce qui fait
naître quelque idée de plailir.
On dit proverbialement ^ue
quelqu'un a été traité à boucfie- que
veux* tu ? gour dire , qu'on lui a.
fait très-bonne chère.
On dit aufiî proverbialement ,
manger un rôti de bm^c tn bouche ;
four dire , le manger auffitôt qu'on
a tiré de la broche.
On dit populairement, pouf dé-
figner une perffinne gourmande qu
friande , ({xxelle ejl fur fa bouche ^
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f5>i
ROJT
quàlU^ cjl Jhjtttcs à fit Boueh^
On dit d'une personne , qfxii/e
prend fur fa bouche ; pour à^zt ,•
qu'elle épargne Air la dcpenfe de
ta nouvirure : Et qu'^//^ s^ôte les
morceaux de la bouche ; pour dire>
qu'elle préfère au nécedaire quel-
que autre dépenfç.
^ Avoir bouche en Cour , fe dit du
Srivilège d'être nourri i la XDour
bx dépens d'uà Roi , ou d'un Prin-
ce con(idérable.
La bouche ^ fe dit , chez le Roi ,
an Bâtiment où l'on apprête les
mets deftinés aux premières ta-
bles.
Officiers de la bouche^ ou' fim-
plement & aSfoIunsent m bouéte »
•le dit pour défigner les Officiers
^i fervent chez le Roi , foit à la
cuifine , foit au ?obele(.
Kin de la boucne j fe dit du vin
que l'on ferr i boire au. Roi.
Bouche , ie dit des perfonnes mêmes,
relativement à la nourriture. // avoic
tous Us jours vingt bouches à fa ta-
ble.
On appelle bouches inutiles , en
termes de TArt Militaire , les pèr-
ibnnes qui n% peuwnt fervir a la
défenfe d-une ville aflîègçe. Telles
ibnt les femmes , les infirmes , les
enfans & les vieillardlt
Flux- de bouche- 3 fe dit ,
an termes de Chirurgie , de la
falivation ^ abondante que proou-
ttfït certains remèdes y par exem-
ple , les fridions mercurielles.
fit Kon dit dans la fens Ifiguré ,
d'une perfonne qui parle beaucoup ,
qjà*elle a un flux de boucha conti-
I nueL •
La. bouche et les mains , fe dit,
en Jurifprudertce féodale , <Jp la
fcf & hommage > & du ferment de
fidélité que le v^al doit à fon Sei-
gneur , & aa défaut- defquels ,ceUii-
d'pourroit haut lefief eit poraper*
te des ftuits^ pour l'autre*
On dit • dans cette acceptioa »
qu'un vajffai ne doit à fon Seigneur
que la bouche & les mains ; pour
dire, qu'il ne doit point de relief»
ntnis feulement Jiommage & fec-
vice.
Bouche , fe dit des chevaux , &
de quelques autres animaux. // efi
bon qi^ffn cheval ait la bouche frai-^
che^ Ce mulet a la bouche contre-*
faitCé •
Bouche a pleins main ^ fe dit au
Manège , d'une boucHe que l'on ne
fent, ni trop, ni trop peu dans la
main.
Bouche assurée^ fe dit de celle
d'un cheval qui fent le mors fans
imgatience.
Bouche, sensible ,. (e dit de celle qui
eft délicate aux impreâions du
mors } & bouche châtQuilleufe j de
celle dont la fen(ibilité^eft .trop
grande. Et bouche perdue ^ ou m-
née j^ de celle qui n'a plus aucune
fenfibilité. ^
i Bouche eau^s» ou éoAnéB , fe ^
de celle qui ne répond pas*jafte aux
impreflions du mors.
On dit aum au Manège , qaun
cheval eft fort en bouche , ou qu'i/
na point de bouche ; pour diœ »
qu'il n'obéit poiy au mors. On dit
encore , qu'/7 n*a ni bouche ni épe^
ron ; pour dire, qu'il p'obéit m à
la bouche ni i Téperon.
Les mêmes phrafes font nficées
dans le feus figuré , en parlant des
perfonnes; & Ton ditdequelqu an,
qui/ eft fort en bouche ; pour dire ,
qu'il parle avec afTurance 8c impé*
tuoiué. Ët(|b'z7 n'a ni bouche ni
éperon ; pour dire , qu'il eft lourd j
ftupide , & n'eft ému de rien.
Boucha, fe dit, en. parlant d*ane
pièce d'Artillerie , de l'ouverture
par
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Botr
*
pâf où fort la charge. // cmît cx^
pofé à la bouche du canon.
Bouches a feu , fe dit^au plucîeljdes
canons & des mortiers. La Cita-
délit étoit battue par cent bouches à
feu. .♦.
Bouches , fe dit des embouchures ,
par lefquelles de grands fleuves por-
tent l^urs eaux £ns la mer. Nous
naviguâmes vers les bouches du Rhô-
ne.
Bouc||£ , fe dit, en termes d'Archi-
tedure , de Touvelture d'un puits ,
d'un four , ^c.
Couche 9 fe dit, en termes de Fac-
teurs d'Orgue , de l'ouverture d'un
tuyau y par laquelle fort Tair qu'il
contient.
La première fyilabe eft brève, &.
la féconde très-brève.
BOUCHÉ , ÉE ; adjtdif fc^articipe
paflîf. Fbyei Bouchxr.
On dit figurément de quelqu'un
3 ai ne comprend les chofes que
ifficilement , qu*i/ a tefprit bou-
ché^ ^
BOUCHÉE; «ibftantif fénjinin. Pe-
tit morceau de quelque aliment.
y ai goûté une bouchée de ce gi-
bier.
On dit, par exagération 3 ne faire
qu'une bouchée d un mets quelcon-
que; pour dire , le manger promp-
tement, & avec avidité.
La première /yllabe eft brève y la
féconde longue^ & la troifièm^ du
féminin très brève.
BOUCHER i fubftantif mafculin.
Lanius. Celui qui tue des bœufs y
des veaux , des moutons , &c. ôc qui
en vend la chair en détail.
Entre les obligations dont les
Boucher wle Paris font tenus y cel*
les cpii intéreiïent particulièrement
le Public , (ibnt :
Qu'aucun Boucher tie tuera porc
nourri es mtifons d'Huiliers , B^-
Tomc ir.
-fiOU
I9J
biers ou Maladreri* , a peine de
dix écus..
Qu'aucun n'expofora en vent^
chair qui ait le fy , à peipe de dix
écus.
Que les Jurés vifiteront les bêtes
deftinées es boucherie3 , ^ veille-
ront à ce aîie la chair en foie de bon-
ne qualité y à peine d'amende.
Que s'il demeure des chairs. du
Jeudi au Samedi , depuis Pâques
jufqu'à 4a S. Rémi , elles ne pour-
ront être expofces en vente qu'elles
n'aient été vifitées pqi: les Jurés, k
peine d'amende.
Que les Bouchers tiendront leurs
étaùx* garnis , félon Tobligatioa
qu'ils en ont contradée envers le
Public , fous peine de la vie.
On dit , dans le fens figure i
d'un homme cruel & fanguinaîre>
que c*e^ un vrai Boucher.
BOUCHER i verbe adif de la pre-
• mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Claudere.Vet''
mer une ouverture. Si vous ue bou^
che:[ la ^ole , cetu liqueur s'éven^-
tera.
BoUCHEÎr. le passage , LES CHEMINS j
LES AVENirts , fignifie faire enforte
qu*on ne puiffe y palier. V Infante^
rie boucholt les avenues de la mon^
tagne.
Faire boucher les vues £un Idifice ,
fignifie en faire murer les fenêtres.
On Pa obligé à boucher la moitié des
vues de fa maifon. ^
On dit aufîi d'un bâtiment qui efl:
au-devant d'un autre, qu*i/ en bou^
che la vue.
Boucher d'or moulu, fe dit, en
termes de Doreurs , de l'aâion de
réparer avec de Tor moulu , les pe-
tits défauts qu'on trouve encore à
l'or j après qu'on l'a bruni.
On dit , dans le fens figuré , en
parlant d'une fommè- aargent ,
^ «b
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^>4 BQir
<fà^èlU boucncra un trou; pour dire,
qu'elle acquittera quelque dette ,
ou réparera quelque perte. Les cent
louis c[a*il a gagnés, au pharaon , fer-
viront à boucher un tçou. ,
SE.BaucpER LES YEUX, figuifie, dans
là fen? figuré, n'avoir aucune in-
tention de voir. Et^î? boucher les
creilles ,' fignifie ne vouloir pas en-
tendre. Quand onJui montre le che-
min de llhonneur , , iL fe, bouche Jes
yeux & les oreilles.
Là première fyllâbe efr brève,
&^ la fefconde- eft longue ou brève j
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjug^fon &
la quantité profodique des. autres
' temps...
BOUCHÈRE' ; fubftàntif ' féihinin.
' Celle qtii eft femme d'un Boucher,
' oii qui exerce la profeflîon de Bou-
cher. Cette Bouchère fiurnit de bonne
viande p^,
La première fyllabe eft brève , la
féconde longue , & la troifième
très*-brè\^e.:
BOUCHERIE ; 'fubftaiitif 'féminin.
Laniena. ' Endroit où l'on tue le
' gros & le menu bétail^ dont la chair
le veml en détail. On a bâti une nou-
velle boucheri^près de la rivière^
Jîcu CHERIE , fe dit auflî de Tendroît
où. l'on débite la viande aux Côn-
' fommateurs, AUei acheter un aloyau
à l^ boucherie.
3oycH9.iE^ fedit, dans te fens fi-
guré , & iîgoifie maflfacre , carna-
ge. Vàffdire du ^x fut une véritable
ioucherie.^
On dit, dans le i<ime fens,'ra/2^
dtûre des Soldats , des Troupes à la
ioucherie; pour, dire ^ les- expofer
ajùne mort prefqqe inévitable!
La première fyllabe eft brève , la
fetrpnd^.trèsjjrçve, & k troifième
langue.
J^QUCHET i febûànuf mafculiiu
BOIT
for A de breuvage compofôd'éaiit.
de fucre & de cannelle.
La premièie fyllabe eft brève V 8^*
la féconde moyenne au' fihjgulier ,
mai^ longue au pluriel.
BOUCHETEj fieux mot qui figni*
fioit autrefois uçe petite boucle. '
^OUCHETERj vieux vefbe qui fi-
çnifioit autrefois battre , maltrai-
ter.
BOUCHETURE; fubftantif fémi-
nin, & terme de Coutume. -|l^ quf
fert de cLocuif i tia héritage pour .
en défeij^re l'entrée au bétail.
BOUGHIÊRE j ^ieux mot qui fignî-* -
fioit autrefois un lieu planté de
buis.' *
BOUCHIN; fubftantif mafculîh , &
terme de Marine , qui fe dit de •
l'emlroit le pbs large du vaifleaUi^.
en Tnefiirant d8 dehors en dehors. -
BOUCHOIR ; fubftantif mafculin ,.
terme de Boulangers , qui défigrie le
couvercle de fer avec lequel ils bouh
chent leur four.- '.
BOUCHON ;. fubftantif malbufin. .
Obturamentum. Ce (^\ fert à bou-*-
cher un vafe. ^Foilà *dt beaux bcu^
chàns de Liège.-
Bouchon, fe dit, en termes de Ma-
nège , d une poignée de paille ou de *
foin qu on tortille , & dont on frotte
le -corps d'ùn^ cheval. •
Bouchon , fe dit^ dans leCommerce,- ,
de certains piquets de laine d'An-
gleterre, ainfi^ appelée, de la forme
qu'on leur a donnée;
^Bouchon de-linge •, fé dit d'un pa-*
<juet de* linge chiffonné.-
Bouchons, fe dit au pluriel dans les
foieries, des inégalités & grofleury -
3ui fe trouvent dans le fil , au (brtir
B deiFus le cocon^^ & ife dedansr la /
bàfline. I*s bouchons rendent le ti-
rage plus diflScilé , de k- foie tifée r
dé qualité inférieure;
BpircHpi^, iV 4i^i çn termes de'J^-^'
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BOU
,.£iuer$ y des. palets de toile* de
chenilles , où ces infe&es s'enve-
^loppenc pourpaiïer l'hiver. On doit
détruire les bouchpns quand les ar-
. bres fotu.dépouillés J^ leurs feuil-
Bouchon PB *contr^pot«nce , *fe
dit , en termes d'Horlogers , d^une
.^petite pièce de laiton, doy une
panie, qai eft çooime un gros pi-
vot y entre à frottement dans le trou
.de ià ^ontrepotence d*ime mon-
stre. • .
BoucHox, fe dit d.'un raTmeau de ver-^
•. dure , ou de quelque autre chofe
.iemblable , qu'on attache à une,
maifon pour indiquer que Ton y
vend du vin. Nous vîmes un bouchon
de. cabaruÀ f entrée de la rue.
On dit proverbialement & figu-
.rément , qu'à bon vin il ne foui point
.de bouchon ; pour dire , que ce qui
efl: bon , eft recherché fans qu'il foit
,Jiccc(Iaire de lafficher.
Les deux fyllabes font brèves au
fingulier y mais la féconde eft lon-
gue au pluriel.
BOUCHON , ONNE ; fubftantif ,
.Se terme du ftyle familier , dont on
. fe fert en careflant des enfans.
Mon petit bouchon j ma petite bou-
' <honne. *
BOUCHONNÉ, ÉE; adjeûif &
^rticipe paflif. Foye^. Bouchon-
ner.
BOUCHONNER j verbe aétif de la
première conjugaifbn » lequel fe
xonjugue comme chanter. Mettre
en bouchon y chiffonner. Elle a bou-
chonné fes robes & fon linge.
Bouchonner un cheval , fe dit,
en termes de Manège , de l'aâion
de lui frotter le corps avec une poi-
gnée de foin ou de paille tortil-
lée. ,
Bouxhonner , fe dit , dans le ftyle
familier ^ en parlant des etifans > &
1^0 U t^f
•fignifieÇareflèr. Il aimg à bouchon^
ner ccfte petite fille.
Les deux premières fyllabes font
brèves, & la trpiiième eft longue ou
brève , comme nous l'expliquons
^u mot Verbe, ^vec la con^ugai-
fon.& la quantité jrôfodi^e des
autres temps.
11 faudroit fupprimer ^n n qui
-cftoifif , -& écrire 3 d'après Ja pro-
nonciation , bouchpner. Voyez Or-
, thographe. •.
BPUÇhOt i fubftantif mafculin ,
^ ^erme de^ Pcche , -qui fe ^\i d'ju-
ne forte de parc ^jue l'on conftmit
avec des claies fur le bord de la
mer , pour y arrêter le poilfbn. ^
BpUCIQUANTi.vieuxmot qui fi^
gnifioit autrefois; miercenaire. *
BOUCLE V fubftantif féminin. Fibula.
Sorte d'anneau qp'pn empliode à di-
-vers ufages , de chacun defquels
il tire une dénomination particu-
lière. Ainfi , *
Boucle de souliers, de ceintu-
ron , fi'c. fe dit , de certains anneaux
de méul qui^ont une petite traverfe
&.un ardillon au miheu. ^
Boucles d'oreilles , fe dit d'Orne
forte de bijou que les femmes por-
tent à leurs oreilles. EUe^ de belles
boucles d'oreilles. ^
Boucles, fe dit, en termes d-Archî-
^teûure , de petits ornemens en for-
me d'anneaux, lacés fur* quelque
baguette ou aftragàle.
Boucles , fe dit , en termes de Fon-
deurs ou Serruriers, des annçMuc
ronds de bronze "pu de fer, aSU
chés aux portes cochères , & qui fer-
vent à les fermer.
Boucle gibecterb , fe dit de ces
hçurtoirs fi bien travaillés qu'on
voit aux portes cochères.
^Boucle , fe dit, en termes de Aiaré*
challerie Se de manège , de ces an-
neaux de cuivre qu'on met aux icH
. . Bb ij
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mens pout les empêcher d'ètte fail- ^
lies.
Boucle , fe dit , en termes de marine ,
pour clé ou prifon. Ainfi mptcre un
Matelot fous boucle , le tenir fous
boucle y c*eft le mettre ou tenir «n
prifctfi ou fous la clé.
Boucle, fe dit, par extenfion, des an-
neaux que forment des cheveux fri-
fé». Une perruque à groffes boucles.
La première fylhbe ett brève , &
la féconde très-brève. ^
Il faudroit changer le c en ^, &
- écrire bouklc. Voyez Orthogra-
phe.
BOUCLÉ, ÉE, adje<aif Se participe
|>a(fif. yoye:[ Boucler.
Bouclé, fe dit, en termes de Tart
héraldique , du collier d*un lévrier
ou d'un autre chien > & d'un buflfle
qui a des boucles.
Le fevre ve Laueierb , d'a-
zur au lévrier rampant d'argent , ac-
collé de eueules , bordé & bouclé
d'or. ^ •
Bouclé , fe dit , en termes de fbierie ,
du velours à boucles qui a été fait
à l'épingle , à la différence du ve-
lours ras ou coupé , qui a été fait au
couteau.
BOUCLER ; verbe aftif de la pre-
mière conji^aifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Fibulare. At-
tacher avec une boucle, mettre une
boucle; // ne peut plus boucler fes
fouUers.
Boucler une jument ,. fe dit ,, en
^rmes de man^e fie de Maréchal-
lerie , de l'aétion de lui fermer l'en-
trée du vagin , par le moyen d'ai-
{;uilles ou d'anneaux de cuivre , pour
'empêcher d'ctre faillie.
Boucler un port, fignifie fermer
l'entrée d'un port. // fut ordonné
de boucler le port.
Boucler dbs cheveux , exprime Tac-
tiûii de donner à des cheveux une
BOU
forme de boucles. Dites^lui de hùUi^,
cler cette perruque.
La première fyllabe eft brèv^ , tC.
la féconde eft longue ou brève ^
comme nous l'expliquons au moc
Verbe , avec la conjugaifon &
Ta quantité profodique des aucfes
temps.
# faudroit changer \q ctak^Sc
écrire boukler. Voyez Orthogra^
PHE.
BOUCLETTE; fubftanrif féminin;
& terme de Paflememiers , qui fe
dit des petits anneaux de fil ou au^
tre matière placés au milieu de chà-^
Sue liflè, pour y recevoir un des
Is de la chaîne.
BOUCLIER ; fubftanrif mafculin.
Cfypeuss Arme défenfive, que les
anciens portoient au bras gauche »
& dont ils fe fervoient pour fe
mettre à couvert des coups de l'enr
nemi.
Boucliers votifs, s^eft dit de cér-
rains difques de métal, que les «
Grecs 8c les Romains confacfoienc
aux Dieux , & qu'ils fufpendoienr
dans leurs temples en aâiôns de
grâces de quelque viéfcoire,.ou pour
honorer la. mémoire de quelque
héros. -
ÊoucLiER , fe dit , dans le fens fi-
guré , en parlant des perfonnes ,.
& fignifie appui ,^lburien. Ce grand
homme étoit le bouclier ^e l* Empire.
On dit aufiî, dans le fens figuré^
que quelqu'un a fait une belle levée ^
une grande levée de bouclier; pour
dire, qu'il a fait de grands prépa-
ratifs pour une^ entreprife vaine &
fans fuccès.
BOUCON î fubftamif mafcuTm. Ter-
me emprunté de l'Italien, & quL
n^eft ufité que dans té fty le familier ^
. pour exprimer un morceau ou ua
breuvage empoifonné. Elle voulut
lui faire avaler le boucort^
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BOU
BOUDÉ, ÉE; adje<aif & participe
paffif, Voyc{ Bouder.
BOUDER ; verbe neutre de la pre-
mière conjugal fon, lequel fe con-
jugue comme chanter. Il fe dit par-
ticulièrement des enfans qui ayant
de l'ennui ou quelque petit cha-
grin, l'indiquent par leur filence
& leur mauvaife mine.^ Quel ejl
h fujct qui fait bouder cetfe petite
fiUef
Bouder , fe dit ailUIi de quelqu'un qui
après avoir vécu familièrement avec
une perfonne , ceffe tout à coup de
lui parler à caufe de quelque petit
fujec de plainte qu'il croit avoir
contre elle. // boude depuis quin\€
jours , fans que je fâche pour-
quoi*
Bouder , s'emploie auffliians le ftyle
familier, comme verbe aâif. Elle
ne fait pas pourquoi Vous la bouder.
On dit prov^bialement , figure-
ment & familièrement , bouder con-
tre fon ventre; pour*dire, refufer
par dépit quelque chofe qui fait
plaifîr.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde eft longue ou l>rève,c6m-
me nous l'expliquons au root Ver-
be , avec la conjueaifon & la quan-
tité profodiqué des autres temps.
Oofervez que les temps ou per-
fonnes , qui fe terminent par un e
féminin) ont leur pénultième fyl-
Libe longue. Dans je boude ^ la fyl-
labe bou eft longue.
BOUDERIE ^^ubftantif féminin. Ac-
tion , état de la perfonne qui bou-
de. Sa bouderie ne m'inquiète pas.
La première fyllabe eft brève , la
feconae très- brève. Se latroîfîème
longue.
BOUDEUR, EUSE; adjeftif. Celui
ou celle qui boude. Cette femme ejl
d*un caractère boudeur.
Câ mot s'emploie aufC fubftan»
BOIJ 197
tîvement. Ce font des^'houdeufes.
. La première fyllabe eft brève", lai
féconde longue, & la troifième da
férAÎnin très-brève.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
Ce mot employé comme adjec*
tif , ne doitjpas régulièrement pré-
céder le fumtantif auquel il fe rap*
portei^On ne dira pas un boudeur
naturel^ mais un naturel boudeur^
Il feudroit changer le s du fémi-
nin en j, & écrire , d'après la pro-
nonciation, boudeu:[c^ Voyez Or^
thographb.
BOUDIN î fubftantif mafculin. Bo^
talus. Sorte de mets compofé de
fane & de graifle de porc , qu'on
renferme dans un boyau, avec du
poivre , du fel Se d'autres aflaifon-
nemens. Un bon boudin doit être
noir & gras.
Boudin blanc, fe dit d'un boyau
• rempli de lait & de blanc de char
pon , aMC les affaifonnemens né-^
cefïairelp
On dit proverbialement, figuré-
ment Se populairement , qixune en-^
treprife s'en ira en eau de boudin; pouc
dire ,, qu'elle n'aura aucun fuc*
ces. *
Boudin, fe dit , en termes de Mi-
neurs, d'une t»fée faite d'éroupes.
Se d'autres matières combufti-
blesi
Boudin, fe dit, en termes d'Archi-
* teûure , du gros cordon dé la^ bafe
d'une colonne.
La première fyllabe eft brève,;
& la féconde moyenne au fingu*^
lier , mais longue au pluriel.
BOUDINE; fubftantif féminin. C'eft^
dans les Verreries , le noeud ou la.
bofle du milieu d'un plat de verre-
Let deux premières fyllabes font:
brèves , & la. troifième efl: trc&-
brève^
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T9^8 ^OU
BQUDI-NlèlE i fubftantlf féminin ,
& terme dô Chaircutieis , qui fe
..dit d*un petit inftrument de fer
blanc ,.par le moyen duquel c^ Ar-
. tifans remplirent les boyaux dont
ils font des boudins.
BOUDINURE y terme de marine.
Foyei Emboudinure.
BOUDOIR i fubftanti^ mafculin &
du ftyle familier, qui feJit d'un
petit cabinet où Ton fe rerae pour
ctre feul. Madame ne quitte plus fon
boudoir,
La première fyllabe eft brève ,
& la féconde Ibngue.
Le r final fe tait fentir en toute^
cîrconftacice.
BOUDRIj nom propre xl'uoe petite
ville de Suilfe , dans le Comte ^
& à deux lieues de Neuf-charel.
BOUE; fubftantif féminin. Lutum,
Fange , ordure qui s'amaffe fur les
chemins , îfes rues & les places pu-
..bliques. Les caprojfes mont tout
couvert de boue..
Payer les boues & fé(t(anternes ;
cette phrafe fignifie payer .la taxe
.irapofée po^r faire ealever les boues
. ,éc entretenir les lanternes.
On dijc proyerbiaJemept , qu^une
maijbn nejl bât^e que de boue & de
crachats ; pont dire, queues maté-
riaux n'en valenii^ien.
On dit proverbialement & po-
pulairement 4 pour exprimer qu'on
méprife une chpfe^^w^ fon n'en
fait phs plus d'état que, de la bou4
defesfouliers.
BoDE , fe dit par extenfiop , du pus. qui
' 4^coule d*u}i abcès.
On dit en termes de Maréchal-
lerie^que la boue Jouffie au poil ;
{)our dire , que le pus paroît vers
a couronne d^ns.un cheval bleffé
au pied. *
BQyç,fe dit chez les Difciples d'Her-
mès , de la matière du gr^nd œuvre ,
30U
?[uand elle reffemble i4e la ipoix
bndue.
BouB , fe ditjdiins le fens figuré , pour
exprimer un «tat miférable. Cejl
un homme que, cette Dame a tiré de
la boue»
On dit ,auflî, dani le fens figuré,
d'une perfonne qui a l'ame baffe,
que c*e^ une ame de boue.
On dit .encore figurément , traî-
ner uhe perfonne dans la boue jjpojar
dite , la vilipendor.
Ce monolyllabe eft long.
BOUE , ÉE j adjedif & participe paf-
fif. rbyei BouER. •
BOUEAÛ, BOUELE, BQUELLE ;
vieux mots qui fignifioient autre-
fois boyau.
BOUÉE j fubftantif féminin ,* & ter-
me de M|rine. Morceau de bois
ou baril nde fiottant au-defflis de
i eau , & deftirc à marquer l'en-
droit où Tancre eft mouillée , de •
, même jgue les pitux, les débris de
* vaiffeaûx;^ Uk éçueils \& paflages
dangereiix, que la, mer couvre.
La première fylkbe eft brève^,
la ieeonde longue , & la troifième
très-brève.
BQUERj verbe ,aiâif de k première
conjugaifon , lequel fe conjugue
comme cAû/îr^r.'<D'eft,dans les mon-
noieis , 'frapper plufieurs flans .ea-
femble , pkcés les uns fur les au-
tres avec le maiteau appelé bouardm
On bknchit les flans quand on les
a boiiés.
BOUESINE ; vieux mc^t qui fîgnifioit
autrefois , trompette.
BOUESSÉj nom propre. Bourg de
France , dans le Maine , à cinq
lietjes Se demie , eft-nord-eft, du
Mans.
BOUEUR i fubftantif mafculin..Ce-
lui qui eft prépofé pour enlever les
boues des rues de quelque ville*
C'ejl un boucur de Paris.
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BOU
La première fyllabe eft^baèvé > &
fi féconde longue.
Le r final (e faitfentit eir toute ^
circonftance.
BOUEUX^ EUSEi adjeftif; Lu9(^us,
iz, um j qui eft rempli de boue. Ces
tcrr-esfont toujours boueufes. *
On dit qu un$ êjlampt cjl boueufe^
m quand la planche^ nayan& pas été
nettoyée 'Uifiifanunent , il fe trouve
^ du n^r entre 4es hachures.
On appelle ancre boucufc , la plus
petite aes ancre$ d*un navire.
La première fyllabe eft brève , la
féconde longue y 6c la troifième^ du
féminin- très-brève*
Le ;rqai termiae^les deux nom-
bres -di mafcuHn , prend le fon du
If .devant une voyelle, en fuivant
néanmoins la règle générale don-
née ci^après. J^oye:^ la lettre S.
Cet adjéâdf ne doit pas réguliè-
rement précéder le fubftaîKif aa-
qael il fe rapporte. On ne dira
pas une boueuferue^ mzis une^rue
bèueufe.
Il faudroit changea le jc du maf-
eulin QXï Sy le ^ du féminin en :^ ,
& écrire, èoueus , bouew^e. Voyez
Orthographe.
BOUFFANT, ANTÉ^ partîcipe'.ac
tif & adje6kif verbal. Qui paroît
^nâé. Ce mot fe dit particulière-
ment des^ofFes dont la confift£mce
eft telle , Qu'elles fe foutiennent
d'elles- mèmes^, faas s'applatir.vl/;!
velours bouffant. -
La première fyllabei eft brève , la
féconde longue ,' 8c la troifième du
fiîminia. très-brève.
Le pluriel du'mafculin *fe forme, ,
en changeant le r final du fing*ulier
en un s , qpi ^fuit la règle géné):ale
des pluriels. V^oyer la lettre 5*
Ce mot employé comme adjec-
tif ,ne;doit pas léjiuliè rement pré-
céder leXubftantif.auquelil fej:a^-;
BOU
it>9
porte. On ne dira pas une bouffante
étoffe , mais une étoffe bouffante.* •
BOTJFF^RD j vieux mot qui figni-
fioit autrefois gourmand.
BOUFFÉ, ÉEj adjedif & participe
paffif. Voye-^ Bouffer.
B(jUFF£AU j vieux mot qui fignifioit
autrefois, foufBet.
B0UFFÉE;V fabftantif «éminin. Ce
mot, qui eft du ftyle familier, dé-
figne laâion fnbice & paftagère de
diverfefr chofes. On y refpire des
bouffées de foufret
Bouffée ,* fignifie auffi^halcnée.: //
nous régala de bouffées d'aih & de
tabac. .
Bouffée i>b fiIvrï , fe dit dW
accê^[de fièvre qui. n a point <fe
fuite.
Bouffée, fe dit auffi, dans le feni
figuré, pour accès j boutade. Cet
avare a de temps à autre quelque
bouffée de géaérofîté. Cette aciion
fut^ l^ffet d'une, boiffée de vertu.
La première fyllabe eft brève , la
féconde longue , &• la troifième trèi-
brèvei
BOUFFEMENTj vieux mot qui fi-
-' gnifioit autrefois louffle.
BOUFFER i verbe neutre île la pre-
mière conjugaifôn^ lequeffe con-
jugue' comme chanter. Ce mot dé*-
figne TefFet de certaines étoffes dont
. la confiftance eft telle qu'elles fe
foutiennent d'elles^ mêmes fans s^ap-
platir. Ce velours -bouffe.
Bouffer y fignifie aum * enfler - le^
joues parplaifancerie , mais on l'em-
ploie rarement dans cette ncception.
On dit familièrement d'une per-
fonne qui paroît être en xrolàre , -
. qu V//^ bouffe de • colère.-
Ce verbe sJemplcie auflî adâve--
- mfent-^ en termes ae boucherie , &C--
4ion ditiôuffer un^ognon de veau^
^ . pftur dire^ îé fouffler avec un tujau,
afin d'en faire enfler les.gi;aiifes.
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200 BOU
La première fyllabe eft brève, &
- la féconde eft longue ou brève ,
comme nous Texpliquons au mor
Verbe, avec la conjugailbn Se la
quantité pro^xlique des autres
temps.
Il faudroit fupprimer. un / qui
efl: oifif , & écrire , d'après la
prononûhition , houfer. "Voyez Or-
" THOGRAPHE.
BOUfFETTE ; fubftantif féminin,
Floccus. Petke houpe qui pend aux
harnois des chevaux. Faites remet-
tre les bouffâtes de ce harnois.
La première fyllabe eft brève,
la féconde moyenne , & la troifiè-
me très-brève.
BOUFFI, lEj adje6tit& participe
paffif. Voye:(^ Bouffir.
Style bouffi , fe dit figurément d\m
ftyle guindé, emphatique, ampoulé.
On dit auflî,dans le fens Heure ,
d'un homme vain & orgueilleux ,
qu*i/ eft bouffi d'orgueil & de va-
nite\ *
BOUFFIR ; verbe aftif de la féconde
conjugaison , lequel fe conjugue
comme ravir. Inflare. Enfler* 11 ne
fe dit au propre qa'en parlant de
chairs/Cffr^ maladie lui a bouffi les
jambts & les cuiffes. * .
Bouffir , eft auftî verbe neutre. Ses
joues bouffiffeqt. •
On dit if aire bouffir un hareng au
feu; pour dire , Ty faire renfler.
La première fyllabe eft brève, &
la féconde , dont le r final fe fait
toujours fentir, eft longue.
La quantité profodique des au-
tres temps de ce verbe fuit fes
règles données pour la quantité des
temps pareils du verbe ravir.V'oy^VL
mot Verbe , les règles indiquées.
11 faudroit fupprimer un f qui
• eft oifif , & écrire , d'après la |i:q-
gonciarion, bdkfir. Voyez OiftHO-
GRAPHC*
BOU
BOUFFISSURE i fubftantif féminin.
Tutnor. Enflure dans les chairs dau-
^9 par un épanchement de la fé<-
rofire du fang dans tout le corps ,
ou dans quelqu'une de fes parties.
Cette maladie fe reconnoit au
g(^flement qui l'accompagne , à \%
(>efanteur de la (>artie , à fa mol-
efle & à fa flexibilité. On la diQ
tingue de l'embonpoint , en ce que
la partie affligée retiem rkftpremon^
du doigt qu'on y appuie. /
La Bcuffiffure ayant fon principe
dans la foibleflfe des organes , & la
mauvaife qualité des liquides , on
doit employer dans le traitement,
des remèdes diurétiques oropres à
diffbudre le fane & les numeurs^,
& à fortifier les folides du corps. *
Bouff!ssuRe DE STYLE, fe dit, dans
le fens figuré , du défaut d'un ftyle
guindé, emphatique & ampoulé.
Les deux preniières fyllabes font
brèves , la troifième eft longue , &
la quatrième très-brève.
11 faudroit fupprimer un fSc un
s qui font oififs , & écrire , d après
la prononciation , boufifure. Voyez
Orthographe.
BOUFFON , ONNE ; adjeftif. Plai-
fant , enjoué , facétieux. Elleafhu^
meur bouffonne.
Bouffon , s*emploie auffi fubftantive-
ment , & déugne qu^u'un qui fait
métier de dire des ciRiesf laifantes
pour exciter i rire. Ceft le meilleur
bouffon qui ait paru furie théâtre.
On dit d'une peobnne qui cher-
che à faire rire une compagnie »
Qu'elle aime à faire le bouffon j la
bouffonne.
* On dit par careffe à une petite
fille gai^ Se enjouée , que c*e/l une
petite bouffonne.
On dit de quelqu'un , qtCil fcrt
de bouffon'; pour dire , qu*on fe
moque de lui.
Les
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BOU
Les deux fyllabes du mafculîn
fenc brèves au fingulierj mais la
féconde eft longue au pluriel & brè-
ve au féminin , qui a une troifième
fyllabe très-brève.
Ce mot employé comme adjec-
tif, -ne doit pas régulièrement pré-
•tédeT lefubftantifauquel il fe rap-
porte. On ne dira pas un bouffon
Auteur^ mais un Auteur bouffon-
BOUFFONNE -, participe paffif in-
déclinable, Voyf^ Boupfonkeh^
BOUFFONNERi verbe neutre de la
première conjugaifon , lequel fe
conjugue comme chanter. Faire ou
<Iire quelque chofe de bouffon. A
quoifert'il de bouffonner comme vous
faites?
Les temps -compofés de ce verbe
le conjuguent arec laireiliaire
-Avoir. Us ont bouffonne\
Les deux premières fyllabes font
trêves , & la .troifième eft longue
ou brève , comme nous l'expliquons
au tnot Ver^e , avec la conjugai-
fon & la quantité profodique des
autres temps.
Il faudroit fupprimer xxxif'ic \xn
n qui font oififs, & écrire , diaprés
la prononciation , boufonet. Voyez
Orthographe.
BOUFFONNERIE ; fubft'amif fé^
minin. Ce qui fe dit où fe fait pour
exciter à rire. Vos bouffonneries ne
niamufentpas.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft très-brè-
ve , & la quatrième longue.
BOU'FOIS ; vieux mot qui fignifioit
autrefois bruit , vacarme.
BOUGARASSÏN y vieux mot qui
fignifioit autrefois bougran*
BOUGE; fubftantif malculin. Sorte
de petite pièce ou cabinet auprès
-d'une chambre i dans une maifon
-du peuple. // occupe au premier
une chambre. & un bouge. ' '
Tome IF*
BOXJ toi
BotTGE , fé dit aùffî d'un appaitement
fale. Je ne fais comme il peut de*,
meurer dans ce bouge.
BouGî^fedît. en termes de Charons,
de la partie la plus éleVée du moyeu
d une iroue. ''."'.
Bouge, fe dit, eri tferni^s d'Orfèvres,
d'un cifelet avec lequel on travaille
les petites parties où le marteau à
bouge ne peut pénétrer.
Bouge , fe dit ertcore ^ en termes
d'Orfèvres ,'dc* lapartiç du cTian-
delierqui comfnence à la -poignée ^
Se qui defcetid fur le pied en s'é-
vafant. " ■ i -
Bouge , fe dit , en termes de Ton-
neliers , du milieu de là futaille ,
dans fa partie la plus élevée.
Bouge, fedit,en termes de Planeurs,
de la partie d'une aflîette qui fépare
le fond de 1 arrête.
Bouge , fe dit , en teitnes de Marine,
de la rondeur des baux ôc des til-
lacs d'un navire.
Bouge , fe dit , dans le commerce ,
' d'une forte d'étaminelîne'j blanche,
, ' claire, avec laquelle ort fait des
] chemifes aux Religieux qui n*cn
' portentpoint de toile.
Bouge , fe dit auffi , dans le commer-
ce, d'un petit coquillage qui fcrt
de raoîinoie dans les Indes.
La première ïyllabe e(b lorigue ,
& la féconde xrèi brève
Il faudrait changer le g en j y 6c
écrire iozyV.Voy.. Orthographe.
BOUGÉ-, participe paflîf indéclina-
ble. Foye:(^ Bouger.
BOUGEOIR i fubftantif mafculin.
Sorte de petit chandelier fans pied ,
avec 'àh mahche pzT lequel on le
porte i la raain^ Ce bougeoir eft bien
travaillé.
BpupEOiR , fe dit du petit chandelier
'tf or qu'un Valet de Chambre porte
^ toucher du. Roi, & que le Roi
( faic donner par diftinftion à quelque
Ce
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Gbogle
Seigneut de fa Cour peodant cfx'il
fe déshabille.
Bougeoir » fe dit auffi de l'étui dans
lequel l'Aumônier d'un Prélat ren-
ferme la bougie (^u'il portoit tandis
que le Prélat offiaoit.
La première fyllabe eft brève, &
la fecohde longue*
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance. ,
Il faudroit changer ge en y , &
écrire s d'après la prononciation»
boujoir. Voyez OaTHOcRAPHE.
BOUGEON ; vieux mot qui fignifioit
autrefois flèche à tête.
30UGER j verbe neutre de la pre-
mière conji^aifon, lequel (e con-
jugue comme chanter. Se movcre. Se
mouvoir du lieu où l'on eft. Pour-
quoi iûugC[-yous?
Bouger, s'emploie le plus fouvent
avec la négative. Je vous prie de ne
pas bouger.
Oo dit y par extenfion , quune
perjonnc ne bouge pas de quelque
endroit; pour mre, qu elk y eft
fréquemment. // ne bouge pas des
* Cafés.
Les temps compofés. le forment
avec l'auxiliaire Avoir» Ils nont
pas bougé; nous n^aurions pas bou-
La première fyllabe eft brève ,
ic la (econde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon & la
quantité profodique des autres
temps.
Obfervez cependant que les
temps ou perfonnes , qui fe ter-
minent par un d féminin ^ ont
leur pénultième fyllabe longue.
Dans je bouge » la fyllabe bou eft
longue.
lî faudroit changer le g tnj^ &
écrire toujer. Voyea Orthqgra-
VH6«
BOU
BOUGERONNER ; vieux verbe qui
fignifioit autrefois commettre le
crime de Sodomie.
BOUGETTEi fubftaatif féminin.
Petit fac de cuir qu'on porte en
voyage* rai perdu ma bougette.
Lapreniière fyllabe eft brève i la
féconde moyenne > & la trpifième
très-brève.
BOUGIE j fiibftantif féminin. Chan-
delle de cire. Ilfa'a ufage de bow^
gie. Alk\ acheur un pai» de bou--'
gie.
Bougie, fe dit, en termes de Chi-
rurgie y d'une petite veree cirée
qu'on introduit dans Turèthr^ pour
le dilater & le tenir ouvert , ou
pour confumer des carnofirés.
Les bougies font fimptes ou cem-
pofées. Les fimples ne font autre
chofe qu'une mèche garnie de cire»
Les compofées font celles où l'oa
mêle avec la cire quelque poudre ou
médicament.
La première fyllabe eft brève > ic
la ieconde longue.
Il faudroit changer le g enjjSc
écrixe- boujie: V^ess Orthogra-
phe.
BOUGIE, ÈE; adjeûif Se participe
paffif. f^oye:[ BouGXEK.
BOUCHER 5 verbe aûif de la première
conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chanter. Pailer de la bougie
allumée fur les bords d'une érofte >
afin qu'elle ne s'effile pas. // faut
boîtier ce velours.
Les deux premières fyllabes font
brèves > & la tcoifième eft longut
ou brève» comme nous l'expliquons
au mot Verbe , avec lacenfugaifon
Se la quantité profodique des autres
temps.
Obfervez néanmoins <|ae Ve fé-
minin y qui termine les trois per-
fonnes du fingulier du pré(ent de
l'indicatif 9& celles qui leur reffeini
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BOU
Ment j fait partie de la dernière fyl-
labe , & la rend longue.
BOUGON j vieux mot qui iîgnifioic
autrefois verron, verge de fer.
80UGONNEUR; vieux mot ^ui
%ni£birautrefois Maîtoe 8c Garde» .
oa Juré de la Drroede.
BOUGRANj fubftantif mafcuUn.
Toile forte & gommée > que les
Tailleurs emploient pour doubler
Quelques endroits des habits , afin :
« les tenir plus fermer. Une aune
de bougran.
^ l^ hmgran paye pour droits, àr
rentrée & à la ibttie du Royau-;
tne , qttarreJivresdixfouspar quin-
tal.
1^% deux ff llabe$ ifent brèves au
fingalierj mais la féconde eft lon-
gue aùpluriel. .
-BOUGUÉRlEi vieux mot coi figni-j
fioit autrefois hcréfie, lede des
Albigeois.
BOUGuB ; 4iom propre. Royaume
de nie des Célcbes , dans la mer
des Indes. Boné en eu: la ville capi-
tale.
BOU HOCHE 5 vieux mot cpii figni-
fioir autrefois farcloir.
BOUHOURS; (Dominique) Jéfuite
François, né à Paris en \6%i. Il a
donné divers Ouvrages au Public,
parmi lefquels on diftingue fes re-
marques fur la Langue , & fa ma-
nière de bien penfer fur les Ou-
vrages d'efprit. Ces deux Ecrits,
dont le ftyle eft pur ^ agréable ,
feront toujours utiles aux jeunes
gens qui voudront fe former le goût:
lis y apprendront à éviter renflure ,
Tobfcurité, le recherché, & le
faux.
Il ne faut pas juger la Manière
de bien penfer fur les Ouvrages d'ef-
prit^fZT les Vers ingénieux que
Madame Deshotdières , mécon-;
tente de n'être pas citée <Uns cet
BOU
lOJ
Ouvraçe, envoya au P. Bouhours.
Les voici :
Père Bouhoiirs dans vos penTées ^
La.pl&panforcembarcairécs ,
A moi vous-n'avez point pcnfé s
De célèbres Auceots que votre livre cbiotc ,
. Dans une lîfte «riomphaate »
Je ne vois poinf in«n nom placé :
Mais aulE dans le même rôle»
Vous avez oublié Pafcal »
. Qui poHftaotaepofifoic point Aid:
Va oel ootqpsgnMi tne oobMç.
BOUILLANT, AKTE j adjeftif ver-
bal 6c participe aâif. Qui bout. Un
bain d*eau bouillante*
BouiLïcANT, fe dit des peiribmies^
dans le fens figuré , & fignifie
prompt,. vif, a^ent. C était wé^
femme bouillanu.
La première ifyllabe eft brève ^
la féconde longue , & la tfoiiième
du féminin très-brève*
Le pluriel du mafculin fe forme '
en changeant le r final du fingulier
en tm 5, qui fuit la règle générale
des pluriels. Voye:^ la lettre «î.
Ce mot employé comme adjec^
tif^ ne doit pas régulièrement pré-
céder le fubftantif auquel il fe rap-
porte. On ne dira pas une bouil^
lante huile j mais une huile bouiU
lante.
Il faudroit fupprimer un / qui
eft oifîf , faire précéder Vi par l'autre
/, & écrire, d'après la pronon-
ciation , bouliant. Voyez Ortho-
or apHe.
BOUlLLARDj fubftantif mafculin ,
& terme de Marine , donc quel-
ques-uns fe fervent pour défigner
certain nuage qui donne du venc Se
de la pluie.
BOUILLE ; fubftantif féminin , 8c
terme de Pèche, qui fe dit d'une
longue perche avec laquelle les Pè-
Ccij
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104 BOO
• cheurs remuent la^ vafe , & trou-
blent Teau , afin que le poiffbn
entre plus facilement dans les fi-
lets* '
Bouille, fe ditauflî, &• de I» mar-
que appliquée par un Commis à
cnaque pièce dé drap dont on fait
déclaration- au Bureau ^es Fermes
du Roi, & du droit même- que
Ton pye en faifknt la déclara-
tion.
' Èes //fê prondttcei^t mouilBs.
BOUlLL*E; (la) nom propre. Bourg |
de France , en Normandie ^ fur la ^
Seine., à: trois lieues , tiord-ouett, ,
dé Rouen. On y fabrique des draps
' auflî fins que ceux d'Elbeuf.
«OUlLLÉ , ÉE î atl jeftif &' participé |
'[ parfîf. Fôye:[ BouiLttR^;' ' - * |
iBÔtJiLLÉ ; nom propre, c Bôui^gi dej
îrapce , eu Anjou , . environ àièpti
' lieiies , nord-oûeft , d'Afigérs.
BOUILLE-COTONÎS , BÔUILLE-
.; CHARMAT} fubftantifmafc«rlin.^
'On défigne àmfi, dans le^ corn--
mèrce ,. deux, fortes de fatins des*
Indes oriencales,^qubn a'ppelle-au-'
tiementJ ictas. Voye^ ce moti
SOUILLER ; verbe adif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. -Terme' de
Pêche, qui exprime Ti^iofvdé re-
muer là vafe, 8t' de troubler 1 eau
avec la bouille, afin que le poif-
fon entre plus facilement dans les
filets.
Il eft defencîii de BoMillèr ^ par
r Article II du Titre XXXI de rôr:
donnance des Eaux "&c Forêts, à
• peine de bannifTément pendant rroîs
ans , & de cinquante liv^res^d amen-
de.
BOUILLÎR UNE ÉTOFFE , figrrifie là
marquer dans les Bureaux des Fer-
BOTJ
la féconde eft lon^e our brSre ^
comme nous l'expliquons au mot
Yerbb , avec la conjugaifon & la.
quantité profodique des. autres
temps.
, Il faudroit fupprimer un / qui
eft oifif , faire précéder Vi par l'autre.
tj. & écrire boulier.. Voyez Or^-
XHOGRAPHB.
Il faut obferver que- fi^ cette or-
ftlv^çraphe s'adoptoit, ce verbe de-
.: AÛendroit irréguUer dans la forma*
tion des temps qui fe.terminent.par
une:mwiu De. ^oWi^r^Uiaudroic
' fàitt je bouiile.
BOUILLI; fubftantif mafculin, Kèce
de bœuf, de veau , de mouron , de
y. volaille cuite dans on pot ou une
■'■ .inàriaiide,.ayec de ïtezvu.Lc. bouilli
n* eft pas cuit.
' Les (kux fyllàbes font brèves au
fingulier ; mais la féconde eft lon-
gue au pluriel»
BOUILLI,.IE4 adjeâdf & pacricipe
paffif,! Foyq: Bouilli R-
On appelle: c^ir bouilli ^ du cuir
de vache , dont la préparation con-
^ fîfte i Tendurcir à force , de. le faijjp
bouillir.
BOUILLIE ;;fubftantif féminin. Sortç
I de noiBrri tare propre. aux petits en-
, fiuis[,:&qui (e pxépare avec de la
fiirine & du lain Danne{ de la bouillie
à cet tn/jonti
On- dit ,. dans le ftjrle familier,
d'une viande qu'on a trop fait boni 1-
.lir , quelle eft en bouillie,, quelle s* en
va tout en bouillie^
Bo.«ïLL^E,.fe dit quelquefois^ dans les.
Papeteries, de cette pâte liquide,
Ëaitede drilles > ayec laquelle on fa<^
brique le papier.
On- dit proverbiaUment , figu*
Eément-& familièrement , fair< de
mes du Roi , comme. le pcefcrivent. c la bouillie pofirjds chats; pour dire,
les Règlemens. , > -r . ^u prendi;e beaucoup de peine pour une.
La premier ef^jlfebi^ ^.briàve-, &i |:t . cbafe ioutiU. .
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Botr
La première fyllabe çOt^ bcâve y
te la léconde longue.
Les // fe prononcent mouillés.
BOUILLIR j verbe neutre irrégulier
. de la. féconde conj^gaifon. Fer-
verc. Il fe dit proprement des li-
queurs agitées par la chaleur ou
par quelque fermentation. Faites
louUàr l'eau avant d\ mettre le
thé.
Bouillir , fê dit, par exteniîon , des
chofes qu'on fait cuire dans. Feau
ou qudqu'autre liqueur. Faites
boidlitr ces* châtaignes. »
BouiL&m , fe dit auifi du pot ou autre
vaiileau dans lequel on fait cuire
quelque chofe. Aye^ foin de faire
bouillir la marmite..
On dit figurémenr , d'un jeune
homme vif, ardent, impétueux,
que: le fang lui bout dans les vei-
nes.
On dit auflî figurémenr , la tête ,
me bout , la cervelle me bout ; pour j-
dire , qu'on fent une chaleur immo-
dérée a la tcte.
On dit proveibialement & figu-
rémenr,. d'une chofe qui ne peut
fervir i quoi que ce ioit, quelle
neft bonne ni à rôtir ^ ni à bouil-
lir.
On dit proverbialement, figuré-
ment & familièrement , dlune
chofe utile à la fubflftance d'une
£imille, quelle fertà.fa'àe bouilûr
la marmite.
Bouillir du lait, s'emploie aftive-
ment, figurément & proverbiale-
ment en deux acceptions «i>fFé-|
- rentes. . • . . i '
On dira, on me bout du- lait ;^
pour dire, on fe moque de lihoi.
On dira auflî , c*e/l me bouillir
du lait; pour dire, c'eil me.£aire
plaifir.
Cesexpreflîonsferprenoem donc
en. bonne ou enimaavàife part , re-j
Fativément au ton ou aux chofes- qui
les accompagnent.
Conjugaison & quantité pro-
fodique du verbe irrégulier bouil-
lir.
Indicatif. Préfent. Singulier. Je
bous, tu bous, il bout.
Pluriel. Nous^ bouillons , vous
botûUez , ils bouillent^
Le monofyllabe , qui forme les
deux premières perfonnes du fin-
gulier, eft long. Celui qui for-
me la troifième perfonne ,^ eft
bref.
Les deux premières perfonnes
du pluriel ont la première fyllabe
brève , & la féconde longue.* La^
troifième perfonne a. la première
ifyllabe brève, & la féconde urès-
brève.
Les // Ce prolidncent, mouillés
par- tout où il s'en rencontre dans ce
verbe.
11 faudroit ajouter un i après le
fécond / des deux pfemièr^s- per-
fonnes ^ & écrire, d après k*pro-
nonciaiion , bouillions y bouillie':^.
Imparfait. Singulier. Je bouil-
lois , tu bouillois, il bouilloit. .
Pluriel. Nous bouillions , vous
bouilliez, ils bouilloiei^t.;
La; quantité profodique de;toutes
les perfonnes dès deua^ nouibjres ,
eft la même que pelle des deux pre-
mières perfonnes du plurid, du
temps qui vient de précéder.-
Ne prenez pas pour cjp^xfyllâbes
iw Se id;j > qpi terminent le? deux
premières perfonnes du plurieU ce
' îfont des diphtongues en pocfie com-
, me en proféi. . . . l
U' faudroir ajouter un i ap^è; le
fécond /des trois perfonnes. du /In-
gulier & de la tfoiHème du.pUiriel , .
changer le fécond o en -a;J^ ^éc^F^ 9-
. od!ap*rcs' la- prononciation., je i bouiU
Mais^:&.c, poiv tes r'aifons données;
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en parlant des voyelles & des diph-
tongues. Voye^i ces mots.
Impératif. Préfcnt. Singulier.
Bous , qu'il bouille.
Pluriel. Bouillons y bouillez ,
qu'ils bouillent.
Le monofyllabe^ qui forme la
féconde perionne du uneolier , efl:
long. La troidème perk>nne a la
première fyllabe brève, & la fé-
conde très-brève.
Le pluriel de ce mode reflèmble
en tout au pluriel du préfenc de
l'indicatif.
SuBjo>ïCTiF. Préfcnt. Singulier.
Que je bouille ) que m bouilles ^
qu'il Douille.
Pluriel. Que nous bouillions ,
que vous bouilliez, qu'ils bouil-
lent.
La quantité profodique du fin-
guliet de ce temps , & de la troi-
Sème perfonne du pluriel, eft la
même que celle des troifièmes per-
ibnnes du fingulier & pluriel de
Timpëratif. La première & la fe-
conae perfonne du pluriel , ont la
quantité des deux premières per-
sonnes du pluriel de rimpar£dt de
l'indicatif.
Infinitif, Préfent. Bouillir.
La première fyllabe eft brève,
& la féconde , dont le r final fe fait
toujours fentir , eft longue.
Le gérondif fait bouillant.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde longue.
Voyc{ ci-devant le participe ac- ,
rif.
Les autres temps de ce verbe
font réguliers , & fuivent les règles
données pour la conjugaifbn & la*
qoanrité profodique du verbe ravir.
Vowe\ au mot VéRbe , les règles
inmquées.
Les temps compofés fe forment
«yec Tauxiliaire Avoir. Il a
BOIT
bouilli^ elle aurait bouilli ^^&c»
Le t final des temps ou des per*
fonnes de ce verbe, eft muet, ou
fe fait fenrir , comme nous Tex*
pliquons en parlant de cette let-
tre^
Le s final prend le îcak du ^
devant une voyelle , mais en fui«*
vant la règle génénde donnée ci-
après, ^oyq la lettre S.
Obfervezque les lettres nt^ qui
terminent les troifièmes perfonnes
du pluriel de certains temps , n'ont
aucun fon particulier » & ne font
que la marque du^luriel , quand le
t doit être muet. Dans ce cas , vous
prononcez ils bouillent j comme
s'il étoit écrit ils bouille. Ceci fe
trouve expliqué au mot Verbe.
BOUILLlTOlREj fubftanrif des deux
genres , & terme de Monnoies.
On dit , donner le houilUtoire ou
la bouillitoîre ; pour exprimer l'ac-
tion de faire bouillir les fians dans
un liquide préparé pour les nettoyer
6c les blanchir.
BOUILLOIRE; fubftantif féminin.
Vai({èau de cuivre ou d'autre métal
Sropre i faire bouillir de l'eau &
'autres liqueurs. Nettoyé:^ la bouiU
loire.
La première fyllabe eft brève,
la féconde longue , & la troifième
très-brève.
BOUILLON; fubftantif mafculin.
Cette partie de Teau ou de quel-
qu'autre liqueur qui s'élève en rond
au-deffus de fa furfiice, par l'^âion
de la chaleur ou de qaelqu'autre
agent. Ce vin bout à gros bouil^
Ions.
On dit d'une chofe qu'on ne
veut pas kiQèr longtemps bouillir,
qu*il ne lui faut quun bouillon ou
deux.
Bovii^ON , fe dit d'une décoâion de
la chair dfs animaux faite for ua
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BOU
feu modéré , pour fervîr enfuite de
nourriture ou de remède. Un bouil-
lon de veau. Du bouillon de grenouil-
les.
^ On dit, prendre un bouilloni pour
dire, avaler i peu près amant de
bouillon qu'une écuelle en con-
tient*
On dit d'une perfonne infirme ,
& hors d'état de prendre de la nour-
riture iblide , ^^elle eji réduite au
bouillom
Bouillon d'bau , fe dit d'un gros
jet-d'eau oui fort en abondance , &
2ui ne s'élève qu'à peu de hauteur,
es bouillons d'eau garni0ent les
cafcades, gargouilles , &c. qui font
partie de la décoration des jar-
dins.
Bouillon , fe dit de l'effet que pro-
duit fur l'eau ou les liqueurs quel-
que mouvement violent qui les
agite. Veau dufieuve y pénctroit â
gros bouillons.
On dit figurément , les premiers
bouillons de la fureur j de la colère ;
pour dire , les premiers tranfports
de la fureur y de la colère.
Bouillon , fe dit , en termes de Ma-
réchallerie, d'une excroiflfance char-
nue, de la grodèur d'une cerife,
qui vient fur la fourchette du che-
val y OU à côté y St qui rend boiteux
l'animal.
Bouillon, fe dit de certains gros plis
ronds qu'on fait faire 4 quelques
étoffes , pour orner quelques m A-.
blesou nabillemens.
Bouillon , fe dit , en termes de Bro-
deurs, d'une petite lame d'or ou
d'argent tortilfé, très-fine de très
brillante, qui fe pofe dans le milieu
des fleurs en broderie , où on lat-
tache avec du fil d'or , d'argent ou
de foie.
Bouillon , fedit , en termes de fiou-
tonniers^ d'un fil d'or avec lequel
BOU ,07
ces Artifans font des épis, des roues,
Sf autres enjolivemens de leur pro-
fôflîon.
Les deux fyllabes font brèves au
finguheri mais la féconde eft lon-
gue au pluriel.
Il faudroit faire foivre le fécond
/d'un i. Se écrire, d'après la pro-
nonciation , bouillion.
BOUILLON; nom propre. Jolie pe-
tite ville capitale du Duché de ce
nom , dans le pays de Luxembourg ,
fur la rivière de Sémois» à deux
lieues & demie, nord-eft , de Sedan.
Louis XIV prit cette Ville en 1 67 6 y
& la donna au Duc de Bouillon ;
mais en confervant le Château, qui
eft un pofte important , où la France
entrenent garnifon. Il y a dans
cette Ville une Cour Souverame,
2ui y rend la Juftice au nom du
)uc. •
Le Duché de Bouillon a environ
quatre lieues & demie de longueur
& deux lieues de largeur. II eft ^r-
rofé par la rivière de Sémois, qui
abonde en poiflbns. On y recueille
peude grams; mais comme il eft
entouré de bois, on jr a du gibier
& des pâturages.
BOUILLON BLANC. Foyer Mo-
LÉNE.
BOUILLONNÉ , ÉEj adjeftif &
participe paffif. Foye^ Bouillon-
ner.
BOUILLONNEMENT j fubftantif
mafculin. Etat de la liqueur qui
bouillonne. On dit que le bouillon^
nement de cette eau efi uafigne d'o-
rage.
Les deux premières fyUabes
font brèves , la troifième eft très-
brève, & la quatrième moyenne
au fingulier , mais longue au plu?-
riel.
Le pluriel fe forme en changeant
le t final du fingulier en un ^ ^ qui
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208
BOU
fuit la règle générale des plunels,
Voyer la lettre 5.
BOUILLONNER; verbe neutre de
la première conjugaifon , lequel fe
xîonjugue comme chanter. Il fe dit
des liqueufs qui fortent & s'élèvent
par bouillons , foit par leur propre
adion, foit parcelle de quelqu autre
agent. Cette eau bouillonne continuel-
lement.
Bouillonner , fe dit , en termes de
Boutonniers , de Tadion d'enjoliver
un bouton avec du bouillon. Il bouil-
lonne bien f es boutons.
Ce verbe , dans ce fens, eft em-
ployé activement.
Les deux premières fyllabes font
brèves, la troifième eft longue ou
brèvô,comme nous l'expliquons au
mot Verbe, avec la conjugaifon &
la quantité profodique des autres
tem|>s.
BOVINO \ nom propre. Ville Epif-
* copale d'Italie , au Royaume de
Naples , dans la Capitanate , à fix
milles , au fud , de Troya.
BOUIS. roye^Buis.
BOUKET ; vieux mot qui s'eft dit
autrefois d'une efpéce de chan-
vre.
BOULADE; vieux mot qui fignifioit
autrefois maflue.
BOULANGÉ, ÉE; adjedif & par-
ricipe paflif. Voye^ Boulanger.
BOULANGER i fubftantif mafculin.
Pijlor. Celui qui exerce le métier
de faire & de vendre du pain. Ce
Boulanger fait bien le pain.
Il y a à Paris quinze Marchés au
Pain , où fe trouvent le Mercredi
- & le Samedi de chaque femaine
quinze cens trente-quatre Boulan-
gers, chargés de fournir une cer-
taine quantité de Pain, à peine d'a-
mende. Chaque Boulanger doit
vendre jufqu'a midi au prix fixé :
pa(ré cette iieure ^ il doit diminuer
BOU
ce prix pour faciliter ton débrt^
parce qu'il eft obligé de vendre
tout ce qu'il a expolc ftic le Mar-
ché.
BOULANGER; verte aftif de U
première conjugaifon , lequel fe
conjugue comme chanter. Action de
pétrir la farine , & d'en faire du
pain. Cette femme boulange le pain
aujfi'bien quefon mari.
La première fyllabe eft brève,
la féconde moyenne , & la troi-
fième eft longue ou brève , comme
nous l'expliquons au mot Vîrbe ,
avec la conjugaifon & la quantité
profodiquc des autres temps.
Il faudroit changer le^ en y, &
écrire Boulanjer. Voyez Ortho-
graphe.
BOULANGÈRE-, fubftantif féminin.
Celle qui eft femme d'un Boulan-
ger, ou dont la profeflîon eft de
faire & vendre du pain. Dites à la
Boulangère que fon pain eji mal
cuit.
La première fyllabe eft brève,
la féconde moyenne, la troifième
longue , & la quatrième très-
brève.
BOULANGERIE; fubftantif fémi-
nin. C'eft, dans les Maifons reli-
Î;ieufes & dans les campagnes , le
ieu où fe prépare le pain. // faut
porter cette farine à la Boulant
.gerit.
La première fyllabe eft brève,
la féconde moyenne, la troifième
très- brève , & la quatrième lon-
gue.
BOULAY ; nom propre. Ville &
Bailliage de France, en Lorraine,
fur le ruifleau de Kakzbach , en-
viron à douze lieues, nerd-nord-
eft , de Nancy.
BOULE; fubftantif féminin. Ce mot
défigne , en général , un corps rond
de quelque matière que ce foit.
Ctfi
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BOU
X^efi uni hotdc d^ieyoîn. Ceoe houk
ejl dcyem.
BO01.B, iè (Uc» aa Jeu de Quilles^
<I*iin morceau de bois très«rond avec
ie<}iiel on abat les quilles.
Onj^>l»eUe Jeu de boule ^ un exer-'
cice «dUs coumi , où plufieurs per-
sonnes ront rouler 4es boules d'une
fiaoe i une autre » & jouent à qui
tera dier ik boule plus prè« du but
défigtié.
A}foir la houle , (ignifie avoir 1 a-
vantE^e déjouer le premier. Et ullcr
à t appui de la iotde^ fignîfie jouer
de façon à poufler ph» près du but
iz boule de la perfonne avec qui Ton
eft âflbcié.
Mler à f appui de la houU, fe dit
auffi fi^utément 8r familièrement};
f>ottr dite , féconder quelqu'un dans j
quelque affaire > dans quelque en-1
trepnfe.
On dit, au Jeu de Quilles , pied\^
à boule ^ pour avertir la perfonne j
qui Joue de tenir le pied ârendroit
où U boule s'eft arrêtée.
On ^lit , ^ans le fens figuré ,
temr pied à boule ; pour dire , va-
<iuer fans relâche â quelques fonc-
tions. Et fitire tenir pied à boule à
wteperfomu ; pour dire » l'obliger à
être fort alfidue*
On dit de quelqu'un gras ic re-
plet » quil eft rond comme une
boule.
On dit proverbialement & figu-
rément de quelqu'un , quil a fait
une choft à boule vue yàla boule vue;
pour dire , qu'il la feite inconfidé-
rément.
BouLB d'amortissement y fe dit, en
tbrmes d'Architeâure , d'un corps
fphérique qu'on emploie fouvent
pour terminer quelque décoration^
comme la pointe d'un clocher, d'une
pyramide , &c.
BOU ao9
ttige 9 de certains arbrifleaux taillés
en forme de boule. Une bouk de
jafmin , de chèvre/euilk.
fiouLfi, feditj en termes de Chau*
dronniers , d'un inftrument d'à-
cier , que xes Artisans appellent
autrement enclume ronde j 6c fat le-
3uel ils font la carré des chau--
rons, 8c autres ouvcagesqui ont
des enfonçures.
BovLc De M AB.6 , fe dit d'un remède
excellent pour Les blefluies. £n voici
la préparation.
Prene^ une partie de limaille
d'acier, réduite en poudre très*
fine, 8c deux parties de tartre blanc
auffi en pouore : mêlez ces fubf-
tances dans une cucurbite ; ar-
rofez le mélange d'eau-de*vie , de
façon qu'il en foit couvert i la
hauteur d'un doigt : digérez, foit
au bain marie, foit i la chaleur du
ibleil ) verfez de rechef de l'eau^
de-vie fur la mafle féchée 8c pulvé*
rifée : mettez encote en digeftion ,
8c répétez jufqu'â ce que la maflè
defféchée paroillè comme réfineufe.
Alors vous formerez des ma({ès de
lagro({èur d'un petit onif , que vous
conferverez pour le befoin.
Pour en faire ufage , vous met^
trez la boule dans de l'eau -de- vie
chaude , où vous la laiflèrez fondre
jufqu'â ce que la liqueur ait pris
une couleur brune } alors vous y
tremperez des linges , aue vous
appliquerez fur la partie bielfôe
Boules de mercure, fe dit d'un
amalgame de mercure 8c d'étain ,
aflfez folide pour pouvoir fe mou-
ler, 8c conferver de la confiftance.
On fait fondre l'étain ) on y
ajoute le mercure , & oà
le tout dans un moule
rond.
On fe fert de ces boules pour pu
on
cou^e
creux 8c
Boule, fe dit, en termes de Jardi-| riiierl'eau dans laquelle on les raie
Tome IF. ' D d
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lie BOU
bouillir ; on les porte en voyage
pour cet ufa^e.
La première fyllabe eft brève ,
& la féconde très-brève.
BOULÉ i participe paffif indéclina-
ble. f^oyeiBoVLER.
BOULEAU i fubftantif mafcuUn.
Bccula. Arbre dune hauteur mé-
diocre , qui . a le bois tendre &
blanc. Son écorce , prefque incor-
ruptible , eft blanche , luftrée , fa-
rinée fur les jeunes branches , &
raboreufe fur les troncs. Il a les
feuilles pointues , dentelées , vertes,
tendres , liflTes , & moins larges
?|ne celles du peuplier noir. Son
ruit eft un petit cnaton écailleux ,
qui renferme une femence ordinai-
rement bordée de d^ux ailes mem-
braneufes.
Le bouleau croît dans les bois &
fur les montagnes. Il contient beau-
coup d'huile 6c de âeeme , & un
peu de fel elTentiel. bes feuilles',
qui ont un peu d odeur ôc une fa-
veur amère , font réfolutives Ôc
puiflamment décerCves.
En perçant Técorce dans le remps
•de la sève , il en découle une li-
queur légèremenr acide , douce ,
agréable. & diurétique. On la donne
aux perfonnes à la dofe d'un verre ,
& â celle d'une demirlivre pour les
animaux.
La première fyllabe eft brève , la
féconde moyenne ^lu fingulier ^ mais
celle-ci devient longue au pluriel.
Le X final , qui forme le pluriel^
Drend le fon du if devant une voyel-
le , en fuivant néanmoins ta règle
Îénérale donnée ci-après, f^oyci la
ettre S.
11 faudroit fupprimer Ye qui eft
oifif , chapçer le x du pluriel en s ,
& écrire , d'après la prononciation ,
boulau ^ boulaus. Voyez Ortho-
graphe.
BOU
BOU)LÉEUR 5 vieux mot qui fignî-
fioit autrefois trompeur , cufé.
BOU LEN j ( Anne de ) nom . propr6
C*eft la mère de la célèbre Ëlizabech
Reine d'Anglererre. Etant entrée ,
en qualité de fille d'iionneur, au
fervice de Catherine d'Arragon ,
femme de Henri VlU l ce Prince
en devint amoureux , au point <)u'il
réfolut de répudier la Reine pour
l'époufer. Il s'adrelTa, pour obte*
nir fon divorce , au Pape Clément
VII : mais ce Pontife ne répondit
pas aux vœux du Monaraue > 6c
maintitit au contraire la validité de
fon mariage avec Catherine. Henri,
3ui avoir cpoufé fecrettement Anne
e Boulen , rendit alors public fon
divorce & fon fécond mariagie \
abolit dans fes Etats en 15)4» p^r
un ade foleonel de fon Parlement^
l'autorité du fouverain Pontife ,idé-
fendit de payer à Rome le tribut
que l'Angtererre lui payoir depuis
long-remps , & fe fit reconnoître
chef de l'Eglife Anglicanne. Bien-
tôt après naquir la fameufe Eliza-
beth j mais la nouvelle Reine. ne
jouit pas long-temps de fa, gloire :
le Monarque inconftant , épris des
charmes de Jeanne de Seymour ,
fit defcendre Anne de Boulen du
rhrône > pour l'envoyer fur Téchaf-
.faut , où il lui fit trancher la tète
en 1 5 ) (^ , après l'avoij fait condam-
ner comme coupable d'incefte &
d'adultère.
BOULÈNE -, nom propre. Ville du
Comté Venaiffin, fur la rivière de
Letz , dans une contrée fertile » i
fept lieues , nord , d'Avienon.
BOULER i verbe neutre de la pre-
mière conjugai^bn , lequel fe con-
jugue comme chanter, il fe dit des
pigeons qui enflent leur gorge. Ces
pigeons vont bouler.
h^s temps compofés de ce verbe f«
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BOU
! Conjuguent avec rauxiliaire Avoïr.
: Ih ont boulé. Ils auroiertt boulé.
La première fyllabe eft brève >
• & la féconde eft longue ou brève ,
comme- nous l'expliquons au mot
VfiRBB » avec la conjugaifon & la
• quantité profodique des autres
temps.
BOULEROT; fubftantif mafculin.
• Sorte de poiiTon de mer du genre
des goujons. Voyc^ ce mot.
BOULERRES j vieux mot qui figni-
fioit autrefois adroit , rufe.
BOULET j fubftantif mafculin. GroC
fe balle de fer fervant à charger
unoMpièce d'artillerie. Cela avoit la
^ojfcur d*un boulet de canon.
Boulet rouge j fç dit d'un boulet
qu'on a fait rougir au feu avant de
. le mettre dans le canon.
Boulets a chaîne, fe dit de deux
boulets attachés l'un à l'autre par
. ime chaîne de trois ou quatre pieds
de longueur.
Boulets creux, fedir de certaines
boîtes de fer longues , dont le dia-
mètre eft du calibre d'une pièce
quelconque, & de la longueur de
. deux calibres & demi ou environ.
Ces boites renferment des balles ,
de la mitraille & de l'arrifice , qui
s'enflamme par le moyen d'une fu-
fée.
Boulets messagers, fe dit de cer-
tains boulets creux dont on faifoit
ufage autrefois pour faire pénétrer
des lettres dans une place ailié-
• gée.
Boulet coupé, fe dit d'une forte de
boulet de canon divifé en deux par
ties, qui tiennent l'une à l'autre
par une chaîne, & dont on fait
• quelquefois ufage fuc.mer.
On a auiîî donne le nom de bou-
' Ut s barrés , de boulets à fange , i
deux têtes , &c. à différens boufets
qui ae dilTéroienc guéris de ç9m
Botr itf
dont nous venons de parler , & def-
quels OH ne fait plus d'ulage.
Boulet , ffe dît de la jointure qui eft
au-deflfus du genou de la jambe
d'un cheval.' C'eft au bouler que 1^
cheval fé coupe.
On appelle, boulet gorgé ^ un
^ulet enflé.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde moyenne au fîngulier ,
mais longue au pluriel.
BOULETÉ, ÉEj adjedif & rerfne
de Manège & de Maréchalierie ^
qui fe dit d'un cheval dont le bou-
let neft plus dans fa (icuacion na^
turelle.
BOULETERANES j nom propre.
Bourg de France , en Rouflîllon ,
environ à cinq lieues , ouell-fud*
oueft , de Perpignan.
BOULETTE i fubftantif féminin. Pe*
rite boule de chair hachée & alTai--
fonnée que Ton fert de pkifieurs.
façons furies tables. Un ragoût de
boulettes. On fervit un pâté de bou^
lettes.
La première fyllabe eft brève ,
la féconde moyenne^ & la troiiîè^
me très-brève.
Il faudroit fupprimer un t qui eft
oifif , donner l'accent grave au pc--
nultième e , & écrire , d'après la
prononciation , boulé te. Voyez Or--
thographb.
BOULEVARTj fubftantif mafculin.
Ce mot défignoit autrefois ce que
nous entendoni aujourd'hui par
gros baftion. '
Boulevart , fe dit , à Paris , du
rempart qui encoure une partie de
la ville & qui reçoit différentes dé-
nominations , félon les différons
quarriers. On diftingue particulier
rement le boulevart du Temple 3
qui eft àne promenade pubhque
très-fréquentée , où les riches pa-
,. iai0cnt dans le plus brillant étaU-*
Va il
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IIS
BOU
5e , Se s*amafent » avec le peuple ,
es farces d'une multitude de Ba-
teleurs établis & répandus dans ce
quartier*
BouLEVART» fe dit 9 par extenfîon ,
d'une place forte , qui met un grand
pays à couvert de Tinvaiion des en-
nemis. Strasbourg cjt le boule^art
de rjlfàce.
La première fyliabe eft brève »
la féconde très-brève , & la troi-
fième longue.
11 faudroit fupprimer le t qui eft
oifif, & écrire ) d'après la pronon-
ciation j iaulcvar. Voyez Ortho-
graphe.
BOULEVERSÉ, ÉE; adjedif ôcpar-
ticipe paffif. F'oyei Bouleverser.
BOULEVERSEMENT ; fubftantif
mafculin* Evajîo. Défordre dans.
les chofes ^ renverfement. V incen-
die fut cauje de tout c^ bouleverfc-
ment.
BotiLEViRSE:.iENT,,fe dit dans lefens
figuré.. Ses idées font dans un bou--
leverfement abfolu.
\k premiète fyliabe eft brève >
la féconde très-brève , la troifième
znovenne^ la quatrième très- brève ,
te la cinquième moyenne au fingu-
lier , mais longue au pluriel.
Le pluriel fe ferme en changeant
le t mial du fingulier en un j , qui
fuit la règle générale des pluriels.
Fovqr la lettre S.
Il faudrcHt changer le dernier e
en tf > & écrire > d'après k pronon-
ciation , bouleverfenmnt* Voyez Or-
thographe.
BOULEVERSER ; verbe aftif de
la première con|ugaifen y lequel fe
conjugue comme chanter. Evertere.
Renverser , ruiner , déranger , mer-
ttre fens defTus defious. Exemples.
Dans le ftns de renverfer , ruiner :
-Jt inondation botdeverfa tout^
Dâiia k feus de détangec ^ metr
BOU
ne fens deflus deflbos t ks Hulffkrsi
ont bouleverfé tous les meubles de la
maifon.
Bouleverser ^ s'emploie dans le
fens figuré y & fisnioe > mettre ea
défordre.. Cette banqueroute boule'*
verfa fa fortune., La fièvre lui a bou^
leverfe le jugements
la première fyliabe eft brève ^
la féconde ttès-brève» la troifième
moyeime , & la quatrième eft lon-
gue ott brève y comme nous l'ex-
pliquons au mot Verbe , avec la
conjugaifon & la quantité profodi-
que des autres temps.
BOULEUXv fubftantif mafculin. Ce
mot défigne un cheval trapu , qtû
n'a ni grâces , ni noblefle , ni légé«
reté dans fes allures^, &: qui n'eft
propre qu'à des fervices de fiitigue»
On dit figurément & familière^
ment de quelqu'un d'un efput mé-
diocre, & qui pourtant fait fon de-
voir dans l'occafion, que c'efi um
bon bouleux.
La première fyliabe eft brève i
6c là féconde longue.
Le X final prend le f<w do. :{ de-
vant une voyelle , en fuivant néan-
moins^ la règle générale donnée
ci-après. f^oye\ Ist lettre S.
BOULIER j. fabftantif mafculin ,. 8c
terme de pèche. Sorte de filets qu'on
tend auat embouchures des étangs,
f^lés.
BOULIMIE i fubftantif féminin, &
terme de Médecine. Faim défor-^
donnée & fréquente y accompagnée,
de défaillance.
Les caufes ordinaires de cetre^
maladie^ font les fucsdigeftifs trop*
abondans ou trop kres , de qui cau<«
fent luie irritatioi^ trop vive fur les^
inreftias.
En cas pareil, on purge le ma-
lade , on lui donne des lavemens y^
on le traite enfuite comme uom^
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Eonoî
$ifon$ dit au mof AcR£7ii, & fiir-toae
on lui défend les exercices vio-
lens.
Les deux prenûères fyllabes ^nc
brèves , la croiiièine eft longue.
BOULIN 'y fabftantif inaicalin.Troa
. pratiqué dans un cçlombiet , afin
que les pigeons y £aiflenc leurs pe-
lits. Jl/aut augmenur le nombre des
ioulins de ce colombien
BavLiNS 3 fe dit auffi de certains pots
de terre faits exprès^ afin que les
pigeons s'y retirent.
BouLiHs , fe dit encore ^ en termes
de fiatimens > des trous où entrent
les pièces de bois qui portent les
échaffauts.
La première fyllabe eft brè^e ,
& la féconde moyenne au fingulier ,
yAais longue au pluriel.
BOULINE ; fubftantif féminin , &
terme de Marine. C'eft une corde
amarrée , vers le milieu de chaque
c6té d'une voile , & qui fert à la
porter de biais pour prendre le vent
' de côté y quand on n'a ni vent lar-
gue , ni Vent arrière, ^oy^ Aller
A LA Boulins.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifîème eft très-
brève.
BOULINE, ÉE; ad jedif& participe
paffif. ^oyq[ Bouliner.
BOULINER ; verbe aOif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Ce verbe ,
qui eft du ftyle populaire ^ fignifie,
voler y dérober dans un camp d'ar-
mée. Cefoldat boulina ks denrées du
Vivandier..
BouLiHea-, eftaufti verbe neutre» Ac
ngnifie , en termes de Marine ,
prendre le vent de coté.. Voye:^ al-
tER A la bouline.
Les deux premières lyllàbes font
Brèves, & la troifième eft longue
•tt.brève,, comme nous l'expliquons
au mot Verbe, avec h, conjugai-
fon Se la quantité profbdique des.
autres temps.
BOULINEUR } fubftantif mafculin.
Voleur qui dérobe dans un caçip^
On vient d* arrêter deux boulineurs.
Les deux premières fyllabes font
brèves j & la troifième eft longue,.
Il faudroit fupprimer le r finat
qui eft oifif , & écrire , d après la.
prononciation >^ott/i/7^z/. Voyez Or-
thographe.
BOULINGRIN; fubftantif mafculîo.
Pièce de gazon , que Ion tond &:
3ue Ton entretient dans un jardin ^
ans un bofquet , &c. On a gâté ce:
boulingrin.
La première fyllabe eft brève , &
les deux autres font moyennes 2^
fingulier ; mais la dernière eft lon-
gue au pluriel.
BOULINGUE ; fubftantif féminin,
& terme de Marine. Petite voile
du haut du mât.
La première fyllabe eft brève , !«.
féconde longue j & la troifième très*-
brève..
BpULINIER ; fubftantif mafcuUn.
On appelle ainfi un navire qui va;
à la bouline, & félon qu'il y va^
bien ou mal , on le dit bon ou mé-
chant boulinîer..
BOULINIS. roy^ BoLOGNiNr.
BOULLISEUREj vieux mot qui
figoifibit autrefois décoâion. '
BOULOGNE; nom propre. Ville-
Epifcopale & confidcrable de Fran-
ce, en Picardie , capitale du Bou-
lenois ,. près de l'Océan , à l'em-
bouchure de la Liannei 6c i fi^.
lieues, fud,^ de Calais. G'eft le
. fiège d'une ScnéchaufTée , d'un Bail-
liage , d'une Amirauté , d'une Mat-
triie des Eaux & Forêts, &c.
On compte environ douze m'illê:
Habitant dans cette ville. On y 'fa*-
btiqite des. toiles &. qaelq^ étoB^
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114 BOU
fes de ;bLbe. ; mais lé commerce
. principal y condfte en poi0bns frais
6c fales , & particulièrement en ha-
rengs 6c en maquereaux.
BOULOIR ; fubftantif niafçqlin.
Inftrument dont les Maçons fe fer-
vent pour éteindre 6c broyer la
chaux.
BouLoiR , fedit, en termes d'Or-
fèvres, d*un vafe de cuivre dans
lequel on déroche les pièces.
jLa première fyllabe eft brève,
. & la féconde longue.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
BOULOIRE î nom propre. Ville &
Baronie de France , dans le Maine,
i quatre lieues 6c demie , eft-fud-
eft , du Mans.
BOULON y fubftantif mafcuUn. Ter-
me de Charrons & de Charpentiers,
qui fe dit d'une cheville de fer
^yantune tçte ronde à un bout, 6c à
l'autre une ouverture où Ton pafle
une clavette.
Bovjt^oN , fe dit , en termes de Plom-
biers , d'un morceau rond^ de cui-
vre ou de fer , avec lequel ces ar-
tifans forment le noyau du moule
où ils coulent les tuyaux de plomb
fans fouduce.
B0U1.0NS , fe dit , en termes d'Impri-
meurs , dçs deux chevilles de^ fer
qui traverfenç le fommier &c le cha-
piteau d'vine prefTe , & par le moyen
defauelles on fait mpntçr ou def^
cendre ce fommier.
Les deux fyllabes font brèves au
finguUçr ; mais la féconde eft lon-
gue au pluriel- *
BOULONNÉ, ÉÇi adjçftif&par-
ricipe paffif. f^oyc[ Boulonner.
BOULONNER ; yerbe a^if de la
première conjugaifpn , lecjuel fe
conjugue comme chanter. Terme
dç Charpenteiie , qui exprime Pac-
SiQ^ ^'^J^^K9f upe pi^çç 4^ çl>ar|ien-
^ ce avec ùo boulon. II finit b<mhn^
ncr cette poutre»
Les deux premières fyllabes ibnc
brèves ,& la croifième eft longue ott
brève, comme nous l'expliquons au
h)ot ViKBE , avec la conjugaîfon Sc
la quantité profodique des auues
temps.
Il faudroit fupprimer un n qui
eft oifîf , & écrire / d'après la pro-
nonciation , touloner. Voyez Or-
thographe.
BOULONOIS ; nom propre. Com-
té de France, en Picardie, dont
Boulogne eft la capitale. Il eft entre
le pays reconquis ^ le Ponthieu ,
l'Artois & l'Océan. Sa longueur eft •
d'environ neuf lieues , & fa largeur
de fix. On y recueille beaucoup de
grains , &c l'on y a d'excellent pa«
tarages*
Le commerce y confifte parricu-
lièreoient en toiles , en chevaux 8c
autre bétail ^ en beurre falé 6c en
poidbns h^s 6c falés.
Ce Cotpçé fut réuni à la Cou-
ronne par Louis XL en 1477, 6c
l'année fuivante ce Prince ei> fit i'in-
féodatron i la Vierge. Les Lettres
Patentes portent que lui 6c les Rois
fes fucceuèurs tiendront à l'avenir
le Comté de Boulogne immédiate^-
ment de la Sainte Vierge , par un
homul;ige d'un coeur d'or à leur avér
nement à la Couronne. Louis XIV.
a donné doo^^e mille livres pour
s'acquitter , & Louis XllI. fonpçre,
de cette d^t^e (ingulière.
BQULOUi tle) Bourff de France,
en Roniîîllon, fur la rivière de
' Tech , à quatre lieues , fpd-fudr
pueft . de Perpignan, •
BOULVERCH j vieux mot qui
fignifioit autrefois boulevart.
BOUNE j vieux mot qui fîgnifioit
autrefois borne.
pOUPfiRfi i {k ) nom proprç. Bourg
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deFcance^ehPmcou^àcrdislieties '
& demie , fud-oueft ^ de Mauleon.
BOUQUACIN; vieux mot qui sett
dit autrefois d'une force d'étoffe.
BOUQUE ; fubftantif i féminin, &
rerme de Marine ; qui fe/lic d*un
balTage étroit. î
BOUQUENOM; nom propre. Betite
ville de France , en Lorraine , fur
la Sarre, à trois lieues, fud-fud-
eft , de Zarguemines.
BOUQUER ; verbe neutre de la pre-
- mière conjugaifon , lequel fe con-
. jttgûe comme cAâ/7rer. 11 fe dit au
propre, en parlant d'un ^nge qu'on
force à baifer quelque choie qu'on
lui préfente. Ce 7^/7^^ ne veut pas
bouqucr.
Ce verbe s'emploie auffi aftive-
ment à la féconde pexfonne de
rimpérattf , en parlant à oa finge.
Bouque\ cela.
BouQUER , fe dit , dans le fens figu-
ré , & fign^fie être forcé i faire
quelque adbe de foumiffion. On
viendra bien à bout de la faire bou-
. quer» ..
Les temlps compofés de ce ver-
be fe conjuguent ave<^'auxiliaire
Avoir. Elle aurait bouqué.
La première fy Uabe eft brève , &
la féconde eft; longue ou brèVe ,
. comme nous Texpaquons au mot
Verrb^ , . avec k xonjtigaifon & la
quantité profodique des autres
temps.
11 faudroit changer qu tti k ^
6ç, écrire > bouker^ yoj&i Ortho-
graphe. . .
BOUQUESMANT j vieux mot qui
fignifioit autrefois puant comme un
bouc.
BOUQUET \ fubftantif raafculin.
Florum fafcïculus. Aflemblage de
fleurs liée» enfemble. On vient
d* apporter à Madame un bouquet de
Violeues. '.
BOU ïij
On dit d'une Dame , qa^ellen le
bouquet ; pour dire , qu'elle eft la
Reine du bal.
-Donner le bouquet à quelquun ,
fignifie l'engager à donner à fon
tour , un bal , fin régal. - -
Rendre le bouquet y fignifie , dans
le fens figuré ,' donner à (on tour un
régal aux perfonnes par qui l'on
avoir été régalé.
On dit proverbialement & figu-
rément d'une fille ou d'une maiion^
Quelles ont le bouquet fur VoreiUe ;
fdatdite ^ de la fille , i]u^elle eft à
marier ^ ou de la maiion , qu'elle eft
i vendre. , . . .
Bouquet , fe dit , en termes de Cui-
fine , d'un mcpiet de fines 4ierbes
liées enfemble , & qu'on met dans
les fauces pour les rendre plus
agréables au'goûr. '
Bouquet dr ïr aises, pe cerises^
D£ POIRES , &c. fe dit d'une cer-
taine quantité de f raifes , de c^ri^
fes , de poires , ou autres chdfes
liées, ou attachées enfemble natu*
. rellemenu
Bouquet, fe dit, en termes 'de
Metteurs-en-CEuvres , d'un orne-
* ment de femmes , compdfé de pier-
res précieufes qui repré£entetit >un
ansas 'de fieursv ' \
Bouquet DE h^ron , fe <lit de T^(I
£eà)biage d'une certajne quantité
de plumés de l'oiieau appelé herbn^
qui n'en a que deux ou trois fur là
tête , propres à cet ufage , & dbnt
on fe fort pour ornement. î
Bouquet de thaétok , fe dit, e«i
' termes de Plumaftîers , d\in àlif-
ceau dé plunoes J^'zjatvuche , oTné
d'or , d'argent , ou d'autre méi'al ,
& dotit on orne les tètes des che*
vaux pour quelque cérémonie pdm-
peufe. ,
Bouquït de paille , fe dit dtf la
païUe qu'on met à Ja queue qu au
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%i6 BOtJ-
I * *
COU 'A^s ckevaiix » pour' atd>oiicer
qu'ils font à vendre.
Bouquet de bois , fé dit d'une t>e-
tire touffe de bpis de haute fu-
Bouquet de cheteux » (ie dit^«ne
, ^tit^ touffe de cheveux. .
On dit de quelqu'un , qu^i/ 4 la
iarbt par bouquet^ quftnd eUe eft
diftribuée par-ci^ paC'là^ en petites
: t^utfes.
Bosquet » £& dit > en termes de Re-
lieurs y OQ> Doreurs fuf cuir , 4« ier
docK iU 4bnc n&gè fioi|r }omecietlos
des Livres reliés ^n veau.
On dit , en termes d'ImpviÉie-
: t\e^<jfitifi€fnàllc imprimée ^vensre
par bouquets ^ quand l'encre eft -dif
tribuée «légal wient » &pj^roîc> plus
: . dans cecitains enduits qu^ dansdlctu-
très. . .' .■ ^ . ..
Bququbts^, fe^, en tcimes de Ri*
vièfe 'de de Charpentiers , des deux
pièces de bois d'un bateau qui fer-
vent à, lier les cotés ave&c les deux
: courbes de devant.
La première fyllabe eft'iirève,
te U fecoode moyens auifinguèier,
tnaîs longue ^us plilriel.
/ II' faUdroîtxhai^r ^ ta it» &
. .écrire. ^ >d'apràs 4a prononpiatMn ,
bouket. Voyez ORXHOGRApnii
BPfUQUETlER ^ fiibftantiftma&tt,
j lin^iVaie propre à^mettoepièsâeurs.
, , Un bàiaptctier àèpèrcdavœi \
BouQUETiEH» fe dit aufll de celui qui
fkit . &c vend des fleurs artificiel-
iK)]UQUETIÈRE i fubftamif fémi*
- /nin. Coronaria. Celle qui fait &
v^nd Jit$ bouquets. C'ejl une jolie
. bwqwetière.
La première fyllabe eft brève , la
feconoe très -brève , la troiftème
longue^ & la quatrième trcs-brè-
Il fandroit . chaagec ^ ea i^ &
Bat;
Àîfkft^ ^ukttière. Voyez Okiuo^
BOUQUCTi'N i fubftantif mafcuUn.
Sorte de bouc fauvage , qui fe tient
fur les plus hautes montagnes de
rEutope&^el'Afie.
Le bouquetin mâle dtffire du cha-
mbis par la longueur^ la çroflèur te
la forme des cornes ; il eft auifi
beaucoup plus grand de corps; & il
eft plus vigoureux & plus fort. Ce*
peoidant le bouquetin femelle a les
moitiés diSérentes de celles du ma-
. le » beaucoup plus petites , 6c aflêz
reflemblames à celles du chamois ;
d'ailleurs 9 ces animaux om tous
deux les mêmes habitudes , les me-
ines mœurs 8c la même patrie : feu-
. lemeht le bouj^uetin^ comme plus
agile âc plus tort, s'élève |ufqa'att
. fommet des pltu hautes montar-
;ncs > au lieu que le chamois n'en
abîre que le fécond éu^ : mm
i Tun ni l'autre ne fe trouvent
dans les plaines : xous deuX' fe
fraient des chemins dans les «rei-
ges ; tous deux franchiflènt .les
prédpioes'^ en i>oiidi£int de ro-
chers eij^jrochers ; tous deux fi>nt
couverts d'une peau ferme » So-
lide ^ &'vè<a5 en hiver d'une dou-
ble ifomrnire ^ d'im* poil* ^ctérieur
. aflfez rude , 6c d*un jpoilmtérieur
plus :fiii 6c plus iboimi j tans deux
. ont une. caie nàire fiir le dbs ,' ils
ont aufli la queue à peu près d^ la
' même grandeur. Quand on les prend
jeanes > Se qu*on les élève avec les
chèvres domeftiques , ils: s'appri-
^oifent aifément y «'accoutument k
la ^mefticité , prennent lei^ mêmes
mœurs , vont comme elles en trou*
peaux y reviennenft de même à le«
table , 6e vraifembiablemefit sVc-
couplent & produifent enfemble.
La première fyllabe eft brève , la
feconae très-brève ^ 6c k^^^tèîne
moyenne
£
m
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Google
BOU
moyenne au finguUer, mais longue
au pluriel.
11 faudroic changer qu en k ^ ic
écrire, boukctin. voyez Ortho-
graphe.
BOUQUETTE; vieux mot qui fi-
gnifioic autrefois chèvre. .
BOUQUIERj vieux mot qui iîgni-
fioit autrefois foupirail.
BOUQUIN i fubftanrif mafculin.
Vieux bouc. Voye\ Bouc.
On dit dans cette acception ,
3\xunc chofc fent le bouquin ; pour
ire , qu'elle répand lodeur puante
d'un vieux bouc.
Bouquins , fe dit des mâles des liè-
vres & des lapins.
BouQuiMS , fe dit auffi des fatyres
dont parle la Mythologie , à caufe
qu'ils font repréfentcs avec des cor-
nes , & une ngure de bouc » depuis
la ceinture jusqu'aux pieds.
Vieux bouquin,. fç dit figurément
& par injure j d'un vieux débauché
fort adonné aux femmes.
Bouquin , fe dit auflî d'un vieux livre
dont on ne fe foucie pas. // ne lit
^ue des bouquins.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde moyenne au fîngulier y
mais longue au pluriel.
11 faudroit changer ^ en X: , &
écrire , boukin. voyez Ortho-
graphe.
BOUQUINÉ î participe paflîf . in-
déclinable. A^oyq[ Bouquiner.
BOUQUINER î verbe neutre de la
première xonjugaifon , lequel fe
conjugue comme chanter. Ce que
fait le lièvre quand il couvre fa fe-
melle.
Bouquiner j.fignifie auffi > dans le
ilyle familier , chercher de vieux
livres chez les Libraires. Il bouquine
depuis huit jours dans ce maga-
fin.
fiouQuiHCR y (ignifie encore familiè-
Toau ir.
BOU Z17
rement , lire de vieux livres. On ne
s'injlruit guères en bouquinant.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft longue
ou brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe , avec la conjugaifon
& la quantité profodique des autres
temps.
Il faudroit changer qu en ky 8c
écrire , boukiner. Voyez Ortho-
graphe.
BOUQOiNEUR ; fubftantif mafcu-
lin. Celui qui cherche de vieux li-
vres. // eft connu che'[ les Libraires
pour un bouquineur.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft lon-
gue.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
Il faudroit changer qu enk^ 6c
écrire , boukineur. v oyez Ortho-
graphe.
BOUQUINISTE ; fubftantif mafcu-
lin. Qui vend ou achète de vieux
livres. C^efi un bouquinijie.
BOUR 'y vieux mot qui fignifioit au<»
trefois canard.
BOURACAN ; fubftantif mafculin.
Sorte de gros camelot, qui fe fa-
brique comme le drap. Jla acheté
du bouracan che[ ce Marchand.
Les bouracans , fabrique de Hol-
lande , payent pour droits y à l'en-
trée du Royaume , cinq livres par
>ièce de vingt-deux aunes , fuivant
e tarif du ai Décembre 1739 ; &
es autres bouracans étrangers
f)ayent trente pour cent de leur va-
eur.
Quanr au bouracan de fabrique
Erançoife , le tarif «de 1667 en
fixe les droits à trois livres par pièce
de vingt-deux aunes. ,
Les trois fyllabes font brèves au
fingulier ^ mais la dernière eft lon-
gue au plurieL
£e
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xin^ BOir
11 faudroit changer \e c enk ^Sc
écrire , bourakan. Voyez Ortho-
graphe.
BOURACANIER ; fubftantif maf-
culin. Ouvrier qui fabrique le bou-
racan.
BOURACHER; fubftanrif mafculin.
On appelle ainfî, dans quelques Ma^
nufaâures , les ouvriers qui travail-
lent au raz.de Gènes^ & à quelques
étoffes du même genre. •
BOUR3E ; fubftantif féminin. Cœ-
num. Terre imbibée d'eau comme
la fange de la campagne , & parti-
culièrement le fond des eaux crou-
piffanres. Le poijfon qu'on pêche
dans cet étang , fent la bourbe »
Lajpremière fyllabe eft. moyenne,
& la faconde trcs-brève.
BOURBEUX , EUSEj adjeftif. Cœ^
nofus j a , um. Qui eft plein de bour-
be. Un ruiffeau bourbeux.
La première fyllabe eft moyen-
ne , la féconde longue j & la troi-
fième du féminin très-htjève..
Le X qui termine les deux nom-
bres du mafculin , prend le fon du
j devant une. voyelle ,. en fuivanr
néanmoins la règle générale donnée
ci-après, /'oyeij la lettre S.
Cet adjeâtif ne doit pas réguliè-
rement précéder le fubftantif au-
quel il fe rapporte. On ne dira pas
une bourbeuje eau ,. mais une eau
hourbeufc.
II faudroit changer le,.v du maf-
culin en j , le j du féminin en
\i & écrire, bourheus y bourbeuse.
Vovez Orthographe.
BOURBIER i fubftantif mafculin.
Lieu creux & rempli de bourbe.
Votre ckcx^l aizra peine à fe tirer
de ce bourbîer.\
Bourbier 3 fe dit , dans le fens fi-
' guré, pour affaire facheufe , dont
û eft difficile de fe tirer. Cette im"
vrudcncç l'a, mis dans le, bourbier*^
BOU
La terminaifon ier de ce mot^
eft une diphtongue en pocïie comïneL
en profe.
BOURBILLON j fubftanrif mafcur
lin. Terme de Chirurgie & de Ma^
rechallerie. Pus épiffi qui fort du-
ne plaie, d*une apoftênie , d*un clou,,
d'un javart , &c. Dès que le bourbil^
Ion fera forti , il nefouffrira plus.
BOURBON i nom propre de TAu-
gufte Maifon qui règne aujourd'hui
en Erance , en Efpagne , &: à Na--
ples.
BOURBON i ( île de ) voyq Mas-
CARÈGNE.
BOURBON l'ANCI ; nom propre.
Ville de Erance , en Bourgogne, à
dix lieues , fud-oueft j d'Autun. Il
y a des eaux minérales qui ont de la.
réputation. «
BOURBON l'ARCHAMBAUD y
nom propre Ville de France , dans.
le Bourbonnois , environ à cinq,
lieues ,, oueft , de Moulins.. 11 y a.
des bains d'eaux minérales , falées ,
qui laiffent fur les bords du Vafe ,.
une couleur jaunâtre , & une odeur:
de foufre :; elles font fi chaudes aU:
toucher , qu'on ne peut pas y tenir
long- temps la main : on les boit ce--
pendant fans fe brûler. Elles font?
un peu purgatives ,, adouci (Tantes,,
ftyptiques , &, Ton en fait ufage-
dans les dyflenteries & les con-
ques. Elles, font excellentes pour
rendre aux liqueurs leurs- premières
fluidité» Mais ceux qui en ont fait
ufage , doivent éviter avec foin
pendant quelque temps , les injures»
de l'air , & particulièrement lei
pluies , les brouillards & les vents,
du Nord.
BOURBONNE-LESvBAlNS ; nom
[)ropre. Petite ville de France , dans,
e Baftîgni > à cinq lieues ^ eft-nord*
eft, de Langres. Il y a des bains
; d'eaux thermales^qui ont de|la répi>-
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BOU
tation. Le Médecin Charles , de Be-
. fançon, a dit quelque parc dans une
rhèle , qu'il feroit plus aifé de tarir
en buvant les fources de ces eaux ,
que d'exprimer en détail toutes
-leurs propriétés.
aOURBONNOISj nom propre. Pro-
vince de France ^ qui a le Niver-
nois & le Berry au nord j l'Auver-
gne au midi^ la Bourgogne & le Fo-
rêt à Torient , ^ le Berry à l'occi-
dent. >Elle a vingt -fept lieues de
longueur, & treize de largeur. Mou-
lins en eft la capitale.
L^ Loire , l'Ailier , le Cher , &c.
font les principales rivières qai ar-
xofent cette Province. On y re-
. cueille des grains , ^u vin ^ du
chanvre & des fruits. Le bétail , le .
gibier & le poiflbn y abondent. On
y a des mine^ de fer & de charbon
de terre, & plufieurs iburces d'eaux
minérales eftimées.
JOURBONS i fubftantif mafculin
pluriel. On appelle ainfi, dans les
Salines de Laurraine , de grofTes
tiièçes de bois de trente pieds de
longueur, qui fervent à foutenir
les poêles par le moyen des bappes
& des crocs.
BOURBOURG; nom propre. Ville
de France , dans la Flandre mari-
time , à une lieue « fud-eft« de
Gravelines.
BOURG ; vieux mot qui fignifioit
autrefois bâtard.
BOURG AIGE ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois petit bourg.
BOURGER ; verbe neutre, & terme
de Marine, ^qy^ç G arguer .
JBOURGET ; fubftantif mafculin ,
& terme de Marine. Quelques Na-
vigateurs , fur-tout dans la Man-
che , donnent ce nom au mât de
mifaine & à fa irorle.
BOURCETTE>fubftantif féminin.
BOU 119
BOURDAINE ; fubftantif féminin.
ArbriflTeau qui croît particulière-
ment dans les lieux humides. Ses
feuilles font d'un beau vert , &
ont à peu près la figure de celles
de l'aune. Ses fleurs font difpofés
en rofes , & elles précèdent des
baies rondes , vertes d'abord , en-
fuite rouges , & enfin noires quand
elles font mûres.
Le bois de cet arbrijjeau donne
un charbon léger , qui entre dans la
compofition de la poudre à ^anon.
Son ccorce intérieure eftamcre, un
peu gluante , apéritive , purgative,
quand elle eft deflechée , éméti-
que & déterfive quand elle eft
vertes on peut la donner en in-
fufion dans de l'eau tiède, ou du
vin blanc , à la dofe d'un gros pour
{es adultes ^ & en poudre , à la
dofe d*une demi-once , dans • du
vin blanc pour les animaux.
Le Diftionnaire de Trévoux,
3ui fait bourdaine du mafculin ,
it Amplement que c'eft un ar-
brideau qui a l'écorce brune y &
qui ne fert guères qu'à faire des
paniers & des allumettes.
BOURDALIE j nom propre. Ville
d'Afie , fur le Gihon , dans U
Tranfoxane.
BOURDALOUE} fubantif féminin.
Sorte de laifle de chapeau avec une
boucle. Cette bourdaloue eft mal
faite.
Le Diaionnaire de Trévoui fait
ce' mot mafculin j mais ces erreurs
lui font familières.
La première fyllafce eft moyenne,
la féconde brève , & la troifième
longue.
BOURDALOUE j fubftantif maf-
culin. Sorte de pot de chambre
oblong. Un bourdaloue de porce-
laine»
BOURDALOUE j ( Louis ) nom
£eij
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110 BOU
propre d'un Jéfuite , le premiertno-
dèle des bons Prédicateurs en Eu-
rope , & qui fui Thonneur de la
chaire pendant trente-quatre ansi 11
naquit a Bourges en i ^j z , & mou-
rut en 1704. Ses Sermons furent pu-
bliés ien 1 707 , par le Jéfuite Breton-
neau.
BOURDE i fubftantif féminin , &
terme populaire qui fignifie aien-
fonga, défaite. Un écoute pas de
pareilles bourdes.
BouROE, fe dit auflS, en termes de
Marine , d'une voile dont on ne fait
ufaee que quand le temps. eft tem-
péré,
BOURDEAUXj.nom propre. Ville
riche , belle & confidérable de Fran-
ce , .fur la Garonne , capitale de la
Guienne & du Bourdelois , àvingt-
trois lieues , fud-fud-eft> de Roclie-
forr. On y compte environ cent
trente mille âmes. Sou Archevêque
dont le revenu eft-de plus de (îoooo
liv, prend le titre ae Primat des
Aquitaines, C*eft le Siège d'un Par-
lement , d'une Cour des Aides,
d*un Préfidial , d'une Amirauté ,
d'un Hôtel des Monnoies , d'une
Maîtrife des Eaux & Forets, & de
plufieurs autres Tribunaux* Il y a
audi une Univerfîté & une Acadé-
mie, des Sciences & des Arts*
11 fe fait à Bourdeaux un com-
merce d'autant plus conddérabk,
^ que les plus gros vailTeaux peuvent
Y remotrter par la Garonne, Les
Étrangers y enlèvent environ cent
mille tonneaux de vin par an : ils y
chargent auflî da vmaigce^ des
eaux-de-vie, des prunes, é'CéCeft
encore dans le port de cette ville
que fe fait une grande* partie du
commerce des fucres ^ du coton ,
de l'indigo , & des autres marchan-
difes qui fe tirent des îles de Saint-
^ DiMningue dcd& la Martinique.
BOU
BOURDEILLES; nom protre. Pe-
tite ville de France , en Périgord ,
fur la rivière de Dronne , à trois
lieues , nord-oueft, de Périgueur,
BOURDELAGEi r()yq Bordela-
GE. -s
BOURDELE j vieux mot qui s'eft dif
autrefois du lieu où travailloit un
TiflTerand,
BOUKDELIER ; Voyei Borde-
LIER,
BOURDELOIS i nom propre. Con-
trée de France, dans la Guienne,.
ain(i appelée de la ville de Bour-
deaux , qui en eft la capitale.
Ge pays abonde particulièrement
en vins. C'eft aur environs de Bour-
deaux qu'on recueille ces excellens
vins blancs j C connus fous le nom
de vins de Gravt^
Le Bourdelois , qu'on appelle-
aufli Guienne propre , a trente-huit
lieues de longueur, &dir-neuf de
largeur. Ses bornes font , l'Océan à-
l'oueft , le Bazadois &Ja Gafcogne
au fud , r Agenois* & le Périgord à.
l'eft , & au nord la Sainconge* Il eft
arrofé par la Garonne , la Dordon-
ne, rille , la- Jalle, &c,
BOURDER; vieux verbe qui fignî-
fioit autrefois dire de& bourdes,
BOURDELm,EUSE;.fubftantif, &
tet mes populaires. Qui dit des bour-
des,
BOUftDICH j.vieur mot qui fîgni-
fioit autrefois le premier Dimanche
de carême,
BOURDILLON ; fubftantif mafcu-
lin. Sorte de bois refendu^ propre
I à faire des douves de tonneau,
La première fy Uabe eft moyenne ,
8c les deux autres font brèves au
(ingulier y mais k dernière eft lon«
gue au pluriel.
Il faudroit changer le fécond /en
/, & écrire Bourdilion. Voyez Or^
THOGRAPHl.
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Boir
BOURDIN jT«l>ftat>nf mafculm. La
Quintinie donne ce nom à une ex*
ceilence pèche ronde > bien cok>rée ,
& un peu moins grofle que la pêche
Madetaine. Elle mûrit ôc fe-n^ange
au mois de Septembre.
BOURDON ; fubftantif maftulin.
Sorte de Idng bâton fait au tour ,
avec un ornement au miliei>^& au
haut en forme de pomme ^ & dont
fe fervent ordinairement lesPélerins
dans leurs voyages. Ce Péicrin le
frappa iefon bourdon.
BouRiK>N , le dit , en termes d'Impri-
meurs , d'une faute que fait le Com-
positeur y en pafTant un ou {ilutieurs
mots. On ejljujety dans cetêc Impri-
merie 5 à faire des bourdons é
BouRDOi*, fedit, en termes de Mu-
fique y du ton qui fert de bafie-con-
tinue dans divers inftrumen^i com-
me la vielle , lamufette , lacorne-
mufe.
BovRDON d'Orgue ,. fe dit auflî d'un
des principaux jeux de l'oreue , ce-
lui qui fait la baffe , qui a le fonile
plus creux , & les plus gros tuyaux.
Faux-Bourdon, fe dit encore y en
termes de Mufîque , d'une pièce
dont toutes les parties fe chantent
lïote contre note, yaimeàleir^enten"
dre chanter en faux^bourdon^'
Bourdon , fe dit d'un infeâe du
genre des abeilles. ^oyq[ Abeille.
La première fyllabe eft moyen-
ne, & la féconde brève au fingu-
Uer , mais longue au pluriel.
BOURDONNÉ, ÉE ; adjeftif & ter-
me de l'Art Héraldique , qui fe dit
d'une croix gacnie aux extrémités,
de pommes ovc bâtons -(emblables^
à ceux des Péferins.
Rochas y en Provence i d*or à la
croix bourdonnée de gueules, au
chef d'aztn? , chargé d'une étoile
d'or.
BOURDONNEMENT ; fubftantif
BOtJ 211
mafculin. Fremitus. Bruit que font
les bourdons & autres infeftes du
même genre. Le bourdonnement de
ces abeilles annonce un ejfaim.
Bourdonnement j fedit, par exten-
sion , d'un bruit fourd & confus ,
qui naît de plufieurs voix inarticu-
lées , & qui eft , pour l'ordinaire ,
un figne d'improbation de la part
de l'aflemblée. Le bourdonnement de
fajfemblée indiquoit ajje^ quelle
rejetoit ces propofitions.
Bourdonnement, fe dit auffi d'un
bruit qui fe fart entendre dans les
oreilles^ & qui reftemble à celui
que fait une mouche en volant , &
quelquefois au tintenïent d'une clo-
che.
Plufieitfrs caufes peuvent occa-
fonner cette indifpofition , & par--
ticulièrement la chaleur & la pléni-
tude , ou trop grande abondance du
fang & des humeurs; Quand le
bourdonnement des oreilles» eft oc--
càfionné pat la chaleur , on s'en
apperçoit afu tempérament cl^ud &
vif du malade , à fa jeunefTe , à fa
force , au feu continuel qui le toiir-
mente , & qui lui monte à la tctç j
à la vivacité de fon pôals , aux cha-
leurs de poitrine , & à rous les fîgnes
qui caràftérifent la chaleur en' gé-
■ néral. Il faut , en œ cas , avoir re-
cours à la faignée , aux boiflbns ra-
fraîchiflantes , telles que la limo-
nade , l'orgeat \ aux lavemens , aux
. Kqueurs très-fraîçhes. Il ne faut pas
faire ufage de vin , ni de liqueurs
fpîcitueules ; & Ton doit éviter tout
esfercice violent , manger peu , &
vivre d'alimens aifés à digérer*
On reconnoît le bourdonnement '
des humeurs, occafionné par laplé*'
nitude , aux (i^n'es qui caradérilent
cette indifpoiîtion. On emploie pout-
lors les remèdes qui conviennent
I dans la plénitude j comme les fdi-
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m B0X7
gnces , les boiflbns aqueufes &
abondantes J les lavemens , les
bains j les purgations réitérées ,
l'exercice , la diilîpation , & la
. diète.
Si le bourdonnement des oreilles
eft habituel , & qu on foit fort fujet
à cette indifpofition, on doit y faire
une férieufe attention, parce qu'elle
indique toujours quelque (embarras
dans la tête ou dans le cerveau , à
moins qu elle ne fe rencontre dans
Jies tempéramens hypocondriaques
ou vaporeux. Le- bourdonnement
d oreille habituel eft comme le pré-
curfeur de Tapoplexie , dont on doit
tâcher de prévenir l'attaque parl'u-
fage des (aignées , de la diète , des
boiilbns & des lavemens.
La première fyllabe eft moyet>
fie , la féconde brève , la troifièmc
très-brève , & la quatrième moyen-
xie au fingulier , mais longue au
pluriel.
Le pluriel fe forme en changeant
le r final du fingulier en un j , qui
fuit la règle générale des pluriels.
Foye^ la lettre S.
11 faudroit fupprimer un n qui
eft oififj changer le dernier e en Uy
& écrire , d'après la prononciation ,
bourdonemant. Voyez Orthogra-
phe. *
BOURDONNER ; verbe neutre de
la première conjugaifon , lequel fe
conjugue comme chanter* Fremicum
edcre. Ce verbe exprime le bruit
S lue font les bourdons & autres in-
eâes du même- genre. On entend
bourdonner les abeilles dans cette
ruche.
Bourdonner j fe dit aufli , par exten-
fion , pour exprimer le bruit fourd
& confus, qui naît de plufieurs voix
inarticulées , & qui annonce ordi-
nairement rimprobation de Taflem-
blée. Dès que la chofe eut été pro-
BOU
pofée , on entendit bourdonner ta/2,
/emblée.
La première fyllabe eft moyen-
ne^ la féconde brève, &la troinème
eft longue ou brève , comme nous
l'expliquons au mot Verbe , avec
Ja conjugaifon & la quantité profo-
dique des autres ten>p$.
Il faudroit fupprimer un n qui
eft oifif , & écrire, d'après la pro-i
nonciation , bourdoner. Voyez Or»
THOGRAPHE.
BOURDONNET,; fubftantif mafcu-
lia , ^ «erme de Chirurgie^ C'eft
un petit rouleau de charpie , deftiné
à remplir une plaie pu un ulcère^
pour en tirer le pus.
Les bourdonnets , & les autres
dilatans , peuvent être fort nuifibles
ou fort avantageux , félon les cir^
confiances & la manière dont oa
en fait ufage..
On peut fe fervir de bourdonnets
dans toutes le$ plaies que l'on veut
faire fuppurer, parce qu'ils s'op-
pofent à la réunion des parties.
Si on leç place de façon qu'ils
bouchent l'entrée d'un ulcère pro^-
fond, le pus, accumulé dans le
fond , fera renvoyé dans la mafle
des humeurs, & y caufera de grands
ravages. Si l'on entafle des bour-
donnets trop durs, ils s'oppoferont
au dégorgement des parties voiii-^
nés : le pus , arrêté dans les parois
de l'ulcère , y formera At^ callgA-
tés , dont les fuites peuvent être fu"
neftes.
L'ufage, au contraire, des bour-
donnets mollets, qui ne font pa$
entaftes en trop grande quantité ,
eft le moyen le plus fur pour vider
les ulcères du pus qu'ils contiea-
nent.
Dans ce cas , les matières puru-
lentes imbibent la charpie , & fe
filtrent au travers par le même m^
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BOU
chanifme y qu'une languette de drap
feit monter , par - deSus les bords
d'un vafe, la liqueur dans laquelle
nage une de fes extrémités.
Lorfqu'on introduit des bourdon-
nets dans les'c.vités profondes , il
£aut avoir l'attention d'y attacher
un fil, dont on retient l'autre extré-
mité à l'extérieur de la plaie j par
ce moyen on les retire facilement,
& on eft fur qu'il n'en refte pas.
La négligence de cette précaution
a quelquefois occafionnc des acci-
denr fâcheux.
BOURG ; fubftantif mafculin. C'eft
un de ces mots , fur l'acception def-
3uels on n'eft pas d'accord. L'Aca-
émie Françoife dit , qaun Bourg
cjl un gros village , ordinairement
entouré de murailles , & où l'on tient
marché. Mais cette définition ne
nous paroît pas cxade. H y a tel
lieu qui n'a , ni murailles, ni mar-
ché , & qui n'en eft pas moins un
Bourg.llya tel village,au contraire,
qui a murailles & marché ^ & qui
n*èut jamais le titre de Bourg. J'ai-
merois donc mieux dire , qu'un
Bourg eft un lieu qui ne jouit pas
àts privilèges propres aux villes.,
& qui eft oïdinairement plus confi-
dcrable qu'un village , & moins
confidérable qu'une ville. Je dis
ordinairement moins confidérable
qu'une ville , parce qu'il y a des
villes plus petites que certains
bourgs , & mcme que certains vil*
lages..
Ce monofyllabe eft long.
Le g final fe fait fentir , & prend
le fon du k devant une voyelle \
mais il eft muet devant une con-
fonne.
Il faudroit changer le^ en ^ ^ &
écrire kourk. Voyez^ Orthogra-
phe.
fiOURG j.nom propre. VillcLdeEran-
BOU 113
ce, capitale de la BrefTe , fur la ri-
vière de Reflbuze , à cinq lieues,,
eft-fud-eft , de Mâcon. C'eft le
fiège d'un Préfidial , d'un Bail-
liage , d'une Châtelienie Royalej
&c.
Il fe tient annuellement plufieurs
foires en cette ville j entr'autres
deux franches^ qui durent chacune
trois jours, & qui commencent au
25 Avril & au 15 Juin. Le com-
merce principal qui s y faitj confifte
particulièrement en olés , en che-
vaux , en bétail, & en peaux que
l'on y blanchit parfaitement bien ,
&c qui font ordinairement enlevées»
par ies^ marchands de Grenoble &
de Lyon.
Bourg; en Brefle, eft la patrie
du célèbre Grammairien Vau-
gelas-..
Bourg, eft auflî le nom d'ime ville
de France, dans le Bourdelois ^ fur
laDordogne , environ à trois lieues»
& demie de Eourdeaux. Il s'y fait
un commerce confidérable en vins-
du pays , qui font aflez bons , &
plient chez l'étranger par la voie
de la mer.
On y a une Abbaye d'hommes^,
qui eft en ccmmende j & qui vaur
1400 livres de rente au. Titu-
laiie.
Bourg , eft encore le nom d'un bourg:
.de Normandie , fur la rivière d'U
ton , à deux lieues ,. oucft-nord-^
cueft , de Verneuil.
BOURG-ACKARD ; nom propre.
Bourg de France, en Noimnndie,,
environ a quatre lieues & demie ,<
oueft- fud - oueft , de Rouen. Ce
bourg eft connu par un Prieuré en
commende qui y eft établi, & qui:
a donné fon nom aux Chanoines ré-
guliers réformés 5 qu'on appelle ,»
par corruption , Boucachards..
.BOURGADE i^ fubftantif- féminin;.
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224 BOU
Petit Bourg. Il ny a plus quune
lieue d'ici à la bourgade.
La première fyllabe eft moyen-
ne , la féconde longue , & la troi-
fième très-brève. \
BOURG AGE ; fubftantif mafculin y
Se terme de Coutume , qui fe dit ,
particulièrement en Normandie, des
néritages roturiers Htués dans les
villes ou bourgs , exempts de toute
redevance cenfuelle ou féodale en-
vers le Roi , çu quelque autre Sei-
gneur.
BCJURGANEUF ; nom propre. Pe-
tite ville deFrance,dans la Marcbe ,
à huit lieues & demie, eft nord-eft,
de Limoges. C'eft la réfidence du
Grand-Prieur de l'Ordre de Malthe
de la Langue d'Auvergne.
BOURG- ARGENTALj nom propre.
Ville de Fraifce, en Forêt , dans
une plaine fertile entourée de pion-
tagnes , i quatre lieues, fud-eft»
de Saint Etienne. C'eft le fiège d^un
Bailliage Royal ^ & il s'y tient tous
les ans quatorze foires.
BOURG-CHARENTE; nom propre.
' Bourg de France j dans l'Angou-
mois , fur la Charente^ à une lieue,
eft-fud-eft , de Cognac.
BOÙRG-D'AULT j nom propre. Pe-
tite ville &^port de France, en Pi-
cardie , fur rOcéan , à vingt-une
lieues , oueft-nord-oueft , d*Ami^s.
C'eft le fiège d'iuie Amirauté, d'un
Grenier à Sel , &c. On tire de cet
endroit le meilleur poiflTon de mer :.
frais , qui fe confpmme i Paris.
BOURG- DE -RENAISON; nom
propre. Bourg de France , en Foret,
a deux lieues, queft-nord-oueft , de
Roanne.
BOURG-DIEU ; nom propre. Pe-
tite ville de France , en Berry , fur
l'Indre , à dix lieues , fud-cft , de
Bourges.
BOURGEOIS ;, OISpi fubftantif. Ce-
BOU
lui Se celle qui font leur rcfidence
ordinaire dans une ville.
Les privilèges accordés à la ville
de Pans , portent que cette ville
doit être éminemment préférée en
prérogatives , dignités , honneurs &
prééminences à toutes les autres
villes du royaume j aufli les Bour^
geois de Paris jouiftent-ils d^ plu-
tieurs privilèges très-avantageux. Ils
peuvent , quoique Roturiers , poffé-
der des Fiefs j fans payer au Roi le
droit de francs ^fiefs, en quelque
endroit du Royaume que ces fiefs
foieot fi tués.
Ils ont la garde bonrgeoife de
leurs enfans.^ en conféquence de
laquelle ils jouiftent pendant un cer^
tain temps des revenus de leurs en<-
fens.
Us ne peuvent être tirés hors de
la ville de Paris pour plaider en
défendant dans quelque caufe que
ce foit. Ainfi le Bourgeois de Paris
aflfiené en garantie dans une aâioa
réelle ou autre quelconque , peut ,
en vertu de.fon privilège, faire évo-
quer à Paris la jdemande en garan^
rie, qui y attire aufti la demande
originaire,en quelque lieuduxoyau-
me qu elle ait été intentée.
Ils jouiftent de l'exemption du
ban & ^rrière-ban pour tous les
fiefs & arrière-fiefs (ju'ils pofsè*
denr,en quelque.endrpit du Royau-
me qu'ils foient fitués.
Us ont (encore diverfes autres
prérogatives.
La qualité de Bourgeois de Pa-
ris s'acquiert, fuivant l'article 1 7 j
de la Coutume, par une céfidence
d'an & jour.
Bourgeois du Roi , fedit , enChatn-
Sagn^ J des perfonnes qui » quoique
omiciliées dans des terres leigneu-
riales dont tes habitans font ferfs du
Seignear,A>nt exemptes de cène fec-
vitud«
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BOU
m
• vitude en vertu dn privilège <me
le Roi leur a accordé à cet enet
. pstr fes Officiers, donc les fiour-
foois du Roi devienneoc jufticia-
les.
l^E Bourgeois » fe dit abfblument
pour défigner tous les habitans d'u-
ne ville. Le Bourgeoiyrepouffa tcn-
nenii.
Bourgeois » fe dit, en termes de
marine, dupmpriécaire d'un navire. '
fiouRGEois , fe dit , en termes d ou- \
vriers , de celui qui les emploie , !
. & pour qui ils travaillent. Celt dans
ce fens qu'ils difent qu // faut fer-
vir le Bourgeois ;, quil ne faut pas
. tromper le Bourgeois»
Bourgeois , fe dit pqur Roturier ,
-. &.par oppofition a noblew Cefiun
bon . Bourgeois qui a des parens-no^
ties. ' ■ .
Bourgeois, fe dit aufli par mépris ,
pour défigner quelqu'un né de pa-
rens qui ne font pas nobles, ou qui
n'a aucun ufage des manières du
.. monde. Cet homme fent bien fon
', ^ bourgeois.
Bourgeois , oise , s'emploie auflî
. ad|e<Slivemeht. On vp^tWt caution
bourgeoife , une caution folvable &
facile à difcuter.
Garde Bourgeoise , fe dit d'un droit
qui eft le même à Fégard des bour-
Î;eois, que celui de garde^noble à
'égard aes nobles. Foye:^ Garde-
Noble,
Maison Bourgeoise , fe dit , par
oppoiirion à palais & hôtel ,. d'une
inaifon commode & logeableVnlais
bâtie iàns magnificence.
On appelle du vin bourgeois , . du
vin qui n"eft pas frelaté , & que
l'on a dans fa cave , par oppoittion
• 4 celui qu'on, veiid au cabaret.. ...
On appelle auflî ^rdinaii^e, ^r^
geûh , foupe bwrgeotfe , un bon or^
iUiMtire , »ne bono^ fc^ge* >
Jomc Jf^f
On dit, en mauvaife part, d'une
perfonne j quelle a tair bourgeois^
la mine bourgeoife ; les manière^
. boûrgeoifes ; jpour dire , qu'elle a
mauvais itir , une mine baiTe »! &
des manières différehtel 6ft celles
qui /ont ufitéesdan^ le monde. '
Voye:(^ au mot Citoyen , les dif-
férences relativ^s'qui en diftiiiguent
- biiurgêois ,Scc. / c- ; - *
La première fyllabe eftWrôyeijr
ne, la féconde Jongiie^ 'ÎK l^tro*
fième dû féminiiï^rèsf^ bibrb. /
Ce mot etnployé comme adjec-
, tif, n^ doit pas régulièrement pré-
céder le fubftahrif auquel il (h rap-
porte. On né* dira pas MVibburgtois
air , mais un air bourgeois.
Il faùdroit changer le^ eh» y , le
f du féminin eh un ^ , rupprimcr
Ve qui eft oifif , & écrire , d'ajjrès
la prononciation, hourjois ^ bôur^
joi:(e. Voyez Orthographe. "•
BOURGEOISEMENT jadverbe. En
fimple bourgeois j d'une manière
bourgeoife. Il aime à vivre bour^
geoifer^nt* \
La première fyllabd eft moyentie,
Ja féconde longue , la troifîèmç
très* brève , & la quatrième moyen-
ne.
Il faùdroit changer le g en /^ Je
j en :( » le dernier eeti)çLs Aipferi-
mer le premier e qui efi oiïîr ,^ &
écrire, d'après la prononciation^
bourjohfemant. Voyeif Orthogra-
. PHB. »
BOURGEOISIE j fu^ftantif fcminîn,
Qualité de Bourgeois^ Le droit 'de
bourgeoife s^ac^uierrà Paris par une
réfidencè ^4ui'&'jour\ Voyeâ Bour-
geois. ^ ■
Bourgeoisie, fedit auflî colleAive"
favent pour toits les bourgeois d*une
ville. Telle fut la délibérafiùn dèl^
bourgeoife. ' ' ;
V. Itesiiait psemièse$^£fà[^iiétït
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xx$ sou
, moy^ettoes y & la troifième eft lon-
gue.
POURGEON } fttbftantif mafculin.
, Gemma. Bouton ou éminence (jui
pouiTe aux arbres 9 & qui produit,
dans la fuite , des brancnes , des
feuilles, du fruit. Ces bourgeons
font bien préparés.
BouKGioN , le dit du nouveau jet
de la vigne , quand il eft déjà en
. . fâoa.
Bourgeon , fe dit , par eztenfion » des
bubes ou bout<ms qui parcâflènt au
vifkge. Elle a le vijage pUin de
bourgeons. Voyez Bouton.
I^ première fyllabe eft moyenne ,
& la féconde brève au fiogulier,
mais longue au pluriel.
U faudroit changer le g en j ^
fupprimer Ve qui eft oifif, & écrire,
d'après la prononciation, bourjon.
Voyez Orthooraphb.
BOURGEONNÉ , ÉE i adjeûff &
participe paÛif. Foye^ Bou&gcon^
Nia.
Ce mot, comme adjeâif , s'em-
ploie paniculièremenc en parlant
du viuge , du front , &c. Un vi-
rage , un front bourgeonné.
BOURGEONNER v verbe neutre de
la première conjugaiioi» , lequel fe
conjugue tommtchahttr. Gemmare.
Jeter , pou(Ier des bourgeons. Ixs
€erifiers commencerU . à bourgeon^
ntr.
BouROEONNER , fe dit, par eztenfion,
des bubes ou boutons qui pacoiflfent
au vifage des perfi>Dnes. ù front lui
bourgeonne.
Les temps compofôs (è conju-
guent avec rauziliatcé Avoir. //
0 bourgeonné ^ ils auroient hourgeon-
• Me.
La première fyllabe eft moyenne ,
ta féconde brève , & la troifième
eft longue ou brève , comme nous
. fesq^U^iooDi au «m Vun ^ avec
BOU
la conjugaifon & la quanmé pto^
fodique des autres temps.'
U faudroit changer le g tn j i
fupprimer le premier e ic^Xk n qui
font oififs , & écrire y d'après la
prononciation , bourjoacr. Xoyeit
Orthographe.
BOURG- EPINE j Foye^ Ner-
prun.
BOURGES : nom propre. Ville coii-
* fidérable de France , & canitale du
Berry. Elle eft fituée entre l'Evre &
^ rOrron j i dix*buit lieues , fud-
fud*eft, d'Orléans. Ceft le fike
d'un Archevêque, d'un Préfidial»
d'un Bailliage, d'une Maîtrife des
£aux & Forêts, d'un H&tel dea
^ Monnoies , & de plufieurs autres
Jurifdiâions. U y a aufli ime Uni-
verftté, & l'on y cooipte environ
vingt mille âmes.
Cette ville eft peu commerçante ^
on y fabrique cependant des toiles»
& xpelqnes étoits de laine j mai^
il y a beaucoup de nobles , à caufe
du privilège de noblefle qu'accocda
Louis XI aux Maire Se Echevins {^e
Bourges.
Cette ville eft la patrie du fa-
meux Prédicateur Bourdaloue.
BOURGET j (le) nom propre. Bourg
de rîle de France » fsr la rivière de
Moleret , à deux Ueues , nord^-eft >
de Paris.
BOURGFRIDE ^ vieux mot qui figni*
fioit autrefois, paix.
BOURGHESIE j vieux œotquifigni-
fioîc autrefois droit feigneorial fur
les bourgeois d'une ville.
BOURG- L'ARRHÉj nom propre^.
Bourg de France > en Auvergne >
à neuf Keues > oueft , de Cler-
mont.
BOURLEUR j vieux mot <pii figni-
fil^t autrefois fédu6tear.
BOURGMESTRE^-^ fubftantif maf-
çuUa. Ceft fe tore des premiers
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BOU
Maglftrats de cercaiocs villes de
, Flandre^ de Hollande, d'Allema-
gne j &c. Il fut arrête par ordre des
Bourgmcfires d'^mjlerdam.
Les deux premières fyllabes (ont
longues y 6c la rroiiième eft très-
brève»
BOURG-NEUF i nom propre. Ville
& Port de France , en Bretagne ,
fur rOcéan , i fept lieues 8ç demie^
fudn^aeft, de Nantes. Le port eft
fréquetnté par les navires HoUan-
d(ûs , & d'autres nations , qui vien-
nent charger des iels préparés dans
les marais falansdu voifinage.
Bourg-Neuf , eft auffi le nom d'un
Bourg du pays d'Âunis , environ à
deux lieues de la Rochelle. Il y a
une Commanderie de l'Ordre de
Malthe j qui vaut 5 500 L de rente
au Titulaire.
BOURGOGNE j nom propre. Sur-
gundia. Il y a eu deux anciens
Koyaumes de ce nom. Le premier,
. fondé par 'Gondahair e , fils de Gau-
. difelle, & petit-fils d'Athanaric le
Vandale, commença en 415 , &
Vienne , en Dauphiné , en fut la
ville capitale. A la mort de Gonda-
haire , qui fut mé à la bataille de
Châlons en 45 1 , le Royaume de
Bourgogne cocnorenoit ce qu'on
nomme aujourd'nui le Duché & le
Comté de Bourgogne ; le Niver-
nois , le Dauphiné, U Savoie j cette
patrie de la Provence, qui «ft en-
tre le Rhône , la Durance & les
Alpes \ les bords du Rhin » depuis
Baie jufqu'au-delà de Conftance ,
. & prefque tout le pays borne par
le Rhàne & le Rhin , jufquTiux
Alpes.' Ce Royaume pafla i la pof-
. térité de fon Fondateur , qui fe fou-
rint fur le trône jufqu'en 534, que
. Gondom^r , dernier Roi de cette
race , fe laKfa prendre .dans Autun
par les François. Ce Gondomar
BOU iiT
étoltfils de Gondebaud» Taïueuc
àts Loix Gombettes.
Le fécond Royaume de Bonr*
gogne , que polfcdèrent les fuccef-
leurs de i Empereur Louis le Dé-
bonnaire, fimt en la perfoime de
Conradin^ te même que Charles I
d'Anjou , Roi de Sicile , fit décapi-
ter à Naples en 1 x^4. •
U y eut enfuife le Duché de
Bourgogne , qui finit enlaperfonne
de Charles le Téméraire j tijé de-
vant Nancy en 1 477 , & fut réuni
par Louis XI à la Couronne de
France, dont il n a plus étédivifé
depuis ce temps;.
Nous appelons aujourd'hui iSoi/r-
gogncj une province confidérable
de France, qui a 4j lieues de lon-
gueur^ & ^7 de lareeur, &dont
Dijon eft la ville capitale. Ses bor-
nes font la Champagne au nord , le
Be^*olois au midi > la Franches-
Comté à l'orient , & le Nivemois â
l'occident.
La Seine » l'Yonne , la Cure , le
Serain , TArmançon, la Saône , la
Vigenne, la fiaize , la Tille , l'Ou-
che , la Dehune , la Grone , l'Ou*
gaon, le Doux, là Reilbuze) la
Velle, la Loire, l'Arconce, l'Ar*
roux , '& plufieurs autres rivières j
arcofent cette province , qui eft fin-
gulièrement fertile en touty fortes
de ^ains , en orge , ^n millet , en
avotne, en chanvre, en navette,
& particulièrement en vins ex«
quis.
Les meilleurs de ces vins , qui
font Tobjec le plus confidérable du
eCommerce de cette province , crbif-
fent furcout fur les cotes ^i s'é-
tendent vers le fud-oueft, depuis
Dijon, au travers du Bailliage de ce
nom , &}de5 bailliages de Nuys ) de
Beaune , de Chalons & de Maçon.
On.compte , d^s. un efpace d!en*
F f ij
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ii8 ^OJ3
viroù dix Kèues > vingc-deux viMcs
ou villages , donc les vignobles ont
- la plus grande réputation. Vougeot^
Nuys , Chambertin, Pomar, &c.
font au nombre de ces lieux renom-
més.
11 fe fait aaffi dans cette pro-
vince , un commerce de blé , de
\>6is & de bétail j & Ion y fabri-
' qiie des draps endifFérens endroits ^
comme i Dijon 3 à Vitaux , à Mer-
cy , à Semur , à Saulieu > à Seigne-
lay, &c.
Bourgogne , eft aufli un nom qu'on
. donne au fainfoin en divers en-
droits. f^oye:[ Sainfoin.
La première fy ïlabe eft moyc^nne,
la féconde brève » & la troifîème
très-brève.
Le fécond g fe prononce mouil-
lé.
BOURGOIN j nom propre. Bourg
de France » en Dauphiné , fur la ri-
. vière de Bourbe , à fept lieues , fud-
eft , de Lyon.
BDURGON; nom propre» Bourg de
France , dans le Maine , à quatre
lieues & demie , oueft-nord-oueft ,
de Laval.
BOURG-SAINT-ANDÉOL ; nom
propre. Petite ville de France , en
Languedoc , fur le Rhône j à deux
lieues & demie , nord , du Pont-
- Sain%Efprit.
BOURG-SUR-LA-ROCHE j nom
. propre. Bourg de France , en Poi-
tou y à cinq lieues & demie , nord-
oueft , de Liicon.
BOURGTHÉROUDE ; nom pro-
pre. Bourg de France, en Norman-
- die y à quatre lieues, fud-oueft , de
Rou0n.
BOURGUEIL ; nom propre. Ville
de France , en Anjou » à neuf lieues
& demie, eft-fud-eft, d'Angers. 11
y a une Abbaye d hommes qui eft
en commetkde , £c qui vaut au
feou
Titulaire 1 8000 livres dé fente.
BOURGUERIN j nom propre. Bourg
de France ^ dans le Dunors j à trois
lieues & demie ^ oueft-fud^oueft »
de Chateaudun.
BOURGUIGNON , ONE y fubftan-
tif. Qui eft de Bourgogne. Les
premiers Bourguignons étoient ori*
ginaires d'Allemagne, & parurent
dans les Gaules vers Tan 4 1 j , con«
duits par Gaudifelle leur Roi.
Ce mot s'emoloie auffi adjeâi-
vement , & déngne ce qui appar-
tient, ce qui a rapport à la Bour-
gogne.
On a donné le nom de Lohc
Bourgu/gnones , à ces Loix que fit
â Lyon , dans une afTemblée géné-
rale, le Roi Gondebaud, père de
Sigifmond & Gondomar , derniers
Rois du premier Royaume de Bour-
gogne , par lefquelles furent gou*
vernés les peuples foumis à ces
Princes. Elles furent encore ap-
pelées Loix Gambettes , du nom de
Gondebaud , qui en étoit l'âu-
teur.
BOURGUIGNOTE j fubftâhtif fé-
minin. Armure de tète , qui fert i
parer le coup de fabre. C'étoit au-
trefois une forte de cafque de fer »
i l'ufage des Piquiers } mais on dé-
(igné aujourd'hui fous ce nom , une
forte de bonnet revêtu d'étoffe j &
garni en-dèdans de plusieurs tours
de mèche.
BOURl AGE ; vieux mot qui fignifioit
autrefois métairie.
BOURJASSOTE : fubftantif fémi-
nin. Sorte de ngue , d'un violet
dbfcur, Vn panier de bourjajjbus.
BOURIGNONISTES ; (les) Sorte
de Seâaires , âinfi appelés dan$ les
Pays-bas proteftans , d'Antoinette
Bourignon , fameufe Quiétifte*
f^oye:^ Quiétisme.
BOURlQUETi fubftantif mafculia
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r
;Bau
\ * & ten^e 4^ Minéralogie* On ap-
pelle âinA /dans les mines , le tour-*
niquec , par le moyen duquel on
mon^e les fardeaux de deflbus
terre.
[ BOURLET y Foy^ Bourrelet.
BOURLOS j vieux mot qui fignifioic
autrefois» plaifanterie.
'BOURME , ou BQORMIO. On api
pelle ainH , dans le Commerce, les
loies légis de Pecfc de la féconde
qualité.
; BOURMONT i nom, propre. Petite!
.; ville de France,, ea Lorraine; 1^
(iège d^*un Bailliagie rpjral & d'une!
r Maîtrife dçs Eaux & Forets. Elle!
eft fîtuée près de la Meufe > fur une
montagne efcarpée , â douze lieues ,
fud-oueft , 4^ Nancy. . »
BQURNALi vieux root qui %ni-.
fîoît autrefois un rayon de mie). \
BOURNÂN; nom propre. Bourg de|
Francis , en Toui^iq^ ^ ^ trois lieof s|
& demie , fud*oue(l , de Loches. '
tfOURNAY j nom propre. Bourg de
France > en Dauphiné > à quatre
lieuf s 5ç demie > eft-fud-eft » de
Vienne. .
; BOURNEAU ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois tuy^u.
BOURNET ; nom propre. Abbaye
d'hommes, dans TAneoumois, i
iix lieues > f^d-fud*oueft^ d'Angon-
lème. Elle eft en Commende^ &
vaut quatre mille livres de rente auf
titulaire.
BOURNEVlLLEinom propre.Bourg
de France, en Normandie., aune
liei^e & demie , eft-nocd eft , de
Ponteau-de-mer. . .
BOURNEZEAU j nom propre. Bourg
de France , çn Poitou , à troi$ lieues,
nord , de Luçon.
BOURNIQU EL j nom propre. Bourg
de France, en Quercy , lur TAvey-^
rou , i quatre lieues » eft-nord-eft y
deMontauban»
BOURON; nom propre. Ville de la
Turquie d'Europe , dans la Româ-^
nie , au midi d'un lac de même
nom.
BOURON ; vieux mot qui lîgnifioit
autrefois cabane.
BOURRACHE i fubftantif féminin.
Borrago. Plante potagère , dont la
tige velue , br^chue , creufe, cy-
lindrique , s'élève à la hauteur d'en-
viron un pied & demi : fes feuilles
, font larges, arrondies , rudes , fou«
chces fur terre , .& hériûfées de poils
aflez durs* Ses fleurs , d*un aflez bel
afpeâ: , naiJfTent au.fommet de; ra-
: meaux , & il fuccède à chacune qua^
tre graines nues , ridées , noirâtres»
terminées en pointe , & renfermées
dans le calice de la.fleur. La racine
eft blanche &r de la groiïeui; du
doigt.
Cette racine * eff d'une faveur
vifqueufe: toute la plante contiecc
un lue yiiqueux fc tade ; les feuil-
les font diurétiques , expeâorantes \
les fleurs béchicues.
Ces Eeiurs fo
cées parmi les
fades j fans od<
racines , les flei
les décodions
totaux : on pile
' donne le fuc e^
puis deux once;
tre ou (ix. On
toute la plante
trait ou une coi
à l'animal des
tre onces du fu
en décodion.
Les deux premières fyllabes font
brèves i latroiûème eft uès-brè-
^^^• •• • . . : - '
ll.faudroit fupprimer un r qui
eft oifif , & écrire , d'après la
prononciation , bourachc. Voyez
* Orthographe/
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ifo ÈÙV
BOURRADE ; fabftàmif (étAinih.
Atceirire que le îetrîer dontite au
lièvre qu'il toute. Ct kvrkr ri a don-
né quune bourrade au lièvre.
Bourrade » fe dit au(H des coups que
Ton porte à quelqu'un avec le bout
du fnfii. On let fitfortir à œnps de
bourrade.
B o u it R À D t > fe dit /âmilïière-
ment, dans le fens figuré , des
attaqués & reparties vives qui ont
" îi^U dans quelque difjpute ou don-
' teftitroû. JY he pat àû^ répondre
tttix BàUfràdèif ^ae m -Aôrûta cettt
Jeftirire. . .
là bwmière fy llâbeisft brève , la
féconde longue , & là rroifième
ttès'brève.
Il ^aûdiroit fupprîittfefr W r qtrt eft
* oîfîf, 8c écrire, d*aprkla tronon-j
ciation ,, io^r^i^Ér* y oyez OUTtio-l
BOURRAS, ràvei Bum; • ;
BOURRASQUE j ftibftantif féminin.
Tourbillon de yent impétueux &
. inftamanée. tJoUs futries ftcTpris' pai^
une bàurrafyue h ttîtirée du, vil--
Bot;!(RAs<itrE^ft dit, dans le fens
figuré , de IVuimentation ftrbite de
quelque mal. &âjl le Jymptâme d'u-
ne bourrafque prochaine.
jfi, fe dit âtiffi, dart le
é , d'uhe vexation îtépré-
ftantartée. Je rie 'tti'atten-
: cette bourraJ\ue.
FE , fe dit encore , dans le
5 , de l'humeur capricieufe.
fe d une perfonne. Com-
ment vivre avec cette femme dont on
n*a que des bourrafques à atten^
dfe?
La première fyllabe eft brève , la
féconde moyenne , & la rroifième
très-brève.
'11 faudroît fupprîmer un r qui
eft oifif , changer ^i^fen*, & écrireyl
rf*a(>rè5 la prononcîttioti > iottrasie.
Voyez OrtHoôraphe.
BOURRE } fubftahtif féminin. Af-
iûtttblàge de poil de divers ani-
maux , comme bœufs y chevaux ^
cerfs , &c. qu'on a enlevé de delTos
leurs peaux dans les tanneries , oa
chez les Mégiflîers , Chamoifeurs ^
&cl tt fert à garnir des felle« ^
àts bats , des chaifes , des tabou-
rets, 6cc. Ce ^meuble eji garfû de
bourre.
BoukRï DÉ LAiNB, fedît, en termes
de Bonnetiers , <k la partie qui tomr
w foiis la cWe lorlqu on la bat.
ÔôuRRfi t-ANicE , fe dit de la partie
la plus groffière qui provient de la
lâine^ On appelle encore bourre At-
nice , la laine qu on retire de def-
fus tes ratines & autres draperies »
lorf^ttt^n les prépare avec le chaç-*
4on ivtoi: de lès tondre.
'Bbtj*RliB TONtldB , fe dit de la laine
qui tèmbe des draps q«and on ^es
tond.
BotJA.RE DE SOIE ) fe dit de la partie
la plus ero^ère de la foie quand
elle eft dévidée.
Bourse m Màresille^ fedît y daas
le Commerce > d'une étofle dont la
chaine eft toute de foie, 6c la oa*
' me toute de bourre de foie.
Bourré, fedit, en termes de Cor-
fbyetlts » du vieux tau qui eft refté
^espeaux de mouton au fortir de
la Tannerie.
BourKe , fe dit de toutes les matières
dont on fe fert pour merrre fur la
poudre & le plomb en chargeant les
armes à feu.
Rotf GX de BOXTRR6 , fe dir , en ter^
met de reinmte , du poil de chèvre
le plus court , qu'on fait boiiillir
plufieurs fois dans la garence^ après
audi il fe fond dans la cuve à tein-
te par le moyen de quelque aci-
de , comme l'àrine , la ceaaregra-
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\» V/sUo', â^A,d$ dorv^ Anfuitf^ Je.tia-
carat de bourre » qui eft un 4^$ fepc
bons rouges. ,
^y/iK£ ^ (e dit de la graine d'anéo^o-
ne. \ , '
fiau|^^ p, jTe dit aufllî de ta, première
;, {otZG- 4eBQuxgeon.s des Vignes Se ces
. jarbres fruitiers.. ^
BouK&B 9 fe dit, dans le fens figuré »
de ce qui eft iniicile , lupercu &
d^jpjaçé da^s quelque ouvrage d'ef-
prit. C*cj[ dommJç^ge ^,ily ait tant
de bourre dans çp poïmc.
La première ryllal^e eft Jipngue ^
& la (econde très-brève.
U faudroit fui^rimei* un r qui
eft oifif > & écrire, d'après la pro-
; Aonciation yjfpur^. ^o^ez Onxjio-
£ \ adIjêÂif &; participe
:{ Bourrer. -
'^ fubftantif mafculiu.
I Juftice qui exécute les
JExccuteur.de la Hau^e-
jiJuftice. . .! /
r ; ^ Ourlit dans un Diâionnalre corn-
. pofé par ^un homme ^^q^i d'ailleurs
Âe paroît pas manquer de Bon^rens,
cette période abTurde :
« L office de ^urreau eft tfès-
; » infâme } & il n'y a que des na-
» tions barbares qui en puillènr ju-
; f> ger aiftr^menr. /^
Si cette prétendue infamie'ppu-
voit être fondée en raifç|p , ce fecoit
une néceflité qu'elle fut aufll le qua-
lificatif & de la Loi & des Juger
2ui ^n maintiennent l'epcécution.
«s Peuples d'Allemagne ià^nt-ils
des nations barbares ? Les Bour-
reaux^ cependant, font xohfidérés
dans cette partie de l'Europe , rela-
.tivemen^ a leur mérite perfonnel.
Le préjugé fait que le peuple regar-
, de parmi nous un bourreau, comme
. la plus yile des t;r^tures \ mais un
. Aateur Uxsfk m der^piç £as \xft
»'^yf»:»..
>BX)jU 131
IVpplogîfte d'un préjugé fi déraifon*
On dit de qûelqu*un qui fe fait
payer d'avance, qu'il fç fait f ay et
en bourreau. ' - »^
Bourreau , fe dit , dans fe fens figu^
^ ré, & fignifie cnieU barbare, in-
' hxxmzsxi.' Ce père ^fiie bourreau de
fis enfans^
h
fc
ai
xi
di
La première fylîabe eft brèvè^'&
. ia féconde moyenne au fingi^lier ^
mais longue au pluriel.
Le >*tinal , qui forme 1
Erend le fon du \ devant u
^, en fuivant néanmqini
générale donnée ci-après/
lettr/s S.
U faudroit fupprimer un r6cVc
qui fopt oififs , & écrire , d'après
la prononciation, bourau. Voyez
C3rthograph£
BOURRÉEj fubftantif féminin. Sorte
de oetir fagot.compofé de ramafii»
de Dranchcs & de broulfailtes. Jc-^
tc(.,une b
. On dii
ment &
cherche b
perfonne;
î xolontiçr
fioi^R^RÉE,
danfe,'Ô
dai^p. L
jouer une oourree*
La première fyllabe eft brève,
1^ féconde lougue^ & la troifièine
^ très-brève. . ^ ,
Il i^udroit fupprimer on r qui eft
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•3* fiotr
oîfir, & ccriies "diaprés la * pro-
nonciation , bourée. Voyez Or-
THOGRAPHB.
BOURRELÉ, ÉEj aâjeaif & par-
ticipe^ pailif. J^OyC-{ BoURRBLER.'
BOUHREtik j verbe àftif dé la
preniière cbnjugaiïbh '/lequel fe
* conjugué corarné charger. Cruciare.
— >. . ^ -. . .. ^^^^
s re-
aux
^ve,
croi-
ftme
titité
le e
fbe,
land
(jue
^ pas
Jets.
P^ns je bqurrèU ^ la fyHabé r^^eft
moyenne. - " .
4 fàudroît fuppriuier i;n r iiui
eft oifif , & écrire , d'après la pro-
nonciation , Bçurçicrf yoye:^ 0i^-
THOGRAPHIÎ. ,
BOURRELET v fubftantif maftiiKn.
Sorte de bmdeau rembouré Sçépaîsj
. avec lequel on ceint le ftotM ^e$
cnfansi 'Cet enfant fe fcroit bUffé
fans fon bourrelet. '
BouRRL-tET , fe dir aufll d*ijne fo^te
de coulÇn , rempli de bourrç oûde
crin , fait en rond &. vidé pî' 1^
tnïVien. Èpiporte'sj: çç bounelet à' i}if'
jin. ' .
Bourrelet , fe dit d^un certain rxjhd
d'étoffes qui eft au h^ut du chape-
ron que portent fur l'épaule les
DoAeûrs & quelques Magiftr^és.
^ouRRELET , fe. dît , cu term^^sT de
Jyîariôe^ d'un gros * enprelacf^ipçnf
de^'cdtdes & de tre fTes que Ton niée
aurour des macs pour fuppléer aux
manœuvres qui arrêtent les ver-
gues, â elles venoient à êrrè coai
pécs dan^ un combat, ,
BoorreieV , fe dit , en termes li'Ar*
tithetie y de^ ce cercle de métat qui
. renforce, re^ctrcmité d'une pièfcë dç
. canon di^'côcc de fon ouverture. ^
BouRRELÊt, fe dit , «n termes de
Jardinage, ^du gtôs^^nàtud qirt^fè
forme au bas des greffes quelqAes
années après qu'on les a appliquées
ail* faqvageon j d'où Tow juge que
la fcve , en monrant du fauvageon,^
n'a pas ttoUVé les greffes bien dif-
pofees i la recevoir,
BotrK'R^LèT,- s'eft dit* autrefois 'de
cette partie di^ harnais des chevaux
qu'on 1 appelle aujoiirdWi collier. -
Bourrelet,' s*çft dit ^trefois djui^
rour de livrée rempli de bourre t^
2 ni 0t|ioit le cafque des anciens
Chevaliers xfans les tournois. \
Bourrelet, fe dir, eî» termes de
' Médecine , de l'enflure qui paroîc
auroûr des reiiis d*un hydropi-
•qire.* ' "' - ^
L^ première fyllabe eft brève ,
la féconde très-brève, & la çroi-
^ flènie moyenne ât^ Singulier , mais
• lon^e au pluriel.
Il faudroit. fppprimer un r qui eft
I oifif , i5c écrire , diaprés la* pro»
noncbtioh , io^r^/i^r. yoy^% Oit-
i THOGRAPHE.
BOURRELIER • fobftantifmafculin,
Arril^n <^i fa^ jes harnois des bc-
tè^s/^diB HÇimmes ^' des chevaux de
c^f toffè^ ou de clurtettes. A* Parias ,
lés'BbtitrèTiers'fontde la Gommu-
". nauté'des SçllietSi
BOVRRELLE î fubftantif féminin-
La femme du Bourreau. '^
BptTRRÉLLE', fe dîtaufli fi^ur^mcht &
^ popukîrênnlènr'd'àne mère extfè-
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BOXJ
"^Cette inère efi la bourrelU de fes
fiUes.
30URRER i verbe adif de la pre-
mière cônjugaifon , lequel fe con-
jugifc comme chanter. Mettra He la
bourre fur la poudre ou fiir leplomb,
qui font h charge d'une arme à feu.
Âve:i'VOus bourré ce pijlolet ?
-Bourrer, fe dit, par extenfion, de
Taûion du lévrier qui , dans lapour-
*iuire du lièvre. Ta t ceint d un coup
de dent & lui arrache du poil. Le
lévrier vient de bourrer le lièvre.
Bourrer, fe dit auflî, par exten-
fion & familièrement , de Tadion
de porter des coups avec le bout
d'un fufil. U Officier fit bourrer par
fa troupe ceux qui ne vouloient pas
fe retirer.
Bourrer, fe dit fîgurément & fa-
milièrement , de Tadion de preffer
vivement quelqu'un dans une dif-
pute , énforte qu'il ne fâche que
répondre. On peut dire quelle Va
bien bourré.
^■E BOURRER , cft auflî prouomlual
-réciproque dans ce fens , & l'on dit
que deux perjonnes fe font bien bour-
rées ; pour dire , qu elles fe font
bien attaquées & bien défendues
Tune l'autre*
La première fyllabe eft brève,
& la féconde eft longue ou brève ,
comme "nous l'expliquons au md!
Verbe , avec la cônjugaifon & la
quantité profodique des autres
temps.
Obfervezcependantque les temps
ou perfonnes , qui fe terminent par
un ç féminin, ont leur pénultième
i^llabe longue. Dans je bourre j ia
-fyllabe bou eft longue.
,11 faudroit fdpprimer un r qbi
eft oifif , & écrire , d*après la pro-
nonciation , bourer. Voyez Ortho-
graphe.
BOURRICHE i fubftamif mafcuKn ,
Tpm IF.
BDtJ 233
ic terme d'Oifellerie , qui fe dit
du panier fait en forme d'œuf,
dans lequel les Oifeleurs portent
en vie les oifeaux aquatiques.
Bourriche, fe dit auffi du panier
dans lequel on envoie du gibier,
de la vcuaiHe , &c.
Les deux premières fyllabes foht
brèves , & la troifième eft très-
brèves.
11 faudroit fupprîmer un r qui
eft oifif, & écrire , d'après la pro-
nonciation , bouriche. Voyez Or-
thographe.
BOURRIJQUE ; fubftantif fémînm.
Ane , Aneffe. On lui prit fa bour-^
rique.
BouRRiQUis , fe dit encore d'une mé-
chante bcte de fomme ou de voi-
ture* Ce cheval eft une vraie bourri^
que.
Bourrique, fe dit auflî fîgurément
& populairement d'une perfonne
ignprante , ftupide. Ctte fille neft
quune bourrique.
Les deux premières fyllabes font
brèves, &la troifiètne eft très-brève.
Il faudroit fupprimer un r qui
eft oifif, changer qutnk^ & écri-
re , d'après la prononciation , bow-
rike. Voyez Orthographe.
BOURRIQUET; fubftantif mafcu-
lin. Petit ânon. A qui appartient ce
bourriquet?
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft moyen- »
ne au fingulier, mais longue au
pluriel.
Il faudroit fupprimer un r qui eft
oifif, changer qu en A: , & écrire ,
d'après la prpnonciaticm , bouriket^
Voyez Orthographe.
BOURRU, UE; adjeétif. Morofus ^
a , um. Bizarre , fantafque , diffi-
cile , fâcheux. Ceft un caractère
bourru.
Moins boukiiu , fe dit ^ à Paris #
G g
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234 B OU
d'un fantôme imaginaire donc on
épouvante les enfans. Si vous pieu-
re:^ y je ferai venir le moint bourru.
Vin bourru , fe dit d'une forte de
vin blanc nouveau que l'on a em-
pêché de bouillir , & qui fe main-
tient doux dans le tonneau pendant
quelque temps. // but deux verres
de vin bourru.
Bourru, fe dit, dans les Manufac-
tures de foie , de tout fil de foie
inégal, ou chargé de différentes
bourres de la même efpèce.
Voyez quinteux , pour les diffé-
rences relatives qui en diftinguent
bourru , &c.
Les deux fyllabes font brèves au
fingulier mafcultn \ mais la féconde
eft longue au pluriel & au fémi-
nin.
Cet adjeâ:if ne doit pas régulic-
- rement précéder le fubftantif au-
quel il fe rapporte. On ne dira pas
une bourrue humeur » mais une humeur
bourrue.
11 faudroit fupprimer un r qui
eft oifif , & écrire, d'après la pro-
nonciation p bouru. Voyez Ortho-
graphe.
BOURSAULT i fubftantif mafculin.
C'eft, en termes de Plombiers,
la principale pièce de l'enfaîtement
d'un toît couvert d'ardoifes. On la
place au-deffus de la bavette.
BouRSAULT RONi>, fe dit encore,
er^ termes de Plombiers, d'un outil
de bois qui (ère ï ces artifans pour
battre & arrondir les tables de
plomb dont ils font certains tuyaux.
BOURSE i fubftantif féminin- Cru-
mena. P^rit fac de foie , de fil , de
cuir , ou de quelque étoffe > qui s*ou-
vre Ôc qui te ferme avec des cor-
dons , & dans lequel on met ordi^
nairement l'argent qu'on porte fur
foi. Il y a dix louis dans cette
towfcj
BOU
Avoir j tenir , manier ia bourfe >
fignifie , avoir en main l'argent pour
en faire ufage.
On dit de plufieurs pèrfonnes »
qu'elles font bourfe commune , ou
qu elles nont quune bourfe ; Dour
dire , qu elles font leur dépenie en
commun.
On dit proverbialement , au plus
larron la bourfe ; pour dire , confier
l'argent à celui entre les^ mains .de
qui il eft le moins en (ureté.
On dit, faire une affaire fins
bourfe délier; pour dire , fans déli-
vrer d'argent. // acheta > dans Lon-
dres y pour cent mille écusfans bouf^
fe délier.
On dit d'une perfonne riche Se
qui a beaucoup d'argent , que cejl
une bonne bourfe.
Demander la bourfe , faire ren-
dre la bourfe , fe dit de l'adion
des voleurs de grand chemin , qui
prennent l'argent des paffans ou
voyageurs.
Couper la bourfe , fe dit de
l'aéHon des filoux qui volent adroi-
tement ; 6c l'on appelle ces filoux »
coupeurs de bourfe.
On dit figurément d'une perfon-
ne qui , pour accommoder une af-
faire , le déporte de fes droits >
Quelle s* eft lajffe couper la bourfe.
m On dit auflingurémenL, de celui
qui a engagé quelqu'un d un ac-
commodement défavantageux dans
quelque affaire, qu'il lui a coupé
la bourfe.
On dit encore , dans le fens figu-
ré , d'une femme qui va demander
l'aumône pour les pauvres ,*pour
les malades , &c. cp! elle va couper
charitablement la bourfe.
Bourse, fe dit, en Turquie, d'une
fomme de cinq cens écus« Le Grand
Seigneur lui Jitpréfent de dix bour^
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BOU
Bourse D*oa y fe dit , dans le même
Empire y d'une fomme de quinze
milles féquinSf ou de crois mille
écus. Le Grand Stigneur envoya dix
bourfes d'or à là Sultane fayàrite.
Bourse^ fe dit, dans leis Collèges ,
d'une fomme aflî'gnée pour l'entre-
tien d'un pauvre écolier pendant
qu'il étudie. Comnie ces fommes
ne font pas égales , oii appelle
grandes bourfes ^ celles qui font les
plus fortes ; on les diftribué aux
Maîtres es Arts âfih au ils conti-
nuent d'étudier dans les Facultés
fupérieures : & l'oh appelle , petites
bourfes , les moindres fommes :
celles-ci fe délivrent aux écoliers
qui étudient pdur devenir Maîtres
es Arts.
On dit figUrément d'une per-
. fonne qui prête de bon cœur à fes
amis l'argent dont ils ont befoin ,
queyi bourfe ejl ouverte à fes amis.
On dit aufEf dans le fens figu-
ré, que toutes les bourfes font fer-
mées ; pour dire , que le crédit eft
tombé , & qu'on ne trouve plus
d'argent â emprunter.
Bourse db jetons , fe dit d'une for-
te de grande bourfe de velours ou
d'autre matière , dans laquelle on
met ordinairement un cent de je-
tons. On lui fit préfent d'une bourfe
de jetons.
Bourse , fe dit, en termes d'Eglife,
d'une efnèce de boîte plate , faite
d'un double carton couvert d'étoffe,
où l'on met le Corporal qui fert à
la Mefle.
Bourses , fe dit de deux facs de cuir
3ui fe placent des deux côtés , au-
evant de la Selle d'un cheval.
Bourse a cheveux , ou finiplement
BOURSE , fe dit d'un petit fac de
taffetas noir , orné d'un large ru-
ban de même couleur, plié en rofe,
& dans lequel on enferme fes che-
BOU 235
veux par derrière. J'achetai une
bourfe à cheveux. Les gens de Robe
ne portent point de bourfe.
Bourses , fe dit, en termes dechaf-
fe , de ces longues poches de re-'
i^eau qu'on place à l'entrée d'un ter-
rier , pour prendre les lapins qu'on
chafle au furet.
Bourses , fe dit au pluriel , en ter-
mes d'Anatomie -, ^de deux facs
membraneux de mufculaires adof-
£ès Tun contre l'autre , Se qui ren-
ferment les refticules.
Course, fe dit dans la plupart des
Principales villes de commerce de
Europe , du lieu où s'affemblent
les Banquiers , Marchands Se Né-
gociaris , pour traiter de leurs af-
faires. La bourfe la plus célèbre & la
plus confidérable que l'on connoii^
le , èft celle d'Amfterdam , au rap«
port de tous les*Négocians.
Bourse des Marchands , fe dit
auflî en France , d'une Jurifdiâîon
établie en ptufîeurs villes de com-
merce , pour connoître en première
inftance àes difficultés qui s'élèvent
entre Marchands , Banquiers Se
Négocians , pour fait de commer-
ce, *marchandifes , billets, lettres
de changes , &c. Se des Sentences de
laquelle les appellations fe portent
diredement au Parlement. Telle eft
la bourfe des Marchands de Tou-
loufe , établie par Henri II en
1549.
Bourse a pasteur , fe dit d'une
plante qu'on appelle autrement ta-
bouret. Voyez ce mot.
La première fyllabe efl moyen-
ne, & la féconde très-brève.
BOURSETTEt fubftamif féminin,
& rerme de Fa&éurs d'Orgues. On
donne ce nom i ces petites parties
du fommier difpofées pouf pouvoir
faire entrer un fil de fer dans la
laye > fans que le vent dont elle eQ;
Ggij
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x^6 BOU
remplie^ puilTe forcir par le trou où
pafle le fil 4e fer.
BOURSIER ; fubaàntif mafculin,
Artifan & -Marchand qui fait &
vend des bourfes. // eji Marchand
Bourjîcr dans la rue de Grenelle.
Boursier , fe dit auill d'un écolier
qui jouit dans un Collège d'une
penfion appelée bourfe^ Il y a Jix
Bourjîers dans ce Collège.
La terminaîfon ier de ce mot eft
une diphtongue en pocfie comme
en proie.
BOURSIÈRE ; fubftantif féminin.
Celle qui fait & vend des bourfes".
Ilêjl che:[ la Bourjière.
La première fyllabè eft moyenne,
la féconde longue^ & la troifiè'me
très-brève.
BOURSILLÉ; participe pafRf, in-
déclinable. Voye^ Boursiller.
BDURSILLER j verbe neutre de Ja
première conjugaîfon, lequel fe con-
jugue comme chanter. Ce verbe, qui
eft du ftyle familier, fignifie donner
chacun ime petite fomme pour fûb-
venir à quelque dépenfé. Prie\cette
Dame de les faire hourfiller.
La première fyllabe eft moyen-
ne , la: féconde orève , & la troi-
fième- eflr.longue ou brève , comme
nous l'expliquons au mot Verbe,
avec la conjugaifon & la quantité
profodique des autres temps.
Il faudroit changer le fécond /
en i, ,& écrire , d'après la pronon-
ciation , bourfilier. Voyez Oktho-
ORAPHE.
Il faut obferver que fi cette or-
thographe s'adoptoit , ce verbe de-
viendrolt irregulier dans la forma-
tion des temps dont le fécond/ pré-
cède un e muet. He hourJiUer , il
■ faudroit faire ye iox/r/?//^. .
BOURSON-, fubftamif mafculin. Pe-
tite poche placée* au-dedans de la
cdmcured'un haut ^e chauiTes. On
BOU^
lui vola fa montre dans fon boufm
fon.
La première fyllabe eft moyen*'
ne , & la féconde brève au fingu-
lier , mais longue au pluriel»
BOURSOUFLÉ , ÉE j adjedtif &
participe ^zG\£.' Foyçi Boursou-
fler.
Boursouflé , sVmploie adjedive-
ment , figurément & familière-
ment , pour défigner un ftyle enflé. .
Ses phrafes font hourfQuflées.
BôuRsouELÉ y s'emploie auflî fub-
ftantivement en parlant de quel-
qu'un gras & replet y 8C qui a de
grofles joues. Cétoit un gros bour-
fpùflé qui aimoit la bonne chère*
boursoufler; verbe adif de la -
première conjugaifon , lequel fe
conjugue comme chanter. Il fe dit
de 1 enflure qu'occafionne à la peau
le vent ou. quelque autre caufe. Le'
vent lui bourfoufla les joues. •^
La première fyllabe eft moyenne, .
lafeconde brève , & la troifième eft
longue ou brève , comme nous l'ex- -
pliquohs au mot Verbe , avec la
conjugaifon & la quantité profo-
dique des autres temps.
BÔURT , FRÈRE BOURT ; vieille
expreflîon p^r laquelle on défignoit
autrefois un frère laî , convers.
BOUS ; vieux mot nui fignifioit au-
trefois une grande oouteille ou vafe
• a mettre du vin.
BOUSARDS î fubftantif mafculin
pluriel , & terme de ChalTe , qui
fe dit des fiçntes ou fumées du
cerf.
BOUSE ou Bôuzi; fubftantif fé-
minin. Fiente de bœuf ou de vache.
Mette:f^ de la bou^e aux pieds de ces
pêchers.
Bqusb , fe dît, en termes de TAft
Héraldique , d'une forte de chante-
; plure, avec laquelle on puife l'eau
!, en Angleterre, & dont quelques—
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tftis de la NoblefiTe Angloife ont
chargé Técu de leurs Armoiries.
Laptemière fyllabe eft longue,
& la féconde trcs-brève.
BOUSlLLAGEi fubftantif mafculin.
C'eftj. au propre , un mélangé de
chaume & de terre détrempée,
. avec quoi les gens de-la campagne
conftruifent des murs de clôture >
dans le^ lieux où les pierres font
rares. Cctu cabane ejl bâtie de bow-
Jîllage.- ^
BousiiLAôB, fe dit, <îans le fens fi-
guré , <le tout ouvrage mal fait. //
ny a que- du boujillage dans ce livre.
Ces dentdles-^nc font que boufillage.
Les deux premières fyllabes font
brèves^ la troifième eft longue > &
la quatrième très-brève.
Il faudrait changer le ^ en :^ y le
fécond / en-i , le ^ en y , & écrire ,
d'après la prononciation, bou[Uiaje.
Voyez Orthograi*he.
BOUSILLÉ , ÉE i adjedif & parti-
cipe pafljf. Voyer Bousiller. -
BOUSILLER '; verte aûif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. G'eft , vau
• propre, faire une muraille avec un
mélange de chaume èc de terre dé-
trempée. Les Matons de cette con-
trée ne^ font autre x:hofe que de bou-
Jiller.^
Bousiller;, s'emploie , dans le fens
figuré,, & fignitie faire mal un ou-
vrage, lia boufille cette Eiftoire. Elle
houjillera vos manchettes*
Les deux premières fyllabes font
brèves, & la troifième eft longue
ou brève, comme nous l'expli-
quons au mot Verbe , avec la con-
jugaifon & la quantité profodique
des autres temps.^
Il faudroit changer le s en :f ,.le
fècond 7 en /, & écrire^ d'après
la prononciation^ iou\ilier. Voyez
OrtHOGR APH£.r- -
Il faut obferver que-fi* cette or-
thographe s'adopcoir, ce verbe de-
viendroit irrégulier dans la forma-
tion des retnps dont le fécond / pré-
cède un c muet. De bouiHlcr^ il fai*.
droit faire je bousille.
BOUSILLEUR; fubftantif mafculin.
C'eft , au propre , celui qui maçon-
ne avec du chaume &c de la terre
détrempée.' Les Matons de cet en*-
droit font des bouj^lleurs.
Boussilleur , fe dit , dans le fens fi-
guré ^ de celui qui travaille mal en
, quelque ottvrage que ce foit. Cet
. Hijlorien neji quun.boufilleur. Quand
iibrodtycefi un vrai boufilleur.
Les deux premières fyllabes font
^ brèves j & la troifième eft longue.
Le r final fe- fait fentir en toute
cîrconftancé.
BOUSILLEUSE; fubftantif fériiinin. -
Celle qui boufille. Ce mot a la
même ngnification que boufiUeur
au mafculin , tant au propre qu'au
figuré.
Les ^eux premières fyllabes fiont
brèves , la troifième eft longue ^. &
la quatrième trè^-brèvef'
IL faudroit changer les deux s '
en :f , le fécond / en i , & écrire ,
d'après la prononciation > bou^ilieu" -
:(es Voyez ORTHOGRAPrtE?
BOUSIN; fubftantif itfâfculin. Écor-
ce tendre qui enveloppe les pierres
de tailler /^oaj navcjç^ pas abattu le
boufin de cette pierres
La première fyllabe eft • brève ,
& la féconde moyenne au fingu-
lier , jnais longue au- pluriel.
Il faudroit changer* le s en <{ ,
& écrire , d'après la prononcia-
tion , boudin* Voyez Orthogra-
PHË,
BOUSON } vieux mot qui ^gnifioir
autrefois boue , fange.
BOUSSAC *y liom propre. Petite ville-
., & Château de F^ance^ en Betry^^ à-**
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Z38 BOU
(ix lieues , fud-eft » de la Châtre.
BOUSSE j nom propre. Bourg de
France, en Anjou , à une lieue &
demie , nord , de la Flèche.
BOUSSEAU ; vieux mot qui s'eft dir
autrefois d une efpèce de panier
d'ofier.
BOUSSER i vieux verbe qui figni-
fioît autrefois heurter avec force.
BOUSSILLÉ ; nom propre. Bourg
de France , en Anjou, à fept lieues
& demie , oueft-fud-oueft , d'An-
gers.
BOUSSOLE i fobftafitif fômimn.
Inftrument ou cadran qu'on appelle
auffi compas de mer y dont l'aiguille
frottée d aimant , fe tournfc ordi-r
nairement vers le Nord|, & fert
ainfi au Pilote pour diriger la route
du Navire.
La Boujfole eft compofée de trois
parties qui font , la rofette , la fuf-
penfion , & la boîte qui contient le
tout.
La Rofette eft ordinairement un
carton fin , ou une feuille de talc
couverte de papier , d'une figure
circulaire , dont la circonférence
eft divifée en 3 60 degrés. Le dia-
mètre de la Rofette eft égal à une
lame d'acier , aimantée de 8 à i o
pouces de longueur , & qui eft fixée
deflTus ou deubus : au milieu de
cette lame ou aiguille 6c au centre
de la rofe , eft une chape ou ca-
pelle , c'eft-à-dire , un petit cône
creux de métal ou d'agate qui ex-
cède le plan fupérieur du cercle ,
& dans lequel eft reçu le pivot
où la rofe doit tourner.
La Sufpenfion fe fait par le
moyen de deux anneaux ou cercles
concentriques , chacun mobile fur
deux pivots aux extrémités des deux
diamètres , donc les direâions fe
coupent à angles droits , afin que la
. Bouffùle putue toujours contervec
BOU
la fituation horifontale malgré les
roulis du vaifteau.
La Boîte qui contient le tout^ eft
faite de bois.
On ne convient » ni du temps > ni
du lieu où la BotdÇole à été inven-
tée j mais ce qu'ify a de vrai , c'eft
que les François en faifoient lifage
au douzième fiècle.
Quelque utile » au refte , que foit
cet inftrument fur k mer , il le fe-
roit bien davantage fi l'aiguille ai-
mantée , qui en eft la pièce princi-
pale , avoir une ditedioft conftan-
te \ fi elle fe dirigeoit toujours au
vrai nord , & au vrai fud , ou bien
à rout autre point de Thorifon ,
pourvu qu'elle ne changeât jamais.
Quand une fois on auroit réglé la
route du vaiffeau pour faire un cer-
tain angle avec la direélion de l'ai-
guille, il n'y auroit plus d'autre
foin â prendre , que celui de con-
ferver cet angle toujours le même ,
& l'on feroit affuré que la route ne
feroit point changée , ou Ion fau-
roit au moins de quelle quantité
elle l'eft : mais ce qui jette beau-
coup d'incertitude dans Tufage de
la Boujfole , & ce qui oblige à ne
perdre aucune occaîîon de fe re-
dreffer par l'infpeftion du Ciel ,
c'eft que cette direâion de l'ai-
mant, fi précieufe à la navigation,
varie d'un lieu , & d'un temps à
l'autre. Il y a plufieurs endroits
dans le monde, où l'aiguille ai-
manrée afFede de fe tourner exac-
tement vers le nord & vers le fud :
& il y en a une infinité d'antres où
elle s'en écarre plus ou moins ;
cette différence entre la direftîon
de l'aimant & la ligne méridienne
du lieu dans lequel on obferve y fe
nomnte décltnaifon.
D'habiles gens ont plus d'une
fois conçu le projet de parer aux
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Boa
jDconvéniens de cecte décUnaifon ^
mais leurs vues n ont pas écé rem-
plies jufqu à prcfenc.
Boussole , fe dit ^ par extenfion y de
Taiguille même de cet inArument^
Boussole affolée, fe dit d'une bouf-
fole^ont Taiçuille n'a pas une vé-
ricable direâion.
Boussole de cadran , fe dit d'un
cadran folaire horifoncal > lequel
s'oriente de lui-même par le moyen
d'une aiguille aimantée ^ qui le di-
rige au nord» Mais c'eft un mau-
vais cadran , parce que la variation
de l'aiguille rend cette direâion
fort équivoque.
Boussole , fe dit, dans le fens figu-
ré , pour guide , couduÀeur. Sa
mère nejlpasfouvcntfa boujjole.
Les deux premières lyllapes font
brèves» & la troifîème très-brève.
, Il faudroit fupprimer un s qui eft
oifif , & écrire , d après la pro-
nonciation , boufole. Voyez Or-
thographe
BOUSTROPHEDON -, fubftantif
mafcùlin. Mot emprunté du Grec ,
de ufité parmi les Antiquaires pour
défigner cette manière particulière
aux Grecs , d'écrire alternative-
ment de droit à gauche, & de gau-
che k droit y fans difcontinuer la
ligne , à l'imitation des filions que
font les bœufs en labourant. On a
plufiturs infcriptions Criques en bou- '
Jhophedan.
BOUSURE ; fubftantif féminin , &
terme de Mbnnoies , qui fe dit
d'une compofition avec laquelle on
blanchit les efpèces»
La première fyllabe eft brève , la
féconde longue^ & la troifième crè$-
brève.
Il faudroit changer le ^ en if , &
écrire y d'après la prononciation ,
iotqtirc. Voyez Orthographe,
BOUT} fubftantif mafculin« Extri-^
BOU 23^
mitas^ Estrémité où fe termine la
longueur d'un corps quelconque.
Ne touche^ pas le bout de cette
table. Le bout d*une épée. Le bout
Jtun pifiolet. Le bout d'un che^
min.
On dit de deux chofes^ dont les
extrémités font jointes y qu'elles
font bout à bout tune de f autre» Il
ne fallait pas coudre ces taffetas bout
à bout.
Bout de la mammelle , du têton»
fe dit du mammelon qui eft au mi^
lieu de la mammelle , & par lequel
fort le lait delà nourrice»
Bout de chandelle, de bougie, db
flambeau , fe dit de ce qui refte
d'une chandelle y d'une bougiç ^
d'un fiambeau. Apporte^ ce bout de
de bougie.
On dit proverbialement d'une
perfonne qui prend garde aux pe-
tites chofes du ménage , & qui né-
glige les plus importantes y que
c'eft une ménagère de bouts de chan-^
délies.
On dit aufii proverbialement 8c
figurcment d'une perfonne qui'fe
Tuine par diverfes dépenfes, queU
le brûle fa chandelle par les deux^
bouts.
Bout , fe dit d'une petite portion
de certains alimens y . comme fau*-
cifibns y boudins , cervelats , ^c. Il
ne voulut qunn bout de faucijfon &
un verre de vin.
Bout, fe dit d'une petite partie de
certaines chofes, comme galon, ru-
ban ^ dentelle , &c. Il me manque
; un bout de galon.
BouTà d' ailes , fe dit , en termes de
Maîtres à écrire , des plumes qui fe
tirent du bout des ailes, & avec
lefquelles on écrit.
Bouts d' ailes , fe dit auflî^ en ter-
mes de Cuifine, des extrémités des -
. aîies*de$oifeâuzbons4 manger* Cte
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^4o BOU
; ; leur fervlt une. entrée jde bouts £aU
Bouts de queue , fe dit , en termes
de Plumaffiers , des plumes qu on
. tire de la queue de lautruche. .
Bout de cordes , fe dit ^ en termes
de Marine , d*ujcie coixb de médio-
cre longifâur. '1-
On appelle auffi houts de cordes j
fur les vaiffeaux., ie^ cordes avec
lelqu^l'es le Prevoc fait frapper par
, riquipage. fur oettXf qui font con-
. damnés a fubir cette peine.
Bouts de cable ; ce font des mor-
ceaux dé cable ufés , rompus, ou
trop courts.
Bour DE beaupré , fe dit d'un j^etit
. matéreau qui f^it faiUie furiccca-
ve dans les petits, bâtiment cm il
n y a point de beaupré, .
Bout db vergue > fe dit de la partie
de la verguç qui excède la lareeur
- de la voile , & qui fert qpand on
prend les fis.
On dit Q\xon a le V€nt de bout i
quand on a le vent contraire ou par
Ja proue : & qu'o/j va de bout au
vent; pour dire , qu on ya contt e le
vent.
On dit aborder un vaifjeau de
* bout au corps; pour dire , lui met-
tre l'éperon dans le corps.
On dit , filtr le cable bout pour
bout ; pour dire , abandpnner le
jcable, & le laifler aller à la mer,
quand on n*a pas le.tçmps 4e lever
l'ancre. i- j- 3>
BÂTON A DEUX BO^TS , le dit d un
,baton ferré par les deux bouts, &
qui fert d'arme ofFenfive.
Bout d'mommb, PETIT bout d'hom-
me , fe dit familièremepi; , & par
détifion,. de quelqu'un d'une très-
petite taille. Connoiffil'vous ce petit
bout d'homme?
;Bqut, fe dit de ce qui garnit l'ex-
jcéroité dejc#ri^W«S-cWeS/ //j^
avoitunhout d'acier à cette epét.
Bout de fleuret, fe dit , en termes
d'Efcrime , d'un bouton de cuir
rembourré , dont on garnit Textré-
mité d'un fleuret , de peur qu'il ne
bielle. .
Bouts ,j fe dit , en termes de Gor-
domiiers, des petits morceaux de
cuir fort , avec lefquels ces artifans
raccommodent les fouliersaux en^
droits oùonies a ufés.
Bout d'or ou d'argent , fe dit, en
termes de Tireurs d'Or , d'an bâton
d'argent doré , ou d'argent fin , que
ces QttVLiers convertifTentv par le
moyen de la filière, en filets d'or
:ou d'argent. '
3out de clé , fe dit , en termes de
Serruriers , de la partie de la tige
,qui excède, le panneton de la clé^
& où l'on pratique ordinairement
un èouton fi la dé n'eft pas fo^
Bout , fe dit , .en termes de Ceintu-
riets , d'une petite plaque d'argent
qu'on place au bout des boucles a un
baudrier , afin qu'çUes aient plus de
grâce.
Bout-portant, bout-touchant.,
fe dit des coups qu'on tire de fi
près , que le bout de l'arme à feu fe
porte en quelque manière jufques
fur le but.
Bouts & joustes , fe dit quelque-
fois, en termes de Palais, pour
' tenans & aboutiflans. Voycii Abou-
• tissans.
On dit de quelqu'un qui a beau-
coup voyagé , quil a été depuis un
bout du monde jufquà l'autre.
On dit aufli parliyperbole , d'une
|)erfonne qui demeure dans un quar-
^ tier fort éloigné de celui où Ion
eft , quelle eji logée au bout du
monde.
On dit encore figurémenr &fa-
jnilièxement du plus haut point-oi •
puiffe
(
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BOU
paî0ç fe porter une chofe dont on
fait une forte d'évaluation , que
c*tfi le bout du monde. Si Von vous
. donne vingt-cinq louis de cette voiture j
ce fera le bout du monde.
Haut bout , fe dit de la pface cju on
regarde comme la plusnonorablej
& bas bout, de celle qui l'eft le
moins. On plafa cette Dame au haut
bout.
Bout, fedit en parlant du temps &
des chofes qui ont de la durée »
poyr en exprimer la fin. Je vous
payerai au bout du mois. Nous ne
verrons pas Jitôt le bout de cette en-
treprife.
On dit de quelqu*un quieft fur
le poînt de finir Ion temps pour
Texercice^de quelque emploi» quil
ejl au bout de fa carrière. '
Bout, fe dit de différentes chofss
3ui fe rapportent tout à la fois à la
urée & a 1 étendue. ]e voudrois bien
voir le bout de fes propos. Il croii
quil ne verra jamais le bout de fon
argent.
Bout , fe dit de la moindre partie de
certaines chofes qui ne devjoient
pas fe divifer « & particulièrement
en parlant de la Meffe , des Vcpres ,
du Sermon. // na été quà un bout
de Mejje. Entrons dans cette Egli-
fe j pour entendre un bout de Ser-
« mon. •
Bout-db-l'an, fe dit du Service qui
/e fait pour une perfonne , un an
après fa mort. On a annoncé le bout-
de-Van de cette Dame.
On dit d*une pferfonne » quelle
a bien çlc la peine à joindre les deux
bouts de l'ar^née ; pour dire , qu'elle
n'a que difficilement oe qui lui eft
né^llaire. Comment joindre les deux
bcut^ de Vannée avec un fi petit re-
venu ? 4
On dit , en termes de Manège ,
ûtf,'urf cheval na pçint df bout; ppur
Tonkïy.
BOU i4ï
' dire , qu'il répète fouvent de longs
, &violens exercices fans en être fati-
gué. Et qu*il ejl à bout; pour dire »
qu'il eft exçeflivement fatigué.
Mettre bout a bout, fe dit en
parlant des chofes^ qui , confidérées
leules , ne font prefque rien, ÔC-
qui , prifes enfemble , forment un
objet important. Si Von mettoit bout
à bout les paroles inutiles que cette
femme dit tous les jours j on auroic
un recueil bien volumineux à la fin du
mois.
De bout en bout , fe dit adverbia*
lemênt, pour dire, d'une extré-
mité à l'autre. Il parcourut la Rujfic «
de bout en bout^
A TOUT BOUT DE CHAMP, A CHAQUE
BOUT DE CHAMP, fe dit adverbia-
lement \ pour dire , à chaque inf-
tant , à tout propos. // nous inter- .
rompt à tout bout de champ;
Au BOUT DU COMPTE, fe dit adver-
bialement & familièrement'^ à la
fuite de quelque difcours ; pour
dire, tout conlidéré , après tout. Au
bout du compte j il devfu lui faire fes
excufes. Au bout du compte, je ne lui
en parlerai pas.
Haïe au bout, fe dit adverbialetftent,
ptoverbialement & familièremient;
pour Jire , encore plus , encore da-
vantage. Elle a quarante ans & haie
au bout.
À BOUT, fe dit adverbialement ea '
plufieurs phrafes différentes , où fa
fignificarion eft relative aux mots
qui l'accompagnent.
On dit , qu*on a poujfi une per^
fonne à bout; pour dire, qu'on Ta
réduite à ne favpir ]>lus que dire, ni
que faire.
On dit, quuneperfbnne efi à bout;
pour dire , qu'elle ne (aie plus que
devenir.
On dit , quon a mis à bout la pa-
tience de quelqu'un; pour dire, qu'i
H J\
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i4* BOl?
force d'abafer de fa patience ^ on Ta
mis en colère.
On dit, V£nir à bout d'un projet^
J^unc affairij d'un^ chofe; pour dire ,
acriver au but qu'on s eil ptopo£é
dans une af&ire> un projet, &c. Je
yiendrai à bout'ds cet, ouifrage.
On dit au/fî, venir à bout d'une
perfonn^i pour dire, obl^er une
perfonne â faire ce qu'on en exige..
// ne viendrd jamais 4- bouc de fa
femme ; nuiU uh ne doit pas fur-
prendre.
* On dit provetbialeneient , figuré-
ment & familièrement, au bout de
l'aune faut le drap ; pour dire ,
qu'une choie durera tant qu^elle
pourra.
On dit figurément Se proverbia-
lement de quelqu'un , quil rit du
bout des dents ; pour dire , qu'il
s'efforce de rire , quoiqu'il n*en ait
s^ucune^nvie.
On dit figurément &c proverbia-
lement, quon.a un mot Jur le bout
de la langue ; pour dire , qu'on ne
& le rappelle, pas dans rinftant où
on croyoit l'aller dire.
On dit figurément & proverbia-
lenient., qu'on /ait une chofe fur le
bout du doigt; pour dire , qu'on en
. eft trè;s--bien inftruir..
Oadit figurément & proverbia-
kment , qu on touche à une chofe du
. bput du doigt; pour dire , que cette
chofe arrivera ou aura lieu incef-
iamment.
On dit figui^ment Se proverbia-
lemmt ,, qu'une chofe eft dçmeurée au
bout de la plume; pour dire , qu'on a
, oublié de lécrife.
On dit proverbialement , figuré-
ment & familièrement j qu'il n im-
porte j^' elle bout aille devant ; pour
dire , qu'une perfonne réduite au
défefpoîr n'a plus de ménagemens â
larder»
Ob dît figurément & proverbia-
lement , d'une perfonne qui ne fait
plus que dire ni que faire » quelle
•ft au bout defon ràlet.
On dit proverbialement & figU:-
roment > qu'une perfonne a le bon
bout pardevers^lle ; pour dire , que
l'avantage eft de fon coté dans la^
choie dont il eft queftion.
On dit auflî proverbialement &
figurément, que quelqu'un ne cédera
une chofe que par le bon bout; pour
dire , qu'il ne la cédera qu'autre
qu'il y fera, contraint , ou qu'otk
lui fera quelque avantage impor-
tant.
Voyei ExTREMiTi , goût les
' différences relatives qui en diftift-
guent Bout , &c.
Ce monofyllabêeft br^ef aufingu-
Jier, & long au pluriel.
BOUTADE i fubftantiffémiiiin. Ca-
price, fantaifiè, tranfport, faillie
d'efprit & d^humeur. Je ne.m'accou-
tumepas à vos boutades. A quoi bon
cette boutade ?
Boutade , s*^eft dit autrefois d'une
forte de petit ballet qid paroiflbit
s'exécuter impromptu*
BouTAi>s , eftaufli un terme de Cotr-
tume. Il fe die d'un droit feigneuriat
qu*bnt quelques Seigneurs y en cer-
tains endroits du Berry , fur le.
vin qui fe vend dans leur Seigneu-
rie.
La première fyllabe eft brève ^
la féconde longue , & la troifième:
très-brève.
BOUTADEUX,«USEi vieux mots-.
Ils défignoient autrefois celui oa
celle à qui il prenoit habituellement
des bouudes.
BOUTAGE J vieux mot qui fignifioit
autrefois un droit fur le vin vendu
en gros & en détail.
BOUT AN: nom propre. Royaume-
^ d'Afié a a l'orient de la Tartaric.,,
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BOU
far les frontières du Mogol. On y
recueille , au rapport de Tavernier,
du blé \ du ris^ Se quantité de vin.
Les martres y abondent , & Ton y a
d'excellente rhubarbe & beaucoup
. de mufc qui fait là un objet confîde-
rable de commerce.
