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Full text of "Le grand vocabulaire françois, contenant 1⁰. L'explication de chaque mot considéré dans ses diverses acceptions grammaticales ... 2⁰. Les loix de l'orthographe ... & généralement tout ce qui a rapport à léloquence & à la poésie. 3⁰. La géographie ancienne & moderne ... 4⁰. Des détails raisonnés & philosophiques sur l'économie .."

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LE  GRAND 

VOCABULAIRE 

FRANÇOIS. 


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LE  GRAND 

VOCABULAIRE 

FRANÇOIS. 


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LE   GRAND 

VOCABULAIRE 

FRANÇOIS, 

CONTENANT^ 

i®«  L'explication  de  chaque  mot  confidéré  dans  fes  divcrfes  acceptions  grammati* 
cales ^  propres,  figurées ,  fynonymes  &  relatives. 

X®.  Les  loix  de  l'Orthographe  ;  celles  de  la  Profodie  ,  ou  Prononciation  ,  tant 
familière  qu'oratoire  \  les  Principes  généraux  &  particuliers  de  Ja  Grammaire  ;; 
les  Règles  de  la  Verfification  ^  &  généralement  tout  ce  qui  a  rapporta  l'Eloquence 
&  à  la  Pocfie.  • 

3®.  Là  Géographie  ancienne  &  moderne  \  le  Blafon  y  ou  l'Art  héraldique  ;  la 
Mythologie  ;  l'Hiftoire  naturelle  des  Animaux  ,  des  Plantes  &  des  Minéraux  ; 
l'Exjpofé  des  Dogmes  de  la  Religion  y  &  des  Faits  principaux  de  l'Hiftoire  Sacrée  ^ 
Eccléfiaftique  &  Profane. 

4^.  Des  détails  raifonnés  &  philofophiques  fur  l'Economie ,  le  Commerce  ,  la 
Marine ,  la  Politique  ,  la  Jurifprudence  Civile  ^  Canonique  &  fiéncficiale  ; 
TAnatomie ,  la  Médecine ,  la  Chirurgie  ,  la  Chimie  ,  la  Phyfique  ^  les  Ma- 
thématiques ,  la  Muflque ,  la  Peinture  ^  la  Sculpture  y  la  Gravure  >  l'Arclu-» 
tc^hire,  &c.  &c. 

PAR   UNE  SOCIÉTÉ   DE   GENS  DE  LETTRES. 
TOME    QUATRI  È  M  E. 


A    P  A  R  I  S, 

Cbez  C#  P A HCt ou CKE,  Libraire ,  rue  &  à  côté  de  la  Comédie  Françoîft, 


M.  DCC.  LXVIiL 
4y^c  approbation  &  Privilège  4u  Rç^^^ 

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BEO 


BEO 


EORI;  fubftantif  mafcu- 
lin.  Foye:[  Tapir. 

BEOTARQUE}  fubftantif 
mafculin.  C  eft  le  titre 

3ue  portoient  les  princi- 
^  rats  de  la  ville  de  Thè- 
besj  Capitale  de  la  Béotie.  Leurs 
fonâions  revenoietK  à  celles  des^ 
Archontes  à  Athènes. 
BÉOTIE  j  nom  propre.  Bcotîa.  An- 
cien Royaume  de  Grèce ,  dont  Thè- 
bes  étoit  la  Capitale  »  &  <jui  ctoit 
renfermé  entre  la  Phocide ,  la  Thef- 
falie,  la  Doride ,  l'Attique^  la  Mer 
Egce ,  *&  le  Negrepont. 

Ce  Royaume  fut  gouverne  par 
feize  Rois 5 -dont  le  premier  fut 
•  Cadiims,  &  le  dernier  Xanthus. 
On  compte  entre  eux  le  malheu- 
reux Laïus ,  Tinceftueux  Œdipe  & 
fes  fils  Etéocle  &  Polynice.  Foye^ 
ces  mots. 

Après  la  mort  de  Xanthus,  les 
Béotiens  las  du  gouvernement  mo- 
narchique, fe  formèrent  en  Répu- 
blique ,  &  furent  ^ès-lors  plus  com- 
munément appelés  Thcbains  ^   du 

Tome  IF. 


nom  de  la  ville  de  Thèbes.  Foyà[ 
ce  mot. 

Le'mont  Hélicon,  confacré  aux 
Mufes ,  ainfi  que  les  fontaines  d'A- 
ganippe ,  d*Aréthufe  &  d'Hypocrè- 
ne ,  n  célèbres  dans  les  Ecrits  des 
Poëres,  étoient  fitués  en  Béotie, 
de  n^ème  que  le  village  d'Afcra , 
fameux  par  la  naiflànce  d'Hédode. 

BÉOTIEN,  ENNE;  fubftantif  &  ad- 
jeftif.  Qui  eft  de  Béotie ,  qui  a  rap- 
port à  la  béotie.  Les  Béotiens  paf- 
joient pour  fiupides  chc^  les  Grecs. Le 
premier  des  rois  Béotiens  fut  Cadmus. 

BEPARA  ;  nom  propre.  Ancienne 
ville  de  Thrace,  que  Procope  met 
au  nombre  des  places  qu'a  bâties 
l'Empereur  Juftinien. 

BEPALEj  fubftantif  maCculin.  Arbre 
d'Amérique  femblable  au  frêne  : 
fes  feuilles  font  vertes ,  pointues , 
&4in  peuamèresj  il  a  fa  fleur  pe- 
tite, blanche,  compofée  de  cinq 
feuilles  dont  l'odeur  refl'emble  a 
celle  du  triolet  odorant  :  il  lui  fuc- 
cède  un  fruit  de  couleur  jaunâtre , 
&  qui  a  la  figure  <1  une  petite  olivç* 
A 


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X-  BEQ 

Les  feuilles  de  cet  arbre  font  dc- 
terfives,  vulncratives  ,  cicatrifantes 
&  réfolutives  :  on  les  pile  &  on  les 
applique  avec  du  fuc  de  limon  fur 
les  plaies  fordîdes. 

Les  fleurs  fortifient  les  nerfs ,  & 
le  fruit  exprimé  donne  une  huile 
qui  refour  les  piqûres  Se  les  con- 
trarions de  ces  parties. 

BEQUEREAULX  ,  vieux  mot  qui 
iîgnifioitaucrefois,agneaux  d*iin  an. 

BEQUEITE  ;  fubftancif  féminin ,  & 
terme  de  Chaînctiers ,  Serruriers , 
é'c.  qui  fe  dit  de  certaines  pinces 
ou  tenailles ,  à  branches  rondes  & 
recourbées,  dont  fe  fervent  ces  Ar- 
tifans. 

BJEQUILLE  ;  fubftantif  féminin.  Ef- 
pèce  de  bâton ,  qui  a  par  le  bout 
d'en  haut  une  petite  traverfe  fur 
laquelle  les  vieillards^  les  infirmes 
ou  les  convalefcens  s'appuient  pour 
marcher.  Rendez-lui  fa  béquille  >  il 
la  lui  faut  pour  marcher. 

Les  deux  premières  fyllabes  font, 
brèves,  ôc  la  trQifième  eft  très- 
brève. 

Les  //  fe  prononcent  mouillés. 
11  faudroit  changer  qu  en  A*^  & 
écrire,  d'après  la  prorvjnciation,  Bé- 
hille.  Voye^  Orthogilaphe. 

BÉQUILLE^  ÉE  jadjedif  &  participe 
paflîf.  Foye:ç^  Béquiller. 

I^QUILLER;  verbe  adlif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Terme  de 
jardinage.  Faire  un  petit  labour 
dans  une  planche  de  laitues ,  d'af- 

f>erges  y  &c.  ou  dans  une  caiffe  de 
aurier,  d'oranger,  &c.  afin  d'en 
rendre  la  terre  meuble.  Il  faut  hé- 
quiller  tous  les  arbres  encaiffés  qui 
font  fur  la  terrajfe. 
BèQUILLON;  fubftantif  mafculin , 
&  terme  de  Fleurifte.  Il  fe  dit  des 
petites  feuilles  qui  fihiflênt  en  poin- 
ts, cQoime  celles,  qu'on,  voit. lorûr 


B  F.  R 

de  la  peluche,  de  cettalnes  anémo- 


nes. 


Les  trois  fyllabes  font  brèves  au 
fingulierj  mais  la  dernière  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

Il  faudroit  changer  qu  en  ^ ,  le 
fécond  / en  i,  &c  écrire,  d'après  la. 
prononciation  ,     békilion.    Foye^i 
Orthographe.- 

BÉR  ;  fubftantif  mafculin.  Sorte  de 
Jujubier,  ou  grand  arbre  des  Indes , , 
dont  les  feuilles  reffemblent  à  cel- 
les du  pommier  ;  mais   elles  font 
moins  rondes  &  velues  comme  cel- 
les de  la  fauge.  Ses  fleurs  font  pe- 
tites, blanches ,  fans  odeur ,  &  com- . 
pofées  de  cinq  feuilles.  Il  leur  fuc- 
cède  des  fruits  femblables  aux  ju- 
jubes ,  &  plus  agréables  au  goût , 
mais  qui  ne  mûri  (lent  pas  affez-pour  : 
fe  conferver  &  fe  tranfporter  com- 
me les  jujubes. 

Les  feuilles  &c  les  fruits  du  Ber 
font  aftringens. 

BERACAj  lubftantif  mafculin.  Les» 

■    Juifs  appellent  ainfi  la  bénédidhon 
que  donne  fur  les  alimens  le  plus  v 

'    qualifié  de  ceux  qui.doiveut  être  du . 
repas. 

BERAM;  fubftantif  mafculîh.  GrofTe- 
toile  de  fil  de  coton  j  qui  vient  des  . 
Indes  Orientales»  &  particulière- 
ment de  Suratte. 

BERAR  ;  nom  propre.  Rbyauifie  ou  i 
Province  de  rEmpii;e  du  Mogol  > . 
entre  les  royaumes  de   Bengale  , 
Malvay  ,  Candis  &  Golconde.  La  ^ 
Capitale  eft  Shapour.  Le  pavot  qui 
donne  l'opium  &  les  cannes  de  fu- 
cre  y  abondent.  On  y  recueille  auflî  . 
du  blé ,  du  ris  &  des  légumes. 

BERAUN  j .  nom  propre.    Ville  de 
Bohême ,  Capitale  d'un  Cercle  de 
même  nom, a  trois  milles  de  Pra- 
gue. L'Empereur  Sigifmond  la  prie 
d'aflàut  en   1411  ,  &en  fit  pafler 

^   tousies  hommes^au  fil  de.  Tépee.  £â 


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BER 

*r4îi ,  les  eaux  la  ruinèrent  en  par- 
tie :  en  1600^  elle  fut  entièrement 
réduite  en  cendres ,  &  lennemi  la 
brûla  encore  en  i6^i:  il  eft  peu 
de  villes  qui  aient  fouffert  davan- 
tage. 

JBERBE;  fubftantif  mafculin.  Sorte  de 
chat  de  la  côte  d  or,  marqueté  com- 
me la  civette,  &  qui  aime  tellement 
le  fuc  vineux  des  palmiers  ,  qu  on 
lui  a  donné  le  nom  de  buveur  de 
vin.  11  a  le  mufeau  plus  pointu  & 
le  corps  plus  petit  que  les  chats 
ordinaires. 

JERBER A;  nom  propre.  Ville  d'Afri- 
que.  Capitale  d'une  Province  de 
même  nom ,  fur  la  côte  des  Abif- 
fins',  entre  celle  de  Mozambique  & 
la  mer  rouge. 

BERBERIS.  F'oye^  Épine  vinette. 

BERBICE  ;  (  la  )  nom  propre.  Rivière 
d'Amérique ,  au  pays  des  Arwanes , 
&  dont  l'embouchure  eft  dJms  la 
mer  du  nord.  Les  HoUandois  ont 
fur  fes  rives  de  magnifiques  plan- 
tations de  café. 

JBERCAlLj  fubftantif  mafculin.  Lieu 
où  l'on  enferme  les  moutons,  les 
brebis  Bc  les  agneaux.  Il  vaut  mieux 
fe  fetvir  du  mot  de  Bergerie. 

On  dit  dans  le  fens  figuré,  rame- 
mener  au  bercail  une  brebis  égarée  ; 
pour  dire ,  faire  renoncer  quelqu'un 
a  l'héréfie  qu'il  avoir  adoptée. 
Le  /  final  fe  prononce  mouillé. 

BERCE  ;  fubftantif  mafculin.  Petit 
oifeau  qui  vit  dans  les  bois.  Son 
plumage  eft  cendré ,  &  fôn  bec  fort 
pointu. 

BERCE  i  fubftantif  féminin.  Plante 
dont  la  tige  droite,  ronde,  nouée  , 
velue  j  s'clève  à  la  hauteur  d'en- 

'    viron  trois  pieds.  Ses  feuilles  font 

amplexicaules ,  ailées ,  larges ,  &  les 

folioles  découpées  en  manière  d'aî- 

'  le.  Ses  fleurs  naiflent  en  ombelles 

aux  fommets  des  branches^  &  font 


BER  3 

compofées  chacune  de  cinq  feuil- 
les blanches  ou  purpurines ,  difpo- 
fées  en  fleurs  de  Ifs.  11  leur  fuccède 
un  fruit  elliptique,  aplati,  cchan- 
cré  j  cannelé  dans  le  milieu  des  deux 
côtés,  &  divifc  en  deux  femences 
ovoïdes,  aplaties  &  feuillées.  La 
racine  eft  charnue ,  blanche  &  rem- 
plie d'un  fuc  jaunâtre,un  peu  amer. 
Cette  plante  contient  beaucoup 
d'huile  &  de  fel  eflentiel.  Ses  feuil- 
les font  émollientes,  &.  l'on  ne  s^^n 
fert  qu'en  déco£lion  pour  les  bains 
&  les  lavemens.  Ses  racines  &  fes 
femences  font  incifives,  apéritives, 
carminatives  &  anti-fpafmodiques. 
Il  y  a  une  autre  plante  qu'on  ap- 
pelle grande  Berce  y  d'où  l'on  tire  la 
gomme  appelée  Opopanax.  Voyez 
ce  mot. 

BERCÉ ,  ÉE  ;  adjeâif  &  participe 
paflîf.  Koye'[  Bercer. 

BERCÉ  j  nom  propre.  Ville  des  In- 
des ,  au  Royaume  de  Décan ,  à  trois 
lieues  de  Mitfie. 

BERCEAU  i  fubftantif  mafculin.  C^- 
nabula.  Sorte  de  petit  lit,  qu'on  peut 
balancer  aifément ,  ic  dans  lequel 
on  couche  les  petits  enfans.  Cet  en-- 
fant  efi  encore  au  berceau. 

Berceau,  fe  dit,  par  extenfion  ^  d'un 
cabinet,  ou  d'une  longueur  d'allée 
formée  de  perches ,  d'échalats ,  èfc. 
que  Ton  a  difpofts  en  voûte,  &  cou- 
verts de  vignes ,  de  jafmin  ,  6c.  // 
y  a  un  berceau  de  chevrefeuil  au  fond 
du  jardin. 

Berceau  d'eau  ,  fe  dit  de  deux  ran- 
gées de  jets  obliques ,  qui  en  fô 
croifant ,  forment  une  forte  d'allée 
en  arcade ,  &  couverte  d'eau ,  où 
l'on  peut  pafler  fans  fe  mouiller. 

Berceau  ,  le  dit ,  en  termes  d'Archî- 
tedure ,  d'une  voûte  en  plein  cin- 
tre. 

Berceau  de  Presse  ,  fe  dit,  en  ter- 
mes d'Imprimerie  ,  de  cette  partie 
Aij 


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4   .  BER 

de  la  PreflTe  qui  roule  fur  les  bras 
où  le  marbre  eft  enclavé. 

Bbrce AU ,  fe  dif ,  dans  le  fens  figu- 
ré j  pour  enfance.  J'ai  connu  ce 
Prince  dès  le  ber^au  y  c'eft-à-dire , 
dès  l'enfance. 

BjbrceAu  ,  fe  dit  au(E ,  dans  le  fens  fi- 
guré ,  d'Un  lieu  où  une  chofe  a  com- 
mencé. La  Grèce  fut  le  berceau,  de 
nos  connoijfances. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne >  &  la  féconde  longue. 

Le  X  final  qui  forme  le  pluriel,, 
prend  le  fon  du  ^  devant  une 
voyelle  >  en  fuivant  néanmoins  la 
règle  générale  donnée  ci  -  après. 
yoyer  la  lettre  5. 

Il  raudroit  changer  ce  en  s  ^  8c 
écrire  berfau.  Foyei^  Orthogra- 
phe. 

BERCELLE  ;  fubftantif  féminin ,  & 
terme  d'Émailleurs ,  qui  fe  dit  d'u- 
ne forte  de  petites  pinces,  dont  ces 
ouvriers  fe  fervent  pour  tirer  1  c- 
mail  à  la  lampe. 

BERCER  ;  verbe  adtif  de  la  première 
conjugaison  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  C'eft ,  au  propre  , 
Tadion  de  balancer  le  berceau  d'un 
enfant  pour  l'endormir;  Cet  enfant 
pleure  quand  on  ne  le  berce  pas. 

Bercer.,  fe  dit  familièrement ,  dans 
le  fens  figuré ,  &  fignifie  amufer. 
//  m'a  bercé  long-  temps  de  Vruines 
promejfesi 

Ge  verbe ,  outre  fbn  régime  fim- 
ple ,  gouverne  dans  ce  fens  >  en  ré- 
gime compofé ,.  les  prépofitions  de , 
du  y  dé  la  y  desi  II  ne  me  bercera 
plusdcfesfottifes. 

On  dit  auflî  figurément  &  fami- 
lièrement ,  c^'on  a  été  bercé  d'une 
sJiofe ;  pour  dire,  qu'on en^ a  beau* 
coup  ouï  parler. 

On  dit  proverbialement,  figurée 
ment  &  familièrement  de  quel- 
qii!un  qui   eft  ordinairement  iur 


BER 

quiet  &  agité  ,  que   le  Diable  le 
berce. 

Lapremière  fyllabe  eft  moyenne >. 
&  la  leconde  eft  longue  ou  brève  ^ 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  1^ 
quantité  profodique  des  autres, 
temps. 

BERCHE  ;  fubftantif  féminin  ,  & 
terme  de  Marine  j  qui  fe  dit  d'une 
petite  pièce  de  canon  de  fonte  ver* 
te  ,.dont  on  (e  fervoit.  autrefois  fur 
les  vaifTeaux. 

BERCHEROT ,  ou  BERKEWITZ  j, 
fubftantif  mafculin.  Poids  d'environ 
trois  cens  vingt-huit  livres,  poids 
de  marc  ,  dgnt  on  fe  fert  en  Kuflîe; 
pour  pefer  les  Marchandifes  volu- 
mineufes  &  pefantes. 

BERCHIÈRE;  vieux  mot  qui  s'eft 
dit  autrefois  d'un  fonds  de  terre 
alîîgné  en  dot  à  une  femme. 

BERCKEL  y  nom  propre.  Rivière: 
d'Allemagne ,  en  W  eftphalie.  Elle 
a  fa  fource  au- defliis  de  Coetfel  ,^ 
dans  le  Diocèfe  de  Munfter  ,  &  fon 
embouchure  dans.  niTel ,  à  Zut* 
phen. 

BERCKHEIM  j  nom  propre.  Ville  de 
France,  dans  la  haute  Al  face  ,  en- 
viron à  une  lieue  j  fud-oueft,  de 
Schleftadr. 

BERCLOUX  j  nom  propre*  Bourg 
de  France ,  en  Saintonges  ,  à  troisv. 
lieues ,  nord-eft ,  de  Saintes. 

BERDOA  5  nom  propre.  Vafte  Dé- 
fert  d'Afrique,  en  Nigritie,  où  l'on 
voir  une  ville  de  mèrhe  nom,  fous, 
le  Tropique  du  Cancer. 

BERDOE  ;  nom  propre.  Ville  d'Ar 
fie,  en  Perfe,  dans  laf Province  de 
GraïKlja.  ' 

BERÉ  ;  Ptolémée  place  une  ville  dece^ 
nom  dans  l'Arabie  Déierte ,  &  une- 
autre  dans  l'Inde ,  en-deçà  du  Gan-- 

BÉRÉBÈRESj  (les)  peuples  d'Afrir- 


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BER 


•pie ,  qui  vivent ,  pour  la  nlûpart 
fcus  des  terres  à  '  '"" 


s  des  terres  à  la  manière  des 
Arabes.  Ils  font  répandus  dans  la 
Barbarie,  la  Numidie  &  la  Lybie  , 
&  fe  difent  ifTus  de  la  Tribu  des  Sa^ 
béens,  qui  paila  de  l'Arabie  Heu^ 
reufe  en  Afrique  j  conduite  par  fon 
Roi  Melec  -  Irriqui.  Les  uns  obéif- 
fent  à  des  Chefs  qu  ils  appellent 
Chcrifs ,  &  d'autres  fe  gouvernent 
en  République.  Il  y  en  a  aufli  qui 
font  fujets  du  Roi  de  Maroc,  &  dé 
quelques  autres  Souverains.  Us  fe 
tiennent  particulièrement  dans  les 
montagneS',  où  ils  cultivent  la  terre 
&  nourriflènt  à&%  troupeaux. 

BERECINTHE,  BERECINTHIE, 
BERECINTHIENNE  j  termes  de 
Mythologie ,  &  furnoms  de  Cy- 
bêle  ainu  appelée  d'une  montagne 
de  Phrygie ,  où  elle  étoit  née ,  & 
où  on  lui  rendait  un  culte  particu- 
lier. On  plaçpit  cette  DéeCTe  fur  un 
char  attelé  de  bœufs ,  &:  on  la  pro« 
menoit  aux  acclamations  du  peu- 
ple ,  dans  les  champs  &  dans  les  vi- 
§nes  pour  la  confervation  des  biens 
e  la  terre. 

BERECZIOW;  nom  propre.  Rivière 
de  la  bafle  Hongrie ,  qui  coule  en- 
tre les  Comtés  de  Tarant  al  &  de 
Zolnock^  &  fe  jette  enfuite  dans  la 
Teiffe. 

BERENGARIENS  ;  (les)  Héréti- 
ques du  dixième  fiècle ,  ainfi  appe- 
lés de  Bcrenger  leur  Chef.  Us  atta- 
quoient  le  Dogme  de  la  tranfub- 
ftantiation ,  &  prétendoient  qu'on 
pouvoit  légitimement  ufer  de  tou- 
tes fortes  de  femmes ,  fans  qu'il  fût 
néceflaire  de  fe  marier. 

BERENICE;  nom  propre.  Soeiurd'A- 
grippa  ,  &  femme  a  Hérode  ,  Roi 
de  Chalcide.  Après  la  mort  de  fon 
ma4:i,  elle  fut  foupçonnée  d'entre- 
tenir un  commerce  incaftueux  avec 
£bû:  frère  Agrippa.. Ces.  bruits  l'en- 


BER  j 

gagèrent  à  époufer  Polémon,  Roi  de 
Cilicie  ,  qu'elle  quitta  bientôt  après 
pour  retourner  à  fes  premières  in- 
clinations. Elle  pafla  â  Rome  dans 
la  fuite  y.  où  elle  fe  fit  aimer  de 
l'Empereur  Titus  »  qui  l'auroit 
époulée,  s'il  n'eût  pas  craint  le  mé- 
contentement du  peuple.  Ce  fonc 
ces  amours  que  le  Grand  Corneille 
&  fon  illuftre  Rival  ont  mifes  au 
Théâtre  François.  La  Bérénice  du 
dernier  y  eft  reftée. 

Il  y  a  eu  plufîeurs  anciennes  vil- 
les de  ce  nom  ,  dont  quatre ,  en- 
tr'autres,  étoient  fituées  fur  la  mec 
Rouge.^ 

BERENS  ;  nom  propre.  Bourg  de 
France  ,  en  Languedoc  ,  fur  le 
Tarn  ,  vis-à-vis  de  Gaillac,  à  trois^ 
lieues  ôc  demie  ,.  oueft-fud-oueft  ,. 
d'Alby.. 

BERESCOW;  nom  propre.  Ville  de 

^  Ruffie  ,  dans  la  Province  de  To- 

bolsk  ,  fur  rOby.  On  prend  dans- 

,  les  environs  quantité  de  martres  ^ 

zibelines,  &  de  renards  noirs. 

BERESINA  j  nom  propre.  Rivière  de 
Pologne  ,  qui  a  fa  fource  en  Li- 
thuanie,  au  Palatinat  de  Minski,, 
&  fon  embouchure  dans  le  Niéper  , 
au-deflus  de  Riekzyca. 

BERG  ;  (  Duché  de  )  contrée  d'Aile-^ 
magne  ,  en  Weftphalie  ,.  qui  eft 
enclavée  entre  le  Duché  de  Clèves, 
le  Comté  de  la  M<irck ,  la  Seigneu- 
rie de  Harderberg  ,  le  Comté  de 
Homberg  ,  la  Seigneurie  de  Wil- 
denbourg ,  &  la  w  étéravie.  Duflel 
dorp  en  eft  la  capitale.- 

BERGA  ;  nom  propre.  Petite  villa- 
ge château  d  Elpagne  ,  en  Catalo-^ 
gne  ,  fur  la  rivière  de  Lobrega ,  i: 
cinq  lieues  de  Puicerda. 

BERG  AIN  y  vieux  mot  qui  fignifioic: 
autrefois  traité  ^  marché. 

BERG  AMAN  \  vieux  mot  qui  figpi»- 
fioit  autrefois  coutelas*. 


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6  BER 

BERGAMASC  j  nom  oropre.  Con- 
trée dltalie ,  en  Lompardie  ,  dans 
les  Etats  de  la  République  de  Ve- 
nife.  Elle  eft  entre  le  Duché  de 
Milan ,  le  BrelTan  &  la  Valreline. 
Lé  Bergamafc  eft  peuplé  &  fertile. 
Bergame  en  eft  la  capitale. 

BERGAMASQUE  j  fubftantif  &:  ad- 
je6tif  dts  deux  genres.  Qui  eft  du 
Bergamafc  ,  qui  a  rapport  au  Ber- 
gamafc. C^  un  Bergamafque.  Le 
langage  bergamaf que  pajfç  pour grof- 
fier  en  Italie. 

BERGAME;  nom  propre.  Ville  for - 
te  &  commerçante  dltalie ,  capi- 
tale du  Bergamafque. 

Bergamb  ,  eft  aufli  le  nom  d'une 
groiïe  tapiflerie  qui  fe  fabrique  avec 
différentes  fortes  de  matières  filées, 
comme  laine  ,  coton  ,  chanvre  , 
poil  de  chèvre,  oc.  Son  nom  lui 
vient  de  ce  que  les  habitans  de  Ber- 
game en  ont  été  les  inventeurs. 

.Ces  fortes  de  tapilTeries  payent 
pour  droits  à  l'entrée  du  Royaume, 
dix  pour  cent,  fuivant  TArrêt  du 
Confeil  de  1 6G\. 

BERGAMOTE  ;  fubftantif  féminin. 
Sorte  de  poire  fondante ,  de  figure 
ronde,  &  d'un  très-bon  goût. 

On  diftingue  la  Bergamote  d'é- 
té ,  de  la  Bergamote  d'hiver^  &  l'on 
préfère  la  dernière. 

BlRGAMOTE   ,     ou     CITROK     BeRGA- 

MOTE  ,  fe  dit  auflî  d'un  fruit  qui 
croît  fur  un  citronnier  enté  lur 
le  tronc  d'un  poirier  bergamote.  Ce 
fiuit  tient  des  qualités ,  des  vertus 
&  des  propriétés  du  citron  &  de  la 
bergamote.  On  en  tire  cette  effence 
odorante 3  cordiale,  &fifmguliè- 
rement  eftimée  dans  les  parfiims. 

Pour  préparer-cette  erfènce ,  qui 
eft  une  huile  éthérée  tres-fubtile,  on 
procède  ordinairement  par  voie  de 
diftilUtion  i  mais  celle  qu*on  ob- 
tient fans  feu ,  eft  bien  fupérieure 


BER 

à  l'autre.  La  manœuvre  eft  a  la  vé- 
rité un  peu  longue  \  il  faut  prelTer 
les  zeftes  ou  écorces  minces  exté- 
rieures, dans  un  vailTeau  de  verre., 
comme  on  prelfe  des  zeftes  d'oran- 
ge ,  dont  on  veut  parfumer  un  verre 
do  vin.  L'orifice  du  vaiffeau  doit 
être  étroit ,  &  n'avoir  d'ouverture 
que  pour  y  laiffer  pénétrer  les  deux 
doigts  qui  doivent  preffer  les  zeftes, 
afin  d'empêcher  Tévaporation  de  U 
liqueur  que  l'on  recherche. 

Cette  ellence  eft  ftomachale ,  & 
réfifte  à  la  malignité  des  humeurs  : 
on  la  donne  depuis  une  goutte  juf- 
qu'à  fix. 

On  appelle  tabac  k  la  bergamote ^ 
une  forte  de  tabac  en  poudre ,  qui 
n'eft  autre  chofe  qu'un  tabac  pur 
légèrement  frotté  de  l'eflènce  dont 
nous  venons  de  parler. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  les  deux  fui  vantes  font  brèves , 
&  la  dernière  eft  très-brève. 

BERGAN  ;  nom  propre.  Ancienne 
ville  d'Afie  ,  que  Ptolémée  place 
dans  la  Sufiane ,  vers  le  milieu  des 
terres. 

BERG  AS  \  nom  propre  Ville  de  Tur- 
quie ,  dans  la  Romanie  ^  fur  la  ri- 
vière de  Larifle ,  entre  Andrinople 
&  Aracléa. 

BERG-BIETEN  ;  nom  propre.  Petite 
ville  de  la  baîïè  Allace  ,  â  trois 
lieues ,  oueft  ,  de  Strasbourg. 

BERGE;  fubftantif  féminin.  Bord 
d'une  rivière  relevé  ou  efcarpé.  // 
faudroit  travailler  i  la  berge  de  ce 
fleuve. 

Berge  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Marine, 
de  certains  rochers  élevés  à  pic  fur 
l'eau.  Tels  font  les  berges  aOlon- 
ne ,  fur  la  côte  de  Poitou. 

Berge,  fe  dir  encore  d'une  forte  de 
chaloupe  étroite  ,  dont  on  fe  fert 
fur  quelques  rivières. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 


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BER 

nfie  ,  &  là  féconde  trcs-brî;ve. 

Il  faudroit  changer  le  g  Qr\  j  y  &c 
écrire  ,  berjcrVoytz  Orthogra- 
phe. 
BERGEN;  nom  prope-  Ville  Mariti- 
me ,  commerçante ,  &  capitale  du 
Royaume  de  Norwcge  ,   dans  la 
Province  de  Bergenhus.    11  entre 
dans  le  port,  des  vaiiTeaux  de  plus 
de  quatre  cens  tonneaux  ,  qui  abor- 
dent tour  chargés  jufques  devant  la 
porte  des  Négocians. 
Bergen  >  eft  encore  le  nom  d'une  pe- 
tite ville  d'Allemagne ,  dans  la  balFe 
Saxe  j  au  Comté  de  Danneberg  ^  fur 
les  froncières  du  Brandebourg, 
BERGENHUS  ^  nom   propre.    Pro- 
vince de  Norvège ,  dont  la  ville  ca- 
pitale eft  Bergen.  Elle  eft  bornée  au 
fud,  à  l'occident  &  au  nord  par 
l'océan  \  au  nord-eft,  par  laProvm- 
ce  de  Drontheim  j  &  à  l'orient,  par 
celle  d'Aggerhus. 
BÇRGER  ,   ÈRE  ;  fobftantif.  Celui 
ou  celle   qui  garde  les  moutons* 
EJl'CC'là  le  chien  de  votre  Berger  ? 
Voilà  la  bergère  de  ce  troupeau. 
Kerger  &  BERciRE,  fe  difent  figu- 
rément  en   pocfie  paftorale ,  pour 
amant  &  amante.  C*ejl  le  berger  le 
plus  tendre  du  village^   La  bergère 
étoit  fidèle  ^  &  le  berger  un  incon- 
fiant. 
Heure  du  berger  ,  fe  dit ,  dans  le 
fens  figuré ,  du  moment  favorable 
à  un  amant,  pour  triompher  de  fa 
maîtrelTe. 

On  donne  communément  a  la 
planette  de  Vénus ,  le  nom  à' étoile 
du  berger. 

\jdL  première  fyllabe  eft  moyenne, 
Ôr  la  féconde  brève  au  fingulier 
mafculin  ^  quand  le  r  final  ne  fe 
fait  pas  fentir  ^  comme  il  arrive  en 
converfation  devant  une  confonne, 
&  à  la  fin  d'une  période  j  mais  elle 
eft  longue  au  pluriel  Se  au  féminin. 


BER  7 

qui  a  une  troifième  fyallabe  très- 
brève. 

Il  faudroit  changer  le  g  eti  j  9  & 
écnïQyberjer.Yoy.  Orthographe. 
BERGERAC;  nom  propre.  Ville  de 
France,  en  Périgordj  fur  la  Dor- 
dogne,  afix  lieues,  fud  fud-oueft,de 
Périgueux.Elle  eft  peuplée  &  avan- 
tageulement  fituée  pour  fon  com- 
merce qiii  eft  confidérable,  &  qui 
confifte  en  étoffes ,  en  vins,  en  eaux- 
de-vie,  &  en  plufieurs  autres  den- 
rées. 
BERGERDORF  j  nom  propre.  Bourg 
d'Allemagne,au  Duché  de  La>«ren- 
bourg ,  fur  la  rivière  de  Bille.  Ce  fut 
autrefois  une  .ville  forte  &  impor- 
tante.   11   appartient  aux  villes  de 
Hambourg  &  de  Lubec. 
BERGERET  j  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  houlette. 
BERGERIE  ;  fubftantif  féminin.  Lieu 
où  l'on  enferme  les  moutons  &  les 
brebis.  Cette  bergerie  n  eft  pas  ajfe^ 
vafte. 
Bergeries  ,  fe  dit  au  pluriel ,  &  par 
extenfion,  de  certains  ouvrages  en 
profe  ou  en  pocfîe  paftorale ,  qui 
traitent  des  amours  des  bergers» 
Boilcau  a  fait  l'éloge  des  bergeries 
de  Racan. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément ,  enfermer  le  loup  dans  la 
bergerie;  pour  dire ,  laiflTer  fermer 
une  plaie  lans  en  avoir  tiré  les  corps 
étrangers  qui  peuvent  procurer  un 
mal  nouveau  ,  ou  renouveller  l'an- 
cien. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne, 
la  féconde  très-brève  ,  &  la  troifiè- 
me longue. 
BERGERONNETTE  5  fubftantif  fé- 
minin. Petit  oifeau  dont  on  difHn- 
gue  trois  efpèteSy  l'une  noire  & 
blanche  ,  la  féconde  jaune ,  &  la 
troifième  cendrée-  Les  Bergeron- 
nettes font  d'une  jolie  figure, elles 


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t  BER 

fréquentent  les  rivières ,  fuivent  les 
troupeaux ,  agitent  continuellement 
leur  queue  ,  qui  eft  fourchue  &  plus 
longue  que  leur  corps ,  volent  rare- 
mentj  &  ne  vont  jamais  loin  fans  fe 
repofer.Ellesfenourriffent  de  petits 
vers  &  d'infedes  aquatiques  j  pré- 
parent leurs  nids  dans  les  blés  avec 
ues  brins  d'herbes ,  &  la  femelle  y 
pond  quatre  oa-  cinq  œufs  parfe- 
més  de  taches  &  de  jignes  brunes 
difpofées  irrégulièrement. 

BERGERONNETTE,  BERGERET- 
TE,  BERGEROTTEj  vieux  mots 
qui  fignifioient  autrefois  jeune  Ber- 
gère »  petite  Bergère. 

BERGEROTj  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  petit  Berger, 

'SERGIME-j  nom  propre  &  terme  de 
Mythologie.  Divinité  particulière 
aux  habitans  de  BrelTe,  en  Italie  j 
.où  elle  avoit  un  T  emple  &  une  Prê- 
treffè.  11  refte  un  monument  qui  la 
reprcfente  vêtue  à  la  Romaine. 

BERGINE;   vieux  mot  qui  fignifioit 

.    autrefois  brebis. 

BERG-OP-  ZOOM;nom  propre.  Ville 
forte  Se  maritime  des  Pays-Bas ,  dans 
le  Brabant  HoUandoîs.  Elle  fut  inu- 
tilement afllégée  en  1588  par  le 
Prince  de  Parme ,  &  en  1  ^81  par  le 
Marquis  de  Spinola  ;  mais  elle  n'eut 
pas  la  même  fortune  en  1747  •  ^^ 
Maréchal  de  Lowendal  l'emporta 
l'épée  à  la  main  le  1 5  Septembre  de 
cette  année,  après  un  (îège  de  deux 
mois  &  deux  jours. 

BERG-SAINT-WINOX;  nom  pro- 
pre.  Ville  forte  de  France  j  dans  la 
Flandre  Françoife ,  â  une  lieue  & 
demie,  fud-fud-  eft,  de  Dunkerque. 
Les  appointemens  &  émolumens  du 
Gouverneur  vont  à  plus  de  vingt 
mille  livres  par  an  :  ceux  du  Lieu- 
tenant de  Roi ,  environ  à  fept  mille 
livres,  8c  ceux  du  Major,  à  quatre 
i]^ille  cinq  cens  francs* 


BER 

BERGUE  ;  vieux  mot  qui  fîgnîfiok 
autrefois  barque. 

BERG-ZABERN  j  nom  propre.  Ville 
d'Allemagne,  au  Duché  de  Deux- 
Ponts,  près  du  Rhin, à  un  mille  de 
Cron  Weiflenbourg. 

BERIBERII  ;  fubftantif  mafculin,  & 
terme  de  Médecine.  On  donne  ce 
nom  à  une  efpèce  de  paralyfie  com- 
mune dans  quelques  contrées  des 
IndesOrientales.AjyeçPARALYSiE, 

BERICjyieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois bergerie. 

BERICHOT.  royei  Roitexet. 

BERICLE  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  criftal. 

BER  IL  j  fubftantif  mafculin.  Pierre 
précieufe ,  polygone  &  tranfparen- 
te  ,  d'un  vert  bleuâtre ,  léger,  donc 
la  cciftallifation  eft  feuilletée  com- 
me le  diamant.  On  en  connoît  de 
deux  fortes ,  Tune  orientale  j  qui  eft 
le  beril  ;  &  l'autre  occidentale,  qui 
eft  l'aiguë  marine. 

1®.  Le  beril,  ou  aiguë  marine 
orientale,  a  une  couleur  forte ,  char- 
gée d'un  bleu  vert ,  défectueux  & 
lourd.  On  en  trouve  qui  reçoivent 
un  poli  aflez  éclatant. 

1°.  La  pierre  dite  aîgue  marine^ 
ou  le  beril  occidental  ,  eft  d'un 
vert  de  mer  appelé  Céladon ,  affez 
agréable  ;  on  y  diftingue  du  blanc , 
du  bleu  &  du  vert  j  cet  eofemble 
imite  très-bien  Teau  d'une  mer 
tranquille;  cette  pîêrre  eft  diapha- 
ne ,  fufceprible  d'un  affez  beau  po- 
li ,  vif  &  éclatant. 

Le  beril ,  comme  Taigae  marine  , 
font  les  moins  dures  de  toiites  les 
pierres  précieufesj  la  lime  mord 
facilement  fur  elles.  Ces  fortes  de 
pierreries  entrent  totalement  en  fu- 
fion  dans  le  feu  :  c'eft  en  général 
une  pierre  fort  peu  recherchée ,  à 
moins  qu'elle  ne  foit  de  toute  qua- 
lité :  il  ne  s'en  fait  pas  un  grand^ 

coinmer^ 


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BJER 

commerce  :  on  trouve  ces  pierres 
dans  les  Indes ,  à  Madagafcar ,  au 
pied  du  mont Taurus ,  fur  le  rivage 
de  r£uphrace.  On  en  rencontre 
encore  dans  l'Allemagne  &  la 
Bohème. 

Plufieurs  Auteurs  difent  que  cette 
pierre»  dans  l'ancienne  loi,  faifoit 
partie  du  peâoral  du  ^rand  Prêtre. 
Lp  béril  fe  contrefait  en  mêlant 
à  la  matière  dont  on  fait  le  criftal 
(siâice ,  quand  elle  eft  en  fufion , 
une  certaine  quantité  de  cuivre  cal- 
ciné par  trois  fois  avec  le  foufre. 
On  pulvérife  ce  cuivre, on  le  mêle 
avec  un  peu  de  fafre  aufli  pulvé- 

^  rifé  :  on  jette  le  mêknge  petit  à 
petit  xians  la  matière  du  criftal  fac- 
tice, on  remue  bien  le  tout,  &c  l'on 
continue  à  mettre  des  devLx  poudres 
combinées  jufqu  à  ce  que  l'on  ait 
obtenu  la  couleur  qu'on  a  en  vue. 
Sur  quinze  livres  de  matière  de 
verre  ,  on  met  ordinairement  (ix 
onces  de  cuivre  calciné  ,  &  une 
once  de  fafre. 

BERINGEN  ;  nom  propre.  Petite  ville 
des  Pays-Bas,  dans  TEvêché  de 
Liège. 

BERIS  j  nom  propre.  Rivière  de  Cap- 
padoce  >  dont  il  eft  parlé  dans  le 
périple  du  pont  Euxin,  par  Arrien , 
qui  la  place  entre  les  fleuves  Thoas 
&  Thermodon. 

BERISSA  ;  nom  propre.  Ville  d'Afri- 

2ue ,  en  Nigricie  ,  au  royaume  de 
Juber ,  fur  le  Sénégal. 
BERITE  ;  nom  propre.  Ancienne  ville 
de  Phénicie ,  fur  la  Méditerranée , 
entre  Biblos  &  Sidon. 
BERLE  ;  fubftantif  féminin.  Plante 
dont  les  tiges  grofles,  cannelées,  an- 
guleufes ,  s'élèvent  à  la  hauteur  d'en- 
viron cinq  pieds.  Ses  feuilles  font 
oblongues ,  graffes  >  dentelées  ^  & 
diftribuées  par  paires  fur  une  cote 
que  termine  une  feule  feuille.  Ses 
Tome  IF. 


B£R  9 

ffeur^,  qui  naiflent  fiir  des  ombel- 
les ,  au  lommet  des  branches ,  Âsnc 
compofées  chacune  de  cinq  feuil* 
les  blanches,  difpofées  en  rofe.  Il 
leur  fuccède  des  graines  aplaties 
d'un  côté,  &  de  l'autre  ,  menues  » 
arrondies,  &  cannelées. 

Cette  plante ,  qui  croît  aux  lieux 
aquatiques ,  a  une  odeur  forte  ,  Se 
contient  beaucoup  de  phlegme  , 
d'huile  &  de  fel  effentiel.  EUe  eft 
anti-fcorbutique,  apéritive,  diuréti* 
que ,  &  bonne  pour  atténuer  &  bri- 
fet  les  pierres  de  la  veflle  &  des 
reins. 

BERLEBOURG  j  nom  propre.  Petite 
ville  d'Allemagne  ,  ali  Comté  de 
Witgenftein ,  dans  la  Vétéravie  y  à 
ttois  milles  &  demi  de  Dillem- 
bour^  f  entre  les  fources  de  TEder. 

BERLIN  \  nom  propre.  Grande  ville 
d'Allemagne,  fur  la  Sprée,  Capi- 
tale de  tout  le  Brandebourg  y  &  en 
particulier  de  la  nouvelle  Marche. 
Il  s'y  fait  un  commerce  coiilidéra- 
ble.  Le  palais  royal,  où  réfrde  le 
roi  de  Pru(fe ,  eft  magnifique  \  on 
y  voit  une  bibliothèque  choifie ,  Se 
un   riche  cabinet.    Les  rues  font 

^  grandes ,  belles  &  bien  pavées.  La 
plupart  font  plantées  de  rangs  d'ar- 
ores  qui  forment  de  belles  allées. 
Les  différens  quartiers  font  féparés 
l'un  de  l'autre  par  des  canaux  à 
la  manière  de  ceux  qu'on  voit  à 
la  Haie  &  à  Amfterdam*  On  re« 
marque  fur  le  beau  pont  de  pierres 
de  taille,  conftruit  fur  une  des^ 
branches  de  la  Sprée,  une  ftatue 
cqueftre  de  l'Eledeur  Frédéric- 
Guillaume  L'homme  &  le  cheval 
font  dune  feule  pièce,  du  poids 

"  *  de  trois  mille  quinuux  ,  formée 
d'un  feul  jet. 

Berlin  a  une  Académie  Royale 
dés  Sciences  &  Belles-Lettres,  un 
Obfervatoire  &  un  Arfenal  fuper- 
B 


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ÏO 


BER 


bcs.  La  Religion  dominante  e(t  la 
Calvinifte-,  mais  on  y  laiffe  à  ceux 
qui  profeflem  d'autres .  Religions , 
une  grande  lihetté  de  coufcience. 

BERLINE  i  fubftantif  féminin-  Sorte 
de  carrofTe  fufpèndu  entre  deux  bran- 
cards ,  &  qui  tire  fon  nom  de  la  vil- 
le de  Berlin.  La  berline  eft  une  al- 
lure très-comçiode  en  voyage.  Elle 
cft  plus  légère  qu'un.  carroiTe ,  & 
moins  fujette  à  verfer. , 

La  première  fyllabe  eft:  moyen- 
ne, la  féconde  brève,  &  la.troifiè- 
me  très-brève.  - 

BERLINGOT,  &  plus  fouvent  B^t- 
LiNGOT  ^fubftantif mafculin,  Berline 
coupée,    h  fais  faire  un.brdingot. 

BERLIIE  ;  fubftantif  féminin  ,  clu  fty- 
le  familier.  Sorte  deblouiltement 
paflager.  Ce  mot  n  eft  ufiré  qu'avec 
les  temps  du  verbe, Avoir,  Cette 
fille  a  la  berlue.  Il  avoit  laJterlue. 

Avoir  la  berlue  y 'tt  dir.aufli  fa* 
milièrement  dans  le  fens.  figuré,  & 
fignifie  juger  mal  des  chpfes,  en 
juger  de  travers.'  Il  faut  avoir  la  ber- 
lue y  pour  ne-pasù  appercevoir  le  xidi-^ 
cule  de  cette  proposition^ 

SERMAN^  BERMEN  ; .  vieux,  mots 
qui  iWnifioient  autrefois  courtier, 

BERME;  fubftantif  féminin  ^  &  ter- 
me de  fortifications.  Il  fe.dicd*un 
chemin^auquel  on  donne  ordinaire- 
ment quatre  pieds  de  largeur  entre 
le  rempart  &  le  foflTé.  La  berme 
reçoit  la  terre  qui  s'éboule  du  rem- 
part-, SsC  L'empccbé  de  combler  le 
foffé. . 

]EfeRME ,  fë  dît''auffi,  en-ArcHtc£hire , 
d'un  chemin  qu'on  laiffe  entre  une 
levée,  &c  le  bord  d'un  canal  ou 
dW/o(K.. 

^RME^  fe  dit  jcn  termes^  d'Amidom 
niers  ,  d'un  tonneau  où  ct^  ouvriers 
font^ermenter  le  froment  dont  ils 
compofent  l'amidon.- 

fiËRMEO  >.  jciom  propre.  Petite  ville 


.BER 

maritime  d'Efpagne,  en  Bifcaie,, 
à  rOccident  cie  Bilbao. 

BERMIER  ,  1ERE  ;  fubftantif  &  ter- 
mes de  Salines.  Celui  &  celle  qui. 
tire  &  porte  la  miùre  au  tripota 

BERMUDES-,  (les  )  nom  propre.  îles 
de  l'Amérique  feptentrionale  ainfi 

:     appelées  de  l'Efpagnol  Jean   Ber- 
mudezi  qui  les  découvrit  en  1 50J.- 
Elles  font  fituées  visnâr^vis  de  la  Ca- 

;    roUne. . Elles V om  peu  d'étendue,. 

,    mais  il  y:  règne  un  printemps  per- 
pétuel, &  l'on  y  fait  deux  moillbns 
par  an.  On  recueille  en  Jjiillec  & 
en  Décembre  ce  que  l'on  a  femc  en 
Mars  &  en  Août.  Les  oranges, la 
cochenille ,  quelques  perles  &  un; 
peu xl'ambre  gris,  font  les  princi- 
paux objets  du  commerce  de  ces-, 
lies.  La  viande  la  plus  ordinaire  qui / 
s'y  mange,  eft  celle  de  tortue.»:  le 
goût  en  eft  très-délicat; 

3ERMUD]ENNEi  fubftanjrif  fémi- 

'  nin.  Plante  ainfi  appelée  des  îles-: 
Berraudes ,  d'où  on  1  a  apprtée.  Sa  . 
fleur  eft  belle  &•  difpofée  en  lys.  Le 
calice  devient  un  fruit  triangulai- 
re., divifé  intérieurement  en  trois 
loges,  remplies.de  femcnces  arron- 
dies*. 

BERNABLE;  adjëdif  des  deux  gen- 
res.! Qui  mérite  d'être  berné ,  joué , 

'  raillé ,  moqué.  Ce  propos  la .  rend  bien 
bernable. 

Les  deux  premières  fyllâbes  font 
moyennes ,  &  la.troifieme.eft  très- 
brève. 

BERNACLE;  fubftantif  féminin.  Co- 
quillage dont  la  coquille  eft  com- 
pofce  de  cinq  pièces.  Les  Bernacles 

•  s'attachent  aux  rochers  &  aux  vaif- 
feauxi    On  croyoit  autrefois  qu'il 

'.  fortoit  dcL-ce  coquillage  une  efpèce 
d^  canard. . 

BERNAGE  ;  vieuT  mot*  qui  fignifioic 

I     autrefois  réqui4>age  d'un  Prince  oa:; 

:  ^    d'un  grand  .Seigneur^ 


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BER 

JJernaôe  ,  s*éA  auffi  dit ,  en  termes 
d'économie  ruftique ,  pour  exprimer 
un  mélange  de ,  plufieurs  fortes  de 
grains,  comn^e  feigle,  orge  ,  fro- 
ment, &c. 

JBERNALDE.;  nom  propte.  Petite 
ville,dltalie^  au  royaume  de  Na- 

.     pies ,  dans  la  Bafilicate ,  fur  la  ri 
vière  de  Bafiliento ,  &  à  deux  lieues 
de  foa  «mbouchure,  dans  le  golfe 
de  Tarente. 

;B£RNARD-CASTLE;nom  propre. 
Bourg  &  Baronie  d'Angle  terre,  j  fur 
h  T&s ,  à  cinq  lieues  de  la  ville  de 
Durham. 

BERNARDINE  i  fubftantif  féminin. 
Religieufe  de  l'Ordrô  de  Cîteaux,. 
qui  Siit  la  règle  de  S.iBenoîc,  & 
qui  eft  vêtue  comme  un  Bernardin. 

BERNARDINS  i  (les)  Religieux  d'un. 
Ordre  qui  eft  une  réforme  de  celui 
de  S.  Benoît.  Ce  notb  leur  vient  de 
S.  Bernard,  oui  a  illuftré  &  étendu 
rOrdre.  Ils  lont  vétas  d'une  robe 
blanche  3  avec  un  fcapulaire  noir 
par-deflTus,  Scliors' du  cloître,  d'une 
robe  noire  avec  un  capuce  de  même 
coulôur ,  dont  la  pointe  defcend  par 
derrière  jufqu  à  la  ceinture.  Ils  por- 
tent au  choeur Nune  robe  blanche, 
ample  &  à  grandes  manches, avec 
un  chaperon  blanc. 

BERNARD-UHERMITE;  fubftantif 
féminin.  Animal  qui  n'a  ni  coquille , 
ni  écaille,  ni  matière  cruftacce  fur 
la  plus  grande  partie  de  fon  corps  ; 
mais  il  le  couvre,  en  fe  logeant  dans 
les  coquilles  que  d'autres  animaux 
oiît  formées  ,  porfrvu  néanmoins 
qu'elles  foient  tournées  en  vis. 

Cet  animal  contient  beaucoup  de 
fel  volatil.  Il  eft  apéritif  &  bon 
contre  U  pierre. 

BERNARTj  vieux  mot.  qui  fignifioît 

^    autrefois ,  fot ,  niais. 

BERPfAUDOIR;  fubftantif  mafculin, 
&  terme  de  Bonnetiers.  U  £e  dit 


BER  r  i 

d'un  grand  panier  d^ofier  à  claire^ 
voie  j  dans  lequel  ces  artifans  net- 
toyent  les  brins  de  laine  qui  s'amaf- 
fenc  fous  la  claie ,  quand  la  laine 
eft  battue. 

BERNAW  ;  nom  propre.  Ville  d'Al- 
lemagne, dans  la  BaflTe-Saxe ,  envi- 
ron à  trois  milles  de  Berlin.  Elle  a 
beaucoup  fbufFert  pendant  les  guer- 
res civiles  d'Allemagne.  On  y  brade 
de  l'excellente  bierre. 

BERNAY  i  nom  projpre.  Ville  de  Fran- 
ce,  en  Normandie ,  fur  la  Caren- 
tone,  à  cinq  lieues,  eft-fud-eft,  de 
Lizieux.  On  y  fabrique  des  toiles 
qui  font  eftimées. 

U  ya  dans  cette  ville  une  Abbaye 
en  commende ,  tjui  vaut  au  Titulaire 
feize  mille  livres  de  rente. 

BERNBOURGjnom  propre.  Petite 
ville  d'Allemagne,  dans  le  cercle  de 
la  Haute-Saxe  ,  fur  la  Sala. 

BERN-CASTFLj  nom  propre.  Petite 
ville  d'Allemagne ,  dans  rEleâ:orat 
de  Trêves ,  fur  la  MofcUe ,  entre 
Trarbach  &  Weldens. 

BERNE;  (le  Canton  de)  le  fécond  & 
le  plus  grand  des  Treize  Cantons 
Suides.  Il  a  environ  foixante  lieues 
de  longueur  &  trente  de  largeur. 
Il  tire  Ion  nom  de  la  ville  de  Berne , 
qui  en  eft  Capitale. 

Le  Gouvernement  y  eft  ariftocra- 
tique,  &  le-pouvoirfouverain  réfide 
dans  le  Grand  Confeil,  compofé  de 

[>lus  de  deux  cent  membres,  dont 
e  Préfident  prend  le  titre  d'Avoyer. 
Ce  Confeil  ne  s'ademble  que  deux 
fois  par  femaine,  à  moins  qu'il  ne 
furvienne  quelque  affaire  extraordi'- 
naire. 

Outre  le  Grand -Confeil,  il  y 
a  le  petit  Confeil  ou  le  Sénat , 
compofé  de  vingt-fept  membres, 
appelés  Sénateurs  ,  à  qui  Texé- 
cution  des  loix  eft  commife,  de 
même  que  l'expédition  des  afiaires 
Bij 


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Il 


BER 


ordinaires.   Il  s'a^Temble  tous  les 
jours ,  excepté  le  Dimanche, 

Les  membres  au  Sénat  ou  pe- 
tit Confeilj  font  tirés  du  Grand 
Confeil  j  où  ils  confervent  leur 
droit  de  féance  j  en  forte  que  quand 
celui-ci  eft  aflemblé ,  l'autre  n'exifte 
pas. 

Lesplaces,  qui  viennent  à  vaquer 
dans  l'un  &  l'autre  confeil  ,font  dif- 
tribuées  aux  Candidats  par  le  Petit 
Confeil  9  conjointement  avec  feize 
membres  du  Grand  Confeil  >  que 
Ton  nomme  les  Seh^eniers. 

Le  Canton  de  Berne  étant  fort 
écendu,on  Tadiftribuéen  Baillia* 
ges    ou  Gottvernemens  »    Se  Ton 
envoie  dans  chacun  un  Bailli  qui  y 
adminiftre  la  Juftice  &  la  Police 
pendant  fix  années.  Comme  les  em- 
plois de  Baillis  font  fort  lucratifs  y 
ils  font  recherchés  avec  avidité  y 
mais  les  Bernois,  las  des  brigues  de 
ceux  qui  les  follicitoient,  &  qu'au- 
cun règlement  n'avoit  pu  contenir , 
ont  établi  que  le  fort  decideroit  feul 
'des  prétentions  des  Concurrens  y  de 
forte  que  quand  il  s'agit  de  créer 
un  Bailli»  on  met  dans  un  fac  au- 
lant  de  balles  qu'il  v  a  de  Concur- 
rens :  une  de  ces  balles  eft  dorée  > 
ic  celui  qui  la  tire»  obtient  l'emploi. 
N*auroit-il  pas  mieux  valu  laifTer 
fubfifter  l'abus ,  que  d'y  remédier 
d'une  fi  étrange  manière? 
Berne  ,  Capitale  du  Canton  dont  nous 
venons  de  parfer ,  eft  une  grande 
ville  fituée  fur  l'Aar,  riche,  peu- 
plée» commerçante,  &  la  plus  belle 
de  toute  la  Suiile. 
BERNE  j  fubftantif  féminin.  Efpèce 
de,  jeu  où  pluiieurs  peribnnes  font 
fauter  en  l'air  quelqu'un  qu'elles 
ont  placé  au  milieu  d'une  couver- 
ture. //  méritoit  la  berne. 
Bernh^  fe  dit ,  en  termes  de  Marine , 
de  la  (ituatlgn  du  pavillon  au  haut 


BER 

de  fon  bâton  où  il  eft  ferlé.  Cette 
fituation  eft  un  fignal  pour  appeler 
la  chaloupe  ,"pour  avertir  des  vaif- 
feaux  inférieurs  de  venir  à  bord  du 
pavillon  j  6*c. 

BERNÉ  ,  ÉE  j  adjedlf  &  pitrticipe 
paflîf.  Foye^i  Berner. 

BERNEMENT  j  fubftantif  mafculîn- 
Adion  ou  manière  de  berner.  San-- 
cho  Panfa  vouloit  bien  craire  que  tout 
étoit  magie  dans  l'Hôtellerie  ;  mais  il 
en  exceptait  fon  bemement,  quil 
foutenoit  être  véritable. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, la  féconde  très-brève,  &  la 
troifième  moyenne  au  fingulier, 
mais  longue  au  pluriel. 

Le  pluriel  fe  forme  en  changeant- 
le  t  final  du  fingulier  en  un  j  ,  qui 
fuit  la  règle  gSiérale  des  pluriels. 
Voyc{  la  lettre  5. 

Il  faudroir  changer  le  dernier  c 
en  a  j  8c  écrire ,  d'après  la  jproiion- 
ciation  »  bernemant.  Voyez  Ortho- 

KiRAPHE. 

BERNER;  verbe  aûif  de  la  première 
conjugaifon ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  G'eft ,  au  propre , 
faire  fauter  quelqu'un  en  Tair  par 
le  moyen  d'une  couverture.  On  vous 
mettra  fur  cette  couverture  j  &  l'on 
vous  bernera. 

Berner  ,  fignifie ,  dans  le  fens  figuré, 
fe  moquer  de  qùclqu^m ,  le  tourner 
en  ridicule.  Il  méritoit  bien  quon 
le  beruât  y  pour  le  propos  qu*il  a 
tenu. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne,  &  la  féconde  eft  longue  ou 
brève,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe  ,  avec  la  conjugaifon 
&  la  quantité  profodique  des  autres 
temps. 

BERNEUR  ;  fubftantif  mafculin.  Ce- 
lui  qui  berne*  Allons  y  dit  Sancho , 
dans  un  endroit  où  il  ny  ait  ni  berne 
niberneur. 


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BER 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, &  la  féconde  longue. 

te  r  final  fe  faic  lentir  en  toute 
cîrconftance, 

BERNIClEj  nom  propre.  Ancienne 
Province  du Royaumed* Angleterre, 
qui  fait  aujourd'hui  partie  du  Nor- 
thumberland» 

BERNIÈRES;  nom  propre.  Bourg  de 
France,en  Normandie,  à  deux  lieues, 
eft-fud-eft,'deVire. 

BERNlESQUEj  adjedif.  Qui  fe  dit 
d*un  ftyle  approchant  du  burlefque , 
mais  plus  foigné ,  &  dont  fierni , 
Poëte  Italien ,  eft  l'inventeur.  Cela 
tjl  écrit  enjiylc  berniefque. 

BERNIN  j  (  le  Cavalier  )  nom  propre. 
Peintre  y  Sculpteur  &  ' Architecte 
célèbre,  né  à  Naples  en  1598  »  & 
mort  à  Rome  en  1680.  Louis  XIV 
rappela,  en  i6<>5  ,  pour  travailler 
au  plan  du  Louvre,^  mais  les  Deiïeins 
de  Perrault  furent  préférés.  Le  Roi 
voulut  cependant  avoir  fon  portrait 
*de  la  mam  du  Cavalier  ftemin  :  & 
pour  fignaler  fa  magnificence  envers 
cet  illuftre  Artifte ,  il  lui  donna  une 
gratification  de  cinquante  mille 
écus ,  fix  mille  livres  de  penfion , 
'&  le  fit  rembourfer  de  tous  frais 
de  voyage  &  de  féjour  en  Fran- 
ce. 

I-es  Principaux  Ouvrage?  du  Ca- 
valier Bemîn ,  &  qui  font  Tadmi- 
ration  des  Connoiifeurs ,  font ,  à 
Rome  ,  le  Maître  Autel ,  le  Taber- 
nacle ,  &  la  Chaire  de  TEglife  de 
Saint  Pierre  j  les  Tombeaux  d'Ur- 
bain VIU  &  d'Alexandre  VII  i  la 
Statue  équeftre  de  Conftantin  ^  la 
Colonnade  qui  environne  la  Place 
de  TEglife  ae  Saint  Pierre,  &  la 
Fontaine  de  la  Place  Navonne.  En 
France ,  on  a  le  Bufte  de  Louis  XIV 
dans  la  Salle  de  Vénus ,  &  la  Statue 
équeftre  deMarcusCurtius>  placée 
à  Verfailles^  au-delà  de  la  Piècç 


BER  13 

des  Suiffes  >  &  prefque  dans  le  Bois. 
Tous  ces  Ouvrages  font  caradérifés 
par  une  élégance  &  une  expreiHon 
digne  de  rantique. 

BERNIQUET  j  fubftantif  mafculin  , 
qui  ne  fe  dit  guères  qu'en  ces 
phrafes  populaires  &  proverbiales , 
être  au  berniquct  j  mettra  au  bcrni^ 
quct;  pour  dire,  être  ruiné,  mettre 
a  la  Dfiiace 

BERNOIS,  biSEi  fubftantif  &. ad- 
jeAif.  Qui  eft  du  Canton  de  Berne , 
qui  a  rapport  au  Canton  de  Ber- 
ne. 

BERNOULLIj  (Jacques)  nom  pro- 
pre d*un  fameux  Géomètre,  ne  à 
Baie  en  1 6  5  4,  &  mort  dans  la  même 
Ville  en  1 705 .  Entre  les  divers  Ou- 
vrages de  ce  Savant ,  on  eftime  par- 
ticulièrement fon  Traité  des  Infi- 
ttis.  .     ' 

Jean  BernouUi ,  frère  du  précé- 
dent, fut  auflî  un  Mathématicien 
diftingué,  né  le  7  Août  1667  ,  & 
mort  le  premier  Janvier  1748.  Ses 
Ouvrages  ont  été  impirii^és  à  Lau- 
fanne  en  4  volumes  //2-4^. 

L*tm  &  lautrc  ont  été  Membres 
de  l'Académie  des  Sciences  de  Pa- 
ris. 

BERNSTADT  ;  nom  propre.  Petite 
ville  de  Siléfie ,  fur  la  rivière  de 
•  Weida  ,  à  trois  ,miUes .  de  Bref- 
hu. 

BERNTHALER  j  fubftantif  mafcu- 
lin. Écu  du  Canton  de  Berne  ,  va- 
lant environ  cinq  livres  de  Fran- 
ce. 

BEROE  j  nom  propre.  Ancienne,  ville 
de  Syrie ,  qu'Antonin  place  entre 
Cirre'  &  Ennèfe. 

Virgile  parle  d'une  Nymphe  de 
même  nom ,  qu'il  donne  pour  com- 
pagne à  la  mère  d'Ariftee. 

BERONHE  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  guerre ,  expédition. 

BERRE  i  nom  propre.  Ville  de  Fran- 


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14  BER 

ce ,  en  Provence ,  à  cinq  lieues , 
oueft-fud-oueft  »  d'Aix. 

Berrb,  eft  auflî  le  nom  d'une  petite 
rivière  de  Dauphiné,  qui  fe  jette 
dans  le  Rhône ,  au-deflus  de  Pier- 
relatte ,  après  un  cours  d'environ  fix 
lieues. 

BERRE  i  (la)  nom  propre.  Petite  ri- 
vière de  France,  en  Languedoc, 
qui  fe  perd  dans  Tétang  de  Sigéan, 
après  un  cours  d'environ  quatre 
lieues.  Elle  eft  fameufe  dans  notre 
hiftoire ,  par  la  viûoire  mémorable 
que  le  brave  Charles  Martel  rem- 

f^orta  fur  fes  rives  ,  en  7} 8  ,  contre 
es  Sarrafms. 

BERRIEj  vieux  mot  qui  fignifioltau- 

"     trefois  une  campagne  unie  &  fans 

•     éminences. 

-BERROICHE;  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
autrefois  d'un  inftrument  propre  à 
la  pèche. 

BERRUYERS;  (les)  Peuples  du 
Berry.  Ils  occupoient  anciennement 
la  Gaule  Celtique  ,  où  ils  formoient 
une  puiflante  Monarchie. 

BERRY  ;  nom  propre.  Province  de 
France ,  avec  titre  de  Duché ,  dont 
Bourges  ell  la  capitale.  Ses  bornes 
font  le  Bléfois  ,  la  Sologne ,  l'Or- 
léanois  propre,  &  le  Gâtinois  au 
feptentrion  ,  la  Marche  &  l'Auver- 
gne au  midi,  le  Nivernoi§  &  le 
Bourbonnois  à  l'orient  j  &  à  l'occi- 
dent, la  Touraine  &  le  Poitou.  Elle 
a  vingt- neuf  lieues  de  longueur  & 
vingt  quatre  de  largeur.  Ses  princi- 

Kales  rivières  font  la  Loire ,  l'Èvre, 
î  Cher ,  l'Arnon  ,  l'Indre ,  &c.  Les 
terres  y  abondent  en  grains  ^  en 
vins ,  en  chanvre  ,  en  fruits  ôc  en 
pâturages.  On  y  nourrit  une  très- 
grande  quantité  de  moutons ,  dont 
la  chair  eft  délicate  î&  la  laine  très- 
eftimée. 

Les  objets  de  commerce  de  cette 
Province ,  fomle  J)étail  ,.la laine  & 
le  chanvre. 


BER 

BERS  j  fubftantif  mafculin.  Sorte  d  ç- 
leduaire  des  Egyptiens ,  tjui  Ifeur 
excitoit  un  délire  inftanunée  de 
gaieté. 

Bers  ,  eft  auflî  un  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  berceau.  ^ 

BERSABÉE;  nom  propre.  VilU  de 
la  Tribu  de  Siméon ,  au  midi  de  la 
Paleftine.  Ce  fut  là  qu'Abraham  fk 
alliance  avec  Abimélech ,  Roi  de 
Gerare.  ' 

BERSABORA  :  nom  propre.  Ancieii- 
ville  conndérable  d'Aiie  ,   d 


ne 


ans 


!a  Perfe ,  près  du  Naarnuilcha ,  ou 
Fleuve  Royal. 

BERS  ARIENS  ou  BÉVÉRARIENSj 
(  les  )  bas  Officiers  de  Chafle  de  la 
Cour  de  Charlemagne.         « 

BÉRSAULT  ;  vieux  mot  qui  fignifioic 
autrefois  but. 

BERSCHE;  nom  propre.  Petite  ville 
d'Alface ,  fur  la  rivière  d'Ergers , 
i  quatre  lieues ,  fud-oueft ,  de  Stras- 
bourg. 

BERSElLLER  ;  vieux  verbe  qui  figni- 
fioit  autrefois  chafler,  percer  de 
flèches. 

BERSEL;  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois danger,  fupplice. 

BERSELLO;  nom  propre.  Ville  & 
Château  d'Italie,  dans  le  Modé- 
nois,  fur  le  Pô,  vis-à-vis  de  Via- 
dana.  Ce  fut-là  qUe  mourut  l'Em- 
pereur Othon  ,  après  avoir  été  dé- 
fait à  Caneto ,  par  l'armée  de  Vi- 
tellius. 

BERSIAMITES;  (les)  Peuples  de 
l'Amérique  feptentrionale ,  fur  les 
bords  du  fleuve'  de  Saint-Laurent. 

BERSUIRES  i  nom  propre.  Ville  de 
France  ,  en  Poitou  ,  environ  à 
cinq  lieues,  oueft- fud-oueft-,  de 
Thouars. 

BERTART  ;  vieux  mot  cjui  fignifioit 
autrefois  bâtard,  illégitime. 

BERTAUDj  vieux  mot  qui  fignifiok 
autrefois  châtré*. 


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BER 

BERTAUDER  j  vieux  verbe  qui  figni- 
fioit  autrefois  châtrer. 

BERTHENOUXi  (la)  nom  propre. 

.  Bourg  de  France ,  en  Berry  ,  à  iix 
lieues,  fud-fud-eft ,  d'ifloudun.  On 
y  remarque  une  belle  Ezlife. 

BERTHOULI  ,  BERTREMER  ; 
vieux  mors  qui  figpifioicnt  autrefois 
Barthélemi. 

BERTIGNAT^  nom  propre.  Bourg 
de  France ,  en  Auvergne ,  fur  la 
Dore,  à  fept  lieues,  eft ,.  d'if- 
foire. 

BERTINORO^  nom  propre.  .Ville 
Epifeopale  d'Italie,  dans  la  Ro- 
magne,  entre  Forli  &  Céfcne. 

BERTOIS  'y ,  fubttantif .  mafculin.  Qu 
donne  ce  nom  ^  dans  les  Carrières 
d'Ardoifès ,  aux  cordes  qui  font 
attachées  au  baflîcot,  &  qui  Ten- 
lèvent  hors  de  la  carrière  par  le 
moyen  de  l'engin* 

BERTONNEAU;  Foyei  Turbot. 

BERTRESGHÉ  ^  vieux  mot  qui  (îgni- 
fioit  autrefois  foctifié. 

BER  VA  i  nom  propre.  Ville  d'Afri- 

3ue  ,dans-b  Cafïrerie ,  fur  le  rivage 
e  la  mer  d'Ethiopie  ,  à  troisvjour- 
nées  de  Néduba- 

BER  VAN  i  nom  propre.  Ville  d'Afie , 
dans  la  grande  Xactarie ,  fur  uu  lac* 
de  même  nom.  • 

BERVINE  j  nom- propre.  Rivière  des 
Pays-Bas ,  au  Duché  de  Llmbourg. 
Elle  a  fa  fource  dans  U  Ban  de  Her- 
vé, &  fon  embouchure  dans  la 
Meufe  ,  au  fort  de  N'avagne. 

BER  VIRA  j  nom  propre.  Montagne 
d'Afrique,  au  Royaume  de  Fez. 
On -y  compte  environ  cinq  mille 
hommes  en  état  de  porter  les  armes. 
Elle  abonde  envias,  en  figues, 
en  huile  &  en  troupeaux. 

BERYLLIENSi  (les)  Hérétiques  da* 
troifième  fiècle, -ainfi  appelés  de 
Berylle ,  Evêque  de  Boftra ,  en 
Arabie ,  qtii  prétendoit  que  Jefus- 


BES  15 

Chrift  n'avoir  point  exifté  avant 
l'Incarnation ,  &  qu'il  n'avoit  com- 
mencé à  être  Dieu  qu'en  naif- 
fant. 

BÉRYTION  i     fubftântlf   mafculin. 
.Collyre  décrit  par  Galiien  ,  qui  le 
recommande  dans  les  inflammations 
des  yeux. 

BESA  j  nom  propre,  &  terme  de 
Mytholoi'ie.  Divinité  qui  fut  au- 
trefois révérée  à  Abyde  ,  dans  la 
Thébaïde ,  où  elle  avoir  un  Temple 
&  un  Oracle. 

BESACE;  fubftancif  féminin.  Man-^ 
tica.  Efpèce  de  fac  ouvert  par  le 
milieu ,  &  fermé  par  les  deux  tours; 
qui  forment  chacun  une  poche.  Oefi 
la  Beface  d'un  frère  Capucin. 

On  dit ,  dans  le  fens  figuré  ,  être 
a  la  lefacty  réduire  à  la  beface;  pour 
dire  ,  •  être  ruiné ,  réduire  à  Tau^ 
mône. 

On  dit  figurément  &  proverbîa-  - 
lenaent ,  de  quelqu'un  qni  a  beâu- 

'    coup  d'attachement  pour  une  chofe,  * 
quilen  ejl  jaloux  comme  un  gueux  d^ 
fa  beface. 

La  première  fyllabe  eft  très  brève,  > 
la  fécondé  brève,   &  ki  troifiè'me 
très-brève.  ^ 

11  faudtoit  changer  le  x  eft  | ,  le 
c  en  j,  &r  écrire,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  he':^afe.  Voyez  Ortho- 

GRAt»lTE. 

BESACIER  ;  •  fubftamif  mafculin. 
Mendicus.  Qui  porte  une  beface.  11 
eft  du  ftyle  familier. 

BESAGNOi  nom  propre.  Petite  ri- 
vière d'Itdie.  Elle  a  fa  fource  danî 
l'Apennin  ,  près  de  Toriglia ,  bai- 
gne les  murs  de  Gènes ,  &  fe  jette 
enfui  te  dans  la  Méditerranée  ^ 

BESAIGRE  i  adjedif  de  tout  geire. 
Il  fe  dit  du  vin  qui  devient  aigre. 
Ce  vin  ne  vaut  plus  rien ,  il  eft  be- 

[  ,        La  première  fyllabe  eft  brève  , 


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i6  BES 

ia  féconde  longue ,  &  la  troifîème 
brève. 
BESAIGUÊ;  fubftantif  féminin.  J5i- 
pennis.  Outil  de  fer,  uillanc  par* 
les  deux  bouts  ,  qui  fert  aux  Char- 

f)entlers   pour  tailler  &  dcgroffir 
eurs  bois. 

Besaiguè  ,  fe  dit  auflî  d'une  forte  de 
marteau  â  l*ufage  des  Vitriers. 

BESAINE,  BESANNE,  vieux  mots 
qui  fignifioient  autrefois  effaims,  ou 
ruche  d'abeilles. 

BESAL  ;  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois canal ,  conduit  d  eau. 

BESALUj  nom  propre.  Ville  d'Ef 
pagne,  en  Catalogne,  fur  le  Fin- 
vian ,  aux  pieds  des  Pyrénées ,  &  à 
cinq  lieues  de  Giçonne. 

BESANCHE;  vieux  mot.  qui  figni- 
fioit autrefois  morceau ,  pièce. 

BESANÇON;  nom  propre.  Ville 
forte  &  confidérable  de  France , 
capitale  de  la  Franche-Comté.  Elle 
eft  fituée  fur  le  Doux,  i  quinze 
lieues,  eft ,  de  Dijon.  C'eft  le  Siège 
d'un  Archevêque,  d'une  Univer- 
fité,  d'une  Académie  des  Sciences 
&  Belles -Lettres  ,  d'une  Société 
Littéraire-Militaire  ,  d'un  Parle- 
ment ,  d'un  grand  Bailliage ,  &c. 
On  y  compte  environ  vingt  mille 
âmes. 

BESANT  ;  fubftantif  mafculin.  An- 
cienne monnoie  de  l'Empire  de 
Conftantinople.  Il  y  a  eu  des  befans 
d'or  &  des  Befans  d'argent,  de  di- 
verfes  valeurs.      .  . 

Besant,  fe  dit  auflî,  en  termes  de 
l'Art  héraldique ,  d  une  pièce  d  or 
ou  d'argent. 

DuPUY ,  d'or,  a  la  bande  d'azur 
chargée  de  trois  befans  d  or. 

ANTE;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  grand'tante. 

BESANTÉ,  ÊE;  adjeârif,  &  terme 
de  TArt  héraldique ,  qui  fe  dit  d'une 
pièce  chargée  de  befans*  , 


BES 

RocHEFORT ,  en  Angleterre  , 
ccartelé  d'or  &  de  gueules,  a  la 
bordure  befantée  d  or. 

BES  ARA;  nom  propre.  Ville  de  la 
Terre-Sainte ,  aux  environs  de  Pto- 
lémaïde. 

BESAY  ,  BESAYE  ;  vieux  mors 
qui  fignifioient  autrefois  bêche  y 
houe. 

BESBICOS;  nom  propre.  île  de  la 
Propontide  ,  i  l'emboachure  du 
Rhindacus ,  &  dans  le  voifinage  de 
celle  de  Cyzique. 

BESCHECLEU  j  vieux  mot  qui  figni- 
fioit autrefois  Ouvrier  en  ter,  For- 
geron. 

BUCHERON-;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit autrefois  ,  bec ,  pointe. 

BESCLE  ;  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois foie. 

BESCOCHIER;  vieux  verbe  qui  figni- 
fioit  autrefois  tromper ,  efcamor 
ter. 

BESCU  ;  vieux  mot  défignant  autre- 
fois ce  qui  avoir  deux  pointes  ai- 
guës. 

BESEC  ;  fubftantif  mafculin.  C'eft 
uii  des  noms  que  les  Philofophes 
Hermétiques  ont  donné  â  leur  mer- 
cure. 

BESÉEL  ;  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois bifaïeul. 

BESET  ;  fubftanrif  mafailin.  Terme 
du  Jeu  de  Triâ:rac ,  qui  fignifie  deux 
as  amenés  d'un  même  coup  de  dé. 
Il  bat  le  coin  par  bcfet. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  moyenne  au  fingulier,. 
mais  longue  au  pluriel. 

BESl }  fubftantif  mafculin.  Mot  ori- 
ginairement Celtique,  &  qui  eft 
devenu  nom  générique  de  plufieurs 
fortes  de  poires,  en  y  ajoutant  le 
nom  du  Pays  dont  elles  font  oi  igi- 
naires.  Telles  font  les  Befi^ctHéri  j 
les  Beji'des  Ejfars  ,  les  Bcjl^dc  la 
Motte  ^  &c» 

BESlATj 


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BES 

8ÉSIAT  ;  vieux  mot  <jui  fignifioit  au- 
trefois un  oifeau  tout  jeune. 

BESICLES  i  fubftantif  féminin  pluriel. 
Sorte  de  faullès  lunettes  attachées 
à  un  bandeau  qui  fe  lie  autour  de 
la  tête.  On  fait  ufage  de  beiicles 
en  chirurgie  pour  redreflTer  la  vue 
aux  enfans  qui  louchent,  à  quoi 
Ion  réuiCt  y  quand  ils  les  portent 
fans  ceiTe ,  &  pendant  un  long  ef- 
pace  de  temps. 

On  dit  figurément  &  familière- 

.  i  quelqu'un ,  de  prendre  fes  bejicles , 
qràil  ri  a  pas  bien  mis  fes  bejicles  ; 
pour  dire  ;,  qu'il. examine  avec  at- 
tention lafhiice  dont  il  eft  quef- 
tion  ,*qu'il  ne  Ta  pas  bien  exami- 
née, 

La  oremière  &  la  dernière  fyl- 
labes  font  très-brèves,& la  féconde 
^ft  brève. 

il  faudroit  changer  le  /  en  ij ,  le 
c  en  k  y  Se  écrire  be\ikles.  Voyez 

f   Orthographe, 

^ESIGHEIM  j  nom  propre.  Petite 
ville  d'Allemagne  ,  dans  le  cercle 
de  Souabe  j  au  duché  de  Wirtem- 
berg  y  entre  Stutgard  Qc  Heilbron  y 
fur  la  rivière  d'Entz. 

BESIL  ;  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois peine  y  vexation. 

BESINI  j  nom  propre.  Ville  de  Tur- 
^ie  ,  dans  le  centre  de  la  Circaf- 
UQ.  Le  Grand  Seigneur  y  envoie 
quelquefois  un  Bey  »  furtout  s'il 
eft  en  guerre  avec  les  Rufles. 

BESIVRE^wieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  fort  ivre. 

BESLIS  'y  fubftantif  mafculin.  On 
donne  ce  nom  en  Turquie  aux  va- 
lets de  pied  des  Gouverneurs*  & 
des  Bâchas. 

BESLONE  i  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  oblong. 

PESÔGNEj  fub&ntif  féminin  du 
ftyle  familier^.  Labor.  Travail,  ac- 
tion par  laquelle  on  fait  un  ouvrage. 
Tome  IF. 


BES  17 

//  ne  quittera  pas  fa  bejbgne  avan^ 
d'avoir  achevé. 
Besogne  ,  fe  dit  de  la  chofe  même 
qui  eft  l'effet  du  travail.  Ceue  be- 
fogne  aurait  pu  être  mieux  faite* 

On  dit  de  quelqu'un  qui  ne  s'oc- 
cupe qu'à  fon  métier ,  qu'il  ne  fonge 
qu  à  faire  fa  befogne. 

On  dit  ironiquement  à  quelqu'un 
qui  a  gâté  une  affaire  dont  il  s'eft 
mêlé ,  quil  a  fait  une  belle  befogne. 

On  dit  proverbialement  &  fami- 
lièrement y  félon  l'argent  la  befogne  ; 
pour  dire ,  que  les  ouvriers  travail- 
lent comme  on  les  paye. 

On  dit  auflî  proverbialement  & 
familièrement  de  quelqu'un,  qu'i/ 
rejfemble  au  Bahutier ,  quil  fait  plus 
de  bruit  que  de  befogne  ;  pour  dire  , 
qu'il  a  plus  de  parole  que  d'effet. 

Oo  dit  encore  proverbialement 
&  familièrement ,  befogne  qui  plaît  ' 
cjl  à  demi  faite;  pour  dire,  qu'une 
chofe  à  laquelle  on  travaille  d'in- 
clination ,  fe  fait  promptement.     ^. 

On  dit  jproveroialement ,  figu-^ 
rément  &  âmilièrement  de  quel* 
qu'un  qui  n'aime  pas  ï  travailler , 
qu'il  aime  la  befogne  faite;  &C  de 
quelqu'un  qui  travaille  de  mauvaife 
grâce  &  nonchalament ,  qu'i/  s'en^ 
dort  fur  la  befogne  :  &  de  quelqu'un 
qui  expédie  une  affaire  fans  l'avoir 
examinée  fuffifamment,  qu'il  va  trop 
vite  en  befogne. 

On  dit  auflî  proverbialement, 
figurément  &  familièrement ,  don- 
ner bien  de  la  befogne  à  quelqu'un  , 
lui  tailler  bien  de  la  befogne  ;  pour 
dire ,  l'obliger  à  plufieurs  démar- 
ches ,4«i  donner  beaucoup  de  pei- 
ne ,  de  foins ,  d'embarras. 

La  première  &  la  dernière  fylla- 
be  font  très-brèves,  &  la  féconde 
eft  brève. 

Le^  fe  prononce  mouillé.    • 

Il  raudroit  changer  le  s  en  ^^ 
C 


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&  écrire  »  besogne.  Vôyet  OntHO- 

GRAPHE. 

BESOGNER  j  vieux  mot  qui  figm- 
fioît  autrefois  travailler. 

BESOtoNABLEj  vieux  mot  qui  figni- 
fioir  autrefois  uéceflairè. 

BESCMGNE;  vieui  met  qui  figni- 
fioit  autrefois  affaire. 

BESOIGNEMENTj  viéùi^  mot  qui 
fignifioit  autrefois  occupation. 

BESOIGNEUS;  vieujc  mot  qui  figni- 
fioit autrefois  pauvre; 

BESOIN  ;  fubftantif  mafcûlin.  Rerum 
jfenuria.  Indigeftcé  ,  difette  ,  fehri- 
ment  défegréable  qui  nous  avertit 
de  la  |>rivation  àt  quelque  chofe 
héceflaire.  Oh  peut  diftinguer  tkns 
J'homme  trois  efpcces  de  befoins  : 
les  befoins  du  c(zkr ^  tels  que  Ta- 
mour  de  nos  femblaWes,  &c,  les 
befoins  icTefprlt  ^  tels  que  la  curio- 
ficc  de  connoître  &  d'être  inftruit  j 
&  les  befoins  du  corj^ ,  tels  que 
ceux  de  manger  ,  de  dorniiir  ^ 
&c. 

Bfis^iN^  fe  dit  aufli  des  chofe^  ,  & 
fignifie  ,  manque 'de  quelque  chbfe 
néceflaîrè.  Ct  <dndl  ^ura  bientôt 
befoin  d*être  répare. 

Besoin,  fe  dit  pour  hc<!eftîrc  hàra- 
relle ,  comme  d'aller  à  la  gardero- 
be ,  &c.  N*ejl-ce  pas  une  esctrava-- 
gance  de  prétendre  quon  ne  doit  pas 
jortir y  même  pour  un  befoin^  au 
milieu  d*un  repas  ? 

On  dit ,  quéjl'il  befoin  de  faire  ? 
^quejl'il  befoin  que  je  fafft?  il  nejl 
pas  befoin  de  faire  ;  il  nejl  pas  be- 
foin que  jefajfe;  pour  dire ,  qu'eft- 
il  neceffiiire  de  faire ,  ou  que  je 
fafie  ?  11  n'eft  pas  néccflaire  de  faire  ^ 
ou  que  je  faUe. 

Avoir  besoin,  fignifie,  au  propre, 
être  dans  k  pfeiuvretc,  dans  Tlhdi- 
gence.  Cette  femme  a  befoin. 

Avoir  besoin  ,  fignifie auflî, par ex- 
tenfiôn ,  avoir  i^&itê  ^  ^re  obligé. 


BË5 

Tai  iefoin  d'une  médecine.  Il  a  le^ 
foin  d'aller  ché^fon  père. . 

On  dit  proverbialement  &  po* 
pulairemeiit  ,  que  le  befoin  fait 
vieille  trotter;  pour  dire ,  que  quand 
on  eft  dans  rihdigence^  on  fait  ce 
qu'on  ne  feroit  pas  en  d'autres  cir- 
Conftances* 

f^oye^  au  mot  Pauvreté  les 
différences  relatives  qui  en  diftin- 
guent  befoin  ,  &ç. 

La  première  fylkbe  eft  très-brè- 
ve,  &  la  féconde  moyenne  au  fin^ 
gulier ,  mais  longue  au  pltnri^. 

Il  faudroit  changer  le  j  en  ^  ,  & 
écrire ,  d  après  la   prononciation  , 
besoin.  Voyez  ORTHOGRiCPHE. 
BESOLZ-,  vieux  mot  qui    fignifioit 

autrefois  bêche. 
BESON  ;  fubftantif  mafcûlin.  Mefure 
des  liquides   dont    on   fe  fert  en 

?[uelques  endroits  d'Allemagne  ,  6c 
.  ur  tout  à  Aug(bourg. 

BESONCLE  :  vieux  mot  qui  figni* 
fi<>it  autrefois  grand-oncle. 

BESORCH;  fubftantif  mafcûlin.  Pe- 
tite moflnoie  de  métal  d'alliage , 
qui  a  -cours  à  Ormus,  &  qui  re- 
vient à  trois  -deniers  de  France. 

BESOT,  porter  befot 'y  vieille  expref- 
fion  ,  qui  fignifioit  autrefois  potter 
malheur. 

BESSAN;  nom  propre.  Ville  de  Fran- 
ce,  en  Languedoc ,  à  une  lieUe , 
nord-oueft,  d'Agde. 

BESSARABIE  i    nom  propre.   Petit 

Eays  ,  entre  la  Moldave ,  le  Danu*- 
e  ,  la  mer  noire  ,  &  la  petite  Tar- 
tarie.  11  eft  habité  par  les  iTai^tare^ 
Bndfeiacks ,  qui  vivent  en  liberté  , 
fans  reconnoitre  ni  le  Kan ,  ni  la 
Porte  Ottomane. 

BESSAY  ;  nom  propre.  Bourg  de  Fran- 
ce ,  en  Bourbonnois  ,  i  trois  lieues» 
fud-fud-eft,  de  Moulins. 

BESSE  ;  noitî  propre.  Ville  de  France  , 
en  Auvergne ,  à  fcpt  lieues ,  Xud- 


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BES    * 

fudroueft ,  de  Clermant,  Son  com- 
merce cotififte  parriculièremenc  en 
fromages. 

BESSEN AY  ;  nom  propre.  Bourg  de 
France ,  dans  le  Lyonnoîs,  à  quatre 
Ueuçs ,  ouefl" ,  de  Lyon.  Il  s'y  tignt 
quatre  foires  confidérables  par^n. 

BEoSI  y  fubftantif  mafçulin.  Petite 
monnoie  dltalie  >  qui  fait  un  depfii 
fou. 

BESSIERE  j  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  lieu  bas ,  marécageux. 

BESSlNj  (le)  nom  propre.  Petite 
contrée  de  France,  en  Baflfe  Nor- 
mandie ,  qui  a  neuf  lieues  de  lon- 
gueur ,  &  iîx  de  largçur.  EUe  a  la 

.  mer  au  nord ,  le  bocage  au  midi , 
la  campagne  de  Caën  a  Torient ,  & 
le  Cotentin  à  l'occident.  On  y  fait 
de  l'excellent  cidre  >  &  le  blé ,  la 
volaille ,  le  gibier ,  le  poiflon  Se  les 

{raturages  y  abondent.  Bayeux  en  eft 
e  principal  lieu. 

BESSINES  i  nom  proprç.  Petite  Ville 
de  France ,  en  Limo|i(in ,  à  fept 
lieues  >  nord-nord-^ft  ^  de  Liqioges. 

BESSON ,  ONE  y  vieil  adjeftif  oui 
Cignièoit  autrefois  jutpeau^  Tuafles 
deu^  enfans  d'une  même  couche. 

Le  Dictionnaire  de  Trévoux  dit  ^ 
avec  fon  élégance  ordinaire ,  que  ce 
mot  fç  difoit  autrefois  de  deux  en- 
fans  d'une  même  ventrée. 

BEST  ANGE  j  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  fuffifance ,  abondance. 

JBESTANCIER  ;  vieux  verbe  qui  figni- 
fioit autrefois  contefter ,  difputer. 

BESTEGj  fubftantif  mafculin  On 
donne  ce  nom,  en  Allemagne,  à 
une  forte  d'argile,  qui  fert  louvent 
d'enveloppe  à  quelques  filons  de 
fubftances  métalliques. 

BESTENS  ;  vieux  mot  qui  ijgoiEoit 
'  autrefois  mauvais  temps. 

BESTERlEj  vieM3|:  wot  qui  fignifioit 

autrefois  bctife. 
»]ESJIA1RE  ;    fubftantif    inafculir. 


On  i^oqnQit  -ce  nom  ,  chez  les 
Romain^ ,  4  des  hommes  deftinés 
à  combattre  dans  le  cirque  contre 
des  bctes  fçroces.  On  diftinguoit 
ordinairecqenr  deux  fortes  de  bef* 
paires  :  les  yns  étoienf  condami^és 
aux  bctes,  foit  comme  ennemis  de 
1^  ^.épublique  ^  foit  coippie  crin^i- 
i|ek  ;  ceu^c-çi  étoien^'  expofé?  x\\xs 
dans  le  cirque  ,  &  je  combat  ne 
finifToit  que  par  leurmprt.  Les  au- 
tres étoient  des  jeunes  gens  ou  des 
braves;  ,  qui  combattoij^nt  dans  la 
vue  de  fe  faire  remarquer  pap  Içur 
adrefle  ou  leur  courage. . 
BESTIAL ,  ALE  j  adjedif.  Qui  ti^nc 
de  la  nature  de  la  bcte»  //  a  des  ma* 
nières  befiiaks. 

La  première  fylUbç  eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  brève  y  &  la  troi- 
jfièii^e  encore  ^n  fingulier  mafcuUnj 
mais  celle-ci  ^^vient  lopgue  au  plu- 
riel ,  ic  brève  au  féminm  ,  qui  a 
une  quatrième  fyll^be  très-brève. 

Le  pluriel  du  mafculin  fe  fotpie 
en  changeant  4/  en  afi^ç ,  dçnt  le  x 

{)rend  le  fon  du  \  devant  une  voyel- 
e  ,  en  fi^vant  qé^nmojns  U  règle 
générale  4ponée  çi-i^près.  f^oyç[\^ 
lettre  S, 

Cet  adjedif  ne  dpit  pas  réguliè- 
rement p;;écpd^|:  Je  fub/lantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  Ojti  ne  dira  pas 
une  bejliale  acliûf^}  mais  une  aHion 
befliale*  .  . 
BESTIALEMENT  i  ^4,verbe.  A  la 
manière  à&s  bêtes.  //  fefi  eçnduit 
beJlialementM 

La  première  fyllabe  eft  moy^en* 
ne ,  les  .deux  fuivaptes  fonf  brèyef , 
la  quatrième  .eft  très-bxève,  f^  la 
dernière  moyenne, 

)\  faudroit  cliangpr  le  dernier  ,e 
,ep  a  ,  &, écrire ,  d*api;ès  la  pronon- 
ciation ,  bejlialemantf  Vpyez  Ok^ 

THOGRAPyE. 

BESTJAjLlTÉi    fubftantif  féminiiu 

Cil 


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zo 


BES. 


Crime  qu*iine  perfonne  commet 
avec  une  bête.  On  brûle  le  coupa- 
ble ,  la  bête  &  le  procès. 

La  première  fyliabe  eft  moyenne, 
&  les  quatre  autres  font  brèves  au 
fingulier  ;  mais  la  dernière  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

BESTIAUX;  fubftantifmafculin  plu- 
riel. Bêtes  à  quatre  pieds  >  qui  fer- 
vent à  la  nourriture  de  Thomme  & 
à  la  culture  des  terres.  Ce  mot  ne 
fe  dit  ordinairen>ent  que  des  bœufs , 
des  vaches,  des  boucs  ,  des  chè- 
vres ,  des  moutons  &  des  brebis.  // 
règne  une  maladie  épidémique  fUr  Us 
befiiaux^ 

BESTIOLE;  fubftantif  féminin. B^?/- 
iiola.  Petite  bête.  //  y-  avoit  dans 
la  chambre  une  quantité  étonnante  de 
ces  petites  befiioles. 

Bestiole  ,  fe  dit  figurément^  dans  le 
ftyle  familier ,  cfes  jeunes  gens  en 
qui  Ion  remarque  peu  a efprit. 
Qui  eft  cette  jeune  fille  ?  elle  eft  un 
peu  beftiole. 

La  première  fyliabe  eft  moyen- 
ne ,  les  deux  fuivantes  font  brèves , 
&  la  dernière  eft  très-brève. 

«ESTION;  fubftantif  mafcuKn  ,  & 
terme  de  Marine ,  qui  fe  dit  du  bec 
ou  de  la  pointe  de  T^eron  d'im  vai  f- 

^  feau.  Son  nom  lui  vient  de  ce  qu'il 
repréfente  coïnmunément  la  figure 
de  quelque  animal. 

BESTORS  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  oblique. 

BESTOURNER  ;  vieux  mot  qui  fi- 

fnifioit  autrefois  9  renverfer  >  trour- 
1er. 
BESUCHER  ;  vieux  verbe  qui  figni 
fioit^  autrefois     ménager  >    cpar- 


ner.. 


BÊTA  ;  fubftantif  mafculin  du  ftyle 
familier.  Il  fe  dit  de  quelqu'un  qui 
n  a  aucune  forte  d'efprit.  Connoift- 
Je:[-vous  ce  grand  bêta  ?  t 

Les  deux  fylhbes  font  longues,   ç 


BET 

BETAGE  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  corvée  de  bêtes. 
BÉTAIL  ;  fubftantif  mafculin ,  &  ter- 
me CoUeâif.  Il-fe  dit  de  plufieurs: 
bêtes  qu'on  mène  paître ,  qui  fer- 
vent à  la  culture  des  terres ,  &  à  la 
nourriture  de  l'homme.  Ce  mot  ne 
fe  dit  guères  que  des  bœufs,  va- 
ches ,  boucs ,  chèvres ,  moutons  Se 
brebis.  Il  y  a  beaucoup  de  bétail  dans 
ce  village^ 

La  première  fyliabe  eft  brève ,. 
Se  la  féconde  moyenne. 

Le  /  final  fe  prononce  mouillé  » 
Se  fe  fait  toujours  fentir. 

Ce  mot  n'a  point  de  pluriel. 
BETANCOS^  nom  propre.  Ville 
d'Efpagne ,  en  Galice ,  près  de  l'o- 
céan j  entre  les  rivières  de  Mandea 
&  de  Cafcas ,  à  neuf  lieues  de  Com- 
poftelle. 
BÊTE;  fubftantif  féminin.  Beftia^ 
Animal  irraifonnable. 

On  ne  fait ,  dit  un  Philofophe 
célèbre  >  fi  les  bêtes  font  gouver- 
nées par  les  loix  générales  du  mou-^ 
vement ,  ou  par  une  motion  parti- 
culière. Quoiqu'il  en  foit ,  elles^ 
n'ont  point  avec  Dieu  de  rapport 
plus  intime  que  le  refte  du  monde 
matériel  ;  &  le  fentiment  ne  leur 
fert  que  dans  le  rapport  qu'elles  onxr 
entr 'elles  ^  ou  avec  elles-mêmes. 

Par  l'attrait  du  plaifir>  elles  con- 
fervent  leur  être  particulier  ;  &  par 
le  même  attrait ,  elles  confervenc 
leur  efpèce.  Elles  ont  des  loix  na- 
turelles,, parce  quelles  font  unies 
par  îe  fentiment  :  elles  n'ont  point 
de  loix  pofitives ,  parce  qu'elles  ne 
font  point  unies  par  la  connoi(Iance. 
Elles  ne  fuivent  pourtant  pas  inva- 
riablement leurs  loix  naturelles  : 
les  plantes ,  en  qui  nous  ne  remar^* 
quons  ,  ni  connoifTance ,  ni  fentir 
ment,  les  fuivent  mieux. 

Les  bêtes  n'ont  point  les  fuprè-^ 


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r 


BET 

mes  avantages  que  nous  avons. 
Elles  n'ont  point  nos  efpérances^ 
mais  elles  n  ont  pas  nos  craintes  y 
elles  fubiiïent  comme  nous  la  mort, 
mais  c*eft  fans  la  connoître  j  la  plu- 
part même  fe  confervent  mieux  que 
nous ,  &  ne  font  pas  un  auflî  mau- 
vais ufage  de  leurs  paffions. 

BÊTES  A  çoRNs ,  fe  dit  des  bœufs,  des 
vaches;  des  chèvres  y  &c  ôc  autres 
animaux  domeftiques  qui  ont  des 
cornes  à  la  tête. 

Bbtes  a  laine  ,  fe  dit  des  animaux 
couverts  d'une  toifon ,  comme  les 
moutons,  les  brebis ,  &c. 

Betes  de  somme  ,  fe  dit  des  animaux 
qu'on  emploie  à  porter  des  far- 
deaux :  tels  font  les  ânes ,  les  mu- 
lets,  &c.  Ces  animaux  fe  nomment 
bêtes  de  voiture ,  quand  on  leur  fait 
conduire  des  chariots»  charrettes^ 

Bete  ,  fe  dit,  en  termes  de  Vénerie , 
du  gros  gibier  qu'on  chaffe  à  cor  Se  à 
cri,  comme  le  cerf  ^  le  fanglier^fi'c. 
Les  chiens  viennent  de  lancer  la  bête. 
Les  bêtes  fe  diftribuent ,  en  ter- 
mes de  Chafle ,  en  bêtes  fauves  y  en 
bêtes  noires  &  en  bêtes  puantes. 

On  entend  par  bêtes  fauves  ,  les 
cerfs,  les  chevreuilsjles  daims;  par 
bêtes  noires  ,  les  fangliers  ;  &  par 
bête^  puantes ,  les  renards,  les  blai- 
reaux ^  les  fouines  y  les  putois ,  &c. 
Les  Chalfeurs  appellent  auflS  bê^ 
tes  de  compagnie  y  des  fangliers  qui 
vont  par  troupes, 

Bêtb  ,  emjployé  abfblument ,  (îgnifîe 
.  quelquefois  bête  féroce  ^  bête  fau-- 
vagCy  comme  quand  on  dit  que 
certains  Empereurs  Romains  rai- 
foient  expoier  aux  bêus  les  pre- 
miers Chrétiens. 

BItb  chevaline,  fedit,  en  termes 
de  Manège  ,  d'un  cheval  .qui  ne 
vaut  rien. 

BiTs  ipAVLiE  y  fe  dit  auiS  populaire- 


BET  XI 

ment  d*un  cheval  qui  ne  peur  plus 
fervir. 

On  dit  de  quelqu'un^  c^^ il  a  vécu 
en  bête  j  i^u^il  ejl  mort  en  bête  ;  pour 
dire  ,  qu'il  a  vécu  ,  qu'il  eft  mort 
fans  aucun  fentiment  de  religion. 

BÊTE  ,  fe  dit  ,  dans  le  fens  hguré  , 
d'une  perfonne  ftupide ,  fotte ,  qui 
eft  fans  efprit  &  (ans  intelligence. 
C^ejè  en  vain  que  vous  lui  donne\  des 
levons  :  elle  ejl  trop  bête  pour  en  pro*^ 
fiter. 

On  dit  ironiquement  &  dans  le 
fens  figuré ,  d'une  perfonne  rufée  ,, 
politique  ^  artificieufe ,  que  cUfi  une 
bonne  bête ,  une  fine  bête. 

Bete  épaulée  ,  fe  dit  figurément  & 
populairement  d'une  tille  qui  eft 
lur  le  retour^  &c  dont  la  conduite 
n'a  pas  été  régulière. 

On  dit  figurément  &  familiè- 
rement ,  faire  la  bête  ;  pour  dire  ^ 
refiifer  mal  à  propos  quelque  chofe 
d'utile.  Quand  on  vous  a  offert  cet 
emploi  y  il  ne  falloit  pas  faire  la 
bête ,  en  le  refujant. 

On  dit  aufE  figurément  &  fami- 
lièrement de  quelqu'un  que  l'oa 
hait ,  cefi  ma  bête;  Sc  de  quelqu'un 
que  tout  le  monde  hait,  c'efi:  la  bête 
noire. 

On  dit  proverbialement,  figu- 
rément Sc  familièrement  ,  quon  a 
la  bête  dans  fcô  filets  ;  pour  dire  ,^ 
qu'on  s'eft  rendu  maître  de  quel- 
qu'un. Et  remonter  fur  fa  bête  ; 
pour  dire  y  regagner  les  avantages* 
que  l'on  avoit  perdus. 

On  dit  aum  proverbialement^ 
figurénxent  &  familièrement ,  qu'i/ 
faut  reprendre  du  poil  de  la  bête  ; 
pour  dire ,  qu'il  faut  chercher  le 
remède  dans  la  chofe  même  qui  a 
caufé  le  mal. 

On  dit  encore  proverbialement ^ 
figurément  &  familièrement ,  mor- 
te  la  bête  ^  mort  le  venin  ;  pour  dire^^ 


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12 


B£T 


que  quelqu'un  n'eft  plus  dangereux 
quand  il  eft  mort. 

Différences  relacives  entre  bête , 
Jlupidc  &  idiot. 

Ces  trois  mots  attaquent  refprit , 
&  font  entendre  qu'on  en  manque 
prefque  dans  tout  j  avec  cette  d^f- 
îérence ,  qu'on  eft  bête  par  défaut 
d'intelligence  ^y7tf^i^  par  défaut  de 
fentiment ,  idiot  par  défaut  de  con- 
noidànce. 

C'eft  en  vain  qu'on  fait  des  le- 
çons à  une  bête  ;  la  nature  lui  a 
refufé  les  moyens  d'en  profiter. 
Tous  les  foins  des  Maîtres  font 
perdus  auprès  d'anjfupide  ^  s'ils  ne 
trouvent  le  fecret  de  lui  donner  de 
l'émulation.  Se  de  le  tirer  de  fon 
affoupiflement.  Ce  n'eft  qu'avec 
beaucoup  de  peine  qu'on  peut  ve- 
nir à  bout  d'inftruire  un  idiot  ;  il 
faut  pour  cet  effet  avoir  l'art  de 
rendre  les  idées  fenfîbles  ,  &  fa- 
voir  fe  proportionner  à  fa  façon  de 
peftfer  ,  pour  élever  celle-ci  juf- 
qu'au  niveau  de  celle  qu'on  veut 
lui  infpirer. 

Il  y  a  des  bêtes  qui  croient  avoir 
de  l'efprit  ;  leur  converfation  fait 
le  fupplice  des  perfonnes  qui  en  ont 
véritaolement ,  &  leur  caractère  va 
quelquefois  jufqu'a  être  très  incom* 
modes  dans  la  Société,  fur -tout, 
lorfqu  a  la  bêtife  &  à  la  vanité ,  elles 
joignent  encore  le  caprice  :  com-  ; 
ment  tenir  contre  des  gens  qui  ne 
comprenant ,  ni  ce  qu'on  leur  dit , 
pi  ce  qu'ils  difent  euK-mèmes ^  s'ar- 
rogent néanmoins  une  fupériorité 
de  génie ,  &  qui  boufis  d'amour 
propre  ,  débitent  des  ibccifes  com- 
me Aes  maximes ,  &  font  toujours 
prêts  à  fe  fâcher  4a  moindre  mot , 
&  à  prendre  une  politefle  pour  une 
iafulte?  hes  Jlapides  ne  fe  piquent 
point  d'efprit ,  &  en  cherchent  en- 
ÇQïS  moini  çkw  k»  autres  ^  U  ne 


BET 

faut  pas  non  plus  fe  piquer  d'en 
avoir  avec  eux  ;  ils  n'entrent  pour 
rien  dans  la  Sociécé ,  &  leur  com- 
pagnie ne  nuit  pas  à  qui  cherche  la 
iblitude.  Les  idiots  font  quelque- 
fois frappés  des  traits  d'efprit  j  mais? 
à  leur  manière ,  &  par  une  efpèce 
d'éblouiffemeiu  Se  de  furprife  » 
qu'ils  témoignent  d'une  façon  fin- 
gulière  ,  capable  dé  réjouir  ceux 
qui  favent  le  faire  des  plaifirs  de 
tout. 

La  première  fyllabe  eft  longue,^ 
la  féconde  très-brève.        « 

BÊTE  i  (  la  )  fubftantif  féminin. 
Sorte  de  jeu  des  cartes,  auquel  on 
joue  ordinairement  à  trois  j  à  qua- 
tre ou  à  cinq. 

Faire  la  bête ,  fignifîe  perdre  le 
coup ,  &  tirer  la  bête ,  fignifie  ga- 
gner le  coup.  Ces  expremons  font 
communes  au  jeu  de  quadrille,  au 
jeu  d'hombre  ^  ic  i  plufieurs  au- 
tres. 

Betb  ,  fe  dit  auffi  de  ce  qu'on  a  perdu 
en  faifant  la  bète.  Ma  bête  tjl  dejix 
jettons* 

BETEL  j  fubftantif  maiculin.  Plante 
des  Indes  Orientales.  Elle  s'attache 
aux  arbres  9  &  y  monte  cpmme  le 
lierre.  Ses  feuilles  reflèmblent  i 
celles  du  citronnier,  mais  elles  font 
plus  longues  Se  plus  étroites  i  l'ex- 
trémité. Son  fruit  a  la  figure  d'une 
queue  de  lézarda  11  eft  d'une  odeur 
agréabb»  &  d'un  goût  aromati* 
que. 

Les  Indiens  fontgrand  ufage  de  la 
feuille  de  cette  plante  qui  a  la  ver» 
tu  de  raréfier  la  pituite  cm  cerveau , 
de  fortifier  l'eftomac ,  &  de  raflFer- 
mir  les  gencives:  mais  quand  on 
en  abufe ,  comme  font  plufieurs  In* 
diens  qui  en  pnt  toujours  â  la  bou- 
che, elle  noircit  les  dents  6c  les 
cane* 

BETELFAGUI  ^  nom  propre.  VUk 


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BET 

Confidérable  dé  l'Arabie  Heureufe^ 
à  crence-cinq  lieues  de  Moka ,  &  à 
dix  de  la  mer  Rouge.  C'eft-là  où 
les  Arabes  de  la  campagne  vien- 
nent vendre  leur  café  ,  &  où  s  a- 
chèce  la  plus  grande  partie  de  celui 
qui  fe  confomme  en  Turquie. 
BÊTEMENT  j  adverbe.  Sottement , 
en  bcte,  avec  ftupidicé.  //  s'efi 
comporté  bien  bêtement  dans  utte 
affaire. 

La  première  fyllabe  eft  longue, 
la  féconde  crcs^brève ,  &  la  troifiè- 
me  moyenne. 

Il  faudroit  changer  le  dernier  4 
en  tf ,  &  écrire ,  d'après  la  pronon- 
ciation ,  bêumaru.  Voyez  Ôutho- 

GRAPHE. 

BETER;  vieux  verbe  qui  fignifioitj 
autrefois  emmufeler. 

BETHACARA  j  nom  propre.  An- 
cienne ville  de  la  Paleftine  ^  entre 
Jérufalem  &  Thécué. 

BETH-AMMARKEVOTHî  nom 

Eropre.  Ancienne  ville  de  la  Pa- 
îftme ,  dans  la  Tribu  de  Siméon. 

BETHANATH  j  nom  propre.  An- 
cienne  ville  de  la  Palemne ,  dans  la 
Tribu  de  Nepthali. 

BETHANIE  ;  nom  propre.  Bourg  de 
la  Terre  -  Sainte ,  aux  pieds  de  la 
Montagne  des  Oliviers ,  *où  de  • 
meuroient  Miuthe  &  Marie,  & 
où  Jefus-Chrift  reflufcita  leur  frère 
Lazare. 

BETHAPHUA  ;  nom  propre.  An- 
cienne  ville  de  la  Paleftine,  dans  la 
Tribu  de  Juda ,  à  quatorze  milles 
de  Raphia. 

BETHARABA  ;  nom  propre.  An- 
cienne ville  de  la  Tribu  de  Juda , 
&  enfuite  de  celle  de  Benjamin. 

BETHBESSEN  j  nom  propre.  An- 
cienne ville  de  la  Tribu  de  Juda  , 
où  Çimon  &  Jonathas  Machabées 
furent  vainement  aflîègos  par  Bac- 
*  chide. 


BET 


^5 


BETHBIRI  ;  nom  propre.  Ville  de 
la  Tribu  de  Siméon. 

BETH-CAR  i  nom  propre.  Ville  de 
la  Tribu  de  Dan. 

BETH-CHOGLA  j  nom  propre.  An- 
cienne ville  de  la  Tribu  de  Benja- 
min ,  fur  les  frontières  de  Ju* 
dée. 

BETH-DAGON;  il  y  a  eu  deux  vil- 
les  de  ce  nom  :  Tune  dans  la  Tribu 
de  Juda ,  &  lautre  dans  la  Tribu 
d'Afer. 

BETHEL  ;  nom  propre.  Ancienne 
ville  de  la  Terre-Sainte  ,  dans  la 
Tribu  de  Benjamin^  environ  à  qua- 
tre lieues  de  Jéruialem. 

BETH-GAMULj  nom  propre.  Ville 
desMoabiœs,  dans  la  Tribu  de  Ru- 
ben. 

BETH-ÏESIMOTH;  nom  propr-e.  An- 
cienne  ville  de  la  Tribu  de  Ruben , 
qui  fut  dans  la  fuite  occupée  par  les 
Moabires,  &  doncÉzéchiel  prédit 
la  ruine  avec  celle  des  autres  villes 
de  Moab. 

BETHISI  ;  nom  propre.  Bourg  de 
France ,  fur  la  rivière  u*Ottenette  , 
k  dix  lieues  &  demie, nord-eft,  de 
Paris. 

BETHLÉEM  j  nom  propre.  Ville  de 
la  Paleftine  ,  â  deux  lieues  de  Jé« 
rufalem.  EUe  eft  célèbre  par  la 
naiâànce  de  Jefiis-Chrift ,  qu'avoit 
prédite  le  prophète  Michée,  plu- 
Heurs  fiècles  aupravant.'EUe  étott 
dans  la  tribu  de  Juda. 

Il  yavoit  une  autre  ville  de  ce 
nom  dans  la  tribu  de  Zabulon. 

Bethléem  ;  (Notre-Dame  de  )  eft  le 
nom  d'un  Ordre  militaire  qu'inf- 
titua  le  Pape  Pie  II  en  145.9  ;  les 
Chevaliers  étoient  chaînés  de  s'op- 
pofer  aux  courfes  des  Turcs  ,  dans 
la  mer  Egée  &  dans  rHellefpont  ; 
ils  dévoient  i  cet  effet  occuper  la 
ville  de  Lemtios ,  que  le  Pape  Ca- 
lixte  JII  avoit  enlevée  aoï  Turcs  > 


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^4 


BET 


mais  ceux-ci  ayant  repris  cette  ville, 
il  ne  fut  plus  queftion  du  nouvel 
Ordre. 
BETLÉÉMITES;  (les)  Moines  qui 
s'établirent  à  Cambridge  ,  en  An- 
gleterre ,  au  rreizièm'e  fiècie.  Leur 
habit  ctoit  celui  des  Dominicains , 
&  ils  portoient  fur  leur  poitrine 
une  étoile  rouge ,  en  mémoire  de 
celle  qui  parut  à  la  naiflance  de 
Jefus-Chrift, 

ïl  y  a  auffi  les  Frères  BéthUémitcs 
dont  rOrdre  ,  fondé  dans  les  îles 
Canaries^  par  Pierre  de  Betancourt, 
Gentilhomme  françois  ,  a  pour  ob- 
jet le  fervice  des  malades  dans  les 
hôpitaux.  Cet  Ordre  fut  approuvé 
par  Innocent  XI  en  kîS;  ,  à  la 
charge  de  fuivrc  la  règle  de  S.  Au- 
guftin.  L'habit  de  ces  hofpitaliers 
eft  femblable  à  celui  des  Capucins  j 
mais  leur  cekiture  eft  de  cuir  ;  ils 
portent  desJbuliers  ,  Se  ils  ont  au 
cou  une  médaille  où  eft  repréfentée 
la  naiflance  de  Jefus-Chrift  à  Be- 

.     thléem. 

BETH-LEPHTHEPHA  ;  nom  propre. 
Ville  &  toparchie  de  la  Judée  ,  au 
midi  de  la  ville  de  Jérufalem. 

BETH-MAONi  nom  propre.  Ville 
des  Moabites  »  dans  la  tribu  de 
Ruben. 

BETHMÉ  ;  nom  propre.  Ville  de  la 
tribu  d'Afer. 

•BETHOMÉ  ;  nom  propre.  Ville  des 
Juifs  ,  qui  s'étant  révoltée  contre 
Alexandre  Jannée  ,  fut  prife ,  & 
fes  habitans  furent  conduits  prifon- 
niers  à  Jérufalem.  C'eft  la  patrie 
du  prophète  Joël. 

B^HONIM  ;  nom  propre.  Ville  de 
la  tribu  de  Gad  ,  lur  Us  frontières 
de  la  tribu  de  Manafle. 

BETH-PHAGÉ  ;  nom  propre.  Lieu 
au  pied  du  mont  des  Olives ,  entre 
Bethanie  &  Jérufalem.  Il  eft  re- 1 
macqtiable  ,  parce   que  ce  fuc-là  { 


BET 

qne  Jefus-Chrift  fô  fit  amener  Tâne 
lur  lequel  il  entra  en  triomphe  dans 
Jérufalem ,  iîx  jours  avant  fa  paf- 
fion. 

BETH-  PHALETH  .;  nom  propre. 
Ville  de  la  partie  la  plus  méridionale 
de  Ja  tribu  de  Juda. 

BETH-PHESESi  nom  propre.  Ville 
de  la  Terre-fainte  ,  dans  la  tribu 
d'Iflkchah 

BETH-PHOGOR;  nom  propre.  Ville 
de  Moab  ^  attribuée  à  la  tribu  de 
Ruben.  Le  dieu  Phogor  y  étoic 
adoré. 

BETHS  \  fubftantif  mafcûlin  pluriel. 
Les  Indiens  donnent  ce  nom  aux 
auatre  livres  prétendus  facrés^  çù 
font  expliquées  les  Sciences  des 
Brachmanes ,  &  les  cérémonies  de 
leur  religion. 

BETH-SABÉE  \  nom  propre.  Femme 
d'une  rare  beauté  ,  époufe  d'Urie 
Herhéen.  David  layant  apperçue 
dans  le  bain  ^  en  devint  amoureux, 
&  en  abufa  tandis  qu'Urie  étoit  â 
l'armée.  Ce  Prince  envoya  dans  la 
fuite  ordre  à  Joab  £bn  Général  » 
d^expofer  Urie  au  plus  grand  dan- 
ger afin  qu  il  y  pérît  ,  ce  qui  ar»- 
riva.  David  alors  époula  Beth-fa»> 
bée  9  &  il  en  eut  Salomon  qui  lui 
fucci^dà  au  thrône.  Les  livres  faints 
ioxai  mention  du  repentir  de  David 
&  de  fa  pénitence. 

BETHSAMES  j 'nom  propre.  Ville 
facerdotale  de  la  tribu  de  Juda^ 
où  fut dépofée  l'arche  du  Seigneur, 
quand  les  Philiftins  l'eurenr  ren- 
voyée. Mais  les  Bethfamites  l'ayant 
regardée  à  découvert  avec  une  eu- 
riofité  peu  refpedueufe,  Dieu  en 
frappa  de  mort  cinquante  mille  , 
&  foixante-dix  chefs. 
BÉTHULIE  ;  nom  propre.  Ville  de 
la  Terre-fainte ,  dans  la  tribu  de 
Zabulon.  Elle  eft  fameufe  par  le 
fiège  qu'en  firent  les  Afly riens  , 
commandé^ 


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BET 

commandiés  par  Holopherne  qoi  y 
fut  rué  par  Judith., 
BETHUNE  j  nom  propre.  Ville  fone 
de  France  s  en  Artois,  fur  la  ri- 
vière de  Lave ,  a  cinq  lieues ,  nord- 
nord-oueft ,  d'Arras.  11  y  a  grand 
Etat  major.  Les  appointemens  & 
émolumens  du  Gouverneur  fe  por* 
tent  environ  à  quinze  mille  livres 

«ar  an ,  &  ceux  du  Lieutenant  de 
Loi  â  trois  mille  cinq  cens.  On  re- 
cueille beaucoup  de  navette  dans 
les  enviions  de  cette  villej&  Thuile 
qu'on  en  fait  y  eft  un  objet  confidé- 
rable  de  commerce.  Il  s*y  fabrique 
auffi  des  toiles  eftimées. 

Bethune  y  eft  le  nom  d'une  autre  ville 
de  France  ,  en  Bet ry ,  avec  titre  de 
Duché.  Elle  eft  fituée  fur  TArnon  , 
à  quatre  lieues,  fud-oueft,  de  Bour- 
ges. 

BfiTHUNE ,  eft  encore  le  nom  d'une 
rivière  de  Normandie  ,  qui  a  fa 
fource  près  d'Aumale ,  &  ion  em- 
bouchure à  Dieppe ,  dans  TOcéap. 

BETHZAÏDA  ;  nom  propre.  An- 
cienne ville  fituée  près  de  l'embou- 
chure du  Jourdain ,  dans  la  mer  de 
Tibériade. 

BETILLE  i  fubftantif  féminin.  Sorte 
de  toile  rouge  &  blanche  qui  fe  fa- 
brique à  Bengale.  Il  y  a  des  bétilles 
de  plufieurs  qualités. 

Le  même  nom  fe  donne  à  di- 
verfes  mouflelines  qui  nous  vien- 
nent des  Indes  orientales ,  &  fur- 
tout  de  Pon^ichéry. 

BETIQÛE  ;  nom  propre.  Partie  con- 
fidérable  de  l'ancienne  Efpagne  j 
ainH  appelée  du  fleuve  Bécis  ,  au- 
jourd'hui   le    Guadalquivir.     Elle 

.  comprenoit  l'Andalonfie  ,  une 
partie  du  Royaume  de  Grenade, 
&  quelque  chofe  de  l'Eftréma- 
dure^ 

La  Bérique  étoit,  félon  Pline, 
la  mieux  cultivée,  la  plus  fertile^ 
Tome  IF. 


BET  a, 

&  la  pl«3  agréable  des  Provinces 
d'Efpagne. 

BÊTISE  i  fubftantif  féminin.  Sottife, 
ftupidité.  Cette  démarche  eft  une  vraie 
betife.  On  a  dit  bien  des  beûfes  dans 
cette  ajjemblée. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
longues,  &  la  troifième  eft  très* 
brève. 

Il  faudroit  changer  le  x  en  r ,  & 
écrire ,  d'après  la  prononciation  , 
bêti'^e.  Voyez  Orthographe. 

BETLIS  j  nom  propre.  Ville  d'Afie , 
daps  le  Curdiftan.  C'eft  la  princi- 
pale Ville  du  Prince  le  plus  confia 
dérable  du  Pavs  des  Curdes ,  puif- 

3u'il  eft  le  feul  qui  s'y  foit  maintenu 
ans  l'indépendance  du  Grand-Sei- 
gneur &  du  Roi  de  Perfe ,  dont 
relèvent  tous  les  autres  Princes  de 
cette  Contrée. 
BÉTOINE;  fubftantif  féminin.  Be^ 
tonica.  Plante  à  feuilles  oblongues, 
larges,  vertes,  crénelées,  rudes , 
d'un  ^oût  aromatique ,  &  qui  fe 
répandent  à  terre.  Il  s'élève  d'en- 
tr 'elles ,  à  la  hauteur  d'environ  un 
pied ,  une  ou  plufieurs  tiges  carrées 
un  peu  velues,  au  fommet  defquel:^ 
les  paroiffent  dés  épis  de  couleur 
piurpurine ,  que  forment  des  fleurs, 
dont  chacune  eft  en  sueule  ou  en 
tuyau  découpé  par  le  haut  en  deut 
lèvres.  Quand  la  fleur  difparoît, 
elle  eft  remplacée  par  quatre  fe- 
mences  oblongUes  ,  enveloppées 
dans  la  capfule  qui  lui  a  fervi  de 
calice.  La  racine ,  d'un  goût  amer, 
eft  de  la  grofleur  du  jpouce ,  cou* 
dée  ,  fibreufe  &  chevelue. 

Cette  plante  donne ,  dans  l'ana- 
Ivfe  chimique,  du  fel  effentiel,  peu 
de  flegme ,  6ç  de  l'huile  à  demi- 
exaltée.  Elle  eft  céphalique ,  roni- 
3ue,  fternutatoire ,  ancihyftérique , 
éterfive  &  vulnéraire.  On  fait 
ufage  de  toutes  fes  parties*  On  (ire 
D 


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l4 


BET 


iê  rhorbe  fraiclM  uneiMU  diftHlée 
&  un  fucj  des  feuillef  fècbes ,  on 

'  fait  une  pouiire  ftèmoufoire  &  des 
infuBons;  des  rommké«,  on  fait 

<  des  infufions  qui  fe  donnent  »  pour 
l'homme  >  depuis  demi-once  mf- 
quà  une  once;  le  fuc  des  feuilles 
jufqa'à  quatre  onces  >  &  l'extrait 
jufqu'à  demi-once.  L'ufage  des  ra- 
cines eft  bien  différent  de  celui  des 
fleurs  êc  des  feuilles^  elles  font  dé- 
fagréables  au  goût;  elles  excicent 

f  des  naufées  &  des  vomiflfemens  :  on 
confeille  rarement  leur  ufage.  Pour 
les  animaux ,  on  donne  la  poudre 
à  la  dofe  d'une  drachme  ,  &  le  fuc 
ic  la  dofe  de  deux  onces. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  longue  ».  &  la  troifième 
très-brève. 

BÉTOIRES;  fubftantiftnafculîn  plu- 
riel ,  &  terme  d'économie  ruftique , 
2ui  fe  dit  des  trpus  au'on  creufe 
ans  les  campagnes  d'éfpace .  en  ef- 
pace ,  qu'on  remplit  de  pierrailles , 
^  dans  lefqaels  on  fait  couler  les 
eaux ,  afin  qu'elles  fe  perdent  dans 
le  fcin  de  la  terre.  • 

]BÉTON  ;  fubftantif  mafculin  ,  & 
terme  de  Maçonnerie.  Il  fe  dit 
d'une  forte  de  mortier  dont  on 
remplit  les  fondcmens  d'un  édi- 
fice ,  &  qui  fe  pétrifie  dans  la 
terre. 

BJETOM  A  ;  nom- propre.  Petite  ville 
de  la  Morée ,  que  le  Géographe 
Samfon  place  à  fijLlieues  de  Malva- 
fia. 

BÈTRE.  Fôyex  BérEi. 

BETTE;  fiibftantif  féminin.  Béta. 
Plante  potagère ,  qu'on  appelle  auflî 
poiree.  Ses  feuilles  font  grandes, 
lifles,  luifantes ,  tendres,  &  rem- 
plies d'un  fuc  d'un  goût  nitreux  :  il 
sclève  d'entrelles  ,  à  la  hauteur 
d'environ  quatre  pieds,  une  tige 
lamcttifii ,  chargée  de  petites  fleurs 


BET 
Tertes  8c  rouge&cies  >  asxcpieltêa:* 
fuccède  un  fruit  raboteux  qui  ren- 
ferme deux  o«i  trois  femeoccs  obluot' 
tues.  On  diftingue  plufieurs  fortes:. 
e  beats,  qui  toures  contiennent, 
beaucoup  de   flegme  >  d'huile  & 
de  fel  eflèntiel.  t)a  préfère  la  blan- 
che en  Médecine.  C'eft  une  des  cinq 
émollientes.  On  fait  un  u£age  plus 
fréquent  de  ion  herbe  y.  que  de  fa 
racine  &  de  fafemence.  On  appli- 
que (es  feuilles  (ur  les  ulcères  ou 
fur  les  plaies  formées  par  le  cau« 
tère,  pour  entretenir  lafupporation. 
On  prétbnd  que  la  feuille  ou  le  fuc 
introduit  dans  l'oreille ,  guérit  les  . 
furdités  occafionnées  par  des  flu» 
xions  catharrales ,  ou  par  Thiimeur 
des  oreilles. 

BETTfiRAVE  ;   fubftantif  féminin. . 
Efpèce  de  bette  ou  de  poirée ,  ainfi . 
appelée  parce  que  fa  racine ,  qui  eft 
fort.groire,  reflèmble  i  celles  de 
la  rave.  Elle  a  les  propriétés  de  la . 
bette  dont  nous  venons  de  parler  , . 
&  elle  n'en  diffère  que  par  fa  racine 
&Ja  couleur  rouge  qui  eft  répandue 
fur  toutes  les  parties. 

BÊTUMIER  ;  vieux  mot  qui  fiçni- 
fioit  autrefois  ua  lieu  rempli  d'irn* 
mondices. 

BÉTUWE  ;  (  le  )  nom  propre.  île 
des  Pays-Bas,  au  Duché  de  Guel- 
dres,  dans  la  République  des  Pro- 
vinces-Unies,  entre  le  Rhin,  le 
Waal  &  le  Leck.  Elle  fait  une  partie 
confidérable  du  Pays  qu'occupoient . 
les  anciens  fiataves. 

BÉTYLEj  fubftantif  mafcuUui  Sorte 
de  pierre  célèbre  chez  les  Anciens, 
lis  en  formoient  des  Idoles  »  aux* 
quelles  ils  attribuoient  des  vertus-, 
merveilleufes  ;. comme  le  pouvoir 
de  révéler  l'avenir,  de  rendre  vic^ 
torieux  les  Guerriers  qui  les  por- 
toient,  &c. 
Quelquet-'Uns  ont  défigné  fous 


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IBEXJ 

'  *^0e  nom  k  pierre  que  Safisme  dé- 
▼ora  »  aa  lieu  de  Jupiter.  Les  autres 
•  ont  appelé    cette    pierre  Abadir. 
'    Voyez  c€  motn 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
.    'l>rèves,  &   la  troiûèroe  eft  très- 
brève^ 

11  faudroit  changer  Vy  en  i ,  8c 
écrire  iéùic,   Voyer  O&thogra- 

.PH€. 

3ETZ  j  npm  propre.  Bourg  Se  Vi- 
cùïhié  de  France ,  en  Toucaine  ,  à 
huit  lieues.»  fud-fud-eft,  de 
Tours. 

.BEU  i  nom  propre.  Bourg  &  Comté 

.  <le  France  ,  à  deux  lieues  »  noxd-eft  ^ 
de  Dreux. 

-BEVAGNA  i  nom  propre.  Periçe  ville 
d'Italie  »  dans  iOmbrie ,  &u:  le 
ClitunnO)  i  ûx  milles  de   Foli- 

-     «™* 

JBEUBANT,  BOBANS  ;  vieux  mots 
^  ^nifiéieoc  autrefois  dur ,  fier , 
orgueilleux . 

'fiîEtJDY;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  écable  à  bœufs. 

BEVELAND;  nom  propre.  île  des 
Protioces-Unies,  dans  k  Zélande, 
L'Efcaut  la  divife  en  deux  parties , 
<Ionc  l'une  s'appelle  Zi^d-Bevc- 
lani  i  Se  l'autre  Noon^Beveland. 

^  La  viUe  de  <^*s  en  eft  le  principal 
lieu. 

BEVÈRE4  vieux  mot<][ui  ngoifioit 
autrefois  buveur  ,  ivrogne. 

BEVERGERN  ;  nom  propre.  Petite 
ville  d'Allemapie ,  dans  le  Cercle 
de  Weflphalie  »  entre  Tecldenbôurg 
ARhène. 

BEVERIE  j  vieux  mot  qui  iîgnifioit 

autrefois  ivrognerie. 
•  BEVERUNGEN;  nom  propre.  Petite 
ville  d'AUemogike  >  dans  le  Cercle 
de  \IK^efl;pbaUe  ,  à  huit  lieues  ,  i  ; 
l'eft^  4e  Pad^borU)  &  au  con^ 
fluent  du  Wéfer  &  de  la  rivière  de 
Bev^f. 


BEU  ^17 

BEUGLÉ  ;.   participe    indéclinable* 

BEUGLEMENT  i  fubftantif  mafcu^ 
lin.  Boacus.  Meug^inent,  mugîfle- 
ment,  ou  cri  du  bœuf,  de  la  vache 
&  du  taureau-  EiU  s*cfraya  du  loi" 
gîement  de  ces  vaches. 

La  première  fyllabe  eft  longue, 
la  féconde  très-brève,  &  la  troî- 
fîème  moyenne  au  Singulier  ^  ^ais 
longue  au  pluriel. 

Le  pluriel  iê  forme  en  chan^ea^t 
le  r  fiaaldu  fingulier  en  un  j,  qui  fuît 
U  règle  générale  des  pluriels.  Voye:[ 
la  lettre  *S. 

U  faudroit  clunççr  le  dernier-e 
en  iz,  &  écrire,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  heuglemanù  Voyez  Or- 

THOGRAPJHE. 

BEUGLER  i  veibe  Jieutre  4e  la  |)ré- 
mière  conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
ji^e  comme  chanter.  Mu^rt.  Mu- 
gir ,  meugler.  U  ne  fe  dit  propre- 
ment qu'en  parlant  du  cri  des  bœufs, 
des  vaches  &  des  caute^ux.  Ces  uu^^ 
treaux  beugkntfaas  ceffé. 

On  dit  Égarement  H  familîère- 
metu ,  de  quelqu'un  qui  a  la  voix 
rude,  forte  &  défagrèable,  quil 
beugle  xui  lieu  de  chanteu 

Les  temps  compoles  de  ce  verbe 
fe  forment  avec  Ûauxilinire  ayoir^ 
Ces  bœufs  ont  beuglé  toute  la  mati^ 
née. 

La  première  fyllate  eft  moverine, 
&  k  leconde  eft  longue  ou  brève , 
comme  nous  ^expliquons  au  mot 
Verbb  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des.  autres 
temps. 

Ôbfervea  cep3ndânt  <jue  les 
temps  tm  perfonnes  ,  qui  fe  ter- 
minent par  un  e  féminin ,  ont 
leur  pénultième  fyllabe  longue. 
Dans  il  beugle  ^  la  iyllabe  beu  eft 
longue. 
BEVI£R  j    vieux    mor    qui    figni- 


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:î 


BEU 


fioît   autrefois  mefure  de  terre. 

BEUlLj  (le)  nom  propre.  Abbaye 
de  France,  en  Limoufin,  i  trois 
lieues  ,  oueft-nord-oueft  ,  de  Li- 
moges. Elle  eft  en  Commende,  & 
vaut  environ  douze  cens  lierres  au 
Titulaire, 

BiuiL ,  eft  auflî  le  nom  d*un  bourg 
de  France  ^  en  Touraine  »  à  cinq 
lieues  ,  nord  -  nord  -  oueft  ,  de 
Tours. 

BEUILLENCOURTj  nom  propre. 
Bourg  de  France  ,  en  Picardie , 
à  trois  lieues  >  fud-oueft^  d'Abbé- 
ville. 

BEUÏLLER  ;  vieux  verbe  qui  figni- 
fioic  autrefois  regarder  attentive- 
ment. 

BEURAGEj  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
autrefois  d'une  forte  de  redevan- 
ce. 

BEURATH  ;  nom  propre.  Petite 
ville  de  Bohême^  dans  le  Comté  de 
<;iatz. 

BEURRE  ;  fubftantif  mafculin.  Bu- 
tyrum.  Subftance  graiTe  >  onduéUfe» 
qui  fe  forme  d'une  crème  épaiffie 
battue  dans  la  baratte.  Oanousferv'u 
des  (tufs  au  beurre. 

Le  beurre  àonne  j  dans  l'analyfe 
chimique,  beaucoup  d'huile  &  de 
fel  volatil.  Il  eft  émoUient ,  peûo- 
lal,  adouciflànt,  réfolutif  &  di- 
geftif.  11  eft  d'uaufage  habituel  dans 
les  alimens  y  à  came  de  fa  faveur 
agréable  :  mais  il  eft  très-eflentiel, 
pour  qu'il  ne  foit  pas  mal  fain ,  qu'il 
îbit  frais,  &  abfolument  exempt  de 
rancidité;  comme  auflî  qu'il  ne  foit 
ni  frit  ni  rouflî  j  fans  quoi ,  fon 
acide  ,  qui  fe  développe ,  &  qui  eft 
très-acre,  &  même  cauftique ,  trou- 
bte  ladigeftion,  la  rend  laborieufe, 
douloureufe  ,  excite  des  rapports 
nidoreux  &  brûkns,  &  porte  enfin 
beaucoup  d'acrimonie  dans  le  fang: 
U  y  a  même  bien  des^  perfonnes , 


BEU 

d'un  eftomac  délicat,  qui  éprouvent 
toutes  ces  incommodités  par  Tufage 
du  beurre  le  plus  frais. 

On  dit  du  beurre  frais  j  du  beurre 
falé  ^  du  beurre  noir  ^  du  beurre 
fort  j  félon  les  diverfes  qualités 
qui  font  inhérentes  à  cette  fubf- 
tance. 

On  appelle  poc  à  beurre  ,  un  pot 

f)ropre  à  mettre  du  beurre,  on  dans 
equel  il  y  a  du  beurre. 
Beurrb,  fe  dit,  en  termes  de  Chimie» 
de  plufieurs  préparations  telles  que 
le  beurre  d'antimoine ,  celui  de  Sa- 
turne ,  &c.  nous  parlons  de  ces  pré- 
parations fous  les  mots  Antimoine  j 
Saturne  y  &c. 

On  dit  proverbialement ,  figuré- 
ment  &  familièrement,  promettre 
plus  de  beurre  que  de  pain;  pour 
dire ,  amufer  par  de  vaines  pro- 
meffes» 

On  dit  anffi  proverbialement  » 
figurément  &  populairement  >  de 
quelqu'un  dont  les  yeux  font  meur- 
tris ,  qiiila  les  y  eux  pochés  au  beurre, 
noir. 

La  première  fyllabe  eft  longue ,; 
&  la  féconde  très-brève^ 

Il  faudroit  fupprimer  un  r  qui  eft 
oifîf ,  &  écrire  ,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  beure.  Voyez  Ortro- 

GRAPHE. 

BEURRÉ;,  fubftantif  mafcuKn.  Sorte 
de  poire  fondante ,  dont  on  a  plu- 
fieurs efpèces,  telles^  que  le  beurré 
blanc  y  le  beurré  gris  j  le  beurré  doré^ 
te  beurré  d* Angleterre  J  &c. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 

•  ne ,  &  la  féconde  brève  au  fingulier  ^ 
mais  longue  au  plurieL 

BEURRÉE;  fubftantif  féminin.  On 
appelle  ainfi  une  tranche  de  paii» 
fur  laquelle  on-  a  étendu  du  beurre». 
//  a  mangé  deux  beurrées  en  déjeâ-^ 
nant. 
La  première  fyllabe  eft  moyenne  » 


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BEU 

la  féconde  longue ,  &  la  croinème 
très-brève, 

BEURRER;  verbe  aâif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  le  con- 
{'ugue  comme  chanter.  Terme  de 
^âciffier ,  qui  fe  dit  de  Tadion  de 
faire  tremper  dans  du  beurre. 

BEURRIER ,  1ÈRE  ;  fubftantif.  Ce- 
lui ou  celle  qui  vend  du  beurre. 
Ave^l'Vous  payé  la  Beurricrc  ? 

On  dit  figurcment  &  proverbia- 
lement d*un  mauvais  Livre  qui  ne 
le  vend  pas ,  quil  neji  bon  que  pour 
la  Beurrière» 

BEUTHENj  nom  propre.  Petite  ville 
de  Siléfie,  fur  rOder>  entre  Glo- 
gau  &  Freyftact. 

11  y  a  une  autre  Ville  de  ce  nom 
dans  la  même  Province,  au  Duché 
d*Oppeln  y  à  feize  milles  de  Neif- 
fe. 

BEU  VANTE  ;  fubftantif  féminin ,  & 
terme  de   Commerce  maritime  , 

3ui  fe  dit  d'un  droit  qu'un  Maître 
e  barque  ou  de  navire  fe  réfervc , 
quand  il  donne  fa  barque  ou  fon 
navire  à  fret.  Ce  droit  eft  propor- 
tionné à  la  grandeur  Se  au  port  du 
bâtiment. 

BEWDLEY;  nom  propre.  Petite  ville 
d'Angleterre,  dans  la  Province  de 

.  W^orcefter,  fur  la  Saverne..  Elle  a 
des  Députés  au  Parlement. 

BÉVUE  y  fubftantif  féminin.  Error. 
Erreur  ,^  faute  commife  par  igno* 
rance  ou  par  inadvertance.  Je  ne 
tauroispas  cru  capable  d* une  pareille 
bévue. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
&  la  féconde  longue. 

BEUVERAGEj  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  pr éfent  en  boiflbn. 

BEUVERIE5  vieu?  mot  qui  fignifioir 
,     autrefois  ivrognerie.. 

BEWERLEY  y  nom  propre.  Petite 
ville  d'Angleterre ,  dans  la  Province 
d'Yorek,  à  fix  miUesi  de  HulL 


BEU  19 

BEUVRONj  nom  propre.  Rivière 
de  France ,  dans  la  Sologne.  Elle  a 
fa  fource  à  deux  lieues  ,  oueft,  de 
Chatillon- fur-Loire,  &  fon  embou- 
chure dans  U  Loire ,  à  deux  lieues 
au-deftbus  de  filoi^ ,  après  un  cours 
d'environ  vingt  lieues. 

Beuvron,.  eft  auflî  le  nom  d'un  bourg 
de  France ,  en  Normandie  ^  à  trois 
lieues  ,  fud-fud-eft  >  d'Avran- 
ches. 

BEUZEVILLE;  nom  propre.  Bourgde 
France  ,  en  Nonnandie ,  environ  à 
trois  lieues  ,  nord-nord-eft ,  de  Li- 
zieux.  11  s'y  tient  chaque  femaine 
un  marché  très-fréquènté. 

BEXA  j  nom  propre.  Lac  de  Portu- 
gal ,  dans  l'Alentejo  ,  près  de  la 
ville  de  Beja.  Il  nourrit  d'excellens 
poiiibns  qui  ^  dit-on  ,  préfagent  la 
pluie  &  les  orages  par  des  mugiftè-* 
mens  femblables  à  ceux  d'un  tau-* 
reau  'y  mais  pludeurs  attribuent  le 
bruit  qui  annonce  là  le  mauvais 
temps  a  Tagitation  des  eaux  du  lac» 
Si  cette  raifon  n'eft  pas  (x  merveiU 
leufe  ,  elle  eft  du  moins  plus  vrai* 
femblable. 

BEXUGOv  fubftantif  mafculin.  Ra- 
cine du  Pérou  dont  parle  CluHus 
dans  fes  annotations  fur  Monard» 
Elle  eft  farmenteufe,gro(Iè comme 
le  doigt  ^  &  couverte  d'une  écorce 
cendrée.  On  la  dit  purgative ,  Se 
les  Indiens  la  préfèrent  au  méchoa- 
can  &  aux  avelines  laxatives« 

BEY-,  &  cher  les  TurcSy  Beg  \  fubf- 
tantif malculin.  Ce  mot  qui ,  en> 
langue  Turque  ,  fîgnifie  Seigneur  y 
défigne  le  Gouverneur  d'une  ville 
de  Turquie  ,  dont  le  fupérieur  f^ 
nomme  Beglierbey  ;  ce  qui  fignifie 
Seigneur  des  Seigneurs  y  parce  qu'en» 
eâfet  il  commande  aux  différens 
Beys  de  fon^  département. 

BEYAPURAj  fubftantif  mafculin. 
Polilba  du  Bréûi,,  qui  a  beaucougi 


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30  BE2 

de  teflemWaticc  avec  Técutgeon  de 
Pi^rtugal. 

BEYERLAND  5  nom  oropre*  île  de 
Hollande ,  près  de  celles  dlflelmon- 
de  &  de  Putten. 

BEYSÂIL^  vieux  mot  qui  (ignifioic  au- 
trefois Foutchon. 

BEZÂINE  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  brebis. 

BEZANNE  \  vieux  mot  qui  fignifîoit 
autrefois ,  ruche  à  miel. 

BEZANS  j  fubftantif  mafculin  pluriel. 
Toiles  de  coton  qui  fe  fabriquent 
à  Bengale.  Il  y  en  a  de  pluueurs 
efpèces. 

BEZESTAN;  fubftantif  mafculin.  On 
app2lle  ainfi  en  Turquie  ,  certains 
marchés  publics ,  qui  font  des  ef- 
pèces de  halles  où  les  Négocians 
étalent  leurs  marchandifes  dans  les 
principales  villes  duGtand-Seigneur. 

BEZEITA,  fubftantif  mafculin.  On 
donne  ce  nom  dans  le  commerce  »  à 
«ne  forte  de  crépon  ou  linon  très- 
fin  ,  teint  avec  de  la  cochenille.  Le 
meiWeûr  fe  cire  de  Conftantinoplc. 

BEZIERS  y  norti  propre.  Bitcrra,  Ville 
Epifcopale  &  confidérable  de  Fran- 
ce ,  en  Languedoc ,  fur  la  rivière 
d'Orbe,  environ  à  quatre  lieues, 
nord-eft ,  de  Narbonne.On  j  comp- 
te dix-huit  mille perfonnes. 

On  recueille  uir  le  territoire  de 
cette  ville  d*excellens  vins ,  beau- 
coup de  blé ,  &  quantité  d^huile.  ^ 
L'hiftoire  de  Languedoc  rapporte 
que  pendant  les  guerres  contre  les 
Albigeois,  les  Croifés  afliégèirent  la 
ville  de  Beziers,  qui  étoit paiement 
peuplée  d'hérériques  8t  de  citholi- 
ques.  Les  chefs  des  afiîéi^eans  de- 
mandèrent  en  montant  à  l'afiTauc  au 
Légat  dit  Pape ,  comment  ils  dé- 
voient fe  comporter  dahs  Ja  diffi* 
culte  de  diftinguer  les  catholiques 
d'avec  les  hérétiques?  Tue^- les 
tous,  répondit  le  barbare  Légat  ^ 


BEZ 

Dieu  connoitra  ctux  qui  font  àluh 
Ce  confeil  d'un  fanatique  donné  i 
d'autres  fanatiques ,  ne  riit  que  trop 
bien  fuivi  :  ceux-ci  pafscrent  aa  ni 
de  répée  foixante  mille  perfonnes 
dans  cette  malheureafe  ville ,  fans 
dittindion  d'âge  ni  de  fexe. 
BÉZOARD  ;  fubftantif  mafculin. 
Pierre  compofée  de  couches  circu- 
laires ,  fettilletées  ou  ccailleufes ,  & 
qui  s'entendre  dans  le  corps  de  cet- 
tains  animaux  des  Indes. 

On  diftinguepiuûeurs  efpèces  de 
bézoards ,  dont  quarte  s'emploient 
particulièrement  en  médecine.  Ces 
quatre  bézoards  font  le  be^vard 
oriental ,  le  bé^odri  occidental ,  le 
hc\oard  de  porc-épic,  &  le  hc^oard 
de  iinge. 

Le  tc\oard  oriental ,  qui  eft  celui 
dont  on  fe  fert  le  plus  fouvent,  fe 
trouve  dans  le  corps  d'une  efpcce 
de  gazelle,  ou  chèvre  des  Indets.  Il 
y  a  des  bézoards  orientaux  de  dif- 
férente groflewr  :  les  ims  font  com- 
me une  noix  y  les  autres  comme  une 
mufcade  ;  ceux  ci  comme  une  noi* 
fette ,  ceux-U  comme  un  gros  pois. 
Il  faut  les  choifir  entier* ,  unis,  lui- 
fans  &  d  uneodeur  agré^d^le.  Ils  font 
fudorifiques  ,  fortifienr  le  otur,  & 
rédftentila  malignité  des  humeurs. 
On  en  fait  ufage  contre  la  pefte ,  la 
petite  vérole ,  la  dyflTentetie ,  les 
vers ,  les  vertiges ,  les  palpitations  & 
l'épiiepfie.  On  le  donne  pulvérifé  ^ 
depuis  quatre  grains  ^qu'à  feize» 
dans  un  véhicule  convenable. 

Le  bé^ard  occidental ,  qui  nous 
vient  d'Amérique,  n'eft  pas  luifant 
comme  l'orientaU  &  ûi  couleur  eft 
cendrée  ou  blanchâtre;  mais  il  a  les 
mêmes  vertus^  &  cependant  ï  un 
moindre  degré.  Ladofe  de  celui-ci 
eft  depuis  fix  grains  juiqu'à  demi- 
drachme. 

L'on  &  l'autre  de  ces  bézoards 


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omirent, clans  t'analyfd  chimic^ue, 
no  pea  de  fel  volatil  ,  fulfurenx 
ou  huileux. 

Le  bé\oari  de  porc-épic ,  fe  trou- 
ve dans  le  âel  du  porc  «épie  de 
Malaca ,  &  de  quelques  fangliers 
des  Indes.  Il  eft  gras  ^  fayonneux , 
Ofîais>  fa  couleur  varie.  C*eft  le  plus 
cher  de  tous  les  bczoards ,  &  Tpa 

Ecrend  qu'il  a  plus  de  vertu  que  le 
2oard  oriental.  Quand  on  veut 
^n  fei^vir ,  il  faut  auparavant  le 
feire  infufer  pendant  quelque  temps 
dans  du  vin  mêlé  d'eau: il  commu- 
BÎque  fa  qualité  à  la  liqueur ,  avec 
une  petite  amertame  qui  n'e(l  pas 
défagréable  :  on  ne  doit  la  boire  que 
l^ng-temps  après  le  repas. 

Le  bé\oard  de  finge ,  a  la  grofléur 
d'une  noifette ,  de  figure  ronde  ou 
evale^  &  de  couleur  noirâtre-  On 
le  lire  d'une  efpèce  de  finge  qu'on 
trouve  particulièrement  dans  nie  de 
Madagafcar.  Tavernier  rapporte 
que  quand  il  a  la  grolTeur  d'une 
noix  y  il  fe  vend  plus  de  cent  écus. 
Gn  l'emploie  comme  le  bé(oard  de 
porc-épic. 

Comme  la  nrauvaife  foi  &  l'in- 
«crct  étendent  leur  domaine  par- 
tout &  fijr  tout,  on  fabrique  beau- 
coup de  faux  ie\oards  qu'il  imporre 
de  faVoir  diftinguer  des  vrais  ;  Se 
voiei  comme  on  y  parvient.  On 
écrafe  un  peu  de  bianc  de  cérufe 
fur  un  morceau  de  papier ,  enfuite 
on  frotte  le  bézoard  fur  la  trace  de 
blanc  de  cérufe  qui  devient  jaune- 
verdâtre ,  lorfque  le  bézoard  n'eft 
pas  faâicejdu  moins,  jufauà  prè- 
fent ,  les  plus  fameux  hilfincateurs 
ne  font  pas  encore  parvenus  à  pro- 
curer cette  pnoprieré  à  leurs  ]>é- 
2oards  fa<5^ices. 

On  trouve  au  Pérou,  en  ftalie  , 
dans  les  environs  de  Montpellier  > 
Se  en  plufieuis  autres  endroits ,  des 


BEZ  5t 

bézqards  foflîles ,  qui  font  ées  fubf- 
tances  de  diverfes  groffeurs ,  com- 
pofées  de  plufieurs  couches  pier- 
reufes  friables,  &  appliquées  les 
unes  fur  les  autres. 

Ces  fubftances  font  appelées  */- 
\oardsj  tant  prce  qu'elles  reifem- 
blent  aux  bézoards  tirés  des  ani- 
maux ,  qu'à  caufe  de  leurs  proprié- 
tés aUxipharmaqucs. 

BizoARD  ANIMAL ,  fe  dit ,  en  termes 
de  Pharmacie ,  du  foie  de  vipère , 
deffeché  &c  pulvérifé. 

BÉzoA&DMiN£RAL,ie  dit,  en  Chimie 
&  en  Pharmacie ,  d'une  préparation 
qui  n'eft  autre  chofe  que  la  terre  du 
régule  d'antimoine ,  dépouillée  de 
toutfon  phlogiftique,  par  l'adion  de 
l'acide  nitreux  &  par  la  calcinàtion. 
Le  procédé  ordinaire  pour  faire 
cette  préparation,  confifte  à  diflbu-^ 
dre  du  beurre  d'antimoine  dans 
une  fuffifante  quantité  d'acide  ni- 
treux, ou  jufqu'à  ce  que  les  phé* 
nomènes  de  diflfolution  cèdent  :. 
quand  on  mettroit  plus  d'acide  ni- 
treux qu'il  n'en  faut  pour  cette  dif- 
folution ,  il  n'en  réfulteroit  aucun 
inconvénient  »  comme  on  va  le- voir. 
Lorfque  la  di Solution  du  beurre 
d'antimoine  eft  faite .  on  la  fait  éva-. 
porer  jufqu'à  ficciré  dans  un  vafe 
de  verre  ou  de  grès:  on  reverfe 
deffiis  de  nouvel  acide  nitreux,  plu- 
tôt plus  que  moins^  parce  que  rex- 
ces  ne  fait  ici  aucun  mal:  ordinai- 
rement la  quantité  d'efprit  de  nitre 
qu'on  ajoute,  eft  d'urt quart  en  fus  du 
poids  de  la  matière  sèche  :  on  fait 
évaporer  comme  la  première  fois  : 
on  recommence  une  troifième  fois 
la  même  manœuvre,  après  quoi  la 
matière  érant  réduite  à  ficcité,  on 
la  calcine  pendant  une  demi-heure, 
jufqu  à  ce  que,  fuivant  Lémery,  elle 
n'ait  plus  qu'une  très -légère  aci- 
dité.^ 


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31  BEZ 

Cette  préparation  de  rantimoine 
eft    un    très  -  grand    fudoriôaue. 

Le  bé^oard  minéraL  reçoit  cliffc- 
rens  noms  félon  les  diverfes  i\xh(- 
tances  qui  le  compofent  :  aînH  Ton 
appelle  ie\oard  maniai  y  tme  prépa- 
ration compofée  de  deux  parties 
d  antimoine ,  &  d'une  partie  de  li- 
maille de  fer  ^  avec  un  peu  de  ni- 
tre.  On  dit  que  cette  préparation 
eft  un  excellent  remède  contre  la 
jauniHè* 
Bezoard  LUNAIRE ,fe  dit  d'une  pré- 

Êaration  compofée  d'argent  &  de 
eurre  d'antimoine.  Ce  remède  paf- 
fe  pour  un  fpécifique  contre  l'épi- 
lepfie ,  les  convultions ,  les  migrai- 
nes &  l'apoplexie. 

BÉzoARD  SOLAIRE  y  eft  le  bézoard 
minéral  >  uni  à  une  chaux  d'or.  C'eft 

-  un  excellent  fudorifique ,  on  s'en 
fert  dans  la  vérole,  la  pefte  y  la 
goutte^  rhydropifie,  les  fièvres  &  les 
obftruâions  de  la  rate. 

Bezoard  jovial  ou  p'ét AIN,  fe  dit 
d'une  fubftance  compofée  d'étain 
pur  &  de  régule  d'antimoine,  C'eft 
un  puiflfant  diaphorétique  très-elS- 
cace  contre  la  pefte ,  le  fcorbut  & 
les  maladies  de  la  matrice. 

BézoARD  DE  Saturne  ,  fe  dit  d'une 
fubftance  compofée  avec  la  teinture 
de  verre  de  plomb,  le  beurre  d'an- 
timoine non  reâifié  &  l'efprit  de 
nitre.  C'eft  un  remède  anti-nyftcri- 
que  &  très-énergique  dans  les  ma- 
ladies de  la  rate. 

BizoARD  DE  Venus  ,  fe  dit  d'une 
fubftance  compofée  d'une  teinture 
de  limaille  de  cuivre,  de  beurre 
reAifié  d'antimoine  &  d'efprit  de 
nitre.  On  l'emploie  extérieurement 
mêlée  avec  quelque  onguent  conve- 
nable, contre  les  dartres  &  les  ul- 
cères invétérés. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  »  Ôc  k  troifième  eft  longue. 


BEZ 

Il  faudroit  fupprimer  le  dy  qui 
eft  oifif ,  &  écrire-  d'après  la  pro- 
nonciation, ^q[0<zr.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BEZOARDIQUEi  adjeftif  &  fubf- 
tantif  des  deux  genres.  Terme  de 
Médecine.  11  fe  dit  d'un  remède 
cordial  Se  aléxitère ,  dans  la  com- 
pofition  duquel  il  entce  du  bézoard 
ou  autre  chofe  qui  lui  en  commu- 
nique  la  propriété.  P^oye:[  Bezoard. 

BEZOCHE  j  vieux  mot  qui  fignifioic 
autrefois  bêche. 

BEZOLE  ;  fubftàntif  féminin.  Poiflbn 
qui^  fuivant  Rondelet ,  ne  fe  trouve 
qu'en  Suide,  dans  le  lac  de  Laufa- 
ne.  11  a  beaucoup  de  rapport  avec 
le  Lavaret,  &  Gefner  ajoute  qu'il 
eft  beaucoup  meilleur,  &  d'un  goût 
plus  délicat ,  en  quoi  cet  Auteur  eft 
contraire  à  Rondelet,  qui  préfère 
le  Lavaret.  On  dit  depuis  long- 
temps que  les  goûts  ne  fe  reCTem- 
blent  pas  plus  que  les  vifages. 

BEZZO  j  fubftàntif  mafculin.  Petite 
monnoie  qui  a  cours  à  Venife  ,  & 

?ui  revient    i    trois    deniers   de 
rance. 
BHAVANIjnom  propre,  &  terme 
de  Mythologie.   Déefle  des  Indes, 

S|ue  les  peuples  de  ces  contrées  di- 
ent  être  la  Puiflànce.  Le  Puiflant 
eft  le  nom  qu'ils  donnent  au  pré- 
tendu mari  de  cette  Divinité. 

BIA  ;  fubftantit  mafculin.  Nom  que 
les  Siamois  donnent  a  une  coquille 
blanche  qui  leur  fert  de  monnoie. 
Vingt-fept  bias  reviennent  â  un 
liard  de  France. 

BIAFAR  ;  nom  propre.  Ville  Se  royau- 
me d'Afrique,  en  Nigritie,  à  la 
fource  de  la  grande  rivière  de  Ca- 
marones  ,  &  entre  les  royaumes  de 
Bénin  ,  de  Medra  &  de  Mujac. 

BIAFAR  ES  ;  (  les  )  peuples  d'Afrique  > 
en  Nigritiej  dans  le  voifinage  des 
îles  de  Bifagos.  Leur  pays  fe  nomme 

.    Gainala 


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BIA 

6uînala  j  &  il  ne  faut  pas  les  con- 
fondre avec  les  habicans  du  royau- 
me de  Biafara. 

BIAIN ,  BIAN  ;  vieux  mots  qui  figni- 
fioient  autrefois  corvée. 

BIAIS  ^  fubftantif  mafculin.  Obliqui- 
tas.  Terme  relatif.  Ligne  obliciue , 
travers,  irrégularité  d'un  jardin^ 
d'une  chambre,  d*un  édifice,  &c. 
Il  n  aurait  pas  été  difficile^  d'éviter 
le  hiais  de  ces  allées ,  de  cette  cham- 
bre j  de  cet  édifice. 

On  dit,  en  termes  d' Architec- 
ture, yi^v^r  un  biais;  pour  ^ire^ 
faire  difparoître  par  le  moyen  de 
Tart,  les  aUgnemens  irréguliers ,  & 
les  formes  bizarres  d'un  terrein. 

On  dit  en  parlant  de  draps  ^  de 
toiles,  &c.  Couper  de  biais ^  du  ton 
biais  j  du  mauvais  biais  ;  pour  dire, 
couper  obliquement,  du  bon  fens  , 
du  mauvais  fens;  f^ous  ne  coupe:^ 
pas  cette  étoffe  du  bon  biais. 

On  dit ,  en  termes  dé  manège  ^ 
aller  en  ^ifz/j;c'eft-à-dire,  les  épau- 
les avant  la  croupe.  Voyez  dans 
Kewcaftle  les  différentes  leçons  de 
biais ,  qu'on  peut  donner  au  cheval. 

Biais  ^  fe  dit ,  dans  le  fens  figuré,  des 
diverfes  faces  d'un  objet,  des  di- 
'  vers  moyens  dont  on  peut  faire  ufa- 
ge  pour  rétiffir  ï  quelque  entre- 
prife.  Cela  prend  un  affe:^  mauvais 
biais.  Vous  aurie^  pu  choijg  un 
meilleur  biais . 

On  dit  auffi  fîgurément  y  qu'o/i  a 
pris  quelquun  de  biais;  pour  dire, 
qu'on  Ta  gagné  d'une  manière  adroi- 
te. 

Ce  monofyllabe  eft  long. 

ÎBIAISÉ  ;  participe  paflif  indéclinable. 
Fqyc\  Biaiser. 

BIAISER  i  verbe  neutre  de  la  pre- 
mière conjugaifon,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Etre  de  tra- 
vers ,  en  ligne  oblique.  Cette  allée 
hiaijoit  moins  ayant  ce  nouvel  ou-- 
tome  IV* 


BIA  35 

vrage.  La  route  va  en  biaifant^  près 
du  village. 

Biaiser ^  fe  dit ,  dans  le  fens  fîeurc, 
&  fi^nifie ,  employer  la  rufe  ,  l'arti- 
fice ,  n'agir  pas  avec  fianchife. 
Pourquoi  biaiser  avec  un^  honnête 
homme  ? 

Biaiser  ,  fe  dit  auflî  fîgurément  en 
bonne  part ,  &  fignifie  fe  compor- 
ter prudemment  ,  avec  habileté 
dans  quelque  affaire.  S'il  neut  pas 
fu  bia'îfcr y  il étoit perdu. 

Les  temps  compofés  de  ce  verbe 
fe  conjuguent  avec  l'auxiliaire  avoir* 
Il  auroit  bidifé y  &c. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, &  la  féconde  eft  longue  ou 
brève ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe  ,  avec  la  conjugai- 
fon  &  la  quantité  profodique  des 
autres  temps. 

Oblervez  cependant  que  les 
temps  ou  perfonnes,  qui  fe  termi- 
nent par  un  e  féminin  ,  ont  leur  pé- 
nultième fyllabe  longue.  Dans  je 
biaife  ,  la  fyllabe  biai  eft  longue. 

Il  faudroit  changer  le  j  en  :f ,  & 
écrire  y  d'après  la  prononciation , 
biairer.  Voyez  Orthographe. 

BIALAZERKIEW  j  nom  propre.  Vil- 
le de  Pologne  ,  dans  l'Ukraine  ,  au 
Palatinat  de  Kiovie ,  fur  la  rivière 
de  RoiT. 

BIALEGRUDK  j  nom  propre.  Petite 
ville  de  Pologne ,  au  Palatinat  de 
Kiovie  ,  fur  la  rivière  dlrpien  ,  à 
deux  lieues  de  Kiow. 

BIALLA;  nom  propre.  Petite  ville 
de  Pologne ,  dans  le  grand  Duché 
de  Lirhuanie  ,  à  vingt-trois  lieues 
dc.Lublin. 

BIALOGROD;  nom  propre.  Ville 
de  BefTarabie ,  fur  la  mer  noire  ,  à 
l'embouchure  du  Niefter.  Elle  ap* 
particni  au  Grand  Seigneur,  Elle  fc 
nomme  encore  Akerman, 
;  3IAL0GRODKO }  nom  propre.  Vil- 


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34  BIA 

le  de  Volhînie,  capitale  de  l'U- 
kraine ,  fur  la  rivière  d'Onerz.  Elle 
appartient  d  la  RuflSe. 

BIALTÉ  j  vieux  mot  qui  (îgnifioit 
autrefois  beauté, 

BIALYJCAMENi  Mm  propre.  Pe- 
tite  ville  de  Pologne ,  au  Palatinat 
de  Lemberg ,  près  de  la  fource  de 
la  rivière  de  Bug. 

BIAMBONNÉESj  fubftantif  féminin 
pluriel.  Sorte  d'étoffes  des  Indes , 
qui  font  faites  d  ccorces  d'arbres.' 

BIANA  ;  nom  propre.  Ville  d'Afie  , 
d^ns  rindouftan ,  à-trente  lieues  j 
oueftj.d'Agra,  On: en  tire  d'excel- 
lent indigo. 

BIANCHI  y  nom  propre  d'un  Peiotre 
célèbre ,  né  à  Rome  en  1^94,.  & 
mort  dans  Ja  même  ville  en  1759. 
Son  coloris  eft  vigoureux  ,  fon  def- 
fein  corred ,  &  ila  traité  avec  fuc- 
cèé  des  fujets  d'hiftoire ,  des  pfiy- 
fàges  ,;  des  portraits  ,  des  marines 
&  des  animaux.  Ce  qu'il  a.  fait.de 
confidérable  eft  à  Rome. . 

BJ ANDRA  ;  nom  propre^  Ancienne 
ville  d'Italie ,  dans  le  Milanez ,  ;fur 
la  Seflîa,  à  deux  lieues  .de  Novare. 
C'èft  aujourd'hui  un  village...  * 

BÎANOR  ;  nom  pronre  &  terme  de 
Mythologie.  Roi  d'Etrurie ,  fils  du 
Tibre  &  de  là  Nvmphe  Manto.  Il 
fonda.,  dit-on,  la.  ville  de  Man- 
toue  ,  .ainfi  appelée  de  la  Nymphe 
Ùi  mère. 

BIANS  ;  fubftantif  mafculin  pluriel. 
Les  Coutumes  d'Anjou ,  de  Poitou 
&  d^Angoumois  défignent  fous  ce 
nom  des  .corvées  d'hommes  Se  de 
bêtes. 

BIANZAY;  nom  propre.  Ville  d'I- 
talie, dans  le  Mdntfierrat , ,  à  une 
lieue  de  Livorno^ 

BJARDS  ;  (  les  )  nom  propre.  Bourg 
de  Fiance ,  en  Normandie ,  à  deux 
lieues  &  demie  ,.fad-eft ,  d'Avran- 


BIA 

BIARIS.  Foyei(  Cachalot. 

BIARIT  i  nom  propre.  Bourg  dé  - 
France ,  en  Gafcogne  ,  à  une  lieue  >  . 
oueft-fud-oueft ,  de  Bayonne. 

BIARQUEj  fubftantif  mafculin.  Ti- 
tre que  portoit  l'Intendant  des  Vi- 
vres,, à.  la  Cour    des  Empereurs- 
Grecs. 

BIART.j  nompropre.  Bourg  de  Fran- 
ce,  en  Gafcogne ,  près  de  l'Océan, 
*  environ  à  deux  lieues ,  fud-ouett^ , , 
de  Bayonne. . 

BIASj  nom  propre.  Philofophe  ce* 

-  lAre ,  né  à  Priene ,  ville  de  Carie,-. 
&  l'un  des  fept  Sages  de  la  Grèce. 
It  floriffbit  vers  Pan  6,00  ,  avant 
l'Ere  chirétienne.  C'eftà  Inique  fut 
préfenté  le  trépiéd'or,  trouvé  par 
des  pécheurs ,  &  fur  lequel  étoit  - 
écrit ,  au  plus  fage  :  mais  Bias ,  dé. 

'  fintérefl? ,  envoya  ce  trépié  au  tem- 
ple d'Apollon.  Vovant  un  jour  de 
foire  un  grand  nomore  de  marchan- 
difes  rares  &  curieufes ,  il  fe  mit  i 
fourire  en   s'écriant  : .  combien    de 

[    chef  es  dont  je  fais  me.  paj^erl  Ce* 
Philofophe ,  qui  avoir  le  don  de  la 
parole ,  &  dont  l'éloquence  attaqua 

[    toujours  le  vice  en  protégeant  l'in- 
nocence ,    mourut  en  plaidant  lai 
caufe  d'un  de/es  amis. 

BIASSE  ;  fubftantif  féminin.  On  don- 
ne ce  nom ,  dans  le  Commerce  ,  à  - 
uitfe  forte  de  foie  crue ,  que  les  Hol- 
landois  tirent  du  Levant. 

BIAU,  BIAX^  BIEUX;  vieux  mon, 

*    qui  fîi^îrifioient  autrefois  beau. 

BIAUBERT  j  vieux  mot  qui  fignifîoir 
autrefois  vain ,  fanfaron. 

BIBBY  ;. fubftantif  mafculin.  Arbre 
d'Amérique ,  de  la  groflènr  de  là 
cuilfe.  Il  eft  chargé  de  pointes  ,  & 
tfa  ni  feuilles ,  ni  branches  jufqu'aû 
fommet.  Son  bois  eft  noir ,  dur,  & 
fon  fruit  blanchâtre  >  huileux  Se  de 
la  grofleur  de  la  mufcade.  Les  In- 

^^   diens  en  expriment  une  huile  avec. 


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BIB 

laquelle  ils  s*oignentJe  corps.  Quand 
cet  arbre  eft  jeune ,  ces  peuples  y 
font  une  inciuon^  d'où  découle  une 
liqueur  blanche,  aflex  agréable  au 
goûr. 

BIBERACH;  nom  propre.  Ville  d'Al- 
lemagne, enSouabe ,  dans  TAlgow, 
fur  le  ruifleau  de  RuflT. 

BIBERON  j  filbftantif  mafculin.  Bi- 
bax.  Terme  du  ftyle  familier.  11 
défigne  celui  qui  aime  le  vin  &:  qui 
ien  boit  beaucoup.  Ce  font  trois  bi- 
icrons. 

Biberon,  fedit,  par  extenfion,  d'un 
vafe  qui  a  un  petit  bec  ou  tuyau  par 
lequel  on  peut  boire.  //  buyoit  avec^ 
un  b^ron  i* argent. 

:La  première  fyllabe  eft  l)rève , 
la  féconde  très- brève,  &  la  troi- 
fième  brève  au  (îngulier,  mais  lon- 

fue  au  pluriel. 
ERTElCH  ;  nom  propre.  Petite 
ville  de  Sileue.,  dans  la  Principauté 
de  Croîfen. 
BIBESIE  ;  nom  propre  y  &  terme  de 
Mythologie.  Compagne  d'Édefie. 
Elles  étoient  Tune  &  l'autre  Déelfes 
des  banquets.  La  première  préfidoit 
^u  vin  &  aux  liqueurs  ,  &  l'autre 
i  la  bonne  chère. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
"  brèves  ,  &  la  troifième  eft  longue. 
Il  faudroit  changer,  le  j  en  :( ,  & 
écrire  ,  d'après  la  prononciation  , 
bihé\u.  Voyez  Orthographe. 
BlBETE  \  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois bluette  ,  étincelle 
BIBLE  y  fubftantif   féminin.  Biblia, 
LTcriture  -  Sainte ,  l'Ancien  &  le 
Nouveau  Teftament,  ou  le  Livre 
par  excellence. 

Le  Concile  de  Trente  a  divifé 
dans  l'ordre  fuivant,  les  Livres, 
tant  de  l'Ancien  que  du  Nouveau 
Teftament. 
Livres  de  l'Ancien  Testament. 
La  Genèfe,  1  Exode,  le  Lévitique, 


BIB  35 

les  Nombres  ,  le  Deutéronome  , 
Jofué ,  les  Juges  &  Ruth  j  les  qua- 
tre'Lrvres  des  Rois ,  le  premier  & 
le  fécond  Livre  des'Paralipomènes, 
le  premier  &  le  fécond  Livre  d'Ef- 
dras  ou  Néhémie ,  Tobie ,  Judith , 
Efther ,  Job  ,  \t^  Pfeaumes  ,  les 
Proverbes  \  TEccléfiafte ,  le  Canti- 
que des  Cantiques ,  la  Sageffe ,  TEo* 
cléfiaftique ,  Haïe  ,  Jérémie  &  JBa- 
ruc  ^  Ézéchiel  ,  Daniel ,  Ofée , 
Joël ,  Amos  ,  Abdias  ,  Nahum  , 
Jonas  ,  Michée  j  Abacuc  ,  Sopho- 
nie ,  Aggée ,  Zacharie ,  Malachie , 
le  premier  &  le  fécond  Livre  des 
Machabées. 
Livres  du  Noua^eau  Testament. 
L'Evangile  de  S.  Mathieu ,  TEvân- 
gile  de  S.  Marc  ,  TEvangile  de 
S.  Luc,  TEvaneile  de  S.  Jean,  les 
Ades  des  Apôtres  ,  l'Epîtrè  de 
S.  Paul  aux  Romains  ,  la  première 
&  la  féconde  Epître  de  S.  Paul  aux 
Corinthiens  ,  l'Epîtrè  aux  Galacès^ 
TEpître  aux  Éphéfiens  ,  TEpître 
aux  Philrppiens  ,  l'Epîtrè  aux  Co- 
loflîens  ,  la  première  &  la  féconde 
Epître  auxThelTaloniffiens  ,  la  pre- 
mière &  la  féconde  Epître  à  Thi- 
morhée ,  l'Epîtrè  à  Tite  ,  l'Epîtrè 
à  Philémon ,  l'Epîtrè  aux  Hébreux, 
TEpître  de  S.  Jacques ,  la  première 
&  la  féconde  Epître  de  S.  Pierre , 
la  première ,  la  féconde  &  la  troi- 
fième Epître  de  S.  Jean ,  l'Epîtrè  de 
S.  Jude ,  P Apocalypfe  de  S.  Jean, 

Les  Livres  apocryphes  de  l'An- 
cien Teftament  font,  le  Livre  d'Hé-» 
noch  ,  les  troifième  &  quatrième 
Livres  d'Efdras ,  les  troifième  & 
quatrième  Livres  des  Machabées , 
l'Oraifon  de  Manaffc  ,  le  Tefta- 
ment des  douze  Patriarches  ,  le 
Pfeautier  de  Salom'on  ,  &  quelques 
autres  pièces  de  cette  nature. 

Lés  Livres  perdus  ,    cités  dans 
l'Ancien  Teftament,  font ,  le  Livre 
Eij 


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3tf  BIB 

des  Juftes ,  le  Livre  des  Guerres 
du  Seigneur  y  les  Annales  des  Rois 
de  Juda  &  d'ifracl ,  citées  fi  fou- 
venc  dans  les  Livres  des  Rois  Se  des 
Paralipoménes.  Ces  Annales  avoienr 
pour  Aiueiirs  les  Prophètes  qui  vi- 
voient  dans  Iqs  Royaumes  de  Juda 
&  dlfracl.  Nous  n'avons  qu'une 
partie  des  trois  mille  Paraboles  de 
5alomon,&  de  fes  quinze'cens  Canti- 
ques. Nous  avons  auffi  entièrement 
perdu  ce  qu'il  avoir  écrit  fur  les 
plantes ,  fur  les  animaux ,  fur  les 
oifeaux ,  fur  les  poiffons ,  &  fur  les 
reptiles.  L'on  n'a  plus  l'écrit  du 
Prophète  Jérémie ,  par  leauel  il  or- 
donna aux  captifs  qui  alloient  en 
Babylone,  de  prendre  le  feu  facré , 
&  de  le  cacher  j  &  les  précepres 
qu'il  leur  donna ,  pour  fe  garder  de 
ridolâtrie.  Enfin ,  on  doute  que  l'on 
ait  les  Lamentations  qu'il  compofa 
fur  la  mort  de  Jofias ,  Roi  de  Juda  ; 
car  celles  que  nous  avons  de  ce 
Prophète  ,  paroiflent  avoir  pour 
objet  la  prife  &  la  ruine  de  Jérufa- 
lem  par  Nabuchodonofor. 

Les  Livres  apocryphes  du  Non- 
veau  Teftament,  font,  l'Epître  de 
S.  Barnabe ,  l'Epître  prétendue  de 
S.  Paul  aux  Laodicéens  ,  plufieurs 
faux  Evangiles ,  plufieurs  faux  Ac* 
tes  des  Apôtres ,  &  plufieurs  fauflfes 
Apocalypfes  ;  le  Livre  d'Hermas , 
intitulé,  le  Pajlcur ;  la  Lettre  de 
Jefus-Chrift  à  Abgare ,  les  Epîtres 
de  S.  Paul  à  Sénèque  ,  &  diverfcs 
autres  pièces  de  pareille  nature  , 
que  l'on  peut  voir  dans  le  Recueil 
dsi  pièces  apocryphes  du  Nouveau 
Teftament ,  par  Fabricius. 

11  n'y  a  prefque  point  de  langue 
dans  laquelle  on  n'ait  fait  des  Tra- 
ductions de  la  Bible  ;  de- là  cette 
foule  de  Bibles  Arabes ,  Arménien- 
nes, Cophtes,  Éthiopiennes^  Per- 
iannes  ^  Mofcovites  »  &c.  La  Bible  | 


BIB 

a  fur-tout  été  traduite  en  Grec  plu-î 
fieurs  fois.  La  plus^  ancienne  &  la 
plus  aurhentique  de  toutes  ces  Tra- 
duâions  y  eft  celle  des  Septante  >  ^ 
faite  deux  cent  vingt-fept  ans  avant 
l'ère  Chrétienne ,  par  les  ordres  de 
Ptolémée  Philadelphe  ,  Roi  d'E- 
gypte. C'eft  fur  elle  qu'ont  été  fai- 
tes toutes  les  anciennes  Verfions , 
(  hors  la  Syriaque  )  qui  fe  lifoient 
dans  les  diverfes  Eglifes  du  monde  \ 
comme  l'Arabique  ,  l'Éthiopique  , 
l'Arménienne  ,  l'ancienne  Verfion 
Latine  ^  appelée  ritalique  ,  &c. 
Maintenant  même  l'Eglife  Grec- 
que ,  &  l'Eglife  d'Orient  n'en  ont 
point  d'autre.  C  eft  elle  qq^ies  Pè- 
res &  les  Docteurs  de  TEglife  ont 
fuivie  dans  leurs  Commentaires  j 
c'eft  par  elle  que  les  Conciles  Gé- 
néraux &  Particuliers  fe  font  ex- 
pliqués :  les  Apôtres  même  em- 
pruntent quelquefois  cette  Verfion , 
en  citant  les  paflàges  de  l'Ancien 
Teftament.  L'hiftorien  Jofeph,  diç 
dans  la  Préface  de  fes  Antiquités,, 
que  les  Septante  Juifs  appelés  pat 
Ptolémée ,  ne  traduifirent  que  le 
Pentateuque  j  d'où  plufieurs  ont 
conclu  que  la  Traduûion  des  au- 
rres  Livres  de  l'Ecriture  a  été  faite 
par  d'autres  Interprètes.  Cet  objet 
eft  contefté. 

La  première  fyllabe  eft  longue, 
&  la  féconde  très  brève. 

BIBLIEN;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  profefleur  en  ecrirure 
fainte. 

BIBLIOGRAPHE  ;^  fubftantif  maf- 
culin.  Qui  connoît  les  Livres ,  les 
Editions  ,  qui  forme  des  Catalo- 
gues de  Livres.  Cet  Abbé  était  un 
grand  Bibliographe. 

Les   quarre   premières   fyllabes 
font  brèves  ,  &  la  cinquième  eft 
très-brève. 
Il  faudrait  changer  ph  en  /,  & 


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BIB 

écrite ,  hihliografe.  Voyez  Ortho- 

GRAPHE* 

BIBLIOGRAPHIE  i  fubftantif  fémi- 
nin. Science  qui  a  pour  objet  la 
connoiflance.  des  Livres ,  des  Edi- 
tions ,  &c.  Il  eft  verfé  dans  la  Bi^ 
bliographie. 

Les  quatre   premières   fyllabes 

,  font  brèves ,  &  la  cinquième  eft 
longue. 

BIBLIOMANE;  fubftantif  des  deux 
genres.  Qui  a  la  fureur  d'avoir  des 
Livres.  Ccjl  un  étrange  Biblioma- 
ne. 

Les  quatre  premières  fyllabes 
font  brèves  y  Se  la  cinquième  eft 
longue. 

BIBLIOMANIE;  fubftantif  féminin. 
Paftjon  des  Bibliomanes  ,  ou  fu- 
reur d'avoir  des  Lives  ,  Sz  d'en 
amaflèr.'  JLi  Bibiiomanie  l'a  rui- 
né. 

Les  quatre  premières  fyllabes 
font  brèves ,  &  la  cinquième  eft 
longue. 

BIBLIOTHÉCAIRE  i  fubftantif  maf- 
culin.  Qui  ^ft  prépofc  pour  pren 
dre  foin  d'une  Bibliothèque.  Jbntre 
les  diverfes  fondions  littéraires  ,  il 
en  eft  peu  qui  exigent  la  réunion 
des  lumières  &  de  l'érudition  né- 
ceftaires  au  Bibliothécaire  d'une  Bi- 
bliothèque confidérable ,  telle  que 
peut  ctre  celle  du  Roi  à  Paris  .  la- 
quelle eft  ordinairement  confiée  aux 
loins  d'Académicieni ,  dont  le  mé- 
rite &  les  connoiflances  |uftifient  le 
choix  du  Prince. 

Les  quatre    premières   fyllabes 
font  brèves  »  la  cinquième  eft  lon- 
*     gue ,  &  la  fixième  très-brève. 

Il  faudroic Supprimer  Uh  qui 
eft  oifif ,  changer  le  c  en  A: ,  &  écri- 
re, d'après  la  prononciation,  bibUo- 
tékaire.  Voyez  Orthographe. 

BIBLIOTHÈQUE  ;  fubftantif  fémi- 
-iiin.  Lieu  où  l'on  tient  un  grand 


BIC  37 

nombre  de  Livres  rangés  en  ordf» 
fur  des  tablettes  ou  dans  des  ar*^ 
moires.  //  ejl  dans  fa  Bibliothèque^ 

BiBLiOTHàQUE,  fe  dit  ^  par  exten- 
fion,  de  la  colleâion  même  des" 
Livres.  Sa  Bibliothèque  efi  particu^ 
Uèrement  compofée  de  Livres  an^ 
ciens. 

Bibliothèque^  eft  auffi  le  ritre  que 
certains  Auteurs  ont  donné  aux  re- 
cueils qu'ils  ont  faits ,  ou  à  certai- 
nes compilations  d'ouvrages  de 
même  nature.  D'Herbelot  efi  Au- 
teur de  la  Bibliothèque  Orientale. 

On  dit  figurément  &  proverbia- 
lement de  quelqu'un  très-favant, 
que  c*efi  une  bibliothèque  vivante. 

On  dit  auffi ,  dans  le  fens  figu- 
ré ,  de  quelqu'un  qui  fait  beau- 
coup ,  mais  dont  les  connoiflances 
font  obfcures  &  embrouillées»,  que 
cefi  une  bibliothèque  renverfée. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves  ^  la  quatrième  eft  moyenne  , 
&  la  cinquième  très-brève. 

Il  faudroit  fupprimer  le  h  qui 
eft  oifif  ,  changer  qu  tn  h  y  & 
écrire ,  d'après  la  prononciation  , 
bibliotèke.  Voyez  OrIhographe. 

BIBLlSTESj  (les)  on  appelle  ainfi 
les  Hérétiques  qui  n'admettent  que 
le  Texte  de  la  Bible ,  &  rejettent 
l'autorité  de  l'Eglife ,  &  de  la  Tra- 
dition. 

BIBR ACTE  j  nom  propre.  Ancienne 
ville  des  Eduens,  dans^les  Gaules. 
On  croit  que  c'eft  le  nom  qu'eut 
autrefois  la  ville  d'Autan. 

BIBRAX  ;  nom  propre.  Ancienne 
ville  des  Gaules ,  dont  parle  Jules 
Céfar.  Elle  pouvoir  être  fituée  où 
eft  aûuellement  Bièvre ,  à  deux 
lieues ,  fud-  fud-eft ,  de  Laon. 

BIBUS  ;  terme  de  mépris ,  dont  on 
fe  fart  dans. le  ftyle  familier ,  avec 
la  prépofition  de ,  pour  défigner  une 
chofe  qui  ne  vaut  pas  la  peine  qu'on 


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38 


BIC 


s'en  occupe,  f^ous  ne  nous  tene^  que 
des  propos  de  bibus^ 

La  première  fyllabe    eft  brève , 
&  la  féconde  longue. 

Le  s  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance, 

BICANER  ;  nom  propre^  Ville  d'A- 
fie  ,  dans  Tlndouftan.  Thevenot  la 
dit  capitale  de  la  Province  de  Be- 
car. 

BICAPSULAIRE;  adjeaif  &  terme 
de  Bptanique.  Il  fe  dit  d'une  plante 
-qui  a  deux  capfules  diftinâes  & 
réunies.  Telle  eft  la  pervanche. 

BICARS i  (les )  forte  de  Pénitens qui 
étoient  rcpand^s  dans  les, Indes  au 
neuvième  fiècle.  Ils  laiflbien t. croî- 
tre leurs  cheveux  &  leurs  ongles,. 
ne  s*habilloient  pas,  &  poitoienti 
une  ccuelle  de  terre  pendue  à  leur 
coa,  dans  laquelle  ils  recevoient 
les  alimens  quoh  leur  donnoir  quind 
ils  avoient  laim. 

BICEPS;  fubftantif  mafculin  ,  &  ter- 
me d'Ànatoaiie  -,  qui  dcfîgae  difFé  - 
rens  mufcles ,  dont  la  partie  fupé- 

.  rieure  eft  divifée  en  deux  portions 
appelées  têtes ,  par  les  Anatomiftes.' 
Tels  font  le  biceps  du  bras ,  le  bifc^ps 
de  la  cuilTe  ^  &c. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  &  ' 

.    là  féconde  longue. 

Le  s  final  le  £ait  fentir  en  toute 
circonftance. 

BICÈTRE  ;  nom  propre.  Château  à 
une  demie-lieue  ,  lud-fud-eft,  de 
Paris.  C'eft  une  retraite  pour  les 
pauvres  que  Ion  y  occupe  à  divers 
ouvrages  :  c'eft  auffi  uneMaifon  de 
correction,  où  Ton  renferme  les  li- 
bertins, les  gens  fans  aveu  ,  &c. 

BICHAT,  BICHETAS;  vieux  mots 
qui  fignifioJent  autrefois  fan  de 
biche, 

BICHE  \  fubftantif  féminin.  Cerva. 
C'eft  la  femelle  du  cerf.  f^oye\ 
Cekf. 


La  A/VAijétoitchezIes  Anciens,  le 
fymbole  de  Junon  confervatrice  ♦ 
parce  que  des  cinq  biches  aux  cor- 
ner d  or ,  que  Diane  pourfuivit  en 
TheflaHe ,  il  n'y  en  eut  que  quatre 
de  prifes  par  cette  Dcefle ,  qui  les 
attacha  à  Ion  char ,  &  la  cinquiètne 
fut  fauvée  par  Junon. 

La  Mythologie  compte  entre  les 
travaux  d'Hercule ,  la  courfe  qui  le 
rendit  maître  de  la  biche  aux  pieds 
d'airain,  &  aux  cornes  d'orSu  mont 
Menale.  Voye-:^  Hercule. 

Biche  ,  eft  audî  le  nom  d'un  poiflbn 
de  tner ,  qui  a  le  ventre  blanc  & 
plat,  le  dos  bleu  &  voûté  ,  la  bou- 
che &  les  écailles  petites ,  les  mâ- 
choires garnies  de  petites  pointes  ; 
&  les  yeux  d'une  grandeur  médio- 
cre..Il  eft  quelquefois  long  de  trois 
coudée;;^  &  fa  chair  eft  blanche  & 
de. bon  goût. 

La  première  .fyllabe  eft  brève , 
&  la  féconde  très-brève. 

BICHET;  fubftantif  nufrulin.  Mer 
fure  de  grains ,  dont  la  cpnffftancê 
varie  félon  les  dîfférens  lieux  où 
elle  eft  ufitée.  Cebichetn'ejlpasjujl^. 

BicHHT  ,  fé  dit  auffi  du  grain  que  con- 
tient la  mefure.  Il  m  a  vendu  un  bi^ 
chet  de  froment, 

La  première  fyllabe  eft  brève  >  & 
la  féconde  moyenne  au  fingulier  , 
mais  longue  au  pluriel. 

BICHO ,  ou  Bicios  \  fubftantif  maf- 
culin.  On  a[^elle  ainfi  au  Bréfil  ^  un 
petit  ver    qui  s'engendre  fous  la 

f>eau ,  &  qui  caufe  de  grandes  3ôu- 
eurs. 
BICHON  ,  ONNE  ;  fubftantif.  Ca-  , 
tellus.  Petit  chien  qui  a  le  nez  court 
&  le  poil  long  ,  blanc  &  délié. 
Qui  vous  a  donné  cette  jolie  bi- 
chonne ? 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier  mafculin  ^  mais  la. féconde 
eft  longue  au  pluriel,  &  brève  aufc- 


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rhînrn  ,  qui  a  une  troifième  fyllabe 
rrès-brève. 

BlClA^/ttbftanrif  féminin.  Plante  des 
Indes  Occidentales,  qui  s'élève  à  la 
hauteur  d'environ  fept  pieds.  Ses 
branches  font  femblables  â  celles  de 
l'arbre  qui  porte  le  coron.  Son  ffuit 
enfermé  dans  une  goufle  ,^  eft  un 
atain  rouge  j  vifqueux ,  avec  lequel 
les  Sauvages  fe  peignentie  vifage. 

flttCONGE;  fubftantil' féminin.  Sorte 
de  mefure  ufitée  autrefois  chez  les 
Romains. 

BICOQUE  i  fubftantif  féminin.  Pe- 
tite ville  ,  ou  place  mal  fortifiée  & 
fans  <léfenfe.  Il  ne  fera  pas  difficile 
Remporter  cette  bicoque. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifième  eft  très- 
brève. 

II  faudroît  changer  le  c  &  qu  en 
k  5  Se  écrire ,  d'après  la  pronôncia  - 
ûon  y  bikohe.  Voyez  Orthogra- 

PHE.> 

BICQQUÈT  ;  vieux  mor  qui  s^eft 
dit  autrefois  d'une  forte  de  chape- 
ron ou  ornement  de  tète. 

SlDACHE  ;  nom  propre.  Petite  ville 
&  feigneurie  conlidérable ,  avec  ti- 
tre de  Principauté,  dans  la  bafle 
Navarre  i  fur  la  rivière  de  Bidoirfe, 
à  dijc  lieues ,  oueft-nord-oueft ,  de 
Pau.  Elle  appartient  au  Duc  de 
Grammonr ,  qui  s'en  dit  Souverain  ; 
mais  les  Gens  du  Roi  lui  conteftent 
ce  titre. 

BIDASSOA  ;  nom  propre.  Petite  ri- 
vière qui  lépare  la  France  de  l'Ef- 
pagne  ,- vers  le  pays  de  Labour. 
Elle  a  fafourcç  dans  les  Pyrénées , 
&  fon  embouchure  dans  le  golfe  d^ 
Gafcogne ,  entre  Fontarabie  &  An- 
daye.  Ceft  cette  rivière  qui  forme 
l'île  des  Faifans",.  appelée  depuis 
Vile  des  Conférences ,  a  caufe  de  cel- 
les qu'on  y  tint  erï  i(î59  ,  pour  la 
gaix  des  Pyrénées^.- 


BIDAUCTi  fubftantif  mafculin.  Les 
Teinturiers  donnent  c*e  nom  à  U 
fuie  de  cheminée  qu'ils,  emploient 
dans  la  compofition  de  quelques 
couleurs  rirant  fur  le  brun.  Les  fta- 
tuts  de  ces»  Arrïfans  leur  défen- 
dent de  faire  imprimer  de  bidauci 
aucune  toile  neuve  ^  ou  vieille  j  &c. 
qu'ils  ne  l'aient  auparavant  engalUe 
de  bonne  galle. 

BIDAUX  ;  vieux  mot  «fité  autrefois, 
pour  défigner  un  corps  d'Infanterie 

Eîu  eftimé. 
ENS  ;  f^oyc{  Tete-cornite; 
BIDENTALES5.  fubftantif  mafculin 
plurieL  Piètres-  à^%  anciens  Ro- 
mains,  inftitués  pour  faire  les  ex- 
f dations  prefcrirey  dans  les  lieux  où 
e  tonnerre  étoit  tombé.  La  printi* 
pale  de  leurs  fondions  confiftoit  à 
immoler  une  brebis  de  deux  ans  j 

Îlî ,  en  Latin  s'appeloif  bidens  , 
où' s'eft  formé  le  mot  de  bidenta- 
les  :  on  dreflôir  enfuite  un  Autel 
dans  l'endroit  frappé  de. la  fou- 
dre ^  &  on  l'entouroit  d'une  pa- 
llffnde  afin  qu'on  ne  pût  y^  mar- 
cher; 

BIDET  ;  fubftantif  mafculin.  Che- 
val de  petite  taille ,  qui  n'a  guè- 
res  que  trois  pieds  &  demi  de 
haut.  On  voit  à  In  Chine  des  bidets  ^ 
d'^unè  petite  (fe  extrême  ,  &  d'une 
très-belle  forme. 

On  appelle  bidet  depojle ,  un  che- 
val de  pîifte  fur  lequel  on  monte  , 
&  qui  ne  s'attelle  pa». 

Double  bîdet  ,  fe  dit  d'un  bider 
plus  grand  &  plus  renforcé  que 
les  bidets  ordinaires.  Sa  taille  eft 
à  peu  ptès  de  quatre  pieds  &  de-* 

-  mi. 

Oa  dit  figurément  6è  familière- 
ment de  quelqu'un  dont  la  forfune  a 
été  rapide  ,  qu'i/  a  bien  pouffé  fon 
bidet. 

BiixET,  fe<ditd'unmeuWe  de^^arde- 


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40  BID 

robe,  fervant  à  la  propreté.  Un  ti- 
det  de  portclainc. 

Bidet  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Citiers , 
d'un  inftrument  de  buis  qui  leur 
fert  à  former  les  angles  &  les  creux 
des  flambeaux ,  de  mcme  que  les 
trous  où  fe  placent  les  clous  d'en- 
cens d'un  cierge  pafcal. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  moyenne  au  fingulier  , 
mais  longue  au  pluriel. 

BIDON  i  fubftantif  mafculin.  Vaif- 
feau  de  bois  contenant  cinq  pintes 
de  Paris.  Il  fe  dit  particiilièreme.t 
fur  les  vaifl^eaux  ou  il  fert  à  mettre 
le  vin  de  chaque  plat  de  l'équipa- 
ge- 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 

fingulier  \  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

BlBOUSSE  j  nom  propre.  Rivière 
de  France.  Elle  a  la  fource  dans  les 
Montagnes  qui  féparent  la  bafle  Na- 
varre ou  pays  de  Soûle  ,  &  fon  em- 
bouchure dans  TAdour ,  à  quatre 
lieues  y  eft-nord-eft  ,  de  Bayonne , 
après  un  cours  d'environ  douze 
lieues. 

BIECZ  j  nom  propre,  Becia.  Petite 
ville  de  Pologne  ^  au  Paiatinat  de 
Cracovie,  fur  la  rivière  de  Wife- 
loke,  à  vingt  lieues,  fud-eft,  de 
Cracovie.  Il  y  a  dans  les  environs 
de  Biecz ,  de  riches  mines  de  vi- 
triol. 

BIEF^  vieux  mot  qui  figtj^fioit  autre- 
fois canal  d&  moulin. 

3IEL  \  nom  ptopre.  Petite  ville  d'Ef- 
pagne,  au  Royaume  d'Arragon  ,  à 
douze  lieues  de  Sarragofle. 

BIELA  \  non)  propre.  Ville  de  Ruf- 
fie,  fur  la  rivièrç  d'Opfcha.  Elle 
eft  capitale  d'une  Principauté  de 
sname  nom ,  fituée  enere  le  Duché 
de  Rzewa ,  &  celui  d^  Smolenf- 

PlELA^OSEROi  nom  propre.  Ville,  | 


BIE 

Lac  &  Province  de  Ruflîe,  qu^ 
le  Wolga  fepare  du  Duclvé  de  Rof- 
tow  :  Te  pays  eft  couvert  de  Ma- 
rais. 

BIELICA  ;  nom  propre.  Petite  villç 
de  Lithuanie  ,  au  Palatinat  de 
Troki ,  fur  la  rivière  de  Niémen. 

BIELLE  j  nom  propre.  Ville  d'Ita- 
lie ,  en  Piémont ,  fur  la  rivière  de 
Cervo^  à  dix  milles  d'Yyrée.  Elle 
eft  capitale  du  Biellois. 

BIELLOIS  }  nom  propre.  Contrée 
d'Italie  ,  en  Piémont ,  entre  les 
Alpes  &  le  Canavois.  On  y  comp- 
te quarante-  cinq  villages  ,  outre  la 
viUi  capitale  qui  eft  Bielle. 

BIELSKO  ;  nom  propre.  Ville  de 
Pologne  ,  dans  la  Podlakie ,  près 
d'une  des  fources  de  la  rivière  de 
Nat'jw. 

BIEN  \  fubftantif  mafculin.  Bonum. 
Ce  mot  délîgue ,  en  morale ,  ce  qui 
eft  bon  ,  ce  qui  nous  rend  heureux  : 
mais ,  dans  ce  fens  ,  il  n'y  a  de  vé- 
ritable bien  que  la  vertu ,  puifque 
la  vertu  feule  peut  r^ous  rendre  heu- 
reux. 

Bien  ,  fe  dit  des  chofes  qui  fervent  i 
augmenter  nos  plaiftrs  ou  à  dimi- 
nuer nos  peines.  Telles  font  la  fan- 
té  j  les  richefles,  la  volupté  j  &c. 

Sextus  Empiricus  ,  a  tiré  de 
Crantor  une  ingénieufe  allégorie 
fur  la  prééminence  des  differens 
biens.  Ce  Philofophe  introduific 
aux  Jeux  Olimpiques ,  devant  les 
Grecs  aftemblés,  les  richefles,  la 
volupté ,  la  fanté ,  les  vertus  ,  afih 
qu'ils  marquaifent  aux  unes  &  aux 
autres  le  rang  qui  leur  convenolt , 
félon  le  degré  d'influence  qu'elles 
avoienc  furie  bonheur  des  hommes. 
Les  richefles  étalèrent  leur  magni- 
ficence ,  &  déjà  elles  éblouiflbient 
les  yeux  des  Juges ,  quand  la  vo« 
lupté  repréfenta  que  le  feùl  mérite 
dç$  riçhe^QS  écQXt  de  conduire  aa 

plaifir 


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plahur.  Le  [MreiaÀer  ran^  alktit  &re 
siccDxdé  à  celle-ci ,  mais  la  ùtnté  le 
lut  difputa  ,  &  fit  voir  que  (ans  elle 
^axbuleur  teooirU  place  de  la  joie  : 
enfin  les  Vertus  terinioèrcnc  la  con- 
teftation ,  &  firent  convenir  toui 
les  Grecs ,  que  ckos  le  £eîn  des  ri* 
cheiTôs.^  de  la  volupté  &  de  ia  fan- 
té  ,  on  feirou;  bientôt  le  jouet  de 
tous  fes  ennen^is  fans  le  fecours  de 
la  prudence  &  de  la  valeur  :  le  pre- 
mier rang  fut  donc  ad|itgé  aux  vcr- 
rus ,  le  tecond  à  la  fantc ,  le  troi- 
fième  à  la  volupté^  SL  le  quatnème 
aux  richetTeSk 

Le  fouverain    bien   coofiftoit , 
(elon  Epicure ,  dans  le  fentiment 
du  pUiUr;  &   le  fouverain  mal» 
dans  le  fentin>enr  de  la  douleur^ 
Mais  le  fyftème  de  ce  IHiiloibphe 
n'a  pas  toujours  été  compris  par 
ceux  oui  ont  parlé  de  fa  doârioe. 
{1  falloit.  examiner  les  principes 
d!£picure ,  en  les  comparant  avec 
fa  conduite  qui  eu  étoit  le  réfnltat: 
on  auroit  conclu  ,  que  les  plaifirs 
d^$  fens  n  étoient  parles  feuls  qu'il 
eut'  eavifagés  ^  mais  qu'il  avoôt  eu 
en  vue   trois    foctes  de   plaifirs  : 
ceux  du  oQsur ,  ceux  de  l'efprit ,  & 
ceux  des  fens.  En  effet ,  c'étoit  un  ] 
peint  fondamental  de  fa  doârine , 
que  tour  plaifir  qui  eft  futvi  de  pei- 
.nés»  de  regrets  9c  de  repentir»  eft 
mt  platfir  faiu  ;  &  it  vouloit  que 
dans  le  choix  des  pUifirs ,  on  s>en 
reportât  plutôt  à  la  raifon  qu'au 
tttîioignage  des  fens ,  qui  fbuvent 
étoient  trompeurs.      Quant    à   la 
douleur  ,  il  ne  la  regardoit  com- 
me le  fouverain  mal  qii'auum  qu'il 
.  n'étoit  pas  poffible  d'en  efpérer  la 
fin  i  encore  prctendoit-il  qu'on  pou- 
voi«  l'adoucir  par  les  fentimens  du 
coMjr  5c  les  plaifirs  de  l'efprit  :  c  eft 
ce  que  vériïu  Epicure  lui-mcwe  , 
MA  f<%  vit  iw>ucir  ay.ec  une  trau 


qtîHliité  ic  vBKt  euettrage^  tHgbeiP  de 
toum  hu  fermeité  Stoïcienne. 

Lesdifciplesde  ZétiQir,  oppoiés 
aux  Epicuriena  ,  ^ifoienx  confifter 
le  fouverain  bien,  dans-  bu  vertu ,  &c 
niûient  (jue  la  douleur  fur  uf)  mal. 
fii£N  y  fe  dit  de  ce  qui.  eit  utile ,  avan- 
tageux  y  convenable^  Exêmpks. 
Dàns^le  fiena-d'utile  :  tx  fnofdt  qaU 
Vûus  cufaltt^  4k  été  pourvoira  bien. . 

Dans:  le  fens^  dTavanTageaj»  :  on 
n'a  pas  y  dans  ce  plan  j  conjuité-  le 
bien  public  , 

Daitt  le  fens:  de  couM^enable  :  ce 
n*ejt  pas  alUrau  bienJ^  nos^ÎBtérits 
communs.  • 

BiEH^  fe  dit ,  dans  lefetis  de  bonheur. 
On  dit  que  c^ejt  im-gmnébiênqidu* 
ne  chofe  foiir  arrivée  ;  pour  dise  , 
que  c'eft  un  grand  bonbeun. 

On  dit,  qu'o«  a  procurer  y  faiv^u 
bien  à  quelque  per/oame  i  poupdire^ 
qu'on  lui  a  procure  quelque  che(i 
d'utile,  désavantageux;  Cène  dame 
a  /aie  beaucoup  de  hUn  à  utte^fa^ 
milU.    : 

On  dit  d'une  chofe ,  <\v^eUe^fait 

,  da  bien  ^^aUUrfiiii  gnxnd  blen^; foat 

dire,  qu'elle  cftavaMageufe  ,ipAeU 

le  (bubge.  Câtûe  penfi^n  iHifaitda 

bien.  Les  bains  lui  font  grand  bien. 

OnditproverbtalemttiiP,  nulbiem 

fans  peine  ;  pour  dire ,  que.  ïbUtes 

lesr  choies  aiuntâg^ttfeS'j cousent  4 

acquérir. 

Bien  ,  fe  dit  quelquefois  pour  roli<- 

Î;ioa  y  vertu ,  oe  qui  efr  digne  Jté^ 
oges ,  d'eftime.  Exempks.  DvM  le 
fons  de  religion  :  Cet  EvSffx  ejt  um 
hùmmji  de  bkn^ 

Dans-le  feiks  de  vertii:  ces-Jtmes 
gens  Je  tournent  au  bien. 

Dans  le  fen^  de.ce  qui  eft  digne 
d'éla]Ç©s ,  d'eftitne.  C'eft  le  procédé 
d'un  hommiô' de  bien.  Slie  fi  comporté 
en  femme  de  bien. 

On  die  provef  biafaottnt ,.  a^eoeit 
^  F 


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4»  BIE 

tien&.entoat  hormeur;  pour  dire  » 
à  bonne  fin  ,  à  bonne  intention^ 
Elle  ne  refoic  ce  jeupe  homme  quen 
tout  bien  &  en  tout  honneur. 

On  appelle ,  en  ftyle  didaâiique  > 
biens  du  corps  ,.  la  fancé  ,  la  force  : 
biens  de  Vefprit^  les  talens  :  &  biens 
de  tame ,  bs  vertus.  Ceft  dans  ce 
fens  qu  on  dit ,  que&J  biens  de  Vame 
font  préférables  à  ceux  de  te/prit  , 
&  les  biens  de  tefprit  à  ceux  du 
corps. 
Biens,  fe  dit,  en  termes  de  Jurif- 
pradence ,  de  toutes  fortes  de  ter- 
res ,  richedès  SiC  effets  qui  compo* 
fent  nos  facultés.  • 

On  diftingue  deux  fortes  de 
biens  y  les  meubles  &  les  immeu- 
bles. Foye^  ces  mors. 

Les  biens  reçoivent  âu(fi  ,  en 
Droit ,  différentes  épithètes  >  dont 
voici  les  principales. 
fiiENs  PATERNELS  y  fe  dit  de  ceux  qui 
nous  viennent  du  coté  paternel. 
£t  Ton  appelle  biens  maternels  y  ceux 
qui  nous  viennent  du  côté  mater- 
nel. 

Cette  diftinâion  de  biens  pater- 

.    nels  &  maternels  y  eft  effentielle 

en  Pays  Coutumier.  V<^c[  là-def- 

fus ,  Paternel. 

Biens  adventifs*    Voye:^    Adven- 

TIPS. 

Biens  dotaux  ,  fe  dit  de  ceux  que 
la  femme  a  apportés  en  dot  à  ion 
mari.  yoye\  JDot. 

Biens  paraphernaux.  Foye:^  Para- 

PHERNAUX. 

Biens  profectifs  ,  fe  dit  de  ceux  oui 
viennent  des  pères ,  mères  ,  ayeuls, 
ayeules  )OU  autres  afcendans.  Voye\ 

PROFECTIP. 

Biens  dc  coKMyNAUTi  entre  mari 
ET  femme.  Voyej^  Communauté. 

Biens  substitués.  Foye:^  Substitu- 
tion- 

^ums  SE  iugitifs  X  £â  dit  des  biens 


BIE 

.d*uh  criminel  contumace ,  defqtieîs 
la  confifcation  fe  fait  au  profit  da 
Roi  ou  du  Seigneur  du  lieu.  Voyeii 
Contumace  &  Confiscation. 

Biens  vacans  ,  fe  dit  de  ceux  qui 
font  fans  poflTefleur  aftuel.  Tels  font 
les  héritages  abandonnés.  Les  biens 
vacans  de  cette  efpèce  appartien- 
nent au  Seigneur  haut  -  iufticier  ^ 
félon  la  Coutume  de  Paris  &  plu- 
fieurs  autres.  LesCoutumes  de  Lor- 
ris  &  de  Nivernois  attribuent  ces 
fortes  de  biens  au  Seigneur  cenfier. 
On  dit  abfolument ,  c^une  per^ 
fonne  a  du  bitn  ;  pour  dire  ,  qu  elle 
eft  riche.  //  a  époufé  une  fille  qui 
avoit  du  bien. 

Bien,  s'emploie  adverbialement  pour 
fignifiet'  a  peu-près ,  environ.  //  y 
a  bienfix  mois  quil  eft  parti. 

On  dit  proverbialement^  bien  at^ 
taqué y  bien  défendu  ;  pour  dire  , 
que  la  défènfe  a  répondu  à  l'atta- 
que. 

On  dit  auffi  proverbialement; 
autant  vaut  bien  battu  que  mal  battu; 
pour  dire ,  qu'il  y  a  certaines  chofes 
qucm  ne  doit  pas  faire  à  demi, 
queloue  datiger  qu'il  y  ait ,  &  quel- 
que dommage  qu'on  puilTe  en  rece- 
voir. 

Bien  ,  s'emploie  adverbialement,  pour 
défigner  un  certain  degré  de  perfec- 
tion ,  un  certain  état  heureux  & 
avantageux  dans  la  chofe  dont  il  eft 
queftion.  //  entend  bien  Vart  des 
vers.  Il  eft  fort  bitn  auprès  de  la 
Reine. 

Bien,  s'emploie  aufllî  adverbialement 
pour  fignifi^  beaucoup ,  extrême- 
ment. Exemples.  Dans  le  fens  de 
beaucoup.  Il  y  a  encore  bien  <t autres 
raifotts  à  alléguer. 
•  Dans  le  lens  d'extrêmement  : 
c*étoit  un  Prince  bien  vigoureux. 

Bien  ,  employé  adverbialement  avec 
le  verbe  vouloir^  exprime  l'apprc^r 


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BÏE 

'  -tsàtion^  le  confememenc.  Je  veux 
iUn  quelle  parie. 

Bien  ,  fort  biin  ,  s'emploient  ad- 
verbialement &  abfolument ,  pour 
exprimer  qu  on  approuve  j  qu'on 
agrée  ce  qu  un  autre  propofe.  Bien , 
fort  bien;  continuer. 

BiEN^  s'emploie ,  précédé  de  la  parti- 
cule  Ae\  pour  marquer  approba- 
tion, exhortation,  &  interrogation. 
Exemples.  Dans  le  fens  d'approba- 

-  tion  :  ké  bien  quon  lui  donne  fon 
congf. 

Dans  le  fens  d'exhortation  :  hé 
hien  faites  ce  qu'elle  vous  a  recom- 
mandé. 

Dans  le  fens  d'interrogation  : 
hé  bien  quen  penfc:{rV0U5  ? 
BiBM ,  ne  s'emploie  quelquefois  que 
par  redondance  &pourdonner,plus. 
de  forcé  te  d'énergie  au  difcours. 
//  efi  bien  certain  quil  ne  devait  pas 
parler  de  cette  ajfaire. 

Différences  relatives  entre  bien , 
très  ,  fort. 
'     *    On  fe  fert  aflez  indifféremment 
de  l'un  ou  de  l'autre  de  ces  trois 

*  mots  j  dit  M.  l'Abbé  Girard ,  pour 
.    marquer  ce  que  les  Grammairiens 

nomment  fuperlatif ,  c'eft-à-dire  , 
le  plus  haut  degré.  Par^ exemple  : 

•  '  on  dit  dans  le  même  fens ,  rr<?j-(age, 

/î^-fage,  ^/>/2-fage.  Il  me  paroît 
cependant  au'il  y  a  entt'eux  quel- 
que petite  différence ,  en  ce  que  le 
mot  de  très  marque  précifémcht  & 
clairement  ce  fuperlatif ,  fans  mé- 
lange d  autre  idée  ni  d'aucun  fçn ri- 
ment; que  le  mot  Ae  fort  le  mar- 
que peut-être  moins  préçifétpènc , 
mais  qu'il  y  ajouté  une  efpèce  d'af- 

'  firniation;  ^  que  le  mot  de  bien 
exprime  de  plus  un  fentimenr  d'ad- 
mirati-^n.  Ainfi  Von  dîr.  Dieu  eft 

.  /r^j-jufte  \  les  hommes  font  fort 
mauvais  j  la  Providence  éft  bien 
grande»  ■     * 


ËIE 


43 


Outre  cette  différence ,  il  jr  en  a 
une  autre  plus  fenfible ,  ce  me  fem- 
ble  j  c  eft  que  très  ne  convient  que 
dans  le  fens  naturel  &  littéral  ;  car 
lorfqu'on  dit  d  un  homme  qu'il  eft 
rr^^-fage  ;  cela  veut  dire ,  qu  il  l'eft 
véritablement  ;  au  lieu  que  fort  Se 
hien  peuvent  quelquefois  être  em* 
ploycs  dans  un  fens  ironique  ;  avec 
cette  différence,  que/orr  convient 
mieux  lorfque  l'ironie  fait  entendre 
qu'on  pèche  par  défaut,  &  que  AzV« 
eft  plus  d'ufage ,  lorfque  l'ironie  fait 
entendre  qu'on  pêche  par  excès.  On 
diroit  donc  en  raillant,  c'eft  être 
fort  fage  que  de  quitter .  ce  qu'on  a 
pour  courir  après  ce  qu'on  ne  fau- 
roi  t  avoir  ;  &  c'eft,  être  bien  patient 
que  de  foùffrir  des  coups  de  bâton 
fans  en  rendre. 

Bieni  qui  ^ft  diphtongue  ,   eft 
moyen  au  nneulier  &  Ions  au  pluriel. 

BIEN-AIMÉ^  EE;  ad)e<âif.  Diledus^ 
a ,  um.  Qui  eft  fort  chéri  >  qui  eft 
aimé  par  préférence  à  tout  autre. 
Elle  fut  toujours  fa  fille  bien-aimée. 
Ce  mot  s'emploie  auffi  fubftanti- 
vement.  Cefi  le  bien  aimé  de  la 
maifon. 

BIEN- A  VANS  ;  vieille  expreflîon^uî 
fignifioit  autrefois  les  principaux 
d'uti  lieu ,  ou  d'un  pays.  ' 

BIEN-DIRE;  fubftantif  mafculin.  Ce 
mot ,  qui  n'a  d'ufage  qu'en  conver- 
fation&dans  le  ftyJe  familier,  It 
dit  par  raillerie  ,  &  en  fe  moquant 
de  quelqu'un  qui  fe  pique  de  bien 
parler.  //  étoit  inutile  quil  fe  mît 
fur  fon  bien-dire. 

BIEN-DISANT  ,  ANTE  ;  adjeûlf. 
Qui  parle  élégamhienr  de  avec  fa- 
cilité.. Il  fc  croit  bien-^dfanty  parce 
quil  a  paffe  quelque  temps  à  la  Cour. 

Bien-dtSant^  fe  dit  quelquefois  par 
oppofition  à  médifant.  Il  fut  tou^ 
jours  bien-difant  dans  lafociété.^ 

BIEN-ÊTRE  ;  fabftantif  mafculin. 


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44  B;IE 

,  £ut' d'une  perCotme^ui^joait^d'ane 
fitbilftaiice  airée^  c^unmode.  Xktte 

.  affaire  Juif  rocum  un  ^MZ'-^tre^fu'il 
n'eQjtrok  fat. 

BIENEAICTÉUR  ,  TRICE^  iiibf- 
tanfi£.  Qad  a  iait  iquelque  grâce  , 

«  ^içl()ae  bien  ,  xjueUjue  a^anuge  à 
quelque  ^ecionnfi.  Ce  Pjùncc  fut 
toujours  JeMenfkicUwr  de  utu  mai- 
fou.  Cette  Dame  <fi  iuiicnfaiclrice 
despauvnu 

Les  «lew  premières  ffUabes  Xbnc 
luo^^ennes^ia  vroi^ème  eftlot^ue 
AU  BiaÇcuUn ,  2c  bcève  au  fiéminin  y 
<qui  a  une  quatrième  fyllabe  uès- 
irève. 

Xer  final  fe  iait  ïenûr  en -toute 
circonftance. 

\\  iaudroit  iuf^riiiier  ie^^  maf- 1 
culin,  clianger  le-decnierdu-fémi-l 
nin^M  s^  &  icrire  biejfaïuur^^  iien-) 
•fakrtji.  Vof^a,  ORTttOGRAP»*.       ' 

'BIENFAISANCE  i  fiibftamif  féminin,  j 
Inclination  à  faire  <ln  bien  aux  au- 
<reis.  Onju  uubMlMoge^defabien' 
^faifant^r  I 
•Latpvemi^re  i)41abe  eft  moyen-'; 
Be>>la.fecQntle  très^brève^ia  tcoifiè-, 
nie  longue  ,  &  la  quatrième  4rès-i 
brève,                                               * 
ilfuidcdic^hauiger  ai  en  ^^  de  s 
€n  If  ,  le^-en  s  ^  tk^rite,id';^pnès  la. 
prtm^nciarion  r^  4fie^f€^(moe.  Vqjez 
•Ortho&rajwe^ 

3IENEAiSANTvAJ^T£;a<^-e&f,'Qui 
a  de  Uinciinarionà  'faire  du  bien 
âux^tttce^  C'éfi-unPrifKC  bienfait 
font  yti/èt  D^me  bienfaifante. 

La  première  (yllabe-eft  moycnney 

;    ia  iêcofià^  n^'brève  >  bi  riKniiètne 

longue,  ^  ia quatrième xiu  fi^mi^ 

^n  «:ès4)jiève.  , 

Le  pluciôl-ie  £3rme\en  char\geant 

k  t  iinafl  du  lit^golier  en  4iax^  qai 

iuit  la  rè^le  [géli^ab  ^s  pluriels. 

^5î>^4alettrB^, 

Ceta%âî£{âe  dostpas^r^obè- 


*1E 

ce»ent|>récéder  leiubftansif^H^uel 
il  fe  rapporte.  On  ne  dira  fgûs>une 
Mct^m/uau-ame ,  txMs-uuc  ame^Herl- 
faifanu*       * 

11  faudroit  changer  ai  en<.  Je  s 
en  :{  4  &  icriie  ,  -d^pr^sda  fn:onpn«> 
dation  ,  bienfe^ant.   Voyiez  Oa* 

THOeRlAPHB. 

BIENFAIT^  fubflamtif.mafculin.it/tf- 
nus.  Don»  faveur .vgta;ce.^ plaifir , 
'bon  o£ce«  'On  ta  ^wmblé  ue  bien-' 
faits  à  la  Cour.  Je  n*4>ublicrai  ,f^  ce 
'bienfait^ 

On  dit  proverbialement  >,  qu*un 
iicnfait  n'eft,  jamais  perdu  y  ^fpVLt 
dire  ,  que  <}uelle  que  foit  la  f  er« 
ibnne  i  qui  Ion  fiiit <du bien  ,  elle 
peut  fe  trouver  dans  le  casd'eft  té-> 
ntioigner  ia  reconnoiflance* 

On  dit  auffi^proverbMlemei^  Se 
figucément,  -que  ies  nn^ures  s^cri-' 
venijùrr^ùramy  &  Jes  Jncnfain^fur 
t  argile  ;  pour  dire ,  ^u  on  fe  -fou* 
vient  toujours  -des  unes.,  ^  que  les 
autres  s'oublient  aifément.    ,    \ 

La  premièce-fyllabe  eft  mqyennej 
£c  la  leconcle  longue*.  -. 

BIÉNHEURÉ-^  vieui:  root  qui  %Di- 
fioit  autrefois  tbienheureux* 

BIENHEUREUX^  EÛSE^^adleûif- 
Félix.  Fortuné  ^  très-Jbeurenx  »  ex- 
rrçmement  lieuieux.  JIJç^it4*un 
.etatJdenheureu».  C^efiuRej^e^f^nnc 
bienheureuft^ 

Quand  cet  adjeâif  ^  employé 
avec  un  verbe ,  il  i«  -diviie  en  deux 
onotsféparés  l'un  de  l'autre^ «co^ime 
4ans  xerce ^hraie  :  cette, femi^  eji 
Jûen  heurtufk  de  n  avoir  pas  été  ^on^ 
nue.  Le  mot^A^  eft  ^ilors employé 
adverbialement. 

BbenreURtCux  ,  tendît;,  en  Xhcol(^ie» 
«pour  déii^er  cerne  oui  jouirent 
d'nne  béatitude  étemelle.  Jus -ornes 
bienheureiffrs^ 

.BkENnicuJiizux^  yen^ptoie-auffi  Xubf» 
tantivemenc  dans  ce  de.soiec  ietu« 


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ÉIB 

•  tl  tfl  .parmi  fer  Henkeureux.  \ 
JBieK»ÊVT<:«ux  j  fe  dit  enctrre^dans  le! 
-    i^n^  de  béatifié ,  pour  défigner  ceux; 

4  <jBi  l^figlife  décerne  un  culte  ,1 
mais  fubordonné  d  celui  qu'elle 
rend  aux  Saints  canonif es. 

«EN  LOIN.  Vvyr{  Lom. 

-BIENNAC  i  nom  propre.  Bourg  de- 
France ,  dans  rAngoumpis  ,  ^our: 
près  de  Rbchecouart. 

'BIENNAL ,  ALE }  adjeftif.  Qui  dure! 
•deœc  ans.  On  lui  u  accordé  un  fri-l 
yUège  Hcnnul.  Dts  lettres  bUrmalcs  : 
La  première  fyllabe  éft  brève  ,  la! 
féconde  -moyenne ,  &  la  troisième 
encore  ^au'fingulter  mdculin  ;  maisi 
celle-ci  devient  longue  au  pluriel 
&^u  féminin ,  qui  a  une  quatriè- 
iwe  fylhbe  très-t?rève. 

Le  phiâél  duitraîbulin  fe  fotme 
en  changeant  al  en  aux ,  dont  le  x 

Ïrend  le  fon  du*:;;  devant  unevoyeU 
5  ,  en  fuivant  la  règle  générale 

•  donnée  ci-après.  Vcyçi^  la  lettre  S. 

Cet*adjiôclfcif  ne  doit  pas  réguliè- 
temem  précéder  le  futftantrf  au- 

-  ^«el'ilie  -rapporte.  On  lie  dira  pas 
un  biennal  office  ,  mais  un  office 
iiemàl. 

•BIENNE  j nom  prt>pre.  Ville  de  Suîfle, 
for  tm  lac  de  même  irom ,  «c  fur 
les  frontièTes  du  canton  de3erne. 
-L^EvèquedeBâle  y  exerce  quelques 
'droits  ,  &  y  perçoit  quelques  re- 
pentis j  du  refte  cette  ville  fe  ^ou- 
»vemeien  Répttbfliqtie  par  fes  propres 

.  iok. 

MENNUS  ;  nom  propre.  Ceft,,  félon 
Etienne 'le 'Géographe,  une  ancien- 
Tievilk  de  Tîle  de  Crète. 

ÉIEN  QUE  ;  conjondion  qui  régit 
le  fu^onûif  5  &  qui  fignifc  encore 
que  y  quoique,  ^ien  que  cetu  action 
^ait/ait  remarquer.  Bien  quilfaffe 
fie  mois  de  Vannée  à  la  campagne , 
il  ne  latffe  pas  que  de  faire  une  di* 

.    I^nftconjidérabk^ 


BIE  4-, 

BIENSÉANCE  j  fubftantîf  Féminin. 
Decentia.  Convenance  des  difcour^ 
des  aidions^  dans  les  rapports  qu'ils 
ont  â  rage  ,  au  fexe ,  â  la  qualité 
des  petfonnes  ,  ou  aux  temps  ,  aux 
lieux,  aux  ufages^  &c.  Il ne^ écarte 
jamais  des  loix  de  la  bienje^nce. 

BiEKsi-ANCfi  y  fe  dit  pour  utilité  , 
xomuiodité  ,  avantage.  Ce  jardèn 
ejlàfa  bicnféance. 

On  dit ,  pojféder  une  choje ,  ^en 


i 


//  nejeroit  pas  bienféant  de  partir 
fans  dire  -adieu.    'Efi-ce  une  conduite 
hienjeante  de  fréquenter  unejfamillc 
compagnie  1 

La  première  lyflabe  eft  moyenne, 
la  féconde  brève ,  la  troifième  lon- 
gue ,  &  la  quatrième  du  fénunin 
très- brève. 


fi 


non. 


BIENTTN  A  j  nom  propre.  Boui^  & 
Château  dltalie  ,  .en  Tofcane ,  â 
un  mille  du  lac  de  même  nom^  fur 
le  territoire  de  Pife. 

BIENVEIGNER  y  vieux  mot. qui  fi- 
gnifioit  autrefois  loper  ,  féliciter. 

BIENVEILLANCE  j  fubftantif  fé- 
minin. Benevolentia.  Inclination^ 
intention  aïFeftueufe  ,  difpofition 
favorable  envers  quelqu'un.  Jls*eji 
concilié  la  bienveillance  de  la  Reine. 


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.4^  B^E 

Elle  capdyor  la  iienvùll<ytf€  dit  Mt- 
nijlrc. 

Ce  mot  ne  doit  fe  dire  gue  du 
fupérieur  envers  l'inférieur. 

Bienveillance  ,  s  eft  ditautrefois,en 
Angleterre  y  d'un  impôt  volontaire, 
ou  d'un  préfent  que  les  peuples  fai- 
foient  au  Prince.  C'eft  ce  qu'on  ap 
pelle  en  France  ^o/i  gratuit* 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
moyennes ,  la  troidème  eft  longue, 
&  la  quatrième  très-brève. 

Il  faudroit  donner  Taccerit  grave 
au  fécond  c  ,  fupprimer  un  /  qui  eft 

'  oifif ,  fahre  précéder  le  fécond  i  de 
l'autre  /  ,  changer  le  c  en  j ,  & 
écrire  ,  d'après  la   prononciation  ^ 

*itf/ZV^/w/2C^.VoyezORTHOGRAPHE. 

BIENVE:LLANT,.ANT£>i  âdjedif. 
Bcntvolus  ,  tf  ,  utru  Qui  a  de  la  bien- 
*     veillance.  Çcjt  une  Dame  bienveil- 
lante. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
movennes ,  la  troifième  eft  longue , 
êc  la  quatrième  du  féminin  très- 
brève.     ^  ;  ^ 

Le  pluriel  dii  mafculin  fe  forme 
''     en  changeant  le  t  final  du  fingi^lier. 
en  un  j  ,  qui  fuit  la  règle  générale 
des  pluriels,  f^oye^  la  lettre  5. 

Cet  adjeftif  ne  doit  pas  réguliè- 
rement précéder  le  fubftanrif  auquel 
il  fe  rapporte.    On  hé  dira  pas  un 
bienveillant  Prince ,  mais  un  Prince, 
'      bienveillant.  .  . 

BIENVENU,  UEjadjeaif.  Qui  eft 
reçu  de  bon  cœur.  Cette  dcmoifelle 
ejl  bienvenue  dans  lesjociàés. 

Ce  mot  s'emploie  auffi  fubftar-J 
trvement.  Soye^  les  bienvenus  »  le^ 
Bienvenues.' 

La  première  fyllabe  eft  moyenne, 
la  féconde  très  brève  ,  &  la  troi- 
fième brève  au  fm^ulier  mafculin  ; 
mais  celle-ci  eft  longue  au  pluriel 
te  au  féminin. 
Ce  mot  employé    comme   ad- 


feAif,  ne  dpic  pas  ygalièrefDetHL 
précéder  le  fubftantif  auquel  il^ 
rapporte.  On  ne  dira  pas  un  bièn^^ 
venu  Mujicien  ^  mais  un  Mujiçien. 
bienvenu. 

BIENVENUE  -,  fubftantif  féminin. 
Heureufe  arrivée.  Il  ne  fe  dit  pton- 

'  prement  que  de  la  première  fois 
qu'on  arrive  dans  un  endroit ,  ou 
qu'on  eft  reçu  dans  quelque  Corps» 
à  çAufe  de  Tufage  dans  lequel  on  eft 
de  payer  quelque  droit  en  entrant, 
ou  de  donner  un  repas  à  ceux  qui 
font  de  ce  Corps.  U  refufe  de  payer 
le  repas  de  fa  bienvenue.  \ 

BIENVOULU,  UEi  Foy^i  Vou* 

LU. 

BIERJBAN  i  vieux  mot  qui  s'eft.  dît 
autrefois  du  droit  qu'on  payoit  pour 
vendre  de  la  bière  en  gros  ou  en  dé« 
tail. 

BIÈRE  ;  fubftantif  féminin.  Cerevjfia^ 
Liqueur  ou  boiiTon  fpiritueufe, 
qu  on  peut  faire  avec  toutes  1# 
graines  farineufesj  mais  pour  la- 
^  quelle  on  préfère  communément 
1  orge  2  c^eft ,  à  proprement  p^ii^er, 
un  vin.de  grain. 

Les  farines  de  toutes  les  graines , 
extraites  par  une  fuffifante  quantité 
d^eau ,  &  abandonnées  à  elles  piê- 
mes  au  degré  de  chaleur  prppre  i 
la  fermentation  fpirirueufe,  lubif- 

.  fent  naturellement, cette  fern>ep ta- 
tion ,  &  fe  changent  en  liqueur  vi- 
neule.  Mais  comme  toutes  ces  ma- 
tières rendent  Teaù  mucilagineufe 
&  coUnte,  la  fermentation  ne  peut 
fe  faire. que  lentement  &  imparfai- 
tement, dans  une. pareille  liqueur. 
D'un  autie  côté  ,  Ç\  l'on  diminuoic 
aftez  la  quantité  de  la  matière  fari- 
neufe  ,  pour  que  fon  extraârioi^  oa 
fa  décodion  eût  un  degré  de.  flui- 
dité convenable,  cette  liqueur  fe 
trouve  rcit  chargée  d'une  fi  pçrito 
quantitéde  matière  fermentefcible. 


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BIE 

^ne  la  bière  ou  vin  de  grain  qui  en 
rélulteroit ,  feroit  fans  force,  & 
auroit  à  peine  de  la  faveur. 

On  a  trouvé  le  moyen  de  remé- 
dier très- bien  à  ces  inconvéniens , 
par  des  préparations  préliminaires 
qu'on  fait  fuHr  au  grain. 

Ces  préparations  confident  à,  le 
faire  d  abord  tremper  dans  de  l'eau 
froide ,  pour  qu'il  s'en  imbibe  ,  & 
qu'il  fe  renfle  jufqu'â  un  certain 

rlint  ;  après  cela ,  on  Tétend  en  tas 
un  degré  de  chaleur  convenable , 
à  l'aide  dekquelle ,  &  de  celle  de 
rhumiditoRui  Ta  imbibé ,  le  germe 
commence  a  fe  développer  ;  on  ar- 
rête cette  germination  auflitôt  que 
le  germe  commence  â  fe  montrer  ; 
ce  qui  fe  fait  par  une  prompte  def- 
fication.  Pour  accélérer  cette  deflî- 
cation  &  la  rendre  plus  complette , 
oir  torréfie  légèrement  le  grain ,  en 
le  faifant  couler  dans  un  canal  in- 
cliné ôcéchzuffé  à  un  degré  conve- 
nable. 

Cette  germination  &  cette  légère 
torréfaction  >  changent  beaucoup  la 
nanire  de  ia  matière  mucilagineùfe 
fermentefcible  du  gtaîh.  La  germi- 
nation atténue  confidérablemetit  , 
&  détruit ,  en  quelque  forte  tota- 
lement ,  la  vifcofité  du  mucilage  j 
&  cela ,  lorfqu'elle  n'eft  pas  portée 
trop  loin ,  fans  lui  rien  oter  de  fa 
dilpofitioft  à  fermenter  :  au  con- 
traire y  elle  le  change  en  un  fuc  un 
peu  fucré ,  comme  il  eft  aifé  de  s'en 
affurer  en  mâchant  des  graines  qui 
commencent  à  germer.  La  légère 
tprréfaâion  contribue  aufli,  pour 
fa  part ,  â  atténuer  la  matière  mu~ 
cimgineuie  fermentefcible  du  erain. 
Lors  donc  qu'il  a  reçûmes  prépara- 
tion;5 ,  il  eft  en  état  d'être  mouhi  ^ 
&  d'imprégner  l'eau  de  beaucoup 
de  fa  fubftance  >  fans  la  réduire  en 
coU^  6c  loi  communiquer  de  vif-. 


BIÈ  4^ 

cofité.  Ce  grain,  aînfi  préparé,  fe 
nomme  Malt.  On  broie  cfonc  en- 
fuite  le  malt  j  on  en  tire  route  la 
fubftance  difloluble  dans  l'eau  & 
fermentefcible,  à  l'aide  de  l'eau 
chaude  :  on  évapore  cette  ex ti  ac- 
tion ,  en  la  faifant  bouillir  dans  des 
chaudières  jufqu'à  un  degré  conve- 
nablej  &  on  y  met  quelque  plante, 
d'une  amertume  agréable  ,  comme 
le  houblon ,  pour  rehaufler  la  fa- 
veur de  la  bière,  &  la  rendre  ca- 
pable de  fe  conferver  plus  long- 
temps. Enfin  on  met  certe  liqueur 
dans  des  tonneaux ,  pour  jta  laiflec 
fermenter  d'elle-même.  C'eft  iâC 
nature  qui  fait  le  refte  de  l'ouvrage  ; 
il  ne  faut  que  l'aider  par  les  autte« 
conditions  les  plus  favorables  à  U 

•  fermentation  fpiritueufc..^ 

On  appelle  Bière  de  Mars  ^  la 
bière  braflTée  pendant  le  ^ois  .d«r 
Mars  i  &  double  Bière ,  k  bière  qui 

^   eft  plus  forte  que  l'autre. 

On  dit  proverbialement ,  d'ua 
mauvais  ouvrage  de  Peinture,  qu'il 
eji  bon  pour  une  Ea/eigne  k  bière.    .  - 

BIÈRE;  fubftantif  féminin.  Feretrunti 
Cercueil ,  coffre  de  bois  où  Toa 
enferme  une  perfonne  morte  pour 
l'inhumer.  On  vient  de  le  mettre 
dans  la  bière. 

La  première  fyllabe  eft  longue  » 
&  la  féconde  très-brève. 

BIERNE  ;  nom  propre.  Bourg  de 
France,  en  Anjou,  environ  à  deux 
lieues ,  eft-fud-eft ,  de  Château- 
Gontier. 

BIERVLIET  ;  nom  propre.  Port  & 
fortereffe  d'une  île  de  Hollande  ^ 
près  de  l'ÉcIufe.  C'eft-Ià  où  mou- 
rut, en  ij 97»  Guillaume  fieuke- 
lings-,  qui ,  le  premier ,  trouva  le 
moyen  de  faler  les  harengs  en  ton- 
neaux. 

BIES-BOS  ;  nom  propre.  Contrée  de 
la  HoUande  méridionale  a.  qui  fos^ 


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4S  BIE 

fubmergéeentre  Dordreckr  ficGer- 
truydemberg  en  1 4 1 1 .  De  fbixante- 
ilo.uze  Villag/es  ccpandus  fur  cette 
contrée ,  on  parvint  à  en  rétablir 
cinquante-un,  après  que  les  eaux 
de  la  mer  fe  furent  retirées  ^  mais 
les  autres^  relièrent  fubmergés.   Ce 
malheur  fit  périr  plus  de  cent  mille 
perfonnes. 
BIETALA  ;   nom  propre.    Ville  & 
forterefle  de  la  grande  Tartarie , 
fur  les  frontières  du  Royaume  de 
Barantola.  Ceft  ou  réfide  le  Grand- 
JLama,  autrement  le  Pontife  des 
Tartares. 
BlETIGKHElMi  nom  propre.  Petite 
ville  &  château  d'Allemagne ,  fur 
'   l'Ens,  dans  le  Duché  de  wirtem- 
berg.  Il  y  a  fur  fon  territoire  du 
vin ,  des  fruits  »  du  poiflbn^  &c  du 
:  gibier  en  abondance. 
BliXJLE  y  nom  propre.    Bourg   & 
-.  Comté  de  France  ,  en  Querci,  fur 
'  TAveirou ,'  à  trois  lieues  &c  demie , 

nord-eft,  de  Montauban« 
BIÈVRE  'y  fubftantif  mafculin.  Foyci 

Castor  ;.  c*eft  la  même  chofe. 
fiièYRB  >  eft  aufli  le  nom  d*un  oifeaû 
aquatique  ^  dont  la  eroffeur  appro- 
che de  celle  del'oie  iauvage  ;  les  plu- 
mes de  fon  dos  font  de  couleur  de 
cendre  ,  &  celles  du  ventre  de  cou- 
leur blanche;  U  fe  tieiu  fur  les  étanes 
&  les  rivières,  où  il  fe  nourrit  de 
poiflott.  II  fait  fon  nid  fur  les  arbres 
&  parmi  les  roclier$.  On  n'eftime 
pas  fa  chair. 
PlÈVRÇS  ;  nom  ptopte.  Bevcra.  Pe- 
tite rivière  de  lîle  de  France ,  qui 
a  fa  fource  près  du. parc  de  Verfail- 
les>  &  fon  embouchure  dans  la 
Seine ,  au-defliisale.Paris  »  après  un 
cours  de  cinq  oxifix  lieues.,  &  après 
avoir  pri?  le  nom  de  rivière  des 
Gobehns  au-deflTous  de  Gentilly ,  à 
caqfe  qoe  fes  eaox  fervent  aux  belles 
peintures. d ecatlate delà  Jyfanufiiç- 
0^ç  d$$  Gobeliq^ 


BIF 

iBIEZ  ;  fubftantif  mafculia.  Gaoalqoi 
conduit  les  eaux  fur  la  roue  d^ 
moulin.  Il  faut  réparer  ce  bic\» 

On  donne  le  nom  dWrière-iie^^ 
aux  canaux  qui  font  au-delà  du  biez 
en  remonunt. 
'BlFERNOj  nom  propre.  Riviète 
d'Italie ,  au  Royaume  de  Naples. 
Elle  a  fa  fource  dans  rApepnia ,  au 
Comté  de  Molifle ,  fie  ton  embou- 
chure dans  le  golfe  de  Venife  >  près 
de  Termini. 
BIFFAGE  y  vieux  mot  qui  fe  dilbît 
autrefois  des  comptes  >  fie  figmâoic 
examen.  *|fi 

BIFFÉ,  JËEi  adjedif  ôc  partiâpe  pafllf* 

F^Qyc^  Biffer. 
BIFFER  j  verbe  aûif  de  la  première 
conjugaifon  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Uelere*  Rayer  ic 
effacer  une  écriture*.  On  a  ordonné 
que  le  prifonnierferoit  ^û'g^*  &  ^uc 
fon  écroufero'u  rayé  &  hffé. 

Ce  mot  n  a  guères  d  ufage  qa^aa 
Palais. 

La  première  fyllabe  eft  brève  ; 
fie  la  leconde  eft  longue  t>a  brèye^ 
comme  nous  Texpliquons  au  Qiot 
.  Vbrbb  ^  avec  U  coojugailba  fie.  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

U  faudroit  fupprimer  un  f  qui 
eft  oifif ,  5c  écrire ,  d  après  la  pro- 
nonciation, bifer.  Voyez  OaxHO* 

GRAPHE. 

BIFURCATIONj  fubftantif  féminin, 
5c  terme  d' Anatomie.  Il  fe  dit  d  une 
partie  qui  fourche  ôi:  fe  divife  en 
deux  branches.  La  bifurcation  de 
l* Aorte. 

BiFORCATiON,  féditauffi  eu  parKmt 
des  végéuux.  La  bifurcation  de  la 
princivaly^açine  de  la  première  bran-* 
che  d  un  arhre^ 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  moyenne,  la  troifièmo 
lÔQ^ue^  la ^u^çnie. brève»  fiçla 

cinquième 


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BIG 

cuiqiiîème  encore  au  Gnç^ét  ; 
mais  celle-ci  eft  longue  au  pluriel. 
Remarquez  que  la  rermmaifon 
hn  de  ce  mot,  n'eft  qu'une  diphton- 
gue en  profe ,  &  qu'elle  fait  deux 
lyllabes  en  f)ocfie. 

11  faudroit  changer  le  c  en  *,.  le 
ren  j,  &  écrire  bijurkqfion.  Voyez 
Orthograph*. 

BIGAME^  adjeâif  des  deux  genres. 
Teifme  de  iurifprudence*,  qui  dé- 
signe une  perfonne  mariée  a  deux 
autres  en  mcme-temps.  La  perfonne 
bigame,  dans  ce  fens ,  eft.  coupable 
-d'un  crime  qui  faifoit  noter  d  infa- 
mie chez  les  Romains,  &  qu'on 
puniflbit  autrefois  de  mort  dans  le 
koyaame.  Aujourdliui  les  bigames 
fo{it  ordinairement  condamnés  , 
parmi  nous ,  à  Tamendehonorable , 
au-  carcan  &  aux  galères ,  fi  ce  font 
des  hommes  ;  &  au  banniflemem:  > 
fi  ce  font  des  femmes. 

Bigame  ,  fe  dit  aufii ,  en  Droit  Canoni- 
que ,  des  perfonnes  qui  ont  été  ma- 
riées deux  fois  légitimement.  Les 
hommes  bigames,  dans  ce  fens,  font 
irréguliers ,  &  ne  peuvent  être  pro- 
mus aux  Ordres  facrés  fans  difpenfe> 
félon  la  difcipline  confiante  de  !'£- 
glife. 

Les  Canoniftes  ont  encore  qua- 
lifié de  tissâmes  les  niaris  des  veu- 
ves ,  des  fimmes^  publiques  &  des 
femmes  répudiées, 

fiiGAMB ,  s'emploie  auiE  Aibftantive- 
ment.  La  peine  des  bigames  eft  laijféc 
à  l'arbitrage  du  Juge. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  la 
féconde  longue ,  &  la  croifième 
très^brève. 

Ce  mot  employé  cothme  adjec- 
tif,  ne  doit  pas  régulièrement  pré» 
céder  le  fubftantif  auquel  il  fe  rap- 
porte. On  ne  dira  pas  une  bigame 
femme  y  mais  une  femme  bigame. 

BIGAMIE  'j  fubftantif  fémttnuu  Cri- 
Tomc  ir. 


BIG  4^ 

•me  d'une  perfonne  Tnariée  en  même- 

temps  à  deux  autres  //  eft  accufé  de 

bigamie.  Voyez  Bigame. 
BiGAMiB ,  fe  dit  iTufli ,  en  Droit  Ca* 

nonique,  de  deux  mariages  légiti- 
mes contraftés  fuccefiîvement  par 

la  même  perfonne. 
Les  Canoniftes  q 

bigamie  de  réelle  ^  \ 

bigamie  interprétativi 

d  un  homme  qui  a  ép< 

ou  une  fille  dont  la 

notoiremem  perdue. 

Les  deux  premières  fyllàbes  fonc 

brèves ,  la  noifième  eft  lorigue. 
BIGARADE  i    fubftantif    féminin. 

Fruit  du  bigaradier,  qui  eft  une  ef- 

f>èce  d'orange  aigre ,  lur  la  peau  de 
aquelle  on  voit  plusieurs  pointes  & 
excràiftànc6s.  //  ainie  les  bigara* 
des. 
jBIGARADIERi  fubftantif  mafcuïin, 
Efpèce  d'oranger  qui  produit  \e% 
bigarades.  Il  fe  cultive  comme  les 
autres  orangers. 
BK5ARKÉ ,  É^  j  adjeûif  &  par^ticipe 

paflif.  f^(^^'K  BïGARRER. 

BiQARRé,  fe  dit,  en  termes  de  )'Àrt 

héraldique,  des  pièces  de  diverfc^ 

coulemrs. 

RawcRolies,  en  Picardie,  dp 

gueules  au  papillon  d'argent  nii- 

taillé  &  bigarré  defable. 
:  BIGARREAU  y  fubftantif  mafculin. 

Truit  rouge ,  blanc  &  doucereuse , 

ûvti  eft  du  genre  des  cerifes.  Il  a  U 

figure  des  gniries  ;  mais  fa  chair 

eft    plus    ferme    &   de   meilleur 

goût. 
Lés 

l^nalyl 

.  flegme 

eflentic 

tifs ,  n 

l'âcreri 

font  b 


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yp^ 


BIG 


Les.  deux  premières  fyllabes  fo^nt 
brèves  >  &  la.  troifîème  eA  Ion* 
gue.. 

Le  j:  final ,  quiforme  le  pluriel , 

{>rendle  fon  du  ;j  devant  une  voyeU 
e  ^  en  fuivant  néanmoins  la  règle 
générale  donnée,  ci-après.  f^oy{i:(^^lz 
letrre.»S* 

il  faudroit  fupprimer  un.r.  &  Ye 
qui  font  oififs ,  de  écrire ,  d'après  la 
prononciation ,  bigarau.  Voyez.  Ok- 

THOGRAPHE. 

BIGARREAUTIER  i/ubftantif  maf- 
calin.<  Sorte  de  ceriHer  qui  prpduit 
'  des.bigjirreaux.  Ce  bigarreautut^xjl 
urp  bei  arbre» 

BIGARRER  j;  verbe  aftif  de  la  pre- 
mière conjugaifon,.  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.,  DiverXîiîer 
de  couleurs  qui  tranchent  ou  qui 
vont  matenfemble.  Il  a  bigarra  fes 
appartemens. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  >.&  la  troifièmeeft  longue.ou 
brève,,  comme  nous .  l'expliquons 
aut  mot  Veî^b  ,  avee.la  oonjagai-^ 
ion  &  la  quantité ,  profodique  des 
autres  temps* 
'  Obfetvez     cependanr  que   les 

*  temps  ou  perfonnes ,  qutfe  termi- 
nent par  un  e  féminin ,  ont  leur  pé- 
nultième fyllabe  longue.  Dans,  je 
bigarre,  y^  la  fyllabe.  gar  eft  lon- 

Il  faudroit  fiipprifarer  un  des  pre- 
miers r.  qui  eft  oifif,    èc  écrue,. 
d'après  la  prononciation,  higfvrcr. 
Voyez  Orthographe. 
BIGARRURE  ;.  fubftantif  féminin. 
Diverflté  de  •  couleurs  tranchantes  , 
\ôvi  <pii  yont  mal  enfemble.  Tout\e(t 
'  bigarrure  dans  cet  ameublements 
Bigarrures  ,.  fe  dîc^  en  termes.de 

*  Eauconnerie  ,Vdèt  différentes  cour 
leurs  qoiyfont'  fiir  le  pennage  d  tm 
oiféau  deproie^^  ^. <U»i  k  rendent 

'  bigarré..      '     ' 


BI:G 

*  Voyé\  VARiixi ,  pour  lès  difô-- 

rences  relatives  qui  en.diflinguent 

Bigarrure,  &c.. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 

brèves  j  la  troifième  eft  longue ,  & 

la  quatrième  très-brève. 
jBlGAT;  fubftanrif  mafculin.    Nom 

d'une  ancienne  monnoie  d'argent 
\     Aç%  Romains,  fur  laquelle  ctoit^ 

repréfenté  un  char  tiré  par  ,deuxr 
!     chevaux.    Elle,  pouvoit  valoir  dix, 

•  fous  de  notre  monnoie. 

BIGÉ  ;   fubftanrif  mafculini  Bijuga^ 
^     Char  dont  fe  fervoient  les   Ro- 
mains-,! fie  qui  étoit  tiré  par  deux, 
chevaux  unis  fous  un  même  joug ,. 
d'où  lui. vint  fon  nom.. 
-BIGEN  j  nom  propre.  Ville  &  Royau- 
;     me  du  Japon >  dans  ^a  prefqu  4le  de 
\     Ntphon,à  quatre-vingt  mille  pas X 

de  Méaco.. 
jBlGLE;    adjeétif  des-  deux  genres. 
Louclie,  qui  a  un  œil  ou  les  deux. 

*  yeux  tournés  en  dedans. .  ElleferoitX 
jolie  y  Ji  elle  nUtoit  pas.  bigle^ 

Bigle  ,.  s'emploie  auffi  fimftantiver^ 
ment.  C*  étoit.  un  fin  bigle. 

La  première  fyllabe  eft  longue  t 
^     &  la  féconde'  trèîS-brève. 
BIGLÉ;  p^articipe.  paf&f^  inclinable. « 

Foye\  Bigler. 
*BIGLER  ;, verbe  neutre  de  la  premières  ^ 
conjugaifon,  lequel   fe.  conjugue 
comme  chanter.  Difi^is.  oculis  af^ 
picere.  R'ëgardëc  en  bigle.  //  m  fau- 
droit pas  qur  cette  femme  biglât. 

Les  remps  compofés  de  ce  verbe  fe 
conjuguent  av^cVauxiliaire  Avoir. 
^  '  IlMuroitifiglé  y .  &c. 

La  prei^iièce  fyllabe  eft  brèv« , 
fie  la  féconde  eft'  longue  ou  brève  , 
comme  nous  '  l'expliquons  au  mot 
VeÀbb  ,  avec  la  conjugaifon  fie 
la  quantité  profodique  dssr  autres 
temps. 

Qbfervez:  cependant  que  les 
temps  ou  perfonnes ,  qui  fe  termir^ 


if. 


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fil  G" 

*nent  par  un  c  fémmin  ,  ont  leur 
pénultième  fyllâbe  longue.  Dans 
Je  bigk  .,  la  fylIabe  bi  eft  lon- 
gue. 

BIGNAY  j  nom  propre.  Bourg  de 
JFrance  ,  en  Saintonge ,  à  deux 
lieues,  fud-oueft,  de  Saint- Jean- 
d^Angely. 

BIGNE  j  vieux  mot  qui  s'eft  dft  au- 
trefois  d'une  tumeur  au  front  pro- 
venant d'une  chute  ou  de  quelque 
coup. 

BIGNON;  (le)  nom  propre.  Bourg 
de  f  rance ,  dans  le  Maine ,  environ 
â  trois  lieues  y  fud  -  eft  ,  de  La- 
val. 

BIGNON  ;  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
autrefois  d'un  infiniment  propre 
pour  la  pêche. 

BIGONZÔ.;  fubftantif  mafculin.  Me- 
fure  des  liquides ,  ufitce  à  Venife. 
Elle,  contient  environ  foixante-trois 
livres  de  vin^  ô^  cinquante-fix  d'eau- 
de-vie. 

BIGORGNE  ;  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
autrefois  d'une  forte  de  mafliie  ou 
bâton  ferré. 

BIGORNE;  fubftantif  féminin.  Sorte 
d*enclame  dont  le  corps  eft  long  & 
menu ,  &  qui  fert  à  différens  Ou- 
vriers. 

BIGORNÉ ,  ÉE  i  adjedif  &  participe 
pallif.  Fôycr  Bigorner. 

BlGÇRNEAUi  fubftantif  mafcuîin. 
Diminutif.  Petite  bigorne. 

BIGORNER;  verbe  aftrf  de  la  pre- 
mière conjugaison ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Terme  de 
Serruriers ,  Ferblantiers  ,  &c.  Qui 
exprime  Taftion  de  travailler  des 
pièces  fur  la  bigorne.  //  faut  bi- 
gorner Vanneau  de  cette  clef. 

BIGORRE;  (le)  nom  propre.  Con- 
trée de  France ,  en  Gafcogne  ,  entr^ 
l'Armagnac ,  les  monts  nvrénées ,  le 
pays  des  quatre  vallées^e  Nébou- 
zan/l'Aftarac  &  le  Béarn.  Elle  a 


BIG  5^ 

Quinze  lieues  de  longueur,  H  fépt 
ae  largeur,  Tarbes  en  eft  la  ville 
capitale.  .   , 

Les  principales  rivières ,  ^i  ar- 
rofent  le  btgorre  ,  foàt  le  Gàye , 
l'Adour  ôcTArroz.  Les  teCresy;font 
fertiles ett  feigle^  en  orge,  en* juil- 
let ,  &  Ton  y  Recueille  :d'e^ceîféns 
"vins.  Il  iy  nourrit  auffi  quantité 
de  tétail,  &  c'eft  l'objet  principal 
du  commerce  de  ce  pays,     ' , 

BIGOT,  OTEiadjeftif:  Hjrpoçrïte 
qui  contrefait  le  dévot;  eu  ^^i  >* 
Icrupuleufement  attaché  aux  prati- 
*  ques  de  la  Religion,  en  viole  les 
préceptes  eflentiéïs.  Elle  a  V air  bigot. 
Cet  adjeûif  s'emploie  auffi  fubC- 
tantivement.  He  vous  y  fic\pas^. 
cefh  une  bigote. 

Les  deux  fyllabes  font  brèyes  at^ 
fingulier  mafculih;  mais  la  féconde* 
eft  longue  au  pluriel  &  brève  au  fé- 
minin, qui  a  une  troifîème  fyllabe 
très-brève. 

Ce  mot  employé  comme  un  ad* 
jeûif,  ne  doit  pas  régulièrement 
précéder  le  fubftantif  auquel  il  fe 
rapporte.  On  ne  dira  pas  des  bigotes 
manières  y  mais  des  fnanières  bigotes. 

BIGOT;  fubftantif  mafcuîin,  &  ter- 
me de  Marine.  Pièce  de  bois  percée 
de  quelaues  trous  par  lefquels  on 
pafte  le  bâtard  pour  la  compofition 
du  racage. 

Bigot  ,  eft  auffi  le  nom  d'un^  rnefure 
de  liquides,  lamème  que  lefiigonzo* 
^oyq[  ce  mot. 

BIGOTERIE;  fubftantif  féminin.  5i- 
mulatio  pietatis.  Hypocrifie ,  fauïTè 
dévotion ,  fuperftixion.  Ne  vous  Fiei^, 
jamais  avec  gens ^qui  affectent  la  bi- 
goterie. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  la  troifîème  eft  très-brève, 
&  la  quatrième  longue. 

BIGOTIERE  ;    (la)    nom  propre. 
Bourg  de  Frlance ,  dans  le  Maine , 
Gij 


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52  Bit; 

-  i   tfois  lieuçs  ,  fud-  ou^  i  de 

Mayenne.. 
31GOTISME  •   fubftantif  mafculin. 

,  Cacaâère  de  l'hypocdce,  du  faux 
4iévot,  //  ignore  qu  on  remarque  Jhn 

'  i^oil/me. 

,Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves^  la  troifième  eft  longue ,  & 
la  quatrième  très-brève. 

JÏGRfcRJE^  vieux  mot  qui  /îgnifioit 
autrefois  le  lieu  où  1  on  tenoic  les 

,  ruches:  à  miel. 

BIGUBA  j 'nom  propre.    Royaume 

[  d'Àfriaue^  en  Nigritie ,  au  deljus  de 
celui  ae  Guinala.  Les  peuples  de 
ces  deux  Royaumes  font  connus  fous 
le  nom  de  Èiafares*  Ils  font  barba- 
res Se  idolâtres. 

5lGÛÉ,ÉEi  adjeftif  &  participe  paf- 

.    flL,F'oy£l    BlGUEl\. 

BIGUER  j  verbe  aftif  de  Ja  première 
conjugaifon  ,  lequel  fe  conjugue 
.  comme  chanter.  Permutare.  Terme 
de  jeu,  qui  exprime  Yz&don  de 
chaj}ger ,  de  troquer  une  carte.  // 
voulait  biguer  te  valet  de  cœur. 

On  dit  aufli;,  biguer  un  cheval  ; 
pour  dire,  le  troquer  l^ut  à  but,  le 
changer  de!  la  main  à  la  main. 

La  première  fvllabe  eft  brève, 
^  la  féconde  eft  longue  ou  brève , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Vbrbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des  ai^cres 
.   cempsk 

Obfervez  cependant  que  les  temps 
ou  perfonnes ,  qui  fe  terminent  par 
un  e  féminin ,  ont  leur  pénultième 
fyllabe  Ipneue.  Dans  je  bigue^hiCyl- 
.  kbe  bi  eft  longue. 
QIGIjES  \  fubftantif  féminin  pluriel , 
&  terme  de  marine.    On  appelle 
aind  de   grolTes  &  longues  pièces 
de;  bois^que  Ton  paffe  dans  ït%  fa- 
bords  des  vaifteaux,  pour  les  foule- 
.  %&t  oa  les,  coucher. 

On.  dpoiie  le  nxeme  nom  ^uiç 


BIH 

pièces  de  bois,  çpi  foutiennent  des^ 
machines  pour  mater. 

BIHACZ  ;  n^m  propre.  Ville  de 
Croatie,  fituée  dans  une  île  que 
forme  la  rivière  dUnna.  Elle  ap« 
parricnt  aux  Turcs. 

BIHAIj  fubftantif  mafcalin.  Plante 
d'Amérique .  à  fleur  monopétale  en 
cloche  aflcz  fcmblable  à  celle  dU: 
lys.  Cette  fleur  fe  divife  en  deux 
parties  j  qui  renfernunt  des  étami-^ 
nés  auxquelles  fuccède  un  fruit  con- 
tenant trois  femencesxaboteufesi  Le 
bihai ,  dont  on  diftingue  deux  efpè« 
ces ,  n'eft  point  utité  en  Médecine^. 

BlHOR;  nom  propre.  Ville  &  Comte 
de  la  balfe  Hongrie,  entre  la Tran* 
.  dlvanie  ic  les  Cormes  de  Zabolçz , 
de  Krafna,  de  Zarand ,^ dlArad  ^ 
de  TarancaU 

BIHOREAU  j  fubftantif  mafculin,. 
Oifeau  plus  grand  que  t'aierette» 
&  plus  petit  que  le  héron ,  donc  il 
a  le  bec.  Sa  prunelle  eft  noire ,  & 
fes  yeux  font  entourés  d'un  cercle 
rouge.  Il  a  le  plumage  de  la  tête 
&  du  dos  femblable  au  plumage 
des  mêmes  parties  du  vanneau.  Ses 
ailes  &  fa  queue  font  de  couleur 
cendrée  comme  celles  du  héron,  &c 
il  a  les  plumes  du  cou,  du  ytxme  j 
des  cui(res&  dede0bus  la  queue» 
de  couleur  blanche.  Cèr  oifeau,  qui* 
eft  commun  fur  les  cotes  de  Breca* 
gne,  faitfon  nid  parmi  les  rochersé 

BIHRI  ;  nom  propre.  Petite  ville  de 
Perfe,  entre  lipahanSc  Ormus* 

BIJONj  fubftantif  mafculin.  Terme 
de  Pharmacie*  Sorte  de  térébenthi- 
ne qu'on  tire  .fans  incifion  de  di- 
vers arbres ,  comme  le  pin ,  le  fa- 
pin  ,  le  meleze ,  &c.  Elle  a  des  ver- 
tus qui  approchent  de  celles  du. 
baume  blanc  du.Péroi|.  Foye'^  Ti-. 

REBENTHTNE. 

BIJOU  y  fhbflrantif  mafculin.  Sorte 
d'ouvrage  de  prix,  quifiert.à  l'aipur 


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BU     • 

fkmtnty  i  l*afage ,  à  la  pamte  d'u- 
ne Perfanne ,  ou  i  rornement  d'un 

.  cabinet,  d'un  appartement.  Cette 
tabatière  efi  un  joli  bijou.  On  remar- 
que parmi  fes  bijoux  ,  uru  aigrette 
de  diamans  de  la  première  tau. 

On  dit  ordinarement  d'une  jo- 
lie maifon ,  que  €*efi  un  bijou. 
Les  deux  (yllabesTont  brèves  au 

.  ilnguUer;,  mais  la  féconde,  eft  Ion* 
gue  au  pluriel. 

«JOUTERIE  f  fubftantif  féminin. 
Profeflioo  de  quelqu'un  qui  fait 
commerce  de  bijoux.  //  enund  la 
bijouterie. 
.  Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  troifième  eft  très-brève , 
&  la  qtutrième  longue. 

SUOUTIER  i  fubftantif  mafculin- 
Celui  qui  fait  commerce  de  bijoux. 
//  a  vendu /on  diamant  au  Bijoutier. 

Bijoutier  »  fedit,  par  extenuon,  de 
celui  qui  eft  curieux  de  bijoux ,  qui 
les  aime,  qui  les  recherche.  Toutes 

.  le^.  curiofités  quon  remarque  dans 
fon  cabinet.y  prouvent  quil  ejl  un 

S  and  Bijoutier. 
i  fubftantif  mafculin.    Poids  & 

mefure  dont  on  fe  fert  aux  Indes 

Orientales^  fur  la  côte  de  Coro^ 

mandel.   C'eft  la  huitième  partie 

du  Man. 
BIKEND  ;  nom  propre^Ville  d'Afie , 

dans  laïartarie,  au  delà  de  l'Oxus , 

à  une  journée  de  la  ville  de  Bokha- 

ra ,  dont  elle  dépend. 
BIKOUT;  nom  propre.  Ville  d'Afie  ^ 

dans  Tempire  du  Mogol ,  au  fud- 

eft  ^  du  lac  de  Kitai. 
BILAN  «s fubftantif  mafculin.  Livre  où 
'    les  Banquiers  &  Marchands  écrivent 

tout  ce  qu'ils  doivent ,  &  tout  ce 

qui  leur  eft  du.  Il  m* a  communiqué 

fon  bilan. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 

fingulier  mafculin  ;.mais  la  féconde 

eft.  longue^  au.  pluriel*. 


BILBAO  \  nom  propre.  Ville  capitale 
&  port  de  Bifcaie ,  à  l'embouchure 
du  Nervio.  II  s'y  fait  un  commerce 
confidérable ,  &  le  territoire  en  eft 
très-fertile. 
BILBER  ;  nom  propre.  Ville  d'Afie, 
en  Perfe  ,  dans  le  Segeftan,  à  U 
fource  de  la  rivière  d'Imentel. 
BILBILIS  y  nom  propre.  C'eft ,  félon 
Srrabon  j  une  ancienne  ville  de  l'Ef*- 
pagne  Tarragonoife,  dans  la  Celti- 
bérie. 
BILBOQUET  ;  fubftantif  mafculin. 
Petit  inftrument  tourné  &  creufé  par 
les  deux  bouts,  de  telle  manière, 
qu'en  jeirant  en  Tair  une  petite  bal- 
,    le  attachée  à  un  fil  qui  tient  au  bil^ 
boquet ,  elle  puiffe  être  reçue  dans 
l'uji  des  petits  creux.  //  a  perdu  le 
bilboquet  quon  lui  avoit  donné. 
BitBOQUBT ,  fe  dit  du  jeu  même  de 
rinftrument.  Ils  s^amufent  à  jouer  au 
bilboquet. 
Bilboquet  ,  fe  dit  ,   en  termes  de. 
Doreurs^  d'un  inftrument  dont  ces 
Ouvriers  fe  fervent  pour  appliquer 
leur  or. 
Bilboquet  ,  fe  dit,  en  termes  d'Ou^ 
vriers  de  bâtiment ,  des  morceaux 
de  pierre  qui  ne  font  propres  qu'à 
f^ite  di;  moëlon. 
Bilboquet,  fe  dit,  dans  les  mon- 
noies ,  d'un  morceau  de  fer  ovale 
&  alongé  ,   fervant  à  ajufter    les 
flans. 
Bilboquet  ,  fedit,  en  termes  de  Pau- 
miers ,  d'un  inftrument  qui  fert  i 
fraoper  ,   arrondir   &   former  les 
balles. 
Bilboquet  ,  fe   dit,  en  termes  de 
Perruquiers,  d'un  infhument  dont, 
ces  ArtiGins  fe  fervent  pour  frifer 
les  cheveux  deftinés  à  faire  des  per* 
ruques. 
Bilboquet,  fedit,  en  termes  d'Impri- 
meurs ,  de  cenains  petits  ouvrages^ 
i     qui  s'impriment , ,  comme  billets  de 


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j4  BIL' 

mariages»  d'enterremens »  avis  au 
Public  ,&c. 

Bilboquet  ,  fe  dit  d'une  petite  figure 
qui  a  deux  plombs  aux  deux  jambes» 
èc  qui  eft  pofée  de  manière,  que  de 
quelque  façon  qu'on  la  tourne,elle  fe 
trouve  toujours  debout.  C'eft  de-U 
qu'on  dit  proverbialement  de  quel- 
qu'un qui  fe  tient  toujours  debout, 
qailfc  tient  droit  comme  unbUbo- 

-♦  quet. 

On  die  auffi  proverbialement,  fi- 
gurémenc  &  familièrement  de  quel- 
qu'un dont  la  fortune  ne  fouffre 
pas  des  traverfes  qu'on  lui  fufcite , 
qu'i/  fe  trouve  toujours  fur  fes  pieds 
comme  un  bilboquet. 

Bilboquet  ,  yrai  bilboquet^  fe  dit  en- 
core familièrement  &  figurément 
d'un  homme  frivole  &  léger. 

Le^  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifième  eft  moyenne 
au  fin^ulier ,  mais  longue  au  pluriel. 
Il  endroit  changer  qu  en  k  ^ic 
écïXïç  Bilboket.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BILCASj  nom  propre.  Rivière  du 
Pérou  j  dans  l'Amérique  méridio- 
nale. Elle  a  fa  fource  dans  la  Provin- 
ce de  Soras,  Se  fon  embouchure  dans 
la  rivière  de  Maragnon ,  vers  Gua- 
mangas,  dans  l'audience  de  Lima. 

.BILE^  fubftaptif  féminin.  Bilis.  Li- 
queur réfineufe  &  fulfureufe  ,  jau- 
ne ,  amère  au  goût ,  délayée  d'un 
I^eude  férofité ,  &  qui  fe  fépare  dans 
e  foie  pour  fervir  a  la  fécrétion  du 
chyle,  &  à  diflbudte  les  alimens. 
On  diftingue  deux  fortes  de  bi- 
les, l'hépatique  &  la  cyftique:  la 
première  eft  féparée  immédiate- 
ment dans  le  foie  ,  d'où  elle  eft 
rapportée  dans  le  conduit  hépati- 
que :  la  féconde ,  appelée  fiel ,  eft 
pareillement  féparée  dans  le  foie, 
d'où  elle  coule  par  le  conduit  cyf- 
-tique  dans  la  veficule  du  fiel. 


•     BIL 

La  différence  qu'il  y  a  entre  la 
bile  hépatique  &  la  bile  cyftique.,      • 
eft  que  celle-ci  eft  plus  épaifre,d'u« 
ne  couleur  plus  foncée  &  plus  amè- 
re que  l'autre. 

.  Comme  le  caraâère  de  ces  deux 
fortes  de  biles  eft  varié ,  cflles  ont 
auûli  clucune  leurs  propriétés  par^ 
ticulières ,  èc  la  bile  hépatique  a 
bien  moins  d'énergie  que  la  cy- 
ftique, qui  eft  beaucoup  plus  dé- 
terlive.  Une  autre  différence,  c'eft 
que  la  bile  hépatique  coule  conti*- 
nuellement  dans  le  duodénum  ,  Se 
que  la  bile  cyftique  n'y  coule  que 
quand  le  ventricule  eft  rempli. 

L'ufage  de  la  bile  cyftique ,  eft 
d'être  un  .purgatif,  ou  lavement  na- 
turel ,  qui  déterre  la  membrane  ve- 
loutée des  inteftms,  laquelle  eft  l'or- 
gane de  la  fécrétion  du  chyle ,  & 
d'exciter  les  inteftins  à  fe  décharger 
des  excrémens  grodlers. 

Le  chyle  eft  une  liqueur  ttès-vif- 
queufe,  qui  lailfe  en  paffant  beau- 
coup de  lie  tenace  ,  laquelle  en- 
duit tellement  le  velouté  des  in«- 
teftins ,  les  parois  de  leur  cavité  ^ 
les  pores  &  les  orifices  des  vaif- 
feaux  la6tés,que  le  chyle  n'y  paffe 
qu'avec  peine.  Il  faut  donc  que  cette 
mufcofîté  foit  balayée ,  c'eft  à  quoi 
contribue  J|paucoup ,  outre  la  lym- 
phe oui  diinlle  continuellement  des 
glandes  &  du  pancréas  ,  la  bile  acre 
qui  vient  de  la  veficule  du  fiel ,  la- 
quelle par  fa  qualité  lixivielle  Se  fa- 
vonneufe  emporte  cette  mufcofité, 
&  ouvre  les  vaifleaux  ladlés,  &  les 
orifices  des  glandes. 

Comme  la  bile  bien  xonditionnée 
eft  un  remède  fouverain  &  univer- 
fel  pour  les  premières  voies ,  &  fert 
infiniment  a  la  digeftion  des  ali- 
mens, 8c  i  rexpuîfion  des  excré- 
mens groffiersj  fi  elle  pèche  dans 
fa  conftitution  »  fon  mouvement  ou 


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BIL 

fa  quantité  ^  elle,  eft  un  vraipoifon 
pour  le  corps. 

La  bile  cyftique  ne  fe  mêle  point 
ait  chyle  comme  rhépatiqvie^  mais 
fil  forrie  précède  celle  des  alimens 
diilbus  qui  forcent  de  Teftomac , 
Se  elle  leur  prépare,  pour  ainfi  di- 
re ,  le  chemm  j  au  lieu  que  la  bile 
hépatique  fortant  continuellement 
du  canal  cholédoque  ,ie  mêle  aufli 
fans  cefle  aux  alimens  qui  fortent 
de  Teftomac,  à  mefure  qu  ils  font 
digérés. 

On  voit  a  préfent  pourquoi  la 
flaguation  de  la  bile  cyftique  dans 
le  duodénum,  &  la  corruption  qui 
en  eft  la  fuite ,  eft  une  fource  fé- 
conde de  beaucoup  de  maladies,  fur- 
tout  dans  celles  qui  ont  leur  foyer 
dans  les  premières  voies,  comme 
le  Yomiflement,  la  cardialgie,  le 
choiera  morbus,  la  dy  ffenterie ,  l'in- 
flammation du  ventricule  &  des  in- 
teftîns,  &  toutes  les  fièvres  bilieufes. 

La  bile  hépatique  &  la  cyftique 
Bénigne  &  délayée  d'une  fuffifante 
quantité  de  férofité ,  aide  là  chyli- 
fication  dans  le  duodénum,  lorfque 
fe  mêlant  avec  le  fuc  pancréatique  j 
elle  achève  de  diflbudre  lesalimens, 
&  furtout  leurs  parties  grafïès  & 
vifqueufesj  lorfqu'èlle  corrige  & 
ffbforhe  T^cidité  du  chyle  qui  eft 
contraire  à  la  température  du  fang , 
&  lorfque  fa  partie  réfineufe  & 
fulfureufe.  divife  Se  volatilife  le 
chyle. 

Ce  théorème  fait  connoître  la 
raifon  pourquoi  les  vices  de  la  bile 
font  caufe  qu'il  s'amafle  dans  les 
premières  voies  beaucoup  de  crudi- 
tés ,  qui  produifent  ailement-  des 
lAaleurs  a  eftomac  ,  des  vents  , 
le  reflerrement  du  ventre,  la  ca- 
chexie &  la  phtifîe;  Se  pourauoi 
tous  lès  amers  aident  merveilleu- 
fement  la  chylification  ,.  corrigent 


les  vices  des  premières  voies,  pré 
fervent  de  beaucoup  de  maladies 
chroniques,  &  les  guéri (fent,  car 
ils  fuppléent  au  dc&ut  de  la  bile , 
dont  ils  corrigent  d'ailleurs  les  dé- 
feauofués. 

Bile  répandue.   Foyei  Jaunisse. 

HiLE ,  fe  dit  »  dans  le  lens  figuré ,  &  fi- 
gnifie  colère.  Ainfi  émouvoir  la  bile , 
exciter  la  bile ,  échauffer  la  bile  ^  dé- 
charger fa  bile  ,  c'eft  émouvoir,. ex- 
citer, échauffer  la  colère,  déchar- 
ger la  colère. 

La  première  fyllabe  eft  brève, & 
la  féconde  très-brève. 

BILEDULGÉRID  i  nom  propre. 
Contrée  confidérable  d'Alrrique  j 
qui  a  la  Barbarie  au  nord,  l'Egypte 
à  l'orient ,  la  mer  Aolantique*  à 
l'occident,  &  les  Déferts  de  Zara 
au- midi.  On  y  recueille  beaucoup 
de  dartes  j  on  y  a  auflî  du  riz,  des 
chevaux ,  jdes  chameaux  &  ii^s  au- 
truches, dbnt  les  plumes  font  le 
principal  revenu  des  habitàns  :  au 
refte ,  les  terreis  y.  fpnt  communé- 
ment ftériles ,  à  caufe  des  grandes 
féchereffes.  Le  Bileduleérid  eft 
particulièrement  peuplé  oe  Maho- 
métans ,  qui  {uient  dans  leurs  ten- 
tes,  parce  qu'ils  n'ont  point  de 
Mofcjuées.  Les  uns  forment  des  Ré- 
publiques ,  les  autres  obéirent  à  des 
Rois.  Nous  parlons  des  différens 
états  <Jlii  di  virent  cette  contrée  fous 
les  noms  qui  leur  font  propies. 
Voye-if  Afrique. 

BlLEFELDj  nom  propre.  Ville  d'Al- 
lem^gne,  dans  le  Cercle  de  Weft- 
phalie ,  à  fept  milles  d'Ofnabrug. 
Elle  fut  autrefois  ville  Anféati- 
que.    . 

BILENOS  j  nom  propre.  Ville  de  la 
Turquie  d'Afie  ^  dans  la  Natolie; 

BILIAIRE  i  adjeftif  de  tout  genre, 
&  terme  d'Anatomîe.  II  fe  dît  des 
parties  qui  ont  rapport  i  lâ.bilew . 


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56 


BIL 


Conduits  biliaires  ,  fendît  de  cer- 
tains canaux  qu  on  appelle  autre- 
ment Hépatique  ,  Cyjliquc  8c  CAo- 
lédoque.  Voyez  ces  mots. 

Pores  biliaires  j  fe  dit  de  certains 
canaux  qui  ont  leur  fource  dans  les 
glandes  du  foie.  Us  s'uniflent  en 
pluHeurs  troncs,  d'une  grandeur 
égale  aux  branches  hépatiques ,  & 
les  accompagnent  toutes  à  travers 
la  fubftance  entière  du  foie  ,  enve- 
loppés dans  la  même  capfule  que  la 
veine  porte. 

Arure  biliaire  ,  fe  dit  d'un  ra- 
meau que  fournit  l'artère  hépati- 
que ,  &  qui  fe  plonge  dans  le  grand 
lobe  du  foie. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  la  troifième  eft  longue  ,  & 
la  quatrième  très-brève. 
BILIBUSÇA  ;  nom  propre.    Petite 
ville  de  la  Turquie  d'Europe ,  en 
Macédoine  ,  fur  les  frontières  de 
la  Romanie. 
BILIEUX  ,  EUSE  ;    adjeftit  Bilio^ 
fus  j  a ,  um.  Qui  abonde  en  bile. 
//  eji  d'un  tempérament  bilieux. 
BitiEux  ,  «'emploie  auflî  fubftantive- 
ment.  Lés  bilieux pajfent  pour  avoir 
timagination  vive  y   &  le  jugement 
prompt. 

On  dit ,  dans  le  fens  figuré , 
d'un  homme  colère  ^  que  c'eji  un 
homme  bilieux.  ^ 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  la  troifième  eft  longue  , 
&  la  quatrième  du  féminin  très- 
brève. 

Cet  adjeâiif  ne  doit  pas  régulière- 
ment précéder  le  fubftantifauquel 
il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas  une 
bilieufe  complexion  ,  mais  une  com^ 
plcxion  bilieufe. 

Le  X  qui  termine  les  deux  nom- 
bres du  mafculin  ,  prend  le  fon  du 
j  devant  une  voyelle ,  en  fuivant 
néanmoins  la  règle  générale  don- 1 


-BIL 

née  ci-après.  T^oye^  la  lettre  S. 
Il  faudroit  changer  le  Ardu  maf- 

'  culin  en  j  ,  le  ^  du  féminin  eii  \  j 
&  écrire  *  bilieus ,  bilieu\e.  Voyez 
Orthographe. 

BILIMBI  j  fubftantif  mafculin.  Arbre 
qui  s'élève  i  la  hauteur  de  huit  i 
dix  pieds.  Il  croît  au  Malabar^  & 
ks  branches  font  toujours  chargées 
de  fleurs  &  de  fruits. 

Le  fuc  du  fruit  guérit  la  galle» 
les  dartres  &  les  autres  maladies 
cutanées.  On  en  imbibe  un  linge 

2u'on  applique  fur  le  mal. 
L  y  fubftantif  mafculin.  Terme 
de  Jurifprudence  Angloife.  Il  fe 
dit  d'un  projet  d'Atte  du  Parle- 
ment d'Angleterre  ,  qui  fe  ptéfen- 
te  d'abord  aux  Chambres,  pour  être- 
examiné ,  &c  enfuite  au  Roi ,  pour 
lui  donner  force  de  loi ,  iî  Its  Cham- 
bres l'ont  approuvé. 

BILL  A  j  nom  propre  Bourg  &  Ri* 
vière  de  la  Carniole ,  fur  les  fron- 
tières du  Frioul.  La  rivière  a  fa 
fource  dans  les  montagnes  au  nord 
de  Friuli ,  &  fon  embouchure  dans 
le  Lifonzo  ,  près  de  Chiavoretro. 

BILLARD  ;  lubftantif  mafculin. 
Sorte  de  |eu  d'adreffe  &  d'exercice, 
qui  conlifte  à  pouffer  avec  un  inC- 
trument  une  1x>ule  d'ivoire  pour  en 
frapper  ime  autre ,  &  la  faire  en* 
trer  dans  des  trous  appelés  bbw^èsy 
lefquels  fonr  diftribues  fur  une  gran- 
de table  couverte  d'un  tapis ,  &  ter- 
minée par  quatre  bandes;  Nous 
jouâmes  au  billard. 

Billard  ,  fe  dit  aufli  de  la  table  fur 
laquelle  on  joue.  Ce  billard  efl  mal 
placé. 

Billard  ,  fe  dit  encore  de  Tinftm- 

ment  dont  on  fe  fert  pour  poufTer 

les  botfles  d'ivoire.  ^ 

La  première  fyllabe  eft  brève , 

la  féconde  longue. 

Il  faudroit  changer  le  £:cond/ 

en 


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BIL 

en  i ,  fttppriiYier  le  d  qui  eft  olfif , 
&  écrire ,  d  après  ia  prononciacicrn 
biliar.  Voy«z  OaTHOGRAi^r. 
BILLARDÉ  î  participe  paffif  indé- 
clinable. C'eft,  fans  doute  pat  ér" 
reur  que  TAcadémie  Françoife  a 
donné  uA  féminin  â  ce  participe^ 

f^Oy^  BlLLARMR. 

BILLARDER  ;  verbe  ^eutre  de  la 
première  con|ugaifon  y    lequel   fe 

-  conjugue  comme  shantcr.  Frapper 
deux  fois  fa  bille ,  ou  poulfer  les 
deux  billes  en  même  temps  avec 
rinftrumenc  donc  on  fe  fert  pour 
jouer.  //  a  perdu  la  partie  pour  avoir 
hillardé.^ 

fiiLLARDER  ,   fe  dit ,  tXK  tcrmcs  de 
Manège,  d'un  cheval  qui  en  mar- 
.chant  jette  fes  jambes  de  devant  éh 
dehors. 

Les  temps  compofés  de  ce  ver. 
.  be  fe  coffijuguent  avec  lauxiliaire 
AVoîrJui  hillardéAlavoit  billardé. 
La  première  fyllabe  eft  brève , 
la  (èconde  moyenne ,  &  la  troifième 
eft  longue  ou  brève ,  comme  nous 
l*ex[5(iquons  au  mot  Verbe  ,  avec  la 
conjugaifon  &  la  quantité  profodi- 
que  des  autres  temps. 

\\  faudroit  changer  le  fécond  / 
en  r ,  &  écrire  biliardcr.  Voyez  Or- 
thographe. 

BILLE;  fubftantif  féminin.  Petite  bou- 
le d'ivoire  dont  on  fe  fert  pour  jouer 
au  billard. 

On  dit  i  faire  une  bille  ;  pour  di- 
re ,  faire  entrer  la  bille  de  fon  ad- 
verfAite  dans  la  blonfe. 

On  dit  proverbialement  9c  figuré- 
ment  de  deux  perfonnes  qui  dans 
nne<ontertarion  n  ont  aucun  avan- 
tage l'une  fur  l'autre  ,  (\aeli€sjb/2t 

*    à  billes  pareilks. 

BiLL€ ,  fe  dit ,  en  termes  de  Chamoi- 

.    fenrs  &  de  Maroquiniers ,  d'un  mf- 
crumenr  rond ,  de  bois  ou  de  fer  ^ 
ivec  lequel  ces  Artifons  tordent  leurs 
Tome  ly. 


BIL  „ 

©eaux  afin  d'en  £itnt  fbnir  Teau  , 
la  graiflè,  ^c. 

BiLLEj  d'acibr,  fe  dit,  de  certains 
•  morceaux  d'acier,  qui  font  carrés. 

Bille,  fedit  d'un  bâton  dont  fe  fer^ 
vent  les  Emballeurs  pour  ferrer  ït% 
cordes  des  ballocs^ 

Billes,  (è  dit»  en  termes  de  jardina- 
ge ,  des  re jertons  qu'on  enleva  aux 
pies  de  pluiieurs  arbres,  &.  qu'on 
mer  enfuiteen  pépinière. 

Bille  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Marine  ^ 
d'un  bout  de  menu  cordage  où  il  y 
a  une  boucle  &  un  noeud  :  ù  ierr  a 
tenir  le  grand  couet  au  premier  des 
grands  haubans ,  quand  il  a'eft  pas 
en  ufage. 

Bille  ,  fe  dit ,  en  terrfres  de  rivière  ^ 
d'une  petite  nacelle  qu'A  attache 
à  la  cère  dun  bateau  fur  ia  Marne, 
&  dans  laquelle  on  place  quelques 
compagnons  de  rivière ,  qui  n'oi^t 
chacun  que  deux  avirons* 

La  pretnièœ  fyllabe  e(l  brève,  5c 
la  féconde  très-brève. 

Les  //  fe  prononcent  nrcuiliés* 

BILLE  j  nom  propre.*  Rivière  d'Aile-  * 

,  magne  dans  le  cercle  de  la  Ba(Te 
Saxe.  Elle  a  fa  fource  à  Bogbotft, 
dans  le  Lawenbourg>  &  fon  em- 
bouchure dans  l'Elbe ,  près  de  Ham- 
bourg. 

BILLE ,  ÉE  \  adjedkif  &  participe  paf- 
fif. Voyei^^  ËiLLER. 

BILLEBÀRRÉ,  ÉE;  adjeûif  &  par- 
ricipe  paflîf.  Voye\  Billebarxer. 

BILLEBÀRRER  ;  verbe  aftif  de  la 
première  conjugaifon,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Divsrfifier 
de  couleurs  bizarres  6c  trandian- 
tes.  Cet  appartefUent  tjtjt/igulière^ 
ment  billebarré.  Ce  verbe  dl  du  ftyle 
familier. 

BILLEBAUDE;  fubftamif  féminin  & 
du  ilyle  familier,  qui  fignifie  con- 
fufion.  Ceue  ajfemèiee  n'étoizquune 
billebMde. 

H 


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5»  BIX 

,  On  dîr  familièremènr  &  adver- 
bialement ,  à  la  billcbaudc  ;  pour  di- 
rcJ  en  défordrcj  avec  confuuqp.  Ils 
marchaient  à  la  billebauic. 

BILLER  \  verbe  aâif  de  la  première 
conjugaifon  »  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Terme  de  Marine , 
qui  exprime  l'aétioa  daccacher  i 
une  pièce  de  bois  courbe,  la  corde 
dont  on  fait  ufage ,  pour  tirer  les 
bateaux  fur  les  rivières. 

fiiLLER ,  fe  dit>  en  termes  de  Chamoi- 
feurs  &  de  Maroquiniers ,  de  la 
façon  que  ces  Ârtifans  donnent  i 
leurs  peaux ,  en  les  tordant  avec  la 
bille- 

B1LLER3  fe  dit,  en  termes  de  Char- 
pentiers, &*fignifie  faire  tourner 
d'im  <Êtt  ou  d'un  autre ,  une  grofle 
pièce  de  bois ,  après  l'avoir  mife  en 
équilibre  fur  quelque  appui. 

fiiLLER  y  fe  dit ,  en  termes  d'Embal- 
leurs ,  de  l'aâûon  de  ferrer  les  cor- 
des des  ballots  avec  la  bille. 

BILLET  j  fubftamif  mafculin.  Petite 
lettre  miffive ,  où  l'on  fe  difpen- 

.  fe  du  cérémonial  u(ité  dans  les  au- 
tres letttes.  Je  viens  <t écrire  un  bil- 
let à  ma  fœur*  Un  Mercure  gâtant 
a  apporté  un  billet  doux  à  MacUmoi'- 
felle. 

Billet,  fe  dit ,  de  certains  écrits ,  par 
lefquels  le  public  ou  quelques  par- 
ticuliers font  inftruits  de  cerxames 
chofes  dont  on  veut  donner  con- 
noiflance.  Tels  font  les  billets  de 
mariage ,  d'enterrement ,  &c. 

Faire  courir  le  billet  entre  les  par-- 
ticuliers  Jtun  Corps  quon  veut  af- 
fembler ,  fienifie,  envoyer  à  ces  par- 
ticuliers des  billets  qui  leur  indi- 
quent le  lieu ,  le  jour  &  l'heure  de 
raflemblée  projettée. 

Faire  courir  le  billet  cher  les  Or-- 
Jévres^  les  Jouaillkrsj  fignifie,  les  in- 
former par  billet  qu'on  a  perdu 
certains  etfet& précieux ^  afia quilsi 


BIL 

arrêtent  ceux  qui  voudroient  leut 
vendre  ces  effets. 

Faire  courir  le  billet  chc[  les  No^ 
taîres ,  fignifie ,  informer  les  Notai- 
res qu'on  a  befoin  d'argent  y  6c  qu'on 
voudroit  en  emprunter. 

Billet  ,fe  dit  d'un  petit  écfrit  que  Ton 
donne  à  une  perfonne ,  afin  qu'en  le 
repréfentant,on  la  laiflTe  entrer  libre? 
ment  dans  quelque  fpeâacle  ,  dans 
quelque  affemblee,.  &c.  On  lui  a  don* 
né  un  billet  de  Comédie» 

Billet  i>e  loxiement  ,fe  dit  d'un  pe- 
tit écrit  par  lequel  on  indique  i  un 
Militaire  la  maifon  où  il  doit  loger  » 
fuivant  l'ordre  des  Officiers  du  heu. 

Billet  de  sant^,  fe  dit  d'un  pafle- 
port  pour  aller  dans  quelque  endroit^ 
*  &  qui  affure  que  le  lieu ,  le  pays, 
d'où  l'on  vient  ^n'efl  infeûé  d'au- 
cune contagion. 

Billet  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Com- 
merce 6c  de  Jurifprudence ,  de  la 
Fromeflè  de  payer  une  dette  que 
on  reconnoît.    F^OYe:[  Promesse. 

Billet  de  Change,  fe  cUt  d un  billec 
caufe  pour  valeur  reçue  etf  lettre 
de  change  fournie  ou  i  fournir» 

Les  billets  de  change  ont  le  prî* 
vilége  des  lettres  de  change;  ils^ 
emportent  comme  elles,  la  con- 
trainte par  corps  ,  6ç  font  fojets. 
aux  mêmes  diligences.  Voye^  Let«- 

TRES  DB    CHilKGE. 

Billet  a  ordre  ,  fe  dit  d'un  billet 
payable  au  Créancier  y  dénomme 
ou  à  fon  ordre.  Ces  fortes  de  billersc 
emportent  contrainte  par  corps  con- 
tre les  Marchands  Négocians  ou  Baiv 
quiers,  quoique  pafles  au  profit  de 
gens  d'un  autre  état.  Us  diffèrent  en 
cela  des  billets  caufés  pour  valeur  ris- 
çue  comptait,  qui  n*emportent  con- 
trainte par  corps,  que  quand  ils  font 
faits  deMarcnands  à  Marchands  >, 
pour  raifon  de  leur  commerce* 
11  y  ^lss.bmets payables,  au ^r^ 


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BÎL 

aur^  les  billets  pour  valeur  ^fue^ 
qui  emporrenc  contrainte  par  corps , 
mais  ieulemenr  contre  les  Mar- 
chands Ncgocians,  Banquiers,  T  rai- 
tans.  Fermiers  des  Droits  du  Roi, 
&  autres  gens  d'affaires, 

BuLETS  DE  l'épargne,  fe  dît  d'an- 
ciens billets,  mandemens  ou  ref- 
criptions,  dont  le  payement  âvoit 
cte  aiCgné  fur  l'hargne  du  Roi.  Ils 
ont  été  fupprimés  fous  le  miniftère 
deColberr,  &  ils  n'ont  aujourd'hui 
aucune  valeur. 

Billets  Lombards  ,  fe  dit  de  certains 
billetss  d*une  figure  extraordinaire 
&  particuhèreen  ufàge  en  Italie,  & 
qm  fe  font  introduits  en  France  de- 
puis iyi6.  On  s'en  fert  ordinaire- 
ment quand  on  prend  intérêt  à  l'ar- 
mement d'un  vaifleau  pour  un  voya- 
ge de  loftg  cours.  Celui  quis'intéref 
le  à  la  cargaifon  de  ce  vaiifeau,  por- 

•  tefon  argent  à  la  caiflè  du  Marchand 
.  Armateur,  lequel  enregiftre  fur  fon 
livre  de  caiflfe  la  fomme  prêtée, 
&  le  nom  du  prêteur  :  il  écrit  en- 
fuite  l'enregiftrement  fur  un  mor- 
ceau de  parchemin ,  après  quoi  il 
coupe  ce  parchemin  d'un  ^angle  à 
l'autre  en  ligne  diagonale ,  en  garde 
une  moitié  pour  fon  bureau ,  &  dé- 
livre 1  autre  au  prêteur,  pour  la  rap- 
porter à  la  caille  au  retour  du  na- 
vire ,&  la  confronter  avec  celle  qui 
cft  reftée,  avant  d'entrer  en  aucun 
payement,  foit  du  Prêt,  foie  des 
profits. 

La  même  chofe  à  peu  près  fe 
pr.itique  en  Flandre  par  ceux  qui 
prêtent  fur  gages. 

Billets  de  monnoib;  onaainfi  ap- 
pelé les  billets  occafionnés  par  la 
refonte  générale  des  monnoies ,  or- 
donnée par  Louis  XIV  >  au  mois  de 
Juin  1700.  Comme  il  ne  fut  pas 
pofiible  de  faire  affez  promptement 
de  nouvelles  efpèces  pour   payer 


BIL  S9 

toutes  les  vieilles  qu  oh  portoît  aux 
Hôtels  des  monnoies  ,  les  Direc- 
teurs en  donnèrent  leurs  billets  par- 
ticuliers j  qui  devinrent  dettes  de 
l'Etat- 

Billets  de  l'Etat  j  c'eft  le  nom  que 
l'on  a  donné  ayx  biUers  qui  ont  com- 
menc4  prefque  avec  le  règne  de 
Louis  XV,  poui  acquitter  les  dettes 
du  règne  précédent,  lefquelles  mon^ 
toient  à  plufieurs  centames  de  mil- 
lions. H  le  trouva  de  ces  papiers  au 
loOdobre  1720,  pour  deux  mil- 
liards fix  cent  quatre-vingt  feize 
millions  quatre  cent  mille  livres  ^ 
dans  le  Public ,  &  ils  cefsècent  d'a- 
voir cours  au  premier  Novembre 
fuivanr.  Ils  opérèrent  la  ruine  d'u- 
ne infinité  de  familles ,  &  firent 
la  ^rtune  &  l'élévation  de  quel- 
ques autres.  C'eft  au  fyftême  connu 
du  fameux  Ecollbis  Law,  que  ces 
billets  durent  leur  exiftence. 

Billets  ,  fe  dit  de  certains  petits 
rouleaux  de  papier  ufiiés  dans  les 
Loteries ,  pour  tirer  au  fort ,  pour 
donner  les  fuffrages  dans  quelque 
éîeélion ,  &c. 

La  première  fyllabe  eft  brève  » 
6c  la  féconde  moyenne  au  fingulier , 
mais  longue  au  pluriel. 

11  faudroit  changer  le  fécond  / 
en  i ,  &  écrire  Biliet.  Voyez  Or- 

THOGRAPHE. 

BILLETÉ,  ÉE;  adjeaiffc  terme  de 
l.'art  héraldique ,  qui  fe  dit  des  piè- 
ces chargées  de  billettes. 

CONFLANS    d'AuCHY  ,  &  BrEN- 

N£,  d'azur  au  lion  d'or ,  l'écu  billeté 
de  même. 
BiLLETé  j    eft  auffi  participe  paiCf. 

Foye^  BiLLETER. 

BILLETER  ;  verbe  adif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Terme  de 
commerce,  qui  fignifie,  attacher 
aux  étoffes  des  billets  où  font  an« 
Hii 


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Ko  *       BIL 

notes  les  fhimeros  j  les  aunages  , 
&c. 

BILLETIER-,fubftanttfmafcuHn.  On 
appelle  ain(i  à  Bordeaux  ,  6c  les 
Commis  des  Fermes  du  Roi  qui 
ont  la  garde  des  portes ,  de  d'au- 
tres Commis  qm*  expédient  une 
forte  d'acquit  ,  que  Toiv  appelle 
B'dlettes  dans  la  mcme  ville. 

BILLETTE  j  fubftantif  fctninin;  Ter- 
me de  Tart  héraldique,  qui  fe'dit  d'u- 
ne pièce  d  armoine  en  forme  de 
petit  carré  long  de  métal  ou  de 
couleur. 

Beaumanoir  lavardin  >  d^a- 
2ur  à  onze  billettes  d'argent  poTées 
en  erle- 

JSiLLETTES,  fe  dit^  à  la  Douane  de 
Bordeaifx ,  des* acquits  que  les  Com- 
mis des  Fermes  du  Roi ,  appelés 
Billetiers ,  délivrent  aux  Négocians , 
afin  de  les  mettre  en  état  de  )ufti- 
fier  du  payement  des  droits  de  for- 
tie  de  la  marchandife  qu  ils  en- 
voient à  l'Etranger, 

îiLLETTEs ,  fe  dit,  dans  les  Verre- 
ries ,  des  petites  pièces  de  bois  j^par 
le  moyen  defquelles  on  entretient 
le  feu  dans  les  fours  à  verre. 

BILLEVESÉE  ;  fubftantif  féminin, 
du  ftyle  familier.  Propos  léger  , 
intttile,  ridicule.  Ptrfinne  n* écoute 
fes  hilLevefces. 

BILLION  i  fubftantif  mafcolin.  Ter- 
me d'Arithmétique.  Dix  fois  cent 
millions  ,  ou  milliar. 

J'exprime  deux  Ullbns,  quatre 
cens  fix  millions  y  cinq  cens  qua- 
tre-vingt-dix-huit iTÛile  livres  par 
ces  chiffres:  240(3598000  liv. 

BiLLOMi  nom  propre.  BUiamagus. 
Ville  de  France  ,  en  Auvergne , 
fur  la  rivière  de  Richer  ,  à  cinq 
lieues  ,  eft-fud-eft ,  de  Ciermoni, 

BILLON;  fubftantif  mafculin.  Com- 
pofé  d'un  métal  précieux  ,  &  d'un 
autre  qui  l'eft  moifis.  Les  pièces  de 


DIL 

deflxfoos  de  France ,  on  il  y  a  un 

f>eu  d'argent  mêle  avec  du  cuivre» 
ont  une  monnoie  de  billon. 

BiLLON,  fe  dit  anffi  des  monnoies  de 
cuivre  ,  comme  font  nos  liardsl 

Billon,  fe  ditj  par  extenfion  ,  de 
toute  monnoie  defeâueufe ,  &  qui 
n'a  plus  de  cours.  //  s^efi  trouve 
beaucoup  de  hillon  dans  cette  fucccf^ 
Jion.  • 

Billon  ^  fe  dit  auffi ,  par  extenfion , 
de  l'endroit  oè  l'on  reçoit  les  mon- 
noies décriées  &  défeftueufes.  U 
vient  de  foner  cent  écus  vieux  au  bil- 
lon. 

Billon  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Vighe- 
rons  ,  d'une  verge  de  vigne  taillée 
de  la  longueur  de  trois  ou  quatre 
doigts. 

Les  deux  fyllabes  fontJ>rèves  au 
Hngulier  \  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue au  plurieL 

11  faudroit  changer  le  fécond  / 
en  i ,  &  écrire  kiHon.  Voyez  Ok- 

THOQRAPHE. 

BiLLONNAGEi  fubftantif  mafcuKn. 
Crime  de  celui  qui  acheté  des  mon- 
noies à  us  plus  haut  prix  que  celui 
pour  lequel  elles  ont  cours  dans  le 
Royaume  j  dans  la  vue  de  \m  faire 
paflfèr  chez  l'Etranger  ,  ou  de  les  li- 
vrer à  de  faux  réformateurs. 

La  Déclaration  du  8  Février  171^, 
ordonne  que  ceux  qui  feront  coiv* 
vaincus  d'avoir  fait  le  billonriage  , 
foient ,  pour  la  première  fois ,  con- 
damnés au  carcan ,  &  en  une  amen- 
de qui  ne  pourra  ctre  moindre  du 
double  de  la  valeur  des  efpèces  ou 
matières  négociées  ,  billonnées  ou 
marchandées  ,  outre  la  confifcation  * 
de  ces  efpèces  ou  matières. 

La  même  loi  prononce  la  peine 
des  galères  à  perpétuité  en  cas 
de  récidive. 

On  voit  •que  la  peine  du  crimç 
de  billonnage  >  n'eft  pas  la  même 


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BIL 

3ue  celte  an  crime  de  £ib|îcacion 
e  faufTe  moiinoie  ,  comme  le  dit 
le  Diâionnaire  de  TrcTOux  ,  qui 
fembie  prendre  à  tâche  de  confon- 
dre panoitt  les  faits  &  les  idées. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  croi<ième  eft  longue  »  & 
la  quatrième  très-brève. 

Il  faudroit  changer  le  fécond  / 
en  i,  le  g  en)  ,  fupprimer  un  n  qui 
eft  oifif  ,  &  écrire  bilionaje.  Voy. 
Orthographe.  - 
BIIXONNER  }  verbe  neutre  de  la 
première  conjugaifon  ^  lequel  fe 
conjugue  comoie  chanter.  Faire  le 
billonnage.  //  eft  aux  galères  pour 
avoir  bilUmné. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  ic  la  troifième  eft  longue 
ou  brève ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe,  avec  la  conjugai- 
fon &  la  quantité  profodique  des 
autres  temps.  * 
31LLONNEUR  ;  fubftantif  mafcuKn. 
Celui  qui  biltonne»  qui  eft  coupable 
du  crime  de  billonnage.  On  vient  de 
mettre  un  tnllonneur  au  carcan. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifième  eft  longue. 

Le  r  final  (e  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

Il  faudroit  changer  le  fécond  / 
en  i ,  fupprimer  un  n  qui  eft  oiûf , 
&écrire3  d'après  11  prononciation , 
hiùoneur.  Voyez  Orthographe^ 
fiILLOSj  fubftantif  mafcuFift.  Droit 
d'Aides  qa^  (t  lève  far  le  vin  en 
quelques  endroits ,  ic  fur-tout  en 
ofetagne ,  comme  le  Huitième ,  le 
Dixième.  Ce  droit  fe  paye  par  les 
Cabaretiers  &  autres  qui  vendent 
du  vin  en  détail. 
lllLLOT  ;  fubftantif  mafculin.  Bre- 
vior  Irgni  truncus.  Tronçon  de  bois. 
Place:^  ce  billot  de  façon  quonpuijfe 
couper  deffus. 
Lés  Traiteurs ,  Pâtiffiers,  Cui- 


BIL 


èi 


finiers ,  ont  des  billots  fur  lefquek 
ils  hachent  leurs  viandes. 
BjLtOT ,  fe  dit ,  crr  termes  de  Cor- 
donniers ,  d*un  tronçon  d'arbre  où  " 
ces  attifans  batcer.t  leurs  femeHes. 
BiLtoTS  ,  fe  dit  i  en  termes  de  Ma- 
rine^ des   pièces  de  bois  courtes 
qu'on  met  entre  les  foorcats  des 
vaifleaux  ,   pour  les  garnir  en  les 
conftruifant  :  c'eft  ce  qu'on  appelle 
aufl] ,  pièces  de  remplijj'age. 
Billot  ,  fe  dit ,  eu  termes  d'Orfè- 
vres ,  d'un  marceau  de  tronc  d  ar^ 
bre  fur  lequel  ils  pofeut  leur  en* 
clume. 
Billot  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Fer- 
Uanriersj  d'un  eros  cylindre   de 
Ris  où  ces  artUans  placent  leurs 
bigornes  &  leurs  ras  pour  les  à0ii- 
jetcir  &  les  rendre  ftaJbles.  .      i||^ 
Billot,  fe  ditj  en  termes  de  Cein- 
turiers ,  d'un  morceau  de  bois  où 
cesartifkns  pkcem  leur  enclum^e , 
&  fur  la  furtace  duquel  il  y  a  plu-    . 
fieurs  petits  trous  où  ils  naettent 
leurs  rivets  ic  leurs  bornons. 
Billot  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Chaî- 
neriers,  d'un  morceau  de  bois  donc 
ces  artifans  £e  fervent  au  lieu  d'en* 
clume. 
Billot  ,  fè  dit ,  en  termes  de  Char- 
rons ,  d'un  Wteau   d'un  pied  de 
hauteur  ,  ic  de  deux  de  longueur  , 
fur  lequel  ces  artifans  font  diverfes 
chofes  de  leur  mctier. 
Billot,  fe  dit,  en  termes  de  Tail- 
leurs ,  d'un  petit  cube  -de  bois  fur 
lequel  ces  ouvriers  placent  les  em- 
manchures qu'ils  veulent. repaffer. 
Billot  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Ruban- 
niers,  d'un  inftrument  qui  fert  à 
relever  les  pièces  ourdies  de  deflus 
l'ourdiftbir. 
Billot  a  charger  ,  fe  dit,  en  ter- 
mes d'Artificiers  ,  d'un  morceau  de 
bois  qui  leur  tient  lieu  denclume  , 
&  fur  lequel  ils  chargent  à  grands 


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^4  BIL 

coups  de  maillet  les  moulés  des 
fufées. 
Billot  a  refouler  ,  (e  die  ,  en 
termes  de  Tabletiers-  Corne- 
tiers,  d'une  groffe  pièce  de  bois 
où  ces  artifans  refoulent  leurs  cor- 
nets. 

BtLLOT   A    REDRESSER,     fe    dit   auffi  , 

en  termes  de  Tablétiers-Cornetiers, 
d'un  morceau  de  tronc  d'arbre  plan- 
té debout ,  au  milieu  duquel  il  y  a 
un  trou  propre  à  recevoir  les  ou- 
vrages fui  le  mandrin. 

Billots,  fe  dit,  en  termes  de  Fac- 
teurs d'orgues,  de  petits  morceaux 
de  bois  plars ,  qui  ont  une  queue  & 
un  petit  trou  rond  dans  lequel  en- 
trent les  pivots  des  rouleau^de 
l'abrégé. 

B4|.ot,  fe  dit  des  bâtons  que  Ton 
place  au  long  des  flancs  des  che- 
vaux neufs  qu'on  amène  d'Allema- 
gne ,  &  qui  fervent  â  les  conduire 
plus  facilement  à  la  file  les  uns  des 
autres. 

Billot  ,  fe  dit  d'un  bâton  que  l'on 
met  en  travers  au  cou  d'un  chfen 
pour  l'empêcher  de  chafler  &  d'en- 
trer dans  les  vignes. 

Billot  ,  fe  dit ,  eiî  termes  de  Manège 

•  &  de  Maréchallerie  ,  d  un  morceau 
de  bois  rond ,  d'un  pouce  de  dia- 
mètre ,  &  de  cinq  à  fix  pouces  de 
longueur ,  garni  à  chaque  extrémité 
d'un  anneau  de  fer  pour  y  attacher 
un  cuir.  On  met  autour  du  bil- 
lot difFéren»  remèdes ,  &  furtout 
de  l'aflâ-fœtida  j  &  après  l'avoir 
couvert  d'un  linge  ,  on  le  place , 
comme  un  mors ,  dans  la  bouche 
du  cheval ,  en  partant  le  cuir  par 
delfus  fes  oreilles ,  comme  une 
têtière. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier;  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

BILLOTEAUXi  vieux  mot  qui  s'eft 


BIL 

dit  autrefois  d'une  force  de  Coa^ 
liers. 

BILLOUER  ;  vieux  mot  qui  fignî- 
iioit  autrefois  billard. 

BILLY  ;  nom  propre^  Ville  de  Fran- 
ce ,  dans  le  Nivernois ,  à  dix  lieues 
6c  demie,  nord-nord-eft,  de  Ne- 
vers. 

Billy  ,  eft  encore  le  nom  Jd'une  au- 
tre ville  de  France,  dans  le  Bour- 
bonnois ,  fur  l'Allier  ,.  environ  i 
fept lieues,  fud-fud-eftj.de  Mou- 
lins. 

BILOBÉE  ;  adjeAif  féminin ,  &  ter- 
me de  Botanique ,  qui  fe  dit  d'une 
feuille  fendue  ,  mais  dont  les  an- 
gles font  arrondis  en  lobes. 

BILOTER  y  vieux  verbe  qui  fignifioit 
autrefois  partager  le  bois  en  bil- 
lots. 

BILSEN;  nom  propre.  Petite  ville 
des  Pays-Bas  ,  dans  l'Evcché  de 
Liège,  fur  la  rivière  de  Demer  ^  à 
deux  lieues  de  Maftricht. 

BILSTEIN  ;  nom  propre.  Petite  ville 
&  Seigneurie  d'Allemagne,  dans 
la  Vétcravie ,  fur  les  frontières  du 
Comté  de  Solms.  Elle  fait  partie 
de  l'ancien  patrimoine  des  Comtes 
de  Naflaw, 

BIMAUVE }  fubftantif  féminin.  Plan- 
te  qui  eft  une  efpèce  de  guimauve, 
(^oyq  ce  mot. 

BIMBELOTj  fubftantif  mafculin. 
Jouet  d'enfant.  RencU:^  à  cet  enfant 
fes  bimbtlots. 

La  première  fyllabe  eft  moyen* 
ne ,  la  féconde  très-brève ,  &  la 
troidème  brève  au  fingulier ,  jnais 
longue  au  pluriel. 

Il  faudroir  changer  le  m  en  n  ^  6c 
écrire,  binhelot.    Voyez  .Oriho- 

GRAPHE. 

BIMBELOTERIE;  fubftantif  fémi- 
nin. Marchandife  que  vend  leBim- 
belotier. 

La  bimbeloterie  paye  â  la  fortie 


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BIM 

•du  Royaume  crois  livres  par  quin- 
tal. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne y  la  féconde  très-brève^  la  troi- 
sième brève ,  la  quatrième  très- 
brève  ,  &  la  cinquième  longue. 

BIMBELOTlERi  fubftantif  mafcu- 
lin.  Marchand  de  jouets  denfans. 
Les  Maîtres  Miroitiers-Lunetiers 
de  Paris ,  fe  qualifient  auflî  de  Bim- 
belocîers ,  i  caufe  du  privilège  qu'ils 
ont  de  faire  6c  vendre  des  bimbe- 
lots  d'écain  &  de  plomb. 

BIME  ;  vieux  mot  qui  fignifibit  au- 
trefois geniffe. 

BIMILIPATAN;  nom  propre.  Ville 
de  la  Péninfule  de  llnde  »  en  deçà 
du  Gange  ,  dans  le  royaume  de 
Golconde.,  fur  le  golfe  de  Bengale. 

BIMINI  ;  nom  propre.  île  de  TAmé- 
licyxt  feptentrionale ,  l'une  de%Lu- 
caies ,  dans  la  mer  du  n9rd ,  &  au 
midi  de  celle  de  Bahama. 

BIMONCHÉER}  nom  propre.  Ville 
,  de  Perfe,  que  Tavernier  place  à 
74  dégrés  i  o  minutes  de  longitude , 
&  à  31  dégrés  16  minutes  de  lati- 
tude. Il  s*y  fait^  félon  ce  voyageur^ 
un  commerce  conl^dérable  de  foie- 
ries.  ♦ 

BINAGARA  ;  nom  propre.  C'eft  , 
félon  Ptolémée ,  une  ville  dé  l'Inde, 
enftleçà  du  Gange. 

BINAGE  ;  fubftaniif  mafculin ,  &  ter- 
me d'Agriculture  ,  qui  le  dit  du  fé- 
cond labour  que  l'on  donne  aux  ter- 
res à  grains. 

BINAIRE  j  adjeûif  de  tout  genre. 
Qui  eft  compofc  de  deux  ufiités. 
Un  nomb^  binaire.  t 

On  appelle  arithmétique  binaire  y 
une  forte  d'arithmétique  imaginée 
par  Leibnitz ,  où  Ion  n'emploie  que 
les  deux  caraâères  i  &  o ,  pour 
exprimer  tous  les  nombres*  Foye-[ 
.Arithmétique. 

L    ^  première  fyllabe  eft^  brève^  la 


BIN.  ^î 

féconde  longue  »  &  la  troifième  très* 
brève. 

BINARD;  fubftantif  mafculin.  Sorte 
de  chariot  à  quatfe  roues  d'égale 
hauteur ,  avec  un  plancher  fort  » 
fur  lequel  on  voiture  de  lourdes 
mafles.  Il  faut  amener  le  binardpour 
y  charger  cette  fi§tue. 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
&  la  féconde  longue. 

11  faudroir  fupprimer  le  ^qui  eft 
oifif ,  &  écrire ,  d'après  la  pronon- 
ciation  ,  binar^  Voyez  Orthogra- 
phe. 

BINAROS  ;  nom  propre.  Petite  ville 
d'Efpagne ,  au  Royaume  de  Valen- 
ce ,  fur  les  frontières  de  la  Cata* . 
logne. 

BINCHE  j  nom  propre.  Petite  vill# 
des  Pays-Bas  >  dans  le  Hainault  Au-, 
trichien ,  entre  Mons  &  Charlesoi. 

BINCO;  fubftanrif  mafculin.  Poiflbn: 
des  Indes  orientales  >  qui  a  le  corps 
de  figure  courbe  &  de  couleur  bleue, 
mais  enfeuré  de  bandes  ^  couleur 
.  violette.  Sa  tête  eft  de  cette  derniè- 
re couleur ,  de  même  que  fes  na- 
geoires. 

BINDE  ;  vieux  mot  qui  fignifioit  au* 
trefois  rrébuchet. 

BINDELLES  j  vieux  mot  qui  s'eft  die 
d'une  forte  de  manches  anciennes. 

BINDELY  }  fubftantif  mafculin. 
Terme  de  Commerce  qui  fe  die 
d'un  petit  paATement^  foie  &  ar^ 
gent ,  fabriqué  en  plufieurs  endroits 
d'Italie.  ' 

Les  Bindelys  payent  pour  droits 
huit  fols  par  livre,  félon  le  tarif 
de  la  douanne  de  Lyon. 

BlNÈ  ,  ÉE  ;  adjeûif  &  participe  paf- 
fif.  Voye':^  Biner. 

On  appelle  ,.  feuille^  biné^  ,  en 
termes  de  Botanique^  quand  on 
trouve  deux  folioles  fur  un  pétiole 
commun. 

BINER  ^  verbe  aâif  de  la  prémices 


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<f4  .    BIN 

cônjagaifon  »  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Terme  d'Agricul- 
ture 9  qui  exprime  l'a>â:ion  oe  don- 
ner une  fecoMe  façon  aux  vignes'^ 

,  aux  terres  labourables.  //  ejl  temps 
de  biner  la  vigne. 

Biner  ,  eft  aufli  verbe  neutre ,  &  fe 
dit ,  en  termes^'Eglife ,  d'un  Prê- 
tre qui  dit  deux  méfies ,  félon  la 
permiffion  qu'il  en  a  reçue  de  TOr- 

•  dinaire.  Le  Curé  ou  f on  Vicaire  bine 
tous  les  Dimanches. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe,  avec  la  conjugaifon  Ô(  la 

•  .  quantité  profodique  des  autres 
temps. 

BINET  }  fubftantif  mafculin.'On  ap- 
pelle ainfi  un  petit  inftrument  de 
cuivre  ou  d'autre  métal ,  qu'on  met 
dans  le  chandelier  pour  brûler  une 
chandelle  ou  une  bougie  jufcyi  a  la 

.     fin.  Il  lui  prît  un  binct  d^jgent* 

On  ^Lt  que  ton  fait  mm  j  quand 
par  épargne  on  met  un  bout  de  chan- 
delle ou  de  bougie  fur  un  binet  ou 
fur  le  haut  d'un  chandelier  pour 
qu'il  y  brûle  entièrement. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  moyenne  au  fingulier , 
mais  longue  au  pluriel. 

BlNGAZl  ;  nom  propre.  Ville  mari- 
time  d'AIJcique,  jadis  capitale  du 
Royaume  de  Barca.  Elle  eft  confi- 
dérablemeitt  déchue  de  fon  ancien- 
ne grandeur» 

BINGEN  ;  nom  prorre.  Ville  d'Alle- 
magne ,  fur,  le  Rhin ,  dans  TElec- 

•  torat  de  Mayence. 

BINGO  i  nom  propre.  Ville  &  Pro- 
vince du  Japon ,  au  pays  de  Jamaïf- 
te» ,  daps  la  prefqu'île  de  Niphon. 

BINGUE;  vieux  mot  qui  figniâ.oit 
autrefois  périt  gâteau. 

BINNA  ;  nom  propre.  Ville  d'Afie , 
que  Ptolcmée  place  dans  TAflyrie. 


BIN 

BINNELANDS-PAS;  fubftantif  maf- 
cuhn ,  &  terme  de  Commerce.  On 
appelle  ainli ,  en  Hollande ,  desef- 
pèces  de  paiTeports  fans  lefquels  on 
ne  peut  tranfporter  une  inarchandi^ 
fe  d'une  ville  dans  une  autre  »  qu'en 
payanr  les  droits  d'entrée  &  de  for* 
tie.  C'eft  ce  que  nous  appelons 
Pajfavant. 

BlNOCLEifubftantif  mafculin^  Téfef- 
cope ,  par  le  moyen  duquel  on  voit 
un  objet  avec  les  deux  yeux  en  mê- 
me-temps. Cet  inftrument  fe  nom- 
me  îftifli ,  telefcope  binoculaire. 

On  a  remarqué  que  ces  telefco- 
pes  étoieat  moins  utiles  qu'enibar* 
raHans  ^  c'eft  pourquoi  on  leur  pré- 
fère le  telefcope  monoculaire,  /^oyeç 
Télescope. 

Les  deux  premières  fyltabes  font 
b|pves>  &  la  rroiilèii)^  eft  tcè^brcr 
ve. 

Il  faudroit  changer  le  cen  it,  Sc^ 
écrire  binokle.  Voyez  Orthogra* 

PHE 

BINOCULAIRE  Toyq  Binocle.  " 
BINOME  y  fubftantif  -mafculin  ,  & 
rerme  d'Algèbre^  qui  fe  dit  d'une 

Suanticé  algéjprique  compofée  de 
eux  termes  pti  dç  deux  parties, 
liées  entr'elles  par  les  fignes  H-  ou 
— .  Ainlî*-+-  c&cc  —  (/font des 
binômes.  • 

Ne  vous  en  rapportez  pas  â  la  dé- 
finition abfurde  du  Diâionnaire  de 
Trévoux ,  qui  après  avoir  fait  bi- 
nome  du  genre  féminin  ,  dit  que 
c'eft  on  nombre  produit  de  l'addi* 
tioa  de  deux  nombres  ou  grandeurs 
incomiienfurables.  Q!land  il  y  eri 
a  trois  ,  ajoute-t  il ,  on  l'appelle 
trinôme  :  quand  il  y  en  a  quatre  l 
quatrinomc  :  quand  il  y  en  a  plu-r 
nenrs  ,  muUinome.  Cela  vient ,  con- 
tinue-t-il,  de  ce  que  ces  grandeurs 
doivent  fe  npmmçr  de  noms  diâe- 
TtUl. 


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Pour  élever  en  général  «n  binô- 
me tf  H-  i  à  une  puiflance  quel- 
conque m ,  dont  rexpofanc  foie  un 
nomore  entier  ou  rompu  ,  pofitif 
ou  négatif  j  M.  d'Alembert  donne 
la  formule  fuivante  :   • 


(«-+-*)•'"  = 


m  a  ^  H- 
x.m  — * 


1.  i 


La  feule  infpedion  des  termes 
en  fait  voir  la  loi. 

Il  eft  clair  que  lorfque  m  eft  un 
nombre  entier ,  cette  fuite  fe  ré- 
duit à  un  nombre  fini  de  termes  \ 
car ,  foit ,  par  exemple ,  m  ==  x  \ 
donc  m  —  i  c=  o  j  donc  tous  les 
termes  qui  fuivront  les  trois  pre- 
miers feront  s=  o  ,  puifqu  ils  fe- 
ront multipliés  chacun  par  /w  —  i. 

Voici  en  quoi  confifte  le  cube 
d'un  binôme. 

Soit  prife  la  quantité  complexe 

la  plus  umple  tf  -+-  t  »  ^  ^^^^  élevée 

cette  quantité  au  cube  ;   1  on  aura 

.  premièretnent  ^  .  pour  fon    carré 

tttf  -t-  1  tt  y  -t-  ^î,  qui,  multiplié 

(»ar  la  fimple  puiflance ,  donne  pour 
e  cube  demandé  ,  u^  r\r  ^  uu\ 
-hjttï^f-hî^  On  voif  donc 
qu'une  quantité  quelconque ,  com- 
poH^e  de  deux  parties,  lorfqu'on 
rélève  au  cube ,  donne  i®.  le  cube 
de  la  première  partie  \  i^.  le  triple 
du  carré  de  cette  première  partie , 
multiplié  par  la  leconde  partie  \ 
j®.  lé  triple  de  la  première  par- 
tie multiplié  par  le  carré  de  la  fé- 
conde \  4^.  te  cube  de  la  fécon- 
de. 
BINOT  ;  fubftantif  nufculin.  Terme 
d'Agriculture  ufité  dans  quelques 
endroits  pour  défigner  une  forte  de 
charrue  fans  courre  &  fans  oreilles  ^ 
Tome  IF» 


BIN  tf5 

r  le  moyen  de  laquelle  on  donne 
la  terre  quelques  demi-labours , 
p^ur  la  difpoler  aux  labours 
pleins. 

BINOTIS  î  fubftantif  mafculin ,  & 
terme  d'Agriculture ,  qui  fe  dit  en 
quelques  campagnes  de  la  prépara- 
tion  qu'on  donne  aux  terres ,  avec 
la  chatrue  appelée  binot  j  pour  les 
difpofer  aux  labours  pleins. 

BINTAMBARUi  fubftantif  mafculin. 
Plante  qui  croit  au  Malabar  &  dans 
plufieurs  contrées  des  îles  orienta- 
les. Herman  penfe  qu'elle  abonde 
en  fel  purgatif.  Il  ajoute  qu'une 
drachme  de  fa  racine  ,  donnée  dans 
un  jaune  d'oeuf  ou  dans  quelque 
émulfion  appropriée ,  évacue  les 
eaux  dans  l'hydropifie  \  ce  qu'opère 
auiS  l'extrait  de  fa  racine  préparé^ 
avec  de  l'efprit,  de  vin. 

BINTAN;  nom  propre.  île  de  la  mer 
des  Indes ,  au  Aid-eft  de  la  prefqu'ile 
de  Malaca.  On  lui  donne  trente 
lieues  .  de  circonférence  ,  &  une 
Ville  de  même  nom  pour  capi- 
tale. 

BiNTAN,  eft  encore  le  nom  d'une  con- 
trée de  l'île  de  Ceylan,  dans  le 
gplfe  de  Bengale  »  fur  la  rivière  de 
Trinquilimal.  Elle  eft  habitée  par 
des  Sauvages. 

BINTENGAPORT  ;  nom  propre.  Pe- 
tite ville  maritime ,  dans  Tîle  d'Yla 
en  Ecofle. 

BINTZj  nom  propre.  Rivière  de 
Suiffe ,  au  Canton  de  Zurich.  Elle 
a  fa  fource  auprès  de  Mûri  ^  &.fon 
embouchure  dans  l'Aar.    - 

BIOBIO;  nom  propre.  Rivière  du 
.  Chyli,  dans  l'Amérique  méridio- 
nale. Elle  a  fa  fource  dans  les 
montagnes  des  Andes,  &  fon  em- 
bouchure dans  la  mer  Pacifique» 
près  ^  de  la  Ville  de  la  Concep-^ 
rion. 

1 


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66 


BIO 


BlOCOLYTEi  fabftantif  mafculm- 
Biocofyta.  On  donnoic  ce  nom , 
dans  FEmpice  Grec  >  aux  Soldats 
d  une  croupe  dont  les  fondions 
étoient  les  mcmes,  i  peu  près,  que 
celles  de  nos  Cavaliers  cle  Marc- 
châuirée.  Cette  troupe  fut  fup- 
primée  fous  le  règne  de  Jufti- 
nien. 

BIOGRAPHE  i  fubftamif  mafculm. 
Auteur  qui  a  écrit  la  vie  particulière 
de  quelques  Perfonnes.  Connoiffc^- 
yous  ce  Biographe? 

Les  crois  premières  fyllabes  font 
brèves,  &  la. quatrième  eft  très- 
brève. 

11  faudroit  changer  ph  en  /,  & 
écrire,  d'après  la  prononciation^ 
hiografe.  Voyez  Orthographe. 

BIOGRAPHIE  i  fubftantif  féminin. 
Hiftoire  de  la  vie  des  Particuliers. 
.  //  s'occupe  à  la  biographie^ 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves  »  &  la  qiutrième  eft  lon- 
gue. 

BION  ^  nom  propre.  Philofophe  in- 
génieux &  éloquent,  mais  athée. 
Il  aimoit  la  gloire  &  le  fafte  j  & 
s'étant  montré  l  la  Cour  d'Anti- 
gonus ,  Roi  de  Macédoine  »  dont 
il  eagna  les  bonnes  grâces ,  ce  Prince 
Im  demanda  ,  en  lui  citant  un  vers 
d'Homère  : 

Qoel  eft  ton  noitt>  ton  rang^  ton  pays , 
tafamiUe? 

Le  Wiilofophe,  qui  fencit  qu'il 
en  impoferoic  difficilement  fur  fa 
naiffance,  ré(H>ndit  que  fa  mère 
étoitja  courtifanne  Olimpie,  & 
que  fon  père  étoit  un  affranchi  ban- 

3ueroutier  ,  trop  heureux  encore 
'avoir  époufé  une  pareille  femme. 
Voila  ,  ajouta-t-il ,  çn  cicanc  i  fon 
tour  un  vers  d'Homère  ; 

Voilà  de  qaels  parcns  i'ai  Hionnenr  <i*écre 
iCo^- 


BIP 

Ce  Philofophe  fuc  très-fercile  ttk  . 
bons  mots. 

BIORNEBOURG  \  nom  propre.  Pe- 
cite  ville  de  Suède ,  dans  la  Finlande 
feptentrionale ,  â  l'embouchure  de 
la  rivière  de  Cumo,  dans  le  golfe 
de  Bothnie. 

BIPARTITION,  royq  Btssection. 

BIPÉDAL ,  ALE  ;  adjeftif.  Qui  a  la 
mefure  de  deux  pieds.  Elle  a  la 
bouche  bipédale*, 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  j  la  troisième  eft  moyenne  au 
fingulier  mafculin^  mais  elle  eft 
longue  au  pluriel  &  brève  au  fémi- 
nin ,  qui  a  une  quatrième  fyllabe 
très-brève. 

Le  pluriel  du  mafculin  fe  forme 
en  changeant  al  en  aux  y  donc  le 
X  prend  l^  fon  du  \  devant  une 
voyelle,  en  fuivanc  néanmoins  la 
règle  générale  donnée  cî«après« 
Voyeii  la  lettre  âî. 

Cet  adjeûif  ne  doit  pas  régu- 
lièrement précéder  le  fubftantif 
auquel  il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 
un  bipédal  infirumtnty  mais  un  inj^ 
trument  bipédaL 

BIPÈDE  ;  adjeâif  des  deux  genres. 
Qui  a  deux  pieds.  Les  oifeaux  font 
bipèdes. 

La  première  fyllabe  eft  brève,; 
la  féconde  longue»  &  la  troifième 
trèsrbrève.     • 

Cet  adjedif  ne  doit  pas  réguliè- 
rement précéder  le  fubftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas. 
un  bipède  animal  ^  mais  un  animal 
bipède. 

BIQUADRATIQUE;  adfeftif,.  & 
terme  d'Algèbre.  11  défigne  la 
quatrième  puiiïànce  ,  ou  celle  qui 
eft  immédiatement  au-deflus  du 
cube.  Voye\  Puissance. 

BIQUE;  fubftantif  féminin.  Capra^ 
La  femelle  du  bouc,.  Voye:{^  Cujà-- 

VRB« 


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BIQ 

Il  ne  faut  pas  croire  que  ce  mot 
foie  inconnu  a  Pajis ,  comme  ie  dit 

Gratuitement   le  Didionnaire   de 
ïcvoux. 
La  première  fyllabe  eft  brève, 

.    &  la  féconde  très-brève. 

U  faudroit  changer  qu  Qti  k  j  & 
écrire  àike.  Voyez  Orthogra- 
phe, 

BIQUELAR  j  fubftantif  mafculin. 
On  appelle  ainfi ,  i  Aleer ,  un  Cui- 
£nier  du  Divan.  Un  Soldat  parvient 
au  èrade  de  fiiquelar,  éniuite  on 
en  tait  un  Odabachir  ;  ce  qui  eft  à 
peu  près ,  dans  la  Milice  Algériôn- 
Mk  ce  qu  eft  un  Caporal  dans  un 
RWiment  François. 

BIQU  ET  i    fubftantif  mafculin.    Le 

: ,  petit  d'une  bique.  Le  Igup  a  pris  la 
bique  &  le  biquet. 

Biquet,  fe  dit  auflS  d'une  forte  de 
trébuchet  avec  lequel  on  pèfe  de 
For  ou  de  l'argent. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
&  la  féconde  moyenne  au  fingulier, 
^  mais  longue  au  pluriel. 

Il  faudroit  changer  qu  enk^  6c 
écrire,  d'après  la  prononciation, 
biket.  Voyez  Orthographe. 

BIQUINTlLEj  adjeaif,  &  terme 
d'Aftronomie ,  qui  fe  dit  de  TafpeA 
de  deux  planètes  éloignées  l'une  de 
l'autre  de  deux  fois  la  cinquième 
partie  de  j^o  degrés  ou  de  144  de- 
grés. 

BIQUOQUET}  vieux  mot  qui  s*eft 
dit  autrefois  d'un  ornement.de 
tète. 

BIR  j  nom  propre.  Ville  de  la  Tur- 
Quie  d'Afie  ,  dans  le  Diarbeck , 
fur  l'Euphrate,  à  quatre  journées 
d'Alep. 

BIRAMBRÔT-,  fubftantif  mafculin. 
Efpèce  de  foupe  faite  avec  de  la 
bière  »  du  fucre  &  de  la  muf- 
cade. 

BIRCKENFELDi  nom  propre.  Petite 


BIR  6j 

ville  d'Allemagne,  dans  le  Cercle 
du  haut  Rhin  ,  près  .de  la  riviè- 
re de  Nau  ^  a  cinq  milles  de  Trê- 
ves. 

BIRE  j  nom  propre.  Petite  rivière  de 
Suifle,  qui  fe  jette  dans  le  Rhin  ^ à 
Bâle. 

BiRE ,  eft  auftl  un  terme  de  Pèche  ^ 
qui  fe  dit  d'un  inftrument  d'ofier 
avec  lequel  on  prend  du  poidbu. 
L'ufage  en  eft  défendu  en  temps  de 
fraie,  par  l'article  VllI  du  titre 
XXXI  de  l'Ordonnance  des  Eaux  ^ 
Forêts. 

BIRÊME  j  fubftantif  féminin.  Sorte 
de  navire  dont  fe  fervoient  les  An- 
ciens ,  &  qui  avoit  deux  rangs  de 
rames  de  chaque  côté. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  la 
féconde  longue  ,  ^  la  troifième 
très- brève. 

BIRGI  ;  nom  propre.  Birgis.  Rivière 
d'Italie ,  en  Sicile ,  dans  la  vallée 
de  Mazare.  Elle  a  fon  embouchure 
dans  la  mer,  près  du  cap  de  Co- 
co, entre  Marfala  &.  San-Théo- 
doro. 

BIRIBI  ;  fubftantif  mafculin.  Sorte  de 
Jeu  de  hafard  ,  auquel  les  gens 
prudens  n'expofent  pas  leur  argent , 
a  moins  qu'ils  ne  ti^nnéht  la  ban- 
que ,  parce  que  l'avantage  du  ban- 
3uier  eft  de  fix  fur  foixante* 
ix. 

BIRLOIR  ;  iiibftantif  mafculin.  Tour- 
niquet fervant  à  retenir  un  chaftis 
de  fenêtre  qui  eft  levé.  Il  manque  là 
un  birloir. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne , 
&  la  ieconde  longue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

BIRMANNE  ;  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
autrefois  d'une  petite  monnoie  de 
Liège. 

BIRNIINGHAM  j  nom  propre.  Ville 
d'Angleterre  ,  dans  la  Province  de 


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^8 


BIR 


Warwîch.  11  s*y  fait  un  commerce 
confidérable  de  fer. 

BIRON  j  nom  propre.  Petite  ville  de 
France,  en  Perigord^  à  onze  lieues, 
fud  eft ,  de  Périgucux. 

BiRON  3  eft  aufli  le  nom  d'un  bourg 
de  France,  en  Saintonge,  à  une 
lieue ,  eft-fud-eft ,  de  Çons. 

BIROTINES-  royei  Barutinbs. 

BIRR  j  nom  propre.  Petite  ville  du 
Comté  de  Marr  p  fur  la  Dée ,  au 
nord  de  TEcofle. 

BlRRETTEi  fubftantîf  féminin.  Sorte 
de  bonnet  que  portent  les  Novices 
chez  lesjéfuitcs. 

BIRSEN  ou  BIRZE;  nom  propre. 
Ville  du  grand  Duché  de  Littiuanie, 
dans  la  Samogitie>  entre  Mittaw^ 
&  Braflaw. 

BIRVIESCA  ;  nom  propre.  Ville 
d'Efpagne ,  dans  la  vieille  Caftille, 
au  pavs  de  Buréva,  donc  elle  eft 
capitale. 

BlRliNj  nom  propre.  Ville  d'Afie, 
au  pays  de  Khuarczme.  C'eft  la 
parrie  du  fameux  Mathématicien 
Abu  Riban. 

BiRUN,  eft  encçre  le  nom  d'une  ville 
des  Indes,  clans  la  Province  du 
Send  ,^ur  le  fleuve  Indus,  à  trente 
lieues  de  Manfura  ^  félon  d'Her- 
belot. 

BIS,  ISEj  adjeftif.  Brun.  Il  ne  fe  dit 
proprement  que  du  pain  &  de  la 
pâte.  //  mange  du  pain  bis. 

On  dit  familièrement  d'une  fem- 
me brune ,  quelle  ejl  hife j  quelle 
a  la  peau  bife. 

La  première  fyllabe  eft  longue, 
&  la  féconde  rrès-brève. 

Cet  adjeâif  ne  doit  pas  régu- 
lièrement précéder  le  fubftantif 
auquel  il  fe  rapporte.  On  ne  di- 
ra pas  une  bijepâte  ,  mais  une  pâte 
bife. 

H  faudroît  changer  le  s  du  fé- 

-  mxjtùn  en  ^2  de  écrire^  d'après  la  ^ 


BIS 

prononciation ,  i/^f^.  VoyezOaTHO» 

GRAPHE.  • 

BIS  j  adverbe  emprunté  dtt  latin ,  qui 
fignifie  deux  fois.  On  s'en  fert  par- 
ticulièrement en  Mufique  ,  pour 
exprimer  qu'il  faut  chanter  ou  ré- 
péter deux  fois  la  même  chofe. 
Ce  monofyllabe  eft  long. 
Le  s  final  le  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

BISÂ^  nom  propre.  Ceft,  félon 
Étienr^p  le  Géographe,  une  ancienne 
ville  de  Thrace. 

BISACCIA;  nom  propre.  Ville  dl- 
•  talie ,  au  Royaume  de  Naples  *dans 
la  Principauté  Ultérieure ,  «phuit 
milles  de  Candela. 

BISACÈNE.  Voye-^  Byzacêne. 

BISACRAMENTAUX  j  (les)  que^ 
ques-uos  ont  ainC  appelé  des  Héré- 
tiques qui  ne  reconnoiflbient  que 
deux  Sacremens  ,  le  Baptême  ic 
l'Euchariftie. 

BISAGEj  fubftantif  mafculin.  Terme 
de  Teinturier ,  par  lequel  on  déiîgne 
la  teinture  d'une  étoflFe  qui  avojt 
déjà  eu  une  autre  couleur.  Le  bifage 
eft  permis  aux  Teinturiers  du  petit 
teint.. 

BlSAGÔSj  (les  îles  des)  nom  pro^ 
pre.  îles  d'Afrique,  fur  la  côte  de 

'  Nigritie ,  à  l'embouchure  de  Rio- 
erande.  La  plus  confidérable  eft  celle 
de  Fôrmofa.  Elles  font  toutes  très* 
fertiles  en  fruits ,  en  huile  &  en 
vins  de  Palmier.  On  y  a  auflî  de 
l'ivoire ,  de  la  cire ,  du  poivre  long';, 
&  la  mer  y  apporte  fouvent  de 
Fambre  gris- 

Les  petrples  s^appeîIentPj/tf^oj.*^ 
ils  vendent  particulièrement  aux 
Turcs  &  aux  Sarra/ins  les  produc- 
tion^  de  leur  pays. 

Chacune  de  ces  fles  eft  gouver-^ 
née  par  un  Seigneur  particulier,, 
qui  eft  Vaflal  du  Roi  de  Rw:- 
mofaii.  . 


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BIS 

BISAÏEUL;  fubftantif  mafcuUn.  Père 
de  l'aïeul  ou  d^  raïeule.  Le  hifaïeul 
paternel.  Le  bifaïeul  maternel.  Il  a 
encore  fes  deux  bifaïeuls. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
Brèves ,  &  la  troisième  eft  moyen- 
ne au  iingulier,  mais  longue  au 
pluriel» 

Le  /  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

BISAÏEULE;  fubftantif  féminin.  Mè- 
r^  de  Taïeul  ou  de  l'aïeule.  //  a 
connu  fa  Inf aïeule. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  troifième  eft  moyen- 
ne ,  £^ .  la  quatrième  eft  très- 
brève,  r      , 

BISALTES;  (  les  )  peuples  de  Scy  thle , 
errans ,  vagabonds ,  &  vivant  de 
kit  mêlé  avec  du  fang  de  cheval  y 
ii  1  on  en  croit  les  Anciens. 

BISANNUEL,  ELLE;  adjeûif.   Il 
défigne  une  plante  qui  périt  après 
.  avoir  fubtifté  pendant  deux  années. 
Cette  fleur  eft  H/annuelle. 

BISANO  ;  nom  propre.  Bourg  & 
montagne  dltaue  >  au  Royaume 
de  Naples  ,  dans  TAbriizze  Ul- 
térieure ,  entre  Aquila  &  Afco- 
U. 

BISANTAGAN;  nom  propre.  Ville 
d'Aiîe ,  dans  Tlncfouftan ,  au  Royau- 
me de  Cambaye-  On  recueille  fur 
ion  territoire  beaucoup  de  blé ,  de 
ris  &  de  coton. 

BISBILLE;  fubftantif  féminin.  Ter- 
me du  ftyle  familier,  qui  fignifie 
querelle ,  diffeufion.  Le  frère  &  la 
^fiturjont  en  bisbille. 

BISCACHO  ;  fubftantiP  mafculin. 
Animal  du  Pérou ,  dont  on  ne  nous 
dit  autre  chofe  que  ce  qu*il  a  la 
queue  de  nos  écureils  &  la  chair  de 
nos  lapins. 

BISCARA  ;  nom  propre.  Ville  d*A- 
fîique ,  que  Dapper  place  au  Bil- 
dalgérid»  dans   la  Province   de 


BIS  6^ 

Zeb.  Les  Algériens  s*en  font  rendus 
maîtres. 
BISCAYE  ;  nom  propre.  Bifcaïa^ 
Province  maritime  d*Efpagne ,  qui 
*a  rOcéan  au  nord ,  les  Afturies  i 
loccident ,  la  Vieille  Caftille  avec 
la  Province  d'Alava  au  midi ,  & 
le  Guipufcoa  à  Torient.  Elle  a  en^ 
viron  onze  lieues  de  longueur ,  &  2 
peu  près  autant  de  largeur.  Biibao 
en  eft  la  capitale. 

Cette  Province  abonde  en  bois 
&  en  mines  de  fer.  Sa  fituation^ 
&  le  voifinage  de  la  France ,  ren- 
dent fon  commerce  très  -  confia* 
dérable.    On  y   a  peu    de   vin  , 

Îuoiqu'en  dife  le  Diâionnaire  de 
'révoux  ;  mais  on  y  recueille  quan- 
tité d'oranges,  de  citrons,  &  de 
pommes,  avec  lefquelles  on  fait 
d'excellent  cidre. 

On  appelle  Merde  Bifcayc ,  cette 
partie  de  l'Océan  qui  entoure  la 
partie  feptentrionale  de  l'Efpagne  ^ 
dans  laquelle  fe  trouve  la  Province 
de  Bifcaye. 

La  nouvelle  Biscaye,  eft  une  Pro* 
vince  de  l'Amérique  feptentrionale, 
au  Mexique  ,  dans  l'Audience  de 
Guadalaxara.  Elle  a  le  nouveau 
Mexique  au  nord  ,  le  nouveau 
Royaume  de  Léon  i  Torient,  le 
Zacatecas  au  midi ,  &  les  contrées 
de  Culiacan  &  de  Cinaloa  à  l'oc- 
cident. Il  y  a  quelques  mines  d'ar- 
gent. 

BISCAYEN,  ENNE  ;  fubftantif  & 
adjeékif.  Qui  eft  de  la  province  de 
Bifcaye.  Les  Bifcayens  font  braves 
&  bons  foldats.  Les  filles  Bifcayea* 
nés  font  vives  &  bien  faites. 

BISCHBURG  ;  nom  propre.  Petite 
ville  de  la  Prude  Polonoife. 

BISCHMARCK  ;  nom  propre.  Petite 
ville  de  la  Poméranie  >près  de  Star* 
gard. 

BISCHOF$-H£IM  \    nom   propre. 


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70  BIS 

Ville  d'Allemagne ,  au  Cercle  du 
Bas-Rhin  ,  dans  l'Eleftorac  de 
Mayence. 

11  y  a ,  en  Allemagne ,  deux  au- 
tres Villes  de  même  nom  j  Tune  eft 
en  Souabe ,  &  l'autre  en  Franco- 
nie. 

BISCHOFS-LACK  j  nom  propre. 
Ville  de  la  haute  Carinthie  ,  entre 
les  rivières  de  Pollent  &  de  Zaher. 

BISCHOFS-VERDA  i  nom  propre. 
Ville  d'Allemagne ,  au  Cercle  de 
la  haute  Saxe ,  dans  la  Mifnie ,  à 
trois  milles  de  Drefde.  Cetre  ville 
futfaccagéeparlesHuflîtesen  1419^ 
elle  fut  btûlce  entièrement  en  1 5  9^, 
pillée  par  les  Impériaux  en  i(>5  i , 
îaccagee  encore  par  les  Suédois  en 
16} 9,  &  pillée  par  les  mêifiis  en 
1(^41.  11  n'y  a  gueres  de  villes  qui 
aient  plus  fouffert  de  U  barbarie 
des  hommes. 

BISCHOFSZELLj  nom  propre.  Ville 

'  de  Suifle  ,  dans  le  Turgaw ,  fituée 
à  Tembouchure  du  Sitter  ,  dans  le 
Thour.  L'Evcque  de  Confiance  en 
'eft  Seigneur  fans  en  être  Souverain  : 
elle  fe  gouverne  par  ks  propres 
ioix  &  par  des  Magiftrats  que  les 
bourgeois  choifîtTent  à  la  pluralité 
des  voix. 

BISCHWEILLER;  nom  propre.  Ville 
de  France ,  en  Alface ,  fur  la  Mot- 
tern ,  environ  i quatre  lieues ,  nord- 
nord-eft,  dé  Strasbourg. 

BISCITE  i  fubftantif  mafculin.  On 
donne  ce  nom  ,  à  Conftantinople , 
i  un  lieu  couvert  où  font  pluiieurs 
boutiques  remplies  de  diverfes 
marclundifes  ,  &  particulièrement 
d'équipages  pour  les  chevaœc. 

BISCORNU,  UEj  idjeûifduftyle 
familier.  Mal  fait ,  mal  bâti ,  d'une 
figure  ridicule ,  irrégulière.  //  a  le 
nei  bifcornu. 

Bkcornu  y  fe  dit ,  dans  le  fens  figu- 
ïé,  de  l'efprit  &  de  fes  produftions. 


BIS 

pour  en  exprimer  le  ridicule.  Ilfauf 
avoir  tefprit  bij cornu  pour  foutenir 
ce  paradoxe.  Elle  leur  fa  une  haran^ 
gue  bifcornue. 

BISCOTIN  i  fubftantif  mafculin.  Sor- 
te de  petit  bifcuit  fort  dur  ,  &  qui 

.  eft  ordinairement  de  figure  ronde* 
On  eut  des  bifcotins  pour  dejjert» 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, la  lecoiîde  brève ,  &  latroifième 
moyenne  au  fingulier  \  mais  elle  eft 
longue  ^i pluriel. 

BISCUIT  ;  fubftantif  mafculin.  Sorte 
de  Pâtirferie  alfcz  connue ,  qui  fe 
fait  ordinairement  de  la  manière 
fuivante.  • 

Pre/z^if  huit  œufs ,  caffez-les  dans 
un  vailTeau  plat ,  battez- les ,  jectez- 
7  une  demi-livre  de  fucre  en  pou- 
dre ,  autant  de  farine  ,  plutôt  ttiûms 
que  plus  ,  délayez  ;  faites  une  pâte 
blanche  y  bien  battue  >  &  fans  aui- 
cun  paton  j  arrofez  cette  pâte,  d'un 
peu  d'eau  de  fleur  d  orange  e»  la 
battant }  ayez  des  moules  en  lofan- 
gès  ou  carrés  longs  de  fer  blanc  ', 
enduifez-les  de  beurre  légèrement} 
verfez  votre  pâte  dans  ces  nwules  , 
faupoudrez-la  de  fucre  ,  mettez  au 
four ,  faites  cuir  à  four  ouvert  ; 
après  la  cuiffo^,  glacez  avec  du 
fucre  en  poudre  »  &  laiftez  refroi- 
dir. 

On  fait  des  bifcuits  de  plufieurs 
autres  manières  j  &  on  leur  donne 
différentes  épithètes  pour  lesdiftin- 
guer  entr'eux.  U  y  a  les  bifcuits 
a  amandes,  les  bifcuits  à  la  bour- 
gogne ,  les  bifcuits  da  chocolat  j  l^s 
biicuirs  de  citron,  lés  bifcuits  à  U 
Chancelière  ,  les  bifcuits  à  la  Dau« 
phine,  les  bifcuits  de  fleurs  d*o-* 
range ,  &c. 

Biscuit  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Mari- 
ne ,  du  pain  qu'on  cuit  deux  fois  y 
&  dont  on  fait  provilîon  pour  les 
petits  voyages  de  mer.  Ce  pain  fe 


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BIS 

cuît'quatre  fois  pour  les  voyages  de 
long  cours. 

On  die  proverbialement  &  figu- 
rcmeiiC ,  qnil  ne  faut  pas  s'embar- 
quer fans  bifcuit  ;  ^oMi  dire,  qu'on 
ne  doit  former  auctine  entreprife , 
fans  avoir  les  moyens  convenables 
pour  y  réuffir. 

Bkcuit  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Potiers 
de  terre, de Fayenciers  &  d'ouvriers 
en  Porcelaine ,  de  la  pâte  qu'ils  em- 
vloientà  faire  leurs  vaifTeaux,  &  fur 
laquelle  ils  appliquent  enfuite  la 
couverte. 

Biscuit  ,  fe  dit,  en  termes  d'Ouvriers 
de  batimens ,  ^es  cailloux  qui  fe 
trouvent  dans  les  pierres  de  cnaux  > 
&  qui  reftent  dans  le  baiCn ,  après 
que  la  chaux  eft  détrempée. 

Biscuit  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Tein- 
turiers, d'une  f^uflfe  teinture  dé- 
fendue par  lei  Réglemens.  L'arti- 
cle 5)  des  Statues  du  mois  d'Août 
\66^y  défend,  fous  peine  d'amen- 
de ,  aux  Maîtres  Teinturiers  en 
foie,  fil  ic  laine,  de  faire  aucun 
bifcuit  ou  faux  noir ,  c*eft-à-dire , 
entre  deux  galles ,  vieille  &  neuve. 
La  première  fyllabe  eft  moyenne, 
&  la  féconde  brève  au  fingidier , 
mais  celle-ci  eft  longue  au  pluriel. 

BISE  j  fubftanrif  fémmin.  Vent  de 
nord-eft ,  c'eft*à-dire ,  qui  fouffle 
entre  le  nord  &  forieot.  Il  fait  une 
grande  bife. 

La  première  fyllabe  eft  longue , 
&  la  féconde  très-brève. 

Il  faudroit  changer  le  j  en  r ,  & 
écrire  ,  d'après  la  prononciation  ^ 
ii\e.  Voyez  Orthographe. 

BISE  ^  É£  ^  adjeâif  &  participe  palCf. 
Voyesç  BiSER» 

BISEAU;  fubftantifitiafculin.  Ceft, 
chez  la  plupart  des  ouvriers  en  fer 
&  en  acier ,  un  petit  talus  praticué 
i  la  lime ,  â  la  polillbire ,  ou  plus 
fouvenit  à  la  meule  ^  tout  le  Lng^ 


BIS  71 

d  un  inftrument  tranchant  qui  doit 
couper. 

Biseau  ,  fe  dit  des  extrèmirés  des 
glaces  de  miroirs  ,  de  carroffcs  > 
&c,  taillées  en  talus. 

Biseau  ,  fe  dit,  en  termes  de  Dia- 
mantaires ,  des  principales  faces 
d'un  diamant  taillé  en  table. 

Biseau  ,  fe  dit  aufli  de  ce  qui  arrête 
laj)ierre  d'une  bague  dans  le  cha« 
ton. 

Biseau,  fe  dit,  en  termes  d'Impri- 
merie j  des  morceaux  de  bois  qui 
font  diftribués  en  glacis ,  &  qui  fer- 
vent à  entourer  les  pages. 

Biseau  ,  fedit,  en  termes  de  Fadeurs 
d'orgues,  du  diaphragme  qui  eft 
place  entre  le  corps  du  tuyau  &  fon 
pied.  , 

Biseau  ,  fe  dit  de  l'endroit  du  pain 
qu'on  appelle  plus  communément 
baifure.  f^oyc:^^  ce  mot. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  Se 
la  féconde  moyenne  au  fingulier  » 
mais  longue  au  pluriel. 

Le  X  m\ûy  qui  forme  le  pluriel , 

{^rend  le  Ion  du  \  devant  une  voyel- 
e  ,  en  fuivant  néanmoins  la  règle 
générale  donnée  ci-apr^.  f^oye'^ç^  la 
lettre  «î. 

Il  faudroit  changer  le  j  en  {  ^ 
fupprimer  1'^  qui  eft  oifif ,  &  écri- 
re ,4'^près  la  prononciation  ,  bi^au^ 
Voye\  Orthographe. 

BISEGLIA  ;  nom  propre.  Ville  Epif- 
copate  dltalie  ^  au  Royaume .  de 
Naples ,  dans  la  Pouiile ,  à  cinq 
milles  de  Trani.  Elle  eft  fituée  dans 
une  contrée  fertile  &  riante. 

BISENTAL  j  nom  propre  d'une  petite 
Ville  6c  Bailliage  d'Allemagne^dans 
la  nioyenixe  Marche  de  Brande- 
bourg. 

BISENTINA  \  nom  propre.  Petite  île 
d'Italie  ,  dans  l'Etat  Eccléûaftique  ^ 
fur  le  lac  de  Bolfena. 

BISER  \  verbe  aâif  de  la  première 


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7i  BIS 

conjugaifon  »  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Terme  de  Teintu- 
rier ,  qui  exprime  Taétion  de  tein- 
dre une  étoffe  pour  la  féconde  fois. 
BiSE-R  y  eft  auûî  verbe  neutre ,  &  figni- 
fie,  en  termes  d'Agriculture,  dé- 
générer ,  devenir  brun,  kes  labou- 
reurs croient  que  le  meilleur  fro- 
ment bife  ou  dégénère  d'année  à 
autre ,  &  qu'il  finit  par  devenij;  fei- 
gle  ou  meteil 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Obfervez  cependant  que  les 
temps  ou  perfonnes  ,  qui  fe  termi- 
nent par  un  e  féminin ,  ont  leur 
pénultième  fyllabe  longue.  Dans 
Je  bife  j  la  fyllabe  bi  eft  longue. 

Il  faudroit  changer  le  j  en  ;j  , 
&  écrire  j  d'après  la  prononciation, 
bi^cr.  Voyez  Orthographe. 
BlSERTEj  nom  propre.  Ville  mari- 
time d'Afrique ,  au  Royaume  de 
Tunis. 
BISET;  fttbftantif  mafculin.  Pigeon 
fauvage ,  plus  petii  ic  qui  a  la  chair 
plus  noire  que  les  autres.  Sa  lon- 
gueur ,  depuis  la  pointe  du  bec  juf- 
3u'à  l'extrémité  de  la  queue ,  eft 
'environ  quatorze  pouces.   Il  ne 
diffère  du  pigeon  ramier  qu'en  ce 
qu'il  eft  plus  petit  &  qu'il  n*en  a^ 
pas  les   taches  blanches  autour  du' 
cou  &  dans  les,  ailes. 

Le  bifet  eft  bon  à  manger.  Il  con- 
tient beaucoup  d'huile  &  de  fel  vo- 
latil. Il  eft  apéritif  &  falutaire  con- 
tre la  pierre  &  la  eravelle. 
BISETTE  ;  fubftantit  féminin.  Efpèce 
de  petite  dentelle  de  bas  prix.  Elle 
fait  partie  du  commerce  des  Mer- 
ciers &  des  Lingeres.  Une  aune  de 
'     bifette. 


BIS 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde  moyepne ,  &  la  troifiè- 
me  très-brève. 

Il  faudroit  changer  le  ^  en  ^ , 
fupprimer  un  t  qui  eft  oifif  j  donner 
laccenr  gravt- au  pénulrième  e ,  &c 
écrire  ,  d'après  la  prononciation  » 
bi'[ète.  Voyez  Orti|Pgraphe. 

BISETTIERE,  fubftantif  féminin. 
Celle  dont  le  métier  eft  de  faire  de 
la  dentelle  appelée  bifttte, 

BISEUR  i  fubftantif  mafculin.  On 
donnoit  autrefois  ce  nom  aux  Tein- 
turiers du  petit  teint  ,  lefquels 
avoient  feuls  le  droit  de  faire  le  bi- 
fage  ,  &  avoient  reparage. 

BISHOPS-CASTLE  i  nom  propre. 
Petite  ville  d'Angleterre ,  dans  le 
Shropshire ,  à  deux  lieues  de  Mon- 

fommery. 
IGNANO  i   nom   propre.   Ville  ' 
Epifcopale  d'Italie,  au  Royaume  de 
Naples  ,  dans  UCalabfe  citérieiirei 
à  feize  milles  de  Cofenfa. 

BISLINGUA.  Foyei  Houx. 

BISMARCK  j  noj;n  propre.  Petite 
ville  d'Allemagne  3  dans  la  vieille 
Marche  de  Brandebqurg  ,  fur  la 
rivière  de  Bife»  entre  Kîdbe  &  Of- 
terbourg. 

BISMEO  j  nom  propre.  Boui^  d'A- 
frique ,  à  dix  lieues  d'Alger.  Caf- 
tello  croit  oue  c*eft  l'ancienne  Va« 
bar  3  ville  de  la  Mauritanie  Céfa^ 
rienne. 

BISMUTH  ;  fubftantif  ipafculin; 
Subftance  demi  •  métallique  ,  fort 

[>efante ,  peu  tenace  ,  aigre  ,  nul- 
ement  malléable  ,  mais  qui  fe 
caffe  &  fe  brife  fous  le  marteau. 
Son  tiifu  patoît  compofé  de  cu- 
bes formés  par  un  aflemblage  de 
feuilles  ou  lames  ;  fa  couleur  eft 
un  peu  jaunâtre;  il  noircit  les  mains 
un  peu  plus  promptemenr  que  ne 
fait  la  mine  de  plomb  :  expofé  à 
lair ,  il  y  acquiert  en  peu  de  temps 

toutes 


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315 

î  tcrates  les  couleurs  de  l'iris  ou  de 
ih  gorge  de  pigeon  j  mais  fur  uiv 
feu  modéré^  il  y  répand  de  la  fu- 
mée, y  entre  enfuite  en  fufionj 
puis  fe  volacilife  en  partie  y  ou  Ci 
on  le  poufle  au  feu*,  après  avoir  ccc 
.calciné,  il sj  vitrifie,  &  colore  le 
verre. 

Le  bifmuth  fe  mêle  facilement 
avec  les  autres  demi-métaux,  à  Tex- 
ception  du  cobalt  &  du  zinc  :  il  fe 
-mêle  auffi  avec  les  métaux  j  il  les 
blanchit ,  Içur  ôte  la  malléabilité , 
les  rend  tendres  &  fragiles  comtne 
les  demi-métaux  j  il  peut  cepen- 
dant fervir,  ainfî  que  le  plomb ,  â 
purifier  lor  &  largenr,  &  à  faci- 
liter la  rédudion  des  mines  réfrac- 
taires. 

Ce  demi-métal  ne  détonne  pas 
fenfiblement  avec  le  nitre^  ce  fel 
4e  calcine  néanmoins  comme  fous 
les  métaux  imparfaits  &  les  demi- 
métaux. 

Deux  parties  d  acide  nîtreux 
diflblvent  avec  chaleur  &  eflFervef- 
cence  une  partie  de  bifmuth.  La 
diflblution  eft-daire.,  limpide^  & 
couleur  de  rofe.  Elle  fe  coagule  en 
f  etits'criftai^vprefqu'auffitot  qu'elle 
eft  refroidie. 

On  doit  faire  cette  diflblution 
Çeu  à  peu  ,  pour  éviter  le  gonfle- 
ment &  la  trop  grande  effervef- 
cence. 

L'addition  de  l'eau  feule  eft  ca- 
pable de  ieparer  le  bifmuth  d'avec 
fon  diiïblvant.  Le  bifmuth  ,  ainfi 
précipité,  eftd'un  très- beau  blanc: 
c'eft  le  blanc  de  fard ,  qu'on  nomme 
communément  magijlèrc  de  hifmuthy 
&  que  quelques  artiftes  défignent 
aufli  par  le  nom  de  blanc  d'Efpa- 
gne.  .  ^       ^ 

Pour  avoir  c^  blanc  l)ien  beau  , 

il  ne  faut  pas  employer   une  eau 

forte  qui  (oit  altérée  par  le  mélange, 

Tome  ir. 


3IS 


73 


de  l'acide  vîtriolique ,  car  cet  aci- 
de lui  donne  un  œil  gris. 

Si  l'acide  nitteux  n'avoir  dilToos 
que  peu  de  bifmuth  ^  i]  faudroit 
ajouter  beaucoup  plus  d'eau  pour 
faire  la  précipitation  ,  car  elle  ne 
procure  cette  féparation  qu'en  af- 
ioibliflant  l'acide. 

Q^  doit  bien  laver  ce  magiAère 
pour  le  dépouiller ,  le  plus  qu'il  eft 
poflible  ,  de  l'acide  qu'il  entraîne 
avec  lui  j  &  pour  le  conferver  ,  il 
faut  le  mettre  dans  une  bouteille 
bien  bouchée  ,  attendu  que  ce  de- 
mi-métal ,  ainfi^ivifé  ,  a  ,  comme 
l'argent  &  le  plomb ,  k  propriété 
de  fe  charger  très-facilement  du 
phlogiftique  réduit  en  vapeurs,  & 
devient  tout  noir  par  cette  addi- 
tion. Delà  vient  que  les  femmes 
qui  font  fardées  avec  ce  blanc ,  peu- 
vent devenir  toutes  noires  ,  fi  elles 
font  expofées  aux  vapeurs  phlogif- 
tiqûes  qui  s'exhalent  des  matières 
en  putréfadion  ,  des  latrines ,  du 
foutre,  du  «foie  de  foufre  ,  de  l'ail 
écrafé ,  6'c 

Lémeri'dit  que  fi  l'on  écrit  avec 
la  diflblution  de  bifmuth  ,  1  écri- 
ture ne  paroît  pas;  mais  qu'elle  de* 
vient  très-noire  en  la  mouillant 
avec  la  liqueur  dçs  fcories  du  régule 
d'antimoine.  Cela  eft  très-vrai  j  Ôc 
cette  diflblution  eft  par  conféquent 
une  ^cre  de  fympathie.  La  raifon 
de  <:e  phénomène  eft  fi3ndée  fur  la 
propriété  qu  a  le  bifrauth  bien  di- 
vifé^  de  fe  charger  très-facilement 
de  beaucoup  de  phlogiftique  par  fur- 
abondançe  >  &  de  fe  noircir  par 
fon  moyen. 

Le  bifmuth  paye  pour  droits  â 
l'entrée  dfr"  Royaume  quatre  livres 
par  quintal. 
BISNAGAR  i  nom  propre.  Ville  & 
Royaume  des  Indes ,  dans  la  pref- 
qu'ile  en-deçà  dû  Gange.  La  ville 
K 


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74  BIS 

eft  grande  &  peuplée  ,  &  fe  trouve 
ficuee  entre  Paliacate  &  Mangalor , 
i  foixante  &  quinze  lieues  de  Pon- 
dichery.  On  la  nomme  auffi  Chan- 
degrk 

BIS^rOWi  fubftantif  mafcuHn  Sefte 
de  Banians  dans  les  Indes.  Ils  te- 
connoifTenc  un  Dieu  fous  le  nom 
de  Ramram  auquel  ils  don#nt  une 
femme.  Us  ornent  leurs  idoles 
d'or  &  de  pierreries  ,  &  chantent 
dans  leurs  temples  des  hymnes  en 
leur  honneur  au  fon  de  divers  inf- 
irumens  de  muHque* 

Les  Banians  «e  mangent  d'au- 
cun animal  \  ils  ne  vivent  que  d'her- 
bes »  de  légumes  &  de  laitage.  Us 
font  habiles  dans  le  commerce. 

BISOGNE  j  vieux  mot  qui  fignîfîoit 
autrefois  foldat  de  recrue. 

BISON  i  fubftantif  mafculin.  Efpcce 
de  bœuf  fauvage  d'Amérique.  II 
porte ,  dit  M.  de  Buffbn,  une  bolTe 
entre  les  épaules  ;  fon  poil  eft  plus 
doux  que  la  laine  j  plus  long  fur  le 
devant  du  corps  que  fur  le  derrière, 
&  crêpé  fur  le  cou  &  le  long  de  Té- 
pine  au  dos  \  la  couleur  en  eft  bru- 
ne ,  obfcurément  marquée  de  quel- 
ques tachés  blanchâtres.  Le  bifon 
a  de  plus  les  jambes  courtes  \  elles 
font ,  comme  la  tète  &  ta  gorge , 
couvertes  d'un  long  poil  :  le  mâle  a 
la  queue  longue  avec  une  houpe  de 

!»oil  au  bout,  comme  on  le  voit  à 
a  queue  du  lion. 

Le  bifon  fe  tient  dans  les  bois.  Il 
paflè  pour  cruel  8c  dangereux.  Lé- 
meri  dit  que  ks  cornes  font  fudo* 
riâques  &  bonnes  pour  réiifter  au 
venin.  On  les  donne  piilvérifées 
depuis  un  demi-fcrupule  jufqu'à  une 
drachme.  La  fiente  "du  même  ani- 
mal eft"réfolutive. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier  mafculin  ;  mais  la  féconde 
eft  longue  au 'pluriel. 


BIS 

II  faudroir  changer  le  s  en  \y  ôc 
écrire  ,  d'après  la  prononciation  , 
bi:[on.  Voyer  Orthographe. 

BISPE  ;  vieux  mot  qui  (ignifioit  autre- 
fois Evêque. 

BISQU  AIN  i  fubftantif  mafculin.  Peau 
de  mouton  garnie  de  fa  laine.  Les 
Bourreliers  font  ufage  de  ces  fortes 
de  peaux  pour  couvrir  les  colliers 
des  chevaux  de  tirage. 

BISQUE  i  fubftantif  Féminin.  Efpèce 
de  potage  garni  de  béatilles  ,  de 
truâes  ,  de  champignons ,  Se  d'au- 
tres ingrédiens  délicats.  On  fait  des 
bifques  en  gras  &  en  maigre  :  il  y 
en  a  de  pigeons ,  de  poulardes  »  de 
cailles ,  d'ecsevifles ,  &c. 

On  appelle  (/^/7zi-^//^i^<,ttnebifque 
'  où  il  entre  moins  d'ingrédiens. 
Nous  avertirons  affez  inutile- 
ment fans  doute,  que  quelque  agréa* 
blés  au  ^out  que  loient  les  bifques^ 
elles  nuifent  d  ia  fanté ,  quand  on 
en  fait  un  ufage  trop  fréquent. 

BISQUE;  fubftantif  féminin.  Avan- 
tage qu'un  joueur  obtient  d'un  au- 
tre au  jeu  de  paume ,  &  qui  vaut 
quinze.  Le  joueur  auquel  on  fait 
cet  avantage  »  choifit  le  moment 
de  la  partie  qui  lui  paroît  le  plus 
favorable  pour  en  faire  ufage.  // 
peut  lui  donner  une  bifquc.  Il  lui  de'- 
mandoit  quinze  &  bifqut. 

On  dit  figurément&  proverbia- 
lement ,  que  quelquun  donncroit 
quin^  &  bi/que  à  quelque  autre  ;  pour 
exprimer  la  fupériorité  du  premier 
fur  le  fécond ,  dans  le  genre  dont 
il  s'agit. 

On  dit  auill  fîgurément  Scfto^ 
verbialement ,  qu'on  a  quinze  & 
bifque  fur  la  partie  ;  pour  dire  , 
qu'on  a  de  grands  avantages  en  fa 
faveur  pour  le  fuccès  d'une  af- 
faire, n 

On  dit  fîgurément  &  familière- 
ment de  quelqu'un  ^  qu'ail  prend  fa 


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BIS 

bîfquc  ;  pour  dire  »  qu'il  fj^fic  le 
moment  avantageux. 

La  première  fyllabe  eft  longue  » 
&  la  féconde  très-brève. 

BlSSACj  fubftantif  mafculin.  Befkce 
ou  fac  ouvert  par  le  milieu  ,  &  fer- 
mé par  les  deux  bouts  oui  forment 
chacun  une  poche  ou  une  efpèce  de 
fac.  A  qui  appartient  ce  bijjac? 

On  dit  figurément  de  quelqu'un 
qui  eft  ruiné ,  qaileft  au  bijfac. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  moyenne  au  (ingulier , 
mais  longue  au  pluriel. 

Le  c  final  fe  fait  lentir  en  toute 
circonftance. 

Il  faudroic  fupprimer  un  s  qui 
eft  oifif ,  changer  le  c  en  A: ,  &  écrire, 
d  après  la  prononciation  ,  hifak. 
Voyez  Orthographe. 

BISSCHOPIA  ;  nom  propre.  Ancien- 
ne ville  de  Tîle  de  Chypre ,  dont  on 
voit  les  ruines  dans  une  plaine  qu'ar 
8»fe  une  belle  rivière  ,  à  mille  pas 
ou  environ  du  cap  de  la  Gata-ab- 
dima.  Les  arbres  qui  portent  le  co- 
ton &  les  olives**,  y  abondent. 

BISSE  j  fubftantif  féminin.  Terme  de 
l'art  Héraldique,  emprunté  de  l'I- 
talien bifcia  y  &  qui  (ignifie  un  fer* 
peut. 

BISSECTION  iW'ubftantif  féminin, 
&  terme  de  Géométrie,  qui  fe  dit 
de  la  divifion  d  une  étendue  quel- 
conque en  deux  patties  égales. 

BISSEXTE  i  fubftantif  malculin.  Ad- 
dition qui  feroit  précifément  d'un 
jour  tous  les  quatre  ans  ',  fi  l'année 
folaire  étoit  véritablement  de  trois 
cens  foixante-<:inq  jours  &  fix  heures  : 
mais  comme  elle  n'eft  que  de  trois 
cens* foixante-cinq  jours  cinq  heures 
quarante -neuf  minutes' &  douze 
Secondes  ;  il  arrive  que  les  dix  mi- 
nutes quarante-huit  fécondes  qui 
manquent  aux  fix  heures  de  chaque 
année,  font  quarante-trois  minutes 


BIS  75 

douze  fécondes  de  plus  que  le  jou^ 
ajouté  au  mois  de  Février  de  la  qua- 
trième année ,  &  que  Ion  appelle 
bijfexte.  Pour  prévenir  la  variation 

n'  fe  feroit  introduite  peu  à  peu 
s  les  iaifons ,  &  qui  auroit  été 
d'un  jour  dans  ij)  ans  &  quatre 
mois,  fi  le  bifiexte  eût  eu  lieu  régu- 
lièrement tou^  les  quatre  ans  ,  les 
Aftronomes  »  chargés  par  Grégoire 
Xlll  de  la  réform^tion  du  calen<» 
drier,  ordonnèrent  que  dans  le  cours 
de  quatre  cens  ans ,  il  y  auroit  trdis 
biflextes  de  retranchés  :  c'eft  pour- 
quoi il  n'y  a  point  eu  de  bifiexte  ea 
1700,  &  qu  il  n'y  en  autg  point  en 
1800^  ni  en  1900,  ni  en  iioo» 
&c.  mais  Tan  1000  aura  été  bifiex- 
til. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  longue^  &  la  troifième  très- 
brève. 