Les peuples de Boutan font ido-
lâtres : ils adorent leur Roi comme
un Dieu, & la vache comme la
nourrice du genre humain. C'eft
une nation qui n'entend pas la guer-
re ^ & qui feroit vraifemblable-
ment fubjuguée , & le pays n'étoit
d'un très-difficile accès. L'entrée
en eft défendue par des mon-
tagnes efcarpées au midi , par des
forêts & des neiges au nord , & par
des déferts i Tocient 6c à l'occi-
dent.
SOUTANE } fubftantif féminin.
: on donne c^ nom à certaines toiles
. de coton qui fe fabriquent dans llle
^de Chypre y & qui font un des ob-
jet; de commerce d'Europe dans
cette Echelle.
JBOUTANT; adjeftlf mafculin , &
terme dîArchiteûure dont on ne
fait ufage qu'en le faifant précéder
des fubftantifs arc & pilier. O» ap-
pelle ar(-bott€aQt , un piKer qui
finit en demi-arc ^ & qui fert à
foutenir une voûte.
PiLiBR COUTANT , fe ûK d'un pilier
qu'on appuie contre un mur , une
voate , une tecrafle , un bâtiment ,
^ • pour les foutenir & les fortifier.
La première fyllabe eft brève ,
& la féconde longue.
Le pluriel fe forme en changent
le t final du fingulier en un j , qui
fuit la règle générale des pluriels.
F^oye^ la lettre 5.
BOUTARGUE j fubftantif féminin.
Scwrte de mets A>rt ufiré en Italie ,
en Provence , en Barbarie & en
Egypte. G*eft une forte de fattcâlfe
BOU 24J
faite d'œufs d'un poifTon appelé
mulet , & que l'on a confits dans
le fel & le vinaigre. La boutargue
fe mange avec l'huile d'oliyc & le
citron.
BOUTAS } vieux mot qui s'eft dit
. autrefois d*uneefpèce de chanvre.
BOUr-AVANT , fabttantif maf-
culin. On appelle ainfi dans les fa-
' lines y un Officier dont les fonc-
tions confident à veiller i ce que le
vaxel fe remplifle félon l'ufage.
BOUTE j fubftantif féminin , & ter-
me de Marine. On donne ce nom
à une moitié de tonneau où l'on
met la boillbn qui fe diftribue jour«
nellement à l'équipage.
BouTB > fe dit aum, particuKère-
ment fur la Médirerranee , des gran-
des futailles où fe met l'eau douce
qu'on embarque fur les navire^.
La première fyllabe eft brève ,
& la leconde très brève.
BOUTÉ , ÉE i adiedif , & terme de
Manège , qui fe dit d*un cheval dont
les jambes font droites depuis le ge-
nou jufqu'à la couronne. Le cheval
bouté e& le contraire du cheval long-
jointe.
Les deux fyllabes font brèvesau
fingulier mafculin j mais la fecon-
de e(k ion^Qe an pluriel Se au fé-
minin , qui a une troifième fyllabe
très-brève.
BOUTE- A-PORT; fubftantif maf-
culin. C*eft , fur les ports , un Of-
ficier dont les fondions confiftenc
à faite ranger dans le port les ba-
teaux qui y. arrivent.
BOUTE-DEt^ORS; fubftantif maf-
culin , 8c terme de Marine JOn don«
ne ce nom aux pièces de bois , lon-
gues Se Tondes , en façon de petites
vergues, qui étant ajoutées par ^e
moyen d'anneaux de fer à cnaque
bout de vergue du grand mât & du
mât -de milaine, fervent à porter
H h ij
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244 BOU
des bonnettes en étal ,. quand le
vent eft foible, oii qu'on veut fe
hâter.
Boute-dehors, fe dit auffi d'un pe-
tit mât fervant à la machine à ma-
ter pour mettre les chouquets & les
hunes en place.
BourE DEHORS , fe dit encore de lon^
eues perches armées de croc qui
tervent , dans un combat , à écarter
un brûlot ^ & dans un mouillage ,
à empêcher que deux navires ne
s'endommagent quand le vent les
fait dériver l'un lur l'autre.
BOUTÉE i yieux mot qui fignifioit
autrefois plein une hotte.
BOUTE-EN-TRAIN i fubftantifmaf
cnlin , qui fe dit , dans les haras ,
d'un cheval eniier dont on fe fert
pour mettre les jumens en chaleur,
ôc connoître lî elles font en état de
pouvoir être faillies:
BouiE-ENrTRAiN , fe dit auffî d'un
petit oifeâu qu'on nomme autre-
ment Tarin , qui excite les autres
a chanter.
BouTE-EN-TRAiN, fe dit figurémcnt
& familièrement , de quelqu'un
d'humeur joyeufe, qui excite les
, autres, & les met en train.
BOUTE-FEU i fubftantif mafculin.
Incendiaire, celui qui mec volon-
tairement le feu à quelque édifice.
On arrêta le houtc-feu , & on lui fit
fon procès.
Boute- FEU, fe dit , en termes de
l'Art militaire , du bâton garni d'un
ferpeptin de fer , où paffe la mèche
avec laquelle on met le feu aux piè-
ces d'artillerie.
Boute-feu , fe dit , dans le fens figu-
ré , de celui qui feme la difcorde ,
& fait naître à^s querelles entre
les uns & les autres. // ne faut plus
fouffrïr che-:[ vous ce boute-feu.
BOUTEHACHE; vieuxmot qui s'eft
dit autrefois d'un inftrumenc de
BOÙ
fer a deux ou trois fourchons.
BOUTE-HORSi fubftantif mafcuKn.
Ce mot fignifioit autrefois, au pro-
pre , une forte dé jeu qui n'eft plus
ufité.
On dit figurément & familière-
ment, de deux honknes qui tra*
vaillent à fe débufquer l'un l'autre
de quelque place , qu'ils jouent au
boutC'hors.
BoutE-HORs , fe dit, dans le ftyle fa-
milier , pour fîfcilité de rendre ,
d'exprimer fes idées.^// ne manque
à ce jeune homme que le boute-
hors.
BOUTEILLAGE , fubftantif mafcu-
lin. On appeloit ainfi autrefois un
droit que les Seigneurs de Breta-
gne levoient dans leurs terres fur
le vin & les autres boiflons.
BouTEiLLAGE , fe dit aujourd'hui d'oft
droit que perçoit fur la vente des
vins étrangers , le Bouteillier du
Roi d'Angleterre , & qui confifte
en deux fchelings par ronneao.
BOUTEILLE j fubftantif féminin.
Lagena. VaiflTeau à large ventre &
à cou étroit , fait de vef re , ou de
f;rès , ou de bois ^ ou de cuir , &c.
& propre à contenir de l'eau , du
vin & d'autres liqueurs. Cette bou-
teille contient deux pintesm
Suivant l'Arrêt du 14 Août 1688,
les bouteilles de verre payent à l'en-
trée du. Royaume dix livres par
quintal » & deux fous par douzai-
ne à la fortle. , '
Les bouteilles de terre payent
deux fous par douzaine à Tentrée ,
ic un fou à la fortie , fuivant le ta-
tif de 1(^64.
Bouteille, fe dit ♦ par extenfion»
de la liqueur contenue dans le vafe*.
// a bu une bouteille de vin. ' *
Oa dit proverbialement & -figu-
rément , qa une perfonne eft dans la
bouteille ; pour due ^ qu'elle eft dans
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1B0U
le fecret de la chofe dont il s^agit.
On ûic aulîî proverbialement ôc
figurcmenc , qa'ime perfonnc nà
-* rien vu que par U trou d'une bouteil"
le ; pour dire , qu elle ignore les
' choies , les ofagesidu monde.
BouT€iLLE , fe die, dans le Commer-
ce, d'une mefure des liquides donc
on fait ufage à Amfterdam. C'cft
la même chofe que le mingle.
Bouteille, fe dit d'une force d'am-
poule ou de veflîe pleine d'air j
qui fe forme, foie fur la furface
d'un fluide par l'addition d'un fluide
femblable , comme quand il pleut ,
ou dans fa fubftance , par une vive
. commocion incérieure de fes par-
ties. Enfoufflant de l*eau de Javon
avec un chalumeau , on fait des bou^
teilles fur -lef quelles on remarque les
couleurs de^tar^en-cieU
Bouteilles, fe die, en termes de
Marine , des faillies de charpente
3ui font fur les côtés de l'arrière
u vaifleau , de part & d'autre de
la chambre du Capitaine. Elles tien-
nent lieu^des galeries dont l'Ordon-
nance de i(>7j a fupprimé l'ufege.
La première fyllabe eft brève , la
la féconde moyenne , & la troifié-
me très-brève.
Les // fe prononcent mouillés.
BOUTE- LOF , ou BOUTE- DE-
LOF i fubftantif mafculin , & ter-
me de Marine. Pièce de bois ronde
ou à pans qu'on met au-devant des
vai(Ièaux de charge & fans éperon:
elle fert à tenir les amures au mât
de misène.
BOUTER ; vieux verbe qui fignifioit
autrefois mettre , & qui n'a plus
d'ufaee dans ledifcours ordinaire,
que da«5 quelques mots compofés ,
comme boute-en- train , boute-feu ^
&c. de chacun defquels nous par-
lons en fon ordre.
BoyTJBn A x.'jiÀU^ fedic^en*cecme$
BÔU 145
de Marine , de l'adion de faire for-
cir un bateau du port. Ec bouter au
large y de l'aftion de le poulïbr au
large.
Bouter oe lof, fe ditauflî, en ter-
mes de Marine , pour aller à la bou-
line. Voye'[ Aller A la bouline.
Bouter la bête , fe dit , en termes
de Vénerie , pour lancer la bcte.
Bouter un cuir, fe dit, en termes
de Corroyeurs , de l'aftiop d'enle-
ver avec le boutoir la chair qur
peut encore être attachée à la peau
de l'animal au forrir de la tanne-
rie; ,
BOUTEREAU j fubftanrif mafculin ,
& terme d'Epingliers , qui fe die
d'un poinçon rond d'acier , bien
tremj>é , avec lequel on grave l'em-
preinte de la tête dansi'enclumeSc
dans lepéitiçon.
BOUTEREZ, MOULINS BOUTE-
REZ; vieux mots oui ngnifioienc
autrefois moulins à draps.
BOUTERIL j vieux mot qui fignifioit
autrefois nombril.
BOUTERIS ; vieux mot qui fignifioit
autrefois tonneau à mettre du vin.
BOUTEROLLEi fubftanrif féminin.'
Garniture qu'on met au bout d'un
foureau d'épée. Il faut à cette épec
une bouterolle d* argent.
Bouterolles , fe dit, en termes de
Graveurs en pierres fines , de cer*
tains morceaux de cuivre fondés
fur une tige de même métal , la-
quelle étant montée fur l'arbre du
touret , & la tètç enduite de pou-
dre d'émeril ou de diamant , ufe ,
parle flottement, la pierre qu'on lui
préfence.
Bouterolle, fe dit, en termes d^
Metteuis-en-œuvre, d'un morceau
de fer arrondi par un bout , qu'on
applique fur les pièces qu'on veut
reftraindre dans le dez à embou-^
tir.
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24^ BOU
BovTEROLLB , fe dit , en termes d'Or-
fèvres , d'un ouril de fer terminé
par une tête convexe , de la forme
qu'on veut donner à l'ouvrage fur
lequel oh frappe cet ouciL
3ouTSROLLE , le dit , en termes de
Serruriers, d'une «forte de rouet
pofé fur le palaftre d'une ierrore ,
a l'endroit où porte rextrcmitc de
la clé qui le refoit^&fur lequel elle
tourne.
ÇouTERÔLtij ie dit, en termes de
l'An héraldique , des bouts des four-
reaux des badclairçs.
La première fyllabe eft brève ,
la féconde très-brève , la troifième
brève , & la quatrième très-brève.
Il faudroic fupprimer un / qui eft
oifif , Se écrire , d'après la pronon-
ciation , boutcrolc. Voyez Ortho-
graphe.
BOUTERON y vieux mot qui s'eft
dit autrefois d'une forte de pâmer.
BOUTEROUE; fubftantif féminin ,
. & terme de Rivière, On appelle
ainfi les bornes qui défendent de
l'atteinte des voitures , le? garde-
fous qu'on place fur les paffages,
BOUTE -StLLE ; fubftantif maf-
culb , & terme de TArt militaire ,
qui fe dit du fignal par lequel on
avertit avec la trompette une troupe
de monter achevai.
BOUTE-tOUT-CUlREi fubftantif
mafculin , & terme populaire. Il
(déHgne un goulu , un diïïipateur ,
, un goinfre qui mange tout Cétoic
un vrai boute- tout-cuire.
BOUTEUX ou Bout de quevrej
fubftantif mafculin , & terme de
pçche , qui fe dit d'un petit filet at-
iTiçhé à un bâton fourchu , dont fe
fervent les pécheurs fur les côtes
de l'Occa,n , pour prendre une forte
d'écreviire appelée falicot.
ÇOUTI y vieux mot qui figniôoit au-
trefois mal façonné.
BÔUTICLAR j fubftanrif mafculin;
& terme de rivière, qui fu dit d'un
bateau où les marchands voiturenc
& nourriftènt leur poidbn , en at-
tendant qu'ils le vendent.
BOUTICLE ; vieux mot qui (ignifioic
autrefois un lieu de débauche^
BÔUTIER } vieux mot qui iignifîoit
auttefois un Officier d'échamonne**
rie chez le Roi*
BOUTlLLEj vieux mot qui iignifioît
autrefois un pommeau.
BOUTILLETE ; vieux mot <pii figni-
fioit autrefois une petite bouteille.
BOUTlLLIERj fubftantif mafcuKn;
Ce mot, qui n'a d'ufage qu'en cette
pbrafe , Grand-Boutillicr de France^
s'eft dit autrefois d'un des ckiq
grands Officiers de la Couronne ,
duquel les fondions -revenoient à
Peu ptès à celles de l'officier que
on nomme aujourd'hui Grand*
Echanfon. Foyer cevaoï.
Il paroît que le dernier Graod^
Boutillier de France a été Antoine
de Chateauneuf , Baron du Lau >
qui fut pourvu de cette dignité en
BOUTIQUE ; fubftantif féminin.
Officina. Lieu où les marcbafads éta-
lent & vendent leurs marcbandiies.
Ce marchand a une boutique bien
fournie*
Boutique, fe dit auffi du lieu où les
artifans travaillent. La boutique
(Cun menuifi^ ^ d'unferrurkr y d'un
cordonmer j &c. .
Boutiqus , fe dit des matchandifes
que renferme une boutique. // s'efi
défait de fa boutique.
On dit, dans le commerce # iever^
ouvrir boutiquç , fe mettre en bou"
tique ; pour dire , cooimencer i
expofer des matchandifes en vente.
On dit auflî fermer boutique ;
pour dire , ce (fer de faire marchan-
dife. .
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BOU
'• On apwXU gard^lH)unqu€ , tôute
' marchanaiféqain'ett plus démode,
. oa qui c& défeâiieufe.
Fille de boutique , fe àiv d'une iSUe
' ^i fetc un marchand dans (sa bou-
tique.
On appelle' par mcpm courvaut
* ' dt houàque ^ un garçon de bouti-
que.
fcuTiQirE , fe die de certains cta(tiH
' portatifs, à Tabri defquels fe met-
tent lesr petits marchands dans les
fbiresfl
Bo^TiQUff, fe dit auffi quelquefois
de tous les outils d'un artilan. //
yolà la boutique de ce garçon menui-
AîtRiiuE«-BOUTi<îuÈ , fe dit d'un ma-
gaiîn fur le derrière de lamaifon ,
oà Ton renferme lés marchandifes
que l'on veut conferver.
Boutique , fe dit , dans le commer-
- cède poifibn d*eau douce , d'un ba-
teau qu'on appelle^autrement bon-
ticlar. Voyer ce mot.
BôVTiQUE, le dit populairement d'une
maifon où les domeftiques ne font
pas à leur aife. // ne devoit pas fer-
- yirdans cette boutique.
On "dit proverbialement, quand
quelque chofe tombe ou fe renver-
te j adieu la boutique.
On dit pr6ve*rbialement & fign-
tément d'unre perfonne qui fait un
grand ufage de remèdes ,' qa' elle fait
de fon corps une boutique d'apothi-
' caire.
On dit auffi proverbialement &
figurément , <^une nouvelle , un ou-
vrage répandu «ou autre chofe j yien^
nent de la boutique de quelqu'un ;
!>our dire , qu'il en eft l'auteur ou
^inventeur , & cela ne fe dit guères
qu'en mauvaifepart.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft très-
brèvcs
Il fâudroit changer ^a en ^ , &c
écrire boutike. Voyez Orthogra--
PHE.
BOUTIQUIER i fub&inrif mafculin„
& terme familier dottt le peuple fe
fcrt pour dcfignei*' un petit mar-
dianaqui tient boutique..
BOUTIS; fubftantif mtfcuKn, &
terme de Vénerie , qui fe dit deSi
endroits où fouillent les betes noi-
res. Il y CL beaucoup dû bouti:5 dans^
ce cantons
BOUTISSE V ftibftancif féminin , &
terme d**Ai:chiteâîure , qui fe dit
d'une pierre qu'on place dans un»
xmur fuivant u Ibngucuf , de ma-
nière que fa largeur paroît en de-
hors*
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft très-brè"-
ve.
Il faudroir flipprin^er un f qui
eft oifif , & écrire boutife. Voyez
Orthographe.
BOUTOIR ; fubftâiïtif mafculin.
Obtil dont les maréchaux fe fervent
pour parer le piecf d'un cheVal
avant de le ferrer. // a bleffé et che-^^
val d*un coup de boutoin:
Boutoir , fe dit,, en termes dé Cbr*
royeurs j de i'iriftnimfent avec le-
quel ces artifans boutent les cuirs;
au fortir de la tannerie»
!Boutoir , fe dit , en termes de Vé-
nerie j du groin d'un fanglier. Cet
chien fut blejfé d'un coup de bou^ '
toir.
La première fyJlabe eft brève ^
& la féconde longue.
Le r final fe fait fentir en tonte?
circonftance.
BOUTON ; ftibftantif mafculin. Glo^
bulus. Efpèce de petite boule d'or,,
d'argent , de pierreries , d^voire ,,
&c, ou de bois couvert d'étoffe , de
foie , de fil , &c. fervant à réunir-
dans, l'habilldnent desigartiesiéga^-
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X4« , BOU
rées , ou à les attacher enfemble.
On a mal dijlribué Us boutons de
cet habit.
Les boutons reçoivent différen-
tes dénominations relatives à la for-
me qu'on -leur donne , & aux ufa-
{;es auxquels on les deftine. Voici
es.princjfales.
BouTQN A AMANDE , fe dit d'un bou-
ton 4'or entouré d'un cerceau fim-
pie découpé eu plein*
Bouton a la brochette , fe dit , en
termes de Boutonniers, d'un bou-
ton f^it fans pointe fur une bro-
chette.
Bouton a çul de vA , fe dit d'un
bouton façonne fait fur la bro-
chette , & qui n'a point de pre-
mier jetage*
ÇouTON A UMACH , fedit d'un bou-
ton façonné qui eft entouré de plu-
sieurs croix de foie luifante , ayant
i peu près la forqiç d'une coquille
de limaçon.
BpUTON A GARPHD*ÉpÉEj fç ditd'uu
bouton uni en pr ou en argent, dont
les ondes fpnt bçaucoup plus hautes
quç les ordinaires.
Bouton a épi , fe dit d'un bt>uton
façonné , roulé après le premier je-r
tage , d'pr en trait , en cordonnet ,
çn liiifant , &ç couvert d'un cer-
ceati.
Boutons a pieriiç , fe dit des cail-
loux ) cryftaux , &c^ aiuxquels le
lapidaire ^ donnç la formç de bou-
ton.
On dit figurément 3f .proverbia-
lement de quelqu'un qui eft difpofé
^ quitter la robç ou la foaranp pour
prendre l*épée , queyi robe ou fa
foutant ne tient quà un bouton.
On dit ptoverbi^lemenrôf figi»-
rémenc^ quo*i a ferré le bçutonp,
Îjuelque perfonne ; poi|r dire , qu'on
'a fortement prelfée fur quelque
pbjer 9 9c quelai^çfoi» en tx^enaçaqf .
BOU
Bouton de la bru>e , fe dît , 'en
termes de Manège , du petit anneau
de cuir qui coule le long des rênes ^
& qui les reflferre.
On dit mettre un cheval /bus k
bouton ; pour dire , raccourcir, &
tendre les rênes eh coulant le bou^
ton de la bride, que Ton. fait def-
cendre jufques fur le crin.
Boutons , fe dir^ dans les manufac-^* ^
tures de foie , de petites boules de
• bois traverfées de ficelle», qui fe
rendent au rame > & qui tienneoc
lieu de femple dans les ouvragef
à la petite tire.
Bouton , fe dit , en termes de fer-
rurerie , de ce qui fert de main pour
ouvrir ik fermer les verroux , tai>
gettes, &c.
Bouton , fe dit auffi , en termes de
ferrurerie , du morceau de fer pla-
cé en-dedans d*un appartement fur
le palaftre d'une ferrure , & qui fçrc
â ouvrir le demi-tour Çc la porte.
Bouton, ou Bouton de. pin > fedit »
en termes de Chimie & de Métal-
lurgie , des petits globules de mé-
tal qui rçftçnt fur les coupelles , pu
qu'on trouve au fpnd 4^^ creuf<;ts
après les fontes.
BouTQif , fe dit awffî , en termes d'Ef»
fayeurs , des petites parties d'or ou
d'argent dont ils* fç fervent pour
çffayer ^ qijel jitrç font ces mé-
tsfux.
BopTON , fe dip d'pn petit cprps roqd
qu'on met au bout aune artne à feo
pour fet vit de mire
BpUTON ou ^OITE D'ÉÇpu'viLLON, fe
dit, en tçrmes d'^ri^illerie, d'une
pièce de bois tournée , fur laquelle
on clone quelque mprceau de pe^a
de rnoutoo , en mettant )a laine en
dedans, & dont onfe ferç pour neç-
toyer Tame du canon , quand on Ta
tirç.
PpUTON PE'ÇUILLISa QE CANÇN ^ ie
• dii
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:botj
ndit auflî d'un bout de bois tourné
:iur lequel il y a une cuilHer de cui-
vre clouée , & dont on fe fert pour
retirer les gargouflTes de Vstme du
canon.
3ouToN DE LA cjïL é ssE , fe dit de r^x-
.trémitéqui termine le canon du cô-
té de la culade.
:fiouTON DE piERRiER , k dit d*ûne
boule de métal qui eft au bout de
la culafle , & quieft percée au mi-
lieu.
3ouToN, fe dit, en termes d'Artifi-
ciers, de Texcrémité de la tétine
^u culot , arrondie en forme de
zone fphèrique , du milieu de la-
quelle s'élève la broche qui forme
lame de la fufée.
Bouton , fe dit , en termes de Chi-
rurgie , d'un inftrument d'acier ou
d'argent dont on fe fert dans l'opé-
ration de la taille , pour retourner
les pierres mal chargées dans les te-
nettes , & pour fonder s'il n'y en
a point qui reftenc.
Bouton de feu , fe dit auflî , en ter-
mes de Chirurgie , du cautère ac-
tuel , propre à brûler les os pour
<:on fumer les exoftofes & les ca-
ries. >.
5ouTON DE FEU , fe dît encote'^ en
termes de Chirurgie & de Maré-
challerie , d'un inftrument de fer ,
rond par le bout & rougi au feu ,
que les chirurgiens appliquent fur
certaines plaies , & les maréchaux
fur les boutons de farcin pour les
guérir.
Bouton , fe dit , en ternies de Braf-
ferie , des petites globules de mouf-
fe qui s'élèvent fur le levain.
Bouton , fe dit , en termes de Jar-
dinage , du petit bourgeon que
pou fient les arbres & les plantes ,
& d'où fe forment les feuilles &c
les fleurs.
On diftingue , dans la végétation
Tome IF.
des arbres, deostibrtes de boutonst
\t% ronds &: les plats : les ronds pro-
mettent des branches i fruits ^ &c
' les autres des branches à bois.
On dii^ en termes de Faoconne-
rie, cpLun oifeau branche & prend
le bouton ; pour dire j qu'il fe per-
che à la cime des arbres.
Bouton , fe dit, en Médecine & en
Chirurgie , d'une petite tumeur
rouge, enflammée, qui s'élève par-
ticulièrement fur la peau du vifage,
aux ailes du nez , au nienton & au
front.
Les boutons au vifage font pref-
que toujours occafionnés par un
vice de l'eftomac , ou par une cha-
leur trop confidérable ou fang.
Dans le premier cas ^ les boutons
reviennent périodiquement , & fui-
vent la marche des digeftions ^ qui
font tantôt bonnes, tantôt maU-
^aifes : on eft fujet aux dégoûts ,
aux rapports aigres , aux vents , aux
borbor)rgmes , aux coliques , aux
envies de dormir , Se aux pefattteurs
^'eftomac. Pour guérir ces efpèces
de boutons , il faut néceflairement
remédier à l'eftomac, en employant
tous les remèdes qui peuvent en
diminuer la foibleue. Le vin de
Quinquina , dont on prend un peut
verre avant chaque repas , guérit
foHvent ces fortes de boutons 4
parce que le Quinquina convient
dans toutes lès maladies , qui pro-
cèdent de la foibleflTe d'eftomac.
Quand les boutons viennent de
leffervefcence du fang , ce que l'on
connoît au tempérament jeune &c
bouillant du malade , aux alimens
échaufFans & liqueurs fpiritueufes
dont il fe nourrit j aux paffions vi-
ves dont il eft agité ^ aux exercices
violens qu'il fe donne , & aux veiW
les continuées qu'il effuie j il faut
ufer des remèdes propres à rafraî-
li
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ijo BOU
chir. Il fera bon de fe faire fai-
gner 9 de prendre quelques lave-
mens , & de faire mage des eaux
minérales de PafTy > épurées , ou
d'une boiiTon faite avec la boule de
Mars , infufée en manière de thé ^
& coupée avec un tiers de décoftion
d'orge. .On pourra auffi employer
avec fuccès > les bains tièdes ^ &
quand on aura fuâifammenc tem-
péré les humeurs , ou fe purgera
doucement , pour détourner les
mauvais levains de Teftomac j qui
pôurroient rétablir le défordredans
le corps.
Si les boutons du vifage font ac-
cidentels, on les guérit avec du foin
Se peu de remèdes.
il faut fe frotter le vifage foir &
fnatin , avec une flanelle chaude ,
afin de décrafler &c de déboucher
les pores de la peau , &c favorifer
par-là la tranfpiration* On recom-
mande , en pareil cas > de f e laver
le vifage tous les jours avec de
Teau de favon. La pommade qui
fuit , eft auflî très-emcace , pourvu
qu'on fe falfe faigner &c purger au-
paravant 3 & qu'on prenne une tifa-
jie de racine de patience fauvage ,
pendant huit jours.
Prene\ quatre onces de cire en
frain, faites-la fondre à petit feu
ans un poêlon j verfez deflixs neuf
onces d'huile rofat , en remuant
jufqu'à ce que le mélange foit fait j
ajoutez une once de fel de Saturne^
& un gros de camphre j remuez en-
core, jufqu'à ce que la matière ait
pris quelque connftance.
Vous frotterez le foir les bou-
tons de ce remède , & vous appli-
querez un liage par-deflùs.
Boutons de Farcin, fe dit de cer-
taines bubes ou groffeurs rondes ,
qui viennent aux chevaux quand ils
çnc le faxciru
BOU
Les deux fyllabes font brèves an
fingulier; mais la féconde eft lotw
gue au pluriel.
BOUTON j nom propre. îled'Afie ,
l'une des Moluques, dans la mer
des Indes, environ à quatre lieues»
fud-eft , de l'île de Célèbes. Dam-
Eier lui donne vingtrcinq lieues de
>ngueur , & dix de largeur.
BOUTONNE j nom propre. Rivière
de France , qui a fa fource àChef-
boutonne , en Poitou ; & fon em-
bouchure dans la Charente', à
deux lieues , eft , de Rochefort >
après un cours d'environ quatorze
lieues*
BOUTONNÉ, ÈE i adjeftif & par^
ticipe pafljf. Voyc^ Boutonner.
Boutonné , fe dit, en termes de l'Art
Héraldique , du mifieu des rofes &
des autres fleurs , quand il eft d'au-
tre couleur que la fleur. Il fe dit
aufli d'un roiier qui a des boutons >
& des fleurs de lys épanouies.^
GoTAFREY , en Dauphiné , d'ar-
gent , à trois rofes de gueules bou-
tonnées d'or.
Boutonné, fedit, dans le fens augu-
ré, d'une perfonne difcrète, myf-
térieufe , & qui cache ce qu'elle
fait. Vous Tiea tircre^ rien ; il cji
trop boutonne^
BOUTONNER j verbe aétif de k
première conjugaifon , lequel fe
conjugue comme chanter. Globulis
ajlrinscre^ Paffèr les boutons d'un
habillement dans les petites ouver-
tures , qu'on nomme ganfes ou bou^
tonnièresy dilpofées pour recevoir
ces boutons. Le froid oblige à bou^
tonner les habits.
Ce verbe eft auflî pronominal
réfléchi dans le même fcns , &
.s'emploie abfolument. Il n^ fait pas
affh[ froid pour fe boutonner.
Boutonner la Bonnette , fe dit
quelquefois p, en termes de Marine >
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BOU
tde raûion de lacer la bonnette
maillée.
Boutonner , eft auflî verbe neutre,
& fe dit, en termes de Jardinage >
des arbres Se des plantes qui com-
mencent à poufler des boutons. Les
cérijîers boutonnent.
Les deux premières fyllabes font
brèves , Se la troifième eft longue
ou brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe , avec la conjugai-
fon Se la quantité profodique des
autres temps.
Il faudroit fupprimer un n qui
eft oifif , & écrire , d'après la pro-
nonciation , boutoner. Voyez Or-
•THOGRAPHE.
BOOTONNERIE ; fubftantif fémi-
nin. Marchandife de Bouconnier.
Son commerce principal conjijle en
boutonnerie»
Les deux premières fyllabes font
brèves, la troifième eft très-brève,
& la quatrième longue.
BOUTONNIER j fubftantifmafcu-
lin. Artifan qui fait Se vend des
boutons. // apprend le métier de
Boutonnier.
La terminaifon ier de ce mot eft
une diphtongue en pocfîe comme
en profe.
BOUTONNIÈRE: fubftantif fémi-
nin. Ouverture longue & étroite j
pratiquée dans un vêtement pour y
paflèr les boutons , & bordée d or ,
d'argent, de foie ou de fil. Ces
boutonnières font bien travaillées.
BouTONNiâRE , fedit, en termes de
Chirurgie 3 d'une incifion que l'on
fait au périnée , pour pénétrer dans
laveflîe,&y placer unecanulle,
par où puiffent fortir les matières
qui y font contenues.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft longue, &
k quatrième trè^brève.
11 faudroit fupprimer un n qui
BOU 151
eft oifif. Se écrire boutonière.Yoyoz
Orthographe.
BOUTOU i fubftantif mafculin. On
donne ce nom à une forte de maf-
fue , faite d'un bois dur & pefant »
longue d'environ trois pieds , Se
qui fert d'arme ofFenfive aux Ca-
raïbes.
BOUTOUIR j vieux mot qui figni-
fioit autrefois moulin à draps.
BOUTRIOT y fubftantif mafculin,
& terme de Cloutiers-d'Epingles ,
2ui fe dit d'une efpèce de burin ,
ont ces Artifans fe fervent pour
faire la petite cavité du poin-
çon.
BOUT-SAIGNEUX j fubftantif maf-
culin. Le cou d*un mouton, tel
qu'on le vend à la boucherie. C^ejl
un bout-faigneux. Un bout-faigneux
de mouton.
On dit auflî un bout-faigneux dà
veau. y
BOUTS^RIMES j fubftantif mafcu-
lin pluriel. On appelle ainfi des
rimej données pour en former des
vers , & ordinairement pour en
compofer un fonnet. // s^ occupe
à remplir les bouts-rimés d'un fon^
net.
BouT-RiMi, fe dit , au fingulier ,
d'un fonnet compofé de bouts-
rimés. Qui eft fauteur de ce bout*
rimé ?
L'invention de ce genre de poc-
fie , qui eft aujourd hui abandonné
avec raifon afux mauvais Poètes ,
eft due à Dulot , Pocce du dix-fep*
tième fiècle.
BOUTTEVILLE ; nom propre.
Ville & Duché de France , dans
rOrléanois , fur la rivière de Loing,
à trois lieues Se demie , fud-eft >
de Montargis.
^U y a auÛi un Bourg de ce nom
dans i'Angoumois , environ à trois
lieues , eft-fud-eft , de Cognac.
« • • •
1 1 ij
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252 BOU
BOUTURE i fubftamif féminin.
Branche féparée d'un . arbre , ou
d'ane autre plante ligneufe , &: qui
étant mife en terre , y prend ra-
cine. Le grofelier ^ le faule , le
figuier , le coignaffier , &c. viennent
de bouture.
Bouture , fe dit , en termes d'Or-
fèvres , d une leiEve faite avec du
fel de tartre , pouc blanchir l'ar-
gent.
Bouture , s'eft auflî dit autrefois ,
dans les Monnoies ,. de ce qu'on
appelle aujourd'hui houfwre^ Voyez
c€ mot*
La première fyliabè eft brève, la
féconde longue >j&la troi(ième très-
brève.
K)UVARD |, fubftantâf mafculin.
Gros marteau , dont fe fervoient
autrefois les Monnoyeur^ pour frap-
per les flàns , .avant l'invention du
balancier. Qn dit auflS bouard.
BDUVEMENT ; fubftantif mafculin,
& terme de Menuifiers , qui fe
dit d'un outil, avec lequSl ces Ar-
tifans font les moulures, de. leurs
ouvrages^.
jyOWENS ; nom propre. Petite
ville Se port de l'île de Fuhnen.
BDUVERET ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois ailture des terres.
BDUVERIE ;, fiibftantif féminin.
Boum Jlabulum. . Etable à bœufs.
Ce mot s'emploie particulièrement
pour défigner un étable dans un
marché public. Les bouchers trou-
veront dans la beuverie ce quil leur
faut.\
La première fyliabè eft brève,
la féconde très-brève, & la troi-
fième longue. .
BOUVET j fubftàntifnufculin. Sorte
de raJDOt , dont fe fervent les Char-
pentiers > & les Menuifiers pour
faire les-rainures de les languettes.
Il y a plufieuxs £oïXJèsJ^,bouvets ,
BOU
<pn reçoivent des } dénominations
relatives à leur forme & aux ufa-
ges auxquels on les emploie. Il y
a les bouvets mâles ^ qui font les*
rainures j les bouvets JemcUes , qui .
font les languettes j les bouvets de
brifure^ qui fervent à rainer les bri-
fures des croi'fées , des portes , &c. -
les bouvets à panneaux , qui fervent
àxainerle bois des panneaux; les-
bouvets à planchers y qui fervent à
rainer lès planches à planchers ; les
bouvets brifés ou de deux pièces , qui .
fervent à faire des rainures à dif--
férentes diftances ; les houvets à dé*
: gorger^ qui fervent à dégorger les^
moulures ; les bouvets à embre^
vur^ qui ferveur à faire. les embrè-
vemens des cadres ; les bouvets à
noix ,.xjui -fervent i faire les noix
d^ hatcans des croifées.
Là première fyUabe eft brève , Su
. la féconde moyenne au fingulier, .
; mais longue au pluriel.
BOUVIER j fubftantif mafculin. Ce-
lui qui cotiduit les boeufs , & qui.
. les garde. Un boicvier doit être ro^
bujle & vigilant.
BouvTER , fe dit figurément, & par.
manière d'injure , d'un homme -
. groflîer. Je ne veux pas viyrt avec -
ce bouvier.
Bouvier , fé dit , en term^ d'Aftro^
nomie , d'une conftellation de Thé-
mifphère feptentrional , compofée -
de cinquante-cinq étoiles , félon le
catalogue de Flamftéed. Cette conCr
tellation , quoique fort feptentrio*
nale , defcend lous Thorifon , &
fé couche pour nous. Ovide an-
, nonce pouT le 4 Mars fon coucher-
cofinique , c'eft-à-dire, le temps .
où elle fe couche au-.foleil I0'-
vant.
Germanicus Cé&r dît que le
Pafteur ou Bouvier , qu on a placé
dansle cieU.étoit Icare, pèred'JE*
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figûneu Bacchus lui avoir appris
l'arr de faire le vin-^ pour Tenfei-
gner aiix hommes , & il fut lapidé
par des bergers qui croient ivres.
Sa fille découvrit le corps de fon
père , par le moyen d'un chien qui
lui étoit refté fidèle j elle fe tua de
défefpoir, & elb fut placée dans
le ciel avec {on père & fon chien ;
voili pourquoi Properce appelle
baufs d'Icare , les-fepf étoiles- de la.
grande oiufe. -
D'autres prétendent que le Bou-
vier eft AîJcas , fils de Jupiter & det
Gallifto^ qui enfeigna la manière!
de faite du pain , qu'il avoit apprife
de Triptdlème , de qui mérita ainfi
dette déifié par la reconuoiifance
des'hommesi
Bouvier j eft auffi le nom dune
forte de petit oifeau , ainfi appelé
de ce qu'il fuit les troupeaux de
bœufs. Il a le corps alongé , de
même que le bec , qui eft d'un brun
roufisâcre. Sa tète Se fon dos font
de couleur plombée , mêlée de
jaune & de couleur de cendre : il a
la gorge & le ventre blaiKhâtces ,
k poitrine femée de taches noires ,
les ailes brunes & blanchâtres , &
les pattes noirâtres.-
Aldrovande diftingue cinq fortes
d'oifeaux de cette efpèce j mais il
n'y a proprement que celui dont
nous venons de parler , auquel ap-
pattietine le nom de bouvier , parce
qu'il e(ble.feul qui fui ve Uswou-
peaux
Bouvier , fe dit encore d'an poifibn
qui , félon Artédi , a trois ou qua-
tre doigts de longueur , & la- moitié
de largeur. Il eft couvert de larges
écailles, de couleur argentine, lia
la bouche petits 8C fans dents , &
la queue fourchue. Il fe tient dans
le bourbier , & fa chair eft apéri-
tive^
BOu ,53
La terminaifon icr de ce mot
eft diphtongue en poëfie comme
en jprofe.
BOURRE ; fubftantif féminin.
Celle qui conduit ^ garde les
bœufs.
La première fyUabe eft brève,
la féconde longue , &c la troifième
très-brève.
BOU VILLON i fubftantif mafculin.
Diminutif. Jeune bœuf. FoiM de
beaux bouvillons.
Les trois fyllabes font brèves au
fingulier ; mais la dernière eft lon-
gue au pluriel.
: 11 faudroit changer le fécond [
eni, & écrire, d'après la pro-
nonciation , iouvHion. Voyez Or-
THOGRAPHBi •
BOUVINES ; nôiïl propre. Lieu fa-
meux , dans la Fbndre Wallonne ,
fur la rivière de Marque, à deux
; lieues, fud^ft,.d.e Lille. G'eft-U
, où Philippe Augufte défit .avec
cinquante mille honmi^s , jwais
non fans un grand rifque de fa vie ,
l'armée de TE'mpereur Otfap© &
de fes alliés , forte de plu5 ^e cent
; cinquante mille combatcans. Le
Comte de Flandre & le Comte de
Boulogne furent faits .prifonniecs '
à certe journée. Le Chevalier -Gue-
rin , nommé à TEvèché de Senlis,.
coramandoit larn^ée Françoife. Ce
Prélat difoit s être chargé du com-
mandement : lion mie pour corn-
battre, , mais pour admonejler les
; Barons & les autres Chevaliors ,^ à-
f honneur de Dieu , du Roi & du
Royaume^ & à la défenji ,dc leur
propre Seigneur.
C eft en mémoire de cet événe-
ment , que fut fondée TAbbaye de
la Vide ire.
BOUVREUIL ; fubltantif mafcUlin.
j Oifeau de.lagrofleur d^uiste^allouet-'
I t&, qui aie bec noir, cou^ &'ft)rt j?.
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154 BOU
la tcte , la queue & les aîles noires;
ie dos d'un gris d ardoife , & le
ventre d'un beau rouge. Le mâle
ne diffère de la femelle , qu'en ce
que fes couleurs font plus bril-
lantes, -
Cet oifeau aime beaucoup les
premiers boutons des arbres frui-
tiers , auxquels il fait grand dom-
mage. Son chant eft agréable ;
mais on préfère celui de la li-
note.
La première fyllabe eft brève , &
la féconda moyenne au fingulier ,
mais longue au pluriel.
Le / final fe prononce mouillé.
BOUXACH ; nom propre. Ville
d'Afie y dans le Koraflan , envi-
ron à dix - fept lieues , fud ^ de
Hérat.
BOUXIÈRES-AUX-DAMES ; nom
propre. Abbaye de filles nobles, &
fécularifées fous le titre de Cha-
noinejfes , environ à une lieue &
demie , nord-oueft , de Nancy.
BOUXWEILLER } nom propre.
Ville de France , en Baffe-Alface ,
dans une contrée fertile, environ
à deux lieues , nord-eft , de Sa-
verne.
BOUYANT: vieux mot qui figni-
fioit autrefois facile à mettre en
mouvement.
BOUYLLE ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois extrémité, pointe.
BOUZANNE ; nom propre. Petite
rivière de France , en Berry. Elle
9L fa fource près d'Aigurande , &
fon emboucnure dans la Creufe ,
au'deffbus d'Argenton.
BOUZONVILLE; nom propre. Pe-
tite Ville & Abbaye d'hommes , en
Lorraine , fur la Nied , a trois
lieues, oueft > de Saar- Louis. L'Ab-
baye eft en commende , & vaut
flru Ticulairç douze mille livres de
tente»
BOX
BOXBERG ; nom propre. Petite
ville d'Allemagne , en Franconie,
dans le voifinage de Mergentheim.
Elle appartient à l'Eledteur Palatin* ^
BOXMEER ; nom propre. Ville du
Comté de Zutphen , fur les fron-
tières du Duché de Clèves.
BOXTEHUDE ; nom propre. Petit«
ville d'Allemagne , dans le Duché
de Brème , à cinq lieues de Ham-
bourg. Elle appartient au Roi de
Dannemarck.
BOXTEL ; nom propre. Petite ville
&c feigneurie du Brabant Hollan*
dois j fur le Dommel , à quatre
lieues de Bréda , & à deux de Bois*
le-Duc.
BOYARD ; fubftantif mafculin. Ti-
tre de dignité, le même que Boiard.
f^oye:ç^ ce mot.
BOYAU ; fubftantif mafculin. Intef^
tinum. Ce mot défigne , dans le dif-
cours ordinaire, ce qu'on appelle
autrement inujlins ; 'c'eft-à-dire^
ce canal qui tient au méfentère,
fait plufieurs circonvolutions , fert
à recevoir les alimens au fortir de
l'eftomac , & à jetter les excré-
mens hors du corps, /^oy^if Intes-
tins.
Descente de Boyaux , fe dit d'une
maladie caufée par la rupture du
péritoine , & qu en termes de l'Art
on appelle Hernie. Voyez ce mot.
On dit proverbialement & po-
pulairement de quelqu'un , qui eft
toujours difpofé à faire bonne chère
quand on l'mvite , qu'/V a toujours
Jix aunes de boyaux vides.
On dit aufti proverbialement
& populairement» rendre tripes &
toyaux;poat dire , vomir exceflive-
ment.
On dit , en termes de Manèg*
&c de Maréchallerie , qiiun cheval
a beaucoup de boyau ; pour dire ,
qu'il a beaucoup de flanc > beai^
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BOY
coup de corps. Et qui un cheval ejl
étroit de boyau ; pour dire , qu'il
n'a point de^ corps , ou qu'il l'a
^ efflanqué comme celui d'un lé-
vrier.
Corde a Boyau , fe dît d'une corde
faite de boyaux de mouton , d'a-
gneau , ou d'autres animaux , &
2ui fert a divers inftrumens de mu-
que ; comme violon, théorbe, &c.
de même qu'à fiaife des raquettes,
& à plusieurs autres ufages*
Boyau j fedit, en termes de l'Art
Militaire , de chaque partie qui va
en ligne droite dans une tranchée
faite pour affiéger une place.
Boyau , fe dit auflî d'un foITé cou-
vert de fon parapet , fervant de
communication à deux tranchées ,
Spand on fait deux attaques qui
ont près l'une ae l'autre.
Boyau , fe dit , figurément > d'une
place longue , & qui a peu de lar-
geur. Cette ville n^ejl qu'un boyau.
La première fyllabe eft brève ,
& la féconde moyenne au fingulier,
mais longue au pluriel. ^
Le X final , qui forme le pluriel ,
prend le fon du :[ devant une voyel-
le , en fuivant néanmoins la règle
générale donnée ci-après, f^oye^ la
kttre S.
Il faudroit changer le a: en j , &
écrire, boyaus. Voyez Orthogra-
PHE
BOYÀUDIER j fubftantif mafculin.
Artifan qui prépare & file des cor-
des à boyau , pour fervir à certains
inftrumens de mufîque , à faire des
raquettes ^ &€.
La terminaifon ier de ce mot ,
eft un diphtongue en pocfie comme
en profe.
BOYER j fubftantif mafculin, &
terme de Marine. Sorte de bateau
ou de chaloupe. Flamande , matée
en fourche > ayant une ièmelle de
BOY »55
chaque côté , pour mieux aller
à la botdine , & moins dériver,,
Ce bâtiment eft plus propre à na^
viguer fur les rivières , que fur la
mer.
BOYEZ ; ( les ) On appelle ainfi les
Prêtres des Sauvages idolâtres do
la Floride. Chaque Prêtre a foa
idole particulière, qu'invoque le
Sauvage j qui y a de la dévotion ,
par des chants ^ & eu faifant fumer
du tabac»
BOYLE ^ nom propre. Petite ville
d'Irlande , dans le Comté de Rof-
common , près du lac de Key.
BOYLE ; ( Robert ) nom propre^
Phyficien célèbre , né à Lifmore ,
en Irlande, le 15 Janvier i6ijy6c
mort à Londres le 30 Décembre
16^1. Il eft inventeur de la machine
pneumatique que Hook a perfec-
tionnée.
Ses écrits, qui ont pour objets la
Théologie , la Phyfique & les Ma-
thématiqnes , font recueillis en
cinq volumes in-folio , publiés i
Londres en 1 744.
BOYLE ; vienx mot qui fîgnifioit au-
trefois une chèvre.
BOYNE ; nom propre. Rivière d'Ir-
lande , qui a fa fource dans le Com-
té du Roi , & fon embouchure dans
la mer. Elle eft célèbre par la vic-
toire que remporta en perfonne fur
fes bords en 16^0 j Guillaume »
élu Roi d'Angleterre l'année pré-
cédente , contre les troupes du Roi
Jacques II fon beau-père ^ i qui il
ravit la couronne.
BOZA } fubftantif mafculin. Oa don-
ne ce nom en Turquie à une forte
de bière faite dorge & de millet
cuits enfemble ^ & qu'on laifle eur*
fuite fermenter*
BOZANTIA y nom propre. Petite
ville forte de Pologne j dans le Par-
latinac de Sendomir»
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if^ BOZ
BOZUTE ; vieux mot qui fignifioît
autrefois trompette.
BOZOLO i nom propre. Bourg ,
Château de Principauté d'Italie ,
dans le Mantouan , à deux milles
d*Oglb , entre Mantoue 6c Cré-
mone.
BOZOR ; nom- propre. Petite ri-
vière d'Italie , dans la partie méri-
dionale de rîle de Corfe. Elle fe
perd dans le golfe de Talabo.
BOZOULS ; nom propre Ville de
France , en Rouergue, fur la rivière
de Dordou , à quatre lieues , nord-
eft , de Rhodes.
BOZZO ; nom propre.* Rivière dl-
talie , dans le Milanez. Elle fort du
lac Majeur , & fe jette dans celui
de Gavira.
BRABANÇONE ; fubftantif fémi-
nin , & terme de Fleurifte. Tulipe
dont, les couleurs font le blanc de
lait , le pourpre , & un peu de rou-
ge.
BRABANÇONS ; (les) on a ainfi
appelé autrefois des Aventuriers qui
faifoient la guerre pour ceux dont
ils rece voient le plus d'ar^nr. Ce
nom leur vint de ce qu'ils étoient
Eour la plupart originaires du Bra-
ant.
BRABANT} nom propre. Duché, &
Tune des dix-fept Provin/ces des
Pays-Bas. Ses bornes font , îe Com-
té de Hollande , &c le Duché de
Gueldres au nord ; le même Du-
ché & rèvèché de Liège à l'orient j
les Çonités de Hainaut & de Namur
au midi , & à l'occident la Flandre
& l'a Zelande.
Ce Duché appartient en partie
à la Maifon d'Autriche , & en par-
tie à la République des Provinces-
Unies : c'eft pourquoi on le divife
en Braban: Autrichien & Brabant
Hollandois. Bruxelles eft la capitale
du Brabant Autrichien , & Bois-
BRA
le-Duc du Brabant Hollandois. Ce
Pays eft très-riche , à caufe du com-
merce confidérable qui s'y fait par-
ticulièrement en toiles & en den-
telles.
BRABANTES ; fubftantif féminin
pluriel. On donne ce nom dans le
commerce , à certaines toiles d c-
toupes de lin qui fe fabriquent aux
environs de Gand , Bruges , Ypres^
Counray, &c.
BRABEUTE i fubftantif mafcultn.
Ce mot qui vient du Grec , & qui
Ggnifie Diftributeur de prix , delî-
gnoit chez les Cîrecs un Magif-
trat chargé de préftdet aux Jeux
Solennels , & particulièrement
aux Jeux Sacrés. Après avoir prêté
ferment de juger avec impartialité^
il alloit s'affeoir à une place diftin-
guée , où revêtu d'un habit de
pourpre, ayant une couronne fur
la tère ^ & une baguette i la main ,
il prononçoit fouverainement les
{►rix & les J>eines que méritoient
es Athlètes vainqueurs, & ceux qui
s*étoient mal comportés. Cette Ma-
gift rature étoit confidérable ; &
Philippe , Roi de Macédoine fe
rétoit fait attribuer ; ce que Demo-
ftènes ne manqua pas d'envifager
comme un attentat à la liberté des
Grecs.
BRABORG ; nom propre. Petite
Ville de Suède , dans TOftrogo-
thie , fur la rivière de Motala.
BRACATGEj vieux mot qui fignî-
fioit autrefois orge.
BR ACC AS j nom propre. île de
l'Amérique , l'une des Caymanes #
près de celle de Cuba.
ÉRACCIANO; nom propre. Petite
Ville & Duché dWie^dans l'état
de TEelife , fur un lac confîdérable
du même nom.
BRACELET ; . fubftantif mafculin.
Brachiale, Ornement que les fem-
mes
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BRA
mes pôiteiuaa bras. On lui fit f refait
d^une paire de bracelets de diamans.
Bracelet , fe dit , en termes de
Doreurs , Argenteurs & autres Ou-
vriers fur métaux , d'uri inftrument
de cuir ou d*étofFe , dont ils fe cou-
vrent le bras gauche au-defTus du
poignet, pour éviter de fe blefler
en poliflaht leurs ouvrages.
La première fyllabe eft brève,
la féconde très-brève , & la troifiè-
me moyenne , au fingulier , mais
lonçue au pluriel.
iT faudroit changer le c en ^ , &
écrire brafelet^ Voyez Orthogra-
phe.
BR ACEROLE ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois vêtement du bras.
BRACHER i Voye-{ Brasser.
BRACHIAL, ALEi adjeélif, & ter-
me d'Anatomie. 11 défigne en gé-
néral tout ce qui a rapport au bras.
Muscle brachial , fe dit d'un muf-
cle oblong, épais & large, qui oc-
cupe immédiatement la partie an-
térieure de la moitié inférieure de
los du bras. Il eft fourchu &
comme échancré par en haut , &
il fe rétrécit par en bas dans le pli
du bras.
Il ell arraché à toute la furface
de Tos du bras par quantité de fibres
charnues, depuis l'attache inférieu-
re du deltoïde jufqu'un peuau-def-
fus des deux foffettes de lextrémi-
té'de los j & depuis lun & l'autre
bord de la face antérieure de cette
extrémité. Les fibres font pour la
plupart longitudinales; les plus fu-
perficielles lonr les plus longues \ les
autres fe raccourciflenr à mefure
qu'elles deviennent internes.
Les fibre? latérale? font un peu
obliques, & le deviennent de plus
en plus j à mefure qu'elles s'apaif-
fent.
Quelques Anatomifte^ oni: nom-
Tçme IV^
BRA iy7
mé ce mufcle brachial interne , pour
le diftinguer du raufcle anconé in-
terne qu'ils appeloient brachial ex^
terne.
Artjère brachiale , fe dit d'une ar-
tère qui eft la continuation de lar-
tère axillaire , & qui commence'
immédiatement derrière le tendon
du grand pedoral. Elle defcend le
long de la partie interne du bras fur
les mufcles coraco-brachial & an-
coné interne , le long du bord in-
rerne du biceps , derrière la veine
bafilique j donnant de petits ra-
meaux de côté & d'autre aux mnf-
cles voifins , au periofte & à l'os»
Elle n'eft couverte que de la
graifle & de la peau , depuis l'aif-
lelle j jufqu'au milieu du bras ;
après quoi elle fe cache fous le
mufcle biceps, &: s'avance fur le
devant à mefure qu'elle defcénd ,
en s'éloignant un peu du cpndyle
interne , fans néanmoins aller juf-
qu'au milieu du pli du bras.
En defcendant depuis raiflTelle
jufques-là , elle jette plufieurs ra-
meaux au mufcle fous-épineux , au
grand rond j au petit rond , au
fous-fcapulaire, au grand dorfâl ,
au grand dentelé y aux mufcles voi-
fins , aux tégumens', & même aux
nerfs.
Nerfs brachiaux , fe dit de fix
branches de nerfs qui vont fe diftri-
buer au bras. Ces nerfs viennent
des quatre dernières paires cervi-
cales , & de la première dorfale,
gui , après avoir communiqué en-
femble par qn grnnd nombre d'en*
trelaffemens , paflTent à travers le
mufcle fc^lèqe, S>^ fe portent vers
le bras.
Çn 1^97 , M. E>uvernei donna
aux cinq premiers de ces nerfs les
npips fuivants \ le mufculo cutané oxk
Wané ^:çteme j le médian , le cubi^.
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X58 BRA
tal^ le cutané externe , le radial :
une branche de ce dernier forme
le fîxième que Winflow nomme
. axillaire ou articulaire.
Les deux premières fyllabes font
' brèves , la troifième eft moyenne
. au (Ingulier mafculin , mais longue
au pluriel j te brève au féminin ,
qui a une quatrième fyllabe très-
brève.
Le / final fe (zxt fentir en toute
. ckconftance.
Le pluriel du mafculin fe forme
en changeant al en aux , dont le x
- prend lefon du;( devant une voyelle,
en fuivant néanmoins la règle gé-
nérale donnée ci -après. Foye:^ la
-lettre S.
Cet adjeâif ne doit pas réguliè-
rement précéder le fubftamif auquel
il fe rapporte. On ne dira pas un
brachial mufcle , mais un mufcle
brachial.
II faudroit changer ch en ït ^ &
écrire ^ d'après la prononciation ,
brakial. Voyez Orthographe,
BRACHIO CUBITAL ; adjedif maf-
culin , fubftantivement pris , &
terme d*Anatomie. Il fe dit d*un
ligamentquiunit Thumerus , ou os
du bras avec le cubitus , ou os du
coude. Il pafle fut le ligament cap-
fulaire de l'articulation , & y eft
fortement attaché. Il eft couvert
par plufieurs tendons qui femblent
le fortifier par leur adhérence.
BRACHIO-RADIALi adjeOif maf-
culin , fubftantivement pris , &
terme d'Anatomie. Il fe dit d*un
ligament qui unit lliumerus , ou os
du bras avec le cubitus , ou os du
coude. Il pafle fur le ligament cap-
fulaire de Tarticulation , & y eft
fortement attaché. Il eft couvert
t»ar plufieurs tendons qui femblent
e fortifier par leur adhérence.
BRACHlTfiSi (les) Hérétiques du
BRA
troifième fiècle , qui fulvoient les
erreurs de Manès & des Gnofti-
ques. .
BRACHMANES; (les) Philofophes
Indiens, dont parlent fouvent les
Anciens. Ils pretendoient que la vie
eft un état de conception , & la
mort le moment de la naiflance ;
que lame du Philofophe , détenue
dans fon corps , eft dans l'état dwe
chryfalide , & qu'elle fe débarrafle
à Ttnftant du trépas , comme un
papillon qui perce fa coque , 6c
Erend fon eflbr. Les évènemens de
t vie, n'étoient , félon eux, ni
bons ni mauvais ; puifque ce qui
déplaît à Tun , plaît à l'autre > Sc
qu'une même chofe eft agréable
éc défagréable à la même perfonne
en diffferens temps. Pyihagore avoit
reçu d'eux le dogme de la Alétemp-
fycofe. Quand ils étoient las de vi-
vre , ils fe bruloient. Après avoir
drefle 8c allumé eux-mêmes le bû-
cher , ils y entroient d'un pas grave
&c majeftueux.
On a imputé aux Brachmanes
plufieurs autres extravagances ,
<:omme de vivre couchés fur la
terre , de fe tenir toujours fur
un pied , de pafler leur Vie
dans les bois > ayant fans cefle les
bras élevés y de fe regarder con-
tinuellement le bout du nez, & de
fe croire comblés d'une faveur di-
vine quand ils y appercevoient une
petite flamme bleue.
Ces fous furent fouvent les Ora-
cles des Grecs , le peuple le plus
éclairé de l'Univers. Suidas prétend
qu'il > furent appelés Brachmanes du
Roi Brachman , leur fondateur. Us
fubfiftent encore dans TOrient fous
le nom de Bramines.
BRACHYCATALEPTIQUE i ad-
jeékif des deux genres , & terme
de Pocfie Gcèqae & Latine » qui
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<léfigtie^ux^ versx auquel il man4}U6
quelaue chofe, comm$ ua pied,
une lyllabe.
BRACHYGRAPHIE i fabftantif fé-
minin. Ce moc qui vient du Grec ,
ûffâ&e, l*Art d'écrire par abrévia-
tions. On a vu à Paris, des gens fi
formés dans cet Art , qu'ils fui-
voient en écrivant les plus habiles
Prédicateurs 3 & Ion a eu par ce
moyen une édition des Sermons du
P.Mabillom '
BRACHYPNÉE ; fubftantif fémi-
nin , & terme de Médecine , qui
défigne cette refpiration courte
quon remarque dans la léthargie
& les fièvres inflammatoires.
BRACHYSClENSi (les) on défigne
ibus ce nom , les Peuples qui habi-
tent un climat , où lombre des
corps a peu d'étendue. Tels font
les Habitans des régions fituées en-
tre Jes deux tropiques qui reçoi-
vent les rayons du Soleil plus ver-
ticalement que les autres peuples.
BRACHYSTOCHRONE; fubftantif
féminin. C'eft le nom que feu
M. Bernoulli , Profeffeur de Ma-
thématique à Baie ^ a donné à la
courbe ae la plus, vite defcente.
C*eft autrement une cycloide.
f^oye:[ ce mot.
BRACKEL^ nom propre. Petite ville
d'Allemagne , dans le Cercle de
Weftphalie , fur la Nette , à cinq
lieues de Paderborne.
BRACKENHEIM j nom propre. Pe-
tite ville fur la rivière de Zaber, a
deux lieues de Haillebron. Elle ap*
partîent au Duc de Wirtemberg.
BR'ACKLAU; nom propre. Ville de
Pologne, capitale d'un Palatinatde
mcme nom, à cent dix mille pas de
Kaminieck»
Le Palatinat de Bracklau eft fi-
tué entre celui de Kiovie, les Cam-
pagnes déferres., les Tartares d'Qc-
BRA 259
Zftchov , le Niefter & lè Palatinat
de PodoHe. La rivière deBog le tra-
verfe d'un bout à l'autre.
BRACKLEY i nom propre^ Ville
d'Angleterre , dans, le Comté de
Nortnampton. Elle envoie des Dé-
putés au Parlement.
BR ACON i fubftantif mafculin , • Se
rerme d'Hydraulique. Il fe ditde la
confole ou appui qui foutienr une
porte d'éclufe.
BRACONAGE ; vieux mot. Il s'eft
dit autrefois d'un droit du Seigneut
fur les filles qui fe marioient.
BRACONÉ ; participe paflîf , indé-
clinable. Foyei BrAconer.
BRACONER ; verbe neutre de la
première conjugaifon , lequel fe.
conjugue comme chanter. Chafler
furtivement fur les terres d'aiitrui ,
pour y prendre du gibier. Il eft dans
V habitude de hraconcu
Les temps compofés de ce verbe
fe conjuguent avec l'/auxiliaire
Avoir. Ils ont hraconé. Il auroit
braconé ^ 6cc.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft longue^
ou brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe , avec la conjugai-
fon 6c la quantité profodique des
autres temps.
Il faudroit changer le c en >f ,
fupprimer un n qui eft oifif , ÔC
écrire , d'après la prononciation ,^
brakoner. Voyez Orthographe.
BRACONNUR; fubftantif mafcu-
lin. Celui qui chaffe furtivement
fur les. terres d'autrui , pour y pren-
dre du gibier. On a condamné ce
Braconnier à l'amende.
Braconnier , fe dit , par extenfion ,
de celui qui ayant droit de chaiîe ,
ne ménage pas le gibier , & en tue
^ autant qu'il peut. Ce Seigneur eft le
plus grand braconnier de la Cjontree.
La terminaifon ier de ce n:u>t eit
Kkij
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iSo
BRA
une diphtongue en poëfie comme
en profe.
BRADANO ; nom propre. Rivière
du Royaume de Naples , dans la
fiafilicace. Elle a fa fource dans
TAppennin , entre Venofe & Po-
tenza , & fon embouchure dans le
golfe de Tarenie , fur les frontières
de la Province d'Otrante.
BRADFORD ; nom propre. Bourg
& Comté d'Angleterre , dans la
Province de Shrop.
BRA DIE j nom propre* Ville de
Moldavie, fur la rivière de Pruth.
BRADNICH j nom^ propre. Bourg
d'Angleterre , à fept milles , nord-
eft, d'Exceter.
BRADYPEPSIE; fubftantif féminin,
& terme de Médecine. Maladie de
l'eftomac , occafionnée par une* di-
geftion lente , foible, imparfaite.
On remédie à cette indifpofirion
en détruifant les caufes qui l'ont
fait naître. F^oye^ Estomac, Di-
gestion.
BRAGAMAS3 vieux mot qui iîgni-
fioit autrefois un fabre.
BRAGANCE; nom propre. Ville &
Duché de Portugal, dans la Pro-
vince d'entré les Monts j fur la ri-
vière deFervenza, & près des fron-
tières du Royaume de Léon. La
, Maifon qui règne en Portugal de-
puis 1^40 , en porte le nom.
BRAGANZA j nom propre. Petite
ville d'Italie , dans l'Etat de Ve-
nife , fur les frontières de la Mar-
che Trévifane.
BRAGARD ; vieux mot qui fignifioit
autrefois orné , élégant
BRAGE ; vieux mot qui fignifioit
autrefois haut de chaulies.
BRAGONIÈRE j vieux mot qui fi^
gnifioit autrefois armure de bras.
BRAQUE ; fubftantif féminin , &
terme de Marine. Cordage qui
étant paiTé fur ks zffazs, Oc amarré
BRA
a deux boucles de fer , placées de
chaque côté des fabords, fert à
empêcher le reculdu canon.
Bragub, fe dit auffi, en termes de
Luthiers , du morceau de bois qui
couvre les écliffes à l'extrémité du
corps du Luth.
BRAGUE j nom propre. Ville Ar-
chiépifcopale , & confidérable de
Portugal , dans la Province entre
le Duero & le Minho , i huit lieues
de la Mer ^ fur la rivière de Cave-
do. Elle fut autrefois la réfidence
des premiers Rois Suèvcs. Son Ar-
chevêque eft Primat du Royaume.
BRAGUER : vieux verbe* qui figni-
fioit autrefois mener une vie joyeu-
fe.
BRAGUES } vieux mot qui fignifioit
autrefois plaifir amoureux.
Il s'eft encore dit pour haut de
chaufles ou culotes fort amples.
BRAHAIGNE j vieux mot qui figni-
fioit autrefois une femelle ftérile.
BRAHILOW; nom propre. Petite
ville de Valachie , a l'embouchure
de la rivière de Serat , dans le Da-
nube.
BR AHIN } vieux mot qui fignifioit au-
trefois ftérile.
BRAI ; fubftantif mafculin. Sorte de
goudron j compofé de gomme , de
réfine , de poix, & d*autres matiè-
res vifqueules propres à calfater.
Brai , fe dit aufli, en termes de Braf-
feurs , de lefcourgeon & de l'orge
broyé pour la bière.
Ce monofyllabe eft long.
BRAID-ALBAIN j nom propre. Pro-
vince d'Ecofle , qu'on appelle quel-
quefois Albanie , & ^ui eft fituée
dans la partie feptentrionale , entre
le Lochaber & les pays d'Athol,
de Stratern, de Menteith & d'Ar-
gyle.
BRAIE ; fubftantif féminin. Linge
avec lequel on enveloppe le dec:
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BRA
rière des enfàns. Otei la braic de
ut enfant. ^
On dit figurément & populaire-
m^ntyfortir Us braies nettes d'une
mauvaije affaire , d'une entr^prife
périlleufe y Sec, pour dire , s'en tirer
heureufement. ,,
BiiAiE , fe dit , en terme de Ciriers ,
d'un inftr liment fur lequel ces ou-
vriers écachent la cire.
Brai£ , fe dit , en termes de Char-
pentiers , des pièces de bois au on
place fur le pailler d'un Moulin à
Vent , pour en foulager les meu-
les.
Braib , fe dit, en termes de Marine,
dts morceaux de cuir ou de toile
cirée , dont on entoure le pied du
mât, pour boucher le trou par le-
3uel iîpafle au travers du tillac , &
ont on bouche auflî l'ouverture
Sar où paiTe le gouvernail , afin
'empêcher la pluie & les vagues
dans le gros temps , de tomber à
fond de cale.
Brau > fe dit , en termes d'Impri-
merie, d'une peau ou parchemin
préparé, quifertàrecouvrir le grand
tympan.
Braie j fe dit auflî , en termes d'Im-
primerie , des feuilles de papiers
gris, avec lefquelles ou fait des
épreuves.
Ce monofyllabe eft long.
BRAIL; vieux mot qui s'eft dit autre-
fois d'une manière de prendre des
oifeaux.
BRAILLARD, ARDE; adjedif &
fubftantif du ftyle familier. Qui
parle ordinairement beaucoup , bien
naut & mal à propos. Cette femme
cfl braillarde, C'eft un vrai braillard.
BRAILLE ; fubdaiatlf féminin. Sorte
de pelle de bois, dont on fait ufage
dans la falaifon des harengs.
BRAILLÉ , ÉE ; adjeûif & participe
paflif. Foyei Brailler.
BRA
z6i
BRAILLER ; verbe neutre de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Clamart, Par-
ler beaucoup, fort haut & mal à
propos. On l'entend brailler par-tout
où ilfe trouve.
Brailler , fe dit auili , en termes de
Chafle, d'un chien qui crie fans
voix.
Les temps compofés fe conju-
guant avec l'auxiliaire Avoir, &
dans ces acceptions le participe eft
indéclinable. J'ai braillé^ elle aurait
braillé y &c.
Brailler , eft auflî verbe aftif , & fç
dit de l'adion de remuer les ha-
rengs avec la braille quand ils font
falés^ afin qu'ils prennent mieux la
falure.
La première fyllabe eft longue,
la féconde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon & la
quantité profodique des autres
temps.
Il faudroit fupprimer un / qui eff
oifif, faire précéder l'i par lautre
/ , & écrire , d'après la pronon-
ciation , bralier. Voyez Ortho-
graphe.
Il faut obferver que fi cette or-,
thographe s'adoptoit , ce verbe de-
viendroit irrégulier dans la forma-
tion des temps dont le fécond /pré-
cède un e muet. De bralier^ il fau-
droit faire je braille.
BRAILLEUR, EUSE ; adjedif &
fubftantif. Qui parle très - haut ,
beaucoup & mal à propos. C'efl un
homme bien brailleur. C*étoit une
vra^e brailleufe.
Brailleur, fe dit, en termes de Ma-
nège , d'un cheval qui hennit fou-
vent.
Les deux premières fyllabes font
longues , & la troifième du féminin
eft très-brève»
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2(j2
BRA
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
Il faudroit fupprimer un / qui
eft oilîf , faire précéder Vi par 1 au-
tre / , changer le s du féminin en ç ,
& écrire , a après la prononciation ,
bralieur , braliew^. Voyez Ortho-
graphe.
BRA IN \ nom |!fopre de cinq bourgs
de France. Quatre font fîtués en An-
jou; le premier à deux lieues,
nord-eft, de Saumur \ le fécond à
fept lieues , nord-oueft ,'^de Château-
Gontier; le troififime>à trois lieues
& demi , nord-oueft , d'Angers j &
le quatrième, fur TAuthion, à deux
lieues, eft, de cette dernière ville.
Le cinquième eft en Languedoc , à
deux lieues , fud-^ft , de Saint Pà-
poul.
BR AINE \ nom propre. Ville de Fran-
ce , dans le Soiflonnois, fur la ri-
vière de Vefle , à deux lieues &
demie j eft-fud-eft , de Soiflbns.
BRAINE-UALEC j nom proprfe. Pte-
tire ville des Pays-bas Autrichiens ,
entre Bruxelles , Mons & Nivel-
le.
BRAINE-LE-COMTE; nom propre.
Petite ville & chatellenie des
Pays-bas Autrichiens , dans le Hai-
naut , environ à trois lieues de
Halle,
BRAlNSj nom propre. Bourg de
France, dans le Maine, à trois lieues,
nord-oueft , du Mans.
BRAIRE j verbe neutre irrégulier de
la quatrième conjugaifon. 11 na
d'ulage que pour déiîgner le cri de
1 ane. Cet âne brait jans cejfe.
Conjugaison & quantité pro-
fodique du verbe irrcguUer Brai-
re.
Indicatif, Prefent. Singuli^. Il
brait.
Pluriel. Ils braient.
Le monofylkbe^ qui forme l'une
BRA
& 1 autre perfbnne de» deax noft^
bres , eft long.
Futur siuvle. Singulier. Ilbrai-
ra.
Pluriel. Ils brairont.
Le fingulier a la première fyllabe
longue , & la féconde brève.
Les deux fyllabes du pluriel ibnt*
longues.
Conditionnel. Prefent. Sir^^
lier. 11 br ai roi t.
Pluriel. Ils brairoient.
Le (îngulier a la prenwcFe fyl-
labe longue, & la féconde moyen-
ne.
Le pluriel a fes deux fyllabes lon^
gués.
11 faudroit changer Vo en a^ 8c
écrire , d'après la prononciation , il
brairait j ils brairaient^ pour les rai-
fons que nous donnons eh parlant
des voyelles & des diphtongues»
Infinitif; Préfent. Btaire*
La première, (y Uabe eft longue >
& la féconde très-brève.
Les autres modes , temps & per.**
Tonnes de ce verbe , ne font pas
ufités.
BRAISE; fubftantif féminin. Char-
bons ardens. Le bois de chine fait peH"
çU braife.
On-dît proverbialement & fign-
rément, de quelqu'un qui, dans un
Ouvrage , paffe rapidement fur
quelque article fans l'approfondir, .
qu^ila pajfé là-dejfus comme chat fur
braife.
On dit auffi proverbialement &.
figiirément , d'une perfonne quia
tiré une prompte vengeance de
quelque chofe, ou qui a répondu
vivement & fur le champ à quelque
chofe de piquant, quelle ta rendu^
chaud comme braife.
On dit encore proverbialement
&: (îguréinent , de quelqu'un qui a.
. annoncé fans ménageaient une nuu*
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feu A
Télïe , un événement fâcheux ,
quil l'n donné chaud comme brai-
Je,
Dans ces phrafes proverbiales,
le mot chaud ^ eft employé comme
adverbe.
SuAf SE , fe dit àt^ charbons que les
Boulangers & Pâciffiers tirent de
leurs fours , & qu'ils éteignent en-
fuite pour les vendre au Public.
La première fyllabe eft longue,
& la féconde très-brève.
Il faudroit changer le s ^x\\^ &
écrire, d'après la prononciation,
èrah^e. Voyez Orthographe.
BRAKEL 'y nom propre. Petite ville
d'Allemagne , en Weftphalie , à
deux milles de Heuxter. Elle ap-
E trient à TEvèque de Pader-
rn.
©RAKENIER i vieux mot qui fignifioit
autrefois Veneur.
«RALIN } nom propre. Ville & Châ-
teau de la bafle Siléfîe , dans le voi-
finage de Martember^.
ÏRAMA j nom propre d'un Dieu des
Indes , qu'adorent les Sénateurs de
Confucius.
"BRAMANT^ nom propre. Petite ville
de Savoie , dans la Province de
Maurienne, fur la rivière d'Arc. *
BRAMAS; (les) Peuples d'Afie , qui
habitent les frontières des Royau-
mes d'Ava & de Pégu.
BRAME j vieux mot oui s'eft dit au-
trefois d'un poiflTon de mer.
BRAMÉyparticipeindéclinable.f^oyq
Bramer.
BRAMER; verbe neutre de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Terme de
Vénerie , qui fe dit du cri du cerf.
Les cerfs bramoient dans la fo-
ret.
Les temps compofés fe conjuguent
avec l'auxiliaire Avoir. //j ontbra-
B R A i<î3
La première fyllabe eft brève %
& la féconde eft longue ou brève y
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , av^c la cônjiieaifon &
la quantité profodique des autres,
temps.
Obfervez <epéndânt que les.
temps ou perfonnes , qui fe termi-
nent par un e féminin , ont leur
pénultième fyllabe longue. Dans
il brame j la fyllabe ira eft lon-
gue.
BRAMINS ou BR AMINES V (les)
Prêtres ou Philofophes Indiens , qui
ont fuccédé aux anciens Brachma-
nés. Ils admettent la métempfyco-
fe , & révèrent particulièrement le
DieuFo, fa Loi 6c les Livres qui
contiennent leurs Conftitutiôns. Ils.
ne fedilent point iffbs du Roi Bradh-
man , comme leurs Prédéceflèurs ^
mais de la tête du Dieu Brama. Ik
font tellement refpedtés fur la côte
de Malabar , qu'un Banian croie
attirer les faveurs du ciel fur fa
maifoti , en letu: abandonnant fa
femme avant la confommation da
mariage, ^oye^ Braghmanes.
BRAMPOURj nom propre. Ville
confidérable d'Afie , dans l'Empire
du Mogol , au Royaume de Can-
difch , dont elle eft capitale.. Il s'y
fait tm grand commerce de toiles
de coton.
BRAN y fubftantif mafculin. Matière
fécale.
Brak de son, fe dit de. la partie dui
fon la plus grortière.
Bran de Judas , fe dit populairement
de certaines taches de rouITeur
qui paroiflent au vifage & aux.
mams.
MICa.
Brah, fe ditauflî populairement pour
exprimer le mépris qu'on a pour
une petfonne ou pour une chofe^
Bran de ces femmes. Braade tous oss^
d/fcours».
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2(^4 ' BRA
Ce monofyllabe eft bref au fin-
gulier, Sclong au pluriel. «
BRANCy vieux mot qui lîgnifioit au-
trefois épée , fabre.
BRANCARD j fubftantif mafculin.
Sorte de voiture, qui fert à tranf-
porcer un malade tout couché ^
comme dans un lit. Les blcjfés fu-
rent envoyés ^à l* hôpital fur des bran-
cards.
Brancard , fe dit , en termes de
Charrons , d'une pièce de bois lon-
gue j plate & étroite , fervant au
train aune berline ou d'une chaife.
Le brancard fe rompit à l'entrée du
village.
Brancard , fe dit auffi d'un înftru-
ment fait de pliifieurs pièces de
bois de charpente , fur lequel on
place de lourdes mafles dont on
craint de gâter la forme par des
chocs. Il faut un brancard pour def-
cendrc cette piern de la voiture.
La première fyllabe ell moyenne,
& la féconde longue.
Il faudroit changer le c en /:,
fupprimer le d qui eft oifîf , &c
écrire , d'après la prononciation ,
hrankar. Voyez Orthographe.
BRANCE i vieux mot qui s'eft dit
autrefois d*une efpèce de froipent
très-pur.
BRANCHAGE; fubftantif mafculin,
& nom collectif, quidéfigne toutes
les branches d'un arbre, je ne veux
de cet arbre que le branchage.
J^ premiçrç fyllabe eft n^oyen-
ne , la féconde longue , Se la troit
fièn>e très brève.
Il faudroit changer le g en / ,
SiÇ écrire branchaje. Voyesç Or-^
THOGRAPHE.
BRANCHE ; fubftantif féminin, Ra^
mus. Le bois quç poufle le tronc
d'un arbre.
Les branches donnent la figure à
i'arbrÇf Le$ bourgeons j'éte^denç
BRA
peu â peu en branches difpofôes
collatéralemerit, & formées de par-
ties femblables à celles de la. tige.
Ces branches s'étendent enfuite ,
s'éUrgiirent , & fe, divifent en
. ramilles d'où forcent quantité de
feuilles. Elles croiflent à l'geil de
la queue de la feuille ^ pfpdu^lfnt • •»
des fleurs , Se fucceffivement des-
fruits qui le convertiflent en fe-
mences pour la propagation de
l'efpèce. - ;
On appelle mère branche , celle ,
3ui ayant été racourcie lors de la.
ernière raille , a produit de nou-
velles branches.
On appelle Qncoxe mères branches
ou maure (Jes branches , les branches
"de larbre les plus élevées , & d'où
naiflent toutes les autres.
Branches a bois , fe dit de celles
qui étant les plus groffes & pleines
de boutons plats , donnent la forme
à laibre. Un les conferve en par-
tie.
fiR ANCHES A FRUITS, fe dit de celles
qui naiflent plus foibles que les
branches à bois , & qui ont des
boutons ronds. Ce font ces bran-
ches qui donnent les fruits.
Branches gourmandes , fe dit de^
celles qui fbrtent du tronc ou des
mères branches , & qui font droi-
tes , groflTes & longues.
Branches chifonnes , fe dit de cel-
les qui font courtes & déliées. On
les retranche çn taillant Tarbre.
Branches de faux bois , fe dit de
celles qui croifenr hors des branches
taillées de l'année précédente ^ ou
qui font grolFes aux endroits où
elles devroient être déliées, fans
donner aupun ^gne <^e fécondité ;
le Jardiniçr lés coupe ordinaire-
ment?
Branches veules , fe dit de celles
qui 9 après leur accroiifement ^ font
louguç)
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BRA
longues Se déliées » fans aucune
marque de fécondité. On les coupe
comme inutiles.
Branches AOUTÉEs, fe dit de celles
qui ayant bien pris leur accroiÏÏe-
mcnt , s'endurciifent après le mois
d'Août j & prennent une couleur
noirâtre.
On dit proverbialement & figu-
rément, qu* il vaut mieux s* attacher
au gros de t arbre quaux branches ;
pour dire , qu'on doit s'attacher à
celui qui a le pouvoir principal,
plutôt qu'à celui qui n'exerce qu'u-
ne auK)rité fubalterne.
On dit au(C proverbialement &
figurément d*une perfonne qui eft
, ^ans une Htuation chancelante , in-
certaine , qu'd//< ejl comme Voifeau
fur la branche.
On dit encore proverbialement
& fîgurément , que quelqu'un faute
de branche en branche ; pour dire ,
qu'il patTe légèrement d'un fujet i
l'autre y (ans s'arrêter à aucun ,
& fans approfondir la matière*
Branches, fe dit par analogie , en
termes d'Anatomie , des petites
veines & des petites artères qui
tiennent aux groifes veines & aux
groffes artères, de même que de
quelques produûions d'autres par-
ties confidérées comme le tronc de
ces produâions.
Branches ANTâRiEuais de la moel*
LE ALONGÉE , fe dit de deux faif-
ceaux confîdérables de la fubftance
médullaire qui peuvent être regar-
dés comme les racines de la moelle
alongée.
Branches posxiRiEUREs df. la moel-
le ALONGEE , fe dit des produc-
tions latérales de la protuoérance
tranfverfale ou annulaire qui vont
ie perdre dans le cervelet.
Branches du clitoris, fe dit des ra-
cines des deux corps caverneux du
BRA i€^
clitoris. Elles partent de la partie
inférieure des os pubis , & de la
branche de l'ifchium , & montent
obliquement jufqu'à la iyinphyfe
du pubis , où elles forment, en fe
réuniflant , le tronc du clitoris.
Branches d'ogives j fe dit,en termes
d'Architefture , des nervures des
voûtes gothiques qui font faillie
fur le nu de ces voûtes.
Branche de vignb j étoit , chez les
Romains , la marque qui défignoic
les Centurions.
Branche , fe dit , en termes de Ri«
vière & de Marchand de bois , de
la partie d^m train qui forme un
coupen.
Branche , fe dit , en termes de Char*
rons , des deux pièces de bois qui
font au derrière du train d'un car-
rofTe vis-i-vis des moutons , & qui
en foutiennent les arc -boutant
C'eft où les laquais font debout ^
quand la livrée eft nombreufe.
Branche , fe dit , en termes d'Epin-
gliers , du corps de l'épingle, quand
une de ks extrémités eft en pbinte^
& que l'autre eft difpofée pour re-
cevoir fa tête.
Branche de la bride , fe die , en
termes d'Eperonniers , des deux
pièces de fer qui tiennent au mors
du cheval » & où la bride eft atta-
chée.
Branche de balance , fe dit de
cette partie de la romaine où font
marqués les caraâères qui indiquent
le poids des corps que l'on pèfe.
Branche, fedit,en termes de Four-
biffeurs , de cette partie de la poi-
gnée faite en demi-cercle , qui paflè
d'un bouc dans l'œil au-deflbus de
la poignée , & de Tautre bout dans
le pommeau au-deffus.
Branches , fe dit des deux parties du
bois d'un cerf.
Bu ANCHE, fe dit » en termes de Nat^
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266
BRA
' riers , de chacune des trois por-
tions donc un cordon de natte eft
formé.
Branches, fe dit , en termes de Ru-
banniers , de chaque portion de
chaîne contenue fur chacun des pe-
tits roquetins dans louvrage des
velours.
Branche , fe dit , dans les verreries
' en plat , d'une planche aiguifée en
pointe par un bour , & que le fouet
Fait entrer dans lorifice de la boffe
qui lui cft préfentée par l'ouvrier ,
pour lui taciUter l'ouverture du
Ïlat, en polir les bords , & former
'ourlet.
Branches , fe dit , en termesTdeMa-
nufaâure d'étoffes de foie y de lai-
ne, &c. d'une des portions dans
lefquelles une chaîne eft <iivifée.
La branche forme une demi-portée.
Branches , fe dit , dans la fonte
des balles 6c dragées pour les ar-
mes à feu , du jet principal auquel
toutes les dragées tiennent par un
jet particulier.
Branche d'une tranchée , fe dit ,
en' termes de l'Art militaire , du
boyau d'une tranchée.
Branches i>e chandelier , fe dir des
différens rameaux d'un chandelier >
lefquels fervent auflî de chandeliers.
Branches de cyprès , fe dit , en ter-
mes de Commerce, d'une forte de
droir de balife que paye au Bureau
des Fermes à filaye > chaque navire
qui vient de Bordeaux > Libourne
& Bourg.
Branche infinie, fe dit , en termes
de Géométrie , d^une branche de
courbe qui s'étend à l'infini , com-
me les branches infinies de l'hyper-
bole Se de la parabole»
Branches paraboliques , fe dit de
celles qui peuvent avoir pour af-
fymptote une parabole d'un degré
I^us ou moins élevé.
BRA
Branches hyperboliques, fe dit de
celles qui ont pour aiTymptote une
ligne droite , ou une hyperbole d'un
degré plus ou moins élevé.
Branches , fe dit figurément , en
termes de Généalogie , des familles
différenres qui forcent d'une même
tige. La branche d'Orléans y la bran^
~ che de Candé*
Branches db commerce , fe dit^
dans le fens figuré.» d*un objet par*
ticulier de commerce.
On dit figurément d'une qucf-
tion , d'une affaire , (\\x'elle a plu--
Jleurs branches ; pour dire ,. qu'il y
aplufieurs articles ,plufieurs objets>
plufieurs chefs à diicuter.
Là première fylla"be eft longue ,
Se la féconde très-brève*
BRANCHE-URSINE ou Branque-
URsiNE. f^oye:[ Acanthe.
BRANCHÉ, ÉE; adjeftif & parti-
cipe pafEf. f^oyei Brancher.
BRANCHER V verbe aftif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con*
[ugue comme chanter. Ce verbe ^
qui eft du ftyle familier,, n a d'uiâge
que pour exprimer l'adlion de pen-
dre un voleur ou un déferteur à un
arbre. Le Prévôt de l'armée fit bran-
cher les Maraudeurs.
Brancher, eft auflî verbe neutre >
&fe dit, en termes de Vénerie,,
des oifeaux qui fe perchent fur des
branches d'arbres.* Ce jeune faucom
branche.
Brancher la bosse, iè dit, ea
termes de Verrerie , de l'aékion de:
mouvoir circukirement la bran-
che dans l'ouverrure de la bofle.
La première fy llabe eft moyenne ,.
& la féconde eft longue ou brève ,.
comme nous Texpliquons au mot
Verbb, avec la conjugaifon & la.
quantité profodique des autres,
temps.
Obfervez cependant que les tcmg&
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BRA
ott perfonnes > qoi fe terminent p>ar
un c féminin , ont leur pénultième
fyllabe longue. Dans je branche , la
fyllabe bran eft longue.
BRANCHlDESj (les) terme de My-
thologie. Prêtres d'Apollon, fut-
nommé Didymécn^ du Temple &
de rOrade qu'il avoit à Didyme »
dans rionie. Ces Prêtres livrèrent à
Xerxès les richeiïes de ce Temple ,
& bâtirent enfuite une Ville de
leur nom dans les Etats de ce Prin-
ce^ mais Alexandre ayant depuis
vaincu Darius , ce Conquérant punit
le crime des Branchides fur leurs
defcendans , qu'il fit palTer au fil de
l'épée , quand il fe fut emparé de
leur Ville.
BRANCHIER; adjedif mafculin , &
terme de Fauconnerie. 11 fe dit d'un
jeune oifeau de proie» qui , n'ayant
pas encore acquis fa force , fe repofe
de branche en branche au fortir du
nid.
BRANCHIÊREj vieux mot qui ficni-
fioit autrefois un poteau où l'on
attachoitle tarif des droits de péage.
BRANCHIES i fubftantif féminin plu-
riel. Les ouies des poiflbns.
La première fyllabe eft moyen-
ne, & la féconde longue.
BRANCHIR j vieux mot qui fignifioit
autrefois avoir des branches.
BRANCHU , UE ; adjédif. Ramofus,
a y um. Qui a des branches. Tous
CCS arbres font branchas.
La première fyllabe eft moyen-
ne, & la féconde brève au fingulier
mafcttlin , mais longue au pluriel &
au féminin.
Cet adjeâif ne doit pas réguliè-
rement précéder le fubftantif au-
quel il fe rapporte. On ne dira pas
une branchue plante j mais une plante
branchué.
BRANCHUS; nom propre , & terme
de Mythologie. Jeune homme d'u«
BRA 1^7
ne rare beauté , qui fut aimé d'A-
pollon. Ce Dieu lui tranfmit l'art de
deviner, & lui fit élever on Tem-
ple où après fa mort il rendit les
oracles les plus célèbres de la Grè-
ce, après ceux de Delphes.
BRANCION ; nom propre. Petite
ville & châtellenie royale de Fran-
ce, en Bourgogne, i desx lieuesj
oueftjde Tournus.
BRANDj vieux mot, qui s'eft dît
autrefois d'une groife épée d'acier,
BR ANDAM ; nom propre. Ville des
Indes , dans l'île ae Java. Elle ap-
partient au roi de Suruhaya.
BRANDE ; fubftantif féminin. Sorte
de plante ligneufe qui croît dans
les lieux incultes.// brûle des brandis*
Brandes, fe dit, en termes de Vé-
nerie, des bruyères où les cerfs
vont viander.
La première fyllabe eft longue;
- & la féconde très-brève.
BRANDEBOURG i fubftamif fémi-
nin. Sorte de cafaque à manches ,
ainfi appelée de ce que la mode en
eft venue de la marche de Brande-
bourg»
Brandebourg , fe dît aufli^en termes
de Fleurifte , d'une tulipe dont les
couleurs font un blanc terni, £c
un rouge gorge de pigeon.
Brandebourg , eft aufli mafculin , &
fe dit d'une forte d'agrémens qu'on
applique aux habits en forme de
boutonnières. Lei brandebourgs de
foie font k la mode.
La prenoiière fyllabe eft moyen-
ne, la féconde très-brève, & la
troiHème longue.
Il faudroit fupprimer le g qui
eft oifîf, & écrire, brandebour.
Voyez Orthographe.
BRANDEBOURG ; ( la marche de )
nom propre. Paysconfidérable d'Al-
lemagne ,dans le cercle de la haute
Saxe* Il eft borné au nord par la
L lij
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26Î BRA
Poméranîe & le Meckelbourg; i
Teft , oar la Pologne ; au fud, par
la Silâie ^ la Luface , la haute Saxe
& Magdebourg ^ Ôc à loueft , par
le pays de Lunebourg. On le divife
en cinq parties principales , qui font
la vieille marcne , le Pregnicz , la
moyenne Marche, l'Ukermarck; &
la nouvelle Marche.
La marche de Brandebourg , pri-
fe en général , abonde en grains ,
en chanvres , en bétail & en pâtu-
rages. On y a plufieurs Manufac-
tures floriflantesi ôc entre les ri-
vières qui larrofent, on diftingue
TElbe, le Havel, la Sprée, TUc^
ker,rOder &laWarthe.
Ce pays appartient au Roi de
Pruffe , fous le titre de Margrave
Se EUàeur de Brandebourg. C eft
en cette dernière qualité, que ce
Prince eft Archichancelier de TEm-
pire.
Brandebourg , eft le nom d*une
' ville de la moyenne Marche de
Brandebourg , fituée fur la rivière
d'Havel , entre Berlin & Magde-
bourg.
Br ANDEBouRG,eft auffi,felofl Hubner,
le nSm d'une ville du royaume de
PruflTe , fur le Frifche Haf.
Il y a encore dans la bafle Saxe ,
au Duché de Meckelbourg, une
^utre ville connue fous le nom de
nouvelle Brandebourg,
BRANDEIS; nom propre. Petite ville
de Bohème, fur TElbe, â quatre
lieues & demie de Prague.
BRANDERIEjfubftantif féminin. Ce
mot défigne à Amfterdam , les en-
droits ou fe font les eaux-de-vie
de grains.
BR ANpEViN ; fubftanrif mafculin.
Terme emprunté de TAUemand ,
& qui fe dit pour eau-de-vie* Les
Maçons boivent le hrandevin^
I^a première fyllabe eft moyen- j
brA
ne 5 la féconde très-brève ; & k
rroifième moyenne au finguUer»
mais longue au pluriel.
BRANDEVINIER i fubftanrif maf-
culin. Celui qui crie & vend da
brandevin à l'armée ou dans une
garnifon. Allons che\ le Brandevinier.
La terminaifon ier de ce mot.eft
une diphtongue en pocfîe comme
en profe.
BRANDEVINIÈRE i fubftanrif fé-
minin. Celle qui crie & vend du
brandevin à Tarmée ou dans une
garnifon. Il faut appeler la Brande-
vinière.
BRANDEUM ; fubftanrif mafculin
emprunté de la baflc latinité, pour
exprimer un linceul de foie ou de
lin, dans lequel on enveloppoit les
corps des faints , ou qu'on faifoic
toucher à leurs reliques.
BRANDI, lEj adjedit & participe
paffif. Foye^ Bka^dik.
- On dit proverbialement & fami-
lièrement , enlever un homme tout
brandi ; pour dire , Tenlever en l'é-
tat où on le trouve. Et enlever un
fardeau tout brandi ; pciur dire , Tcn-'
lever tout d'un coup. ^
BRANDILLÉ, ÉE j adiedif & par-
ticipe paflîf. f^oye^ Brandiilbr.
BRANDlLLEMENTi fubftatirif maf-
culin. Mouvement de celui qui fe
brandille. Ce brandillement vous
échauffera.
La première fyllabe eft moyen-
ne, la féconde brève , la troifième
très-brève, & la quatrième moyen-
ne au Singulier , mais longue au
pluriel.
Les // fe prononcent mouillés.
Le plurier fe forme en changeant
le t final du fiogulier en un j qui
fuit la règle générale des pluriels*
Koyer la lettre S.
Il faudroir changer le dernier e
en a y Se écrire d'après la pronott-
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BRA
ciadon , hrandiUemant. Voyez Oa-
THOGRAPHB.
BR ANDILLER j verbe adif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe cçn-
jugue comme chanter. AAion de
mouvoir deçà & delà. Ne brandil-
le7[ pas vos bras ?
Brandiller j eft verbe pronominal
réfléchi, & fignifie , s'agirer en Tair
{»ar le moyen de quelque brandil-
oire. Ces jeunes gens fe brandillent.
La première lyllabe.eft moyen-
ne , la féconde brève , & la troi-
fième eft longue ou brève, comme
nous l'expliquons au mot Verbe ,
avec la conjugaifon & la quantité
profodique des autres temps.
11 faudroit changer le fecond / en
ij & écrire , d'après la prononcia-
tion , brandilier. Voyez Orthogra-
phe*
11 faut obferver que fi cette or-
thographe s'adoptoit, ce verbe de-
viendroit irrégulier dans la forma-
sion des temps , dont le . fécond /
précède un e muet. De brandilier y
il faudroit faire je brandille.
BRANDILLOlREj fubftantif fémi-
nin. On appelle ainfi des branches
entrelacées , des cordes ou autre
chofe dont fe fervent les jeunes
gens pour fe brandilier. Cette bran-
dilloire vafe rompre.
La première fyllabe eft moyen-
ne j la féconde brève , la troifième
longue & la quatrième très-brève.
Les // fe prononcent mouillés.
BRANDIR y verbe adif de la fécon-
de conjugaifon , lequel fe conjugue
comme ravir. Terme de Charpen-
tiers, qui fignifie arrêter, affermir.
Il faut brandir ce chevron fur la
panne.
Brandir, eft auflî un vieux mot qui
fignifioit autrefois fecouer , branler
quelque arme en fa main , comme
une pique ^ un épieu , &c.
BRA 2^9
BRANDONifubftantifmafculin. Sor-
te de flambeau fait avec de la paille
tortillée. AUume:^ des brandons.
Brandon, fe dit, en termes de Pa-
lais , des difFérens fignes dont on fe
fert pour indiquer la faifie-réelle
d*un immeuble. C'eft ordinaire-
ment un bâton planté dans Théri-
tage faifi avec de la paille tortillée
au bout.
BRANr>oN , fe dit des corps enflam-
més qui s'élèvent d'un incendie.
Les brandons voloient de tous cô^
tés.
Onappeloit autrefois Dîmarichc
des brandons j le premier Diman-
che de. Carême, parce que le peu-
ple avoir coutume d'allumer des
feux ce jour-U dans les rues & dans
les campagnes , autour defquels il
danfoit , & la danfe étoit nommée
danfe des brandons.
La première fyllabe eft moyen-
ne, & la féconde brève au fingu-
lier , mais longue au pluriel.
BRANDONNÉ , ÉEj adjedif & par-
ticipe paflîf. Foye\ Brandon-
NER.
BRANDONNERi verbe adif de là
première conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Terme de
Palais. Adion de mettre des bran-
dons pourindiquerque des immeu-
bles font faifis réellement. On vient
de brandonner ces terres.
La première fyllabe eft moyen-
ne, la féconde brève, & la troi-
fième eft longue ou brève , comme
nous l'expliquons au mot Verbe,
avec la conjugaifon & la quantité
profodique des aurres temps.
Il faudroit fupprimer un n qui eft
oifif,& écrire, d'après la prononcia-
tion, brandoner. Voyez Ortho-
graphe.
BRANDSOÉ j nom propre. Petite île
,de Dannemarck , entre celle «d^
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170 BRA
Futien & le daché de Steswîg , dam
le détroit de Middelfart,
BRANLANT, ANTE ; adjeAif ver-
bal & participe aftif. Nutans. Qui
branle. // a toujours fes bras bran-
lans.
Branlant, fe dit, -en termes de
Mettetirs en (Euvre, d'une croix
terminée par une pendeloque , &
qui fe porte fans coulant.
On ait proverbialement & figu-
* rément d'une chofe qui paroît dif-
pofée à tomber, que d'tfi un châ-
teau branlant.
La première fyllabe eft moyen*
ne , la féconde longue , & la troi-
fième du féminin très-brève.
Le pluriel du mafculin fe forme
en changeant le f final du fingulier
en un s qui fuit la règle générale
à^s pluriels. Foyc\ la lettre S.
Ce mot emplové comme adjec-
tif, ne doit pas régulièrement pré-
céder le fubftantiT auquel* il fe
rapporte. On ne dira pas une bran-
lante tête j mais une tête bran-
lante.
BRANLE j fubftantif mafculin. Mou-
vement de ce qui eft remué d'un
côté & d*an autre. // ne peut pas
foutenir le branle de la voiture.
Donner le BaANLE,(igniiie,dans le
fens figuré , en parlant des perfon-
nes, les difpoferà agir, les met-
tre en train. Les Dragons donnèrent
le branle à la Cavalerie pour charger
tennemi.
Donner le branle, fe dit auffi fi-
gurément,en parlant de quelque af-
faire , & fignifie la mettre en train ,
& eh état d'être décidée. Immédiat'
tement après fon arrivée à Paris ,
il donna le branle au grand procès
duquel dépendoit fa fortune.
Mettre en branle, fe dit, dans le
fens figuré pour^ difpofer à certaine
' ^hofe. // faut tâcher d^ le mettre
BRA
en hxink^ de ^MHjlger âvec/apéfrtie
adverje.
Mettre en branlb , fignifie tul£
mettre en train, mettre en mouve-
ment. On a réuffi à les mettre en
branle.
Être en branle , s'emploie figuré-
ment dans le ftyle familier , & figni*
fie commencer à agir pour faire
quelque chofe. Quand il fera en bran*
/c , // travaillera bien.
Être en branle, fignifie auffi être
difpofé à faire quelque chofe* // eft
en branle d'aller demeurer à Paris.
Être en branle , fignifie encore être
incertain , être en doute. // étoic
en branle s* il marieroit fa fille ou
non.
Branle, fe dit, en termes d'Horlo-
gerie , de l'efpace que parcourt le
régulateur dans une vibration.
Branle ou Hamac , fe dit d'une for-
te de lit fufpendu entre deux ar-
bres, & dontfe fervent les Indiens
dans l'orient , pour être à couvert
des infeâes & autres animaux qui
pourroienr leur nuire , s'ils s'endor-
moient par terre.
Branle , le dit^ en termes de mari-
ne, d'une forte de. lit fufpendu
dans un navire , pour l'ufage des
gens de l'équipage.
Branle-bas, e(tauflî,en termes de
marine , le commandement de dé-
tendre tous les branles ôc autres
chofes qui peuvent être , tant fur le
gaillard que dans l'entrepont , pour
le difpofer au combat, ou pout
quelquautre raifori.
Branle, fedit, en termes de Fau-
connerie j du vol de l'oifeau , qtiand
s'élevant au premier degré fur la
tête du Fauconnier» il tourne en
barrant des ailes, & remuant la
queue»
Branle, fe dit d'une forte de danfe
de plufieurs perfonnes qui fe me-
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BRA
ftenr en tond en fe tenant par la
main. On ouvrit le bal par un
branle.
Èranle, fe dit auûî de Vair fut le-
. quel on joue un btanle. Dites aux
violons déjouer un branle*
On dit „ proverbialement d'une
petfonne fort gaie , (fxelle ejl folle
comme le branle gai^ ou comme branle
gai.
On dit figurément , mener un
branle; pour dire , cocnnaencer une
choie, 6c être imité par plufieurs
autres. Les Grenadiers menèrent le
branle pour attaquer les retranche-
mens.
On dit proverbialement , figuré-
ment & en plaifantant , o^ on a fait
danfer un branle de fortit à quelque
perfonne ; pour dire , qu'on l'a obli-
gée à fortir du lieu dont on parle.
Branle St. Elme, s'eft dit d'une fête
qui fe célébroit autrefois à Marfeil-
le la veille de S. Lazare. Elle con-
iiftoit à habiller magnifiquement ,
& à promener dans les rues ^ au fon
des inftrumens de mufique , les gar-
çons les mieux faits , & les nlles
les plus belles qui repréfentoient
les Divinités de la fable , & les
nations répandues fur la terre.
La première fyll^abe eft longue ,
. & la leconde très-brève.
BRANLE; (la) nom propre. Rivière
Îiui a fa fource à deux lieues, fud-
ud-eft , de Vendôme , & fon em-
bouchure dans la Loire , à une lieue
& demie , eft , de Tours , après un
cours d*environ huit lieues.
BRANLÉ, ÉEjadjeftif & participe
paffif. Voyc{ Branler.
BRANLEMENT; fubftantif mafcu-
lin. Motio. Mouvement de ce qui
branle. // lui ejlfarvenu un branle^
ment de tête^
La première fyllabe eft moyen-
xé xla féconde uèi-biève ^& la. troL-
fième moyenne au fingulier> mais
longue au plucieU
Le pluriel fe forme en changeant
le t final du fingulier en on ^ qui
fuit la règle générale de$ plu])îels..
Foyer la lettre *$• *
11 taudroit changer le dernier c
en a y 6c écrire,d'aprè$ la prononciar-
tion, branlemant^ Voyez Ortho-
graphe.
BRANLER; verbe aûif de 1« pre^
mière conjugaison ^ lequel fe con^
jugue comme chanter. Movere. Mou-
voir y remuer , faire aller deçà 6c
delà. // ne faut pas branler votre:
corps^
On dit populairement, branler
la mâchoire , le menton ; pour dire ^
manger.
Branler , eft aufli verbe neutre , 6c
fignifie être en aâion, fe mouvoir
de côté & d'autre. Cetu cheminée
branle.
On dit provetbialement en ce
(enSyque tout ce qui branle ne tombe
pas.
Branler , fignifie , aller de la place
où l'on eft dans une autre. On dir
dans ce fens, ne branle^ pas delà^
pour dire, ne bougez pas delà.
BRANLBRr fc dit,, en termes de l'art
militaire , des mouvemens que fait
une troupe difpofée 4 fuir. Vaîle
gauche commen^ à branler y dès quon.
fit jouer r artillerie.
Branler, fe dit figurément, en ter-
mes de commerce, d'un Banquier
ou Marchand dont le crédit eft
baiflfi, & qui eft fur le point db
faire faillite. Ce Banquier branle de-^
puis quelque temps.
On dit figurément , qu'iC^w/yer-
fonne nofe branler devant une au-^
tre ; pour dire, qu'elle y eft dans>
une contrainte conrinuelle , ou dans*
la crainte de faire chofe qui pom>-
;. roit: choquée ouui^laii^ :
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*7* B R A
On dit proverbialement, fami-
lièrement & figurément de quel-
qu'un qui eft fur le point de per-
dre le rang , l'emploi qu'il occupe ,
qu'i/ branle au manche*
La première fyllabe eft moyen-
ne, & la féconde eft longue ou brè-
ve , comme nous l'expliquons au
mot Verbe , avec la conjugaifon
& la quantité profodique des au-
tres temps.
Obfervez néanmoins que les
temps ou perfonnes , qui fe termi-
nent par un e féminin , ont leur pé-
nultième fyllabe longue. Dans je
branle^ la fyllabe bran eft longue.
BRANLOIRE j fubftantif féminin.
Ais pofé en équilibre fur quelque
choie d'élevé , & aux extrémités
duquel deux perfonnes font tour à
tour le contrepoids. Prépare^ une
branloire.
On dit , en termes de Fauconne-
rie, Qxxun héron efi à la branloire ,
quand il eft fprt élevé , ^ qu'il
tourne en btanlant.
Branloire, fe dit, en termes de
Taillandiers, Serruriers & autres
ouvriers de forge , de la chaîne qui
fert à faire mouvoir les foufflets
des forges de ces artifans*
La première fyllabe eft moyen-
ne, la féconde longue, & la troi-
ficme très-brève.
BRANQUE-URSINE.^oy.AcANTHE
BRANS KO j nom propre. Petite ville
de Ruffie , dans le Duché de Seve-
rie , fur la Defna.
BRANTÔME j nom propre. Bourg
de France, en Périgord, à trois
Jieues, nordoueft, de Périguçux.
]1 y a une Abbaye en commende qui
vaut quatre mille livres de rente au
titulaire*
BRAQUE ; fubftantif mafculin. Sorte
de chien de chafTe à poil ras , bon
quêteur, vigoureux, & qui a Vo^
BRA
dorât fin. Urne fa préfent d^un bon
braque^
La première fyllabe eft brève,
& la féconde très-brève.
Il faudroit changer qu en k,
6c écrire , brake. Voyez Ortho-
GRAPHE
braqué', ÉE } ad|eaif& participe
paflîf. /^{>yq[^BRAQUEiL.
BRAQUEMARTj fubftantif mafcu-
lin. Sorte d'épée courte & large,
quon portoit autrefois le long de
la cuifle. Il fut blejfé d'un coup de
braquemart.
La première fyllabe eft brève,
la féconde très-brève , & la troifiè-
me longue.
Il faudroit changer qutnky fup-
primer le t qui eft oifif , & écrire,
brakemar. Voyez Orthographe.
BRAQUEMENTj fubftantif mafctt-
lin. Difpoficion de ce qui eft bra«
que. Le braquement d'une pieu
d' artillerie^
La première fyllabe eft brèves
la féconde très-brève , & la rroîfiè-
me moyenne au (ingulier, maislon^
gue au pl^uriel.
11 faudroit changer qu en k , le
dernier ^ en ^ , & écrire, d'après
la prononciation , brakemant. Voyez
Orthographe.
BRAQUER ; verbe aftlf de la pre-
mière congaifon , lequel fe conjcu
gue comme chanter. Dirigere. ILn*a
d'ufage qu'en parlant de certaines
chofes qui peuvent erre tournées ou
préfentées d'un côté ou d'un autre.
Braquer une pièce d'artillerie^ une
lunette , un timon.
La première IVllabe eft brève ,
& la féconde eft longue ou brève ^
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon & la
quantiré profodique des autres
temps.
Il f;|u4toit changer qu enk ^ 8c
écrire ,
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BRA
écrire, d*après la prononciation^
braker. Voyez Orthographe.
BRAS.j fubftantif mafculin. Brachium.
Partie du corps humain , qui tient
à 1 épaule & qui fe termine à la
main. Il fi rompit le bras.
Les Médecins & les Anatomiftes
ne comprennent , fous le nom de
bras, que la partie qui eft entre
l'épaule & le coude. Us qualifient
le refte d'avant bras.
A TOUR DE BRAS , (îgnifie de toute
ia force. // le battit à tour de
bras.
On appelle ) moulin à bras y un
moulin qu'on fait mouvoir par le
moyen des bras.
On dit , en termes d*efcrime ,
tirer à bras raccourci ; pour dire ,
rapprocher fon poignet du corps
avant d'alonger la botte.
On dit , en termes de danfe ^
avoir des bras ; pour dire j difpofer ,
mouvoir les bras avec grâce.
On dit figurément , d'une per-
fonfte pauvre. Quelle ne vit que de
fis bras ; pour dire , qu'elle ne tire
fa fubiiftance que de fon travail ma-
nuel.
On dit proverbialement , figuré-
iiient & familièrement de quel-
qu un qui refufe de travailler , qui/
a les bras rompus.
On dit auflî proverbialement &
figurément , de quelqu'un qui paflTe
fon temps à ne rien faire , qvCil de-
meure les bras croifés.-
Avoir les bras retroussés j figni-
fie y avoir les manches retrouflées
en telle forte que les bras paroiflent
fans être couverts.
Se jetter entre les bras d'une
PERSONNE» fignifie> dans le fens
figuré , réclamer (on fecours , fa
proteâion.
On dit figurément , qu'w/z^ pçr-
fonne a été refue à bras ouverts ; pour
Tome IV%
BRA 275
dire , qu'elle a reçu le meilleur
accueil.
On dit, dans le fens figuré, que
quelquun tend les bras à une per-^
fonne ; pour dire ,* qu'il eft difpofé
à l'accueillir » à k fecourir, à la
protéger.
On dit aufiî , dans le même fens,
que Dieu tend les bras aux pécheurs;
pour dire , qu'il eft. toujours dif-
pofé à leur pardonner.
On dit proverbialement & figu^
rémenc j qu o/i a quelquun fir les
bras ipom dire, qu'on 'en eft em-
barraUé. Et qu'i?/i a beaucoup d*afi'
f aires fiir les bras ; pour dire , qu'on
eft furchargé d'enioarras.
On dit, dans le même fens , que
quelquun a des ennemis fir les bras;
pour dire , qu'il a des ennemis à
combattre.
On dit proverbialement & figu-
rément , en parlant d'un Médecin ,
qu'i/ a tiré une perfinne des bras de
la mort ; pour dire , qu'il^l'a guérie
d'une maladie qui paroiflbic mor-
telle.
On dit figurément & proverbia-
lement d'un Juge ou de quelque
autre, qui retranche confidérable-
ment les droits ou les prétentions
d'une perfonue , qu'i/ lui coupe bras
& jambes.
On dit proverbialement & figu-
rément , qu'i/ faut baifir le bras
dont on voudfoit que la main fût
coupée ; pour dire , qu'on eft fou-
vent obligé à faire des carrefles aux
perfonnes pour qui l'on a de Taver-
fion.
On dit proverbialement, figu-
rément & ramilièrement de deux
perfonnes , c^jl elles fe font embra (fées
bras dejfus bras deUous ; pour dire ,
qu'elles fe font fait beaucoup d'a-
mitiés l'une à l'autre.
On dit proverbialement & figur
M m
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^74 BRA
rément, que quelquun cji le bras
droit d'un autre ; pour dire , que
cetautrele reclame Sclemployc en
toutes circonftancese.
Bras , fignifie , dans le fens figuré ,
pouvoir, autorité. Ce Prince a le
bras lonff*
Bkas , ugnifie auflî, dans le fens
figuré , bravoure & exploits mili-
taires. €es éfcadrons. plioient fous
r effort de fon bras..
Bras.secuxier , fe dit figurément &
en termes de Jurifprudence , de la
Î)uiffancfe temporelle du Juge fécu-
ier,_ qu'implore le Juge d'églife
pour faire 'exécuter fes Ordonnan-
ces , ou pour faire fubir à un ecclé-
fiaftique coupable d'un délit privi-
légié , les peines que rOflScial ne
peut im^fer.
Remarquez que quand PO ?di-
naire ou fon Officiai implore le bras
féculier , il-doit le faire par lettres
en forme de réquifitoire , S>c non
par lettres de conimande , à la dif-
férence du Juge royal, qui peut
adrelTer des lettres décommande
au Juge dtéglife. G'eft queles Offi^
ciers royaux tiennent leur pouvoir
du Roi même ^ d'où leur lupério-
rité^^fur les Juges d'églife en matiè-
re, de Jiirifdixftion.
BjKAs , fe dit , en termes de Manège ,
de la partie de la jambe de devant
3ui commence au bas de Tépaule
u cheval , &• fé termine au genou.
On dit, (\\iun chèv-al plie bien le
bras ; pour dire , qu'il plie bien la
jambe, quoique la partie appelée
bras pe plie pas.
BraS'De^ fauteuil, de chaise , fe
dit de ce* qui fert à chaque côté
d'un fauteuil pu d'une chaife , pour
5'appayer le bras.
On appelle , chàife à bras^^ celle
^i a de ces fortes d'appuis.
B&Às^ fe dit de.. cet taips chandeliers
BRA
qui s'attachent à une muraille ^ St
particulièrement de chaque coté
d'un trumeau. Des bras dorés.
Bras i>e le-vier, db balance^ (e
dit des deux parties du levier ^ de
la balance , qui font de chaque cote
da point d'appui.
Bras, fe dit, en termes d'Impri-
meurs en taille-douce, de quatre
morceaux de bois attachés aux ju-
melles de la preflTé , & qui font:
foutenus fur les quarre^colonnes.
Bras de flambeaux , fe dit , en ter-
mes de Marchands Ciriers > des^
longs cordons de mèche dont ces-^
ouvriers forment leurs flambeaux
en les enduifant de cire.
Bras de ghevre, fe dit, en termes.
. de Charpentiers j de deux longues
pièces de bois-qui portent le treuil
où le cable s'enveloppe quand- on ^
monta un fardeam
Bras di scie, fe dit, en termes de-
Menuifîers & de plufieurs autres >
Ouvriers , des deux pièces- de bois.
parallèles auxquelles tient la^feuille
de la fcie.
Bras de cîvier-e, fe dît , en-termes
de Miçons , des extrémités des deux
' principales - pièces de la civière ,
celles que tiennent â la main ces -
ouvriers quand ils font ufage de
cet inftrument. -
Bras, fe dit, en termes de Tour-
neurs , de deux pièces de bois qui
traverf^ît les poupées du tour au-
dertbus des pointes & qui foutien-
nent la barre où l'ouvrier appuie fe«
outils en travaillant.
Bras-, fe dit> en termes de Jardi-
nage , des branches que poudènt
les citrouilles , les melons & les
concombres. Le Jardinier doit s'ap-
pliquer à diftinguer les bons, bras.-
d'avec les mauvais. -
BïiAs , ffe dit , en termes de Marine ,
; des cordages amarrés à l'extcémité-
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Ue'la vergue , pour la gouverner
' ou la mouvoir félon le vent. La
vergue d'artimon n'a point de bras ,
niais une corde nommée oarfc^ qui
en tient lieu.
Bras de revers ,Te dit du bras qui
étant fous le vent y eft largué ^ &
qui n'eft d'aucun ufage jufqu au re-
virement,
Halez sur les bras,, fe dit, en ter-
mes de Marin^ ] pour ordonner à
réquipage de roidir les cordages
appelés bras^ Et tenir un bras y figni-
fie amarrer un de ces cordages.
Bon bras^ fe dit auflî , en termes
'de Marine , quand on brafle au
vent, enfoite que le vent ne foit
pas au plus près;
Bras d'ancre, fe dit encore, en
termes de Marine , d'une des moi-
tiés de la partie courbe d'une
ancre.
Br AS j fe dit , en termes de pcche ,
des nageoires d'une baleine.
Bras , fedit , dans le fens figuré , des
divers canaux que forme un fleuve ,
-une rivière. Un bras du Danube. Cet-
te rivière fe divije en plujîeurs bras.
Bras de mer , fe dit d'une partie de
la ^per qui fe trouve entre deux
aerres peu diftantes l'une de l'au-
tre.
Bras armé , s'eft dit autrefois d'un
Ordre militaire inftitué en Danne-
marck , & qui floriffoit fous le Roi
Chriftien IV. H a été uni dans la
fuite à l'Ordre derÉléphant.
Ce monofyllabe eft long.
BRASÉ , ÉE 5 adjedtif & participe
paflîf. yoye-^ Braser.
BRASER ; verbe aélif de la première
conjugaifon , lequel fe conjngue
• comme chanter. Ferruminare. Aâïon
de joindre enfemble deux morceaux
de fer par le moyen de la foudure
propre à cet ufage. Faites mieux
érajerjcc canon defufil.
BRA 275
La première fyllabe eft brève ,
& la féconde eft longue ou brè-
ve , comme nous l'expliquons au
mot Verbe , avec la conjugaifon
& la quantité profodique des autres
temps. -
Obfervez cçpendantque les temps
ou perfonnes , qui fe ter-minent par
un e féminin , ont leur pénultième
fyllabe longue. Dans }e brafe ,
la fyllabe bra eft longue.
11 faudroit changer le ^ en^jr , &
écrire , d'après la prononciation ,
brader. Voyez Orthographe.
BRASiDAS ; nom propre. lUuftre &
fameux Général de Lacédémone,
qui s'étanteouvert de gloire , autant
par fa juftice que par fa valeur,
mourut triomphant entre les bras
delaviâoire^ après avoir battu
les Athéniens à Amphipolis. \.t%
Lacédémoniens c-élébrèrent la mé-
moire ^e ce héros , en lui élevant
. un tombeau au milieude leur ville,
& en inftituant des fêtes à fon hon-
neur avec des facrifices , à^ com-
i)ats & des jeux où les feuls citoyen»
de Sparte avoient droit de diiputer
le prix.
BRASipÉESj fubftantif féminin plu-
riel. Fêtes qui fe célébroient à La-
cédémone en l'hortneur de Brafidas,
célèbre Capitaine^ Vôye':^^ Brasi-
■ DÀs.; -■- ■ c-
Lés deBX prfefnièresfy liâtes font
brèves , la tfoifièfiiie eft longue , &
la quatrième très-brève.
Il faudroit changer le j en 5^ , &
écrire , d'après la prononciation ,
brœridées» Voyez Orthographe.
BRASIER ; fubftantif mafculin. Af-
femblage de charbons ardens. Une
faut pas vous tenir Ji près de <e bra-
der.
Brasier , fe dit , par extenfion , d'une
forte dunftrument de cuivre ou
d'autre métal , dans lequel on met
M m ij
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27^ BRA
de la braife pour échauffer une
chambre. Porce[ le brajier dans mon
cabinet.
On die , dans Iç fens figuré ,
d*une perfonne qui a une fièvre ar-
dente , que/0/2 corps ejl un brajicr.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde encore , mais au fingu-
lier feulemenr > quand le r final eft
muet , conmie il arrive en conver-
iarion devant une confonne &: à la
fin d'une période \ mais la même
fyllabe devient longue dès que ce
r f^ fait fentir , comme cela fe doit ,
s'il précède une voyelle en lifant ,
eu dans le difcours^ foutenu.
La terminaifon icr de ce mot eft
une diphtongue en pocfie comme
, enprpfe.
Il faudroit changer le j en :( , &
écrire , d'après la prononciation ,
branler. Voyez Orthographe.
BRASILLÉ , ÉE; adjeûif & partici-
pe pafiif. Voye\ Brasiller*
BRASILLER ;, verbe adif de la pte-
mière conjugaifon ^ lequel fe con-
jugue comme chanter. Aftion de
faire griller un peu de temps fur de
la braife. Il fe dit particulièrement
dans ce fens en parlant de pêches.
Faites brafiller ces pêches.
JBjtASiLLERj, eft auffi verbe neutre ^.&
fe dit , en ternies de Marine , des
feux & de la lumière que jette la
mer pendant la nuit. La mer brafil-
luit le long des fiancs du navire.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft longue
ott;brève , comme nous l'expliquons
aumot Verbe, avec la conjugaifon
& la quantité profodique des au--
• nés temps.
11 faudroit changer lé j en j , le
(econd / en i , & écrire , d'après la
prononciation ^bra^ilier. Voyez Or-
thographe.
11 faur obferver que G. cène: or-
BRA
thographe s'adoptoit , ce verbe de-
viendroit irrégulier dans la forma-
tion des temps , dont le fécond /
précède un e muet. De Bra\ilier,
il faudroit faire y^ bra'^ille.
BRASLAWi nom propre- Ville &
Château de Pologne , en Lidiuanie ,
dans le Palatinat de Wihia, fur un
petit lac , à cinq^ milles de la Dwi-
na.
BRASQUE ; fubftantif féminin. Ter-
me de Chimie & de Minéralogie ^
qui feditd une fubftance compofée,,
pour l'ordinaire , d'argille & de
charbon , & qu'on met au fond des
fourneaux pour recevoir les. métaux,
fondus.
BRASSAGE ; fubftantif mafculin-
Droit que perçoit un Directeur de
Monnoie ,. fur chaque marc d'or y
d'argent ou de billon fabriqué , pouc
les frais de la fabrication.
Brassagb, fe dit encore, dans les
Monnoyes , des diverfes façons que
l'on donne aux métaux , foit avant ^
foit après la fonte.
La première fyllabe eft brève ,.
la. féconde longue ,. &c la troifième
très- brève.
Il faudroit fupprimer un sjk\x\ eft
oifîf , changer le g en j ^ & écrire ^
brafaje. Voyez Orthographe.
BRASSARD ; fubftantif mafculin.
Partie de l'armure d'un homme de
guerre , fervanc àiui couvrir le bras.
Il étoit armé de,braj}ards & de cuîf-
fards..
Brassard, fe dit auffi d'un inftru-
ment cylindrique de bois ou de
cuir y. dans lequel on pâffe i avant-
bras , & dont on fe fert en jouant
au ballon.
Brassard, fe dit encore, dans les
Verreries , de deux vieux chapeaux
fens delfus , palTés l'un dans l'autre ,
& dont on le couvre le bras pour
cvicer de fe* brûler*.
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. BRA
La première fyllabe eft brève ,
& la féconde longue.
11 faudroic fuppf imer un j & le
dqui font bififs y & écrire » d'après
k prononciation j brajar. Voyez
Orthographe.
BRASSAW , nom propre. Ville
forte de Hongrie , dans la Tranfyl-
vanie, à quinze milles d'Hermanf-
tadt.
BRASSE V fubftantif féminin. Mefure
de la longueur des deux bras éten-
dus , qui eft ordinairement de fix
pieds.
Brasse, fe dit, en termes de Ma-
rine , de trois fortes de mefures ,
diftinguées en grande , moyenne
& petite btalTe. La grande brafTe
eft de fix pieds : c'eft celle des vaif-
feaux de. guerre : la moyenne 4>ra(re
eft de cinq pieds & demi: elle eft
en ufage lur les vaifleaux mar«
chands y ôc la petite brafie , qui n eft
que de cinq pieds , eft ufitée fur
les barques 8c autres petits bâtimens
iervant à la pèche.
Tous les cordages des vaifleaux
fe mefurenr par brafles , & l'on dit
àr la mer , quand on jette la fonde
pour connoître la profondeur de
teau , qu'i/ y a vingt ou trente braf-
fes d*cau ; pour dire , qu'il y a
vingt ou trente brafles de profon-
deur.
Brasse, fe dit auflj, dans le Com-
merce , d'une forte d'aune avec la-
quelle on mefure les corps étendus ,
comme, les toiles , les étoffes , les
tiAans-, &C. Mais la longueur de
cette mefure , qui eft particulière-
ment ufitée en Italie , varie félon
lès lieues. Quinze brafles de Venife,
Boulogne, &c. font huit aunes de
Paris.. La brafle de Florence & de
Livourne fait la demi-aune de Pa-
risv moins fix^ lignes.
BrA3SS£ , fe dicauffi de ce qu*on- me*
BRA 177
fure avec la bralfe. // a acheté une
brajfe de fatin.
Pain de brasse , fedir d'un fort grand
[>ain du poids de vingt à trente
ivres.
La première fyllabe eft brève ,
& la féconde très-brève.
Il faudroit fupprimer un s qui
eft oifif, & écrire, brafe. Voyez
Orthographe.
BRASSÉ , EE ; adjedif & participe
paflîf. Foyer Brasser.
BRASSÉE ; lubftantif féminin. La
Î[uantité qu'on peut contenir entre
es bras, ^pporte^ une brajfée de
paille. •
La première fyllabe eft brève,
la féconde longue, & la troifième
très brève.
BRASSER ; verbe aûif de la premiè-
re conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chanter. Agitare. Adion de
remuer enfemble différentes chofes
à force de bras , afin qu'elles fe mê-
lent & s'incorporent les unes avec
les autres. BraJJh^ bien ces métaux ?
Braiser de la BiâRE , fignifie ,
faire de la bière. On bra£e beau-
coup de bière dans cette maïjon.
Voye:{ Bière.
Brasser, fe dit, en termes de Tan-
nerie , de l'aétion. de rougir les
cuirs en les remuant & agitant dans
une cuve pleine de tan & d'eau^
chaude.
Brasser , fignifie , en termes de Ma-
rine , faire la manœuvre des bras ,
& gouverner les vergues avec les
cordages.
Brasser a contre , fe dit de l'ac-
tion de brafler les bras du vent ,
en forte que le vent donne fur les
voiles : cela fe pratique ordinaire-
ment lorfqu'on veut mettre le vent
fur la voile de mifaine.
BlCASSER A faire PORTER , OU A
faire servir . fe dit de l'aélion
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278 BRA
de braflTer les vergues , enforte que
le vent donne dans les voiles.
Brasser au vent, fe dit de l'ac-
tion de brafler les vergues du côté
du vent^
Brasser les vergues j c'eft , en
maniant Jcs bras , mettre les ver-
gues horifonialement de l'avant à
larrière.
Brasser les voiles sur le mat,
exprime Tadion de manœuvrer les
voiles de manière que le vent , en
venant fur les voiles , au lieu de
donner dedans, fafle le contraire
de ce qu'il fai^droit pour /aire fîller
un vaiflfeau.
Brasser sous lb vent , fignifie,
brajfer les vergues du côté oppofé
à celui du vent.
BxAssER, fe dit, en termes de Pé-
cheurs y de radtipn d agiter 8c de
troubler Teau , afin de faire .entrer
le poilfon dans les filets.
Brasser , s'emploie , dans le fens
figuré , & toujours en mauvaife
part , pour fignifier tramer , ma-
chiner, négocier fecrettement. Ils
brafaerenî enfemble cette trahi/on^
La première fyllabe eft brève, &
. Ja féconde eft longue ou brève ,
xomme nous l'expliquons au mot
Verbe, avec la conjugaiCbn & la
quantité profodique des autres
temps.
Il faudroit fupprimer un /qui
eft oifif 5 & écrire , hrafer. Voyez
Orthographe.
BRASSERIE ; fubftantif féminin.
Cervijîét officina. Lieu où Ton brafle
de la bière. Il y a une famcufc hraf-
fcric dans ce quartier. Yoy^z Bière.
La première fyllabe eft brève , Ta
féconde très-brève , & la troifième
longue.
BRASSEUR ; fubftantif mafculin.
Celui qui brafTe & vend de la bière
en gros. Cejl un bon brajfeur.
BRA
Xa première fyllabe dl brève, &
la féconde longue.
I^ r final te,fait fentir en toute
circenftance.
BRASSEUSE î ^fubftantif féminin.
Celle qui braflTe & vend de la bière
en gros. Achetc\ un tonneau de bière
che:^- cette braffeufe.
La première fyllabe eft brève^
Ja féconde longue , & la troifième
très-brève.
Il faudroit fupprimer un des-pre-
miers s qui eft oifif , changer le
dernier en :{j & écrire, d après la
prpnonciation , brafeu:{e. Voyez
Orthographe.
BRASSICOURT ; adjedif mafculin,
pris fHbftantivement , & terme de
Manège, quife dit d'un cheval dont
les jambes font naturellement cour-
béesea arc 11 ne faut pas confondre
le braflîcourt avec le cheval arqué,:
celui*ci n'a £q% janxbes en arc que
par fatigue.
BRASSIÈRES', fubftantif féminin plu-
riel. Sorte de petite camifole. Elle
-a toujours fur le corps 4cs brqjjières
de bajin.
On dit proverbialement & figu-
/cément , que quelqu'un eji en braf-
Jièrcs^y quon le tient en brajffières ;
pour dire, qu'il n'a pas la liberté
^d'agir a fa volonté.
La première fyllabe eft brève,
da ieconde longue , Se la troifième
très-brève.
BRASSIN j fubftantif mafculin.
Vaifieau qui fert à faire de U
bière.
Brassin, fe dit auflî de la quantité
de . bière que contient le vaifleau
«lèrae.
La première fyllabe eft brève,
& la féconde moyenne ait fiiigulier,
mais longue au pluriel.
BRASSOIR i fubftantif mafculin, &
^erme de Monnoies , qui fe dit de
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BRA
Finftrumenc dont on fe fert pour
braflec les métaux en bain.
BRAST j vieux mot qqi fignifioit aur
crefois détour^
BRATHITE ;; fubOrantif féminin,
Brathites. Pierre figurée qui reprc-
fente|flne- plante de Sabine»
BRAT^Olj nom prore. Ville de
Ruflie j en Sibérie , fur la rivière
d'Anagara*
BRAU i vieux mot qui fignifioit au-
trefois taureau, jeune bœuf.
BRAVA j nom propreé Ville mariti-
me d'Afri<^e, dans^le Zanguebar ^
fur la côte d*A jan , à cent mille
pas de Magadoxo, Elle forme un
état indépendant j^ & fe gouverne en
République*
BuAViVy eft aûffi le- nom dellle la
plus méridionale de celles du Cap
Verd. On dit qu'il 7 croît du vin
qui vaut celui des îles Canaries^
BRAVACHE \ fubftantif mafcu-'
lin. Fanfaron, faux brave. Cejiun
bravache . quil ne faut pas aairu-
dre.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troificme eft très-
brève.
BRAVADB'v - fubftantif féminin: Ce
i qui fe dit ôu fe fait pour morguer ,
braver quelqu'un. Il faut méprifer
fcs bravadesà
Bra^dè^ eft auffi le nom d'une fête
inftituée en 1x5^5 par Charles
d'Anjou y & qui fe célèbre annuel-
lement à Aix, en Provence , la veille
de la S. Jean. Les Maciftrats décla-
rent Roi de la fête , le particulier
qui abat la tcte d'un oifeau expofé à
cet effet. Ce Rpi fe chdifit un Lieu-
tenant , un Enfeigne , & fe forme
une Compagnie de Moufquetaires,
avec laquelle il fe rend fur la place
où fe trouve le Patientent pourrai-
lÀmer le feu de la S. Jean.
liu première fyllabe^ft brèves, la
BRA
17^
féconde moyenne , & la ttoifîème
très-brève.
BRAUBACH ; nom propre. Petite
ville & château d'Allemagne , fur
le Rhin, dans la Vétéravie , au-
defliis de Boppart. Elle appartient
au Landgrave de Hefle-d'Arm-
ftadt.
BRAVE; adîedif des deux genres.
Fortis. Vaillant j courageux , intré-
pide. Je l'ai toujours connu pour un
brave Soldat. Cejl un Officier fort
- braV&.
On voit que dans cette accep-
tion, Tâdjedif peut félon les cir-
conftances , précéder ou fuivre le
fubftantif auquel il fe rapporte.
On dit provecbialement de quel-
qii'un , Q^ilefi brave comme Céfar^
CAX comme fon tpée^ o^ comme l'tpée
^u il porte; pour dir«, qu'il a beau-
\ coup de valeur.
On dit auffi proverbialement &
ironiquement d'un faux brave ou
- fiinfaron y qu'i/ e/? brave jufquaw
dégainer.'
Brave, fe dît dans le ftyle familier
pour honnête. Cétoit une brave
Femme. Ce font 'de- braves gens.
Dans cette acception , brave ^^
- doit régulièrement précéder le fub-
ftantif.^ k
Brave, fe dit encore dans le ftyle
familier, pour paréj vêtu d'habits
^ magnifiques. Cette petite fllk vou^
droit toujours être brave.
^ans cette acception', brave ,^
doit régulièrement fuivre le fub-
ftantif auquel il fe rappoTte;
On dit proverbialement & popu-
lairement, de quelqu'un habillé de
neuf , ou magnifiquement vêt-u ,
qui/ ejl. brave comme un lapin.
Brave, s'emploie auffi fubftantiVe-
. ment, dajns lefens de vaillant,
; courageur, . intrépide; // marcha^
: fuivi d'une troupe de bravês y &■
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28o BRA
emporta le fort l'épée à la main.
Brave , s'emploie encore fubftanti-
vement dans un fens odieux, pour
fpadaflîn. Jl ne marche pas fans fes
braves.
Si , dans une phrafe , brave pré-
cède un mot qui commence par une
voyelle , il a fa première fyllabe
brève , autrement elle eft longue ,
& la féconde très-brève.
BRAVÉ , ÉE^ adjedif Se participe
paflîf. f^oye:^^ Braver,
BRAVEMENT } adverbe. Fortiter.
D une manière courageufe , vail-
lance , intrépide. Ils repoufsèrent
bravement les AJJlégeans.
Bravement y fe dit au(B , dans le
ftyle familier , & fignifie d'une'
manière adroite , habilement. //
fe comporta bravement dans cette
conjonélure délicate.
La première fyllabe eft longue ,
la féconde très-brève ^ & la troifiè-
xne moyenne.
Il faudroit changer le dernier e
en a ^ Se écrire , d'après la pronon-
ciation , bravemant» Voyez Or*
THOGRAPHE.
BRAVER i verbe adif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Infultare.
Infulter^morguer ^traiter quelqu'un
avec hauteur , avec mépris. Cet
Audacieux bravoitfes Juges.
On dit aufli , braver la mort^ les
dangers , la fortune ; pour dire ,
affronter la mort, les dangers , mé-
pcifer la fortune.
La première fyllabe eft brè-
ve , & la féconde eft longue ou
brève , comme nous l'expliquons au
mot Verbe, avec la conjugaifon &
la quantité profodique des autres
lemps.
Obfecvez cependant que les
temps ou perfonnes , qui fe termi-
nent par un c féminin , ont leur
BRA
pénultième fyllabe longue. Dans
je brave , la fyllabe bra eft longue»
BRAVERIE ; lubftantif féminin du
ftyle familier. Magnificence dans
les vêtemens. Cette petite fille efi
d'une grande braver ie,
BRAULIO j nom propre d'^e mon^
tagne de Suifte , la prinSpale de
celles que les Anciens appeloient
les Alpes rhetiques» Elle eit dans le
voifinage de Bormio, & l'Adday
a fa fource.
BRAULS ; fubftantif mafculin plu-
riel. On donne ce nom , dans le
commerce , à certaines toiles des
Indes , rayées de bleu Se de blanc.
BRAUNAW ; nom
propre.
Ville
d'Allemagne , en Bavière , fur la
rivière d'inn , à fix milles^de Paf-
fau.
BRAUNECKj nom propre. Petite
ville , vallée Se château d'Allema-
gne , dans le Tirol , à trois lieues de
Brixen,
BRAUNSBERGj nom propre. Ville
de la PruflTe Polonoife ,*fur la riviè-
re de PaflTerg, & près des frontières
de la Prufle Royale.
BRAVOURE ; fubftantif féminin.
Animi fortitudo. Intrépidité , va-
leur éclatante. On remqrquafa bra^
voure dans cet ajfaut.
Bravoures , fe dit aufli au plariel ,
pour exploits de valeur. LaWasçette
ne parloit que des bravoures de ce
GénéraL
yoye\ Valeur 3 pour les diffé-
rences relatives qui en diftinguenc
bravoure , &c*
La première fyllabe eft brève, la
féconde longue , Se la troifième
très-brève.
BRAUR } ( Adrien ) nom propre.
Peintre célèbre , né en Flandre, i
Oudenarde. Il excelloit à repréfen-
ter des querelles de cabaret, des fu-
meurs , des ivrognes , des filoux
jouant
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BïlA
jouant MX cartes » des nogs$ de
villages» ic autr^ (cènes réjouif-
fantes. Il avoir une grande imalli-
Seoce des couleuri, &c ù, couche eft
'ufîe.légèreté» & îl'uBe £ne(Iè efti-
mable.
BRAURON; nom pr^ce. Acwcienne
petite ville, de Grèce , dans TAtti-
oue » près de MarathcHi. Elle éroir
^meiue par la fcte qui s'y cclèbroic
anouellemenc en «nénioire de la dé-
livrance d'Orefte Se d*l^igenie.
On appUquoit une coée ajie for la
tête d'une viâime onmaine ^ Se
quelques gouti;es de ion ifaog te-
iioieoc lieu de facrifice. iphif^nie
fut la promÀère Prccreilc du Tem-
ple qu Ofiefte éleva daos cette
ville i Dume , & cette Priacefle v
obriac les liooAeurs divins après la
more
BRAURONlESi fubftantif féminin
fluriel . Se terme de Mythologie,
êtes de E^aoe » furfioi^noée Brau-
Tonie , du Temple que cette ^DcefTe
^V'OÂc à JBtautcm dansil'Attique. On
les célébrait, tous les xÀsu\ ans par
le iàcriiice d'ujue x^yre^ 6c en
chantant l'Iliade xl'tiomèxe*
BRA Y j tiom propre^ Ville de France,
en Chmnjpagne , fur la Seine » ï trois
lieues 9 lua-iiid*oueft, d?e Pro-
vins.
Bray , eft auâî le nom d'une ville de
Picardie ^ ùxï la Somme , à xinq
lieues^ Se deuaie» nocd-eft, d'A-
aûens.
iLEULX 1 eft encore le nom d'une con-
trée de France en Normandie , en-
cre la Picardie , le Vexin Normand ,
le Beauvoiits , & le pay^ de Caux.
Elle a huit lieues de longiieur , & à
peu ftès autant de krgeur.'On y
recueille quantité tde truits ^nt
on £ût d'excellent cidce. La ville
de Keufdhatel en eft le principal
lien.
Tome IV.
BRA
iSr
BRAYj vieux ttioccjui fignifioit au<
trefois f^nge j boue.
fiRAYÂN^ i (les) on appela ainft
une forte d'ÂBâbaptîftes , qui pa^
rurent en 1544* Ils ctoyoient que
Taâion la plus agréa^e à Dieu »
étoit de crier & de pleurer en fa
préfeisce*
BRAYDONNE; vieux mot qui fi-
gniâoit autrefois femme débau-
cfaée»^.
BR AYE ; vieux hkk qui fijgnifioir au-
trefois i|ne partie <îe r ivièr^ refler-
rée entre depx digues.
BRAYÉ, j^; «(ijeiftif & participe
paffif. Fsy^ ArayÉii..
BRAY£R;6ibftanôf mafculin. Sorte
de bandage â l'u&ge des per fonnes
qui ont des héritiers. Les brayers
decetu forte etoi^nc eflimés à Saint
Cômc*
B&AYE& , fe dit du morceau de cuir
qui £ert i foutenir le battant d'une
cloche.
B^Aysa , fe dit, en termes defau-
xu^nnerâe > du <u de f oifeau de
proie*
JBRAYER ; verbe aftif de la première
coo|ugai(bn , lequel fe conjugue
comme chanter. Terme de Marina,
qui exprime l'aâion d'enduire de
hfai un Navire , pour empêcher les
voies d'eau. U jaut braytr^ ce Vaif-
featu
La première fyllrf)e eftmoyetme,
& la leconde eft longue ou brève,
comme nous l'expliquons au mot
Vjerbe , avec la con|ugaifon & la
" quantité profodique des autliîs
temps.
OWèrvez néanmoins que \c fé-
minin/]ui termine les trois perfon-
nes du fîngulier du préfenrdeJm-
dicatif , & celles qiii leur reïTem-
hlenc, fait paKie de la -dernière fyl-
labe , & la rend longue.
flRAYETTE ; fufeftanrif féminîs.
Na
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aSx
BRE
La fente de devant d'une culotte.
Dites'lui de boutonner fa brayette.
BRAYEUX \ vieux mot qui fignifioit
autrefois boueux.
CRAZZA \ nom propre. Ile & Bourg
dans le golfe de Venife , vis-à-vis'
de Spalatro.
BRÉANT j fubftantif mafculin. An-
hus. Oiieau de la grofTeur du pin-
fon y avec un plumage prelqae
)aune. Son bec de couleur pâle , eft
gros Se court. Il a les jambes &c les
pieds d'un rouge prefque couleur
de chair. Son ramage eft agréable ,
& on te nourrit en cage avec de la
navette & du chenevis.
BREAUNEj Foyei Brionne.
BREAUTÉ} nom propre. Bourg de
France , en Normandie ^ à une de-
mi lieue , fud-eft , de Godar-
ville.
BREBEUF } nom propre d un Pocte
François, né à Rouen, en i(>i8,
& mort en i66i. Il a traduit en
vers la Pharfale de Lucain , qi
l'ilnah
ue
ait
perfonne ne lit , parce, qu
qu'une copie ridicule & gigantef-
3ue remplie de faux brillans , de
efcriprions frivoles, &d'hipefbo-
les. outrées.
BREBIAGE i fubftantif mafculin.
Ancien terme de Coutume, qui
s'eft dit d'un droit, que certains
Seigneurs levoient fur les brebis de
leur Seigneurie.
BREBIAIL \ vieux mot qui fignifioit
autrefois troupeau de brebis.
BREBIETTE j vieux mot qui figni-.
fioit autrefois petite brebis.
BREBINCE } nom propre. Rivière
de France , qui fe forme de plu*
fleurs ruifTeaux, à quatre lieues &
dentie , fud-eft , d' Autun , & qui ,
après un cours d'environ douze
lieues , fe jette dans la Loire , au-
deHbus de Digoin.
BB£BIS ^ fubftantif féminin. CyU.
BRE
Quadrupède aflez connu , qui eft la
femelle du bélier, & la mère de
l'agneau.
Les brebis dont la laine eft la plus
abondante > la plus touffue , la plus
longue , la plus foyeufe & la plus
blanche , font auifi les meilleures
pour la propagation , fur-tout fi el^
les ont en même temps le corps
grand, le cou épais ^ & la démar-
che légère. On obferve auflî que
celles qui font plutôt maigres que
graffes , produiient plus fûrement
que les autres*
La (aifon de la chaleur des bre-
bis, eft depuis le commencement
de Novembre, jufqu'à la fin d'A-
vril ; cependant elles ne lailTent
pas de concevoir en tout temps , fl
on leur donne , aufti bien qu'au be^
lier, des nourritures qui les échauf-*
fent , comme de l'eau falée , & du
pain de chenevis. On les laifte cou-
vrir trois ou quatre fois chacune y
après quoi on les fépare du bélier ,
qui s'attache de préférence aux bre-
bis âgées , & décaigne les plus jeu-
nes. L'on a foin de ne les pas expofer
à ta. pluie ou aux orages dstns le
temps de l'accouplement , l'humi-
dité les empêche de retenir , & un
coup de tonnerre fuffit pour les faire
avorter. Un jour ou deux après
qu'elles ont été couvertes^ on les
remet à la vie commune , & l'on
cefte de leur donner* de l'eau falée »
dont Tufàge continuel , aufli-bien
3ue celui du pain de chenevis &
es autres nourritures chaudes, ne
manqueroit pas de les faire avor-
ter. Elles* portent cinq mois , &
mettent bas au commencement du
fixième ^ elles ne produifent ordi-
nairement qu'un agneau, & quel-
quefois deux : dans les climats
chauds , elles peuvent produire
deux fois par an ^ m^is en France i.
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BRE
& dans les Pays plus froids » elles
ne produifent au une fois Tannée.
On donne le oelier à quelques-
unes vers la fin de Juillet ^ 6c au
cotnmnecemenc d'Août , afin d'a-
voir des agneaux dans le mois de
Janvier ; on le donne enfuice à un
plus grand nombre dans les mois de
Septembre , d'Oûobre & de No-
vembre , & Ton a des agneaux
abondamment aux mob de Février,
de Mars & d'Avril : on peut aufli
an avoir en quantité aux mois de
Mai , Juin , Juillet , Août &' Sep-
tembre y & ils ne font rares qu'aux
mois d'OAobre, Novembre & Dé-
cembre. La brebis a du lait pendant
fept ou huit mois , &c en grande
abondance ; ce lait eft luie aiTez
bonne nourriture pour les enfans ,
& pour les gens de la campagne j
on en fait auffi de fort bons froma-
ges , fur tout , en le mêlant avec
celui de vache. L'heure de traire les
brebis , eft immédiatement avant
qu elles aillent aux champs , ou
auffitôt après qu elles en font reve-
nues ; on peut les traire deux fois
par jour en été , & une fois en hi-
ver.
Les brebis engraiflent dans le
temps qu elles font pleines , parce
3u'elles mangent plus alors que
ans les autres temps : commç el-
les fe bleffent fouvent, & quelles
avortent fréquemment , elles de-
viennent quelquefois ftériles , &
font aiTez fouvent des monftres j
cependant » lorfqu'elles font bien
foignées, elles peuvent produire
pendant toute leur vie > c'eft-à-
dire , jufqu'à T^e de dix ou douze
ans j mais ordinairement elles
font vieilles & maléficiées dès lage
de fept ou huit ans. Le *e7zVr, qui
vir douze ou quatorze ans , n'eft
bon que jufqul huit pour la prô*
nagation ; il faut le biftoumer â cet
âge y & Teneraiffer avec les vieilles
brebis. La chair du bélier y quoique
biftourné & engraiffé y a toujours
un mauvais goût : celle de la brebis
eft mollaife 6c inupide , au lieu que
celle du mouton eft la plus fuccu-
lente , & la meilleure de toutes les
viandes communes.
Les gens qui veulent former un
troupeau , & en tirer du profit ,
achètent des brebis & des moutons
de l âge de dix- huit mois ou deux
ans j on en peut mettre cent fo^
la conduite d un feul berger : s'il
eft vigilant & aidé dun bon chien »
il en perdra peu j il doit les pré-
céder, lorfquil les conduit aux
champs , ôc les accoutumer à e;i-
tendre fa voix, à le fuivre fans
s'arrêter & fans s'écarter dans les
blés , dans les vignes , dans les bois
& dans les terres cultivées , où ils
ne manqueroient pas de caufer du
dégât : les coteaux , & les plaines
élevées au-deiTus des collines, font
les lieux qui leur conviennent le
mieux ; on évite de les mener paî-
tre dans les endroits bas , humides
& marécageux. On les nourrit pen-
dant l'hiver à l'étable, de fon, de
navets , de foin ^ de paille ^ de lu-
zerne , de fain-foin , de feuilles
d'orme 4 de frcne , &c. On ne laiffe
as de les faire fortir tous les jours»
moitis que le temps ne foit fore
mauvais , mais c'eft plutôt pour les
promener que pour tes nourrir ^ £c
dans cette mauvaife faifon , on ne
les conduit aux champs que fur les
dix heures du matin : oh les y laifie
pendant quatre ou cinq heures,
après quoi on les fait boire , & on
les ramène vers les trois heures
après midi. Au printemps & en
automne j au contraire , on les fait
fortir auffîtot que le foleil a diffipé
Nnij
r
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a^4 fe^RË
k gdéie ôti i'httnridtté ykûnntUs
iàthène^ qu'au foleil touchant : il
ftiffit àiiffi dans ce5 detit faifons de
les faire hotte me feule fpis par
tour avârtt de les tâWènet i Tara-
blé , où il faut qu'ils trôuveht tou-
jours du foilrtagé, mais en plus
petite quantité qu'en hivet. Ce n'eft
que pendant l été qu'iU doivent
prendre aux champs toute leur
noutritUre ; on les 'y mène deux
fois par |out , & on les fait boire
juttflî detix fois ; on les fait fottir
de gtaftd matih , on attend que la
iode foit tombée pout les kifler
paître pendant quatre ou cinq heu-
téSj èrtfuite on les fait boire , &
en les ramène à la bergerie, ou dans
ftuelqûe àùtte endtoit à l'ombre :
iur les ttoit ou quatre heures du
' foit , brfxjite la ^fande chaleur
commence à dimmuet , on les
taièrte paître urte féconde fois |uf-
qii'i la fin du jour y il faudroit
thème lès laiffer palTer route la
jWit aut champs , comme on le
faîtéh Angletette, fi Toti n'avoir
tlert à craindre du loup j ife h^en fe-
Wieht que plus vigoureux , plus
jjtopnes ôt plus fains. Comme la
tchaletlr trop vi^ les incommode
teàucBUp ^ & que les rajtons du
fcleil leut étoutdiflent ïa tète , &
teiit donnent des vertiges , on fêta
' bien de ehoîfe tes lieux 6ppofés au
foieil > & de les menet fe matin
fur des coteaux expofés au levant ,
èc Tâptès mitJi fut des côteatix ex-
pdfh aU touchant, afin quHls^yetit
en pâiîïârtr , la rète à Vombte <ie
leur tôrps ; enfin, ilfatit éviter de
les faire pafifer par des ettdroirs cou-
verts tlwines , de tonces , de char-
dons , fi l'ôh veut qu'ils cottférveht
leur laihe.
Dans les retreins fecs , dans les
Uenx élevés y où le ferpolet ic, les
BRE
autres herbes odoriférantes abon-
dent, la chair de mouton eft de
bien meilleure qualité que dans les^
plaines baiïes, & dans les vallées
numides, à moins que ces plaines
ne foient fablonneufes 6c voidnes
de la met, parce qu'alors^ toutes ies^
hetbes (ont falées , & la chait dvt
mouton n'eft nulle part aulïî bon-
ne y que dans ces pacages ou prés
falés ; le lait des brebis y eft aufli
plus abondant & de meilleur goût.
Rien ne flatte plus l'appétit de ces
animaux que le fèl ^ nen aufli ne
leut eft plus falutaire , lorfqu'il leur
eft donné modérément : 8c dans^
quelques endroits on met dans la
betjgerie un fac de fel , on une piètre
falée, qu'ils vont ibus hècher tout à
tout.
Tous Tes ans il faut triet dans le
ttoupeau. les bêtes qui commen-
cent à vieillir , & qu'on veut en-
graifler. Comme elles dismandent
un traitement différent de celui des
âiKres , on doit en faire un troupeau
féparé;,& (î c'eft en été , on les
mènera aux champs avant le lever
du (oleil , afin de leur faite paître-
l'herbe humide & chargée ce to-
fée. Rien ne canttibtie puis à Ten-
graîs des mourons que l'eau ptife
eh grande quantité , & rien ne s'y
Dppofe davantage que l'ardeur du
foléil ];. ainfi on les ramènera à la
bergerie fur les huit ou neuf heutes
du matin avant h grande chaleur ,
Ôt on leur donnera du fèl potit les
ex-çitet i boire t on les mènera une
Seconde foi^ Tur tes quatre teeutes
du fôir dalis les pacages tes plus
frais & tes plus humi«s. Ces pe-
tits foins continués pendant deux
ou rtois mois , fuffifent pour terur
donner toutes tes apparences de
l'embonpoint j & même pour tes
engraiffer autant qu'ils peuvent l'c-
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BRE
cre ; maïs cette graiiTe qui ne vient
que de la grande ouanrité d'eau
Ju'ils ont bue » n'eu ^ pour aind
ire , qu'une bouffiflure , un œdè-
me qui les feroit périr de pourriture
en peu de temps » & qu'on ne pré-
vient qu'en les tuant immédiate^
ment après qu'ils fe font chargés
de cette fàu(ïe graiflfe ; leur chair
même>loin d'avoir acquis des fucs &
pris delà fermeté , n'en eft fouvent
0ue plus in(ipide & plus fade : il
faut , lorfqu on veut Içur faire une
bonne chair , ne fe pas borner à leur
laiflfèr paître la rofée , & boire
beaucoup d'eau » mais leur donner
en même temps des nourritures
plus fucculentes que l'herbe ^ on
peut les engraifler en hiver & dans
toutes les faifons , en les mettant
dans une étable à part » & en les '
nourriflànt de farine d'orge , d'à-
▼oine y de froment , de fèves , &c.
mêlée de fel afin de les exciter à
boire plus fouvent & plus abon-
damment r mais de quelque ma-
nière , & dans quelque faifon qu'on
les ait engrailTés , il faut s'en dé-
faire auflîtôt j car on ne peut jamais
les engraifler deux fois , & ils pé-
riflenr prefque tous par des mala-
dies du foie»^
Tous les ans on (ait la tonte de la
laine des moutons , des brebis &
des agneaux : dans les Pays chauds ,
où Ton ne craint pas de mettre l'a -
nimal tout-à-fait nu , l'on ne coupe
pas la laine > mais on l'arrache , &
on en fait fouvent deux récoltes par
an i en France, & dans les climats
plus froids y on fe contente de la
couper ' une fois par an , avec de
grands cifeaux , fc on laifle aux
moutons une partie de leur toifon,
affn de les garantir de rinremperie
du climat. C*eft au mois de Mai
que fe fait cette opération , après
BRE igj
les avoir bien lavés > afin de rendre
la laine auflî nette qu'elle peut Te*
tre : au mois d'Avril, il fait encore
trop froid; & fi l'on attendoit les
mois de Juin & de Juillet , la laine
ne croîtroit pas aflcz pendant le
refte de l'été, pour les garantir du
froid pendant 1 niver. La laine des
moutons eft ordinairement plus
abondante, & meilleure que celle
des brebis j celle du cou & du def-
fus du dos , eft la laine de la pre-
mière qualité \ celle des cuifles , de
la queue , du ventre , de la gorge ,
&c. n'eft pas fi bonne ; & celle que
l'on prend fur des bètes mortes ou
malades j eft la plus mauvaife. On
préfère aufli la laine blanche à la
grife , à la bxune & à la noire , parce
qu'à la teipture , elle peut prendre
toutes fortes de couleurs : pour la
qualité , la laine lifTe vaut mieux
que la laine crépue ; on prétend
même que les moutons , dont la
kine eft trop frifée , ne fe portent
pas^ auffi-bien que les autres. On
peut encore tirer des moutons un
avantage confidérable , en les fiai-
fant parquer, c'eft-à-dire , en les
laiflant fcjoumer fur les terres qu'on
veut amcfiorer : il faut pour cela
enclorre le terrein , & y renfermer
le troupeau toutes les nuits pendant
l'été 'y le fumier, lurine & la cha-
leur du corps^de ces animaux, rani*
merontenpeu de temps les terres
épuifées , ou froides & infertiles ;
cent moutons amélioreront , en un
été , huit arpens de terre pour fix
ans%
Le goût de la chair du mouton ,
la finefle de la laine , la quantité
du fuif , 6c même la grandeur & la
grofleur du corps de ces animaux y
varient beaucoup fuivant les diffé-
rens Pays. En France , le Berri eft
la Piovince où ils font plus abon-
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tu
BRE
dans) ceux des environs de Beau*
vais font les plus gras & les plus
chargés de fuir , auffi-bien que ceux
de quelques autres endroits de la
Normandie j ils font très-bons en
. Bourgogne , mais les meilleurs de
tous , font ceux des côtes fablonneu-
fes de nos Provinces maritimes. Les
laines d'iulie , d'Efpagne, & même
d'Angleterre , font plus fines que les
laines de France. Il y a en Poitou ,
en Provence , aux environs de
Bayonne , & dans quelques autres
endroits de la France, des brebis
qui paroiffent être de races étran-
gères , & qui font plus grandes ,
plus fortes , & plus chargées de lai-
ne que celles de la race commune :
ces brebis produifent auffi beaucoup
plus que les autres , & donnent fou-
vent deux agneaux i la fois , ou deux
agneaux par an j les béliers de cette
race engendrent avec les brebis or-
dinaires » ce qui produit une race
intermédiaire qui participe des
deux dont elle fort. En Italie & en
Efpagne , il y a encore un plus grand
nombre de variétés dans les races
des brebis ; mais toutes doivent être
regardées comme ne formant qu'u-
ne feule & même efpèce avec nos
brebis , & cette efpèce fi abondante
& fi variée ne s'étend guéres au-de-
là de l'Europe. Les animaux à lon-
gue & large queue , qui ont com-
muns en Afrique & en Afie , &
auxquels les voyageurs ont donné le
nom de moutons de Barbarie , pa-
roiffent être d'une efpèce différente
de nos moutons , auffi bien que la
vigogne & le lama d'Amérique^
Comme la laine blanche eft plus
eftimée que la noire , on détruit
prefque partout avec foin les
agneaux noirs ou tachés j cependant
ify a des endroits où prefque toutes
^$ brebis font noires , Se partout i
BRE
on voit fouvent naître d'tm béliec
blanc & d'une brebis blanche des
agneaux noirs.
Les brebis font fujettes à plu«
fieurs nuladies » & l'on doit foi-
gneufement féparer les malades du
refte du troupeau. On les diftin-
guera à plufieurs fignes. Elles au-
ront la <ête lourde & les yeux trou-
bles i elles négligeront les paru-
rages j ne bonmront pas , marche^
ront lentement , fe tiendront â l'é^
cart y chercheront l'ombre ôc la
folitude , chancelleront en mar-
chant , fe coucheront fouvent , &
fe traîneront après les brebis fai-
nes.
Il fera bon dans ces circonflan-
ces » de faire ufage du remède fui-
vant.
Enveloppez du foie d'antimobe
dans un linge j faites-le tremper
& infufer dans une pinte de vin
blanc pendant vingt-quatre heures
avec huit drachmes de féné , du
fucre , de la noix mufcade , & d au*
très épices^ donnez un demi-feptier
de cette infiifion à la brebis ma-
lade que vous tiendrez enfuite dans
un lieu chaud , & vous ne lui don-
nerez à manger que le foir.
Si le berger s'apperçoit que les
brebis touflent , qu'elles foient en-
flées , qu'elles refpirent difficile*
ment , ces fymptomes défignant
abondance de fane • ou obftruâîon
dans les vifcères de la refpiration »
il les foulagera en leur fendant les
nafeaux , ou en leur coupant les
oreilles.
La clavelée , la fièvre , la gale ,
les poux ^ la morve , l'avertin ,
font les maladies dont les brebis
font le plus communément atu^
quées. P^oyei ces mots.
Les parties de l^Alrebis dont oa
fait ufage en médecine^ font le fiel^
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BRE
la cervefie y la crafle que Ton tire
de la laine avant de la laver ,
la laine «crue ou non lavée , la
eraiflTe , les poumons , la cocâfe ,
la fiente , Turine » la veffie , la tète,
les pieds , les os réduits en cendre >
& la preflTure.
La cervelle eft bonne pour em-
pêcher l'excès de ralïbupiflement
<lans les maladies épidémiques ^ &
pour faciliter la dentition.
Le fiel relâche le ventre : ap-
pliqué extérieurement ^ il guérit
le carcinome y il eft bienraifant
dans la purulence des oreilles.
La craiTe que Ton tire de la laine
non lavée , eft émoUiente , réfolu-
tive> échauffante ,anodyne , bonne
dans les luxations , les contufions ,
&c.
La laine crue eft échauffante »
émoUiente , lénitive , & a les mê-
mes propriétés que la crafle qu on
en tire.
La eraifïê prife dans du vin rou-
ge arrête les némorrhagies , guérit
U diarrhée , la dyfenterie & les
tranchées.
Les poumons appliqués fur la
tête en calment la douleur & la
chaleur exceflîve , fufpendent le
défordre & rag^lation des efprits ,
font falutaires dans les infomnies ,
&c.
La coëffe appliquée chaude j âp-
paife la colique.
La fiente eft rafraîchiflante , deC-
(îcative , apéritive , &c.
L'urine prife en boiflbn , chaffe
les eaux dans l'anafargue.
Les cendres do la v^fEe font fa-
lutaires dans l'incontinence d'u-
line.
La tête , les pieds bouillis pro-
duifent de bons efiPets dans les atror
phies & les contrarions.
S&jiBjs ^ fe dit:^ dans, le ùm de: TEr
BRE 2S7
criture , pour défigner un Chrétien
fous la conduite de fon Pafteur. Un
Pajleur fidèle ramène au troupeau
les brebis difperfées.
On dit proverbialement & fîgu*
rément , à brebis tondue j Dieu me^
fure le vent ; pour dire , que les
peines que Dieu nous envoie , font
proportionnées à nos forces.
On dit proverbialement & fîgu-
rément d'une perfonne dont l'exem-
ple eft mauvais à fuivre , que c'ejl
une brebis galeufe quil faut féparer
du troupeau.
On dit proverbialement & figu-
rément, que qui fe fait brebis j le
leup le mange ; pour dire, qu'il y
a des circonftances où l'on ne peur,,
fans fe noire, montrer trop de dou*
ceur & de complaifance.
On dit auflî proverbialement &c
figurément , à brebis comptées j le
loup les mange ; pour dire , que l'on»
eft quelquefois volé ^ quelque inf-
truit que l'on foit du compte de*
chofes iju on a deffein de confer*
ver.
On dit proverbialement, fîguré-
ment & familièrement , brebis qui
bele^ perd fa goulet ; pour dire , que
qui parle beaucoup à table, perd
le temps de manger.
On dit auflî proverbialement^
figurément & familièrement, qu'o»
a fait un repas de brebis ; pour
dire , qu'on a mangé fans boi-
re.
La première fyllabe eft brève ,.
& la féconde longue.
BREBITAIRE ; vieux mot qui fîgni-
fioit autrefois Ptefbytère ,. la mai-
fon d'un Curéi
BRÉCÉ ; nom propre. Bourg de Fran-^
ce , en Normandie , à trois lieues >,
eft nord-eft , d'Avranches.
11 y a un- bourg de même nom ^
daQ& le. MaineL^, fiic hu rivièrer d^
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zSS
BRE
Colmont, à trois lieues, nord-
oueft » de Mayenne.
BRÈCHE i fubftaritif féminin. Ceft
en général , une ouverture faite à
un mur, à une haie» ou à quelque
autre chofe fervant de clôture. Pour-
quoi na-t-onpas réparé cette brèche ?
On dit , en termes de l'art mi-
litaire , battre en brèche ; pour dire ,
tirer de lartillerie contre un mur^
pour y faire brèche. Et nettoyer la
brèche; pour dire, ôrer les ruines
de la brèche, afin de pouvoir mieux
la défendre.
On dit auflîj voir en brèche ; pour
dire, découvrir la brèche , de ma-
nière qvi'on pui(Ie faire feu deifus ,
pour la défendre.
On dit encore , réparer la brèche ,
fortifier la brèche , élargir la brè^
chcjfe loger fur la brèche ^ monter
à la brèche j &c. Ces expreffions
s'expliquent d'elles-mêmes.
BRècHE, fe dit, de diverfes autres
chofes* fai fait une brèche à Va-
loyau quon nous a fervL Je ne fe--
rai pas brèche à ce fromage. D*ou
vient la brèche de ce couteau ?
BKècM j fe dit , dans le fens figuré ,
du préjudice caufé à certaines cho- -
fes. // avoit entrepris de /aire irè
che'à ma réputation.
Bri'Chb, fe dit aufl[i,dans le fens fi-
guré, pour diminution dan bien;
qui n'en devroit fouffrir aucune.
Ce Minijlrefii brèche aux droits de
ta bourgcoifie.
fiRâcHË, eft auilï unfubftantif fémi-
nin,qui fe dit d'une forte de mar-
bre fort dur que l'on tire particu-
lièrement des monts Pyrénées.
La première fylkbe eft moyen-
ne, & la feconde très-brèVe.
BRÈCHE^DENT; adjeâif de^ deux
genres» Qui eft privé de quelque
dent de devant. Elle feroit jolie y fi:
elU riétoa pas brèche-dent.
BRE
La première fyllabe eft moyen-
ne , la féconde très-brève , &: U
troifième moyenne au fingulier»
mais longue au plurieL
Cet adjedkif ne doit pas régulier
rement précéder le fubftantif au-
quel il fe rapporte. On ae dira pas
une brèche-dent fille , mais une fille
brèche-dent»
Il faudroit changer le dernier e
en a , Se écrire « d après la pronon-
ciation ,ir^cA^-</tf/jr. Voyez Ortho-
graphe.
BRÉCHET; fubftantif mafculin.P^^
tus. Lapartie de la poitrine où abou-
tiflTent les cotes , & que les Ana-
tomiftes appellent le fieraunu Sa
douleur fe jait fentir au bréchet.
La première fyllabe eft brève,
& la féconde moyenne au fir^u-
lier , mais longue au pluriel.
BRECHYN ; nom propre. ViUe d'E-
cotTe^ dans la province d*Angus y fur
la rivière d*Ésk. Il ^^^ fait un com-
mercé confidérabl^ ea bétail & en
faumon.
BRECKNOK ; nom propre. Ville
d'Angleterre j dans la priacipaucé
de Galles, à l'embouchure de la ri-
vière d'Hodney. Il s'y fabrique des
étoffes de laine.
BRECKNOCKSIARE;nom propre.
Petite province d'Angleterre, dans
la principauté de Galles, dontBreck-
«ock eft la ville capitale. On y a
du blé & des pâturages.
BREDA ; nom propre, ville do Bra-
bant Hollandots, fur la Merck, ï
ilx lieues de Berg-op-2k>om. Ceft
là où fut négociée la paix conclue
en i(^<»7, entre l'Angleterre & la
Hollande.
BREDINDIN; fubftantif mafcdin,
& terme de^Marine , qui fe dit d'un
petit palan amarré aii grand écai ,
fous la hune , & duquel oa fe fert
pour enlever de médiocres fardeaux.
BREDIR}
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BRE.
fiREDIR ; veçbe uéutre de la/econde ^
cQiijugatfon ^ lequel fe conjugue
comme ravir. Les Bourreliers ex-
priment par ce verbe la manière
' de joindre enfemble , paV le moyen
de lanières de cuir, &: de Tintlru-
ment appelé , alêne à bredir^ les dif-
fcrens cuirs dont ils coufent les fou
pentes ou autres grofTes pièces.
BREDONj nom propre. Bourg -de
France , en Auvergne, fur la riviçre
d'Âlaignon j environ à quatre lieues,
nord-oueft, de S. Flour.
BREDOUILLE jfubftantif féminin,
& terme du jcju de triârac > qui fç
' dit du fîgne avec lequel on mar-
que que les points qu'on a, ont été
gagnes fans interruption.
On dit que quelquim efi en èrc^
douille j^ wil a ta brcdoutlk; pour
dire , qu'il peut gagner deox trous ,
ou même les douze trous j& Ton
dit de celui qui gagne douze trous
fans interruption \, qa'il a g^gne la
partie bredouille.
On dit proverbialement, figuré-.
ment & familièrement , (\VLunc per-
' fonne e(l fouie bredouille de quelque
endroit; pour dire , qu'elle en eft
fortie fans y avoir fait ce qu'elle
avoii projette.
Les deux premières fyllabes &nt
brèves jj 6c la troifième eft très-
brève*
Les /? fe prononcent mouillés.
BREDOUILLÉ , ÉE \ adjeftif & par^
ticipe paffif. Foye^i Bredouil-
ler.
BREDOUILLEMENT ; fubftantif
mafculin. Ce que font ceux qui
bredouillent. Je nai rien compris
à u breàouillenunt.
La première fyllabe eft brève , la
féconde moyenne , la troifième très-
brève , & la quatrième moyenne au
(tngulier » mais longue au plu-
Tome W.
I^^ U fe prononcent moiii
lOÙil-
lés.
BREDOUILLER } verbe nwtre 4f
la première conjugaifon ^ lequel fe
conjugue comme chanter. Ve/rba
mutiiare. Prononce;r d'une manière
obfcure & m^l .articulée, BlLe hrc^
douille Jî Jmgulièrement , qu'on ne
comprend rien à ce quelle dit.
Bredouiller, eft auffi verbe aftif
dan$ le ftyle familier. Fqus neus
bredouiller^ des chofes qui n'ont qu^
cune vraipmblance.
Les deux preiyiières fyllabes font
brèves , & la troifième eft longue
ou brève , con\me nous rQ3q>liquon$
au mot Ver95 , avec la conjugai-
fon & la quantité profodique 4es
autres temps.
Il fâtidroit fupprlmer un /qui eft
oifif , faire précéder IV par l'autre /,
& écrire , a après la prononciation ,
bredoutter. Voyez Orthogra-
phie.
Il faut obferver que fi cette or-
thographe s^adoptoit , ce verbe dç-»
viendroit irrégnlier dans la forma-
tion des temps , dont le fîcond /
précède un e muet. De bredotUier^ il
faudroit f^ive je bredouille.
BREDOUlLLEURi fubftantif mafî.
culin. Celui qui bredouille. Défai*
tes'Vous de ce bredouitlcur^
Les deu^ premières fyllabes font
brèves , ôc la troifièniç eft lon-
gue.
Le r final fe fait lîentir en toute
circonftajace.
BREDOU1LLE0SE i fubftantif fémi-
nin. Celle qui bredouille. Ce nefi
quun$ brtdouittcufe.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft longue , Se
la quatrième très- brève.
Il faudroit fupprioier un /qui eft
oifif, faire précéder Pi oar laurre
/, changer le x en :[ , & écrire , dV
Oo
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%^à BRE
près la prononciation, bredou!ieu!{e.
Voy<5j5 Orthographe.
BRÉE \ nom propce. Bourg de Fran-
ce , dans le Maine , fur la rivière de
Jouanne , environ à quatre lieues ,
nord-eftsde lavai.
BREF, EVE; adjeaif. Brevis. Court
de peu de durée , & de peu d'éten-
due. Vous eus bnf dans vos louan-
Le féminin n'eft gucres ufité qu'en
parlant d'une fyllabe > pour expri-
mer qu'elle doit être prononcée ra-
pidement. Ainfi les trois fyllabes du
mot vérité^ font trois fyllabes brè-
ves. Dans ce même fens > brève
s'emploie aufli fubft^ntivement , &
l'on dit , une brève , par oppofition
^ une longue ; pour dire > une fyl-
labe qui doit être prononcée avec
rapidité , par oppofition à celle qui
doit être prononcée avec lenteur.
Voyei pROSonrE.
On dit proverbialement & figu-
ïément d'une perfonne qui fait beau-
coup de cérémonie , ou qui fe con-
duÎMvec circonfpeâioji ^ qu V/s ob-
ferve les longues & les brèves.
On dit encore proverbialement
& figurément de guelqu^un qui en-
tend bien une affaire , qu'i/ en fait
les longues & les brèves.
Brève , le dit auiUen mui(îque ,. d'une
note qui pafle deux fois plus vite
que celle qui la précède.
Brève, fe. dit encore dans les mon*
noies , de la quantité de marcs ou
d'efpèçes provenarvt d'une feule
fonte. Cinq cei?s flans qui provien-
nent d'une £bnte ,. font appelés une
brève.
Bre.f., s'eft dit autrefois pour délî-
gner quelqu'un de petite taille ,. &
cette fîgmfication s'eft confervée
dans notre hiftoire , en parlant du
roi Pépin qui y eft appelé,. Pépin
ItLbrtf^
BRE
Brhf , s'emploie adverbialement , &
fignifie enfin , pour dire la chofe en
peu de mots. Vos raiforts ne me
perfuadent pas ; bref y je veux quon •
lui fajfe us offres.
On dit , dans le ftyle familier ,
parler bref ; pour dire, parler trojp
promptement , avec trop de préci-
pitatfon.
On difoit auflî autrefois adver-
bialement & familièrement , en
bref; pour dire , en peu de mots ,
mais cette expreàion n'eft plus guè-
res ufitée.
Bref, eft auflî fubflantif mafculin,
qui fe dit d'une lettre que le Pape
adrefle aux Souverains ou aux Ma-
giftrats , pour affaires publiques..
. Bref Apoflolique.
Bref , fe dit auflî d'un petit Calen-
drier Eccléfiaftique , où fe trouve
défîgné l'ofiîce de chaque jour de
l'année ,^ félon le Rit du Uiocèfe ou
de f Ordre ReBgieux auquel il eft
deftiné.
Bref , fe dit , en plufieurs Coutumes
de France , des Lettres qu'on ob-
tient en Chancellerie ,, à r>effet d'in-
tenter une adion. // a obtenur un
bref de refcifion. On appelle en Nor-
mandie y bref de mariage enœmhré ,
Paûion qu'une femme a droit de
diriger , afin d'être réintégrée dans
fes biens dotaux » quand ibn^ mari
les a aliénés.
Bref , fe dit ,, en Bretagne , & en ter-
mes de Marine , du congé ou per-
miflîon qu'on eft obligé de pren^
dre pour naviguer. On diftmgue
dans ce fens trois fortes de brefs.
Le bref de conduite , qu'on prend
pour êtfe conduit hors des dangers
de la côte : le bref de fauveté ^ qui
exempte du droit de brisj & le
bref de victuailles y qui permet d'à—
cheter des vivres.
Voyez SucciNT , pour les diffé-^
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BRË-
' rences rektivds qui ^n diftinguçnt
Bref , &c.
Ce monofyllabe eft moyen au
fingulidt malculin» mais long au
pluriel & au féminin , qui a une
féconde fyllabe très-brève.
Le /final fe fait toujours fentir.
Ce mot employé comme adjec-
tif, précède quelquefois le fubf-
tantif auquel il fe rapporte y cpm-
me dans ces exprefCons ufltées au
Palais , auordcrun bref délai , comp-
ter par bref état ; mais dans Tufage
ordinaire, le fubftantif doit régu-
lièrement précéder cetadjedif.L on
ne dira pas un bref propos y ni une
brève Jyllabc ^ mais un propos bref
& VLtit fyllabe brève.
ÈREFAR j nom propre d une des îles
Sorlingues , près des côtes de Cor-
nouailTes, entre la mer d'Angle-
terre & celle d'Irlande.
BREGENTZi-nom propre. Ville &
Comté d'Allemagne » en Souabe ,
fur le lac .de Confiance , dans le-
quel fe jette une rivière qui s'ap-
pelle auffi Bregenti , & qui a fa
fource au mont Arula.
BRÉGIÉ i vieux mot qui s eft dit au-
trefois d une forte de grain.
BREGIER i vieux mot qui fignifioit
autrefois. Berger.
BREGIN i fubftantif mafculin , &
terme de pêche, qui fe dit d*une
forte de filet à mailles étroites.
La première fyllabe eft brève,
& la féconde moyenne au fingu-
lier , mais longue au pluriel.
BREGMA. f^oy^ Fontanelle.
BREGUlEREj vieux mot qui s'eft dit .
autrefois d'une forte d'herbe.
BREHAIGNE jadjeaif féminin. Il fe
dit des femelles des animaux qui
font ftériles. On nous fervit une
carpe brehaigne , c*e(l-à-dire , qui
n'avoir ni œufs ni laite.
Çrehaigne^ fe dit auffi fubftantive-
BRE 291
ment ic populairement ^ d'une fem*-
me qui ne fait pas d'enfans » c'^ejl
une brehaigne.
La première fyllabe eft brève , la
féconde moyenne , & la troifième
très-brève.
BREH AINE j vieux mot qui fîgnifioit
autrefois impuiffant. ,. ^
BREH AL j nom propre! Bourg de
France , en Normandie , à trois
lieues & demie ^ fud-fud-oueft j de
CoUtances.
BREHEMONT ; nom propre d'ua
bourg de France, en Totuainej
dans une prefqu'île que forment
la I*ire & le Cher , environ à
cinq lieues , oueft-fud-oueft , de
Tours.
BREHIS j fubfbntif mafculin. Ani-
mal fauvage de l'île de Madagaf*
car , de la grandeur de la chèvre »
& qui porte une corne au milieu du *
front. Dapper dit que cet animal
fe trouve particulièrement dans la
province d'Anfianade.
BREIER } vieux mot qui fignifioît
autrefois broyer.
BREILj vieux mot qui fîgnifioit au-
trefois buifTon , taillis.
BREISICH ; nom propre. Petite ville
d'Allemagne , fur le Rhin , dans le
Duché de Juliers.
BREIZ: vieux mot qui s'eft dit autre-
fois d'une efpèce de grain deftinc
à faire de la bière-
BRELAN; fubftantif mafculin. Sorte
de jeu de renvi fort en ufage , qui ^
fe •joue à trois , à quatre ou à cinq
perfonnes , & où l'on ne donne que
trois cartes à chaque joueur. Nous
fîmes une partie de brelan.
Brelan, fe dit de trois cartes de
même figure ou de même point.
Ainfi trois rois forment brelan de
rois.
Brelan favori , fe dit du brelan
qu'on eft convenu de payer double,
Ooij
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19^ BftÈ
^1? dix rfi hretan farori.
Brelan quArRiâME \ fedît de celui
que fonwe k catte tjui tctotirne ,
qtraiid eHfe cft t!e même forte -que
les. trois qu'un joueur a en mains.
fin ÉLAN y ft dit d*tine ntaifon où Ton
, donne continuelletttent à jouer. Cet-
te yna'tfbrrefi un brelan.
0\\ dit âtrffi Cjifxunc perfonnt tknt
bvelan che^ etlc; pour dire, qu'elle
donne à jouer.
Les demx fyllabes font brèves an
• fingdiet j mais h féconde eft lon-
• gnc an pluriel.
BRELANDÉ; participe paflff indé-
clinable. F^ove:[ Breiander.
BRELANDER i verbe neutre de la
première conjogaifon , lequel fe
Gonjtrgue comitie xftanter. Jouer frc-
• queitinient aux jeux des cartes. //
yie d^oit pas pajfir /on temps à
brelandcr.
La première fyllabe eft brève, la
féconde moyentte, & la ttoifièine
• eft lomgtrd otï brève , comme nous
l'expliquons, au mot Verm, avec
k conjiigaifotî & la quanriré pro-
fodique des autres temps.
Obferveîs cependant que les
temps on personnes , qui fe tertîii-
nent par un efiéminin , ont lettr pc-
rmltitfme fyllafee longue. Dans je
hrelande , lafyllabe îan eft longue.
BRELANDIERvfubftantif mafculin.
Celui qui brelande. Cefi un vrai
brelanditr.
La termiflaifon îtr de ce* mot
eft "QTre diphtongue en pocfie com-
me en profe.
BRELANDIÈRE; fnbftantif féminin.
Celle qui brelande. Cette femme eft
une breîandiere.
Ijx première fyilabe eft bnève, là
féconde moyenne , la troifième lon-
pxQ , & la quatrième très-brève.
IRtLtNC ,BRELEP»G j vietu mots I
BRÉ
qm fignifioiettt autrefois la tabfë &
le lieu où Ton jouoit au brelan.
BRELLE ; fnbftantif féaiinin , & ter-
me de commerce de bois. Ai!etn-
blage de pièces de bois liées enfem-
ble en forme de radeau , potit ies
faire ftotter. .
BRELOQUE-, fabftantif féminin. Cu-
riofiré de peu de valeur. C'«/? un
Marchand de breloques.
Les deux premières fyllabes font
brèves^ & la troifième eft très-
brève.
îl fatidroit chaneet çû en * , &
écrire , brelokc. Voyeî Ortho-
GRAPHE.
BRELUCHE; fubftantif féminin. Sor-
te d*étoffe faite de iil fc de laine ,
&' quon fabrique particalièremcnt
à Caën , en Normandie.
Les deux premières fyHiabes font
brèves, &.la troifième eft très-
brève.
BREMA; nom propre. Petite ville
tjp Milane2 , à rembotrchirre et la
Seflra , dans le P&.
BKEMAS ; vieux mot qui iîgnifioit
autrefois une atrfre ou bâton , potu
attaquer Sck défendre.
BREMBO ; nom propre. Rivière à"U
talie^en Lombardie. Elle a fa fbor-
ce dans la montagne de Morbi-
fao , & fon embouchnre dans J'Ad*
a; ï huit milles de Bergame.
BRÈME j fubftantif féminin. Poifîba
de rivière, du genre des carpes»
mais plus large flcpltw plat. Sa Oùxt
* eft molle & grafle.
Br^mi ou Bramib, eft auifi fe nom
d\in poiiTon de mer teng d'envi-^
ron dfeux pieds, qd fe tient près
du rivage , & dc«ït la chair eft
agréable augoûr.
La première fylla*e eft toogtie»
«& \z féconde très-brève.
BRÈME; nom propre. Ville ^Atte-
magnt^lurle Wdrer;^Q^tafetf«it
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BRE
. Dùchi ie même nom > dans le cer-
cle lie k bafTe Saxe. Elle eft ville
Impériale libre ^ Se da nombre des
, . Anféatt()aes% £Ue fait un commer-
ce conlidétable far la mer Baltique.
Le Duché de Brème , qui ap-
Fnmenc à TEleâeur d'Hanovre, a
Ëlbpau notd, h Ducbé-d^ Lune-
bourg ôc k Principauté de Ferden ,
à Teft } le Wefer au fud; & à Toueft^
le Comté d'Oldenbourg.
BaEMERWfiRDE j nom propre. Pe-
cite ville &c chateani d'Allemagne »
au DktciEié de Brème, fur k rivière
de rOoft.
BRE\«3 ARTEM ; nom propre. Ville
de Suifle, fur k rivière de Ruflf,
i trois lieues de Zurich. Il s'y fa-
briqué du papier.
BREMIE^ vieu% mot qui s'eft dit
• autrefois du lieu où Ton exécutoit
les critninels.
BREMONT- LA- MOTTE; nom
propre d^im Boirrg de France , en
. Auvergne , à quatre lieues , ooeft-
nord-oueft , de Clermont. ,
BREMPT ^ mm propre. Petite ville
d^Alletiiagne, un: la Mofelle , dans
TEleâsosac de Trêves.
BREN j vieux mot qui fignifioit au-
trefois matière fécale.
BRENAGE, BRENAIGE ; vieux mots
qui iîgmâoient amrefois ce que dé-
voient les vallànx à leur Seigneur
pour k nourriture de £cs chiens de
chaâè.
BRENEUX> EUSEi kK de matière
fécale. Du linge ireneux , une che-
mifi brcneufe.
La première fyllabe eft brève , k
feconoe k>figue,8ck troifième du
fêminin très- brève.
BRENNKIRCHEN \ nom propre. Pe-
cice ville de k baffe Autriche , près
du Danube , fur les frontières de
k Hongrie.
BRËNSUi nom fwopre. Viik de
BRE 193
Rttffie , {ur k Dezna ^ dans la Prin--
cipauté de Severie.
BRENTE y fubftamif féminin. Mefu-
re des Liquides donrt on fait ukge
i Rome. C'eft treize rubbes &
demi.
BRENTE ; ( k ) nom otopte. Rivière
d'Italie, qui a (a iburoe dans les
Alpes , au Comté de Tirol , & Ton
emDoochure dans lès Lagunes^ près
de Venife.
BRENTFORD j nom prc»te. Ville
d'Angleterre, dans le Comté de
Midkfex, fur k Tamiie, à fepc
milles , oueft, de Londres*.
BREOilE j vieux mot qui fignifioit
autrefois violent , imperueux*
BREQUiN i iiibftancif mafcnHn.
C'eft, dans un villebrequÂn , k par*
rie mieux connue fous le nom do
mèche,
BRÈS 'y vieux mot qw fignifioit aatro'
fois un berceau d'enfant.
BRESCARj nom propre. Ville d'A-
frique , au Royaume de Tremecen,
dans k Province de Tenez. On y
recueille les meilleurs figues de TA*
frique.
BRESCHE j nom propre. Rivière .de
France, en Beauvoifis. Elle a fa
iburce près de Rueil , 6c fon em-
bouchure dans rOife ^ au-delTus de
Creîl , après un coûts d'environ fepc
lieues.
BRESCHÉ; nom propre. Bourg de
Fvtance , enTouraine , à cinq lieues,
nord oueft , de Tours.
BRESCLA i nom propre. Ville Epif-
copale d'Italie , capitak du Breilan ,
dans rÉtat de Venife y fur les riviè-
res de Gar2a , Mêla & Navilo.
BRESCOU ; nom propre. Petite île
& fortereflè de France, dam le
golfe de Lyon , à une lieue, fod^
fud-eft,d'Agde^
BRESDIR ; vieux aaot cpÀ fig^ifioir
oMiei^ ileilKÛ»
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294 BRE
BRESICATE ; fubftaniîf féminin.
Sorte de revêche dont il fe tait quel-
que commerce avec les Nègres qui
habitent entre les rivières ae Gam-
bie & de Serre-Lionne.
BRESIL i fubftantif mafculin. Sorte
de bois rouge » lourd , compaâe &
propre à la teinture. Foyc:^ Bois
PE Brésil
On dit proverbialement d'une
chofe extrêmement sèche, qu'^/fe
ejl sèche comme du bréJîL
La première fyllabe eft brève,
'& la féconde moyenne au iîngu-
lier , mais longue au pluriel.
Le / final fe prononce mouillé.
Il feudroit changer le j en :(, &
écrire , d'après la prononciation ,
bre^il. Voyez Orthographe.
BRESIL ; nom propre. Région confi-
dérable de l'Amérique méridionale,
qui eft prefque renfermée entre
réquateur & le tropique du capri-
corne. Sa plus grlnûe largeur d'Oc-
cident en Orient eft de dix-fept dé-
grés , entre le trois cens vingt-hui-
tième & le trois cens quarante-cin-
quième degrés de longitude.
Son étendue du nord au fud , eft
de trente-cinq dégrés , depuis le
premier jufqu'au trente-cinquième
de latitude méridionale. Les côtes ,
bordées de montagnes , forment en
divers endroits de bons ports où
les vaifleaux font en fureté.
Le Brefil fut découvert le iG
Janvier de l'an 1500, par Vincent
Yanez Pinçon , Efpagnol , qui avoit
accompagné Chriftophé Colomb ^
dans fon premier voyage. 11 aborda
à un cap , qu'il nomma de Confola-
tiorty & que l'on appelle aujour-
d'hui de Saint-Auguftin. Il en prit
pofleftîon au nom de la Couronne
de Caftille. Mais la même année ,
la veille de Pâques , Alvarès Cabrai ,
Portugais > voulant éviter le calme
BRE
auqyel la mer de Guinée e(l fujette;
prit tellement le large , qu'il fe
trouva à la vue de ce pays , & en«
rra dans le port nommé Séguro:
une croix de pierre qu'il y planta ,
fît donner à cette contrée le noni
de Santa-Crux ; ce qui n'a pas em-
pêché que celui deBréfil , qu'il avoic
auparavant, n'ait prévalu, même
chez les Portugais.
Dès l'an I s 59 > les François corn-
merçoient au Bréfil , & les naturels
du pays leur témoignoient plus d^
confiance qu'à tous les autres Euro-
péens. L'Amiral de Coligni y en-
voya en 1 5 5 5 le Chevalier de Ville*
gagnon , avec une colonie de Cal-
viniftes , qui s'établit à Rio- Janei-
ro j mais Villegagnon ayant quitte
la religion de TA mirai, celui-ci ne
fe foucia pas de lui envoyer du fe-
cours j Ôc les Portugais vihrent ai^
fément à bout de prendre le defliis."
Les François ont eu auflî une colo-
nie pendant quelque temps dans l'île
de Maragnan.
Quelque temps après que les
Provinces-Unies eurent fecoué le
joug du Roi d'Efpagne , les HoUan-
dois chafsèrent du Bréfil les Efpa-
{;nols , a qui il appartenoit alors :
es Portugais , à leur tour , ont obli-
gé les Hollaiidois d'y renoncer en
1(^55. L'air de ce pays, quoique
iîrué dans la Zone torride , eft allez
doux f il eft d'ailleurs très-fain ; de
forte que les peuples y vivent fore
longtemps. Le terroir y produit du
tabac , du coton , du maïs , des ci-,
trons , des oranges , & divers au-
tres fruits. Une des produûions les
plus utiles eft la racine d'un arbrif-
feau , qu'on appelle ipecacuanha.'
Voyez ce mot. Les cannes à fucre
y viennent en plus grande abon-
dance que par-tour ailleur*s : le fu-
cre qu'elles fournifTent ^ eft extrême^;
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' BRE
mont ioux. Il s'obtient en écrafant
les cannes entre deux rouleaux. Ce
font les Nègres qu'on emploie à ce
travail , qui eft très-pénible» Le
fucre du Brefîl pafTe pour le meil-
leur que l'on ait. On donne le fé-
cond rang à celui des Antilles.