Il  faudroit  fupprimer  un  s  qui  eft 
oifif  ,&  écrire,  d'après  la  pronon- 
ciation ,  bijexie.  Voyez  Ortho- 

GRAPHE 

BISSEXm ,  ILE  ;  adjeftif  qui  fe  dit 
de  l'annéb  oii  fe  rencontre  le  bif- 
fexte.  Van  prochain  fera  biJfextiL 
Nous  avons  tannée  bijfextile. 

BISSONATA.  Le  Tarif  de  la  Douane 
de  Lyon ,  donne  ce  nom  à  une  force 
d  étoffe  groflîère  qui  fert  à  habiller 
certains  Religieux. 

BISSONNIER  ;  vieux  mot  oui  fisni- 
fioit  autrefois  ,  vagabond  ,  voleur 
de  grands  chemins. 

BISSUS-,  fubftantif  mafculin.  On  don- 
ne ce  nom  aux  filapiens  d'une  ef- 
pèce de  foie  brune ,  longs  de  cinq 
ou  fix  pouces ,  par'  le  moyen  def- 
quels  la  pinne  marine  ^s'attache  aux 
corps  où  elle  veut  fe  fixer.  Le  Bif- 
fus  eft  propre  à  lourdiflage ,  &  -il 
eft  plus  précieux  que  «la  laine.  On 
en  tait  des  bas  &  d'autres  ouvrages. 

BISTI:  fubftantif  mafculin.  Pente 
Kij 


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1 


7<s:  BIS 

monnoié  de  Perfe  oue  quelques- 
tuis  difent  valoir  un  lou  quatre  -ou 
fîx  deniers  de  France  ;  mais  U  Che- 
valier Chardin  ne  donne  le  Bifti 
que  pour  une  monnoie  de  compte 
valant  dix  binars^dont  dix  mille 
font  uti  roman. 

BISTONIEj  nom  propre..  Bîfionia. 
Ancienne  ville  q£  Thrace,  dont 
parle  Etienne  le  Géographe. 

BISTOQUETi   fubftantif  mafculin. 
Inftrument  avec  lequel  on  joue  au 
•  billard  ,  pour  ne  pas  billarder.  Un 
coup  de  hzjioqueti 

BISTORIE  i  vieux  mot  qui  fignifioit 
antrefgis ,  poignard. 

WSTORTE:;  fubftantif  féminin.  Bif- 
torta^  Plante  ainfi  nommée,. parce 
que  (qs  racines  (ont  tortues, &  com- 
munément repliées>les  unes  fur  les 
autres.  Elle  a  les  feuilles  longues , 
larges  &  pointues  j  &  il  s'élève 
d'entre  elles  des  tiges  rondes,  hau- 
tes d'environ  un  pied,  &  qui  por- 
tent des.  épi&  où  lont  attachées  de 
petites  fleurs  à  étamines  de  couleur 
de  piourppe.  Il  fdccède  axes  fleurs 
des  femencesià  trois  a5ins,.lui{àn- 
tes  comme  celles  de  Tofeille. 

Les  racines  de  cette  plante  s'ém- 
. ploient  fouvent  en  Méaecine.  Elles 
donnent  dans  J'analvlb.  chimique 
beaucoup  d'huile  &  de  fel  eflen- 
tiel.  Elles  font^ftrin^ntes,  bonnes 
pour  réfifter  au  venin ,  pour  prê- 
ter le  vomilTement ,  les  hémorrha- 
gies,&  pour  empêcher  l'avorte  ment. 

jaiSTORTIER  ;  fubftantif  mafculin. 
Terme  de  Pharmacie.  Efpèee  de 
)ilon  de  bois ,  à  long  manche ,  avec 
equel  on  ne  peut  piler  que  par  un 
'>out:il  fert  à  mêler  les*  drogues 
qui  cômpofent  un  éledtaaire* . 

BISTOURI  i  fubftantif  mafculin.  Inf- 
trument cjj?  Chirurgie  ,  le  plus»  en 

•  ulage  après  la  lancette.'  Il  y  en  a 
de*.vpl.ttueur$  efpèces  >  de  droits.. 


BIS 

de  courbes,  &  tous  font  deftlhés- 
à  faire  des  incifions.   On  s\ft  fervi 
du  injlûuri  dans  la  cure  de  (on  abcesm. 

BISTÛURNÉsÉEiadjedif  &  parti-- 
cipe  paflîf.  Voye'[  Bistournbr. 

BISTOURNERiverbe  a6Hf  de  la  pre- 
mière conjugaifon,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Tordre  les 
telticules  d'un  animal ,  de  manière 
qu'il  ne  puifle  plus  engendrer.  On 
a  coutume  de,  bijloutner  certains  che-^  - 

L'exemple  qu'on  vient  de  don- 
ner ,  prouve  que  ce  verbe  n'eft  pas  ' 
neutre  comme  le  dit  le  Didkion- 
naire  de  Trévoux. 

La  première  Syllabe  eft  brève^  . 

-    la  féconde  moyenne ,  &  la  troifième 

.    eft»  longue  ou  brève,  comme  neus 
l'expliquons  au  mot  Verbe,  avec 
la  conjugaifon  &  la  quantité  profo-r 
dique  des  autres  temps. 
Obfervezcependant  que  les  temps  - 

.  ou  perfonnes ,  qui  fe  terminen>par 
un  e  féminin^ont  leur  pénultième 

.    fyllabe  .  longue.  Dans  je  hijèourne^  . 
la  fyllabe  tourek  longue. 

BISTOW;  nom  propre.  Petite  ville 
du.  Duché  de  MeklembouKg. 

BISTRE  j  fubftantif  féminin.Suie  cui- 
^  te  &  détrempée  avec  de  l'eau  gofn- 

,    mée,.&  dont  1^  Peintres   &  lea  . 
Deflînateurs  fe  fervent  ppur.  laver 

.    leurs  defleios.^ 

La  première  fyllabe  eft- longue,  . 
la  féconde  très-brève. 

BISTRICZ;  nom  propre.  Ville,  ri- 

;    vière  &  .Comté  de  Tranfylvanae ,  " 

'  entre  la  Hongrie  ,  la  Pokutie ,  le 
Comté  de  Marofeck^  celui  de  Ma- 
ros  Vasharel ,  èc  celui  de  Neubariia. 
La, ville  eft  à.  dix-fept  lieues  de 
Colofwar* 

BISZESTIE^  fubftantif  féminin.  C'eft 
le  nom  qu'on  donne  en  RuiHe  à  la^ 
peine  encourue  par  celui  qui  inju- 

^    rie  qiielqu'un.  Elle  conûfte  dans  uneL. 


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iV-^^ 


BIT 

amende  ppoportibnnée  à  la  cjualitc^ 
du  fait  &  des  perfoniies.  Si  l'au- 
teur du  délit  eft  infolvable  ,  on  l'en- 
vùie^  à  Toffenfé  qub  eft  le  maître 
d'en  faire  unefclave^a  de  lui  faire 
donner  le  Knoucè.. 

Les  Loix  nouvelles  que  va  don  - 
^  ner  Ta^ufte  PrincefTe  qui  tient  fi 
dignement  les  rèries  du  Gouverne- 
ment de  cet  Empire ,  ne  laiflercjnt 
vraifemblablement  plus  à  Toffenfé 
la  liberté  de  fe  vengçr  de  Toffen- 
feur*  j 

BlTBOURGi  nom  propre.  Petite  ville 
des  Pays-bas,  dans  le  I^xembourg, 
à  quatre  lieues  de  Viandem 

BITCHE  y  nom  propre.  BidiJçum.ViWo 
8c  châcfeau  .de  France  ,  en  Lorraine  ^^ 
fur  la  rivière  de  Hom ,  à  cinq  lieues, 
nord-nord-eft  ^  de  Phaltzbourg, 

BÎTCHEMÀRE  i  fubftàntïf  mafculin; 
Sorte  depoiflbn  qui  fe   fale  oc  fe 
»       sèche  comme  la  morue.  On  le  pè- 
che vers  les  côtes  de   laCoehin- 
chïne. 

BITCHXT,'  ou  Bitchiou  ,  ou  Bitcou; 
nom  propre.Ville  Capitale  du  royau-i 
me  de  même  nom ,  dans  l'île  de  Ni- 
phon ,  au  Japon  ,  fut  la  golfe  de 
Méaco. 

BiTETTO.vnom  prbpr^  Ville  Epif- 
copale  dltalie  ,  au  royaume  de  Na- 

tlesr  dans  la  Province  de  Barri,  à 
uit  milleis  du  gçlfe  de  Venife. 

B1TH1G4  >  nom  propre.  Ancienne 
ville  d'A(îe,  que  Piolémée  placé 
dans  la  Méfopotamie. 

BÏTHYNIARCHIEiJubftantif  femi- 
nin.  Dignité,  J.urifdi(2ion  du  Bith'y- 
niarque. 

BITHYNiARQUEi  fubttantlf  maf- 
culin. Les  Payens  défigrioient  fous 
ce  norq  le  prenriier  Prêtre  ou  Sou- 
verain  Pontife  de  Bichynie*  Il  éçoit 
dans  une  très-haute  conlîdération. 

BITHYNIE  ;  nom  propre  d'une  an- 
cienne coiurée  Je  TAûe  mineure  j 


BIT  TV 

fur  la  Propontide,  au  nord  de  la 
Myfie  &  de  la  Phrygie.  Ceft  où 
régna  Amycus  ,  fils  de  Neptune  j 
&  de  la^  Nymphe  Melie.  Les-Ar- 
gp!>autes  tuèrent  ce  Prince  pîarce 

.  quil  avoir  eu- deflein  de  les  faire 
maflacrer.   f^oyc^  Bebricibns. 

BlTi  i  fubftantif  n^afcqlin.  Grand  ar- 
bre toujours  vert,. qui  croît  dans  le 
Malabar.  Ray  qui  en  parle  ,  rap- 

,,  porte  qu'on  tire  de  fa  racine  une 
huile  falutaire  contre  l'alopécie- 

BITiLlSE;  nom  propre.  Ville  d'Afîe, 
dans  la  Géorgie  ,  fur  les  frontières 

.,    de  la-  Perfe.    Elle  appartient  aux  • 
Turcs. 

BITIN  i  fubftantif  mafculin.  Ceflr,  fé- 
lon Nieremberg ,  un  ferpent  terri- 
ble de  l'île  de  Cuba.    11  a  environ  ' 
cinq  pieds  de  longueur ,  la  tête  d  un 

..    veau,  les  yeux  noirs^J'iris  verte >. 
la  gueule  grande  &-  munie  de  qua- 
tre rangs  de  dents  aiguës  ,  fort  lon- 
gues ,  &  ferrées  les  unes  contre  les  ' 
autres^  Cetanii;nal  attaque  &rt  dé- 
vore les  bœufs  &  les  fangher^. 

BlTO;nom  propre.  -  Petit  royaume 
d^A^que,  eaNigritie.  Il  eft  firiié^ 
entre  les  royaumes  de  Zegzegs  de 
Gartena.,.  de  Tlhiian  j  de  Gabou, 
dlfago*&  de  Guber.  De  Tlfle  dit 
que  les  habitans  en  font  riches. 

BITONTO;  nom  propre.  Ville  épif- 
copale  d'Italie,  au  royaume  de*Na- 
pies,  dans  la  Pouille,  à  huit  milles 
de  Barri»  ^  fut  là  que*  le  Général 
Efpagnoi  de  Mortemar  battit  les 
Impériaux  en  1734,   pourquoi  le 

,     Roi  d'Efpagne  le  décora-da  titre  de 

Duc. 

BITOROj  futftaiîtif  mafculin.Terme 

.    de  Marine-,  qui  fe  dit  d'une  corde 

à  deux^  ou  trois  fils  aflez  déliés,  & 

dont  on  fe  fert.  pour  faire  desen- 

fléchures ,  pour  amarrer  &  fortifier 

les  manœuvres. 

BITOU  i  fubftantif  mafculin^l^î^Nè- 


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78  BIT 

grès  du  Sétrégal  donnent  ce  nom  i 
une  forte  de  coquillage  univalve,du 
genre  des  pucelages  ou  conques  de 
Venus.  Aoanfon  regarde  ce  coquil- 
lag#comme  une  variété  de  l'^^fpèce 
appelée  fur  nos  côtes  Pott  de  mer  y 
dont  il  ne  diffère  que  par  fon  ex- 
trême blancheur. 

BITTE i  fubftantif  féminin^  &  terme 
de  rivière,  oui  défîgne  une  pièce 
de  bois  ronde ,  placée  fur  le  de- 
vant d'un  bateau  foncet ,  &  qui  fert 
à  le  fermer. 

Bittes,  fe  dit,  en  termes  de  Mari- 
ne,  de  diverfes  pièces  de  bois  qu'on 
diftingue  en  grandes  bittes  Se  en 
petites  bittes. 

Les  grandes  bittes ,  font  pofées  à 
Tarrière  du  mât  de  mifaine ,  &  el- 
les s'élèvent  jufqn'au  premier  pont. 
On  s'en  fert  pour  amarrer  le  cable. 
Des  quatre  petites  bittes ,  deux 
font  placées  vers  le  mât  de  mifai- 
ne ,  &c  les  deux  autres  vers  le  grand 
mât.  Elles  s'élèvent  jufquesfur  leder- 
nierpont.Onenfaitufage  pour  amar- 
rer les  écoutes  des  deux  huniers. 

BITTERFELD;  nom  prop*  Petite 
ville  d'Allemagne ,  au  cercle  de  la 
haute  Saxe  >  dans  la  Mifnie ,  fur  la 
Mulde ,  entre  Hall  &  Wittemberg. 

BITTER  LE  cable;  termes  de  ma- 
rine, qui  expriment  l'adion  de  rou- 
ler le  cable  autour  des  bittes ,  & 
de  l'y  arrêter. 

BITTERN  ;  fubftantlrmafculin.  On 
appelle  ainfi ,  dans  les  lieux  où  l'on 
tire  du  fel  de  l'eau  de  la  mer ,  la  li- 
queur qui  fe  lépare  du  fel  commun 

BITTI  \  nom  propre.  Rivière  de  Sar- 
*  daignçdans  la  province  deLogudori. 

BlTTON;fubftantif  mafculin.  Ter- 
me de  marine.  Petite  pièce  de  bois 
ronde  par  le  moyen  de  laquelle  on 
amarre  une  ga|ère  â  terre. 

BiTTON ,  fe  dit  aullî ,  fur  les  rivières , 
d'une  pièce  de  bois  ronde,placéeprès 


BIT 

du  gouvernail  d'un  bateau  foncet 
BITTONNIÈRES.   royei  Angpil- 

LERES. 

BITUME;  fubftantif mafculin.  5i- 
tumen.  Subftance  huileufe  qui  ap- 
partient au  règne  minéral, &  qui  fe 
trouve  en  pluiieurs  endroits  fous  di- 
verfes formes  de  diver  festouleurs  9t 
de  confiftance  plus  ou  moins  folide. 

*  On  a  obfervé,  i®.  que  plus  les 
bitumes  font  liquides,  &  plus  ils 
font  inflammables,  &  fe  confument 
promprement;  i°.  qu'ils  répandent, 
en  brûlant ,  une  fumée  noire ,  dont 
l'odeur  ?ft  tantôt  grâcieufe ,  &  tan- 
rôt  fétide;  j^.  que  ces  exhalaifons 
font  même  quelquefois  fuffoquan- 
tesj  Se  furtout  quand  elles  émanent 
d'un  bitume  folide  j  4^  que  les  bi- 
tumes concrets  fe  liquéfient  facile- 
ment fur  un  feu  modéré ,  excepté 
le  charbon  qui  brûle  fans  fe  liqué- 
fier; 5^.  que  les  bitumes  ouliqui-* 
des  ou  concrets  j  donnent  dans  Tuf- 
rion  une  matière  fuligineufe  j  Se  laif- 
fent  en  arrière  une  portion  de  ter- 
re ,  qui,  fi  l'on  en  continue  la  défla- 
gration ,  devient  une  terre  pure  ; 
6^.  Qu'ils  nagent  fur  l'eau,  mais 
ne  s'y  diflblvent  point ,  finon  une 
portion  faline  qui  y  efl:  quelquefois 
mterpofée  ;  7®.  qu'ils  s'unîflent  en 
quelque  forte  avec  les  huiles  végé- 
tales; 8^.  enfin  qu'ils  font  en  général 
nommés/ues  concrets  fojfiles  ^  parce 
qu'ils  font  condenfables  &  réfolu- 
bles  ,  Se  laiflent  des  réfidus  qui  les 

.  rendent  vifibles  &  palpables  après 
l'évaporation  de  l'eau  avec  laquelle 
ils  font  mêlés. 

Les  Naturaliftes  ne  favent  pas 
encore  diredement  à  quoi  l'on  doit 
attribuer  l'origine  des  bitumes  en 
général  ;  cependant  le  plus  grand 
nombre  d'entr'eux  regardent  ces 
fubftances  comme  le  réfultat.  de  la 
décompofition  de  divers  végétaux* 


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BIT 

Qoelques  Phyfîciens  les  ont  regar- 
dés comme  le  principe  J^s  odeurs 
&  des  faveurs  que  nous  trouvons 
dans  la  chair  des  animaux  qui  fer- 
vent à  notre  nourriture  :  d  autres  au 
contraire  croient  que  ce  font  des 
foufres  primitifs  qui  circulent  dans 
les  plantes,  &  qui  oroduifènt  la 
couleur  des  âeurs  :  aum  tous  les  dif- 
férens  fyftcmes  de  chaque  fede  ne 
noas  ont  encore  donné  qu'une  idée 
très-générale  de  la  conftitution  na- 
'  tutelle  Je  chaque  fubftance ,  &  par- 
ticulièrement des  bitumes* 

On  peut  divifer  les  bitumes  en 
folides  &  en  liquides.  Les  folides 
font  le  charbon  de  terre ,  lambre , 
le  jays ,  &c.  Les  liqmides  font  l'hui- 
le de  pétrole ,  la  poix  minérale,  &c. 

Nous  parlons  de  chaque  efpèce 
de  bitume,  fous  le  nom  qui  lui  eft 
propre.  • 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  la  troifième  eft  très-brève. 
BITUMINEUX,  EUSEi  adjeftif. 
Bituminojus  ,  a  ,  um.  Qui  eft  de  la 
nature  ,  qui  a  les  qualités  du  bitu- 
me. Les  eaux  de  cette  mare  font  ii^ 
tumineufe. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brères ,  la  quatrième  eft  longue,  & 
la  cinquième  du  féminintrès-  brève. 

Ce  mot  employé  comme  adieûif, 
ne  doit  pas  r^ulièrement  précéder 
le  fubftantif  auquelâl  fe  rapporte. 
On  ne  dira  pas  une  bitumineufe  terre j 
mais  une  terre  bitumineufe. 

Le  X  qui  termine  les  deux  nom- 
bres du  mafculin  ^  prend  le  fon  du 
\  devant  une  voyelle  ,  en  fuivant 
néanmoins  la  règle  générale  donnée 
ici-après,  royneru  lettre  S. 

Il  faudroir  cnanger  le  x  du  maf- 
culin en  J,  le  j  du  féminin  en  ç^ 
&  écrire  ^  bitumineus  ,  bitumineuse* 
Voyez  Orthographe. 
CITURIGES  i  (  les  )  ^ciens  pe«- 


BIV  7Î> 

pies  des  Gaules ,  diftribués  en  deux 
Nations  puiflàntes.  L'une  habitoit 
la  première  Aquitaine ,  dont  Bour- 
ges étoit  la  capitale  }  &  l'autre 
Babitoit  la  féconde  Aquitaine  qui 
avoit  Bordeaux  pour  capitale. 

BITYLA  î  nom  propre.  C  eft  ,  félon 
Ptolémée  ,  une  ancienne  ville  du 
.  Peloponèfe^  dans  la  Laconie. 

BIVALVE  }  fubftantif  féminin.  Bi^ 
valva.  Terme  d'Hiftoire  Naturelle 
&  de  G>nchyliologie.  Coquillage 
qui  a  deux  parties  jointes  par  une 
efpèce  de  charnière ,  en  quoi  il 
diffère  des  uni  valves.  Les  mouUs  , 
les  cœurs ,  les  peignes  ,  /es  huîtres  , 
Sec.  font  des  bivalves. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  la 
féconde  moyenne ,  &  la  troifième 
très-brève. 

BIVARj  nom  propre.  Ceft,  félon 
Bâudrand ,  une  ville  d'Efclavonie  , 
dans  rîle  de  Métabar  j  que  forme  la 
Save ,  entre  les  embouchures  de  la 
Bofne  &  du  Drin. 

WUDÈRE  }  nom  propre.  Rivière  de 
Tifrquie ,  dans  la  Romanie.  Elle  a 
fon  embouchure  dans  le  golfe  de 
fon  nom ,  près  de  Conftantinople. 

BIVEAU  i  fubftantif  mafculin.  In- 
ftrUment  de  bois  fait  en  forme  d'e- 
querre  ftable  ,  dont  les"  branches 
ne  s  ouvrent  ni  ne  fe  ferment^ 

BIVENTER  i  Foyei  Digastrique. 

BIVET;  fubfta^if  mafcuIinXoquil- 
lage  du  genre  cks  Buccins ,  qui  fe 
trouve  autour  des  rochers  du  cap 

.  Bernard.  Il  eft  de  couleur  blanche 
ou  grife  ,  environné  de  deux  ou 
trois  bandes  brunes  qui  tournent 
avec  les  fpires. 

BIVIAIRE  5  adjeftif  des  deux  genres, 
oui  fe  dit  d'une  place  où  aboucillênt 
deux  routes  ou  chemins  :  TOrdon* 
nance  des  Eaux  &  Forêts  veut  que 
dans  les  angles  des  places  croifées  » 
biliaires  ^  ou  triyiaires  >  des  gran* 


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8o 


BIV 


des  Toutes,  ou  chemins  royaux  des 
forêts ,  il  foit  planté  des  croix  ou 
pyramides  qui  indiquent  les  lieux 
où  ces  chemins  conduifent. 

BIVIE  ;  nom  ptopre  ,  &  terme  de 
Mythologie.  Bivia.  DéefTe  qui  pré- 
fidoit  aux  lieux  où  deux  chemins 
aboutiflbient. 

BIVOIE  ;  fubftantif  féminin.  Liçu  où 
deux  chemins  aboutilTent.  //  /au- 
droit  un  poteau  fur  ctttc  bivoic. 
La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 

:    la  féconde  longue. 

BIVONA;  nom  propre.  Petite  ville 
&  Duché  d'Itaîie ,  en  Sicile  ,  dans 
la  vallée  de  Mazare^  à  deux  lieues 
de  Calatabellota. 

BIVOUAC  i  fubftantif  mafculin. 
Terme  emprunté  de  rAllemand, 
&  qui  fe  dit  d  une  garde  extraor- 
dinaire qu'on  fait  la  nuit  pour  la 
fureté  d  un  Camjp ,  d'une  Armée.  Ce 
Régiment  a  paffc  la  nuit  au  bivouac. 
La  première  fyllabe  eft  brève  ^ 
.  &  la  féconde  moyenne  au  fingulie^ 
mais  longue  au  pluriel. 

Lé  c  final  fe  tait  fentir  en*  toute 
circonftance. 

Il  faudroit  changer  k  c  en  A- ,  & 
écrire ,  d'aprjès  la  prononciation  , 
hivouak.  Voyez  Orthographe. 

BIX  A  }  fubftamif  mafculin.  Arbrif- 
fe*  du  Bréfil,  toujours  vert ,  grand 

'  a  peu  près  comme  le  citronniçr.  Il 
^  la  feuille  de  l'orfle ,  Técorce  d'un 
jaune  rougeâtrtf^,  &  le  bois  blanc. 
Ses  fleurs  font  difpofées  en  rofes , 
&  il  leur  fucccde  des  gonfles  de  h 

ffofleur  d'une  amande  ,  contenant 
es  grains  d'un  beau  rouge ,  oui 
donnent  à  l'eau  dans  laquelle  on  les 
met  une  couleur  de  carmin.  Cetti 
graine  prife  intérieurement ,  arrête 
le  cours  de  ventre ,  &  calme  les  ar- 
deurs, de  la  fièvre.  Sa  racine  eft 
d'nn  goût  fort,  mais  agréable:  les 
liulicns  «'en  fervent  au  lieu  de  fa- 


BIZ 

fran.  On  fait  avec  Técorce  de  cet 
arbre  d'excellens  cordages.         « 
BIZ  A  j  fubftantif  mafculin.  Monnoie 
tl 'argent  qui  a  cours  au  Royaume 
de  Pégu.  Elle  vaut  cinq  livres  cinq 
fous  cinq  deniers  de  France. 
BizA  5   eft  cftiffî  le  nom  d'un  poids 
avec  lequel  on  pèfe  les  Marchandi- 
fes  dans  le  même  Royaume,  Il  re- 
vient à  deux  livres  cinq  onces  poids 
de  VenHe. 
BIZARRE  y  adjeélif  de  tout  genre. 
JTarius  y  a  ^  um.    Quinteux ,  fan- 
tafque ,  capricieux ,  extravagant.  // 
f^  toujours  d\un  çaradlère  bigarre. 
Bizarre  ,  fe  dit ,  dans  le  fens  figu- 
ré ,  pour  défigner  quelque  chofe 
d'extraordinaire ,  de  fingulier  ,  qui 
n'eft  pas   commiui.  Quelle   opéra^ 
tion  ave-^-youT  faite  pour  obtenir  cette 
couleur  bi':[arrc? 

Voye'^  au  mot  quinteux  ,  les 
différences  relatives  qui  en  diftin- 
gaent  Bizarre  ,  &c. 

La  première  fyllabe  eft  brève  ^ 
la  féconde  longue,  &latrôifîème 
très-brève. 

Cet  adjeftif  ne  doit  pas  réguliè- 
jnent  précéder  le  fubftantif  auquel 
il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas  un 
iirarre  homme  •  mais  un  4iomme  bi- 
bt[arre. 

Il  faudroit  fiipp rimer  un  r  qui  eft 
oifif ,  &  écrire,  d'aptes  la  pronon- 
ciation ,  bi^are.Voyez  Orthogra- 
phe. 
BIZARREMENT  ;  adverbe.'  Avec 
bizarrerie-,  d'une  manière  bizarre. 
//  s'eji  comporté  ii:[arrement  dans 
cette  affaire.  Eile  ejl  toujours  vêtue 
bi:[arrement. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  la 
féconde  longue  ,  la  troifième  très^ 
brève,  ^  la  quatrième  moyenne. 

Il  faudroit  fupprimer  un  r  qui  eft 

oifif ,  changer  le  dernier  ^  en  ^ ,  & 

«écrire  ,  d'après  k  prononciation , 

V  Miarcmanc 


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BIZ 

bî^arcmant.    Voyez    Orthogra- 

.     PHE. 

BIZARRERIE  ;   fubftantif  féminin. 

.  Caprice  ,  fingularîté  ,  extravagan- 
ce. Exemples.  Dans  le  fens  de  ca- 
price :  ne  croye\  pas  que  Von  encen- 
fera  vos  bi'^arreries. 

Dans  le  fens  dé  fingulariré  :  il  a 
adopté  cette  opinion  fans  réfiéxion  ^ 
il  la  foutient  par  br^arrerie. 
jDans  le  fens  d'extravagance. 
Toutes  fes  actions  font  des  br^arre- 
ries. 

La  première  fyllabe  efl:  brève ,  la 
féconde  longue,  la  rroifième  très- 
brève  ,  &  la  quatrième  longue. 

BIZE  ;  fubftantif  féminin.  PoilTon 
de  la  grandeur  &  de  la  figure  de  la 
pelamide ,  dont  il  diffère  par  fes 
dents  qui  font  plus  grandes ,  & 

^    par  fa  chair  qui  eft  moins  tendre. 

BIZÈ  A  DEUX  TETES  \  fubftautif 
m^fculin ,  &  terme  de  Cordon- 
niers. Il  fe  dit  d'un  outil  de  buis, 
avec  lequel  ces  Artifans  règlent 
la  tnépointe  du  derrière  d'un  fou- 

.    lier. 

BIZEBANI  ;  fubftantif  mafculin.  On 
donne  ce  nom  chez  le  Grand-Sei- 
gneur, à  certains  fourds  &  muets 
qui  parlent  par  iîgnes ,  &  dont  quel- 
ques-uns fervent  de  bouffons  à  ce 
Prince. 

BIZÈGLE  i  fubftantif  mafculin ,  & 
terme  de  Cordonniers ,  qui  fe  dit 
d'un  morceau  de  buis  avec  lequel 
ces  Artifans  liffent  le  devant  des 
femelles  de  fouliers. 

BIZERT  j  fubftantif  mafculin.  On 
appelle  ainfi  certains  oifeaux  de 
paffage  qui  fe  trouvent  en  grand 
nombre  lur  les  Pyrénées  au  mois 
d'Oftobre. 

BIZU  ;  nom  propre.  Ville  d'Afrique, 
en  Barbarie ,  au  Royaume  de  Ma- 
roc ,  fur  le  Mont-Atlas ,  à  fept  lieues 

é   d'Elgemuha  j  dans  une  contrée  qui 
foîM  IV  ^ 


EL  A'  Si 

abonde  en  blé ,  en  vignes ,  en  oli- 
ves &  en  pâturages. 
BIZYE  j  nom  propre  d  une  ancienne 
•ville ,  qu'Etienne  le  Géographe  dit 
avoir  été  capitale  de  TAftique  ,  dans 
la   Thrace.   Pline  rapporte  que  les 

•  Rois  de  Thrâce  y  failoient  leur  ré- 
fidence. 

BLABEj  nom  propre.  île  du  Bof- 
phore  de  Thrace,  près  du  Promon- 
toire appelé  Lembus  y  vers  la  Cal- 
cédoine. 

BLACAS  j  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
autrefois  d'un  jeune  chêne. 

BLACHE  ;  vieux  mot  qui  fignifibit 
autrefois  un  plant  de  jeunes  chênes. 

BLACKBORNE  j  nom  propre.  Pe- 
tite ville  d'Angleterre,  dans  la  Pro- 
vince de  Lancaftre,  à  dix-huit  mil- 
les de  Manchefter. 

BLACKWATER  ;  nom  propre.  Ri- 
vière d'Irlande  ,  dans  la  Province 
d'Ulfter.  Elle  a  fes  fources  dans  les 
montagnes  du  Comté  de  Cavan ,  & 
fon  embouchure  dans  le  lac  Lough- 
Neaugh. 

Il  y  a  en  Angleterre,  dans  le  Com- 
té d'EflTex ,  une  autre  rivière  de  cfr 
nom ,  qui  a  fa  fource  près  de  Ne-w- 

*  port ,  &  fon  embouchure  dans  la 
mer,  au-de(Tbus  de  Malden. 

BLAÇON  ;  vieux  mot  qui  iîgnifioit 
autrefois  écu,  bouclier. 

BL ADAGE  i  fubftantif  mafculin,  to 
terme  de  Coutume.  Sorte  de  droit 
en  forme  de  cenfive ,  qui  fe  perçoit 
dans  l'Albigeois.  Il  confifte  en  une 
certaine  quantité  de  grains,  propor- 
tionnée au  nombre  des  bêtes  qui 
ferveflt  au  labourage  de  la  terre  in- 
féodée. 

BLADERIE  j  vieux  mot  qui  fîgnifioît 
autrefois  Marché  au  ble. 

BLADIER  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  Marchand  de  blé. 

BLADNOCK  j  nom  propre.  Rivière 
d'Ecofle ,  au  Comté  deGallowaî, 
L 


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tl 


BLA 


Elle  fe  Jette  dans  la  mer  d'Irlande , 
entre  \rithern.&  le  Golfe  de  Ferry- 
town. 
BLÂER  ;  vieux  verbe  qui  fignifioit 
autrefois  enfemencer  une  terre  en 
blé. 
BLAFARD ,  ARDE  ;  adjeftif.  Pal- 
lidus  y  a  y  um.  Pâle.  11  ne  s'emploie 
guères  qu^en  parlant  d'une  couleur 
terne ,  f^ns  éclat ,  Ôc  d'une  lumière 
foible.  Elle  a  d'ajfe\  beaux  traits , 
mais  fon  teint  ejl  blafard.  On  y  re- 
marquait une  lueur  blafarde. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  & 
la  féconde  longue  au  mafculin^ 
xnais  elle  eft  moyenne  au  féminin  , 
qui  a  une  troifième  fyllabe  ttès- 
brève. 

Cet  adjedif  ne  doit  pas  réguliè- 
f ement  précéder  le  fuoftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 
un  blafard  vifage ,  mais  un  vifage 
blafard. 

Il.faudroit  fupprimer  le  d  du 
tnafculin  ,  &  écrire  ,  d'après  la 
prononciation,  blafar.  Voyez  Or- 
thographe, 
BLAFFERT  ;  fubftantif  mafculin. 
Petite  monnoie  qui  a  cours  à  Colo- 

Îne ,  &  dans  les  pays  du  bas  Rhift. 
.e  blafFert  revient  â  trois  fous ,  & 
douze  treizièoies  de  deniers  de 
France. 
,  BLAIGUEZ;  nom  propre.  Contrée 
de  France  »  dans  le  fiordelois  ^  à  la 
droite  de  la  Garonne.  Elle  a  quatre 
lieues  de  longueur  j  &  environ  deux 
&  demie  de  largeur.  On  y  recueille 
beaucoup  de  blé  &c  de  vin. 
BLA!  N VILLE  }  nom  propre.  Petite 
Ville  &  Marquifat  de  France  ,  en 
Lorraine ,  fur  la  rivière  de  Meur- 
the ,  à  une  lieue  ,  fud-fud-oueft , 
de  Lunéville. 

}1  y  a  deux  Bourgs  de  même 
nom  en  Normandie:  l'un  eft  iittlé 
ior  l'Océan ,  environ  à  deux  lieues^ 


BLA 

oueft-nord-oueft ,  de  Coutances  ;  & 
l'autre  eft  à  trois  lieues  y  nord-eft  » 
de  Rouen. 

BLAIR  ;  nom  propre.  Ville  d'Ecofle, 
capitale  de  la  Province  d'Athol. 
Elle  eft  à  huit  lieues  de  la  ville  de 
Perth. 

BLAIREAU  î  fubftantif  mafculîn. 
Quadrupède  que  l'on  appelle  auifi 
Taijfon.  C'eft ,  dit  M.  de  BufFqn , 
un  animd  parefteux  »  défiant  i^foli* 
taire,  qui  le  retire  dans  les  lieux  les 
plus  écartés  y  dans  les  bois  les  plus 
fombres ,  &  s'y  creufe  une  demeura 
fouterraine  :'  il  femble  fuir  la  fo- 
ciété  ,  même  la  lumière ,  ic  paflô 
les  trois  quarts  de  fa  vie  dans  ce  fé^ 
jour  ténébreux ,  dont  il  ne  fort  que 
pour  chercher  fa  fubfiftance.  Com- 
me il  a  le  corps  alongé)  les  jam- 
bes courtes  ,  les  ongles»  fur- tout 
ceux  des  pieds  de  devant  ,  très* 
longs ,  &  très-fermes  ^  il  a  plus  de 
facuité  qu'un  autre  pour  ouvrir  la 
terre,  y  fouiller,  y  pénétrer,  & 
jetrer  derrière  lui  les  déblais  de  fon 
excavarion ,  qu'il  rend  tortueufe  , 
oblique,  &  qu'il  pouflè  quelque- 
fois  fort  loin.  Le  renard  ,  qui  n  a 

f)as'la  même  faciUté  pour  creufer 
a  terre  ^  profite  de  fes  travaux  :  ne 
pouvanrle  contraindre  par  la  force  » 
il  l'oblige  pat  adreffe  à  quitter  fon 
domicile,  en  l'inquiétant,  en  fai- 
fant  fentinelle  à  l'entrée,  en  l'in- 
feétant  même  de  ks  ordures  :  en« 
fuite  il  s'en  empare ,  l'élargit ,  l'ap- 
proprie ,  &  en  fait  fon  terrier.  Le 
blaireau ,  forcé  à  changer  de  ma- 
noir, ne  change  pas  de  pays  :  il.  ne 
va  qu'à  quelque  diftance  travailler 
fur  nouveaux  frais  à  fe  pratiquer  un 
autre  gîte ,  dont  il  ne  fort  que  la 
nuit ,  dont  il  ne  s'icarte  guères ,  6c 
àà  il  revient  dès  qu'il  fent  quelque 
danger.  Il  n'a  que  ce  moyen  de  fe 
mettre  en  fureté,  car  il  ne  peui 


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BLA 

échapper  par  la  fuite ,  il  a  les  jam- 
bes trop  courtes  pour  pouvoir  bien 
courir.  Les  chiens  l'atteignent 
promptement ,  lorfqu'ils  le  fur- 
prennent  à  quelque  diftance  de  fon 
trou.Cependantil  eft  rare  qu'ils  l'ar- 
rcrent  tout  à  fait,  &  qu'ils  en  vien- 
nent à  bout ,  a  moins  qu'on  ne  les 
aide.  Le  blaireau  a  le  poil  très-épais, 
les  jaitibes ,  la  mâchoire  &  les  dents 
tros-fortes,  auffi-bien  que  les  on- 
gles; il  fe  fert  de  toute  fa  force, 
de  tpute  fa  réfiftance ,  &  de  toutes 
fes  armes  en  fe  couchant  fur  le  dos, 
&  il  fait  aux  chiens  de  profondes 
blefflires.  Il  a  ^'ailleurs  la  vie  très- 
dure  ;  il  combat  long  -  temps ,  fe 
défend  courageufement ,  &  jufqu'à 
la  dernière  extrémité. 

Autrefois  que  ces  animaux  croient 
plus  communs  qu'ils  ne  le  font  au- 
jourd'hui ,  on  dielfoit  des  balTets 
)our  les  chaffer ,  &  les  prendre  dans 
eurs  terriers.  11  n'y  a  guères  que 
.  es  baflets  à  jambes  torfes  qui  puif- 
:  ent  y  entrer  aifément  ;  le  blaireau 
fe  défend  en  reculant ,  éboule  de  la 
terre ,  afin  d'arrêter  ou  d'enterrer 
les  chiens  :  on  ne  peut  le  prendre 

3u'en  faifant  ouvrir  le  terrier  par 
eflus,  lorfqu  on  juge  que  les  chiens 
l'ont  acculé  jufqu'au  fond  ;  on  le 
ferre  avec  des  tenailles ,  &  enfuite 
on  le  mufele  pour  l'empêcher  de 
mordre  :  les  jeunes  s'apprivoifent 
aifément ,  jouent  avec  les  petits 
chiens  ,  &c  fuivent  comme  eux  là 
perfonne  qu'ils  connoiflent ,  &  qui 
leur  donne  à  manger  ;  mais  ceux 
que  l'on  prend  vieux, demeurent 
toujours  fauvages  ;  ils  ne  font  ni 
mai-faifans ,  m  gourmands  ,  com- 
me le  renard  &  le  loup  ,  &  cepen- 
dant ils  font  animaux  carnaflTiers  ; 
ils  mangent  de  tout  ce  qu'on  leur 
offre  jde  la  chair,  des  <rufs  ,  du 
fromage ,  du  beurre  »  du  pain  ,  du 


B  L  A  îy 

•oiiïôn,  des  fruité 5  des  noix,  des 
raines,  des  racines,  &c.  Us  pré- 
fèrent la  viande  crue  à  tout  le  refte* 
Ils  dorment  la  nuit  entière ,  &  les 
trois  quarts  du  jour ,  fans  cepen- 
dant être  fujets  à  l'engourdiflemenc 
pendant  l'hiver  ,  comme  les  mar- 
mottes ou  les  loirs.  Ce  fommeil 
fréquent  fait  qu'ils  font  toujours 
gras  ,  quoiqu'ils  ne  mangent  pas 
beaucoup  j  &  c'eft  par  la  même 
rai  fon  qu'ils  fupportent  aifément 
la  diète  ,  &  qu'ils  reftent  fouvent 
dans  leur  terrier  trois  ou  quatre 
jours  fans  en  fortir ,  fur-tout  dans 
les  temps  de  neige. 

Ils  tiennent  leur  domicile  pro- 
pre; ils  n'y  font  jamais  leurs  or- 
dures- On  trouve  rarement  le  mâle 
avec  la  femelle;  lorsqu'elle  eft  prê- 
te à  mettre  bas ,  elle  coupe  de  1  ner- 
be,  en  fait  une  efpèce  de  fagot, 
qu'elle  traîne  entre  fes  jambes  jut 
qu'au  fond  du  terrier ,  où  elle  fait 
un  lit  commode  pour  elle  &  feS|pe- 
tits.  C'eft  en  été  qu'elle  met  bas ,  & 
la  portée  eft  ordinairement  de  troi» 
'  ou  de  quatre.  Lorfqu  ils  font  un  peu 
grands ,  elle  leur  apporte  à  man- 
ger :  elle  ne  fort  que  la  nuit  •  va 
plus  au  loin  <iue  dans  les  autres 
temps  :   elle  déterre  les   nids  des 

uèpes  ,  en  emporte  le  miel ,  perce 
es  rabouillières  des  lapins  ,  prend 
les  jeunes  lapreaux,.faifit  auflî  les 
mulots  ,  les  lézards ,  les  ferpens  , 
les  fauterelles ,  les  œufs  des  oiieaux, 
&  porte  tout  à  (qs  petits,  qu'elle  fait 
fortir  fouvent  fur  le  bord  du  ter-» 
rier,  foit  pour  les  allaiter ,  foitpouc 
leur  donner  à  manger. 

Ces  animaux  font  naturellement 
frillèux  ;  ceux  qu'on  élève  dans  la 
maifon  ,  ne  veulent  pas  quitter  le 
coin  du  feu ,  &  fouvent  s'en  appro-» 
client  de  fi  jirès ,  qu'ils  fe  brûlent  \e% 

■    's  ,  &  ue  guériffent  pas  aifor 
ï-i) 


i 


pieds 


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84  BLA 

ment.  Ils  font  auflî  Fort  fujets  aj^ 

Î;alle  ;  les  chiens  qui  entrent  dans 
eues  terriers ,  prennent  le  même 
mal  ,  à  moins  qu'on  n*air  grand 
•  foin  de  les  laver.  Le  blaireau  a  tou- 
jours le  poil  gras  &  mal  propre  ;  il 
a  entre  lanus  &  la  queue ,  une  ou- 
verture alTez  large  ^  mais  qui  ne 
communique  point  à  l'intérieur ,  & 
ne  pénètre  gueres  qu'à  un  pouce  de 

f>rQfondeur  ^  il  en  fuinte  continuel- 
ementune  liqueur  ondueufe,  d'af- 
fez  mauvaife  odeur  ,  qu'il  fe  plaît  à 
fucer.  Sa  chair  n'eft  pas  abfolument 
mauvaife  à  manger ,  &  l'on  fait  de 
fa  peau  des  fourrures  groflîères,  des 
colliers  pour  les  chiens,  des  cou- 
vertures pour  les  chevaux ,  &c.  Son 
poil  fert  à  faire  des  pinceaux  pour 
les  Peintres. 

Les  différentes  parties  du  blai- 
reau contiennent  beaucoup  d'huile 
&  de  fel  volatil.  Sa  eraiffe  mêlée 
dans  des  lavemens  calme  les  dou- 
jJenYsde  la  néphrétique  ,  &  on  l'em- 
ploie extérieurement  contre  la  gout- 
te fciatique ,  &  pour  fortifier  les 
nerfs.  Les  cendres  de  cet  animal  fe 
donnent  avec  fuccès  contre  les  ma- 
ladies de  poitrine  &  les  crachemens 
de  fane.  Son  fang  féché  &  pulvérifé 
guérit  la  lèpre  ,  &  chàfle  les  mau- 
vaifes  humeurs  par  tranfpiration. 

^  On  le  prend  depuis  un  fcrupule 
Jufqu'à  trois. 

Blaireau  ,  fedit,  en  termes  de  Do- 
reurs fur  bois ,  d'un  pinceau  de  poil 
dur  avec  lequel  ils  font  tomber  l'or 
inutile  de  ^deffiis  les  pièces  do- 
rées. 

BLAIRIE  ;  fubftantif  féminin  ,  & 
terme  de  Courunie ,  qui  fe  dit  d'un 
droit  que  perçoit  le  Seigneur  haut- 
jufticier  ,  pour  la  permiflîon  qu'il 
accorde  aux  habitans  de  fa  feigneu- 
rie  de  mener  paître  leur  bétail  dans 
les  terres  où  t'oa  a  fair  la  récolte  >  | 


BLA 

ic  dans  les  bois  &  autres  héritages 
ouverts. 

BLAISE  ;  nom  propre.  Rivière  de 
France ,  dans  le  Perche.  Elle  a  fa 
fource  à  une  demi-lieue ,  oueft-fud- 
oueft,  de  la  Ferté  au  Vidame  ^  & 
fon  embouchure  dans  l'Evre  ^  à  un# 
lieue,  nord-eft  ,  de  Dreux,  après 
un  cours  d'environ  fix  lieues. 

11  y  a  en  Champagne  une  autre 
rivière  de  même  nom,  qui  a  fa  four- 
ce  à  deux  lieues  ,  eft-nord-eft ,  de 
Chaumont ,  &  fon  embouchure 
dans  la  Marne ,  a  deux  lieues ,  fnd- 
eft,  de  Vitri  le-François ,  après  un 
cours  d'environ  douze  lieues. 

BLAISOIS.  royqBLÉsors. 

BLAISON;  nom  propre.  Bourg  & 
Baronnie  de  France  ,  en  Anjou ,  fur 
la  Loire ,  à  deux  lieues  &  demie  > 
fud-eft  ,  d'Angers. 

BLAISTRE  ;  vieux  mot  qui  fîgni- 
fioit  autrefois  une  motte  de  terre. 

BLÂMABLE  ;  adjeftif  des  deux  gen- 
res. Vituperahiiis.  Digne  de  blâme,, 
de  réprimande.  C^ejife  rendre  blâ- 
mable. Cette  conduite  e/i  très-ilâma^ 
ble. 

La  première  fyflabe  eft  longue,; 
la  féconde  moyenne  ^  &  la  troifiè* 
me  très-brève. 

Cet  adjeftif  ne  doit  pas  régu- 
lièrement précéder  le  fubftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 

•  une  blâmable  vie  3  mais  une  vie  blâr 
mable. 

BLÂME;  fubftantif  mafculin.  Vitu^ 
peratio.  Opinion  ,  difcours  par  le- 
quel on  condamne  quelqu'un ,  quel- 
que chofe.  On  lui  a  donné  le  blâmt 
que  les  autres  méritùienu  Sa  coniuitç 
étoit  digne  de  blâme. 

Blâme  ,  le  dit ,  en  matière  criminelle,, 
de  la  réprimande  que  fait  le  Juge 
à  un  coupable  enfuité  d'une  Sen- 
tence ou  Arrêt.  Cette  punition  » 
q[ui  ne  àiSttt  de  l'admonition  que: 


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BLA 

par  le  nom ,  eft  infapiante ,  &  Tad- 
monition  ne  l*eft  pas. 

Blâme  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Jttrif- 
prudence  féodale  ,  de  Timproba- 
rion  que  fait  le  Sçigneur  de  Taveu 
&  dénombrement  que  fon  nouveau 
vaflàl  lui  a  fourni. 

Le  dénombrement  peut  être  dé- 
feûueux  par  excès  ou  par  défaut , 
&  encourir  le  blâme  en  Tun  Se  l'au- 
tre cas. 

Il  fera  défedkueux  par  excès  ,  fî 
le  vaflal  y  a  compris  quelque  hé- 
ritage qui  ne  faflfe  pas  partie  du  fief 
dont  il  s'agit  j  s'il  a  prétendu  ne  te- 
nir qu'en  arrière  fief  ce  que  le  Sei- 
gneur prétendoit  qu'il:'  tenoit  en 
plein  fief ,  &s'il  a  pris  dans  le  dé- 
.  nombrement  une  qualité  qui  ne  lui 
fut  pas  due  ,  &  foit  préjudiciable 
au  Seigneur. 

Le  dénombrement  ^fera  défec- 
tueux par  défaut  j  fi  le  vaffal  n'a 
déclaré  qu'une  partie  du  domaine 
relevant  du  Seigneur  féodal  ;  s'il 
n'a  point  dit  tout  ce  qu'il  tenoit 
en  cenfives  &  arrière-fiefs  ;  s'il  n  a 
pas  fpécifié  les  charges  &  les  fer- 
vitudes  de  fon  fief ,  &  s'il  n'en  a 
pas  détaillé  les  tenans  &  les  abou- 
tiifans. 

La  première  fyllabe  eft  longue , 
&  la  féconde  très-brève. 

BLÂMÉ  ,  ÉE  i  adjeftif  &  participe 
paflîf.  f^oyei    Blâmer. 

BlrÂMER  ;  verbe  aftif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Vicuperare- 
Reprendre,  cenfurer,  condamner. 
On  le  blâme  <t avoir  intenté  ce  pro- 
,'eès.  Je  ne  blâme  pas  fa  fenjihilité. 

Blaî.:er  ,  le  dit ,  en  matière  crimi- 
minelle  ,  de  Tadion  par  laquelle 
le  Juge  réprimande  lin  coupable  en 
exécution  d'une  Semence  ou  Arrêt. 
V Arrêt  le  condamne  à  être  blâmé. 

Blambr.^  fe  dit ,  en  termes  de  Jurif- 


BLA  85 

prudence  féodale  ,  de  Taftion  du 
Seigneur  qui  improuve  l'aveu  &  le 
dénombrement  que  lui  a  fourni  fon 
nouveau  vaflal.  Le  dénombrement 
eft  reçu  quand  le  Seigneur  ne  "Va  pas 
blâmé  dans  le  temps  prefcrit  par  la 
coutume.  Voyez  Blâme. 

Quand  ce  verbe  précède  un  in- 
finitif avec  lequel  il  forme  un  fens  , 
il  s'y  lie  par  le  moyen  de  la  particule 
de.  On  le  blâme  d' aller  Ji fréquem- 
ment dans  cette  maifon. 

La  première  fyllabe  eft  longue  ^ 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève, 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  & 
la  quanrité  profodique  des  autres 
temps. 

BLAMMUYSER  5  fubftantif  mafcu- 
lin.  Monnoie  des  Pays-bas  que  Ton 
appelle  encore  plaquette  ou  demi-- 
efcalin.  Elle  eft  décriée  en  Hollande 
&  dans  la  Flandre  Autrichienne. 
Sa  valeur  eft  réduite  environ  à  troig 
fous  fix  deniers  de  France. 

BLAMONT  ;  nom  propre.  Vilte  & 
Comté  de  France  ,  en  Lorraine  ,  à 
cinq  lieues,  eft-nord-eft  ,  de  Luné- 
ville.  Ceft  le  fiège  d'un  des  trente- 
fix  Bailliages  royaux  de  la  Pro- 
vince. 

BLANC  j  fubftantif  mafcnlîn.  La. 
couleur  blanche.  Le  grand  Newton 
a  prouve  que  les  corps  ne  paroif- 
foienr  blancs ,  qu'autant  qu'ils  ré- 
fléchifloientdes  rayons  de  routes  les: 
couleurs  j  &  qu'ainfi  la  couleur  blan- 
'che  étoit  un  compofé  de  toutes  les 
autres  couleurs. 

Blanc  ,  fe  dit  de  la  matière  blanche 
que  les  Peintres  emploient  pour 
rendre  blanc. 

On  appelle  blanc  deplomb y  une 
efpèce  de  rouille  de  plomb  faite* par 
artifice  :  c'eft  le  meilleur  &  le  plus- 
beau  blanc  que  les  Peintres  puiflenc 
employer.  Poiu:  Tobceiûr  >  oa  eiv- 


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8(5  BLA 

terre  du  plomb  j  &  au  bout  de  plu- 
lîeurs  années,  il  fe  trouve  changé 
en  écailles  d'un  très-beau  blanc. 

Blanc  de  perle  ,  fe  dit  d'un  blanc 
un  peu  gris ,  qui  fe  fait  avec  du  bif- 
much. 

Blanc  de  craye,  fe  dit  dune  craye 
blanche  délayée  dans  de  Teau  gom- 
mée ,  &  avec  laquelle  les  Peintres 
rehauflent  au  pinceau  les  plus  vives 
lumières  d'un  delfein.  Le  blanc  de 
craye  s'appelle  aulji  blanc  au  pin- 
ceau. 

Blanc  des  Carmes  ,  fe  dit  d'une 
chaux  de  Senlis  très-blanche  & 
pafTée  dans  un  tamis  très-  6n. 

Blanc  d*Espagne,  fe  dit  d'une  forte 
de  marne  blanche ,  qui  fe  fond  très- 
facilement  dans  l'eau.  On  en  fait 
grand  ufage  en  détrempe  j  mais  il 
n'a  pas  a(Iez  de  corps  pour  être  em- 
ployé à  l'huile. 

Blanc  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Doreurs 
fur  bois ,  d'un  plâtre  préparé ,  que 
ces  Ouvriers  appliquent  fur  les  ou- 
vrages vdeftinés  a  être  dorés. 

Blanc  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Batteurs 
d'or  ,  de  l'argent  dont  ces  Ouvriers 
allient  quelquefois  l'or. 

Blanc  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Fayen- 
ciers ,  de  l'émail  de  la  fayence.. 

Blanc,  fe  dit,  en  termes  de  Fon- 
deurs de  Caraélères  d'Imprimerie , 
des  deux  principales  pièces  du  Mou- 
le à  fondre.  Elles  forment  le  corps 
du  caractère. 

Blanc  ,  fe  dit ,  en  termes  d'Impri- 
merie, des  réglettes  minces  que 
l'on  met  entre  chaque  ligne  de  ca- 
radère  ,  pour  éloigner  un  peu  l'ufie 
de  l'autre.  * 

Blanc  ,  fe  dît ,  en  termes  de  Fadeurs 
d'Orgues  ,  d  un  mélange  de  colle  > 
d'eau  &  de  blanc  d'Efpâgne  ,  avec 
lequel  ils  bhuichiflent  les  parties 
qu'ils  veulent  fouder. 

Blanc  ,  fe  dit  d'une  forte  de  fard 


BLA 

dont  les  femmes  font  ufage.  T^oyc^ 
Bismuth. 

Blanc  de  l'oèil  ,  fe  dit  de  la  partie 
de  l'œil  qui  paroît  blanche ,  &  qu'on 
appelle,  en  Anatomie,  la  Corsée. 
Voyez  ce  mot. 

Blanc  de  poulet,  de  perdrix  ,  &c. 
fe  dit  de  la  chair  de  Teftomac  de 
ces  oifeaux,  quand  elle  eft  cuite. 

On  dit  d'un  cheval  qui  a  le  lour 
de  la  bouche  de  couleur  blanche , 
&  dont  le  poil  n'eft  pas  blanc ,  quil 
boit  blanc  y  quil  boit  dans  fon 
blanc. 

Blanc  d'oeuf  ,  fe  dit  de  la  partie 
glaireufe  de  l'œuf  qui  environne  le 
jaune. 

Blanc,  fe  dit  des  Peuples  qui  ont  le 
teint  blanc  ,  ou  même  bauné ,  par 
oppofition  aux  Peuples  qui  l'ont 
noir.  Cette  NegreJJe  a  époufé  un 
Blanc,  Ce  Blanc  a  époufé  une 
Noire. 

Blanc  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Jardi- 
nage ,  d'une  maladie  qui  furvient 
aux  concombres  :  c'eft  une  altéra- 
tion dans  les  fibres ,  qui  occafionne 
une  forte  de  rouille  blanche  telle 
qu'on  en  remarque  fur  les  laitues^ 
les  chicorées ,  &c.  Cette  maladie , 
qui  fait  périr  la  plante ,  peut  être 
occafionnée  par  une  grande  féche- 
refle ,  par  une  mâuvaife  expofition , 
par  le  froid, ♦par  un arrofement  fait 
mal  à  propos ,  &c. 

Blanc,  fe  dit  du  but  où  l'on  tîre. 
Nous  allâmes  tirer  au  blanc.  Il  adonné 
trois  fois  dans  le  blanc. 

On  dit  de    celui  qui  a   donne 
dans  le  blanc  où  il  vifoit ,  depuis  le 
lieu  marqué,  quil  a  tiré  de  but  en 
•  blanc. 

Blanc  ,  fe  dit ,  au  Palais  ,  de  len- 
droit  d'un  ade  qui  eft  refté  non 
écrit. 

Blanc,  fe  dit  auflî  d'un  papier  ou 
parchemin  fignc,  que  l'on  donne 


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BLA       .  , 

pour  fervîr  de  quittance,  yatfon 
hlancy  pour  recevoir  ce  que  vous  hn- 
deve^. 

On  appelle  quittance  en  blanc  ^ 
celle  où  n*eft  pas  écrit  le  nom  de 
celui  qui  doit  payer.  Et  promejje 
en  blanc  j  procuration  en  blanc  ^  la 
promefle  &  U  procuration  où  les 
noms  du  Créancier  &  de  celui  que 
Ton  conftitue  Proctu:eur,  ne  font 
pas  exprimés. 

JBtANC-SIGNE^OuBLAKC-SEIKG,  fe  dit 

d'un  papier  ou  parchemin  %né, 
que  Ton  donne  a  quelqu'un  pour 
le  remplir  à  fon  gre. 

On  appelle  livre  en  blanc ,  un 
livre  qui  n  a  pas  encore  été  re- 
lié. 
Blanc  de  baleine  ,  fe  dit  d'une  ma- 
tière graflfe  &  ondueufe  qui  fe  tire 
de  la  tête  d'une  efpèce  de  ba- 
leine y  qu'on  appelle  cachalot.  On 
en  fait  fondre  la  cervelle  fur  un 
petit  feu  \  on  la  jette  enfuite 
dans  des  moules  comme  ceux  des 
Sucreries  :  on  fait  égoutér  fon  huile, 
&  quand  elle  eft  refroidie ,  on  la 
refobd  ,  pour  la  faire  égoutter  en- 
core j  manœuvre  qui  fe  répète  juf- 
qu'à  ce  que  la  matière  (bit  bien 
purifiée  &  bien  blanche.  On  la  cou- 

£e  enfuite  en  écailles  y  comme  on 
L  voit  dans  le  commerce. 
Lès  habitans  de  Bayonne  &  de 
Saint- Jean-de-Luz,  préparent  beau- 
coup de  blanc  de  baleme.  U  faut 
choifir  celui  qui  eft  en  écailles  blan- 
ches, claires,  tranfparentes ,  & 
d'une  odeur  fauvagine.  On  doit 
le  tenir  dans  des  vaiffeaux  de  verre 
bien  fermés ,  parce  que  le  contââ: 
immédiat  de  l'air  le  rend  jaune  & 
rance. 

Le  blanp  de  baleine  eft  un  balfa- 
mique  excellent  pour  la  poitrine: 
il  en  adoucit  les  acretés ,  &  en  dé- 
terge  &  confolide  les  ulcères*  On 


BLA  87 

s'en  fert  pour  les  meurtriflfures ,  U$ 
contufions  internes ,  &  après  l'ac- 
couchement. Il  eft  bon  contre  les 
ulcères  des  reins  &  l'épaiffifrement 
du  fang.  On  le  prend  à  la  dofe  d'un 
demi  gros ,  diflbut  par  le  moyen 
d'un  jaune  d'œuf ,  ou  dans  quelque 
autre  véhicule  convenable. 

Appliqué  à  Textérieur,.  il  eft 
émollient  &  confolidant.  Il  fert  fur- 
tout  dans  la  petite  vérole ,  &  l'on 
en  oint  les  puftules ,  quand  elles 
commencent  à  fe  durcir.  C'eft  auflî 
un  cofméticue  dans  le  fard  &  dans 
les  pommades ,  dont  on  (21^1  ufage 
pour  adoucir  la  peau  &  embellir  {% 
teint. 
Blanche  ,  s'emploie  fubftantivement 
au  Jeu  des  Cartes ,  &  l'on  dit  qu'on 
a  blanche  ;  pour  dire ,  que  l'on  n  a 
aucune  figure  dans  fon  jeu. 
Blanc  ,  s'eft  dit  d'une  forte  de  petite 
monnoie  qui  valoit  cinq  deniers  » 
&  il  fe  dit  encore  aujourd'hui  au 
pluriel  en  cette  phrafe ,  ^x  blancs  ; 
pour  dire  ,  deux  fous  fix  de- 
niers. 

On  dit  auffi  proverbialement  , 
figurément  &  populairement ,  qu^ôn 
a  réduit  quelqu'un  au  blanc;  pour 
dire,  qu'on  lui  a  gagné  tout  fon  ar- 
gent. 

On  dit ,  que  des  parens  ont  voUé 
un  enfant  au  blanc;  pour  dire ,  qu'ils 
ont  fait  vœu  d^  lui  faire  porter  un 
habillement  de  couleur  blanche  pen- 
dant un  certain  temps ,  en  l'honneur 
de  la  Vierge.      jrf* 

On  dit  proverbialement  de  deux 
chofes  &  de  deux  perfonnes  fort 
différentes  l'une  de  l'autre,  quily 
a  de  la  différence  comme  du  blanc  au 
noir. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément ,  de  quelqu'un  qui  paflTe 
d'une  extrémité  à  l'autre^  quilvç^ 
du  blanc  au  noir* 


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88 


BLA 


On  dit  proverbialement ,  figu- 
rément  &  ramilièrement ,  quon  a 
dit  une  chofc  de  but  en  blanc ^  pour 
dire,  qu'on  a  dit  une  chofe  aéfa- 
gréable  hardiment,  fans  ménage- 
ment, inconfidérément. 

BLANC,  ANCHE;  adjeftif-  Mbus y 
a  y  um.  Qui  eft  de  la  couleur  la  plus 
oppofce  au  noir ,  &  (qui  a  le  plus  de 
rapport  avec  la  lumière.  Cefl  une 
carrière  de  marbre  blanc.  Cttte  Dame 
a  les  dents  très-blanches. 

Blanc,  fedit,  par  extenfion,  pour 
défigner  certains  objets ,  qui ,  fans 
être  blancs ,  approchent  davantage 
de  la  couleur  blanche  que  d'autres 
objets  de  même  efpèce.  Ainfi  Ton 
dit ,  du  raijtn  blanc  y  de  la  bière  blan- 
che y  des  muriet;s  blancs  y  &c. 

Blanc,  fe  dit  auflî  par  oppofîtîon  à 
falc ,  &  fignifie  propre ,  net.  Pour- 
quoi nave:i'VOu$  point  mis  de  linge 
blanc?  Faites  apporter  une  cuillier 
blanche.  ' 

Blanc  ,  fe  joint  a  plufieurs  fubftantifs , 
defquels  on  ne  peut  le  féparer ,  fans 
altération  du  fens  qu'ils  forment 
enfemble.  Ainfi  : 

Armes  blanches,  fe  dit  par  oppo- 
fition  aux  armes  à  feu ,  des  fàores , 
des  coutelas  ,  des  épées ,  &c.  Ils 
fefont  battus  à  Varme  blanche. 

Argent  blanc,  fe  dit  des  diverfes 
monnoies  d'argent ,  par-  oppofition 
à  celles  d'or,  de  cuivre,  ou  de 
billon.  //  m'a  compté  dix  mille 
francs  en  argent  blanc. 

Eau  BLANCHEj||e  dit  d'une  eau  dans 
laquelle  on  a  mêlé  du  fon ,  &  qui 
fert  de  boiflTon  aux  chevaux,  fur- 
tout  quand  ils  font  malades.  Cette 
jument  efi  à  l'eau  blanche. 

Sauce  blanche  ,  fe  dit  d'une  force 
de  fauce  ordinairement  compofée 
d'un  peu  de  crème  avec  du  beurre 
qui  n'a  pas  été  rouffi.  Ce  poijfon  efi 
à  la  fauce  blanche. 


BLA 

Boudin  blanc  ,  fe  dit  d'un  boudin 
fait  avec  du  lait  &  du  blanc  de 
chapon.  On  lui  fervit  un  boudin 
blanc. 

Bois  blanc  ,  fe  dit,  en  termes  d'Eaux 
&  Forêts ,  de  divers  arbres  de  peu 
de  valeur,  tels  que  le  peuplier, 
le  bouleau  ,  le  tremble  »  l'aune , 
&c. 

Fer  blanc  ,  fe  dit  d'une  forte  de  fer 
réduit  en  feuilles  qu'on  a  plongées 
dans  un  bain  d'étain  pour  les  rendre 
blanches.  j4lle:[  acheter  fix  plaques 
de  fer  blanc. 

Carte  blanche,  fe  dit,  au  Jeu  des 
Cartes,  de  celles  qui  ne  font  ni 
Rois ,  ni  Dames ,  ni  Valets.  Quand 
on  a  cartes  blanches  au  Piquet  y  on 
compte  dix  points. 

Note  BLANCHE,  fe  dit,  en  termes 
de  Mufique,  d'une  note  qui  vaut 
deux  noires  ,  ou  la  moitié  d'une 
ronde. 

Billet  blanc  ,  fe  dit ,  en  termes  de 
Loterie  ,  d'un  billet  où  il  n'y  a 
rien  d'écrit.  //  a  eu  tuais  billets 
blancs. 

Cornette  blanche,  fe  dit  4^  pre- 
mier Régiment  de  Cavalerie  de 
France ,  qui  eft  le  Régiment  du 
Colonel  Général  de  la  Cavalerie. 
Il  a  fervi  dans  la  Cornette  blan- 
che. 

Drapeau  blanc,  fe  dit,  en  France, 
du  premier  Drapeau  d'un  Régi- 
ment. 

Pavillon  blanc,  fe  dit,  en  termes 
de  Marine ,  du  Pavillon  de  Fran- 
ce ,  qui  eft  de  couleur  blan- 
che. 

Écharpe  blanche,  s'eft  dit  autre- 
fois de  la  marque  que  portoicnt 
ceux  qui  étoient  au  fervice  de  Fran- 
ce. ♦ 

Gelée  blanche,  fe  dit  d'une  gelée 
formée  le  matin  de  la  rofée  ou  du 
brouillard  congelé.    On  a  dans  et 

?ays 


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BLA 

l^ays  5  des  gelées  blanches  vers  la  fin 
de  Septembre. 

Magie  blanche»  fe  dit  par  oppofi- 
tion  à  magie  noire ,  de  la  connoif- 
fance  des  chofes  naturelles  les  plus 
cachées,  //  efi  f avant  dans  la  magie 
blanche* 

On  dit  proverbialement  &  fami- 
lièrement >  rouge  foir  &  blanc  matin^ 
cefi  la  journée  du  Pèlerin  ;  pour 
dire ,  que  les  Voyageurs  aiment  à 
voir  le  ciel  rouge  le  foir  &  blanc 
le  matin ,  parce  que  c'eft  ligne  qu'ils 
n'auront  point  de  pluie  petidant  le 

.    jour. 

On  dit  proverbialement  &  po- 

Fulairement  de  deux  chofes ,  dont 
une  eft  égale  à  l'autre  dans  le  choix , 
que  cefi  bonnet  blanc  à  blanc  bon-- 
'net. 

On  dit  proverbialement  &;  fa- 
milièrement, à  quelqu'un  qui  fe 
vante  de  faire  une  choie  qu'on  croit 
être  au-delfas  de  fes  forces,  que  s' il 
fait  cette  chqûy  on  lui  donnera  un 
merle  blanc. 

On  dit  provervialement  &  figu- 
rcment ,  quune  Garnifon  fou  d'une 
Ville  le  bâton  blanc  à  la  main  ;  quand 
elle  en  fort*  fans  armes  ni  baga- 
ges. 

On  dit  aufli  proverbialement , 
figurément  &  familièrement  ,  de 
quelqu'un  qui  fort  3'nne  ch^rg^  où 
il  s'efl  ruiné ,  quil  en  fort  le  bâton 
blanc  à  la  main. 

On  dit  proverbialement  &•  figu- 
rément ,  qu'on  a  donné  carte  blanche 
àquelquun;  pour  dire,  quon  lui 
a  donné  plein  pouvoir ,  qu'on  la 
laiilc  maicie. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rcment  de  quelqu'un,  quilfefait 
tout  blanc  de  fon  épée;  pour  dire, 
qu'il  fe  prévaut  de  fon  crédit  avec 
oftentation. 

On  dit  proverbialçmeat  ÔC  figU- 
Tornc  IF. 


BLA  8y 

rément ,  qu'on  a  mis  quelqu'un  dans 
de  beaux  draps  blancs;  pour  dire, 
qu'on  lui  a  fufcité  des  affaires  diiE- 
ciles. 

On  dit  proverbialement ,  figu- 
rément &  ramilièrement,  de  quel- 
qu'un heureux  dans  toutes  fes  en- 
treprifes,  quil  efi  le  fils  de  la  poule 
blanche. 

On  dit  proverbialement ,  figu- 
rément &  ramilièrement  de  quel- 
qu'un ,  quil  a  mangé  fon  pain  blanc 
le  premier;  pour  dire,  qu'il'  fut 
autrefois  à  fon  aife  ,  &  qu'il  n'y  eft 
plus. 

Le  monofyllabe  blanc  eft  moyen 
au  (ingulier  mafculin ,  mais  long  au 
pluriel  &  au  féminin ,  qui  a  une  fé- 
conde fyllabe  très-brève. 

Le  c  final  eft  ordinairement  rouet  j 
mais  il  fe  fait  fentir  comme  un  k 
dans  cette  phrafe ,  du  blanc  au  noir: 
lifez  comme  s'il  étoit  écrit,  dublan 
kau  noir. , 

Cet  adjeftif  ne  doit  pas  réguliè- 
Tement  précéder  le  fubftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 
une  blanche  affiette  y  mais  une  affiettc 
blanche. 

BLANC j  (le)  nom  propre.  Vill^de 
France,  en  Berry,  fur  la  Creufe, 
à  cinq  lieues  ,  oueft-nord-oueft  , 
d'Argencon.  On  recueille  beaucoup 
de  vin  fur  fon  territoire, 

BLANC  A  \  nom  propre,  f  le^  l'A- 
mérique méridionale  ,  aff  nord- 
oueft ,  &  à  feize  lieues  de  l'île  Mar- 
guerite. Elle  n'eft  peuplée  que  àd 
chèvres,  auxquelles  \%%  Efpagnols 
vont  chalfer. 

BLANCAFORT;  nom  propre.  Bourg 
de  France ,  en  Berry ,  fur  la  Saudre , 
à  une  lieue ,  nord-oueft  3  de  Con- 
crelTault. 

BLANC-BEC;  fubftantif  mafculin. 
Jeune  homme  fanç  expérience.  Qui 
nou^  a  amené  ce  petit  blanc  bec  ? 
^     M 


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90  BLA' 

BLANCE^  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  le  plus  put  froment. 
BLANC-ENBOUilRE  y,  ^ fubftantif 
mafculin  ,   &  terme  d'Economie 
ruftiaue  ,  qui  fe  dit  d'une  forte 
d*enduic  foit  ufité  à  la  campagne , 
où  il  s'applique  aux  murs  des  gran- 
ges, des  écuries ,  &c.  Il  eft  compofc 
de  terre  qu'on  recouvre  de  chaux 
mêlée  de  Dourre. 
BLANC-ÉTOC  ou  BLM^CÊTRE  y 
expreffion  ufitée  dans  l'exploitation 
&  le  commerce  de&t>ois.  Ecrire  une 
coupe  de  bois  à  blanc-étoc  oxiblanc- 
être  ;  c'eft  tout  abattre  »  fans  laitier 
ni  baliveaux f  ni.  taillis  »  ^nl  autres 
arbres. 
BLANCHAILLE;   fubftantif  fémi. 
nin  ,  &  nom  colteâif,  qui  (ignifie 
du  fretin^   du  petit  poilTon*  On 
leur  fcrvijt.   une  friture    de'  blan- 
chaille. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne, 
là  féconde  longue  »  &  la  troiâème 
très-brève. 

Ce  mot  TiA  point  d'u&ge  au  plu* 
rielr 

Les  ^.fé  prononcent  mouillés; 
BL  ANCH  ARDS  ;  fubftantif  mafculin 
pluriel.  On  donne  ce  nom^,  dans  le 
Commerce  5  à  certaines  toiles  de 
lin  fabriquées  en  Normandie ,  d'un 
fil  à  demi  blanchi  avant  d'être  em- 
ployé. 
K^A^CHÂTRE;  adjeftif  des  deux 
gcWes*  Qui  tire  fur  le  blanc  Une 
racine  blanchâtre. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne  $ 
la  fécondé  longue  9  &  la  troifième 
très-brève. 

Cet  adjeftif  ne  doit  pas  réguliè- 
xement  précéder,  le  fuDftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 
une  blanchâtre  eoJLj  mais  une  eau 
Hanchâire. 
BLANCHE  ;  (  la)  nom  propre.  Ab- 
baye de  Fiance  >  dans  îîle  de  Noir- 


:b  L  AT 

moutier^en  Poitou.    Elté  eft  e»' 
commeiide,  &:  vaut   à  l'Abbé  fix^ 
mille  livres  de  rente. 
BLANCHE;    (mer)    nom    proprci 
Grand  golfe  de  l'Océan  feptentrio- 
lul  ,  qui  baigne  les   cotes  de  la^ 
Laponie  Mofcovite  aa  nord  &  à- 
l'occident.  On  donne  aufli  le  même* 
nom  à  une  partie  de  l'Archipel ,  par 
oppoHcion  a  Mer  noire. 
BLANCHE    COURONNE^  ;    nom. ^ 
.    propre.  Abbaye  de  France ,  en  Bre- 
tagne ,  à  fept  lieues ,  oueft-nord- 
oueft  ,  de  Nantes.  Elle  eft  en  com- 
mende ,  &  vaut  i  l'Abbé  j  5  00  liv*  ^ 
;  de  rente. 

BLANCHÉE*,  yîetwmot  qoi/ignifioit  i 

.    autrefois  la  valeur  d'un  blanc.  * 

BLANCHEMENT;  fidverbe  de  ma-  - 

nière ,  qui  ne  fe  dit  guères  qù'en^ 

cette  i4iiafe  ,  tenir  blanchement  ; . 

pour  dire ,  tenir  en  linge  blanc. 

La  première  fyllabe  eft  longue  ^  ^ 
la  féconde  trèsrbrève,  ^  la  ttoiuème 
,    moyenne.:  • 

IL  faudrait  changer  le  dernier  e- 
en  tf ,  &'  écrire ,  d'après  la  pronon- 
ciation ,  blanchemant.  f^oye^  On-* 

THOGRAPHE.  . 

BLANCHER;    fubftantif  mafculin. 
Terme  ufité  à  Touloufe  &  en  Lan- 
guedoc ,  pour  défigncr  cei^qu'ailleur»-» 
on  appelle  Tanneur. 

BLA^^CHERIE  ;  fubftantif  féminin  ' 
ufité  à  la  Douane  de  Lyon  ;  où  l'on 
appelle  Blancherie  de  cuivre  y  ce  qui 
fè  nomme  ailleurs  Batterie' de  cui^ 
fine.  Cette  Blanchericdexuivre  paye 
pour  droits  d'entrée,  félon  le  tarif 
de  cette*  Douane  >  huit  fous    par  r 

auintal  d'anciens  droits,  ,&  vingt*J 
eux  fous  de  nouveaux  droits*- 

BlAKCBERIE   OT    CtîIR ,    fc   dit^-auffi 

dans  la  même  Douane,  des  Peaux 
de  moutons  ,  brebis,  agneaux, 
chèvres  &  chevreaux ,  paiTécs  en- 
blanc. 


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'Le  tarif  de  cette  Douane  6x6 
les  droits  d'entrée  de  la  balle  de 
Blanchcric  de  cuir  y  i  fept  fous  d'an- 
ciens droits  )  &  à  deux  fous  de  nou- 
veaux droits. 

Le  Dièlionnaire  de  Trévoux  ém- 
plçie  encore  le  mot  Blanchcric  dans 
le  fens  de  Blanchijfcric  :  mais  il  ne* 
faut  pas  l'imiter. 

3LANCHET,  fubftantif  mafculin^ 
&  terme  de  Pharmacie.  Morceau 
de  drap  blanc  au  travers  ducjuel  on 
-filtre  les  fîrop^  &  les  décodions. 

Blanchit»  fe  dit,  en  termes  dlm- 
primerie  ,  d'un  morceau  de  gros 
-ilrap  blanc  qui  garnit  le  etand  tym- 
pan d'une  prefle.  il  faciute  le  fou- 
lage de  l'impreflion  »  &  garantit  en 
même-temps  l'œil  de  la  fectre. 

BLANCHEUR;  fubftantif  féminin. 
Albitudo.  Qualité  propre  aux  corps 
blancs  >  couleur  biancne.  La  blan- 
cheur, de  t argent  provient  de  la  den^. 
Jité  defes  parties. 

La  première  fylhbe  eft  moyen- 
ne,  &  la  féconde  longue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

BLANCHI,  lEj  adjedîf  &  participe 
pafiîf.  Voye\  Blanchir. 

BLANCHIMENT;  fubftantif  maf- 
culin.-Ce  mot  fe  dit  également  de 
l'aâion  par  laquelle  on  blanchit , 
&  de  l'effet  qui  réfulte  de  cette  ac- 
tioiv.  Exemples*  Dans  le  fens  d'ac- 
tion par  laquelle  on  blanchit  :  On  a 
employé  trois  mois  au  blanchiment 
de  CCS  toiles. 

Dans  le  fens  d'effet ,  réfultanc  de 
l'aâion  de  blanchir:  le  blanchiment 
de  cette  toile  ejl  un  peu  terne. 

Blanchiment  j  fe  dtt ,  dans  les  Mon- 
noies ,  de  Tgiftion  de  préparer  les 
flans  de  manière  qu'ils  foient  bril- 
Uns  en  fortant  du  oalancier. 

Blanchiment,  fe  dit  auffî,  <kns  les 
Monnoies  ^  du  lieu  où  fe  fait  la  pré- 


BLA  91 

^ration  dont  nous  venons  de  par- 
ler, il  faut  porter  jccs  flans  au  blan^ 
chiment. 
Blanchiment 3  fe  dit  ,  en  termes 
d'Orfèvres  ^  d'un  vafe  qui  contient 
de  l'eau  forte  affbiblie  par  de  l'eau 
commune  ,  8c  dans  lequel  on  blan- 
chit la  vaiflTelle.  L'adion  de  blan- 
chir cette  vaiflelle ,  s'appelle  aufli 
blanchiment. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, la  féconde  brève  &  la  troinème 
moyenne  au  ilngulier ,  mais  longue 
au  pluriel. 

Le  pluriel  fe  forme  en  changeant 
le  t  final  du  fingulier  en  un  s ,  qui 
fuit  la  règle  générale  des  pluriels. 
Voyez  la  lettre  .S. 

ïl  raudroit  changer  le  dernier  c 
en  a.y  Se  écrire  j  d'après  k  pronon- 
ciation ,  blanchimant.  Voyez  Or- 

THOGR.  APHE 

BLANCHIR  /verbe  adtif  de  la  fecon. 
de  conjugaifon ,  lequel  fisfeonjugue 
comme  ravir.  Candefacere.  Aâion 
de  cendre  un  corps  de  couleur  blan- 
che. On  a  mal  blanchi  ces  toiles.  Il 
f croit  difficile  de  blanchir  la  peau  d^um 
Nègre. 

Blanchir  la  cir«  ,  fe  dit  de  Taélion 
de  lid  faire  perdre  fa  couleur  jaune 
quand  on  l'a  féparée  du  mieL 

Blanchir  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Ma- 
çonnerie ,  de  l'aâion  de  rendre 
blanc  un  mur  fale. 

Blanchir  ,  fe  dit,  en  termes  de 
Chaudronniers ,  de  l'aâion  de  don* 
net  du  luftre  aux  chaudrons  &  au- 
tres ouvrages  ,  avec  linftrument 
appelé  paroire. 

Blanchir  ,  fe  dit ,  en  termes  de 
Boyaudiers ,  de  l'adlion  de  trem- 
per les  boyaux  dans  un  vafe  pour 
achever  de  les  nettoyer  quand  on 
les  adégraiflfés. 

Blanchir  ,  fedit ,  en  termes  de  Con- 
fifeurs ,  de  l'adion  d'enlever  le  du- 
M  ij 


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ji  BLA 

vet  des  abricots  ou  autre*  fruits, 
en  les  trempant  dans  une  leflîre 
préparée  à  cet  effet,  /^oyq  Abri- 
cot. 

Blanchir,  fe  dit,  en  termes  de 
Cuifmiers ,  de  Taftion  de  faire  re- 
venir une  pièce  de  viande  en  la  fai- 
fant  tremper  environ  un  demi  quart 
d'heure  dans  de  Teau  riède. 

Blanchir  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Jar- 
dinage ,  de  laftion  de  lier  des  feuil- 
les de  laitues ,  d'endives ,  de  céleri, 
&c.  Se  d'enterrer  ces  plantes  pour 
les  faire  devenir  blanches. 

Blanchir  ,  fe  dit,  en  termes  de  Do- 
reurs ,  de  Tadion  d'enduire  de  plu- 
fieurs  couches  de  blanc  l'ouvrage 
qu'on  doit  dorer. 

3lanchir,  fe  dit  ,  en  termes  de 
Couteliers  ,  de  l'avion  de  paffer 
pour  la  première  fois  à  la  meule , 
une  pièce  forgée  &  dreflée  à  la 
lime.   . 

BlancHiA  ,  fe  dit  j  en  termes  de  Ser- 
ruriers, de  ladion  d'enlever  à  la 
groiïe  lime  les  premiers  traits  de 
la  forge. 

Blanchir j  fe  dit,  en  termes  d'E- 
pingliers  ^  de  l'aûion  de  changer 
eh  blanc  la  couleur  jaune  du  laiton. 

Blanchir,  fe  dit  ,  en  termes  de 
Cloutiers  d'épingles  ,  de  l'adtion 
d'étamer  les  clous  de  cuivre. 

Blanchir,  fedit,  en  termes  d'Or- 
fèvres ,  de  Fadion  de  donner  à  la 
vaiflelle  leclat  dont  elle  eft  fufcep- 
tible  par  le  moyen  de  l'opération 
appelée  blanchiment.  Voyez  ce  mot. 

-Blanchir  ,  fe  dit ,  dans  les  Mon- 
noies ,  de  l'aftion  de  préparer  les 
flans  de  façon  qu'ils  aient  de  l'éclat 
&  du  brillant  au  fortir  du  balan- 
cier. 

Blanchir  ,  fe  dit  ,  en  termes  de 
Plombiers  ,  de  l'aâion  d'étamer  le 
plomb  au  feu ,  ou  de  le  couvrir  de 
feuilles  d'éuin.    * 


ÔLA 

BiAi7£tiiR ,  fe  dit ,  en  termes  dePlu^ 
maffiers ,  de  Taâion  de  paffer  les 

{élûmes  dans  de  l'eau  claire ,  poUr 
eur  enlever  le  gros  de  la  tein- 
ture. 

Blanchir  ,  fe  dit ,  en  termes  deMe- 
nuifiers  &  de  Layetiers ,  &  fignifie 
raboter,  f^oye:^  ce  mot. 

Blanchir  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Ma- 
réchallerie  ,  de  l'aftion  d'ôter  la 
première  écorce  de  la  foie  d'un 
cheval. 

Blanchir  ,  fe  dit ,  en  termes  de 
Philofophie  Hermétique ,  de  Fac- 
tion de  cuire  la  matière  du  grand 
œuvre  i  jufqu'à  la  perfeûion. 

Blanchir,  s'emploie   abfolument  , 

&  l'on  dit  dans  ce  fens  ,  qu'une 

femme  blanchit  ;  pour  dire  ,  qu'elle 

fait  métier  de   blanchir  du  linge  : 

&  qu'elle    blanchit  une   perjonnc  ; 

f>our  dire ,  qu'elle  en  blanchit  le 
inge. 

Blanchir  ,  eft  aufC  verbe  neutre ,  Se 
fignifie  devenir  blanc  :  ces  toiles  ne 
blanchiment  pas. 

On  dit  de  quelqu'un ,  qu'i/  corn" 
mence  à  blanchir ,  que  fes  cheveux 
blanchijjent  ;  pour  dire,  que  la  bar- 
bé ,  les  cheveux  lui  deviennent 
blancs. 

On  dit  proverbialement  dans  ce 
fens  ,  que  tête  de  fou  ne  blanchit 
jamais  ;  parce  que  les  fous  n'ont 
communément  aucun  dés  foins  qui 
font  blanchir  les  cheveux. 

Blanchir  ,  fe  dit ,  dans  le  fens  figu- 
ré ,  comme  verbe  adif  &  comme 
verbe  neutre.  Cohime  verbe  adif  ^ 
il  fignifie  expofer  l'innocence  de 
quelque  accufé.    La  preuve  quom 

^  l  accufoit  injujlefnent  de  ce  vol ,  c*eji 
que  des  témoins  irréprochables  Vont 
blanchi  par  leurs  déportions ^ 

Blanchir  j  employé  figurément  com- 
me verbe  neutre,  fignifie  vieillir* 
//  a  blanchi  dans  les  troupes^ 


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BLA 

.On  àU  p  dans  le  fens  figuré  »  qu'un 
€oup  d'arme  à  feu  n'a  fait  que  blan- 
chir i  povLi  dire,  quil  a  poné  fur 
les  armes  fans  les  laufTer. 

On  dir  audî ,  dans  le  iens  âguré, 
que  tous  les  efforts  qu'on  a  faits  pour 
la  réujjîte  de  quelque  entreprife^  n'ont 
fait  que  blanchir  y  pour  dire ,  que 
ces  efforts  ont  cré  vains  &  nuls. 

On  dit  encore  figurément  de  quel- 
qu'un ,  quil  n'a  fait  que  blanchir 
dans  quelque  affaire  ;  pour  dire  , 
qu'il  n*a  pu  venir  à  bout  de  cette 
affaite  ,  quelque  peine  qu'il  eût 
prife. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne,  &  la  féconde  longue. 

Le  r  final  fefait  fentir  en  toute 
circonftance. 

f^oye:[  au  mot  V  erbe,  pour  la  quan- 
tité profodique  des  autres  temps. 
BLANCHISSAGE  ;  fubftantif  maf- 
culin.  Dealbatio.  Ce  mot  fe  dit  de 
laftion  de  blanchir  du  linge ,  &  de 
Teffet  qui  léfulte  de  cette  adion. 
Exemples.  Dans  la  première  accep- 
tion :  cette  eau  ne  vaut  rien  pour  le 
blanchiffase. 

Dans  la  féconde  acception  :  ce 
hlanchiffagè  ne  me  plaît  pas.   ^ 

La  première  fyllabe  eft  moyenne, 
la  féconde  brève ,  la  troifième  lon- 
gue ,  &c  la  quatrième  tiès-brève. 

11  faudroit  fupprimer  uli  s  qui 
eft  oifif ,  changer  le  ^  en  y  ,  &  écri- 
re ,  d'après  la  prononciation ,  blan- 
chifage.  Voyez  Orthographe. 
BLANCHISSERIE }  fubftantif  fémi- 
nim  Endroit  pu  Ton  l^anchit  des 
toiles.  Portei  ces  toiles  â  la  blan- 
chifferie. 
Blanchisserie  ,  fe  dit  encore, de  l'art 
de  blanchir  les  toiles  ,  ou  de  leur 
faire  quitter  la  couleur  qu'elles  ont 
en  fortant  des  mains  du  Tiflerand. 
Les  femmes  de  ce  village  entendent 
£2  bîanchifferie. 


BLA  3j 

La  première  fyllabe  efr  moyens 
ne  ,  la  féconde  brève ,  la  troifièm6 
très-brève ,  &  la  quatrième  longue^ 

BLANCHISSEUR-,  fubftantif mafcu- 
lin.  Cekii  qui  blanchit  le  linge« 
C'efl  un  mauvais  blanchiffeur. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
he ,  la  féconde  brève ,  &  la  troifiè- 
longue. 

Lé  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

BLANCHISSEUSE;  fubftantif  fémi- 
nin. Celle  qui  blanchit  le  linge. 
Pogte:^  ces  chemifes  che^  la  blan-^ 
chiffeufe. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  brève ,  la  troiaème 
longue  ,  &  la  quatrième  très-brève. 
Il  faudroit  fupprimer  un  des  pre-. 
miers  s  qui  eft  oifif,  changer  le 
dernier  en  ij  ,  &  écrire ,  d'après  la 
prononciation ,  blanchifeu:[e.  Voyez 
Orthographe. 

BLANCHON  j  vieux  mot  qui  s'eft 
dit  autrefois  d'une  forte  de  pique. 

BLANCK  i  fubftantif  mafculin,  Mon- 
noie  fîAive  de  Hollande.  Le  blanck 
revient  à  un  fou  fix  deniers  de 
France. 

BLANCKENBERG  ;  nom  propre 
Petite  ville  d'Allemagne ,  da^is  le 
Cercle  de  Weftphalie  ,  au  Duchi 
de  Berg  j  fur  la  rivière  de  Sieg. 

Il  y  a  une  autre  petite  ville  de 
même  nom  au  Comté  de  Schwart»- 
bourg,  dans  la  Thuringe. 

BLANCKENBOURGj  nom  propre. 
Ville  d'Allemagne ,  au  Comté  d'OÛ 
dembourg  ,  dans  le  Cercle  de  Weft- . 
phalie. 

Blanckenbourg  ,  eft  auflî  le. nom 
d'un  Bourg  ^  Château  &  Comté 
d'Allemasne ,  dans  les  Etats  de  la 
Maifon  de  Brunfwich^  entre  TAb-^ 
baye  de  Quedlinbourg  &  le  Comté 
de  Reinftein. 

BLANCKENHAYN  i  nom  propre. 


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9^ 


BtA 


Petite  ville  d' Allemagne  ^  à  quatre 
lieues  d*Erford. 
BLAl^KENHEIM  ;  nom  propre.  Pe- 
tite ville  &  Comté  d'Allemagne , 
fur  la  rivière  d*Aht, 

BLANC-MANGER  j  fubftantif  maf- 
culin.  Sorte  de  gelée  qui  fe  prépare 
de  pluiieurs  manières. 
Préparation  d*un  blanc-manger  pto- 
pre  à  tempérer  racrimonie  des  hu- 
meurs. 

Prcnc[  quatre  pintes  de  lait  ^  les 
blancs  d'un  chapon  bouilli,  deux 
onces  d*amandes  douces  blanchies; 
batr^  le  tout  enfemble ,  ôc  fifltes- 
en  une  forte  expreffion  j  faites  bouil- 
lir l'extrait  fur  le  feu,  avec  trois 
onces  de  farine  de  ris  ;  lorfqae  le 
tout  commencera  à  le  coaguler  , 
ajoutez  huit  onces  de  fucre  blanc  , 
&  dix  cuillerées  d'eau  de  rofes,  mê- 
lez bien  le  tout  enfemble. 

.BLANCQUE;  vieux  mot  qui  (îgni- 
Jfioit  autrefois  un  tarif  des  droits 
qu'on  devoir  payer. 

.BLANCS-MANTEAUX  i  fubftantif 
mafculin  pluriel.  On  a  dofiné  ce 
nom 3  à  Paris,  dans  l'origine ^  aux 
Religieux  dé  l'Ordre  des  Servites  / 
parce  qu'ils  porroient  des  manteaux 
planes.  Les  Bénédidins  de  la  Con- 
grégation de  S.  Maur,  qui  pofsè- 
dent  aujourd'hui  la  maifon  que  re- 
noient autrefois  les  Servîtes ,  font , 
commp  ceux-ci ,  appelés  Blancs- 
Manteaux  ,  quoiqu'ils  foient  habil- 
les de  noir.  Leur  maifon  fe  nomme 
encore  Blancs-Manteaux ,  de  même 
que  la  ri^  où  elle  eft  (Iruée. 

BLANDE  j  vieux  mot  qui  ïî^i- 
fioir  aptrçfois  un  droit  fur  chaque 
feu. 

BLANDidES  \  fubftaîitif  féminin 
pluriel ,  &  terme  de  Palais.  Il  figni* 
fie  des  catelTes  artificieufes  par  le 
moyen  defquelles  on  furpre.ndje 
confentement  d'mie  petf^nne 


BLANDICIEUX.;  vieux  mot  qftt 
fignifioit  autrefois  flatteur  ,  caref- 
fant. 

BL ANDIR  ;  vieux  mot  >qui  fîgnifioit 
autrefois  carefler. 

BLANGE  \  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  blâme. 

BLANGY  j  nom  propre.  Bqurg  con- 
fidérable  de  France,  en  Norman- 
die ,    fur  la  rivière  de  Brefle ,  à 

.     quatre  lieues ,  fud-efl. ,  d'Eu. 

BLANKIL  i  fubftantif  mafculin.  Pe- 
tite monnoie  de  billon ,  qui  a  cours 
dans  les  Royaumes  de  Fez  &  de 
Maroc.  Elle  revient  à  deux  fous  fix 
deniers  de  France. 

BLANQUE}  fubftantif  féminin.  Sorte 
de  jeu  de  hafard  en  forme  de  lo- 
terie. ElU^a  pcriu  dix  ccus  à  la 
blanquç. 

On  dit  proverbialement,  figuré- 
ment  &  familièrement. ,  qu'on  a 
trouve  blanque  en  quelque  endroit; 
pour  dire  j  <ju'on  n'y  a  pas  trouvé 
ce  qui  devoir  y  être. 

On  dir  auffi  provetbialemenr , 
figurément  &  familièrement,  A(i- 
fard  û  la  blanque  ;  ^ur  dire  ,  à 
tout  hafard  j  il  en  arrivera  ce  qu'il 
pourra. 

'La  première  fyllabe  eft  longue  > 
5f  la  féconde  très-brève. 

Il  faudroit  changer  qu  cn'k y  Se 
écrire ,  d'après  la  prononciation , 
blanke.  Voyez  Orthographe. 

BLANQUERIE  j  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  blancheriè. 

BLANQUETTE  ;  fubftantif  féminin. 
Sorte  de  petite' poire  d'été,  ainfi 
appelée  ,*  parce  qu'elle  a  la  peau 
blanche.  //  m* a  envoyé  un  panier  dt 
blanquettes. 

Blanquette  ,  fe  dit  auftî  d'une  forte 
de  vin  blanc  de  Gafcogne  &  de 
Languedoc ,  aiTez  agpéable  à  boire. 

Blanqubttc  ,  fe  dit  encore  d'une 
forte  de  ragoût  ou  frîcaffée  blan^ 


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ite&é  ^  faite  ordinairement  de^ viande 
dt  veau  on  de  mouton. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
moyennes ,  Se  h  croifième.  eft  très- 
brève.  - 

Ht  faudtbit  ciiànger^xren  k ,  fup- 
pimer  un  t  qui  eft  oifif ,  donner 
I accent  grave  au'pénuitième^,  & 
écrire,  d'après  la  prononciation^ 
èlankète.  Voyez  OrIthogrXphè. 

BâuANZAC  j  -nom  propre.  Ville  de 
Franice  ,  dans  rAngoomois  j  fur  la 
rivièf  e  de  Nay ,  à  cinq  lieues  ^  fud- 
oueft ,  d'Angouleme. 

BLANZAT  i  nom  propre.  Bo^g^^e 
France  ^  en  LimpuHn ,  fur  la  rivifè- 
re  de  Garteœpe,  envkon  à  'fept 
lièttes  y  n<>fd  Dord^meft  ,  vde  Li- 
moges. ' 

BLARE;  fubftàntif  mafcuKiï.  Petite 
monnoie  de  cuivre  ,  mêlée  d*un 
pem  d'argent. Elle fe  fabrique  à  Ber- 
ttt  y  en  Smde  ,  &  révisent  à  deux 
fous  un  denier  de  France. 

BtÀSÉ ,  ÉE>i  adjedif  &  participe 
^affif.  Voyez  BiAsERi' 

BLASER  ;  (  fe  )  verbe  aftif  tt  prono- 
minal réfléchi ,  qui  fignifie  s'ufer 
to  buvant  exceffivement  du  vin  o» 
d'autres  liqueurs  fpiritueufes.  // 
s'tfi  blûfc  €i  force  de  boire  du  Cham^ 
pagne  mouffeux. 

BÎAslaR^  s'empfoie  àufli  fans  le  pro- 
nom perfonneL  JL'^tf«^-v/V  a  blafi 
ct^ jeune  homme. 

On  dit  figurcment  de  quelqu'un, 
fn'il  eft  blajefur  les  plaijirs  ^  furies 
JpeSIacles  y*6cc. 

Là  première  fyllabe  eft  brève, 
ôtJaleconde  eft  longue  ou  brève  , 
cornme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  i  avec  la  conjugaifon  &r  la 
quantité  jprofodique^  des  autres 
temps. 
Obfervez  cependant  que  lestenrps 
ou  petfonnes ,  qui  fe  l|pninent 
pfr  un  e  féminin  j  i>nt  leur  pénulr 


tième  fyllabe  longue.  Dans  il  fe  A/a- 
yi,  la  fyllabe  bla  eft  longue. 

Il  faudroit  changer  le  j  en  :(  ,  3r 
écrire  j  d'après  la  prononciation  , 
blaser.  Voyez  Orthographe. 
BLASON  ;  fubftàntif  mafculin.  Ceft 
l'art  d'expliquer  en  termes  prdpres 
toutes  fortes  d'armoiries. 

L'ordre  qm  doit  ètfe  jfuîvi,  eft 

de  défigner ,  en  premiet  lieu ,  le 

champ  fur  lequel  les  armoiries  font 

placées  j  &de  dire-,  s'il  eft  de  gueu- 

•    les  ^'or  ,  d'argent ,  &c. 

11  faut ,  en  fécond  lieu ,  exprimer 

les  figures  qui'compofent  les  arhioi- 

•.  ries  &qui  occupent  le  champ  ^«n 

';    commençant  par  les  pièces  honora- 

:;    blés ,  ou -par  celles  qui  occupeht  la  ^ 

place  la  plus  apparente. 

Olifervez  néanmoins  ,  que  quoi- 
qu'il foit  de  règle  de  commencer  à 
blafonner  par  les  pièces  honorables , 
il  y  en  a  <:ependant ,  &  ce  font  le 
chef,  la  bordure,  l'orle,  le  tré- * 
cheur  &  le  canton ,  qu^on  ne  nom- 
me qu'après  d'autres  figures  qui 
occupeht  la  place  principale  de-  reçu. 
Ainfî  l'on  dira  j  Bohièr,  enAuvtr- 
gne ,  d'or ,  au  lion  d*tr[ur  au  chef  de 
gueules.  Mdis  Cl  le  lion  prenoit  fur 
le  chef  autant  que  fur  l&  champ ,  le 
chef  feroit  nommé  avant  le  lion  , 
ainfi  il  faudroit  dire  :  Bruly  ,  en 
Normandie  ;  d'argent  ùu  chef  d'azur ^ 
a  un  lion  de  gueules  ^  couronné  & 
armé. 

Ttoifièmement ,  on  dit  la  pofi- 
tion  ou  la  fimation  de  ces  figures* 
Quatrièmement,  on  exprime  la 
difpofitiôn  de  ces  figures ,  qui  fe 
répondent  les  unes  aux  autres,  & 
qui  font  ondées^  cannelées  ,  arra- 
chées ,  coupées  j  liées ,  entrelacées,  ' 
&c.  Ainfi  la  pofition  s'explique  par 
rapport  au  champ  ^  &  la  difpofitiôn 
par  rapport  aux  figures. 

Cinquièmement ,  oh  défigne  les 


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5^  BLA 

émaux  ou  couleurs  des  figures ,  & 
enfin  les  ornemens  qui  accompa- 
gnenc  les  armoiries  >  &  qui  leur 
lont  extérieurs. 

On  doit  éviter  la  répétition  des 
termes  en  blafonnant ,  &  particu- 
lièrement des  particules  d*^& ^  ouy 
avec* 

Les  autres  chofes  qui  ont  rap< 
port  au  blafon  >  fe  trouvent  expli- 
'^    quées  fous  les  noms  qui  leur  font 
propres. 

La  première  fyllabe  eft  longue , 
ôc  la  féconde  brève  au  finguTier, 
mais  longue  au  pluriel. 

Il  fauaroit  changer  le  j  en  :(  j ,  & 
écrire  bla:^on.  Voyez  Orthogra- 
phe. 

BLASONNÉ,  ÉEj  adjeaifâc  parti- 
cipe paflîf.  f^oye:j[  Blasqnner. 

BLASONNER  ;  verbe  aftif  de  la 
première  conjugaifon  ,  lequel  fe 
conjugue  comme  chanter.  Expliquer 
les  armoiries  dans  les  termes  qui 
appartiennent  à  Tart  Héraldique. 
Pour  blafonncr  Vécu  dt  France  ,  il 
faut  dire ,  d^a^ur  à  trois  fleurs  de 
lys  d'or^  deux  en  chef  &  une  en 
pointe.  ^  , 

Blasonner^  fignlfie  aufii  peindre  les 

armoiries  avec  les  métaux  &  les 

.  couleurs  qui  leur  font  propres.   Ce 

Peintre  a  mal  blafonné  (;e$  armoi-- 

ries, 

Blasonner  s  fe  dit  ,  en  termes  de 
Graveurs  ,  de  Tadion  de  graver  cer- 
taines tailles  ou  certains  traits  qui 
repréfentent  les  mcraux  &  les  cou- 
leurs des  armoiries.  Porte^  cette 
vaij[Ji;lle  au  Graveur  pour  la  ilafon^ 
ner. 

BtAsoNNCR  ,  fe  dit,  dans  le  fensfi- 
guré  S)Ç  familièrement ,  pour  blâ- 
mer ,  critiquer.  //  ne  faut  pas  Ha- 
fonner  les  abfens, 

Lz  première  fyllabe  eft  longue  , 
h  fççjndç  brève ,  ôc  la  tçoiuèmç 


BLA 

eft  longue  ou  brève ,  comme  tÊH\xé 
l'expliquons  au  mot  Verbe  f  avec 
la  conjugaifon  &c  la  quantité  pfipfo*. 
dique  des  autres  temps. 

Il  faudroit  fupprimer.un  «  qui 
eft  oifif  ,  changer  le  j  en  ç  ,  &  ^ 
écrire  ,  d'après  la  prononciation  ^ 
bla'^oner.  Voyez  Orthographe. 
BLASPHÉMATEUR  i  fubftantif 
mafculin.  Celui  qui  blaipbème  en 
difant  ou  en  écrivant  quelque  chofd 
d'injurieux  à  la  Divinité*  Les  blaf- 
phémareurs  éroient  punis  de  mort 
chez  les  Juifs,  On  inflige  encore 
c^te  pt.ûne  à  quelques-uns  parmi 
nous  i  mais  la  punition  la  plus  or- 
dinaire elt  Tamende  honorable  avec 
les  galères  ou  le  banniifement.  Quel- 
quefois on  leur  fait  percer  la  lan-» 
gùe  avec  un  fer  chaud. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves  >  &  la  quatrième  eft  longue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

H  faudroit  changer /? A  en  y,  & 
écrire  blasfémateur.  Voyez  Or^- 
thographb. 
BLASPHÉMATOIRE;  adjedif  des 
deux  genres.  Qui  contient  un  ou 
plufieurs  blafphcmes.  Un  Difcours 
blafphématoire.  Un  livre  blafphéma^ 
toire. 

Les  trois  prerfières  fyllabes  font 
brèves,  la  quatrième  eft  longue >  & 
la  cinquième  très-brève,  , 

Cet  adjedif  ne  doit  pas  réguliè- 
rement précéder  le  fubftantif  auquel 
il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas  un 
blàfphemd^ire  écrit  y  mais  un  écrit 
blafphé ma  toire. 
BLASPHÈME  ;  fubftantif  mafculin. 
Blafphemia.  Crime  que  commet  le 
blafphémateur,  en  difant  ou  écjî- 
vant  quelque  chofe  d'injurieux  à  la 
Divinité.  //  eft  açcufé  de  blafphéme. 
F(iÊfi  6t  asphémateur. 

Xa^  première  fylla,be  eft  brève  »  U 

fecoadc 


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BLA 

féconde  longue  &  la  croifîème  très- 
brève. 

BLASPHÉMÉ,  ÉEj adfeaif &  parti 
cipe  pa{fî£  ^ayq[  Blasphémer^ 

ÈLASPHÉMER  ^  verbe  neutre  de  la 
première   conjugaifons  lequel  fe 

.  conjugue  comme  chanter.  Proférer 
un  ou  plufieurs  blafpfaêmes.  On  Va 
condamné  aux  galères  pour  avoir  blaf- 

.  phémé. 

Çlasphém£R»  s'emploie  au(&  quel- 

.  quefoîs  comme  verbe  aâif.  //  bk/- 

.  phémoit  D'uu  &  les  Saints. 

Les  deux  premières  iyllabes  font 
brèves,  &  la  troifième  eft  longue 
ou  brève,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  V£aBB,avec  la  conjugaiibn 
&  la  quantité  profodique  des  aur 
très  temps. 

ObfeFvez  cependant  que  les  temps 
ou  perfonnes ,  qui  fe  terminent  par 
un  €  féminin ,  ont  leur  pénultième 
fyllabe.Iongue.  Dznsjeblajpkcmeyhi 
iylhhephê^à  longue. 

BLASTENGE  j  vieux  mot  qui  figni- 
fiqit  autrefois  re^Tentimenc. 

BLASTENGER^  vieux  verbe  ^i  fi- 
gni^it  autrefois  blâmer. 

BL  AT  ;  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois blé. 

BLÂTIER  î  fubftanûf  mafculin^  Mar- 
chand de  blé.  Il  ne  fe  dit  guères  que 
de  ceux  qui  achètent  le  blé  fur  les 
greniers  ae  campagne  ou  fur  quel- 

3aes  marchés  pour  Texpofisr  fur 
«utfes  marches. 
11  eft  défendu  aux  Blâtiers  d'ex- 
pofer  des  blés  coupés  ou  mélangés , 
&  d'avoir  j  pour  fervir  de  montre , 
des  iàcs  doiu:  le  defTus  leit  de  beau 
blé',  &  lirefte  de  blé  inférieur 
en  qualité,  à  peine  de  confifcatien 
&  aan^nde. 
BLATON;  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  laiton. 
BLATRÉ,  ÉE;  adjeAif  &  p^ricîçe 
paflSf.  Foyei  Bt atmBc^ 
Tome  IF. 


BLA  .p 

BLATRER  j  verbe  adïif  de  la  premiè- 
re conjUgaifon,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Terme  ufité  dans 
-  le  commerce  de  blé,  &  qui  fe  dit 
de  l'aâion  d'apprêter  les  grains  ^ 
de  les  cendre  frais,  &:  de  leur  don- 
ner de  la  couleur  pac  des  prépara- 
tions dangereufes.  On  conçoir  com- 
bien il  importe  que  la  police  s'oc^ 
çupe  du  foin  de  prévenir  6c  de  pu* 
nir  de  pareilles  manœuvres. 

BLATTA  BYZANXIA  ;  fubftantif 
maiculin.  Terme  de  Pharmacie ,  oui 
fe  dit  du  couvercle  d'une  coquille 
mince,  de  couletu:  obfcute,  iâu 
odeur, ayant  k  figure  d'ime  griffe 
d'animal.  La  coqaille  renferme  un 
petit  limaçon  »  qui  fe  nourrit ,  dit- 
on  ,  parmi  le  nard ,  dan»  eertatnt 
lacs  des  Indes  Orientales. 

Le  Uatta  byo^antia  ,  contient  beau- 
coup d'huile  &  de  fel  volatil.]  On 
le  broyé  &  on  le  prend  intérieure- 
ment pour  défbbftruer  la  rate  &  le 
méfentère,  ou  pour  atténuer  les 
humeurs  groffières.  On  le  brûle 
aufli,  &  fon  odeur  diflipe  les  va- 
peurs des  femmes  hyfteriques. 

BLATTE;  fubftantif  féminin.  Biatta, 
Terme  d'Hiftoire  Naturelle,  par 
le<|uel  Linnaeus  défigne  les  in£sâes 
(|m  ont  des  antennes  longuer  &  dé- 

\  liées ,  les  enveloppes  desaîles  mem- 
braneufes ,  &  la  poitrine,  applatie  ^ 
atrohdie  &  bordée^ 

BLAUBEUREN;  nom  propre.  Petite 
ville  d'Atlema^tie,  en  Souabc  ^  dans 
les  Etats  du  Duc  de  Wirtemberg. 

BLAVERIE  j  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
autre&is  d'un  droit  impofé  fur  le 
blé  qu'on  atnenoit  au  maiché. 

BLAVETj  nom  propre*  Rivière  de 
France , en  Bretagne.  Elle  a  fa  fource 
au  piocèfe  de  Quimpercorentin ,  & 
fon  embouchure  dans  l'Océan,  i 

'  Port-Louis^  après  un  cours  de  quin-- 
ze  ou  Xeitt  lieues. 

N 


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98  BLE 

BL AUSTROM  ;  nom  propre.  Rtvlère 
d'Allemagne  »  en  Souabe  ^  qui  a  fon 
embouchure  dans  le  Danube  ^  près 
dXTlm. 

BLAYE;  nom  propre.  Ville  de  Fran- 
ce »  dans  la  Guienne  »  far  la  Garon- 
ne, à  cinq  lieues^  nord-oueft,  de 
Bordeaux. 

BLAYER:  fubftanrif  mafculin,  & 
terme  de  Coutume ,  qui  fe  dit  d'un 
Seigneur  Haut-Jufticier,  ayant  droit 
de  blairie. 

BLAZ AS  ;  vieux  mot  qui  fignifioit  zu- 
trefois  gerbe. 

BLÉ  j  fubiuntif  mafculin.  Plante  fort 
connue  qui  produit  le  grain  avec 
lequel  on  fait  le  pain.  Les  blés  font 
murs.  Il  faut  couper,  ces  blés. 

Blé ,  fe  dit  auiH  du  grain  que  pro- 
duit la  plante.  Il  faut ^  pour  confer- 
ver  le  blé ,  le  bien  fccher ,  en  fé- 
parer  la  poufllière,  &  toute  autre 
matière  étrangère.  Votre  grenier 
aura  à  cet  effet  fes  ouvertures  au 
nord  ou  à  l'orient  »  &  des  fonpi- 
raux  au  haut.  Vous  le  travaillerez 
une  fois  au  moins  chaque  quinzaine 

Î rendant  les  fix  premiers  mois  \  en^ 
iiite  vous  le  criblerez  un^^  fois  par 
mois  pendant  un  an  &  demi  ou  en- 
viron: après  ce  temps  il  ne  s'échauf- 
fera plus  ,  &  il  vous  fuffira  de  le  ga- 
rantir de  Taftion  de  Tair  &  de 
l'humidité  étrangère. 

Grands  blés  ,  fe  dit  des  blés  fro- 
ment &  feigle.  Les  grands  blésfe^ 
ront  chers  cette  année.  Voyez  Fro- 
ment &  Seigle. 

Blé  MÊTEiL  3  fe  dit  du  blé  moitié 
froment  &  moitié  feigle*  lia  acheté 
dixfacs  de  bléméteil. 

Petits  blés  ,  fe  dit  de  Torge  &  de 
l'avoine.  Les  petits  blés  ne  réuffif- 
fentvas  dans  ce  canton.  Voyez  Orge 
&  Avoine. 

BlA  noir.  Voye^  Sarrasin. 

Bii  PsTv&Quis*  Foye^MMs.        \ 


ILE 

Bti  BARBtJ ,  fe  dit  d*une  cfpèce  dé 
millet  dont  les  graines  prefque  ron- 
des y  onit  deux  fois  la  groffeur  de 
celles  du  millet  ordinaire.  Elles 
fervent  à  nourrir  les  volailles^  6t 
font  déterfives  &  apéritives.  On  en 
fait  auffi  du  pain ,  mais  il  eft  friar 
ble  &  peu  nourriflant. 

h%i  cornu  ou  ergoté  »  fe  dit  de 
certains  grains  noirs  qui  fe  trou*-* 
vent  en  quelques  années  dans  les 
épis  du  feigle,  &  dont  il  faut  évi* 
ter  foigneuiement  Tufage^le  pain 
dans  lequel  il  fe  trouve  une  cer- 
taine quantité  de  ces  grains  noirs  , 
occafionne  quelquefois  de  terribles 
maladies  :  il  porte  par-tout  le  corp$ 
une  forte  de  gangrène  sèche  ^  les 
membres  fe  corrompent  dans  les 
jointures  ;  ils  deviennent  livides  » 
noirs*,  ils  £e  détachent  &  tombent 
les  uns  après  les  autres ,  &  la  mort 
arrive  enfin  fans  que  Ton  coniioifle 
jufqu'à  préfent  le  remède  qui  pour- 
roit  en  retarder  le  moment. 

Blé  locular.  Voyeiç^  Speautrb. 

Blé  de  vache  ou  blé  de  bciïuf,  fe 
dit  d'une  plante  dont  la  tige  velue  » 
carrée ,  purpurine ,  rameufe  ,  s'élè- 
ve à  la  hauteur  d'environ  un  pied. 
Ses  fommités  font  garnies  de  feuil- 
les courtes  y  larges  &  de  couleur  de 
pourpre  :  les  fleuts  de  couleur  jaune^ 
rouge  &  purpurine  ,fortent  des  aif- 
felles  de.  ces  Feuilles  ,  &  il  leur  fuc- 
cède  des  femences  oblongues,  tioi- 
res  &  plus  petites  que  des  grains  de 
blé.  Cette  plante,  qui  croît  entre  les 
blés ,  n'eft  d'aucun  ufage  en  Méde- 
cine. Son  nom  lui  vient  de  ce  que 
les  bœufs  &  les  vaches  en  font 
avides. 

On  dit  proverbialement  &  fzmv- 

lièrettient  y  être  pris  comme  dans  un 

blé;  pour  dire ,  être  furpris  fans 

pouvoir  s'échapper. 

Ou  dit  proverbialement  6c  fig^ 


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BLË 

'  tément  de  quelqu'un  qui  dépenfe 
fon  revenu  pai  avance  »  qu*i/  mange 
fon  blé  en  herbe. 

On  dit  proverbialement ,  figuré- 
menc  &  himilièremenc  de  quel- 
ou'un  qui  fe  plaine  tandis  qu  d  eft 

,  dans  l'abondance)  <j^  il  crie  famine 
fur  un  tas  de  blé. 

On  dit  aufli  proverbialeitien^  & 
figurément  d'une  chofe  qu'on  peut 
garder  avantageufemenc ,  que  cejl 
du  blé  en  grenier. 

Ce  monofyllabe  eft  bref  au  fin- 
gulier ,  &  long  au  pluriel. 

BLEÂUME  î  nom  propre.  Rivière  de 
France,  en  Provence.  Elle  a  fa  four- 
ce  dans  les  montagnes ,  &  fon  em- 
bouchure dans  la  Uurance ,  au-def- 
fus  du  bourg  des  Mées  >  après  un 
œurs  d'environ  douze  lieues. 

3LECHE;  adjedif  &  fubftantif  des 
deux  genres.  Terme  injurieux  & 
du  ftyle  familier.  Il  fe  dit  de  quel- 
qu'un qui  eft  mou ,  fans  fermeté  & 
ians  parole*  //  n'y  a  perfonne  de  fi 
bleche  que  cet  homme.  Ce  nefi  quun 
Hêche. 

La  première  fyllabe  eft  longue , 
&  la  (econde  très-brève. 

BLECKJNG  i  (  le  )  nom  propre.  Pe- 
tite Province  Maritime  de  Suède , 
qui  a  la  Gôthie  tnéridionale  au 
nord  y  la  mer  Borique  au  fud  & 
i  l'eft ,  &  la  Scanie  à  l'oueft* 

fiLÉERlË  i  vieux  mot  qui  fe  difoit 
autrefois  des  blés  fur  pied. 

BLEICHERODE;  nom  propre.  Pe- 
tite ville  d'Allemagne,  au  Cercle 
de  la  haute  Saxe,  dans  le  Comté  de 
Hohenftein ,  fur  la  Hode ,  à  cinq 
lieues  de  Mulhaufen. 

BLEICHFELD  ;   nom   propre.   Pe- 
tite ville  d'Allemagne  ,  en  Fran 
conie ,  dans  TEvcché  de  Wurtz 
,  bourg. 

BLEIDERSTADT;  nom  propre.  Pe- 
âte  viUe  d'Allemagne  j  en  Véçéra- 


B  L  E  p> 

vie  9  i  la  fource  de  TAar  »  \  deux 
lieues  de  Visbaden. 

BLEIME  j  fubftantif  féminin.  Sorte 
de  mal  qui  fe  manifefte  au  faboc 
d'un  cheval.  Il  a  fa  caufe  dans  un 
fang  meurtri  qui  s'y  eft  amaffc. 

Si  la  bleime  eft  nouvelle  ,  il  n'eft 
pas  néceilaire  de  delToler  le  cheval  ; 
il  fuffit  de  faire  bien  parer  le  pièa 
jufqu'au  vif,  pour  découvrir  lacon- 
tufion  ,  qui  paroît  rouge  au  tra- 
vers de  la  ^orne  ,  &  de  la  largeur  i 
peu  près  d'une  pièce  de  douze  fols  : 
on  en  fait  fortir  le  fang  extravafé , 
&  l'on  y  met  enfuite  de  l'eflence  de 
térébenthine  avec  de  l'eau-de-vie  ; 
ou  bien  on  fond  fur  la  partie  ma- 
lade de  la  cire  d'Efpagne.  S'il  y  a 
fuppuration,  &  que  le  trou  pénètre 
juiqu'au  tendon ,  le  plus  expédient 
eft  de  deflbler  le  cheval ,  de  peur 
qu'il  ne  fe  faflfe  un  renvoi  à  la  cou-» 
ronne ,  &  que  la  matière  ne  foiiffle 
au  poil,  ce  qui  gâteroit  le  tendon. 

BLEUE  ;  vieux  mot  qui  fignifioic 
autrefois  toupet. 

BLEIU  \  vieux  mot  qui  figpifioit  au^. 
trefois  bleu. 

BLEKE  \  fubftantif  mafculin.  Poiflbn 
large  couvert  d'écaillés  comme  la 
carpe,  de  couleur  argenrine  fous  le 
ventre ,  &  un  peu  brun  &  bleu  fur 
le  dos.  11  abonde  dans  l'Elbe  ^  &  fa 
chair  eft  eftimée. 

BLÊME  \  adjeûif  des  deux  genres. 
PalUdus ,  a  j  um.  Pâle  :  c*efi  dom-^ 
mage  que  cette  fille  ait  le  teint  blê^ 


me. 


La  première.fyllabe  eft  longue  > 
&  la  féconde  tiès-brève. 

Cet  adjedif  ne.doit  ps  réguliè- 
rement précéder  le  fubftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 
un  blême  vif  âge  y  mais  un  vifigc  bli-^ 


me. 


BLÊMIR  ;  vçrbe  neutre  de  la  fécondé 
coniugaifon^  lequel  fe  conjugue  comi 
N  i\ 


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lao  BLE 

tM  ravir.  PalUficrt.  Devenir  pâle. 
On  le  vit  blêmir  quaad  u  témoin  pa- 
rut* 

Les  temps  compofcs  de  ce  ver- 
be fe  conjuguent  avec  ra«xtliaire 
▲VOIR.  Elle  auroU  blêmir  II  a  blé- 
mi  y  Scc^ 

•Les  xleux  fyllabes  ùm:  longues. 
La  quantité  piofodique  des  autres 
temps  de  ce  verbe  »  fuit  les  règles 
données  pour  la  quantité  des  temps 
pareils  du  verbe  ravir.  Voyez  au 
mot  Vbrbe  ,  les  règles  indiquées. 

Le  r  final  fe  fait  £entir  en  toute 
circonftance. 

W^MYES ,  ou  BLEMMYES  ;  (  les  ) 
peuples  fabuleux  ,  que  d'anciens 
Géographes  ont  placés  dans  TEthio- 
pie ,  fous  TEgypte.  Us  n'avoient  > 
dit-on,  point  de  tète  ^  leurs  yeux  & 
leur  bouche  étoient  â  leur  poitrine. 
Mais  où  trouve-t-on  ces  ablurdités  ? 
dans  des  Auteurs  graves ,  dans  PU- 
ne  même.  Quelle  foi  peut-on  ajou- 
ter à  THiftoire  y  quand  elle  fe  trou- 
ve avilie  par  de  pareils  traits. 

BLENDA^  nom  propre.  Petite  île  de 
l'Archipel  ^  près  de  la  cote  de  la 
Morée ,  dans  le  golfe  d'Egine. 

BLENDE}  fubftantif  féminin.  Les 
mineurs  Allemands  donnent  ce  nom 
a  une  fubftance  minérale  qu'on 
prendroit  au  premier  coup*d'œil , 
pour  de  la  mine  de  plomb,  &  qu'ils 
prétendent  n'être  oonoe  à  rien. 
M.  MarçrafF  de  l'Académie  Roya- 
le des  Sciences  &  Belles-Lettres  de 
PrufTe,  dit  que  la  blende  eft  une 
.  vraie  mine  de  zinc  >  &  qu'on  peut 
s'en  fervir  comme  de  la  calamine  > 
pour  convertir  le  cuivre  rouge  en 
laiton. 

BLÇNEAU }  nom  propre.  Petite  ville 
deFrabce,  dans  le  Gâtinois-Or- 
léanois  ,  fur  la  rivière  de  Loing ,  à 
trois^  lieues ,  eA-nord-^>  de  Bria- 
jre. 


BLE 

BLENELj  vieux  mot  qui  fignifeit 

autrefois  tombereau. 
BLENINA  j  nom  propre.  Perite  ville 
du  Peloponèfe  y  dont  parle  Paufa^ 
nias ,  qui  la  place  dans  l'Arcadie. 
BLENNE^  fubftantif  mafculin.  Blen-^ 
nius*  Poiffon  à  nageoires  épineuies^ 
dont  parlent  Rondelet ,  Lmnzus  6c 
d'autres  Naturaliftes ,  qui  en  dif-* 
tinguentoiufieursefpèces.  Uvitdans 
la  mer.  5a  tète  eft  groCe ,  ion  mu- 
feau  pointu ,  ù,  bouche  petite  ^  fa 
queue  platte  ,  ion  ventre  blanc  » 
ion  dos   brun ,  &  ût  chair  inû* 
pide. 
BLERANCOURT  ;    nom    propre. 
Bourg  de  France ,  dans  le  Soiflon- 
nois  y  i  rrois  lieues  &  demie»  nord- 
oueft ,  de  Soiflbns. 
BLERÉ  'y  nom  propre»  Bliriacum^  Pe-» 
rite  ville  de  France ,  en  Touraine  > 
fur  le  Cher»  à  quatre  lieues  »  eft- 
fud-eft,  de  Tours. 
BLERGIES}  nom  propre.  Bourg  de 
France ,  en  Picardie»  à  fept  lieues^ 
£bd  oueft  >  d'Amiens» 
BLESE  \  -vieux  mot  qui  ûgnifîoit  au- 
trefois mèche» 
BLESLE  'y  nom  propre.  Blafila.  Petite 
ville  de  France,  en  Auvergne,  fur 
la  rivière  d'Alaignon ,  i  deux  lieues> 
fiid-eft ,  de  Merco^tur» 
BLESMEURE;  vieux  mot  qui  figtii- 

fioit  autrefois  fraâion. 
BLÉSOIS  i  (  le  )  nom  propre^  Provin- 
ce de  France ,  dont  Blois  eft  la  ca- 
pitale. Ses  bornes  font  le  Vendô- 
mois,  le Dmiois  &  l'Or léanois pro- 
pre, au  nord  ;  le  Berry  au  midi  & 
encore  à  l'orient  avec  l'Orléanois 
propre ,  &  la  Touraine  à  l'occi- 
dent. Elle  a  feize  lieues  de  Ion* 
gueur ,  &  neuf  de  largeur.  Les  prin» 
cipales  rivières  qui  l'arrofent ,  font 
la  Loire ,  le  Beuvron  ,  la  Seudre  > 
la  Gifle,  Sfc  Les  terres  y  font  fer- 
tiles en  vins  >  en  grains  &:  en  f ruitt» 


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BLE 

L*ûn  y  a  aailî  du  poifTon ,  du  gibier 
&  du  bétail  en  abondance. 

BLESSÉ,  ÉE  i  adjeAif  &  participe 
paffif.  Foye:^  Blesser, 

Blessé  ,  s'emploie  auffi  fubdaniive- 
ment.  //  demeura  fur  le  champ  de 
bataillé  deux  mille  morts  ,  &  trois 
cent  bleffés. 

BLÉSSÊMENT  j  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  blefïiire. 

BLESSER^  Verbe  aûif  de  la  premiè- 
re conjugaifon ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Ferire.  C'eft,  au 
prppre  >  caufer  de  la  douleur  à 
quelqu'un  en  le  frapjpant^  foit  qu'on 
mi  faiïe  une  plàit ,  loit  qu^dn  ne  lui 
en  fade  point,  te  coup  quil  a  re^Uy 
Va  blejfé  mortellement. 

Blesser  ^  en  parlant  d'a£bions  de  guer- 
re ,  fuppofe  toujours  une  plaie  pdur 
l'effet  au  coup  qu'on  a  rieçu.  Il  fut 
•  :  bleffc  à  l'affaire  du  vingt.        // 

Blesser,  fignifie,  par  extenfîôrf,  cau- 
fer quelque  incommodité  légèie. 
Le  dojjier  de  cette  chaife  doit  vous 
bUffer.  ^  ;. 

Blesser,  eft  pronominal  réfléchi ,:& 
fîgnifie  fe  faire  du  mal  à  foi-mcrtie 

'  par  accident.  Ils'ejl  blefféen  defcén- 
dant  du  carroffe. 

On  dit  d'une  femme  enceinte , 

Î^uUlle  s'efi  bleffée  ;  pour  dire ,  qu  il 
ui  eft  arrivé  un  accident  donc  elle 
a  été  incommodée  relativement  à 
fa  grofTeffe. 

Blesser  j  fîgnifie  encore ,  par  exteh- 
fion ,  faire  une  impreflion  défagréa- 
ble  fur  les  fens.  Ces  cris  &  cet  appa- 
reil bleffent  tout  à  la  fois  la  vue  &  les 
oreilles. 

Blesser  ,  fîgnifie ,  dans  le  fens  figu- 
ré ,  faire  une  împreffion  défagréa- 
ble  dans  l'efprit ,  caufer  du  préju- 
dice, faire  tort,  nuire,  offenfer, 
ctre  contraire  ,  donner  atteinte. 
Exemples  :  dans  le  fens  de  faire 
^une  impreflîon   défagréable   dans 


BLE  loi 

Tefprit  :  ce  détail  effrayant  bleffc 
V  imagination. 

Dans  le  fens  de  caufer  du  pré- 
judice ,  de  faire  tort  :  un  pareil aclè 
blefferoitfes  droits. 

Dans  le  fens  de  nuire  :  vos  dif- 
cours  ne  me  blefferont  pas. 

Dans  le  fens  d'offenfer  :  ce  Livre 
bleffe  les  mœurs. 

Dans  le  fens  d'être  contraire  :  ces 
obfcénités  bleffent  la  pudeur. 

Dans  le  fens  de  donner  atteinte  : 
,     on  ne  doit  bteffer  la  réputation  de 
perfonne. 

On  dit  figurément.  &  poëtlqut- 
\  ment,  que  l'amour  bleffè les  cœurs ^ 
qu^une  belle  femme  bleffe  les  cceur^  ; 
pour  dire  ,  quô  l'amour  &  une 
.  belle  femme ,  exercent  un  empiré 
j  abfolu  fur  les  cœurs. 
j  On  dit  proverbialement  Se  figu-^ 
:  'rément  de  quelqu'un,  qu^/7  a  le  cet- 
i    veau  bleffe;  pdtfr  dire  ,  qu'il  n'a  pis 

le  \[f*y^t^^f*r\t  Crttn 

C 

.    met 

.    roît 

'     {QCt 

heuicuA. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne,  Se  h  féconde  longue  ou  brè- 
ve,  comme  nous  Texpliquons  au 
mot  Verbe,  avec  la  conjugaifon 
&  quantité  profodiquè  des  autres 
temps. 

Ôbfervez  cependant  que  les 
temps  ou  perfonnes ,  qui  fe  termi- 
nent par  un  e  féminin ,  ont  leur 
pénultième  fyllabe  longue.  Dans 
je  bleffe  y  la  fyllabe  blés  eft  longue. 

BLESSURE  i  fubftantif  féminin.  Fui- 
nus.  Plaie  ,  contufion  ,  impreflion 
que  fait  un  corps  externe  qui  enta- 
me ou  qui  meurtrit  les  chairs.  // 

*   reçut  deux  bleffures  dans  VaUion^  La 


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102  BLE 

bUJfurc  eft  légère.   Ses  blejjures  fe 
guénjfent. 
Blessure  ,  fe  die ,  dans  le  fens  figu- 
ré j  de   ce  qui   donne    atteinte  à 
l'honneur ,  à  la   réputation.    Ceue 
aventure  fut .  une  terrible  blejfure  à 
fa  réputation.* 
Blessure  ,  fe  dit  auffî  »  dans  le  fens 
figuré,  de  la  vive  &  forte  impref- 
llon  que  certaines  paillons  font  fur 
refpri^.  Cette  femme  a  fait  à  fon 
.  cœur,  une  profonde  blejfure.    Vab- 
\fence  guérit  tes  bleffures  de  C amour  i 
mais  rien  ne  guérit  xelles  de  Pambi- 
^  lion* 

La  pretnière  fyllabè  eft  moyen- 
ne,  la  féconde  longue  \  &  la  troi- 
^  fième  très-brève. 
BLESTREUS  \  vieux  mot  qui  fîgtû- 

fioit  autrefois  couvert  de  haillons* 
BLETTE  ;  fubftantif  féminin.  .5/i- 
tum.  Ï^Iançe potagpre ,  dont  ondif- 
tiii2ue  deux  efpèces/générales  ,  Pu- 
ne  blanche  &  l'autre  rouge.  La  blette 
blanche  a  fa  tige  ferme ,  blanche  , 
rameufe  >  qui  s'élève  à  la  hauçeur 
,,d'^environ quatre  pieds  ;  fes  feuilles 
ont  la  figure  de  celles  de  la  poirée  , 
mais  elles  font  moins  grandes  :  elle 
a  de  petites  fleurs  verdâtres,*  à  éta- 
mines ,  &  il  leur  fuccède  une  fe- 
mence  oblongue. 

La  blette  rouge  ne  diffère  de  la 
,  blanche ,  que  par  U  couleur  &  par 
fes  feuilles  qui  font  ordinairement 
plus  petites.  \ 

Ces  plantes  donnent  dans  lana- 
lyfe  chimique,  beaucoup  de  fleg- 
me &  d'huile ,  &  peu  de  fèl.  Elles 
font  humectantes ,  rafraîchiflantes, 
émoUientes ,  &  bonnes  contre  la 
dyflTenterie  &  les  crachemens  de 
fang. 
BLEU,  EUE  ;  adjedif.  Citruleus,  a, 
um.  Qui  eft  de  couleur  d'azur  j  de 
la  couleur  du  firmament.  Il  a  fait 
appliquer  une  couleur  bleue  au  lam^ 


BLE 

bris  de  fon  cabinet.  Les  Gafde^du^ 
Corps  portent  des  habits  bleus. 

On  appelle  Cordon-Bleu ,  le  ru- 
ban que  portent  les  Chevaliers  de 
l'Ordre  au  Saint-Efprit. 

On  dit  âuffi  d'un  Chevalier  4u 
Saint-Efprit,  que  c*eft  un  Cordon-- 
Bleu. 

Cendres  bleues  ,  fe  dît  d'une  cou- 
leur qui  eft  fort  ufitée  dans  la  Pein- 
ture à  détrempe.  Elles  fe  préparent 
avec  une  pierre  cuivreule  qui  fe 
trouve  dans  les  lieux  où  il  y  a  des 
niines  de  cuivre. 

Bleu,  j  fe  dit ,  par  extenfîôn  ,  pour 
|ivide ,  plombé  ^  en  parlant  de  cer- 
taines marques  qui  furviennent  a  la 
peau ,  &  qui  font  occafionnnées  par 
.  un  fang  extravafé.  //  a  les  bras  tout 
blei^s  des  a  donnés^ 

Oi^  a  ni,  en  ter- 

;     mes  dé  parti  bleu ,  . 

j  jdesgçns  ordre  pour 

piller  Ai  u  On  brûla' 

un  parti  bleu  dans  ce  moulin. 

^Officier  bleu,  fe  dit,  en  termes  de 
Marine  y  d'un  Lieuter^nt  ou  En- 
feignç'qu'un  Capitaine  dieVaiffeau 
nomme  fur  fori  bord  ,  pour  y  fer- 

\     vir  faute  d'Ôfficier-major.' 

Ce  monofyllabe  eft  bref  au  fin- 
gulier  mafculin  \  mais  il  eft  long  au 
pluriel  &  au  féminiii. 

Cet  adjedtif  ne  doit  pas  régu- 
lièrement précéder  le  fubftantif  au- 

;  quel  il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 
une  bleue  robe  ,  mais  une  robe  bleue. 

BLEU  y  fubftantif  mafculin.  Couleur 
bleue  qui  fe  forme  de  diverfes  com- 

.    pofitions  ,  dont  chacune  reçoit  une 

'   .qualification  particulière,  " 

Bleu  d'azur,,  fe  dit  d'une  rouille 
^  d'argent  que;  Boyle  &  Henckel  pré- 
tendem  avoir  fon  principe  dans  le 
'  cuivre  mêlé  avec  l'argent. 

Pour  obtenir  le  bleu  d'azur ,  vous 
ferez  fondre  dans  du  fort  vinaigre 


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BLE 

diftillé  j  du  feLeemme ,  du  fel  al- 
cali &  deTalunde  roche  ^  vous  fuf- 
C^ndrez  au-dedîis  du  mélange  des 
mes  d'argent  très-minces  y  vous 
enterrerez  le  vafe  où  feront  les  ma- 
tières dans  du  marc  de  raifin  ,  & 
vous  enlèverez  tous  les  trois  jours 
de  defTus  les  lames  d*areent ,  la 
couleur  bleue  oui  s'y  fera  Formée. 
&LEU  d'émail  ,  le  dit  d'une  couleur 
bleue  dont  les  Emailleurs  font  un 
grand  ufage  :  voici  comme  Néri 
enprefcrit  la  préparation  dans  fon 
art  de  la  Verrerie. 

Prene^  quatre  livres  de  la  fritte 
ou  matière  dont  on  fait  l'émail  ; 
quatre  onces  de  faffre  pulvérifé  y  ôc 
quarante-huit  grains  de  cuivre  cal- 
ciné par  trois  fois  :  mettez  au  four- 
neau de  verrerie  ces  matières  exac- 
tement mêlées  enfemble  dans  un 
pot  vernifTé  en  blanc  }  Se  quand 
elles  feront  en  fufion  ,  verfez-les 
dans  de  l'eau  claire  pour  les  bien 
jmrifier  j  réitérez  la  fonte  &  l'ex- 
tinâion  dans  l'eau  deux  ou  trois 
fois ,  &  vous  aurez  im  magnifique 
bleu  d'émail. 

Vous  augmenterez  la  dofe  du 
ùSre  ,  fi  le  bleu  vous  paroît  trop 
clair  ^&  celle  de  la  fritte  fi  vous  le 
trouvez  trop  foncé. 
Bleu  d'Inde  jfe  dit  d'une  fécule  bleue 
foncée  qui  fert  dans  la  peinmre,  & 
qu'on  nous  apporte  des  Indes  oc- 
cidentales \  elle  eft  en  mafie  ou  en 
f^aftilles  sèches  :  elle  eft  tirée  des 
eules  feuilles  d'une  plante  que  les 
Indiens  &  les  Efpagnols  appellent 
ani/  ^  &  les  François  indigo. 

Il  y  a  plufieurs  efpèces  d'inde  ou 
i indigo  ;  le  meilleur  eft  celui  de 
SerquiiTe ,  village  où  on  le  fait.  On 
le  choifit  en  morceaux  plats  >  d'une 
cpaiflèur  convenable  ,  un  peu  dur  » 
net  ^  naeeant  fur  l'eau ,  inflamma- 
ble ^  de  beUç  couleur  bleue  ou  d'un 


BLE  103 

violet  foncé ,  parfemé  en  dedans  de 
quelques  paillettes  argentées ,  &  pa« 
roifiant  rougeâtre  quand  gn  le  frot- 
te fur  l'ongle. 

Uinde  s  emploie  dans  la  peinture 
mêlé  avec  le  blanc  ,  pour  faire  upe 
couleur  bleue  \  car  ians  mélange  » 
il  donne  une  couleur  noirâtre. 

Bleu  d'outremer,  fe  dit  d'un  bleu 
très-beau ,  mais  très-cher ,  &  donc 
la  bafe  eft  le  lapis  lazuli. 

Bleu  de  montagne  ,  fe  dit  d\ine 
fubftance  minérale  ,  ou  pierre  fof- 
file  bleue ,  tirant  un  peu  fur  le  vert 
d'eau.  Le  caradère  fpécifique  du 
bleu  de  montagne  confifte  dans  le 
peu  d'éclat  qu'il  montre  dans  l'en- 
droit de  la  traâure  \  &  comme  il 
contient  beaucoup  de  cuivre  plus  ou 
moins  pur ,  un  peu  de  terre  légère 
&  friable  j  dès-qu'ôn  en  jette  fur 
des  charbons  ,  il  y  devient  rouge  , 
&  exhale  aufiitôt  l'odeur  qui  lui  eft 
particulière.  Le  bleu  de  montagne 
varie  de  même  que  la  mine  azurée  ^ 
par  les  effets  qu'il  produit  dans  le 
feu^  &par  fes  degrés  de  fufibiliré. 

Bleu  de  Prusse  ,  fe  dit  d'une  couleur 
bleue  très-ufitée  en  peinture ,  que 
Stahl  dit  avoir  été  découverte  de 
la  manière  fuivante. 

Un  Fabriquant  de  couleur ,  qui 
faifoit  une  laque  de  cochenille , 
en  mêlant  la  décoûion  de  cet  in- 
grédient avec  de  l'alun  &:  un  pea 
de  vitriol  martial ,  &  la  précipi- 
tant enfuite  avec  un  alcali  fixe; 
manquant  un  jour  d'alcali ,  em- 
prunta de  Dippel  y  dans  le  labora- 
toire duquel  il  travailloit ,  du  fel 
de  tartre,  fur  lequel  ce  Chimifte 
avoir  diftillé  plufieurs  fois  de  fon 
huile  animale  ,  &  que  la  laque 
qui  fut  précipitée  par  cet  alcali^ 
au  lieu  d'être  rouj^e  ,  fut  d'un  très- 
beau   bleu.    Dippel ,  à  qui  il   fie 

,    part  de  ce  phénomène  ^  reconnut 


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f  04  BLE 

qu'il  école  <iu  à  la  nature,  de  ion 
alcali ,  &  entrepcic  de  produire  le 

.  même  eâèt ,  en  donnant  la  même 
qualité  à  d  autre  alcali  j  mais  par 
im  procédé  plus  iimple  >  les  épreu- 
ves qu  il  fit  lui  réuflSrent ,  &  dès- 
lors  la  découverte  du  bleu  de  PruiTe 
fut  conftatée. 

Ce  bleu  »  fut  annonce  »  pour 
la  première  fois ,  dans  les  Mémoi- 
res de  l'Académie  de  Berlin  ,  en 
1710  ;  &en  i7i4,M.Wodrand, 

.  de  la  Société  royale  de  Londres  , 
public  >  dans  les  Tranfaélions  phi- 
lofophiques  »  la  manière  de  le  pré- 
parer. La  voici ,  &  elle  réuffit  très- 
bien  : 

Alcalifez  enfemble  quatre  onces 
de  nitre  Se  autant  de  tartre  j  mêlez 
bien  cet  alcali  avec  quatre  onces  de 
fang  de  bouif  defTéché  'y  mettez  le 
tout  dans  un  creufet,  couvert  d'un 
couvercle  percé  d'un  petit  trou  ,  & 
calcinez  à  un  feu  modéré  jufqu  â  ce 
que  1^  &ng  foit  réduit  en  charbon 
parfait  ,  c'eû-à-dire  ,  jufqu'à  ce 

au'il  n'en  forte  plus  de  fumée  ou 
e  flamme  capable  de  noircir  les 
corps  blancs  qu'on  y  expofe.  Aug- 
mentez le  feu  fur  la  fin  »  en  forte 
que  toute  la  matière  contenue  dans 
le  creufet ,  foit  médiocrement , 
mais  fenfiblement  rouge. 

Jettezdans  deux  pintes  d'eau  la 
matière  du  creufet ,  encore  toute 
louge  ,  6c  donnez-lui  une  demi- 
heure  d'ébuUirion.  Décantez  cette 
.  première  eau ,  &  paffez-en  de  nou- 
.  velle  fur  le  réiîdu  noir  &  char- 
bonneux ,  jufqu'à  ce  qu'elle  devien- 
ne prefque  inupide  ;  mêlez  enfem- 
ble ces  eaux  >  &  les  faites  réduire 
par  l'ébulUtion  à  peu  près  à  deux 
pintes.  D'un  autre  côté ,  diûTolvez 
deux  onces  de  vitriol  de  Mars ,  6c 
huit  onces  d'alun  dans  deux  pintes 
d'eau  bonillame  y  mêlez  cette  dif- 


BLE 

folution^  toute  chaude»  avec  la  leC- 
five  précédente ,  aufli  toute  chaude; 
il  fe  fera  une  grande  efiFervefcence; 
les  liqueurs  fe  troubleront ,  devien- 
dront d'une  couleur  verte  »  plus  x>u 
moins  bleue  ,  &  il  s'y  fiormeraun 
précipité  ou  dépôt  de  même  cou- 
leur  ;  filtrez  pour  féparer  ce  dépôt  » 
6c  verfez  deuus  de  l'efprit  de  fsl» 

?[ue  vous  y  mêlerez  bien;  cet  acida 
era  prendre  auffitot  un  très-beau 
bleu  a  la  fécule.  Il  eft  edentiel  d'en 
mettre  plutôt  plus  que  moins  >  6c 
jufqu'à  ce  que  î'cm  voie  qu'il  n'aug- 
menté plus  ta  beauté  de  la  couleur. 
Lavez  ce  bleu  le  lendemain  -ju£qii'à 
ce  que  l'eau  forte  infipide ,  &  îai- 
tes-Ie  iècher  doucement.  Tel  effcle 
procédé  par  lequel  on  fait  le  bleu 
de  PruflTe. 
Bleu  tenant  lieu  d'outre/mr  dans  le 
lavis.  Pour  fuppléer  à  l'outremer  » 
qui  eft  d'un  trop  grand  prix  »  &  qui 
a  trop  de  corps  pour  être  employé 
en  lavis  j  on  recueille  en  été  une 
grande  quantité  de  fleurs  de  bluets 
qui  viennent  dans  les  blés  \^  on  en 
épluche  bien  les  feuilles ,  en  ôtant 
ce  qui  n'efl  point  bleu  :  puis  on  met 
dans  de  l'eau  tiède  de  la  poudre 
d*alim  bien  fubtile.  On  verfe.  de 
cette  eau  imprégnée  d'alun  dans  un 
mortier  de  marbre  :  on  y  jette  les 
fleurs;  &  avec  un  pilon  de  marbre 
ou  de  bois ,  on  pile  jufqu'à  ce  que 
le  tout  foit  réduit  de  manière  qu'on 

fruiffe  aifément  en  exprimer  tout  le 
uc ,  que  l'on  paffe  a  travers  une 
toile  neuve,  faifant  couler  la  li- 
queur dans  un  vafe  de  verre  y  où  on 
a  mis  auparavant  de  l'eau  gommée 
faite  avec  de  la  gomme  arabique 
bien  blanche.  Remarquez  qu'il  ne 
faut  guères  mettre  d'alun  pour  con^ 
ferver  l'éclat,  parce  qu'en  en  met- 
tant trop  ,  on  obfcurcit  le  coloris. 
On  peut  de  mêmefaire  des  couleurs 

de 


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BLË 

4e  routes  les  fleurs  qui  ont  un  grand 
*cclat,  obfervant  de  les  piler  avec 
de  Teau  d'alun  ^  qui  empêche  que 
Ja  couleur  ne  xhange.  Pour  rendre 
ces  couleurs  porcatives ,  on  les  fait 
ftcher  à  Tombrcr,  dans  des  vaifleaux 
ÀQ  verre  ou  de  fayeace  bien  cou- 
>verrs. 

Les  Teinturiers  diftinguent  diffé- 
rentes nuances  de  bleu  ;   le  bleu 
!blanc^  le  bleu  mourant ,  le  bleu  cé- 
Jefte ,  le  bleu  Turquin  foncé  j  iebleu 
de  Pexfe ,  qui  eft  entre  le  vect  &  le 
bleuj  Iebleu  d'enfer,  ou  noirâtre;' 
le  bleu  de  forge,  &  le  i/ew  artificiel. 
Mais  les  Pemtres  diftinguent  ces 
nuances,  en  difant qu'un  bleu  eft  plus 
tendre  que  T^Btrei  qu'il  eft  d'un 
ton  différent  ,  qu'il  n'eft  pas  du 
même  ton. 
Mettre  DU  poisson  A VBLfu^fighifie, 
en  termes  de  Cuifine,  accommoder 
du  poiffbn  à  une  certaine  fauce ,  qui 
lui  donne  une  couleur  approchante 
du  bleu. 
BLEUÂTRE;  adjeftif  des  deux  gen- 
res. Qui  tire  fur  le  bleu»  Ccsjleurs 
Jonc  bleuâtres. 

La  première  fyllabé  eft  brève, 
la  féconde  longue ,  Se  la  tcqifîème 
nès-brève. 

Cet  adjeftif  ne.doît  pas  réguliè- 
rement  précéder  le  fubftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 
^  bleuâtre  fang^  mais  du  fang 
bleuâtre. 
BLÈUl ,  lE  i    adjeékif  &  participe 

paflîf.  Voye^  Bleuir. 
BLEUIR  ;  verbe  aAif  dç  la  féconde 
conjugaifon,  lequel  fe  conjugue 
comme  rayir.  A^Jtion  de  faire  de- 
venir bleu.  Les  Doreurs  bleuijjint 
leurs  ouvrages  d' acier  j  avant  d'y^p^ 
pliquer  les  feuilles,  d'or  ou  d^ar^ 
gent. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
ta  féconde  longue. 
Tâm  IK 


BLE  105 

Xa  quantité  pfofodique  des  au* 
très  temps  de  ce  verbe,  fuit  les 
règles  données  pour  la  quantité 
des  temps  pareils  du  verbe  ravir. 
Voyez  au  mot  Verbe,  les  règles 
indiquées. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 

circonftance. 

BLEUISSOIR  i  fubftantif  mafculin. 

Outil  d'Horlogerie,  qui  s  appelle 

autrement    Rcvenoir.     Voyez     ce 


mot. 


BLEY-GLANTZ}  fubftantif  mafcu- 
lin ,  &  terme  de  Minéralogie.  Les 
Mineurs  Allemands,  &  M.  Cra- 
mer ,  appellent  ainfi  une  mine  de 
plomb  en  cubes  équilâtérauz  ou  en 
parallélipipèdes  o'blongs  ,    forn^és 
par  de  petues  lames  minces,  polies 
■  &  brillantes. 
BLEY-SACKî  fubftantif  mafculîh^ 
Se  terme  de  Métallurgie  &  de  Mi- 
néralogie. Les  Allemands  appellent 
ainfi  tme  partie  de  plomb  qui  n'a 
pas  été  féparéé  de  l'argent  à  la  cou- 
pelle ,  parce  que  le  régulé  s'eft  durci 
trop  tôt ,  faute  d'une  clialeur  affez 
vive,  f^qyei  la  DocimaQçde  M.  Cra* 
mer. 
BLEY-SWEIF;  fubftantif  mafculin. 
Se  terme  de  Minéralogie.  Les  Mi- 
neurs Allemands  appellent  ainfi  une 
mine  de  plomb  fulfureufe  Se  ar- 
fénicale ,  graflè  au  toucher ,  Se  do 
couleur  jaune  mêlée  de  taches  ceu« 
drées  Se  noirâtres. 
BLICOURT  y  nom  propre.   Bourg 
de  France,  dans  le  Beauvoifis,  en- 
viron à  deux  lieues ,  nord-nord* 
oueft,deBeauvais. 
BLIEMA  j  fubftantif  mafculin.  Poif- 
ibn  des  Indes  orientales,  qui  n« 
diffère  pas  de  t'alofp  par  fa  chair  , 
mais  feulement  parce  qu'il  dk  fiw 
petit. 
BLIN^  fubftantif  mafculin ,  Se  terme 
de  Marine.  Pièce  de  bois  carrée , 
O 


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vo6  B  L  r 

où  font  clouées  pluGcur$  barres  de 
travers  >  i  angles  droits ,  que  des 
hommes  faîfîrfent,afin  de  la  mouvoir 
avec  force,  pour  enfoncer  des  coinis 
de  bois  fous  la  quille  d  un  vaifTeau 
que  Ion  veut  mettre  à  l'eau-  On  s'en 
iert  aufli  pour  aiTèmbler  des  mâts  de 
pl  ufieurs  pièces. 

Il  y  a  des  blins  qui  ont  des  cordes 
au  lieu  de  barres. 

Blin  ,  fe  ditauffi ,  en  termes  de  Paf- 
fementiers  &  autres  Ouvriers  en 
Soie ,  de  cette  pièce  de  l'ourdifToir 
qui  fert  à  arranger  les  foies  que  Ton 
ourdit. 

BLINDAGE  ^  fubftantif  mafculin. 
Feuqijières  emploie  ce  mot  pour 

:  défigner  un.  ouvrage  compofc  de 
blindes. 

BLINDÉ^  ÉE-,  adjeAifac  participe 

Saflîf.  yoyci  BjcimwR^ 
NDER^  verbe  adrif  de  la  première 
conjugaifon  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Terme  de  Fortifi- 
cations. Aûion  de  garnir  une  tran- 
chée de  pièce  de  bois  ou  d  arbre» 
Qntrelaffés ,  poi^r  foucenir  les  faf- 

.  cines ,  mettre  à  couvert  les  Travail^ 
leurs,  8t  empêcher  l'Ennemi  de 
voir  leurs  ouvrages* 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne,  &  la  féconde  eft  longue  ou 
brève  ,  comme  nous  Texpliquons 
au  mot  Verm  ,  avec  la  conjugaifon 
Se  la  quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Obfervez    cependant   que  les 
temps  ou  perfonnes ,  qui  fe  termi- 

.  nent  par  un  e  féminin ,  ont  leur 
pénultième   fyllàbe  longue.   Dans 

.    je  Blinde  j  la  lyllabe  blin  eft  longue. 

BLINDES;  fubftantif  féminin  plu^ 
riel,  &  terme  de  Fortifications, 

?[ui  fe  dit  d'une  forte  de  défenfe 
aite  communément  de  pièces  de 
bois. ou  d'arbres  enHelafïcs,  pour 
ibutenir  lesfafcines  d'une  trancnée>. 


BLO 

fhettre  les  Travailleurs  à  couvecr, 
&  empêchw:  que  l'Ennemi  ne  voie 
leurs  ouvrages. 

La  première  fyllabe  eft  longue, 
&  la  leconde  très -brève. 

BLOC  ;  fubftantif  mafeulin  .  Il  fé 
dit  particulièrement ,  en  termes  de 
Commerce,  d'un  affemblage  de 
plufieurs  marchandifes.  U  faux  faire 
un  bloc  de  tout  ce  qui  cjl  dans  ccm 
cabinets* 

On  dit  acheter ^  vendre  en  bloc;" 
pour  dire  ,»  acheter  ,  vendre,  en 
gros. 

On  dit  auffi  y  faire  un  marché  en 
bloc  &  en  tâche;  pour  dire  ,  feire 
■  un  marché  à.  forfait ,  &  fans  entrée 
dans  le  détail  de  ce  que  chaque 
objet  doit  coûter  en  partico^» 
lier. 

Bloc,  fe  dit  d'un  morceau  de  marbre^ 
ou  de  pierre  qui  n'a  pas  encore  été 
taillé.  II  faut  tailler  ce  bloc.de  mar* 
bre. 

Bloc  d'échantillon  ,  fe  dît  d'un 
bloc  taillé  à  la  carrière^, dune  lon- 
gueur, épaifleur  &.  largeur  com- 
mandées. 

Bloc  de  plomb  ,  fe  dît,  err  termes 
de  Graveurs ,  d'une  forte  de  billot 
de  plomb,  (ur  lequel  cq^  Artiftes 
pofent  &  arrêtent  les  oùvragesqu'ils 
ont  à  graver.. 

Bloc  ,  le  dit,  en  termes  de  Marine  y 
d'un  gros  billot  de  bois  percé  en 
mortoife ,  qu*on  appelle  autrement 
chouquet.  Voyez  ce  mot^ 

Bloc  ,  fè  dit ,  en  termes  de  Faucon- 
nerie ,  de  la  perche  couverte  ordi- 
nairement de- drap,  fur  laquelle  oh 
met  l'oifeau  de  proie. 

Bloc,  fè  dit,  dans  les  Sucreries, 
d'un  billot  de  bois  fur  lequel  on 
frappe  doucement  la  forme  •  pour 
en  faire  fortir  le  pain ,  &  examiner^ 
l'état  où  eft  la  tète.. 

Bloc.,  fe  dtit ,  en  termes  de  Tabler 


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BLO 

tîers-Cornetiers  ,  d'une  forte  cFau- 
ge ,  dont  le  dedans  eft  taillé  pour 
contenir  des  plaques  »  entre  lef- 
quelles  on  aplatit  les  ergots  à 
coiK)s  de  maillet. 

Ce  monofyllabe  eft  moyen  au  fin- 
\galier,  &  long  au  pluriel. 

Le  c  final  le  fait  fentir  en  toute 
xrirconûance. 

11  faudroit  changer  le  c  en  >t ,  & 
écrire,  ilok.  Voyez  Orthogra- 
phe. 

BLOCAGE;  fubftantif mafi:ulin,  & 
terme  d'Imprimerie  ,  qui  fe  dit 
d'une  lettre  mife  à  la  pJace  d'une 
autre. 

Blocage  ,  fe  dit  auflî  pour  blocaille. 
Voyez  ce  mot. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
•la  féconde  .longue ,  &  la  troifième 
très-brève. 

11  faudroit  changer  b  c  en  >t,  le  g' 
eny\,  &  écrire  blcJcajc.  Voyez  Or- 
thographe. 

BLOCAILLE;  fubftantif  féminin^  & 
terme  d'Architedure.  11  fe  dit  du 
menu  moilon  ,  ou  des  fetits  cail- 
loux avec  lefquels  les  Maçons  rem- 
pliffent  les  vides  qui  fe  trouvent 
dans  les  murs  entre  les  gros  moî- 
lons. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  longue  ,  8c  la  troifième 
très-brève. 

Les  //  fe  prononcent  mouillés. 
Il  faudroit  changer  le  c  en  ^ ,  & 
écrire   Uokaillc*    Voyez  Ortho- 
graphe, 

fllK)CALj  vieux  mot  qui  figniSoit 
autrefois  barricade. 

BLOCHETi  fubftantif  mafculin ,  & 
terme  de  Charpenterie.  Pièce  de 
bois  pafée  fur  les  fablières  des 
croupes,  qui  porte  &  entretient  les 
chevrons  des  couvertures. 

On  appelle  blochets  de  recrue^ 
ceux  qui  font  droits  dans  [ts  an- 
gles. 


BLO  167 

BLOCKZYLj  nom  propre.  Petite 
ville  &  fortereffe  des  Provinces- 
Unies  ,  à  Tembouchure  de  TAa  ^ 
dans  Iç  Zuyderzée,  entre  Volenhoc^ 
Kuinder  &  Steenwyk. 
BLOCUS  j  fubftantif  mafculin.  Ma- 
nicre  d'aflîéger  une  place  qu'on  veut 
prendre  par  famine^  &  qui  confifte 
a  occuper  les  naffaees ,  en  telle  forte 
qu'il  ne  puirfe  pénétrer  aucun  fe^ 
cours  dans  la  place.  Uhiver  fut 
caufe  que  Icjiege  fut  converti  en  blo^ 
eus. 

La  .première  fyllabe  eft  brève ,  Se 
la  féconde  longue.  • 

Le  s  final  fé  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

Il  faudroit  changer  le  v  en  A: ,  & 
écrire  blokus.  Voyez  Orthogra- 

PHE, 

BLOETEj  vieux  mot  qui  fignifioic 
autrefois  étoffe  bleue. 

BLOI 4  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois bleu  &  blond. 

BLOIS4  nom  propre.  Ville  Epifco- 
pale  de  France ,  capitale  du  Bléfois , 
Jur  la  Loire  ,  à  dix  lieues ,  fud- 
oueft ,  d'Orléans.  Elle  eft  peuplée 
d'environ  dix  mille  âmes.  C  eft  le 
fiège  d'une  Chambre  des  Comptes , 
d'un  Bailliage  ,  d'une  EUâion  , 
&c. 

BLOND,  ONDE i  adjedif.  Flavus^ 
a  y  unu  Qui  a  les  cheveux ,  ou  le 
poil  d'une  couleur  tenant  le  milieu 
entre  le  doré  &  le  châuin  clair.  Il 
s* e fi  fait  faire  une  perruque  blonde. 
Il  a  la  barbe  now  &  les  cheveux 
blonds. 

Blond,  fe  dit,  par  extenfioUj  d'au* 
très  chofes  que  le  poil  où  les  che- 
veux.  Ce  lin  efl  trcs-blond.  On  lui 
fervit  ce  morceau  avec  une  fauce 
blonde. 

Blond  »  s'emploie  fubftantivement , 
&  figniSe  la  coulent  blonde.  Elle  efi 
d'un  très-beau  blond. 

Oij  ' 


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iîo8  BLO 

Blond  j  s'emploie  aufll  fubftanûve* 
ment  en  parlant  des  perfonnes.  CV- 
toit  une  jolie  blonde  aux  yeux  bleus. 
Cet  officier  eft  un  beau  blond» 

3lond  ARDENT,  fé  dit  d'iMie  efpcce 
de  couleur  blonde  approchante  du 
roux.  Elle  a  les  four  cils  d*  un.  blond 
ardenti 

On  dit  poétiquement  &  figuré- 
ment ,  la  blonde  Cérès  ;  parce  que 
cette  Déefle  préfidé  aux  -moiflbns  j 
&  le  blond  Phebus  ;  pour  dire  ,  le 
foleiL  , 

On  dit  proverbialement  &  popu- 
lairement de  quelqu'un  qui  a  les 
chefeux. très-Wpndsj.ça'i/e/Z  blond 
comme  un  bajjîn. 

On  dit  aufli, proverbialement , 
fîgurément  &  familièren)ent  de 
quelqu'un,  qu'il ejl  délicat  &  blond; 
pour  dire ,  qu'il  eft  difiScile  à  fatis* 
faire. 

Blond  y  eft  moyen  au  Hneulier 
mafculin,  &  long  au  pluriel,  de 
même  qu'à  la  première  fyllabe  du 
féminin ,  dont  la  féconde,  fyllabc 
eft  très-hrève. 

Ce  :  mot  emplové  en  profe.  corn-- 
me  ad|eAif ,  ne  doit  pas  régulière- 
ment précéder  le  fubftantir  auquel 
il  fe  rapporte»  On  ne  dira  pas  une 
blonde  barbe  \  mais  une  barbe  blonde. 

BLONDE  ;  ,fubftantif  féminin.  Sorte 
de  dentelle  de  foie.  Elle  s'occupe  à 
faire  de  la  Monde. 

BLONDI  ;  adjeftif  indéclinable. 
Voye\  Blondir» 

BLONDIN ,  INE  ;-  fubftantif.  Celui 
ou  celle  qui  a  les  cheveux  blonds. 
Cejl  un  beau  blondin  avec,  une  jolie, 
blondine. 

Blondin  ,  fe  dît  fourément  &  fami- 
liètement  de  quelqu'un  qui  afFèûe 
de  paroître  beau.  Il  fait  le  blondin. 
Les  deux  fyllabes  font  moyennes 
au.fingulier  mafculin  \  mais  la  fe-  1 
cpnde  eft.  longue  au  pluriel ,.  &  j 


BLO 

brève  au  féminin ,  qui  aune  troifiè- 
me  (yllabe  très-brève. 
BLONDIR  i  verbe  neutre  de.  la  fé- 
conde conjugaifon  ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  ravir.  Flavefcere.ï)t^ 
venir  blond.   Ses  cheveux  blondi'^ 
ront. 
Blondir,   fe  dit  poétiquement  des* 
moiffbnsj  des  épis.  lUs  moijfopsj, 
les  épis  blondiffent ,    blondijj'oient,, 
&c. 

Les  temps  compofés  dé  ce  verbe 
fe  conjuguent  avec  l'auxiliaire  tfVo 
Ses  cheveux>  ont  blondi. 

ta  première  fyllabe  eft  moyen-»^ 
ne ,  &  la  féconde  longue. 

La  quantité  profodique  des  aur- 
très  temps  de  ce  veibe  liiit  les  rè- 
gles, données  pour  la  quantité  des 
temps  pareils  du  verbe  ravir.  Voyez 
au  mot  VERBE,les  règles  indiquées. 

Le  r  final  fe  fait  lentit  en  toute 
circonftance.. 
BLONDISSANT ,  ANTE  j  adjeOif 
verbal ,  &  participe  aâif.  Flavefi 
cens.  Qui  devient  blond.  Il  n'eft 
guères  ufitéqu'en  pocfie.  Lesmoif 
Jons  bltndijfantes  ;  les  épis,  blon^ 
dijfan^. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne, , 
là  féconde  brève ,  la  troifième  lon- 
gue^ &  la  quatrième  du  féminin* 
très-brève- 

Le  pluriel  du  mafculin  fe  fdrme  - 
en  changeant  le  t  final  du  fingulier/ 
en  un  s  qui  fuit,  la  règle  générale. 
dts  pluriels.   f^oye:[  la  lettre  S. 

Cet  adjeftîf  appartenant  à  la 
pocfie,  peut,  pour  cette  raifo^,, 
précéder  ou  fuivre  le  fubftantif  au- 

3uel  iKfe  rapporte  :  ainfil'on  pourra 
ire ,  de  blondijfantes  campagnes  , , 
ou  des  campagnes  blondijfantes^ 

Il  faudiott  fùpprimer  un  s  qui- 
eft   oifif ,    &  écrire  ,    blondifant., 
Voyez  Orthographe. 
jBLONlCZ}  nom  propre.  Petite  ville- 


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BLO 

de  Pologne  »  au  Pàlatinat  de  Rava, 
a  loueft  de  Varfovie. 

BLOQUÉ,  ÉEj  adjedif&partidpe 
paflif.  f^oye:^  Bloquer. 

BLOQUER-  verbe  adif  de  là  premiè- 
re  conjugaifon ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Former  le  blocus 
d'une  place  ,  c'eft-it-dire.  ^  en  occu- 
per les  avenues  avec  des  troupes  , 
pour  empêcher  qu'il  n!y  pénètre  au- 
cun fecours ,  de  quelque  nature  que 
ce  foie.  On  a  bloqué  la  citadelle. 

Bloquer,  fedit,  eri  termes  de  Mâ^ 
çonnerie ,  de  Taftion  de  remplir  de 
moilons  &  de.  mortiers  les  vides 
qui  fe  trouvent  entre  les  pierres. 

Bloquer  ,.  fe  dit,  en  termes  de  Ma- 
rine ,  de  l'adion  de  mettre  de  la 
bourre  fur  du  goudron  ,.entre.déux 
bordages* 

Bloquer  ,  fignifie,  en  termes  d*Im- 
primerie ,  placer  à  delTein ,  dans  la. 
compofitionj  une  lettre  renverfée 
a  la  place  dune  autre  qui  manque 
dans  la  café. 

Bloquer  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Fau- 
connerie ,  de  Tailion  de  Toifeau 
qui  a  remis  la  perdrix  &  la  tiçnt  à 
fon  avantage. 

Bloquer  ,  eft  auflî  fynonyme  à  Pla- 
ner. Voyez,  ce  mot. 

Bloquer  ,  fe  dit  ,.en  termes  de  jeu 
de  Billard,  de  Taûion  dé  poufler 
de  force  une  bille  dans  une  bloufe 
Je  vais  tâcher  de  bloquer  cette  bille. 

La  première  fyllabeeft  brève,  &  la 
féconde  eft  longue  oubrève,  comme 
nous  l'expliquons  au  mor  Verbe  , 
avec  la  conjugaifon  &  la  quantité 
profodique  des  autres. temps. 

11  faudroit  changer  qu  qtï  k  y  ôc 
écrire  ,  d'après  la  prononciatmii , 
Mokcr  Voyez  Orthographe 

BLOQUIER  j  vieux  mot  qui  fighi- 

fioit  autrefois  bouclier. 
BLOSMARTi  nom   propre.  Bourg 
de  France ,  .en  Bourbonnois , ,  à  fept 


BLO  109 

lieues ,  fud-ouefl; ,  de  Moulins. 

BLOTj  fubftantif  mafculin.  Inftru- 
ment  dont  on  fait  ufage  fur  mer  ,. 
pour  eftimer  le  chemin  que  fait  un 
vaiffeau. 

Blot  ,  fe  dit  auflî ,  en  termes  de  Fau- 
connerie ,  du  chevalet  où  repofe 
Toifèau. 

Ce  monofyllabe  eft  bref  au  fingu- 
lier,  &  long  au  pluriel. 

BLOTTI,  lE;  adjedif  &  participe 
paflif.  /^cjyq  Blottir; 

BLOTTIR}  (  fe  )  verbe  adif  &  pro- 
nominal réfléchi  de  la  féconde  con- 
jugaifon ,  lequel  fe  conjugue  com- 
me ravir.  A^ion  de  s'accroupir, 
de  f^ramafler  tout  en  un  tas.  Le 
lièvre  s'ejl  blotti  dans  ce  blé.  J'ai  vu 
cette- perdrix  fe  blottir. 

Les  temps  compofés  fe  conju-^ 
guent  avec  l'auxiliaire  être.  Ces 
perdrix  fe  font  blotties  j  fe  feroient 
blotties.. 

La  première  fyllabe  eft  brève  ,. 
&  la.  féconde  longue ,  parce  que  le 
r  final  s'en  fait  toujours  fentir. 

La  quantité  profodique  des  au- 
très  temps  de  ce  verbe  fuit  les  rè- 
gles données  pour  la  quantité  de«- 
temps  pareils  du  verbe  ruvir.  Voye:^ 
au  mot  Verbe,  les  règles  indiquées. 
,  11  faudroit  fupprimer  un  t  qui- 
eft  ôifif ,  &  écrire  ,  d'après  la  pro- 
nonciation j,  blotlr.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BLOUQUÈTE}  vieux  motqui  figni- 
fioit  autrefois  petite  boucle. 

BLOUSE  j  /ubftantif  féminin.  Fundu* 
la.  On  donne  ce  nom  au  jeu  de 
Billard,  à  chaque  trou  de  ftiné  are-- 
cevoir  les  billes  qu'on  y  poufle. 
Les  deux  billes  font  entrées  dans  la 
même  bloufd 

Ea première fylUbe  eft  longue,» 
&  la  féconde  très-brève. 

llfaudroitchangerle  J  evt\y  Se. 
écrire,  d'après  la  prononciatioiï^. 


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MO  BLO 

blouse.  Voyez  Orthographe. 
BLOUSÉ ,  ÉE  i  adjectif  &  participe 

paffif.  F'oyc^  Blouser^  . 
BLOUSER  y  verbe  aftif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanxcr.  In  fundulam 
trudere.  Terme  du  jeu  de  Billard  , 
qui  exprime  laâion  de  poullèr  la 
bille  ae  fou  adverfaire  dans  une 
bbufe.  Jouons  à  qui  bioujera  la  pre- 
mière bille./ 

On  dit  auflS ,  bloufer  quelquun  ; 
pour  dire ,  bloufer  fa  bille. 

£LOustR,  eft  verbe  pronominal  ré- 
fléchi au  propre  &  au  figuré.  Au 
propre ,  il  fignifie  mettre  fa  pro- 
pre bille  dans  la  bloufe.  //  va  fe 
bloufer. 

.'Se  blouser,  fignifie,  dans  le  fens 
figuré ,  fe  méprendre ,  donner  dans 
l'erreur.  //  ne  manquera  pas  de  fe 
bloufer  dans  cette  ovaire.  Ce  rtior , 
dans  ce  dernier  fens ,  eft  du  ftyle 
familier. 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève , 
comme  nous  l'expliquons  au  rnot 
Verbe  3  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 
Obfervez  cependant  que  les  temps 
ou  perfonnes ,  qui  fe  terminent  par 
un  e  féminin  ,  ont  leur  pénultième 
fyllabe  longue.  Dans  je  bloufe ,  la 
fyllabe  blou  eft  longue. 

Il  faudroit  changer  le  j  en  :f ,  & 
écrire ,  d'après  la  prononciation , 
blouser.  Voyez  Ortîiographe. 

BLOUSSE}  fubftantif  féminin.  Sorte 
de  laine  courte  qui  ne  peut  erre  que 
cardée.  Dix  livres  de  bloujfe. 

BLUET;  fubftantif  mafcuUn.  Plante 
donr  les  tiges  anguleufes ,  creufes , 
blanchâtres  ,  lanugineufes  ^  s'élè- 
vent à  la  haureur  d'environ  deux 
pieds.  Ses  feuilles  font  oblongues  j 
étroites ,  velues  &  découpées  com- 


BLU 

me  celles  de  la  dent  de  lion  :  il 
naît  au  fommet  de  fes  branches  de 
belles  fleurs  bleues  auxquelles  fuc- 
cède  iine  graine  oblongue  garnie 
d'aigrettes. 

Cettç  plante  croît  dans  les  blés 
•  Se  donne  dans  l'analyfe  chimique 
beaucoup  d'huile  &  de  flegme, 
&  un  peu  de  fel.  La  fleur  eft  af- 
tringente  j  rafraîchiflanre  &  opthal- 
mique« 
BLUETTEi  fubftantif  féminin.  Etin- 
celle Onapper^ut  quantité  de  bluettes^ 

On  dit  figurément,  en  parlant 
d'un  ouvrage  de  Littérature ,  qu'o/t 
y/emarque  quelques  bluettes  d'efpritj 
pour  dire  ,  qu'on  y  remarque  quel* 
ques  petits  traits  d'efprit. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
feconcle  moyeime,  &  Ja  croifièm^ 
très-brève.  - 

Il  faudroit  fupprimer  un  r  qui 
eft  oifif ,  donner  l'accent  grave  au 
premiers,  &  écrire,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  bluke.  Voyez.  Ortho- 
graphe. 
BLUTÉ  ,   ÉEj  àdjeftif  &  participe 

paflîf.  Voyei  Bluter. 
BLÙTEx^U  y  fubftantif  mafculin.  Sor- 
te de  fas  de  crin  ou  d'étamine ,  qui 
fert  à  fcparer  le  fon  de  la  farine.  // 
faut  raccommoder  ce  bluteaa. 
Bluteau,  fedit,  en  termesdeCor- 
royeurs ,  d'un  paquet  de  laine  avec 
lequel  ces  Artifansefluient  les  cuirs 
qu  ils  ont  chargés  de  bierre  aigre. 

La  première  fyllabe  eft  brève  ^ 
&  la  féconde  loneue. 

Le  .V  final ,  qui  forme  le  pluriel , 

[>rend  le  fon  du  :{  devant  une  vovel- 
e,  en  fuivant  néanmoins  la  règle 
gllérale  donnée  ci-après.  Voye^  la 
lettre  S. 
BLUTER  ;  verbe  aûif  de  la  première 
conjugaifon  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanur.  Séparer  le  fon  de 
la  farine  ^par  le  moyen  du  bluteau. 


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ftOB 

Pourquoi  m   blute  t-on  par  cette 
farine,^ 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  eft  longue  ou  brève , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
V£RBi( ,  avec  la  coi^t^aifon  &  la 
quantité  profodique  dey  autres 
temps. 

JBLUTERIE  j  fubftantif  féminin-Lieu 
où  les  Boulangers  blutent  la  farine. 
Porcc^  ccfac  aans  la  bluterie. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  ciès-^cève ,  &  la  troidème 
longue. 

BLUTOIR  ;  fubftantif  mafculin. 
yoyer  Bluteau. 

BOAj  lubftantif  mafculin.  Serpent 
d'une  énorme  grolTeur^  qui  fuit  les 
troupeaux,  &  ne  fe  nourrit,  dit- 
on  ,  qu'en  fuçant  les  mammelles  des 
vaches.  Il  faut  appeler  cela  un  conte 
de  peau  dâne. 

BOBAlCHEj  vieux  mot.  Il  s'eftdit 

.  autrefois  d'une  chaulTure  qui  cou- 
vroit  &  garantifloit  le  foulier^ 

BOBAN  j  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois vanité. 

BOBANCIER  j  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  vain,  préfomptueux. 

fiOBAQUEi  fubftantif  mafcuUn.  Ani- 
mal  quadrupède  qui  a  beaucoup  de 
seftemblance  avec  le  lapin.  Depuis 
le  mois  d'Avril  jufqu'au  mois  d'Oc- 
tobre »  il  amafle  de  l'herbe  sèche 
pour  fe  nourrir  pendant  l'hiver. 
On  Tapprivoife,  &  il  n'eftj  dit- 
on  ,  gueres  moins  amufant  qu'un 
fînge. 

BOBEj  vieux  mot  qui  fignifioit  autre - 
fois  y  babiole ,  bagatelle, 

BOBÈCHE;  fubftantif  féminin.  Par- 
tie  d'un  chandelier  où  l'on  place  la 
bougie  >la  chandelle.  Il  faut  nettoyer 
la  bobèche  de  ce  chandelier. 
Bobèche  ,  fe  dit  auflî  d'un  petit  inf- 
trument  de  quelque  métal  qu'on 
mec  dans  un  chandelier,  afin  d'em- 


BOB  «I 

pocher  que  la  cire  ou  le  fuif  ne  le 
gâtent.  Ces  bobèches  font  d* argent* 
C'ejl  une  bobèche  mal  faite. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
là  féconde  moyenne ,  &  la  troifiè- 
me  très-brève. 
BOBELIN;  fubftantif  mafculin.  An- 
cienne chauflure  que  faifoient  au- 
trefois les  Savetiers  de  Paris  pouç 
l'ufage  du  petit  peuple ,  d'où  ils  fe 

aualifipient  &  fe  qualifient  encore 
e  Bobelineurs. 

BOBELINEUR;  fubftantif  mafculin. 
Faifeur  de  bobelins*  f^oyeii  ^ 
mot. 

BOBENHAUSEN  ;  nom  nropre.  Pe- 
tite ville  &  château  d'Allemagne,, 
en  Vététavie,  fur  la  rivière  de 
Gersbrentz ,  entre  Séligenftadt  Se 
AfcliafFenbourg. 

BOBER  9  nom  propre.  Rivière  de 
Siléfie.  Elle  a  fa  fource  dans  les* 
montagnes  qui  féparent  cette  Pro- 
vince de  la  Bohème,  &  fon  em- 
bouchure dans  roder  j  à  Toueft  de 
Croflen.. 

fiOBEREAUj  nom  propre.  Petite  ville 
de  Siléfie,  dans  la  Principauté  de 
Jaeerndorf. 

BObERSBERGvnom  propre.  Petite 
ville  de  Siléfie,  fur  la  rivière  de 
fiober  ^  dans  la  Principauté  de 
Croflen. 

BOBI  j  fubftantif  mafculin.  Adanfon 
donne  ce  nom  à  un  coquillage  uni- 
valve  du  Sénégal ,  du  genre  des  por- 
celaines. 

BOBINE  i  fubftantif  féminin.  Inftru- 
ment  à  l'ufage  de  divers  ouvriers 
&  furtoût  de  ceux  qui  ourdiffènt. 
C'eft  en  général  un  cylindre  de  bois 
fur  lequel  on  dévide  du  fil ,  de  la 
foie,  de  l'or  j  &c.  Vous devrie^  chan- 
ger de  bobine. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  &  k  troifîème  eft  très- 
brève- 


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Ht  BOB 

BOBINÉ,  ÉEi  adjeaif  &  participe 
paffif.  Voyc^  Bobiner. 

BOBINER  i  verbe a6tif  delà  première 
conjpgaifon  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Terme  de  Tireurs 

'  d  or ,  qui  fe  dit  de  Tadion  de  faire 
pàfler  le  trait  fur  une  petite  ,bo- 
bine. 

BOBINEUSE;  fubftantif  féminin.  On 
appelle  ainfi  dans  les  manufaûures 
de  laine ,  les  filles  ou  femmes  qui 
dévident  fur  des  bobines  le  fil  def- 
tincà  former  les  chaînes  des  étoffas. 

BOBINIÈRE;  fubftantif  féminin.Par- 
tie  fupérieure  du  rouet  à  filer  Ton 

30BI0  ;  nom  propre.    Ville  cpifco- 

()ale  d'Italie, dans  le  Milanez,  fur 
a  Trôbia  ,  à  trente-cinq  milles  de 
Gènes. 

BpBio ,  eft  au(ï  le.  nom  d'une  rivièrie 
confidérible  d'Amérique,  au  Chili. 
Elle  a  fa  fource  dans  les  cordillères  ^ 
Se  fon  embouchure  dans  la  mer. 

BOBO  ;  fubftantif  mafculin.  Terme 
emprunté  du  langage  des  enfans, 
pour  défigner  cjuelque  mal  léger. 
Qhî  vous  a  fait  ce  oobo. 

Les  deux  lytlabes  font  brèves  au 
fingulier  ;  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

JÏOBROISKO  i  nom  propre.  Ville  de 
Pologne ,  en  Lithuanie ,  dans  le  Pa- 
latinat  de  Minski. 

BOBURES;  (les)  Peuples  fauvapes 
d'Amérique ,  qui  félon  de  Laet,  ha- 
bitent les  environs  du  lac  de  Mara- 
caibo ,  dans  la  province  4e  Vene- 
zuela. 

BOCAGE  j  (  Jean)  nom  propre  d'un 
Auteur  célèbre  ,  qui  naquit  à  Ce- 
ftaldo,  ville  de  Tofcane ,  en  i  j  i  j . 
Il  eft  particulièrement  connu  par 
fon  Decameron,  Recueil  ingénieux 
de  cent  Nouvelles  galantes  ^  oà  la 
pudeur  n'eft  pas  toujours  refpeftée. 
Cet  Ouvrage ,  traduit  en  plufieurs 
J^angues ,  le  fut  pour  la  féconde 


fiOC 

fois  parmi  nous ,  fur  les  ordres  de 
la  fameufe  Marguerite  de  Valois^ 
Reine  de  Navarre  j  par  Antoine  le 
Majon ,  Secrétaire  de  cette  Prin- 
cefle» 

BOCAGE  ;  fubftantif  mafculin.  Bou- 
auet  de  bois ,  bofquet.  Prendre  le 
frais  dans  un  bocage,. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  U 
féconde  longue  ,  &  la  troifièmc 
très- brève. 

Il  faudroit  changer  lecen  k^Xç 
genj  yôc  écrire ,  d  après  la  pronon- 
ciation ,  Bokaje.  f^oye:^  Ortho- 
graphe. 

BOCACE  j  nom  propre.  Contrée  de 
France ,  en  bafle  Noirmandie ,  entre 
les  rivières  de  Vire  6c  d'Orne.  Elle 
Si  neuf  lieues  de  longueur ,  &  fepc 
de  largeur.  Virie  en  eft  le  chef- 
lieu. 

BOCAGER  ,  ÈRE  j  adjeâif.  Qui 
fréquente  les  forets.  Les  Nymphes 
bocagères.  Ce  mot  rfeft  guères  ufité 
qu'en  poëûe ,  encore  y  yieillit-il. 

BOCAL  j  fubftantif  mafculin.  Terv 
me  emprunté  de  TltaUen ,  ôç  qui  fe 
dit  d'une  forte  de  bouteille  où  Y  ou 
met  du  vin.  Combien  compte'^'VOuf 
de  boçals  dans  un  muid4e  vin  ? 

Bocal  ,  fe  dit  aufti  d'un  inftr^iment 
de  criftal  ou  de  verre  blanc  en  for- 
me de  bouteille  ronde  remplie 
d'eau ,  par  le  moyen  duquel  divers 
Ouvriers  raflemblent  fur  leur  ou*» 
vraee  la  lumière  d'un  flambeau  pla* 
ce  derrière. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  ^ 
la  féconde  moyenne  au  fî^igulier , 
mais  longue  au  pluriel. 

Le  /  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftante- 

llfaudroit  clianger  le  c  en  yt ,  & 
écrire  ,  d'après  la  prononciation  ^ 
bokal.  Voyez  Orthographe. 

BOCANE;  fubftantif  féminin.  Sorte 
de  danfe  grave  &  figurée ,  ainfi  ap- 
pelée 


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fiOC 

{>elée  de  Bocan ,  Maître  de  danfe  de 
a  Reine  Anne  d'Autriche  ^  qui  Tin- 

.    venta.  Elle  n'eft  plus  en  ufage. 

flOCARD  j  fubftantif  mafculin. 
Sorte  de  moulin  à  pilon  ,  par  le 
moyen  duquel  on  ccrafe  la  mine 
avant  de  la  mettre  au  feu  pour  la  fon- 
dre* 

BOCARDÉ ,  ÉE  j  adjeûif  &  parti- 
cipe paffif.  Foye^  Bocarder. 

BOCARDER  j  verbe  aûif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Adion  d'é- 
crafer  la  mine  par  le  moyen  du  Bo- 
-•  card.  Une  miac  que  Von  a  bocardée , 
pré/entant  plus  de  furface  à  Vaclion 
du  feu  y  entre  plutôt  enfujion^ 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  moyenne,  &  la  troifième 
eft  longue  ou  brève  ,  comme  nous 
l'expliquons  au  mot  Verbe  ,  avec  la 
conjugaifon  &  la  quantité  profodi- 
que  des  autres  temps. 

BOCARDO  ;  Voye^  Syllogisme. 

BOCCA  DELLA  VtRlTA  y  tète  an- 
tique de  pierre  qu'on  voit  a  Rome , 
près  de  TÉglife  de  Sainte-Marie  en 
Cofmedine-  Cette  tète  a  la  bouche 
ouverte ,  &  l'on  croyoit  autrefois 
qu'une  femme  accufée  de  galante- 
rie étoit  innocente ,  fi  cette  bou- 
che ne  fe  fermoir  pas  quand  elle^ 
y  fourroit  fa  main.  Ce  préjugé  étoit 
admirable  pour  favorifer  l'amour 
&  tranquillifer  les  maris. 

BOCE  ;  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois bouche. 

BOCÉ  ;  nom  propre.  Bourg  de  Fran- 
ce ,  en  Anjou ,  à  une  demi  -  lieue , 
eft-fud-eft ,  de  Baugé. 

BOCHART  ;  (  Samuel  )  nom  propre 
d'un  Miniftre  Proteftant ,  l'un  des 
plus  favans  hommes  de  l'Europe  , 
dans  les  Langues&  dans  l'Hiftoire.  Il 
naquit  à  Rouen  en  1 599 ,  &  mou-, 
rat  en  166-].  Il  fut ,  dit  M.  de  Vol- 
taire, un  de  ceux  qui  allèrent  en 
Tome  IV. 


BOC  113 

Suède ,  inftruire  &  admirer  la  Reine 
Chriftine. 

BQCHETj  fubftantif  mafculin  ,  & 
terme  de  Pharmacie.  Bochctum,  Se- 
conde décoction  des  bois  fudorifi- 
ques  ,  tels  que  le  Gayac ,  le  Saffa- 
rras,  &c. 

BOCHIRj  fubftantif  mafcuUn.  Ser-- 
pent  d'Egypte,  couvert  de  grandes 
écailles  d'un  jaune  cendré ,  &  par- 
femées  de  taches  noires. 

BOCINO  j  nom  propre.  Petite  ville 
d'Italie  ,  au  Royaume  de  Naples, 
dans  la  Principauté  citérieure ,  au 
confluent  des  rivières  de  Selo  &  de 
Negro. 

BOCKARA  ;  nom  propre.  Ville 
d'Alîe ,  dans  le  Zagatay ,  fur  la  ri- 
vière d'Albiamu. 

BOCKENBOURG  j  nom  propre. 
Petite  ville  d'Allemagne ,  en  Weft- 
phalie ,  à  un  mille  de  Minden. 

BOCKHOU  i  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  hareng  fumé  »  ou  fo« 
ret. 

BOCKNIA  h  nom  propre.  Ville  de 
Pologne ,  dans  le  Palatinat  de  Cra- 
covie.Ony  trouve  beaucoup  de  fel 
gemme. 

BOCKOLT  j  nom  propre.  Petite  ville 
d'Allemagne,  en  Weftphalie,  dans 
l'Evêché  de  Munfter ,  fur  la  rivière 
d'Aa. 

BOD  ;  nom  propre.  Divinité  à  la- 
quelle les  Indiennes  s'adrefloient 
pour  être  fécooifts.  Quand  une 
femme  étoit  exaucée,  &  qu'elle 
accouchoit  d'une  fille  ,  cette  fille 
étoit  élevée  dans  le  Temple  du 
Dieu  ,  jufqu'à  l'âge  nubile.  Alors 
elle  prenoxt  place  à  la  porte  du 
Temple,  entre  les  autres  femmes 
vouées  ,  pour  y  vendre  ,  comme 
elles ,  fes  faveurs  au  plus  offrant. 
Ces  femmes  éroient  obligées ,  fous 
peine  d'encourir  Tindignation  de 
Bod,  de  remettre  au  Exètre  de  ce 
P 


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«4  BOD 

Dieu,  Targenc  qu'elles  gagnoient 
en  fe  proftituanc. 

BO.DAwETZ;  nom  propre.  Petite 
ville  de  Bohême ,  dans  le  cercle  de 
Konigfgratz. 

BDDE  j  nom  propre.  Rivière  d'Al- 
lemagne ,  qui  vient  du  Haxtz ,  & 
qui  fe  jette  dans  TElbe. 

BODENBURG;  nom  propre.  Petite 
ville  du  Duché  de  Brunfwick  Wol- 
fômbuttel. 

BODENDYCK  ;  nom  propre.  Petite 
ville  du  Duché  de  Lunebourg. 

BPDENHAUSEN  -,  nom  propre.  Pe- 
tite ville  d'Allemagne ,  au  Duché 
de  Brunfwick  ,  dans  une  île  que 
forme  le  Wefer  ,  ^au-defTus  de  Ha- 
melen. 

BDDENZÉE;  nom  que  les^JVUe- 
mands  donnent  au  lac  de  Con- 
fiance, yoyc:^  CoNSTANC€, 

BPDINE:;  fubftantif  féminin.  On 
donne  ce  nom  en  divers  endroits, 
&  furrtout  fur  les  côtes  de  Norman- 
die, à  la  quille  d'un  vaiflèau., 

BODINERIE  i  .  fubftantif  féminin^ 
&  terme  de  Commerce.  Sorte  de 
*  contrat  u(ité  fur  lescôtes  de  Norman- 
die. C'eft  une  efpcce  de  prêt  â  grofle 
aventure,  affigné  fur  la  quille  ou 
bodine  du  vai fléau,  &,par  lequel 
oa  hypothèque  le  vaiffeau  fie  les 
Biarcnàndifes  qu'il  contient. 

La  bodinerie  diffère  du  contrat 

•d*àffurance  ,   en<:e  qu'on  ne  paye 

point  de  primtf^,  &  qu'il  n'eft  rien 

dû  que  le  vaiffeau,  n'arrive  i  bon 

port. 

BODINUREV  fubftantif  féminin  j  & 
terme  de  Marine,  On  donne  ce 
nom  aux  <ordelettes  paflTéès  au- 
tour de  la  partie  de  l'ancre  qu^on 
appelle  Argancau^. 

BPDMAN^  nom  propre.  Petite  ville 
d' Aglérerre  ,  au  Comté  de  Cor- 
nouaille$>,  d  quinze  milles.de  Pli* 
miQutb»!. 


boe: 

BODON  ;  vieux  mot  qui  fignifiôlt 
autrefois  bouton. 

BOpOWNICZY  i  fubftantif  mafcu- 
lin.  Magiftrat  Polonois,  dont  les 
fondions  confiftent  à  prendre  foin 

.    des.bâtimens,  comme  faifoient  au- 
trefois les  Ediles  chezies Romains.^. 

BOpROGi,( le)    rivière  de  Hon- 
grie, oui  a  fa  fource  fur  les  fron- 
rières  ae  Pologne  ,  dans  le  Comté 
de  Saros ,  &  ion  embouchure  dans^ 
laTheifl'àTokay, 

BODRUCHE  i    iubftantif  féminin.- 
Sorte  de  parchemin  rrès-fin ,  très- 
délié  ,  8c  fait  de  boyau  de  bœuf», . 
Les  Batteurs  £Or  font  ufage  de 
Dodruche... 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  k  troifième  eft  très- 
brève*  . 

BOE  'y  vieux  motqui  fignifioit  autre- 
fois^boue.' . 

BOEDROMIES  ;  fubftantif  féminin  ' 

:    pluriel,  &  terme  de  Mythologie».. 

.    Fêtes  que  les  Athéniens  célébtoient 
en  mémoire  de  la  Vifloire  rempor- 
tée par  Théfée ,  fur  les  Amazones  ,  . 
au  mois  appelé"  Boedromion. 

BQEDROMiONjnoma'unmoisde  , 
Tannée  Athénienne ,  qui  revenoii  à-^ 
peu  près  à  notre  mois  d'Août. 
i  BOEL  j  vieux  mot  qui  fignifioit  autre-  - 
fois  boyau.  . 

BOEN;  nom 'propre.'Petite*  ville  de 
France  ,  en  Forez  ^  fur  le  Lignon ,  . 
à  trois  lieues  >  0ord-notd-oueft ,  de 
Montb\ifon/^ 

BOEON  i  xiom  propre  d'tine  ancien- 
ne ville  que  lliucydideplfure  daus 
la  Doride. 

BOERHAAVE;  (Herman)nompro- 
pre  du  Médecin  le  plus  célèbre  qui. 
aie  paru  depuis  Hippocrate.  Il  na«- 
quit  à  Voorkout ,  près  de  Leyde, 
,  en  i66i.  Il  exerça  &  profefla  dans 
•l'Univerfité  de  cette  ville ,  la  Mé- 
decine» la  Chimie  &  la  Botanique 


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BOE 

i'ïï^pc  tnm  de  gloire  Se  de  fuccès , 

-  qu'il  lui  venoit    des  Difciples  de 

toutes  les  contrées  de  1  Europe.  11  a 

enrichi  le  Public  d'un  nombre  d'ex- 

«  cellens  Ouvrages ,  tels  que  fes  In- 

.'Aifutions  de  Médecine,  fes  Apho- 

cifmes,  fes  Elemens  de  Chimie, 

&c.  Ce  grand  homme  mourut  en 

/  î-ï/jS,  univerfellement  regretté ,  & 

âgé  de  foixante*dix  ans. 
-BOERIE;j  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  ferme,  métairie. 
BOESSÉ,  ÉE  ;  adjeftif  &  participe 

paflif.  f^oy^  BoEssER. 
•flOESSERj  verbe  adif  de  la  premiè- 
^  re  conjugaifon ,  lequel  fe  conjugue^ 
cpmme  chanter.  Terme  ufîcé  dans 
les  Monnoies ,  pour  exprimer  lac-- 
tion  de  nettoyer  les  lames  au  forcir 
de  la  fonte  avec  la  gratte  boe(Ie. 
i^OESSES  i    fubftantif  féminin  plu-" 
riel,  &  terme  de  Commerce.  Co- 
quilles  de   mer  qui    fervent     de 
monnoie  aux  peuples  de  la  baffe 
Ethiopie. 
îfiOESSlÈRE;  vieux  mot  qui  figni- 
iioic  autrefois  un  lieu  planté  de 
buis. 
3(EUF  ;   fubftantif  mafculin.    Bos. 
Animal   fort   connu  ,  qui   eft  un 
taureau  que   Ton  *a   coupé,    pour 
le   rendre  moins  vif  &  plus  do- 
cile. 

L  âge  le  plus  convenable  à  la 
caftration,  eft  celui  qui  précède 
immédiatement  la  puberté.  C'eft 
dix-huit  mois  ou  deux  ans  pour  le 
bœuf. 

Pour  faire  cette  opération  ,  on 
prend  les  mufdes 
avec  de  petites  tenail 
les  bourfes  ;  on  enlève 
ne  lailfant  que  la  portion  qui  tient 
aux  mufcles  :  après  quoi  on  frotre 
la  bleffure  avec  des  cendres  de  far- 
ment  mêlées  de  litharge  d'argent, 
&  l'on  7  applique  na  eoipUcre.  Ce 


des 


tefticules 
es  :  on  incife 
es  tefticules. 


BOE  iiy 

jour,  on  lui  ménage  la  nourriture } 
on  ne  lui  donne  point  de  boiflbn  , 
8c  on  hii  en  donne  peu  les  jours 
fui  vans,  hes  trois  premiers  jours,, 
on  le  nourrit  de  foin  haché,  &  d'un 
picotin  de  fon  mouillé,  qu'on  lui 
laiffe  prendre  en  une  fois.  Le  troi- 
fième  ou  quatrième  jour ,  on  lève 
le  premier  appareil ,  &  l'on  met 
fur  la  plaie  un  emplâtre  de  poix 
fondue,  &  de  cendres  de  farment 
.mêlées  avec  de  Thuile  d'olive.  A 
mefure  que  l'appétit  revient  au 
jeune  animal  ,  on  lui  donne  de 
rherbe  fraîche,  &  on  lui  augmente 
la  boidbn. 

Préceptes  Je  M.  i>e  Bi/tfoNj 
pour  choijir^  apprivoifer  &  gouverner 
le  Bœuf^ 

Le  poil  roux,  dit  cet  illuftre  Naru- 
ralifte,  paroît  être  le  plus  commun  j 
&  plus  il  eft  rouge ,  plus  il  eft  efti- 
mé.  On  fait  cas  aufli  du  poil  noir  j 
&  Tort  prétend  que  les  bœufs  fous 

Eoil  bai  durent  longtemps;  que  les 
runs  durent  moins ,  &  le  rebutent 
de  bonne  heure  ;  que  les  gris ,  les 
pommelés  &  les  blancs  ne  valent 
rien  pour  le  travail ,  &  ne  font  pro- 
pres qu'à  être  engraifles.  Mais ,  de 
quelque  couleur  que  foit  le  poil  du 
bœur,  il  doit  ctie  luifant  ,'^épais, 
&  doux  au  toucher  :  car  s'il  eft  rude , 
mal  uni  ou  dégarni ,  on  a  raifoii  de 
fuppofer  que  l'animal  fouft're ,  ou 
du  moins  qu'il  n'eft  pas  d'un  fort 
tempérament.  Un  bon  bœuf  pour 
la  charrue,  ne  doit^re  ni  trop  gras 
ni  trop  maigre  j  il  doit  avoir  la 
tête  courte  &  ramaflee  ,  les  oreilles 
grandes ,  bien  velues  &  bien  unies  ; 
les  cornes  fortes ,  luifantes  ,  &  de 
moyenne  grandeur  j  le  front  large, 
les  yeux  gros  &  noirs ,  le  muffle 
gros  &  camus,  les  nafeaux  bien 
ouverts,  les  dents  bbnches  &  éga- 
les ,  les  lèvres  noirs ,  le  cou  charnu^ 


le 


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11^ 


BOE 


Us  épaules  groffes  ic  pefantes  »  la 
poitrine  large  j  le  fanon  ^  c*eft-à- 
dire ,  la  peau  du  devant ,  pendante 
jufques  fur  les  genoux,  les  reins 
fort  larges ,  le  ventre  fjpacieux  & 
tombant ,  les  flancs  grands  >  les  han- 
ches longues ,  la  croupe  épailTe ,  les 
jambes  ôc  les  cuifles  grofles  &  ner- 
veufes ,  le  dos  droit  &  plein ,   la 
queue  pendante  jufqu'à  terre ,  & 
garnie  de  poils  touffus  Se  fins  j  les, 
pieds  fermes  ,  le  cuir  groflier  & 
maniable  ,  les  mufcles  élevés ,  & 
l'ongle  court  &  large  :  il  faut  auffi 
qu'il  foit  fenfible  à  l'aiguillon,  obéif- 
fant  à  la  voix ,  &  bien  drefle  :  mais 
ce  n'eft  que  peu  à,  peu ,  &  en  s'y 
prenant   de^  bonne   heure,    qu'on 
peur  accoutumer  le  bœuf  à  porter 
le  joug  volontiers  ,  &  à  fe  laiflTer 
conduire   aifénaent.   Dès  l'âge  de 
deux  ans  &  demi ,  ou  trois  ans  au 

{Jus  tard  ,   il   faut  commencer  à 
'apprivoifer  &  à  le  fubjuguer  ^  fi 
l'on  attend  plus  tard ,  il  devient  in- 
docile ,  &  louvent  indomptable.  La 
patience ,  la  douceur ,  &  même  les 
carefles ,  font  les  feuls  moyens  qu'il 
£aut  employer  j  la  force  &  les  mau- 
vais traitemens  ne  ferviroient  qu'à 
le  rebuter  pour  toujours.    Il  raut 
donc  kii  frotter  le  corps ,  le  carefler, 
lui  donner  de  temps  en  temps  de 
l'orge  bouilli ,  des  fèves  concalfées, 
&  d'autres  nourritures  de  cette  ef- 
pèce,  dont  il  eft  le  plus  friand,.  & 
toutes  mêlées  de  lel ,  qu'il  aime 
beaucoup  j  en  même-temps  on  lui 
liera  fouvent  les  cornes^  quelques 
purs  après  on  le  mettra  au  joug ,. 
Se  oa  lui  fera  traîner  la  charrue , 
avec  un  autre  bœuf  de  même  taille , 
&  qui  fera  tout  drefle.  On  aura  foin 
de  les  attacher  enfemble  à  la  man- 
geoire ,  de  les  mener  de  même  au 
pâturage ,  afin  qu'ils  fe  connoiflent, 
&  ^habituent  à  n'avoir  que   des 


BOE 

mouvemens  communs  ;  &  Ton  n'em- 
ploiera jamais  ^aiguillon  dans  les 
commencemens  rilne  fervifoitqu'à 
le  rendre  plus  intraitable.  Il  faudra 
aufli  le  ménager,  &  ne  le  faire 
travailler  qu'à  petites  reprifes  ;  car 
il  fe  fatigue  beaucoup,  tant  qu'il 
n'eft  pas  tout  à  fait  dreffé^  &c  par  la 
même  raifon ,  on  le  nourrira  plus 
largement  alors  que  dans  les  autres 
temps. 

Le  bœuf  ne  doit  fervîr  que  de- 
puis trois  ans  jufqu'à  dix  :  on  fera 
oien  de  le  tirer  alors  de  la  charrue 
pour  l'eneraifler  &  le  vendre  j  la 
chair  en  lera  meilleure  que  fi  l'on 
attendoit  plus  longtemps.  On  con- 
noît   l'âge  de  cet   a«imal  par  les 
dents  &  par  les  cornes.  Les  premiè- 
res dents  du  devant  tombent  à^  dix 
mois.,  &  font  remplacées  par  d'au- 
tres qui  ne  font  pas  fi  blanches  & 
qui  font  plus  larges.  A  feize  mois  » 
les  dents  voifines  de  celles  da  mi- 
lieu tomben^,  &  font  auffi  rempla- 
cées par  d'autres  j  &  à  trois  ans  y 
toutes  les  dents  incifives  font  re- 
nouvelléesj  elles  font  alors  égales, 
longues  &  a(fez  blanches.  A  mefure 
que  le  bœuf  avance  en  âge ,  elles 
s'ufent ,  &  deviennent  inégales  & 
noires  :  c'eft  la  même  chofe  pour 
le  taureau  &  pour  la  vache.  Ainfi 
la  caftration  ni  le  fexe ,  ne  changent 
r  ien  à  la  crue  &  à  la  chu  te  des  dents  j 
cela  ne  change  rien  non  plus  à  la 
chute  des  cornes  :  car  elles  tombent 
également  à  trois  ans  au  taureau ,; 
au  bœuf  &  à  la  vache  j  &  elles  font 
remplacées  par  d'autres  cornes  qui ,, 
comme  les  fécondes  dents  ,'ne  tom- 
bent plus  :  celles  du  bœuf  &  de  la 
vache  deviennent  feulement   plus 
grofTes  &  plus  longues  que  celles 
du  taureau.  L'accroiflement  de  ces 
fécondes  cornes  ne  fe  fait  pas  d'une 
,     manière  uniforme  &  par  un  dévc- 


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BOE 

loppement  cgalj  la  première  année , 
c  eft-à-dire ,  la  quatrième  année  de 
1  âge  du  bœuf,  il  lui  poufle  deux 
petites  cornes  pointues  ,  nettes  , 
unies ,  &  terminées  vers  la  tête  par 
une  efpèce  de  bourrelet  :  Tannée 
faivante ,  ce  bourrelet  s'éloigne  de 
la  tête  ,  poufle  par  un  cylindre  de 
corne  qui  fe  forme ,  &  qui  fe  ter- 
mine auflî  par  un  autre  bourrelet, 
&  ainfi  de  fuite  ;  car  tant  que  l'ani- 
mal vit ,  les  cornes  croiflent  :  ces 
bourrelets  deviennent  des  nœuds 
annulaires ,  qu'il  eft  aifé  de  diftin- 

Î;uer  dans  la  corne ,  &  par  lefquels 
âge  fe  peut  aifément  compter  ,  en 
(prenant  pour  trois  ans  la  pointe  de 
a  corne  jnfqu'au  premier  nœud ,  & 
pour  un  an  de  plus  chacun  des  in- 
tervalles entre  les  autres  nœuds. 

On  prétend  que  les  bœufs  qui 
mangent  lentement,  réfiftent  plus 
longtemps  an  travail  que  ceux  oui 
mangent  vite  j  que  les  bœufs  des 
Pays  élevés  &  fecs  font  plus  vifs , 
plus  vigoureux  &  plus  fains  que 
ceux  des  Pays  bas  &  humides;  que 
tous  deviennent  plus  forts  lorfqu'on 
les  nourrit  de  foin  fec ,  que  quand 
on  ne  leur  donne  que  cle  Therbe 
molle  j  qu'ils  s'accoutument  plus 
difficilement  que  les  chevaux  au 
changement  de  climat  j  &  que  par 
cette  raifon ,  l'on  ne  doit  jamais 
acheter  que  dans  ion  voifinage  des 
bœufs  pour  le  travail. 

En  hiver ,  comme  les  bœufs  ne 
font  rien  ^  il  fuffira  de  les  nourrir 
de  paille  &  d'un  peu  de  foin  :  mais 
dans  le  temps  des  ouvrages  ,  on 
leur  doimera  beaucoup  plus  de  foin 
que  de  paille ,  &  même  un  peu  de 
fon  ou  d'avoine  avant  de  les  faire 
travailler.  L'été  ,  fi  le  foin  manque , 
en  leur  donnera  de  Therbe  fraîche- 
ment coupée,  ou  bien  de  jeunes 
pouffes^  èc  des  feuilles  de  frêne,. 


BOE  117 

d  orme  ,  de  chêne ,  &c.  mais  en 
petite  quantité,  l'excès  de  cette 
nourriture ,  qu'ils  aiment  beaucoup, 
leur  caufant  quelquefois  un  pifle- 
ment  de  fang.  La  luzerne  ,  le  fain- 
foin ,  la  vefce  ,  foit  en  vert  ou  en 
fec ,  les  lupins ,  les  navets ,  l'orge 
bouilli ,  &c.  font  aufli  de  très-bons 
alimens  pour  les  bœufs.  Il  n'eft  pas 
néceflaire  de  régler  la  quantité  de 
leur  nourriture ,  ils  n'en  prennent 
jamais  plus  qu'il  ne  leur  en  faut  y 
&  l'on  fera  bien  de  leuf  en  donner 
toujours  aflèz  pour  qu'ils  en  laiflent: 
on  ne  les  mettra  au  pâturage  que 
vers  le  15  de  Mai j  les  premières 
herbes  font  trop  crues  :  &  quoiqu'ils 
^s  mangent  avec  avidité,  elles  ne 
*fcflent  pas  de  les  incommoder.  On 
les  fera  pâturer  pendant  tout  Tété  j 
&  vers  le  1 5  Odobre ,  on  les  re- 
mettra au  fourrage ,  en  obfervant 
de  ne  les  pas  faire  pafler  brufque- 
ment  du  vert  au  fec ,  &  du  fec  au 
vert  :  mais  de  les  amener  par  de- 
grés à  ce  changement  de  nourri- 
ture. 

La  grande  chaleur  incommode 
ces  animaux,  peut  être  plus  encore 
que  le  grand  froid  :  il  faut,  pen- 
dant l'été,  les  mener  au  travail  dè^ 
la  pointe  du  jour  ;  les  ramener  à 
l'érable,  ou  les  laiffer  dans  les  bois 
,  pâturer  à  l'ombre  pendant  la  grande 
chaleur ,  &  ne  les  remenre  A  lou- 
vrage  qu'à  trois  ou  quatre  heures 
du  foii:.  Au  printemps,  en  hiver  &c 
Se  en  automne,  on  pourra  les  faire 
travailler  fans  interruption  depuis; 
huit  ou  neuf-  heures  du  matin  ^  juf- 

3u'à  cinq  ou  (îx  heures  du  foir.  Ils  ne 
emarident  pas  autant  de  foin  que 
les  chevaux  ;  cependant ,  fi  Ton; 
veut  les  entretenir  fains  &  vigou- 
reux ,  on  ne  peut  guères  fe  diipen- 
fer  de  les  étriller  tous  les  jours ,  de 
les  laver  ^  de  leur  graifler  la  como; 


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ii8 


BOE 


des  pfieds ,  &c.  Il  faut  audî  les  faire 
boire  au  moins  deux  fois  par  jour  ^ 
ils  aiment  leau nette  &  fraîche  ,  au 
lieu  que  le  cheval  Taime  trouble  & 
tiède. 

La  chair  de  bgeuf  çft  très-nour- 
rilTante  ,  &  produit  un  aliment  qui 
ne  fe  diffipe  pas  facilement.  Elle 
donne  ,  dans  Tanalyfe  chimique ,. 
beaucoup  d'huile  &  de  (el  volatil. 
On  l'appreçe  dedivfrfes  manières, 
&  on  la  mange  r6tie  ,  bouillie  ,  en 
ragoût ,  falée  &  fumée. 

On  dit  proverbialement,  b<zuf 
faignant  y  moutoru  bêlant  ;  pour 
dire  ,  quil  ne  faut-  pas  que  le 
bœuf  Se  le  mouton  rôtis  foit  trop 
cuits. 

On  appelle  bœuf  à  la  mode  ^  fgÊtf 
à  la  royale  ^  du  bccuf  aflaifonné  , 
pique  de  gros  lardons,  &  cuit  dans 
fon  jus. 

Les  différentes  parties  de  cet  ani- 
mal ont  auflî  quelques  propriétés 
médicinales.  Sagraiflfe  eft  réfolutive 
&  s'emploie  en  lavemens  contre  le 
fenefme  &  les  âcretés  des  inteftins. 
5a  moelle  fortifie  les  nerfs.  Son  fiel 
eft  propre  pour  enlever  les  taches 
du  vifage.  Sa  corne  &  fes  ongles 
pul  vcrifcs ,  &  donnés  au  poids  d'une 
drachme,  font  bons  contre  l'épi- 
lepfie;  &  l'odeur  qu'ils  répandent 
quand  on  les  brûle ,  diflîpe  les  va- 
peurs des  femmes  hiftériques.  Sa 
fiente ,  appliquée  en  cataplalme ,  eft 
émolliente  &  réfolutive. 
Bœuf  sauvage,  fe  dit  d'une  forte 
de  taureau  fort  grand ,  dont  les 
cornes  font  courtes,  groflTes  &  noi- . 
tes.  11  a  la  tête  grofle  &  large,  & 
fa  pe^u  eft  couverte  d'un  gros  poil 
dur  &  rude.  Cet  animal,  qui  eft 
féroce  &  dangereux ,  fe  trouve  en 
Hongrie ,  en  Podolie ,  &c.  dans  les 
bois  &  fur  les  montagnes.  Sa  chair 
eft  très-boi^ie  à  manger  ^  6c  l'on 


BOF 

fait  ufage  de  fes  cornes  contre  l'épi-' 
lepfie. 

On  diftingue  plufieurs  autres  ef- 
pèces  de  bœufs  fauvages  ,  donc 
parlent  Pline  ,  Strabon  ,  Elien., 
Suidas,  Ray,  Thevet  ,  Gefner , 
Ruyfch  ,  Klein  ,  Belon ,  Aldro* 
vande  ,  &c. 

B^uF  MARIN  j  poiflTon  mieux  contm 
fous  le  nom  de  f^eau  marin.  Voyez 
ce  mot.  • 

B<|EUF  DE  DiBu  *,  oifeau  mieux  connu 
fous  le  nom  de  Roitelet.  Y  oyez  ce 
mot. 

BdEUF  ,  fe  dit  figurément  &  par  in- 
jure ,  d'un  homme  ftupide  &  ncbété. 
•  C croit  un  vrai  bœuf. 

On  dit  figurément  &:  proverbia- 
lement ,  d  une  chofe  que  Ton  voit 
fréquemment  ,  ou  dont  on  fait 
un  ufage  habituel ,  que  cejl  la  pièce 
de  bœuf 

(Eit  DB  BŒUF,  fe  die  ,  en  termes 
d'Architedure,  d'une  lucarne  ronde 
on  ovale  dans  la  couverture  A*un 
bâtiment.     . 

Ce  monofyllabe  eft  moven  an 
fingulier,  &  long  au  pluriel. 

Le/ final  fe  mt  fentit  au  fingu- 
lier, mais  il  eft  oifif  au  pluriel  ^ 
c'eft  pourquoi  ,  en  fupprimant  l'a 
&  le/du  pluriel,  il  faudroit  écrire 
beuf  y  beus, 

BOFFINGUE  5  nom  propre.  Petite 
ville  Impériale  d'Allemagne  ,  en 
Souabe  ,  fur  le  ruiifeau  d'Eger  ,  à 
trois  milles  d'Avlen. 

BOFFOIS  y  vieux  mot  qui  figoifîoit 
autrefois  bruit ,  rumeur. 

BOFFUMER,  (fe)  vieux  verbe  qui 
fignifioit  autrefois  fe  mettre  en 
courroux. 

BOG  ;  nom  propre.  Rivière  de  Po- 
logne, qui  a  fa  fource  dans  la  Po- 

.  dolie  ,  &  fon  embouchure  dans  le 
Borifthène  >  au  delTus  d'Oczakow. 

eOGARMlTESouBoGOMiLEs  j  (les) 


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Hérétiques  qui  parurent  à  Conf- 
tancinople ,  au  douzième  fiècle.  Us 
précendoient  que  Dieu  ovoic  une 
forme  humaine  ,&i  que  l'Archange 
Sti  Michel  s  ctoic  incarné  ^  ils  re- 
jettoient  Ja  rélurreâion ,  les  livres 
de  Moïfe  Se  TEucharittie;  ils  di- 
foient  que  la  meflTe  ctoit  un  facrifice 
de  démon,  &  ils  nioient  le  myftère 
de  la  Trinité.  Le  nommé  Bajile  , 
chef  de  ces  Hérétiques ,  fut  pris  par 
ordre  de  l'Empereur  Alexis  Corn- 
nène,  qui  lui  fit  expier  (es  erreurs 
dans  les  flammes. 

BOGDOISi  (les)  Nation  coiïfidé- 
rable  d'Afie,  dans  la  Tarcarie ,  gou- 
vernée par  plufieurs  Princes  ou 
Kans.  C'eft  du  fein  de  cette  na- 
tion que  font  fortis  les  Tartares  qui 
ont  conquis  l'Emmre  de  la  Chine , 
&  la  maifon  de  Taitlinga  dont  le 
chef  eft  aujourd'hui  fur  le  trône  de 
C€t  Empire. 

Les  Tartares  fiogdois  font  un 
commerce  conûdérable  à  la  Chine 
en  fourrures  de  martres  zibelines  & 
de  renards  noirs. 

WDGESUND^.  nom  proipre.  Petite 
ville  de  Suède  ,  dans  la  Weftrogo- 
thie ,  à  guatre  lieues  de  Falkoping. 
Elle  eft  rameufe  par  la  bataille  qui 
s'y  livra  en  1 5  io ,  entre  les  Danois 
&  les  Suédois  Stenon-Sture,Régent 
du  Rovaumede  Suède,  y  fut  blciré 
mortellement. 

BOGOTA  i  nom  propre.  Province 
d'Amérique ,  dans  la  nouvelle  Gre- 
nade ,  fur  les  frontières  du  Popayan. 

BOGRAS  ;  nom  propre.  Ville  de  la 
Turquie  d'Afie  ,  près  d'Alexan- 
drette. 

BOGUE  ;  fubftantif  mafcuKir.  Poif- 
fon  de  mer  qui  vit  près  du  rivage  , 
&  qui  acquiert  environ  un  pied  de 
longueur.  Il  a  le  corps  rond  ,  la 
tête  courte  &  petite  ,  de  grands 
jeux.  lelativement  àJa.  taille.  Se 


B  O  H  1  F9 

quelques  traits  dorés  Se  argentés 
qui  vont  de  la  tcte  à  la  queue.  Sa 
chair  eft  aflez  bonne. 

BOGUSLAW  j  nom  propre.  Petite 
ville  d'Ukraine  ,  au  Palatinat  de 
Kiovie  ,  fur  la  rivière  de  Rofs. 

BOHABEL  ;  Guillaume  de  Tyr  place 
une  ville  de  ce  nom  dans  la  Syrie. 

BOHADE  i  fubftantif  féminin  ,  Se 
terme  dç  coutume.  Corvée  de  deux 
bœufs  que  le  vaflal  doit  à  fon  Sei- 
gneur en  quelques  endroits. 

BOHAIN  ;  nom  propre..  Bourg  de 
France  ,  en  Picardie  ,  i  deux  lieues 
Se  demie ,  nord-oueft  ,  de  Guife. 

BOHÊME  j  nom  propre.  Royaume 
d'Europe  ,  qui  a  la  Mifmie  Se  la 
Luface  au  nord ,  la  Siléfie  &  la  Mo^ 
ravie  à  l'orient,  l'Autriche  au  midi, 
&  la  Bavière  à  l'occident. 

La  Bohêmt  eft  très-fertile  en  bléj 
on^y  recueille  du  fafran  &  de  l'ex- 

!  cellent  houblon.  Les  pâturages  y 
abondent ,  Se  l'on  y  nourrit  quan- 
tité de  bétail  Se  un  grand  nombre 
d'oies  dont  les  plumes  fe  vendent 

:   aux  Etrangers.  H  Y  a  des  mines  d'ar- 

.  gent ,  d'étain  &  de  plomb ,  &  il  s'y 
trouve  en  diÔërens  endroits  des 
diamans  &  autres  pierres  précieu- 
fes  ,  comme  des  améthiftes  ,  des 
faphirs  ,  des  émeraudes  ,  &c. 

Ce  Royaume,  dont  Prague  eft  la 
capitale  ,  fut  habité  fix  cens  ans 
avant  l'Ere  chrétienne  ,  par  les 
Boïens  qui  étoient  fortis  Ats  Gau- 
les ,  &  qui  avoient  été  conduite 
en  Germanie  par  un  neveu  d'Am- 

i  bîgat.  Roi  de  Bourges.  Ces  peuples 
furent  dans  la  fuite  chalfés  de  la 
Bohème  par  les  Marcomans  ,  Se 
fis  vinrent  s'établir  en  Bavière ,  fé- 
lon plufieurs  Auteurs.  Dans  le  VI*. 
fiècle,  des  Sclaves  ou  Efclavons  for- 
tis de  Pologne ,  s'établirent  dans  ce 
pays ,  &  eurent  une  fuite  de  Ducs. 
Ce  ne  fut  qu'en  1 199  ,qae  ces  Prin- 


Digitfeed  by  VjOOQ IC 


iro  BOH 

ces  commencèrent  à  porter  le  nom 
de  Rois ,  &  ils  étoient  vaflaux  de 
TEmpire  d*AUemagne. 

L'Empereur  Ferdinand  I.  s'ctant 
fait  élire  Roi  de  Bohème  en  1 5 17  , 
après  avoir  époufé  Anne,  fœur  uni- 
que de  Louis  II  ,  Roi  de  Bohème  , 
rendit  ce  Royaume  éledif ,  d'hé- 
réditaire qu'il  étoit  auparavant ,  & 
le  fit  pafler  dans  la  maifon  d'Au- 
triche. Par  le  traire  de  Weftphalie, 
la  Couronne  eft  devenue  héréditaire 
dans  cette  maifon  5  il  refte  cepen- 
dant encore  une  apparence  d'élec- 
tion. 

Le  Roi  de  Bohème  fut  créé  Elec- 
teur par  l'Empereur  Othon  en  1108. 
Il  e(t  le  premier  des  Elefteurs  fé- 
culiers  j  mais  fon  fufFrage  n'a  lieu 
que  quand  il  s'agit  d*élire  un  Em- 
pereur ou  un  Roi  des  Romains.  Il 
n'affifte  point  aux  diètes  ,  &  n'eft 
chargé  df'aucune  contribution  pour 
les  befoins  de  l'Empire. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  longue ,  &  la  troifième  très- 
brève. 

Il  faudroit  fupprimer  le  h  qui  eft 
oifîf ,  &  écrire  ,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  Bocme.  Voyez  Or- 
thographe. 
BOHÊME  ,  BOHÉMIEN,  ENNEj 
adjedif  &  fubftantif.  Qui  eft  du 
Royaume  de  Bohème. 

Ce  mot  fe  dit  auflî  de  certains 
gueux  errans  &  vagabonds  ,  qui 
courent  les  Provinces, en  difant  la 
bonne  aventure ,  &  en  volant  avec 
adreffe. 

La  Déclaration  du  Roi ,  donnée 
à  Verfailles  le  1 1  Juillet  i(>8i ,  or- 
donne d'arrêter  tous  les  Bohémiens, 
leurs  femmes  &  enfans  j  de  faire 
conduire  les  honin»es  aux  galèi^es 

f>our  y  fervir  à  perpétuité  en  qua- 
ité  de  forçats  ,  &  d'enfermer  les 
femmes  dans  les  hôpitaux. 


BOH 

On  dit  proverbialement  de  quel- 
qu'un ,  qu'il  vit  comme  un  bohème  ; 
pour  dire  ,  qu'il,  vit  comme  quel- 
qu'un qui  eft  lans  domicile. 

On  dit  aufti  proverbialement , 
figurément  &  familièrement  d'iine 
maifon  fans  ordre  &  fans  règle ,  que 
cejl  une  maifon  de  Bohème. 

BOHERIES  i  nom  propre.  Abbava 
4'hommes ,  fituée  en  Picardie ,  fur 
rOife  ,  environ  à  une  lieue ,  nord- 
oueft ,  de  Guife.  Elle  eft  en  com- 
mende ,  &  vaut  plus  de  vingt  mille 
livres  de  rente  au  titulaire. 

BOHITIS  i  (  les  )  on  appeloit  ainû 
des  Prêtres  de  l'île  Efpagnole  ,  en 
Amérique  ,  où  ils  prédifoient  l'ave: 
nir ,  &exerçoient  la  médecine  avant 

2ue  les  Efpagnols  y  arrivaflent.  On 
evine  bien  ce  que  pouvoient  être 
de  pareils  prophètes ,  &  de  pareils 
médecins. 

BOHMISCH-BROD  }  nom  propre, 
petite  ville  de  Bohême ,  à  fîx  lieues 
de  Prague. 

BOHOL  y  nom  propre.  Petite  île 
d'Afie  ,  l'une  des  Philippines. 

BOHORDÉIS^  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  joute ,  courie  de  lan^ 
ces. 

BOHRUS  ;  nom  propre.  Rivière  con- 
fîdérable  d'Afie ,  qui  abonde  en^x- 
cellent  poiflbn  ^  &  furtout  en  trui- 
tes. Elle  a  fa  fource  dans  le«  mon- 
tagnes du  Kurdiftan  ,  &  fon  em- 
bouchure dans  le  Tigre. 

BOHUSLAW;  nom  propre.  VUle  de 
Pologne ,  dans  le  Palatinat  de  Kio- 
vie. 

BOIANO  i  nom  propre.  Ville  épif- 
copale  d'Italie  ,  au  Royaume 
de  Naples  ,  aux  pieds  de  l'Apen^ 
nin  ,  &  à  vingt-trois  milles  de  Ca- 
poue. 

BOIARD;  fubftantif  mafculin.  Titre 
de  dignité  afFedé  aux  principaux 
Seigneurs ,  &  Sénateurs  de  l'Empire 

d« 


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BOI 

ï3e  Ruffie  »  &  aux  parens  des  Vaî- 
vodes  de  Tranfilvanie. 

BoiARD,  fe  dit  auflî,  par  ceux  qui  pè- 
chent la  morue  ,  d'une  civière  à 
bras  avec  laquelle  oti  transporte  ce 
poiffbn  d'un  endroit  dans  un  autre. 

BOIASSE  ;  vieux  mot  qui  fe  difoit 
autre^sis  d'une  femme  du  bas  peu- 
ple. 

BÔIBI  j  fubftanriF  mtfculin.  Serpent 
du  firéûl  de  couleur  verte ,  &  long , 
"de  trois  pieds.  11  a  la  gueule  large 
&  la  langue  noire.  Sa  morfure  eft 
très-dangereufe ,  &  fa  chair  a  les 
propriétés  de  celle  de  la  vipère. 

fiOICHE  j  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  entrée  de  cellier  ou  cave. 

BOICHÉEj  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
autrefois  d*une  efpèçe  de  Nafle. 

BOICHIER  ;  vieux  mot.  11  s'eft  dit  au^ 
trefoisde  celui  qui  faifoitdesNafles. 

BOICINÏNGA;  fubftantif  mafculin. 
Serpent  du  Bréfil,  d'environ  cinq 
pieds  de  longueur.  Marcgrave  don- 
ne la  I>efcription  d'un  de  ces  rep- 
tiles ,  qui  étoit  épais  au  milieu  du 
corps ,  &  effilé  aux  extrémités.  Son 
ventre  étoit  plat,  fa  tête  ferrée ,  Ion- 

{;ue ,  &  large  de  fix  doigts  ;  il  avoit 
es  yeux  petits^  la  queue  ronde  & 
fourchue  :  quatre  de  fes  dents 
étoient  plus  longues  que  les  au- 
tres,  faites  en  forme  de  faulx ,  blan- 
ches ,  &  pointues  comme  des  épi- 
nes. Il  étoit  couvert  d'écaillés ,  qui 
formoicnt  une  efpèce  de  chaîne  à 
mailles ,  de  couleur  noire.  Entre  ces 
mailles  paroiflbient  des  taches  bru- 
nes. Les  côtés  étoient  jaunes ,  &  les 
écailles  du  ventre  d'un  jaune  pale. 

Ce  ferpent  eft  très-dangereux  : 
le'  remède ,  dont  les  habitans  fe  fer- 
vent contre  la  morfure  de  cet  ani- 
mal, eft  de  lui  écrufer  la  tête»  & 
d'eç  faire  un  emplâtre ,  qu*ils  ap- 
pliquent fur  la  plaie,  avec  de  la  la- 
live  d'un  homme  à  jeun» 

Tom€  /r. 


nov 


tri 


•  On  peut  confulter  Linnasus ,  Rai^ 
Hernandez  j  Nieremberg  ,  Seba  , 
GreWj  Charas,  Rhedi ,  Piîon  &  plu- 
fieursautresNaturalifteSjfut  ce  qu'ils 
ont    dit  des  ferpens  de  ce  genre^ 

BOlDIE  ;  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois ,  fraude. 

fiOlE^  futftantîf  féminin.  Efpèce  de 
revêche  fabriquée  par  lesSayetteurj 
d'Amiens. 

BOIENS:  (les)  anciens  Peuples  de 
la  Gaule  Celtique ,  qui  habitoient 
entre  la  Loire  &  T Allier ,  vers  le 
confluent  de  ces  deux  rivières. 

Il  y  a  en  d*autres  peuples  de  ce 
nom  en  Germanie,  en  Italie  »  & 
même  en  Afie.  Les  Boïens  de  Ger* 
manie  avoient  leur  réfidence  dans- 
la  forêt  Hercynienne, où  eft  -aAuel- 
lement  la  Bohème  :  ceux  d'Italie 
s'^roient  rendus  maîtres  de  VOm- 
brie  &  de  TÊtrurie  j  &  ceux  d' Afie 
s'étoient  avancés  fous  la  conduite 
de  Brennus  jufqa'à  Byzance ,  &  s'é- 
toient fixés  dans  TEolie  &  ITorrie, 
après  avoir  répandu  la  terreur  dans 
l'Afie ,  &  avoir  impofé  des  tribut* 
aux    peuples  qui  Mbicoient  cette 

Îartie  du  monde  en-deçi  du  mont 
VuTus.  Il  eft  certain  que  tous  ces 
Boïens  étoient  originaires  des  Gtvt* 
les. 

BOlER  j  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois, cloaque. 

BOIGUACU  ;  fubftantif  mafculin; 
Serpent  du  Bréfil ,  dont  jparle  Marc- 
îgrave,  qui  dit  en  avoir  vu  un  de 
huit  pieds  de  longueur,  &  un  au- 
tre ^e  fept  pieds  &  demi.  Lémttre 
Auteur  ajoute  qu'il  a  ouiïi  vu  un 
boiguacu  dévorer  une  chèvre ,  fant 
en  rien  laiflfer.  Pifon  rapporte  qu'il 
y  a  des  ferpens  de  ce  genre  qui  ont 
jufqu'à  vinct  pieds  de  longueur  j 
que  quand  ils  lont affamés,  ils  fer- 
rent dos  builTons  &  grirrîpent  fur 
les  arbres^  doù  ils  s  élancent  iur 


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112  BOl 

les  bêtes  fauvases  &c  fur  les  hom- 
mes ,  s'entortiUent  autour  de  leurs 
corps  j  les  étouffent  &  les  dévorent. 
11  eft  parlé  dans  les  éphémérides 
d'Allemagne  d'un  boiguacu  ,  qui 
avala  en  entier  un  bœuf  fauvage. 

BOILEAU  DESPREAUXj  (Nicolas) 
nom  propre  d'un  Auteur  célèbre , 
^  né  i  Crone  auprès  de  Paris ,  en 
*  i6}6.  Ileflaya  du  Barreau  &  de  la 
Sorbonne  j  &  dégoûté ,  dit  M.  de 
Voltaire ,  de  ces  deux  chicanes ,  il 
ne  fe  livra  qu'à  fon  talent,  8c  de- 
vînt l'honneur  de  la  France,  Nous 
avons  de  lui  d'excellentes  Satyres , 
de  bonnes  Epîtres ,  un  Art  poétique 
admirable  &  le  Lutrin ,  qui  eft  Un 
agréable  &  élégant  badinage. 

Boibau  mourut  en  174 1,  cou- 
vert de  gloire,  après  avoir  été  pen- 
dant toute  fa  vie  le  fléau  des  Pra- 
dons,&  Tathlètedu  bon  goût.  Tout 
le  monde  fait  quelle  eltime  avoit 
pour  lui  Louis  XI V ,  &  avec  quelle 
diftindion  ce  Prince  l'accueilloit 
quand  il  alloit  à  la  Cour, 

BOILLE}  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois, buiflbn. 

BOILLON  }  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois ,  cifelure. 

BOINITZ;  nom  propre.  Ville  de  la 
haute  Hongrie, au  Comté  de  ZoU, 
dans  le  voifinage  de  Pribnitz.  Elle 
eft  remarquable  par  fes  bains  6c  par 
le  fafran  qu'on  recueille  en  abon- 
dance fur  fon  territoire. 

BOIOARIENSj  (  les  )  anciens  peuples 
de  Germanie  ^  dont  les  defcendans 
font  aujourd'hui  connus  fous  le 
nom  de  Bavarois. 

BOJOBI  ;  fubftantif mafculin.  Serpent 
de  l'île  de  Ceylan  ,à  grolTes  babmes. 
Ses  yeux  font  rouges  &  étincelans , 
&  fon  rejgard  eft  affreux ,  mais  fa 
robe  dl  fuperbe:  elle  eft  luifante,  de 
couleur  orangée^  parfemée  de  taches 
paillées^  &  ornée  de  zones  d'un  rou- 1 


BOI 

ge brun, qui  ferpentent  fur  le  dos.' 
Il  y  a  plufieurs  efpèces  de  ce 
genre. 
BOIQUATRARA;  fubftantif  mafcu- 
lin. Seba  décrit  fous  ce  nom  deux 
ferpens  des  Indes  qui  lui  ont  été 
envoyés ,  l'un  de  l'île  Maurice ,  Se 
l'autre  d'Amboine  :  tous  deux  font 
fuperbement  vêtus.  Celui  d'Amboi- 
ne, qui  eft  le  plus  beau,  eft  mar- 
qué de  bleu,  de  vert  de  mer  &  de 
vert  obfcur.  Son  ventre  eft  Céladon 
nuancé  de  quatre  bandelettes  jau- 
nes qui  régnent  depuis^  têtejuf- 
qu'au  bout  de  la  queue. 

Ce  ferpent  chante ,  dit-on ,  agréa- 
blement ,  &  attire  par  la  mélodie  de 
fa  voix  divers  oifeaux  fur  lefquels  il 
s*élance.  Se  dont  il  fe  nourrit. 
BOIRADEj  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  une  corvée  qu'un  vaffal 
devoir  faire  avec  fes  bœufs. 
BOIRAT;  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  bouvier. 
BOIRE  ^  fubftantif  mafculin.  Ce  qui 
fert  de  boiflbn.   //  lui  donne  un  écu 
par  jour  pour  fon  boire  &Jbn  manger. 
BOIRE  j  verbe  aûif  irrégulier  de  la 
quatrième  conjugaifon.  Bibere*  Ac- 
tion d'avaler  de  l'eau,  du  vin  ou 
quelqu'autre  liqueur.    Ils  buvoient 
le  Champagne  à  longs  traits.  Verfeiç^ 
à  boire  à  Madame.   J*aime  à  boire 
frais ,  à  la  glace.  Il  boit  de  l'eau. 

On  dit  quelquefois  à  boire;  pour 
dire ,  donnez  à  ooire. 

On  dit ,  boire  fecj  bien  boire , 
boire  d'autant  ;  pour  dire ,  boire 
copieufement. 

On  dit  de  quelqu'un ,  quV/ Ap/r 
àfafoif;  pour  dire,au'il  ne  boit 
que  quand  la  foif  l'y  oblige. 

Boire  à  quelque  perfonne ,  boire 
la  fanté  ou  à  la  fanté  de  quelque 
perfonne;  boire  les  inclinations  au  anix 
inclinations  de  quelque  perfonne  ;  ex- 
preiIÎ9n$  qui  font  en  ufage  dan^  les 


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BOI 

^     tabler  en  bavant  les  uns  aux  au- 
tres. 
Boire  ensemble,  fîgnifie,  faire  un 
repas  enfemble.    Uy  a  longtemps 
que  nous  n  avons  pas  bu  enfcmbU. 

On  dit  de  deux  perfonnes  que 
Ton  a  reconciliées ,  &  qu'enfuite  on 
'  a  fait  manger  enfemble ,  qu  0/2  les 
a  fait  boire  enfemble. 

On  dit ,  furtout  dans  l«s  chan- 

fons  â  boire ,  boire  une  rafade  ^  boire 

•  un  rouge  bord;  pour  dire ,  boire  un 

verre  pl^n  de  vin,  boire  le  verre 

tout  plflft. 

Boire  x  la  ronde  ,  fignifie  boire  à 
la  fanté  de  tous  les  conviés  l'un 
après  l'autre.  On  pajfa  lafoirée  à 
k^ire  à  la  ronde. 

Boire  un  doigt  de  v in, Hgnifie  boire 
un  petit  coup.  //  ne  voulue  boire 
quun  doigt  de  vin. 

Boire  le  vin  de  l'étrier  ,  fignifie 
boire  un  verre  de  vin  quand  on  eft 
fur  le  point  de  partir  d'une  auberge. 

BoiRB  AU  galet,  exprime  l'adion 
de  verfer  dans  fa  bouche ,  ^yant  la 
tête  renverfce. 

Le  Roi  boit  j  cette  expreffion  eft  ré- 
pétée en  forme  de  cri  de  réjouifiance 
1>armi  ceux  qui  célèbrent  enfemble 
e  repas  du  jour  des  Rois.  Les  con- 
vives crient  le  roi  boit^  chaque  fois 
^  que  boit  celui  que  le  fort  a  fait 
roi  de  la  table»  Si  c'eft  une  Dame 
que  le  fort  ait  fait  reine  de  la  ta- 
ble, on  crie   la  reine  boic. 

On  dit  d'un  vin ,  qii  il  eji  prompt 
à  boire  ;  pour  dire  ,  qu'il  n'eft  pas 
de  garde,  &  qu'il  doit  être  bu  dans 
la  primeur. 

On  appelle  chanfons  à  boire ,  des 
chanfons  qu'on  chante  ordinaire- 
ment à  table.  Se  qui  font  faites  pour 
cél^rer  le  vin  &  la  bonne  chère. 

On  dit  proverbialement  de  ceux 
qui  boivent  enfemble  apiès  avoir 
tait  un  marché ,  qu'i/x  boivent  le  v'ui 


Bor  113 

du  marché.  Ou  irons^nous  boire  le 
vin  du  marché  ? 

On  dit  proverbialement  &  fa- 
milièrement, boire  à  tirelarigot^  ou 
en  tirelarigot,  ou  comme  un  trouj 
ftkGU  comme  un  templier j  comme  un 
wchantre  y  comme  un  fonneur;  pour 
dire  ,  boire  avec  excès.  Les  Dames 
burent  comme  des  templiers. 

On  dit  proverbialement  &  fami- 
lièrement ,  à  petit  manger  bien  boire  ; 
pour  dire ,  qu'on  boit  copieufement, 
quoiqu'on  mange  peu. 

On  dit  qu'0/2  a  dorme  pour  boire 
à  des  ouvriers  ;pour  dire,  qu'on  leur 
a  donné  quelque  chofepar-defliis  ce 
qui  leur  étoit  dû. 

On  dit  auflî,  donner  pour  boire  ; 
pour  dire ,  faire  un  petit  préfont  en 
argent  à  quelqu'un  du  peuple ,  foit 
par  pure  libéralité ,  foit  pour  récom- 
penle  de  quelque  petit  lervice  qu'il 
a  pu  rendre. 

'  On  dit  proverbialement  en  par- 
lant de  vin,  qui  bon  Cacheté  y  bon 
le  boit. 

La  même  chofe  fe  dit  prover- 
bialement &  figurément ,  pour  dire , 
qu'on  ue  doit  pas  épargner  l'argent 
pour  avoir  de  la  bonne  marchan- 
dife. 
Boire  ,  fignifie,  par  extenfion  ^  s'enni- 
vrer.  C'efl  dommage  que  ce  jeune- 
homme  boive. 

On  dit  proverbialement  dans  ce 
fens,  qu'o/z  ne  fauroit  fi  peu  boire 
quo(i  ne  sUn  fente;  pour  dire  ,  que 
pour  peu  qu'on  boive  trop ,  on  ne 
manque  guères  de  faire  quelque 
fottife. 

On  dit  auflî ,  dans  le  fens  par  ex- 
tenfion ,  mais  non  figurément ,  com- 
me enfcignele  Didionnaire de  Tré- 
voux, que  la  terre  boit  l*eau  ;  pour 
dire,  qu'elle  s'abreuve  d'eau j  que 
le  papier  boit ,  qu  une  éponge  boit ^  ^c. 
pour  dire, que  l'encre  perce  au  trav- 


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tt4  BOl 

vêts  ia  papier ,  qu'une  éponge  sV 
breave  de  quelque  liqueur^  &c. 
^AiRB  BOiki  du  tajctas^  du  lingt ,  une 
étoffe^  dmpajfcmtnty  (ignifia ,  en  ter- 
mes de  couture ,  tenir  le  taffetas,  le 
linge ,  &€.  lâches  en   les  coufant.  <•  jft 

FAlRfi  BOIXE    LES   PEAUX  ^  fç  dit ,   eiff 

termes  de  Chamoifeuis  &  de  Mé- 
^illiers,  de  Paâion  de  jetter  à  la  ri-^ 
vière  les  peaux  de  chèvres,  de  mou- 
tons ,  &c.  pour  les  y  faire  tremper. 
f  AIRE  IVOIRE  un  cheval  auÇcau  ,  iigni- 
fie  ,  en  termes  de  manège  »  lui  ap- 
porter de  l'eau  pour  le  faire  boire 
dans  l'écurie ,  fans  le  déranger  de  fa 
place. 

On  dit  auffi ,  en  termes  de  ma- 
nège &  figurément ,  qu'w/i  cheval  boit 
dans  fort  blanCy  quand  le  poil  de  fon 
corps  n'étant  pas  de  couleur  blan- 
che ,  il  fe  trouve  avoir  le  nez  tout 
blanc.  Et  qu'i/  boit  la  bride  ;  pour 
dire,  que  le  mors  force  les  coins  de 
la  bouche  du  cheval ,  &  les  fait  ri- 
der ,  parce  que  les  moncans  de  la  bri- 
de ne  font  pas  a  (fez  alongés.  { 
Boire  un  affront,  fignihe,  dans  le 
fens  figuré ,  fupporter  une  offenfe , 
fans  en  marquer  de  reflèntiment.  // 
fut  obligé  de  boire  cet  affront. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément ,  puifque  le  vin  cfitiré  il  faut 
h  boire;  pour  dire,  que  quand  on 
s'eft  avancé  dans  quelque  afiàire 
jttfqu'â  un  certain  point  ,  on  ne 
doit  plus  l'abandonner. 

On  dit  auffi  proverbialement  & 
figurénient ,  qu  il  faut  boire  le  ca- 
lice ;  pour  dire ,  qu'il  faut  fe  ré- 
fûudre  à  fouffrir  les  peines  aux- 
quelles on  ne  peut  fe  fouftraire. 

On  dit  encore  proverbialement 
&  fîgurcmem^  qui  fait  la  faute  la 
boit  ;  pour  dire ,  que  celui  qui  efl 
coupable  doit  être  puni. 

Conjugaison  &  quantité  pro- 
fodique  du  veibe  iïicgixlxQr  boire^ 


BOÎ 

ta  première  fyllabe  de  Hiiflm^f 
efl  longue,  &  la  féconde  très-brève» 

Indicatif,  PreTent.  Singulier  J# 
bois ,  tu  bois ,  il  boit. 

Pluriel.  Nous  buvons  ^  vousbtt^ 
vez ,  ils  boivent. 

La  fyllabe  qui  compofe  les  deu^c 
premières  perfonnes  du  (inguliet 
eft  longue  ,  &  celle  delà  troifièmo 
perf(Kiae  eft  moyenne. 

Les  deux  premières  perfonne^xîtt 
pluriel  ont  la  première  fyllabe  brè- 
ve &  la  féconde  longue  :  U  trci- 
fîème  perfonne  a  la  première  fyl- 
labe longue  ,  &  U  féconde  ttès-% 
brève. 

Imparfait.  Singulier.  Je  bavois, 
tubuvoisj  ilbuvoit.  - 

Pluriel.  Nous  buvions ,  vous  q\h 
viez ,  ils  buvoient. 

Les  deux  premièresperfonnes  du 
fmgulier  &  les  trois  du  pluriel  ont 
la  première  fyllabe  brève  ,  5c  la  fé- 
conde longue  :  la  troiHème  petfou' 
ne  du  lingulier  a  la  pretnière  fyl^ 
labe  brève ,  &  la  féconde  moyenne. 

Ne  prenez  pas  pour  deux  fyllabes 
ions  &:  i^  qui  terminent  les  deux 
premières  perfonne  s  du  pluriel , 
ce  font  des  diphtongues  en  poëfie 
comme  en  proie. 

La  même  obfervation  aura  lieu 
pour  le  pluriel  du  préfent  &  de  l'im- 
parfait du  fub|onâ:if. 

U  faudroit  changer  en  a  Vo  delà 
dernière  fyllabe  du  fîngulier  &  de 
la  troifième  perfonne  du  pluriel , 
Se  écrire ,  d'après  la  prononciation, 
je  buvais ,  &c.  pour  les  raifons  que 
nous  donnons  en  parlant  des  voyel- 
les &  des  diphtongues* 

Prétérit  défini.  Singulier.  Je 
bus  ,  tu  bus  ,  il  but. 

Pluriel.  Nous  bûmes ,  vous  bûtes, 
ils  burent. 

La  quantité  profodique  du  fin- 
ffdm  de  ce  temps  eft  la  même  que 


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BOI 

^I^  <la  préfent;  4e  Tindicatifa  si 
cela  près  que  la  fyllabe^qai  compofe 
la  crpifième  perfpqne  4u  ^guher  y 
eft  brève. 

Les  crois  perfomies  du  pluriel 
oat  la  première  fxnal;>e  longue ,  6c 
U  féconde  très-bfève. 

La  formation  &  la  quantité  pro- 
fodiqqe  du  fuçur  (Impie  U  du  ccm- 
ditionnel  préfenr  fuivent  les  règles 
données  pour  les  cemp$  pareils  du 
VQïb^  fendre.  Voyez  au  mot  VeRbb, 
les  règles  indiquées. 

Impératif.  Préferu.  Singulier. 
bois ,  qu'il  boive. 

Plmel.  8uvpns  A  bttvçz ,  qu'ils 
boivent. 

La  troiiième  perfonne  du  fîngu- 
lier  a  la  première  fyllabe  longue  y 
9c  la  féconde  très-brève. 

La  quantité  profodique  des  au- 
tres perfonnes  des  deux  nombresjife 
trQuve  dans  la  quantité  donnée  pour 
le  préfem  de  Tindicatif, 

Subjonctif,  Préfenc.  Singulier. 
Que  je  boive ,  que  tu  boives ,  qu'il 
boive* 

Pluriel.  Que  nous  buvions  »  que 
vous  buviez ,  qulS  boivent. 

Le€  trois  perfonnes  du  (îngulier  » 
&  la  troiHème  perfonne  du  pluriel , 
ont  la  quatité  proibdique  de  U  troi- 
fième  perfonne  de  l'un  &  l'autre 
sombre  du  préfent  de  l'impératif. 

La  premièrt  &  la  féconde  per- 
ionne  du  pluriel  retTembleht  aux 
deux  premières  personnes  du  pluriel 
de  l'imparfait  de  ^indicatif•^ 

Imparfait.  Singulier.  Que  je 
buflè ,  que  tu  buflès ,  qu'il  but. 

Pluriel.  Que  nous  buflions  y  que 
vous  buffiez ,  qu'ils  bufTent. 

Les  deux  premières  perfonnes  du 
iingttUer ,  &  la  troifième  du  pluriel , 
ont  la  première  fyllabe  longue^  & 
la  feconSe  très-brève. 

Ls  monofyllabe  >  qui  compofe  la 


troifième  perfonne  4u  fînguUer ,  e^ 
long. 

Les  deux  premières  perfonnes 
du  pluriel  ont  la  première  fyU 
labe  brève ,  &  la  féconde  longue. 

Il  faudroit)  en  fupprimant  un^> 
écrire  bujîons  ,  bi{{ie'[.  Voytz  Oji* 

THOQR^APHE. 

X^e  préfent  ^VL  participe  actifs  ôc 
qui  eft  auflî  adjedif  verbal ,  fait 
buvant  au  mafculin ,  ^  buvante  au 
féminin. 

On  dit  proverbialement  de  quel- 
qu'un qiji  fe  porte  bien ,  qu'if  eft 
bien  buvant  &  bien  mangeant. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  longue  »  &  la  troiCèoie 
du  féminin  très-brève. 

Le  pluriel  fe  forme  en  changeant 
le  ^. final  du  (ingulier  en  un  Jj^ 
qui  fuit  la  règle  générale  des 
pluriels*  Foye'[  la  lettre  *î. 

Ce  mot  employé  comme  ?d- 
jeAif ,  ne  doit  pas  régulièrement; 
précéder  le  fubftantif  auquel  il  fe 
rapporte.  On  ne  dira  pas  une  bu-- 
vanteftmmeyTtïTÎis  une  femme  buvante, 

Lq g'erondif  hit  buvant. 

Le  participe  pajjif  y  qui  eft  auffi 
adjedif,  fait  bu  au  mafculin.  Se 
'bue  au  féminin. 

On  dit  proverbialement  &-figu- 
rément  de  quelqu'un  qui  n'a  plus 
honte  de  rien,qu'i/a  touu  honte  bue. 

Ce  monofylUbe  eft  bref  au  fin- 
gulier  mafculin  ,  mais  long  au  plu* 
riel  &c  au  féminin. 

Les  remps  compofés  ,  c'eft-à- 
dire,  tous  ceux  qui  fe  conjugent 
avec  les  verbes  auxiliaires  &  le  par- 
ticipe paffif ,  ont  la  même  quan- 
tité profodique  :  y  aurais  bu^  elle  eût 
été  bue  y  Sec.  Foyeiç^  Verbes  auxi- 
liaires   &    TEMPS   COMPOSÉS. 

Ce  mot  employé  comme  adjec- 
tif, ne  doit  pas  régulièremenr  pré- 
céder le  fubftantif  auquel  il  fe  r^p- 


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ïi6 


BOI 


porte.  On  ne  dira  pas  du  bu  vin , 
mais  du  vin  bu* 

Le  t  final  des  temps  ou  perfon- 
nes  de  ce  verbe  eft  muet ,  ou  fe  fait 
fentir,  comme  nous  l'expliquons 
en  parlant  de  cette  lettre. 

Le  s  final  prend  le  fon  du  \  de- 
vant une  voyelle  ,  mais  en  fuivant 
la  règle  générale  donnée  à  la  let- 
tre*?. 

Obfervez  que  les  lettres  nt^  qui 
terminent  les  troifièmes  perfonnes 
du  pluriel  de  certains  temps ,  n'ont 
aucun  fon  particulier  ^  &  ne  font 
que  la  marque  du  pluriel ,  quand  le 
t  doit  être  muet.  Dans  ce  cas  ,  vous 
pronocerez  ils  boivent ,  comme  s'il 
etoit  écrit ,  ils  boive.  Ceci  fe  trouve 
expliqué  au  mot  Verbh. 

BOlRlN  i  fubftantif  mafculin ,  &  ter- 
me de  Marine.  On  donne  ce  nom 
au  cordage  qui  tient  la  bouée. 

BOIS  ;  fubftantif  mafculin.  Lignum. 
Subftance  dure ,  ligneufe  &  com- 
pare des  arbres.  C'cjl  un  bon  bois 
de  chauffage.  Ce  bois  eft  propre  à  la 
menuijerie.  A  qui  appartiennent  ces 
bois  de  charpente  ? 
.Bois  ,  fe  ditd*un  lieu  planté  d'arbres 
propres  à  la  conftruàion  des  édifi- 
ces, à  la  charpente,  à  la  menui- 
ferie  y  au  charonnage ,  au  chauffa- 
ge ,  &  à  divers  autres  ufages. 

M.  de  BufFon ,  qui  voit  toujours 
les  faits  par  l'œil  clu  génie ,  &  qui 
confirme  fes  obfervations  par  l'ex- 

Î>érience ,  vous  a  démontre  ,  il  y  a 
ong-temps,  que  vos  bois  étoient 
mal  exploités  &  mal  cultivés  j 
qu'ainfi  votre  attachement  à  de 
vieilles  méthodes  Se  à  d'anciens 
préjugés  vous  privoit  d'un  revenu 
confidérable ,  &  expofoit  le  Public 
à  manquer  bientôt  d'une  matière 
de  première  néceflîcé.  Nous  allons 
rapporter  ici  quelques-unes  dis 
vues  de  cet  illuftre  Obfervateur  fur 


BOI 

la  meilleure  culture  &  la  cônfervif* 
tion  des  bois. 

11  vous  a  fait  voir  que  les  bali^ 
veaux  étoient  nuifibles  aux  taillis  ; 
il  vous  en  a  donné  des  raifons  phy^ 
fiqses ,  vérifiées  par  l'expérience. 
f^oye^  Balivage.  U  vous  a  prouvé 
en  même-temps  qu'il  ne  falloit  pas 
(îompter  fur  les  glands  que  fournif" 
fent  les  baliveaux  pour  regarnir  les 
bois  }  car ,  à  peine ,  dit-il ,  en  leve- 
t-il  quelques-uns  de  la  grande  quan- 
tité qui  en  tombe.  Le  défaut  d  air  ^ 
les  eaux  qui  dégoûtent  des  arbres  > 
la  gelée  qui  eft  plus  vive  à  la  fur- 
face  de  la  terre ,  tous  cts  obftacles 
réunis  détruifent  le  plant  dans  fa 
naifTance.  Si  l'on  voit  quelques  ar- 
bres de  brin  dans  les  taillis',  ils  ne 
viennent  que  de  graine  \  car  le  chê- 
ne ne  multiplie  pas  de  rejetons ,  & 
ne  pou  (Te  pas  de  la  racine  ;  &  Ton 
peut  obferver  que  ces  arbres  de 
brin,  étant  éloignés  des  baliveaux, 
ne  doivent  leur  naifTance  qu'à  des 
geais  y  mulots ,  ou  autres  animaux  > 
qui  y  ayant  apporté  ces  grains  pour 
leur  nourriture. ,.,.les  y  ont  lailfes. 

Il  réfulte  donc  de  ces  obferva- 
tions ,  que  la  manière  de  tirer  d'un 
taillis  tout  l'avantage  &  tout  le  pro- 
fit poflïbles,  n'eft'pas  la  méthode 
ordinaire  de  mettre  les  taillis  en 
coupe  réglée  ;  méthode  qui ,  fans 
doute ,  doit  fa  faveur  à  la  grande 
commodité. Pour  la  coupe  des  bois, 
il  faut  avoir  égard  â  la  nature  du 
terrein  j  on  gagne  à  attendre  dans 
les  bons  terreins  ;  mais  il  faut  les 
couper  fort  jeunes  dans  les  terreins 
où  il  n'y  1  pas  de  fonds.  11  eft  effen- 
tiel  d'oWcrver ,  que  dans  les  pre- 
mières  années  ,  le  bois  croît  tou- 
jours de  plus  en  plus  ;  que  la  pro- 
duction aune  année  furpafle  celle 
de  l'autre  ,  jufqu'à  ce  que  parvenu 
à  un  certain  âge ,  fon  accroiflement 


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BOI  117 

fuçoîrsj  Tarbre  pompe  abondam- 
menc  des  fucs  nourriciers  ^  &  dès 
la  première  année ,  il  donne  un  jec 
plus  vigoureux  &  plus  clevé,  que 
ne  1  croit  l'ancienne  tige  de  trois 
ans.  Par  cette  méthode  facile  Se 
peu  coûteufe ,  on  fupplée  aux  la- 
bours ,  &  on  accélère  de  plufieurs 
années  le  fuccès  d'une  plantation. 
Lorfque  les  jeunes  plants  ont  été 
gelés,  le  vrai  moyen  de  les  rétablir, 
eft  de  les  couper  de  même  j  on  fa- 
crifie  trois  ans ,  pour  n'en  pas  per- 
dre dix  ou  douze. 

Pour  tirer  tout  l'avantage  poflî- 
ble  d'un  terrein ,  il  faut  entremêler 
les  arbres  qui  tirent  leur  nourriture 
du  fond  de  la  terre ,  avec  ceux  qui 
la  ti^enl^'de  la  furface.  P^oyc^  au^ 
furplus  ce  qu'à  dit  M.  de  Buffoa 
dans  les  Mémoires  de  l'Académie 
des  années  1738  &  1739* 

Le  bois  prend  difFérèntes  déna« 
minations  ,  félon  Ces  différentes 
qualités ,  &  les  divers  ufages  aux« 
quels  on  l'emploie. 
Bois  VIF  ,  fe  dit  des  arbres  qui  pouf- 
fent des  branches  &  des  feuilles. 

BqjS  MARMENTAUX,  ou  DE  TOUCHE,* 

fe  dit  des  arbres  qui  ne  fervent  que 

d'ornement  à  un  château. 
Bois  d'entrée  ,  fe  dit  des  arbres  qui 

ont  quelques  branches  y^nes  ,  8^ 

les  autres  sèches. 
Bois  MORT ,  fe  dit  de  tout  arbre  fé- 

ché  fur  le  pied. 
MoRT-Bois ,  fe  dit  de  certains  arbres 

de  peu  de  valeur ,  tels  que  les  ron-^ 

ces,  les  genêts ,  les  épines ,  &c. 


Bor 

diminue.  L'économe  doit  donc 
ikifir  ce  point ,  ce  maximum  »  pour 
tirer  de  fon  bois  tout  le  profit  pof- 
fible. 

L'expérience  a  encore  appris  à 
M.  de  BufFon ,  que  le  foin  que  l'on 
prend  de  nettoyer  &c  de  bien  culti- 
ver le  terrein  où  l'on  veut  faire  des 
femis  ou  plantations ,  eft  plus  nui- 
fible  que  profitable  y  ordinairement, 
dit-il  y  on  dépenfe  pour  acquérir  ; 
ici  la  dépenle  nuit  à  l'acquifition. 
La  meilleure  manière  de  réuflir  à 
faire  croître  du  bois  dans  toutes 
fortes  de  terreins ,  eft  d'y  femer  des 
épines ,  des  buitlons  y  Se  par  une 
culture  d'un  ou  deux  ans ,  d'ame- 
ner le  terrein  à  l'état  d'une  non- 
culmre  de   trente  ans.  Tous  ces 
buifibns  font  autant  d'abris  qui  ga- 
rantiflent  les  jeunes  plants  >  brifent 
la  force  du  vent ,  diminuent  celle 
de  la  gelée ,  &  les  défendent  con- 
tre l'intempérie  des  faifons.    Un 
terrein  couvert  de  bruieres  >  eft  un 
bois  à  moitié  fait ,  &  qui ,  peut- 
être  ,  a  dix  ans  d'avance  fur  un  ter- 
rein net  &  bien  cultivé.  On  peut 
femer ,  dans  certaines  terres  ,  de 
l'avoine  avec  les  glands ,  elle  garan- 
tit le  plant  dans  Ion  enfance. 

Dans  les  deux  premières  années, 
1  accroiffement  du  plant  va  toujours 
en  augmentant  ;  mais  le  plus  fou- 
vent  ,  dès  la  troifième ,  il  va  en  di-  ^ 
minuant ,  &  il  continueroitde  fuite 
dans  les  années  fuivantes;  il  faut 
faifir  cet  inftantpour  couper  le  jeu-  ,^ 
ne  plant  jufqu'auprès  de  terre ,  fur-  ? 

tout  dans  les  terres  fortes.  L'arbre  1  Bois  blanc,  fe  dit  de  certains  arbres 
étant  ainfi  coupé ,  toute  la  sève  fe  I  de  peu  de  fervice ,  comme  le  peut 
porte  aux  racines ,  en  développe  les        plier  ,  le  bouleau ,  le  tremble,  o'c^ 


germes  ;  de  tendres  &  herbacées 
qu'elles  étoient,  elles  deviennent 
rortes ,  &  pénètrent  dans  le  terrein; 
il  fe  forme  une  grande  quantité  de 
chevelus  ^  d'où  partent  autant  de 


Bois  A  FAUciLLON  ,  fe  dit  d'un  petit 
taillis  qui  peut  s'abattre  à  la  fer^ 
pette. 

Bois  ARsiN  ,  fe  dit  des  arbres  que  le 
feu  a  maltraités» 


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ii8  60f 

Bors  EN  ÉTAT ,  fe  <lit  des  âtbres  qui 

font  debout. 
Bois  chablis,  fe  dit  des  arbres  que 

les  vents  ont  abattus. 
Bois  ENCRoui  ,  fe  dit  d'un  arbre  qui 

étant  coupé  pat  le  pied  ,  tombe  fur 

un  autre  arbre  auquel  il  demeure 

accroché. 
Bois  bomba  ,  fe  dit  d'an  arbre  qui  a 

quelque  courbure  naturelle. 
Bois  carié  ,  fe  dit  des  arbres  vicies 

qui  ont  des  nœuds  pourris. 
Bois  rabougri  ,  fe  dit  d'un  bois  tot- 

tuj    malfait  &  d'une   mauvaife 

venue. 

Bois  cïiARMÉ,  fe  dit  d'an  arbre  qui 

-  eft  près  de  périr  ou  de  tomber, 
pont  avoir  reçu  quelque  dommage 
dont  la  caufe  n'eft  pas  apparente. 

fcois.coM^UGÉ,  fe  dit  d'un  bois  imbi- 
bé &  pénétré  d'eau. 

Bois  EN  DÉFENDS  ,  fc  dit  dc  Certains 

arbres  d'une  belle  venue  qu'il  n'eft 

-pas  permis  -de  «oiïpw  avant  qu'ils 

'      aient  pris  tout  l'acctoiflement  dont 

ils  peuvent  être  fufcaptibles.  Les 

défends  n'ont  ordinaitemeint  lieu 

que  danyles  grandes  forêts  ;  &  il 

*     eft  défendu  d'y  mener  paître  le 

fcétàil  avant  qtie  les  arbres  foient 

défenfables,  cequi^h'eft  qu'après 

(ix  ou  fept  ans.  .       ,     . 

BoR  ûtwt,  fô  dit  d'un  arbre  fendu 
par  l'adion  de  la  gelée. 

Bôis  crssANT ,  fe  dit  d'un  atbte  abat- 
tu &  couché  par  terre. 

È3IS  MAK.QUÉ  PAR  tE  BRANCHAGE, 

fe  dit  des  arbres  ^ieftinés  au^  bâti- 
itiens  du  Kôi,  ô:  mftrqués  par  le 
Branchage  dans  le»  forêts  de  Sa 
Majefté  6u  de  fes  VaiTaUX. 

Pbis  DÉCHAUSSÉS ,  fe  dit  des  arbres 
dont  on  a  découvert  le  pied.      ^ 

Bois  COUPÉS  PAR  RACINE,  fe  ditdcs 
arbres  auxquels  on  a  coupé  la  raci- 
ne avec  laicie  ou  la  cognée. 

§915  pjî  çitjT ,  fe  dit  i'm  ««btç  <;ou- 


Bor 

pé  par  quelqu'un  ^ui  n'y  avoît  «• 
cun  droit. 

Bois  défensable  »  fe  die  d'un  canton 
de  bois  où  il  eft  permis  de  mener 
•le  bétail  en  pâruce ,  parce  <fie  les 
arbres  font  en  état  de  réfifter. 

Bois  EN  ptJciL ,  fe  dit  d'un  canton  de 
bois  coupé  récemment  &avaint  iju'il 
fe  foit  écoulé  trois  années  depuis 
cette  coupe» 

Bois  RECÉPB ,  fe  dit  d'un  bois  <j4  on 
a  coupé  par  le  pied  port  l'avoir  de 
plus  belle  venue. 

Bois  isuR  tE  REtoOR  >  fe  dit  d*un 
bois  trop  vieux  ^  commence  i  fe 
gâter  &  à  diminuer  de  valeur. 

Bors;DE haut  REVENu>fe ditd'uhede* 
mi-futaiede  quarante  à  foixance  ans. 

Bois  TAILLIS  >  le  dit  de  ceux  qui  fent 
fujets  aux  coupes  ordinaires ,  fef- 
quelles  fe  font  dans  les  temps  fijcés 
par  les  Coutumes.  Dans  celks-cî , 
ceft  après  une  révolution  de  dix 
ans  j  dans  celles-U ,  c'eft  de  quinze 
en  quinze  ans  j  &  dansd^autres ,  de 
vingt  en  vingt  ans. 

Bois  DE  HAUTE  FUTAIE ,  fe  dit  def 
bois  qui  ont  paffé  trois  coupes  or- 
dinaires de  bois  taillis ,  ou  trente 
années  ,  &  qu'on  laiflè  ordinaite- 
ment  croître  jufqu'à  ce  qu'ils  vi^n^- 
nent  fur  le  retour. 

Pour  connoître  l  âge  da  bols ,  on 
en  fcie  le  tronc  horifontalement  ;  on 
compte  les  cercles  epie  l'on  y  re- 
marque, &  chaque  cercle  dénotç 
une  année. 

Remarquez  ou  en  Jurifprudehco 
on  fait  cette  différence  eiltre  Iq$ 
bois  taillis  &  ceux  de  haute  fotaie, 
que  les  premiers  ^  près  d'être  cour- 
bés, font  çenfés  meubles  >  Se  quQ 
les  autres  font  réputés  immeubles  , 
&  faire  partie  du  fonds ,  tant  qu'ils 
n'en  font  pas  féparés» 

Bois  TENUS  EN    GRURI*  ,  ÔRAIRIE  ÏT 

SEQRi^il^j^*  fe  dit  ^s  bois  dont  U 

propiié^ç 


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BOi 

J^roprîécé  apparcienc  aux  parcicu* 
iers ,  &  l'exercice  de  la'Juftice  au 
Roi ,  avec  fcs  droits  qui  en  déri- 
Yenc  ,  coilime  la  chalTe ,  la  paifTon 
&  la  glandée  ,  i  moins  qu'à 'l'égard 
des  paiflbn  &  glandée  >  il  n'y  aie 
titre  contraire. 

Garde-bois  ,  fe  ditd'un  bas-Officier 
prépofé  pour  veiller  à  la  conferva- 
tion  des  forêts  &  de  la  chaiTe. 

Bois  en  grume,  fe  dit  des  arbres 
qui  ne  font  point  équarris ,  &  qu'on 
emploie  avec  leur  écorce ,  comme 
quand  on  en  fait  des  pieux  ou  pi- 

.  lotis. 

Bots  lavb,  fe  dit  de  celui  auquel 
on  a  enlevé  avec  la  befaîguc  tous 
les  traits  que  la  fcie  y  avoir  lai(fès. 

Bois  MI-PLAT ,  fe  dit  de  celui  auquel 
on  laiife  ,  en  l'équariflant  y    plus 

'  de  largeur  que  d*épai(Ieur  j  comme 
quand  on. le  diftrioue  pour  mem- 
brures de  menuiferie. 

Bois  DB  MERRAiN  y   fe  dit  de  celui 

au'on  a  diftribué  en  petits  ais ,  & 
ont  on  fait  des  douves  de  ton- 
neaux ,  des  cuves  -y  des  panneaux  , 
&c. 
Bois  d'ouvrage  ,   fe  dit  de  celui 

3u'on  travaille  dans  les  forêts ,  & 
ont  on  fait  des  fabots ,  des  féaux  » 
des  pelles  ,  &c. 

Bois  moulina  ,  fe  dit  de  celui  qui  eft 
pourri  &  rongé  des  vers. 

Bois  qui  sb  tourmente,  fe  dit  d'un 
bois  qui  fe  déjette ,  parce  qu'on  l'a 
employé  trop  vert  ou  trop  humide* 

Bois  de  refend,  eft  celui  qu'on  dif- 
tribué par  éclats  pour  faire  des  lat- 
tes ,  des  échalats ,  du  merrain ,  ôc. 

Bois  de  remontage  ,  fe  dit  du  bois 
qu'on  emploie  pour  remonter  des 
pièces  de  canon,  pour  conftruire 
des  chariots ,  &c. 

Bois  refait  ,  fe  dit  d'un  bois  qu'on 
a  équarri  Se'  redreflTé  fur  fes  faces , 
de  gauche  &  Sache  qu'il  éioit. 
Tome  IF. 


BOI  izj 

Bois  SAIN  ET  net,  fe  dit  d'un  bois 
fans  gale ,  fans  fiAule  &  fans  nœuds 
vicieux. 

Bois  ROUGE  ,  fe  dit  d'un  bois  qui  s'é- 
chauffe &  qui  eft  difpofé  à  pourrir. 

Bois  ROULÉ  j  fe  dit  de  celui  dont  les 
cernes  ou  crues  de  chaque  année 
font  féparées  &  ne  font  point  corps 
enfemble,  ce  qui  eft  un  effeç  du 
vent  dont  l'arbre  a  été  battu  pen- 
dant qu'il  étoit  en  sève.  Le  bois 
roulé  n'eft  bon  qu'à  brûler. 

Bois  VERMOULU,  fe  dit  d'un  bois 
que  les  vers  ont  corrompu. 

Bois  MADRi  ,  ou  NOUEUX   ,      fc     4^^ 

d'un  bois  qui  ne  peut  fe  fendre 
qu'un  peu  vers  4e  tronc ,  parce  aa'il 
eft  rempli  de  raches  noueuses  , 
pour  avoir  crû  fur  le  gravier ,  ic 
avoir  été  expufé  au  foleil  du  midi. 

Bois  TRANCHÉ,  fe  dit  d'un  bois  a 
fils  obliques  qui  coupent  la  pièce  Se 
la  mettent  hors  d'état  de  réfifter  à 
la  charge ,  &  de  pouvoir  être  re- 
fendue. 

Bois  TORTU  ,  fe  dit  d'un  bois  qui 
n'eft  bon  qu'à  faire  des  courbes ,  & 
<\a\  ne  fert  guères  que  pour  la  Ma- 
nne. 

Bois  d'échantillon  ,  fe  dit  des 
pièces  de  bois  qui  ont  une  dimen- 
fîon  déterminée. 

Bois  b'équarrissage,  fe  dit  d'an 
bois  propre  à  recevoir  la  forme  d'un 
parallelipipède.  Il  doit  avoir  au 
moins  fîx  pouces  de  groffeur  pour' 
être  équarri. 

Bois  cantiban  ,  fe  dît  d'un  bois  qui 
n'a  du  Sache  que  d'un  côté. 

Bois  d'émail  ,  le  dit  de  celui  qui  eft 
fendu  &  fcié  du  centre  à  la  circon- 
férence. 

Bois  flachb  ,  fe  dit  de  celui  dont  les 
arrêtes  ne  font  pas  vives ,  &  qui  ne 
pourroit  s'équarrir  convenablement 
fans  un  déchet  trop  confidcrable.    ' 

Bois  de  brin,  fe  dit^  en  termes  de 

R 


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130  BOI 

Charpente ,  de  celui  qui  fe  fait  efli  \ 
ôcanc  les  quatre  dolTes  &  le  flache 
d'un  arbre  en  lequarriffant. 

Bois  gras^  ou  doux  ,  fe  dit  d'un  bois 
fans  fil  ,  moins  poreux  &  moins 
noueux  que  lé  bois  ferme.  11  ne  vaut 
rien  pour  réfifter  à  la  fatigue ,  &  il 
ne  convient  que  pour  faire  des  pan- 
neaux &c  des  aflemblages  de  Me- 
naiferie. 

Bois  dur  ,  ou  rustique  ,fe  dit  d'un 
bois  qui  a  le  fil  gros.  Il  croît  dans 
les  terres  fortes  &  au  bord  des  fo- 
rêts. 

Bois  LEGER  y  fe  dit  d'un  bois  tel  que 
le  fapin ,  le  tilleul ,  le  tremble,  &c. 
Les  Charpentiers  appellent  un 
cent  de  bois  j  foixante-aouze  pouces 
de  longueur  fur  fix  pouces  d'équar- 
riffage. 

On  dit  auflî ,  en  termes  de  Char- 

f rentiers ,  cjuand  on  met  en  chantier 
es  pièces  de  bois  qui  doivent  fer- 
vir  à  la  conftruétion  d'un  édifice , 
mettre  les  pièces  de  bois  en  leur  rai- 
fon;  pour  dire ,  mettre  chaque  mor- 
ceau  a  fa  place. 

Bois  AFFoiBLi  y  fe  dir  d'un  bois  dont 
on  a  diminué  la  forme  d'équarrifla- 
ge,en  le  rendant  courbe  ou  rampant 
pour  laiflêr  des  boflTages  aux  poin- 
çons. 

Bois  apparent  ,  (e  dit  d'^im  bois,  qui 
étant  employé  en  planchers ,  cloi- 
fons ,  &c.  n'eft  recouvert  d'aucune 
autre  matière. 

Bois  déchiré  ,  fe  dit  de  celui  qui  re- 
vient d'un  ouvrage  mis  en  pièces 
pour  quelque  caufe  que  ce  foit. 

Bqis  corroyé  5  fe  dit  de  celui  qu'on 
a  drelTé  à  la  varlope  &  au  rabot. 

Bois  déversé,  ou  gauche,  fe  dit 
d'un  bois  qui  a  perdu ,  en  fe  déjet- 
tant ,  ou  de  quelqu'autre  manière 
que  ce  foit,  la  rorme  qu'on  lui 
avoit  donnée  en  réquarrifTtnt. 

Çoi8  de  lit  ,  fe  dit  de^  tout  ce  qui 


BOI 

compofe  la  menuiferîe  d'un  lit. 
Bois  de  Charronage  ,    fe  dit  de 
tout   le  bois  dont  ^e  fervent  les 
Charons  pour  faire  des  chariots , 
des  charettes,  des  roues,  &c. 
Bois  de  sciage,  fedit  de  celui  qu'on 
ia  diftribué  en  foliveaux  &  en  plan- 
ches pour  fervir  i  la  meriuiferie. 
On  appelle  aufli  bois  defciagcj  celui 
qui  a  moins  de  tîx  pouces  de  dia-» 
mètre. 
Bois  ouvré  ,  fe  dit  de  celui  que  l'ou- 
vrier a  travaillé  y  Se  bois  non  ouvré, 
de  celui  qui  n'a  pas  paffé  par  les 
mains  de  l'ouvrier. 
Bois  de  chauffage  ,.  efl  celui  qut 
fert  d'aliment  au  feu.  Il  reçoit  ai- 
verfes  dénominations  qui  lui  font 
particulières  »  &donc  voici  les  prinr 
cipales  : 
Bois  neuf,  fe  dit  de  celui  qui  n*a 
point  été  trempé  d'eau ,  mais  ame* 
né  par  charroi  ou  fur  des  bateaux. 
Bors  flotté  ,  efl  celui  qu'on  amène 

en  train  fur  des  rivières. 
Bois  perdu  ^  fe  dit  des  boches  ^e 
l'on  jette  dans  les  ruiffeaux  ou  ri- 
vières ijui  les  portent  aux  lieux  où 
Ton  doit  les  charger  fur  des  ba- 
teaux ,    ou  en  former  des  crains 
qu'on  mer  à  flot. 
Bois  canards  ,  fe  dit  des  bûches , 
qui  étant  fettées  à  bois  perdu ,  vont 
au  fond  de  l'eau ,  ou  s'arrêtent  fur 
las  bords. 
Bors  voLANs,  ie  dit  des  bûches  que 

le  flot  conduit  droit  au  port.. 
Bois  ÉçHÀPÉs ,  fe  dit  des  bûches  qui  » 
dans  les  débordemens ,  fonr  portées 
dans  les  terres; 
Bois  pelard  ,  fe  dit  des  bois  ronds 
&  menus  dont  on  enlève  Técorce 
pour  faire  du  tan. 

Bors   DE    MOULE  ,.    OU  DE  QUARTIBJR  ^ 

fe  dit  du  bois  mefuré  qui  a   au 

moins  dix-huit  pouces  de  groffeur. 

Bois  DE  corde  ,  le  dit  des  bûches 


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BOI 

iaîtcs  dé  branchages  ou  de  bois  tail- 
lis, dont  la  grolTeur  eft  entre  fix  & 
-dix-fept  pouces.  Il  fe  vend  à  Paris  à 
la  membrure  ,  laquelle  a  quatre 
pieds  de  hauteur  Se  autant  de  lar- 
geur ^  ce  qui  compofe  une  voie, 
dont  deux  forment  la  corde. 

Bois  de  compte  ,  fe  dit  de  celui  dont 
foixante-deux  bûches,  au  plus, 
rempliflênt  les  trois  anneaux  qui 
forment  la  voie  de  bois ,  félon  les 
Ordonnances  de  la  Ville  de  Paris. 
Le  bois  de  compte  doit  avoir  au 
moins  dix -huit  pouces  de  grof 
feur. 

Bois  TORTILLARD ,  fe  dît  d'un  bois 
qu'on  rejette  ordinairement  des 
membrures  ^i  caufe  du  tort  qui  ré- 
fulte  des  vides  qu'il  y  occafionne 
par  fa  figure  courbe  &  difforme. 

Bois  boucan,  fe  dit  des  bûches  qui 
par  la  longueur  du  temps ,  ont  per- 
du la  mefure  convenable  pour  être 
mifes  en  membrures. 

Bois  DE  gravier,  fe  dit  du  bois  qui 
croît  dans  des  endroits  pierreux, 
&  qui  vient  demi-flotte  ,  de  Bour- 
gogne &  du  Nivernois.  Le  meilleur 
eft  celui  de  Montargis. 

Bois  d'Andelle  ,  fe  dit  d'un  bois  de 
hêtre  qui  vient  fur  des  bateaux  par 
la  rivière  d'Andelle ,  &  dont  les  du- 
chesont  ordinairement  deux  pieds 
&  demi  de  longueur. 

Bois  EN  CHANTIER ,  fe  dit  des  bûches 
qui  font  en  pile  ou  en  magafin. 

On  appelle  à  Paris  mouleur  de  bois  y 
un  Officier  de  Police  commis  fur 
les  ports  pour  veiller  â  ce  aue  le 
bois  y  foit  fidèlement  mefure  dans 
les  moules  ou  les  membrures. 

Bois  D'ALoâs.  ^oy^  Aloês. 

Bois  de  Bambou,  f^oye:^  Bambou. 

3ois  de  Brésil  ;  bois  ainfi  nommé 
de  ce  qu'on  l'a  d'abord  tiré  du  Bré- 
frl.  Il  reçoit  différens  noms  ,  félon 
les  lieux  où  il  croît.  Il  y  a  le  bréfil 


Èor  t3t 

de  Fernambouc ,  le  brcfil  du  Ja- 
pon ,  le  brcfil  de  Lamon ,  le  bréfil 
de  Ste.  Marthe  ,  &  le  brcfiUet  qui 

*  vient  des  îles  Antilles. 

L'arbre  dont  on  tire  ce  bois ,  eft 
tortu  &  raboteux  :  fon  écorce  eft 
rougeâtre  &  épineufe  ;  il  a  les  feuil- 
les à  peu  près  comme  celles  du  bui^; 
fes  fleurs  ont  la  figure  de  celles  du 
muguet  i  mais  elles  font  plus  odo- 
riférantes &  d'un  beau  rouge.  11  leur 
fuccède  des  fruits  plats ,  rougeâtres, 
contenant  chacun  deux  femences 
fembtables  à  celles  de  la  citrouille  ^ 
mais  d'un  rouge  luifant. 

Le  bréfil  de  Fernambouc  eft  ce- 
lui qu'il  faut  préférer.  On  le  choifit 
pefant ,  compaâ:  8c  rougeâtre. 

Le  principal  ufage  des  bois  de 
bréfil  eft  pour  la  teinture.  On  retire 
du  Fernambouc  ,  par  le  moyen  de 
l'alun ,  une  efpèce  de  carmin  :  on 
en  fait  auflî  de  la  lacque  liquide  pour 
la  miniature. 

Les  bois  de  bréfil  contiennent 
beaucoup  d'huile  &  un  peu  de  fel 
effentiel.  Us  font  aftringens. 
Bois  d'Inde  ,  bois  de  la  Jamaïque, 
ou  BOIS  DE  Campeche  ,  fe  dit  d'un 
bois  rouge  dont  on  fe  fert  en  tein- 
ture pour  les  couleurs  noires ,  vio- 
lettes &  grife^.  Il  fe  tire  du  cœur 
d'un  gros  &  grand  aibre  qui  croît 
en  Amérique  ,  dans  les  îles  de  la 
Jamaïque ,  de  Campeche  &  de  Ste. 
Croix.  L'écorce  en  eft  mince ,  unie, 
grife  &  argentée  :  les  feuilles  font 
aromatiques  ,  &c  à  peu  près  de  la 
figure  de  celles  du  laurier  :  le  fruit 
de  la  grofleur  d'un  pois  eft  acre  &: 

•  piquant  au  goût ,  mais  agréable*& 
d'une  odeur  de  girofle.  On  lui  at- 
tribue la  propriété  de  fortifier  l'ef- 
jomac  &  le  cerveau,  d'aider  à  la- 
digeftion ,  &  de  faire  tranfpirér  les 
humeurs. 

Bois  DE  CITROH  ,    BOIS  DE   JASMIN  > 

Rij 


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13*  BOI 

ou  BOIS  DE  CHAKDELLE  ,  fe  dit  éCùtï 

grand  atbre  qiii  croît  en  Amérique 
lur  les  bords  de  la  mer  ,  &,  dont 
les  feuilles  reffemblent  à  celles  du* 
laurier  :  il  porte  des  fleurs  fembla- 
bles  à  celles  de  loranger  j  Se  qui 
ont  une  odeur  de  jafmin  y  à  ces 
fleurs  fuccèdent  des  fruits  noirs  de 
la  groffeur  des  grains  de  poivre. 
Le  Dois  de  cet  arbre  eftconipaâ: , 

{^efant,  refineux  ^  auflî  les  Indiens 
e  coupent  par  éclats,&  s'en  fervent 
pour  s'éclairer  pendant  la  nuit  j  ce 

3 ni  lui  a  fait  donner  le  nom  de  bois 
e  chandelle.  Sa  belle  couleur  ci- 
trine  le  rend  propre  à  faire  de  beaux 
ouvrages  de  marqueterie  ;  il  prend 
avec  le  temps  un  poli  aufli  beau  que 
-celui  du  cocos  :  il  réunit  à  la  beauté 

.  de  ;fa  couleur  une  odeur  appro- 
chante de  celle  du,  citron. 

Bois  DE  CORAIL  ,  fe  dit  d'un  bois  rou- 
ge reflemblant  au  corail  qui  croît 
en  Amérique ,  &  qui  nous  vient 
des  îles  du  Vent.  Il  fert  pour  dif- 
férens  ufages  de  menuiferies. 

Bois  DE  couLEVVRE  ,  fe  dit  d'une  ra- 
cine ligneufe  de  la  groflTeur  du  bras, 
qui  renferme  fçus  une  écorce  bru- 
^  ne,  marbrée  >  un  bois  dur ,  com- 
paâ: ,  fans  odeur  >  d'un  goût  acre  & 
amer.  On  appelle  cette  racine  bois 
de  couleuvre ,,  parce  que  l'ou  dit  que 
ce  bois  guérit  la  morfure  des  fer- 

fens ,  ou  félon  d'autres  y  à  caufe  de 
écorce  à^s  racines  qui  eft  marbrée 
comme  la  peau  des  ferpens.  On 
nous  apporte  ce  bois  des  îles  de  Sa- 
mor  &  de  Timor.  Cet  arbre  porte 
une  efpèce  de  noix  vomique  beau- 
.^oup'plus  petite  que  la  noix  vomique 
crdinaire  ^  mais  qui  lui  redemble 
par  la  confiftance  ,  le  goût  &  la 
couleur. 
Bois  de  dbntbllb  ,  fe  dit  d'ua  bois 
léger  j  (ponçieux ,  tendre  ,  &  très- 
curieux  y,  qui  croît  aux  îles  Manilles 


BQÎ 

•  &  Philippines.  On  retire  d*etkre 
l'écorce  &  l'aubier  un  rezeau  fem- 
blable  à  de  la  dentelle.  Le  tifluen 
eft  blanc ,  fin  &  fort.  Les  dames 
de  ces  contrées  en  ornent  leurs  voi- 
les.. 

Bois  ériNEux  DES  Antilles  ,  £s  dit 
d'un  grand  arbre  qui  croît  très^ 
promptement  :  il  a  l  écorce  verte , 
épaifle  ,  &  couverte  d'un  grand 
nombre  d  épines.  Ses  feuilles  ref- 
femblent  à  celles  du  manioc,  & 
fon  fruit^qui  paroît  avant  ks  feuil- 
les ,  eft  une  efpèce  de  petite  calle- 
baffe  de  la  grofleur  d'un  œuf  j  rem- 
plie d'im  coton  gris  brun  y  &  doux 
comme  de  la  foie. 

Bois  de  fer,  fe  dit  d'un  bois  dur j 
compaâ:,  pefant,  de  couleur  rou- 
geâtre  «  qu'on  nous  apporte  d'A- 
mérique en  groffè  pièces.  Il  prend 
ua  très-beau  poli  y  &  s'emploie  i 
divers  ouvrages  de  menuiferie. 
L'arbre  d'où  l'on  tire  ce  bois^,  a  fes 
feuilles  de  la  grandeur  de  cellet 
du  noyer  ,  &  il  eft  revêtu  d'une 
écorce  dure ,  pefante  ,  fans  odeur» 
&  d*un  goût  aftringent.  Elle  con- 
tient beaucoup  d'huile  &  de  fel  ef- 
fentiel  &  fixe*  Les  Indiens  le  rar 
pent  &  s'en  fervent  comme  d'un 
excellent  fudorifique. 

Bois  DE  FURTET  ,  fe  dit  d'un  atbriA 
feau  qui  croît  à  la  Jamaïque  ,  en 
Italie ,  &  dans  les  Provinces  méri- 
dionales de  France.  Ses  feuilles 
font  ovales ,  arrondies  par  le  bout  : 
fes  fleurs  d'un  vert  obfcur ,  vien- 
nent dans  des  touffes^  de  filamens 
rameux.  Lorfque  le  bois  de  cet  ar- 
briffeau  eft  d'un  beau  jaune  y  & 
agréablement  veiné  ,  les  Ebéniftes 
&  les  Luthiers  l'emploient  i  difFé-^ 
rens  ouvrage^  ;  ce  bois  donne  en. 
teinture  un  jaune  y  mais  qui  n'eft 
point  folide. 

Bois  lettrI  y  fê  di;.  d'une  forte  de 


t 


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BOI 

boîs  qui  nous  vient  de  la  Chine,  & 
qui  eft  marqué  de  lettres. 
Bois  des  Moluques  ,  fe  4f|  de  celui 
qu'on  cire  d*un  arbre  qui  croit  aux 
îles  Moluques  »  dans  \çl  mer  des 
Indes  »  &  donc  les  feuilles  refTem- 
blenc  à  celles  de  la  mauve ,  &  le 
fruic  à  une  aveline.  Ce  bois  eft  pur- 
gatif,  vermifuge  &  aleïipharma- 
que.    Pn  le  donne  depuis  quatre 

Îrains  jufqua  un  demi-fcrupule 
ans  du  bouillon  :  on  l'applique 
aufli  extérieurement  fur  les  plaies 
envenimées. 
Bois  NEPHRETIQUE  ,  fe  dit  d'uu  bois 
jaune  j  rougeâtre ,  qui  nous  vient 
de  la  nouvelle  Efpagne ,  &  qui  fe 
tire  d'un  arbre  grand  comme  un 
^irier ,  &  dont  les  feuilles  ont  la 
ligure  de  celles  des  pois  chiches. 

Ce  bois  donne  ,  dans  lanalyfe 
chimique  y  beaucoup  d'huile  &  de 
fcl  effentieL  II  eft  apéritif  &  deflî- 
catif.  Il  défobftrue ,  &  quelques- 
unsprécendent  qu'il  brife  les  pierres 
de  la  veflie  &  des  reins ,  mais  on 
peut  en  douter. 

Bois  de  Rhodes»  Bois  de  rose  ,  Bois 
DE  Cypre  y  fe  dit  d'un  bois  de  cou- 
leur jaunâtre ,  qui  a  l'odeur  de  la 
rofe ,  &  quelque  reflemblance  avec 
le  fantal  citrin.  U  fe  tire  d'un  arbre 
fort  élevé ,  qui  croît  à  la  Martini- 
que ,  aux  îles  de  Rhodes ,  de  Cy- 
pre ,  des  Canaries  ,  &  en  plufieurs 
autres  endroits  du  Levant.  U  a  les 
feuilles  prefque  (emblables  i  celles 
du  charaigner  ,  &  il  porte  de  pe- 
tites fleurs  blanches  ^  difpofces  en 
gros  bouquets. 

Ce  bois  doit  ctre  choifi  gros  , 
droite  récemment  abattu  ,  &  de 
couleur  de  feuille  morte.  Les  Par- 
fumeurs en  font  ufage  ^  &  l'on  en 
tire  par  la  diftillation  une  huile 

.    très'odorante. 

Bois  VIOLET  ou  Bois  de  folixani>re^ 


BOI  133 

fe  dît  d'un  bois  compaâ:  y  pefant , 
marbré,  luifant,  d'une  belle, cou- 
leur tirant  (ur  le  violet ,  qui  fe  po- 
lit très-bien,  &  dont  l'odeur  eft 
agréable  &  douce.  Les  HoUandois 
nous  l'envoyent  des  Indes  en  grof- 
fes  bûches ,  &  Ton  en  fait  divers 
ouvrages  de  marquetterie. 

Bois  ROUGE  ou  Bois  DE  SANG,  fe  dit 

du  bois  qu'on  yre .  d'un  arbre  qui 
croît  en  Amérique ,  près  du  colfe 
de  Nicaragiu.  Il  eft  d'un  très-beau 
rouge  y  mais  très-cher  ;  on  en  fait 
ufage  dans  la  teinture* 

Bois   GENTIL    ou     MÉZEREON,   fe    dit 

d'un  arbrifteau  agréable  à  la  vue , 
Se  qu'on  cultive  dans  les  jardins.  Il 
porte  de  petites^  baies  rouges ,  qui 
font  un  violent  purgatif. 

Bois  DE Ste  Lucie,  fe  dir  d'un  arbre 
d'une  grandeur  médiocre ,  &  d'une 
odeur  agréable.  Ses  feuilles  ,  fes 
fleurs  &  fes  fruits  reflTemblent  beau- 
coup à  ceux  du  cerifier.  Les  Ebé- 
niftes  font  un  grand  ufage  de  ce 
bois. 

Bois  d'aigle  ou  de  calaxcbouc  ,  fe 
dit  d'une  forte  de  boiâ  d'aloès  qui 
croît  au  Mexique.  Il  eft  léger ,  d'un 
brun  verdâtre ,  d'une  faveur  amère, 
&  d'une  odeur  pénétrante  &  agréa^ 
ble.  On  en  fait  des  ouvrages  de 
fculpture  ,  Me  marqueterie  ,  des 
chapelets ,  ôc.  On  le  tire  en  groflfes 
bûches  des  îles  de  Solor  &  de  Ti» 
mor. 

Bois  Fossile  ,  fe  dît  des  arbres  que 
l'on  trouve  en  terre  à  différentes 
profondeurs,  où  ils  ont  été  préfer- 
vcs  de  la  corruption  par  le  moyen 
d'un  fuc  fulphureux  ou  bitumineux 
qui  les  a  plus  ou  moins  pénétrés. 

Bois  changé  en  charbon  dans  le 
SEIN  de  la  terre;  ce  font  des  ar- 
bres enterrés,  que  des  feux  fou>- 
terrains  ont  converti  en  charbon , 
fans  leur  faire  perdie  leur  figure» 


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134  ^OI 

Ce  charbon  eft  bien  plus  léger  que 
les  charbons  foûiles  ae  terre  &de 
pferre. 

Bois  MiNÉRALisis ,  fe  àk  de  certains 
arbres  qu'une  vapeur  métallique  ou 
minérale  a  pénétrés  dans  le  fein  de 
la  terre ,  &  qui  ne  font  reconnoif- 
fables  que  par  leur  forme  qu'ils  ont 
confervée. 

Bois  alumine ax,  fe  dit  d'un  bois 
,  qu'on  trouve  dans  la  terre  près  de 
Duben  ,  en  Miûiie ,  à  ce  que  rap- 
porte Valerius  dans  fa  Minéralo- 
gie. Ce  bois  eft  de  couleur  brune, 
pUis  léger  que  ie  charbon  de  terre  , 
&  s'enflamme  de  lui  -  même  ,  ^ès 
qu'on  Texpofe  à  l'air. 

Bois  DE  LA  NATURE  DES  PyRITES  ,  fe 

dit  de  certains  arbres  pénétrés  dans 
la  terre,  d'une  fubftance  falphu- 
reufe  &  ferrugineufe ,  ou  cuivreu- 
fe  &  arfenicale.  Henckel ,  dans  fa 
Pyritologie ,  affure  en  avoir  vu  j  & 
VTallerius  dit  qu'on  en  trouve  près 
de  Carlshafen ,  en  Scanie. 
Bois  FERRUGINEUX,  fe  dit  de  cer- 
tains arbres  pénétrés  d'une  ferre 
d'ocre  ou  fubftance  martiale  dans 
le  fein  de  la  tetre.  P^oye^i  ce  qu'en 
difent  Biebknecht  &  Wallerius. 

Bois   CHANGÉS    EN   TERRE  ,  fc  dit  de 

certains  arbres  qui ,  confervant  leur 
figure  dans  le  fein  de  la  terre,  tom- 
bent en  pouflîère  dès  qu'on  les  ex- 
pafe  à  1  air.  Wallerius  rapporte 
qu'on  a  trouvé  en  Finlande  ,  du 
bois  de  pin  changé  tn  terre  avec 
fon  écorce  &  fes  feuilles.  M.  Ti- 
las  décrit  dans  les  Adtes  de  l'Aca- 
démie Royale  de  Suède  %  des  ra- 
cines qui  ont  éprouvé  la  même  al- 
tération. 

Bois  PÉTRIFIÉ  î  f^oyei  Pétrifica- 
TroN. 

Bois  sacrés,  fe  dit,  en  termes  de 
Mythologie ,  des  bois  que  les  An- 
iciens  avoient  confacrés  à  leurs  Di- 


BOI 

vînîtés.  Ils  éroient  ordinairement 
plantés  près  d'un  Temple  ou  du 
Tomluau  de  quelque  Héros  ,  & 
c'étoit  un  facrilège  d'en  couper  la 
moindre  branche  :  aulli  étoient-ils 
(i  épais,  que  les  rayons  du  Soleil 
n*y  pouvoient  pénétrer.  Ils  infpi- 
roient  cette  ténébrcufc  horreur^  donc 
parlent  les  Poètes  ,  &  qui  étoit  fi 
Favorable  aux  Oracles  &  aux  Pro- 
diges. Apollon  avoir  un  bois  facré  4 
Claros,  où  jamais  animal  venimeux 
n'étoit  entré  :  les  cerfs  y  trou- 
voient  un  afyle ,  &  les  chiens  ne 
les  )r  chaflbient  pas.  Les  furies 
avoîent  un  bois  facré  à  Rome  : 
Vulcain  en  avoir  un  au  Mont  Eth- 
na  ,  &  il  croit  gardé  par  des  chiens 
facrés ,  lefquels  menoient  en  lam- 
beaux ceux  qui  en  approchoienc 
avec  des  âmes  impure»  ,  &  flat- 
toienc  de  la  queue  ceux  qui  s'y  ren- 
doient  par  dévotion.  Perfonne  ne 
devoir  naître  ni  mourir  dans  le  bois 
facré  qu'Efculdpe  avoir  près  d'Epi- 
daure.  Vénus  avoir  plufieurs  de  ces 
bois ,  &  tous  étoient  deftinés  aux 
plaifirs  de  l'amour  ,  ou  plutôt  ils 
étoient  Tafyle  du  libertinage. 

Les  Dryades ,  les  Hamadryades» 
les  Faunes,  les  Sylvàins,  les  Saty- 
res ,  &c.  étoient  chez  les  Anciens 
les  Divinités  des  bois. 

Bois  DE  VIE  ,  fe  dit  chez  les  Juifs  de 
deux  petits  bâtons ,  par  lefquels  on 
prend  le  Livre  de  la  Loi ,  afin  de  ne 
pas  toucher  au  Livre  même,  qui  eft 
enveloppé  dans  une  efpèce  de  ban- 
de d  crofFe  brodée  à  l'aiguille.  Les 
Juifs  croient  que  ce  bois  communi- 
que aux  deux  doigts  avec  lefquels 
ils  le  touchent ,  la  propriété  de  for- 
tifier la  vue^  de  guérir  les  mala- 
des, &  de  facilirer  les  accouche'- 
mens  des  femmes  enceintes. 

Bois  DE  VIE  ,  fe  dit  auflî  chez  Uz 
Difciples  d'Hermès ,  de  la  pierre 


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BOI 

parfaite  du  Grand-Œuvre ,  qoî  > 
devenue  Médecine  univerfeîle , 
guérit  les  hommes  de  tous  maux , 
&.  les  fait  continuellement  jouir 
.  d'une  fanté  parfaire. 

Bois  de  tête  ,  fc  dit ,  en  termes 
d'Imprimerie ,  des  petits  iporceaux 
de  bois  qui  fe  mettent  dans  le  chaf- 
fii  au-deffus  des  pages ,  pour  tenir 
les  formes  ferrées  j  &  Ton  .appelle 
hois  de  fonds  ,  d'autres  petits  mor- 
ceaux de  bois  qu'on  met  entre  les 
pages. 

Bois  0E  MOULÉ  y  fe  dit ,  en  termes 
de  Fondeuts  de  caraûères  d'Impri- 
merie ,  de  deux  morceaux  de  bois 
qui  fervent  à  tenir  le  moule  y  à  l'ou- 
vrîr ,  &  à  le  fermer  :  ils  empêchent 
qu'on  ne  fe  brûle  au  fer  échauffé 
p^  le  métal  fondu  qu'il  reçoit  con- 
tinuellement. 

Bois  »  fe  dit  y  en  termes  de  Lapidai- 
res y  d'un  gros  cylindre  court  & 
Fercé  de  part  en  part ,  qui  fert  à 
ouvreir  pour  appuyer  la  main, 
afin  d'être  plus  fur. 

Bois  de  grille  ,  fe  dit  de  la  partie 
du  métier  â  faire  les  bas  >  fur  la- 
quelle les  reflbrts  de  grille  font  dif- 
pofés  perpendiculairement. 

Bois  DE  RAQUETTE ,  fcL  dit  du  man- 
che Se  du  tour  dé  bois  y  qui ,  avec 
de  la  corde  à  boyau ,  forme  une  ra- 

.  quetre  à  puer  a  la  paume. 

Bois  ,  le  dit  ,  en  termes  de  Ruba- 
niers  >  d  uiîe  petite  bobine  chargée 
d'or  ou  d'argent  filé. 

Bois  a  limer  ,  fe  dit  y  en  termes  de 
Serruriers  &  autres  Ouvriers  en 
métaux  >   d'un   petit  morceau  de 

,  bois  qu'on  ferre  dans  l'étau ,  &  fur 
lequel  on  appuie  la  pièce  qu'on 
tient  â  la  main  y  8c  que  l'on  veut 
limer. 

Bois  de  brosse  ,  fe  dit ,  en  termes 
de  Vergertiers  >  d'une  petite 
planche  mince  »  percée  à  diftance 


Bor  nj 

égale  pou»  recevoir; Us Joquçts. 

Bois  de  Fv>sïii  y  fe  dit^en  termes 
d'Arquebufiers,  du  morceau  de  bois 
fculpté  y  fur  lequel  on  monte  le  ca- 
non d'un  fufil ,  la  platine ,  &c» 

Bpis  d'éventail,  leditdeis  flèches 
&  des  maîtres  brins  de  bois ,  ivoire 
ou  autres  matiçrès  avec  lefc^iels-on 
monte  un  éventail. 

Bois  ,  fe  dit,  en  termes  des  jeux  de 
quilles  &  de  triftrac ,  des  quilles  & 

.  des  dames  avec  lefquelles  on  joue  à 
ces  Jeux» 

On  dit  dans  ce  fens  ^  abattre  du 
bois;  pour  dire  »  abattre  des  quilles, 
des  dames. 

Bois  ,  s'eft  dit  autrefois  de  la  lance 
d'un  Gendarme  j  .  &  quand  il  la 
portoit  de  bonne  grâce ,  on  difoit 
qu'i/  portoit  bien  fin  bois. 

C'eft  de  là  qu'eft  venue  la  phrafe 
figiuée  &  proverbiale ,  par  laquelle 
on  exprime  que  quelqu'un  d'une 
taille  avantageufe ,  marche  droit  &c 
de  bonne  grâce  >  en  difant  c^ il  por- 
te bien/on  bois. 

Bois  ,  fe  dit  àts  cornes  d'un  cerf  r  ce 
cerf  a  de  beaux  bois» 

On  dit  proverbialement  &  fami- 
lièrement de  quelqu'un  qui  n'a 
trouvé  que  portes  fermées  dans  la 
maifon  où  il  vouloir  parler  à  quel- 
que perfoiuie.,  qu'i/"  a  trouvé  vifige 
de  bois. 

On  dît  auffi  proverbialement  & 
familièrement  j  à  gens  de  village  y 
trompettes  de  bois  ;  pour  dire  ,  qu'il 
ne  faut  pas  des  chofes  bien  recher- 
chées aux  perfonnes  de  peu  ou  de 
mauvais  goût. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rémeiit  de  quelqu'un ,  qui/  eji  grand 
abatteur  de  bois  ;  pour  exprimer 
qu'il  a  beaucoup  de  force  &  de 
vigueur 

On  dît  proverbialement  j  figu- 
rément  &  populairement  de  qucU 


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13^ 


feOÏ 


qu'un  fort  cômplâifânt ,  &  qui  côti- 
ient.à  tout  ce  que  Ton  veut,  qu'/7 
eji  4ft  bois  dont  on  fait  les  flûtes.  ' 

On  dit  proverbialement ,  figuré- 
ment  &  familièrement  de  quelqu^un 
qui  a  la  nailTance  &  les  qualités  con- 
venables pour  devenir  Cordon  Bleu, 
Officier  Général  ^  &c.  qu'i/  eft  du 
bois  dont  on  les  fait. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément,  que  qui  craint  les  feuilles  ^ 
ne  doit  pas  aller  au  bois  ;  pour  dire , 
que  quand  on  craint  le  danger  ^  on 
ne  doit  pas  s'y  expofer. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément  que  la  faim  chajfe  le  loup 
hors  du  bois  ;  pour  dire ,  que  le  be  • 
foin  oblige  à  faire  bien  des  cliofes 
auxquelles  on  a  Je  la  répugnance. 

On  dit  proverbialement  ic  figu- 
rément  ,  (mon  verra  de  quel  bois 
quelqu'un  Je  chauffe  ;  pour  dire , 
qu'on  verra  ce  qu'il  fait  Faire. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 

rément  de  quelqu'un  ,  qvCil  ne  fait 

de  quel  bois  faire  flèche  ;  pour  dire, 

.    qu'il  eft  dans  un  grand  beibin ,  dans 

une  fituation  difficile. 

On  dit  encore  proverbialement 
iSc  figurément  ,  qixil  ne  faut  pas 
mettre  le  doigt  entre  Vécorce  &  le 
bois  ;  pour  dire  ,  qu'on  ne  doit  pas 
entrer  dans  les  différends  des  pcr- 
fonnes  naturellement  unies. 

Ce  monofyllabe  eft  long. 
BOIS-BELLE  j  nom  propre.  Petite 
ville  ,  capitale  de  la  Principauté 
d'Henricliemont,  dans  le  Berry^  à 
cinq  lieues  ,  nord  -  nord  -  eft  ,  de 
Bourges.  Elle  appartient  à  la  Mai- 
fon  de  Bechune. 
BOlSCHETi  vieux  mot  qui  s'eftdit 

autrefois  d'une  forte  de  Doiflon. 
BOIS -COMMUN;    nom    propre. 
Ville  de  France,  dans  TOrleanois, 
à  fept  lieues ,  eft-nord-êft ,  d'Or- 
Içan^. 


BÔISDEUX ,  flOISGÔR  ;  vieux 
mots  qui  (îgnifioient  autrefois  trom- 
peur ,  diffimulé. 

BOISDIE  j  vieux  m  ot  qui  fignifioît 
autrefois  fourberie ,  dimmulation. 

BOISE  ;  vieux  mot  qui  fignifioit  att* 
tr^ois  une  bûche ,  ou  un  gros  1)a- 
ton. 

BÇISÉ ,  ÉE  î  adjeûif  &  partîcÎDe 
paffif  ,  qui  a  ia  Signification  du 
verbe  boifer,  d'où  il  dérive.  J 

Ce  mot  s'emploie  auffi  adjefti- 
vement  dans  cette  pVrafe  ,  terre 
bien  boifee  ;  pour  dire ,  une  terre 
qui  abonde  en  bois. 

BOISEOR  ,  BOISEOUR  ,  BOI- 
SEUR  ;  vieux  mors  qui  (îgnifioient 
autrefois  trompeur ,  faux. 

BOISER  j  verbe  aftif  de  la  première 
conjugaifon  ,    lequel  fe  conjugue 
.  comme  chanter.  Tabalis  ^eftire.  Gar- 
nir de  boiferie^  Je  fais  boifer  un  ca^ 
binec. 

La  première  fyllabe  eft  movenne. 
Se  la  féconde  eft  longue  bu  brève  » 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  1a 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Obfervez  cependant  que  les 
temps  ou  perfonnes  ,  qui  fe  ter- 
minent par  un  e  féminin ,  ont 
leur  pénultièine  fyllabe  longue. 
Dans  ]t  boife  \  la  fyllabe  boi  eft 
'  longue. 

11  faudroit  changer  le  x  en  :(» 
&  écrire  ,  d'après  la  prononcia- 
tion ,  boiser.  Voyez  Orthogra- 

THE. 

BOISERIE  î  fubftantif  féminin.  Ta- 
hulatunu  Ouvrage  de  Menuiferie , 
dçnt  on  couvre  les  murs  d'un  ap- 
partement. Cette  boiferie  eft  mal 
faite. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne., la  féconde  très-brève,  &  la  troi- 
fième  longue. 

Il 


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BOI 

Il  faudroît  changer  le  s  en  :f  ,  & 
écrire ,  d'après  Ja  prononciation  , 
toqcrie.  Voyez  Orthographe. 
BOISEUX  ,  EUSE  j  adjedif.  Li- 
gneux ,  qui  eft  de  la  nature  du  bois. 
Cette  plante  a  la  racine  boifeufe. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  longue ,  &  la  troifiè- 
me  du  féminin  très-brève. 

Cet  adje(îlif  ne  doit  pas  réguliè- 
rement précéder  le  fubftantif  au- 
.  quel  il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 
une  boifeufe  plante  y  mais  une  plante 
boifeufe. 

Le  X  qui  termine  les  deux  nom- 
bres du  mafculin  ,  prend  le  fon  du 
\  devant  une  voyelle  ,  en  fuivant 
néanmoins  la  règle  générale  donnée 
ci-après.  Foyer  la  lettre  S. 

Il  faudroit  changer  le  premier  s 
en  :f ,  le  X  en  j ,  &  écrire ,  d'après 
la  prononciation  ,  boi'^eus ,  bov^eu-- 
fe.  Voyez  Orthographe. 
BOIS-GROLLAND  i  nom  propre. 
Abbaye  d'hommes  en  Poitou ,  en- 
viron àfix  lieues,  oueft-nord-oueft, 
de  Luçon.  Elle  eft  en  commeude,  & 
vaut  au  Titulaire  looo  1.  de  rente. 
BOIS-LE-DUC  ;  nom  propre.  Ville 
forte ,  8c  conudérable  du  Brabant 
Hollandois  dont  elle  eft  capitale. 
Elle  eft  fituée  au  confluent  des  riviè- 
res de  Dommel  &  d'Aa^  qui  vonr 
i  deux  lieues  de  U ,  iè  perdre  dans 
la  Meufe. 

Cette  ville  fut  enlevée  a  l'Efpagne 
«n  1^X9,  par  Frédéric  -  Henri  de 
NafTau  ,  Prince  d'Orange  ,  qui 
commandoit  l'Armée  des  Etats  Gé- 
néraux. 
BOISSEAU  ;  fabftantif  mafculin. 
Modius.  Sorte  de  mefure ,  ordinai- 
rement ronde ,  fervant  à  mefueer  les 
chofes  folides ,  comme  les  grains , 
^s  cendres ,  les  fruits  ,  &c. 

Le  boijfeau  de  Paris  doit  avoir 
i|;iuit  pouces  ^  deux  lignes  6c  demie 

Jomeir. 


BOI  137 

de  hauteur ,  &  dix  pouces  de  dia-^ 
mètre*  Il  en  faut  trois  pour  un  mi- 
not>  douze  pour  un  feptier,  &  cent 
quarante-quatre  pour  un  muid. 

La  capacité  de  cette  mefure  va- 
rie ,  félon  les  différens  lieux  où 
l'on  en  fait  ufage* 

On  appelle  un  boijfeau  de  fro- 
ment ^  un  boijfeau  de  feigle  ,  de 
farine ,  &c*  Un  boiffeau  rempli  de 
froment ,  de  feigle  ^  &c. 

Il  eft  dit  figurément  dans  l'Ecri- 
ture ,  qu'i/  ne  faut  pas  mettre  le 
chandelier  fous   le    boijfeau  ;    pour 
dire  ,  qu'on  ne  doit  pas  enfouir  les . 
talens  que  l'on  a  reçus  de  la  Pro- 

•    vidence. 

Boisseau  ,  fe  dit,  en  termes  de  Bou- 
tonniers  ,  d'un  inftrument  fort  lé- 
ger ,  que  c^  ouvriers  mettent  fur 
feurs  genoux  pour  travailler  ^  6c 
dont  ils  fe  fervent  ,  à  peu  près 
comme  les  femmes  qui  font  de  la  ^ 
dentelle,  fe  fervent  du  couflîn. 

Boisseau  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Fon^ 
teniers ,  de  la  boîte  de  cuivre  dans 
laquelle  tourne  la  clé  d'un  robinet. 

Boisseau  de  poterie  ,  fe  dit  d*un 
corps  rond  &  <îreux ,  de  terre  cui- 
te,  &  fait  en  forme  de  baril  qui  n*a 
point  de  fond. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  moyenne  au  fingulier^  , 
mais  longue  au  pluriel. 

,        Le  X  final,  qui  forme  le  pluriel  ^ 

f)rend  le  fon  du^f  d'evant  une  voyel- 
e  ,  en  fuivant  néanmoins  la  règle 
générale  donnée  ci-après,  Foyc[  ta 
lettre  S. 

Il  faudroîr  fupprimer  xas  s  8c  IV 
qui  font  oififs ,  cnanger  le  x  du  plu- 
riel en  j  ,  &  écrire ,  d'après  la  pro-*^ 
nonciation ,  boifau ,  boiJaUs»  Voyez 
Orthographe. 
BOISSELAGE  j  vieux  mot  qui  s'eft 
dit  autrefois^de  l'Office  de  Mefu^ 
reur  de  blé, 

5 


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138  BOI 

BOISSELÉE}  fi^ftanrif  féminin.  Ce 
que  contient  un  boilTeau.  Envoyc^i  à 
cette  pauvre  fen^nu  ^une  boijJkUc  de 
farine* 

fioxssELis  DB  TEKRE  »  k  dit  d'un  es- 
pace de  cette  fviâifiiiic  pout  pouvoit 
j  ièmet  un  boilTeau  de  blé. 

La  première  fyUabe  eft  moyen- 
iie  9  la  féconde  très- brève ,  la  troi- 
îième  Ipngue  j  &  la  qœ^tième  très- 
brève. 

^  Il  faudroit  fupprimer  un  s  qçi  eft 
oifif  ,  &  écrire  ,  d  après  U  pro- 
nonciation, boif^Ui.   Voyez  Ojl- 

THOGRAPHB. 

BOlSSELERlEj  fttbftamif  féminin. 
Profeflion  du  fioiffeliet. 

BOISSELIER  i  fubftantif  mafculin. 
Artifan  ^  dont  le  métier  con/ifte.  i 
faire  de  vendre  divers  uftenfiles  de 
bois  ,  comme  boiffeaux  ^  pèles  > 
foufflets ,  &ç* 

BpISSELLE;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  une  petite  boite. 

BOISSET  i  nom  propre.  Boutg  de 
France  >  en  Auvergne ,  à  cinq  lieues, 
oueft,  dAurillac* 

BOISSIÈRE;  (la)  Abbaye  d'hom- 
mes en  Anjou,  à  trois  lieues,  eft- 
nord-eft ,  de  Baugé.  Elle  eft  en  com- 
mende,  &  vaut  au  Titulaire  deux 
mille  quatre  cens  livres  de  rente. 

BOISSON}  fubftantif  féminin.  Potio. 
Liqueur  propre  à  boire ,  ce  qu'on 
^boit  osdinairement.  La  bière  tfiunc 
hoinin  rqfraichiffknte. 

Aoerbaave  du  que  le  B)oyen  d'a- 
voir le  corps  ferpiis  &  les  membres 
vigoureux ,  eft  de  faire  ufage  d'eaa 
pour  bpiOron ,  6c  d'alimens  qui  ne 
foient  pajigras,  ppi^r  nourriture. 

Boisson  ,  fe  dit  fouvent  pour  le  vin 
qu'on  ^  coutume  de  bpire.  Il  y  a 
encore  de  la  boijjb/i  pour  Jix  mois 
dans  cette  cave. 

Boisson  ,  fe  dir  en  plufieurs  endroits, 
de  l'eau  qu'on  paftè  fux  le  tapé  OM 


BOI 

ft)r  le  marc  d'uae  vendange ,  pour 
l'ufage  des  don^eftiques. 

Boissok,  fe  dit,  en  termes  de  Ma- 
rine ,  d'un  mélange  !de  beaucoup 
d'eau  avec  un  peu  de  vinaigre. 

La  première  fylbbe  eft  moyen- 
ne, &  la  féconde  brève  au  fingu- 
lier ,  mais  longue  au  pluriel. 

Il  faudroit  uipprimer  un  s  qui  eft 
oifif,  &  écrite,  boifon.  Voyez  Or- 
thographe, f 

BOISTE;  vieux  mot  qui  fignifioît 
autrefois  péagç. 

BOIS-VEINÉ;  fubftantif  mafculin. 
Coquillage  du  genre  des  murex.  Il 
a  les  côtes  arrondis  &  terminés  en 
pointe  par  b  haut.  Son  nom  lui 
vient  de  ce  que  fa  couleur  imite 
celle  du  bois-veiné. 

BOIT  ;  nom  propre.  Ville  de  Ftance^ 
dans  le  Limouun ,  Eleâioii  de  Tul- 
les. 

BOÎTE  ;  fubftantif  féminin.  Sotte 
d'uftenfile  faiç  de  bois,  decuivte» 
d'of ,  d'argent ,  é'r.  &  qui  a  un  cou- 
vercle. //  lui  fit  préfent  d*un€  boîte 
dW.. 

Boîte  ,  fe  dit  fouvent  de  ce  qui  eft 
contenu  dans  une  boîte.  Une  boite 
de  mirabelles ,  de  confitures ,  d'ecor" 
ces  de  citron ,  &c. 

On  dit  de  quelqu'im  fort  délicat» 
&  que  le  moindre  air  incommode, 
qa* il  faudroit  quilfùt  toujours  dans 
une  boîte. 

On  dit  anfE  d'une  pet ibnne  qui 
a  un  grand  air  de  propreté,  &  qui 
eft  bien  parée ,  çpîiljemblc  quelU 
forte  d*une  boîte. 

On  dit  encore  d'un  AppartemeBt 
où  l'air  extérieur  ne  pénètre  guères, 
wCony  efi  comme  dans  une  boîte. 

Boite  des  pauvres,  dès  prisoh- 
NiBRs ,  d'une  Confrairie  ,  fe  dit 
d'une  boîte  où  font  reçues  les  au- 
mônes ,  les  charités  pour  les  pau- 
9Cies  »  les  prifonniers  >  &q^ 


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BOJ 

Boîte  de  la  Poste  ^  fe  dit  delà  boîte 
dans  laquelle  on  jette  les  lettres 
pour  laPofte. 

BoÎTÉ  DE  LA  Lanterne  ,  fe  dit  à 
Paris  de  la  boîte  où  Ion  enferme 

•  la- corde,  par  le  mc^en  de  laquelle 
ou  hauffe  où  Ton  abaiffe  chaque 
lanterne  publique. 

Boîtes  j  fe  dit,  eti  termes  de  Layet- 
riers,  de  diffërens  petits  coffres  de; 
bois  deftihés  à  divers  ufages. 

Boîte  a  soudure  ,  fe  dit,  en  termes 
<le  Bijoutiers ,  d'un  petit  coffret  où 
l'on  met  les  paillons. 

Boîte  ,  fe  dit,  en  termes  de  Boiffe- 
liers ,  de  tout  coffret ,  où  ces  Ar- 
tifans  confervent    quelque   chofe. 

Boîte  de  montre  ,  fe  dit  de  la  partie 
d'une  montre  dans  laquelle  le  mou- 
vement eft  renfermé ,  &  le  verre 
ajufté. 

Boîte  d'essai  ,  fe  dit  dans  les  Mon - 
noies ,  d'un  petit  coffre  qui  renfer- 
me les  inonnoies  effayées  j  &c  dans 
lequel  on  les  envoie  à  la  Cour  des 
Monnoies^  pour  y  être  eflàyées  de; 
nouveau. 

Boîte  ^fe  dit  encore  dans  les  Mon- 
noies  ,  de  la  partie  du  balancier 
où  (ont  les  flans  quand  on  les  mar- 
qué. 

Boîte  a  forêt  ,  fe  dit ,  en  termes  de 
Serruriers  &  autres  Ouvriers ,  d'u- 
ne efpèce  de  bobine  ou  tient  te  fo- 
rêt ,  &  qu'ils  font  mouvoir  par  le 
moyen  de  la  corde  de  l'archet  pour 
percer  des  trous. 
Boîte  ,  fe  dit  de  la  partie  d'un  ville- 
brequin ,  où  la  mcche  eft  fixée  au 
corps  de  cet  inftrument. 
BoîrE  DE  RÉJOUISSANCE,  fe  dit ,  en 
termes  d'Artificiers  ,  d'une  efpèce 
de  petit  mortier  de  fonte  qu'on 
charge  de  poudre ,  qu'on  bouche 
enfuite  d'un  tampon,  &  où  l'on 
met  le  feu  par  une  lumière. 
Boîte,  fe  dit,  en  termes  d'Artille- 


BÔI  J3J 

rie ,  du  bout  de  la  hampe  des  écou* 
villàùs ,  par  le  moyen  defquels  on 
nettoyé ,  &  Ton   rafraîchit  le  ca- 

'    non. 

Boîte,  fe  dit  auflî,  en  termes  d'Ar- 
tillerie ,  de  la  tête  d'un  refouknr , 
&  de  l'embouchure  de  fer  ou  de 
fonte  V  où  entre  le  bout  d'un  eflîeu 
d'affût. 

Boîte  ,  fe  dit  encore ,  en  termes  d'Ar- 
tillerie j  d'un  cylindre  de  cuivre  ,' 
armé  des  couteaux  d'acier  qui  fer- 
vent à  égalifer  l'ame  des  canons. 

Boîte  a  pierrier  ,  fe  dit  auflî ,  en 
termes  d'Artillerie ,  d'un  corps  cy- 
lindrique &  concave  de  cuivre  ou 
de  fer  rempli  de  poudre ,  &  qu'on 
place  enfuite  dans  le  pierrier  par  la 
culaflè ,  derrière  le  refle  de  la  char- 
ge qu  il  chalfe  en  prenant  feu. 

BoiTH ,  fe  dit ,  en  termes  dlmprime- 
rie,  de  cette  partie  de  la  prefle, 
qui  eft  tm  morceau  de  bois  taiQé  à 
quatre  faces ,  creufé  dans  fa  lon- 
gueur, félon  la  forme  dé  larblce 
de  la  yisj  pris  ^depuis  delTous  le 
barreau  jufqû'au  pivot  ,'  lequel 
par  le  moyen  de  cette  emboîcurej 
tombe  d'aplomb  dans  la  grenouille. 

Boîte  ,  fe  dit ,  en  ternies  d'Impri- 
meurs en  Taille-Douce, d'un  mor- 
ceau de  bois  en  fprme  d'arc ,  garni 
de  fer-blanc  en-dedans ,  &  qui  fert 
à  faire  tourner  le  rouleau. 

Boîte  ftu  crochet  de  l'établi  ,  fe 
dit ,  en  termes  de  Menuiferie  , 
d'un  morceau  de  bois  de  deux  i 
trois  pouces  -en  carré  ,  qut  entre 
dans  une  raortoife  faite  au  bout  de 
l'établi ,  Se  dans  laquelle  efl  placé 
le  crochet  de  fer. 
Boîtes  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Fac- 
teurs d'Orgues,  des  tuyaux  de  for- 
me cylindrique ,  par  le  inoyen  def- 
quels lé  vent  du  fommier  paffe  dans 
le  corps  de  la  trompette ,  ou  autre 
jeu  d'anche. 


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140  'BOI 

Boîte  de  table  a  bracelets  ,  fe 
dir,  en  termes  de  Merteurs-en  (Eu- 

"-  vre  ,  d'une  Urne  d'ôr  ou  d'argent 
tattu,  pliée  de  façon  que  la  partie 

"'  inférieure  avance  plus  que  l'autre. 

'  Une  petite  languette  foudée  fur 
cette  lame  vers  l'endroit  plié  ,  fe 
tefmîne  par  un  bouton  qu'on  fou- 
lève ,  ou  fur  lequel  on  appuie  pour 
chafler  ou  retenir  Tétoflfe  prife  en- 

*     tre  les  deux  parties  de  la  lame. 

Boîte  a  moulure,  ou  a  BiLLe  ,  fe 
dit,  en  termes  d'Orfèvres  ,  d'un 
inftrument  compofé  d'un  chaflîs  de 
fer ,  fur  les  côtes  duquel  il  y  a  une 
échancrare  pour  faire  entrer  les 
billes,  &  une  coulilfe  où  elles  font 
afTujetcies  par  le  moyen  de  deux  vis 
&  d'une  cle. 

Boîte  ,  fe  dit,  en  termes  d'Epingliers, 
d'uQ  petit  coffre  couvert  de  plu- 
fîeurs  brins  de  fil  de  fer ,  qui  y  con- 
tiennent les  épingles ,  &  les  empê-, 

"  '  chent  d'y  remuer  à  la  preffion  des 
cîîiailles.  ' 

'  Boîte  ,  fe  dit  ;  en  terihes  de  Fonte- 
niers ,  d*un  coffre  de  fer  percé  de 
trous  j  &  placé  à  la  fuperficie  d  une 
pièce  d'eau  oour  empêcher  les  or- 
dures de  parfer  dins  une  conduite. 

Boite  ,  fe  dit  aùflî ,  en  termes  de  Fon- 
renierç ,  de  ce  qui  forme  la  jonc- 
tion de  deux  pièces  d'une  foupape. 

Boîte  de  navette,  fe  dit^  en  ter- 
mes de  Tiflerands,  de  la  partie  creu- 
fe  de  la  navette,  où  efl  l'efpoulin  fur 
lequel  il  y  a  une  portion  du  fil  de 
la  trame. 

Boîte  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Serrure- 
rie ,  d'une  forte  de  douille  fcellée 
dans  un  billot  pour  recevoir  l'extré- 
mité d'une,  barre ,  &  la  tenir  fer- 
me» 
Boîte  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Tour- 
neurs ^  d'un  morceau  de  bois  long 
de  deux  ou  trois  pouces ,  &  qu'on 
ajoute  i  vis  au  mattdrin  oiT  à  l'ar- 


BOI 

bre  du  tour,  quand  on  veut  tourner 
Quelque  ouvrage  en  l'air. 
Boite  du  gouvernail  ,  fe  dit ,  en 
termes  de  Marine ,  de  la  pièce  de 
bois  percée ,  au  travers  de  laquelle 
paiTe  la  barre  ou  le  timon. 
Boîte  a  lisser  ,  fe  dit ,  en  termes  de* 
Carriers ,  d'un  inftrument  de  bois 
qui  reçoit  par  fon  extrémité  d'en 
bas ,  une  pierre  noire  ,  dure  &  po- 
lie ,  avec  laauelle  on  liffe  les  cartes 
en  frottant  de  (Fus. 
Boîte,  fe  dit ,  entermes  de  Chirur- 
gie ,  d'un  inftrument  quifert  à  con^ 
tenir  la  jambe  dans  le  cas  de  frac- 
ture compliquée. 

On  dit  proverbialement  &  fieo- 
rément ,  que  les  bons  ongucns  fine 
dans  Us  petites  boites  ;  pour  dire  , 
que  les  chofes  précieufes  ne  tien- 
nent guères  de  place. 

La  première  fyllabe  eft  longue,* 
&  la  féconde  très-brève. 
BOITE  ;  fubftantif  féminin.  État  où 
eft  le  vin  quand  il  eft  bon  à  boire. 
Ce  vin  ne  fera  en  boLe  qu  après 
l'hiver. 

Lapremîère  fyllabe  eft  moyenné,^ 
&  la  féconde  très-brève. 
BOITÉ  i  participe  paflîf ,  indéclina- 
ble. Foye'[  Boiter. 
BOITER  y  verbe  neutre  de  la  premiè- 
re conjugaifon  ^  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter,  Claudicare.  Clo- 
cher ,  ne  pas  marcher  droit.  Cette 
Dame  boitait  d'un  pied.  Ce  coup  de 
feu  le  fit  boiter  des  deux  cotés. 

On  dit  d'un  cheval ,  en  termes 
de  Manège,  c^^  il  boîte  de  vieux  y  ou 
de  vieux  temps  ;  pour  dire  ,  qail 
boite  depuis  long-temps. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne  , 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève  > 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifoh  Se 
la  quantité  profodique  des  autrçft 
temps* 


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Bor 

BOITEUX,  EUSEi  adjedif-  Chu- 
dus  j  a  j  um.  Qui  boite.  //  ejl  koi- 
teux  par  accident.  Elle  cjl  un  peu 
boiteufe. 
Boiteux  ,  s'emploie  auflî  fubftanti' 
Yement.  Ce  boiteux  danfoitavec  une 
boiteufe. 

On  dit  proverbialement ,  en  par- 
lant de  quelque  nouvelle ,  de  quel- 
que événement  finguliér ,  qu  il  faut 
■  attendre  le  boiteux  ;  pour  dire ,  qu'il 
ne  faut  croire  cette  nouvelle ,  cet 
événement ,  que  quand  le  temps  les 
aura  confirmés. 

On  dit  proverbialement  &  fîgu- 
rément ,  qu'il  ne  faut  pas  clocher 
devant  les  boiteux;  pour  dire ,  qu'on 
ne  doit  pas  faire  en  préfençe  des 
perfonnes  ce  qui  peut  avoir  Tair  de 
leur  reprocher  quelque  défaut  na- 
turel. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, la  féconde  longue,  &  la  troi- 
iîème  du  félninin  très-brève. 

Le  X  qui  termine  les  deux  nom- 
bres du  mafculin  ,  prend  le  fon  du 
\  devant  une  voyelle ,  en  fu^vant 
'     néanmoins  la  règle  générale  donnée 
ci-après.  Voyer  la  lettre  S. 

Ce  mot  employé  comme  adjec- 
tif, ne  doit  pas  régulièrement  pré- 
céder le  fubftantif  auquel  il  fe  rsp- 
porte.  Onjne  dira  pas  un  boiteux  che- 
vais  mais  un  cheval  boiteux* 

Il  faudroit ^changer  le  x  du  maf- 
,  culin  en  5  j  &  le  J  du  féminin  tx\\ > 
&  écrire  boiteus  y  beiteuT^e*  Voyez. 
Orthographe. 
-BOITIAPO  ;  fubftantif  mafculin. 
Serpent  du  Bréfil ,  gros  comme  le 
bras,  &  long  de  fept  ou  hnir  pieds. 
Il  eft  couvert  d'écaillés  olivâtres. 
Sa  queue  eft  terminée  en  pointe  ^ 
&  fes  yeux  font  brillans  &  pleins 
de  feu.  Sa  morfare  eft  rrès-dangé- 
leufej  mais  fa  chair  eft  alexiphar- 
maque^  &  Ton  en  fait  ufage,  comme. 


BOK  i^i 

de  la  chair  de  vipère ,  pour  purifier 
le  fang. 

BOÎTIER^  fubftantif  mafculin.  Sorte 
de  boue  que  portent  les  Chirur- 
giens, &  qui  contient  divers  on- 
guenSi.  Ce  Chirurgien  dit  avoir  oublié 
fon  boîtier  dans  cette  maifon, 

La  première  fyllabe  eft  longue  , 
&  la  féconde  brève  au  finguîier , 
mais  longue  au  pluriel. 

La  terminaifon/Vrdece  mot,  eft 
une  diphtongue  en  pocfie  comme 
en  proie. 

BOlTRONj  nom  propre.  Bourg  de 
France ,  en  Normandie,  à  une  lieue 
&  demie,  fud-eft  ,  de  Séez. 

BOITTE  j  fubftanrif  féminin  ,  & 
terme  de  pêche.  Les  Pêcheurs'  de 
morue  défignent  ainfi  l'appât  qu'ils 
mettent  à  leurs  hameçons,  » 

BOlTTELj  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  boiffeau. 

BOITURE;  vieux  mot  qui  s'eft  d't 
autrefois  de  l'aftion  de  boire  avec 
excès. 

BOIVIAU  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  baliveau. 

BOKASj  fubftantif  mafculin.  On  ap- 
pelle ainfi,  dans  le  commerce,  cer- 
taines toiles  de  coton  qui  fe  tirent 
de  Surate,  &.dont  les  unes  font 
blanches  &  les  autres  bleues. 

BOKEMEALEj  nom  propre.  Ville 
&  Province  d'Afrique  ,  fi  tuée  fous 
l'Equateur ,  entre  les  forêts  de  Bak- 
ke-Bakke ,  &  les  Royaumes  de 
Gabon  ,  de  Loango  &  de  Bia- 
fata, 

BOKHARAH;  nom  propre.  Ville 
confidérable  de  Tar tarie  ,  dans  le 
Zagatai ,  au  pays  des  Usbecks» 
D'Herbelot  rapporte  qu  elle  eft  fi  tuée 
dans  une  plaine  fertile  ,  &  qui 
abonde  en  toutes  fortes  de  grains 
&  de  fruits.  Son  territoire  eft  oorné 
à  Torient  par  la  plaine  de  Samax-^ 
cand* 


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^% 


141  BOL 

BOL  j  fubftantif  mâfcuUn.  Terre 
médiocrement  grade ,  friable  ,  or- 
dinairement jaune  ou  rouge.  Le  bol 
nous  venoit  autrefois  d* Arménie  ^ 
maison  le  tire  aujourd'hui  de  divers 
endroits  de  la  France  ,  &  particu- 
lièrement de  filois ,  où  il  ne  le  cède 
en  rien  à  celui  d'Arménie.  U  faut 
le  choidr  net,  rouge,  luifant,  fe 
pulvérifant  aifément ,  &  prompt  à 
6'attacher  aux  lèvres  quand  on  Ven 
approche. 

Le  bçl  ed  deflîcarîf ,  aftringent , 
propre  pour  corriger  les  acides  ic 
pour  arrêter  les  oyfTenterie^  ,  les 
crachemens  de  fang  &  les  hémor- 
ragies. On  l'emploie  intérieurement 
&  extérieurement. 

Ce  monofylbbe  eft  moyen  au 
iingulier,  &  long  au  pluriel. 

Le  /  final  fe  rait  fentir  en  toute 
circonftance. 

BOLACA  ;  nom  propre.  C^ft  , 
félon  Polybe  ,  une  ancienne  ville 
de  I^  Triphylie ,  dans  le  Pélopo- 
nèfe. 

BOLAOE  y  vieux  mot  qui  fîgnifioit 
autrefois  maffue. 

BOLAIRE;  adjeâifdes  deux  genres. 
On  qualifie  ainfi  la  terre  avec  la- 

Îiuelle  les  anciens  Egyptiens  fai- 
oient  la  couverte  de  leurs  ouvrages 
de  terre  cuite. 

On  appelle  encore  terres  Maires j 
des  argilles  très-fines ,  avec  lef- 
quelleson  compofe  ce  qu'on  nomme 
les  serres  fgilUes^  qu  on  nous  ap- 
porte en  forme  de  paftilles  convexes 
d'un  côté)  &  applaties  de  l'autre, 
par  l'impreffion  de  quelque  cachet. 
Fdye^  Bol. 

La  première  fyllabe  efl  brève, 
la  feconde^  longue ,  &  la  troifîème 
très-brève. 
BOLATHEN  i  nom  propre,  &  rerme 
de  Mythobgie.  Uamafcius  rap- 
porte que  les  Syriens  &  lej  Phè- 


BOL 

nrciens  donnoienc  cfe  nom  â  Sa^ 
turne. 

BOLBEj  nom  propre.  Ancienne  ville 
&  marais  de  Macédoine,  dans  le 
voifinaee  d'ApoUonie. 

BOLBlTlN  A  j  nom  propre.  Ancienne 
ville  d'Egypte  ,  qui  donnoit  fou 
nom  à  cette  bouche  du  Nil ,  qu'on 
appelle  aujourd'hui  le  Bras  de  Ro^ 
Jette. 

BOLBONNE  ;  nom  propre.  Abbaye 
d'hommes ,  dans  le  Comté  de  Foix  , 
à  trois  lieues ,  nord-oueft  ,  de  Mi- 
repoix.  Elle  eft  en  commende  ,  & 
vaut  au  Titulaire  plus  de  10000  liv. 
de  rente. 

BOLCANE;  nom  propre.  île  d'Afie , 
la  plus  fbptentrionîile  des  îles  Ma- 
riannes.  On  y  remarque^  un  voU 
can. 

BOLCKENHA YN  ;  nom  proore.  Pe- 
tite ville  de  Siléfie ,  dans  la  Prin- 
cipauré  de  Schweidnitz. 

BOLCWITZ;  nom  propre.  Petite 
ville  de  Siléfie,  au  Ducné  de  Glo- 
gaw.  Elle  eut  le  malheur  d'être 
brûlée  en  1 45  7  &  en  1 5^3 . 

BOLDORA  j  nom  propre.  Rivière 
du  Duché  de.  Courlande ,  qui  ar- 
rofe  la  ville  de  Mittau ,  d'où  elle 
va  fe  perdre  dans  le  golfe  de  Li« 
vonié. 

BOLENA  j  nom  propre.  Ville  de  la 
Morée ,  au  Duché  de  Clarence , 
&  à  cinq  lieues  du  golfe  de  Lé* 
pan  te. 

BOLENBERG  j  nom  propre.  Petite 
ville  du  Duché  de  Mecklenbourg  , 
fur  la  mer  Baltique ,  entre  Wifmar 
&  Travemunde. 

BOLESLAU;  nom  propre.  Ville  de 
Siléfîe ,  fur  la  rivière  de  Bober ,  à 
cinq  milles  de  Lignitz*  Elle  fut 
ravagée ,  en  1468  ,  par  Henry,  fils 
du  Roi  de  Bohème ^  pour  s'être 
donnée  à  Mathias ,  Roi  de  Hongrie. 
Elle  fut  auffi  prife  plusieurs  fois 


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BOL 

pendant  les  guerres  civiles  d'Alle- 
magne, &  enfin  brûlée  &  faccagée 
par  les  Suédois. 

BOLÉTITE}  fubftantlf  féminin.  Pier- 
le  atgilleufe ,  oui  a  en  (]uek)ue  fa- 
çon la  figure  d  une  morille  ou  d*un 
champignon.  Ceft  une  pétrification 
du  genre  des  coralloïdes  6c  de  l'ef- 
pèce  des  fongites. 

BOLHUERT  ;  fubflantif  mafculin , 
&  terme  de  Fleurifle ,  qui  fe  dit 
d'une  tulipe  dont  la  couleur  eft  in- 
carnate &  blanche. 

BOLINA  i  nom  propre.  C'efl ,  félon 
Paufanias ,  une  ancienne  ville  ma- 
ritime du  Péloponèfe ,  dans  TA- 
chaïe.   • 

BOLIR  ;  vieux  mot  qui  fîgnifioit  au- 
trefois bouillir. 

BOLISSUS  ;  nom  propre.  Ancienne 
ville  d'Éolie ,  en  Afîe ,  dans  le  voi- 
finage  de  Chio. 

BOLIANDISTES;  (  les)  on  adonné 
ce  nom  a  certains  Jéfuit.es  d'An- 
vers ,  occupés  i  continuer  l'ouvrage 
commencé  par  BoUandus,  Jéfuire 
Flamand ,  concernant  les  aâes  Se 
les  Vies  des  Saints.  Le  plan  de  cet 
Ouvrage,  qui  eft  très- volumineux , 
fut  imaginé  par  le  Jéfuite  Rof- 
weid. 

BOLLEBEC  j  nom  propre.  Bourg  de 
France ,  dans  le  pays  de  Caux ,  fur 
une  rivière  de  même  nom  ,  à  cinq 
lieues  &  demie ,  eft-nordeft ,  du 
Havre  de  Grâce.  Il  s'y  fait  un  com- 
merce allez  confîdérable  en  cuirs 
&  en  dentelles.  On  y  fabrique  auflî 
quelques  étoffes  de  laine, 

La  rivière  de  ce  nom  a  fa  fource 
i  Fontaine-Martel ,  &  fon  embou- 
chure au-deffous  de  Lillebonne  , 
après  un  cours  d'environ  cinq 
lieues. 

BOLLEHARD  •  nom  propre.  Bourg 
&  Baronie  de  f  rapce ,  en  Norman- 
die>  à  quatre  Ueues>  nord>  de  Rouen. 


BOL  I4Î 

'  n  s'y  tient  toutes  les  femaines  un 
marché  qui  eft  fréquenté. 

BOLLINGENj  nom  propre.  Petite 
ville  de  TEvêché  de  Conftance. 

BOLLOS;  fubftantif  mafculin  plu- 
riel. On  donne  ce  nom ,  dans  les 
mines  du  Pérou  ,  avix  lingots  ou 
barres  d'argent  qu'on  tire  du  mi- 
néral par  le  moyen  du  feu  ou  des 
eaux  fortes. 

BOLMj  nom  propre.  Contrée  d'A- 
frique ,  dans  la  haute  Guinée ,  au 
nord-Queft  de  la  rivière  de  Madre- 
bomba. 

BoLM,  eft  encore  le  nom  d'un  lac 
de  Suède  ,  dans  la  Gothie  méridio' 
nale. 

BOLOGNE  j  nom  propre.  Ville  Af- 
chiépifcopale  d'Italie  ,  &  capitale 
du  Bolinois  ,  fur  la  rivière  de 
Reno,  jointe  au  Pô  par  un  ca- 
nal. 

Cette  Ville  eft  la  principale  de 
l'Etat  de  TEglife  après  Rome.  Il  y 
a  une  Académie  célèbre,  connue 
fous  le  titre  d'injlitut  ife  Bologne  > 
dont  l'objet  eft  la  perfedion  des 
fciences  éc  des  arts.  Il  y  a  auffi  une 
Univerfité  fondée  par  Théodofe  le 
jeune  en  425. 

On  compte  dans  Bologne  quatre 
cens  moulins  à  foie.  Il  s  y  fait  anili 
un  commerce  confidérable  en  cire, 
chanvre,  lin,  fauciffons,  tabac  8c 
parfums, 

A  peu  de  diftance  de  la  Ville  eft 
le  mont  Paterno ,  aux  pieds  duquel 
on  trouve  particulièrement  ces 
pierres  grifâtres ,  luifantes ,  tal- 
queufes  ,  pefantes ,  appelées  pierres 
de  Bjjlogne.  Elles  font  à  peu  près 
de  la  groffeur  d'une  noix ,  mais  de 
figure  irrégulière.  En  les  calcinant 
avec  quelques  précautions,  elles 
acquièrent  la  propriété  de  paroîrre 
lumineufes  dans  1  obfcurite ,  â  pen 
près  comme  feroir  un  charbon  al- 


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r^4  BQL 

•lumc,  mais  fans  chaleur  fenfible. 

Bologne  ,  eft  aufli  le  nom  d*un  Bourg 
de  France  ,  en  Gafcogne ,  fur  la 
rivière  de  Gimonne ,  à  fix  lieues , 
nord-nord-eft ,  de  Saint  Bertrand  de 
Comminges. 

BOLOGNE  j  (  Jean  de)  nom  propre 
d*an  Sculpteur  célèbre  de  Douay , 
qui  fe  forma  à  TEcoîe  de  Michel 
Ange.  On  a  de  cet  Artifte,  le  Che- 
val de  Henri  IV,  place  à  Paris  fur 
le  Pont-Neuf,  &  un  beau  groupe 
qui  repréfente  Penlèvement  d'une 
Sabine  ,  &  qui  fert  d'ornement  à  la 
place  de  Florence. 

BOLOGNÈSE;  (le)  Peintre  &  Gra- 
veur célèbre  ,  né  à  Bologne  en 
i6o(f.  Il  ctoit  parent  des  Càrrache , 
&  fut  leur  Elève.  Cet  habile  Arrifte 
touchoit  parfaitement    le^payfnge. 

/  Soh  fouiller  eft  élégant,  les  fites 
font  heureufement  diftribués  ,  fon 
Jjinceau  eft  moelleux  ,  fon  coloris 
agréable  j  peut-être  faudroit-il  que 
le  ton  en  fiit  moins  vert.  Il  a  eravé 
plufieurs  jiiorceaux  â  Peau  rorte , 
cncr'autres  cinq  payfages  ,  d'après 
le  Titien.  On  a  beaucoup  de  ks 
Ouvrages  a  Rome  &  à  Frefcati  , 

Î[ui  fe  font  admirer  des  Connoif- 
eurs.  Mais  le  Bolognèfe  ne  fut  pas 
moins  recommandable  par  fa  belle 
ame  que  par  fes  talens.  On  peut  en 
juger  par  le  trait  fuivant^:  informé 
qu'ifn  Gentilhomme,  fon  voifin  , 
étoit  dans  Pindigence  ,  il  alla,  à 
différences  repriies ,  jeter  fecretce- 
raent  de  l'argent  dans  l'appartement 
qu  occupoit  ce  Gentilhomme.  Ce 
<lernier ,  qui  voulut  connaître  fon 
Bienfaiteur ,  parvînt  â  lé  furprendre  j 
&  lui  ayant  témoigné  fon  admira- 
tion &  fa  reconnoirtance,  le  Bolo- 
gnèfe  le  retira  chez  lui ,  Se  le  traita 
route  fa  vie  comme  fon  meilleur 
ami. 
BOLOGNINl  i  fubftancif  mafculin. 


BOL 

Monnoie  de  cuivre ,  qui  a  ccmri  i 
Bologne ,  en  Italie.  Six  bologninis 
valent  une  bolognina ,  &  quatre- 
vingt-cinq  ,  un  ccu  de  Bologne. 

BOLONOIS  ;  (  le  )  nom  propre.  Pro- 
vince d'Italie,  dans  l'Etat  de  PE- 
glife ,  &  dont  Bologne  eft  la  capi- 
tale. Elle  a  le  Duchc  de  Ferrare  au 
nord  ,  la  Romagne  à  Peft ,  le  Du- 
ché de  Modène  a  l'oueft  ,  &  la  Tof- 
cane  au  fud.  Les  terres  y  font  très- 
fertiles. 

BOLSCHAIA^ZEMLA;  nom  propre 
d'une  contrée  découverte  par  le 
Prince  CJielashi  en  171  j  ,  au  nord 
de  l'embouchure  de  la  Kolima,  à 
foixanre  quinze  degrés  de  latitude 
fcptentrionale.  On  la  dit  habitée, 
ce  qui  mérite  confirmation ,  attendu 
le  froid  extrême  que  l'on  doit  y  ref-. 
fentir. 

BOLSENA  j  nom  propre.  VillcJlra- 
lie,  dans  le  patrimoine  de  Saint- 
Pierre  ,  près  du  lac  de  même 
Dom  ,  à  neuf  milles  d'Aquapeù- 
dente. 

BOLSWERT  :  nom  propre.  Ville  des 
Provinces-Unies  ,  dans  la  Frife ,  à 
deux  lieues  du  Zuider^ée. 

BOLTON  j  nom  propre.  Ville  d'An- 
gleterre ,•  au  Comté  de  Lancaftre  , 
fur  la  rivière  de  Trivel. 

BOLUOBASSl  ;  fubftantif  mafculin. 
Titre  d'un  Officier  Militaire  de 
Turquie,  qui  commande  cent  Ja- 
niflaires.  Il  eft  habillé ,  monté ,  & 
perçoit  foixante  afpres  de  paye  par 
jour, 

BOLUS  ou  BOL  j  fubftantif  mafcu- 
lin ,  &  terme  de  Pharmacie.  Perite 
boule  de  drogues  médicinales ,  qu'on 
prend  feule  ou  enveloppée  de  quel* 
qu'autre  fubftance. 

Les  propriétés  du  bolus  Varient 
félon  les  drogues  ,qui  le  compo- 
fenr.  On  ordonne  au  malade  une 
boitfbn  convenable  ,  pour  divifer 


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BOL 

le  hôlus  quand  il  eft  dans  le  vehtrî* 

cule. 

•    La  première  fyllabe  de  bolus  eft 

brève ,  &C  la  féconde  longue. 

Le  s  final  fe  fait  fenrir  en  toute 
circonftance, 
BOLZANO}  nom  propre.  Ville  d'AU 
lemagne,  dans  le  Tirol,  fur  la  ri- 
vière d'Eifach  &  près  de  fon  em-* 
bouchure  dans  TAdige. 

Il  y  a  un  bourg  de  même  nom 

dans  TEtat  de  Venife,  à  deux  Uèues 

deVicenze.^  j 

BOLZAS  ;  fubftantif  mafculin.'  G^u-i 

ril  fabriqué  de  fil  de  coton ,  &  qii  oU 

rire  des  Indes.  Les  Bolzas  font  touii 

blancs  ou  rayés  de  jaune.  j 

BOMARZO  ;  nom  propre.  Petite  vil  j 

,  le,  château  &  duché  d'Italie ,  dans 

TEtat  dé  TEglife. 
BOMBAÏM  ou  BOMBAY  ;  nom 
propre.  île  &  ville  d'Ane ,  dans  la 
mer  des  Indes ,  près  de  la  côte  de 
Malabar.  On  y  recueille  du  coco  en 
quantité  j  mais  le  féjour  en  eft  très- 
mal  fain ,  Se  les  Européens  y  meu* 
rént  promptement. 
BOMBÀNCEj  fubftantif  féminin, dii 
flyle  familier ,  qui  fe  dit  d'un  fqf-* 
tin ,  d'une  chère  lomptueufe.  //  neji 
dans  le  befoin  que  pour  avoir  fait 
bombance. 

La  première  fyllabe  eft  moyen-! 
ne ,  la  féconde  longue ,  &  la  troi-j 
fîème  très-brève.  ! 

BOMBARDE  ;  fubftantif  féminin.Od 
^ppeloit  ainfi  certaines  machine^ 
de  guerre ,  par  le  moyen  defquelles 
on  lançoit  autrefois  des  pierre^ 
d'une  grofleur  confidérable. 

On  a  enfuite  donné  4e  nom  dd 
bombarde ,  dejpuis  l'invention  de  la 
poudre ,  k  certaines  pièces  d  artille- 
rie dont  quelques  -  unes  portoient 
îufqu'à  trois  cens  livres  de  balle* 
Froiflfàrr  parle  d'une  bombardé  qui 
avoir  cinquante  pieds  de  longueur.* 
Tome  IV. 


t^oiWARôEjfe  dit  aliflî  d'un  Jeu  d'or- 
gue de  la  claffè  de  ceux  qu*on  ap- 
pelle jeux  d'anche.  La  bombarde  eft 
ordinairement  placée  fur  tmfom- 
mier  particulier,  parce^que,  comme 
elle  confomme  beaucoup  de  Vent , 
elle  ne  manquerôic  pas  de  nuire  aux 
•  autres  jeux. 
BOMBARDÉ  ,ÉE  ;  adjeftif  &  parti- 
cipe paflif.'  Voyer{  BombàRDBR'. 
BOMBARDEMENT}  fubftantif  tnat 
culin.  Aftion  de  jettetdes  bonibes^ 
Latourfut'écfdfée  dans'  le  bohtbar^ 
dément  de  la  plact.  ' 

Les  deux  premières*  fyUabes'font 
moyennes  ,  la  troifièftie  eft  très-^ 
brève,  &  la  quatrième  mbyeraie  aa 
'finguKer^  mais  longue  au  pluriel. 
Le  pluriel  fe  forme  en  changeant 
le  t  final  -du  ûigUUèr  en  un  s-  qui 
fuitjla  règle  générale  des  pluriels* 
Voyez  la  lettre  vS. 

Il  endroit  changer  le  premier  m 
en  nj  le  dernier  e  ena^Sc  écrire^ 
d'après  la  prononciation ,  bonbarde^ 
.  mont.  Voyez  Orthographe. 
BOMBARDER  i  verbe  adif  de  la 
première  c6hjugaifon  ,  lequel  fe' 
conjugue  comme  chanter.  Jetter  dfes 
bombes.  Louis  XIV  fit  bombarder 
la  ville  £  Alger. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
moyennes ,  &  la  troifième  êft  Ion-  . 
gueou  brève,  corhmenétis 4*e<pli- 
quons  au  mot  Verbe  ,  avec  la  con- 
jugaifon  &  la  quantité  ^rofodîque 
des  autres  temps. 
BOMBARDIER  \  fubftantif  mafcu- 
lin. Celui  qui  tire  des  bombeipar 
le  moyen  des  mortiers.    //  ^toit 
bombardier  du  Jîé^e  de  cette  ville. 
BOMBASIN'  ;    fubftantif   mafctilin. 
On  donne  ce  nom  à  deux  fortes, 
d'étoffes.  L'une  eft  de  foie*,  &  k 
fabrique  en  a  été  apportée  de  Milan 
dans  le  Rovaume ,  &  lautre  eft  une 
fuuine  à  deux  envers. 
T 


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14^  BOM 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne 5  la  féconde  brève,  &  la  troinème 
moyenne  au  fingulier ,  mais  longue 
au  pluriel. 

Il  faudroic  changer  le  ;n  en  n^ 
le  s  en  :(^  y  &  écrire^  d'après  la  pro-^ 
nonciation,  bonba^^in.  Voyez  Or- 
thographe. 
BOMBE  :  fubftantif  féminin.  Grofle 
boule  de  fer  creufe ,  qu'on  remplit 
de  poudre ,  &  qu'on  place  dans  un 
mortier,  de  manière  que  l'aftion  de 
la  poudre  la  jette  fur  les  endroits 
qu'on'  veut  aétruire.  Strada  pré- 
tend qu'un  Artificier  de  Venlo  fut 
l'inventeur  des  bombes  ^  &  Blondel 
croit  que  les  premières  furent  jet- 
cées  par  le  Duc  de  Cleves  au  iiége 
de  Vachtendonck'^ ,  dans  le  Ducné 
4e  Gueldres ,  en  1588. 

On  dit ,  dans  le  fens  figuré  ^  que 
la  bombe  ejl  prête  à  crever  ;  pour 
dire  ,  que  quelque  événement  fâ- 
cheux eft  fur  le  point  d'arriver. 

La  première  iyllabe  eft  longue, 
^  &  la  féconde  très-brève. 
BOMBÉ,  ÉEj  adjedif  &  participe 

paflîf.   Koye^  Bomber. 
BOMBEMENT  j  fubftantif  mafculin. 
Convexité ,  état  de  ce  qui  eft  bom- 
bé. Le  bombement  de  cette  chauffée 
cfi  mal  placé. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  très-brève  >  &  la 
rroifième  moyenne  au  fingulier  , 
ioais  longue  au  pluriel. 

Le  pluriel  fe  Forme  en  changeant 
le  t  final  du  fingulier  en  un  ^,  qui 
fuit  la  rède  générale  des  pluriels. 
Foyer  la  lettre  S. 

Il  faudroit  changer  le  premier  m 
en  72,  le  dernier  ^  en  ^,  &  écrire  , 
d'après  la  prononciation  ,  bonbe- 
mant.  Voyez  Orthographe. 
BOMBER  i  verbe  aûif  de  la  première 
conjugaifon  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanta:*  Aâion  de  rendre 


BOM 

convexe.  On  bombera  la  ruel 

Bomber  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Bijoa^ 
tiers,  de  l'aftion  de  creufer  les  fonds 
d'une  tabatière  ou  d'un  bijou  quel- 
conque. 

Bomber,  eft  aufii  verbe  neutre.  Ce 
lambris  ne  devroit  pas  bomber^ 

La  première  fyllabe  eft  moyenne  , 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève, 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Obfervez  cependant  que  les  temps 
ou  perfonnes  j  qui  fe  terminent  par 
un  e  féminin,  ont  leur  pénultième 
fyUabe  longue.  Dans  je  bomb  e^^  la 
fyllabe  bom  eft  longue. 

Il  faudroit  changer  le  m  en  n ,  & 
écrire  bonber.  Voyez  Orthogra- 
phe. . 

BOMBON;  nom  propre.  Province 
de  l'Amérique  méridionale ,  dans 
le  Pérou ,  aux  pieds  des  Andes ,  oà 
la  rivière  des  Amazones  a  fa  fource. 
Ce  pays  étant  fort  élevé ,  comme 
l'a  obfervé  le  P.  Feuillée,  eft  aufli 
très-froid,  &  par  cette  raïfonpêa 
fertile. 

BOMBOS  y  nom  propre.  C'eft ,.  félon 
Pline ,  une  rivière  d'Afie ,  dans  la 
Cilicîe. 

BOMERIEi  fubftantif  féminin,  & 
terme  de  commerce  maritime^  Il 
fe  dit  d^une  forte  de  contrat  ou 
de  prêt  ^  par  lequel  le  fonds  &  l'in- 
térêt font  aflurés  fur  la  quille  da 
vaiflèau ,  &  fur  les  marcnandife* 
qu'il  renferme.  Si  le  navire  fait 
naufrage ,  le  créancier  perd  forv 
dû.  C^  ce  qu'on  appelle  auflî  / rer 
âgrojfe  aventure. 

BOMMEL  ;  nom  propre.  Ville  de 
la  Gueldre  Hollandoife ,  fur  le  Wa- 
hal,  à  trois  lieues  de  Bois-le-Duc. 
Les  François  la  prirent  en  i^x^^^âc 
la  démantelèrent*. 


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BON 

BOMMELS WAERD ;  nomptopre. 
île  des  Provinces-Unies ,  entre  la 
Meufe  &  le  Wahal ,  ainfi  appelée  de 
la  ville  de  Bommel  qui  y  eft  ficuée. 

BOMMEN  j  nom  propre.  Petite  ville 
des  Provinces-Unies ,  dans  Tîle  de 
Schouwcn. 

BOMMER  ;  vieux  verbe ,  qui  figni- 
fioic  autrefois  borner  ^  pofer  des 
bornes. 

BOMONIQUESj  (les)  c*étoit  ainfi 
que  les  Lacédémoniens  défignoient 
de  jeunes  enfans  qui  fe  faifoient 
gloire  des  coups  de  rouet  qu'on  leur 
appliquoit  dans  les  facriiices  de 
Diane.  Us  fe  défioient  les  uns  les 
autres  à  qui  fupporteroit  plus  conf- 
tamment  ce  genre  de  peine  :  quel- 
ques-uns le  foutenoient  jufqu  a  la 

^  mort,  &  les  mères  prcîentes  les 
encourageoient  par  des  exhortations 
&  des  chants  a allégreffe.  Lobjet 
de  ce  fanatifme  barbare  étoit  y  dit- 
on  j  d'accoutumer  la  jeunefTe  aux 
fatigues  de  la  guerre. 

BOMPOURNICKEL  j  fubftantif 
mafculin.  Sorte  de  pain  noir,grof- 
fier ,  fort  compacte  >  dont  on  mange 
beaucoup  en  Weftphalie.  HofFman 
prétend  qu'il  eft  préférable  à  tout 
autre  pain ,  &  qu'on  peut  l'ordon- 
ner comme  un  remède  dans  le  cas 
où  les  forces  feroient  perdues ,  la 
contexture  du  fang  altérée,  &  ladif- 
(ipation  des  efprits ,  prochaine. 

BON  :  fubftantif  mafcuun.  On  appelle 
ainu  au  Japon,  une  fête  qui  s'y 
célébrerons  les  ans  en  Thonncur  des 
morrs.  Les  vivans  allument  quan- 
tité de  flambeaux ,  &  chacun  porte 
aux  tombeaux  de  fes  parens  morts 
des  mets   délicats  pourles  nourrir 

BON,  BONNE ;adjeaif.  Bonus jUj 
um  y  qui  réunit  routes  fortes  de  per- 
fections. Dans  ce  fens,  il  ne  fe  dit 
2ue  de  Dieu  ,  ^omme  étant  feul 
^uverainement  bon. 


BON  T47 

Bon,  fe  dît  Ses  chofes créées,  &fi. 
gnifie  qui  a  en  foi  les  qualités  con- 
venables â  fa  namre.  Dieu  n'a  rien 
,  créé  que  de  bon. 

Bon,  fe  dit  des  qualités  louables  de 
l'efprit  &  du  corps.  Ses  bonnes  qua-^ 
litésfe  réduifmt  a  peu  de  chofe.  lia. 
toujours  eu  de  bonnes  vues.  Ce  che^, 
val  a  de  bonnes  jambes. 

Bon,  fe  dit  de  quiconque  excelle  en 
quelque  art  ou  métier  que  ce  foit. 
Il  fut  toujours  bon  Officier.  Cejl  un 
bon  Imprimeur. 

Bon  ,  fe  dit  de  quelque  ouvrage  que 
ce  fbit ,  de  la  nature  ou  de  l'art  » 
quand  il  eft  excellent  dans  fon  ef- 
pèce.  On  y  recueille  de  bons  fruits. 
Il  a  toujours  de  la  bonne  bière.  On 
a  de  ce  Philofophe  un  bon  traité  de 
morale. 

Bon  ,  fe  dit  pour  clément ,  miféricor- 
dieux  ,  furrout  en  parlant  de  Dieu. 
Tout  nous  annonce  que  Dieu  eft  bon. 
C'eft  dans  ce  fens  qu'on  dit  po- 
pulairemenr,  s'il  plaît  au  bon  Dieu. 
Il  faut  aimer  le  bon  Dieu.  On  doit 
prier  le  bon  Dieu.  Prions  le  bon 
Dieu,  8cc. 

Bon  Dieu  !  eft  une  exclamation  par 
lat}uelle  on  exprime  la  furprifa  où 
l'on  eft  de  quelque  chofe.  BonDieul 
par  quel  hajardvous  rencontré-je  ici? 

Bon,  le  dit  d'une  perfonne  humaine, 
indulgente ,  &  d'un  commerce  fa- 
cile. //  ne  falloit  pas  être  fi  bon 
avec  dépareilles  gens.  Il  efi  bon  pour 
tous  ceux  qui  le  réclament. 

Bon,  fignifie  utile,  propre  à  certaî- 

.  nés  cnofes  Cette  machine  n  eft  bonne 

à  rien.  Ce  Miniftre  eft  bon  aux  gran-^ 

des  affaires.  Ce  remède  eft  bon  con^ 

tre  kfcorbut. 

Bon,  s'emploie,  en  parlant  des  chofes, 
pour  avantageux,  favorable,  con- 
venable. Exemples  ^  dans  le  fens 
d'avantageux  :  ce  contrat  de  mariage 
eft  bon  pour  le  futur  époux. 
Tij 


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14^  BON 

Dans  le^  fens  de  favorable  :  k 
moment  ejl  bon  pour  obtenir  ce  qui 
.  vous  aver  en  vue.. 

Dans  le  fens  de  convenable  :  dans 
^peu  la  faifon  fera  ^  bonne  pour,  ven- 
danger. 

Bon  ,  fe  dit^  en  termes  dé  commer- 
ce, pour  riche,  folvable.  Ce^Mar- 
chand  eJiM,  bon  t  peut-on  lui  vendre 
,à  crédit? 

Bon,  fe  dit  des  chofes  d^ngereufes , 
comme  le^  poifons ,  &  fignifîe  pro- 
pre à  faire  fon  effet»  On  tire  de  cette 
,  mine,  dç,,bon  arfénîc. 

Bon  ,  fe  joint  en  parlant d*un  homme, 
'  à  certain^  fubltantifs  avec  lefquels 
il  n*a.  d^autre  fignification  ,  que  de 
défigner  quelqu'un  d'une  humeur 
agréable  &^  d'un  commerce  facile. 
Ainfi  Ton  dit ,  c*eft  un  bon  vivant  j 
unbon.garfonj  un  bon  enfant,  un  bon 
Diable  ,  un  bon  drôle ,  un  bon  com- 
pagnon. 

Qn  dit  auflî  dç  quelqu'un  fin ,  & 
f  ufé ,  que  cUfl  un  bon  apôtre. 

On  dit  encore  de  quelqu'un ,  daHs 

le  ftyle  familiejc^  foit  en  plaifan- 

cant^foitpar  injure,  que  c'^y?  un 

,  bon^  coquin^  un  bon  vaurien  y  un  bon 

fripon  yune  bonne  pièce  ^  un  bon  bec  ^ 

une  bonne  bête ,  une  bonne  ame. 

Les  mêmes  chofes  fe  difenr  par 
exclamation  ;  la  bonne  amcy  la  bonne 
bête! 

BpN  ,  s'emploie  .  quelquefois  pour 
grand,  en  parlant  des  chofes,  & 
alors  il  donne  de  la  force  &  de  l'é- 
nergie aux  fubftantifs  auxquels  il 
fe  rapporte.  Exempies^O/i  lui  donna 
un  bon  coup  de  bâton^  )*y  gagnai 
une  bonne  pleuréfie.  On  a  dû  vous 
faire  une  bonne  réprimande^  Il  y  a 
cent  bonnes  lieues  de  Paris  à  Lyon. 
On  dit  de  quelqu'un ,  qnil  a  le 
corps  bonj  &  que  c*e^  un  bon  corps 
d^ homme  s  pour  dire ,  qu'il  a  le  corps 
fain  &  robuftô. 


BON 

On  dit  auflî  de  quelqu^un^  qu'/t.. 
a  ehcore  le  cœur  bon;  pour  dire  , 
qu'il  n'a  pas  encore  perdu  fes  forces- 
On  dit  encore  de  quelqu'un ,  qu'il 
a  bon  pied  ;  pont  dire  ,  qu'il  mar- 
che, bien.  Et  qiCila  bon  Diedy  bon 
œil;  poux  dire ,  qu'il  eft  vit ,  difpôs, 
agiflant ,  léger. 

On  dit  de  quelqu'un  fimple  &  - 
de  peu  d'efprit ,  que  c*ejl  un  bon 
homme  qui  n*y  entend  point  de  fi^ 
neffe. 

On  dit  familièrement,  bon  homme, 
bonne  femme  y  &  bonnes  gens;  potir 
défigner  un  homme  &  une  femme 
déjà  avancés  en  âge.  //  ne  tardera 
pas  de  recueillir  lafiiccejffivn  du  bon 
homme  y  de  la  bonne  femme ,  des 
bonnes  gens. 

.  On  dit  d'une  perfonne  qui  peint 
bien  en  écrivant ,  q\sk*elle  a  la  mctim 
bonne. 

On  dit  d*une  nouvelle  >  d*ime 
chofe  ,  (Celles  viennent  de  bonne 
main  ;  pour  dire  y  qu'elles  viennent 
de  gen$  inftruits ,  qu'on  les  tient  de. 
bonne  part. 

On  dit  d'une  perfonne  ,  qvt^elle 
efi  en  bonne  main;  pour  dire ,  qu'el- 
le eft  fous  l'autorité  def  queiqu'im 
qui  lui  fera  faire  fon  devoir ,  ou  la 
gouvernera  comme  il  convient. 

On  dit  d'une  affaire  ,  qu'elle  efi 
en  bonne  main  ;  pour  dire ,  qu'efle 
eft  confiée  à  quelqu'un  qui  la  traite- 
ra habilement» 

On  dit  d'une  perfonne,qu'eIIe  eft  * 
de  bonne  maifon  ;  pour  dire  ,  qu'elle 
eft  d'une  nobleffe  illuftre. 

On  dit  auflî  d'un  père  de  famille^ 
q^  il  fait  bonne  ma'fon;  pour  dire  y 
qu'il  augmen^te  fa  fortune. 
Bon  Ange,  %nifie  Ange  gardien.  IL, 

fe  recommanda  à  fon  bon  ange. 
Bon  génie  ,  fignifîe  génie  turélaire  , 
bienfaifant ,  propice.  Son  bon  génie 
lefauva  de  ce  danger. 


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BON 

.  On  dit  de,quelau\in  qui  eft  plein 
de  franchife  &  de  fincéritc ,  que 
cUjl  un  bon  gaulois. 

On  dit  auflî  de  quelqu'un  qui  ne 
connoît  ni  les  rufcs,  ni  les  mau- 
vaUes  Jfineilès ,  quily  va  de  bonne 
foi  y  tout  à  la  bonne  foi.       ^ 

Prendre  une  chofe  en  bonne  part , 

fignifie  interpréter  une  chofe  favo- 

.  rablement ,  ne  s*en  pas  fâcher.  Ce/l 

une  injure  quil  a  prije  en  bonne  part. 

Bon  visage  d'hôte  ,  fe  dit  de  Tait 

gracieux  de  quelqu'un  qui  eft  hono- 

.  table  chez  luL 

On  dit  y  quon  fait  bon  vîfage , 
bonne  mine^  bon  accueil  à  une  per- 
fonne;  pour  dire-,  qu'on  lui  fait  une 
réception  civile ,  gracieufe. 

On  dit  auffi, yiirtf  y  donner  auel^ 
que  chofe  de  bonne  grâce  ;  pour  dire , 
d'une  manière  honnête  &  polie.  Et 
€fi  une  perfonne^a  bonne  ^race  à  faire 
quelque  chofe  ;  pour  dire ,  qu'elle 
s'en  acquitte  à  merveille.  Et  quV/& 
danfe  de  bonne  grau  ;  pour  dire  , 

Îp'elle  danfe  d'une  manière  à  fe 
aire  admirer. 

^  On  dit  encore  d'une  perfonne  qui 
dit  ou  fait  quelque  chofe  qu'elle  né 
devroit ni mre  ni  faire ,  quelle  n'a 
pas  bonne  grâce  d'en  uftr  de  la  forte. 