Il y a des forêts entières de bois
de Bré(il. On y trouve. auÛî larbre
3u'on nomme copaïba , ou copahu ,
e récorce duquel on tire par inci-
/îon cette huille claire, qu'on ap-
Selle huile ou baume de copahu*- Le
re(H fournit auflî aux Portugais
des diamans en fi grande quantité j
que le Roi de Portugal , craignant
qu'ils ne devinffènt communs y au
point de baifler de prix exceffive-
ment > a établi une Compagnie à
laquelle il a accordé le droit exclu-
sif de chercher des diamans dans
tout le Brefil \ mais avec la reftric-
tion de ne pouvoir employer que
iîx cens efclaves au plus à ce tra-
vail. Ce Monarque pofsède un dia-
mant, tiré de ce pays> qui pèfe
feize cens quatre-vingt carats , ou
douze onces & dtemie , te qui eft
évalué à deux cens vingt-quatre
millions de livres fterlings.
Milord Anfbn rapporte que le
JBrefil fournit d'ailleurs tous les ans
a l'Europe , pour deux millions fter-
lings d'or y que l'on trouve dans le
fable y ou dans le lit des rivières.
Les Portugais ne pofsèdent guè-
res que les côtes de ce pays : le refte
eft rempli de fauvages cruels , vin-
dicatifs & aptropophages : ils vi-
vent dans des cabanes SC couchenç
dans des rofeaux ou filets de coton
fufpendus en l^ir ; les uns vont
nus , d'autres fe couvrentde peaux
de bctes. Ils n'ont ni Loix, ni Prin-
ces, ni Religion. Leurs armes font
Parc & lès flèches ; & leurs occu-
pations ordinaires f, la chaffe. ,;
BR£ 1$^
la pèche , la danfe & la guerre j ils
mangent , dans leurs fêtes , les pri-
, fonniers qu'ils ont faits les uns fur
les autres , après avoir eu foin de
les engraiCTer auparavant. Ces mal-
heureux font invités à prendre part
à la fête avant leur mort: ils s'y
divertiffent , & font paroître le plus
grand mépris pour la vie.
Ces peuples font fur-tout avides^
de la chair des Portugais , comme
nous le dit TEfpagnol Correal , qui
nous apprend crt chofes & plufienrs
antres y dont il dit s'être inftruio^
fur les lieux mêmes.
La côte du Bréfil , poffSdée par
les Portugais , & qui a environ cenc
lieues d'ctendue , eft divifée en
quiiTze Gouvernemens ou Capitai-
neries , dont nous parlons fous les
noms qui kui font propres.^
L'héritier préfomptif de la Cou-
ronne de Portugal , porte le titre
de Prince du Brefil.
BRESILIENS j (les) peupïesqui ha^
bitent le Bréfil. Feye:(^ Brésil.
DRESlLLÉi ËE; adjeâîf & parti-
cipe paflîf- /^<:>y<?:[BREsiLLBR.
BRESILLER j verbe adif de la pre-
mière conjugaifon ,. lequel fe con-
jugue comme chanter. Rompre pat
' petits morceaux,^ Né brèjîllci pasi
ces chofes?
Bresiller , fignifie auflî , en termeg»
de Teinturiers , teindre avec le boisi
de Brefil. Il faut bréjiller ces toiles.
Les deux premières fyllabes font
brèves, jk latroifièmeeft longue ou'
brève , comme nous l'expliquons
an mot Verbe, avec la conjugai-
fon & la quantité profodique' des*
antres temps.
Il faudroit changer le /"en* :f,,
fupprimer un /qui eft oifif , faire
précéder Vi par l'autre /, & écrire ,,
d'après la prononciation , hre:{iHer^
Voyez ORTHOGRJLPHBi»
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99^ BRE
Il f*iit obfervec cjue fi cette or-
thographe s adopcoic , ce verbe de-
viendroic irrégulier dans la forma-
tion des temps , dont le fécond /
précède un c muet. De brc^ilicr ^ il
taudroit faire je brejille.
BRESILLET; fubftantif mafculin.
Sorte de bois de brefil qui croit aux
îles Antilles.
BRESINl } nom propre. Petite ville
de la grande Pologne, au Palatinat
de Lenczicz, entre Rava & Opocz-
na.
BRESLAW; nom propre. Ville riche
& confidérable » fur TOder , avec
titre de Principauté , & capitale de
la Silefie , entre les villes d'Olflè &
de Schweidnitz. C'eft lefiège dun
Evcque & d une Univerfité. Elle
appartient au Roi de Prufle.
BRESLE \ nom oropre. Bourg de
France > dans le Beauvoifis , à deux
lieues « eft*fud*eft » de Beau-
vais.
BaESLB , eft eticore le nom d'tme ri-
vière de France , qui a (a fource à
deux lieues , fud , d'Âumale , &c
fon embouchure dans TOcéan » près
de la ville d'Euj après un cours
d'environ dix lieues.
BRESLE ; ( la ) nom propre. Petite
ville de France , dans le Lyonnais ,
au confluent des petites rivières de
Turdine & de Brevenne , & à trois
lieues & demie, oueft-nord-oueft ,
de Lyon.
BRESMEN ; vieux mot qui fignifioit
autrefois cowrtier.
BRESNITZ i il y a en Bohême deux
villes de ce nom : une fur le terri-
toire de Pr^ue, & l'autre dans le
Cercle de Satz , fur la rivière d'E-
BRESQUE ; vieux mot qui fignifioit
autrefois brouflailles,
■BRESSAN; (le) nom propre. Pro-
BRE
rCtat de Venife. Brefda en çft U
Capitale.
BRESSAUT DE LA ROUVRAYE;
nom propre. Gentilhomme Ange-
vin , &Calvinifte , qui fut, dit-on,
fi indigné d'apprendre que le Pape
avoir ordonne une Proceffion folem-
nelle en aidions de grâces de l'abo*
minable journée; de la Saint-Bar*
thélemi , qu'il jura de châtrer tous
les moines dont il pourroit £e cen-
dre maître. Cet homme finjgulier fe
fit faire enfuite un large baudrier
de ces ridicules murilations , Se il
n'eut point de honte de le porter.
BRESSE î nom propre. Province de
France , dont Bourg eft la capitale.
Ses bornes font la Bouigogne & la
Franche-Comté , au feptentrion j le
Rhône au midi j le Bugey à l'orient;
& i l'occident , la Saône & le Lyon-
nois.
Les objets principaux du com-
merce de cette Province , font des
grains, des chevaux j des boeufs,
de la volaille , du chanvre > des toi-
les & des bois.
BRESSIEUX} nom propre. Bourg &
Baronie de France, en Daùphiné^
à fix lieues , fud-eft, de Vienne.
BRESSIN; fubftantif mafculin , &
terme de Marine , qui fe dit d'un
cordage fervant à iuer & à ame-
ner une vergue ou une voile.
BRESSOLLES; nom propre. Bourg
de France , dans le Perche , fur la
rivière de Mevette , à trois lieues »
nord-oueft , de Château-neuf.
BRESSOLLET j vieux mot qui figni-
fioit autrefois un berceau d'en-
fant.
BREST i nom propre. Ville forte &
confidérable de France , en Breta<p
ene , fur l'Océan , avçc un dçs meil*
leurs ports du Royaume , â dix- neuf
lieues , nord-oueft , de l'Orient.
vinçe 4 Italie , e» Lomb^rdie , dans ] On y compte environ vingç-quatre
millo
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BRE
mîUe^uties. Cefftj^ fiège d'une Se-
néchauflce, d'une Amirauté, &c.
BREST£R 'y vieux mot qui fîgnifioic
autrefois crier.
BRETAGNE j nom propre. Britan-
nia. Province conûdéraole de Fran-
ce» qui forme une péninfule, &
dont Rennes efl: la ville capitale. On
la divifeen haute & baflfe Bretagne.
Sqs bornes font l'Océan > l'Anjou ,
le Maine , la Normandie & le Poi-
tou. Elle a cinquante-fept lieues de
longueur , trenie-trois de largeur
& cent cinquante lieues de cotes.
Les principales rivières qui l'arro-
fènt lont la Loire , la Vilaine , l'Ar-
dre, rifle , la Clay e, le Bonneau, &c.
La Bretagne a reçu fon nom des
- Bretons chalfés d'Angleterre» aui
%y jetràrent dans le cinquième nè-
de \ on lappella Petite Bretagne >
E>ur.la diftinguer de la Grande-
retaene, qui eft l'Angleterre &
l'Ecofle. Avant cela , elle étoit une
des Provinces qu'on appeloit Armch
tiques , à caufe de fa fituation fur
-la mer.
Cette Province avoit autrefois
des Souverains qui portoient le titre
de Rois. Us prirent enfuite celui
de Comtek & de Ducs. Elle eft ve-
nue à la France en 1491., par le
mariage d'Anne de Bretagne , uni-
que héritière de François II , der-
nier Duc de Bretagne , avec Char-
les VIll j puis avec Louis XII , fon
Succeflfeur. François L l'a enfin
unie à la Couronne en 1 5 3 1* C'eft
un Pays d'Etats : ils s'a&erablent
rous les deux ans.
Ce pays abonde en excellens pâ-
turages, qui nourrifTent quantité
de bétail , & particulièrement des
chevaux , des Dœufs âc des vaches.
Le beurre de Bretagne eft te meil-
leur du Royaume \ fur-tout celui
. qu'on tire du Diocèfe de Reimes »
Tome IF.
BRE t97
& que l'on connoît mieux fous le
nom de beurre de Prévalaye. On y
a des eaux minérales , des falines »
& des mines de plomb , de fer &
de charbon de terre i il y croît
auili beaucoup de chanvre & de lin
dont on fabrique des toiles & des
cordages.
Le commerce de cette Province
eft très-confîdérable » fur-tout dans
les villes de Nantes, Saint Malo ,
&c. Nous en difons les différentes
parties en parlant des villes qui les
font fleurir.
On appelle , Orandb-Breta-^
GNB , cette grande île de TOcéan »
qui comprend les Royaumes d* An «
gleterre & d'Ecofle. Foye\ Angle-
terre & Ecosse.
ies deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft très-
brève.
Le ^ fe prononce mouillé.
BRETAILLÈ \ participe pallif indé-
clinable. yoye\ Bretail&er.
BRETAILLER j verbe neutre de la
première conjugaifon , lequel (è
conjugue comme cAj/zfer. Tirer fou-
vent répée , & fréquenter habimel-
lementles falles d'armes. Un* aime
quà brétailler.
Les deux premières fyllabes font
brèves ,& la troisième eft longue ou
brève, comme nous l'expliquons au
mot Verbe , avec la conjugaifon Se
la quantité profodique des autres
temps.
Obfçrvez cependant que les
temps ou perfonnes , qui fe termi-
nent par un e féminin ont leur pé-
nultième fyllabe longue. Dans je
bretaille , la fyllabe tail eft longue.
Il faudroit fupprimer un / qui
eft oifif , faire précéder Vi par lau-
tre /, & écrire, d'après la pro-
. nonciation , bretaûcr. Voyez Or-
THOGRAPHE«
pp
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1^^ BRE
Il faut ebferver que fi cette or-
thographe sadoptoit ce verbe de-
viendroit irrégulier dans la forma-
tion desr temps, dont le- fécond /
précède un c muet. De bretalicr ,
il faudroit faire je brctaille.
IRETAILLEUR; fubftantif mafcu-
lin. Celui qui bretaille. N*ay€\
point d& commerce avec ce bretail-
Uun.
"Les deux .premières fyllabes font
brèves ^ & la troifième eft lon-
gue.
Le r final fe fait fentiren toute
circonftance.
BRETAUDER ; verbe neutre dé la
première conjugaifon , lequel "fe
conjugue comme chanter. Terme
ufiré chez les Tondeurs de Drap ,
&qui fignifié tondre inégalement.
BkRETAUDBR^ s^mploie auffi.adive-
ment , en termes de Maréchallerie ,
ôc^ Ion dît > bretauder un cheval y
pour dire , lui couper les oreilles.
BRETÊCHEi vieux mot qui s eft
dit autrefois d'une forte de for-te-
reflTé.
BRETELLE; fubftantif féminin. Sor-
te de tiflu de chanvre ou de fil , dont
on fe fert pour porter plus facile-
ment une civière* une hotte j.un
haut de-châuflTes ^ & qu'on emploie
à plufieur^ autres ufages. // porte
des bretelles. Il faut des -bretelles i à
cette hotte. .
On dit proverbialement i figuré-
ment & familièrement d'une per-
fonne fort engagée dans quelque
afl&ire fâcheule , qu'W& en a juf-
qvlaux bretelles s par dejfus^ les bre-
telles.
La première fyllabe eft brève,
la féconde moyenne, & la troifiè-
me rrès'brève.
11 faudroit fiipprimer un /qui
eftoifif, donner l'accent grave* au
pénultième e^ $c écrire, d'après la
BRET
prononciation , bretèle. Voyez Or-
THOGRAPHE.
BRETESCHER; vieux mot qui figni-
fioit autrefois fortifier.
BRETESSÉ , ,ÉE i adjedif & termi
. de l'Art héraldique , qui fe dit des
pièées ctenelées naut 8c ,bas en al-
ternative.
ScARKON à Paris, d'àzur a la.
bande bréteflKe d'or.
BRETEUIL ; nom propre^ Ville de-
France • .en Normandie , foc la ri-
vière d'Iton, à ciaq lieues,^ fud-
oueft , d'Evreux.
Bretbujl, eft encore fe iiom dtun
Boufg & d'une Abbaye de France ,
en Picardie , à trois lieues & demie y
oueft, de Montdidier. L'Abbaye
eft en commende , & vaut au tim-
kire vingt mille livres de rente. .
BRETEUIL, Marquise. iRJ Chas-
' TBLET j ' ( Gabrielle-Emili^ ) v nom
propre d'une Dame célèbre , née en >
1706 & morte en 1749* ï^l^ *
éclairci Leibnitz, tradmt & com-
menté Newton , & toutes les na-
tions qui fe piquent de favoir , ont
' admire/ di^M. de Voltaire, la:
profondeur die fon génie & fon élo--
quence. De toutes les femmes qui •
ont illuftré-la France , ajoute ce
Î:rand homme ^ c'eft celle qui a eu.^
e plus de véritable eforit, & quia/
moins affefté le belefprit.
BRETONCELLESj nom propre dlun
' Bourg de France , dans le Percha»
à cinq lieues, eft-fud-eftj de Mor-
tagne. .
BRETONNERIE; viéuitmotqutsr'eft-
dit autrefois de la Baffe- Bretagne.
BRETONS. ( les ) On défigne fouf
ce nom les anciens peuples delà
Grande- Breragne , &tles habirans
aétuels de la Prbvinoe de Bretagne* .
yoye:[ Bretagne/
BRETTE; fubftantif féminin , qui
V ne .fe dit guères que par plai^-t .
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^terîè, pourdéfigner une longue épée.
// ne quitte jamais fa brcttc.
BRETTELÉ, ÉE; adjedtif & parti-
• cipe paffif. A^oyq[ Bretteler.
.BRETTELERj verbe aftif de la pre-
mière conjugaifon, lequel Tevcon-
" juçae comme duz/rr^r. Terme d'Ar-
chueâure, qui fe dit de Taftion de
* tailler une pierre, ou de gratter un
mur avec clés inftrumens a dent,
Brettelbr , fe dit auffi en termes de
fculpture , de Tadion de travailler
la terre en modelant, de manière
qu'elle ne paroiflTe pas liflè , mais
comme égratignée.
La première fyllabe eft moyen-
ne, la leconde très-brève , & la troi-
iîème eft longue ou brève, comme
nous l'expliquons au mot Verbe ,
' avec la conjugaifon & la quantité
•profodique des autres temps.
Obfervez que le pénultième e
des temps ou perfonnes de re Ver-
be prencWe fon de Ve moyen , quand
il eft fuivi d'un e muet, parce que
le génie de la langue ne foufTre pas
' régulièrement deux c de fuite ab- .
foTument muets. Dans je brettele j
la 'fyllabe te eft moyenne.
Il faudroit fupprimer un t qui
eft oifif , donner l'accent grave au
premier e^&c écrire , d'après la pro-
-nonciation , brèteUnYoyez Ortho-
■ tîR APHE.
J8RETTEN ; nom propre. Petite ville
d'Allemagne , en 5ouabe, fur la
-rivière de Saltz, à dix mille pas
de Philisbourg. Elle appartient à'
l'Eleûeur Palatin.
il y a une autre ville de ce nom
en Suède, dans la Dalie , à l'extré-
", mité occidentale du lac Waner.
BRETTEUR ; fubftantif mafculin.
Qui aimé à bretailler^ 6i qui eft
armé pour l'ordinaire d'une longue
cpée. Fous naurie\pas du fréquent
ur te Breueur.
. BRE i99
La première fyI^abe eft moyenne,
& la (econde longue.
Le r final fe tait fentiren toute
circonftance.
Il faudroit fupprimer un r qaî
eft oifif, donner l'accent grave au
premier e , & écrire, d'après la pro-
nonciation^ brètôur. Vojez Ortho-
graphe.
BRETTURE ; fubftanttf féminin.
Terme de Sculpture j qui fe dit des
traits que kifle TArtifte fur les
ouvrages de cire ou de rerre qu'il
ébauche en les brettelant.
Bretture , fe dit , en termes de Tail-
landiers, des dents de l'inftrument
donc on fe fert pour bretteler.
La première fyllake eft moyenne,
•la féconde longue, & la rroifiè-
•me très- brève.
\\ faudroit fupprimer tin t qui
eft oiflf , donner l'accent grave au
première, & écrire , d'après la pro-
nonciation , brèturé. Voyez Or-
thographe.
BREUBERG j tiom propre. Petite
'viiy & contrée d'Allemagne , en
Franconie , fur le Meyn , entre le
comté dIEfpach & l' Archevêché de
Mayence.
BREVET; fubftantif mafculin. Sorte
d'aâe non-fcellé qu'expédie ^n Se-
crétaire d'Etat, & par lequel le
Roi accorde i quelqu'un un don »
une penfîon , un titre de dignité ,
ou quelque autre grâce. // vient
d'obtenir un brevet de penjhn fur
f Ordre de Saint Louis. On doit lui
expédier un brevet de Lieutenant C<h>
loneL
Brevet , fe dit auflî de certains adcs
par lefcjuels des Princes , & même
des Seigneurs , accordent quelque
penfion ou autre grâce à quelqu'un.
On nomme Ducs à brevet ^ ceux
qui n'ont que des brevets de la di-
gnité de E>uc: & jujfe^au'corps à
Ppij
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3oa BRE
irevet , une force d'habit oleu > i
paremens rouges , brodé d or , que
quelques-uns ont droit de porter
par brevet du Roi.
Brevet db retenue , fe dit d'une
certaine fomme que le Roi afTure à
la perfonne nommée p^r le brevet ,
laquelle doit être payée par celui
qui pofledera une celle charge , ou
un tel gouvernement après la mort
ou la demiflion du titulaire aâueh
Brevet d'appaîre , fe dit du privi-
lège que le Roi accorde â quelques
courtifans de le voir dans la garde-
robe.
Brevet de joyeux avènement, fe
dit, en matière bénéticiale , d'une
forte de mandat , réferve & grâce
expeftative , dont le Roi , nouvel-
lement venu à la Couronne ^ a droit
d'ufer fur une prébende de chaque
Cathédrale , & fur les dignités &
prébendes de certaines Collégiales ,
en préfentant un fujet aux Prélats
ou Chapitres, pour erre par eux
pourvu du premier bénéfice vacant
par mort après la ngnihcation du
brevet.
Brevet de serment de fidélité , fe
dit auilî , en matière fiénéficiale ,
d'une autre forte de mandat , par
lequel le Roi enjoint à TEvcque
dont il a re^u le ferment de fidéli-
té , de conférée la première prében-
de qui viendra à vaquer dans l'E-
§life cathédrale, à l'Eccléfiaftique
éfigné par le brevet.
Brevet, fe dit d'un afte palTé par-
devant Notaires , & délivré en mi-
nute à Tune des parties.
Brevet de contrôle , fe dit, dans
les Douannes , de certains aâes que
délivrent 3 en papier timbré, les
Commis des Fermes^ pour attef-
ter que le payement de certains
droits a été fait jnr les conduc-
ceuts de certaines marcbandifes >
BRI
ou qu'ils ont vi£té ces marchaa^
difes.
Brevet d'apprentissage » fe dit
d'un aâe palfé par devant Notaires»
par lequel un maître s'engage à en-
feigner un art ou métier à un ap-
prenti , fuivant les conditions arrê-
tées entre les contraârans.
Brevet, fe dit, en termes de Ma-
rine , d'un aûe fous feing privé ,
par lequel le maître d'un navire re-
connoît avoir chargé certaines mar-
cbandifes qu'il s'oblige de conduire
au lieu ^convenu ^ fauf les rifques
de la mer.
Brevet, fedit, en termes de Tein-
turiers , du bain d'une cuve qu'on
fe difpofe à faire réchauffer. On dit
dans ce kns, manier le brevet; pour
dire , examiner fi le bain eft bon ou
aflez chaud. Et ouvrir le brevet;
pour dip^, prendre de la liqueur
pour connoître la couleiu: du bain.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde moyenne au fingulier»
mais longue au pluriel.
BREVETAIRE ; fubftantif mafculin ,
& terme de Palais , dont. on ne fe
fert que pour défigner celui qui a
obtenu un brevet du Roi en matière
bénéficiai.
Le Breveraire doit fe fervir per-
fonnellement de fon brevet : il ,n'a
pas le droir de le céder à un autre.
Vaye^ Brevet»*
La première fyllabe eft moyenne»
la féconde rrès-brève , la troifième
longue j & la quatrième très-brè-
ve.
BREVETÉ , ÉE ; adjeûif & participe
paflih Voye\ Breveter.
BREVETER j verbe aétif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Donner i
une perfonne te brevet d'un don ,
d une penfion , d'une dignité ou. de
quelque autre grâce. Le Roi l*ktr^
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BRE
vetc Jtunt pcnfion de mille écus.
Ce verbe , outre fon régime fim-
Ele y gouverne en régime compofé
îs prépoficions dc,£iy de laides ,
comme on vient de le voir dans l'e-
xemple donné.
La première fy llabe eft moyenne ,
la -féconde tiès-brève , & la troifiè-
me eft longue ou brève , comme
nous l'expliquons au mot V erbe ,
avec la cotijugaifon èc la quantité
profodique des autres temps.
BREVIAIRE i fubftantif mafculin.
Breviarium. Livre d'Eglife , conte-
nant loffice que les Prêtres ^ les
Diacres , ks Sous-Diacres , les Bé-
néficiers & les Religieux font obli-
gés de réciter tous les jours. On fait
ufage du Bréviaire Romain dans ce
Diocèjè*
Bréviaire , fe dit plus particulière-
ment de l'office même que doivent
dire chaque jour ceux qui y font
- obligés. // ne dit pas fon bréviaire.
Les Evêques ont droit de réfor-
mer les bréviaires de leurs Diocè-
fes ; mais ils ne le peuvent en Fran-
ce fans le confentement de leurs
Chapitres , & fans Lettres-Patentes
du Roi , duement enregiftrées. Le
Parlement rendit Arrêt en 1601
contre TEvêque d'Angers , qui avoir
voulu introduire un nouveau bré-
viaire dans fon Diocèfe, fans en
avoir obtenu la permiflîon du Roi ,
& fans avoir confulté fon métro-
politain.
Il y a un autre Arrêt du 27 Fé-
vrier r^oj , qui juge qu'un Evêque
ne peut rien innover de fa feule au-
torité, relarivement aux bréviaires
& autres livres d'ufage de fon Dio-
cèfe.
La première fy llabe eft brève , la
féconde longue , & la troifième
.très-brève.
BREVLATÊUR j fubtUntit jnafco-
BRE 3o<
lin. On appeloit ainfi chez les Em-
pereurs d'Orienr, les officiers qhar-
Î;és d'écrire & de metrre au net
es Ordonnances du Prince.
BREUIL ; fubftantif mafculin , &
terme d'Eaux & Forêts , qui fe dit
d'un bois taillis ou buifTon enfermé
de haies , dans lequel les bêtes fe
retirent.
Ce monofyllabe eft moyen au
fingulier , & long au pluriel.
Le / final fe prononce mouillé.
BREUILLE, BROUAILLES ; vieux
mots qui fignifioient autrefois
boyaux , inteftins.
BREUlLLERj Foye^ C arguer.
BREVILLET j nom proJ)re d un
Bourg de France , en Sainronge , à
une lieue de l'embouchure de la
Garonne. e
BREUILS ; fubftantif mafculin plu-
riel , & terme de Marine , qm fe
dit des cordages avec lefquels on
cargue les voiles.
BREULLAT j vieux mot qui (rghi-
fioit autrefois brouillard.
BREUNAj ncim propre. Rivière de
Suiffe , qui arrofe une ^vallée de
même nom , dans le troifième Bail-
liage d'iralie.
BREVOGNEj nom propre. Petite
rivière Je Francb ,' en Normandie ,
qui vient de là fçrêt de St. Sever,
& fe jette dans la Vire , ^près un
coui's^d'environ trois lieues.
BRÇV.OORT ; nom propre. Petite
ville des Provinces-Unies , dans le
comté de Zi^tpHen , far les fron-
ttèresf de l'Evêtfié dç Munftet.
BREUVAGE j fubftantif mafcuUm
Pptio. Liqueur qui ferr de boiflon*
Là limonade efi un excellent hreu'-
vage*
On dit proverbialement & figu-
rément d*uîfe liqueur agréable i
- boire, que c'cfi un neciar , un
■ breuvage des dieux ^ patce que le$
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. Poctes ont feint que le neflar itoit
la boiiïbn de Jupiter & des autres
dieux dont parle la Mythologie.
Breuvage, fe dit , en termes de Mé-
decin^ vétéiinait;^ \, deç Jiqweurs
, mi^dicinales ^^^i^'op donne; ^u^ ^ni-
,maux; Le maréchal v'unt de préparer
un breuvage pour ce cheval.
La première fyllabe eft brève ,
, la féconde longue , & la troiiième
très-brèye.
11 faudroit 4:l>anget le g eny , &
écrire brefivaje»yoyQ^OBiTHOGKK^
iREY ; nom propre* Petite ville du
pays de Liège , dans le jconué ,de
Looz.
BREYN ; nom propret Petite ville
; & château d'Ecofle , dans lie coofité
d'Âdïnt , fur un Uc . de même
nojn.
^REZ;É ^, nom propre. Bourg defran-
ce , en AnjoA , fur la rivière ,de
Dive , à deux Jieues^ fud-fud-reft ,
de S^jam^r.
BRiEZOLI^ES; nom propre B<»irg
de JFra^e , dans le Perdie , à t?:ois
lieues,,, ^ord-opeft j de Château-
neuÊ
;BRIANÇON; nom oroprç. Ville
forte de Franc/5,, en Dauphiné, fur
la Durance,, à Jepc lieues ,.wt<l-
nord-eft , d'Embrun.
pRIANÇONNOIS; (le) nom pro-
pre. Contrée de JFrance , en Dau-
Ehiné , dont Briançon eft le chef-
eu. Elle à quatorze lieues de lon-
fueur, ^ environ fept deiargepr.
es bornes /ont la Savoie, la vallée
de Barcelonnetce j le Piémont ,
^ TEmbrunois a»c le èreûvaudan. On
■ ' y a d'excellens pâturages , du blé &
quelques fruits , mais peu de vin.
Les habitans de Briançon font
auflî appelé? Briançonnois.
BRI ARE j nom propr/ç. Ville de
France , daps le G%tinois orlq^nqis.
fur la Loire , X une lieue & demie^
eft-fud-eft , de Gien. C'eft où com-
mence le canal qui fait communi-
quer Ja Xoire &*la Seine /par le
, moyen de la rivière de Loing.
BRIATERTE ; nom ptopre. Petite
ville de France , en Languedoc , fur
la rivière de.Dadou, a fept lieues
& demie , eft-nord-eft.^ de Tou-
loufe.
BRIBE ^ fiibftantif féminin , du ftyle
familier , qui fe dit d'un gros mor-
jceau de pain. Porte^ xette bribc de
pain au bergecs
BaiBES y fe dit familièrement au plu-
riel & par exrnfion , des morceaux
de viande qui s'enlèvent de defTus
Jes tables. Les domefiiques ont def-
fervi de bonnes bribês^
Bribes de latin , fe ditavÉtïlau plu-
riel , dans: le fens figuré & en mau-
«vaifepart, des citations de latin
^j>rifes fans choix de côté Se d'autre.
,Son difcours neft compofé que de
Mibe6 de latin»
La première fyllabe e(l Jongue»
Se la féconde très-brève.
BRIBERESSE; vieux mot qui (îgni-
fioit autrefois mendiante j cou-
.reufe.
BRIC j vieux mot qui s*eft dit autre-
fpis d'une cage à ptendre des ci-
féaux.
P^ICHE.^ vieux mot qui;s*eft dit au-
trefois d'une machine .à jecftr des
pierre^.
BRICIENS ; (rordredes) Ordremi-
litaire inftitué en i$66 par Ste.
Brigitte , Reine de Suède ^ fous le
|)ontilicat d'Urbain V. La niarqoe
de l'ordre étoit une croix d'azur ,
(embUbl^ àcelle de Malthe , «& po-
fée fur une langue de fe^. cCom-
battre lès hérétiques, enfeyélir les
mojrtSj ^flSfter Jes veuves , les or-
phelins & les hôpitaux ^ écoienc les
.; pblîgaôon&des'Bi^iciens;.
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BRr :
BRICOLE ; fubftanrif fôûiinm. La
partie da hamois d'an cheval de
carrode qui palTe^ibusles couflinets,
Sé^qaï s attache de chaque côté aux
boucles- du poitraiL Ces bricoUsme
. font pas falidcs.
Bricole, fe dit des longes de càir
. qui fervent aux Porteuis de chaife
pour porter la chaife*
Bricoles, fe dit au pluriel, & ett
termes de chaflè, dune forte de
filets pfopres à prendre des cerfs ,
. des chevreuils , &c. Il eft défendu ,
• paruneOrdonnanceduRoidei()(Î9,
detendce des bricoles > i f>eine du
fdftet, &c
Bricolev, fe dit, en termes' du Jeu
de Paume , du retouc de la balle ,
3uand elle a frappé un des murs
e coiémjçue tousf^s coups de bri-
cole^
Brk^oIe , fe dirauili , en termes du
Jeu de Billard. Et 1 on dit-, qu-une
bille en frappe une autre de bricole ^
quand elle- ne la frappe qu'après
avoir été renvoyée par la bande du
. Billard , qu'elle a frappée avant la
bille. M a fait deux biles de bri-
cole.
De BRICOLE', PAR BRICOLE, expref-
fîons figurées & adverbiales, qui
fîgnifienrd'une manière indireÂe. //
parvint de bricole au but qu^il s* étoit
propofL
On dit proverbialement & figu-
rément , donner une bricole à quel-
quun; pour dire , -tromper quel-
qu'un par un metifonge \ ce qui fe
dit particulièrement d'un Valet à
regard de fon Maître.
Les ' deux premières ffllabes
font brèves, & Urroifièmc efttrès-
brève.
Il faudroit changer le cen /t,
& écrite brikole. Voyez Orthc^
GÏIAPHE.
BRICOLE.} participe paflif indé-
clkiaBW Foyex B r i c 6 le rv :
BRICOLER} verbe heutre de la
première conjugaifon , lequel fe
conjugue comme chanter. Jouer de
bricole à la paume & au 'billard. //
ne joue quUn bricolant. \
, Il ne faut pas croire que ce;verbe
foitaâif,. comme le dit le Diâion^
naire de Trévoux.
Bricoler , fe dit familièrement dans
le fens figuré, pour biaifer dans
quelque affaire, ne pas agir fîneè-
remenr. Quand on li<i parle d'ac-
commodcT' u pjocès j il ne fait que
, bricoler.
On dit aufifi familièrement de
qne\civi!\m,.qu il bricole^ quand il a
mis dans fa bouche un morceau*
trop chaud , qu'il fait aller de côté
&. d'autre, pour éviter de fe bfû^
1er.
Les deux premières fyllabes font'
brèves , & la troifîème eft longue
oabrève, comme nous l'expliquons'
au mot Verbe , avec la conjugaifon
ôi la quantité profodique des autres
temps. <
BRICOLIER i rfubftantif mafcuKn.
On défîgne; ainfi le cheval at?telé à
une<:haile de porte , à coté du cheval
de brancard.^
BRICON } vieux mot qui fi^nifioit
autrefois coquûi ; trompeur.
BRÏCÇTEAUX} fubftantif mafculin
. pluriel. G'efV , -en' termos de» Ru^
banniers', Gaziers , 6'c deux pièces
de bois décàchée^s & enfilées dans
la broche qui porte les poulies «du
coté gaudie du-chatefec-
BRÏDE} fubftâatif féminim La partie
, du harnois de la-têtéd'un cheval ,
, qui fert à le cpoduire, & quiTeft
compofée de la têtière, du mors &
■ des rênes. Ote^ la bridec^du che^
. yak
Ce qu'il y a de pIuS eflfeiitiel au
.. Manège* eft de bien*gqiwerneF 1%
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'304 BRI
nuûn de k bride. On zppèlle main
de la bride y la main gauche.
*On diftiogue la main , en main
légère y main douce & main ferme^
La main légère, eft cf^Ue qui ne fenc
point i*appui du mors fur les barres :
ta main douce « celle qui fenc un
peu l'appui du mors : & la main
•ferme^, celle qui tient le cheval
dans un appui à pleine main. 11 faut
accorder ces trois diflFérens moure-
mens de la main , fuivant la bouche
du cheval : enforte quaptès avoir
rendu la main , qui eft la main lé-
gère , il faut la retenir doucement ,
& fentir peu à peu l'appui du mors
fur les barres , qui eft ce qu on ap-
pelle la main douce. On tient enfuite
de plus en plus le cheval dans un
appui plus fort, qui eft la main
ferme , & ainfî alternativement : de
manière pourtant que la main douce
précède 8c fuive toujours le mou-
vement de la main légère & de la
' main ferme ; car il ne faut jamais
pafler de la main légère à la main
ferme , nide la main ferme â la main
légère, fans employer l'aide de la
main douce > autrement on otfen-
feroit la bouche du cheval, qui eft
ce qu'on appelle avoir la main
rude.
Comme le cheral a quatre prin-
cipaux mouvemens en marchant,
qui font, aller en avant, reculer,
tourner i droite, 8c tourner à gau-
che ; la main de la bride doit aufli
produire quatre effets , qui font ,
rendre la main ou la baiffer pour
aller en avant; foutenir & retenir
la main en l'approchant du ventre ,
pour l'arrêter ou pour le reculer;
porter la main i droite pour le faire
tourner de ce côté, & h porrer à
gauche lorfqu'on vçut tourner le
cheval à cette main.
^jiiPB , fe die quelquefois des r^nes ,
BRI
feules; Se dans ce fetis ^ quand on
cheval vient i rompre fes rênes > cm
dit , qu'il a rompu /a bride.
On dit qu'un cheval boit la bride
* ou le. mors ^ quand le mors remonre
trop haut , & fe déplace de deflus
lesoarresoù'fe fait l'appui.
On appelle cg^et de la bride ^ le
degré de fenfibilité oue le mors
caufe aux barres du cneval , par la
main du cavalier.
On dit qu'ft/z cheval boche avec
la bride ; pour di;:e , qu'il eft dans
Tufage de jouer avec la bride^ eu
fecouam 1^ niors par un petit mou-
vement de tête , furtout lor£^'iL
eft arrêté. Er cpi'i/ goûte la bride j
quand il coounence à s'accoutu-^
mer aux impreffions du mors.
On dit , au fropre > courir à
bride abattue ; pour dire , courir de
toute la vireàe du cheval. Et l'on
dit, dans le fens figuré, qu* une
perfonne court à bride abattue après'
les plaijîrs ; pour dire , qu'elle
les recherche paffionnément. Et
quelle court à bride abattue à fa
rame ^ à fa perte ; pour dire,
qu'elle s'abandonne fans réferve
à ce qui eft capable de la per«
dre.
Bride., fe dit , par exten(ïon , en
parlant d'un béguin d'enfant ^ da
>etit cordon de fil qui paCe fous
e menton de l'enfant , pour tenir
e béguin en état fur fa tcte« llfaue
une autre bride à ce béguin.
Bridb , fe dit, en parlant d'une che«
mife & d'une boutonnière , de ce
qui fe met i l'extrémité de chaque
ouverture d'une chemife , afin
qu'elle ne fe déchire pas ; & de
ce qui tient une boutonnière en
érar.
Bripes, fedit, en parlant de points
de V^nife , de Malines , &c. des
petits tilTus de fil qui joignent
le<
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BRI
tes fleurs les unes avec les au-
tres.
Brude , fe dit , en termes d'orque-
bufiers ^ du petit morceau de fer
plat, qui fert à foutenir la noix , Se
empêche eue le chien n'approche
trop près 'du corps <le la platine en
dehors.
Brides , fe dit , en termes de Fon*
deurs de cloches, de ces grands
anheauK de fer de forme pafalle-
logrammatique , qui fervent à
fufpendre la cloche au mouton.
Bride, fe dit, en termes de Char-
rons, d'une -bande de fer plate,
pliée en trois , dont fe fervent ces
Ouvriers pour aflujettir enfemble
plufi.eurs pièces de leurs ouvrages.
Brides a Veaux , fe dit, figurément
& familièrement , de certaines rai-
fons fortes Se abfurdes, -qui ne
peuvent être écoutées que des per-
îbnnes (impies. Il croie pcrfuadcr
uvccfes bruUs à veaux.
On dit, dans le fens figuré,
3 Won tient quelquun en bride; pour
ire j qu'on ne lui lapflfe pas la li-
berté d'agir à fon gré.
On dit auflî figurément , qu*o;2
tient la bride haute ou courte à quel-
quun ; pour dire , qu'on le traite
avec une forte de rigueur , de peur
qu^il «e s échappe.
On dit encore , dans le fens figu-
ré , lâcher la bride à quelquun , lui
mettre la bridé fur le cou ; pour
<lire , lui donner toute liberté d'a-
gir à fa volonté. Et lâcher la bride
Àfes parlions ; pour dire , fe livrer
fansréfcrve à (es paflions.
On dit figurément , aller bride
tn main dans quelque affaire ; pour
dire, fe conduire avec beaucoup
de cîrconfpeûion , en traitant cette
âl&ire.
La première fyllabe eft longue,
te la féconde très^brève*
BRI joj
BRIDÉ , ÉE ; adjeÂif & participe
paflif. P^oyei Brider.
On dit proverbialement , figtt-
rément & familiairement d'une
perfonne niaife & forte, quec'ç/f
un oifon bridé.
BRIDER j verbe aûif de la première
conjugaifon, lequel fe conjugue
comme chanter. Mettre la bride i
un cheval , à un mulet , &c. A-t^on
bridé les chevaux f
Brider , s'emploie au(fi abfolument.
Faites brider , on veut monter à che^-
val tout-à^t heure. .
Brider, eft auflî pronominal réflé^
chi j & l'on dit, qu'tt/i cheval fe
bride bien ; pour dire, qu'il a la tète
[>lacée comme il faut, fans tendre
e nez, .
Brider y (ignifie , par extenfion ,
ceindre & ferrer étroitement. Ce
béguin bride trop cette petite fille.
Brider les serres d'un oiseau^,
fe dit , en termes de Fauconnerie ,
de l'aékion de lier une ferre de cha-
que main de loifeau , pour l'em-
pêcher d'emporter fa proie.
Brider une pierre , fe dit , dans les
carrières, de l'aâion de l'attachée
avec le bout du cable de la grande
roue , d'où pend le crochet qui doit
l'enlever.
Brider les cloches , fe di^ de Tac-^
tion d'en lier les battans avec des
cordes , pour carillonner.
Brider l'ancre , fe dit , en termes
de Marine , de l'aftion de garnir
les pattes de l'ancre avec des plan«-
ches, pour empêcher ces mêmes
pattes de creufer & d'élargir le
fable ou la vafe dans un mauvais
fond.
Brider le ne^i à quelquun avec un
fouet j une baguette , &c. fe dit de
Ta^on de frapper quelqu'un au
travers du vifage avec un fouet^
une bagueue ^&c.
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3o« BRI
Brider ^ (ignifie » dans le fens figuré ,
arrêter , afTujettir , lier. Cette Ici
bride fcs prétentions.
On dit , dans le même fens ,
qu'o/2 a bridé quclquun par un con^
trat 5 par un aàe ; pour dire , qUipn
a inféré dans un contrat , dans un
aâe , des claufes qui ralfujettilTent
néceiïàirement à certaines chofes.
Brider la Bécasse , fe dit prover-
verbialement dans le fens figuré ,
& fignifie faire donner adroitement
quelqu'un dans un piège. Ils ont
réuj/î à brider la bécane.
La première fyllabe eft brève ,
& la (econde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon &c la
quantité profodique des autres
temps.
Obfervez cependant que les
teipps ou perfonnes , qui fe ter-
minent par un e féminin , ont
leur pénultième fyllabe longue.
Dans |e bride ^ la fyllabe bri eft
longue.
BRlDGENORTHi nom propre. Pe-
tite ville d'Angleterre , dans le
Shropshire > fur la Saverne. Elle a
des Députés au Parlement.
ÊRIDGETOWN j nom propre. Ville
forte & bien peuplée d'Amérfque ,
• dans l'île de la Barbade. Elle ap-
partient aux Anglois.
BRIDGEWATER ; nom propre.
: Grande ville & comté d'Angle-
terre y fur la rivière de Paret ,
dans la province de Sommerfet.
. Elle a £ts Députés au Parlement.
BRIDLINGTON j nom propre. Pe-
tite ville d'Angleterre , dans la
. province d'YorcK.
BRIDON ; fubftantifmafculin. Sorte
de bride légère , qui eft fans bran-
ches. On mène les chevaux anglais
£yec des bridons.
Les deux fyllabes font brèves au
BRI
fingulier ; mais la dernière eft bn^
gue au pluriel.
BRIDPORT j nom propre. Petite
vilfe d'Angleterre , dans la pro-
vince de Dorfet.
BRIDURE j vieux mot qui s'eft dit
autrefois d'un défaut dans une
étoffe.
BRIE j nom propre. Province de
France , Ctuée entre la France pro-
pre , le Soiflbnnois , la Champagne
& la rivière de Seine.
On la divife en Brie-Champe-
noife , Brie-Françoife , & Brie-
Pouilleufe. Meaux eft capitale.de
la Brie-Champenoife \ Brie-Comte-
Robert, l'eft de la Brie-Françoife j
& Château -Tierry^ de la Brie-
Pouilleufe.
Cette province abonde en pâtu-
rages , & l'on y a de bon beurre &
d'excellens fromages. On y re-
cueille auffi beaucoup de bfé ^
mais le vin qui y crok n'eft pas
eftimé.
Brie» eft encore le nom de quatre
Bourgs de France , dont un dans
l'Angoumois, environ à trois lieues»
nord -eft» d'An^oulcme } & les^
autres dans la Saintonge.
BRIE - COMTE - ROBERT -, nom
propre. Ville de France » capitale
de la Brie-Françoife , environ i
cinq lieues» fud eft » de Paris. C'eft
le (ïège d'un Bailliage » d'une Chi-
tellenie » d*un Grenier à Sel» &c.
BRIEF, ÈVE^adjeaif. Breyis. Ce
mot n'a d'ufage qu'au Palais » pour
défigner ce qui a peu de durée ou
d'étendue. Âjjigner quclquun à trois
briefs jours.. Bonne & briève JuJ^
tice.
BRIEG ; nom propre. Ville & Du-
ché d'Allemagne » en Siléfie , fur
rOder , à lept Keùes de Bref-
lau.
Bri£g X eft auifi le nom d'une vill«
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'. BRI
d'Angleterre, dans la Principauté
de Galles. L'on y a des bains d'eaux
thermales.
'BRIENNE i nom propre. Ville de
France , en Champagne , à fix lieues,
eft-nord-eft , de Troyes.
BRIESNON ; nom propre. Ville de
France , en Champagne , fur la ri-
vière d'Armançon , à fix lieues ,
fud-eft , de Sens.
BRIÈVEMENT i adverbe. Breviter.
D'une manière fuccinte , avec briè-
veté. Je vais vous le compter briève-
ment.
La première fyllabe eft brève ,
la féconde moyenne , la troifième
très-brève , & la quatrième moyen-
ne.
Il faudroit changer le dernier e
en a y 6c écrire, d'après la pro-
nonciation , brièvemant. Voyez Or-
thographe.
BRIÈVETÉ i fubftantif féminin.
Brevitas. Petit efpace de temps , le
peu de durée de quelque choie. La
brièveté du dernier Pontificat. Il
y a trop de brièveté dans ce dif-
cours.
Les deux premières fyllabes
font brèves , la troifième eft très-
brève , & la quatrième brève ao
fîneulier , mais longue au plu-
riel.
BRIEUX j terme ufité en Bretagne.
Ç'eft la mêtne chofe que bref^ en
terme de Marine. Voye'i ce mot.
BRIEY \ nom propre. Ville & Bail-
^ liage de France j dans le Duché de
Bar, à douze lieues, nord-nord-
oueft , de Nancy.
BRIFÉ, ÈE ; adjedif & participe
paffifi P^oye:^ Brifer.
BRIFER ; verbe aAif de la première
conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chante^. Avide comedere.
Terme populaire y qui fignîfie man-
ger avec avidité. Ces deux Maçons
BRI 307
hrifèrent un pâté dans l* efpace d^
trois minutes.
BRIFEUR, EUSE } fubftantifs &
termes populaires. Ils défignent ce-
, lui & celle qui mangent avec avi-
dité. Cejl un franc brifeur. Cejl
une vraie brifeufe.
BRIFIER ; fubftançif mafculîn , &
terme de Plombiers , qui fe ^dit
d'une bande de plomb , fervant aur
enfaîtemens des bâtimens couverts
d'ardoi fes. *
BRIGADE ; fubftantif féminin.
Troupe de gens de guerre d'une
même compagnie , lous un Bas*
Officier qu'çn nomme Brigadier,
Il faut faire l'appel des Dragons de
cette brigade.
BRiGirt>E , fe dit auffi de plufieurs
régimens d'une armée , commandés
par un Officier Général , appelé
Brigadier. Ce régiment & ces deux
efcadrons étçient de la première bri^
gade.
Brigade , fe ait encore , par exten-
fion , de tous ceux qui forment ua
corps , & vont en troupe j compian-
dés par un Chef : ainfi 1 on dit , une
brigade du Guet à cheval j une bri*
gade de voleurs , &c.
La première fyllabe eft brève , la
féconde moyenne , & la troifième
très-brève.
BRIGADIER ; fubftantif mafculin.
Celui qui commande une brigade.
Le Roi l'a nomnite Brigadier de fes
armées. Il eft Brigadier de Dra-
gons.
La terminaifon ier de ce mot ,
eft un diphtongue en pocfie comme
en profe.
BRIGAND; fubftantif rta^culin. La-
tro. Voleur de grands chemins*
On arrêta trois brigands dans ce
cabaret.
Brigakp, fe dit , par exrenfion, de
ceux qui fe rendent coupables d'e*
Qqii
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3o8 BRI
xadUons , de concaflions. Lct plu-
part de c€s Officiers de Jujlice ne
font que des brigands*
La première fylkbe eft brève, &
la féconde longue.
Le d final repréfence un t qui eft
muec^ ou fe Êiit fentir^ comme
nous L'expliquons en parlant de
c^iXQ lettre* Il faudroir donc écrire
brisant.
BRIGANDAGE jfubftantifmafculîn.
Latrocinium. AAion de voler fur
les grande chjemins. // ctoix temps
£ arrêter le brigandage qui défaloit
cette province.
Brigandage j fe dit ^ par extenfion ,
des concufHons» des exaâûons ^
dont fe rendent coupables les Trai-
tansj les OflSciers de Juftice, &c.
Il y a dix ans que les Officiers de ce
Tribunal exercent impunément toute
forte de brigandage dans cette ville.
La première lyllàbe eft brève,
la féconde moyenne , la troifîème
longue , Se la quatrième très*
brève.
Il f audroic changer te fécond g
en/, Qc écrire brigandajc. Voyez
'Orthographe.
BRIGANDÉ ; participe paffif indé-
clinable. f^oyq[ Brigandeiu
BRIGANDER v verbe neutre de la
première conjugaifon, lequel fe
conjugue comme chanter, tatrojci-
nari. exercer le brigandage. Zls^ne
cherchent qu à brigander.,
Les temps cbmpofés fe ferment
avec l'auxiliaire Avoir, Hauroit
brigande..
La première f^f llabe eft brève j
k féconde moyenne , & la troi-
fième eft longue ou brève ,, |pmme
BOUS répliquons au mot Verbe,
avec h conj.iigatfon & la quantité
]^ofodtque des autres temps.r
^. Obfervez cependant que les
^"^lèmf s ou perfbnnes, qui fe termi*
BRI .
Dent par un e fémîni», ont leur
pénultième fyllabe longue. Dans
je brigande , la fyllabe |^tf/2 eft lon-
BR^GÂNDINE
fubftantif féminin.'
Haubergeon ou cotte de maille,
dont les foldats & les voleurs de
grands chemins faifoient autrefois
ufage«
La première fyllabe eft brève ,
k féconde moyenne ,. la croifîème
brève , & la q^ttième très-
brève.
BRIGANTES i ( les) jyiciens peuples
que Ptolémée place en Irlande , où
ils habitoient ce que nous appelons
aujourd'hui les Comtesse W exford
& de Kilkenny.
BRJGANTIN i fubftantif mafcuUn.
Sorte de galiote oavaiflèau de bas*
bord y fans. ponts., allant à voiles &
à rames. Ce Corfaire montoit un bri^
gantin.
La première fylkbe eft brève, 8c
les deux autres font moyennes, au
fingulier^ mais k dernière eft longue
att pluriel.
BRIGIDE ou BRIGITTE ^ ( Ordre
de Sainte ) f^oyei Briciens.
BRIG-KAUSTEVEN -, nom oropre.
Petite ville d'Angleterre, dans k
Province de Lincoln.
BRIGNAIS i nom propre. Petite ville
de France, dans le Lyonnois , fur
k Garon^ à deux lieues, fud-oueft,
de Lyon.
BRJGNOLE; fubftantiffcrainin. Sop-
te de prune , ainii appelée de ce
qu'elle vient delà ville de Brignoles,
en Provence. // lui envoya une batte
debrignoles..
Les deux premières, fylkbes-ibnt
brèves,. Se la uoiGème eft très*
brève.
U faudrok changer gn ea nl^ ic
écrire, d'après k prononciation^
■ kriniolcM Voyez Orthographe.
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BRI
BRIGNOLES y nom propre. Ville de
France, en Provence, dans une
agréable contrée , oii Ton recueille
d'excellens fruits , Se particulière-
ment les prunes ii connues fous le
tkom dé irignoles. Elle eft à dix
lieues ^. oueu-nordroueft , de Mar-
feille y entre les petites rivières de
Caramie & d'IUole , qui arrofent
fon territoire.
BRIGOUDIS; ( les ). Peuples d' Afri-
que pea connus , qui habitent: dans
h. Cafterie , au nord-oueft du Cap
de Bonne-Efpérance.
BRIGUE i fubftantif féminin. Jmbi-
eus» Ce mot , qui ne fe dit guères
qu'en mauvaife part y. exprime une
tentative prenante pour parvenir à
un but , par le moyen de plufieurs
perfonnes qu'on a engagées dans fes
mrérêts. Il failoit une brigue pour que
luette affaire réujfit.
Brigue i Cgnifie auffi cabale,, figue ,
parti. On iiint à boue de dijjiper la
brigue.
Brigues, s'eff dit, chéries anciens
Romains , des démarches que fai-
foient pour être élus, les Candidats
Sui afpiroient aux emplois^ de la
Lépublique.
Ces Candidats alloient, vêtus de
blanc i quêter des fuffrages dans, les
Places êc les- aflemblées publiques.
Et comment ces fuflfrages. fe quê-
toient-ils ? En diftribuant de gran-
des fommes d'argent. Pourquoi ce
PeupFe éclaii^ ^ne.voyoit'il pas qji'il
vendoit ainfi fa liberté & Ci pa-
trie ?
La première fyliabe eft longue,
& la. féconde très-brève.
BRIGUÉ , ÉE j adjedif & participe
paflîf. Foye-^ Briguer.
BRIGUEILj nom propre. Petite ville
de France, en Poitou^ i troia lieues,
(ud-eft , de Confolent.
BRIGUER i^ verbe aftif de la prer
BRI 309
tt^îére conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chaneer. Ambire. Pour-
fttivre vivement , par le moyen de
plu(ieurs perfonties , pour réuflir a
quelque chofe. On brigua les Suffra-
ges de VaffembUe.
Il f e di t y dans ce fens^, en mau-
vaife part.
Briguer, s'emploie aufli en bonne
part, & fignifie rechercher avec
loin y avec empreiTement. IL brigua
longtemps r amieié de fon oncle avant
de pouvoir V obtenir.
La première fyliabe eft brève ,
& la. féconde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon & la
quantité profodique des^ autres
temps.
Oofexvercependantqueles temps
ou perfonnes , qui fe terminent par
un e féminin , ont leur pénidtième
fyliabe longue. Dans je brigue y Ix
fyliabe bri eft longue*. . ^
BRIGUEUR j. fubftantif mafculin.
Celai qui brigue. On n'accordait
d'emplois qu'aux brigueurs.
. Ce mot n'eft guères ufité^
La première fyliabe eft brève , &
la féconde longue.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
BRIHUEGA \ nom propre. Petite
ville d*Élpagne , dans la. nou-
velle Caftille , fur la rivière, de
Tajuna , vers Siguença. Il s'y fait
un commerce conHdérable de
laine.
BRILINGEN^ nom propre. Petite
vUle d* Allemagne 5 en Sbuabe , fur
le Bujet.
BRILLAC ;, nom propse. Bourg de
France , dans la Marche , à uae Reue
Se demie , nord-nord-eft, de Con-
folent
BKILLANT, ANTE; adjeûif. Ful^
gens. Qui brille > qui a beaucoup
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310 BRI
d'éclat. Une étoile brillante. Ses yeux
font vifs & brillans.
Brillant , fe dit , en termes de Ma-
nège, du cheval qui exécute fon
exercice & fes airs de Manège avec
beaucoup de feu & de vivacité.
f^ous monte^-là un cheval bien bril-
lant.
Brillant , s'emploie , dans le fens
figuré , en parlant des chofes mo-
rales & fpirituelles. Les faillies bril-
lames de fon imagination. Ilpoffédoit
éminemment ces vertus brillantes qui
entraînent les cœurs.
Brillant , s'emploie auflî fubftanti-
vement, & fignifie luftre^, éclat.
V agate occidentale a beaucoup moins
de brillant que V orientale.
Brillant , s'emploie aulïi fubftanti-
vement dans le fens figuré , §c dans
l'acception précédente , en parlant
de chofes morales & fpirituelles.
Il y a beaucoup de brillant dans cet
ouvrage. Ses idées ont du brillant.
On dit , dans lé fens figuré, d'une
perfonne , quelle a plus de brillant
que defolide; pour dire , iqu'elle fair
paroître beaucoup plus d'efprit &
d'imagination que de jugement.
On dit auflî figurément , en par-
lant d'ua ouvrage d'efprit , quilejl
rempli de faux brillans ; pour dire ,
Î[ue les penfées ingénieufes , qui y
ont en grand nombre , font fauflès ,
futiles ou déplacées.
Fbye^ au mot Éclat , les diffé-
rences relatives qui en diftinguent
Brillant , &c.
Brillant, fe dit encore adjedive-
ment & fubftantivement, pour dé-
figner un diamant taillé à facettes
par-deflus & par-deflbus. Foilà un
diamant brillant d'une belle eau. Ce
brillant ejlfuperbe.
La première fyllabe efl: brève,
la féconde longue , & la troifième
du féminin très-brève.
BUI
Le pluriel du mafculin fe forme
en changeant le t final du fingulier
en un ^, qui fuit la règle générale
des pluriels. Foye^ la lettre S.
Ce mot employé comme adjec-
tif, peut précéder oufuivre le fubt
tantif auquel il fe rapporte, comme
l'oreille & le goût l'auront décidé :
ou pourra dire un brillant équipage ,
ou un équipage brillante
Il faudroit changer le fécond /en
ij & écrire, d'après la prononcia*
tion, brillant. Voy.ORTHOGRAPHE.
BRILLANTE , ÉE ; adjeûif & par-
ticipe paflîf. Voye-^ Brillanter.
BRILLANTER j verbe aûif de la pre-
mière conjugaifon» lequel fe con-
jugue comme chanter. Tailler des
diamans à facettes par-deflbus com-
me par-defllis. Faites brillanter ces
diamans.
Ce verbe n*a point d'autre figni-
fication.
La première fyllabe eft brève ,
la féconde moyenne, & la troi-
fième efl: longue ou brève , comme
nous l'expliquons au mot Verbe,
avec la conjugaifon & la quantité
profodique des autres temps.
Obfervez cependant que les
temps ou perfonnes, qui fe ter-
minent par un e féminin , ont
leur pénultième fyllabe longue.
Dansye brillante ^ la fyllabe lan eft
longue.
Il faudroir changer le fécond / en
ij & écrire, d'après la prononcia-
tion, brillanter. Voyez Orthogra-
phe.
BRILLE; (la) nom propre. Ville
maritime de Hollande , capitale de
rîle de Voorn , à cinq lieues au-
deflbus de Rotterdam. C'eft la patrie
du fameux Amiral Tromp.
BRILLÉ ; participe paflîf indéclinable.
VoyeT, Briller.
BRILLER i verbe neutre de la pre-
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BRI
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Fulgere. Je-
ter des érinceUes de lumière, ré-
pandre de réclat. Vajire qui brille
& nous éclaire. Vor & l'argent y bril-
lent de toute part.
Briller, fe dit i par extenfion, d'une
belle perfonne, d'une belle fleur,
&c. Cette jeune PrinceJJe brill^ par-
tout où elle paroit. Cet œillet brille
parmi les autres.
Briller, fe dit, en termes de Vé-
nerie , d'un chien qui quête , & qui
bat beaucoup de pays, Jucun chien
ne brille comme celui-là dans la plai-
ne.
Briller, fe dit , dans le fens figuré,
en parlant de chofes morales & fpi-
rituelles. On vit briller fa valeur au
Jîège de cette Fille. La JuJlUe brilloit
fur le Trône de ce Monarque. Son
imagintition brille dans les moindres
chofes.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon & la
quantité profodique des autres
temps.
11 faudroit changer le fécond /en
i ^ & écrire , d'après la prononcia-
tion, brilier. Voyez Orthogra-
phe.
Il faut obferver que fî cette or-
thographe s'adoptoit , ce verbe de-
viendront irrégulier dans la forma-
tion des temps, dont le fécond /
précède un e muet. De briller y il
faudroit faire je brille.
BRlLLEUSj vieux mot. U s^eft dit
autrefois de celui qui chaflbit de
nuit aux oîfeaux , avec de la lu-
mière.
BRIMBALE j fubftantif féminin. Sor-
te de levier fervant à faire jouer
wne pompe. La brimbale eji rom-
BRI 311
La première fyllabe eft moyen-
ne , la féconde brève , & la troifième
très-brève.
11 faudroit changer le m en « ^ &
écrire brinbale. Voyez Orthogra-
phe.
BRliMBALÉ, ÉEj adjeftif & parti-
cipe paffif. F'oye:^ Brimbaler.
BRIMBALER i verbe adif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Ce verbe ,
qui eft du ftyle familier, exprime
ladion de fecouer , d agiter par un
mouvement répété ; & il fe dit par-
ticulièrement en parlant des cloches
que l'on fonne en défordre. Nejini-^
ra-t'On pas de brimbaler ces clo"
ches?
BRIMBE i vieux mot qui fignifioit
autrefois morceau de pain ou de
viande.
BRIMBORION i fubftantif mafculia
du ftyle familier. Bagatelle , colifi-
chet, ou autre chofe de petite va-
leur. ^ quoi VOUS fervent ces brimbo^
rions ?
BRlMOj terme de Mythologie , for-
mé d'un mot grec , qui fignifiç j'/*
pouvante.
Les Anciens donnoient ce nom
à Proferpine , parce qu'ils croyoienc
3ue les terreurs nodurnes venoient
e cette DéelTe.
BRIN; fubftantif mafculin. Ce qu une
racine ou femence pouffe d'abord
hors de terre. Arrache^ ces brins
d'herbes.
Brin y fe dit auflî des petitsTejetrons
tendres & pliables d'une plante ^
d'un arbre , d'un arbrifleau; Alle'^
cueillir quelques brins defauge.
BRiN,,fe dit encore de la tige de»
arbres quand elle eft droite. //
m'envoya, des arbres d'un beaw
brin.
On appelle boïs de brin y en ter-
I mes de Charpenterie > le boi^ qiji
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312 BRI
n a point ccc fendu par la fcîe. Et
J'ion dit d'une jpoutre longue &c
droite, que ctjt un beau bria de
bois.
L on dit aufli figurément & fa-
milièrement , d'un jeune homme ,
d'une femme , d'une fiUe , que ccfi
un beau brin £ homme y un beau brin
de femme y de fille i pour dire , qu'ils
font grands & bien faits.
Brin, le dit, en général, de toute
{>etite .portion d'un corps foible &
ong, comme la foie, les cheveux,
le poil , le crin , la paille. // me
faudrou un brin de foie II n*a que
quelques brins de cheveux.
BniN, fe dit d'une plume d'autruche.
Voilà un magnifique brin de plu-
me.
Brin , fe dit , en termes d'Artificiers ,
d'une tringle de bois fur laquelle
s'arrangent les pots à feu.
Brin, fedit, enfermes d'Éventail-
liftes , de chacune des petites flèches
qui foutiennent le papier d'jm éven-
tail. Et l'on appelle maîtres brins ^
les deux mootans où font collées les
e^.trémijcs du papjier , & entre
lefqueis fe trouvent les petites Bê-
ches.
Brin d'estck: , fe ^l d'xm long bâton
ferré par les deux bouts.
On dit , en parlant de différentes
choïes , comme foin , fourage , boi«,
&c. quil ny en a pas un brin ; pour
dire , qu'il n'y en a point du tout.
Je n'ai pas trouvé un bria de foin a
/ichete^.
On dit ^uflî proyerbialenjent ,
négativement & familièrement , en
paVUnt d'une chofe quelle qu ejle
foif, quilny.en a brin; pour dire,
qu'il n'y ^ rien du tput de cette
chofe.
Ce monofyllabe eft moyen au
finguUer, & long au -pluriel.
BRINDÇ j vieij^ mot qui s'eft dit
BRI
autrefois a table, d'un verre de vin
bà à la fanté de quelqu'un , & porté
à un autre.
On difoit , boire des brindes ; pour
dire^ boire àts fautes à la ron-
de.
BRINDES j nom propre. Ville forte i
maritime & Ârchiépifcopale dlta-
li%au Royaume de Naples, &r le
golre de Venife , à trente-fix milles
de Tarente. G'eft là où Virgile , le
Prince des Poètes latins , termina (k
carrière.
BRINDONES4 Ray notts dit, d'après
Garcias , que c'eft un fruit qui croît
' à Goa , dans les Indes orientales :
<ju il eft d'un goût fort aicre , rouge
intérieurement , & rougeatre à l'ex-
térieur : que les Teinrariers s'en
fervent , & qu'on en fait du vinaigre
en Portugal.
BRINGUE ; fubftantif féminin ,• &
terme de Manège. Il fe dit fami-
lièrement d*un petit cheval , qui
n eft ni étojQFé , ni de jolie figure-
BRINN; nom propre. Ville Forte &
Epifcopale d'Allemagne , capitale
de la Moravie , au confluent des
rivières de Schwart & de Schwit.
BRIOCHE; fubftantif féminin. Sorte
de patiflerie faite de farine, de
beurre & d'ixufs. Ce Pâtiffier fait
de bonnes brioches.
Les deu:;^ premières fyllabes fonc
brèves , Se la troifième eft très^
brève.
BRIOINE. f^oyeiCovttvvKin.
BRION ; fubftantif mafculin, & terme
de Marine. C'eft la dernière partie
de rétrave , qui vient jufqu'à la hau-
teur de l'éperon.
Bjqiio^ , fe mt aqffi de la moulTe qui
croît fur l'écorce des arbres , &
particulièrement fur celle des c)ic^
nés.
BiiipN , çft Cipcore le nom propre
d'une île de rÀmérique fepteptrio-
nale^
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';- > nale , à cinq, lieues de celW dts ;Oi-r
. ;^€^ux. Elle^aj^oncîe.,-eàpacui:agçs &:
enpoiflbns.
^ Les deux fyjlabes. font brèyes ^\f.
fingulierj mais la féconde. eft loiir
. gue au pluriel.
BRIÔNESi'nom prc^e. Petite ville
d*E{bagne , dans la vieille Caftille,
.fur rJEbre j à iix lieues de la Calî-
zade,
-BRIONI j nom propre d'une île de la
. mer Adriatique , fur la côte d'I^rie,
vis-à-vis de. la ville de Pola. Elle
appartient aux Véniciens.
BRlONNE ; nom propre. Petite ville
& Comté de France , en Norman-
die, fur laRilIe, à fept lieues, fud-
oueft , de Rouen.
BRlOSTj nom propre. Bourg de
. France , en Beauvoitis , a quatre
lieues, nord-nord-oueft , de Beau-
vais.
BRIOTTE ; fubftantif féminin , &
tçrme de Fleurifte. Sorte d'anémone
qui a fes grandes feuilles blanches
&, fa peluche inca];nate. !
BRIOtJ ; nom propre. Bourg de Frah^
r^e , en Poitou^ a fix lieues ,Xudj de
$^int-Maix^nt. I
BRIOUDE i nom propre. Ville de
France , en Auvergne , fur T Allier,
à, fix lieiips;, nprd^eft, deSaint-
-Flour. . ,r, » ^
BRlOUZEj nom propre. Boqrg de
France , en Normandie , à cihq
lieues , fud-fud- eft , de Fa-
laife.
BRIQU AILLONS ; fubftanti£ maf-
culin pluriel, & tei;me de Fonjieurs,
qui fe dit des vieux morceaux jde
brique dont on remplit ^çut l'ëf-
pace renfermé par le mur de re-
cuit*
BRIQUE; fubftantif féminin. Sorte
de pierre factice , de couleur tou-
geatre , compofée de terre argii-
1 &ufe pétrie & moulée ^ pui$/écnce
Tome IF. ^
&• cuite au feu ^ & dont on fe fert
" pour bâtir. Ces BfiqueYforumal
cu'ues.
La brique eft auffi ufirée en Mé-
^ decine. On l'applique en poudre ou
en cataplafmè; &: 'elle eft aftrin-
gçnte , deiïîcative , réfolutive , ic
propre pour arrêter le fang.
Si vous éteignez Ats briques
chaudes dans de l'huile d olive, &
que vous les diftilliez epfujte par la
retorte, après les avoir pulvérifées,
la liqueur que vous obtiendrez
fera l'huile de^ triques y q\i on. ap-
pelle autrement / huile des Pkilo*
Jophes^
Cette huile , chargéç de particules
ignées &c de l'acide de la brique ,
eft réfolutive , carminative , cal-
mante, & s'emploie avec fuccès
extérieurement , dans \çs embroca-
tipns & les linimehs , contre les tu-
' meurs froides.
La première fyllabe eft brève ,
& laiéconde très-brève.
Il faudroit changer qw^ en k ,'
& écrire brike.* Voyez Ortho-
graphe.
BRIQUEBEC; nom propre. Petite
ville de France, en Normandie, i
trois lieues & demie, fud , de Cher-
bourg.
BRIQUERAS j nom jpropre. Bourg
& cKâteau d'Italie , en Piémont, a
quatre milles de Pignerol.
BRIC^UET; fubftanîifmafculin. Pe-
tite pièce de fer ou d'acier , dont
on frappe un caillou pour en tirer
.411. feu. // battait U briquet.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde moyenne au fingulier ,
mais longue au. pluriel.
11 faudroit changer qu en k , ÔC
écrire briket. Voyez Orthogra-
phe.
BRIQUETAGE ; fubftantif mafculln,
firique imitée ou contrefaite avec
Rt
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3Î4 BRI
de 1* ocre & du plâtre. Ce briqùetage
ejl mal/au.
La première fyjlabe eft brève ,
la féconde très-brève , la troifième
longue , & la quatrième très-
brève.
BRIQUETÉ, ÉE; adjedif & par-
ticipe paffif. ^oyci Brique-
TER.
On appelle , en termes de Mé-
decine, urine briquetéè , Turine qui
eft de couleur de brique. L'urine de
ce malade eft. briquetée^
BRIQUETER ; verbe adif de la
première conjugaifon y lequel fe
conjugue comme chanter. Terme
d'Architeékure , qui exprime l'ac-
tion d'imiter ou contrefaire la bri-
que, par le moyen d'un enduit
d'ocre ic de plâtre qu^on applique
fur un mur. // faut briqueter ce
ntur. ,
La première fyllabe eft brève ,
la féconde très-brève , & la troi-
sième eft longue pu brève , comme^
nous l'expliquons au mot Verbç ,
avec la cônjilgaifon 6c la quantité
profodique des aurres temps.
Il faûdroit changer qu en k y ic
écrire briketer. Voyez Orthogra-
PHE
BRlQUETERIEj fubftantif féminin.
Lieu où l'on fait de la brique. £n-,
irons dans cette briqueterie.
La première fyllabe eft brève,
la féconde très-orève , la troi-
fième encore , & la quatrième lon-
gue.
BRIQUETEUR ; vieux mot qui
figniâoit autrefois faifeur de bri-
ques.
BRIQUETIER : fubftantif mafculin.
Ouvrier qui fait & vend de la bri-
que. C*eji un bon hriquetier.
La rerminaifon ier de ce mot eft
une diphtongue en poeiie comme
en proie.
BRI
BRIQUOQUET ; vieux mot qui
s'eft di? autrefois d'un ornement de
tète.
BRIS ; fubftantif mafculin. FraZura.
Terme de Palais , qui fe dit d'une
rupture faite avec violence , d'une
porte ou d'un fcellé. Le Juge ordonr
na le bris des portes. On lui fart fin
procès pour crime de bris de fcel-
lé.
Bris de prison, fe dit d'une eftrac^
tion de prifon , & même de la fim-
pie évalion d'une perfonne empri-
fonnée. ^
Un Arrêt de Règlement du 4
Mars 1^08 y porte que ceux qui fe
rendront coupables de bris de pri-
fon , feront coqdamnés à être pen-
dus : mais on ne voit pas que cette
Loi ait eu d'exécution \ on a fans
doute bien fenti qu elle n'en devoir
point avoir^
te bris de prifon eft cependant
regardé comme un crime que te
Juge punit, relativement aux cir-
conftances plus ou moins graves qui
l'accompagnent.
Bris , fe dit ^ eh termes de Marine ,
des pièces d'un Navire qui s'eft
brifé contre Ats rochers ou des
bancs de fable.
Bris , fe dît auffi du Droit abomina-
ble que fe font arrogé des peuples
Barbares, de s^emparer des ewts
é^s malheureux qui faifoient nau-
frage fur leurs côtes. Ce Droit , ou
plutôt ce vol odieux , fut long-
temps en ufàge chez nos Pères , qui
d'ailleurs immoloient à leurs Dieux
les Etrangers dont ils pouvoient fe
rendre les Maîtres.
Ce genre de crime n'a pins lieu
de nos jours chez les Nations poli-
cées de l'Europe.
Bris de Marché, fe dit de toute en-
treprife violente, faite en vue de
voler U% Marchaodifes qu'on pgrte
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BRI
au Matcbé , ou d'en empêcher k
vente.
Bkis, fe dit, en termes de TArt hé-
raldique , d'une bmde de fer pro-
pre à tenir une porte fur fes gonds.
Ce monofyllabe eft long.
BRISACH , ou NEUF-BaisACH; nom
propre. Ville forte de France , en
Alface, à onze lieues, fud-fud-
oueft , de Strafbourg. Ceft Louis
XIV qui la fait bâtir , & Vauban
qui la fortifiée.
Brisach , eft auiïi le nom d'une ville
d'Allemagne , dans le Brifca^^ , fut
le Rhin , vis-à-vis de Ta précé-
dente.
BRISAGO i nom propre. Bourg d'I-
talie , dans le Milanez , fur le lac
Majeur.
BRIS ANS î fubftantif mafculin plu-
riel , & terme de Marine. Ècueils
qui font à fleur d'eau, & que les
cartes marines repréfentent ordi-
Dairement par des petites croix.
Les brifans font en grand nombre
. dans le voifinage de cette île.
Bris ANS , fe dit auflî des vagues de
la metj pouifées avec impétûonté
contre les côtes ou les rochers.
VEfcadre ne put réjîfler aux bri--
fans.
La première fyllabe eft brève , *
& la teconde longue.
Il faudroit change» le premier s
.tti\ ,& -écrire , d'après la pronon-
ciation, brifans Noy^z Orthogra-
phe*
BRJSCAj.nom propre* Ville mariti-
me d'Afrique , au Royaume d'Al-
ger , dans la Province de Tenes^.
BRISE; fubftantif fén^inin , & terme
de Marine. Il fe dit de certains
petits vents frais & périodiques qui
foufflent dans certams parages , &
qu'on eft obligé d'attenate pouf ve-
nir de$ îles d'Amériqi^e eç JSu*
. ^opç. • \ ,
BRÎ 31;
Brise carabjnée^ ou forcée , fe die
d'un vent vif & impétueux.
Brise, fe ditauffi, en termes de Char-
En tiers , d'une poutre pofée en
feule fur la rête d'un gros pieu ,
& qui ferr à appuyer par le haut les
aiguilles d'un permis r
BRISÉ , ÉE ; adjedif & participe
paffif. Foye\ Briser.
Brise , fe dit , en termes de l'Art hé-
raldique y des puînés &c cadets d'u«
ne Famille , où il y a quelque chan-
gement par addition 1 diminution ,
ou altération de quelque pièce pour
diftinâion des branches : il fe die
encore des chevrons , dont la pointe
eft d^jointe : c'eft une erreur d'ap-
peler les autres brifés.
Viole à Paris, d'or à trois che-
vroAs brifés de fable- ; '
Brisé , fe dk auflî adjeârivement des
tables , lits , portes , & autres ou«
vrages compofés de plufieurs pièces
qui fe prolongent, fe plient,, fe
raccourci flen t. Une table brifée. Un
Ut brifé.
BRISE^COU \ fubftantif mafculin
du ftyle familier , qui fe dit d'un
efcalier fort roide, où il eft aifé
de tomber fl l'on manque d'atten-
tion.
Brise-cou, fe dit auflî , au Manège,
d'ijui jeune homme hardi qui monte
le premier les jeunes chevaux^ pour
les accoutumer i fou^cir l'hqm-'
me.
BRISÉES i fubftantif féminin plu*
riel, & terme ^e Vénerie, qui fe
dit des braoçhçs que le Chaflèuc
rompt m% arbt^^ ou qu'il fème
dans fon chemin , afin de^roçon-
noître Ôç 4'indiquer où eft le gi-
bier jj Sç QÙ on l'a décoqrpç, // ne
faii$ pasr s* écarter des briféçs^^
Çl^isÉQs , fe dit ai;iQî , et) ternies
d'Eaux & Forêts , des b|:anche$
(:o^pc$$ daO$ ^o hois poi^ mfiX^
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yfç BRI
quer les bbtnes des cbupès.
On dit , dans le fens figuté ,
fuivre les briftcs (tune perfonne ;
pour dire , l'imiter, fuivre fon
< • exemple. // ne -faut pas que vous
• fuivie^ les hrifées de cette femme.
On dit auffi , dans le fens figuré,
' courir' y aller fur les hrifées d'une per-
fonne j pour dire, entrer en concur-
rence , en rivalité avec elle. Tuif-
" ^ quil avoit penfé à cette charge avant
vous , il nauroH pas fallu courir fur
« Jes hrifées.
■ On dit encore , dans le fens figu-
ré , revenir fur f es hrifées ; pour dire,
reprendre la fuite d'une entreprife ,
■* d'un projet difcontinué. Je croyois
le procès fitii.y nïais ils reviennent
• - fiir leurs hrifées. '^'
La premièfe fyllabe' eft bre^e ,
• là fecbiide lortgue , *& la ttoifiè-
me très-brève.
BRlSEFOYj vieille expreflîon qui
fignifioit autrefois quelqu'un man-
quant à fa -parole.
BRISE-GLACE j fubftantif maftu-
' lin. Rang de pieu» placés'du coté
d'Amont devant une paléede jiont
de bois, pour la conferver, parti-
culièrement en brifant les glaces.
BRISE- IMAGE j ^oy^j Iconcciâs-
, -TE. ' ';[ • -''"'
BRISEIS i nom propre, & tienne de
'' Mythologie. Efclave jéârie SrMle,
' qu'Achilfe îivôit enlevée'aù fiége de
Lyrneffe.^ Agamemnon , Roi de
Mycènes ^ & chef des Grecs j qui
fàifoient le fiége <ie Troye ^ ayant
ravi Briffeis à' Achille , ce Héros ou-
tré de céx aiFfOnf^lnè Voulut plus
copifeûtre ' contre les Troyens ,
quelques réparations de cette of-
renfe qu'on lui eût offertes; & il
auroit vraifemblablement perfifté
dans cette réfolution fi funefte a«k
Grecs , fans la mprt de Patrocle
fon ami , tué |>ar He^or, &-quil.
BRI >
rcfolut de venger* Fvy^ Wliadé ^
d'Homère. 1
BRISEMENT j fubftantif mafculin;
11 fe dit , au propre , des vagues &
- des flots qui fe brifent contre les
côtes > les écueils , &c. On étoit ef-
frayé du hrtiit que faifoit le brife^n \^
ment des vagues de la mer contre ces
rochers.
Brisement , fe dit , dans le fens figu-
ré, & en matière de piété, d'une
forte contrition de coeur , & d'une
vive douleur d'avoir ' péché. Elk
exprimoit foii repentir par le hrife^
ment de fon cœur.
La première fyllabe eft moyenne,
la féconde très • brève , & la troi^
fième moyenne au fingulier , mais
longue au pluriel.
Le pluriel fe forme en changeant
' le r final àù fingulier en un ^ , qui
fuit la règle générale des pluriels.
FoVe^ la lettre S.
BRISER ; verbe adif de la première
conjugaifôn , lequel fe conjugue
comme chanter. Frangere. Rompre
8c mettre en pièces. On brifa Uk
portes des ptifons.
Briser , fe die , en termes de Véne-
rie , de l'adlon de marquer la i^oie
d'une bête par des branches rom-
pues.* - ' ■ '
Briser , fignifie'Vpai' ^ifteftfioh ,Sfa-
tiguei"), ' irftcM^moddt ^r in mou-
vement trop r^de;'ÔA-^'*r^îrfû/2*
cette -voiture.- r .■ ■ -
Briser , fe dit, en termes de Car-
deiirs , de Vzékion de démêler la
kine , & cfe la cettdre eômihe da
ehan\^re fahs'iaucuns flocons.
Brislr , eft verbe pronominal réfl^S-
chi , 8c fignifife fe rompre , fe met-
tre en pièces. Tousfes vafes fe bri-
sèrent en tombant.
Se Éki^ER ,"fe dir àuflî de divers Ou-^
vrages cpmpofés deplufieurs piè-
ces, cnrt fe prolongent , fe plient ^,
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BRI
-: fe radcoujrciflent. Il porte un fujîl\
qui fe brife. On peut placer là un lie
qui Je brije ; une porte quife brife.
Bris£R» eft verbe neutre, ôcfignifie^
en termes de Marine , heurter vio-
, lemment , impétaeufement. Le Na-
, vire alla brifer contre un rocher.
On difraufli, pour exprimer le
choc impétueux des vagues , des
flots , contre une côte , dés rochers,
que la Mer brife contre la côte y con-
tre des rochers..
Briser , s'emploie encore , dans le
fens neutre , en .termes de TArt hé-
raldique , & fignifie ajouter une
pièce d*Ârmoirie , comme une bor-
dure , un lambel , &c. à i'écu des
. Armes pleines d'une Maifon , afin
de diftinguer une branche cadette
de la branche aînée. C'eft ainfrque
. M. le Duc d'Orléans porte un lam-
. bel av^c les Armes de France,
On dit familièrement , pour en-
gager quelqu'un à finir un difcouis
qui ennuie , brifons là^dejfus.
On dit, dans le fens figure ,
ç^Lunc Nation a brifé fes fers ;
pour dire ^ qu'elle s'eft affranchie ,
qu'elle à fecoué le joûg d'une Do-
mination tyrannique.
On dit figurément & poétique-
ment, (\atm amant a brifé fa chaî-
ne , que ^es amans ont brifé leurs
^ chaînes; pour dire, qu'ils ont cefTc
d être amoureux.
On dit proverbialement, figuré-
- ment & familièrement , tant va la
cruche à Veau y quà la fin elle fc
brife ; pour dire , qu'on s'expofe
tant de fois au danger » qu!à la fin
©n y périt.
. La première fyllabe eft brève ,
& la féconde eft longue ou brève,
comme nous- l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon & la
quantité profodique, des autres
temgs^
BRI 317
^ Obfervez néanmoins que les temps
ou perfonnes j qui fe terminent par
un e féminin, ont leur pénultième
fyllabe longue. Dans je brife^ la
fyllabe bri eft longue.
11 faudroit changer le j en :j , &
écrire , d'après la prononciation >
bri\er. Voyez Orthographe.
BRlSE^VENrSj fubftantif .mafcu-
lin , & terme de Jardinage , qui fe
dit d'une forte de clôture faite avec
des pailialfons ou des pieux garnis,
de paille , & placée le long» d'une^
couche , pour tenir à l'abri des
vents froids les plantes qu'on y a
femées»
BRISEUR ^fubftaQtifmafculin. Rup^
tor. Qui brife. 11 n'a d'ufage qu'en
f)arlant des Hérétiques qui brifoient
es Images, & qu'on appelle autre-
ment Iconoclajles. Voyez ce mot,
La première fyllabe eft brève , Se
la féconde longue.
Le r final le fait fentir en toute
circonftance.
BRISEUS ; terme de Mythologie, 8c
furnom de Bacchus ainfi appelé de
là Nymphe Brifs , fa nourrice , oa
de Srifay promontoire de l'île de
Lesbos , ou ce Dieu avoir un tem-
pie,
BRISGAW; nom propre. Pays d'AU
lemagne, à l'orient du Rhin , qui le
fépare de l'Alface , & dont Fri-
bourg eft la ville capitale. La Mai-
fon de Bade-Dourlach y poifède
les Seigneuries de Badeweiler, de
Rotelen & de Hochberg j le refte
• appartient à la Maifon d'Autiiche.
BRISIGUELA ; i)om propre. Petite
ville d'Italie , dans la Romagne ,.
fur la rivière de Lamone , à fi»,
milles de Fayance.
BRISIS ;. fubftantif mafculln , & ter-
me d'Arcliitedure. 11 fe die de l'an-
gle qui forme un coltible brifé, tell
f que dans^les manfardes^
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'3i8 BRI
La première fyllabe eft brève, &
la féconde longue,
BRISOIR j fubftancif mafculin. In-
ftrument à brifer , & dont on fait
particulièrement ufage pour brifer
du chanvre ou de la paille. // faut
fe fervir du brifoir,
La premiàre fyllabe eft brève , &
la féconde longue.
Le r final fe fait fcntir en toute
circonftance.
BRISSAC ; nom propre. Ville de
France , en Anjou , fur la ^vicre
d*Aubance, à deux lieues & demie,
fud-eft , d'Angers.
BRISSARTHE \ nom propre. Bourg
de France , en Anjou , fut la Sar-
the j environ à cinq lieues , nord-
nord-eft , d'Angers.
BRISTADT ; nom propre. Petite ville
d'Allemagne , en Francoiiie , dans
le Margraviat d'Anfpach.
BRISTOL; nom propre. Ville riche
& commerçante d'Angleterre , fur
TAvon , qui la divife en deux par-
ties , dont une eft dans la Province
de Somoierfet , èc l'autre dans
celle de Glocefter. C'eft après Lon-
dres , la ville du Royaume la plus
confiderable. Sa fituation fur l'A-
von , lui ouvre avantageufement le
commerce des Indes Orientales , &
du pays de Galles.
Il y a près de cette ville , un roc
dont on tire une forte de cryftal
très-dur, qu'on appelle pierre de
BriftoL
3ristol , eft encore une ville de
l'Amérique feptentrionale , dans
l'île de Batbade. Les Anglois, qui
la pofledent y en ont auili fait une
ville coHdérable de commerce.
BRISURE i fubftantif féminin , Hc
terme de l'Art héraldique , qui fe
dit d'une pièce darmoirie, comme
lambel , bordure , &c, que portent
Jçç bçançfee^ ça4etws 4aps Iç^ ^r-
BRI
mes pleines de la maifon dont elles
font , afin qu'elles foient diftinguées
de la branche aînée.
Brisure de la courtine, fe dit, en
termes de fortifications , du pro*
longement de la ligne de défenfe j
qui fert à former le flanc couvert.
La première fyllabe^ft brève , la
- féconde longue , & la troifième très-
brève.
Il faudroit changer le j en :|[ , ic
écrire , d'après la prononciation ,
hrhçurc. Voyez Orthographe.
BRITANNICUS • nom propre d'un
fils de l'Empereur Claude & de
Meflaline. Il étôit héritier du trône,
mais il en fut éloigné par les bri-
gues d'Agrippine que Claude avoit
époufée. Cette artificieufe Prin-
ceflè parvmt à faire p-iffer à fon fils
Néron l'héritage de Britaniùcus ,
3 ai périt empoifonné par les ordres
e l'ufurpateur. Voye^ Agrippine.
C'eft du fond de cette hiftoire,
que notre illuftre Racine a tiré le
lu jet de l'excellente tragédie qu'il
a intitulée Britannicus , & dans la-
quelle il apprend aux Rois , qu'en
écoutant les flatteurs , ils courent
à leur ruine , & fe précipitent dans
l'abîmç.
BRITANNIQUE ; adjeûif. Qm a
rapport 4 la grande Bretagne. On
donne le nom agiles hritaaniques ^
aux îles qui compofent les royau-
mes d'Angleterre & d'Irlande.
Les anciens Gréographes ap«
pellent Océan britannique , la man-
che ou le pas de Calais.
Minerve fut furnommée Britanni"
que chez les anciens , parce qu'elle
préfidoit , dit Solin , aux fontaines
de la Bretagne.
BRITIOGA ; nom propre. Petite île
d'Amérique ^ fur les cotes du Brcfil,
vis-à'vis du port St. Vincent. Les
Portugais y ont bâti vui (oxu
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BRI
BRITOMARTIS j nom propre , &
terme de Mythologie. Nymjphe ,
fille de Jupiter , qui fut aimée de
Diane , à caufe de fa paffion pour
la coarfe & la chafTe. Elle fe pré-
cipita dans la mer pour éviter les
pourfuites de Minos , Roi de Crê-
te ; mais Diane obtint que fa fa-
vorite fut placée parmi les Dieux.
BRIVES-LA-GAILLARDE j nom
propre. Jolie ville de France, &
agréablement fituée dans le bas Li
moufîn 9 à cinq lieues , fud*oueft ,
de Tulle. Elle eft Peuplée d environ
fix mille âmes. Ceft le fiège d'un
Préfidial , d une Sénéchauffi^ , &c.
BRiVEZAC j nom propre. Bourg de
France , en Limoufm , fur la Dor-
dogne , à fix lieues , fud-eft , de
Tulle.
BRIVIO j nom propre. Petite ville
d'Italie , dans le Milanez , fur TAd-
da 9 entre Como & Bergame.
BRIX ^ nom propre. Bourg de France,
en Normandie , à deux lieues , fud ,
de Cherbourg.
Brix , eft aui& le nom d'une ville de
Bohên[ie , à dix lieues de Prague.
BRlXENj nom propre. Ville épifco-
pale & confidérable d'Allemagne,
dans le Tirol , au* confluent de la
Rientz & de TEifock. Son terri-
toire eft très-fertile , & l'on y re-
cueille d'excellent vin rouge. Elle
a pour Souverain fon Evcque , dont
les poffeflîons compofent un des
États immédiats de VEmpire.
BRlXENSTADTi nom propre. Pe-
tite ville d'Allemagne , en Franco-
nie , â neuf milles d'Anfpach.
BRIZAMBOURG j nom propre.
Bourg de France , en Saintonge , d
trois lieues , fud , de S. Jean d' An-
gely.
BRIZO ; nom propre , & terme de
Mythologie. Divinité qui préfidoit
aux fonges ^ de qui étoit honorée
BRO 319
d'un culte patticulier dans l'île de
Delos. On lui pfFroit des nacelles
remplies de toucA fortes de pré-
fens , autres cependant que des poif-
fons \ furtout quand on avoit fait
une heureufe navigation , patce
. qu'on la lui attribuoit. Les fonges
qu'elle envoyoit , étoient regardés
Comme des oracles.
BRIZOMANCIE j fubftantif fémi-
nin* Bri\omancia. Art de prédire
l'avenir par le moyen des fonges.
Les deux premières fyllabes font
brèves 9 latroifième eft moyenne >
& la quatrième longue.
BROQj fubftantif mafculin. Sorte de
gros vailTeau â anfe , qui eft ordi-
nairement d'étain ou de bois, &
duquel on fe fert pour tirer du vin.
Ils burent un broc de vin.
Ce monofyllabe eft bref au fingu-
lier y & long au pluriel.
Il faudroit fupprimer le cqui eft
oifif , & écrire, d'après la pronon-
ciation , bro. Voyez Orthographe.
Broc , s'eft dit autrefois pour broche »
& c'eft delà qu'eft venue la phrafe
proverbiale & familière , manger un
rôti de broc-en-bouche ; pour dire ,
le manger tout chaud , & immédia-
tement après avoir été tiré de la
broche.
BROCALO; nom propre. Petit royau-
me d'Afrique , en Nigritie , entre le
cap Verd éc Riogrande.
BROCANTÉ; participe paffif indé-
clinable. Voye\ Brocanter.
BROCANTER; verbe neutre de la
première conjugaifon , lequel fe
conjugue comme chanter. Acheter,
vendre y troquer des tableaux ^ des
médailles , dts tabatières j des ba«
gues ou d'autres bijoux & curiofî-
tés. // aime à brocanter.
La première fyllabe eft brève, la
féconde moyenne, & la troiHème
eft longue ou brève ^ comme nous
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^10 BRO
Texpliquons au mot Verbe, avec
la conjugaifon & la quantité pro-
fodique des autres temps.
Obfervez cependant que les temps
ou perfonnes , qui fe terminent parf
•lin € féminin, ont leur pénultième i
fyllabe longue. Dansy> brocante ^^
la fvUabe cun eft longue.
Il faudroit changer le c en ^, &
écrire, d'après la prononciation, ^ro-
kanter. Voyez Orthographe.
BROCANTEUR iTubftantif mafcu-
lin. Celui qui brocante. Ne vousjie-^
pas à ce Brocanteur^ il vous trompera.
La première fyllabe eft brève , la
féconde moyenne , & la croifième
longue.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
BROCARD i fubftantifmafculin. Ca-
villatio. Raillerie piquante '& ma-
ligne. Quelques coups de bâton Vont
puni de fes brocards.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde longue.
Il faudroit changer lecen^, fup-
primer le d qui eft oifif ^ & écrire >
brokar. Voyez Orthographe.
BROCARDÉ , ÉE j adjedif & parti-
cipe pafîîf. Voyt:^^ Brocarder.
BROCARDER; verbe adif de la
première conjugaifon , lequel fe
conjugue comme chanter. Railler
d'une manière piquante & maligne.
Cette femme aime à brocarder fon
mari.
La première fyllabe eft brève , la
féconde moyenne , & la troifième
eft longue ou brève , comme nous
l'expliquons au mot Verbe , avec
la conjugaifon & la quantité profo-
dique des autres temps.
BROCARDEUR,EUSE ; fubitantifs.
Celui & celle qui raillent d'une
manière piquante & maligne. Cejl
un Brocanteur^ une Brocardeufe.
La première Syllabe eft brève, |
BRO
la féconde moyenne , la troifiènve
longue , & la quatrième du fémi-
nin très-brève.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
11 faudroit changer le c en >(: , le
s du féminin en ç , & écrire , d'après
la prononciation, Brokardcur^ Bro-
kardeu^e. Voyez Orthographe.
BROC ARTjfubftantifmafculin. Etof-
fe riche brochée d'or,d'argent ou de
foie. Elle a plufieurs robes de brocart.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde longue.
11 faudroit changer le c en X: ^ fup'
primer le rqui eft oifif , & écrire,
d'après la prononciation, brokar*
Voyez Orthographe.
BROCATELLE} fubftantif féminin.
Sorte d'étoffe moins précieufe que
le brocart , & fabriquée de même*
Une aune de brocatelle.
Brocatelle , fe dit auffi d'une efpècc
de marbre d'Italie, jaune & violet,
ou de couleur rougeâtce* Un bateau
chargé de brocatelle.
Brocatelle , fe dit encore d'une an^
tre efpèce de marbre de plufieurs
couleurs. Ony trouva une carrière
de brocatelle.
Les deux premières fyllabesi font
brèves , la troifième dt moyeiine ,
& la quatrième très-.brève.
11 faudroit changer le c en ^ , fup
frimer un / qui eft oifif ,v donner
accent grave au pénultième ^ , &
écrire, d'après laprononciation, bro^
katèle. Voyez Orthographe.
BROCE, BROlSSEi vieux mots qui
fignifioient autrefois /brouffailles. ,
BROCEREUX; vieil adjeûif , qui.ff-
gnifioit autrefois rempli de brouf-
lailles.
BROCH; vieux mot qui fignifioit au-
trefois , fourche.
BROCHANT; participe aârif bdé-
clinable-dtt verbe, ^rocA^r^ & ter-
me
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BRO
me de Tart héraldique. Il fe dit des
pièces qui paflent entièrement d'un
côté de i'écu à l'autre , en couvrant
une partie des autres pièces dont
reçu eft chargé.
LA Roche Foucault, en An-
goumois , burelc d'argent & d'azur ,
I trois chevrons de gueules brochant
fur le tout.
On dit figurément 6c familière-
ment d'une perfonne qui fe rend
plus remarquable que les autres
dans une compagnie > qu'e/& eji bro-
chant fur le tout ^ cq qui fe dit en
bonne & en mauvaife part. Il y avoît
che:(^ vous ajfembléc brillante y & vo-
tre voijtne brochant fur le tout.
LsL première fyllabe eft brève , &
la féconde longue,
BROCHE i fubftantif féminin. Firu.
Inftrutllfent de fer long & pointu
dont on fe fert dans les cuidnes pour
rôtir les viandes. Ilejlteqtps de tirer
ce rôti de la broche. Mettc^^ en bro-
che un quartier d'agneau.
Broche j fe dit d'une forte de che-
ville de bois pointue , avec laquelle
on bouche le trou d'un tonneau
qu on a percé.
Ceft dans ce fens qu'on dit,
rendre du vin à la broche ; pour di-
re , vendre du vin en détail.
Broches a tricoter , fe dit de cer-
tains bouts de fet ou de laiton polis
& longs , avec lefquels on tricote
à^s bas , &c. Cela s'appelle autre-
ment j aiguilles à tricoter ^ & cette
dernière dénomination vaut mieux
que l'autre.
Broche, fe dit de certaines petites
verges de fer , dont les fileufes fe
fervent à leur rouet.
Broche» fe dit, en termes d'Artifi-
ciers , d'une petite verge de fer ou
de bois , ronde , de figure conique ,
?|ui tient au culot du moule d'une
^£ée volante , & qui fert i ména^
BRO jM
Îjer un trou de même figure dans
a matière combuftibie dont on
charge la fufée.
Broche , fe dit, en termes de Balan-
ciers , des trous ou pivots de fer ,
qui traverfent la balance romaine.
Broche , fe dit, en quelques Manu-
fadures d'étoffes en laine, & par-
ticuhèrement à Abbeville > des
dents du peigne.
Broches, fe dit, en termes d'Arqué-
bufiersj de certains morceaux d'a-
cier bien trempés , de diflFérente fi-
gure , & dont ces Artifans fe fer-
vent pour arrondir des trous.
Broche jfe dit d'une petite verge de
fer qui fort du milieu d'un carton
place pour tirer au blanc.
Broche, fe dit, en termes de Serru-
rerie, de la pointe de fer qui eft
dans une ferrure,& qui doit entrer
dans le trou d'une clef forée.
Broche, fe dit, en termes de Bou-
chers , de deux inftrumens , l'un de
fer & l'autre d'os de mouton , dont
ces Ouvriers fc fervent pour apprê-
ter & parer la viande des bêtes
qu'ils ont tuées.
Broche , fe dit, en termes de Chan-
deliers & de Ciriers,d'une baguette
longue & déliée , à laquelle font
fufpendues les mèches qui doivent
être plongées dans l'abîme , afin de
s'y couvrir de cire ou de fuif.
Broche , fe dit encore , en termes de
Ciriers , de certains petits morceaux
de buis y de figure conic]ue , par le
moyen defquels ces Artifans prati-
quent les ouvertures qu'on voit au
gros boutades cierges.
Broche, fe dit, en termes de Regra-
tiers , d'une verge de bois longue
& déliée ,où ils enfilent les harengs
qu'ils ont fait deffaler.
Broche , fe dit , en termes de Cor-
dçnniers , de Tinftrument avec le-
quel ces Artifans pratiquent des
S f
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311 BRO
trous aux talons des fouliers , pout 1
les. chevilles de bois qui arrachent
les bours de^Tous les talons^
Broche y. fe dit, en termes d'Epin-
eliers , de deux baguerres de fer em-
boîtée^ perpendiculairement dans
la traverfe de bois du métier , &
par le moyen defquelles le contre-
poids retombe toujours fur le mê-
me point. X
Broche du rouleau , £e dit, en ter-
mes dlmprimerie , d'une barre de
fer qui traverfe le corps du rouleau ,
& qui fert à faire paiTer le train de
la preiïe fous la plarine , & â^ feire
revenir ce même train fur £bêi point
d'appuu
Broche, fe dit, en termes de Bro-
deurs , d*un. petit morceau <le bois
tourné, autour duquel eft l'or frifé
que ces Ouvriers appliquent fur
leurs ouvrages.
Broche ^ fe dit , en termes de Haute-
Liûiers, d'un petit inftrumenr de
buis ou d'aurre bois dur , dont ces
Ouvriers fe fervent, & oui leur
tient liea.de.navetre dans- la fabri-
que des étoffes & des toiles.
Broche, fe dit,. en termes de Bon-
netiers, d'un inffrument qui fou-
tient le chardon avec lequel ils car-
dent leiKS ouvrages.
( On appelle. Jrap à double bro-
che :, un drap plus fort & mieur fa-
çonné que le drap ordinaire.
Broches , (e dit au pluriel, en termes
de Véim^, des défenfes du fan-
glier.
La première fvllabe eft brève , &:
la féconde très-orève.
BROCHÉ , ÉE ; adjeaif fcparricipe
padîf. V<^e:(^ Brocher.
BROCHÉE; fubftantif féminin. Tou-
te la viande qui rôtit à une* bro-
che.' On. y rôtiffbirunc: brochée d^a-
louettes , & une brochée d* ortolans.
Brocbee , Jfe dit , en termes de Chan-
BRÔ
deliers 8r de Ciriers, de tentes les
mèches fufpendues à une broche
pour ècre plongées dans labime,
& s'y couvrir- de fuif ou de cire.
La première fyllabe eft brève,
la fécondé Ibngue, & latrc^dème
très-brève.
BROCHER; verbe aftif de là pre-
mière conjugaifon, lequel fe con-
jugue comme chanter. Paffer l'or ,^
Pargent, la* foie, &c.. de côté &
d'autre dans une éroffe. Il fait bro-
cher dCor la plupart des éeoffes' qui
fe fabriquent chei[ lai.
Brocher , fe dit , en termes de Bou-
cliers , de l'aâion de pratiquer des
ouvertures avec la broche dans l'a-
nimal raé^ pour y fouffler & pa-
rer la viande.-
Brocher, fedir, en termes^de Ma-
réchallerie , de l'aâion de chaffer à
coups de brochoir, les clous qui
tiennent le fer au pied du cheval*.
Brocher , fe dir , en termes de Re-
lieurs de livres, des- livres dont
on^a feulement afi^mbllé les feuil*
les que l'on a coufues ^ Se cou-
vertes de papieF on de carton.
Brocher, iignifîe, dans le fens' fi-
guré, écrire à la hâte. Broche^ vite
une copie de cette pièce. *
Brocher, figni(ieauâî,dans le fèns
figuré , compofer à la hâte. Il ne fait
que brocher la plupart defes ouvrages.
Biu>oher- dès ipE«.oî»s , s'eft dir au*
trefois de l'aâion de piquet un che-
val avec des éperons j mais cette
expreffion eft vieillie, & n'a plus
d'ufage.
La prenûère fyllabe eft brève , &
la féconde eft' longue ou brève-,
comme nous l'expliquons aumor
Verbe , avec la conjugaifon & la
quantité, profodique des autres
temps.
BROCHET ; fàbftantif mafculin. Lu-
dus. Poiden de lac» > d'étangs &
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BRO
de rivière ^ qui a la tcte erande ,
•(Teufc, maigre, & carrée , Tes yeux
•de couleurs d'or ^ le ibeç alongé à
peu près comme celui d'une oie ) le
rentre gros , la queue courte /& le
corps couTert de petites icailles
«ninces.
Ce poiflbn eft extrêmement vo-
tace, Ôc dépeuple les lacs & les
étangs. D'ailleurs , il eft jexccUent à
manger. Sa chair eft blanche , fer*
me , facile a digérer , & il s'apprête_
de plufieurs manières , comme au
bleu y â la fauce , rôti ^ farci » en ra-
goût , erf frimre , &c.
On .trouve dans la tète du bro-
chet deux petites pierres* blanches
2ui données i iz dofe d'un demi
:rupule jufqu'à une drachme ^ font
bonnes contre l'épilepfie , pour pu-
rifier le fang , accélérer l'accouche-
ment , & .cnallèr les pierres de la
veifîe ôc des reins.
La graifle de ce poiffbn eft réfo-
lutive Scadouciffante. Sa mâchoire»
inférieure eft déterfive, defficative,
ic on la regarde comme fpécifique
dans la pleuréfie. Son cœur fe man-
ge avec fuccès au commencement
de l'accès d'une fièvre intermittente.
Brochet carreau, fe dit d'un très-
gros brochet. On leurftrvit un bro-
ekee carreau dent Une rtJU rien.
Brochet de TERS^B^feidit d'une ef-
pèce de lézard des îles de l'Amé-
rique, qui ne diffère des brochets
de rivière , qu'en ce qu'au lieu de
nageoires, il a quatre pieds foi-
bles , par le moyen defquels il fe
traîne fur Wii^ à la manière des
couleuvres.
La première fyllabe eft brève,
& la féconde moyenne au fingulier,
mais longue au pluriel.
BROGHETÉ, ÉE s adjeftif & parti-
cipe palïîf. Voye\ Brocheter.
6ROCHETER;verbe aftif de la pre-
BRO 323
•mière conjugaifon, lequel fe con-
jugue comme chanter. Aârion de
percer de broches ou de brochenes.
Il faut brocheter ces cuirs.
Brocheter , fe dit , en termes de Ma-
rine, de l'adion de mefurer lesmem-
bres & les bordages d'un vaiffeau.
La première fyllabe eft brève , la
féconde très-brève , & la troifième
eft longue ou brève , comme nous
l'expliquons au mot Verbe, avec
la conjugaifon & la quantité profo-
dique des autres <emps.
BROCHETON} fubftantif mafculin,
Dinainutif. Petit brochet. Ce ne font
que des brocketons.
La première fyllabe eft brève , la
féconde très- brève, & la troifième
brève au Singulier ^ mais longue au
pIurieL
BROCHETTEi (ubftantif fémi«n.
ytruculum. Petite broche de bois ,
f>ar le moyen de laquelle on tient
a viande en -état i la broche. //
faut une brochette à ce rôti ^ pour le
tenir ferme à la broche.
Brochettes , fe dit des ris de veau ,
ou morceaux de foies gras ^ pafles
& rôtis dans de petites broches de *
bois tni d'argent. On nous fervoit
fonvent des brochettes.
Brochette, fe dit , en termes de
Boutonniers , de la petite broche
qui fert à tenir le ^noule des bou-
tons , appelés boutons à la brochette.
Brochettes j fe dit, en termes d'Im-
primerie^ de deux petites tringles
de fer^ qui attachelii la frifquette
au chafiis du tympan.
Brochette , fe dit , en termes de
fondeurs de cloches y d'une règle
où font tracées différentes m^-
fures.
On dit élever des oifeaux à la
brochette ; pour dire , élever de jeu-
nes oifeaux , en leur donnant à man-
ger au bout d'im bâton.
S f ij
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3^4 BRÛ
On dit auffi figurcment Se fami-
lièrement, élever un enfant à la
brochette ; pour dire , élever un en-
fant avec beaacoap de foin Se d'ap-
plication.
La première fyllabe cft brève,
la féconde moyenne , & la troifième
très-brève.
Il faudroit fupprimer un t qui eft
oifif , donner l'accent grave au pé-
nultième tf, & écrire j d'après la
prononciation , brochèie. Voyez
Orthographe.
BROCHEUR, EUSE i fubftantifs
mafculin & féminin. Celui & celle
dont le métier eft de brocher les li-
vres. Porie^ ces feuilles che^ la Bro-
cheufe.
' La première fylbbe eft brève j la
féconde longue , & la troifième du
féminin très- brève.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
Il faudroit changer le j en ;( , &
écrire , d'après la prononciation ,
brocheuse. Voyez Orthogra-
phe.
BROCHIER 5 vieux mot qui figni-
fioit aut efois percer.
BROCHOIR ; fubftantîf mafculin.
Sorte de marreau , dont fe fervent
les Maréchaux pour ferrer les che-
vaux. Ckajfer des clous avec un bro-
choir.
La première fyllabe eft brève , 5r
la féconde longue.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
BROCHONj vieux mot qui (xgnifioit
îiurrefois. pieu pointu.
BROCHONNU j vieux mot qui figni-
fioir autrefois noueux.
BROCHURE i fuhftantif féminin.
Petit ouvrage de peu de feuilles ,
broché & non relié , comme font
ordinairement les livres.
Ce mjt peut fe dire d'un bon &:
BRO
d'an mauvais ouvrage ; mab it fe
dit plus ordinairement d'un mau-
vais. On a fouvent occafion d'ett
faire ufage dans cette dernière ac*
ception.
La première fyllabe eft brève, la
féconde longue , & la troifième
très-brève.
BROCOLI ; fubftantîf mafculin.
Sorte de chou qui nous vient d'U
talie , & auquel nous avons confer^
vé le nom qu'il a dans cette région.
Nous mangeâmes une falade de bro^
colis.
Les trois fyllabes foiit brèves au
fingulier ; mais la dernière eft lon-
gue au pluriel.
Il faudroit changer le c en ^ , &
écrire brokoli. Voyez Orthogra-
phe.
BRODÉ , ÉE i adjedif & participe
palfif. yoye:[ Broder.
BRODEQUIN ; fubftanrif mafculin.
Sorte de chauflure antique , qui
• couvroit le pied ôc une partie de la
jambe , & dont on ne fait plus d'u-
fage que dans quelque cérémonie
pompeufej comme le facre d*uii
Roi , ou l'intronifation d'un Evc-
que* // chauffa Us brodequins an
Roi.
Brodequin , fe dit auffi d'une forte
de chaufflire , dont fe fervent les
Comédiens quand ils fouent des
Tragédies. Le Poète Efchyle intro-
duifit le premier les brodequins fur
le théâtre , pour donner plus de ma-
jefté aux AAeurs.
Brodequins , fe dit au pluriel, en
termes de Jurifprudencecriminelle,
d'une forte de queftion qui fe don-
ne avec des planches & des coins ,
par le moyen defquels on ferre les
jambes du criminel fi forremenr,
qu'il en fouffre des douleurs hor-
ribles.
Quel fond peut-on faire fur l'a-
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BRO
veu qu'arrachent de pareils tour-
menv?
La première fyllabe eft brève ,
la féconde très-brève, & la troi-
fième moyenne au (ingulier » mais
longue au pluriel.
Il faudroit changer ^« en ^ , Se
écrire irodekin. Voyez Ortho-
graphe.
BRODER ; verbe aftif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Former avec
raiguille^fur une étoffe , de la mouf-
feline, &c. quelque ouvrage ou or-
nement dor, d'argent, de foie, de
fil » &c. Elle s'efi brodé une robe en
or.
Broder un conte , une nouvelle ,
UNE histoire, &c. figmfie , dans
le fens figuré , orner , embellir ,
amplifier un conte, une nouvelle,
une hiftoire , &c. Il a joliment bro-
dé t aventure qui lui ejl arrivée.
La première fyîlabe eft brève , &
la féconde eft longue pu brève,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon & la
qtuntité profodique àts autres
temps.
BRODERA } nom propre. Ville d'A-
iie , dans l'Empire du Mogol > au
Royaume de Guzarve , fur la ri-
vière de Vafset. On y fabrique &
Ton y teint de très^ belles toiles de
coton. On recueille auili , dans les
environs , beaucoup de laque &
d'ihdigo.
BRODERIE i fubftantif féminin.
Ouvrage ou ornement d'or , d'ar-
gent, de foie, de fil , &x. formé
avec l'aiguille fur quelque étoffe ,
moulTeline • &c. Voilà une broderie
qui va bien fur cette étoffe.
Broderie plate , fe dit de celle dont
les figures font unies , fans fri-
fures j paillettes , ni autres orne-
BRO 315
Broderie en couchure , fe dit de
celle dont lor ou l'argent eft cou-
ché fur le deifein , & coufu avec
de la foie de même couleur.
Broderie passée , fe dit de celle
qui parok des deux côtés de Té-
tofFe.
Broderie EN guipure, fe dit de celle
où l'on coud l'or 6c l'argent avec de
la foie deflTus le velin , appliqué au
deffein tracé fur l'étoflFe.
Broderie, fe dit, par extenfion^ en
termes de Jardiniers , des rinceaux
de feuillages , fleurons , fleurs , &c.
que Ton a formés avec du buis-
nain, pour orner un parterre.
Broderie , fe dit, dans le fens figu«
. ré , des ornemens , circonftances ,
& embelliflemens qu'on ajoute à
une hiftoire , â un conte , à une
nouvelle, llfalloitfupprimer la bro-
derie de cette hijloire.
Broderie, fe dit, en termes de Mu-
fique, des notes que le Muficien
ajoute en exécutant fa partie , foie
pour varier un chant foaventrépété^
foit pour orner des palfages fim-
ples , foit pour faire briller la légè-
reté de fes doigts ou de fon go-
fier.
La première fyllabe eftbrève^la
féconde très-brève , & la troifième
longue.
BRODEUR , EUSE } fubftantifs maf-
culin & féminin. Celui ou celle
qui fait métier de broder. // faut
faire venir la Brodeufe.
On dit proverbialement, figuré-
ment & familièrement , au-^
tant pour le Brodeur ; pour dire ,
qu'on ne regarde ce que quel-
qu'un vient de dire , que comme
une chofe imaginée Se fans fonde-
ment.
La première fyllabe eft brève,
la féconde longue , Se la troifième
du féminin très-brève.
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3i(î BRO
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance. »
11 faudroit changer le/du fcmi-
nia en :{ , & écrire , d*après la pro-
nonciation , brodeuse. Voyez Oit-
THOGRAPHE.
BRODNICZ ; nom propre d'une
ville 4Jie la Prufle Polonoife , dans
le Palatinat de Culm.
BRODRA i Voyei^KOD^KK.
BRODT ou BROD \ nom propre
d'une ville forte de Hongrie, au
Comté de PaflTega ^ fur la rive fep-
tentrionale de la Save.
BRODY ; nom propre. Grande ville
de Pologne , lur les frontières de
la Ruffie & de la Volhinie , à trois
lieues de Podohortfé » dans une
-valle plaine environmée de forêu de
fapins.
BRODZIECK i nom propre d une
petite ville de Pologne , en Li-
•tkuanie , fur la rivière de Be-
rezim^ dans le Palatinat de
Minski.
BROGLIO ; nom propre d'un endroit
de la place Saint-Marc deVenife ,
où s'aflemblent les nobles Vénitiens
pour délibérer fur les afifaires pu-
bliques. Il n'eft permis à perfonne
de pafler là ^ tant que cette affem-
blée fubfifte.
BROJE ; nom propre d'une rivière
' de Suiite , au canton de Fribourg.
Elle a fon embouchure dans le lac
<le Neubourg.
BROIL ; vieux mot qui fignifioit au-
trefois brouflailles.
BROILLIS i vieux mot qui fignifioit
autrefois brouilleries.
BROILLOT i vieux mot qui fignifioit
autrefois petit boi^.
BROISSERON ^ vieux mot ^ui figni-
fioit autrefois tuyau, tobmet.
BROITSCHIA ; nom propre. Ville
d'Âfie , dans l^Empire da Mogol ,
4 douze lieues de Surate , £c â huit
BRO
lieues de la Mer ^ fur la rivière^qùi
Icpare le Rovaume de Décan de
celui dé Balagate. On recueille
quantité de coton dans les environ^
qui font d'ailleurs fertiles en ris^
en orge & en froment. Les plus
fines & les plus belles toiles de
<oton de la province de Guzu-
r^te^ fe fabriquent djans cette
ville.
BROLO ; nom propre d'une Forte-
refle dfe Sicile, dans un golfe de
la vallée de Démone , entre le
cap de Calava & celui d'Orlan-
do.
BROMARDIER ; vieux mot q^ui fi-
gnifioit autrefois buveur, ivro-
BROMETS j vieux mot qui fignifioit
autrefois une grofle grappe de rai-
fin.
BROMIÈN } adjeftif mafculin. Bro-
mius. Terme jde Mythologie , &
furnom qui fut donné à Bacchus «
ou parce que les Bacchantes fes Prc-
crenes étoient fort bruyantes, oui
caufe qu'il vint au monde au bruit
de la £bttdre «.qui embrafît fa mère
Se mêlé.
BROMOS i fubftantif mafculin. Plan-
te de la clalfe de celle qu'on anpelle
Gramcn. Ses feuilles reflemblent à
celle de l'avoine fauvage ; fes fom-
mités portent des barbes longues
& rudes , & fes racines font nom-
breufes ic déliées.
Cette plante , qui croît dâfis les
champs, eft déterfive j defficative^
vulnéraire , & excellente contre les
ulcères. On l'emploie en injeâions
& eix fomentations.
BROMSBERG j Voyci Bydgost.
BRONCHADEi fubftantif fcmimn.
Lapjîo, Faux pas , a£tipn de bron-
cher. Ce cheval ejlfujet à faire des
bronchades.
La première fyllabe eft moyen-
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BRO
ne ^ la féconde longue ^ & la croi-
fième très-brève.
BRONCHÉ i participe paffif indccli-
dable. Foyc:^ fiRONCHfiii.
BRONCHER j. verbe neutre de la
première conjugaifon , lequel le
conjugue co^wm^ chanter. Chopper,
faire un faux pas. Soutenc:^^ la bride
de ce cheval ^ pour l* empêcher de
broncher. Cet homme bronêhe à cha-
que pas qu'il fait.
Broncher , s'emploie dans le fens
figuré y ^> fignine faillir, fe mé-
prendre, line-fautpas^u il bronche
devant fa femme.
On dit proverbialement & figu-
lément, Çfxiin*yafi bon cheval qui
mc-bronche; pour dire^qpele^[dus'
habiles^ gens fe mépïeiinetïc , fe
trompent quelquefois.
Les temps compofés de ce verbe
fe forment avec l'auxiliaire Avoir.
J'ai bronché ; elle auroit bron-
ihé.
La première fyllabe eft moyen-
mt^ 8i h féconde eOt longue ou
brève , comme nous l'expliquons au
mot V^RBB , avec la conjugaifon &
. la qiuntité profodique des autres
temps.
Obfervez cependant que les
temps ou perfonnes, qiû fe termi-
ifênc par utt e féminin y ont leur
pénultième fyllabe longue. Dans
je bronche j la fyllabe ^ro/i eft lon-
gue.
BRONCHES; fubftantif féminin plu-
riel , & terme d'Anatomie. On ap-
pelle ainfi des vaiiïeaux qui corn-
pefent la partie principale de la
fttbftancetlu poumon, & qui fer-
rent de paflage à l'air dans la ref-
piration.
Ces vaiflèaux font en forme de
myaux coniques , compofés d'une
infinité de fragmens caitilagineux ,
€omm« d'autant de fragmens de
BRO 317
cefcles très-ir^uliers, liés cnfem-
ble par une membrane ligamen-
teufe & élaftique , & difpofés de
manière que les inférieurs s'infi-
nuent 6c s'engagent facilement dans
les fupérieurs.
Les bronches fe divifent par une
infinité de ramifications en toue
fens^, qui vont toujours en dimi-
nuant y nerdent peu à peu la ftruc-
ture de leurs cartilages , & devien-
nent membraneufes a mefurequ'el«
les deviennent capillaires.
BRONCHIAL, ALE y adje^if , &
terme d'Anatomie. Il défigne ce
qui a rapport aux bronches du pou-
mon.
AftTâRiB BRONc«iALE, fe dit d'ûnc
artère des poumorts , qui vient du
tronc de l'aorte descendante^ ou
des intercoftales j & , après avoir
embrafie la trachée, elle pourfuit
fon cours avec les bronches dont
elle accompagne toutes les bran*
ches dans tout leur cours.
Veine bronchiale ,^ fe dit d'une
veine qui vient des intercoftales ,
accompagne Tartère , & fe divife
en autant de branches qu'elle. L'ar-
tère porte le fang aux bronches-
pour leur nourriture , & pour celle
des véficules des poumons ; & la-
veine le rapporte â la veine cave »
dans laçiueUe elle fe jette. L'artère
bronchiale eft quelquefois fimple;.
mais elle eft iouvent double , &
quelquefois triple.
Glandes bronchiales > fev^drrde
certaines glandes noirâtres , qui fe
rencontrent à chaque divifion des
feonches", depuis la première de
ces divifions , jufqu'à celles qui fént
les plus éloignées. Elles font enve-
loppées d'une membrane qui leur
eft commune , & on les croit defti-
nées à lubrifier les bronches & à
les humtdter > afia que* l'air pafte
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3i8 BRO
- plus librement , & defsèche moins
les poumons.
BRONCHIQUE; adjedif & terme
d'Anatomie, qui le dit de difFé-
rens mufcles ficués fur les bronches,
tels que les (lernohyoïdiens 6c les
tyrohyoidiens. F'oyci ces mots.
BRONCHORST ; nom propre d'une
petite ville des Provinces-Unies ,
dans le Comté de Zutphen , fur la
rive droite de Tlflel.
BRONCOCÈLE ; fubftantif mafcu-
lin , Ôc terme de Médecine* 11 fe
dit d'une tumeur à la gorge , for-
mée par la membtanne interne de
la trachée artère , qui fe dilate &
s'infinue entre les anneaux cartila-
gineux de ce conduit. Cette tumeur
eft molalfe , fans douleur , fans chan-
gement de couleur à la peau. Elle
s'érend lorfqu'on fait effort en re-
tenant fon haleine. Elle eft caufée
par les efforts que 1 on fait en criant,
en chantant , en touffant , en vo-
miffant ; par les fecouffes violentes
& les mouvemens trop précipites
du cou.
On prétend qu'on pourroit gué-
rir cette tumeur en la comprimant
par le moyen d'Un bandage en bou-
ton.
On recommande aufli le remède
fuivant , comme le meilleur que
Ton connoiffe.
Prcnei parties égales d'épongés ,
de liège & de pierre- ponce que vous
aurez calcinés : mêlez une demi-
drachme de ces fubftances avec du
fucre : formez en un bol avec un
peu de conferve ou de firop , &
gardez ce bol fur la langue pendant
la nuit»
PRONCOTOMIE. ou laryngoto-
mie; fubftantif féminin, & terme
de Chirurgie , qui fe dit d'une opé-
ration par laquelle on^ ouvre la tra-
çhéç atfère ^ afin <juç Tair pijiffç
BRO
entrer dans les poumons , qi^and il
ne peut plus y pénétrer par le la-
rynx.
Les cas où cette opération doit
particulièrement avoir lieu, font
quand dans une violente efquinan-
cie , l'inâammation de$ mufcles du
larynx met le malade dans le dan-
ger prochain d'être fuffoqué : quand
une peifonne eft tombée dans l'eau,
& qu'après l'avoir retirée , on pré-
fume qu'elle n'eft que fuffoquée»
& quand quelque corps étranger fe .
trouve engagée dans la trachée artè-
re , comme cela arrive quelquefois;
mais dès qu'on eft décidé à faire
cette opération , il faut y procéder
promptement, ou il feroit dange-
reux qu'elle ne devint inutile.
BRONDE y vieux mot qui (ignifioit
autrefois branche d'arbre.
BRONDOLO ; nom propre d'une pe-
tite île du golfe de Venife , auprès
de la ville de Chioggia.
BRONl ; nom propre d'une petite
ville d'Italie , au Duché de Milan ,
dans le Pavefan y à fept lieues de
Plaifance.
BRONQUIER ; vieux mot qui fîgnî-
fioit autrefois boucher.
BRONTÈS ; terme de Mythologie, &
nom propre d'un fameux Cyclope ,
fils du Ciel & de la Terre , qui
forgeoit à grand bruit les foudres
de Jupiter.
BRONTÉUS i adjeûif mafculin, &
terme de Mythologie, C'eft un des
furnoms de Jupiter , ainfi appelé de
ce qu'il lançoit le tonnerre.
BRONTIASiîubftantifraafculin. Les
Naturaliftes ont donné ce nom à
une forte de bélemnite, f^oyc:^^ ce
mot.
BRONZE ; fubftantif mafcu'in. ^s^
Sorte de métal compofé de cuivre,
. d'étain-& de zinc, f^oye:^ Airain.
3rp^^e^ fe dit 9 par e;^renfion » des
figures
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BRO
figures faites de ce métal. Je viens
d'acheter un bron-^e. Vous y trouve^
r^ de beaux bron:^es.
On dit , en parlant de médailles,
le grand bronze , le moyen bronze j
le petit bron-{e ; pour dire , les gran-
des , les moyennes & les petites
médailtes de oronze.
On dit lîgurément , o^une per-
fonne a un cxurdc brom^e; pour dire,
qu elle a le cœur extrêmement dur.
La première fyllabe eft longue,
& la leconde très-brève.
BRONZÉ , ÉE i adjeftif & participe
paflif. Voye\hKOHzzK.
BRONZER i verbe aûif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
{'ugue comme chanter. Appliquer de
a couleur de bronze fur une figure
quelconque. Toi fait bronzer toutes
ces figures.
Bronzer , fignifie auffi teindre en
noir, mais il na guères d'ufage
dans ce ij?ns qu'en parlant des gants
& des fouliers préparés pour un
deuil. Cet artijan bronze bien les
gants.
Bronzer , fe dit , en termes deCha-
moifeurs , Peauflîers & Corroy eurs ,
de la façon que ces artifans don-
nent aux peaux de maroquin & de
mouton , par laquelle ils élèvent en
noir , à la fuperâcie , une forte de
bourre pareille ï celle qui fe voit
fur les bafanes velues.
Bronzer , fe dit , en termes d'arque-
bufiers , de laâion de faire pren-
dre au canon d'un fu(il une couleur
d'eau. Il ne s'agit pour cela que de
chauffer le canon jufqua un certain
point , &: de le frotter enfuire avec
la pierre fanguine jufqu'à ce qu'il
ait pris la couleur.
La première fyllabe eft moyenne,
& la féconde eft longue ou brève j
comme nous l'expliquons au mot
ViiRBB , avec la çonjugaifou fc
Tome IV.
BRO 319
la quantité profodique des autres
' temps.
Obfervez cependant que les
temps ou perfonnes , qui fe termi-
nent par un e féminin , ont leur pé-
nultiètpe fyllabe longue. Dans je
bron-^e j la lyllabe bron eft longue.
BROQUART; fubftantif mafculin ,
& terme de Vénerie , par lequel les
ch.i(Ièurs défigrient les bêtes fauves
d'un an. Les chiens lancèrent un bro-^
quart.
BROQUEj vieux mot qui fignifioit
autrefois pointe.
BROQUETTEi fubftantif féminin.
Clavulus. Sorte de petit clou de fer
à tête. Il faut aller chercher un mil-*
lier de broquettes.
La première fyllabe eft brève , la
féconde moyenne , & la troifième
très-brève.
Il faudroit changer qu en k^
fupprimer un t qui eft oifif , don-
ner l'accent grave au pénultième e ,
& écrire , d'après la prononciation ,
brohète. Voyez Orthographe.
BROQUIÉS ; nom propre d'un Bourg
de France , dans le Rouergue , fur
le Tarn , a (ix lieues & demie , fud^
fud-eft , de Rhodez.
BRORA \ nom propre d'une ville de
l'Ecofle feptentrionale , fituée à
l'embouchure d'une rivière de me-'
me nom, dans le Comté de Sou-
rherland.
BROSSAC ; nom propre d'un Bourg
de France , en Saintonge , à dix
lieues , fud-eft , de Saintes.
BROSSAILLES ; Foyei Broussail-
tES.
BROSSE ; fubftantif féminin. Inftru-
ment qui fert en général à nettoyer,
& qui eft fait de brins de bruyères
fort fins , ou de laiton , ou de poil
de cochon & de fanaUer.
On diftingue différentes fortes de
broffes, relativement a la forme
' Tt
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350 BRO
qû*on leiiY donne, & d l'ufage au-
quel on les deftine.
Brosses db tc^iLETTE, fe dit de cel-
les ^ui fetvent à vergetcer les ha-
bita.
Bnosst A CHEVAL y Te dit de celle
dont <xi fe fett pont étriller un che-
val & loi polir le poiL
Brosse ï>e carrosse , (è dit d'âne
bro^e à queue dont on k fert pour
nettoyer l'intérieur & Textérieur
d'un carroffe.
Brosse a l'Apprêt, fe ditd'ùnebrof-
fe courte dont le poil eft fort , & de
laquelle on fait ufage quand le frot-
tement doh êcre violent.
Brosse a dent , fe dit d une petite
broffe dont le poil court eft attaché
avec du fil d'archal dans les trous
d'un fût d'os ou d'ivoire , & dont
on fait ufagepour nettoyer les dents.
Brx>s5E a trois faces, fe dit dune
broflè faite de foie de fanglier , &
qui a trois faces » dont une fert à
nettoyer les tapifleries \ une autre ,
les houffes des lits j & la troifième,
le plancher.
Brosses a Chï^urgien y fe dit de
celles dont on ordonne quelquefois
l'ufage aux malades af&igés de rhu-
ttiatifmes-j afin que le frottement
faffe tranfpirer par les pores Thu-
nteiir qui occafionne la douleur.
BltosfsB ï)'I>tpRrMERrc , fe dit d'une
grande brofle faire de poil de fah-
clier y Se dont on fe fert pour laver
les formes dans la. leflîve.
Brosses a ligner , fe dit , en ter-
mes de Peîiïture j de celles dont les
Peintres font ufage pour tracer des
mouhires & autres palreîU orne-
mens dans leurs tableaux.
Brosse a Pepntrb , fè dit auflî , en
termes de Peinture , d'ime forte de
gros pinceau dont les Peintres font
ufage pour coucher ou pour étendre
ks couleiusÀ
BRO
Brosse a tuyau , fe dit de ceîle
dont les Doreurs fur bois font ufage
pour coucher d'afllette dans les
filets.
Brosse a lustrer, fe dit, en ter-
mes de Chapeliers, d*une broflfe
faite de poil de fanglier avec la-
quelle ces artifans luftrent les cha-
peaux.
Brosses a lustrer , fe dit auflî , en
termes deGarniers, d'une for te de
vergettes un peu douces que ces ar-
tifans trempent dans les couleurs
dont ils veulent luftrer leurs ou*
v rages.
Brosse de RELiEURs^EteREURs , fe
dit d'une brolTe avec laquelle ces
ouvriers nettoient leurs rers à do-
rer.
Brosse a borax, fe dit, enfermes
d*Orfévres , de la broffe avec la-
quelle on ôte le borax qui eft reftc
lur une pièce que Ton a fondée.
Brosse a peigne , fe dit d'une broflê
ronde ou à queue , avec laquelle on
nettoie le peigne.
Brosses a tête , fe dit de celles qui
font faites en forme de cylindre ou
de rouleau.
Brossés a Plancher , fe dit de cel-
les dont lés Frotteurs font ufage
pour frotter les planchers.
Brosses de Tisserands, fe dit de
cert^nesbroflfes fïHtes de bruyères^
dont ces artifans fe fervent pour
mouiller leur brin fur le métier»
Brosses de Tondeurs, fedit de cer^
taines vergetrés fort rudes avec lef-
quelles ces ouvriers donnent k pre-
mière façon & commencent i cou-
cher la laine fur le drap.
Brosses a morue ^ fe dit de celles,
par le moyen desquelles on lave &
deflfàle la morue.
La première fytlabe eft brève , Sc
}r féconde très-brève.
^ U faudroit fupprimer un j qui ed
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BRO
^ oifif . & écrire , brofe. Voyez
Orthographe.
BROSSE , EE i adjedif & participe
pafEf. y^oyi:^ Brosser.
BROSSER i verbe aélif de la premiè-
re conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chanter. Tcrgere* Ceft , en
général , frotter , nettoyer av.ec une
Droflè. Il faut trojfer ces habits.
Brosser les lettres , fe ditj enfer-
mes d'Imprimerie , de Taâion d'en-
ôter Tencre d^ns la l^vè avec une
htoffè.
Brosser un c»eval, fe dit, en ter-
mes de Manège > de Taâion de le
frotter avec une brofle afin d'enle-
ver la pouffière de deffus fon corps.
Brosser , fe dit , en termes de Ton-
deurs, de Taâion de coucher &
'' d^arranger la laine fur le drap^ &
d*en ôter la craflc & la pouffière.
Brosser , eft auffi verbe neutre » &
fignifie courre à cheval ou à pied à
travers les bois les plus forts & les
- plus épais. Ilbrojfoit dans cette for :t^
La première fyllabe eft brève,
& la féconde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon & la
quantité profodique des autres
temps.
BROSSIER; fubftantifmafculin.Ar-
tifan qui fait & vend des brolTes.
Kous trouverez ce qu'il vous faut
che:( le marchand Brojfier.
BROSSONNEUX j vieux mot qui
(ignifioit autrefois noueux.
BROSSURE; fubftant\f féminin. Les
Teinturiers en peaux & en cuirs ,
donnent ce nom à la couleur qu'ils
appliquent avec la fimpîe broffe.
BROhrO 5 nom propre, feourg & val-
lée d Efpagne , au Royaume d'Ar-
ragon ^ dans les Pyrénées. Le Bourg
eft fur la rivière d'Ara, au-deffus
d'Ainfa.
BROU j fttbftantif mafculin. Les
BRO 331
Teinturiers appellent aînfi la coque
verte de la noix , dont ils font ufa-
ge dans certaines couleurs.
BROU j nom propre d'une ville de
France , capitale du Perche Gouet,
fituée fur la rivière d'Ouzanne,
environ à fix lieues , fud-oucft , de
Chartres. '
BROUAGE j nom propre. Ville forte
& maritime de France , en Sainton-
ge, à deux lieues, fud-oueft, de
Rochefort.
BROUAGEAIS; nom propre d'un
petit pays maritime de Fr*^nçe , en
iaintonge. Les eaux y font mau-
vaifes & l'ait mal-fain j mais H y
a des marais falans où fe fait le
meilleur fel du royaume;
BROU AS , BROUILLAS ; vieux
mors qui fignifioient autrefois
brouillard.
BROUAZ j vieux mot qui fignifioit
autrefois gelée blanche.
BROUCK j nom propre d'une petite
ville d'Allemagne, au Di\ché de
Berg , dans le vSercle de Weftpha-
lie , fur la rivière de Roer.
BROUD ; nom propre d'un Bourg de
France , fitué , en partie , dans 1$
Bourbonnois , & en partie dans l'Au-
vergne , au Diocèfe de Clermont.
BROUÉE î fubftantif féminin, Nçhu-
la^ Petite pluie j bruïne , brouillard.
llfaifoit une brouée froide.
La première fyllabe eft brèvç, la
feconae longue , & la troifième
très brève.
BROUET; fubftantif m^ifculin. Sorte
de bouillon préparé avec du fait &
du fucre , & qu'on avoir coutume
autrefois de prcfenteren cérémonie
aux nouvelles mariées le lendemain
de leurs noces. Ce mot n'a plus
euères d'ufage qu'en ces phrafes :
le brouetdcrepoufcj le brouet de Vac^
couchée.
On dit proverbialement , fami-
«-i-i • •
Ttij
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331 BRO
lièrement & figurément , en parlant
d'un projet ou d'une entreprife inu-
tile >& qui n'a abouti à rien , que
touc xtn cjl aile en brouet d'an-
douilles.
BROUETTE ; fubftantif féminin.
Sorte de petit tombereau qui n'a
Î|u'une roue , &qu tm homme pouf-
e devant lui. Cet inftrument fert
particulièrement aux Jardiniers y
aux Vinaigriers y aux Tanneurs»
Broustte , fe dit auifi d'une forte de
chaife i deux roues tirée par un
feul homme. // s^eji fait conduire
dans une brouette.
La première fyllabe eft brève,
la féconde moyenne , & la troi-
fième très-brève.
BRpUETTÉ , ÉE j adjeftif & parti-
cipe paffif. Foye\ Brouetter.
BROUETTER \ verbe aftif de la
première conjugaifon , lequel le
conjugue comme chanter. Ce verbe,
3ui n'eft pas neutre , comme il eft
it dans le Di&ionnaire de Tré-
voux, exprime la&ion de tranf-
porter dans une brouette. // a fallu
brouetter toutes ces terres.
Brouetter, fignifie auflî conduire
dans une forte de chaife â deux
roues. // ny a pas de jour quil ne
fefajje brouetter.
La première fyllabe eft brève ,
la féconde moyenne , & la rroi-
fième eft longue ou brève , com-
me nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon &
la quantité profodique des autres
temps.
BROUETTEUR ; fubftantif mafcu^
lin. Celui qui fait métier de con-
duire des perfonnes dans Aqs efpè-
ces de chaifes qu'on appelle brouet-
tes Se vinaigrettes. Il efi broueaeur
depuis dix ans.
La première^ fyllabe eft brève ^
BRO
la féconde moyenne , & la troî-
fième longue •
Le r final fe tait fentir en toute
circonftance.
BROUETTIER j fubftantif mafcu-
lin. Celui qui tranfporte des terres >
des pierres ou autres chofes , par
le moyen d'une forte de tombereau
à une roue qu'on appelle brouette.
Faites venir un brouet tier pour en^
lever ces terres.
BROUGj nom propre d'une ville
aflfez confidérable de Suiflè , dans
l'Argaw , fur la rivière d'Aar.
BROUGIDOUR y vieux mot qui
fignifioit autrefois canal , le bras
d'une rivière.
BROUHAHA -, fubftantif màfculia
du ftyle familier. Bruit confus qui
réfulte des applaudiflêmens donnés
à un fpeâacle , à une pièce de théâ-
tre , &c. On fit un grand brouhaha à
la première repréfenfation de cetopé^
ra. La pièce nen efi pas meilleure
pour avoir excité tous ces brou-^
haha.
Ce mot ne prend point de s ao
pluriel.
BROUÏ; fubftantif mafculin. Cala^
mus. Terme d'Emailleurs , qui fe
dit d'une forte de chalumeau dont
ces ouvriers fe fervent pour fouffler
la flamme de la lampe fur l'émail
qu'ils veulent faire foiulre.
BROUÏ, ÏE i adjeaif & participe
paflif. Foyer Brouïr.
BROUILLAMINI j fubftantif maC
culin du ftyle familier. U fignifie
défordre, brouiilerie » confufion.
Ainfi l'on dit , qu'i/^ a beaucoup
de brouillamini dans une chofe; pour
dire , qu'il y a beaucoup de confu^
fion , îc qu'on n'y entend rien.
Brouillamini , fe dit aufti^ chez les
Maréchaux 5 d'tme force d'emplâtre
qu'ils préparent pour les chevaux
avec du 1k>1 d'Arménie»
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BRO
BROUILLARD j fubftantif mafcu-
lin. Ncbula. Vapeur épaifle qui s'é-
lève infentiblemenc de k terre dans
Tacmosphère , & qui obfcurcit 1 air.
Un brouillard, qui n*eft compofc
que de vapeurs aqueuresj& quina
point de mauvaiie odeur ^ ne nuit
pas à la fanté des animaux ; mais
quand il fent mauvais & qu'il efl
formé d'exhalaifons , il eft très-mal
faifî , & on doit l'éviter.
Il tombe fréquemment en cer-
taines contrées ^ dans les années
pluvieufes , une forte de brouillard
Î^ras qui endommage les grains^ &
iir-tout les feigles j c'eft ce que les
cultivateurs appellent Nielle. Le
pain fait avec du feigle gâté par
cette efpèce de brouillard , eft très-
pernicieux à la fanté.
Brouillard , s'emploie auffi adjec-
tivement , mais daàs cette phrafe
feulement , papier brouillard; pour
défigner un certain papier qui n'eft
guères collé , & qui eft ordinaire-
ment gris ou de couleur de feuille
morte. Des papillotes de papier
brouillard.
La première fyllabe eft brève,
& la féconde longue.
Il faudroit fupprimer un / & le
d qui font oififs , faire précéder Vi
de l'autre/, & écrire, d'après la
prononciation , brouliar. Voyez
Orthographe.
BROUILLÉ, ÉE; adjeftif & parti-
cipe paffif. /^oyq Brouiller.
Brouillé , fe dit adjeâivement , en
termes de Fleuriftes ,• d'une fleur
qui n*eft venue ni aufli belle, ni
auffi nette qu'on Pefpéroit. Un œil-
let brouXle , une tulipe brouillée.
BROUILLER ; verbe aéHf de la pre-
mière confugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter, Mifcere. Mê-
ler confofément, mettre pcle-mcle.
Exemples. Dans le fens de mcler
BRO 333
confufément : on brouilla Us archi^
ves en les déplaçant.
Dans le fens de mettre pèle me-*
le. // ne faut pas brouiller ces /i-
queurs Vune avec Vautre.
Brouiller du vin , fe dit de l'aâîoii
d'agiter un vaiifeau qiii renferme
du vin , de manière que la lie & le
fédiment fe mêlent avec k liqueur.
// étoit évident quen remuant le ton-
neau vous brouilleriez le vin.
Brouiller , fe dit,dans le iens figuré,
& (ignifie mettre du défordre , de
la confufion. Fous lui brouille:^ les
idées.
Brouiller les cartes , fe dit figu«
rément & familièrement de l'ac-
tion de mettre le trouble ^ le dé-
fordre dans les affaires. Ce procès
fe feroit accommodé fi vos obferva^
tions neuffent pas brouillé les cartesm
Brouiller des personnes les unes
AVEC LES AUTRES, fe dit de l'ac-
tion de femer la zizanie, la dif-
corde parmi elles , de les mettre en
mauvaife intelligence. Jl a eu le
fecret de brouiller ces deux amis tun
avec Vautre.
On dit figurément & familière-
ment , que V amour a brouillé la
cervelle à quelqu'un; pour dire, que
l'amour lui a troublé Tefprit.
On dit auffi figurément & fami^
lièrement , o^une perfonne eft
brouillée avec le bon fens ; pour
dire , quelle extravague & agit
contre la raifon.
Oji dit encore figurément & fa-
milièrement j que- quelquun efl
brouillé avec t argent comptant; pour
dire , qu'il eft fans argent , ou ^'iï
ne fait pas en conferver.
Brouiller un cheval , fe dit , en
termes de Manège , de Taftion de
conduire un cheval fi maladroite-
ment & avec tant d'incertitude ,
qu'on le force à agir en dcfordre
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334 BRO
> & fans règJe, C'efi un mauvais
Ecuycr qui ne fait que brouilkr fon
cheval.
Brouiller, fe dit abfolument & fi-
gurément , & lignifie, agir en dé-
lordie j avec contuuon , foie
par ignorance , foie nulicieufe-
menr. // brouille dans tout ce quil
fait.
Brouiller , eft verbe pronominal
réfléchi , & fignifie fe troubler en
parlant , s'embarrafler. Cet Avo-
cat sefl brouillé dans fon dif
cours.
Se brouiller , fe dit aufli , en ter-
mes de Manège , d'un cheval qai
a trop d'ardeur , & qui là force de
précipiter fon exercice , le confond
tellement, qu'il ne fait plus ce qu il
fait. Les chevaux qui ont les aides
fines, font fujets à fe brouiller , &
on les empêche de manier, pour
peu qu'on ferre trop les cuifles ,
ou qu'on laifle écliapper les |am,.
bes.
Lz première fyllabe eft brève ,
la féconde eft loi^ue ou biève ,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon & la
quantité profodique des autres
temps.
Il faudroit fupprimer un / qui
. eft oifif , faire précéder 1*/ par Tau-
.tre /, & écrire , d'après la pronon-
ciation , broulier. Vayea Ortho-
graphe.
Il faut obferver que fi cette or-
thographe s'adoptoit , ce verbe
deviendroit irregulier dans la
formation des temps , dont le fé-
cond précède un < muet. De
broulier , il faudroit faire |e brouil-
le.
BROCILLERIE j fubftantif féminin.
DiJJenfio. Querelle , zizanie j dif-
carde , diflenfion. Ilejlfurvenuune
brouillerie entre ces deux perfonnes.
BRO
Je ne fuis pas au fait de leur brouU*
lerie.
La première fyllabe eft moyen-
ne y la féconde très-brève, é( la
troifième longue.
Les II fe prononcent mouil-
lés.
BROUILLON , ONNE ; ad|eûif.
Turbator. Qui eft dans lliabitude
de brouiller. // ne faut avoir aucune
liaifon avec cet efprit brouilloft» Elle
a toujours eu des inclinations èrouil*
lonncs.
Ce mot s'emploie. au(G fubflan-
tivement. Connvijji^'-vous ce brouiU
Ion } Ceft une vraie brouilbn*
ne.
Brouillon , eft encore fubftantif
mafculin, .& fe dit de ce qu'on
jette d abord fur do papier , pour
enfuite être mis au net. // in a fuît
lire fon brouillon.
Brouillon j fe dit aufii , dans le com-
merce , d'une forte de livre journal
qui n'eft pas tout à fait au net , &
dont les marchands , banquiers &
négocians font ufage pour les af-
faires de leur commerce. Ceft ce
qu'on appelle plus communément
mémorial. Ce marchand a perdu fon
brouillon.
Les deux fyllabes font brèves au
fingulier mafculin^ mais U féconde
eft longue au pluriel , & brève au
féminin , qui a une troifième fyl-
labe très-brève.
Ce mot employé comme adjec-
tif, ne doit pas régulièrement pré-
céder le (ubftantif auquel il fe rap-
porte. On ne dira pifcs un brouillon
caraclcre , mais un caraàifc brouil*
Ion.
Il faudroit fupprimer un / qui
eft oifif, faire précéder l'i par l'au-
tre /, & écrire , d'après la protion-
ciation , broulian. Voyez Ortho-
graphe,
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BRO
BROTJÏR^ verbe àdif de la féconde
conjugaifon , lequel fe conjugue
comme ravir. Arefacert. Terme
d'Agriculture , qui fe dit de Tac-
tion du foleil quand il brûle &
grille le« blés ou les fruits attendris
précédemment par une gelée blan-
che. Lefoleil a broui rous Us fruks
de ce canton.
La première fyllabe eft brève > &
la féconde loi^ae.
Le r final fe rait fentir en toHte
circonftance.
La quantité profodique des au^
très temps de ce verbe , fuit les rè-
gles données pour la quantité des
temps pareils du verbe ravir. Voyez
au mot Ver^b , les règles indi-
quées.
BROUÏSSURE i fubftantif féminin.
Dommage qae la gelée fait aux
fleurs & anx premiers bourgeons
des arbres* La brouïjfure a perdu les
abricotiers.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifièane eft longue ,
& la quatrième très-brève.
Il feudroit fupprimer un s qui
eft oifif , & écrire brouifure. Voyez
OkTHOGRAPHB..
BROULLEUR j vieux wiç^ qui figni-
fioit autrefois charlatan.
BROULLIZ ; vieux mot qui fîgni-
fibit autrefois brouillerie > que-
relle.
BROUNISTESi (les) Hérétiques
ainfi appelés de Robert Brown ,
Miniftre Anglois leur chef , qui
prit le titre . de patriarche de TE-
glifc réformée. C eft une branche
de^Presbytériens.^ Foye\ ce mot.
BROUSALME j nom propre d'an
royaume .& d'une ville d'Afrique ,
près d'une rivière de même nom ,
dans la Nigritie. Cette rivière a fon
embouchure dans la mer , à deux
U^es de la ûviète^ de CaQibL9i« Les
BRO 335
Portugais tirent de ce pays du fel
& ^es vivres. Il s'y fait d'ailleurs
très-peu de commerce , parce que
la navigation de la rivière eft dan-
gereufe.
BROUSSAILLES ; fubftantif fémi-
nin plurie.l , qui fe dit des buiffbns >
des ronces , àts épines , des gencts
& antres bois "fembiables croiflTant
dans les forets & ailleurs. pElle s'é^
gara dans les brouiJfailles%
La première fyllabe eft brève ,
la féconde longue > la troifième
très4)rève.
Les // fe prononcent mouillés..
11 faudroit fupprimer un s qui efl:
oifif > & écrire, d'après la pronon-
ciation, Aroz/^ai/Zw. Voyez Ortho-
graphe.
BROUSSE ; nonn propre d'un bourg
de France , en Auvergne , à fcpi
lieues & demie , eft fud-eft , de
Clermont.
Il y a ,encore en Saintonge un
bourg appelé la Broujfe , à trois
lieues i fud-eft, de St. Jean d'An-
gely.
BROUSSIN D'ERABLE; excroiflT^n-
c« ondée & madrée qui vient à l'é-
rable , & <lont les anciens Ro-
mains faifoient grand cas. On en
fiait ufagedans la tabletterie.
BROUT^ fubftantif mafcuKn. Ceft
le bois que les jeunes taillis pouftent
au printemps , & que les bêtes vonr
manger. Les certs , les chevreuils
& autres bctes fauves aiment le^
brout.
Brout , fe dit auffi de l'écale verte
des noix. Ce brout fert à préparer
des teintures.
Ce monofyllabe eft bref au fin-
gulier & long au pluriel.
Le t final fe fait fentir en toute
circonftance.-
BROUTANT , ANTE j adjedHf ver^
[ bal j, & teïme de Vénerie. On ap-
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}}6
BRO
pelle bétes broutantes , le cerf , le
chevreuil , le daim » & autres bêtes
qui aiment le brout.
BROUTÉ , ÉE i adjeaif & participe
paflîf. Voyc\ Brouter.
BROUTER i verbe adif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Pafci.Pzittey
manger , rompre avec la dent les
. herbes , l'extrémité des plantes qui
tiennent à la terre ^ & la feuille des
arbres quand elle y eft attachée.
Prent^ garde que les chèvres ne brou-
tent la feuille de vos arbres? Les bre-
bis ont brouté toutes les herbes de ce
canton.
On dit proverbialement & figu-
rément , d*une perfonne qui a du
talent & de Tinduftrie , que l'herbe
fera bien courte^ fi elle ne trouve de
quoi brouter.
On dit aullî proverbialement ,
figurément & familièrement ,
K\\ioù la chèvre eft attachée , il faut
qu elle y broute ; pour dire, qu'on
doit fe déterminer à vivre dans l'é-
tat où l'on eft engagé.
La première fyllabe eft brève, &
la féconde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon & la
quantité profodique des autres
temps.
BROUTILLES j fubftantif féminin
pluriel. Virgulta. Menues branches
d'arbres, avec lefquelles on fait
des fagots. Ces broutilles fuffi"
font pour faire une dou:{aine de fa^
gots.
Broutilles, fedit, par extenfion ,
de plufieurs petites chofes inutiles
& ians valeur. Faites jetter toutes
'■ ces broutilles.
La première fyllabe eft brève ,
la féconde encore, & la troi-
. fième très-brève.
Les deux // fe prononcent mouil-
lésr
BRO
BROUVAIGE i vieux mot qui fignî-
fioit autrefois boiflbn.
BROUWERSHAVENi nom propre
d'une ville des Provinces-Unies j
en Zélande , dans l'île de Schou*
wen , vis-à-vis de celle de Goerée,
à une lieue de Ziriczée.
BROYE ; fubftantif féminin , & ter-
mé de l'Art Héraldique , qui dcfi-
Î;ne un inftrument piopre a broyer
e chanvre & le lin. Cet inftrument
fe nomme niacque , ailleurs que dans
le lUafon.
JoiN V iLLE , d'azur à trois broyés
d'or , liées d'argent.
Ce monofyllabe eft long.
BROYE \ nom propre d'une rivière
de Suifle , au canton de Fribourg.
Elle fe perd dans le lac d'Yver-
dun.
BROYÉ, ÉE ; adjeûif & participe
paflîh Voyeif^ Broyer.
On appelle pain broyé ^ une
forte de petit pain blanc , pétri fort
dur.
BRO YEMENT ; fubftantif mafculin.
Tritura. Aâion de broyer , de ré-
duire , de divifer un corps quel-
conque en petites parties.
Broyement, fe dit^ en termes de
Peinture j de l'aftion de pulvérifer
les couleurs» La beauté des tal)leaux
dépend du broyement des couleurs,
qui ne font jamais un boii effet ,
quand elles font eraveleufes.
La première fyllabe éft longue ,
& la féconde moyenne au iingulier ,
mais longue au pluriel.
Le pluriel fe forme en changeant
le t nnal du fingulier en un Jj
qui fuit la règle générale des
pluriels. Voye-^ la lettre S*
11 faudroit changer 1'^ en /, le
dernier ^ en ^ , & écrire , d'après
la prononciation , broiemant. Voyez
Orthographe.
BROYER i verbe aftif de la première
conjugaifon |
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B R O
conjugairon, lequel fe conjugue
comme chanter. Tercre. Piler j caf-
fer , réduire un corps en poudre ,
de quelque manière & avec quel-
que inftrument que ce foir.
Broyer , fe dit , en termes de Pein-
ture , de Tadlon de pulvérifer les
couleurs , en les écralant à fec fur
guelque corps dur , comme le mar-
re, le porphyre, ou en y mêlant
de l'eau ou de l'huile.
Les Peintres doivent donner une
attention particulière à ce que leurs
couleurs foientbien broyées ^ parce
qu'alors elles fe rompent mieux
dans le mélange , & font une pein-
ture plus unie, plus douce, plus
gracieufe.
Broyer, fe dit, en termes de Cor-
derie , de l'adion de brifer le chan-
vre entre les deux mâchoires de
rinftrument qu*on appelle màcqucy
pour en féparer les chenevottes.
BuDYEu , fe dit , en termes de Phîlo-
fophie hermétique , de l'adion de
faire cuire la matière du grand
œuvre.
La première fyllabe eft moyenne ,
& la leconde eft longue ou brève ,
' comme nous l'expliquons au mot
VïRBE, avec la conjugaifon &
la quantité profodique des autres
temps.
Obfervez néanmoins que IV fé-
-minin, qui termine les trois per-
fonnes du fingulier du préfent de
rindicatif,& celles qui leur reflem-
tlent, fait partie de la dernière
fyllabe , & la rend longue.
BROYEUR i fubftantif mafculîn.
Tritor. Celui qui broyé. Vous avc[
là un mauvais Broyeur.
La première fyllabe eft moyen-
ne, & la féconde longue.
Le r final fe fait feiiir en toute
cîrconftance.
BROYON i fubftantif mafculin. Sor-
Tome ly.
BRU 337
te de molette, dont fe fervent les
Imprimeurs pour broyer le vernis
& le noir , dont ils compofent leur
encre.
Broyon., fe dit.auflî d'une efpèce de
piège , par le moyen duquel on
prend des bctes puantes^ comme
renards , fouines , &ç.
BRU : fubftantif féminin. Terme
d'amnici, qui défigne la femme da
fils , relativement au père & à la
mère de ce fils. On la nomme au-
trement ^^//^ -7?//^, & ce dernier
mot eft plus du bel ufage que l'au-
tre. Epoufe'^mon fils j vousfere'[ ma,
bru chérie.
Ce monofyllabeeftbrefau fingu-
lier, & long au pluriel.
BRUAILLES j vieux mot qui fignî-
fioit autrefois menu bois.
BRUANT i Foyei Bréant.
BRUCA } nom propre. C'eft , félon
Baudrand , un bourg & port de
mer de la vallée de Noto , en Si-
cile, fur la côte méridionale du
golfe de Catane.
Il coule une rivière de même
nom dans la même vallée j & qui
a fon embouchure dans le même
golfe. C'eft la Panta^ias des An-
ciens.
BRUC-DE-GRIGNOLS j nom pro-
pre d'tm bourg de France, en Péri-
gord , fur la rive gauche de rille ,
a quatre lieues., fud-oueft, de
Bourdeaux.
BRUCELLES j fubftantif féminift
pluriel. Sorte de petites pincettes,
^ont les branches font reflbrt. Elles
font â l'ufage de différens ou-
vriers, & l'on s'en fert particuliè-
rement pour tenir des pièces dé-
licates.
BRUCHAUSEN i nom propre d'un
Comté d'Allemagne , en Weftpha-
lie \ fur les bords du Wefer. Il ap-
partient àla maifon deSrunfvrick,
Vv
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338 IPRU
BRUCHSALj nom propre d'une ville
d'Allemagne , fur la Saltz , dans
TEvêché de Spire, & i deux lieues
de Philipsbourg. L'Evêque de Spire
y a un château.
BRUClNj vieux mot qui fignifioit
autrefois buis.
BRUCK ; nom propre de trqis villes
d'Allemagne , dont une eft fituée
dans la bafle Autriche , fur la ri-
vière de Leutha ; la féconde en
Sririe j & la troifième , dans l'élec-
torat de Saxe.
BRUCKENj nom propre d'une petite
ville d'Allemagne , dans la Thu-
ringe.
BRUCKENSTADT ; nom propre
d'une petite ville d'Allemagne , en
Franconie. Elle dépend du Margra-
.viat d'Anfpach.
BRUCOLAQUE j fubftantif mafcu-
lin. Les Grecs donnent ce noth au
cadavre d'un excommunié , & à ce
que les gens du peuple appellent
revenant.
BRUDINICK ; nom propre d'une pe-
tite rivière d'Allemagne , en Silène.
Elle a fa fource dans la principauté
de Neifs , & fon embouchure dans
roder , près de Krappitz.
BRUEL i nom propre d'une petite
ville d'Allemagne, dans l'éledorat
de Cologne > à, deux lieues de la
capitale.
11 y a un bourg dn même nom
dans la principauré de Schwerin,
au cercle de la balTe Saxe.
BRUELLET j^ieux mot qui fignifioit
autrefois petit buiflon.
BRU ESCHE ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois forcière.
BRUEYS i (l'Abbé de) nom propre
d'un Auteur né à Aix en 1640, &
mort à Montpellier en 1723. On
ne fe fouviendroit peut-être pas de
fes écrits fans la comédie du Gron-
dfur & celle de l'avocat patelin ,
BRU
qu^îl a compofées de coûceîe aY(c
Palaprat : mais ces deux pièces
agréables ont rendu fon nom digne
de mémoire.
BRUG y vieux mot qui fignifioit au-
trefois pont y & qui s'eft encore dit
-pour tour j donjon.
BRUGER j vieux mot qui fignifioit
autrefois pouflTer, heurter.
BRUGES j nom propre. Ville con-
fidérable des Pays-bas Autrichiens,
fituée dans une plaine, à huit lieues
de Gand , & à trois lieues de la mer,
où elle communique par un canal
fur lequel des vaiueaux du port de
plus de quatre cens tonneaux , na-
viguent commodément.
Cette ville fut autrefois la plus
riche & la plus âorifiante de la
Flandre par fon commerce , avant
de paiTer fous la domination de la
maifon d'Autriche : mais ce com-
merce lui fut enlevé dans la fuite
par la ville d'Anvers , qui depuis
en a été privée elle-même par les
Hollandois.
On compte dans Bruges z6o
rues , fept portes & fix grands mar
ches.
C'eft-là où Philippe-le-Bon , Duc
de Bourgogne , inititua , en Jan*
vier Hjo , l'ordre de la Toifon
d'or.
BRUGGE \ nom propre d'un bourg
d'Allemagne ^ dans le cercle élec-
toral du Rhin , fur 1^ rivière d'Ahr.
BRUGGEN i nom propre. Ceft^ fé-
lon l'atlas de Jaillot , une petite
ville d'Allemagne j dans le cercle
de Weftphalie ^ fur la Swalin.
Bruggek , eft encore le nom d'une
autre petite ville d'Allemagne ,
dans le cercle de la bafie Saxe, fur
la Lain&, à quatre lieues de Hi)-
desheim.
BRUGIER \ Vieux mot qui fignifioit
autrefois mugir.
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BRU
flRUGNE ; vieux mot qui fignifioît
autrefois Baudrier.
BRUGNETO; nom propre d*une pe-
tite ville cpifcopale dUralie, dans
l'Etat de Gènes , fur la rivière de
Votra , à neuf milles de Pontre-
moli.
BRUGNON j fubftantif mafculin.
Brinolium. Efpcce de pêche ou de
pavie d un très-bon acabit. Il mûrit
en Septembre. Le brugnon violet
pafle pour le meilleur.
Le% deux fyllabes font brèves au
fingulierj mais la féconde eft lon-
gue au pluriel.
Il faudroit changer gn en ni ,
& écrire , d'après la prononcia-
tion y brunion. Voyez Orthogra-
PHB
BRUGUIERE; (la) ville de France,
en Languedoc , fur la rive gauche
de TAgout, à une lieue , fud-eft ,
de Cadres.
BRUIÈRE j ( Jean de la ) nom propre
d'un Auteur François , né à Dour-
dan en i<>44 & mort en 16^6. Il
eft particulièrement conhu*par fa
belle Tradudion des caradères de
Théophrafte, qui le fit admettre à
l'Académie Françoife. Son Livre ,
dit M. de Voltaire , où il peignit
des perfonnes connues & conndé-
rables , a fait beaucoup de mauvais
Imitateurs.
BRUILj vieux mot qui fignifioît au-
trefois buiflbu , bolquet.
BRUÏNE ;. fubftantif féminin. Pruina.
Sorte de petite pluie froide, qui fait
fouvent dommage aux blés. Cette
bruine ejl dangéreufe.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft très-
brèves.
BRUÏNÉ, ÉE; adjeftif & participe
paflîf j maïs qui n'eft déclinable que
quand on l'emploie adjedivement,
en parlaot des kvàis de la terre. Ce
BRU 339
font des bits bruinés. V^oye^^ Bruï-
. NBR.
BRUÏNERj verbe neutre & imper-
fonnel de la première conjugailon ,
lequel fe conjugue comme chanter.
Il fe dit de la bruine qui tombe. //
bruine depuis le matin.
Les temps compofés fe forment
avec l'auxiliaire Avoir. // a bruiné.
Il aurait bruiné.
Les deux premières fyllabes font
brèves, la troifième eft longue ou
brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe , avec la conjugal-
fon & la quantité profodique des
autres temps.
BRUIR; verbe aftif de la féconde
conjugaifon, lequel fe conjugue
comme ravir. Terme de Draperie ,
qui fe dit de Tadion d'étendre une
pièce d'étoffe fur des planches cri-
blées de trous, au-defious defquelles
fe trouve une chaudière remplie
d'eau bouillante, afin que la vapeur
de cette eau pénètre l'étoffé, & l'af-
foupliffe.
BRUIRE j verbe neutre irrégulier de
la quatrième conjugaifon. Strepere.
Il fignifie rendre un fon confus. Je •
ne fais ce que f entends bruire. Les
vents bruyaient.
C'eft fans doute par erreur que
le Diétionnaire de l'Académie Fran-
çoife dit ce verbe aftif.
Le Diftionnaire de Trévoux le
ditauflfî aétif j mais c'eft une faute
de doftrine qui lui eft familière.
On ne dit ni bruire quelquun^
ni bruire quelque ckofe; & quoiqu'on
dife , qu*on entend bruife les vents ;
les vents ne font pas. b fujet où fe
termine l'adlion de bruire ; & c'eft
comme fi l'on difoit que les vents
font la chofe que nous défig'ons pa*'
le mot bruire.
La première fyllabe eft longue ,
& la ieconde très-brève.
• V V ij
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34© BRU
Conjugaison du verbe krégu-
lier Bruire.
Indicatif* Imparfaiti Singulier.
U bruyoit. .
PluricL Ils bruyoient.
La première fyllabe des deux
nombres eft brève, & la féconde
moyenne au (ingiulier, mais longue
au pluriel..
Il faudroic change IV en ^ j &
écrire , d'après la prononciarion ,
bruyait ^icc.
Les autres temps de ce v^rbe.ne
font pas ufîtés.
BRUISSEMENT; fubftantif mafcu-
lin. Fremitus. Sorte de bruit- confus.
Nous entendîmes le bruïjfement de
VajfembUej mais nous.ne pûmçs rien
dijîinguer. .
Bruïsseuent d'oreilles, fedit, en
termes de Médecine, d'une forte
de maladie , appelée autrement
bourdonnement. -Voyez ce mot^
Les deux premières fyllabes font
brèves, la troifième eft très-brève,
& la quatrième moyenne au fîngu-
lier , mais longue au pluriel.
Le pluriel le forme en changeant
le t final du ûngulier en un j , qui
fuit la, règle gjénécale des pluriels.
Foyer la lettré S*
II faudroit fupprimer un xqui eft
oifif , changer le dernier e tn a ,:6c
écrire , d'après la . pcononciation ,
bruifemant. Voyez Orthographe.
BRUIT.;, fubftantif mafculin. Tumul-
tus. Tumulte , . aflemblage de fons
fans acticulatioa diftinda , . fans
harmonie-, & quiofFenfent ordinai-
rement r#reille. On entendit ua bruit
infupportable^ Il s*y fit.un gfond
bruit.
Bruit, fe dîtauflî d'un alfemblage
de foiM agréables- Il sUndormit <iu
bruit du ruijjeau.
RkuiT^fe die encore de certains fons
qui expriment la joie. Il fut reçu
B^RU
àu bruit des timballes &'déstrcfm^
pettes.
On dit , en termes de Vénerie^,
chàjfer à grand bruit ; pour dire,
chaffer à cor & à cri avec une meute
& des Piqueurs. Quand nous paf-
fâmes dans la forêt ^ les Princes y
chajfôient à grand 'bruit..
A GR^A^D bruit , fe dit auflî , dans
le fens figure j pour dire , faftueu-
fement , par oftentation. S'il fait du
bien à quelquun^ cefl toujours à
gfandhruit.^
À.PETiT bruit, fe dit , dans le ftns
figuré , par oppofitioa à Texprefiion
précédente \ pour dire , en ftcret ,
fans éclat, à la dérobée. Elle. fait
l* aumône à petit bruit. Cette affaire
fe négocia à petit bruit.
On dit familièrement ,.^urtf becai
bruit; pour dire, gronder, fe fâ-
cher, fe mettre en colère. Elle fie
beau bruit en apprenant cette aven^
ture.
On dit de quelqu'un , quilpaffe
fa vie loin du bruit ; pour dire , loin
des affaires, du tumulte, & du
commerce du monde. Elle stfi re^
tirce loin du bruit.
San5 BRurr , fignifié tout doucement, .
fans. qu'on loit entendu. Elle fit
entrer f on amant fans bruits far^
rivai fans bruit- à la. porte dûchâ",
teau.
On dit proverbialement de ùga^
rément, de quelqu'un qui prend
des libertés particulières , & s'attri^
bue le droit de parler d*uxi toahaut
fans foufFrir que les autres agilfcnt
de même , quMn* aime pas le bruit ^
s^il ne lefait^ .
On dit aullî proverbialement &
figurément de quelqu'un , qu'il efi
bon cheval de trompette , quil nù
s'étonne pas du . bruit; pour dice ,
qu'il ne s'éoouvante pas aifément.
Bruit, fe.dit, pat exrenfioa, pour.
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BR0
^îreinôuvelle. Le bruit court qat vous
vous maric^. Ce bruit s'cft répandu
mal à propos.
Bruit , fe die dans le fens de di/pate ,
conteûation , querelle. Il y aura du
bruit cntrelhs^ Nous n aurons point
de bruit enfemble.
Bruit, fe dit auflfî dans le fens de
murmure , émeute , fédiiion. Le
Gouverneur parvint enfin à étouffer
le bruit. Le bruit efi violent dans la
Province.
Bruit , fe dit de 1 cclat que certaines
aâions font dans le monde j & dans
ce fens , ce-mot eft toujours joint à
quelque temps du verbe faire. Le
procès de cette Dame a fait beaucoup
de bruit. C*ejl une entreprife quijcra
du bruiCi^
Bruit, fe dit dans le fens deTcpu-
ration, renommée. CetufiUenapas
bon bruit.
On dit proverbialement & figu-
rément dans ce fens, <2 beaufe lever
^ tard y qui a bruit de. fe lever matin;
E eut dire ,;que quiconque Jouit d'une
onne réputation , ne la perd pas
aifément.
Ge mbnofyllabe eft moyen au fin-
gulier, & long au pluriel.
BRÛLANT, ANTE j ad jeârif verbal.
Urens. Qui brûle. Des exhcdaifons
brûlantes. Un été brûlant.
Les deux fyllabes font loirgues ,
& la troi^ème du féminin eft très-
brève.
Le pluriel fe forme en changeant
le t final du fingulier en un j , qui
fuit la règle générale des pluriels.
Foye\ 1» fettre 5,
Cet adjedif ne doit pas réguliè-
rement précéder le fubftantif au-
quel il fe rapporte. On' ne dira pas
une brûlante fièvre ^ .nazis une fièvre
brûlante.
BRULAS j vieux mot qui fignifioit
autrefois dégât , ravage.
BRÛLÉ , ÉE ; adjeaif & participe
paflif. I^oye:^ Brûlîr.
, Vin brûlé , fe dit adjedivement d'un
vin qu'on a mis fur le feu avec quel- '
*ques ingrédiens. Et/Tizw brûlé y fe dit
d'un pain trop cuit.
Cerveau BRULE , cervelle bruléeJ,
fe dit adjedivement & fiçurément ,
d'un fanatique, d'un- vifionnaire ,
de quelqu'un qui porte tout à l'excès.
Ne fréquente^ pas cet homme ^ C*eji
un urveau brûlé.
Brûlé, 9'emploie auffî £ubftantive<»
ment.
' On dît y-quune liqueur ou- aàtrc
fubfiance fent le brûlé ; pour dire ,
qu'elle répand une odeur femblabU
à celle d'une chofe qui brûlé.
BRÛLEMENT i fubftantif mafcuUn.
Ufiio. Embralement , incendie. Le
brûkment de ce navire ruina dix Né-
gocians. Les brûlemens furent fréquens ^
durant cette guerre civile.
La première fyllabe eft longue , .
la féconde très-brève , & la troi-^
fième moyenne au fîngiilier, mais
longue au pluriel.
Le pluriel fe forme en changeant
le t final du fingulier en un s^ qui
fuit la règle générale des pluriels
Foy^z la kttre S.
Il hiudroit changer le dernier e
en a y 6c écrire brûlemant. Voyez
Orthographe.
BRÛLER ; verbe aftif de la première
conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chanter. Urere. Confumer
par le feu quelque fubftance. On
brûla la flotte dans leporu Nous brû^
Ions beaucoup de bois. Les Grecs & les
Romains brûloient les morts.
Brûler, fe dit auilî de l'aftion de
faire du feu par le moyen de quel-
que matière combuftible. On ne
brûle que-des racines dans cette ^on-
trée.
fijkvitSi Dfi LA CIRE, DE LA-CHAN-
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54«
BRU
DBLLE, DE L*HuiLE , fignîfie faîrc
ufage de bougies, de chandelles ,
d'huile pour éclairer. On ne brûle
que de la cire che^ ce Prince. On
bruU beaucoup d'huile dans cette Mn-
nufaclure.
Brûler du vin , fe dit de l'adion de
diftiller du vin par le moyen du feu
pour en faire de Teau-de- vie. Ce vin
a un mauvais goût ^ & nejlbon quà
brûler.
Brûler l'acier , le fer , &c. fe dit ,
chez les Ouvriers qui emploient
ces métaux, de Tadion de leur ôter
leurs qualités , eh les faifaut trop
chauffer.
Brûler, fe dit de Tadion d'échauffer
extrêmement, de deflecher par une
chaleur exceflive. Exemples. Dans
le (qïis d*échauiFer extrêmement.
Les liqueurs lui ont brûlé le fang.
Dins le fens de deflecher par une
chaleur exciellîve. Les vents du midi
ont brûlé les plantes.
Brûler , fe dit , par extenfion , de
l'effet que produit fur certaines chro-
fes un froid extrême. Les gelées de
l* hiver ont brûlé les racines des plan-
tes. La neige brûle lesfouUers.
Brûler , fe dit, en termes de Philo-
fophie Hermétique , de Tadion de
cuire la matière cfu grand œuvre dans
fon vafe & à feu doux.
Brûler la cervelle a quelqu'un ,
/îgnifie caffer la tête d un coup de
piftolet tiré à bout touchant. Il brûla
la cervelle au Cavalier qui fe préfenta
poiir t arrêter.
Brûler un gîte, une poste, &c. fe
dit figurémentdans le ftyle familier,
& fignifie paffer un gîte , une poftç ,
^c. fans s'y arrêter. // nous fit pro-
mettre que nous ne brûlerions pas
fon château enpaffanty &que nous
. nous y arrêterions deux ou trois
jours.
Qn (îit prQVçrbi^lçmepî Çç figu-
fiRU
rément, d'une perfonne fans CoS
duite ou peu intelligente , qui fe
ruine en faifant pluneurs dépenfes
différentes en même-temps , quelle
brûle fa chandelle par les deux
bouts.
On dir proverbialement & figu-
rément, quon viendra à bout de
quelque chofe^ ou quon y brûlera f es
Âvr^j; pour dire, qu'on mettra en
ufage tous les moyens poflibles pour
réuflîr à cette chofe.
On dit proverbialement-, figu-
rément & familièrement, que quand
on graijfe les bottes d'un vilain y il
dit quon les lui brûle ; pour dire ,
qu'on n'a guères que des reproches
èc des marques d'ingratitude à ef-
pérer' pour les fervices qu'on rend
aux malhonnêtes gens.
Brûler , s'emploie comme verbe
neutre, & (ignifie être confumé par
le feu. Nous vîmes de loirjL que VEgife
brûloit.
Brûler , fe dit auffi , par extenfion ,
comme verbe neutre^ pour dire,
être chaud. Sa chair lui brûloit.
Brûler , fe dit encore , comme verbe
neutre , dans le fens figuré , & figni*
fie être ardemment épris d'une paf-
fion extrême. Elle brûle d'amour pour
ce jeuneOfficier. Ce jeune homme brûle
d'ambition.
Brûler , fe dit auflî figurément, &
comme verbe neutre , pour défigner
4:>eaucoup d'impatience , & une
grande envie de faire quelque chofe.
Elle brûloit d'aller lui raconter fon
aventure.
On dit proverbialement & figu-
rément , qu'on brûle à petit feu ; pour
exprimer , qu'on languit dans l'at-
tente d'une chofe qu'on défire ar-
demment, & qui n'arrive pas.
On dit auflî proverbialement flç
figurément , de quelqu'un qui a une
grande impaçiençç d'aller diin$ cjqç^
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BRU
qae>endroit^ou de faire quelque
autre chofe , que Us pieds lui brû-
lent.
On dit proverbialement, fami-
lièrement & figurément, pour* dire
a quelqu'un de fe dépêcher, quand
il s'amufe trop i quelque affaire
moins importante que la chofe pour
laquelle on l'attend , que tandis quil
s'amufe ^ le rôt brûle.
On dit proverbialement & figu-
rément 5 en termes de Joueurs , que
le tapis brûle ; pour dire à quelqu'un
qui n'a pas mis au jeu , qu'il doit y
mettre.
Brûler , eft verbe pronominal réflé-
chi , Se fignifie , comme dans le
neutre , être brûlé. Comment ave^-
vous fait pour vous brûler? Il vient
de fe brûler.
On dit proverbialement & figu-
rément , de quelqu'un qui eft de-
venu amoureux d'une jolie perfon-'
ne , auprès de laquelle il ne préien-
doit que s'amufer ; quil ejl venufe
brûlera la chandelle.
Le même proverbe fe dit auflli de
quelqu'un qui, trompé par quelque
apparence,court lui-même à fa perte.
Il eftforti d'un lieu où il étoit en fu-
reté^ pour venir Je brûler à la chan-
delle.
On dit adverbialement , tirer à
hrûle pourpoint; pour dire, tirer i
bout portant & de ii près , qu'il ne
foit guères poffible de manquer fon
coup. // lui tira un coup de pijlolet à
brûle pourpoint.
Oi^ dit auflî adverbialement &:
figurément , d'un argument folide ,
& d'une raifon convaincante, que
cefl un argument y une raifon à brûle
pourpoint.
La première fyllabe eft longue ,
& la leconde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au mot
y£RB£ ^ avec la conjugaifoix &
BRU 343
la quantité profodique des autres
temps.
BRÛLEUR ; fubftantif mafculin. Ce-.
lui qui brûle. On ne s'en fert qu'en
cette phrafe , brûleur de maifon ;
pour dire , un incendiaire.
On dit proverbialement & fami-
lièrement de quelqu'un mal vêtu, ÔC
dont la perfonne eft tout en défor-
, dre , qu'il eji fait comme un brûleur
de maifons.
BRULLOIS j (le) nom propre d'une
Contrée de France , en Gafcogne »
qui s'étend le long de la Garonne >
dans le bas Armagnac, dont elle
fait partie. On y recueille des vins,
des blés , & l'on y a de bons pâtu*
rages.
BRULLOTTE; ( la) Bourg de Fran-
ce , dans le Maine , environ à trois
lieues , oueft-nord-oueft , de La-
val.
BRÛLOT ^ fubftantif mafculin , &
terme de Marine , qui flPdit d'une
forte de vaiifeau rempli d'artifices
& d'autres matières combuftibles ,
& qu'on deftine à brûler d'autres
vaifteaux. // y avoit dou:(e hommes
fur ce brûlot.
On dit détourner un brûlot ; pour
dire , l'empêcher d'aborder.
Brûlot , fe dit d'un morceau fur le-
quel on a mis beaucoup de fel & de
poivre , & qu'on donne à manger à
quelqu'un pour lui faire pièce.
Brûlot^ fe dit auffi en général , de
tout ragoût ou autre morceau , trop
falé & trop poivré. On ne nousfervit
que des brûlots.
Brûlot , fe dit figurément & fami-
lièiement, de quelqu'un d'un ef-
prit inquiet, impétueux, qu'un parti
détache contre un parti contraire.
C'eft ce qu'on appelle auflî un bou*
tefeu. Au lieu d'envoyer un homme
raifonnable , on a député un brûlot.
La première fyllabe eft longue ;|'
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344 BRU
la féconde brève au fingulier, mais
longue au pluriel.
BRÛLURE ; fubftantif féminin.
Adujlio. L'impreflîon que le feu fair
fur un corps , quand il en brûle un
endroit. Lafiamme de la bougie fit
" une brûlure à fa coëffure.
Brûlure , fe dit , en termes de Mé-
' decine , de l'effet que produit le
feu, ou quelqu'autre corps chaud
fur une ou pluheurs parties du corps
-humain.
On peut regarder les brûlures
comme des elpèces d'inflamma-
tions , puifqu'elles font accompa-
gnées des mêmes figues , des mê-
- -mes fymptômes , & des mcmes ac-
cidens.
On peut auffi les dîvifer en <jua-
: «6 différentes claffes : la première
& la moins dangereufe , eft quand
on fent dans la partie affeftée , une
-douleur accompagnée de chaleur &
de rougMir , à laquelle fuccèdent en
.peu de.tempsdespuftules (i l'on né-
glige d'y apporter du remède.
L.% brûlure fera de la féconde claf
fe, fi elle eft fuivîe d'un grand nom-
bre depuftules, & d'une douleur
violente.
Elle fera de la troifième clafle j
- ^uand la peau & la chair brûlées fe
feront fubitement changées en<:toû-
te.
La brûlure fera enfin de la qua-
«trième clafle, quand elle aurapené--
trée, &c détruit la chair jufqu'aux os.
Les brûlures de la troifième claflfe
reflemblent à la gangrène , & celle
^e la quatrième , au fphacèle.
Quand la brûle eft de la premiè-
re clafTe , les meilleures remèdes
dont vous puifiiez faire ufage , font
Jes réfolvans , foit aftringens j foit
xmoUiens. Vous compterez entre
Jes aftringens légers , Tefpcit de vin
^ jcedifié ou camphré^ :youf ytrem- ,,
BRtr
{)erez la partie afFeâfée , & toU5
en fomenterez , i:omme vous le
prefcrit Sydenham.
Le vinaigre avec la litharge , la
faumure de choux , ou l'oxycrat
bouilli avec du miel , & employé
chaudement , produifent à peu près
le même effet que Tefprit de vin.
L'huile de térébenriiine appliquée
fur la partie,eft auffi très- falutaire.
On expofe encore avec fuccès la
partie brûlée , à la flamme de ia
chandelle , ou au feu , & on l'y
.tieirt autant qu'on peut l'y fuppor-
ter , & à diverfes reprifes , julqu'à
ce<jue la douleur foit diflîpée. Par
là on facilite , npn-feulement la ré-
folution du fang-j iiiais on prévient
encore les puftules , & les autres "
fymptômes fâcheux qui font à la
fuite des bxûlures.
La cure par les émolliens , n'eft
pas moins efficace que par les aftrin-
gens. On ramollit par leur fecours,
tout ce qui eft lidé ou racorni par-
mi les fibres & les vaiflèaux les pins
petits , & l'on rétablit ainfi le cours
ordinaire de la circulation des li-
queurs. L'eau chauffée dans un
degré proportionné au fentiment de
la partie affligée , n'eft pas d'une
médiocre utilité quand on en fo-
mente cette partie-; mais elle eft
bien plus efficace fi l'on y a fàjt
bouiHir de la mauve, du bouillon
blanc , de 4a graine de lin , du fé-
nugrec , ou d'autres fubftances
émolli entes. On doit encore "appli-
quer fur la partie brûlée , ♦s plus
chaudement que le malade pourra
4e fupporter , des cataplafmes émol-
liens , préparés avec les fubftances
dont nous venons de parler. On a
auflî éprouvé la vertu de plufieurs
huiles émollientes, telles que celles
de lin , d'amandes douces , d'oHve,
^enarcidè ^ de jufquiame « &<:. On
les
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BRU
.. les étend fur une comprefle, on Ton
en oint la partie avec une plume.
On fait encore u(àge avec fuc-
cès , de l'onguent de Mynfîcht pour
les brûlures. C'eft un excellent leni-
tif , compofé d'huile d'olive ou de
lin & d'un blanc d'œuf. Vous ob-
ferverez cependant que ces mcdi-
caniens produiroient peu d'effet fi
vous ne les renouvelliez fouvent.
Si la brûlure eft de la féconde
claffe^ tout ce que vous pourrez
faire de mieux ,Jera d'appliquer le
.plus promptement qu'il lera poflS-
ble fur la partie offenfée, quelqu'un
de$^emèdes dont nous avons par-
lé , & le premier qui vous tom-
bera fous la main. Vous ferez en-
fuite ufage , à mefure que la cha-
leur & la douleur diminueront , de
quelque emplâtre convenable, com-
me celui du minium , pour imir la
peau, &c faire revenir l'épiderme.
Quand les brûlures de la féconde
clafTe font confidérables & fort
étendues , il faut promptement fai-
gner le nulade, & lui tirer beau-
coup de fang^ afin de prévenir les
ulcérations , la difformité des cica-
trices , & peut-être la gangrène.
Vous le purgerez enfuite fortement^
& fi le îiijet ne peut foutènir une
faignée abondante , vous réitérerez
la purgation.
Remarquez que le régime ne doit
pas être moins exaâ: dans les brûlu
res , que dans les autres blelfures &
inflammations douloureufes. Vous
préférerez donc entre les nlimens ,
ceux qui feront les plus légers & les
moins nourriflans , & vous éviterez
foigneîifcment Tufage de toute li-
queur fpiritueufe.
Comme , dans tes brûlures de la
troificme clafle , il fe forme immé-
diatement une croûte ou efcarre fur
la partie afFedée , il ell prefque im-
Tome IK
BRU 345
poffible d'y remédier fans le fecours
de la fuppuration. Les remèdes
émolliens font ceux qui convien-
nent le mieux. On les applique fré-
quemment fur la partie affligée ,
jufqu a ce que la croûte foit féparée
de la chair vive. Àlo^ on travaille
à déterger , & à cicatrifer la pljiie.
On emploie à cet effet un onguent
digeftir, fait avec le miel rofat, &
l'on cicatrife avec l'onguent de li-
tharge , ou f emplâtre pour les brû-
lures.
On doit d'ailleurs faigner , pur-
ger , & faire obferver le régime ,
comme dans les brûlures de la fé-
conde claffè.
Quant aux brûlures de la quatriè-
me claffe , qui ont pénétré & dé-
truit les chairs jufqu'à l'os , elles
réfiftent â tous les remèdes , & il
n'y a d'autre moven pour fecourir
le malade , que de couper fans re-
tard le membre affecté, conâme
dans le fphacèle.
On trouve dans les tranfaâions
philofophiques la méthode fuivante
pour guérir les brûlures.
Prene:^ douze onces d'efprit de
vers de terre, & autant d'eiprit de
vin redifié , que vous mêlerez avec
deux onces de camphre. Vous ap-
pliquerez fur la partie affedée , une
compreffe trempée dans ce mêlan-
Îje , & vous ferez promptement fou-
agé. 11 faudra continuer l'ufage de
ce topique , jufqu a ce que la dou-'
leur foit entièrement diffipée ^ &
l'ulcère deffcché. S il eft à prcpos de
tenir la plaie ouverre à caufe de la
profondeur de l'ulcération , vous
la panferez avec de l'huile d'ar-
moife, dans laquelle vous aurez
diffout deux onzes de camphre , &
mêlé mie livre d'onguent de cerufe
ordinaire.
La brûlure qui eft une maladie ^
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34^ BRU
fert quelquefois de remède. M.
Homberg , né dans Tîle de Java ,
rapporte que les Habitans du Pays
font fujets à une certaine colique
douloureufe qui les feroit mourir ,
s'ils ne s*ea gucriflbient en fe brû-
lant les plantes des pieds avec un
fer chaud. S'ils ont un panaris au
doigt y ils s'en défont en le trem-
Îant à diverfes reprifes d^ns de
eau bouillante : M. Homberg s'eft
guéri lui-même d'ua panaris par ce
moyen.
Les Voyageurs rapportent im
Erand nombre d'exemples de mar
idies qui fe guériflint par l'appli-
cation du feu ou des corps chauds :
nous voyons nous-mêmes l'utilité
de cette méthode , quand nous en
faifons ufage fur les chevaux , les
chiens de chaile> tes oifeaux de
proie y &c.
Les Mémoires de TAcadémie des
Sciences parlent de deux guérifons
dues i des brûhires accidentelles >
dont voici le précis*
Une jeune Dame, bien confti-
tuée , étoit attaquée rcgulièren>ent
trois ou quatre fois, par mois > d'u-
ne douleur de tète fi violente, qu'el-
le la rendoit ftupide ou furieufe.
Dans l'accès, qui duroit douze heu-
jpes, les yeux de la malade deve-
Boient rouges & étincelans. Un foir
que cette Dame étoit prête à fe cou-
cher y elle fentit que fon mal alloit
l'attaquer , Se elle voulut voir par
le moyea d'une bougie & d'un mi-
roir de poche , fi ks jreux rougif-
foienc beaucoup i mais ayant mis
le feu à fa ooëffure , & s'étant trou-
vée feule , le feu lui brûla le front
& une partie du dèfliis de la tête.
Cet acciderK qui fut traité & guéri
comme une brûlure ,, fut très heu-
ceux ^ car l'accès que la malade ar-
^ tendait ne vint pas » & il n'a plus*
BRU
été queftion dans la fuite du mal d#
tête.
Une autre femme avait les jam-
bes & les cuiflès enflées, & douloii-
reufes depuis, plufieurs années. Elle
trouvoit quelque foulagement à les
frotter devant le feu avec de l'eau-
de-vie j un jour le feu prit par ha-
fard à cette eau- de-vie , & brûla
légèrement la malade : elle fit ufage
d'un fimple onguent pour la brû-
lure y & pendant la nuit les eaux
dont fe& cuifiis &c fes |ambes
étoient gonflées > fe vidèrent en-
tièrement par les urines > & l'en-
flûre ne revint plus. *
On a dit fort plaifamment à pro^
pos de ces guérifons y que c étoit
dommage que le hafard ne fe mêlât
pas plus fauvent d'être Médecin.
Les deux premières fyltabes>
font longues^ & la troifième efk
très- brève.
BRUMAL, ALEj. adjeâif. Bruma^
Us. Qui vient l'hiver, qui a rapport
à l'hiver. Le folfiiu brumal ; une
plantt bramale. Ce mot n'eft pas fort
ufité en François.
Fetes brumales ,. fe dît, en termes
de Mythologie , d'une fête que ce-
lébroient les anciens Romains erv
l'honneur de Bacchus. Elle com-
mencoit le 24 Novembre , & ne.
finifloit qjLie le 25 Décembre.,
Ces Jêtes furent inftituées pat
Romulus , qui avoir coutume de
donner à&% repas aux Sénateurs,
pendant qu'elles duroient.
BRUMAN ; vieux mot qui fignifioit
autrefois gendre.
BRUMAZ j vieux mot qui fignifioit
autrefois gelée blanche.
BRUMAZ AR j. fubftantif mafculin,,
& terme de Chimie & de Minéra-
logie. Becker défigne ainfi une forte
de graifle onârueufe , que forment
les vapeurs & les exhalaifons fuL-
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BRU
fut^ufes & mercurielles qui éma-
nent des entrailles de la terre , &
qui étant agitées par une chaleur
continuelle, s'unifient étroitement.
Ce Chimifte prérend que c'eft là la
matière première des métaux , & le
ferment qui les conduit à perfec-
tion. On conçoit bien que cette
opinion eft fort problématique, &
n eft rien moins que vérifiée;
BRUME ; fubftantif féminin. Ne-
bula. Ternie de Marine , qui fe dit
d'un brouillard épais.
Les Marins oifent proverbiale-
ment , que pendant la brume , tout
le mor^ eft matelot , parce que ,
comme on ne voit ni le foleil ni les
aftres , chacun dit fon opinion fur
la route.
La première fyllabe eft brève,
& la leconde très-brève.
BRUMENT : -vieux mot qui figni-
fioit autrefois allège , bateau.
BRUMOI \ nom propre d'un Aureur
Jéfuite, dont on eftime l'Ouvrage
en trois volumes in-4<^. intitule ,
Théâtre des Grecs , &c. Mais il a
prouvé par fes Pocfies, remarque
M. de Voltairç , qu'il eft bien plus
aifé de traduire & de louer les An-
ciens , que d*égaler par k% propres
productions , les grands Moder-
nes.
BRUMPT \ nom propre. Breucoma-
fis. Petite Ville & Bailliage de
rance , en Alface ; fur la fort , à
deux lieues & demie , nord , de
Strasbourg.
BRU JI j ( Charles ) nom propre d'un
des grands Peintres que la France
ait vu naître dans fon fein. Il n'eut
point d'enfance , & Ion confervean
Palais Royal deux Tableaux qu'il
fit à quinze ans f dont un eft un
Hercule affbmmant les chevaux de
Diomède , & l'autre repréfente ce
Héros en Sacrificateur. Ses princi-
ËRU 347
paux Ouvrages font à Paris dans
l'Eglife de Notre-Dame , dans celle
de la Sorbonne , aux Carmélites ,
& aux Capucins du fauxhourg S. Jac-
ques i dans l'Eglife de S. Paul, dans
la Chapelle du Séminaire de S. Sul-
pice , dans celle de S. Nicolas du
Chardonnet, à S. Germain l'Au-
xetrois , &c. Il a peint deux Galeries
chez le Roi , où l'on admire parti-
culicrement les Batailles d'Alexan--
dre.
Les compofitions de ce grand
homme font ingénieufes , & (es ex-
preûîons vives lans être emportées^
Toujours étudiant la nature , il a
fingulièrement réuBî a rendre les
Pâmons de l'ame. Son deflein eft
correél , fon pinceau coulant &
léger ; ks airs de tête font gra-
cieux ; fes attitudes d*un beau
choix & bien contraftées. Peut être
étoit-il un peu trop uniforme ? Il
faut dire à la gloire de Louis XIV,
qu'il combla de bienfaits cet illuf*
tre Artifte , qui mourut à Paris en
1^90 , âgé de 71 ans.
BRUN , UNE i adjeûif. Subniger.
Qui eft de couleur tirant fur le noir.
Elle a la peau brune. Il portoit un
habit brun.
Brun , fe dit, en termeis de Peinture
en deux acceptions di£Fét entes.
On dit les bruns d'un Tableau ;
pour défigner les endroits où les
couleurs font rompues & appli-
quées de manières à repréfenter les
ombres que forment les corps opa-
ques dans les parties qui ne font pas
expofées à la lumière. Brun eft alors
fynonyme à ombre.
On dit auflî qu'/z/2 Tableau eft
brun ; pour faire entendre que Je
. Peintre a mis trop de tons bruns ,
& trop forcé les ombres j ce que
Ton exprime encore , en difant que
le Peintre eft tombé dans le noir.
X X ij
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34« BRXy
Maïs fi le Tableau eft devena brun
par Je défaut des couleurs y on dit
alors qu*il eft poulTé au noir.
Brun , le die {ubftancîvemenc de la
couleur brune. Ce Taffecas ejl d^un
beau brun»
Brun rouge , fe dit d*un^ pierre na-
turelle d'un rouge foncé , dont les
Peintres font grand ufage dans la
Peinture.
Brun de plâtre , fe dit d'une petite
pierre luifante qui fe tire des car-
rières de plâtre.' Les Batteurs d'Or
la calcinent & la pulvérifent , pour
faupoudrer le coufCn fur lequel ils
coupent Tor.
Brun et brune, s'emploient aufli
fubftantivement , pour dédgner un
fcomme brun, & une femme ou
fille brune. C'ejl un grand brun
fait à peindre. Vous conviendrez que
ceji une jolie brune.
Bai-brun , fe dit , en termes de Ma-
nège, d'un cheval qui eft d^ cou-
leur de châtaigne oofcure. // ni a
vendu un cheval bai-brun.
On dit, dans le ftyle familier ,
fur la brune ; pour dire , vers le
commencement de la nuit, fal/ai
la joindre fur la brune.
On dit auffi qu'// commence à
faire brun } pour dire, que la nuit
approche.
Ce mot eft moyen au fingulier
jnafculin ; mais il eft long au plu-
riel , ôc le féminin a fa première
fyllabe brève, & la féconde très-
brève.
Ce mot employé comme adjeûif,
ne doit pas régulièrement précéder
le fubftantif aucjuel il fe rapporte.
On ne dira pas des bruns cheveux ,
mais des cheveux bruns.
BRUNEHAMEl^i nom propre d'^in
bourg de France , en Picardie , à
fcpt lieues , ndrd eft , de Laon.
BRUNELLE ; fubftaDtif féminin.
BRU-
Brunella. Plante à fleur moncpélate
labiée \ la lèyre fupérieure eft en
de cafque , mais olane lar-
légèrement dentelée j Tinfé-
forme de
ge
&
rieure eft divifée eii trois parties.
Cette fleur eft fuivie de q^atre fe-
mences ovales , renfermées dans le
calice. Les feuilles font oblongues ,
velues , rougeâtres , & les riges
déliées, rampantes, velues & bran-
chues.
Cette plante croît dans les prés
& les pâturages. Elle a une odeur
foible , &c fon fuc une faveur ftip-
tique & amère Elle eft vulnéraire i
aftrmgente & déterfive. ♦*
On ne fe fert communément que
de fon herbe j on la prefcrit dans
les décodions & potions vulnéiai-
res , à la dofe de fix onces j le fuc
jufqu'à deux ou quatre onces de fa
décoâion dans les inflammations
des amigdales y cette plante f raîchet
pilée ôr appliquée , eft confolidante
& antiulccreufe \ on ne s'en fert
pour les chevaux qu'en gargarifme ,
à la dofe d'une poignée dans une
livre & demie d'eau.
CRUNET, ÊTTEi fubftantifs. Di-
minutifs de brun & brune. Cefl un
joli brunet ; une aimable brunette^
Brunette , fe dit auflî , en termes
de Mufique , de certaines petites
chanfons tendres & faciles à chan-^
ter. Les tons doivent en être aima-
bles , naturels , gracieux , & pro-
portionnés aux parolps. Elle m*a
prêté un recueil de brunettes.
La première fyllabe eft brève,
la féconde moyenne au fingulier
mafculin ^ mais longue au pUiriel ,
& moyenne au féminin , qui a une
iroifième fyllabe très- brève.
BRUNI , lE ; adjeûif & participe
paffif. >^oy^î Brunir
BRUNIR j verbe adif de la fé-
conde conjugaifon, lequel fe CQU-
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BRU
. fugae comme ravir. Obfcurarc. Ren-
dre de couleur brune. Il a mal bruni
cette table.
Brunir , eft audi verbe neutre , &
fignifie devenir de couleur brune.
Le teint de cette petite fille brunit
depuis quelque temps.
Ce verbe eft encore pronominal
réfléchi , & a la même (ignificacion
que le verbe neutre. Elle s'efi brunie
aufoleil.
Brunir , s'emploie aufli à laâif , &
exprime Taâion de polir, lifler.
Les Horlogers , les Doreurs , les
Relieurs, les Serruriers , les Cou-
teliers , & la plupart des Ouvriers
en or , en argent , en fer , &c. bru-
nifleat leurs ouvrages , & donnent
ainfî aux pièces brunies un luftre qui
imite celui des glaces.
Brunir l'acier, fe dit de Taâion de
lui donner une certaine préparation
qui le rend plus brun.
La première fyllabe eft brève ,
& la leconde , dont le r final fe fait
toujours fentir , eft longue.
îf^oyc{ au mot Verbe , la conju*
gaifon & la quantité profodique des
autres temps.
BRUNISSAGE i fubftantif mafculin.
Travail , Ouvrage du Brunifleur.
// m* a fait payer trop cher le bru-
nijfage de cette vaiffelle.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la rroifième eft longue ,
& la quatrième très brève.
Il faudroit fupprimer un s qui eft
oifif * changer le ^ en y , & écrire ,
d'après la prononciation , brunifaje.
Voyez Orthographe.
BRUNlSSEURi fubftantif mafcu-
lin. Celui qui fait métier de brunir
la vaiflelle d argent. Cefi un bon
Brunijjeur.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft lon-
gue.
BRU
349
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
BRUNISSOIR; fubftantif mafculin,
Inftrument dont fe fervent la plu-
part des Ouvriers qui mettent en
œuvre lor , 1 argent , lacier , le
fer, letain, t-c. & par le moyen
duquel ils donnent de l'éclat à leurs
Ouvrages , après les avoir ache-
vés.
Le BruniJJbir de l'argentier , di^
Coutelier , &c. eft fait d'un mor-
ceau d acier fin,trempé & bien poli.
Celui du Doreur eft ordinairement
fait d'une dent de loup ou de chienj
& le Doreur fur cuir emploie un
caillou dur & poli.
Les deux premières fyllabes font
brèves, & la troifième eft longue.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance»
BRUNO j nom propre d'une rivière
d'Italie , en Tofcane. Elle a fa four-
ce près de Monte - Maflî , & fon
emboudiure vers Buriano, dans le
lac de Cafliglione.
BRUNQUIER ; vieux verbe qui figni-
fioit autrefois broncher»
BRUNSBUTTEL j nom propre d'une
petite ville forte d'Allemagne ,
dans le Holftein , près de l'embou-
chure de l'Elbe, & â deux milles
de Gluckftadt.
BRUNSWICK : nom propre. Ville
forte & confidérable d'Allemagne ,
capitale d'un Duché de mcme nom,
dans le Cercle de la baflfe Saxe, fur
la rivière d'Ocker. Elle fut autre-
fois Impériale & libre.
Duché de Brunswick , fe dit d'un
pays d'Allemagne j dans le Cercle
de la baflfe Saxe. Il eft borné au nord
par le Duché de Lunebourg j à lo-
rient , par celui de Magdebourg &
les Principautés d'Anhaît & dml-
berftadt ; au midi , par la rhuringe
& la Heflè \ & au couchant , par le
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350 JBRU
Comrc de la Lippe , la Principauté
de Minden , & le Comté de Hoye.
BRUNTYLANTi nom propre d'un
fiourg de TEcofle méridionale , dans
la Province de Fife , fur la côte du
golfe de Forch , au nord-oueft d'E-
dimbourg.
BRUNT-ZENI-MEYDAN ; nom
propre d'une ville forte de Croatie,
près de la rivière d'Unna.
BRUSCH ; nom propre d'une rivière
de France , qui a la fource dans les
* montagnes cfe Lorraine ^ fur les
frontières 'd'Alface , '& fon embou-
chure dans riU » à Strasbourg , après
un cours d'environ douze lieues.
BRUSE i fubftantifmafculin. Sr^yci^j.
Sorte d'arbrifleauqui a de la reflem-
blance avec le houx dont il eft une
efpèce. f^oyei ce mot.
BRUSLON ; nom propre d'un Bourg
de France , dans le Maine , à fix
lieues , oueft-fud-oueft , du Mans.
BRUSQUE ;adjeaif des deux genres.
Prompt & rude. Cette femme a Vhu-
meurbrupiue.CeJiun homme brufque.
On dit que quelquun a fait une
téponfe brufque ; pour dire , qu'il a
répondu fur le champ d'une manière
sèche &c dure»
La première fyllabe eft brève ,
Se la (econde très-brève.
Cet adjeftifnedoit pas réguliè-
rement précéder le fuoftantif au-
quel il fe rapporte. On ne dira pas
un brufque ejpritj mais un efprit
brufque.
BRUSQUÉ, ÉE; adjeftif & parti-
cipe paffif. ^oy^ Brusquer.
BRUSQUEMBILLEj (jeu de la)
Sorte de jeu des cartes , beaucoup
moins en ufage aujourd'hui qu'au-
trefois. 11 fe joue avec trente-deux
cartes comme le piquet. On appelle
brufqucmbilles les as & les dix. Ces
carres font fupérieures aux autres
de la même couleur j qui confer-
B RU
vent leur rang ordinaire ; mais elles
font enlevées par les triomphes. On
joue à deux , à trois , à quatre ou i
cinq. Remarquez cependant qu'en
jouant i trois ou à cinq, il fautfup-
primer deux cartes du jeu, afin de
pouvoir faire une divifîon exaûe
du refte.
BRUSQUEMENT; adverbe. D'une
manière brufque. lime répondit très-
brufquement.
On dit , qu tf/2 Général a chargé
brufquement t ennemi; pour dire,
qu'il l'a chargé promptement & vi-
vement , fans lui laiflèr le temps de
fe reconnoître.
La première fyllabe eft brève ;
la' féconde très-brève , & la troi-
fième moyenne.
BRUSQUER j verbe aftif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Faire offenfe
à quelqu'un par des paroles rudes >
groffières ^ inciviles. Il eut la mal"
adreffe de brufquer cette Dame. Ce-
toit un ami quil ne devoit pas bruf-
quer.
Brusquer , fe dit , en termes de l'art
Militaire , pour attaquer vivement
& promptement, & cela en parlant
d'une place qui peut être emportée
d'emblée , & qui ne mérite pas un
fiège régulier. On réfolut de brufquer
la citadelle.
La première fyllabe eft brève,
& la féconde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon & la
quantité profodique des autres
temps.
Il fiindroit changer qu en k ,
& écrire , brufker. Voyez Ortho-
GRAPHE.
BRUSQUERIE; fubftantif féminin.
Offenfe , aârion de brufquer quel-
que perfonne. On ne s accoutume
pas àfes brufqueries.
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BRU
La première fyllabe eft brève,
la féconde très-brève , & la troi-
iième longue.
BRUSQUEZ y nom propre d'une pe-
tite ville de France , enRouergue^
fur la rivière de Doardon , à huit
lieues, fud-oueft, de Milhaud.
BRUT , UTE i adjeaif. ImpoUtus 3 a,
um. Raboteux , âpre , qui n'eft pas
poli. // mt vendit dix quintaux de
fucre brut.
Brut, fe dit particulièrement des
diamans & autres pierres dures. On
lui apporta phtficàrs diamans bruts.
Un bloc de marbre brut.
Bkut , fe dit audi d'un jardin qui n eft
encore accomtnodé qu'imparfaite-
ment , ou à demi drefle. Mon far-
din étoit encore tout brut quand elle
vint le voir.
Brut , ou Ort ,. fe dit > en termes
de Commerce > du poids de la mar-
chandife pefce avec fon emballage.^
Cetu balle de café pèfe trois quin-
taux brut y OM ort..
Brut ^ fe dit ,. en termes de Gravure ,
des tailles & hachures qui ne ionz
pas coulées moc'lieufement.
Brut pittoresque ,.fe dit auflî d'une
certaine dureté des traits & des
tailles du burin ou de la pointe qui
montre la hardielfe , la fermeté ,
la liberté & la franchife de la main
du Graveur..
Brut», fe dit, dans le fens figuré,
en parlant des ouvrages d'efprit qui
ne font qu'èfquiflcs , ébauchés , &
auxquels on n*a pas mis la dernière
main. Le difcours qu il doit pronon-
cer à l* Académie^ eft encore tout brut.
Cet adjeâdf eft moyen au finçu-
Her mafculin , & long au pluriel.
La première fyllabe du fémmin eft
brève ^ & la féconde très-brève.
Le t final da fingulier fe fait
fentir en toute circonftance
Cet adjeâif ne doit gas régulià-
BRU 351
renient précéder le fubftantif au-
quel il fe rapporte. On ne dira pas
une brute pierre j mais une pierre
brute.
BRUTAL, ALE; adjeftif. Ferox.
Qui tient de la bcte brute , qui eft:
groflîA, féroce, violent. Un a que
despajfions brutales. Ceft un carac-^
tère bien brutal.
Brutal, fe dit auflî fubftantivement,
// neft pas pojfible de vivre avec ce
brutal.
La première fyllabe eft brève ,
& la fecende moyenne au fingulier
mafculin j mais .celle-ci eft longue
au pluriel, & brève au féminin , qui
a une troifième fyllabe très-brève.
Le / final fe rait fentir en toute
circonftance..
Le pluriel du mafculin fe forme
en changeant al en aux y dont le ar
prend le fon du ;{ devant une voyel*
le y en fuivant néanmoins la règle
générale des pluriels. Foye\ la let-r
tre*S..
Ce mot employa comme adjec-
tif, ne doit pas régulièrement pré*r
céder le fubftantitauquel il fe rap-
porte. On ne dira pas une brutale
humeur » mais une humeur bru--
taie.
BRUTALEMENT vVlverbe. Feroci-
ter. D'une manière brutale , grof-
fièrement , avec férocité. // ne fal^
loit pas répondre brutalement.
Les deux premières fyllabes fonc
brèves ^ la troifième eft très-brè-^
ve , & la quatrième moyenne.
11 fandroit changer le dernier e'
en ay. &C écrire ^ d après la pronon-
ciation,. brutaUmaru. Voyez Or-
thographe.. '
BRUTAUSÊ, ÉE; adjeftif & par-
ticipe paflif.. /^oye j Brutaliser.
BRUTALISER j. verbe adtif de lai
première conjugaifon ,, lequel fe:
conjugue comme, chanter. Ce. si^ha
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35Î BRU
eft du ftyle familier, 8c fignifie
ofienfer quelqu'un par des paroles
dures, brutales &c groffières. //^r«-
talife continuellement cette jeune pen-
fonne.
Les trois premières fyllabes font
brèves , & la quatrième ?ft longue
ou brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe, avec la conjugai-
fon & la quantité profodique des
autres temps.
Obfervez cependant que les temps
ou perfonnes , qtri fe terminent par
un e féminin, ont leur* pénultième
fyllabe longue. Dans je brutaUfe y
la fyllabe // eil longue.
II faudroit changer le ^ en :f , &
écrire , d'après la prononciation ,
brutaliser. Voyez Orthographe.
BRUTALITÉ i fubaantif féminin.
Vice , paillon de celui qui ell bru-
tal. Ils ne finirent tant de déf ordres
qu après avoir ajjouvi leur brutalité.
Brutauté , fe dit aulîî dans le
fens d'aûion brutale. // fie en cela
une brutalité marquée.
BRVTAiiTâ, fe dit encore dans le
fens de parole dure ^ groflîère &
brutale. F'ous ne devie^ pas lui dire
ces brutalités.
Les quatre fyllabes font brèves
au fingulier;'mais la dernière eft
longue au pluriel.
BRUTE ; fubftanrif féminin. Animal
privé des lumières de la raifon. //
vit parmi les brutes. Les brutes fe
' condulfcnt par infiincl.
Brute, fe dit figqrément de quel-
qu'un qui n'a ni bon feng^ ni efprit,
ni jngement. Il faut convenir que cet
homme eft une vraie brute.
La oremière fyllabe eft brève ,
& la féconde très-brève.
BRUTIENS i ( les ) anciens peuples
de la grande Grèce , originaires de
Lacédémone , félon Juftin. On les
diftinguoit çnTtaivfmpatain? ^ en
BRU
Cifmontains. Les Tranfmontainf
habitoient Crotonne & fes environs j
&c les Cifmontains poftîdoient
Rheggio & plufieurs autres lieux
adjacens.
BRUTIER i fubftantif mafculin. Sorte
d oifeau de proie , le même que la
bttfe. f^oyer ce mot.
BRUTOBRlÀi nom propre d'une
ancienne ville d'pfpagne qu'Etienne
le Géographe place dans la Bétique,
entre le fleuve fiéris,& les Tiritains.
BRUTUS i nom propre de ce Romain
fameux , qui fut le mobile de i ex*
puldon des Rois de Rome. L'ou-
trage que le fils de Tarquin avoii
fait à Lucrèce , vfers le milieu du
croifième ficelé, depuis la fonda-
tion de Rome , fut le prétexte dont
fe fervit Brutus afin d engager les
Romains à s'armer pour recouvrer
leur liberté : il peignit au peuple
aflfemblé j avec tant de force & aé-
loquence , combien l'exemple d«
Lucrèce devoit lui faire craindre
les coups de la tyrannie, que dès
qu'il eut fini de parler , chacun cria
liberté ; & tous de concert le nom-«*
mèrent Conful , avec Collatinas,
en attribuant à l'un & à l'autre une
autorité fouveraine. Brutus remplit
fa charge avec tant de zèle , qu'ayant
été informé que fes deux fils avoient
confpiré avec la jeuneffe romaine
pour rétablir Tarquin fur le trône ,
il étouffa la voix de la nature,& leur
fit trancher la tête. Les Dames ro-
maines portèrent le deuil de ce
Conful pendant un an , en recon»
noifiance de ce qu'il avoit vengé
rhonneur de Lucrèce.
Brutits , eft aufii le nom d'un autre
Romain célèbre , fils de Marcus' Ju-^
nius-Bruti|s , & deServilie, fccur
de Caton , ou , peut-être , de Céfar
& de Servi lie ; car on fait que cette
dernière fut éperdoemenç wnéo
dd
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•4le ce Prince. Quoiqu'il en fort,
«ce Brunis fut un des principaux
*chefs de^ conjuration formée par
Caifius4^ur rétablir la liberté de
la République , en immolant Jules-
Céfar qui s'étoit arrc^é le fouve-
rain pouvoir. L'entreprife eut d'à -
bord tout le fuccès quçJes conjurés
pouvoient efpérer j Jules-Céfar fuc-
comba fous leurs coups^& le peuple
applaudit à raffaffinat. Mais Marc-
Antoine & Céfar-Oékav-e-Augufte,
ayant depuis foulevé les Romains
contre les meurrriers , ceux-ci fu-
rent obligés de fortir de la ville; &
ayant été pourfuivis jufqu'en Ma-
cédoine, ils furent défaits à la ba-
lailb de Philippes , quarante-deux
ans avant TEre chrétienne. Ctfflîus
fut tué les armes à la main , Se Bru- '
tus qui ne voulut pas furvivre à la
perte de la liberté de Rome , fe fie
donner la mort par un de fes amis.
BRUXANELLIi'grand arbre de la
groffeur d'un pommier , qui croît
dans les forêts & les meatagnes du
Malabar. Il fleurît aux mois de
Juillet fc d'Août , & fes fruits
ibnt mûrs vers la fin de Tannée.
On prépare un liniment fait du fuc
^e fes feuilles, mêlé avec du beurre :
frais ,* dont on fe fert dans la cure
du charbon. La décoâion de fon
écorce pafle pour diurétique.
BRUXELLES ; nom propre. Belle
ôc grande ville des Pays-bas , &
capitale duBrabant Autrichien. Elle
eft (îtuée dans une contrée fingu-
lièrement fertile en grains Se en pâ-
turages , fur la rivière de Senne.
Ellô communique d'ailleurs avec
l'Efcaut par un très • beau canal.
C'e(V-là où réfide le Gouverneur
général des Pays-bas Autrichiens.
Le commerce de cette ville con-
fiée particulièrement en camefots ,
en tapilferies & en dentelles qui
Jome If^.
BRU 353
fe répandant dans toute TEurope-
BRUYANT , ANTE ; adicdtif. ^Obf
. trepens. ^Qui 'fait grana bruit. On
^enundoit plufieurs voix bruyantes»
Bruyant, fe dit familièrement de
quelqu'un qui fait beaucoup de
bruit. Cet homme ejl,bien bruyant.
-On dit, qu'tt/2€ rue ejl bruyante ;
pour dire, qu'il s'y rait, qu'on y
etitend beaucoup de bruit.
La première fyllabe eft moyen-
ne , la féconde longue , & la troi-
fième du féminin très-brève.
Le pluriel du mafculin fe forme
en changeant le t final du Singulier
en un j, qui fuit la règle générale
des pluriels, f^oyer la lettre S.
Cet adjeftif ne doit pas réguliè-
rement précéder le fubftantif au-
quel il fe rapporte. On ne dira pas
dts bruy^ants flots , mais des flots
bruyants.
BRUYÈRE j fubftantif féminin £nVt7.
Sorte de petit 4irbufte qui croîtdans
làs terres incultes & ftériles, &qui
s'élève à peine à la hauteur de deux
pieds. Son écorce eft rude , rougea-
tre, fa feuille lifle, étroite , en fer
de flèche , & terminée en pointe,
il a fes fleurs monopétales , divifées
en quatre parties , & difpofées ea
grappes à rextrcmité des tiges. El-
^s précèdent des fruits de figure
ovale , qui contiennent plufieurs
femences très-petites , diftribuées
en quatre loges.
Les fleurs & les feuilles de cet
arbufte, font apéritives , diuréti-
' ques & diaphorétiques. On en fait
ufage en décodtion : l'eau qui en eft
diftillée , pafle pour ophtalmique ,
& l'huile qu'on tire des fleurs , eft
utile dans les maladies cutanées.
Bruyère , fe dit auflî des endroits
où croiffent les arbuftes de ce nom.
Il y a une bruyère confldérable dans
cette contrée. On trouve de longues
Yy
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354 BRY
bruyires entre Mafiricht & Bois-le^
Duc.
La première fyllabe eft brève ,
la féconde longue, & latroifîème
très-brève.
BRUYERES y nom propre d'une ville
de France , en Lorrame ^ à Tentrce
des Vofges » & à douze lieues , fud-
cft, de Nancy. Ceft le fiège d'un
des dix-huit grands Bailliages de la
Province. Il s'y fait un commerce
confidérable en denrées de toutes
efpèces, qui y font apportées du
Yoifinage toutes les femaines, &
Siu'on vient y enlever pour la con-
ommation des villes de Nancy,
Pont- Amouflbn y Metz , Toul , &c.
Bruyères , eft encore le nom d'une
petite ville de France > à une lieue ,
fud-eft ^ de Laon.
BRYCHUSj nom propre d'une riviè-
re de Grèce , en Macédoine » dont
parle Licophron.
BRYGIAS ; nom propre. Ceft , félon
Etienne le Géograjme , une ancien-
ne ville de Grèce ^ en Macédoine.
BRYLIÔN î nom propre. Ceft , fe^pn
Pline , une ville d'Afie , dans la By-
thinie , fur la Proponcide..
BRYONNE } fubftantif féminin.
Bryonia. Plante à tiges déliées ^
rameufes , tendres & velues : fes
feuilles font rudes, blanchâtres &
femblables à celles de la vigne ,
mais plus petites : elle a de petites
fleurs blanches difpoféesen grappe,
auxquelles foccèdent des baies de
la grofleur de celles du genièvre >
& qui devienneni rouges en mûrif-
fant«
11 y a une autre cfpèce de Bryone,.
^ui ne diffère de la précédente que
par la couleur noire de fes baies.
L'une & l'autre efpèce croiffent
dans les haies & contre leS murail-
les. On ne fait ufage > en Médeci-
ne, que àt% racines qui contiiçn-
BUA
nent beaucoup de flegme , ^hui*
le & de fel. Elles ont une vertu diu-
rétique^ purgent le%,£éroficés , le*
vent les obftruâions>«provoquent
les mois , font fortir larrière-faix»
& s'emploient utilement contre
l'afthme & Thydropifie.
BRZESCIE y nom propre d'une vill#
de Pologne^ capitale d'un Palati-
nat de même nom y Se fituée entre
Thorn & Slufzova.
Le Palatinat eft entre la Viftule
&les Palatinats d'Inowladiilav, de
Rava , de Lencicza & de Kalifcb.
Brzescie , eft auflî une ville de Li-
chuanie , capitale d'un autre Palati-
nat de même nom. Elle eft au con^
fluent des rivières de Boug ôc de
Muchawecz.
Le Palatinat eft borné au nord
par celui de Novogrodeck; au le-
vant , par la terre de Rzeczyca ; au
midi , par les Palatinats de Volhi-
nie , de Belzs 8c de Ruftie -y & au
couchapi , par ceux de Lublin & de
Podlaquie. Il eft arrofc par la ri-
vière de Pripecz , qui a fon embou^
chure dans le Boryfthènes*
BU A ; nom propre d'une île du golfe
Adriatique j liir la cote de Dalma-
tie , près de la ville de Trau , d où
elle n'eft féparée que par un canal.
Cette île abonde en perdrix qui fe
confomn^ent , pour ta plupart , à
Venife , où on les envoie falées.
BU ABIN ; nom propre d'ime idole
des peuples du Tonquin , qui ha-
bitent entre la Chine & llnde.
Quand ils veulent conftruire une
-maifon, ils invoquent cette divi-
nité, immolent des viékimes, & brû-
lent des parfums en fon honneur ,
afin qu'elle protège la maifon, & en
détourne tous les malheurs.
BU AD A; nom propre d'une petite
île de l'Amérique feptentrionale »
dans le lac Ontario»
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BUA
BUADEj fubftancif féminin , & ter-
me de Manège, qui fe dit d'ulie
bride â longue branche.
BU AÏS j (les) anciens peuples «de
Lybie* Srobee parlant 4e leur gou-
yemement, rapporte que les hom-
mes av<^enc un chef pris parmi eux
pour les commander, & que les
femmes n obéiflbient qu à une d'en-
tre elles.
BU ANA i c eft , félon Prolémée , une
petite ville de la grande Arménie.
BUANDERIE } fubftantif féminin.
Sorre de bâtiment où il y a four-
neau 6c cuviers pour faire la leflive.
// fait réparer la buanderie du châ-
teau.
\j3l première fyllabe eft brève ,
la féconde longue , la troiCème
très- brève , & la quatrième lon-
fue*
^ . ANDIER , 1ÈRE j fubftantif. Ce-
lui ou celle qui fkit le premier blan-
chiment des toiles neuves.
Il ne faut pas confondre » comme
le Diûionnaire de Trévoux.^ ce
mot avec celui de BlanchiJJ'eur. Ce
dernier blanchit la toile à mefure
Î[u on s'en fert. Ce n'eft pas là la
euk erreur de ce Diâionnaire fur
cet article.
BUANNfeS; nom propre d'une ville
de France , en<5afcogne^ fur la ri-
vière de Bahus , environ à deux
lieues, oueft, d'Aire.
BUARCOS i nom propre d'une ville
de Portugal, dans la Province de
Beira^ â l'embouchure de la rivière
de Mondego , & près de la ville de
Redondo.
BUBACENE j nom propre d'une con-
trée d'Afie, que Quintcurce dit
avoir été conquife par Polyperchon
pour Alexandre.
BUBALE; fubftantif mafculin. Bu-
balus. Animal quadrupède qui fe
trouve confondu ^ mal^^â-propos ^
BUB 355
dans le Diâionnaire de l'Académie
Françoife , avec le buffle , de la na-
ture duquel il eft très-éloigné. Le
bubale reffemble au cerf, aux ga-
zelles & au bœuf par quelques rap-
ports aflez fenfibles ; au cerf, par la
grandeur & la figure du corps , &
lurtout par la forme des jambes ;
mais il a des cornes permanentes &
faites à peu près comme celles des
plus groues gazelles , defquelles il
approche par ce caraûère & par les
habitudes naturelles ; cependant il
a la tète beaucoup plus longue que
les gazelles , & même que le cerf j
enfin il reflemble au bœuf par la
lon^eur du mufeau , & par la dif-
;yontion des os de la tète , dans la*
quelle , comme dans le bœuf , le
crâne ne déborde pas en arrière au*-
deU de l'os frontal.
Cet animal eft aflez commun eft
Barbarie ^ & dans toutes les parties
feptentrionales de l'Afrique \ il eft
à peu près du même naturel que les
antilopes ; il a , comme elles , le
poil court , le cuir noir , & la chair
bonne à manger.
BUBASTE; c'eft, félon plufieurs Au-
teurs , le nom d'une ancienne ville
d'Egypte , fur le Nil , où la Diane
dont nous allons parler , étoit par*
ticuliètement révérée. La fête qu on
y célébroit en fon honneur ,' étoit
une des principales de l'Egypte , &
l'on s'y rendoit de toutes parts dans
des bateaux remplis de fymphonie.
Hérodote , Ptoiémée , Strabon ,
Polybe , &c. parlent de cette ville.
BuBASTE , eft aufti , en termes de My-
thologie , le furnom de la Diane
d'Egypte, autrement Diane la châ-
te \ elle fut ainfi appelée pour s'être
transformée en chace , quand les
Dieux fe réfugièrent en Egypte.
• yoye\ l'article précédent.
BUBÉ} fubftantif féminin, PuJluU.
Yyij
V
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3^5^ BUB
Petite clevûre , pullule ou tumeur
qui vient fur la peau, ^cjy^;^ Bou-
ton.
La première fyllabe eft longue ,
& la féconde très-brève.
BUBLITZE; nom propre d'unr bourg
de la Poméranie ultérieure , dans la
Caffubie ,. environ k quatre milles
de Coflin.
BUBON j.fubftamif mafculin. Bubo.-
Tumeur inflammatoire, qui a par-
ticulièrement fon itège dax>s les
glandes des aines ou des aifelles^
& qui tend à fuppuration.
On diftingue pluiieurs fortes de
bubons : les bubons (impies , ou
bénins ; les bubons peftilentiels , &
ies bubons vénériens. ♦
Le bubon fimple ou bénin , ainfi
appelé de ce qu'il n^eft accompagné
d'aucune maladie contagieufe ou
gîftilentielle , a ^rarement des^fuites
cheufes > parce qu'il fe réfout ou
vient i fuppuration. Il a fa caufe
dans la ftagnation d'un fang vif-
queux: & épais , comme toutes les
autres tumeurs inflammatoires, dont
il ne difFèie que par les endroits où
il paroi t.
On traite lès- bubons de cette ef-
pèce avec des rafraîchtffans , des
aftrineens.& des répercuffifs, tels
queTeponge trempée dans loxycrat }
la laine imbibée de vin Su d'huile
cmphacinum; Thuile de rofes , celle
de coingSjde maftic &de myrte.
On emploie enfui te les Temèdes
difcuflîrsj mais aprètf avoir purgé
le malade; s'il a beaucoup d'hu**
meurs.
Le bubon ^ peffilentiel , quand
il eft entouré' d'unt cercle de
difFcrentes^ couleurs.-. Kôycii Pes-
te.
Le bubon vénérien eflTtm fymp
tome^^de vérole. On le nomme auflî
BUB
Les deux fyllabes font brèves a»
fingulier y mais la féconde eft lon-
gue au pluriel.
BUBONA }.. terme de Mythologie ,.
& nom propre d'une Divinité ré^-
vérce chez les Romains » qui l'in-
voquoient pour la. confervation des
bœufs , qu'ils en fuppofoient pro-
tégés.
BUBONOCÈLEi fubftantif mafcolin.
Bubonocele. Terme de Chirurgie ^
qui fe dit d'une efpèce d'hernie,
eaufée par le déplacemenr & la chute
de répiploon ou des inteftins hors
du bas- ventre , & qui fe termine au-
pli de l'aîne.
Lebubonocèle eft compte t,quand^
les parties déplacées defcendent juf-
ques dans le fcrotum aux hommes ,-
& ;ufques dans les grandes lèvres
aux femmes. Il eft incomplet quand ^
cela n'arrive pas.
Fabricius d.'Âquapendente , io
. plufi'eurs^ autres >. a veniiïènt de ne
pas confondre un bubonocèle avec
un bubon , ou quelque autre tumeur*
femblable j de peur qu'en faifant
une incifibȈJa partie , on ne. coupe
\ l'inteftin , & l'oir ne faflè par-li^
mourir le malade. •
[ Le bubonocèle peur être caufé^
pat le-, relâchement infenfible des
anneaux des mufeles épigaftriques , .
qui donnent paflage aux alonge-
mens du péritoine & aux vaifteauX'
^ fpermatiques , ou par celui des ar-
cades au travers defquelles pafTent
là veine & l'artère crurale. Cette
maladie peut naître auffi de quel-
i; ques cauies -violentes y telles que les-
iauts , une chiûte , u» coup , les .
efforts que l'on fait en touflànt, en'
criant, eir jouant des inftrumens à
vent, ou en remuant quelque far-
deau ; l'exercice du cheval, les
mouvemens d'une voiture , Pufage
immodéré, des. plaifir s vénériens^
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BUC
^quelques antres feoibables. Voyt^
Hernie.
BUc ARIZA^} nom propre d'isne ville
de Croatie^ fur la mer Adriatique^,
à huit milles de Fiume.
BUCAROSifubftantif mafculin. Les
Efpagnols & les Portugais donnent
ce nom à une forte de terre figillée
qui fe trouve d^ns leur Pays, & à
laquelle on attribue piufieurs pro-
priétés , comme d'ctre ftiptique ,
aftimgente , & bonne- contre^ les
poifons* Les Dames de «es contrées
Ibnt dans TJiabitude de mâcher con-
tinuellement de cette terre , dont
l'odeur eft afTez agréable*
BUCCAL, ALE; adjeaif, & terme
d'Anatomie. Il fe dix des parties qui
om rapport à la bouche.
Nerf buccài ErrERNE , fe dit, félon
M. Petit, du premier des quatre
rameaux que jette le nerf maxil
laire inférieur , quand il eft forti du
crâne. Ce buccal externe va fe ren-
dre entre les deux npophyfes de la
mâchoire inférieure au mufcle maf
feter.
^ERF BUCCAL EXTERNE, fedit,f?Ion
le même Anatomifte , du troifième
des quatre rameaux dont nous ve-
nons de parler , qui va fe perdre
dans le mufcle bûccinateur, aux
grandes buccales S à 4à lèvre fupé-
rieure.
Glandes buccales , fe dit de petites
' glandes placées au- dedans des joues
& des lèvres, où elles filtrent une
humeur qui ferr^à la miàftication.
Artère buccale , fe dit d'une artère
ainfi appelée de ce qu'elle fediftribue
aumufcle bûccinateur,
KJCCARIE; nom propre d'un grand
{)ays d'Afie , dans la Tartarie. On
e divife en grande & petite Bue-
carie, ta grande Buccarie comprend
îa Sogdiane 8r la Baftriane des An-
ciexiSt avec leurs dépendaDces« Elle
BUC 55r
a le pays des Calmottcks au nord;
la petite Buccarie au levant \ & au
roiîdi , k Perfe & les Etats du Grand
Mogol. On lui donne cent cinquante
lieues de longueur , & à peu prèâ
autant de largeur. C'eft aujour-^
d'hui la partie la plus peuplée & la
* mieux' civilifée cle la Tartarie. On
appelle communément Jarrares
Usbecks , les^ Peuples qui l'habi-
tent.
Ces Peuples font: braves & cou-
rageux \ 6c leurs femmes , qui fone
bien faites pour la plupart , les ac-
compagnent fouvent à la guerre.
Les terres de la grande Buccarie
font(ingulièrement Fertiles en toutes
foî tes de fruits y les rivières y abon-
dent en poiflTons , & les monta*
gnes y* renferment de riches mi-^
nés.
La petite Buccarie eft â Torienr
des montagnes de Cachemire , &
compofe ce qu'on^ppelle le Royau-
1 me ae Cûfchgar. Voyeac^ mot:
BUCCELLAlRESi ( les ) on a donné
ce nom i une forte de Soldats ré-
pandus dans l'Empire Grec , & qui
furent ainfi appelés de ce que l'Em-
pereur leur fourniifoit des vivres.
BuccBLLAiREs , s'eft aufli dit, fous
les Empereurs Grec« , de certaiiïs^
^ Officiers prépofés poijt diftribuer
des vivres aux troupes. C'étoit à
. peu près ce qife nous appelons Mi^ •
nitionnaires.
BuccELLAiKEs , s'eft^ entote dit, chez
les VifigoTs, de certains Parafites
que les Princes & les Seigneurs
cntretenoient & nourriftoient à leurs
frai^. -V
BUCCELLAT10N i. fubftàntif fé-
minin. Quelques Chimiftès ont em-
ployé* ce mot pour exprimer lopç-
rarion par laquelle on divife cer-
taines lubftances, comme par*bou-*
cbées , pour les cr4vaiUer«
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35» BUC
BUCCHANTE; fubftantif féminin.
Plante fort commune aux environs
de Montpellier. C'eft une eipèce de
conyze. P^oyc^^^ ce mot.
BUCCIN; fubftantif mafculin. Bue-
' cinum. Coquillage de la clafTe des
univalves, & de la huitième famille
des coquillages de mer de M. d*Ar-
genville. Il a , dit ce Naturalifte ,
le ventre étendu , la bouche alon-
Sée, la queue longue & détachée
u corps , quelquefois courte, avec
un bee recourbe , Se une clavicule
élevée ou aplatie.
. Le caraâère générique le plus
ordinaire du buccin , eft d'être en
forme de trompettes ou de cor-
net.
Belon dit que les buccins fe
trouvent parmi les rochers , & qu'ils
ne paroiuent pas dans les premiers
jours de la canicule.
Alexandre TralUanus, ou de Trai-
tes , prefcrit leibuccin pour nourri-
ture a ceux qui ont des palpitations
de cœur.
Gallien dit qu'en le faifant cuire
au four 3 & le oroyant enfuite avec
du miel y on en fait un excellent re-
mède contre les rouiTeurs.
BUCCINATEUR ; adjedif mafcuUn,
fubftantivement pris , & terme d' A-
natomie , qui fe dit d'un mufcle
fitué tranverfalement fur les joues ,
dont il fait partie. $es attaches font
aux gencives des deux mâchoires ,
vers les dernières dents molaires , i
l'apophy fe coronoïde de la mâchoire
inférieure, & â l'angle de la bouche.
11 eft percé vers fon milieu par le
conduit falivaire de Stenon. Il fert,
dans la maftication, à remuer les
alimens , & à les faire entrer dans
la bouche , en aplatiflant la joue.
BUCCINE; fubftantif féminin. Bue
cina. Ancien inftrument de guerre,
4pnr on fe fervoic autrefois i Tar^
BUC
mée pour avertir les cardes de nuit ,
fie annoncer aux Soldats le moment
où ilsdevroientdefcendre 6c monter
la garde.
BUCENTAURE; fubftantif mafcu-
lin, fie terme de Mythologie. 11 fe
dit d'une efpèce de centaure qui
avoir le corps d'un taureau. D'an-
ciens monumens reprélentent Her*
cules aux prifes avec un Bucen-
taure, que ce Héros preflfe pour l'é-
touffer.
BucBMTAu&E , fe dit d'un gros fie fu-
perbe bâtiment de mer , que monte
tous les ans le Doge de Venife ,
3uand il fait la cérémonie fingulière
'époufer la mer le jour de TAf-
cenfion. U lui en coûte chaque foi$
un anneau d'or , qu'il donne pour
préfent de noces à cette étrange
époufe.
BUCÉPHALE j nom propre du che-
val fameux , que n'avoient pu ré-
duire les Écuyers de Philippe , Roi
de Macédoine , fie que dompta Ale-
xandre â 1 âge de quinze ans. Ce
cheval fut depuis monté par ce Hé-
ros dans le cours de fes victoires;
f^oye:( Bucéphalie.
BUCÉPHALlEj nom propre d'une
ville des Indes, fituée, (elon Pto-
lémée , fur les rives de l'Hydaipe.
Elle fut ainfi appelée en mémoire de
Bucéphale ^ cheval fameux , que
montoit Alexandre, fie qui fauva la
vie â ce Prince , en l'enlevant da
milieu des ennemis, où il s'étoic
imprudemment engagé , le jour
même qu'il vainquit Porus , Roi des
Indes.
BUCH ; nom propre d'un petit Pays
de France , en Gafcogne. Il a onzç
lieues de longueur fie huit de lar-
geur. Les habitans y font gens de
mer pour la plupart , fie font un
commerce aflez confidérable en
htûp > en t^fmç fie en goudfOQt
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BUC
Ceft d'ailleurs une contrée fablcH
neufe , sèche ôc aride.
BUCHAN : nom propre d'une Pro-
vince de rEcoflèlepcencrionale.Elle
s'étend depuis le Spey & le Don ,
qui la réparent des Provinces de
Murrai & de Marr» jufqu'à la mer
d'Allemagne. Il y a quantité d'aga-
tes 'y & Ton prétend qu'il n'y a point
de louris , Se qu'elles ne peuvent y
vivre.
BUCHAUj nom propre d'une ville
libre & Impériale d'Allemagne » en
Souabe, fur le Féderfée, à deux
milles de Bibérach. Il y a U une
Abbaye de même nom , dont l'Ab-
beiïe a voix mux Diètes de TEm-
pire*
BUCHAW; nom propre d'un petit
Pays d'Allemagne ^ appartenant à
l'Abbé de Fulcfe , Se lîtué entre la
* Franconie & la badè Hefle. La ville
de Fulde en eft la canitale.
BÛCHE j fubftantif féminin. Trun-
cas. Pièce de gros bois de chauffaee.
II faut meure au feu cette bûche. Cejl
une tâche de hêtre.
CONTROLLEURS DE LÀBÔCHE, fe dit,
en termes de Police » de certains
petits Officiers, dont les fondions
confîftent à veiller fur les chantiers
à ce que les bois de chauffage aient
les qualités déterminées par les Rè-
glemens.
On dit proverbialement, d'une
perfonne teite Sç pefante, qu*el/e
ne fe remue non plus quune bûche.
On dit auffi figurcmenr Se pro-
verbialement , d'une perfonne ftu-
pide , que cefi une huche.
Réparation a la bûche , fe dit , en
termes d*Eaux & Forets , de l'a-
mende prononcée contre quelqu'un,
pour avoir abattu ou enlevé du bois
par délit dans quelque foret.
Bûche , fe dit , en termes de Jardi -
nage » de la tige des orangers écècés
BUC 359
qui nous viennent de Gènes ou de
Provence.
BûcH£ , fe dit, en termes de Marine y
d'un petit bâtiment dont on fert à
la mer pour la pèche. Les Anglois
& les HoUandoisen font ufage pour
la pèche du hareng.
La première fyilabe eft longue j
& la ieconde très-brève.
BUCHEN; nom propre d'une petite
ville d'Allemagne, de l'Eledorat
de Mayence» à trois lieues d'Amor-
bacb.
BÛCHER ; fubftantif mafculin. Lie»
où l'on ferre le bois deftiné à être
brûlé. Il faut faire arranger ce bois
dans le bâcher.
BÛCHER , fe dit aufli d^on grand amas
de bois fur lequel les Anciens met-
toient les corps morts pour les bru-*
1er.
On conftruifoit les bûchers d'if,
de pin , de frcne , Se d'autres bois
qui s'enflamment aifément. On ré-
f)andoit fur le cadavre du vin , du
air <, du miel ^ & fur lie bûcher, de
l'huile y des parfums , des liqueurs
odoriférantes , des aromates , &c*
mais ces profusions de liqueurs Se
d'aromates furent défendues dans
la fuite par k Loi des douze Ta-
blés.
Quand on avoir oint le corps
mort, on lui ouvroit les yeux, &
l'on metroit une pièce de monnoie
dans fa bouche j alors les parens les
f)lus proches du défunt , mettoient
e feu au bûcher , en détournant te
vifage, Se en priant les vents de
hâter l'incendie»
Dès que le bûcher étoit bien al-
lumé , on y jectoit les armes & les
habits les plus riches du mort. On
y jettoit auâi les bœufs , les taureaux
Se les autres animaux que Ion avoir
immolés pour cette cérémonie lu-
gubre.
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^6o BUC
QaeU]uefbisclesperronnes, amies
du défunt , fe ruoient fur foa bû-
cher. On faic que cette coutume fa-
natique & barbare , fubfifte encore
de nos jours en différentes contrées
des Indes.
Auffitôt que le cadavre éioit con-
fumé y on éteignoit les flammes avec
du vin , & les parens du mort ren-
fermoienc fe$ os Se (es cendres dans
une urne , où ils mêloient des fleurs
& des liqueurs odoriférantes. Après
quoi un Prêtre jettoit de l'eau à trois
reprifes fur raflemblée , pour la pu-
, rifier. Quand on étoit près de partir,
chacun difoit à celui quivenoit d'être
brûlé , un dernier açUeu conçu en ces
termes : Adieu ^ adieu j adieu pour
toujours; nous ce fuivrons tous dans
J^ ordre que prefcrira la Nature. Une^
pleureufe congédioit enfuite les af-
uftans y Se l'urne s'enfermoit dans
un tombeau , fur lequel on gravoit
' une infcription , avec une prière
pour que les os du mort repoiaiïent
mollement,
fiUCHEREST ou BUCHOREST;
nom propre d'une ville conCdérable
de Turquie , dans la Valacbie, fur
la rivière de Dembrowitr , à une
journée de fon embouchure dans le
Danube. C eft la réfidence du Ijlof-
jpodar de Valachie.
BUCHERI i 'nom propre d'une Ville
& Principauté d'Italie, en Sicile ,
,dans la Province de Noto, environ
à troi<î milles de Monteroflb,
BÛCHERON; fubftantif mafculin.
Lignât or. Celui qui faic métier d'a-
battre du bois dans une forct.-^«r-072
payé les Bûcherons qui ont abattu ces
chênes ?
La première fyllafce eft longue ,
la féconde très-brève , & la troiuème
brève au fingulier , & longue au plu-
riel.
BÛCHETTE; fubftantif féminin.
SUC
Diminutif, qui fe dit du menu bois
que les pauvres gens vont amaHer
de côîé^ d'autre dans les fotèts.
Ils vont chercher des bûchettes.
La première fyllabeeft longue, It
féconde moyenne ^ Se la troifième
très-brève.
BUCHIER ; vieux mot qui fignifioit
autrefois Marchand de Bois.
BUCHOREST. roye:^ Bjucherbst.
BUCHORN ; nom propre d'une pe*
tite ville libre Se Impériale d'Alle-
magne, dans le cercle de Souabe,
fur le la.c de Conftance, à cin^ milles
d'Uberlingen.
BUCHWALD; nom propre d'un
canton d'Allemagne, en Souabe«
près du la,c de Conftance, & autour
de Buchom.
BUCHY ; nom propre d'un bourg de
France , en Normandie , à quatre
liemes .& demie, iK)xd'-^ft,*(ie
Rouen.
BUCIOCHE; fubftantif mafculin.
On donne ce nom , dans le com-
merce, à une forte de dxaps de
Provence & de Languedoc, que
les vaid^aut François portent i
Alexandrie & au Caire, où ils va-
lent ordinairement foirante medins
le pic.
BUCK I nom propre d'une ville de
Pologne, fur .la rivière de Boog,
dans le Palaânac de Bez, i seuf
lieues de Léopol.
BUCKINGHAM ; nom propre d-une
ville capitale d'une Province de
même nooa , Se lituée (kr la rivière
d'Oufip, à quarante-quatre milles
de Londres.
BUCKINGHAMSIRE; nom propre
d'une Province d'Angleterre , dans
l'intérieur de l'île. Elle coudent
quatre cens quarante-un mille ar^
Eens , & l'on y compte environ dix-
uit mille maifons. Les pâturages
qhi y abondent, y font couverts de
moutons
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Bucr
" jnotttonS) dont oti cire une laine très-
eftimée.
BUCKOR ; nom propre d'une ville
• de rindouftan , en Afie , dans une
- île que forme Tlnde , vis-à-vis de
rembouchure du Ravi dans ce fleu-
ve. .
CetceviUe eft capitale d'une Pro-
vince de même nom , qui eft divi-
sée par rinde , eu deux parties , &
qui a pour bornes le pays de Mul-
tan au nord ; celui de fiando au Le-
^ vant , ceux de JelTçlmère &.dèTata
f au midi. Se le Segeftan au Cou-
chant.
BUCOLIASME ; fubftœtif mafculin.
Onnommoic ain(i dans l'ancienne
Grèce , les chanfons que chantoient
J les Bergers , en conduifant leurs
1 troupeaux. Le Berger Diomus fut ,
félon Athénée , le premier Auteur
' de ce genre de Poëfie. :
Le nom de Bucoliafme déGgaoir
encore un air à danferqui fe joubit
- fur la flûte.
BUCOLIQUE ; adjedif des deux
genres. Bucolicus , a , ùm. Ce mot
ngnifie Paftoral , & fe dit des Poc-
/les qui ont rapport aux Bergers &
aux troupeaux.
La Poefie Bucolique , la plus an-
cienne de toutes, les Pocfles , eft un
enfant de l'amour & de loifiveté.
On la croit née en Sicile parmi les
diveniflemens dçs Bergers , dans
. ces temps heureux où la vie pafto-
rale écoit en honneur. Elle a pour
objet le foin des troupeaux , les ri-
chefles de la nature, &c les délices
. de la vie champêtre. Mofchus ,
. Bion , Théocrite y & fur-tout Vir
gtle , font les Auteurs de l'Antiqui-
té qui ont le mieux réufli à ce genre
dePoëûe.
Le vers hexamètre faifoit chez
. les Grecs & les Latins , la fubftan-
: cç de la Pocfie Bucolique : on. trou-
Tom IF.
BUC i6i
Ve cependant quelques vers Penta-
mètres dans Théocrite , mais qui
font patrie des chanfons que chan- -
tent les Bergers. Notre Pocfie ad-^
met coûte mefure de vers pour le
genre paftoral : on pourroit4tiême
dire que les vers liores & irrégu-
liers, font ceux qui lui conviennent
• le mieux. .,.
Bucoliques, fe dit fubftantivement
au plurieL // Tu Us Bucoliques de
Virgile* -• .. / .i \ ^
Bucoliques, fe dit' iuflî au pluriel »
î dans le ftyle familier , d'un aflcm-
blage de chofes de peu de valeur fc
- de conféquence , comme nippes ,
breloques , &c. Il nous fit. l* étalage
defes bucoliques^
Les trois premières fyllabes font
brèves, & la quatrième: eft tiès-
: brève. '
! Ce. mot employé comme adjec*
tif, ne doit pas régulièrement pré*,
céder le fubftantif auquel il fe rap-*
porte. On ne dira pas un bucolique
poëme , mais un poëme bucolique*
Il faudrôit changer le c &c qu en
^,& écrire, d'après la pronon-
ciation , bukolike. Voyez Ortho-
graphe.
BUCORNE } terme de Mythologie^
& fumom de Bacchus , quand on .
! . le repréfentoit avec- une corne de
i taureau à la main^ fymbole ancien
d'un vafe à boire.
BUCORTA ; nom propre d'une pe-?
rite rivière d'Italie , au Royaume
de Naplesj dans la Calabre Ulté-
rieure. Elle a fon embouchure dan$
la Mer , près du bourg de Paglia^
poli.
BUDAIS i nom propre d'ime Con-t
trée.de la Tarrarie , en Europe,
Elle s'étend entre les embouchures
du Niéper & du Danube , & elle eftL
habitée par les Tartares Budziacks,
qui vivent en liberté > Se ne recon^
Zz
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3^1 RUD
noilCeiK i M Is Kftn» ni k Grand-
fiUPiS ) nom vtoptt d'une viUe forte
4c coûé^éfftbhi de k baflè Hoo-
grk^ j doof eUe eft capitale^ Elle eft
• Sellée fur le Da^obt « à quacame-
deuaBliefteadèVieotté. Oo recueille
di'^ceUenft yîtis dana les envirotis
où fe trouvent aufli des eaux ther-
Cette Yillf fut fMrife 8c biûlée en
1 5 1(9 9 par le Grand-Seigneur SoU-
, kûm 9 qui là doniia i Jean Zapoli,
Vaivode de TranaTylvahie , que ce
SulxBh aToic créé Roi de Hongtie.
lUle £ut re]H:iiè en 1517 , pac Fer-
dinaûd , Duc d'Autriche ^ mais So-
timan y rentra en il^?* Elle a de-
fm$ été affiche pluueurs'foîs inu-
tiletnenc , 6t ks Turcs 1 ont gardée
jufqu'en i6i6 y que TEnapereur
mrvint à s'en rendre maître.
BV£>ëLIiCH : nom propre d'une pe-
tite ville a AUem^ne » fur la ri-
vière as Traen , i quatre liaies de
Trè?es«
BDEXA ^ nom propre d'une aticienne
viHe d'Àfît , qu'Etienne le Géo-
^spphe pkce dani U Phrygie«
BUDlNE; vieux mot qui figuifiolt
«rnirfbi, «ombrih ^ ^
BUDINGEN } nom propre d'une
. titfo d'Ailesname , en VétéxaYie »
au Comté dl^mbourg 1 fuc k ri-
vière de Nidder.
BIJOOA^ nom propre d'Ane vilk
épifcopAle & maritime de Dalma-
cte » qui appartient à k République
de Vénife. EUe eft i dix milles
d'AiKivari £Ue. Ibu&it beaucoup
du tremblement de terre de i-^éj.
AUDOR y nom propre d'un bourg de
• France , ai Galcogne » i fepc lieues,
fod^eft , de Bordeaux.
BUDRlO i fK)m propre d'tm boure
iltâitc, 4itmt VÈtsLt de rEglife , a
qoaiit liftieé de Bologne. vhvTan-
BUU
te k beauté du chantre qu'on y te-*
cueille.
BUDUA 'y nom propre d'une ancien-^
ne ville d'Efpagne , quAntonin pk«
ce fur k route de Lisbonne i Me*
tida. Ce n*eft aujourd'hui qu'un
vilkge de l'EArémadure.
BUDZIAC i nom propre. f^oyOi
Bbss ARABIE f c'eft U même chofe.
BUECH 'y nom propre d'une rivière
de France , qm a la fource en Dau-
Î)hiné) aux pieds des montagnes de
a Croix Haute , & foo embouchure
à Sifteroa, dans k Durance , après
un cours d'environ dix lieues.
BUÉE j vieux mot qui fîgnifioit au«
trefois leflive.
BUEiL; ( le) nom propre d'une ville
' & château du Comté de Nice , à
trois lieues d'Entrevaure. C'eft le
chef- lieu d'un Comté de même
nom.
BUSN A-PAZ ; nom propre d'itoe
île de VAmérique méridionale 9
dans la mer du Sud, près de la
nouvelle Guinée > à quarante lieues,
de Saint-Augpftin.
BUENOS- AYRESi nom propre d'u-
ne belle ville de l'Amérique méri-
dionale , fituée dans une plaine ma-
gnifique, ou plutôt dans tm pré de
cent lieues de longueur , ûir k rî*
vière de la Plata > & près de fon
embouchure. Elle apparâenc aux
Eljpagnols » qui en ont fait la capi-
tale du Gouvemenaem de Rio de
Pkta dans le Paraeuai. Il s'y fait tm
commerce confidérable en Nègres 9
en fuif , en béuil , en cuirs , en or
êc en argent. C'eft-U où s'embar-
Jucnt pour rEffagneror 6c l'argent
u Chili & du Pérou.
Les vins & le bois (ont tares i
Buenos-Ayres ^ mais les vivres y
font d'ailleurs au prix k plus mé-
diocre. Un boeuf n^ cou» qu*un
écu y ua mouton urente £jiîs > om
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fai(an
BUE
une gelinote 4eoz fous 9
Les chevaux font auffi très^cpm-
m\m$ dans le Pays, & les meilleurs
ne s'y vendent guèces que quatre
ou cinq cctts.
'BUEN^aÈTlROi iiom propre d'une
Maifon Royale d'ETpagne » barie
par Philippe IV, à 1 extrémité de
Madrid*
BD£R } vieux veij>e quiiîgnifioit au*
tn€oU fair^ la leÛive.
BUFALORAj nom propre d'un Insiurg
d'Italie ^ dans le îi^Janez j entre
AbiagraiTo & Sefto.
BUFFË; vieux mot qui figniûoit au-
trefois foufflet.
BUFFER ; vieux verbe qui fignîfioit
autrefois enfler les Joues*
BUFFET i fubftaocit maiiuUn. ^r^
marium. Sorte d armoire ^ xlans la-
quelle on enferme la vainelle ic le
lî^e de table, f^ous trouvère^ des
ajjittus dans le bufeu
Buffet , fe dit auffi de la table fur la-
quelle on place une partie de la
vaiiTelle qui doit fervir au repas » de
même que le pain , les verres ,
&c. Faites dreffcr le buffet ?
Buffet , fe dit encore de la vaiflTelle
mcme. // vient d*acheter un buffet
d'argent qui ejl fuperbe.
Buffet , fe dit , en parlant d'Or-
gués , de la Menuiferie qui les
contient , & de celle qui renferme
chaque jeu en particulier. On na ,
pas raccommodé le buffet du grand
jeu.
Buffet d'Orguiis, fe ditainfi d*une
petite Orgue toute entière » ç'eft-à-
dire , le buffet & tout ce qu'il ren-
ferme. // vient de me vendre fon buf-
fit d'Orsues.
Buffet^ Xt dit ^ en termes de Fonte-
Jii.ers y d'une demi-pyramide d'eau
adoflfée contre un n^ur , ou placée
dans ie fond d'une iuche^.av]g}c^u-
fieucs coupes &ç l^afluis f^ftfiwt des
nappes.
La pppmière fyUabe ftft trèv^ , &
la feponde wpyf n^e a^ fîiigirfier ,
i»ajs longue aj* DJkiri^.
^ Il (^tm wpprirwç m /. qui
eft oiûf ^ & écrite biif4U V^yez
BUFFETÉ , ÉE j adieiSàf ^ ^rri-
cipe paflîf. Fey4^ ^is^i^^jbl.
BUf FETER i v^r^ f^if d# la pre-
mière con)«»ggjif^ » IpqiK^l ip <on-
{'ugM« <:OH)ine fih4^t0r^ IH^tw^ de
fauconnerie , qîû f wrii^ i't^ion
de l'oifeag , qua*i4 i* d^annç ^ la
tcce en parlant cpo^r^ un ^l^ &)rt.
Le faucon a bujfeffihprç»*
BuFf ETfiR, ^ diî artSÇ àe l^^f^^ de
ces Voit4iri^rs infidèles » qui jper-
ç^fii les tç^n^aux qu'ils ço^ni^nr,
afin d'ep b^ire le vi^i»
BuFFETER , eft enç^f un yij^ttic v#rbe
. qui fignifi^ic autrefois tfN^wen-
ter.
BUFf ETEUR j fubffentif wfcMlin.
^ On défigne aii;^ un Voituicie^r ^â«
' dèle qui t>oit e^ chj^p ap «çponeau
qu'il conduijt. La Lx>i prempp^ la
Pleine des Galè;res çif^ur^ \^ iS^ffe-
teurs.
BUFFIER, BUFFD^ERi vww ver^
bies<Hii iigni&QidintfkU|^fcàSîd<^ner
df s iQufflets.
ftUFFLE i fttbftawif lii^f^ijim ^ni^
mai quadrupède , 0rJigitigii'e(é*AfH*
ijue , de lîfc .groffeur du bcpuf -ç^ft du
taureM, auquel il relfeniblel^eiiu*
coup^mr la iorme du corps » d^ ia
«tète t des|«n)be^^ 6^. .Ces deux fni-
ma^^X fi^enidant j q^oiqiiie faw icf-
{èuiJbUBS, comm^ letr<e^ar^j^brM.
de 3yf]^ y qupiq^e ydpmeftiqut^s ^
fouvenjt fous le mqm^rtoit , & nqur-
ris dans les. mêmes p^tur^igtes^ Ç|Moi-
qu'à poctée^e fe joinflre., iSctxi£^e
excites p^r.leur^s^grfidtt^tW ji pnc
toiijwwfs .trdFiifé die ^'mfi :i|s.pf jico-
Zxij
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3(?4 b;uf
' ^ duifetit j ni ne s'accouplent en*
femble: leur nature eft plus éloi-
gnée , que celle de lahe ne left
de celle du cheval ; elle paroît
ihème antipathi(}tie 'y car on aiTure
<|ue les vaches ne veulent pas nour-
^ nr les petits buffles , & que les mè-
res buffles refufent de fe laifTer té-
ter par des veaux. Le iuffle eft d'un
naturel plus dur Se moins trai table
que le bœuf, il obéit plus diffici-
lement y il eft plus violent , il a des
fantaifies plus brufques & plus fré-
quentes *, toutes fes habitudes font
- groffières & brutes : il eft après le
cochon, le plus fale des animaux
domeftiques , par la difficulté qu'il
met à fe laiffèr nenoyer & panfer :
fa figure eft grofle & repouflante ,
fon regard ftupidement farouche ,
il avance ignoblement £»n cou , 6c
• porte mal la tête , prefque toujours
panchée vers la terre j fa voix eft
Un mugiftement épouvantable , d'un
• ' ton beaucoup plus fort & plus gra-
ve\que celui d'un taureau j il a les
- membres maigres , & la queue nue,
la mine obfcure , la phyfionomie
noire comme le poil & la peau j il
diffère principalement du bœuf à
l'extérieur par cette couleur de la
peau , qu'on apperçoit aifément
ibus le poil , qui n'eft que peu four-
ni ^ il a le corps plus gros & plus
court que le bœuf , les jambes plus
hautes, la tête proportionnellement
beaucoup plus petite , les cornes
moins rondes, noires, & en partie
coniprimées , un toûpeif de poil
- crépu for le front ; il a auffi la peau
plus épaifTe 8c] plus" dafe que le
bœuf i fa t:hàîr noire Se duré, eft
non-feulement dcfaeréable au goûtj
mais rcpiïgnante à rodorat ; £ lait
delà femelle buffle, n'eft pas fî bon
• »<quecrfui de la vache j elle en four-
nit'Cepiendant en plus grande quan*
BU F
tité. Dans les pays chauds, prefque
tous les fromages font faits de kdt
de buffle > la chair des jeunes buf-*
fies, encore nourris de lait, n'en
eft pas meilleure j le cuir feul vaut
mieux que tout le refte de la bêt^»
dont il n'y a que lia langue qui fotc
bonne à manger ; ce cuir eft lolide ^
afTez léger, 6e prefque impénétra-
ble. Comme ces animaux font en
général plus grands & plus forts que
les bœufs , on s'en fert utilement
au labourage j on leur fait traîner
& non pas porter les fardeaux ^ on
les dirige , Se on les contient au
moyen d'un anneau qu'on leur paflê
dans le nez ^ deux bnffles attelés ou
plutôt enchaînés à un chariot , ti-
rent autant que quatre forts chjç-
vaux ; comme leur cou & leur tête
fe portent naturellement en bas, ils
emploient en tirant tout le poids de
leur corps, & cette maffe furpafle
de beaucoup celle d'un cheval ou
d'un bœuf de labour.
Le hifficy comme tous les autres
grands animaux des climats méri-
dionaux , aime beaucoup à fe vau-
trer, 6c même à féjournw dans:
l'eau ; il nage très-bien, & travers
fe hardiment les fteuves les plus
rapides : comme il a les jambes
plus hautes que le bœuf, il court
aufG plus légèrement fur terre. Les^
Nègres en Guinée , Se les Inditîns
au Malabar , où le^ buffles fauvages
font en grand nombre , s'exercent
fouvent aies chaffer j ils ne les pour-
fuivent ni ne les attaquent de face j
ils les attendent grimpés fur des
arbreSjOU cachés dans l'epaifTeur de
la forêt, que les buffles ont de la
peine à pénétrer , à caufe de k grof-
leur de leur corps, & de l'embar*
ras de leurs cornes r ces peuples
trouvent lîT chair du buffle Donne,
& rirent un g^and profit de leurs
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BU F
peaai Se de leurs cornes , qui font
plus dures & meilleures que celles
du bœuf.
La corne & les ongles de cet ani-
^Inal , font falutaires dans 1 epilepfie
& les convulfions. Son fuif & fa
jnoelle s'emploient pour réfoudre
ic fortifier les nerfs.
On dit proverbialement d'une
perfonne, (\\iellefc laijfe mener par
le nei comme un buffle ; pour dire ,
au elle fe laiffe duper par trop de
umpiicité.
on dit figurément & proverbia-
lement de quelqu'un qui eft fans
efprit, que c'efiunvrai buffle.
Buffle 3 fe dit d*un cuir de buffle j
auand il efl paflfé à l'huile. On en
fait des efpèces de jufte-au-corps
pour porter à la guerre , des ceintu-
rons , &c. Les buffles font un article
' confidérable du commerce des £u<
ropéens à Conftantinople , à Smyr-
ne , & le long des côtes d'Afrique.
Sans fon buffle il aurait été tué d'un
coup (tépée.
Buffle , ie dit auffi des peaux d'élans,
bœufs & autres animaux fembla-
blés , qui étant préparées & palfées
à l'huile comme celle du buffle ,
s'emploient aux mêmes ufages^i
Moulin a buffle , fe dit d'un Mou-
lin où l'on foule & prépare avec de
l'huile , les peaux de buffles , d'é-
lans , de bœufs , &c. pour en faire
. les buffles dont les gens de guerre
font ufage. ?
La première fyllabe eft brève ,
& la leconde très- brève. •
BUFFLETIN j fubftantif mafculin.
Diminutif. Petit buffle.
Bufflbtik , fe dit auffi de la peau de
ranimai même.
BtJFFOI ; vieux mot qui f^nifioit
autrefois vanité.
BUFFOIER ; vieux verbe qui figni-
fioit autrefois ibufflecer»
BUG 3^5
BUG, bu BOUG j nom propre d'une
Ûvière de Pologne , qui a fa fource
près de Léopol , & fon embouchu-
re entre Plocz & Warfovie ^ dans
la Viftule.
BUG A; nom propre d'une ville de la
Natolie , dans la haute Caramanie,
près de la fource du Madré.
BUGABUGS ; fubftantif mafculin.
Les Anglois ont donné ce nom à
une efpèce de punaife qui incom-
mode beaucoup les Habitans des
rives de la/Gambra \ en Afrique.
BUGÉE} fubftantif mafculin. 'Ray
donne ce nom à une force de fînge
cercopithèque , affez rare , qui a la
tète , le poil & la grandeur du caf-
tor.
BUÇEN i nom propre d'une ville du
Japon , capitale d'un Royaume de
ce nom , dans l'île de Ximo.
BUGEY ; ( le ) nom propre d'une
petite Province de France , dont
" . Belley eft la capitale. Elle a feize
lieues de longueur , & neuf de lar-
geur. Ses bornes font la Franche-
Comté ail nord j le Rhône qui la
fépare du Dauphiné au fud & à
Teft i & l'Ain qui la fépare de la
; Brefle à l'oueft. Il y a d'excellens
pâturages, & l'on y fait quantité
de fromages qui font un des prin*
cipaux objets du commerce de cette
Province. •
BUGHE; vieux mot quî fignifioit au-
trefois pâturages.
BUGIE ; nom propre d'une ville for-
te, peuplée & maritime d'Afrique»
au Royaume d'Alger ^ fur la cote
de la Méditertanée , dans une Pro^
vince de fon nom , dont elle eft ca-
pitale. Cette Province eft entourée
de montagnes peuplées de familles
Arabes.
BUGIENS f ( les ) peupTes errans
d'Afrique , an Royaume de Nubie ,
entre le Nil & lamer Rouge.. .
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i66 BUG
BUGLE ; fubftantif féminin. Bu^
guiijt. Plante à tiges herbacées , les
unes grêles , «n peu cylindriques
& rampantes ; les autres droites ,
longues d une palme , quadrangu-
laires , & velues des deux côtés op-
pofcs. Ses feuilles (ont (impies,
très-entières , arrondies y. molles ,
luifances , & légèrement découpées.
Elle a les fleurs labiées , divifées
en trois déchirutes , ordinairement
de couleur bleue : il leur fuccède
quatre femences preique rondes ,
Îiue renferme une capfulé qui a
ervi de calice à la fleur.
Cette plante croît dans les lieux
pierreux , humides & ombrageux.
' Elle eft vulnéraire , réfolutive ,
apéritive ^ & (a faveur eft amère &
aftringente.
On fe fert popr Thomme de
toute U plante , foit intérieure-
ment , foit extérieurement. On en
tire une eau diftiltée j oa tn fait
un extrait j on prefcrit les feuilles
dans les infudons, aptaèmes» &
potions vulnéraires , à la do& 4'u-
ne poignée ^ les fleurs ^ depuis une
pincée Jufqu'à deux ^ le fuc des
feuilles exprimé & clarifié, i la
dofe de quatre onces J4ifqu a fix j
le fuc s'applique extérieurement fur
les plaies &C les ulcères i on en fait
des eargarifmes y on en rire une
-eau diftillée.
On donne aux antnaaux Tinfufion
i. la dofe d'une demi-poignée dam
deux livres d'eau j le lue à la dofe
d'une demi-livre.
BUGLE j vieux mot qui (ignifioit au-
trefois bœuf.
BUGLOSE i fubftantif féminin. Bu^
gloffum. Plante a tiges nombreufes ,
cylindriques, héritées de poil qui
$'élèvent a la hauteur d'une cou-r
dée i fes feuilles font longues^ ve-
lues • luifantesi 9( h^ Açms i}ui
BUH
nalflenc aux fommités des tiges ^
font monopétales , difpofées en om^
belle , Se ordinairement de coukuc
bleue ou rouge : il leur fuccède
quatre femences roufles» teraiinées
en pointe , Se renfermées dans une
capfule qui a fervi de calice â U
fleur.
Cette plante croît dans les champs^
les chemins , 8c les terres incubes
Elle eft hmneébuite , peâorale ,
fortifie le cœur , purifie le Cu^g^ Se
en adoucit l acreté.
On prend les fleurs en manièie
de thé 9 on leur c<Kiferve depuis
deux gros fufqu'à demi^once \ on
donne fon fuc à la dofe de quatre
ou fix onces; fou eao diftillée, eft
au nombre des coriliales tempérées»
elle a peu de vertus. On donne cette
pUnee en boiilbn à l'animai â la
îlofe de deux poignées fiomc «bux
livres d'eau.
BUGNE y vieux mot qui (ignifioit
autrefois tumeur , conmfion.
BUGNON 'y vieux mot qui (ignifioit
autrefois ruche i miel.
BUGaOE-SAlNT-aRCQ ; nom
propre d'un Boure de Fcance , en
Périgord, fur la Vezèr^ , à dtfKj
lieues & demie , fud-eft , de Péri*
gueux.
BUGRANE
Bœu 9.
BUGY j fubftantif maïcuUn. La
Quintinie donne ce nom à une for*
ce de poire , qui a quelque reflem-*
blance avec la bergamocse « Se que
^ l'on mange en carême,
BUHE ; .vieux mot qui fignifioit
autrefois cruche.
BUHOT j fubftantif mafculWi, On
donne ce nom dans les maûttfîic-
tures d'Amiens , à cette forte 4d
petite bobine , qu'on appelle plus
communément ôffialia* Y«]^ itt
Fcye^ Arrête*
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BUI
SmiOT» £i St auffi » dans les tnana-
faâures d' Abbeville , d'une partie
4e lar cbaine donc les étoffes font
compofibs. Il forme une demi-
BUÏ
3<f7
poiti
^HOT » fe dit encore , en termes de
CEiardiands Plumafliers » des plumes
ceintes qui font dans leurs boQti-
. qoes , pour y fervir d'étalage.
BUIËS 'y vieux mot qui (igninoic au-
trefois encrares » fers aux pieds &
aux mains.
BU IGNE ; vieux mot qui iignifioit
autrefois tumeur » contufion.
fiUlKE)fubftaiiûf féminin. Hydria,
Vafe deftiné à c(Micenir des li<-
queurs. Ccti* buirc ejt remplie de
vin. Une buire d'a/w^nt àfeU.
La première iyllaDe eft longue y
& la leconde très-brève.
BUIRONFOSSÉ ; nom propre d'un
Bourg de France > en Picardie , à
trois ueues H demie, eft-nord<eft>
de Giiife.
BUIS \ fubftantif mafculin. Buxus.
Arbci^ean dont il y a plufieurs ef-
pèces. Il s'élève quelquefois en
arbre , dont les branches foat jP^^^-
que carrées , Técorce blanchâtre ,
rude , te bois jaune & tcès^dur :
il a> les feuilles fîmples , cnès-eh-
tières , ovales , luifames& rou|ours
▼ertes ^ Tes fleurs o'ont point de
ttécales , 6ç font compoféés de plu-
fieors, étamines , qui fortent du
kiaà d'un calice formé de feuilles.
Les embryons mûâent fi^>aré-
aient dos fleurs , & deviennent
dans la fuite des fruits qui s'ou-
trent de toois c6tés , S^ contiens
nenr des (Semences oUongues , ar-
candies d'an coté , & aplaties de
l*aune.
Cet arbriflèau croît fur les monta-
gMS&dans lesbois^fes feuilles font
âmères, d'une odeur peu agréable ,
fedociflques , purgatives & mondi-
ficatives. On en fait ufage en dé-
coâion j & Ton en met une demi-
once fur une livre d'eau , pour une
tifane aux perfonnes ; & deux
'onces fur deux livres d*eau, pour
les animaux. On tire du bois une
huile fétide , qui a une verm anti-
fpafmodique.Quand elle eft reâifiée
& prife mrérieucement , elle eft
anodyne & diaphorétique.
LeWs de buis eft employé dans
les Arts , comme un bois fort trai-
. table 6c de beaucoup de durée. Il
faut le choifir dur, pefant, fe po«
fiflanc aifément , & de couleur
jaune pale. 11 fe multiplie de graine,
& de bouture. .
Il y a le buis nain , qui fert aux
Jardiniers pour former la broderie
des parterres , & les bordures des
plates bandes.
Il y a aufli le buis panache^ dont
la feuille eft bien plus belle que
celle des autres.
Buis , fe dit d un outil de Cordon*
niers, fait d'uri* morceau de bois
de ce nom , & qui fert à f qs Arti-
fans pour lifter les boréf^des fe-
melles y quand le trancher leur a
donné la forme qu'elles doivent
avoir.
On dit proverbialement ic po<-
pulairementj donner le buis ; pour
dire , donner une dernière façon i
quelque chofe , la polir, la perfec-
tionner.
On dit auiC populairement 6c
proverbialement , que quelquun a
un menton de buis ; pour dire ,
qu'il a un menton large & qui
avance*
Ce monofyllabe eft long.
BUIS ; ( le ) nom propre aune ville
de France , en Dauphiné , fur
rOuéze, à trois lieues & demie,
oueft - fttd - oueft , de Monuu-
ban»
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3^ BUI
BUISE i vieux mot qui fignifioîc au-
trefois un canal.
BUISINE j vieux mot qui s'eft dit
auttefois d'une forte de trom-
pette.
BUISN ART y vieux mot qui fignifioit
autrefois fot, hébété.
BUISSE } fubftantif féminin, & terme
de Cordonniers, qui fe dit d'une
forte de billot de bois où il y a
un creux , par le moyen duquel on
donne la forme aux femelles de
fouliers , qu'on bat delTus avec un
' marteau.
BUISSIER j vieux mot qui fignifioit
autrefois le lieu deftine à traire les
vaches.
BUISSIÈRE i vieux mot qui figni-
fioit autrefois un lieu plante de
buis.
BUISSON; fubftantif mafculin. Touf-
fe d'arbrifTeaux fauvages& épineux.
Ce canton ejl peuple de- buiffons
épais.
Buisson j fe dit, par oppofition à fo-
^ rêt , d'un bois ae peu d'étendue, &
qui nj^pas au-delà de quinze cens
arpent
On dit , en termes de Vénerie ,
que les urfs vont prendre tuijfon ;
f^our dire , qu'ils vont choinr 4in
ieu fecret pour faire leur tête ,
quand ils ont mis bas.
On dit auflî , en termes de Vé-
nerie , qu o/i a trouvé buijfon creux;
pour dire , qu'on n'a plus trouvé
dans l'enceinte , la bête détour-
née.
On dit encore proverbialemeht
& figurément , que quelquun a
trouvé buijfon creux ; pour dire ,
qu*il n'a pas trouvé la perfonne
qu'il chercnoit.
On dit proverbialement & figu-
rément , que quelquun a battu les
buiffons , & .qu'un autre a pris les
oifeaux ; pour dire , que quelqu'un
BUI
â eu tonte la peine » 6c qa*un mzt^
a eu le profit.
Buissons, fedit, en termes dé Jar^
dinage , des arbres fruitiers-nains,
auxquels on a donné la forme de
buiuons en les taillant au-dedans ,
& les laiflant poufltr aù-dehors de
tous côtés.
Buisson ardent j V^oyei^ Pyha-;
CANTB.
La ptemière fyllabe eft moyen-
ne, & la féconde brève au fingu^
lier, mais longue au pluriel.
Il faudroit Supprimer un y qui
eftpifif, & écrire buifon. Voyex
Orthographe.
BUiSSONNlER , ÈRE ^ adjeaif qui
n'eft ufité , dans le difcours ordi-
naire , qu'en ces phrafes : Lapins
buijfonniers ;• fout dite 9 des lapins
qui fe tiennent dans des buillbns ;
£t faire t école buiffonnière ; pour
exprimer l'aâion d'un écolier qui
va fe divertir , au lieu d'aller en
claffe. -
BuissoNNiER, fedit, en termes dd
Police, d'un Officier de ville, donc
les fondions confiftent à faire rap-
port aux Echevins des contraven^*^
tions qui fe font aux réglemens fur
la navigation ^ 'U à drelTer des pro-
cès - verbaux de l'état des ponts ,
moulins , permis & rivières.
BUISSURES-, fubftantif féminin pin--
riel , & terme de Doreurs , qui fe
dit des ordures que le feu a rairem*
blées fur une pièce que l'on a fait
cuire. Elles s'enlèvent avec lagratce*
boefle.
BUITRI ; fubftantif mafculin. Ot^
appelle ainfi , félon Ferdinand Lo-
Îez , certains oifeaux de l'ile de
ercère , ennemis déclarés des
loups. Ils ont cinq piecfs d'enver^
gure 'y & dès qu'ils apperçoivenc
un loup, les uns l'attaquent par
les pieds , tandis que les aot?rés
lui
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BUK
lui crèvent les yeux avec leurs
becs.
BUKENFIORD î nom propre fun
golfe deNorwèçe , dans la province
.iieStavanger. Il renferme plufieurs
petites îlss.
IBULACH ; nom propre d'une ville
d'Allemagne , en Souabe,, au dynché
de Wirtemberg.
U y a en Suide une petite ville
du même nom» entre Zurkh &
SchafFoufe,, que Frédéric d'Autri-
che vendit en 1409 au cantcmde
^Zurich.
BULAEO^ fubftaatif mafcuUn. Sorte
d'infhumene de mulîque , fort ufité
chez les Nègres de la côte de Gui-
née. Il efthiitde plufieurs tuyaux
><dun bois fort dur ^ arrangés artif-
/tement , & arrachés les uns aux
autres par de petites bandes de cuir.
On tire des fons de Tindrumenr
en frappant fur ces tuyaux avec des
.bacons, dont les extrémités font
garnies de cuir.
■•BuLAGUEN ; nom propre dune
ville d'Afrique , au Royaume de
Maroc, dans la province de Du-
quda , fur le fleuve d'Ommirabi.
Les environs en font fertiles > &
abondent en pamrages.
>BULBE; fubftantif féminin, «ff^^wj.
Terme de Botaniaue , qui fe dit
vd'un oignon de plante, ou d'une,
•racine ronde formée de placeurs
peaux ou tuniques , emboîtées les
unes dans les autres.
Bulbe, fe d'^t, en termes d'Ahato-
mie , de l'œil & d'une efpèce de
rtumeur naturelle du canal de l'u-
rètre , formée par, le tiflu fpon-
gieux , qui eft plus épais dans cet
endroit.
Lapremîère fyllabe eft moyenne,
& la féconde très-brève.
BULBEUX, EUSE; adjeftif. But-
iofus y as um. Qui tient de U iuk
tome IV.
BUL 3tfj
tare d'ooe bulbe. // ny a là ^c
des planas bulbcufu.
On ajtpelle, en termes d'Anato-
mie , fubfianct bulbeufe de la dent^
une ibrte de bulbe qui fe trouve
dans la cavité même de la dent ^
& que forme l'épanouiflementides
vaiiieaux de cette partie.
La première fyllabe eft moyenne ,
laTeconde longue , ^ la troifîèmc
du féminin très-brève.
Cet adjeâif ne doit pas réguliè-
rement piécéderle fubftantif auquel
il fe rapporte. On ne dira pas une
bulbeufe racine j mais une racine
bulbeufe.
BULBO-CAVERNEUX j adjeAif.,
& terme d'Anatomie» qui fe dit
de deux mufcles de la verge , que
l'on appelle auffi accélérateurs.
Voyez ce mot.
BULBONAC ; fubftantif mafculi».
Voyer Lunaire.
BULCY ; nom propre d'un Bourg
de France , en Berry .^ environ
à cinq lieues , fud-eft ^ de Bour-
ges.
BULE -y vieux mot qui (àgnifioit au-
trefois un feu en fîgne de réjouif»
fance.
BULETEIL.} vieux mot qui iîgnifioîc
autrefois bluteau.
BULGAITi Foyci Bt7£GiLRiE.
BULGARES ^ ( les ) andeas Peuples
d'Afie , qui habtroient le long du
Wolga., d'où ils £bnt venus en
Europe , dans cette partie que, de
'de leur nom , on a appelée Ui Sul--
garie. Voyez ce mot.
Ce mot de Bulgares , qui n'étoit
d'abord qu'un nom. de nation., de-,
vint dans la fuite un nom de feâ:e ,
commun i tous ceux qui. &rent in-
feâés des .erreurs de cette nation.
Les Bul^res tiroient leur origine
des Manichéens , ôc ils avoient
foipcttoté U^ir doârine xks Oùcn-
Aaa
k
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370 BUL
. taux Se des Grecs leurs voifins.
Leurs héréfîes , qui furent condam-
nées en 117^ par le, Concile de
, Lombez , conuft<nent entr'aurres
chofes à foutenir qu'on ne devoir
croire que le nouveau Teftamenc j
que le Daptème étoit inutile aux
petits enfans ^ que les maris > qui
, |oui({bient de leurs femmes , ne
pouvoient être fauves j que les Prê-
tres qui fe comportoient mal ne
- confacToient pas j qu'on n étoit pas
obligé d'obéir aux Èvèques & aux
autres Eccléfiaftiques ^ qui ne vi-
voient pas fek>n les Canons ; qu'il
n'écoit point permis de jurer en
quelque circonlbnce que ce (aZy&c.
Ces Seâaires fe donnèrent un
Chef , qui fe qualiBa de Fils aîné
de l'Eglife des Bulgares > & qui éta-
blit fon (iège dans la Bulgarie , où
les divers hérétiques de France al-
loient le confulcer.
BULGARIE, ouDucHÉ deBulgar^
nom pcopre d'une province d'Afie,
dans la Tarurie , ibus la domina-
tion de l'Empire de Ruffie. Elle eft
bornée, au nord , par le Royaume
de Cafan ; au levant , par la Baf-
3uirie y au midi , par le Royaume
'Aftracan ; Se au couchant , par le
Wolga. 11 y a , dans la partie orien-
tale, àts montagnes, dufeindef-
quelles on tire du fer , du cryftal ,
& des pierres précieufes.
Bulgarie, eft auflî le nom d'une
province de la Turquie d'Europe ,
qui a le Danube & ta Walachie au
nord, la mer noire au levant, la
Romanie Se la Macédoine au midi,
& b Servie au couchant. C'eft-U
où vinrent s'établir les Bulgares
d'Afie, te où ils fondèrent un
Royaume , qui&t dans la fuite par-
tie du Royaume de Hongrie , &
qiie le Sultan Amurat IL conquit!
vers le milieu du x^^ fiècle. Sophie 1
BUL
eft la capitale du pays. Du tenps
des Rois Bulgares c'étoit Nico-
poU , & ces Princes y tenoient leur
Cour*
BULGOLDA ; c'eft , félon quelques-
uns , une pierre qui.fe trouve dans
la tète d'un animal très-rare , appe-
lée Bulgoldoph. Elle a la grofleur
d'une noiferte. Les Indiens lui
attribuent les propriétés du bé-
zoar > & la regardent comme un
contre-poifon infaillible.
BULIA j nom propre d'une rivière
de Grèce , dans la Livadie. pie a
fon embouchure dans le golfe de
Lépante^ à trois lieues d'Afpro-
piti.
BULIMIE 'y rcyej BouLtMii.
BULIN j fubftantif féminin. Bulînus^
Adanlon donne ce nom à un co«
auillage univaive d'eau douce du
Sénégal , du genre des limaçons.* 11
vit communément , dit cet Auteur y
fur la lentille de marais > & fur le
Lemnos , dans les marais & les
étangs de Pador. Sa coquille eft
très - petite ^ & de couleur fau-
ve.
BULLAIRE ^ fi^ftantif mafculin.
Recueil de plufieurs Bulles. Il faut
confulur h Bullaire.
BULLBIRD ; fubftantif mafculi».
Oifeau qui n'eft pas plus gros que
le roitelet, & qui a. le bec d'une li-
notte y avec un plumage dont le
fond eft de couleur de tan , mais
parfemé de taches noires Se blan*
ches. Cet oifeau eft en graadt vé-
nération chez les N&gres de la côte
d'Or. S'il paroît autour de leurs
habitations , ou s'ils le trouvent
en leur chemin , ils conçoivent de
fa préfence le plus favorable au-
gure.
BULLE j fubftantif féminin. Bulla^
Lettre du Pape expédiée en parchr-
min> avec un jfceau dç plomb » où
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BUL
font les knages de S. Pierre & de
S. Paul.
La Bulle eft la croifième Cotte de
tefcrit apoftolique qui eft le plus
«n ufage, foit pour les aiFaires de
Juftice, foie pour les affaires de
grace« Les deux autres forces de
refcrirs font le bref 6c la figna-
ture.
Les Bulles peuvent être compa-
rées aux Edits, Lettres -Patentes,
& Proviiions des Princes féculiers.
Si les Bulles font lettres gracieufes >
le plomb qui fert i les fceller eft
pendant en ]acs de foie ; & H ce
font des lettres de Juftice & exé-
cutoires , le plomb eft pendant à un
cordeau de chanvre. Elles font écri-
tes en latin , avec un caradèrc rond
ou gothique. Le Bref, au contraire ,
eft écrit en caradère net & ordi-
naire.
On peut diftinguer quatre parties
dans la forme de la BuUe } la nar-
ration du fait, la conception, les
claufes & la date. Dans la faluta-
tion , le Pape prend la qualité de
Serviteur des Serviteurs de Je/us-
Chrijl.
Les Jubilés s oâroyent par Bul-
les. En Efpagne on expédie des
Bulles pour toutes fortes de béné-
fices ; mais en France on n'a que
de (impies (ignatures en papier , à
la réfervc des bénéfices confifto-
riaux , pour lefquels il faut des
Bulles. Ces fortes de Bulles , ainfi
que les provifions Se autres refcrits
aui ne concernent que les affaires
es particuliers , s'exécutent en
France fans Lettres-Patentes ; mais
il eft expreffément défondu de re-
cevoir, exécuter & faire exécuter
toutes autres Bulles , fi elles ne
font revêtues de Lettres-Patentes,
ccgiftrées en la Cour. On y examine
fi elles ne contiennent rien de cspn-
BUL 37V
traire aux libertés de TEglife Gai-
licane. Il fuffit en France que ces
mots proprio motu , de notre propre
mouvement , fe trouvent dans une
Bulle , pour la rejeter toute en-
tière.
Les Bulles données fur les points
deDoârine'j ne s'acceptent par Je
Clergé de France , que par voie de
Jugement. »
il faut obferver ici que i'ufaee
d'exécuter les Bulles & refcrits de
la Cour de Rome , concemaht les
Bénéfices fans Lettres - Patentes ,
n'a pas lieu en Flandre & en Hai-
naut. ïl eft encore d'ufage en Fran-
che-Comté , de ne donner aucua
effet aux Bulles & provifions de
Bénéfices obtenus à Rome , que
3uand elles font revêtues de Lettres
'attache- La même chofeeftpra-^
tiquée en Artois.
Bulle in Cdna Domini^ fe ditd'ime
Bulle fameufe , dont la le6hire fe
fait tous les ans publiquement i
Rome le jour de la cène, c'eft-à*.
dire, le jeudi-Saint j par un Car*
dinal-Diacre , en préfence jdu Pape,
accompagne des autres Cardinaux
& des Evêques.
Cette Bulle eft l'ouvrage de plu-
fieurs- Souverains Pontifes. Elle re-
garde principaletnent lamatièrejde
k puifiance Eccléfiaftique & civi-
le, & prononce excommunication
contre ceux qui appellent au Con^
cite Général , des Décrets , Senten-
ces & autres Ordonnances des
Papes \ contre ceux qui favorifent
ou protègent les Appelans \ contrç
. toutes les Univerfités , Collèges &
Chapitres , oui enfeignent ou qui
croyentque le Pape eft fournis au
Concile général. Plufieurs articles
concernent les hérétiques,'les Pira-i
tes , ceux qui falfifient les Lettres
Apoftoliques^qui maltraitent UsPré*
A a a i j
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lac$,,qm troublent ou veulent rcf-
treindre les Jurifdiftions EccléfiaftU
qaes , ou qui ufurpent les biens de
TEglife. Il y en a un > par lequel
rezconnnunication eût* prononcée
contre tousPrincesSc autres qui exi-
geront des Eccléfiaftiques quelque
contribution que ce puiflè être.
On a toujours protefté en France
contre cette Bulle,. en ce qui re-
garde les droits du Roi , & les li-
bertés de TEglife Gallicane. Eh
1 5 So quelques Evèques s'étant don-
xik des mouvemens pendant les va^
cations du Parlement , pour faire
recevoir cette Rulle dans leurs dio^
cèfes , le Parlement ordonna , fur
là plainte qui lui en fut pqrtcc par
la Procureur-Général, que tous les-
AtcheYèaues& Evèfjues qui Tau-
roient puoliée , feroient ajournés ,
&. cependant leur temporel faifi >
& que quiconœie s*oppoferoit à cet
Arrct , leroit réputé rebeHe , & cri-
minel de Lèze-Majefté..
BtoLLzs, fe dit ordinairement v- au
pluriel, pour désigner les proviiions
d'an bénéfice confaftoctaU Lcnow^el
EvéqucM*a fas encore refu fcs bul-
les.
fbLMiNBR UHB BULti , fignific en
faire la publication ou vérifica-
tion. . * ^
On i'oppofe quelquefois 2 la pu*
blication des Bulles on Refcrits des
Paipes ; Se quand il 7 a abus , on fe
contente > .ptr refpeâr pour le Saint
Siège i d'appeler comme d abus de
Tèxécutton ou fulmination de la
Bulle. Il y a cependant des ca» où
I'àm>el comme d'aboi s'interjette de
k Bulle même.
Après la mort » do^ Pape , il ne
s'expétiie aucune BtiUe j»qu'â l'é-
- leâaon de fon Siicceffeur.
liLtLSi fe dit aoffi dsfrCoïkftittttions
- doLqvelqii^EtapecjSius..^
BUL
Buixïd'or, fe dit,,en Allemagflie,>
d'une Cofiftitution célèbre de TEm-i
pereur Châties IV, approuvée par
la Diète ou rAifemblce générale des
États de 1 Empire , dont elle-eft re-
gardée comme Loi fondamentale.
On. la compte au- nombre de celles
gne les Empereurs font tenus d ob-f-
ierver, par la capitulation quon.
leuc fait jurer au. moment de leur
Couronnement. La Bulle dor fat
faite pour terminer & prévenir les
difputes , quelquefois fanglantes ,
' qui accompagnoient fouvent les>
ciedbons des Empereurs,.& pour
empcchet les longs interrègnes dont ■
TEhipire avoit fonfert auparavant.
Elle contient trente Chapitres s qui •
règlent la forme du Gouvernement, ,
TéTeftion des Empereurs, la fuc--
cefiion des Eleâeius, les privilèges •
V des Membres de l'Empire ^ les Af-
, fémblées ou Diètes générales , le
j cérémonial de la Cour Impériale , .
le^ fondions des Eledèurs , le fcr-
' vice de la table de TEmpeceur, le^
jour de fbn Couronnement , ou les ^
autres jôtus qu'il tiendra Cour fo«
tennelle. .
Dans ces^ jours dé foleûnitcs>.
PEledeur de Saxe paroît à la Cour ^
Impériale , tenant une meûire d ar-.
gent, qu'il remplit d'avoine dans
un monceau qtu s'élève fUfqu'au ^
poitrail de fôn cheval j ,il remet
cette mefure au premier Palefre-
nier , & le refte de l'avoise s'abaa^
donne au pillage.
L'Eleâeur de Brandebourg vient *
aoffi à cheval , portant mi baflîn
d'argent , «ne aiguière pleine d'eau ,
& une fervkstre^ pçut donner a la-
ver i TEmp^eur.
Le Comte Palatin arrive encore
; â cheval, avec quatre jattes rem*
* plies de viaade • qu'il place fur. la.
St..
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BUL
Le Roï ds Bohème porte une
coupe d^argenc » du poids dé douze
marcs , remplie de vm , & préfence
à boire à. TEmpereur. Les Eieâears
de Bavière & a Hanovre n'exiftoient
pas alors.
Le dernier article de la Bulle
d or, oblige les Eieâeurs féculiers
a faire inftruire leurs fils dans les
langues étrangères.
La premier^ partie de cette Conf-
thutioD , fut publiée à Francfort en
135^) & la dernière à Metz, le
jour de Noët de la mcnae année.
L'^orighial le plus authentique , s'en
conferve à Francfort fur le Mein ,
Se le Magiftrat do la Ville en eft
dcpofitaire. Le refoed xju'on a pour
cet exemplaire , en: tel que TÉlec-
teur de Mayence n'obtint que diffi-
cilement, en i(>4t , de faifc renou-
veller lés cordons de foie, prefque
ufés , auxquels efl* attaché le fceau
de la Bulle d'or. On ne fe prêta à
fés vues, qu'à condition que la chofe
fe paiTeroit en préfcnee de plufieurs
Témoins.
Bulle d'o&deBohbme, fe dit d'un
Privilège accorde , en 1 j 48 , au Roi
& au Royaume de Bohême , par
lequel T&npereur Charles IV con-
firme les prérogatives attribuées en
1111 par Frédéric 11 , à Ottocare ,
Roi de Bohême.
Bjuxlb d'or du Brabant, fe dit
d'une Conftitution de l'Empereur
Charles IV , donnée à Aîx-la-Cha-
pelle eo 1 3 4^, par laquelle ce Prince
accorde aux Brabançons le privilège
de ne pouvoir être traduits hors ae
leur Pays , pardevant aucun Tribu-
nal, ibk en matière civile , foiten
^latière criminelle.
BbLLH; fe dit de certaines petites
bottksd'or, d'argent, ou d autres
métaux» que les Enfans de qualité,
êc le& Goecrier^ y auxqi^k on ;tvoit
BUL 373
décerné les honneurs du triomphe ,
EDrtoient au cou chez les Romains,
a grande Veftale , & les Dames
Romaines, portoient auffi de ces
bulles : la première , par diftinilion j
& les autres , comme ornemens. La
fi^erftirion faifoit croire que ces
Bulles étoient de puiffans préferva-
tifs contre l'envie & les génies mal-
faisans.
BuLLB d'eau ou Bulle d'air , fe dit ,
en Phyfique , d'une petite boule
d'eau , dont l'intérieur eft rempli »
d'air.
La première fyllabe eft brève, >
& la féconde très-brève.
Il faudroit fupprimer un /qui
eft oifif , & écrire , d'après la pro-
nonciation, iule. Voyez Ortho-
graphe.
BOLLÉ, ÉE; adjeaif. Qui eft en
forme authentique, en bonne for-
me. Il a une Comwiffion bienfcelUe
& tien buUée.
BÉHÉFici bulle , fe dit d'un Bénéfice
dont les provifions ne s'o^pédient à ^
. Rome qu'en forme de Bulle. Tout
B/néfice de la Province de Lorraine, -
qui produit plus de vingt-quatre du' -
eats d& revenu, ejl' un Bénéfice bul^
On dit d'un Eccléfiàftiaue nom-^
mé â un Bénéfice , dont les provi-
fions s'expédient à Rome en forme
de Bulle, qu*il eft bulle, on qu'il
neft pa^ bulle ^ pour dire, qu'il a •
reçu fcs Bulles , ou qu'il ne les a ^
pas reçues* Cet Evêqut neft pus en-
core bulle. •
BULLEITÉ ,.BULLETE ; vieux
mots qui fignifioient autrefois petit
fceau.
BULLERBORiN'i nom ptcçte d'une
Fontaine d'Allemagne, ea Weft-
Éalie , dans l'Evêché cfe Pader-
rn , près du village d'OJdenbercki
EHen'a de remarquable que les Con-
H'
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374 B U L
tes qu'en dcbitentjes bons Weftpha-
liens. Ils croient que cette Fontaine;
qui étoit a(Ièz abondante en i<^)o,
pour faire tourner la roue d'une
forge , cetTa de couler au mois de
Décembre de cette année , dès que
les troupes de Heffê furent entrées
dans TÉvèché de Paderbornj mais
qu'elle reprit fon cours en i^}8,
après que l'Evoque eut été rétabli
dans (es droits.
BULLES ; nom propre d'une ville de
France , en Beau^^oifis , fur la Bref-
che , à trois lieues, eft nord-eft , de
Beau vais
BULLETIN i fubftantif mafculin.
Petit billet, fufFrage donné par
écrit. Il n'eft guères ufité , dans ce
fens, qu'en parlant des fuffrages
donnés par les Cardinaux pour l'é-
l^âion d un Pape^ On compta les
bulletins que les Çar4inai^x avoient
mis dans le calice.
Bulletin , fe dit d'un petit billet par
lequel on rend compte, journelle-
ment , de l'état aâuel de quelque
affaire importante , des mouvemens
d'une armée , d'une maladie , «&c.
Save\'V0us ce que dit le bulletin ?
Bulletin , fe dit , en termes de Po-
lice, d'un ordre donné par les Offi-
ciers Municipaux r aux Bourgeois
d'ime Ville , pour logçr des Soldats,
faire des corvées , &c.
Bulletin, fe dit auffi des certificats
de fanté que l'on va prendre, en
temps de pefte, pour être admis
i entrer dans les lieux où l'on fe
{>rop9fe d'allej:.
Bulletin , fe dit, en termes de Ma-
rine , d'une expédition en parche-
min que les Commiflaire^s & Com-
mis des Clafles délivrent ^nrrfj^ à
chaque Officier , Marinier & Ma-
telot, & qui renferme leurs (ignaux,
leurs privilèges , & Us aimées qu'ils
doivent iîsrvir. .
BUM
Bulletin , fe dit encore d*un billet
qui diffère de l'acquit , & qui fert
néanmoins à juflifier qu'on a payé
les droits d'entrée & de fortie.
Bulletin , s'eft dit auifi , en termes
de Commerce, des billets que
ceux qui avoient des comptes ou*
verts clans les Livres de la banque
royale de France, dévoient remet-
tre aux Teneurs de Lirres , pour s'y
faire créditer ou débiter*
La première fyllabe eft brève , la
féconde très-brève , & la troificme
moyenne au fingulier , mais longue
au pluriel.
BULLlj nom propre d'un bourg de
France , en Normandie , à une lieue ,
oueft, deNeufchateL
BULLINBROOCK ; nom propre
d'une ville & Comté d'Angleterre ,
danç la Province de Lincoln,
BULLlSj nom propre d'une ancienne
ville de Grèce, que Ptolémée place
en Macédoine , *au Pays des Ély*
miores.
BULLOQUESi (les) Peuples d'Afie,
répandus dans les Provinces de
Méeran , de Ségçftan , de, Buckor
& de Moultan. Ils font peu con-
nus.
BULLOS; nom propre d'une petite
ville de Suifle , chef-lieu d'un Bail-
liage de même nom , au canton de
Frioourg,
BULTEAU; fubftantif mafculin. Ar*
bre en boule. Ily a plujîeurs bulteaux
dans ce canton.
BUMBOS; fubftantif mafculin. On
a donné ce nom à une efpèce de
crocodiles , dont U rivière de Cam-
bra y en Afrique , eft remplie, lis
atraquent également les hommes Se
les animaux : aufli les Nègres les
craignent-ils fingulièremene.
BUMICILIS j ( les) forte de Religieux
Mahométans , qu'on voit en Afri-
que , où ils fe font palfer pour Sor«-
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BUN
cîers, & pour combattre à outrance
contre le Diable. L'Hiftoire du fa-
natifme des Nations revient fouvent
fur la fcène.
BUNARTIS y nom propre d'une an-
cienne ville > qu'Etienne le Géo-
graphe place dans la Lybie.
BUNETTEi fubftantif féminin. Ef-
pèce de moineau d'un plumage gris,
plus petit que la fauvette. Se plus
gros Que le roitelet. Il fait fon nid
dans les haies.
BUNGO i nom propre d'une ville du
Japon y capitale d'un Royaume de
même nom , fitué entre les Royau-
mes de Bugen & de Fiunga.
BUNIAS. ^j^eç Navet.
BUNIER y vieux mot qui s'eft dit
autrefois d'une certaine mefure de
terre.
BUNIMA y nom propre d'une ville
de Grèce y qu'Etienne le Géographe
place dans TEpire^
BUNOBORA i nom propre d'une
ancienne ville d'Afrique j que
Ptolémée place dans la Mauritanie
céfarienne.
BUNTZ ; nom propre d*ane rivière
de Suiile , qui a fon embouchure
dans TAar.
BUNTZEL j nom propre d'une pe-
tite ville de Siléde , dans la prm-
cipauté de Javer.
BUNTZLAU i nom propre de deux
villesfîtuées l'une auprès de Tautre,
au milieu de la Bohême ; Tune s'ap-
pelle BunV[laa l* ancienne , & Tau-
tre Bunvtlau la nouvelle. C'eft dans
la première qiie Boleflas le cruel
maffacra , en 919 , (on frère Wçn-
ceflas ) Duc de Bohème. Ces deus
villes ont beaucoup foufferr dorant
les guerres de la Suède coatre P Al-
lemagne.
BXJONuENO i nom propre d'un
bourg d'Italie , au duchc de Fer-
^ lare, à l'embouchure du Panaco^
dans te Por
BUP 575
BUPHÂGEj terme de Mytholocie,
& furnom d'Hercules , dont l'ap-
pétit étoit tel , que les Argonautes
craignant qu'il n'épuisât leurs pro-
vifions, Tooligèrent à fortir de leur
vaideau. Il mangea un jour un boeuf
entier dans un repas j mais il faut
remarquer qu'il avoit trois rangs
de dents.
EUPHONIES i adjedif féminin plu-
riel fubftantivement pris , & ter-
me de Mythologie. Fêtes que les
Athéniens célèbroient autrefois k
l'honneur de Jupiter Polien , &
dans lefquelles ils lui immoloienc
un bœuf , d'où elles furent appe-
lées buphonies»
Les deux premières fyllabes font
brèves , ôc la troifième eft lon-
gue.
BUPHTHALMUM. rby^î GLittw.
BKIEUF.
BUPLEVRUM. Voyei Oreille db
LliVRÏ
BUPRESTE ; fubftantif féminin. Ba^
prefiis. Infeéle ailé, qui a un aiguil*
Ion comme la guêpe & l'abeille*
ptulîeurs ronc place dans le genre
des cancharides. Il a aufll des fer-
res & des dents , c'eft pourquoi fa
morfure ett donloureufe. Il fe nour-
rie de chenilles , de lérards , de
vers , d'araignées & d antres în-
fedes. La Buprcfte empoîfonne le
bésftil qui lavaJe en paiflanr-
On donne encore le nom de bu-^
prejle à une petite araignée veni-
meiffe , de couleur rouge.
BURAj nom propre. C'éroir> feloi»
Ptolémée y une ville du Péloponèfe,
où Véï^us , Cérès , Lucine , Ifis &
Bacchus avoienc chacun un temple '
Son nom loi venoit , au rapport de
FaulanLis , de Bura y fille d'Ion Se
d'Hélice.
Pline parle d'une autre ville du
même nom > qui étoit iîtuce prèi
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37^ BUR
du fleuve Peïlaconté , dans la Mc-
fopocacnie.
BURABOURG ; nom propre. Ville
ruinée d'Allemagne , vers les fron-
tières de la Hefle & de la Weftpha-
lie. Elle fut autrefois épifcopale.
BURAGR AC ; nom propre d*une ri-
vière confidérable d'Afriaue , au
royaume de Fez. Elle a fa fource
dans le mont Atlas , & fon embou-
chure dans TOcéan , auprès de
Salé.
BU RAIL; fubftantifmafculin. Sorte
d'étoffe ou de foie , ou de laine »
ou de fil , ou de coton , &c.
Le burail de Zurich eft une forte
de crépon. Il y a diverfes autres ef-
pèces de bu rails dont les noms va-
rient félon les lieux où on les fa-
brique, & félon la manière dpnt ils
font faits : tels font les burails croi-
fés y les burails (impies » les burails
d'étoupes , &c^
BURALISTE ; fubftantif mafculin.
Commis prépofé pour recevoir dans
un bureau le payement de certains:
droits, y^oilà la quittance du Bu-
salifie.
Les deux premières fytlabes font
brèves , la troifième eft moyenne >
& la quatrième très-brève.
.BURAMOS ; (les) Peuples d'Afri-
que , en Nigririe, qui habitent les
rives de la rivière de St. I>omingo ,
& s'étendent jufques vers l'embou-
chure du Riogrande. Ils font ido-
lâtres , & obéiffent , pour la plupart,
à un Roi qui tient fa Cour dans un
lieu appelé Jarim , à huit lieues du
Havre de St. Dominique.
jBURATE; Foye^ Examine.
^URATTES; (les) Peuples barbares
Se idolâtres » qui habitent dans la
Sibérie , & qui font peu connus.
^URBAS-, fubftantif mafculin. Pe-
tite monnpie des royaumes d'Alger
& 4ô Tvinis, fur laquelle font im-
BUR
orimées les armes du Dey: Six bur-
bas valoient autrefois un afpre ^
mais aujourd'hui ils n'eix iraient
euères que la moitié.
BURBURATA j nom propre d*une
île de l'Amérique méridionale ,
fur la côte de la province de Vene-
zuela) à deux lieues de Turiame.
BURC; vieux mot qui fignifioit au-
trefois bourg.
BURCA ; nom propre d'une ancienne
ville d'Afrique , que Ptolémée place
dans la Mauritanie céfarienne.
BURCHAUSEN j nom propre d'une
viHe d'Allemagne, dans. la baffe
Bavière , fur la rivière de Salrz,
près de fon embouchure dans flnn.,
à treize milles de Munich.
BURCKEM ; nom propre d'une pe-
tite ville d'Allemagne , en Bavière,
â l'embouchure du Lech j dans le
Danube, entre Neubourg & In-
eolftadt.
BuRCZLAND ; ^lom propre .d'une
contrée de la Tranfilvanie , entre
la Moldawa & F Alaut. Elle eft en-
tourée de monragnes.
BURDALO j nom propre d'une -ci-
vière d'Efpagne ^ dans l'Ettréma-
dure. Elle^ la foutcedans la mou-
tagne deSanta-Cruz, vei^sTruxillo»
& fon embouchure dans la Gua-
diana.
BURDO A ; Ptolémée place une an-
cienne ville de ce nom en Efpagne ,
dans la Lufitanie.
BURDUGNO i nom propre d'une
petite ville de la Morée , fituce en-
tre Mifitra & l'embouchure du Yar
filipotamo.
BURE j fubftantif féminin. Burra.
Sorte d'étoffe groffière faite de lai»
ne. On fabriaue des bures à Gifôts
& à Thibivilliers , dans le Vcxin
Normand. Cet homme eft toujours
vêtu de bure.
Sure ^ fe dit , ea termes de Minéralo-
gie >
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BUR
gie 9 Su, ptiits des Mines , qui def-
cend depais la furface de la terre
Jufques dans fan intérieur.
La première fyllabe eft longue ,
& la féconde très-brève.
BUREAU j fubftantif mafcul. Comp-
toir où Ton compte de l'argent.
Mettc^ votre argent jur le bureau.
Bureau , fe dit d'une table fur laquel-
le on met des papiers. Ses titres
font fur le bureau.
Bureau » fe dit aufli d'tuie efpèce de
table avec plufieurs tiroirs & ta-
blettes qui fervent à enfermer &
arranger des papiers. Je viens d'a-
cheter un bureau.
Bureau , fe dit d'un lieu où fe fait la
recette des impots par le Commis
ou Buralifte prépofe à cet e£Rst. //
a payé les droits de cette marchant
difc au bureau d'entrée.
Bureau , fe dit d'un lieu où plulieurs
Officiers s'alTemblent pour travail-
ler. On ejl afjemblé au bureau des
Aides.
Bureau > fe dit de i'aflemblée ou
féance des CommiflTaires , & de
cous autres officiers afTemblés pour
inftruire & Juger quelque affaire.
Les Commijfaires font au bureau.
On dit y qvLun procès eft fur le
bureau ; pour dire , <ju on commen-
ce à y travailler.
On dit auffi , qu'w/z Commiffaire^
Su un Rapporteur a le bureau; pour
ire 4 qu'il a commencé le rapport
d'une affaire 9 ou qu'il eft le pre-
%iier qui doit rapporter. C'eft dans
ce fens qu'on dit que le Préjident a:
donné le bureau à tel ou tel Confeil-
1er.
On dit proverbialement & fîgu-
rément , que Pair du bureau eft fa-
vorable , eft bon , ou qu'/7 n'eft pas
bon ; pour dire , que les apparences
font ou ne font pas bonnes pour le
: iuccès d'une affaire.
Tome ir.
di
BUR 377
On dit auffi proverbialement &
figurément , connoître tair du bu^
reau; pour dire, preffentir l'évé-
nement d'une affaire:
Bureau , fe dit d'un lieu deftiné pour
y travailler à l'expédition de certai-
nes affaires. Il eft allé au bureau de
la Guerre.
Bureau , fe dit quelquefois des per-
fonnes mêmes qui travaillent à un
bureau , & particulièrement en par^
lant des Commis qui travaillent
aux bureaux des Secrétaires d'Etat,
Les Bureaux refteront à Verfailles.
On dit, <^une perfonne a du
crédit au bureau ; pour dire , au'ella
a du crédit auprès des commis d'uu
bureau.
Bureau , fe dît d*un lieu où Ion
traite les affaires des communautés.
Chacun des Cix Corps des Marchands
de Paris a fon bureau particulier
f)our dëhbérer fur les affaires qui
e concernent : mais c'eft dans celui
de la Draperie , comme lé premier
corps , que fe tiennent les affem-
blées générales des (îx Corps.
Bureau , fe dit , en termes de Com-
merce , d'un endroit deftiné pour y
vendre Se débiter certaines mar-
chandifes de manufafture particu-
lière ; tel eft le Bureau des Maro-
3uinsj tel^eft le Bureau des Cuirs
e Hongrie , &c.
Les Tanneurs , Mégîffiers , Cor-
donniers , &c. appellent , Petit Bu--
reau , le bureau des Vendeurs de
Cuir.
Bureau des Pauvres , fe dit du bu-
- reau où s'affemblent les Commiflai^
•rej des Pauvres.
Bureau de l'EcrttoAe , fe dit, en
termes de Palais , du lieu où les
Jurés & les Greffiers de TEcritoire
s'affemblent pour arrêter & figner
des rapports.
Bureau de la Ville , fe dit de la
Bbb
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^7^ RUB
ïurifdiftioa du Puevôt/des Mar- ;
chauds & dea Echevins*
BuKBAu DU'CoMMBacB, fc ditd'un
Bureau ctaBli' oa» Arrêt du. i r Juin
. 1711,» à li place du Confeii de
Commerce , & qpi cft. cotnpoCé. de
Huit perfonnes choifies^ par le Roi ,
pardevant lefquelles Te difcutent &
sexaminent toutes les affaires rel^
tives au Commerce. Ce- Buceau
s'âiïembre tous les Jeudis.
KuitïEAU DE LA Banque royahe,
. s'eft dit prétcdomment en Erance j
dies diffèrens. lieux du roy^aume où
fe failoient en 1719 &c en 1710,
les opérations de cette banqfie.
Bureau des Binancks^ , fe dit de
la Jurifdidtion des Tréforiers de
Sraiice^, Généraux des Finances &
Grands- Voy ers. Les membres de
cette Gempagnie joniiïènt de très-
Beaux privilèges: Us font du^Corps
des Cours. fupéneur^Sj où ils ont
ordînaireraenc féanceavec les Con-
feillers j & ils ont, comme leS' Of-
ficiera, des Parlemens ,. Chambres
Ses Comptes & autres Tribunaux
fouvenains ,• lanoblelFe héréditaire ,
l'exemption des droits feigneuriaux
dans la mouvance du Roi, >&<;• Ils
font d^ailleurs. Commenf^ux db la
Maifon'duRoi<, &jpui(rdnt en cet-
ce qualité^, de toutes les prérogati-
ves des Officiers de Sa Ma|efl:e«
Le Bureau^ des Finança? de Paris
eft compofé d*un premier &• d^un
fécond Pnéfident en- titre' d'office ,
de quatre Préfîdens d*ancienneté,&
de trente*autr-e« Tréfbriersde Fron-
ce ,. outre un Avocat du* Roi & un
Procureur du Roi, qui fe trouve
qualifia dant*quelqvieS'Edit$>& Let-
tres Patentes , de Procurer General
pour le fervice du Bunaw & de la
Chambre des Finances. M f a auffi ,
d'ans cette Compagnie, quatre Gom-
jiûflabes^ génécMV de» M^Vgiiene^
BUR
â^ec des Greffiers ic das Biif-
fiers.
L'Edit de 1^9 ) , par leqpel Louis
XIV. fupprima la Chambre duTré-
for, &riacorpora aiu Bureau des
FinanceS'> attrioue i* ce dernier Tii«
bunal Jurifdiâion pour connoicre
des affaires concernant lesFinancos j
la Voierie , les Domaines du Roi
dans rétendue de la Généralitd de
Paris, TenregiArement & Texécu*
tion des Brevets & Lettres de dons
accordés par Sa Mâjefté ^ les Lettres
de naturalité & de légitimation ji&
de tous-autres objets qui avoient été
jufqu alors de la compétence de la
Chambre du Tréfor.
Le Bureau des Finances oonnoïc
auffi de ce qui a rapport aux bâti*»
mens & réparations du Palais à Pa-
ris & àes Jurifdidions Royales»» Il
a encore dans fon Rdiort les pontS
& chauffées , le pavé , & autres ou- '
vrages publics, &c.
Bureaux des Greffes ExCoNtROL*
LES DES GbNS DF MAIN - XORXtf
POUR LBS Commun AuifÉS) fe dit
des bureaux- où les-g^ns-de main«-
morte font obligés de faire enre-
giflrer la déclaration de tous leurs
biens & revenus, aux termes Aq%
Edits & Réglemens qui le prefcrir
vent.
Les loicataites des biens adparte^
nans à gens de main*morte doivent
auffi faire enregiflrer dans ces- bu-
reaux , les conventions^ en- vertu
disfquellesils jouiflènt de cesbienl.
Bureau des Décimes, fe dit d-un
Tribtmal eccléfiaflique où fe fait la
répartition des femmes i imposer
fur les perfonnes & les biens des
eccléfiafliques & communautést Ce
Tribunal » aoffi le droit de j^er
lesqueflions concernant ces impo-
fitionsk
Les bureauKii ^ Décimes^ ùjat
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BUR
àe S%vai fortes , 1«$ diocè^uis , &
'les généraux ou fouverains.
ScjicAux Diocâs AiKs , fe 4ic de ceux
2ui ont pour reilbrc l'étendue d'un
i0çèCe. i.e nombre des députés
eccléHaftiques qui doivent com^po-
ier le bur^u diocèfam^ varie iekm
les diocèfes. -On les choifit parn^i
•les Bénéficiers j TEvèque , -pit fa
dignité , eft le chef du bureau. Ce
font les Députés qui , conjointe-
ment avec lui , répattiflent les im-
portions <ïue chaque département
doit fupporter. *Ces Députés font
réputés préfens & leurs bénéfices
pendant tout le temps qu**ils era-
vaiHent au bureau. Ms font autori-
£és i feire arrêter les rôles félon la
connoiflance qu'ils ont en leur cpnf-
cience , de la qualité & revenu des
biens fujets à l'impofition , fans
qu'ils foient aftreints de fuivre dans
ces rôles les anciennesérépaititions.
Bureaux oénéraux , ou supi-
RietJRS , fe dit d&ceux où fe jugent
"fouv^rainement toutes les af&icei
qui y Com portées ^par appel des
bureaux diocèfains du tefforr.
Ces bureaux fupérîeurs font au
nombre de huit. Sept furent établis
par Edit du mois l^ Février i j8o,
emregiftré le i Mars fuiv^nt. Ce
font ceux de Paris , Lyon , Rouen,
Tours, Bourdeaux» Touloufe & Aix
en Provence. Le huitième, qui. eft
.Bourges , fut créé par Lettres Pa-
tentes du 6 Juin 1 5 8(> , confirmées
par un Edit du mois de Mai 1 598.
Le bureau général du Clergé à
Paris fe tient au Palais , au-deflus
de laTournelle.il a pour Juges trois
Confeillers du Parlement, dont le
plus .ancien préfide , & autant de
Confeillers-Commiffaires Députés,
qu'il y a de diocèfes reîTbrtilTàns à
ce bureau : il y a en outre un PtOr
moteur général, 1
Conforraéipent ^vit Lecc£es {Pa-
tentes du ^4 Mai 1 760 , les contri-
buables ne peuvent êtce reçus à s'y
pourvoir jconKe leurs taxes , x>upar
appel des Jugemens rendus aux bu-
^^ux diocèfains > pour les tsaos
'«Kcédant 50 ibvresj quirls n'gient
préalttblementpayé lestermôséobus»
£c qu'ils n^n .âyont rappoccé les
qui^rances des llecev^urs <liâcè-
iains.
Siîivant ces marnes Latccas Pa-
tentes , £ 4es «ef mes^e fimpofinon
jne font pas échus , ceux <yÀ fepré-
fendent fuf-taxés , ne peuvent ^de-
mander aucune diminution ni ^ié-^
charge, qu^ils n'aient préalablement
payé la inoiûé de leurs impoficions^
oc donné un état de la valeur du
•revenu & des charges devsbénéâces-,
certifié véfitable par celui qui fe
plaint , avec les pièces juftificatives
de fon état , â peine du double.
Les Bureaux Supérieurs, •enpp^ii'
noBçant furlesappelsdes Seftt^nces
deséureauxdiocèiai«s, ne peuvent
fixer pour toujours à une certaine
fomme les cottes de ceux qui Ibnt
fujets aux impofitions du Qergé ^
à peine de pullité.
Les Bureaux Supérieurs ne peu-
vent connoître .en preimèie inuaiv
ce des .caufes concernant 'les 4éci-t
mes.
Il faut auffi remarquer qu'il y a
des affaires qui regardent les di-
cimes , dont les Bureaux Diocèfains
& même les Supérieurs ne font pas
en poffefljon de connoître. De ce
nombre font las décrets des ch^irget
des Receveurs & Cwer^leurs des
Décimes , & les ventes & adjudica-
tions qui fe fon? en confé<juence de
ces décrets.
Bureau d'adresse ^ fe iit d'un iie^
où fe débite la Ga^e^e if affii.
Bureau d*adr«s» , fe àk ^uiffi > ea
0bbij
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3So BUR
plaifantant , d'une perfonne qui s*in-
rorme des nouvelles de la ville pour
aller enfuite les débiter de côté &
d'autre. Cette Dame ejl un bureau
d'adrejfe.
Bureau , fe dit d'une forte d'étofFe
groffière , qu'on appelle autrement
bure. Il a un habit de bureau.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde moyenne au Singulier >
mais longue au pluriel.
Le X final , qui forme le pluriel ,
{)rend le fon du \ devant une voyel-
e , en fuivant néanmoins la règle
{;cnérale donnée ci-après. Foye:^^ la
ettre S.
Il faudroit fupprimer un e qui
cft oifif, & écrire, burau. Voyez
Orthographe.
BUREBA i nom propre d*une contrée
d'Efpagne , dans la Vieille Caftille ^
entre le Rioja de les montagnes
d'Occa.
BURELÉi adjedif& terme de l'art
Héraldique , qui fe dit d'un écu
rempli de longues liftes de flanc à
flanc , à nombre égal , & d'émaux
differens.
ToRSAY , burelc d'argent & d'a-
zur , à la bande de gueules brochant
fur le tout.
BURELLA ; nom propre d'une peti-
te ville d'Italie y au Royaume de
Naples^dans TAbruzze ultérieure,
à cmq Ueues de MoUfe.
BURELLE; fub^ftantif féminin , &
terme, de l'Art Héraldique ^ qui fe
dit d^une fafce de huit , dix ou dou-
ze pièces;.
BURENj nom propre d'une petite
ville d'Allemagne j au Cercle de
Weftphalie, dans TEvcché de Pa-
derborn , fur la rivière d'Alme.
C'eft le chef-lieu d'une Baronie.
BuRBN ., eft aufli le nom d'une jolie
petits^ ville de Suiffe , fur la rivière
. dTAar ^ aa-deCoos de Gottftatt..
BUR
BuREN , eft encore lenofki d*iibe tîlle
& Comté des Provinces-Unies ,
dans la Gueldres » à une lieue de
Tiel.
BUR ESSE; vieux mot qui flgnifioit
autrefois laveufe.
BURET ; ( le ) nom propre d'ua
bourg de France , dans le raaine , â
fept lieues , nord-oueft , de la Flè-
che.
BURETTE ; fubftantif féminin. Vr^
ceolus. Petit vafe à mettre des li-
queurs. Des bureues de vcrmeilt
BuRBtTE, fe dit particulièrement de
ces petites buires où Ton met de
l'eau & du vin pour dire la meife.
Prépare:^ les burettes j le Prêtre va
à lauteU
La première fyllabe eft brève , la
féconde moyenne ,1a troiiième très-
brève.
Il faudroit fupprimer tm r qni eft
oifif y doijjner l'accent grave au pé-
nultième e , & écrire » d'après fa
prononciation j^ burite» Voyez Or-
thographe.
fiURG y nom propre d'une petite ville
des Provinces-Unies , au comté de
Zutphen ^ entre Anholt & Dote-
kom..
BURGAGE ; vîpux mot qui fignifioit
autrefois un droit du au (eigneur
par fes vafTaux.
BURGALAISE j vieux mot qui ff-
enifioit autrefois une pique ,. ipie
lance..
BURGANDINE j fubftantif féminin.
La plu^ belle efpèce de nacre ,. &
qui eft produite pat un limaçea
appelé burgau y dont elle eft 1 c-
caille. On en fait quantité d'ou-
vrages de bijouterie , comme ta-
batières ^boîtes j &u
Les deux premières fyllabes /ont
movennes y la rroifième eft brève >
& la quatrième très*brève.
BURGAU ^fubftantif mafculin. Sorte
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' BUR
(âe limaçon de mer, qu'on trouve
dans les îles d'Amérique. C eft de
la coque de cet animal qu on tire
cette belle nacre appelée burvandiney
& qu'on préfère à la nacre de perle.
BURGAU j nom propre d'une ville
& château d'Allemagne , dans le
cercle de Souabe > & capitale d'un
Margraviat de même nom ^ flcué
entre révcché d*Augsbourg & le
Danube.
BURGDORF ; nom propre d'une
jolie petite ville d'Allemagne , dans
le duché de Lunebourg , fur la ri-
vière d'Owe , entre Zelle & Han-
novrc.
BuRGDORF , eft au(fî le nom d'une
ville deSuifTe j au canton de Berne,
dans TArgow.
BURGEL i nom propre d*ime petite
. ville d'Allemagne, au cercle de la
kaute Saxe , fur la Sala. Elle ap-
partient au duc de Saxe Weymar.
BURGER,BURGUERi vieux verbes
qui fignifioient autrefois pouffer ,
: heurter.
«DRGHELLIj fubftantif mafculin.
On donne ce nom à Venife à. Cer-
taines petites barques avec lefquel-
les on va prendre l'air fur la mer.
On les appellç aufli petits buccn-
taures.
BURGH.UPON-SAND ; nom pro-,
• ; pce d'un bourg d'Angleterre , dans !
la Province de Cumberland , près
de CarléoL C eft^U où mourut
le roi Edouard I , en 1 307.
BURGIAN i nom propre d'une ville
Îeuplée & confidérable d'Afie> dans
; Koraffan , prè& d'un lac de mê-
me nom.
BURGLEHN ;: fubftantif mafculin.
Cctoit autrefois en Allemagne une
forte de convention , par laquelle
deux familles s'engageoient ^ tant
rDur elles (jue pour leur poftérité ^
i^ t&LQwn murufiUfioaeBt eu toute
BUR 3«t
cîrconftance , & à la charge que fi
l'une des deux venoit à s'éteindre ,
l'autre lui fuccéderoit dans tous fes
biens ^ fes droits & fes préroga*
rives.
BURGLEN j nom propre d'une petite
ville dé Suiffe, dans le Turgow.'
BURGMANN j fubftantif mafculin.
C'eft le titre que portent en Alle-
magne les Magiftrats des villes dé
Fridberg & de Gelnhaufen. Ils éli-
fent le Burgrave qui relève immé-
diatement de l'Empereur.
BURGOINNE j vieux mot qui iîgnî^
fioit autrefois Bourgogne»
BURGOS ; nom propre d'une villear-
chiépifcopale & confidérable d'Ef-
pagne , lur la rivière d'Arlançen ,
dans la vieille Caftille , dont elle eft
capitale. Elle fut autrefois la rcfi-
dence à^s rois de Caftille.
BURGRAVE i fubftantif mafculin.
Titre de dignité en Allemagitev '
Les Burgraves A:oient ancienne-
ment des officiers auxGoels les Em-
' pereurs avoient confié la garde de
quelque ville. Quelques-uns môme
adminiftroient la Jùftice. Dan^ la
fuire l'office de Burgrave devinr'bé-
réditaire > & plufieurs de ctvaè ^%
en étoienc revêtus, s'érigèrent ea
Souverains des villes quou avoir
confiées i leui garde*
Les Burgraves d'anfourd'hut re*«
çoivent de l'Empereur l'inveftiture
féodale des lieux dont ils font Bur*
graves*
Les Burgraves de MagdebouTg^
de ReinecK, de Stiombere &de
Nuremberg » font décorés du titre
de Princes de FEmpire.^
BURGRAVIAT^fubûantif mafculin.
Diraicé du Burgrave.
U. fei dix auffidu territoire qtsi dé*
pend d'un Burgrave^
BURIACH j nom propre d'un bourg;
d'AUqmague » dan^ le. Mar^aviao:
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de 3a(le I>oui:kch > ^ ^iew)imies
de Philipfibovirg.
3U^IANA .j nom propre d*w hontg
d'Italie 3 ^n Tofc^ie , fitué Xw les
bords d'un lac de même nom.
^URJQ^ i ^^m propr? d'vme ville
d'Allemagne , ui.r le {Uiin » au
. duché de Clèvies, Elle app^rtion^
au roi de PrulFe.
BURIE y nom propce d'un bourg de
France , dans l'Angoamois , à deux
lieues^ d^ttwe , nord-nord- eft, de
Cogna^c.
3UI!l]^ y fub^fUncif mafcuUn. InAcu-
menc .d'acier donc pn (e ieit pour
. grayer Air les oiseaux > 6c donc U
^rpie varie au gccde ceux qui en
fpnt ufage.
Les orfèvres j Jes torJogers ^ les
foiii:bi0eur5 > ]es ferrutiers» Se plu-
fieurs autres ouvriers fonî ufage
4u;b.^rin4 mais ceyx qui s'^n fei-
v^nc le plus , (ont les 'gi:aveurs en
«aille-douce j'xjuand fis xie gravent
f¥t$ 4 Ikau focte.
JU^ JitaJUens attribuent J'ii^n-
ition de la gravutp aulhurin jpoiir les
eftampes^ au peintre Mantcgoe qui
vjkyQÏxdwu le feizième ûèds..Le
jc^ivre rouge »& préf<é^ahle i Jtiout
aiUjtre pour gerce Ibcte de gravure.
L'artifte deflîoe d'abord légère*
ment le modèle à graver j il éta-
blit enfui te Je dei&in de manière
à &ire recomuatre toutes ies par-^
jûes y & enfih^ pour rdemière aé-
ration y il élargit Se forrifiecoos les
, traits.
3y RiN , fe die , en ter tpes d'Amateurs,
des eftampes gravées ^u bunn. (Tcjl
le burin de Picart^icc.
Qn dit auflî WLun burin aÀu mi*
rite , du goiky uç tome , tcc. pour
i&e, que l'ouvrage gravé au burin
^ ces qualités.
Oa dit encore d'un c>ceHeat gra^
jreur ^ q^*// ç, u bum bfm i d4Um ^
difigdfUifomÂi^y quUlgrdVjie jjîeft.
Xa première iy lUbeett brève ^ &
la féconde moyenne au fmgMUer,
mais longue au pluriel.
BURINJE , EE i >idje(Stif «c paruiupç
nalUf. Foyf^ B.uiviher.
BUJMNEKi v^r^aiïif 4e laipr^nMère
coDJliga.iis)n , l^^^l ;fe c»wpmie
cprnme çhanter^. C^lar^. Xïaywler
au bwrin^ ay^cje Wrin^ gray€ff* //
fit buriner une chajje Jiiria prenûèrâ
fl^nçhe,.
JL^ déawpremîèr^sXyiWwipnt
hï,hv^^ ,.& la trpifièipe^ft .longue ou
bKèy^^.çftmoiîe qo^ç jJexpUquonsau
mot Vlrbe , avec la conjugaÂfon &
ja quacKÎcé pro£Qtdique des aimes
iteiçgs.
BURITACA ; Baudfaiid piaM «ne
jconué^de oe nan> ^%yÂsd%iqpt
«léridi^aie , m gouvôcnemem de
5t.e. iMajpthe> . ' ^
BURLATS4 ûom propre d*unc pepte
vitte de France ^ en Languedoc » t
june )liette « xiocd-eft , M CaAcses.
BURLESQUE ; adjeftif des deux
Kân£QS. jQcuîaris» JBouffoD ^ |dAir
kmt^ ikcétieux^ea^ué^quitiourite
djeice. Cejtoi^e efi Mcmfà aidées
iurUfques.
£crB.LESQu€ , fe dit » p^ extenfion,
' de ce qui eft comique & texcneva-
Îant. LcfS Auteurs parutertt €0as fut
? théâtre avec 4cs figures hmiefi^
qufis.
BuRXBSQUB , fe dit fubftaiitûremeBC
d'un ftyle bouffon.
Ce que nous avons de nioins tnaur
«a^ divks ce genre » -eft le Virgile
cravefti de Scaroo > fort loué dans
fa nailTance , & aujourd'hui fort
décrié, C'eft que le gouit éclairé ne
doit pas s'accommoder d^un ^^re
qui puife (^ beautés dans ce que
let idées & les exppeflion«o|it do
plus vil %c de plus ao{eâ«
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BUR
.iio ». U feconde encdte ^ & h ttoi-
fièrtcr très^-brève^
Ce mot employé comme adjeo^
tiF,.ne doit pas régulièrement pré-
céder le rubfliancif auquel^ il fe
rapporre. On nedira pasu/x^ ^«r-
Ujhue préface , mais une préface bur-
lelque.
fiÛRLESqtltMENT j. adverbe, tu^
dkrè. &une manière burlefqae.
Cette aârice chante burlefquement.-
La première fyjlabe eft moyen-
ne » la féconde encore j. la rroi-
fième et ès^ brève >j & la quatrième
moyenne.
il faudroit changer qii eti kyU
dernier- ff en a , SC écrire , d'après
la prononciation ,. burUikemant.
' Voyez. Orthographe.
BURLETÉi vieux mot' qui figni£oit
autrefois une pente bourfe.
BtTRNLËYj nom propre d'un bourg
d' Angleterre» dans le duché de Lan-
caftre.
BtJRpN j vieux mot qui fedifoit au-
trefois, d'un, endroit où. Ton man^
gâiDir.
BURRA ; nom propre d'une île de
rOcéan, l'une des Orcade^ ,, encre
Pomona te SoutK^Ronalfa. Elle
abonde en* blés ,.eA bois > en lapins
& en'paturages.-
BIiIRROv nom propre d'une île de la
mer des Indes , entre les îles d'Àm-
boine &- des Celèbes. Elle a. deux
cenr lieues de circuit.
BURSADA y nom propre. G'eft, fé-
lon Ptolémée , une ancienne ville
d'Efpagne y dans la Celtibérie.
BURSAL) ad^edif mafculin^ qui n'eft
ufité qu'avec le fubftantif Edu ,
en pariant des Edits dont lobjet
eft de tirer de l'argent àts^ peuples
peur fttbventr aux befoins de TËrat.
On a publié un EditburfaL Le- Roi
év adrejfé au* Parlement (km Edits
àurfaM.
BUR
3»5
Lerdeux fyllabes font moyennes
au finguli'er^ mais la féconde eft
longue au plurieU
Le pluriel fe forme en changeant
al en aux^ dont le x prend leion du
:(^ devant une voyelle , en fuivant
néanmoins la règle générale don-
née ci - après. Foye:(. la lettre S.
BURSÀNO y nom propre d'un Bourg
& cap- dltaÙe y au royaume de Na-
pies y. dans la Calabre ultérieure.
BURSE ; nom jpropre d'une ville con-
ijdérable de la Turquie d'A/ie^jdans
la Natolie» à* dix- milles- du- motit
Olimpe; Les^ Rois de Bithirtie
y résidèrent autrefois y de même
ries Empereurs Turcs , avant
s'être emparés^ deConftamitio*
pie.
BURTIN A ; nom propre. C'eft yfelon
Ptolémée j uneancienneville d'Ef-
pagne » aU pays àos Ilergètes.
BtjRLFZ 'y nom propre d'un bourg de
la Turx}uie d'A(ie,,dans laNatolie,
fur le Madré.
BURY j nom propre de deux villes,
d'Ânglererre , dont une dans le
Comté de Suffolk ,. & Tautre daas
la-Province de Lancaftre.
BUS j. nom propre d'une île de l'O-
céan feptentnonal , entre l'Iilande
&; Terre-Neuve*
BUSC i: fubftantif mafculin^ Pedt
bâton d'ivoite^de bois' ou de ba-
leine , plat , étroit^ arrondi par les
deux extrémités > ic dcmt les fem-
mes font ufage pour tenir lettc
Gor{>s de jjupe en état. EIU a rompu
fon buff. Elle ne port^ point de
bufcsh
Ce monofyllabe eft moyen au
IbguUer , & long au pluriel.
Le c 6nal fe fait toujours fende
comme un h
BUSCAIGE ; vieux mot qui (igpi-i
Ifioit autrefois' unis fetvicude,. o^
corvée*
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3*4 BUS
BUSCHER i vieux verbe <jui fignifioît
autrefois abattre du bois.
BUSEj Aibftantif féminin. Butcovul-
garis. Efpèce d oifeaude proie, qu*on
nomme auflî bondréc. Il eft auflî gros
qu'un faifan , & a vingt pouces de
longueur , dej)uis la pointe du bec
jufqu à l'extrémité de la queue. Son
envergure eft de plus de quatre
pieds : fa tête eft grande , fon bec
court , crochu , & d'un bleu noi-
râtre , mais la partie fupérieure en
eft recouverte par une peau jaune.
Il a de grands yeux , dont l'iris eft
d'un jaune blanchâtre , & la pau-
pière inférieure couverte de duvet.
Le plumage de la face fupérieure
eft de couleur de rouille , & celui
de la face inférieute d'un blanc jau-
nâtre.
La bufe ne vaut rien pour la fau-
connerie. Elle fe nourrit de rats,
de taupes & d'oifeaux. .
On dit figurément & proverbia-
lement , qu'o/z ne peut pas faire
• d'une bufe un épervier ; pour dire ,
qu'on ne peut pas faire d'un fot un
habile homme.
On dit auflî proverbialement &
figurément , d'un fot , d'un igno-
rant , que c*ejl une bufe.
BusB , fe dit dans les grofles Forges,
d'un canal d'eau qui fait tourner la
roue de l'arbre, par le moyen du-
uel le martinet marche.
La première fyllabe eft longue ,
te la féconde très-brève.
11 faudroit changer le s en ;f ,
& écrire , d'après la prononcia-
tion, bu^e. Voyez Orthogra-
phe.
BUSENTO; nom propre d'une petite
rivière d'Italie, au Royaume de
Naples. Elle a fa fource dans la
montagne de Satriano , & fon em-
bouchure dans la mer de Tofcane,
près de Policaftro.
BUS
BUSHELE j vieux mot qui fîgnîfioît
autrefois boifteau.
BUSIRIS j terme de Mythologie, &
nom propre d'un Roi d'Egypte , fils
de Neptune , & de Lyfianafle , qui
I)our ooéir à certain Oracle , immo-
oit à Jupiter les Etrangers arrivés
dans ks Etats. Hercules étoit con-
damné par ce Prince à fubir le mcme
fort , & déjà on le conduifoit à l'au-
tel , quand ce Héros rompit fes
chaînes , tua Bufiris , de mêm^
qu'Iphidamas , fils du Tyran , &
Chaldes , fon Héraut d'armes.
BusiRis , eft aufli le nom d'une an*-
cienne ville , qui étoit bâtie au mi*
lieu de l'Egypte dans le Delta. Ou .
y remarquoit le tombeau d'Ofiris ,
& un très-beau temple d'Ifis.
BUSLACENA ; nom propre d'une
ancienne ville d'Afrique, dont parle
S. Auguftin.
BUSM ADIS ; nom propre d'une an-
cienne ville d'Afie, qu'Etienne le
Géographe place dans Vlfaurie. .
BUSO j nom propre du Cap le plus
occidental de l'île de Candie , ^is-
à-vis de celle de Cerigo.
BUSQUÉ, ÉE; adjeftiffe participe
J^aflîf. Voye:^ Busquer.
SQUERi verbe aftif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Adion de
mettre un bufe dans un corps de
jupe. Cette Dame n*eji jamais buj^
quée. Il faut vous bisquer,
Busquer, fe dit, dans le ftyle fa-
milier , dans la fignification de
chercher ; mais alors il n'a d^ufage
qu'en cette façon de parler , buf^
? mer fortune ; pour dire, chercher
brtune. // efl allé bufquer fortune
cher une jolie femme* ^
BUSQUET i vieux mot qui fignifioit
autrefois touffe.
BUSQUIÈRE; fubftantif féminin.
. L'endroit d'un corps de> jupe où
l'on
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B U S
Van place le bufc. Le bufc tjl fortî
de la bufqutcre.
La première fyllabe eft brève, la
«^féconde longue ., & la croifième
; très-brève.
Il faudroit changer ^w en X:, &
«rire, d après la prononciation,
bushiére. Voyez Orthographe.
aBUSSARD ; fubftantif mafculin.
Sorte de vaiflèau compofé de dou-
ces & de cerceaux , dans lequel on
.met du vin ou d'autres liqueurs , &
^qui contient deux cent feize pinres
*de Paris. Le buffard eft une des
neuf futailles régulières dont on
•fait ufage en France.
On s en fert particulièrement en
Anjou, & dans le Poitou.
BUSSE.; vieux mot qui s*eft dit autre-
fois d une forte de grand bateau.
BUSSERETH j nom propre d'une
ville d'Afie , dans l'Arabie Pécrée.
Il y a un Archevêque Grec.
^USSEROLE,; fubftantif féminin.
Petit arbufte j prefque rampant ,
.ayant des tiges aflez nombreufes,
courbées vers la terre. Ses feuilles
dTont fimples j charnues, dures, ova-.
4es , imitant celles de l'olivier par
4eur confiftance , mais plus pe-
. tites : il a fes fleurs difpofées en
.grappes au fommet des tiges , & il
leur fuccède àqs baies d un beau
rouge.
Cet arbufte croît fur les Alpes &
dans les bois montagneux. Il eft fans
odeur : {es baies , qui ont un goût
^yptique, font corroboratives , af-
xringentes & diurétiques.
On a emjjloyc cette plante de
nos jours , très-avantageufement
contre le calcul. On la donne en
poudre à la dofe d'un gros à l'hom-
me, & à U -dofe d'une demi-once
aux animaux.
BUSSETO ; nom propre d'une ville
d'Italie , au Duché de Plaifance >
TofTu IF.
BUS 385
ifCCis la Lombardie , fur le ruilFeau
de Longena.
BUSSIÈRB- POITEVINE ; nom
f)ropre d'une ville de France , dans
a Marche , fur la Gartempe , envi-
ron à douze lieues , nord-oueft , de
Limoges.
BUSSIERES^ nom propre d'un bourg
de France, en Auvergne, à neuf
lieues , oueft-nord-oueft^, de Riom,
Il y a un autre bourg, de ce nom
■dans le Foreft , à cinq lieues, fud-
eft , de Roanne.
BUSSY j nom propre d'un bourg de
France 3 en Champagne , à une
lieue &c demie , 'eft-nord-eft , de
Joigny.
BUST i nom propre d'une ville forte
de Perfe , dans le Sableftan , dont
elle eft capitale.
BUSTAIL i vieux mot qui fignifioit
autrefois, bois de lit.
BUSTALHE ^ vieux mot qui figni-
fioit autrefois droit de pâturage.
BUSTE j fubftantif njafculin. Ouvra-
ge de Sculpture repréfentant une
figure humaine é[\xi n'a que la tète,
- l'eftomac & les épaules fans les bras»
lia le bujle d'AuguJie en marbre.
Buste , fe dit auflî , en termes de
Peinture , d'un portrait à demi-
corps, où la perfonne ne parok
que jufqu'à la ceinture. Ce Peintre
vculoit avoir cent écus pour un bufte.
BusTB , fe dit, en tetmes de l'Arc
héraldique , de l'Image d'une tète
avec lapoitrine , mais fans bras.
Bustes , fe dit dans le Commerce , de
ces boîtes de fapin légères, & à de-
mi-rondes , dans lefguelles nous
l^iennent les raifins de Damas.
La première fyllabe eft moyen-
ne, & la féconde très-brève.
BUSTUAIRE^i fubftantif mafculin.
On appeloit ainfi les Gladiateurs
qui fe battoient chez les Anciens ,
auprès du bûcher où l'on brûloir un
C c c
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38tf BUT
mort , pour célébrer fes obft-
ques.
Originairement on facrifioit des
captifs fur le tombeau d'un guer-
rier , parce qu'on croyoit que leur
fang appaifoit les Dieux infernaux ,
& les^rendoit favorables a\4 défunt :
mais cette coutume ayant dans la^fui- I
te , paru trop barbare , on rit combat-
tre , en place de cet nStimes , des
Gladiateurs, au fang defquels on
attribua le même effet.
BUT y fubftantif mafculin. Point où
1 on vife , & auquel on a deffein
d'atteindre*^ // a touche trois fois le
but.
But A BUT , fe dît adverbialement ,
pour dire également , fans aucun
avantage d'un coté ni de l'autre.
Nous jouons cnftmblc but à but^
On dit que deux perjbnnes ont
troqué but à but ; pour dire , troc
pour troc , fans aucun retour de
part ni d'autre.
On dit auflî que deux perfonnes
fejont mariées but à but; pour dire,
que l'une n'a fait en fe mariant, au-
cun avantage à l'autre.
But, fe dit, dans le fens figuré, de
la fin qu'on fe propofe , du princi-
pal objet qu'on a en vue. // avoit
pour but de marier fa fille à, ce Sei-
gneur.
On dit , aller au but; pour dire,
aller diredlement à la fin qu'on fe
propofe. Je vais- toujours au bue.
On dit auffi figurément , de quel-
qu'un qui- a rcuffi à trouver la folu-
tton de quelque difficulté y qui/ a
touché au but , quiL a frappé au
but. ^
Dfbut BN BLANC, fe dit figurément
& adverbialement pour dire , bruf-
Suement y indifcréttment , impru-
ement , fans réflexion. // lui dit une
grojjîèreté de but en blanc. Il avoua
cette fottife de but en- blanc.
BUT
Différences relatives entre Sot
vues , dejfein.
Le butQ^ plus fixe , c*eft où Toif
veut aller : on fuit les routes qu'on
croit y aboutir , & l'on fait fes ef-
forts pour y arriver. Les v«^j font
plus vagues \ c'eft ce qu'on veut
prouver : on prend le» melures qu'on
juge y être utiles , & Ton tâche de^
réuffir. Le dejfein eft plus ferme;
c'eft ce qu'on veut exécuter : oni
met en œuvre les moyens qui pa-
roiffent y être propres ,.& on tra*^
vaille à en venir à bout.
Un bon Prince n'ad'autre deffelrt'
dans fon gouvernement , que 4&
rendre fon Etat floriffant par les
Arts , les Sciences , la Juftice &
l'Abondance ; parce qu'il a le bon-
heur des peuples tnvue y.ôc la vraie,
gloire pour but.
Le véritable Chrétien n'a d'autre
but que le Ciel ^ d'autre vue que de
plaire à Dieu, ni d'autre dejfein qao^
de faire fon falut.
On fe propofe un but. On a des^
vues. Oh forme un dejfein. -
La raifon défend de fe propofer
un but y on il n'eft pas poflible d'at-
teindre j d'avoir des vues chiméri-
ques , & de former- des dejjeins^
qu'on ne fauroit exécuter.
Si mes vues font juftes , j'ai un^
dejfein dans la tcte qui me fera ar-
river à mon but^
Ce monofyllabe eft moyen auiîn-^
gulier j & long au pluriel.
Le t final fe £iit fentir. en tojjte.'
circonftance.
BUTAM A y nom propre. C'eft , fe^
Ion Ccdrene , une ancienne ville de.
la Dalmatie.
BUTE ; fubftantif fémimn* Scalpram.
Inftrumenr avec lequel 4es Maré-
chaux coupent la corne des che*
vaux.
BuTE^ fe dit aufli. en termes- da
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BUT
î'Art héraldique. On voit cet în-
ftrument fur difFcrens écus. La
maifon de Buret , en Savoie , porto
crois butes en poignée.
La prenûère fyllabe eft brève , &
la féconde très brève.
BUTÉ , ÉE ; adjedif & participe
paflîf. Foye\ Buter.
Buté j fe dit ^ en termes de Vénerie ,
d un chien qui a la jointure d§ la
jambe grofle.
On dit de deux perfonnes , qu*^/-
^es font butées l*une contre l* autre ;
four dire , que Tune eft oppofée à
autre.
On dit auflî qu 0/2 ejl luték quel-
le chofe ; pour dire , qu'on y eft
fixé , arrêté.
BUTEAU ^ vieux mot qui fignifioit
autrefois brouette.
^UTER j verbe neutre de la.pre-
mièrie conjugaifon ^ lequel fe con-
i**ugue comme chanter. Frapper au
>ut , toucher le but. Ce verbe n a
guères d*ufage dans cette accep-
tion, quaux jeux de paume &c de
billard. Il na pas buté.
Buter, fe dit d*un cheval qui ayant
Jes jambes foibles , bronche pour
peu aue le terrein où il marche foit
incgaL Ctjl un mauvais cheval qui
bute fans cejfe^
Buter , fignifie , dans le fens figuré ,
tendre à quelque fin. // butait au
gouvernement de la Province.
Buter , eft verbe pronominal réflér
chi , & fignifie fe réfoudre , fe
fixer , s'arrêter , fe déterminer. //
fautfe buter à f exécution du Tefia-
ment.
5e buter , eft auflî verbe pronominal
réciproque , & fe dic^e deux per-
fonnes toujours oppofées Tune à
Tautre. Ces deux Aclrices fe bu-
taient continellement l'une contre
l'autre.
Les temps compofes du verbe
BUT
387
neutre fe forment avec îauxiliaire
Avoir, & ceux du verbe prono-
minal avec l'auxiliaire Être. Ils ont
buté. Ils fe font butés.
La première fyllabe eft brève ,
& la féconde eft longue o«
brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe , avec la conjugai-
fon & la quantité profodique des
autres temps.
BUTERA ; nom propre d'une Ville
&C Principauté a Italie» en Sicile»
dans la vallée de Noto.
BUTÉS j terme <le Mythologie ^ &
nom propre d*un fils de Bor^e , Roi
de. Tnrace , qui le chafla de fes
Etats , pour avoir attenté à la vie
de Lycurgue. Il fe retira avec quel-
ques amis dans llle de Naxos : mai^
comme ils étoient iàns femmes , ils
allèrent enlever fur la côte deTheflc-»
lie, Iphimédie, Pancratis & Coronis,
dans le moment qu'elles célébroienc
les bacchanales ; ce qui indigna
Bacchus^ au point qu'il infpira à
Butés la fureur de fe précipiter
dans un puits où il périt.
BUTHEi nom proore d'une île d'E-
cofle , l'une des w efternes , à lem-
bouchure^de la Clyde. Elle abonde
fin blés , en pâturages , & la pêche
du hareng y eft excellente.
BUTHOUj nom propre d'une ville
& contrée de la CafTubie , fur les
frontières de la Prufle Royale. L'une
& l'autre apparrenoient précédem-
ment à la République de Pologne,
oui les céda en i66y j à TEleâcur
de Brandebourg.
BUTHUAN j nom propre. C'eft ,
félon Pigafet, une île de la mer des
Indes , auprès de celle de Calegan ,
dans l'Archipel de S. Lazare.
BUTHURUS ; nom propre. C'eft ,
félon Ptolémé , une ancienne ville-
de la Lybie intérieure , près de la
fource du Bagrada.
Ceci]
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388 BUT
BUTIÈRE } vieux mot qui fignifioit
autrefois canal.
BUTIN j fubftantif mafcuUn. Pr^da.
Argent , habits , vivres , bétail &c
autres effets enlevés aux ennemis.
Les Grenadiers firent un riche bu-
tin.
La première fyllabe eft .brève , &
la féconde moyenne.
Ce mot n a point de pluriel.
BUTINÉ ; participe paflSr , indécli-
nable. Voye^ Butiner.
BUTINER y verbe neutre de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Prddamfa-
cere. Faite du butin. Les Troupes lé-
gères butinèrent jufquau centre de
la Province.
On dit , en ftyle poétique , &
dans le fens figuré , que les Abeilles
butinent Jur les fleurs.
Les temps compofés fe forment
avec l'auxiliaire AvoiRi Les Houf-
fards Qnt butine dans^xette contrée.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft longue ou
brève , comme nous l'expliquons au
mot Verbe, avec la conjugaifon &
la quantité profodique des autres
temps. •
BUTINIER ; vieux mot qui fignifioit
autrefois dépofitaire du butin.
KUTIREUX , EUSE i adjeftif. Qui'
eft de la nature du beurre. Lapartie
butireufe du lait.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft longue ,
& la quatrième du féminin très-
brève.
Cet adjedtif ne doit pas réguliè-
ment précéder le fubftantif auquel
il sfe rapporte. On ne dira pas une
butireufe fubfiance , mais une fubf"
tance butireufe
BUTOR ; fubftantif mafculin. Sorte
d'oifeau qui vit dans les marécages »
& qui 9 en mettant fon bec dans
BUT
Teau , fait un bruit femblable aus
meuglement d'un taureau. Il eft de
la grofleur du héron gris , & a en-
viron deux pieds & flemi de lon-
gueur , depuis la pointe du bec ,
jufqu à l'extrémité de la queue. Sa
tcte eft petite , étroite , & le fom-
met en eft de couleur noire : il a
aufli une tache de la même, couleur
de chaque coté au coin de la bou-
che. La gorge & les côtés du cou^
font roufsâtres , & marqués de peti-
tes bandes tranfverfales de couleur
noire \ le coa eft couvert de gran-
des plumes , de forte qu'il paroît
plus court & plus gros qu'il ne l'eft
en effet : les plus longues plumes de
la poitrine font noires dans lé mi-
lieu ; ta face intérieure des cuif-
{^^ ôc le bas-ventre font d'un bUnc
mêlé de roux', & la face extérieure
eft parfemée de taches noires ; le
dos eft marqueté de roux pâle & de
noir j avec un peu de cendre , &.
des taches noires qui font plus lar-
ges Se plus grandes que fuc toute
autre partie, dû corps ^ le bas hJcs^
plumes de la gorge eft blanc j-les
grandes plumes des ailes font plus
courtes dans le béron gris \ la poin-
te des grandes plumes ^ft noirâtre ;
le refte eft marqueté de taches tfanf-
verfales , rouffes & noires^ leipeH-
tes plumes qui recouvrent les gran-
des, font d'un roux foncé j laaueue
eft courte y petite , compofée de dix
plumes , qui font de même couleur
que les grandes plumes des ailes ;
les raies & les taches noires qui fe
trouvent entre les épaules , font
larges & Jnelinées en bas i le bec
eft droit * fort j il eft grps à fa ra-
cine , & diminue inlenfiblement
de groffeur jufqu'à fon extrémité
qui eft pointue j il eft tranchant
par les côtés , & entièrement de
couleur verdâtre j les côtés de b*
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BUT
pièce inférieure du bec entrent
dans la pièce fupérieure : la langue
eft pointue }»elle ne s'étend pas jus-
qu'au milieu du bec : l'iris des yeux
eft de couleur jaune , mêlée de cou-
leur noifette j -on l'a vue tougeâtre
dans un^ autre oifeau de cette ef-
pèce : .rouverrare de la bouche eft
tort grande j elle s'étend jufqu'au-
d^li des yeux > de forte qu'ils pa-
roiffent ètre-dans le bec : il y a fous
les yeux un petit efpace qui-eft dé-
garni de plume, & de couleur vei;-
te :-les oreilles- font grandes , les
jambes font dégarnies de plumes
au-defTus de l'articulation j les pieds
font verts ,.ies doigts alongés , &c
les ongles longs^ & forts : le doigt
extérieur tient au -doigt du milieu
i fa naiflànce : l'ongle du doigt du
milieu a le côté intérieur dentelé ,
comme tous les autres oifeaux de
ce genre f. ils fe fervent de ces poin-
tes pour retenir les anguilles & les
autres poiiTons gliflàns : l'ongle du
doigt de derrière eft le plus gros ôt
le plus long. On dit qu'à chaque
ponte, les petits du èutor font en
nombre impair , comme trois ou
cinqv ,Les oeufs font arrondis &c
blanchâtres , avec quelques teintes
da cendré ou de vert. Le nid eft
fait en terre.
La graifle de butor adoucit les
douleurs que caufe la goutte j elle
éclaircit la vue ; enlève les taches
des yeux , & s'emploie avec fuccès
contre la furdité. La cendre de la
peau & des plumes de cet oifeau,
paflè pour avoir la propriété d'arrê-
ter le flux hémorroïdah
BijTOR , fe dit , dans le fens'- figuré ,
d'un homme ftupidc. Cet homme itji
un vrai butor»
On dit , dans le même fens y
d*une femme, que ced une bu-
torde* -
BUT ÎS9
BUTRINTO y nom propre d une
ville épifcopale & maritime d'Al-
banie , fur un golfe de fon nom.
BUTÏIIO j nom propre d'un bourg
. d'Italie , dans le territoire de Ra-
venue. C'eft l'ancienne Butrium , -
dont parle Ptolémée.
BUTTALA i fubftantif mafculîm
• C'eft le nom d'une petite mon-
• noie qui a conts à Gènes , & qui '
vaut environ trois fous un denier
de France.
BUTTE -, fubftaatif féminin, Tcrrea.-
Petit tertre , terrein un peu élevé
naturellement ou par artiltce. Vous
découvrir f^ le village quand vousfe--
re\ an haut de cette butte.
Butte, fe dit auflî d'une petite élé-^
vation de terre ou de maçonnerie ,•
au milieu de laquelle on place le
but où l'on vife , & auquel on'
veut atteindre. La- butte ejl ren»»
verfce.
Poudre de BtJTTS, fe dit de la pou-»
dre dont fe fervent habituellement
ceux qui tirent au blancé Un a plus
de poudre de butte.
Être en butte , fe dit dans le fens
figuré , & fignifie être expofé. Les
gens d'un certain rang font toujours
en butte à l'envie. Il ne dcvoit pas
être en butte à la calomnie.
La 'pi emière fy Uabe eft brève , &
là faconde très-brève.
BUTTÉ, ÉE j adjedif & participe
paffif. /^oy<r;f Butter.
BUTTER i verbe aftif de la pre-
mière conjugaifon, lequel fe con-
jugue comme chanter. Terme d'Ar-
chiteâ:ure. On dit butter un mur ,
une voûte ; pour dire , foutenir un
mur, en empêcher la pouflTée ou
l'écarrement d'une voûte, par le
moyen d'un arc-boutant, d'un pi-
lier - bourânt. // faut butter ce
mur.
Butter un arbre, fedit, en ter-
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390 BUT
mes de Jardinage ^ de l'aftion d'en-
tourer de mottes de terre , le
pied d'un arbre après l'avoir plan-
té.
Butter du câtERr, des cardes
d'artichaux, fe dit auflî , en
termes de Jardinage y de l'aûtion de
mettre de la terre à l'entour , pour
les faire blanchir.
La première fyllabe eft brève ,
8c la féconde ell longue ou
brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbb, avec la conjugai-
fon Se la quantité profodique des
autres temps.
Il faudroit fupprimer un t qui
eft oifif , & écrire , d'après la pro-
nonciation , buter. Voyez Ortho-
graphe.
BUTTIÈREi adjedif féminin, qui,
n a d'ufage que pour défîgner cer
taines arquebufes , dont on fe fert .
pour tirer au blanc. On lui vola/on
arquebufe butticrc
BUTTON-BAY \ nom propre d'un
golfe de l'Amérique feptentrionale,
dans les Terres, ardiques ^ ainfi ap-
pelé du Navigateur Anglois But-
ton.
"BUTUA ; nom propre d'une ville
d'Afrique j que Sanfon place dans
la Baffe-Ethiopie , au Royaume du
Monomotapa , vers la rivière de
Zambre.
BUTURE i fubftantif féminin , &
terme de Vénerie, par lequel on
dcfigne une tumeur qui arrive à la
jointure » au - deffus du pied du
chien de chafle. On appelle chien
buté ^ le chien qui a ce mal.
La première fyllabe eft brève, la
féconde longue, & la troisième
, très- brève.
BUTUS \ nom propre d'une ancienne
ville, que Ptolémée place dans la
Baffe-Egypte.
£tiemi^ le Géographe parle df^une
BUV
titfre ville de mcme nom , jfltuce
en Afie, dans la Gédrofie.
fiUTZAWi nom propre d'une ville
d'Allemagne, au Duché de Mec-
kelbourg , dans la Baffe- Saxe , fur
le Warnow , entre Schwerin &
Roftock.
BUTZBACH j nom propre d'une
ville d'Allemagne , dans la Vété-
ravie , entre Francfort & Gie-
fen.
BUVABLE ; adjedif des deux genres^
du ftyle familier. Potable, qui peut
fe boire. Ce vin ue fera buvable
quen été.
La pxemiète f/Uabe eft brève ^
la féconde moyenne, & lairoifième
très-brève.
Cet adjedif ne doit pas régu-
lièrement précéder le fubftantif
auquel îlfe rapporte. On ne' dira
pas Jine buvable liqueur, mais une
liqueur buvable.
BUVERIE \ vieux mot qui fignifioit
autrefois repas, feftin.
BUVETIER ; fubftantif mafculin.
Celui qui tient la buvette ^ où les
Oiliciers de Juftice vont fe rafraî-
chir. Le Bjuveticr nous fervit de
V excellent vin^
BuvETiER, fc dit encore de celui
chez qui l'on va boire. Les maîtres
Vinaigriers- Moutardiers de Paris j
fe qualiâent de Buvetiers , à caufe
qu'ils peuvent faite boire dans leurs
boutiques Teau-de -vie qu'ils diftil^
lent.
BUVETTE; fubftantif féminin. Lîea
où les Officiers des Cours & autres
Jurifdiâions de France, déjeûnent
& font collation. Mejfieurs de la
Grand' Chambre font à la bavette.
Buvettes, fe dit auflî familièrement,
auphiriel, de ces fortes de rppas
que font, au gabaret ou ailleurs,
certaines perfonnes pour fedivertir,
// s^ejl ruiné en buvettes»
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BUV
ta: première fyllabe eft btève,.lâ
£sconde moyenne , & la troifième
très-brève.
Il faudroit fupprimer un t qui
eft oifif, donner laccent grave au
Eénultième c^ & écrire, d'après
i prononciation , buvkc. Voyez
Orthographe*
BUVEUR i fubftantif mafculin. Po^
tatou Celui qui boit j mais ce mot
ne fe dit guères dans cette accep-
tion générale , qu en.cette phrafe :
Z>« vin qui rappelle f on buveur i pour
dire , du vin qui engage celui qui
en a bu > à en boire encore.
Buveur, fe dit, le plus fouvent en
mauvaife part , de quelqu'un qui
eft fujet au vin , & qui en fait
grand ufage. Ct font trois bu-
veurs qui ne quittent pas le caba-
ret.
Buveur d'eau , fe dit de quelqu'un
J^ui ne boit que de Teau , ou du vin
ort trempé. Ne vous fie-^ pas à ce
buveur (Veau.
Buveur , fe dit, en termes d'Anato-
mie, d'unmufcle droit de Tceil ,
qu'on appelle autrement adducteur
de CœiU
La première fyllabe eft brève, &
la féconde longue.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
BUVOTTÉ ; participe paflîf indé-
clinable. f^oye\ Buvotter.
BUVOTTER^'y verbe neutre de la
première conjugaifon , lequel fe
conjugue cornme chanter. Ce verbe,
qui eft du ftyle familier , fîgnifie
boire du vin à petits coups & fou-
vent. Us buvotterent pendant trois
jours.
Les temps cotrtpofés fe forment
avec l'auxiliaire Avoir. Ils ont
buvotté.
Les deux premières fyllnbes font
Brèves J.& la troifième eft longue ou
BUZ
391
brève, comme nous l'expliquons au
mot Verbe ^avec la conjugaifon &
la quantité profodique des autres
temps.
Il faudroit fupprimer un t qui
eft oifif, & écrire , d'après la pro-^
TiçmQ\2Xionybuvoter. Voyez Ortho-
graphe.
BUVRAIGE ; vieux mot qui fîgni-
fioir autrefois labourage.
BUXEUIL y nom propre d'un bourg
de France , en Berry y fur la rivière
de Foizon, à quatre lieues & demie^
fud, de Romorantin;
BUXIËRE - LA - GRUE ; nom pro-
pre d*un bourg de France , en
Bourbonnois , entre Moulins &
Mont-Luçon.
BUYE ; vieux mot qui fignifioit au-
trefois buire^
BUYS ;. vieux mot qui fignifiou au-
trefois une forme de fbulier.
BUYTRAGO ; nom propre d'une
petite ville d'Efpagne , dans la nou-
velle Caftille , fur le ruiflfeau de
rOzoya , à fix- lieues , à Teft , de
Ségovie.
BUZANÇOIS ; nom propre d'une
ville & comté de France, en Berry,
fur la rivière d'Indre , à treize
lieues & demie, oueft-fud-oueft ,.
de Bourges.
BUZARAS ; nom propre d^une an-
cienne ville d'Afrique , que Ptolé-
mée place dans la Mauritanie Cé-
farienne.
BUZARD DE MARAIS ; fubftantif
mafculin. Oifeau de proie , qui eft
une forte- de petite Bufe. P^oyc^
Bu^SE,
BUZAY ; nom propre d*iuie Abbaye
de France , en Bretagne , fituce fur
la Loire , à trois lieUes & demie ,.
fud-oueft, de Nantes. Elle eft en
commande , & vaut plus de trente
mille livres de rente- au Titu^-
laire.-
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39^
BUZ
BUZE ; fubftantif féminin , Se terme
d'Artillerie , qui fe dit d'un tuyau
de bois ou de plomb , par le moyen
duquel on conduit l'air dans hs ga-
leries des mines.
BUZ ET ; nom propre d'une ville de
France , en Languedoc , fur la rive
gauche du Tarn , environ à cinq
lieues , nord-eft , de Touloufe.
BuzET , eft aufli le nom d'un bourg
de France j en Gafcogne , près de
la Baize , à fix lieues , nord , de
Condom.
BUZY-ANGY j nom propre d'un
bourg de France , en fieauvoifis j
environ à quatre lieues,. fud-eft^
de Beauvais.
BYBASSUS J nom propre d'une an-
cienne ville de Carie ,ainfi appelée,
dit Etienne le Géographe , du Ber-
ger Bybaflus , qui fauva Podalire ,
quand la tempête le jetr^ {ur les
cotes de ce pays.
BYBLOS J nom propre d'une ancien-
ne ville de Phénicie , (îtuée entre
Sidon & Orthofie. Elle étoit arro-
fce par le fleuve Adonis , & s'étoit
rendue fameufe par le culte qu'elle
reridgit au bel Amant de Vénus ,
qu'un fangliet avoit mis à mort
dans les forêts du Mont - Liban.
F'oye:[ Adonis.
BYCHOW; nom propre d'une petite
ville de Pologne , en Lithuanie j
au Palatinat de Mificzlavr , fur le
Nieper , entre Mohilow & Rohac-
zow.
BYDGOST ; nom propre d'une pe-
tite ville de Pologne , dans la
PruflTe Royale, fur la rivière de
Berda.
BYGOÏSj terme de Myrholoçie , &
nom propre d'une Nymphe d'Etru-
rie , dont parle Ciceron , laquelle
avoit écrit fur la foudre.
BYLAZORA 5 nom propre d'une
ancienne ville de Grèce ^ dont Po- 1
BYZ
lybe parle comme dWe grande
ville , très- bien fîtuée fur les fron-
tières de la Macédoine*: delaDar-
danie.
JÎYON ; vieux* mot qui s'eft dît
autrefois d'une efpèce de vafe.
BYSSE; fubftantif mafculin. Terme
employé par une muhitude^d' Au-
teurs, pour dcfigner une matière
précieule , dont certams vêremens
itoient tiffiis , &'fur4aquelleonna
aujourd'hui que des connoidances
imparfaites , quoiqu'on dife^m Dic-
tioimaire dont nous nous lailbns
enfin de faire remarquer les erreurs
fans nombre. Le byffe étoit-il la
foie des Anciens , comme l'affure
le Tiévoux ? Etoit-ce la Xoie des
nnnes marines , ou de l'huitre per-
ière mife en œuvre ? Etoit-ce le
in le plus beau ? Etoit-ce une toile
de coton très-fine? Etoit-ce une
matière tirée du règne végétal , ou
l'étoit-elle da règne minéral ? M. le
Chevalier de Jaucourt conjeâure
judicieufement , que ie bylfe des
Anciens étoit un terme générique^
fous lequel on comprenoit dLvei:fes
matières rares & précieufes j qui
fervoient à fabriquer diverfes étof-
fes riches , en différens pays.
BYZACÈNÉ J nom propre d'une
ancienne conttée d'Afrique ^ dans
l'Afrique proprement dite. Il faiu
favoir que guand l'Afrique palla
fous la domination des Romains ,
.ils la divisèrent en deux départe-
mens , qui furent la Zeugitaae &
la Byzacène , dont on ne connoît
pas trop bien les limites aujoar*
d'hui. Cette dernière ércHt bornée^
au nord , par la province Procon-
fulaire; àl'eft, par la Méditerra-
née ^ le fleuve Triton ; au fud ,
•ar l'Arzuçitane ; & à l'oueft , par
c
a Numidie. Ainfi la Byzacène,
dont Adrumète étoit la capitale ,
devoit
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BY,Z
^eroît faire' la partie la p\ns confia
dérable de ce que nous appelons
) aujourd'hui le Royaume de Tu-
nis.
BYZANCE : nom propre d'une an-
cienne ville , qui » ayant été aug-
mentée & embellie par Conftantin ,
a reçu le nom de Conftantinoplc ,
fous lequel elle eft aujourd'hui ca-
pitale de l'Empire Ottoman. Foya^
CONSTANTINOPLB.
BYZANTIN , INE j adjedif & fubf- /
BYZ 391^
tantif; Qui eft de Byzance ou do
Conftantinople. Philippe de Maçé--
doine fit la guerre aux By^am^
tins.
Histoire Byzantins ^ fe dit d*utt
Corps d'Hiftoire de Conftantino-
ple y imprimé à Paris ^ au dix^
leptième fiècle.
BZO î nom propre d*uné rille d*A-
frique, au Royaume de Maroc j
dans la province de Hafcore j à fepc
oiilles aElguimuha.
9fc^
Uiim^
I \ fubftantif mafcùlin ^ qu'il
faut am)eler ce. Un C ca-
pital. Un c romainr Un c
Italique.
. \ixi ulage abufif a intro-
duit cette lettre <kns une infinité
de fyllabes de. notre langue, def-
auelles elle devroit être exclue. Je
is un ufage abuHf , & c'eft ce qui
eft aifé à dcmootrer » fi Ton-^voue ,
cé.quon,oe peut raifonnstbjebient
xontefter , que l'écriture a été in-
ventée pour peindre la parole.
On donne au c le fon du k^ dans
les mots où il précède a^ Oj u;
comme cabale , cauferj conduite j
courir , curé, &c. '
On donne à cette même lettre
le fon da/^ dans les mots où elle
précède e, i; tels que célèbre , civil.
Sec.
On lui donne encore le fon du /
devant a^oScu, par le moyen d'une
cédille qu'on met deiCbus} comme
Tome ir.
dans ces mots , prononça, faf on 3
conçu j &c.
Ce n'eft pas encore tout : on s*eft
àvifé de faille repréfenter à la même
lettre un ^. dans certains mots ;
comme Claude, fécond^ &c. qu'on
prononce comme s'ils étoient écrits
glaude, fegdnd , &c. Et par une bi-
zarrerie inexplicable » on a donné
c^u^ le fondu c dans d'autres mots;
comme dans gangrène, qu'on prd-*
.nonce comme s'il étoit écrit can^
grèhe. / j
On a auflî donné au c, aflfemblé
avec le A3 lin fon particulier j com-
me dans chanoine, chercher, archi-*
prêtre, choifir, ôcct Et comme fi taijfc
d'emplois y diftribués à la même
' Jettre, n*^uflintpasfuffi:,ona enfin
I .voulu que ces deux lettres (ch)
. réunies , repréfen raflent uil k dans
certains mots ; comme archéty^
pe , archîépifcopal , &c. qu'on pro-
nonce comme s'ib étoient écrittt
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S94 ' C
arkétypc 9 arkiépifcopal , &c.
On conviendra lans douce , que
Tintérèt de la langue exige qu'on
(implifie les élémensde Tare délire.
Il eft cependant clair que c'eft les
compliquer» que d'attribuer difié-
rens fons à un même caraâère ;
puifqu'alors on ne peut plus , fans
le fecoyrs de la mémoire , déter-
miner pofitLvement le Ton que doit
prendre ce caraâère dans le mot
où on a i lire. La preuve en eft
umple : celui qui faura que le mot
archicpifcopal j fe lit comme s'il
étoit écm arkiépifcopal ^ fera fondé
a croîfe qu'il faut- lire archiprêtrcy
comme s il étoit écrit arkiprêtrc j û
fa mémoire ne lui indique pas la
bonne prononciation de ce dernier
mot.
Nous ne nous arrêterons pas main-
tenant â l'examen des inconfèquen-
ces qui nailTent de la valeur aftuelle
. des lignes ^ nous remptiflbns cette
tâche au mot Orthographe, où
nous indiquons d'ailleurs plus par-
ticulièrement la nécçillté. Se les
moyens d*y r^édier. Nous dirons
ieulement ici : i ^. que le k doit être
iubftitué au Cj dans cous les mots
4>ù cette dernière lettre a le fon de
la première. AinH , au lieu d'écrire,
€abaU ^ caufir j cond^iu.j .courir j
€urcp archéypt^y archiévifcopal y &c.
écrivez kabaU ^ kaufir^ konduitc^
kouriry kuréj arkétypc^ arkiépijko-
pal,8cc.
%"". Que le /doit être fubftitué
au Cj dans tous les mots où celui-ci
.a le fon de çelui-i^* AinH , au lieu
d'écrire 1 céfèhrc y.MvU ^ prononça j
fafon^ conçu j &:c. icny^z félèbrc',
fivil y prononfa j fa/on j con/u ^ &c.
}*. Que le g doit être fubftitué
au Cj dans les mors où Tufage àt^
tribue i cette dernière lettre le fon
de la première* Ainfi ^ au lieu d'c-
crîre ctaudc, fécond^ &c. écri?»
glaudc j fcgondy &c.
4^* Qu'il ne faut enfin conferver
le c dans l'alphabet , que pour for-
mer» avec le A j le fon particulier
qui leur eft propre; comme dans
chanoine j chercher j archiprêcre ^
choijiry &c. Alors, au lieu d'appeler
cette lettre un cé^ ou un ce^ vous
lui donnerez la dénomination de
che j pour faciliter la méthode de
former les fyllabes.
Vous concevez nécefTaireraenr,
qifen réduifantâune feule fonâion
la lettre dont 4m>us parlons , elle ne
pourra plus induire en erreur le
Ledeur, fur-tout l'Étranger, qui
n'aura pas préfens à fa mémoire les
fons propres à chaque mot* Il ne
fera plus incertain s'il doit lui don-
ner la valeur d'un g^ comme dans
fécond; ou le fon d un k j comme
dans archiépifcopal : puifqu'il fera
fur que le fon qu^elle lui repréfen-
terâ fera toujours le même \ & tel
que dans les mots chanoine ^ chercher^
Sec.
Nous répondons, au mot Or-
thographe, aux objections qu'on
à déjà faites , & qu'on ne manquera
pas de faite encore , contre la mé-
thode nouvelle que nous pro-
po(bnsi Nous ferons voir que rien
ji'eftplns déraifonnable, que d'at-
tribuer à un figne quelconque des
fons propres aux autres Agnes, puif-
^ que cela n'opère qu'une confuHon
qui altère eflentiellement la pureté
de la langue, en détournant l'écri-
ture de fa véritable deftination.
Noïis favons bien , que quelqtie
judicieufe que foit la réforme que
nous^propofons, & que d'habiles
gens ont mdiquée avant nous , elle
ne manquera pas d'effuyer bien des
contradiâions y mais on l'adoptera
avec letemps«
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Nous prévenons que , pour éviter
les rcpccitions trop fréquentes i nous
n'indiquerons , dans tout le cours
de la lettre c j aucune réforme d'or-
thographe dans les mots où il ne
^*agira que de changer l^cenk ou
en/.
C , chez les Romains , éroit une
lettre numérale qui fignifîoit cent.
£lle a. la même (ignification parmi
nous y quand nous faifons ufage du
chifre romain. Deux ce j expriment
deux censî trois ccc^ trois cens.
Le C , avec cette barre au-deflus,
marquoit cent mille.
Le Cj placé chez les Latins, par
abréviation , devant un nora propre ,
fignifioit Caïus ôc Caidj enlecii-'
vint de droit à gauche.
La même lettre , placée après un
nom propre d^homme , défignoit la
dignité de Conful. Ainfi , Bruto &
Collaùno ce y figuifioit fous- le Con-
fulat de Brutus &c de Coliarïn ,
ou Brutus & CoUatin étant Con-
fuis.
Les Romains âppeloient au(E le
C y la lettre fatale j parce que dans
les caufes criminelles, les Juges
1 ccrivoient fur la tablette qu'ils
jettoient dans l'urne des fufFrages ,
pour condamner laccufé : s'ils le
déclaroient abfous , ils faifoient
ufage de la lettre À.
Le C feul, ou accompagné d'au-
tres lettres , dont il eft Yuivi ou
f)récédé , fert dans les écritures re-
atives au commerce , pour abréger
certaines expreflîons qui fe repré-
fçntent fréquemment. Aimfi , C.
fignifie compte ; C. O. compte ou-
vert i C. C. compte courant ; M. C.
mon compte \ S. G. fon comptç \
N- C notre compte ; L. C. leur
compte;
C> .çftle cfiraâère 4iftinâif dçs
monnoies qui fe frappent à Caea
& qui fe frappoient précédemmen t
à Saint-Lô, en Normandie. Quand
il y a deux CC fur une pièce de
monnoie de France , c'eft un figne
qu'elle a été frappée i Befançpn.
C , dans Talphabèt chimique ,
défigne le faipêtre.
C , en Mufique, eft le figne. de
la mefure à quatre temps. .
C, barré de cette manière (E,
eft auflî , en Mufique , le figne de
la mefure à quatre temps vîtes*, ou
à deux temps pofcs; mais coilfer^
vant roujpurs le caradère de la me-
fure à quatre temps , qui eft l'égalité
des croches.
C , eft encore le nom d'une des
trois clefs <ie la Mutîque. . .
Ce monofyllabé eft bref,
ÇA; adverbe, rantôt de mouvement
& tantôt de repos. Il fignifieici,
avec cette diftcrence néanmoins
que j:à étant feùl , ne fe joint qu'a-
vec le vetbe venir^ & dans ces rihra-
(es , vi^ns^fà j yenc^-^à; pour dire ,
viens ici , venez icr^ & qu'ici j qui
eft de même adverbe de repos & de
mouvement tout à la fois, s'emploie
avec toutes^ fortes d'autres verbes.
Ainfi l'on peut dire, il faut ^ Us
amener ici. Faite î» là refier ici. Jâp-^
porte\-le ici. Il préjide ici.
Ça & la , fignifie de coté & d'autre,
& s'emploie adverbialement avec
toutes fortes de veAes de mouve-
ment & de repos. Elle court f à & là.
Il eft toujours fà & là. Il donne Je^
levons ^à & là. '
Qui ça , QUI la , fe dit , dans le ftyle
familier & adverbialement j pôut
dire, les uns d'un côté , les autres
de l'autre- Ils etoient qui cà, qui là.
Ils iront qui cà , qui là^Ils font dupé.
' qi^icà y qui là. '
Ça, ôh ça , f^ dit, par manière d*!r#
tçtîe^ioo ,- pour inviter j engager
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i qnelque a Aion. Çà commence^ cet
ouvrage. Oh fà partons , il ejl
temps.
Ça , fe dit encore feul , en répondant
à quelque queftîon , ou pour expri-
itier le confentement qu'on donne
. à une chofe à laquelle on eft engagé.
Par exemple, fi une femme deman-
doit de l'argent à fon mari , il poUr-
roit répondre fà; pour dire , qu'il va
lui en donner.
.' Ok ça , fe dit auflî , par manière d'in-
terjection 9 en commençant le dif-,
cours, pour encourager, excitera
faire quelque chofe. Or fâj dites-
nous la nouvelle qu'on vous a ap-
prife?
Remarquez que dans cette ex-
preflîon or fà , . le r ne fe fait pas
fentir, par un adouciiTement de
langage commun i plufieurs autres
mots.
Deçà & DELA , s'emploie adverbia-
lement dans la même fignification
que fà ÔC là. Ainiî l'on. dira, elle
Je promène defà & delà; pour dire,
; çà &1^. ^
Remarquez cependant que ces
deux manières de parler diffèrent
l'une de l'autre , en ce que fà & là
- ne s'emploient jamais comme pré-
pofirions , & qu'on y emploie defà
te delà. On ne pourroit pas dire fà
& là la: forêt; mais on dira defà &
delà la foret : & alors defà dcfigne
le côté de la foret le plus proche de
celui qui parle j & d^là^ le plus éloi-
gné.
Au-DEÇA & EN-DEÇA , fe dit dans le
. .mèmeffens que defà. Il eji au-defà j
en' defà du ruiffeau. <
Au-DEÇA & EN-DEÇA , fe dit auïïî àb-
folumenr., f^ous la réncontrere:^ au-
dçfàj en-defà. v. ^ *
Dé-deç A , fe dit encore dans la même
. Signification. Il ejjt de-decà le.ruif-.
fcaui oij fimplemept ^H ^l fl^rde-fà.
CAA
PÀà-DEÇA , s'emploie comme prépo^^
fition & comme adverbe^ Exemples*
Employé comme prépofition : U
lièvre ejl par- defà le chemin.
Employé comme adverbe : U
lièvre eft par- defà.
Par-deça, employé adverbialement^
fîgnifie encore en cette contrée-ci ,
en ces quartiers-ci. // parut par-dt» ,
fà au moment oà on ne i'attendoit
pas.
On ne s'en fert plus gaères dans
cette acception.
De-deça , fe dit auflî adverbialement
pour fignifier en cette contrée-ci ,
en ces quariiers-ci. // a promis de
venir de-dcfà inceffamment.
On dit, en ftyte de Palais, depuis
quinze jours en-çàj depuis un an
en-fà; pour dire, depuis quinze
jours, depuis un an'jufqa'a prr-
fent.
Ce monofyllabe eft bref.
CAA-APIA; fubftantif mafculim
Plante du Bréfil, dont la racine eft
grofle coximae le tuyau d'une plume ,.
& longue d'environ deux travers de
doigts., Ses tiges , au nombre de
trois ou»quatre , font déliées , ron-
des ^ & d'environ deva pouces de
longuetu: : chacune porte une feuille
d'un vert luifant. Sa fleur eft ronde,^
radiée, & compofée de plufiemrs
étamines qui produifent des fcmen-
ces rondes plus petites xjue des grai-
nes de moutarde.
On prétend que la racine de cette
plante a la vertu de Tipécacuanha.
Elle arrête le flux de veacre , & ftic
vomir comme l'ipécacuanlia , mais,
inoins fortement On la donne pul-
vérifée , à la dofe d'une demi-drach-
me , jufqu'à «ne drachme , dans du
.yin, du bouillon, ou quelqu'autre
véhicule coûvenablet
Les Peuples du Bréfil pilent toute
la plante^. & ea exprimer .le^Iiu:j^
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CAA
qu*ils emploient avec fuccès pour
guérir les morfures des ferpens , de
même que les plaies des Sèches em-
Xoifonnées.
A-ATAYA j fubftantif mafculin.
Plante du Bré(il , dont la racine eft
petite*, blanche , la tige carrée ,
foible , genouillée y d'un vert pale ,
& haute d un pied. Rai dit que par
fes feuilles oppofées , dentelées, fes
fleurs en calque, & fa fénience
lenfermée dans une gouffe, elle
leffemble i Teufraife, dont on pour-
xoit en faire une variété.
Cette plante eft fans odeur \ mais
elle eft amèreaugoût. Si on la broyé
& qu'on la fade bouillir dans de
Teau, fa décoâion purge fortement
par haut &c par bas.
CA ABLÉ i adjedif mafculin , ic ter-
• me de la Jurifdiâioa des Eaux &
Forets, qui fe dit des arbres ren-
vcrfés dans les forets par les vents.
C'eft la même chofe que chablis.
CAACHlRAj fubftantif mafculin.
Ceft la plante de l'indigo , appelée
autrement anil. Voyez ce mot.
CAACICA j fubftantif mafculin.
Plante du Bréfil, dont la racine
petite, filamenteufe, a des tiges
• nombreufes , velues , genouillées ,
d'un ven rougeâtre , de lagroflTeur
du doigt, & oe la hauteur d'environ
un pied. Ses feuilles un peu velues,
vertes d'un côté & blanchâtres de
l'autre , ont à peu près la figure de
celles de la véronique mâle. Ses
• fleurs difpofées en ombelle, font
• en grand nombre , & de couleur
verte ^ mclie d'un peu de rouge.
Toute la plante eft rerhplie d'un lue
laiteux. On la bfoye , & on l'ap-
plique avec fuccès fur toutes for-
tes de plaies , quelle* quelles
foient.
GAACO ; fubftantif mafculin. Ray
padei dei deux . plantes^ du. Bréiil ^
CAA 397
ce nom , qu'il ne décrit pas , qu'il
appelle ^/j/fiiv^jj & auxquelles il
ne connoît aucune venu médici-
nale.
CAA-ETIMAY; fubftantif mafculin.
Plante du Bréfil , dont la tige verte,
un peu velue , remplie d'une fab-
ftance médullaire, & entourée à fa
naiflfance d'un grand nombre de
feuilles, s'élève à la hauteur de trois
pieds : cette tige fe divife en plu-
fleurs rameaux chargés de feuilles
femblables à celles de l'hyfope , &:
de fleurs qui font comme celles du
feneçon. 11 fuccède à ces fleurs une
efpèce de coton, qui devient le jouet
des vents.
Ray dit que les feuilles de cette
plante, bouillies & broyées, gué-
rifl'ent la gratelle , en les appliquant
fur la partie afFedée. '
CA AGE j vieux mot qui s'eft dit au-
trefois d'un droit qu'on pay oit pour
l'entretien des quais.