On  dit ,  avoir ,  prendre ,  fe  don-- 
ner  du  bon  temps  ;  pour  dire ,  fe  ré- 
jouir* Les  laquais  de  cette  maifon 
n*ont  autre  chofe  à  faire  qu  à  prendre 
du  bon  temps. 
Bonne  année  ,  figaifie  une  année  de 
fertilité. &  d'abondance.  Sans  la 
grêle  on  auroit  eu  une  bonne  an- 
née. 

On  dit ,  en  termes  de  civilité , 
fouhaiter  la  bonne  année  à  quelqu'un; 
&  familièrement ,  bon  jour  &  bon 
an;  pour  dire,  qu'on  fouhaite  une 
année  heureufe. 

On  dit  proverbialement ,  bon  an , 
mal  an;  pour  dire>  tant  une  année 


BON  149. 

que  l'autre ,  &  la  forte  portant  la 
roible.  Ce  bénéfice  rapporte  mille 
écus  y  bon  an  ,  mal  an. 

Bon  jour  ,  fignifie  un  put  de  fête. 
C'étoit  un  trop  bon  jour  pour  tra^^ 
vailler. 

On  àxiy  faire  fon  bonjour;  pour 
dire  j  recevoir  la  Communion. 

On  dit  proverbialement  ic  iro- 
niquement, en  parlant  d'une  aâion 
répréhenfible  faite  en  un  jour  de 
fctej  bonjour^  bonne  oeuvre. 

On  dit,  en  termes  de  civilité, 
fouhaiter  le  bon  jour  à  quelqu'un  , 
lui  donner  le  bon  jour;  ce  qui  fîgni^ 
fie ,  fouhaiter  une  journée  heureu- 
fe, agréable. 

Bonne  fbte,  fignifie  fête  folennel- 
le,  grande  fête.  On  ne  doit  pas  voya* 
ger  un  jour  de  bonne  fête. 

De  bonne  heure  ,  fe  dit  pour  xou 
y  y  ferai  de  bonne  heure. 

On  dit,  Q^ilefl  de  benne  heure i 
pour  dire  ,  qu'il  n'eft  pas  tard. 

On  dit,  à  la  bonne  heure;  pour 
dire ,  à  temps ,  à  propos.  Elle  entra 
à  la  bonne  heure  y  comme  on  fervoit , 
k  fûuper. 

On  dit  auffi,  à  la  bonne  heure; 
pour  exprimer  une  forte  d'agré- 
ment ,  de  confentement  fur  quel- 
que chofe.  Puifque  les  chofes  font 
comme  vous  le  dites  y  à  la  bonne 
heure. 

On  dit  d'une  chofe,  quelle  fait 
bonne  bouche  ;  pour  dire ,  qu'elle 
répand  une  faveur  agréable  dans  la 
bouche. 

On  dit  auffi  >  qu'o/z  garde  une 
chofe  pour  la  bonne  bouche  ;  pour 
dire ,  qu'on  la  conferve  pour  la  der- 
nière ,  comme  étant  la  meilleure. 

On  dit  encore  d'une  perfonne 
qui  ayant  joué  plufieurs  tours  à 
quelqu'un  ,.  lui  en  joue  tm  dernier 
plus  méchant  que  les  autres  ,  qu'cZfe 
le  lui  réfervoit  pour  la  bonne  bouche*. 


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150  BON 

fioNNE  FORTUNE ,  fc  dit  d'*  ce  qui  ar- 
rive d'utile,  d'avantageux, C^r^/72- 
ploi  ejl  un^bonne  fortune. 
fiuNNE  FORTUNE ,  fe  dit ,  pat  exten- 
/îon  &  familièrement,  dts  faveurs 
des  dames.  //  compte  les  jours  de 
fon  bel  âge  par  fes  bonnes  fortunes. 
Bonne  aventure,  fe  dit  d'un  évé- 
nement favorable.  Cette  donation 
ejl  pour  lui  une  bonne  aventure. 
Bonne  aventure,  fe  dit,  par  ex- 
rcnfiôn ,  de  ces  prédictions  puériles 
de  l'avenir  oui  fe  font  ordinaire- 
ment fur  l'inipeâion  des  mains  des 
perfonnes.  Voyons  votre  main  ^  je 
vous  dirai  votre  bonne  aventure^ 
Bonne  voglie  ;  terme  emprunté  de 
l'Italien ,  qu'on  prononce  bonne  voi- 
le j  en  mouillant  les  II.  Il  fe  dit  de 
quelqu'un  qui  reçoit  un  falaire  pour 
ramer  volontairement  fur  une  ga- 
lère. Il  en  coûte  tant  par  jour  pour 
les  bonnes  voglies  de  cette  galère. 

On  dit  auflî  adverbialement  de 
bonne  voglie;  pour  dire,  de  bonne 
volonté.  Il  partit  de  bonne  voglie. 
Bonne  de  nage>  fe  dit  d'une  cha- 
loupe facile  à  manier ,  &  qui  pafTe 
ou  avance  bien  à  l'aide  des  feuls 
avirons. 

On  dit  d'un  cheval ,  quil  galoppe 
fur  le  bon  pied;  pour  dire,  que 
duand  il  galoppe ,  il  lève  le  pied 
droit  le  premier. 

On  dit  auflî ,  dans  Idfens figure, 
quon  a  mis  une  perfonne  fur  le  bon 
pUd;  pour  dire  y  qu'on  l'a  obligée 
â  faire  ce  qu'on  exigeoit  d'elle. 

On  dit  encore ,  dans  le  fens  figu- 
ré ^  c^une  perfonne  ejl  fur  un  bon 
pied  dans  le  monde  ;  pour  dire  , 
qu'elle  y  eft  confidérée. 

On  dit  de  quelqu'un ,   quV/  eji 
bien  bon ,  quon  le  trouve  bon  de  pré- 
tendre ,  d*a(furer^  de  dire ^  défaire , 
&c.  pour  dire ,  qu'il  a  tort  de  pré- 
-  tendre,  d'aflurec ,  &c. 


BON 

On  dit  familièrement  de  quel- 
qu'un qui  a  dit  des  chofes  réjouif- 
iantes  dans  une  focicté,  quila  été 
bon  aujourd'hui. 

On  dit  aufli  familièrement,  ea 
parlant  de  quelque  mot ,  de  quel- 
que c«ite  qui  lurprend  agréaible-    "^ 
ment  une  compagnie  j   //  ejl  bon 
là. 

Jouer  bon  jeu  y  bon  argent  y  fignu 
fie ,  jouer  à  condition  que  celui  qui 
perdra  ,  fera  obligé  de  payer. 

On  dit  d'une  perfonne ,  quelle  a 
refu  de  l'argent  a  bon  compte  ;  pour 
dire ,  qu'elle  a  reçu  de  l'àreent  1 
déduire  fur  la  fomme  qui  lui  eft 
due.  Et  à  tofit  bon  compte  revenir; 
pour  dire ,  fauf  toutes  erreurs  de 
calcul ,  omiflions ,  ou  double  em^  ^ 
ploi. 

On  dît  auflî  d'une  perfonne, 
qu'elle  ejl  de  bon  compte  ;  pour  dire  , 
que  ks  comptes  font  vrais ,  juftes 
&  exads. 

On  dit  y  rendre  bon  compte  de  fa 
conduite  ;  pour  dire  ,  faire  voir 
qu'on  s'eft  conduit  d'une  manière 
irrépréhenfible. 

On  dit ,  qu'o/z  a  donné  de  bonnes 

enfeignes  d'une  chofe  quelconque   } 

pour  direj  qu'on  l'a  défignee  de 

manière  à  la  faire  aifément  recon* 

noître. 

Bon  ,  s'emploie  fubftantivctment ,  & 

fignifie  bonne  qualité  de  la  perfonne 

ou  de  la  chofe  dont  on  parle.  On 

remarque  en  luS^e  bon  de  fes  ancêtres^ 

Il  y  a  peu  de  bon  dans  cet  ouvrage. 

Bon  ,  fe  dit  auflî  de  ce  qu'une  chofe 

quelconque  a  d'avantageux ,  d'inté* 

reflant,  de  plus   remarquable.  Le 

bon  de  cette  pièce  eft  quelle  ejl  au-- 

'  thentique. 

On  dit,  du  bon  du  cœur;  pour 
dire  ,  afFe£lueufement  ,  fincère- 
ment.  Il  m'a  toujours  accueilli  du  bon 
du  cœur. 


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BON 

On  dit  auffi  ,  le  bon  de  favtn^ 
turc ,  le  bon  du  conte ,  &c.  pour  dire , 
ce  qu'il  y  a  d'amufanc  dans  l'aven- 
ture >  dans  le  conte  ,  &c. 

On  dit  d'une  troupe ,  d'une  ar- 
mée ,  qu'e/fe  a  eu  du  bon  dans  une 
aSion  ;  pour  dire ,  qu'elle  a  eu  Ta- 
vantage  fur  l'ennèmi . 

On  dit  auflî ,  que  des  negocians  y 
des  gens  d'affaires  j  ont  eu  du  bon , 
dans  une  partie  ^  dans  une  entrepris 
fij  dans  un  traité i  pour  dire  »  qu'ils 
Y  ont  gagné. 

On  appelle  ,  revenant  bon  ,  le 
profit  qui  revient  d'une  afiFaire  d'u- 
tilité. J'ai  eu  cinquante  écus  de  reve- 
nant bon  dans  ce  marché* 

On  appelle  encore  y  revenant  bon, 
deniers  revenans  bons  j  ce  qu'on  re- 
tire d'une  fomme  que  l'on  avoir 
deftinée  pour  quelque  dépenfe.  // 
avoit  mis  de  côté  dix  mille  écus  pour 
bâtir  fa  maifon  j  Ékais  il  a  cujix  mille 
francs  de  revenant  bon. 
Bon,  s'emploie  aufli  fubftantivement  ^ 

rDur  exprimer  l'approbation  donnée 
la  chofe  dont  il  eft  queftion.  Ainfi 
l'on  di^  :  le  bon  du  Prince  y  le  bon 
dfun  Banquier;  pour  dire  y  l'agré- 
ment du  Prince  ^  l'acceptation  d'un 
Banquier. 

On  dit  en  jouant ,  avion/ait  bon  ; 
pour  dire ,  qu'on  s'oolige  à  payer 
ce  que  l'on  pourra  perdre. 

On  dit  auflî ,  en  termes  de  Finan- 
ces, faire  les  deniers  bons;  pour 
dire,  alTurer  le  payement  cle  la 
Ibmme  dont  il  s'agit. 
BoH  ,  s'emploie  adverbialement  en 
différentes  plurafes  i  on  dit ,  trouver 
bon  ;  pour,  dire  ^  approuver ,  agréer. 
Le  Minijire  trouve  bon  que  vous  pré" 
f entier  votre  mémoire* 

On  dit ,  fentir  bon  ;  pour  dire , 
lépandre  une  odeur  agréable,  Cett€ 
dame  fent  toujours  bon*, 

Qa  dit  j,  toîir  bon  ;  pour  dite  ^ 


BON  Ï5X 

refiifer  de  céder,  faire  réfiftance. 
S'il  tient  bon  ,  on  en  paffera  par  là. 
On  dit  >  coûter  bon  ;  pour  dire  , 
coûter  très-cher.  Son  fils  lui  a  coûté 
bon  pendant  la  guerre. 

On  dit ,  qu'i/  fait  bon  vivre  en 
quelque  endroit  ^  quony  vit  à  bon 
marché  ;  pour  dire ,  qu'on  y  a  les 
commodités  de  la  vie  ,  fans  qu'il 
en  coûte  cher. 

Tout  de  bon ,  fe  dît  pour  férieu- 
fement.  Efi-ce  de  tout  de  bon  quon 
l'a  averti  ^ 

A  quoi  bon ,  fe  dit  pour  à  quoi 
fert.  A  quoi  bon  vous  lever  fi  matin  ? 

Bonne  ,  s'emploie  abfolument  dans 
le  ftyle  familier  :  ainfi  Ion  dit  ,  la 
bailler  bonne  à  une  perfonne  ;  pour 
dire  ,  lui  jouer  quelque  tour. 
On  dit  aum  dans  le  même  fens  , 
qu'on  la  garde  bonne  à  quelqu'un  ; 
pour  dire  ,  qu'on  conferve  du  ref- 
fentiment  avec  projet  de  fe  venger 
quand  l'occafion  s'en  préfentera. 

Abonnes  enseignes,  eft  une  e:jpreC* 
fîon  adverbiale  ,  qui  (îgnifie  avec 
une  connoiflance  fuffifante  de  ce 
qu'on  doit  faire.  //  ne  refoitfes  re^ 
venus  qu'à  bonnes  enfeignes. 

A  bonnes  enseignes  ,  fignifie  aufli 
avec  un  pouvoir  fuflSfant.  Le  Pro^ 
curcur  n'a  figné  ces  écritures  qu'à 
bonnes  enfeignes.. 

Bon  ,  s'emploie  par  manière  d'inter- 
Jeftion,  pour  exprimer  la  furprife* 
Fous  dites  qu'il  efi  Préfident  ? 
Bont 

Bon,  s^emploîe  auflTpar  manière  d*în- 
terjedion ,  &  en  plaifantant ,  pour 
exprimer  qu'on  fe  foucie  peu  ae  la; 
chofè  dont  on  parle.  Vous  dites 
qu'il  dîne  che^  vous  ?"  Bon  ! 

On  dît  femilièremenc,en  parlant 

de  vin  ,  tirer  dii  Ao/r,  donner  du  bon.. 

On  dit  proverbialement  auilî^  era 

parlant  de  vin^  qui  bon:  l'ackcUj, 

bQn,lt.boiu 


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152  BON 

Le  même  proverbe  fe  dit ,  dans 
le  fens  figuré  ,  d'une  autre  mar* 
chandife  quelconque  ;  pour  dire , 
qu'on  ne  doit  pas  regarder  à  l'argent 
pour  fe  la  procurer  bonne. 

On  dit  encore  proverbialement , 
figurément  &  familièrement ,  quà 
bon  vin  il  ne  faut  point  de  bouchon  ; 
pour  dire ,  qu'il  n'eft  pas  néceffaire 
d'annonceit  par  affiches  une  chofe 
bonne  en  elle-même. 

Quand  les  raifons  que  l'on  donne 
à  un  créancier ,  pour  retarder  fon 
payement,  ne  lui  conviennent  pas , 
il  dit  fouvent  &  proverbialement , 
tout  cela  ejl  bel  &  bon ,  mais  de  Var^ 
gent  vaut  mieux. 

La  même  chofe  fe  dit  proverbia- 
lement &c  familièrement  à  ceux  qui 
veulent  en  amufer  d'autres  par  de 
vaines  promettes. 

On  ditprovetbialement ,  à  bon 
entendeur  jalut ,  quand  on  veut  faire 
comprendre  à  quelqu'un  une  chofe 
qu'on  ne  lui  explique  qu'à  demi. 
Voilà  la  quejlion  quil  m* a  faite  ;  il 
ejl  inutile  que  je  vous  dife  ma  re- 
ponfe^  à  bon  entendeur  falut* 

On  dit  proverbialement^  en  par- 
lant du  moment  convenable  pour 
parler^'à  quelqu'un,  qu'i/ y  fait  bon. 

On  dit  aufli  proverbialement,  en 
parlant  de  quelqu'un  dont  l'accès 
eft  difficile,  fâcheux,  ou  l'approche 
dangereufe  ,  quil  ne  fait  pas  bon 
avoir  affaire  à  lui. 

On  dit  proverbialement  ,  ^uil 
fait  bon  dans  quelque  lieu;  f  ont  dire, 
qu'on  y  eft  d'une  manière  agréable. 

On  dit  proverbialement  &  fa- 
milièrement ,  que  fun  autre  avoit 
dit  ou  fait  telle  chofe ,  il  ne  feroit 
pas  bon  à  jetter  aux  chiens  ;  pour 
dire  ,  qu'une  chofe  qui  a  été  bien 
reçue  venant  de  quelqu'un ,  auroit 
été  mal  reçue  venant  de  quelque 
autre. 


BON 

On  dit  proverbialement  &  fami- 
lièrement de  quelqu'un  ,  que  defl 
un  bon  Prince^  pour  dire,  qu'il  eft 
d'un  commerce  aifé  ,  &  qu'il  ne 
prend  pas  garde  de  fi  près  à  la  plu- 
part des  chofes. 

On  dit  proverbialement  &  fa- 
milièrement de  quelqu'un  qui  n'eft 
propre  à  rien,  quilnejl  bon  à  rôtir 
ni  à  bouillir. 

On  dit  proverbialement  &  fùmî- 
lièrement,  de  quelqu'un  quin'aque 
de  mauvaifes  qualités ,  qu'il  n'ejl 
bon  quà  noyer. 

On  dit  proverbialement ,  ce  qui 
ejl  bon  à  prendre ,  eft  bon  à  rendre  , 
en  parlant  de  quelqu'un  qui ,  trou- 
vant une  chofe  ,  fe  l'approprie,  & 
croit  que  le  pis  qui  lui  arrivera,  fe- 
ra de  la  rendre. 

On  dit  proverbialement,  i/yiir 
bon  vivre  &  ne  rien  favoir ,  on  ap* 
prend  tous  lefjours. 

On  dit  proverbialement  ,  il  fait 
bon  battre  glorieux ,  il  ne  s^en  vante 
pas;  pour  dire,  qu'un  fuffifant  ne 
parle  pas  des  difgraces  qui  lui  ar- 
rivent. 

On  dit  proverbialement ,  à  quel^ 
que  chofe  malheur  eft  bon  ;  pour 
dire,  qu'un  malheur  eft  quelque- 
fois caufe  d'un  bien. 

On  dit  proverbialement  de  quel» 
qu'un  ,  qu  il  fait  contre  fortune  bon 
cœur  ;  pour  dire  >  qu'il  oppofe  de  la 
fermeté  aux  difgraces. 

On  dit  proverbialement ,  à  bon 
chat ,  bon  rat  ;  vont  dire  ,  bien  at- 
taqué, bien  défendu. 

On  dit  proverbialement ,  ouand 
on  condamne  en  générai  un 
certain  nombre  de  perfonnes  ^ 
dont  plufieurs  font  mnocentes  , 
que  les  bons  pâtijfent  pour  les  mau^ 
vais. 

On  dit  proverbialement ,  que  Us 
bons  maîtres  font  Us  bons  valets  ; 

pour 


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BON 

pont  dire  >  qu'un  maître  eft  bien 
lervi ,  quand  il  a  pour  fes  domef- 
tiques  la  douceur  &  le$  procédés 
convenables. 

On  dit  en  proverbe  ,  après  bon 
vin^  ton  cheval;  pour  dire,  qu'a- 
près avoir  un  peu  bu ,  le  cavalier 
lait  mieux  marcher  fon  cheval. 

Bon  ,  eft  bref  au  lîngulier ,  & 
long  au  pluriel. 

La  première  fyllabe  de  bonne  eft 
brève,  8c  la  féconde  très- brève. 

On  voit  que  ce  mot  employé 
comme  adjeàif ,  peut  fuivre  ou 
pr-écéder  le  fubftantif  auquel  il  fe 
rapporte }  mais  cela  n'eil  p^  indif- 
férent ,  éc  il  arrive  ibuvent  que  la 
place  <}ue  tient  ce  mot  dans  le  dif- 
cours»  en  détermine  la  fignifica- 
tîon  :  par  exemple  ,  je  di$  d'un  che- 
val ,  Q^il  aies  jambes  bonnes^  c*eft- 
à-dire,  qu'elles  ne  font  point  aflFec- 
li^%  de  maladie  ',    mais  fi  je  dis , 

2u*i/  a  de  bonnes  jambes ,  cela  figni- 
era  qu  il  marche  bien.   Un  bon 
homme  »  4ie  dit  pas  la  même  chofe 

Î[U  «o  homme  bon  ;  ainfi  la  règle  à 
uivre  eft  de  confuker  les  défini- 
tions &  les  exemples  que  nous 
mvons  donnés  ,  félon  le  iens  dans 
lequel  on  veut  &  ièrvir  du  mot  bon. 
11  faudroit  fupprimer  un  /z  au  fé- 
minin qui  eft  oiiir ,  &  écrire  ,  dV 
Ses  la  prononciaxion  >  hone.  Voyez 
RTHOGRAPHE.  ^        * 

Le  72  final  fe  fait  feptîr ,  &  perd 
le  fon  nafàl  devant  une  voyelle  \ 
ainfi  prononcez  ion  ouvrier  ^  com- 
me s'il  étoit  écrit  bont  ouvrier, 
BONA  i  nom  propre.  Ville  maritime 
.  d'Afrique ,  au  Royaume  d'Alger  > 

près  des  frontières  de  TunijB. 
BON  ACE  i  fubftantif  féminin.  État 
tranquille  &  calme  de  la  mer  quand 
elle  n'eft  pas  agitée.    Les  Pilotes 
craignjent.la  ianacc. 

X>es  deux  premières  fyllabes  foiit 

2oM  ir. 


BON  ïjj 

brèves,  la  troifième  eft  très-brève. 

BONAIGE  ;  vieux  mot  qui  5  eft  dit 
autrefois  4^1  droit  qiion  payoit 
pour  le  bornage  de$  terres. 

BONAIRE  i  nom  propre.  Petite  île  la 
plus  orientale  des  îles  Hollandpifes, 
dans  la  mer  du  Nord ,  à  dix  IUhgû 
de  Curaçao.  Le  bétail ,  3c  fur-tout 
les  chèvres  en  font  la  principab 
richeflfe, 

BONASMS;  (Us)  Hérétiques  du 
quatrième  fiècle  ,  cyt  prétendoient 
que  >efus-Chrift  n'ctoit  Fils  de  Dieu. 
que  par  adoption. 

BONASSE  i  ^li^aif  de3  deux  «nres 
&  du  ftyle  fS^lier.  Qui  efturnple, 
fans  malice,  &  de  peu  d'efprit,  £/7e 
/toit  toute  bonajfe.  //  Jprfi  tpujours 
bonaffe» 

BONASUSi  fubftantif  mafçulin. 
Bœuffauvage.  F'oyer^sov.         ; 

BONBANC  ;  fubfta^f  mafculin. 
Sorre  de  pierre  n;ès  ^  blanche ,  oui 
fe  tire  des  carrières  de  Paris.  On 
eg  fait  des  rampes  ^  jlei  apjpuU  9 
des  colonnes^  &  d'ai^treç  or&eipens 
dArchiteûure. 

BONBON;  fubftantif  mafçurin.  Ter- 
me emprunté  du  langage  des  en- 
fans  j  &  dont  on  fe  fert  particulier 
rement  pour  défigoer  des  fucre* 
ries  quand  on  Içjir  parle.  Cette  petite 
fille  vo.udroit  bien  quon  lui  donnât 
du  bonbon. 

Lapremière  fylUbe  eft  moyenne, 
6c  la  féconde  brève  au  fin^ulier, 
mais  loiurae  au  pluriel. 

BONCERON  \  vieux  mot  ^ui  fignî- 
fioit  autrefois  un  lieu  propre  à  con- 
ferver  le  poifibn. 

BONGHAMPS  ;  nom  propre;  Bptttg 
de  France  3  âan$  le  Maip^^  i  une 
lieue  j  oord-eft  ,  de  I<ayaJ. 

BONXHRÉTlENi  fubftantif  m;.f- 
culîn.  Sorte  de  ppire  fort  grofte  & 
fort  eftinxée  pour  la  bonté  de  fon 
gpm*  On  en  ^^m$\xe  de  plufieun 


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BONI 


BOisr 


efpèces,  dont   les  principales  (ont 
le  bon -chrétien   d*été,  &  le  bon- 
chrétien  d*hiver.  ITafbre  qui  porte 
. ce  fruit,  veut  être  mis  en  efpalier. 
Il  eft  rare  d'obtenir  autrement  des 
'  bon-chrétiens  d'une  certaine  beauté. 
BONCON'}  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
'   autrefois  d'une  forte  de  balb  qu'on 

tiroit  avec  l'arc. . 
BONCONVENTO;;    nom   propre- 
\  Petite  ville^  d'Italie,  en  Tofcane , 
à  douze  liei#s.dé  Sienne,  fur  la  rou- 
te qui  conduit  de  Viterbe  à  Rome. 
BOND  j .  fubftantif  mafculin.  Adîon 
d'un    corps V  en.  mouvement    qui 

•  réjaillit  Sc  Ce  relève  plus  ou 
moins  h^uc  â  k  rencontre  de  la 
terre ,  ou  d'iin  autre  corps  fur  le- 
quel il  tombe.  Le  boulet  fit  plujleurs 
bonds  ^. 

Bonds  fe  dît  particulièrement ,  aa  fe» 

'*  de  Paume,  de  l'adion  de  la  balle 

qui  jaillit  &  fé  relève  après  avoir 

irappé  la  terre»  Là  balle  prife  au 

•  premier  bond,  vaut  celle  qiA  eft 
renvoyée  de  volée  ;  mais  elle  eft 
nulle  au  fécond  bond.  Il  fçdloit pren^^ 
dre  la.balle au.bond*! 

On  dit,  dans  lé  féns  figuré  i  que 
quelqu'un  a  pris  la  balle  au  bond; 
pour  dire ,  qu'il  a  fàifi  le  moiuent 
précis  pour  faire  une  chofe. . 

On  dit  de^  même  figurément, 
qu'o/2  a   pris  -  la  balle  entre   bond 

•  &  volée;  pour  dîre^  qu'on  a  fait 
une  chbfe  dans  le  moment ,  peut 
être  unique^  où  ellfe  étoit  poflîble. 

On^ditauflî,  dans  le  fens  figuré, 

fdire'  une  chofi  tdnt  de  bond  que  Je 

volée  ;  pour  dire ,  la  faite  d'une  fa- 

'   çon  ou  d'une .  autre  <,  felôn  les  cir- 

conftances.v 

On  dit  encore ,  diains  lé  fehs  fi- 
^réi  c^^une  chofe  nefi  que  du  fé- 
cond bond;  pour  dîre.,  quelle  eft 
relevée  après  quelqu'un.'    \         ' 
'  Qa  ditau  jeu  de  Paumes  (jd'une 


balte  a  fait  faux  bond  ,  qtiand^enr' 
faifant  le  bond  i  elle  s'eft  (écartée 
de  l'endroit  où  elle  devoir  Vraifem- 
blablement  retomber  ,  félon  la  rè- 
gle ordinaire  de  l'incidence .  des 
;    corps  mus  en  ligne  droite. 

On  dit ,  dans  le  fens  figuré  , 
cpLune  perfonne  a  fait  faux  bond  à 
un  autre  ;  pour  dire  ,  qu'tsUe  ne  l'a 
point  fetvi  comme  elle  auroitdù  le 
faire.  Ne  vousfif[  pas  à  cet  homme  > 
ilvous  fera  faux  bond.   - 

Oh  dit  auflî  j  dans  le  fens  figuré  i 
cpLiine  perfonne  a  fait  faux  bond  à 
fon  honneur  ;  pour  dire  ,  qu'elle  a 
tranfgreflc  les  loix  que  Thonneur  lui 
av oit  pre  faites. 
BoNC ,  le  dit ,  en  termes  de  Manè- 
ge ,  du  faut  que  le  cheval  fait  en 
s'élevant  fubitement  en  l'air  pour 
retomber  à  fa  même  place. 
,  On  dit  proverbialement  dans  ce^ 
fè'ns  ,  Q^un  cheval  ne  va  que  par 
fauts  &  par  bonds. 

La  même  chbfe  fe  dit  de  quel- 
ques animaux ,  8c\  des  jçunes  gens 
qui  font,  dans  l'habitude- conftapte 
de  faire  des  fauts  &  des  gambades. 

On  dit  proverbialement  Se  figu- 
rément, de  quelqu'un  dont  le  dif- 
cours  eft  inégal  &  rempli  de  fail- 
lies ,  qu'il  ne  va  que  par  fauts  &  par 
bonds. . 

CJpmonofyllabe  eft  bref  au  fin- 
gulier ,  &  long  au  pluriel. 

Ilfaudroit  fiippnmer  le  rf  qui  eft 
oifif ','  St  écrire  ,  d'après  la  pro- 
nonciatioa;  bon.' Y  oyez  OatHo- 

GRÀPHE.^ 

BOND  A';  futftantîfmafqilîn.  Grancf 
arbre  d'AfriquèJ,  d'une  grofleur  pro- 
digieufe ,  dont  le  bois  eft  huileux ,. 
&  récorcehériflTée  d'épines.  On  en- 
fait  des  canots  d'une  grandeur  ex^ 
traordihaire;  ^ 
BONDE;  fubftantif  féminin.  Lbn- 
i     gu^  pièce  de  charpente ,  qui  étanCï 


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:  'baufl2e  oubaKTée ,  retient  ou  lâché 
Feau  d'un  étang.  -j4Uc:[  baiffer  la 
bonde. 

On  difoit  autrefois,  'dans  le  fens 
figure,  lâcher. la  bonde  à fes larmes ^ 
à./a*colère^  (poKLt  dite  y  laiflèr  un 
libre  cours  à  les  larmes ,  i  fa  colc- 
.  Je ,  mais  on  ne  peut  plus  guère«  fe 
fervir  dexesexpreffions. 

iLajpremicre  fyllabe  eft  longue  » 
&  la  leconde  très-brève. 
jBONDENO  y    nom  propre.   Bourg 
d'Italie  j  an  Duché  de  rerrare  ,  & 
à  l'embouchure  tiu  Panarp ,  dans  le 
Pô. 
BONDI  ;  participe  pafïif ,  indéclina- 
ble. ^(jyq[  Boï^Dm. 
BONDIR  j  verbe  neutre  de  la  fécon- 
de conjugaifon ,  lequel  fe  conjugue 
'Comme  ravir.  Salire.  .Faire  un  ou 
plufieurs^  bonds.  Ces  balles  font  mal 
.faites  y  xlles  ne  bondijfent  pas^ 
IBoNDiR  ,  fe  dit  de  certains  animaux 
qui  vont  en  fautant.    Foye:i''VOus' 
,bondir  ces  chèyres  dans  la.prairie  ? 

Onvdic  figurément,  .qu'tt/2  ali-^ 
^ment  y  quune  chofe  fait  bondir  le 
:C(zur;   pour  dire,  qu'on  aune  ré-- 
pugnance  exrtème  à. cet  aliment^,  à. 
cette  chofe. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
Tie  i  &c  la  féconde  ,  dont  le  r  final 
.  de  faiï  toujours  fentir ,  eft  longue. 

JLa  quantité  profodique  des  au- 
tres^ temps  de  ce  verbe ,  fuit  les  rè- 
gles données  .pour  la  quantité  des 
'temps;pareils>du.verbe  ravir.  Voyez 
.an  mot  Verbe  ,   les   règles  iodi- 
'quées. 
BONDISSANT  ,  .ANTE  ;   adjeûif 
verbal  &  participe  aékif.  Saliens. 
Qui  bondit.  Les  chèvres  bond^an- 
,   tes.  Les  agneaux  bondijfans. 

Xa  première  fyllabe  eft  moyenne, 
la  féconde  brève  >  la  troifième  lon- 
gue ,  &  la  quatrième  du  féminin 
.  jc^^StbrcYe.  J 


BX)N  Tf^ 

Le  pluriel  du  mafculîn  fe  forme 
en  changeant  le  t  final  du  fingulier 
en  lin  j^  qui  fuit  la  règle  générale 
des  pluriels.  Foyei  la  lettre  S. 

Ce  mot  employé  comme  ad- 
jectif, ne  doit  pas  régulièrement 
précéder  le  fubftantif  auquel  il  fe 
rapporte.  XDn  -ne  dira  pas  une  bon^ 
dijfanu  bi-ebis ,  mais  une  brebis  bon* 
diffante. 

BONDISSEMENTj  fubftantif  mafcu- 
lin.  Subfultus^  Mouvement  de  ce 
qui  bondit.  L^  bondijfement  de  ces 
agneaux  ne^ous  <imuf9't'il  pas?  Cela 
lui  a  caufé  un  bondijfement  de  cœur. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, la  feeonde  brève  ,  la  troifième; 
très-brève,  &  la  quarrième  moyen- 
ne auiîngulier,  ^inais  longue  au 
îpluriel. 

Le  pluriel  fe  forme,  en  changeant 
51e  t  final  du  fingulier  en  un  j,  qui 
fuit  AsL  règle  générale  des  pluriels. 
^^oye:[iz  lettre  •?. 

il  faudroit  firpprimôr  un  s  qui  eft 

oifif ,  changer  le  dernier  een  a^  &c 

f^crite  ^  d'après  ia  prononciation  , 

bondifemant.y  oyez  Orthogr  aphe.- 

BONDON  ;  fubftantif  mafculim 
Cheville  de  èois  grofle  &  courte , 
avec  laquelle  on  bouche  le  trou  par 
•ù  Ton  remplit  un  tonneau.  Prépa** 
rq[  un  bondon. 

BoKDON  ,  fe  dit  auflî  du  trou  même 
que  Ton  bouche.  Le  vinfortoitpar 
le  bondcn. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, &  la  féconde  brève  auiinguliery 
mais  longue  au  pluriel. 

BONDONIZA  i  nom  -propre.  Ati- 
cienne  ville  'de  'Grèce  ^  au  fond  dii 
golfe  de  Zeiton.  £lle  a  été  fubmer- 
gée  par  un  tremblement  de  terre. 

BONDONNAL'i  vieux  mot  qui  fi- 
^ifioit  autrefois  bondon. 

BONDONNÉ  ,  ÉE  j  adjeiftif  &  jJair. 
ticipe  paffif.  foye^  Bondonmer« 

y  V 


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ts6  BON 

BONDONNER  i  verbe  aûîf  de  h 
première  conjugaifon  »  lequel  fe 
conjugue  comme  chanter.  Mettre 
un  bondon.  //  faut  bondonncr  ces 
tonneaux. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne, 
là  féconde  brève  >  &  la  troifième 
eft  longue  ou  brève ,  comme  nous 
l'expliquons  au  mot  Verbe  ,  avec 
la  conjugaifon  &  la  quantité  profo- 
dique  des  autres  temps. 

Il  faudroit  fnpprimer  un  n  qui 
eft  oifif ,  &  écrire  >  d'après  la  pro- 
nonciation^ bondoner.  Vojrex  Or- 
thographe. 

BONDONNIÈRE  j  fubftamif  fémi- 
nin  ,  &  terme  de  Tonneliets.  Inf- 
trument  en  fornae  de  tarricre  de 
figure  conique  ,  avec  lequel  ces 
Arcifans  percent  le  trou  d'un  ton- 
neau, à  lendroit  où  femet  le  boadon. 

BONOOUR  î  nom  propre.  VUle 
d^Afie  5  dans  la  Natolie ,  au  nord- 
oued  du  golfe  de  Satalie. 

BONDRÉEj  fubftantif  féminin.  Oi- 
feau  de  proie.  P^oyt\  Buse. 

BONDUC  i  fubftantif  mafcuUn. 
Plante  d'Amérique ,  qui  s'élève  à 
la  hauteur  d'un  homme.  Ses  feuil- 
les ont  jufqu'à  deux  pieds  de  lon- 
gueur. Elle  porte  des.Daies  rondes, 
de  couleur  cendrée  »  defquelles  la 
faveur  eft  amère  &  infipide. 

On  fait  ufage  de  ces  baies  dans  les 
hernies  \  elles  provoquent  les  rè- 
eles ,  fortifient  Teftomac  »  &  font 
bonnes  contre  la  pierre. 

BONÉj  nom  propre.  Ville  capitale 
du  Royaume  de  Bougiûs ,  dam  l'île 
des  Célèbes. 

BONETE  \  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  malle ,  valife. 

BONFATTl  ;  nom  propre.  Bourg 
d'Italie,  au  Royaume  de  Naples^ 
dans  la  Calabre  citérieure.  <^uel* 
ques-uns  le  prennent  ^u£  Taur 
ueune  Hyela  des  Brutieius* 


BONGE;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  botte. 

BON-HENRI  ;  Foyer  Patte  d'oii. 

BONHEUR  i  fubftantif  roafculin. 
Félicitas.  Félicité ,  état  heureux , 
fituation  telle  qu'on  en  voudroit  la 
durée  fans  changement  J/  n'y  apùint 
de  véritable  bonheMf  dans  et  monde. 

Bonheur  »  fe  dit  pour  profpérité. 
Ses  jours  ont  été  marqués  par  un 
bonheur  continuel. 

Bonheur  ,  fe  dit  pour  événement 
heureux.  V arrivée  de  fon  père  fut 
pour  lui  tut  grand  bonheur. 

Bonheur  ,  fe  dit  pour  bonne  for- 
tune. Jlfonitde  ce  mauvais  pas  pat 
un  bonheur  fittgulier. 

Avoir  le  bonheur  ,  fe  dit,  dans  là 
ftyle  familier ,  par  forme  de  com- 
pliment &  de  poUteife.  Je  n'ai  pas 
eu  U  bonketwde  vous  rencontrer.  Elle 
voudroit  avoir  le  bonheur  de  vous 
plaire. 

Par  bonheur  ,  fe  dit  adverbiale- 
ment, pour  dire  heureufement.-Pûr 
bonheur  que  je  trouvai  les  cent  louis 
qu*illuifalloit. 

Voye\  au  mot  FiLiciLi ,  les  fignî- 
ficattons  relatives  qui  en  diftii^nenc 
Bonheur  ,  &c. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  & 
la  féconde  longue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

11  faudroit  fupprimer  le  A- qui  eft 
oifif ,  &  écrire  >  d'après  la  pronon- 
ciation ,  bmeur.   Voyez  Ortho- 

G%AFHB. 

BONHOMIE;  fubftantif  féminin ^ 
&  terme  du  ftyle  familier ,  par  le^ 
quel  on  défigne  une  forte  de  bonté 
naturelle  qm  fe  remarque  extérieu- 
rement, &  dans  les  aâfions  les  plus 
indifférentes.  On  taime  à  cauje  de 
fa  bonhomie. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
^èves  ^  &  la  troifième  eft  longue^. 


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BON 

U  faodroit  fuppriaier  le  h  qui  eft 
oifif ,  &  écrire ,  d'après  la  pronon- 
ciadon ,  bonomic.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BONI }  nom  propre.  Ancienne  ville 
de  TÂfrique  intérieure ,  que  Pline 
dit  avmr  été  prife  par  Cornélius- 
Baibus. 

BONICHON }  fubftantif  mafculin. 
C'eft ,  dans  les  Verreries ,  un  trou 
qui  communique  du  four  aux  lu- 
nettes des  arches  à  pot ,  dans  cha- 
cune defquelles  il  fert  de  ventoufe* 
Les  trois  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier  j  mais  la  dernière  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

BONJEAUi  fubftantif  mafculin,  & 
terme  d'économie  ruftique,  qui  fe 
dit  de  TafTemblage  de  deux  bottes 
de  lin  liées  Tune  contre  l'autre ,  de 
la»'  tête  aux  pieds  ,  afin  de  tenir 
moins  de  place  dans  Tean  où  elles 
doivent  rouir* 

BONIER  \  fubftantif  mafculin.  Me- 
fure  de  terre  ufitée  en  Flandres,  & 
dont  la  confiftance  varie  d'un  lieu 
i  l'autre. 

BONIFACE  i  il  y  a  eu  neuf  Papes  de 
ce  nom,  Boniface  VIII  eft  ce  Pon- 
tife turbulent  ^  connu  par  fes  dé- 
mêlés avec  les  colonnes  &  avec  la 
France,  lequel  prétendit  que  la  Puif 
fance  temporelle  étoit  foumife  à  la 
fpiricuelle,  &  gu'ainfi  tout  Pape 
avoir  droit  de  dépofer  Içs  fouve- 
rains.  Philippe-le-Bel,  qui  n'en  vou- 
lut rien  croire  >  alloit  être  excom- 
munié ,  &  fon  Royaume  donné  par 
une  Bulle  de  Boniface  au  premier 
occupant,  quand  ce  Pontife  fut  fur- 
pris  dans  Agnanie,  par  Nogaret  & 
Sciarra-Colpnne  qtii  le  firent  pri- 
£:>nnier  en  1305.  Boniface  ne  lur« 
vécut  guères  à  cette  aventure  fâ- 
cheufe  :  il  mourut  après  avoir  fcan- 
dalifé  les  peuples  par  fon  ambition 
&  fes  violences  pendant  plus  de 


BON  157 

huit  années.  U  fut  Auteur  du  fa- 
meux Sexte  des  Décrétâtes. 

BONIFACIO  i  nom  propre.  Ville 
forte  &  maritime  de  la  partie  me- 
ridionàle  de  l'île  de  Corfe.  AI^ 
phonfe  V ,  Roi  d'Arragon  ,  lalEè- 
gea  en  perfoime  en  1410  \  mais  les 
Génois  le  battirent  &  l'obligèrem  à 
lever  le  fiège. 

BONIFIÉ ,  EE  y  adjeûif  &  participe 
paftlf.  y'oye^  Bonifier^ 

BONIFIER  i  verbe  aûif  de  la  pre- 
mière conjugaifon  ,  lequel  fe  cor  -i 
jugue  comme  chanter.  Mcliorem 
rcddert.  Mettre  en  meilleur  état.  Il 
fe  dit  particulièrement  desteiies. 
La  marne  a  Jîngulièrement  homfii 
CCS  champs. 

Bonifier  une  Baleine  ,  fe  dit  ^  en 
termes  de  Marine ,  de  l'aâion  de  la 
dépecer ,  d'en  fondre  le  lard ,  & 
d'en  tirer  tout  ce  qui  peut  fervir. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves,  &  la  qiutrième  eft  longue  ou 
brève ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe  ,  avec  la  conjugai^ 
fon  &  la  quantité  profodique  des 
autres  temps. 

Obfervez  néanmoins  que  Ve  fé-i 
minin  qui  termine  les  trois  perfon-* 
nés  du  fingulier  du  préfent  de  Tin-» 
dicatif ,  &  celles  qui  leur  refte'm- 
blent ,  fait  partie  de  la  dernière  fyl« 
labe ,  &  la  rend  longuet 

BONJOUR  j  fubftantif  mafculîh ,  & 
terme  ufité  dans  le  ftyle  familier, 
furtout  de  la  part  du  Supérieur  pour 
faluer  l'inférieur.  Bonjour^  Mon-* 
Jiiury  comment  cela  va-t-il? 

BONIOUX  ;  nom  propre.  Petite  ville 
du  Comté  Vénaiffin  ,  à  huit  lieues 
&   demie,  eft  fudeft ,  d'Avignon,. 

BONITE  i  fubftantif  féminin.  Poif- 
fon  fort  commun  dans  la  mer  At- 
lantique. U  relTemble  beaucoup  aux 
maquereaux  par  la  couleur  &  te 
goût  y  mais  il  eft  bien  plus  grand 


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ïj8  1BON 

'  :8c  îl  a  jufqu'à  deux- pieds  de  lar- 
geur. Les  Nègres  de  la  Côte  d'or 
adorent  ce  poiflbn. comme  un  de 
leurs  Dieux. 

BONITON-,fùbftantifmafculin.^/niii. 

'    Poiflbn  de  mer  qui  relFemblé  au 

'  t  thon .  &  au  maquereau ,  &  qui  dans 
Jeté  entre  dans  les  rivières,  où  il 
fe  nourrit  de  poiffbn.  Sa  chair  eft 
.délicate  &  de  bon  fuc.  Quelques- 
uns  confondent  le  Boniton  avec  la 
Bonite. 

âBONNjnom  propre.  Ville  forte  d*Al- 
lemagne ,  fur  le  Rhin ,  dans  TElec- 
torat ,  &  à  trois  milles  de  Cologne. 
L'Eleûeur  y  fait-fa  réfidence. 

ABONNE;  fubftantif  féminin,  q*ii  £e 
dit  familièrement  d'une  gouvernan- 
te d'en  fans.  Pourquoi  cette  petite 
fille  nefi-ellt  pm  avec  fa  bonne? 

;BONNE  j  nom  propre.  Ville  maritime 
,d' Afrique,  en  Barbarie,  au  royaume 
d*AIger,  fur  un  golfe  de  même 
nom ,  à  Torient  duquel  les  Génois 
vont  pécher  du  corail. 

3oNNE,.eftauflî  le  nom  d'une  petite 
viUe  de  Savoie ,  à  trois  lieues  ^e 
Genève* 

BONNEAU  ^,  fubftantif  mâfciilin ,  & 
terme  de  marine.  Morceau  de  bois 
îde  liège  ou  autre  figne  qui  flotte 
fur  Teau ,  &  défigne  l'endroit  oià  les 
ancres  font  mouillées. 

:BONNEBOSC4  nom  proore.  Boorg 
de  Trance ,  en  Normandie ,  à  trois 
lieues,  oueft-nord-oueft ,  de  Lizieux. 

BONNEDAME.  ^oyq  Arrqche. 

JBONi^E  DÉESSE.;  nom  propre, ;& 
terme  de  Mythologie.  Dryade^ 
femme  de  Faune ,  roi  d'Italie  j  que 
Son  mari  fit  mourir  à  coups  de  fouet , 
rparce  qu'elle  s*étoit  enntvrée.  11  eut 
dans  la  fuite  tant  de  regret  de  i'a- 
;voir  perdue ,  qu'il  lui  éleva  des  au- 
:tels.  Les  Grecs  appeloient  la  bonne 
X>ée(re,  laX)ée(îe  des  femmes,  & 
^lîfoient  que  c'était  une  d; s  noui^i- 


BON 

ces  de  Bacchus ,  dont  le  nom  ne  3*- 
voit  pas  être. prononcé.  Certe  Di- 
vinité paûToit  pour  avoir  été  très- 
chafte ,  ç'eft  pourquoi  elle  avoir  les 
Veftales  pour  Prctreffes,  &  les 
'hommes  étoient. exclus  de  fes  Sacri- 
fices. Lucrèce  rapporte  qif  elle  étoit 
repréfenrée  avec  la  couronne  mura- 
le ,  fur  un  char  cjue  des  lions  traî- 
noient  en  l'-air. 

Plufieurs  ont-confondurla  bonne 
•Déeffe  avec  la  Terre. 

BONNÉER  ;  vieux  verbe  qui  figni^ 
•fioit  autrefois  Jjoioer  ,  pofer  dôs 
borner 

BONNE  FONTAINE;  nom  propre. 
Abbaye  d'hommes,  en  Champa- 
gne ,  à  une-*lieue ,  fud-fud-eft  ,d'Au- 
Dûnton.  Elle  eft  en  commende,  & 
vaut  cinq  mille  livres  ide  rentes  au 
Titulaire.  * 

BONNE  GRACE  ;  fubftantif  fémi- 
nin. Qn  donne  ce  nom  aux  lez  d'é- 
TotFe  qui  s^attachent  vers  le  chevet 
&  vers  les  pieds  d'un  lir,  pour  ac- 
compagnement aux  grands  rideaux* 
Relevé^  les  bonnes  grâces  de  ce  lit. 

BONNELLES  ,  nom  propre.    Perite 
•  ville  de  France  ,dans  le  Hurepoix., 
environ  à  huit  lieues^  eft-nord-eft  j 
de  Chartres. 

BONNEMENT  jadvcrbe.  Simpliciter.. 
D'une  manière  (împle,'naïve,  (încc- 
vxe ,  à  la  bonne  foi.  ElU^Ji  convenue 
tout  bonnement  quon  F  en  avoit  priée* 

Bonnement  ,  fe  an  aufli  pour  préci- 
•fément,  mai^  alors  il  ne  s'emploie 
-qu'avec  la  négative.  Je  ne  vous  dirai 
pas  bonnement  quand  elle  arrivera* 
La  première  fyllabe  eft  brève  ,  U 
féconde  très-brève ,  &  la  troifiàme 
^moyenne. 

Il  faudroit  fupprimer  im  n  qui 
eft  oifif ,  changer  le  dernier  e  eut 
a  ,  &  écrire  d'aprfs  la  prononcia- 
tion, io/j^/Tza/zr.  Voyez  PaxuoGfi>- 


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BON' 

BGNNERET  ;  vieux  mot  qui .  iîgnî- 
fioit  autrefois<laboufage. 

Bonnes  j  nom  propre.  Bourg  de 
France ,  dans  TAngoumois ,  environ 
à  une  lieue,  oueft-fud-oueft ,  d*Au- 
beterre. 

Il  y  a  un  bourg  de  même  nom , 
dans  le  Poitou,  fur  la  rivière  de 
Vienne ,  environ  à  quatre  lieues , 

V     eft ,  de  Poitiers; 

BONNESTABLE}  nom  propre.  Ville 
&  Baronie  de  France ,  dans  le  Mai- 
ne ,  environ  à  cinq  lieues ,  nordr-eft, 
du  Mans, 

BONNETj  Tubftantif  mafculin;  ^ 
billemenc  qtii  fert  à  couvrir  la  tête. 
//  me  faut  un  bonnet  de  •  velours. 
Cette  f emmené  porte  que > des.  bon- 
netsi 

BoNNÉt ,  fe  dît  quelquefois  d'un  or- 
nement^ d'un  figne  de  quelque  état 
ou  dignité.  On  dit  dans  ce  fôns, 
prendre  le  bonnet   de  Docteur  ^  ou 

•  iîmplement ,  p/endre  le  bonnet  ;  pour 
dire ,  fe  faire  recevoir  Dofteur. 

On  du  auflî ,  donner* le  bonnet^^  de 
Docteur  à  quelqu'un  ;  pour  dire ,  met- 
tre le  bonnet  de  Doàeur  fur  la  tête 
de  quelqu'un ,  dans  une-  fonékion 

•  publique.' 

La  cérémonie  de  la  prife  du  bon- 
net ,  fe  fait  dans  TUniverfité  de  Pa- 
.     ris ,  de  la  inanièrefûivante  :  le  Chan- 
celier de  riJniverfité- donne  la  bé- 
nédidion  apoftolique  ,  &  impofe 

•  fon  bonnet  fur  la  tête  du  Récipien- 
daire ,  qui  reçoit  Tune  &  l'autre. 

Le  bonnet  fur  les  médaillés  eft 
lé  fymbole  de  la  liberté.  Les  An- 
ciens le  donnoient  aux  efdaves, 
-    quand  ils  les  affranchiflôient. 

En  Efpagne  &  en  Portugal ,  on 

coiffe  les  Accufésque  rinquifition 

a  condamnés  au  fèu.,  d'un  bonnet 

1     de  carton  fur  lequel  on  apeinrdes 

flammes  &  des  diables.- 

Les  Juiis  fctnt-obligés  de  poster 


EON  T^p 

uîi  bonnet  orangé  à  Luques ,  &  de 
couleur  jaune  en  Italie. 
Bonnet  vERT,fe  dit  du  bonnet  do 

•  couleur  verre  que  furent  autrefois 
obligés  de  porter  en  figne  d'infamie, 
c^ux  qui  avoient  fait  ceilîon  de 
biens ,  de  peur  que  le  bénéfice  de 
Geflîon  n'engageât  un  débiteur  de 
mauvaife  foi  a  tromper  Ces  créan- 
ciers. Si  le  celEonnaire-étoit  trouvé 
fans  bonnet  vert ,  il  étoit.  permis 
de  l'appréhender  au  corps  >  &  de  le 
conftituer  prifonnier.  Cette  Jurif- 

^  pFudence-n'a  plus  lieu  aujourd'hui; 
mais  il  nous  en  refte  l'expreffion , 

•  porter  y  prendre  le  bonmt  vert  ^  qui 
a  pâlTé  en  proverbe;  pour  dire  , 
faire  banqueroute ,  ceflîon  de  biens.. 

On  dit  que  quelqu'un  opine  du  hon^ 
net;  pour  diçe,  qu'il  fe  déclare  pour 
l'avis  d'uaautre ,  fans  dire ,  ni  faire 
autre  cliofe  que  d'ôter  fon  bonner. 
î         On  dit  auflî  <\\iune  chofe  a  pajfé- 
du  bonnet  ou  au  bonnet  ;  pour  dire  ,, 

-  qu'elle  a  paffé  d'un-avis  unanime.- 

On  dit  encore    qu'une  chofe  a- 
pajfe  à  volée  de  bonnet;  pour  dire, 
qu'elle  a  été  décidée  promptemenc 
Se  fans  difficulté. 
BoNN€T,  fe  dit  pour  chapeau  dans. ces- 
phrafes  :  mettre  la  main  au  bonnet , 
ôterfon  bonnet ,  ce  qui  fignifie  meS- 
tre  la  main  au  chapeau  ,  ôter  Xon . 
chapeau  par  refpect.:  Il  ne  pronon- 
foit  le  nom  defafxun  que  Je.  bonnet  à  : 
la  main. 

Oiv  dît  proverbialémcnr  Se  f^- 

-  milièrement,  que  quelqu'un  a  pris.- 

-  une-chofefousfon-bannet;  pour  due , . 
qu'il  Ta  inventée ,  Se  qu'elle  n'eft  pas  - 

-  vraie.  • 

On  dit  proverbialement  &  popu- 

-  lâirement,  quand -on  ne  fait  coin*- 

i    ment  faire  pour  achever  pn  conter 
■    donr  on  a  commencé 'le  récit  .^Z^- 
jeïtai  mon  bonnet  pan-dejffusJex.  mou- 
lins ^-  ^  je  ne  fai  ce  que-  tout  devint^ 


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I^O 


BON 


On  die  figurément,  proverbia- 
lement Se  familièrement,  quune 
perfonne  a  la  tcu  près  du  bonnet  ; 
pour  dire  9  qu'elle  eft  prompt«, 
colère,  &  aifce  à  fâcher. 

On  dit  aufli  proverbialement  , 
figurément  &  familièrement ,  m^/rr^ 
fon  bonnet  de  travers  ;  pour  dire  ,  en- 
trer en  maiivaife  humeur ,  en  colère. 
On  dit  proverbialement  Se  figu- 
rément ,  de  deux  ou  trois  perfonnes 
entre  lefquelles  règne  un  efprit 
d'union ,  &  qui  font  toujours  du 
même  avis ,  que  ce  font  deux  ou  trois 
têtes  dans  un  bonnet. 

On  dit  proverbialement  Se  figu- 
rément, de  quelqu'un  qui  a  Tair 
fombre  &  chagrin ,  qu'il  eji  trjfte 
comme  un  bonnet  de  nuit  fans  coiffe. 
On  dit  proverbialement ,  figu- 
rément &  ramilièrement ,  de  deux 
chofes  qui  ont  entr'elles  beaucoup 
de  reflemblance  ,  que  c'ejl  bonnet 
blanc  ^  &  blanc  bonnet. 

Bonnet,  fe  dit,  en  général,  dans  les 
Arts,  de  ce  qui  couvre  la  partie 
fupérieure  Se  fphérique  d'un  infini- 
ment, d'une  machine,  &c. 

PoNNET  dbTurqvïe,  fe  dit,  en  ter- 
mes de  PâtiHiers,  d'une  pièce  de 
pâtiflerie  qui  a  la  figure  d'un  turban. 

Bonnet,  fedit,  en  termes  d'Orft- 
yres^  de  cette  partie  d'un  encenfoir 
qui  commence  au  bouton ,  &  qui 
te  termine  aux  confoles  ^  où  paf- 
fent  les  chaînes.  . 

jBoîmfiT  A  PrItre  ,  fe  dit ,  en  ter- 
mts  de  Fortifications,  d'une  tenaille 
double»  conftruite  vis-à-vis  d'un 
baftion  oa  d'une  demi-lune ,  dont 
le  front  forme  un  angle  faillant  & 
deux  angles  rentrans. 

poNNETS ,  fe  dit .  en  termes  de  Bot- 
tiers ,  des  eetiouill|ères  ççhancrées 
des  bottes  de  Cotirierf 

Bonnet  de  Pr4tre.  Voye:[  Fusain. 

^pifNET  »8  Neptvnb  ,  fç  dif  d'iuie 


BON 

efpèce  de  champienon  de  mec  éot 
genre  des  coralloïdes. 
Bonnet  noir,  fe  dit  d'un  petit oifeait 
qui  a  cini}  pouces  de  longueur  de^ 
puis  la  pomte  du  bec  jufqu'i  l'ex^ 
trémité  de  la  queue ,  Se  neuf  pouces 
d  envergure.  Son  nom  lui  vient  de 
ce  qu'il  a  le  fommet  de  la  tète  noir. 

La  première  fyllabe  cft  brève  , 
Se  la  féconde  moyenne  au.fingulier^ 
mais  longue  aujpluriel. 

Il  faudroit  lupprimer  un  n  qui 
e(t  oifif ,  &  écrire,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  bonet.  Voyex  Ortho— 

GRAPHE. 

BONNETADEi  fubftantif  féminin, 
qui  ne  fe  dit  qu'en  plaifàntant, 
pour  fignifier  révérence.  Elle  ne 
fera  pas  dupe  defes  bonnetadet. 

BONNET  AGE-,  Aibftantif  mafi:ulin. 
Terme  d'Artifiâ.rs  ,  qui  fe  dit  du 
papier  collé  dcnc  on  couvre  l'amorce 
d'un  artifice,  afin  que  le  feu  ne 
puilTe  y  prendre  qu'eo  déchirant  le 
oonnetag^. 

BONNETEi  adjeftif  &  participe 
paflif;  f^oyeii  Bonneter. 

BONNETERi  verbe  aûif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Ce  terme , 
qui  eft  du  ftyie  familier,  fignifie 
rendre  des  reipeéts ,  faire  la  cour 
aux  perfonnes  dont  on  a  befoin ,  Sc 
qu'on  eft  obligé  de  folliciter.  Si 
vous  bonnete:[  fréquemment  vos  Ju^ 
ges^  votre  caufe  en  deviendra  meilleure^ 
On  dit  de  quelqu'un  ,  quil  veut 
être  bonneté;  pour  dire,  qu'il  exige 

3u'on  le  recherche ,  &  qu'on  lui  ren^ 
e  des  devoirs  affidus» 
Bonneter  un  artifice  ,  ie  dit ,  en 
termes  d'Artificiers  ,  de  l'aâion 
d*en  couvrir  Tamorce  d'un  papier 
collé ,  afin  que  le  f^u  ne  puiue  y 
prendre  qu'en  caffant  ce  papier  ^ 
qu'on  nomme  bonnetage. 
]U  pren^ière  f^Uabe  çft  brève  ^ 


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BON 

^féconde  très-brève,  &  la  troi- 
lîème  eft  longue  ou  brève  ,  com- 
me nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ^  avec  la  conjugaifon  & 
la  quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Obfetvez  que  le  pénultième  e 
des  temps  ou  perfonnes'de  ce  verbe , 
prend  le  fon  de  Ve  moyen ,  quand 
il  eft  fuivi  d'tin  e  muet ,  parce  que 
le  gqnie  de  la  langue  ne  foufFre  p^s 
•  ordinairement  deux  e  de  fuite  ab- 
folument  muets.  Dans  je  honnête  j 
la  fyllabe  ne  eft  moyenne. 
BONNETERIE;  fubftantif  féminin.^ 
Art  Se  Métier  de  Bonnetier  ,  con- 
iîftant  à  febriquer  &  vendre  des 
bonnets»  des  Das>  des  chauffons > 
&c.  Il  entend  la  bonneterie. 

On  défigne  4bus  le  nom  de  la 
Bonneterie ,  le  corps  des  Marchands 
Bonnetiers,   qui  forment  le  cin- 

3uième  des  fix  Corps  des.  Marchands 
e  Paris. 

La  Bonneterie  de  cette  Ville  a  > 
fes  armoiries ,  qui  font  d'azur  à  la 
toijon  d'argent ,  furmontée  de  cinq 
navires  auffl  d'argent ,  trois  en  chef  y 
&  deux  en  pointe. 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
les  deux  fuivanies  fbnt  très-brèves , 
&  la  dernière  eft  longue. 

Il  faudroit  fupprimer  un  n  qui 

eft  oifif ,  &  écrire  boneterie.  Voyez 

Orthographe. 

BÔNNETEUR  ;  fubftantif  mafculin, 

du  ftyle  familier.  Filou,  trompeur, 

3ui  tâche  ,  à  force  de  civilités  , 
'attirer  les  perfonnes  pour  en  faire 
des  dupes  >  en  leur  gagnant  leur 
argent.  Ne  vous  fiei^  pas  à  ce  Bonne- 
teur. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde  très-brève,  &  la  troifième 
longue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  ea  toute 
^irconftance.  *| 

Tome  IV. 


BON 


i^i 


Il  faudroit  fupprimer  lin  n  qui 
.  eft  oifif,  &  écrire ,  d'après  la  oro- 
nonciation,  Boneteur.  Voyez  Or- 
thographe. 
BONNETIER;'  fubftantif  mafculin. 
Artifan  qui  fabrique  &  vend  des 
bonnets ,  des  bas  ,  des  chauffons  , 
des  gants,    &c.   Voye-^  Bonnete- 

RIE 

BONNETTE  ;•  fubftantif  féminp, 
&  terme  de^Fortifications.  Ouvrage 
compofé  de  deux  faces  ,  ^i  for- 
ment un  angle  faillani ,  avec  un 
parapet ,  &  une  paliflade  au-devant. 
On  le  nomme  aui&yKcAe. 

Bonnettes  ,  fe  dit ,  en  termes  de 
Marine ,  des  petites  voiles  dont  on 
fait  ufage  quai^d  il  fait  beau  temps 
ou  peu  de  vent,  pour  alonger  les 
voiles  ou  les  multiplier. 

Bonnettes  en  étui  ,  fe  dit  de  petites 
voiles  qui,  étant  attachées  par  le 
bout  le  plus  étroit  à  chaque  extré- 
mité des  vergues ,  fur  des  boute- 
hors,  régnent  le  long  des  côtés  de^ 
baffes  voiles  &  des  hunières. 

Bonnettes  lardées,  fe  dit  de  pe- 
tites voilçs  piq^uées,  lardées  d*é-- 
toupe ,  ôcôrdmairement  enduites  de 
cendres  ou  de  pouflîère  ,  pour  ks 
rendre  pefantes,  &  dont  on  fe 
fert  afin  de  découvrir  une  voie 
d'eau. 

Bonnettes  maillées  ,  fe  dit  des 
bonnettes  qu  on  attache  pour  alon- 
ger les  baffes  voiles  a  des  an- 
neaux ,  mailles  ou  œillets  qui  font 
en  bas. 

Quand  on  amarre  la  bonnette 
fousja  voile ,  avec  des  aiguillettes 
qui  la  lacent  dafis  les  œillets,  on 
appelle,  cela  lacer  la  bonnette  ;  Se 
on  dit  délacer  y  déranger  ^  démailler 
la  bonnette  y  lorfqu*on  la  détache, 
de  la  voile  où  elle  étoit  atta^ 
chée. 

BONNEVALi  nom  propre.  Ville  de 


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X<$2 


BON 


France ,  dans  le  Comté  de  Diinois  » 
fur  la  rivière  de  Loir  ,  à  neuf 
lieues ,  nord-oueft ,  d'Orléans.  11  y 
a  une  Abbaye  d'hommes  fous  le 
titrfe  de  Saint  Florentin  de  Bon- 
neval ,  qui  vaut  au  Titulaire  dix 
mille  livres  de  rente.  Elle  eft  en 
commende. 

BoNNEVAL,  eft  aufl^  le  nom  d'une 
Abbaye  d'hommes  dans  le  Rouer- 
gue,  à  trois  lieues ,  oueft-fuil-oueft , 
de  là  Dommerie  d'Aubrac.  Elle  eft 
en  commende ,  &  vaut  au  Titulaire 
douze  mille  livres  de  rente. 

BONNEVAUX  •  nom  propre  de  trois 
Abbayes  d'hommes,  qui  font  en 
commende.  L'une  eft  en  Limoufin , 
6c  vaut  deux  mille  cinq  cens  livres 
au  Titulaire.  La  féconde  eft  en 
Dauphiné,  8c  vaut  quatre  mille 
livres  ;  &  la  troifième ,  qui  eft  dans 
le  Poitou  5  rapporte  fept  mille  livres 
de  rente. 

BONNEUIL;  nom  jiropre.  Bourg 
de  France  ,  en  Picardie ,  à  cinq 
quarts  de  lieue  i  nord-oueft ,  de 
Êreteuil. 

Il  y  a'encore  un  Bourg  de  même 
nom  dans  l'Ahgoumois  ,    environ 
•  à  quatre  lieues  , .  fud-eft  ,  de  Co- 
gnac. 

KDNNEVILLE;  nom  propre.  Jolie 
petite  ville  de  Suifle ,  fur  le  lac 
de  Bienne>  à  trois  lieues  de  Neuf- 
chatel. 

BONNIER;  vieux  mot  qui  s'eftdit 
autrefois  d'une,  certaine  mefure 
de  terre. 

fiONNlVENT;  vieux  mot  qui  s'eft 
dit  autrefois  d  pne  forte  de  pelifte. 

BONN  Y  ;  nom  propre.  Ville  de  Fran- 
ce ,  dans  rOrléanois,  fitûée  au  con- 
fluent de  la  Loire  Se  de  la*  rivière 

•  de  Cheville  ,  à .  trois  lieues  ^  fud- 
eft*,  de  Gien. 

BONOÉ  ;  nom  propre.  Contrée  d^A- 
fcique ,  dana  la  Jiaate  Guinée  ^  fur 


BON 

la  côte  d  or.  Elle  eft  avancée  dans 
les  terres ,  &  pour  cela  même ,  peu 
connue. 

BONOIZON  ;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  bénédi&ion. 

BONONIAi  nom  propre.  Ceft ,  fé- 
lon Ptolémée  ,  une  aneienne  ville 
de    la    haute    Pannonie  ,  fur   la. 
Drave. 

L'Itinéraire  d'Antonin  place  une 
ville  de  même  nom  dans  la  bafle. 
Pannonie  ,  &c  une  autre  dans  la 
haute  Moëfie.  

BONOSIAQUES,  ouBONOSIENS; 

'  (  les  )  Hérétiques  ,  ainfi  appelés 
de  Bonofe  leur  chef^  Evcque  de 
Sardique  au  quatrième  fiècle.  Us. 
nioient  la  virginité  perpétuelle  de 
la  Vierge ,  &  même  la  divinité  de 
Jefus-Chrift.  Bonofe  fut  condamné 
par  le  Concile  de  Capoue  aftemblé 

,  pour  éteindre  le  fchifme  d'Antio- 
che. 

BONS-CORPSi  (lesj  noms  qui  fut 
donné  aux  foldats  roDuftes  que  choi- 
fît  parmi  fon  peuple  François  II, 
Duc  de  Bretagne,  dans  la  guerre, 
qu'il  eut  contre  le  Roi  Louis  XI  > 
en  1468.  , 

BON-SENS  j  fi4)ftanrif  mafculin-  Fa- 
culté de  comprendre  les  chofes ,  & 
d'en  juger  avec  intelligence  &  felou 
la  droite  raifon.  £IIe  montre  du  ion 
feiîs  dans  toutes  f es  actions: 

Foyei[  Esprit  ,  pour  les  différen- 
ces relatives  qui  en  diftinguent  Bon- 
sens  ,  &c. 

BONS-HOMMES  y  {Us)  Religieux 
que  le  Prince  Edmond  étabUr  en 
Angleterre  en  1259.  Ils  fuivoient 
la  règle  de  Saint  Auguftin,  &  por- 
tûient  un  habit  bleu. 

On  a  encore  appelé  bons  hommes  % 
les  Minimes  de  France ,  parce  que 
Louis  XI.  avoir  coumme  d'appeler 
bon-homme  j  S.  François  de  Paule, 
leur  fondateur» . 


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BON 

'Les  Albigeois  fe  qualiâoient  aufli 
de  BonS'Itbmmes. 

BONS-MOULINS  ;  nom  ^propre. 
Poiirg  &  Châtelleniede  France ,  en 
Normandie ,  environ  à  huit  lieues , 
eft-nord-eft ,  d'Alençon. 

BONSOIR  }  fubftantif  mafcuUn.  Ter- 
me de  civilité  ^  donc  on  fe  fer t  pour 
fahxer  quelqu'un  fur  la  fin  du  jour 
*&  dans  la  nui^  Je  vous  fouhaiu  le 
bonfoir.  BonfoWà  Madame. 

Lapremière  fyllabe  eft  moyenne, 
&  la  féconde  longue- 

-BONTANTi  fubftantif  raafculin.  On 
donne  ce  nom ^  dans  le  commerce,, 
a  une  forte  d*étoffes ,  ou  couvertu- 
«  res  cU  coton ,  rayées  de  rouge  ,  qui 
fe  •fabriquent' à*  Cantorj  en  Afri- 
que 

J50NTÉ;  fubftantif  féminin- jBojîr^j. 
Ce  mot ,  en  parlant  de  Dieu ,  dé- 
iïgne  uiv  attribut  eflentiel  de  fa  di- 
vmité.  C  eft  dans  ce  fens  qu'on  dit, 
la  bonté  divine^  la  fuprême  bonté j 
lafouveraine  bonté  ^  la  bonté  infinie 
de  Dieu. 

3oNTE  ,  fe  dit  particulièrement  d  une 
qualité  morale,  qui  noi^  difpoCe  à 
faire  du  bien  &  à  en  rechîercher 
loccafion.  Ce  Prince  efi  d'une  honte 
fingulière  envers  fon  peuple.  Elle 
abufe  de  la  bonté  ée  fon  père. 

Bonté  ,  fe  dix  de  la  qualipé  quî  fait 
qu'une  ~chofe  eft  bonne  dans  fon 
genre.  On  vante  la  bonté  de  cesprés^ 
Ces  fruits  font  d'une  bonté  que  rien 
n  égale. 

O^  dit  proverbialement  &  fami- 
lièrement d'une  chofe  excellente 
.dans  ion  efpccç  >  quon  ne  fawroit 
la  payer  de  bonté. 

Bonté,  fe  dit,  par  extenfion,  pour 
/implicite  &  trop  griuvie  fac^ii^é. 
Sa  borné  efl  caufe  quo^  le  iout»  Il 
'  éfi  à  l'aumône  par  tr(^  de  konté* 

Bonté,  Ce  dit  aufti,  p^r  ex^ccaadJDn., 
des  cho£es  q^i  U  foi^  par  poiicfi^e  ,^ 


BÔO  163 

par  honnêteté.  Jvè\-vous  eu  labontc 
de  parler  démon  affaire  f  Aure^i^vous 
la  bonté  de  m' apprendre  comment  on 
fe  porte  che:[  vous  ? 

La  première  fyllabe  eft  longue  , 
&  la  fecon<ie  brève  au  fingulier , 
mais  longue  au  pluriel. 

BON-TOUR  y  fubftantif  mafculin^, 
&  terme  de  Marine.  Détour  que 
fait  un  vaiffeau  pour  empe^kr  que 
les  cables  ne  fe  croifent. 

B0N2:E  y  fubftantif  mafculin.  Prêtre 
du  Japon.  Quelques  Auteurs  'difent 
que  les  Bonzes  font  fans  mœurs  &c 
s'abandonnent  à  toutes  fortes  d'in- 
famies :  d'autres  affurent  qu'ils  font 
fobres  Se  chaftes ,  &  qu'ils  ont  des 
•Univerfités  où  ils  enfeignent  les 
fciences  &  les  n^yftcres  de  leur  feâe. 
On  peut  conclure  qu'il  y  en  a  de 
la  première  &  de  la  leconde  efpèce. 
La  Métempfycofe  eft  le  point  fon- 
damental de  leurdoârihe.  Ils  re* 
connoiflent  pour  chef  un  certain 
Combadaxij  qui,  après  leur  avoir 
enfeigné  les  fciences  &  les  arts  , 
difparut  de  delTus  la  terre.  Ils  en 
attendent  le  retour  dans  quelques 
millions  d'années.  Il  v  a  des  Cou- 
vens  de  filles  de  la  même  fefte. 

BOOBY  i  fubftantif  mafculin.  Oi- 
feau  qui  a  la  groffeur  èc  la  figure 
du  chapon ,  avec  un  très  beau  plu- 
mage. On  le  dû  fi  commun  dans 
l'île  de  Tabago ,  qu'un  homme  en 
prend  jufqu'a  mille  par  jour.  Rjg- 
nurquez  bien  ce  nombre  ,  pcflir  jtk- 
ger  de  laiîdélité  des  voyageurs  d^ns 
leurs  récits. 

BOOL  ;  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois bouleau. 

BOOLLU  CORYj  fubftantif  mafcu- 
lin. Oifeau  que  Petivért  dit  erre 
d'un  blanc  cendré ,  mêlé  de  noir. 
C'eft  le  Crex  Aqs  Indiens,  f^oye:^ 
Crex. 

BOOPEj  Foyei  BoGVE. 
X  ij 


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i(î4  BOQ 

BOOPIS  ;  terme  de  Mythologie ,  & 
furnom  de  Junon ,  ainfi  appelée  à 
caufe  de   fes  grands   yeux.    Ceft 
comme  de  dire ,  la  déeffe  aux  yeux 
de  bœuf. 
BOORDER  :  vieux  ^rbe  qui  figni- 
fioit  autrerois  combattre  à  la  lance. 
BOOT  i  fubftantif  mafculin ,  &  ter- 
me de  Marine.   On  défigne  aind  I 
unetcbaloupe ,  en  Flandres  &  dans 
les  ports  de  la  mer  Baltique* 
jBooT ,  fe  dit  auflî ,  en  Efpagne  /d'une 
forte  de  petit  tonneau  dont  on  fe 
fert  particulièrement  pour  le  tranf- 
port  des  vins  de  Xérès. 
ftOOTj  nom  propfe.  île  d'Ecofle, 
dans  le  golfe  de  Cluyd ,  entre  le 
pays  d^Acgyle  &  rîle  d'Aran. 
BOPPART  j  nom  propre.  Petite  ville 
d'Allemagne  ,  au  cercle  du  Bas- 
Rhin  ,  dans  TArchevèché  de  Trê- 
ves ,  i  trois  Jieues  de  Coblentz. 
Elle  fut  autrefois  libre  &  impériale  ^ 
mais  elle  fut  unie  à  TEledorat  de 
Trêves  en  1494»  fous  TEleûeur 
Jean  de  Bade. 
30QUELLEi  fubftantif  féminin  ,  & 
terme  de  Commerce.   Le  peuple 
d^Egypte  appelle  ainfi  Técu  de  Hol- 
lande ,  le  même  que  les  Arabes 
nomment  Abukesb.  Voye:^^  ce  mot. 
BOQUELLEj  vieux  mot  oui  figni- 

fioit  autrefois  un  repas  médiocre. 
BOQUERANE  j    nom  propre.  île 
d'Afie,  dans  la  mer  des  Indes  >  à 
dix  lieues  de  111e  de  Bornéo. 
BOC^UETEAU  j  fubftantif  mafculin, 
&  termes  d'Eaux  &  Forêts ,  qui  fe 
dit  d'un  petit  canton  de  bois  planté 
en  futaie  ou  en  taillis ,  &  qui  n'ex- 
cède pas  cinquante  arpens.    • 
BOQUILLON  j  vieux  mot  qui  figni- 

fioit  autrefois  bûcheron. 
EORA  \  nom  propre.  Ville  maritime 
d'Egypte  j  ou  d'Herbelot  dit  qu'on 
pccht  le  poiflon  que  les  Italiens 


ÔOR 

BORACHERA  ^  fubftamif  mafcuKn: 
Arbre  d'Amérique ,  dont  les  fleurs  » 
d'un^  odeur  agréable  ,  font  auffi 
blanches  &  plus  grandes  que  des 
lys.  On  rapporte  ijue  le  fuc  de  fe$ 
feuilles ,  exprimé  &  mêlé  avec  de 
l'eau ,  compofe  un  breuvage  affex 
fort  pour  enivrer.    ^ 

BORAMETSj  fubftantif  mafculin. 
yoyc^  Agnïts  ^vthïcus, 

BORAX  i  fubftannf  mafculin.  Sel  oa 
fubftance  foftile  >  qui  reftemblealTeas 
à  l'alun.  Il  eft  en  cryftaux,  d'une 
figure,  tantôt  prifmatique,  hexa- 
gone ,  tronauée  ,  un  peu  irréguliè- 
re, &  femblable  aux  cryftaux  de 
nître  \  tantôt  formée  de  prifmes  oc-' 
togonesj  fa  faveur  eft  légèrement 
acre  ou  piquante  »  mais  un  peu  fade 
6j  amère.  Le  borax  exige  vmgt  fois 
fon  poids  d'eau  pour  être  entière- 
ment difibus ,  quoiqu'il  contienne 
déjà  près  de  moitié  d'eau  dans  fa 
compofifion.  11  mouffe,  bouillone 
avec  bruit  ,  &  fe  gonfle  au  feu 


comme  l'alun  ;  mais  il  entre  bien- 
tôt après  en  fufion ,  &  forme  une 
efpèce  de  verre  très^tendre. 

On  appelle  ce  fel  borax  brut  oa 
crud  y  quand  il  eft  tel  qu'on  nous 
l'apporte  des  Indes  orientales  :  il  eft 
opaque ,  informe ,  dur  &  pefant , 
d'une  Cbuleur  verdâtre ,  bleuâtre , 
femblable  -  au  vitriol  romain  du 
commerce  y  il  produit  d'abord  une 
faveur  aflez  douce  fur  la  langue , 
mais  qui  devient  bientôt  acre ,  mor- 
dicante  :  il  prend ,  en  fe  cryftalli- 
fant ,  une  figure  hexagone  ,  le  gon- 
fle peu  au  (en  j  cependant  il  v  en- 
tre facilement  en  fufion  :  il  le  diC- 
fout  très-diflîcilement  dans  l'eau  , 
en  ce  qu'il  eft  gras.&  mêlé  d'unç 
très-grande  quantité  de  terre. 

Le  borax  diflbut  dans  le  feu 
foutes  les  terres  &  its  pierres  j 
après  qu'elles  ont  été  bien  mêlées 


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BOR 

&  bien  triturées  avec  lui ,  il  les 
change  en  verre  :  cela  arrive  d'au- 
tant plus  facilement,  que  le  borax 
par  lui-même  ,  c'eft-à-dire  ,  tout 
leul ,  fe  change  au  feu  en  un  verre 
très-tendre^j  mais  avant  que  cela  fe 
fefle ,  il  écume  &  fe  gonfle  conû- 
dérablemenr ,  &  pafle  pardeflusles 
bords  des  vaifleaux  quand  ils  ne 
font  point  d'une  grandeur  fuffifante. 
Pour  éviter  cet  inconvénient  ,  il 
fautj  avant  de  fe  fervir  du  borax, 
le  faire  calciner  à  un^^M.  doux,  de 
manière  que  1^  creu^BUns  lequel 
on  Ta  mis ,  rougifle  légèrement  :  en 
s'y  prenant  de  cette  façon ,  le  bo- 
rax peut  aifémentfe  pulvérifer  fous 
les  doigts.  Le  borax  facilite  la  fu- 
fion  des  métaux  di£Eciles  à  fondre , 
tels  que  l'or ,  l'argent  &  le  cui ve , 
&  cela  pour  deux  raifons*  i^.  Lorf- 
<]u'on  y«ut  faire  fondre  &  réduire 
en  une  maiïe  les  métaux  divifés  en 
particules  très-déliées,  la  pouffière 
terreufé  qui.eft  à  la  furface  des  par-, 
ties  métalliques  ,  fait  obftacle  a  ce 
qu  elles  ne  le  touchent  les  unes  l«s 
antres ,  Se  empêche  par  conféquent 

2 u  elles  ne  fe  réuniflent  par  la  fu- 
on  j  &  quand  bien  même  la  vio- 
lence du  feu  les  mettroit  en  fufîon , 
il  refteroit  toujours  une  portion 
confidérable  du  métal  dans  la  ma- 
tière légère  &  terreufé  qui  demeure 
à  fa  furface  j  le  borax  lève  cet  obf- 
tacle, &  vitrifie  cette  pouffière. 
2®.  Outre  cela,  quand  on  veut  fon- 
dre des  métaux  ibuls  &  fans  addi- 
tion, une  grande  partie  du  feu  , 
qui  d'aiUeurs  eft  très- volatil  i  s'en 
va  par  le  haut  fans  avbir  agi  fur  le 
méral  ;  au  lieu  que  le  borax  ;  qui 
nage  à  fa  furface ,  empêche  que  fe 
feu  ne  s'en  dégage  fi  prompf ement  ; 
il  fait  qu'il  en  toucbe  toutes  les 
parties  extérieures ,  &  que  le  feu 
qui  y  eft  contejDiu^  les  pénètre  plus 


BOR 


i^î 


•  intimement,  &  par  conféquent  les 
fait  entrer  dans  une  fufion  plus  par- 
faite. Encore  un  avantage  du  borax, 
c'eft  qu'il  empêche  la  deftrudion 
de  ceux  d'entre  le?  métaux  qui  font 
deftruftibles  au  feu  j  car  il  les  ga- 
rantit contre  les  efforts  réunis  de 
l'air  &  du  feu ,  en  ce  qufll  nage  au^ 
deffus  d'eux  ,  &  en  couvre  la  fur- 
face.  Par  ce  qui  vient  d  être  dit ,  on 
voit  pour  quoi  l'on  fe  fert  du  borax 
pour  foudcr  enfemble  différens  mor- 
ceaux d'un  métal  difficile  à  fondre  , 
tel  que  l'or ,  largent  ;  le  cuivre  rou- 
ge ,  le  cuivre  jaune.  On  met  un 
peu  de  borax  aux  endroits  qu'on 
veut  fonder  ,  avec  un  peu  de  quel- 
que méral,  ou  d'une  compofition 
métallique  qui  entre  plus  aifément 
en  fufion  que  le  métal  qu'on  veut 
fonder  j  fi  après  cela  on  échauffe 
c^venablemeiv  les  morceaux  qu'on 
veut  joindre,  le  bora$  fe  charge  des 
falerés  qui  peuvent  fe  trouver  fur 
les  furfaces  qu'on  veut  réunir ,  lés 
vitrifie ,  &  fait  que  ces  furfaces  ^ 
&  le  métal  qui  eft  entre  les  points 
de  contaû ,  entrent  en  fufion  &  fc 
joignent ,  tandis  que  les  autres  par- 
ties du  métal  qu'on  fonde,  demeu- 
rent fermes  &  folides. 

Le  Borax  a  auffi  plufieurs  pro-' 
prières  médicinales.  On  peut  l'em- 
ployer pour  divifer  &  atténuer  les 
lumeurs  vifqueufes  &  pituiteufes  : 
il  eft  apéritif,  diurétique  &  abf- 
tergent  :  il  agit  fans  caufer  aucune 
corrofion  ni  inflammation.  On  le 
regarde  particulièrement  comme 
un  puiffant  emménagogue,  &  com- 
me un  très-bon  remède  dans  les 
accidens  qui  accompagnent  les  ac- 
couchemens.  La  dofeeft  depuis  cinq 
grains  jufqu'à  un  demi  -  fcrupule 
dans  uft  véhicule  convenable.  Il  fait 
beaucoup  plus  d'effet  quand  on  le 
incle  avec  le  nxtre  ^  k  cinoabie  ^  oo 


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i66  BOR 

d'autres  remèdes  antifpafmodiques. 
C*eft  encore  un  cofmctique  auquel 
ou  attribue  la  qualité  de  blanchir  le 
teint ,  &  de  faire  difparoître  les 
taches  de  roudèur.       , 

Le  borax  brut  paye  pour  droit 
â  l'entrée  du  Rovaume  4  liv.  10  f. 
,     par  quintal  ,  &  le  borax  raffiné  7 
"  liv.  I G  f.  félon  le  tarif  de  1 66^. 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
&  la  féconde  longue. 

Le  X  final  fe  fait  ftntir  en  toute 

circonftance. 

BORBA  i  nom    propre.  Petite  ville 

de    Portugal^   dans    une    contrée 

fertile  ,    entre    Eftremos  &    £1- 


vas. 


BORBO  j  nom  propre.  Rivière  d'Ita- 
lie ,  dans  le  Piémont.  Elle  fe  perd 
près  d*  Afti ,  dans  le  Tanaro. 

BORBORYGME  ,  ou  Borborisme, 
fubftantif  mafculin ,  &  terme  de 
Médecine.  Vent  qui  fe  fait  enten- 
dre dans  les  inteftins ,  &  qui  eft  un 
fymptôme  d'indigeftion. 

Quand  ces  vents  font  habituels  , 
ils  indiquent  fouvent  un  vice  de 
l'eftomac ,  qui  pèche  par  foibleflTe , 
ou  de  quelque  humeur  qui  irrite  les 
inteftins  ,  augmente  leur  fenfibi- 
lité  5  &  produit  cet  effet  :  on  peut 
en  .ce  cas  faire  ufage  de  Topiat 
fuivant  : 

Prcne:^^  deux  gros  de  conferve 
d'écorce  d'orange ^  un  gros  d'extrait 
d'énula  campana  ;  deux  fcrupules 
de  poudre  tempérante  de  fthal ,  & 
un  demi-gros  de  cannelle  en  pou- 
dre; mêlez  le  tout  avec  fuffifanre 
quantité  de  firop  d'abfinthe  pour 
faire  un  opiat  dont  la  dofe  fera  d*un 
demi-gros  foir  &  matin  ,  en  buvant 

I)ar  deffus  ua  verre  d'une  décoftion 
égère  de  véronique. 

Au  bout  de  quelques  Jours  de 
Tufage  de  cet  opiat ,  on  aura  foin 
de  fe  puiger  j  &  auflîtot  qu'il  fera 


BOR 

fini ,  on  fe   purgera  une  féconde 
fois. 

Les  borborygmes  ibnt  fouveat 
des  fympromes  de  vapeurs  ,  &  dé- 
pendent pour  lors  de  la  fenfibiUté 
des  nerfs. 

Les  di^gées  d  anis  ,  prifes  trois  . 
heures  après  le  repas ,  font  recom- 
mandées dans  cette  indifpofition  : 
on  peut  en  continuet  l* ufage  pen- 
dant quelques  jours. 

BORBORITES  ;  (les)  Hérétiques 
qui  fuiMiwt  les  erreurs  des  Gnof- 
tiques  J^Rui  i^oient  en  outre  la 
vérité  ou^ugement  dernier.  Foyci^ 
Gnostique. 

BORBOSSADE  ;  vieux  mot  qui  fi- 
gnifioit  autrefois  im  aiguillon  pour 
piquer  les  bœufs*  , 

BORCH;  nom  propre.  Ville  d'Aile- 
magne  ,  au  Ducné  de  Magde- 
bourg,  fut  l'Elbe,  à  fix  lieues  de 
Tangermonde. 

BORCHLOEN  ;  nom  propre.  Ville 
de  l'Evcché  de  Liège ,  entre  Ton- 
grès  &  S.  Tron. 

BORCKELOO;  nom  propre.  Place 
forte   des  Provinces  -  Unies  ;  .au 
Comté  de  Zutphen,  dans  le  voi-. 
finage  de  Lochem. 

BORCKEN  y  nom  propre.  Petite  ville 
de  Weftphalie  ,  dans  l'Evèché  de 
Munfter  j  à  fix  lieues  de  Coe&feid. 

BORCKFORT  ;  nom  propre.  Petite 
ville  ôc  forterefle  du  Comté  d'Ol-   v^ 
denbourg. 

BORCKHOLM;  nom  propre.  Petite 
ville  &C  châte^  de  Suède  ,  dans 
l'île  Dœland ,  à  dix  mille  pas  de 
Colmar.  » 

BORCKHOLT;  nom  propre.  Petite 
ville  d'Allemagne  >  en  Weftphalie, 

*  fur  TAa ,  dans  l'Evcché  de  Mun- 
fter. ^ 

BORD;  fubftantif  mafculin.  Ce  qui 
termine  une  cl^ofe  par  quelque  en- 
droit »  ce  qui  ea  dk  iexcrcBiicé.  Le 


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ËOR 

bàrd*^ an  puits.  Le  bord  d* un  fleuve .^ 
Le  bord  d^ une  fontaine.  Le  bord  d'un 
champ. 

Bord,  fedic,  par  extetiHonj  de  ce 
qui  s'approche  des  extrémités  de 
certaines  chofes.  Ainfi  Ton  appelle 
bord  d'un  chapeau  ^  tout  ce  qui  ex- 
cède la  forme  d*un  chapeau. 

Bord  ,  fe  dit  du  ruban  ou  galon  dont 
on  borde  quelques  parties  de  Tha- 
billement.  //  faut  un  bord  à  ce  cor- 
fit. 

Bord  du  bassin^  fe  dit,  en  termes 
d' Architedure ,  des  tablettes  ,  ro- 
cailles  ou  gazons  pofés  fur  le  petit 
mur  qui  entoure  un  baflin  d'eau. 

Bord  de  manchon  ,  (e  dit ,  en  ter- 
mes de  Pelleterie  ,  des  fourures  qui 
terminent  les  deux  bouts  des  man- 
chons. 

Bord  DE  ^ront  ^  fe  dit^  en  termes 
de  Perruquiers ,  des  treffes  qui  fe 
placent  fur  le  bord  de  la  perruque  ^ 
&  qui  entourent  le  front  en  régnant 
d  une  tempe  à  l'autre. 

Bord  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Fondeurs 
de  cloche ,  de  l'endroit  où  la  cloche 
a  le  plus  d'épaiffeur ,  &  fur  lequel 
frappe  le  battant. 

Bord  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Van- 
niers, du  cordon  d'ofier  qui  ter- 
mine une  pièce ,  &  la  rend  folide. 

Bord  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Ma- 
rine ,  &  fignifie  vaifleau.  On  dit , 
être  à  bord  ;  poUr  dire,  ctre  au 
vaifleau;  venir  à  bord^  c'eft-à-dire, 
fe  rendre  dans  un  vaifleau ,  ou  le 
Joindre  :  on  dit  auflî ,  rendre  le  tord; 
pour  dire  j  venir  mouiller  ou  don- 
ner fond  dans  quelque  rade  ,  ou 
dans  quelque  port  ;  &  renverfer  ^ 
tourner  ,  changer  de  bord  ;  pour 
diçe  j  revirer  &  porter  le  cap  fur 
un  autre  aire  de  vent. 

Bord  a  bord  ,  fe  dit  de  la  fituation 

Îarticulière    de     deux     vaifleaux. 
)eux  vaifleaut-ibnt  bord  à  bord  y 


BOR  ï(?7 

lorfqu'ils  fontprès  l'un  de  Tautre  de 
l'avant  i  larrière. 

On  dit ,  de  bord  à  bord ,  lorf- 
qu'on  eft  autant  fur  un  coté  du 
vaifleau ,  que  fur  l'autre  ,  ou  autre- 
ment de  paiy  &  d'autre  de  la  droite 
route. 

Bord  alongé  ou  qui  alonge.  Cela 
fignifie  que  la  bordée  que  Ion 
cotlrt ,  lorfque  ]p  vent  efl:  contrai- 
re ,  fert  à  la  route. 

Bord  a  terre.  Expreflîo%  prover- 
biale ,  en  parlant  d'un  vaifleau  qui 
va  de  la  mer  à  terre  ;  &  Ton  dit, 
bord  au  large ,  quand  il  va  du  rivage* 
en  pleine  mer. 

Bord  de  la  mer  ;  c'eft  le  r^yage* 

Bord  sur  bord;  c'eft  gouverner, 
tantôt  à  ftribord ,  tantôt  a  bas  bord  » 
lorfqu'on  veut  attendre  quelque 
vaifleau  ,  ou  quelle  vent  #ft  con- 
traire ,  &  qu'il  ne  permet  pas  de 
porter  à  la  route. 

Rouge  bord  ,  fe  dit  d'uq  verre  rem- 
pli de  vin  jufqu'au  bord.  On  dit , 
dans  ce  fens  ,  boire  un  ou  plujieurs 
rouges  bords  ;  boire  à  rouges  bo^ds  ;  • 
pour  dir«  ,  boire  des    rafades  de 
vin. 
•     Les  Poètes  donnent  le  nom  de 
bords  y   aux    Régions  environnées 
d'eauxrC'eft  ainfi  qu'ils  difent ,  les 
bords  Africains  ,  les  bords  Indiens  ,  , 
&c. 

On  dit  des  Corfaires  quils  cou- 
vrent le  bon  bord;  pour  dir«  ,  qu'ils 
pirateur. 

La  même  chofe  fe  dit  ^ans  le 
fens  figuré ,  des  perfonnes  débau- 
chées. 

On  dit ,  dans  le  fens  figuré , 
c^Lune  perfonne  efl  au  bord  ou  fur  le 
bord  du  précipice ,  quand  elle  eft  à  la 
veille  d'être  deshonorée,  perdue, 
ruinée ,  ou  d'éprouver  quelque  au- 
tre malheur. 

Quand  ou  ne  trouve  pas  un  mot 


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\6S 


BOR 


BOR 


que  l'on  cherche,  &  duquel   on 
croit  à  tout  inftant  qu'on  va  fe  rap- 

E aller  la  mémoire ,  on  dit  prover- 
ialement  &  figurément  qu*o/2  l'a 
fur  le  bord  des  Lèvres* 

*On  dît  auflî  proverbialement  &• 
figurément ,  d'une  perfonne  qui  eft 
fur  le  point  de  mourir  ,  qvC'elle  a 
Vame  fur  le  bord  des  lèvres. 

On  dit  encQra  proverbialement 
&  figurément ,  d'une  perfonne  fort 
agéejl^u'^//^  eft  fur  le  bord  de  fa 
fojfe. 

Ce  monofyllabe  eft  long. 

Il  faudroit  fupprimer  le  ^qui 
cftoifif,  &  écrire,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  bor.  Voyez  Ortho- 
graphe, 


BORD  j  nom  propre.  Ville  de  Fran- 
ce ,  en  Limoufin ,  fur  la  Dordogne , 
à  netrf  lieues  &  demie  ,  nord  -  eft , 
de  Tulles.  Il  s'y  fabrique  de  bons 
gants. 
BORDAGE  ;  fubftantif  mafculin ,  & 
terme  de  Marine.  Il  fe  dit  du  revê- 
tement de  planches"  qui  couvre  le 
corps  du  vaifleau  par  dehors ,  de- 
puis le  gabord  jufqu'au  plat-bord. 

Il  y  a  d'ailleurs  les  bordages  de 
fond  ,  les  bordages  d'entre  les  pr^ 
cinres  ,  les  bordages  d'entre  les  fa- 
bord^,  les  bordages  des  ticcaftilla- 
ges  ,  les  bordages  des  fleurs  j  &c. 
ainfi  appelés  des  différentes  parties 
du  vaideau  auxquelles  on  les  appli- 
que. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  •  féconde  longue ,  &  la  troi- 
•    fième  très-brève. 

n  faudroit  changer  le  g  en  y , 
&  écrire ,  bordaje.  Voyez  Ortho- 
graphe. 
BORD  AILLE;  fubftantif  féminin, 
&  terme  de  Rivière.  C'eft  la  partie 
d'un  bateau  foncet ,  qui  eft  voifine 
des  rebords. 
BORDAT  :     fubftantif    mafculin. 


Sorte  de  petite  étoffe  où  tifRi  étroit 

3u'on  fabrique  en  quelques  endroits 
e  l'Egypte ,  comme  au  Caire ,  i 
Damiette  &  à  Alexandrie. 
BORDAYÉ  ;  participe,  paflîf ,  indé- 
clinable. /^Oyff  BORDAYER. 

BORDAYERj' verbe  neutre  de  la 
])remière  conjugaifon  ,  lequel  *  fe 
conjugué  comme  chanter.  Terme 
de  Marine ,  qui  fîgnifie  courir  des 
bordées  ,  c'eft-à-dire  ,  gouverner  , 
tantôt  d'un  côté ,  &  tantôt  d'un  au- 
tre ,  quand  le  vent  ne  permet  pas 
de  porter  à  route. 

Les  temps  compofés  de  ce  verbe 
fe  forment  avec  l'auxiliaire  avoir. 
Ils  ont  bordayé  j  ils  auraient  bor- 
dayej  &c. 
BORDE  j  vieux  mot  qui  s'eft  dit  au- 
trefois pour  défigner   une    petite 
maifon  de  campagne. 
BORDÉ;  fubftantif  taafcufin.  Galon 
d'or,  d'argent,  de  foie,  de  laine, 
de  fil ,   avec  lequel  on  borde  des 
meubles  ,  des  ajuftemens ,  &c.  Le 
bordé  defon  habit  efifort  riche. 
BORDÉ,  ÉEj  adjedif  &  participe 

paflîf.  Foye\  Border. 

Bordé,  fe  dit,  en  termes  de  l'Art 

héraldique ,  des  pièces  qui  ont  de« 

bords  de  différens  émaux. 

Thomas  d'embri  ,   d'or  à  la  bande 

d'or  j  bordée  &  dentelée  de  gueules. 

BORDEAU  ;   vieux  mot  qui  figni- 

fioit  autrefois  bordel. 
BORDEAUX}  ^()y<?r  Bourdeaux. 
BORDÉE;  fubftantif  féminin.  Ceft, 
en  termes  de  Marine ,  la  décharge 
de  toutes  Us  pièces  d'Artillerie,  qui 
font  rangées  d'un  des  côtés  du  vaif- 
feau.  Quand  le  Triomphant  eut  là* 
chéefa  bordée^  il  s* avança  contre  le 
Corfaire. 
Bordée  ,  fe  dit  auffi  pour  défigfler  la 
route  que  fait  un  vaiftèau  qui ,  pour 
arriver  en  quelque  endroit,  eft  obli- 
gé de  louvoyer  &  d'aller,  tantôt 

fur 


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^.• 


BOR 

.  Jor  un  coté  y  &  tantôt  fur  l'autre. 
Le  Navire  fit  trois  bordées  pour  or- 
ifiver  au  port. 

On  ait  y /aire  j  courir  plufieurs 
bordées  ;  pour  dire,  virer  &  tevirer 
ibuvent.  Courir  à  la  même  bordée  ; 
pour  dire ,  courir  encore  du  même 
côté  que  Ton  a  couru.  Courir  à  peti- 
tes bordées  ;  pour  dire  y  ne  pas  cou- 
irir  loin  d'un  côté  &  d'un  autre. 

On  dit  auflî ,  faire  la  grc^nde  bor- 
dée ;  pour  dire ,  faire  le  quart  dans 
une  rade  y  comme  (î  l'on  écoit  i  la 
mer  :  &  /aire  la  petite  bordée  ;  pour 
Aiie  y  faire  le  fervice  en  partageant 
les  quarts  en  deux  parties. 
Bordée,  ou  bordée  d'injures  ,  dc- 
figpej  dan$  le  fens  figuré,  beau- 
coup de  paroles  injurieufes ,  dites 
.  par  "une  perfonnç ,  pour  en  ofFenfer 
»une  autre.  Il  ne  me  fut  pas  peffible 
J^éviter  cettç  bordée  ^   ^ette  Jjordée 
^'injures. 

La  première  fyllabeeft  moyenne, 
la  féconde  longue,  &  la  troiCètne 
très-brève. 
BORDEL  j  fubftantif  mafculin.  Lieu 
ovL  les  femmes  publiques  fe  proftr- 
tuent.  Il  n'eft  pas  honnête  de  pro- 
noncer ce  mot  en  bonne  compa^ 
gnie. 

Lts  deux  fyllabes  font  moyennes 
intt  Hngulier;  mais  la  féconde  eft 
longue  au  pluriel. 

Le  7  final  fe  fait  feiuir  en  toute 
circonftance, 
flORDELAGE  ;  fubftantif  mafculin 
Terme  de  Coutume  ,  qui  fe  dit; 
•d'un  droit  que  perçoivent  les  Sei- 
gneurs en  quelques  contrées ,  com- 
me dans  le  Nivernois  ,  fur  le  reve- 
nu de5  Fermes  &  des  Métairies-  11 
coniifte  en  grains  ,  en  volailles  y.  Se 
^n  argent ,  ^u  en  deux  de  ces  trois 
ckofes. 

Les   conditions    du    bordelage 
font ,  que  le  Seigneur  peur  rentrer  ; 

T^e  IK 


BOK  î^9 

dans  l'héritage  par  droir  de  corn- 
mife  faufe  de  payement  de  la  re- 
devance :  que  le  Tenancier  ne  peut, 
fous  peine  de  commife  ,  démem- 
brer ce  qu'il  tient  en  bordelage  , 
qui  doit  d'ailleurs  être  entretenu 
en  bon  état  j  que  le  Seigneur  fuc- 
cède  au  Tenancier  ,  fî  celui  ci  n'a 
point  d'héritiers  en  lig-ne  direûe  j 
Se  enfin  que  iî  le  Tenancier  vend 
l'héritage  ,  le  Seigneur  peut  le  re- 
tirer en  rembourfant  l'Acquéreur,  à 
moins  qu'il  ne  préfère  de  prendre 
la  moitié  du  prix  porté  par  le  con- 
trat. * 

BORDELER  ;  vieux  verbe  qui  fignî- 
fioit  autrefois  fré<^enter  les  lieux 
<ie  débauche. 

BORDELIER;  adjeékif  &  fiïbftantif 
iaaiculin^  &  terme  de  Coutume. 
Il  fe  dit  d'un  Seigneur  qui  a  droit 
de  bordelage.  f^oye:^  ce  mor. 

BoRDELiER  j  eft  auflî  un  vieux  mot 
qui  s'eft  <iit  autrefois  pour  défigner 
un  coureur  de  bordels. 

BORDELlÈREj  fubftâitif  féminin. 
Poifipn  de  rivière  ou  de  lac  ,  fans 
•dents  ^  fans  langue ,  qui  a  la  tête 
courte ,  la  mâchoire  dure ,  le  palais 
charnu ,  &  le  corps  couvert  de  pe- 
tites écailles  minces,  tiranr  fur  le 
noir,  U  reïïemble  beaucoup  à  U. 
brème. 

BCWIDEMENT;  fubftantif  mafcu- 
lin ,  &  terme  de  Peinture  en  émail: 
il  fe  dit  de  la  manière  d  employer 
les  émaux  clairs,  en  les  couchant  i 
plat,  bordés  du  même  métal  furie- 
quel  on  les  applique.  Les  ouvrages 
ians  bordement  font  ceux  qui  font 
tout  en  champ  d'émail.  lls^4i>rtli 
aflè^  difficiles  à  faire  ,  parce  que 
jles  couleurs  des  émaux  clairs  fe 
confondent,  fur- tout  loffque  U$ 
pièces  font  petites. 

BORDER  j  verbe  aAif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  cob* 
Y    ' 


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Î70  BOR 

jugue  comme  chanter.  Clngeri^  Gar- 
nir l'extrémité  d'un  meuble  y  dun 
habillement^  ou  de  quelque  autre 
chofe  y  en  y  coufanc  un  galon  ,  un 
ruban  y  un  morceau  de  toile  ^  d'é- 
toffe ,  &c.  Faites  border  ces  gants. 

BoRDEa ,  fe  dit,  par  exrenhon,  de 
ce  qui  règne  le  long  de  cerraines 
choies  ,  &C.  qui  y  fert  comme  de 
bord.  Le  fleuve  borde  la  foret.  Ce 
font  des  champs  qui  bordent  cette 
prairie. 

On  dit,  qutt/i  endroit  eft  bordé  de 
précipices  ^  quand  il  y  a  des  précipi- 
ces à  Tentour. 

Border  ,  fignifie ,  en  termes  de  Pein- 
ture ,  coucher  une  couleur  plus  clai- 
re ou  plus  brune  fur  le  fond  du  ta- 
bleau ,  autour  des  figures  &  autres 
objets ,  pour  en  détacher  les  con- 
tours. 

Border  ,  fignifie  ,  en  termes  de 
Gravure ,  appliquer  de  la  cire  pré- 
parée fur  les  bords  d'une  planche 
de  cuivre  %  vernie  ,  après  que  les 
traits  de  gravure  y  ont  été  tracés  , 
afin  que  cette  cire  mife  en  relief 
fur  les  extrémités ,  puiffe  y  retenir 
l'eau-forte  qui  doit  mordre  la  plan- 
che. 

Border  un  parterre,  ûke  pla- 
te- BANDE ,  &c.  fe  dit ,  en  termes 
de  Jardiniers  ,  de  l'adion  de  plan- 
rer  i  l'entour ,  des  fraifes>  du  buis, 
ou  quelque  autre  plante. 

Border  ,  fe  dit  ,  en*  termes  de 
Vanniers  &  de  Boiffcliets ,  de  l'ac- 
tion de  terminer  une  pièce  par  un 
cordon  fait  de  plufiears  brins  d'o- 
fier. 

0bi#|R  LA  HAIE  ,  fe  dit ,  en  termes 
de  l'Art  Militaire  ,  de  l'aftion  de 
difpofer  plusieurs  rangs  ou  files ,  fur 
une  ou  pîufieurs  lignes  droites  mar- 
quées. 

Border  ,  fignifie ,  en  t«rnfies  de  Ma- 
-  line ,  côtoyer,  marckeir  le  long  des  | 


BOR 

câtes.    L'Invincible  borda  la  côte 
d'Efpagne. 

Border  ,  fignihe  aum  fuivre  on  vaiU 
feau  de  coté ,  pour&ivre  ua  vaif- 
feau  &  le  reconnokre. 

Border  \jn  vaisseau  ,  fè  dit  en- 
core dans  deux  acceptions  différen-' 
tes  :  il  fignifie  d'abord  aller  à  Ta* 
bordage.  Il  fe  dit  en  fécond  lieu  y 
de  l'aâion  de  couvrir  de  bordage 
les  membres  d'un  vaifleau^ 

Border  a  quein  ,  c'eft  bordtr  de 
telle  forte ,  que  Fextrémité  d'ua 
bordage  pafTe  (ur  l'autre. 

Border  en  louvblle  ,  c'eft  border 
de  manière  que  les  bordages  fe 
touchent  carrément  j  l'un  à  côté  de 
l'autre  \  ce  qui  fe  pratique  ordinai- 
rement. 

Border  l'artimon  ,  c*eft  haler  l'è' 
coûte  d'artimon ,  de  manière  qu'el-  . 
le  touche  à  une  poulie  placée  lur  le 
haut  de  l'arrière  d'un  vaiffeau. 

Border  les  écoutes  ARRrâRES , 
c'eft  haler  les  deux  écoutes  de  cha- 
que voile ,  pour  aller  vent  en  poup- 
pe. 

Border  une  écoute  ,  c^eft  haler 
une  écoute  jufqu'à  ce  que  le  coin 
de  la  voile  touche  à  un  certaii> 
point. 

Border  une  ou  les  écoutes  tout 
PLAT,  c'eft  les  haler  autant  qu'il 
eft  poflible. 

Border  une  voîle  ,  c*eft  'étendre 
une  voile,  &  l'arrêter  par  le  bas, 
pour  qa'elte  retienne  le  vent. 

Border  les  avirons  ,  fe  dit  de 
l'aûion  de  mettre  les  avirons  dans 
les  tourets  du  bachot  pour  ramer. 

La  première  fyllabe  eft  moyen^- 
ne,  &  la  féconde  eft  longue  ou 
brève ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe  ,  avec  la  conjugaifon 
&  la  quantité  prpfodique  des  autres 
temps. 
BORDEREAU  j  fubftantif  mafculiu. 


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BOR 

&  terme  de  Finances.  Mémoire  des 
efpèces  diverfcs  qui  compofent  une 
certaine  fomme.  Il  faut  joindre  le 
bordereau  aufac  oàfont  les  efpèces^ 
Bordereau  de  compte  ,  fe  dit  de 
rentrait  d'un  compte  ,  où  font  Tap- 
portés  les  articles  de  recette  ou  de 
dépenfe»  tirés  hors  des  lignes  afin 
d'en  connoître  le  total. 
Bordereau  ,  fe  dit  auffi  dans  le 
Commerce ,  du  petit  livre  fur  le- 
quel les  Comnnis  &  Fadeurs  des 
Marchands  &  Banquiers ,  écrivent 
Tàrgent  qu'ils  reçoivent  dans  les 
tournées  qu'ils  font  à  cet  effet. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  très  -  brève  ,  &  la 
troifième  moyenne  au  fingulier  , 
maie  longue  au  pluriel. 

Le  X  final ,  qui  forme  le  pluriel , 

I)rend  le  fon  du  ij  devant  une  voyei- 
e ,  en  fuivant  néanmoins  la  règle 
Î;énérale  donnée  ci-après.  P^oye:^  la 
ettre  S. 

11  faudroit  fupprimer  le  dernier 
e  qui  eft  oifif ,  6c  écrire  ,  border  au. 
Voyez  Orthographe. 
BORDERIE  ;  vieux  mot  qui  fîgni- 

fioit  autrefois  Ferme  ,  Métairie. 
BORDIAU  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
-     autrefois  chaumière ,  cabane. 
BORDIER;  adjedif,  &  terme  de 
Marine.  On  appelle  VaiJJeau  bor- 
dier^  celui  qui  a  un  côté  plus  fort 
que  l'autre. 
BoRDiER  j  défigne  auflî ,  en  termes 
de  Coutumes ,  le  Propriétaire  d'un 
héritage  qui  borde  quelque  grand 
chemin. 
fioRDiER^  eft  encore  un  vieux  mot 
qui  s*eft  dit  autrefois  poi^r  défigner 
le  Métayer  d'une  forte  de  petite 
ferme  qu'on  appeloit  borde. 
BORDIGUE;  fubftan tif  féminin,  & 
terme  de  Pèche ,  qui  fe  dit  d'un 
efpace   retranché  avec  des  ctaies 
4qr  lc*bord  de  la  mer  j  pour  pren-» 


BOR  i7t 

dre  éa  poiHôn.  L^  Berdiguès  k 
placent  ordiflairemeot  fur  tes  ca- 
naux qui  YCttt  de  la  mer  aux  étangs 
faléi. 

BORDON  ;  vieux  niot  qui  figniâoîc 
aatrefoi^  tm  bât^n  de  pèlerin. 

BORDOYÉ  ,  ÉE  i  adjeftif  &  par- 
ticipe paflSf.  FoyeT(^  Bori>oVer. 

BORDOYER  ;  verbe  aétif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Terme  de 
Peintres  en  émail ,  pour  exprimer 
les  mauvais  effets  des  émaux  clairs^ 
qui  étant  mis  fur  un  bas  or  ,  plom- 
bent &  deviennent  louches ,  c'eft- 
à  dire ,  qu'il  y  a  un  certain  noir 
comme  une  fumée ,  qui  obfcurcit 
la  couleur  de  l'émail ,  ôte  fa  viva- 
cité ,  &  la  bordoye ,  en  fe  rangeant 
tout  autour  ,  comme  fi  c'étoit  du 
plomb  noir. 

BORDRE  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  fraude ,  tromperie. 

BORDURE  î  ûibftântif  féminin. 
Margo.  Ce  qui  borde  quelque 
choie  ,  &  lui  fert  d'ornement. 
Quand  on  vous  a  donné  et  tableau  , 
il  falloir  en  démarrer  la  bordure* 

Bordure  ,  fedit,«n  termes  de  Jar- 
diniers ,  des  plantes  qui  entourent 
un  parterre  ,    une  platte-bande  * 

Bordure  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Pa- 
veurs ,  des  deux  rangs  de  pierre 
dure  &  niftique  qui  retiennent  les 
bords  du  pavé  d'une  chauffée. 

Bordure,  le  dit,  en  termes  de  Boi/^ 
feliers  &  de  Vanniers ,  des  cordons 
formés  de  brins  d'ofiers ,  avec  lef- 
quels  ces  Artifans  gamiflent  les 
extrémités  de  la  plupart  de  leurs 
ouvrages. 

Bordure  ,  fe  dît ,  en  termes  de  Cor- 
diers  ,  d'un  tiflTu  de  chanvre  ou  de 
fangle  qui  fert  aux  Tapillîers  pour 
border  des  tentes ,  &  autres  gros 
ouvrages. 


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tJ^  BOR 

BoKDURE ,  fe  dit ,.  eir  tetmai  def  Art- 1 
Héraldique ,  d'une  brifure  qui  en-  I 
toure  tout  récù ,  &  qui  cft  toujours 
différente  de  Témail  de  Técu. 
\e  Roi  d-Espagne  ,  porte  fur  le  tout 
de  France ,  à  la  bordure  de  gueu- 
les. 

La  première  fylkbe  eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  longue  ,  &  la.  troi- 
(îème  très-brève, 

BORÉADES  i  (  les  )  on  appelle  ainfi 
en  Mythologie  ,  Zéthès  &  Calais  , 
fils  dé  Borée, 

BOREAL ,  ALE  j  adjeftif-  Qui  eft  du 
côté  du  Nord ,  qui  a  rapport  au 
Nord.  On  dijiingne  dans  f  aimant  le 
pôle  aufiral  y  &  le  pôle  boréaL  On 
remarqua  dans  plujieurs  contrées  cette 
aurore  boréale, 

BOREASMES  ;  fubftantif  mafculin 
pluriel ,  &  terme  de  Mythologie, 
^ctes  que  célébroient  les  Athéniens 
en  rhonneur  du  vent  borée ,  qu'ils 
regardoient  copme  leur  allié  ,  & 

•  qu'ils  avoient  déclaré  leur  gendre 
par  un  décret  folepinel ,  depuis  fou 
mariage  avec  Orithie,  fille  d'Erec- 
thée ,  Roi  d'Athènes  ,  qu'il  avoir 
enlevée  près.^u  fleuve  llilFus.  Ils  le 
regardoient  aufÏÏ  comme  leur  Pro- 
teâeur ,  parce  que  dans  un  combat 
naval ,  il  louffla  fi  violemmenr,qu  il 
(fifiipa  la  flotte  ennemie  >  £<  leur 
afTura  la  viâoire. 

BORÉE  ;  nom- propre.  Boreas,,  Ce 
motdéfigneenpocfie,labife,Ievent 
<iunord. 

Borée  ,  en  termes  de  Mythologie  , 
eft  de  même  le  vent  du  nord  ,  que 
les  Poètes  ont  fait  naître  d^Aftreus 
&  d'Héribée.  Quand  il  fut  parvenu 
à  l'adolefcence  ,  il  enleva  Orithie  , 
fille  d'Ereaée  ,.  Roi  d'Athènes', 
dont  il  eut  Zéthès  &  Calais,  Il  fut 
iîngulièremenç  révéré  à  Megalo- 
polis  en  Arcadie,  pour  avoir  fe- 
cpuru.  lejs,  habitans.  dç  cette  ville. 


ROR 

contre  Agis  &  les  Lacédémonîens;. 
f^oyei(^  Boréasmes. 

Les  Poètes  dépeignent  Borée  corn* 
me.  un  jeune  gaicon  ,  avec  des  bro- 
dequins pour  chaufture  ,  &  des 
ailes  aux  épaules  pour  tnarquer  fa, 
viteflè  &  fa  légèteté,    , 

Lf  première  fyllabe  eft, brève, 
la  féconde  longue,  &  la  troifième 
très  brève. 

BOREOTE  j  vieux  mot  qui  fignifioic 
autrefois  une  érable  à  boeuf. 

BORETSCHO  ;  nom  propre.  Ville 
forte  fur  les  frontières  de  la  Hon- 
grie &  de  k  Tranfilvaaiie. 

BOREZj  nom  propre.  Petite  ville 
d^Efpagne ,  dans  le  Duché  d'Arcos, 
on  Andaloufie. 

BORG }  nom  propre-  Petite  ville  & 
port  de  l'île  ae  Barra ,  en  Ecofle. 

Le  Duc  deHolftein  pofsède.une 
ville  de  même  nom  fur  la  mer  Bal- 
tique ,  dans  l'île  de  Femern. 

BORGERASTRE  ^  vieux  mot  qui 
s'eft  dit  autrefois  d'une  forte  de 
boifibn  compofce. 

BORGHETTO  ^  il  v  a  trois  villes  de 
ce  nom  en  Iralie.  La  première  dans^ 
le  Trentin ,  vers,  les  frontières  de 
l'Etat  de  Venife  jla  féconde  daos 
le  Véronois ,  fur  les  frontières  du 
Mantouan  j.  &  la  troifième  da»s 
le  duché  de  Milan,  fur  le  Lam- 
bra. 

BORGHOLTZHAUSEN  ;  nom  pro- 
pre. Petite  ville  du  comté  de  Ra* 
vensberg.  Elle  appartient  au  roi  de 
PrulTe.. 

BORGISIE  ;  vieux  mot  qui  fignifioic 
autrefois  Bourgeoifie. 

BORGNE  i  ad jedîP  des  deux  genres. 
Codes?  Qui  n*5.  qu'un  œil.  Cette 
fille étoït  borgne.  Il  a. d^ux  chevaux 
borgnes. 

Borgne  ,  s'emploie  auflî  fubftantive- 
ment,  mais  au  mafculin  feulement* 
Qn  dit  dans  c^  fens  de^uelqu'ua 


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BOR 

ijm  e(t  rufé  &  méchant ,  qoe  c'ejl 
un  méchant  borgne^ 

SoKGNE  ,  s*agplique,  dans  le  fens  fi- 
guré ,  àpluheurs  chofes  ^  on  dit  d'un 
ueuobfcur  &  mal  éclairé ,  que  c*cft 
un  endroit  borgne ,  une  chambre  bor- 
gne ^  une  maifon  borgne:  d'un  mauvais- 
petit  cabaret ,  que  ceji  un  cabaret 
borgne  :  d'un  conte  mal  fait ,  \jue 
c*eji  un  conte  borgne  :  Se  d'un  compte 
dont  les  articles  ne  font  pas  clairs , 
que  c*ejl  un  compte  borgne. 

On  dit  proverbialement  &  figuré- 
tntm^quon  a  changé  fon  cheval  bor- 
gne contre  un  aveugle  ;  pour  dire  j 
qu'on  a  changé  une  chofe  défec- 
tueufe  contre  une  qui  l'étoit  encore 
davantage. 

On  dit  auflî  proverbialement  & 
figurément  d'une  perfonne  qui  eau- 
fe  continuellement  ,  qv^elle  caufe 
comme  une  pie  borgne. 

heg  fe  prononce  mouillé. 
La  première  fyllabe  eft  moyenne, 
ic  la  féconde  très-brève. 

Cet  adjedif  ne  doit  pas  réguliè- 
rement précéder  le  fuoftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 
un  borgne  appartement  ,.  mais  un 
appartement  borgne. 

BORGNESSE  ;   fubftantif  féminin. 

Terme  populaire  &  injurieux ,  qui 

fe  dit  d'une  fille  ou  femme  qui  n'a 

qu'une  œil.    Voilà  une  laide   bor- 

jgnejfe. 

BOJlGNETEi  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  mal  aux  yeux,  chaflie. 

BORGO  y  nom  propre.  Ville  de 
Suède  ,  fur  le  golfe  de  Finlande  ,. 
dans  la  Province  de  Ny lande  ,.  vis- 
à-vis  de  l'île  de  Palin^. 

BORGO- DI- SAN- SEPOLCRO  j 
nom  propre.  Ville  éjJifcopale  d'I- 
talie ,  près  du^Tibre. ,  dans  TOm- 
brie^  à  huit  milles  de  Cetta-di-Caf- 
tello.  Elle  appartient  au  grand. Duc 
daTofcane..  ' 


BOR 


173- 


BORGO-DI-SESIA  j  nom  propre. 
Petite  ville  du  duché  de, Milan, 
dans  le  territoire  de  Novare ,  fur  la 
Sefia..  Elle  appartient  au  roi  de  Sar- 
daigne. 

BORGO  -  DI  -  VAL  -  DI  -  TARO  } 
nom  propre.  Petite  ville  d'Italie , 
au  <luché  de  Parme  ,  près  de  l'A- 
pennin ,,  &  à  trence-cinq  milles  de 
Crémone. 

BORGO-FORTE  j  nom  propre.  Pe- 
tite ville  d'Italie,  fur  le  Po,  entre 
Mantoue  &  Novellara. 

BORGO- SAN- DOMINO  ;  nom 
propre.  Ville  épifcopale  d'ifaliej^, 
au  duché  de  Parme  ,  &  à  vingt 
milles  de  Plaiftnce. 

BORGUEZIE  ;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  héréfîe  des  Albi- 
geois. 

BORIA  y  nom  propre.  Petite  ville 
d'Efpagne  ,  au  royaume  d'Arra^ 
î^on  ,.à  trois  lieues  de  Taraçone. 

BÔRIQUEN  ;  nom  propre.  île  d'A- 
mérique ,  au  levant  de  celle  de  St. 
Domingue.  Les  Flibuftiers  l'ont 
appelée /'zîfe  à  Crabes  ,  parce  qu'en 
effet  les  Crabes  y  font  en  tr^s- 
grande  quantité..  11  y  a  auflî  beau- 
coup de  perdrix  ,  d'ortolans  ,  de 
grives,  de  perroquets ,  &c. 

Cette  île  eft  inhabitée  depuis  que 
les  Efpagnols  en  ont  chaflc  les  An- 
elois ,  dont  ils  craignoient  le  voi- 
finage  pour  leurs  colonies. 

BORISSOW  i  nom  propre.  Ville  de 
Pologne ,.  dans  le  duché  de  Lithua- 
nie  ,  fur  la  rivière  de  Berezina ,  à 
vingt-trois  lieues  de  Minski. 

BORISTHÈNE;  nom  propre  d'un 
fleuve  qu'on  «ppelle  autrement 
Nieper.  Voyez  ce  mot* 

BORITIS  ;.  les  Philofophes  hermé^ 
tiques  défignentfous  ce  nom  la  ma- 
tière du grandopuvje  dans  l'état  de 
putréfâdtion.. 

^BORKUM  î,  nom    propre-   Petite 


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174  BOR 

île  des  Provinces-Unies ,  à  i'enibou- 
chure  de  la  rivière  d'Ems*,  dans  la 
mer  d'Allemagne. 

BORMES  j  nom  propre.  Bourg  d^ 
France  j  en  Provence  ,  i  une  denii-^ 
lieue  de  la  Méditerranée ,  &  à  fix 
lieues  &  demie ,  eft ,  de  Toulon. 

BQRMIA  ;  nom  propre.  Rivff re  d'I- 
talie ,  qui  a  fa  lource  en  Piémont  , 
au  marquifac  de  Ceve ,  &  fon  em- 
bouchure dans  le  Tanaro ,  au-def- 
fous  d'Alexandrie. 

BORMIO  ;  nom  propre.  Jolie  ville 
du  pays  des  Grifons  ,  au  confluent 
de  TAdda  &  de  llfolaccia.  Elle  eft 
capitale  d'un  Comté  de  même  nom. 
Les  Grifons' y  envoient  un  Gou- 
verneur qui  change  rous  les  deux 
ans.  11  préfide  aux  jiigemens  des 
affaires  civiles  &  criminelles  ;  du 
refte  lés  habirans  nomment  les  au- 
tres Magiftrats  ;  &  pour  éviter  les 
brigues  ,  ils  les  élifcnt  par  la  voie 
du  fort  ,  en  fe  fervanr  de  fçvcs 
blanches  &  noires. 

BORNA  i  nom  propre.  Petite  ville 
d'Allemagne  ,  dans  la  haute  Saxe, 
fur  la  rivière  de  Pleifs ,  entre  Leip 
fie  Se  Altenbourg. 

BORNAGE  ;  fubftantif  mafculin  ,  & 
terme  de  Palais  ,  qui  fe  dit  de  lac- 
rion  de  planter  des  bornes  dans  une 
terre. 

On  appelle  action  de  bornage  y  une 
odion  mixte  par  laquelle  des  par- 
ticuliers ,  propriétaires  d'héritages 
voifînsjagiflent  les  uns  contre  les 
autres  ,  pour  s'obliger  à  féparer  ces 
héritages  par  de  nouvelles  bornes , 
o«  par  le  rérabliiTement  des  an- 
ciennes. 

BORNE  j  fubftantif  féminin.  Meta. 
Pierre  ,  arbre* ou  autre  figne  fervant 
à  féparer  un  héritage  d'avec  un  au- 
tre. On  a  enlevé  la  home. 

On  pourfuit  extraordinJiirement 
ceux  qui  enlèvent  ou  déplacent  lei 


BOR 

bornes  des  héritages.  La  peine  qu'on 
inflige  aux  cocpaoles ,  eft  relative 
à  la  qualité  du  £ait  &  des  circonf- 
tances. 

BoB.Ni ,  fe  dit ,  pat  extenfion  ,  des 
pierres  qu'on  place  à  côté  des  por- 
tes &  le  long  des  mars>  pour  empê- 
cher qu'ilsiie  foient  endommagés 
par  les  voitures. 

BonNBs  y  fe  dit  au  pluriel  de  ce  qui 
fert  à  diftinguer  &  à  fépatex  une 
partie  du  monde  ,  un  Royaume  , 
une  Province ,  d'une  autre.  C'eft 
ainfi  qu'on  dira  que  les  bornes  de 
l'Afrique  font  la  Méditerranée , 
rifthme  de  Suez ,  fie. 

Borne  de  cirque  ,  5'eft  dit ,  chez  les 
Anciens  ,  d'une  pierre  en  manière 
de  cône  qui  marquoit  la  longueur 
du  fta(fc  chez  les  Grecs ,  &  qui  rè- 
gloit ,  chez  les  Romains ,  la  courfe 
des  chevaux  dans  les  cirques  &  les 
hippodromes. 

Bornes  ,  fe  dit  figurément  au  pluriel 
de  tout  ce  qui  eft  regardé  comme 
les  limites  de  châtque  chofe.  Exem*- 
PLEs  :  il  pajfe  les  bornes  de  fon  au" 
torité.  So,n  ambition  eft  fans  bornes» 
Son  avarice  ne^connoit point  de  bor* 
nés»  Vous  franchisiez  les  bornes  du 
refpeà  que  vous  lui  xleve:[. 

Voyez  Limites,  pour  les  diffé- 
rences relatives  qui  en  diftinguent 
Bornes  ,  &c. 

La  première  fyllabe  eft  moyeu- 
ne  ,  &  la  féconde  tits-brève. 

BORNÉ  ^  ÉE;  adjedif  &  participe 
paflîf.  Voyei  Borner. 

On  dit  d'une  maifon  ,  quelle  a 
une  vue  bornée  ;  pour  dire ,  une  vue 
qui  ne  s'jétend  pas  au  loin. 

On  4ît ,  dans  le  fens  figure ,  que 
quelqu'un  a  des  vues  bornées  ;  pour 
dire  ,  qu*ila  pcit  d'ambition. 

La  même  chofe  fe  dit  de  quel- 
qu'un qui  a  peu  de  lumière. 
On  dit  au(fi  figurément  d'une 


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BOR 

perfoone  ,  c^lcIU  a,  l'efprit  borné; 
pqur  dire ,  qoe.  ion  efpric  eft  bien 
médiocre. 

Oo  appelle  encore  figurcment , 
fortune  bornée ,  une  fortune  ordi- 
naire ,  &  qui  n'eft  guères  fufcep- 
tible  d'augmentation. 

BORNEO  i  nom  propre.  île  confidc- 
rable  d'Afie  ,  dans  la  mer  des  In- 
des, à  deux  cens  quarante  milles 
de  Mala,ca.  Le  pays  cft  très-fertile, 
&  Ton  y  recueille  le  meilleur  ris  de 
'  TAfie.  On  y  a  des  fruits  qui  diffé- 
rent à  tous  égards  de  ceux  d'Europe. 
Lacaflè,  le  camphre,  le  poivre  ,  la 
cire  &  le  miel  y  abondent  ,  ainiî 
que  les  plantes  aromatiques.  On  y 
trouve  de  lor  en  poudre  parmi  le 
fable  de  pluiieurs  rivières.  11  y  a 
au(n  des  oifeaux  d'une  grande  beau- 
té, &  des  quadrupèdes  qui. ne  fe 
voycnt  pas  ailleurs. 

La  ville  principale  de  J'île  fe 
nomme  aufli  Bornéo.  Elle  eft  gran- 
de ,  bien  peuplée ,  &  fbn  port  eft 
fitué  au  fond  d'un  petit  golfe  fur  la 
côte  feptSntrionale  de  l'île.  Il  s'y 
fair  un  commerce  confidérable. 

BORNER  ;  Verbe  adif  delà  première 
conjugaifon  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Metari.  Pofer  des 
bornes.  Il  faut  borner  la  prairie. 

Borner  ,  fignifie ,  par  extenfion  ,  li- 
miter ,  refferrer  dans  un  certain 
efpace.  La  Suijje  j  les  Alpes  &  Us 
Pyrénées  bornent  la  France. 

Borner,  fe  ditapili  des  perfonnes  ^ 
relativement  à  leurs  pofleffions.  Ce 
Seigneur  ejl  borné  par  les  terres  de 
VAbbaye. 

Borner  j  s'emploie  pour  finir  ,  ter- 
miner. //  borna  fes  voyages  aux  co- 
lonnes d'Hercules. 

On  dit  ,  dans  celte  acception , 
<\aune  chofe  borne  agréablement  la 
vue  ;  pour  dire ,  qu'elle  la  termine 
agréablement. 


BOR 


Ï75 


Borner  ,  fe  4it,  dans  le  fens  figuré  > 
&  fignifie  modérer  ,  contenir  , 
mettre  un  frein.  Exemples  :  dans 
le  fens  de  modérer  :  il  ne  voulut 
pas  borner  fes  prétentions. 

Dans  le  fens  de  contenir  :  je 
rous  confeille  de  borner  votre  am-- 
kition. 

Dans  le  fens  de  mettre  im  frein  : 
heureux  celui  qui  fait  borner  fes  paf- 
fions.  • 

Ce  verbe  eft  pronominal  réfléchi: 
lefage  faitfe  borner. 

La  premifte  fyllabe  eft  moyenne, 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève  , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  Se  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

BORNHOLMj  nom  propre.  île  de 
la  mer  Baltique  j  dans  le  Danne- 
marck  ,  à  vingt  lieues  des  cotes  de 
la  Scandinavie.  Elle  a  fept  milles 
de  longueur  ,  &  deux  de  lar- 
geur. 

BORNO  ou  BouRNOu  j  nom  prope. 
Royaume  d'Afrique  ,  dans  la  Ni- 
gritie.  Il  a  le  défert  de  Berdoa  au 
nord ,  les  royaumes  de  Gaoga  8c 
de  Gorhan  à  l'orient ,  ceux  de  Me* 
dra  &  de  Dauma  au  midi,  &  à  l'oc- 
cident ceux  d'Ouxngara ,  de  Zon- 
farj  &  de  Canum.  On  trouve ,  au 
nord-oueft,  le  monr  de  Tanton^ 
qui  renferme  de  riches  mines  de 
rer.  On  recueille  dans  le  pays ,  du 
millet ,  du  coton ,  8c  l'on  y  nourrie 
beaucoup  de  bétail.  Les  peuples  n'y 
fuivent  aucune  religion,&*  les  fem- 
mes y  font  en  communs. 

BORNO YÉ  ,  ÉEj  adjeékif  8c  parti- 
cipe paflîf.  yoye:[  Bornoyer. 

BORNOYER  j  verbe  aûif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con-  ' 

1  jugue  comme  chanter.  Adion  de 
confidérer  d'un  feul  œil  une  furface 
pour  juger  de  fon  alignement,  fap^ 


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17^  .     BOR 

perdus  le  défaut  de  cette  allée  en  la 
bornoyanu 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  brève  ,  &  la  troi- 
fième  eft  longue  ou  brève  ,  comme 
nous  l'expliquons  au  mot  Verbe  , 
avec  la  conjugaiibn  &  la  quantité 
profodique  des  autres  temps. 

Obfervez  néanmoins  que  ïe  fé- 
minin ,  qui  termine  les  trois  person- 
nes du  Singulier  du  préfent  de  f  in- 
dicatif,  &  celles  qui  leur  reffem- 
blent,  fait  partie  de  la  dernière 
fyllabe ,  &  la  rend  Iftigue . 

BORNSTADT  ;  nom  propre.  Petite 
yille  de  la  Tranfy^lvaniè ,  à  deux 
lieues  d'Hermanftadt. 

BORON  ;  nom  propre.  C'eft  ,  fdon 
Pline ,  une  ancienne  ville  de  TEchio- 
pie ,  fous  l'Egypte, 

BORORES^  (les)   peuples  d'Afri; 

3ue ,  dans  la  partie  feptentrionale 
e  la  CafFrerie.  On  n'en  connoît 
guères  que  le  nom. 
OROUBRIDGEjnom  oropre.Ville 
d'Angleterre  ,  dans  la  Province 
d'Yorck  ,  fur  la  rivière  d'Youre ,  à 
ijuatre  lieues  d'Yorck. 

BOROZAIL  i  fubftantif  mafoiKn. 
Maladie  qui  a  faxaufe  dans  l'ufage 
immodéré  des  femmes,  *&  qui  -eft 
particulière  aux  Africains.  ïflle  «ft 
différente  de  la  vérole. 

BORR AS ,  BORR ASSE  ;  vieux  mots 
qui  ngnifioient  autrefois  gros  lia- 
ge. 

BORREAU  9  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  bourrelet. 

BORRELlSTESj  (les)  hérétiques, 
ainfi  appelés  d'Adam  Borel ,  Zé- 
Jandois ,  leur  chef.  C'eft  une  fe6te 
d'Anabaptiftes..  Ils  n'admettent  que 
la  feule  parole  de  Dieu  fans  inter- 
prétation ,',&  rejettent  l'ufage  des 
oacremens,  des  Prières  publiques^ 
&c  des  autres  fondions  extérieures 
âxL  Service  divin  ^  çn  foutenanjc  que 


Royaume 
Il  s'étend 


BOR 

depuis  la  mort  des  Apôtres ,  U  n'y 
a  point  de  véritable  Eglife.  ^ 

BORRIANO  ;  nom  'propre.  Petite 
ville  &  château  d'Efpagne  ,  au 
Royaume  de  Valence ,  fur  la  Mé- 
diterranée ^  à  fept  lieues  de  Va- 
lence. 

BORROMÉESi  (îles)  ce  font  des 
iles  d'Italie ,  dans  le  lac  Majeur , 
ainfi  appelées  de  Saint  Charles 
Borromée  ,  né  à  Arona ,  fur  ce  Lac. 

BORROW;  fubftantif  mafculin.  Ar- 
bre des  Indes ,  peu  connu.  On  die 
fon  écorce  couverte  d'épines  cro- 
chues ,  &  que  l'on  en  tire  un  fuc 
purgatif,  en  y  failànt  des  inci* 
îîons. 

BORSALOj  nom  propre. 
d'Afrique ,  en  Nigritie. 
le  long   du   bord  Septentrional  de 

.  la  rivière  de  Gambea ,  jufqu'à  Tan- 
taconde. 

BORSHOLDER;  fubftantif  mafcu- 
lin. Le  Roi  Alfr^,  qui  régnoit 
vers  l'an  880,  divifa  l'Angleterra 
en  Comtés  j  les  Comtés  en  Centu- 
ries, &  les  Centuries  %n  Décuries. 
Chaque  Décurie  étoit  compofée  de 
dix  hommes  «  cautions  &  obligés 
folidairemenc  •envers  le  Roi,  pour 
la  réparation  de  tout  ce  que  les 
Membres  de  la  Décurie  pourroient 
faire  de  contraire  aux  Loix.  C'eft 
le  Doyen  ou  le  Chef  de  cette  Dé- 
curie qui  avoit  le  titre  de  Borshol- 
der. 

BORSIPPA;  nom  propre.  Ancienne 
ville  d'Afie  ^  dans  la  Babylonie. 
Strabou  dit  qu'elle  étoit  confacrée 
à  Diane  &  à  Apollon;  qu'on  y  fa- 
briquoit  beaucoujp  de  toiles;  que 
les  chauve-fouris  y  étoient  très- 
communes,  &  qu'on  les  y  man- 
geoit. 
BORSTEL;  nom  propre.  Ville  d'Al- 
lemagne ,  en  Weftphalie ,  dans  V£- 
vêche  d'Ofnabrug. 

BORTERi 


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BOR 

BORTER;  vieux  verbe  qui  Cgnifioit 
autrefois  fe  fervir  de  la  lance  pour 
combarcre. 

BORTINGLE;  fubftantif  féminin , 
&  terme  de  rivéère ,  qui  fe  dit  d'une 
cTpèce  de  plat-bord  »  fervant  de 
hautTe  au  bord  du  bateau  lorfqu'il 
prend  trop  d'eau  »  i  caufe  de  fa 
charge* 

BORTrOLE  }  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autiefoi$  branche  d'un  chan- 
delier. 

BORTWICH;  nompropre*  Ville  de 
l'Ecoffe  nftridionale  >  dans  la  Pro- 
vince de  Lothian« 

BORVA  ;  nom  propre.  Petite  ville 
&  château  de  Portugal  ^  dans  l'A- 
lentéjo  y  à  deux  lieues  (k  ViUa^Vi- 
ciofa. 

ÇORUWANNY  ;  nom  propre.  Ville 
du  Royatune  de  fiohcme^  dans  le 
cercle  de  Bechin. 

fiOS  'y  nom  propre.  Ville  épifcopale 
&  maritime  de  111e  de  Sardaigne , 
i  trente  milles  d'Oriftano. 

BOS;  vieux  mot  qui  Cgnifioit  autre- 
fois I^. 

ftOS A  j  nom  propre.  Ville  épifcopale 
&  nuritime  de  llle  de  Sardaigne , 

.  au  fud  de  SalTari.  On  y  a  de  bonnes 
falines. 

£OSAN  ;  fubftantif  mafculin.  Sorte 
de  breuvage  ufiié  en  Turquie ,  & 
fait  avec  du  millet  bouilli  dans  de 
l'eau. 

BOSC-DE-CADOULES  j  nom  pro- 
pre.  Bourg  de  France,  en  Rouer- 
ene  »  à  trois  lieues  ^  fud-eft ,  de 
Villefranche. 

Bosch  ;  nom  propre.  Petite  île  de 
la  mer  du  Nord ,  près  des  côtes  de 
la  Frife. 

BOSCHI  ou  BOSCO  i  nom  propre. 
Petite  ville  d'Italie,  dans  le  Mila- 
ncz,  fur  la  rivière  d'Ori>e ,  à  trois 
milles  d'Alexandrie  de  la  Paille. 
C'eft  la  patrie  du  Pape  Pie  V  ,-béa- 
Tçmc  JK 


BOS  ^77 

tifié  par  Clément  X  en  1671. 

BOSDIE  ;  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois trahifon,  tromperie. 

BOSEL  j  fubftantif  mafculin,  &  terme 
d'Architeûure.  Membre  rond ,  qui 
forme  la  ba£s  des  colonnes. 

BOSENHAMi  nom  propre.  Ville 
d'Angleterre ,  dans  la  Province  de 
Suffex.  •       ^ 

BOSINGEN;  nom  propre.  Ville  de 
Suide,  au  canton  de  rrîboarg,  fur 
la  rivière  de  Senfen. 

BOSIRE;  nom  propre.  Ceft  l'an- 
cienne  BuHris ,  aujourd'hui  un  bourg 
d'Elgypte,  fur  le  Nil ,  près  du  vieux 
Caire. 

BOSIRl  j  nom  propre.  Ville  d'Egypte, 
fur  k  Côte ,  à  fept  lieues  d'Alexan- 
drie, vers  l'occident. 

BOSME  ;  vieux  mot  qui  fignifioit  au« 
trefois  limite. 

BOSNA  ;  nom  propre.  Rivière  de 
Turquie ,  qui  a  fa  fource  dans  la 
Bofhie,  éc  ion  embouchure  dans  la 
Save ,  près  d' Areki. 

BOSNA-SARAli  nooi  propre.  Ville 
de  Turqaie ,  dans  la  Bofnie ,  fur 
la  rivière  de  Migliataska ,  Se  près 
de  ion  embouchure  dans  la  Bof- 


na. 


BOSNIE  ;  nom  propre.  Province  de 
la  Turquie  d'Europe ,  qui  fut  au- 
trefois un  Royaiutie  particulier  que 

^  fubjugua  Mahomet  fécond  en  1 4(^  5 , 
après  avoir  pris  &c  fait  écorcher  vif 
Etienne ,  cinquième  ft  dernier  Roi 
de  Bofnie.  Ce  Royaume  avoir  com- 
mencé en  IJ57. 

La  Bofnie  a  l'Efclavonie  au  nord , 
8c  l'Albanie  au  midi* 

BOSO  ;  vieux  mot  par  lequel  on  défi- 
gnoit  autrefois  une  machine  de^ 
guerre  pour  battre  les  places. 

BOSOR  ;  nom  propre.  Ville  de  la 
Paleftine,  au-delà  du  Jourdain.  Jo- 
ftté  la  deftina  pour  être  l'afyle  des 
homicides  involonuires.  Elle  fuc 


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i7«  HOS 

Îillce,  &  mife  à  feu  &  i  fang  par 
udas  Machabée  y  félon  les  menaces, 
du  Prophète  Ifaïe. 
BOSPHORE  i  fubftantif  mafcuUn. 
Bofphorus.  Efpce,  de  mer  entre 
deux  terres»  &  qui^ert  de  commu- 
nication d  deuxmer?. . 

Ce  non\  n*eft  donne  qu'à  deux 
détroits  de  la  Méditerranée ,  qui 
font  le  Bofohore  de  Thrace  >  &  le 
^Bofphore  .Cimmérien. 
^  Le  Bofphore  de  Thrace  >  eft  le 
détroit  ou  canal  par  lequel  la?  mer 
de  Marmara  communique  au  Pont- 
Euxin,  Un  de  fesi  bords  eft  en  Eu- 
rope ,  &  l'autre  en  Afie.  Il  a  envi- 
ron quinze  milles  de  longueur  & 
deux.de  krgeur*  U:eft  bordé  de 
maifons  de  plaifance  formant  le 
plus  bet  afpcâ;,  ainfi  que  la  ville 
de  Conftantmople,  qui  eft  dans  le 
Yoinnage.  Penoant  les  beaux  jours 
de  réte  ^  ce  canal  eft  couvert  d'une 
multitude; de  barbues  où  Ton  fe 
pfomène  par  divertifïèment. 

Le  Bo£phpre  Gimmérien  ,  qu'on 
appelle  aujourd'hui^D^rroir  de  Za- 
bachc^QÏiX^  canal  qui  communique  de 
la  mer  Noire  au  PalusrMéocide.  Son 
nom  lui  v^noit  des  Cimmériens , 
peuples  célèbres  dans  l'antiquité. 

Là .  première  fyllabe  eft  brève , 
féconde  longue»  $c  UtroUîème  très- 
krève.^ 
BOSQUET  î  fùbftaytif  mafciilih. 
Silvula.  Pvtite  touffe  de  bois  ^  petit 
bois  planté  dans  les  jardins  de 
propreté.'  Les  Ducs  de  Lorraine 
avaient  ua  crès-^eauM/qu^t  àLune- 
ville.  , 

Les  deux  fy llabes  font  moyennes 
au  Singulier  \  :mais.  ia  féconde  eft 
longue  au  pluriel.  : 

Il  faudroit  changer  i^tt  en  k  y  Se 
écrire  ,boske/:^  Voyez  Orxkqo&a- 


PHE. 


JBDSQUILINE  j  vieux  mot  qui.dcfi 


BOS' 

ghoît  autrefois  une  terre  couverte" 
d'eaux  &  de  bois. 
BOSRA  ou   ROZRA,    Foye^  Bo- 

SOR.  . 

BOSSAGE;  fubftamif  mafculin^  & 
terme  d'Architedure.  On-donoe  ce 
nom  aux  pierres  brutes  en  faillie. 
Qu'on  laifle  dans  un  bâtiment  pour 
y  fculpter  enfuite  des  armes,  des 

*  feuillages ,  des  chapiteaux  &  d'aii» 
très  ornemens. 

Bossages  ,  fe  dit  auflî  de  certaines 
pierres  avancées  qu'on   laifle   atjt- 
deflbns  des  couflîneti^d'un  arc  ,  ou  : 
d'une  voûte ,  &  qui  fervent  de  cor- 

'    beaux  pour  porter  les  cintrer. 

B.OS5AGE  rustique  ;  fe  dit  de  celui  i 

,  dont .  les  paremens  paroiflent  bru- 
tes. • 

Bossage  ARRONDI,  fe'dft  dé  celui  i 
dont  les  arrêtes  font  arrondies.  • 

Bossage  en  pointe  de  diamant,  fe 
dit  de  celui  dont  le  parement  a  quâ» 
rre  glacis  terminés  par  un  point,  . 
ou  une  arrête. 

Bossage  en  cavet,  fe  dit  de  celdi 
donr  la  faillie  eft  termime  par  un 
cavet  entre  deux  filets. 

Bossage  ,  fe  die,  en  termes  deCkar- 
pentiers ,  des  .maflés  de  bois  qu'on  • 
kifle  aux  pièces  ,  aux  endroits  des  ^ 
mortoifes  afin,  qu'elles  foient  plv^ 

•  fortes. 

Bossage  ,  fe  dit  auflî  de  l'arc  ou  cin- 
tre que  forment  les  bois  courbés. 

■i  La  première  fyllàbé  eft  brèves 
la  féconde:  longue,  &  la  troiiîème 

.    très -brève.. 

Il  faudroit  fupprimer  un  s  qui  eft 
oifif ,  changer  le  g  en  y  ,  &  écrire 
hofage^  Voyez  Orthographe- 

BOSSE  ;  fubftantif  féminin.  Gibbus. 
Mauvaife  conformation ,  'qui  conl- 
fifte  en  re  que  certaines  parties  of- 
feufes  fiimt  faillie  contre  nature.- 

Lès  bofles  ^font  plus  ou  moins 
confidérables*  .Les.  unes  font  .fiax^ 


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B05 

*  r  niées  pat  la  courbure  de  VêfinQ  du 
>  dos  &  la  |>arrie  poftéricure  des  cô- 
tes; les  autres  parles  omoplates. 
Elles  font  naturelles  ou  accidentel- 

.  les.  Les  naturelles  viennent  de  naif- 
fance,  6c  ont  pour  l'ordinaire  leur 

'  caufe  éBns  un  virus  fcrophuleux , 

.  rachitique ,  ou  vénérien.  Les  acci- 
dentelles naiflent  le  plus  fouvent 

<  d'une  fituation  vicieufe  que  Ton 
s  accoutume  i  tenir,  &  qui  fait 
qu'à  la  6n  les  parties  offeules ,  ha- 
bituées à  être  pliées  dans  un  même 
fens ,  s'y  durcrfTent  &  ne  peuvent 

îplus  fe  courber  en  un  fens  oppofé. 
C'eft  ce  qui  atrive  fouvent  aux  per- 

•  fonnes  de  cabinet  j  aux  payfans  ac- 
coutumés i  bêcher  la  terre»  ou  à 
ibignA&. cultiver  les  vignes,  &c. 

Mais  l'épine  &  les  omopktes  ne 

ibnt  pas  les  feules  parties  qui  peu- 

.    Tent  fe  gonfler  &  faire  bofle ,  le 

fternum ,  les  côtes ,  les  clavicules 

&  les  os  du  baflîn;  peuvem  faillir 

.    de  même  en  devant  &  fur  les  côtés, 

.   Se  former  différentes  bofles.  Il  n'eft 

Eas  même  rare  de  trouver*Us  fujets 
oflus  par  devant  &  par  derrière. 

Bosse,  ou  Protubérance  occipi- 
tale ,  fe  dit  d'une  bofle  placée  dans 
répaifleur  de  l'os  occipital.  Elle  eft 
plus  ou  moins  confldérable,  2f  aug- 
mente avec  l'âge:  c'eft  le  centre 
.d'où  partent  Jes  quatre  lignes  qui 
forment  Téminence  cruciale  en  cle- 
hors  &  en  dedans. 

Bosses  i>u  front,  fe  dit  de  deux 
éminences  aflez  légères,,  &  fenli- 
bles  pourtant,  qui  fe  remarquent 
aux  deux  côtés  cm  front.  Elles  font 
plus  faillanres  chez  les  fujets  qui 
-ont  la  tête  plus  oblongue ,  que  chez 
ceux  en  qui  cette  partie  a  plus  de 
rondeur.    » 

Bosse  ,  fe  dit  d'une  tumeur  qui  arri- 
ve ,  particulièrement  à  la  tête , 
après  un  coup  ou  une  chute. 


BOS  17^ 

C'èft  de-U  qu'on  dit  proverbîa* 
Icment ,  que  les  Chirurgiens  ne  de^ 
mandent  que  plaie  &  boffe;  pour 
dire:,  qu'ils  deflrent  que  les  que- 
relles &  les  batteries  foienr  fré- 
quentes ,  afin  que  cela  leur  procure 
de  la  pratique. 

Le  même  proverbe  fe  dit ,  dans 
le  fens  figuré,  des  gens  qui,  par 
malignité  ,  ou  dans  quelque  vue 
d'intérêt ,  fement  U  zizanie  parmi 
quelques  perfonnes. 

Bosse ,fe  ditaufli  des  groHèurs  que 
certains  animaux ,  coftime  les  cha- 
meaux, dromadaires,  bifons,  £*£:• 
ont  naturellement  fur  le  dos* 

Bos3£ ,  fe  dit  d'une  éminence  dans 
toute  fuperficie  qui  devroit  être 
plate  &  unie.  Cette  allée  ejl  couveru 
de  bojfes.  • 

Bosse  ,  fe  dit,  en  termes  de  Sculp* 
ture ,  du  relief  d'une  figure.  Une 
Diane  relevée  en  b^JJe. 

Quand  l'ouvrage  eft  tout  en  re- 
lief,  on  l'appelle  ro/2<iff  bojfe.  S'il 
n'eft  relevé  qu'à  demi ,  c'eft  une  x 
demi-'bojfe.  On  dit ,  dejjirurfur  la 
boJfe;  pour  dire ,  defliner  fur  une 
figure  de  relief. 

Bosse  ,  fe  dit ,  en  termes  du  jeu  d« 
Paume  ,  de  l'endroit  de  la  mufail- 
\%  du  côté  de  la  grille,  qui  renvoyé 
la  balle  par  bricoile  dans  le  de- 
dans. ^ 

On  dit,  dans  ce  fens ,  attaquer 
la  bojje  y  donner  dans  la  bojje  ;  pour 
dire,  poufler  la  balle  à  lendroit 

3ui  la  renvoyé  dans  le  dedans.  On 
it  de  même ,  défendre  la  boJfe  ;  pour 
dire  ,  en  rechaffer  la  balle. 
Serrure  A  bosse  ,  fe  dit ,  en  termes 
de  Serruriers ,  d'une  ferrure  appli- 
quée en  faillie  fur  le  dedans -d'une 
porte. 
Bosse  ,  fe  dit,  en  termes  de  Marine, 
d'une  bouteille  de  verre ,  remplie, 
d'artifices,  que  l'on  jette  dans  les 
•Zij 


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yaiflèaax  après  Savoir  allumée  > 
afin  qu'en  fe  brifanc  ^  elle  mette  le 
feu  à  tout  ce  qu'elle  rencontre  j  & 
caufe  du  défordre  dans  l'équipage. 
Elle  n'eft  guères  en  ufage  que  lur 
la  méditerranée. 

'JoiSEs ,  fe  dit  de  bouts  de  corde , 
d'une  médiocre  longueur ,  ayant  à 
leurs  extrémités  des  nœuds  appelles 
euU^C'pôrt  doubles ,  &  qui  lervent 
à  rejoindre  les  manœuvres  rompues 
ou  coupées. 

Bosses  a  aiguillettes  ,  ou  a  ru- 
bans, c*eft-à-dire.  Bosses  de  ca- 
ble ,  fe  dit  des  cordes  qui  font  pour 
le  cable  ^  &  qui  fervent  à  le  fiifir 
lorfque  le  vailFeau  eft  à  l'ancre. 

Bosses  a  fouet  ,  fe  dit  de  cordes 
qui ,  étant  treffces  par  le  bout ,  vont 
juéqu'à  la  pointe  >  en  diminuant. 

Bosses  de  chaloupe  >  fe  dit  de  cor- 
d\.  s  dont  on  fe  fert  pour  amarrer  les 
chaloupes.      • 

Bosse  du  Bossoir /fe  dit  de  la  ma- 
nœuvre qui  fert  i  ttreif  Tancre  hors 
de  l'eau  pour  l'amener  au  boflbir 
lorsqu'elle  paroît. 

On  dit  prendre  une  bojfe  ;  pour 
dire  y  amarrer  une  bofle  à  quelque 
manœuvre. 

Bosse  ,  fe  dit ,  dans  Tes  çroflTes  forges, 
d'une  partie  des  applati(ïbires.  /^oyeç 
ce  mot. 

Bosse  ,  fe  dit ,  enfermes  d'économie 
ruftique,  àts  paquets  de  chardon 
que  Ton  prépare  pour  ccre  vendus 
aux  Drapiers ,  Laineurs  ,  &c. 

Bosse  ,  fe  dir ,  en  rermes  de  Verre- 
ries, de  la  forme  fohérique  que 
l'ouvrier,  ap[>eléiîo/^cr ,  donne  à 
k  matière  vitrifiée,        * 

Bosse  ,  fe  dir  ^  en  termes  de  Vénerie  , 
d*une-cminence  qu'on  nomme  au- 
trement meule  dans  le  cerf,  &  en-- 
fiure  dans  le  chevreuil. 

Bosse  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Salines  , 
d'^n  toon^u  rempli  de  cinq  i  ùx 


BOS 

cens  livres  de  fel ,  pour  itre  envoya 
aux  canrons  cathohques  de  Suifles» 
conformément  à  leurs  traités  avec 
la  France. 

On  appelle ,  ControUeur  à  Vtm^ 
pillage  des  hoffes ,  tm  officier  qui  a 
fom  que  les  ouvriers  4largés  de 
remplir  les  boffes ,  faflent  exafte- 
ment  leur  devoir. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  & 
la  féconde  très-brève. 

Il  faudroit  fupprimer  un  s  qui  eft 
oifif ,  &  écrire ,  bofe.  Voyez  Or- 
thographe. 

BOSSÉ,  ÉE  ;  adje&if  &  participe 
paffif.  Voye-^  BosstR. 

BOSSÉE  j  nom  propre.  Bourg  de 
France ,  en  Tourame  $  ^viron  i 
quatre  lieues,  oueft-fud-OTeft ,  de 
Loches. 

BOSSELAGE  \  fubftantif  mafculin- 
Travail  en  boflè  fur  de  la  vaidSlle» 
//  entend  très^bien  le  bojjelage. 

La  première  fyllabe  eft  brève  > 
la  féconde  très-brève  ,  la  troifième 
longue  )  &  la  quatrième  très* 
brevet 

BOSSELÉ ,  ÉE  ;  adjeftif  &  participe 
paflif.  ^o}«(  Bosseler. 

Bosselé  ,  fe  dit  adjeâivement  en  ter- 
mes d'Agriculture,  de  certaines 
fedilles  de  plantes  qui  ont  des  émi- 
nences  à  grandes  mailles ,  &  creu- 
fes  en-defîbus.  Les  feuilles  de  cet-- 
tains  choux  font  boffelées* 

BOSSELER  ;  verbe  aftif  de  la  pre- 
mière conjugaifon  ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter^  Travailler  en 
bofle  fur  de  la  vaiflelle ,  de  l'argen- 
terie. //  aurait  fallu  bojfeler  ces 
pièces»^ 

La  première  fyllabe  eft  brève  > 
&  la  féconde  très-brève ,  &  la  troi- 
/lème  eft  longue  on  bfève ,  comme 
nous  l'expliquons  au  mot  Verbe> 
avec  la  conjugaifon  &  la  qiiantité 
profodique  des  autres  temps*. 


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BOS 

CJbTefvez  que  le  pénuldème  e 
des  temps  ou  perfonnes  de  ce  vorbe 
prend  le  fon  de  Ve  moyen ,  quand 
il  eft  fuivi  d'un  c  muet  ^  jparce  que 
le  génie  de  la  langue  ne  loufTre  pas 
deux  c  de  fuite  abfolumenc  muets. 
Dans  |e  tofsclc  ^  la  fyllabe  se  eft 
moyenne. 

BOSSEMAN  i  fubftandf  mafcuUn , 
&  terme  de  Marine.  Second  contre- 
maître dans  un  navire.  U  eft  parti- 
culièrement chargé  de  prendre  foin 
des  cordes ,  des  cordages ,  des  ca- 
bles ,  des  ancres  &:  des  bouées. 

BOSSER  ;  verbe  aftif  de  la  première 
conjugaifon  »  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Terme  de  Marine. 
U  fignifie  ,  en  parlant  du  cable, 
amarrer  la  bofle  qui  le  faifit  quand 
l'ancre  eft  à  la  mer. 

.Bosser  l'ancre,  fignifie  ,  tirer  ou 
mettre  l'ancre  fur  les  boflbirs  ou 
pièces  de  bois  deftinées  à  la  rece- 
voir. 

BOSSETIER  ;  fubftantif  mafcuHn. 
C*eft  un  des  titres  que  prennent 

,  dans  leurs  ftatuts  »  les  Fondeurs  de 
Paris ,  parce  qu* il  leur  eft  permis  de 
faire  &  vendre  des  boftettes  de  cui- 
vre pour  les  mors  des  chevaux, 

BOSSETTE  i  fubftantif  féminin.  Or- 
nement  attaché  aux  deux  côtés  du 

.    mors  d'un  cheval ,  8c  qui  eft  fait  en 

boffe.  Ces  bojfettes  font  mal  placées. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 

la  féconde  moyenne ,  &  la  troifîè- 

me  très-  brève. 

Il  faudroit  fuppriiper  un  ^  &  un 
t  qui  (ont  oiiifs ,  donner  l'accent 
grave  an  pénultième  e  y  Se  écrire , 
d'après  la  prononciation  ,  bosète. 
Voyez  Orthographe. 

BOSSIER  i  fubftantif  mafcuUn.C'eft , 
dans  les  Verreries  ,  l'ouvrier  qui 
fouffle  en  bojîe  la  matière  vitri- 
fiée. 

BOSSIL  i  vieux  mot  qui  fîgnifioic  au- 


ttefois  la  partie  relevée  d'un  folTé. 

BOSS9IRS  ,  ou  BOSSEURS  ;  fubf- 
tantif mafculin  pluriel ,  &  terme  de 
Marine  ,  qui  fe  dit  de  deux  pièces 
de  bois ,  lefquelles  étant  en  faillie 
au-defliis  de  l'éperon ,  à  l'avant  du 
vailfeau ,  fervent  à  y  pofer  l'ancre, 
pour  la  tenir  prête  à  mouiller,  à  en 
faciliter  le  mouillage.  Se  à  empê- 
cher j  par  leur  faillie ,  qu'elle  n'of- 
fenfe  les  membres  du  vaiflèau  en 
tombant ,  lorfqu'on  la  jptce  en  mer. 
Ily  a  im  ou  deux  rouets  à  la  tête  de 
chaque  bojfoir^  pour  aider  à  tirer 
l'ancre  quand  elle  eft  venue  â  pic. 

Le  Diétionnaire  de  Trévoux  fait 
deux  articles  de  ce  mot  :  un  fous  le 
nom  de  bojfoirs  ou  bojfcurs  ,  &  l'au- 
tre fous  le  nom  de  boujfoirs ,  fans 
avertir  que  ces  dfeux  articles  font 
la  même  cho/e ,  &  que  le  dernier 
mot  n'eft  pas  du  bon  ufage. 

BOSSU ,  UE  i  adjeaif.  Gibbofus ,  a , 
um.  Qui  a  une  bofte  au  dos  ou  â 
l'eftomac.  Cette  fille  fera  boffue. 

Bossu  ,.dai^  ce  fens ,  s'emploie  auffi 
fubftantivement«  ConnoiJJi^i^vous  ce  - 
boffii  ?  Voyez  Bosse. 

Bossu,  fe  dit,  par  extenfion,  d'un 
terrein  rempli  d'inégalités.  Ceft^ 
dans  ce  fens  qu'on  dit  proverbia- 
lement ,  que  les  cimetières  font  bofi- 
fus  y  â  caufe  des  perfonnes  qu'on  y 
enterre. 

U  ne  Éiut  pas  croire  ^  avec  le  Dic- 
tionnaire de  Trévoux  ,  que  bojfu 
foit  employé  là  fieurément.  Il  pa* 
roît  fouvent  que  rAuteur  de  cet 
ouvrage  n'avoit  aucune  notion  du 
fens  figuré.. 

Bossu ,  ù  dit  quelquefois ,  en  Aftro- 
nomie  ^  de  la  lune ,  pour  défigiier 
la  partie  éclairée  de  cet  aftre  quand 
il  paffe  du  plein  au  premier  quar- 
tier, &  du  dernier  quartier  au  plein; 
car  pendant  tout  ce  temps,  la  ixir- 
de  4^  eft  dans  l'ob&urité^  eft  cor-^ 


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A-î^ 


BQS 


. nue,  ce  celle  qui  çft  éclairée,  i  eft| 
clevîce  en  bolTe  convexe.  Cette  ex- 
preÛîon.de  ùine  bojfuc^  eftplus  uficée 
en  hxiti  qu'en  franco^:  luna  gib-- 
bofa. 

Les  deux  fyllàbês  font  brèves  au 
fingulier  mafculin^  mais  la  féconde 
eft  longue  au  pluriel,  &  ,au  fémi- 
nin. •    . 

Ce  mot  employé  comme  adjec- 
tif,-ne  doit  pas  régulièrement  pré- 
céder le  fubltantif  auquel  il  fe  rap- 
porte* On  ne  dira  pas  un .  bojfu  en- 
fiiT\^ ,  mais  un  enfant  boJfu. 

BOSSUE,  ÉEi  adjeftif  &  participe 
pafliff  rovei  BpssuB^i. 

J80SSUER  ;  verbe  aftif  de  la:  pre- 
mière» conjugaifon  ,  lequel  fe.  con- 
jugue comme  chanter*  Faire  des 
boffes  i  de  la^aiffelle ,  furtout  en 
la  laiifant  tomber.  Comment  avei- 
vous  fait  pour    bojjuer  cette  caffe^ 

,    .  tiere. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifièroeeft  longue  ou 
:brève,  comme  nous^ l'expliquons 
au  mot  Verbe  ,  avec  la  conjugaifon 
&  la  quantité  profodique  des  autres 
temps. 
^  Obfervez  néanmoins  qae  r^  fé- 

minin ,  qui  termine  les  trois  perfon- 
nes  du  fingulier  du  préfent  de  l'in- 
dicatif ,  &  celles  qui  leur  ceflem. 
blent,  fait  partie  de  la  dernière  fyU 
flabe  j  &  la  rend  longue. 

ll/&udroit  fupprimer  un /qui 
e(l  oiiif  j  &  écrire  bofuer.  Voyez 
Orthographe. 

JBO  SSU  ET  i  (Jacques-Bénigne  )  nom 
propre  d'un  célèbre  Evcque  de 
Meaux,  né  à  Dijon  en  ,i6ij.On 

'  a  de  lui  un  grand  nombre  d'ouvra- 
ges ,  entre  lefquels  on  diftingue 
particulièrement  fes  Oraifons  fu- 
nèbres &  fonDifcours  fur  4'Hiftoire 
univerfelle.  On  a  dit ,  fans  fonde- 

-  jnent\,  que  ce  Prélat  avoit  .vécu 


BOS 

marié ,  &  que  S.  Hyacinte ,  'coma 

par  ia  plaifanterie  du  MatanaiTas  , 

rétoit  fon  fils^  Il  eft  feulement  vrai 

Î[u'il  y  9ut  un  contrat  de  mariage 
ecret  entre  Boffiiet  ^  encore  très* 
jeune ,  &  MzàeixïoiitWtDes-Fieux^i 
f  que  cette  demoifelle  fit  le  facrifice 
de  fa  paflion  &  de  fon  état ,  à  la  for- 
•  tune  que  l'éloquence  de  fon  amanjc 
devoir  lui  procurer  dans  l'Eslffcî 
qu'elle  confentit  à  ne  jamais  le  pré- 
valoir de  ce  contrat  ,  qui  ne  fut 
point  fuivi  de  la  célébration  \  que 
Sojfuet cetCtmt  ainii  d'être  fon  mari, 
entra  dans  les  Ordres;  que  jamaia 
Mademoifelle  Des^ Vieux  n'abufa 
du  fecret  qu'elle  avoit  entte  les 
mains,  &  qu'elle  vécut  toujouts 
l'amie  de  l^Evêque  de  Meaux ,  dans 
une  union  févère  &  refpedée. 
Il  mourut  en  1704. 

BOSSUT  ;  nom  propre.  Bourg ,  Châ- 
ceaa&  Comté  dans  le  Hainaut  Au- 
trichien^ entre  Mons  &  Valen- 
.  ciennes. 

flOSSY;  fubftantif  mafcùlin.  Arbre 
d'Afrique ,  au  Royaume  de  Quoja. 
Son  écorce  eft  sèche,  fon  bois  gras 
&  huileux ,  fa. cendre  bonne  pour 
le  fa  von ,  &  il  porte  une  prune  jau^ 
ne ,  aigre  &  bonne  â  manger. 

BOST^  nom  propre.  Ville  confidéra- 
ble ,  capitale  du  S^bleftan  ^  en  Aiie, 
fur  rinomed. 

BOSTANGI-BACHI  ;  fubftantif  mat 
culin.  Officier  de  Turquie ,  qui  eft 
Chef  des  Jardiniers  &  Surinten* 
dant  des  Jardins  du  Grand-Sei- 
gneur ,  dans  lefquels  il  a  d'abord 
ccé  fimple  Boftangi  ^  ou  valet.  11  eft 
en  outre  Grand-Maître  des  Eaux  & 
Forets ,  &  Capitaine  des  Chaffes 
Jes  Plaifirs  de  oa  HautefTe.  La  po- 
lice des  cabarets  lui  appartient  aulli , 
&  il  ne  peut  entrer  aucun  vin  dans 
Conftantinople  fans  fa  permiiKon. 
Mais  ce  qm  lui  donne  an  grand 


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^^cUàity  &  rwd  fa  charge  tcès-coofî- 
dcrable»  ceft  le  dioit  de  fourenir 

•  h  Grand-Seigneur  cjuand  il  fe  pro- 
mène dans  les  jardins  >  de  lui  don- 
ner la  main  »  quand  il  encre  dans  (s^ 
gondole  >  &  4f  ^^^  parler  à  Il)reilié. 

.  Cet  accès  fâcue  fait  fouvent  de  cei 
OflScier  un  favori  dû  maître. 

BOSTANGIS  i  (  les  )  on  appelle  ainfi , 
en  Turquie ,  les  Jardiniers  du  Grand 
Seigneur. 

BOSTON;  nom  propre.  Ville  forte 
d'Angleterre ,  aans  la  Province  de 
Lincoln  ;  fur  la  rivière  de  Witliam , 

.   à  vingt'-huit  lieues  de  Londres. 

Boston  ^  eft  aufli  tme  ville  confidéra- 
ble  de  l'Amérique  feptentrionale , 
dans  b  nouvelle  Angleterre ,  fur  les 
bords  de  la  mer,  près  du  cap  Antie. 
On  y  compte  environ  douze  mille 
hàbirans.  oon  porc  eft  excellent ,  & 
il  en  parc  tous  les  ans  environ  qua- 
tre cens^aiflTeadf ,  chargés  de  bœuf, 
de  lard ,  &  ^e  poiflbn  pour  divers 
endroits  d'Europe  &  d'Amérique. 

BOSTRYCHITE;  fubftantif  fémi- 
nin. Pierre  qui  imire  les  cheveux. 
Ceft  une  forte  d'amiante./ ^c)y.^:{  ce 
mot^ 

BOSUÉL  ;  fubftantif  m^fculin.  Ceft 
le  nom  de  la  feule  tulipe  qui  répande 
de  l'odeur; 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifième  eft  moyenne 
au  fingulier  ,  mais  longue  au  plu- 
riel. 

\.e  /final  fe  fait  f«ntir  en  toute 
ctrconftance.  • 

Il  faudroit  changer  le  s  en  j, 
&  écrire  ,  d'après  la  prononcia- 
tion ,  .bo\ucL  Voyez  Orthogra- 
phe^ 

BOSWORTH  i  nom  woçte.  Petite 
ville  d'Angleterre  ^  a  cleux  lieues 
de  Leiceftre. 

BDSZUT,'nom  propre.  Rivière  d'Êf- 
ckvonie,  qui  fe  jette  dan«M§f\y«  y 


un  pen  au-deifous  de  la  ville  de  Sze- 
reim. 

BOT  ;  adjeûif  mafculin  du  ftyle  fa^ 

,  milier ,  qui  n'a  d'ufage  qu'en  cette 
phrafe, /^/V</-*or;  pour  dire,  un  pied 
contrefait. 

On  appelle  aufli  pici-boty  quel- 
qu'un qui  a  le  pied  conerefiair. 

BOTj  fubftantif  mafculin  i  &  terme 

.  de  Marine.  Petit  vaifleâu  fans 
ppn  t ,  dont  on  fe  feri  aux  Indes  orien- 
tales. 

Bot  ,.  fe  dit  auflî  d'un  gros  bateau  Fla- 
mand ,.  qui  eft  une  forte  de  petite 
flûte. 

BOTA  j  fubftantif  mafculin ,  &  ter-J 
me  de  Commerce.  Mefure  des  li- 
quides ,  nfitée  en  Efpagne.  Elle  con* 
tient  trente  robas  ,  &  chaque  robas  • 

,    eft^^du  poids  de  trente  livres. 

BOTA  B A  ;  nom  propre-  Petite  île 
d'Afie ,  l'une  des  Larrons. 

BOTADON;  nom  propre.  Petite  ville 
d'Angleterre  ^  dans  la  Province  de 
Coriiouaille.       - 

BOTÀLL }  (  trou  )  c'eft  le  trou  ovale , 
fitué'  entre  les  deu^ç  oreillettes  da 
cdeur.  Son  nom  lui  vient  de  Botajl , 
Médecin  de  Charles  IX  ,*qui  le  pre- 
mier en  fit  la  découverte. 

EOTÂNIQUEi  fubftantif  féminin. 
Science  qui  traite  de  tous  les  végé- 
taux, &  de  tous  les  rapports  fous 
lefquels  on  peut  les  conndérer.  ' 

Les  plantés  connues  vont  à  plus 
de  vingt  mille  efpèces  >  fur  lef- 
quelles  celte  fcience  étend  fon  em- 

f)ire.  Son  objet  eft  donc  de  fournir 
es  moyçns  de  reconnoître,  de  dif- 
tibgtter  „  de  cultiver  ces  plantes ,  & 
dé  donner  une  idée  de  Toreanifation, 
deréçonomié,  &de  l'ul^gedes  di-' 
Yérfes  parties  qui  les  cornoofenté 
^es  trois  premières  fylÊftes  font 
^  ï4P^^  ^  ^  ^^  quatrième  eft  très- 
brève. 
I  *       11  faudroit  changer  ^«  en  k  j^.Ôc^ 


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i84  BOT 

écrire ,   botanike.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BOTANISTE  ;  fubftamif  mafculin. 
Celui  qui  s'applique  à  la  Botanique. 
C^cjl  un  Botanijle  trisrinftruit. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  troifième  eft  longue , 
&  la  quatrième  très-brève. 

BOTA^fOMANCIE  ;  fubftanrif  fé- 
minin. Sorte  de  divination  qui  fe 
faifoit  par  le  moyen  des  plantes  & 
des  arbrifTeaux. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  la  quatrième  eft  moyenne , 
&  la  cinquième  longue. 

BOTEAU  j  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  pon^meau. 

BOTELLE  j  vieux  mot  qui  (îgnifioit 
autrefois  une  petite  boîte. 

BOTEREL  ;  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
autrefois  pour  crapaud. 

BOTERONj  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
autrefois  d'une  forte  de  panier. 

BOTHNIE;  nom  propre.  Province 
conddérable  du  Royaume  de  Suède , 
fur  un  golfe  de  même  nom. . 

BOTHRION  ;  fubftantif  mafculin. 
Sorte  d'ulcère  ordinairement  caufé 
par  des  humeurs  acres  qui  fe  jettent 
fur  les  yeux.  Il  attaque  particuliè- 
rement la  cornée,  la  ronge  &  la 
corrode.  Ge  qui  le  caradérife  au 
refte ,  c'eft  qu'il  eft  cave ,  étroit  & 
net.  Il  fe  guérit  comme  tous  les 
autres  ulcères ,  par  des  bains  lo- 
caux ,  des  collyres  rafraîchiflans  & 
mondificatifs,  tandis  qu'on  emploie 
à  l'intérieur  les  purgatifs  &  les  al- 
térans.  Les  veficatoires  à  la  nuque 
opèrent  de  grands  effets  dans  ce  cas , 
&  fouvent  aflez  fubits. 

BOTHYNOÉ  ;  forte  de  météore. 
Voye^  Aurore  boréale. 

BOTICHEi  fubftantif  fémini»X)n 
appelle  ainfi ,  au  Chili ,  un  vfflfeau 
dont  on  fe  fert  pour  mettre  du  vin  , 
i^mma  çn  France  on  fe  fert  de 


BOT 

tonneau.  Labotiche  contient  enviroii 
trente-deux  pintes  de  Paris. 

BOTILHONS  j  vieux  mot  qui  fignî^' 
fioit  autrefois  un  Garde  de  forèts« 

BOTI JIER  j  vieux  verbe  qui  iignifioic 
autrefois  partager  \t  butin. 

BOTOER  j  vieux  mot  qui  (ignifîoic 
autrefois  un  moulin  à  drap. 

BOTOM  ;  nom  propre.  Ccmtrée 
d'A(ie ,  dans  la  Tranfoxane ,  où  Ton 
remarque  une  grotte,  de  laquelle 
s'élève  une  vapeur  qui  paroît  ètce 
de  la  fumée  pendant  le  jour,  &  da 
feu  pendant  la  nuit. 

BOTOYE  ;  nom  propre.  Montagne 
d'Afrique ,  dans  la  Province  d'Er^ 
rif ,  au  Royaume  de  Fez.  Elle  eft 
couverte  de  vignes  &  d'arbres  frui- 
tiers j  l'on  y  recueille  auffi  quantité 
de  blé ,  &  le  bétail  y  alx>nde.  Sa 
longueur  eft  de  cinq  lieues ,  &  £t 
largeur  de  trois.  Les  habitans  four* 
niroient,  dit-on^  plus  de  quinze 
mille  combattans. 

BOTRYS.  Foyc^  Piment. 

BOTRYTE  ou  BOTRYOÏDE  i  fub- 
ftantif féminin.  Serte  de  pierre 
2ui  reflèmble  à  une  grappe  de  rai« 
ns. 

BOTTAGE;  fubftantif  mafculin. 
Sorte  de  droit  que  perçoit  l'Abbaye 
de  Saint  Denis ,  en  France  ,  fur  les 
bateaux  &  marchandifes  qui  paflenc 
fur  la  rivière  de  Seine  depuis  le 
9  Odobre  jufqu'au  30  Novembjre 
fuivant. 

BOTTANNE  ;  fubftantif  féminin; 
Sorte  d'étoffe  qui  fe  fabrique  chez 
l'étranger  ,  &  dont  il  le  fait  st 
Lyon  un  commerce  allez  confidé- 
rable. 

BOTTE  i  fubftantif  féminin.  Fafds. 
Paquet,  faifceau,   affemblage  de 

f>luueurs  diofes  de  même  nature 
iées  enfemble.  All€\  chercher  un€ 
botte  de  foin^  une  botte  £aUu-' 
mettem 

BOTTIDESOIBI 


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BÔT 

BoT'ffi  m  ^iB,  £e  dit  d'un  pa<^uet  de 
plufieurs  éciifyeaiui  de  foie  liés  ^p^ 
femble. 

BOTTB    DE    MOUCHOIRS  ,    fe  dît  d'UD 

pa<|let:  de  mouchoirs  de$  Indes  qu'on 
vend  au  Caire. 

Botte  de  chanvre  ,  fe  dit  d'un  pa- 
quet de  chanvre  du  poids  de  cent 
cinqifante  livres. 

Botte  de  parchemin  ,  fe  dit  d'une 
certaine  quantité  de  peaux  ou  de 
feuilles  de  parchemin  liées  enfem- 
ble. 

B6tte  de  bordure,, fe  dit,  en  ter- 
mes de  BoifTeliers ,  d'une  douzainoi 
de  feuilles  de  hêtre  liées 'enfem- 
ble,  &  préparées  pour  fervir  de  bor- 
dures. • 

Botte  de  seaux  ,  fe  dit  auffi  ,  en 
termes  de  BoifTeliers,  d'un  paquet 
de  fix4ibrps  de  féaux  tels  qu'ils  lor- 
tent  de  la  foret ,  &  de  la  première 

*  main. 

Botte  ,  fè  dit  par  extenfion  &  famit 
lièrement ,  de  l'affemblage  d'une 
grande  quantité  de  plufîeurs  chofes. 
IIm  une  botte  dt  contrats  dans  fan 
cabinet.  ^ 

Botte,  fedit,  en  termes  de  Bota- 
nique-, de^  racines  d'afperge<,  ou 
d'autres  plantes.qui  forment  de  gros 
paquet».  * 

On  le  dit  auflî  des  (leurs  &  des 
fruits  difpofés  de  la  même  manière  ; 
mais  le  mot  de  panmcule  convient 
mieux. 

Botte  ,  fe  dit ,  dans  le  Commerce  , 
d'un  certain  tonneau,  dans  lequel 
on  met  du  vin  ou  d  autres  liqueurs. 
La'éotte  d'huile  ,d'Éfpagne  &  de 
Portugal  pèfe  environ  dix  quin- 
taux*     • 

Botte  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Selliers , 

&  en  pelant  de  carroffe,  d'une  foVee 

de  marcne^pied  p«le  moywduquel 

on  monte  en  voiture. 

BoTTB ,  fe  dics  €^  teçmes  de  Vén^ie , 

Tome  IF* 


B  0-T  -i#î 

de  la  longe  qui  ferf  i,  mener  '^ 
limier  au  bois.  Ote\  la  botte  à  ce 
limier.' 
Botte  ,  fe  dit  d'uffe  chauflure  dç  cuir 
qui  enferme  le  *pied  ,  la  jambe  &c 
une  partie  de  la  cuifTe ,  &  dont  hn 
fe  fert  partigulièrement  pour  mon- 
ter à  cheval.  Il  m* a  vencui  des  bottes 
fortes  y  des  bottes  rholles. 

*  On  dit,^ns.le  ftyle  familier', 
prendre  de  botte  ;  pour  dire ,  fe 
mettre  en  état  de  monter  à  cheval  & 
de  partir.  ' 

On  dit  au  Manège,  quun  chevat 
va  à  li^iotte  j  quand  l'animal  veut 
mordre  à  la  jambe  ou  à  la  botte  le 
Cavalier  qui  le  monte.        • 

La  même  chofe  fe  dit ,  dans  le 
fèns  figur?,  d'une  perfonne  qui*eft 
dans  1  habitude  de  répondre  avec  '' 
aigreur  au  badinage  le  plus  inno- 
cent. ILsie  faut  pas  badiner  avec  lui, 
il  va  à  la  botte. 

•  On  dit  auffi  au  Manège ,  yêrrer 
Al  botte  ;  pour  exprimer  l'aAion  de 

'  preflTer  un  cheval  d'avanc#r ,  en|^r^ 
rant  les  jambes. 
Bottes  ,  fe  dit  au  pluriel ,  Se  par  ex- 
tenfion ,  de  la  terre  qui  s'attache 
aux  fouliers  quand  on  marohe  dans 
les  terreins  gras.  On  fe  fait  des  bottes 
dans  ces  allées. 

On  dit  proverbialement ,  àpro^' 
pos  de  bottes  j  quand  on  paflfe  d'une 
çonverfatjpn  à  une  autre  qui  n'y  a 
point  de  rapport. 

Gfi  dit  auffi  proverbiafcmeht  ^ 
quand  on^  veut  faire  entendre  qu'on 
ne  fe  foucie  pas  d'une  chofe  ,  quon 
ne  s'en  foucie  ncr.  plus  que  dé  fes 
vieilles  bottes. 

On  dit  encore  proverbialement 
de  qi^elqu'un,  quilfautquilsraijfe 
fes  bottes  ;  pour  dire  ,  qu'il  fatic 
qu'il  fé  difpofe  à  partir  pour  quel- 
que voyage. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
A  a 


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yGoogle 


i^-  BOT 

renient ,  ^^i/Jq  les  bottes  itun  vi- 
lain y  il  dira  quon  Us  lui  brûle  ;  pour 
dire ,  qu'on  eft  ordinairement  payé 
d'ingratitude  &  ^'injures  pour  les 
fervices  rendus  ^ux  gens  qui  pen 
fent  mai. 

Oh  dit  %ufl[i  prov«rbigIement  & 
figurément ,  de  quelqu'un  qui  a 
bien  fait  Tes  af&ires ,  &  qui  a  amafTé 
beaudoup  d'argent  Ipns  un  emploi 
ou  dans  quelque  emreprife,  qu^il 
a  mis  bien  du  foin  dans  /es  bçt- 
tes»  ' 
EorxE ,  fe  dit,  en  termes  d'Efcrime  , 
du  COUD  qu'on  porte  ava#une  épce 
ou  un  fleuret,  a  l'adverfaire  contre 
lequel  on  fe  bat.  Il  voulut  lui  porter 
une  féconde  botte. 

•  On  dit  figurément  dé  quelqu'un , 
quil  a  porté  une  botte  à  un  autre  ; 

Pour  dire  ,  qu'il  lui  a  demandé  de 
argent  à  emprunter,  fans  ctré^rop 
en  état  dé  le  rendre. 

*  On  dit  auflî ,  dans  le  fens  figuré , 
de  quelqu'un  qui ,  dans   une  dif- 

«te  ,^  fait  à  fon  adverfaire  une 
jeûion  confidérable ,  quil  lui  a 
porté  une  furieufe  botte  ^  une  terrible 
botte. 