CAAGHlYNYOj fubftantif mafçu^
lin. Arbrifleau du Bréfil , à tige lî-
gneufe , velue , & de la grofleur kl u
rramboifier. Ses feuilles , douces au
toucher , légèrement découpées ,
Îjlus vertes en-delfus qu'en-deflous »
ont parfémées de petits tuberctdes
d'un côté i & de petites cavités de
l'autre. Les fleurs qui font blanches
à cinq pétales -, fe réuniflent ^u nom-
bre de trois ou quatre pour fornier
un bouquet. Il leur fuccède des
baies noires de la grofleur de celles
du genièvre , douces au goût , Jôc
<Iont les Nègres mangent.
Ray dit que les feuilles pulVé-
rifées font Urf ex-cellent remède
contre les ulcères provenant d'un
pritKripe chaud. *
CAAGUA-CIiJBA ; fubftantif mafl
culirt. Petit? atbre du Bréfil , dont
la tige droke r peu vigooreufe ^,
^ fans br^chesr^eftcOuwerte^aa'fomi-
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35g CAA
met d'un grand nombre de feuilles
velues , plus vertes en delTus qu'en
deflous , larges d'un pied, & lon-
gues de dix-huit pouces. Ses fleurs
lont petites , blanches , à cinq pé-
tales , difpofces en ombelle , Se
femblables à celles du tilleul dont
elles ont à peu près lodeur. 11 leur
fuccède un fiuit noir dont les oi-
feaux fe nourriflfent. On ne con-
noît pas les propriétés médicinales
de cet arbre.
CAANA ; nom propre d'une ville d'E-
gypre , fur le Nil , vis-a-vis de la
ville de Dandre , au-deflbus des Ca-
rai-ades. Paul Lucas la dit agréable,
riante & curieufe par plufieurs an-
ciens monumens qui doruient à pen-
fer que cette ville fut autrefois très-
conhdérable»
CAA-OPIA ; fubftantif mafculîn. Ar-
. bre du Bréfil , d'une grolTeur mé-
diocre , fort branchu, dont l'écorce
eft de couleur cendrée , Se parfemée
de raies brunes. Ses feuilles font
fermes Se vertes, Il a fes fleurs dif-
pofées en ombelle , compofées de
cinq pétales, d'un vert jaune, Se
qui fortent dé petits corps rpnds ,
bruns , & de la figure a une len-
tille. Il leur fuccède des baies de la
grpfleur d'une cerife , qui mùrif-
fent en Janvier , & qui font rem-
. plies d'une fub(Unce liquide d'un
très-^beau jaune.
Quand l'arbre commence i bour-
geonner, on en tire par incidon
une gomme qui a à peu près la cou-
leur Sch conliftance du gutta-gam-
ba, avec les vertus purgatives 6c
réfolutives de cette dernière fubf-
tance.
CAAPEBA i fubftantif mafculîn.
Plante du Brédl , qui ne diffère
guères de la clématite. EllepoulTe
de longs farmens qui rampent fur
lesï^ » ou s'atçachçnt aux arbtes .
CAA
voiHns. Elle a. des feuilles très*dé«
liées , les unes rondes , les autres
en forme de cœur , & toutes d'un
beau vert en-deifus. Ses fleurs font
d'un jaune pâle , & il fuccède à cha-
cune un grain de figure ovale » gros
comme un pois , ^ert en dedaM »
& rouge à l'extérieur.
On attribue à, la racine , qui eft
compade , ondueufe , Se d'un goût
tirant fur l'amer , la propriété d'at-
ténuer les pierres des reins & de la
veflîe , de même que la vertu de
rélifter au venin & a la morûire des
ferpens ; on la prend infufée dans
de l'eau ou du viiu
CAAPOMONGA ; fubftantif mafcu-
lin. Plante du Bréfil , à laquelle on
n'attribue aucune propriété médi-
cinale.
CAAPONGA ; fubftantif mafculin.
Les peuples du Bréfll donnent ce
nom à une efpèce de crête marine
& de pourpier dont ils font bouil-
lir & confire les feuilles & les jeu«
nés tiges dans du vinaigre. Ils en
ufent enfuite à peu près comme
nous faifons des câpres & des cor*
nichons pour exciter l'appétit. On,
dit d'ailleurs ce mets aiurétique.
Se propre à lever les obftruéhoos
des vilcères.
CAAROBA i fubftantif mafculin.
Arbre du Bréfil fort commun , qui
a les feuilles oblongues , d'un vert
foible. Se divifées dans leur lon-
gueur par une nervure d'où partent
obliquement des cotes éminentes.
Ses neurs^auxquelles fuccèdent des
. femences noirâtres , font d'un bleu
d'azur mêlé d'une teinte de pour-
pre.
Les feuilles j qui font amères
au goût , s'emploient avec fuccès
féchées & broyées dans les bains &
les fomentations. Prifes intérieure-
ment a elles (ont détetUvçs». 4e£*
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Cârîres j 6c bonnes contre les tnala-
dies chroniques ^ furtout celles qui
proviennent de quelque affeâion
vénérienne. On prépare avec les
fleurs une conferve qui a les mêmes
Propriétés.
B*^ fubftantif mafculln. Ancienne
mefure des Hébreux, qui contenoit
la (ixième partie du féah , & la dix-
huitième de Tépha. U ne faut pas
confondre cette melure avec le
cad*
Cab , fignifie , chez les difciples
d'Hermès, rorpKilofophique.
CABACK i fubftantif mafculin. On
donne ce nom en Ruifie aux mai-
fons où Ton va boire de l'eau de
vie, du vin ou d'autres liqueurs.
Les cabacks appartiennent au Sou-
verain qui les afferme en ar*
CABÂL*^ vieux mot qui (ignifioit au-
trefois capital , les fonds ou biens
de quelqu un.
CABALE } fubftantif féminin. Faciio.
Faârion , complot , concert , conf-
piration de plufieurs perfonnes qui
travaillent i faire réuflir quelque
chofe d'injufte. // ne voulut pas en-
trer dans la cabale.
Oabale , fe dit aufli des perfonnes
mêmes qui compofent la cabale.
On condamna cette cabale à dix
' mille ecus d'amende. Ils firent pren-
dre la fuite à la cabale.
Cabale , fe dit d'une forte de tradi-
tion parmi les Juifs , concernant
ririterprétation myftique & allégo-
rique de Tancien teftament.
Les doâeurs de la cabale s'ap-
pliquent particulièrement à com-
biner des lettres ^ des mots , des
nombres, par le moyen defquels
ils fe flattent de lire dans l'avenir y
te de pénétrer le fens de plufieurs
paflages difficiles de l'écriture. Us
cnfeigneot que les fecrets de la ca-
CAB 399
baie furent découverts i Moïfe fur
le mont Sinai , & qu'ils font venus
de père en fils jufqu*à eux par ua-
dition orale , parce qu'il eu défen-
du de les écrire.
Quelques Rabbins cabaliftes ont
prétendu qu'Adam eut pour pré-
cepteur dans la fcience célefte ou
de la cabale , l'ange Raziel , qui
lui fit d'ailleurs prcfent d'un livre
concernant cette icience.
Ce livre développoit tous les fe-
crets de la nature , communiquoit
la ptti0ance de converfer avec lea
aftres > de faire naître Ôc guérir les
maladies , d'exciter des trembie-
mens de terre , de détruire les vil-
les , de commander aux Anges des
cieux & des enfers , de prédire les
évènemens futurs *, te d'interpréter
les fonges & les prodiges. Ces rê-
veurs ajoutent que ce uvrc pafTa de
père en fils jufqu'à Salomon , à qui
il tranfmit le pouvoir de bâtir le
temple par le moyen du ver Zamir^
fans faire ufage d'aucim inftrumenc
de fer. Le raJ)bin Ifaac-Ben-Âbra-
ham fit imprimer ce livre au com-
mencement de ce fiècle ; mais les
Juifs mêmes de la tribu de ce rabbin
le condamnèrent au feu. On pré-
tend qu'il y a encore aûuellement
en Pologne & en difftrens endroits
du nord , plufieurs Juifs livrés au-
fanatifme ae la cabale.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la rroifième eft très-
brève.
CABALE ; participe paflîf indécli-
nable. yoye\ Cabaler.
Le dictionnaire de Trévoux dit
ce mot adjeâif ^ mais il auroit bien
dû fortifier fa doârine par une lo-
cution reçue.
CABALER } verbe neutre de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe coi>-
jugue comme chanter. Conjurare*
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,400 CAB,
Conjurer » formée un complot fe-
crer, jr engager plufieurs perfon-
nes. Il fe prend toujours en mau-
vaife part. Ils cabaloicnt contre l'E-
tat.
Les. temps compofcs fe forment
avec lauxiliaire Avoir. Ils ont
cabale* Ils avolcnt cabale.
Les deux premières fyllabes font
brèves, & la troifième eft longue
ou brève , comme nous l'expli-
quons au mot Verbe , avec la con-
jugaifon & la*quantité ptofodique
des autres temps. '
CABALES; (les) Hérodote donne
ce nom à une ancienne Nation d'A-
frique , pefu nombreufe 3 quf ha-
bitoit dans le territoire de Barca y
Vers la ville deTauchira.
CABALEUR j fubftantif mafcuUn.
FaSïofus. Qui cabale. On arrêta le
principal cabalcur.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft Ion-
gue.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
CABALK3 ; nom propre d'dne ville
d'Afie , fituée dans le Turqueftan ,
au 103* degré de longitude , & au
44* de latitude feptentriotiale. Elle
bornoit les Etats du fils aîné de
Gengiskan, lequel eut pour par-
tage les Provinceis qui s'étendoient
- depuis cette ville jufqu en Bulga-
rie.
CABALIS ; nom propre d'une ancien-
ne ville qu'Etienne le Géographe
place fur je Méandre , dans le voi-
(înagedé Èybira. *
CABALISTE ; fubftantif mafculin.
jirtis cabalijlicA perhus. Cielui qui
eft inftruit dans k^àbale des Juifs.
* Ceji un cabalifie. Voyez Caba-
le. .
Cabaliste , fe dit , en termes <le
Commerce , dans tout le Langue-
CAB
doc , d'un négociant qui ne fait paf
le Commerce fous fon nom » mais
qui eft intéreffé dans celui que £aic
un autre négociant.
Les deux premières fyllabes font
brèves j la troifième eft moyenne »
& la quatrième très^brève.
CABALISTIQUE i acijeûif des deux
genres. Cabalijlicus y a^ um. Qui
appartient a la cabale des Juifs > qui
y a rapport. // efi inflndt dans la
fcience cabalijlique* C efi une erreur
cabali/lique.
Les quatre premières fyllabes
font brèves » & la cinquième eft
très-brève.
Cet adjeélif ne doit oas régu-
lièrement précéder le fubftantif au-
quel il fe rapporte. On ne dira pas
des cabali/iiques lettres » mais des
lettres cabalifiiques.
Il faudroit changer le c & qu en
k , & écrire , d'après la prononcia-
tion , KabaUfiike. Voyez Ortho-
graphe.
C ABALMENT ; vieux mot qui figni*
fioit autrefois entièrement.
CABAMITAN ; nom propre d'une
contrée d'Afie, en Tartarie, fa-
meufe par la victoire qu'y rem-
porta iamerlan fur le Roi des
Gères,
CABAN ; vieux mot qui s'eft dît atf-
trefois d'une forte de manteau des-
tiné à parer de- la pluie.
CABANDÈNEî c'eft, félon PtoIc->
mée , l'ancien nom d'une contrée
de la Sufiane , en Afie » dans le
voifinage de la Perfe proprement
dite. .
CABANE^ fubftantif féminin. Gi/i-
la. Sorte de petite loge ou de petite
maifon , bâtie ordinairement avec
de la bauge , couverte de chaume»
& qui (ert particulièremenr aux
pauvres gens de la campagne. Mal-
herbe a dit y eq parlant de Ia.mort :
Le
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CAB
Le pauvre en fa cabane ou le chaume
le couvre ,
Eft fujet à fes loix 5
Et la garde qui veille aux barrières du
Louvre ,
N'en dtSfend pas nos Rois.
Cabane D£ berger , fe dit d'une
efpèce de petite chambre faite de
planches , que le berger conduit où
li fait paître fon troupeau , par le
moyen des roulettes fur lefquelles
elle eft foutenue.
Cabane , fe dit , en termes d'Oife-
leurs, d'une grande cage fermée,
dans laquelle on met couver de pe-
tits oifeaux.
Cabane , fe dit , en termes de Ma-
riile , d un petit réduit prariqué à
l'arrière ou le long des côtés d'un
navire , & dans lequel couchent les
pilotes & autres Officiers dé Ma-
rine.
Cabane , fe dit auflî d'une forte de
bateau couvert de planches , dans
lequel on peut être debout Se à cou-
vert. Les bateaux de cette efpèce
font à fond plat & en ufage fur la
Loire.
Cabane , fe dit encore d*un bateau
couvert, du côté de la poupe , d'une
forte de toile appelée tanne , 8c
deftinée à mettre les paflagers à
l'abri des injures du temps.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft très-
brève.
CABAR} vieux mot qui fignifioit
autrefois un clou à tèté.
CACARDA ; nom propre d'une ville
d'Afie • dans la Çircaflîe.
CABARE ; participe paffif indéclina-
ble, f^oyei Cabarer.
CABARER i vtrbe neutre de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugujî comme chanter. Terme de
Tome IF.
CAB 401
BraflTeurs , qui {îgnifie jetcer l'eav
ou les métiers d'un vaiffeau dans
un autre, avec le jet bu le chape-
let.
CABARET ; fubftantif mafculin.
Caupona. Taverne , maifon où Ton
dçnne à boire & â manger aux par-
ticuliers pour de l'ament.
Il y a plufieurs Kéglemens de
Police eccléfiaftique & civile con-
cernant les cabarets.
DifFérens Conciles j tant géné-
raux que particuliers , & les Statuts
Synodaux de la plupart des Diocè-
fes , prononcent interdit contre les
Eccléfiaftiques cjui fréquentent les
cabarets , à moins qu'ils ne voya-
gent.
L'article ii8 de la Coutume de
Paris ciénie toute aftion aux Caba-
retiers , pour vins ou autres c/hofes
vendues en détail ^ par ajffiètte en
leurs maifons*
•Divers Arrêts de règlement de
la plupart des Parlemeïis du Royau-
me , défendent la fréquentation des
cabarets pendant *la nuit , & aux
heures du fervice divin.
La fréquentation des cabarets eft
auflî défendue pa"r plufieurs Ordon-
nances & Arrêts, aux particuliers
mariés , à leurs enfans & domefti-
ques , dans le lieu de leur réfiden-
ce , à peine d'amende , tant contre
eux que contre les cabare tiers.
Cabaret borgne , fe dit d'un mau-
vais petit cabaret qui n'eft ordinai-
rement fréquenté que de gens de
la lie du peuple.
Cabaret , fe dit auffi d'un plateau
dont les bof ds font relevés , & qui
fert à pofer les taflfes avec lefquel-
les on prend du thé , du choco-
lat, &c.
Cabaret , fe dit , en Botanique ,
d'une plante dont la racine eft me-
nue > rampante , fibreufe , & la tiee
Eee ^
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40^ CAB
herbacée , fimple &c baiTe. Elle a les
feuilles femblables à celles du lierre
terreftre 'y fes fleurs font apétales >
compofées de douze étamines pla-
cées dans un calice épais > divife en
trois parties droites 6c recourbées
au fommet. Ce calice renferme une
capfule coriacée » divifée en (îx lo-
ges qui contiennent des femences
ovales.
Le cabaret croît far les Alpes &
^ans les nu>ntagnes du Bugey. La
f acjne e& un peu amère , acre , aro-
matique, nauféêttfe; les feuilles
font aromatiques & acres. Toute la
{>lante eft réfolutive , purgative par
e haut & par le bas > errhine 6c
emménagogue.
On emploie aflèz communément
les racines & les feuilles y mais ra-
rement les femences. La racine
croit le meilleur émécique des an-
ciens ; on la donne en poudre pour
émétique ^ aux hommes > depuis
. trente grains jufqu^à foixante ; 6c
en infuaon , depuis un gros jofqu'à
quatre. Les feuilles purgent plus
violemment que la racine , on les
donne au nombre de cinq , fix , juf-
3u'à neuf, macérées , on cuites dans
u vin } 6c les feuilles en poudre,
comme errhines. Pour les animaux ,
on n'emploie le cabaret que con^me
purgatif, à la dofe d'une poignée
deteuilles macérées dans une Uvre
. de vin blanc.
Electuairb de cabaret, fe dit de
la compofition fuivànte.
Prcnc\ huit onces de fyrop de
. menthe & autant de celui de vio-
lettes ; faites4es cuire en confiftan-
ce de miel^ 6c après les avoir reti-
. rés du feu , mèlez-y deux onces de
racine de cabaret pulvérifée, une
once de poudre de racine de cour-
ge , féchée au foleil , pareille quan-
tité de femences de raves 6c d or-
CAB
ties macérées dans de Teau de rofe,
6c enfuite féchées^ trois gros de
femences de fenouil 6c autant de
cannelle , & faites du tout un élec*
tuaire.
Cet éleâuaire fait vomir douce-
ment , putj^ par les felles , & lève
lesobftrufhons: la dofe eft depuis
une drachme jufqu'à fix.
Les deux premières fyllabes
font brèves » & la troifième eft
moyenne au (ingulier , mais longue
au pluriel.
CABARETIER; fubftantif mafculin^
Tabtmarms. Celui qui tient caba*
ret. Lt caharcticrfutmis à l'amende.
Voyez Cabaret.
CABARETIÈRE j fubftanrif fémi-
nin. Celle qui tient csdxiret. La ca^
baretière tjtjolie^
Le^ deux premières fyllabes font
brèves ^ & la troiiième ^ft très-
brève , la quatrième longue , 6c la
cinquième très-brève.
CABAR-HUDj nom propre. Ceft,
fel(xi Baudrand , le nom d*cme ville
de r Arabie heureuCe, dans la_Pro-
vince d*Hadramuth.
CABARNE^ fubftantif mafculin, jc
terme de Mythologie. On appeloit
ainii les Prêtres de Cerès dans l'île
de Paros. Ce titre leur vint, félon
ouelques-uns , du nom du premier
oe ces Prêtres , qui inftruiht Cerès
de Tenlévement de fa fille Profer*
Jine.
BARRE; fubftantif mafcttUn , &
terme de Marine , qid fe dit de di-
vers batimens à fond {Jat > deftinés
à fecourir 6c alléger les gros vaif-
féaux.
CABAS ; fubftandf mafculin. Fifcina.
Sorte de. panier de )onc, fervant
otdinairement i mettre des figues.
// nienyaya un cabas de belles
figf^s.
Cabas ^ fe dit aulfi » eh ternies de
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CAB
Kleflàgerie » d^un grand coche dont
le corps eft d ofier cli(I2.
Cabas ^ fe die encore, dans quelques
Provinces du Royaume , d'une me-
fure à mefurer le blé , 6c d'autres
grains.
La première fyllabe eft brèv^ >
Se la Seconde longue.
CABASA ; nom propre d'une ancien-
ne ville épifcopale d'Egypte (ituée
dans le Delta.
CABASSER ; vieux mot qui figni-
fioit autrefoi$ machiner queu]ue
fourberie.
CABASSET ; vieux mot qui s'eft
dir autrefois d'une forte de morion
ou armure de tête.
CABASSON i fubftantif mafculin.Cz-
tajfonas. PoilTon de mer fans dents,
avec des écailles argentées ôc une
nageoire de chaque côté. Il reflTem-
ble beaucoup au lavaret.
CABAUSTj vieux mot quis'eft dit
autrefois d'un lieu fermé de bar-
reaux en forme de cage.
CABAY ; fubftantif mafculin. Les
Indiens ic les habitans dss îles de
Ceylan & d'Aracan donnent ce nom
aux vètemens d'or Se de foie que
porrent les principaux de ces con-
trées.
CABE j nom propre d'une petite ri-
vière d'Efpagne , en GaKce. Elle a
fa fource a Layofa , & fon embou-
chure dans le Velezar , au nord-eft ,
d'Orenfce.
CABEÇA-DE-VlDEj nom propre.
Petite ville de Portugal , dans l'A-
lentejo , à quatre lieues de Pcrta-
lègre.
CABÉER; fubftantif mafculin. Ceft
une monnoie de compte en ufage
à Moka.
CABELAj fubftantif mafculin. Sorte
de prune d'Amérique , qui croît fur
un arbre prefque lembuible au ce-
CAB 40)
CABENDE ; nom propre. Ville &
Port d'Afrique , au royaume de
Congo. Il s'y fait un commercé
conndéraUe de Nègres.
CABERASA; nom propre d'une an-
cienne ville d'Afîe > que Ptolémée
placé dans la Médie.
CABES j ( les ) anciens peuples d'Afie,
qui pafibient pour antropophages ,
Se dont parle Ortelius.
CABESAS; fubftantif mafculin. On
donne ce nom , dans le Commerce ,
à certaines laines d'Efpagne , qui fç
tirent de l'Eftrémadure.
CABESTAK; fubftantif mafculin ,
Se terme de Marine. Machine en
forme de tourniquet , dont' le
mouvement fert i rouler ou à dé-
rouler un cable. , à l'extrémité du-
quel font attachés les fardeaux
qu'on veut enlever.
On fait ufage du cabeftan pour
tirer l'ancré, an fond de la mer ,
pour remonter les bateaux , pour
faire venir les vaifleaux à terre ^0
de les calfater, pour les décharger
des plus groifefs marchandifes , pour
lever les vergups Se les voiles ,
&c.
Chaque vaiffeau a deux cabef-
tans 'y un grand & un petit. Le pre-
inier qu'on nomme' cabejlan double^
eft polè fur le premier pont entre
le grand mât ScTécoutilledes vivres,
vers l'artimon, & s'élève jufqu'i
cinq pieds de hauteur au deflus du
fécond pont.
Le fécond, qu'on nomme cabejlan
Jimplc , eft poié fuj: le fécond pont ,
entre le grand mât &. le-mat de
mifaine. Il fert aux Manœuvres
pour lefquelles il faut moins de
force que pouç lever l'ancre.
Cabestan a l'angloisb , fe dit d'un
cabeftan inventé par les Anglois ,
plus renflé que les autres cabeftans
& où l'on n'emploie que des demi-
£e e ij
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404 C A B
barres j pourquoi il n'eft percé qu*i
demi.
Cabestan volant, fe dit d*un ca-
beftan qui peut fe tranfporter d'un
lieu dans un autre.
On dit , virer au cabcfian , pouf-
fer au cahcfÊan , faire jouer au ca-
befian ; pour dire , faire tourner le
cabeftan. ,
On dit auflîj envoyer au cabef-
tan ^ aller au cabejlan; pour dire^
envoyer les matelots, moufles ou
auçres garçons de l'équipage , qui
ont fait quelque faute , aux pieds
du cabeftan , où celui qui comman-
de leur fait infiiger la punition qu'ils
ont méritée.
La première fyllabe eft brève ,
la féconde moyenne , & la trolîè-
- me brève au fîngulier , mais longue
au pluriel.
CABESTAN j nom propre d'un Bourg
de France , dans te Languedoc > au
Diocèfe de Nîmes.
* CABESTERRE; fubftantif féminin.
On défigne ainfi , dans les îles An-
tilles , la partie qui regarde le
levant & qui eft continuellement
rafraîchie par les vents alifés , lef-
quels courent depuis le nord jnfqu*à
Teft-fud-eft. La baffe terre eft la
partie oppofée. Celle-ci eft bien
plus propre que l'autre pour le
mouillage & pour charger les navi-
res , parce que la mer y eft moins
agitée.
CABESTRAGE; vieux mot qui s'eft
dit autrefois d'un droit feigneurial
ufité en Provence.
CABIAlj fubftantif mafculin. Ani-
mal quadrupède d'Amérique, que
quelques Namraliftes ont pris mal-
à-propos pour un cochon. Il ne lui
reiTemble, remarque M. de Buffon ,
que par de petits rapports, & en
diffère par de grands caradères j il
CAB
ne devient jamais au(fi grand ^ te
plus gros cabiaî eft à peine égal à
un cochon de dix-huit mois y il a la
tète plus courte 9 la eueule beau-
coup moins fendue , les dents &
les pieds tout'différens \ des mem-
.brannes entre les doigts , point de
queue ni de défenfes y les yeux plus
grands > les oreilles plus courtes;
il en diffère encore autant par le
naturel & les mœurs ^ que par la
conformation : il habite fouvenc
dans l'eau , où il nage comme une
loutre , y cherche de même fa proie
& vient manger au bord le poiflbq
qu'il prend &c qu'il faifit avec laj
gueule- & les ongles ; il mange aum
des grains , des fruits & des cannef
de lucre ; comme fes pieds font
longs & plats , il fe tient fouvetiQ
allis fur ceux de derrière. Son cri
reflemble plutôt à celui de l'âne,
qu'au grognement du cochon j il ne
marche ordinairement que la nuit ,
&c prefaue toujours de compagnie ,
fans s'éloigner du bord des eaux :
car comme il court mal a caufe de
fes longs pieds & de fes jambes
couf tes^ il ne pourroit trouver fon
falut dans la fuite y & pour échap-
per à ceux qui le chaffent ^ il fe
jette à l'eau j y plonge & va forrir
au loin , ou bien il y demeure fi
longtemps, qu'on perd Tefpérance
de le revoir. Sa chair eft graffe &
tendre , mais elle a plutôt , comme
celle de la loutre ^ le goût d'un
mauvais poiffbn que celui d'une
bonne viande ;. cependant on a re-
marqué que la hure n'en éroit pas
mauvaife y & cela s'accorde avec
ce que l'on fait ducaftor, dont les
parties antérieures ont le gourde ht
chair , tandis^ que les parties poftc*
Heures ont le goûr de poiflbn. Le
câblai eft d'un naturel tranquille de
doux y il ne fait ni mal ni querelle
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CAB
aux autres animaux *, on Tapprivoife
fans peine y il vient à la voix Se fuit
aflez volontiers ceux qu'il connoit
& qui lont bien traité.
CABILLAUD j forte de morue qui
ne fe mange que fraîche. f^oy<ii
Morue.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft longue.
Il faudroit changer le c en ky le
fécond /en z, fupprimer le d qui
eftoifif, & écrire, d'après la pro-
nonciation , kabiliau. Voyez Or-
thographe. -
CABILLEifubftantif féminin. On
défigne ainfi une . tribu d'Arabes
vagabonds , qui ne reconnoilTenr
d'autorité que celle d'un chef qu'ils
fe choififlcnt & qu'ils appellent
Cacique. Ces tribus fe tiennent dans
l'Arabie & l'Abillinie. Elles reffèm-
blent à ce qu'on appelle Horde , en
Tartarie.
CABILLOTS i fubftant.f mafculin
pluriel , & terme de Marine. On
défigne ainfi de petits bouts de bois
pofes à l'extrémité de plufieurs her-
fesqui riennentaux grands haubans,
& qui fervent à tenir les poulies de
pantoquiere.
Cabillots y fe dit auffî de petites
chevilles de bois qui tiennenr aux
chouquets avec une ligne,& qui fer-
vent à tenir la balancine de la ver-
gue de hune lorfque les perroquets
font ferrés.
CABIN ; nom propre d'une petite ri-
vière de France , en Gafcognej
dont le cours n'efl: que de cinq ou
fix lieues dans leTurfan.
CABINET i fubftantif mafculin., Ço/2-
clave. Endroit d'un apparremenr
deftiné à l'étude, au travail, où
l'on fe retire pour traiter de quel-
Î lue affaire particuhère, Se où l'on
erre des papiers , des livres , des
tableaux > ou quelques autres effets
CAB 405
rares ic précieux. Ce tableau fe voli
dans le cabinet de la Reine. Il m&
* parla de cette affaire dans /b(z ca^
binet.
Cabinet ^ fe dit , par extenfion, des
chofes renfermées dans un cabinet.
On lui offre dix mille francs dejon
cabinet.
Homme de cabinet, fe dit « quel-
qu'un qui eft fort appliqué à le- '
tude.
Cabinet , fe dît d'une forte de buffet
à plufieurs layettes ou tiroirs. Il lui
fit préfent d*un magnifique cabinet
des Indes,
Cabinet d'Histoire naturelle, fe
dit d'un lieu deftiné a contenir des
collections en tout genre des di-
verfes produdtions de la naturei
C'eft parriculièrement à ces for-
tes de coliedlions , qu'on doit le!?
progrès qu'ont fait les modemj'v
dans la fcience de THiftoire nArii-
* felle. Notre fiècle a la gloiiè d'avoir
formé les premiers cabinets d hif-
l'oire naturelle dignes de ce noni.
Il faut fans doute placer le cabi-
net d'hiftoire- naturelle qui fe voi;
à>Paris au Jardin du Roi , entre les
f!us riches & les plus diftingués de
Europe. 11 eft particulièrement re-
marquable par le bel ordre dars
lequel font placés les tréfprs qu'il
renferme.
Pour donner quelque idée de ces
tréfors y nous dirons bricvemenc
qu'on y remarque fur le règne. ani-
mal ^Qs fquelettes humains de tour
age,des fœtusde diverfes grandeurs,
& une multitude d'autres morceaux
confervés dans des liqueurs & au-
tremeut.
On y voit un grand nombre de
fqualerres de quadrupèdes , avec
une colledion de cornes , d'cgagro*-
piles , de bezoards,,^ d'autres pro-
duitîons animales» * .
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4o6 CAB
Les fqaeletces des oifeaux les
plus beaux & les plus rares y abon-
dent , de même que les poiubns de
mer & d*eau douce qu*on y confer-
ve , les uns defTechés , 8c les autres
dans des liqueurs.
On y a raflemblc des ferpens ,
desMzards, des coquillages dérou-
tes les parties du monde , de mê-
me que des infeftes de terre & d*eau
de tous genres j &: particulièrement
une magnifique fuite de papillons.
Le règne végétal y prefente des
herbiers très-complets » un grand
nombre de racines aécorces debois,
de femences Se de fruits , ayecune
quantité prodigieufe de gommes,
de réfines » de baumes & d'autres
^ucs d'arbres & de plantes.
Le règne minéral y eft compofé
de toutes fortes de cailloux , de pé-
trifications j de pierres communes,
fines , brutes , figurées , polies |c
précieufes ; de fels de bitumes , de
foflilles , de métaux & demi mé*
taux , tirés de toutes les parties du
mondée
Cabinet secret , fe dit d'un lieu
conflruit de manière que la voix de
celui qui parle â un bouc de U Voûte
eft entendue à l'autre bout. Il Y a
un cabinet de ce genre à l'Obier-
vatoire royal de Paris. Denysj ty-
ran de Syracufe, avoit une prifon
fameufe par cette propriété.Un fîm-
ple chucnotement s'y changeoit en
un bruit confidérable , Se un fimple
claquement de mains en un coup
très-violent. Il neTaut autre chofe,
pour opérer ces effets , que ce que
la muraille auprès de laquelle eft
placée la perfonne qui parle bas ,
foît unie & cintrée. en ellipfe.
Cabinet d'orgues, fe dit d'une ef-
pàce d'armoire dans laquelle il y a
une orgue. Il lui fit préjcntd* un ma-
gnifique cabinet 4' orgue.
CAB
Cabinet, fe dit d'un petit endroit
couvert dans un jardin , foit de
treillage , foit de verdure , foit de
maçonnerie. Un cabinet de char^
mille.
Cabinet , fe dit, dans le fens figuré,
des fecretSj des myftères les plus
cachés d'une Cour. On enleva les
dépêches Jtun Courier du Cabinet.
Il eft inftfuit de tout ce qui fe pajje
dans le cabinet*
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft moyen-
ne au fîngulier , mais longue au
.pluriel.
CABIRES ; fubftantif m^fculin plu-
riel , Se terme de Mythologie. Nom
colleâif , fous lequel on défignoit
des Divinités qui étoient particu-
lièrement révérées dans l'île de Sa-
mothrace ,de même que dans celle
de Lemnos , à Thèbes, Se chez les
Phéniciens. Ces Divinités étoient,
félon quelques-uns, Ccrès, Pro-
ferpine , Pluton & Mercure ; d'au-
tres ont penfé que ce nom compre-
noit tous les Dieux principaux des
Anciens.
On croyoit qu'il fuflifoit d'être
initié dans les myftères de ces Di-
vinités , pour en obtenir tout ce
qu'on pouvoit defirer : mais les
Prêtres qui célébroient ces myftè-
res, avoient affeâé d'y répandre
tant d'obfcurité , en perfuadant »
Î^ar exemple , qu'on ne pouvoit ,
ans facrilege , prononcer publique-
ment le nom de ces Idoles , que les
Anciens n'ont parlé du culte des
Dieux Cabires , que comme d'une
chofe très-refpedable , fans entrer
dans aucun détail.
Origène préfente le mot de d-
bires dans une autre acception. Il
défigne les anciens Perfan^ , qui
adoroient le foleil & le feu.
La premuère fyllabe eft brève »
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CAB
la féconde longue » & Ja xtoiûtme
très-brève.
CABIRIDES } adjeâif féminin plu-
riel fubftancivement pris , 6c tet^
me de Mvtfaoloeie » qui défigne
des Nymphes , mies de Vulcain &
de Cabira»
iCÂBIRlES ; fubftandf féminin plu-
, riel 9 6c terme de Mythologie. Ca^
hiria. Fêtes que célébroient les An-
ciens dans 1 lie de Samothrace , à
Lemnos » 4 Thèbes & en Phénicie >
€ti rhonneur des Dieux Cabires.
Fcyen^ CABrR£S.
Ces Fèces fe célébroient pendant
la nuit , & Ton y confacroit les en-
fans , dans la perfuafion que cette
cérémonie religieufe les mettroit^
pour l'avenir , a l'abri de tout dan-
ger. L'aâe de la confécration con-
liftoit à placer l'Initié fur un trône,
• autour duquel danfoient les Prêtres
des Divinités invoquées : on don-
noit enfuite à cet Initié un ruban
de couleur de pourpre» qu'il portoit
«n écharpe.
Les meurtriers ^ui afliftoient à
la fête des Cabiries, y trouvoient
un afyle contre les vengeurs du
crime. Cette abfurdité a été com-
mune à tous les peuples. Us ne
voyoient pas qu'eu faifant du
temple de la Divinité , un lieu de
fureté pour les coupables » ils la
rendoient complice des crimes qui
fe commettoient.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft longue*
CABITA ; nom propre d'une des
îles Philippines » i deux lieues de
Manille.
CABLAN y nom propre. Ville de
l'Inde y que Sanfon place fur le
Ménan , en-delà du Gange » & au-
. deflTous d'Ava.
CAfiLE } fubftantif mafculin. Funîs.
GroiTe corde ^ dont on fait partial
CAB 407
lièrement ufage pour élever de
grands fardeaux.
Cablb y fe dit » en termes de Marine ,
d'une grolTe. & longue corde faite
ordinairement de chanvre » & com-
pofée de trois cordages (impies ,
dont chacun a trois torons. On s'en
fert pour tenir un navire en rade
ou ailleurs » pour ^ remonter les
grands bateaux dans les rivières»
pour tirer l'ancre du fond de la
mer» & pour élever > par le moyen
des poulies, <le gros tardeaux dans
les bâtimens.
Il y a au moins trois cables fur
un vaifleau. On les diftingue en
maître - cable , cable ordinaire &
cable d'affburché » qu'on nomme
auifi grcfiin. Celui - ci eft le plus
petit, & tire fon nom de ce qu'il
fert à l'ancre d'afFourche.
La longueur de ces cables eft de
cent dix a cent vingt braifes ; mais
le maitre-cable eft toujours de cent
vingt braifes , 6c pèfe quelquefois
neuf mille cinq cent livres.
Cable ) fedit, par extension, d'une
mefure décent vingt brades. Ainfi
l'on dit qu'^/i eji éloigné de quelque
endroit de quatre , de cinq cables ;
pour dire , qu'on en eft éloigné de
quatre cent quatre-vingt , de fix
cens braifes. On conçoit que cette
mefure fe tire de la longueur or-
dinaire du maître-cable.
Cable db tous, fe dit d'une Ample
hanHère, dont on ne fait guères
ufage que dans les rivières & dans
les lieux où les bancs refTerrent le
chenal , & le rendent étroit.
CAB14 A PIC , fe dit d'un cable tel-
lement roidi par l'ancre qui y eft
attaché , qu'il eft perpendiculaire i
la furface de la mer.
BiTTEii LE CABLE , fe dir de Taâion
de tourner le cable autour des
bittes» afin de larrêrer^ £r débâter
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4o8 C A B
U cable , fe die de la manoeuvre
oppofée.
CoUP€R ou TAILLER LE CABLE , fe
die de raâion de couper le cable
fur récubier , en abandonnant l'an-
cre qu on n'a pas le temps de lever ,
foit qu'on veuille mettre plus
f)romptement à la voile pour éviter
e gros temps , foit qu on veuille
éviter l'ennemi qui pourfiiit , foit
qu'on veuille le pourfuivre lui-
même.
DONMER LE CABLE A UN NAVIRE ,
fe dit' de Tadion de fecouiir un
navire incommode ou pefant à la
Voile \ ce qui fe fait en le remor-
quant à l'acrière d'un autre vaif-
leau.
FiLER DU CABLE , fe dit de Tadion
de lâcher & laifler defcendre le
cable. Et filer le cable bout pour
bout ^ fignifie abandonner le cable
qui tient l'ancre 5 quand on n'a
pas le temps de la lever.
Laisser traîner un cable sur le
SILLAGE d'un NAVIRE, fe dît d'une
manœuvre par laquelle on aban-
donne le cable^ pour retarder la
courfe du navire. Cette manoeuvre
eft fcuvent un ftratagème , par le-
?|uel les vaideaux côrfaires contre-
ont \qs méchans-voiliers.
Lever le cable , fe dit de l'jftion
de mettre un cable en rond , en
manière de cerceau, afin de le dif-
pofer à être filé pour la commodité
du mouillage.
La première fyllabe eft longue ,
& la féconde très-brève.
CÂBLÉ , ÉE ; (idjeftif , & terme
de l'Art Héraldique , qui>|^ dit
d'une pièce faite de cables tortil-
lés.
Cable, fe dit , en termes d'Archi-
tedure , des cannelures relevées
& contournées en forme de ca-
bles, : '
CAB
Câblé , eft ^nflî participe paffif. Voye\
Câbler.
CABLEAU;fubftantifmafculin, &
terme de Marine. Petit cable , avec
lequel on attache la chaloupe au
vaifleau.-
Cable AU , fe dit auflî de la corde ,
f)ar le moyen de laquelle les Bate-
iers remontent les bateaux fur les
rivières.
CABLER ; verbe aftif de la première
conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chanter- Funes intorquere.
Adion d'afTembler plufieurs fils,
&c de les tortiller pour en former
• une corde. Il faut câbler ces fi-
celles.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon & la
quantité profodique des autres
temps.
Obfervez cependant que les
temps ou pérfonnes , qui fe termi-
nent par un e féminin , ont leur pé-
nultième fyllabe longue. Dans je
cable , la fyllabe ca eft longue.
CABO ; nom. propre. C'eft , félon
Baudrand,un Royaume d'Afrique,
en Nigritie , fur la rivière de Rio-
grande. On dit que les mines riches
y abondent.
CABOCEAU ; vieux mot qui s'eft
dit autrefois d'une mefure de grain,
de fel , &c.
CABO-CEIRA ; nom propre d'une
frefqu'île attiichée au continent de
Afrique, près de Mozambique,
vis-à-vis & â un mille de l'île de
Saint-George. Il y croît beaucoup
de fruits , qui fe vendent i Mo^
za^bique.
CABOCHE i fubftantif féminin. Ca-
put. Tête. Ce terme eft familier.
' // ny a que des folies dans fa ca-*
boche.
Om
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CAB
On dit de quelqu'un , que c^cfi
une bonne caboche ; pour dire , qu'il
a beaucoup de fens & de juge-
ment.
Caboche , fe dit , en termes de Clou-
tiers , d'upe efpèce de clous courts
& à tête large, dont le menu peu-
f)le Se certains ouvriers garnifTent
e deflbus de leurs fouliers , pour
les faire durer plus longtemps.
Caboche , cft auflî le nom d'un
poilfon de la rivière de Siam , fort
commun Se fort efUmé dans ces
contrées. Il a dix-huit pouces de
longueur, & dix à douze de grof-
. fcur. Lès Hollandois en conîom-
111 en t beaucoup à Batavia , où on le
mange féché au foleil.
Les deux ptemières fyllabes font
brèves, & la troifième eft très-
brève.
CÀBQyCHÉ, ÉE ; adjeftif , Se terme
de TArt Héraldique , qui fe dit
d'une tête d'animal coupée derrière
les oreilles par une fedion perpen-
diculaire ; mais fi la fedion etoir ^
horifbdtale, il faudroit dire coupe,
au lieu de caboche.
CABOCHON j fubftantif mafculin.
Pierre précieufe qu'on n'a fait que
polir, fans lui donner aucime fi-
gure particulière en la taillant. Il
le dit particulièrement d'un ru-
bis. // m*a vendu un rubis cabo-
chon.
Les trois fyllabes font brèves au
fingulierj mais la dernière eft lon-
gue au pluriel.
ÇABQ-CORSO j nom propre d'un
cap d'Afrique, en Gmnée, fur la
Côte d'or , près duquel eft fitiiée la
principale tortereQe des Ânglois
dans ces parages.
CABOLETTOi fubftantif mafculin.
Monnoie d'Italie, ufitée chez les
<^ênois , & qui vaut environ quatrç
foi|s de France.
tçme Jr,
CAB 409
CABO-MISERApO i nom propre
d'uft cap^rAfnque, fur la côte de
Malaguette, à Tembouchure de la
rivière de Duro. L'abord en eft
dangereux pour les vaifleaux , à
caule des rochers qui l'entourenr.
CABOT. FoYe:[ Mulet.
CABOTAGE ; fubftantif mafculin ,
& terme de Marine , qui défigne la
navigation le long des côtes , de
cap en cap, de port en jport. Ce
navire ejl dejliné pour le cabo*'
tage.
Cabotage , fe dit auflfî de la connoiA
fance des mouillages, b.ancs, cou-
rans , marées, &c. qui font le lorg
d'une côte. // entend le cabo^
tage.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft longue , &
la quatrième très-brève.
CABOTE ; participe paflîf indécli-
nable. P^oye-^ Caboter^
CABOTER j verbe neutre de la pre-
mière conjugaifon, lequel fe con-
jugue comme chanter. Linora ra^
dercn Terme de Marine , qui fignifie
naviguer le long des côtes , de cap
en cap , de port en port. Nous
cabotâmes fur les côtes d'Efpa^
gne.
Les temps compofés fe conju-
guent avec l'auxiliaire Avoir. lU
ont caboté.
Les deux premières fyllabes fpnc
brèves , & la troifième eft longuç
ou brève, commç nous l'expliquons
au mat Verbe , avec la conjugai-i
fon ^ la quantité profodique de;?
autres temps.
CAEQTIERi fubftantif mafculin,
. Navire donc pn fait ufage pour ca-^
hpçer.
GABOTlÈREj fubftantif féminjw.
Sorte de barque . pUte , langue Si
étroite , avec un gQUvern^^il çrèst
longi Se de laquelle on ne f^t uf^gQ
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4IO CAB
que pour le commerce qui ferait fur
la rivière d'Evre. ^
CABOUCHANi nom propre d'une
ville d'Afie, dans le KoralTan, dé-
pendante de Nichabour.
CABRA ; nom propre d'un bourg &
château d'Efpagne , dans TAn-
daloufie , entre Cordoue & Lo-
xa.
Cabra « eft -auflfî le nom d'une ville
d'Afrique, dans la Nigritie , au
Royaume de Tombut, fur le Séné-
cJSrA de CAPELLO; Seba dé-
crit deux fartes de reptiles de ce
nom , dont Tun fe trouve dans l'île
de Ceylan, & l'autre aux Indes
orientales.
Le cabra de Capcllo de Ceylan y
jst. la tète grôfle , & couverte de
grandes écailles rouflfatres > avec un
regard farouche , de grands yeux
enflammés , des mâchoires larges
& de petites dents. Le relie de Ion
corps eft couvert d'écaillés grifes &
blanches. Il a une queue longue ,
ronde , & qui fc termine en poin-
te.
Le cabra de Capello tles Indes
orientales» eft un ferpent dont la
tète , médiocrement grofle, eft or-
née d'un bandeau ou ibnt tracées
pludeurs lignes diverfement diftri-
Duées. Il eft d'ailleurs couvert de
belles écailles artiftément rangées
jufqu'à l'extrémité de la queue >
qu'il a longue & déliée.
cabre 'y fubftantif féminin , & ter-
me de Marine , qui fe dit de gros
boutons ronds , joints par le haut ,
& pofés près des apoftis, aux ex-
trémités d'une galère.
Cabre , fe dit aufli d'une efpèce de
chèvre groffièrement conftruite ,
avec deux ou trois pieux , & dont
on fe fert pour retirer les grofles
pièces de bois de conftruâion qui )
CAB
font fur les rivages àts rivières oa
aux bords des atteliers.
CABRÉ, ÉE j. adjeûif & participe
paflif. Voyc[ Cabrer.
Cabré , fe dit , en termes de l'Arc
héraldique , d'un cheval acco*
lé.
La Chbvalirib, dans te Mai-
ne y de gueules » au cheval cabré d'ar-
gent.
CABRER j verbe pronominal réfléchi
delà première conjugaifon, lequel
fe conjugue comme chanter. PeSus
arrigere. 11 ne fe dit» au propre,
que du cheval , & figniÇe fe lever y
fe drefler fur les pieas de derrière»
Le meilleur moyen pour faire per-
. dre au jeune cheval l'habitude de
fe cabrer , eft de choifîr le moment
où fes pieds de devant retombent
à terre » pour lui appuyer fortement
des deux.
Se cabrer , fignifie , dans le fens
figuré , fe mettre en colère , s'em-
porter de dépit. C était fe cabrer pour
des bagatelles.
La première (yllabe eft brève ^
& la féconde eft longue ou brè-
ve , comme nous l'expliquons au
mot Verbe , avec la conjugaifon
& la quantité profodique des autres
temps.
Oofervez cependant que les temps
ou perfonnes , qui fe terminent par
un e féminin , ont leur pénultième
fyllabe longue. Dans je cabre y
la fyllabe r^ eft longue.
CABRERA j nom propre d'une île
d'Efpagne , dans la Méditerranée,
i deux lieues de celle de Major*
que.
Cabrera» eft encore le nom d'une
contrée d'Efpagne , dans la partie
feptentrionaîe " du Royaume de
Léon.
CABRES ; nom propre d*une petite
île d'Afrique > près des côtes de
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CRB
Guinée, dans le voifînage de celle
. de Saint-Thomas,
ÇABRESPINEj nom propre d'un
bourg .de France , en Rouergue ,
à fept iieues, nord-nord-eft , de
Rhodez.
ÇABRESTAN; nom propre d'une
petite ville d'Afie , fituée dans une
plaine , entre les montagnes qui
régnent le long du golfe Perfi-
que.
CABRI; fubftantifmafculin. Caprco-
lus. Chevreau, le petit d'une chè-
vre. On nous fcryit un cabri rôti.
Vwez CHâvRE.
tes deux fyllabes font brèves au
fingulier \ mais la féconde eft longue
au pluriel.
CABRIDOS; fubftantif mafculin^
C*eft un poiflTon de l'île de Tcnérif
& des Canaries , qu'on dit préfé-
rable à la truite. •
CABRIOLE ; fubftantif féipmin.
Terme de Danfe, qui fe dit des
fauts agiles & légers que les Dan*
feurs ront ordinairemeht à la, fin
des cadences. // fait bien la ca^
briole.
Deui-cabriole , fe dit d'un faut où
le Danfeur , qui s'eft élevé en
l'air, retombe fur un pied feule-
ment.
Friser la cabriole , fc dit de l'ac-
tion d'agiter les pieds en l'air avec
vîtcflè.
Cabriole , fe dit , en termes de Ma-
. nège, d'un faut vif dans lequel le
cheval, étant en l'air, montre les
fers , détache des ruades > & fait du
bruit avec les pieds , fans aller en
avants
Les trois premières fyllabes font
brèves, & la quatrième eft très-
brève.
CABRIOLÉ ; participe paftif indécli-
nable. y^^^\ Cabrioler.
C4BRI0LËR } verbe neutre de la
CAB 41Ï
première conjugaifôh , lequel f^
conjugue comme chanter. Faire -1^
cabriole , ou des cabrioles. Ce Ba-
ladin cabriolait très-bieH.
Les trois premières fyllabes font
brèves, & la quatrième eft longue
ou brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe, avec la conjugaifoa
& la quantité profodique des autres
temps.
CABRIOLET ; fubftantif mafculin.
Efoèce de chaife ou voiture légère ^
à deux roues. // vient d* acheter un
cabriolet.
Les trois premières fyllabes font
brèves, & laqtutrième eft moyen-
ne au fingulier , mais longue au
Xluriel.
BRIOLEUR i fubftantif mafcu-
lin. Celui qui fait des cabrioles.
Cet A3,eur eft un bon cabrio^
leur.
Les trois premières fyllabes font
brèves ^ & la quatrième eft lon-
gue.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
CABRION5i fubftantif mafculin plu-
riel , & terme de Marine. Il fe
dit des pièces de bois qu'on met
pendant le gros temps derrière les
canons des vaifteaux , pour empê-
cher qu'ils ne rompent leurs bra-
gues ou leurs palans.
CABROUET i fubftantif mafculin.
Sorte de charrette traînée par des
bœufs, & dont on fe fert parti-
culièrement aux îles Antilles , pour
le fervice des fucreries.
CABROUETTIER i fubftantif maf-
culin. Celui qui conduit un ca-
brouet. Foye^^ ce mot.
CABRUSj terme de Mythologie, &
nom propre d'un Dieu qui étoit
particulièrement révéré à Phafelis ,
dans la Pamphylie. Les offrandes
quoo lui faifoit, confiftoient ea
Fffi)
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4it CAB
poiflbnfalé, de -là vint qu'un repas
de poiflon falé fut appelé proverbia-
lement , un facrificc de Phafélucs.
CABSÉEL ; nom propre d'une ancien-
ne ville de la Paleftine , dans la par-
lie méridionale de la tribu de Juda.
CABUCEAU } vieux mot qui figni-
fioit autrefois , couvercle.
CABUDHANJACETHinom propre
d'une ville du Mawaralnahr , dans
la province de Samarcande , en
Tartarie.
CABUJA; fubftantifmafculin. Plante
d'Amérique dont les feuilles appro-
chent beaucoup de celles de Tiris
oa du chardon. Les Américains la
travaillent comme le chanvre , &
ils en fabriquent du fil & des
cordes.
GABUL : nom propre d'une ville coi>-
fidérable d'Afie, dans les Indts , en
deçà du Gange. Elle eft capitale du
Cabuliftan. Foye\ ce mot.
CABULlSTANj nom propre d'un
royaume d'Afie , dans Tempire du
Mogol : il a la Tartarie au nord ,
la province de Cachemire à l'orient^
le pays de Multan au midi , & à
l'occident , le Zabuliftan , avt^c une
partie du Cartdahar.
Ce pays eft peu fertile , mais il
n'en eft pas moins riche à caufe du
commerce considérable qui s'y fait.
Les feuls Tartares Usbecks y ven-
dent annuellement plus de foixante
mille chevaux , foit aux Perfans,
foit aux Négocians qui viennent
là des diverles contrées des In-
des.
CABUR A ; nom propre d'un lieu de
la Méfoporamie, ou coule une fon-
taine donc les eaux ont une odeur
douce & agréable. Pline rapporte
cette fingularité au bain que prit un
jour la Déeffe Junon , dans les eaux
de cette fontaine.
CABURE i fubftantif mafculin. Oi-
CÀC
featt noélurne du Bréfil y gros com^
me une grive, avec une tcte ron-
de , des yeux grands & jaunes , un
bec court & courbé , une queue
ondée & large > des jambes courtes
& couvertes de plumes jaunes , de
même que les pieds. Il fe nourrit
de chair crue, & on l'apprivoife
aifément.
CABUSjadjeaif mafculin, Pommé.
Il n'a d'ulage qu'avec le mot chou.
Il faut cueillir ces choux cabus.
I a première fyllabe eft brève ,
& la féconde longue.
CABUSER \ vieux verbe qui figni-
fioic autrefois , tromper.
CABUSSER j vieux mot qui fignifioit
autrefois , courbure ou élévati on.
Ç ACA i fubftantif mafculin , dont les
Nourrices & autres femmes font
ordinairement ufage pour défigner
les excrémens , les ordures des en«
fans. Cette petiu fille a fait caca.
Les deux fyllabes font brèves au
fingulier j mais la féconde eft lon-
gue au pluriel.
CACA j terme de Mythologie , &
nom propre de la fœur de Cacus ,
que lès Romains révérèrent comme
une Déefle. On entretenoit un feu
perpétuel dans fon Temple, comme
.dans celui de Vefta.
CÂC ABOYA ; fubftantif mafculin
Serpent du Bréfil , de couleur fau-
ve, qui vit dans l'eau & fur la
terre , mais duquel la morfure n'eft
ni fréquente ni dangéreufe.
CAÇAC^A ; nom propre d'une ville
d'Afrique, au royaume de Fez , dans
la province de Garet , à deux lieues
de Melille.
CACADEi fubftantif féminin. C*eft
au propre une décharge de ventre.
11 n'eft guères ufité dans cette ac-
ception.
Cacade , fe dit , dans le fens figuré ►
. &. fignifie l'imprudence ou la la-
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CAC
clieté par ou Pon a manqué une
affaire à laquelle oti fe flattoic de
réuflîr. lia fait cinq oujix cacadcs
tune après l'autre.
La première fyllabe eft brève, la
/ féconde longue , & la troifième
très-brève.
CACALl A j fubftantif féminin. Genre
de plante dont la Heur eft compofée
d'un bouquet i fleurons découpés
en quatre parties , pofés fur un em-
bryon, & fourenus par un calice
prefque cylindrique. Chaque em-
bryon devient » quand la Heur eft
paffée , une graine couverte de
duvet.
Cette plante c^^oît fur le bord
des forêts. Sa racine macérée dans
du vin , ou mâchée feule , eft bon-
ne contre la toux & 1 apreté de la
crachée artère. On attribue à fes
baies pulvérifées & réduites en cé-
rat , la propriété d'adoucir la peau,
& de la rendre unie en effaçant
les rides.
CAÇALLA j nom propre d'un bourg
dxfpagne , dans TAndaloufie, a
doaze iieues de Séville.
CAC ANGÉLIQUES j (les) on a aîn-
fi délîçné une feSte d'hérétiques
Luthériens, qui fe vantoient de
' converfer avec les Anges.
CACAO ; fubftantif mafculin. Sorte
d'amande renfermée dans une gouf-
fe, & qui étant rôtie, broyée &
înife en pâte, forme le principal
ingrédient de la. composition appe-
lée chocolat. C'eft le fruit de lar-
bre appelé Cacaoyer ^ qui eft pro-
pre au nouveau continent.
Le cacao nous vient de divers
endroits , &i'on en diftihgue dans
le commerce de cinq efpcces , qui
font le gros & le petit cacao cara-
que , le gros & le petit cacao des
îles. Se le cacao de Sainte Made-
leine. Ces cacjios diff'èrent entre
CAC 415
eux par la grofleur des amandes,
Ear leur faveur plus ou moins agréa-
les , & par le pays d'où ils vien-
nent : les meilleurs & les plus ef-
timés j font les caraques. 11 paroît
cependant que celui de Sainte Ma-
deleine mérite la préférence en ce
qu'il eft plus gros & mieux nourri.
Les moins bons font les cacfios des
îles.
11 faut choifir le cacao-caraque le
plus récent, bien nourri » non ver-
moulu ni moifi, â quoi il eft très-
fujet.
Il eft diurétique, fortifie l'efto-
mac Se la poitrine ,& calme la toux.
On en tire une huile épaiffè , blan-
che, femblable à de la graifle ou
du beurre, & qui a la propriété
de ne pas rancir. On peut la fubf-
tituer dans les alimens à la meil-
leure huile d'olive, tlle eft d ail-
leurs fortifiante & réfolutive. Se
on peut l'appliquer avec fuccès fiu:
la région de l'eftomac , contre les
foiblefles de ce vifcère.
L'huile de cacao, prife à pro-
pos , pourroit être d'un très-grand
fecours contre les poifons corro-
fifs. C'eft auflî la meilleure pom-
made que les Dames qui ont le
teint fec, puiffènt employer pour
fe le rendre doux & poli , fans qu'il
y paroiffe rien de gras ni de luiânt.
Elle eft encore très-utile pour gué-
rir les hémorrhoïdes , Se pour caU
mer les douleurs de la goutte- On
f^eut ajouter qu'il n'y a point d'hui-
e plus propre pour empêcher les
armes de rouiller.
f^oyei au mot Chocolat » la
manière de préparer le cacao pour
former cette compofition.
Les trois fyllabesfont brèves au
fingulier ; mais la dernière e(l lon-
gue au pluriel. • ' '"
CACAOI ETL i fubftantif mafculin.
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4ï4 CAC
On donne ce nom à une pierre des
Indes appelée par Borelli , lapis
corvinus. On dit que quand elle
eft échaufFée , elle fait un bruit
au(E confidérable que celui du ton-
nerre.
CACATOTOLT} fubftantif mafcu-
lin, Oifeau du Mexique , de la
groflèur d*un chardonneret , & de
couleur noire , avec une tête blan-
che & un bec noir , pointu & de
la figure de celui du moineau. Son
ramage eft agréable.
CACAO YJERi fubftantif masculin.
Arbre d'Artiériaue d'une groflèur
médiocre. Son Dois eft poreux &
léger , fon écorce unie & de cou-
leur de cannelle. Ses feuilles ont
de longs pédicules , & font larges ,
rondes j & fe terminent en pointe.
Comme à nfefure qu elles toln^
bent il eu croît de nouvelles , Tàr-
bre ne paroît jamais dépouillé. Il
eft auflî chargé en tout temps , mais
particulièrement vers les folftices,
d'une grande quantité de (leurs dif-
pofées en rofes , petites » fans odeur j
& qui fortent en bouquets des aif-
felles des anciennes feuilles. Il leur
fuccède des gonfles qui renferment
ces amandes , connues fous le nom
de cacao , & dont on forme le prin-
cipal ingrédient de ta compoution
appelée chocolat. Voyez Cacao &
. Chocolat.
CACAOYERE ; fubftantif féminin.
On défigne ainfl un lieu planté d'ar-
bres , appelés Cacaoyers.
Comme le cacao eft un objet
confidérable du commerce d'Amé-
rique, on donne beaucoup de foins
à la culture des arbres qui le pro-
duifent. A la côte de carraque,on
les plante à la diftance de douze à
quinze pieds Tun de l'autre ; on les
met, autant qu'il eft poflîble , i l'a-
bri des vents , & on établit les
CAC
cacaoyeres dans un terreîn plat &
humide. On défend le feune plant
en plaçant à coté Tarbufte appelé
manioc , dont les racines fervent à
faire de la farine & du pain pour
nourrir les Américains.
CAÇAR-FARAON j nom propre
d une ville d'Afrique , au royaume
de Fez, fituée fur une des cimes
de la montagne de Zarhon , à trois
lieues de Tinlit. Les environs font
couverts d'oliviers.
CAÇ Aïl-HAMET;nom propre d'une
ancienne ville d'Afrique , qui étoit
firuée à une lieue de Tripoli. Les
Arabes l'ont détruite, & il n'en refte
que des ruines.
CAÇAR-HASCEN j nom propre d'u-
ne ville ruinée d'Afrique , que l'ar-
mée d'Occuba avoir bâtie à Vorient
de Tripoli. Les Arabes l'ont dé-
truite.
CACCIONDE ; fubftantif féminin.
On défienè ainfl en Pharmacie dos
pilules dont le cachou fait la bafe>
& que BagKvi recommande dans
la dyflenterie.
C ACE ; vieux mot qui fignifioit au-
' trefois, trou d'une aiguille.
C ACER ES j nom propre d'une petite
ville d'Efpaene,aans TEftrémadure,
fur la rivière de Sarlot , à huit
lieues de Trughilho.
Caceres , eft encore le nom d'une
ville d'Afie , dans la partie méri-
dionale de l'île de Luçon, l'une
des Philippines. Les Efpagnols l'ont
bâtie. Il y a un Evêché fuffragant
de Manille.
CACHALESj nom propre d'une ri-
vière de la Phocide , qui, félon
Paufanias , baignôit les muraillesde
Tithorée.
CACHALOT i fubftantif mafculin.
Très-grand poiflbn de mer , du
genre des cétacées. Anderfon parjç
dans fon hiftoirç de Groenland , dç
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CAC
plufieors cachalots. Se entr'autres
d'un qui échoua en 1738 , près de
S. Pierre , dans le diftrift d'Eidérf-
tahd. Sa mâchoire inféiieure étoit
garnie d'une dent à la pointe du mu-
ieau, & de vingt-cinq de chaque
côté, c'eft-àrdire en tout, de cin-
quante & une- Ces dents étoient
auflî recourbées en forme de fau-
cilles» L'animal avoir quarante-huit
pieds de longueur, fur douze de
hauteur , & la plus grande épaif-
£eur avoir crente-fix pieds de tour.
ILavoit au bas du dos , vers la queue ,
une bolTe de quatre pieds de lon-
gueur^ 6c d'un pied & demi de
hauteur. La nageoire avoir quatre
pieds de long, & un pied 6c demi
de large. La largeur de la queue
étoit de douze pouces^ le tuyau par
où il rejettoit Teau , avoit un pied
& demi de longueur , 6c fa verge
un pied 6c demi de rour.
Clufius parle d'un cachalot qui
avoit fioixante pieds de. longueur,
quatorze pieds de hauteur, 6c tien-
te-fix pieds de circonférence*
On prend des cachalots fur les
chtes de la nouvelle Angleterre , &
aux Bermudes , dont les dents étof-
fes & larges ont la figure des dents
d'une roue de moulin. On trouve
dans les cachalots de cette efpèce ,
des boules d'ambre gris qui ont
quelquefois un pied de diamètre.
On tire auffi du cachalot la fubf-
tance médicinale connue fous le
nom de tlanc de baleine. Voyez
Baleine & Blanc de baleine.
Les trois fyllabes font brèves au
iîngulier; mais la dernière eft lon-
gue au pluriel.
C ACHAN i nom propre d'une ville
confidérable de Perfe , dans Tlrak ,
i vingt-deux lieues d'Ifpahan. C'eft
la fëpulture des defcendans d'Ali,
£ révérés des Perfans# Cette ville.
CAC 415
eft flbrilTante p^ fon commerce' te
(qs manufactures , qui conHftent en
étoffes d'or & de foie les plus efti-
mées de tout l'Empire. On y fa-
brique ^ufli de rrès-belles fayan-
ces.
CACH AO ; nom propre d'une ville
d'A fie j Capitale dune province de
même nom , 6c du royal^nQ de
Tunquin. On y compre vingt mille
maifons , outre trois palais qui ap*
partiennent au Roi , & dont le prin-
cif^l eft entouré d'un mur de trois
lieues de circonférence.
La proyi^ce de Cachao efl au
cenrre du royaume. Elle eft riche »
commerçante, fertile, & abonde
particulièrement en laque & en
foie. ^
CACHATIN ; fubftantif mafculin.
Sorte de gomme laque, dont le
commerce fe fait à Smyme.
CACHE \ fubftantif féminin. Latehra.
Ce mot , qui eft du ftvle familier ,
fe dir d'un endroit fecret propre
â cacher quelque chofe« il y a
plufieurs caches dans eau mai"
fon.
Cache j fe dir aufll d'une petite mon-
noie de cuivre des Indes Orienta-
les, qui vaut à la Chine un peu plus
d'un denier de France.
GACHE ; vieux ^ mot qui fîgnifioit
autrefois pourfuite en. juftiçe ,
amende.
CACHÉ, ÉEj adjcûif & participe
paflîf. Voye^ Cacher.
Esprit caché, fe dit d'un efprit dif-
fimulé. Ue vous y trompeT^ pas ,
ce{t un efprit caché.
Vie cachée , fe dit d'une vie folî-
taire & retirée. Ce Prince mène une
vie cachée.
On dir figurément de quelqu'un
qui a des talens fupérieurs , & qui
ne les produit pas , que cefi un
tréfor caché.
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41^
CAC
CACHECTIQUE ; adjeftif & fub-
ftantif des deux genres , & terme
de Médecine, qui fe dit de tout
remède dont on fe fért contre la
Cachexie , & 'de tout ce qui a rap-
port à la Cachexie. Foye:^ Cache-
xie- ' •
CACHÉEMENT •, vieux mot qui
fignifioit autrefois fecrètement.
CACHE-ENTRÉE; fubftantif fémi-
hin , &. terme de Serruriers , qui
"' fe dir d'une petite ^ièce de fer ,[
• par le moyen de laquelle on cou-
vre rentrée d'une ferrure.
CACHEFÉS j vieux mot qui fignifioit
autrefois levier.
CACHEMIRE ; nom propre d'une
Province ou Royaume d'Afie, dans
le^ Etats du Mogol. Il a le Thibet
au Levant, & les Hordes des Ou-
ganis au Couchant. Sa longueur eft
de trente lieues , & fa largeur de
douze. Il eft entouré de montagnes
couvertes d'arbres toujours verts,
^ d'excellents pâturages qui y nour-
' riffent du bétail de toute efpèce.
Les lièvres , les gazelles , les per-
drix & les abeilles y abondent j &
ce qu'il y a de fingulîer , c'eft qu'il
eft très-rare d'y voir des ferpens ,
des tigres , des ours , des lions ou
d'autres animaux de ce genre , fi
communs dans les diverfes contrées
' des Indes.
Ce Royaume eft d'ailleurs d*une
fertilité finguliçre en riz, en fro-
ment, en fafran , en chanvre , en
, fruits , en légumes, &c
Les hommes y font adroits & la-
bori^ux , & les femmes blanches ,
bien~ fai tçs j fif d'une grande beau-
té.
Ce Royaume fut conquis par
l'Empereur Ecbar. Il leréduifiten
Provmce , & c'eft aujourd'hui la
plus agréable de tou^ l'Empire du
Jtfogol,
CAC
CACHEMfRE , eft auffi le nom de la
ville capitale du Royaiime dont
nous venons de parler. Elle eft
grande & bien bâtie , fut fe bord
d'un lac rempli de petites îles qui
forment autant de jardins de plai-
fance. •
CACHE-NEZ ; vieux mot qui fignîr
fioit autrefois mafque.
CACHEO j nom propre d'une ville
d'Afrique, en Nigritie , fur la ri-
vière de Saint-Domingue. Elle ap-
partient :^ux Powagais , & il s'y
fait un commerce confidé.abie en
cire 6c en efclaves.
CACHER i verbe aftif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Abfçondére.
Placer une chofe dans un endroit
afin de la dérober aux yeux , de
manière qu'on ne fâche pas où elle
eft. Quelqu^un a caché ma tabatière.
Il cacha fort tréfor.
Cacher , fignifie , par extenfion^
couvrir. Cette petite fille n aime pas
à cacher fa gorge.
Cacher , fignifie , dans le fens figuré,^
dillimuler, déguifer , celer. Ilvou^
lut en vain cacher fon dejfein. Elle ne
pourra pas cacher fa honte.
On dit , dans le fens figuré ,
({xCune perfonne cache fon jeu , fa
marche; pour dire, qu'elle diilitnule
fes vues , fes projets , &c.
Cacher , eft aufii verbe pronominal
réfléclii, au propre & an figuré j
ainfi Ton dit, au propre ,yè cacher
à une perfonne ; pour dire , ne pas
s'en lailfer voir. Ellefe cacha à fon
amant. Dans ce fens ,• ce verbe
gouverne en régime compofé les
prépofirions à ^ au ^ à la y aux.
Sç CACHER > fignifie , dans le feixs
figuré , cacher (es actions ^, fes vues,
fes projets j^ &c^ Ilnauroit pas du
fe cacher de fon père. Dans ce fens^
ce vetbe gçuveme , en çégim.Q cQni«
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CAC
pofé les prépofitions de ^ du y de la y
des.
On dit figurément , (\\xune per-
fonnc peut Je cacher à elle-même ;
pour dire , qu elle ne peut fe diffi-
muler fes fentimens , les difpofi-
tions de fon cœur.
Différences relatives entre ca-
cher^ diffimulery déguifer.
On cache par un profond fecret ,
ce qu'on ne veut pas manifefter.
On diflîmule par une conduite ré-
fervée, ce quon ne veut pas faire
appercevoir. On déguife par des
apparences contraires , ce qu'on
veut dérober à fa pénétration d'au-
trui.
Il y a du foin & de l'attention i
cacher; de l'art & de l'habileté à
diffimuler j du travail & de la rufe
â déguifer.
L'homme caché veille fur lui-
même pour ne fe point trahir par
indifcretion. Le diflîmuIé veille fur
les autres ,.pour ne les pas mettre à
portée de le connoître. Le déguifé
fe montre autre qu'il n*eft pour
donner le change.
Si l'on veut réuflîr dans les affai-
res d'intérêt & de politique , il faut
toujours cacher fes defleins , les
diffimuler fouvent , & les déguifer
2uelquefois j pour les affaires de
lœur , elles fe traitent avec plus de
franchife, du moins de la part des
hommes.
Il fuffit d'être caché pour les gens
qui ne voient que lorfqu'on les
éclaire \ il faut être diffimulé, pour
ceux qui voient fans le fecours d'un
flambeau j mais il eft néceflaire
d'être parfaitement déguifé pour
ceux qui , non contens de percer les
ténèbres qu'on leur oppofe , dif-
cutent la lumière dont on voudroit
les éblouir. Quagd on n'a pas la
force de fe corriger de k% vices ^
Tome IF.
CAC 417
on doit du moins avoir la fagefl^
de les cacher.
La maxime de Louis XI y qui
difoit , que pour favoir régner ^ il
falloir favoir diffimuler , eft vraie à
tous égards , jufques dans le gou-
vernement domeftique. Lorfque la
néceffité des circonftances , & ta na-
ture des affaires engagent à dégui-
fer , c'eft poHtique \ mais lorfque le
gourde manège , & la tournure d'ef-
prit y déterminent , c'eft foutberie.
La première fyllabe eft brève ,
& la féconde eft longue ou brève,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon & la
quantité profodique des autre»
temps.
CACHÈRE ; fubllantif féminin , &
terme de Verreries , qui fe dit de
la petite muraille contigue aux fils
des Ouvreaux y fur laquelle le maî^
tre fépare la bouteille de la canne.
CACHÉREAU j vieux mot qui fignî-
fioit autrefois papier terrier.
CACHERIE j vieux mot qui figni"*
fioit autrefois droit de chaffer.
CACHERON } fubftantif mafculin.
On donne ce nom à une forte de
ficelle eroffière qui fe fabrique k
Abbeville.
CACHET ; fubftantif mafculin. Si^
giUum, Petit inftrument à,furface
plane , ronde ou ovale, fur laquelle
on a gravé en creux des armoiries,
ou quelqu'autre figure , & dont on
fe fert pour fermer des lettres , des
billets ^ fceller des papiers , &c.
Il nous refte des Anciens, quel-
ques cachets qui prouvent combien
leurs Artiftes excelloient dans ce
genre de travail. On remarque fur-
tout au Cabinet du Roi , comme
un chef-d'œuvre de gravure anti-
que , le cachet qu'on prérend avoir
fervi à Michel-Ange. C'eft une pe-
tite cornaline tranfparente , qui,
Ggg
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41 8 CA'C
t dans un efpace d-environ f\% li-
gnes , renferme quinze figures hu-
makies ^ & en outre des animaux ,
des fleurs , des arbres,, des vafes>
des eaux , un exergue y &Cé
On croit ^uô le tout repréfente
une fête cjue les Anciens célébroient
. en mémoire de la nailTance de Bac-
chus.
Cachet , fe dit de l'empreinte for-
mée fur la cire avec le cachet. On
voit bien que. le cachet a été rompu.
On dit d une lettre , c^'ellt ejl à
cachet volant ; pour dire , qu'elle
n'eft pas fermée par le. cachet quon
a mis fur Tenveloppe*
Lettre de Cachet , fe dit d'une
Lettre du Roi , contrefignée par un
Secrétaire dIErat , cachetée au Ca-
chet de Sa Majefté , & qui renfer-
me un Ordre de fa part. // lui arriva
une Lettre de Cachets
La première fyllabe eft brève , &
la féconde moyenne auùvfingulier^
mais longue au pluriel.
CACHETE, ÉE ; adjeaif& participe
paffif. yay€\ Cacheter, /
CACHETER î verbe adif de la pre-
mière conjugaifbn , lequel fe con-
jugue comme, chanter. Sigillum im-
primere. Appliquer un cachet fur
quelque choie. Cacheté^ cette lettre,
llfalloit cacheter ce paquet.
La première fyllabe eft brève ,1a
feconae très-brève , & la troifième
eft longue ôu brève , comme nous
l'expliquons au mot V&rbe , avec
la conjugaifon' & la quantité profo-
dique des autres temps.
Obfervez que. le pénultième e
des temps ou perfonnes de ce ver-
be prend le fon de Vé moyen j quand
il eft fuivi d*un e muet; parce que
le génie de la langue ne ioufFre pas
régulièrement deux e de fuite abio-
lumenc muets. Dans je cacheté , la
fyllabe chè eft moyenne*
GAC
CAHETTE; fubftantif fémimn-du-^
ftyle familier , qui fignifie petite
cache. On trouva fa cadiette*
£n cachette , fedit adverbialement :
pour dire , en fecre^t , à la dérobée , .
♦ d'une manière cachée. Jl fit cette
vente en cachette.
CACHEUR ; fubftantif mafculin , &
terme de Raffineurs de fucre,qui fe
ditd'un morceau de bois avec lequel -
on fonde les formes.
CACHEURE; vieux moc.qui Cgni-
fioit autrefois bleflure*
CACHEXIE; fubftantif féminin. Cz-
chexia. Terme de Médecine , qui
fe dit d'une mauvaife difpolition du
corps humain , caufée par la dépra-
vation des humeurs.
la cachexie fe matûfefte pac la
pâleur dit vifage , par la perte des
forces & de l'appétit , par des laffi-
tudes dans les membres , par une
langueur uni verfelle , ^ar la diffi-
culté de refpirer , pa{> l'inégalité y.
la lenteur & la foibledè du pouls , .
par des maux d'eftomae, par des
vapeurs 6c . des palpitations , par
l'âmaigriftemene , par la bouffiflure
des-bfas &t des jambes, &c.
Quand on néglige la cachexie,
elle dégénère fouvent en hydropifie.
On diftingue ces maladies l'une de
l'autre , en ce quie daas l'hydropUIe
letsonflementdu^orps eft plus dur,
& la peau plus tendue &.plus lai-
fante que dans la cachexie.
La dépravation des humeurs y *
peut provenir , d'abord, delà qua-
lité des alimens , lefquels n'ayant
pas été digérés convenablement ,
n'ont pu être adimilés aux parties
du corps qui vavoient befoin d'être
reparées. Tels font fouven^les aU-
mens farineux , légumineux , gref-
fiers , fibreux , gras, acres > aqueux, .
vifqueux > &c.
A^. Du. défaut du mouvement
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^nhnal, dans roifiveté , Tengour-
«didement & le trop long fom-
. meil. ^
j^. Des organes vicias par trop
de force ou de foiblefle.
4^, Des liqueurs altérées par dé-
faut de fécrérion, ou par des fécré-
rions rrop abondantes , quelles qu'el-
les foient, par des vomiflèmens,
des diarrhées, des dyflfenteries, des
.hémorihagies., 6'c.
U ôftxkir que ces caufes une fois .
admîtes > agidbnt > ou en diminuant
les folides , ou en formant des li-
quides qui ne peuvent pas circuler
librentteat. De-là dérive.un doUble
mal } la confoniprion ou la.leuco-
^phlegmatie, & 1 hydropifie anafar-
rgue,
H ^ra donc nécelTatre pour gué-
rir la cachexie , que Ion talTe ufage
d*un régime compofé de'chofes op-
pofées a laxraufe particulière de la
maladie., mais qui foient. agréables
, av malade.
On ;facilitera ia digeftion par
J'aflailbnnement,, les boiflons :vi-
neufes^ Texer-cice , lair , &c.
On difpoferales orgaaes des pre-:
mières codions par des vomitifs ,
^es purgatifs & des fortifians ; &
quand les voies auront/été relâchées
ar Tufage de ces cemçdes. Se que
a matière morbifique aura été at-
ténuée y il faudra employer les diu-
rétiques & les fudocinques.
Fnfiu , on fera ufage des remè-
des chalibés, alcalins & favonneux,
& Ton y Joindra l'exercice de la
•xourfej du bain, &c. On conçoit
qu'il faut varier , préparer & appli-
quer les remèdes , relativement aux
caufes èc aux progrès de la mala-
die.
La première fyllabe eft brève,
la féconde moyenne ^ & la troiiîè^
imelon^e.
i
C A C 419
U faudroit changer le c^Sc ch en
ky&c écrire, d'après la prononciation,
kakcxic. Voyez Orthographe.
CACHl j fubftantif mafculin. Sorte
de pierre blanche qui abonde dans
les mines d'argent d'Amérique. EUo
reflemble beaucoup à l'albâtre, &
contient communément tjuelque
partie de plomb.
CACHICAME} fubftantif mafculin.
Ejpèce de tatou. Voyc^Y kioxi.
CACHiER j vieux verbe qui fignifioit
autrefois^châffer. ^
CACHIMENT^ ful>ftantif mafculin.
Fruit qui croit aux îles Antilles ,
fur l'arbre appelé Cachimentier ^ &
dont on diftingue deux efpèces prin-
cipales; l'une comprend le cachi-
ment cœur de bœuf, ainfi appelé
de fa figure ; *& l'autre le cachi^
ment morveux. Ces fraitront envi-
ron iix'pouces de diamètre: ils fonc
agréables & rafraîchiflans.
CACHIMENTIER j fubftantif maf-
culin. Arbre fore commun aux lies
Antilles^ ^<jui produit les fruits ap-
pelés Cachimens. Voyez ce mot.
CACJHLEX ^ fubftantif mafculin*
Sorte de pierre qu'on dit fe trouver
fur le bord de la Mer , & à la-
quelle Gallien attribue une proprié-
té aftringente & falu taire contre la
dyflfenterie , quand on l'a préparée
en la rougidant au feu , & en Tétci-
gnant dans du petit lait.
CACHONDÉ } fubftantif mafculin.
Préparation de Pharmacie , fort
vantée au Japon ^ à la Chine & dans
l'Inde. C'eft une pâte fort agréable
au goût, & -qui répand tine bonne
odeur. Elle eft compofée de ca-
chou , de plufieurs autres drogues
aromatiques , & de pierres précieu-
fes, qui la rendent très-chère. Les
Princes & les Grands des Indes, en
ont toujours dans la bouche. Ils lui
attribuent la propriété de prolonger
G g g ij
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410 C A C
la vie , & d'éloigner la mort. On
f>euc voir dans Zacutus-Luiîcanus ,
a manière de préparer cette com-
. pofirion.
CACHOS i fubftantif mafculin. Ar-
briffeau très-vert , qui ne croît que
fur les montagnes du Pérou. Sa
feuille eft ronde & foible \ fon
fruit de couleur cendrée , eft agréa-
ble au goût , & relTemble à la pom-
me d'amour.
Les Indiens le difent diurétique^
& lui attribuent la propriété de
chafler la pierre des reins, & delà
diminuer dans la veilie , quand elle
eft encore affez molle pour céder
aux remèdes.
CACHOT i fubftantif mafculin. Pri-
fon bafle , voûtée & obfcure , def-
tinée à enfermer les criminels.
, . -. L'Ordonnance défend aux Geô-
liers de mettre les^prifonniers dans
les cachots, façs Ordonnance du
Juge. Elle veui en outre qu'ils vifi-
tent les cachots 5- au moins nne fois
f)ar jour , & leur enjoint d'avertir,
es Gens du Roi , s'il y a quelque
prifonnier malade , afin qu'il foit
vifité & transféré ailleurs , fi le Juge
l'ordonne.
Les deux fyllabes font brèves au
fingulier \ mais la féconde eft lon-
gue au pluriel.
CACHOTTERIE y fubftantif fémi-
nin. Façon myftérieufe avec laquelle
certaines perfonnes cherchent à ca-
cher des chofes minutieufes. Elle
nt ennuie avec f es cachotteries. Il eft
du ftyle familier.
CACHOU j fubftantif mafculin. Suc
gommeux & réfineux d'un arbre ou
de plufieurs plantes des Indes Orien-
tales , & dont on fait de petits
grains ou dragées.
Le goût en eft un peu aftringent :
il pafle dans le pays pour être falu-
uire à l'eftomac ^ pour adoucir la.
CAC
falive & Thaleine , pour raflFerinîr
les gencives > & pour arrêter le vo-
miflement, la diarrhée & la dyf-
fenterie. Nous lui attribuons à peu
près les mêmes propriétés.
Pour préparer ce fuc , on le dif-
fout dans l'eau fimple qui fe charge
promptement de {t% parties les plus
pures: on la coule, on laifle éva-
porer la colarure , & il ne refte au
tond du vafe qu'un extrait rouge
brun , qui eft le cachou purifié au-*
quel on ajoute les aromates que l'on
juge à propos pour le rendre plus
agréable au goût.
Les formes fous lefquelles on ré-
duit le cachou , font celles dé pi-
lules , de tabletxes ou de paftilles.
Il faut en prendre le matb i
jeun , avant & après le repas , &
lorfqu'on vei^t faciliter la digef-
tion.
Une autre propriété du cachou >
c'eft qu'en jetant un gros de cette
fubftance dans une pinte d'eau , on
a fur le champ une boiftbn d'une
faveur douce , & un peu aftringen-
te, qui convient dans le dévoie-
ment, & dans ks fièvres bilieufes
& ardentes.
Il faut choifir le cachou pefant ,,
luifant , & d*un rouge tanne à l'ex-
térieur. On le tire de la côte de Ma-
labar , de Surate , & de plufieurs
autres endroits à&% Indes..
\.t cachou paye à l'entrée du
Royaume, trois livres par quiïi-
taL
Les deux fyllabes font brèves aa
fingulier , mais k féconde eft lon-
gue au pluriel.
CACHRY^ fubftantif mafculin. Ceft
la graine d'une plante que Ray^
nomme Libanotis Cachryophora.
Quelques Anciens l'ont recom-
mandée pour fa qualité defficative-
, &. édbauftante ^ &c ils ont"^dit qu'elle
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CAC
étolt bonne à prendre avec du poi-
vre & du vin contre l'épileofie.
CACHYMIE ; fnbftantif féminin.
Cachymla. L'Alchimifte Paracelfe
fe fert de ce mot pour défigner des
fubftances minérales imparfaites ,
telles que le bifmuth , larfenic , le
cobalt, d'c.
CACIQUE ; fubftantif mafculin. Ti-
trfi de Dignité des Anciens Gou-
verneurs ae Provinces j & Géné-
raux des Troupes du Mexique & du
Pérou , & de diiFérens Princes d'A-
mérique.
Les Chefs des Indiens,qui vivent
îndép^ndans des Européens , por-
tent encore aujourd'hui ce titre.
• Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft très-
brève.
CACLUTER j vieux verbe qui fi-
gnifioit autrefois publier , procla-
mer.
CACOBERRO \ nom propre d'un
bourg & cap d'Afrique y en Barba-
rie , au Royaume de Barca.
CACOCHYLIE ^ fubftantif fémi-
nin. Terme de Médecine , qui fe
' dit d'une digeftion dépravée , par
laquelle les alimens fe convertiffent
en un chyle mal conditionné.
CACOCHYME \ adjeftif des deux
genres. Mal fain , de mauvaife
complexion , qui abonde en mau-
vaifes humeurs. 11 fe dit particu-
lièrement d'une perfonne lujerte à
de fréquentes infirmités. C*tjl un
€orps cacochyme.
On dit en raillerie & figurément
,(de quelqu'un , qui/ a tejpr'u caco-
chyme y V humeur cacochyme ; pour
dire > qu'il a l'efprit ou Thumeur
bizarre.
Les trois premières fyllabes font
brèves y 6c h qua4:riètne eft très-
brève.
CAGOCHYMIE» fubftantif fémi-
CAC 4ir
nîn, 8c terme de Médecine, qui
fe dit du mauvais état des hu-
meurs.
Cette maladie fe manifefte par
le dégoût j les infomnies, les rap-
ports aigres ou d'une odeur d'œufs
pourris j par les urines qui font pâles
& troubles j par un teint plombé ^
par des maux de tête > &c.
Elle a Ces caufes dans l'^^age des
alimens diflSciles à digérer , dans la
pléthore, leshémorrhagies fréquen-
tes , les diarrhées , les pertes dans
les femmes , les fleurs blanches ,
l'oifiveté , les veilles- immodérées •.
&c.
La Cacochyme fe guérit en géné-
ral, en détruifant la caufe qui l'a
produite. On prévient cette mala-
die par un régime doux , un exer-
cice modéré, & quelques légers
purgatifs appropries â 1 âge , aa
fexe , & au temperamment de la
perfonne menacée de cacochy*
mie.
Les trois premières fyllabes fonr
brèves , & la quatrième eft lon-
gue.
CACOETHE V ad/eOif , & terme de
Médecine & de Chirurgie , qui fe
dit des ulcères malins & invété-
rés.
CACOLOTOTL; fubftantif maf-
culin. Sorte de corbeau qui a la fi-
gure d'un étourneau. Son bec eft
noir, fa queue longue, & fon plu*
mage d'un noir tirant fur le bleu.^
CACONGO^nom propre. Royaume
d'Afrique,dans la bane Guinée,vers.
l'embouchure du fleuve Zaïre. Il
n'a que trente lieues de longueur,,
& dix delargeur. Malemba en eft la
ville capitale. Les terres y font mal
cultivées ; niais le commerce y eft
aflez (confidérable^ Les Habitans
achètent diverfes Marchandifes
étrangères > qiCUs vont revendre ou
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41-*
CA'C
échanger à Cpngo , poiir des éfcla-
yts.
CACOPHONIE i fubftanrif fémkiin.
Soni afperitas. Terme de Rhétori-
que. 11 fe dit d'un vice d*élocution
. caufé par la rencontre de ceruins
mots ou fyllabes qui forment un
fon défagréalple à loreiile. C'eft
Êour faire éviter la cacophonie que
loileau donne dans fon art Ppéti-
que ce précepte:
Çardex qâ'uae yoyelle à courir ^rop
hât^c.
Ne foit d'une toycllc.cn fon chemin
hcurxée.
KTacophonie , fe dit auffî du fon ré-
fultant des voix & des inftrumens
. qui chantent & qui jouent fans être
d accprd. Ç^ Concert ctoit une vraie
cacophonie.
l.es. trois premières fyllabes font
•brèves , & la quatrième eft lon-
gue.
Il faudroit changer 'les deux c en
•k f ph en fy 6c écrire ^ d après la
prononciation , kahofoni^ Voyez
. Orthographp.
CAÇOI^LAi nom propre d'une ville-
d'Efpagne,dans rAndaloufie,àdeux
lieues de la fource du Guadalqui-
vir, vers 'les frontières du Royau-
me de XîreHade.
CACOS^.nom propre d'une villede
•Grèce^ fur une des Baies du Golfe
de Co(;inthe.
CACOTRpPJlIE; fubftantif fémi-
nin ^ & terme de Médecine , qui fe
dit en général d'une nutrition dé-
f)ravée , comme celle qu'opèrent
es mauvaifes digeftipns dans la ca-
chexie &Ha çacochymie. Foye;^ ces
mots.
Les trois premières fyllabes font
jbrèves , & la quatrième ,eft Ipn-
^^ue.
<:ac
CACOUCHACS } ( les ) jpeu^les de
l'Amérique ieptentrionale , dans le
Saguenai,
CACOZELE ; vieux mot qui figni-
fi jjt autrefois zèle indifcret.
CACTONlTEi fubilantif féminin;
Pierre que quelques-uns ont cru
.ccre la cornaline. Des vifionnair^
en ont fait un talifman bien pré-
cieux ; puifque , fuivant eux, il
alTuroit la viftoire a .ceux qui le
polïïdoiçnt,
CAGUMINE ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois fommet.
CAGUS ; ternie de Mythologie , &
nom propre d'un fameux Brigand »
^Is de Vulcain. Il avoir trois têtes^
dont chacune voniifloit des flam-
mes par la bouche & les narines:
des têtes fanglantes étqisnt fufpen-
dues en figne de trophée , à l'entrée
. de la caverne qu'il hàbitoit fur le
Mont Aventin \ mais ayant volé
des bœufs à Hercules, ce Héros
parvint à pénétrer dans la caverne
d.u Brigand ^ & il en purgea la
terre.
CAD ; fubftantif ntafculin. Cétoit
chez les Hébreux, une mefure des
Liquides qui contenoit environ
trente pintes de Paris.
CADAHALSO; nom propre d'une
petite ville d'Efpagne , dans la Nou-
velle Caftille. C'eft-U où Jean II,
Roi de Caftille , -fit exécuter fon fa-
vori Alvar de Liine, qui avoir abufé
de l'autorité que lui avoit docmée ia
place de premier Mipiftre*
CADAN ; nom propre d'une petite
ville de Bohème , au cercle deZacz,
fur la rivière de rEgre.
CADARA-; nom propre il'une grande
prefquîle de la mer Rouge , fur la
.cote méridionale d'Arabie.
Ptolémée place for le golfe Perfi-
gue , une ville de l'Arabie Heureti-
le du même nom.
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CAD
GADARIENS j -( les ) fd^e de Mu-
fttlmans qui- attribuent les aâions
de ripLomme à rhpmme même , &
non à un décret divin y déterminant
fa volonté. Madhed-Ben-Kalid-Ad-»
Giohni fut auteur de cette fe£ke ,
& fouffrit le martyjre pour foutenir
fa croyance.
CADASTRE ; fubftantif mafcuUn.
Regiftre public que 1 on tient dans
quelques Provinces du Royaume ,
où les Tailles (ont réelles^ comme
en Provence , en Dauphiné , &* dans
lequel la quantité &c la valeur des
biens-fonds font exprimées en dé •
tail , a6n de faciliter rimpptition
des fubfides.
La-ptemière fyllabe eft brève,
la féconde moyenne , la^troifième
très-brève.
QADAVEREUX , EUSE ; adjeâif
Qui tient du cadavre. // a une cou-
leur cadavereufi y^ un teint cûdavc-
reux.
Les trois premières fyllabes font
brèves , la Quatrième eft longue ,
& la cinquième du féminin très-
brève.
Le X qui termine les deux nom»
bf es du mafculin , prend le fon du
jf devant une voyelle , en fuivant
néanmoins la règle générale donnée
ci-après, f^oyer la lettre S.
Cet adjeâir ne doit pai régu-
lièremeht précéder 1^ îubftantif
auquel il fe rapporte. On ne dira
pas une cadavereufe odeur y mais une
odeur cadavereufe:-
CADAVRE i- fubftantif mafculin.
Cadayer. Corps mort. 11 ne fe dit
qu*en parl^tnt du corps humain.
Dès qu'on trouve un cadavre en
• quelque endroit> le Juge s'y tranf-
f^orte, & drefle Procès -verbal de
'état du corps , qu'il fait enfuite
porter ea la Géole de la Jurifdic-
tion.
C A D^ 42 j-
1 Si* parole rapport dés' Qûrur-
giens , il y a lieu de croire que le
: défunt s'eft détruit lui - même , on
lui- fait fon procès en'^ lar manière
r ufitée^dans la pourfuiçe des crimes.
Après l'information^ le Juge nom-
me au cadavre un Curateur 5 qui
f)ïêxe ferment de^ le défendre fidè-
ement ou fa mémoire. L'inftruc-
tibn -du procès fe fait-enfuite eala
' manière ordinaire contre le Cura-
. teur i mais celui-ci prête inteuro-
gatoire debout y & non fur la fel-
. ïette , &- la coiulamnation ne fe
prononce point contrie lui , mais
contre le défunt ou fa mémoire.
Les cas auxqpels la Loi veut que
le procès fôit fait au cadavre ou à
la mémoire d'un défunt, font, outre
le fuicide volontai-re , lecrime»de
lèze Majofté divine & huthaine ^ le
du^ & la rébellion, à Juftice , à
• force ouverte.
On ne ceflTe" -de répéter qu'il n^
. a que la diflfeûion tiréqueiire des
cadavres qm puifle enrichir & per-
: feétiônner l'anatomie : mais cette
: vérité connue de tout le monde ,
n'a pu vaincre encore le préjugé ou
la coutume qtû^'oppofe aux progrès -
de l'art de guérir , en- refiifanr de
livrer à l'Anato'mdfte 'des cadavres
. par l'étude defquels itappréndroit.à
conferver la vie des hommes. Ne
feroit-ce pas une loi fage & utile
que celle; qui ordonnecoit la dif-
leétion des corpt avant de les in-
. humer?
La première fyllabe eft brève y
. k féconde longue , & la «troiûèmo
très-brève. -
ÇADDOR j nom pitopte d'une ville
d'Afie , au Royaume de Bf ampouf ,
dans l'Empire du >MogoL
CADEAU j Aibftàntif mafculin. Tfair
de plume grand & hardi oui mar-
; qu^ quelque figi^re » & que les Ma w
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414 CAD
très d*ccriture font fans lever la
main pour orner les marges.
Cadeau , fe dit d*un repas , d'une
fère que Ton donne , fur-tout à des
Dames. // ne cejfa de donner des
cadeaux pendant le carnaval. ,
On dit figurément & familière-
ment , qaonfe fait un grand cadeau
de quelque chofe ; pour dire, qu'on
s'en promet un grand plaifir.
La première lyllabe eft brève , &
la féconde moyenne au fingulier ,
mais longue au pluriel.
Le X nnal , qui forme le pluriel,
iirend le fon du :( devant une voyel-
e , en fuivant néanmoins la règle
f;cncrale donnée ci-après. Foye^ la
ettre S.
11 faudroit changer le c en â: , le
.Ardu pluriel en s , lupprimer Ye qui
eft oifif, & écrire, d'après la pro-
nonciation , kadau y kadaus. Voyez
Orthographe.
CADÉE j ( Ligue de la ) nom propre
d'une des trois Ligues qui compo-
fent la République des Grifons. On
la nomme .autrement , la Maifôn de
Dieu. Elle renferme l'Evèché de
Coire , la Vallée Engadine , & les
pays de Pergell & de Pufchiavo.
Elle eft alliée aux fept premiers
Cantons Suifles, depuis 1498. Le
Proteftantifme y eft la Religion do-
minante.
Dans les AflTemblées Générales ,
la Ligue de la Cadée a vingt-quatre
voix.
C A DEFAUT j vieux mot qui figni-
fioit autrefois échafaut.
CADEGl ; fubftantif mafculin. 11 y
a deux arbres de ce nom en Arabie
& dans les Indes. L'un reffemble à
celui qui porte la cafle , mais il a la
feuille plus longue &c plus déliée :
l'autre qui a beaucoup de rapport
avec un prunier , a l'ecorce brune y
6c la feuille plus longue que celle du
CAD
poirier. Sa fleur qui eft blanche &
pourpre-, répand une odeur très-
agréable, & Ion fruit relTembleaux
poires de Bergamote.
CADEL-AVANACU j efpèce de
Ricin qui croît au BréHl , Heurit Se
donne du fruit en Janvier & en
Juiller. Ses feuilles & fa femence
font purgatives. La poudre des
feuilles guérit la morfure du fer*
[»ent appelé Cabra de Capello , en
'appliquant fur la plaie.
CADELER ; vieux mot qui (îgnifioit
autrefois conduire.
On s'eft auflî fervi de ce mot;
pour dire faire des cadeaux en écri-
vant.
CADEMOTH; Foye^ Ceviuoth.
CADENAC j nom propre d'une ville
de France , en Quercy , fur la ri-
vière de Lot , à deux lieues , fud-eft,
de Figeac.
CADENAS ; fubftantif mafculin.
Serra catenaria. Efpèce de petite
- ferrure dont on fe fert pour fermer
les malles , les cafletces , &c. &
qu'on applique ou qu'on ôte quand
on veut. Les cadenas différent les
uns des autres par la figure ou par
le travail. 11 y en a de ronds , d'o-
vales, de triangulaires, de cylin-
driques , &c. &c ils font à ferrure ou
à reflbrt, ou à fecret.
Cadenas, fe dit auflî d'une forte de
coffret d'or on de vermeil doré,
dans lequel on met le couteau , la
cuiller , la fourchette , &c. qu'on
fert à la table du Roi & des Prin-
ces.
La première fy llabe eft brève , la
féconde très-brève , & la troiflème
longue.
CADENASSÉ , ÉE ; ad|eaif& par-
ticipe paffif. Foy^ Cadenasser.
CADENASSER ; verbe aétif de la
micre conjugaifon, lequel fe con-
jugue comme chanter. Serra cacc^
narià
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CAD
nariâ ctaudcre. Vermev par le moyei)
d*un cadenas. Il faut cadcnajfcr cette
malle.
"La première fyllabe eft brève ,
& la leconde très- brève', la troi-
fième brève , & la quatrième eft
longue ou brève , comme nous l'ex-
pliquons au mot VERbÊ , avec la
conjugaifon & la quantité profo-
dique des autres temps.
Il faudroit changer le c en ^ ,
fupprimer un s qui eft oifîf , &
écrire kadenafeu Voyez Ortmo-
Qtl A P H E
CADENCE ;fubftantif féminin, &
terme de Mufique , qui fe dit de la
terminaifon d'une phrafe harmo-
nique par un repos.
Cadence parfaite , fe dit, de celle
où la dominante patlê'au fon prin-
cipal.
Cadence imparfaite , fe dit de ceU
le où la fous-dominante paffe au
fon principal.
La première de ces deux caden-
ces, dit Rameau, eft fans doute
IS plus parfaite , puifque la domi-
nante y rentre pour lors dajis le
corps de Thartuonie d où elle naît ,
& ne laiffe plus rien à défirer après
cela \ au lieu que la fous-dominante
ne trouvant aucune place dans Thar-
monie du fon principal , ne s'upit
point aflez avec lui , & empêche
par-là , que le repos ne fatisfaflTe
t pleinement.
Il y a auflî des cadences rompues
& interrompues , mais qui dérivent
toutes de la parfaite. Elles font fon-
dées , comme le remarque Tilluftre
artifte.que nous venons de citp,fur
la fucceffion fondatnentale en mon-
tant diatoniguement , & éh def*
cendant de uerce, & fur ce que la
dirtbnnance peut indifféremment
fe fauver fur quelque confonnance
que ce foit. . • . * -
Tome ir.
CAD 4tj^
La cadence rompue fe forme d*tt«
ne fucceffion fondamentale où la
dominante , au lieu de defcendre
de quinte fur le fon principal, mon-
te ciiatoniquement fur un autre fon
fondamental , qll'on peut rendre
ou principal ou dominante, d'au-
tant que fa feprième s'y trouve pour
lors préparée par loârave. r* *
La cadence interrompue fô forme
* d'une fucceffion fondamentale où
* la dominante j au lieu de paffer aa
fon principal , defcend de tierce
fur une autre dominante , qui ne ,
peut être que relie , parce que la
note fènfible > la tierce majeure de
la première dominante ne trouvant
aucun fon harmonique auprès d elle
qui appartienne à Tharmonie du
nouveau fon fondamental où Ton
[>aire ., elle eft obligée de tefter fiir
e même degré , & par-là détruit
Teffet d'une cadence.
Cadence, fe dit auffi, en termes de
chant, d'un tremblement foutenu
qui fe fait à la fin d'une mefure.
Cadence , fe dit , en termes de danfe,'
de là mefure du fon qui règle le
mouvement ou l^s pas de celui ouï
danfe : ainfi l'on dit qu «/z danftur
, fent la cadence ; pour dire , qu'il
fent la mefure „ & qu'il fuit le mou-
vement d'un air. Et cju'i/ Jhrtdc
cadence y pour ^^re^ qu'il ceffe d'ac-
corder fes pa§ avec la ^efure &, le
'tnouvêmeht d'une piède de m\ifi-
que.
Cadence, fedit, en termes de Ma-
nège , de la mefure que le chenal
doi^ cardet pbiir qu'iry ait de la
jufteue dans tous les mouvemens.
AinÇ Von dit qa^un cheval fuît fa,
cadencé , qu'i/ rftanie toujours dé Ict
fnime cadence ; pour dire , qu'il ob-
ferve régulièrement fon terreiirt',
& qu'il n'en enîibrafle P^s pltis dÂm
un ae fes temps que dans' MUtrs, *
Hhh
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4x5 ^CAt)
; ; L$- cheval qui a la bouche :fine ,
, 1^ hanches & les épaufes libres ,
entretient aifépient fa cadence.
Carence , fe dit, en termes de Part
.oratoire, delà fin ou chute d'une
péripde , ou d'un de fes membres ,
qui a une certaine Wmonie & un
. certain, nombre agrçables à • 1 o-
reille,
^ j Ciceron prefcrit à l'orateur de
"contenter l'oreille dont le jugemenr,
j dit-il, fe révolte, fi facilement. Il
,^ eft vrai qRe c^ feroit en vai^i qu'on
\ voudroit plaire par de belles pen-
fées/fi on.les prcfentoit en termes
. .durs & m'ai arrangés. Autant 1 o-
xeiUe eft flattée d'un difcours doux
f Se coulant , autant elle eft choquée
. quand le nopbre eft trop court ,
mal foutenu , & la chute trop ra-
5ide. Il paroît donc que Torateur
oit éviter également & le ftyle
coupé, quoiqu'à la mode aujour-
d'hui, & celui qui eft traînant &
.languitTant , parce qu'il fatigue To-
reifîe & ladccoûte.
Cadence , fe mt encore , en termes
. de Pocfiè , de, l'agréable mefure
: d'un vers nombreux & bieatoumé,
ou d'une période harmohieufe. La
cadence de nos vers françois confifte
{particulièrement dans la richefle,
a variété & iz difpofition des ,ri-
jnes. . .
. iLa première fyllaVe eft brève i la
féconde, longue , 6c fa^ troifièjne
très-brève. '
Il faudroit changer le premier
f en *, le fécond en. ^ , le premier
e enay ,Sc écrire ^ d*après là pro-
nonciation, kadanji. y oyez Or-
THOGRAP^HE.
ÇAJDENCÊ • ÉE* ;' adjeftlf & par-
tlcipe paflîf. f^oye^ Cadencer,
jCADENCEI^ j verbe aûif de la
l Jjreniicre conjugaifon , lequel fe
'. '^pjfigjaç cpmme' chanter* P^.^^^
CAD
$en fert guères qu*en tçtte, phrafc ,
' cadenccr des périodes r^ po.ijr dire,
les rendre nombreufes & agréables
à l'oreille. Cet orateur cadence bien
, une période,
hz prejcnière fyllabe eft brève , la
fecpnde moyenne , la troifième eft
longue pu bpève , comme nous
l'expliquons au mot Verbe, avec
la conjugaifon & la quantité pro-
fodique des autres temps.
^ Qbfçrvezçeipendant que les temps
., ou perionn^^^ q^i fe terminent par
un e féminin, ont leur pénultième
-fyllabe longue. Dans je cadence^
; la fj^llabe dcn eft longue.
ÇADENEji fubftantif féminin , & ter-
mes de Marina fynonyme à chaîne.
Ainfi l'on appelle cadènes de haun^
• ban ^ des cliajties de fer àTextré-
j mité defquelles on met un cap de
mouton pour iervir \ rider les nau-
bans.
Cadènks y fe dit aufll de deux barres
, de fer longues , plates & mobiles
. dans les grands porte-haubans. L'u-
^e fert à mettre le palan qui fide
les grands haubans , & l'autre à
, defcendre la chaloupe i la mer , ou
à la haler à bord.
Cadene , eft aufii un vieux mot qui
s'eft dit autrefois de la chaîne de
, fer fervant à attacher les forçats.
CADENÉT ; nom propre, d'une ville
de Erance , en Provence , ,prè^ de
la Diurance , & à quatre. lieues,
nord- nord- oueft , d'Aix.
CADENETTE j fubftantif féminin.
Longue trèfle qui defcend .plus bas
3ue "le.Tefte.des cheveux. Ce font
es cheveux en,cadéx^^aes.
La première fyllabe .ett brèves la
. féconde trèç- brève , la troifième
moyenne , & la quatrième très-
brève.
CADEQUIE,; ,npm propre d'un port
d*£fpagné^, en Catalogne- ^ Xu^la
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CAD
Méditerranée /entre la Baie de Rofe
& le Cap de Créau.
CADEROUSSE j nom propre d'une
, petite ville du Comté Venaiflîn , *à
une lieue ;, oueft-fud-oueft , d'Oran-
CADÈS BARNÉ j nom propre d'une
ville de J*Arabie-Pétrée , qui fur
donnée à la Tribu de Juda. C*eft-U
où mourut Marie , fœur de Moïfe.
CADES DE NEPHTALl; nom pro-
pre d'une ville de la Paleftine , qui
fut d abord donnée à la Tribu de
Nephrali , & enfuite aux Lévites de
la famille de Gerfon.
CADESSIA i nom propre d*une ville
d'Afie , dans la Province dlrak.
Elle eft fameufe par la viiStoire-que
les Arabes y remportèrent. 1 an 15
de rhégire, fous le Califar^d'Omar,
contre jezdegerd , Roi de Perfe, le
dernier de la race des Safanides ,
qui perdit la courpnne & la vie.
CADET, ETTE; adjedif & fub-
ftantif Puîné, puînéç. Ccftfonfils
cadet y fa fille cadette.
On appelle branche cadette d*une
Maijon y par oppofition à branche
aînée , une branche de cette Mai-
fon 5 fbttie d'un cadet. Il eft d'une
branche cadette de la Maifou de Lor-
raine.
Cadet , fe dit relativement à l'aîné ^
d'un puîné qui ne laiffe pas d'avoir
<l'autres fcères après 4a L
Par la coutume de Paris , les ca-
dets des familles Bourgeoifes parra-
fent également avec leurs aînés.
)àns a autres eoixtumes , les aînés
ont tout , ou prefque tout j abfur-
dité contre laquelle.réclament fans
teflfè les Loix immuables de la na-
ture. Voye^ AÎNÉ.
Cadet , fe dit , par extenfion , du
moins âgé de deux hommes qui ne
font pas frères.
Çadjut , (e dit aufli des membres d'un
CAD 417
Aîème corps, d'une même compa:?
gnie , relativement à l'ancienneté
des autres membres qui ont été. re*
çuf avant eux. Il nefi encore qu En-^
fe'rgne y quoiqu'on ait fait Capitaine
u^ tel y /on cadet. '
Cad^t , fe dit » en termes de l'Art
Militaire , d*un jeune Gentilhom-
me qui fert comme fimple foldat,
pour apprendre le métier de la guer^
re.,
COMPAGNIBS DE CADETS , fe dit d^
certaines compagnies > compofces
de jeunes gens qu'on élève dans
l'Art Militaire. Tels furent celles
que Louis XLV avoic créées en
i6Sfy telles encore ceJles que le
iloi Sràniflas a entretenues à Luné-*^
ville en Lorraine, jufqu'à fa mort,
. .foHS le titre. dt cadets ^Gentilshom'-
mes. Il falloir prouver quatre de-r
grés de Nobîeue paternelle , pour
être admis dans celles-ci.
Le Roi avoit auflî établi des
compagnies de 'cadets en 1716 ^
mais elles furent fupprimées en
175 J-
On dit proverbialement d'un
jeune homme qui aime la bonne
chère , & à faire de la dépenfe ^
que c*eft un cadet de haut appétit.
La première fyllabe eft brève , Se
la féconde moyenne au (ingulier
mafculin , mais longue au pluriel ^
& moyenne au féminin , qui a une
troifième fyllabe très-brève*
CADET ES î ( les ) anciens peuples
des Gaules» dont parle Célar. Les
uns les placent dans le Diocèfe de
Bàyenx , & les autres prétendent
2u'ils habitoient les jenv irons de"
)aen.
CADETTE^ fubftaïKif féminin, la-
pis quadratus, Pierre de taille pro-
. pre pour paver. Une voiture de ca^
dettes.
CADEyMA > nom propre d'une . an-
H h h i j
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4i8 CAD
' cienne ville que Pline place «dans
l'Ethiopie , fous l'Egypte.
CADIj fubftantif mafculin. Ceft,
chez les Turcs & les Sarrafins , le
' titre que portent les Juges des cau-
fes civiles. Leurs Sentences peu-
- vent être réformées par les Juges
fupérieurs.
Cadi y efl: auflî le nom propre d'une
ancienne ville que Ptolémee compte
entre celles de la Méonie.
CADI AR j nom propre d'une rivière
n d'Efpagne, au Royaume de Gre-
nade. Elle a fa fource près du bourg
de Cadices , & fon embouchiure a
Salobrena , dans la Méditerra-
née.
CADICER ; nom propre d'un bourg
d'Efpagne^au Royaume de Grenade,
à la fource de la rivière de Cadiar.
CADlEREj nom propre d'un bourg
de France , en Provence , à trois
lieues , nord-oueft , de Tou-
lon.
CADILESKER j fubftantif mafculin.
C'eft , chez les Turcs , le titre dfun
Juge d'armée. Il n'y a , félon d'Her-
belot y que deux Officiers de cette
efpèce dans l'Empire. L'un eft le
Cadilesker d'Europe ou de Roma-
nie , & l'autre le Cadilesker d'Afie
ou de la Natolie. Ils font fubor-
donnés Tun & l'autre au Reis-Ef-
fcndiy qui eft jromme le Grand-
Chanceher de l'Empire.
CADILLAC; nom propre d'une ville
de France, dans la Guyenne , fur la
Garonne , à cinq lieues & demie ,
fud-eft , de Bourdeaux.
CADIS; fubftantif mafculin. Sorte
de ferge de laine étroite & légère ,
d'un prix médiocre. Les cadis ont
ordinairement trente à trente une
aunes de longueur , & environ une
demi-aune de lareeur. Il s'en fa-
brique beaucoup dans le Vêlai , le
Gévaudan » les Cévennes > & en
CAD
Îuelques autres contrées volfines da
anguedoc.
Cadis , fe dit aufti d'une autre étoffe
de laine fine , croifée & drapée >
dont la pièce contient trente-huit à
quarante-deux aunes de longueur y
éc une demi-aune de largeur.
Les cadis payent à la fortie du
Royaume quatre livres par quin-
tal.
, La première fyllabe eft brève, &
la féconde longue.
CADISÉ; adjeftif mafculin fubftan-
tivement pris. On défigne ainfi »
dans le commerce > une forte de
droguer croifé & drapé qui fe fa-
brique particulièrement en Poitou.
Les chaînes en doivent être de
ouarante-huit portées, & chacune,
doit avoir au moins feize fils. Cha-
que pièce doit d'ailleurs contenir
quarante aunes de longueur , & une
demi-aune de largeur.
CADIX j ndm propre d'une ville épit
copale & maritime d'Andalôuue ,
en Efpagne , dans une île du même
nom, vis-à-vis du port Sainte-
Marie, & i dix-huit lieues de Gi-
braltar.
Cette Ville, qui fut autrefois
bâtie par les Phéniciens, eft grande,
forre, riche, & très-commerçante.
Son port eft cominnellement fré-
quenté par un grand nombre de
navires de toutes fortes de Nations.
C'eft de-là que part la flotte Efpa-
gnole qtd va aux Indes , & où elle
aborde à fon retour.
L'île de Cadix n'a guères que
quatre lieues de longueur, & beau-
coup moins de largeur. On y voyoif
autrefois les reftes d'un Tepiple
antique , que les Phéniciens avoient
bâti a Hercule. Ce Temple fut fin-
gulièrement révéré des Anciens. Le
Prêtre qui y facrifioit , devoit être
pur, cbafte, & avoir la tète rafce^
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CAD
les pieds nus , & la robe détrouf-
fée. L'entrée en étoit fpccialement
interdite aux femmes & aux co-
chons. Jules-Céfar y trouva la ftatue
d'Alexandre le Grand.
11 y eut auilî dans cette île plu-
£eurs autres Temples dédiés à la
mort, à la fièvre , à la vieilleiTe , à
la pauvreté, &€.
Baie de Cadix , fe dit d'un petit
golfe de rOcéan » fitué entre l'île
où eft bâtie la ville de Cadix, &
les embouchures du Guadalquivir
^ & de la rivière de Guadalette. Cette
baie a douze lieues de circuit &
deux de largeur. Elle eft défendue
par plufieurs châteaux , & entourée
de falines , & des ports de Cadix ,
de Porto-Réal & de Sainte-Ma-
rie:
Golfe de Cadix , fe dit de cette partie
de rOcéan atlantiaue , qui s'avance
. depuis le détroit ae Gibraltar juf-
qu'au cap de Saint-Vincent en Eu-
rope, & jufqu'au cap de Cantin en
Aririque, entre les côtes de l'Al-
Sarve &:de l'Ândaloufie, &: celles
es Royaumes de Fez & de Ma-
roc. ,
CADIZADELITES j ( les J ondéfigne
ainfi une fe£be de Mufulmans , qui
fuient la joie & les plaifirs , & qui
affeâent oeaucoup de gravité dans
leurs aâions. Ceux de ces feâaires
qui habitent vers la Hongrie , onf
mêlé beaucoup de chriftianifme à
leur doârine. Ils difent que Maho-
met eft le Saint-Efprit qui defcendit
fur les Apôtres le jour de la Pente-
côte. Ils lifent d'ailleurs , avec TAl-
coran , la Traduâion Efclavone de
l'Evangile.
CADMIEj fubftantif féminin, Cad^
mia. On défigne ainfi plufieurs fub-
ftances bien différentes les unes des
autres. Celle qu'on appelle cadmie
des fourneaux j eft une matière <jui
CAp 419
fe fublime lorfqu'on fond les mines
qui contiennent du zinc , comme à
RamtUberg. Elle provient dos fleurs
du vncj qui, fe lublimant pendant
la fonte , vont s'appliquer fur les
parois intérieurs du fourneau, où
elles éprouvent une demi-fufion,
& prennent par conféquent un cer-
tain corps. 11 s'en amafTe une fi
grande quantité , que cela forme ,
en aflez peu de temps, des incruf-
tations fort épaifles , qu'on eft obli-
gé d'enlever aflez fouvent. Il paroîç
qu'on a donné aulTî en général le
nom de cadmie des fourneaux ^ à,
toutes les fuies & fublimés métal-
liques qui s'élèvent dans les fontes
en grand , quoiqu'il y ait certaine-
ment de grandes différences encre
ces matières.
Plufieurs Auteurs appellent wrf-
mie naturelle ou cadmie jojfile y une
forte de pierre ou de minéral qui
contient du zinc , du fer , & quel*
3uefois d'autres fubftances. Elle eft
'une couleur jaune ou rougeâtre ;
& on la nomme auffi pierre calami^
naire ou calamine. On s'en fert ,
ainfi que de la cadmie des fourneaux^
pour faire le laiton ou cuivre jau*
ne.
Enfin, quelques Chimiftes ont
donné auffi le nom de cadmie foJfiUy
â un minéral qui contient de l'ar-
fénic, fouvent du bifmuth, de l'ar-
gent , & fur-tout le demi-métal ,
dont la chaux fondue, avec des ma-
tières vitrifiables , forme un beau
verre bleu. Ce minéral eft plus con-
nu fous le nom de cobalt y qu'il eft
fort à propos de lui donner par pré-
férence, & uniquement pour éviter
l'embarras & l'obfcurité qu'entraî-
nent néceffairement les mêmes dé-
nominations données à des matières
fi différentes.
U s'enfuit de ce que nous venons
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430 CAD
de dire , que le mot cadmie eft fore
générique. On pourroit cependant
aivifer les cadmics en naturelles H
en artificielles.
On comprendroit dans la clafTe
des cadmics naturelles , larfénic
naturel, le cobalt en fleurs, & la
pierre cataminaire^ plus abondante
en zinc qu en autres matières mé-
talliques. V
Les cadmics artificielles feroient
Tarfénic artificiel , que quelques-
luis ont nommé verre empoifonné y
la tuthie & le pompholix , ou fpo-
de blanc, f^oycr ces mots.
La première lyllabe eft brève , &
la féconde longue.
CADMUS5 terme de Mythologie,
Se nom propre d*un fils d'Agénor,
Roi de Phcnicie, èc pèie d'Europe.
jCette PrinceiTe ayant été enlevée
par Jupiter métamorphofc en Tau-
teau , Agénpr donna ordre à (es
trois fils , Phénix , Cilix & Cad-
'mus, d'aller la chercher ,& leur
défendit de paroître devant lui avant
de l'avoir retrouvée.
Phénix alla du côté; de TAfri-
3ue , & s'établit dans le Pays qui,
e fon nom , s'eft appelé la Phc-
nicie»
Cilix , iaprès avoir4)arcouru toute
TAfie mineure , sarrcta dans la
contrée qu'on a depuis nommée la
Çïlic'ic.
Cadmus , étant paflTé dans TEu-
i:ope , & a'ayant eu aucune nouvelle
de fa fœur, fe fixa dans la Béotie ,
,&: y bâtit la fameufe ville de Thè-
bes. Eri paflant à Delphes,, il avoit
confulté rOraçle d* Apollon, pour
(avoir ou il pourroit établir fa de-
meure. «< Tu rencontreras , lui dit
j> ce Dieu , dans une campagne dé-
V ferte , une génifle , qui n'a point
59 encore porte le joug de la char-
_ ;»» rup : prpads-U pqurgui4e, &
CAD
» bâtis une ville dans le champ où
» elle s'arrêtera pour fe repofer:
» tu donneras â toute la contrée le
« nom de Béotie. » A peine étoit-il
forti du ianduaire de l'Oracle, qu'il
apperçut une génifle qui marcnoit
à pas lents ^ elle n'avoit fur fa tète
aucune marque qui fît conhoitre
qu'on l'eût employée au fervice de
la charrue : il fuit fes traces , &
adore en filence le Dieu qui le con-
duit. Il avoit déjà palfé le fleuve
Céphife, & traverfé les campagnes
de la Phocide , quand la génide
s'arrctant, fit retentir l'air de fes
mugiflemens ; elle regarda derrière
elle ceux qui lafuivoient , & enfuite
fe coucha fur l'herbe.
Le premier foin de Cadmus fut
de remercier les Dieux j il*baife
avec refpeâ cette terre étrangère ;
& falue cette campagne & les col-
lines qui l'environnent. Il fedifpo-
foit à faire\m facrifice â Jupiter ,
& avoir ordonné à it% compagnons
d'aller puifer de l'eau dans une
fource vive. Non loin de-li croit
une antique foret , qui n'avoit point
encore fenti le tranchant de la coi-
gnée ; il y avoit au milieu un antre
entouré d'épais buiffbns ', l'entrée
en étoit bafle , & cintrée en forme
d'arcade \ il en fortoit une grande
abondance d'eau, & le fond de
l'antre fetvoit de retraite a un Dra-
gon confacré au Dieu Mars. Sa crête
& fes écailles étoient de cotdeur
d'or j fes yeux étinceloient comme
le feu, & tout fon corps étoit gon-
flé d un mortel venin. Il fortoit de
fà gueule , armée de trois rangées
de dents , trois langues , dont le
mouvement avoit une incroyable
rapidité. Lorfque les Compagnons
de Cadmus furent entrés dans le
bois , le bruit qu'ils firent avec leurs
jurne5> en puifant de Teau, réveilla
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CAD
le Dragon : il palTa la tcte hors de
l*antre, & poufla d'iiorribles (iffle-
mens.- A cec afpe^t , ils laiflent
tomber leurs urnes, le fang fe glace
ilans leurs veines ^ & un cremble-
menc fubic s'empare de tout leur
corps. Le Dragon s'avance & fe
courbe en longs replis 5 il fe dreffe ,
& rcjgardant tout autour , il apper-
çok les malheureux Phéniciens : il
fe jette fur eux , déchire les uns par
de cruelles morfures , s'entortille
autour des autres , & les étouffe ,
ou les tue de £bn haleine empoifcn-
née.
Le foleil avpit fait la moitié de
fa courfe : Cadmus , étonné du re-
tardement de fes Compagnons , va
au-devant d'eux , arme d'une lance
^ ($C d'un javelot , & couvert d'yne
pe^u de lion. En entrant dans le
bois , il les voit étendus par terre ,
& le Dragon couché fur eux , qui
lècfie le fang de leurs plaies. «^ Ou
99 je vous vangerai , s'ecria-t-il , ou
99 je périrai comme vous. » Et à
Tinftant il lève de terre une roche
il'une énorme pefanteur , & la lance
fur le dragon : elle eût pu ébranler
les plus épailTes murailles , mais le
monftre n'en ert point bleflTé : (es
écailles le garantiuent comme une
foc^e cuirâue Se la dureté de fa peau
amortit le coup. 11 ne fut cependant
,pas à l'épreuve du javelot que lui
darda Cadmus , & qui , étant emré
par l'épine du dos, pénétra jufques
dans (es entiîailles. Le Dragon mord
le javelot avec fureur, & fait de
vaips efforts pour l'arracher : il n'en
tire qu'une partie, & le fer demeure
attaché aux os. La douleur aug-
<neate fa rage j il fe replie , il ç'é-
tend , & s'élançant impétueulement
contre fon ennemi, renverfe les
arbres qu'il rencontre. Cadmus fait
quelques pas eu anière pour Tévi-
CAD 431;
ter j outre que la peau du lion peut '
en partie le garantir, il lui préfente
fa lance , & l'enfonce dans la gueule
pour l'empêcher de l'approcher : il
en fort un fang noir &c épais, &
l'air eft infcdé de fon haleine. En-
fin, Cadmus l'ayant acculé contre
un chêne , pouffe fa lance avec tant
de roideur, qu elle lui perce le go-
fier , palfe au travers , & entre bien
avant dans l'arbre. Pendant qu'il
conlidère la grandeur immenfe de
fon ennemi , une voix fe fait en-
tendre , fans qu'il puilîe compren-
dre d'où elle vient. « Pourquoi, lui
« cric-telle, t'occupes-tu à confi-
» dérer ce Dragon ? Tu donneras
» un jour le même fpeélacle , &
>5 l'on te verra fous la figure d'un
w Serpent.»* Cadmus frilfonne a
ces mots , & fes cheveux fe dreiïênt
fur fa tète. Cependant Pallas, qui
le protéçeoit, defcend de lOlym-
(>e , & lui ordonne de femer en terre
es dents du Dragon, en lui annon-
çant qu'il en naîtra un nouveau
Peuple. Il obéit, & dans le moment
qu'il eut femé les dents, il s'apper-
çoit que la terre fe remue : il en
voit fortir d'abord des piques, puis
des cafques , des épaules , & enfin
des hommes tout entier^ & tout
armés. Cadmus alloit prendre fes
armes : « Demeure tranquille , lui
» dit un de ces Guerriers , ne te
« mêle point de notre guerre ci-
» vile.>> Ils courent auflîtôt les uns
contre les autres pour s'entretuer ^
& de tant de frères que la terre
yenoit de produire , il n'en refla que
cinq , à qui Pallas ordonna de met-
tre bas les armes : Se le principal
d'entre eux fe nommoit Echion.
Cadmus fe fervit d eux pour bâtir ,
fujvant l'ordre d'Apollon , la ville
de Tbcbes. Et lorfque l'ouvrage fut
achevé ^ Jupiter lui donna pour
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431 CAD
femme Harmonie , oa Hermione ,
fille de Mars & de Vénus. Tous les
Dieux quittèrent l'Olympe pour al-
fifter à ce mariage , & le célébrèrent
par des feftins 6c par des éoithala-
mes , que chantèrent les Mufes &
les Grâces. Cadmus fit préfent à fa
nouvelle Epoufe d'un voile de grand
prix, & d un collier qui étoit lou-
vrage de Vulcain. Il en eut quatre
fiUe's, Ino, Autonoé, Agave &
Sémélé, & un fils nommé Polydore.
Toute cette famille fut malheu-
reufe , & continuellement en butte
à la haine de Junon , à caufe d'Eu-
rope , fa rivale. Ino fe précipita
dans la mer, avec fes enfans^ Agave,
qui époufa Echion , vit déchirer par
les Bacchantes fon fils Penthée ;
Autonoé , femme d' Ariftée , eut la
douleur de voir Aftéon , fon fils ,
dévoré^ par fes propres chiens ; &
Sémélé , pour avoir voulu voir Ju-
piter dans toute fa gloire , fut con-
fumée par la foudre.
Cadmus, après un long règne,
fut chaffé de Thèbes par Amphion
& Zéthus, & obligé de fe retirer
avec fa femme en lllyrie. L'état
miférable où ils fe trouvèrent , ex-
cita la compaffion des Dieux, &
ils les changèrent tous deux en Ser-
pens.
CADODACHES ; (les) Peuples fau-
vages de l'Amérique feptentrionale,
dans la Louifiane , fur les bords de
la rivière rouge , qui a fon embou-
chure dans le MiffiflSpi.
CADOLE 'j fubftantit féminin , &
terme de Serruriers. Pejfulus. Il fe
dit du loquet d'une pprte , ou d'une
forte de pêne oiii s'ouvre & fe fer^
me en fe hauflant, par le moyen
d'un bouton ou d'une coquille.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft très-
brève.
CAO
CADORE; nom propre d'tine petite
ville d'Italie , dans l'Etat de Venife,
& le chef-lieu du petit Pays appeÛ
Cadorin. C'eft la patrie du fameux
Peintre Titien.
CADORIN j nom propre d'un petîc
Pays d'Italie, qui appartient à la
République de Venile. Il eft fitué
entre le Tirol & le Frioul.
CADOUIN ; nom propre d'un bourg
de France , en Périgord , fitué à une
lieue du confluent de la Dordogn^
avec la Vézère. Il y a une Abbaye
d'hommes , qui eft en commende ,
& qui vaut au Titulaire environ
trois mille fix cens livres de renr
te.
CADRAN; fubftantif mafculin. So^
larium horoloëium. Horloge folaire ,
ou furface f^r laquelle les heures
font marquées , & où il y a une ai-
Î;uille qui, par fon ombre, marque
'heure qu'il eft quand le foleil
luit.
On diftingue plufieurs forte»<de
cadrans folaires , auxquels on donne
des épithètes relatives à la différente
fituation des plans, & à la figure
variée des (urtaces fur lefquelleson
décrit ces cadrans : ainfi ,
Cadran equinoxial , fe dit de celui
qui fe fait fur un plan parallèle i,
réquateur. Ce plan eft horifontal ,
pour ceux qui ont l'équatear parai*
lèle à rhorilon; vertical , pour ceux
qui ont la fphère droite, & oblique
f)our les autres. Sa conftrud^ion eft
a même pour tous les lieux de la
terre j & il fert également dans tous
les Pays , pourvu qu'on le place pa-
rallèlement à l'équateur qu'il repré-
fente. D'où il s'enfuit que l'ombre
de raiguille du cadran êquinoxial»
décrit fur le plan où on la tracé ,
degrés que le foleil parcourt.
is comme le foleil n'éclaire que
les
Mai
k furfàce fupérieure d'un plan cqûi-
uoxiat
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CA0
fiowi, quand il eft du côté fepten-
trional de réauareur , & qu*il n'é-
claire que la furface inférieure d*un
même plan, quand il eft du coté
méridional de Téquateur, il eft évi-
dent que pour avoir un cadran
éqainoxial , qui ferve pendant
toute l'année , il faudra que ce ca-
dran foit double , c'eft-à-dire , qu'il
Toit tracé de chaque côté du plan :
alors le cadran équinoxial fupérieur,
qui regardera le zénith y marquera
les heures au printemps & en été j
ôc le cadran équinoxial inférieur ,
qui regardera le nadir, marquera
les heures dans les deux autres fai-
fons. Il eft aifé de concevoir que ,
puifque le foleil luit- pendant tout
le jour de Tun ou de l'autre côté
d'un plan équinoxial, un cadran
double , tel que celui dont nous par-
lons, marquera toutes les heures
d'un jour quelconque.
Cadran horisontal , fe dit de celui
qui eft conftruit fur un plan paral-
lèle à l'horifon.
Cadran vertical , fe dit d'un ca-
dran tracé for le plan d'un cercle
vertical. Ces* fortes de cadrans va-
rient félon le vertical qu'on choifit.
hes verticaux dont on fait princi^
paiement ufage , font le méridien ,
Se le cercle vertical, perpendiculaire
au méridien : d'où l'on a les cadrans
méridionaux, feptentrionaux, orien-
taux &c occidentaux.
Cadrans directs , fe dit particuliè-
rement de ceux qui regardent les
Î[uatre points cardinaux de l'hori-
on.
Cadran déclinant , fe dit de celui
qui n eft poitit dirigé vers l'un des
Î|uatre points cardinaux de l'hori-
on.
Cadran inclinant , fe dit de celui
dont le plan fait un angle avec l'ho-
rifon.
Tome IF.
CAD 435
ICadrak polaire, fe dit de celui
dont le plan eft autant incliné , à
l'horifon , que le pôle en eft élevé.
On diftingue deux fortes de cadrans
polaires : l'un fupérieur & l'autre
inférieur. Le premier eft tourné
vers le zénith , & le fécond vers
le nadir* L'un marque les heu«
res^ depuis fix heures du matin
jufqu'à fix heures du foir , & l'au-
tre les marque avant & après ce
• temps.
Cadran azimut al , fe dit d'un ca-
dran horifontal décrit par les azi«
muts ou verticaux du foleil.
Cadran elliptique, fe dit de celui
. où il y a projeâion orthographique
•dès cercles de la fphère , & ou ceux
qui ne font pjs perpendiculaires au
plan de projedion , font repréfentés
par des ellipfes.
Cadran nocturne , fe dit de. celui
2ui montre les heures de la nuit.
)n en diftingue d^ deux fortes : le
cadran lunaire, & le fidéréal, ou
cadran aux étoiles.
Cadran lunaire, fe dit de celui
qui indique l'heure de la nuit par
le moyen de la lumière de la lu-
ne.
Cadran sidéré al ou aux étoiles,
fe dit d'un inftrument par lequel on
peut connoître l'heure de la nuit ,*€!!
obfervant quelque étoile.
Cadran anémonique , fe dit d'un
inftrument qui indique la direc-
tion du vent : tel eft une girouet-
te.
Cadran , fe dit de lapartie extérieure
d'une horloge à reflort , d'tme mbn-^
tre , où l'aiguille marque , par foti
mouvement , l'heure qu'il eft.
Cadran , fe dit, en termes de Lapi-
daires , d'un, inftmment imaginé*
[>our tenir le bâton à ciment , à ^
'extrémité duquel le diamant eft/
. attaché , & lui donner l'inclinai (on
lii
y
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434 CAD
<)u'oo juge i propos y rcktivemetit 1
la meule.
Les deux fyllabes font brèves au
imgulier \ mais la féconde eft longue
au pluriel.
CADRATURE; fubftantit féminin,
& terme d*Horlogers- C'cft en gé-
néral Touvrage renfermé dans i'ef-
|ntoe qui eft entre le cadran & la
platine d'une monrrcou d'une pen-
dule fimple ou à rcpéticion > c'eft-
à-dire , enrre les deux plaques qui
foBt fous le cadran.
Les deux premières fyllabes font
brèves, la troi5cme eft longue, ôc
la quatrième très-brève.
CADRATURIER ; fubftantif maf-
culin j & terme d'Horlogers. Il fe
die de quelqu'un qui fait des cadra*
cures de cnoocres à répétition.
CADRE î fubftantif maiculia. Bor-
dure de hois , de pierre, de métal
ou de quelqu'autre matière , dans
laquelle on enchaffe des tableaux ,
^es bas-reliefs , des eftampes , des
glaces , &c. On a èri/c U cadre de
ce miroir.
Cavke 9 fe dît j en termes de Maâne ,
d'un carré composé de quatre piè-
ces de bois & de petites cord« ,
pour footenir un matelas fur lequel
on fe couche.
CjftPKE» fe dit, dans les Papeteries,
d un chaAIs que l'ouvrier apolique
far la fixme pour y fervir de lè-.
ibofd, afin que la pâte ne tombe pas
quand on la fait égoucter.
La première fyllabc eft longue ,
& la teconde très-brève.
CADR£MA ; nom propre d'uoe an-
ciens3te viUe d'Ane qn'Ecieni^ le
Géogr^iphe place dans la Lycie.
CADRER, f^oyei Quadeçu.
CADRITES; !(ie$) Religieux Mabo-
omans , qui vivent en commmuKi-
cé^ dios le câlibac, mais avec îli-
' huU ik (jpxu&: cet ém^ pour fe
CAD
marier , à la charge de porter imi
ce cas des boutons noirs a leur vefte.
CADS ANDT j nom propre d'une île
de la FUndre Hollandoife, entre
celle de Walcheren 6c la ville de
l'Eclufe.
CADUC , UQUE i adieftif. Il fe dit
proprement d% quelqu'un' qui eft
vieux , caflé, qui a perdu beaucoup
de fes forces j & qui continue d'en
perdre journellement. Cejl un vieil-'
lard bien caduc.
Caduc , fe dit auffi de ce qtd a rap*
port à l'homme. // eft d*un âge ca^
duc. Elle a une fantc bien cadu-
que*
Caduc, fe dit par extenfîon, d'un
édifice qih eft fur le point de tom-
ber en ruine. Cette EgUfe eft bien
caduque.
Caduc, fe dit figutément, en ter*
mes de Jarifprudence , d'un legs,
dune fucceffion , ou de quelqu au*
tre difpofition qui ne peut avoir
* d'etfet , foit par défaut d'héritiers
ou de fonds , ou pom: quelqu'autre
cau(è«
Voix caduque, fe dit auffi pure-
ment , de celle qui pour quelque
raifon particulière, ne peut être
comptée comme un fuffrage dans
ime délibération.
Mal caduc, fe dit ^ en rermes de
Médecine, d'mie maladie qu'on
appelle autrement , épilepfie. royc^
ce mot.
La première fyllabe eft brève,
£c la lecoade moyenne au (ingu*
lier mafoulis: mais elle eft lon-
gue au pluriel , & brève au fémi-
nin, qui a une tjoîiième fyilabe
très^brève.
Le c final fe fait fentir en touto
circonl^ance.
Cet adjeâif oe doit pas régu-
lièrement précéder le fuhiUntif au-
quel il fe rapporte. On ne dira f as
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CAD
une caduque maifoa , mais une mai-
fort caduque,
<:ADUCÈATEUR î fubftanrif maf-
culin. Caduceator. Ancien Officier
de la République Romaine» donc
]es fonctions coniiftoienc, au rap-
port de Servius , à traiter de la
paix , comme celles des Fécialiens
conHftoient à déclarer la guerre.
Cet Officier portoit un caducée
d*or , d'où lui venoit fon titre.
CADUCÉE j fubftamif mafculih. Cz-
duceus. Verge accolée de deux fer-
pens, que les Peintres & les Poè-
tes donnent pour attribut au Dieu
Mercure.
Cela eft fonde fur ce que Mer-
- cure ayant un jour rencontré deux
ferpens qui fe battoient fur le mont
Cyt héron , il jeta enn'eux la verge
3u*il avoir reçue d*Apollon quand
lui donna fa lyre. Le Dieu ayant
ainfi fait cefler le combat de ces
animaux qui s'entortillèrent autour
de fa verge , il voulut toujours la
porter de même comme un fym-
Dote de paix. Il y ajouta des aHe-
rons comme Dieu de l'éloquence,
dont il voulut par-là marquer la
force & la rapidité.
La Mythologie a encore attribué
d'autres propriétés au caducée de
Mercure, comme de conduire les
âmes aux enfers, de les en tirer,
de provoquer ou de troubler le fom-
meil y &c.
Caducée , fe dit auffi du bâton cou-
vert de velours & de fleurs de lys
dor, que portent le Roi d'armes
& les Hérauts d'armes , dans les cé-
rémonies pompeufes.
Le caducée uir les médailles • eft
un fymbole de paix ^ de bonne con-
duite & de félicité. Le bâton dé-
signe le pouvoir", les ferpens > la
pmdence , & les ailerons , tout ce
^ui doit ftire ré^flîr une enrteprife.
CAD 4>f
Les^defiix pfemière^fylfebesibnt
brèves , la troifième eft longtie^ &
U quatrième très brrèvef.
CADUCITÉ i fubftantif féminin.
Erat d'une perfonne caduque. // ejl
dans ufte grande caduùté.
Caducité j fe dit, par extwifiôrt» d'un
édifice, la caducité de ce château e/i
annonce la chiite prochaine.
Caducité d'un lew, fe dîe,en^ ter-
mes de Jurifprudence , d'un legs
qui devient caduc.
Les quatre fyllafaes font brèves
. au fingulier ; mais la quatrième eft
longue au pluriel.
CADÙRCIENS; (les) awiens peu-
Eles de la première Aquitaine.- Us
abitoiem le Dioe^ de Cahms ,
& une partie de cekïi de Momfau-
ban* Cahots étoit ïcttr principale
ville.
CADUS ; fubflantif mafctïlin. Nom
latin d'une mefure <fes Antiens,
qui contcnoit cent vingt tivres' de
vin , & envirof^ cqm cinquante li-
vres d'huile.
CADUSIENS i ( les) peoplôs d'Afie ,
qu'Etienne deByumce place erttre
le pont Euxin , & la mer Gafpi^sn-
ne , dans un pays que nous appe-
lons aujourd'hui le Schirvan. Voyez
ce mot.
C ADYNA ; nom propre d'une ancien-
ne ville de l'Afie mineure, que
Strabon place en Cappadoce.
CAËN} nom propre. Ville .confidé-
rable de France , Capitale de la
baffe Normandie, fîtuée fur la ri-
vière d'Orne, à cinq lieues, eft*
fud-eft , de Bayeux , & à cînqiiante
lieues j oueft«n«rd-oufift ^ d^ Paris.
Elle eft peuplée, d^ p?U9 de fi-
xante mille ames^ It y a uweUni-
verfité , une Académie , un Gou-
vernement militaire, un H6«el det
monnoies, un Préfîdial, wv Rail-
liage , une MaîtrifQ dès Eaux- Se
Uiij
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4}6 CAE
. Forets , &c. Ceft aufli le Siège d'un
Intendant.
Il y a a Cacn^ deax Abbayes,
une d'hommes, fous le titre de
S. Etienne , qui eft en commende ,
& qui rapporte au Titulaire , foi-
xante-dix mille livres de rente y 8c
l'autre de filles, fous le titre de
la Trinité. Celle-ci jouit d'environ
foixante mille livres de rente. Il y
a d'ailleurs douie Paroifles,. une
Collégiale ^ fept maifons religieu-
fes d'hommes, cinq de filles, trois
Hôpitaux , &c.
On fabrique dans cette ville un
Srand nombre de ratines^qui fe ven-
ent dans les environs. Les Négo-
cians deCacn commerceiit d'ailleurs
avec la Hollande ,où ils envoient des
papiers > des aigres de cidre , du
genièvre, du miel, des cornes &
des ergots de bœuf &c de mou-
ton , des poires , des pruneaux , &c.
ôc ils en tirent des planches de
chêne 6c de fapin , du bray , du
eoudron , des bois de teintiue > de
l'alun, du foufre^ des huiles, du
vitriol d'Allemagne , de la coupe-
rofe , du thé , du Un , de la gom-
me arabique, des pipes , des pelle-
teries > de Tacier , des fayances ,
des morues ,des faumons falés, des
fromages, des toiles, des quincail-
leries, fi'c.
Caën a vu naître plufîeurs hom*
mes ijjuftres, tels que Malherbe^
Sarrazin, Boifrobert, Segrais, Huet ,
Varignon , &c.
Prononcez coinoïe s'il ctoit écrit
Kan ,& remarquez en même-temps
combien il eft inconféquent d'écrire
. Caën 3 à moins qu'on n'ait eu en vue
de faire prendre ce monofy llabe pour
. un didyllabe.
CAENNE ; vieux mot qui fignifioit
autrefois , quai.
CAERLEON y nom propre d'une ville
CAfi
d* Angleterre , dans le Comté de
Monmouth , fur la rivière d'Ufk.
CAERMARTHEN^nom propre d une
ville d'Angleterre , dans la Princi-
ÇLUté de Galles , fur la rivière de
owy , à fept milles de la mer , &
i cent foixante-dix-buit milles de
Londres. Elle eft Capitale de la
Province appelée Caermarthcnfire.
CAERMARTHENSIRE; nom pro-
pre d'une Province d'Angleterre,
l'une des plu;5 fertiks de la Princi-
pauté de Galles. Elle a cent deux
milles de circuit. Elle abonde en
blés , en pâturages , en bétail & en
bois. Il y a aufn de bonnes mines
de plgmb & de charbon*
CAERNARVAN i nom propre d'une
ville d'Angleterre , dans la Princi-
pauré de Galles, fur le Menay. Elle
eft Capitale d'une Province appe-
lée Caemarvanshire.
CAERNARV ANSHIRE i nom propre
d'une Province d'Angleterre , danî
la Principauté de Galles. Elle a cent
dix milles de circuit , & elle abonde
en orge, en pâturages, en bétail, en
gibier y en_poiflbn &c en bois*
CAERWENTj nom propre d'un
Bourg d'Angleterre , au Comté de
Monmouth , à trois lieues de Caer-
leon. Ce fut autrefois une ville
confidérable*
CiESALPINE; fubftantif féminin-Cûf-
falpina. Plante ainfi appelée par Plu*
mier, en mémoire d'André Cœfal-
pin , célèbre Botantfte & Médecin
du Pape Clément VIH. Sa fleur eft
monopétale , irrégulière , en forme
de mafque, & divifée en quatre
parties inégales. Il s'élève du fond
de la fleur un piftil environné d'é-
tamines recourbées. Ce piftil de-
vient dans la fuite une filique rem-
plie de femences oblongues.
Qn n'attribue à cette plante au-
cune propriété médicinale*
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-CAF
CAFARD , ARDEj adjeaif. Bigot ,
hypocrite. // a l'air cafard.
Ce mot s'emploie auflî fubftan-
tivement. Cejl un vrai cafard.
Damas cafard ^e dit d*ane forte
de damas > mêlé de foie & de fleu-
ret.
Cafard de village, fe dit d'une
étoffe groffière, toute de laine ou
' de laine & de fil, mais fans foie.
hts cafards de village payent,
fuivant l'Arrêt du 3 Juillet \6^% ^
Quarante fous par quintal pour
dioits de fortie du royaume , &
quarante fous par pièce de dix au-
nes , pour droits d'entrée.
La premier;^ fyllabe eft brève ^ &
la féconde longue au mafculin ^mais
moyenne au Féminin , qui a une
troifième fyllabe très-brève.
# Ce mot employé comme adjec-
tif, ne doit pas réeulièrement pré-
céder le fubllantif auquel il fe rap-
porte. On ne dira pas une cafarde
. humeur ^ mais une humeur ca-
farde.
CAFARTUTHA j nom propre d'une
ville d'Afie , que le Géographe de
Nubie place dans la Méfopotamie ,
à quinze mille pas d'AlchaDur,dani
une contrée fertile &tiante. '
CAFÉj fubftantif mafculin. Cafœum.
. Efpècede fruit en forme de févej
, que Ton rôtit & que l'on réduit en
poudre pour en compofer un breu-
vage , que l'on nomme aulïî café,
M. de JuŒeu , célèbre Profefleur
de Botanique , & fi exad dans les
détails des faits , a inféré dans les
' Mémoires de l'Académie des Scien-
ces de Paris , dont il écoit mem-
bre, rhiftoire fuivante du café.
L'Europe , dit cet Académicien ,
a l'obligation de la culture de l'ar-
bre où croît le café , aux foins des
Hollandois , qui de . Moka l'ont
porté i Batavia ^ & de Batavia au
-CA-F '4J7
jardin d'Amfterdam, & la France
en eft redevable au zèle de M. de
Reflbn , Lieutenant Général de l'Ar-
tillerie , S>c Amareur de la Botani-
que , qui fe priva en faveur du Jar-
din royal , d'un jeune pied de cet
arbre qu'il avoir fait venir d'Hol-
lande. Mais. M. Paneras jBourgue-
mèftre, Régent de la ville d'Amf-
terdam , nous a fourni le moyen de
mieux.éclaircir cette matière parle
foin qu'il prit l'année dernière d'en
faire tranlporter un autre à Marly ,
où il fur préfenté au Roi , & delà en-
voyé à Paris , au jardin de Sa Ma-
jefté, dans lequel nous lui avons
vu donner fucceflîvement des fleuri
& des fruits.
Cet arbre ( tel qu'il éroit au Jar-
din ^u Roi , quand M. de Jufiieu
écrivoit) qft de la hauteur de cinq
pieds , & de la grofleur du pouce.
11 donne des branches qui lortent
d'efpace en efpace de toute la lon-
gueur de fon tronc, toujours op-
pofées deux à deux, & rangées de
manière qu'une paire croife l'autre.
Elles font fouples» arrondies, noueu-
fes par intervalle , couverres auili-
• bien que le tronc, d'une écorce blan-
châtre, fort fine, qui fe gerfeen
fe deflTéchanti Leur lx>is eft un peu
dur, & eft douçâtre au goût. Les
branches inférieures font ordinai-^
remenc fimples , & s*érendent plus
horifontalement que les fupérieures
oui rerminent le tronc, lefquelles
font divifées en d'autres plus me-
nues qui partent des aiflelles des
feuilles , & gardent le même ordre
que celles du tronc. Les une» &
les autres font chargées en tçuc
temps de feuilles entières , fans den-
telures ni crenelures dans leurs con-
tours , aiguës par leurs deux boucs ,
oppofés deux à deux , qui forcent
des nœuds des branches >& lelTefn*
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438 CAF
blent aux feuilles du laurier ordi-
naire» avec cette différence, quel-
les font moins féches & moins
épaiifesj ordinairement plus lar-
ges, plus pointues par leur extré-
mité, qui fomrent s'incline de cô-
té ^qu'elles font d'un beau vert gai
&luifant e»*deflus, vert-pâle en-
dedous 9 Se vert jaunâtre dans cel-
les qui font naiffanres j qu elles font
ondées par les bords , ce qui vient
peut-être de la culture j & qu'en-
fin leur goût n'eft point aromati-
que , & ne tient rien que de Ther-
be. Les plus grandes de fes feuil-
les ont deux pouces environ dans
le fort de leur largeur , fur quatre
ou cinq pouces de longueur. Leurs
queues font fort courtes. De laif-
lelle de la plupart des feuilles , naif-
fent des fleurs jufqu au nombre de
cinq , fourenues chacune par un pé-
dicule court. Elles font toutes* blan-
ches j d'une feule pièce ,à peu près
du volume 5c de la figure de cel-
les du jafmin d'Efpiene, excepté
que le tuyau en eft plus court , &
que les découpures en font plus
étroites, &c font accompagnées de
cinqétamines blanches a lommets
jaunâtres , au lieu qu'il n'y en a que
deux dans nos jafmins. Ces étami-
nes débordent le tuyau de leurs
fteurs , & entourent un ftile four-
chu , que furmonte l'embrion ou
(^iftile placé dans le fend d'un ca-
ice vert , à quarre pointesi, deux
grandes & deux petites, difpofées
alternativement. Ces fleurs paffenr
fort vite , di ont une odeur douce
8c agréable. L'embrion ou Jeune
fruit, qui devient à peu près de la
grolfeur & de la figure d'un bigar-
reau , fe termine en ombilic , eft
yert-clair d'abord, puis rougeatre,
enfuite d'un beau rouge , & enfin
f9»g« QWcijr 4an^ fa |>î^ff^it^ ma-
CAF
tprité. Sa chair eft gkîreufe , d*t!ti
goût défagréaWe, qui fe change en
celui de nos pruneaux noirs fecs»
lorfqu'elle eft defféchée , & la groX-
feur de ce frui^ fe réduit alors en
celle d'une baie de laurier. Cette
chair fen d'enveloppe à deux co-
ques minces, ovales, étroitement
unies , arrondies fiir leur dos , apla<-
fies par Tendrort où elles fe joi-
gnent, de couleur d'un bUnc-jau*-
nâtre, Se qui contiennent chacime
une femence calleufe^ vont ainfi
dire ovale , voûtée fur fon dos , 8c
Eclate du côté oppofe » creufée dan$
e milieu , & dans toute la Ion-
Î;ueui> de ce même côté , d'un fil-
on aflez profond. Spn goût eft rout-
à-fait pareil à celui du café qu'on
nous apporte d'Arabie. Une de ces
deux lemences venant à avorter,
celle qui refte , acquiert ordinaire-
ment plus de volume , a fes deux
côtés plus convexes , Se occupe feule
le milieu du ftuit.
On appelle café en coque y ce
fruit entier 8c deflcchéj 8c café
mondé ^ fes femences dépouillées de
leurs enveloppes propres & comr
munes.
Par cette defcription faite d'a-
frès nature , il eft aifc de juger que
arbre du café , qu'on peut appeler
le cafier^ ne peur être range fous
un genre qui lui convienne mieux
que celui des jafmins» fi Ton a
égard à la figure de fa fleur , à la
ftrudure de fon fruir, Se à la dif-
pofitîon de fes feuilles ; ce qui eft
conforme au fentiment de M. Com-
melin , habile Profefleur en Bota-
nique > à Amfterdam.
Par la vue du fruit fur l'arbre,
l'idée que l'on s'étoit formée que
ce fruit fut une fève crue dans une
goufie, fe trouve faufie, 8c nous
iQmmes ^uflx dçfabwféj de roj)i^
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CAF
liion de Rauvolf > qui nous a voiilu
perfu^er que ce qui eft marque
dans Avicenne fous le nom de
Bunk 9 & dans Rhafes , fous le nom
de Bunca^ & que la plupart de
leurs interprètes difent être une
racine provenant de TArabie heu-
reufe, loit le café.
On s'appercevra par cette def-
cription , combien celles des Au-
teurs qui ont parlé du cafier , font
défeâueufesyfoit parce que les fleurs
y manquent , foit parce que les feuil-
les & les fruits y font placés peu
exaâement.
S*il reftoit encore le moindre
doute que cet arbre fut véritable-
ment celui qui porte le café que
nous tirons d'Arabie , on pourroît
s'en éclaircir pleinement par la c^Hi-
formité qui fe trouve à peu près
entre tout ce qui vient d'être dit ,
& les relations de ceux qui font ar-
rivés tout récemment de Zédiaj
lieu où il fe cultive, éloigné. de
quelques journées de la rade de
Moka.
Ces Relations quoiqu'imparfai-
tes y nous apprennent que cet arbre
croît dans fon pays natal, & même
À Batavia, julquà la hauteur de
auarante pieds, & que le diamètre
e fon tronc n'excède pas quatre à
cinq pouces. Qu on le cultive avec
foin , qu'on y voit en toutes les fai-
fons , des fruits , Se prefque toujours
des fleurs ,qa il fournit deux à trois
fois l'année une récolte très- abon-
dante , & que les vieux pieds por-
tent moins de fruits qoe les jeanes,
lefquels commencent à en produire
dès la troifième & quatrième an-
née après leur germination : cir
confiances qui avoicnt déjà été en
partie obfervées dans le mcme pays,
par M. Clyre, Angiois, & citées
par M. Sloànc > dans les u^nfac-
CAF
43$
tlons pkilofophiques d'Angleterre >
de Tannée 1^94.
Si la variété des noms que les
Voyageurs donnent à l'arbre du ca-
fé , à Ion fruit , à fa femence , pou«
voit ajouter quelque chofe à la con*
noiflfance parfaite que nous, voulons
en avoir , on en parleroit ici ^ mais
outre que la différence de ces noms
& de La manière de les écrire en
rendroit l'énumcration ennuyeufe ,
c'efl que jes Auteuis qui les ont
rapportés » ni les Interprètes des
Arabes ne conviennent point entre
eux de leur propre fignification ,
comme feu M. Galand l'a fait re-
marquer dans l'extrait d'un manuf^
crit Arabe de la Bibliothèaue du
Roi , traitant de l'origine ôc du pro-
grès du café. Qu'il fuffife donc de
lavoir que le mot de ca/é en fran-
Î:ois , ou cojffh,en Anglois & en Hol-
andois , tirent l'un & l'autre leur
origine de celui de caouhe j nom
que les Turcs donnent à la boif^
ion qu'on prépare avec cette fe«
mence.
On peut établir comme certain
fut la manière de cultiver le cafîer ,
que fî la femence du café n'efl pas
mife en terre toute récente, com-
me plufieurs autres femences de
filantes, on ne doit pas efpérerde
a voir germer. Les femences qu'en
a recueillies M. Commelin , fur les
pieds cultivés dans le jardin d'Amf-
terdam , & jetcées prefque auffi-
lôt en terre , ont produit d'autre»
arbres : éelles tirées des fruits mê-
. mes, & que ce favant Profeffcur a
envoyées a Paris, ont eu peu de fuc-
ccs au Jardin Royal , quoique plan-
tées auflî-tôt quelles ont été reçues,
au lieu que celles de l'arbre cul-
tivé depuis une année au Jardin
Rpyal , pour avoir été mifes en
tuxQMm-tûi apcc& avoir hé cMil*
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440
CAF
lies , ont prefque toutes levé iîx
fpmaines après.
Ce fait juftifie les habitans du
pays où fe cultive le cafc, de la
' malice qu'on leur a imputée , de
tremper dans Teau bouillante , ou
de faire fccher au feu tout celui
qu'ils débitent aux Etrangers j dans
la crainte que venant à élever com-
me eux cette plante; ils ne perdif-
fent le produit immenfe qu'ils en
tirent. La germination de ces fe-
mences n'a rien que de com-
mun.
A l'égard du lieu où cette plante
peut fe conferver , comme il doit
avoir du rapport avec le pays dans
lequel elle naît naturellement , de
où l'on ne relfent point d'hiver ,
on a été juiqu'ici obligé de fuppléer
au défaut de la température du cli-
mat , par une ferre à la manière de
celles d'Hollande > fous laquelle on
fait un feu modéré pour y entrete-
nir une chaleur douce j & l'on a
obfervé que pour prévenir la féche-
reffe de cette plante , il lui falloit
. de temps en temps un arrofemenr
proportionné.
Soit que ces précautions en ren-
dent la culture difficile, foit que les
Turcs naturellement parerfeùx ,
aient négligé le foin de la multi
f)lier dans les autres pays fujers à
eur domination , nous n'avons pas
encore appris qu'aucune contrée que
celle du Royaume d'Yemen , en
Arabie, ait la fatisfaâion de la voir
croître chez elle abondamment j ce
qui paroît être la caufe pour laquel-
le fon ufage nous étoit prefqu in-
connu avant le feizième uècle.
On laiflTe aux Hiftoriens le (bin
de rapporter au vrai ce qui y a
donné occafion, & d'examiner fi
Ton en doit la première expérien-
. c^ÀU éariofice du Supécicar 4*un j
CAF
Monaftère d'Arabie , lequel vou-
lant tirer {qs Moines du fommeil
qui les tenoit aflfoupis dans la nuit
aux offices du chœur, leur en fit
boire Tinfuiion, fur la relation des
effets que ce fruit caufoit aux chè-
vres qui en avoient mangé , ou s'il
faut en attribuer la découverte à la
piété jd'un Mufti, qui pour faire de
plus longues prières > & pouffer les
veilles plus loin que les Dervis les
plus dévots , a paffé pour s'en être
fervi des premiers.
L'ufage depuis ce temps en eft
devenu fi familier chez les Turcs,
chez les Perfans , chez les Armé-
niens , & même chez les différen-
tes nations de l'Europe , qu'il feroit
inutile de s'étendre fur la prépara-
tion & fur la qualité dos vaiflèaux
& inftrumens qu'on y emploie.
On fe conrentera de faire ob-
ferver que des trois manières d'en
prendre Tinfufion, fa voir, ou du
ca/e mondé J & dans fon état natu-
rel , ou du ca/é rôti , ou feulement
àçs enveloppes propres & commu-
nes de cette femence> auxquelles
nos François de retour de Moki^
ont improprement donné le nom
de fleur de café ; la féconde de ces
manières eft préférable à la pre-
mière & à la troifième auffi ap-
pelée café à la Sultane.
Qu'entre le gros & le blanchâtre
qui nous vient par Moka , & le pe-
tit verdâtre qui nous eft apporté du
Caire par les caravannes de la Mec-
que, celui-ci doit être choifi com-
me le plus mûr , le meilleur au goùt^
& le moûns fujet à fe gâter.
Que de tous les vaiuèaux pQur le
rôtir , les plus propres font ceux
de terre verniflee , afin d'éviter
l'impreftion que ceux de fer oij d'ai-
rain peuvent lui communiquer.
Que la marque du jufte d^ré de
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CAF
fit torréfaâion » eft k couteur ti-
rant far le violet , qu'on ne peut
appercevoir qu'en fe fervant pour
le rôtir d'un vailTeau découvert.
Que l'on ne doit en pulvérifer
qu'autant & qu'au moment qu'on
veut i'infufer.
Et qu'étant jeté dans l'eau bouil-
lante j l'infufion en eft plus agréa-
ble , & foufFre moins de dUfipation
de fcs parties volatilles , que lorf-
?|u'il eft mis d'abord dans l'eau
roide.
Il refte parmi ce grand nombre
d'opinions fi différentes, touchant
fes qualités , à donner quelque
chofe de certain fur fa manière
d'agir ^ 6c fur fes vertus.
La matière huileufe qui fe fépare
du café , Se paroît fur la fuperficie
lorfqu'on Ig grille, & fon odeur
particulière qui le fait diftinguer
du feigle , de l'orge , des pois , des
fèves & autres femences que l'é-
pargne fait fubftituer au café « doi-
vent être les vraies indications de
fes e£fets , fi l'on en ju^e j>ar leur
rapport avec les huiles tirées par la
cornue , puifqu'elle contient y auifi
bien que celles-là , des principes
volatils , tant falins que (ulfureux.
C'eft à la diflbltttion de fes fels ,
ic au mélange de fes foufres dans
le fang , que l'on doit attribuer la
vertu principale de tenir éveillé ,
que l'on a toujours remarquée com-
me l'effet le plus confidérable de
fon infufion.
C'eft delà que viennent fes pro-
priétés de faciliter la digeftion , de
{)récipiter les alimens , d'empccher
es rapports des viandes , & d'étein-
dre les aigreurs , brfqu'H eft pris
après -le repas.
C'eft par là que la fermenration
qu*il caule dans le fang » utile iux
perfonnes graffeS) reflètes y ^i«
Tpmc IF.
CAF 441
tmteufes, & à celles qui font fu-
jettes aux migraines , devient nui-
fible aux gens maigres , bilieux ^
& à ceux qui en ufent trop fréquem-
ment.
Et c'eft auft] ce qui , chez certains
fujetSj rend cette boiffon diuré-
tique.
L'expérience a introduit quel-
ques précautions touchant la ma-
nière de prendre cette infufion j tel-
les font celles de boire un verre
d'eau avant la prife du café , afin
de la rendre laxative y de cor-
riger par le fucre > l'amertume qui
pourroit la rendre défagréable , Se
de la mêler ou de la faire quelque-
fois au lait ou à la crème , pour en
éteindre les foufres, en embaraffer
les principes falins » & la rendre
nourriflante.
Enfin Ton peut dire , en faveur
du café , que quand il n auroit pas
àts vertus aum certaines que celles
que nous lui connoiffons , il a tou-
jours l'avantage pardeffus le vin ,
de ne laiflèr dans la bouche aucune
odeur défagréable , ni d'exciter au«
cun trouble dans l'efprit , Se que
cette boifibn au contraire femUe
l^égaier , le rendre plus propre au
travail » le recréer , & en mfiiper
les ennuis avec autant de facilité
3ue ce fameux Nepenthes fi vanté
ans Homère.
Le commerce qui fe fait du café
eft immenfe. Le meilleur eft , fans
doute , celui qu'on tire d'Arabie :
auÛî affure-t-on que les feuls ha-
bitans du royaume d'Yemen en
vendent annuellement pour plu-
fieurs millions.
Le commerce du café a été libre
en France jufqu'en 1715 : il com-
pofoit avant cette époque , la pat-
rie la tdus confidérable du com-
merce ^s Epiciers 'y mais cette li-
Kkk
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44» CAF
hetté fut fupprimée par itn Arrêt
du Confeil du 5 1 Août de cette an-
née , qui accorda X la Compagnie
des Indes le privilège exclufir de
vendre cette marchandife dans tout
ié Royaume. Cet Arrêt fut confir-
mé par une Déclaration du i o Oc-
tobre fuivant , qui contient trente-
fept articles , dans lefquels on Ut
de quelle manière cette Compa-
gnie doit jouir de fon privilège.
Café mariné , ie dit de celui qui >
dans le uanfport > a été mouillé
d'eau de mer. On l'eftime d'autant
moins y que la torréfaâion ne lui
ôte pas 1 acrecé que Teau de la mer
lui a. fait contraâer»
Café y fe dit aufli d'un lieu deftiné à
fervir du café & d'autres liqueurs
à ceux qui veulent en prendre pour
de largent. Cejiunc nouvelle qu'il
a avprife au café. Entrons dans ce
ca/e.
Les deux fyllabes ibnt brèves au
fingulier ^ mais la féconde t^ lon-
gue au plurieL
CAFETANj fubftamif t»afculin. Ro-
be de diftinâion en ufage chea^ Jes
Turcs ^ & ordinairement portée par'
les principaux Officiers militaices.
. JLeGrandoeigfieur a envoyé descqfe-
tans à ces deux AnéajJ/idettrs.
La première fyliabe^ eft brève ,
la féconde très-brève , & la troifiè-
me brève au fingulier > mais lon-
gue au pliKieL
CAFETIÈRE j fubftantif féminin.
Vafe d argent^de fer blanc, de terre
ou d'autre matière ^.dooit on fe ilert
pour préparer du^ca£c. Approche:^ la
cafetùre. -
La première fylkbe e& brève ,
h, féconde très^bràve > la troifième
longue y &c \z quatsième Cirès-
brève. r
CAFFA j nom propre d'mie ville ri- [
cbeixaacienne Se cottfidérable^.çar [:
CAF
pît^le de la Tartarie Crktiée » avec
deux châteaux forts ,. fur la mer
noire , à foixante lieues de Conlbtn-
tinople. 11 fe fait dans cette ville un
commerce plus confidérable qu'en
aucun autre port de la mer noire.
Les objets principaux en font le
poifibn falé > le caviar , le blé , le
beurre & le fel. Toutes ces-chofes,
& pluHeurs autres nécelfaires à la
vie,, s'achètent-U au prix le plus
modique.
hes Génois firent la conquête de
Caifa en m66\ mais après avoir
gardé cette ville pendant plus de
deux fiècles, la Puifl^nce Ottoma-
ne la leur enleva vers faa 1 474 ,
fous le règne de Mahomet IL
CAFFILAj fubftantif féminin. Les^
négociansôc les voyageurs s'aflem-
blent pour tri^verfer avec plus de fu-
reté plufieurs contrée? de la Terre-
Ferme des Indes > de même que
cette partie des Deferrs d'Afrique
qu'on appelle mer de SaMe , & ce
font ces aflemblées qu'on appelle
CqffUas: C'eft la même choie que
ce qu'on appelle caravane en Tur-
quie , en Perfe & en quelques au*
très endroits du Levant»
CAFFIS ; fubftantif mafcuKn. Me-
fure ufitée à Alicante pour les grains»^
Elle contient trois cens^ foixance^
quatre livres poid&de marc.
CAFICI j.fubftantif mafculin. Mefure
donc on fe fert fur les côtes de Bar-
barie. Sept cafieis font le laft d'Am-
fterdam.
CAFIER ^ fubftantif mafculin. Arbre
qui produit le café. ,F^oy€'[ CafI.
CAFRERIE ;. nom propre d'une vafte
Fégipn d'Afrique , dans la partie
méridionale de ce continent. Les
(jéograf^es ne font pas. d'accord
fur les bornes* de la Cafrerie j la
Ijlûpart en placent le commence--
m^nt fur la.c^e occidentale du caj^
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CAF
Nègre & à Tembouchure du Cua-
ma j fur la côte orientale, & re-
tendent vers le fud jufqu au cap de
Bonne-Efpérance , en y comprenant
la nation des Hottentots : au relie »
leîiom de Cafrerie n'appartient à
aucun pays , ni le nom de Caflftes
à aucun peuple particulier j ce font
les; Arabes Mahometans^ dans la
langue defquels cafre fîgnifie injtdè
le pu fans loi y qui ont ainfi défî-
gné les Africains idolâtres ou d'une
religion différente de la leur.
<Jeft donc fous les noms des
pays & des peuples que renferme la
Cafrerie y que nous devons donner
l'hiftoire de cette région.
CAFRES} (les) peuples qui habitent
la Cafrerie. Voyi^ Cafrerie.
CAFRI; fubftantif mafculin. Fruit
des Indes, gros comme une noix,
rouge comme une cerife , & qui
crait fur un petit arbtifleau dont
les fleurs reflemblent à celles du
diftamne de Crète.
CAFSA ; nom propre d'une ville d'A-
frique , dans le Bildulgerid, firuée
au quarantième degré de longitude ,
& au ving^c-feptième degré dix mi-
aiutes de latitude. Elle efl tributai-
Te de.Tunis. Les environs fonr cou-
verrs de dattes , de palmiers , d'o-
rangers , de citronniers & d'oliviers.
CAGAREL^ vieux mot qui s'efl dit
autrefois d'une forte de poifibn.
CAGASIAN ; nom propre d'un Fort
. ii'Afrique , fur la cote de Malaguet-
te , à l'embouchure de la rivière
appelée Riodafpedras.
CAG AYAN ; nom propre d'uneTPro-
vince de l'île de Luçôn, Tune des
Philippines. On lui donne quatre -
vingt lieues de longueur & quarante
de largeur. Elle eft très-fertile. Les
abeilles & la cire y font (î commu-,
j>es , que les plus pauvfes font ufa- \
ge de bougie pour éclairer leurs \
,C A G 443
habitations. Les Efpagnoly n*onc
pu foumettre qu'une partie âçs
Indiens répandus dans cetre Pro-
vince : ceux qui habitent les mon-
tagnes &c la partie qui s'étend de-
puis le cap Lampon jufqu'au càf
Del-£nganno, fe font maintenus
dans l'indépendance.
Cagayan , eft auflî le nom d'une ri-
vière de l'île de Luçon , qui a fa
fource vers le milieu de l'île , &
fon embouchure dans la mer , entre
les caps Baxéador & Del-Enganno.
CAGE ; fubftantif féminin. Cavca.
Petite logette faite de bâtons d'o-
fîer ou de fil de fer , deftinée à ren-
fermer des oifeaux. Oh a laijjé la
cage ouverte y & Voifeau sUfi échappé.
Cage , fe dit, en termes d'Architec-
ture , des quatre gros murs d'une
maifon & de ceux qui enferment
un efcalier. // a commencé par bâtir
la cage de fa maifon. Il faut élever
la cage de V efcalier.
Cage de moulin a v^nt , fe dit
de l'affèmblage de charpente qu'on
fait tourner lur un pivot , pour ex-
pofer au vent les ailes du moulin.
Cage i>e cloches ,fedit d'un affem-
blâge de charpente qui commence
à la chaife où il pofe & fe termine
à la bafe de la flèche.
Cage ^ fedit , en termes d'Horlogers,
d'un bâti qui renfermé les roues de
l'horloge. La cage des montres &
des pendules eft compofée de deux
f)latines affemblées par quatre pi-
iers , & difpofées 4 recevoir les
roues & les reflbrts.
Cage 3 fe dit, en terhies de Bijou-
tiers , d'une tabatière qui n'a qu'une
bâte de fermeture, une petite mou-
lure & un pilier fur cliaque angle :
le refte eft rempli comme le delfus
& le deffous : elle diffère de là
riiture , en ce que celle-ci a fa
d'or,
K k k ij
?ar-
bâte
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CAG
Çagb » fe dit, en tetmes <le Toar-
neurs, de la partie ambiante du
tour à fieurer. tlle porte les rou-
lettes qui poulTent contre les rofet-
tes de l'arbre.
Cage , fe dit, en termes de Marine,
d'une forte d'cchauguette faite en
cage à la cime d'un mât de vaif-
feau : c'eft ce qu'on appelle hune {m
rOcéan , & gabic fur la Méditer*
lanée : mais hune eft le mot fran-
çois.
On dit figurément Se familière-
ment , que quelquun ejl en cage ,
qu'o/2 Pa mis en cage ; pour dire ,
qu'il eft en pf ifon , qu'on l'a mis en
prifon.
La première fvUabe eft longue, &
la féconde très-oreve.
CAG
ftjle familier ^ mais il rt^eft pas
vieux , comme le dit le Diâioo-
naire de Trévoux.
Cagnard^, s'emploie auflî fobftantS-
vement. C'étoit un vrai cagnard,
Cagmard^j fe dit, en termes de Ci*
riers , d'une efpèce de fourneau fur
le<|uel ces artifans pofent la cuve
qui renferme la cire fondue avec
laquelle ils forment les cierges &
les bougies.
CAGNARDÉi participe paffif indé-
clinable. Voye:(^ Cagkar^br.
CAGNARDERi verbe neutre de la
première conjugaifon , lequel fe
conjugue comme chanter^ Otiaru
Vivre dans Toiûveté, la pareflè»
lobfcurité, la (oincznxïÇe. Il ne fait
que cagnarder. Ce verbe eft du ftyle
CAGEOISj. vieux mot qd fîgnifioit \ familier. Les temps compofés fe
autrefois villageois
CAGETE j vieux mot qui fignifioit
autrefois une petite cage.
CAGIRTOU i nom propre d'un
Bourg d'Afiej dans TEmpire du
Mogol , pfes de la foorce de la ri-
vière de Kerlon*
CAGLl i nom pcopre d'une ville épif-
copale dltalie > (ituée dans le Du-
ché d'Urbin j aux pieds de l'Apen-
nin y près du confluent des rivières
de Baofo ic de Cantiano, & à quin-
ze milles de FofIbmbrone«
CAGLl ART; nom propre de la ville
capitale du royaume & de Tile de
Sardaigne. C'eft le ffège d'un Ar^
chevcque qui fe qualifie Primat de
Sardaiene & de Corfe. Il y a un
Port dans lequel il peut mouiller
beaucoup de iiavites. Il ^ parcoac
tlepuis trois jufqu'à quinze braifes
d'eau.
On. prononce tfâ/iori; il faudroit
A>nc auflî l'écrite.
CAGNARD, ARDE j adjeûif. Igna-
vus ^ay unu Parefleux » fainéant. //
a fefgrit cagnard* Ce mot jçft du ^
forment avec l'auxiliaire Avoir*
// aurait cagnardé.
CAGNARDlSEjfobftantif féminin*
Otiojitas* Parefle, oifiveré, fainéan*
tife.. // pajfe fon temps dans la ca-
f\nardife^ Ce mot eft du ftyle fami*
ier.
GAGNE ;^ vieux mot qui fignifioit
autrefois chienne.
CAGNEUX, EUSEj, adieétif. Qoî
a les genoux & les jambes tournés
en dedans. Cetu fille ferait agréablt
fi elle n était pas cagneufe.
Cagneux , fe dir aufli des jambes
mêmes ou des pieds- // a lesjani*
bes cagneufes.
La première fylbbe eft brève,
la féconde longue , & la troifième
du féminin très-brève-
' Le X qui termine les deux nom-
bres du mafculin , prend le fon du
:f devant une voyelle , en fiâvant
néanmoins la règle générale donnée
ci-après, f^oye-^ la lettre S.
Cet adfe^f ne doh pas régulier
rement précéder lefubftantif auqnet
il fis rapporte.. On^ ne dira pi$Mnc
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CAG
tagneufc femme » mais une femme
eagncufe.
Il faudroic changer le c en A: , f /r
en ni , le x du maiculin en j , le j
du féminin en :{ , & écrire , d'après
la prononciation, kanieuSy kanieuie.
Voyez OUTHOGRAPHE.
CAGNOT BLEU j fubftantif mafcu-
lin. Poiflbn cartilagineux qui eft
une efpèce dé chien de mer. royei
ce mot.
CAGOT , OTE i adjeftif. Hypocrka.
H](pocrite» qui a une dévotion
faufleou mal entendue. Cetu femme
eft cagote.
Cagot^ s'emploie auffi fttbftamive-
ment. Cétoit un vrai cagot.
Les deux fyllabes font brèves au
Singulier mafculin ^ mais la féconde
eft longue au pluriel & brève au
féminin» qui a une troifième fylla*
be très -brève.
Ce mot emplové comme adjec-
tif ne doit pas regulièremenr pré-
céder le fubftantif auquel il fe rap-
porte. On ne dira pas un cago( hom-
me j mais un homme cagot.
CAGOTERIE j fubftantif féminin.
Ce que fait un cagot'. Je ne fuis peine
. dupe de cette cagoterie..
Les deux-premières fyllabes font
brèves , la troifième très-brève, &
la quatrième longue.
CAGOTISMEj fubftantif mafculin.
Efprit, caraélère» fentiment du
cagot. Ce qu^iL nous a dit prouve fon
cagotifme.
Les dçux premières fyllabes font
. brèver> la troidème eft moyenne, &
la quatrième trèsrbrève.
CAGOU vfubftatttif mafculiiï, & ter^
. me populaire. 11 fe dit de queU
qu* un qui vit d'un manière obicure
6c mefû
_ nrelqurne». qui ne voit,, qui ne
fréquente perfonne. C*eft un vrai
cagou. i ^ kniçue au pluriet.
CAH 44,
terme de Marine. Sorte cf ornement
ou volute du revers de l'éperon d'un
vaideau.
CAGUE î fubftantif féminin , &
terme de Marine. Il fe dit d'une
Ibrte de badment hollandois qui a
ordinairement quatante-fept pieds
de longueur de l^étrave à l'éta^nr
bord.
CAH ARIE 'y vieux n^ot qui défignoïc
autrefois un droit qu'on levoit pour
l'entrerien des quais*
CAHEER 'y vieux mot qui (ignifioit
autrefois une chandelle de cire.
CAHIER 'y fubftantif itiafculin. Co- •
dex. AfTembb^ de plufîeurs feuil-
les de papier ou de parchemin join«*
tes eniemble , foit <pi'on ait écrit
delfus , foit qu'on n'y ^c pas écrit»
llfautfortner un regiftre de tou^ ces
cahiers.
Cahiers de Théologie ^ de Philofo^
phicj de Médecine j &c. fe dit des
écrits qu'un Ptofeffèur diâe à fes
écoliers pendant fon cours. Cela eft
expliqué dans les cahiers de Phihfo^
phie de ce Profejfeur^
CahîEr des Etats ^ de fAJfembUe dm
Clergé y fe dit du réfultat à&^ déli-
bérations des Etats d'une Province^
ou du Clesgé, dans lequel font ex^
primées les demandes ou rembn-
trances qu'ils font au Roi. // eft
parti pour aller préfenur au Roi Us
cahiers des Etats- de la Province de
Bretagne*
Ca»ieb:, fe dit, en termes de Re^
lieurs , des feuilles pliées fuivanc
le format d'^ua Uvr«. Jl y à dix ca^-^
hiers dans ce livre^
Cahicr db fr aiis y fe dit d*m mé^
moire de frais. Il faut examiner le
cahier de frais^
Les deux fyllabes font brèves
au fingulier ^ maiS' U («conde eflt
CAGOUILLE ^u):>ftaiitif féminin^ i
Uxhudiok fiipprlmer hk 9thr
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44* CAH
qai font oififs, changer IVetl i y &
^ écrire ,.<i*après la prononciation,
caier. Voyez Orthographe.
CAHIÈRE i vieux mot qui (îgni-
- fioit autrefois une grande chaife à
- bras.
GAHINXAHA : adverbe du ftyle
familier , qui ^gnifie tant bien que
mal. Il fe dit des chofes qu-on tait
malgré foi, à plufieurs reprifes,
difficilement Se de mauraife grâce.
// s'étoit chargé de foUiciter cette
dffaire; mais Un en a parlé que ca--
hin-caha.
CAHORS ; nom propre "d'une ville
' épifcopale & confidcrable de Fran-
ce, capitale du Quercy, dans la
* <?uyenne, & fituce fur la rivière de
- Ldt , à dix-huif lieues , f^d-eft ,
de Perigueux , &: à •uatre-vingt-
cinq lieues , fud-oueft , de Paris.
* Ceft le fièçe d'un Prcfidial, d'une
* Elcdion , &c.
• ^Jl fe parte «ne chofe aflez remar-
S -quable par Ùl bizarrerie », i chaque
•prife de pofleffion de i'Évèché de
/cette ville : k Vicomte de CelFaç,
vaflTal de l*Évèque , doit ailer , fans
- manteau & ayant la tcte , une jam-
« bé & un pied nus , prendre ce
" Prélat à la porte de la ville , & con-
* duire par la bride la mule fur la-
<quelle fon feieneur eft monté , juf-
-qu^au palais épifcopal , où il fçtt
le Prélat à table pendant fon dîne
dans le même équipage. Le vaflal
^emporte pour ce fetvice , la mule
JRc le bùrfef de TEvêque , qui doit
erre de vermeil , & dont plufieurs
Af rets onc fixé la valeur à trois mil-
- le livres , ^ur lecs conteftations nio^
i ce fujet.
Quand le même Evêque officie
* |îontifica)ement , il a une épée &
--dei gantelets aupcèfi de Pautel; ce
qui a fait dire ÎFort pkifammênt ,
' ^ue il jan^ais Eyêque de Cahots te-
CAH
cevoît la palme <lu martyre , ce ne
feroit quà fon corps défendant.
Cahors eft la patrie dé quelques
hommes illuftres, entr'autres du
Pape Jean XXII. & de Clément
Marot.
On recueille beaucoup <ie vins
dans les environs de cette ville. Ils
eii font le commerce principal. On
y a auffi des fruits , & Ton y fait
des dentçUes fiines en aifez grande
• quantité.
CAHOT; fdbftantif mafculin. Le
faut que fait une voimre quelcon-
que, comme carroflè, cabriolet,
cnariot , &c. en roulant fur un che-
min raboteux. // n'apufoutcnir Us
cahots de la voiture.
' On dit , qu'i/ y a beaucoup de
cahots dans un chemin; pour dire>
3ue ie chemin fait faire, beaucoup
e cahots.
La premier^ fyllabe eft brève »
&ç la féconde moyenne au fingulier,
mais longue au plnriek
Il faudroit changer le c en yt,
fuppritner le h qui eft oifif , &
écrire , d'après la prononciation ,
koût. Voyez Orthographia.
CAHOT AGE j fubftantif mafcultoc
' Mouvement fréquent que caufçnt
les cahots.' -Z^ cahotagt de la voiture
Va rendii mahdc*
Les deux premières fyllabes font
brèves^ la troifième e!l longue, &
la quatrièihe très-brève.
CAHOTÉ^ ÉEj adjeaif & participe
paflSf. Voye\ Cahoter.
CAHOTER; verbe adif de la pre-
mière çonjugaifon, lequel fé con-
jugue comme chanter. Jfgitare.Gzn*
fer des cahots. Cette voltige lesca-^
hotera.
Les deux premières fyllabes font
brèves , &* la troifiènoe eft longue ou
brève , comme nous l'expliquons
ao mot y£EBfi> ayec la conjugav**
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CAH
fbn & la quantité profddxque des
autres temps.
CAHSj vieux mot qui s'eft dit autre*
fois d'une forte de vaifleau,^
CAHUÉ ^ vieux mot qui fignlfioit»
autrefois café. ^
CAHUET y vieux mot qui s*eft dit
autrefois d'une cfpèce de bonnet
CAHUITAHU^ (uhftantif mafculin.
Oifeau du Paiaguai , dont parle
M. de la Condamine. 11 a la gran-
. deur d'une oie t le haut de fes ailes
ell armé d'un ergot, ou cx)rne très-
aigue , femblable à une grofle épine
d'un demi-pouce de longueur. Il a
dailleurs au-deflus du bec , une pe-
tite corne déliée &c flexible, longue
comme le doigt.
CAHUTEj fubftantif féminin. Cafa.
Cabane , huue j maifonnette à l'u-
fage des pauvres gens. // haiit€ une
cahuac.
Les deux premières fyllabes
font brèves, & k troifîème eft très-
brève.
CAHYS; fubftantif mafculin. Me-
fure de grains dont on fait ufage en
Efpagne , particulièrement à Ali-
cante , à Séville & à Cadix. Deux
cent cahys font le laft d^Amfter-
dam.
CAI j nom. propre d*une Ville & Pro-
vince du Japon ^ dar^s l'île de Ni-
Xhon.
lABO ; nom propre d^ime Provin
ce de l'Amérique fèptentrionale ,
dans l'île Efpagnole ,. aux fources
du Neyba.^
CAJAHABA y fubftantif mafculin.
Plante deà Indes qui s'attache aux
arbres comme le lierre. Ray dit que
les Fndienr l'appliquent broyée ,, fur
les fraâures.
CAJAM y nom propre d'une ville de
l'île de Java, a cmq lieues deTu-
baon. Elle a (on Roi particulier. ,
CAJAN j, fubftantif mafculin» Àrbse
^es Indes » d'une grandeur médio-
cre , dont les feuilles font rondes &
attachées trois à trois à l'arbre ,
comme des trèfles. Il eft verr en
tout temps j porte des fleurs d'une
bonne odeur , & produit des grai-
nes feniblables à des pois chiches.
On fait ufage de fes feuilles en
apozème, contre le flux immodéré
des hémorrhoïdes..
CAIAN-CASI j. nom propre d'un
Bourg d'Afie , dans la iartaiie,
vers le Mont-Ornac.
CAJANEBQURGj. nom propre f u-
ne ville forte de Suède , en fioth-
nie , dans la Cajanie, fur lès froiv-
tières de la Laponie.
CAfANIDES i (les) on a ainfi délw
Îné les Rois de Perfe de k féconde
)ynaftie j^les mêmes <jue les Grecs
I ont propremenr qualihes de Rois*.
. Le dernier des Caïanides , fur ce
Darius , que vainquit Alexandre le
Grand.-
CAJANIE; nom propre d'une coji«
trée de Suéde , dans la partie la plus
orientale de la Bothnie.
CA JANTE y fubftantif féminin. Serte
d'étoffe quelquefois, de foie , mais
plus fbuvent de laine , qui fe fabri-
que à Lille y, 8c dans quelques au-
tres endroits des Pays-Bas.
CAJARC ; nom propre d'un Bourg
dé Firance ,. en Quercy , à fept
fieues;, eft-nord-^ft ^ de Cahoriç.
CAJAZZO 'y^ nom propre d'une ville
Epifcopalè dltaiie , au Royaume
de Naplès , dans la Province de
Labour , vis-à-vis y Se i quatre
milles de Caferte.
CAICOS y (les ) nom propre de ftx
îles d'Amérique , au çord de celle
de Saint-Domingue.
CAIES i f^0Ye:[ Caye».
CAÏEIJ ; fubftantif mafculîn. Keje-
[r. ton 4es oigiions qui portent fleur»
' n m'u Jaitpréfint (tune vingtaine de
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44» CAI
càicux de fis plus belles tulipes.
Caïeu , fe die auffi de la fleur même
produite par le caïeu. Cette tulipe
eji un caïeu de l'an dernier.
La première fyllabe eft brève ,
& la leconde longue.
^ Le X final , qui forme le pluriel,
prend le fon du i devant une voyel-
le , mais en fuivant néanmoins la
règle générale donnée ci -après.
f^oye:i^aL lettre S.
CAIHJNG î nom propre d'une ville
confidérable de ta Chine , dans la
Province de Hoiiang j dont elle eft
capitale.
CAILLE j fubftantif féminin. Co-
turnix. Oifeau de paflage, un peu
plus gros qu'une grive , & d'un
^dlèz l>eau plumage. Cet oifeau a
fept pouces de longueur , depuis la
pointe du bec , jufqu'à l'extrémité
de la queue, 6c treize à quatorze
pouces d'envergure. Le bec a un peu
plus d'un demi-pouce de longueur ,
depuis la pointe jufqu'aux coins de
la Douche. 11 eft plus aplati que le
bec des autres oifeaux de ce genre.
La pièce inférieure eft noire j la fu-
périeure eft légèrement teinte de
brun , Se fon extrémité eft pointue :
il a l'iris des yeux de couleur de
noifette; le ventre & la poitrine
font d'un jaune pâle , mêlé de
blaqc , & la gorge a une teinte de
roux de plus. Sous la pièce infé-
rieure du bec , eft une large bande
noirâtre, qui s'étend en bas : au-
deflbus des yeux fe trouve une li-
gne blanchâtre , qui patTe fur le
milieu de la tète , dont les plumes
font noires , à l'ei^ception des bords
flui font roux ou cendrés. H y a ^
ious le$ ailes ^ une longue bande ,
dont le milieu eft noir , & les co-
tés de couleur rouiTe , mêlée de
lioir. La queue n'a qu'un pouce &c
4eQii de longueur ; elle eft compo-
CAI
dt de douze^ plumes de coii!e«r
noirâtre , entre-mèlée de lignes
rranfverfales d'un roux peu foncé.
Les pattes font de couleur pâle,
recouvertes d'une peau divifée plu*
tôt en écailla , qu en anneaux en-
tiers ; le defibus du pied eft jaune j
le doigt extérieur tient par une
membrane au doigt du milieu,
jufqu'à la première articulation.
La caille fe nourrit ordinaire-
ment de blé , de millet, & de quel-
cjvies autres grains. Elle fe tient par-
ticulièrement dans les blés verts &
dans les chaumes après la moiftbn.
Elle multiplie prodigieufemenc.
Elle fait fon nid fur la terre, & y
pond jufqu'à feize œufs au com-
mencement de Mai j Se les femel-
les que ces œufs produifent , mul-
tiplient déjà fur la fin d'Août , ou
au commencement de Septembre.
La mère conduit fes petits dans la
campagne , Se elle les retire fous
fes ailes comme font les poules 6c
les perdrix. •
Les cailles nous arrivent à la fin
d'Avril & au commencement de
Mai , & elles s'en retournent à la
fin de l'été. Elles partent deux à
deux , volent plutôt la nuit que le
jour , 8c s'élèvent fort haut , a^ /
d'éviter d'être furprifes par les oi-
feaux de proie. Elles font très-com-
munes en Egypte. Celles de l'île de
Madagafcar font plus petites qu'en
France , & ne peuvent prefque pas
voler j ce qui lait qu'on y en prend
beaucoup à la courfe. Les Voya-
geurs rapportent qu'elles font auffi
grofles à Gambra , que nos bec^f-
fes.
La caille eft très-délicate à man-
ger. On l'apprête dans les cuifine»
de plufieurs manières : en voici
quelques-unes.
Cauxes aÔTiBs* )1 ne s'agit que de
lej
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CAI
- les vklest 9c ieles faire cuire i la
bfoche, après les avoir encoutées
4e bardbs de lard 6c de feuilles de
vigae.
Cailles a tA braise. Videz & re-
^ fcouflez vos cailles : mettez dans
Imoérieiu: uiie £irce comp^fee de
Uarc de chapoDj de moelle de
iKQuf 6c de jaunes d'œufs allai-
ibnaés de jpoivre 6c de Tel : gar-
nirez le tond d'une marmite de
bardes de lard^ & de tranches dej
btfBuf battues : ancangez deflus vos
cailles farcies : couvcez-les d'autres
bardes de lard & traocUes de bgeuf ,
ic faites-les cuire après avok bien
fermé la marmite.
Préparez d'un autre côté , ua ra- '
. goût compoié <le ris -de veau » de \
-champignons , de truffes , de ^rè- ^
tes » &c. dans lequel vous iervirez ;
vos cailles ipiand elles feront cui-
tes, après avoir lié la fauflfe avec
de la crème 6c des jaunes d'eeufs.
Tourte de Cailles. Videz & re-
trouflez vos cailles : mettez-les fur ;
une abaîfl^ de pâte âne i ajoutez-y
. des ris de veau , des champignons ,
des truffes , du lard & de la moelle '
^ ée bœuf: aflaifdnnez le tout de
poivre » de fel & de fines herbes :
couvrez votre tourte ^ faites la cul- ,
te , & ler vez là chaudjbment.
On fait ufage de la graidè de
caille pour emporter les taies des
■ ~ yeux , 6c Von prétend que la fiente
de cec oiieau, féchée & jpulvérifée
cft bonne contre Tépilepue.
On appelle Roi des Cailles , un
cifeau du poids d*environ cinq on-
ces, ^ôn bec eft long d un poux:e &
demi. Il a treize d quatorze pouces
de longueur , depuis le bout du bec
jufquà rextrémité des ongle^, ou
feulementonaepouces jufqu au bout
de la queue. L'envergure eft d*un
. pied 6c demi : les jambes fonc fort j
Tome IF*
longues^ dégarnies de flumes jur*
quau-delTus de larticularion du
genou \ le bas de la poitrine 6ç le
ventre iônt blancs : cet oifeau efl:
d'ailleurs marqueté comme la cail-
le, ceû-à-dire , fcmé de plufiçurs
taches jaui^s , blanchâtres , bru-
nes , & d'autres couleurs.
On dit que cer oiCsau fert de
guide aux cailles » quand elles vont
d'une région dans une autre* U efl:
excellent à manger \ c'eft pourqu(^
on dit proverbiaTemeat c^e c'eÀ un
morixau de Roi.
Caills de Bengale j iè dit ^l'un oi-
feau un peu plus crand que xiptre
caiUe. Son bec eft d'tiae coideur dp
frêne , fbmbre ^ ticanr iiir le brun ;
les coins de fa bouche (bot rouges ;
tos narines font grandes & oblon-
guesj l'iris des yeux eft blanchâ-
tre : il a le fommet de la tète de
couleur noire ^ au - deifous de ce
noir , il y a une couche de jaune ,
après laquelle il y a une ligne ou
barre noire , qui traverfe dès les
coins de la bouclie , Se encoure le
derrière de k tète ; deâous cerne
bande , il y a une couche de blanc :
la poitrine , le ventre & les cuKfes
font de couleur de buffle pale » ti«
tant fur la jaune : la partie de def«
fous qui eft contigue à la queue , eft
tachetée de jaune : le derrière du
cou , le dos, & les plumes couver-
tes -des aîles , font acm yezt pale ^
bleuâtre f les ruyaux , ou groiTes
plumes des aîles , ionx, noirs j le
plus petit rai>g de ces plumes eft
traverfe d'une barre ou ligne blan-
che , qui couvre le tiers des plumes
dumiliôu : les jambes & les pattes
font de couleur d'orange : les ferr
res font d'un rouge obkur 6i^ bour-
beux.
Latone perfécutée par Junon,
implora le fecours de Jupiter , qu^
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456 CAI
la m&amorphola en caille , & elle
fe retira fous cette forme dans Tîle
de Delos.
Les Phéniciens facrlfioient la
caille à Hercule , en mémoire de ce
- qu'lolaiis rcffufcita , par Todeur
d'une caille , ce Héros que Typhon
avoir tué,
La première fyllabe eft longue,
& la féconde très-brève.
Les // fe prononcent mouillés.
CAILLÉ , ÉE j adjeftif & participe
paffif. f^oye^f^ Cailler.
Caillé , s'emploie auffi fubftantîve-
ment j pour dire, du lait caillé. On
nous Jervit du CailU.
CAILLE BOTIS ; fubftantif mafcu-
lin , & terme de Marine. Il fe dit
d'une efpèce de treillis fait de pe-
tites pièces de bois qui fe croifent à
angles droits. Il eft bordé par des
hiloires , & placé au milieu du Na-
vire , tant pour donner de l'air à
l'entré -deux des ponts, quand l^s
fabords font fermés , que pour faire
évaporer la fumée du canon qu'on
tire fous le tillac.
CAILLEBOTTE ; fubftantif fémi-
nin. Concreti laclis majfa. Made de
lait caillé. On nousfirvit des Caille-'
bottes de Bretagne.
La première fyllabe eft moyen-
ne , la féconde très-brève , la troi-
\lîème brève , & la quatrième très-
brève.
CAILLE-LAIT j fubftantif mafcu-
lin. Gallium.^hnte ainfi appelée de
ce qu^elte a la propriété de cailler le
lait. Sa racine eft longue , traçante ,
grêle , ligneufe , brune. Ses tiges
velues , carrées , noueufes , s'élè-
vent à là hauteur d'un pied ou en-
viron : elle a fes feuilles verticil-
lées , linéaires, fillonnées, liiFes ,
te ordinairement au nombre de
Ruit : fa fleur de couleur jaune , eft
Viûnopétale ^ en godet ^ fans tube & .
CAI
découpée en quatre ou cinq parties
en forme . d'étoile. 11 lui fuccède
deux baies li0ès , attachées enfem-^
ble , ôc qui renferment chacune une
graine -sèche & arrondie.
Cette plante peu odorante, croît
dans les haies & les foffés. Elle eft
aftringente, céphalique, effentielle-
ment antiepileptique , ic fuivanc
M. de Jttflîeu , antifpafmodiquCé
On la donne aux perfonnès en-
décoârion ,' à la dofe-d'tme poignée
dans unelivre d'eau: le fuc s'en prend
jufqu'à quatre onces, & la poudre
jufqu'à un gros. La même poudre
iê donne aux animaux à la dofe d'tt«
ne demi-once. Se le fuc àcelle d'u-*
ne demi-livre.
Il y a une autre efpèce de caille-
lait , qui ne diffère de celui dont
nous venons de parler , que par fes*
fleurs qui font blanches , & par les
feuilles qu'il a plus grandes que le
caille-lait jaune.
CAILLEMENTj fubftantif mafculin-
Coagulatio. Etat du lait , ou du fang
qui fe caille. Le eaillement d» lait
de t accouchée la fit beaucoup fouf"
frir.
CAILLER ; verbe aâiP de la pre-
mière conjugaifon^ lequel fe con-
higue comme chanter. Coagulare..
riger , épaiflîr , coaguler. Cette
plante a la propriété de cailler le
lait.
Ce verbe eft auflî pronominal ré-
fléchi. Dès que le fangne circule pksy
ilfe caille.
La première fyllabe eft brève,
& la féconde eft longue ou brève ,,
comme nous l'expliquons au mot
Verbp , avec la conf lîgaifon & la
quantité profodique des autres,
temps.
Obfervez cependant que les,
temps ou perfonnes , qui fe termi-
nent par un . tf fëminin ^ ont kur
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CAÏ
fenultlème fyllabe longue. Dans
)^)cailU y la fyllabe cail eft longue.
Il faudroit changer U c tn k ^
fupprimet un / qui eft oifif , faire
précéder lH par l'autre / j & écrire ,
d'après la prononciation , kalier.
Voyez Orthographe.
Il faut obferver que fi cette or-
thographe s adoptoit , ce verbe de-
viendroît irrégulier dans la forma-
tion des temps dont le fécond / pré-
cède un e muet. De kalicry il îau-
droit faire je kaille.
Cailler ; vieux verbe qui fignifioit
autrefois chafler aux cailles.
CAILLETE AU j fubftantif mafculin.
Coturnicis pullus. Jeune caille. Ces
cailletcaux étaient excelUns. Voyez
Caille.
CAILLETOT; fubftantif mafculin.
On donne ce nom en Normandie ,
à une eïpèce de petit turbot fort
délicat.
CAILLETTE; fubftantif féminin.
Abomafum. La partie du veau , de
l'agneau , 6*c. ou fe trouve la pré-
fure qui ferti cailler le lait.Ceft le
dernier eftomac de ces animaux.
Paillette ou Caillette de quar-
tier , fe dit , dans le fens figuré ^
de quelqu'un , homme ou femme ,
frivole & babillard. Ce jeune homme
cjl une vraie caillette. Cette femme
nejl quune caillette de quartier.
ÇAILLEUR ; vieux mot par lequel
on défignoit autrefois quelqu'un qui
cha(ïbit aux cailles.
CAILLIER ; vieux mot qui s*eft dit
autrefois d'une machine pour pren-
dre des cailles.
Caillot j fubftantif mafculin. Gru'
mus fanguinis. Sang caillé en gru-
meaux 'ou petites mafles. On tira
de fa plaie des caillots de fang.
CAILLOT ROSATi fubftantif maf-
culin. Sorte de poire ainfi appelée
de ce qu'elle eft pierreufe , & que
CAI 45t
fon parfum tient de Todeur de U
rofe. On en fait peu de cas aujour-
d'hui.
CAILLOU j fubftantif mafculin. 5i-
lex. Pierre très-dure qui varie^ par
k couleur » & qui donne des étin-
celles quand on la frappe avec de
1» •
acier.
Voici comme M. de Buffbn ex-
plique la formation de cette fub-
ftance , fi commune , & que Ton a
fi fouvent préfente à la vue.
Je conçois , dit ce célèbre Natu-
ralifte, que la terre dans le premier
état éfoit un globe , ou plutôt un
fphéroïde de matière vitrifiée , de
verre , fi l'on veut , très-compade ,
couvert d'une croûte légère & fria-
ble , formée par les fcories de la
matière en fuiîon , d'une véritable
pierre ponce : le mouvement & l'a-
gitation des eaux & de lair brift-
rent bientôt, & réduitîrent en pouf-
fière cette croûte de verre ipon-
gieùfe, cette pierre ponce qui étoic
lia furface } de-là les fables qui ,
en s'uniffant, produifirent entuite
les grès & le roc vif , ou , ce qui
eft la même chofe , les cailloux en
grande mafle j qui doivent , aufli
bien que les cailloux en petite maf-
fe , leur dureté , leur couleur ou
leur tranfparence , & la variété de
leurs accidens, aux différens de-
grés de pureté , & à la finefle du
frain des fables qui font entrés
ans leur compofition.
Ces mêmes fables , dont les par-
ties conftituantes ^unifient par le
moyen du feu , s'aflîmilent & de-
viennent un corps dur , très-denfe,
& d'autant plus tranfparent , que le
fable eft plus hoa)ogène , expofés
au contraire long -temps à l'air ,
fe décompofent par la défunion &
rexfoliarion des petites lames dont
ils font formés ; ils commencent ^
Llliî
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deyenk cewe , ic c'eft ainfî qu'ils
onc pu former les elaifes & les ar-
gilles ; cette poufliere , tantôt d'un
jaune brillant » tantôt femblaBle à,
4es paillettes d'argent , dont on fe
fett pour fccher récriture , n'eft
; autre chofe qu un fable très-pur ,
en quelque façon pourri , prefque
réduit en fes pcincipes , Ôc qui tend
, a une dccompofition parfaite : avec
le temps , ces paillettes fe feroient
atténuées & divifécs au point qu cl-
. les n auroient plus eu aflèz d cpaif-
feur & de furface pour réfléchir la
lumière , &c elles auroient acquis
toutes les propriétés des glailes :
quon regarde au grand jour un
. morceau d*argillc , on y appercevra
une grande quantité de ces paillet-
tes talqueufes , qui n'ont pas encore
entièrement perdu leur forme. Le
fable peut donc , avec le temps ,
f produire l'argille j & celle-ci , en
e divifant , acquiert de même les
propriétés d'un véritable limon ,
matière vitrifiable comme l'argille,
& qui eft du mcme genre.
Cette théorie eft conforme à ce
qui fe palTe tous les jours fous nos
yeux j qu'on lave du fable fortant
. de ià minière , Teau fe chargera
d'une aflez grande quantité de terre
. noire j dudiîe , gralTe, de véritable
argille. Dans les villes où les rues
ibat pavées de grès » les boues font
toujours noires & très-grafles ^ &
deiféchées , elles forment une terre
de la même nature que Targille.
Qu'on détrempe Se qu on lave de
même de rargillc prife dans un
terrain où il n'y a ni grès ni cail-
loux , il fe précipitera toujours au
fond de l'eau une aflêz grande
quantité de fable vitrifiable.
Mais ce qui prouve parfaitement
que le fable , (k même le caillou &
^ le veue y exilUut daos largiUe, &
CAI
n'y font que déguifés» c*e(Lqae 1^
feu , en réunifiant les parties de
celles-ci» que Tadion de Tait fie
des autres élémens avoir peut-èrre
divifées , lui rend fa première for-
ce. Qu'on mette de Vargille dans
nfi fourneau de réverbère échauffé
au degré de la calcination » elle fe
couvrira au-dehors d'un émail très*
dur; û à l'intérieur elLe n'eft pas
encore vitrifiée , elle aura cepen-
dant acquis une très-grande dure«
té. Elle réfiftera à la lime & au bu-
rin ; elle étincellera fous le mar^
teau ^ elle aura enfin toutes les pro-
priétés du caillou y un degré d%
chaleur de plus la fera couler » 8c
la convertira en un véritable ver-
re.
L'argille & le iable font donc de^
matières parfiûtement analogues St
du même genre j fi l'argille , en fe
condenfant , peut devenir du cail-
lou ) du verre; pourquoi le fable»
en le divifant j ne pourroit-il pas
devenir de l'argille^? Le verre pa-
roît être la véritable terre élémen-
taire y Se tous les mixtes un verre
déguifé : les métaux , les minéi^
taux j les fels , &<. ne font tpi'uné
terre vitrefcible. La pierre ordi-
naire y les autres matières qui lui
font analogues, & les coquilles des
teftacées , des cruftacées , &^. font
les feules fubftance» quaucuo agent
connu , n'a pu jufqu'a préfent vitri-
fier j Se les. feules qui femblent
faire une clatfe à part. Le feu eft
réunifiant les parties divifces des
premières , en fair une matière ho-
mogène, dure & tranfparenxe à um
certain degré , fans aucune diminu-
tion de pefanreur , Se à .laquelle il
n'eft plus capable de caufer aucune
altération y celles-ci au coiuraire ^
dans lefquelles il entre une plus
grande ^uancité de principes aâifs
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CAÏ
ic volatils y & <|ui fe calcinent ,
perdent au feu plus du tiers de leur
poids » & reprennent fioipiement la
tbrme de terre , fans autre altéra-
tion que la défunion de leurs prin-
cipes : ces matières exceptées , qui
ne font pas en grand nombre > &
dont les combinaifons ne produi-
fent pas de grandes variétés dans la
nature y toutes les autres fubftan-
ces , Se panicuUèrement Targille ,
peuvent erre «nyerties en verre, ôc
ne font elIèniWlement par confé-
quent qu'un verte décompofé. Si le
teu fait changer promptement de
forme i ces fubftances , en les vitri-
fiant , le verre lui-même , foit qu'il
ait fa nature de verre y ou bien celle
de fable ou de caillou ,.fe change
naturellement en argille , mais par
un progrès lent &c infenfible. .
Dans les terreins où le caillou
ordinaire eu: la pierre dominante y
les campagnes en font ordinaire-
ment jonchées ^ & û le lieu eft
inculte , Se que ces cailloux aient
été long-temps expofes à l'air fans
^ avoir éré remués , leur fuperficie fu-
périeure eft toujours très-blanche ,
candis que le côié oppofé qui tou-
che immédiatement a la terre eft
très-brun , & conferve fa couleur
satuxelle : â on caiTe plufieurs de
ces cailloux , on recennoîtra que la
blancheur n'eft pas feulement au-
dehors, mais qu'elle pénètre dans
rintérieur plus ou moins profoixlc-
œent, &c y forme une efpèce de
bande , qui n'a dans certains cail-
loux que très- peu d^épaifleur, mais
qui dans d'aurres occupe prefque
toute celle du caillou ) cette partie
blanche eft un peu grenue ^ entiè-
ren^nt opaque , aufli tendre que la
pierre , & elle s'attache à la langue
comn^ les bols y tandis que le refte
; du caillou eu lille & poli , qu'il n'a
CAl 453^
ni fil ni grain , & qu'il a conferve
fa couleur naturelle y fa tranfpa*
rence &c fa même dureté y fi on aiet
dans un foiuneau ce même caillou
â moitié décompofé , fa partie blan-
che deviendra d'uh rouge couleur
dé tuile , & fa partie brune d'un
très-beau blanc. Qu'on ne dife point»
avec un de nos plus célèbres rlatu-
raliftes, que ces pierres font des c^iil-
loux imparfaits de diâférens âges ,
qui n'ont pas encore acquis leur per-
redion^ car pourquoi feroient-ils
tous imparfaits ? Pourquoi le fQ-
roient - ils tous du même côté , ôc
du côté qui eft expofé à l'air ? II me
femble cpiû eft aifé de fe convain-
cre que ce font, mx contraire des
cailloux altérés , décomjpofés > qui
tendent à repreridre la forme & Jes
. propriétés de largille , & du bol
dont ils ont été formés. Si c'eft cpn-
jeâurer que de raifonner aio/î »
qu'on expofe en plein air le cail-
lou, le plits caillou ( comme parle
ce fameux NaturaUfte ) le plus ^ur
& le plus noir , en moins d une an^
née il changera de couleur à la fur-
face ; & fi on a la patience de fui«
vre cette expérience > on lui verra
perdre iufenfiblement , &c par de-
5;rés fa dureté , ù, rranfparence &c
es autres caraâères fpéciiiqaes y &c
approcher de plus en plus chaque
|our de la nature de l'argille.
Ce qui arrive au caillou , arrive
au fable ; chaque grain de fable
peut erre confidçfé comme un petit
caillou , & chax^ caillot? cotu^e
un amas de grains de iable extrè*
mement fins , & exaikemetu engre-
nés- L'exemple du premier degrc de
décompofîtion du fable fe trouve
dans cette poudre brillante , mai»
opaque , dont «pus venons de par-
ler, & dont l'argille & lardbife
fo$ut tonjo^u:^ piarlenaé^ ^ Us cailr
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4Hv CAI
loux entièrement tranfparens ', les
quarts produifentenfedecompofant
des talcs gras & doux au toucher >
auffi ^aîtriffables & duftiles que
ia glaife , & vitrifiables -comme
elle , tels que ceux de Venife & de
Mofcovie j & il me paroît que le
talc eft un terme moyen entre le
verre ou le caillou tranfnarent &
largille» au lieu que le caillou grof-
fier & impur en fe décompofant,
pafTe à Tàrgille fans intermède»
Notre verre faftice éprouve auflî
la même altération} il fe décom-
pofe à lair , & fe pourrit en quel-
que façon en féiournant dans les ter-'
res j d'abord fa fuperficie s^irife ,
s'écaille , s'exfolie , & en le ma-
niant on s'apperçoit qu'il s'en déta-
che des paiiletrei brillantes*, mais
lorfque là décompofîtion eft plus
avancée , il s'ccr afe entre les doigts ,
& fe réduit en poudre talqueufe ,
très-blanche & très-fine j l'art a
même imité la nature pour la dé-
compofition du verre & du caillou.
Le caillou , malgré fon extrême
dureté & fa grande denfité, a , com-
me le marbre ordinaire & comme
la pierre dure , fes exudations ;
d'où réfultent des ftalaftites de dif-
férentes efpèces , dont les variétés
dans la tranfparettce des couleurs
& !a configutation font relatives â
la différente nature du caillou qui
les produit , & participent auflfi des
différentes matières métalliques ou
hétérogènes qu'il contient : le cryf-
tal de tofhe , toutes les pierres pré-
cieufes, blanches ou colorées , &
même le diamant , peuvent être
regardés comme des ftaladites de
cette efpèce.
Les caillou^ en petite mafle,
dont les couches font ordinairement
concentriques , font aufli des fta-
laâ^tes 6c des pierre?^ parafites du
CAI
caillou en grande maflè , ic là pIÛ-'
part des pierres fines opaques ne
font que des efpèces de cailloux.
Caillou d'Egypte, fe dit d'une ef-
pèce de jafpe dans lequel la Nature
a formé différentes figures qui re-
préfentent des arbres , des gtottes »
des payfages.
Caillou du Rhin , db Medoc , fe
dit de certains cailloux blancs &
tranfparens comme du cryftal.
Eau de cailloux ^fe dit de l'eau
dans laquelle on a fait éteindre des
cailloux rougis au feu.
Les deux fyllabes font brèves au
fingulier j mais la féconde eft Ion-,
gue au pluriel.
Le X final , qui forme le pluriel ,
f)rend le fon du ç devant une voyet*
e , en fuivant néanmoins la règle
f;énérale donnée ci-après. Voycjf^ la
ettre S.
Il faudroit changer le c en k^
fupprimer un / qui eftoifif , fair^
précéder Xi par l'autre / , & écrire,
d'après la prononciation , kaliou.
Voyez Orthographe.
CAiLLOUTAGEi fubftantif mafcu-
lin. Terme colleârif , qui défigne
un ouvrage de cailloux raflemblés.
On y voyait une grottt de caillou-^
'tage.
Les deux premières fyllabes font
brèves j la tfoifième eft longue,
& la quatrième très- brève.
CAILLY; nom propre d'un bourg
de France , en Normandie , à trois
lieues & demie , nord-nord-eft , de
Rouen.
CAÏMACAN; fubftantif mafculin.
Titre de dignité chez les Turcs > &
qui fe dit d'un Lieutenant du GranH
Vifir.
Il y a ordinairement AeniL Caï-
macans à la Porte Ottomane. L'un
eft Gouverneur de Conftantinople ,
& ne fort jamais de cette Ville :
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C Al
: Tântre accompagne toujottrsUGraad *
Vifin
CAIMACANIS; fubftantif mafculin.
t Les Négocians donnent ce nom à
certaines toiles fines du levant , dont
il fe fait un commerce conûdérable
à Smyrne.
caïman .i fubftanrif mafculin. Ef-
* pèce de grand crocodile , dans Tef-
tomac duquel fe trouve la pierre de
même nom , que les Indiens & les
Efpagnols reenerchent avec foin ,
parce qu'ils prérendent qu'en appli-
, quant une de ces pierres à chaque
tempe , c'eft un remède infaillible
contre la fièvre quarte. f^oye\ Cr o-
CODILE.
CAIMAND, ANDEi fubftantif peu
en ufage» & oui ne fe dit que des
Î;ueux & mcndians qui demandent
'aumône par fainéantife,. On fit
Jof^ir de la faille cette bande de cai^
mands.
CAIM ANDÉ , ÉE ; adjeOif & parti-
cipe pafllf. Voye:^ Caimander.
CAIMANDER j verBe^ neutre de la
première conjugaifon , lequel /e
conjugue comme chanur» Mtndi-
care. Mendier, Il pajfefa vie à cai-
mander»
Caimander, fe dit auflî dans le fens
figuré > où il a la même fignifica-
tion qu'au propre y mais alors- il eft
verbe aftif. // a caimandé Usfuffra-
ges.
; Ce verbe , dans l'une & l'autre
acception , eft du ftyle fami-
lier.
jCAIMANDEUR y EUSE -, Foye^
. Caimand, ANDfi : c'eft la même
chofe,
. CAÏN} nom. propre du fils aîné d'A-
dam & d'Eve. Il s'appliqua à lagri-
culture j & Abel , fon frère', élevoit
des troupeaux. Ayant offert l'un &
l'autre des offrandes à Dieu,. celles
dlAhel furent, les glus, agréables, au
CAI 45Î
Seigneur. Caïn , jaloux de cette
préférence, tua fon frère, Pan 130
depuis la création du monde. Mais
Dieu vengea le fang de l'innocent
en maudiuant le meurtrier , & en
le condànmant à être errant & va-
gabond fur la terre .^
CAINAN j nom propre du fils d'Enoç
& du père de MalaléeL II naquit
l'an 31^ depuis la création du mona-
de, & ne mourut qu'après une vie
de 91 o ans.
CAÏNITES} (les) Hérétiques ainfi
. nommés, à caufe de la vénération
qu'ils avoient pour Caiti. Ils paru^
rent vers l'an 159. Voici l'origine
de cette vénération, félon TAuteur
des Mémoires pour fervir à l'Hif^^
toire des égaremens de tcfpric hu'^
main.
Pendant le premier ficelé , 8c ait
commencement du fécond , on s'é-
toit Jbeaucoup occupé à éclaircir
l'Hiftoire de la création , & à ex*-
pliquer l'origine du mal. On avoir
, adopté tantôt le fyftême des éma-^
nations « tantôt celui des deux prin*
cipes*
Quelque peu fondée que foîtune
hypothèlè , elle devient infaillible-
ment un principe dans l'efprit de
beaucoup de ceux qui l'adoptent :
on ne s'occupe ptus^aIors.à la prou-
ver ou à l'erayer ^ on l'emploie y.
comme une vérité fondamentale^
pQi>r expliquer les phénomènes.
Le fyftême, des émanations,. &
celui qui fuppofoit un bon'& un^
mauvais principe, paffifrent^ dans
beaucoup d'efpnts, pour des vérités,
inconreftables; d'où l'on partir pour
expliquer les phénomènes i & cha-
cun fe crut, en droit de fuppofer^
plus ou moinsde génies ou de prin--
cipes^i &c de mettre dans leurs pro-
ductions,, dans leur puifïance,. 8c
dans leur manière. d'agir,^ toutes Jesi
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45^ c A r
différences qui lui paroidoîent
néceCaires pour expliquer le phé-
nomène qui le frappoii le plus ,
ou <pe Ion avoit négligé d'expli-
quer.
La plupart des Seâes qui aroient
précédé les Caïilites , avoiem ex-
. pliqué lorigioe^du bien 6c du mal»
en fuppofanc une intelligence bien- ;
faiiance , qui tiroit de Ion fein des
efprirs heureipc âc innocens \ mais
qui étoient emprifonnés dans des
organes matériels par le créateur ,
qui étoit malfaifant.
Ils n'atvoient point expliqué d une
manière iatisfaifance pour tout le
monde, d'où venoit la différence
qu on obfervoit dans les efprirs des
hommes. Ainfi, parmi les Séna-
teurs du fyftème des deux principes ,
il y eut quelqu'un qui entreprit
d'expliquer la diffiérence des efpîrics
6c aes caractères des hommes* Il
fuppofaque ces deux principes, ou
cts deux putiTances, avoiem produit
Adam & Eve ^ que chacun de ces
principes avoit eauiiie pris itn cotps,
Se avoit eu commerce avec Ef e j
que lès enfans qui écoienc nés de
œ commerce, avoiem chacun le
caraâère de la puifTance i laquelle
ils dévoient la vie : ils expliquoîent
• par ce nxyyen. la ditférence du ca-
ractère de Caïn & d'Abel , 6c de
, tous les hommes^
Comme Abel avoit marque beau-
coup de foumifllon au Dieu créa-
teur de la terre , ils le re^ardoient
comme l'ouvrage d'un Dieu qu'ils
appeloient Hijlèrc.
Caïn , au contraire , qui avoir tué
Abel, parce qu'il fervoit le Dieu
créateur , étoit l'ouvrage de la fa-
gedè ic du principe fupérieur. Ainfi
Caïn étoit, felon eux , le premier
des iaees, & le premier objet de
\^\(x yçrjçraâgr?,
CAÎ
Par une faite natureUe de leot
principe fondamental , ils hano-
roient Cbus ceux qui écoîent coiV'
damnés dans Tancien Teftaoïent;*
Caïn , £{aii. Coté, les Sodomises,
qu'ils regardoteoc comme des en-
rans de la fagelTe , & àm ennemis
du prtodpe créateur. ^
Us konocûient aa£ Jadas*
Jvdas , idfm. les Caïnius $ favoit
£mi k «ayftère de sla c»é>rton ^^t
honunes : 6c c*ctxÂi jpoor cda qu*il
avoir livré Jefus-Cnrift; ^t^'il
s'apoerçur , dtfbient ces impies»
Î[a il Tonkm anéantir la vemi 6l les
entimencde conrage^ qui fontque
les hommes combartentleCtéaceur;
foit pour procarer aux liomaies le^
«ands biens que laoïott de Jefus*
Chrift levr a aj^rtcs , & que les
puiïTances , amies du Grasear »
voaloient empêcher^ en s'opppfant
à ce qu'il mourûr : auiE -ces Héré-
cîqaes loaoiem Judas comme uh
homme admirable , 6c hn lendoâent
des aââons de ?cace.
Ils prétendaient que^ pour être
£iavé> il falloir faire^ rooses ibnes
d'aâionsj Se ils metDoîem la per^
fedion de la raifon , ï coannettre
hardiment tonces les infamies ioM^
einables. Ils difoiem <pie diacnne
des aâions infômes , avoif nn Ange
tmélaire , il ils invoqwoienc cet
Ange en la commettant.
Les Caïnites avoicnt des Livres
apocryphes , comme l'Ëv^mnle de
Judas,& quelques autres Ecrits faits
pour exhorter à d^niire les Ouvra»
ges du Créateur \ .un autre Ecrit in-
titulé , VAfccnfion de Saim Paul :
il s'agit dans ce Livre du raviflè-»
ment de cet ApotPe , & les Caï-
nires y avoient mis des chofes hor-
ribles.
Une femme de cette SeAe , nom-
ipée (^uintUk ^ étaiK venae en Afri-
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qae àa temps de Tertulïîen , y per-
-vertit beaucoup de monde , parti*
-culièrement en détruifant le Bap-
tême. On appela QuintilUaniJies les
Sénateurs de cette femme : il pa-
roît qu elle avoit ajouté aux infa-
mies des Caïnites d'horribles pra-
tiques.
Phîlaftrius fait une 5|<3:e parti-
culière de ceux qui honoroiewt Ju-
das.
X'Empereur Micliel avoit une
grande vénération pour Judas , &
voulut le faire canonifer.
Hornebeoparle d'un Anabaptifte,
qui penfoit fur Judas comme les
Caïnites.
On a audi donné aux Caïnites le
nom de Judaïtes.
CAlNITO.j fubftantif mafculin. Ar-
bre d'Amérique à fleur monopérale ,
en cloche ouverte & découpée. Il
s'élève du calice un piftil, qui de-
\ vient dans la" foite un fr^ik mou ,
charnu , rond , ou de la-figure d'une
olive , contenant un ou plufieurs
noyaux, dent chacun renferme une
amande. On ne lui connoît aucune
-propriété médicinale.
jÇAINTj vieux mot qui fignifioit au-
trefois une ceinture.
CAJOLÉ, ÉE; adjeârif -& participe
paffif. ^Oy^çC'AJOLER.
CAJOLER ; verbe a&if de la pre-
-. mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Blandiri. Flat-
ter, carrefler, donner des louan-
ges , dire à quelqu'un des chofes
qui lui font ^laifir. A force de ca-
* jolerfon oncle ^ il Va engagé à payer
fes dettes.
Oajoler, fe dit auffi des foins que
quelqu'un rend à une fille ou à une
femme, dans la vue de la féduire.
•Ce Moufquetaire cajoloit la Nièce du
Xiuré.
«Ce^ verbe , dans cc« aceep-
Tome IV^.
CAÎ 457
tîons , n*eft guères ufité qu*en con-
verfation.
Cajoler, fe dît, en termes de Ma-
rine , de Tadionde mener un navire
contre le vent , par le moyen du
courant.
Les deux premières fyllabes font
brèves, & la troifième eft longue
ou brève , comme nous l'expii-
quonj au mot Verbe , avec la con-
jugaison & k quantité profodique
des autres temps.
CAJOLERIE ; fubftantif féminin.
BlanditiA. Eloge afFefté. & qui fent
la flatterie. Son père nejl plus dupe
de fes cajoleries*
Cajolerie , fedit auffi de ces propos
agréables '& flatteurs , pr le moyen
-^defquels les hommes tâchent de fé-
duire les femmes 6c les filles. Elle
ne réfftapas longtemps aux cajoleries ^
de ce jeune P^age.
Les deux premières fyllabes font
brèves, la troifième efl. très-brève ^
& Ja quatrième longue.
CAJOLEUR, EUSE i fubftantifs. Ce-
lui & celle quixajolent. N'écoute^
pas ce cajoleur. Il ne faut pas fe fer
à cette cajoleufe.
Les^deux premières fyllabes font
brèves, la troifième eft longue , de
la quatrième du ieminia très-
brève
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
CAÏPHE : nom propre d'un Grand-
Prètre des Juifs, le même qui con-
damna à mort Jesus-Christ.
CAÏQUE-, fubftantif mafculin. Sorte
de chaloupe deftinée au fervicé des
galères fur la Méditerranée.
Caïque , fe dit aufli de certaines bar-
ques , dont quelques Cofaques , &
particulièrement des Corfaires , fe
fervent fur la mer Noire.
CAIRE ; ( le) nom|>ropre d'une ville
<onfidérable d'Afrique , capitale de
Mm m
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458 CAI
l'Egypte , & fitaée far la rive
otientale du Nil , au quarante-neu-
vième degré fix minutes quinze fé-
condes de longitude , & au tren-
tième deux minutes trente fécondes
de latitude-
Cette Ville , qui eft plus grande
que Paris , mais qui eft moins peu-
plée , eft compofée de trois parties
appelées le vieux Caire y le nouveau
Caire y & U fauxbourg de Bou/aCj
où eft le port. On y compte fept
cent vingt Mofquées i minarets,
& quatre cent trente qui n*en ont
pas.
Le commerce de cette Ville ne
lailTe pas d*ctre important , quoique
celui qui s'y faifoit par la mer Rou-
ge & la Méditerranée , foit bien
tombé depuis qu'on a pénétré dans
les Indes, en doublant le cap de
BonnerEfpérance. On y a quelques
manufadures , & particulièrement
de tapis de Turquie.
Le Caire éprouva , en 1754 , un
tremblement de terre fi terrible ,
que les trois quarts de la Ville en
turent r en ver (es , & plus de fix Aiille
âmes enfevelies fous les ruines des
bâtimens écroulés,
CAIRE j vieux mot qui fignifioît au-
trefois vifage.
CAIRO ; nom propre d'un bourg d'I-
ulie , dans le Montferrat , i cinq
lieues de Final.
CAISSE j fubftantif féminin. Cap/a.
Sorte de coffre de bois , dans lequel
on met divers effets ou marchan-
difes. // vient de m* arriver une caijje
de confitures.
On appelle rai fins en caijfe ^ ou
faifins de caiffe j des raifins fecs en
grape,qui nous viennent de Pro-
vence dans des caifies de diveifes
grandeurs.
C41SSE EMBALLÉE, fc dit d*une caifle
remplie de marcliandifes^ &c coo-
CAI
verte d'une toile d'emballage.
Caisse cordée , fe die d'une caiflTe
fans toile d'emballage , & qui n'eft
liée qu'avec iles cordes , afin que
les planches fe tiennent aifemblees.
Caisse ficelée et plombée, fe dit de
celle que les Commis des Fermes
ont fait emballer & corder en leur
préfencq.,, & à laquelle ils ont ap-
pliqué en plomb la marque de leur
Bureau , afin que cette caifle ne foit
ouverte qu'au dernier Bureau de la
route, conformément à l'Ordon-
nance de 1687.
Caisse, fe dit du lieu où les Ban-
quiers , Marchands & Négocians ,
tiennent leur argent & leurs effets
précieux , comme billets , lettres de
change, 6' c.
Caisse , fe dit auflî de tout l'argent
qu'un Banquier , Marchand ou Né-
gociant, a à fa difpofition. Sa caijfc
efi de cent mille /ranci.
On appelle dans le Commerce,
Livre de caijfe^ le Livre dans lequel
on écrit en débit & en crédit , tout
largent qui fort de la caifle, &.tout
celui qui y entre. Et l'on dit , tenir
la caiJJe; pour dire , avoir le manie*
ment de Vargent d'un Banquier on
Négociant.
Caisse de crédit, fe dit d'une caifle
établie en faveur des Marchands
Forains, qui amènent ï Paris des
• vins eu d autres liqueurs. Ces Mar-
chands ont la liberté d'aller prendre
à cette caifle le crédit dont ils ont
befoin , fans qu'il puifle cependant
excéder la valeur de moitié des vins
ou liqueurs qu'ils ont amenés- On
peur voir là de fl us l'Edit du mois
de Septembre 1 7 1 9 , & les Arrêts
du Confeil du 4 Avril 1721 , & 17
Septembre 172J.
Caisse df.s emprunts, s'eft dit au-
trefois d'une caifle publiqye éublie
\ i Pari« > dans ThoUl des ferIDe9^
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CAI
unies an Roi , où coures perfonnes
étoient reçues à porter leur argent
pour le faire valoir. Les dettes que
cette caifife contraâa, furent depuis
converties en billets de l'Etat.
Caisse, fe dit, en termes de Jardi-
nage,d'unô machine de bois, carrée,
remplie de terre , ouverte par en
haut , Se dans laquelle on met des
orangers & autres arbres. -
Caisse, fe ditj en termes de Rafi-
neurs de fucre , d'un petic coflFret
de bois , avec un rebord qui empe*
che le fucre qu'on grate ,de tomber
par terre, & une tcaverfe qui fou-
^ient la forme qu'on grate fur la
caillé.
Gâissea^ SABLE j fe dit, en termes
de Fondeurs en fable , d'un coffre
de bois où eft le fable dont on for-
me les moules.
Caisse des marches, fedic , dans
les manufactures de foie , d'une
forte de coffret percé de part en
t>art , lequel fert a recevoir le bou-
on qui enfile les marches.
Caisse DE FUSÉES, fe dit, en termes
d'Artificiers , d'un coffre de plan-
ches long & étroit , dans lequel on
mec un grand nombre de fufées vo-
lantes qu'on fait partir en même-
temps pour former dans l'air ce
qu'on appelle une gerbe de feu.
Caisse aérienne , fe dit d'une ef-
pèce de balon qui contient quantité
d'artifices de petites fufées.
Caisse , fe dit de cet inftrument de
guerre qu'on appelle tambour.
' On ditybaccre lacaijfc ; pom dire,
àffembler desfoldats, lever des fol-
dats.
Caisse du tambour , fe dit , en ter-
mes d'Anatomie , d'une cavité de-
mi-iphérique qui fe remarque au
foncl du trou auditif externe de l'o-
reille. On trouve dans cette partie,
de mçme que dans les finuolités
CAI 4î^
maftoïdiennes , une matière quî
femble être purulente. Elle fert i
hiimeârer les membrane» , ôc fe
vide par la trompe d'Euftache.
Caisse „ fe dit, en termes d'Archi-
teâure , du renfoncement carré qui
renferme une rofe dans chaque in-
tervalle des modillons du plafond
de la corniche Corinthienne.
La première fyllabe eft longue ,
& la féconde très- brève.
CAISSETIN y fubftantif mafculin. On
dorme ce nom â certaines petites,
cailfès de fapin qui fervent a nous
envoyer de Provence ces raifins en
grapes, fcchés au foleil, qu'on ap-
pelle raifins aux jubis.
Catssetin, fe dit aufli dans les ma-
nufaâ:ures d'ouvrages en foie , d'u-
ne petite armoire ou l'ouvrier rang^
*les foies & dorures dont il fait
ufage.
CAISSIER} fubftantif rhafculin. Ce-
lui qui a le maniement de l'argent
d'un tréforier, d'gp financier ^ d'un
banquier , d'un négociant , &c.
AdréJJe^'VOus au caijjicr pour le payc^
ment de cette lettre de change.
CAISSON ; fubftantif mafculin.
grande caiffe dont on fe fert ordi-
nairement pour conduire des vivres
& des munitions à l'armée. Ven--
nemi attaqua le détachement qui con^
duifoit les caijfons des vivres.
Caisson de bombes , fe dit, en ter-
mes d'artillerie , d'une tonne rem-
plie de bombes chargées qu'on fait
partir enfemble. On a fubftitué \
cette invention les fougaces qui
font plus d'effet.
Caissons , fe dit , en termes de Ma-
rine., des coffres attachés fur le
revers de l'artière d'un vaiflTeau.
CAITAJA ; fubftantif mafculin.
Ruyfch délîgne ainfi une efpèce de
finge du Bréul, à poil long &c blanc ,
& dont la tête eft: ronde , le frout
- M m m i j
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4^a . CAK^
petit , la queue pointue ^ 6t le* cri
élevé.
GAITHNESS. j nom propre d'une
S province d'Ecoffe , Tune des> plus
eptentrionales du Rovaume. JËUe
a.la mer au nord & i 1 orient* 11 y
croît du blé » & il y a des .pâtura-
ges &c du bétail.
GAJUMAN y fubftantif œaiculin.
On donne ce nom à un cannelier
fauvagé qui croit dans quelques
contrées des Indes orientales.
CAJUTE y fubftantif féminin ,, &
terme de Marine , qui fe dit d'une
efpèce de. lie dont on fefert dans
les vaineaux...
CAIX^nom propre .d'un bourg de
Erance y en i^icardie> a cinq Ueues»
eft-fud-eft , d'Ajpiiens..
CAIXE j fubftantif mafculin. Sorte
de monnoie ufitée au Japon , &
3ui vaut environ quarre deniers &
emti.
CAKET y nom propce d'uae^ ville ,
& royaume d'Afie , dans les .Etats
du roi de Perfe , près du Caucafe.
C'eft r.Ibérie des anciens*
CAKETA 'y nom propre d'une rivière
confidérable d'Amérique j qui a
fa. fburce dans la nouvelle Grena-
de.,
GAKILE 'y plante, à fleurs, en croix.
Le piftil fort d'un calice , & de-
vient un fruit qui a de la.reflem-
blance avec la pointe d'une pique.
Il eft compoCé de. deux parties af-
femblées par une efpèce d'articula-
tion 9 Se il renferme une femence
ordinairement oblongue.
Cette plante eft antifcorbutique ,
apéricive , diurétique y Se bonne
contre la pierre & la colique né-
phrétique.
eÂKlSCALA j nom propre d'un en^
droit dangereux , dans la Grèce ,
à cinq ou (ix milles de Megare j où
k^.corfaires fe. tiennent embufqpés
CALl
pour furprendre les voyageurs tfik
' paflent dans le voifinage pour aller
à Corinthe»
CAL j fubftantif mafculin. Calfus.
Durillon qui vient aux pieds , aux ^
mains^^ aux. genoux, Se autres par'
ries du corps expofées aux preffions.
Cette^ fubftance naît de l'applica-
tion fucceffive des fibres' les unes
fur les autres * par l'évaciution des .
fluides des plus petits canaux , oc-
cafionnée par la preflîon : ce mot fe
dit auflî du calus qui fe forme dans
. la réunion des os > quand iW ont
été fraâiurés. .
CALAAj nom propre d'iine ville
forte d'Afrique , dans la province -
. de Beni-Arax , au royaume de Tre-
B^ecen. Prolémèe la place au dou-
. zième degré trente mmutes de lon-
gitude , Se au trente-unième dix
minutes de latitude.
CALABAi fubftantif mafculin. Ar-
bre desLJndes , dont la fleiur en rofe
eft xompofée de plufieurs pétales
difpofés en rond : il s'élève du:
fond du calice un piftil qui devient
un fruit fphèc ique & charnu , con-
tenant un noyau & une amandede
la même forme. 11 découle de fon ^
. tronc Se de fes branches une gomme
claire, femblaWe au niafticauqueL »
on peut la fubftrtuer.
CALABRE y nom. propre. Provincf '
Se Duché d'Italie , dans la partie
méridionale du royaume de Naples.
. On la divife en citérieure .& ulté-i
rieuce.
La Calabrc citérieurea la'Bafili-
cate au'uord , la calabrç ultérieure
au fud, la mer de Naples àl'oueft,
&r la mer ïonienne à l'eft^^ CoCsnza
en eft la ville capitale;
La Calabrc ultérieure a la mer de
Naples avec les golfes de Gioia K
de Ste Euphemie â l'oueft , la mer
ïonienne avec les golfes de Giéracc- .
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GQogle
' a Je Squillace à Teft , k mer de
• Sicile & le Fare de Meffine au fud ^
& la Calabre citérieure au nofid.
Gamazaro en eft ia^ ville capi-
tale.
Cette Province abonideen bétail,
en huile , en manne , en foie j .&
Ton y a d'excellent vin.
On appelle mer de Calabre 3 ce*te
partie de la mer ïonienne qui bai-
{;ne les côtes orientales de la Ca-
abre 6c de la Sicile^
0ALABR1SME j fubftantif mafcuKn.
C*eft le nom d'une danfe des an-
ciens , de laquelle on ignora au-
. jourd'bui la figure. -
CALABROIS ; (le ) furnom fousle-
quel s'eft fait connoître le Peintre
• MathiasPreli , n& dans la Calabre
en 1^43 j& mort àMmlthe en 1^99.
On vante la richefle de fes ordooi
- nances >. & l'art avec lequel il diftri-
bûoir {çs ajuAemen». Ses figures
ont d'ailleufs un relief remarqua-
' bie j fon coloris eft vigoureux y &
fes, tableaux j en général, font un
- très-bel effet. Ojï y voudroit cepen-
dant plus de grâce,, un deflein plus
corceft & des. couleurs moins noi-
res. Ses principaux ouvrages font à
Naples , i Modène. 6c â> Mal-
the.
CAL ACIA ; nom propre d*une ville
d'Afie , en Tartarie , au royaume
de Tangurfi ,:xlans la Province d'E-
grigaia,dont elle eft capitale. On
y fabrique des camelots eftimés ,
riiïus de laine blanche 6c> de poil
de chameau.-
CALACOROLY ; nom propt« d'un
royaume d'Afrique, en Nîgririe,
au-deflusde la rivière de San-Do-
mingo. *
CALADARIS fubftantif mafculin.
On donne ce nom ,. dans le Com-
merce , à certaines toiles de coton ,
rayées de rouge ou de noir^.qu'pn
CAV 46r'
tire des Indes orientales , 8c furtout
de Bengale. La pièce contient huit
au»es de longueur , & une aune
moins un huitième de largeur.
CALADE ; fubftantif féminin , &
terme de Manège- qui fe dit de' la
pente d'un terrein élevé-i par où
l'on fait plufieurs £bis>def€endre iin
. cheval au petit galop . afin de l'inf-
truire iplier les hanches -& à for-
mer fon arrêt.
La première fyllabe eft brèv^;. ^
la féconde longue, & la-troifième
trèsbrèver-
CALAF ; nom propre d'iftte petite
ville d'Efpagne , en Catalogne.
CALAFIGUER j nom propre d'u-
ne ville & port de l'île de Major-
que. ^
CALAFUSUNG ; nom propre d'mie •
ville confidérable d'Alie, dans l'île
de Buron , l'une des Moluques.
CALAGORJS i . nom ' propre d'une
ancienne ville des Gaules , qu'on
croit être aujourd'hui Cazerè^ ,.
dans le Comté deComminges.
CALAH i nom propre d'une île de' la
mer des Indes , entre la ligne équi-
noxiale & le premier climat. Elle *
eft faraeufe par fes-mines d'étain^^
& par le camphre qu'on en tire.
CALAHORRA.; nom propre d'une
. ville épifcopale d'Efpagne , dâns^ la
Vteilfc Caftille, fur la pente d'une
colline agréable 6c fertile qui. s'é-
tend jufqu'aux rives 'de l'fcbre. Elle
eft- remarquable pour avoir vu naî- '
tre Quintiliett.
C ALAJATE y nom propre d'une *n-
cienne ville de l'Arabie heureufe»
vers le eolfe Perfique , danis la con-
trée d'Ofman , à trenre* cinq lieues»
delà ville de Mafcaœ. Les Portu-
gais 1 ont détruite pour punir un
complot qui s'y étoit tramé contre
eux. ILparoît par fes ruines qulellcr
écoitxi^fidérable* •
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4^z CAL
CALAIS; nom propre. Ville forte
& confidérabie de France , dans la
Baffe-Picardie , fur rOccan , à fept
lieues , eft-fud-eft , de Douvres ,
en Angleterre , & à cinquante
lieues , nord-oueft , de Paris. Il y a
grand Etat-Major ^ Bailliage , Maî-
trife Particulière des Eaux&ForêtSj
On fait qu'Edouard III. Roi d'An-
gleterre , ayant affiégé cette ville t
en 1 3 46 , après la bataille de Crecy,
elle fit une il btUe défenfe , qu'elle
ne demanda à capituler qu'après un
(îège d'un an , & qu'à caufe qu'elle
éprouvoit toutes les horreurs de la
famine. On fait encore que ce Mo-
narque offenfé de la rcfiftance qu'on
lui avoir oppofée , ne voulut accor-
der aucune capitulation aux habi-
tans qu'on ne lui en livrât iix pour
être pendus ; au Euftache de Saint-
Pierre , l'un des Principaux de la
Ville , fe dévoua gcnereufement
pour le falut des autres , & que cinq
autres héros l'imitant , ils ie rendi-
rent tous les fîx au camp d'Edouard ,
où ce Prince auroit eu la barbarie
de les faire exécuter , Ç\ la Reine
fa femme n'eût y à force de prières,
obtenu leur grâce : mais on ignore
les noms des illuftres concitoyens
d'Euftache de Saint-Pierre : on eft
fans douce en droit d'en faire un
reproche à Thiftoire.
Il fe vend à Calais des vins &
des eaux-de-vie de Bourdeaux , de
. Nantes & de la Rochelle*: il s'y
vend auflî , pendant les foires qu'dn
y tient trois fois l'an , un très-grand
nombre de chevaux.
Pas de Calais , fe dit de la partie
la plus étroite de la Manche^ ou du
jcanal qui fépare la France de l'An-
gleterre.
CAL AÏS j nom propre & terme de
^^thologiç. l^e$ Poçces nouç difenj
caï:
que le vent Borée étant ^vehd
amoureux d'Orithie, fille d'Erec-
thée y Roi d'Athènes, & n'ayant
pu obtenir cette Princeffe en ma-
riage y il l'enleva un jour qu'elle fe
promenoir fur les bords de VUiffus ,
près d'Athènes : qu'il la conduific
dans laThrace, où elle accoucha
de Calaïs & Zéthès , qui reflem^
bloient à leur mère pour la figure ,
& qui eurent dans la fuite des ailes
comme leur père. C^s deux frères
furent du nombre des Argonautes
3ui fe (ignalèrent dans la conquête
e la Toifon d'or : mais Hercules
ayant eu difpute avec le pilote du
navire Argo , aU retour ae l'expé-
dition de Colchide , & les fils de
Borée ayant pris parti pour le pi-
lore , ce héros les tua à coc^ de
flèches. "^
Ce font les mêmes qui délivré^
rent Phinée , fils d'Ageix)r , de la
préfence des Harpies. Ils les pour*
fuivirent jufqu'aux îles Stropnades
dans la mer ïonienne , où Iris , me(^
fagère de Junon , arrêta leur cour*
fe. Voye:^ Harpies & Phinee*
CALAISON ; fubftantif féminin- On
exprime ainfi , dans les porcs de
Guienne , & fur-tout à BourdeauXj
la profondeur d'un navire depuis le
premier pont jufqu'au fond de cale*
Ainfi l'on dit, j^i^^g^r la. calaijbn
d'un navire ; pour dire , en jaugei
la profondeur.
CALALESTON ; nom propre d'une
ancienne & forte ville cle Perfe ,
dans la Province de Kerman , à
trois milles de la mer. Il n'en refte
que des ruines.
CALALOU ; fubftantif mafculîii.
On défigne ainfi , dans les îles d'A-
mérique , un ragoût compofé d'her-
bes potagères cuites avec une vo-
laille 6c dubœuf falé» ou du jam^
bpn*
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CAL
CALÂMA ; nom propre d'une an-
cienne ville épifcopale d'Afrique ,
dont parle S. Auguftin. Elle étoic
fituée a quinze mifies > au fud-oueft
d'Hippone.
CALAMATA ; nom propre d'une
ville de Grèce , dans la Moréé , fur
la rivière de Spinaiza, entre Mi-
fiitra & Navarin, Les Vénitiens
Ta voient conquife en 1685, mais
ils Tont perdue depuis , avec le refte
de la Morée.
CALAMAY, vieux mot qui figni-
fioit autrefois la fête de la Chan-
deleur.
CALAMBOUC i fubftantif mafcu-
lin. Sorte de bois odoriférant qu'on
appelle autrement èois d'aigle, lleft
léger , peu réfineux & d^une faveur
amère. On s'en fert dans la Mar-
3uetterie. Il ne faut pas le confon-
re avec le Cafambourg.
GAL AMBOURG j fubftanrif mafcu-
lin. Bois odoriférant dont la cou-
leur tire fur le vert, fi nous vient
en bûches des Indes orientales , &
Ton s'en fert dans la tabletterie &
dans les bains de propreté. ,
CALAMEDON; terme de Chirnr-
gie emprunté du grec , pour défi-
gner une fradure traniVerfale des
os longs.
CALAMENTi fubftantif mafculin.
Calamintha. Plante à tiges rampan-
tes j carrées , grêles , velues & |et-
tant des racines horifontales : fes
feuilles font^fimples, reni formes ,
crénelées , petiolées , rangées deux
i, deux, l'une vis-à-vis de l'autre:
fa fleur eft labiée , le tube compri-
mé , la lèvre fupérieure droite , ob-
ture & prefque divifée en deux :
l'inférieure grande , ouverte , ob-
tufe , divifée en trois j & la partie
inoyenne cvafée. Il lui fuccède qua-
tre femences ovales ^ renfermées
dans un calice cylindrique donc la
CAL 4^3
bouche a cinq dents pointues & iné«
gales.
Cette plante croît dans les champs
& les haies. Ses feuilles font ame-
res y un peu aromatiques : toute la
plante eft aftringente-, vulnéraire
expeAorante & foiblement incifive.
On emploie Therbe fraîche & se-
- che , & les fommités fleuries ; de
l'herbe fraîche , on fait une décoc-
tion , un extrait , des bouillons \
on en tire un fyrop &c un fuc : l'on
. prend l'herbe sèche en infuÇon &
en poudre. Le fuc clarifié de la
plante fe donne , pour 1 homme ,
a la dole de deux ou de trois onces :
la poudre infufée dans de l'eau ou
dans du vin depuis un demi gros
jufqu à un gros \ 8c la décoûion
en lavement \ on s'en fert contre
les #lcères internes & externes.
Pour les animaux , on donne la
poudre à la dofe d'une demi-once,
le fuc à quatre onces , & les infu-
flons j à la dofe d'une poignée dans
une livre d'eau.
CALAMIANESj nom propre. île$
d*Aiie , dans la mer des Indes ,
entre l'île de Bornéo & les Philip-
pinesr On y pêche de très-belles
perles , & l'on y recueille quantité
de cire.
CALAMINE, on Pierre cAtAMr-
NAiRE 'y fubftantif féminin. Subf-
tance minérale , qui étant mêlée ao
cuivre par le moyen de la partie
inflammable du charbon , produit
un mixte métallique qu'on appelle
cuivre jaune»
La Calamine a été regardée conv
me une mine de Zinc , à eaufe de
la propriété qu'elle a de jaunir le
cuivre , & de donner dans le feu des
fleurs femblables à celles du zinc,
I On diftingue plulleurs fortes de
1 pierres calaminaires , par la richef-»
fe de la matière métallique ou d^
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4^4 CAL
, ipi-méral.Uque. Cette fubftanceJi*af-
ttîde point de figure déterminée ,
quelquefois elle eft friable comme
.de la terre , cjuelquefois çlle eft
. compacte & lolide coaame une
pierre ; fes couleurs, varient j elle
eft ou grife, ou d*un jaune pâle ,
ou d'un jaune vif, ou rougeatre ,
6'c. Quand on la met dans le feu
après lavoir pulvérifée groflîère-
ment, çUe doqne à la Aammeune
• couleur d'un bleu violet comme le
zinc 4 il en -part une fumée épailïe ,
fort abondante , dont lodeur n'eft
ni falfureufe ni arfenicale , elle eft
feulement un peu aftringenie j cette
fumée forme des fleurs légères qui
s'auiaflent les unes fur. les autres :
d'abord elles font d'une couleur
bleuâtre i mais elles deviennent par
la fuite d'un gris blanchâtre. ^
Cette pierre fe trouve isn difFé-
rrens endroits de l'Europe, comme
,ea France , en Allemagrte , en.Hon-
:- gri^5 en Bohème, en Poloene, en
Efpagne, en Angleterre : il y en a
;teaiif:oiip dans le pays de Liège Se
^dans le yoifinagç d'Aix-Ja-Chapelle,
Ce qui /ait plus particulièrement
regarder la. pierre calaminaireciwn-
,me une yr^^eçnine de sçinc, c'eft,
1°. qu'on en retire ce demi-métal
fP ar le procédé que nous a donné
;ML Marggraf, dans Us Mémoires
,de l' Académie des Sciences de Berlin;
.2". p^rç^ que cette pierre a La pro-
prière de jaunir le cuivre en laiton,
. comnae £ut l^ aine , & d'en aug-
menter la pefanteur j j^. parce que ,
4an5'i:^tte opération^ die pçoduit
.également de la tuthie & du pom-
pholix. 4^, qu elle donne à la rtam-
nie une coiileur verdâtre & violette j
,50.^uil s'en élève une fumée qui
forme des fleurs légères , d'abord
-bleuâtres , mais qui deviennent
i^iifitiCQt djm gri5 blapçhâçr^^ fem- 1
CAt
blables â celles que donne le ziiuSÎ
6'\ enfin , parce qu'on peut rédnire
ce*s fleurs fous leur forme demi-mé-
tallique., c'eftrâ-dire, en zinc.
Les trois premières fyllabes font
brèves , &; la Kjuatrième eft très^
brève.
CALAMINTHA j nom propre d'une
ancienne ville d'Afrique^ qui ap-
. partenoit aux Phéniciens.
CALAMISSUS; Pline place une an-
cienne ville de ce nom, dtns la
Grèce , au pays des . Locres Ozo-
iiens , fur le golfe Gtiféen., aujour-
d'hui le golfe de Salona.
CALAMISTRÉ , ÉE i adjedif &
participe paflSf. .F.oye^^ Calaiius-
CALAMISTREE ; verbe 46^if de k
première conjugaifon, lequel fe
conjugue comme chanter. Cr if parc
comani. Frifer les cheveux , les pou-
drer. On leMlamiflre. Il eft du ftylc
-familier.
CALAMITA; nom propre d*une tî-
yière d'Afie , dans la Tartarie Cri-
mée. Elle a fon embouchure .dans .
la mer noire , aupr-ès de Caffa.
CALAMITE i fubftantif féminin.
C'eft un des noms qu'on a donnés
à la pierre d'aimant & a kiboulfole.
Voye^ç^ Aimant , Boussole.
CALAMITÉ i fubftantif féminin. O-
lamitas^ Malheur , cniscre;^ // [ut
le mobile de toutes çes<a)amitis.
Les quatre fylUbes font brèves
au fingulier ; mais, la dornière eft
longue au pluriel.
CALAMITEUX , EUSF 5 adjeftif.
. Miférabie , fâcheux. Il n'a d'ufage
u'en parlant des temps de pefte,
e guerre , de famine , de défola-
f ipi[i , qu'qn appelle , t^mps calam'
teux,*
CALAMO ; nom propre d'une rivière
de Grèce , dans l'Albanie. Elle a fa
ipux^e dans ^les n^ontagpe^ |le la
Chimère,
t
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CAL
Chimère , & fon embouchure vîs-
à-vis de 4'île de Corfou. .
Calamo y eft auilî le nom d'une île
& d'un bourg de l'Archipel , au fud-
eft de l'île de Lero. Elle n'eft peu-
plée que de pirates.
CALAMUS AROMATIQUE
VRAIj Calamus aromaîicus verus*
Efpèce de rofeau qu'on nous appor-
te fec , en petite bottes , des Indes
orientales. Il s'élève à la hauteur
d'environ trois pieds. Sa tige a la
groffcur d'une pfume médiocre , &
contient une moelle blanche d'un
goût amer & d'une aflez bonne
odeur. Ses feuilles font longues j
verres & pointues: fes fleurs de
couleur-jaune , naiflent aux fommi-
tés , difpo fées en ombelles.
Il faut choifir le calamus , en pe-
tits barons longs d'un demi-pied,
faciles a rompre , rougeâtres exté-
rieurement & blancs intérieure-
ment.
Il eft apéritif, ftomachîque, pro-
voque les mois aux femmes, &:ré-
lîfte au venin. Comme il eft rare ,
on lui fubftirue Tacorus vrai.
CALAMUS-SCRIPTORIUS; mots
latins , dont les Anatomiftes fe fer-
vent jiour défigner l'extrémité du
quatrième ventricule du cerveau,
à caufe de fa reflemblance avec une
plume à écrire.
C ALANDA j nom propre d'une pe-
tite ville d'Efpagne , au royaume
d'Arragon, fur la rivière de Gua-
daloupe.
CALANDRE ; fubftantif féminin.
Terme de Manufacture , qui fe dit
d'une machine dont on fait ufage
pour prefler & luftrer les draps,
les étoffes de foie , les toiles , &c.
Cette étoffe aurait dû être mife à la
calandre.
Calandre , eft auffi le nom d'un oî-
feau du genr« des alouettes. U a la
Tome //^.
CAL 4^j
grandeur d'une grive , maïs la tête
plus grofle & le Dec plus court. Sts
pattes font comme celles des autres
alouettes. Toute la face antérieure ,
ou inférieure , eft de couleur cen-
drée avec quelques taches noires >
3ui font fur la poitrine , comme
ans les grives : toute la face fupé-
rieure , ou poftérieure , eft de cou-
leur de terre d'ombre , à deux pou-
ces âu-defibus du bec. U y a un cer-
cle, ou plutôt un collier de plumes
noires, qui entoure le cou.
Capandre , fe dit encore d'une es-
pèce d'infede ou de petit ver qui
ronge les blés , & qu'on appelle au^
■ trement Charençon: Voyez ce mot.
La première fyllabe eft brève, la.
féconde longue , &' U troifièmrf
• très-brève. - » '
CALANDRE, ÉE; adje<Stif & par-
ticipe paflîf. P^oye:ç^ Calandrer.
C ALANDRER ; verbe adif de la pre^
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Faire pafler
'pat la calandre. '// y^ar calan^er
ces- toiles,
• Là première fyllabe eft brève , laf
féconde moyenne, & la troificme
eft longue ou brève , comme nous
l'expliquons, au mot Verbe , avec
ïa conjugaifon & la quantité prôfo-
dique des autres temps.
Obfervez cependant que les^
temps ou perfonnes, qui fe ter-
minent par un e féminin , ont
leur pénultième- fyllabe longue.
DansyV calandre^ la fyllabe lan eft
longue. - - J
CALANDREUR j fubftantif mafcU-
lin. On donne ce nom , dans les
Manufadures , à louvrier qui met
les étoffes fous la calandre.
CAL ANNE; nom propre d'une an-
cienne ville d'Afie , dans la terre de
Sennaar où régna autrefois Nem^
rod. -: "^
Nua
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j^S G AL
.CALANS ; vieux mot qui s'eft dit
autrefois d'une forte de bateau*.
CALANTIG AS j nom propre de trois
petites îles de la côte orientale de
Sumatra , dans le voiiînage du golfe
de Jamby.
CAL AOIDIES ; adjeOif féminin plu-
riel , fubftantivement pris , & ter-
me de Mythologie , qui fe dit de
certaines fêtes inftituces en Thon-
neur de Junon , lefquelles fe célé-
broient dans la Laconie, On en
ignore les cérémonies.
CALAPÀTE i nom propre d'une ville
. de la prefqu'île 4e Tlnde , en deçà
du Gange , fur la côte de Coroman-
del , dans le royaume de Bifna-
gar.
ÇALARÉjpon^ propre d'une contrée
dQS Indes, fur la côte de Malabar,
^ v^rs les frontières des royaumes de
Travancor & de Cîianganate.
CÀLAROG A i nom propre d'un bourg
. d'Efpagne , dans la vieille Caftille ,
.^ au Diocèfe d'Otma., C'eft la patrie
- de S. Domiijique , Fondateur de
l'Ordre des Frères Prêcheurs.;
CALASUSUNG j nom propre d'une
petite ville des Indes Orientales ,
dans l'îLe de Bouton , à un mille de
la mer.
CALAT },nom propre d'une ville d*A~
fiej près de Candahar.
CALAT A-BELLOTA j nom propre
, d'une ville ditalie, en .Sicile, dans
la vallée de Mazaxe, fur une rivière
. de même nom , à vingt-cinq mil-
le^ de Gergenti.
CALATA-FIMI j nom propre d'une
. ville d^Italie ^ en Sicile , dans la val-
lée de Mazare.
ÇALATA-GlRONEj nom propre d'u-
ne ville d'Italie , en Sicile , dans la
Vallée de Noto, près du Drillo, à
vingt-cinq milles , au fud , de Caf-
, tro-Joanni,
CÀLÂTA-NISSETA j nom propre
CAL
d*ttne ville d'Italie , en Sîcîle, dans
la vallée de Noto , ptès de la ri-
vière de Salfo > i vmgt milles aa
nord d'Alicata.
CALATA-XIBETA j nom propre
d'une ville d'Italie , en Sicile , dans
la vallée de Noto, près de la fource
de la rivière de Daraino.
CALAT AYUDj nom propre d'une
ville affez confidérable d'Efpagne,
au royaume d'Arragon , fituée au
confluent du Xalon 6c du Xiloca , à
l'extrémité d'une vallée qui abonde
en grains , en vins , en huiles &
en fruits.
CALATHUSA j Ptolémée place une
ancienne ville de ce nom dans l'A-»
rabie déferre j & Etienne le Géo*
graphe, une autre dans le pont.
CALÀTISME; fubftantif mafculin.
C'eft le nom d'une danfe ancienne,
dont on ignore la figure.
CALATR A VA j nom propre d'une
ville d'Efoagne , dans la nouvelle
Caftille, (urlaGuadiane , à fix lieues
de Ciudadreal. La plaine où elle eft
fituée , abonde en bJés , en vins »
en pâturages , en troupeaux & en
gibier.
Ordre de Cai atrava , fe dit d'un
ordre militaire j inftitué en Efpa-
gne , en 1 1 5 8. Il a tiré fon nom du
château de Calatrava , Forterefle
alors importante , dont Sanche III,
roi de Caftille , avoir confié la gar-
de aux Templiers , & enfuite à
RaymondjAbbp de Fitero,de l'Or-
dre de Cîreaux : ceux qui s'étoient
joints à cet Abbé- pour défendre
certe place , prirent l'habit de l'Or-
dre de CîteaijXj fans néanmoins
renoncer aux exercices militaires j
c'eft ce qui , fuivant les Hiftoriens ,
donna-naiflance à l'Ordre de Cala-
trava. Il s'augmenta beaucoup fous
Je^règne d'Alpiaonfe-le-Noble, &
fut gouverné par des Grands- maî-
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CAL
tre«. En xj\iot Ferdinand & Ifa-
belle annexèrent la Grande - maî-
trife à la couronne de Caftiile,
Alexandre III approuva cet Ordre
en 1164, Se Innocent III le confir-
ma en 1 1 98. Il poflede quatre- vingt'
Commanderies. Le premier habit
des Chevaliers étoit la robe & le
t^A»L 4^7
i-vis & à cinq cent pâs de Tréféne
Il y avoir un temple fameux, con-
facré â Neptune , où s'affembloient
les Amphydions de la Grèce.
CALAW ; nom propre d'une petite
ville de fiohème , fur la rivière de
Bober , i cinq lieues de Cot-
bus.
fcapulaire blanc , comme les Reli- I CALAZEITA ; nom propre d'une pe-
gieux de Cîteaux , & ils ne pou-
voient pas fe marier ; mais ils ont
été difpenfés de ces règles. Ils por-
tent fur l'eftomac une croix rouge,
qui eft la marque de leur Ordre,
Se font vœu de pauvreté , d'obéif-
fance, de chaftetc conjugale. Se de
foutenir l'Immaculée Conception de
la Sainte Vierge. Leurs armes font
d or à la croix fleurdelifée de gueu-
les, accoftée en pointe de deux
entraves ou menotes d'azur.
CALATTIjfubftantifmafculin. Oî-
feau d'Amboine, d'une belle figure ,
& d'un ramage agréable. 11 a la grof-
feur d'une alouette : fa tête eft or-
née d'une hupe , tirant fur le noir :
autour des veux & fur la poitrine,
règne un bleu célefta magnifique j
le dos eft d'un noir de corbeau ,
varié d'azur j les ailes font d'un
bleu célefte. Les plumes qui fer-
vent au vol, font colorées de vert ,
de bleu rurquin & de noir j le def-
fous eft d'une blancheur de neige j
le derrière du corps eft d'un bleu
pâle , mélangé de vert ; la queue eft
d'un brun fombre ,& à l'extrémité,
d'un rouse grisâtre.
CALA VON ; nom propre d'une ri-
vière de France. Elle a fa fource
dans les montagnes qui féparent la
Provence du Dauphiné, & fon em-
bouchure dans la Durance, au-def-
fous de Cavaillon , après un cours
d'environ douze lieues.
CALAURIA; nom propre d'une île
de Grèce , que Strabon place vis-
tite ville d'Éfpagne, au royatime
d'Arragon, près de la rivière de
Mararauna* Les troupes comnian-
dées en i70<> par le Maréchal de
Tefle, la prirent ,1a pillèrent & la
brûlèrent. '
CALAZZOPHYLACES:(les)Prêtre»
des anciens Grecs.donr les fondrions
confiftoieUt à détourner les otages ,
les grcles,le3 tempêtes, pat lemdyenr
d'un agneau ou d'un poulet qu'ils
immoloientpour appaiier les Dieux.
CALB } nom propre aune ville d'Al-
lemagne, dans la vieille marche de
Brandebourg , entre Domitz Se
Magdebourg.
CALB ARY; nom propre d'une rivicfie
d'Afrique^ aU royaume de Bénin.
Elle a fon embouchure dans le golfe
de Guinée.
CALBOTIN ; fubftantif mafculin , &
terme de Cordonniers , qui fe dit
d'un panier de paille dans lequel
ces Artifans mettent leur fil.
CALCADINi fubftantif mafculin.Les
Philofophes hétmétiques défignenc
ainC la matière du grand œuvre
parvenue au rouge.
C ALC ADISjfubftanrif mafcuUn.C'eft
un des noms que les Alchimiftes
ont donné au vitriol.
CALCAIRE; adjeftif de tout genre.
Il défigne les terres eu pierres que
Taftion du feu* peut changer en
chaux-vive.
La nature, dit un favant Chi-
mifte, nous offre une quantité con-
fidérabb dt rerr^ & pierres cal-
Nnnij
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46S CAL
caîres qui diffèrent entre elles par
quelques propriétés particulières
dépendantes de leur pureté plus ou
moins grande j mais qui fe reflTem-
blent par des propriétés eflenrielles
communes à toutes» Scfingulière-
ment par la calcinabiUté.
Les principales efpéces de ces
ferres ou pierres y font les craies >
• toutes les pierres coquillières , cal-
. cinables , dont on fe fer t pour bâtir j
tXHis les marbres , les ftalaâites
€alcin^bles> les efpèces d'albâtres
& de fpaths , qui lont auffi fufcep-
tibles de fe changer en chaux-vive
,par ladion du feu.
Parmi ces pierres il y en a un
^rand nombre qui font vifiblement
V impures & alliées j ce font finguliè-
rement celles qui ont à^s couleurs ;
mais parmi les plus nettes & lesj
plus blanches , il eft encore difficile
daflîgner quelles font celles dont
. k terre eft la plus pure , parce que
les Chimiftes & Naturaliftes ne les
• ont point encore comparées les unes
aux autres fous ce point de vue.
On devra fans doute regarder com-
me telles , celles qui-fe trouveront
pofféder au plus haut degré , les
propriétés euentielles de la terre
calcaire, dont nous allons parler.
. Les pierres calcaires, font toutes
beaucoup moins dujres qu'aucune
pierre vitrifiable :il n'y en a point
oui faiTe feu avec l'acier ^& qui ne
le laiffe entamer facilement par les
outils j il s'en trouve dont les par-
, tie^ ayant été. bien divifées, cha-
riées par les eaux, & enfuite dé-
tofées fucceiîîvement les unes far
îs autres y formant des concré-
; tions^GU plutôr des criftalli&tions
fort nettes , & même fort rranfpa-
. rentes j mais quelque tranfparen-
• te^ qu'ellçs £3^enï;i,,ellçs.font tou-
|(Qur« foct iniérieufes. i. cet égjird
i
CAL
aux pierres vitrifiables les plus pures.
On n'a point encore comparé
exaftement la pefanteur fpécinque
des différentes efpèces de pierres
calcaires avec les pierres vitrihablesr
on fait feubment qu'il y a certains
fpaths de nature calcaire qui fur-
paflent beaucoup en pefanteur tou-
tes les autres matières pierreufes,&:
qu'on a nommé à caufe de cela»
fpaths pefans ; mais comme il eft
bien certain que la peCmteur de ces
pierres eft due à des matières étran-
gères > & que ce n'eft point en qua-
ité de pierres calcaires qu'elles ont
cette pefanteur extraordinaire , cela
n'empêche point qu'on ne doive re-
garder les pierres calcaires en gé-
néral , comme moins pefantes que
les pierres vitrifiables : car à cette
exception près , elles le font toutes
en effet..
Si l'on divife par ta trîturatioa
une terre ou pierre calcaire, & qu'on
Thumeûe enfuite avec de l'eau, elle
enabforbe une certaine quantité,
furtout fî eHe eft bien féche , & elle
forme avftcelle une forte de pâte,
dont les parties ont enfemble une
certaine liaifon j mais cette pâte n'a.
jamais la même dudtilité que celle:
Siu'on forme aN^ec les argilles ; elle
e deirécheauffip& fe défunit beau-
coup plus promptement.
Tous les acides ont une aûioa
marquée fur k terre calcaire : ils
l'attaquent Se la difîolvent avec plus
ou moins d'efFervefcence i cette ac-
tion des acides fur les terres 8c pier-
res calcaires y eft une des épreuves
qu'on a coutume d'employer pour
les-diftinguer d'avec plufieursautres
matières terreufes ôc pierreufes,
auxquelles elles reilemblent beau-
coup par le. coup d'œil , 8c même:
par plufîeurs propriétés.
LsL terre calcaire fature tous les.
1 /-
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CAL
acides, & forme avec eux àcsfels
neutres à bafe terreufe calcaire y dif-
fcrens fuivant la nature de lacide.
Avec Tacide vitriolique , elle for-
me un fel criftallifable fort peu dif-
foluble dans Teau , lequel eft con-
nu fous le nom àQféUmte.
Avec les acides nitreux & marins,
elle forme des fels acres , amers ,
& très-déliquefcens : on les nomme
nitre à bafe calcaire ^ Se fel marin à
bafe calcaire.
Avec lacide du vinaigre , la terre
calcaire forme un fel non délujuef-
cent , & fufceptible d'une belle cris-
tal lifarion foyeufe , & ramifiée en
efpèce de végétation : c'eft le fel
acéteux à bafe calcaire.
Enfin avec lacide tartàreux , cet-
te même terre forme un fel neutre
fufceptible auflî de criftallifation,tt/2
tartre foluble à bafe calcaire ;ce fel eft
beaucoup plus diffoluble dansTeau,
que ne Teft lacide tartareux pur.
La terre calcaire a encoi;e la pro-
priété de décompofer tous les fels
ammoniacaux ,. dont elle dégage
Talcali volatil , en s'uniffànt à leur
acide, 'iorfqu*elle e"^: aidée d'un
certain degré de chaleur.
Les terres & pierres calcaires ex-
pofées à l'action du feu^y diminuem
de poids , & y perdent tne grande
partie de leur confiftance ; ce qui
vient de ce que le feu leur enlève une
quantité d eau affez confidérable qui
entre dans leur combinaifonj &
comme les dernières portions de
cette eau font retenues très-forte-
ment par la terre , il faut audi un
degré de feu très-fort pour les en-
lever entièrement, & c*eft là prin-
palement en quoi confifte le chan-
gement des. pierres calcaires, en
€hauX'Vive.
L'adion du feu la plus forte que
SBOUs puiiHQQs. exciter ^eit incapable
CAL 4^9
de fondre & de vitrifier les terres
& pierres calcaires , lorfqu elles
font bien pures j mais une chofe
très- remarquable, c*eft que ces fubf-
tances fi refraftaires tant qu'elles
font feules , deviennent de vrais
fondans , & facilitent confidérable*
ment la fufion & la vitrification de
plufieurs autres fubftances auûî trcs-
réfradaires , telles que les fables &
les argilles. Ce phénomène dont
la caufe eft très-cachée & très-dif-
/ficile à trouver, paroît dépendre
d'une difpofition particulière du
principe inflammable , dont aucune
de ces matières n'eft entièrement
exempte , & peut-être d'une der-
nière portion du principe aqueux
trop fortement retenue par la terre
calcaire , pour que le feu puifTe Tenr
lever entièrement.*
CALCALANTITE; fubftantif fémi-
nin , & terme de Naturalifte , qui
fe dit d'une pierre mêlée de.cui-
vre^
CALCAMAR ; fubflantif mafculin.
Oifeau du Bréfil , qu'on dit aulfi
gros qu'un pigeon. Il ne peut pas
voler ; mais il nage fur la mer avec
beaucoup de vîtefle.
CALCANEUM j, mot Latin dont fe
fervent les Anatomiftes pour défi-
gner l'os du taloiv II eft fitué fous
î'aftragale à la partie poftérieure du
tarfe. C'eft le plus gpos des os du
pied.
Cet os eft oblong & fort irrcgu*
lier : on peut y confidérer fix fa-
ces f celle qui occupe la partie fu-
périeure eft convexe , placée a pea
près fur le milieu de 1 os , recou-
verte d'un cartilage , & s'articule
avec la concavité inférieure de I'af-
tragale. La face inférieure a une*
double tubérofitc , à laquelle s'at-
tache principalement l'aponévrofk
plamaixe».
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470 CAL
L'extrémité antérieure eft formée
par une erofle apophyfe continue
au corps de l os. Son extrémité for-
me une face , au moyen de laquelle
/e calcancum s'articule avec los cu-
boïde.
La face poftérieure eft au0î for-
mée par un apophyfe qui fait fail-
lie , & forme le talon. Elle eft ra-
boteufe , & donne attache au ten-
don d'achille.
La face latérale interne eft un peu
cave, affez égale, & creufée en
dedans. Elle a à fa partie fupérieure
une petite facette qui s'articule avec
une femblable de Taftragale.
La face latérale externe eft fort
inégale ; on y remarque une facette
cartilagineufe , fur laquelle pafte le
tendon do muîcle grand péronier.
CALCAR j nom propre d'une ville
forte d'Allemagne , dans le Cercle
de Weftphalie, au Duché de Clè-
ves , environ à deux milles d'Em-
meric. Elle appartient au Roi de
PruflTe.
CALCAR ; ( Jean de ) Peintre né au
Duché de Clèves , dans la ville de
Calcar, difciple du Titien. Il en
avoit tellement faifi l'art & la ma-
nière, que d'habiles Connoiffeurs
ont fouvent confondu les Tableaux
& les Deffeins de l'un & de l'au-
tre. Il s'étoit aufli rendu familier le
goût des plus grands Maîtres , fur-
tout de Raphaël , & il n'auroit pas
manqué d'acquérir une réputation
du premier rang , H la mort ne l'eût
nioiflbnné à Naples , dans une gran-
de jeuneflfe , en i ^^6.
CALCÉ ; nom propre d'une petite île
de l'Archipel , fur la cote de l'Afie
mineure, près de celles de Niflari
& de Pifcopia. On y a du vin j de
l'orge & beaucoup de fel.
CALCÉDOINE i fubftantif féminin.
Calccdonius. Efpèce d'agate que
CAL
l'on a mife dans - la clalTe des pief'-
res fines demi-tranfparenres. Sa cou*
leur eft toujours' nébuleufe , trou-
ble , & d'un bleu laiteux , mêlé
d'autres couleurs foibles : on en
trouve cependant qui font prcf-
que entièrement tranfparentes, lui-
fantes , & qui châtoyent d'une façon
remarquable.
Cette pierre eft dure, prend très-
bien le poli , fait feu avec le bri-
quer j expofée au feu , elle commen-
ce par y devenir totalement blan-
che } enfuite s'y vitrifie , fi le degré
eft continu & violent : on en fait
différens ouvrages.
On compte cinq efpèces diffé-
rentes de calcédoines , qui font la
calcédoine d'un gris ou blanc bleuâ-
tre ; la calcédoine d'un gris brcm,
la calcédoine d'un gris verdâtre , la
cacédoine rayée & tachetée , & la
calcédoine laiteufe.
La calcédoine d'un gris ou blanc
bleuâtre , eft la plus dure , la plus
belle , la plus rare & la plus efti-
mée de toutes les calcédoines : il
s y trouve pour l'ordinaire un peu
de jaune & de pourpre fort agréa-
bles à la vue, de forte qu'elle pa-
roît au moins mclée de trois cou-
leurs j en effet , fi l'on regarde
le folef! au travers , on y remar-
quera toutes les couleurs de l'arc-en-
ciel : on l'a iK)mme calcédoine orîcrh
taie: elle approche beaucoup de
l'opale & du girafol j elle fe trouve
dans les montagnes des Indes.
La calcédoine d'un gris brun , n'a
rien de remarquable.
La calcédoine d'un gris verdâtre,
perd la couleur verte qu'on croit y
appercevoir , dès qu'on regarde la
lumière au travers : alors elle pa-
roît trouble & mêlée d'un peu de
gris.
La calcédoine rzyic ou tachetée^
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CAL ,
eft panachée. On y remarque des
points y tantôt gris, tantôt rouges,
fur un fond blanc laiteux.
La calcédoine laiteufe , quoique
commune , & d'une feule couleur ,
ne laifle pas d'être belle & luifan-
ce. Elle eft , ou d'un blanc pâle , ou
d'un blanc épais ou laiteux y on la
trouve ordinairement en Europe ,
dans pluHeurs lieux de l'Allemagne
& de la Flandre , près de Louvain
& de Bruxelles : on l'appelle cake-
doine de Volterre*
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft longue, &
la quatrième très-brève.
CALÔET ; fnbftantif mafculin,^
terme de Marine , qui fe dit d'un
affemblage de planches élevé &
cloué fur le haut des arbres ou
mâts d'une galère , & qui fert à
renfermer des poulies de bronze ,
deftinées au mouvement des anten-
nes.
CALCHAS ; terme de Mythologie ,
& nom propre d'un fameux Devin ,
fils de Theftor, & l'un des Argonau-
tes. Apollon l'avoit dpué éminem-
ment, de la conhoilT&nce du paiTé ,
du préfent & de l'avenir. 11 fut
choifi pour conduire les Princes
Grecs au fiège de Troye , dont il
prédit la ruine après un fiège de dix
années. C'eft lui qui déclara que
pour appaifer Diane , dont Aga-
memnon avoit tué la Biche favo-
rite , il falloit facrifier à la DéefTe
Iphigénie , fille aînéd de ce. Prince.
Voyc{ Iphigenib.
Le deftin avoit réglé que Cal-
chas mourroit quand il rencontre-
toit un Devin plus habile que lui ,
ce qui s'accomplit dans la ville de
Colophon en lonie , où il trouva le
Devin Mopfus.
CALCHIS i fubftantif mafculin. Oi-
feau de nuit^ de la grandeur d'un
CAL 471
faucon : on le dit ennemi de l'aigle
qu'il attaque fouvent. Il eft de cou-
leur noire , habite les montagnes ,
& fait fon nid dans les rochers.
CALCIAGE j vieux mot qui fignifioit
autrefois le 4roit qu'on levoit pour
l'entretien des chauffées.
CALCINABLE ; adjedif des deux
genres. Ce qui peut être calciné.
Les matières terreufes ou lapidi-
fiques que les efprits -acides diflbl-
vent fur le champ avec chaleur &
ébullition jfont ordinairement calci-
. hr.bles \ celles au contraire qui ré-
fiilent à ces efprits , & fur lefquels
ils ne font aucune impreflion, font
vitrifiables.
CALCINATION ; fubftantif fémi-
nin. Calcinatio. Opération de Chi-
mie , par laquelle une terre , une
pierre ou un métal font réduits dans
l'état de chsiux, ou reçoivent quel-
qu'autre altération par l'aâion du
reu.
Les principaux effets du feu dans
les opérations de la Chimie , font
d'enlever les fubftances volatiles, &
de les féparer d'avec les fixes , ou
d'occafionner la combuftion des
matières inflammables j il fuit de-
là qu'on calcine les corps , ou pour
leur enlever quelque principe vola-
til , ou pour détruire leur principe
inflammable , & quelquefois en
même temps pour l'un &c l'autre
objet.
On a des exemples de la pre-
mière efpèce de calcination dans
celles des terres & pierres calcaires
qu'on expofe au feu pour les con-
vertir en chaux vive ; ce qui fe fait
par l'entière évaporation du princi-
pe aqueux que contient cette efpèce
de terré.
La calcination du Gypfe y de l'A-
lun ^ du Borax , di de plufîeiirs mi-
tres fels , par l'adtion du feu , qui
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^yn. CAL
les dépouille de I eau de leur crif-
talifation , le grillage des minéraux,
dans lequel le feu leur enlève le
foufre , îarfenic & autres matières
volatiles qu'ils contiennent, doi-
vent être rapportés à la première
efpèce de calcination.
On a un exemple de la féconde
efpèce de calcination dans ce qui
arrive aux métaux imparfaits qu'on
expofe à Tadtion du feu : ils per-
dent alors leur principe inflamma-
ble , & avec lui j leur forme & leurs
propriétés métalliques j ils fe chan-
gent en une matière terreufe , qu'on .
nomme chaux métallique.
11 eft important d'obferver à loc-
cafion de cette féconde efpèce de
calcination , qu'elle diffère très-
eflentiellement de la première , en
ce que ce n'eft point du tout par l'é-
vaporation , mais par la décompo-
fîtion, & la deftruârion de leur
phlogiftique, que ces métaux éprou-
vent de la part du feu , les altérations
dont on vient de parler : c'eft pro-
prement une combuflion , & non une
volatilifation.de leur principe in-
flammable qui fe fait pendant leur
^ calcination.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft longue , la
quatrième eft brève , & la cinquiè-
me encore au fingulier ; mais celle-
ci devient longue au pluriel.
CALCINATO i nom propre d'un
village d'Italie , fur la Chiéfa , à
' trois lieues de Monte Chiaro. Il eft
remarquable par la vidoire qu'y
remporta le 19 Août 170(5 , le Duc
de Vendôme, fur les Impériaux
commandés par le Comte de Re-;
venrlau qui y perdit la vie.
CALCINÉ, ÉE i adjeûif & participe
paflfîf. Voye'^ Calciner.
CALCINELLE j fubftantif féminin.
Coquillage bivalve du genre des
CAL
cames. Il fe trouve dans les vafes da
Niger. Quand Tanimal eft vivant ,
la coquille eft bleuâtre ; mais après
fa mort , elle devient blanche com-
me de la neige.
CALCINER i verbe aftif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Exurere. Ré-
duire en chaux ou autrement alté-
rer quelque fubftance comme une
terre , des pierres, des métaux, &c.
Calciner du plomb ^ du marbre. Voyex
Calcination.
Les deux premières fyllabes font
brèves , .& la troifième eft longue
ou brève , comme nous l'expliquons
- au mot Verbe , avec la coojugaifon
& la quantité profodique des au«
très temps.
CALCUL ; fubftantif mafculin. Com*
putatio. Compte , fupputation , ou
moyen par lequel on trouve l'ex-
preflîon d'un rapport unique qui ré-
fulte de la combinaifon de pluiieurs
rapports.
f^oye:[ pour l'explication" des dî-
verfes efpcces de calcul , les mots
DIFFÉRENTIEL , INTÉGRAL , &C.
ADDITION
&C.
MULTIPLICATION
On dit , que Verreur de cacul ne
fe couvre pas ; pour dire , qu*on eft
toujours en droit de revenir contre
Terreur de calcul.
On dit proverbialement & figu-
rément o^ une perfonne fe trompe en
fon calcul i pour dire , qu'elle s'abu-
fe , qu'elle donne dans l'erreur fur
l'objet dont il eft queftion , quel
qu'il foit.
Calcul , fe dit , en termes de Mé-
decine , de la pierre qui s'engendre
dans les reins & dans la vellîe.
Voyc^ Pierre.
La première fyllabe eft brève,
& la féconde moyenne au fingu-
lier, mais longue au pluriel
Le
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vCAL
Le / final fe fait fencir en toute
circgnftance.
•CALCULABLE ; adjeaif des deux
genres. Qui fe peut calculer. Un y
^a point de mouvement qui -ne f oit cal--
culable.
CALCULATEUR; fubftantif maf-
culin. Computator.Qiii calcule . New-
ton/ut le premier Calculateur de fon
ficelé.
CALCULÉ , ^ÉE ; adjedif & parti-
cipe paflif. Voye-^ Calculer.
CALCULER ; verbe adif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Supputare.
Compter , ûipputer, ou appliquer
les règles de l'Arithmctique ou de
l'Algèbre , enfemble ou féparé-
ment , à la détermination de quel-
que quantité. On a mal calculé les
revenus de ce mineur^
Calculer , s'emploie auffi abfolu-
ment. // calcule trop bien pour s' être
.trompé»
Les deux premières fyllabes font
l>rèves , & la troisième eft longue ou
-brève, comme nous l'expliquons au
mot Verbe, avec la conjugaifon &
3a quantité profodique des autres,
temps.
CALDERON ^ fubftantif mafculin.
Sorte de poiflbn de la claflè des
Souffleurs, & nrefque auffi gros que
Ja Baleine , dont il a la peau , la
graiflTe , la chair , la langue & les
poumons.
CALDERON; (Pierre ) nom pro-
pre d'un Chanoine , & Pocte Efpa-
gnol. Auteur d'un grand nombre
de pièces dramatiques, qu'on a im-
primées à Madrid en neuf volumes
in-4*'. On lui reproche de n'avoir
point obfervé les règles du Théâtre;
mais il y a du génie dans le dénoue-
ment & la conduite de fes piè-
ces.
CALDUBA ; nom propre d'une an-
Tom ir.
CAL 47 j
cîenne ville d'Efpagne que Ptolé-
mée place dans la fiétique au terri-
toire des Turdetains.
CALE ; fubftantif féminin , & terme
de Marine , qui fe dit d'un abri
formé par deux pointes de terre ou
de rocher , & où les petits batimens
fe tiennent pour fe dérober à la fu-
reur des vagues. Le Corfaire entra
dans la cale.
Fond de cale , fe dit de la partie la
plus ba(fe du vailleau , qui entre
dans l'eau jufqu'au fianc tillac. Elle
s'étend de la proue à la poupe. On
y place les munitions & les mar-
chandifes. On y enferme auffi les
^ens fufpefts , dansMe temps d'un
combat.
Donner la cale , fe dit de l'aûion
de faire fubir une forte de châti-
ment en ufage fur les vaifleaux ,
lequel confifte à fufpendre Je coupa-
ble à la vergue du grand mât , & à
le plonger piufieurs foi^ dans la
mer. Le Capitaine fit donner la cale
aux mutins.
Cale , fe dit d'un terrein préparé en
talus fur le bord de la mer , afin de
pouvoir aifément tirer les vaiffeaux
a terre, quand il s'agit de les ra-*
douber.
Cale , fe dit , en termes de Pê-
che , d'un plomb qui fert à préci-
piter lliameçon au fond de l'eau
dans la pèche de la morue.
Cale , fe dit , en termes d'Architec-
ture , d'un morceau de bois plat ou
d'autre matière qu'on place de(Ibu«
une pierre, une poutre, une table^
&c. pour les mettre de niveau. Met'*
:«tf:f une cale fous le milieu de cette
pierre.
Cale , fe dit d'une forte de coiffure
à l'ufage des femmes du peuple»
Elle avoit une ca!e fiirfa tête.
Cale, fe dit auffi de certains petits
bonnets que portent quelques la-^
Ooo
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474 CAL
quais ic garçons de métier. // ne
Je foucie pas de porter la cale.
La première fyllabeeft brève, &
la féconde très-brève.
CALE ou Chale j nom propre d'ime
ancienne ville d*Afie, dans TAlTy-
rie , dont il eft parlé dans l'Ecri-
ture.
CALÉ , ÉE ; adjedif & participe
paflîf. Voye^ Caler.
CÀLEB j nom propre d'une, contrée
de la Paleftine , dans la Tribu de
Juda , & où étoient fituées les vil-
les de Cariath - Sepher & d'Hé-
bron.
CALEBAS ou Calbas j fubftantif
mafcu^in , & terme de Marine. Il
fe dit d'un cordage ou fimple pa-
lan , qui fert à amener les vergues
des pacfis.
Calebas , fe dit auflî d'un petit pa-
lan y par le moyen duquel on ride
le grand étai.
CALEBASSE 5 fubftantif féminin.
Fruit des îles d'Amérique , qui a
iix pouces de diamètre , & environ
un pied de longueur. Il a l'écorce
dure & ligneule : le deflus en eft
velouté, verdâtre , & l'intérieur
eft divifé en côtes féparées les
unes des autres par des filamens qui
en attachent la chair à Técorce.
Quand ce fruit eft en maturité ,
il a un godt aigrelet un peu ftipti-
3ue : on en prépare une liqueur
ont on fait ufage, comme de li-
monade pour fe rafraîchir : on la
dit excellente contre les maux de
poitrine.
Calebasse , fe dit auflî d'une ef-
pcce de bouteille faite d'une cour-
ge, ou d'une calebafle féchée &
vidée.
On dit proverbialement & figu-
rément > frauder la calehajje ; pour
dire, tromper une perfonne en ne
lui donnant ps ce qui lui avient
CAL
dans les chofes qu'on doit partager.'
CALEBASSIER j fubftantif mafcu-
lin. Grand arbre d'Amérique, dont
les feuilles d'un beau vert ont cinq
ou (ix pouces de longueur , & un
pouce de largeur. Ses fleurs font
blanches , dilpofées en cloche , &
il leur fuccède des fruits appelés
calebajfes. Voyez ce mot,
Miller a donné une méthode,
par le moyen de laquelle on peut
cultiver le calebalîîer en Europe
avec Aiccès. Il ne s'agit que de lui
donner une terre légère , fabloneu-
fe , beaucoup d'arrofement & d'air
en été , & de le tenir pendant l'hi-
ver dans^n endroit de la ferre,
dont on modère le degré de chaleur
avec le thermomètre.
CALEBEG; nom propre d'une petite
ville maritime d'Irlande , dans la
Province d'Ulfter , au Comté de
Dunnegal. Elle a des Députés au
Parlement.
CALÈCHE j fubftantif féminin. Ef-
pèce de carrofle coupé. Il fait faire
une calèche.
Calèche , fe dit auflî d'ime forte de
carrofle léger , entouré de mante-
lets , avec lequel on fe promène
dans des jardins. La Reine fe pro-
menoit hier en talèche»
CALâcHE , fe dit encore d'une efpèce
de coiffure dont les femmes font
ufage pour fe parer du foleil.
La première fyllabe eft brève , la
féconde moyenne, & la troiûème
très- brève.
CALEÇON ; fubftantif raafculin^
Vêtement qu'on met fous le iiauc
de chauffe , & qui couvre depuis
k ceinture jufqu'aux genoux. Il
porte un calefort de ehamoîs.
La première fyllabe eft brève ,
la feconde très-brève, & la troifiè-
me brève au lîngulier , mais loar
gue au pltutiel..
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CAL
CALEÇÔNNÎER j fubftantif maf-
culin. Les Peaulïiers- Teinturiers
en cuir fe qualifient auflî de Cale-
çonniers, parce que leurs Statuts
leur permettent de fabriquer & ven-
dre des caleçons, & de pafler les.
cuirs propres i en faire.
La qualité de Caleçonnier ap-
partient aufli auz Maîtres Bour-
Irers.
CALEDONIENS ;( les ) anciens
feuples qui habitoient la partie de
EcoIIe , qu oq appeloit autrefois
Ca/eJonie.
QcÉAN Caledohiek, fe dit quelque-
fois de cette partie de la mer du
Nord , qui entoure TEcofle.
ÇALÉFACTtON j fubftantif fémî-
Xïin. Ca/c/acîus , us. Terme Di-
dactique, qui fe dit d'une chaleur
caufée par ladion du feu, La moin-
dre calcfaclionj ahcrc l'odeur de cette
fuhjlance.
CALEMBERG ; nom propre d un
Château, & d une Principauté d'Al-
letnagiie , dans la BafTe Saxe. C'eft
le pays d'Hannovre.
CALENCAR j fubaantif mafcuHn.
On donne ce nom aux Toiles pein-
> ^tt% qui viennent des Indes & de
Perfc. Ce font les plus elHmées de
toutes les Indiennes. On les imite à
, Genève & en Angleterre.
CALENDA ; fubftantif mafculin.
Danfe ufitée parmi les Efpagnols
d'Amérique. Le P. Labat qui en
parle, rapporte qu'elle fe fait au
Ion du tambour , Cc'qu'elle confifte
en pofture ic en mouvemens lafcifs
& indécens.
CALENDER; fubftantif mafculin.
On défigne ainfi dans la Perfe &
dans les Indes, certains Religieux
Mahométans , etrans & vagabonds,
pour la plupart. Us s'occupent à
prêcher dans les marchés & les
places publiques? , & fon^ d'ailleurs
CAL 475
le tTiétier de charlatans , de voleur»
& de libertins. Leur nom leur
vient du Santon Calenderi , leur
Fondateur. Us croient, en fe livrant
aux plaifirs , & en recherchant les
commodités de la vie , honorer
Dieu bien mieux que he font les
autres Sedes par leurs aufteri-
tés.
CALENDES; fubftantif féminin plu-
riel. CçilendéL. C ctoit , chez les Ro-
mains , le premier jour de chaque
mois, il partit la veille des Calendes
de Mars.
On dit proverbialement, qu'on a
renvoyé une perfonnc , ou une chofc
aux Calendes grenues ; pour dire ,
qu on les a renvoyées à un temps
qui ne viendra jamais. Ce proverbe
vient de ce que les Catendes n'é-
toient pas en ufage chez les Grecs.
Calendes, fe dit de certaines Affem-
blées ou Conférences que font les
Curés de la campagne, par ordre
de rOrdinaire. Le Curé reviendra
demain des Calendes.
Frères des calendes, s'eft dit au-
trefois d'une Société , dont les mem-
bres s affembloient le premier jour
de chaque mois pour régler les dif-
férens Ades de piété dont ils de-^
voient s'occuper pendant le mois-
Ces Sociétés, qui ne fubfiftent plus
aujourd'hui , furent autrefois très-
communes en Allemagne,
La première fyllabe eft brève, la
féconde longue , & U troifîçme
très-brève.
Il faudroit changer le c en X:, le
[>remier e ena^ 8c écrire , d'après
a prononciation, kalande^. Voyez
Orthographe.
CALENDRIER i fubftantif mafculin.
Calenddrium. Le liyre ou la t^ble
qui contient Tordre & la fuite A^^
mois , des feiiiaines & Aqs jours de
Tannée. Les deux principaux Ca-.
O o o ij
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47^ CAL
lendriers, font le Calendrier Ju-
lien ou Romain , & le Calendrier
Grégorien.
Le Calendrier Romain ou Julien ,
eft celui que reforma Jules Céfar,
& donc les Romains faifoienc ufage.
Ils compcoient les jours de chaque
mois félon le rapport qu'ils avoient
aux Calendes , aux Nones Se aux
Ides. Les Calendes fe comptoient
depuis le quatorze d'un mois juf-
qu au premier |our du mois fui-
vant inclufivement. Ainfi le 14 du
mois de Dccertibre étoit dénommé
le li) , avant les Calendes de Jan-
vier ^ & le } I Décembre s appeloit
la veille des Calendes de Janvier^
Êarce que lé premier Janvier étoit
) jour des Calendes. Le 1 Janvier
fè nommoit le 4 avant les Nones,
&r le lendemain des Nones s'appe-
loit le S avant les Ides. Il en etoit
de.mcme des autres jours » félon
l'ordre dans lequel ils précédoient
les Calendes ^ les Nones & les
Ides.
Le calendrier Grégorien edceliri
que réforma le pape Grégoire XllI,
en l'avançant d'onze jours^fur l'an-
cien. -
Ce calendrier, qu*on appelle auflî
nouveau calendrier^^ par oppofition â
celui qui le précédoit , qu on nom-
me vieux calendrier ^ a été adopté
par tous les Catholiques , à Texcep-
tion des Grecs 8c de quelques Pro-
teftans d'Allemagne. Voye^ An-
KEE.
CalendW'ER perpétuel , fe dit d'u-
ne fuite de calendriers relatifs aux
différens jours où la fête de Pâques
peur tomber : or comme cette fête
n'arrive jamais plutôt que le ii
Mars , ni plus tard que le 25 Avril ,
il eft clair qu'Un - calendrier fera
perpétuel en le compofant d'autant
dô. calendriers particuliers , qu'il y
CAL
a de jours depuis le 1 1 Mars ju(^
qu'au 1 5 Avril inclufivement > ce
qui fera trente-cinq calendriers.
Calendrier , s'^ft auffi dit du cata:*
logue où chaque Eglife ccrivoit ao»
trefois les Saints qu'elle honoreit.
CALENGE i vieux terme de Coutu-
me qui fignifie plainte > xontefta-
tion;
CALENGER ;viemt verbe qui fîgni-
fioit autrefois contefter , interner
une plainte.
CALENTER ; fubftantif mafculin.
C'eft , . cher/ les P^fes , le titre
d'un tréforier ou receveur des finao^
ces d'une Province.
CALENTURE } fubftantif féminin.
Efpècede fièvre chaude, accompa-
gnée d'im délire fubit i affèz com^
mune fur mer, furtoot à ceux qui
paffènt fous la ligne.
Le Doâeur Sha'^ veut que , .
dans la cure de cette maladie , on «
commence par faigner copieufe-
ment le malade , qu'on fe purge en»
fuite, & qu'on lui prefcrive un ré*
gime foible &. liquide, en lui
interdifant : toute . Uqueur fpixi*
tueufe.
CALEPIN j fubftantif mafculin. Ce.
mot eft originairement un nom prcv
pre défîgnant ua Dictionnaire , &
Ambroiie Calpin qui en fut l'au^
teur j mais l'ulàge l'a admis dans
laK fuite pour exprimer un recueil
de mots , de notes , d'extraits que
quek|u'un a compofés pour s'en
iervir* On lui déroba fon calepini
La première fyllabe eft brève, la
féconde très-brève y Se la troifième
moyenne au fingulier, mais loague
au. pluriel.
CALEPIO; nom propre d^in bourg-
. d'Italie, dans le Bergamafque , fur
rOglio, Il appartient à la Répu-
blique de Venife. C'eft la patrie
: d'Aiobroife Calepin » mort en 1 y i o^
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CAL
6c Auteur cPun Dictionnaire qui'
Jorte Ton nom.
LER 'y verbe aétif de la première
conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chanter. Terme de Mari-^
ne , qui exprime Taâion de baiflfer
les voiles d'un vaifleaiK <///r caler
Us voiles^
Caler, fe die dans le fens neutre ,
Se fignifie enfoncer dans Teao. Ce
navire ejl trop chargé y il calera*
Gale tout > ie dit auffi , en termes
de marine , à l'impératif^ pour com-
mander de laiifer tomber tout ce
que l'on^ tient fufpendu.
Galer , fe dit , en termes' d'Archi-
teéhire , de Tadtion de mettre une
ou plufieurs cales^ Il faut caler cette
poutre.
Caler i>BS tuyaux, fe dit, ea ter-
mes de Fonteniers , de Tadion d en
arrêter la pofc avec des pierres,
pour empêcher qu'ils ne crèvent en
s'afFaifTant.
Galer la voile , k dit , dans le fens
figuré , pour dire , plier fous l'auto-
rite de quelqu'un ^ fe foumetrre.
C^ejl une^ femme impérieufe devant
laquelle il faut caler la voile.
OÀLER , fe dit auffi figurément & ab-
folument dans la m^me fignifica-
tion. // a été obligé de caler.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde eft longue ou brève , com-
me nous l'expliquons au mot Verbe,
avec la conjugaifon & la quantité
profodique ^q% autres temps.
GALERE j nom propre. C'eft, félon
le Géographe de Nubie, une ville
commerçante des Indes , à quarante
mille pas de Manfura.
CALERS y nom propre d'une Abbaye
de France , au pays de Foix ,à qua-
tre lieues , nord-nord-oueft , de
. Pamiers. Elle eft ea commende ,
& vaut au Titulaire trois mille
cinq cent livres de liente^ .
CAL '477
CALESIAM \ fubftantif mafculin*
Grand & bel arbre du Malabar ,
dont le bois uni & flexible 'eft de
couleur de pourpre-dbfcure. Ses
fleurs , qui reilemblent aflez à cel-
les de la vigne , croiflent à l'extré-
mité des branches, & précèdent
des baies en grappes. Ces baies
font d'une figure oblongue , pla-
tes , vertes , couvertes d'une
écorce mince^ pleine d'une pulpe
fucculente & infipidc , contenant
un noyau vert oblong, plat, au
dedans duquel il y a une amande
blanche & prefqu'infipide. Ou-
tre ce fruit qui eft le vrai , il en
paroît un fécond à la chute des
fleurs , qui croît au tronc , & iaux
branches , plus gros que le vrai ,
ridé , en forme de rein, couvert
d'une écorce de couleur de vert
d'eau , & compofe d'une pulpe
verte , denfe & humide , dans la-
quelle on trouve quelquefois de pe-
tits vers ronds. Ray remaKjue que
ce fruit bâtard n'eft autre chofe
que des tumeurs produites par la
piqûre des infeékes qui cherchent
dans cet atbre une retraite pour
leurs œufs , &: de la nourriture
pour leurs petits.
L^écorce de cet arbre pulvérifée,
& réduite en onguent avec le heu-
re , guérit le fpâfme cynique , &
les convulfions caufées par les gran-
des douleurs. Ge remède s*em-
ploie auflî avec fuccès dans les ul-
cères malins , & calme les douleurs
de la goutte; Le fuc de cetre écorce
diflîpe les aphtes, & pris intérieu-
rement, il arrête la dyflenterie. La
poudre de la même écorce , avec
celle de Godampulli , purge & chafle
les humeurs pituiteufes & atra-
bilaires. La moitié d'une taife à
café de la décodion de l'écorce , &
des- feuilles dans de l'eau, hâte ^
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47» CAL
facilite raccouchement j auflî eft-ce
la coutume d'en faire prendre cette
dofe aux femmes en travail.
CALETESj* (les) ancien peuple des
Gaules, qui habitoit dans le Dio-
cèfe de Rouen.
CALETUREinom propre d une ville
forte & d'une rivière de Tîle de
Ceylan. La forterefle eft fituce au
canton appelé le Champ de la can-
nelle y&c la rivière à fes fources au
Pic d'Adam , arrofe la ville de fon
r^om, & fe jèce enfuite dans la mer.
CALEVRES ; vieux mot qui fignifioit
autrefois un trompent , un fourbe.
CALFATj fubftantif mafculin , Se
terme de Marine. Celui qui calfate
un vaiffeau. Le Calfat efl malade.
CalPat y fe dit auflî de louvrage
mêqie que- fait le Calfat^ ou du
radoub a*un navire &: qui confifte à
en boucher les trous , & à l'enduire
de poix 5 de fuif>degoudcon ,afin
d'empccher l'eau d'y pénétrer.
Caifat , fe die encore de rinftru-
ment qui fert à calfater un navire.
Les deux fyllabes font brèves au
fingulier; mais la féconde eft lon-
gue au pluriel.
CALFATiVGE; fubftantif mafculin>
& terme de Marine 5 qui fe dit,
, de Tétoupe enfoncée dans la cou-
ture d'un navire.
Les deux premières fyllabes font
brèves j la troifième eft longue, &:
la quatrième très-brève,
CALFATÉ , EE ; adjeftif & participe
^ pallîf. Voyt:^ Calfater.
CALFATER ; verbe adif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Jur^uras na-
vis Jlipare, Terme de marine, qui
exprime laâion de boucher les
trous , les fentes d'un navire , & de
Tenduire de pois^ , de fuif , de gou-
dron , afin d'empêcher Peau djr pé-
pétrer. Il faut calfater U vaijfcau.
CAL
Les deux premières fyllabes fonf
brèves, & la troifîème, eft longue
ou brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe , avec la conjugai-
fon & la quantité profbdique des
autres temps.
CALFATEURi fubftantif mafculin,
& terme de Marine. Celui qai cal-
fate. On le nomme aufli Calfat.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troiflème eft longue.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
CALFATIN; fubftantif mafculin, &
terme de marine. Celui qui fert le
Calfateur.
CALFEUTRAGE; fubftantif mafcu-
iin. Ouvrage de celui qui Calfeutre
une porte , une fenêtre , un appacter
meot. Le calfeutrage efi^iljini?
CALFEUTRÉ , ÉE ; adjedif fie par-
ticipe paflîf. f^Qye\ Calfbptrer.
CALFEUTRER ; verbe aétif de la
première' conjugaifon ^ lequel fe
conjugue comme chanur. Boucher
avec du papier , de la peau, da
linge, &c. les fentei d'une porte >
d'une fenêtre , d'une cloifon , pour
empêcher le vent de pénétrer dant
une chambre , un appartements On
a mal calfeutre ces portes.
La première fyllabe eft brève, la
féconde moyenne, & la troifième
eft longue ou brève , comme nous
l'expliquons au mot Verbe, avec
la conjugaifon & la quantité profo-
dique des autres temps.
Remarquez que les temps termi-
nés par un e féminin , ont leur pé-
nultième fyllabe longue.
CALGIUNjnom propre d'une ville
d'Egypte , à loucft de Mancunah^
dans une contrée déferre.
CALGUiA j nom propre. C'eft, félon
Ptolémée , une ville de l'Arabie
P^trée.
CALI ^ nomi propre d'une ancienne
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CAL
ville de la tribu d'Afer^donc on
ignore la Hcuacion*
CALi,eft encore le nom d'une ville
de l'Amérique méridionale, à qua-
rante lieues de Popayan, fur la ri-
vière de Cauca.
CALl AC A ; nom propre d'une petite
ville de Turquie 3 dans la Bulgarie ,
avec un port fur la mer noire , en-
viron à trente mille pas de l'em-
bouchure méridionale du Danube.
CALIARI ; nom propre de trois Pein-
tres célèbres , dont deux , ( Charles
& Gabriel ) fils de Paul Véronefe ,
Se l'autre frère de cet illuftre Arrif-
te. Leur manière femblable à celle
de Paul Véronefe, a fouvent fait con-
fondre leurs ouvrages avec ceux de
cet habile homme.Foy. Veronese.
CALIBRE; fubftantif mafculin. La
grandeur de l'ouverture du canon
de quelque arme à feu que ce foit.
£e calibre de ccfujiltfi trop étroit.
Calibre , fe dit aufli de la grofleur de
la balle proportionuée à l'ouvertu-
re de l'arme à feu. Ce boulet nejlpas
de calibre. Cette balle efl de calibre.
Calibre, fe dit, encore dans l'artille-
rie, de l'inftrument par le moyen
duquel on mefure le diamètre de
l'ouverture d'un canon ou d'un mor-
tier.
Calibre, fe dit, en termes d'Archi-
teâure, & fignifie volume, grof-
feur , proportion. Ces corniches font
du même calibre.
Calibre , fe dit aufli , en termes
d'Archite(5lure , d'une planche fur
le champ de laquelle on a découpé
les differens membres d'architec-
, ture qu'pn veut exécuter en plâ-
tre aux corniches des plafonds des
appartemens, aux entablemens des
maifons , àc.
Calibre, fe dit, en termes de Ser-
ruriers , d'un morceau de fer pré-
paré félon la forme & la figure de
CAL 47^
ta pièce que ces actifans veulent
forger ou limer.
Calibre, fe dit, en termes de Fon-
reniers , de la grandeur de l'ouver-
ture d'un tuyau.
Calibre, fe ^it,en termes d'Horlo-
gers , de la plaque de laiton ou de
carton fur laquelle font marquées
les grandeurs des roues , & leurs
fifuations refpedives.
Calibre , fe dit , en termes de Ma-
rine , d'un modèle fait pour la conf-
trudion d'un vaifleau , & fur lequel
on en détermine les proportions.
Calibre , fe dit figurément & fami-
lièrement, de la qualité , de l'état ,
de la proportion , du rapport d'une
perfonne. Elle nefi pas du calibre
de fa fœur»
La première fyllabe eft brève,
la féconde longue, & la troifième
très-brève.
CALIBRÉ , ÉE j adjeAif & participe
paftîf, Voye'^ Calibrer,
CALIBRER j vefbe aûif de la pre-
mière conjugaifon^ lequel fe con-
jugue comme chanter. Terme d'Ar-
tillerie qui fe dit de Tadion de
pafler des boulets dans le calibre ,
pour les mefurer.
Calibrer ,'fe dit auflî , en termes
d'Horlogers , de l'aftion de mefu-
rer & aégaler les dents des roues
& les ailes des pignons.
Les deux nremières fyllabes font
brèves , & la troifième efl: longue
ou brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe, avec la conjugaifon
Se la quantité profodique des au-
tres temps.
Remarquez que les temps termi-
nés par un e féminin , ont leur pé-
nultième fyllabe longue.
CALICE j fubftantif mafculin. Calîx.
Le^vafe fàcré où fe»fait la confé-
cration du vin dans le Sacrifice dç
la Mefle.
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4:So C Ali
On fabriquoit autrefois ce^ vafes
de toutes forces de matières , &
même de^verre. Ce fut le Pape
Zephyrin ^ ou , félon quelques Au-
' teurs^ Urbain 1 qui ordonna qu'ils
ne feroient faits que dor ou d ar-
gent. Dans la primitive Eglife , les
calices étoient beaucoupplos grands
3ue ceux dont on fe fert aujour-
'hui, parce que le peuple corn-
munioit fous les deux efpèces. Ils
avoienc deux anfes j par lefquelles
le Diacre les recenoit , tandis que
^ les Fidèles , au moyen d'un tuyau
ou chalumeau qui y ccoic arraché ,
bovoienc le précieux fang. On a
confervé cet ufage dans quelques
Eglifes, entr'aucres à TAbbaye de
S. Denis en France , où le Diacre
& le fous-Diacre communient fous
les deux efpèces avec le Prêtre.
L'Evêque fcul a le droit de con-
facrer les calices: ce droit cepen-
dant eft quelquefois accordé à des
Généraux d'Ordre, à des Abbés ^
autres Prélats du fécond Ordre.
UEdit de 1^9 ç ordonne à ceux
qui font chargés de la vifite des
Eglifes Paroiflîales , de veiller à ce
qu'elles foient fournies de calices
par les Décimateurs ,-fc fubfidiai-
rement par ceux qui pofledent les
Dixmes inféodées , fi les fabriques
ne peuvent les fournir.
,On dit proverbialement de qoel-
3u'un dont l'habillement eft orné
e galons ou de broderie d*or, qu*i/
eji dore comme un calice.
On dit auflî figu rément & pro-
verbialement , avaler le calice , boire
le calice ; pour dire , foufFrir mal-
gré foi quelque chofe de dur, de
fâcheux 3 d'affligeant.
Calice, fie dit encore, en termes de
Fleuriftes fc de Boranifte^ , de l'é-
vafement de l'extiémiré des bran-
ches ou des queues qui portent les
CAX
fleurs. Le calice porte & énreloppe
en partie les organes de la frudih-
cation.
La première fyllabe eft brève , h
féconde longue , & la troifième très-
brève.
C ALICOULAN j nom propre d'iœ p«f
tir royaume d*Afie , fur la côte de
Malabar , entre ceux de Porca &
de Coulan. Les Hollandois y avoient
autrefois un comptoir , & ils en ti-
roienr'du poivre.
CALICULA ; nom propre. 'Ptolémée
place en Efpagne , deux anciennes
villes de ce nom , l'une au terri-
toire des Turdetains j^M'autre dans
l'Efp.igne Tarragonoife.
CALlCUTj nom propre d'une w'Wt
& d'un royaume des Indes , le plut
confîdéraWe de la côce de Malabar,
Quoiqu'il n'ait que viji^x^ccinq lieues
de longueur , & autant de largeur.
La ville eft fituée fur le bord delà
mer , au quatre-vingt-treizième de-
gré dix minutes de longitude ;& au
dixième vingt & une minutes de
latitude feptenrrionale.
La rivière,qiii a fon embouchure
dans le port, roule des grains d'un
or très-pur : les pauvres du pays ga-
gnent leur vie en amaflant ce mé-
tal , qu'ils féparenr du fable , dans
lequel il fe trouve engagé.
On a dans ce pays beaucoup de
ris, de poivre, de gingembre, d'a-
locs , de coton , &c. Les arbres y
font toujours couverts de fleurs Se
de fruits, & il y règne un prin-
temps perpétuel. Les éléphans, les
lions, les fangliers, les loups, les
bœufs , les chèvres^^es finges & les
ferpens, ùc.y font très-communs*
Il fe fair à Calicut un commerce
confidérable. Les François , les An-
glois , les Hollandois , les Danois y
onr des comptoirs : on en tire par-
ticulièrement du poivre, des toiles
fines ,
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CAL
fines , <la falpetre y du ris y des bois
odoriférans y placeurs forces d'épi-
ceries , &c.
Les habitons du pays croient un
Dieu Créateur du Ciel Se de la Ter*
re 'y mais ils en font un Dieu oifîf »
ôc difent qu'il a laiffé au Diable le
gouvernement du monde. Leurs
mœurs font d'ailleurs (ingulières :
?uaod le Roi fe marie , il pa^e des
rètres pour enlever à la Fiancée
cette fleur virginale dont les maris
font ailleurs u jaloux. Les Sujets
imitant l'exemple du Prince, fe
prêtent leurs femmes fans façon ,
& difent que cela fert à entrete-
nir l'amitié. Chaque femme a d'un
autre côté la liberté d'époufer fept
maris j & quand elle devient grof-
fe , Tenfant appartient à celui de fes
maris qu'elle juge à propos de dé-
clarer auteur de la groffefTe. Ce ne
font pas les enfans du Roi qui lui
fuccèdent, mais ceux de fa fœur.
CALIFAT; fubftantif mafculin. Di-
gnité de Calife. J^oyei Calife.
GALIFE ; fubftantif mafculin. Titre
que portèrent les Souverains, fuc-
cetfeurs de Mahomet , dans le ûou-*
vel Empire qu'il avoir établi. Ces
Princes réuniflbient le pouvoir tem-
porel & fpirituel.
On diftmgue les grands Califes
des Califes particuliers, & l'on di*
vife ceux-U en trois Dynafties : la
première comprend ceux qu'on ap-*
pelle Rachtdis , parce qu'ils étaient
parens ou alliés de Mahomet , tels
qu'Abubecre, Omar j^c. Leur fiége
principal fut à Medine , où n>ourut
Mahomet.
La féconde comprend les Om^
miades , qui eurent pour chef Mo»-
vie, lequel tranfporta le fiége de
l'empire â Damas en Syrie,où il der
meura depuis ^^i jufqu'en749,fous
les quatorze Princes de cette Dynas-
tie. Tome IK
CAL 48 1
La troifième eft celle des Abaf-
fideâ, qui transférèrent le fiége de
l'Empire à Bagdad. Cette Dynaf-
tie^ dont Abbas fut le chef, a don-
né trente-fept Califes, dont le der-
nier fut Moftaafem , que fit mou-
rir en 1158 Holaglou, chef- des
Mogols. C'eft pencknt le règne des
Abaflîdes que commencèrent à s'é-
lever divers Califes particuliers en
Efpagne, en Perfe^ ert Afrique , &c.
11 y en a eu en Egypte jufqu'en
1 5 1 7 , temps auquel les Turcs fub-
juguèrent ce pays j mais ces der-
niers Califes ne jouifioiènt d aucune
autorité temporelle, ils n'avoient
plus que la fpiritûélle : les Muftis
rempufient aujourd'hui leurs fonc*^
tions.
Les deux ^remière^ fyllabes font
brèves , & là troifième eft très-
brève, r
CALIFORNIE ; nom propre d'une
grande prefqu'île de l'Amérique
fept^ntrionale , au ik)rd de la mer
du fud. Les terres y font très-fer-
tiles , & l'on y recueille des grains
& des fruits de toute efpèce en
abondance. Les cerfs , les lièvtes ,
les lapins , les perdrix , les oies , les
canards , les allouettes & plufieurs
autres oifeaux & animaux incon-
nus en Europe , s'y trouvent répan-
dus en très-grand nombre* Les eaux
J^ noutriflent auffi beaucoup d'excel-
ens poifibns , & les côtes en font
fameufei par la quantité de belles
perles qu'on y pèche.
Les Peuples y font fauvages &
idolâtres. Ils adopcnt la Lune, 6c
chaque famille fe gouverne pafr fes
propres loix.
CALIFOURCHON-, (i) exprôfljon
adverbiale du ftyle familier , qui fe
dit pour exprimer qu'oft eft aftrs fur
quelque chofe, jâmbé -deçà, &
jambe de*Ià , comftie qOaid on eft
Ppp
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482 CAL
à cheval. Mettez-vous à califourchon
fur ce balujlrc.
CALIGINEUX i vieux mot qui figni-
.fioit autrefois obfcur.
CALlGULA'i nom propre d'un monf-
tre né, difent lesHiftoriens, pour
donner un exemple terrible des cri-
mes dont eft capable la méchanceté
foutenue par un pouvoir fans bor-
nes. 11 étoit fils de Germanicus , les
délices des Romains , & fuccéda à
l'Empereur Tibère l'an 37 de l'ère
chrécienne, à l'âge de vingt-cinq
ans.
11 fignala les premiers jours de
fon règne par différens ades d'hu-
manité, qui firent croire qu'il al-
loit ramener le fiècle d'Augufte , &
fai^e oublier les horreurs du règne
de Tibère. Devenu l'idole du Peu-
ple Romain , il vit fes Suje,ts plon-
gés, dans les plus vives allarmes , à
foccafîon d'une maladie qui lui fur-
vint , mais à laquelle il n'échappa
que pour le malheur de fon fiècle :
car à peine fut-il rétabli , qu'il s'oc-
cupa a répandre le fang d'une foule
de viûimes innocentes , qui avoient
fait les vœux les plus fincères pour
fa guérifon. Les viols , l'incefte , Us
concuflSons , lui devinrent auflî fa-
miliers que les aflàfiinats. Et cepen-
dant cet étrange tyran n'avoit pas
lionte de fe qualifier de père de la
patrie. 11 alla plus loin : il fe fit
adorer comme un Dieu , & fe dé-
coroit fucceflSvement des attributs
de Jupiter, de Neptune, d'Apollon
& de Mercure : tantôt il s'armoit
de la foudre , comme le premier j
quelquefois il portoit un trident ,
comme le fécond j ou une lyre,
comme Apollon j ou un caducée ,
comme Mercure. Pour achever de
peindre ce monftre odieux y & les
ravages dont il fut capable , il fuf-
^a de dire qu'il defiroic que le
CAL
Peuple Romain n'eût qu'une tfete^
afin qu'il pût l'anéantir. Chéréas,
Capitaine de fes Gardes , arrêta le
cours de fes violences & de fa bar-
barie , en lui donnant la mort l'aa
41 de l'ère chrétienne, après un
j:ègne d'environ quaue années.
CÂLIN: fubftantitmafculin. Niais
& indolent. Ne faites donc pas U
câlin.
V La première fyllabe eft longue,^
& la féconde moyenne au fingu-
lier , mais longue au pluriel.
CALIN; fubftantif maliculin. Sorte
de métal compofé d'étain & de
plomb, dont la préparation &!'»-
lage viennent des Chinois, qui en
font divers uftenfiles , & qui en cou-
vrent leurs maifons. On en fabrique
auflî des efpèces.
CALINDOÉA 'y nom propre de deux
anciennes Villes , dont parle Pto-
lémée , qui en place une en Macé-
doine, dans la Mygdonie , & l'au-
tre dans l'Inde , en-deçà du Gan-
CALINER i (fe) verbe pronominal
réfléchi de la première conjugaifon ,
lequel fe conjugue comme chanter.
Refter dans Tinadtion , dans l'indo-
lence. Ce nUflpas enfè câlinant qu'il
terminera cette affaire.
La première fyllabe eft longue;
la féconde brève , & latroifième eft
longue ou brève , comme nous l'ex-
pliquons au mot Verbe j avec U
conjugaifon & la quantité profo^
dique des autres temps.
CALINGUE. Foyei Carlingue.
CALIORNE ; fubftantif féminin , &
terme de Marine. Gros cordage
{>aflc dans des moufles â trois pou-
ies , '& qui fert à enlever de gros
& pefans fardeaux.
CALIPO ; nom propre d*une petite
ville d'Afie , avec un port dans la
Natolie j à lembouchure tie U xiir
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CAL
Vîère de Cali dans la mer Noire.
Elle appartient au Grand --Sei-
gneur.
CALIPPIQUE ; (période) c'eft, en
chronologie,une période de foixan te-
feize ans , après laquelle les nou-
velles & pleines lunes moyennes
revenoient au même jour de Tan-
née folaire. Cette période fut ainfi
appelée de Calippus , qui l'inventa
pour réformer le cycle de dix-neuf
ans , que Méton avoit imaginé cent
ans auparavant. Mais cette période
lie fut pas exade pour cela , puifque
dans le cours de deux cent vingt-
cinq ans, elle faifoit retarder d'un
jour le$ nouvelles & pleines lunes :
erreur fondée fur ce que Calippus
donnoit a Tannée folaire trois cent
foixan te-cinq jours fix heures, tandis
qu'il auroit du lui donner onze mi-
nutes de moins.
CALIPPUS j nom propre d'im Ma-
thématicien Grec , Inventeur de la
Période Calippique. Il floriflbit j j o
ans avant Tère chrétienne. F'oye:[
Calippique.
Il y a eu plufieurs autres Calip-
pus, entr'autres celui qui ufurpa le
fouverain pouvoir à Syfacufe, après
avoir fait affàflGner Dion, qui en
étoit revêtu , 354 ans. avant Tère
chrétienne.
CALISIA j nom propre d'une ancienne
ville , que Ptolémée place dans la
Germanie.
CALIVALYj vieux mot qui fignifioit
autrefois charivari.
CALIURj nom propre. C'eft, félon
Ptolémée, une ancienne ville de
llnde, en-deçà du Gange.
CALIX j nom propre d'un bourg de
Suède , fur le golfe de Both-
nie.
CALIXTE ; nom propre de trois Pa-
pes , de deux Patriarches , d'un Anti-
Pape , & d'un Luthérien , Auteur
CAt 4tj
d'une Seûe de Calixtîns. f^oyei c6
mot.
CALIXTINS ; ( les ) on a ainfi appel<S
certains Seâaires qui s'élevèrent en
Bohème, dans le 15^ fiècle. Leur
chef étoit un nommé Jacques de
Mife , autrement Jacobel , Curé de
la ParoiflTe de S. Michel à Prague,qui
prétendoit établir Tufage du calice,
comme néceflaire dans Te Sacrement
de TEuchariftie. Il fut condamné au
Concile de Conftance. Roqueiâne,
fon Difciple , fe mit à la tece de la
Sede j & par animofité contre le
Pape, qui lui avoit refiifé TArche-
vêché cle Prague, il engagea Ces
Seftateurs à ne point fe fdumettre au
Compallatumjpzv lequel le Coneile
de fiâle leur accordoit la coupe > i
certaines conditions.
Calixtîns, fe dit encore de certains
Luthériens mitigés , qui fuivent les
fentimens de Georges Calixte fur
la grâce , & le libre arbitre. Ce fa^
meux Sedaii^e foutenoit qu'il y avoir
dans tous les hommes un certain
mouvoir d'entendement & de vo-
onré , avec un tel degré de connoiC
* lances naturelles, qu'il fuffifoit d'en
faire un bon ufage pour être fauve j
f>arce qu'alors Dieu donnoit tou9
es* moyens néceflaires pour arriver
à la perfection où la révélation nous .
conduit. Cette, dodrine , oppofée i
celle de Saint' Auguftin , a fait re-
garder fes Difciples comme des
Sémi-Pélagiens.
CALKA j nom propre d'un Royaume
î d'Afie ^ dans la Tartarie. Il a la Si-
i bérie & leRoyaumed'Elurhà Toueftj
les Daouri au nordj la Tarrarie
orientale à Teft » & Toccidentale au
fad. C'eft Tancienne patrie des Tar-^
tares, qui fondèrent aux Lides TEm^
pire du Mogol.
CALLÀBAS; nom propre d'un bourg
cohfidérablç des Indes , fitué fur I4
P p p 1 j
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484 CAL
roaçede Surate à Agra , k fix lieues
de Chadolki-Sera. Cétoit autrefois
' la réHdence d*un Raja, vaflal du
Aiogol , qui défoloit les Caravannes
& les Négocians par fes vexations.
Mais rEmpereur Aurengzeb (igaala
fon avènement au Trône par le
fuppUce de ce Raja, à qui il fit
trancher la tcre, de même qu*à
un grand nombre de fes compli-
ces.
ÇALLAF; fubftantif mafculin. Ef-
oèce darbrifleau fort bas, dont le
Dois efl: uni , la feuille femblable à
celle du cerifier, dentelée par les
bords , & placée à Textrémité des
branches , qui font droites , jaunes &
fans nœuds. Les fleurs^ qui précèdent
les feuilles en erand nombre , font
dipofées à égale diftance les unes
des autres : ce font de petits globes
oblongs , cotoneux , jaunes , & d*une
agréable odeur. On en prépare la
meilleure de toutes les eaux pour
fortifier. L'odeur qu'elle répand eft
fi pénétrante 9 qu'elle fumt pour
diuiper la défaillance. Les Maures
en font ufage , tant intérieurement
qu'extérieurement , dans les fiè-
vres ardentes 6c peftilentielles.
Elle hume<Ste &c ratraichit. On
tire encore des fleurs , une huile
dont on fe fert en plufieurs circonf-
: tances.
CALLAIS i fubftantif mafculin. Pierre
, qui imite le faphir ; mais fa couleur
eft plus claire, 6c reflèmble à celle
de l'eau de mer. On la trouve dans
les rochers efcarpés & couverts de
glace. Boot croit que c'eft l'aiguë
marine des Modernes , 6c de Laet
prétend que c'eft la Turquoife.
CALLAO j nom propre d'un port
confidérable de l'Amérique méri-
dionale , au Pérou , à deux ligues
de Lima, fur le bord de la mer.
.Cétoit proprement le portdeLima,
CAL
qu*un tremblement de terre détruifit
en 1746. Koyc\ Lima.
CALLATE \ vieux mot qui fignifioit
autrefois une rue qui va en baif*
fant.
CALLÉADAj nom propre d'une pe*
rite ville des Indes , dans les Etats du
Moeol , fur la rivière de Septa , à
une lieue d*Ugen.
CALLÉE; ( cuirs de) on défigne ainfi
dans le commerce , d'excellens cuirs
de Barbarie , qui fe vendent à Bon-
ne. Les Tagrains & les Andalous v
mettent la rareté , par le prix qu'ils
en donnent, & par la grande con-
fommatiotLqu'ils en font.
CALLEN; nom propre d'une ville
d'Irlande , dans la Province de
Leinfter , au Comté de Kilkenni ,
â fix milles de Keles. Elle a des Dé-
putés au Parlement.
Il y a au(n dans cette contrée une
rivière du même nom , qui a fa four-
ce auprès de Cashel , & fon embou-
chure dans la rivière de Neuvre,
auprès de Thomaftowne.
CALLETj nom propre d'une ancien-
ne ville de la fietique, dont on
ignore la pofition.
CALLEUX, EUSE; colloïhsya^um.
Terme det Chirurgie. Ou iLy a des
cals , des duretés. On dit des bords
d'une plaie , d'une fiftule , d'un '
ulcère , qu'ils font calleux , quand ils
font durs.
Corps calleux, fé dit, en termes
d'Anatomie , de la partie qui cou-
vre les deux ventricules du cerveau.
Elle eft enfoncée au-de(Ibus de tou-
tes les circonvolutions du cerveau,
& elle eft formée par l'union des
fibres médullaires de chaque cô-
té.
CALLIANS j nom propre d'une ville
de France, en Provence, à quatre
lieues , nord - eft , de Dragui-
gnam
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CAL
CALLIAR; nom propre d'une petite
ville des Indes , au Royaume de
Vifapour , à fept lieues d'Iflelam-
pour.
CALLICARIS; nom propre. Ceft ,
félon Ptolémée > une ancienne ville
de rinde , en-deçà du Gange.
CALLIGRAPHEj fubftantifmafcu-
lin. On déiignoïc autrefois fous ce
nom une efpcce de Clerc ou d'Ecri-
vain Copifte y qui mettoit au net ce
qu'un Notaire avoit écrit en notes
ou en abréviations*
CALLIMAQUEj nom propre d'un
fameux Capitaine» qui commanda
l'armée des Athéniens i la bataille
de Marathon. On a dit qu'après la
bataille, on le trouva percé de flè-
ches, & cependant deoout. Cette
dernière fable étoit alfez inutile dans
fon hiftoire.
Il y a eu plusieurs autres hommes
célèbres du même nom , entr*autres
cet Architecte de Corinthe, qui, le
{>remier, orna les colonnes de feuil-
es d'acanthe ; d'où il eft regardé
comme' l'Inventeur de Tordre Co-
rinthien. Il floriflbit vers l'an 540
avant Tère chrétienne. On doit auffi
diftinguer ce Callimaque de Cy rê-
ne , que Qaintilien regardoit com-
me le Pocte Grec qui eût le mieux
réufli dans le genre de l'Élégie. Il
floriflbit vers l'an 180 avant l'ère
chrétienne. Il nous refte quelques
Hymnes & Epigrammes de fa com-
poiition, dans lefquelles on remar-
c|ue beaucoup d'élégance & de dé-
licatefle. Callimaque joignoit à fa
qualité de Poète du premier rang ,
celles d'habile Critique & de favant
Grammairien.
CALLINIQUE ; nom propre de lin-
venreur du feu Grégeois. Il étoit
d'Héliopolis,, en Syrie, & floriflbit
vers Tan 6yo.
CALLIONYME. Foyci Raspecon.
CAL 4S5
CALLIOPE j nom propre d'une des
neuf Mufes , ainfî appelée à caufe-
de la douceur de fa voix. Elle préfi-
doit à l'éloquence , & infpiroit les
Poètes héroïques. Elle eut de Jupi-
ter, les Corybantesj les Syrènes,
d'Achélous, & fut en outre la mère
d'Orphée. On la repréfente ayant
le bras gauche orné de guirlandes ,
Se tenant en main un rouleau de
parchemin, qui déflgne le Pocme
épique.
Calliope, eft auffi le nom d'une an-
cienne ville des Parthes , dont parle
Etienne le Géographe.
CALLlPOLISj Etienne le Géographe
place une ancienne ville de ce nom
en Sicile j une autre dans la Carie ,
6c une troiflème dans l'Etolie.
Cédrène & Curopalate placent
encore une ville du même nom en
Afîe , vers l'Arménie & la Gala-
tie.
CALLIRHOÉ ; terme de Mvtholo-
gie, & nom propre de plufieurs
filles ou nymphes célébrées dans les
Ecrits des Anciens.
L'une , Princefle du Sang Royal
de Calydon , fut éperdument ai-
mée de Coréfus, Prêtre de Bac-
chus : mais comme elle en dédai-
gna les vœux , il s'adrefla au Dieu
qu'il fervoit , pour être vengé de
l'indifférence ou du mépris de la
Princefle : Bacchus frappa auffitôc
les Calydoniens d'une ivreffe ap^
prochante de la fureur. L'Oracle
confulté fur les moyens de faire
ceffer ce fléau , il répondit qu'il
falloir que Callirhoé fut immolée
par la main de Coréfus, ou quel-
qu'autre perfonne qui fe dévoueroic
pour elle. La Princefle efl ornée
comme une viâime , & on la con-
duit à l'Autel pour fatisfaire à l'O- .
racle : mais Tamoureux Prêtre tour-
na contre lui-même le couteau fa^
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48(î CAL
cré y & voulut âinfi fauver fa Maî-
trerfe , qui , touchée alors de regret ,
d amour & de pitié , alla, pour ap-
paifer les mânes de fon Amant , fe
donner la mort près d'une fontaine
de TAttique, que depuis on appela
Callirhoéy du nom de cette malheu-
reufe Princefle.
Uiie féconde Callirhoéy fut fille
du fleuve Scamandre ; & époufa
Tros , Roi de Dardanie , dont elle
eut trois fils, qui furent Uus, du
nom duquel la villô de Troye eft
quelquefois appelée Ilion; Gani-
mède enlevé par Jupiter, & Afla-
raque , père de Capis & ayeul d' An-
chifev
Unp troifième Callirhoéy fille du
fleuve Achélous , époufa Alcméon ,
le mari d'Alphéfibce, Foye^ Acar-
HAs , Alcméon & Alphésibée.
Une quatrième Callirhoi y fut
fiUe de Lycus, Tyran de Libie, &
femme de Diomède , qu'elle fauva
des embûches que Lycus avoir dref-
fées pour le faire périr. Ce Diomède
ayant dans la fuite abandonné cette
PrinceflTe , elle fe pendit de défef-
poir.
Enfin une cinquième Callirhoéy
fille de rOcéan, époufa Chryfaor ,
dont elle eut le fameux géant Gé-
ryon.
CALLISTÉIES; (les) terme de My-
thologie , qui fe dit de certaines
Fêtes inftituées dans l'île de Lesbos
en rhonneur de Vénus, & dans la
célébration defquelles les femmes
fe difputoient lé prix de la beau-
té. .
Ces Fêtes fe célèbroient auQi
dans TElide ; mais le prix fe dif-
tribuoit à l'homme le mieux fait.
CALLISTO i terme de Mythologie,
& nom propre d'une Nymçhe de
Diane , fille de Lycaon , Roi d'Ar-
cadie. S'étant laiffé fé4uire par Ju-
CAL
piter , & n'ayant pu cacher fa groC-
fefle , Diane la cnaflà de fa Cour ;
& Junon , ennemie implacable des
Maîtrefles de fon mari , la changea
en Ourfe , qui depuis fut placée
parmi les Confteliations , fous le
nom de la grande Ourfe.
CALISTRATEj nom propre d'un
fameux Orateur d'Atnènes, dont
l'éloquence & la gloire excitèrent
l'émulation de Démofthènes, au
point qu'il quitta Técole de Platon
pour devenir difciple de cet Ora-
teur.
CALLlSTRATIEi Ptoléraée place
une ancienne ville de ce nom dans
la Galatie.
CALLITRICHE; fubftantif mafcu-
lin. On donne ce nom à certains .
finges à longue queue, remarqua-
bles par la beauté des couleurs de
leur poil. Ils font d'un beau vert
fur le corps , d'un beau blanc fut
la gorge & le ventre , & ils ont la
face a un beau noir. Ils font long9
• d'environ quinze pouces , marchent
à quatre pieds y 6c la femelle eft
fujette à l'écoulement périedique.
Les Calliqriches ou finges verts ,
fe trouvent en Mauritanie , dans les
terres de l'ancienne Carrhage , au
Sénégal & aux îles du Cap - Vert,
Adanfon rapporte que les environs
des bois dePodor, le long du fleu-
ve Niger, font remplis de finges
verts : « je n apperçus ces finges ,
w dît cet Auteur, que parlesbran-
. }> ches qu'ils cadbient au haut des
" arbres y d'où elles tomboient fur
» moi : car ils étoient d'ailleurs fort
» filentieux & fi légers dans leurs
» gambades , qu'il eût été di£5cile
n de les entendre j je n'allai pas
» plus loin , ôc j'en tuai d'abord
» un , deux &c même trois , fans
»> que les autres paruflent eflFraycs ;
a cependaoc lorfque la plupart fe
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CAL
fy fentirent blefles , ils commencè-
« renc à fe mettre à labri j les uns
» en fe cachant derrière les grofl'es
« branches, les autres en defcen-
5> dant à terre j d autres enfin , &
5? c'étoit le plus grand nombre , s'c-
3> lançoient de ia pointe d'un arbre
M fur la cime d'un autre . . • . Pen-
» dant ce petit manège , je conti-
99 nuois toujours à tirer deflus , &
99 j'en tuai jufqu'au nombre de
99 vingt- trois en moins d'une heure ,
*> & dans une efpace de vingt toi-
99 fes^ fans qu'aucun d'eux eut
•> jeté un feul cri j quoiqu'ils fe
a> fuffent pludeurs fois raîiemblés
9» par compagnie en fourcillant ,
9> grinçant des dents & faifant mine
» de vouloir m'attaquer.
ÇALLOO; nom propre d'un fort des
Pays-Bas 3 fur les bords de l'Efcaut y
au-deflTus d'Anvers. Il eft remar-
quable par la viapire qu'y rempor-
tèrent, en 1(^38 , les Efpagnols fur
les Hollandois , commandes par le
Comte Guillaume de Naflau. Le
fils de ce Prince fut tué dans l'ac-
tion.
^ALLORHYNCUS; fubftantif maf-
culiù. Genre de poiflbn fans écail-
les & à nageoires cartilagineufes ,
dont parle Gronovius. ^1 a le corps
oblong , la tête lifle & membra-
neufe , avec une bouche étroite ,
béante & garnie de petites dents.
Sa couleur eft dorée fur les côtés ,
mais argentine fur le dos.
CALLOSITÉ.; fubftantif féminin.
Callum. Chair folide & sèche qui
couvre les bords &c les parois des
anciennes plaies & des vieux ulcè-
res négliges ou mal traités.
Il s'engendre auffi des callofités
aux mains & aux pieds^, fans qu'il
y ait eu aucune plaie.
Callosité , fe dit y en termes de
Jardinage^ dune matière calleufe
CAL 487
qui fe forme à la jointurô ou à la
reprife des poufles d'une jeune
branche , ou aux infertions à^s ra-
cines.
CALLYNTERIES; adjedif féminin
pluriel , fubftantivement pris , &
terme de Mythologie , qui défigne
certaines fêtes que célébroient les
Athéniens \ mais on ignore quels
en étoient l'objet & les cérémo-
nies.
CALMANDE ; fubftantif féminin.
Étoffe de laine luftrée. d'un côté
comme le fatin. Elle fe fabrique
particulièrement en Flandre , & il
en pafle beaucoup chez l'étranger ,
fur-tout en Efpagne. La longueur
ni la largeur de la pièce ne font pas
déterminées.
Les calmandes fabriquées à Lille
payent en France pour droits d'en-
trée dans les cinq grofles Fermer ,
trois livres par pièce de dix aunes ,
fuivantla dccifion du 30 Septembre
1714.
La première fyllabe eft brève , \%
féconde longue , & la troifiènie
très-brève.
CALMANT ; fubftantif mafculin , &
terme de Médecine. II fe dit de
tout médicament préparé pour cal-
mer les douleurs. On vient de lui
donner un calmant.
La première fyllabe eft brève , &C
la féconde longue.
Le pluriel fe forme en changeant
le r final du fingulier en un j, qui
fuit la rèjgle générale des pluriels,
Voyer la fettre S.
CALMAR ; fiibftantif mafculin. Sor-
te de poiflbn volant , qui a la tête
entre les pieds & le ventre. 11 eft du
genre des animaux mous, & reffem-
ble beaucoup à la féche Se au poli-
pe. Il a j comme ces animaux , un
réfervoir rempli d'une liqueur noire
comme delencre % d'où lai eft veno
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4^8 CAL
fon nom. On voit beaucoup de ces
poiflbns fur les cotes de Portugal.
Les Romains faifoient un cas par-
ticulier de ceux qui fe péchoient
dans le golfe d'Âmbracie.
Calmar , eft auffi un vieux mot qui
s*eft dit d'un étui à mettre des plu-
mes à écrire.
CALMAR j nom propre d'une ville
forte de Suède , dans la Province
de Smaland , fur la mer Baltique ,
vis-à-vis de 111e d'Oéland. Elle eft
fameufe par lade qui y fut pafle
en 159} pour unir les trois couron-
nes de Suède , Norwège & Danne-
marck , fous la Reine Marguerite,
la même que Ton a appelée la Sémi"
ramis duNord* Cette ville fut de-
puis prife & ravagée pludeurs fois
après la divifîon des Couronnes que
Taâe de Calmar avoir unies.
' CÀLMAR-SUND ; nom propre d'un
détroit de la mer Baltique » fur le-
quel la ville de Calmar eft jStuée.
CALME ; adjeftif àts deux genres.
Tranquillus , a , um. Tranquille ,
qui n*eft pas agité. Vair écoit calme.
On dit d'une perfonne malade ,
Cécile tjl calme ; pour dire , qu'elle
ne relTent aucune douleur & qu'elle
n'eft point agitée.
On ditaufti , dans lefens figuré,
un efprit calme , une vie Calme ; pour
dire , un efprit tranquille j une vie
douce, tranquille.
Calme, s'emploie fubftantivement ,
& fignifie bonace , ceffation entière
du vent. A peine furent-ils fortis du
port^ que le calme commenta.
On dit fur mer , calme tout plat ;
pour dire , que le vent ne fouffle
aucunement.
On dit auffi , être pris du calme ;
r)ur dire , être fans vent de façon
ne pouvoir plus gouverner.
Calme , fe dit auffi fubftantivement
dans le fens figuré , 6c fignifie^ tran-
CAL
quilUté. Eile pajfe fis jours dans le
calme.
Voyc{ Paix ^ pour les différen-
ces relatives qui en diftinguent
Calme y 6cc.
La première fyllabe eft brève,
& la féconde très -brève.
Ce mot j employé comme adjec-
tif ^ ne doit oas régulièrement pré-
céder le fubllanrif auquel il fe rap-
porte. On ne dira pas , une calme
mer , mais une mer calme.
CALM^ > ÉE j kdjeaif & participe
paffif. f^oye:(^ Calmer.
CALMER ; verbe aâif de la première
conjugaifon , lequel fe conjugue
comme chanter. Placare. Appaiier ^
tranquillifer , rendre calme. Neptu-
ne calma les flots.
Calmer , fe dit auffi , dans le fens
figuré , & fignifie de même , ren-
dre calme , appaifer , adoucir ,
modérer. Le temps calme les pa/"
fions. On tâche de calmer fis tranf"
ports.
Calmer, eft auffi pronominal réflé-
chi au propre & au figuré , & figni-
fie devenir calme. Exempleé. Au
propre : la mer fi calma.
Au figuré \fi douleur & fin amour
ne fi calmeront pas.
La première fylb^ eft brève ,
& la féconde eft longue ou brève,
comme nous Texpliquons au mot
Verbe, avec la conjugaifon & la
^ quantité profodique des autres
temps.
CAL M ET; (Dom Auguftin) nom
propre d'un favant Aboé de Seno-
nes, né en 1^71, & mort en 1757*
Il a compofé un grand nombre
d'ouvrages utiles & remplis dc-
rudition \ mais on voudroit plus de
goût & plus de précifion dans fon
ftyle.
CALMI ; fubftantif mafculin. On
donne ce nom , dans l^Commerce,
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CAL
S certaines toiles peintes qui fe fa-
briquent aux Indes orientales > dans
.les Etats du Grand Mogol.
CALMINER j vieux verbe qui figni-
iîoit autrefois crépir , couvrir a un
enduit,
CALMOUCKS; (les) peuples d' A-
lie , dans la grande Tartarie , entre
le Mongul & le Wolga. Us font dif-
tribués en pluHeurs hordes particu-
lières y commandées chacune par un
Kan , dont le principal fait fa ré-
fidence à Samarcand. Les Cal-
moucks n^ont aucune habitation
fixe: ils campent continuellement
fous des tentes » en conduifant leurs
troupeaux de pâturages en pâtura-
ges. La Ruflîe entretient ordinaire-
iiient à fa folde (ix mille hommes
de cette nation.
ÇALNEj iîom propre d'un bourg
d'Angleterre, mué à huit lieues de
Salisburi. Il a des députés au Parle-
ment.
Calne , eft encore le nom d'tjne an-
cienne ville d'Angleterre , au Com-
té de Kent ^ où le tint en 97^ , un
Concile fous le règne d'Edouard II.
Ce n'eft plus aujourd'hui qu'un vil-
lage.
CALNIDE j nom propre d'une ville^
de France , en Perigord , fur la Dor-
doçne , à cinq lieues 6c demie > fud-
fud-eft , de Périgueux.
CALOBE j vieille expreflîon qui dé-
fignoit autrefois une forte de vête-
ment fans manches.
CALOMEL ; fubftantif mafculin , &
terme de Pharmacie , oui fe dit du
mc^rcure doux fublime quatre ou
cinq fois.
CALOMNIATEUR j fubftantif maf
culin. Calumniaxor. Celui qui ca-
lomnie.
La Lof des douze Tables pro-
nonçoit , chez les Romains , la pei-
ne du Talion contre tout caiomnia-
Tom ir^
C A t 4^9
teur qui imputoit un crime à un in-
nocent.
La Loi Remmia voulut dans la
fuite , qu'on imprimât avec un fer
chaud la lettre K fur le front des
calomniateurs. L'Empereur Conf-
tantin abrogea cette Jurifprudence ;
& depuis ce Prince , les peines aux-
auelles on a condamne ce genre
'hommes infâmes , ont été arbi-
traires & relatives à la qualité du
fait & des circonftances : au* refte ,
ils ont été & feront toujours en
horreur & en exécration dans l'ef*
prit des honnêtes gens.
Les trois premières fyllabes font,
brèves , la cjuatrième eft moyenne y^
, & la cinquième longue.
Le r final fe fait fentir en tout©
circonftance.
CALOMNIATRICE i fubftantif fé^
minin. Calumniatrix. Celle qui ca-
lomnie. Voyc^ Calomniateur.
CALOMNIE ; fubftantif féminin;
Calumnia. Menfonge odieux ou
faufle imputation qui blefle Ihon-
neur & la réputation.
Vous vous formerez une jufte
idée de la calomnie , en méditant
la compofition du fameux tableau
Su'en fit Apelles à Ephèfe , quand
fut échappé au fupplice dont il
faillit d'être la victime , pour avoir
été faulfement & calomnieufement
accufé d'une confpiration contre
Ptolémée , Roi d'Egypte.
Ce grand Peintre , le plus célèbre
de l'antiquité, avoit* placé fur la
droite du tableau , la crédulité aux
longues oreilles , tendant les mains
à la calomnie qui s'avançoit : l'igno-
rance , fous la figure d'une femme
aveugle , étoit auprès de la crédu-
lité ; de même que le foupçon re-
préfenté par un homme agité d'une
inquiémcle fecrett^,& s'applaudif-
fant tacitement de quelque décoa^
Qqq
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4^0 CAL
verte. La calomnie , fous la figure
d'une belle femme , mais au regard
terrible & enflammé, occupoîc le
milieu du tableau , fecouant de la
main gauche un flambeau allumé ,
& tramant de la droite, par les
cheveux , l'innocence repréfentée
par un enfant qui levoit les n-uiins
au ciel & fembloit prendre les
dieux à témoin : l'envie aux yeux
perçans & au vifage pale & maigre
précédoit la calomnie , & elle étoit
luivie de Tembuche & de la flat-
terie : on voyoitdansréloignement,
la vérité qui s'avançoit lentement
fur les pas de la calomnie , & qui
conduifoit le repentir en habit lu-
gubre, ayant les yeux baignés de
larmes & le vifage couvert de hon-
te. Quelle force & quel génie dans
cette allégorie !
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft longue.
CALOMNIÉ, ÉE; adjeftif & par-
ticipe paflîf- Foyc\ Calomnier,.
CALOMNIER'; verbe adifde la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Attaquer,
olefler l'honneur & la réputation
de quelque perfonne par des men-
fbnges ou imputations fauffes &
imaginées. On le condamna aux ga-
lères pour avoir calomnié, u Ma-
gijlrat.
Les trois premières fyllabes font
brèves , & la quatrième eft longue ou
brève, comme nous l'expliquons au
mot VerbI , avec la conjugaifon &
la quantité prefodique des autres
temps.
Obferv^z néanmoins que 1*^ fémi-
mn,qui termine les trois perfonnes
du Singulier du préfent de l'indica-
tif, & celles qui leur reflTemblent,
fait partie de la dernière fyllabe &
là. rend longue.
CALOMNILUSEMENT j adverbe.
CAL
Calumniosè. D'une manière calom-
nieufe , avec calomnie. // fut accu-
fé calomnieufement d'être auteur de
ce vol.
Les trois premières fyllabes fonr
brèves , la quatrième eft longue ,
la cinquième très^brève , & la
fixième moyenne.
Il faudroit changer le c en A: , le
j en :( , le pénultième ^ en a y Se
écrire , d'après là^ prononciation , .
halomniew^emant^ voyez Oktho*
GRAPHE.
CALOMNIEUX , EUSE ; adjeûif.
Calumniofus j a ^ um. Qui renferme •
des calomnies. // pré/enta une re-
quête calomnieufe. .
Lès trois premières fyllabes fonr
brèves , Ja quatrième eft longue ,
. Se lar cinquième du féminin trèsr
brève.
Cet adjedif ne doit pas réguliè-
rement précéder le fubftantif auquel
il- fe rapporte. On ne dira pas un
calomnieux libelle^ mais un libelle
calomnieux^r .
CALONE j nom propre d'une petite-
rivière de France , en Norniandie ; .
elle a fa fource à une demie lieue
deThiberville, Se fon embouchure
dans la Touque , au - dellbus de
Pont-l'Evcque , après un cours d'en*
viron (îx lieues.
CALONIO } |iom propre d'une petite *
île d'Afie , fur la mer de Marmara,
vers la côte de la Nàtolie.
CALOPINACO ; nom propre d'une
rivière d'Italie , au royaume de
Naple«, dans la Calabre ultérieure*^
Etle arrofe Sainte- Agathe & fe perd
dansje Phare deMeffîne, aumidi-
de Reggio.
CALORE j nom propre d'une rivière
d'Italie , au royaume de Naples ,.
dans la Piincipauré ultérieure. Elle
a fa fource dans l'Apennin , auprès^
de fiagnolo, & foa embouchscc
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CAL
dans le Sabaro , au-defTous de Be-
nevent,
CALOT; ( Jacqufîs ) nom propre d'un
Graveur célèbre , né à Nanci en
1593. Louis XIII l'ayant appelé à
.. Paris pour lui faire graver les ficge«
de la Rochelle & de l'île de Rhé,
& voulant enfuite lui faire graver
la conquête de Nanci , dont ce Mo-
narque venoit de fe rendre maître ,
Calot, fujet aufli fidèle à fon Prin-
.'Ce, qu'habile artifte , fupplia le
Roi de Ten difpenfer. Un courti-
fan, qui aiiroit loué la gcncrofité du
Lorrain , s'il eût été autre chofe que
courtifan , prit la parole pour nie-,
nacer Calot } mais celui-ci répon-
dit qu'il fe couperoit plutôt le pou-
ce que de faire la 'moindre chofe
contre fon Prince ou fa patrie. Louis
n'imita pas le courtifan j il admira
les fentimens de l'artifte , & voulut
fe l'attacher par une penfîonde trois
mille livres que Calot crut ne de-
voir pas accepter.
Calot gravoit dans le grotefque,
Xa plus grande partie de fes ou-
irrages eft à l'eau forte. Il a eu le
talent de rendre les plus petites cho-
Us intcreflantes , par la facilité du
travail , l'expreflîon des figures , le
. choix ^ la diftribution des fujets.
On eftime particulièrement fes foi-
res , fes fupplices , fa grande & fa
petite paffion , fes misères de la
guerre , fon éventail , fon parterre ,
& fa grande rue de Nanci. L'efprit
& la fineflfe de fa pointe, le feu &
les richeffes de fon eénie , & la va-
riété de fes groupesAont immorta-
lifé , & plairont à jamais aux ama-
teurs. Il mourut en 1^55.
CALOTTE i fubftantif féminin. Pi-
kolus. Efpèce de petit bonnet de
cuit , de laine , ou d'autre ma-
tière » qui ne couvre ordinaire-
ment qae le haut de la tète. // ejl
CAL 45>i
dans Vufagc dt porter une calotte.
La calotte qu'on porta d'abord
par néceflîté , eii devenue un orne-
ment de tête pour les Eccléfiaf-
tiques. Le Cardinal de Richelieu
eft le premier qui Tait porté en Fran*
ce. il n'y a que les L ardinaux cjui
- puiflent la porter rouge.
On dit , qu| le Pape a donné, la
calotte à quelqu'un ; pour dire , qu'il
la créé Cardinal. «#
Calotte a oreilles , fe dit d'une
grande calotte qui fert à couvrir les
oreilles.
Calotte , fe dit, en termes d'Archi-
te^ïture , d'une cavité ronde, en
forme de bonnet , imaginée pour
diminuer l'élévation d'une chapelle,
d'un alcôve , &c. relativement à
. leur largeur.
Calotte, fe dît, en termes de Four-
bi (Tèurs , de cette partie de la garde
d'une épée , fur laquelle on applique
le bouton au-de(fus du pommeau.
Calotte , fe dit, en termes de Fon-
deurs de petit plomb , des formes
de chapeau où ces artifans mettent
le plomb quand il eft féparé de fa.
branche.
Calotte , fe dit , en termes de Bou-
tonriiers , de cette pièce d'or , d'ar-
gent, de cuivre, &c. qui forme
la coavetture d'un bouton.
Calotte, fe dit , en termes d'Hor-
logers , d'une efpèce de couvercle
qui s'ajufte fur le mouvement d'u-
ne montre , afin que la pouflîère ne
puifle y pénétrer.
Calotte céphaliqub , fe dit , en
termes de Médecine , d'un fachet
rempli de médicamens céphaliques,
qa'on appliquoir autrefois fur la
tète dans les douleurs violenter;
qu'on reflentoit à cette partie. Ce
ijemède n'eft plus ufité aujour-
d'hui.
Les deux premières fyllabes font
Q q q i j
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49 1 CAL
brèves , & la troifième eft très-
brève.
11 faadroit changer le c en k ^
fupprimer un r qui eft oifif , &
écrire ^ d'après la prononciation ,
kalotc. Voyez Orthographe.
CALOTTIER i fubftantif mafculin.
On appelle à Paris maître calottier,
celui qui a droit de faire & vendre
des calottes*
«ALOYER ; fubftantif mafculin.
Moine Grec de Tordre de 5. Bafile.
Les Caloyers habitent particulière-
ment le mont Athos y èç différentes
îles de l'Archipel. Us mènent une
vie très auftère. Jamais ils ne man-
gent de viande , & obfervent qua-
tre carêmes très-rudes , dont ils
palTent la plupart d,es nuits dans les
prières & dans les larmes. Ils def-
lervent toutes les Eglifes d'Orient,
& obfervent fcrupuleufement leur
premier inftitut.
Les Turcs qualifient quelquefois
leurs Dervis de Caloyers.
CALOYERES ; (les ) Religieufes
Grèaues de l'ordre de S. Baule. On
en diftingue de deux fortes : les
unes font cloîtrées & gouvernées
par une Abbeffe ou Supérieure j
•elles font vœu de pauvreté , de
chafteté & d'obéiilance.
Les autres font , pour la plupart,
• des veuves qui vivent dans leurs
maifons y &c qui ne font aucun vœu.
Elles déclarent feulement qulelles
ne veulent plus fe marier , & fe
couvrent la tcte d'un voile noir.
Les unes & les autres jouiflènt ,
à la faveur de Thabit religieux ^ de
la liberté d'aller où • elles jugent à
propos.
CALPÉ j nom propre d'une haute
montagne d'Efpagne , dans l'Anda-
loufie , fur le détroit de Gibraltar.
C'eft une des colonnes d'Hercu-
les.
CAL
CALPENTlNj nom propre d'une île
d'Afie , fur la côte occidentale de
Ciylan , avec un fort du même
nom, qui appartient aux Hollan*
dois.
CALPIN j nom propre d'un lac d' Al-
lemagne , dans la balTe Saxe , au
duché de Meckelbourg , près de
VTaren. 11 abonde en poiftbn.
CALPRENEDE j ( Gautier de la)
Nom propre d'un Gentilhomme or-
dinaire clu Roi , né à Cahors, ver»
l*an i6iiy&c mort en 1 6^$. 11 écri-
vit de longs romans , & plufieurs
pièces de théâtre dont on ne fe
fouvient plus. Il faut cependant
excepter fa tragédie de Mithridate»
dqnt une anecdote alFez plaifante a
confervé la mémoire : on la reprc-
fentoit le jour des Rois. Mithrioate,
perfonnage principal , parut fur la
fcène avec une coupe empoifonnéej
mais quand il voulut avaler le poi-
fon ^ un plaifant du parterre s'avifii
de crier , le Roi boit y le Roi ioit^
& fit tomber la pièce qui , fans
cela , ne fe feroit fans doute pas
mieux foutenue que Rhadamante,
Edouard, le Comte d'Eflèx, &c.
autres pièces du même Auteur qui
n'ont eu aucun fuccès.
CALPURNIANA; nom propre d'u-
ne acienne ville d'Efpagne , dans
la Bétique. Antonin la place à zj
mille pas de Cordoue.
CALQUAS j vieux mot qui fignifioît
autrefois carquois..
CALQUE } fubftantif mafculin. Trait
léger d un deffein qui a été calqué.
Calque j s'eft dit auflî du poids de
la dixième partie d'une obole.
CALQUÉ, ÉE; adjeftif & participe
paflîf. Voyc[ Calquer..
CALQUER ; veïbe aârif de k pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Copier un
deUbin trait pour trait ^ le corm^
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CAL
tirer , en pafTanc une poinre far les
traits, afin qu'ils s'impriment fur
un papier , une toile , une planche
' de cuivre , &c^ qu'on a préparcs
pour cet effet. Je vais calquer ce
payjage.
La première fvllabe eft brève , &
la féconde eft longue ou brève ,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe, avec la conjugaifon & la
quantité profodique des autres
temps. ^
Il faudroit changer \q c ic qu
en * , & écrire , a aprçs la pro-
nonciation , kalker , Voyez Or-
thographe.
CALQUERON ; fubftantif mafcu-
lin. Sorte de liteau qui fait partie
du métier des étoffes en foie , &
qui fert à attacher les cordes par le
moyen defquelles on fait jouer les
liffes.
.CALQUIER ; fubftantif mafculin-
On donne ce nom dans le commer-
ce à certains fatins & taffetas des
Indes Orientales.
ÇALSERY ; nom propre d'une ville
d'Afîe , au Royaume de Jamba,
dans l'Empire du Grand-MogoL
CALTRE, vieux mot qui fignifioit
autrefois draperie.
CALUACLAi Pline & Ptolémée
placent une ancienne ville de ce
nom en Efpagne, dans le territoire
de Scville.
CALVAGUETEj vieux mot qui fi-
gnifioit autrefois fervice militaire à
cheval.
CALVAIRE; nom propre d'une pe-
tite montagne ficuée hors de Jeru-
faleni du coté du Nord , où Ton
exécutoit les criminels , & où Jé-
sus-Christ fouffrit la mort fur
une Croix pour le falut des hom-
mes.
Calvaire , fe dit fubftantivement
d'une élévation où i on a planté une
CAL 493
Croix en mémoire de la PaïEon du
Sauveur fur la montagne du Cal-
vaire. ^
Congrégation DE Notre-Dame du
Calvaire , fe dit d'un ordre de
Religieufes Bénédidines fondées i"
Poitiers par Antoinette d'Orléans ^
de la Maifon de Longueville. En
1^17, le Pape Paul V j & le Roi
Louis XllI , confirmèrent cet Or*
dre j & le Z4 Oftobre de la même
année , la Princeffe prit poffeffion
du Couvent nouvellement bâti a
Poitiers, avec vinçt-quatre Reli-
gieufes qu'elle avoit tirées de la
Maifon d'Encloître ^ Ordre de Fon-
tevraud. Le but de llnftitut de cet
Ordre eft d'honorer le Myftère de
la compailion de la Sainte Vierge
aux douleurs de Jefus-Chrift fon
Fils. Jour & nuit il y a deux Reli-
gieufes en adoration au pied de \^
Croix. Cet Ordre s'eft répandu en
France. Marie de Medicis fit venir
de ces Religieufes à Paris enitfio,
&c les établit près du Luxembourg*
Elles ont encore une maifon aie
Marais y qui eft la réfidence de la
Générale de tout l'Ordre.
CALVARDINE ; vieux mot qui fî^
gnifioit autrefois perruque.
CALVART j ( Denis ) nom propre
d'un fameux Peintre, né à Anvers
en 1 5 5 1 , & mort à Bologne en
Kjip. On admire dans fes Ouvra-
ges , la belle difpofition des Grou-
pes, une magnifique Ordonnance ,
des idées d'une noble fimjplicité ^
des figures animées , un bon ton
de couleur > & une touche élégante
& gracieufe. 11 ouvrit à Bologne une
Ecole , d'où font fortis le Guide '^
l'Albane 3, le Dominiquin , &c. Ses
principaux Ouvrages font à Bolo-
gne , a Rome & à Reggio..
CALUCALA y nom propre d une ri-
vière d'Afrique, qui arrofekPtu.
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494 CAL
vince d'ilamba, au Royaume d'An-
gola.
CALYENSANO ; nom propre d une
pctirç ville d'Italie, au Duché de
Milan , fur l'Adda.
CALVl y nom propre d'une ville Epif-
copale d'Iralie , au Royaume de
Naples , dans la Terre de Labour ,
à fix milles de Capoue.
Calvi , eft encore le nom d'une ville
forte Se maritime de Corfe , avec
im port fur la Méditerranée , à
trente-cinq milles de la Baftie.
CALVILLE ; fubftantif mafculin.
Sorte de pomme aflez çroffe. 11 y a
les calvilles blancs, & les calvilles
rouges. Les plus eftimés font ceux
dont la chair eft tacheice de rouge
• intérieurement.
.,CALVIN j ( Jean ) nom propre d'un
de ces hommes finguliers , faits
pour changer la forme des Empi-
res. 11 naquit à Noyon au commen-
cement du feizièmefiècle : il fit fes
premières études à Paris , dit 1* Au-
teur des Mémoires pour fervir à
Thiftoire des égaremens del'efprit
humain , & il étudia le Droit à
Orléans , fous Pierre de l'Etoile, &
à. Bourges, fous Alciat j il fit con-
noiffance dans cette dernière Ville
avec Wolmar, Allemand de na-
tion , de profefieur en Grec : ce fut
fous ce Maître que Calvin apprit le
Grec , le Syriaque & THébreu.
Les fentimens de Luther & de
Zuingle commençoient à fe répan-
dre en France : Wolmar , Maître Se
ami de Calvin , étoit leur partifan.
fccret ; Calvin adopta les fentimens
de fon Maître , & des prérendus
Réformateurs. La mort de fon père
le rappella à Noyon, où il refta peu
de temps ; il alla à Paris où il com-
pofa un Commentaire fur le Traité
de la Clémence de Senèque : il fe
fit bientôt connoître à ceux qui fe-
CAL
crettement avoient ethbraffe la Ré-
forme j mais il n'imita pas leur
difcrérion : fon zèle impétueux écla-
ta 5 on voulut l'arrêter } il fortit de
Paris , & enfuite de:la France,
pour fe retirer à Baie , où il fe dé-
voua à k défenfe de la Réforme.
On comprenoit fc^us le nom de
Réformateurs ÔC de Héjormcs ^
cette foule de Sedaires Luthériens,
Carloftâdiens , Analçaptiftes, Zuin-
gliens , Ubiquitaires , &c. qui rem-
pliffbient l'Allemagne, & qui s'é-
toient répandus en Italie , en Fran-
ce , en Angleterre, & dass les Pays-
Bas : route leur Dodrine confiftoit
en déclamation contre le Clergé,
contre le Pape , contre les abus ,
contre toutes les PuiiTances Ecclé£a-
ftiques & Civiles.
Les Réformés n'avoîent ,ni prin-
cipes Cuivis j ni corps de dodiine,
'«i difciplinc , ni fymbole.
' Calvin entreprit d'établir la Ré-
forme fur des principes théologi-
ques , & de former un corps de
Doftrine qui réunit tous les Dog-
^ mes qu'il avoir adoptés dans la
Réforme , & dans lequel ces Dog-
mes jTortiïïent de ceux du Chrit
tianifme , comme des conféquences
de leurs principes : en un mot,, il
vouloit former un fymbole pour les
'Réformés.
C'étok le feul moyen de les réu-
nir , & de faire de la Réforme une
Religion raifonnable : c'eft l'objet
qu'il fe propofe dans ît^ Inftitu-
tions Chrétiennes.
Après avoir fait imprimer fes
Inftit^tions , Calvin palfa en Italie
pour voir la Duchefle de Ferrare ,
, fille de Loui5 XU \ mais le Duc de
Ferrare, qui craignoit que le féjour
de Cali'in chez lui, ne le bronillâc
avec le Pape, l'obligea de Ibrtir de
fes Etats. Calvin revint en France j
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CAL
& il en. forrtt bientôt pour fë cén*-
dre à Strafbourg : il pafla par Ge-
nève , où Farel & Virer avoient
commencé à établir la Religion I^ro-
teftante. Le Magiftrar j le Confif-
toire & le Peuple engagèrent Cal-
vin à accepter une place de Prédi-
cateur 8c de Profeffeur , Tan 1 5 j.6.
Deux aiis après , Calvin ht un
Formulaire 4e Foi, & un Catéchif-
me 3-qu il fit recevoir à Genève , où
il abjura xolennellement la^ Reli-
gion Catholiqu.e : tout le peuple
jura qu'il obierveroit les articles de
Dodrine , tels que Calvin les avoir
drefles.
La Réforme s'étoit établie à Zu^
rie , à Berne , &c.\)n Synode de
Berne' décida , 1° Que dans la Cène
on ne fe (erviroit point de pain le-
v^: 1^, Qu'il y auroit dans TEglife
des Fonts-Baptifmaux : 5°. Que i on
célébreroit tous les jours défères,
aafli-bien que le Dimanche.
Le nouveau Réformateur avoit
condamné dans ^fe^ Inftitutions ,
toutes le* cérémonies de TJÊglife
Romaine : il n'en voulut conferver
aucune trace , & refufa de fe con-
fonner au Décret du Synode de
Berne : le Confeii s'âflembla , les
ennemis de Calvin firent aifément
iêntir au Confeii , que Genève
avoit , dans Calvin , non pas un
Réformateur , mais un maître , qui
dans fes Ouvrages réclamoit la li-
berté Chrétienne , Se qui dans fa
conduite , étoit un defpote inflexi-
ble. On chafla Calvin, Farel & fes
AS'ociés;
Calvin fe retira à Strasbourg , &
y fonda une Eglife Fiançoife, qui
fut biencôt nombreufe par le con-
cours des Proteftans qui abandon-
noient la France , où ils étoient
traités avec beaucoup de rigueur.
Ce fut pendant fon fejour à Straf-
G A L 49 y
bourg, qu'il époufa la veuve d'un
Anabaptifte qu'il avoit convertie.
Les talens de Calvin lui- acqui-
rent à Strasbourg beaucoup de con-
fidération j & les Proteftans de cerre
Ville le députèrent à la Diète de
Ratisbonne. '
La Ville de Genève n'étoit pas
tranquille depuis le départ de Cal-
vin j il s'y étoit fait un parti puif-
fant qui lemporta enfin lut fes en-
nemis , & Calvin fut rappelé à Ge-
nève, trois ans après qu'il en eut
été chafle.
Ce fut alors qu'il prit daiis cette
Ville un empire abfolu , qu'il con-
ferva jufqu'a fa mort : il régla la
difcipiine à peu près de la manière
au'on la voit encore aujoûrd hui
ans les Eglifes prétendues réfor-
mées : iï établit des Confiftoi tes,
des Colloques , des Synodes , des
Anciens , des Diacres, des Surveil-
bns: il régla la forme des Prières
& des Prédications , la manière de
célébrer la Cène, de baptifer , d'en-
terrer les morts. Il établit une Ju-
rifdidion confiftoriale , à laquelle
il prétendit pouvoir donner le droit
de cenfufes & de peines canoni-
ques j Se même lar pui0ance d'ex-
communier. 11 fit eniuite un Cat^-
chifme Latin & François , fort dif-
férent da premier qu'il aVôit fait ,
& obligea les Magiftrats & le Peu-
ple à s'engager ppur toujours à le
conferver.
La rigueur avec lacjuèlle Calvin
exerçoit fon pouvoir fans bornes ,
& les droits de fon Confiftoire, lui
attifèrent beaucoup d'ennemis , &
caufèrenr quelquefois du défordre
dans la Ville j mais fes talens 8c
fa fermeté triomphèrent de tout.
Il étoit inflexible dans fes fenti-
mens, invariable dans fes démat-
cheso & capable de^tout facrifier
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49<? CAL
pour le foutien d*une pratique in-
différente , comme pour la défenfe
des premières vérités de la Reli-
gion. Un homme de ce caradère
avec de grands talens , & de Tauf-
térité dans fes mœurs , vient à bout
de tout , & fubfugue infaillible-
ment la multitude & les caraûères
foibles, qui aiment mieux à la an
fe foumettre , que lutter fans
cède contre la domination armée
de l'éloquence & du favoir.
Calvin ne jouiflbit cependant pas
tranquillement de fes triomphes j
i peine une faftion s'étoit éteinte ,
que de nouveaux ennemis s'éle-
voient : on attaqua fa Dodtrine.
Bolfec , Carme Apoftat , Tadcufa
de faire Dieu Auteur du péché, &
il entreprit de le prouver : Calvin
alla le trouver , & s'efforça de le
gagner , mais inutilement , & Bol-
lec commençoit à fe faire écouter
avec plaifir. Calvin , qui avoir aflîfté
fecrètement à une de fes Conféren-
ces , parut fur la fcène , auflîtôt
qu'elle fut finie j parla pour le ré-
niter, entafla tous les palTages de
l'Ecriture & de S. Auguftin , qui
paroi (foient favorifer fon fentiment
fur la prédeftination. Calvin abufoit
de ces paflages , & l'emportement
avec lequel il les débitoit, ne dé-
truifoit point dans l'efprit de fes
Auditeurs Timpreffion qu'avoir faite
Taccufation de Bolfec j il engagea
donc le Magiftrat à faire arrêter
Bolfec ; on le mit en prifon,& on lé
traira fort mal , fous prétexte qu'il
avoit caufé du fcandale , & trou-
blé la paix de l'Eglife-
L'Apôtre de Genève poufTa fa
vengeance ou fes précautions plus
loin : il écrivit aux Cantons Suif-
fes, qu'il falloit délivrer la terre de
cet homme pernicieux 3 de peur
qu'il n'allât infeder de fon poifon
CAL
toutes les contrées voî/ine5.'
Un Seigneur qui jouiflbit d'une
grande confîdération , & que Cal-
vin avoit engagé dans la Réforme ,
M. Falais , juflement indigné de la
conduite de Calvin , prévint les
Cantons contre les defTeins de ce
Réformateur , qui fe contenta du
banniffement de Bolfec , lequel fut
chaffé, comme convaincu de {édi-
tion & de pélagianifme.
Ainfî , Ton étoin féditieux , en^
nemî de la tranquillité publique ,
lorfqu'on ofoit contredire Calvin;
on éioit pélagien , & l'on méritoit
la mort , parce qu on croyoit que
dans fes principes > Dieu étoit
Auteur du péché.
Le baHniffement de Bolfec aug-
menta le nombre des ennemis de
Calvin : on ne trouvoit pas qu'il fe
fût juflifié fur Todieufe imputation
de faire Dieu Auteur du péché : on
parla ouvertement contre fa Dottri-
ne fur la prédeftination : il y eut
même des Pafteurs de Berne qui
voulurent intenter fur ce fujet un
procès à Calvin j Bolfec y rênou-^
vella fes accufations , & Caflalion
3u'il avoit encore obligé de fortir
e Genève , parce qu'il ne penfbit
pas commd lui , le décrioit à Baie.
Servet y qui s'étoit échappé de la
prifon où il étoit enfermé en Fran-»
ce , fe fauva vers ce temps à Genè-
ve : Calvin le fît arrêter , & fit pro*
céder contre lui dans toute la ri-
gueur poflible. 11 confulta les Ma-
giflrats de Baie , de Berne ^ de Zu-»
rich , de Schaf houfe ^ fur ce qu'on
devoit prononcer contre cet Antitri-
nitaire : tous répondirent qu'il fal-
loit le faire mourir, & ce fut l'avis
de Calvin ; les Magiflrats de Genè-
ve condamnèrent donc Servet i
être brûlé vif. Comment des Ma-
giflrats , qui ne reconnoifTbienc
point
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CAL
Rînt de Juge infaillible dufensde
Icriture j pouvbient-ils brûler
Server , parce qu'il y rrouvoir un
fens diffcrenr de celui que Calvin ,
ou eux-mêmes v trouvoient ? Voilà
3[uelle éroir la logique ou Téquiré
es premières conquêtes de la Ré-
forme.
Et Calvin, & les Miniftrcs Pro-
ceftans, qui avoient établi pour bafe
de la Réforme , que l'Ecriture étoit
feule la règle de notre Foi , que
chaque Particulier étoit le Juge du
fens de l'Ecriture j Calvin, dls-je,
& les Miniftres Proteftans hù-
foient brûler Server, qui voyoit
dans l'Ecriture un fens différent de
celui qu'ils y voyoient ; ils firent
brûler Server , qui fe trompoit à la
vérité , & qui fe trompoit groffière-
ment , & fur un Dogme fondamen-
tal , mais qui pouvoir fans crime ,
ne pas déférer au jugement des Mi-
niftres & de Calvm , puifiju'aucun
d'eux, ni leurs Conuftoires n'é-
(oienr infaillibles.
Calvin ofa faire l'apologie de fa
conduite envers Servety Si entre-
prît de prouver qu'il falloir faire
mourir les Hérétiques.
Lelio Socin , & Caftalion écri-
virent contre Calvin , & furent
réfutés à leur tour par Théodore de
Bèze. ^ '
Et cependant , les Réforma-
teurs , les Miniftres fe font déchaî-
nés contre les rigueurs que l'on
exerçoit contre eux dans les Etats
Catholiques , où l'on ne punif-
foit les Proteftans , que parce
qu'ils éroient condamnés par 1'^
glife. Voilà à quoi ne font pas
allez d'attention ceux qui pré-
tendent excufer Calvin , ibus pré-
texte qu'il n'avoit fait qu'obéir au
préjuge de fon (lècle , fur le iup-
plice des Hérétiques ; d ailleurs , il
Tome IF.
CAL 49!f
eft certain que Calvin auroît traité
Bolfec comme Server , s'il l'avoir
ofé: cependanr Bolfec ne penfoit
fur la prédeftinarion , que comme
Eenfoienr beaucoup de Théologiens
.uthériens. Ce n'étoit donc point la
nature des erreurs de Server qui
avoir allumé le zèle de Calvin:Bayle
•eft beaucoup plus équitable fur éet
article , que ion Continuateur.
Le fupplice de Server n'arrêta pas
à Genève la licence de pënfer : le«
Italiens qui avoient embraflé les er*
reurs de Calvin , s'y éroient reri-
rés , & y avoienr formé une Eglife
Italienne,où Gentilis, Blandrar^ &c.
renouvellèrenr l'Arianifme en 15 5 8.
Genrilis fut mis en prifon , &
auroir péri comme Server , s'il n^
fe fût rerrafté j il fortit de Genè-
ve, & pafla fur le rerritoire de Ber-
jie , où il renouvella fes erreurs , &
*eur la rcte coupée tn 1^66.
Okin ne fur guères mieux rraité
par Calvin , que Gentilis : il parut
donner dans l'Arianifme , & CaU
vin le fit chafler de Genève.
^ Calvin n'étoir pas feulemenr oc-
cupé à affermir la Réforme à Ge-
nève,il écrivoir fans cefle en France,
en Allemagne , en Pologne ,contre
les Anabapriftes j contre les Anti-
jcriiiiraires , contre les Catholiques.
Ses difputes ne l'empechoient pas
de commenter l'Ecriture-Sainte , &
d'écrire une infiniré de Lettres â
différens Particuliers. Ce Chef de
la Réforme avoir donc. une prodi-
eieufe aûivité dans l'efprit ; il ,
étoit d'ailleurs d'un caraûcre dur,
ferme & ryrannique j il éroir
ikvanr , il écrivoir purement ,
avec méthode : perfonne ne fai-
fiflbit plus finement , & ne pré-
fentoit mieux les cotés favoratfles
d'un fentimenf, la préface de fes
Infti(ution9 eft unchef-d'ceuvre
Rrr
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45)8 CAL
d adrefle : en un mot , on ne peut
lui refufer de grands lalens , com-
me on ne peut méconnoîcre en lui
de grands défauts , & des traits
d'un caraftère odieux.
Il a le premier , traité les matiè-
res Théologiques en ftyle pur , ic
fans employer la forme fchoiafti»
que y on ne peut nier qu'il ne fàt i
Théologien & bon Logicien dans!
les chofes où Teljprit de parti ne
Taveugloic pas : fes difputes con-
tre Servet , contre Gentilis , con-
tre les Antitrinitaites , contre les
Anabaptiftes , font regretter Tu-
fagè qu'il fit de fes talens : il mou-
rut au milieu de fes travaux & de
l'agitation , le 1 1 Mai 1 5 (^4.
C Al V INET i nom propre d'un bourg
de France , en Auvergne , à cinq
lieues, oueft-fud-oueft , d'Aurillac.
CALVINISME ; fubftantif mafçuliji.
Doârine & fentimens du fameux
Héréfiarque Jean Calvin.
Après avoir adopté les opinions
des prétendus Réformés^Calvin en-
treprit d'établir la Réforme fur des
priacipes Théologiques , &compofa
pour cet effet un corpsde Doûrme,
qu'il intitula : Institutions Chré-
tiennes , Ouvraee divifé en quatre
Livres , & qui eff un alTemblage de
vérités & d'erreurs. Voici les prin-
cipales qu'on a relevées.
Calvin dans le premier Livre de
cet Ouvrage , établit pour bafe de
fon fyftcme , que l'Ecriture eft la
feule règlô de notre Foi. 11 rejeté
l'autorité de l'Eglife , comme un
témoignage humain^fujet à l'erreur,
& incapble de raâurer les conf-
ciences fur l'authenticité de cette
Ecriture j il prétend que nous n*en
fommes parfaitement certains que
par le tcmoignage intérieur que le
Saint-Efprit rend à chacun des fi-
dèles y que U$ Prophète? n OAt dit
CAL
que ce que Dieu leur à révélé.
De ce que l'Ecriture défend de
repréfenrer Dieu , de faire des
Images ou des Idoles j Calvin con-
clut que les Catholiques j qui ont
autorifé le cuire des Images , font
tombés dans l'Idolâtrie.
Il trouve dans TEcriture que
Dieu a produit tout, qu'il diipofe
tout, ôc. 'y d'où il infère que
les crimes & les vertus des hom-
mes font également l'Ouvrage de
fa volonté fuprème.
Dans le fécond Livre , Calvin
foutient que tous les hommes ont
contradé par le péché originel , une
concupifcence vicieufe qui eft U
principe de toutes leurs détermina-
tions , & de toutes leurs adions j
que l'homme n'a point de force
pour réfifter à la concupifcence j
que la liberté dont il s'enorgueil-
lit , n'eft qu'une chimère , qu'il ne
choifit librement qu'en ce fensj
que fa volonté n'eft pas contrain-
te, & parce qu'il veut faire le mal
qu'il fait.
Da*is le troifième Livre, Calvin
cnfeigne que l'homme eft juftifié
en s'uniflant à Jefus Chrift par la
Foi , qu'il définit une connoijfanu
certaine de la bienveillance de Dieu
fur nous , fondée fur la vérité de la
promejfe gratuite de Jefus-Chrijl ^ &
produite dans nos âmes par le Saint-*
Ejprit. Enforte que félon lui , il
n'y a point de vrai fidèle , que ce-
lui qui eft intimement perfuadé de
fon falut ; il recoonoît que cetre
ferme perfuafion du fidèle fur fon
fàlut , n'exclut point , mais ren-
ferme la pénitence , comme un
moyen néceffaire •, mais ceite pé-
nitence félon lui , eft la converuoït
du pécheur: i Dieu , produite par
la crainte faluraire de fes Juge-
ment U rejeté, la nécelficc de I4
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CAL
Contrition, comme capable de por-
ter au defcfpoir, par la difficulté de
connoître n elle ^ les qualités re-
quîfes. 11 traite la Confeffion d'in-
vention humaine ^ introduite pour
tyrannifer les fidèles. Il exclut la
Satisfadion comme injurieufe à la
gratuité de la Grâce , & de la Mi-
léïicorde Divine. De ces principes ,
il conclut que les Indulgences & le
Purgatoire font des inventions hu-
maines qui anéantiiïent dans lef-
prit des Chrétiens ^ le prix de la
Rédemption de JefusChrift,
La liberté Chrétienne félon Cal-
vin , a trois avantages ; 4c prenjier
eft de nous afFrancnir du joug de
la Loi , & des cérémonies , nqa
3u'il faille , dit-il , abolir Us Loix
e la Religion , mais parce qu'un
Chrétien doit favoir qu'il n'eft point
redevable de fa juftice i l'obferva-
tion de la Loi. Le fécond eft de ne
)as accomplir la loi , pour obéir a
a loi , mais pour accomplir la vo-
bnté de Dieu. Le troifième eft la
iberté d'ufer à fon gré des chofes
qu'il appelle indifférentes.
En admettant la néceflîté de la
Prière , il la reftraint à Dieu feul ,
fie condamne Tinterceflion des Saints
comme une impiété.
Enfin , il avance que Dieu a
voulu qu'il y eût des élus & des
réprouvés , enforte que la réproba-
tion eft le pur effet de la volonté
Divine, antécédemment à la pré-
vifion des péchés & de l'impéni-
tence des Réprouvés.
Dans le quatrième Livre intitulé:
Des moyens extérieurs par lejquels
Dieu nous fait entrer ^& nous confer-
ve dans la Société de Jefus r- Chrijl ,
qui eft l'Eglife , Calvin prétend que
1 Eglife Romaine n'a plus , ni un
miniftcre légitime , ni l'adminiftra-
rion des Saçrcmens , ni la Prédi-
CAL 499
cation de la pure parole de Dieu ,
& qu'ainfi elle n'eft point la vraie
Eglife. 11 attaque la primauté du
Pape , rinfaillibilité des Conciles ,
quoique Généraux , les Loix de l'E-
glife par rapport à l'obligation qu'el-
les impofent dans le tbr de la con-
fcience , les vœux monaftiques , &c.