La  même  chofe  fe  dit  de  quel- 
qu'un qui  a  ouvertement  deflervi 
auelqu'autre  auprès  d'une  perfonne 
''     de  poids.  . 

La  première  fyllabe  eft  brève,  & 
la  féconde  très-brève. 

Il  faudroit  fupprimfr  un  t  qui  eft 
oifif^  &  écrire  bote.  Voyez-  Or- 
thographe. 
BOTTÉ  vÉE;   adjedif&  participe 
,   paflîf.  Foye{  Botter. 
BOTTELAGE  ;  fubftantif  mafculin. 
Aâion  démettre ,  de  lier  en  bottes. 
Ave-['V0us  payé  le  boîtelage  ? 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde  très  brève  »  la  troifiè- 
me  longue ,  &  la  quatrième  très- 
brève. 


BOt 

BOTTELÉ,  ÉE  ;  adjeûifôç  participe 
paffif.  Foye^  Bottjv^ër. 

BOTTELER  \  verbe  adif  de  la  pre- 
mià*e  conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.    Afti^n   de  * 
mettre ,  Je  lier  en  bottes.  A-t-on 
bottelé  ce  foin  ? 

La  première  fyllabe  eft  brève,  la 
féconde  très-brève ,  &  la  ttoiftème 
eft  longue  ou  brève,  comme  nous 
l'expliquons  au  mot  Verbe,  avec 
la  conjugaifon  &  la  quantité  profo- 

►     dique  des  autres  temps. 

^         Obfervez  que  le  pénultième  c 

.  des  temps  ou  perfonnes  de  ce  verbe, 
prend  le  fon  de  Vc  moyen,  quand 
il  eft  fuivi  d'un  e  muet ,  parce  que 
le  génie  de  la  lanwie  ne  foufFre  pas 
deux  e  de  fuite  abfolument  muets* 
Dans  je  bottèle ,  la  fyllabe  t^  eft 
tnoyenne.  *#      . 

11  faudroit  fupprimer  un  t  qui  eft 
oifif ,  &  écrire,  d'après  la  pronoifr» 

,    ciation, Aor^/er. VoyezORTHOOR A- 

PHE. 

BOTTELEUR  ;  fubftantif  mafculim 
Ouvrier  qui  met  en  botte  lâ^oin  > 
la  paille ,  &c. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  très-brève ,  €c  la  troifième 
longue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 
BOTTER  ;  verbe  a^if  de  la  première 
conjugaifon  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Faire  des  bottes. 
Cejè  le  Cordonnier  de  la  Fille  qui 
,    botte  le  mieux. 

BoTTJÉR  ,  fignifie  aufti  mettre  des 
bottes  à  quelqu'un.  Faites  pcnir  un 
Laquais  pour  botter  Morf/ieur. 

Ce  verbe  eft  pronominal  réfléchi, 
&  fignifie  fe  mettre  en  bottes.  M 
vais  me  botter* 

On  dit  d^quelqu'uS,  quilfe 
botte  bien  j  ou  qu'il  fe  botte  mal  ; 
pour  dire>  quil  eft  dans  Thabi- 


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BOT 

rude  de  porter  des  bottes,  bien  ou 
mal  faites.  • 

Sb  botter,  fignifie  encore ,  par  ex- 
tenfion%  amafTer  beaucoup  de  terre 
autoiir  des  pieds,  en  marchant  dans 
un  rerreîn  gras:  Il  s*cjl  botté  dan^ 
le  jardin. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève  , 
con^me  nous  l'expliquons  au  mot 
Vbkbe  y  avec  1a  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des  antres 
temps. 

Il  faudroit  fupprimer  un  t  qui 
eft  oifif ,  &  écrire  ,  d  après  la  pro* 
nonciation ,  boter.  Voyez  Ortho- 
graphe. 
BOTTIER;  fubftanrifraafculin.  Ar- 
tifan  qui  fait  des  battes.  Ccjl  un 
mauvais  Bôtficr. 
BOTTINE;  fubftantif  féminin.  Petite 
botte  d  un  cuir  délié. 

Il  y  a  auflî  des  bottines  de  fier 

revêtues  de  cuir ,  d^nt  on  fe  fert 

Dour  Soutenir  la  jambe  d  un  enfant 

«■quand  elle  eft  trop  foible  >  o*qu  elle 

prend  un  pl^  c^ontre  nature. 
BorriNEs,  fe  dit,  en  termes  de  Boyau- 
diers ,  des  pièces  de  cuir  que  ces 
Ouvriers  s'arrachent  au-deflus  du 
coup-de-pied  quand  ils  travaillent 
les  boyaux ,  ami  d  empêcher  Tea^i 
&  l'ordure  de  pénétrer  dans  leurs 
fouliers.      * 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,   &    la  troifième  eft  très- 
brève. 
BOTZEN  ;  nom  f  ropre.  Ville  aflez 
grania  d'Allemagne ,  dans  la  Ti- 
roi  ,-fKs  de  TAdige.  Il  s'y  fait  un 
commerce  confidérable   de  peaux 
piflTées,  de  toutes  efpèces.' 
BOTZENBbURG  ;    nom    propre. 
Petite  ville  &  château  d'Allema- 
gne ,  fur  l'Elbe ,  dans  te  Ducté  de 
Meckelbourg. 
30%A.J  nom  propre.  Vilk  Epifco^ 


BOU     .  I&7 

'  pale  dlralie  ,  au  Royanrne  de  Na- 
ples,  dan»- la  Calabre  ultérieure > 
a  fept  milles  'du  cap  de  Spatti- 
vemo.    ,  •  . 

BOUARD  ;  fubftantif  mafculip.  Gx9^ 
marteau  dont  on  fe  fervoit  autrefois 
dans  les  Monnoies  pour  bouer  les 
.flancs. 
BOVATGE  ;  vieux  mot.  Il  s'eft  dit 
autrefois  d'une  redevance  qui   fe 
payoit  à  raifon  des  bœufs  avec  lef- 
quels  on  labouroit. 
BOUBAK  ;  fubftantif  mafculin.  Sorte 
de.  blaireau,  à  ce  qu'on  prétend  , 
qui  occupe  un  efpace  de  terre  d  en-, 
viron  fept  lieues  entre  la  Ruflîé  ic 
la  Pologne.  Des  Voyageurs ,  mais 
qui  ne  (ont  pas  Naturaliftes ,  &  qui 
paroiffenr  moins  amis  du  vrai  qua. 
du  merveilleux  ,   djfent  que    ces 
♦    boubaksfont  de  deux  efpèccs,  tdU- 
jours  en  guerre  l'une  contre  l'autre  ; 

3u'ils  pofenc  de$  fentinelles  ,  font 
es  prifonniers  ,  dont  les  vain- 
queurs fe  fervent  comme  devaletSj 
&c. 
BOUBIE;  fubftantif  féminin.  Oifeau 
aquatique  d'Amérique  ,  un  peu 
moins  gros  qu'une  *poule  ^  &  uun 
plumage  gris  clair.  Il  a  les  pieds 
comme  le  canard  ,  &  la  cliair 
nojie. 
BOUC  j  fubftantif  m^ffuUn.  Hircus, 
Animal  \  cornes,  fort  conni\,  qui 
eft  le  mâle  de  la  çhèvrç,  Poyt:(^ 
Chèvre, 

Le  bouc  peut  engendrer  à  un  ^n  > 
&  la  chèvre  dès  Page  de  fe^t  mois  ; 
mais  les  fruits  de  cette  î;çnérat;ion 
précoce  font  foibles  &  défedueux , 
&  l'on  atsend  ordmairement  que 
l'un  &(,  l'autre  ayent  dix-huit  mois 
ou  deux  ans ,  avant  de  leur  permet-» 
tre  de  fe  joindre.  Le  bouc  eft  un 
alfez  bel  animal,  très-vigouremx  8c 
très-chaud  :  un  feul  peut  .fuffire.  à 
pluç  de  ççnt  cinquante  chèyres  peui- 
A  a  i)  '  ' 


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iJTS 


BOU 


dant  deux  ou  trois  mois  ;  maïs  cette 
ardeur,  qui  le  confume,  ne  dure 
que  trois  ou  quatre  ans  ;  &  ces 
animaux  forît  énervés^   &   même 

•  vieux ,  dès  Tâge  de  cinq  ou  fix  ans. 
Lorfquelon  Veut  donc  f air» choix 
d'un  bouc  pour  la  propagation  ^  il 
faut  qu'il  foit  jeune  &  de  bonne 
figure  j  c'eft-à-dire,  âgé  de  deux 
ans  :  qu'il  ait  la  taille  grande ,  le  cou. 
court  &  charnu ,  la  tcte  légère,  les 
oreilles  pendantes ,  les  cuifles  grof- 
feç ,  les  jambes  fermes  ,    le  poil 

*noir ,  épais  ic  doux  j  la  barbe  longue 
&  bien  garnie. 

Cet  animal  eft  dangereux  pour 
les  plantes  où  il  porta  la  dent  :  il 
les  deflèche ,  &  les  fait  ordinaire- 
ment périr.  C'eft  pour  cette  raifon 
^  que  les  Anciens  facrifiolent'  des 
boucs  aux  JDivinités  qui  préfidoient 
aux  plantes  ;  &  que,  dans  nos  Pro- 
vinces ,  il  eft  dérendu  de  les  laiflef 
pénétrer  dans  les  vignes  &  dans  les 
bois' en  défends. 

La  graifTe  de  bouc  eft  émolliente, 
réfolutive  &  adouciffante.  Le  fang 
de  cet  animal  eft  fiidorifique  ,  apé- 
ritif,  réfolurif,  diurétique  j  réhft'e 
au  venin,  diflbut  le  fang  caillé, 
féfoitt  les  enflures  de  la  gorge ,  pro- 
voque les  mois,  &  s'emploie  avec 
luccès  contre  la  pierre  &  la  pleuré- 
fîe.  On  le  donne  depuis  un  fcrupule 
ju(qu  a  deux  drachmes. 

Les  peaux  de  bouc  font  un  objet 
allez  imponant  du  commerce  des 
Cuirs.  Les  Maroquiniers ,  les  Cha- 
moifeurs  &  les  Mégiffiers ,  les  pré- 
parent en  maroquins  ,  en  chamois 
&  en  mégie  ,  pour  divers  nfages. 

Les  boucs  vivans  payent  à  l'en- 
trée du  Royaimie  trois  fous  par 
pièce ,  &  cinq  Cou^  à  la  fortie.  Les 
peaux   non  apprêtées   payent  huit 

•  fous  d'entrée,  &  douzefous  de  fortie 
far  douzaine ,  feion  k  tarif  de  i  iC-j. 


BOU 

l^tbouc^  en  Mythologie,  étoît 
fiqgulièrement  révéré  par  leshabi* 
tans  de  Meudès.   ' 

En  Egypte ,  on  le  r^peûoît  à 
caufe  du  Dieu  Pan^  qui  en  avoic 
la  tète  &  les  pieds. 

Les  Grecs  l'immoloient  à  Bac-^ 
chus  ;  &  Fénus  populaire  en  faifoit 
fa  monture.  «    * 

Chez  les  anciens  Juifs,  on  ap- 
peloit  Bouc  émijfaire  y  celui  qui 
écoxt  mis  en  liberté  dans  le  Dcfert 
au  jour  de  l'expiation  foIemncUe» 
Foye:^  Azazel. 

11  eft  dit  dans  lEcriture^  quau 
jour  du  Jugement  y  le  fils  de  Die» 
féparera  les  agneaux  d*avec  les  boucs;, 
pour  dire,  qu'il  féparera  les  élus 
d'avec  lesjréprouvés. 

^ouc ,  Se  dit ,  en  termes  de  Com- 
merce, d'une  peau  de  bouc  remplie 
de  vin  ou  d'huile.  Envqye:i'lui  ce 
bouc  de  vin^ 

Barbe  de  mwc  ,  fe  dit  de  la  barbe 
d'un  homme  qui  n'en  a  cpi^  fous  le 
meffton.  n» 

Bouc,  fe  dit ,  dans i^  Machines  hy-* 
drauliques ,  d'une  efpèce  de  poulie 
garnie  de  cornes  de  fer  qui  font 
monter  &defcendQ%pne  chaîne  fans^ 
fin. 

Bouc*,  fe  dit ,  dans  les  groifes  Forges , 
d'une  grande  roue  à  eau  faifanr 
mouvoir  un  arbre  *qui  la  traverfe.^ 

Bouc  SAUVAGE,  f^oye^  Bouquetik. 
Et  ne  VOUS  en  rapportez  pas  aur 
Diâionnaire  de  Trévoux ,  qui  foit 
mal  adroitement  trois  articles  du 
bouc  fauvagCy  fous  les  noms  de 
bouc-^tain  j  de  bouSein  SH^touquetin.. 
Ce  monofyllabe  eft  moyen  au 
fingdlier  ,  &  long  au  pluriel. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  )(:  >  6c 
écrire  ^oirit.  Voyez  Orthographe. 

BOUC  j  m>m  propre.  Bourg  &  Mar- 
quifat  de  France ,  en  Provence  ,  L. 
une  lieue ,  fud ,  d'Aiz.       # 


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BOU 

*0  W::ACH  ARDS  j  (  les  )  efpèce  de 
Chanoines  Réguliers  r'^formés  , 
aiafî  appelés  de  U  Maiibn  de  Bou- 
cacbard ,  oà  commença  la  ré&>rme> 
^sats  le  bourg  de  Bourgachard,  en 
Normandie. 

BOUCAGE  j  fubftantif  mafcdin. 
Tragojèlinam.  Plante  donc  on  dif- 
dngae  auacre  espèces.  La  ^peciteyqui 
eft  la  puis  commune  Se  la  plus  eiU- 
méd  <en  Médecine  ,  a  fes  feuilles 
femblables  à  celles  de  la  pinprenel- 
lé  :  fes  fleurs  font  composes  chacu- 

*  ne  de  cinq  feuilles  blanches  difeo- 
iëes  en  fleur  de  lis ,  &  il  leur  lue- 
oède  des  femences  acres  j  déliées , 
arrondies  »  cann^ées  d  un  côté ,  & 
àpplacies  de  Taucre. 

£e5#  plantes  contiennent  beau- 
coup d  nuile ,  &c  de  fel  efleticieK 

La  racine ,  les  feuilles  6c  la  fe- 
ineBce  ,  font  apéritives  *,  diuréri- 
^es  i  déterfives  j  fudorifiqùss, 
vulnéraires,. &  bonnes  pour  brifer 
les  pierres  des  reins  &  de  la  veille , 
pour  réflfter  au  venin  de  i  la  mali- 
gnité des  humeurs ,  pour  lever  les 
ot>ftrudbions  ,  &  pour  provoquer 
ies  mois.  On  les  prend  en^oudre 

'    ou  en  décoâion. 

BOUCAN;  fubftantif  mafculin.  Lieu 
où  les* Saunages  font  fumet  leurs 
viandes. 

4oifc AN  ,  fe  dit  aufli  du  gtil  de  bois , 

•  fat  lequel  les  mêmes  Saunages  tont 
fumer  &  fécher  leurs  viandes. 

Boucan  ,  eft  aufH  mi  terme  mal- 
honnête y  qui  fîgnifle  un4lku  de  dé- 
bauche. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier  ;  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

*  Il  faudrait  changer  le  c  en  * ,  & 
écrire,  boukan»  Voyez  Orthogra- 

PH€. 

BOUCANÉ  ,*  ÉE  ;  adjedtif  &  parti- 


BOU 1^9 

BOUCANER  i  verbe  aAif  de  la  pre- 
mière conjugaifon  ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  ckanxcr.  Préparer  <des 
viatides ,  les  fumer ,  les  faire  cuire 
à  la  muiière  de%  Sauvages  fl*An#- 
rique.    Il  faut  boucaner  ces  jam^ 
bons^    ' 
AoccANSR  DES*  CUIRS ,  fe  dit  de  fac* 
^n  de  les  préparer  comme  font  les: 
^uvages  d'Amérique.  • 
Boucaner  »  eft  aufli  v^rbe  neutre ,  &: 
fignifie  irhalTeraux  bœufs  fauvages,. 
ou  autres*  bètes  poiir  en  avoir  les' 
cuirs«  Nous  boucanâmes  iuas  Atcc 
'  force  pendant  Jiult  jours. 

Les  deux  premières  fyllabes  ïbnt 
brèves ,  la  troiftème  eft  longue  ou 
brève ,  comme  nous  reKpHqnons  aa 
mot  Verbe  ,  avec  la  con}ugaifon  ôc 
la  quantité  profodiqqe  des  autjes. 
temps. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  it,  8c 
écrire ,  boukaner.  v  oyez.  Ortho- 

GR^ME. 

BOUCANIER  ;  fubftantif  mafculin^  , 
On  donne  ce  nom  aux  Indes  Ofcci- 
dentales ,  aux  Sauvages  qui  vont  i 
la  chafle  des  bœufs  lauvages  &  au- 
tres bêtes,  pour  en  avoir  les  cuirs. 

Boucanier  ,  le  dit  auflî  des  François 
des  Colonies ,  qui  chaflent  le  bœuf 
fauvage.^    • 

Boucanier  ,  fe  dit  ^core  des  Sauva- 
ges qui  s'occupent  i  fumer  &  pré* 
parer  dans  les  boucans ,  les  viandes 
des  animaux  pris  à  la  chaflTe. 

BOUCAR9  ;  fubftantif  mafculin.. 
Sorte  de  terre  fiçillée  ,  de  couleur 
rougèâtre ,  qui  vient  d'Efpagne ,  .oà 
on  l'appelle  baucaros.   On  en  fait 

•  des  vafes  de  jdufîeurs  efpèces ^  com-^ 
me  caffetières ,  théières  ,  &c. 

BOUCASSIN  ;  fubft.  mafc.  Etoffe  de: 
coton ,  dont  on  fait  des  doublures. 

Les  BoucaJJins  ,  'quî  fervenr  i» 
doubler ,  payent  pour  droits  à  l'^tn- 
trée  du  Royaume ,,  i*  fou  trois,  de^ 


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ï^o  BOU 

niers  par  aune ,  &  à  la  forcie  qu)r 
ranre  fous  par  quintal  ,  fuivanc 
TArrcc  du  3  Juillet  1691. 

On  appelle  Boucajfincs  $  ou  Toi- 

•  Us  âoucaffinées  ,♦  des  Toiles  prépa- 
rées en  boucaflîns. 

Les  trois  fyllabes  font  brèves  au 
(îngulier  j  mais  la^Jerniçre  eft. lon- 
gue au  pluriel.  ^ 

Il  faudroit  changer  le  c  eifit, 
fupprimer  un  s  qui  eftôifif ,  & 
écrire  ,  d'après  U  prononciation , 
boukafin.  Yoyez  OrAographe. 

B©UCAUT  i  fubftanrif  mafculin. 
Ce  mot ,  qu'il  ne  faut  pas  croire 
vieux  ,  avec  le  Dictionnaire  de 
Trévoux,  défigne  un  moyen  ton 
neau  où  Ton  enferme  diverfes  Mar- 
chandifes.  On  lui  a  amené  un  bou-^ 
ç^ut  de  vin  y  un  boucaut  d<  tabac  ^  un 
boucaut  de  mofuç. 

^OUCEL,  BOUCHEL;  vieux  mot 
qui  fignifioit  autrefois  tonneau  pro- 
pre à  mettre  du  vin.  ^ 

30UCHAIN  ;  nom  propre.  Ville 
forte  du  HainauÇj  fur  TEfcaut,  à 
crois  lieues  ,  oueft-fud^K>ueft.,  de 
Valenciennes.  Elle  fut  cédée  à  la 
prance  en  1^79 ,  par  la  paix  de  Ni- 
mègue ,  ce  qui  a  été  confirmé  par 
les  traités  d'yçrechç  &  de  Raftadt> 
en  1 7 1  j  &  1 7 1 4.    • 

POUCHARD^  non)  propre,  Ville 
dç  France ,  en  Tourame ,  fur  la  rir 
Wère  deCreufe,  à  dgux  liçues  &: 
den^ie ,  nordreft ,  de  Richelieu. 

POUCH ARDE  i  fubftantif  féminin. 
Outil  de  Sculpteurs  en  marbre  j 
fait  de  fer  &  de  bon  acier  ,  en 
formç  de  poifites  de  diamant.  Ces 
Artiftes  fe  fervent  de  la  bouch^rde 
pour  faire  /  dans  le  marbre,  des 
trous  d'égale  largeur ,  à  quoi  ils  ne 
réuflîroienf  pas  avec  des  ontils  tjran- 
chans.  *     • 

POUCHE;  ftfbftanti/ féminin.   Os. 


BOU 

où  fort  la  voix,  &  par  où  les  alî-^ 
mens  font  introduits  dans  le  corps. 

Les  Anatomiftes  divifent  la  bou« 
che  en  externe  &  en  mterne  ,  &  les 
parties  qui  la  compofent  en  parues 
externes,  &c  en  parties  internes. Les 
parties  oflèufes  font  les  os»maxit« 
Lires ,  les  os  du  palais  ,  la  mâchoi- 
re inférieure ,  les  dents.  On  y  peut 
ajouter  l'os  hyoïde ,  &  même  y  rap- 
porter les  premières  vertèbres  da 
cou. 

Les  parties  externes  de  la  bou- 
che font  ,  les  lèvres ,  une  fupé- 
rieqre  ^  &  une  inférieure  \  les  bords 
ou  la  portion  rouge  des  lèvres  j  les 
coins  ou  commiflures  des  lèvres^  la 
folfette  de  la  lèvre  fupérieure  \  la 
bafe  de  la  lèvre  inférieur^ ,  l^t  men- 
ton, la  gorge  ou  bafe  du  menton  j 
la  peau  «  la  barbe  ^  &  même  les 
joues  y  comme  les  parties  latérales 
de  la  bouche  en  génial ,  Se  celles 
dçs  lèvres  en  particulier. 

Les  parties  mternes  de  la!bouche 
font,  les  genctves  ,  le  palais,  la 
cloifon  du  palais ,  I4  luçtte  >  les 
amygdales ,  la  langue  ,  la  mçm-^ 
brq|||  qui  tapilTe  toute  U  cavité  de 
la  bouche  \  les  conduits  falivaires  » 
les  glandes  falivaires ,  4e  fond  de  U 
bouche;  on  pçut  (^m^ter  parmi 
cts  parties  de  la  bouche ,  tous  les 
mufcleç  qui  y  qnt  rapport ,  comme 
ççux  4^$  lèvres,  cegx  de  la  luette 
&C  de  la  cloifon  du  palais  j  &  la 
plupart  de  ceux  de  la  langue.  On  y 
peut  i^Énie  rapporter  les  mufcles 
de  la  mâchoire  mférieurç  &  de  los 
hyoïde 

On  die  d'une  perfonne  qui  efl: 
fujerte  à  répéter  fouvjnt  les  mèines 
phra  fes  ,  qiiVAV  les  a^fans  çejfe  à  il 
bouche^ 

Dire  une  chpfe  de  bouche  à  unâ 
peifonne  ,  fignifie  .s'en  expliquée 
foi-mèmç  de  }j^ve  vpix  ^vec  $|lç. 


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BOU 

On  dit  d'une  nouvelle  ^  quV/& 
va  de  bouche  en  bouche  ;  pour  dire , 
.  qu'on  la  répète  par-couc. 

Le  DiAionnaire  de  Trévoux ,  qui 
femble  prendre  à  tâche  de  confon- 
,  dre  toutes  les  idées ,  dit  que  bouche 
eft  employé  là  comme  adverbe.* 

On  dit  proverbialement  de  quel- 
qu'un qui  dit  fans  ménagement 
tout  ce  qu'il  penfe,  que  c'ejl  un 
Saine  Jean  bouche  d'or.     ^ 

On  die  auflii  proverbialement  de. 
quelqu'un  qui  penfe  auttdfcient  qu'il 
ne  parle  ^  qu'i/  dit  une  telle  chofe 
de  bouche ,  mais  que  le  cœur  n'y  tou- 
che. 

'  On  dit  fîgurément  de  quelqu'un, 
qvCil  fait  la  petite  bouche  de  quelque 
chofe  ,  fur  quelque  chofe  ;  pour  dire, 

2u'il  ne  s'en  explique  qu'en  partie, 
t  au  contraire,  qu'/V  n  en  fait  pas 
la  petite  bouche  ;  pour  dire  ,  qu'il 
s'en  explique  librement  &  ouverte- 
ment. • 

On  dit  figurément  de  quelqu'un^ 

3u'i/  nofe  ouvrir  la  bouche  ;  pour 
ire ,  qu'il  n'ofe^arler. 

On  dit  aufli  figuiément ,  qu'i)»  a 
fermé ia  bouche  a  quelquun  ;  pour, 
dire ,  qu'on  l'a  fait  taire. 

On  dit  en  Cour  de  Rome ,  ouvrir 
&  fermer  la  bouche  d'un  Cardinal  i 
peur  exprimer  cette  cérémonie  , 
par  laquelle  le  Cape ,  dans  un  Gon- 
£ftoire  fecret , .  terme  la  bouche  » 
au  Cardinal  nouvellement  créé , 
de  iaçon  qu'il  ne  parle  pas,  quoi- 
que le  Pape  li;i  parle  ^  il  eft  alors 
privé  de  toute  voix  délibérative , 
jufqu'à  ce  que  dans  un  autre  Con- 
fiftoire ,  le  Pape  lui  ait  ouvert  la 
bouche. 

On  dit  proverbialement  8c  figu- 
rément ,  bouche  clofe  ,  bouche  cou-- 
fut  ;  pour  dire ,  qu'il  faut  garder 
le  fecret  fur  l'objet  dont  il  eft  quef- 
tion. 


BOU  .  I9Î 

^Dieffe  aux  cent  bouche§ ,  fe  dit 
«n  poefie ,  pour  défigner  la  renom- 
mée. 

On  dit  d'une  chofe ,  qa'elle  fait 
bonne  bouche  ;  -pour  dire»,  qu'elle 
répand  unç  faveur  agréable  dansja 
bouche  :  Et  <\\\elle  reod  la  bouche 
acre   &  amère  ,    &c.    pour  dire  , 

3u  elle  y  lai  (Te  un  goût  d!acr^, 
amertume,  &c. 

Quand,  on  donne  quelque  ch8fe 
d'exquis  à  la  fin  d'un  repas ,  on  dit 
que  c'eft  pour  laijfer  les  convives  fur 
la  bonne  bouche ,  afin  quils  demeu" 
rentfur  la  bonne  bouche. 

On  dit  auffi ,  dans  le  fens  figuré, 
laîjfer  quelquun  jur  la  bonne  bouche  i 
p#ur  dîB,  le  lailfer  fur  une  penfée 
fatisfaifante  ,  ou  fur  l'efpoir  de 
quelque  chofe  agréable. 

Ondit^  garder  Mne  chofe  pour  ia 
bonne  bouche  ;  ^ur  dire  ,  confer- 
ver  le  meilleur  morceau  pour  le 
dernier. 

La  même  chofe  fe  dit ,  dans  le 
fens  figuré ,  de  tout-  ce  qu'on  ,ré- 
ferve  de  meilleur  pour  la  fan. 

Quand  eh  parlant  de  quelques 
alimens  ,  on  les  fait  défirer  par 
ceux  qui  écoutent^  on  dit  prover- 
bialement que  reau  en  vient  à  la 
bouche  ,  que  cela  fait  venir  l*eau  à 
la  bouche.^ 

La  même  chofe  fç  dit,  dans  le 
fens  figuré ,  de  tout  ce  qui  fait 
naître  quelque  idée  de  plailir. 

On  dit  proverbialement  ^ue 
quelqu'un  a  été  traité  à  boucfie-  que 
veux*  tu  ?  gour  dire  ,  qu'on  lui  a. 
fait  très-bonne  chère. 

On  dit  aufiî  proverbialement , 
manger  un  rôti  de  bm^c  tn  bouche  ; 

four  dire ,  le  manger  auffitôt  qu'on 
a  tiré  de  la  broche. 
On  dit  populairement,  pouf  dé- 
figner une  perffinne  gourmande  qu 
friande  ,  ({xxelle  ejl  fur  fa  bouche  ^ 


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f5>i 


ROJT 


quàlU^ cjl  Jhjtttcs  à  fit  Boueh^ 

On  dit  d'une  personne ,  qfxii/e 
prend  fur  fa  bouche  ;  pour  à^zt  ,• 
qu'elle  épargne  Air  la  dcpenfe  de 
ta  nouvirure  :  Et  qu'^//^  s^ôte  les 
morceaux  de  la  bouche  ;  pour  dire> 
qu'elle  préfère  au  nécedaire  quel- 
que autre  dépenfç. 
^  Avoir  bouche  en  Cour ,  fe  dit  du 

Srivilège  d'être  nourri  i  la  XDour 
bx  dépens  d'uà  Roi ,  ou  d'un  Prin- 
ce con(idérable. 

La  bouche  ^  fe  dit ,  chez  le  Roi , 
an  Bâtiment  où  l'on  apprête  les 
mets  deftinés  aux  premières  ta- 
bles. 

Officiers  de  la  bouche^  ou'  fim- 
plement  &  aSfoIunsent  m  bouéte  » 
•le  dit  pour  défigner  les  Officiers 
^i  fervent  chez  le  Roi ,  foit  à  la 
cuifine ,  foit  au  ?obele(. 

Kin  de  la  boucne  j  fe  dit  du  vin 
que  l'on  ferr  i  boire  au.  Roi. 
Bouche  ,  ie  dit  des  perfonnes  mêmes, 
relativement  à  la  nourriture.  //  avoic 
tous  Us  jours  vingt  bouches  à  fa  ta- 
ble. 

On  appelle  bouches  inutiles  ,  en 
termes  de  TArt  Militaire  ,  les  pèr- 
ibnnes  qui  n%  peuwnt  fervir  a  la 
défenfe  d-une  ville  aflîègçe.  Telles 
ibnt  les  femmes ,  les  infirmes ,  les 
enfans  &  les  vieillardlt 

Flux-  de  bouche-  3  fe  dit  , 
an  termes  de  Chirurgie  ,  de  la 
falivation  ^  abondante  que  proou- 
ttfït  certains  remèdes  y  par  exem- 
ple ,  les  fridions  mercurielles. 
fit  Kon  dit  dans  la  fens  Ifiguré , 
d'une  perfonne  qui  parle  beaucoup , 
qjà*elle  a  un  flux  de  boucha  conti- 
I       nueL  • 

La.  bouche  et  les  mains  ,  fe  dit, 
en  Jurifprudertce    féodale  ,  <Jp   la 
fcf  &  hommage  >  &  du  ferment  de 
fidélité  que  le  v^al  doit  à  fon  Sei- 
gneur ,  &  aa  défaut-  defquels  ,ceUii- 


d'pourroit  haut  lefief  eit  poraper* 
te  des  ftuits^  pour  l'autre* 

On  dit  •  dans  cette  acceptioa  » 
qu'un  vajffai  ne  doit  à  fon  Seigneur 
que  la  bouche  &  les  mains  ;  pour 
dire,  qu'il  ne  doit  point  de  relief» 
ntnis  feulement  Jiommage  &  fec- 
vice. 

Bouche ,  fe  dit  des  chevaux  ,  & 
de  quelques  autres  animaux.  //  efi 
bon  qi^ffn  cheval  ait  la  bouche  frai-^ 
che^  Ce  mulet  a  la  bouche  contre-* 
faitCé    • 

Bouche  a  pleins  main  ^  fe  dit  au 
Manège ,  d'une  boucHe  que  l'on  ne 
fent,  ni  trop,  ni  trop  peu  dans  la 
main. 

Bouche  assurée^  fe  dit  de  celle 
d'un  cheval  qui  fent  le  mors  fans 
imgatience. 

Bouche,  sensible  ,.  (e  dit  de  celle  qui 
eft  délicate  aux  impreâions  du 
mors  }  &  bouche  châtQuilleufe  j  de 
celle  dont  la  fen(ibilité^eft  .trop 
grande.  Et  bouche  perdue  ^  ou  m- 
née  j^  de  celle  qui  n'a  plus  aucune 
fenfibilité.         ^ 

i  Bouche  eau^s»  ou  éoAnéB  ,  fe  ^ 
de  celle  qui  ne  répond  pas*jafte  aux 
impreflions  du  mors. 

On  dit  aum  au  Manège  ,  qaun 
cheval  eft  fort  en  bouche  ,  ou  qu'i/ 
na  point  de  bouche  ;  pour  diœ  » 
qu'il  n'obéit  poiy  au  mors.  On  dit 
encore  ,  qu'/7  n*a  ni  bouche  ni  épe^ 
ron  ;  pour  dire,  qu'il  p'obéit  m  à 
la  bouche  ni  i  Téperon. 

Les  mêmes  phrafes  font  nficées 
dans  le  feus  figuré ,  en  parlant  des 
perfonnes;  &  Ton  ditdequelqu  an, 
qui/  eft  fort  en  bouche  ;  pour  dire  , 
qu'il  parle  avec  afTurance  8c  impé* 
tuoiué.  Ët(|b'z7  n'a  ni  bouche  ni 
éperon  ;  pour  dire ,  qu'il  eft  lourd  j 
ftupide ,  &  n'eft  ému  de  rien. 

Boucha,   fe  dit,  en.  parlant  d*ane 
pièce  d'Artillerie ,  de  l'ouverture 

par 


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Botr 

* 
pâf  où  fort  la  charge.  //  cmît  cx^ 
pofé  à  la  bouche  du  canon. 

Bouches  a  feu  ,  fe  dit^au  plucîeljdes 
canons  &  des  mortiers.  La  Cita- 
délit  étoit  battue  par  cent  bouches  à 
feu.  .♦. 

Bouches  ,  fe  dit  des  embouchures  , 
par  lefquelles  de  grands  fleuves  por- 
tent l^urs  eaux  £ns  la  mer.  Nous 
naviguâmes  vers  les  bouches  du  Rhô- 
ne. 

Bouc||£  ,  fe  dit,  en  termes  d'Archi- 
tedure ,  de  Touvelture  d'un  puits , 
d'un  four ,  ^c. 

Couche  9  fe  dit,  en  termes  de  Fac- 
teurs d'Orgue ,  de  l'ouverture  d'un 
tuyau  y  par  laquelle  fort  Tair  qu'il 
contient. 

La  première  fyilabe  eft  brève,  &. 
la  féconde  très-brève. 

BOUCHÉ ,  ÉE  ;  adjtdif  fc^articipe 
paflîf.  Fbyei  Bouchxr. 

On  dit  figurément  de  quelqu'un 

3 ai  ne  comprend  les  chofes  que 
ifficilement ,  qu*i/  a  tefprit  bou- 
ché^ ^ 
BOUCHÉE;  «ibftantif  fénjinin.  Pe- 
tit morceau  de  quelque  aliment. 
y  ai  goûté  une  bouchée  de  ce  gi- 
bier. 

On  dit,  par  exagération  3  ne  faire 
qu'une  bouchée  d  un  mets  quelcon- 
que; pour  dire ,  le  manger  promp- 
tement,  &  avec  avidité. 

La  première /yllabe  eft  brève  y  la 
féconde  longue^  &  la  troifièm^  du 
féminin  très  brève. 
BOUCHER  i  fubftantif  mafculin. 
Lanius.  Celui  qui  tue  des  bœufs  y 
des  veaux ,  des  moutons ,  &c.  ôc  qui 
en  vend  la  chair  en  détail. 

Entre  les  obligations  dont  les 
Boucher  wle  Paris  font  tenus  y  cel* 
les  cpii  intéreiïent  particulièrement 
le  Public ,  (ibnt  : 

Qu'aucun  Boucher  tie  tuera  porc 
nourri  es  mtifons  d'Huiliers ,  B^- 
Tomc  ir. 


-fiOU 


I9J 


biers  ou  Maladreri* ,  a  peine  de 
dix  écus.. 

Qu'aucun  n'expofora  en  vent^ 
chair  qui  ait  le  fy ,  à  peipe  de  dix 
écus. 

Que  les  Jurés  vifiteront  les  bêtes 
deftinées  es  boucherie3  ,  ^  veille- 
ront à  ce  aîie  la  chair  en  foie  de  bon- 
ne qualité  y  à  peine  d'amende. 

Que  s'il  demeure  des  chairs. du 
Jeudi  au  Samedi ,  depuis  Pâques 
jufqu'à  4a  S.  Rémi ,  elles  ne  pour- 
ront être  expofces  en  vente  qu'elles 
n'aient  été  vifitées  pqi:  les  Jurés,  k 
peine  d'amende. 

Que  les  Bouchers  tiendront  leurs 
étaùx*  garnis  ,  félon  Tobligatioa 
qu'ils  en  ont  contradée  envers  le 
Public  ,  fous  peine  de  la  vie. 

On  dit ,  dans  le  fens  figure  i 
d'un  homme  cruel  &  fanguinaîre> 
que  c*e^  un  vrai  Boucher. 
BOUCHER  i  verbe  adif  de  la  pre- 
•  mière  conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Claudere.Vet'' 
mer  une  ouverture.  Si  vous  ue  bou^ 
che:[  la  ^ole  ,  cetu  liqueur  s'éven^- 
tera. 

BoUCHEÎr.  le  passage  ,  LES  CHEMINS  j 

LES  AVENirts ,  fignifie  faire  enforte 
qu*on  ne  puiffe  y  palier.  V Infante^ 
rie  boucholt  les  avenues  de  la  mon^ 
tagne. 

Faire  boucher  les  vues  £un  Idifice  , 
fignifie  en  faire  murer  les  fenêtres. 
On  Pa  obligé  à  boucher  la  moitié  des 
vues  de  fa  maifon.  ^ 

On  dit  aufîi  d'un  bâtiment  qui  efl: 
au-devant  d'un  autre,  qu*i/  en  bou^ 
che  la  vue. 
Boucher  d'or  moulu,  fe  dit,  en 
termes  de  Doreurs ,  de  l'aâion  de 
réparer  avec  de  Tor  moulu ,  les  pe- 
tits défauts  qu'on  trouve  encore  à 
l'or  j  après  qu'on  l'a  bruni. 

On  dit ,  dans  le  fens  figuré ,  en 
parlant  d'une  fommè-  aargent  , 
^  «b 


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^>4  BQir 

<fà^èlU  boucncra  un  trou;  pour  dire, 
qu'elle  acquittera  quelque  dette  , 
ou  réparera  quelque  perte.  Les  cent 
louis  c[a*il  a  gagnés,  au  pharaon ,  fer- 
viront  à  boucher  un  tçou.  , 

SE.BaucpER  LES  YEUX,  figuifie,  dans 
là  fen?  figuré,  n'avoir  aucune  in- 
tention de  voir.  Et^î?  boucher  les 
creilles ,'  fignifie  ne  vouloir  pas  en- 
tendre. Quand  onJui  montre  le  che- 
min de  llhonneur , ,  iL  fe,  bouche  Jes 
yeux  &  les  oreilles. 

Là  première  fyllâbe  efr brève, 
&^  la  fefconde- eft  longue  ou  brève  j 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjug^fon  & 
la  quantité  profodique  des. autres 

'    temps... 

BOUCHÈRE' ;    fubftàntif  '  féihinin. 

'   Celle  qtii  eft femme  d'un  Boucher, 

'  oii  qui  exerce  la  profeflîon  de  Bou- 
cher. Cette  Bouchère  fiurnit  de  bonne 
viande  p^, 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  longue ,  &  la  troifième 
très*-brè\^e.: 

BOUCHERIE  ;  'fubftaiitif  'féminin. 
Laniena.  '  Endroit  où  l'on   tue  le 

'  gros  &  le  menu  bétail^  dont  la  chair 
le  veml  en  détail.  On  a  bâti  une  nou- 
velle boucheri^près  de  la  rivière^ 

Jîcu CHERIE  ,  fe  dit  auflî  de  Tendroît 
où.  l'on  débite  la  viande  aux  Côn- 

'  fommateurs,  AUei  acheter  un  aloyau 
à  l^  boucherie. 

3oycH9.iE^  fedit,  dans  te  fens  fi- 
guré ,  &  iîgoifie  maflfacre ,  carna- 
ge. Vàffdire  du  ^x  fut  une  véritable 
ioucherie.^ 

On  dit, dans  le  i<ime  fens,'ra/2^ 
dtûre  des  Soldats ,  des  Troupes  à  la 
ioucherie;  pour,  dire  ^  les- expofer 
ajùne  mort  prefqqe  inévitable! 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
fetrpnd^.trèsjjrçve,  &  k  troifième 
langue. 
J^QUCHET  i    febûànuf  mafculiiu 


BOIT 

for  A  de  breuvage  compofôd'éaiit. 
de  fucre  &  de  cannelle. 

La  premièie  fyllabe  eft  brève  V  8^* 
la  féconde  moyenne  au'  fihjgulier , 
mai^  longue  au  pluriel. 

BOUCHETEj  fieux  mot  qui  figni* 
fioit  autrefois  uçe  petite  boucle.    ' 

^OUCHETERj  vieux  vefbe  qui  fi- 
çnifioit  autrefois  battre  ,  maltrai- 
ter. 

BOUCHETURE;   fubftantif  fémi- 
nin, &  terme  de  Coutume. -|l^  quf 
fert  de  cLocuif  i  tia  héritage  pour . 
en  défeij^re  l'entrée  au  bétail. 

BOUGHIÊRE  j  ^ieux  mot  qui  fignî-*  - 
fioit  autrefois  un  lieu  planté  de 
buis.'  * 

BOUCHIN;  fubftantif  mafculîh  ,  & 
terme  de  Marine  ,  qui  fe  dit  de  • 
l'emlroit  le  pbs  large  du  vaifleaUi^. 
en Tnefiirant  d8 dehors  en  dehors.  - 

BOUCHOIR  ;  fubftantif  mafculin ,. 
terme  de  Boulangers ,  qui  défigrie  le 
couvercle  de  fer  avec  lequel  ils  bouh 
chent  leur  four.-  '. 

BOUCHON  ;.  fubftantif   malbufin.  . 
Obturamentum.  Ce  (^\  fert  à  bou-*- 
cher  un  vafe.  ^Foilà  *dt  beaux  bcu^ 
chàns  de  Liège.- 

Bouchon,  fe  dit,  en  termes  de  Ma- 
nège ,  d  une  poignée  de  paille  ou  de  * 
foin  qu  on  tortille ,  &  dont  on  frotte 
le  -corps  d'ùn^  cheval.  • 

Bouchon  ,  fe  dit^  dans  leCommerce,-  , 
de  certains  piquets  de  laine  d'An- 
gleterre, ainfi^  appelée,  de  la  forme 
qu'on  leur  a  donnée; 
^Bouchon  de-linge  •,  fé  dit  d'un  pa-* 
<juet  de*  linge  chiffonné.- 

Bouchons,  fe  dit  au  pluriel  dans  les 
foieries,  des  inégalités  &  grofleury  - 

3ui  fe  trouvent  dans  le  fil ,  au  (brtir 
B  deiFus  le  cocon^^  &  ife  dedansr  la  / 
bàfline.  I*s  bouchons  rendent  le  ti- 
rage plus  diflScilé ,  de  k-  foie  tifée  r 
dé  qualité  inférieure; 
BpircHpi^,  iV  4i^i  çn  termes  de'J^-^' 


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BOU 

,.£iuer$  y  des.  palets  de  toile* de 
chenilles ,  où  ces  infe&es  s'enve- 

^loppenc  pourpaiïer  l'hiver.  On  doit 
détruire  les  bouchpns  quand  les  ar- 

.  bres  fotu.dépouillés  J^  leurs  feuil- 

Bouchon  PB  *contr^pot«nce  ,  *fe 
dit ,  en  termes  d'Horlogers ,  d^une 
.^petite  pièce  de  laiton,   doy  une 
panie,  qai  eft  çooime  un  gros  pi- 
vot y  entre  à  frottement  dans  le  trou 
.de  ià  ^ontrepotence  d*ime    mon- 
stre. •  . 

BoucHox,  fe  dit  d.'un  raTmeau  de  ver-^ 

•.  dure ,  ou  de  quelque  autre  chofe 

.iemblable  ,    qu'on   attache  à  une, 

maifon  pour  indiquer  que  Ton  y 

vend  du  vin.  Nous  vîmes  un  bouchon 

de.  cabaruÀ  f  entrée  de  la  rue. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 

.rément ,  qu'à  bon  vin  il  ne  foui  point 

.de  bouchon  ;  pour  dire ,  que  ce  qui 

efl:  bon ,  eft  recherché  fans  qu'il  foit 

,Jiccc(Iaire  de  lafficher. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier  y  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

BOUCHON ,  ONNE  ;  fubftantif  , 
.Se  terme  du  ftyle  familier ,  dont  on 

.  fe    fert   en  careflant    des  enfans. 
Mon  petit  bouchon  j  ma  petite  bou- 

'    <honne.  * 

BOUCHONNÉ,  ÉE;  adjeûif  & 
^rticipe  paflif.  Foye^.  Bouchon- 
ner. 

BOUCHONNER  j  verbe  aétif  de  la 
première  conjugaifbn  »  lequel  fe 
xonjugue  comme  chanter.  Mettre 
en  bouchon  y  chiffonner.  Elle  a  bou- 
chonné fes  robes  &  fon  linge. 

Bouchonner  un  cheval  ,  fe  dit, 
en  termes  de  Manège  ,  de  l'aâion 
de  lui  frotter  le  corps  avec  une  poi- 
gnée de  foin  ou  de  paille  tortil- 
lée. , 

Bouxhonner  ,  fe  dit ,  dans  le  ftyle 
familier  ^  en  parlant  des  etifans  >  & 


1^0  U  t^f 

•fignifieÇareflèr.  Il  aimg  à  bouchon^ 
ner  ccfte  petite  fille. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 

brèves,  &  la  trpiiième  eft  longue  ou 

brève  ,  comme  nous  l'expliquons 

^u  mot  Verbe,  ^vec  la  con^ugai- 

fon.&  la  quantité  jrôfodi^e  des 

autres  temps. 

11  faudroit  fupprimer  ^n  n  qui 
-cftoifif ,  -&  écrire  3  d'après  Ja  pro- 
nonciation ,  bouchpner.  Voyez  Or- 

,    thographe.  •. 

BPUÇhOt  i  fubftantif  mafculin  , 
^  ^erme  de^  Pcche , -qui  fe  ^\i  d'ju- 
ne  forte  de  parc  ^jue  l'on  conftmit 
avec  des  claies  fur  le  bord  de  la 
mer  ,  pour  y  arrêter  le  poilfbn.  ^ 

BpUCIQUANTi.vieuxmot  qui  fi^ 
gnifioit  autrefois;  miercenaire.  * 

BOUCLE  V  fubftantif  féminin.  Fibula. 
Sorte  d'anneau  qp'pn  empliode  à  di- 
-vers  ufages ,  de  chacun  defquels 
il  tire  une  dénomination  particu- 
lière. Ainfi ,  * 

Boucle  de  souliers,  de  ceintu- 
ron ,  fi'c.  fe  dit ,  de  certains  anneaux 
de  méul  qui^ont  une  petite  traverfe 
&.un  ardillon  au  miheu.     ^ 

Boucles  d'oreilles  ,  fe  dit  d'Orne 
forte  de  bijou  que  les  femmes  por- 
tent à  leurs  oreilles.  EUe^  de  belles 
boucles  d'oreilles.  ^ 

Boucles,  fe  dit, en  termes d-Archî- 
^teûure ,  de  petits  ornemens  en  for- 
me d'anneaux,  lacés  fur* quelque 
baguette  ou  aftragàle. 

Boucles  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Fon- 
deurs ou  Serruriers,  des  annçMuc 
ronds  de  bronze  "pu  de  fer,  aSU 
chés  aux  portes  cochères ,  &  qui  fer- 
vent à  les  fermer. 

Boucle  gibecterb  ,  fe  dit  de  ces 
hçurtoirs  fi  bien  travaillés  qu'on 
voit  aux  portes  cochères. 
^Boucle  ,  fe  dit,  en  termes  de  Aiaré* 
challerie  Se  de  manège ,  de  ces  an- 
neaux de  cuivre  qu'on  met  aux  icH 
.    .      Bb  ij 


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mens  pout  les  empêcher  d'ètte  fail-  ^ 
lies. 

Boucle ,  fe  dit ,  en  termes  de  marine , 
pour  clé  ou  prifon.  Ainfi  mptcre  un 
Matelot  fous  boucle  ,  le  tenir  fous 
boucle  y  c*eft  le  mettre  ou  tenir  «n 
prifctfi  ou  fous  la  clé. 

Boucle,  fe  dit,  par  extenfion,  des  an- 
neaux que  forment  des  cheveux  fri- 
fé».  Une  perruque  à  groffes  boucles. 
La  première  fylhbe  ett  brève ,  & 
la  féconde  très-brève.      ^ 

Il  faudroit  changer  le  c  en  ^,  & 
-  écrire  bouklc.  Voyez  Orthogra- 
phe. 

BOUCLÉ,  ÉE,  adje<aif  Se  participe 
|>a(fif.  yoye:[  Boucler. 

Bouclé,  fe  dit,  en  termes  de  Tart 
héraldique ,  du  collier  d*un  lévrier 
ou  d'un  autre  chien  >  &  d'un  buflfle 
qui  a  des  boucles. 

Le  fevre  ve  Laueierb  ,  d'a- 
zur au  lévrier  rampant  d'argent ,  ac- 
collé  de  eueules ,  bordé  &  bouclé 
d'or.      ^  • 

Bouclé  ,  fe  dit ,  en  termes  de  fbierie , 
du  velours  à  boucles  qui  a  été  fait 
à  l'épingle ,  à  la  différence  du  ve- 
lours ras  ou  coupé ,  qui  a  été  fait  au 
couteau. 

BOUCLER  ;  verbe  aftif  de  la  pre- 
mière conji^aifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Fibulare.  At- 
tacher avec  une  boucle,  mettre  une 
boucle;  //  ne  peut  plus  boucler  fes 
fouUers. 

Boucler  une  jument  ,.  fe  dit ,,  en 
^rmes  de  man^e  fie  de  Maréchal- 
lerie ,  de  l'aétion  de  lui  fermer  l'en- 
trée du  vagin ,  par  le  moyen  d'ai- 
{;uilles  ou  d'anneaux  de  cuivre ,  pour 
'empêcher  d'ctre  faillie. 

Boucler  un  port,  fignifie  fermer 
l'entrée  d'un  port.  //  fut  ordonné 
de  boucler  le  port. 

Boucler  dbs  cheveux  ,  exprime  Tac- 
tiûii  de  donner  à  des  cheveux  une 


BOU 

forme  de  boucles.  Dites^lui  de  hùUi^, 
cler  cette  perruque. 

La  première  fyllabe  eft  brèv^ ,  tC. 
la  féconde  eft  longue  ou  brève  ^ 
comme  nous  l'expliquons  au  moc 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  & 
Ta  quantité  profodique  des  aucfes 
temps. 

#  faudroit  changer  \q  ctak^Sc 
écrire  boukler.  Voyez  Orthogra^ 

PHE. 

BOUCLETTE;  fubftanrif  féminin; 
&  terme  de  Paflememiers ,  qui  fe 
dit  des  petits  anneaux  de  fil  ou  au^ 
tre  matière  placés  au  milieu  de  chà-^ 

Sue  liflè,  pour  y  recevoir  un  des 
Is  de  la  chaîne. 

BOUCLIER  ;  fubftanrif  mafculin. 
Cfypeuss  Arme  défenfive,  que  les 
anciens  portoient  au  bras  gauche  » 
&  dont  ils  fe  fervoient  pour  fe 
mettre  à  couvert  des  coups  de  l'enr 
nemi. 

Boucliers  votifs,  s^eft  dit  de  cér- 
rains  difques  de  métal,  que  les  « 
Grecs  8c  les  Romains  confacfoienc 
aux  Dieux ,  &  qu'ils  fufpendoienr 
dans  leurs  temples  en  aâiôns  de 
grâces  de  quelque  viéfcoire,.ou  pour 
honorer  la.  mémoire  de  quelque 
héros.     - 

ÊoucLiER ,  fe  dit ,  dans  le  fens  fi- 
guré ,  en  parlant  des  perfonnes ,. 
&  fignifie  appui  ,^lburien.  Ce  grand 
homme  étoit  le  bouclier  ^e  l* Empire. 
On  dit  aufiî,  dans  le  fens  figuré^ 
que  quelqu'un  a  fait  une  belle  levée  ^ 
une  grande  levée  de  bouclier;  pour 
dire,  qu'il  a  fait  de  grands  prépa- 
ratifs pour  une^  entreprife  vaine  & 
fans  fuccès. 

BOUCON  î  fubftamif  mafcuTm.  Ter- 
me emprunté  de  l'Italien,  &  quL 
n^eft  ufité  que  dans  té  fty le  familier  ^ 
.  pour  exprimer  un  morceau  ou  ua 
breuvage  empoifonné.  Elle  voulut 
lui  faire  avaler  le  boucort^ 


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BOU 

BOUDÉ,  ÉE;  adje<aif  &  participe 
paffif,  Voyc{  Bouder. 

BOUDER  ;  verbe  neutre  de  la  pre- 
mière conjugal fon,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Il  fe  dit  par- 
ticulièrement des  enfans  qui  ayant 
de  l'ennui  ou  quelque  petit  cha- 
grin, l'indiquent  par  leur  filence 
&  leur  mauvaife  mine.^  Quel  ejl 
h  fujct  qui  fait  bouder  cetfe  petite 
fiUef 

Bouder  ,  fe  dit  ailUIi  de  quelqu'un  qui 
après  avoir  vécu  familièrement  avec 
une  perfonne ,  ceffe  tout  à  coup  de 
lui  parler  à  caufe  de  quelque  petit 
fujec  de  plainte  qu'il  croit  avoir 
contre  elle.  //  boude  depuis  quin\€ 
jours  ,  fans  que  je  fâche  pour- 
quoi* 

Bouder  ,  s'emploie  auffliians  le  ftyle 
familier,  comme  verbe  aâif.  Elle 
ne  fait  pas  pourquoi  Vous  la  bouder. 
On  dit  prov^bialement ,  figure- 
ment  &  familièrement ,  bouder  con- 
tre fon  ventre;  pour*dire,  refufer 
par  dépit  quelque  chofe  qui  fait 
plaifîr. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  eft  longue  ou  l>rève,c6m- 
me  nous  l'expliquons  au  root  Ver- 
be ,  avec  la  conjueaifon  &  la  quan- 
tité profodiqué  des  autres  temps. 

Oofervez  que  les  temps  ou  per- 
fonnes  ,  qui  fe  terminent  par  un  e 
féminin)  ont  leur  pénultième  fyl- 
Libe  longue.  Dans  je  boude ^  la  fyl- 
labe bou  eft  longue. 
BOUDERIE  ^^ubftantif  féminin.  Ac- 
tion ,  état  de  la  perfonne  qui  bou- 
de. Sa  bouderie  ne  m'inquiète  pas. 
La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
feconae  très- brève.  Se  latroîfîème 
longue. 
BOUDEUR,  EUSE;  adjeftif.  Celui 
ou  celle  qui  boude.  Cette  femme  ejl 
d*un  caractère  boudeur. 
Câ  mot  s'emploie  aufC  fubftan» 


BOIJ  197 

tîvement.  Ce  font  des^'houdeufes. 
.  La  première  fyllabe  eft  brève",  lai 
féconde  longue,  &  la  troifième  da 
férAÎnin  très-brève. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

Ce  mot  employé  comme  adjec* 
tif ,  ne  doitjpas  régulièrement  pré- 
céder le  fumtantif  auquel  il  fe  rap* 
portei^On  ne  dira  pas  un  boudeur 
naturel^  mais  un  naturel  boudeur^ 

Il  feudroit  changer  le  s  du  fémi- 
nin en  j,  &  écrire ,  d'après  la  pro- 
nonciation, boudeu:[c^  Voyez  Or^ 
thographb. 
BOUDIN  î  fubftantif  mafculin.  Bo^ 
talus.  Sorte  de  mets  compofé  de 
fane  &  de  graifle  de  porc ,  qu'on 
renferme  dans  un  boyau,  avec  du 
poivre ,  du  fel  Se  d'autres  aflaifon- 
nemens.  Un  bon  boudin  doit  être 
noir  &  gras. 
Boudin  blanc,  fe  dit  d'un  boyau 

•  rempli  de  lait  &  de  blanc  de  char 
pon ,  aMC  les  affaifonnemens  né-^ 
cefïairelp 

On  dit  proverbialement,  figuré- 
ment  Se  populairement ,  qixune  en-^ 
treprife  s'en  ira  en  eau  de  boudin;  pouc 
dire  ,,  qu'elle  n'aura  aucun  fuc* 
ces.  * 

Boudin,  fe  dit ,  en  termes  de  Mi- 
neurs, d'une  t»fée  faite  d'éroupes. 
Se  d'autres  matières  combufti- 
blesi 

Boudin,  fe  dit,  en  termes d'Archi- 

*  teûure ,  du  gros  cordon  dé  la^  bafe 
d'une  colonne. 

La  première  fyllabe  eft  brève,; 
&  la  féconde  moyenne  au  fingu*^ 
lier ,  mais  longue  au  pluriel. 
BOUDINE;  fubftantif  féminin.  C'eft^ 
dans  les  Verreries ,  le  noeud  ou  la. 
bofle  du  milieu  d'un  plat  de  verre- 

Let  deux  premières  fyllabes  font: 
brèves  ,  &  la.  troifième  efl:  trc&- 
brève^ 


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T9^8  ^OU 

BQUDI-NlèlE  i  fubftantlf  féminin , 
&  terme  dô  Chaircutieis  ,  qui  fe 
..dit  d*un  petit  inftrument  de   fer 
blanc  ,.par  le  moyen  duquel  c^  Ar- 
.  tifans  remplirent  les  boyaux  dont 
ils  font  des  boudins. 
BOUDINURE  y   terme  de  marine. 

Foyei  Emboudinure. 
BOUDOIR  i  fubftanti^  mafculin  & 
du  ftyle  familier,  qui  feJit  d'un 
petit  cabinet  où  Ton  fe  rerae  pour 
ctre  feul.  Madame  ne  quitte  plus  fon 
boudoir, 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
&  la  féconde  Ibngue. 

Le  r  final  fe  tait  fentir  en  toute^ 
cîrconftacice. 
BOUDRIj  nom  propre  xl'uoe  petite 
ville  de  Suilfe  ,  dans  le  Comte  ^ 
&  à  deux  lieues  de  Neuf-charel. 
BOUE;    fubftantif  féminin.   Lutum, 
Fange ,  ordure  qui  s'amaffe  fur  les 
chemins ,  îfes  rues  &  les  places  pu- 
..bliques.    Les   caprojfes  mont  tout 
couvert  de  boue.. 

Payer  les  boues  &  fé(t(anternes  ; 
cette  phrafe  fignifie  payer  .la  taxe 
.irapofée  po^r  faire  ealever  les  boues 
.  ,éc  entretenir  les  lanternes. 

On  dijc  proyerbiaJemept ,  qu^une 
maijbn  nejl  bât^e  que  de  boue  &  de 
crachats  ;  pont  dire,  queues  maté- 
riaux n'en  valenii^ien. 

On  dit  proverbialement  &  po- 
pulairement 4  pour  exprimer  qu'on 
méprife  une  chpfe^^w^  fon  n'en 
fait  phs  plus  d'état  que,  de  la  bou4 
defesfouliers. 
BoDE ,  fe  dit  par  extenfiop ,  du  pus.  qui 
'  4^coule  d*u}i  abcès. 

On  dit  en  termes  de  Maréchal- 
lerie^que  la  boue  Jouffie  au  poil  ; 

{)our  dire ,  que  le  pus  paroît  vers 
a  couronne  d^ns.un  cheval  bleffé 
au  pied.  * 

BQyç,fe  dit  chez  les  Difciples  d'Her- 
mès ,  de  la  matière  du  gr^nd  œuvre , 


30U 

?[uand  elle  reffemble  i4e  la  ipoix 
bndue. 
BouB  ,  fe  ditjdiins  le  fens  figuré ,  pour 
exprimer  un  «tat  miférable.   Cejl 
un  homme  que,  cette  Dame  a  tiré  de 
la  boue» 

On  dit  ,auflî,  dani  le  fens  figuré, 
d'une  perfonne  qui  a  l'ame  baffe, 
que  c*e^  une  ame  de  boue. 

On  dit  .encore  figurément ,  traî- 
ner uhe  perfonne  dans  la  boue  jjpojar 
dite ,  la  vilipendor. 

Ce  monolyllabe  eft  long. 

BOUE ,  ÉE  j  adjedif  &  participe  paf- 
fif.  rbyei  BouER.  • 

BOUEAÛ,  BOUELE,  BQUELLE  ; 
vieux  mots  qui  fignifioient  autre- 
fois  boyau. 

BOUÉE  j  fubftantif  féminin  ,*  &  ter- 
me de  M|rine.  Morceau  de  bois 
ou  baril  nde  fiottant  au-defflis  de 
i  eau ,  &  deftirc  à  marquer  l'en- 
droit où  Tancre   eft  mouillée ,  de  • 

,    même  jgue  les  pitux,  les  débris  de 
*  vaiffeaûx;^  Uk  éçueils  \&  paflages 
dangereiix,  que  la,  mer  couvre. 

La  première  fylkbe  eft  brève^, 
la  ieeonde  longue ,  &  la  troifième 
très-brève. 

BQUERj  verbe  ,aiâif  de  k  première 
conjugaifon  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  cAû/îr^r.'<D'eft,dans  les  mon- 
noieis  ,  'frapper  plufieurs  flans  .ea- 
femble ,  pkcés  les  uns  fur  les  au- 
tres avec  le  maiteau  appelé  bouardm 
On  bknchit  les  flans  quand  on  les 
a  boiiés. 

BOUESINE  ;  vieux  mc^t  qui  fîgnifioit 
autrefois ,  trompette. 

BOUESSÉj  nom  propre.  Bourg  de 
France  ,  dans  le  Maine  ,  à  cinq 
lietjes  Se  demie ,  eft-nord-eft,  du 
Mans. 

BOUEUR  i  fubftantif  mafculin..Ce- 
lui  qui  eft  prépofé  pour  enlever  les 
boues  des  rues  de  quelque  ville* 
C'ejl  un  boucur  de  Paris. 


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BOU 

La  première  fyllabe  eft^baèvé  >  & 
fi  féconde  longue. 

Le  r  final  (e  faitfentit  eir  toute  ^ 
circonftance. 
BOUEUX^  EUSEi  adjeftif;  Lu9(^us, 
iz,  um  j  qui  eft  rempli  de  boue.  Ces 
tcrr-esfont  toujours  boueufes.  * 

On  dit  qu  un$  êjlampt  cjl  boueufe^ 
m    quand  la  planche^  nayan&  pas  été 
nettoyée  'Uifiifanunent ,  il  fe  trouve 
^     du  n^r  entre  4es  hachures. 

On  appelle  ancre  boucufc ,  la  plus 
petite  aes  ancre$  d*un  navire. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  longue  y  6c  la  troifième^  du 
féminin-  très-brève* 

Le  ;rqai  termiae^les  deux  nom- 
bres -di  mafcuHn ,  prend  le  fon  du 
If  .devant  une  voyelle,  en  fuivant 
néanmoins  la  règle  générale  don- 
née  ci^après.  J^oye:^  la  lettre  S. 

Cet  adjéâdf  ne  doit  pas  réguliè- 
rement précéder  le  fubftaîKif  aa- 
qael  il  fe  rapporte.  On  ne  dira 
pas  une  boueuferue^  mzis  une^rue 
bèueufe. 

Il  faudroit  changea  le  jc  du  maf- 
eulin  QXï  Sy  le  ^  du  féminin  en  :^ , 
&  écrire,  èoueus ,  bouew^e.  Voyez 
Orthographe. 
BOUFFANT,  ANTÉ^  partîcipe'.ac 
tif  &  adje6kif  verbal.  Qui  paroît 
^nâé.  Ce  mot  fe  dit  particulière- 
ment des^ofFes  dont  la  confift£mce 
eft  telle , Qu'elles  fe  foutiennent 
d'elles- mèmes^,  faas  s'applatir.vl/;! 
velours  bouffant.  - 

La  première  fyllabei  eft  brève  ,  la 
féconde  longue ,'  8c  la  troifième  du 
fiîminia.  très-brève. 

Le  pluriel  du'mafculin  *fe  forme, , 
en  changeant  le  r  final  du  fing*ulier 
en  un  s ,  qpi  ^fuit  la  règle  géné):ale 
des  pluriels.  V^oyer  la  lettre  5* 

Ce  mot  employé  comme  adjec- 
tif ,ne;doit  pas  léjiuliè rement  pré- 
céder leXubftantif.auquelil  fej:a^-; 


BOU 


it>9 


porte.  On  ne  dira  pas  une  bouffante 
étoffe ,  mais  une  étoffe  bouffante.*  • 

BOTJFF^RD  j  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  gourmand. 

BOUFFÉ,  ÉEj  adjedif  &  participe 
paffif.  Voye-^  Bouffer. 

B(jUFF£AU  j  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois,  foufBet. 

B0UFFÉE;V  fabftantif  «éminin.  Ce 
mot,  qui  eft  du  ftyle  familier,  dé- 
figne  laâion  fnbice  &  paftagère  de 
diverfefr  chofes.  On  y  refpire  des 
bouffées  de  foufret 

Bouffée  ,*  fignifie  auffi^halcnée.:  // 
nous  régala  de  bouffées  d'aih  &  de 
tabac.    . 

Bouffée  i>b  fiIvrï  ,  fe  dit  dW 
accê^[de  fièvre  qui.  n  a  point  <fe 
fuite. 

Bouffée,  fe  dit  auffi,  dans  le  feni 
figuré,  pour  accès  j  boutade.  Cet 
avare  a  de  temps  à  autre  quelque 
bouffée  de  géaérofîté.  Cette  aciion 
fut^  l^ffet  d'une,  boiffée  de  vertu. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  longue ,  &•  la  troifième  trèi- 
brèvei 

BOUFFEMENTj  vieux  mot  qui  fi- 

-'   gnifioit  autrefois  louffle. 

BOUFFER  i  verbe  neutre  île  la  pre- 
mière conjugaifôn^  lequeffe  con- 
jugue' comme  chanter.  Ce  mot  dé*- 
figne  TefFet  de  certaines  étoffes  dont 

.  la  confiftance  eft  telle  qu'elles  fe 
foutiennent  d'elles^  mêmes  fans  s^ap- 
platir.   Ce  velours -bouffe. 

Bouffer  y    fignifie  aum  *  enfler  -  le^ 
joues  parplaifancerie ,  mais  on  l'em- 
ploie rarement  dans  cette ncception. 
On  dit  familièrement  d'une  per- 
fonne  qui  paroît  être  en  xrolàre ,  - 

.     qu V//^  bouffe  de  •  colère.- 

Ce  verbe  sJemplcie  auflî  adâve-- 

-    mfent-^  en  termes  ae  boucherie ,  &C-- 
4ion  ditiôuffer  un^ognon  de  veau^ 

^ .  pftur  dire^  îé  fouffler  avec  un  tujau, 
afin  d'en  faire  enfler  les.gi;aiifes. 


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200  BOU 

La  première  fyllabe  eft  brève,  & 

-  la  féconde  eft  longue  ou  brève  , 
comme  nous  Texpliquons  au  mor 
Verbe,  avec  la  conjugailbn  Se  la 
quantité  pro^xlique  des  autres 
temps. 

Il  faudroit  fupprimer.  un  /  qui 
efl:  oifif  ,  &  écrire  ,  d'après  la 
prononûhition ,  houfer.  "Voyez  Or- 

"    THOGRAPHE. 

BOUfFETTE  ;  fubftantif  féminin, 
Floccus.  Petke  houpe  qui  pend  aux 
harnois  des  chevaux.  Faites  remet- 
tre les  bouffâtes  de  ce  harnois. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  moyenne ,  &  la  troifiè- 
me  très-brève. 

BOUFFI,  lEj  adje6tit&  participe 
paffif.  Voye:(^  Bouffir. 

Style  bouffi  ,  fe  dit  figurément  d\m 
ftyle  guindé,  emphatique,  ampoulé. 
On  dit  auflî,dans  le  fens  Heure  , 
d'un  homme  vain  &  orgueilleux , 
qu*i/  eft  bouffi  d'orgueil  &  de  va- 
nite\  * 

BOUFFIR  ;  verbe  aftif  de  la  féconde 
conjugaison  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  ravir.  Inflare.  Enfler*  11  ne 
fe  dit  au  propre  qa'en  parlant  de 
chairs/Cffr^  maladie  lui  a  bouffi  les 
jambts  &  les  cuiffes.  *   . 

Bouffir  ,  eft  auftî  verbe  neutre.  Ses 
joues  bouffiffeqt.   • 

On  dit  if  aire  bouffir  un  hareng  au 
feu;  pour  dire  ,  Ty  faire  renfler. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  & 
la  féconde ,  dont  le  r  final  fe  fait 
toujours  fentir,  eft  longue. 

La  quantité  profodique  des  au- 
tres temps  de  ce  verbe  fuit  fes 
règles  données  pour  la  quantité  des 
temps  pareils  du  verbe  ravir.V'oy^VL 
mot  Verbe  ,  les  règles  indiquées. 
11  faudroit  fupprimer  un  f  qui 

•  eft  oifif ,  &  écrire  ,  d'après  la  |i:q- 
gonciarion,  bdkfir.  Voyez  OiftHO- 

GRAPHC* 


BOU 

BOUFFISSURE  i  fubftantif  féminin. 
Tutnor.  Enflure  dans  les  chairs  dau- 
^9  par  un  épanchement  de  la  fé<- 
rofire  du  fang  dans  tout  le  corps , 
ou  dans  quelqu'une  de  fes  parties. 

Cette  maladie  fe  reconnoit  au 
g(^flement  qui  l'accompagne ,  à  \% 

(>efanteur  de  la  (>artie  ,  à  fa  mol- 
efle  &  à  fa  flexibilité.  On  la  diQ 
tingue  de  l'embonpoint ,  en  ce  que 
la  partie  affligée  retiem  rkftpremon^ 
du  doigt  qu'on  y  appuie.      / 

La  Bcuffiffure  ayant  fon  principe 
dans  la  foibleflfe  des  organes ,  &  la 
mauvaife  qualité  des  liquides  ,  on 
doit  employer  dans  le  traitement, 
des  remèdes  diurétiques  oropres  à 
diffbudre  le  fane  &  les  numeurs^, 
&  à  fortifier  les  folides  du  corps.  * 
Bouff!ssuRe  DE  STYLE,  fe  dit,  dans 
le  fens  figuré  ,  du  défaut  d'un  ftyle 
guindé,  emphatique  &  ampoulé. 

Les  deux  preniières  fyllabes  font 
brèves ,  la  troifième  eft  longue ,  & 
la  quatrième  très-brève. 

11  faudroit  fupprimer  un  fSc  un 
s  qui  font  oififs ,  &  écrire  ,  d  après 
la  prononciation ,  boufifure.  Voyez 
Orthographe. 
BOUFFON  ,  ONNE  ;  adjeftif.  Plai- 
fant ,  enjoué ,  facétieux.  Elleafhu^ 
meur  bouffonne. 
Bouffon  ,  s*emploie  auffi  fubftantive- 
ment ,  &  déugne  qu^u'un  qui  fait 
métier  de  dire  des  ciRiesf  laifantes 
pour  exciter  i  rire.  Ceft  le  meilleur 
bouffon  qui  ait  paru  furie  théâtre. 

On  dit  d'une  peobnne  qui  cher- 
che à  faire  rire  une  compagnie  » 
Qu'elle  aime  à  faire  le  bouffon  j  la 
bouffonne. 

*  On  dit  par  careffe  à  une  petite 
fille  gai^  Se  enjouée  ,  que  c*e/l  une 
petite  bouffonne. 

On  dit  de  quelqu'un ,  qtCil  fcrt 
de  bouffon';  pour  dire  ,  qu*on  fe 
moque  de  lui. 

Les 


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BOU 

Les  deux  fyllabes  du  mafculîn 
fenc  brèves  au  fingulierj  mais  la 
féconde  eft  longue  au  pluriel  &  brè- 
ve au  féminin ,  qui  a  une  troifième 
fyllabe  très-brève. 

Ce  mot  employé  comme  adjec- 
tif, -ne  doit  pas  régulièrement  pré- 
•tédeT  lefubftantifauquel  il  fe  rap- 
porte. On  ne  dira  pas  un  bouffon 
Auteur^  mais    un  Auteur  bouffon- 

BOUFFONNE  -,  participe  paffif  in- 
déclinable,  Voyf^  Boupfonkeh^ 

BOUFFONNERi  verbe  neutre  de  la 
première  conjugaifon  ,  lequel  fe 
conjugue  comme  chanter.  Faire  ou 
<Iire  quelque  chofe  de  bouffon.  A 
quoifert'il  de  bouffonner  comme  vous 
faites? 

Les  temps  -compofés  de  ce  verbe 
le  conjuguent  arec  laireiliaire 
-Avoir.  Us  ont  bouffonne\ 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
trêves  ,  &  la  .troifième  eft  longue 
ou  brève ,  comme  nous  l'expliquons 
au  tnot  Ver^e  ,  avec  la  conjugai- 
fon  &  la  quantité  profodique  des 
autres  temps. 

Il  faudroit  fupprimer  xxxif'ic  \xn 
n  qui  font  oififs,  &  écrire  ,  diaprés 
la  prononciation ,  boufonet.  Voyez 
Orthographe. 

BOUFFONNERIE  ;  fubft'amif  fé^ 
minin.  Ce  qui  fe  dit  où  fe  fait  pour 
exciter  à  rire.  Vos  bouffonneries  ne 
niamufentpas. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  la  troifième  eft  très-brè- 
ve ,  &  la  quatrième  longue. 

BOU'FOIS  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  bruit ,  vacarme. 

BOUGARASSÏN  y  vieux  mot  qui 
fignifioit  autrefois  bougran* 

BOUGE;  fubftantif  malculin.  Sorte 
de  petite  pièce  ou  cabinet  auprès 
-d'une  chambre  i  dans  une  maifon 
-du  peuple.  //  occupe  au  premier 
une  chambre.  &  un  bouge.  '  ' 
Tome  IF* 


BOXJ  toi 

BotTGE  ,  fé  dit  aùffî  d'un  appaitement 
fale.  Je  ne  fais  comme  il  peut  de*, 
meurer  dans  ce  bouge. 

BouGî^fedît.  en  termes  de  Charons, 
de  la  partie  la  plus  éleVée  du  moyeu 
d  une  iroue.  ''."'. 

Bouge,  fe  dit,  eri  tferni^s  d'Orfèvres, 
d'un  cifelet  avec  lequel  on  travaille 
les  petites  parties  où  le  marteau  à 
bouge  ne  peut  pénétrer. 

Bouge  ,  fe  dit  ertcore  ^  en  termes 
d'Orfèvres  ,'dc*  lapartiç  du  cTian- 
delierqui  comfnence  à  la -poignée  ^ 
Se  qui  defcetid  fur  le  pied  en  s'é- 
vafant.  "  ■  i   - 

Bouge  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Ton- 
neliers ,  du  milieu  de  là  futaille , 
dans  fa  partie  la  plus  élevée. 

Bouge,  fedit,en  termes  de  Planeurs, 
de  la  partie  d'une  aflîette  qui  fépare 
le  fond  de  1  arrête. 

Bouge  ,  fe  dit ,  en  teitnes  de  Marine, 
de  la  rondeur  des  baux  ôc  des  til- 
lacs  d'un  navire. 

Bouge  ,  fe  dit ,  dans  le  commerce  , 

'  d'une  forte  d'étaminelîne'j  blanche, 

,  '  claire,  avec  laquelle   ort  fait  des 

]     chemifes  aux  Religieux   qui  n*cn 

'  portentpoint  de  toile. 

Bouge  ,  fe  dit  auffi ,  dans  le  commer- 
ce, d'un  petit  coquillage  qui  fcrt 
de  raoîinoie  dans  les  Indes. 

La  première  ïyllabe  e(b  lorigue , 
&  la  féconde  xrèi  brève 

Il  faudrait  changer  le  g  en  j  y  6c 
écrire  iozyV.Voy.. Orthographe. 

BOUGÉ-,  participe  paflîf  indéclina- 
ble.  Foye:(^  Bouger. 

BOUGEOIR  i  fubftantif  mafculin. 
Sorte  de  petit  chandelier  fans  pied , 
avec  'àh  mahche  pzT  lequel  on  le 
porte  i  la  raain^  Ce  bougeoir  eft  bien 
travaillé. 

BpupEOiR ,  fe  dit  du  petit  chandelier 

'tf or  qu'un  Valet  de  Chambre  porte 

^  toucher  du.  Roi,  &  que  le  Roi 

(     faic  donner  par  diftinftion  à  quelque 

Ce 


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Gbogle 


Seigneut  de  fa  Cour  peodant  cfx'il 
fe  déshabille. 

Bougeoir  »  fe  dit  auffi  de  l'étui  dans 
lequel  l'Aumônier  d'un  Prélat  ren- 
ferme  la  bougie  (^u'il  portoit  tandis 
que  le  Prélat  offiaoit. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  & 
la  fecohde  longue* 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance.         , 

Il  faudroit  changer  ge  en  y ,  & 
écrire  s  d'après  la  prononciation» 
boujoir.  Voyez  OaTHOcRAPHE. 

BOUGEON  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  flèche  à  tête. 

30UGER  j  verbe  neutre  de  la  pre- 
mière conji^aifon,  lequel  (e  con- 
jugue  comme  chanter.  Se  movcre.  Se 
mouvoir  du  lieu  où  l'on  eft.  Pour- 
quoi  iûugC[-yous? 

Bouger,  s'emploie  le  plus  fouvent 
avec  la  négative.  Je  vous  prie  de  ne 
pas  bouger. 

Oo  dit  y  par  extenfion ,  quune 

perjonnc  ne  bouge  pas  de  quelque 

endroit;  pour  mre,  qu elk  y  eft 

fréquemment.  //  ne  bouge  pas  des 

*  Cafés. 

Les  temps  compofés.  le  forment 
avec  l'auxiliaire  Avoir»  Ils  nont 
pas  bougé;  nous  n^aurions  pas  bou- 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
ic  la  (econde  eft  longue  ou  brève , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Obfervez  cependant  que  les 
temps  ou  perfonnes ,  qui  fe  ter- 
minent par  un  d  féminin  ^  ont 
leur  pénultième  fyllabe  longue. 
Dans  je  bouge  »  la  fyllabe  bou  eft 
longue. 

lî  faudroit  changer  le  g  tnj^  & 
écrire  toujer.  Voyea  Orthqgra- 

VH6« 


BOU 

BOUGERONNER  ;  vieux  verbe  qui 
fignifioit  autrefois  commettre  le 
crime  de  Sodomie. 

BOUGETTEi  fubftaatif  féminin. 
Petit  fac  de  cuir  qu'on  porte  en 
voyage*  rai  perdu  ma  bougette. 

Lapreniière  fyllabe  eft  brève  i  la 
féconde  moyenne  >  &  la  trpifième 
très-brève. 

BOUGIE  j  fiibftantif  féminin.  Chan- 
delle de  cire.  Ilfa'a  ufage  de  bow^ 
gie.  Alk\  acheur  un  pai»  de  bou--' 
gie. 

Bougie,  fe  dit,  en  termes  de  Chi- 
rurgie y  d'une  petite  veree  cirée 
qu'on  introduit  dans  Turèthr^  pour 
le  dilater  &  le  tenir  ouvert ,  ou 
pour  confumer  des  carnofirés. 

Les  bougies  font  fimptes  ou  cem- 
pofées.  Les  fimples  ne  font  autre 
chofe  qu'une  mèche  garnie  de  cire» 
Les  compofées  font  celles  où  l'oa 
mêle  avec  la  cire  quelque  poudre  ou 
médicament. 

La  première  fyllabe  eft  brève  >  ic 
la  ieconde  longue. 

Il  faudroit  changer  le  g  enjjSc 
écrixe-  boujie:  V^ess  Orthogra- 
phe. 

BOUGIE,  ÈE;  adjeûif  Se  participe 
paffif.  f^oye:[  BouGXEK. 

BOUCHER  5  verbe  aûif  de  la  première 
conjugaifon  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Pailer  de  la  bougie 
allumée  fur  les  bords  d'une  érofte  > 
afin  qu'elle  ne  s'effile  pas.  //  faut 
boîtier  ce  velours. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  >  &  la  tcoifième  eft  longut 
ou  brève» comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe  ,  avec  lacenfugaifon 
Se  la  quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Obfervez  néanmoins  <|ae  Ve  fé- 
minin y  qui  termine  les  trois  per- 
fonnes du  fingulier  du  pré(ent  de 
l'indicatif  9&  celles  qui  leur  reffeini 


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BOU 

Ment  j  fait  partie  de  la  dernière  fyl- 
labe ,  &  la  rend  longue. 

BOUGON  j  vieux  mot  qui  iîgnifioic 
autrefois  verron,  verge  de  fer. 

80UGONNEUR;  vieux  mot  ^ui 
%ni£birautrefois  Maîtoe  8c  Garde» . 
oa  Juré  de  la  Drroede. 

BOUGRANj  fubftantif  mafcuUn. 
Toile  forte  &  gommée  >  que  les 
Tailleurs  emploient  pour  doubler 
Quelques  endroits  des  habits ,  afin  : 
«  les  tenir  plus  fermer.  Une  aune 
de  bougran. 

^  l^  hmgran  paye  pour  droits,  àr 
rentrée  &  à  la  ibttie  du  Royau-; 
tne ,  qttarreJivresdixfouspar  quin- 
tal. 

1^%  deux  ff llabe$  ifent  brèves  au 
fingalierj  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue aùpluriel.  . 

-BOUGUÉRlEi  vieux  mot  coi  figni-j 
fioit  autrefois  hcréfie,    lede  des 
Albigeois. 

BOUGuB  ;  4iom  propre.  Royaume 
de  nie  des  Célcbes ,  dans  la  mer 
des  Indes.  Boné  en  eu:  la  ville  capi- 
tale. 

BOU  HOCHE  5  vieux  mot  cpii  figni- 
fioir  autrefois  farcloir. 

BOUHOURS;  (Dominique)  Jéfuite 
François,  né  à  Paris  en  \6%i.  Il  a 
donné  divers  Ouvrages  au  Public, 
parmi  lefquels  on  diftingue  fes  re- 
marques fur  la  Langue ,  &  fa  ma- 
nière de  bien  penfer  fur  les  Ou- 
vrages d'efprit.  Ces  deux  Ecrits, 
dont  le  ftyle  eft  pur  ^  agréable , 
feront  toujours  utiles  aux  jeunes 
gens  qui  voudront  fe  former  le  goût: 
lis  y  apprendront  à  éviter  renflure , 
Tobfcurité,  le  recherché,  &  le 
faux. 

Il  ne  faut  pas  juger  la  Manière 
de  bien  penfer  fur  les  Ouvrages  d'ef- 
prit^fZT  les  Vers  ingénieux  que 
Madame  Deshotdières  ,  mécon-; 
tente  de  n'être  pas  citée  <Uns  cet 


BOU 


lOJ 


Ouvraçe,  envoya  au  P.  Bouhours. 
Les  voici  : 

Père  Bouhoiirs  dans  vos  penTées  ^ 
La.pl&panforcembarcairécs  , 
A  moi  vous-n'avez  point  pcnfé  s 
De  célèbres  Auceots  que  votre  livre  cbiotc  , 
.  Dans  une  lîfte  «riomphaate  » 
Je  ne  vois  poinf  in«n  nom  placé  : 
Mais  aulE  dans  le  même  rôle» 
Vous  avez  oublié  Pafcal  » 
.  Qui  poHftaotaepofifoic  point  Aid: 
Va  oel  ootqpsgnMi  tne  oobMç. 

BOUILLANT,  AKTE  j  adjeftif  ver- 
bal 6c  participe  aâif.  Qui  bout.  Un 
bain  d*eau  bouillante* 

BouiLïcANT,  fe  dit  des  peiribmies^ 
dans    le  fens  figuré  ,    &  fignifie 
prompt,. vif,  a^ent.    C était  wé^ 
femme  bouillanu. 

La  première  ifyllabe  eft  brève  ^ 
la  féconde  longue  ,  &  la  tfoiiième 
du  féminin  très-brève* 

Le  pluriel  du  mafculin  fe  forme  ' 
en  changeant  le  r  final  du  fingulier 
en  tm  5,  qui  fuit  la  règle  générale 
des  pluriels.  Voye:^  la  lettre  «î. 

Ce  mot  employé  comme  adjec^ 
tif^  ne  doit  pas  régulièrement  pré- 
céder le  fubftantif  auquel  il  fe  rap- 
porte. On  ne  dira  pas  une  bouil^ 
lante  huile  j  mais  une  huile  bouiU 
lante. 

Il  faudroit  fupprimer  un  /  qui 
eft  oifîf ,  faire  précéder  Vi  par  l'autre 
/,  &  écrire,  d'après  la  pronon- 
ciation ,  bouliant.  Voyez  Ortho- 
or  apHe. 

BOUlLLARDj  fubftantif  mafculin , 
&  terme  de  Marine ,  donc  quel- 
ques-uns fe  fervent  pour  défigner 
certain  nuage  qui  donne  du  venc  Se 
de  la  pluie. 

BOUILLE  ;    fubftantif  féminin  ,  8c 
terme  de  Pèche,  qui  fe  dit  d'une 
longue  perche  avec  laquelle  les  Pè- 
Ccij 


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104  BOO 

•  cheurs  remuent  la^  vafe ,  &  trou- 
blent Teau  ,    afin  que  le  poiffbn 
entre  plus  facilement  dans  les  fi- 
lets* ' 
Bouille,  fe  ditauflî,  &•  de  I» mar- 
que appliquée  par   un  Commis  à 
cnaque  pièce  dé  drap  dont  on  fait 
déclaration-  au  Bureau  ^es  Fermes 
du  Roi,  &  du  droit  même- que 
Ton   pye  en  faifknt  la  déclara- 
tion. 
'  Èes  //fê  prondttcei^t  mouilBs. 
BOUlLL*E;  (la)  nom  propre.  Bourg | 
de  France ,  en  Normandie  ^  fur  la  ^ 
Seine.,  à:  trois  lieues ,  tiord-ouett, , 
dé  Rouen.  On  y  fabrique  des  draps 
'  auflî  fins  que  ceux  d'Elbeuf. 
«OUlLLÉ ,  ÉE  î  atl jeftif  &'  participé  | 
'[    parfîf.  Fôye:[  BouiLttR^;'     '  -  *      | 
iBÔtJiLLÉ  ;  nom  propre,  c  Bôui^gi  dej 
îrapce ,  eu  Anjou , .  environ  àièpti 
'    lieiies ,  nord-oûeft ,  d'Afigérs. 
BOUILLE-COTONÎS ,  BÔUILLE- 
.;    CHARMAT}  fubftantifmafc«rlin.^ 
'On  défigne  àmfi,    dans  le^  corn-- 
mèrce ,.  deux,  fortes  de  fatins  des* 
Indes  oriencales,^qubn  a'ppelle-au-' 
tiementJ  ictas.  Voye^  ce  moti 
SOUILLER  ;  verbe  adif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  -Terme'  de 
Pêche,  qui  exprime  Ti^iofvdé  re- 
muer là  vafe,  8t' de  troubler  1  eau 
avec  la  bouille,  afin  que  le  poif- 
fon  entre  plus  facilement  dans  les 
filets. 

Il  eft  defencîii  de  BoMillèr  ^  par 
r  Article  II  du  Titre  XXXI  de  rôr: 
donnance  des  Eaux  "&c  Forêts,  à 
•  peine  de  bannifTément  pendant  rroîs 
ans ,  &  de  cinquante  liv^res^d  amen- 
de. 

BOUILLÎR     UNE    ÉTOFFE  ,     figrrifie    là 

marquer  dans  les  Bureaux  des  Fer- 


BOTJ 

la  féconde  eft  lon^e  our  brSre  ^ 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Yerbb  ,  avec  la  conjugaifon  &  la. 
quantité  profodique  des.  autres 
temps. 
,  Il  faudroit  fupprimer  un  /  qui 
eft  oifif ,  faire  précéder  Vi  par  l'autre. 
tj.  &  écrire  boulier..  Voyez    Or^- 

XHOGRAPHB. 

Il  faut  obferver  que-  fi^  cette  or- 

ftlv^çraphe  s'adoptoit,  ce  verbe  de- 

.:  AÛendroit  irréguUer  dans  la  forma* 

tion  des  temps  qui  fe.terminent.par 

une:mwiu  De.  ^oWi^r^Uiaudroic 

'   fàitt  je  bouiile. 

BOUILLI;  fubftantif  mafculin,  Kèce 

de  bœuf,  de  veau ,  de  mouron ,  de 

y.  volaille  cuite  dans  on  pot  ou  une 

■'■  .inàriaiide,.ayec  de  ïtezvu.Lc.  bouilli 

n* eft  pas  cuit. 

'  Les  (kux  fyllàbes  font  brèves  au 
fingulier  ;  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue au  pluriel» 
BOUILLI,.IE4  adjeâdf  &  pacricipe 
paffif,!  Foyq: Bouilli R- 

On  appelle:  c^ir  bouilli  ^  du  cuir 

de  vache ,  dont  la  préparation  con- 

^     fîfte  i  Tendurcir  à  force ,  de.  le  faijjp 

bouillir. 

BOUILLIE  ;;fubftantif  féminin.  Sortç 

I     de  noiBrri tare  propre. aux  petits  en- 

,     fiuis[,:&qui  (e  pxépare  avec  de  la 

fiirine  &  du  lain  Danne{  de  la  bouillie 

à  cet  tn/jonti 

On-  dit ,.  dans  le  ftjrle  familier, 
d'une  viande  qu'on  a  trop  fait  boni  1- 
.lir ,  quelle  eft  en  bouillie,,  quelle  s*  en 
va  tout  en  bouillie^ 
Bo.«ïLL^E,.fe  dit  quelquefois^  dans  les. 
Papeteries,  de  cette  pâte  liquide, 
Ëaitede  drilles  >  ayec  laquelle  on  fa<^ 
brique  le  papier. 

On- dit  proverbiaUment ,  figu* 
Eément-&  familièrement ,  fair<  de 


mes  du  Roi ,  comme. le  pcefcrivent.  c     la  bouillie pofirjds  chats;  pour  dire, 
les  Règlemens.    ,  >   -r  .         ^u     prendi;e  beaucoup  de  peine  pour  une. 

La  premier  ef^jlfebi^  ^.briàve-,  &i  |:t .    cbafe  ioutiU. . 


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Botr 

La  première  fyllabe  çOt^  bcâve  y 
te  la  léconde  longue. 

Les  //  fe  prononcent  mouillés. 
BOUILLIR  j  verbe  neutre  irrégulier 
.  de  la.  féconde    conj^gaifon.   Fer- 
verc.  Il  fe  dit  proprement  des  li- 
queurs agitées  par  la    chaleur  ou 
par  quelque  fermentation.    Faites 
louUàr  l'eau  avant   d\  mettre   le 
thé. 
Bouillir  ,  fê  dit,  par  exteniîon ,  des 
chofes  qu'on  fait  cuire  dans.  Feau 
ou    qudqu'autre   liqueur.     Faites 
boidlitr  ces*  châtaignes.  » 

BouiL&m ,  fe  dit  auifi  du  pot  ou  autre 
vaiileau  dans  lequel  on  fait  cuire 
quelque  chofe.  Aye^  foin  de  faire 
bouillir  la  marmite.. 

On  dit  figurémenr ,  d'un  jeune 
homme  vif,  ardent,  impétueux, 
que:  le  fang  lui  bout  dans  les  vei- 
nes. 

On  dit  auflî  figurémenr ,  la  tête  , 
me  bout ,  la  cervelle  me  bout  ;  pour  j- 
dire ,  qu'on  fent  une  chaleur  immo- 
dérée a  la  tcte. 

On  dit  proveibialement  &  figu- 
rémenr,.  d'une  chofe  qui  ne  peut 
fervir  i  quoi  que  ce  ioit,  quelle 
neft  bonne  ni  à  rôtir  ^  ni  à  bouil- 
lir. 

On  dit  proverbialement,  figuré- 
ment  &  familièrement  ,  dlune 
chofe  utile  à  la  fubflftance  d'une 
£imille,  quelle  fertà.fa'àe  bouilûr 
la  marmite. 
Bouillir  du  lait,  s'emploie  aftive- 
ment,  figurément  &  proverbiale- 
ment en  deux  acceptions  «i>fFé-| 
-     rentes.  .  •      .    .         i      ' 

On  dira,  on  me  bout  du- lait ;^ 
pour  dire,  on  fe  moque  de  lihoi. 

On  dira  auflî ,  c*e/l  me  bouillir 
du  lait;  pour  dire,  c'eil  me.£aire 
plaifir. 

Cesexpreflîonsferprenoem  donc 
en. bonne  ou  enimaavàife  part ,  re-j 


Fativément  au  ton  ou  aux  chofes- qui 
les  accompagnent. 

Conjugaison  &  quantité  pro- 
fodique  du  verbe  irrégulier  bouil- 
lir. 

Indicatif.  Préfent.  Singulier.  Je 
bous,  tu  bous,  il  bout. 

Pluriel.  Nous^  bouillons ,  vous 
botûUez ,  ils  bouillent^ 

Le  monofyllabe  ,  qui  forme  les 
deux  premières  perfonnes  du  fin- 
gulier,  eft  long.  Celui  qui  for- 
me la  troifième  perfonne  ,^  eft 
bref. 

Les  deux  premières  perfonnes 
du  pluriel  ont  la  première  fyllabe 
brève  ,  &  la  féconde  longue.*  La^ 
troifième  perfonne  a. la  première 
ifyllabe  brève,  &  la  féconde  urès- 
brève. 

Les  //  Ce  prolidncent,  mouillés 
par-  tout  où  il  s'en  rencontre  dans  ce 
verbe. 

11  faudroit  ajouter  un  i  après  le 
fécond  /  des  deux  pfemièr^s-  per- 
fonnes ^  &  écrire,  d après  k*pro- 
nonciaiion  ,  bouillions  y  bouillie':^. 

Imparfait.  Singulier.  Je  bouil- 
lois  ,  tu  bouillois,  il  bouilloit.  . 

Pluriel.  Nous  bouillions ,  vous 
bouilliez,  ils  bouilloiei^t.; 

La; quantité  profodique  de;toutes 
les  perfonnes  dès  deua^  nouibjres , 
eft  la  même  que  pelle  des  deux  pre- 
mières perfonnes  du  plurid,  du 
temps  qui  vient  de  précéder.- 

Ne  prenez  pas  pour  cjp^xfyllâbes 

iw  Se  id;j  >  qpi  terminent  le?  deux 

premières  perfonnes  du  plurieU  ce 

'  îfont  des  diphtongues  en  pocfie  com- 

,  me  en  proféi.  .    .  .  l 

U'  faudroir  ajouter  un  i  ap^è;  le 
fécond /des  trois  perfonnes. du /In- 
gulier  &  de  la  tfoiHème  du.pUiriel , . 
changer  le  fécond  o  en  -a;J^  ^éc^F^  9- 
.  od!ap*rcs'  la-  prononciation.,  je  i  bouiU 
Mais^:&.c,  poiv  tes  r'aifons  données; 


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en  parlant  des  voyelles  &  des  diph- 
tongues. Voye^i  ces  mots. 

Impératif.  Préfcnt.  Singulier. 
Bous ,  qu'il  bouille. 

Pluriel.  Bouillons  y  bouillez  , 
qu'ils  bouillent. 

Le  monofyllabe^  qui  forme  la 
féconde  perionne  du  uneolier ,  efl: 
long.  La  troidème  perk>nne  a  la 
première  fyllabe  brève,  &  la  fé- 
conde très-brève. 

Le  pluriel  de  ce  mode  reflèmble 
en  tout  au  pluriel  du  préfenc  de 
l'indicatif. 

SuBjo>ïCTiF.  Préfcnt.  Singulier. 
Que  je  bouille  )  que  m  bouilles  ^ 
qu'il  Douille. 

Pluriel.  Que  nous  bouillions , 
que  vous  bouilliez,  qu'ils  bouil- 
lent. 

La  quantité  profodique  du  fin- 
guliet  de  ce  temps  ,  &  de  la  troi- 
Sème  perfonne  du  pluriel,  eft  la 
même  que  celle  des  troifièmes  per- 
ibnnes  du  fingulier  &  pluriel  de 
Timpëratif.  La  première  &  la  fe- 
conae  perfonne  du  pluriel ,  ont  la 
quantité  des  deux  premières  per- 
sonnes du  pluriel  de  rimpar£dt  de 
l'indicatif. 

Infinitif,  Préfent.  Bouillir. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
&  la  féconde ,  dont  le  r  final  fe  fait 
toujours  fentir ,  eft  longue. 

Le  gérondif  fait  bouillant. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  longue. 

Voyc{  ci-devant  le  participe  ac- , 
rif. 

Les  autres  temps  de  ce  verbe 
font  réguliers  ,  &  fuivent  les  règles 
données  pour  la  conjugaifbn  &  la* 
qoanrité  profodique  du  verbe  ravir. 
Vowe\  au  mot  VéRbe  ,  les  règles 
inmquées. 

Les  temps  compofés  fe  forment 
«yec    Tauxiliaire   Avoir.    Il  a 


BOIT 

bouilli^  elle  aurait  bouilli ^^&c» 

Le  t  final  des  temps  ou  des  per* 
fonnes  de  ce  verbe,  eft  muet,  ou 
fe  fait  fenrir ,  comme  nous  Tex* 
pliquons  en  parlant  de  cette  let- 
tre^ 

Le  s  final  prend  le  îcak  du  ^ 
devant  une  voyelle ,  mais  en  fui«* 
vant  la  règle  génénde  donnée  ci- 
après,  ^oyq  la  lettre  S. 

Obfervezque  les  lettres  nt^  qui 
terminent  les  troifièmes  perfonnes 
du  pluriel  de  certains  temps ,  n'ont 
aucun  fon  particulier  »  &  ne  font 
que  la  marque  du^luriel ,  quand  le 
t  doit  être  muet.  Dans  ce  cas ,  vous 
prononcez  ils  bouillent  j  comme 
s'il  étoit  écrit  ils  bouille.  Ceci  fe 
trouve  expliqué  au  mot  Verbe. 
BOUILLlTOlREj  fubftanrif  des  deux 
genres ,  &  terme  de  Monnoies. 

On  dit ,  donner  le  houilUtoire  ou 
la  bouillitoîre  ;  pour  exprimer  l'ac- 
tion de  faire  bouillir  les  fians  dans 
un  liquide  préparé  pour  les  nettoyer 
6c  les  blanchir. 
BOUILLOIRE;  fubftantif  féminin. 
Vai({èau  de  cuivre  ou  d'autre  métal 

Sropre  i  faire  bouillir  de  l'eau  & 
'autres  liqueurs.  Nettoyé:^  la  bouiU 
loire. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  longue ,  &  la  troifième 
très-brève. 
BOUILLON;  fubftantif  mafculin. 
Cette  partie  de  Teau  ou  de  quel- 
qu'autre  liqueur  qui  s'élève  en  rond 
au-deffus  de  fa  furfiice,  par  l'^âion 
de  la  chaleur  ou  de  qaelqu'autre 
agent.  Ce  vin  bout  à  gros  bouil^ 
Ions. 

On  dit  d'une  chofe  qu'on  ne 
veut  pas  kiQèr  longtemps  bouillir, 
qu*il  ne  lui  faut  quun  bouillon  ou 
deux. 
Bovii^ON ,  fe  dit  d'une  décoâion  de 
la  chair  dfs  animaux  faite  for  ua 


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BOU 

feu  modéré ,  pour  fervîr  enfuite  de 
nourriture  ou  de  remède.  Un  bouil- 
lon de  veau.  Du  bouillon  de  grenouil- 
les. 

^  On  dit,  prendre  un  bouilloni  pour 
dire,  avaler  i  peu  près  amant  de 
bouillon  qu'une  écuelle  en  con- 
tient* 

On  dit  d'une  perfonne  infirme , 
&  hors  d'état  de  prendre  de  la  nour- 
riture iblide  ,  ^^elle  eji  réduite  au 
bouillom 
Bouillon  d'bau  ,  fe  dit  d'un  gros 
jet-d'eau  oui  fort  en  abondance ,  & 

2ui  ne  s'élève  qu'à  peu  de  hauteur, 
es  bouillons  d'eau  garni0ent  les 
cafcades,  gargouilles  ,  &c.  qui  font 
partie  de  la  décoration  des  jar- 
dins. 

Bouillon  ,  fe  dit  de  l'effet  que  pro- 
duit fur  l'eau  ou  les  liqueurs  quel- 
que mouvement  violent  qui  les 
agite.  Veau  dufieuve  y  pénctroit  â 
gros  bouillons. 

On  dit  figurément ,  les  premiers 
bouillons  de  la  fureur  j  de  la  colère  ; 
pour  dire ,  les  premiers  tranfports 
de  la  fureur  y  de  la  colère. 

Bouillon  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Ma- 
réchallerie,  d'une  excroiflfance  char- 
nue, de  la  grodèur  d'une  cerife, 
qui  vient  fur  la  fourchette  du  che- 
val y  OU  à  côté  y  St  qui  rend  boiteux 
l'animal. 

Bouillon,  fe  dit  de  certains  gros  plis 
ronds  qu'on  fait  faire  4  quelques 
étoffes  ,  pour  orner  quelques  m  A-. 
blesou  nabillemens. 

Bouillon  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Bro- 
deurs, d'une  petite  lame  d'or  ou 
d'argent  tortilfé,  très-fine  de  très 


brillante,  qui  fe  pofe  dans  le  milieu 
des  fleurs  en  broderie ,  où  on  lat- 
tache  avec  du  fil  d'or ,  d'argent  ou 
de  foie. 
Bouillon  ,  fedit ,  en  termes  de  fiou- 
tonniers^  d'un  fil  d'or  avec  lequel 


BOU  ,07 

ces  Artifans  font  des  épis,  des  roues, 
Sf  autres  enjolivemens  de  leur  pro- 
fôflîon. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
finguheri  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

Il  faudroit  faire  foivre  le  fécond 
/d'un  i.  Se  écrire,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  bouillion. 
BOUILLON;  nom  propre.  Jolie  pe- 
tite ville  capitale  du  Duché  de  ce 
nom ,  dans  le  pays  de  Luxembourg , 
fur  la  rivière  de  Sémois»  à  deux 
lieues  &  demie,  nord-eft ,  de  Sedan. 
Louis  XIV  prit  cette  Ville  en  1 67 6 y 
&  la  donna  au  Duc  de  Bouillon  ; 
mais  en  confervant  le  Château,  qui 
eft  un  pofte  important ,  où  la  France 
entrenent  garnifon.  Il  y  a  dans 
cette  Ville  une  Cour  Souverame, 

2ui  y  rend  la  Juftice  au  nom  du 
)uc.    • 

Le  Duché  de  Bouillon  a  environ 
quatre  lieues  &  demie  de  longueur 
&  deux  lieues  de  largeur.  II  eft  ^r- 
rofé  par  la  rivière  de  Sémois,  qui 
abonde  en  poiflbns.  On  y  recueille 
peude  grams;  mais  comme  il  eft 
entouré  de  bois,  on  jr  a  du  gibier 
&  des  pâturages. 
BOUILLON  BLANC.  Foyer  Mo- 

LÉNE. 

BOUILLONNÉ  ,  ÉEj  adjeftif  & 
participe  paffif.  Foye^  Bouillon- 
ner. 

BOUILLONNEMENT  j  fubftantif 
mafculin.  Etat  de  la  liqueur  qui 
bouillonne.  On  dit  que  le  bouillon^ 
nement  de  cette  eau  efi  uafigne  d'o- 
rage. 

Les  deux  premières  fyUabes 
font  brèves  ,  la  troifième  eft  très- 
brève,  &  la  quatrième  moyenne 
au  fingulier ,  mais  longue  au  plu?- 
riel. 

Le  pluriel  fe  forme  en  changeant 
le  t  final  du  fingulier  en  un  ^  ^  qui 


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208 


BOU 


fuit  la  règle  générale  des  plunels, 
Voyer  la  lettre  5. 

BOUILLONNER;  verbe  neutre  de 
la  première  conjugaifon ,  lequel  fe 
xîonjugue  comme  chanter.  Il  fe  dit 
des  liqueufs  qui  fortent  &  s'élèvent 
par  bouillons ,  foit  par  leur  propre 
adion,  foit  parcelle  de  quelqu  autre 
agent.  Cette  eau  bouillonne  continuel- 
lement. 

Bouillonner  ,  fe  dit ,  en  termes  de 
Boutonniers ,  de  Tadion  d'enjoliver 
un  bouton  avec  du  bouillon.  Il  bouil- 
lonne bien  f es  boutons. 

Ce  verbe ,  dans  ce  fens,  eft  em- 
ployé activement. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  la  troifième  eft  longue  ou 
brèvô,comme nous  l'expliquons  au 
mot  Verbe,  avec  la  conjugaifon  & 
la  quantité  profodique  des  autres 
tem|>s. 

BOVINO  \  nom  propre.  Ville  Epif- 

*  copale  d'Italie  ,  au  Royaume  de 
Naples ,  dans  la  Capitanate ,  à  fix 
milles ,  au  fud ,  de  Troya. 

BOUIS.  roye^Buis. 

BOUKET  ;  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
autrefois  d'une  efpéce  de  chan- 
vre. 

BOULADE;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  maflue. 

BOULANGÉ,  ÉE;  adjedif  &  par- 
ricipe  paflif.  Voye^  Boulanger. 

BOULANGER  i  fubftantif  mafculin. 
Pijlor.  Celui  qui  exerce  le  métier 
de  faire  &  de  vendre  du  pain.  Ce 
Boulanger  fait  bien  le  pain. 

Il  y  a  à  Paris  quinze  Marchés  au 
Pain ,  où  fe  trouvent  le  Mercredi 

-  &  le  Samedi  de  chaque  femaine 
quinze  cens  trente-quatre  Boulan- 
gers, chargés  de  fournir  une  cer- 
taine quantité  de  Pain,  à  peine  d'a- 
mende. Chaque  Boulanger  doit 
vendre  jufqu'a  midi  au  prix  fixé  : 
pa(ré  cette  iieure  ^  il  doit  diminuer 


BOU 

ce  prix  pour  faciliter  ton  débrt^ 
parce  qu'il  eft  obligé  de  vendre 
tout  ce  qu'il  a  expolc  ftic  le  Mar- 
ché. 

BOULANGER;  verte  aftif  de  U 
première  conjugaifon  ,  lequel  fe 
conjugue  comme  chanter.  Action  de 
pétrir  la  farine  ,  &  d'en  faire  du 
pain.  Cette  femme  boulange  le  pain 
aujfi'bien  quefon  mari. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  moyenne  ,  &  la  troi- 
fième eft  longue  ou  brève  ,  comme 
nous  l'expliquons  au  mot  Vîrbe  , 
avec  la  conjugaifon  &  la  quantité 
profodiquc  des  autres  temps. 

Il  faudroit  changer  le^  en  y,  & 
écrire  Boulanjer.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BOULANGÈRE-,  fubftantif  féminin. 
Celle  qui  eft  femme  d'un  Boulan- 
ger, ou  dont  la  profeflîon  eft  de 
faire  &  vendre  du  pain.  Dites  à  la 
Boulangère  que  fon  pain  eji  mal 
cuit. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  moyenne,  la  troifième 
longue  ,  &  la  quatrième  très- 
brève. 

BOULANGERIE;  fubftantif  fémi- 
nin.  C'eft,  dans  les  Maifons  reli- 

Î;ieufes  &  dans  les  campagnes ,  le 
ieu  où  fe  prépare  le  pain.  //  faut 
porter  cette  farine  à  la  Boulant 
.gerit. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  moyenne,  la  troifième 
très- brève  ,  &  la  quatrième  lon- 
gue. 
BOULAY  ;  nom  propre.  Ville  & 
Bailliage  de  France,  en  Lorraine, 
fur  le  ruifleau  de  Kakzbach ,  en- 
viron à  douze  lieues,  nerd-nord- 
eft ,  de  Nancy. 
BOULE;  fubftantif  féminin.  Ce  mot 
défigne ,  en  général ,  un  corps  rond 
de   quelque  matière  que  ce  foit. 

Ctfi 


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BOU 

X^efi  uni  hotdc  d^ieyoîn.  Ceoe  houk 
ejl  dcyem. 
BO01.B,  iè  (Uc»  aa  Jeu  de  Quilles^ 
<I*iin  morceau  de  bois  très«rond  avec 
ie<}iiel  on  abat  les  quilles. 

Onj^>l»eUe  Jeu  de  boule  ^  un  exer-' 
cice  «dUs  coumi ,  où  plufieurs  per- 
sonnes ront  rouler  4es  boules  d'une 
fiaoe  i  une  autre  »  &  jouent  à  qui 
tera  dier  ik  boule  plus  prè«  du  but 
défigtié. 

A}foir  la  houle  ,  (ignifie  avoir  1  a- 
vantE^e  déjouer  le  premier.  Et  ullcr 
à  t appui  de  la  iotde^  fignîfie  jouer 
de  façon  à  poufler  ph»  près  du  but 
iz  boule  de  la  perfonne  avec  qui  Ton 
eft  âflbcié. 

Mler  à  f  appui  de  la  houU,  fe  dit 
auffi  fi^utément  8r  familièrement}; 
f>ottr  dite ,  féconder  quelqu'un  dans  j 
quelque  affaire  >  dans  quelque  en-1 
trepnfe. 

On  dit,  au  Jeu  de  Quilles ,  pied\^ 
à  boule ^  pour  avertir  la  perfonne  j 
qui  Joue  de  tenir  le  pied  ârendroit 
où  U  boule  s'eft  arrêtée. 

On  ^lit ,  ^ans  le  fens  figuré , 
temr  pied  à  boule  ;  pour  dire  ,  va- 
<iuer  fans  relâche  â  quelques  fonc- 
tions. Et  fitire  tenir  pied  à  boule  à 
wteperfomu  ;  pour  dire  »  l'obliger  à 
être  fort  alfidue* 

On  dit  de  quelqu'un  gras  ic  re- 
plet »  quil  eft  rond  comme  une 
boule. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément  de  quelqu'un ,  quil  a  fait 
une  choft  à  boule  vue  yàla  boule  vue; 
pour  dire ,  qu'il  la  feite inconfidé- 
rément. 
BouLB  d'amortissement  y  fe  dit,  en 
tbrmes  d'Architeâure ,  d'un  corps 
fphérique  qu'on  emploie  fouvent 
pour  terminer  quelque  décoration^ 
comme  la  pointe  d'un  clocher,  d'une 
pyramide ,  &c. 


BOU  ao9 

ttige  9  de  certains  arbrifleaux  taillés 
en  forme  de  boule.  Une  bouk  de 
jafmin  ,  de  chèvre/euilk. 
fiouLfi,  feditj  en  termes  de  Chau* 
dronniers  ,  d'un  inftrument  d'à- 
cier  ,  que  xes  Artisans  appellent 
autrement  enclume  ronde  j  6c  fat  le- 

3uel  ils  font  la  carré    des  chau-- 
rons,  8c  autres  ouvcagesqui  ont 
des  enfonçures. 
BovLc  De  M AB.6 ,  fe  dit  d'un  remède 
excellent  pour  Les  blefluies.  £n  voici 
la  préparation. 

Prene^  une  partie  de  limaille 
d'acier,  réduite  en  poudre  très* 
fine,  8c  deux  parties  de  tartre  blanc 
auffi  en  pouore  :  mêlez  ces  fubf- 


tances   dans    une   cucurbite  ;  ar- 


rofez  le  mélange  d'eau-de*vie ,  de 
façon  qu'il  en  foit  couvert  i  la 
hauteur  d'un  doigt  :  digérez,  foit 
au  bain  marie,  foit  i  la  chaleur  du 
ibleil  )  verfez  de  rechef  de  l'eau^ 
de-vie  fur  la  mafle  féchée  8c  pulvé* 
rifée  :  mettez  encote  en  digeftion  , 
8c  répétez  jufqu'â  ce  que  la  maflè 
defféchée  paroillè  comme  réfineufe. 
Alors  vous  formerez  des  ma({ès  de 
lagro({èur  d'un  petit  onif ,  que  vous 
conferverez  pour  le  befoin. 

Pour  en  faire  ufage ,  vous  met^ 
trez  la  boule  dans  de  l'eau -de- vie 
chaude ,  où  vous  la  laiflèrez  fondre 
jufqu'â  ce  que  la  liqueur  ait  pris 
une  couleur  brune }  alors  vous  y 
tremperez  des  linges  ,  aue  vous 
appliquerez  fur  la  partie  bielfôe 
Boules  de  mercure,  fe  dit  d'un 
amalgame  de  mercure  8c  d'étain  , 
aflfez  folide  pour  pouvoir  fe  mou- 
ler, 8c  conferver  de  la  confiftance. 

On  fait  fondre  l'étain  )    on  y 
ajoute    le  mercure  ,  &  oà 
le  tout   dans  un  moule 
rond. 

On  fe  fert  de  ces  boules  pour  pu 


on 

cou^e 
creux   8c 


Boule,  fe  dit,  en  termes  de  Jardi-|     riiierl'eau  dans  laquelle  on  les  raie 
Tome  IF.  '  D  d 


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lie  BOU 

bouillir  ;  on  les  porte  en  voyage 
pour  cet  ufa^e. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
&  la  féconde  très-brève. 

BOULÉ  i  participe  paffif  indéclina- 
ble. f^oyeiBoVLER. 

BOULEAU  i  fubftantif  mafcuUn. 
Bccula.  Arbre  dune  hauteur  mé- 
diocre ,  qui .  a  le  bois  tendre  & 
blanc.  Son  écorce  ,  prefque  incor- 
ruptible ,  eft  blanche  ,  luftrée  ,  fa- 
rinée fur  les  jeunes  branches ,  & 
raboreufe  fur  les  troncs.  Il  a  les 
feuilles  pointues ,  dentelées ,  vertes, 
tendres  ,  liflTes  ,  &  moins  larges 

?|ne  celles  du  peuplier  noir.  Son 
ruit  eft  un  petit  cnaton  écailleux , 
qui  renferme  une  femence  ordinai- 
rement bordée  de  d^ux  ailes  mem- 
braneufes. 

Le  bouleau  croît  dans  les  bois  & 
fur  les  montagnes.  Il  contient  beau- 
coup d'huile  6c  de  âeeme  ,  &  un 
peu  de  fel  elTentiel.  bes  feuilles', 
qui  ont  un  peu  d  odeur  ôc  une  fa- 
veur amère  ,  font  réfolutives  Ôc 
puiflamment  décerCves. 

En  perçant  Técorce  dans  le  remps 
•de  la  sève  ,  il  en  découle  une  li- 
queur légèremenr  acide  ,  douce  , 
agréable. &  diurétique.  On  la  donne 
aux  perfonnes  à  la  dofe  d'un  verre , 
&  â  celle  d'une  demirlivre  pour  les 
animaux. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  moyenne  ^lu  fingulier  ^  mais 
celle-ci  devient  longue  au  pluriel. 

Le  X  final ,  qui  forme  le  pluriel^ 
Drend  le  fon  du  if  devant  une  voyel- 
le ,  en  fuivant  néanmoins  ta  règle 
Îénérale  donnée  ci-après,  f^oyci  la 
ettre  S. 

11  faudroit  fupprimer  Ye  qui  eft 
oifif ,  chapçer  le  x  du  pluriel  en  s , 
&  écrire ,  d'après  la  prononciation , 
boulau  ^  boulaus.  Voyez  Ortho- 
graphe. 


BOU 

BOU)LÉEUR  5  vieux  mot  qui  fignî- 

fioit  autrefois  trompeur ,  cufé. 
BOU  LEN  j  (  Anne  de  )  nom .  propr6 
C*eft  la  mère  de  la  célèbre  Ëlizabech 
Reine  d'Anglererre.  Etant  entrée , 
en  qualité  de  fille  d'iionneur,  au 
fervice  de  Catherine  d'Arragon , 
femme  de  Henri  VlU  l  ce  Prince 
en  devint  amoureux ,  au  point  <)u'il 
réfolut  de  répudier  la  Reine  pour 
l'époufer.  Il  s'adrelTa,  pour  obte* 
nir  fon  divorce ,  au  Pape  Clément 
VII  :  mais  ce  Pontife  ne  répondit 
pas  aux  vœux  du  Monaraue  >  6c 
maintitit  au  contraire  la  validité  de 
fon  mariage  avec  Catherine.  Henri, 

3ui  avoir  cpoufé  fecrettement  Anne 
e  Boulen ,  rendit  alors  public  fon 
divorce  &  fon  fécond  mariagie  \ 
abolit  dans  fes  Etats  en  15)4»  p^r 
un  ade  foleonel  de  fon  Parlement^ 
l'autorité  du  fouverain  Pontife  ,idé- 
fendit  de  payer  à  Rome  le  tribut 
que  l'Angtererre  lui  payoir  depuis 
long-remps  ,  &  fe  fit  reconnoître 
chef  de  l'Eglife  Anglicanne.  Bien- 
tôt après  naquir  la  fameufe  Eliza- 
beth  j  mais  la  nouvelle  Reine. ne 
jouit  pas  long-temps  de  fa,  gloire  : 
le  Monarque  inconftant ,  épris  des 
charmes  de  Jeanne  de  Seymour , 
fit  defcendre  Anne  de  Boulen  du 
rhrône  >  pour  l'envoyer  fur  Téchaf- 
.faut ,  où  il  lui  fit  trancher  la  tète 
en  1 5  )  (^ ,  après  l'avoij  fait  condam- 
ner comme  coupable  d'incefte  & 
d'adultère. 

BOULÈNE  -,  nom  propre.  Ville  du 
Comté  Venaiffin,  fur  la  rivière  de 
Letz ,  dans  une  contrée  fertile  »  i 
fept  lieues  ,  nord ,  d'Avienon. 

BOULER  i  verbe  neutre  de  la  pre- 
mière conjugai^bn ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter,  il  fe  dit  des 
pigeons  qui  enflent  leur  gorge.  Ces 
pigeons  vont  bouler. 
h^s  temps  compofés  de  ce  verbe  f« 


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BOU 

!  Conjuguent  avec  rauxiliaire  Avoïr. 
:    Ih  ont  boulé.  Ils  auroiertt  boulé. 
La  première  fyllabe  eft  brève  > 

•  &  la  féconde  eft  longue  ou  brève , 
comme-  nous  l'expliquons  au  mot 
VfiRBB  »  avec  la  conjugaifon  &  la 

•  quantité  profodique  des  autres 
temps. 

BOULEROT;    fubftantif  mafculin. 

•  Sorte  de  poiiTon  de  mer  du  genre 
des  goujons.  Voyc^  ce  mot. 

BOULERRES  j  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  adroit ,  rufe. 

BOULET  j  fubftantif  mafculin.  GroC 
fe  balle  de  fer  fervant  à  charger 
unoMpièce  d'artillerie.  Cela  avoit  la 
^ojfcur  d*un  boulet  de  canon. 

Boulet  rouge  j  fç  dit  d'un  boulet 
qu'on  a  fait  rougir  au  feu  avant  de 

.    le  mettre  dans  le  canon. 

Boulets  a  chaîne,  fe  dit  de  deux 
boulets  attachés  l'un  à  l'autre  par 

.  ime  chaîne  de  trois  ou  quatre  pieds 
de  longueur. 

Boulets  creux,  fedir  de  certaines 
boîtes  de  fer  longues ,  dont  le  dia- 
mètre eft  du  calibre  d'une  pièce 
quelconque,  &  de  la  longueur  de 

.  deux  calibres  &  demi  ou  environ. 
Ces  boites  renferment  des  balles  , 
de  la  mitraille  &  de  l'arrifice ,  qui 
s'enflamme  par  le  moyen  d'une  fu- 
fée. 

Boulets  messagers,  fe  dit  de  cer- 
tains boulets  creux  dont  on  faifoit 
ufage  autrefois  pour  faire  pénétrer 
des    lettres   dans  une  place  ailié- 

•  gée. 

Boulet  coupé,  fe  dit  d'une  forte  de 
boulet  de  canon  divifé  en  deux  par 
ties,  qui  tiennent  l'une  à  l'autre 
par  une  chaîne,  &  dont  on  fait 

•  quelquefois  ufage  fuc.mer. 

On  a  auiîî  donne  le  nom  de  bou- 

'  Ut  s  barrés ,  de  boulets  à  fange  ,  i 

deux  têtes ,  &c.  à  différens  boufets 

qui  ae  dilTéroienc  guéris  de  ç9m 


Botr  itf 

dont  nous  venons  de  parler ,  &  def- 
quels  OH  ne  fait  plus  d'ulage. 

Boulet  ,  ffe  dît  de  la  jointure  qui  eft 
au-deflfus  du  genou  de  la  jambe 
d'un  cheval.' C'eft  au  bouler  que  1^ 
cheval  fé  coupe. 

On  appelle,  boulet  gorgé ^  un 
^ulet  enflé. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  moyenne  au  fîngulier  , 
mais  longue  au  pluriel. 

BOULETÉ,  ÉEj  adjedif  &  rerfne 
de  Manège  &  de  Maréchalierie  ^ 
qui  fe  dit  d'un  cheval  dont  le  bou- 
let neft  plus  dans  fa  (icuacion  na^ 
turelle. 

BOULETERANES  j  nom  propre. 
Bourg  de  France ,  en  Rouflîllon , 
environ  à  cinq  lieues ,  ouell-fud* 
oueft ,  de  Perpignan. 

BOULETTE  i  fubftantif  féminin.  Pe* 
rite  boule  de  chair  hachée  &  alTai-- 
fonnée  que  Ton  fert  de  pkifieurs. 
façons  furies  tables.  Un  ragoût  de 
boulettes.  On  fervit  un  pâté  de  bou^ 
lettes. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde  moyenne^  &  la  troiiîè^ 
me  très-brève. 

Il  faudroit  fupprimer  un  t  qui  eft 
oifif ,  donner  l'accent  grave  au  pc-- 
nultième  e  ,  &  écrire ,  d'après  la 
prononciation ,  boulé  te.  Voyez  Or-- 
thographb. 

BOULEVARTj  fubftantif  mafculin. 
Ce  mot  défignoit  autrefois  ce  que 
nous  entendoni  aujourd'hui  par 
gros  baftion.  ' 

Boulevart  ,  fe  dit  ,  à  Paris  ,  du 
rempart  qui  encoure  une  partie  de 
la  ville  &  qui  reçoit  différentes  dé- 
nominations ,  félon  les  différons 
quarriers.  On  diftingue  particulier 
rement  le  boulevart  du  Temple  3 
qui  eft  àne  promenade  pubhque 
très-fréquentée  ,  où  les  riches  pa- 
,.  iai0cnt  dans  le  plus  brillant  étaU-* 
Va  il 


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IIS 


BOU 


5e ,  Se  s*amafent  »  avec  le  peuple , 
es  farces  d'une  multitude  de  Ba- 
teleurs établis  &  répandus  dans  ce 
quartier* 

BouLEVART»  fe  dit  9  par  extenfîon  , 
d'une  place  forte ,  qui  met  un  grand 
pays  à  couvert  de  Tinvaiion  des  en- 
nemis. Strasbourg  cjt  le  boule^art 
de  rjlfàce. 

La  première  fyliabe  eft  brève  » 
la  féconde  très-brève ,  &  la  troi- 
fième  longue. 

11  faudroit  fupprimer  le  t  qui  eft 
oifif,  &  écrire  )  d'après  la  pronon- 
ciation j  iaulcvar.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BOULEVERSÉ,  ÉE;  adjedif  ôcpar- 
ticipe  paffif.  F'oyei  Bouleverser. 

BOULEVERSEMENT  ;  fubftantif 
mafculin*  Evajîo.  Défordre  dans. 
les  chofes  ^  renverfement.  V incen- 
die fut  cauje  de  tout  c^  bouleverfc- 
ment. 

BotiLEViRSE:.iENT,,fe  dit  dans  lefens 
figuré..  Ses  idées  font  dans  un  bou-- 
leverfement  abfolu. 

\k  premiète  fyliabe  eft  brève  > 
la  féconde  très-brève  ,  la  troifième 
znovenne^  la  quatrième  très- brève , 
te  la  cinquième  moyenne  au  fingu- 
lier ,  mais  longue  au  pluriel. 

Le  pluriel  fe  ferme  en  changeant 
le  t  mial  du  fingulier  en  un  j  ,  qui 
fuit  la  règle  générale  des  pluriels. 
Fovqr  la  lettre  S. 

Il  faudrcHt  changer  le  dernier  e 
en  tf  >  &  écrire  >  d'après  k  pronon- 
ciation ,  bouleverfenmnt*  Voyez  Or- 
thographe. 

BOULEVERSER  ;  verbe  aftif  de 
la  première  con|ugaifen  y  lequel  fe 
conjugue  comme  chanter.  Evertere. 
Renverser  ,  ruiner ,  déranger ,  mer- 
ttre  fens  defTus  defious.  Exemples. 
Dans  le  ftns  de  renverfer ,  ruiner  : 
-Jt inondation  botdeverfa  tout^ 

Dâiia  k  feus  de  détangec  ^  metr 


BOU 

ne  fens  deflus  deflbos  t  ks  Hulffkrsi 
ont  bouleverfé  tous  les  meubles  de  la 
maifon. 
Bouleverser  ^  s'emploie  dans  le 
fens  figuré  y  &  fisnioe  >  mettre  ea 
défordre..  Cette  banqueroute  boule'* 
verfa  fa  fortune.,  La  fièvre  lui  a  bou^ 
leverfe  le  jugements 

la  première  fyliabe  eft  brève  ^ 
la  féconde  ttès-brève»  la  troifième 
moyeime ,  &  la  quatrième  eft  lon- 
gue ott  brève  y  comme  nous  l'ex- 
pliquons au  mot  Verbe  ,  avec  la 
conjugaifon  &  la  quantité  profodi- 
que  des  autres  temps. 
BOULEUXv  fubftantif  mafculin.  Ce 
mot  défigne  un  cheval  trapu  ,  qtû 
n'a  ni  grâces ,  ni  noblefle ,  ni  légé« 
reté  dans  fes  allures^,  &:  qui  n'eft 
propre  qu'à  des  fervices  de  fiitigue» 

On  dit  figurément  &  familière^ 
ment  de  quelqu'un  d'un  efput  mé- 
diocre, &  qui  pourtant  fait  fon  de- 
voir dans  l'occafion,  que  c'efi  um 
bon  bouleux. 

La  première  fyliabe  eft  brève  i 
6c  là  féconde  longue. 

Le  X  final  prend  le  f<w  do.  :{  de- 
vant une  voyelle ,  en  fuivant  néan- 
moins^ la  règle  générale  donnée 
ci-après.  f^oye\  Ist  lettre  S. 
BOULIER  j.  fabftantif  mafculin ,.  8c 
terme  de  pèche.  Sorte  de  filets  qu'on 
tend  auat  embouchures  des  étangs, 
f^lés. 
BOULIMIE i  fubftantif  féminin,  & 
terme  de  Médecine.  Faim  défor-^ 
donnée  &  fréquente  y  accompagnée, 
de  défaillance. 

Les  caufes  ordinaires  de  cetre^ 
maladie^  font  les  fucsdigeftifs  trop* 
abondans  ou  trop  kres ,  de  qui  cau<« 
fent  luie  irritatioi^  trop  vive  fur  les^ 
inreftias. 

En  cas  pareil,  on  purge  le  ma- 
lade ,  on  lui  donne  des  lavemens  y^ 
on  le  traite  enfuite  comme  uom^ 


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Eonoî 

$ifon$  dit  au  mof  AcR£7ii,  &  fiir-toae 
on  lui  défend  les  exercices  vio- 
lens. 

Les  deux  prenûères  fyllabes  ^nc 
brèves ,  la  croiiièine  eft  longue. 
BOULIN  'y  fabftantif  inaicalin.Troa 
.    pratiqué  dans  un  cçlombiet ,  afin 
que  les  pigeons  y  £aiflenc  leurs  pe- 
lits.  Jl/aut  augmenur  le  nombre  des 
ioulins  de  ce  colombien 
BavLiNS  3  fe  dit  auffi  de  certains  pots 
de  terre  faits  exprès^  afin  que  les 
pigeons  s'y  retirent. 
BouLiHs ,  fe  dit  encore  ^  en  termes 
de  fiatimens  >  des  trous  où  entrent 
les  pièces  de  bois  qui  portent  les 
échaffauts. 

La  première  fyllabe  eft  brè^e , 
&  la  féconde  moyenne  au  fingulier , 
yAais  longue  au  pluriel. 
BOULINE  ;  fubftantif  féminin  ,  & 
terme  de  Marine.  C'eft  une  corde 
amarrée ,  vers  le  milieu  de  chaque 
c6té  d'une  voile ,  &  qui  fert  à  la 
porter  de  biais  pour  prendre  le  vent 
'  de  côté  y  quand  on  n'a  ni  vent  lar- 
gue ,  ni  Vent  arrière,  ^oy^  Aller 
A  LA  Boulins. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  troifîème  eft  très- 
brève. 
BOULINE,  ÉE;  ad jedif& participe 

paffif.  ^oyq[  Bouliner. 
BOULINER  ;  verbe  aOif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Ce  verbe , 
qui  eft  du  ftyle  populaire  ^  fignifie, 
voler  y  dérober  dans  un  camp  d'ar- 
mée. Cefoldat  boulina  ks  denrées  du 
Vivandier.. 
BouLiHea-,  eftaufti  verbe  neutre»  Ac 
ngnifie ,  en  termes  de  Marine  , 
prendre  le  vent  de  coté..  Voye:^  al- 

tER  A  la  bouline. 

Les  deux  premières  lyllàbes  font 
Brèves,  &  la  troifième  eft  longue 
•tt.brève,, comme  nous  l'expliquons 


au  mot  Verbe,  avec  h,  conjugai- 
fon Se  la  quantité  profbdique  des. 
autres  temps. 
BOULINEUR }  fubftantif  mafculin. 
Voleur  qui  dérobe  dans  un  caçip^ 
On  vient  d* arrêter  deux  boulineurs. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  j  &  la  troifième  eft  longue,. 

Il  faudroit  fupprimer  le  r  finat 
qui  eft  oifif ,  &  écrire  ,  d  après  la. 
prononciation >^ott/i/7^z/.  Voyez  Or- 
thographe. 
BOULINGRIN;  fubftantif mafculîo. 
Pièce  de  gazon ,  que  Ion  tond  &: 

3ue  Ton  entretient  dans  un  jardin  ^ 
ans  un  bofquet ,  &c.  On  a  gâté  ce: 
boulingrin. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
les  deux  autres  font  moyennes  2^ 
fingulier  ;  mais  la  dernière  eft  lon- 
gue au  pluriel. 
BOULINGUE  ;  fubftantif  féminin, 
&  terme  de  Marine.  Petite  voile 
du  haut  du  mât. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  !«. 
féconde  longue  j  &  la  troifième  très*- 
brève.. 
BpULINIER  ;  fubftantif   mafcuUn. 
On  appelle  ainfi  un  navire  qui  va; 
à  la  bouline,  &  félon  qu'il  y  va^ 
bien  ou  mal ,  on  le  dit  bon  ou  mé- 
chant boulinîer.. 
BOULINIS.  roy^  BoLOGNiNr. 
BOULLISEUREj   vieux    mot    qui 

figoifibit  autrefois  décoâion.  ' 
BOULOGNE;  nom  propre.  Ville- 
Epifcopale  &  confidcrable  de  Fran- 
ce,  en  Picardie ,  capitale  du  Bou- 
lenois ,.  près  de  l'Océan ,  à  l'em- 
bouchure de  la  Liannei  6c  i  fi^. 
lieues,  fud,^  de  Calais.  G'eft  le 
.  fiège  d'une  ScnéchaufTée ,  d'un  Bail- 
liage ,  d'une  Amirauté ,  d'une  Mat- 
triie  des  Eaux  &  Forêts,  &c. 

On  compte  environ  douze  m'illê: 
Habitant  dans  cette  ville.  On  y  'fa*- 
btiqite  des.  toiles  &.  qaelq^  étoB^ 


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114  BOU 

fes  de  ;bLbe.  ;  mais  lé  commerce 
.  principal  y  condfte  en  poi0bns  frais 
6c  fales ,  &  particulièrement  en  ha- 
rengs 6c  en  maquereaux. 

BOULOIR  ;  fubftantif  niafçqlin. 
Inftrument  dont  les  Maçons  fe  fer- 
vent pour  éteindre  6c  broyer  la 
chaux. 

BouLoiR  ,  fedit,  en  termes  d'Or- 
fèvres, d*un  vafe  de  cuivre  dans 
lequel  on  déroche  les  pièces. 
jLa  première  fyllabe  eft  brève, 

.   &  la  féconde  longue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

BOULOIRE  î  nom  propre.  Ville  & 
Baronie  de  France  ,  dans  le  Maine, 
i  quatre  lieues  6c  demie ,  eft-fud- 
eft ,  du  Mans. 

BOULON  y  fubftantif  mafcuUn.  Ter- 
me de  Charrons  &  de  Charpentiers, 
qui  fe  dit  d'une  cheville  de  fer 
^yantune  tçte  ronde  à  un  bout,  6c  à 
l'autre  une  ouverture  où  Ton  pafle 
une  clavette. 

Bovjt^oN ,  fe  dit ,  en  termes  de  Plom- 
biers ,  d'un  morceau  rond^  de  cui- 
vre ou  de  fer ,  avec  lequel  ces  ar- 
tifans  forment  le  noyau  du  moule 
où  ils  coulent  les  tuyaux  de  plomb 
fans  fouduce. 

B0U1.0NS ,  fe  dit ,  en  termes  d'Impri- 
meurs ,  dçs  deux  chevilles  de^  fer 
qui  traverfenç  le  fommier  &c  le  cha- 
piteau d'vine  prefTe  ,  &  par  le  moyen 
defauelles  on  fait  mpntçr  ou  def^ 
cendre  ce  fommier. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
finguUçr  ;  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue au  pluriel-  * 

BOULONNÉ,  ÉÇi  adjçftif&par- 
ricipe  paffif.  f^oyc[  Boulonner. 

BOULONNER  ;  yerbe  a^if  de  la 
première  conjugaifpn  ,  lecjuel  fe 
conjugue  comme  chanter.  Terme 
dç  Charpenteiie  ,  qui  exprime Pac- 
SiQ^  ^'^J^^K9f  upe  pi^çç  4^  çl>ar|ien- 


^    ce  avec  ùo  boulon.  II  finit  b<mhn^ 
ncr  cette  poutre» 

Les  deux  premières  fyllabes  ibnc 
brèves  ,&  la  croifième  eft  longue  ott 
brève,  comme  nous  l'expliquons  au 
h)ot  ViKBE ,  avec  la  conjugaîfon  Sc 
la  quantité  profodique  des  auues 
temps. 

Il  faudroit  fupprimer  un  n  qui 
eft  oifîf ,  &  écrire  /  d'après  la  pro- 
nonciation ,  touloner.  Voyez  Or- 
thographe. 

BOULONOIS  ;  nom  propre.  Com- 
té  de  France,  en  Picardie,  dont 
Boulogne  eft  la  capitale.  Il  eft  entre 
le  pays  reconquis  ^  le  Ponthieu , 
l'Artois  &  l'Océan.  Sa  longueur  eft  • 
d'environ  neuf  lieues ,  &  fa  largeur 
de  fix.  On  y  recueille  beaucoup  de 
grains ,  &c  l'on  y  a  d'excellent  pa« 
tarages* 

Le  commerce  y  confifte  parricu- 
lièreoient  en  toiles ,  en  chevaux  8c 
autre  bétail  ^  en  beurre  falé  6c  en 
poidbns  h^s  6c  falés. 

Ce  Cotpçé  fut  réuni  à  la  Cou- 
ronne par  Louis  XL  en  1477,  6c 
l'année  fuivante  ce  Prince  ei>  fit  i'in- 
féodatron  i  la  Vierge.  Les  Lettres 
Patentes  portent  que  lui  6c  les  Rois 
fes  fucceuèurs  tiendront  à  l'avenir 
le  Comté  de  Boulogne  immédiate^- 
ment  de  la  Sainte  Vierge ,  par  un 
homul;ige  d'un  coeur  d'or  à  leur  avér 
nement  à  la  Couronne.  Louis  XIV. 
a  donné  doo^^e  mille  livres  pour 
s'acquitter ,  &  Louis  XllI.  fonpçre, 
de  cette  d^t^e  (ingulière. 

BQULOUi  tle)  Bourff  de  France, 
en  Roniîîllon,    fur    la  rivière  de 
'  Tech ,  à  quatre  lieues ,  fpd-fudr 
pueft  .  de  Perpignan,  • 

BOULVERCH   j    vieux    mot  qui 
fignifioit  autrefois  boulevart. 

BOUNE  j  vieux  mot   qui  fîgnifioit 
autrefois  borne. 

pOUPfiRfi i  {k )  nom proprç.  Bourg 


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deFcance^ehPmcou^àcrdislieties  ' 
&  demie ,  fud-oueft  ^  de  Mauleon. 

BOUQUACIN;  vieux  mot  qui  sett 
dit  autrefois  d'une  force  d'étoffe. 

BOUQUE  ;  fubftantif  i  féminin,  & 
rerme  de  Marine  ;  qui  fe/lic  d*un 
balTage  étroit.  î 

BOUQUENOM;  nom  propre.  Betite 
ville  de  France ,  en  Lorraine ,  fur 
la  Sarre,  à  trois  lieues,  fud-fud- 
eft ,  de  Zarguemines. 

BOUQUER  ;  verbe  neutre  de  la  pre- 

-    mière  conjugaifon  ,  lequel  fe  con- 

.  jttgûe  comme  cAâ/7rer.  11  fe  dit  au 
propre,  en  parlant  d'un  ^nge  qu'on 
force  à  baifer  quelque  choie  qu'on 
lui  préfente.  Ce  7^/7^^  ne  veut  pas 
bouqucr. 

Ce  verbe  s'emploie  auffi  aftive- 
ment  à  la  féconde  pexfonne  de 
rimpérattf ,  en  parlant  à  oa  finge. 
Bouque\  cela. 

BouQUER ,  fe  dit ,  dans  le  fens  figu- 
ré ,  &  fign^fie  être  forcé  i  faire 
quelque  adbe  de  foumiffion.  On 
viendra  bien  à  bout  de  la  faire  bou- 

.    quer»   .. 

Les  temlps  compofés  de  ce  ver- 
be fe  conjuguent  ave<^'auxiliaire 
Avoir.  Elle  aurait  bouqué. 

La  première  fy Uabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  eft;  longue  ou  brèVe  , 

.  comme  nous  Texpaquons  au  mot 
Verrb^  , .  avec  k  xonjtigaifon  &  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

11  faudroit  changer  qu  tti  k  ^ 
6ç,  écrire  >  bouker^  yoj&i  Ortho- 
graphe.  .    . 

BOUQUESMANT  j  vieux  mot  qui 
fignifioit  autrefois  puant  comme  un 
bouc. 

BOUQUET  \  fubftantif  raafculin. 
Florum  fafcïculus.  Aflemblage  de 
fleurs  liée»  enfemble.  On  vient 
d* apporter  à  Madame  un  bouquet  de 
Violeues.  '. 


BOU  ïij 

On  dit  d'une  Dame ,  qa^ellen  le 
bouquet  ;  pour  dire ,  qu'elle  eft  la 
Reine  du  bal. 

-Donner  le  bouquet  à  quelquun  , 
fignifie  l'engager  à  donner  à  fon 
tour ,  un  bal ,  fin  régal.  -     - 

Rendre  le  bouquet  y  fignifie ,  dans 
le  fens  figuré ,'  donner  à  (on  tour  un 
régal  aux  perfonnes  par  qui  l'on 
avoir  été  régalé. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément  d'une  fille  ou  d'une  maiion^ 
Quelles  ont  le  bouquet  fur  VoreiUe  ; 
fdatdite  ^  de  la  fille ,  i]u^elle  eft  à 
marier  ^  ou  de  la  maiion ,  qu'elle  eft 
i  vendre.  , .  .   . 

Bouquet  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Cui- 
fine  ,  d'un  mcpiet  de  fines  4ierbes 
liées  enfemble  ,  &  qu'on  met  dans 
les  fauces  pour  les  rendre  plus 
agréables  au'goûr.  ' 

Bouquet  dr  ïr aises,  pe  cerises^ 
D£  POIRES  ,  &c.  fe  dit  d'une  cer- 
taine quantité  de  f  raifes  ,  de  c^ri^ 
fes ,  de  poires ,  ou  autres  chdfes 
liées,  ou  attachées  enfemble  natu* 

.    rellemenu 

Bouquet,   fe  dit,    en  termes 'de 
Metteurs-en-CEuvres  ,  d'un  orne- 
*  ment  de  femmes ,  compdfé  de  pier- 
res précieufes  qui  repré£entetit  >un 
ansas  'de  fieursv  '  \ 

Bouquet  DE  h^ron  ,  fe  <lit  de  T^(I 
£eà)biage  d'une  certajne  quantité 
de  plumés  de  l'oiieau  appelé  herbn^ 
qui  n'en  a  que  deux  ou  trois  fur  là 
tête ,  propres  à  cet  ufage  ,  &  dbnt 
on  fe  fort  pour  ornement.  î 

Bouquet  de  thaétok  ,  fe  dit,  e«i 

'  termes  de  Plumaftîers  ,  d\in  àlif- 
ceau  dé  plunoes  J^'zjatvuche ,  oTné 
d'or  ,  d'argent ,  ou  d'autre  méi'al  , 
&  dotit  on  orne  les  tètes  des  che* 
vaux  pour  quelque  cérémonie  pdm- 
peufe.  , 

Bouquït  de  paille  ,  fe  dit  dtf  la 
païUe  qu'on  met  à  Ja  queue  qu  au 


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%i6  BOtJ- 

I    *    * 

COU  'A^s  ckevaiix  »  pour'  atd>oiicer 
qu'ils  font  à  vendre. 
Bouquet  de  bois  ,  fé  dit  d'une  t>e- 
tire  touffe  de  bpis  de  haute  fu- 

Bouquet  de  cheteux  »  (ie  dit^«ne 

,    ^tit^  touffe  de  cheveux.    . 

On  dit  de  quelqu'un ,  qu^i/  4  la 
iarbt  par  bouquet^  quftnd  eUe  eft 
diftribuée  par-ci^  paC'là^  en  petites 
:  t^utfes. 

Bosquet  »  £&  dit  >  en  termes  de  Re- 
lieurs y  OQ>  Doreurs  fuf  cuir  ,  4«  ier 
docK  iU  4bnc  n&gè  fioi|r  }omecietlos 
des  Livres  reliés  ^n  veau. 

On  dit ,  en  termes  d'ImpviÉie- 

:  t\e^<jfitifi€fnàllc  imprimée  ^vensre 

par  bouquets  ^  quand  l'encre  eft -dif 

tribuée  «légal wient  »  &pj^roîc>  plus 

: .  dans  cecitains  enduits  qu^  dansdlctu- 
très.    .  .'  .■  ^  .  .. 

Bququbts^,  fe^,  en  tcimes  de  Ri* 
vièfe  'de  de  Charpentiers ,  des  deux 
pièces  de  bois  d'un  bateau  qui  fer- 
vent à,  lier  les  cotés  ave&c  les  deux 

:  courbes  de  devant. 

La  première  fyllabe  eft'iirève, 
te  U  fecoode  moyens  auifinguèier, 
tnaîs  longue  ^us  plilriel. 
/   II' faUdroîtxhai^r  ^  ta  it»  & 

.  .écrire.  ^  >d'apràs  4a  prononpiatMn , 
bouket.  Voyez  ORXHOGRApnii 

BPfUQUETlER  ^  fiibftantiftma&tt, 

j  lin^iVaie  propre  à^mettoepièsâeurs. 

,  ,  Un  bàiaptctier  àèpèrcdavœi    \ 

BouQUETiEH»  fe  dit  aufll  de  celui  qui 
fkit .  &c  vend  des  fleurs  artificiel- 

iK)]UQUETIÈRE  i  fubftamif  fémi* 
- /nin.  Coronaria.   Celle  qui  fait  & 
v^nd  Jit$  bouquets.  C'ejl  une  jolie 
.    bwqwetière. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
feconoe  très -brève  ,  la  troiftème 
longue^  &  la  quatrième  trcs-brè- 

Il  fandroit .  chaagec  ^  ea i^  & 


Bat; 

Àîfkft^  ^ukttière.  Voyez  Okiuo^ 

BOUQUCTi'N  i  fubftantif  mafcuUn. 
Sorte  de  bouc  fauvage ,  qui  fe  tient 
fur  les  plus  hautes  montagnes  de 
rEutope&^el'Afie. 

Le  bouquetin  mâle  dtffire  du  cha- 
mbis  par  la  longueur^  la çroflèur  te 
la  forme  des  cornes  ;  il  eft  auifi 
beaucoup  plus  grand  de  corps;  &  il 
eft  plus  vigoureux  &  plus  fort.  Ce* 
peoidant  le  bouquetin  femelle  a  les 
moitiés  diSérentes  de  celles  du  ma- 

.  le  »  beaucoup  plus  petites ,  6c  aflêz 
reflemblames  à  celles  du  chamois  ; 
d'ailleurs  9  ces  animaux  om  tous 
deux  les  mêmes  habitudes ,  les  me- 
ines  mœurs  8c  la  même  patrie  :  feu- 

.  lemeht  le  bouj^uetin^  comme  plus 
agile  âc  plus  tort,  s'élève  |ufqa'att 
.  fommet  des  pltu  hautes  montar- 
;ncs  >  au  lieu  que  le  chamois  n'en 
abîre  que  le  fécond  éu^  :  mm 
i  Tun  ni  l'autre  ne  fe  trouvent 
dans  les  plaines  :  xous  deuX'  fe 
fraient  des  chemins  dans  les  «rei- 
ges  ;  tous  deux  franchiflènt  .les 
prédpioes'^  en  i>oiidi£int  de  ro- 
chers eij^jrochers  ;  tous  deux  fi>nt 
couverts  d'une  peau  ferme  »  So- 
lide ^  &'vè<a5  en  hiver  d'une  dou- 
ble ifomrnire  ^  d'im*  poil* ^ctérieur 

.  aflfez  rude ,  6c  d*un  jpoilmtérieur 
plus  :fiii  6c  plus  iboimi  j  tans  deux 

.  ont  une.  caie  nàire  fiir  le  dbs  ,'  ils 
ont  aufli  la  queue  à  peu  près  d^  la 

'  même  grandeur.  Quand  on  les  prend 

jeanes  >  Se  qu*on  les  élève  avec  les 
chèvres  domeftiques  ,  ils:  s'appri- 
^oifent  aifément  y  «'accoutument  k 
la  ^mefticité ,  prennent  lei^  mêmes 
mœurs ,  vont  comme  elles  en  trou* 
peaux  y  reviennenft  de  même  à  le« 
table  ,  6e  vraifembiablemefit  sVc- 
couplent  &  produifent  enfemble. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
feconae  très-brève  ^  6c  k^^^tèîne 

moyenne 


£ 


m 


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BOU 

moyenne  au  finguUer,  mais  longue 

au  pluriel. 

11  faudroic  changer  qu  en  k  ^  ic 

écrire,  boukctin.  voyez  Ortho- 
graphe. 
BOUQUETTE;  vieux  mot  qui  fi- 

gnifioic  autrefois  chèvre.     . 
BOUQUIERj  vieux  mot  qui  iîgni- 

fioit  autrefois  foupirail. 
BOUQUIN  i     fubftanrif    mafculin. 

Vieux  bouc.  Voye\  Bouc. 

On   dit  dans  cette  acception , 

3\xunc  chofc  fent  le  bouquin  ;  pour 
ire ,  qu'elle  répand  lodeur  puante 
d'un  vieux  bouc. 

Bouquins  ,  fe  dit  des  mâles  des  liè- 
vres &  des  lapins. 

BouQuiMS ,  fe  dit  auffi  des  fatyres 
dont  parle  la  Mythologie  ,  à  caufe 
qu'ils  font  repréfentcs  avec  des  cor- 
nes ,  &  une  ngure  de  bouc  »  depuis 
la  ceinture  jusqu'aux  pieds. 

Vieux  bouquin,. fç  dit  figurément 
&  par  injure  j  d'un  vieux  débauché 
fort  adonné  aux  femmes. 

Bouquin  ,  fe  dit  auflî  d'un  vieux  livre 
dont  on  ne  fe  foucie  pas.  //  ne  lit 
^ue  des  bouquins. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  moyenne  au  fîngulier  y 
mais  longue  au  pluriel. 

11  faudroit  changer  ^  en  X: ,  & 
écrire ,  boukin.  voyez  Ortho- 
graphe. 

BOUQUINÉ  î  participe  paflîf .  in- 
déclinable.  A^oyq[  Bouquiner. 

BOUQUINER  î  verbe  neutre  de  la 
première  xonjugaifon ,  lequel  fe 
conjugue  comme  chanter.  Ce  que 
fait  le  lièvre  quand  il  couvre  fa  fe- 
melle. 

Bouquiner  j.fignifie  auffi >  dans  le 
ilyle  familier ,  chercher  de  vieux 
livres  chez  les  Libraires.  Il  bouquine 
depuis  huit  jours  dans  ce  maga- 
fin. 

fiouQuiHCR  y  (ignifie  encore  familiè- 
Toau  ir. 


BOU  Z17 

rement ,  lire  de  vieux  livres.  On  ne 
s'injlruit  guères  en  bouquinant. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  troifième  eft  longue 
ou  brève ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe  ,  avec  la  conjugaifon 
&  la  quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Il  faudroit  changer  qu  en  ky  8c 
écrire  ,  boukiner.  Voyez  Ortho- 
graphe. 
BOUQOiNEUR  ;  fubftantif  mafcu- 
lin. Celui  qui  cherche  de  vieux  li- 
vres. //  eft  connu  che'[  les  Libraires 
pour  un  bouquineur. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  troifième  eft  lon- 
gue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

Il  faudroit  changer  qu  enk^  6c 
écrire  ,  boukineur.  v  oyez  Ortho- 
graphe. 
BOUQUINISTE  ;  fubftantif  mafcu- 
lin. Qui  vend  ou  achète  de  vieux 
livres.  C^efi  un  bouquinijie. 
BOUR  'y  vieux  mot  qui  fignifioit  au<» 

trefois  canard. 
BOURACAN  ;  fubftantif  mafculin. 
Sorte  de  gros  camelot,  qui  fe  fa- 
brique comme  le  drap.  Jla  acheté 
du  bouracan  che[  ce  Marchand. 

Les  bouracans ,  fabrique  de  Hol- 
lande ,  payent  pour  droits  y  à  l'en- 
trée du  Royaume  ,  cinq  livres  par 
>ièce  de  vingt-deux  aunes ,  fuivant 
e  tarif  du  ai  Décembre  1739  ;  & 
es     autres     bouracans    étrangers 

f)ayent  trente  pour  cent  de  leur  va- 
eur. 

Quanr  au  bouracan  de  fabrique 
Erançoife  ,  le  tarif  «de  1667  en 
fixe  les  droits  à  trois  livres  par  pièce 
de  vingt-deux  aunes.     , 

Les  trois  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier  ^  mais  la  dernière  eft  lon- 
gue au  plurieL 

£e 


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xin^  BOir 

11  faudroit  changer  \e  c  enk  ^Sc 
écrire  ,  bourakan.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BOURACANIER  ;  fubftantif  maf- 
culin.  Ouvrier  qui  fabrique  le  bou- 
racan. 

BOURACHER;  fubftanrif  mafculin. 
On  appelle  ainfî,  dans  quelques Ma^ 
nufaâures ,  les  ouvriers  qui  travail- 
lent au  raz.de  Gènes^  &  à  quelques 
étoffes  du  même  genre.      • 

BOUR3E  ;  fubftantif  féminin.  Cœ- 
num.  Terre  imbibée  d'eau  comme 
la  fange  de  la  campagne ,  &  parti- 
culièrement le  fond  des  eaux  crou- 
piffanres.  Le  poijfon  qu'on  pêche 
dans  cet  étang  ,  fent  la  bourbe  » 

Lajpremière  fyllabe  eft.  moyenne, 
&  la  faconde  trcs-brève. 

BOURBEUX  ,  EUSEj  adjeftif.  Cœ^ 
nofus  j  a ,  um.  Qui  eft  plein  de  bour- 
be. Un  ruiffeau  bourbeux. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  longue  j  &  la  troi- 
fième  du  féminin  très-htjève.. 

Le  X  qui  termine  les  deux  nom- 
bres du  mafculin  ,  prend  le  fon  du 
j  devant  une.  voyelle  ,.  en  fuivanr 
néanmoins  la  règle  générale  donnée 
ci-après,  /'oyeij  la  lettre  S. 

Cet  adjeâtif  ne  doit  pas  réguliè- 
rement précéder  le  fubftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 
une  bourbeuje  eau ,.  mais  une  eau 
hourbeufc. 

II  faudroit  changer  le,.v  du  maf- 
culin en  j  ,  le  j  du  féminin  en 
\i  &  écrire,  bourheus y  bourbeuse. 
Vovez  Orthographe. 

BOURBIER  i  fubftantif  mafculin. 
Lieu  creux  &  rempli  de  bourbe. 
Votre  ckcx^l  aizra  peine  à  fe  tirer 
de  ce  bourbîer.\ 

Bourbier  3  fe  dit  ,  dans  le  fens  fi- 
'  guré,  pour  affaire  facheufe ,  dont 
û  eft  difficile  de  fe  tirer.  Cette  im" 
vrudcncç  l'a,  mis  dans  le, bourbier*^ 


BOU 

La  terminaifon  ier  de  ce  mot^ 
eft  une  diphtongue  en  pocïie  comïneL 
en  profe. 

BOURBILLON  j  fubftanrif  mafcur 
lin.  Terme  de  Chirurgie  &  de  Ma^ 
rechallerie.  Pus  épiffi  qui  fort  du- 
ne plaie,  d*une  apoftênie ,  d*un  clou,, 
d'un  javart ,  &c.  Dès  que  le  bourbil^ 
Ion  fera  forti ,  il  nefouffrira  plus. 

BOURBON  i  nom  propre  de  TAu- 
gufte  Maifon  qui  règne  aujourd'hui 
en  Erance  ,  en  Efpagne ,  &:  à  Na-- 
ples. 

BOURBON  i  (  île  de  )  voyq  Mas- 

CARÈGNE. 

BOURBON  l'ANCI  ;  nom  propre. 
Ville  de  Erance  ,  en  Bourgogne,  à 
dix  lieues  ,  fud-oueft  j  d'Autun.  Il 
y  a  des  eaux  minérales  qui  ont  de  la. 
réputation.  « 

BOURBON  l'ARCHAMBAUD  y 
nom  propre  Ville  de  France  ,  dans. 
le  Bourbonnois ,  environ  à  cinq, 
lieues  ,,  oueft ,  de  Moulins..  11  y  a. 
des  bains  d'eaux  minérales  ,  falées , 
qui  laiffent  fur  les  bords  du  Vafe ,. 
une  couleur  jaunâtre ,  &  une  odeur: 
de  foufre  :;  elles  font  fi  chaudes  aU: 
toucher ,  qu'on  ne  peut  pas  y  tenir 
long- temps  la  main  :  on  les  boit  ce-- 
pendant  fans  fe  brûler.  Elles  font? 
un  peu  purgatives  ,,  adouci  (Tantes,, 
ftyptiques  ,  &,  Ton  en  fait  ufage- 
dans  les  dyflenteries  &  les  con- 
ques. Elles,  font  excellentes  pour 
rendre  aux  liqueurs  leurs-  premières 
fluidité»  Mais  ceux  qui  en  ont  fait 
ufage  ,  doivent  éviter  avec  foin 
pendant  quelque  temps ,  les  injures» 
de  l'air ,  &  particulièrement  lei 
pluies  ,  les  brouillards  &  les  vents, 
du  Nord. 

BOURBONNE-LESvBAlNS  ;    nom 

[)ropre.  Petite  ville  de  France ,  dans, 
e  Baftîgni  >  à  cinq  lieues  ^  eft-nord* 
eft,  de  Langres.  Il  y  a  des  bains 
;    d'eaux  thermales^qui  ont  de|la  répi>- 


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BOU 

tation.  Le  Médecin  Charles ,  de  Be- 
.  fançon,  a  dit  quelque  parc  dans  une 
rhèle ,  qu'il  feroit  plus  aifé  de  tarir 
en  buvant  les  fources  de  ces  eaux , 
que  d'exprimer  en  détail  toutes 
-leurs  propriétés. 

aOURBONNOISj  nom  propre.  Pro- 
vince  de  France  ^  qui  a  le  Niver- 
nois  &  le  Berry  au  nord  j  l'Auver- 
gne au  midi^  la  Bourgogne  &  le  Fo- 
rêt à  Torient ,  ^  le  Berry  à  l'occi- 
dent. >Elle  a  vingt -fept  lieues  de 
longueur,  &  treize  de  largeur.  Mou- 
lins en  eft  la  capitale. 

L^  Loire ,  l'Ailier ,  le  Cher ,  &c. 
font  les  principales  rivières  qai  ar- 
xofent  cette  Province.  On  y  re- 
.  cueille  des  grains  ,  ^u  vin  ^  du 
chanvre  &  des  fruits.  Le  bétail ,  le . 
gibier  &  le  poiflbn  y  abondent.  On 
y  a  des  mine^  de  fer  &  de  charbon 
de  terre,  & plufieurs  iburces d'eaux 
minérales  eftimées. 

JOURBONS  i  fubftantif  mafculin 
pluriel.  On  appelle  ainfi,  dans  les 
Salines  de  Laurraine  ,  de  grofTes 
tiièçes  de  bois  de  trente  pieds  de 
longueur,  qui  fervent  à  foutenir 
les  poêles  par  le  moyen  des  bappes 
&  des  crocs. 

BOURBOURG;  nom  propre.  Ville 
de  France ,  dans  la  Flandre  mari- 
time ,  à  une  lieue  «  fud-eft«  de 
Gravelines. 

BOURG  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  bâtard. 

BOURG AIGE  ;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit autrefois  petit  bourg. 

BOURGER  ;  verbe  neutre,  &  terme 
de  Marine,  ^qy^ç  G  arguer  . 

JBOURGET  ;  fubftantif  mafculin  , 
&  terme  de  Marine.  Quelques  Na- 
vigateurs ,  fur-tout  dans  la  Man- 
che ,  donnent  ce  nom  au  mât  de 
mifaine  &  à  fa  irorle. 

BOURCETTE>fubftantif  féminin. 


BOU  119 

BOURDAINE  ;  fubftantif  féminin. 
ArbriflTeau  qui  croît  particulière- 
ment dans  les  lieux  humides.  Ses 
feuilles  font  d'un  beau  vert  ,  & 
ont  à  peu  près  la  figure  de  celles 
de  l'aune.  Ses  fleurs  font  difpofés 
en  rofes  ,  &  elles  précèdent  des 
baies  rondes  ,  vertes  d'abord ,  en- 
fuite  rouges  ,  &  enfin  noires  quand 
elles  font  mûres. 

Le  bois  de  cet  arbrijjeau  donne 
un  charbon  léger ,  qui  entre  dans  la 
compofition  de  la  poudre  à  ^anon. 
Son  ccorce  intérieure  eftamcre,  un 
peu  gluante ,  apéritive ,  purgative, 
quand  elle  eft  deflechée  ,  éméti- 
que  &  déterfive  quand  elle  eft 
vertes  on  peut  la  donner  en  in- 
fufion  dans  de  l'eau  tiède,  ou  du 
vin  blanc  ,  à  la  dofe  d'un  gros  pour 
{es  adultes  ^  &  en  poudre  ,  à  la 
dofe  d*une  demi-once  ,  dans  •  du 
vin  blanc  pour  les  animaux. 
Le  Diftionnaire  de  Trévoux, 

3ui  fait  bourdaine  du  mafculin  , 
it  Amplement  que  c'eft  un  ar- 
brideau  qui  a  l'écorce  brune  y  & 
qui  ne  fert  guères  qu'à  faire  des 
paniers  &  des  allumettes. 
BOURDALIE  j  nom  propre.  Ville 
d'Afie  ,  fur  le  Gihon  ,  dans  U 
Tranfoxane. 
BOURDALOUE}  fubantif  féminin. 
Sorte  de  laifle  de  chapeau  avec  une 
boucle.  Cette  bourdaloue  eft  mal 
faite. 

Le  Diaionnaire  de  Trévoui  fait 
ce'  mot  mafculin  j  mais  ces  erreurs 
lui  font  familières. 

La  première  fyllafce  eft  moyenne, 
la  féconde  brève ,  &  la  troifième 
longue. 
BOURDALOUE  j    fubftantif  maf- 
culin.  Sorte  de  pot   de   chambre 
oblong.   Un  bourdaloue   de  porce- 
laine» 
BOURDALOUE  j    (  Louis  )    nom 
£eij 


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110  BOU 

propre  d'un  Jéfuite ,  le  premiertno- 
dèle  des  bons  Prédicateurs  en  Eu- 
rope ,  &  qui  fui  Thonneur  de  la 
chaire  pendant  trente-quatre  ansi  11 
naquit  a  Bourges  en  i  ^j  z  ,  &  mou- 
rut en  1704.  Ses  Sermons  furent  pu- 
bliés ien  1 707 ,  par  le  Jéfuite  Breton- 
neau. 

BOURDE  i  fubftantif  féminin  ,  & 
terme  populaire  qui  fignifie  aien- 
fonga,  défaite.  Un  écoute  pas  de 
pareilles  bourdes. 

BouROE,  fe  dit  auflS,  en  termes  de 
Marine ,  d'une  voile  dont  on  ne  fait 
ufaee  que  quand  le  temps. eft  tem- 
péré, 

BOURDEAUXj.nom  propre.  Ville 
riche ,  belle  &  confidérable  de  Fran- 
ce ,  .fur  la  Garonne ,  capitale  de  la 
Guienne  &  du Bourdelois ,  àvingt- 
trois  lieues ,  fud-fud-eft>  de  Roclie- 
forr.  On  y  compte  environ  cent 
trente  mille  âmes.  Sou  Archevêque 
dont  le  revenu  eft-de  plus  de  (îoooo 
liv,  prend  le  titre  ae  Primat  des 
Aquitaines,  C*eft  le  Siège  d'un  Par- 
lement ,  d'une  Cour  des  Aides, 
d*un  Préfidial ,  d'une  Amirauté  , 
d'un  Hôtel  des  Monnoies  ,  d'une 
Maîtrife  des  Eaux  &  Forets,  &  de 
plufieurs  autres  Tribunaux*  Il  y  a 
audi  une  Univerfîté  &  une  Acadé- 
mie, des  Sciences  &  des  Arts* 

11  fe  fait  à  Bourdeaux  un  com- 
merce d'autant  plus  conddérabk, 

^  que  les  plus  gros  vailTeaux  peuvent 
Y  remotrter  par  la  Garonne,  Les 
Étrangers  y  enlèvent  environ  cent 
mille  tonneaux  de  vin  par  an  :  ils  y 
chargent  auflî  da  vmaigce^  des 
eaux-de-vie,  des  prunes,  é'CéCeft 
encore  dans  le  port  de  cette  ville 
que  fe  fait  une  grande*  partie  du 
commerce  des  fucres  ^  du  coton  , 
de  l'indigo ,  &  des  autres  marchan- 
difes  qui  fe  tirent  des  îles  de  Saint- 
^  DiMningue  dcd&  la  Martinique. 


BOU 

BOURDEILLES;  nom  protre.  Pe- 
tite ville  de  France  ,  en  Périgord  , 
fur  la  rivière  de  Dronne  ,  à  trois 
lieues ,  nord-oueft,  de  Périgueur, 

BOURDELAGEi  r()yq  Bordela- 

GE.  -s 

BOURDELE  j  vieux  mot  qui  s'eft  dif 
autrefois  du  lieu  où  travailloit  un 
TiflTerand, 

BOUKDELIER  ;     Voyei    Borde- 

LIER, 

BOURDELOIS  i  nom  propre.  Con- 
trée de  France,  dans  la  Guienne,. 
ain(i  appelée  de  la  ville  de  Bour- 
deaux ,  qui  en  eft  la  capitale. 

Ge  pays  abonde  particulièrement 
en  vins.  C'eft  aur  environs  de  Bour- 
deaux qu'on  recueille  ces  excellens 
vins  blancs  j  C  connus  fous  le  nom 
de  vins  de  Gravt^ 

Le  Bourdelois  ,  qu'on  appelle- 
aufli  Guienne  propre ,  a  trente-huit 
lieues  de  longueur,  &dir-neuf  de 
largeur.  Ses  bornes  font ,  l'Océan  à- 
l'oueft ,  le  Bazadois  &Ja  Gafcogne 
au  fud  ,  r  Agenois*  &  le  Périgord  à. 
l'eft ,  &  au  nord  la  Sainconge*  Il  eft 
arrofé  par  la  Garonne ,  la  Dordon- 
ne,  rille ,  la- Jalle,  &c, 

BOURDER;  vieux  verbe  qui  fignî- 
fioit  autrefois  dire  de&  bourdes, 

BOURDELm,EUSE;.fubftantif,  & 
tet  mes  populaires.  Qui  dit  des  bour- 
des, 

BOUftDICH  j.vieur  mot  qui  fîgni- 
fioit  autrefois  le  premier  Dimanche 
de  carême, 

BOURDILLON  ;  fubftantif  mafcu- 
lin.  Sorte  de  bois  refendu^  propre 

I    à  faire  des  douves  de  tonneau, 

La  première  fy  Uabe  eft  moyenne  , 
8c  les  deux  autres  font  brèves  au 
(ingulier  y  mais  k  dernière  eft  lon« 
gue  au  pluriel. 

Il  faudroit changer  le  fécond  /en 
/,  &  écrire  Bourdilion.  Voyez  Or^ 

THOGRAPHl. 


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Boir 

BOURDIN  jT«l>ftat>nf  mafculm.  La 
Quintinie  donne  ce  nom  à  une  ex* 
ceilence  pèche  ronde  >  bien  cok>rée , 
&  un  peu  moins  grofle  que  la  pêche 
Madetaine.  Elle  mûrit  ôc  fe-n^ange 
au  mois  de  Septembre. 

BOURDON  ;  fubftantif  maftulin. 
Sorte  de  Idng  bâton  fait  au  tour , 
avec  un  ornement  au  miliei>^&  au 
haut  en  forme  de  pomme  ^  &  dont 
fe  fervent  ordinairement  lesPélerins 
dans  leurs  voyages.  Ce  Péicrin  le 
frappa  iefon  bourdon. 

BouRiK>N ,  le  dit ,  en  termes  d'Impri- 
meurs ,  d'une  faute  que  fait  le  Com- 
positeur y  en  pafTant  un  ou  {ilutieurs 
mots.  On  ejljujety  dans  cetêc  Impri- 
merie 5  à  faire  des  bourdons é 

BouRDOi*,  fedit,  en  termes  de  Mu- 
fique  y  du  ton  qui  fert  de  bafie-con- 
tinue  dans  divers  inftrumen^i  com- 
me la  vielle  ,  lamufette ,  lacorne- 
mufe. 

BovRDON  d'Orgue  ,.  fe  dit  auflî  d'un 
des  principaux  jeux  de  l'oreue  ,  ce- 
lui qui  fait  la  baffe  ,  qui  a  le  fonile 
plus  creux  ,  &  les  plus  gros  tuyaux. 

Faux-Bourdon,  fe  dit  encore  y  en 
termes  de  Mufîque ,  d'une  pièce 
dont  toutes  les  parties  fe  chantent 
lïote  contre  note,  yaimeàleir^enten" 
dre  chanter  en  faux^bourdon^' 

Bourdon  ,    fe  dit  d'un  infeâe  du 
genre  des  abeilles.  ^oyq[  Abeille. 
La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne,  &  la  féconde  brève  au  fingu- 
Uer  ,  mais  longue  au  pluriel. 

BOURDONNÉ,  ÉE  ;  adjeftif  &  ter- 
me de  l'Art  Héraldique ,  qui  fe  dit 
d'une  croix  gacnie  aux  extrémités, 
de  pommes  ovc  bâtons -(emblables^ 
à  ceux  des  Péferins. 

Rochas  y  en  Provence  i  d*or  à  la 
croix  bourdonnée  de  gueules,  au 
chef  d'aztn? ,  chargé  d'une  étoile 
d'or. 

BOURDONNEMENT  ;    fubftantif 


BOtJ  211 

mafculin.  Fremitus.  Bruit  que  font 
les  bourdons  &  autres  infeftes  du 
même  genre.  Le  bourdonnement  de 
ces  abeilles  annonce  un  ejfaim. 

Bourdonnement j  fedit,  par  exten- 
sion ,  d'un  bruit  fourd  &  confus , 
qui  naît  de  plufieurs  voix  inarticu- 
lées ,  &  qui  eft ,  pour  l'ordinaire , 
un  figne  d'improbation  de  la  part 
de  l'aflemblée.  Le  bourdonnement  de 
fajfemblée  indiquoit  ajje^  quelle 
rejetoit  ces  propofitions. 

Bourdonnement,  fe  dit  auffi  d'un 
bruit  qui  fe  fart  entendre  dans  les 
oreilles^  &  qui  reftemble  à  celui 
que  fait  une  mouche  en  volant ,  & 
quelquefois  au  tintenïent  d'une  clo- 
che. 

Plufieitfrs  caufes  peuvent  occa- 
fonner  cette  indifpofition ,  &  par-- 
ticulièrement  la  chaleur  &  la  pléni- 
tude ,  ou  trop  grande  abondance  du 
fang  &  des  humeurs;  Quand  le 
bourdonnement  des  oreilles»  eft  oc-- 
càfionné  pat  la  chaleur  ,  on  s'en 
apperçoit  afu  tempérament  cl^ud  & 
vif  du  malade ,  à  fa  jeunefTe ,  à  fa 
force ,  au  feu  continuel  qui  le  toiir- 
mente ,  &  qui  lui  monte  à  la  tctç  j 
à  la  vivacité  de  fon  pôals  ,  aux  cha- 
leurs de  poitrine ,  &  à  rous  les  fîgnes 
qui  caràftérifent  la  chaleur  en'  gé- 

■  néral.  Il  faut ,  en  œ  cas ,  avoir  re- 
cours à  la  faignée ,  aux  boiflbns  ra- 
fraîchiflantes  ,  telles  que  la  limo- 
nade ,  l'orgeat  \  aux  lavemens ,  aux 

.  Kqueurs  très-fraîçhes.  Il  ne  faut  pas 
faire  ufage  de  vin  ,  ni  de  liqueurs 
fpîcitueules  ;  &  Ton  doit  éviter  tout 
esfercice  violent ,  manger  peu  ,  & 
vivre  d'alimens  aifés  à  digérer* 

On  reconnoît  le  bourdonnement  ' 
des  humeurs,  occafionné  par  laplé*' 
nitude  ,  aux  (i^n'es  qui  caradérilent 
cette  indifpoiîtion.  On  emploie  pout- 
lors  les  remèdes  qui  conviennent 

I    dans  la  plénitude  j  comme  les  fdi- 


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m  B0X7 

gnces  ,  les  boiflbns  aqueufes  & 
abondantes  J  les  lavemens ,  les 
bains  j  les  purgations  réitérées  , 
l'exercice  ,  la  diilîpation ,  &  la 
.    diète. 

Si  le  bourdonnement  des  oreilles 
eft  habituel ,  &  qu  on  foit  fort  fujet 
à  cette  indifpofition,  on  doit  y  faire 
une  férieufe  attention,  parce  qu'elle 
indique  toujours  quelque  (embarras 
dans  la  tête  ou  dans  le  cerveau ,  à 
moins  qu  elle  ne  fe  rencontre  dans 
Jies  tempéramens  hypocondriaques 
ou  vaporeux.  Le-  bourdonnement 
d  oreille  habituel  eft  comme  le  pré- 
curfeur  de  Tapoplexie ,  dont  on  doit 
tâcher  de  prévenir  l'attaque  parl'u- 
fage  des  (aignées ,  de  la  diète  ,  des 
boiilbns  &  des  lavemens. 

La  première  fyllabe  eft  moyet> 
fie  ,  la  féconde  brève ,  la  troifièmc 
très-brève ,  &  la  quatrième  moyen- 
xie  au  fingulier  ,  mais  longue  au 
pluriel. 

Le  pluriel  fe  forme  en  changeant 
le  r  final  du  fingulier  en  un  j ,  qui 
fuit  la  règle  générale  des  pluriels. 
Foye^  la  lettre  S. 

11  faudroit  fupprimer  un  n  qui 
eft  oififj  changer  le  dernier  e  en  Uy 
&  écrire ,  d'après  la  prononciation , 
bourdonemant.  Voyez  Orthogra- 
phe. * 
BOURDONNER  ;  verbe  neutre  de 
la  première  conjugaifon ,  lequel  fe 
conjugue  comme  chanter*  Fremicum 
edcre.   Ce  verbe  exprime  le  bruit 

S  lue  font  les  bourdons  &  autres  in- 
eâes  du  même- genre.  On  entend 
bourdonner  les  abeilles  dans  cette 
ruche. 
Bourdonner  j  fe  dit  aufli ,  par  exten- 
fion ,  pour  exprimer  le  bruit  fourd 
&  confus,  qui  naît  de  plufieurs  voix 
inarticulées ,  &  qui  annonce  ordi- 
nairement rimprobation  de  Taflem- 
blée.  Dès  que  la  chofe  eut  été  pro- 


BOU 

pofée ,  on  entendit  bourdonner  ta/2, 
/emblée. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne^ la  féconde  brève,  &la  troinème 
eft  longue  ou  brève  ,  comme  nous 
l'expliquons  au  mot  Verbe  ,  avec 
Ja  conjugaifon  &  la  quantité  profo- 
dique  des  autres  ten>p$. 

Il  faudroit  fupprimer  un  n  qui 
eft  oifif ,  &  écrire,  d'après  la  pro-i 
nonciation ,  bourdoner.  Voyez  Or» 

THOGRAPHE. 

BOURDONNET,;  fubftantif  mafcu- 
lia ,  ^  «erme  de  Chirurgie^  C'eft 
un  petit  rouleau  de  charpie ,  deftiné 
à  remplir  une  plaie  pu  un  ulcère^ 
pour  en  tirer  le  pus. 

Les  bourdonnets ,  &  les  autres 
dilatans ,  peuvent  être  fort  nuifibles 
ou  fort  avantageux  ,  félon  les  cir^ 
confiances  &  la  manière  dont  oa 
en  fait  ufage.. 

On  peut  fe  fervir  de  bourdonnets 
dans  toutes  le$  plaies  que  l'on  veut 
faire  fuppurer,  parce  qu'ils  s'op- 
pofent  à  la  réunion  des  parties. 

Si  on  leç  place  de  façon  qu'ils 
bouchent  l'entrée  d'un  ulcère  pro^- 
fond,  le  pus,  accumulé  dans  le 
fond ,  fera  renvoyé  dans  la  mafle 
des  humeurs,  &  y  caufera  de  grands 
ravages.  Si  l'on  entafle  des  bour- 
donnets trop  durs,  ils  s'oppoferont 
au  dégorgement  des  parties  voiii-^ 
nés  :  le  pus ,  arrêté  dans  les  parois 
de  l'ulcère ,  y  formera  At^  callgA- 
tés ,  dont  les  fuites  peuvent  être  fu" 
neftes. 

L'ufage,  au  contraire,  des  bour- 
donnets mollets,  qui  ne  font  pa$ 
entaftes  en  trop  grande  quantité  , 
eft  le  moyen  le  plus  fur  pour  vider 
les  ulcères  du  pus  qu'ils  contiea- 
nent. 

Dans  ce  cas ,  les  matières  puru- 
lentes imbibent  la  charpie ,  &  fe 
filtrent  au  travers  par  le  même  m^ 


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BOU 

chanifme  y  qu'une  languette  de  drap 
feit  monter ,  par  -  deSus  les  bords 
d'un  vafe,  la  liqueur  dans  laquelle 
nage  une  de  fes  extrémités. 

Lorfqu'on  introduit  des  bourdon- 
nets  dans  les'c.vités  profondes ,  il 
£aut  avoir  l'attention  d'y  attacher 
un  fil,  dont  on  retient  l'autre  extré- 
mité à  l'extérieur  de  la  plaie  j  par 
ce  moyen  on  les  retire  facilement, 
&  on  eft  fur  qu'il  n'en  refte  pas. 
La  négligence  de  cette  précaution 
a  quelquefois  occafionnc  des  acci- 
denr  fâcheux. 
BOURG  ;  fubftantif  mafculin.  C'eft 
un  de  ces  mots  ,  fur  l'acception  def- 

3uels  on  n'eft  pas  d'accord.  L'Aca- 
émie  Françoife  dit ,  qaun  Bourg 
cjl  un  gros  village ,  ordinairement 
entouré  de  murailles ,  &  où  l'on  tient 
marché.  Mais  cette  définition  ne 
nous  paroît  pas  cxade.  H  y  a  tel 
lieu  qui  n'a  ,  ni  murailles,  ni  mar- 
ché ,  &  qui  n'en  eft  pas  moins  un 
Bourg.llya  tel village,au  contraire, 
qui  a  murailles  &  marché  ^  &  qui 
n*èut  jamais  le  titre  de  Bourg.  J'ai- 
merois  donc  mieux  dire  ,  qu'un 
Bourg  eft  un  lieu  qui  ne  jouit  pas 
àts  privilèges  propres  aux  villes., 
&  qui  eft  oïdinairement  plus  confi- 
dcrable  qu'un  village ,  &  moins 
confidérable  qu'une  ville.  Je  dis 
ordinairement  moins  confidérable 
qu'une  ville  ,  parce  qu'il  y  a  des 
villes  plus  petites  que  certains 
bourgs  ,  &  mcme  que  certains  vil* 
lages.. 

Ce  monofyllabe  eft  long. 
Le  g  final  fe  fait  fentir ,  &  prend 
le  fon  du  k   devant  une  voyelle  \ 
mais  il  eft  muet  devant  une  con- 
fonne. 

Il  faudroit  changer  le^  en  ^  ^  & 
écrire  kourk.   Voyez^  Orthogra- 
phe. 
fiOURG  j.nom  propre.  VillcLdeEran- 


BOU  113 

ce,  capitale  de  la  BrefTe ,  fur  la  ri- 
vière de  Reflbuze  ,  à  cinq  lieues,, 
eft-fud-eft  ,  de  Mâcon.  C'eft  le 
fiège  d'un  Préfidial  ,  d'un  Bail- 
liage ,  d'une  Châtelienie  Royalej 
&c. 

Il  fe  tient  annuellement  plufieurs 
foires  en  cette  ville  j  entr'autres 
deux  franches^  qui  durent  chacune 
trois  jours,  &  qui  commencent  au 
25  Avril  &  au  15  Juin.  Le  com- 
merce principal  qui  s  y  faitj  confifte 
particulièrement  en  olés ,  en  che- 
vaux ,  en  bétail,  &  en  peaux  que 
l'on  y  blanchit  parfaitement  bien  , 
&c  qui  font  ordinairement  enlevées» 
par  ies^  marchands  de  Grenoble  & 
de  Lyon. 

Bourg;  en  Brefle,  eft  la  patrie 
du    célèbre     Grammairien    Vau- 
gelas-.. 
Bourg,  eft  auflî  le  nom  d'ime  ville 
de  France,  dans  le  Bourdelois ^  fur 
laDordogne ,  environ  à  trois  lieues» 
&  demie  de  Eourdeaux.  Il  s'y  fait 
un  commerce  confidérable  en  vins- 
du  pays ,  qui  font  aflez  bons ,  & 
plient  chez  l'étranger  par  la  voie 
de  la  mer. 

On  y  a  une  Abbaye  d'hommes^, 
qui  eft  en  ccmmende  j  &  qui  vaur 
1400  livres  de    rente    au.  Titu- 


laiie. 


Bourg  ,  eft  encore  le  nom  d'un  bourg: 
.de  Normandie  ,  fur  la  rivière  d'U 
ton  ,  à  deux  lieues  ,.  oucft-nord-^ 
cueft ,  de  Verneuil. 

BOURG-ACKARD  ;  nom  propre. 
Bourg  de  France,  en  Noimnndie,, 
environ  a  quatre  lieues  &  demie  ,< 
oueft-  fud  -  oueft  ,  de  Rouen.   Ce 
bourg  eft  connu  par  un  Prieuré  en 
commende  qui  y  eft  établi,  &  qui: 
a  donné  fon  nom  aux  Chanoines  ré- 
guliers réformés  5  qu'on  appelle  ,» 
par  corruption ,  Boucachards.. 

.BOURGADE  i^  fubftantif-  féminin;. 


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224  BOU 

Petit  Bourg.    Il  ny  a  plus  quune 
lieue  d'ici  à  la  bourgade. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  longue  ,  &  la  troi- 
fième  très-brève.  \ 

BOURG  AGE  ;  fubftantif  mafculin  y 
Se  terme  de  Coutume ,  qui  fe  dit , 
particulièrement  en  Normandie,  des 
néritages  roturiers  Htués  dans  les 
villes  ou  bourgs ,  exempts  de  toute 
redevance  cenfuelle  ou  féodale  en- 
vers le  Roi ,  çu  quelque  autre  Sei- 
gneur. 