Les Sacremens, félon lui, ne font
des moyens à&> falut , qu'autant
qu'ils contribi^nt à faire naître la
Foi , ou à la fortifier. Il les définit,
des Symboles extérieurs par lefquels
Dieu imprime en nos confciences les
promejjes de fa bienveillance envers
nous , pour foutenir, notre foi y & par
lefquels nous rendons en préjence des
Anges & des Hommes , témoignage
de notre piété envers Dieu. D'où il
conclut qu'il n'y a pomt de diffé*
rence entre les Sacremens de l'an-
cienne Loi , & ceux de la nouvelle;
qu'il n'y a qi^e deux Sacremens de
cette nouvelle Ix>i ; le Baptême Se
Ja Cène. Le Baptême eft le figne de
notre initiation , & de notre entrée
dans l'Eglife , ou la marque exté-
rieure de notre union avec Jefus-
Chrift. La vertu ou l'effet du Bap-
tême ne peut être détruit par les
péchés que l'on commet après l'a-
voir reçu , péchés que le fouvenîc
de notre Baptême efface ; enforce
qu'un homme,qui a été une fois juf-
tifié par le Baptènie>ne peut perdre la
juftice, La Cène eft un Sacrement
par lequel nous participons au Corps
& au Sang de Jefus-Cnrift , non en
ce fens que le Corps &c le Sang de
Jefus-Chrift fojent unis au Pain &
au Vin > comme le prétend Luther,
Don que Iç Pain & le Vin devien-
nent par h Confécration le Corps
& le Sang de Jefus-Chrift, comme
le croit l'Eglife Catholique j mais,
dit Calvin , parce que quand nous
recevons les Symboles Eucbatifti'-
R r r ij
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joo CAL
qaes , la chair dé Jefus-Chrift s'u-
nit à noos , ou plutôt nous fommes
unis à la chair de Jefus - Chrift ^
comme à fon efprit.
Les Catholiques Romains ont ,
félon cet Héréfiaraue, anéanti ce Sa-
crement par la Mefle qu'il regarde
comme un facrilège. 1
Toutes ces erreurs & plufîeurs
autres du même Héréfiarque , ont
^té condamnées & anathématifées
f>ar le Concile de Trente , avec cel-
és des autres facramentaires.
Les Difciples de Calvin ont for-
mé différentes Seûes , qu'on peut
réduire i quatre. La première eil
celle des Reformés qui fuivent à la
lettre toutes les erreurs de leur
Chef: on les appelle Puritains en
Angleterre &c en tcofle. La féconde
eft des Calvinijles Anglois ; qui eft
proprement une alliance de quel-
2ues erreurs de Calvin avec celles
e Luther. La troifième eft celle
des Pifcatoriens , ainfî appelé de
Jean Pifcator de Strasbourg. Leur
doârine eft femblable à celle de
Calvin , en ce qu'ils foutiennent
que Jefus-Chrift par fa Paffion , a
tellement mérité pour les fidèles >
que ce n'eft plus que par la foi , fans
les œuvres , que les ndèles font juf-
tifiés ; & elle en diffère , en ce qu ils
reconnoiffent avec les Catholiques,
que Jefus-Chrift , par fa Paflîon , a
mérité pour lui j Calvin prérendant
au contraire , que Jefus-Chrift n'a
mérité pour lui-même , ni par fes
Œuvres, ni par fa Paflîon. La qua-
trième eft celle des Arminiens.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft moyenne ,
& la quatrième très-brève.
CALVINISTE^ fubftantif des deux
genres. Celui ou celle qui fuit la
dodrine dç Jean Calvin. Voye\
Calvin, Calvinisme.
CAL
CALVISSON j nom propre d'une
ville de France , en Languedoc , à
cinq lieues , nord^-oifeft , de Mont*
pellier.
CALVITIE ; fubftantif féminin. Cal^
vitium. Terme de Médecine , qui
exprime l'état d'une tête chauve ,
l'effet de la chute des cheveux. La
calvitie vient à la fuit« du deffé-
chement de l'humidité qui nour-
rifToit les cheveux. Voye^ Alopé-
cie.
Les d^x premières fyllabes fonf
brèves ^ & la troifième eft longue.
Il faudroit changer le ^ en ^ , le
{ en j , & écrire , d'après la pro-
nonciation , kalvijte. Voyez On-
. THOGRAPHE.
CALUMET ; fubftantif mafculin.
Efpèce de grande pipe à fumer,
ornée de figures aanimaux , de
feuillages , tfc. dont les fauvages fe
fervent , & qu'ils préfentent com-
me un fymbole de paix. Le cacique
lui préfenta le calumet.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft moyenne
au fingulier ^ mais longue au plu-
riel.
CALVORDE ; nom propre d'un
bourg , château & bailliage d'Al-
lemagne , dans le duché de Brunf-
wick Wolfcmbnttel , fur les fron*
tières de celui de Magdebourg &
de TEleârorat de Brandebourg.
CALUS y fubftantif mafculin. Callum^
Efpèce de nœud qui fe forme d'une
humeur épaiflie , & qui rejoint les
parties d'un os rompu.
Le calus fe forme en plus ou
moins detenips , félon l'âge du ma-
lade , l'épairteur de los fraduré ,
& le poids que l'os doit porter.
Calus , fe dit auffi des duretés qui
furviennent en quelque partie du
corps , & furtout aux pieds & aux
mams.
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CAL
Calus , fe dit , dans le fens figuré,
d'un endurcilTement d'efprit & de
cœur qu'une longue habitude fait
contraàer. On l'emploie en bonne
& en mauvaife part. Exemples. En
bonne part : ce Prince fe fit un
calus contre km attraits de la yo-
lupté.
£n mauvaife part : les mechans
fefont des calus contre les cris de la
vertu & de l'humanité.
La première fyllabe eft brève ,
8c la féconde longue.
^ Le s final fe fait fentir en toute
circonftance.
CALYBÉ ; terme de Mythologie , &
nom propre de cette vieille Prc-
trefle de la déelfe Junon, dont la
furie Aleûo prit la figure pour par-
ler ^ Turnus , roi des Latins.
CALYCOPIS; nom propre, & terme
de Mythologie. C'eft la fille d'O-
tréus , roi de Phrygie , i qui Thoiis,
roi de Lemnos fon mari ^ éleva des
autels à Paphos^ à Amathonte & à
fiiblos» & en l'honneur de laquelle
cet amoureux mari inftitua un cul-
te & des fêtes.
CALYDON; nom propre d'une an-
cienne ville de Grèce, dans l'Etolie,
capitale de la Calydonie. Les Pac-
tes content qu OEnéus j roi de Ca-
lydon, ayant offert i tous les Dieux,
e^çtDté à Diane , les prémices de
fes fruits, cette déelfe fe vengea
de ce Prince en envoyant un fan-
glier qui ravagea la contrée , juf-
qu'à ce que Méléagre fût parvenu i
le tuer.
CALYPSO ; terme de Mythologie ,
& nom propre d'une Nymphe , fille
d'Atlas , qui regnoit dans l'île d'O-,
gygie , quand la tempête y jeta
uiyrte, après le fiège de Troye.
L'île d'Ogygie it'etoit fréquentée
ni des hommes ni des Dieux : Ca-
lypfo y demeuroit feule avec des
CAL
501
Nymphes qui la fervoient j elle fut
comblée de joie d'y voir arriver
Ulyfle: elle fe flatta qu'elle pourroit
fe l'attacher par les nœuds de l'hy-
menée, en lui offrant de le rendre
immortel, & de l'exetnpter de la
vieillelfe. Mais ni fes ofïres , ni les
bons traitemens qu'elle lui fit pen-
dant fept ans qu'elle le retint au-
près d'elle , ne purent lui faire per-
dre le defir de retourner dans fa pa-
trie j il confemoit de mourir au
moment qu'il pourroit feulement
découvrir de loin fa ville d'Itaque »
& qu'il verroit la fumée s'élever
au-delfu's du toît de fon palais.
Pendant les fept années qu'il de-
meura dans les grottes de Calypfo »
ilpaiTa les jours & les nuits dans la
plus amère douleur , & ne cefia de
Daigner de fes larmes les habits inî-
mortels que la Nymphe lui avoic
donnés.
La fage Minerve ne le perdoic
point de vue \ mais elle ne pouvoic
fe promettre de fléchir l'implacable
colère de Neptune j elle prit enfin
le temps où ce Dieu étoit allé eu
Ethiopie , pour aflifter à des facri-
fices que lui offrôient les peuples
de cette contrée. Les Dieux étoienc
alors aflemblés dans le palais
de Jupiter j Minerve leur ex-
pofa dans un difcours pathétique
les longs travaux d'Ulyfle , l'injufte
obftination de Calypfo qui le re-
tenoit , contre fon gré dans l'île
d'Ogygie , & l'obligation où
écoient les Dieux de protéger
un Héros qui leur avoir offert
tant de facrifices fous les remparts
de Troye j Jupiter fenrit le poids
de ce difcours , & délibéra fur le
champ , avec les autres Dieux , fur
les mefures qu'il falloit prendre
pour procurer a Ulyfle un retour
tant defiré. Minerve obtint qu'on
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501 CAL
enverroit Mercure à Calypfo, pour
lui déclarer que la volonté des im-
mortels étoit qu elle renvoyât Ulyf-
fe. La Nymphe n'ayant pu fe dif-
penfer d'obéir , le mit en état de fe
conftruire lui-même un radeau j
* elle le fournit de mats , de voiles
& de cordages , & y embarqua les
vivres néceUaires pour le trajet.
CALZA ; ( Ordre de la ) iU'crablit
en Italie , en 1 400 , un ordre mi-
litaire compofé de Gentilshommes
3ui fe choififfbient am chef , &
ont l'objet étoit de former la jeu-
neffe dans Tarr de la guerre. La
marque de cet ordre , qui pe fub-
fîfte plus , étoit de porter une botte
ornée de broderie ou d'autres agré-
mens en or , en argent ou en pier-
reries
CALZApA i nom propre d'une ville
<i'Efpagne , dans la viçille Caftille ,
fur la rivière de Laglera , i trois
lieues de Najera.
CAMAGNE y Foyt\ Cajutb.
CAMAGUEIA \ nom pronre d'une
Province de l'île de Cuba , dans
l'Amérique feptentrionale. Les Ef-
pagnols la dépeuplèrent dans le
cours de leurs conquêtes.
CAMAÏEU \ fubftantif mafcuîin.
Pierre fine de deux couleurs , &
fur laquelle on voit ordinairement
différentes figures que la Nature y
% tracées.
Camaïeu , fp dit auflî , en termes de
Peinture , d'un tableau peint avec
une feule couleur , fur un fond de
couleur différente. Un camaïeu eft
comme un deffein lavé , où l'on ob-
fefve la dégradation des objets pour
les faire ruir par raffoibliffèment
àQ% teintes. On doit y obferver \t%
clairs & les ombres,
CauaÏeu , f« dit encore d'une efpè;:e
de gravure qui imite, en eflampesi
\%% 4^0€ip$ layçs , Ôç lefpèce de
; cÀM
[>einture à une feule ^couleur , que
es Italiens appellent chiarofcuro*
On exprime , par le moyen de cette
invention , le paffage des ombres
aux lumières , & les différences du
lavis. Hugo-da-carpi eft auteur de
cette découverte* H a laiffé » dans
ce genre , de fort belles chofes exé-
cutées d'après les deffeins de Ra-
phaël & du Parmefan.
Les deux premières fyllabes font
brèves, & la troifième eft moyenne
au (ingulier , mais longue au plu*
riel. - V
Remarquez que la terminaîfon
ïeu de ce mot , eft diphtongue en
pocfîe comme en profe.
Le X final > qui forme le pluriel ,
prend le fon du \ devant une
voyelle , en fuivant néanmoins la
règle générale donnée ci ^ après»
Foyei^ la lettre S.
CAMAIL; fubftantit mafcuîin. Hu-
meralc. Sorte d'habillement que les
Evèques, Abbés & autres Ecclé-
fiaftiques privilégiés , portent aux
jours de cérémonie par-deflus le
rochet , & qui les couvre depuis les
épaules jufqu'à la ceinture. CctAbbc
a droit de porter le camaiL
CAMAiL^fedit auflî de cet habille-
ment d'hiver dont les Eccléfîafti-
qués fe couvrent la tète & les épao-
Jes jufqu'à ht ceinture j contre les
rigueurs de la faifon.
La première fyllabe eft brève ,
& la leconde moyenne au fîngu-
lier ^ mais longue au pluriel.
Le / final fe prppgnce mouil*
lé.
CAMALDOLI; nom propre d'un liea
d'Italie , fîtué au Diocèie d'Arezsco^
dans les vallées de l'Apennin, fur
les frontières de la Tofcane & de
la Romagne.*Ileft remarquable par
le; Monaftère , chef de l'Ordre de
Canuldoii ou des Camaidules qui
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CAM
Zefl: fitué. Voyei Camaiî>ulï«*
MALDULES j (les) Religieux
donc S. Romuald fut le Fondateur
fur la fin du dixième ^ècle , ou au
commencement de lonzième , pour-
quoi on les appela originairement
komualdins* Leur nom aâruel vient
de leiu: principal Monaftère fitué
en Italie dans les vallées de l'Apen-
nin, yoye\ Camaldoli.
Ces Religieux fuivent la règle de
S. Benoît » avec des conftitutions
particulièreis. Ils font vêtus de blanc,
& habitent des cellules fcparées les
unes des autres.
tAMANHAYA i fubftancif mafculin.
Plante capillaire du firéfil , qui
croît filr les arbres les plus élè-
ves , & les couvre quelquefois ei>-
tièrement. Elle eft erile & fem-
blable â du duvet. Eue produit de-
puis une jufqu'à fix feuilles , corn-
ifae celles du romarin.
CAMARA}fubftantif mafculin. Plan-
te à fleur monopétale , faite en for-
me de mafque, dont la lèvre fupé-
rieure eft relevée , & la lèvre infé-
rieure découpée en crois parties.
L'embryon , qui porte la fleur , de-
vient dans la fuite un fruit mou ,
ou une baie qui renferme un noyau
rond.
CAMARA ; nom propre d'une an-
cienne ville que Ptolémée place
dans rîle de Crète.
Arrien met une ville du même
nom , dans l'Inde , en - deçà du
Gange.
CAMARA-CUBA i fubftantif mafcu-
lin. Plante qui a k% feuilles âpres &:
hérifl^s comme le chardon, & Tes
fleurs femblables à celles de l'œil
de bœuf: elles ont d'ailleurs l'o-
deur de la menthe & de l'ortie ; &
il leur fuccède des femenccs oblon-
gues noirâtres , & qui reflemblent
9 çellçfde Uçhiçgrèç.
CAM 503
CAMARADE-, fubftantif mafculin.
•Soc/ttJ.Compagnon de profeAionjCe-
lui qui vit avec un autre , qui exerce
le même métier , qui fait les mê-
mes exercices qu'un autre. Nous
étions camarades à l* Académie. Ce
Soldat prit parti pour fon camarade.
Ce mot n'eft guères ufité qu'en-
tre des écoliers , des enfans , de»
foldats^ des garçons d'une même
profeflîon , des valets, &c.
On dit , camarades de fortune^ de
malheurs , d* aventures , de voyage ;
pour exprimer qu'on a été dans la
même fortune , qu'on a eu les mê-
mes malheurs , les mêmes aventu-
res, & qu'on a fait enfemble le
même voyage.
Camarade , s emploie auflî quelque-r
fois dans le ftyle familier envers
quelqu'un fort infiJrieur. Camara--
de, dis-moî fi l^ Régiment eft parti ?
Les deux premières fyllabes font
brèves, la troifième eft longue, &
la quatrième tr^s-brève.
CAMARA JAPOj fubftantif mafcu-
lin. Plante dont la tige ronde, ve*
lue, rougeâtre , s'élève â la hauteur
de deux pieds: fes feuilles légère-
ment découpées & * grisâtres au*
deflbus j font oppofées deux à deux :
plufieurs petites entourent les gran-»
Aqs. Les fleurs font difpofées en
ombelle fur les branches les plu»
élevées de la tige 3 & il leur fuc-i
cède de petites femences noires
dans des enveloppes coronenfes.
Cette plante qui eft une forte d#
menthe, eft amère & aromatique
au goût.
CAMAR A-MIRA ; fubftantif mafcu.
lin. Plante du Bréfil ^ â tige foibl^
& ligneufe , qui s'élève à la hau^
teur d une coudée. Elle porte une
petite fleur jaune, qui paroît haw
* bituellement ouverte depuis opzc
battre; du matin jufqu'à* deux heuii
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5^04 C A M
tes après-midi , & fermée pendant
le relie du jour.
CAMARANA ; nom propre d'une île
d'Aiîe , dans TArabie j fur la mer
rouge. Elle a douze lieues de lon-
gueur , & huit de largeur. Elle abon-
de en bétail , en millet , en dates , en
jujubes & en gingembre. On y
pêche auflî du corail & des perles.
Camarana , eft auffi le nom d'une
rivière de Sicile , qui a fa fource
au Comté de Modica , dans la val-
lée de Noco, & fon embouchure
dans la mer de Sicile.
CAMARA-PUGUACU ; fubftantif
mafculin. Grand poifTon du Bréfil>
dont parle Marc Grave. U a dix ou
douze pieds de longueur avee une
groifeur proportionnée \ fa bouche
eft grande ^ garnie de dents ; (qs
yeux font ronds & argentés, fes
écailles larges , tondes , en forme
de bouclier, & de couleur argen-
tine fur le dos, de même que fes
nageoires , qu'il ^ au nombre de
fept. Ce poiUonfe mange ^ mais il
n'eft ni délicat ni recherché.
CAMARASA; nom propre d'une ville
& château d'Efpagne , en Catalo-
gne , à une Keue oe Balaguer. "
CAMARATA ; nom propre d'une
^ille & d'un comté d'Italie , en
Sicile , dans la vallée de Mazare.
CAMARA-TINGA ; fubftantif maf-
culin. Efpèce de Chevrefeoil nain ,
qui croît au Brédl. Ses fleurs, qui
lont rouges ou- jaunes, font très-
odoriférantes. Il leur fuccède des
baies vertes de la groffeur de cel-
les de fureau.
CAMARD , ARDE; fubftantif. Il fe
dit de celui ou de celle qui a un
nez plat & écrafé. Cefi un camard^
une camardc.
Camard , s'emploie auflî adjeûive-
ment. // ne faudrait pas quelle eût
• k m^ camdrd*
CAM
La première fyllabe eft brève, la
féconde longue au mafculin y 8c
moyetme au féminin , qui a ^ina
troifième fyllabe très-brève.
CAMAREj rCaveçon) on déflgnoit
ainii autrefois en termes <le Mané-
ge^ une efpèce de Caveçon garni
de petites pomtes de fer très-ai*
gues,qui déchiroient le cheval, & le
tourmentoient. On n*en fait phis
ufage aujourd'hui.
CAMARGUE j ( la ) nom propre d'u-
ne île de France, en Provence, à
l'embouchure du rhone. Elle eft
trés-fertile,& fait partie du terril
toire de la ville d'Arles.
CAMARICA 'y nom propre d'une an^
cienne ville que Ptolémée met en
Efpagne , dans la Cantabrie.
CAMARIGNE; fubftantif féminin.
Plante dont les tiges droites ^ ra-
meufes & couvertes d'une écorce
noirâtre , s'élèvent à la hauteur d*en«
viron dix-huit pouces 'y fes feuilles
d'un vert-brun » font menues com* ^
me celles de la bruyères : elle a fes
fleurs difpofées en bouquets , & (es
fruits font des baies rondes , blan-
ches , d'un goût acide , cotitenant
chacune deux ou trois feaiences
dures.
Cette plante croît en Portugal.
On la met tremper dans de l'eau ,
pour en faire un collyre dont on
lave les yeux , afin de ranimer U
vue afFoiblie.
CAMARIN-BAS ou Umari ; fubf.
tantif mafculin. Arbre du Bréfîl ,
d'une hauteur ordinaire qui porte
de petite^ fleurs jaunes , auxquelles
fuccèdent des fruits d'un vert-jau->
ne, femblables à des prunes. Se
qui ont un goût de pèche.
Ce fruit ne doit être mangé quç
cuit , parce qu'autrement il dérange
l'eftomac.
CAMARINCS j noipi propre d'une
contrée
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CAM
contrée d*Afie, dans l'île de Lu-
çon , Tune des Philippines. On y
remarque un volcan & des eaux
chaudes qui pétrifient la plupart des
matières qu'on y jète.
.CAMARONESi (les) nom propre
d'une âvière d'Afrique, qui arrofe
la Capitale du royaume de fiiafar ,
& fe jète dans la mer, vis-à-vis
de l'île de Fernanpo.
CAMAYEU. Foyei Camaïeu. ,
CAMBAj nom propre d'une petite
ville de la Tarrarie crimée , fur la
côre méridionale.
:CAMBAGE ; fubftaatif mafculin , &
terme de Coutume , qui fe dit du
droit qu'on lève fur la bière en
quelques endroits.
^CAMBALU. Foyei Pékin.
CAMBAMBA ; nom. propre d'une
Fortereffe & contrée d'Afrique , au
royaume d'Angola. C'efl: une pof-
feflîpn des Portugais qui y font un
commerce d'efclaves.
CAMBANA ; nom propre d'une île
des* Indes entre celles de Java , de
la Sonde & des Moluques.
CAMBAYE ; nom propre d'une ville
confidcrable des Indes, au Royaume
de Guzurate , fur un golfe de même
nofn. Il s'y vend beaucoup d'indigo ,
d'étoffes de foie^ de parfums » d'a-
romates , d'épiceries > &c. Mais la
mer, qui baignoit autrefois les murs
de cette Ville , y rendoit le com-
merce bien plus floriflant qu'au je
d'hui , qu'elle en eft éloignée d'i
demi-lieue.'
Cambayes , fe dit aufllî , dans le com-
merce y de certaines toiles de coton
3ui fe fabriquent à Bengale , à Ma-
tas , & en quelques autres endroits
de la côte de CoromandeL II en
• vient beaucoup en Europe , par les
vaiffeaux de la Compagnie des Indes
orientales de Hollande.
CAMBDEN ; ( Guillaume ) nom
Tome fy.
our-
une
CAM 505
Eropre d'un favant Anglois , né à
ondres en 1 5 5 1 , & mort en
Les Ouvrages qui ont particu-
lièrement fixe la réputation de
Cambden , font la Deicription des
lies Britanniques , qu'il intitula Bri-
tannia^ Sc les Annales du règne
d'Elizabeth. On y remarque beau-
coup de clarté, de jugement SC
d'exaétitude.
Smith a publié la vie de cet Au-
teur, avec une colleftion de Lettres
qu'il avoit écrites & reçues.
CAMBE; vieux mot qui fignifioic
autrefois bralferie.
CAMBERNONi ^^^ Propre d'un
bourg de France , en Normandie ,
à une lieue & demie , nord-eft , de
Coutances.
CAMBGEUR,CAMBlADORivieux
mots qui fignifioient autrefoisCban*
geur , Banquier.
CAMBIER ; vieux mot qui fignîfioit
autrefois Bralfeur.
CAMBIO j terme italien , qui fi-
gnifie change , & dont plufieurs
Nations font ufage dans le com-
merce.
CAMBISTE jfubftantif mafculin, &
terme de commerce. Il k dit de
celui qui fait métier de fournir &
d'accepter des lettres & billets de
change. Cet homme cjl un habile cam^
blfle.
CAMBODIA, CAMBOÏA. Foye^
Camboye.
CAMBOGE. Voyei Camboye.
CAMBORI ; nom propre d'une ville
d'Afie , au Royaume de Siam , fur
une petite rivière qui a fon embou-
chure dans le golfe de Siam.
CAMBOUIS; fubftantif mafculin.
Matière vifqueufe & gluante , qui
fe forme par le frottement du vieux-
oing dont on a eraifle des roues.
On die que le cambquis eft bon pour
^ Sff
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5o5 CAM
léfoudre les hémorrhoïdes fur lef-
quelles on l'applique.
La première fyîlabe eft moyenne,
5c la leconde longue.
CAMBOYEj nom propre d'une Ville
& Royaume d'Alie , lequel eft bor-
né , au nord , par le Royaume de
Laos i à Teft , par ceux de Chiapa
& de la Cochmchine ; & par les
Golfe & Royaume de Siam , au fud
& à loueft. Le Pays eft três-fertile :
le bétail , le gibier , les volailles ,
les limons , les oranges > les noix de
cocos, &c. s'y trouvent en abon-
dance. L^ Ville eft fituée fur le
Mécon , a foixante lieues de la
mer.
CAMBRAY; nom propre. Camcra-
cum. Ville forte & confidérable de
France , capitale du Cambrefis ,
lîtuée fur TEfcaut, à cinq lieues,
fud-fudeft, de Douai, & à quarante-
cinq ,. nord-nord-eft , de Paris , fous
le vingtième degré cinquante-trois
minutes quarante-une (ccondes de
longitude , & le cinquantième dix
minutes trente-deux fécondes de
latitude.
C'eft le Siège d'un Archevêché,
qui produit au Titulaire plus de
cinquante mille écus de rente. Il y
a d'ailleurs grand Etat-Major , ou-
tre diverfes Jurifdidions Royales
& Seigneuriales ; dix Paroifles , trois
Chapitres, trois Abbayes, & fix
Couvens d'Hommes j deux Ab-
bayes , & fept Couvens de Filles ;
un Séminaire , deux Hôpitaux , 6c
environ vingt mille âmes.
On fabrique à Cambray des draps,
des favons , des cuirs , & fur-tout
des toiles fines , qui étoient pour
cette Ville un objet de cammerce
bien plus confidérable , qu'il ne l'çft
depuis qu'on en fabrique de pa-
reilles i Valenciennes., à Saint-
Quentin, &Cm
CAM
CA\fBRÉ, ÉE ; adjeftif & participe
Xûffif. f^oye\ Cambrer.
MBRELAGE j vieux niot qui
figniiioit autrefois Chambellam
CAMBREMER; nom propre d'un
bourç de France , en Normandia,
à trois lieues , fud-oueft , de Pont-
TEvcque.
CAMBRER ; verbe aftif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Concamcrare.
Aftion de courber en cintre , en
arc. Il faut cambrer ce morceau: de
noyer.
Cambrer tJN livre , fe dit , en ter-
mes de Relieurs , de la dernière
façon qu'on donne à un livre relié,
en courbant un peu les pointes des
cartons en dedans , pour lui donner
une meilleure forme.
Ce verbe eft auflî pronominal
réfléchi. Ce genre de bois ejlfujet à
fe cambrer.
La première fyllabe eft moyenne,
& la féconde eft longue ou brève -,
comme nous l'expliquons au mot
Verbe , avec la conjugaifon & la
quantité profodique des autres
temps.
Obfervez cependant que les
temps ou perfonnes , qui fe termi-
nent par un e féminin , ont leur pé-
nultième fyllabe longue. Dans je
cambre^ la fyllabe cam eft lon-
gue.
Il faudroit changer le c en *, le
m en n^ &c écrire , d'après la pro-
nonciation, kanbrer.. Voyez Or-
thographe.
CAMBRESINE ; fubftantif féminin.
On donne ce nom, dans le com-
merce, à une forte de toile blanche,
claire , fine , & faite de lin, qui ne
fe ftbriquoit autrefois qu'à Cam-
bray & dans le Cambrefis ; mais-
qui fe fabrique aujourd'hui à Va-
lenciennes , à Saint-Queniin ^ à Pè;-
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CAM-
toTïne , & autres \ieux ^djacens.
Cetce toile fert particulièrement
aux coiffures des femmes, ic à
faire des rabats , des manchettes
pour Tufage des hommes.
Les cambrefines ne peuvent en-
trer dans le Royaume que par Rouen
de Lyon, où elles payent pour droits^
huit livres par pièce de quinze aunes.
Les droits de fortie font de dix
livres "par quintal.
CAMBRESIS j nom propre d'une pe-
tite Province de France , dont Cam-
bray eft la capitale. Elle eft fituée
entre le vingtième degré quarante-
cinq minutes , & le vingt-unième
vingt-deux minutes de longitude ,
& entre le cinquantième degré tren-
te fécondes , & le mcme degré dix-
neuf minutes de latitude. Ses bornes
font le Comtéde Haynault , le Ver-
mandois , la Thiérache & l*Artois.
JElle n*a que neuf lieues de longueur
&c fix de largeur, L*Efcaut , la Selle
& la Sambre en font les principales
rivières. 11 n*y croît point de vignes ;
mais on y a d'excellens pâturages ,
& Ton y recueille du grain , & du
lin de toute beauté, qui fert à
faire des dentelles & des |piles
fines.
Le Traité de Nimègue , de
i6/i y a afliiré ce Pays à la Fran-
ce.
CAMBRIDGE ; nom propre d'une
ville d'Angleterre , capitale du
Cambridgeshire % & fameufe par
fon Univerfité , Tune des plus no-
riflàntes de l'Europe. Elle eft fituée
fur la rivière de Cam , à quarante-
quatre milles, au nord , de Londres.
L'Univerfité a à fa tête un Chance-
lier qu'elle choifit , & qui eft ordi-
nairement un Lord de la première
diftinftion.
CAMBRlDGESfflRE; nom propre
d'une Province médicerranée d'An-
CAM 507
gleterre , dont Cambridge eft la
capitale. Ses bornes font les Comtés
de Norfolk & de Lincoln , au nord ;
celui de Suffolk , i l'orient ; celui
d'Eflex , au midi ; & à loccident ,
celui de Huntington. On lui donne
cent trente railles de circuit. Elle
abonde en blés , en pâturages, en
volaille, en gibier, & en poif-
fons.
CAMBRIER; vieux mot par lequel
on défignoit autrefois celui qui étoit
fujet aux droits de la Chambre du
Seigneur.
CAMBRIL j nom propre d'une petite
place maritime d'Efpagne , en Ca-
talogne , fur la Méditerranée.
CAMBRURE; fubftantif féminin.
Concamcratio. Courbure en cintre
ou en arc. Cette cambrure nejl pas
telle quil Vafaudroit.
La première fyllabe eft moyenne,
la féconde longue , & la troifième
très-brève.
CAMBRY; vieux mot qui fignifioit
autrefois voûte.
CAMBYSEj nom propre d'un Roi
de Perfe, fils de Cyrus, le même
que l'Ecriture appelle AJfuérus. On
attribue à ce Prince d'avoir fait
écorcher vif un Juge injufte , &
d'avoir fait placer la peau fur le
Siège où les autres Juges adminif-
troient la Juftice. La poftérité n'a
pas blâmé cet aâe de févérité.
C'eft auflî ce Monarque qui , af-
fiégeant Pélufe , mit au premier
rang un grand nombre d'animaux ,
que les Egyptiens regardoient com-
me facrés : les Soldats de la garni-
fon n'ofèrenr tirer , fans fonger que
la défenfe naturelle eft , comme le
remarque l'illuftre Auteur de l'Ef-
prit des Loix , d'un ordre fupérieur
a tous les préceptes.
CAMBYSU ; nom propre d'une an-
cienne ville fi^uee au fond de 1»
Sffij
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5o8 CAM
mer Rouge, dans cet endroit où
l'Ecriture dit que les Ifraclîces paf-
fcrent cette Mer fous la conduite
de Moyfe.
CAM-CHAIN i fubftantif mafculin.
Sorte d*orange qui croît au Royau-
me de Tunquin. La pelure en eft
cpaiflTe , & couverte d'inégalités j
fon parfum eft admirable » & foii
goût exguis : on permet aux mala-
des mêmes Tufage de ce fruit , pom-
. me trèsfain.
CAME ; fubftantif féminin. Chama.
Terme générique, fous lequel M.
d'Areenville. comprend la féconde
famille de fes coquillages bivalves;
^ M. Adanfon, le quatrième genre
de fes conques. Ce dernier Naru-
ralifte décrit vingt-une efpèces de
cames dans fon Hiftoire . des Co-
quillages du Sénégal. II eft d avis
qu on les divife en rondes , en ovales
régulières, & en ovales irrégulières.
Les premières font les vraies cames;
les (econdes fe novnxntni pelourdes^
& les troifièmes lavignons. Toutes
ont les deux pièces égales & très-
refTemblantes : il y en a de minces
& d'épaifles , dé renflées & de pla-
tes j de rudes & de lifles , dans
chacune des trois claflfès dont nous
venons de parler. Les unes &; les
autres vivent enfoncées de quelques
pouces dans le fable.
Athénée dit que lâchait des ca-
fncs eft bonne pour tenir le ventre
libre, & pour provoquer les uri-
nes.
Aldrovandé, Bèlôn & Rbndélet,
qui ont écrit fur les cames y les ont
confondues avec les huîtres , les
moules y les glands de mer, le pei-
gne • <&r.
CAMEADEj fubftantif féminin. On
donne ce nom , dans le commerce,
à une efpèce de poivre fauvage,
dont, le grain , vert daboxd > £c lue-
CAM
ceflîvement rouge , devient tioiretr
fechant.
CAMEILL ; vieux mot qui s'eft dit-
autrefois d une forte d'armure pour,
la tête.
CAMELj vieux mot qui fignifioirr
autrefois chameau ou cable.
CAMELÉEi fubftantif féminin. Ar-
brifleau d'une grandeur médiocre.
Ses tiges font déliées , rameufes ,
garnies de feuilles femblables à^
celles de l'olivier, mais plus peti-
tes, & de couleur plus obfcure. Ses
fleurs, qui naiflent des aiffelles des
feuilles , font petites , Jaunâtres 5 &
fouvent d'une feule pièce découpée
en trois parties* Son fruit eft une
, baie fêche , ronde , à trois loges ,
' contenant trois noyauxs dont cha^-
cun renferme ordinairement une
- femence oblongue.
Cet arbriffeau croît en Efpagne
& dans le Languedoc Toutes fes^
^ parties font acres au goût , déter-
fives s cauftiques , purgatives & dan*
^ géreufes. •
On ne s*en fert plus intérieure-
ment j mais on en tait quelquefois -
uiàge extérieurement, pourdéter-
* ger les vieux ulcères.
CAMELÉE i nom propre d'une viUe.
' d'Afié, dans k Cochinchine.
CAMÉLÉON^ fubftantif mafculin*.
; Petit animalà quatre pieds, du-
genre de ceux qui font des œufs ,
■ comme le crocodile & le lézard , ,
avec lefquels ilâ beaucoup de ref-
• femblance. Sa tête eft fort grofle,
; à proportion du refte de fon corps : •
^ elle eft ornée extérieurement d'une
crête, & intérieurement a une cou-
ronne triangulaire, ofleufe, dontt
les angles^ font bordés dans leur
\ contour par de petits boutons perlés,
qui s'étendent auffi fur le nez & fur
I le front ; les yeux font très-beaux ,
, tantôt gros , tantôt petits , bordés ç
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CAM.
d'un anncaus & places de manière
que l'un peut regarder en haut &
l'autre en bas > c'eft-à-dlre > de dif-
fcrens cacés ; fon mufeau eft formé
en pointe obcufe., avec deux petites
ouvertures qui lui fervent de na-
rines : fa gueule eft ample , fes mâ-
choires font garnies de très-petites
dents: fa langue eft longue &vifqueu-
fe, fon ventre fort gros : fa go^ge, &
la longueur du corps ^ tant en-def-
fus qu'en defTous, font garnies d'une
rangée d'efpèces de petites dents en
forme de fcie ou de herfe, lefquelles
régnent en diminuant infenfible-
tnent jufqu'au bout de la queue , qui
eft rebouclée, toujours frifée,& cer-
clée de petites bandes, recourbée
en haut dans les femelles , pendann^
Se moins bouclée dans les mâles y
ce qui s'obferve auffi dans les lé-
zards. Le dos & le ventre ont une
couleur cendrée , &: paroi iTenr com-
me recouverts de petites écailles
rôuflatres , ondées & marbrées d*un
gris de fouris : l'épine du dos & la
queue avancent en artade : fes pieds
lont compofés de cinq doigts , dont
le premier eft uni au pouce , & les
trois autres font auffi joints enfem-
ble ; fes doigts fiinflent par de petits
ongles pointus & crochus , qui ne
font pomt joints , mais fépjirés &c
libre$ dans, leur jeu.
Cette defcription eft celle du ca^
méléon d'Egypte , le plus grand &
le plus-ordinaire de tous ; celui qu'a
dilsèqué M. Perrault, de l'Acadé-
mie des Sciences , & qui avoir onze
pouces ^ & demi de longeur. Elle
convient auffi au caméléon du Me-
xique.
Le caméléon oriental ou d'Am-
bôine, eft fort femblable à celui
d'Egypte : il n'en diffère que par la
forme de la couronne , qui eft Une
f^rce de capuchon garni par derrière
G A M' î'G5f
d'un bord large , & en-delTus de
petites écailles blanches.
Celui de Ceylan lire fur la cou-
leur de fafran : les écailles de fa
crête font convexes y fon mufeau eft
plus pointu ; ita un gofier fort large
& une langue très -longue , qu'il
darde fort avant pour englumer les
infedôs j il n a que le deflbus de la
gorge &c du ventre hérilféj l'épine
de fon dos eft, comme dans tous
les caméléons^ relevée, aiguë, &
continuée avec fa queue par un
grand nombre de vertèbres aflez
rudes au toucher.
Le caméléon d'Afrique eft noi-
râtre , & paroît orné fur le dos d un
ceigne blanc ou herfe , & d'une
arge bande noirâtre , du milieu de
aquelle ce jpeigne femble naître ;
fes jambes font longues , fes pieds
f;ros , & la partie du derrière fi cal-
eufe , qu'elle lui fert de talon fur '
lequel il peut s'appuyer.
Celui du cap de Bonne-Efpérance
eft marbré de blanc & de bleu : fa '
couronne eft plate, & s'étend de-
puis la pointe du mufeau jufques
fur le cou , où elle fe plilfe en for-
me de collet j: il eft couvert de
petites écailles minces & relevées
en bôftes.
On trouve encore des caméléons
dans les Pays qui bordent le Sénégal
& le Cambra : les Nègres du cap
de Monte appellent cet animal barot-
fo : il eft de leur religion de les con-
ferver, & de ne pas permettre qu'on
les tue j mais d'en manger la chair
étant de (Téchée, & de les fecourir
lorfqu'ils veulent defcendrede Quel-
que hauteur. En effet , dans cette
befogne , l'animal avance fort fé-
rieulement & très -lentement un
pied & puis lautre , en s'attàchanc
de fa queue à toût^e qu'il rencontre
en chemin ; il^ fê foutienj: de cette
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5IO
CAM
manière jufqui ce qu'il trouve
qîulque allîllance : lui manque-t-
elle, il tombe aullîtôc à pUt. Ces
animaux vivent , les uns plufieuis
mois , les autres plufieurs années.
Dans le pays d'Angola , ils font
leur demeure dans les rochers , dans
les cavernes , dans les autres lieux
caches & humides, quelquefois fur
les arbres. Ils ne pouflent aucun
cri y ils ont pour ennemi le man-^
Comme le caméléon ne fe nourrit
3ue de mouches , de moucherons ,
e fauterelles & de fourmis , la na-
ture lui a donné une langue plate
en deffus , pointue en-deUous , de
la longueur de fon corps , qu'il peut
étendre & retirer facilement. Veut-
il attraper fa proie, il lui fuffit de
darder fa langue fort avant, de la
replier autour d'une branche d'ar-
bre , où montent les fourmis & au-
tres infectes, auffitôt qu'il en a fur-
pris dans leur palTage , il retire avec
une vîtefle & une adrefle merveil-
leufe , fa langue vers le gofier , &
les avale avec plaifir. Cette manière
de vivre & de faifir fa proie , n'eft
as particulière au caméléon ; elle
ui eh commune avec l'animal nom-
mé par excellence le mangeur de
fourmis.
Au fur plus, le caméléon vit quatre
à cinq mois fans prendre aucime
nourriture apparente \ il fe contente
au befoin , d ouvrir la bouche pour
recevoir Tair frais. C'eft fur-tout
en ce moment que l'animal décou-
vre fa fatisfadion, & les différentes
partions qui l'aeitent , par fes mou-
vemens pleins de gentitleffe , & par
la variété de fes couleurs éclatantes.
Il eft bien lîngulier que la couleur de
cet animal , endormi ou mort , foit
prefque toujours d'un jaune luifant ;
& qu'étant éveillé , fa couleur
CAM
habituelle foit le gris de fourîs pâle;
& fréquemment un beau vert tache-
té de jaune , quelquefois marqueté
de brun foncé , fur le corps & fur
la queue j d'autre fois d'un brun
clair, mais jamais rouge.
Lémeri dit que dans la joie,
cet animal eft d'un vert d'émerau-
de , mclé d'oranger , entrecoupé de
bandes grifcs & noires : dans la co-
lère, il eft livide & ôbfcurj dans
la crainte , il eft pâle & d'un jaune
efface. Il varie fans ceffe ces cou-
leurs, fouvent trois ou quatre fois
dans l'efpace d'une demi-heure j
& en apparence, plutôt à fon gré ,
que par la communication des objets
voiu:îS.
Le caméléon paflTe pour réfolutif
& propre contre Tépilepfie , la gout-
te & les rhumatifmes.
Caméléon, fe dit auffi, en termes
d'Aftronomie , d'une conftellation
de l'hémifphère méridionale, qui
n'eft pas vilîble fur notre horifon.
Les quatre fyllabes font brèves
au iingulier ; mais la dernière eft
longue au pluriel.
CAMÉLÉOPARD ; fubftantif maf-
culin. Animal quadrupède , ainft
appelé de ce qu'il a la tête & le cou
comme le chameau & des taches
comme le léopard, ^oy^^ Giraffh,
c'eft la même chofe,* quoique le
Didionnaire de Trévoux dife le
contraire.
CAMELFORD ; nom propre d'une
petite ville d*Angleterre , dans la
Province de Cornouailles. Elle a
des Députés au Parlement. •
CAMELINE ; fubftantif féminin.
Plante annuelle qui s'élève & fe
feme en Flandre, comme le lin-
Sa tige eft garnie de deux feuilles
pointues , & fes fleurs jaunâtres
?«: difpofées en croix , naiffent à
l'extrémité des branches.
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CAM
On diftingue deux cfpèces de
camelines , de la femence defquel-
les on rire par expreffion une huile
aui eft propre pour adoucir la ru -
eiïe de la peau. Elle fert aufli à
brûler.
CAMELOT ; fubftantif mafculin.
Pannus è villo caprino contcxtus.
Efpèce d'étoffe faite ordinairement
de poil de chèvre & mêlée de laine,
de foie ^ &c.
Les camelots fimt plus ou moins
• larges & les pièces plus ou moins
longues , félon leurs différentes
qualités , & les lieux où on les a fa-
briquées.
Les endroits du Royaume où il
fe fabrique le plus de camelcrs ,
font Lille , Arras , Amiens , la Neu-
ville y & quelques endroits* d'Au-
vergne. On en tire aufli de Bruxel-
les , de Hollande & d'Angleterre ,
qui font très-eftimés.
Les camelots payent pour droits
à l'entrée du royaume , douze li-
vres par pièce de vingt aunes , fui-
vant l'Arrêt du 20 Décembre i(> 87:
il faut cependant en excepter les
camelots fabriqués en Hollande^
qui ne payent que huit livres , fé-
lon le tarif de 1^99 , confirme en
Î7J9-
On dit proverbialement d'une
perfonne incorrigible , c\aelie ejl
commfi le camelot ^ quelle aprisfon
pli.
La première fyllabe eft brève , la
feconcle très-brève, & la troifième
brève au iingulier , mais longue au
pluriel.
CAMELOTÉ, ÉEj adjèûif qui fe
dit , dans les Manufaâures , d'une
étoffe travaillée à la manière du ca-
melot.
CAMELOTINE; fubftantif féminin,
petite étoffe mêlée de poil & de
Beiurer ,/aite àJa. manière des. ca-
CAM 511
melots. Il ne s'en fabrique plus au-
jourd'hui.
CAMELOTTEj (reliures à la) ont
défigne ainfi certaines reliures giof-
fîèrement faites & ufitées pour les
livres des baffes claffes ou autres
d'un prix très-modique.
G AMENIZ j nom propre d'une ville
d'Allemagne, dans la Luface.
CAMERA j ( la terre de ) petite ville
d'Afrique , en Barbarie , au royau-
me de Barca.
C AMERERA ; fubftantif féminin ,
emprunté de l'Efpagnol. C'eft le
titre d'une Dame de la Chambre
de la Reine d'Efpagne.
CAMERIER i fubftantif mafcunn.
Titre d'un Officier de la Chambre
du Pape.
Le Souverain Pontife a deux Ca-
meriers , dont un a la diftribuîioa
des aumônes , 6c l'autre la gard«
de l'argenterie , des joyaux &c des
reliquaires.
CAMERINO5 ^^^ propre d'une ville
dltalie, dans l'Etat de l'Eglife.
CAMERISTE y fubftantif féminin;
Titre qu'on donne ea différentes-
Cours aux femmes qui fervent le*
Princeffes dans leur chambre.
Les deux, premières fyllabe*s font
brèves , la troifième eft longue „
& la quatrième très-brève.
CAMERLlNGATi fubftantif mafcu-
lin. Dignité de Camerlingue. /^oy^£
ce mot.
CAMERLINGUE ; fubftantif maf-^
eulin. Titre de l'Officier le plu&^^
éminent de la Cour de Rome. C'effi
toujours un Cardinal qui eft à la
tête des Finances , & dont les fonc-
tions ordinaires font de préfider h
fa Chambre Apoftolique. Le Saint-
Siège venant à vaquer , il gouverne
l'Etat de l'Eglife , fait battre mon-
nbie , marche en cavalcade accom—
£agné de la g^rde des Suiff^ âcau*^
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.51^ CAM
très Officiers , & oublie des Edîts.
II a fous lui un Trcforier général ôc
un Auditeur général , qui ont cha-
cun u#e Junfdiârion léparée , &
en outre douze Prélats qualifiés de
Clercs de la Chambre.
ÇAMERONIENSj ( les) on a ainfi
appelé , en Ecofle , au dix-feptième
fiècle, cenains feftaires qui avoient
pour chef Archibald Cameron ,
Miniftre Presbytérien , lequel refu-
foic de recevoir du Roi Charles IL
la liberté de confcience que ce Prin-
ce vouloit accorder aux Presbyté-
riens. Il difoit que ce feroit recon-
^jh noître la fuprématie du Roi , & le
""•^y regarder comme chef de TEglife:
ce fanatique fut ainfi caufe de deux
çévolfes gui pnt fait répandre bien
du fang.
CAMETOURS; nom propre d'un
bourg de France , en Normandie ,
à deux lieues & demie , eft-nord-
eft , de Coutances.
vCAMILLA 'y nom propre de cette fa-
meufe Reine des Volfques , que
Métabe Ton père avoir confacrée à
Diane , & qui dès-lors fe livra en
entier à la cnafle & aux armes. Elle
yii< au fccours de Turnus contre
Énce, & s*y couvrit d*une gloire
immortelle par des prodiges de va-
leur : Aronce , cependant , tua cette
PrincelTe en traître , oC détruifît
ainfi Tefpoir de Turnus & des Ru-
tules. C eft Virgile qu'il faut enten-
dre là deflusdans fon Enéide.
CAMILLE-, fubftantifmafculin.C'é-
toit , chez les Romains , un jeune
garçon qui fervoit à l'autel dans les
lacrificesque les Romains faifoient
à leurs Divinités, & fur-tout aux
dieux Cabires , & quand le grand
Prêtre de Jupiter omcioit. Le Ca-
mille aflîftoit auflî à la célébration
des mariages & des pompes publi-
mes.
:C,AM
CAMILLE ; nom propre d'un des
glus grands hommes de l'ancienne
ome. Il fut élevé cinq fois à k
dignité de Didateur. Il triompha
des Antiates , des Hemiques , des
Falifques & de ceux de Vj^ies , donc
il prit la. ville après un fiège de dix
ans. C'eft lui qui délivra Rome des
Gaulois, d'où on lui déféra le titre
de Reftaurateur de la patrie» Les
Romains lui élevèrent une ftacue
équeftre dans le marché de Rome ^
honneur que perfonne n'avoir reçu
avant lui. Ce héros mourut l'an
3(^5 avant Tére chrétienne , âgé de
3uatre-vingts*ans. Il lai(Ià un fils
igné de lui , qui fut Didateur l'an
5 5 o avant Jefus-Chrift , & qui mé-
rita aufii une Hatue équeftre par les
fervices qu'il rendit i fa patrie.
CAMINADE ; vieux mot qui fignî-
fioit autrefois une chambrie à .che-
minée.
CAMINHA; nom propre d'une ville
&c duché de Portugal , dans la Pro-
vince d'entre Duero & Minho.
CAMINIECK; T^yq Kaminieck.
CAMINITZA ; 4iom propre d'un
Bourg de la Morée , i douze lieues
de Patras,& à trois milles de la mer.
Spon croit que c'eft l'ancienne ville
d'Olenus dont parle Paufanîas.
CAMION i fubftanrif mafculin. C'eft,
en termes d'Epingliers , la plus pe-
tite de toutes les efpèces d'épin-
gles-
Camion , fe dit auflî , en termes de
Charrons, d'une efpèce de petite
voiture montée fur quatre roues ,
faites d'un feul morceau de bois
chacune, &de laquelle plufîeurs ou-
vriers font ufage pour traîner des
fardeaux difficiles à manier.
CAMIRIj fubftantif mafculin. Fruit
des Indes , du poids d'une once , &
qui reflemble beaucoup à la noifet-
te. Sa coque dure & épaiftè , ren*
ferme
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CAM
ferme une amande blanche que Ray
die avoir le goût d*une amande
douce.
Les Indiens en tirent une huile
qu'ils brûlent. Se dont ils aflaifon-
nent leurs mets»
Ç AMIRUS j nom propre d'une an-%
cienne ville , du nombre des crois
principales de File de Rhodes.
CAMIS ; ( les ) idoles qu'adorent les
Japonois» & qui repréfentent les
rois & les feigneurs les plus illuf-
, très 51e la nation. Ces peuples les
invoquent pour en obtenir ta fanté
ifai corps & la viâoire fur leurs en-
nemis.
ÇA MISA ; fubftantif mafculin. Le
. P. Labat donne ce nom au vêtement
des femmes Caraïbes , qui n'eft
autre chofe qu'un morceau de toile
do huit à dix pouces de largeur avec
lequel elles cachent leur nudité.
Les filles prennent lé camifa, quand
elles font nubiles , & alors on les
fépare d'avec les garçons.
CAMISADE; fubftantif féminin. At-
taque faite la nuit ou au point du
jour , par des gens de guerre pour
iurprendre l'ennemi.
On a tiré camifade de cami-
fe , qui fignifioit autrefois che-
mife ; & cela , parce que les
foldats mettoient leurs chemifes
par-deflTus leurs armes , afin de fe
reconnoître les uns les autres , dans
l'obfcurité.
Les deux premières fyllabes font
brèves, la^troifième eft longue, &
la quatrièrte très- brève.
Il faudroit changer lé c tnk ^ le
^ en j 3 & écrire , d'après la pro-
nonciation , kamiTiade. Voyez Or-
thographe.
CAMISARD; fubftantif mafculin.
/On a donné ce nom aux fanatiques
>des Cévennes, qui fe foulevèrent
. &c prirent les armes au commence-'
Tome IV.
CAM yi5
ment de ce fiècle , pour la défenfe
du Calvinifme.
Ces Camifards eurent pour chef
un vieux Calvinifte nommé du Str^
rcy qui prit avec lui quinze jeunes
garçons, & fit prendre à ia fém-'
me, qu'il aflbcia à fcn miniftère ,
quinze Jeunes filles , dont il pré-
tendit faire autant de prophètes hc
de prophèteffes , difant que Dieu
tui avoir donné fon e&rit , & qu'il
avoit le pouvoir de le commimi-
quer à <pii bon lui fembloit. Ces^*
taux prophètes trouvèrent des par-
ti(àns , & bientôt on vit des villa-
ges, entiers qui n'avoient plus pour
habitans que de ces foi-difans pro«
phètes. Ces Camifards faifoienr
profeflion d'être ennemis jurés de
tout ce qoi portoit le nom & le
caradère de Catholique Romain;
ils fe perfuadoient qu'il y avoit du
mérite devant Dieu, à maflacrer
les Prêtres , à piller & à brûler les
Eglifes î ils mveékivoient contre
l'ÊgU^péc (es Miniftres. Ils furent
convaincus d'impofture à Genève
même j néanmoins le feu du fapa-
tifine ne fut pas éteint ; au contrai-
re , il alluma une guerre civile
dont le Languedoc fut le théâtre.
On en dut la fin aux foins & à la
valeur du Maréchal de Villars.
CAMISE ; vieux mot qui fignifioit
autrefois une chemife.
CAMISOLE ; fubftantif féminin. Che-
mifette , ou petit vêtement qu'on
porte entre la chemife & la vefte.
// porte une camifole de Joie j de
bafin.
Les trois premières fyllabes font
brèves , & la quatrième eft très-
brève.
Il faudroit changer le c en ^ , le
5 en :[ , & écrire , d'après la pro-
. nonciation j kami\ole. Voyez Or-
I THOGRAPHE^
Ttt
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514 CAM
GAMISSAN i fi l'on veut en croire
Vincent le Blanc , voyageur ttès-
fufpeâ > c'eft le nom propre d une
ville d'Ethiopie , vers le Nil , à
trois lieues de CafTouda.
CAMMANAHj nom propre d'une
. petite province de Guinée , en Afri-
que , fur la côte d'or.
GAMMART j nom propre d une an-
cienne ville d'Afrique, au royaume
de Tuniis , près des ruines de Car-
thage.
CAMMlN ; nom propre d'une ville
d'Allemagne,, dans la Poméranie
ultérieure, fur le Divenow. Deux
incendies la réduifirent en cendres
en i^jo&en 1709.
CAMOENSj (Louis) nom propre
d'un Pocce fam^x , iflii d'une an-
cienne famille Porcugaife ^ & né en
£fpaene dans 4es dernières années
é\x règne célèbre de Ferdinand &
d'Ifabelle , tandis que Jean 11. ré-
gnoit en Portugal. C'étoi^nt alors ,
dit M. de Voltaire , les beaux jours
ilu Portugal, & le tetnfpMnarqué
pour la gloire de certe nation.
Emmanuel déterminé â fuivre le
projet qui avoit échoué tant de fois
de pénétrer aux Indes orientales par
l'Océan , fît partir en 1497, Vafco
de Gama, avec une flotte, pour
cette entreprife qui étoit regardée
comme téméraire & impraticable :
cependant elle réuffit : Gama &
fes compagnons , naviguant fur
l'Océan Atlantique, découvrirent
la pointe la plus méridionale de
l'Afrique j ils virent une vafte mer,
& elle les porta aux Indes orienta-
. les. Leurs périls fur cette mer , &
la découverte de Mozambique , de
Melinde & de Calicut , ont été
chantés par le Camocns, dans un
pocme épique > intitulé ia Lujlade ;
pocme qui rait fentir quelque chofe,
idit un auteur illuftre ^ des charmes
CAM
de rOdiffce & de la magnificence
de rÉnéïde \ pocme qui a fait ap«
peler fon auteur le Virgile Porcu^
gais.
Le Camoëns obligé de quitter
Lisbonne pour quelques galante-^
ries indifcrètes, & exilé de Goa
par le Viceroi, languit quelques
années dans un coin de terre
barbare , fur les frontières de U
Chine , où les Portugais avoient un
petit comptoir , & ou ils commen-
çoient à bâtir la ville de Macao.
Ce fut là qu'il compofa fa Lufiade.
11 obtint un petit emploi à Ma*
cao même » & delà retournant en-
fuite à Goa, il fit naufrage fur les
côte5 de la Chine , & fe fauva , dit»
on , en nâgeaùt d'une main , & de
l'autre tenant fon pocme > feul bien
3ui lui reftoit. De retour à Goa ,
fut mis en prifon ; il n'en fortir
que pour efluyer un plus grand mal-
heur, celui de fuivre en Afrique un
f»2tit Gouverneur arrogant & avare.
1 éprouva touse l'humiliation d'en
être protégé. Enfin il revint à Lis-
bonne , avec fon pocme pour toute
reffburce. Il obtint une petite pen-
fion d'environ 800 livres de notre
monnoie d*au)ourd'hui ; mais on
ceflTa bientôt de la lui payer ; il n'eut
d autre retraite & d'autre fecours
qu'un hôpital. Ce fut là qu'il paflà
le refte de fa vie &c qu'il mourut
dans un abandon général. A peine
fut-il mort , qu'ons'empreflfade lui
faire des épitaphes honorables , &
de le mettre au ran^ des grands
hothmes. Quelques villes fe difpu-
tèrent l'honneur de lui avoir donné
la naifTance. Ainfi il éprouva en tout
le fort d'Homère ; il voyagea com-
me lui ; il vécut 6c mourut pauvre »
& n'eut de réputation qu'après fit
mort.
Pour vous faire une idée do poi^
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CAM
tffc du Camocns, il. faut entendre
M. de Voltaire : qui mieux que lui
a droit daffigner â chacun la place
qui lui appartient*
Voici , dit cet Auteur fublime ,
comme débute le Camocns :
« Je chante ces hommes audeflus-
du vulgaire"", qui des rives occiden-
tales de la Luutanie , portés fur des
mers qui n'avoient point encore
vu de vaifTeaux , allèrent étonner la
Trapobane de leur audace : eux dont
h courage » patient à foufFrir des
travaux au-delà des forces humai-
nes , établit un nouvel empire fous
un ciel inconnu & fous d'autres
étoiles. ,Qu on ne vante plus les
voyages du fameux Troyen, qui
porta fes dieux en Italie^ ni ceux
du fage Grec , qui reviticaque après
vjngt ans d'abfence ; ni ceux d'A-
lexandre , cet impétueux conqué-
rant. DifparoiflTez , drapeaux que
Tra|an déployoit fur les frontières
de rinde : voici un homme à qui
Neptune a abandonné fon trident :
voici des travaux qui furpalfenttous
les vôtres.
Et vous , Nymphes du Tage , fi
jamais vous m'avez infpiré des/ fons
doux & touchans i fi j ai chanté les
rives de votre aimable fleuve , don-
nez moi aujourd'hui des acccns fiers
& hardis j qu'ils ayent la force &
la clarté de votre cours j qu'ils foient
purs comme vos ondes , & aue dé-
lonnais le Dieu des vers préfère vos
eaux à celles de la fontaine facrée.»
Le Pocte conduit la flotte Portu-
gaife à l'embouchure du Gange ; il
décrit en paflant les côtes occiden-
tales , le midi & l'orienr de l'Afri-
que y Se les différons peuples qui
vivent fur cette côte j il entremêle
avec art l'hiftoire du Portugal. On
voit dans U troifième chanc , la
mort de la célèbre Inès de Cajiro ,
CAM 515
époufe du Roi. Don Pedro ^ dont
1 aventure déguifée a été jouée de^
puis peu fur le théâtre de Paris.
C'eft a mon gré le plus beau mor-
ceau du Camocns ; il y a peu d*en-
droits dans Virgile plus atrendrif-
fans & mieux écrits. La fimplicité
du pocme eft rehauffée par des fic-^
tioRs aufl[î neuves que le fujet.En
voici une qui , fi j'ofe le dire , doit
réulEr dans tous les temps , §c chez
toutes les nations.
Lorfque la flotte eft prête à dou-
bler le Cap de Bonne- Efpérance^
appelé alors le promontoire des
Tempères, on apperçoit tout-à-
coup un formidable objet. C'eft un
fantôme , qui s*élèvc du fond de la
mer j fa tête touche aux nues ; les
tempêtes , les vents , les tonnerres
font autour de lutj feS bras s'éten-
dent au loin fur la furface des eaux :
ce monftre , ou ce dieu, eft le gar-
dien de cet Océan , dont aucua
vaitleau n'avoit encore fendu les
flots j il menace la flotte , il fe plaint
de l'audace des Portugais , qui vien-
nent lui difputer l'empire de ces
mers ; il leur annonce toutes les
calamités qu'îlsdoivent efluyer dans
leur entreprife. Cela eft grand ea
tout pays fans doute.
Voici une autre fidion y qui fut
extrêmement du goût des Portugais,
& qui me paroît conforma au gcnio
italien j c'eft une île enchantée qur
fort de la mer , pour le rafraîchif-
fement de Gama & c^e fa flotte.
Cette île a fervi» dit-on, de mo-
dèle à rUe A'Armide^ décrite qtîôU
ques années après par le Tafle. C'eft
là que Venus j aidée des confeils
du Père Eternel , ^ feçondçc ei^
même -temps des flèches de Cu-
pidon , rend les Néréides' zmow-'
reufes Àts Portugais, h^s plaifirs
les plus lafeifs y font peints fans
T 1 1 i^
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5i« CAM
ménagement j chaque Portugais em-
bralTe une Nércïdc , & Thctis ob-
tient Vafco de Gama pour fon par-
tage. Cette dcefle le iranfporte fur
une haute montagne , qui eft Ten-
droit le plus délicieux de Tîle > &
delà lui montre tous les royaumes
de la terre , Se lui prédit les defti- 1
nées du Portugal.
Camoéns après s'être abandonné
fans réferye à la defcription volup-
tueufe de cette île , & des plaiUrs
où les Portugais font plongés y s'a-
vife d'informer le ledeur , que
toute cette fiâion ne (ignifie autre
chofe que le plaifir qu'un honnête
homme fent à faire fon devoir.
Mais il faut avouer , qu'une île en-
chantée,dont Venus eft la dce(re>&
où des nymphes careffentdes mate-
lots après un voyage de long cours,
reffemble plus à un m/;j/Jcpd*Amfter-
dam, qu'à quelque chofe d'honnête.
On reproche d'ailleurs avec juC-
tice au Camocns d'avoir fait un mê-
lante ridicule de la fable avec la
religion chrétienne : le principal
but des Portugais , par exemple ,
eft» après l'écabUlfement de leur
commerce , la propagation de la
foi , & c'eft Venus qui fe charge du
fuccès de l'entreprile. 11 faut con-
venir, après de telles difparâtes,
que l'ouvrage eft plein de grandes
beautés y puifque depuis deux cens
'ans il fait les délices d'une nation
fpirituelle qui doit en connoître les
taufes.
CAMOKIÉ i vieux mot qui fignifioit
autrefois couvert de plaies.
tAMOISlER, CAMOISSERi vieux
verbes qui fignifioient autrefois pré-
parer une peau comme le chamois.
CAMOMILLE j fubftantif féminin.
ChamAmclum. Plante à tiges grêles ,
rameufes , qui s'élèvent à la hau-
teur d'un demi pied* Ses £euiUe$
CAM
font nombreufes ic découpées ni^
finement. Ses fleurs radiées, ayant
le difque jaune & la couronne blan-
che , foutenues par un calice écail*
leux , naiffent aux fommets des ti-
ges , & il leur fuccède des fetnen*
ces oblongues.
Cette plante croît en Languedoc,
& fur le rivage de la mer. Elle eft
amère au goût , odoriférante, réfo-
Itttive , n^brifuge , ftomachique ,
carminative , vermifi^e.
On ne fait guères ulaee de Ther-
be > mais on emploie frcquenunenc
les fleurs en décoâion &: en cat»
plafmes. On en tire une eau & une
nuile ) que l'on donne à l'homme à
la dofe de quelques gouttes dan$
une liqueur convenable. On les fait
prendre en décoâion aux animaux,
a la dofe d'une peignée fur «une
livre d'eau} ic en poudre, à la dofe
de deux gros»
Il y a une autre efpèce de ca-
momille , qu'on appelle camomille
romaine, qui croit dans les campa-
gnes d'Italie , Se que Ton cultive
dans les jardins. Elle a les vertus
de la précédente , & on ja lui pré-
fère. On en tire par la diftillatioft
une huile diurétique^ d'une belle
couleur bleue. Les fleurs donnent
auflt pat infufion, une huile qui
calme les douleurs, & qui entre
dans les lavemens.
Il y a encore la camomille puance
qui croît dans les lieux incultes»
Elle eft amère au goût, ic répand
une odeur forte & fétide j mais elle
eft fondante , apéritive , antifpaf-
modique , fébrifi^e , vermifuge &
carminative. On fait de ITierbe &
des fleurs , des déco<^ons pour les
lavemens & bains de vapeurs. On
l'emploie aufli comme les précé-
dentes , en fomentations & en ca-
taplafhâe^émoUiens & réfolotifs.
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CAM
SîKOP ra CAMOMILLE , fe dit de la
compoCcion fuivance.
Prenez une livre de fleurs de ca-
momille récemment cueillies ; fai-
tes-les infufer pendant douze heu*
' res dans quatre livres d'eau de fon-
taine bien chaude ; faites bouillir
' légèrement Tinfunon , coulez-là
avec expréffion j remettez fucceflî-
vement macérer deux autres livres
de fleurs de camomille dans Tin-
fuflon coulée i en procédant com-
• me la première fois : mêlez dans
la dernière éxpreflîon , trois livres
de fttcre blanc ; clarifiez le mélange
avec un blanc d œuf , & faites cuire
à un feu modéré, en confiftance de
firop.
Ce (trop efl; excellent contre la
colique venteufe , & pour provo-
quer les mois aux femmes.
Les trois premières fyllabes font
brèves , & la quatrième eft très-
brève.
Les // fe prononcent mouillés.
CAMON -, nom propre de deux vil-
* les de la Paleftine» dont une étoit
ficuée dans le grand champ » en
deçà du Jourdain , & l'autre dans
le pays de Galaad, au delà de ce
fleuve.
CAMONICA : nom propre d'une pe-
tite contrée d'Italie , dans l'Etat de
- Venife , fur les rives de TOglio ,
vers les frontières de la Valteline.
CAMOSÉ i vieux mot qui fignifioit
autrefois cifelé.
CAMOUFLET i fubftantif mafculin.
Infufflatio. Fumée épaifle qu'on fouf-
fle p/r malice au nez de quelqu'un ,
avec un cornet de papier allumé.
Une s'amufera pas de vos camouflets.
On dit , en tef mes de l'art mi-
litaire , donner un camoufler ; pour
dire , chercher à écrafer ou étouffer
~ le Min.eur ennemi dans fa galerie.
Camouflet > fe die famiiièrem^Pt
CAM 517
dans le. fens figuré, d'un affront,
d'une humiliation que l'on effuie.
// fut obligé d'ejfuyer quelques ca-
mouflets.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft moyenne .
au fingulier , mais longue au pluriel.
CAMPj fubftantif mafculin. Cafira.
Le lieu où une armée fe loge en
ordre.
Dès que les hommes fe font fait
la guerre avec quelque indufttie,
ils ont eu des camps dans lefquels
ils fe font fortifiés pour fe mettre ^
à couvert du danger des attaques
imprévues & nofturnes. Les Grecs
entouroient leurs camps d'une tran-
chée ou foffc : les Romains n'ex-
cellèrent à fortifier les leurs qu'a-
près avoir vaincu Pyrrhus à la ba-
taille de Benevent » où ils eurent
occafion d'examiner ic d'apprécier
l'art des Grecs en ce genre. Après
les guerres Puniques & celles de
Tarente , leurs camps devinrent des
forteréffes fiables. Auflî, l'armée
Romaine, qui combattoit au-devant
de fon camp, y trouvoit une re-
traite affuree, quand elle étoit
battue.
Les Romains avoiènt des camps
d'hiver & des camps d'été. Les
premiers qui fubfiftoient tant qu'il
reftoit quelque chofe à conquérir
dans une contrée , étoient conftruits
très-foUdement. Les pierres & les
bois en formoient les fortifications
& les tentes, d'où quelques-uns de
ces camps long-temps habités , de-
vinrent des villes dans la fuiré.
Les camps d'été, qui ne dévoient
fervir que peu de jours, étoient
faits moins folidement j mais ils
ne laiffoient pas d'être entourés de
foffés. Les Romains étoient telle-
ment perfuadéîi que la sûreré d'une
armée dépendpit de la clôture de
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fiS CAM
' fon camp , que fans ce travail , le
Soldat Romain n'auroit pas voulu
pafler une feule nuit qu'il ue fût
fous les armes.
Cette méthode de former des
Camps folidçs & retranchés , fe per-
dit dans la fiiite des temps , parce
qu'elle fut négligée des peuples qui
renversèrent l'empire Romain. On
fait qu'Attila , roi des Huns , ayant
été vaincu dans les champs catalau-
nicns y aima mieux fe retrancher
avec les cadavres de fon armée ,
que d'environner fon camp d'un
foflTé-
Ce n'eft que dans les guerres d'I-
talie, fous Louis XII, que l'uiàge
des camps retranchés s'eft intro-
duit parnji nous , & c'eft fous Louis
XIV que lart & la méthode s'en
font perfeftionnçs. Nos Ingénieurs
diflribuent les camps de |ios armées
avec autant d'ordre & de foip que
s'il s'açiffoit dç la conftrudion d'u-
>ie ville*
Nos armées campent ordinaire-
tpent fur deux lignes : on tâche
d'en appuyçr la droite & la gau-
che à quelque ruilTeau , rivière ,
marais ou hauteur dont on s'em-
pare ^ & où l'on tient des Dragons
pu de rinfanterie.
yArtillerie fe place communé-
ment devant le' centre de la pre-
micrç ligne ; mais (\ le camp ëft
i demeure , on la diftribue fqt \qs
ailes & le long de$ lignes j, fêjon
la nature dii terrain.
Le Quartier général , qui eft ce
que le3 Romains appeloiept le Pré^
joire , 8ç l'endroit pu campe le Gé-
néral, doit êtrç, autant qu'il eft
poflible , au centrç du camp , afin
3ue le Général foit plus à portée
e dpnner fçs ordres f ux différons
qil^rtiers. Au refte ces chofeç fe
f Çjjl^ç fclw ks cirçQiîft^nçeç 8ç le«
CAM
conjonârures, qui font fort fujett&t
à varier.
Comme les vues générales de
celui qui commande , doivent être
la confervation des hommes 8c des
chevaux de fon armée , il cherche
i placer fon camp dans un endroit
fain, où les vivres puirlfent parve»
nir commodément. Il tache que la
earde du camp n'exige pas oeau-
coup de monde > afin de ne pas fa^
tiguer inutilement fon armée. Il
conferve une communication libre
avec les places dont il doit tirer des
fubiiftances : il place fon camp de
manière qu'il protège le pays ami»
qu'il inquiète le pays ennemi , 6v»
& qu'il ne pui(Te être obligé de
combattre malgré lui, & délavan-
tageufement , iyc.
Camp volant , fe dit d'un corps de
troupes compofé particulièrement
de cavalerie , qui tient la campa-
gne , pour faire des courfes fut les
ennwnis.
Camp , fe dît par extenlion d'une ar^
mée campée. Tout le camp Je re^
pofoit fur luL
Tête pv camp , fe dit du terrein oà
font dépofés les faifceaux & les
étendatds.
On appelle M^tréchal de camv^
un Officier général qui a pour Su-
périeur immédiat le Lieutenant
général.
\.exxixe^Aiitdêcampy{^ doa-
ne à un Officier chargé de porter
les ordres du Commandant Je l'ar-
mée ou de quelque Officier géné-
ral î & le titre de Mejire d^ camp
fe donne à un Colonel 4e Cav^Ue-»
rie.
Camp , s'eft dit autrefois des lices où
l'on faifoit entrer les Champions
pour y vider leurs querelles par les
. armes. Les^ hgc$ dt^ camp U ÇQit^
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CAM
Cam? paiTORiEN » s*eft dit) chez les
Romains, d'une grande enceinte de
bâtiment , où logeoient les foldats
de la garde. Cétoit des efpèces de
cafernes.
Camp , fe dit , dans le commerce ,
des qiurtiers qu'on a0igne dans le
royaume de Siam , & chez quel-
ques autres peuples desIndes Orien-
tales y aux Nations étrangères qui
vpnt commercer chez eux.
On dit, dans le fens figuré , que
V alarme cjl au camp ; pour dire^
qu'on craint quelque malheur ,
quelque événement fâcheux, quel-
que difgrace.
Ce monofyllabe eft bref au fin-
gulier , & long au pluriel.
Il faudroit changer le c en ^ , le
/7z en /2 , fupprimer le p qui eft oi-
iîf , & écrire , d'aprèrla prononcia-
tion , kan^ Voyez Orthogicaphe.
HI^AMPAGNA; nom propre d'une ville
du royaume de jfîTaples , dans la
Principauté ultérieure , à feize mil-
CAMPAGNARD , ARDE j adjeftif.
Rurls incola. Qui refte ordinaire-
ment aux champs. Nous pajfâmes
huit jours chc^ tme Dame campa-
gnarde , qui nous fit un très-bel ac-
cueil.
^AMPAGNARD,iedit aufli avec quel-
que mépris , de ce qui paroïc op-
.pofé ^ux manières & a la politefle
vHtées dans le grand monde. Elle
a le ton campagnard.
Campagnard , le dit aufli fubftan-
tivement dans cette dernière ac-
* ^eption. Ce campagnard a des ma-
filtres bien ridicules.
La première fyllabe eft moyen-
ne, la féconde brève. & la troi-
fième longue au mafculin, mais
jnoyenne au féminin , qui a une
quatrième fyllabe très-brève.
Çç UXQX employé cpnune adjec-
CAM 51^
tif , ne doit pas régulièrement pré-^
céder le fubftantif auquel il fe rap-
porte. On ne dira pas un campa^
gnard air ^ mais un air campagnard.
Il faudroit changer le c en ^, le
m, en n^gn en ni^ fupprimer le d
3ui-eft oiuf au mafculin , & écrire ,
après la prononciation, hanpaniar^
kampaniarde. Voyez Orthogra-
phe.
CAMPAGNE ; fubftantif féminin*
Campus. Vafte étendue de pays^
plat & découvert. C'eji une campœ^
gne de fix lieues de longueur. Lati^
yierc de Seine traverfe cette campa-
gne.
On dit que la campagne efi belle ;
pour dire, que les produâions da
la terre font préparées de manière
à faire efpérer une récolte abon-
dante.
Campagke , fe dir, dans le même
fens que le mot champs ^ au plu-
riel. // vient d'acheter une jolie mai"
fon de campagne.
Gentilhomme de campagne , fe die
d'un Gentilhonime qui fait ordi*
nairement fa réfidence à la campa-
gne. // va pajfer Vite che\ un Gen^
tilhomme de campagne.
Habit de campagne , fe dit d*un
habit dont on fait ufàge quand on
eft à la campagne*
Campagne , fe du, en tern[ies de l'Art
militaire , du mouvement , du cam-
pement & de Taftion des troupes.
Exemples. Dans le fens de mouve-
ment. Nos Troupes viennent d*en»
trer en campagne.
Dans le fens de campement. Il y
a trois mois que t armée eft en cam-
pagne.
Dans le fens d'adion. Nous fî-
mes une rude campagne Van pa(fé.
Campagne, fe dir aullî des faifons
qu'une armée palTe ordinairement
en campagne ^ lefquellei font If
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520. GAM'-
printemps» Técé & l'automoe. //
Jeryit pendant trois campagnes con-
fécutivcs.
Campagne, fe dit , en tetmes de
Marine » du temps que dure un
armement , une croifièrea on voya-
Î^e de long cours , ou celui pendant
equel une armée navak peut tenir
la mer<
PiâcES DE CAMPAGNE , fe dit des
petites pièces d'artillerie qu'on mè-
ne aifément en campagne.
doMÉDIENS DE CAMPAGNE , fe dit
des Comédiens qui ne repréfenteht
que dans les provmces. Cette Troupe
n'e[l compofce que de Comédiens de
campagne*
Caroli de CAMPAGNE, fe dit^aux jeux
de la bafTette & du pharaon , d'un
Saroli qu'un ponte marqi^e en frau-
e , fans que fa carte fou venue en
gain. Cette Damt fait fouvent des
. parolis de campagne.
On dit, dans le fens figuré , qu*«n
Auteur^ un Avocat , un Predica--
teur^ &c. bat & campagne; pour
dire , qu'il écrit * ou qu'il dit
beaucoup de chofes qui font fans
.'rapport à fon fujet.
On dit au(fi y dans le fens figuré,
Cj^une perfonne a mis fes amis ^fes
parens j des gens en campagne ; pour
dire, qu'elle les. fait agir, afin de
réuifir à quelque objet qu elle a en
vue.
La première fyllabe eft moyen-
ne , la féconde brève , & la troifième
très-brève.
Le g fe prononce mouillé.
CAMPAGNE DE ROME;nom pro-
pre d'une Province d'Italie ,, fituée
entre le Tibre , le Teverone, Ter-
racine & le Catigliario. Elle a qua-
rante milles dans fa plus grande
longueur, & cinquante- cinq milles
dans fa plus grande largeur. Ce pays
eft mal cultivé , quoique le fpl çn
CAMv
foit excellent. On attribue cédé*
faut de culture aux impôts exceflifs
dont on a accablé le Laboureur ,
^& à Tufage dans lequel eft la Cham-
bre apoftolique, d acheter le blé au
prix qu'elle fixe pour le revendre,
enfuite aux Boulanjgers plus cher
qu'elle ne Ta acheté.
CAMPAGNOL i iîibftantif mafculin.
Efpèce de rat, plus commun en-
core, & plus généralement répandu
qae le mulot ; celui-ci ne fe troflve
guères dans les terres élevées , le
camoaçnol fe trouve partout dans
les DOIS , dans les champs , dans
les prés , & même dans les jardins \
il eu remarquable par la grofleur
de fa tète , & ^um par fa queue
courte & tronquée , qui n*a guères
qu'un pouce de longj il fe prati-
3ue des trous en terre , où il amailè
u grain, des noifettes & du elandj
cependant il paroît qu'il préfère le
blé à toutes les autres nourritures.
Dans le mois <fe Juillet , lorfqae
les blés font mûrs , les campagncrts ^
arrivent de tous côtés , & font fou-^
vent de grands dommages en cou-
pant les tiges du blé pour en man«»
ger l'épi } ils femblent fuivre les
moilTonneurs \ ils profitent de tous
les grains tombés, & des é(^isoU-^
hliés. Lorfau'ils ont tout glané , ils
vont dans les terres nouvellement
femées ♦ & détruifent d'avance la
récolte de Tannée fuivante. En au-
tomne & en hiver, la plupart fe
retirent dans les bois , ou ils trou-
vent de la faine, des noifettes &
du gland. Dans certaines annéeç »
ils paroilTent en f\ grand noml^e »
quils détruiroient tout, s'ils fub-
nftoient long-temps ; mais ils fe
détruifent eux-mêmes , & fe man-
gent dans les temps de difetre : ils
fervent d'ailleurs de pâture aux
mulots , & de gibier au renard , au
chat
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CAM
' chat fauvage , à la marte & aux
bellettes.
Le campagnol reffemble plus au
' rat d*eau qu'à aucun animal ,'par
les partîtes intérieures j mais à l'ex-
térieur , il en diffère par -plufieurs
• caractères eilèntiek } i ^. par la gran-
.deur , il n a giÉjjf^s que trois pouces
' ■ tie longueur depuis le bout du nez
jufqu'à l'origine de la queue , 6c le
',rac d'eau en a fept: i^. par les di-
-menfions de la tcte & du corps; le
campagnol eft, proportionnellement
•àia' longueur de fon corps, plus
--gros que le rat d'eau , & il aanflî la
"tcte proportionnellement p^us groC
• fe : j*'. par la longueur de la queue ,
xjui dans le campagnol ne fait tout
^u plus que le tiets de la longueur
-<le ranimai entier, & qui dans le
rat d'eau fait près des deux tiers de
cette même longueur : 4°. enfin par
4e-naturel ^ les mœurs-, les^ cam-
pagnols ne fe nourriÏÏent pas de
• poiflon, Se ne fe jettent point à
"eau; ils vivent de gland dans les
- H>ois , de blé dans les cnamps,& dans
es prés de racines ruberculeufes ,
xromme cdle du chiendent.
Leurs trous reflemblent à ceux
des mulots , & font fouvent diVi-
fés en deux loges ; mais ib font
, ipoins fpacieux & beaucoup moins
enfoncés fous terre ; ces petits ani-
. maux y habitent quelquefois plu-
fîeuTs eofemMe. Lorfque les fe-
melles font prkes à mettre bas,
ellesy portent oes herbes pour faire
un lit à leurs petits : elles pi^o-
duifent au printemps & en été ;
les portées ordinaires font de cinq
ou fix , & quelquefois de fept ou
huit.
CAMPAN.; nom propre d'un bourg
de France^ en Gaticogne, à cinq
' lieues , fud-fud-eft, de Tarbes. Il y
. a dans la vallée de Campan , ^Jv^- , [
CÀIk
■5z-t
cellens pâturages , &plufieurs car-
rières de marbre.
CAMPANE; fubftantif féminin. Ou-
vrage de foie, d'or, d'argetït filé ,
ou d'autres matières , avec de "pe-
trts omemens en forme de cloches 3
^its a:uilî de foie , &c. 8c dont
on fe fert pour garnir des amfeu-
blemens , txes omemens d'églife ,
&c.
Il n y 'a que 4es maîtres Paflfe-
-mentiers-BoutGfnniers , qui aient
droit à Paris de fabriquer des c^m-
panes. - ' ■
Camp ANE ,*fe dit , en termes d'Archî-
rebute , du corps du cîiapiteau Co-
rinthien , & du chapiteiiu compo-
rte , parce qu'ils reHetriblént-a une
cloche renverfte. ^' , '. * .
CamI^ane bfi coMÈLB , fe dit d^
certains ornemerts <Ie plomb,' chan-
tournés & évidés, qu'on place au
„ -bas du faîte d'un comble , comme
09 en voit de dorés au château kle
VerfaîUes. ; ' <- ' ^ ^ ■ - '
Là première tVtlftbe eft moyen-
ne, la féconde brève y Se h troi-
fième crès-brêve. • ^
CAMP ANELL A ^ ( Thomas ) nom
propre d'un Ecrivain du dix-fep^
• tième fiècle,quiêntrâ<:hezl€fs Do-
minicains, où il ferehdit faïtieux
pat fes ouvrages dô'Philofophie.
Une difpute tfâ-vive quHl eut avec*
un vieux Profeflfeur de fon Ordre,
le fitâccufer d'héréfie;& jeftter dans
les prifons de l'Inquifition , où H
fouffrit pendant plus devingt-cinq
ans. Ayant enfin obtenu fa libettc
par lemoyen du Pape Urbain Vlïl ,
il vint en i(Jj4à Paris,^il futafc-
cueilli gracieufement du Cardinal
de Richelieu. 11 y mourut cinq ans
après , âgé de foixante-onze aHs.
itétoitBc àSciloyeaCàfcbre^
' On remarque 4^ns fe» ouvrages
4>taacoUp d'4lpût ic dHh^gituîcion ^
Yv V
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g
5t»
CAM
mais peu de jugement & de fbU-
dicé.
CAMPANETTE i fubftantif féminin.
Efpèce de Narciffe fauvage à feuil-
les longues & étroites. Ses fleurs
font jaunes , dorées > & ont dans
le milieu une campane aflfez gran-
de , pale & garnie à fa bafe de fix
pièces jaunes* Quand la fleur eft
paflee, le calice devient un fruit
rond ,divifé intérieurement en trois
loges qui renferment des femences
fphériques & noires. La racine eft
bulbeufe & vifqueufe.
Cette plante croît dans les prés ,
les bois y les jardins Se les lieux hu-
. tnides. Elle eft piurgative &c apéri-
tive. On la donne infuiee à la dofe
de deux drachmes*
ÇAMPANIE i nom propre d'une an-
. cienne Province d'Italie > qui ré-
pondoit à peu près à ce que nous
appelons aujourd'hui la Terre de La-
bour y dans le royaun^ de Naples.
Les anciens nous ont peint ce pays
comme un lieU de déhces* Capoue
. en étoie la capitale^
CAMPANIER j vieux mot qui figni-
fioit autrefois fonneur.
CAMPANIFORME j adjeftif des
«deux genfres % & terme de fiotani-
2ae > qui fe die d'une fleur dont la
gure imite celle d'une cloche.
CAMPANILLE j fubftantif féminin^ ,
& terme d*Architeâure , qui fe dit
de la partie fupérieure d'un dôme.
CAMPANULE i fubftantif féminin.
Campanula. Plante laiteufe , ^ plu-
fleurs tiges velues, qui s'élèvent à
la hauteur d'envîron deux pieds. Ses
feuilles » femblables à celles de l'or-
tie y mais plus pointues & garnies
de poils, font difpofées alternative-
ment le long des tiges. Ses fleurs
quiforteAt des ai (filles des feuilles,
font de cotileui^ bleue , blanche ou
, Tioktcc^ faitet ea Copne de cfe-
CAM
ches évafées, & fou tenues chacune
par un petit calice découpé comme
elles en cinq parties j ce calice de«
vient , quand la fleur eft tombée >
un fruit membraneux p divifé en
plufieurs loges qui renferment des
femences metîues , luifantes & de
couleur ronfle. -
Cette plante CToît dans les prés ,
les bois & les lieux humides. Elle
eft aftringente y déterflve , vulné-
raire j & s'emploie en décoâion
& engargarifme.
CAMPATOl^i (les) Hérériquesdu
quatrième flècle,qui fuivoient les
erreurs des Donatiftes j & qui
furent ainfl appelés de ce quils
couroient les campagnes pour y ré-
Xandre leur doélrine.
MPE i fubftantif mafculin. On
donne ce nom dans le commerce â
une efçèce de droguer croifé & dra-
pé j^ qui fe fabrique en divers en-
droits du Poitou. La pièce doit avoir
quarante aunes de longueur , &
une demi-aune de largeur.
CAMPÉ, ÉEj adjedif & participe
paffif. Foye\ Camper.
CAMPÊCHE i nom propre d'une
ville de la nouvelle Elpagne , dans
la prefqu île de Yucaran , fur la
côte orientale de la baie de cam*
pêche.
Elle a donné fon nom au bois
que produit un arbre d'Amérique ^
oui eft très-dur & très-pefant , &
dont on fe fert pour teindre en noir^
& pour divers omrages de menui-
ferie ,* parce que c'étoit là où fe fai-
foit autrefois tout le commerce des
bois de teinture de ces parages.
Baie de cam pêche , fe dit de cet en*
foncement confldérable qu'on trou-
ve fur la côte méridionale du golfe
de Mexique y Se qui s^étend depuis
le cap de Condecedo jufqu'à la poil^^
te de la contrée de St. ^Urtixu
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CAM
CAMPELET i vieux mot qui fignî-
fioic autrefois un petit champ,
jCAMPEMENT j fubftantif mafcu-
lin. Adion de camper. Cefirafans
doute le dernier campement de V ar-
mée avant V hiver.
jCampement, le dit aufli du camp
mèi^e* Le lieu nétoit pas propre
fOur le campement.
La premiè(p fyllabe eft moyenne^
la féconde très-brè^^» la troifième
moyenne au fingulier , mais longue
au pluriel.
pAMPEN j nom propre d'une ville
forte de la République de HplUn-
de , dans la Province d'OvofiCTel.
Xes HoUandois Tenbvèrent aux £f-
pagnols en 1578.
CAMPENART \ vie^x mot qui figpi-
fioit autrefois clocher.
jCAMPER y verbe adif de la pre-
mière conjugaifon , lequçl fe con-
jugue comme chanter. . Placer &
diftribuer une armée » une troupe
dans un endroit » pour y refter un
ou plufieurs jours. Ce, Brigadier
. campa fon détachqncru aux pieds de
la montagne.
)Camp£R , eft auili verbe oeutre , &
fe dit d'une troupe^, dun^ armée
aui s'arrête en quelque liei^ pour y
epieurer un ou pludeurs jours.
V armée campa à la vue de la cita-
. delU.
On dit Proverbialement de quel-
2u un qui n'a point de réfidênce
xe, & qui en change habituelle-
ment , qu'il campe , qu'i/ ne fait que
camper.
Sp G AHPER 9 efl: auifi pronominal ré-
fléchi , de le dit Êimilièrement pour
exprimer , fe placer. Il fe campa
dans un fauteuil.
Se cAMPËii > fe dit encore poor figni-
. fier , prendre une certaine po^itfp,
fe mettre d'une certaine £iiçon lur
fes pie43. Ce da/feurfe çampf f^^^
: , îa pr^mièi!§ fyllabe ^ moyen-
ne > & U féconde eft longue ou
brève, comme nous TexpUqiions au
mot VsiiBE , avec la con|ugaifon.&
la quantité profpdique des autres
r^mps.
Ôbfervez cependant qu^ U%
temps ou perfouof€ , qui fe termi-
nent par un 9 fémium , pnic Uur
pénultième fyllabe lopgue* D^ns
je campe > la fyllabe cam eft lon«
gue.
CAMPER } nom propre d'une contrée
des indei orientales ^ duvi Tîle.de
Sumatra»
CAMPEilÇHB i fubftantif féminin.
Les ouvriers ep tapifieries de bafle
lide donnent ce nom à la barre de
bois qui trgv^rft leur métier d'une
roine a Taiitr^ , &: qui foutient les
fauteteaux où font attachées les
cordas 4e9 Iwies»
CAMPÉSTKE i fubftantif féminin.
C'étoit ) chez les Romains , une
efpèce de culotte ou de vêtement
fembUble ^u^ hauMe-chMlIès que
portent ordinairemept 1^ daafeiirs
de cordej#
CAMPHORATA > Fi>y.ci Cam-
CAMPHRE \ fubftantif mafcuUn.
Campkora' Subftance végétale , con-
crète, folide, féche, friable ^ très-
voUtile » inflammable i la manière
des huiles eâemielle$ ^ d'une odeur
très-f^rre &; tiès-pénétranite , d'un
goût amer «Se piquant > & qui fe
diâbut f^çilem^t dans Tefprit de
vin.
P^r toutes les propriétés dont on
vient de parler, le Camphre ref-
femble parfaitenfient au^ réfries j
mais d'uB autre c^ » il en diiEère
elTentielleaient , en ce qu'étant ex-
pofé au &u 4»{^ l^s v^âfeaux dos ,
il fe fubîime en entier fans éprou-
ver de dccQmppâti>QQ j ^ fans l^r
V V V i j
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^t4 CAfM'
fyr aacim rè(ida charbotmaix ; ni
- d'aacune ^utre efpèee. Quoiqu'il
ait une Aiveur force , il n'a point
1 Acreté des huiles eflentielles ^ les
alcalis les plus cauftiques n'ont
aucune prife fur lui ; les acides^i-
trioliques Se nitreux- le diiTolve^it y
mais tans effervefcence , fans cha-
- leur ^ fans l'enflammer , fans le
brûler , fans lui caufer aucune al-
tération fenfible y même lorfqtk'ils
font concentrés.
L'acide- nitreujc tliflout le cam-*
' phrt tranquillement ; Se cette dif
folution eft claire & limpide, Oii a
. donné à cette diflblution le^nom
à'JùtUe de '■ camphtc : fi on la^^ mêle
avec une grande quantité d'eau»
auflitôt lds4iqueur^ (& troublent >
le mélange dévient laiteux i parce
• ' que cet acide ^ •uneplus grande
aflSnité avec Teau <ju'avec le cam-
[►hfe. Cette fubftaàce quitte d6nc
acide fous- la forme <le flocons
blancs , qui-fe précipitent d'abord
au fond de la Hiqueur , à caufe d'un
rafte d'acide qui les appéfantit^
mais à mefure que l'eau enlève cet
acide y les îflocons viennent gagner
la furface où ils refl:ent nageant :
fi on achève de lés bien lav^r , &
qaon les faffè" fécher ^ on trouve
que c'eft du camphre, en tout fem-
blable à ce qu'il étoit avant cette
diâfolution & précipitation 5 preuve
' fenfible que le camphre ne reçoit
aucune altération de la part de l'a-
cide nitreux ^ lequel cependant eft
celui de tous les acides qui agit le
plus fortement fur toutes les ma-
tières huileufes.
Il fuit de ce qui vient d'ctre* dit
des pFopnétcs' du camphre , que
cette fubftanc^ * fingulière , quoi-
3u'ay^t<les propriétés* effèntielles
es luiiles^ & des-réfines^ n'eft<e-
pe&dant comparable à aucune- de^
CAM-
celles qui font connues , &fqu'elli^
eft dans une clafl^ à part. Comme à
l'exception de fa forme concrète v -
le camphre fe rapproche beaucoup
de .la-nature de lUther , prccifément
par toutes les propriétés qui le font
• différer à^ huiler; il y a Keu tW
préfumer que cette fubftance "eft^ *
analogue à Téther , ainfi qiïè M»^
V Macquer le conjeÛnre dans les Elc-
tttttïs de Chftnie.
Tout le» camphre, qui eft dans»
le commerce , nous vient des In-
• àts & du Jappn-î on^le rire d une
• efpèee de laurier qar croît abon-
damment dans 111e 4e Bornéo. On *
a cnt- pendant long - temps que-
cet arbre étoit lè leul végétal qqi
pÔt fournir du.vcamphre j mai^
plufieurs Chimiftes modernes ,*.&■
- lingulièrement M. Cartheufer , ont
' découvert que beaucoup de plantes
aromatiques, telles qtie'le thioi,
le' romarin, la fauge, 8^ prefque
toutes les labiées, contiennent une
fubftance de la nature du camphte»
qu'on peut- -même -en retirer , quoi-
qu'en très-petite quantité;*^
^Le Camphre , immédiatement
après avoir 'été retiré de l'arbre qui
le fouruft, eft chargé de plufieurs
impuretés qui le fàHIIent j on le
nomme,* en cet-étar'. Camphre
brut. Les HoUandois qui en font le
principal commerce ,\ le purifient
- chez eux , en le fublimant dans.de$
efpèces de matras de verre.
Êé Camphre eft ufité en Méde-
cine , comme un remède calmant
& antifpafin0dique7.il féuflît eft
feéKvement dans plufieurs mala*
. diesxonvulfives \ de 'autres aflfec-
tions du genre nerveux. Cette ver-
tu lui eft commune avec toutes lô
#a*rres fubftances éthérées & hui-
leufes, très -volatiles, telles que
l'4th€t^ t huile animale de dJppel ^
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CÀM)
Jcs'haiUy'eJfemielicê trèi^eciifiees j
lé mufc^ le caftoreum^ t opium ^ &r
autres fubftances femblables. Hoff-
mann eft celui des^ Médecins qui
aie plus obferv^j fuivi & recom-
mandé la vertu fédacive du cam-
phre. On » fe fert auffi avec beau-
, coup de fuccès da camphre corti-
me d*tin puiflant^umiputride : on
remploie diflbut dans Tefprit de
vin ^.contre la gangrène & le fpha-
cèle.
On lit daiîs les Hiftoires^es ma-
ladies de fireflau , qu'une fille qui
avoir , noiv-ieutemenc la peau af-
fédtée de puftules fcorbutiques ,
' mfais qui ponoit encore ^ne laree
• tumeur rouge à la main y dont la
bafe s'étendoit'jirfqrfau bras , ^rit
de la poudre bézbàrdique de We-
delius , avec du nitre & un peu
de camphre ;^ dans de l'huile d^-
noandés dôuee» j qu-auffitôr ces
terribles fymptômes furent confi-
dérablemént diminuéiè \ que- Tin-
flammatîon qui tendoit à là gangre-
né , fui arrêté^ & que la fueur ex-
citée par ces remèdes , répandoit
une forte odeur de camphre j preu-
ve fenfible 3c inconteftable de la
qualité pénétrante de cet^ fubftan-
ce,.
Stahl appelle le camphre le
dompteur de toutes les inflamma-
tions; '
Le célèbre Werlhofius a obfervé
que trois ou quatre grains de cam-
phre, pris de deux en deux heures
dans des émulHons nitreufes , pro-
dttifbient les meilleurs effets dans
les fièvres -aiguës*, la frénélie & le
• délire.-
Les tranfadions philofopdiiques
parlent de Maniaques- qui ont été
guéris de leur 'maladie , en prenant
matin 6c foir demi^ drachme de
camphre, en forme de-ioi*
CAMT fiy
S^hi nous inftruit d'après Rha-
(ès , que le camphre guérit les ma-
ladies les plus aiguës , les douleurs
d& tête qui proviennent de cha-
leur^ de même que les inflamnia-
tions', fur-tout celles du foie.
Mindereus' place le camphre,'
dans fbn Traité fur la Pejie ^ au
nombre des Antidotes qui ont le
{lus de vertu contre cette maladie,
baffure qu'il a beaucoup plus d'ef-
ficacité qu'-aucune préparation bé-
zoardique pour prévenir la putrc-
faftion , & diflipet lescxhalaifons
contagieufes.
Hoffiiïann affûte , d'après* fa pro-
pre expérience , qu'il n y a point de
remède qui foulage auflî prompte-
ment que^ le camphre dans la go-
norrhée , fie le commencement de
la vérole.
Le Camphre eft encore fînguliè-
rement utile dans lès hémorrhagies
dangereufes^ iù terribles , fur-rcÂit
dans celles qui- accompagnent les
fièvres malignes , de même que
dans-le crachement de fang occa-
fionné par des caufes internes ,
tels que les fpafmesdey^vifcères.
Comme le C^;7Ç7Artf brûle dans
Teau quand il eft allumé , &c qu'il
rend une Iflamme blanche & odori-
férante j on en fait- ufage dans les
feux d'arrifice. '
Si vous -aJQUtez:>dix grains de
camphife à un grain- de phofphore
Angtoisj fait avec de l'urine, voù3
aurez un phofphore liquide.
Les Foureurs fe fervent de cam-
phre pour écarter les- tignes- des
pelux. Les Pemtres*en mêlenr aufli
dans la compofition de leurs vernis,
parce que cette fubftance empêche
que les infeâ:ea^^n'acfaq^enr leur$
Ouvrages».'
Quelqties petfonnfesont prétendu'
ooe le^camphre déiruifoit les feux
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5i6 CAM
de l'âoiour , & que fon odeur ren-
voie les hommes impui(fans } mais
rien n eft moins vérifié.
Le Camphre paye pour droits > à
lentr^ du Royaume , 1 5 liv, par
quintal , fuivant le tarif de 1 66^
Trochisques de Camphre , fe dit
de la compofition f uivante :
Prenci une once de camphre,
une demi-once de mirrhe , autant
d'alFa fœtida & de caftoreum } trois
gros de fpicanard , un gros de fa-
fran , un demi - fcrupuTe d*opium
& huit 2outtes d'huile de fuccin :
Pulvéril^z ces drogues ; mêlez-
les avec rhuile & avec une quantir
té fuffifante de gomme adragant ,
tirée avec de Teau de matricaire ;
faites du tout une pâte dont vous
formerez des trochifques que vous
ferez fécher pour vous en fer vir dans
le befoin.
Ces trochifques font bons dans
les fièvres inflammatoires , , pour
tempérer lardeur de la bile éc du
fang , contre la phtifie , mais par-
ticulièrement contre les vapeurs
& les aurres maladies hiftériques.
La dofe eft depuis un demi-£cru~
pule , jufqu à un demi-gros.
La première fyllabe eft longue ,
& la féconde très-brève.
Il faudroit changer le c enk^U
menn^ ph en/, & écrire , d'après
la prononciation , kanfrc. Voyez
Orthographe.
CAMPHRÉ , ÉE ; adjeûif Qui
n'a guères d'ufage qu'en ces phra-
fes : de Vtfprit de \m, camphré ^
de Veau de vie camphrée ; pour di-
re , de l'efprit de vin , cfe l'eau-
de-vie , dam lesquels on a mis du
camphre.
CAMPHRÉE i fubftantif féminin.
Plante à plufieurs tiges dures , li-
gneufes , velues , blanchâtres , ra-
meufes , qui s'élèvent i la hauœur
CAM
d'enviroA dix -huit ponces : fcs
feuilles font fimples , entières, ve-
lues & alternes : la fleur qui pa«
roît au mois d'Août & de Septem-
bre , eft un petit vafe herbeux ,
duquel ibrtent quatre petites éta-
mines furmontées chacune par
un fommet rouge, ou de couleur
de rofe : il fuccède à cette fleur ,
une femence ovale , aplatie & lui*
• fante. -^
Cette plante , qui croît dans les
terres incultes de TEfpagne & du
Languedoc ^ eft acre au goût , &
répand une odeur de caaiphre : elle
eft d'ailleurs expedorance , inciiive,
antiafthmatique , enunénagogue,
fudorifique , apéritive .& vubé-«
raire. On l'eftime fur-tout contre
rhydropifie. Les feuilles & l'herbe
fe donnent infufées da^s l'eau ou le
vin blanc , à la dofe de deux gros.
On peut les faire prendre à la dofe
d'une once aux animaux.
CAMPHRIER; fubftantif mafculin.
Laurus camphorifera. Arbre qui
croît fans culture , dans l'île de
Bornéo , & dans quel^jues autres
contrées des Inde^ Orientales. 11 eft
de la grandeur du tilleul , & nous
donne cette Oibftance que l'on ap-
pelle camphre : fes racines , qui
font fortes & très-odoriféranteis ,
fourniflènt beaucoup plus de cam-
phre que le refte deVarbre : il a (q%
feuilles longues , d'un vert foncé ,
brillant & terminées eh pointe : fes
fleurs qui paroi (lènt en Mai & en
Juin , font obnches à fix pétales : il
leur fuccède des baies <fe la grof-
feur d'un pois , & dont le goût ap-
proche de celui du clou de gi-
rofle.
CAMPHUR i fubftantif mafculin.
Des Voyageurs parlent , fous ce
nom, d'une efpèce d'âne fauvaee
qui fe tient dans les déferts de TA-
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CAM
table, & qui porte une corne au
milieu du front, de laquelle il fe
fert pour fe défendre contre les tau-
reaux fauvages. Les gens du pays
attribuent à cette corne la propriété
de guérir olufieurs maladies.
CAMPIANO j nom propre d'une pe-
tite ville forte d'Italie , fur le Ta-
ro > aux pieds de l'Apennin , à douze
milles de Pontremoli. Elle appar-
tient au Duc de Parme.
CAMPlè; vieux mot par lequel on
défignoit autrefois celui qui étoit
chargé de veiller à ce qu'il ne fût
fait aucun dommage aux fruits.
CAMPIESTRE ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois une perfonne de cam-
pagne- *
CAMPIGER ; vieux verbe qui figni-
fioit autrefois camper, tenir la cam-
pagne.
CAMPINE i fubftantif féminin. Ef-
pèce de petite poularde fine. On
nous fervit une campine.
Campine , eft auifi le nom propre
d'une contrée des Pays-Bas , fituée
en partie dans le Brabant HoUan-
dois , & en partie dans TEvèché de
Liège. Elle répond i ce pays des
Ménapiens , qui étoit entre la
Meufe & TEfcaut.
Campine , eft encore le nom d'une
1>erite contrée d'Efpagne , dans
'Andaloufie , au territoire de Se-
ville.
La première fyllabeeft moyenne,
la féconde brève, & la troifième
très-brève.
CAM PION j nom Propre d'une ville
d'Afie , dans la Tartarie , fur les
frontières de la Chine , entre le
défert de Chamo , & la rivière Jau-
ne.
jCAMPISTRON ; ( Jean ) nom pro-
{>re d'un Pocte François né i ToU-
oufe en \6^6 i il fut élève 6c îixii-
uieur de Racine J mais il rfeijj^j^a
CAM 517
toujours loin de fon modèle. Ses
pièces aflez régulièrement condui-
tes , ne laiflent pas de préfenter des
caradlères foutenus , & des chofes
touchantes , mais elles font foible-
ment écrites, quoiqu'avec pureté.
M. de Voltaire remarque que le
Duc de Vendôme fit la fortune de
Campiftron j & le Comédien Baron
une partie dt fa réputation. Cet Au-
teur mourut en 171^.
CAMPITES i ( les ) ^^oyq Don atis-
TES. Ils furent appelés Campius au
cinquième fiècle , parce qu'ils s af-
fembloient dans les Campagnes.
CAMPLI j nom propre d'une petite
ville épifcopale d'Italie , au Royau-
me de Naples , dans TAbruzze ulté-
rieure, aux pieds des Monts ^ près
du Trohtin.
CAMPNER-DAHLERj fabfl»if
mafculin. Pièce d'argent qui a cours
en Hollande , & qui vaut environ
57 fous de France.
CAMPO j fubftantif mafcuHn. Ott
donne ce nom dans le commerce ^
à une forte de. laine d'Efpagne , qui
fe tire de Séviîle & de IVIalaga.
CAMPOIS i ( les ) Hérétiques du
Îjuatrième fiècle , qui croy oient trois
ubftances dans la Trinité, au lieu
d'une feule fubftance en trois per-
fonnes.
CAMPO-MAJOR ; nom propre d'u-
ne ville de Portugal , dans l'Alen-
tejo , à trois lieues d'Elvas.
CAMPOS j fubftantif mafculin. Mot
emprunté du Latin , & qui fe die
du congé qu'on donne à des Eco-
liers. Le Prince fa donner campos
aux Exoliers*
Campos , fe dit auflî familièrement
du temps- où des perfonnes d'étude
& de cabinet fe donnent quelque
relâche* Je prendrai demain, cant'^
pas
Le s final ne ie fai£ pas fexuirij.
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5i8 CAM
GAMPOS; (Tierrade) nom pro-
pre d'une petite contrée d'Efpagne,
au Royaume de Léon ^ entre Bena-
,vante , Salamanque & Vallado-
Ud,
C AMPO - S ANTO - PIETRO ; nom
propre d'une ville d-Italie ^ dans le
Padouan , près de rembouchure de
la âvière de Pionegio , dans le Mu-
.fone. •
CAMPREDON ; nom propre d'une
ville ôc château d'Efpagne , en Ca-
talogne , aux pieds clés Pyrénées , à
. douze lieues de Girone.
CAMPSEAUX j nom propre d'une
Baie de huit lieues dé profondeur,
fur la côte de T Acadie , dans l'Amé-
rique feptentrionale.
.CAMQUIT i fobftantif mafculin.
Fruit qu'on recueille au Royaume
^e Tonquin. Il Teffemble à une.
Diange : -fa pelure eft mince ,
.& fa couleur d'un rouge foncé à
l'extérieur , & rouge intérieure-
-iiient.Il eft très-délicat.^ mais mal-
Xain*
;ÇAMSUARE } nom propre d'une
Province de l'Amérique nréridio-
nale » fituée entre Rionegro & la
.grande Province de Guiane, à ce'
que dit le Comte de Pagan , dans fa<
JL)e£cription Hiftorique & Géogra-
phique de la Rivière des Amazo-
"nes : mais cette Defcriprion eft un
.peu fufpede , d'autant que celle du^
P. d'Acunha , qui eft très - circon-
ftanciéej ne dit mot de cette Pro-
vince.
-CAMUL.:î nom prc^e d'une vfUe &
conttée d'Aûe , que le Vénitien
Marco-paolo, place au Royaume de
Tangut , & que d'autres difent être
ij^ Royaume de Cialis. Paolo dit
qu^ xe Pays fournit abondamment
. tout ^e qui eft. néceflfaire à la vie :
que les Habitans, qui font idolâ-
»wes^ a!y femblent nés -que pour fe
■'CA'M
.(lîvertir : qu'ils ont tant ^e'1)îeû-
ve illance pour les . Etrangers , .que
celui qui entre dans une m;ûfon
pour y demander l'hofpitalité , y
eft accueilli de la manière du mon-
de la plus honnête par le Maître du
logis : que celui-ci ordonne à la
-femme & à toute fa famille de fe
conformer aux .defirs du nou-
vel hôte y après quoi il fort de chez
lui pour n'y rentrer que quand l'E-
tranger.a jugé à propos oen partir.
Notre Auteur ajoute que les fem-
mes de ce pays font très- belles , Sc
que les maris croient qu'il eft ho-
norable de lesproftituer aux Voya-
^ geurs.
Il y a un vieux proverbe de.Prjo-
.vinçe qui dit :
Cent lieux , cent mo4es ,
^enc pays > cent ;néxho4e$«
CAMULE ; terme de Mythologie , J5c
nom que les Saliens donnoient au
*©icu Mars , qu'ils repréfentoient
avec la pique &: le bouclier.
CAMURI ; fubftantif mafcuUn. Poit
fon du Bréfil ,iong de deux pieds^
avec de grands yeux , huit nageoi-
res , & des écailles luifantes & ar-
gentines.
CAMUS, KJSE; aâjeùif. Simus , a^
um. Qui a le nez court & plat. // ejl
camus. Elle eji camufe.
M ne faut pas croire qji'une ftm-
me camufe ioit laide en tout pays.
Les Tartares aiment en général ,
les beautés camufes , & ils trou-
vent .que les femmes les plusJbel-
les , lont celles qui ont le moins de
nez.
Rubruquis , Religieux que Saint
Louis envoya autrefois pour tra-
vailler à 4a converfion des Tartares,
rapporte que la femme du célèbre
Gengis-Kan ^ ^beauté éélèbre dan^
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CAN
fon temps , n*avoic que deux trous
au lieu de nez.
Camus , fe dit aufli de quelques ani-
maux. Un cheval i un chien camus.
Camus, s'emploie encore fubftanti-
vement. A\c['VOus vu et camus y
cette petite camufe ?
On dit figurément Se familière-
ment d'une perfonne qui a efpéré
quelque choie en vain , qaelle eji
bien camufe.
On dit auffi figurément & fami-
lièrement , qu'o/2 a rendu quelquun
camus ; pour dire , qu'on la rendu
confus. Vdrrivée de fon mari la
rendit bien camufe.
La première fyllabe eft brève,
la féconde longue , & la troifième
du féminin très-brève.
Ce mot employé comme adjec-
tif, ne doit pas régulièrement pré-
céder le fubftantif auquel il fe rap-
porte. On ne dira pas une camufe
chienne , mais une chienne camu-
fi'
CANA j nom propre d*une petite ville
de Galilée, entre Séphons & Naza-
reth. C'eft où Jefus-Chrift fit fon
premier miracle , en changeant l'eau
V en vin , aux noces où il fe trouva
avec la Vierge & ks Difciples.
On a un Tableau où le fameux
Paul Vcronèfe a traité ce fujet ,
d'une manière digne de fon gé-
nie.
CANABASSÈTE; fubftantif féminin.
Il eft parlé dans le Tarif de h
Douane de Lyon, de i^ji, de
deux fortes d'étoffes de ce nom,
dont les unes éroient fans foie &
1^ autres rayées de foie.
L'entrée des premières eft fixée
à cinq fous par pièce , & l'entrée
des autres à treize fous.
CANACHEj terme de Mythologie,
& nom propre de la fille d'Éole ,
qui ayant été féduite par Neptune ,
Tome ïf^.
CAN JZ9
en eut plufieurs enfans , entr'autres
Iphimédie,, mère des Aloïdes.
CANACOPOLE: fubftantif maf-
culin. Les Miflionnaires donnent
ce nom aux (Impies Catéchiftes qui
travaillent fous eux i la converfion
des Indiens.
CANADA ; nom propre d'un grand
pays de l'Amérique leptentrionale »
qui a l'Océan à l'orient , le Miffif-
upi à Toccident , la Floride au midi »
& au feptentrion des Pays déferts
& inconnus.
Ce Pays fut découvert, en 1 504,
par des Pêcheurs Bretons, qui y
furent jetés par la tempête: le Ca-
pitaine Thomas Aubert le reconnut
en 1508 j & dix-fept ans après,
François 1 y envoya Jean Vérazzan ,
Florentin , qui en prit poiTefiion au
nom de ce Prince , & lui donna le
nom de Nouvelle France. Après la
mort de Vérazzan , qui fut pris &
mangé par les Sauvages, Jacques
Cartier , de Saint-Mau) , entra plus
avant dans ce Pays, en 1535, &
pénétra , en remontant le fleuve
de Saint-Laurent, jufqu'à Mont-*
réal.
Quoique cette Contrée foît fituée
au milieu de la Zone tempérée »
l'air y eft néanmoins froid. Les fo-
rêts , & le grand nombre de lacs
qu'on y rencontre , en font la vraie
caufe , de même que les brouillards
&c les neiges qui y régnent depuis
le mois de Novembre jufqu'en
Avril. La terre cependant y eft aflez
fertile, & le blé y vient fort bien.
On y trouve quelques mines de fer
& de cuivre , & diverfes efpèces
d'animaux , comme des ours , des
élans , des cerfs , des loutres , de«
martres, des caftors, &c. les peaux
de ces animaux font , avec les grains,
les bois de conftruâion , la pêche
de la morue, & d'autres poiflbns «
Xxx
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530 CAN
les richeffès , & les principaux ob-
jets du commerce de ces Con-
trées.
Le Pays eft habité par pluHeurs
Nations fauvages , qui ne vivent
aue de la chafle & de la pèche : tels
font les Âbénakis , les Micmacs ,
les Canibas , les Hurons , les Al-
gonkins , les Iroquois , Us Illinois ,
La plupart de ces Sauvages ado-
rent le Soleil , Se un premier Efprit ,
3u'ils regardent comme au-delFus
e lui. Ils prouvent Texiftence de
ce Dieu fupérieur, par la compo-
fition de l'univers , & ils concluent
que rhomme n'a pas été fait par
hafard , & qu'il eft l'ouvrage d'un
principe infini en fageffe & en con-
noiJTances.
Ils penfent que Tame eft immor-
telle j parce qu'autrement il fau-
droit , félon eux , que tous les hom-
mes fulfent également heureux en
cette vie : puilque , Dieu étant in-
finiment parfait & infiniment fage,
n'auroit pas créé les uns pour être
heureux > & les autres pour être
malheureux.
Le grand Efprit , ajoutent-ils , a
donné aux hommes la raifon , pour
les mettre en état de difcerner le
bien & le mal, & de fuivre les
règles de la juftice &c de la fa-
gelTe.
La tranquillité de l'ame plaît in-
finiment â ce grand efprit j il dé-
tefte , au contraire, le tumulte des
paifions, qui rendent les hommes
méchans.
La vie eft un fommeil , & la mort
un réveil , qui nous donne l'intelli-
gence des chofes vifibles Se invi-
iibles.
La raifon de l'homme ne pouvant
s'élever à la connoiflance des chofes
qui font au-deflus de la terre , il |
CAN
eft inutile , & mcme nuifible , de
chercher à pénétrer les chpfes invi-
fibles.
Après notre mort , nos âmes
vont dans un certain lieu » dans
lequel on ne peut dire fi les bons
font bien , & fi les méchans font
mal^ parce que nous ignorons fi
ce que nous appelons bien ou malj
eft regardé comme tel par le grand
Efprit.
Au refte , les Canadiens ont le
cœur haut & fier , un courage â
répreuve , une valeur intrépide ,
une conftance prodigieufe dans les
tourmens , & une égalité d'ame
qu'aucun événement ne peut altérer.
Mais , d'un autre coté , ils font lé^
gers , volages , fainéans , ingrats »
traîtres , (bupçonneux , vindicatifs,
brutaux dans leurs plaifirs, & d'une
barbarie inexprimable dans les tour-
mens qu'ils n}nt fouffrir à leurs en-
nemis.
CANADEj fubftantifmafculin. Oi-
feau de l'Amérique , de la groffèur
du faifan. Il pafie pour le plus beau
des volatiles. Son plumage réunit
les couleurs les plus brillantes. Son
ventre , & une partie de fes ailes,
font de couleur d'or : fa tête eft
couverte d'mi duvet brun , tacheté
de vert, & couronné d'une hoope
d'un vermillon éclatant, qu'envi-
ronnent de petites plumes de la cou-
leur des perles.
Canade , fe dit auflî de la mefure de
vin ou d'eau, que les Portugais
donnent par jour a chaque Matelot
fur les vaillèaux. Trois^ens canades
compofent une pipe.
CANADIENS; (les) Peuples qui
habitent le Canada. f^oyc:[ Cana-
da.
CANADOR ; fubftantif mafculin.
Mefure <îes liquides de Portugal.
Il en faut douze pour une almoadje.
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CAN
CAN AILLE ifubftannffcminîn. Po-
pull fex injima. Terme colleâif &
de mépris, qui fe dit de la plus vile
populace. // ne fréquente que de la
canaille.
Canailles , fe dît, au pluriel, des
perfonnes pour lefquelles on témoi-
gne du mépris. Ce font dtis canailles
qu il faut punir.
Canaille , fe dit quelquefçis en
riant, des petits enfans qui font du
bruit. Serons -nous toujours inter-
rompus par cette petite canaille ?
La première fyllabe eft brève ,
ta féconde longue , & la troidème
très-brève.
Les // fe prononcent mouillés.
CANAL ; fubftantif mafculin. Cana-
lis. Conduit par où Teau paflfè. //
faut réparer le canal du moulin. Ce
font des canaux de plomb.
Canal, fe dit du lit d'une rivière.
// fallut curer le canal de la ri-
vière.
Canal , fe dît d'un lieu creufé, afin
de recevoir les eaux de la mer, de
plufieurs ruifTeaux , rivières , &c.
& de les conduire d'un endroit dans
» un autre, pour la commodité du
commercé. Tel eft le fameux canal
de Languedoc , par le moyen du-
quel on communique de la Médi-
terranée à rOcéan.
Ce Canal , l'un àQ% principaux
ouvrages de ce genre , fut propofc
fous Charlemagne , fous François 1,
fous Henri IV & fous Louis XIII ;
mais il ne fut entrepris que fous
Louis XIV, par Riquet, Diredeur
des Fermes de Languedoc, qui en
commença le travail en i(>(îtf ,-fur
le Plan & les Mémoires du Mathé-
maticien AndréûlTy, & qui l'acheva
en 1^80, un Plongent avant fa mort.
Il laxfla â (qs fils le foin d'en faire
Je premier eflTai , ce cju'ils çxécu-r
(crcnc çn j<;$i.
CAN 551
Ce grand ouvrage , non moins
utile que glorieux , commence par
un rélervoir de quatre mille pas de
circonférence , & de quatre-vingts
pieds de profondeur, qui reçoit les
eaux de la montagne Noire. Elles
defcendent à Nauroufe , dans un
baflîn de deux cent toifes de lon-^
gueur, & de cent cinquante de lar-
geur, revêtu de pierre de taille.
C'eft-là le point de parcage où le»
eaux fe diftribuent à droite & à
gauche, dans un canal de foixante-
quatre lieues de longueur , où fe
jectent plufieurs rivières foutenues,
d^efpace en efpacè, de cent quatre
éclufes. C'eft une belle chofe à voie
que la cafcade , de cent cinquante-
nx toifes de longueur , formée par
les huit éclufes qui font dans le voi-
finage de Béziers.
L'art avec lequel ce Canal eft
conduit, a droit de furprendre &
d'étonner. Ici , ce font des aqueducs
& des ponts d'une hauteur incroya-
ble, qui , entre leurs arçheç, don-
nent paffage à d*autre§ rivières.
Ailleurs , le foo eft coupé ^ tantôt
à découvert, tançôt en vpùte, fut
la longueur de plus de mille pas,
C'eft ainfi que ce Canal fe foutienç
depuis la Garonne , où il comment
ce, en traverfant deux fois TAude^
& Dallant entrç Agde & Béziers,
iniques au grand lac deThau , donc
'étendue atteinç le port de Cet-
te.
Ce Monument, qui ne contribua
pas peu 4.iinmortalifcr les vues fu-
blimes du miniftèr^ de Louis XIV,
a coûté près de quatorze millions,
dont le Roi a paye fix millions neuf
çenc vingt niille huit cent dix-huic
livres, & la Piovipce le refte.
Il y a encore en Frçuice d'autres^
Canaux confidérables. Tel eft le
CwÛ de Briare, commencé fou^
Xxxij
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^3^ CAN
Henri IV, & achevé fous Louis
Xiiiy par le moyen duquel la Loire
communique avec la Seine. Tel
encore le Canal d'Orléans , achevé
par Philippe d'Orléans , Régent
de France , pendant la minorité de
Louis XV.
Les avantages des communica-
tions par eau , ont été connus des
Nations les plus anciennes. Les pre-
miers hommes s'occupèrent à cou-
per ies terres > pour établir de ces
communications. Hérodote rapporte
que des Peuples de Carie, dans
TAfie mineure , auroient rompu
rifthme , qui joint la prefqu île de
Cnide à la terre ferme , s'ils n'en
enflent été détournés par un Ora-
cle. Plufieurs Souverains ont tenté
de joindre la mer Rouge à la Mé-
diterranée. Les Grecs & les Ro-
mains ont voulu pratiquer un canal
au travers de Tlfthme de Corinthe ,
afin de pouvoir pénétrer par-là , de
la mer Ionienne dans l'Archipel.
Lucius Vérus , Général Romain
tlans les Gaules , voulut joindre ,
fous le règne de Néron , la Saône
& la Mofelle par un canal , Se éta-
blir une communication entre la
Méditerranée & la Mer d'Allema-
gne , par le Rhône , la Saône , la
Mofelle & le Rhin, Charlemagne
• a eu en vue de faire communiquer
rOcéan & la mer Noire, par le
moyen du Rhin , de la rivière d'Al-
mucz & du Danube.
Tous ces grands projets , dont les
Canatix de Languedoc, de Briare
& d'Orléans démontrent fenfible-
ment l'avaYitage, n*ont pas empêché
une Académie de Province , de
douter fi le Canal de Bourgogne ,
fi fouvent projeté pour communi-
quer la Saône à la Seine ou à la
Loire , feroit avantageux ou défa-
vawageux à la Bourgogne ? L'Aca-
CAN
demie, qui demande la réfblurion
de ce fingulier problême , eft la
même qui a pigé que le Citoyen de
Genève avoit eu raifon d'enfeigner
que les Sciences & les Arts avoient
corrompu les mœurs.
Canal , fe dit , en termes de Fon-
teniers^ des tuyaux d'une fontai^
ne.
Canal d'arrosage , fe ditd'im lieu
creufé pour conduire les eaux dans
les campagnes , & les fertilifer.
Les Egyptiens pratiquèrent les
premiers , des canaux ^'arroC^e >
fKiï le moyen defquels ils condui-
bient les eaux du Nil dans les terres
les plus éloignées. En Italie, en
Provence , en Dauphiné , &c. on a
conftruit un grand nombre de ca-
naux d'arrofage , & on les regarde
comme les fources principales des
richefles de ces Contrées.
Canal, fe dit, en termes de Jardi-
nage , des pièces d'eau , longues &
étroites , qui fervent d'ornement Sc
de clôture aux jardins.
Canal en cascai>e , fe die aufli, en
termes de Jardinage, d'un canal
interrompu par pluueurs chûtes qui
fuivent l'inégalité du terrein. Il y
en a à Marly , à Fontainebleau Se à
Verfailles y au Château d'eau.
Canal souterrein, fe dit d'un aque-
duc bâti fous terre , Sc deftinc à con-
duire les eaux.
Canal, fe dit d'tm endroit où la mer
Ce reflerre entre deux rivages. Tel
eft le Pas de Calais, qui Icpare la
France d'avec l'Angleterre.
Canal d'Albourg , fe dit d'im petit
bras de la mer Baltique , qui s'é-
tend dans le Nordjutland jufqui
Albourgl
Canal m Brazza , fe dit d*une
[>artie du golfe de Venife , entre;
Ile de Brazza Sc la côte de Dal-
matie»
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CAN
Canal de Bristol , fe dit de cette
partie de la met d'Irlande , qui eft
à 1 oueft de l'Angleterre , & à Tem-
bouchure de la Saverne.
Cakal de Cérigo , fe dit d*un détroit
de dix milles de largeur y entre la
Morée & rîle de Cérigo.
Canal de Constantinople , fe dit
du détroit qui joint la Propontide
ou la mer de Marmara , avec la mer
Noire. 11 fépare la Romanie de TAfie
mineure.
Canal de Corfou , fe dit d'un bras
de Mer entre Tîle de ce nom & l'Al-
banie.
Canal de Delos , fe dit d'un bras
de Mer d'un demi-mille de largeur,
entre les deux îles de Delos.
Canal de Farisina, fe dit d*un bras
de Mer dans le golfe de Venife ,
entre Tlttrie & l'île de Cherfo.
Canal de Liésina, fe dit d'un bras
de Mer entre llle de ce nom & celle
de Brazza, dans le golfe de Venife,
fur la cote de la Dalmatie.
Canal de Malthe , fe dit. d'un bras
de Mer dans la Méditerranée , entre
nie de Malthe & la côte de Si-
cile.
Canal de Mételin , fe dit d'un bras
de Mer dans l'Archipel , entre Tîle
de ce nom 8c la Natolie.
Canal de MYcoNE,fe dit d'un bras
de Mer entre les îles de Delos &
de Mycone.
Canal de la Montagne, fe dit d'un
bras de Mer dans le golfe de Ve-
nife, où il fépare l'île de Véglia
d'avec la Morlachie.
Canal de Mosambique» fe dit d'un
détroit de 4a mer des Indes , entre
rîle de Madagafcar & le continent
de l'Afrique.
Canal de ProMBiNO,fe dit d'un bras
de la Méditerranée » entre l'île d*Elve
& la côte de Tofcane.
'^AKAl Dfi Rhodes ^ fe dit d'un braç.
CAN 5j>
de Mer entre llle de ce nom ôc le
continent d'Afie.
Canal de Sabioncello, fe dit d'un
t^eitit bras du golfe de Venife , entre
'île de Méléda & la pointe de
Sabioncello , fur la côte de la Dal-
matie.
Canal de Saint-George , fe dit de
cette partie de la Mer qui borde 1%
pays cle Galles au midi , jufqu à l'eni-
bouchure de la Saverne.
Canal de Sainte-Barbe , fe dit d'an
bras de la mer Pacifique , dans l'A-
mérique feptentrionafet entre la côte
de la Californie , ëc quelques petites
îles qui font au nord du port de la
Convetfion.
Canal de Samo , fedit d'an bfas de
l'Archipel entre Tîle de Samo & la.
côte de la Natolie.
Canal de Scio , fe dit d'un bras de
l'Archipel entre la côte de la Nato-
lie & l'île de Scio.
Canal de Torcola , fe dit d'un pe-
tit bras du golfe de Venife ^ entre
les îles, de Torcok & de Léfina , fut
les côtes de la Dalmatie»
Canal de la Tortue, fe dit d'un
petit bras de la mer du Nord , eiv
Amérique , entre les îles de Saint-
Domingue ôc de la Tortue.
Canal de Wight , fe dit d'un petit
bras de Mer entre l'île de cenoni,
& la côte méridionale d'Angle-
terre.
Canal de Zara, fe dit d'un petit
bras de la mer Adriatique , entre:
la ville de Zara & les îles voi-
Anes. *
Canal de l'Étrave, fe dît, en ter-
mes de Marine , du bout crenfé ou*
•cannelé de l'étrave , fur quoi repofe-
le beaupré, quand on n'y met point
de couflin.
On dit, en termes de Marine >,
qu'une barque , une galère fait canal;
quand die fait ùu coûte d.*ua liem
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5H
CAN
i, l'autre par la haute Mer , &
non le long des côtes » & terre à
terre.
Canal , fe dit , en termes d^Anato-
mie, de certains vdilTeaux du corps
par lefquels coulent ou circulent
difFércns fluides. Âinfi :
Canaux adipeux, fe dit dçs vaif-
féaux fanguins qui fe diftribuent à
la graiffe, & qui fourniflent le fang
deftiné à la fecrction de cette hu-
meur*
• Canaux aqueux , fe dit de cerrains
canaux dans la fclérotique , par
lefquels on croit que l'humeur
aqueufe de l'œil eft apportée dans
Tintcrieur des membranes où cette
liqueur eft contenue : mais cette
découverte , qui eft de M. Nuck ,
n'eft pas généralement adoptée.
Canal ou condvït artériel. P^oyci
Artériei,.
Canal cholidpque , fe dit d'un
conduit qu'on appelle auffi canal
commun j Se qui fert à poirter h bile
du foie aux inteftins.
Canal cyçtique, fe dit d'un con-
duit biliaire » de la groâfeur d'une
plume d'oie » lequel fe joint au
canal hépatique , environ à deux
doigts de distance de h v^Gcule du
fieU
Canaux nériRENS » fe dit de deux
conduits membraneux , deftinés i
porter l'humeur féminale des t^fti-
cules aux véficules féminales. Il y a
un canal déférent pour chaque tefti*
cule» .
Canaux demi-circulaires , fe dit
jde trois canaux ficués dans le laby-
rinthe de l'oreille, & qui s'ouvrenr
par autant d'orifices dan$ le vefti*
ouïe*
Canal nipATiQUE, fe dit d'un con^
duit deftiné a porter Thumear bi-,
lieufe de la fubftance du fçie à
l'ioreftin duodénum» Ç$ canal for-
C AN
me , avec le canal cyftique , le caûaf
cholidoque.
Canaux HÉPATi-crsTiQUES » fe die
des conduits qui vont du foie à la
véficule du fiel.
Canal pancréatique, fe dit du
conduit excréreur du pancréas : il
s'étend félon toute la longueur de
la glande; mais il va toujours en
diminuant du côté de la rate. Ses
branches latérales font difperfées
dans toute fa fubftance, & dimi-
nuent à mefure qu'elles approchent
de fes extrémités. Ce canal fe de-
charge dans le duodénum , enviroo
quatre ou cinq travers de doigu'
au-deffu9 du puore , & bien fou-
vent au même endroit que le con-
duit cholidoque.
Canal thorachique, fe dit d'un
conduit très-mince & tranfparent^
qui, du réfervoir de péquet , monte
le long de l'épine du dos , entre la
veine azygos & laorce , jufqu'à la
cinquième vertèbre du dos , ou plus
haut 'y paiTe derrière l'aorte à gau-
che. Se monte derrière la veine
fpuclavière du même côté , où il fe
termine , dans les uns , par une am-
poulle; & dans les autres, par
plufîeqrs branches réunies , & s'ou*
vre dans la veine fouclaviète , ver$
fa patrie poftérieute , attenant le
pote externe de la Jugulaire interne*
Ce canal eft très-garni de valvules
fémi-lunaires toutnées de bas en
haut; fon ouverture dans la veine
fouclayière eft couverte , au lieu
d'une valvule fémi-lunaire, de plu-
fieurs pellicules , dont l'arrange-
ment permet au chyle de s'y avancer
vers la veine cave , & empêche le
fang de fe glifler en mcme-temps
dans le canal.
Canal veineux, fe dit d'un conduit
particulier au foetus, fituc à la par-
tie cftv^ da fciie, Ôf prqVen^c 4"%
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CAN
finus de la veine porte , du coté op-
pofc à Tinfertion de la veine ombi-
licale clans le même finus. Ce canal ,
en partant, monte obliquement,
fnns donner aucune branche, & va
s'aboucher avec la veine cave , im-
médiatement au deflbus du dia-
phragme.
Canal de la verge , fe dit du con-
duit par où palTe Turine des hom-
mes.
Canal , fe dit , en termes de Maré-
challerie , du creux qui eft au
milieu de la mâchoire inférieure
de la bouche du cheval. C'eft dans
ce canal, deftiné à placer la langue,
& qui fe termine aux dents ma-
chehères,que croiflent les barbil-
lons.
Canal de larmier, fedit, en ter-
mes d*Archlte<5lure , du plafond
creufc d une corniche , qui fait la
mouchette pendante.
Canal de volute , fe dit , dans la
volute ionique , de la face des cir-
convolutions , renfermée par un
liftel.
Canaux , fe dit auflî des cavités
droites ou torfes , dont on orne les
rigettes des caulicoles d'un chapi-
teau.
Canal de l'ensuple, fe dit, dans
les Manufactures de foie , d'une
cannelure où fe place la verge atta-
chée au chef de letofFe, ou plutôt
à la queue de la chaîne.
Canal , fe dit auflî d'un morceau de
bois en forme de tuile creufe ,
lequel s'applique fur l'enfuple
mcme , & fert à garantir l'Ou-
vrier des pointes d'aiguille qui
arrêtent l'étoffe dans le velt^urs ci-
felé.
Canal des espolins , fe dit encore
d'une machine de fer blanc où l'on
range les efpoliiis quand ils font en
ttop grande quantité^ ou que l'étoffe
CAN Î3J
n'eft pas zffez large pour les conte*
nir.
Canal , fe dit , dans le fens figuré ,
des moyens qu'on emploie pour
réufllr à quelque chofe. Il a obtenu
un Régiment par le canal de cette
Dame.
^ La première fyllabe eft brève , &
la féconde moyenne au fingulier ,
mais longue au pluriel.
Le / final fe fait fentir en toute
circonftance.
Le pluriel fe forme en changeant
al en aux j dont le x prend le fon
du :( devant une voyelle, en fuivant
néanmoins la rèele générale donnée
ci-après. Voyc^iz, lettre S.
CANANj fubftantif mafculin. Me-
furç des liquides, dont on fait ufage
au Royaume de Siam , & qui con-
tient environ deux pintes de Pa-
ris.
CANANOR; nom propre d'une ville
& Royaume d'Aiie , fur la côte de
Malabar. Le Roi n'eft pas maître de
la Ville, qui appartenoit autrefois
aux Portugais-, mais qui leur fut
enlevée , en 1 66^ , par les Hollan-
dois , auxquels elle eft reftée. Cette
Ville eft grande & bien fortifiée.
Il s*y fait un commerce confidérable
en poivre , en gingembre , en car*
damome, en mirobolans, en bois
d'ébène , &c, produâions qui abon-
dent dans le voifinage»
Cette Ville eft muée au quatre-
vingt-quinzième degré quarante-
cinq minutes de longitude, & au
douzième quinze minutes de lati-
titude.
CANAPÉ; fubftantif mafculin. Sorte
de grand fiège à doflîer , où plufieurs
perionnes peuvent s'affèoir enfem-
ole, & dont on fait quelquefois
ufage comme d'un lit de repos. //
s* étendit fur un canapé.
CANAri 9 le dit aufli , dans les R^^
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53<?
CAN
neries de Sucre, d'une forte de chai-
fe de bois fur laquelle on met le
baflîn^quand il s*agit de tranfporter
la cuite du rafraîchidbir dans les
formes.
Les trois fyllabes font brèves au
fingulier j mais la dernière eft lon-
gue au pluriel.
CANAPEYES; (les) Peuples fauva-
ges de TAmérique méridionale,
dans la nouvelle Grenade.
CAN APS A j fubftantif mafculin. Sac
de cuir que porte fur fes épaules
un Goujat , ou un pauvre Artifan ,
quand il voyage. Cet homme eji ac-
coutumé à porter le canapfa.
Lés trois fyllabes font brèves au
fingulier; mais la troificme eft lon-
gue au pluriel.
CÀNARA ; nom propre d'un Royau-
me d'Afie , fur la côte de Malabar ,
entre celui de Vifapout , au nord j
celai de Cananor , au fudj les mon-
tagnes de Gâte, à l'orient^ & la mer
des Indes , à l'occident.
Le pays abonde en poivre, en
palmiers & en riz noir , que Ton y
préfère au blanc.
Les Peuples en font idolâtres j
& comme l air y eft très-fain , ils
font exempts de maladies , & vi-
vent ordinairement une centaine
d'années.
CANARANE ; nom propre d'un
royaume des Indes, fabriqué par
Vincent le Blanc. Il n'a d'exiftcnce
que chez les Géographes qui ont
adopté les rêveries de ce voya-
geur.
CANARD j fubftantif mafculin.^/2^x.
Sorte d'oifeau aquatique. On com-
prend fous ce nom générique , les
canards fauvages & les canards do-
meftiques , qu il vaudroit mieux
diftingueir en grands & en petits ,
paifque les canards- domeftiques
viennent originairement d'œufs de
CAN
canards fauvages. Il y a quantité
d'efpèces de canards; nous alloas
parler des principales.
Canard domestique vulgaire , fe
dit d'un volatille du volume d'une
poule : il pèfe entre deux livres &
deux livres & demie : fa longueur
eft d'environ deux pieds depuis la
f>ointe du bec jufqu'à l'extrémité de
a queue : l'envergure eft d'environ
trois pieds : le mâle eft plus gros
que la femelle , & a toujours quel-
ques plumes au-deflfus du croupion
retournées en rond* La femelle eft
grife , & n'a pas des couleurs fi vi-
ves ni fi belles que le mâle \ fon bec
eft large & fes jambes font courtes:
la couleur varie dans les mâles \ il
Î^ en a qui ont un plumage plus bril-
ant. Ce font des oifeaux trèsnpe-
fans j ce qui fait que leurs ailes
font beaucoup de bruit quand ils
volent. Us fe nourriffent de raci-
nes , de plantes aquatiques , devers,
& d'autres infedes qu'ils rencon-
trent fous les eaux.
La femelle fait d'une feule ponte
douze ou quatorze œufs , & quel-
uefois plus : ils reffemblent à ceux
es poules , & font de couleur blan«
châtre , teinta de vert , ou de bleu.
Le jaune en eft gros & rougeâtre.
Les canards privés que l'on met
diins les canardières , pour en pren-
dre de fauvages , font appelés traî^
très ; ceux qu'on nourrit près des
moulins, font nommés barboteur^y
Earce qu'ils trempent toujours le
ec dans la bourbe.
La chair du canard eft humide, vif
queufe, flegmatique , excrémenteu-
fe : on ne la digère pas aifémçnt ; (a
graiiïe eft bonne en médecine: elle
amoUit.digère & réfout. On s'enfert
parnculièrement pour les douleurs ,
tant internes, qu'externes, qui at-
taquent les jointures & les nerfs.
Canard
i
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CAN
Canard domestique a bec cro-
chu , fe dit d'un canard qui ne dif-
fère à l'extérieur du précéden: ,
que par fa tête qui eft plus petite ,
& par fon bec qui eft plus large à
rextrèmité, & un peu recourbé en
. dedans. Ce canard pond plus d'œufs
qu'aucun autre.
Canard de Moscovis, fe dit d'un
oifeaudont la grandeur tient le mi-
lieu entre Tob Se le panard domef
tique. Sa chair eft très-bonne & dif-
fère de celle du canard ordinai-
re.
Canard de pré di France , fe dit
d'un oifeau aquatique de la gran-
deur du faifan : fa tète , à la erof-
feur près , reflemble à celle a une
caille t Se fon bec i celui d'une
poule. Sa chair eft très eftimée.
Canard colin , ou grisar d , fe dit
d'un canard qui ne fe trouve que
fur les bords de l'Océan : quelque-
fois il fe perche fur les arbres j il
eft très-chargé déplumes grisâ-
tres. Se il a 1^ gtolleur d'une oie
moyenne : fon cri imite le fon d'u
ne flûte : fes pieds font femblables
i ceux du canard ordinaire y il n'a
pas la propriété de faire le plon-
geon : fa tête eft fort grofle , l'en-
trée de fon gofier eft fort grande ,
& comme il eft gourmand & diffi-
cile à raifaGer, il avale de fort gros
poiflfons : il vole long-temps ; fa
peau eft dure » Se fa chair indigefte ;
il ne fait ordmairement que deux
petits.
Grand canard de i^r a tste
rousse , fe dit d'un oifeau com-
mun vers Romej fon bec eft de
couleur de fang : il a la tête grande
Se garnie au fommet, d'un plu-
mage en forme de crête , de cou-
leur de cerife , ou d'un roux clair.
Ses yeux ont l'iris trcs-rouge j fes
^ plumçs font fprt épaiflTe^ > cçîles des
Jçm IF.
CAN
î3r
âîles font mélangées de noir, d«
blanc & de rouge , Se celles du corp»
& de la queue lont cendrées.
Canard a duvet , ou de l'île dr
Farne , fe dit d*un oifeau qu'on
appelle Qticote /ai/an de mer. Geste
efpèce de canard a de petites plu-
mes qui garmlfent les deux cotés
du bec & viennent finir en forme
xi angles fous les narines ; leftomac
eft garni de plumes ou d'une forte
de duvet très-moelleux , très-recher^
ché pour les lits j ce duvet a beau-
coup dclafticité& il eft; d'un bon ufa-
Î;e,On prétend que l'oifeau s'arrache
ui-mème ce duvet dans le temps
qu'il couve fes œufs \ Se qu'il en
Î;arnit fon nid afin de procure§ de
a chaleur aux petits qui doivent
cclore.
Ce canard habite les lieux mari-*
times ^onen voit en Gothlande qui
font leur nid au pied du genévrier ,
Se y pondent cinq à (ix œufs oblongs
& d un vert foncé : on en trouve
auflî dans les îles de Ferroc , & par-
ticulièrement dans riflande , ce qui
le fait encore appeler canard d IJ^
lande ; aufli les Iflandois qiii font
voifins de ces petites îlçs ou cette
efpèce de canards eft abondant^,
ne manquent pas d'en rechercher
les nids immédiatement après le
départ des petits , & d'en oter avec
précaution ce précieux duvet qu'ils
ont foin de nettoyer & de fcchec
fur des claies.
Canard de mer a crête noirb,
fe dit d'un oifeau qui n'habite que
les rivages de la mer , & qui eft re-
gardé comme une efpèce de petit
plongeon \ fon corps eft court ,
épais, large , un peu aplati y fon
bec eft large Se d'un bleu pale , la
poinre en eft noirâtre y les plumes
du front.defcendent vers le milieu
du bec ep y formant un angle \\&
Yyy
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narines font grandes ', les ytva, ont
riris d'un jaune d*cK^ le fommec
de la tète eft d*ane couleur mélan-
gée de pourpre & de noir : il a der-
rière la tète une crête qui pend de
la longueur d'un pouce & demi :
tout le refte de la partie fupérieure
de fon corps eft d'un brun noirâtre j
les aîles font courtes, ain(i que la
queue 8c les jambes qvii font placées
en arrière.
Canard droit o»atetelevéb, fe
dit d'un oifeau qui fe trouve en An-
glererre & qui fe tient aflez droit en
marchant : fon bec eft vert, nuancé
de brun ,. le fommct de la tête noir,
l'iris des yeux blanche i.le refte
dg la tète Se te coa f6nt bariolés
de vert , de rouge & de blanc j ce
qui fait paroi tre cette partie très-
belle félon les difiFérens reflets des
rayons de lumière y la poitrine 8c le
-ventre font blancs, mélangés par
intervalles^ ainfi que la tête , des
iîouleurs de l'arc-en-ciel i les jam-
bes 8c les pieds font d'un jaune
fombre,
(Canard noir , de mer , fe dit d*un
oifeau plus grand que le canard vul-
gaire ; fon bec court & large eft
jaune de chaque côté , noir au mi-
lieu y tout le refte du corps eft d'un
noir plus ou moins foncé , à la ré>
ferve d'une ligne blanche, large
d'un pouce , qui traverfe fes aîlcs ,
Se d'une tache également blanche
qu'il a à côté de chaque œil : (es
cuiflTes & fes pieds font rouges ex-
térieurement : le dedans en eft cen-
dré : (es ongles , ainfi qiîc la mem-
brane qui tiettt les doigts du^pied ,
font très-noirs..
Canard^ TACHBxi m noir et de
BLANC, fe dit d'un très-bel oifeau
dont on diftingue deux efpèces :
l'un a k têtexi'uQ bleu & d'un noir
q^ finit par le pourpre j Je tour da
CA.N
bec, le dos , les aîles, fof^t nuancés
de noir , de blanc & d'écaillés cen-
drées^ les pieds font jaunes. L'au-
tre a une tache blanche fur les joues
8c proche du bec , la tête unie , les
yeux fore dorés , le plumage noir
en partie j les ailes blanches & noi-
res > la queue entièrement. noire,
les jambes courtes , couleur de fa-»
fran, la membrane qui tient les
doigts du pied , brune 8c noire.
Grand CANARD A large b£c , fe
dit d'un bel oifeau qu'on trouve en
Allemagne,, en Suède & dans le
Groenland : il eft plus* petit que le
canatd domeftique. Son bec eft:
long , noir , plus large vers le bout
que vers la bafe, 8c creux conMne-
un bouclier. Ses cuiiTes font rou^
^es , menues , ainfi que fes pieds :
il a* la moitié de la. tête ,.dn cou ,
8c des petites aîles , .d'un beau bUu ^ .
le milieu des grandes plumes eft
d'un vert luifant : le refte de la^
poitrine & du ventre eft rouge tet
qu'au ^croupion ; Je defious de la-
nus eft noir ; le dos panachéen vert,,
bleu-, pourpre & brum Ce canard
femble être le même que le canard,
de l'Amérique au large bec.
Canard de mfr a queue four-
chue , fe dit d'un oifeau qui paroît
particulier à la Suède dont il habi-
te , pendant l'hiver , les provinces
feptentrionales : on ne fait pas en-
core d'où il vient ^,£bft corps eft
brun traverfe d'une longue tache
noire, rouge au milieu : le collet
& la tête, (ont prêfque blancs^ la
queue eft fourcnue & plus large
que fes pieds : le maie a ja mâchoire
brune 8c le dedans de couleur jau*
ne fale : la femelle n'a pas ce. der-
nier caraâère.
Canard de MER^Au COLLIER blanc,
fe dit d'un oifeau qui a beaucoup
.. derappoirt avec le canard fauva^
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ordmâre. S» mâchoice iopérteure
eft de couleur de plomb avec un
pectt croc noix & rond à la pokice :
tl porte un collier blanc;, la tète &
le deflus du cou font nuancés de
rouge fur un blanc jaunâtre.; le plu-
mage du dedùs de la poitrine & des
autres parties du corps, eft élégam-
onent bigarré j la aueue eft poin-
tue, les pieds (ont aun brun tirant
fur une couleur de plomb , lesjatn-
l>es & les griiFes noires: le doigt le
plus avancé en dehors eft plus long
que celui de dedans ; le doigt de
derrière eft le plus court de tous.
Ce canard fe trouve en Angleterre.
CaHARD sauvage ORDIMAIRE , fe
dit d*un oifeau de paflàge qui ref-
femble beaucoup au canard doinef-
'tique. 11 va en troupe pendant Thi-
ver : il pèfe environ quarante onces^
fon bec eft d'un vert jaunâtre; il a
les pieds couleur de fafran & les
«ongles de couleur brune , ainH que
la poitrine. Le mâle a la tête & le
haut du cou d'un beau vert : cette
couleur eft encore plus belle > &
comme azurée & pourprée au mi-
lieu des ailes ; la femelle n a pas la
tête verte ni de collier fur le cou :
là tète & fon cou ont du blanc , du
brun & du roux noirâtre ^ le milieu
Jtes plumes eft d'un brun prefque
noir , & les bords d'un blanc rouf-
sâtre ; d'ailleurs il relTemble en tout
au canard privé, même envergu-
ie,&c. Au printemps le mâle fuit la
femelle ; ils marchent par paires ^
iSc ils ne manquent guères de faire
leurs nids près de l'eau , dans les
joncs , dans les bruyères : la ponte
& la couvée de la femelle font de
1 5 à I ^ œufs qui produifent autant
. de petits ; la chair de ces canards
^ft très-bonne.
Canard de RiviiRE a taches rotj-
GBS , MOUlfiS ET ^L^NCHES SUK LES
€ AN '53^
AÎtBg, fe dit d'un oîfeau qui n&
fréquente que les eaux douces j fon
dos eft brun , fa tête d'un noir ti-
rant fur le bleu , fa poitrine blanche»
tachetée de hoir j fur chaque aile
on diftingue trois fortes de couleurs
les unes fur les autres : ce font des
taches noires , 'blanches 6c rouges«
La figure de ce canard approche de
celle du canard vulgaire, 6c fon
bec de celui de la cercelle : les côtés
font d'un jaune de fafran., le milieu
en eft noirâtre , ainfi que le crou*
pion«
Canard DE riviIre gobe-mouches»
fe dit d'un bel oifeau ainfî appelé
des infeâés dont il fe nourrit. Il a
les pieds jaunes , les doigts & la
membrane jaune noirâtre, le bec
jaune & dentelé: fon plumage eft
nuancé de différentes couleurs, 6c
l'on y remarque du noir , du vert
clair , du couleur de feu , du blanc ^
&c. '
Canard a crête noire y fe dit d'un
oifeau très-commun en Italie : il eft
court , épais > large & un peu apla-
ti : il pèfe à peu - près deux li-
vres ; il a une affèz grande enver-
gure ; le bec eft large , d^un ble«
pale , noir à l'extrémité , l'iris des
yeux d'un jaune doré , & le fom-
met ^e la tète d'une couleur mé-
langée de noir ic de pourpre : il a
^me crête qui pend derrière la xkit^
de la longueur de 1 8 lignes ; toute
la partie fupérieure de l'animal eft
d'un brun foncée la poitrine eft
blanche j la queue courte \ fes jam-
bes, peu longues, font placées en.
arrière \ fes pattes , fes doigts & la
membrane qui les joint,, font d'un
noir livide.
Canard Huri iavke , fe dit d'un
oifeau de dix à douze pouces de
longueur : il a le bec très-rouge ,
les yeux noirs, tirant fur le rouge,
Yyyij
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J40 CAN
le front élevé par des plumes mol-
les, & d'un beau jaune , qui def-
cendenc fur le bec. 11 a le cou & la
poitrine d'un gris cendré tirant fur
le bleu y la queue eft de la même
couleur , carrée au bout : les jam-
^ bes font blanches , & les pieds d un
beau pourpre.
Canard vert , fe dit d'un oifeau
dont le plumage très-varié paroît
compofé de petites pièces carrées
ou de différentes fleurs de prairies:
fon dos eft pourpré , les petites plu-
mes , <jui couvrent les grandes, font
vertes j les grandes plumes des ailes
font noires, & teintes de couleur
de plomb y les pieds font d*un roux
éclatant , & la queue eft cendrée.
Camard étoile , fe dit d'un oifeau
qui a les yeux placés entre une rache
ovale Se une noire, Il a la tête au-
deffous des yeux , & elle eft de cou-
leur brune ) le bec eft noir proche
de fa racine , & on voit une grande
étoile blanche fur le dos j le refte
eft d'un cendré gris diftribué par
écailles y le milieu des grandes plu-
mes des ailes tire fur le noir.
Canard de Madagascar , fe dit
d'un très bel oifeau plus grand que
le canard privé. Il vient ordinaire-
ment de Madagafcar, dans les Indes
orientales : plufieurs curieux en ont
en Angleterre. Son bec & la poitri-
ne font d'un brun jaunâtre : l'iris
des yeux eft d'un beau rouge, le
cou & la tète d'un vert fombre , le
dos d'un pourpre foncé mêlé de
bleu , &: il a les bords des plumes
rouges.
Canard DE 'Bah AM A , fe dit d'un
oifeau plus petit que le canard do-
meftique : ce qu'il a de remarqua-
ble, eft une rache fur le bec , de cou-
leur plombée , & une figure trian-
gulaire de couleur d'or a la racine
le la mâchoire fupérieuce y le de-
CAN
dans du bec & toute la partie infé-
rieure du cou font blancs.
Canard hupé de l'Amérique , fe
dit d'un oifeau dont le bec eft rouge
au milieu, & tacheté de noir à l'ex-
trémité; il a l'iris jaune, avec un
cercle de pourpre : deux plumes
longuesj comme chevelues & bario-
lées de bleu , de vert & de pour-
pre , pendent de chaque côté de la
tête qui eft d'une couleur violette:
la poitrine eft rouge , ponâuée de
blanc ; le defliis des aîles, de diver-
fes couleurs: cet oifeau porte au
croupion deux plumes étroites,
jaunes aux bords : fa queue eft bleue
& pourprée , fes pieds font bruns
& rouges en dehors.
Canard de la Chine , fe dit d'un
oifeau qui a une. hupe verte & des
plumes de couleur de pourpre agrca-
olement nuancées. Ces canards
font fauvages & paflagers à la Chi-
ne y ils ne quittent point les lacs &
les rivières. La manière dont les
pécheurs Chinois les prennent , eft
fingulière y ils mettent la têre dans
une grofle gourde percée de quel-
3ues trous pour la commodité
e la vue & de la refpiration ; ils
fe plongent dans l'eau Se nagent,
ou marchent de manière à ne laif-
fer paroître que leur gourde : les
canards accoutumés à voir flotter
des gourdes fur l'eau , n'en redou-
tent point l'approche y auffitôt que
le pécheur eft à portée , il les prend
par les pieds, & les tire dans l'eau
pour étouffer leurs cris & leur tor-
dre le cou.
Canard bran chu , fe dit d'un oi-
feau particulier à la Loufiane & à
toute l'Amérique : on le nomme
ainfi de ce qu'il aime â fe percher^
ce que font rarement les autres ca-
nards. Sa tête eft couverte d'une
très-belle hupe > biencoloi^ ; A^
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CAN
oeil eft rouge & comme enflammé ;
Tenfemble des belles couleurs de
fon plumage » fait rechercher
cet oifeau par les {Indiens: ils or-
nent de la peau de fon cou le tuyau
de leurs calumets ^ la chair de ce
canard eft mufquée.
Canard d'Inde , fe dit d'un oifeau
qui eft encore propre à la Louiliane.
11 eft plus gros que notre canard do-
meftique : il a fon plumage prefque
tout blanc , &c a chaque coté de la
têtedes chairs rouges plus vives que
celles du dindon : la chair en eft
délicate.
Marcgravt; parle d'un canard fau-
vage du oréfil , de la grandeur d'une
oie.
Les canards fauvages de la côte
d or font plus petits que ceux d'Eu-
rope. 11 y en a dont le corps eft
agréablement tmancé de vert & de
jaune.
Ceux du Cap de Bonne Efpéran-
ce font d'un autre côté plus gros que
. les nôtres : les uns ont la tète bleue,
& les autres l'ont brune : on les dif-
tingue aufli par le bec que ceux-ci
ont large , tandis que ceux-là Tout
étroit.
Canards , fe dit de certains chiens à
ril épais & frifé , qu'on a dreftes
aller chercher dans l'eau y Se
à rapporter les canards qu'on a ti-
rés.
Canard privé , fe dit j dans le fens
figuré , d'un homme apofté pour en
attirer , pour en attraper d'autres.
Jlfera la dupe de ce canard privé.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde longue.
Il faudroit changer le c en ^,
fupprimer le d qui eft oifif , &
écrire, d'après la prononciation,
kanar. Voyez Orthographe.
CANARDÉ , ÉE ; adjeftif & parti-
cipe palTif. ^(>y^:{ Canarder.
CAN 541
CANARDER ; verbe aàif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter» Tirer fur
quelqu'un d'un endroit où l'on eft i
couvert. On canarda les hujfards par
les fenêtres du château. Il fe pojla
derrière un arbre pour canarder cet
Officier.
La première fyllabe eft brève,
la féconde moyenne, & la troi-
fième eft longue ou brève, comme
nous l'expliquons au motVfiRBB,
avec la conjugaifon & la quantité
profodique des autres temps,
CANARDIÈRE i fubftantif féminin.
Lieu qu'on prépare dans un marais
pour prendre des canards fauvages
dans des.naftes , ou pour les tuer à
coups de fufiL Cette eanardierc
^ejl mal placée.
CANARDiâRE , fe dît auffi ,en parlant
des anciennes fprtifications des châ-
teaux, des guérites ou autres pièces
d'où l'on pouvoir tirer à couvert
& en sûreté.
La première fyllabe eft brève ,
la féconde moyenne , la rroifième
longue > & la quatrième très-brè-
ve.
CANARI ; fubftanrif mafculin. Oi-
feau ainfi appelé des îles Canaries,
d'où il nous eft venu. Foye^ Se-
rin.
CANARIE; (la) nom propre d*une
île ,de l'Océan atlantique , dans le
voifinage de l'Afrique. L'Efpagnol
Pierre de Vera la découvrit en
148 5. Elle a quarante lieues de cir-
conférence.
On y recueille beaucoup de grains,
de pommes , de poires , de prunes >
de cerifes , de citron , d'oranges ,
de limons , de grenades, d'abricots,
d'excellentes pèches , &c. On y a
toutes fortes de légumes , d'ahi-
maux domeftiques , de volailles 8c
de gibier en abondance ^ & le$ vir
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54^ C A fl
gnesy pcoduifcot en apMÛii ces
vins fameux & connos lous ie aoin
de vins de Canark^
ht vtUe çapûale de l*iie s'appelle
auifi Canaru. £Ue eft peuplée a en-
viron quinze mille âmes. C'eft le
iiège d'un Evèché , d'un tribunal de
rinquificidn , & d*un Confeil Sou-
verain » que le roi d'Efpagne y en-
tretient.
L'île dont nous parlons, a com-
muniqué fon nom aux autres îles
Yoifînes dont elle eft la plus méri-
dionale » k plus grande âc la plus
riche.
Les îles Canaries , entre lelquel-
icis la Canarie , Lancerote , fuer-
.teveçttura & TenériSe y tiennent le
pceoaiec caog , font ilraées à la file
Tune de l'autre , prefque de Teft à
Toueft , à quatre-vingt lieues de la
Terre ferme de Barbarie , entre les
vingt-fixième & vingt-neuvième dé-
gtcs irente minutes.de latitude fep-
tentrionale , vis-à-vis du cap de
l4on , au royaume de Maroc.
Les bons Géographes penfent
que ce font ces îles que Pline &
ptolémée ont décrites fous le nom
édiles fortunées .-d'autres prétendent
oue les îles fortunées des anciens »
iont aujourd'hui les lies du cap
Verd.
Les terres des îles Canaries font
% peu près également fertiles par-
tout, & produifent abondamment
4es vins ^ grains & fruits dont nous ;
avous parle.
Canarie , fe dit audi d'une forte de
. danfe ancienne, qu'on croit avoir
été inventée dans les île« Canaries.
Les danfeurs étoient habillés en
/auvages » & danfoient i la manière
>de cette efpèce d'hommes.
Les deux premières fyllabes font
"trêves ^ ^ la trcAfième pft lon-
gue.
CANAS;(l^) Sauvagtt dtt Pérou,»
dans l'Améôqtie méridionale, où
' ils habitent une contrée entre Qifco
& le lac Ticicaca. Leur paysabonde
en grains &c en brebis.
Camas, eft aui£ le nom d'une an^
cienne ville épi£:opale d'Afie, dans
la Lycie.
CANASIDA ; Arcien place une an-
cienne ville de ce nom en Afie^
dans laCarmanie^ fur le rivage de
la mer.
CANASSE i liibftantif féminin. On
donne ce nom à Amfterdam, aux
caiiTes dans lefquelles les vaiifeaux
de la Compagnie apportent en Eu-
rope les différentes efpèces de thé
qu'ils chargent à la Chine & aux
Indes orientales.
CANATH ; nom propre d'une an-
cienne ville de la Paleftine > dans la
tribu de Mana£e , au-delà du Jour-
dain.
CANATHE ; terme de Mythologie^
& nom propre d'une fontaine fituée
près de Naaplta , fameufe par la
vertu qu'elle avoit de rendre la vir^
ginitéaux femmes mariées. Junoft
s y baignoit une fois tous les ans^
afin de redevenir vierge ^ mais non
pour y recouvrer fa divinité , com-
me dit le Didionnaire de Trévoux,
fans fonger qu'on ne recouvre que
ce qu'on a perdu^& qu'une Déeffe
ne pouvoir pas perdre fa divinité,
fans cefièr d'être Déeffe : or les Au-
teurs anciens nous inftruifent que
cette qualité fut toujours émioem-
ment inhérente à JunoR.
CANAVEZjnom propre d'un petit
f>ays d'Italie , dans le Piémont, le
ong de la rivière de Doria-Bal-
théa. Il a le duché d'Aoufte , au
nord; lafeigneurie de Verceil, à
l'orient ; le Mont£errat & ie Pô>
au fud ; & la Province de Turin i
l'occident.
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'CAisr-
CANAUGE jnom propre d'une ville
d'Afie , que le Géographe Arabe
Ben Alvard^pUce au cent quinzième
degré cinquante minutes de Icm-
gicudc , Se au vingt-fixième trente-
cinq minutes de latitude fepten-
trionale.
eANCAMUMj fubftanrif mafculin.
Gomme rare & préckufe , qui pa-
roît être un affemblaee de quatre
gomnnes ditferentes » dont chacune
a fa couleur particulière. La pre-
mière reilèmble au fuccin , fe tond
au feu» & répand une odeur de
gomme laque : la féconde eft noire,
& fond auffi au feu > & a l'odeur
ptu3 douce que la précédente : la
troifième eft comme de la corne ,
& n*a point d'odeur : k quatrième
eft la eomme animé. Ces gommes
découieut , dit'On , d'un arbre qui
a beaucoup de rapport avec celui de
la myrrhe , & qui croît en Afrique,
au BréfiL &. dans l'île de Saint-
Chtiftophe.
GANCANIASvfiibftamif mafcuHn.
' On donne ce nom dans le commer-
ce , à certaines étoffes de foie qui
fc fabriquent aux Indes orientales,
& qu'on appelle audi j4ilas.
CANCARLA} fabftanrif féminin. On
donne ce nom dans les Indes, à une
efpècede fôturmi blanche qui perce
le verre
eANCEL^fubftantifmafculin. Cèft
l'endroit du choeur de TEglife qui
fe rrouve le plus proche du maître
autel, de qui eft pour l'ordinaire
fermé d'une baluftrade.
11 n'y avoir autrefois que les Ec-
cléiiaftiques qui enflent entrée &
féance dans le cancel de l'Eghfe.
L'entrée en fut accordée dans la
fuite aux Empereurs ,>aax Rois, aux
Princes^ & fucceflîvemenr aux Pa-
trons & aux Seigneurs Haur-Jufti-
ciers > lefquels Cont makitena^^ J^s
Fulâge d'y avoir leur banc & lem:
fépuîture.
CANCbL , fe dit airifi du lieu où Ton
tient lefceau, & qui eft pareille-
ment entouré d une baluftrade.
Les deux fyllabes font ipoyennes
au fingulier; mais la féconde eft
longue au pluriel*
Le /final fe fait fentit en toute
circonftance.
CANCELLATION ; fiibftantif fé-
minin. Terme ufité à Boutdeatix
dans les bureaux du Courtage & de
la Foraine , pour exprimer la dé-
charge que le Commis donne aux:
Marchands de la foumiilion par eux
faite de produire , dans un temps
limité, certificat de l'arrivée ae-
leurs marchandifes aux'endroits Jpé- -
cifiés , ou de payer le quaxlniple-
des droits.
CANCELLÉ,ÉEv adjèftif Se parti-
cipe paflîf. f^oye^ CANCELtER.
CANCELLER j verbe aûif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fa cofrju-
gue comme chanter. Refcindere. Ter- -
me de Palais , qui fe dit de l'aétion.
de rendre un écrit nul en le barrant:
à traits de plume, ou en paflam le
canif dedans. On cancella la requête
& le contrat.
CANCELURE ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois des lignes qu'on ri-—
roit fur un aâre pour l'annuBet.-
CANCER; fubftantif mafculin. G7/7-
cer. Maladie des glandes , par la-
quelle elles fe tuméfient, fe dur-
ciffent , deviennent inégales , rabo- -
teufes & de couleur cendrée ou li-
vide, environnées rout autour de
f>lufieurs veines, & gonflées d^un
ang noir & limoneux;
On appelle ainfi cette efpèce de
tumeur, parce qu'elle eft à peu
près de- la figure- d'une écre-
vifle.
■ï Xoutei les ^ndes font iufcepti-
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5r44 CAN
bles d*une pareille imprefllion , tnaîs
particulièrement celles des mam-
melles y c*eft pourquoi les femmes
font fi (ouvent attaquées de cette
maladie.
On divife les cancers félon qu ils
font plus ou moins invétérés, en
cancer occulte, & en cancer ou-
vert ou ulcéré»
Le cancer occulte eft celui qui
ne s'eft point encore fait jour au
dehors , & on le rêconnoît à la tu-
meur, i la dureté, à la fenfibilité
de la partie qui fou vent, change de
couleur , devient noire & livide ,
& dans laquelle on relfent des bat-
temens très-douloureux.
Le cancer ulcéré fe çaraftérife
par les inégalités , & par quantité
de petits trous, defquels fort une
matière fordide , puante & gluti-
peufe, pour Tordinaire jaunâtre j
^ par des douleurs poignantes j qui
reflemblent aux plqiires que fe-
roient des milliers d*épingles y par
fa noirceur ,, par Tenflûre des vei-
ne$ de lulcère, nar la couleur noi-
râtre ôc le gonnemeot de la par-
tie.
La caufe immédiate du cancer
a été fort obfcure jufqu à préfent
Quelques-uns ont prétendu que c'é^
toient des vers qui dévoroient la
chair petit-à-pétit.
Si Ion réfléchit fut Tufage de la
partie qui eft attaquée du cancer,
on verra quelle neft deftiné^ qu'à
contenir une matière laiteufe à de-
mi-digérée qui $*y porte avant d'a-
voir pafl? par la circulation , & par
confequent ayant d'avoir éprouvé
de la part du cqsur & des vaif-
féaux toutes les altérations néceflai-
faires, pour en faire une liqueur
bien aflîmilée» Quand on goutte le
lait des mammelles d'une femme
dfUçaje^ PU Iç trpuvç ord(naire-
CAN
ment acide; il en eft de même ii
lait que l'on garde dans An vafe,
il s'en fépare la panie acide, &le
refte fe coagule en grumeaux , &
forme une malTe particulière: ce
aui fe pafle dans le lait confervé
ans un vafe, arrive précifément
dans la mammelle. Ce que l'on
dit ici" du cancer à la mam-
melle , doit s'entendre de celui qui
arrive dans routes les autres pat-
ties du corps : il eft vrai que l'a-
cide qui s'y rrouve, jie provient
point du lait , mais du chyle» qui
eft fujet à devenir acide, & par-
conféquetu i produire le cancer
qui le forme dans le refte du
coros.
(J'eft la partie acide qui fixe la
lymphe , & qui eft la caule de Tobf-
truétion, de la fuppuration & de
tous les accidens qui y arrivent : la
preuve que cette partie acide don-
ne naidance au cancer, fe. tire de
l'odeur acide qu'il répand ; & en
mcme-témps dé ce que cette mala-
die ne fe déclare que dans les hom-*
mes & dans les femmes délicatesj
qui ont prefque roujours les pre*
mières voies chargées d'un levain
acide.
Les caufes éloignées du cancer;
font les paflîons vives, tel qu'un
chagrin cuifant & violent, les coups,
les chûtes , le célibat, les alimens
groflîers & indigeftesj & quant à la
mammelle , le défaut d'évacuation
du lait qui fe fige ôc fe coagule
dans cette partie.
Il furvient fouvent, prefque tout
â coup,de8 tumeurs dures aux mam-
melles des filles qui entrent dans
l'âge de puberté j elles fe diflîpent
pour U plupart fans aucun remède ^
mais les progrès du cancer font ter-
ribles : les vaiflTeaux fains qui eqvî-
rofinçm fes bqrds, fe rompent i
force
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GAN
' force d*ctre afFoiblis par Timpétao-
fité du cours des liqueurs , & d'c-
- «e tiraillés par la tumeur qui s'c-
• lève de plus en plus. De-là naît la
çutréfaâion , qui produit une fanie
iubtile , acre , fétiae & cadavéreufe,
qui ronge , corrode , détruit les par-
ties voifines , fait circulairement &
profondément des progrès, en pouf-
fant de tous côtés vers les parties
voifines du cancer/des racines mali-
gnes auxquelles il eft fortement atta-
ché : fes lèvres fe renverfent & s'en-
6ent horriblement : on fen t^des dou-
leurs infupportables : la couleur du
cancer devient grife,livide,noire : il
furvient des hémorrhagies , des con-
vulfions, une fièvre lente, le ma-
rafme ou Texténuation de tout le
corps; la privation de lodoratjdes
callofiçés indolentes dans loreiUe ,
la lypothymie, la confomption &
la mort*
Les fujets bien conftitués fup-
portent aifément Un cancer occul^
te , tandis qu'il eft tranquille ; mais
dès qu'il vient à être agité, il fait
mille ravages.
Si le cancer eft petit, dit Boer-
haave^s'ilne fait que commencer,
s'il eft libre , bien htué , s'il ne tient
point d de grands vaifteaux , s'il eft
unique dans tout le corps & dans
un corps jeune & fain, enfin s'il
vient d'une caufe externe , il faut
l'extirper ou l'emporter fur le champ
avec le fer.
Les émoUiens , les emplaftiques j
les fuppuratifs, les matières acres,
celles qui excorient , les véficaroi-
res , les cauftiques font dégénérer
le cancer occulte en cancer ulcéré :
il faut donc s'en interdire l'ufa-
Si le cancer eft vieux , grand , ad-
hérent, fitué dans un lieu d'où l'on
«e puille l'extirper , s'il tient à de
Tome IF.
C A N 545
grands vaifleaux , ou s'il eft deiTus »
s'il a été produit par une caufe in^
terne, fi le fujet eft vieux, caco-
chyme , difpofé au cancer ou en eft
déjà atteint , il ne faut employer ni
fer ni médicamens ; car à moins
qu'on ne puifle en ôter la femence
avec la racine, il s'irrite, devient
plus malia, reflue en dedans , pro-
duit d'autres cancers , & augmente
ceux qui font formés.
Quoique l'illuftr^ Médecin , que
nous venons de citer, ne voye d'au-
tre moyen de guérir un cancer qu'en
l'extirpant, il eft cependant avéré
qu'on en a. guéri plufieurs en em-
oloyant les remècies imaginés par
MM, Lambergen , Médecm à Gro-
ningue, & Storck , Médecin i Vien-
ne : le premier confeille l'ufage in-
térieur de la belle-dame , & l'au-
tre celui de la ciguë. On peut fe
convaincre de l'importance de ces
découvertes,en prenant connoifiàn-
ce des effets falutaires qu*elles ont
Produits dans les circonftances ou
on en a fait ufage.
Cancer de Galien , fe dit d*un
bandage inventé par Galien , pour
les plaies de tète. Il eft à huit chefs »
fuivant la defcription de l'Auteur ;
mais ceux qui s'en fervent ^ ne le
font qu'à fix.
Cancer, fe dit, en termes d'Aftro-
nomie^ d'un des douze fignes du
Zodiaque , qu'on repréfenre fur le
globe^ fous la figure d'une écrevilîe»
Ce figne eft compofé de petites étoi-»
les difficiles à diftinguer, fi ce n'eft
la nébuleiife du cancer , qui eft un
amas d'étoiles moins fenubles que
celui des Pléiades : on le rencontre
à peu près en allant des Gémeaux
au Lion. La tête de l'Hydre eft au
midi du Cancer , entre Procyon &
Régulus , ou un peu plus méridio-
oale«
Zzz
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54^
CAN
Jupiter mit le cancer ou Técre-
viffe dans le ciel , pour avoir fervi
fes amours en retardant par fa pi-
3 lire , la fuite d'une Nymphe , fille
e Garamanche. Âmpelius rapporte
à Junon Tapothéofe de cet animal :
cette Dcefle , prétend-il, plaça Té-
crevifle dans les cieux , paur la rc-
compenfer de s'être fait ecrafer par
Hercules, ou elle voulut incommo-
der Quand il combattoit contre l'hy-
dre de Lerne. Tout le monde fait
3ue Junon , ennemie implacable
'Hercules , pourfuivoit partout ce
Héros , & fufcitoit des obftacles à
toutes fes entreprifes.
La conftellation du cancer com*
Î^rend aufli deux étoiles , qui repré-
entent les deux ânes que Jupiter
plaça dans le ciel , parce qu'ils
contribuèrent à la vi^oire de ce
Dieu contre les Géans, ou par leurs
cris , ou parce qu'ils fervirent de
monture à Vulcain & aux Satyres,
qui vinrent au fecours de Jupi-
ter.
Tropique 'du Cakcer, fe dit auflî,
en termes d*Aftronomie , d'un des
petits cercles de la fphère , paral-
lèle â l'équateur , ôc qui paue par
le commencement du ngne du Can-
cer. Ce tropique eft dans l'hémif-
phère feptentrional , à vingt-trois
degrés ôc demi de l'équateur.
La première fyllabe eft moyenne ,
& la féconde longue.
Le r final fe fait fentir en toute
circonftance.
CANCEREUX, EUSE; adjeftif , &
terme de Médecine. Il fe dit de ce
qui tient de la nature du cancer ,
qui a rapport au cancer. Une tu-
meur cancereufe.
CANCHE j nom propre d'une rivière
de France, qui a la fource en Ar-
tois , à deux lieues , fud-fud-eft , de
S. Pola 6c fon embouchure dam
CAN
l'Océan, à deux lieues au-defloHS
de Montreuil , après un cours d'en-,
viron douze liçues. Cette rivière
n'eft navigable que depuis Mon-
treuil.
CANCHEL 'y vieux mot qui fignifioît
autrefois enceinte , clôture de mues.
CANCHESj (les) Foyei Canas.
CANCHEU , ou Cantcheou i nom
propre d'une ville confidcrable de
la Chine, dans la Province de Kiao-
Jfi , fur la rivière de Can.
NCION AIRE i vieux mot qui stU
dit autrefois d'un recueil de chan-
fons.
CANÇON î vieux mot qui fignifioit
autrefois chanfon.
CANCRE i fubftantif mafcuUn. Ctf«-
cer. Efpèce d'écreviffe de mer ,qu on
appelle autrement Crabe. Voyez
ce mot.
Cancre, fe dit, par manière d'in-
jure^ de quelqu'un que fon avarice
rend méprifable. Il eft riche ^ mais
c*eft un vrai cancre.
Cancre , eft aufli un terme de pide
ou de mépris, par lequel on dé-
figne quelqu'un fans fortune, &
duquel on n'a rien à efpcrer ni à
craindre. Ce fera toujours un pauvre
cancre.
La première fyllabe eft longue 9
& la féconde très- brève.
CANDAHAR j nom propre d'une
grande & forte ville d'Afie, Capi-
tale d'une Province de même no© ,
fous la domination du roi de
Perfe.
Cette ville, qui eft lîtuée au qna-
tre- vingt-cinquième degré de longi-
tude , & au trente- troiuème de lati-
tude, eft peuplée de Marchands
très-riches. Les Indes, la Perfe &
le pays des Usbecks , y font un
commerce confidérable.
La Province eft bornée au nord
par le pays de Baie ^ à l'orient 9
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CAN
par la Province de Cabul j aa mîdî ,
par celle de fiukor , & une partie
duSegeftan; & à Toccident, par
diverles contrées du royaume de
Perfe, On y recueille les vivres né-
ceflTaires à la fubHftance des habi-
tans.
CANDARA ; nom propre d*une an-
cienne ville d'Afie, dans la Paphla-
gonie. Junon y éroit particulière-
ment révérée fous le titre de Can-
darcna.
CANDASA ; nom propre d'une an-
cienne ville d'Ane, qu Etienne le
Géographe place dans la Carie.
CÎANDE ; nom propre d'une ville de
France , en Tourame , fituée au con-
fluent de la Vienne & de la Loire,
à deux lieues^ oueft-fud-oueft , de
Saumur.
'CANDÉ ; nom propre d'une ville &
Baronie de France , en Anjou , au
confluent des rivières de Mandie
& d'Erdre, & à fix lieues, oueft-
nord-oueft , d'Angers.
CANDÉFACTION; fubftantif fémi-
nin, & terme dont fe fervent quel-
cjues Chimiftes y pour exprimer l'ac-
tion de faire rougir un corps au
feu.
CANDÉLABRE ; fubftantif mafcu-
lin. Canddabrum. Grand chande-
lier fait à l'anticjue. // y avoit des
candélabres dans tous les apparte-
mens.
Candélabre , fe dit auflî, en termes
d'Architeûure j d'une efpèce de
vafe fort élevé, en manière de grand
baluftre, qu'on met pbur amortilTe-
n^ent à l'entour d'un dôme, ou donc
on couronne le portail d'une églife ,
comme au Val-de-grace , à la Sor-
bonne , aux Invalides , &c*
La première fyllabe eft moyenne ,
la féconde brève , la troifième lon-
gue, & la quatrième très-brève.
CANDELARO j nom propre d'une
CAN 547
rivière dltalie , au royaume de Na-
ples , dans le Capitanate. Elle a fa
iburce dans l'Apennin , & fon em-
bouchure dans le golfe de Manfre-
donia.
CANDELETTE ; fubftantif féminin,
& terme de Marine. Il fe dit d'une
corde garnie d'un crampon de fer,
far le moyen duquel on accroche
anneau de l'ancre, quand on la tire
de l'eau pour la mettre en place.
CÀNDELIER y vieux mot qui fignî-
fioit autrefois la fête de la Chan-
deleur.
CANDELLE j vieux mot qui fignifioit
autrefois, Confrairie.
CANDELOR j nom propre d'une
ville de la Turquie ci' Ane , dans la
Natolie, fur la côte orientale du
golfe de Satalie.
CANDEUR i fubftantif féminin. Gz/i-
dor. Pureté d'ame.
La candeur fe manifefte & fe
peint dans les Difcours , dans les
aftions ,dans les yeux, fur la phy-
fionomie , dans le ton de voix , dans
le (îlence même , & jufques dans les
geftes qui échappent* Cette jeune
perfonne a bien de la candeur. Tous
fes procédés annonfoient fa can-
deur.
La première fyllabe eft moyenne,
la féconde longue.
Le r final fe fait fentit en toute
circonftance.
CANDI, lE; adjeftif & participe
pallif. Voye^ Candir.
CANDI Ai nom propre d*un bourg
d'Italie , dans le Milanez , à dix mil-
les de Verceil.
CANDlCH;nom propre d'une Pro-
vince d'Ane, dans l'empire duMo-
gol. Elle a la Province d'Agra^ au
nord i la rivière de Tapti , au mi-
di \ les Provinces de Berar & de
Malva à l'orienr j & le royaume de
Guzurate à l'occident Elle abonde
Z X z i j
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54» C A N
cnxoton, en ris, en indigo, fie il
s'y fabrique une très-grande quan-
tité de toiles peintes. Brampour
en eft la ville capitale.
CANDIDAT i fubftantif mafculin.
Candidatus. C'eft , en général , ce-
lui qui afpire à quelque Charge ou
Dignité j qui fe met fur les rangs
pour être élu.
Ce mot nous eft venu des Ro-
mains. Us défignoient ainfi tes Ci-
toyens qui fe préfentoient pour
remplir les Charges de Magiftra-
ture , parce qu'ils étoient habillés
de blanc ; qualificatif qu'on ex-
prime en Latin par le root Candi-
dus , d'où Candidatus &C Candi^
dat.
Le5 Magiftrats examinoient d'a-
bord fi ceux qui fe préfentoient
pour être Candidats , n'étoient
point flétris de quelque manière ou
autrement incapables de remplir la
Charge à laquelle ils afpiroient: fi
le Candidat étoit jugé digne de fe
mettre fur les rangs , il alloit pen-
dant trois jours de marché flatter
& carrefTer le peuple pour en obte-
nir des fufFrages. C'étoit un crime
originairement de les acheter par
des largefTes ; mais dans les derniers
temps de la RépubKque , on ne fe
fit pas même fcrupule de corrom-
pre les diftributeurs des bulletins ,
qui en les délivrant au peuple pour
le fcrutin , joignoient à chaque bul-
letin une pièce d'or, afin de déter-
miner le lufFrage en faveur du Can-
didat, dont le nom étoit écrit fur ce
bulletin.
Candidat , fe dit auflî dans les Fa-
cultés de rUniverfité de celui qui
eft fur les bancs pour parvenir au
Dodorat , ou i quelqu'autre gra-
d«.
La première fyllabe eft moyenne,
& les deux autres font brèves au
CAN'
fîngulier ; mais la dernlèreieft lon-
gue au pluriel,
CANDIDE ; adjedif des deux genres.
Candidus y ay unu Qui a de la can*
deur. Elle fe faifoit adorer par fes
manières douces & candides.
La première fyllabe eft moyen-
ne , la féconde longue > Se la troi^
fième ttès-brève..
Cet adjeftif ne doit pas réguliè-
rement précéder le fubftantif auquel
il fe rapporte. On ne dira pas une
candide ame j mais, une amc candie
de.
CANDIDIANA; nom propre d'une
ancienne ville de la bafTe Mœfie ,
dont il eft parlé dans l'Itinéraire
d'Antonin.
CANDIDIANO j nom propre d'une
rivière d'Italie , dans la Romagne.
Elle a fon embouchure dans le golfe
de Venife , au-delTus da lac de Claf^
fe. ^ :
CANDIE j nom propre d'une île con-
fidérable d'Europe, dans la mer Mé-
diterranée. Elle a environ denx cetu
lieues de circonférence. Sa ville ca-
pitale porte le même nom , & fe
trouve firuée au quarante-deuxiè-.
me degré cinqtiante-huit minutes
de longitude . & au trente-cinqaiè*
me vingt minutes de latitude.
Cette ville qui , avec l'île , eft:
fous la domination des Turcs > de-
puis i66c^ qu'ils s'en rendirent
maîtres y après une longue. & faiv
glante guerre j étoit fous les Véni-
tiens , grande , riche , commer-
çante & bien peuplée : mais le fiège
qu'elle a foutenu , l'an des plus
mémorable de ces derniers temps ,
l'a fingulièrement fait dccheoic de
fon ancien luftre , & la prefque
rendue déferre.
L'air qu'on refpire dans l'île de
Candie , eft très-fain , & les terres
y font très- fertiles. Elles prodaîrr
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CAN"
fent abondamment d*excellens
grains & des vins délicieux. On y
a d'ailleurs des bœufs y des mou-
ions , des volailles , des perdrix
rouges , des becaflTes , des becfi-
gues , des lièvres , de la cire , du
miel , des fromages , des huiles ,
de la laine , de la foie , &c.
Cette île compofoit autrefois le
Royaume de Crète, Ci fameux dans
lantiquité.
.CANDIOTE; fubftantif féminin , &
terme de Fleuri fte , qui fe dit d'un
anémone , dont le fond & la pelu
che font de couleur incarnate , &
les grandes feuilles d'un gris blan-
châtre.
CANDIOTS ; (les ) Habitans de Ille
de Candie.
CANDIPATNA; c'eft , félon Ptolé-
mée, le nom d*'une ancienne ville
de rinde , en-deça du Gange.
CANDIR , SE CANDIR ; verbe adif
& pronominal réfléchi de la fécon-
de conjugaifon , lequel fe conjugue
comme ravir. Il fe dit en parlant du
fucrcj de la préparation qu'on don-
ne à cette fubftance , quand après
l'avoir rendue liquide y on la fait
devenir en confiftance de glace.
Pour faire candir du fucre > on
le fond y & on le clarifie jufqu'à ce
qu'il ait acquis une confiftance dure
& tranfparente.
On dit auflî que des confitures
Je candijfcnt ; pour dire y qu'elles fe
gâtent , parce qu'alors le fyrop qui
devroit être beau & tranfparent ,
s'épaiffit & prend trop de confiftan-
ce.
Lapremière fyllabe eft moyenne,
& la leconde , dont le r final fe fait
toujours fentir , eft longue.
La quantité profodique des au-
tres temps de ce verbe fuit les
règles données pour la quantité des
temps pareils du verbe rayir. Voye\
Ç A N 549
au mot Verbe, les règles indi-
quées.
CANDIS y fubftantif mafculin , &
terme de Confifeurs , qui fe dit de
certaines confitures compofées ,
pour l'ordinaire , de fruits tout en-
tiers , fur lefquels on a fait candir
-du fucre , après qu'ils ont été cuits
dans le fyrop.
11 fe tait beaucoup de confitures
de cette efpèce en France , & en
Iralie , fur-tout à Gènes.
CANDO , ou CANDI j fubftantif maf.
culin. Mefure de longueur , donc
on fait ufage dans plufieurs con-
trées des Indes., & particulière*
ment à Goa, pour melurer les toi-
les.
Le Cando de Goa fait dix-fept
aunes de Hollande , & celui da
Royaume de Pégu fait l'aune de
Venife.
CANDOILE; vieux mot qui figni-
fioit autrefois chandelle.
CANDOU ; fubftantif mafculin. Ar-
bre des Indes Orientales , qui croît
particulièrement aux îles Maldives.
Son bois eft mou & fpongieux y ie%
feuilles reflemblent à celleç de no*
tre peuplier, & il ne porte aucun
fruit.
CANDROGARI j Pline place une an-
cienne ville de ce nom dans l'E-
thiopie fous TEgypte , au bord du
Nil.
CANDUL; fubftantif mafculin. Poids
dont on fe fert à Galanga & à la
Chine : il y en a deux du même
nom : le petit qui pèfe feize mans ,
& l'autre qui en pèfe vingt.
Canduloucani>ile , eft auflî le nom
d'une mefure des Solides, ufitée
aux Indes y à Cambaye & à Ben-
gale. Elle contient quatorze boif-
leaux , & fert à vendre le riz & les
grains.
CANDYj nom propre d'un Royatt-
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55Ô . . CAN
me d'Afie , qui occupe le milieu &
la partie la plus confidérable de Tîle
de Ceylan. Il eft borné au nord , par
les pays des Vannias & des Bedasjà
lonent par ceux de Trinquilimale ,
de Cotiâri , de Batecalo & la mer
des Indes y au midi & à l'occident,
Ear le pays de Mature ;^& celui de
i Cannelle.
Ce Royaume eft rempli de bois
& de montagnes, mais arrofc par
plufieurs rivières poiflbnneufes, qui
font croître le riz dont les Habi-
tansfont leur principale nourriture.
La ville capitale fe nomme auffi
Candy. Les peuples y font idolâ-
tres.
CANDYBA; c'eft, félon les notices
Eccléfiaftiques , le nom d'une an-
cienne ville épifcopale de Lycie.
CANDYS ; nom propre. Ceft , félon
. Pxolémée , une ancienne ville d'A-
He , dans la Médie.
CANE , fubftantif féminin. Anas.
Sorte doifeau aquatique, qui eft
la femelle du canard. Voye:i ce
mot.
Cane , fe dit auflî de certains oifeaux
aquatiques , dont il y a plufieurs ef
pèces qu'on diftingue par différen-
tes épithètes : ainu.
Cane du Levant y fe dit d'un oi-
feau , le plus petit de fon genre.
Son bec eft noir. Toute la partie
fupérieure de fon corps eft d'un
brun cendré : il a fur le dos l'ex-
trémité des plumes blanches y fur
les ailes une ligne large d'un pou-
ce , en partie noire , en partie ver-
te , ou de couleur d'émeraude , &
les deux côtés font blancs. Toute
la partie inférieure eft d*un blanc
tirant fur le jaune clair ; à la poi-
trine & au bas du ventre , fon plu-
mage eft mêlé de grandes taches
noires , & en aflez grand nombre :
fes jambes font d'un bleu clair ^ &
CAN
la membrane où tiennent fes doigts,'
eft noire. Cet oifeau fe trouve en
Angleterre , en Suède , & en Alle-
magne.
Cane haute sur les jambes, fe
dit d'un oifeau qui a le bec aigu ,
en partie noir , & en partie rouge »
le cou environné d'un cercle blanc,
le derrière d'un cendré blanchâtre,
le ventre blanc , & les ailes larges ;
les quatre dernières grandes plu-
mes font noires de part & d'autre t
. celles du milieu blanches , les jam-
bes menues & élevées, les pieds &
les membranes blancs,
Cane penelope , fe dit d*un oifeaa
3ui vole toujours autour des lacs &
es rivières : il eft moins gros que
le canard domeftique : il a le bec
gros , large , & de couleur plom-
bée , ainfi que les jambes & les pat-
tes : fon plumajge eft diverfifié par
des lignes noires & blanches : la
femelle eft entièrement fenablablc
au mâle.
Cane du Caire , fe dît d'un oifeaa
aquatique dont la ponte & les cou-
vées font confidérables : fa voix eft
fi rauque qu'on ne l'entend prefque
pas. Son gefte , fon port , (a confi-
guration j le goût de fa chair , tout
fait croire qu'il tient le milieu en-
tre loie , & le canard : cette cane
commençoit à être commune en
France , du temps de Bélon : elle
a les jambes courtes , fa couleur
eft fort variée ; il y a des mâles &
des femelles dont le plumage eft de
couleur blanche , ou de couleur
noire , ou de diverfes autres cou-
leurs ; mais il eft plus ordinaire-
ment noir & mêlé d'autres cou-
leurs j fon bec eft court , large &
crochu par le bout. Il a une crête
ou une tubérofiré rouge entre les
deux yeux , grofle comme une cé-
rife : le bord des yeux en eft éga-
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CAN
lement garni , & cette peau eft dure
comme du cuir.