BCJURGANEUF  ;  nom  propre.  Pe- 
tite  ville  deFrance,dans  la  Marcbe , 
à  huit  lieues  &  demie,  eft  nord-eft, 
de  Limoges.  C'eft  la  réfidence  du 
Grand-Prieur  de  l'Ordre  de  Malthe 
de  la  Langue  d'Auvergne. 

BOURG- ARGENTALj  nom  propre. 
Ville  de  Fraifce,  en  Forêt ,  dans 
une  plaine  fertile  entourée  de  pion- 
tagnes ,  i  quatre  lieues,  fud-eft» 
de  Saint  Etienne.  C'eft  le  fiège  d^un 
Bailliage  Royal  ^  &  il  s'y  tient  tous 
les  ans  quatorze  foires. 

BOURG-CHARENTE;  nom  propre. 
'  Bourg  de  France  j  dans  l'Angou- 
mois ,  fur  la  Charente^  à  une  lieue, 
eft-fud-eft ,  de  Cognac. 

BOÙRG-D'AULT  j  nom  propre.  Pe- 
tite ville  &^port  de  France,  en  Pi- 
cardie ,  fur  rOcéan  ,  à  vingt-une 
lieues ,  oueft-nord-oueft ,  d*Ami^s. 
C'eft  le  fiège  d'iuie  Amirauté,  d'un 
Grenier  à  Sel ,  &c.  On  tire  de  cet 
endroit  le  meilleur  poiflTon  de  mer  :. 
frais ,  qui  fe  confpmme  i  Paris. 

BOURG- DE -RENAISON;  nom 
propre.  Bourg  de  France ,  en  Foret, 
a  deux  lieues,  queft-nord-oueft ,  de 
Roanne. 

BOURG-DIEU  ;  nom  propre.  Pe- 
tite ville  de  France ,  en  Berry ,  fur 
l'Indre  ,  à  dix  lieues ,  fud-cft ,  de 
Bourges. 

BOURGEOIS  ;,  OISpi  fubftantif.  Ce- 


BOU 

lui  Se  celle  qui  font  leur  rcfidence 
ordinaire  dans  une  ville. 

Les  privilèges  accordés  à  la  ville 
de  Pans ,  portent  que  cette  ville 
doit  être  éminemment  préférée  en 
prérogatives ,  dignités ,  honneurs  & 
prééminences  à  toutes  les  autres 
villes  du  royaume  j  aufli  les  Bour^ 
geois  de  Paris  jouiftent-ils  d^  plu- 
tieurs  privilèges  très-avantageux.  Ils 
peuvent ,  quoique  Roturiers ,  poffé- 
der  des  Fiefs  j  fans  payer  au  Roi  le 
droit  de  francs ^fiefs,  en  quelque 
endroit  du  Royaume  que  ces  fiefs 
foieot  fi  tués. 

Ils  ont  la  garde  bonrgeoife  de 
leurs  enfans.^  en  conféquence  de 
laquelle  ils  jouiftent  pendant  un  cer^ 
tain  temps  des  revenus  de  leurs  en<- 
fens. 

Us  ne  peuvent  être  tirés  hors  de 
la  ville  de  Paris  pour  plaider  en 
défendant  dans  quelque  caufe  que 
ce  foit.  Ainfi  le  Bourgeois  de  Paris 
aflfiené  en  garantie  dans  une  aâioa 
réelle  ou  autre  quelconque ,  peut , 
en  vertu  de.fon  privilège,  faire  évo- 
quer à  Paris  la  jdemande  en  garan^ 
rie,  qui  y  attire  aufti  la  demande 
originaire,en  quelque  lieuduxoyau- 
me  qu  elle  ait  été  intentée. 

Ils  jouiftent  de  l'exemption  du 
ban  &  ^rrière-ban  pour  tous  les 
fiefs  &  arrière-fiefs  (ju'ils  pofsè* 
denr,en  quelque.endrpit  du  Royau- 
me qu'ils  foient  fitués. 

Us  ont  (encore  diverfes  autres 
prérogatives. 

La  qualité  de  Bourgeois  de  Pa- 
ris s'acquiert,  fuivant  l'article  1 7  j 
de  la  Coutume,  par  une  céfidence 
d'an  &  jour. 
Bourgeois  du  Roi  ,  fedit ,  enChatn- 

Sagn^  J  des  perfonnes  qui  »  quoique 
omiciliées  dans  des  terres leigneu- 
riales  dont  tes  habitans  font  ferfs  du 
Seignear,A>nt  exemptes  de  cène  fec- 

vitud« 


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BOU 

m 

•  vitude  en  vertu  dn  privilège  <me 
le  Roi  leur  a  accordé  à  cet  enet 

.     pstr  fes  Officiers,  donc  les  fiour- 

foois  du  Roi  devienneoc  jufticia- 
les. 

l^E  Bourgeois  »  fe  dit  abfblument 
pour  défigner  tous  les  habitans  d'u- 
ne ville.  Le  Bourgeoiyrepouffa  tcn- 
nenii. 

Bourgeois  »  fe  dit,  en  termes  de 
marine,  dupmpriécaire  d'un  navire.  ' 

fiouRGEois  ,  fe  dit ,  en  termes  d  ou-  \ 
vriers ,  de  celui  qui  les  emploie ,  ! 

.    &  pour  qui  ils  travaillent.  Celt  dans 
ce  fens  qu'ils  difent  qu //  faut  fer- 
vir  le  Bourgeois  ;,  quil  ne  faut  pas 
.  tromper  le  Bourgeois» 

Bourgeois  ,  fe  dit  pqur  Roturier , 

-.  &.par  oppofition  a  noblew  Cefiun 
bon .  Bourgeois  qui  a  des  parens-no^ 
ties.       '        ■  . 

Bourgeois,  fe  dit  aufli  par  mépris , 
pour  défigner  quelqu'un  né  de  pa- 
rens  qui  ne  font  pas  nobles,  ou  qui 
n'a  aucun  ufage  des  manières  du 

..    monde.    Cet  homme  fent  bien  fon 

',  ^  bourgeois. 

Bourgeois  ,   oise  ,   s'emploie  auflî 

.  ad|e<Slivemeht.  On  vp^tWt  caution 
bourgeoife ,  une  caution  folvable  & 
facile  à  difcuter. 

Garde  Bourgeoise  ,  fe  dit  d'un  droit 
qui  eft  le  même  à  Fégard  des  bour- 

Î;eois,  que  celui  de  garde^noble  à 
'égard  aes  nobles.  Foye:^  Garde- 
Noble, 
Maison  Bourgeoise  ,  fe  dit ,  par 
oppoiirion  à  palais  &  hôtel ,.  d'une 
inaifon  commode  &  logeableVnlais 
bâtie  iàns  magnificence. 

On  appelle  du  vin  bourgeois , .  du 
vin  qui  n"eft  pas  frelaté ,  &  que 
l'on  a  dans  fa  cave  ,  par  oppoittion 

•  4  celui  qu'on,  veiid  au  cabaret..    ... 

On  appelle  auflî  ^rdinaii^e,  ^r^ 
geûh ,  foupe  bwrgeotfe ,  un  bon  or^ 
iUiMtire ,  »ne  bono^  fc^ge*         > 

Jomc  Jf^f 


On  dit,  en  mauvaife part, d'une 
perfonne j  quelle  a  tair  bourgeois^ 
la  mine  bourgeoife  ;  les  manière^ 
.  boûrgeoifes  ;  jpour  dire  ,  qu'elle  a 
mauvais  itir  ,  une  mine  baiTe  »!  & 
des  manières  différehtel  6ft  celles 
qui /ont  ufitéesdan^  le  monde.  ' 

Voye:(^  au  mot  Citoyen  ,  les  dif- 
férences relativ^s'qui  en  diftiiiguent 
-  biiurgêois  ,Scc.    /   c-    ;      -        * 

La  première  fyllabe  eftWrôyeijr 
ne,  la  féconde  Jongiie^  'ÎK  l^tro* 
fième  dû  féminiiï^rèsf^  bibrb.  / 

Ce  mot  etnployé  comme  adjec- 
,  tif,  n^  doit  pas  régulièrement  pré- 
céder le  fubftahrif  auquel  il  (h  rap- 
porte. On  né*  dira  pas  MVibburgtois 
air ,  mais  un  air  bourgeois. 

Il  faùdroit  changer  le^  eh»  y  ,  le 
f  du  féminin  eh  un  ^  ,  rupprimcr 
Ve  qui  eft  oifif ,  &  écrire  ,  d'ajjrès 
la  prononciation,  hourjois ^  bôur^ 
joi:(e.  Voyez  Orthographe.  "• 
BOURGEOISEMENT  jadverbe.  En 
fimple  bourgeois  j  d'une  manière 
bourgeoife.  Il  aime  à  vivre  bour^ 
geoifer^nt*  \ 

La  première  fyllabd  eft  moyentie, 
Ja  féconde  longue  ,  la  troifîèmç 
très* brève  ,  &  la  quatrième  moyen- 


ne. 


Il  faùdroit  changer  le  g  en  /^  Je 
j  en  :(  »  le  dernier  eeti)çLs  Aipferi- 
mer  le  premier  e  qui  efi  oiïîr  ,^  & 
écrire,  d'après  la  prononciation^ 
bourjohfemant.  Voyeif  Orthogra- 

.  PHB.  » 

BOURGEOISIE  j  fu^ftantif  fcminîn, 
Qualité  de  Bourgeois^  Le  droit 'de 
bourgeoife  s^ac^uierrà  Paris  par  une 
réfidencè ^4ui'&'jour\  Voyeâ  Bour- 
geois. ^         ■ 

Bourgeoisie,  fedit  auflî  colleAive" 
favent  pour  toits  les  bourgeois  d*une 
ville.  Telle  fut  la  délibérafiùn  dèl^ 
bourgeoife.  '  '   ; 

V.     Itesiiait  psemièse$^£fà[^iiétït 


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xx$  sou 

,    moy^ettoes  y  &  la  troifième  eft  lon- 
gue. 
POURGEON  }  fttbftantif  mafculin. 
,    Gemma.  Bouton  ou  éminence  (jui 
pouiTe  aux  arbres  9  &  qui  produit, 
dans  la  fuite ,  des  brancnes ,  des 
feuilles,  du  fruit.  Ces  bourgeons 
font  bien  préparés. 
BouKGioN ,  le  dit  du  nouveau  jet 
de  la  vigne  ,  quand  il  eft  déjà  en 
. .  fâoa. 

Bourgeon  ,  fe  dit ,  par  eztenfion  »  des 
bubes  ou  bout<ms  qui  parcâflènt  au 
vifkge.  Elle  a  le  vijage  pUin  de 
bourgeons.  Voyez  Bouton. 

I^  première  fyllabe  eft  moyenne , 
&  la  féconde  brève  au  fiogulier, 
mais  longue  au  pluriel. 

U  faudroit  changer  le  g  en  j  ^ 
fupprimer  Ve  qui  eft  oifif,  &  écrire, 
d'après  la  prononciation,  bourjon. 
Voyez  Orthooraphb. 
BOURGEONNÉ ,  ÉE  i  adjeûff  & 
participe  paÛif.  Foye^  Bou&gcon^ 
Nia. 

Ce  mot,  comme  adjeâif ,  s'em- 
ploie paniculièremenc  en  parlant 
du  viuge  ,  du  front  ,  &c.  Un  vi- 
rage ,  un  front  bourgeonné. 
BOURGEONNER  v  verbe  neutre  de 
la  première  conjugaiioi» ,  lequel  fe 
conjugue  tommtchahttr.  Gemmare. 
Jeter ,  pou(Ier  des  bourgeons.  Ixs 
€erifiers  commencerU .  à  bourgeon^ 
ntr. 
BouROEONNER ,  fe  dit,  par  eztenfion, 
des  bubes  ou  boutons  qui  pacoiflfent 
au  vifage  des  perfi>Dnes.  ù  front  lui 
bourgeonne. 

Les  temps  compofôs  (è  conju- 
guent avec  rauziliatcé  Avoir.    // 
0  bourgeonné  ^  ils  auroient  hourgeon- 
•  Me. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne , 

ta  féconde  brève ,  &  la  troifième 

eft  longue  ou  brève  ,  comme  nous 

.  fesq^U^iooDi  au  «m  Vun  ^  avec 


BOU 

la  conjugaifon  &  la  quanmé  pto^ 
fodique  des  autres  temps.' 

U  faudroit  changer  le  g  tn  j  i 
fupprimer  le  premier  e  ic^Xk  n  qui 
font  oififs  ,  &  écrire  y  d'après  la 
prononciation  ,  bourjoacr.  Xoyeit 
Orthographe. 

BOURG- EPINE   j     Foye^   Ner- 
prun. 

BOURGES  :  nom  propre.  Ville  coii- 

*  fidérable  de  France  ,  &  canitale  du 
Berry.  Elle  eft  fituée  entre  l'Evre  & 

^  rOrron  j  i  dix*buit  lieues ,  fud- 
fud*eft,  d'Orléans.  Ceft  le  fike 
d'un  Archevêque,  d'un  Préfidial» 
d'un  Bailliage,  d'une  Maîtrife  des 
£aux  &  Forêts,  d'un  H&tel  dea 
^  Monnoies ,  &  de  plufieurs  autres 
Jurifdiâions.  U  y  a  aufli  ime  Uni- 
verftté,  &  l'on  y  cooipte  environ 
vingt  mille  âmes. 

Cette  ville  eft  peu  commerçante  ^ 
on  y  fabrique  cependant  des  toiles» 
&  xpelqnes  étoits  de  laine  j  mai^ 
il  y  a  beaucoup  de  nobles ,  à  caufe 
du  privilège  de  noblefle  qu'accocda 
Louis  XI  aux  Maire  Se  Echevins  {^e 
Bourges. 

Cette  ville  eft  la  patrie  du  fa- 
meux  Prédicateur  Bourdaloue. 

BOURGET  j  (le)  nom  propre.  Bourg 
de  rîle  de  France  »  fsr  la  rivière  de 
Moleret ,  à  deux  Ueues ,  nord^-eft  > 
de  Paris. 

BOURGFRIDE  ^  vieux  mot  qui  figni* 
fioit  autrefois,  paix. 

BOURGHESIE  j  vieux  œotquifigni- 
fioîc  autrefois  droit  feigneorial  fur 
les  bourgeois  d'une  ville. 

BOURG- L'ARRHÉj  nom  propre^. 
Bourg  de  France  >  en  Auvergne  > 
à  neuf  Keues  >  oueft ,  de  Cler- 
mont. 

BOURLEUR  j  vieux  mot  <pii  figni- 
fil^t  autrefois  fédu6tear. 

BOURGMESTRE^-^  fubftantif  maf- 
çuUa.   Ceft  fe  tore  des  premiers 


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BOU 

Maglftrats  de  cercaiocs  villes  de 

,  Flandre^  de  Hollande,  d'Allema- 
gne j  &c.  Il  fut  arrête  par  ordre  des 
Bourgmcfires  d'^mjlerdam. 

Les  deux  premières  fyllabes  (ont 
longues  y  6c  la  rroiiième  eft  très- 
brève» 

BOURG-NEUF  i  nom  propre.  Ville 
&  Port  de  France  ,  en  Bretagne , 
fur  rOcéan ,  i  fept  lieues  8ç  demie^ 
fudn^aeft,  de  Nantes.  Le  port  eft 
fréquetnté  par  les  navires  HoUan- 
d(ûs ,  &  d'autres  nations ,  qui  vien- 
nent charger  des  iels  préparés  dans 
les  marais  falansdu  voifinage. 

Bourg-Neuf  ,  eft  auffi  le  nom  d'un 
Bourg  du  pays  d'Âunis ,  environ  à 
deux  lieues  de  la  Rochelle.  Il  y  a 
une  Commanderie  de  l'Ordre  de 
Malthe  j  qui  vaut  5  500  L  de  rente 
au  Titulaire. 

BOURGOGNE  j  nom  propre.  Sur- 
gundia.  Il  y  a  eu  deux  anciens 
Koyaumes  de  ce  nom.  Le  premier, 

.    fondé  par  'Gondahair e ,  fils  de  Gau- 

.  difelle,  &  petit-fils  d'Athanaric  le 
Vandale,  commença  en  415  ,  & 
Vienne ,  en  Dauphiné ,  en  fut  la 
ville  capitale.  A  la  mort  de  Gonda- 
haire ,  qui  fut  mé  à  la  bataille  de 
Châlons  en  45 1 ,  le  Royaume  de 
Bourgogne  cocnorenoit  ce  qu'on 
nomme  aujourd'nui  le  Duché  &  le 
Comté  de  Bourgogne  ;  le  Niver- 
nois ,  le  Dauphiné,  U  Savoie  j  cette 
patrie  de  la  Provence,  qui  «ft  en- 
tre le  Rhône ,  la  Durance  &  les 
Alpes  \  les  bords  du  Rhin  »  depuis 
Baie  jufqu'au-delà  de  Conftance , 

.  &  prefque  tout  le  pays  borne  par 
le  Rhàne  &  le  Rhin ,  jufquTiux 
Alpes.'  Ce  Royaume  pafla  i  la  pof- 

.  térité  de  fon  Fondateur ,  qui  fe  fou- 
rint  fur  le  trône  jufqu'en  534,  que 

.  Gondom^r ,  dernier  Roi  de  cette 
race  ,  fe  laKfa  prendre  .dans  Autun 
par  les  François.    Ce  Gondomar 


BOU  iiT 

étoltfils  de  Gondebaud»  Taïueuc 
àts  Loix  Gombettes. 

Le  fécond  Royaume  de  Bonr* 
gogne ,  que  polfcdèrent  les  fuccef- 
leurs  de  i  Empereur  Louis  le  Dé- 
bonnaire, fimt  en  la  perfoime  de 
Conradin^  te  même  que  Charles  I 
d'Anjou ,  Roi  de  Sicile ,  fit  décapi- 
ter à  Naples  en  1  x^4.  • 

U  y  eut  enfuife  le  Duché  de 
Bourgogne ,  qui  finit  enlaperfonne 
de  Charles  le  Téméraire  j  tijé  de- 
vant Nancy  en  1 477 ,  &  fut  réuni 
par  Louis  XI  à  la  Couronne  de 
France,  dont  il  n  a  plus  étédivifé 
depuis  ce  temps;. 

Nous  appelons  aujourd'hui  iSoi/r- 
gogncj  une  province  confidérable 
de  France,  qui  a  4j  lieues  de  lon- 
gueur^ &  ^7  de  lareeur,  &dont 
Dijon  eft  la  ville  capitale.  Ses  bor- 
nes font  la  Champagne  au  nord ,  le 
Be^*olois  au  midi  >  la  Franches- 
Comté  à  l'orient ,  &  le  Nivemois  â 
l'occident. 

La  Seine  »  l'Yonne ,  la  Cure ,  le 
Serain ,  TArmançon,  la  Saône ,  la 
Vigenne,  la  fiaize ,  la  Tille ,  l'Ou- 
che ,  la  Dehune ,  la  Grone ,  l'Ou* 
gaon,  le  Doux,  là  Reilbuze)  la 
Velle,  la  Loire,  l'Arconce,  l'Ar* 
roux  ,  '&  plufieurs  autres  rivières  j 
arcofent  cette  province ,  qui  eft  fin- 
gulièrement  fertile  en  touty  fortes 
de  ^ains ,  en  orge  ,  ^n  millet ,  en 
avotne,  en  chanvre,  en  navette, 
&  particulièrement  en  vins  ex« 
quis. 

Les  meilleurs  de  ces  vins ,  qui 
font  Tobjec  le  plus  confidérable  du 
eCommerce  de  cette  province ,  crbif- 
fent  furcout  fur  les  cotes  ^i  s'é- 
tendent vers  le  fud-oueft,  depuis 
Dijon,  au  travers  du  Bailliage  de  ce 
nom  ,  &}de5  bailliages  de  Nuys  )  de 
Beaune ,  de  Chalons  &  de  Maçon. 
On.compte  ,  d^s. un  efpace  d!en* 
F  f  ij 


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ii8  ^OJ3 

viroù  dix  Kèues  >  vingc-deux  viMcs 
ou  villages  ,  donc  les  vignobles  ont 
-  la  plus  grande  réputation.  Vougeot^ 
Nuys ,  Chambertin,  Pomar,  &c. 
font  au  nombre  de  ces  lieux  renom- 
més. 

11  fe  fait  aaffi  dans  cette  pro- 
vince ,  un  commerce  de  blé ,    de 
\>6is  &  de  bétail  j  &  Ion  y  fabri- 
'  qiie  des  draps  endifFérens  endroits  ^ 
comme  i  Dijon  3  à  Vitaux ,  à  Mer- 
cy ,  à  Semur ,  à  Saulieu  >  à  Seigne- 
lay,  &c. 
Bourgogne  ,  eft  aufli  un  nom  qu'on 
.  donne  au  fainfoin  en  divers  en- 
droits. f^oye:[  Sainfoin. 

La  première  fy  ïlabe  eft  moyc^nne, 
la  féconde  brève  »  &  la  troifîème 
très-brève. 

Le  fécond  g  fe  prononce  mouil- 
lé. 
BOURGOIN  j  nom  propre.    Bourg 
de  France  »  en  Dauphiné ,  fur  la  ri- 
.    vière  de  Bourbe ,  à  fept  lieues ,  fud- 

eft  ,  de  Lyon. 
BDURGON;  nom  propre»  Bourg  de 
France ,  dans  le  Maine  ,  à  quatre 
lieues  &  demie  ,  oueft-nord-oueft , 
de  Laval. 
BOURG-SAINT-ANDÉOL  ;  nom 
propre.  Petite  ville  de  France ,  en 
Languedoc ,  fur  le  Rhône  j  à  deux 
lieues  &  demie ,  nord ,  du  Pont- 

-  Sain%Efprit. 

BOURG-SUR-LA-ROCHE  j    nom 
.    propre.  Bourg  de  France ,  en  Poi- 
tou y  à  cinq  lieues  &  demie  ,  nord- 
oueft ,  de  Liicon. 

BOURGTHÉROUDE  ;  nom  pro- 
pre.  Bourg  de  France,  en  Norman- 

-  die  y  à  quatre  lieues,  fud-oueft  ,  de 
Rou0n. 

BOURGUEIL  ;  nom  propre.  Ville 
de  France ,  en  Anjou  »  à  neuf  lieues 
&  demie,  eft-fud-eft,  d'Angers.  11 
y  a  une  Abbaye  d  hommes  qui  eft 
en  commetkde  ,    £c  qui  vaut  au 


feou 

Titulaire  1 8000  livres  dé  fente. 

BOURGUERIN  j  nom  propre.  Bourg 
de  France  ^  dans  le  Dunors  j  à  trois 
lieues  &  demie  ^  oueft-fud^oueft  » 
de  Chateaudun. 

BOURGUIGNON  ,  ONE  y  fubftan- 
tif.  Qui  eft  de  Bourgogne.  Les 
premiers  Bourguignons  étoient  ori* 
ginaires  d'Allemagne,  &  parurent 
dans  les  Gaules  vers  Tan  4 1  j  ,  con« 
duits  par  Gaudifelle  leur  Roi. 

Ce  mot  s'emoloie  auffi  adjeâi- 
vement ,  &  déngne  ce  qui  appar- 
tient, ce  qui  a  rapport  à  la  Bour- 
gogne. 

On  a  donné  le  nom  de  Lohc 
Bourgu/gnones  ,  à  ces  Loix  que  fit 
â  Lyon  ,  dans  une  afTemblée  géné- 
rale, le  Roi  Gondebaud,  père  de 
Sigifmond  &  Gondomar ,  derniers 
Rois  du  premier  Royaume  de  Bour- 
gogne ,  par  lefquelles  furent  gou* 
vernés  les  peuples  foumis  à  ces 
Princes.  Elles  furent  encore  ap- 
pelées Loix  Gambettes ,  du  nom  de 
Gondebaud ,  qui  en  étoit  l'âu- 
teur. 

BOURGUIGNOTE  j  fubftâhtif  fé- 
minin. Armure  de  tète ,  qui  fert  i 
parer  le  coup  de  fabre.  C'étoit  au- 
trefois une  forte  de  cafque  de  fer  » 
i  l'ufage  des  Piquiers }  mais  on  dé- 
(igné  aujourd'hui  fous  ce  nom  ,  une 
forte  de  bonnet  revêtu  d'étoffe  j  & 
garni  en-dèdans  de  plusieurs  tours 
de  mèche. 

BOURl  AGE  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  métairie. 

BOURJASSOTE  :  fubftantif  fémi- 
nin.  Sorte  de  ngue  ,  d'un  violet 
dbfcur,  Vn  panier  de  bourjajjbus. 

BOURIGNONISTES  ;  (les)  Sorte 
de  Seâaires ,  âinfi  appelés  dan$  les 
Pays-bas  proteftans ,  d'Antoinette 
Bourignon  ,  fameufe  Quiétifte* 
f^oye:^  Quiétisme. 

BOURlQUETi  fubftantif  mafculia 


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r 


;Bau 

\  *  &  ten^e  4^  Minéralogie*  On  ap- 
pelle âinA  /dans  les  mines  ,  le  tour-* 
niquec ,  par  le  moyen  duquel  on 
mon^e  les  fardeaux  de  deflbus 
terre. 
[  BOURLET  y  Foy^  Bourrelet. 

BOURLOS  j  vieux  mot  qui  fignifioic 

autrefois»  plaifanterie. 

'BOURME  ,  ou  BQORMIO.  On  api 

pelle  ainH ,  dans  le  Commerce,  les 

loies  légis  de  Pecfc  de  la  féconde 

qualité. 

;  BOURMONT  i  nom,  propre.  Petite! 

.;    ville  de  France,,  ea  Lorraine;  1^ 

(iège  d^*un  Bailliagie  rpjral  &  d'une! 

r      Maîtrife  dçs  Eaux  &  Forets.  Elle! 

eft  fîtuée  près  de  la  Meufe  >  fur  une 

montagne  efcarpée ,  â  douze  lieues , 

fud-oueft ,  4^  Nancy.  .       » 

BQURNALi  vieux  root  qui  %ni-. 
fîoît  autrefois  un  rayon  de  mie).     \ 

BOURNÂN;  nom  propre.  Bourg  de| 
Francis ,  en  Toui^iq^  ^  ^  trois  lieof s| 
&  demie ,  fud*oue(l ,  de  Loches.  ' 

tfOURNAY  j  nom  propre.  Bourg  de 
France  >  en  Dauphiné  >  à  quatre 
lieuf s  5ç  demie  >  eft-fud-eft  »  de 
Vienne.  . 

;  BOURNEAU  ;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  tuy^u. 

BOURNET  ;  nom  propre.  Abbaye 
d'hommes,  dans  TAneoumois,  i 
iix  lieues  >  f^d-fud*oueft^  d'Angon- 
lème.  Elle  eft  en  Commende^  & 
vaut  quatre  mille  livres  de  rente  auf 
titulaire. 

BOURNEVlLLEinom  propre.Bourg 
de  France,  en  Normandie.,  aune 
liei^e  &  demie  ,  eft-nocd  eft ,  de 
Ponteau-de-mer.  .    . 

BOURNEZEAU  j  nom  propre.  Bourg 
de  France ,  çn  Poitou ,  à  troi$  lieues, 
nord ,  de  Luçon. 

BOURNIQU EL  j  nom  propre.  Bourg 
de  France,  en  Quercy ,  lur  TAvey-^ 
rou ,  i  quatre  lieues  »  eft-nord-eft  y 
deMontauban» 


BOURON;  nom  propre.  Ville  de  la 

Turquie  d'Europe ,  dans  la  Româ-^ 

nie ,  au  midi  d'un  lac  de  même 

nom. 

BOURON  ;  vieux  mot  qui  lîgnifioit 

autrefois  cabane. 
BOURRACHE  i  fubftantif  féminin. 
Borrago.  Plante  potagère ,  dont  la 
tige  velue ,  br^chue ,  creufe,  cy- 
lindrique ,  s'élève  à  la  hauteur  d'en- 
viron un  pied  &  demi  :  fes  feuilles 
,  font  larges,  arrondies ,  rudes ,  fou« 
chces  fur  terre ,  .&  hériûfées  de  poils 
aflez  durs*  Ses  fleurs ,  d*un  aflez  bel 
afpeâ: ,  naiJfTent  au.fommet  de;  ra- 
:  meaux ,  &  il  fuccède  à  chacune  qua^ 
tre  graines  nues ,  ridées ,  noirâtres» 
terminées  en  pointe ,  &  renfermées 
dans  le  calice  de  la.fleur.  La  racine 
eft  blanche  &r  de  la  groiïeui;  du 
doigt. 

Cette  racine  *  eff  d'une  faveur 
vifqueufe:  toute  la  plante  contiecc 
un  lue  yiiqueux  fc  tade  ;  les  feuil- 
les font  diurétiques ,  expeâorantes  \ 
les  fleurs  béchicues. 

Ces  Eeiurs  fo 
cées  parmi  les 
fades  j  fans  od< 
racines ,  les  flei 
les  décodions 
totaux  :  on  pile 
'   donne  le  fuc  e^ 
puis  deux  once; 
tre  ou  (ix.  On 
toute  la  plante 
trait  ou  une  coi 
à  l'animal  des 
tre  onces  du  fu 
en  décodion. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  i   latroiûème  eft  uès-brè- 
^^^•  ••  •        .         .  :     -    ' 

ll.faudroit  fupprimer  un  r  qui 

eft   oifif ,    &    écrire  ,    d'après   la 
prononciation  ,    bourachc.    Voyez 
*  Orthographe/ 


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ifo  ÈÙV 

BOURRADE  ;  fabftàmif  (étAinih. 
Atceirire  que  le  îetrîer  dontite  au 
lièvre  qu'il  toute.  Ct  kvrkr  ri  a  don- 
né quune  bourrade  au  lièvre. 

Bourrade  »  fe  dit  au(H  des  coups  que 
Ton  porte  à  quelqu'un  avec  le  bout 
du  fnfii.  On  let  fitfortir  à  œnps  de 
bourrade. 

B  o  u  it  R  À  D  t  >  fe  dit  /âmilïière- 
ment,  dans  le  fens  figuré  ,  des 
attaqués  &  reparties  vives  qui  ont 

"  îi^U  dans  quelque  difjpute  ou  don- 
'  teftitroû.    JY  he  pat  àû^  répondre 
tttix  BàUfràdèif  ^ae  m  -Aôrûta  cettt 
Jeftirire.  .        . 

là  bwmière  fy llâbeisft  brève ,  la 
féconde  longue  ,  &  là  rroifième 
ttès'brève. 

Il  ^aûdiroit  fupprîittfefr  W  r  qtrt  eft 

*  oîfîf,  8c  écrire,  d*aprkla  tronon-j 

ciation  ,,  io^r^i^Ér*   y  oyez  OUTtio-l 

BOURRAS,  ràvei  Bum;  •      ; 

BOURRASQUE  j  ftibftantif féminin. 

Tourbillon  de  yent  impétueux  & 
.  inftamanée.  tJoUs  futries  ftcTpris' pai^ 

une  bàurrafyue  h   ttîtirée  du,   vil-- 

Bot;!(RAs<itrE^ft  dit,  dans  le  fens 
figuré  ,  de  IVuimentation  ftrbite  de 
quelque  mal.  &âjl  le  Jymptâme  d'u- 
ne  bourrafque  prochaine. 

jfi,  fe  dit  âtiffi,  dart  le 
é ,  d'uhe  vexation  îtépré- 
ftantartée.  Je  rie  'tti'atten- 
:  cette  bourraJ\ue. 
FE ,  fe  dit  encore ,  dans  le 
5 ,  de  l'humeur  capricieufe. 
fe  d  une  perfonne.  Com- 
ment vivre  avec  cette  femme  dont  on 
n*a   que  des  bourrafques  à   atten^ 
dfe? 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  moyenne  ,  &  la  rroifième 
très-brève. 

'11  faudroît  fupprîmer  un  r  qui 
eft  oifif ,  changer  ^i^fen*,  &  écrireyl 


rf*a(>rè5  la  prononcîttioti  >  iottrasie. 
Voyez  OrtHoôraphe. 

BOURRE  }  fubftahtif  féminin.  Af- 
iûtttblàge  de  poil  de  divers  ani- 
maux ,  comme  bœufs  y  chevaux  ^ 
cerfs ,  &c.  qu'on  a  enlevé  de  delTos 
leurs  peaux  dans  les  tanneries ,  oa 
chez  les  Mégiflîers ,  Chamoifeurs  ^ 
&cl  tt  fert  à  garnir  des  felle«  ^ 
àts  bats ,  des  chaifes  ,  des  tabou- 
rets, 6cc.  Ce  ^meuble  eji  garfû  de 
bourre. 

BoukRï  DÉ  LAiNB,  fedît,  en  termes 
de  Bonnetiers ,  <k  la  partie  qui  tomr 
w  foiis  la  cWe  lorlqu  on  la  bat. 

ÔôuRRfi  t-ANicE  ,  fe  dit  de  la  partie 
la  plus  groffière  qui  provient  de  la 
lâine^  On  appelle  encore  bourre  At- 
nice  ,  la  laine  qu  on  retire  de  def- 
fus  tes  ratines  &  autres  draperies  » 
lorf^ttt^n  les  prépare  avec  le  chaç-* 
4on  ivtoi:  de  lès  tondre. 
'Bbtj*RliB  TONtldB ,  fe  dit  de  la  laine 
qui  tèmbe  des  draps  q«and  on  ^es 
tond. 

BotJA.RE  DE  SOIE  )  fe  dit  de  la  partie 
la  plus  ero^ère  de  la  foie  quand 
elle  eft  dévidée. 

Bourse  m  Màresille^  fedît  y  daas 
le  Commerce  >  d'une  étofle  dont  la 
chaine  eft  toute  de  foie,  6c  la  oa* 
'  me  toute  de  bourre  de  foie. 

Bourré,  fedit,  en  termes  de  Cor- 
fbyetlts  »  du  vieux  tau  qui  eft  refté 
^espeaux  de  mouton  au  fortir  de 
la  Tannerie. 

BourKe  ,  fe  dit  de  toutes  les  matières 
dont  on  fe  fert  pour  merrre  fur  la 
poudre  &  le  plomb  en  chargeant  les 
armes  à  feu. 

Rotf GX  de  BOXTRR6 ,  fe  dir ,  en  ter^ 
met  de  reinmte ,  du  poil  de  chèvre 
le  plus  court ,  qu'on  fait  boiiillir 
plufieurs  fois  dans  la  garence^  après 

audi  il  fe  fond  dans  la  cuve  à  tein- 
te par  le  moyen  de  quelque  aci- 
de ,  comme  l'àrine ,  la  ceaaregra- 


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\»  V/sUo',  â^A,d$  dorv^  Anfuitf^  Je.tia- 
carat  de  bourre  »  qui  eft  un  4^$  fepc 
bons  rouges.  , 

^y/iK£  ^  (e  dit  de  la  graine  d'anéo^o- 

ne.  \        ,  ' 

fiau|^^  p,  jTe  dit  aufllî  de  ta,  première 
;,  {otZG-  4eBQuxgeon.s  des  Vignes  Se  ces 
.  jarbres  fruitiers..  ^ 

BouK&B  9  fe  dit,  dans  le  fens  figuré  » 
de  ce  qui  eft  iniicile ,  lupercu  & 
d^jpjaçé  da^s  quelque  ouvrage  d'ef- 
prit.  C*cj[  dommJç^ge  ^,ily  ait  tant 
de  bourre  dans  çp  poïmc. 

La  première  ryllal^e  eft  Jipngue  ^ 
&  la  (econde  très-brève. 

U  faudroit  fui^rimei*  un  r  qui 
eft  oifif  >  &  écrire,  d'après  la  pro- 
;  Aonciation  yjfpur^.  ^o^ez  Onxjio- 

£  \  adIjêÂif  &;  participe 
:{  Bourrer. - 
'^   fubftantif  mafculiu. 
I  Juftice  qui  exécute  les 
JExccuteur.de  la  Hau^e- 
jiJuftice.  .   .!      / 

r  ;  ^    Ourlit  dans  un  Diâionnalre  corn- 
.  pofé  par  ^un  homme  ^^q^i  d'ailleurs 
Âe  paroît  pas  manquer  de  Bon^rens, 
cette  période  abTurde  : 

«  L  office  de  ^urreau  eft  tfès- 
;  »  infâme }  &  il  n'y  a  que  des  na- 
»  tions  barbares  qui  en  puillènr  ju- 
;  f>  ger  aiftr^menr. /^ 

Si  cette  prétendue  infamie'ppu- 
voit  être  fondée  en  raifç|p ,  ce  fecoit 
une  néceflité  qu'elle  fut  aufll  le  qua- 
lificatif &  de  la  Loi  &  des  Juger 
2ui  ^n  maintiennent  l'epcécution. 
«s  Peuples  d'Allemagne  ià^nt-ils 
des  nations  barbares  ?  Les  Bour- 
reaux^ cependant,  font  xohfidérés 
dans  cette  partie  de  l'Europe  ,  rela- 
.tivemen^  a  leur  mérite  perfonnel. 
Le  préjugé  fait  que  le  peuple  regar- 
,  de  parmi  nous  un  bourreau,  comme 
.  la  plus  yile  des  t;r^tures  \  mais  un 
.  Aateur  Uxsfk  m  der^piç  £as  \xft 


»'^yf»:».. 


>BX)jU  131 

IVpplogîfte  d'un  préjugé  fi  déraifon* 

On  dit  de  qûelqu*un  qui  fe  fait 

payer  d'avance,  qu'il fç fait f ay et 

en  bourreau.      '         -  »^ 

Bourreau  ,  fe  dit ,  dans  fe  fens  figu^ 

^  ré,  &  fignifie  cnieU  barbare,  in- 

'  hxxmzsxi.' Ce  père  ^fiie  bourreau  de 

fis  enfans^ 


h 
fc 
ai 


xi 
di 

La  première  fylîabe  eft  brèvè^'& 
.    ia  féconde  moyenne  au  fingi^lier  ^ 
mais  longue  au  pluriel. 
Le  >*tinal ,  qui  forme  1 

Erend  le  fon  du  \  devant  u 
^,  en  fuivant  néanmqini 
générale  donnée  ci-après/ 
lettr/s  S. 

U  faudroit  fupprimer  un  r6cVc 
qui  fopt  oififs  ,  &  écrire ,  d'après 
la  prononciation,  bourau.    Voyez 
C3rthograph£ 
BOURRÉEj  fubftantif  féminin.  Sorte 
de  oetir  fagot.compofé  de  ramafii» 
de  Dranchcs  &  de  broulfailtes.   Jc-^ 
tc(.,une  b 
.     On  dii 
ment  & 
cherche  b 
perfonne; 
î  xolontiçr 

fioi^R^RÉE, 

danfe,'Ô 
dai^p.  L 
jouer  une  oourree* 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
1^  féconde  lougue^  &  la  troifièine 
^  très-brève.  .  ^      , 

Il  i^udroit  fupprimer  on  r  qui  eft 


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•3*  fiotr 

oîfir,  &  ccriies  "diaprés  la  *  pro- 
nonciation ,    bourée.    Voyez  Or- 

THOGRAPHB. 

BOURRELÉ,  ÉEj  aâjeaif  &  par- 
ticipe^ pailif.  J^OyC-{  BoURRBLER.' 

BOUHREtik  j    verbe   àftif  dé   la 

preniière  cbnjugaiïbh  '/lequel   fe 

*  conjugué  corarné  charger.  Cruciare. 
—  >.  .     ^    -. .     ..  ^^^^ 

s  re- 
aux 

^ve, 
croi- 
ftme 

titité 


le  e 

fbe, 

land 

(jue 

^  pas 

Jets. 

P^ns  je  bqurrèU  ^  la  fyHabé  r^^eft 

moyenne.  -    "       . 

4  fàudroît  fuppriuier  i;n  r  iiui 
eft  oifif ,  &  écrire ,  d'après  la  pro- 
nonciation ,   Bçurçicrf   yoye:^  0i^- 

THOGRAPHIÎ.  , 

BOURRELET  v  fubftantif  maftiiKn. 

Sorte  de  bmdeau  rembouré  Sçépaîsj 

.  avec  lequel  on  ceint  le  ftotM  ^e$ 

cnfansi  'Cet  enfant  fe  fcroit  bUffé 

fans  fon  bourrelet.  ' 

BouRRL-tET ,  fe  dir  aufll  d*ijne  fo^te 
de  coulÇn ,  rempli  de bourrç  oûde 
crin ,  fait  en  rond  &.  vidé  pî'  1^ 
tnïVien.  Èpiporte'sj:  çç  bounelet  à' i}if' 
jin.  '  . 

Bourrelet  ,  fe  dit  d^un  certain  rxjhd 
d'étoffes  qui  eft  au  h^ut  du  chape- 
ron que  portent  fur  l'épaule  les 
DoAeûrs  &  quelques  Magiftr^és. 

^ouRRELET ,  fe.  dît ,  cu  term^^sT  de 
Jyîariôe^  d'un  gros  *  enprelacf^ipçnf 


de^'cdtdes  &  de  tre  fTes  que  Ton  niée 
aurour  des  macs  pour  fuppléer  aux 
manœuvres  qui  arrêtent  les  ver- 
gues,  â  elles  venoient  à  êrrè  coai 
pécs  dan^  un  combat,     , 

BoorreieV  ,  fe  dit ,  en  termes  li'Ar* 

tithetie  y  de^  ce  cercle  de  métat  qui 

.  renforce,  re^ctrcmité  d'une  pièfcë  dç 

.  canon  di^'côcc  de  fon  ouverture.      ^ 

BouRRELÊt,  fe  dit  ,  «n  termes  de 
Jardinage,  ^du  gtôs^^nàtud  qirt^fè 
forme  au  bas  des  greffes  quelqAes 
années  après  qu'on  les  a  appliquées 
ail*  faqvageon  j  d'où  Tow  juge  que 
la  fcve  ,  en  monrant  du  fauvageon,^ 
n'a  pas  ttoUVé  les  greffes  bien  dif- 
pofees  i  la  recevoir, 

BotrK'R^LèT,-  s'eft  dit*  autrefois  'de 
cette  partie  di^  harnais  des  chevaux 
qu'on  1  appelle  aujoiirdWi  collier.   - 

Bourrelet,'  s*çft  dit  ^trefois  djui^ 
rour  de  livrée  rempli  de  bourre  t^ 

2 ni  0t|ioit  le  cafque  des  anciens 
Chevaliers  xfans  les  tournois.       \ 


Bourrelet,  fe  dir,    eî»  termes  de 

'  Médecine  ,  de  l'enflure  qui  paroîc 

auroûr  des    reiiis    d*un   hydropi- 

•qire.*  '  "'  -  ^ 

L^  première  fyllabe  eft  brève , 

la  féconde  très-brève,  &  la  çroi- 

^  flènie  moyenne  ât^  Singulier ,  mais 

•  lon^e  au  pluriel. 

Il  faudroit.  fppprimer  un  r  qui  eft 

I     oifif  ,   i5c  écrire  ,   diaprés  la*  pro» 

noncbtioh  ,  io^r^/i^r.  yoy^%  Oit- 

i       THOGRAPHE. 

BOURRELIER  •  fobftantifmafculin, 
Arril^n  <^i  fa^  jes  harnois  des  bc- 
tè^s/^diB  HÇimmes  ^'  des  chevaux  de 
c^f  toffè^  ou  de  clurtettes.  A*  Parias , 
lés'BbtitrèTiers'fontde  la  Gommu- 

".  nauté'des  SçllietSi 

BOVRRELLE  î  fubftantif  féminin- 
La  femme  du  Bourreau.  '^ 

BptTRRÉLLE',  fe  dîtaufli  fi^ur^mcht  & 
^  popukîrênnlènr'd'àne   mère  extfè- 


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BOXJ 

"^Cette  inère  efi  la  bourrelU  de  fes 
fiUes. 
30URRER  i  verbe  adif  de  la  pre- 
mière cônjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugifc  comme  chanter.  Mettra  He  la 
bourre  fur  la  poudre  ou  fiir  leplomb, 
qui  font  h  charge  d'une  arme  à  feu. 
Âve:i'VOus  bourré  ce  pijlolet  ? 
-Bourrer,  fe  dit,  par  extenfion,  de 
Taûion  du  lévrier  qui ,  dans  lapour- 
*iuire  du  lièvre.  Ta t ceint  d  un  coup 
de  dent  &  lui  arrache  du  poil.  Le 
lévrier  vient  de  bourrer  le  lièvre. 
Bourrer,  fe  dit  auflî,  par  exten- 
fion &  familièrement ,  de  Tadion 
de  porter  des  coups  avec  le  bout 
d'un  fufil.  U Officier  fit  bourrer  par 
fa  troupe  ceux  qui  ne  vouloient  pas 
fe  retirer. 
Bourrer,  fe  dit  fîgurément  &  fa- 
milièrement ,  de  Tadion  de  preffer 
vivement  quelqu'un  dans  une  dif- 
pute  ,   énforte  qu'il  ne  fâche  que 
répondre.   On  peut  dire  quelle  Va 
bien  bourré. 
^■E  BOURRER  ,   cft  auflî  prouomlual 
-réciproque  dans  ce  fens ,  &  l'on  dit 
que  deux perjonnes  fe  font  bien  bour- 
rées ;  pour  dire  ,  qu  elles  fe  font 
bien  attaquées  &  bien  défendues 
Tune  l'autre* 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève , 
comme  "nous  l'expliquons  au  md! 
Verbe  ,  avec  la  cônjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Obfervezcependantque  les  temps 
ou  perfonnes ,  qui  fe  terminent  par 
un  ç  féminin,  ont  leur  pénultième 
i^llabe  longue.  Dans  je  bourre  j  ia 
-fyllabe  bou  eft  longue. 

,11  faudroit  fdpprimer  un  r  qbi 
eft  oifif ,  &  écrire ,  d*après  la  pro- 
nonciation ,  bourer.  Voyez  Ortho- 
graphe. 
BOURRICHE  i  fubftamif  mafcuKn , 
Tpm  IF. 


BDtJ  233 

ic  terme  d'Oifellerie  ,  qui  fe  dit 
du  panier  fait  en  forme  d'œuf, 
dans  lequel  les  Oifeleurs  portent 
en  vie  les  oifeaux  aquatiques. 
Bourriche,  fe  dit  auffi  du  panier 
dans  lequel  on  envoie  du  gibier, 
de  la  vcuaiHe ,  &c. 

Les  deux  premières  fyllabes  foht 
brèves  ,  &  la  troifième  eft  très- 
brèves. 

11  faudroit  fupprîmer  un  r  qui 
eft  oifif,  &  écrire ,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  bouriche.  Voyez  Or- 
thographe. 
BOURRIJQUE  ;   fubftantif  fémînm. 
Ane ,  Aneffe.  On  lui  prit  fa  bour-^ 
rique. 
BouRRiQUis ,  fe  dit  encore  d'une  mé- 
chante bcte  de  fomme  ou  de  voi- 
ture* Ce  cheval  eft  une  vraie  bourri^ 
que. 
Bourrique,  fe  dit  auflî  fîgurément 
&  populairement  d'une   perfonne 
ignprante  ,  ftupide.  Ctte  fille  neft 
quune  bourrique. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  &la  troifiètne  eft  très-brève. 
Il  faudroit  fupprimer  un  r  qui 
eft  oifif,  changer  qutnk^  &  écri- 
re ,  d'après  la  prononciation  ,  bow- 
rike.  Voyez  Orthographe. 
BOURRIQUET;  fubftantif  mafcu- 
lin.  Petit  ânon.  A  qui  appartient  ce 
bourriquet? 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifième  eft  moyen-  » 
ne  au  fingulier,  mais  longue   au 
pluriel. 

Il  faudroit  fupprimer  un  r  qui  eft 
oifif,  changer  qu  en  A: ,  &  écrire , 
d'après  la  prpnonciaticm  ,  bouriket^ 
Voyez  Orthographe. 
BOURRU,  UE;  adjeétif.  Morofus ^ 
a  ,  um.  Bizarre  ,  fantafque  ,  diffi- 
cile ,  fâcheux.  Ceft  un  caractère 
bourru. 
Moins  boukiiu  ,  fe  dit  ^  à  Paris  # 

G  g 


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234  B  OU 

d'un  fantôme  imaginaire  donc  on 
épouvante  les  enfans.  Si  vous  pieu- 
re:^  y  je  ferai  venir  le  moint  bourru. 

Vin  bourru  ,  fe  dit  d'une  forte  de 
vin  blanc  nouveau  que  l'on  a  em- 
pêché de  bouillir ,  &  qui  fe  main- 
tient doux  dans  le  tonneau  pendant 
quelque  temps.  //  but  deux  verres 
de  vin  bourru. 

Bourru,  fe  dit,  dans  les  Manufac- 
tures de  foie ,  de  tout  fil  de  foie 
inégal,  ou  chargé  de  différentes 
bourres  de  la  même  efpèce. 

Voyez  quinteux ,  pour  les  diffé- 
rences relatives  qui  en  diftinguent 
bourru ,  &c. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier  mafcultn  \  mais  la  féconde 
eft  longue  au  pluriel  &  au  fémi- 
nin. 

Cet  adjeâ:if  ne  doit  pas  régulic- 
-  rement  précéder  le  fubftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 
une  bourrue  humeur  »  mais  une  humeur 
bourrue. 

11  faudroit  fupprimer  un  r  qui 
eft  oifif ,  &  écrire,  d'après  la  pro- 
nonciation p  bouru.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BOURSAULT  i  fubftantif  mafculin. 
C'eft,  en  termes  de  Plombiers, 
la  principale  pièce  de  l'enfaîtement 
d'un  toît  couvert  d'ardoifes.  On  la 
place  au-deffus  de  la  bavette. 

BouRSAULT  RONi>,  fe  dit  encore, 
er^  termes  de  Plombiers,  d'un  outil 
de  bois  qui  (ère  ï  ces  artifans  pour 
battre  &  arrondir  les  tables  de 
plomb  dont  ils  font  certains  tuyaux. 

BOURSE  i  fubftantif  féminin-  Cru- 
mena.  P^rit  fac  de  foie ,  de  fil ,  de 
cuir ,  ou  de  quelque  étoffe  >  qui  s*ou- 
vre  Ôc  qui  te  ferme  avec  des  cor- 
dons ,  &  dans  lequel  on  met  ordi^ 
nairement  l'argent  qu'on  porte  fur 
foi.  Il  y  a  dix  louis  dans  cette 
towfcj 


BOU 

Avoir  j  tenir ,  manier  ia  bourfe  > 
fignifie ,  avoir  en  main  l'argent  pour 
en  faire  ufage. 

On  dit  de  plufieurs  pèrfonnes  » 
qu'elles  font  bourfe  commune  ,  ou 
qu  elles  nont  quune  bourfe  ;  Dour 
dire ,  qu  elles  font  leur  dépenie  en 
commun. 

On  dit  proverbialement ,  au  plus 
larron  la  bourfe  ;  pour  dire ,  confier 
l'argent  à  celui  entre  les^ mains  .de 
qui  il  eft  le  moins  en  (ureté. 

On  dit,  faire  une  affaire  fins 
bourfe  délier;  pour  dire  ,  fans  déli- 
vrer d'argent.  //  acheta  >  dans  Lon- 
dres y  pour  cent  mille  écusfans  bouf^ 
fe  délier. 

On  dit  d'une  perfonne  riche  Se 
qui  a  beaucoup  d'argent ,  que  cejl 
une  bonne  bourfe. 

Demander  la  bourfe  ,  faire  ren- 
dre la  bourfe  ,  fe  dit  de  l'adion 
des  voleurs  de  grand  chemin ,  qui 
prennent  l'argent  des  paffans  ou 
voyageurs. 

Couper  la  bourfe  ,  fe  dit  de 
l'aéHon  des  filoux  qui  volent  adroi- 
tement ;  6c  l'on  appelle  ces  filoux  » 
coupeurs  de  bourfe. 

On  dit  figurément  d'une  perfon- 
ne qui ,  pour  accommoder  une  af- 
faire ,  le  déporte  de  fes  droits  > 
Quelle  s* eft  lajffe  couper  la  bourfe. 
m  On  dit auflingurémenL, de  celui 
qui  a  engagé  quelqu'un  d  un  ac- 
commodement défavantageux  dans 
quelque  affaire,  qu'il  lui  a  coupé 
la  bourfe. 

On  dit  encore ,  dans  le  fens  figu- 
ré ,  d'une  femme  qui  va  demander 
l'aumône  pour  les  pauvres  ,*pour 
les  malades ,  &c.  cp! elle  va  couper 
charitablement  la  bourfe. 
Bourse,  fe  dit,  en  Turquie,  d'une 
fomme  de  cinq  cens  écus«  Le  Grand 
Seigneur  lui  Jitpréfent  de  dix  bour^ 


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BOU 

Bourse  D*oa  y  fe  dit ,  dans  le  même 
Empire  y  d'une  fomme  de  quinze 
milles  féquinSf  ou  de  crois  mille 
écus.  Le  Grand  Stigneur  envoya  dix 
bourfes  d'or  à  là  Sultane  fayàrite. 

Bourse^  fe  dit,  dans  leis  Collèges , 
d'une  fomme  aflî'gnée  pour  l'entre- 
tien d'un  pauvre  écolier  pendant 
qu'il  étudie.  Comnie  ces  fommes 
ne  font  pas  égales  ,  oii  appelle 
grandes  bourfes  ^  celles  qui  font  les 
plus  fortes  ;  on  les  diftribué  aux 
Maîtres  es  Arts  âfih  au  ils  conti- 
nuent d'étudier  dans  les  Facultés 
fupérieures  :  &  l'oh  appelle ,  petites 
bourfes ,  les  moindres  fommes  : 
celles-ci  fe  délivrent  aux  écoliers 
qui  étudient  pdur  devenir  Maîtres 
es  Arts. 

On  dit  figUrément  d'une  per- 

.  fonne  qui  prête  de  bon  cœur  à  fes 
amis  l'argent  dont  ils  ont  befoin , 
queyi  bourfe  ejl  ouverte  à  fes  amis. 
On  dit  aufEf  dans  le  fens  figu- 
ré, que  toutes  les  bourfes  font  fer- 
mées ;  pour  dire  ,  que  le  crédit  eft 
tombé ,  &  qu'on  ne  trouve  plus 
d'argent  â  emprunter. 

Bourse  db  jetons  ,  fe  dit  d'une  for- 
te de  grande  bourfe  de  velours  ou 
d'autre  matière ,  dans  laquelle  on 
met  ordinairement  un  cent  de  je- 
tons. On  lui  fit  préfent  d'une  bourfe 
de  jetons. 

Bourse  ,  fe  dit,  en  termes  d'Eglife, 
d'une  efnèce  de  boîte  plate ,  faite 
d'un  double  carton  couvert  d'étoffe, 
où  l'on  met  le  Corporal  qui  fert  à 
la  Mefle. 

Bourses  ,  fe  dit  de  deux  facs  de  cuir 

3ui  fe  placent  des  deux  côtés  ,  au- 
evant  de  la  Selle  d'un  cheval. 
Bourse  a  cheveux  ,  ou  finiplement 
BOURSE ,  fe  dit  d'un  petit  fac  de 
taffetas  noir ,  orné  d'un  large  ru- 
ban de  même  couleur,  plié  en  rofe, 
&  dans  lequel  on  enferme  fes  che- 


BOU  235 

veux  par  derrière.  J'achetai  une 
bourfe  à  cheveux.  Les  gens  de  Robe 
ne  portent  point  de  bourfe. 

Bourses  ,  fe  dit,  en  termes  dechaf- 
fe ,  de  ces  longues  poches  de  re-' 
i^eau  qu'on  place  à  l'entrée  d'un  ter- 
rier ,  pour  prendre  les  lapins  qu'on 
chafle  au  furet. 

Bourses  ,  fe  dit  au  pluriel ,  en  ter- 
mes d'Anatomie  -,  ^de  deux  facs 
membraneux  de  mufculaires  adof- 
£ès  Tun  contre  l'autre ,  Se  qui  ren- 
ferment les  refticules. 

Course,  fe  dit  dans  la  plupart  des 

Principales  villes  de  commerce  de 
Europe  ,  du  lieu  où  s'affemblent 
les  Banquiers ,  Marchands  Se  Né- 
gociaris ,  pour  traiter  de  leurs  af- 
faires. La  bourfe  la  plus  célèbre  &  la 
plus  confidérable  que  l'on  connoii^ 
le ,  èft  celle  d'Amfterdam ,  au  rap« 
port  de  tous  les*Négocians. 

Bourse  des  Marchands  ,  fe  dit 
auflî  en  France ,  d'une  Jurifdiâîon 
établie  en  ptufîeurs  villes  de  com- 
merce ,  pour  connoître  en  première 
inftance  àes  difficultés  qui  s'élèvent 
entre  Marchands  ,  Banquiers  Se 
Négocians ,  pour  fait  de  commer- 
ce,  *marchandifes ,  billets,  lettres 
de  changes ,  &c.  Se  des  Sentences  de 
laquelle  les  appellations  fe  portent 
diredement  au  Parlement.  Telle  eft 
la  bourfe  des  Marchands  de  Tou- 
loufe  ,  établie  par  Henri  II  en 
1549. 

Bourse  a  pasteur  ,  fe  dit  d'une 
plante  qu'on  appelle  autrement  ta- 
bouret. Voyez  ce  mot. 

La  première  fyllabe  efl  moyen- 
ne,  &  la  féconde  très-brève. 

BOURSETTEt  fubftamif  féminin, 
&  rerme  de  Fa&éurs  d'Orgues.  On 
donne  ce  nom  i  ces  petites  parties 
du  fommier  difpofées  pouf  pouvoir 
faire  entrer  un  fil  de  fer  dans  la 
laye  >  fans  que  le  vent  dont  elle  eQ; 
Ggij 


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x^6  BOU 

remplie^  puilTe  forcir  par  le  trou  où 
pafle  le  fil  4e  fer. 

BOURSIER  ;  fubaàntif  mafculin, 
Artifan  &  -Marchand  qui  fait  & 
vend  des  bourfes.  //  eji  Marchand 
Bourjîcr  dans  la  rue  de  Grenelle. 

Boursier  ,  fe  dit  auill  d'un  écolier 
qui  jouit  dans  un  Collège  d'une 
penfion  appelée  bourfe^  Il  y  a  Jix 
Bourjîers  dans  ce  Collège. 

La  terminaîfon  ier  de  ce  mot  eft 
une  diphtongue  en  pocfie  comme 
en  proie. 

BOURSIÈRE  ;  fubftantif  féminin. 
Celle  qui  fait  &  vend  des  bourfes". 
Ilêjl  che:[  la  Bourjière. 

La  première  fyllabè  eft  moyenne, 
la  féconde  longue^  &  la  troifiè'me 
très-brève. 

BOURSILLÉ;  participe  pafRf,  in- 
déclinable.  Voye^  Boursiller. 

BDURSILLER  j  verbe  neutre  de  Ja 
première  conjugaîfon,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Ce  verbe,  qui 
eft  du  ftyle  familier,  fignifie  donner 
chacun  ime  petite  fomme  pour  fûb- 
venir  à  quelque  dépenfé.  Prie\cette 
Dame  de  les  faire  hourfiller. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  la:  féconde  orève  ,  &  la  troi- 
fième-  eflr.longue  ou  brève ,  comme 
nous  l'expliquons  au  mot  Verbe, 
avec  la  conjugaifon  &  la  quantité 
profodique  des  autres  temps. 

Il  faudroit  changer  le  fécond  / 
en  i,  ,&  écrire ,  d'après  la  pronon- 
ciation ,  bourfilier.  Voyez  Oktho- 

ORAPHE. 

Il  faut  obferver  que  fi  cette  or- 
thographe s'adoptoit ,  ce  verbe  de- 
viendrolt  irregulier  dans  la  forma- 
tion des  temps  dont  le  fécond/ pré- 
cède un  e  muet.  He  hourJiUer ,  il 
■  faudroit  faire ye  iox/r/?//^.  . 
BOURSON-,  fubftamif  mafculin.  Pe- 
tite poche  placée*  au-dedans  de  la 
cdmcured'un  haut  ^e  chauiTes.  On 


BOU^ 

lui  vola  fa  montre  dans  fon  boufm 
fon. 

La  première  fyllabe  eft  moyen*' 
ne ,  &  la  féconde  brève  au  fingu- 
lier ,  mais  longue  au  pluriel» 

BOURSOUFLÉ  ,  ÉE  j  adjedtif  & 
participe  ^zG\£.'  Foyçi  Boursou- 
fler. 

Boursouflé  ,   sVmploie  adjedive- 
ment  ,    figurément  &   familière- 
ment ,  pour  défigner  un  ftyle  enflé. . 
Ses  phrafes  font  hourfQuflées. 

BôuRsouELÉ  y  s'emploie  auflî  fub- 
ftantivement  en  parlant  de  quel- 
qu'un gras  &  replet  y  8C  qui  a  de 
grofles  joues.  Cétoit  un  gros  bour- 
fpùflé  qui  aimoit  la  bonne  chère* 

boursoufler;  verbe  adif  de  la  - 
première  conjugaifon  ,  lequel  fe 
conjugue  comme  chanter.  Il  fe  dit 
de  1  enflure  qu'occafionne  à  la  peau 
le  vent  ou.  quelque  autre  caufe.  Le' 
vent  lui  bourfoufla  les  joues. •^ 

La  première  fyllabe  eft  moyenne,  . 
lafeconde  brève ,  &  la  troifième  eft 
longue  ou  brève ,  comme  nous  l'ex-  - 
pliquohs  au  mot  Verbe  ,  avec  la 
conjugaifon  &  la  quantité    profo- 
dique  des  autres  temps. 

BÔURT ,  FRÈRE  BOURT  ;  vieille 
expreflîon  p^r  laquelle  on  défignoit 
autrefois  un  frère  laî ,  convers. 

BOUS  ;  vieux  mot  nui  fignifioit  au- 
trefois une  grande  oouteille  ou  vafe 

•     a  mettre  du  vin. 

BOUSARDS  î  fubftantif  mafculin 
pluriel  ,  &  terme  de  ChalTe ,  qui 
fe  dit  des  fiçntes  ou  fumées  du 
cerf. 

BOUSE   ou   Bôuzi;    fubftantif  fé- 
minin. Fiente  de  bœuf  ou  de  vache. 
Mette:f^  de  la  bou^e  aux  pieds  de  ces 
pêchers. 

Bqusb  ,  fe  dît,  en  termes  de  TAft 
Héraldique  ,  d'une  forte  de  chante- 

;     plure,  avec  laquelle  on  puife  l'eau 

!,   en  Angleterre,  &  dont  quelques— 


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tftis  de  la  NoblefiTe  Angloife  ont 
chargé  Técu  de  leurs  Armoiries. 

Laptemière  fyllabe  eft  longue, 
&  la  féconde  trcs-brève. 

BOUSlLLAGEi  fubftantif  mafculin. 
C'eftj.  au  propre ,  un  mélangé  de 
chaume  &   de    terre  détrempée, 

.    avec  quoi  les  gens  de-la  campagne 

conftruifent  des  murs  de  clôture  > 

dans  le^  lieux  où  les  pierres  font 

rares.  Cctu  cabane  ejl  bâtie  de  bow- 

Jîllage.-  ^ 

BousiiLAôB,  fe  dit,  <îans  le  fens fi- 
guré ,  <le  tout  ouvrage  mal  fait.  // 
ny  a  que- du  boujillage  dans  ce  livre. 
Ces  dentdles-^nc  font  que  boufillage. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves^  la  troifième  eft  longue  >  & 
la  quatrième  très-brève. 

Il  faudrait  changer  le  ^  en  :^  y  le 
fécond  /  en-i ,  le  ^  en  y ,  &  écrire , 
d'après  la  prononciation,  bou[Uiaje. 
Voyez  Orthograi*he. 

BOUSILLÉ ,  ÉE  i  adjedif  &  parti- 
cipe pafljf.  Voyer  Bousiller.  - 

BOUSILLER  ';  verte  aûif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.   G'eft  ,  vau 

•  propre,  faire  une  muraille  avec  un 
mélange  de  chaume  èc  de  terre  dé- 
trempée. Les  Matons  de  cette  con- 
trée ne^  font  autre  x:hofe  que  de  bou- 
Jiller.^ 

Bousiller;,  s'emploie  ,  dans  le  fens 
figuré,, &  fignitie  faire  mal  un  ou- 
vrage, lia  boufille  cette  Eiftoire.  Elle 
houjillera  vos  manchettes* 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  &  la  troifième  eft  longue 
ou  brève,  comme  nous  l'expli- 
quons au  mot  Verbe  ,  avec  la  con- 
jugaifon &  la  quantité  profodique 
des  autres  temps.^ 

Il  faudroit  changer  le  s  en  :f  ,.le 
fècond 7  en  /,  &  écrire^  d'après 
la  prononciation^  iou\ilier.  Voyez 

OrtHOGR  APH£.r- - 


Il  faut  obferver  que-fi*  cette  or- 
thographe s'adopcoir,  ce  verbe  de- 
viendroit  irrégulier  dans  la  forma- 
tion des  retnps  dont  le  fécond  /  pré- 
cède un  c  muet.  De  bouiHlcr^  il  fai*. 
droit  faire  je  bousille. 

BOUSILLEUR;  fubftantif  mafculin. 
C'eft ,  au  propre ,  celui  qui  maçon- 
ne avec  du  chaume  &c  de  la  terre 
détrempée.'  Les  Matons  de  cet  en*- 
droit  font  des  bouj^lleurs. 

Boussilleur  ,  fe  dit ,  dans  le  fens  fi- 
guré ^  de  celui  qui  travaille  mal  en 

,    quelque  ottvrage  que  ce  foit.  Cet 

.     Hijlorien  neji  quun.boufilleur.  Quand 
iibrodtycefi  un  vrai  boufilleur. 
Les  deux  premières  fyllabes  font 

^    brèves  j  &  la  troifième  eft  longue. 
Le  r  final  fe-  fait  fentir  en  toute 
cîrconftancé. 

BOUSILLEUSE;  fubftantif  fériiinin.  - 
Celle  qui  boufille.    Ce    mot  a  la 
même  ngnification  que  boufiUeur 
au  mafculin ,  tant  au  propre  qu'au 
figuré. 

Les  ^eux  premières  fyllabes  fiont 
brèves ,  la  troifième  eft  longue  ^.  & 
la  quatrième  trè^-brèvef' 

IL  faudroit  changer  les  deux  s  ' 
en  :f ,  le  fécond  /  en  i ,  &  écrire , 
d'après  la  prononciation  >  bou^ilieu"  - 
:(es  Voyez  ORTHOGRAPrtE? 

BOUSIN;  fubftantif  itfâfculin.  Écor- 
ce  tendre  qui  enveloppe  les  pierres 
de  tailler  /^oaj  navcjç^  pas  abattu  le 
boufin  de  cette  pierres 

La  première  fyllabe  eft •  brève , 
&  la  féconde  moyenne  au  fingu- 
lier ,  jnais  longue  au- pluriel. 

Il  faudroit  changer*  le  s  en  <{ , 
&  écrire  ,  d'après  la  prononcia- 
tion ,  boudin*  Voyez  Orthogra- 

PHË, 

BOUSON  }  vieux  mot  qui  ^gnifioir 

autrefois  boue ,  fange. 
BOUSSAC  *y  liom  propre.  Petite  ville- 
.,  &  Château  de  F^ance^  en  Betry^^  à-** 


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Z38  BOU 

(ix  lieues ,  fud-eft  »  de  la  Châtre. 

BOUSSE  j  nom  propre.  Bourg  de 
France,  en  Anjou  ,  à  une  lieue  & 
demie  ,  nord ,  de  la  Flèche. 

BOUSSEAU  ;  vieux  mot  qui  s'eft  dir 
autrefois  d  une  efpèce  de  panier 
d'ofier. 

BOUSSER  i  vieux  verbe  qui  figni- 
fioît  autrefois  heurter  avec  force. 

BOUSSILLÉ  ;  nom  propre.  Bourg 
de  France ,  en  Anjou,  à  fept  lieues 
&  demie  ,  oueft-fud-oueft ,  d'An- 
gers. 

BOUSSOLE  i  fobftafitif  fômimn. 
Inftrument  ou  cadran  qu'on  appelle 
auffi  compas  de  mer  y  dont  l'aiguille 
frottée  d  aimant ,  fe  tournfc  ordi-r 
nairement  vers  le  Nord|,  &  fert 
ainfi  au  Pilote  pour  diriger  la  route 
du  Navire. 

La  Boujfole  eft  compofée  de  trois 
parties  qui  font ,  la  rofette  ,  la  fuf- 
penfion ,  &  la  boîte  qui  contient  le 
tout. 

La  Rofette  eft  ordinairement  un 
carton  fin ,  ou  une  feuille  de  talc 
couverte  de  papier ,  d'une  figure 
circulaire  ,  dont  la  circonférence 
eft  divifée  en  3  60  degrés.  Le  dia- 
mètre de  la  Rofette  eft  égal  à  une 
lame  d'acier ,  aimantée  de  8  à  i  o 
pouces  de  longueur ,  &  qui  eft  fixée 
deflTus  ou  deubus  :  au  milieu  de 
cette  lame  ou  aiguille  6c  au  centre 
de  la  rofe  ,  eft  une  chape  ou  ca- 
pelle ,  c'eft-à-dire ,  un  petit  cône 
creux  de  métal  ou  d'agate  qui  ex- 
cède le  plan  fupérieur  du  cercle , 
&  dans  lequel  eft  reçu  le  pivot 
où  la  rofe  doit  tourner. 

La  Sufpenfion  fe  fait  par  le 
moyen  de  deux  anneaux  ou  cercles 
concentriques  ,  chacun  mobile  fur 
deux  pivots  aux  extrémités  des  deux 
diamètres ,  donc  les  direâions  fe 
coupent  à  angles  droits ,  afin  que  la 
.  Bouffùle  putue  toujours  contervec 


BOU 

la  fituation  horifontale  malgré  les 
roulis  du  vaifteau. 

La  Boîte  qui  contient  le  tout^  eft 
faite  de  bois. 

On  ne  convient  »  ni  du  temps  >  ni 
du  lieu  où  la  BotdÇole  à  été  inven- 
tée j  mais  ce  qu'ify  a  de  vrai ,  c'eft 
que  les  François  en  faifoient  lifage 
au  douzième  fiècle. 

Quelque  utile  »  au  refte ,  que  foit 
cet  inftrument  fur  k  mer ,  il  le  fe- 
roit  bien  davantage  fi  l'aiguille  ai- 
mantée ,  qui  en  eft  la  pièce  princi- 
pale ,  avoir  une  ditedioft  conftan- 
te  \  fi  elle  fe  dirigeoit  toujours  au 
vrai  nord ,  &  au  vrai  fud ,  ou  bien 
à  rout  autre  point  de  Thorifon , 
pourvu  qu'elle  ne  changeât  jamais. 
Quand  une  fois  on  auroit  réglé  la 
route  du  vaiffeau  pour  faire  un  cer- 
tain angle  avec  la  direélion  de  l'ai- 
guille, il  n'y  auroit  plus  d'autre 
foin  â  prendre ,  que  celui  de  con- 
ferver  cet  angle  toujours  le  même , 
&  l'on  feroit  affuré  que  la  route  ne 
feroit  point  changée ,  ou  Ion  fau- 
roit  au  moins  de  quelle  quantité 
elle  l'eft  :  mais  ce  qui  jette  beau- 
coup d'incertitude  dans  Tufage  de 
la  Boujfole  ,  &  ce  qui  oblige  à  ne 
perdre  aucune  occaîîon  de  fe  re- 
dreffer  par  l'infpeftion  du  Ciel , 
c'eft  que  cette  direâion  de  l'ai- 
mant, fi  précieufe  à  la  navigation, 
varie  d'un  lieu ,  &  d'un  temps  à 
l'autre.  Il  y  a  plufieurs  endroits 
dans  le  monde,  où  l'aiguille  ai- 
manrée  afFede  de  fe  tourner  exac- 
tement vers  le  nord  &  vers  le  fud  : 
&  il  y  en  a  une  infinité  d'antres  où 
elle  s'en  écarre  plus  ou  moins  ; 
cette  différence  entre  la  direftîon 
de  l'aimant  &  la  ligne  méridienne 
du  lieu  dans  lequel  on  obferve  y  fe 
nomnte  décltnaifon. 

D'habiles  gens  ont  plus  d'une 
fois  conçu  le  projet  de  parer  aux 


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Boa 

jDconvéniens  de  cecte  décUnaifon  ^ 
mais  leurs  vues  n  ont  pas  écé  rem- 
plies jufqu  à  prcfenc. 

Boussole  ,  fe  dit  ^  par  extenfion  y  de 
Taiguille  même  de  cet  inArument^ 

Boussole  affolée,  fe  dit  d'une  bouf- 
fole^ont  Taiçuille  n'a  pas  une  vé- 
ricable  direâion. 

Boussole  de  cadran  ,  fe  dit  d'un 
cadran  folaire  horifoncal  >  lequel 
s'oriente  de  lui-même  par  le  moyen 
d'une  aiguille  aimantée  ^  qui  le  di- 
rige au  nord»  Mais  c'eft  un  mau- 
vais cadran ,  parce  que  la  variation 
de  l'aiguille  rend  cette  direâion 
fort  équivoque. 

Boussole  ,  fe  dit,  dans  le  fens  figu- 
ré ,  pour  guide ,  couduÀeur.  Sa 
mère  nejlpasfouvcntfa  boujjole. 

Les  deux  premières  lyllapes  font 
brèves»  &  la  troifîème  très-brève. 
,  Il  faudroit  fupprimer  un  s  qui  eft 
oifif  ,  &  écrire  ,  d  après  la  pro- 
nonciation ,  boufole.  Voyez  Or- 
thographe 

BOUSTROPHEDON  -,  fubftantif 
mafcùlin.  Mot  emprunté  du  Grec , 
de  ufité  parmi  les  Antiquaires  pour 
défigner  cette  manière  particulière 
aux  Grecs  ,  d'écrire  alternative- 
ment de  droit  à  gauche,  &  de  gau- 
che k  droit  y  fans  difcontinuer  la 
ligne ,  à  l'imitation  des  filions  que 
font  les  bœufs  en  labourant.  On  a 
plufiturs  infcriptions  Criques  en  bou-  ' 
Jhophedan. 

BOUSURE  ;  fubftantif  féminin ,  & 
terme  de  Mbnnoies  ,  qui  fe  dit 
d'une  compofition  avec  laquelle  on 
blanchit  les  efpèces» 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  longue^  &  la  troifième  crè$- 
brève. 

Il  faudroit  changer  le  ^  en  if ,  & 
écrire  y  d'après  la  prononciation  , 
iotqtirc.  Voyez  Orthographe, 

BOUT}  fubftantif  mafculin«  Extri-^ 


BOU  23^ 

mitas^  Estrémité  où  fe  termine  la 
longueur  d'un  corps  quelconque. 
Ne  touche^  pas  le  bout  de  cette 
table.  Le  bout  d*une  épée.  Le  bout 
Jtun  pifiolet.  Le  bout  d'un  che^ 
min. 

On  dit  de  deux  chofes^  dont  les 
extrémités  font  jointes  y  qu'elles 
font  bout  à  bout  tune  de  f  autre»  Il 
ne  fallait  pas  coudre  ces  taffetas  bout 
à  bout. 

Bout  de  la  mammelle  ,  du  têton» 
fe  dit  du  mammelon  qui  eft  au  mi^ 
lieu  de  la  mammelle ,  &  par  lequel 
fort  le  lait  delà  nourrice» 

Bout  de  chandelle,  de  bougie,  db 
flambeau  ,  fe  dit  de  ce  qui  refte 
d'une  chandelle  y  d'une  bougiç  ^ 
d'un  fiambeau.  Apporte^  ce  bout  de 
de  bougie. 

On  dit  proverbialement  d'une 
perfonne  qui  prend  garde  aux  pe- 
tites chofes  du  ménage ,  &  qui  né- 
glige les  plus  importantes  y  que 
c'eft  une  ménagère  de  bouts  de  chan-^ 
délies. 

On  dit  aufii  proverbialement  8c 
figurcment  d'une  perfonne  qui'fe 
Tuine  par  diverfes  dépenfes,  queU 
le  brûle  fa  chandelle  par  les  deux^ 
bouts. 

Bout  ,  fe  dit  d'une  petite  portion 
de  certains  alimens  y .  comme  fau*- 
cifibns  y  boudins ,  cervelats ,  ^c.  Il 
ne  voulut  qunn  bout  de  faucijfon  & 
un  verre  de  vin. 

Bout,  fe  dit  d'une  petite  partie  de 
certaines  chofes,  comme  galon,  ru- 
ban  ^  dentelle  ,  &c.  Il  me  manque 

;    un  bout  de  galon. 

BouTà  d' ailes  ,  fe  dit ,  en  termes  de 
Maîtres  à  écrire ,  des  plumes  qui  fe 
tirent  du  bout  des  ailes,  &  avec 
lefquelles  on  écrit. 

Bouts  d' ailes  ,  fe  dit  auflî^  en  ter- 
mes de  Cuifine,  des  extrémités  des  - 

.  aîies*de$oifeâuzbons4  manger*  Cte 


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^4o  BOU 

;  ;  leur fervlt  une. entrée  jde  bouts  £aU 

Bouts  de  queue  ,  fe  dit ,  en  termes 
de  Plumaffiers ,  des  plumes  qu  on 
.  tire  de  la  queue  de  lautruche.    . 
Bout  de  cordes  ,  fe  dit  ^  en  termes 
de  Marine ,  d*ujcie  coixb  de  médio- 
cre longifâur.  '1- 

On  appelle  auffi  houts  de  cordes  j 
fur  les  vaiffeaux.,  ie^  cordes  avec 
lelqu^l'es  le  Prevoc  fait  frapper  par 
,  riquipage.  fur  oettXf  qui  font  con- 
.  damnés  a  fubir  cette  peine. 
Bouts  de  cable  ;  ce  font  des  mor- 
ceaux dé  cable  ufés  ,  rompus,  ou 
trop  courts. 
Bour  DE  beaupré  ,  fe  dit  d'un  j^etit 
.  matéreau  qui  f^it  faiUie  furiccca- 
ve  dans  les  petits,  bâtiment  cm  il 
n  y  a  point  de  beaupré, . 
Bout  db  vergue  >  fe  dit  de  la  partie 
de  la  verguç  qui  excède  la  lareeur 
-  de  la  voile ,  &  qui  fert  qpand  on 
prend  les  fis. 

On  dit  Q\xon  a  le  V€nt  de  bout  i 
quand  on  a  le  vent  contraire  ou  par 
Ja  proue  :  &  qu'o/j  va  de  bout  au 
vent;  pour  dire ,  qu  on  ya  contt e  le 

vent. 

On  dit  aborder  un  vaifjeau  de 
*  bout  au  corps;  pour  dire ,  lui  met- 
tre l'éperon  dans  le  corps. 

On  dit ,  filtr  le  cable  bout  pour 
bout  ;  pour  dire  ,  abandpnner  le 
jcable,  &  le  laifler  aller  à  la  mer, 
quand  on  n*a  pas  le.tçmps  4e  lever 

l'ancre.  i-    j-    3> 

BÂTON  A  DEUX  BO^TS ,  le  dit  d  un 
,baton  ferré  par  les  deux  bouts,  & 
qui  fert  d'arme  ofFenfive. 
Bout  d'mommb,  PETIT  bout  d'hom- 
me ,  fe  dit  familièremepi; ,  &  par 
détifion,.  de  quelqu'un  d'une  très- 
petite  taille.  Connoiffil'vous  ce  petit 
bout  d'homme? 
;Bqut,  fe  dit  de  ce  qui  garnit  l'ex- 
jcéroité  dejc#ri^W«S-cWeS/  //j^ 


avoitunhout  d'acier  à  cette  epét. 

Bout  de  fleuret,  fe  dit ,  en  termes 

d'Efcrime  ,    d'un  bouton  de   cuir 

rembourré ,  dont  on  garnit  Textré- 

mité  d'un  fleuret ,  de  peur  qu'il  ne 

bielle.        . 

Bouts  ,j  fe  dit ,  en  termes  de  Gor- 
domiiers,  des  petits  morceaux  de 
cuir  fort ,  avec  lefquels  ces  artifans 
raccommodent  les  fouliersaux  en^ 
droits  oùonies  a  ufés. 

Bout  d'or  ou  d'argent  ,  fe  dit,  en 
termes  de  Tireurs  d'Or ,  d'an  bâton 
d'argent  doré ,  ou  d'argent  fin  ,  que 
ces  QttVLiers  convertifTentv  par  le 
moyen  de  la  filière,  en  filets  d'or 
:ou  d'argent.  ' 

3out  de  clé  ,  fe  dit ,  en  termes  de 

Serruriers  ,  de  la  partie  de  la  tige 

,qui  excède,  le  panneton  de  la  clé^ 

&  où  l'on  pratique  ordinairement 

un  èouton  fi  la  dé  n'eft  pas  fo^ 

Bout  ,  fe  dit ,  .en  termes  de  Ceintu- 
riets ,  d'une  petite  plaque  d'argent 
qu'on  place  au  bout  des  boucles  a  un 
baudrier ,  afin  qu'çUes  aient  plus  de 
grâce. 

Bout-portant,  bout-touchant., 
fe  dit  des  coups  qu'on  tire  de  fi 
près ,  que  le  bout  de  l'arme  à  feu  fe 
porte  en  quelque  manière  jufques 
fur  le  but. 

Bouts  &  joustes  ,  fe  dit  quelque- 
fois, en  termes  de  Palais,  pour 

'    tenans  &  aboutiflans.  Voycii  Abou- 

•    tissans. 

On  dit  de  quelqu'un  qui  a  beau- 
coup voyagé ,  quil  a  été  depuis  un 
bout  du  monde  jufquà  l'autre. 

On  dit  aufli  parliyperbole ,  d'une 
|)erfonne  qui  demeure  dans  un  quar- 

^  tier  fort  éloigné  de  celui  où  Ion 
eft ,  quelle  eji  logée  au  bout  du 
monde. 

On  dit  encore  figurémenr  &fa- 
jnilièxement  du  plus  haut  point-oi  • 

puiffe 


( 


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BOU 

paî0ç  fe  porter  une  chofe  dont  on 
fait  une  forte  d'évaluation ,  que 
c*tfi  le  bout  du  monde.  Si  Von  vous 

.  donne  vingt-cinq  louis  de  cette  voiture j 
ce  fera  le  bout  du  monde. 

Haut  bout  ,  fe  dit  de  la  pface  cju  on 
regarde  comme  la  plusnonorablej 
&  bas  bout,  de  celle  qui  l'eft  le 
moins.  On  plafa  cette  Dame  au  haut 
bout. 

Bout,  fedit  en  parlant  du  temps  & 
des  chofes  qui  ont  de  la  durée  » 
poyr  en  exprimer  la  fin.  Je  vous 
payerai  au  bout  du  mois.  Nous  ne 
verrons  pas  Jitôt  le  bout  de  cette  en- 
treprife. 

On  dit  de  quelqu*un  quieft  fur 
le  poînt  de  finir  Ion  temps  pour 
Texercice^de  quelque  emploi»  quil 
ejl  au  bout  de  fa  carrière.  ' 

Bout,  fe  dit  de   différentes  chofss 

3ui  fe  rapportent  tout  à  la  fois  à  la 
urée  &  a  1  étendue.  ]e  voudrois  bien 
voir  le  bout  de  fes  propos.  Il  croii 
quil  ne  verra  jamais  le  bout  de  fon 
argent. 
Bout  ,  fe  dit  de  la  moindre  partie  de 
certaines  chofes  qui  ne  devjoient 
pas  fe  divifer  «  &  particulièrement 
en  parlant  de  la  Meffe ,  des  Vcpres , 
du  Sermon.  //  na  été  quà  un  bout 
de  Mejje.  Entrons  dans  cette  Egli- 
fe  j  pour  entendre  un  bout  de  Ser- 
«  mon.   • 

Bout-db-l'an,  fe  dit  du  Service  qui 
/e  fait  pour  une  perfonne ,  un  an 
après  fa  mort.  On  a  annoncé  le  bout- 
de-Van  de  cette  Dame. 

On  dit  d*une  pferfonne  »  quelle 
a  bien  çlc  la  peine  à  joindre  les  deux 
bouts  de  l'ar^née  ;  pour  dire ,  qu'elle 
n'a  que  difficilement  oe  qui  lui  eft 
né^llaire.  Comment  joindre  les  deux 
bcut^  de  Vannée  avec  un  fi  petit  re- 
venu ?  4 
On  dit ,  en  termes  de  Manège , 
ûtf,'urf  cheval  na  pçint  df  bout;  ppur 
Tonkïy. 


BOU  i4ï 

'  dire ,  qu'il  répète  fouvent  de  longs 

,  &violens  exercices  fans  en  être  fati- 
gué. Et  qu*il  ejl  à  bout;  pour  dire  » 
qu'il  eft  exçeflivement  fatigué. 

Mettre  bout  a  bout,  fe  dit  en 
parlant  des  chofes^  qui ,  confidérées 
leules  ,  ne  font  prefque  rien,  ÔC- 
qui ,  prifes  enfemble ,  forment  un 
objet  important.  Si  Von  mettoit  bout 
à  bout  les  paroles  inutiles  que  cette 
femme  dit  tous  les  jours  j  on  auroic 
un  recueil  bien  volumineux  à  la  fin  du 
mois. 

De  bout  en  bout  ,  fe  dit  adverbia* 
lemênt,    pour  dire,  d'une  extré- 
mité à  l'autre.  Il  parcourut  la  Rujfic  « 
de  bout  en  bout^ 

A  TOUT  BOUT  DE  CHAMP,  A  CHAQUE 

BOUT  DE  CHAMP,  fe  dit  adverbia- 
lement \   pour  dire  ,  à  chaque  inf- 
tant ,  à  tout  propos.  //  nous  inter- . 
rompt  à  tout  bout  de  champ; 

Au  BOUT  DU  COMPTE,  fe  dit  adver- 
bialement &  familièrement'^  à  la 
fuite  de  quelque  difcours  ;  pour 
dire,  tout  conlidéré ,  après  tout.  Au 
bout  du  compte  j  il  devfu  lui  faire  fes 
excufes.  Au  bout  du  compte,  je  ne  lui 
en  parlerai  pas. 

Haïe  au  bout,  fe  dit  adverbialetftent, 
ptoverbialement  &  familièremient; 
pour  Jire ,  encore  plus ,  encore  da- 
vantage. Elle  a  quarante  ans  &  haie 
au  bout. 

À  BOUT,    fe  dit  adverbialement  ea  ' 
plufieurs  phrafes  différentes ,  où  fa 
fignificarion  eft  relative  aux  mots 
qui  l'accompagnent. 

On  dit ,  qu*on  a  poujfi  une  per^ 
fonne  à  bout;  pour  dire,  qu'on  Ta 
réduite  à  ne  favpir  ]>lus  que  dire,  ni 
que  faire. 

On  dit,  quuneperfbnne  efi  à  bout; 
pour  dire  ,  qu'elle  ne  (aie  plus  que 
devenir. 

On  dit ,  quon  a  mis  à  bout  la  pa- 
tience  de  quelqu'un;  pour  dire,  qu'i 
H  J\ 


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i4*  BOl? 

force  d'abafer  de  fa  patience  ^  on  Ta 
mis  en  colère. 

On  dit,  V£nir  à  bout  d'un  projet^ 
J^unc  affairij  d'un^  chofe;  pour  dire , 
acriver  au  but  qu'on  s  eil  ptopo£é 
dans  une  af&ire>  un  projet,  &c.  Je 
yiendrai  à  bout'ds  cet,  ouifrage. 

On  dit  au/fî,  venir  à  bout  d'une 
perfonn^i  pour  dire,  obl^er  une 
perfonne  â  faire  ce  qu'on  en  exige.. 
//  ne  viendrd  jamais  4-  bouc  de  fa 
femme  ;  nuiU  uh  ne  doit  pas  fur- 
prendre. 

*  On  dit  provetbialeneient ,  figuré- 
ment  &  familièrement,  au  bout  de 
l'aune  faut  le  drap  ;  pour  dire , 
qu'une  choie  durera  tant  qu^elle 
pourra. 

On  dit  figurément  Se  proverbia- 
lement de  quelqu'un  ,  quil  rit  du 
bout  des  dents  ;  pour  dire  ,  qu'il 
s'efforce  de  rire ,  quoiqu'il  n*en  ait 
s^ucune^nvie. 

On  dit  figurément  &c  proverbia- 
lement, quon.a  un  mot  Jur  le  bout 
de  la  langue  ;  pour  dire ,  qu'on  ne 
&  le  rappelle,  pas  dans  rinftant  où 
on  croyoit  l'aller  dire. 

On  dit  figurément  &  proverbia- 
lenient.,  qu'on  /ait  une  chofe  fur  le 
bout  du  doigt;  pour  dire  ,  qu'on  en 
.  eft  trè;s--bien  inftruir.. 

Oadit  figurément  &  proverbia- 

kment ,  qu  on  touche  à  une  chofe  du 

.    bput  du  doigt;  pour  dire ,  que  cette 

chofe  arrivera  ou  aura  lieu  incef- 

iamment. 

On  dit  figui^ment  Se  proverbia- 
lemmt ,,  qu'une  chofe  eft  dçmeurée  au 
bout  de  la  plume;  pour  dire ,  qu'on  a 
,  oublié  de  lécrife. 

On  dit  proverbialement ,  figuré- 
ment &  familièrement  j  qu'il  n  im- 
porte j^' elle  bout  aille  devant  ;  pour 
dire ,  qu'une  perfonne  réduite  au 
défefpoîr  n'a  plus  de  ménagemens  â 
larder» 


Ob  dît  figurément  &  proverbia- 
lement ,  d'une  perfonne  qui  ne  fait 
plus  que  dire  ni  que  faire  »  quelle 
•ft  au  bout  defon  ràlet. 

On  dit  proverbialement  &  figU:- 
roment  >  qu'une  perfonne  a  le  bon 
bout  pardevers^lle  ;  pour  dire ,  que 
l'avantage  eft  de  fon  coté  dans  la^ 
choie  dont  il  eft  queftion. 

On  dit  auflî  proverbialement  & 
figurément,  que  quelqu'un  ne  cédera 
une  chofe  que  par  le  bon  bout;  pour 
dire ,  qu'il  ne  la  cédera  qu'autre 
qu'il  y  fera,  contraint ,  ou  qu'otk 
lui  fera  quelque  avantage  impor- 
tant. 

Voyei   ExTREMiTi  ,    goût  les 

'  différences  relatives  qui  en  diftift- 
guent  Bout  ,  &c. 

Ce  monofyllabêeft  br^ef  aufingu- 
Jier,  &  long  au  pluriel. 

BOUTADE  i  fubftantiffémiiiin.  Ca- 
price, fantaifiè,  tranfport,  faillie 
d'efprit  &  d^humeur.  Je  ne.m'accou- 
tumepas  à  vos  boutades.  A  quoi  bon 
cette  boutade  ? 

Boutade  ,  s*^eft  dit  autrefois  d'une 
forte  de  petit  ballet  qid  paroiflbit 
s'exécuter  impromptu* 

BouTAi>s ,  eftaufli  un  terme  de  Cotr- 
tume.  Il  fe  die  d'un  droit  feigneuriat 
qu*bnt  quelques  Seigneurs  y  en  cer- 
tains endroits  du  Berry ,  fur  le. 
vin  qui  fe  vend  dans  leur  Seigneu- 
rie. 

La  première  fyllabe  eft  brève  ^ 
la  féconde  longue ,  &  la  troifième: 
très-brève. 

BOUTADEUX,«USEi  vieux  mots-. 
Ils  défignoient  autrefois  celui  oa 
celle  à  qui  il  prenoit  habituellement 
des  bouudes. 

BOUTAGE  J  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  un  droit  fur  le  vin  vendu 
en  gros  &  en  détail. 

BOUT  AN:  nom  propre.   Royaume- 

^    d'Afié  a  a  l'orient  de  la  Tartaric.,, 


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BOU 

far  les  frontières  du  Mogol.  On  y 
recueille ,  au  rapport  de  Tavernier, 
du  blé  \  du  ris^  Se  quantité  de  vin. 
Les  martres  y  abondent ,  &  Ton  y  a 
d'excellente  rhubarbe  &  beaucoup 

.  de  mufc  qui  fait  là  un  objet  confîde- 
rable  de  commerce. 

Les  peuples  de  Boutan  font  ido- 
lâtres :  ils  adorent  leur  Roi  comme 
un  Dieu,  &  la  vache  comme  la 
nourrice  du  genre  humain.  C'eft 
une  nation  qui  n'entend  pas  la  guer- 
re ^  &  qui  feroit  vraifemblable- 
ment  fubjuguée ,  &  le  pays  n'étoit 
d'un  très-difficile  accès.  L'entrée 
en  eft  défendue  par  des  mon- 
tagnes efcarpées  au  midi ,  par  des 
forêts  &  des  neiges  au  nord ,  &  par 
des  déferts  i  Tocient  6c  à  l'occi- 
dent. 

SOUTANE    }    fubftantif    féminin. 

:    on  donne  c^  nom  à  certaines  toiles 

.    de  coton  qui  fe  fabriquent  dans  llle 
^de  Chypre  y  &  qui  font  un  des  ob- 
jet; de  commerce  d'Europe  dans 
cette  Echelle. 

JBOUTANT;  adjeftlf  mafculin  ,  & 
terme  dîArchiteûure  dont  on  ne 
fait  ufage  qu'en  le  faifant  précéder 
des  fubftantifs  arc  &  pilier.  O»  ap- 
pelle ar(-bott€aQt  ,  un  piKer  qui 
finit  en  demi-arc  ^  &  qui  fert  à 
foutenir  une  voûte. 

PiLiBR  COUTANT  ,  fe  ûK  d'un  pilier 

qu'on  appuie  contre  un  mur ,  une 

voate ,  une  tecrafle  ,  un  bâtiment , 

^  •  pour  les  foutenir  &  les  fortifier. 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 

&  la  féconde  longue. 

Le  pluriel  fe  forme  en  changent 
le  t  final  du  fingulier  en  un  j  ,  qui 
fuit  la  règle  générale  des  pluriels. 
F^oye^  la  lettre  5. 

BOUTARGUE  j  fubftantif  féminin. 
Scwrte  de  mets  A>rt  ufiré  en  Italie , 
en  Provence  ,  en  Barbarie  &  en 
Egypte.  G*eft  une  forte  de  fattcâlfe 


BOU  24J 

faite  d'œufs  d'un  poifTon  appelé 
mulet  ,  &  que  l'on  a  confits  dans 
le  fel  &  le  vinaigre.  La  boutargue 
fe  mange  avec  l'huile  d'oliyc  &  le 
citron. 

BOUTAS }  vieux  mot  qui  s'eft  dit 

.    autrefois  d*uneefpèce  de  chanvre. 

BOUr-AVANT  ,  fabttantif  maf- 
culin. On  appelle  ainfi  dans  les  fa- 

'  lines  y  un  Officier  dont  les  fonc- 
tions confident  à  veiller  i  ce  que  le 
vaxel  fe  remplifle  félon  l'ufage. 

BOUTE  j  fubftantif  féminin ,  &  ter- 
me de  Marine.  On  donne  ce  nom 
à  une  moitié  de  tonneau  où  l'on 
met  la  boillbn  qui  fe  diftribue  jour« 
nellement  à  l'équipage. 

BouTB  >  fe  dit  aum,  particuKère- 
ment  fur  la  Médirerranee ,  des  gran- 
des futailles  où  fe  met  l'eau  douce 
qu'on  embarque  fur  les  navire^. 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
&  la  leconde  très  brève. 

BOUTÉ  ,  ÉE  i  adiedif ,  &  terme  de 
Manège ,  qui  fe  dit  d*un  cheval  dont 
les  jambes  font  droites  depuis  le  ge- 
nou jufqu'à  la  couronne.  Le  cheval 
bouté  e&  le  contraire  du  cheval  long- 
jointe. 

Les  deux  fyllabes  font  brèvesau 
fingulier  mafculin  j  mais  la  fecon- 
de  e(k  ion^Qe  an  pluriel  Se  au  fé- 
minin ,  qui  a  une  troifième  fyllabe 
très-brève. 

BOUTE- A-PORT;  fubftantif  maf- 
culin. C*eft ,  fur  les  ports ,  un  Of- 
ficier dont  les  fondions  confiftenc 
à  faite  ranger  dans  le  port  les  ba- 
teaux qui  y.  arrivent. 

BOUTE-DEt^ORS;  fubftantif  maf- 
culin ,  8c  terme  de  Marine  JOn  don« 
ne  ce  nom  aux  pièces  de  bois  ,  lon- 
gues Se  Tondes ,  en  façon  de  petites 
vergues,  qui  étant  ajoutées  par  ^e 
moyen  d'anneaux  de  fer  à  cnaque 
bout  de  vergue  du  grand  mât  &  du 
mât -de  milaine,  fervent  à  porter 
H  h  ij 


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244  BOU 

des  bonnettes  en  étal ,.  quand  le 
vent  eft  foible,  oii  qu'on  veut  fe 
hâter. 
Boute-dehors,  fe  dit  auffi  d'un  pe- 
tit mât  fervant  à  la  machine  à  ma- 
ter pour  mettre  les  chouquets  &  les 
hunes  en  place. 
BourE  DEHORS ,  fe  dit  encore  de  lon^ 
eues  perches  armées  de  croc  qui 
tervent ,  dans  un  combat ,  à  écarter 
un  brûlot  ^  &  dans  un  mouillage , 
à  empêcher  que  deux  navires  ne 
s'endommagent  quand  le  vent  les 
fait  dériver  l'un  lur  l'autre. 
BOUTÉE  i  yieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  plein  une  hotte. 
BOUTE-EN-TRAIN  i  fubftantifmaf 
cnlin ,  qui  fe  dit ,  dans  les  haras  , 
d'un  cheval  eniier  dont  on  fe  fert 
pour  mettre  les  jumens  en  chaleur, 
ôc  connoître  lî  elles  font  en  état  de 
pouvoir  être  faillies: 
BouiE-ENrTRAiN ,  fe  dit  auffî  d'un 
petit  oifeâu  qu'on  nomme  autre- 
ment Tarin ,  qui  excite  les  autres 
a  chanter. 
BouTE-EN-TRAiN,  fe  dit  figurémcnt 
&  familièrement ,    de  quelqu'un 
d'humeur  joyeufe,   qui  excite  les 
,     autres,  &  les  met  en  train. 
BOUTE-FEU  i  fubftantif  mafculin. 
Incendiaire,  celui  qui  mec  volon- 
tairement le  feu  à  quelque  édifice. 
On  arrêta  le  houtc-feu ,  &  on  lui  fit 
fon  procès. 
Boute- FEU,  fe  dit  ,    en  termes  de 
l'Art  militaire ,  du  bâton  garni  d'un 
ferpeptin  de  fer  ,  où  paffe  la  mèche 
avec  laquelle  on  met  le  feu  aux  piè- 
ces d'artillerie. 
Boute-feu  ,  fe  dit ,  dans  le  fens  figu- 
ré ,  de  celui  qui  feme  la  difcorde , 
&  fait  naître  à^s  querelles  entre 
les  uns  &  les  autres.  //  ne  faut  plus 
fouffrïr  che-:[  vous  ce  boute-feu. 
BOUTEHACHE;  vieuxmot  qui  s'eft 
dit  autrefois  d'un  inftrumenc  de 


BOÙ 

fer  a  deux  ou  trois  fourchons. 
BOUTE-HORSi  fubftantif  mafcuKn. 
Ce  mot  fignifioit  autrefois,  au  pro- 
pre ,  une  forte  dé  jeu  qui  n'eft  plus 
ufité. 

On  dit  figurément  &  familière- 
ment, de  deux  honknes  qui  tra* 
vaillent  à  fe  débufquer  l'un  l'autre 
de  quelque  place ,  qu'ils  jouent  au 
boutC'hors. 
BoutE-HORs ,  fe  dit,  dans  le  ftyle fa- 
milier ,  pour  fîfcilité   de  rendre  , 
d'exprimer  fes  idées.^//  ne  manque 
à  ce  jeune   homme  que  le  boute- 
hors. 
BOUTEILLAGE ,  fubftantif  mafcu- 
lin.  On  appeloit  ainfi  autrefois  un 
droit  que  les  Seigneurs  de  Breta- 
gne levoient  dans  leurs  terres  fur 
le  vin  &  les  autres  boiflons. 
BouTEiLLAGE ,  fe  dit  aujourd'hui  d'oft 
droit  que  perçoit  fur  la  vente  des 
vins  étrangers  ,  le  Bouteillier  du 
Roi  d'Angleterre ,  &  qui  confifte 
en  deux  fchelings  par  ronneao. 
BOUTEILLE  j    fubftantif  féminin. 
Lagena.  VaiflTeau  à  large  ventre  & 
à  cou  étroit ,  fait  de  vef  re ,  ou  de 
f;rès ,  ou  de  bois  ^  ou  de  cuir ,  &c. 
&  propre  à  contenir  de  l'eau ,  du 
vin  &  d'autres  liqueurs.  Cette  bou- 
teille contient  deux  pintesm 

Suivant  l'Arrêt  du  14  Août  1688, 
les  bouteilles  de  verre  payent  à  l'en- 
trée du. Royaume  dix  livres   par 
quintal  »  &  deux  fous  par  douzai- 
ne à  la  fortle.  ,  ' 
Les  bouteilles  de  terre  payent 
deux  fous  par  douzaine  à  Tentrée , 
ic  un  fou  à  la  fortie ,  fuivant  le  ta- 
tif  de  1(^64. 
Bouteille,  fe  dit  ♦  par  extenfion» 
de  la  liqueur  contenue  dans  le  vafe*. 
//  a  bu  une  bouteille  de  vin.          '     * 
Oa  dit  proverbialement  &  -figu- 
rément ,  qa  une  perfonne  eft  dans  la 
bouteille  ;  pour  due  ^  qu'elle  eft  dans 


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1B0U 

le  fecret  de  la  chofe  dont  il  s^agit. 

On  ûic  aulîî  proverbialement  ôc 
figurcmenc  ,    qa'ime  perfonnc   nà 

-*  rien  vu  que  par  U  trou  d'une  bouteil" 
le  ;  pour  dire ,   qu  elle  ignore  les 

'    choies ,  les  ofagesidu  monde. 

BouT€iLLE  ,  fe  die,  dans  le  Commer- 
ce, d'une  mefure  des  liquides  donc 
on  fait  ufage  à  Amfterdam.  C'cft 
la  même  chofe  que  le  mingle. 

Bouteille,  fe  dit  d'une  force  d'am- 
poule ou  de  veflîe  pleine  d'air  j 
qui  fe  forme,  foie  fur  la  furface 
d'un  fluide  par  l'addition  d'un  fluide 
femblable ,  comme  quand  il  pleut , 
ou  dans  fa  fubftance  ,  par  une  vive 

.  commocion  incérieure  de  fes  par- 
ties. Enfoufflant  de  l*eau  de  Javon 
avec  un  chalumeau ,  on  fait  des  bou^ 
teilles  fur -lef quelles  on  remarque  les 
couleurs  de^tar^en-cieU 

Bouteilles,  fe  die,  en  termes  de 
Marine ,  des  faillies  de  charpente 

3ui  font  fur  les  côtés  de  l'arrière 
u  vaifleau ,  de  part  &  d'autre  de 
la  chambre  du  Capitaine.  Elles  tien- 
nent lieu^des  galeries  dont  l'Ordon- 
nance de  i(>7j  a  fupprimé  l'ufege. 
La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
la  féconde  moyenne ,  &  la  troifié- 
me  très-brève. 

Les  //  fe  prononcent  mouillés. 
BOUTE- LOF  ,  ou  BOUTE-  DE- 
LOF  i  fubftantif  mafculin ,  &  ter- 
me de  Marine.  Pièce  de  bois  ronde 
ou  à  pans  qu'on  met  au-devant  des 
vai(Ièaux  de  charge  &  fans  éperon: 
elle  fert  à  tenir  les  amures  au  mât 
de  misène. 
BOUTER  ;  vieux  verbe  qui  fignifioit 
autrefois  mettre ,  &  qui  n'a  plus 
d'ufaee  dans  ledifcours  ordinaire, 
que  da«5  quelques  mots  compofés , 
comme  boute-en- train  ,   boute-feu  ^ 
&c.  de  chacun  defquels  nous  par- 
lons en  fon  ordre. 
BoyTJBn  A  x.'jiÀU^  fedic^en*cecme$ 


BÔU  145 

de  Marine ,  de  l'adion  de  faire  for- 
cir un  bateau  du  port.  Ec  bouter  au 
large  y  de  l'aftion  de  le  poulïbr  au 
large. 
Bouter  oe  lof,  fe  ditauflî,  en  ter- 
mes de  Marine ,  pour  aller  à  la  bou- 
line. Voye'[  Aller  A  la  bouline. 
Bouter  la  bête  ,  fe  dit ,  en  termes 

de  Vénerie  ,  pour  lancer  la  bcte. 
Bouter  un  cuir,  fe  dit,  en  termes 
de  Corroyeurs ,  de  l'aftiop  d'enle- 
ver   avec  le  boutoir  la  chair  qur 
peut  encore  être  attachée  à  la  peau 
de  l'animal  au  forrir  de  la  tanne- 
rie; , 
BOUTEREAU  j  fubftanrif  mafculin , 
&  terme  d'Epingliers ,  qui  fe  die 
d'un  poinçon  rond  d'acier  ,  bien 
tremj>é ,  avec  lequel  on  grave  l'em- 
preinte de  la  tête  dansi'enclumeSc 
dans  lepéitiçon. 
BOUTEREZ,  MOULINS  BOUTE- 
REZ; vieux  mots  oui  ngnifioienc 
autrefois  moulins  à  draps. 
BOUTERIL  j  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  nombril. 
BOUTERIS  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  tonneau  à  mettre  du  vin. 
BOUTEROLLEi  fubftanrif  féminin.' 
Garniture  qu'on  met  au  bout  d'un 
foureau  d'épée.  Il  faut  à  cette  épec 
une  bouterolle  d* argent. 
Bouterolles  ,  fe  dit,  en  termes  de 
Graveurs  en  pierres  fines ,  de  cer* 
tains  morceaux  de  cuivre  fondés 
fur  une  tige  de  même  métal ,   la- 
quelle étant  montée  fur  l'arbre  du 
touret ,  &  la  tètç  enduite  de  pou- 
dre d'émeril  ou  de  diamant ,  ufe , 
parle  flottement,  la  pierre  qu'on  lui 
préfence. 
Bouterolle,  fe  dit,  en  termes  d^ 
Metteuis-en-œuvre,  d'un  morceau 
de  fer  arrondi  par  un  bout ,  qu'on 
applique  fur  les  pièces  qu'on  veut 
reftraindre  dans  le  dez  à  embou-^ 
tir. 


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24^  BOU 

BovTEROLLB ,  fe  dit ,  en  termes  d'Or- 
fèvres ,  d'un  ouril  de  fer  terminé 
par  une  tête  convexe ,  de  la  forme 
qu'on  veut  donner  à  l'ouvrage  fur 
lequel  oh  frappe  cet  ouciL 

3ouTSROLLE ,  le  dit ,  en  termes  de 
Serruriers,  d'une  «forte  de  rouet 
pofé  fur  le  palaftre  d'une  ierrore , 
a  l'endroit  où  porte  rextrcmitc  de 
la  clé  qui  le  refoit^&fur  lequel  elle 
tourne. 

ÇouTERÔLtij  ie  dit,  en  termes  de 
l'An  héraldique ,  des  bouts  des  four- 
reaux des  badclairçs. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde  très-brève ,  la  troifième 
brève  ,  &  la  quatrième  très-brève. 
Il  faudroic  fupprimer  un  /  qui  eft 
oifif ,  Se  écrire  ,  d'après  la  pronon- 
ciation ,  boutcrolc.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BOUTERON  y  vieux  mot  qui  s'eft 
dit  autrefois  d'une  forte  de  pâmer. 

BOUTEROUE;  fubftantif  féminin , 

.  &  terme  de  Rivière,  On  appelle 
ainfi  les  bornes  qui  défendent  de 
l'atteinte  des  voitures ,  le?  garde- 
fous  qu'on  place  fur  les  paffages, 

BOUTE -StLLE  ;  fubftantif  maf- 
culb  ,  &  terme  de  TArt  militaire , 
qui  fe  dit  du  fignal  par  lequel  on 
avertit  avec  la  trompette  une  troupe 
de  monter  achevai. 

BOUTE-tOUT-CUlREi  fubftantif 
mafculin  ,  &  terme  populaire.  Il 
(déHgne  un  goulu  ,  un  diïïipateur , 

,  un  goinfre  qui  mange  tout  Cétoic 
un  vrai  boute- tout-cuire. 

BOUTEUX  ou  Bout  de  quevrej 
fubftantif  mafculin  ,  &  terme  de 
pçche ,  qui  fe  dit  d'un  petit  filet  at- 
iTiçhé  à  un  bâton  fourchu  ,  dont  fe 
fervent  les  pécheurs  fur  les  côtes 
de  l'Occa,n ,  pour  prendre  une  forte 
d'écreviire  appelée  falicot. 

ÇOUTI  y  vieux  mot  qui  figniôoit  au- 
trefois mal  façonné. 


BÔUTICLAR  j  fubftanrif mafculin; 
&  terme  de  rivière,  qui  fu  dit  d'un 
bateau  où  les  marchands  voiturenc 
&  nourriftènt  leur  poidbn ,  en  at- 
tendant qu'ils  le  vendent. 

BOUTICLE  ;  vieux  mot  qui  (ignifioic 
autrefois  un  lieu  de  débauche^ 

BÔUTIER }  vieux  mot  qui  iignifîoit 
auttefois  un  Officier  d'échamonne** 
rie  chez  le  Roi* 

BOUTlLLEj  vieux  mot  qui  iignifioît 
autrefois  un  pommeau. 

BOUTILLETE  ;  vieux  mot  <pii  figni- 
fioit  autrefois  une  petite  bouteille. 

BOUTlLLIERj  fubftantif  mafcuKn; 
Ce  mot,  qui  n'a  d'ufage  qu'en  cette 
pbrafe  ,  Grand-Boutillicr  de  France^ 
s'eft  dit  autrefois  d'un  des  ckiq 
grands  Officiers  de  la  Couronne  , 
duquel  les  fondions  -revenoient  à 

Peu  ptès  à  celles  de  l'officier  que 
on   nomme  aujourd'hui   Grand* 
Echanfon.  Foyer  cevaoï. 

Il  paroît  que  le  dernier  Graod^ 
Boutillier  de  France  a  été  Antoine 
de  Chateauneuf ,  Baron  du  Lau  > 
qui  fut  pourvu  de  cette  dignité  en 

BOUTIQUE  ;  fubftantif  féminin. 
Officina.  Lieu  où  les  marcbafads  éta- 
lent &  vendent  leurs  marcbandiies. 
Ce  marchand  a  une  boutique  bien 
fournie* 

Boutique,  fe  dit  auffi  du  lieu  où  les 
artifans  travaillent.  La  boutique 
(Cun  menuifi^  ^  d'unferrurkr  y  d'un 
cordonmer  j  &c.  . 

Boutiqus  ,  fe  dit  des  matchandifes 
que  renferme  une  boutique.  //  s'efi 
défait  de  fa  boutique. 

On  dit,  dans  le  commerce  #  iever^ 
ouvrir  boutiquç  ,  fe  mettre  en  bou" 
tique  ;  pour  dire  ,  cooimencer  i 
expofer  des  matchandifes  en  vente. 
On  dit  auflî  fermer  boutique  ; 
pour  dire  ,  ce  (fer  de  faire  marchan- 
dife. . 


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BOU 

'•  On  apwXU  gard^lH)unqu€  ,  tôute 
'  marchanaiféqain'ett  plus  démode, 
.  oa  qui  c&  défeâiieufe. 
Fille  de  boutique  ,  fe  àiv  d'une  iSUe 
'  ^i  fetc  un  marchand  dans  (sa  bou- 
tique. 

On  appelle' par  mcpm  courvaut 
*  '  dt  houàque  ^  un  garçon  de  bouti- 
que. 
fcuTiQirE  ,  fe  die  de  certains  cta(tiH 
'   portatifs,  à  Tabri  defquels  fe  met- 
tent lesr  petits  marchands  dans  les 
fbiresfl 
Bo^TiQUff,  fe  dit  auffi  quelquefois 
de  tous  les   outils  d'un  artilan.  // 
yolà  la  boutique  de  ce  garçon  menui- 

AîtRiiuE«-BOUTi<îuÈ ,  fe  dit  d'un  ma- 
gaiîn  fur  le  derrière  de  lamaifon  , 
oà  Ton  renferme  lés  marchandifes 
que  l'on  veut  conferver. 

Boutique  ,  fe  dit ,  dans  le  commer- 

-  cède  poifibn  d*eau  douce ,  d'un  ba- 
teau  qu'on  appelle^autrement  bon- 
ticlar.  Voyer  ce  mot. 

BôVTiQUE,  le  dit  populairement  d'une 
maifon  où  les  domeftiques  ne  font 
pas  à  leur  aife.  //  ne  devoit  pas  fer- 

-  yirdans  cette  boutique. 

On  "dit  proverbialement,  quand 
quelque  chofe  tombe  ou  fe  renver- 
te  j  adieu  la  boutique. 

On  dit  pr6ve*rbialement  &  fign- 

tément  d'unre  perfonne  qui  fait  un 

grand  ufage  de  remèdes ,'  qa' elle  fait 

de  fon  corps  une  boutique  d'apothi- 

'  caire. 

On  dit  auffi  proverbialement  & 
figurément ,  <^une  nouvelle  ,  un  ou- 
vrage répandu  «ou  autre  chofe  j  yien^ 
nent  de  la  boutique  de  quelqu'un  ; 

!>our  dire ,  qu'il  en  eft  l'auteur  ou 
^inventeur ,  &  cela  ne  fe  dit  guères 
qu'en  mauvaifepart. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  troifième  eft  très- 
brèvcs 


Il  fâudroit  changer  ^a  en  ^ ,  &c 
écrire  boutike.  Voyez  Orthogra-- 

PHE. 

BOUTIQUIER  i  fub&inrif  mafculin„ 
&  terme  familier  dottt  le  peuple  fe 
fcrt  pour  dcfignei*'  un  petit  mar- 
dianaqui  tient  boutique.. 

BOUTIS;  fubftantif  mtfcuKn,  & 
terme  de  Vénerie ,  qui  fe  dit  deSi 
endroits  où  fouillent  les  betes  noi- 
res. Il  y  CL  beaucoup  dû  bouti:5  dans^ 
ce  cantons 

BOUTISSE  V  ftibftancif  féminin  ,  & 
terme  d**Ai:chiteâîure  ,  qui  fe  dit 
d'une  pierre  qu'on  place  dans  un» 
xmur  fuivant  u  Ibngucuf ,  de  ma- 
nière que  fa  largeur  paroît  en  de- 
hors* 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifième  eft  très-brè"- 
ve. 

Il  faudroir  flipprin^er  un  f  qui 
eft  oifif ,  &  écrire  boutife.  Voyez 
Orthographe. 

BOUTOIR  ;    fubftâiïtif    mafculin. 
Obtil  dont  les  maréchaux  fe  fervent 
pour  parer    le   piecf  d'un   cheVal 
avant  de  le  ferrer.  //  a  bleffé  et  che-^^ 
val  d*un  coup  de  boutoin: 

Boutoir  ,  fe  dit,,  en  termes  dé  Cbr* 
royeurs  j  de  i'iriftnimfent  avec  le- 
quel ces  artifans  boutent  les  cuirs; 
au  fortir  de  la  tannerie» 

!Boutoir  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Vé- 
nerie j  du  groin  d'un  fanglier.  Cet 
chien  fut  blejfé  d'un    coup  de  bou^  ' 
toir. 

La  première  fyJlabe  eft  brève  ^ 
&  la  féconde  longue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  tonte? 
circonftance. 

BOUTON  ;  ftibftantif  mafculin.  Glo^ 
bulus.  Efpèce  de  petite  boule  d'or,, 
d'argent ,  de  pierreries  ,  d^voire  ,, 
&c,  ou  de  bois  couvert  d'étoffe ,  de 
foie  ,  de  fil ,  &c.  fervant  à  réunir- 
dans,  l'habilldnent  desigartiesiéga^- 


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X4«    ,  BOU 

rées ,  ou  à  les  attacher  enfemble. 
On  a  mal  dijlribué  Us  boutons  de 
cet  habit. 

Les  boutons  reçoivent  différen- 
tes dénominations  relatives  à  la  for- 
me qu'on  -leur  donne  ,  &  aux  ufa- 
{;es  auxquels  on  les  deftine.  Voici 
es.princjfales. 

BouTQN  A  AMANDE  ,  fe  dit  d'un  bou- 
ton 4'or  entouré  d'un  cerceau  fim- 
pie  découpé  eu  plein* 

Bouton  a  la  brochette  ,  fe  dit ,  en 
termes  de  Boutonniers,  d'un  bou- 
ton f^it  fans  pointe  fur  une  bro- 
chette. 

Bouton  a  çul  de  vA  ,  fe  dit  d'un 
bouton  façonne  fait  fur  la  bro- 
chette ,  &  qui  n'a  point  de  pre- 
mier jetage* 

ÇouTON  A  UMACH  ,  fedit  d'un  bou- 
ton façonné  qui  eft  entouré  de  plu- 
sieurs croix  de  foie  luifante  ,  ayant 
i  peu  près  la  forqiç  d'une  coquille 
de  limaçon. 

BpUTON  A  GARPHD*ÉpÉEj  fç  ditd'uu 

bouton  uni  en  pr  ou  en  argent,  dont 
les  ondes  fpnt  bçaucoup  plus  hautes 
quç  les  ordinaires. 

Bouton  a  épi  ,  fe  dit  d'un  bt>uton 
façonné ,  roulé  après  le  premier  je-r 
tage ,  d'pr  en  trait ,  en  cordonnet , 
çn  liiifant ,  &ç  couvert  d'un  cer- 
ceati. 

Boutons  a  pieriiç  ,  fe  dit  des  cail- 
loux )  cryftaux  ,  &c^  aiuxquels  le 
lapidaire  ^  donnç  la  formç  de  bou- 
ton. 

On  dit  figurément  3f  .proverbia- 
lement de  quelqu'un  qui  eft  difpofé 
^  quitter  la  robç  ou  la  foaranp  pour 
prendre  l*épée  ,  queyi  robe  ou  fa 
foutant  ne  tient  quà  un  bouton. 

On  dit  ptoverbi^lemenrôf  figi»- 
rémenc^  quo*i  a  ferré  le  bçutonp, 

Îjuelque  perfonne  ;  poi|r  dire  ,  qu'on 
'a  fortement  prelfée  fur  quelque 
pbjer  9  9c  quelai^çfoi»  en  tx^enaçaqf . 


BOU 

Bouton  de  la  bru>e  ,  fe  dît ,  'en 
termes  de  Manège ,  du  petit  anneau 
de  cuir  qui  coule  le  long  des  rênes  ^ 
&  qui  les  reflferre. 

On  dit  mettre  un  cheval  /bus  k 
bouton  ;  pour  dire  ,  raccourcir,  & 
tendre  les  rênes  eh  coulant  le  bou^ 
ton  de  la  bride,  que  Ton.  fait  def- 
cendre  jufques  fur  le  crin. 

Boutons  ,  fe  dir^  dans  les  manufac-^*  ^ 
tures  de  foie ,  de  petites  boules  de 

•  bois  traverfées  de  ficelle»,  qui  fe 
rendent  au  rame  >  &  qui  tienneoc 
lieu  de  femple  dans  les  ouvragef 
à  la  petite  tire. 

Bouton  ,  fe  dit ,  en  termes  de  fer- 
rurerie ,  de  ce  qui  fert  de  main  pour 
ouvrir  ik  fermer  les  verroux ,  tai> 
gettes,  &c. 

Bouton  ,  fe  dit  auffi  ,  en  termes  de 
ferrurerie  ,  du  morceau  de  fer  pla- 
cé en-dedans  d*un  appartement  fur 
le  palaftre  d'une  ferrure ,  &  qui  fçrc 
â  ouvrir  le  demi-tour  Çc  la  porte. 
Bouton,  ou  Bouton  de.  pin  >  fedit  » 
en  termes  de  Chimie  &  de  Métal- 
lurgie ,  des  petits  globules  de  mé- 
tal qui  rçftçnt  fur  les  coupelles  ,  pu 
qu'on  trouve  au  fpnd  4^^  creuf<;ts 
après  les  fontes. 
BouTQif ,  fe  dit  awffî ,  en  termes  d'Ef» 
fayeurs  ,  des  petites  parties  d'or  ou 
d'argent  dont  ils*  fç  fervent  pour 
çffayer  ^  qijel  jitrç  font  ces  mé- 
tsfux. 
BopTON ,  fe  dip  d'pn  petit  cprps  roqd 
qu'on  met  au  bout  aune  artne  à  feo 
pour  fet  vit  de  mire 

BpUTON  ou   ^OITE  D'ÉÇpu'viLLON,  fe 

dit,  en  tçrmes  d'^ri^illerie,  d'une 
pièce  de  bois  tournée ,  fur  laquelle 
on  clone  quelque  mprceau  de  pe^a 
de  rnoutoo  ,  en  mettant  )a  laine  en 
dedans,  &  dont  onfe  ferç  pour  neç- 
toyer  Tame  du  canon ,  quand  on  Ta 
tirç. 

PpUTON    PE'ÇUILLISa  QE   CANÇN  ^  ie 

•     dii 


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:botj 

ndit  auflî  d'un  bout  de  bois  tourné 
:iur  lequel  il  y  a  une  cuilHer  de  cui- 
vre clouée ,  &  dont  on  fe  fert  pour 
retirer  les  gargouflTes  de  Vstme  du 
canon. 

3ouToN  DE  LA  cjïL  é  ssE ,  fe  dit  de  r^x- 
.trémitéqui  termine  le  canon  du  cô- 
té de  la  culade. 

:fiouTON  DE  piERRiER  ,  k  dit  d*ûne 
boule  de  métal  qui  eft  au  bout  de 
la  culafle  ,  &  quieft  percée  au  mi- 
lieu. 

3ouToN,  fe  dit,  en  termes  d'Artifi- 
ciers, de  Texcrémité  de  la  tétine 
^u  culot  ,  arrondie  en  forme  de 
zone  fphèrique  ,  du  milieu  de  la- 
quelle s'élève  la  broche  qui  forme 
lame  de  la  fufée. 

Bouton  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Chi- 
rurgie ,  d'un  inftrument  d'acier  ou 
d'argent  dont  on  fe  fert  dans  l'opé- 
ration de  la  taille  ,  pour  retourner 
les  pierres  mal  chargées  dans  les  te- 
nettes ,  &  pour  fonder  s'il  n'y  en 
a  point  qui  reftenc. 

Bouton  de  feu  ,  fe  dit  auflî ,  en  ter- 
mes de  Chirurgie ,  du  cautère  ac- 
tuel ,  propre  à  brûler  les  os  pour 
<:on  fumer  les  exoftofes  &  les  ca- 
ries. >. 

5ouTON  DE  FEU  ,  fe  dît  encote'^  en 
termes  de  Chirurgie  &  de  Maré- 
challerie  ,  d'un  inftrument  de  fer , 
rond  par  le  bout  &  rougi  au  feu , 
que  les  chirurgiens  appliquent  fur 
certaines  plaies  ,  &  les  maréchaux 
fur  les  boutons  de  farcin  pour  les 
guérir. 

Bouton  ,  fe  dit ,  en  ternies  de  Braf- 
ferie ,  des  petites  globules  de  mouf- 
fe  qui  s'élèvent  fur  le  levain. 

Bouton  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Jar- 
dinage ,  du  petit  bourgeon  que 
pou  fient  les  arbres  &  les  plantes  , 
&  d'où  fe  forment  les  feuilles  &c 
les  fleurs. 

On  diftingue ,  dans  la  végétation 
Tome  IF. 


des  arbres,  deostibrtes  de  boutonst 
\t%  ronds  &:  les  plats  :  les  ronds  pro- 
mettent des  branches  i  fruits  ^  &c 
'  les  autres  des  branches  à  bois. 

On  dii^  en  termes  de  Faoconne- 
rie,  cpLun  oifeau  branche  &  prend 
le  bouton  ;  pour  dire  j  qu'il  fe  per- 
che à  la  cime  des  arbres. 
Bouton  ,  fe  dit,  en  Médecine  &  en 
Chirurgie  ,  d'une  petite  tumeur 
rouge,  enflammée,  qui  s'élève  par- 
ticulièrement fur  la  peau  du  vifage, 
aux  ailes  du  nez ,  au  nienton  &  au 
front. 

Les  boutons  au  vifage  font  pref- 
que  toujours  occafionnés  par  un 
vice  de  l'eftomac ,  ou  par  une  cha- 
leur trop  confidérable  ou  fang. 

Dans  le  premier  cas  ^  les  boutons 
reviennent  périodiquement ,  &  fui- 
vent  la  marche  des  digeftions  ^  qui 
font  tantôt  bonnes,  tantôt  maU- 
^aifes  :  on  eft  fujet  aux  dégoûts  , 
aux  rapports  aigres ,  aux  vents  ,  aux 
borbor)rgmes ,  aux  coliques  ,  aux 
envies  de  dormir ,  Se  aux  pefattteurs 
^'eftomac.  Pour  guérir  ces  efpèces 
de  boutons  ,  il  faut  néceflairement 
remédier  à  l'eftomac,  en  employant 
tous  les  remèdes  qui  peuvent  en 
diminuer  la  foibleue.  Le  vin  de 
Quinquina ,  dont  on  prend  un  peut 
verre  avant  chaque  repas ,  guérit 
foHvent  ces  fortes  de  boutons  4 
parce  que  le  Quinquina  convient 
dans  toutes  lès  maladies  ,  qui  pro- 
cèdent de  la  foibleflTe  d'eftomac. 

Quand  les  boutons  viennent  de 
leffervefcence  du  fang  ,  ce  que  l'on 
connoît  au  tempérament  jeune  &c 
bouillant  du  malade ,  aux  alimens 
échaufFans  &  liqueurs  fpiritueufes 
dont  il  fe  nourrit  j  aux  paffions  vi- 
ves dont  il  eft  agité  ^  aux  exercices 
violens  qu'il  fe  donne ,  &  aux  veiW 
les  continuées  qu'il  effuie  j  il  faut 
ufer  des  remèdes  propres  à  rafraî- 
li 


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ijo  BOU 

chir.  Il  fera  bon  de  fe  faire  fai- 
gner  9  de  prendre  quelques  lave- 
mens ,  &  de  faire  mage  des  eaux 
minérales  de  PafTy  >  épurées ,  ou 
d'une  boiiTon  faite  avec  la  boule  de 
Mars ,  infufée  en  manière  de  thé  ^ 
&  coupée  avec  un  tiers  de  décoftion 
d'orge.  .On  pourra  auffi  employer 
avec  fuccès  >  les  bains  tièdes  ^  & 
quand  on  aura  fuâifammenc  tem- 
péré les  humeurs ,  ou  fe  purgera 
doucement  ,  pour  détourner  les 
mauvais  levains  de  Teftomac  j  qui 
pôurroient  rétablir  le  défordredans 
le  corps. 

Si  les  boutons  du  vifage  font  ac- 
cidentels, on  les  guérit  avec  du  foin 
Se  peu  de  remèdes. 

il  faut  fe  frotter  le  vifage  foir  & 
fnatin ,  avec  une  flanelle  chaude , 
afin  de  décrafler  &c  de  déboucher 
les  pores  de  la  peau ,  &c  favorifer 
par-là  la  tranfpiration*  On  recom- 
mande ,  en  pareil  cas  >  de  f e  laver 
le  vifage  tous  les  jours  avec  de 
Teau  de  favon.  La  pommade  qui 
fuit ,  eft  auflî  très-emcace ,  pourvu 
qu'on  fe  falfe  faigner  &c  purger  au- 
paravant 3  &  qu'on  prenne  une  tifa- 
jie  de  racine  de  patience  fauvage , 
pendant  huit  jours. 

Prene\  quatre  onces  de  cire  en 

frain,  faites-la  fondre  à  petit  feu 
ans  un  poêlon  j  verfez  deflixs  neuf 
onces  d'huile  rofat ,  en  remuant 
jufqu'à  ce  que  le  mélange  foit  fait  j 
ajoutez  une  once  de  fel  de  Saturne^ 
&  un  gros  de  camphre  j  remuez  en- 
core, jufqu'à  ce  que  la  matière  ait 
pris  quelque  connftance. 

Vous  frotterez  le  foir  les  bou- 
tons de  ce  remède ,  &  vous  appli- 
querez un  liage  par-deflùs. 
Boutons  de  Farcin,  fe  dit  de  cer- 
taines bubes  ou  groffeurs  rondes , 
qui  viennent  aux  chevaux  quand  ils 
çnc  le  faxciru 


BOU 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  an 
fingulier;  mais  la  féconde  eft  lotw 
gue  au  pluriel. 
BOUTON  j  nom  propre.  îled'Afie  , 
l'une  des  Moluques,  dans  la  mer 
des  Indes,  environ  à  quatre  lieues» 
fud-eft  ,  de  l'île  de  Célèbes.  Dam- 

Eier  lui  donne  vingtrcinq  lieues  de 
>ngueur ,  &  dix  de  largeur. 

BOUTONNE  j  nom  propre.  Rivière 
de  France  ,  qui  a  fa  fource  àChef- 
boutonne  ,  en  Poitou  ;  &  fon  em- 
bouchure dans  la  Charente',  à 
deux  lieues  ,  eft  ,  de  Rochefort  > 
après  un  cours  d'environ  quatorze 
lieues* 

BOUTONNÉ,  ÈE  i  adjeftif  &  par^ 
ticipe  pafljf.  Voyc^  Boutonner. 

Boutonné  ,  fe  dit,  en  termes  de  l'Art 
Héraldique ,  du  mifieu  des  rofes  & 
des  autres  fleurs ,  quand  il  eft  d'au- 
tre couleur  que  la  fleur.  Il  fe  dit 
aufli  d'un  roiier  qui  a  des  boutons  > 
&  des  fleurs  de  lys  épanouies.^ 

GoTAFREY ,  en  Dauphiné ,  d'ar- 
gent ,  à  trois  rofes  de  gueules  bou- 
tonnées d'or. 

Boutonné,  fedit,  dans  le  fens augu- 
ré, d'une  perfonne  difcrète,  myf- 
térieufe ,  &  qui  cache  ce  qu'elle 
fait.  Vous  Tiea  tircre^  rien  ;  il  cji 
trop  boutonne^ 

BOUTONNER  j  verbe  aétif  de  k 
première  conjugaifon ,  lequel  fe 
conjugue  comme  chanter.  Globulis 
ajlrinscre^  Paffèr  les  boutons  d'un 
habillement  dans  les  petites  ouver- 
tures ,  qu'on  nomme  ganfes  ou  bou^ 
tonnièresy  dilpofées  pour  recevoir 
ces  boutons.  Le  froid  oblige  à  bou^ 
tonner  les  habits. 

Ce  verbe  eft  auflî  pronominal 
réfléchi  dans  le  même  fcns  ,  & 
.s'emploie  abfolument.  Il  n^  fait  pas 
affh[  froid  pour  fe  boutonner. 

Boutonner  la  Bonnette  ,  fe  dit 
quelquefois  p,  en  termes  de  Marine  > 


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BOU 

tde  raûion  de  lacer  la  bonnette 
maillée. 
Boutonner  ,  eft  auflî  verbe  neutre, 
&  fe  dit,  en  termes  de  Jardinage > 
des  arbres  Se  des  plantes  qui  com- 
mencent à  poufler  des  boutons.  Les 
cérijîers  boutonnent. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  Se  la  troifième  eft  longue 
ou  brève ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe  ,  avec  la  conjugai- 
fon  Se  la  quantité  profodique  des 
autres  temps. 

Il  faudroit  fupprimer  un  n  qui 
eft  oifif ,  &  écrire  ,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  boutoner.  Voyez  Or- 

•THOGRAPHE. 

BOOTONNERIE  ;  fubftantif  fémi- 
nin. Marchandife  de  Bouconnier. 
Son  commerce  principal  conjijle  en 
boutonnerie» 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  la  troifième  eft  très-brève, 
&  la  quatrième  longue. 

BOUTONNIER  j  fubftantifmafcu- 
lin.  Artifan  qui  fait  Se  vend  des 
boutons.  //  apprend  le  métier  de 
Boutonnier. 

La  terminaifon  ier  de  ce  mot  eft 
une  diphtongue  en  pocfîe  comme 
en  profe. 

BOUTONNIÈRE:  fubftantif  fémi- 
nin. Ouverture  longue  &  étroite  j 
pratiquée  dans  un  vêtement  pour  y 
paflèr  les  boutons  ,  &  bordée  d  or , 
d'argent,  de  foie  ou  de  fil.  Ces 
boutonnières  font  bien  travaillées. 

BouTONNiâRE  ,  fedit,  en  termes  de 
Chirurgie  3  d'une  incifion  que  l'on 
fait  au  périnée  ,  pour  pénétrer  dans 
laveflîe,&y  placer  unecanulle, 
par  où  puiffent  fortir  les  matières 
qui  y  font  contenues. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  troifième  eft  longue,  & 
k  quatrième  trè^brève. 

11  faudroit  fupprimer  un  n  qui 


BOU  151 

eft  oifif.  Se  écrire  boutonière.Yoyoz 
Orthographe. 

BOUTOU  i  fubftantif  mafculin.  On 
donne  ce  nom  à  une  forte  de  maf- 
fue ,  faite  d'un  bois  dur  &  pefant  » 
longue  d'environ  trois  pieds  ,  Se 
qui  fert  d'arme  ofFenfive  aux  Ca- 
raïbes. 

BOUTOUIR  j  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  moulin  à  draps. 

BOUTRIOT  y  fubftantif  mafculin, 
&  terme  de  Cloutiers-d'Epingles , 

2ui  fe  dit  d'une  efpèce  de  burin , 
ont  ces  Artifans  fe  fervent  pour 
faire  la  petite  cavité  du  poin- 
çon. 

BOUT-SAIGNEUX  j  fubftantif  maf- 
culin. Le  cou  d*un  mouton,  tel 
qu'on  le  vend  à  la  boucherie.  C^ejl 
un  bout-faigneux.  Un  bout-faigneux 
de  mouton. 

On  dit  auflî  un  bout-faigneux  dà 
veau.  y 

BOUTS^RIMES  j  fubftantif  mafcu- 
lin pluriel.  On  appelle  ainfi  des 
rimej  données  pour  en  former  des 
vers  ,  &  ordinairement  pour  en 
compofer  un  fonnet.  //  s^ occupe 
à  remplir  les  bouts-rimés  d'un  fon^ 
net. 

BouT-RiMi,  fe  dit ,  au  fingulier  , 
d'un  fonnet  compofé  de  bouts- 
rimés.  Qui  eft  fauteur  de  ce  bout* 
rimé  ? 

L'invention  de  ce  genre  de  poc- 
fie  ,  qui  eft  aujourd  hui  abandonné 
avec  raifon  afux  mauvais  Poètes  , 
eft  due  à  Dulot ,  Pocce  du  dix-fep* 
tième  fiècle. 

BOUTTEVILLE    ;     nom     propre. 

Ville  &  Duché  de  France  ,  dans 

rOrléanois ,  fur  la  rivière  de  Loing, 

à  trois  lieues  Se  demie ,  fud-eft  > 

de  Montargis. 

^U  y  a  auÛi  un  Bourg  de  ce  nom 

dans  i'Angoumois ,  environ  à  trois 

lieues  ,  eft-fud-eft ,  de  Cognac. 
«  •  •  • 

1 1  ij 


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252  BOU 

BOUTURE  i  fubftamif  féminin. 
Branche  féparée  d'un  .  arbre  ,  ou 
d'ane  autre  plante  ligneufe ,  &:  qui 
étant  mife  en  terre  ,  y  prend  ra- 
cine. Le  grofelier  ^  le  faule  ,  le 
figuier ,  le  coignaffier ,  &c.  viennent 
de  bouture. 

Bouture  ,  fe  dit ,  en  termes  d'Or- 
fèvres ,  d  une  leiEve  faite  avec  du 
fel  de  tartre ,  pouc  blanchir  l'ar- 
gent. 

Bouture  ,  s'eft  auflî  dit  autrefois  , 
dans  les  Monnoies ,.  de  ce  qu'on 
appelle  aujourd'hui  houfwre^  Voyez 
c€  mot* 

La  première  fyliabè  eft brève,  la 
féconde  longue  >j&la  troi(ième  très- 
brève. 

K)UVARD  |,  fubftantâf  mafculin. 
Gros  marteau ,  dont  fe  fervoient 
autrefois  les  Monnoyeur^  pour  frap- 
per les  flàns  ,  .avant  l'invention  du 
balancier.  Qn  dit  auflS  bouard. 

BDUVEMENT  ;  fubftantif  mafculin, 
&  terme  de  Menuifiers  ,  qui  fe 
dit  d'un  outil,  avec  lequSl  ces  Ar- 
tifans  font  les  moulures,  de.  leurs 
ouvrages^. 

jyOWENS  ;  nom  propre.  Petite 
ville  Se  port  de  l'île  de  Fuhnen. 

BDUVERET  ;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  ailture  des  terres. 

BDUVERIE  ;,  fiibftantif  féminin. 
Boum  Jlabulum. .  Etable  à  bœufs. 
Ce  mot  s'emploie  particulièrement 
pour  défigner  un  étable  dans  un 
marché  public.  Les  bouchers  trou- 
veront dans  la  beuverie  ce  quil  leur 
faut.\ 

La  première  fyliabè  eft  brève, 
la  féconde  très-brève,  &  la  troi- 
fième  longue.  . 

BOUVET  j  fubftàntifnufculin.  Sorte 
de  raJDOt ,  dont  fe  fervent  les  Char- 
pentiers >  &    les  Menuifiers  pour 
faire  les-rainures  de  les  languettes. 
Il  y  a  plufieuxs  £oïXJèsJ^,bouvets , 


BOU 

<pn  reçoivent  des }  dénominations 
relatives  à  leur  forme  &  aux  ufa- 
ges  auxquels  on  les  emploie.    Il  y 
a  les  bouvets  mâles ^    qui  font  les* 
rainures  j  les  bouvets  JemcUes ,  qui . 
font  les  languettes  j  les  bouvets  de 
brifure^  qui  fervent  à  rainer  les  bri- 
fures  des  croi'fées ,  des  portes ,  &c.  - 
les  bouvets  à  panneaux ,  qui  fervent 
àxainerle  bois  des  panneaux;  les- 
bouvets  à  planchers  y  qui  fervent  à 
rainer  lès  planches  à  planchers  ;  les 
bouvets  brifés  ou  de  deux  pièces ,  qui . 
fervent  à  faire  des  rainures  à  dif-- 
férentes  diftances  ;  les  houvets  à  dé* 

:  gorger^  qui  fervent  à  dégorger  les^ 
moulures  ;  les  bouvets  à  embre^ 
vur^  qui  ferveur  à  faire. les  embrè- 
vemens  des  cadres  ;  les  bouvets  à 
noix  ,.xjui -fervent  i  faire  les  noix 
d^  hatcans  des  croifées. 

Là  première  fyUabe  eft  brève ,  Su 

.    la  féconde  moyenne  au  fingulier, . 

;    mais  longue  au  pluriel. 

BOUVIER  j  fubftantif  mafculin.  Ce- 
lui qui  cotiduit  les  boeufs  ,  &  qui. 

.    les  garde.    Un  boicvier  doit  être  ro^ 
bujle  &  vigilant. 

BouvTER ,  fe  dit  figurément,  &  par. 
manière   d'injure  ,    d'un  homme  - 

.    groflîer.   Je  ne  veux  pas  viyrt  avec  - 
ce  bouvier. 

Bouvier  ,  fé  dit ,  en  term^  d'Aftro^ 
nomie ,  d'une  conftellation  de  Thé- 
mifphère  feptentrional ,  compofée - 
de  cinquante-cinq  étoiles  ,  félon  le 
catalogue  de  Flamftéed.  Cette  conCr 
tellation  ,  quoique  fort  feptentrio* 
nale ,  defcend  lous  Thorifon ,  & 
fé  couche  pour  nous.    Ovide  an- 

,    nonce  pouT  le  4  Mars  fon  coucher- 
cofinique  ,  c'eft-à-dire,  le  temps  . 
où   elle  fe  couche  au-.foleil   I0'- 
vant. 

Germanicus  Cé&r  dît  que  le 
Pafteur  ou  Bouvier ,  qu  on  a  placé 
dansle cieU.étoit Icare,  pèred'JE* 


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figûneu  Bacchus  lui  avoir  appris 
l'arr  de  faire  le  vin-^  pour  Tenfei- 
gner  aiix  hommes  ,  &  il  fut  lapidé 
par  des  bergers  qui  croient  ivres. 
Sa  fille  découvrit  le  corps  de  fon 
père ,  par  le  moyen  d'un  chien  qui 
lui  étoit  refté  fidèle  j  elle  fe  tua  de 
défefpoir,  &  elb  fut  placée  dans 
le  ciel  avec  {on  père  &  fon  chien  ; 
voili  pourquoi  Properce  appelle 
baufs  d'Icare ,  les-fepf  étoiles- de  la. 
grande  oiufe.  - 

D'autres  prétendent  que  le  Bou- 
vier eft  AîJcas ,  fils  de  Jupiter  &  det 
Gallifto^  qui  enfeigna  la  manière! 
de  faite  du  pain ,  qu'il  avoit  apprife 
de  Triptdlème  ,  de  qui  mérita  ainfi 
dette  déifié  par  la  reconuoiifance 
des'hommesi 

Bouvier  j  eft  auffi  le  nom  dune 
forte  de  petit  oifeau ,  ainfi  appelé 
de  ce  qu'il  fuit  les  troupeaux  de 
bœufs.  Il  a  le  corps  alongé ,  de 
même  que  le  bec ,  qui  eft  d'un  brun 
roufisâcre.  Sa  tète  Se  fon  dos  font 
de  couleur  plombée  ,  mêlée  de 
jaune  &  de  couleur  de  cendre  :  il  a 
la  gorge  &  le  ventre  blaiKhâtces  , 
k  poitrine  femée  de  taches  noires , 
les  ailes  brunes  &  blanchâtres ,  & 
les  pattes  noirâtres.- 

Aldrovande  diftingue  cinq  fortes 
d'oifeaux  de  cette  efpèce  j  mais  il 
n'y  a  proprement  que  celui  dont 
nous  venons  de  parler  ,  auquel  ap- 
pattietine  le  nom  de  bouvier ,  parce 
qu'il  e(ble.feul  qui  fui ve  Uswou- 
peaux 

Bouvier  ,  fe  dit  encore  d'an  poifibn 
qui ,  félon  Artédi ,  a  trois  ou  qua- 
tre doigts  de  longueur ,  &  la- moitié 
de  largeur.  Il  eft  couvert  de  larges 
écailles,  de  couleur  argentine,  lia 
la  bouche  petits  8C  fans  dents ,  & 
la  queue  fourchue.  Il  fe  tient  dans 
le  bourbier ,  &  fa  chair  eft  apéri- 
tive^ 


BOu  ,53 

La  terminaifon  icr  de  ce  mot 
eft  diphtongue  en  poëfie  comme 
en  jprofe. 

BOURRE  ;  fubftantif  féminin. 
Celle  qui  conduit  ^  garde  les 
bœufs. 

La  première  fyUabe  eft  brève, 
la  féconde  longue ,  &c  la  troifième 
très-brève. 

BOU  VILLON  i  fubftantif  mafculin. 
Diminutif.  Jeune  bœuf.  FoiM  de 
beaux  bouvillons. 

Les  trois  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier  ;  mais  la  dernière  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

:  11  faudroit  changer  le  fécond  [ 
eni,  &  écrire,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  iouvHion.  Voyez  Or- 

THOGRAPHBi  • 

BOUVINES  ;  nôiïl  propre.  Lieu  fa- 
meux ,  dans  la  Fbndre  Wallonne  , 
fur  la  rivière  de  Marque,  à  deux 

;    lieues,  fud^ft,.d.e  Lille.  G'eft-U 

,  où  Philippe  Augufte  défit  .avec 
cinquante  mille  honmi^s  ,  jwais 
non  fans  un  grand  rifque  de  fa  vie , 
l'armée  de  TE'mpereur  Otfap©  & 
de  fes  alliés ,  forte  de  plu5  ^e  cent 

;  cinquante  mille  combatcans.  Le 
Comte  de  Flandre  &  le  Comte  de 
Boulogne  furent  faits  .prifonniecs  ' 
à  certe  journée.  Le  Chevalier -Gue- 
rin  ,  nommé  à  TEvèché  de  Senlis,. 
coramandoit  larn^ée  Françoife.  Ce 
Prélat  difoit  s  être  chargé  du  com- 
mandement :  lion  mie  pour  corn- 
battre,  ,    mais  pour  admonejler  les 

;  Barons  &  les  autres  Chevaliors ,^  à- 
f  honneur  de  Dieu  ,  du  Roi  &  du 
Royaume^  &  à  la  défenji  ,dc  leur 
propre  Seigneur. 

C  eft  en  mémoire  de  cet  événe- 
ment ,  que  fut  fondée  TAbbaye  de 
la  Vide  ire. 

BOUVREUIL  ;  fubltantif  mafcUlin. 
j     Oifeau  de.lagrofleur  d^uiste^allouet-' 
I      t&,  qui  aie  bec  noir,  cou^  &'ft)rt  j?. 


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154  BOU 

la  tcte ,  la  queue  &  les  aîles  noires; 
ie  dos  d'un  gris  d  ardoife ,  &  le 
ventre  d'un  beau  rouge.  Le  mâle 
ne  diffère  de  la  femelle ,  qu'en  ce 
que  fes  couleurs  font  plus  bril- 
lantes, - 

Cet  oifeau  aime  beaucoup  les 
premiers  boutons  des  arbres  frui- 
tiers ,  auxquels  il  fait  grand  dom- 
mage. Son  chant  eft  agréable  ; 
mais  on  préfère  celui  de  la  li- 
note. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconda  moyenne  au  fingulier , 
mais  longue  au  pluriel. 

Le  /  final  fe  prononce  mouillé. 
BOUXACH  ;    nom  propre.    Ville 
d'Afie  y    dans  le  Koraflan  ,    envi- 
ron  à  dix  -  fept  lieues ,    fud  ^  de 
Hérat. 
BOUXIÈRES-AUX-DAMES  ;  nom 
propre.  Abbaye  de  filles  nobles,  & 
fécularifées  fous  le  titre  de  Cha- 
noinejfes  ,  environ  à  une  lieue   & 
demie ,  nord-oueft ,  de  Nancy. 
BOUXWEILLER    }    nom    propre. 
Ville  de  France  ,  en  Baffe-Alface  , 
dans  une  contrée  fertile,  environ 
à  deux  lieues ,  nord-eft  ,    de  Sa- 
verne. 
BOUYANT:  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  facile  à  mettre  en 
mouvement. 
BOUYLLE  ;    vieux  mot  qui  figni- 

fioit  autrefois  extrémité,  pointe. 
BOUZANNE  ;  nom  propre.  Petite 
rivière  de  France ,  en  Berry.  Elle 
9L  fa  fource  près  d'Aigurande  ,  & 
fon  emboucnure  dans  la  Creufe , 
au'deffbus  d'Argenton. 
BOUZONVILLE;  nom  propre.  Pe- 
tite Ville  &  Abbaye  d'hommes ,  en 
Lorraine ,  fur  la  Nied  ,  a  trois 
lieues,  oueft  >  de  Saar- Louis.  L'Ab- 
baye eft  en  commende  ,  &  vaut 
flru  Ticulairç  douze  mille  livres  de 
tente» 


BOX 

BOXBERG   ;    nom  propre.    Petite 
ville  d'Allemagne  ,  en  Franconie, 
dans  le  voifinage  de  Mergentheim. 
Elle  appartient  à  l'Eledteur  Palatin*  ^ 
BOXMEER  ;  nom  propre.  Ville  du 
Comté  de  Zutphen ,  fur  les  fron- 
tières du  Duché  de  Clèves. 
BOXTEHUDE  ;  nom  propre.  Petit« 
ville  d'Allemagne ,  dans  le  Duché 
de  Brème ,  à  cinq  lieues  de  Ham- 
bourg.   Elle  appartient  au  Roi  de 
Dannemarck. 
BOXTEL  ;  nom  propre.  Petite  ville 
&c  feigneurie  du  Brabant  Hollan* 
dois  j  fur  le  Dommel ,    à  quatre 
lieues  de  Bréda ,  &  à  deux  de  Bois* 
le-Duc. 
BOYARD  ;  fubftantif  mafculin.  Ti- 
tre  de  dignité,  le  même  que  Boiard. 
f^oye:ç^  ce  mot. 
BOYAU  ;  fubftantif  mafculin.  Intef^ 
tinum.  Ce  mot  défigne ,  dans  le  dif- 
cours  ordinaire,  ce  qu'on  appelle 
autrement  inujlins  ;  'c'eft-à-dire^ 
ce  canal  qui  tient  au  méfentère, 
fait  plufieurs  circonvolutions ,  fert 
à  recevoir  les  alimens  au  fortir  de 
l'eftomac ,    &  à  jetter   les  excré- 
mens  hors  du  corps,   /^oy^if  Intes- 
tins. 
Descente  de  Boyaux  ,  fe  dit  d'une 
maladie  caufée  par  la  rupture  du 
péritoine ,  &  qu  en  termes  de  l'Art 
on  appelle  Hernie.  Voyez  ce  mot. 

On  dit  proverbialement  &  po- 
pulairement de  quelqu'un  ,  qui  eft 
toujours  difpofé  à  faire  bonne  chère 
quand  on  l'mvite  ,  qu'/V  a  toujours 
Jix  aunes  de  boyaux  vides. 

On  dit  aufti  proverbialement 
&  populairement»  rendre  tripes  & 
toyaux;poat  dire ,  vomir  exceflive- 
ment. 

On  dit ,  en  termes  de  Manèg* 
&c  de  Maréchallerie ,  qiiun  cheval 
a  beaucoup  de  boyau  ;  pour  dire  , 
qu'il  a  beaucoup  de  flanc  >   beai^ 


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BOY 

coup  de  corps.  Et  qui  un  cheval  ejl 
étroit  de  boyau  ;  pour  dire ,  qu'il 
n'a  point  de^  corps ,  ou  qu'il  l'a 
^  efflanqué  comme  celui  d'un  lé- 
vrier. 

Corde  a  Boyau  ,  fe  dît  d'une  corde 
faite  de  boyaux  de  mouton  ,  d'a- 
gneau ,  ou  d'autres  animaux ,  & 
2ui  fert  a  divers  inftrumens  de  mu- 
que  ;  comme  violon,  théorbe,  &c. 
de  même  qu'à  fiaife  des  raquettes, 
&  à  plusieurs  autres  ufages* 

Boyau  j  fedit,  en  termes  de  l'Art 
Militaire ,  de  chaque  partie  qui  va 
en  ligne  droite  dans  une  tranchée 
faite  pour  affiéger  une  place. 

Boyau  ,  fe  dit  auflî  d'un  foITé  cou- 
vert de  fon  parapet ,  fervant  de 
communication  à  deux  tranchées , 

Spand  on  fait   deux  attaques  qui 
ont  près  l'une  ae  l'autre. 
Boyau  ,  fe  dit ,  figurément  >  d'une 
place  longue  ,  &  qui  a  peu  de  lar- 
geur. Cette  ville  n^ejl  qu'un  boyau. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
&  la  féconde  moyenne  au  fingulier, 
mais  longue  au  pluriel.     ^ 

Le  X  final ,  qui  forme  le  pluriel , 
prend  le  fon  du  :[  devant  une  voyel- 
le ,  en  fuivant  néanmoins  la  règle 
générale  donnée  ci-après,  f^oye^  la 
kttre  S. 

Il  faudroit  changer  le  a:  en  j ,  & 
écrire,  boyaus.  Voyez  Orthogra- 

PHE 

BOYÀUDIER  j  fubftantif  mafculin. 
Artifan  qui  prépare  &  file  des  cor- 
des à  boyau  ,  pour  fervir  à  certains 
inftrumens  de  mufîque  ,  à  faire  des 
raquettes  ^  &€. 

La  terminaifon  ier  de  ce  mot , 
eft  un  diphtongue  en  pocfie  comme 
en  profe. 

BOYER  j  fubftantif  mafculin,  & 
terme  de  Marine.  Sorte  de  bateau 
ou  de  chaloupe.  Flamande  ,  matée 
en  fourche  >  ayant  une  ièmelle  de 


BOY  »55 

chaque  côté  ,  pour  mieux  aller 
à  la  botdine  ,  &  moins  dériver,, 
Ce  bâtiment  eft  plus  propre  à  na^ 
viguer  fur  les  rivières ,  que  fur  la 
mer. 

BOYEZ  ;  (  les  )  On  appelle  ainfi  les 
Prêtres  des  Sauvages  idolâtres  do 
la  Floride.  Chaque  Prêtre  a  foa 
idole  particulière,  qu'invoque  le 
Sauvage  j  qui  y  a  de  la  dévotion  , 
par  des  chants  ^  &  eu  faifant  fumer 
du  tabac» 

BOYLE  ^  nom  propre.  Petite  ville 
d'Irlande ,  dans  le  Comté  de  Rof- 
common  ,  près  du  lac  de  Key. 

BOYLE  ;  (  Robert  )  nom  propre^ 
Phyficien  célèbre  ,  né  à  Lifmore  , 
en  Irlande,  le  15  Janvier  i6ijy6c 
mort  à  Londres  le  30  Décembre 
16^1.  Il  eft  inventeur  de  la  machine 
pneumatique  que  Hook  a  perfec- 
tionnée. 

Ses  écrits,  qui  ont  pour  objets  la 
Théologie ,  la  Phyfique  &  les  Ma- 
thématiqnes  ,  font  recueillis  en 
cinq  volumes  in-folio ,  publiés  i 
Londres  en  1 744. 

BOYLE  ;  vienx  mot  qui  fîgnifioit  au- 
trefois une  chèvre. 

BOYNE  ;  nom  propre.  Rivière  d'Ir- 
lande ,  qui  a  fa  fource  dans  le  Com- 
té du  Roi ,  &  fon  embouchure  dans 
la  mer.  Elle  eft  célèbre  par  la  vic- 
toire que  remporta  en  perfonne  fur 
fes  bords  en  16^0  j  Guillaume  » 
élu  Roi  d'Angleterre  l'année  pré- 
cédente ,  contre  les  troupes  du  Roi 
Jacques  II  fon  beau-père  ^  i  qui  il 
ravit  la  couronne. 

BOZA }  fubftantif  mafculin.  Oa  don- 
ne ce  nom  en  Turquie  à  une  forte 
de  bière  faite  dorge  &  de  millet 
cuits  enfemble  ^  &  qu'on  laifle  eur* 
fuite  fermenter* 

BOZANTIA  y  nom  propre.  Petite 
ville  forte  de  Pologne  j  dans  le  Par- 
latinac  de  Sendomir» 


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if^  BOZ 

BOZUTE  ;  vieux  mot  qui  fignifioît 
autrefois  trompette. 

BOZOLO  i  nom  propre.  Bourg  , 
Château  de  Principauté  d'Italie  , 
dans  le  Mantouan ,  à  deux  milles 
d*Oglb ,  entre  Mantoue  6c  Cré- 
mone. 

BOZOR  ;  nom-  propre.  Petite  ri- 
vière d'Italie ,  dans  la  partie  méri- 
dionale de  rîle  de  Corfe.  Elle  fe 
perd  dans  le  golfe  de  Talabo. 

BOZOULS  ;  nom  propre  Ville  de 
France ,  en  Rouergue,  fur  la  rivière 
de  Dordou ,  à  quatre  lieues  ,  nord- 
eft ,  de  Rhodes. 

BOZZO  ;  nom  propre.*  Rivière  dl- 
talie ,  dans  le  Milanez.  Elle  fort  du 
lac  Majeur ,  &  fe  jette  dans  celui 
de  Gavira. 

BRABANÇONE  ;  fubftantif  fémi- 
nin ,  &  terme  de  Fleurifte.  Tulipe 
dont,  les  couleurs  font  le  blanc  de 
lait ,  le  pourpre ,  &  un  peu  de  rou- 
ge. 

BRABANÇONS  ;  (les)  on  a  ainfi 
appelé  autrefois  des  Aventuriers  qui 
faifoient  la  guerre  pour  ceux  dont 
ils  rece voient  le  plus  d'ar^nr.  Ce 
nom  leur  vint  de  ce  qu'ils  étoient 

Eour  la  plupart  originaires  du  Bra- 
ant. 
BRABANT}  nom  propre.  Duché,  & 
Tune  des  dix-fept  Provin/ces  des 
Pays-Bas.  Ses  bornes  font ,  îe  Com- 
té de  Hollande  ,  &c  le  Duché  de 
Gueldres  au  nord  ;  le  même  Du- 
ché &  rèvèché  de  Liège  à  l'orient  j 
les  Çonités  de  Hainaut  &  de  Namur 
au  midi ,  &  à  l'occident  la  Flandre 
&  l'a  Zelande. 

Ce  Duché  appartient  en  partie 
à  la  Maifon  d'Autriche  ,  &  en  par- 
tie à  la  République  des  Provinces- 
Unies  :  c'eft  pourquoi  on  le  divife 
en  Braban:  Autrichien  &  Brabant 
Hollandois.  Bruxelles  eft  la  capitale 
du  Brabant  Autrichien ,  &    Bois- 


BRA 

le-Duc  du  Brabant  Hollandois.  Ce 
Pays  eft  très-riche ,  à  caufe  du  com- 
merce confidérable  qui  s'y  fait  par- 
ticulièrement en  toiles  &  en  den- 
telles. 

BRABANTES  ;  fubftantif  féminin 
pluriel.  On  donne  ce  nom  dans  le 
commerce ,  à  certaines  toiles  d  c- 
toupes  de  lin  qui  fe  fabriquent  aux 
environs  de  Gand ,  Bruges ,  Ypres^ 
Counray,  &c. 

BRABEUTE  i  fubftantif  mafcultn. 
Ce  mot  qui  vient  du  Grec ,  &  qui 
Ggnifie  Diftributeur  de  prix  ,  delî- 
gnoit  chez  les  Cîrecs  un  Magif- 
trat  chargé  de  préftdet  aux  Jeux 
Solennels  ,  &  particulièrement 
aux  Jeux  Sacrés.  Après  avoir  prêté 
ferment  de  juger  avec  impartialité^ 
il  alloit  s'affeoir  à  une  place  diftin- 
guée  ,  où  revêtu  d'un  habit  de 
pourpre,  ayant  une  couronne  fur 
la  tère  ^  &  une  baguette  i  la  main , 
il  prononçoit  fouverainement  les 

{►rix  &  les  J>eines  que  méritoient 
es  Athlètes  vainqueurs,  &  ceux  qui 
s*étoient  mal  comportés.  Cette  Ma- 
gift rature  étoit  confidérable  ;  & 
Philippe ,  Roi  de  Macédoine  fe 
rétoit  fait  attribuer  ;  ce  que  Demo- 
ftènes  ne  manqua  pas  d'envifager 
comme  un  attentat  à  la  liberté  des 
Grecs. 

BRABORG  ;  nom  propre.  Petite 
Ville  de  Suède  ,  dans  TOftrogo- 
thie  ,  fur  la  rivière  de  Motala. 

BRACATGEj  vieux  mot  qui  fignî- 
fioit  autrefois  orge. 

BR  ACC AS  j  nom  propre.  île  de 
l'Amérique  ,  l'une  des  Caymanes  # 
près  de  celle  de  Cuba. 

ÉRACCIANO;  nom  propre.  Petite 
Ville  &  Duché  dWie^dans  l'état 
de  TEelife ,  fur  un  lac  confîdérable 
du  même  nom. 

BRACELET  ;  .  fubftantif  mafculin. 
Brachiale,  Ornement  que  les  fem- 
mes 


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BRA 

mes  pôiteiuaa  bras.  On  lui  fit f  refait 
d^une  paire  de  bracelets  de  diamans. 
Bracelet  ,  fe  dit ,  en  termes  de 
Doreurs ,  Argenteurs  &  autres  Ou- 
vriers fur  métaux ,  d'uri  inftrument 
de  cuir  ou  d*étofFe ,  dont  ils  fe  cou- 
vrent le  bras  gauche  au-defTus  du 
poignet,  pour  éviter  de  fe  blefler 
en  poliflaht  leurs  ouvrages. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  très-brève  ,  &  la  troifiè- 
me  moyenne ,  au  fingulier  ,  mais 
lonçue  au  pluriel. 

iT  faudroit  changer  le  c  en  ^ ,  & 
écrire  brafelet^  Voyez  Orthogra- 
phe. 
BR ACEROLE  ;  vieux  mot  qui  figni- 

fioit  autrefois  vêtement  du  bras. 
BRACHER  i  Voye-{  Brasser. 
BRACHIAL,  ALEi  adjeélif,  &  ter- 
me d'Anatomie.  11  défigne  en  gé- 
néral tout  ce  qui  a  rapport  au  bras. 
Muscle  brachial  ,  fe  dit  d'un  muf- 
cle  oblong,  épais  &  large,  qui  oc- 
cupe immédiatement  la  partie  an- 
térieure de  la  moitié  inférieure  de 
los    du  bras.   Il  eft  fourchu    & 
comme  échancré  par  en  haut ,  & 
il  fe  rétrécit  par  en  bas  dans  le  pli 
du  bras. 

Il  ell  arraché  à  toute  la  furface 
de  Tos  du  bras  par  quantité  de  fibres 
charnues,  depuis  l'attache  inférieu- 
re du  deltoïde  jufqu'un  peuau-def- 
fus  des  deux  foffettes  de  lextrémi- 
té'de  los  j  &  depuis  lun  &  l'autre 
bord  de  la  face  antérieure  de  cette 
extrémité.  Les  fibres  font  pour  la 
plupart  longitudinales;  les  plus  fu- 
perficielles  lonr  les  plus  longues  \  les 
autres  fe  raccourciflenr  à  mefure 
qu'elles  deviennent  internes. 

Les  fibre?  latérale?  font  un  peu 

obliques,  &  le  deviennent  de  plus 

en  plus  j  à  mefure  qu'elles  s'apaif- 

fent. 

Quelques  Anatomifte^  oni:  nom- 

Tçme  IV^ 


BRA  iy7 

mé  ce  mufcle  brachial  interne ,  pour 
le  diftinguer  du  raufcle  anconé  in- 
terne qu'ils  appeloient  brachial  ex^ 
terne. 
Artjère  brachiale  ,  fe  dit  d'une  ar- 
tère qui  eft  la  continuation  de  lar- 
tère  axillaire  ,    &  qui  commence' 
immédiatement  derrière  le  tendon 
du  grand  pedoral.  Elle  defcend  le 
long  de  la  partie  interne  du  bras  fur 
les  mufcles  coraco-brachial  &  an- 
coné interne ,  le  long  du  bord  in- 
rerne  du  biceps ,  derrière  la  veine 
bafilique  j  donnant  de    petits  ra- 
meaux de  côté  &  d'autre  aux  mnf- 
cles  voifins ,  au  periofte  &  à  l'os» 

Elle  n'eft  couverte  que  de  la 
graifle  &  de  la  peau  ,  depuis  l'aif- 
lelle  j  jufqu'au  milieu  du  bras  ; 
après  quoi  elle  fe  cache  fous  le 
mufcle  biceps,  &:  s'avance  fur  le 
devant  à  mefure  qu'elle  defcénd , 
en  s'éloignant  un  peu  du  cpndyle 
interne  ,  fans  néanmoins  aller  juf- 
qu'au milieu  du  pli  du  bras. 

En  defcendant  depuis  raiflTelle 
jufques-là  ,  elle  jette  plufieurs  ra- 
meaux au  mufcle  fous-épineux ,  au 
grand  rond  j  au  petit  rond ,  au 
fous-fcapulaire,  au  grand  dorfâl , 
au  grand  dentelé  y  aux  mufcles  voi- 
fins ,  aux  tégumens',  &  même  aux 
nerfs. 
Nerfs  brachiaux  ,  fe  dit  de  fix 
branches  de  nerfs  qui  vont  fe  diftri- 
buer  au  bras.  Ces  nerfs  viennent 
des  quatre  dernières  paires  cervi- 
cales ,  &  de  la  première  dorfale, 
gui ,  après  avoir  communiqué  en- 
femble  par  qn  grnnd  nombre  d'en* 
trelaffemens  ,  paflTent  à  travers  le 
mufcle  fc^lèqe,  S>^  fe  portent  vers 
le  bras. 

Çn  1^97  ,  M.  E>uvernei  donna 
aux  cinq  premiers  de  ces  nerfs  les 
npips  fuivants  \  le  mufculo  cutané  oxk 
Wané  ^:çteme  j  le  médian ,  le  cubi^. 


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X58  BRA 

tal^  le  cutané  externe  ,  le  radial  : 
une  branche  de  ce  dernier  forme 
le  fîxième  que   Winflow  nomme 
.   axillaire  ou  articulaire. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
'  brèves  ,  la  troifième  eft  moyenne 
.  au  (Ingulier  mafculin ,  mais  longue 
au  pluriel  j  te  brève  au  féminin , 
qui  a  une  quatrième  fyllabe  très- 
brève. 

Le  /  final  fe  (zxt  fentir  en  toute 
.  ckconftance. 

Le  pluriel  du  mafculin  fe  forme 
en  changeant  al  en  aux  ,  dont  le  x 
-  prend  lefon  du;(  devant  une  voyelle, 
en  fuivant  néanmoins  la  règle  gé- 
nérale donnée  ci -après.  Foye:^  la 
-lettre  S. 

Cet  adjeâif  ne  doit  pas  réguliè- 
rement précéder  le  fubftamif  auquel 
il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas  un 
brachial  mufcle  ,  mais  un  mufcle 
brachial. 

II  faudroit  changer  ch  en  ït  ^  & 
écrire  ^  d'après  la  prononciation , 
brakial.  Voyez  Orthographe, 
BRACHIO  CUBITAL  ;  adjedif  maf- 
culin ,  fubftantivement  pris  ,  & 
terme  d*Anatomie.  Il  fe  dit  d*un 
ligamentquiunit  Thumerus  ,  ou  os 
du  bras  avec  le  cubitus ,  ou  os  du 
coude.  Il  pafle  fut  le  ligament  cap- 
fulaire  de  l'articulation  ,  &  y  eft 
fortement  attaché.  Il  eft  couvert 
par  plufieurs  tendons  qui  femblent 
le  fortifier  par  leur  adhérence. 
BRACHIO-RADIALi  adjeOif  maf- 
culin  ,  fubftantivement  pris  ,  & 
terme  d'Anatomie.  Il  fe  dit  d*un 
ligament  qui  unit  lliumerus ,  ou  os 
du  bras  avec  le  cubitus ,  ou  os  du 
coude.  Il  pafle  fur  le  ligament  cap- 
fulaire  de  Tarticulation ,  &  y  eft 
fortement  attaché.  Il  eft   couvert 

t»ar  plufieurs  tendons  qui  femblent 
e  fortifier  par  leur  adhérence. 
BRACHlTfiSi  (les)  Hérétiques  du 


BRA 

troifième  fiècle  ,  qui  fulvoient  les 
erreurs  de  Manès  &  des  Gnofti- 
ques.  . 
BRACHMANES;  (les)  Philofophes 
Indiens,  dont  parlent  fouvent  les 
Anciens.  Ils  pretendoient  que  la  vie 
eft  un  état  de  conception ,  &  la 
mort  le  moment  de  la  naiflance  ; 
que  lame  du  Philofophe ,  détenue 
dans  fon  corps ,  eft  dans  l'état  dwe 
chryfalide ,  &  qu'elle  fe  débarrafle 
à  Ttnftant  du  trépas ,  comme  un 
papillon  qui  perce  fa  coque  ,   6c 

Erend  fon  eflbr.  Les  évènemens  de 
t  vie,  n'étoient ,  félon  eux,  ni 
bons  ni  mauvais  ;  puifque  ce  qui 
déplaît  à  Tun  ,  plaît  à  l'autre  >  Sc 
qu'une  même  chofe  eft  agréable 
éc  défagréable  à  la  même  perfonne 
en  diffferens  temps.  Pyihagore  avoit 
reçu  d'eux  le  dogme  de  la  Alétemp- 
fycofe.  Quand  ils  étoient  las  de  vi- 
vre ,  ils  fe  bruloient.  Après  avoir 
drefle  8c  allumé  eux-mêmes  le  bû- 
cher ,  ils  y  entroient  d'un  pas  grave 
&c  majeftueux. 

On  a  imputé  aux  Brachmanes 
plufieurs  autres  extravagances  , 
<:omme  de  vivre  couchés  fur  la 
terre  ,  de  fe  tenir  toujours  fur 
un  pied  ,  de  pafler  leur  Vie 
dans  les  bois  >  ayant  fans  cefle  les 
bras  élevés  y  de  fe  regarder  con- 
tinuellement le  bout  du  nez,  &  de 
fe  croire  comblés  d'une  faveur  di- 
vine quand  ils  y  appercevoient  une 
petite  flamme  bleue. 

Ces  fous  furent  fouvent  les  Ora- 
cles des  Grecs ,  le  peuple  le  plus 
éclairé  de  l'Univers.  Suidas  prétend 
qu'il  >  furent  appelés  Brachmanes  du 
Roi  Brachman ,  leur  fondateur.  Us 
fubfiftent  encore  dans  TOrient  fous 
le  nom  de  Bramines. 
BRACHYCATALEPTIQUE  i  ad- 
jeékif  des  deux  genres  ,  &  terme 
de  Pocfie  Gcèqae  &  Latine  »  qui 


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<léfigtie^ux^  versx  auquel  il  man4}U6 
quelaue  chofe,  comm$  ua  pied, 
une  lyllabe. 

BRACHYGRAPHIE  i  fabftantif  fé- 
minin.  Ce  moc  qui  vient  du  Grec , 
ûffâ&e,  l*Art  d'écrire  par  abrévia- 
tions. On  a  vu  à  Paris,  des  gens  fi 
formés  dans  cet  Art  ,  qu'ils  fui- 
voient  en  écrivant  les  plus  habiles 
Prédicateurs  3  &  Ion  a  eu  par  ce 
moyen  une  édition  des  Sermons  du 
P.Mabillom  ' 

BRACHYPNÉE  ;  fubftantif  fémi- 
nin ,  &  terme  de  Médecine  ,  qui 
défigne  cette  refpiration  courte 
quon  remarque  dans  la  léthargie 
&  les  fièvres  inflammatoires. 

BRACHYSClENSi  (les)  on  défigne 
ibus  ce  nom ,  les  Peuples  qui  habi- 
tent un  climat ,  où  lombre  des 
corps  a  peu  d'étendue.  Tels  font 
les  Habitans  des  régions  fituées  en- 
tre Jes  deux  tropiques  qui  reçoi- 
vent les  rayons  du  Soleil  plus  ver- 
ticalement que  les  autres  peuples. 

BRACHYSTOCHRONE;  fubftantif 
féminin.  C'eft  le  nom  que  feu 
M.  Bernoulli ,  Profeffeur  de  Ma- 
thématique à  Baie  ^  a  donné  à  la 
courbe  ae  la  plus,  vite  defcente. 
C*eft  autrement  une  cycloide. 
f^oye:[  ce  mot. 

BRACKEL^  nom  propre.  Petite  ville 
d'Allemagne  ,  dans  le  Cercle  de 
Weftphalie  ,  fur  la  Nette ,  à  cinq 
lieues  de  Paderborne. 

BRACKENHEIM  j  nom  propre.  Pe- 
tite ville  fur  la  rivière  de  Zaber,  a 
deux  lieues  de  Haillebron.  Elle  ap* 
partîent  au  Duc  de  Wirtemberg. 

BR'ACKLAU;  nom  propre.  Ville  de 
Pologne,  capitale  d'un  Palatinatde 
mcme  nom,  à  cent  dix  mille  pas  de 
Kaminieck» 

Le  Palatinat  de  Bracklau  eft  fi- 
tué  entre  celui  de  Kiovie,  les  Cam- 
pagnes déferres.,  les  Tartares  d'Qc- 


BRA  259 

Zftchov  ,  le  Niefter  &  lè  Palatinat 
de  PodoHe.  La  rivière  deBog  le  tra- 
verfe  d'un  bout  à  l'autre. 

BRACKLEY  i  nom  propre^  Ville 
d'Angleterre ,  dans,  le  Comté  de 
Nortnampton.  Elle  envoie  des  Dé- 
putés au  Parlement. 

BR ACON  i  fubftantif  mafculin ,  •  Se 
rerme  d'Hydraulique.  Il  fe  ditde  la 
confole  ou  appui  qui  foutienr  une 
porte  d'éclufe. 

BRACONAGE  ;  vieux  mot.  Il  s'eft 
dit  autrefois  d'un  droit  du  Seigneut 
fur  les  filles  qui  fe  marioient. 

BRACONÉ  ;  participe  paflîf ,  indé- 
clinable. Foyei  BrAconer. 

BRACONER  ;  verbe  neutre  de  la 
première  conjugaifon  ,  lequel  fe. 
conjugue  comme  chanter.  Chafler 
furtivement  fur  les  terres  d'aiitrui , 
pour  y  prendre  du  gibier.  Il  eft  dans 
V habitude  de  hraconcu 

Les  temps  compofés  de  ce  verbe 
fe  conjuguent  avec  l'/auxiliaire 
Avoir.  Ils  ont  hraconé.  Il  auroit 
braconé  ^  6cc. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifième  eft  longue^ 
ou  brève ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe  ,  avec  la  conjugai- 
fon 6c  la  quantité  profodique  des 
autres  temps. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  >f , 
fupprimer  un  n  qui  eft  oifif  ,  ÔC 
écrire  ,  d'après  la  prononciation  ,^ 
brakoner.  Voyez  Orthographe. 

BRACONNUR;  fubftantif  mafcu- 
lin.  Celui  qui  chaffe  furtivement 
fur  les.  terres  d'autrui ,  pour  y  pren- 
dre du  gibier.  On  a  condamné  ce 
Braconnier  à  l'amende. 

Braconnier  ,  fe  dit ,  par  extenfion  , 

de  celui  qui  ayant  droit  de  chaiîe , 

ne  ménage  pas  le  gibier ,  &  en  tue 

^   autant  qu'il  peut.  Ce  Seigneur  eft  le 

plus  grand  braconnier  de  la  Cjontree. 

La  terminaifon  ier  de  ce  n:u>t  eit 

Kkij 


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iSo 


BRA 


une  diphtongue  en  poëfie  comme 
en  profe. 

BRADANO  ;  nom  propre.  Rivière 
du  Royaume  de  Naples  ,  dans  la 
fiafilicace.  Elle  a  fa  fource  dans 
TAppennin  ,  entre  Venofe  &  Po- 
tenza  ,  &  fon  embouchure  dans  le 
golfe  de  Tarenie ,  fur  les  frontières 
de  la  Province  d'Otrante. 

BRADFORD  ;  nom  propre.  Bourg 
&  Comté  d'Angleterre ,  dans  la 
Province  de  Shrop. 

BRA  DIE  j  nom  propre*  Ville  de 
Moldavie,  fur  la  rivière  de  Pruth. 

BRADNICH  j  nom^  propre.  Bourg 
d'Angleterre ,  à  fept  milles ,  nord- 
eft,  d'Exceter. 

BRADYPEPSIE;  fubftantif  féminin, 
&  terme  de  Médecine.  Maladie  de 
l'eftomac ,  occafionnée  par  une*  di- 
geftion  lente  ,  foible,  imparfaite. 

On  remédie  à  cette  indifpofirion 
en  détruifant  les  caufes  qui  l'ont 
fait  naître.  F^oye^  Estomac,  Di- 
gestion. 

BRAGAMAS3  vieux  mot  qui  iîgni- 
fioit  autrefois  un  fabre. 

BRAGANCE;  nom  propre.  Ville  & 
Duché  de  Portugal,  dans  la  Pro- 
vince d'entré  les  Monts  j  fur  la  ri- 
vière deFervenza,  &  près  des  fron- 
tières du  Royaume  de  Léon.  La 
,  Maifon  qui  règne  en  Portugal  de- 
puis 1^40 ,  en  porte  le  nom. 

BRAGANZA  j  nom  propre.  Petite 
ville  d'Italie  ,  dans  l'Etat  de  Ve- 
nife ,  fur  les  frontières  de  la  Mar- 
che Trévifane. 

BRAGARD  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  orné  ,  élégant 

BRAGE  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  haut  de  chaulies. 

BRAGONIÈRE  j  vieux  mot  qui  fi^ 
gnifioit  autrefois  armure  de  bras. 

BRAQUE  ;  fubftantif  féminin ,  & 
terme  de  Marine.  Cordage  qui 
étant  paiTé  fur  ks  zffazs,  Oc  amarré 


BRA 

a  deux  boucles  de  fer ,  placées  de 
chaque  côté  des  fabords,  fert  à 
empêcher  le  reculdu canon. 

Bragub,  fe  dit  auffi,  en  termes  de 
Luthiers ,  du  morceau  de  bois  qui 
couvre  les  écliffes  à  l'extrémité  du 
corps  du  Luth. 

BRAGUE  j  nom  propre.  Ville  Ar- 
chiépifcopale ,  &  confidérable  de 
Portugal ,  dans  la  Province  entre 
le  Duero  &  le  Minho ,  i  huit  lieues 
de  la  Mer  ^  fur  la  rivière  de  Cave- 
do.  Elle  fut  autrefois  la  réfidence 
des  premiers  Rois  Suèvcs.  Son  Ar- 
chevêque eft  Primat  du  Royaume. 

BRAGUER  :  vieux  verbe*  qui  figni- 
fioit autrefois  mener  une  vie  joyeu- 
fe. 

BRAGUES }  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  plaifir  amoureux. 

Il  s'eft  encore  dit  pour  haut  de 
chaufles  ou  culotes  fort  amples. 

BRAHAIGNE  j  vieux  mot  qui  figni- 
fioit autrefois  une  femelle  ftérile. 

BRAHILOW;  nom  propre.  Petite 
ville  de  Valachie  ,  a  l'embouchure 
de  la  rivière  de  Serat ,  dans  le  Da- 
nube. 

BR  AHIN }  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois ftérile. 

BRAI  ;  fubftantif  mafculin.  Sorte  de 
goudron  j  compofé  de  gomme ,  de 
réfine  ,  de  poix,  &  d*autres  matiè- 
res vifqueules  propres  à  calfater. 

Brai  ,  fe  dit  aufli,  en  termes  de  Braf- 
feurs ,  de  lefcourgeon  &  de  l'orge 
broyé  pour  la  bière. 

Ce  monofyllabe  eft  long. 

BRAID-ALBAIN  j  nom  propre.  Pro- 
vince d'Ecofle ,  qu'on  appelle  quel- 
quefois Albanie ,  &  ^ui  eft  fituée 
dans  la  partie  feptentrionale ,  entre 
le  Lochaber  &  les  pays  d'Athol, 
de  Stratern,  de  Menteith  &  d'Ar- 
gyle. 

BRAIE  ;  fubftantif  féminin.  Linge 
avec  lequel   on  enveloppe  le  dec: 


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BRA 

rière  des  enfàns.    Otei  la  braic  de 
ut  enfant.     ^ 

On  dit  figurément  &  populaire- 
m^ntyfortir  Us  braies  nettes  d'une 
mauvaije  affaire  ,  d'une  entr^prife 
périlleufe  y  Sec,  pour  dire  ,  s'en  tirer 
heureufement.    ,, 

BiiAiE ,  fe  dit ,  en  terme  de  Ciriers  , 
d'un  inftr liment  fur  lequel  ces  ou- 
vriers écachent  la  cire. 

Brai£  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Char- 
pentiers ,  des  pièces  de  bois  au  on 
place  fur  le  pailler  d'un  Moulin  à 
Vent ,  pour  en  foulager  les  meu- 
les. 

Braib  ,  fe  dit,  en  termes  de  Marine, 
dts  morceaux  de  cuir  ou  de  toile 
cirée ,  dont  on  entoure  le  pied  du 
mât,  pour  boucher  le  trou  par  le- 

3uel  iîpafle  au  travers  du  tillac ,  & 
ont  on  bouche  auflî  l'ouverture 
Sar  où  paiTe  le  gouvernail  ,  afin 
'empêcher  la  pluie  &  les  vagues 
dans  le  gros  temps ,  de  tomber  à 
fond  de  cale. 

Brau  >  fe  dit ,  en  termes  d'Impri- 
merie, d'une  peau  ou  parchemin 
préparé,  quifertàrecouvrir  le  grand 
tympan. 

Braie  j  fe  dit  auflî ,  en  termes  d'Im- 
primerie ,  des  feuilles  de  papiers 
gris,  avec  lefquelles  ou  fait  des 
épreuves. 

Ce  monofyllabe  eft  long. 

BRAIL;  vieux  mot  qui  s'eft  dit  autre- 
fois d'une  manière  de  prendre  des 
oifeaux. 

BRAILLARD,  ARDE;  adjedif  & 
fubftantif  du  ftyle  familier.  Qui 
parle  ordinairement  beaucoup ,  bien 
naut  &  mal  à  propos.  Cette  femme 
cfl  braillarde,  C'eft  un  vrai  braillard. 

BRAILLE  ;  fubdaiatlf  féminin.  Sorte 
de  pelle  de  bois,  dont  on  fait  ufage 
dans  la  falaifon  des  harengs. 