Cane d*inde , fe dit d'un oifeau
dont la marche eft lente & la voix
enrouée. Cette cane eft plus grorte
de moitié que nos canes ordinai-
res j ayant d'ailleurs la même. fi-
gure Se les mêntôs inclinations. On
en compte de trois efpèces, oui
varient par le plumage & par les
crêtes ; la crête de celle de la pre-
mière efpèce eft compofée de plu
mes blanches j elle s'érend rout le
long de la tcte , & fe lève pendant
la colère de Toifeau y qui a fa tcte
rouge , dénuée de plumes jufqu'au
miheu du cou , l'œil jaune envi-
ronné d'un cercle noir , les extré-
mités des ailes & de la queue , d'un
vert brillant,& la peau des jambes,
brune tachetée de noir : la féconde
efpèce eft plus grande , & a la tète
blanche , la couleur du corps roufTe.
La troifîème efpèce a le corps cou-
vert de toutes parts de plumes
noires tachetées de blanc : les jam-
bes , le haut du bec &c la tubercule,
font d'un très-beau rouge.
On dit proverbialement , figuré-
• ment &c familièrement, que ^ae/-
quun a fait la cane ; pour cure ,
qu'il a fait voir qu'il craignoit dans
une circonftance où il devoir mar-
quer du courage.
La première fyllabe eft brève , &
la féconde très-brève.
CANÉE i ( la ) nom propre d'une ville
^ forte de l'île de (Jandie , fituée fur
la Mer, La campagne du voifina^e
eft fertile & riante : elle abonde
particulièrement en oliviers, en ci-
troniers , en vignes & en oran-
gers.
CANEL ; vieux mot qui fignifioir
aurrefois trame.
CANENTE; terme de Mythologie»
& nom propre d'une Nympijç 0q
CAN 551
de Janus &c de Veuille , qui mou-
rut de douleur d'avoir vu changer
en pivert, le Roi Picus fon mari,
Xar la Magiciene Circé.
NEPETIERE j fubftantif fémi-
nin. Oifeau aquatique de la gran-
deur d'un faifan , le même que le
canard de pré de France. ^oy<:j ce
mot.
CANEPHORE; fubftantif féminin^
& terme de Mythologie. Il y avoit
chez les Athéniens , deux jeunes
Vierges de qualité , qui parées fu-
petbement, portoient fur leur tête
quand on célébroit les Panathénées,
des corbeilles couronnées de fleurs
& de myrrhe , & remplies d'offran-
des deftinées pour le culte des Dieux
auxquels ces Vierges étoient con-
facrees. Le Temple de Minerve
étoit le lieu de leur ré/îdence.
CANÉPHORIES i adjedif féminin
pluriel , fubftantivement pris &C
terme de Mythologie. C'eft , feloi»
quelques-uns , des fêtes qui fe cé-
lébroient en Grèce , à l'honneur de
Diane , dans lefquelles les filles nu-
biles offroient à cette Déeffe des
paniers remplis de perits ouvrages
faits à l'aiguille, pour marquer que
le célibat les ennuyoit. D'autres di*
fent que les Canéphories faifoient
partie de la fête que les jeunes filles
célébroient la veille de leurs noces.
Elles alloient au Temple de Minerve
préfenter une corbeille doffran-
des , afin d'engager certe DéefTe à
rendre leurs maiiages heureux.
CANE^Wi fubftantif mafculin. Peau
de mouton très-fine qui fertà faire
des gants de femme. Ce font les
Peauflîers qui ont droit de lever le
canepin à Paris.
La première fyilabe eft brève , la
féconde très brève , & la troifième
moyenne au fingulier , mais longue
au plurieL
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551 CAN
CANESTEAU ; vieux mot qui fîgni-
fioit autrefois cchaudé, forte de pâ-
tifferie,
CANET ; nom propre d'un bourg &
vicomte de France , en Roulîîllon ,
fur la rivière de Te th, à deux lieues,
eft, de Perpignan.
CANETA ; nom propre d'une petite
rivière dltaiie, au Royaume de
Naples , dans la Calabre citérieure.
Elle a fon embouchure dans le golfe
de Tarente , à une lieue de Ca-
riari.
CANETO ; nom propre d'une petite
ville d'Italie j dans le Duché de
Mantoue , au confluent de la Chièfe
& de l'Dglio , & à vingt milles de
Crémone.
CANETON i fubftantif mafculin. Di-
minutif, qui fe dit du petit d'une
cane. Ces canetons jont excel-
le ns.
La première fyllabe eft brève ,
la féconde très-brève, &c la troifiè-
me brève au fingulier , mais longue
au pluriel.
CANETTE } fubftantif féminin. Di-
minutif, qui défigne une jeune
cane. Il y avait quatorze canettes dans
le nid.
Canette , fe dit auflî d'une cane de
la petite efpècç. Nous tirâmes queU
ques canettes.
Canette, fe dit encore, en termes
de l'Art héraldique , d'une cane
reprcfentée fans pied dans l'écu.
La première fyllabe eft brève , la
féconde moyenne , & la croifième
très-brève.
Il faudroit changer le c en it,
fupprimer un r qui êft oifif , don-
ner l'accent grave au pénultième
Cy Se écrire, d'après la prononcia-
tion, kanhe. Voyez OaTHOGRA-
PHE. .
CANEVAS ; fubftantif mafculin. Craf
fiortela. Sorte de groflTe toile claire ,
CAN
divifée en carreaux , & qu'on em"'
ploie ordinairement pour faire de^
ouvrages de tapifferie.
La plupart des canevas â tapif-
ferie , dont on fait ufage à Paris ,
fe fabriquent vers Montfort l'Ar
mauri.
Les canevas pour tapiflerie,
payent pour droits à l'entrée du
Royaume quatre livres par quintal ,
& trois livres dix fous i la for«-
tie.
On dit , tracer un canevas ; pour
dire , tracer un deflein fur un cane-
vas. Elle a fait tracer ce canevas par
un habile Artijfe.
Canevas , fe dit auflî d*une groCTe
toile de chanvre > écrue , dont on
fait ufage dans les piqûres de corps,
& pour foutenir des boutonnières
d'habits.
Canevas , fe dit encore de certaines
groffes toiles de chanvre très-fortes
& très-ferrées , avec lefquelles les
HoUandois font des voiles de na-
vire.
Canevas , fé dit figurément , en
termes de Mufique , des mots aux-
quels les Muficiens adaptent un air^
ians avoir égard au fens j mais feu*-
lement pour repréfenter la mefure
& le nombre des fyllabes que l'air
exige. Ces mots, fans fuite & fans
liaifon , fervent de modèle au Pocte
pour compofer ceux d'ime mefure
Sjareille, qui doivent former ua
ens.
Canevas , fe dit auflî des paroles
fuivies, ou de la chinfon qui fe
compofe fur un air.
Canevas , fe dit encore, dans le fens
figuré , du premier projet de quel-
que ouvrage d'efprit que ce foit. //
n*a encore que le canevas de fon dif-^
cours. Cet Avocat me fa voir le ca--
nevas de fon plaidoyer.
La première fyllabe eft brève,
la
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CAN
la féconde très-brève , & la troî-
fième longue,
CANEVASSIÈREi épithète attribuée
aux Marchandes Lingères de Paris ,
par leurs Statuts & Lettres de Maî-
trife.
CANEVIÈRE ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois chcnevière^
CANEYNE; vieux mot qui figni-
fioit autrefois un lieu rempli de ro-
féaux.
CANGA y nom propre d'une ville &
province d'Atie , au Japon , dans la
prefqu île de Niplion.
CANGEOUR ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois Changeur.
CANGERECORAj nom propre d'une
ville des Indes, en-deçà du Gange ,
dans le Canara , fur une rivière de
même nom , qui coule à l'extrémité
du Malabar.
CANGETTEj fubftantif féminin. On
donne ce nom , dans le Commerce ,
â une efpèce de petite ferge qui fe
fabrique en bafle Normandie , &
particulièrement à Cacn , où il
s'en fait une confommation confi-
dérable.
CANGEY; nom propre d'un bourg
de France , en Touraine , à deux
lieues, nordeft, d'Amboife.
CANGIANO j nom propre d'une pe-
tite ville d'Italie , au Royaume de
Naples, dans la Principauté Cité-
rieure, entre l'Apennin & la rivière
de Silaro.
CANGIER ; vieux verbe quifîgnifioit
autrefois changer.
CANGlVOURANjnom propre d'une
ville de la prefqu île de l'Inde , en
deçà du Gange, au Royaume de
Garnate, fur les frontières de celui
de Gingî.
CANGOXUMA; nom propre d'une
ville d'Afie , dans le Japon , fur la
côte occidentale de l'île de Bungo ,
^ cinq milles de Nangafaki.
Tome ly.
CAN 55$
CANGRI j nom propre d'une petite
ville de la Turquie d'Afie , dans la
Natolie, à la fource du fleuve Za-
carat, le Sangaris des Anciens.
Il y a une contrée de même nom
dans la Natolie , entre le Bofphore
de Thrace & l'embouchure du Za-
carat dans la mer Noire j mais c*efl:
Cangria qui en eft la ville capitale ,
& non Cangri.
CANGRI A j nom propre d'une ville
de la Turquie d'Afie , dans la Na-
tolie. C'eft la capitale du pays de
Cangri.
CANI. Foyei Cany. >
CANIARTj oifeau. rc>y^ Canard
COLIN : c'eft la même chofe.
CANIBOTE j vieux mot qui fignî-
fioit autrefois le tuyau du chan-
vre.
CANICA ; fubftantif féminin. On
donne ce nom , dans le commerce ,
à une efpèce de cannelle fauvage
3ui croît dans l'île de Cuba. Elle eft
'un goût approchant celui du gi-
rofle. La méaecine la fubftitue queU
quefois à la caffe.
CANICHE ; fubftantif féminin.
Chienne barbette. On m^a volé une
jolie caniche*
Les deux premières fyllabesibnt
brèves, & la troifième eft très-brè-
ve.
CANICl A ; nom propre d'une contrée
d'Afrique , en Barbarie , entre Tu-
nis & Alger. Il n'y a ni villes ni
villages , & les habitans y vivent
fous des tentes.
CANICIDE i fubftantif mafculin.
Drelincourt a fait ufage de ce mot
dans fes expériences anatomiques ,
pour exprimer la difledtion anato-
mique d'un chien vivant.
CANICLU \ nom propre d'une Pro-
vince de la grande Tartarie , à
l'oueft de celle de Tebeth. On y
voit un lac qui abonde en perles.
A aaa
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,54 cAisr-
Le^ mrqaoî&s y (ont auflî ttès-
communes y mais l'exportation de
cesefFers précieux eft défendue.
Les lions , les ours , les cerfs >
les daims , les chevreuils , &c. font
en grand nombre dans cette Pro-
vince.
Les peuples y font idolâtres ^ &
û l*on en croit le Vénitien Marco-
Paolo , ils ont Timpertinente cou-
tume de prêter pendant deux ou
trois jours , leurs lits , leurs femmes
8c leurs maifons aux étrangers qui
palTent dans leuc pays.
CANICULAIRE i ac^eûif des deux
genres* Canicularis. Il n'a d'ufage
qu'en parlant des jours où la cani-
cule domine.
Les peuples d'Egypte & d'Ethio-
pie commençoient autrefois leur
année aux jours camculaires. .
Les trois premières fyllabes font
brèves , la quatrième eft longue ,
& la cinquième très-brève.
CANICULE i fubftantif féminin. Cz^
nicula. Conftellation qu*on appelle
autrement le grand chien.
Les Grecs yétendoient que le
chien avoit été amfi nommé à caufe
de celui dont l'Aurore fit préfent à
Céphale , comme du plus vîte de
t;ou3 ks chiens \ Céphale voulut en
faire l'épreuve fur un renard , qu'on
diiK>it iurpalTer tous les animaux à
la courfe \ ils coururent tous les
deux fi long-temps ( & même fans
fe fatiguer ) q«e Jupirer voulut re-
compenfer ce chien en le plaçant
parmi les aftres*
On a attribué à la canicule les
grandes chaleurs , parce qu'elle fe
lèv^ &: fe concile avec le fbleil pen-
dant les mois der Juillet & d'Août.
£es anciens ont aufii attribué à
cette conftellation diverfes influen-
ces malignes , comme d'irriter la
bile, de rendre les animaux lan-
CAN
guiflans , de répandre des fièvre
ardenres & continues ^ des dyfien-
teties y des phrctiéfies j de donnes
la rage aux chiens » &c.
C'étoit pour détourner tous c^%
maux imaginaires , que les Romains
immoloient tous les ans un chien
roux à la canicule.
La vérité eft que cette conftel?
lation n'occafionne ni chaleurs , ni
maladies » ni aucun- autre effer fèn»
fible fur notre horifon.
Canicule , fe dit auili du temps où
l'on fuppofe que domine cette conf-
tellation. Nous partîmes pendant la
canicule.
Les trois premières fyllabes
font bièves, & la quatrième eft
très-brève.
CANIDE i fubftantif mafculin. Très-
beau perroquet de l'Amérique , qui
fe trouve particulièrement aux îles
Antilles, il eft de la gcofièur du
faifan j & toutes les plumes qu'il a
fous le ventre , fous les ailes fic^ fous
le cou y font de couleur aiuore ta-
bifée. Il a le deftiis du dos Se la
moitié des ailes d'un bleu célefte
& très-vif i la queue & les grandes
plumes des ailes , entremêlées d'un
incarnat fort éclatant , & la tête
couverte d'un petit duvet couleur
de lofe , marqueté de vert , de jau-
ne & de bleu qui s'étend en ondes
jufqu'au dos ^ fes paupières font
jaunes , & la prunelle de fes yeux
eft jaune & rouge y on voit fur fa
tête comme une toque de petites
filumes , de couleur de gris de per«
e.
CANIERS ; nom propre d'un bourg
de France , en Saintonge , Election
de Saintes. Les enviions abondent
en grains , en vins & en pâturages.
CANIF \ fubftantif mafculin. Petite
lame de fer ou d*acier , très-fine ,
très - tranchante > emmanchée de
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CAN
Sois , d'écaille , d'ivoire , &c. 6c
dont on fe fert pour tailler les plu-
mes. Ce canif ejt excellent.
Canif , fe dit auffi , en termes de
Graveurs en bois , d'un outil avec
lequel ils creufent diverfes patries
de leurs planches.
La première fyllabe eft brève ,
la féconde moyenne au fingulierj
mais celle-ci devient longue au plu-
riel.
Le /final fe fait fentir en toute
circonftance.
CANIFICIER ; fubftantif mafcuUn.
On donne ce nom dans les îles An-
tilles , au caflîer ou arbre qui pro-
duit la caflTe.
CANIGOU } nom propre d'une fa-
meufe montagne des Pyrénées ,
élevée de ouatorze cent quarante
tôifes au-defTus du niveau de la
mer. On y voit à huit lieues ,
oueft-fud-oueft , de Perpignan , une
Abbaye^ régulière de l'Ordre de
S. Benoît , laquelle jouit d'environ
^poo liv. de rente.
CANIN ; adjeûif mafculin , & ter-
me d'Anatomie. Il fe dit d'un muf-
cle qui s attache par une de fes ex-
trémités dans la fofle maxillaire , le
long du bord alvéolaire de la mâ-
choire fupérieure , au-deffus de la
dent canine » du voifinage de la*
quelle il tire fon nom : il fe termi-
ne par fon autre extrémité à la com-
miiTure des lèvres , & communi-
que avec les autres mufcles qui fe
trouvent en cet endroit. Ce mufcle
eft antagonifte du triangulaire , &
tire en haut la commiflure des lè-
vres.
CANINA^ nom propre d'une ville &
contrée de rAlbanie, près du golfe
de Venife.
CANINANA ; fubftantif mafcuUn.
Serpent d'Amérique, qui , quoique
trénimeux, fuit^ dif-on, i'iJJ^e> I
CAN 55,
& fc laiflè toucher & manier com-
me le chien, fans faire aucun mal*
Sa longueur eft d'un d deux pieds 2
il a le dos verdâtre & le ventre jau-
nâtre. Les Naturels du pays & les
Afriquaîns le mangent , après «lui
avoir coupé la queue. Les Indiens
s'en fervent comme nous faifons de
la vipère , dans la perfuafion qu'il
réfifte au poifon , & qu'il chaiu le
venin.
CANINE i adjeAif féminin, llfedic
de ce qui a rapport au chien : mais
il n'eft uficé qu'en ces deux phrafes,
faim canine , 6c dent canine. '
On appelle faim canine j une
faim dévorante , difficile â raflaf-
fier. Depuis huit jours il a une faim
canine.
On appelle dents canines > quatrft
dencs pointues «comme celles des
chiens. 11 y en a deux â chaque ma*
choire , dont une de chaque câté.
Elles font placées entre les incifives'
6c les molaires.
Les deux premières fyllabes font
brèves » 6c U troiiicme eft très-
brève.
CANIPSA ; nom propre d'une an-*
cienne ville de l'Arabie heureufe ,
fur le golfe P^rfique > à l'oueft «de
l'embouchure du fleuve Lar.
CANIRAM i fubftantif mafculin.
Grand arbre branchu » oui croîrau
Malabar. Ses feuilles d'une figure
oblongue , font placées par paire I
chaque nœud des petites branches :
des mêmes nœuds , naifTent ded
Heurs en parafol, iquatre, cinqou fix
pétales , pointues , peu odoriféran-*
tes , 6c de couleur de vert d'eau :
fon fruit eft une pomme ronde ,
lide , jaune j dont la pulpe eft blan-
che , mucilaginetife 6c couverte
d'une écorce épaifle & fri2J>le.
. Cette pulpe , les graines qu elle ren*
I f esme , & toutes les parties de ÏMf^
Aaaaij
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55^ CAN
bre , font très-amères au goût.
La racine prife infufée ou en dc-
coûion , parfe pour cathartique, &
bonne contre les fièvres pituiteufes,
la colique , les tranchées & le cours
de ventre : on Ternploie en fomen-
tation avec fucccs, contre la goutte y
Se on la mêle avec du lait de vache
pour en laver la tcte aux mélancoli-
ques ôc aux vertigineux.
L'ccorce de Tarbre » pilce & pé-
trie avec de l'eau de riz , eft falu-
taire pour arrêter la dyffenterie bi-
iieufe.
CANISCHA , ou cANisE : nom pro-
' pre d'une ville forte de la Dafle
Hongrie , dans le Comté de Sala*
var , fur la rivière de Sala , à fix
milles de Varadin.
CANISTRO y nom propre d'une pe-
tite ville de la Turquie d'Europe ,
dans la Macédoine , fur la côte de
l'Archipel , entre les golfes de Sa-
lonique & d'Aiomana.
CANISY 'y nom propre d'u» Bourg
de France , en Normandie , à une
lieue ôc demie» fud-oued, de Saint
Lô.
CANIVEAUX ; fubftantif mafculin
pluriel , & terme d'Architedure.
Ce font les plus gros pavés qui étant
aflîs alternativement avec les con-
tre-jumelles, traverfent le milieu
d'un ruiffeau , d'une rue , d'une
cour.
ÇANIVELLE ; vieux mot qui fîgni-
fioit autrefois chemife.
CANIVET y Foye^ Canidb , c eft la
même chofe>
CANLE y nom propre d'une petite
rivière de France , dans la Solbgne.
Elle fe jette dans la Loire , à deux
lieues au-de(!bus de Blois.
CANNA j Ptolémée place en Cappa-
doce » dans la Lycaonie , une an-
cienne ville de ce nom.
CA.tmA ^ efl^ auâi le nom d'une aa-
CAN
fcîenne ville que Pomponlus-Mel»
met dans l'ÉoUde.
CANNAGARA j nom propre. Ceft,
félon Ptolémée , une ancienne ville
de l'Inde , au-delà du Gange.
CANNAGE y fubftantif mafcuKn.
Mefurage des étoffes, toiles, ru-
bans , galons y &c* qui fe fait à la
canne- Le cannage l'a trompé.
La première fyllabe eft brève j la
féconde longue,, & la troifième du
féminin «très brève.
CANNAMELLE, ou canne de su-
cre. Foyer Sucre.
CANNARES j^ ( les ) peuples de l'A-
mérique méridionale, au Pérou,
dans l'Audience de Quito. Ces peu-
ples adorent le foleil, & avant l'ar-
rivée des Efpaenols , on voyoit chez
eux un Temple dédié à cet Aftre >
dont les murs étoient revêtus de
lames d*br , & les portes enri-
chies de peintures & d'émeraudes,.
On voit encore des reftes de ce fii-
Eerbe Edifice j mais on fe doute
ien que ces reftes ne font ni l'or
ni les émeraudes.
CANN E ; fubftantif féminin. Canna.
Rofeau féché dont on fait ufàge
pour s'appuyer en marchant. Voye^i
ROSEAIK
On appelle auflî canne , tout au-
tre morceau de bois ou d'aiure ma-
tière qui fert au même ufage. // lui
fit préjent d'une canne <tun beau jet.
Il vient d'acheter une canne^ à pomme
d'or. .
Canne d'Inde y Foye\ Balisier.
Canne de sucre , fe dit des rofeaux
qui portent le Aicre. Voye\ Su-
CAE.
Canne odoriférante j ^o/^jCa-
lamus aromaticus.
Canne, fe dit, en termes d'Archi-
teâure , d'une forte de grands ro-
feaux dont on fait ufage en Italie».
& dans le Levant y au lieu de dafè^
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CAN'
fes, pour garnir les travées entre
les cintres > dans la conftruâion des
voûtes. Celte efpèce de rofeaux
fupplée aulîî le chaume pour cou-
vrir quelques bâtimens de campa-
gne.
Canne , fe dit d'une mefure de lon-
gueur avec laquelle on mefure les
corps étendus , comme les draps ,
les toiles , les rubans , &c. Cette
mefure qui eft trcs-ulitée en Italie ,
en Efpagne , & dans les Provinces
méridionales de France , eft plus ou
moins longue en différens endroits.
En Provence , en Dauphiné , à
Avignon , à Montpellier , & dans
tout le bas Languedoc, la canne
contient une aune deux tiers de
Paris.
La canne de Touloufe , du haut
Languedoc , de Montauban , d'A-
.. gen , & de quelques villes de Guien-
ne , contient une aune & demie de
Paris.
La canne de Gènes eft plus courte
d'un pouce que celle de Provence.
La canne de Rome contient fix
pieds onze pouces de Roi , & celle
de Naples , deux aunes moins deux
dix-feptièmes d'aune de Paris.
Canne , fe dit de la chofe qui a été
mefurée avec ta canne. // lai man^
que une canne defatin.
Canne , s'eft dit autrefois chez les
Juifs , d'une mefure de fix coudées
hébraïques qui içvenoient à fix pieds
trois pouces.
Canne a vent , fe dit d'un inftru-
menc creufé intérieurement, parle
moyen duquel oh peut j fans faire
afage de poudre , chaÏÏer une balle
avec beaucoup de violence. Cet^n-
ftrument ne diffère de Tarquebufe
à vent , qu'en ce qu'il reftèmble
extérieurement à une canne.
Canne , fe dit dans les Manufaftnres
de. Soie > de certaines grandes ba-
CAN 557
guettes qu'on paffe dans les enver-
gures des chames . pour remettre
ou pour tordre lés pièces.
Canne, fe dit, en termes de Fon-
deurs , d'un inftrument de fer avec
lequel on braiFe les métaux en fu-
fion.
Canne , fe dit dans les Verreries j
d'une machine de fer, en forme dd
canne, percée dîwis toute fa lon-
gueur , avec laquelle .on foufïle les
bouteilles & autres ouvrages de ver-
rerie.
La première fyllabe eft brève, &
la féconde très brève.
Il faudroit changer le c en ^,
fupprimer un n qui eft oifif , 8c
écrire , d'après la prononciation ,
kane. Voyez Orthographe.
CANNÉ , ÊË j adjeftif & participe
palîîf. yoye-[ Canner.
CANNEBERGE j fubftantif féminin.
Plante qui rampe fur la terre , &
qui croit dans les marais &c autres
lieux humides. Ses tiges longues >
déliées , foibles , fonr revêtues de
feuilles prefque femblables à celles
du ferpolet. Elle porte des âeurs
purpurines , découpées ep quatre
parties , auxquelles fuccèdent des
baies rondes ou ovales , piquetées
de points rouges & ornées d'un om-
bilic purpurin , difpofé en croix..
Elles font d'un goût aigrelet, &
contiennent des femences me-
nues.
Les feuilles , les fleurs & les
baies de cette plante font déterfives
& aftringentes.
CANNELAS j fubftantif mafculin.
Efpèce de dragée compofée avec de:
la cannelle. On vante le cannclas de;
Milan.
La première fyllabe eft brive,»
k féconde très-brève,. & la troi*-^
fième longue.
CANNELÉ^ ÉEi adiedif & partir
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558 CAN
cipe paflif. F'oyei Canneler.
On appelle corps cannelés , en
termes a Anaromie 5 deux cminen-
ces , qu on remarque à la partie an-
térieure des ventricules du cerveau,
& qui font formées par Tentrelace-
ment de la fubftance médullaire,
& de la fubftance cendrée.
Cannelé , fe dit, en termes de TArr
héraldique , de Tengrelure dont les
pointes font en-dedans , & les dos
en-<lehors , comme les cannelures
des colonnes en Architecture.
Cannelé, fe dit aufli fubftantive-
ment d'une forte d'étofie de foie.
Vn cannelé uni , brodé*
CANNELER ; verbe aftif de la pre-
mière conjugaifonj lequel fi conju-
fue comme chanter, Scriars. Aâ:ion
e tracer ou de former des canne-
lures- U fe dit particulièrement en
termes d* Architecture , & en par-
lant de colonnes ôc de pilaftres :
ainfi Ton dit canneler une colonne j
un pilajlre j pour dire , creufer des
efpèces de petits canaux le long du
fût d'une colonne , ou du haut en
bas d'un pilaftre.
La première fyllabe eft brève ,
la féconde très-brève , & la troi-
fième eft longue ou brèves coipme
tious l'expliquons au mot Verbe ,
avec la conjugaifon & la quantité
profodique des autres temps,
Obfervez que le pénultième e des
temps ou perfonnes de ce verbe
prend le fon de Ve moyen , quand
il eft fuivi d'un e muet , jparce que
le génie de la langile ne (oufFre pas
régulièrement deux ^ de fuite ab-
fofumçnt muets. Dans je cannelé ,
la fyllabe ne eft moyenne.
CANNELLE ; fubftantif féminin.
Cinnamomum. C'eft Técorce d*un
arbre qui croît dans l'île de Cey lan ,
i8c qu'on appelle cannelier. Elle eft
mioce ^ noie » roulée en longaear^
CAN
d'une couleur jaunâtre , tirant fur
le rouge , d'une odeur & d'un goût
doux, piquant j aromatique Se très*
agréable.
U faut choifir la plus odoriféran*
te, en belles écorces, minces &
hautes en couleur.
Les Hollandois font parvenus i
fe rendre maîtres de tout le corn*
merce de la cannelle qui fe con^
fomme en Europe.
Les Portugais chaiTés de Cey lan
par les Hollandois , avoient jeté
dans le commerce une efpèce de
cannelle grife, qu'on appeloit coH"
nellt fauvage , qui croiOoit dans le
Royaume de Cochin , fur la côte
de Malabar : mais les Hollandois
jaloux de la confommation qui fe
fàifoit de cette cannelle Porrugai-
fe , s'emparèrent de Cochin en
i66\ ^ &c en firent arracher tous
les arbres qni la produifoient » de
manière que dès ce moment ils fu-*
rent, & ont toujours été depuis
fans concurrens pour la récolte &
la vente de ce geiire d épicerie.
On diftingue trois fortes de can«
nelles , la fine , la moyenne & la
groffièce. Cette diverûté a fa caufe
dans les différences qui font entre
les arbres d où on la tire , & qui
nailTent de l'âge, de la pofîtion^ de
la culture , &c. de chacun de ces
arbres. La cannelle grofiière eft
celle quon vend dans les bouti-
ques fous le nom de cannelle mat-'
te : c'eft l'écorce des vieux tï<x^% ;
elle eft bien inférieure à Tautre par
l'odeur , le goût & les propriétés ;
aiiffî la rejettent -on en Méde^
cine.
La canneUc eft , ièlon Diofcori*
de , échaufiante , émollietite & di-
geftive : «lie provoque les ârtnes :
on la prend avec la myrrhe, ou dam
<]uel<]tte li<}ueur appr<^riée»pD«KiuU
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CAN
ter Texpulfion du fcstus & l'éruption
des règles. Elle éclaircit la vue , &
accenuô^les humeurs épai0es & vif-
queufes. On la mêle avec du miel ,
& on rapplique fur le vifage & fur
la peau pour en effacer les taches :
elle eft làlucaire dans les toux , les
iluxions > les anafarques , les mala-
dies des reins, &c la difficulté d'uri-
ner.
Les Modernes Teftiment aroma-
tique , ftimulante , corroborative ,
cordiale, ftomachique^ ftipcique &
emraenagogue.
fioerhaave regarde la cMjpelle,
comme le meilleur de tous les aro-
mates. Il attribue fur-tout de gran-
des vertus à Thuile qu'on retire de
cette fubftance. Il y a peu de chofe ,
dit-il , qu on puiue lui comparer ,
quand ils agit de donner des Forces
à une femme qui en manque dans
fa groiTeûe , ou quand fon accou-
chement devient laborieux , ou
qu elle fe trouve épuifée après fa
délivrance , pourvu cependant,
qu'il n'y aie ni inflammation j ni
rupture , ni dilatation excelTive des
vailFeaux. Il ajoute qu'aucun remè-
de n'eft préférable à cette huile ,
dans les maladies de k matrice ,
qui proviennent d'un flegme froid
& muqueux. Mais comme ta can-
nelle a toutes les vertus des meil-
leurs aromates , elle en a auffi les
inconvéniens. Si vous l'employez
mal à propos , elle difpofe l'eûo-
mac à l'inflammation en crifpant
les fibres , & en reflerrant les ori-
fices des glandes ftomachales ^ ce
qui diminue la quantité du fuc di-
geftif , ôc trouble le jeu de la ma-
chine : fon ufage exceflif rend
d'ailleurs les fucs trop acres & trop
épais ; ce qui caufe fouvent des ma-
ladies chroniques.
, La cannelle pye pour droits à
CAN 55,
l'entrée du Royaume , vingt - fept
livres par quintal , fuivant le tanf
de i46^
On appelle champ de la cannelle^
cette contrée de l'île de Ceylan^
qui s'étend depuis Negambo , juf-
qu'à Gallières. C'eft là où croiuent
les canneliers , d'où les Hollandois
tirent toute la cannelle qu'ils ven-
dent aux Nations.
Eau de cannelle, fe dit de la com-
position fuivante :
Prenei une demi-livre de meil-
leure cannelle gro/fièremenr con-»
caffée : laiflez-U en infufion pen-
dant deux jours dans rrois livres de
bon vin blanc : mertez le mélange
dans une cucurbite de verre ou de
grès : adaptez un chapiteau à la
cucucbite avec fon récipient : lut-
tez les jointures , & faites difliller :
vous obtiendrez une eau blanchâ-
tre , qui fera l'eau de cannelle , &c
que vous garderez dans une bou-
teille bien bouchée.
Cette eau eft bonne pour forti-
fier le cœurj l'eftomac & le cer-
veau : elle diflipe les vents , aide à
la dieeftion , & provoque les règles
& 1 accouchement. On la donne
depuis une drachme jufqu'à une
once.
Cannelle , fe dit, en termes d'Ai-
guilletiers , d'une pettte cannelure
qu'on remarque à cnaque côté de la
tête des aiguilles à coudre ou à ta-
piflerie.
Cannelle , fe dit, en termes de Bou-
tonniers , d'un morceau de bois
percé en rond par le milieu, qui fe
met dans le trou de la jatte , afin
d'empccher que l'ouvrage ne s'en-
dommage en flottant contré les
bords.
Cannelle, fe dît , en termes de Ven-
danges , d'un morceau de bois creu-
fe qu'on met à une cuve, afin d'en
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^So CAN
faire fortir le vin quand on a foulé
. le caiûn.
Cannelle , fe dit auflî en termes de
, Tonneliiers & de Marchands de
vin , d'un robinet de cuivre qu'on
met à un tonneau pour en tirer le
vin j en tournant la clef de cuivre
qui y tient , & par le moyen de
laquelle on ouvre & Ton bouche le
partage.
La première fyllabe eft brève,
la féconde moyenne, & la troifîè-
me très-brève.
Il faudroit changer le c en ^ ,
fupprimer un /z & un / qui font
• oiiîfs j donner l'accent grave au pé-
nultième c , & écrire , d'après la
prononciation , kanèle. Voyez Or-
thographe.
CANNELLIER ; fubftamif mafculin.
Arbre dont on tire la cannelle. 11
croît à la hauteur de trois ou quatre
toifes : fes racines font couvertes
d'une écorce qui a une odeur de
camphre. Son bois eft dur intérieu-
rement , blanc & fans odeur : ks
feuilles alTez femblables à celles du
laurier & du malabratum , en diffè-
rent par leur odeur dé cannelle. Cet
arbre porte des fleurs petites j étoi-
lées, blanchâtres , à ux pétales , &
difpofées en gros bouquets à l'ex-
trémité des rameaux : elles ont une
odeur admirable , Se qui fe fait fen-
tir en mer,à plufieurs milles de dif-
tance du rivage , lorfque le vent
fouffle de terre. Aux fleurs fuccè-
dent des baies ovales , longues de
quatre à cinq lignes j d'un brun
bleuâtre , & tachetées de points
blanchâtres.
Dans la faifon où la fève eft abon-
dante, on détache l'écorce des pe-
tits cannelliers de trois ans ; on
jette l'écorce extérieure qui eft
épaifle, grife & rabotteule. On
coupe par lames , longues de trois
CAN
1 quatre pieds , l'écorce întérîeiird
qui eft mince ; on lexpofe au fo-
leil , & elle s'y roule d'elle-même
de la groiïeur du doigt j c'eft ce
qu'on appelle la cannelle. Voyez ce
mot.
Le Canncllicr ne fe trouve plus
que dans l'île de Ceylan , où les
Hollandois le laiffent croître dans
une efpace d'environ quatorze
lieues , le long de la mer. Il mul^
tiplieroit Hngulièrement , fi on ne
l'en empêchoit pas : mais l'expé-
rience a prouvé que cette étendue
dettprrein fuffifoit pour fournir la
cannelle néceflaire aux diverfes Na-
tions qui confomrnent ce précieux
aromate.
CANNELUDE , ou CANNELADE;
fuljftantif féminin , & terme de
Fauconnerie qui fe dit d'une efpcce
de curée , compofée de cannelle de
fucre & de moelle de héron. On la
donne à l'oifeau pour le rendre plus
ardent au vol du héron. .
CANNELURE ; fubftamif féminin.
Scriatura. On donne ce nom aux
petits canaux creufés fur des colon-
nes ou des pilaftres.
Cannelures a cotes , fe dit de cel-
les qui font féparées par des liftels
de certaine largeur, ornés quelque-
fois d'aftragales , comme aux deux
colonnes du Sanâruaire de l'Eglife
de Sainte Marie de la Rotonde à
Rome.
Cannelures avec rudentures, fe
dit des cannelures remplies de bâ-
tons , de rofeaux ou de cables y
jufqu'au tiers du fût de la co-
lonne.
Cannelures de gaines , de terme,*
ou console , fe dit de celles qui
font plus étroites en bas qu'en
haut.
Cannelures a vive arrête, fedit
de celles qui ne font pas féparées
par
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CAN
par des côtes. Elles font propres i
l'ordre dorique.
Cannelures oRNéBS;i fe dit de cel-
les qui ont des petites branches ou
bouquets de laurier, de lierre, de
chêne, ou d'autres ornemens, dans
la longueur du fôt de la colonne , ou
feulement par intervalles.
Cannelures xoRSEs^fe dit de celles
3ui tournent en ligne fpirale autour
u fût d*une colonne.
Cannelures plates , fe dit de celles
qui font faites en manière de pans
coupés , an nombre de feize , com-
me rébauche d*une colonne dori-
que. On peut aufli appeler cannelu-
res plates , celtes qui font creufées
carrément en manière de petites
faces ou demi-batons dans le tiers
du bas d'un fut, comme aux pi-
ladres Corinthiens du Val-de-Grace
i Paris.
Cannelures , fe dît aufli , en termes
de Conchyliologie , des petits ca-
naux eraves fur la fuperncie d'une
coquille.
La première fylkbe eft brève, la
féconde très -brève, la troisième
longue , & la quatrième très-brè-
ve.
Il faudroit changer le c en X:,
fuporimer un n qui eft oifif , &
écrire, d'après la prononciation ,
kanclurc* Voyez Orthogra-
P H E
CANNEQUINj fubftantif mafculin.
Les Négocians donnent ce nom aux
toiles de coton qui viennent des In-
des , & dont le commerce fe fait
fur la côte de Guinée.
CANNER \ verbe adif de la première
conjugaifon ^ lequel fe conjugue
comme chanter. Terme de Com-
merce , qui fe dit , dans les lieux où
la canne eft en ufage , de l'aâion dd
mefuret les étoiFes avec cette me-
fure. C'eft ainfî qu'on dit auDer p
Tome IF. ^
CAN 5(Çî
dans les Heux où Ton fe ferc de
l'aune.
CANNES \ nom propre d'un lieu cé-
lèbre par la vidoire mémorable
qu'y remporta Annibal fur 1« Ro-
mains , & qui mit Rome à la veille
de fubir les Loix de Carthage. Ce
grand événement arriva la troi^è-
me année de la féconde guerre Pu*
nique , l'an 5 5 S , depuis la fonda-
tion de Rome.
Cannes , eft auffi le nom d'une ville
maritime de France > en Provence ,
à trois lieues & demi » nord-^ft , de
Frejus. On en tire quantité d'an^
chois & de fardines falées.
CANNETILLE ; fubftantif féminin.
Petite lame très-fine , d'or ou d'ar-
gent tortillé. On fait ufage de can-
ne tille dans les broderies , les cré-
pines & autres ouvrages de ce gen-
re.
Ce font les Paffementiers-Bou-
tonniersqui fabriquent & emploient
la cannetiUe à Paris.
CANNETTE ; fubftantif féminin.
C'eft, dans les Manufaârures de foie,
tin petit tuyau de buis ou de ro-
feao, fur lequel on met la foie
pour la trame.
CANNBTT£,eft auffi lenomd'une ville
du Pérou, dans l'Amérique méri-
dionale, à vingt -cinq lieues de Linia.
Son territoire eft fingulièrement fer*
tile en froment.
CANNEVAROLE; fubftanrif maf-
culin. Oifeau qui ne diffère de la
figure du roffignol qu'en ce qu'il eft
moins ^ros & moins roux. Il ni-
che dans le chanvre.
CANNEY; nom propre d'une îled'E-
cofle , Tune des Wefternes.
CANNIBALES j ,( les) peuples d'A^
mérique , accufés de fe nourrir de
chair humaine. Voyc{ Caraïbes,
c'eft la Aième chofe.
CANNIS-METGARA : nom piopre
Bbbb
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^6% CAN
d'une petite ville d'Afrique , dans
la plaine de Zuaga, à quinze milles
de Fez.
CANO y nom propre d'une ville ca-
pitale d'un royaume d'Afrique de
même nom , borné au nord par les
déferts des Lumptunes y à l'orient ,
par le royaume de Bournou 'y au
midi j par ceux de Zanfara , de Zeg-
zeg & de Ghana i & à l'occident,
Ear celui des Agades. On dit que
i ville de Cano eft peuplée de ri-
ches Négocians , au refte ce pays
eft peu connu.
CANOBIO 'y nom propre d'une petite
ville d'ItaUe, au duché de Milan,
fur le lac majeur , à fix milles de
CANOGlZAjc'eft, félon Ptolcmée,
une ancienne ville de l'Inde au-delà
du Gange.
CANOGNE ,CANONE ; vieux mots
qui fignifioient autrefois Chanoine.
C ANOISIÉ i vieux mot qui fignifioit
autrefois Chapitre de Chanoines
CAN OLE i vieux mot qui fignifioit
autrefois trachée-artère.
CANON y fubftantif mafculin. Ce
mot tiré du grec , fignifie règle. Il
eft ufité dans l'Egli/e^ pour défi-
gner les décifions qui règlent la foi
& la conduite des Fidèles. Ces dé-
cifions font tirées ou des Conciles ,
ou des Décrets des Papes j ou du
fentiment des Saints Pères j adopté
dans les livres du Droit Canon.
On peut diftinguer les canons qui
regardent la foi, & ceux qui ne
concernent que la difcipline. Les
premiers font reçus fans difficulté
par l'églife univerfelle , quand ils
ont été faits dans un Concile gé-
néral.
Les Capons de pure difcipline ,
font obfervés par toute l'Eglife , ou
n'ont lieu qu'en cerraines églifes par-
ticulières* lis font de droit apofto-
CAN
lique,ou ils ont été établis par des
Conciles œcuméniques , ou enfin
ils font obfervés en verm d'un
ufage généralement reçu.
Un Canon concernant la difci-
pline, n'a, fuivant nos maximes, au-
cune autorité en France, s'il n'a
été accepté expreflement par les Pré-
lats & par le Roi , proteé^eur de la
Difcipline eccléfiaftique. Les Ca-
nons mêmes des Conciles généraux»
ne font point exceptés de cette règle*
Il s'eft fait diverfes collerions
des Conciles, où l'on aconfervé les
Canons. Ils font pour l'ordinaire
conçus en formes de loix , en ter-
mes impératifs, & quelquefois con-
ditionnels ; mais toujours expri-
mant la peine à laquelle doivent
être fournis ceux qui les violeront.
Lorfquil s'agit du dogme, la peine
infligée eft Tanathème ou l'excom^
nvunication.
Canon de la paix et de la tREVE,
fe dit d'un canon fait & renouvelle
dans plufîeurs Conciles depuis le
dixième fiècle , contre les déiordres
que caufoient les guerres partico-
lièjres de diflFérens Seigneurs.
Canon, fe dit parmi les Religieux»
du livre qui contient la règle & les
inftituts de l'Ordre»
Canon , fe dit du catalogue ou font
les noms des Saints canonifés.
Canon des Juifs, fe dit du catalo-
gue des livres de la foi des Juifs,
fixé & déterminé par 1 autorité de
la Synagogue après leur captivité.
Il eft compofé oe vingt-deux livres,
dont S. Jérôme fait rénumération
fuivantej la Genèfe, l'Exode, le
Lévitique , les Nombres , Iç Deu-
téronome , Jofué , les Juges , aux-
quels on }oint Ruth» Samuel, les
Rois , Ifaie> Jérémie avec fes la-
mentations , Eïéchiel , les douze
petits Prophètes ) Job> les Pfeain
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CAN
mes , les Proverbes , l'EccIéfiafte , le
Cantique des Cantiques , Daniel ,
les Paralipomènes, Éfdras, Efther.
Selon le témoignage de S. Irénée ,
de Tertullien , de S. Clément d'A-
lexandrie» & de tous les Doûeurs,
Efdras eft l'auteur de ce canon , c*eft-
â-dire , qu'il a réduit en un corps
tous ces livres , après les avoir exa-
minés & cotrigés.
Les Juifs ont toujours compofé
leur canon de vingt-deux livres,
ayant égard , comme TobCerve S.
Jérôme , arf nombre des lettres de
leur alphabet, dont ils faifoient
ufage pour les défigner. Quelques
' Rabbins en ont compofé vingt-qua-
^ tre, d'autres vingt-fept j mais fans
y introduire d'autres livrer, ils en
partageoient feulement quelques-
uns : par exemple , ceux qui en comp-
toient vinc^t-quatre , féparoient les
• lamentations de la propnétie de Jé-
rémie , & le livre ae Ruth, de ce-
lui des Juges , & ils répétoicnt trois
fois la lettre Jod. Ceux qui en
<omptoient vingt-fept, féparoient
en fix nombres les livres des Rois
& des Paralipomène ; & pour les
défigner , ils ajoutoient aux vingt-
deux lettres , les cinq finales con-
nues de tous ceux qui coimoiflènt
l'alphabet hébraïque.
Canon des Chrétiens , fe dit des
livres de l'ancien & du nouveau
Teftament , dont le total eft ap -
Îelé Ecriture fainte. Le Concile de
>ente en a fait le dénombrement
que voici pour l'ancien Teftament.
I**. les livres de la Loi, qui font
la Genèfe , l'Exode , le Lévitique ,
les Nombres , le Deutéronome. i^.
les livres d'Hiftoirc qui renferment
. Jofué , les Juçes , Ruth , les quatre
livres des Rois^ les deux Paralipo-
mènes,les deux Efdras, les livres
deXobie^ de Judith ^ de Job^ les
CAN 5tÎ3
•deux livres des MachaSées. j^. Le«
livres Moraux qui compofent cent
cinquante pfeaumes , les paraboles
ou proverbes de Salomon , TEcclé-
fiafte,le Cantique des Cantiques,
laSagefle, TEccléfiaftique. 4^. Les
Livres prophétiques , qui fontcom-
pofés des quatre grands Prophètes j
lavoir, Ifaïe, Jérémie, auquel Bs^-
ruch eft Joint j Ezéchiel & Daniel }
& de douze petits Prophètes , qui
font Ofée, Joël, Amos, Àbdias,
Jonas , Michée , Nahum , Habacuc ,
Sophoniej Aggée , Zacharie & Ma-
lachie.
Les livres du nouveau Teftament
font 1^, les quatre Evangéliftes ,
S. Mathieu, S. Marc, S. Luc &
S. Jean. 1°. Les aftes des Apôtres.
3^. Les Epîtres des Apôtres, dont
quatorze ae S. Paul , favoir une aux
Romains, deux aux Corinthiens,
une aux Gala tes ,une aux Ephéfiens ,
une aux Philippiens, une aux Co-
loffiens , deux aux Theflaloniciens,
deux à Timochée , une à Tite , une
. à Philémon , & une aux Hébreux.
Il y a encore fept autres Epîtres -ap-
pelées Catholiques y favoir une de
S. Jacques, deux de S. Pierre , trois
de S. Jean , & une de S. Jude. L'A-
pocalypfe de S. Jean forme le der-
nier livre.
Canons des Apôtres, ou Canons
APOSTOLIQUES , fe dit du recueil
des Canons ou Loix eccléfiaftiques
des premiers Hècles. Celui que TE-
glifci grèque reçoit , en renferme
quatre-vingt-cinq : celui de TEglife
latine , cinquante feulement : on les
appelle Canons apofioliques ^ parce
3ue quelques-uns ont été faits par
es Evêques qui vivoient peu de
temps après les Apôtres , & qu'on
nommons Hommes apofioliques. Ils
font fort anciens, 6c fe trouvent
cités dans les Conciles <le Nicce ,
B b b b i j
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j^4 CAN
dVVnrioche, de Conftantinople > &
par plufieurs Auteurs , fous le titre
de Canons anciens , de Canons des
Pères y &c de Canons Eccléjiajliques.
On lésa long -temps faulTement at-
tribués au Pape S. Clément, troi-
fième fucceflTeur de S. Pierre , eom-
itie les ayant reçus de ce Prince
des Apôtres. Les offrandes d'épis
nouveaux & de raifins fur Tautel ,
& de rhuile pour le luminaire , les^
noms de Lecteur , de Clerc , de
Métropolitain , dont il eft queftion
dans ces Canons, prouvent qu'ils
font poftérieurs, & Ion convient
aujourd'hui qu'on doit fixer l'épo-
que de ce recueil à la fin du troi-
hème fiècle. Les Papes Damafe &
Gelafe Tavoient condamné comme
apocriphe : Léon IX en a excepté
cinquante Canons qui font d une
grande autorité dans l'églife d'Oc-
cident , furtout depuis la traduâion
latine , que Denis le Petit en don-
na vers le commencement du fixiè-
me fiècle.
Canons piNiTENTiAux., fe dit de
ceux que les Conciles de Nicce , de
Gangres, d'Arles , de Laodicée dref-
sèrent pour régler les divers genres
de pénitence qu'ils imposèrent pour
certains crimes. S. Baille & S. Gré-
goire de Nice firent un corps de
tous ces Canons, pour établir par-
mi les Evêques d'Orient , une con-
duite uniforme : on les trouve dans
leurs épîtres canoniques. Les Evê-
ques d'Occident le firent de mê-
me, comme il paroît par le pénir
tenciel Romain , qui elt très-ancien.
Voici quelques-uns de ces Ca-
nons.
Pour avoir abandonné la fôica«r
tholique, dix ans de pénitence.
Pour avoir fait aes* enchante^
Biens> & exercé l'arcmagique » fept
ans.
CAN
Pour avoir confultf les Devins,
ou employé l'art magique , cinq
ans.
Pour s'ctre parjuré ou avoir porté
quelqu'autre àfe parjurer^ quarante
jours au pain & à l'eau, & les fept
années Suivantes en pénitence.
Pour avoir juré le nom de Dieu-
une fois 9 fepr jours au pain & à
l'eau.
Pour œuvre fervilè le Diman-
che , trois jours au paiii & â l'eaui
Pour avoir Mrlé à l'Eglife pen-
dant L'Office Divin / dix jours au
pain Se à l'eau.
Pour avoir violé le jeune du Ca-
rême , autant de fept jours de jeune,
que de jeunes violés.
Pour s'itre procuré l'avortemenç^
trois ans de pénitence , 6c dix an5
pour avoir tué fort enfant.
Pour avoir tué un homme de
propos délibéré, pénitence toute la*
vie 'y dans un premier mouvement
de colère , trois- ans..
Pour avoir confeitlé un homici-
de, fept ans, dont quarante jours
an pain & à l'eau.
Pour un vol capital, cinq ans},
s'il eft peu confidérable , un an.
Pour l'ufure , trois ans de pénî-
tence, dont un an au pain Se à l'èau.
Pour la fornication fimple , trois
ans , Se pour le défit , deux ans.
Pour l'adultère, dix ans.
Pour le crime d'un homme non.
marié ^vtc une femme mariée^
fept ans.
Pour rîncefte avec deux fœurs,.
toute la vie.
Pour s'être fardée dans la vue de
plaire , trois ans.
Pour s'être mafqué, ou fait des
dànfes publiques devant une églife ,
ou un jour de fece , r rois ans.
Pour: avoir par négligence laiiTé
mourir ion. efi^a^ Uns ba^oêaàe.
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CAÏT
xt<Às ans de pénîr€nce> dont an anl
au pain & à l'eau;
Pour faux témoignages en Jufti-
ee , ou calomnie > fept ans.
Pour avoir defiré injuftement le
bien d^aucrui » trois ans.
Pour le crime de Sodomie>quinze
ans.
Cette févérité dans la difcipllne
de TEglife , dura Jufqu*au temps
des Croifades j mais alors au lieu
de peines canoniques , on impofa
aux pécheurs l'obligation d'alFer
combattre les Infidèles , ou de
contribuer aux frais de guerre.
Canon Paschal , fe dit d'une table
ou par un cycle de dix* neuf ans ,
on marque le jour de Pâques & des
autres fctes mobiles.
Canon de i. a Messb , fe dit >.de spa-
roles fecrctes de la Mefle ^ depuis la
Préface jufquauP^rerjau milieu def-
quelles le Prêtre faitlaConfécration.
C'eft THiftoire de l'inditution de
BEuchariftie , rapportée par les
Evangéliftes , & la règle de la Con-
fecration. Ce Canon eu très- an-
cien , & S. Ambroife le rapporte
prefque tout entier dans la Liturgie.
Quelques-uns difent que S. Jérôme
le mit dans Tordre q^ie nous l'avons,
à. la réquifition du Pape Damafe :
d'autres l'attribuent au Pape Sirice ,
2^ui vivoit fur la fin du quatrième
ècle. Le Concile de Trente -dit
qu'il a été dreflé par l'Eglife , &
qu'il eft compofé des paroles de
Jefus-Chrift , de celles «s Apôtres
&c des premiers Pontifes qui cmt
gouverné l'Eglife.
Droit canon j ou canonique , fe dit
d'une coUeâion de règles tirées
de l'Ecriture Sainte,, des Conciles >
des. Décrets Se Cbn(titutions des
Papes, des fentimens des Pères de
l'églife , & de Tufage approilvé &
xe^u par la Tradition.
CAN f65
Le Droit canon , dont Tobjct eft
d*établir les règles de la foi & de
la diicipline de l'Eglife , fe divife
communément en Droit écrit &
Droit non écrit. Le premier eft ce»
lui qui a été rédigé pat écrie , en
vertu de Tautoritc publicpiei raarre
eft celui qu'un long ufage a intro-
duit, & qui confifte en maximes ou-
en traditions bien établies.
On diftingue auflî deux fortes de
Droit canon écrit, les faintes Ecri-
tures & lesdanons. Les faintes écri-
tures font celles que renferment*
l'ancien & le nouveau Teftament y.
Se qpi font du nombre de celles*
que le Concile de Trente a réçies*
l^s Canons font des règles, tirées j,
ou. des Conciles, ou des Décrets &
Epîtr es décrétâtes des> Papes, x^adu'
fentiment des Saints Pères , adopte
dans les livres du Droit canon. Les-
différentes colleâ:ions,qui entrenr
dans le corps du Droit canoniqtie ,.
font les décrétales de Grégoire IX ,
le Texte de Boniface VUl, tes Clé^
mentines ,les Extravagantes de Jetn^
XXII , i3^ les Extravagantes corn*-
munes.
Comme en matière de difcipline,
cbaque Eglife aides ufage&diâFérens».
on peut encore diftinguer le Droit
Canonique commun Se le Droit
Canonique particulier. Les libertés^'
de TEelife Gallicane 3^ les capitu-
laires de nos Rois, compofent le
Droit Canonique ^ticuUer de la-
. France..
On appelle Droit Canonique Ro-^
\mà^n , le corps des loix ' publiées
par les Papes , dont le premier objet
a été , comme Princes temporels,
de faire une loi pour tous leurs fu-*
jets laïcs Se: eccléfiaftiques , fur
toutes: fortes de matières civiles &
. criminelles. Ils ont eu pour fécond
objet», comme. Evcqoes de Rome ^
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j66 C A N
& comme chefs de l*Eglife,cle don-
ner aux fidèles des principes en ma-
tière de doftrine , conrormément
aux loix de Dieu & aux décifions
de l'Eglife. Leur dernier otjet a
été de donner^ aux EccléHaftiques
des règles de difcipline ^ mais le
Droic Canonique Romain a fouf-
fert à cet égard bien des change-
mens , félon la différence des temps,
des perfonnes Se des pays.
Canon , s'eft dit , dans la mu/ique
ancienne , d'une règle ou méthode
par laquelle on déterminoit les in-
tervalles des notes.
Canon y fe dit » dans la mudque mo-
. derne , d'une forte de fugue qu'on
appelle ptrpctutUc y parce que les
parties partant l'une après l'autre ^
répètent fans cefle le mcme chant.
Canon , fe dit , en termes de Géo-
métrie & d'Algèbre , d'une règle
générale pour réfoudre plufieurs
queftions d'un même genre. C'eft
, ce qu'on appelle plus ordinairement
méthoic & formule.
Canon NATtTREt DBS TRIANGLES ,
fe dit au(fî , en Géométrie > d'une
table qui contient tout à la fois les
£nus , les tangentes & les fécantes
des angles. Elle eft ainii appelée ,
rrce qu'elle fert particulièrement
réfoudre des triangles.
Canon artipiciel des triangles ,
fe dit encore d'une table qui con-
. tient les logarithmes des finus , des
tangentes , &c.
Canon , fe dit , en termes de l'Art
militaire, d'une' groflèfic longue
pièce d'artillerie , propre à jeter
des boulets de fonte ou; de feV.
Les anciens canons rece voient
différentes dénominations relative-
ment à leur calibte : ain(i y
Le canon appelé bafilic j étoit du
calibre de quarante-huit livres,
poids de marc ^ il pelbit £ept mille
CAN
deux cent livres , & étoit long de
dix pieds.
Le dragon étoit de ^juarante li-
vres ; il peibit fept mille , & étoit
de feize pieds & demi de long.
Le dragon volant étoit de trente-
deux livres : il pefoit fept mille
deux cent , & étoit long de vingt-
deux pieds.
Le firpcntin étoit de vingt-quatre
livres : il pefoit quatre mille trois
cent , & etoit long de treize pieds.
La coulevrinc étoit de vingt livres:
elle pefoit fept mille , & étoit lon-
gue de feize pieds.
Le pajjcmur étoit de feize livres:
il pefoit quatre mille deux cent li-
vres , & étoit long de dix-huit
pieds.
Va/pic étoit de douze livres : il
pefoit quatre mille deux cent cin-
quante, & étoit long de onze pieds.
Le pajfcndeau étoit de huit li-
vres : il pefoit trois mille cinq cent,
& étoit long de quinze pieds.
Le ptlican étoit de fix livres ; il
il pefoit deux mille quatre cent , &
^oit long de neuf pieds.
La dcmi'Coulevrinc étoit de dix
livres : elle pefoit trois mille huit
cent cinquante , &ç étoit longue de
trois pieds*
Lejacre étoit de cinq livres : il pe-
foit deux mille huit cent cinquante ,
&c étoit long de treize pieds.
Le facrct étoit de quatre livres ;
il pefoit deux mille cinq cent, &
éroit long de douze pieds & de^
mu
Le faucon étoit de trois livres : il
pefoit deux mille trois cent, &
étoit long de huit pieds.
Le fauconneau étoit de deux li-
vres : il pefoit treize cent cin-
quante , Se étoit long de dix pieds
& demi.
Le ribadeauin étoit d'une livre ;
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CAN
ilpefoit fept cent , & ctoit long de
huit pieds.
Un autre ribadcquin étoic d'une
demi-livre : il pefoit quatre cent
cinquante , 8c étoit long de fix pieds.
Uémcrillon étoit d*un quart : il
pefoit quatre cent ou quatre cent
cinquante , & étoit long de quatre
à cinq pieds.
Aujourd'hui les pièces au on
fond ordinairement enFrance,font,
Le canon de France, qui eft de
trente-trois livres, qui pèle environ
(ix mille deux cent , & qui eft long
de dix pieds , mefuré depuis la bou-
che julqu a Textrémité de la pre-
mière plate-bande delaculalTe, &
de treize pouces depuis cet^ endroit
jufqu à l'extrémité du bouton. Tou-
te Ja longueur eft de onze pieds un
pouce ou environ.
Le demi-canon d'Efpagne , ou
la pièce de vingt quatre livres , qui
pèfe cinq mille cent , & qui eft long
de dix pieds , mefuré depuis la bou-
che îulqu'à l'extrémité de la premiè-
re plate-bande de la culafle , & de
douze pouces & demi depuis cet en-
droit jufqu'à l'extrémité du bouton.
Toute fa longueur eft de dix pieds
dix pouces.
Le quart de canon d'Efpagne j
ou la pièce de douze livres, qui
pèfe trois mille quatre cent , &c qui
eft long de dix pieds , mefuré de-
puis la bouche jufqu'à l'extrémité
de la première plate-bande de la cu-
lalfe , & de neuf pouces &c demi
depuis cet endroit jufqu'à l'extré-
mité du bouton. Toute fa longueur
eft de dix pieds neuf pouces & de-
mi*
Le quart de canon de France ou=
la bâtarde de huit livres , qui pèfe
dix neuf cent cinquante , & qui
eft long de dix pieds , mefuré de-
puis la bouche jufqu'à l'extréoiité
CAN 5^7
delà premièreplate-bande de lacu-
laffe , & de fept pouces & demi
depuis cet endroit jufqu'à l'extré*
mité du bouton. Toute fa longueur
eft de dix pieds fept ppuces & de*
mi.
La moyenne , de quatre livres ;
qui pèfe mille trois cent , & qui eft
longue de dix pieds , mefuree de-
puis la bouche jufqu'à l'extrémité
de la première plate-bande de la eu*
lalfe , & de fept pouces depuis cet ^
endroit jufqu a l'extrémité au bou;-
ton. Toute fa longueur eft de dix
pieds fept pouces.
Le faucon & le fauconneau , qui
font depuis un quart jufqu'à deux
livres, qui pèfent cent cinquante,
deux cent , quatre cent , cinq cent,
& fept à huit cent, & qui font
longs de fept pieds ou environ.
- La pièce de huit , courte , a d#
longueur huit pieds , mefurée de*
puis la bouche jufqu'à l'extrémité
de la première plate-bande de la
culafle , & fept pouces , depuis cet
endroit jufqu'à 1 exttémité du bou-
ton. Toute fa longueur eft de huit
pieds fept pouces.
Celle de quatre , courte > a de
longueur huit pieds , mefurée de-
puis la bouche jùfqu à l'extrémité
de la première plate-bande de la
culaife , & fix pouces & demi de-
puis cet endroit jujfqu'à Textrémité
du bouton. Toute la longueur eft
de huit pieds fept pouces & de-
mi.
Les canons dont pn fait ufage fur
les vailfeaux > font plus courts &
plus forts de niétal que ceux qu'on
deftine au fervice de terre. Il y en
a de fonte & de fer : ceux .de fonte
font de fept calibres diffërens , de
trente- fix livres, de vingt- quatre,
de dix* huit , de douze, de huit , de
fij^ & de quatre livres de halle» L^
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5^ GAN-
boulet de ceux de fer ne pèTe ja-
mais ç\\xs de dix-huit livres.
Voici comme TOrdonnance de
la Marine de 1^89 a réglé la dif-
tribution ^es canons fur les vaif-
feaux. "
Les vaidèaux du premier rang ,
quels <}ue foient les Officiers qui
les montent y doivent être armés de
canons de fonte.
Les vaiflèaux du fécond rang,
commandés par TAmiral, le Vice-
Amiral, ou par un Lieutenant gé-'
lierai, ont auui tous leurs canons de
fonte y mais s*ils font montés par
un Chef d'Efcadre ou par un Ca-
pitaine , ils n ont que les deux tiers
de canons de fonte , & l'autre tiers
de canons de fer.
Les vaiflTeaux du troifième rang ,
commandés par l'Amiral , le Vice-
Amiral y ou par un Lieutenant-Gé-
:iiéral , ont tous leurs canons de
fonte j par un Chef d'Efcadre , les
deux tiers de fonte , l'autre tiers
de fer j mais s'ils font commandés
- par un Capitaine , ils n'ont que la
moitié de canons de fonte , Se Tau-
jcre moitié eft de canons de fer.
Les vaitTeaux du quarrième rang ,
ont un tiers de canons de fonte , &
le refte de canons de fer.
Enfin les vaiflTeaux du cinquième
rang, font armés de rrois quarts
'de canons de fonte , & l'autre quart,
jde canons de fer.
A l'égard des frégates légères &j
des autres bâtimens , ils n'ont que'
des canons de fer.
Canon a la serre , fe dit , en ter-
nxes de Marine , d'un canon amarré
en dedans , & dont la volée porte
contre le haut du fabord.
Canon alonge contre le bord ,
fe dit d'un canon amarré de lon-
gueur contre les cotés d'iin na-
vire ♦
CAN
Canon d'étape , fe dit d'un canon
qui n'a plus le tampon dans la
bouche.
Canon aux sabords, fe dit d'un
canon en état d'être tiré.
Canon démarré j fe dit d'un canon
qu'on a déplacé, afin de pouvoir le
charger
Canon de Coursier , fe dit d'un
canon logé fur l'avant d'une galère,
pour tirer par-deflfus l'éperon.
Canon ^ fe dit de tous les canons
d'une armée , d'une place. Les ennc^
mis abandonnèrent leur canon.
On dit c^une ville na pas attcn-
du le canon; pour dire , qu'elle s'eft
rendue avant qu'on l'attaquât dans
les formes, &c que b canon des
Aflîégeans fut établi en batte-
rie.
Canon , fe dit auffi de cette partie
des armes à feu , comme fufil , pif-
tolet, &c. où Ton met la poudre
& le plomb.
Canon brisé ,fedit, en termes d'Ar-
3uebufiers , d'un canon coupé en
eux parties , au haut du tonnerre
la partie fupérieure eft un écrou
viflré, ^ fe monte fur le tonnerre
qui eft en vis , de fa^on qu'ils fe
joignent enfemble^ & forment en
demis une face unie.
Canon carabiné , fe dit auffi , en
termes d'Arquebufiers , d'un ca-
non qui reflTemble extérieurement
aux canons ordinaires \ mais il eft
rarodé en dedans ,;.dans toute fa Ion*
gueur j de moulûtes longitudinales
Ou circulaires. Ces canons tirent
λlus jufte, & portent la balle plus
oin.
Canon , fe dit du corps d'une fo-
ringue.
Petit canon, fe dit, en termes de
Fondeurs de caraâères d'imprime-
rie, du quinzième corps des caraâè-
res d'imprijnerie. Oa-appelle , chez
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CAN
les mêmes Ouvriers , gros canon ,
le à\x-(ti^nhmt\double canony\^à\x-
huitième , & le triple canon , le dix-
neuvième corps de ces caradères.
Canon, fe dit, en termes d'Horlo-
gers , d'une efpèce de petit cylin-
dre un peu long , percé de part en
part y par le moyen duquel on fait
tourner une pièce fur fon arbre ,
fans qu elle le berce.
Canon , fe dit , en termes de Plom-
biers , d'un tuyau de plomb d'en-
viron trois pieds de longueur , qui
reçoit les eaux d'un bâtiment , pour
les jeter loin des fondemens.
Canon, fe dit, en termes de Potiers
Je fayance, d'une forte de pots de
fayance ronds & un peu longs, dans
lefquels les Apothicaires tiennent di*
verfes préparations de Pharmacie^
comme eleAuaires, confections, &c.
Canon , fe dit , en termes de Chau-
dronniers , d'un morceau de fer
foré & à tète large , que l'on ap-
puie fur la pièce , à l'endroit où on
la perce.
Canon , fe dit, en termes d'Email-
leurs , des plus gros morceaux ou
filets d email qu'ils mettent en état
de fervir aux ouvrages de leur mé-
tier.
Canon d*une j auoe , fe dit des ou-
vertures percées dans fon pourtour ,
& où font foudés . des bouts de
tuyaux.
Canon , fe dit , en termes de Serru-
rerie , de cette partie de la fetrure
qui reçoit la tige de la clef, quand
il sagit d'ouvrir ou de fermer la
ferrure.
Canon , fe dit > en termes de Ru^
banniers, d'un petit tuyau de buis,
deftiné à porter la foie de la trame.
Canon a dévider, fe dit d'un ins-
trument deftiné à recevoir le bout
de la broche à dévider , pour fou-
lager la devideufe. ,
Tome IV%
CAN r5^9
Canons , fe dit , en termes de touj-»
neurs, de deux cylindres creux,
traverfés par une verge de fer
carrée , qui joint la boîte au man-
drin.
Canon , fe dit , en termes de manè-
ge, de cette partie de la jambe du
cheval , qui va depuis le genou juf-
qu'au boulet.
Canon , fe dit auflî de cette partie
du mors ou de l'embouchure du
cheval , faire d'une pièce de fer
arrondi , qui entre dans la bouche,
& la tient fujète.
Les deux fyllabes font brèves aa
fingulier , mais la féconde eft loù-
gue au pluriel*
CANONGEj vieux mot qui figni-
fioit autrefois le revenu d'un. ca«
nonicat.
CANONIAL, ALEi adjeûif. C^-
nonicus , a , um. Ce <jui a rapport
à un Chanoine , ce qui le concerne*
Ainfi ,
Oefice canonial , fe dit de tout
l'office que les Chanoines chantent
dans l'Eglife.
Heures canoniales , fe dit de cer-
taines parties du Bréviaire que les
Eccléiîaftiques récitent à différentes
heures de chaque jour , comme
Prime, Tierce , Sexte , &c.
Maison canoniale , fe dit d une
maifon afFedée à une place de cha-
noine.
Les trois premières fyllabes font
brèves , & la quatrième eft moyen-
ne au fineulier mafculin \ mais ceU
le-ci eft longue au pluriel & brève
au féminin , qui a une cinquième
fyllabe très-brève.
Le pluriel du mafculin fe forme
en changeant ^/ en aux ^ dont le x
final prend le fon du \ devant une
voyelle , en fuivant néanmoins la
règle générale donnée ci - après*
f^cjyq la lettre ^y. .
Cccc
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^57o CAN
CANONI ARQUE -, fubftantif maf-
. culin. Bas-Officier de TEglife de
Conftantinople. Il ctoit au-deflbus
des Ledeurs.
Canoniarque> s'eft aûffi dit dans
les anciens Monaftètes , du moine
chargé de fonner pour alTembler les
autres à certaines heures.
CANONlCATi fubftantif mafculin.
Titre fpirituel par lequel celui qui
en eft pourvu a droit de fe placer
dans le chœur & dans le chapitre
d une Eglife cathédrale ou collé-
giale, // vieat (t obtenir un Canonz--
cat.
Çanonicat , fe dît auflî de la Pré-
bende ou revenu temporel dp cha-
noine. Chaque çanonicat vaut mille
écus de rente*
L'ufage prefqiie unîverfel des
Eglifes de France , veut que les di-
gnités des Chapitres foient confé-
rées aux chanoines de ces Cl-rapi-
très : pour faire cefTer, cependant ,
Fincapacité de ceux qui ne font pas
chanoines > ceux-ci obtiennent du
Pape un çanonicat fans prébende ,
à l effet , feulement , de pouvoir
pofleder aine dignité. Le Concordat
autorife le Pape à accorder des ca-
nonicats de ce genre.
Les quatres fyllabes font brèves
aufinguUeP, mais la quatrième eft
longueau pluriel.
CANONlClTÉi fubftantif fôminin.
Canonicitas^ Qualité de ce qui eft
canonique. On a contejté la canoni-
cité de rApocalypfe*
Touteft bref au fingulîer^ maïs
h dernière fyllabe eft longue au
pluriel 5 qui ne peut guère^ être
ufité.
CANONIQUE; adjeâif de^ deux
genres. Canonïcus . a^ um. Qui eft
conforme aux Canons» Son mariage
fut déclaré canonique.
Lk V mfs QA^omquu ^ fe du d^ livrés
CAN
dont la colledion compofe ce qu'on
appelle TEcriture Sainte. yoyc[
Canon des Juits , & Canon des
Chrétiens.
On appelle , Jurifprudcnce cano*
nique y ou Droit canonique j le
Droit Canon. f^oye:[ Canon.
Peines canoniques, le dit des pei-
nes que TEglife peut prononcer^
comme Texcommunicarion , les
jeunes » &c.
Les trois premières fyllabes font
brèves , & la quatrième eft très-
brève.
Cet adjeftif ne doit pas régulière-
ment précéder le fubftantif auquel
il fe rapporte. On ne dira pas un^
canonique écrit j mais un écrit cano^
nique*
CANONIQUEMENT ; adverbe. Ca-
nonicè» D'une manière canonique,
félon les Canons. Ce bénéfice ne fut
pas conféré canoniqucment.
Les trois premières fyllabes font
brèves, la quatrième eft très-brève,
& la cinquième moyenne.
U faudroit changer le c & ^a
en A: , le dernier . e en ^ , &
écrire, d'après la prononciation,,
kancmikemant. Voyez Orthogra-
CANONISATION; fubftantif fémi-
nin. Canonifatio. C'eft la cérémonie
Î)ar laquelle le Pape met folerrael*
ement dans le cataloguerez Saints,
«ne perfonne morte en odeur de
faintetc , & dont les vertus ont été
vérifiées par des miracles.
Les Martyrs ont été les premiers.
Chrétiens que TEglife ait cano-
nifés.
Le droit de cMîonifer, qui n ap-
partient^ aujourd'hui qu'au Pape,
a été exerce pat les Evèques^ juf*
quW Ï150; mais le culte qu'un
IEvèqpe ordonnoit de rendre au.
Saint qu'il avoiç canonifé ,^ ue» s'cr-
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CAN
tendoic pas au-delà de fou Dio-
cèfe. ^ '
Les trois premières fyllabes font
brèves , la quatrième eft longue ,
la cinquième brève , & la fixième
encore au (înguUer , mais celle*ci
eft longue au pluriel.
CANO^flSÉ, ÉEj adieûif & parti-
cipe paflSf. Foyc^^ Canoniser.
CANONISER ; verbe adif de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. In numcrum
Sanclorum referre. Mettre une per-
fonne dans le catalogue des Saints,
avec les folennités prefcrites par
l'Eglif e. On canonifa cette Religieufe
tannée dernière.
Les trois premières fyllabes font
brèves , r8c la quatrième eft longue
ou brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe, avec la conjugai-
fon & la quantité profodique des
autres temps.
Oblervez cependant que les
temps ou perfonnes, qui fe ter-
minent par un e féminin , ont
leur pénultième fyllabe longue.
Dans je canonife, la fyllabe ni eft
longue.
Il faudroît changer le c en X: , le
j en If , ic écrire , d'après la pro-
nonciation , kanonqer. Voyez Or-
THOGRAPHE
CANONISTE i fubftantif mafculin.
luris canonici peritus. Qui eft verfé
dans le Droit-Canon. Caftel , Co-
varruvias , Doujat , Fleuri , La-
combe , Vanefpen , '&c. font d'ha-
biles Canoniftes.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft moyenne ,
& la quatrième très-brève.
CANONNADE i fubftantif féminin.
PluGeurs coups de canon tirés de
fuite ou tous enfemble. Le Régiment
ejfuya une terrible canonnade à Ven^
trée du village.
CAN Î7I
Les deux premières fyllabes font
brèves, la troifîème eft longue, &
la quatrième- très-brève.
CANONNÉ , ÉE j adjedif & parti-
cipe paflîf. f^oye:^^ Canonner.
CANONNER ; verbe aftif de la pre-
mière conjugaifon ,. lequel fe con-
jugue comme chanter. Battre i
coups de canon. On canonna la ci^
tadelle pendant trois jours.
Les deux premières fyllabes font
brèves, & la troifième eft longue
ou brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe , avec la conjugaifon
& la quantité profodique des aur
très temps.
Il faudroit changer le c en Jt;
fupprimer un n qui eft oifif ^ 6c
écrire , d'après Jia prononciation ^
kanoner. Voyez Orthographe.
CANONNIER} fubftantif mafculin.
Celui dont les fondions confiftent
à fervir le canon.
Maître Canonnier , fe dit , en ter-
mes de Marine , de l'Officier qui a
foin ^ fur les vaifleaux , de chiner,
pointer & tirer le canon.
CAN9NNIÈRE; fubftantif féminin.
Petite embrafure dans une muraille ,
par laquelle on peut tirer à couvert
des coups de fudl ou d'arquebufe*
On les ajfajjina par les canonnières
du château.
Canonnière , fe dit auflî d'une forte
de tente fans murailles , deftinée à
loger des foldats ou cavaliers. Cet
Officier navoit quune canonnière
comme les Jfildats.
Canonnière , fe dit encore d'un pe-
tit bâton de fureau dont on a ôté
la moelle , & dans lequel les enfans
mettent des tampons d'étoupes , de
papier ou d'autres matières , qu'ils
chaffent enfuite par le moyen d'un
pifton. Rende^ la canonnière de cet
enfant.
Les deux premières fyllabes font
C c c c i j
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571 CAN
brèves , la troifième eft longue , &
la quatrième très-brève.
11 faudroit changer \e c en ky
fupprimer un n «^ui eft oifif , &
écL'ire, d'aorès la prononciation,
' kanonièrc. Voyez Orthographe.
CANOPE j nom propre d'une ancien-
ne ville maritime d'Egypte , que
Strabon place à cent vingt ftades
d'Alexandrie. Elle fut ainn appelée
par les Lacédcmoniens qui la bâti-
rent en mémoire du Capitaine de
vaifleau j Canopus , qu'ils y enter-
rèrent. Canope pafToit dans Tanti-
quitc , pour un féjour de voluptés
& de libertinage : auili Juvenal vou-
' lant peindre les mœurs diifblues des
dames romaines, ne trouva point
• d'exprefljons plus fortes que de dire
Qu'elles étoient blâmées par la ville
de Canope même.
Ganope , eft auffi , en termes de
Mythologie , le nom fous lequel
les Egyptiens adoroient le Nil,
3u'^ pepréfentoient fous la forme
'lin des vafes ou cruches avec lef-
quels ils prétendoient purifier les
eaux de ce fleuve. Ces cruches
étoient d'une terre fort poreufe , &
pleines de trous imperceptibles ,
par lefquels l'eau filtroit ; elles
étoient chargées de figures hiéro-
glyphiques , & le haut en étoit
ordinairement terminé par une rête
d'homme ou de femme , avec deux
mains j & quelquefois fans mains.
Toutes ces figures étoient myfté-
rieufes , & les Prêtres feuls en
avoient l'explication. Dans certains
jours , on remplifloit une de ces
cruches d'eau du Nil ; on l'expofoit
publiquement fur une efpèce d'ef-
trade ; tout le peuple fe profternoit
devant la cruche , levant les mains
au ciel pour remercier le Nil des
biens qu'il lui procuroit. y'oye:^
Nil.
CAN
CANOPIEN} adjeûif mafculîn, ft
furnom d'Hercule ^ ainfi appelé de
la ville de Canope où il étoïc par^
ticulièrement révéré.
CANOPUS ; terme d'Aftronomie,
6c nom propre d'une étoile de la
première grandeur , fituée dans Thé-
mifphère auftral, à l'extrémité la
plus méridionale de la couftellation
appelée le navire Argo.
CAMoSA; nom propre d'une ville
épifcopale <l'ltaiie , au royaume de
Naples , dans la Province de Barri ,
à dix milles de Barlette. Elle fut
renverfée en 1(^94 par un tremble-
ment de terre.
CANOT ; fubftanrif mafculin. Cym^
bula. Périt bateau deftiné pour le
fervice de quelque grand navire.
Canot y fe dit auffi d'un petit bateau
fait d'écorce d'atbre , ou du tronc
d'un feul arbre creufé & dont fe
fervent particulièrement les In-
diens.
Canot jaloux , fe dît d'un canot
qui ayant le côté foible , fe rcnverfe
aifément.
Les deux fyllabes font brèves
au fingulier, mais la féconde eft
longue au pluriel.
CANOURGUEi (la) nom propre
d'une ville de France , dans les
montagnes du Gévaudan , à quatre
lieues-, oueft , de Mende. On y fair
commerce de bétail & d'étoffes de
laine.
CANQUE; fubftantif féminin. On
donne ce nom , dans le Commerce ,
à une forte de toile de coton qui fe
fabrique à la Chine , & dont les
Chinois font leurs chemifes.
CANSCHY ; fubftantif mafculin.
Gros arbre du Japon , dont les jeu-
nes écorces pilées fervent à taire
une efpèce de papier.
CANSTADT \ nom propre d'une pe-
tite ville d* Allemagne > dans \% C^r^
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CAN
de de Suabe , fur le Necker » à un
demi-mille de Stutgard , au Duché
de Wirtemberg.
CANSTRISEi fubftantif mafculin.
C'croit, dans TEglife Grecque , un
Officier dont les fondions confif-
toient à garder les habits pontifi-
caux du Patriarche , & à tenir pen-
dant la meile la boite de l'encens,
& le voile du calice.
CANTAj nom propre. Ceft> félon
Ifîdore , une ancienne ville d'Ef-
pagne , dans la Cantabrie.
CANTABRtES; (les) anciens peu-
ples de TEfpagne Tarragonoife. Ils
nabitoient ce que nous appelons
aujourd'hui le Guipufcoa , la Bif-
caye, les Afturies & la Navarre.
Us fe maintinrent longtemps en li-
berrc par leur courage , mais il fal-
lut à la fin céder aux deftins de
Rome qui les fubjugua ^ comme
tant d autres nations.
Il ne faut pas croire avec le Dic-
tionnaire de Trévoux , que Julio-
briga fut la ville capitale des Can-
tabres. C eft une conjecture d'Ifi-'
dore deftituée de fondement : Ga-
ribay, Sandoval , Grégoire d*Af-
gaiz y Mariana & plufieurs autres ,
Gonnent pour ville capitale à ces
peuples Cantabria , ou Cdhtabriga ,
• ce qui eft bien plus vraifembla-
ble.
CANTABRIA , ou Cantabriga -,
nom propre d'une ancienne ville
de TElpagne Tarragonoife, capitale
du pays des Cantabres , fituee fur
TEbrej près de Langronne & de
Viana, Elle eft détruite.
CANTABRIE ; nom propre de cette
partie de l'Efpagne Tarragonoife ,
qu'habitoient autrefois les Canta-
bres.
CANTAL i fubftantif mafculin. Sorte
de fromage eftimé , qui fe fait par-
ticulièrement en Auvergne > fur une
CAN 575
montagne très -élevée du même
nom.
CANTALABRE ; fubftantif mafcu-
lin, & terme d'Architeûure , qui
n*a d*ulage que parmi les Ouvriers,
pour déu^ner le' chambranle ou la
bordure umple d'une porte ou d'une
croifée.
CANTALICE : nom
dun
y iiuiii propre
bourg d'Italie, dans l'Ombrie, aux
pieds de l'Apennin , & à fept lieues
de Riéti. C'eft-làoù naquit, en i s 1 5,
le Capucin Frère Félix , canonifé par
Clément XI en 1711.
CANTANETTES; fubftantif fémi-
nin pluriel , & terme de Marine ,
qui fe dit , fur les Galères > des pe-
tites ouvertures rondes entre lef-
quelles eft le gouvernail , & par où
le gavon eft éclairé.
CANTAR. Foy€'{ Alqx?ier.
CANTARA ; nom propre d'une ri-
vière d'Italie, en Sicile, dans la
vallée de Démone. Elle fe jette
dans la Mer, auprès de Caftel-
Schifo.
CANTARO î fubftantif mafculin.
Sorte de poids ufité en Italie , fur-
tout à Livourne, pour pefer cer-
taines efpèces de marchandifes.
On diftingue trois fortes de poids
de ce genre : l'un eft de 150 livres
de Livourne , dont chacune fait onze
onces poids de marc j le fécond eft
de 1 5 1 livres» & le troifième de
\6o.
Caktaro , eft auflî le nom qu'on
donne au quintal de l'île de Chypre ,
lequel eft de 400 livres poids de
marc.
Cantaro , fe dit encore d'une me-
fure de continence dont on fait ufage
à Cochin.
CANTATE i fubftantif féminin. Pe-
tit Pocme, mis en mufique, &
compofé de récitatifs & d*airs chaii*
tans*
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574 CAN '
Le fujet de la Cantate y renfermé
dans le récitatif, doit être expreffif ,
animé du feu de la pocfie , & riche
en imagés , afin de donner du jeu à
la mufique. Les vers , qui contien-
nent la morale, doivent être vifs ,
clégans , harmonieux & piquans.
Enfin le paflage du récitatir à lair,
ic de 1 air au récitatif, doit être
naturel & ménagé â propos. C'eft
notre illuftre Roufleau qui a créé ce
genre parmi nous.
CANTATILLE; fubftantif féminin.
Diminutif. C eft une petite Can-
tate fort courte. Ces deux Dames
viennent de chanter une agréable Can*
tatille.
CANTATOURSi vieux mot par le-
quel on défignoit autrefois certains
brigands.
CANTAZARO; nom propre d'une
ville épifcopale d'Italie , au Royau-
me de. Naples , dans la Calabre ul-
térieure, entre Squillace & Belcaf-
tro.
CANTCHÉOU. Foyei Cancheu :
c'eft la même cho(^.
CANTECROlXi nom propre d'une
petite fcontrée d*un Bourg & d'une
Principauté des Pays-Bas , au Du-
ché de Brabant, dans le quartier
d'Anvers.
CANTELEU; nom propre d'un bourg
de France , en Normandie , fur la
Seine , à une lieue , oueft , de
Rouen.
CANTENAYj nom propre d'un bourg
de France , en Anjou , à une lieue ,
nord , d'Angers.
CANTH ARIDE; fubftantif féminin.
Cantharis. Genre de mouches veni-
meufes , dont on diftingue plufieurs
efpèces. Les cantharides différent
entr'elles par leur grandeur, leur
figure & leurs couleurs. Les plus
grandes de ce Pays-ci , n'ont gucres
plus d'un pouce de longueur ôc au-
CAN
tant de groffeur : les autres ont eti?
viron neuf lignes : les unes font de
couleur d'azur , d'autres de couleur
d'orj celles-ci d'un beau vert lui-
fant , celles-là d'un bleu doré , &
toutes d'une beauté fingulière ,
6c d'un brillant qui charme les
yeux.
Les cantharides dont on fait ufago
en Médecine, font les plus petites,
& celles qui ont une couleur verte ,
luifante, azurée , & mêlée de cou-
leur d or. Il faut les choifir bien
fèches , nouvelles & entières. Quand
elles font vieilles , elles fe pulvéri-
fent d'elles-mêmes, & n'ont prefque
plus d'aétion.
Leurs propriétés font d'être pé-
nétrantes , corrofives , de faire naî-
tre des veflîes fur la peau , & d'en
faire fortir beaucoup de férofités ;
elles foulagent les parties malades ,
& en détournent les fluxions : elles
forment la bafe des véficatoires
qu'on applique derrière les oreilles,
à la nuque & entre les épaules, con-
tre l'apoplexie , la paralyfie , & les
maladies des yeux , des gencives Se
du nez : on applique auffi de pa-
reilles véficatoires aux jambes , con-
tre les rhumatifmes & la goutte Via-
tique.
On ne doit pas faire ufage des
cantharides intérieurement , parce
que c'eft un poifon qui s'attache
particulièrement à la veflîe , & qui
y caufe des ulcères moftels. Si quel-
au'tm fe trouvoit dans le cas fâcheux
d'en avoir pris , il faudroit , pour
remède, lui faire boire des émul-
fions, du lait en quantité, de l'huile
d'amande-douce ; le mettre dans le
demi-bain d'eau tiède , & lui ferin-
guer , dans la veflîe , des injedtions
faites avec une décoâion de ra-
cines de guimauve , de nénuphar ,
de hitue , 6c de Thuile de lin.
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n'AN
Les cantharides payent pour
droits à l'entrée du Royaume ,
quatre livres par quintal, Se trois
livres à la fortie, lelon le tarif de
1664.
CANTHENO j fubftantif mafculin.
PoiflTon de mer, plat, & couvert de
petites écailles. Sa tète & le tour
des yeux font noirs & rouges. 11 a
de petites dents, & la bouche moins
grande que la dorade & le paraillon :
on lui voit des traits dorés obf-
curs depuis les ouïes jufqu'à la
3ueue. 11 eft commun dans la Mé-
iterranée , à Rome , à Gênes , &c.
Sa chair a la qualité de celle de la
dorade.
CANTHUSi fubftantif mafculin, &
terme d'Anatomie , qui fe dit des
angles des yeux. 11 y a le grand & le
petit canthus. Le grand eft du côté
- du nez , & le petit du côté oppo-
fé.
CANTlLLANAi nom propre d'un
bourg & château d'Efpagne , près
du Guadalquivir, à vingt mille pas
de Séville.
CANTIMARONSj fubftantif maf-
culin pluriel. On défiene ainfi , fur
la côte de Coromandel , deux ou
trois canots liés enfemble avec des
cordes de coco ^ & dont les Nègres
fe fervent pour pécher, & faire le
commerce près des Côtes.
CANTINE j fubftantif féminin. Sorte
' de petit coffre divifé par comparri-
mens , pour porter des bouteilles
ou des fioles en voyage. A-t^on eu
foin de remplir les cantines ?
Cantine , fe dit auflî , en termes de
l'Art militaire , du lieu où Ion
vend , dans les places de euerre, du
vin & de la bière aux Soldats, fans
payer aucun droit.
11 y a aufli des cantines pour four-
nir du tabac aux Troupes.
Ji^ première fj^Uabafcft moycn-
C A N 57.y
ne , lajTeconde brève , & la troifième
très-orève.
CANTINIER ; fubftantif mafculin.
Celui qui tient une cantine. Ce
Soldat vient de boire che^ le Canti^
nier.
CANTIOÉBIS^ nom propre. Ceft,
félon Ptolémée , une ancienne ville
de la Germanie , près du Danu-
be.
CANTIQUE; fubftantif mafculin.
Canticum. Chant confacré à la gloi-
re de Dieu , en adions de grâ-
ces.
II y a dans le vieux & le nouveau
Teftàmeîît, plufieurs Cantiques >
tels que ceux de Moy fe , d'Ézéchias y
des trois Enfans dans la fournaife y
de la Vierge, de. Zacharie, &c^
l'Ecriture nous apprend que Sa-
lomon en avoir compofé cinq mil-
le»
Cantique des Cantiques , fe dit
du Cantique par excellence qu*on
>rétend avoir été compofé par Sa-
omon en forme d*épithalame , k
*occafion de fon mariage avec une
fille du Roi d'Egypte. Ceft un dia*
logue entre Tépoux & l'époufe qui
y font repréfentés, tantôt comme
un berger & une bergère, tantôt
comme un jardinier ou vigneron ^
& une fille appliquée au travail des
jardins & des vignes. Comme orx
célébroit les noces, pendant fept
Jours chez les Hébreux, on y ra-
conte les aventures de ces fept jours :
mais il fiiut regarder ce récit com-
me une allégorie , qui, fcrlon Tin-
terprétation des DoAeurs & des^
pères, fait une peinture de Tamour
réciproque de 1 Eglife & de Jefiis-^
Chrift.
Le Cantique des Cantiques y a ét&
regardé comme Livre canonique,,
chez les Hébreux comme chez lès-
Chrétiens* Saint Jérôme remarqjiô:
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J7<? CAN
que de fon temps , il n'étoit pas per-
mis de le lire avant d'avoir atteint
rage de trente ans j & Saint Bernard
dit qu'on ne doit le confier qu'aux
efprits purs & aux oreilles chaf-
tes.
Cantique spirituel, fe dit d'une
chanfon faite fur quelque matière
de dévotion.
La première fyllabe eft moyen-
ne, la leconde brève , & la troifième
très-brève.
Il faudroît changer le c & ^z^
en * , & écrire , d'après la pro-
nonciation , kancikc. Voyez Or-
thographe.
CANTON; fubftantif mafculin. Cer-
taine partie d'une contrée , d'une
Ville , diftinguée du refte. Le bU
de ce canton efl excellent. Il y a à
Meti un canton dejiiné pour les
Juifs.
Canton , fe dit , en parlant des Suif-
fes , de chacune des treize Répu-
bliques qui compofent le Corps
helvétique. Le canton de Berne eji le
plus puijfant des treqe.
Canton, fe dit, en termes de l'Art
héraldique, d'un quartier moin-
dre que le quartier ordinaire de l'é-
eu.
Le canton eft une des neuf pièces
honorables des armoiries. // porte
d'argent au canton de gueules.
Canton , fe dit encore de chacune
des parties dans lefquelles un écu
eft partagé par les pièces dont il
eft chargé. Tels font les efpaces
que laiflent les croix & les fau-
toirs.
Canton; ^byq Quanton.
La première fyllabe eft moyen-
ne, & la féconde brève au fmgulier,
mais longue au pluriel.
CANTONADE i fubftantif féminin.
Terme ufité chez les Comédiens,
pour défigner le coin du Théâtre.
CAN
Ainfi Ton dit , quun Aàeur parle à
la cantonade; pour dire , qu'il parle
à un Perfonnage qui n'eft pas vu des
Speâateurs.
La première fyllabe eft moyen-
ne j la féconde brève , la troifième
longue , & la quatrième très^
brève.
CANTONNÉ , ÉE ; adjedif & par-
ticipe palîîf. f^oye^^ Cantonner.
Cantonni , fe dit , en termes d'Ar-
chireârure, d'un bâtiment dont l'en-
coignure eft ornée d'une colonne ou
d'un pilaftre angulaire , ou de bof-
fages , ou de quelqu'autre corps qui
excède le nu du mur.
Cantonne , fe dit, en termes de l'Art
héraldique , de la croix & des fao-
toirs accompagnés, dans les can-
tons de l'écu, de quelques autres
figures.
RÉMONo DE MoDÈNB, en Pro-
vence , de gueules , i la croix d'ar-
gent cantonnée de quatre coquilles
de même.
CANTONNEMENT; fubftantif maf-
culin , & terme de l'Art militaire,
qui fe dit du repos qu'on procure
aux Troupes j en les logeant en dif-
férens Villages à portée les uns
des autres, & faifant face i l'enne-
mi.
On dîftingue le cantonnement
du quartier , en ce que le premier
n'a lieu que pour procurer un foo^
lagement* inftantanée à une année
fatiguée , & que le fervice s'y con-
tinue comme en canipagne , tandis
qu'en quartier, le fervice fe fait
comme dans les places.
CANTONNER ; verbe neutre de la
première conjugaifon, lequelfecon-
{'ugue comme chanter. Terme de
'Art militaire. Il fe dit des Troupes
diftribuées dans les Villages pour la
commodité des fubfiftances , avant
d*entrer en campagne ou en quar-
tier
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CAN
tïer d^hiver. Les Troupes canton-
nèrcnt pendant deux mois près du
Rhin.
Cantonner , eft aufli verbe prono-
minal réfléchi , & fignifie fe retirer
dans un canton pour y être en fureté.
Il fe dit particulièrement d'un petit
nombre d'hommes qui fe forti-
fient contre un plus grand nombre.
Ilsfe cantonnèrent à l'entrée du Vil-
lage.
Ce verbe , employé comme neu-
tre , forme fes temps compofés avec
l'auxiliaire Avoir. Ils ont cantonné.
Elles auroient cantonné. Mais , em-
ployé comme verbe pronominal
réfléchi , fes cemps compofés fe
forment avec l'auxiliaire Être. //
s'étoit caruonné^ Elles fe font can-
tonnées.
La première fyllabe eft moyen-
ne , la féconde brève , & la troi-
fième eft longue ou brève, comme
nous l'expliquons au mot Verbe ,
avec la conjugaifon & la quantité
profodique des autres temps.
Il faudroit changer le c en ^j
fupprimer un n qui eft oifif , &
écrire , d'après la prononciation ,
kantoner. Voyez Orthographe.
CANTONNIÈREi fubftantif fémi-
nin. Pièce de la tenture d'un lit,
qui pafle par-deflTus les rideaux , &
courre les colonnes du pied du lit.
Cette cantonnière eft mal pofée.
La première fyllabe eft moyen-
ne 5 la féconde brève , la troifième
longue , &c la quatrième très-
brève.
CANTOR; fubftantifmafculin. Poids
ufité en Sardaigne , & qui fait 145
. livres de Venile.
CANTORBERY j nom propre d'une
ville d'Angleterre , capitale du Du-
ché de Kent , & fituée fur la Stoure ,
i cinquante-quatre milles de Lon-
dres. L'Archevêque de cette Ville a
Tome IF.
CAN n?
le titre de Primat d'Angleterre , &
le droit de couronner le Roi.
CANTREj fubftantif féminin, qui
fe dit, dans les Manufaâures de
foie, de cette partie de l'ourdif-
foir où Ton pafle les rochers pour
ourdir.
CÀNTU ARIE i vieux mot qui figni-
fioit autrefois bénéfice de Chan*
tre.
CANUCCIS i nom propre. Ceft , fé-
lon Ptolémée, une ancienne ville
d'Afrique , daiis la Mauritanie.
CANULE j fubftantif féminin. Petit
tuyau qu'on met au bout d'une
feringue. Place^ vous même la ca^
nule.
Canule , fe dit encore d'un petit
tuyau d'or , d'argent , d'étain ou de
plomb, qu'on introduit dans les
plaies , ou dans quelques cavités ,
pour les entretenir ouvertes,& don-
ner iffiie aux matières qui y crou-
piflent. On s'en fert aufli pour fa-
ciliter le jeu de l'air dans la bron*
chotomie. La forme de chaque ef-
pèce de canule eft relative à î'ufage
auquel elle eft deftinée. •
Les deux premières fyllabes
font brèves j & la troifième eft
très^brève.
CANUS; fubftantifmafculin. Poiflbft
de mer, à nageoires épineufes. Il z
le dos de couleur de pourpre , Se
le refte du corps jaunâtre. Il reflem-
ble aflez à la mendole, quoique
plus grand & plus épais. Sa Douche
eft d'une grandeur médiocre : fes
dents font ferrées l'une contre l'au-
tre J & depuis la tête jufqu'à la
queue , il a des piquans unis enfem-
ble par une membrane très-déliée»
CANY i nom propre d'un bourg de
France , en Normandie , fur la ri-
vière de Dourdan , à deux lieues »
fud-oueft , de St. Vallery.
CANZULA ; nom propre d'une ville
Dddd
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57»^ G A a
maritime du Japon , dans .la pref-
qu'île de Niphon.
CAO j nom propre d'une ville delà
Chine , fur un lac de même nonx^
dans la province de Kiang-nan. .
CAOCHEUi FoyeiT cHAOTCHEov*
CAOMING ; nom propre d'une pe-
tite ville forte de la Chine, dans la.
Province d'Younnan.»
GAOPOIBA ;. fubftantif mafcuUn.
Arbre des Indes qui a la hauteur ôc
la forme du hêtre. Son écorce eft
de couleur de cendre avec des ondes
brunes. Ses feuilles font fermes >
de figuce oblongue , ôc il fort de
leurs queues, lorfqu'onles rompt,
une liqueuc laiteufe. Ses .fleurs font
portées chacune fut un pédicule;
elles fontde la gro (leur d'une rofe,
compofées^e feuilles blanches avec
de petits onglets rouges^ & ont,
au lieu d'un nombril , un petit glo-
bule rouge réfineux , de la groueur
d'un pois , quidonne une rélme au(E
claire qusi la térébenthine ,,gluante
&C jaunâtre , mais d'une odeur dé-
fagréable. Le fruit eft placé dans
une capfule, de même que le gland,
& laiUe voir, étant coupé en long
avant qu'il -foit mûr , pluGeurs
rangs de femences de la ngure &
de la groflèuc des pépins de pom-
mes.. Chaque femenceeft enfermée
dans une pellicule rouge , qui eft
entourée d une autre de couleur de
vermillon. La pulpe du fruit eft
ja;Une , Se donne un fuc de même
couleur^ Sen écorce , quoiqu'épaifle,
fe fépare aifément du bois , qui eft
fragne, & contient une moelle que
l'on tire avec beaucoup de facilité ,
& qui laifle le bois creux comme
un tuyau.
CAORSO; nom propre d'un bourg
d'Italie , en Lombardie ,.au Duché
de Phafance , fur la rivière de Chia-
CAO
CAOTANG } nom propre d'une pe-^
rite ville forte de la Chine , dans .
la Province de Quanton , fur la ri-
vière de MingtOr.
CAOUANNE i fubftâmif ^ féminin..
Grande tortue de mer » mais dont
la chair eft bien inférieure en déli-
catefle à celle de la toctue franche.
CAOUP-, fubftantif mafculin. Arbre
d'Amérique, qui croît dans l'île
de Maragnan.% U a la feuille comme
le pommier , mais plus large : fes
fleurs font rouges & jaunes , & fou-
fruit a la figure. &. U goût d'une
orange.
CAOURSINî. rieur mot oui s'eft di^
autrefois du pm de Canots.
CAP ; fubftantit mafculin. Caput.
Tête. U ne s'emploie j dans ce fens ^
que dans les phrafes fui vantes i.dc^
pied en <ap ; arme de pied en cap.
On dit auftî» mais dans le ftyle
^milier , parler eap àcap^
On dit encore , en termes de
Manufacture, qn* une pièce d'étoffe
a cap & queue; pour dire, qu'elle
eft entière.& qu'on-n'^na rien di-r
minué.
Le p final fe fait ientir;
Cap , fe dit ^ en termes de Marine , .
de l'éperon oiwle l'avant du vaifleau.
On dit, porter le cap ^ ou avoir
le cap à terre ou au large ; pour dire ,
mettre là proue du vaifl^u do côté
de la terre ou de la mer.
On dit auffî ^ porter le cap au vent ;
pour dire ,, prcfenter la proue au
vent. Et avoir le cap à marée ; pour
di^e, que le vaifleau préfente la.,
proue au courant de la mer.
Cap ©b mouton,, fe dit d'un petit
billot de boisj taillé eitr forme de
poulie, entouré d'une bande de fer, .
& deftiné particulièremettt à affer-
mir lès. haubans & les étais.
Cap-^de- mouton a croc , fe dit d'uff
4 cap de mouton .où il y a un croc de.
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\
CAP
fer pour accrocher au côté d'une
• chaloupe.
Cap de mouton de martiket , fe
die d un cap de mouton où paflent
'Us lignes des trelingages des ^aif-
ftaux fpaqçois.
Cap de more j Foye^ Chouqvet.
Cap, ou Cav'esse de more, fe dit,
^en termes de Manège , d*un cheval
qui a la tête & les extrémités des
^pieds noires^, avec un mélange de
poil gris & bai.
AP , flgl
Cap , fignifie auflî promontoire , poin-
te de terre élevée gui^ avance dans
Ja mer.
On dit , doubler le vap; pour dire,
paflèr au-delà du cap. . .
Cap François, fe dit d'un cap fitué
fur la côte Septentrionale de hle de
Saint-Domingue, avec une ville &
un port du même nom gui appar-
tiennent à la France*
Cap d'Aguér 3 fe die dHin cap &
d'une ville forte & maritime d'A-
frique, au royaume de Soufe, fur
la cote de l'Océan Atlantique.
Cap de Bonne -Espérance, fe dit
d'un cap fittté à l'extrémité méri-
dionale de l'Afrique. Les Portugais
4'ont découven^ 8c depuis les Hol-
landois s'en font emparés , y ont
bâti un fort où ils exigent un tribut
des navires qui abordent dans ces
parafes. Ce cap forme un pays éle-
vé Se très-agréable. On y recueille
quantité de grains & de fruits : il
y croît auflî un vin de liqueur très-
eftimé.
Les animaux domeftiques du
pays font les chevaux,les bœufs,les
vaches, les chèvres, les brebis, fir.
3Le gibier s'y trouve d'ailleurs en
très-grande abondance , fur-tout
les cerfs , les chevreuils , lei ga-
zelles , les faifans & les perdrix.
Il y a auflî un grand nombre de ti-
tres Se de lions , <k$ peaux def-
C A P S79
2uels il fe fait un commerce con«-
dérable dans ces contrées.
Les naturels du pays ibnt con-
nus fous le nom ^e Hotuntots.
Voyez ce mot.
Cap breton , efl: le nom d'im bourg
de France j en Gafcogne^ fur l'O-
céan , à trois lieues , nord > de
Bayonne.
Cap Bretonj Voyc^ \ve royale.
Cap verd , fe dit d'un cap très-con-
fidcrable d'Afrique j dans TOcéan
Atlantique , entre les fleuves de
Gambre & de Sénégal. Les Portu-
gais le découvrirent en 1474: les
?fègres qui l'habitent, font le com-
merce avec les Européens. Ils font
du nombre des nations qui adorent
le diable afin qu'il ne leur fafle pas
de mal. La plupart n'ont d'autre
habillement qu'un morceau de toile
dont ils fe couvtent les parties na-
turelles. Ils s'occupent particulière-
ment à la culture des terres & i
nourrir du bétail*
CAPABLE^ adjeûif des deux gen-
res Capax. Qui a les qualités re^
quifes pour quelque chofe. // ne fi
pas capablç de commander une or-
mee.
Capable , fe dir , en Jurifprudence^
de celui qui a l'âge & les aacres
Sualités qu'ex^ la loi pjour poflé-
er une charge , nm bénéfice.
l.a capacité générale pour poflé-
der un bénéfice en France , xonfifte
à ctre ecclcfiaftique & reçnicole ,
ou naturalifé. Les Loix exigent en-
core d'autres conditions relatives
aux différentes qualités des bénéfi-
ces : ainfi pour être capable de pot
féder une Cure , il faut ctre Prêtre
& avoir vingt<inq ans accomplis 1
-pour être capable de pofléder un
Evêché , il faut être Dodeur ouLi-
centié , foit en Théologie , foit en
Droit Canonique j & pour être ca-
D d d d i j
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58o CAP
pable de poffcder une Dignité dans
une Cathédrale , il faut être gra-
dué.
On pourroit emporter par la
voie du dcvolut , le bénéfice de ce-
lui qui en feroit pourvu, fans avoir
les qualités qu exigent les Loix de
l'Eglife & de rEtat.
Capable , fignifie auflî habile , intel-
ligent , inftruit ^ & , dans ce fens ,
on s*en fert absolument & fans ré-
gime. // a confié fcs intérêts à un
Avocat capable.
On dit d'une perfonne, cptelle
efi capable <t affaires ; pour dire ,
qu'elle les entend bien.
On dit auffi en bonne part , que
quelqu'un eft capable de tout; pour
dire , qu'il eft en état de bien rem-
plir toutes fortes de fonârions.
La même chofe fe dit en mau-
vaife part , & Ion dit d'un témé-
raire , ou d'un fcélérat hardi , qu'/V
ejè capable de tout ; pour dire ,
Su'il peut fe porter à toutes fortes
e crimes ou d'excès.
On dit d'une perfonne , qa'tlle
n* efi pas capable de raifon^ ou d'en-
tendre quelque chofe; pour dire,
Îu'elle n'eft pas difpofée à enten-
te raifon , m â écouter ce qu'on
veut lui dire.
On dit auflî y Cfxune perfonne
Ttefl pas capable de manquer à fa
parole; pour dire, qu'elle a trop
d'honneur pour ne pas tenir une
parole donnée.
On dit d'une perfonne, qxielle
efi capable d'amitié ^ de reconnoif
fance; pour dire» qu'elle eft fuf-
ceptible de fentimens d'amitié , de
reconnoi (fance.
On dit ironiquement , que quel-
qu'un a l'air capable ; pour dire ,
qu'il a l'air de quelqu'un qui pré-
lume trop de fon intelligience , de
fon ha'biieté.
CAP
On dit auflî , que quelqu'un fait
le capable ; pour dire , qu'il fait l'ha-
bile homme. Dans ce dernier fens >
capable eft employé fubftantive-
ment. -^
Capable, fe dit encore en parlant
des chofes \ mais dans cette accep-
tion, il eft ordinairement accom-
pagné des verbes tenir ou contenir.
Ainfi l'on dit , <\}xune chambre efi
capable de contenir cent perfonnes i
qu'un tonneau efi capable de tenir
cinq cent bouteilles de vin ; pour
dire , que la chambre & le tonneau
dont on parle, ont l'étendue né-
ceflaire pour contenir cent perfon-
nes & cinq cent bouteilles de vin.
On dit , en termes de Géométrie ,
qu'un fegment de cercle efi capable
d'un angle ; pour dire , que ce feg-
ment de cercle eft tel qu'on peut y
infcrire cet angle y de manière que
les deux côtés de l'ancle fe termi-
nent aux extrémités du fegment j,
& que le fommet de l'angle foit
fur la circonférence du fegment.
Cet adjeâif a pour régime les
prépofitions de j du y de la ^ des ^
comme on l'a vu dans les exemples
donnés.
La première fyllabe eft brève , la
feconae moyenne , & ta troifième
très-brève.
Cet adjeébif ne doit pas réguliè-
rement précéder le fubftantif auquel
il fe rapporte. On ne dira pas un
capable Général y mais un Général
capable.
CAPACE> ou CAPACCIOj nom
propre d'une petite viUe dltalie ,
au Royaume de Naples, dans la
Principauté cicérieure , à vingt-
^leux milles de Saleme.
CAPACITÉ 'y fubftantif féminin. O-
pacitas. Habileté, fuffiiance. Vous
juge\ mal de fa capacité. Cet ouvrier
a beaucoup de capacité.
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CAP
On dit, la capacité de teffrlt ;
{>our dire ^ la portée & Tétendue de
*efprit. // ne paroît pas avoir une
grande capacité d'efprit.
Capacité , fe dit , en matière Béné-
ficiale, des titres & qualités exté-
rieures requifes pour poflféder un
bénéfice. Tels font l'extrait baptif-
caire , la tonfure , &c. Foye\ Ca-
pable.
Capacité pour succéder, fe dit,
en Jurifprudence civile, du droit
que l'on a de recueillir une fuccef-
«on.
La capacité de l'héritier fe con-
sidère relativement au temps où la
fucceffion eft ouverte. Ainu un en-
fant dans le fein de fa mère > a la
capacité de fuccéder à fon père ,
pourvu qu'il naifle dans un temps
convenable & qui ne foie pas au-
delà du onzième mois depuis la
conception , comme l'ont jugé dif-
férens Arrêts.
En Angleterre j la loi attribue au
Roi deux capacités \ l'une naturel-
le & l'autre politique : par la pre-
mière , il peut acheter des terres
pour lui & les héritiers ^ par la fé-
conde , il peut en acheter pour lui
& fes fucceflfeurs. ,
Capacité , fe dit auflî , en parlant
des choies, & fignifie la profon-
deur & la largeur aune choie , con-
sidérée comme contenant ou pou-
vant contenir. Cette maladie avoit
fonjiège dans la capacité du bas ven-
tre. Ce tonneau na pas ajfe-^ de ca-
pacité pour contenir cinq cent pintes
de vin.
Foyei Habileté , pour les dif-
férences relatives qui en diftinguent
capacité.
Les quatre fyllabes font brèves
au (ingulier \ mais la dernière eft
longue au pluriel.
CAPADE } fobftantif féminin , & ter-
CAP 581
me de Chapeliers , qui fe dit d'une
certaine quantité de laine préparée
avec l'arçon.
Capade , eft aullî fubftaniif mafca-
lin , & fe dit , chez les Maures &
chez d'autres peuplesjdes Eunuques
noirs deftinés à garder les femmes,
Se à les accompagner dans leurs
voyages.
CAPAGE ; fubftantif mafculin , qui
fe dit , en Provence , d'un impôt
établi fur chaque maifon.
Ce mot eft auflî ufité en Dauphî-
nc , dans le même fens que capi-
tation.
CAPALANIER ; fubftantif mafculin,
& terme de Marine. 11 fe dit ^ fur
les vaiffeaux Bretons , des mate-
lots qui vont aider à la pêche de la
morue.
CAP ALITA j nom propre d'une ville
confidérable de l'Amérique fepten-
trionale > dans la Province de Gua-
xaca. Elle abonde en bétail & en
difFérens fruits du meilleur acabit.
CAPANABASTLA } nom propre
d'un bourg & d'une vallée de l'A-
mérique feptentrionale, dans la Pro-
vince de Chiapa. Cette vallée nour-
rit un bétail confidérable quife cor.-;
fomme à Chiapa & dans le yoid-
nage.
CAP A NÉE i nom propre d'un des plus
riches & des plus poiflans Seigneurs
du Royaume d'Argos. On trouve
chez les Poctes , d'étranges contra-
diâîons dans le portrait qu'ils en
ont laiflé. Selon les uns , c'éroit un
homme fimple j ennemi du fafte
& de la folle vanité qu'infpirenc
les richeftes & l'abondance. Sobre
dans (ts repas , modéré dans toutes
fes aurions , il étoit perfuadé que
l'amour du plaiflr & de la bonne
chère étoit incompatible avec la
vertu : il étoit d'ailleurs homme de
probité ^ ami fidèle &, fincèrc ^
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^8i CAP
prompt a obliger , & rigide obfer-
vateur de fa parole. D'un autre
côté y on le compare à un géant ,
foit pour la taille , foit pour la fé-
rocité de fon caractère : on le peint
j:empli d orgueil & ayant porte lex-
travagance jufqu'à fe croire plus
qu'un homme , & même jufqu'â
s "être vanté infolemmenc que , loit
que les dieux leyoululTent, ou ne
le vouluflent pas , il emporteroit
Se faccageroit la ville de Thé-
bes.
CAPARA; nom propre d'une ancien-
ne ville de la Luficanie , qu'Anto-
nin place fur la route de Merida à
SarragofTe.
^CAPARAÇONî fubftantif mafcu-
lin. Stragulum. Sorte de couverture.
qui fe met fur Içs chevaux. Ce che-
val cji fans caparaçon.
Les quatre fyllabes font brèves
a.u (ingulier ; mais la quatrième eft^
4ongue au pluriel.
CAPARAÇONNÉ, ÉEj adjedif &
participe p^flîf. Voye\ Cap ara-
. "ÇONNER,.
.CAPARAÇONNER y verbe aûif de.
la première conjugaifon, lequel fe
.conjugue comme chanter. Èquum
• firagulo injlruere. Mettre un capa-
raçon. Pourquoi ita-t-on pas capa-
. -l'abonné ces chevaux f
Les quatre premières fyllabes font
l>rèves , ^ la cinquième eft longue
ou brève , ,comme nous l'expli-
quons au mot Verbb , avec la con-
jiigaifon & la quantité profodique^
^des autres temps.
Il faudroît changer le cenky le
,f en j , {iipprimer un n qui eft oifif ,
'& écrire , d'après la prononci^ion ,
haparafoner. Voyez Orthogra-
phe.
CAP AS A; nom propre. C*eft, félon
Ptolémée , une ancienne ville delà
L|ifitaniç«
CAP
CAPDEULHi vieux mot quifigni-
fioit autrefois château.
CAPE ; fubftantif féminin. Sorte 3c
manteau à capuchon^ dont on fe
fervoic autrefois.
Cape , fe dit aufli dune couvertute
de tête dont les femmes font ufage
en certaines Provinces pour fe ga-
rantir des injures du temps. Cette
dame vient de fortir Jans fa cape.
Prete:[''Iui4^otre xape pour Ja mettre
À couvert de la pluie.
On .dit ^ (^une perfonne rit fous
cape ; pour dire , qu'elle rit en fe
.moquant de quelqu'une eo lâchant
de n'être pas remarquée.
On dit figurément d'an cadet de
bonne maiion qui eft'iàns biensv
qa*i/ na que la cape & Cépée.
On dit aufli figurément & fami-
lièrement, d'un ouvrage & d'une
xhofe quelconque qui n'ont pas k
4blidité,convenable, q^iUnx>ntquje
la cape & Vépée.
Cape , fe !dit , en termes de 'Ma-
xine^ de la grande j^roile du grand
mât.
.On dit, mettre à la. cape; pour
dire , ne fe fervir que de la grande
voile , portant le gouvernail fous
le vent , pour laiflTer aller le navire
à la dérive.
Cape , fe dit , en termes de Fortifi-
cations , de ia partie fupérieure du
batardeau.
La première fyllabe eft brève,
êc la féconde très-brève.
CAPECEUR ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois voleur.
CAPEE y participe pafllîf , indécUna-
ble. F'oyei Capéer.
CAPEERj verbe neutre de la pre-
mière conjugaifon^ lequel fe con-
jugue comme thantcr. Terme de
Marine > qui fignifie mettre 1 la
cape , ou ne faire ufage que de la
grande voile, portant le gouver*
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CAP
mil fous le vent , pour knifler aller
le navire à la dérive.
Les temps compofcs (econj ar-
guent avec l'auxiliaire Avoir. La
flotte a campée pendant^ois JQurs
confécutifs.
CAPELAN i fubftamif mafëulïn , &
terme de mépris, dont on fe fert
pour défigncr un prêtre pauvre ou
cagot , qui ne s'attire pas le refped
dû à fon caraâtère* On ne fait pas
grand cas de cccapelan.-
Gapelan , fe ditauflî d'un petit'poif-
fon de mer j dont la chair eft dou-
ce , tendre & délicate^, qui a le dos
d'un brun clair , & le ventre d'un
blanc fale«^ Il eft commun à M^r-
feille & à Venife.
Gapelan , eft encore le nom d'une
montagne d'Afie, dans le Royaume
de Pégu y à dou^ journées de Si-
ren. Elle eft remarquable par la
grande quantité de rabis , de to-
pafes, de faphîrs , d'hiacinthes &
d'amethiftes, que Tavemier nous
dit qu'on en tire.
La première -fyllabe eft brève,
la féconde très-btève , & la troifiè-
me brève au (ingulier , mais lon-
gue au pluriel.
GAPELER; verbe adif dé la pre-
mière conjugaifon., lequel fe con-
jugue comme chanter. Terme de
Marine. On dit capeler les haubans;
pour dire y paffer les haubans par
deffus la tcte du mâtj.pour les met-
tre en place.
CAPELERIE ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois chapelle.
CAPELETi fubftantif mafculm , &
terme de Maènge. Il fe dit d'une
enflure qui vient au train de der--
rière d'un cheval , à l'extrémité du
jarret. Elle a fa caufe dans une ma-
tière flegmatique & froide ,.< qui
s'endurcit par la vifcofité.^
Q^oiqiie ce mal nefolt pas de
C A P 5^8'5
conféquence , & Qu'il ne fafTe pas-
beaucoup foufFrir le cheval , on ne
doit pas le négliger : on peut la
f;uérir dans fa naiflànce , avec de
'eau fraîche feule ,v0tt de l'eau de
vie camphrée.
CAPELINE i- fubftantif fêthinin. Ef-
; pèce de chapeau dont les femmes^
font ufage pour fe parer du foleiU
Cette capeline ejl mal faite.-
Capeline , fe dit auflî , en termes de
Chirurgie , d'un bandage dont on ^
fe fert pour contenir l'appareil dans
., l'amputation d'un membre.
Capeline, fe dit encore j en termes
de Plumafferie , des bouquets de
; plumes, avec lefquels les Aftrices^
paroiflent quelquefois fur le Théâ-
; tre.
ta première & la ttoifième fyl-
labes font brèves , & les tleux au-
tres très-brèves:"
CAPELLE ^ ( la ) nom propre d'une
petite ville de France , en Picar-
' die , à neuf lieues , nord-nord-eft ,
de Laon.
n y a une Abbaye d'hommes ^u *
incme nom , en Gafcogne , à trois
lieues, nôrd-oueft, de Touloufe. ■
Elle eft en commende , & vaut au-
Titulaire, trois mille cinq cent li--
, vres de-rentê.
Capéllb , eft auflî le nom d'uhe petite"
. ville d'Allemagne , dans l'Eledorar '
de Trêves , fur le Rhin ^ au-deflus
de Coblentz.
CAPELLEN ; vieux mot qui figni-
fioit autrefois pauvre prêtre.
CAPELLETTl ; ( les ) la Républi-
que de Venife défigne ainfi les
Troupes compofées âe Ç^s Sujets
d'Erdavonie , de Dalmarie, d'Al-
banie & de Morlachie. Il y en a
, toujours deux Compagnies à Venife
; pour la Garde du Palais & de la
^' place de Saint Marc.
CAPENA5 nom propre d'une ancien-
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5*4
CAP
ne ville d*Italie , qui étoit fituée dans
lancienne Tofcane , entre Veies &
le Tibre.
CAPES ou Cabez 'y nom propre d'une
ville d'Afrique j au Royaume de
Tripoli j fur la Méditerranée , à
l'embouchure d'une rivière du
même nom , qui a fa fource dans
le Bildulgerid.On prétend que l'eau
de cette rivière eft fi chaude > qu'il
n'eft pas poffible d'en boire fans l'a-
voir fait refroidir.
Capes j ( les ) peuples d'Afrique ,
fut la côte de l'Océan ^ près de la
montagne de Sierra-Lionna. Dapper
rapporte qu'il y a dans chaque vil-
lage ^ une maifon particulière où
préfide un Vieillard chargé de don-
ner de l'éducation aux filles du lieu j
qu'après cette tâche remplie > ces
jeunes filles fortenc au fon de di-
vers inftrumens de Mufique 9 Se
vont danfer dans un lieu public , où
elles font enfuite choifies pour fem-
mes par ceux à qui elles plaifenc. Il
n'en coûte à l'époux qu'un petit pré-
fent qu'il fait au père & au maître
d'éducation de fa femme.
CAPESTAN j nom propre d'une ville
de France , en Languedoc , fur le
Canal Royal de cette Province ,
à trois lieues , nord , de Narbon-
ne.
CAPET 'j ( Hugues ) nom propre du
trente- cinquième Roi de France , le
premier de la troifième Race qui
règne aujourd'hui en France , en
E^agne , à Naples & à Parme. Il
étoit fils de Hugues le Grand ,
Comte de Paris & Duc de France,
& père de Robert , qu'il fit cou-
ronner à 1 âge de dix-huit ans.
Hugues Capet étoit âgé d'environ
quarante-fix ans, quand il fe fit élire
Roi à Noyon en 987, vers la fin du
mois de Juin. Il garda la couronne
jufqu'en 99^ , cju'il mourut à Pariç
CAP
après un règne de neuf ans & quel*
ques mois.
On a un Sceau original de ce
Prince , le premier où l'on voie ce
que nous appelons la main de Juf-
tice ; il la tient a la main droite ,
& un elobe à la gauche ; il porte
far fa tête une couronne fleuron-
née } il paroit dans ce Sceau avec
des cheveux courts , & une aflez
longue barbe fourchue : on lit à
l'entour, cette infcription , Hugo
Dei m'tfericordid Francorum Rex.
CAPETERj vieux verbe qui fignifioit
autrefois vexer , tourmenter.
CAPETIENS ; (les) ce font les Rois
de France de la troifième Rac« ,
ainfi appelés de Hugues Capet , tren-
te-cinquième Roi de France, &
Chef oe cette Race qui eft aujour-
d'hui fur le Trône en France ,
en Efpagne ,' à Naples & i Par-
rne.
Il y a maintenant , en 17^8 ,
7S 1 ans que le Royaume eft gou-
verné par les Capétiens.
CAPEUNAj fubftantif mafculin,
Poiflbn de mer du Bréfil , d'envi-
ron fix pouces de longueur. Il a de ^
petits yeux , de petites dents & de
petites écailles argentées , fur lef-
/ quelles on remarque deux lignes de
couleur d'or , dont une règne tout
le long du dos , & l'autre fur le
côté. Sa chair eft eftimée.
CAPHARj fubftantif mafculin. C'eft
le nom d'un tribut que les Turcs
lèvent fur les marcnandifes que
les Négocians Chrétiens condui-
fent ou envoyent d'Alep àjérufa-
lem.
Le droit de caphar fert fouvent
de prétexte aux vexations des
Turcs.
CAPH ARNAUM ; nom propre d'une
ville de la Tribu de Nepthali , i
l'extrémité de celle de Z^bulon, fur
lo
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CAP
le rivage de la mer de Tibcrîade.
Elle eft célèbre dans TEvaiigile ,
pour avoir été là demeure princi-
pale de Jefus - Chtift pendant les
trois années de fa Prédication.
C*eft-là où il appela S. Mathieu à
fk faite.
CAPHAR-ORSAi nom propre.
C*eft , félon Ptolémce y une an-
cienne ville de Tldumée â locci-
dent du Jourdain.
CAPHARSAMAIj nom propre d'une
ancienne ville de la Paieftine » dans
le voifinage de Sipparis.
CAPHENG j Baudrand place une
ville & une Province de ce nom ,
au Royaume de Siam.
CAPHESA j nom propre d'une an-
cienne ville d'Afrique , dans le
Bildulgerid. Elle eft entourée de
déferts.
CAPHTOR ; nom propre du pays des
Caphtorins , dont parle rbcnture.
La plupart des Interprètes croyent
trouver la Cappadoce fous le nom
de Caphtor^ & Dom Calmet croit
que c'eft Tîle de Crète..
CAPHTORINS i ( les ) anciens peu-
ples dont parle l'Ecriture -Sainte.
yoyc^ Caphtor.
CAPHYES \ nom propre d'une an-
cienne ville du Peloponèfe , de la-
quelle parle Plutarque.
CAPI.AGA,ouCAPI.AGASSli fubft.
maf. C'eft le titre d'unOlficierTurc,
qui eft Grand-Maître du Sérail. Il
eft Chef des Eunuques blancs ; fa
Charge lui donne des prérogatives
importantes : il introduit les Am-
bafladeurs à l'Audience du Sultan :
il eft toiljours auprès de ce Prince,
3u'il accompagne jufqu'au quartier
es Sultanes , fans cependant en-
trer avec lui: (a table eft fervie
aux frais du Grand-Seigneur, & il
Tome ir.
CAP 585
tire en outre environ foixante liv.
d'appointemens par jour : ce n'eft
là que la moindre partie de fon re-
venu. Les préfens que lui font ceux
qui^^ont des affaires à la Porte , lui
valent bien davantage, parce que
le Grand - Seigneur ne prend cott-
noilïànce d'aucune , qu'elle n'ait été
vue par cet Officier.
CAPIAULX j vieux mot qui figni-
fioit autrefois chapeau.
CAPIC AGTINGA ; fubftantif maf-
culin. Sorte d'acorus qui croît en
Amérique , & qui reflemMe beau-
coup à celui d'Europe , par fes feuil-
les & fa racine : mais il a des pro-
priétés bien fupérieureis à celWs de
ce dernier : il incife les humeurs
froides & peccantcs ♦ & réfifte au
poifon quand on le prend intérieu-
rement.
CAPID AVA j nom propre d'une an-
cienne ville de la balte Myde ,
qu'Antonin place entre Axiopolis
& Carfon , lur la route de Nico-
médie.
CAPIGI ; fubftantif mafculin. C'eft
le titre d'un portier du Sérail du
Grand-Seigneur. Il y a à la Porte-
Otromane , environ cinq cens Ca-
pigis , dont les fondions confiAent
a garder avec les Janiifaires , la
première & la féconde porte du
Sérail.
CAPIGI-BACHI ; fubftantif mafcu-
lin. On donne ce titre en Turquie,
au Capitaine des portes du Sérail
du Grand -Seigneur. Les Capigis-
Bachis font au nombre de douze :
leurs fondions confiftent à monter
la garde deux i. deux , à la troifiè-
me porte du Sérail , avec une Bri-
gade de fimples Capigis. Quand le
Sultan va en campagne , il eft rou-
jours précédé de hx Capigis -Ba-
£ee e
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58tf CAP
chis /qui vont reconnoître la sûreté
du pauage.
CAPILLAIRE iadjeaif de toutgen-
re. Délié comme des cheveux. Il fe
dit de différentes chofes pour mar-
quer leur petitefl'e.
Tuyaux capillaires, fe dit, en
termes de Phyfique , de petits
tuyaux , les plus étroits que les Ou-
vriers puiflTent faire.
Plongez dans un gobelet d'eau un
tuyaux capillaire, dont les extrémi-
tés foient ouvertes , Teau s'élèvera
d une manière fenfible dans le tuyau
où elle demeurera fufpendue : (i
vous plongez dans le gobelet deux
tuyaux > dont les diamètres diffè-
rent de moitié , leau s'élèvera une
fois plus haut dans le plus petit des
deux tuyaux ; d où l'on peut conclu-
re en général, que les liqueurs s'é-
lèvent dans les tuyaux capilbires ,
en raifon inverfe de leur largeur ,
ceft-à-dire, quelles y montent
d*autant plus haut qu'ils font plus
étroits.
Cette afcenfion de l'eau dans les
tuyaux capillaires , eft un de ces
phénomènes qui paroît être une
exception aux loix générales de Thy-
droftatique , par lesquelles il eft dé-
montré qu'une liqueur fe met tou-
jours en équilibre avec elle-même,
£bit dans un feul & même vaiffeau ,
foit dans plusieurs qui communi-
quent enfemble ; auflî les Phyficiens
n'ont-ils pas encore expliqué ce phé-
nomène, d'une manière iatisfaifan-
te.
Flantes capillaires , fe dit , en
termes de Botanique , de celles
dont les feuilles font très - déliées.
Et l'on appelle Racines capillaires ,
celles qtu font longues & filamen-
ue.ufes.
Cadili, aires , fè dit , en termes d'A-
^ ii4l»mifî , des. vaiiTeaux les çlus fins
GAP
& les plus déliés > tant artériels que
veineux.
Fracture capillaire , fe dit auflî »
en .termes de , Chirurgie , d*une
fraAure au crâne , fi peu marquée
qu'elle échappe , pour ainfi dire , i
la vue. Il n'y a que l'opération du
trépan qui puiffe l'empccher d'être
mortelle.
Capillaire , eft auflî fubftantif maf-
culin , & fe dit en Médecine , des
cinq herbes capillaires , qui font
radiante noir , Tadiante blanc > ou
capillaire de Montpellier , le poly-
tric , le céterac , & la rue de mu-
raille.
Tous les capillaires font incififs,
attenuans , diurétiques , ftomachi-
ques , & propres pour aider l'expecî-
toration. Le meilleur capillaire eft
l'adiante. F'oye:[ Adiànte.
Les deux premières fyllabes font
brèves i la troifième eft longue >
& la quatrième très-brève.
Ce mot employé comme adjec-
tif , ne doit pas régulièrement
précéder le fuoftantif auquel il
le rapporte. On ne dira pas un cc^
pillaire tube , mais un tube capil-
laire.
CAPILLAMENT ; fubftantif maiiu-
lin. Les Anatômiftes & 1^ Bota-
niftes font ufage de ce mot, pou^
défigner des nerfs y des fibres, ou
d'autres parties auflî déliées que des
cheveux.
CAPILOTADE; fubftantif féminin.
Minutum mifcellaneum. Ragoût corn-
pofé de divers morceaux de viandes
cuites précédemment. On nous fer^
vit une. capilotade de lièvre & de che-
vreuil.
On dît proverblalemçnt & figu-
rément', quon a mis une perfonne em.
capilotade ; pour dire , qu'on Ta dé-
chirée fans ménagement par de^
médifances our fé^iS*.
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CAP
Les trois premières fyllabes font
brèves j la quatrième eft longue» &
la cinquième très-brève.
CAPIOGLANj fubftantifmafculin.
C'eft , chez les Turcs , le nom d'une
fotte de Domeftique^ dont les fonc-
tions conliftenc à prendre foin dans
le Sérail du G^and-Seigneur , des
jeunes Âzamoglans, ou Enfans de
tribut , que ce Prince lève dans fon
Empire.
CAPION; fubftantif mafculin, &
terme de Marine , ufitc dans le Le-
vant. On y appelle Tctrave d*un na-
vire , capion de proue j & Tétam-
bord, capionrie poupe.
On dit au(fi> capion à capion;
pour exprimer la diftance qu'il y a
de la proue à la poupe.
CAPISCOL i fubftantif mafculin.
Titre d'un Dignitaire dans quel-
ques Chapitres. Dans les uns , c'eft
le Doyen j dans d'autres , c*eft le
Prcchantre.
CAPITA-GAUHAH; fubftantif maf-
culin. Arbrifleau àts Indes Orien-
tales , dont les feuilles rondes ,
grandes , velues , font d'une belle
couleur verte : il produit des baies
fphériques j de couleur brune , qui
ont â peu près la groffeur des grains
de genièvre. Toutes les parties de
la plante font d'une odeur très-pé-
nétrante.
CAPIT AIN ; vieux mot qui fignifioit
autrefois Gouverneur.
CAPITAINE i fubftantif mafculin,
Ordinis </z^3or. Chef d'une Compa-
gnie de gens de guerre, foit à pied
loit à cheval. Le pofte du Capi-
_taine,, quand il marche ou qu'il
combat, eft à la tcte de fa Com-
pagnie.
pAPITAINE-LlEUTENANT , fe dît du
Commandant d'une Compagnie de
Gendarmes, de Chevaux-légers, ou
d^ qu^lqu'autre troupe de la Mai-
CAP 587
fon du Roi: il eft appelé Capitaine^
Lieutenant y parce que le Roi en efl:
lui-même le Capitaine. Ces Capitai-
nes-Lieutenans tiennent rang , &
font garde de premiers Meilres de
camp de Cavalerie , & commandent
à tous les autres du même titre. La
dénomination de Capitaine- Lieute^
nant , n'eft pas plus ancienne que
le règne de Henri IV. On voit par
un ade de Louis XllI de i(>i5,
que Henri IV inftitua la Compa-
fnie des Gendarmes, & que M. de
ouvré en fut Capitaine-Lieutenant:
c'eft le premier a qui ce titre ait été .
donné.
Capitaine-Lieutenant, i^Ldit duflî
de celui qui commande une Troupe
ou une Compagnie , au nom & à U
place de quelqu autre.
Capitaine en pied , fe dit de celui
2ui commande aâuellement une
Compagnie.
Capitaine réforme ^ fe dit d'un Of-
ficier dont la charge a été fuppri-
mée.
Capitaine en second, fe dit d'un
Officier dont la charge a été fuppri-
mée , mais qui fert dans une autre
Compagnie.
Capitaine en second , fe dit auffi du
fécond OflBcier établi avec commif-
fion dans chaque Con^pagnie des
Régimens étrangers , que le Roi de
France entretient à fon fer vice.
C'eft aux Capitaines en pied â
tenir la main à ce que les Omciers
fubalternes, Sergens , Caporaux &
Soldats , ne s'écartent pas de leur
devoir.
Capitaine conducteur ciNÉRAL
d'Artillerie , fe dit d'un Officier
chargé de veiller à ce que Ijs&^uipa-
* ges deFartilleriei de 1 airîiée , loient
tenus félon les ordres de celui qui
commande. Il a fous lui les Capitai-
nes condu^Sleurs de l'artillerie , qui
£ e e e ij
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j?8 CAP
doivent tenir prêts i marcher , les
chevaux ncceflàires pour faire les
voitures.
Capitaine général dbs charrois
i>B L*ARTrLLERic , fc dit de quel-
au un prépofé pour faire les difpo-
ntions convenables pour le tranf-
port de lartillerie a une armée. Il
a fous fes ordres les fimples Capi-
taines de charrois , & il doit veiller
à ce que ceux-ci aient toujours leurs
. chevaux en bon état , & prêts à mar-
cher pour Fexécution des ordres de
celui qui commande.
Capitaine GÉNÉRAL des vivres, fe
dit d'un Officier placé à la tête des
équipages , pour en avoir foin pen-
dant la campagne , & faire exécu-
ter les ordres qu'il eft chargé de
donner fur cet objet. Il a fous lui
autant de Capitaines particuliers ^
qu'il y a de cinquante cnevaux , lef-
quelsont fous eux chacun un Lieu-
tenant & un Conduûeur. Les prin-
■ cipales fondions du Capitaine gé-
néral y font de vifiter louvent les
équipages , de fe faire donner par
les Capitaines^ l'état des équipages
& des uftenciles dont ils font char-
gés y d'en faire la revue exaâre, de
Faire réparer ce qui peut manquer
aux harnois, Se de veiller en gé-
néral au maintien du bon ordre à
cet égard.
Capitaine des guides ,fe dit de ce-
lui qui eft chargé du détail des che->
mins de l'armce.
Le Roi a créé par une Ordon-
nance àuxG Décembre 1756, une
Compagnie de fufiliers guides ,
corapoiéed'un Capitaine, d'un Lieu^
^ reliant , d'un Lieutenant en fécond ,
ae orot-^ergens , de deux Capo-
raux , d'un Anfpeflade >& de vingt
Fulîliers guides.
Capitaine de Mineurs , fe dit
de celui qui eft charge d'inf-
CAP
truite & de fournir les Mineurs.
Capitaine d'Ouvriers, fe dît, de
celui qui commande aux Charpen-
tiers & aux Charrons.
Capitaine des portes, fe dit, dans *
les places de guerre , d'un Officier
dont les fondions confiftent à aller
prendre le matin les clefs des por-
tes de la place chez le Gouverneur
{)our les ouvrir , & à les lui porter
e foir après quelles font fermées.
Capitaine général , fe dit, dans la
régie des Fermes du Roi , de quel-
quun qui commande un certain
nombre de eardes employés pour
veiller aux mtérêts des Fermiers
généraux , enfaififlint les marchan-
difes qui entrent en fraude dans le
Royaume , & en arrêtant les con-
duâreurs ou les porteurs des effets
prohibés félon les circonftances.
On dit aufli , Capitaine de vo- '
leurs ^ de Bohèmes y 8cc. pour défi-
gnerle chef de ces fortes de gens.
Capitaine de vaisseau , fe dit d'un
Officier employé en cette qualité
fur l'état du Roi , & qui tient fa
commiffion de Sa Majefté , pour
commander un vaiHeau.
Les Capitaines des vaiffeaux du
Roi fervant fur terre j roulent avec
les Colonels , fuivant l'ancienneté
de leurs commiiTîons.
Le Roi veut qu'il y ait fur le vaif-
feau amiral , outre le Commandant,
deux Capitaines , deux Lieutenans ,.
8c deux Enfeignes* Pareil nombre
fur les autres vaiflêâux du premier
rang : fur ceux du fécond & du troi-
fième rang, un Capitaine ^ deux
Lieutenans & deux Enfeignes : fur
ceux du quatrième & du cinquiè-
Ine rang , un Capitaine j un Lieur
tenant & up Enfeigne*
Un habile Capitaine des vaîflèaux
du Roi réunit bien des connoiflan-
ces: il entend la conftruûion d'u»
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CAP
navire y il fait quelles manœuvres
doivent être préférées dans les di-
verfés circonftances où Ton peut fe
trouver fur la mer, foit durant le
mauvais temps , ibit pour éviter
Tennemi , foit pour Tattaquer avan-
tageufement r enfin il connoît l'hy-
drographie, & généralement tout
ce qui a rapport à la navigation.
On appelle auffi, mais impro-
prement, C7/7irji/2^ de vaiffeauy le
maître d*un vaifTeau marchand.
Capitaine en second, fe dit d'un
Officier qui fait les mêmes fonc-
tions que fe Capitaine , & qui com-
mande le vaifleau en fon abfence.
Capitaine de frégate légère, de
brulot, de flute, de galiote ,
fe dit, des Officiers qui comman-
dent ces fortes de navires. Ils font
tous du petit état.
Capitaine d'armes , fe dit d'un Of-
ficier qui a foin des Soldats & de
leurs armes. Il eft immédiate-
ment au-deffiis des Sergens , c'eft
à lui à pofer la fentinelle devant
la chambre du Capitaine , & au
haut de ta tire vieille.
Capitaine de port, fe dit d'un Of-
ficier de marine, établi dans quel-
que port confidérable , où il y a
Ârfenal. Il a à fes ordres une garde
pour la fiirèté du port & des vaif-
feaux qui y abordent. Breft, Dun-
- kergue, le Havre, Port-louis, Ro-
chefort & Toulon, font les fix ports
de France où il y a de ces officiers
établis.
Capitaine de marine , fe dit de ce-
lui qui commande les foldats gar-
diens d'un port.
Capitaine des matelots ,fe dit d'un
Officier qui commande aux mate^
lots fous le maître de Téquipage.
Capitaine garde cotes , le dit d'un
Officier qui commande une com-
pagnie de milice établie pour la
CAP 589
Î;arde des côtes , & pour empêcher
es defcentes de l'ennemi.
Capitaine , fedit de celui qui com-
mande dans certaines mailons roya-
les j comme à Fontainebleau , à
Vincennes^ &c.
Capitaine des chasses , fe dit de
celui qui eft chargé de ce qui con-
cerne la chafTe dans une certaine
étendue de pays , qu'on appelle Ca^
picainerie.
Capitaine , fe dit auffi d'an Général
d'armée , relativement aux qualités
néceflaires pour commander. Les
Condc^ les Turenne e'toknt de grands
Capitaines,
Capitaine, eft encore le nom qu'on
a donné â un poillbn de mer • qui a
autour du cou cinq rangs d écailles
dorées , difjpofées à peu près com-
me un hauflecol. Ce poiubn eft de
la grandeur de la carpe à laquelle
il reOemble d'ailleurs par la forme
des écailles. Il fe trouve aux Indes
orientales , en Amérique , & fur
la côte de Barbarie.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft longue, &
la quatrième très-brève.
CAPITAINERIEi fubftantif féminin.
PrAfeçlura. Il fe dit de la charge de
capitaine d'une maifou royale , d'un
château , &c. Le Roi l'a nommé à
la Capitainerie de Fontainebleau,
Capitainerie , fe dit auffi , en quel-
ques maifons royales , du lieu af-
fecté au logement du Capitaine. Le
feu prit à la Capitainerie.
Capitainerie , fe dit encore de la
charge d'un Capitaine des chaflTes.
On vient de lui donner la Capitainerie
quavoitfon père.
Capitainerie des chasses , fe dit
de retendue de Jurifdiârion d'un
Capitaine des chafles. Il y a beau--
coup de gibier dans cette Capitaine-
rie^
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590 CAP
Capitainerie garde cote, fe ûit,
en termes de Marine , d'une éten-
due de pays qui renferme , le long
des côtes de la mer , un certain
nombre de Paroifles fujettes â la
garde des côtes.
Les côtes de France font divifées,
tant fur l'Océan , que fur la Médi-
terranée , en III Capitaineries gar-
de-côtes y dans lefqucUes on fait
nombre d'environ deux cent mille
hommes , à pied & à cheval , de-
puis l'âge de i8 ans jufqu'i ^o.
Chacune de ces Capitaineries a un
Etat-major pour la commander , le-
quel eft compofé d'un Capitaine
général , d'un Major général & d'un
Lieutenant général. Ces officiers
reçoivent leurs ordres du Miniftre
de la guerre , félon les difpofitions
de rOrdonnance du 24 Février
1759 , qui réunit au département
de la guerre tous les détails concer-
nant les milices garde-côtes , le fer-
vice , l'établiflement & l'entretien
des batteries fervant à la défenfe
des côtes.
Capitainerie , fe dit de chacune des
quatorze Provinces maritimes du
Bréfil , qui font fous la domination
du roi de Portugal. Nous parlons
de chacune fous le nom qui lui eft
-propre.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la tiroifième eft longue ,
la quatrième très-brève , & la cin-
quième longue.
CAPIT AINESSE j royc^ Capitane.
CAPITAL , ALE ; adjeftif. Princi-
pal. C'étoit la pièce capitale du pro-
cès. Londres efi la ville capitale
d'Angleterre.
Capital , fedit d'un crime digne de
mort. Vajfajfinat eft un crime ca-
pital.
On appelle ^\xffi peine capitale , le
dernier fupplice.
CAP
Emnemi capital , fe dît d*an ônnémî
mortel. // eft Vennemi capital de
toute cette mai/on.
On dit > les fept péchés capitaux ;
pour dire , les fept pèches mor-
tels.
On appelle médecines capitales ^
certaines préparations elTentielles »
remarquables par leur^ propriétés ,
comme le mitnridate ,1a thériaque
de Venife , &c.
Lie capitale, fe dit, dans les ma^.
nufadlures de favon , d'une lie forte
que laifte la potaffe au fond des
chaudières où Von fait le favon.
On appelle , en termes de Pein-
ture , dejjein capital ^ le deflein d'un
f;rand maître, recommandable par
a richeffe de l'ordonnance & de la
compofîtion.
On appelle auflî en peinture ,
couleurs capitales , les couleurs na-
turelles dont on forn'je les autres en
les rompant enfemble.
Lettres capitales , fe dit , en ter-
mes d'Imprimerie , des grandes
lettres qu'on met ordinairement
au commencement des livres >
des chapitres , de certains mots ,
Capital , s'emploie auflî fubftantive-
ment. On dit faire fon capital de
quelque chofe ; pour dire , en faire
Ion principal objet. Il fait fon capi-*
tal du jeu.
On dit , la capitale d^une Pro-
vince y d'un Royaume , &c. pouc
dire , la ville capitale. Lyon eft la
capitale du Lyonnois.
Capitale du bastion , fe dit , en
termes de Fortifications , d'une li-
gne tirée de l'angle flanqué , à l'an-
gle du centre du baftion.
Les capitales des baftions ont de-
puis trente jufqu'i quarante toifes
de longueur. C'eft lur leur prolon-
gement que Ion fe conduit dans
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CÀP
les tranchées pour approcher du
baftion.
Capital , fe dit du principal d'unie
dette , indépendamment des inté-
rêts. Cent ccus de capital produifent
acluellcment dow^e livres d* intérêt an-
nuelUmcnt. Il accumule les intérêts
avec le capital.
Capital , fc dit, dans le commerce j
de la fomme d argent que fournif-
fent en commun ceux qui compo-
fent une compagnie de commerce.
Le capital de cette compagnie ejl d'un
million.
Capital , fe dit , dans le fens figuré ,
de ce qu*il y a d'eflTentiel , de plus
important. Le capital ejl defc con-
duire par des principes d'honneur.
Les deux ptemières fyllabes font
brèves , la troifième ell moyenne
au fingulier mafculin > mais longue
au pluriel , & brève au féminin ,
qui a une quatrième fyllabe très-
brève.
Le / final du fingulier mafculin fe
fait fentir en toute circonftance.
Le pluriel du mafculin fe forme
en changeant al en aux y dont le x
f>rend le fon du •[ devant une voyel-
e ^ en fuivant néanmoins la règle
générale donnée ci-après. Foye\^ la
lettre S.
Ce mot employé comme adjedkif,
ne doit pas régulièrement précé-
der le fubilantif auquel il /e rap-
porte. On ne dira pas un capital
point yXn^xsun point capital.
CAPIT AN i fubftantif mafculin. Ter-
me de mépris dont on qualifie un
fanfaron qui fe vante d'une bravou-
re qu'il n'a pas. Ave:\^ou^ oui ce
capitan ?
Les trois fyllabes fonr brèves au
fingulier \ mais la dernière eft lon-
gue au pluriel.
CAPITANATE; nom propre d'une
l^iavince d'Italie^ au lovaumc de
CAP 591
Naples. Elle a le golfe de Venife au
nord & à l'eft \ le comté de Molife
à l'oueft , & au fud la Principauté
ultérieure, la Bafilicate , & la pro-
vince de Barri. Les terres y font
arides , mais elle a d'excellens pâ-
turages. Manfredonia eu e^t la ca*
pitale.
CAPITAN-BACHA j fubftantif maf-
culin. Amiral Turc ou Bâcha de la
mer. Cet officier pofsède la troi*
ficme charge de l'Empire , & il a
fur mer , autant d'autorité qiie le
Grand-Vifir en a fur terre. Ses pré-
rogatives & fes revenus font très-
confidérables. A peine eft-il forti
du décroit des Dardanelles , qu'il
a droit de vie & de inori fur tous
les officiers , foldats & matelots
qui compofent la flotte qu'il com-
mande. Sa garde eft compofée de
trois compagnies de JanifTaires ;
& fi fa maifon n'eft pas fi nombreufe
que celle du Grand Seigneur , elle
eft compofée d'officiers qui ont les
mêmes qualifications.
CAPIT ANE i fubftantif féminin, &
terme de Marine. La principale ga-
lère d'une Puifiànce. Cette galcre
eft appelée , en France ,. la réale y
depuis la fuppreffion de la charge
de Capiraine général des galères.
Les trois premières fyllabes font
brèves , & la quatrième eft très-
brève.
CAPITATION; fubftantif féminin.
Capitatio. Taxe par tête , ou impo-
fition qui fe lève annuellement fur
chaque perfonne , félon fon rang ^
fon travail & fes facultés. Tout le
monde paye la capitation dans le
Royaume; les PrincesduSang mê-
me , n'en font pas exempts.
Charles II , roi d'Angleterre , fie
un règlement par lequel un Duc de-
voii piyer cent livres de capitarionj»
im Marquis , quatra-vin3t-livi:es j,
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591 CAP
un Baronet, trente livres ; un Che-
valier j vingt livres^ un Ecuyer, dix
liv. & tout roturier douze deniers.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft longue , la
quatrième brève , 8c la cinquième
encore au iingulier ; mais celle-ci
eft longue au pluriel.
CAPITE i royei Cajute.
CAPlTELj fubftantif mafculin. Ex-
trait d*uné leffive de cendre & de
chaux vive, qui entre dans la com-
jK)fition du favon.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft moyenne
au fingulier , mais longue au pluriel.
Le / final fe fait fcntir en toute
circonftance.
CAPITELLO i nom propre d'une pe-
tite rivière de l'île de Corfe , qui
fe jette dans le golfe d'Ajazzo.
CAPITEUX, EUSE; adjeftif. Qui
porte à la tête. Il n'a d'ufage qu en
parlant du vin & de la bière. Un
vin capiteux. Une bière capiteufe.
Les deux premières fyllabes font
brèves , la troifième eft longue ,
>& la quatrième du féminin irès-
brcve-
CAPITULE; fubftantif mafculin. Ca^
pitolium, ForterefTe fameûfe de Tan-
cienne Rome , bàrie fur le mont
Tarpéïen , dans laquelle Jupiter
, avoit un Temple d'où il fut fur-
jiommc Capitolin.
Ceft là où s'aflembloit le Sénat,
& où s'artemblent aujourd'hui les
conferv.iteurs du Peuple romain.
Le Capitole avoit deux aîles ,dont
une étoit dédiée à Junon , & Taatre
à Minerve. On y montoit par cent
degrés Le frontifpice & les côtés
étoient entourés de galeries ou por-
tiques , & tout l'édifice étoit rem-
pli d'ornemens divers, particuliè-
rement le Temple de Jupiter, où
te Dieu étoit repréfentc avec la
CAP
foudre, le fceptre ic la couronne
dor.
Les Guerriers , qui avoietit obtenu
les honneurs du triomphe, y don-
noient un magnifique repas aux Sé«
nateurs , après avoir offert des fa-
crifices i leurs Dieux.
Ce fuperbe bâtiment fut brùlc
du temps de Sylla : il le fut auflî
du temps de Vitellius, & Vefpafien
le répara :il le fut une troifième fois
fous Titus ^ & Domitien le rétablit
encore.
Il y avoit autrefois des Capitoles
dans la plupart des Colonies de
l'Empire romain ; c'eft de celui qui
étoit à Touloufe , que les Echevins
ont tiré leur titre de Capitouls.
Les trois premières fylbbes font
brèves,& la quatrième eft très-brève.
CAPITOLIAS : nom propre. C*eft
félon Ptolémée une ancienne ville
de la Céléfyrie.
CAPITOLIN; adjeûif mafculin , &
furnom de Jupiter , ainfi appelé du
capitole , où il avoit un Temple,
^oy^r Capitole.
Mont Capitolin , s'eft auflS dit da
mont Tarpéïen, à caufe du Capitole
qui y étoit bâti.
Jeux Capitolins , fe dit des com-
bats annuels que Camille inftitua
à rhonneur de Jupiter Capitolin ,
en adions de grâces de ce que le
Capitole ne hit pas la proie des
Gaulois qui alloient le furprendre,
quand les oies annoncèrent par leurs
cris d ceux qui le gardoient , le pro-
jet des barbares.
L'Empereur Domitien inftitua.
auftî des Jeux Capitolins, qui fe cé-
lébroient rous les cinq ans : dans
ceux-ci s'exerçoient non-feulement
les différens Athlètes , mais encore
les Pactes, les Orateurs, les Hif-
toriens , les Muficiensfic lesAûeurs
de Tlîéâtre, & c'étoit l'Empereur
lui-même »
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CAP
lui-même, qui diftribuoit les prix
aux Vainqueurs.
Les trois premières fyllabes font
brèves , & la quatrième eft moyen-
ne au (ingulier, mais longue au
pluriel.
CAPITON j fubftantif féminin. Soie
groflîère dont on fe fert pour fabri-
quer des croffes communes, & d un
prix médiocre.
Les Capitons payent pour droits,
à l'entrée du Royaume , cinquante
fous par quintal, & cinq livres à la
fortie.
Les trois fyllabes font brèves au
fingulier j mais la dernière eft lon-
gue au pluriel.
CAPITOUL ; fubftantif mafculin. Ti-
tre que portent à Touloufe, cer-
tains Officiers municipaux qui exer-
cent dans cette ville la même Ju-
rifdidtion que les Echevins à Paris,
les Jurats a Bourdeaux , les Con-
feillers des Hôtels de Ville en Lor-
raine, & les Confuls en Provence
Se en Languedoc.
Cette cnarçe eft honorable , &
acquiert la noblelTe â ceux qui lob-
tiennenr.
Les appellations des Sentences
^ des Capitouls , fe portent direâe-
ment au Parlement.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft movenne
au (ingulier , mais longue au pluriel.
Le / final fe fait femic en toute
circonftance.
C APITOULAT i fubftanrif mafculin.
Charge ou dignité du Capitoul. //
briguoh le Capitoulat.
Capitoulat , fe dit auflî de chacun
des huit quartiers de la ville de Tou-
loufe^ que gouverne un Capitoul.
Les quatre fyllabes font brèves
au iingulier ; mais la dernière eft
longue au pluriel.
CAPITULAIRE; adjeûif dw deux
Tgmçir.
CAP 595
genres , qui concerne un chapitre ,
une aftemblce de Chanoii^es , de
Religieux. Il faut produire Caclc ca-
pitulaire.
Capitulaires ) fe dit fubftantîve-
ment , & ordinairement au pluriel,
des ordonnances ou règlemens don-
nés par nos Rois des deux premiè-
res races, fur les matières Civiles
&c Eccléfiaftiques , & rédigés par
chapitres» Tels font les Capitulai-
res de Charlemagne , de Louis le
Débonnaire , de Charles le Chau-
ve , &c.
Les trois premières fyllabes font
brèves , la quatrième eft longue , &
la cinquième très-brève.
Ce mot employé comme adjec-
tif, ne doit pas régulièrement pré-
V céder le fubftantif auquel il fe rap-
porte. On ne dira pas une capitu-
laire ajfemblée j mais une aJJembUc
capitulaire.
CAPlTULAIREMENTiadverbe. Ea
Chapitre. Cela fut refolu capitulai^*
rement.
Les trois premières fyllabes font
brèves , la quatrième eft longue , U
cinquième très-brève, & la fixième
moyenne.
Il faudroit changer le c en À: , le
dernier cen a^Ôc écrire , d'après U
pvonoçisLtionykapUulairemant^Voy^z
Orthographe.
CAPITULANT j ^idjeftif mafculin.
Qui a voix dans un Chapitre. Les
Religieux capitulant s'y oppo^èrent^
Capitulant, fe dit auflî lubftanti-
ve^nentt // e^it les voix 4^ la plupart
des capitulans^
Les crois premières fyllabes fone
brèves , & la quatrième eft longue.
Le pluriel fe forme en ch;:^nge^nc
le t final du fingulier en un s qui
fuit 1^ règle gcpérale des pluriels,
f^oye\ la lettre 5.
CAPITULATION ifttbftJ^ltif ièmr
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594 CAP
nin. Les conventions quî ont Ilea
dans la reddition d'une place affié-
gée. llsfortircnt auffi-tôt que la ca-
pitulation futjignéc.
Capitulation impériale, fe dit,
en Allemagne , d*une loi fondamen-
tale impofée à TEmpereur par le
Corps germanique > & dont ce
Prince jure lobfervation lors de fon
couronnement. Les points princi-
paux auxquels cette loi oblige TEm-
pereur,font la dcfenfe de TEglife
& de TEmpire, le maintien des
loix fondamentales, & la conferva-
tion des droits , prérogatives & pri-
vilèges , des EleÀeurs, des Princes ^
des villes & des aiures Etats, qui
compofent le Corps germanique.
Les trois premières fyllabes font
brèves^ la quatrième eft longue, la
cinquième brève , & la fixième en-
core au fingulier y mais celle-ci de-
vient longue au pluriel.
CAPITULE; fubftantifmafculin. Ef-
pèce de petite leçon qui fe dit à la
tin de certains Offices. Bede rap-
porte lorigme Ats capitules à Tufage
dans lequel étoieiK les Ifraélites au
temps a Efdras , de lire quatre fois
par jour quelque chofe des livres
de la Loi.
CAPITULÉ ; participe paffif indécli-
nable. Voyc^ Capituler.
CAPITULER ; verbe neutre de la
première conjugaifon , lequel fe
conjugue comme chanter. Parle-
menter, arrêter les conditions rela-
tives i la reddition d'une place af-
iîégée. La Citadelle capitula quin:^e
jours après la faille.
Capituler , fignifîe auflî compofer
de quelque affaire , de quelque dif-
férend , entrer en accommodement.
• Ce procès fe terminera fans bruit;
toutes, les Parties demandent à capi--
tuler^
Qa dit proverbialement ^ Fille
CAP
qui capitule eft à demi rendue ; pour
dire j que quand on écoute des pro-
portions > on eft difpofé à les ac-
cepter.
Les trois premières fyllabes font
brèves , & la quarrième eft longue
ou brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe, avec la conjugaifon
& la qiuntité profodique des au-
tres temps.
CAPITURIA y nom propre d'une an-
cienne ville de Thrace , fituée dans
le voifinage du Mont-Rhodope.
CAPITZIKIHEIA j fubftantif maf-
culin. Ceft letitre du Grand Chani-
bellan de la Porte-Ottomane.
CAPIVARD j fubftantif mafculin-
Animal quadrupède ôc amphibie >
fort connu au Bréfil & au Cap de
Bonne - Efpérance. C*eft le même
que le cabiai^ Foyc:[ ce mot.
CAPIZZI 'y nom propre d'un Bourg
& Château de Sicile , dans la Vallée
deDemona , à trente milles, oueft>
du Mont-Ethna.
CAPLOIER ; vieux verbe quî figni-
fioit autrefois combattre j frapper
avec une épée.
CAPNQBATES ;. ( les ) on donna
autrefois ce furnom aux Myfiens,.
anciens peuples d'Afie , qui s'occu-
Eâent uniquement du culte des
ieux , & qui ne mangeoieni; riea
de ce qui avoit été animé.
CAPNOÏDE ; fubftantif féminin.
Plante à Beur polypérale, irréga-
lière , & qui reUemble à celle de la
fumeterre. Le piftil de la fteur de-
vient dans la fuite une longue cofle
remplie de graines, luifantes & ar-
rondies.
CAPNOMANCIE y fubftantif fémi-
nin. Capnomantia. Divination par
la fumée. Les Anciens tiroieni ua
augure favorable de la fumée qui
s'élevoit des Autels où Ton immo-^
loit des vidimesx û elle était clai-
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CAP
te , légère , & qu elle montât en li-
gne droite fans fe répandre de côté
& d autre.
Une autre efpèce de cavnomancie
confiftoit à obferver la nimée qui
s elevoit des graines de jafmin & de
pavot qu'on jettoit fur des charbons
ardens.
Enfin, la capnomancic fe prati-
quoit encore en refpirant la fumée
des vidâmes que le feu confu-
moit.
CAPO-BLANCO ; nom propre d'un
Cap d'Amérique , dans la mer du
fuel , â la partie occidentale de
rifthme de Panama. Dampier rap-
porte Qu'il eft couvert de bois &
d excellens pâturages.
CAPOC i Foyci Capuk.
CAPO-DISTRIA inom propre d une
ville d'Italie , dans llftrie , fur le
golfe de Triefte : comme cette ville
w fittiée dans la mer au milieu d'un
écueil qui a la forme d'un bouclier^
les Poètes ont feint que Neptune ,
irrité contre Pallas , parce qu'elle
l'avoir privé de l'honneur de don-
ner fon nom à la ville d'Athènes ,
avoit pourfuivi jufques-là cette
Déefle , dont l'Egide qui y tomba
dans la mer , fut changée en un
écueil où l'on bâtit la ville dont nous
parlons.
Oa recueil dans le voifinage de
cette ville ifolée, beaucoup d'olives
& d'excellent vin.
<ZP< POLINjfubftantif mafculin. Arbre
qui croît au Mexique. Ses feuilles
reffêmblent à celles de notre aman-
dîer : il a fes fleurs en boflèttes , &
il leur fuccède un fruit qui a la
forme , la couleur , le noyau & l'a-
mande de nos cérifes. Il répand un
parfum agréable quand il eft mûr.
L'écorce infulée de l'arbre ,
guérit la dyflenterie , & la poudre
prife à la dofe d'une drachme , eft
CAP Î95
falutaire contre les inflammations.
CAPON ; fubftantif mafculin , &
terme populaire & d'écoliers , qui
fe dit d'un joueur fin , rufé 3 Se
habile à faifir toutes fortes d^avan*
tages aux jeux d'adreffe. Cejl un
capon qui vous gagnera votre ar^
gent.
Capon , fe dit auflî , en termes de
Marine , d'une machine compofée
d'une corde , d'une poulie & d'un
croc de fer , par le moyen de la-
quelle on lève l'ancre quand le ca-
ble eft coupé.
Les deux fyllabes font brèves au
fingulier j mais la féconde eft lon-
gue au pluriel.
CAPONNÉ3 ÉE; adjeftif & parti-
cipe paflîf. yoyc[ Caponner.
CAPON NER j verbe neutre de la pre-
mière conjugaifon , lequel fe con-
jugue comme chanter. Subripcre.
Terme populaire & d'écoliers, qui
fignifie ufer de rufe , & être prompt
à faifir toutes fortes d'avantages au
jeu^ // ne joue pas fans capon^
ner.
Caponner , s'emploie auflî aûive-
ment, en termes de Marine, & Ton
dit caponner V ancre ; pour dire ,
accrocher l'arganeau de l'ancre avec
le capon , pour la retirer de la mer»
& la mettre en place.
Les deux premières fyllabes font
brèves, & la troifième eft longue
ou brève , comme nous l'expliquons
au mot Verbe , avec la conjugai-
fon & la quantité profodique des
autres temps.
Il faudroit changer le c en X^ ,
fupprimer un n qui eft oifiF , &
écrire , d'après la prononciation ,
kaponer. Voyez Orthographe.
CAPONNIÈRE; fubftantif féminin^
& terme de Fortifications. Loge-
ment creufé en terre , que l'on tait
ordinairement fur les glacis & dans
Ffff ij
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55)5 CAP
les foffcs fecs. On y place quinze
ou vingc fuiiliers ^ qui cirent à cou-
vert y par des meurtrières ou peti-
tes embrafures qu'on y a pratiquées
à cet effet. Ils turent à foutcnir le
feu des caponnières.
Les deux premières fyllabes fon»
brèves , la troifième eft longue» &
la quatrième très-brève.
Il faudroit changer le c en X-,
fupprimer un n qui eft oifif , &
écrire , diaprés la prononciation ,
kaponière. Voyez Orthographe.
CAPORAL ; fubftantif mafculin.
fias Officiers d'Infanterie , immé-
diatetxient au-defTous du Sergent. 11
pofe & lève les fentinelles j main-
tenant le bon ordre dans le Corps-
de-Garde, commande un Efcoua-
de , & reçoit le mot des rondes
qui palTent auprès de fon poîle.
Les deux premières fyllabes font
brève , & la troifième eft moyen-
ne au fingulier » mais longue au
pluriel.
Le / ftnal fe fait fentir en toute
circonftance.
Le pluriel fe forme en changeant
êtl en aux , dont le x prend le fon
du :f devant une voyelle , en fui-
vant néanmoins la règle générale
donnée ci -après, F^oye^ la let-
tre 5.
CAPOSER j verbe neutre , 8c ter-
me de Marine peu ufité , qui fi-
gnifie mettre un navire à la cape.
yoyei Cape.
CAPOT ; fubftantif mafculin. Sorte
de cape on de grand manteau d'é-
toffe groffière , où eft attaché un
capuchon , & dont fe fervent les
Soldats en fadHon pour fe parer du
froid. On vitnt de mettre des capots
neufs dans toutes les guérites.
Capot , fe dit auflî d'une efpèce de
petite cape qui fait pirtie de l'habit
de cérémonie des Chevaliers de*
CAP
rOrdre du S. Efprit. J là ProceJ^on
de la Pentecôte , le Roi & tous les
Chevaliers du S. Efprit avoient leur ca-
pot. On dit aufti capote > dans le
n^ème fens-
On dit , en termes de Marine ,
Cfi^ un navire a fait capot , pourdire^
qui/ s'eji renverfé Jens dejfus def^
fous.
Capot, fe dit au jeu de piquet , du
joueur qui ne fait aucune levée.
p^ous êtes capot y ce qui méfait qua-
rante points. Et l'on dit qu'o/z afaic
capot ; pour dire y qu'on a fait tou-
tes les levées.
Capot , fe dit figurément & familiè-
rement , de quelqu'un qui demeure
confus & interdit, Jljut bien capot
quand il vit que le Prince ne luijai"
• foit aucun accueil.
Capot , fe dit auffi figurément & fa-
milièrement, d'une perfoime trom-
Îée dans fon attente. Quand cette
famé a vu que perfonne ne lafaifoit
danfery elle a été bien capot.
Les deux fyllabes font brèves au
fingulier \ mais la féconde eft lon-
gue au pluriel.
CAPOTAGE i fubftantif mafculin ,
& terme de Marine. C'eft cette
partie de la fcience du pilote , qui
confifte i connoitre le chemin qu'un
navire parcourt fur la mer.
CAPOTE i fubftantif féminin. Sorte
de mante dont les femmes fe fer-
vent quelquefois par-delTus leurs
habits , & qui les couvre depuis la
tcte jufqu'aux pieds. Elle eft fortie
en capote.
Capote y fe dit aufti de la petite cape
qu'on appelle encore capot , & qui
fait partie de l'habit de cérémonie
des Chevaliers du S. Efprit.
Les deux premières fyllabes font
brèves y & la troifième eft très-
brève.
CAPOTS, ou CAGOTS i (les}
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CAP
' forte de gens que les Béaciiois re-
gardoieni autrefois comme infeûés
de lèpre & de ladrerie. On les
• avoir tellement en horreur, <jue
perfonne ne vouloir communiquer
avec, eux : la Loi autorifoit en quel-
2ue manière ce fanatifme ^ ( qui
ibfifte encore parmi le bas peuple)
puifqu elle ne donnoir au témoigna-
ge de fept capots ou cagçts , que la
valeur de celui d'un homme ordi-
. Baire.
CAPOUDAL , Captaut j Foyci
Captal , c'eft la même chofe.
CAPOUE j nom propre d'une an-
cienne & célèbre ville d'Italie, qui
étoit (îruée dans la Campanie , en-
tre le Vulturne & le Clanius , à
deux milles de la ville moderne du
même nom. Elle fut comptée entre
. les trois plus grandes villes : Rome
. Jk Carthage étoient les deux autres.
On n'y refpiroit que délices & vo-
luptés } c'eft là où s'énervèrent les
troupes d'Annibal , après la bataille
de Cannes ^ auâî ar-t-on toujours
reproché i ce grand Capitaine , la
faute irréparable de les y avoir
conduites. Il ne refte que des rui-
. nés de cette fuperbe ville , qui fur
détruite par Genferic , Roi des
Vandales j rétablie- enfuite par Nar-
(ès , & détruite encore par les Lom-
bards.
Capoue , eft auflî le nom d'une ville
archiépifcopale du Royaume de Na-
ples , iituée fur le Vulturne , à deux
milles des ruines de la précédenre ,
& à feize^milles de Naples : elle eft
peu con(ld4rable , mais les campa-
gnes du voifinage font fertiles &
riaiites.
CAPOULIE i vieux mot qui fignifioit
autrefois chef, conducteur*
CAP^A i fubftantif mafculin. Nie-
remberg donne ce nom i un ani-
mal étranger plus grand qu'un âae>
CAP 597
noir , velu , féroce, te qui , comme
le loup , attaque les chiens & las
troupeaux.
CAPPADOCEi nom propre d'une
contrée confidérable d'Ade , qui
comprenoit autrefois tout le pays
fitué entre le Mont-Taurus Se le
Pont-Euxin. Les Perfes originaire-
ment maîrres de la Cappadoce p
l'a voient divifée en deux Gouver-
nemens : les Macédoniens la divi^
firent depuis en deux Royaumes »
dont un fut appelé le Pontj ic l'au-
tre la grande Cappadoce^
Le Royaume de la grande Cap-
fadoce étoit fitué entre le trente-
uitième & le quarante-unième de-
gré de latitude feptentrionale : il
avoir le Royaume cfe Pont au nord ,
la Lycaonie & la petite Arménie
au midi : la Galatie , à l'occident ,
& l'Euphrate à l'orient. La capitale
étoit Mazaca , que Tibère fit dans
la fuite appeler Céfarée. On y voyoit
un Temple , confacré à Bellone ,
qui étoit deffervi par plus de fix
mille perfonnes de l'un &c de l'au-
tre fexe.
Le premier Roi de Cappadoce ,
donr parle l'Hiftoire , s'appeloic
Pharnace^ 11 fut placé fur le Trône
par Cyrus , i qui il avoit fauve la
vie en tuant à la chafie un lion prêt
à dévorer ce Prince.
Le dernier Roi de ce Pays fut Ar-
chélaUs » fils de la belle Glaphyre. U
dut la Couronne aux complaifances
qu'eut fa mère pour le fameux
Triumvir Marc-Antoine.
Après la mortd'Archélaiîs, arri-
vée fous Tibère , la Cappadoce fut
réduite en Province Romaine , &c
gouvernée en cette qualité par les
Chevaliers Romains.
Elle appartient aujourd'hui au
Grand-Seigneur.
La Cappadoce produit d'excellem.
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55)8 CAP ,
vins & des fruits de routes lés efpè-
^ ces. On y avoir aurrefois des mi-
nes d'argenr , de cuivre, de fer &
1 d alun j de lalbârre , du criftal , du
jafpe > &c. les chevaux en étoicnr
iîngulièrement eftimés , & le font
encore aujourd'hui.
CAPPADOCIENS i (les) Habitans
de la Cappadoce. Foyeiç^ Cappa-
. DOCE.
CAPPERONNIER ; (Claude) nom
' propre d'un habile Littérareur , né
a Montdidier en 1 6^7 1 . Il fur le fa-
vanr de ces derniers temps, qui
f)a(ra pour connoître le mieux la
angue Grèque: auflî PUniverfiré
. de Baie lui ofFrir-elle une chaire de
Profefleur extraordinaire en cette
langue i avec des honoraires confi-
dérables & une entière liberté de
' confcience : mais quelque médio-
cre que fiit (à fortune , il ne jugea
pas a propos d'accepter ces offres
obligeantes. En 17 ^^ > ilf^t "om-
mé à une même chaire au Collège
Royale i Paris , de laquelle il rem-
plit les fondions jufqu'à fa mort
arrivée en 1744, Nous avons de lui
une excellente édition de Quinti-
lieh , dont le texte eft éclairci par
des notes. Le Roi, à qui il la dédia,
lui fit à ce fujet une penfîon de 800
liv. Il a auffi laiffé plufieurs autres
Ouvrages utiles , mais qui font en-
core manufcrirs pour la plupart.
CAPRAIA, ou LA Caprée ; nom
propre d une île d'Italie , dans la
mer de Tofcane , au nord-eft de
celle de Corfe, dont elle dépend.
Elle a environ fix lieues de cir-
cuit.
CAPRANICA ; noi?i propre d'une
f petite ville dltalie , dans TErar de
'Eî^life , à deux milles de Siitri.
CAPRARAi nom propre dune pe-
tite île du golfe de Venife , l'une
de celles de Tiemiti. Elle dépend
- >
CAP
de k Capitanace , Province du
Royaume de Naples*
CÂPRE; fubftantif féminin. Cappa*
ris. Ceft cette baie du câprier que
Ton confit ordinairement dans du
vinaigre j qu'on^ mange en falade ,
' Se qui fert à aflaifonner les fauces
& les ragoûts. Ce mot a plus d'u-
fage au pluriel qu'au fingulier- Les
câpres viennent de Provence,
CÂ^REs CAPUCINES , fô dit de celles
qui font plus petites que les autres.
. i^dye:( Câprier.
Les Câpres payent pour droits ï
l'entrée du Royaume , trente -fix
fous par quintal , & douze fous à la
fortie , félon le tarif de 166^.
La première fyllabe eft longue j
& la féconde très-brève.
CAPRE 'y fubftantif mafculin , & fer-
me de Marine , qui fe dit des Ar-
mateurs & des Vaiffeaux armés en
guerre pour faire la courfe. Nous
Jûmes attaqués par un caprc Hollan^
dois.
CAPRE ES ; nom propre d'une île de
la Méditerranée , au Royaume de
Naples , dans la Principauté cité-
rieure , près de Campanella , d'où
elle n'eft féparée que par un dé-
troit de trois mille pas. Elle eft
fameufe par le féjour de Tibère »
& les débauches au milieu defquel-
les y vécut cet Empereur pendant
- lés fèpr dernières années de fa vie.
Il y pafïe , & l'on y prend annuel-
lement une quantité prodigieoTe
de cailles , dont on tire un re-
venu confidérable , par les ventes
qui s'en font dans le* voifinage, &
fur-rout d Naples.
CAPRI ; nom propre d'une ville épif-
copale d'Italie , dans Pile de Ca-
prees.
CAPRICE; fubftantif mafculin. Afo-
rojitûs. Boutade , bizarrerie , légè-
reté , fantaiûe. On, ne peut pas s'ac*
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CAP
XQutumcr' CL fis caprices* Elit n^agît
que par caprice*
Cap: icE , fe dit quelquefois pour
. faillie d'efprit & dlmaeination ; il
peut alors; être pris en bonne part.
Qetu jeune ^ Dame a des caprices
charmqns*
Caprice, fe die» en termes deMu-
fique , de certaines pièces , où le
. Mulîcien , fans fuivre aucun def-
- ièin prémédité , & fans s'aflervir â
. un certain nombre , ou à une cer-
. taine mefure j s'abandonne à fon
génie.
Les aiittes Artiftes fe permettent
aulîi des caprices ,c'eft-à-oire,de ces
compofitions ingénieufes & bizar-
res , contraires aux règles de lart y
mais agréables , par une (ingularité
• piquante , ic par une exécution li-
tre & hardie. Tels font les ouvra-
ges du Cavalier-Boromini , Arcbi-
teâcç dltalie ; de Berin & de la
Joue , Peintres & Deffinateurs
^ François , &c.
Les deux premières fyllabes font
brèves , & la troifième eft très-
brève.
CAPRICIEUSEMENT j . adverbe.
Morose. Par caprice. Elle fi com-
porte bien capricieufimenu
Les trois premières fyllabes font
brève? , la quatrième eft longue , la
cinquième très-brève , & la uxième
moyenne.
Il faudroit changer le premier c
en ^ , le fécond en j , le j en i( , le
dernier ^ en ^ , & écrire , d après
la prononciation , kaprijiew^mant*
Voyez Ortrograprb. ,
CAPRICIEUX , EUSE v **djeaif.
Morofus y a y um. Fantafque , iné-
gal. Cefi la fimme de la Cour la
plus capricieufi.
Voye^l QuiNTETJx , pour fes dif-
férences relatives qui en diftinguent
- CAPaiaEux, &C.
CAP J95
Les trois premières fyllabes font
brèves, la quatrième eft longue yJSc
la cinquième du féminin* très- Krè-*
ve.
Cet adjedtif ne doit pas réguliè-
rement précéder le fubftantif auquel
il fe rapporte. Oa ne dira pas une
capricieuje Dame j mais une Dame
. capricieufi.
CAPRICORNE i fubftantif mafcu-
lin y &c terme d'Aftronomie , qui fe
dit du figne du Zodiaque , placé
entre le Sagittaire & le Verfeau^t &
, qu'on voit reprcfenté dans les an-
ciens monumens y avec la tcte d'un
bouc , & la queue d un poliFon.
Des Poètes prétendent que cette
, çonftellation eft la chèvre Amal-
thée , dont le lait fervit aux Nym-
phes qui prirent foin de Jupiter fur
le Mont-Ida y ôc que ce Dieu par
reconnoilTance y plaça parmi bs, Af^
très.-
D'autres expliquent la forçie bi-
zarre du Capricorne, qui e^ moitié
chèvre & moitié poilfon , par le
moyen d une autre table. Les Dieux,
. difent-ils y étant à table dans un cn-
.' .droit de TEgypte, ,. Thyphqn , le
plus terrible des Géans , parut ÔC
caufa une fi grande frayeur , que
tous les Dieux cherchèrent leur fu-
reté dans la fuite , & fe métamor-
phoferent en différentes formes^
Pari, le Dieu des Chaffeurs, fe ietta.
à moitié dans le Nil, prit la figure
d'un poilïbn par derrière y & celle
d'une chèvre par fa partie antérieu-
re , & Jupiter voulut conferver la
mémoire de cet événement, en pla-
çant dans le Ciel cet étrange ani-
maL
Le Capricorne étoît confacré i
Pan ou à Mendès , Divinité Egyp-
tienne 5 dont le Symbole étoit u»
bouc refpefté ^ auquel on n'ofoit:
toucher -^ on nourrilToit. ce. boue:
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' eo(3
CAP
dans un Temple , & on lui rendoît
un culte religieux.
Flamfteed compofe la conftella-
tion du Capricorne de cinquante-
une étoiles.
Capricorne^ eft auffi le nom d'un
infede , de la claflTe de ceux qui
ont des fauITes ailes , ôc dont la
bouche a des mâchoires. Selon M.
Linnaeus , ce Capricorne reflfemble
au cerf-volant pour la grandeur &
pour la couleur: fa tcte eft large,
tes yeux font grands : fa bouche eft
ouverte & garnie de deux denrs cro-
chues & dures. La partie de fon
corps qui correfponcf aux épaules
des quadrupèdes , femble être
fculptee comme un ouvrage d^c-
bène polie. 11 a trois pattes qui ont
chacune trois articulations, & qui
paroiffent fort foibles. 11 a deux
antennes placées au-deflTus des yeux,
Elus longues que le corps , & flexi-
ies par Te moyen de neuf ou dix
articulaeions ; ces antennes ne font
pas d'égale groffeur dans route leur
étendue ; elles ont ^u contraire des
■ inégalités , ou des nœuds , à peu
près comme ceux des corne; du
CAP
bouc. Ceft d où vient â cette in-
feStQ le nom de Capricorne.
Capricorne , fe dit encore d'un anî-*
mal qui reflfemble parfaitement au
bouc domeftique par la charpente
du corps & la proportion des os , Sc
f)articulièrement au bouquerin par
a forme de U mâchoire inférieu-
re ; mais il diffère de Tun &: de l'au-
tre par les cornes : celles du bou^
que tin ont des tubercules proémi-
nens , & deux arêtes longitudinales,
entre lefquelles eft une face anté-
rieure bien marguée'; celles du bouc
n'ont qu'une arcte & point de tu-
bercules : les cornes du capricorne
nont qu'une arête ^ point de face
antérieure , & ont en même temps
des rugofités fans tubercules , mais
{)lus fortes que celles du bouc j el-
es indiquent donc une race inter-
médiaire entre le bouquetin & le
bouc domeftique j de plus ^ les cor- .
nés du capricorne font courtes 8c
recourbées à la pointe comme cel-
les du chamois , ôc en même temps
elles font comprimées Sc annelées:
ain(i elles tiennent i la fois du bouCp
du bouquetin ôc du chamois.
Fin du quatrième Folum^^
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^^ë
mki
AP P ROBA TIO N.
J'A I lu , par ordra de Monfeigneur le Vice-Chancelier , le
quatrième Volume du Cjiî^;^2> P^ocABULAiRE François.
A mefurc que les Auteurs avancent dans cette pénible carrière ,
on voit avec plaifîr que leurs efforts font appréciés & couronnés
par les fufirages du Public. Fait à Paris, ce z Mars iy6S.
Capperonnieh..
S
ADDITIONS ET CORRECTIONS.
orne premier.
PAgz 6% ^ col. 1 , après la trente-
cinquième ligne , qui finit par les
mots , plufiears au:res. Ajourez ,
Abeille , fe dit au(U d'une conftella-
lion méridionale, compofée de qua-
tre étoiles, & fimée dans la voie
ladée, entre le triangle auftral & le
chcne royal.
Page 298 ,co/. I , après la quarantième
ligne qui finit pat le mot , Grec.
Ajoutez,
ACHROMATIQUE; adjeftif des
àtxjiX. genres , & terme d'Oprique
dérive d un mot grec qui ugnifie
fans couleur. 11 fe dit parriculière-
ment de ces lunettes (1 utiles aux
progrès de TAftronomie , & que
M. DoUond , célèbre Opticien de
Londres , exécuta le premier en
I7S9-
Tome IV.
Un des plus grands obftaclet
qu'on ait trouvés à la perfeâion des
lunettes , dit un favant Académi-
cien , ell rinégale réfrangibiliié des
rayons de différentes couleurs \ il
n'y a prefque pas de lunette ordi*
naire dans laquelle on ne voie iur
les bords plufieurs cercles colorés^
& les aftres , lorfqu'ils font fort
lumi|ieux, y paroiilent également
botdés des mêmes couleurs \ cela
fait que le foyer des lunettes eft in-
certain te variable ; que la paraU
laxe des fils eftAijette d changer;
que les objets font mal terminés ,
& qu'on ne peut donner aux objec-
tifs qu'une très-petite ouverture.
Hevélius avoit obfervc depuis
long-temps que le cryftal de roche
avoit une rct radion beaucoup plut
Gggg
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^01
Additions & correclions.
pandémie le verre de Venifé; d où
il concluoit que ce cryftal éteit
moins bon pour faire des verres de
lunettes ; mais on n avoir pas ob«
fervç que la difperfion des couleurs
prifmatiques étoit encore plus dif-
rerente que là refradion moyenne.
En effet , il y a des matières qui dif-
Crfent deux fois plus que d'autres,
; rayons colorés qui doublent la
longueur du fpeâre coloré fous un
même degré de refraûion moyen-
ne , enforte qu'elles peuvent don-
ner un fpedkre coloré de même gran-
deur, fans que la refradion moyen-
ne foir égale.
M. DoUond forma des prifmes
ou de petits angles refringens ,
. j °. avec un verre jaunâtre ou cou-
leur de paille , appelé communé-
ment à Londres y verre de Venife.
2°.. Avec le verre d'Angleterre,
connu fous le nom de verre en cou^
tonne ^ dont on fait les vîtres à Lon-
dres. }®. Avec le cryftal blanc,
dont on fait à Londres les verres &
les carafes^ il trouva des prifmes
de verre en couronne & de cryftal ,
qui produifoient dans les couleurs
une égale divergence de rayons, ou
iine égale érendue dans le fpec-
tre cobré , quoique la refradion
moyenne fût mégale \ d'où il étoit
ai£e de conclure qu'un objeûif com-
pofé de ces deux matières réunies
d'une manière convenable , ne don-
neroit aucune couleur prifmati-
M- Antheaulme , non moins, ha-
bile dans la phyfique que dans les^
atts, a depuis exécuté, en i7^f>
un excellent objedif achromatique
de fept pieds , lequel équivaut à
une lunette ordinaire de trente-cinq
pieds. Il a trente- quatre lignes d'ou-
verture , & peut porter un oculaire
de trois lignes»
On trouvera Ids dimen/ions de
cet objeAif dans Thiftoirede l'Af-
tronomie de M. de la Lande , livre
XIII , pag. 840.
Page 454 > ^^/- ^ »/'^- ^^ > ^Cj^lif.
}6j ^ Se ajoutei à la ligne ,
Il ne faut pas confondre cet Hc-
réfiarque avec Aérius , Médecin
d'Amide , ville de Méfopotamie ,
qui vivoit fur la fin du quatrième
iiècle , ou au commencement du
cinquième. Il paroît que celui-ci
avoit étudié fon art en Egypte. Il
excelloit , dit-on , dans la pratique
de la Chirurgie & des maladies des
Î'eux : il a^ laiâe un ouvrage en i<(
ivres , intitulé Tetrabibles. Ceft
un recueil des écrits des Médecins
qui l'avoient précédé , & particu-
lièrement de Gallien. 11 n'y a que
ks huit premiers livres qui ayent
été imprimés \ les autres fe trou-
vent manufcrits dans plufîeurs bi-
bliothèques.
Pag. 470, col. I , après la yingr-qua-
trième ligne , avant le verbe A^*
FILER , ajoutez V
On ditjproverbialement , figuré^
ment & femilièremént, (\\iuneper^
fonne a la langue bien afiUe J pour
dire , qu'elle parle beaucoup & avec
facilité} quelle a beaucoup de ca-
quet».
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Additions & correciions. €o^
Tome fécond.
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ffo4
Additions ù corrc3ions.
^étm
Page 5 5 ï » co/. 1 , lig. îo , de Pau
ajoutez , & à • cenc <^itacre-vingt
lieues , fud-fud-oueft , de Paris ,
fous le 16* degré 9 minutes 5 4 fé-
condes de longitude , & le 43* 19
minutes iî fécondes de latitude. >
Pag. 5(>5 ,co/. i , après la quatorziè-.
me ligne , avant l'article Becabun-
CA , ajoutez ,
BKCi (le) ou BficHSLLOuiN ; nom
Kopre d'un bourg de France , en
ormandie , à fept lieues , fud-
Tome troijième.
oueft , de Rouen. Il eft remarqua-
ble par une riche & célèbre Abbaye
d'hommes, de Tordre de S. Benoir»
laquelle eft en commende , & vaut
au titulaire plUs de foixante mille
livres de rentes. La bibliothèque
de cette Abbaye mérite d'être
vue.
Pag. 5 6^ , coL X y //g< I o , environ,6c,
uipprimez cette ligne & les quatre
fuivaiites , & lif. le même que le
bec. royei Beç ^ (le).
Tome quatrième.
Page 16 , col. i y lig. 24 , à quinze , Pag. 116 , col. 1 y lig. 1 4 , d'Orléans i
/i/I dix-huit j & lig* 15 , de Dijon , ajoutez,fous le xo* degré | minutes
ajoute;? , & à 80 lieues , fud-eft %
de Paris , fous le zj*» degré 41 mi-
xtes 40 fécondes de longirude , &
^47"" 15 minutes ^45 fécondes de
latitude. ^
/Vj^. iU7,io/. z,//j^. i7,àdixlieues, Pag. t6o^ col. 1, lig^ z+ , ftérile^
10 fécondes de longitude , & le
47c 4 minutes 58 fécondes de la-
, titude.
Pag. i$9 ^ col. i y lig. I i , Mabiïlon^
n/. MaOîllon.
lif. à douze lieues , & //^. 18 , d'Or
léans , ajoutez , & à 3 8 lieues , fud-
fud-oueft , de Paris , fous le 1 8«
degré 59 minutes 50 fécondes de
longitude , & le 47* j 5 minutes 10
fecTondes 4e latitude.
P(^g; I J j , co/. I , lig. ^4, fyllocifme,
/if. fyllogifme.
P^f ^S^ycoi. i^lig, %i j fçliçilé , lif. Pag. j j 4 , col. i , //^. 41 , le feçorii
î ■ félicité. précède , lif. le fécond / précède.
ajoutez , on dit encore Brehaigue»
y'pye:^ ce mot»
Pag. 164 y col. l f lig* 39 , croifent,
lif. croillfsnt.
Pag. 181 , col. %.y %> 19 > héritiers^
lif. hernies.
Pag. z8tf J col. i> lig* J5 > qui ont, lif
qui font,
' ^ à
Pag. lio, col. i y lig. Il y RochefQft,
0joute:ç , & à 1 30 lieues , fud- fud-
oueft , de Paris ^ fous le 1 7* ^e-
gré 5 minutes 1 1 fécondes dç lon-
gitude J & Iç 44*^ 5 0 min^tçs 1 8
fécondes de latitude.
pag^ IXi^cûLiylig. J , Maçon , ajou-
tez, ^ à quatre-vingt-dix lieues,
fud-eft , de Paris , fous le :.i*
degré 5J minutes 5$ fécondes
Pag. j88 , çol, l , lig. 16 , faite, /if
faire.
Pag. 4x4 , col. 1 , //^. J 5 , 00 , lif ou.
Pag. 4}o^ col. 1 , lig. Xf , coignée »
lif cognée.
Pag. 4j 5 , jcol. X , lig. 41 , de Paris ,
ajoutez , fpu5 le 17^ degrç 18 mi-
PUçes \ } fécondes de longitude , &
le 49c 1 1 minute^' iq fécondes de
latitude.
4e iongiti^de, & lé 45c ix minu- Pag. 5.4 o, çol. i ^ lig* 19 j camRtd,
W y
fécondes de latitude.
lif' cajiatd.
Pc l'Imprimerie dç L. C». D'HOURY-
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