BRAILLÉ  ,  ÉE  ;  adjeûif  &  participe 
paflif.  Foyei  Brailler. 


BRA 


z6i 


BRAILLER  ;  verbe  neutre  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Clamart,  Par- 
ler beaucoup,  fort  haut  &  mal  à 
propos.  On  l'entend  brailler  par-tout 
où  ilfe  trouve. 

Brailler  ,  fe  dit  auili ,  en  termes  de 
Chafle,  d'un  chien  qui  crie  fans 
voix. 

Les  temps  compofés  fe  conju- 
guant avec  l'auxiliaire  Avoir,  & 
dans  ces  acceptions  le  participe  eft 
indéclinable.  J'ai  braillé^  elle  aurait 
braillé  y  &c. 

Brailler  ,  eft  auflî  verbe  aftif ,  &  fç 
dit  de  l'adion  de  remuer  les  ha- 
rengs avec  la  braille  quand  ils  font 
falés^  afin  qu'ils  prennent  mieux  la 
falure. 

La  première  fyllabe  eft  longue, 
la  féconde  eft  longue  ou  brève , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Il  faudroit  fupprimer  un  /  qui  eff 
oifif,  faire  précéder  l'i  par  lautre 
/ ,  &  écrire  ,  d'après  la  pronon- 
ciation ,  bralier.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

Il  faut  obferver  que  fi  cette  or-, 
thographe  s'adoptoit ,  ce  verbe  de- 
viendroit  irrégulier  dans  la  forma- 
tion des  temps  dont  le  fécond  /pré- 
cède un  e  muet.  De  bralier^  il  fau- 
droit faire  je  braille. 

BRAILLEUR,  EUSE  ;  adjedif  & 
fubftantif.  Qui  parle  très  -  haut , 
beaucoup  &  mal  à  propos.  C'efl  un 
homme  bien  brailleur.  C*étoit  une 
vra^e  brailleufe. 

Brailleur,  fe  dit,  en  termes  de  Ma- 
nège ,  d'un  cheval  qui  hennit  fou- 
vent. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
longues ,  &  la  troifième  du  féminin 
eft  très-brève» 


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2(j2 


BRA 


Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

Il  faudroit  fupprimer  un  /  qui 
eft  oilîf ,  faire  précéder  Vi  par  1  au- 
tre / ,  changer  le  s  du  féminin  en  ç , 
&  écrire ,  a  après  la  prononciation , 
bralieur ,  braliew^.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BRA  IN  \  nom  |!fopre  de  cinq  bourgs 
de  France.  Quatre  font  fîtués  en  An- 
jou;  le  premier  à  deux  lieues, 
nord-eft,  de  Saumur  \  le  fécond  à 
fept  lieues ,  nord-oueft  ,'^de  Château- 
Gontier;  le  troififime>à  trois  lieues 
&  demi ,  nord-oueft ,  d'Angers  j  & 
le  quatrième,  fur  TAuthion,  à  deux 
lieues,  eft,  de  cette  dernière  ville. 
Le  cinquième  eft  en  Languedoc ,  à 
deux  lieues ,  fud-^ft ,  de  Saint  Pà- 
poul. 

BR AINE  \  nom  propre.  Ville  de  Fran- 
ce ,  dans  le  Soiflonnois,  fur  la  ri- 
vière de  Vefle ,  à  deux  lieues  & 
demie  j  eft-fud-eft  ,  de  Soiflbns. 

BRAINE-UALEC  j  nom  proprfe.  Pte- 
tire  ville  des  Pays-bas  Autrichiens , 
entre  Bruxelles  ,  Mons  &  Nivel- 
le. 

BRAINE-LE-COMTE;  nom  propre. 
Petite  ville  &  chatellenie  des 
Pays-bas  Autrichiens  ,  dans  le  Hai- 
naut ,  environ  à  trois  lieues  de 
Halle, 

BRAlNSj  nom  propre.  Bourg  de 
France,  dans  le  Maine,  à  trois  lieues, 
nord-oueft ,  du  Mans. 

BRAIRE  j  verbe  neutre  irrégulier  de 
la  quatrième  conjugaifon.  11  na 
d'ulage  que  pour  déiîgner  le  cri  de 
1  ane.  Cet  âne  brait  jans  cejfe. 

Conjugaison  &  quantité  pro- 
fodique  du  verbe  irrcguUer  Brai- 
re. 

Indicatif,  Prefent.  Singuli^.  Il 
brait. 

Pluriel.  Ils  braient. 

Le  monofylkbe^  qui  forme  l'une 


BRA 

&  1  autre  perfbnne  de»  deax  noft^ 
bres  ,  eft  long. 

Futur  siuvle.  Singulier.  Ilbrai- 
ra. 

Pluriel.  Ils  brairont. 

Le  fingulier  a  la  première  fyllabe 
longue ,  &  la  féconde  brève. 

Les  deux  fyllabes  du  pluriel  ibnt* 
longues. 

Conditionnel.  Prefent.  Sir^^ 
lier.  11  br  ai  roi  t. 

Pluriel.  Ils  brairoient. 

Le  (îngulier  a  la  prenwcFe  fyl- 
labe  longue,  &  la  féconde  moyen- 
ne. 

Le  pluriel  a  fes  deux  fyllabes  lon^ 
gués. 

11  faudroit  changer  Vo  en  a^  8c 
écrire ,  d'après  la  prononciation ,  il 
brairait  j  ils  brairaient^  pour  les  rai- 
fons  que  nous  donnons  eh  parlant 
des  voyelles  &  des  diphtongues» 

Infinitif;  Préfent.  Btaire* 

La  première,  (y Uabe  eft  longue  > 
&  la  féconde  très-brève. 

Les  autres  modes ,  temps  &  per.** 
Tonnes  de  ce  verbe ,  ne  font  pas 
ufités. 
BRAISE;  fubftantif  féminin.  Char- 
bons ardens.  Le  bois  de  chine  fait  peH" 
çU  braife. 

On-dît  proverbialement  &  fign- 
rément,  de  quelqu'un  qui,  dans  un 
Ouvrage  ,  paffe  rapidement  fur 
quelque  article  fans  l'approfondir,  . 
qu^ila  pajfé  là-dejfus  comme  chat  fur 
braife. 

On  dit  auffi  proverbialement  &. 
figiirément ,  d'une  perfonne  quia 
tiré  une  prompte  vengeance  de 
quelque  chofe,  ou  qui  a  répondu 
vivement  &  fur  le  champ  à  quelque 
chofe  de  piquant,  quelle  ta  rendu^ 
chaud  comme  braife. 

On  dit  encore  proverbialement 
&:  (îguréinent ,  de  quelqu'un  qui  a. 
.    annoncé  fans  ménageaient  une  nuu* 


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feu  A 

Télïe  ,  un  événement  fâcheux  , 
quil  l'n  donné  chaud  comme  brai- 
Je, 

Dans  ces  phrafes  proverbiales, 
le  mot  chaud  ^  eft  employé  comme 
adverbe. 
SuAf SE ,  fe  dit  àt^  charbons  que  les 
Boulangers  &  Pâciffiers  tirent  de 
leurs  fours ,  &  qu'ils  éteignent  en- 
fuite  pour  les  vendre  au  Public. 

La  première  fyllabe  eft  longue, 
&  la  féconde  très-brève. 

Il  faudroit  changer  le  s  ^x\\^  & 
écrire,  d'après  la  prononciation, 
èrah^e.  Voyez  Orthographe. 
BRAKEL  'y  nom  propre.  Petite  ville 
d'Allemagne  ,  en  Weftphalie ,  à 
deux  milles  de  Heuxter.  Elle  ap- 

E trient  à  TEvèque  de  Pader- 
rn. 

©RAKENIER  i  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  Veneur. 

«RALIN }  nom  propre.  Ville  &  Châ- 
teau de  la  bafle  Siléfîe ,  dans  le  voi- 
finage  de  Martember^. 

ÏRAMA  j  nom  propre  d'un  Dieu  des 
Indes ,  qu'adorent  les  Sénateurs  de 
Confucius. 

"BRAMANT^  nom  propre.  Petite  ville 
de  Savoie  ,  dans  la  Province  de 
Maurienne,  fur  la  rivière  d'Arc.     * 

BRAMAS;  (les)  Peuples  d'Afie ,  qui 
habitent  les  frontières  des  Royau- 
mes d'Ava  &  de  Pégu. 

BRAME  j  vieux  mot  oui  s'eft  dit  au- 
trefois d'un  poiflTon  de  mer. 

BRAMÉyparticipeindéclinable.f^oyq 
Bramer. 

BRAMER;  verbe  neutre  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Terme  de 
Vénerie ,  qui  fe  dit  du  cri  du  cerf. 
Les    cerfs    bramoient  dans  la  fo- 


ret. 


Les  temps  compofés  fe  conjuguent 
avec  l'auxiliaire  Avoir. //j  ontbra- 


B  R  A  i<î3 

La  première  fyllabe  eft  brève  % 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève  y 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  av^c  la  cônjiieaifon  & 
la  quantité  profodique  des  autres, 
temps. 

Obfervez  <epéndânt  que  les. 
temps  ou  perfonnes ,  qui  fe  termi- 
nent par  un  e  féminin ,  ont  leur 
pénultième  fyllabe  longue.  Dans 
il  brame  j  la  fyllabe  ira  eft  lon- 
gue. 

BRAMINS  ou  BR AMINES V  (les) 
Prêtres  ou  Philofophes  Indiens ,  qui 
ont  fuccédé  aux  anciens  Brachma- 
nés.  Ils  admettent  la  métempfyco- 
fe  ,  &  révèrent  particulièrement  le 
DieuFo,  fa  Loi  6c  les  Livres  qui 
contiennent  leurs  Conftitutiôns.  Ils. 
ne  fedilent  point  iffbs  du  Roi  Bradh- 
man ,  comme  leurs  Prédéceflèurs  ^ 
mais  de  la  tête  du  Dieu  Brama.  Ik 
font  tellement  refpedtés  fur  la  côte 
de  Malabar  ,  qu'un  Banian  croie 
attirer  les  faveurs  du  ciel  fur  fa 
maifoti  ,  en  letu:  abandonnant  fa 
femme  avant  la  confommation  da 
mariage,  ^oye^  Braghmanes. 

BRAMPOURj  nom  propre.  Ville 
confidérable  d'Afie ,  dans  l'Empire 
du  Mogol ,  au  Royaume  de  Can- 
difch ,  dont  elle  eft  capitale..  Il  s'y 
fait  tm  grand  commerce  de  toiles 
de  coton. 

BRAN  y  fubftantif  mafculin.  Matière 
fécale. 

Brak  de  son,  fe  dit  de. la  partie  dui 
fon  la  plus  grortière. 

Bran  de  Judas  ,  fe  dit  populairement 
de  certaines  taches  de  rouITeur 
qui  paroiflent   au    vifage    &  aux. 


mams. 


MICa. 


Brah,  fe  ditauflî  populairement  pour 
exprimer  le  mépris  qu'on  a  pour 
une  petfonne  ou  pour  une  chofe^ 
Bran  de  ces  femmes.  Braade  tous  oss^ 
d/fcours». 


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2(^4       '        BRA 

Ce  monofyllabe  eft  bref  au  fin- 
gulier,  Sclong  au  pluriel.       « 

BRANCy  vieux  mot  qui  lîgnifioit  au- 
trefois épée ,  fabre. 

BRANCARD  j  fubftantif  mafculin. 
Sorte  de  voiture,  qui  fert  à  tranf- 
porcer  un  malade  tout  couché  ^ 
comme  dans  un  lit.  Les  blcjfés  fu- 
rent envoyés  ^à  l*  hôpital  fur  des  bran- 
cards. 

Brancard  ,  fe  dit ,  en  termes  de 
Charrons ,  d'une  pièce  de  bois  lon- 
gue j  plate  &  étroite  ,  fervant  au 
train  aune  berline  ou  d'une  chaife. 
Le  brancard  fe  rompit  à  l'entrée  du 
village. 

Brancard  ,  fe  dit  auffi  d'un  înftru- 
ment  fait  de  pliifieurs  pièces  de 
bois  de  charpente  ,  fur  lequel  on 
place  de  lourdes  mafles  dont  on 
craint  de  gâter  la  forme  par  des 
chocs.  Il  faut  un  brancard  pour  def- 
cendrc  cette  piern  de  la  voiture. 

La  première  fyllabe  ell  moyenne, 
&  la  féconde  longue. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  /:, 
fupprimer  le  d  qui  eft  oifîf  ,  &c 
écrire  ,  d'après  la  prononciation , 
hrankar.  Voyez  Orthographe. 

BRANCE  i  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
autrefois  d*une  efpèce  de  froipent 
très-pur. 

BRANCHAGE;  fubftantif  mafculin, 
&  nom  collectif,  quidéfigne  toutes 
les  branches  d'un  arbre,  je  ne  veux 
de  cet  arbre  que  le  branchage. 

J^  premiçrç  fyllabe  eft  n^oyen- 
ne  ,  la  féconde  longue ,  Se  la  troit 
fièn>e  très  brève. 

Il  faudroit  changer  le  g  en  /  , 
SiÇ    écrire  branchaje.    Voyesç   Or-^ 

THOGRAPHE. 

BRANCHE  ;  fubftantif  féminin,  Ra^ 
mus.  Le  bois  quç  poufle  le  tronc 
d'un  arbre. 

Les  branches  donnent  la  figure  à 
i'arbrÇf  Le$  bourgeons   j'éte^denç 


BRA 

peu  â  peu  en  branches  difpofôes 
collatéralemerit,  &  formées  de  par- 
ties femblables  à  celles  de  la. tige. 
Ces  branches  s'étendent  enfuite  , 
s'éUrgiirent  ,  &  fe,  divifent  en 
.  ramilles  d'où  forcent  quantité  de 
feuilles.  Elles  croiflent  à  l'geil  de 
la  queue  de  la  feuille  ^  pfpdu^lfnt  •  •» 
des  fleurs  ,  Se  fucceffivement  des- 
fruits  qui  le  convertiflent  en  fe- 
mences  pour  la  propagation  de 
l'efpèce.  -  ; 

On  appelle  mère  branche  ,  celle     , 

3ui  ayant  été  racourcie  lors  de  la. 
ernière  raille  ,  a  produit  de  nou- 
velles branches. 

On  appelle  Qncoxe  mères  branches 
ou  maure (Jes  branches ,  les  branches 
"de  larbre  les  plus  élevées  ,  &  d'où 
naiflent  toutes  les  autres. 

Branches  a  bois  ,  fe  dit  de  celles 
qui  étant  les  plus  groffes  &  pleines 
de  boutons  plats  ,  donnent  la  forme 
à  laibre.  Un  les  conferve  en  par- 
tie. 

fiR ANCHES  A  FRUITS,  fe  dit  de  celles 
qui  naiflent  plus  foibles  que  les 
branches  à  bois  ,  &  qui  ont  des 
boutons  ronds.  Ce  font  ces  bran- 
ches qui  donnent  les  fruits. 

Branches  gourmandes  ,  fe  dit  de^ 
celles  qui  fbrtent  du  tronc  ou  des 
mères  branches  ,  &  qui  font  droi- 
tes ,  groflTes  &  longues. 

Branches  chifonnes  ,  fe  dit  de  cel- 
les qui  font  courtes  &  déliées.  On 
les  retranche  çn  taillant  Tarbre. 

Branches  de  faux  bois  ,  fe  dit  de 
celles  qui  croifenr  hors  des  branches 
taillées  de  l'année  précédente  ^  ou 
qui  font  grolFes  aux  endroits  où 
elles  devroient  être  déliées,  fans 
donner  aupun  ^gne  <^e  fécondité  ; 
le  Jardiniçr  lés  coupe  ordinaire- 
ment? 

Branches  veules  ,  fe  dit  de  celles 
qui  9  après  leur  accroiifement  ^  font 

louguç) 


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BRA 

longues  Se  déliées  »  fans  aucune 
marque  de  fécondité.  On  les  coupe 
comme  inutiles. 

Branches  AOUTÉEs,  fe  dit  de  celles 
qui  ayant  bien  pris  leur  accroiÏÏe- 
mcnt ,  s'endurciifent  après  le  mois 
d'Août  j  &  prennent  une  couleur 
noirâtre. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément,  qu* il  vaut  mieux  s* attacher 
au  gros  de  t arbre  quaux  branches  ; 
pour  dire  ,  qu'on  doit  s'attacher  à 
celui  qui  a  le  pouvoir  principal, 
plutôt  qu'à  celui  qui  n'exerce  qu'u- 
ne auK)rité  fubalterne. 

On  dit  au(C  proverbialement  & 
figurément  d*une  perfonne  qui  eft 

,  ^ans  une  Htuation  chancelante ,  in- 
certaine ,  qu'd//<  ejl  comme  Voifeau 
fur  la  branche. 

On  dit  encore  proverbialement 
&  fîgurément ,  que  quelqu'un  faute 
de  branche  en  branche  ;  pour  dire  , 
qu'il  patTe  légèrement  d'un  fujet  i 
l'autre  y  (ans  s'arrêter  à  aucun  , 
&  fans  approfondir  la  matière* 

Branches,  fe  dit  par  analogie  ,  en 
termes  d'Anatomie  ,  des  petites 
veines  &  des  petites  artères  qui 
tiennent  aux  groifes  veines  &  aux 
groffes  artères,  de  même  que  de 
quelques  produûions  d'autres  par- 
ties confidérées  comme  le  tronc  de 
ces  produâions. 

Branches  ANTâRiEuais  de  la  moel* 
LE  ALONGÉE  ,  fe  dit  de  deux  faif- 
ceaux  confîdérables  de  la  fubftance 
médullaire  qui  peuvent  être  regar- 
dés comme  les  racines  de  la  moelle 
alongée. 

Branches  posxiRiEUREs  df.  la  moel- 
le ALONGEE  ,  fe  dit  des  produc- 
tions latérales  de  la  protuoérance 
tranfverfale  ou  annulaire  qui  vont 
ie  perdre  dans  le  cervelet. 

Branches  du  clitoris,  fe  dit  des  ra- 
cines des  deux  corps  caverneux  du 


BRA  i€^ 

clitoris.  Elles  partent  de  la  partie 
inférieure  des  os  pubis ,  &  de  la 
branche  de  l'ifchium  ,  &  montent 
obliquement  jufqu'à  la  iyinphyfe 
du  pubis  ,  où  elles  forment,  en  fe 
réuniflant ,  le  tronc  du  clitoris. 

Branches  d'ogives  j  fe  dit,en  termes 
d'Architefture ,  des  nervures  des 
voûtes  gothiques  qui  font  faillie 
fur  le  nu  de  ces  voûtes. 

Branche  de  vignb  j  étoit ,  chez  les 
Romains  ,  la  marque  qui  défignoic 
les  Centurions. 

Branche  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Ri« 
vière  &  de  Marchand  de  bois  ,  de 
la  partie  d^m  train  qui  forme  un 
coupen. 

Branche  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Char* 
rons ,  des  deux  pièces  de  bois  qui 
font  au  derrière  du  train  d'un  car- 
rofTe  vis-i-vis  des  moutons ,  &  qui 
en  foutiennent  les  arc -boutant 
C'eft  où  les  laquais  font  debout  ^ 
quand  la  livrée  eft  nombreufe. 

Branche  ,  fe  dit ,  en  termes  d'Epin- 
gliers ,  du  corps  de  l'épingle,  quand 
une  de  ks  extrémités  eft  en  pbinte^ 
&  que  l'autre  eft  difpofée  pour  re- 
cevoir fa  tête. 

Branche  de  la  bride  ,  fe  die  ,  en 
termes  d'Eperonniers  ,  des  deux 
pièces  de  fer  qui  tiennent  au  mors 
du  cheval  »  &  où  la  bride  eft  atta- 
chée. 

Branche  de  balance  ,  fe  dit  de 
cette  partie  de  la  romaine  où  font 
marqués  les  caraâères  qui  indiquent 
le  poids  des  corps  que  l'on  pèfe. 

Branche,  fedit,en  termes  de  Four- 
biffeurs  ,  de  cette  partie  de  la  poi- 
gnée faite  en  demi-cercle  ,  qui  paflè 
d'un  bouc  dans  l'œil  au-deflbus  de 
la  poignée ,  &  de  Tautre  bout  dans 
le  pommeau  au-deffus. 

Branches  ,  fe  dit  des  deux  parties  du 
bois  d'un  cerf. 

Bu  ANCHE,  fe  dit  »  en  termes  de  Nat^ 


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266 


BRA 


'  riers ,  de  chacune  des  trois  por- 
tions donc  un  cordon  de  natte  eft 
formé. 

Branches,  fe  dit  ,  en  termes  de  Ru- 
banniers ,  de  chaque  portion  de 
chaîne  contenue  fur  chacun  des  pe- 
tits roquetins  dans  louvrage  des 
velours. 

Branche  ,  fe  dit ,  dans  les  verreries 
'  en  plat ,  d'une  planche  aiguifée  en 
pointe  par  un  bour  ,  &  que  le  fouet 
Fait  entrer  dans  lorifice  de  la  boffe 
qui  lui  cft  préfentée  par  l'ouvrier  , 
pour  lui  taciUter    l'ouverture  du 

Ïlat,  en  polir  les  bords ,  &  former 
'ourlet. 

Branches  ,  fe  dit ,  en  termesTdeMa- 
nufaâure  d'étoffes  de  foie  y  de  lai- 
ne, &c.  d'une  des  portions  dans 
lefquelles  une  chaîne  eft  <iivifée. 
La  branche  forme  une  demi-portée. 

Branches  ,  fe  dit ,  dans  la  fonte 
des  balles  6c  dragées  pour  les  ar- 
mes à  feu ,  du  jet  principal  auquel 
toutes  les  dragées  tiennent  par  un 
jet  particulier. 

Branche  d'une  tranchée  ,  fe  dit , 
en'  termes  de  l'Art  militaire  ,  du 
boyau  d'une  tranchée. 

Branches  i>e  chandelier  ,  fe  dir  des 
différens  rameaux  d'un  chandelier  > 
lefquels  fervent  auflî  de  chandeliers. 

Branches  de  cyprès  ,  fe  dit ,  en  ter- 
mes de  Commerce,  d'une  forte  de 
droir  de  balife  que  paye  au  Bureau 
des  Fermes  à  filaye  >  chaque  navire 
qui  vient  de  Bordeaux  >  Libourne 
&  Bourg. 

Branche  infinie,  fe  dit ,  en  termes 
de  Géométrie  ,  d^une  branche  de 
courbe  qui  s'étend  à  l'infini ,  com- 
me les  branches  infinies  de  l'hyper- 
bole Se  de  la  parabole» 

Branches  paraboliques  ,  fe  dit  de 
celles  qui  peuvent  avoir  pour  af- 
fymptote  une  parabole  d'un  degré 
I^us  ou  moins  élevé. 


BRA 

Branches  hyperboliques,  fe  dit  de 
celles  qui  ont  pour  aiTymptote  une 
ligne  droite ,  ou  une  hyperbole  d'un 
degré  plus  ou  moins  élevé. 
Branches  ,  fe  dit  figurément  ,  en 
termes  de  Généalogie  ,  des  familles 
différenres  qui  forcent  d'une  même 
tige.  La  branche  d'Orléans  y  la  bran^ 
~  che  de  Candé* 

Branches  db  commerce  ,  fe  dit^ 
dans  le  fens  figuré.»  d*un  objet  par* 
ticulier  de  commerce. 

On  dit  figurément  d'une  qucf- 
tion  ,  d'une  affaire ,  (\\x'elle  a  plu-- 
Jleurs  branches  ;  pour  dire ,.  qu'il  y 
aplufieurs  articles  ,plufieurs  objets> 
plufieurs  chefs  à  diicuter. 

Là  première  fylla"be  eft  longue , 
Se  la  féconde  très-brève* 
BRANCHE-URSINE  ou  Branque- 

URsiNE.  f^oye:[  Acanthe. 
BRANCHÉ,  ÉE;  adjeftif  &  parti- 
cipe pafEf.  f^oyei  Brancher. 
BRANCHER  V  verbe  aftif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con* 
[ugue  comme  chanter.  Ce  verbe  ^ 
qui  eft  du  ftyle  familier,,  n  a  d'uiâge 
que  pour  exprimer  l'adlion  de  pen- 
dre un  voleur  ou  un  déferteur  à  un 
arbre.  Le  Prévôt  de  l'armée  fit  bran- 
cher les  Maraudeurs. 
Brancher,  eft  auflî  verbe  neutre > 
&fe  dit,  en  termes  de  Vénerie,, 
des  oifeaux  qui  fe  perchent  fur  des 
branches  d'arbres.*  Ce  jeune  faucom 
branche. 
Brancher  la  bosse,    iè  dit,    ea 
termes  de  Verrerie ,  de  l'aékion  de: 
mouvoir  circukirement   la  bran- 
che dans  l'ouverrure  de  la  bofle. 

La  première  fy  llabe  eft  moyenne ,. 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève ,. 
comme  nous  Texpliquons  au  mot 
Verbb,  avec  la  conjugaifon  &  la. 
quantité  profodique  des  autres, 
temps. 
Obfervez  cependant  que  les  tcmg& 


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BRA 

ott  perfonnes  >  qoi  fe  terminent  p>ar 
un  c  féminin ,  ont  leur  pénultième 
fyllabe  longue.  Dans  je  branche  ,  la 
fyllabe  bran  eft  longue. 

BRANCHlDESj  (les)  terme  de  My- 
thologie. Prêtres  d'Apollon,  fut- 
nommé  Didymécn^  du  Temple  & 
de  rOrade  qu'il  avoit  à  Didyme  » 
dans  rionie.  Ces  Prêtres  livrèrent  à 
Xerxès  les  richeiïes  de  ce  Temple , 
&  bâtirent  enfuite  une  Ville  de 
leur  nom  dans  les  Etats  de  ce  Prin- 
ce^ mais  Alexandre  ayant  depuis 
vaincu  Darius ,  ce  Conquérant  punit 
le  crime  des  Branchides  fur  leurs 
defcendans ,  qu'il  fit  palTer  au  fil  de 
l'épée ,  quand  il  fe  fut  emparé  de 
leur  Ville. 

BRANCHIER;  adjedif  mafculin ,  & 
terme  de  Fauconnerie.  11  fe  dit  d'un 
jeune  oifeau  de  proie»  qui ,  n'ayant 
pas  encore  acquis  fa  force ,  fe  repofe 
de  branche  en  branche  au  fortir  du 
nid. 

BRANCHIÊREj  vieux  mot  qui  ficni- 
fioit  autrefois  un  poteau  où  l'on 
attachoitle  tarif  des  droits  de  péage. 

BRANCHIES  i  fubftantif  féminin  plu- 
riel. Les  ouies  des  poiflbns. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, &  la  féconde  longue. 

BRANCHIR  j  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  avoir  des  branches. 

BRANCHU ,  UE  ;  adjédif.  Ramofus, 
a  y  um.  Qui  a  des  branches.  Tous 
CCS  arbres  font  branchas. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, &  la  féconde  brève  au  fingulier 
mafcttlin ,  mais  longue  au  pluriel  & 
au  féminin. 

Cet  adjeâif  ne  doit  pas  réguliè- 
rement précéder  le  fubftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 
une  branchue plante  j  mais  une  plante 
branchué. 

BRANCHUS;  nom  propre ,  &  terme 
de  Mythologie.  Jeune  homme  d'u« 


BRA  1^7 

ne  rare  beauté ,  qui  fut  aimé  d'A- 
pollon. Ce  Dieu  lui  tranfmit  l'art  de 
deviner,  &  lui  fit  élever  on  Tem- 
ple où  après  fa  mort  il  rendit  les 
oracles  les  plus  célèbres  de  la  Grè- 
ce, après  ceux  de  Delphes. 

BRANCION  ;  nom  propre.  Petite 
ville  &  châtellenie  royale  de  Fran- 
ce, en  Bourgogne,  i  desx  lieuesj 
oueftjde  Tournus. 

BRANDj  vieux  mot,  qui  s'eft  dît 
autrefois  d'une  groife  épée  d'acier, 

BR ANDAM  ;  nom  propre.  Ville  des 
Indes ,  dans  l'île  ae  Java.  Elle  ap- 
partient au  roi  de  Suruhaya. 

BRANDE  ;  fubftantif  féminin.  Sorte 
de  plante  ligneufe  qui  croît  dans 
les  lieux  incultes.//  brûle  des  brandis* 

Brandes,  fe  dit,  en  termes  de  Vé- 
nerie, des  bruyères  où  les  cerfs 
vont  viander. 

La  première  fyllabe  eft  longue; 

-  &  la  féconde  très-brève. 

BRANDEBOURG  i  fubftamif  fémi- 
nin. Sorte  de  cafaque  à  manches , 
ainfi  appelée  de  ce  que  la  mode  en 
eft  venue  de  la  marche  de  Brande- 
bourg» 

Brandebourg ,  fe  dît  aufli^en  termes 
de  Fleurifte ,  d'une  tulipe  dont  les 
couleurs  font  un  blanc  terni,  £c 
un  rouge  gorge  de  pigeon. 

Brandebourg  ,  eft  aufli  mafculin ,  & 
fe  dit  d'une  forte  d'agrémens  qu'on 
applique  aux  habits  en  forme  de 
boutonnières.  Lei  brandebourgs  de 
foie  font  k  la  mode. 

La  prenoiière  fyllabe  eft  moyen- 
ne, la  féconde  très-brève,  &  la 
troiHème  longue. 

Il  faudroit  fupprimer  le  g  qui 
eft  oifîf,  &  écrire,  brandebour. 
Voyez  Orthographe. 

BRANDEBOURG  ;  (  la  marche  de  ) 
nom  propre.  Paysconfidérable  d'Al- 
lemagne ,dans  le  cercle  de  la  haute 
Saxe*   Il  eft  borné  au  nord  par  la 
L  lij 


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26Î  BRA 

Poméranîe  &  le  Meckelbourg;  i 
Teft ,  oar  la  Pologne  ;  au  fud,  par 
la  Silâie  ^  la  Luface ,  la  haute  Saxe 
&  Magdebourg ^  Ôc  à  loueft ,  par 
le  pays  de  Lunebourg.  On  le  divife 
en  cinq  parties  principales ,  qui  font 
la  vieille  marcne ,  le  Pregnicz ,  la 
moyenne  Marche,  l'Ukermarck;  & 
la  nouvelle  Marche. 

La  marche  de  Brandebourg ,  pri- 
fe  en  général ,  abonde  en  grains  , 
en  chanvres ,  en  bétail  &  en  pâtu- 
rages. On  y  a  plufieurs  Manufac- 
tures floriflantesi  ôc  entre  les  ri- 
vières qui  larrofent,  on  diftingue 
TElbe,  le  Havel,  la  Sprée,  TUc^ 
ker,rOder  &laWarthe. 

Ce  pays    appartient  au  Roi  de 
Pruffe  ,  fous  le  titre  de  Margrave 
Se  EUàeur  de  Brandebourg.    C  eft 
en  cette  dernière  qualité,  que  ce 
Prince  eft  Archichancelier  de  TEm- 
pire. 
Brandebourg  ,   eft  le    nom   d*une 
'  ville  de    la  moyenne   Marche  de 
Brandebourg ,  fituée  fur  la  rivière 
d'Havel ,  entre  Berlin  &  Magde- 
bourg. 
Br  ANDEBouRG,eft  auffi,felofl  Hubner, 
le  nSm  d'une  ville  du  royaume  de 
PruflTe ,  fur  le  Frifche  Haf. 

Il  y  a  encore  dans  la  bafle  Saxe , 
au  Duché  de  Meckelbourg,  une 
^utre  ville  connue  fous  le  nom  de 
nouvelle  Brandebourg, 
BRANDEIS;  nom  propre.  Petite  ville 
de  Bohème,  fur  TElbe,  â  quatre 
lieues  &  demie  de  Prague. 
BRANDERIEjfubftantif féminin.  Ce 
mot  défigne  à  Amfterdam  ,  les  en- 
droits ou  fe  font  les  eaux-de-vie 
de  grains. 
BR ANpEViN  ;  fubftanrif  mafculin. 
Terme  emprunté  de    TAUemand  , 
&  qui  fe  dit  pour  eau-de-vie*  Les 
Maçons  boivent  le  hrandevin^ 

I^a  première  fyllabe  eft  moyen-  j 


brA 

ne  5  la  féconde  très-brève  ;  &  k 
rroifième   moyenne   au  finguUer» 
mais  longue  au  pluriel. 
BRANDEVINIER  i    fubftanrif  maf- 
culin.  Celui  qui  crie  &  vend  da 
brandevin  à  l'armée  ou  dans  une 
garnifon.  Allons  che\  le  Brandevinier. 
La  terminaifon  ier  de  ce  mot.eft 
une  diphtongue  en  pocfîe  comme 
en  profe. 
BRANDEVINIÈRE  i  fubftanrif  fé- 
minin.  Celle  qui  crie  &  vend  du 
brandevin  à  Tarmée  ou  dans  une 
garnifon.  Il  faut  appeler  la  Brande- 
vinière. 
BRANDEUM  ;  fubftanrif  mafculin 
emprunté  de  la  baflc  latinité,  pour 
exprimer  un  linceul  de  foie  ou  de 
lin,  dans  lequel  on  enveloppoit  les 
corps  des  faints ,  ou  qu'on  faifoic 
toucher  à  leurs  reliques. 
BRANDI,  lEj  adjedit  &  participe 
paffif.   Foye^  Bka^dik. 
-  On  dit  proverbialement  &  fami- 
lièrement ,  enlever  un  homme  tout 
brandi  ;  pour  dire ,  Tenlever  en  l'é- 
tat où  on  le  trouve.  Et  enlever  un 
fardeau  tout  brandi  ;  pciur  dire ,  Tcn-' 
lever  tout  d'un  coup.  ^ 

BRANDILLÉ,  ÉE  j  adiedif  &  par- 
ticipe paflîf.  f^oye^  Brandiilbr. 
BRANDlLLEMENTi  fubftatirif  maf- 
culin. Mouvement  de  celui  qui  fe 
brandille.  Ce  brandillement  vous 
échauffera. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, la  féconde  brève  ,  la  troifième 
très-brève,  &  la  quatrième  moyen- 
ne au  Singulier  ,  mais  longue  au 
pluriel. 

Les  //  fe  prononcent  mouillés. 
Le  plurier  fe  forme  en  changeant 
le  t  final  du  fiogulier  en  un  j  qui 
fuit  la  règle  générale  des  pluriels* 
Koyer  la  lettre  S. 

Il  faudroir  changer  le  dernier   e 
en  a  y  Se  écrire  d'après  la  pronott- 


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BRA 

ciadon ,  hrandiUemant.  Voyez  Oa- 

THOGRAPHB. 

BR  ANDILLER  j  verbe  adif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  cçn- 
jugue  comme  chanter.  AAion  de 
mouvoir  deçà  &  delà.  Ne  brandil- 
le7[  pas  vos  bras  ? 

Brandiller  j  eft  verbe  pronominal 
réfléchi,  &  fignifie ,  s'agirer  en  Tair 

{»ar  le  moyen  de  quelque  brandil- 
oire.  Ces  jeunes  gens  fe  brandillent. 
La  première  lyllabe.eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  brève ,  &  la  troi- 
fième  eft  longue  ou  brève,  comme 
nous  l'expliquons  au  mot  Verbe  , 
avec  la  conjugaifon  &  la  quantité 
profodique  des  autres  temps. 

11  faudroit  changer  le  fecond  /  en 
ij  &  écrire ,  d'après  la  prononcia- 
tion ,  brandilier.  Voyez  Orthogra- 
phe* 

11  faut  obferver  que  fi  cette  or- 
thographe  s'adoptoit,  ce  verbe  de- 
viendroit  irrégulier  dans  la  forma- 
sion  des  temps ,  dont  le .  fécond  / 
précède  un  e  muet.  De  brandilier  y 
il  faudroit  faire  je  brandille. 

BRANDILLOlREj  fubftantif  fémi- 
nin. On  appelle  ainfi  des  branches 
entrelacées  ,  des  cordes  ou  autre 
chofe  dont  fe  fervent  les  jeunes 
gens  pour  fe  brandilier.  Cette  bran- 
dilloire  vafe  rompre. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne j  la  féconde  brève ,  la  troifième 
longue  &  la  quatrième  très-brève. 
Les  //  fe  prononcent  mouillés. 

BRANDIR  y  verbe  adif  de  la  fécon- 
de conjugaifon  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  ravir.  Terme  de  Charpen- 
tiers, qui  fignifie  arrêter,  affermir. 
Il  faut  brandir  ce  chevron  fur  la 
panne. 

Brandir,  eft  auflî  un  vieux  mot  qui 
fignifioit  autrefois  fecouer ,  branler 
quelque  arme  en  fa  main ,  comme 
une  pique  ^  un  épieu ,  &c. 


BRA  2^9 

BRANDONifubftantifmafculin.  Sor- 
te de  flambeau  fait  avec  de  la  paille 
tortillée.   AUume:^  des  brandons. 

Brandon,  fe  dit,  en  termes  de  Pa- 
lais ,  des  difFérens  fignes  dont  on  fe 
fert  pour  indiquer  la  faifie-réelle 
d*un  immeuble.  C'eft  ordinaire- 
ment un  bâton  planté  dans  Théri- 
tage  faifi  avec  de  la  paille  tortillée 
au  bout. 

BRANr>oN ,  fe  dit  des  corps  enflam- 
més qui  s'élèvent  d'un  incendie. 
Les  brandons  voloient  de  tous  cô^ 
tés. 

Onappeloit  autrefois  Dîmarichc 
des  brandons  j  le  premier  Diman- 
che de. Carême,  parce  que  le  peu- 
ple avoir  coutume  d'allumer  des 
feux  ce  jour-U  dans  les  rues  &  dans 
les  campagnes ,  autour  defquels  il 
danfoit ,  &  la  danfe  étoit  nommée 
danfe  des  brandons. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne,  &  la  féconde  brève  au  fingu- 
lier ,  mais  longue  au  pluriel. 

BRANDONNÉ ,  ÉEj  adjedif  &  par- 
ticipe    paflîf.     Foye\    Brandon- 

NER. 

BRANDONNERi  verbe  adif  de  là 
première  conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Terme  de 
Palais.  Adion  de  mettre  des  bran- 
dons pourindiquerque  des  immeu- 
bles font  faifis  réellement.  On  vient 
de  brandonner  ces  terres. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, la  féconde  brève,  &  la  troi- 
fième eft  longue  ou  brève  ,  comme 
nous  l'expliquons  au  mot  Verbe, 
avec  la  conjugaifon  &  la  quantité 
profodique  des  aurres  temps. 

Il  faudroit  fupprimer  un  n  qui  eft 
oifif,&  écrire,  d'après  la  prononcia- 
tion, brandoner.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BRANDSOÉ  j  nom  propre.  Petite  île 
,de  Dannemarck  ,   entre  celle  «d^ 


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170  BRA 

Futien  &  le  daché  de  Steswîg ,  dam 
le  détroit  de  Middelfart, 

BRANLANT,  ANTE  ;  adjeAif  ver- 
bal  &  participe  aftif.  Nutans.  Qui 
branle.  //  a  toujours  fes  bras  bran- 
lans. 

Branlant,  fe  dit, -en  termes  de 
Mettetirs  en  (Euvre,  d'une  croix 
terminée  par  une  pendeloque  ,  & 
qui  fe  porte  fans  coulant. 

On  ait  proverbialement  &  figu- 

*  rément  d'une  chofe  qui  paroît  dif- 
pofée  à  tomber,  que  d'tfi  un  châ- 
teau branlant. 

La  première  fyllabe  eft  moyen* 
ne ,  la  féconde  longue ,  &  la  troi- 
fième  du  féminin  très-brève. 

Le  pluriel  du  mafculin  fe  forme 
en  changeant  le  f  final  du  fingulier 
en  un  s  qui  fuit  la  règle  générale 
à^s  pluriels.  Foyc\  la  lettre  S. 

Ce  mot  emplové  comme  adjec- 
tif, ne  doit  pas  régulièrement  pré- 
céder le  fubftantiT  auquel*  il  fe 
rapporte.  On  ne  dira  pas  une  bran- 
lante tête  j  mais  une  tête  bran- 
lante. 

BRANLE  j  fubftantif mafculin.  Mou- 
vement de  ce  qui  eft  remué  d'un 
côté  &  d*an  autre.  //  ne  peut  pas 
foutenir  le  branle  de  la  voiture. 

Donner  le  BaANLE,(igniiie,dans  le 
fens  figuré ,  en  parlant  des  perfon- 
nes,  les  difpoferà  agir,  les  met- 
tre en  train.  Les  Dragons  donnèrent 
le  branle  à  la  Cavalerie  pour  charger 
tennemi. 

Donner  le  branle,  fe  dit  auffi  fi- 
gurément,en  parlant  de  quelque  af- 
faire ,  &  fignifie  la  mettre  en  train , 
&  eh  état  d'être  décidée.  Immédiat' 
tement  après  fon  arrivée  à  Paris  , 
il  donna  le  branle  au  grand  procès 
duquel  dépendoit  fa  fortune. 

Mettre  en  branle,  fe  dit,  dans  le 
fens  figuré  pour^  difpofer  à  certaine 

'  ^hofe.  //  faut  tâcher  d^  le  mettre 


BRA 

en  hxink^  de  ^MHjlger  âvec/apéfrtie 
adverje. 

Mettre  en  branlb  ,  fignifie  tul£ 
mettre  en  train,  mettre  en  mouve- 
ment. On  a  réuffi  à  les  mettre  en 
branle. 

Être  en  branle  ,  s'emploie  figuré- 
ment  dans  le  ftyle  familier ,  &  figni* 
fie  commencer  à  agir  pour  faire 
quelque  chofe.  Quand  il  fera  en  bran* 
/c ,  //  travaillera  bien. 

Être  en  branle,  fignifie  auffi  être 
difpofé  à  faire  quelque  chofe*  //  eft 
en  branle  d'aller  demeurer  à  Paris. 

Être  en  branle  ,  fignifie  encore  être 
incertain ,  être  en  doute.  //  étoic 
en  branle  s* il  marieroit  fa  fille  ou 
non. 

Branle,  fe  dit,  en  termes  d'Horlo- 
gerie ,  de  l'efpace  que  parcourt  le 
régulateur  dans  une  vibration. 

Branle  ou  Hamac  ,  fe  dit  d'une  for- 
te de  lit  fufpendu  entre  deux  ar- 
bres, &  dontfe  fervent  les  Indiens 
dans  l'orient ,  pour  être  à  couvert 
des  infeâes  &  autres  animaux  qui 
pourroienr  leur  nuire ,  s'ils  s'endor- 
moient  par  terre. 

Branle  ,  le  dit^  en  termes  de  mari- 
ne, d'une  forte  de.  lit  fufpendu 
dans  un  navire  ,  pour  l'ufage  des 
gens  de  l'équipage. 

Branle-bas,  e(tauflî,en  termes  de 
marine  ,  le  commandement  de  dé- 
tendre tous  les  branles  ôc  autres 
chofes  qui  peuvent  être ,  tant  fur  le 
gaillard  que  dans  l'entrepont ,  pour 
le  difpofer  au  combat,  ou  pout 
quelquautre  raifori. 

Branle,  fedit,  en  termes  de  Fau- 
connerie j  du  vol  de  l'oifeau ,  qtiand 
s'élevant  au  premier  degré  fur  la 
tête  du  Fauconnier»  il  tourne  en 
barrant  des  ailes,  &  remuant  la 
queue» 

Branle,  fe  dit  d'une  forte  de  danfe 
de  plufieurs  perfonnes  qui  fe  me- 


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BRA 

ftenr  en  tond  en  fe  tenant  par  la 
main.  On  ouvrit  le  bal  par  un 
branle. 

Èranle,  fe  dit  auûî  de  Vair  fut  le- 

.   quel  on  joue  un  btanle.  Dites  aux 
violons  déjouer  un  branle* 

On  dit „  proverbialement  d'une 
petfonne  fort  gaie ,  (fxelle  ejl  folle 
comme  le  branle  gai^  ou  comme  branle 
gai. 

On  dit  figurément ,  mener  un 
branle;  pour  dire  ,  cocnnaencer  une 
choie,  6c  être  imité  par  plufieurs 
autres.  Les  Grenadiers  menèrent  le 
branle  pour  attaquer  les  retranche- 
mens. 

On  dit  proverbialement ,  figuré- 
ment &  en  plaifantant ,  o^ on  a  fait 
danfer  un  branle  de  fortit  à  quelque 
perfonne  ;  pour  dire ,  qu'on  l'a  obli- 
gée à  fortir  du  lieu  dont  on  parle. 

Branle  St.  Elme,  s'eft  dit  d'une  fête 
qui  fe  célébroit  autrefois  à  Marfeil- 
le  la  veille  de  S.  Lazare.  Elle  con- 
iiftoit  à  habiller  magnifiquement , 
&  à  promener  dans  les  rues  ^  au  fon 
des  inftrumens  de  mufique ,  les  gar- 
çons les  mieux  faits ,  &  les  nlles 
les  plus  belles  qui  repréfentoient 
les  Divinités  de  la  fable ,  &  les 
nations  répandues  fur  la  terre. 
La  première  fyll^abe  eft  longue , 

.     &  la  leconde  très-brève. 

BRANLE;  (la)  nom  propre.  Rivière 

Îiui  a  fa  fource  à  deux  lieues,  fud- 
ud-eft ,  de  Vendôme ,  &  fon  em- 
bouchure dans  la  Loire ,  à  une  lieue 
&  demie ,  eft ,  de  Tours ,  après  un 
cours  d*environ  huit  lieues. 
BRANLÉ,  ÉEjadjeftif  &  participe 

paffif.  Voyc{  Branler. 
BRANLEMENT;   fubftantif  mafcu- 
lin.  Motio.  Mouvement  de  ce  qui 
branle.  //  lui  ejlfarvenu  un  branle^ 
ment  de  tête^ 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
xé  xla  féconde  uèi-biève  ^&  la.  troL- 


fième  moyenne  au  fingulier>  mais 
longue  au  plucieU 

Le  pluriel  fe  forme  en  changeant 
le  t  final  du  fingulier  en  on  ^  qui 
fuit  la  règle  générale  de$  plu])îels.. 
Foyer  la  lettre  *$•  * 

11  taudroit  changer  le  dernier  c 
en  a  y  6c  écrire,d'aprè$  la  prononciar- 
tion,  branlemant^  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BRANLER;  verbe  aûif  de  1«  pre^ 
mière  conjugaison  ^  lequel  fe  con^ 
jugue  comme  chanter.  Movere.  Mou- 
voir y  remuer ,  faire  aller  deçà  6c 
delà.  //  ne  faut  pas  branler  votre: 
corps^ 

On  dit  populairement,  branler 
la  mâchoire ,  le  menton  ;  pour  dire  ^ 
manger. 

Branler  ,  eft  aufli  verbe  neutre ,  6c 
fignifie  être  en  aâion,  fe  mouvoir 
de  côté  &  d'autre.  Cetu  cheminée 
branle. 

On  dit  provetbialement  en  ce 
(enSyque  tout  ce  qui  branle  ne  tombe 
pas. 

Branler  ,  fignifie ,  aller  de  la  place 
où  l'on  eft  dans  une  autre.  On  dir 
dans  ce  fens,  ne  branle^  pas  delà^ 
pour  dire,  ne  bougez  pas  delà. 

BRANLBRr  fc  dit,,  en  termes  de  l'art 
militaire ,  des  mouvemens  que  fait 
une  troupe  difpofée  4  fuir.  Vaîle 
gauche  commen^  à  branler  y  dès  quon. 
fit  jouer  r artillerie. 

Branler,  fe  dit  figurément, en  ter- 
mes de  commerce,  d'un  Banquier 
ou  Marchand  dont  le  crédit  eft 
baiflfi,  &  qui  eft  fur  le  point  db 
faire  faillite.  Ce  Banquier  branle  de-^ 
puis  quelque  temps. 

On  dit  figurément ,  qu'iC^w/yer- 
fonne  nofe  branler  devant  une  au-^ 
tre  ;  pour  dire,  qu'elle  y  eft  dans> 
une  contrainte  conrinuelle ,  ou  dans* 
la  crainte  de  faire  chofe  qui  pom>- 

;.   roit:  choquée  ouui^laii^    : 


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*7*  B  R  A 

On  dit  proverbialement,  fami- 
lièrement &  figurément  de  quel- 
qu'un qui  eft  fur  le  point  de  per- 
dre le  rang ,  l'emploi  qu'il  occupe , 
qu'i/  branle  au  manche* 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, &  la  féconde  eft  longue  ou  brè- 
ve ,  comme  nous  l'expliquons  au 
mot  Verbe  ,  avec  la  conjugaifon 
&  la  quantité  profodique  des  au- 
tres temps. 

Obfervez  néanmoins  que  les 
temps  ou  perfonnes ,  qui  fe  termi- 
nent par  un  e  féminin ,  ont  leur  pé- 
nultième fyllabe  longue.  Dans  je 
branle^  la  fyllabe  bran  eft  longue. 

BRANLOIRE  j  fubftantif  féminin. 
Ais  pofé  en  équilibre  fur  quelque 
choie  d'élevé  ,  &  aux  extrémités 
duquel  deux  perfonnes  font  tour  à 
tour  le  contrepoids.  Prépare^  une 
branloire. 

On  dit ,  en  termes  de  Fauconne- 
rie, Qxxun  héron  efi  à  la  branloire , 
quand  il  eft  fprt  élevé ,  ^  qu'il 
tourne  en  btanlant. 

Branloire,  fe  dit,  en  termes  de 
Taillandiers,  Serruriers  &  autres 
ouvriers  de  forge ,  de  la  chaîne  qui 
fert  à  faire  mouvoir  les  foufflets 
des  forges  de  ces  artifans* 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, la  féconde  longue,  &  la  troi- 
ficme  très-brève. 

BRANQUE-URSINE.^oy.AcANTHE 

BRANS  KO  j  nom  propre.  Petite  ville 
de  Ruffie ,  dans  le  Duché  de  Seve- 
rie ,  fur  la  Defna. 

BRANTÔME  j  nom  propre.  Bourg 
de  France,  en  Périgord,  à  trois 
Jieues,  nordoueft,  de  Périguçux. 
]1  y  a  une  Abbaye  en  commende  qui 
vaut  quatre  mille  livres  de  rente  au 
titulaire* 

BRAQUE  ;  fubftantif  mafculin.  Sorte 
de  chien  de  chafTe  à  poil  ras ,  bon 
quêteur,  vigoureux,  &  qui  a  Vo^ 


BRA 

dorât  fin.  Urne  fa  préfent  d^un  bon 
braque^ 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
&  la  féconde  très-brève. 

Il  faudroit  changer  qu  en  k, 
6c  écrire  ,  brake.  Voyez  Ortho- 

GRAPHE 

braqué',  ÉE  }  ad|eaif&  participe 

paflîf.  /^{>yq[^BRAQUEiL. 
BRAQUEMARTj  fubftantif  mafcu- 
lin.  Sorte  d'épée  courte  &  large, 
quon  portoit  autrefois  le  long  de 
la  cuifle.  Il  fut  blejfé  d'un  coup  de 
braquemart. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  très-brève ,  &  la  troifiè- 
me  longue. 

Il  faudroit  changer  qutnky  fup- 
primer  le  t  qui  eft  oifif ,  &  écrire, 
brakemar.  Voyez  Orthographe. 
BRAQUEMENTj  fubftantif  mafctt- 
lin.  Difpoficion  de  ce  qui  eft  bra« 
que.  Le  braquement  d'une  pieu 
d' artillerie^ 

La  première  fyllabe  eft  brèves 
la  féconde  très-brève ,  &  la  rroîfiè- 
me  moyenne  au  (ingulier,  maislon^ 
gue  au  pl^uriel. 

11  faudroit  changer  qu  en  k ,  le 
dernier  ^  en  ^ ,  &  écrire,  d'après 
la  prononciation ,  brakemant.  Voyez 
Orthographe. 
BRAQUER  ;  verbe  aftlf  de  la  pre- 
mière congaifon ,  lequel  fe  conjcu 
gue  comme  chanter.  Dirigere.  ILn*a 
d'ufage  qu'en  parlant  de  certaines 
chofes  qui  peuvent  erre  tournées  ou 
préfentées  d'un  côté  ou  d'un  autre. 
Braquer  une  pièce  d'artillerie^  une 
lunette ,  un  timon. 

La  première  IVllabe  eft  brève , 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève  ^ 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantiré  profodique  des  autres 
temps. 

Il  f;|u4toit  changer  qu  enk  ^  8c 

écrire  , 


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BRA 

écrire,  d*après  la  prononciation^ 
braker.  Voyez  Orthographe. 
BRAS.j  fubftantif  mafculin.  Brachium. 
Partie  du  corps  humain  ,  qui  tient 
à  1  épaule  &  qui  fe  termine  à  la 
main.  Il  fi  rompit  le  bras. 

Les  Médecins  &  les  Anatomiftes 
ne  comprennent ,  fous  le  nom  de 
bras,  que  la  partie  qui  eft  entre 
l'épaule  &  le  coude.  Us  qualifient 
le  refte  d'avant  bras. 
A  TOUR  DE  BRAS ,  (îgnifie  de  toute 
ia  force.  //  le  battit  à  tour  de 
bras. 

On  appelle  )  moulin  à  bras  y  un 
moulin  qu'on  fait  mouvoir  par  le 
moyen  des  bras. 

On  dit ,  en  termes  d*efcrime  , 
tirer  à  bras  raccourci  ;  pour  dire , 
rapprocher  fon  poignet  du  corps 
avant  d'alonger  la  botte. 

On  dit ,  en  termes  de  danfe  ^ 
avoir  des  bras  ;  pour  dire  j  difpofer , 
mouvoir  les  bras  avec  grâce. 

On  dit  figurément ,  d'une  per- 
fonfte  pauvre.  Quelle  ne  vit  que  de 
fis  bras  ;  pour  dire  ,  qu'elle  ne  tire 
fa  fubiiftance  que  de  fon  travail  ma- 
nuel. 

On  dit  proverbialement ,  figuré- 
iiient  &  familièrement  de  quel- 
qu un  qui refufe de  travailler ,  qui/ 
a  les  bras  rompus. 

On  dit  auflî  proverbialement  & 
figurément ,  de  quelqu'un  qui  paflTe 
fon  temps  à  ne  rien  faire ,  qvCil  de- 
meure les  bras  croifés.- 
Avoir  les  bras  retroussés  j  figni- 
fie  y  avoir  les  manches  retrouflées 
en  telle  forte  que  les  bras  paroiflent 
fans  être  couverts. 
Se  jetter  entre  les  bras  d'une 
PERSONNE»  fignifie>  dans  le  fens 
figuré ,  réclamer  (on  fecours  ,  fa 
proteâion. 

On  dit  figurément ,  qu'w/z^  pçr- 
fonne  a  été  refue  à  bras  ouverts  ;  pour 

Tome  IV% 


BRA  275 

dire  ,  qu'elle  a  reçu  le  meilleur 
accueil. 

On  dit,  dans  le  fens  figuré,  que 
quelquun  tend  les  bras  à  une  per-^ 
fonne  ;  pour  dire  ,*  qu'il  eft  difpofé 
à  l'accueillir  »  à  k  fecourir,  à  la 
protéger. 

On  dit  aufiî ,  dans  le  même  fens, 
que  Dieu  tend  les  bras  aux  pécheurs; 
pour  dire ,  qu'il  eft.  toujours  dif- 
pofé  à  leur  pardonner. 

On  dit  proverbialement  &  figu^ 
rémenc  j  qu o/i  a  quelquun  fir  les 
bras  ipom  dire,  qu'on 'en  eft  em- 
barraUé.  Et  qu'i?/i  a  beaucoup  d*afi' 
f aires  fiir  les  bras  ;  pour  dire ,  qu'on 
eft  furchargé  d'enioarras. 

On  dit,  dans  le  même  fens ,  que 
quelquun  a  des  ennemis  fir  les  bras; 
pour  dire  ,  qu'il  a  des  ennemis  à 
combattre. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément ,  en  parlant  d'un  Médecin , 
qu'i/  a  tiré  une  perfinne  des  bras  de 
la  mort  ;  pour  dire  ,  qu'il^l'a  guérie 
d'une  maladie  qui  paroiflbic  mor- 
telle. 

On  dit  figurément  &  proverbia- 
lement d'un  Juge  ou  de  quelque 
autre,  qui  retranche  confidérable- 
ment  les  droits  ou  les  prétentions 
d'une  perfonue ,  qu'i/  lui  coupe  bras 
&  jambes. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément ,  qu'i/  faut  baifir  le  bras 
dont  on  voudfoit  que  la  main  fût 
coupée  ;  pour  dire ,  qu'on  eft  fou- 
vent  obligé  à  faire  des  carrefles  aux 
perfonnes  pour  qui  l'on  a  de  Taver- 
fion. 

On  dit  proverbialement,  figu- 
rément &  ramilièrement  de  deux 
perfonnes ,  c^jl  elles  fe  font  embra  (fées 
bras  dejfus  bras  deUous  ;  pour  dire  , 
qu'elles  fe  font  fait  beaucoup  d'a- 
mitiés l'une  à  l'autre. 

On  dit  proverbialement  &  figur 
M  m 


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^74  BRA 

rément,  que  quelquun  cji  le  bras 
droit  d'un  autre  ;  pour  dire  ,  que 
cetautrele  reclame  Sclemployc en 
toutes  circonftancese. 

Bras  ,  fignifie ,  dans  le  fens  figuré  , 
pouvoir,  autorité.  Ce  Prince  a  le 
bras  lonff* 

Bkas  ,  ugnifie  auflî,  dans  le  fens 
figuré  ,  bravoure  &  exploits  mili- 
taires. €es  éfcadrons.  plioient  fous 
r  effort  de  fon  bras.. 

Bras.secuxier  ,  fe  dit  figurément  & 
en  termes  de  Jurifprudence ,  de  la 

Î)uiffancfe  temporelle  du  Juge  fécu- 
ier,_  qu'implore  le  Juge  d'églife 
pour  faire 'exécuter  fes  Ordonnan- 
ces ,  ou  pour  faire  fubir  à  un  ecclé- 
fiaftique  coupable  d'un  délit  privi- 
légié ,  les  peines  que  rOflScial  ne 
peut  im^fer. 

Remarquez  que  quand  PO  ?di- 
naire  ou  fon  Officiai  implore  le  bras 
féculier ,  il-doit  le  faire  par  lettres 
en  forme  de  réquifitoire ,  S>c  non 
par  lettres  de  conimande  ,  à  la  dif- 
férence du  Juge  royal,  qui  peut 
adrelTer  des  lettres  décommande 
au  Juge  dtéglife.  G'eft  queles  Offi^ 
ciers  royaux  tiennent  leur  pouvoir 
du  Roi  même  ^  d'où  leur  lupério- 
rité^^fur  les  Juges  d'églife  en  matiè- 
re, de  Jiirifdixftion. 
BjKAs  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Manège , 
de  la  partie  de  la  jambe  de  devant 

3ui  commence  au  bas  de  Tépaule 
u  cheval ,  &•  fé  termine  au  genou. 
On  dit,  (\\iun  chèv-al  plie  bien  le 
bras  ;  pour  dire ,  qu'il  plie  bien  la 
jambe,  quoique  la  partie  appelée 
bras  pe  plie  pas. 
BraS'De^  fauteuil,  de  chaise  ,  fe 
dit  de  ce*  qui  fert  à  chaque  côté 
d'un  fauteuil  pu  d'une  chaife ,  pour 
5'appayer  le  bras. 

On  appelle ,  chàife  à  bras^^  celle 
^i  a  de  ces  fortes  d'appuis. 
B&Às^  fe  dit  de.. cet taips  chandeliers 


BRA 

qui  s'attachent  à  une  muraille  ^  St 
particulièrement  de  chaque  coté 
d'un  trumeau.  Des  bras  dorés. 

Bras  i>e  le-vier,  db  balance^  (e 
dit  des  deux  parties  du  levier  ^  de 
la  balance ,  qui  font  de  chaque  cote 
da  point  d'appui. 

Bras,  fe  dit,  en  termes   d'Impri- 
meurs en  taille-douce,  de  quatre 
morceaux  de  bois  attachés  aux  ju- 
melles de  la  preflTé  ,    &   qui   font: 
foutenus  fur  les  quarre^colonnes. 

Bras  de  flambeaux  ,  fe  dit ,  en  ter- 
mes de  Marchands  Ciriers  >  des^ 
longs  cordons  de  mèche  dont  ces-^ 
ouvriers  forment  leurs  flambeaux 
en  les  enduifant  de  cire. 

Bras  de  ghevre,  fe  dit,  en  termes. 

.    de  Charpentiers  j  de  deux  longues 
pièces  de  bois-qui  portent  le  treuil 
où  le  cable  s'enveloppe  quand- on  ^ 
monta  un  fardeam 

Bras  di  scie,  fe  dit,  en  termes  de- 
Menuifîers  &  de  plufieurs    autres  > 
Ouvriers  ,  des  deux  pièces- de  bois. 
parallèles  auxquelles  tient  la^feuille 
de  la  fcie. 

Bras  de  cîvier-e,  fe  dît ,  en-termes 
de  Miçons ,  des  extrémités  des  deux 

'    principales  -  pièces  de  la  civière  , 
celles  que  tiennent  â  la  main  ces  - 
ouvriers  quand  ils  font  ufage  de 
cet  inftrument.  - 

Bras,  fe  dit,  en  termes  de  Tour- 
neurs ,  de  deux  pièces  de  bois  qui 
traverf^ît  les  poupées  du  tour  au- 
dertbus  des  pointes  &  qui  foutien- 
nent  la  barre  où  l'ouvrier  appuie  fe« 
outils  en  travaillant. 

Bras-,  fe  dit>  en  termes  de  Jardi- 
nage ,  des    branches  que  poudènt 
les  citrouilles  ,   les  melons  &  les 
concombres.  Le  Jardinier  doit  s'ap- 
pliquer à  diftinguer  les  bons,  bras.- 
d'avec  les  mauvais.  - 

BïiAs  ,  ffe  dit ,  en  termes  de  Marine  , 

;   des  cordages  amarrés  à  l'extcémité- 


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Ue'la  vergue  ,  pour  la  gouverner 

'  ou  la  mouvoir  félon  le  vent.  La 
vergue  d'artimon  n'a  point  de  bras , 
niais  une  corde  nommée  oarfc^  qui 
en  tient  lieu. 

Bras  de  revers  ,Te  dit  du  bras  qui 
étant  fous  le  vent  y  eft  largué  ^  & 
qui  n'eft  d'aucun  ufage  jufqu  au  re- 
virement, 

Halez  sur  les  bras,,  fe  dit,  en  ter- 
mes de  Marin^  ]  pour  ordonner  à 
réquipage  de  roidir  les  cordages 
appelés  bras^  Et  tenir  un  bras  y  figni- 
fie  amarrer  un  de  ces  cordages. 

Bon  bras^  fe  dit  auflî  ,  en  termes 
'de  Marine  ,  quand  on  brafle  au 
vent,  enfoite  que  le  vent  ne  foit 
pas  au  plus  près; 

Bras  d'ancre,  fe  dit  encore,  en 
termes  de  Marine ,  d'une  des  moi- 
tiés de  la  partie  courbe  d'une 
ancre. 

Br  AS  j  fe  dit ,  en  termes  de  pcche  , 
des  nageoires  d'une  baleine. 

Bras  ,  fedit ,  dans  le  fens  figuré ,  des 
divers  canaux  que  forme  un  fleuve , 
-une  rivière.  Un  bras  du  Danube.  Cet- 
te rivière  fe  divije  en  plujîeurs  bras. 

Bras  de  mer  ,  fe  dit  d'une  partie  de 
la  ^per  qui  fe  trouve  entre  deux 
aerres  peu  diftantes  l'une  de  l'au- 
tre. 

Bras  armé  ,  s'eft  dit  autrefois  d'un 
Ordre  militaire  inftitué  en  Danne- 
marck ,  &  qui  floriffoit  fous  le  Roi 
Chriftien  IV.  H  a  été  uni  dans  la 
fuite  à  l'Ordre  derÉléphant. 
Ce  monofyllabe  eft  long. 

BRASÉ ,  ÉE  5  adjedtif  &  participe 
paflîf.  yoye-^  Braser. 

BRASER  ;  verbe  aélif  de  la  première 
conjugaifon  ,    lequel  fe   conjngue 

•  comme  chanter.  Ferruminare.  Aâïon 
de  joindre  enfemble  deux  morceaux 
de  fer  par  le  moyen  de  la  foudure 
propre  à  cet  ufage.  Faites  mieux 
érajerjcc  canon  defufil. 


BRA  275 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brè- 
ve ,  comme  nous  l'expliquons  au 
mot  Verbe  ,  avec  la  conjugaifon 
&  la  quantité  profodique  des  autres 
temps.  - 

Obfervez  cçpendantque  les  temps 
ou  perfonnes ,  qui  fe  ter-minent  par 
un  e  féminin  ,  ont  leur  pénultième 
fyllabe  longue.  Dans  }e  brafe , 
la  fyllabe  bra  eft  longue. 

11  faudroit  changer  le  ^  en^jr ,  & 
écrire ,  d'après  la  prononciation , 
brader.  Voyez  Orthographe. 

BRASiDAS  ;  nom  propre.  lUuftre  & 
fameux  Général  de  Lacédémone, 
qui  s'étanteouvert  de  gloire ,  autant 
par  fa  juftice  que  par  fa  valeur, 
mourut  triomphant  entre  les  bras 
delaviâoire^  après  avoir  battu 
les  Athéniens  à  Amphipolis.  \.t% 
Lacédémoniens  c-élébrèrent  la  mé- 
moire ^e  ce  héros  ,  en  lui  élevant 
.  un  tombeau  au  milieude  leur  ville, 
&  en  inftituant  des  fêtes  à  fon  hon- 
neur avec  des  facrifices  ,  à^  com- 
i)ats  &  des  jeux  où  les  feuls  citoyen» 
de  Sparte  avoient  droit  de  diiputer 
le  prix. 

BRASipÉESj  fubftantif  féminin  plu- 
riel. Fêtes  qui  fe  célébroient  à  La- 
cédémone  en  l'hortneur  de  Brafidas, 
célèbre  Capitaine^    Vôye':^^  Brasi- 

■  DÀs.;  -■-    ■  c- 

Lés  deBX  prfefnièresfy liâtes  font 
brèves  ,  la  tfoifièfiiie  eft  longue  ,  & 
la  quatrième  très-brève. 

Il  faudroit  changer  le  j  en  5^ ,  & 
écrire  ,  d'après  la  prononciation  , 
brœridées»  Voyez  Orthographe. 

BRASIER  ;  fubftantif  mafculin.  Af- 
femblage  de  charbons  ardens.  Une 
faut  pas  vous  tenir  Ji  près  de  <e  bra- 
der. 

Brasier  ,  fe  dit ,  par  extenfion ,  d'une 
forte   dunftrument  de    cuivre   ou 
d'autre  métal ,  dans  lequel  on  met 
M  m  ij 


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27^  BRA 

de  la  braife  pour  échauffer  une 
chambre.  Porce[  le  brajier  dans  mon 
cabinet. 

On  die  ,  dans  Iç  fens  figuré  , 
d*une  perfonne  qui  a  une  fièvre ar- 
dente ,  que/0/2  corps  ejl  un  brajicr. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  encore ,  mais  au  fingu- 
lier  feulemenr  >  quand  le  r  final  eft 
muet ,  conmie  il  arrive  en  conver- 
iarion  devant  une  confonne  &:  à  la 
fin  d'une  période  \  mais  la  même 
fyllabe  devient  longue  dès  que  ce 
r  f^  fait  fentir ,  comme  cela  fe  doit , 
s'il  précède  une  voyelle  en  lifant , 
eu  dans  le  difcours^  foutenu. 

La  terminaifon  icr  de  ce  mot  eft 
une  diphtongue  en  pocfie  comme 
,  enprpfe. 

Il  faudroit  changer  le  j  en  :( ,  & 
écrire  ,  d'après  la  prononciation , 
branler.  Voyez  Orthographe. 

BRASILLÉ ,  ÉE;  adjeûif  &  partici- 
pe pafiif.  Voye\  Brasiller* 

BRASILLER  ;,  verbe  adif  de  la  pte- 
mière  conjugaifon  ^  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Aftion  de 
faire  griller  un  peu  de  temps  fur  de 
la  braife.  Il  fe  dit  particulièrement 
dans  ce  fens  en  parlant  de  pêches. 
Faites  brafiller  ces  pêches. 

JBjtASiLLERj,  eft  auffi  verbe  neutre  ^.& 
fe  dit ,  en  ternies  de  Marine ,  des 
feux  &  de  la  lumière  que  jette  la 
mer  pendant  la  nuit.  La  mer  brafil- 
luit  le  long  des  fiancs  du  navire. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifième  eft  longue 
ott;brève ,  comme  nous  l'expliquons 
aumot  Verbe,  avec  la  conjugaifon 
&  la  quantité  profodique  des  au-- 

•    nés  temps. 

11  faudroit  changer  lé  j  en  j  ,  le 
(econd  /  en  i ,  &  écrire ,  d'après  la 
prononciation  ^bra^ilier.  Voyez  Or- 
thographe. 
11  faur  obferver  que  G.  cène:  or- 


BRA 

thographe  s'adoptoit ,  ce  verbe  de- 
viendroit  irrégulier  dans  la  forma- 
tion des  temps ,  dont  le  fécond  / 
précède  un  e  muet.  De  Bra\ilier, 
il  faudroit  faire  y^  bra'^ille. 

BRASLAWi  nom  propre-  Ville  & 
Château  de  Pologne ,  en  Lidiuanie , 
dans  le  Palatinat  de  Wihia,  fur  un 
petit  lac ,  à  cinq^  milles  de  la  Dwi- 
na. 

BRASQUE  ;  fubftantif  féminin.  Ter- 
me de  Chimie  &  de  Minéralogie  ^ 
qui  feditd  une  fubftance  compofée,, 
pour  l'ordinaire  ,  d'argille  &  de 
charbon ,  &  qu'on  met  au  fond  des 
fourneaux  pour  recevoir  les.  métaux, 
fondus. 

BRASSAGE  ;  fubftantif  mafculin- 
Droit  que  perçoit  un  Directeur  de 
Monnoie ,.  fur  chaque  marc  d'or  y 
d'argent  ou  de  billon  fabriqué ,  pouc 
les  frais  de  la  fabrication. 

Brassagb,  fe  dit  encore,  dans  les 
Monnoyes ,  des  diverfes  façons  que 
l'on  donne  aux  métaux ,  foit  avant  ^ 
foit  après  la  fonte. 

La  première  fyllabe  eft  brève  ,. 
la.  féconde  longue ,.  &c  la  troifième 
très- brève. 

Il  faudroit  fupprimer  un  sjk\x\  eft 
oifîf ,  changer  le  g  en  j  ^  &  écrire  ^ 
brafaje.  Voyez  Orthographe. 

BRASSARD  ;  fubftantif  mafculin. 
Partie  de  l'armure  d'un  homme  de 
guerre ,  fervanc  àiui  couvrir  le  bras. 
Il  étoit  armé  de,braj}ards  &  de  cuîf- 
fards.. 

Brassard,  fe  dit  auffi  d'un  inftru- 
ment  cylindrique  de  bois  ou  de 
cuir  y.  dans  lequel  on  pâffe  i  avant- 
bras  ,  &  dont  on  fe  fert  en  jouant 
au  ballon. 

Brassard,  fe  dit  encore,  dans  les 
Verreries ,  de  deux  vieux  chapeaux 
fens  delfus ,  palTés  l'un  dans  l'autre , 
&  dont  on  le  couvre  le  bras  pour 
cvicer  de  fe*  brûler*. 


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.     BRA 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
&  la  féconde  longue. 

11  faudroic  fuppf  imer  un  j  &  le 
dqui  font  bififs  y  &  écrire  »  d'après 
k  prononciation  j   brajar.  Voyez 
Orthographe. 
BRASSAW   ,    nom   propre.     Ville 
forte  de  Hongrie ,  dans  la  Tranfyl- 
vanie,  à  quinze  milles  d'Hermanf- 
tadt. 
BRASSE  V  fubftantif  féminin.  Mefure 
de  la  longueur  des  deux  bras  éten- 
dus ,  qui  eft  ordinairement  de  fix 
pieds. 
Brasse,  fe  dit,  en  termes  de  Ma- 
rine ,  de  trois  fortes  de  mefures  , 
diftinguées  en  grande  ,  moyenne 
&  petite  btalTe.  La  grande  brafTe 
eft  de  fix  pieds  :  c'eft  celle  des  vaif- 
feaux  de.  guerre  :  la  moyenne  4>ra(re 
eft  de  cinq  pieds  &  demi:  elle  eft 
en  ufage   lur   les  vaifleaux  mar« 
chands  y  ôc  la  petite  brafie ,  qui  n  eft 
que  de  cinq  pieds ,  eft  ufitée  fur 
les  barques  8c  autres  petits  bâtimens 
iervant  à  la  pèche. 

Tous  les  cordages  des  vaifleaux 
fe  mefurenr  par  brafles ,  &  l'on  dit 
àr  la  mer ,  quand  on  jette  la  fonde 
pour  connoître  la  profondeur  de 
teau ,  qu'i/  y  a  vingt  ou  trente  braf- 
fes  d*cau  ;   pour  dire ,    qu'il  y  a 
vingt  ou  trente  brafles  de  profon- 
deur. 
Brasse,  fe  dit  auflj,  dans  le  Com- 
merce ,  d'une  forte  d'aune  avec  la- 
quelle on  mefure  les  corps  étendus , 
comme,  les  toiles ,  les  étoffes ,  les 
tiAans-,  &C.  Mais  la  longueur  de 
cette  mefure ,  qui  eft  particulière- 
ment ufitée  en  Italie ,  varie  félon 
lès  lieues.  Quinze  brafles  de  Venife, 
Boulogne,  &c.  font  huit  aunes  de 
Paris..  La  brafle  de  Florence  &  de 
Livourne  fait  la  demi-aune  de  Pa- 
risv  moins  fix^  lignes. 
BrA3SS£  ,  fe  dicauffi  de  ce  qu*on-  me* 


BRA  177 

fure  avec  la  bralfe.  //  a  acheté  une 
brajfe  de  fatin. 
Pain  de  brasse  ,  fedir  d'un  fort  grand 

[>ain  du  poids  de  vingt  à  trente 
ivres. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
&  la  féconde  très-brève. 

Il  faudroit  fupprimer  un  s  qui 
eft  oifif,  &  écrire,  brafe.  Voyez 
Orthographe. 
BRASSÉ ,  EE  ;  adjedif  &  participe 

paflîf.  Foyer  Brasser. 
BRASSÉE  ;  lubftantif  féminin.  La 

Î[uantité  qu'on  peut  contenir  entre 
es  bras,    ^pporte^  une  brajfée  de 
paille.    • 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  longue,  &  la  troifième 
très  brève. 

BRASSER  ;  verbe  aûif  de  la  premiè- 
re conjugaifon ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Agitare.  Adion  de 
remuer  enfemble  différentes  chofes 
à  force  de  bras ,  afin  qu'elles  fe  mê- 
lent &  s'incorporent  les  unes  avec 
les  autres.  BraJJh^  bien  ces  métaux  ? 

Braiser  de  la  BiâRE  ,  fignifie  , 
faire  de  la  bière.  On  bra£e  beau- 
coup de  bière  dans  cette  maïjon. 
Voye:{  Bière. 

Brasser,  fe  dit,  en  termes  de  Tan- 
nerie ,  de  l'aétion.  de  rougir  les 
cuirs  en  les  remuant  &  agitant  dans 
une  cuve  pleine  de  tan  &  d'eau^ 
chaude. 

Brasser  ,  fignifie ,  en  termes  de  Ma- 
rine ,  faire  la  manœuvre  des  bras , 
&  gouverner  les  vergues  avec  les 
cordages. 

Brasser  a  contre  ,  fe  dit  de  l'ac- 
tion de  brafler  les  bras  du  vent , 
en  forte  que  le  vent  donne  fur  les 
voiles  :  cela  fe  pratique  ordinaire- 
ment lorfqu'on  veut  mettre  le  vent 
fur  la  voile  de  mifaine. 

BlCASSER  A    faire    PORTER   ,     OU    A 

faire  servir  .  fe  dit  de  l'aélion 


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278  BRA 

de  braflTer  les  vergues ,  enforte  que 
le  vent  donne  dans  les  voiles. 

Brasser  au  vent,  fe  dit  de  l'ac- 
tion de  brafler  les  vergues  du  côté 
du  vent^ 

Brasser  les  vergues  j  c'eft  ,  en 
maniant  Jcs  bras ,  mettre  les  ver- 
gues horifonialement  de  l'avant  à 
larrière. 

Brasser  les  voiles  sur  le  mat, 
exprime  Tadion  de  manœuvrer  les 
voiles  de  manière  que  le  vent ,  en 
venant  fur  les  voiles ,  au  lieu  de 
donner  dedans,  fafle  le  contraire 
de  ce  qu'il  fai^droit  pour /aire  fîller 
un  vaiflfeau. 

Brasser  sous  lb  vent  ,  fignifie, 
brajfer  les  vergues  du  côté  oppofé 
à  celui  du  vent. 

BxAssER,  fe  dit,  en  termes  de  Pé- 
cheurs y  de  radtipn  d  agiter  8c  de 
troubler  Teau  ,  afin  de  faire  .entrer 
le  poilfon  dans  les  filets. 

Brasser  ,  s'emploie  ,  dans  le  fens 
figuré  ,  &  toujours  en  mauvaife 
part  ,  pour  fignifier  tramer ,  ma- 
chiner, négocier  fecrettement.  Ils 
brafaerenî  enfemble  cette  trahi/on^ 

La  première  fyllabe  eft  brève,  & 
.  Ja  féconde  eft  longue  ou  brève  , 
xomme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe,  avec  la  conjugaiCbn  &  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Il  faudroit  fupprimer  un  /qui 
eft  oifif  5  &  écrire  ,  hrafer.  Voyez 
Orthographe. 

BRASSERIE  ;  fubftantif  féminin. 
Cervijîét  officina.  Lieu  où  Ton  brafle 
de  la  bière.  Il  y  a  une  famcufc  hraf- 
fcric  dans  ce  quartier.  Yoy^z  Bière. 
La  première  fyllabe  eft  brève  ,  Ta 
féconde  très-brève ,  &  la  troifième 
longue. 

BRASSEUR  ;  fubftantif  mafculin. 
Celui  qui  brafTe  &  vend  de  la  bière 
en  gros.  Cejl  un  bon  brajfeur. 


BRA 

Xa première  fyllabe dl brève,  & 

la  féconde  longue. 

I^  r  final  te,fait  fentir  en  toute 

circenftance. 
BRASSEUSE  î   ^fubftantif    féminin. 

Celle  qui  braflTe  &  vend  de  la  bière 

en  gros.  Achetc\  un  tonneau  de  bière 

che:^-  cette  braffeufe. 

La  première  fyllabe  eft  brève^ 

Ja  féconde  longue ,  &  la  troifième 

très-brève. 

Il  faudroit  fupprimer  un  des-pre- 

miers  s  qui  eft   oifif ,  changer  le 

dernier  en  :{j  &  écrire,  d  après  la 

prpnonciation  ,    brafeu:{e.    Voyez 

Orthographe. 
BRASSICOURT ;  adjedif  mafculin, 

pris  fHbftantivement ,  &  terme  de 

Manège,  quife  dit  d'un  cheval  dont 

les  jambes  font  naturellement  cour- 

béesea  arc  11  ne  faut  pas  confondre 

le  braflîcourt  avec  le  cheval  arqué,: 

celui*ci  n'a  £q%  janxbes  en  arc  que 

par  fatigue. 
BRASSIÈRES',  fubftantif  féminin  plu- 

riel.  Sorte  de  petite  camifole.  Elle 

-a  toujours  fur  le  corps  4cs  brqjjières 

de  bajin. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
/cément ,  que  quelqu'un  eji  en  braf- 

Jièrcs^y  quon  le  tient  en  brajffières  ; 

pour  dire,  qu'il  n'a  pas  la  liberté 

^d'agir  a  fa  volonté. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 

da  ieconde  longue ,  Se  la  troifième 

très-brève. 
BRASSIN    j     fubftantif     mafculin. 

Vaifieau  qui    fert   à    faire  de  U 

bière. 
Brassin,  fe  dit  auflî  de  la  quantité 

de .  bière  que  contient  le  vaifleau 

«lèrae. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 

&  la  féconde  moyenne  ait  fiiigulier, 

mais  longue  au  pluriel. 
BRASSOIR  i  fubftantif  mafculin,  & 

^erme  de  Monnoies ,  qui  fe  dit  de 


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BRA 

Finftrumenc  dont  on  fe  fert  pour 
braflec  les  métaux  en  bain. 

BRAST  j  vieux  mot  qqi  fignifioit  aur 
crefois  détour^ 

BRATHITE  ;;  fubOrantif  féminin, 
Brathites.  Pierre  figurée  qui  reprc- 
fente|flne-  plante  de  Sabine» 

BRAT^Olj  nom  prore.  Ville  de 
Ruflie  j  en  Sibérie ,  fur  la  rivière 
d'Anagara* 

BRAU  i  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois taureau,  jeune  bœuf. 

BRAVA  j  nom  propreé  Ville  mariti- 
me d'Afri<^e,  dans^le  Zanguebar  ^ 
fur  la  côte  d*A  jan ,  à  cent  mille 
pas  de  Magadoxo,  Elle  forme  un 
état  indépendant  j^  &  fe  gouverne  en 
République* 

BuAViVy  eft  aûffi  le- nom  dellle  la 
plus  méridionale  de  celles  du  Cap 
Verd.  On  dit  qu'il  7  croît  du  vin 
qui  vaut  celui  des  îles  Canaries^ 

BRAVACHE  \    fubftantif     mafcu-' 
lin.  Fanfaron,  faux  brave.  Cejiun 
bravache .  quil  ne  faut  pas  aairu- 
dre. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  troificme  eft  très- 
brève. 

BRAVADB'v  -  fubftantif  féminin:  Ce 

i  qui  fe  dit  ôu  fe  fait  pour  morguer , 
braver  quelqu'un.  Il  faut  méprifer 
fcs  bravadesà 

Bra^dè^  eft  auffi  le  nom  d'une  fête 
inftituée  en  1x5^5  par  Charles 
d'Anjou  y  &  qui  fe  célèbre  annuel- 
lement à  Aix,  en  Provence ,  la  veille 
de  la  S.  Jean.  Les  Maciftrats  décla- 
rent Roi  de  la  fête ,  le  particulier 
qui  abat  la  tcte  d'un  oifeau  expofé  à 
cet  effet.  Ce  Rpi  fe  chdifit  un  Lieu- 
tenant ,  un  Enfeigne ,  &  fe  forme 
une  Compagnie  de  Moufquetaires, 
avec  laquelle  il  fe  rend  fur  la  place 
où  fe  trouve  le  Patientent  pourrai- 
lÀmer  le  feu  de  la  S.  Jean. 

liu  première  fyllabe^ft  brèves,  la 


BRA 


17^ 


féconde  moyenne  ,  &  la  ttoifîème 
très-brève. 

BRAUBACH  ;  nom  propre.  Petite 
ville  &  château  d'Allemagne  ,  fur 
le  Rhin,  dans  la  Vétéravie ,  au- 
defliis  de  Boppart.  Elle  appartient 
au  Landgrave  de  Hefle-d'Arm- 
ftadt. 

BRAVE;  adîedif  des  deux  genres. 
Fortis.  Vaillant  j  courageux  ,  intré- 
pide. Je  l'ai  toujours  connu  pour  un 
brave  Soldat.   Cejl  un  Officier  fort 

-  braV&. 

On  voit  que  dans  cette  accep- 
tion, Tâdjedif  peut  félon  les  cir- 
conftances  ,  précéder  ou  fuivre  le 
fubftantif  auquel  il  fe  rapporte. 

On  dit  provecbialement  de  quel- 

qii'un  ,  Q^ilefi  brave  comme  Céfar^ 

CAX  comme  fon  tpée^  o^  comme  l'tpée 

^u  il  porte;  pour  dir«,  qu'il  a  beau- 

\    coup  de  valeur. 

On  dit  auffi  proverbialement  & 
ironiquement  d'un  faux  brave  ou 

-  fiinfaron  y  qu'i/  e/?  brave  jufquaw 
dégainer.' 

Brave,  fe  dît  dans  le  ftyle familier 
pour   honnête.    Cétoit    une    brave 
Femme.  Ce  font 'de-  braves  gens. 
Dans   cette   acception  ,  brave  ^^ 

-  doit  régulièrement  précéder  le  fub- 
ftantif.^  k 

Brave,  fe  dit  encore  dans  le  ftyle 
familier,  pour  paréj  vêtu  d'habits 
^    magnifiques.  Cette  petite  fllk  vou^ 
droit  toujours  être  brave. 

^ans  cette   acception',  brave  ,^ 
doit  régulièrement  fuivre   le  fub- 
ftantif auquel  il  fe  rappoTte; 

On  dit  proverbialement  &  popu- 
lairement, de  quelqu'un  habillé  de 
neuf ,  ou  magnifiquement  vêt-u , 
qui/  ejl.  brave  comme  un  lapin. 
Brave,  s'emploie  auffi  fubftantiVe- 
.    ment,    dajns  lefens  de  vaillant, 
;    courageur, . intrépide;    //  marcha^ 
:  fuivi    d'une  troupe  de  bravês  y  &■ 


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28o  BRA 

emporta  le  fort  l'épée  à  la  main. 

Brave  ,  s'emploie  encore  fubftanti- 
vement  dans  un  fens  odieux,  pour 
fpadaflîn.  Jl  ne  marche  pas  fans  fes 
braves. 

Si ,  dans  une  phrafe  ,  brave  pré- 
cède un  mot  qui  commence  par  une 
voyelle  ,  il  a  fa  première  fyllabe 
brève  ,  autrement  elle  eft  longue , 
&  la  féconde  très-brève. 

BRAVÉ ,  ÉE^  adjedif  Se  participe 
paflîf.  f^oye:^^  Braver, 

BRAVEMENT  }  adverbe.  Fortiter. 
D  une  manière  courageufe  ,  vail- 
lance ,  intrépide.  Ils  repoufsèrent 
bravement  les  AJJlégeans. 

Bravement  y  fe  dit  au(B  ,  dans  le 
ftyle    familier  ,   &   fignifie  d'une' 
manière  adroite  ,    habilement.  // 
fe  comporta   bravement  dans  cette 
conjonélure  délicate. 

La  première  fyllabe  eft  longue , 
la  féconde  très-brève  ^  &  la  troifiè- 
xne  moyenne. 

Il  faudroit  changer  le  dernier  e 
en  a  ^  Se  écrire ,  d'après  la  pronon- 
ciation ,    bravemant»  Voyez  Or* 

THOGRAPHE. 

BRAVER  i  verbe  adif  de  la  pre- 
mière conjugaifon  ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Infultare. 
Infulter^morguer  ^traiter  quelqu'un 
avec  hauteur  ,  avec  mépris.  Cet 
Audacieux  bravoitfes  Juges. 

On  dit  aufli ,  braver  la  mort^  les 
dangers  ,  la  fortune  ;  pour  dire  , 
affronter  la  mort,  les  dangers ,  mé- 
pcifer  la  fortune. 

La  première  fyllabe  eft  brè- 
ve ,  &  la  féconde  eft  longue  ou 
brève ,  comme  nous  l'expliquons  au 
mot  Verbe,  avec  la  conjugaifon  & 
la  quantité  profodique  des  autres 
lemps. 

Obfecvez  cependant  que  les 
temps  ou  perfonnes ,  qui  fe  termi- 
nent par  un  c  féminin ,   ont  leur 


BRA 

pénultième  fyllabe  longue.  Dans 
je  brave  ,  la  fyllabe  bra  eft  longue» 

BRAVERIE  ;  lubftantif  féminin  du 
ftyle  familier.  Magnificence  dans 
les  vêtemens.  Cette  petite  fille  efi 
d'une  grande  braver ie, 

BRAULIO  j  nom  propre  d'^e  mon^ 
tagne  de  Suifte ,  la  prinSpale  de 
celles  que  les  Anciens  appeloient 
les  Alpes  rhetiques»  Elle  eit  dans  le 
voifinage  de  Bormio,  &  l'Adday 
a  fa  fource. 

BRAULS  ;  fubftantif  mafculin  plu- 
riel. On  donne  ce  nom  ,  dans  le 
commerce  ,  à  certaines  toiles  des 
Indes ,  rayées  de  bleu  Se  de  blanc. 


BRAUNAW  ;    nom 


propre. 


Ville 


d'Allemagne ,  en  Bavière  ,  fur  la 
rivière  d'inn ,  à  fix  milles^de  Paf- 
fau. 

BRAUNECKj  nom  propre.  Petite 
ville ,  vallée  Se  château  d'Allema- 
gne ,  dans  le  Tirol ,  à  trois  lieues  de 
Brixen, 

BRAUNSBERGj  nom  propre.  Ville 
de  la  PruflTe  Polonoife  ,*fur  la  riviè- 
re de  PaflTerg,  &  près  des  frontières 
de  la  Prufle  Royale. 

BRAVOURE  ;  fubftantif  féminin. 
Animi  fortitudo.  Intrépidité  ,  va- 
leur éclatante.  On  remqrquafa  bra^ 
voure  dans  cet  ajfaut. 

Bravoures  ,  fe  dit  aufli  au  plariel , 
pour  exploits  de  valeur.  LaWasçette 
ne  parloit  que  des  bravoures  de  ce 
GénéraL 

yoye\  Valeur  3  pour  les  diffé- 
rences relatives  qui  en  diftinguenc 
bravoure  ,   &c* 

La  première  fyllabe  eft  brève,  la 
féconde  longue  ,  Se  la  troifième 
très-brève. 

BRAUR  }  (  Adrien  )  nom  propre. 
Peintre  célèbre ,  né  en  Flandre,  i 
Oudenarde.  Il  excelloit  à  repréfen- 
ter  des  querelles  de  cabaret,  des  fu- 
meurs ,  des  ivrognes  ,  des  filoux 

jouant 


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BïlA 

jouant  MX  cartes  »  des  nogs$  de 
villages»  ic  autr^  (cènes  réjouif- 
fantes.  Il  avoir  une  grande  imalli- 

Seoce  des  couleuri,  &c  ù,  couche  eft 
'ufîe.légèreté»  &  îl'uBe  £ne(Iè  efti- 
mable. 

BRAURON;  nom  pr^ce.  Acwcienne 
petite  ville,  de  Grèce ,  dans  TAtti- 
oue  »  près  de  MarathcHi.  Elle  éroir 
^meiue  par  la  fcte  qui  s'y  cclèbroic 
anouellemenc  en  «nénioire  de  la  dé- 
livrance d'Orefte  Se  d*l^igenie. 
On  appUquoit  une  coée  ajie  for  la 
tête  d'une  viâime  onmaine  ^  Se 
quelques  gouti;es  de  ion  ifaog  te- 
iioieoc  lieu  de  facrifice.  iphif^nie 
fut  la  promÀère  Prccreilc  du  Tem- 
ple qu  Ofiefte  éleva  daos  cette 
ville  i  Dume ,  &  cette  Priacefle  v 
obriac  les  liooAeurs  divins  après  la 
more 

BRAURONlESi  fubftantif  féminin 

fluriel .  Se  terme  de  Mythologie, 
êtes  de  E^aoe  »  furfioi^noée  Brau- 
Tonie ,  du  Temple  que  cette  ^DcefTe 
^V'OÂc  à  JBtautcm  dansil'Attique.  On 
les  célébrait,  tous  les  xÀsu\  ans  par 
le  iàcriiice  d'ujue  x^yre^  6c  en 
chantant  l'Iliade xl'tiomèxe* 

BRA Y  j  tiom  propre^  Ville  de  France, 
en  Chmnjpagne ,  fur  la  Seine  »  ï  trois 
lieues  9  lua-iiid*oueft,  d?e  Pro- 
vins. 

Bray  ,  eft  auâî  le  nom  d'une  ville  de 
Picardie  ^  ùxï  la  Somme  ,  à  xinq 
lieues^  Se  deuaie»  nocd-eft,  d'A- 
aûens. 

iLEULX  1  eft  encore  le  nom  d'une  con- 
trée de  France  en  Normandie ,  en- 
cre la  Picardie ,  le  Vexin  Normand , 
le  Beauvoiits ,  &  le  pay^  de  Caux. 
Elle  a  huit  lieues  de  longiieur ,  &  à 
peu  ftès  autant  de  krgeur.'On  y 
recueille  quantité  tde  truits  ^nt 
on  £ût  d'excellent  cidce.  La  ville 
de  Keufdhatel  en  eft  le  principal 
lien. 

Tome  IV. 


BRA 


iSr 


BRAYj  vieux  ttioccjui  fignifioit  au< 
trefois  f^nge  j  boue. 

fiRAYÂN^  i  (les)  on  appela  ainft 
une  forte  d'ÂBâbaptîftes ,  qui  pa^ 
rurent  en  1544*  Ils  ctoyoient  que 
Taâion  la  plus  agréa^e  à  Dieu  » 
étoit  de  crier  &  de  pleurer  en  fa 
préfeisce* 

BRAYDONNE;  vieux  mot  qui  fi- 
gniâoit  autrefois  femme  débau- 
cfaée»^. 

BR AYE  ;  vieux  hkk  qui  fijgnifioir  au- 
trefois i|ne  partie  <îe  r ivièr^  refler- 
rée  entre  depx  digues. 

BRAYÉ,  j^;  «(ijeiftif  &  participe 
paffif.  Fsy^  ArayÉii.. 

BRAY£R;6ibftanôf  mafculin.  Sorte 
de  bandage  â  l'u&ge  des  per fonnes 
qui  ont  des  héritiers.  Les  brayers 
decetu  forte  etoi^nc  eflimés  à  Saint 
Cômc* 

B&AYE& ,  fe  dit  du  morceau  de  cuir 
qui  £ert  i  foutenir  le  battant  d'une 
cloche. 

B^Aysa  ,  fe  dit,  en  termes  defau- 
xu^nnerâe  >  du  <u  de  f  oifeau  de 
proie* 

JBRAYER  ;  verbe  aftif  de  la  première 
coo|ugai(bn  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Terme  de  Marina, 
qui  exprime  l'aâion  d'enduire  de 
hfai  un  Navire ,  pour  empêcher  les 
voies  d'eau.  U  jaut  braytr^  ce  Vaif- 
featu 

La  première  fyllrf)e  eftmoyetme, 
&  la  leconde  eft  longue  ou  brève, 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Vjerbe  ,  avec  la  con|ugaifon  &  la 
"  quantité  profodique  des  autliîs 
temps. 

OWèrvez  néanmoins  que  \c  fé- 
minin/]ui  termine  les  trois  perfon- 
nes  du  fîngulier  du  préfenrdeJm- 
dicatif ,  &  celles  qiii  leur  reïTem- 
hlenc,  fait  paKie  de  la  -dernière  fyl- 
labe ,  &  la  rend  longue. 

flRAYETTE  ;   fufeftanrif    féminîs. 

Na 


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aSx 


BRE 


La  fente  de  devant  d'une  culotte. 
Dites'lui  de  boutonner  fa  brayette. 

BRAYEUX  \  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  boueux. 

CRAZZA  \  nom  propre.  Ile  &  Bourg 
dans  le  golfe  de  Venife ,  vis-à-vis' 
de  Spalatro. 

BRÉANT  j  fubftantif  mafculin.  An- 
hus.  Oiieau  de  la  grofTeur  du  pin- 
fon  y  avec  un  plumage  prelqae 
)aune.  Son  bec  de  couleur  pâle ,  eft 
gros  Se  court.  Il  a  les  jambes  &c  les 
pieds  d'un  rouge  prefque  couleur 
de  chair.  Son  ramage  eft  agréable , 
&  on  te  nourrit  en  cage  avec  de  la 
navette  &  du  chenevis. 

BREAUNEj  Foyei  Brionne. 

BREAUTÉ}  nom  propre.  Bourg  de 
France ,  en  Normandie  ^  à  une  de- 
mi lieue  ,  fud-eft  ,  de  Godar- 
ville. 

BREBEUF }  nom  propre  d  un  Pocte 
François,  né  à  Rouen,  en  i(>i8, 
&  mort  en  i66i.  Il  a  traduit  en 


vers  la  Pharfale  de  Lucain  ,   qi 

l'ilnah 


ue 
ait 


perfonne  ne  lit ,  parce,  qu 

qu'une  copie  ridicule  &  gigantef- 

3ue  remplie  de  faux  brillans ,  de 
efcriprions  frivoles,  &d'hipefbo- 
les.  outrées. 

BREBIAGE  i  fubftantif  mafculin. 
Ancien  terme  de  Coutume,  qui 
s'eft  dit  d'un  droit,  que  certains 
Seigneurs  levoient  fur  les  brebis  de 
leur  Seigneurie. 

BREBIAIL  \  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  troupeau  de  brebis. 

BREBIETTE  j  vieux  mot  qui  figni-. 
fioit  autrefois  petite  brebis. 

BREBINCE  }  nom  propre.  Rivière 
de  France ,  qui  fe  forme  de  plu* 
fleurs  ruifTeaux,  à  quatre  lieues  & 
dentie ,  fud-eft ,  d' Autun  ,  &  qui , 
après  un  cours  d'environ  douze 
lieues ,  fe  jette  dans  la  Loire  ,  au- 
deHbus  de  Digoin. 

BB£BIS  ^  fubftantif  féminin.  CyU. 


BRE 

Quadrupède  aflez  connu ,  qui  eft  la 
femelle  du  bélier,  &  la  mère  de 
l'agneau. 

Les  brebis  dont  la  laine  eft  la  plus 
abondante  >  la  plus  touffue ,  la  plus 
longue ,  la  plus  foyeufe  &  la  plus 
blanche  ,  font  auifi  les  meilleures 
pour  la  propagation ,  fur-tout  fi  el^ 
les  ont  en  même  temps  le  corps 
grand,  le  cou  épais ^  &  la  démar- 
che légère.  On  obferve  auflî  que 
celles  qui  font  plutôt  maigres  que 
graffes ,  produiient  plus  fûrement 
que  les  autres* 

La  (aifon  de  la  chaleur  des  bre- 
bis, eft  depuis  le  commencement 
de  Novembre,  jufqu'à  la  fin  d'A- 
vril ;  cependant  elles  ne  lailTent 
pas  de  concevoir  en  tout  temps ,  fl 
on  leur  donne ,  aufti  bien  qu'au  be^ 
lier,  des  nourritures  qui  les  échauf-* 
fent ,  comme  de  l'eau  falée ,  &  du 
pain  de  chenevis.  On  les  laifte  cou- 
vrir  trois  ou  quatre  fois  chacune  y 
après  quoi  on  les  fépare  du  bélier , 
qui  s'attache  de  préférence  aux  bre- 
bis âgées ,  &  décaigne  les  plus  jeu- 
nes. L'on  a  foin  de  ne  les  pas  expofer 
à  ta.  pluie  ou  aux  orages  dstns  le 
temps  de  l'accouplement ,  l'humi- 
dité les  empêche  de  retenir ,  &  un 
coup  de  tonnerre  fuffit  pour  les  faire 
avorter.  Un  jour  ou  deux  après 
qu'elles  ont  été  couvertes^  on  les 
remet  à  la  vie  commune  ,  &  l'on 
cefte  de  leur  donner*  de  l'eau  falée  » 
dont  Tufàge  continuel ,  aufli-bien 

3ue  celui  du  pain  de  chenevis  & 
es  autres  nourritures  chaudes,  ne 
manqueroit  pas  de  les  faire  avor- 
ter. Elles*  portent  cinq  mois  ,  & 
mettent  bas  au  commencement  du 
fixième  ^  elles  ne  produifent  ordi- 
nairement qu'un  agneau,  &  quel- 
quefois deux  :  dans  les  climats 
chauds  ,  elles  peuvent  produire 
deux  fois  par  an  ^  m^is  en  France  i. 


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BRE 

&  dans  les  Pays  plus  froids  »  elles 
ne  produifent  au  une  fois  Tannée. 
On  donne  le  oelier  à  quelques- 
unes  vers  la  fin  de  Juillet  ^  6c  au 
cotnmnecemenc  d'Août ,  afin  d'a- 
voir des  agneaux  dans  le  mois  de 
Janvier  ;  on  le  donne  enfuice  à  un 
plus  grand  nombre  dans  les  mois  de 
Septembre ,  d'Oûobre  &  de  No- 
vembre ,  &  Ton  a  des  agneaux 
abondamment  aux  mob  de  Février, 
de  Mars  &  d'Avril  :  on  peut  aufli 
an  avoir  en  quantité  aux  mois  de 
Mai ,  Juin ,  Juillet ,  Août  &'  Sep- 
tembre y  &  ils  ne  font  rares  qu'aux 
mois  d'OAobre,  Novembre  &  Dé- 
cembre. La  brebis  a  du  lait  pendant 
fept  ou  huit  mois  ,  &c  en  grande 
abondance  ;  ce  lait  eft  luie  aiTez 
bonne  nourriture  pour  les  enfans , 
&  pour  les  gens  de  la  campagne  j 
on  en  fait  auffi  de  fort  bons  froma- 
ges ,  fur  tout ,  en  le  mêlant  avec 
celui  de  vache.  L'heure  de  traire  les 
brebis  ,  eft  immédiatement  avant 
qu  elles  aillent  aux  champs  ,  ou 
auffitôt  après  qu  elles  en  font  reve- 
nues ;  on  peut  les  traire  deux  fois 
par  jour  en  été  ,  &  une  fois  en  hi- 
ver. 

Les  brebis    engraiflent  dans  le 
temps  qu  elles  font  pleines ,  parce 

3u'elles  mangent  plus  alors  que 
ans  les  autres  temps  :  commç  el- 
les fe  bleffent  fouvent,  &  quelles 
avortent  fréquemment  ,  elles  de- 
viennent quelquefois  ftériles  ,  & 
font  aiTez  fouvent  des  monftres  j 
cependant  »  lorfqu'elles  font  bien 
foignées,  elles  peuvent  produire 
pendant  toute  leur  vie  >  c'eft-à- 
dire  ,  jufqu'à  T^e  de  dix  ou  douze 
ans  j  mais  ordinairement  elles 
font  vieilles  &  maléficiées  dès lage 
de  fept  ou  huit  ans.  Le  *e7zVr,  qui 
vir  douze  ou  quatorze  ans  ,  n'eft 
bon  que  jufqul  huit  pour  la  prô* 


nagation  ;  il  faut  le  biftoumer  â  cet 
âge  y  &  Teneraiffer  avec  les  vieilles 
brebis.  La  chair  du  bélier  y  quoique 
biftourné  &  engraiffé  y  a  toujours 
un  mauvais  goût  :  celle  de  la  brebis 
eft  mollaife  6c  inupide ,  au  lieu  que 
celle  du  mouton  eft  la  plus  fuccu- 
lente ,  &  la  meilleure  de  toutes  les 
viandes  communes. 

Les  gens  qui  veulent  former  un 
troupeau ,  &  en  tirer  du  profit , 
achètent  des  brebis  &  des  moutons 
de  l  âge  de  dix- huit  mois  ou  deux 
ans  j  on  en  peut  mettre  cent  fo^ 
la  conduite  d  un  feul  berger  :  s'il 
eft  vigilant  &  aidé  dun  bon  chien  » 
il  en  perdra  peu  j  il  doit  les  pré- 
céder, lorfquil  les  conduit  aux 
champs  ,  ôc  les  accoutumer  à  e;i- 
tendre  fa  voix,  à  le  fuivre  fans 
s'arrêter  &  fans  s'écarter  dans  les 
blés ,  dans  les  vignes ,  dans  les  bois 
&  dans  les  terres  cultivées  ,  où  ils 
ne  manqueroient  pas  de  caufer  du 
dégât  :  les  coteaux ,  &  les  plaines 
élevées  au-deiTus  des  collines,  font 
les  lieux  qui  leur  conviennent  le 
mieux  ;  on  évite  de  les  mener  paî- 
tre dans  les  endroits  bas ,  humides 
&  marécageux.  On  les  nourrit  pen- 
dant l'hiver  à  l'étable,  de  fon,  de 
navets ,  de  foin  ^  de  paille  ^  de  lu- 
zerne ,  de  fain-foin ,  de  feuilles 
d'orme 4  de  frcne ,  &c.  On  ne  laiffe 
as  de  les  faire  fortir  tous  les  jours» 
moitis  que  le  temps  ne  foit  fore 
mauvais ,  mais  c'eft  plutôt  pour  les 
promener  que  pour  tes  nourrir  ^  £c 
dans  cette  mauvaife  faifon ,  on  ne 
les  conduit  aux  champs  que  fur  les 
dix  heures  du  matin  :  oh  les  y  laifie 
pendant  quatre  ou  cinq  heures, 
après  quoi  on  les  fait  boire ,  &  on 
les  ramène  vers  les  trois  heures 
après  midi.  Au  printemps  &  en 
automne  j  au  contraire ,  on  les  fait 
fortir  auffîtot  que  le  foleil  a  diffipé 
Nnij 


r 


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a^4  fe^RË 

k  gdéie  ôti  i'httnridtté  ykûnntUs 
iàthène^  qu'au  foleil  touchant  :  il 
ftiffit  àiiffi  dans  ce5  detit  faifons  de 
les  faire  hotte  me  feule  fpis  par 
tour  avârtt  de  les  tâWènet  i  Tara- 
blé  ,  où  il  faut  qu'ils  trôuveht  tou- 
jours du  foilrtagé,  mais  en  plus 
petite  quantité  qu'en  hivet.  Ce  n'eft 
que  pendant  l  été  qu'iU  doivent 
prendre  aux  champs  toute  leur 
noutritUre  ;  on  les 'y  mène  deux 
fois  par  |out ,  &  on  les  fait  boire 
juttflî  detix  fois  ;  on  les  fait  fottir 
de  gtaftd  matih  ,  on  attend  que  la 
iode  foit  tombée  pout  les  kifler 
paître  pendant  quatre  ou  cinq  heu- 
téSj  èrtfuite  on  les  fait  boire  ,  & 
en  les  ramène  à  la  bergerie,  ou  dans 
ftuelqûe  àùtte  endtoit  à  l'ombre  : 
iur  les  ttoit  ou  quatre  heures  du 
'  foit ,  brfxjite  la  ^fande  chaleur 
commence  à  dimmuet ,  on  les 
taièrte  paître  urte  féconde  fois  |uf- 
qii'i  la  fin  du  jour  y  il  faudroit 
thème  lès  laiffer  palTer  route  la 
jWit  aut  champs ,  comme  on  le 
faîtéh  Angletette,  fi  Toti  n'avoir 
tlert  à  craindre  du  loup  j  ife  h^en  fe- 
Wieht  que  plus  vigoureux ,  plus 
jjtopnes  ôt  plus  fains.  Comme  la 
tchaletlr  trop  vi^  les  incommode 
teàucBUp  ^  &  que  les  rajtons  du 
fcleil  leut  étoutdiflent  ïa  tète ,  & 
teiit  donnent  des  vertiges ,  on  fêta 
'  bien  de  ehoîfe  tes  lieux  6ppofés  au 
foieil  >  &  de  les  menet  fe  matin 
fur  des  coteaux  expofés  au  levant , 
èc  Tâptès  mitJi  fut  des  côteatix  ex- 
pdfh  aU  touchant,  afin  quHls^yetit 
en  pâiîïârtr ,  la  rète  à  Vombte  <ie 
leur  tôrps  ;  enfin,  ilfatit  éviter  de 
les  faire  pafifer  par  des  ettdroirs  cou- 
verts tlwines ,  de  tonces ,  de  char- 
dons ,  fi  l'ôh  veut  qu'ils  cottférveht 
leur  laihe. 

Dans  les  retreins  fecs ,  dans  les 
Uenx  élevés  y  où  le  ferpolet  ic,  les 


BRE 

autres  herbes  odoriférantes  abon- 
dent, la  chair  de  mouton  eft  de 
bien  meilleure  qualité  que  dans  les^ 
plaines  baiïes,  &  dans  les  vallées 
numides,  à  moins  que  ces  plaines 
ne  foient  fablonneufes  6c  voidnes 
de  la  met,  parce  qu'alors^  toutes  ies^ 
hetbes  (ont  falées ,  &  la  chait  dvt 
mouton  n'eft  nulle  part  aulïî  bon- 
ne y  que  dans  ces  pacages  ou  prés 
falés  ;  le  lait  des  brebis  y  eft  aufli 
plus  abondant  &  de  meilleur  goût. 
Rien  ne  flatte  plus  l'appétit  de  ces 
animaux  que  le  fèl  ^  nen  aufli  ne 
leut  eft  plus  falutaire  ,  lorfqu'il  leur 
eft  donné  modérément  :  8c  dans^ 
quelques  endroits  on  met  dans  la 
betjgerie  un  fac  de  fel ,  on  une  piètre 
falée,  qu'ils  vont  ibus  hècher  tout  à 
tout. 

Tous  Tes  ans  il  faut  triet  dans  le 
ttoupeau.  les  bêtes  qui  commen- 
cent à  vieillir ,  &  qu'on  veut  en- 
graifler.  Comme  elles  dismandent 
un  traitement  différent  de  celui  des 
âiKres ,  on  doit  en  faire  un  troupeau 
féparé;,&  (î  c'eft  en  été  ,  on  les 
mènera  aux  champs  avant  le  lever 
du  (oleil ,  afin  de  leur  faite  paître- 
l'herbe  humide  &  chargée  ce  to- 
fée.  Rien  ne  canttibtie  puis  à  Ten- 
graîs  des  mourons  que  l'eau  ptife 
eh  grande  quantité ,  &  rien  ne  s'y 
Dppofe  davantage  que  l'ardeur  du 
foléil  ];.  ainfi  on  les  ramènera  à  la 
bergerie  fur  les  huit  ou  neuf  heutes 
du  matin  avant  h  grande  chaleur , 
Ôt  on  leur  donnera  du  fèl  potit  les 
ex-çitet  i  boire  t  on  les  mènera  une 
Seconde  foi^  Tur  tes  quatre  teeutes 
du  fôir  dalis  les  pacages  tes  plus 
frais  &  tes  plus  humi«s.  Ces  pe- 
tits foins  continués  pendant  deux 
ou  rtois  mois ,  fuffifent  pour  terur 
donner  toutes  tes  apparences  de 
l'embonpoint  j  &  même  pour  tes 
engraiffer  autant  qu'ils  peuvent  l'c- 


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BRE 

cre  ;  maïs  cette  graiiTe  qui  ne  vient 
que   de  la  grande  ouanrité  d'eau 

Ju'ils  ont  bue  »  n'eu  ^  pour  aind 
ire ,  qu'une  bouffiflure ,  un  œdè- 
me qui  les  feroit  périr  de  pourriture 
en  peu  de  temps  »  &  qu'on  ne  pré- 
vient qu'en  les  tuant  immédiate^ 
ment  après  qu'ils  fe  font  chargés 
de  cette  fàu(ïe  graiflfe  ;  leur  chair 
même>loin  d'avoir  acquis  des  fucs  & 
pris  delà  fermeté ,  n'en  eft  fouvent 
0ue  plus  in(ipide  &  plus  fade  :  il 
faut ,  lorfqu  on  veut  Içur  faire  une 
bonne  chair ,  ne  fe  pas  borner  à  leur 
laiflfèr  paître  la  rofée  ,  &  boire 
beaucoup  d'eau  »  mais  leur  donner 
en  même  temps  des  nourritures 
plus  fucculentes  que  l'herbe  ^  on 
peut  les  engraifler  en  hiver  &  dans 
toutes  les  faifons ,  en  les  mettant 
dans  une  étable  à  part  »  &  en  les  ' 
nourriflànt  de  farine  d'orge ,  d'à- 
▼oine  y  de  froment ,  de  fèves ,  &c. 
mêlée  de  fel  afin  de  les  exciter  à 
boire  plus  fouvent  &  plus  abon- 
damment r  mais  de  quelque  ma- 
nière ,  &  dans  quelque  faifon  qu'on 
les  ait  engrailTés ,  il  faut  s'en  dé- 
faire auflîtôt  j  car  on  ne  peut  jamais 
les  engraifler  deux  fois ,  &  ils  pé- 
riflenr  prefque  tous  par  des  mala- 
dies du  foie»^ 

Tous  les  ans  on  (ait  la  tonte  de  la 
laine  des  moutons ,  des  brebis  & 
des  agneaux  :  dans  les  Pays  chauds , 
où  Ton  ne  craint  pas  de  mettre  l'a  - 
nimal  tout-à-fait  nu ,  l'on  ne  coupe 
pas  la  laine  >  mais  on  l'arrache ,  & 
on  en  fait  fouvent  deux  récoltes  par 
an  i  en  France,  &  dans  les  climats 
plus  froids  y  on  fe  contente  de  la 
couper  '  une  fois  par  an ,  avec  de 
grands  cifeaux  ,  fc  on  laifle  aux 
moutons  une  partie  de  leur  toifon, 
affn  de  les  garantir  de  rinremperie 
du  climat.  C*eft  au  mois  de  Mai 
que  fe  fait  cette  opération ,  après 


BRE  igj 

les  avoir  bien  lavés  >  afin  de  rendre 
la  laine  auflî  nette  qu'elle  peut  Te* 
tre  :  au  mois  d'Avril,  il  fait  encore 
trop  froid;  &  fi  l'on  attendoit  les 
mois  de  Juin  &  de  Juillet ,  la  laine 
ne  croîtroit  pas  aflcz  pendant  le 
refte  de  l'été,  pour  les  garantir  du 
froid  pendant  1  niver.  La  laine  des 
moutons  eft  ordinairement  plus 
abondante,  &  meilleure  que  celle 
des  brebis  j  celle  du  cou  &  du  def- 
fus  du  dos ,  eft  la  laine  de  la  pre- 
mière qualité  \  celle  des  cuifles ,  de 
la  queue ,  du  ventre ,  de  la  gorge , 
&c.  n'eft  pas  fi  bonne  ;  &  celle  que 
l'on  prend  fur  des  bètes  mortes  ou 
malades  j  eft  la  plus  mauvaife.  On 
préfère  aufli  la  laine  blanche  à  la 
grife ,  à  la  bxune  &  à  la  noire ,  parce 
qu'à  la  teipture  ,  elle  peut  prendre 
toutes  fortes  de  couleurs  :  pour  la 
qualité  ,  la  laine  lifTe  vaut  mieux 
que  la  laine  crépue  ;  on  prétend 
même  que  les  moutons ,  dont  la 
kine  eft  trop  frifée  ,  ne  fe  portent 
pas^  auffi-bien  que  les  autres.  On 
peut  encore  tirer  des  moutons  un 
avantage  confidérable ,  en  les  fiai- 
fant  parquer,  c'eft-à-dire ,  en  les 
laiflant  fcjoumer  fur  les  terres  qu'on 
veut  amcfiorer  :  il  faut  pour  cela 
enclorre  le  terrein ,  &  y  renfermer 
le  troupeau  toutes  les  nuits  pendant 
l'été  'y  le  fumier,  lurine  &  la  cha- 
leur du  corps^de  ces  animaux,  rani* 
merontenpeu  de  temps  les  terres 
épuifées  ,  ou  froides  &  infertiles  ; 
cent  moutons  amélioreront ,  en  un 
été ,  huit  arpens  de  terre  pour  fix 
ans% 

Le  goût  de  la  chair  du  mouton , 
la  finefle  de  la  laine  ,  la  quantité 
du  fuif ,  6c  même  la  grandeur  &  la 
grofleur  du  corps  de  ces  animaux  y 
varient  beaucoup  fuivant  les  diffé- 
rens  Pays.  En  France ,  le  Berri  eft 
la  Piovince  où  ils  font  plus  abon- 


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tu 


BRE 


dans)  ceux  des  environs  de  Beau* 
vais  font  les  plus  gras  &  les  plus 
chargés  de  fuir ,  auffi-bien  que  ceux 
de  quelques  autres  endroits  de  la 
Normandie  j  ils  font  très-bons  en 
.  Bourgogne ,  mais  les  meilleurs  de 
tous ,  font  ceux  des  côtes  fablonneu- 
fes  de  nos  Provinces  maritimes.  Les 
laines  d'iulie ,  d'Efpagne,  &  même 
d'Angleterre ,  font  plus  fines  que  les 
laines  de  France.  Il  y  a  en  Poitou  , 
en  Provence  ,  aux  environs  de 
Bayonne ,  &  dans  quelques  autres 
endroits  de  la  France,  des  brebis 
qui  paroiffent  être  de  races  étran- 
gères ,  &  qui  font  plus  grandes , 
plus  fortes  ,  &  plus  chargées  de  lai- 
ne que  celles  de  la  race  commune  : 
ces  brebis  produifent  auffi  beaucoup 
plus  que  les  autres  ,  &  donnent  fou- 
vent  deux  agneaux  i  la  fois ,  ou  deux 
agneaux  par  an  j  les  béliers  de  cette 
race  engendrent  avec  les  brebis  or- 
dinaires »  ce  qui  produit  une  race 
intermédiaire  qui  participe  des 
deux  dont  elle  fort.  En  Italie  &  en 
Efpagne ,  il  y  a  encore  un  plus  grand 
nombre  de  variétés  dans  les  races 
des  brebis  ;  mais  toutes  doivent  être 
regardées  comme  ne  formant  qu'u- 
ne feule  &  même  efpèce  avec  nos 
brebis ,  &  cette  efpèce  fi  abondante 
&  fi  variée  ne  s'étend  guéres  au-de- 
là de  l'Europe.  Les  animaux  à  lon- 
gue &  large  queue ,  qui  ont  com- 
muns en  Afrique  &  en  Afie  ,  & 
auxquels  les  voyageurs  ont  donné  le 
nom  de  moutons  de  Barbarie ,  pa- 
roiffent être  d'une  efpèce  différente 
de  nos  moutons  ,  auffi  bien  que  la 
vigogne  &  le  lama  d'Amérique^ 

Comme  la  laine  blanche  eft  plus 
eftimée  que  la  noire  ,  on  détruit 
prefque  partout  avec  foin  les 
agneaux  noirs  ou  tachés  j  cependant 
ify  a  des  endroits  où  prefque  toutes 
^$  brebis  font  noires ,  Se  partout  i 


BRE 

on  voit  fouvent  naître  d'tm  béliec 
blanc  &  d'une  brebis  blanche  des 
agneaux  noirs. 

Les  brebis  font  fujettes  à  plu« 
fieurs  nuladies  »  &  l'on  doit  foi- 
gneufement  féparer  les  malades  du 
refte  du  troupeau.  On  les  diftin- 
guera  à  plufieurs  fignes.  Elles  au- 
ront la  <ête  lourde  &  les  yeux  trou- 
bles i  elles  négligeront  les  paru- 
rages  j  ne  bonmront  pas ,  marche^ 
ront  lentement ,  fe  tiendront  â  l'é^ 
cart  y  chercheront  l'ombre  ôc  la 
folitude  ,  chancelleront  en  mar- 
chant ,  fe  coucheront  fouvent  ,  & 
fe  traîneront  après  les  brebis  fai- 
nes. 

Il  fera  bon  dans  ces  circonflan- 
ces  »  de  faire  ufage  du  remède  fui- 
vant. 

Enveloppez  du  foie  d'antimobe 
dans  un  linge  j  faites-le  tremper 
&  infufer  dans  une  pinte  de  vin 
blanc  pendant  vingt-quatre  heures 
avec  huit  drachmes  de  féné  ,  du 
fucre ,  de  la  noix  mufcade ,  &  d  au* 
très  épices^  donnez  un  demi-feptier 
de  cette  infiifion  à  la  brebis  ma- 
lade que  vous  tiendrez  enfuite  dans 
un  lieu  chaud ,  &  vous  ne  lui  don- 
nerez à  manger  que  le  foir. 

Si  le  berger  s'apperçoit  que  les 
brebis  touflent ,  qu'elles  foient  en- 
flées ,  qu'elles  refpirent  difficile* 
ment  ,  ces  fymptomes  défignant 
abondance  de  fane  •  ou  obftruâîon 
dans  les  vifcères  de  la  refpiration  » 
il  les  foulagera  en  leur  fendant  les 
nafeaux  ,  ou  en  leur  coupant  les 
oreilles. 

La  clavelée  ,  la  fièvre ,  la  gale , 
les  poux  ^  la  morve  ,  l'avertin , 
font  les  maladies  dont  les  brebis 
font  le  plus  communément  atu^ 
quées.   P^oyei  ces  mots. 

Les  parties  de  l^Alrebis  dont  oa 
fait  ufage  en  médecine^  font  le  fiel^ 


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BRE 

la  cervefie  y  la  crafle  que  Ton  tire 
de  la  laine  avant  de  la  laver  , 
la  laine  «crue  ou  non  lavée  ,  la 
eraiflTe  ,  les  poumons  ,  la  cocâfe  , 
la  fiente ,  Turine  »  la  veffie  ,  la  tète, 
les  pieds ,  les  os  réduits  en  cendre  > 
&  la  preflTure. 

La  cervelle  eft  bonne  pour  em- 
pêcher l'excès  de  ralïbupiflement 
<lans  les  maladies  épidémiques  ^  & 
pour  faciliter  la  dentition. 

Le  fiel  relâche  le  ventre  :  ap- 
pliqué extérieurement  ^  il  guérit 
le  carcinome  y  il  eft  bienraifant 
dans  la  purulence  des  oreilles. 

La  craiTe  que  Ton  tire  de  la  laine 
non  lavée  ,  eft  émoUiente  ,  réfolu- 
tive>  échauffante  ,anodyne ,  bonne 
dans  les  luxations  ,  les  contufions  , 
&c. 

La  laine  crue  eft  échauffante  » 
émoUiente ,  lénitive ,  &  a  les  mê- 
mes propriétés  que  la  crafle  qu  on 
en  tire. 

La  eraifïê  prife  dans  du  vin  rou- 
ge arrête  les  némorrhagies ,  guérit 
U  diarrhée  ,  la  dyfenterie  &  les 
tranchées. 

Les  poumons  appliqués  fur  la 
tête  en  calment  la  douleur  &  la 
chaleur  exceflîve  ,  fufpendent  le 
défordre  &  rag^lation  des  efprits , 
font  falutaires  dans  les  infomnies , 
&c. 

La  coëffe  appliquée  chaude  j  âp- 
paife  la  colique. 

La  fiente  eft  rafraîchiflante ,  deC- 
(îcative ,  apéritive ,  &c. 

L'urine  prife  en  boiflbn  ,  chaffe 
les  eaux  dans  l'anafargue. 

Les  cendres  do  la  v^fEe  font  fa- 
lutaires dans  l'incontinence  d'u- 
line. 

La  tête ,  les  pieds  bouillis  pro- 
duifent  de  bons  efiPets  dans  les  atror 
phies  &  les  contrarions. 
S&jiBjs  ^  fe  dit:^  dans,  le  ùm  de:  TEr 


BRE  2S7 

criture ,  pour  défigner  un  Chrétien 
fous  la  conduite  de  fon  Pafteur.  Un 
Pajleur  fidèle  ramène  au  troupeau 
les  brebis  difperfées. 

On  dit  proverbialement  &  fîgu* 
rément ,  à  brebis  tondue  j  Dieu  me^ 
fure  le  vent  ;  pour  dire ,  que  les 
peines  que  Dieu  nous  envoie ,  font 
proportionnées  à  nos  forces. 

On  dit  proverbialement  &  fîgu- 
rément  d'une  perfonne  dont  l'exem- 
ple eft  mauvais  à  fuivre ,  que  c'ejl 
une  brebis  galeufe  quil  faut  féparer 
du  troupeau. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément,  que  qui  fe  fait  brebis  j  le 
leup  le  mange  ;  pour  dire,  qu'il  y 
a  des  circonftances  où  l'on  ne  peur,, 
fans  fe  noire,  montrer  trop  de  dou* 
ceur  &  de  complaifance. 

On  dit  auflî  proverbialement  &c 
figurément  ,  à  brebis  comptées  j  le 
loup  les  mange  ;  pour  dire ,  que  l'on» 
eft  quelquefois  volé  ^  quelque  inf- 
truit  que  l'on  foit  du  compte  de* 
chofes  iju  on  a  deffein  de  confer* 
ver. 

On  dit  proverbialement,  fîguré- 
ment  &  familièrement ,  brebis  qui 
bele^  perd  fa  goulet  ;  pour  dire ,  que 
qui  parle  beaucoup  à  table,  perd 
le  temps  de  manger. 

On  dit  auflî  proverbialement^ 
figurément  &  familièrement,  qu'o» 
a  fait  un  repas  de  brebis  ;  pour 
dire  ,  qu'on  a  mangé  fans  boi- 
re. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,. 
&  la  féconde  longue. 
BREBITAIRE  ;  vieux  mot  qui  fîgni- 
fioit  autrefois  Ptefbytère ,.  la  mai- 
fon  d'un  Curéi 
BRÉCÉ  ;  nom  propre.  Bourg  de  Fran-^ 
ce ,  en  Normandie  ,  à  trois  lieues  >, 
eft  nord-eft ,  d'Avranches. 

11  y  a  un- bourg  de  même  nom  ^ 
daQ&  le.  MaineL^,  fiic  hu  rivièrer  d^ 


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zSS 


BRE 


Colmont,   à   trois    lieues,  nord- 
oueft  »  de  Mayenne. 

BRÈCHE  i  fubftaritif  féminin.  Ceft 
en  général ,  une  ouverture  faite  à 
un  mur,  à  une  haie»  ou  à  quelque 
autre  chofe  fervant  de  clôture.  Pour- 
quoi na-t-onpas  réparé  cette  brèche  ? 
On  dit ,  en  termes  de  l'art  mi- 
litaire ,  battre  en  brèche  ;  pour  dire , 
tirer  de  lartillerie  contre  un  mur^ 
pour  y  faire  brèche.  Et  nettoyer  la 
brèche;  pour  dire,  ôrer  les  ruines 
de  la  brèche, afin  de  pouvoir  mieux 
la  défendre. 

On  dit  auflîj  voir  en  brèche  ;  pour 
dire,  découvrir  la  brèche ,  de  ma- 
nière qvi'on  pui(Ie  faire  feu  deifus , 
pour  la  défendre. 

On  dit  encore ,  réparer  la  brèche , 
fortifier  la  brèche  ,  élargir  la  brè^ 
chcjfe  loger  fur  la  brèche  ^  monter 
à  la  brèche  j  &c.  Ces  expreffions 
s'expliquent  d'elles-mêmes. 

BRècHE,  fe  dit,  de  diverfes  autres 
chofes*  fai  fait  une  brèche  à  Va- 
loyau  quon  nous  a  fervL  Je  ne  fe-- 
rai  pas  brèche  à  ce  fromage.  D*ou 
vient  la  brèche  de  ce  couteau  ? 

BKècM  j  fe  dit ,  dans  le  fens  figuré , 
du  préjudice  caufé  à  certaines  cho-  - 
fes.   //  avoit  entrepris  de /aire  irè 
che'à  ma  réputation. 

Bri'Chb,  fe  dit  aufl[i,dans  le  fens  fi- 
guré, pour  diminution  dan  bien; 
qui  n'en   devroit   fouffrir  aucune. 
Ce  Minijlrefii  brèche  aux  droits  de 
ta  bourgcoifie. 

fiRâcHË,  eft  auilï  unfubftantif  fémi- 
nin,qui  fe  dit  d'une  forte  de  mar- 
bre fort  dur  que  l'on  tire  particu- 
lièrement des  monts  Pyrénées. 

La  première  fylkbe  eft  moyen- 
ne,  &  la  feconde  très-brèVe. 

BRÈCHE^DENT;  adjeâif  de^  deux 
genres»  Qui  eft  privé  de  quelque 
dent  de  devant.  Elle  feroit  jolie  y  fi: 
elU  riétoa  pas  brèche-dent. 


BRE 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  très-brève ,  &:  U 
troifième  moyenne  au  fingulier» 
mais  longue  au  plurieL 

Cet  adjedkif  ne  doit  pas  régulier 
rement  précéder  le  fubftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ae  dira  pas 
une  brèche-dent  fille ,  mais  une  fille 
brèche-dent» 

Il  faudroit  changer  le  dernier  e 
en  a ,  Se  écrire  «  d  après  la  pronon- 
ciation ,ir^cA^-</tf/jr.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BRÉCHET;  fubftantif  mafculin.P^^ 
tus.  Lapartie  de  la  poitrine  où  abou- 
tiflTent  les  cotes ,  &  que  les  Ana- 
tomiftes  appellent  le  fieraunu  Sa 
douleur  fe  jait  fentir  au  bréchet. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
&  la  féconde  moyenne  au  fir^u- 
lier ,  mais  longue  au  pluriel. 

BRECHYN  ;  nom  propre.  ViUe  d'E- 
cotTe^  dans  la  province  d*Angus  y  fur 
la  rivière d*Ésk. Il ^^^ fait  un  com- 
mercé confidérabl^  ea  bétail  &  en 
faumon. 

BRECKNOK  ;  nom  propre.  Ville 
d'Angleterre  j  dans  la  priacipaucé 
de  Galles,  à  l'embouchure  de  la  ri- 
vière d'Hodney.  Il  s'y  fabrique  des 
étoffes  de  laine. 

BRECKNOCKSIARE;nom  propre. 
Petite  province  d'Angleterre,  dans 
la  principauté  de  Galles,  dontBreck- 
«ock  eft  la  ville  capitale.  On  y  a 
du  blé  &  des  pâturages. 

BREDA  ;  nom  propre,  ville  do  Bra- 
bant  Hollandots,  fur  la  Merck,  ï 
ilx  lieues  de  Berg-op-2k>om.  Ceft 
là  où  fut  négociée  la  paix  conclue 
en  i(^<»7,  entre  l'Angleterre  &  la 
Hollande. 

BREDINDIN;  fubftantif  mafcdin, 
&  terme  de^Marine ,  qui  fe  dit  d'un 
petit  palan  amarré  aii  grand  écai , 
fous  la  hune ,  &  duquel  oa  fe  fert 
pour  enlever  de  médiocres  fardeaux. 

BREDIR} 


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BRE. 

fiREDIR  ;  veçbe  uéutre  de  la/econde  ^ 
cQiijugatfon  ^  lequel   fe  conjugue 
comme  ravir.  Les  Bourreliers  ex- 
priment par  ce  verbe  la  manière 
'  de  joindre  enfemble ,  paV  le  moyen 
de  lanières  de  cuir,  &:  de  Tintlru- 
ment  appelé ,  alêne  à  bredir^  les  dif- 
fcrens  cuirs  dont  ils  coufent  les  fou 
pentes  ou  autres  grofTes  pièces. 
BREDONj  nom  propre.    Bourg  -de 
France ,  en  Auvergne,  fur  la  riviçre 
d'Âlaignon  j  environ  à  quatre  lieues, 
nord-oueft,  de  S.  Flour. 
BREDOUILLE jfubftantif  féminin, 
&  terme  du  jcju  de  triârac  >  qui  fç 
'  dit  du  fîgne  avec  lequel  on  mar- 
que que  les  points  qu'on  a,  ont  été 
gagnes  fans  interruption. 

On  dit  que  quelquim  efi  en  èrc^ 
douille  j^  wil  a  ta  brcdoutlk;  pour 
dire ,  qu'il  peut  gagner  deox  trous , 
ou  même  les  douze  trous  j&  Ton 
dit  de  celui  qui  gagne  douze  trous 
fans  interruption  \,  qa'il  a  g^gne  la 
partie  bredouille. 

On  dit  proverbialement,  figuré-. 
ment  &  familièrement ,  (\VLunc per- 
'  fonne  e(l  fouie  bredouille  de  quelque 
endroit;  pour  dire ,  qu'elle  en  eft 
fortie  fans  y  avoir  fait  ce  qu'elle 
avoii  projette. 

Les  deux  premières  fyllabes  &nt 
brèves  jj  6c  la  troifième  eft  très- 
brève* 

Les  /?  fe  prononcent  mouillés. 
BREDOUILLÉ ,  ÉE  \  adjeftif  &  par^ 
ticipe  paffif.  Foye^i  Bredouil- 
ler. 
BREDOUILLEMENT  ;  fubftantif 
mafculin.  Ce  que  font  ceux  qui 
bredouillent.  Je  nai  rien  compris 
à  u  breàouillenunt. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  moyenne ,  la  troifième  très- 
brève  ,  &  la  quatrième  moyenne  au 
(tngulier  »    mais  longue    au  plu- 

Tome  W. 


I^^    U   fe    prononcent   moiii 


lOÙil- 


lés. 

BREDOUILLER }  verbe  nwtre  4f 
la  première  conjugaifon  ^  lequel  fe 
conjugue  comme  chanter.  Ve/rba 
mutiiare.  Prononce;r  d'une  manière 
obfcure  &  m^l  .articulée,  BlLe  hrc^ 
douille  Jî  Jmgulièrement ,  qu'on  ne 
comprend  rien  à  ce  quelle  dit. 

Bredouiller,  eft  auffi  verbe  aftif 
dan$  le  ftyle  familier.  Fqus  neus 
bredouiller^  des  chofes  qui  n'ont  qu^ 
cune  vraipmblance. 

Les  deux  preiyiières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifième  eft  longue 
ou  brève ,  con\me  nous  rQ3q>liquon$ 
au  mot  Ver95  ,  avec  la  conjugai- 
fon &  la  quantité  profodique  4es 
autres  temps. 

Il  fâtidroit  fupprlmer  un  /qui  eft 
oifif ,  faire  précéder  IV  par  l'autre  /, 
&  écrire ,  a  après  la  prononciation , 
bredoutter.  Voyez  Orthogra- 
phie. 

Il  faut  obferver  que  fi  cette  or- 
thographe s^adoptoit ,  ce  verbe  dç-» 
viendroit  irrégnlier  dans  la  forma- 
tion des  temps ,  dont  le  fîcond  / 
précède  un  e  muet.  De  bredotUier^  il 
faudroit  f^ive  je  bredouille. 

BREDOUlLLEURi  fubftantif  mafî. 
culin.  Celui  qui  bredouille.  Défai* 
tes'Vous  de  ce  bredouitlcur^ 

Les  deu^  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  ôc  la  troifièniç  eft  lon- 
gue. 

Le  r  final  fe  fait  lîentir  en  toute 
circonftajace. 

BREDOU1LLE0SE  i  fubftantif  fémi- 
nin. Celle  qui  bredouille.  Ce  nefi 
quun$  brtdouittcufe. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  troifième  eft  longue ,  Se 
la  quatrième  très- brève. 

Il  faudroit  fupprioier  un  /qui  eft 
oifif,  faire  précéder  Pi  oar  laurre 
/,  changer  le  x  en  :[ ,  &  écrire ,  dV 
Oo 


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%^à  BRE 

près  la  prononciation,  bredou!ieu!{e. 
Voy<5j5  Orthographe. 

BRÉE  \  nom  propce.  Bourg  de  Fran- 
ce ,  dans  le  Maine ,  fur  la  rivière  de 
Jouanne ,  environ  à  quatre  lieues , 
nord-eftsde  lavai. 

BREF, EVE;  adjeaif.  Brevis.  Court 
de  peu  de  durée ,  &  de  peu  d'éten- 
due. Vous  eus  bnf  dans  vos  louan- 

Le  féminin  n'eft  gucres  ufité  qu'en 
parlant  d'une  fyllabe  >  pour  expri- 
mer qu'elle  doit  être  prononcée  ra- 
pidement. Ainfi  les  trois  fyllabes  du 
mot  vérité^  font  trois  fyllabes  brè- 
ves. Dans  ce  même  fens  >  brève 
s'emploie  aufli  fubft^ntivement ,  & 
l'on  dit ,  une  brève ,  par  oppofition 
^  une  longue  ;  pour  dire  >  une  fyl- 
labe qui  doit  être  prononcée  avec 
rapidité ,  par  oppofition  à  celle  qui 
doit  être  prononcée  avec  lenteur. 
Voyei  pROSonrE. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
ïément  d'une  perfonne  qui  fait  beau- 
coup de  cérémonie ,  ou  qui  fe  con- 
duÎMvec  circonfpeâioji  ^  qu  V/s  ob- 
ferve  les  longues  &  les  brèves. 

On  dit  encore  proverbialement 
&  figurément  de  guelqu^un  qui  en- 
tend bien  une  affaire  ,  qu'i/  en  fait 
les  longues  &  les  brèves. 

Brève  ,  le  dit  auiUen  mui(îque ,.  d'une 
note  qui  pafle  deux  fois  plus  vite 
que  celle  qui  la  précède. 

Brève,  fe.  dit  encore  dans  les  mon* 
noies ,  de  la  quantité  de  marcs  ou 
d'efpèçes  provenarvt  d'une  feule 
fonte.  Cinq  cei?s  flans  qui  provien- 
nent d'une  £bnte ,.  font  appelés  une 
brève. 

Bre.f.,  s'eft  dit  autrefois  pour  délî- 
gner  quelqu'un  de  petite  taille ,.  & 
cette  fîgmfication  s'eft  confervée 
dans  notre  hiftoire ,  en  parlant  du 
roi  Pépin  qui  y  eft  appelé,.  Pépin 
ItLbrtf^ 


BRE 

Brhf  ,  s'emploie  adverbialement ,  & 
fignifie  enfin ,  pour  dire  la  chofe  en 
peu  de  mots.     Vos  raiforts  ne  me 
perfuadent  pas  ;  bref  y  je  veux  quon  • 
lui  fajfe  us  offres. 

On  dit ,  dans  le  ftyle  familier , 
parler  bref  ;  pour  dire,  parler  trojp 
promptement ,  avec  trop  de  préci- 
pitatfon. 

On  difoit  auflî  autrefois  adver- 
bialement &  familièrement ,  en 
bref;  pour  dire ,  en  peu  de  mots , 
mais  cette  expreàion  n'eft  plus  guè- 
res  ufitée. 

Bref,  eft  auflî  fubflantif  mafculin, 

qui  fe  dit  d'une  lettre  que  le  Pape 

adrefle  aux  Souverains  ou  aux  Ma- 

giftrats  ,  pour   affaires  publiques.. 

.  Bref  Apoflolique. 

Bref  ,  fe  dit  auflî  d'un  petit  Calen- 
drier Eccléfiaftique ,  où  fe  trouve 
défîgné  l'ofiîce  de  chaque  jour  de 
l'année  ,^  félon  le  Rit  du  Uiocèfe  ou 
de  f  Ordre  ReBgieux  auquel  il  eft 
deftiné. 

Bref  ,  fe  dit ,  en  plufieurs  Coutumes 
de  France ,  des  Lettres  qu'on  ob- 
tient en  Chancellerie ,,  à  r>effet  d'in- 
tenter une  adion.  //  a  obtenur  un 
bref  de  refcifion.  On  appelle  en  Nor- 
mandie y  bref  de  mariage  enœmhré , 
Paûion  qu'une  femme  a  droit  de 
diriger ,  afin  d'être  réintégrée  dans 
fes  biens  dotaux  »  quand  ibn^  mari 
les  a  aliénés. 

Bref  ,  fe  dit ,,  en  Bretagne ,  &  en  ter- 
mes de  Marine ,  du  congé  ou  per- 
miflîon  qu'on  eft  obligé  de  pren^ 
dre  pour  naviguer.  On  diftmgue 
dans  ce  fens  trois  fortes  de  brefs. 
Le  bref  de  conduite ,  qu'on  prend 
pour  êtfe  conduit  hors  des  dangers 
de  la  côte  :  le  bref  de  fauveté ^  qui 
exempte  du  droit  de  brisj  &  le 
bref  de  victuailles  y  qui  permet  d'à— 
cheter  des  vivres. 

Voyez  SucciNT ,  pour  les  diffé-^ 


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BRË- 

'  rences  rektivds  qui  ^n  diftinguçnt 
Bref  ,  &c. 

Ce  monofyllabe  eft  moyen  au 
fingulidt  malculin»  mais  long  au 
pluriel  &  au  féminin ,  qui  a  une 
féconde  fyllabe  très-brève. 

Le /final  fe  fait  toujours  fentir. 
Ce  mot  employé  comme  adjec- 
tif,  précède  quelquefois  le  fubf- 
tantif  auquel  il  fe  rapporte  y  cpm- 
me  dans  ces  exprefCons  ufltées  au 
Palais ,  auordcrun  bref  délai ,  comp- 
ter  par  bref  état  ;  mais  dans  Tufage 
ordinaire,  le  fubftantif  doit  régu- 
lièrement précéder  cetadjedif.L  on 
ne  dira  pas  un  bref  propos  y  ni  une 
brève  Jyllabc  ^  mais  un  propos  bref 
&  VLtit  fyllabe  brève. 

ÈREFAR  j  nom  propre  d  une  des  îles 
Sorlingues ,  près  des  côtes  de  Cor- 
nouailTes,  entre  la  mer  d'Angle- 
terre &  celle  d'Irlande. 

BREGENTZi-nom  propre.  Ville  & 
Comté  d'Allemagne  »  en  Souabe , 
fur  le  lac  .de  Confiance ,  dans  le- 
quel fe  jette  une  rivière  qui  s'ap- 
pelle auffi  Bregenti ,  &  qui  a  fa 
fource  au  mont  Arula. 

BRÉGIÉ  i  vieux  mot  qui  s  eft  dit  au- 
trefois d  une  forte  de  grain. 

BREGIER  i  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois.  Berger. 

BREGIN  i  fubftantif  mafculin ,  & 
terme  de  pêche,  qui  fe  dit  d*une 
forte  de  filet  à  mailles  étroites. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
&  la  féconde  moyenne  au  fingu- 
lier ,  mais  longue  au  pluriel. 

BREGMA.  f^oy^  Fontanelle. 

BREGUlEREj  vieux  mot  qui  s'eft  dit . 
autrefois  d'une  forte  d'herbe. 

BREHAIGNE  jadjeaif  féminin.  Il  fe 
dit  des  femelles  des  animaux  qui 
font  ftériles.  On  nous  fervit  une 
carpe  brehaigne  ,  c*e(l-à-dire  ,  qui 
n'avoir  ni  œufs  ni  laite. 

Çrehaigne^  fe  dit  auffi  fubftantive- 


BRE  291 

ment  ic  populairement  ^  d'une  fem*- 
me  qui  ne  fait  pas  d'enfans  »  c'^ejl 
une  brehaigne. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  moyenne ,  &  la  troifième 
très-brève. 

BREH  AINE  j  vieux  mot  qui  fîgnifioit 
autrefois  impuiffant.  ,.  ^ 

BREH  AL  j  nom  propre!  Bourg  de 
France  ,  en  Normandie  ,  à  trois 
lieues  &  demie  ^  fud-fud-oueft  j  de 
CoUtances. 

BREHEMONT  ;  nom  propre  d'ua 
bourg  de  France,  en  Totuainej 
dans  une  prefqu'île  que  forment 
la  I*ire  &  le  Cher  ,  environ  à 
cinq  lieues  ,  oueft-fud-oueft  ,  de 
Tours. 

BREHIS  j  fubfbntif  mafculin.  Ani- 
mal fauvage  de  l'île  de  Madagaf* 
car ,  de  la  grandeur  de  la  chèvre  » 
&  qui  porte  une  corne  au  milieu  du  * 
front.  Dapper  dit  que  cet  animal 
fe  trouve  particulièrement  dans  la 
province  d'Anfianade. 

BREIER  }  vieux  mot  qui  fignifioît 
autrefois  broyer. 

BREILj  vieux  mot  qui  fîgnifioit  au- 
trefois buifTon ,  taillis. 

BREISICH  ;  nom  propre.  Petite  ville 
d'Allemagne ,  fur  le  Rhin ,  dans  le 
Duché  de  Juliers. 

BREIZ:  vieux  mot  qui  s'eft  dit  autre- 
fois d'une  efpèce  de  grain  deftinc 
à  faire  de  la  bière- 

BRELAN;  fubftantif  mafculin.  Sorte 
de  jeu  de  renvi  fort  en  ufage  ,  qui  ^ 
fe  •joue  à  trois ,  à  quatre  ou  à  cinq 
perfonnes ,  &  où  l'on  ne  donne  que 
trois  cartes  à  chaque  joueur.  Nous 
fîmes  une  partie  de  brelan. 

Brelan,  fe  dit  de  trois  cartes  de 
même  figure  ou  de  même  point. 
Ainfi  trois  rois  forment  brelan  de 


rois. 


Brelan  favori  ,  fe  dit  du  brelan 
qu'on  eft  convenu  de  payer  double, 
Ooij 


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19^  BftÈ 

^1?  dix  rfi  hretan  farori. 

Brelan  quArRiâME  \  fedît  de  celui 
que  fonwe  k  catte  tjui  tctotirne  , 
qtraiid  eHfe  cft  t!e  même  forte  -que 
les.  trois  qu'un  joueur  a  en  mains. 

fin  ÉLAN  y  ft  dit  d*tine  ntaifon  où  Ton 
,  donne  continuelletttent  à  jouer.  Cet- 
te yna'tfbrrefi  un  brelan. 

0\\  dit  âtrffi  Cjifxunc  perfonnt  tknt 
bvelan  che^  etlc;  pour  dire,  qu'elle 
donne  à  jouer. 

Les  demx  fyllabes  font  brèves  an 

•  fingdiet  j  mais  h  féconde  eft  lon- 

•  gnc  an  pluriel. 

BRELANDÉ;  participe  paflff  indé- 
clinable.  F^ove:[  Breiander. 

BRELANDER  i  verbe  neutre  de  la 
première  conjogaifon  ,  lequel  fe 
Gonjtrgue  comitie  xftanter.  Jouer  frc- 

•  queitinient  aux  jeux  des  cartes.  // 
yie  d^oit  pas  pajfir  /on  temps  à 
brelandcr. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  la 
féconde  moyentte,  &  la  ttoifièine 

•  eft  lomgtrd  otï  brève ,  comme  nous 
l'expliquons,  au  mot  Verm,  avec 
k  conjiigaifotî  &  la  quanriré  pro- 
fodique  des  autres  temps. 

Obferveîs  cependant  que  les 
temps  on  personnes ,  qui  fe  tertîii- 
nent  par  un  efiéminin ,  ont  lettr  pc- 
rmltitfme  fyllafee  longue.  Dans  je 
hrelande ,  lafyllabe  îan  eft  longue. 

BRELANDIERvfubftantif  mafculin. 
Celui  qui  brelande.  Cefi  un  vrai 
brelanditr. 

La  termiflaifon  îtr  de  ce*  mot 
eft  "QTre  diphtongue  en  pocfie  com- 
me en  profe. 

BRELANDIÈRE;  fnbftantif  féminin. 
Celle  qui  brelande.  Cette  femme  eft 
une  breîandiere. 

Ijx  première  fyilabe  eft  bnève,  là 
féconde  moyenne ,  la  troifième  lon- 
pxQ ,  &  la  quatrième  très-brève. 

IRtLtNC  ,BRELEP»G  j  vietu  mots  I 


BRÉ 

qm  fignifioiettt  autrefois  la  tabfë  & 
le  lieu  où  Ton  jouoit  au  brelan. 

BRELLE  ;  fnbftantif  féaiinin ,  &  ter- 
me de  commerce  de  bois.  Ai!etn- 
blage  de  pièces  de  bois  liées  enfem- 
ble  en  forme  de  radeau ,  potit  ies 
faire  ftotter.  . 

BRELOQUE-,  fabftantif  féminin.  Cu- 
riofiré  de  peu  de  valeur.  C'«/?  un 
Marchand  de  breloques. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves^  &  la  troifième  eft  très- 
brève. 

îl  fatidroit  chaneet  çû  en  * ,  & 
écrire  ,   brelokc.    Voyeî  Ortho- 

GRAPHE. 

BRELUCHE;  fubftantif  féminin.  Sor- 
te d*étoffe  faite  de  iil  fc  de  laine  , 
&'  quon  fabrique  particalièremcnt 
à  Caën ,  en  Normandie. 

Les  deux  premières  fyHiabes  font 
brèves,  &.la  troifième  eft  très- 
brève. 

BREMA;  nom  propre.  Petite  ville 
tjp  Milane2 ,  à  rembotrchirre  et  la 
Seflra  ,  dans  le  P&. 

BKEMAS  ;  vieux  mot  qui  iîgnifioit 
autrefois  une  atrfre  ou  bâton ,  potu 
attaquer  Sck  défendre. 

BREMBO  ;  nom  propre.  Rivière  à"U 
talie^en  Lombardie.  Elle  a  fa  fbor- 
ce   dans  la  montagne  de  Morbi- 

fao ,  &  fon  embouchnre  dans  J'Ad* 
a;  ï  huit  milles  de  Bergame. 
BRÈME  j  fubftantif  féminin.  Poifîba 
de  rivière,  du  genre  des   carpes» 
mais  plus  large  flcpltw  plat.  Sa  Oùxt 
*  eft  molle  &  grafle. 
Br^mi  ou  Bramib,  eft  auifi  fe  nom 
d\in  poiiTon  de  mer  teng  d'envi-^ 
ron  dfeux  pieds,  qd  fe  tient  près 
du  rivage  ,  &  dc«ït  la  chair  eft 
agréable  augoûr. 

La  première  fylla*e  eft  toogtie» 
«&  \z  féconde  très-brève. 
BRÈME;  nom  propre.  Ville ^Atte- 
magnt^lurle  Wdrer;^Q^tafetf«it 


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BRE 

.  Dùchi  ie  même  nom  >  dans  le  cer- 
cle lie  k  bafTe  Saxe.  Elle  eft  ville 
Impériale  libre  ^  Se  da  nombre  des 

, .  Anféatt()aes%  £Ue  fait  un  commer- 
ce conlidétable  far  la  mer  Baltique. 
Le  Duché  de  Brème ,   qui  ap- 

Fnmenc  à  TEleâeur  d'Hanovre,  a 
Ëlbpau  notd,  h  Ducbé-d^  Lune- 
bourg  ôc  k  Principauté  de  Ferden , 
à  Teft }  le  Wefer  au  fud;  &  à  Toueft^ 
le  Comté  d'Oldenbourg. 

BaEMERWfiRDE  j  nom  propre.  Pe- 
cite  ville  &c  chateani  d'Allemagne  » 
au  DktciEié  de  Brème,  fur  k  rivière 
de  rOoft. 

BRE\«3  ARTEM  ;  nom  propre.  Ville 
de  Suifle,  fur  k  rivière  de  Ruflf, 
i  trois  lieues  de  Zurich.  Il  s'y  fa- 
briqué du  papier. 

BREMIE^  vieu%  mot   qui  s'eft   dit 

•  autrefois  du  lieu  où  Ton  exécutoit 
les  critninels. 

BREMONT- LA- MOTTE;  nom 
propre  d^im  Boirrg  de  France ,  en 
.  Auvergne ,  à  quatre  lieues  ,  ooeft- 
nord-oueft ,  de  Clermont.  , 

BREMPT  ^  mm  propre.  Petite  ville 
d^Alletiiagne,  un:  la  Mofelle ,  dans 
TEleâsosac  de  Trêves. 

BREN  j  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois matière  fécale. 

BRENAGE,  BRENAIGE  ;  vieux  mots 
qui  iîgmâoient  amrefois  ce  que  dé- 
voient les  vallànx  à  leur  Seigneur 
pour  k  nourriture  de  £cs  chiens  de 
chaâè. 

BRENEUX>  EUSEi  kK  de  matière 
fécale.  Du  linge  ireneux ,  une  che- 
mifi  brcneufe. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  k 
feconoe  k>figue,8ck  troifième  du 
fêminin  très- brève. 

BRENNKIRCHEN  \  nom  propre.  Pe- 
cice  ville  de  k  baffe  Autriche ,  près 
du  Danube ,  fur  les  frontières  de 
k  Hongrie. 

BRËNSUi  nom  fwopre.  Viik  de 


BRE  193 

Rttffie ,  {ur  k  Dezna  ^  dans  la  Prin-- 
cipauté  de  Severie. 

BRENTE  y  fubftamif  féminin.  Mefu- 
re  des  Liquides  donrt  on  fait  ukge 
i  Rome.  C'eft  treize  rubbes  & 
demi. 

BRENTE  ;  (  k  )  nom  otopte.  Rivière 
d'Italie,  qui  a  (a  iburoe  dans  les 
Alpes ,  au  Comté  de  Tirol ,  &  Ton 
emDoochure  dans  lès  Lagunes^  près 
de  Venife. 

BRENTFORD  j  nom  prc»te.  Ville 
d'Angleterre,  dans  le  Comté  de 
Midkfex,  fur  k  Tamiie,  à  fepc 
milles ,  oueft,  de  Londres*. 

BREOilE  j  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  violent ,  imperueux* 

BREQUiN  i  iiibftancif  mafcnHn. 
C'eft,  dans  un  villebrequÂn ,  k  par* 
rie  mieux  connue  fous  le  nom  do 
mèche, 

BRÈS  'y  vieux  mot  qw  fignifioit  aatro' 
fois  un  berceau  d'enfant. 

BRESCARj  nom  propre.  Ville  d'A- 
frique ,  au  Royaume  de  Tremecen, 
dans  k  Province  de  Tenez.  On  y 
recueille  les  meilleurs  figues  de  TA* 
frique. 

BRESCHE  j  nom  propre.  Rivière  .de 
France,  en  Beauvoifis.  Elle  a  fa 
iburce  près  de  Rueil ,  6c  fon  em- 
bouchure dans  rOife  ^  au-delTus  de 
Creîl ,  après  un  coûts  d'environ  fepc 
lieues. 

BRESCHÉ;  nom  propre.  Bourg  de 
Fvtance ,  enTouraine ,  à  cinq  lieues, 
nord  oueft ,  de  Tours. 

BRESCLA  i  nom  propre.  Ville  Epif- 
copale  d'Italie ,  capitak  du  Breilan  , 
dans  rÉtat  de  Venife  y  fur  les  riviè- 
res de  Gar2a ,  Mêla  &  Navilo. 

BRESCOU  ;  nom  propre.  Petite  île 
&  fortereflè  de  France,  dam  le 
golfe  de  Lyon ,  à  une  lieue,  fod^ 
fud-eft,d'Agde^ 

BRESDIR  ;  vieux  aaot  cpÀ  fig^ifioir 
oMiei^  ileilKÛ» 


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294  BRE 

BRESICATE  ;  fubftaniîf  féminin. 
Sorte  de  revêche  dont  il  fe  tait  quel- 
que commerce  avec  les  Nègres  qui 
habitent  entre  les  rivières  ae  Gam- 
bie &  de  Serre-Lionne. 

BRESIL  i  fubftantif  mafculin.  Sorte 
de  bois  rouge  »  lourd ,  compaâe  & 
propre  à  la  teinture.  Foyc:^  Bois 
PE  Brésil 

On  dit  proverbialement  d'une 
chofe  extrêmement  sèche,  qu'^/fe 
ejl  sèche  comme  du  bréJîL 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
'&  la  féconde  moyenne  au  iîngu- 
lier ,  mais  longue  au  pluriel. 
Le  /  final  fe  prononce  mouillé. 
Il  feudroit  changer  le  j  en  :(,  & 
écrire ,  d'après  la  prononciation  , 
bre^il.  Voyez  Orthographe. 

BRESIL  ;  nom  propre.  Région  confi- 
dérable  de  l'Amérique  méridionale, 
qui  eft  prefque  renfermée  entre 
réquateur  &  le  tropique  du  capri- 
corne. Sa  plus  grlnûe  largeur  d'Oc- 
cident en  Orient  eft  de  dix-fept  dé- 
grés ,  entre  le  trois  cens  vingt-hui- 
tième &  le  trois  cens  quarante-cin- 
quième degrés  de  longitude. 

Son  étendue  du  nord  au  fud ,  eft 
de  trente-cinq  dégrés  ,  depuis  le 
premier  jufqu'au  trente-cinquième 
de  latitude  méridionale.  Les  côtes , 
bordées  de  montagnes ,  forment  en 
divers  endroits  de  bons  ports  où 
les  vaifleaux  font  en  fureté. 

Le  Brefil  fut  découvert  le  iG 
Janvier  de  l'an  1500,  par  Vincent 
Yanez  Pinçon ,  Efpagnol ,  qui  avoit 
accompagné  Chriftophé  Colomb  ^ 
dans  fon  premier  voyage.  11  aborda 
à  un  cap ,  qu'il  nomma  de  Confola- 
tiorty  &  que  l'on  appelle  aujour- 
d'hui de  Saint-Auguftin.  Il  en  prit 
pofleftîon  au  nom  de  la  Couronne 
de  Caftille.  Mais  la  même  année , 
la  veille  de  Pâques ,  Alvarès  Cabrai , 
Portugais  >  voulant  éviter  le  calme 


BRE 

auqyel  la  mer  de  Guinée  e(l  fujette; 
prit  tellement  le  large  ,  qu'il  fe 
trouva  à  la  vue  de  ce  pays ,  &  en« 
rra  dans  le  port  nommé  Séguro: 
une  croix  de  pierre  qu'il  y  planta , 
fît  donner  à  cette  contrée  le  noni 
de  Santa-Crux  ;  ce  qui  n'a  pas  em- 
pêché que  celui  deBréfil ,  qu'il  avoic 
auparavant,  n'ait  prévalu,  même 
chez  les  Portugais. 

Dès  l'an  I  s  59  >  les  François  corn- 
merçoient  au  Bréfil ,  &  les  naturels 
du  pays  leur  témoignoient  plus  d^ 
confiance  qu'à  tous  les  autres  Euro- 
péens. L'Amiral  de  Coligni  y  en- 
voya en  1 5  5  5  le  Chevalier  de  Ville* 
gagnon ,  avec  une  colonie  de  Cal- 
viniftes  ,  qui  s'établit  à  Rio- Janei- 
ro j  mais  Villegagnon  ayant  quitte 
la  religion  de  TA  mirai,  celui-ci  ne 
fe  foucia  pas  de  lui  envoyer  du  fe- 
cours  j  Ôc  les  Portugais  vihrent  ai^ 
fément  à  bout  de  prendre  le  defliis." 
Les  François  ont  eu  auflî  une  colo- 
nie pendant  quelque  temps  dans  l'île 
de  Maragnan. 

Quelque  temps  après  que  les 
Provinces-Unies  eurent  fecoué  le 
joug  du  Roi  d'Efpagne ,  les  HoUan- 
dois  chafsèrent  du  Bréfil  les  Efpa- 

{;nols ,  a  qui  il  appartenoit  alors  : 
es  Portugais ,  à  leur  tour ,  ont  obli- 
gé les  Hollaiidois  d'y  renoncer  en 
1(^55.  L'air  de  ce  pays,  quoique 
iîrué  dans  la  Zone  torride ,  eft  allez 
doux  f  il  eft  d'ailleurs  très-fain  ;  de 
forte  que  les  peuples  y  vivent  fore 
longtemps.  Le  terroir  y  produit  du 
tabac ,  du  coton  ,  du  maïs ,  des  ci-, 
trons ,  des  oranges ,  &  divers  au- 
tres fruits.  Une  des  produûions  les 
plus  utiles  eft  la  racine  d'un  arbrif- 
feau  ,  qu'on  appelle  ipecacuanha.' 
Voyez  ce  mot.  Les  cannes  à  fucre 
y  viennent  en  plus  grande  abon- 
dance que  par-tour  ailleur*s  :  le  fu- 
cre qu'elles  fournifTent  ^  eft  extrême^; 


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'    BRE 

mont  ioux.  Il  s'obtient  en  écrafant 
les  cannes  entre  deux  rouleaux.  Ce 
font  les  Nègres  qu'on  emploie  à  ce 
travail  ,  qui  eft  très-pénible»  Le 
fucre  du  Brefîl  pafTe  pour  le  meil- 
leur que  l'on  ait.  On  donne  le  fé- 
cond rang  à  celui  des  Antilles. 

Il  y  a  des  forêts  entières  de  bois 
de  Bré(il.  On  y  trouve.  auÛî  larbre 

3u'on  nomme  copaïba ,  ou  copahu  , 
e  récorce  duquel  on  tire  par  inci- 
/îon  cette  huille  claire,  qu'on  ap- 

Selle  huile  ou  baume  de  copahu*-  Le 
re(H  fournit  auflî  aux  Portugais 
des  diamans  en  fi  grande  quantité  j 
que  le  Roi  de  Portugal ,  craignant 
qu'ils  ne  devinffènt  communs  y  au 
point  de  baifler  de  prix  exceffive- 
ment  >  a  établi  une  Compagnie  à 
laquelle  il  a  accordé  le  droit  exclu- 
sif de  chercher  des  diamans  dans 
tout  le  Brefil  \  mais  avec  la  reftric- 
tion  de  ne  pouvoir  employer  que 
iîx  cens  efclaves  au  plus  à  ce  tra- 
vail. Ce  Monarque  pofsède  un  dia- 
mant, tiré  de  ce  pays>  qui  pèfe 
feize  cens  quatre-vingt  carats  ,  ou 
douze  onces  &  dtemie ,  te  qui  eft 
évalué  à  deux  cens  vingt-quatre 
millions  de  livres  fterlings. 

Milord  Anfbn  rapporte  que  le 
JBrefil  fournit  d'ailleurs  tous  les  ans 
a  l'Europe ,  pour  deux  millions  fter- 
lings d'or  y  que  l'on  trouve  dans  le 
fable  y  ou  dans  le  lit  des  rivières. 

Les  Portugais  ne  pofsèdent  guè- 
res  que  les  côtes  de  ce  pays  :  le  refte 
eft  rempli  de  fauvages  cruels  ,  vin- 
dicatifs &  aptropophages  :  ils  vi- 
vent dans  des  cabanes  SC  couchenç 
dans  des  rofeaux  ou  filets  de  coton 
fufpendus  en  l^ir  ;  les  uns  vont 
nus ,  d'autres  fe  couvrentde  peaux 
de  bctes.  Ils  n'ont  ni  Loix,  ni  Prin- 
ces, ni  Religion.  Leurs  armes  font 
Parc  &  lès  flèches  ;  &  leurs  occu- 
pations ordinaires  f,  la    chaffe. ,; 


BR£  1$^ 

la  pèche ,  la  danfe  &  la  guerre  j  ils 
mangent ,  dans  leurs  fêtes  ,  les  pri- 

,  fonniers  qu'ils  ont  faits  les  uns  fur 
les  autres ,  après  avoir  eu  foin  de 
les  engraiCTer  auparavant.  Ces  mal- 
heureux font  invités  à  prendre  part 
à  la  fête  avant  leur  mort:  ils  s'y 
divertiffent ,  &  font  paroître  le  plus 
grand  mépris  pour  la  vie. 

Ces  peuples  font  fur-tout  avides^ 
de  la  chair  des  Portugais ,  comme 
nous  le  dit  TEfpagnol  Correal ,  qui 
nous  apprend  crt  chofes  &  plufienrs 
antres  y  dont  il  dit  s'être  inftruio^ 
fur  les  lieux  mêmes. 

La  côte  du  Bréfil ,  poffSdée  par 
les  Portugais  ,  &  qui  a  environ  cenc 
lieues  d'ctendue  ,  eft  divifée  en 
quiiTze  Gouvernemens  ou  Capitai- 
neries ,  dont  nous  parlons  fous  les 
noms  qui  kui  font  propres.^ 

L'héritier  préfomptif  de  la  Cou- 
ronne de  Portugal ,  porte  le  titre 
de  Prince  du  Brefil. 

BRESILIENS j  (les)  peupïesqui  ha^ 
bitent  le  Bréfil.  Feye:(^  Brésil. 

DRESlLLÉi  ËE;  adjeâîf  &  parti- 
cipe paflîf-  /^<:>y<?:[BREsiLLBR. 

BRESILLER  j  verbe  adif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,.  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Rompre  pat 
'  petits  morceaux,^  Né  brèjîllci  pasi 
ces  chofes? 

Bresiller  ,  fignifie  auflî ,  en  termeg» 
de  Teinturiers ,  teindre  avec  le  boisi 
de  Brefil.  Il  faut  bréjiller  ces  toiles. 
Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  jk  latroifièmeeft  longue  ou' 
brève  ,  comme  nous  l'expliquons 
an  mot  Verbe,  avec  la  conjugai- 
fon &  la  quantité  profodique'  des* 
antres  temps. 

Il  faudroit  changer  le  /"en*  :f,, 
fupprimer  un  /qui  eft  oifif ,  faire 
précéder  Vi  par  l'autre  /,  &  écrire  ,, 
d'après  la  prononciation  ,  hre:{iHer^ 

Voyez  ORTHOGRJLPHBi» 


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99^  BRE 

Il  f*iit  obfervec  cjue  fi  cette  or- 
thographe s  adopcoic ,  ce  verbe  de- 
viendroic  irrégulier  dans  la  forma- 
tion des  temps ,  dont  le  fécond  / 
précède  un  c  muet.  De  brc^ilicr  ^  il 
taudroit  faire  je  brejille. 

BRESILLET;  fubftantif  mafculin. 
Sorte  de  bois  de  brefil  qui  croit  aux 
îles  Antilles. 

BRESINl }  nom  propre.  Petite  ville 
de  la  grande  Pologne,  au  Palatinat 
de  Lenczicz,  entre  Rava  &  Opocz- 


na. 


BRESLAW;  nom  propre.  Ville  riche 
&  confidérable  »  fur  TOder ,  avec 
titre  de  Principauté  ,  &  capitale  de 
la  Silefie ,  entre  les  villes  d'Olflè  & 
de  Schweidnitz.  C'eft  lefiège  dun 
Evcque  &  d  une  Univerfité.  Elle 
appartient  au  Roi  de  Prufle. 

BRESLE  \  nom  oropre.  Bourg  de 
France  >  dans  le  Beauvoifis ,  à  deux 
lieues  «  eft*fud*eft  »  de  Beau- 
vais. 

BaESLB ,  eft  eticore  le  nom  d'tme  ri- 
vière de  France ,  qui  a  (a  fource  à 
deux  lieues ,  fud ,  d'Âumale  ,  &c 
fon  embouchure  dans  TOcéan  »  près 
de  la  ville  d'Euj  après  un  cours 
d'environ  dix  lieues. 

BRESLE  ;  (  la  )  nom  propre.  Petite 
ville  de  France ,  dans  le  Lyonnais , 
au  confluent  des  petites  rivières  de 
Turdine  &  de  Brevenne ,  &  à  trois 
lieues  &  demie,  oueft-nord-oueft , 
de  Lyon. 

BRESMEN  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  cowrtier. 

BRESNITZ  i  il  y  a  en  Bohême  deux 
villes  de  ce  nom  :  une  fur  le  terri- 
toire de  Pr^ue,  &  l'autre  dans  le 
Cercle  de  Satz ,  fur  la  rivière  d'E- 

BRESQUE  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  brouflailles, 
■BRESSAN;  (le)  nom  propre.    Pro- 


BRE 

rCtat  de  Venife.  Brefda  en  çft  U 
Capitale. 
BRESSAUT  DE  LA  ROUVRAYE; 
nom  propre.  Gentilhomme  Ange- 
vin ,  &Calvinifte ,  qui  fut,  dit-on, 
fi  indigné  d'apprendre  que  le  Pape 
avoir  ordonne  une  Proceffion  folem- 
nelle  en  aidions  de  grâces  de  l'abo* 
minable  journée;  de  la  Saint-Bar* 
thélemi ,  qu'il  jura  de  châtrer  tous 
les  moines  dont  il  pourroit  £e  cen- 
dre maître.  Cet  homme  finjgulier  fe 
fit  faire  enfuite  un  large  baudrier 
de  ces  ridicules  murilations ,  Se  il 
n'eut  point  de  honte  de  le  porter. 

BRESSE  î  nom  propre.  Province  de 
France ,  dont  Bourg  eft  la  capitale. 
Ses  bornes  font  la  Bouigogne  &  la 
Franche-Comté  ,  au  feptentrion  j  le 
Rhône  au  midi  j  le  Bugey  à  l'orient; 
&  i  l'occident ,  la  Saône  &  le  Lyon- 
nois. 

Les  objets  principaux  du  com- 
merce de  cette  Province  ,  font  des 
grains,  des  chevaux j  des  boeufs, 
de  la  volaille ,  du  chanvre  >  des  toi- 
les &  des  bois. 

BRESSIEUX}  nom  propre.  Bourg  & 
Baronie  de  France,  en  Daùphiné^ 
à  fix  lieues ,  fud-eft,  de  Vienne. 

BRESSIN;  fubftantif  mafculin  ,  & 
terme  de  Marine ,  qui  fe  dit  d'un 
cordage  fervant  à  iuer  &  à  ame- 
ner une  vergue  ou  une  voile. 

BRESSOLLES;  nom  propre.  Bourg 
de  France ,  dans  le  Perche ,  fur  la 
rivière  de  Mevette ,  à  trois  lieues  » 
nord-oueft ,  de  Château-neuf. 

BRESSOLLET  j  vieux  mot  qui  figni- 
fioit autrefois  un  berceau  d'en- 
fant. 

BREST  i  nom  propre.  Ville  forte  & 
confidérable  de  France ,  en  Breta<p 
ene ,  fur  l'Océan ,  avçc  un  dçs  meil* 
leurs  ports  du  Royaume ,  â  dix-  neuf 
lieues  ,  nord-oueft ,  de   l'Orient. 


vinçe  4  Italie ,  e»  Lomb^rdie ,  dans  ]     On  y  compte  environ  vingç-quatre 

millo 


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BRE 

mîUe^uties.  Cefftj^  fiège  d'une  Se- 
néchauflce,  d'une  Amirauté,  &c. 

BREST£R  'y  vieux  mot  qui  fîgnifioic 
autrefois  crier. 

BRETAGNE  j  nom  propre.  Britan- 
nia.  Province  conûdéraole  de  Fran- 
ce» qui  forme  une  péninfule,  & 
dont  Rennes  efl:  la  ville  capitale.  On 
la  divifeen  haute  &  baflfe  Bretagne. 
Sqs  bornes  font  l'Océan  >  l'Anjou , 
le  Maine ,  la  Normandie  &  le  Poi- 
tou. Elle  a  cinquante-fept  lieues  de 
longueur ,  trenie-trois  de  largeur 
&  cent  cinquante  lieues  de  cotes. 
Les  principales  rivières  qui  l'arro- 
fènt  lont  la  Loire ,  la  Vilaine ,  l'Ar- 
dre, rifle ,  la  Clay  e,  le  Bonneau,  &c. 
La  Bretagne  a  reçu  fon  nom  des 

-  Bretons  chalfés  d'Angleterre»  aui 
%y  jetràrent  dans  le  cinquième  nè- 
de \  on  lappella  Petite  Bretagne > 

E>ur.la  diftinguer  de  la  Grande- 
retaene,  qui  eft  l'Angleterre  & 
l'Ecofle.  Avant  cela  ,  elle  étoit  une 
des  Provinces  qu'on  appeloit  Armch 
tiques ,  à  caufe  de  fa  fituation  fur 
-la  mer. 

Cette  Province  avoit  autrefois 
des  Souverains  qui  portoient  le  titre 
de  Rois.  Us  prirent  enfuite  celui 
de  Comtek  &  de  Ducs.  Elle  eft  ve- 
nue à  la  France  en  1491.,  par  le 
mariage  d'Anne  de  Bretagne ,  uni- 
que héritière  de  François  II ,  der- 
nier Duc  de  Bretagne ,  avec  Char- 
les  VIll  j  puis  avec  Louis  XII ,  fon 
Succeflfeur.  François  L  l'a  enfin 
unie  à  la  Couronne  en  1 5  3 1*  C'eft 
un  Pays  d'Etats  :  ils  s'a&erablent 
rous  les  deux  ans. 

Ce  pays  abonde  en  excellens  pâ- 
turages, qui  nourrifTent  quantité 
de  bétail ,  &  particulièrement  des 
chevaux  ,  des  Dœufs  âc  des  vaches. 
Le  beurre  de  Bretagne  eft  te  meil- 
leur du  Royaume  \  fur-tout  celui 
.  qu'on  tire  du  Diocèfe  de  Reimes  » 
Tome  IF. 


BRE  t97 

&  que  l'on  connoît  mieux  fous  le 
nom  de  beurre  de  Prévalaye.  On  y 
a  des  eaux  minérales ,  des  falines  » 
&  des  mines  de  plomb  ,  de  fer  & 
de  charbon  de  terre  i  il  y  croît 
auili  beaucoup  de  chanvre  &  de  lin 
dont  on  fabrique  des  toiles  &  des 
cordages. 

Le  commerce  de  cette  Province 
eft  très-confîdérable  »  fur-tout  dans 
les  villes  de  Nantes,  Saint  Malo  , 
&c.  Nous  en  difons  les  différentes 
parties  en  parlant  des  villes  qui  les 
font  fleurir. 

On  appelle  ,  Orandb-Breta-^ 
GNB  ,  cette  grande  île  de  TOcéan  » 
qui  comprend  les  Royaumes  d*  An  « 
gleterre  &  d'Ecofle.  Foye\  Angle- 
terre &  Ecosse. 

ies  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  troifième  eft  très- 
brève. 

Le  ^  fe  prononce  mouillé. 
BRETAILLÈ  \  participe  pallif  indé- 
clinable. yoye\  Bretail&er. 
BRETAILLER  j  verbe  neutre  de  la 
première  conjugaifon  ,  lequel  (è 
conjugue  comme  cAj/zfer. Tirer  fou- 
vent  répée ,  &  fréquenter  habimel- 
lementles  falles d'armes.  Un* aime 
quà  brétailler. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,&  la  troisième  eft  longue  ou 
brève,  comme  nous  l'expliquons  au 
mot  Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  Se 
la  quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Obfçrvez  cependant  que  les 
temps  ou  perfonnes  ,  qui  fe  termi- 
nent  par  un  e  féminin  ont  leur  pé- 
nultième fyllabe  longue.  Dans  je 
bretaille ,  la  fyllabe  tail  eft  longue. 

Il  faudroit  fupprimer  un  /  qui 

eft  oifif ,  faire  précéder  Vi  par  lau- 

tre /,  &  écrire,   d'après    la  pro- 

.  nonciation  ,  bretaûcr.   Voyez  Or- 

THOGRAPHE« 

pp 


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1^^  BRE 

Il  faut  ebferver  que  fi  cette  or- 
thographe sadoptoit  ce  verbe  de- 
viendroit  irrégulier  dans  la  forma- 
tion desr  temps,  dont  le-  fécond  / 
précède  un  c  muet.  De  bretalicr , 
il  faudroit  faire  je  brctaille. 

IRETAILLEUR;  fubftantif  mafcu- 
lin.  Celui  qui  bretaille.  N*ay€\ 
point  d&  commerce  avec  ce  bretail- 
Uun. 

"Les  deux  .premières  fyllabes  font 
brèves  ^  &  la  troifième  eft  lon- 
gue. 

Le  r  final  fe  fait  fentiren  toute 
circonftance. 

BRETAUDER  ;  verbe  neutre  dé  la 
première  conjugaifon  ,  lequel  "fe 
conjugue  comme  chanter.  Terme 
ufiré  chez  les  Tondeurs  de  Drap , 
&qui  fignifié  tondre  inégalement. 

BkRETAUDBR^  s^mploie  auffi.adive- 
ment ,  en  termes  de  Maréchallerie , 
ôc^  Ion  dît  >  bretauder  un  cheval  y 
pour  dire ,  lui  couper  les  oreilles. 

BRETÊCHEi  vieux  mot  qui  s  eft 
dit  autrefois  d'une  forte  de  for-te- 
reflTé. 

BRETELLE;  fubftantif  féminin.  Sor- 
te  de  tiflu  de  chanvre  ou  de  fil ,  dont 
on  fe  fert  pour  porter  plus  facile- 
ment une  civière*  une  hotte  j.un 
haut  de-châuflTes  ^  &  qu'on  emploie 
à  plufieur^  autres  ufages.  //  porte 
des  bretelles.  Il  faut  des -bretelles  i  à 
cette  hotte.  . 

On  dit  proverbialement  i  figuré- 
ment  &  familièrement  d'une  per- 
fonne  fort  engagée  dans  quelque 
afl&ire  fâcheule ,  qu'W&  en  a  juf- 
qvlaux  bretelles  s  par  dejfus^  les  bre- 
telles. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  moyenne,  &  la  troifiè- 
me rrès'brève. 

11  faudroit  fiipprimer  un  /qui 
eftoifif,  donner  l'accent  grave*  au 
pénultième  e^  $c écrire,  d'après  la 


BRET 

prononciation  ,  bretèle.  Voyez  Or- 

THOGRAPHE. 

BRETESCHER;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  fortifier. 

BRETESSÉ ,  ,ÉE  i  adjedif  &  termi 

.  de  l'Art  héraldique ,  qui  fe  dit  des 
pièées  ctenelées  naut  8c  ,bas  en  al- 
ternative. 

ScARKON  à  Paris,  d'àzur  a  la. 
bande  bréteflKe  d'or. 

BRETEUIL  ;  nom  propre^  Ville  de- 
France  •  .en  Normandie ,  foc  la  ri- 
vière d'Iton,  à  ciaq  lieues,^  fud- 
oueft ,  d'Evreux. 

Bretbujl,  eft  encore  fe  iiom  dtun 
Boufg  &  d'une  Abbaye  de  France  , 
en  Picardie  ,  à  trois  lieues  &  demie  y 
oueft,  de  Montdidier.  L'Abbaye 
eft  en  commende ,  &  vaut  au  tim- 
kire  vingt  mille  livres  de  rente. . 

BRETEUIL,  Marquise.  iRJ  Chas- 

'  TBLET  j  '  (  Gabrielle-Emili^  )  v  nom 
propre  d'une  Dame  célèbre ,  née  en  > 
1706  &  morte  en  1749*  ï^l^  * 
éclairci  Leibnitz,  tradmt  &  com- 
menté Newton ,  &  toutes  les  na- 
tions qui  fe  piquent  de  favoir ,  ont 

'    admire/  di^M.  de  Voltaire,  la: 
profondeur  die  fon  génie  &  fon  élo-- 
quence.  De  toutes  les  femmes  qui  • 
ont  illuftré-la  France  ,  ajoute  ce 

Î:rand  homme  ^  c'eft  celle  qui  a  eu.^ 
e  plus  de  véritable  eforit,  &  quia/ 

moins  affefté  le  belefprit. 
BRETONCELLESj  nom  propre  dlun 
'    Bourg  de  France ,  dans  le  Percha» 

à  cinq  lieues,  eft-fud-eftj  de  Mor- 

tagne. . 
BRETONNERIE;  viéuitmotqutsr'eft- 

dit  autrefois  de  la  Baffe- Bretagne. 
BRETONS.  (  les  )  On  défigne  fouf 

ce  nom  les  anciens  peuples  delà 

Grande- Breragne ,  &tles  habirans 

aétuels  de  la  Prbvinoe  de  Bretagne* . 

yoye:[  Bretagne/ 
BRETTE;  fubftantif  féminin  ,   qui 
V    ne  .fe  dit  guères  que  par  plai^-t . 


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^terîè,  pourdéfigner  une  longue  épée. 
//  ne  quitte  jamais  fa  brcttc. 
BRETTELÉ,  ÉE;  adjedtif  &  parti- 

•  cipe  paffif.  A^oyq[  Bretteler. 
.BRETTELERj  verbe  aftif  de  la  pre- 
mière conjugaifon,  lequel  Tevcon- 

"  juçae  comme  duz/rr^r.  Terme  d'Ar- 
chueâure,  qui  fe  dit  de  Taftion  de 

*  tailler  une  pierre, ou  de  gratter  un 
mur  avec  clés  inftrumens  a  dent, 

Brettelbr  ,  fe  dit  auffi  en  termes  de 
fculpture ,  de  Tadion  de  travailler 
la  terre  en  modelant,  de  manière 
qu'elle  ne  paroiflTe  pas  liflè ,  mais 
comme  égratignée. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne,  la  leconde  très-brève ,  &  la  troi- 
iîème  eft  longue  ou  brève,  comme 
nous  l'expliquons  au  mot  Verbe  , 
'  avec  la  conjugaifon  &  la  quantité 
•profodique  des  autres  temps. 

Obfervez  que  le  pénultième  e 
des  temps  ou  perfonnes  de  re  Ver- 
be prencWe  fon  de  Ve  moyen ,  quand 
il  eft  fuivi  d'un  e  muet,  parce  que 
le  génie  de  la  langue  ne  foufTre  pas 
'  régulièrement  deux  c  de  fuite  ab- . 
foTument  muets.  Dans  je  brettele  j 
la 'fyllabe  te  eft  moyenne. 

Il  faudroit  fupprimer  un  t  qui 
eft  oifif ,  donner  l'accent  grave  au 
premier  e^&c  écrire ,  d'après  la  pro- 
-nonciation ,  brèteUnYoyez  Ortho- 

■  tîR  APHE. 

J8RETTEN  ;  nom  propre.  Petite  ville 
d'Allemagne  ,  en  5ouabe,  fur  la 
-rivière  de  Saltz,  à  dix  mille  pas 
de  Philisbourg.  Elle  appartient  à' 
l'Eleûeur  Palatin. 

il  y  a  une  autre  ville  de  ce  nom 
en  Suède,  dans  la  Dalie ,  à  l'extré- 

",  mité  occidentale  du  lac  Waner. 

BRETTEUR  ;  fubftantif  mafculin. 
Qui  aimé  à  bretailler^  6i  qui  eft 
armé  pour  l'ordinaire  d'une  longue 
cpée.  Fous  naurie\pas  du  fréquent 
ur  te  Breueur. 


.  BRE  i99 

La  première  fyI^abe  eft  moyenne, 
&  la  (econde  longue. 

Le  r  final  fe  tait  fentiren  toute 
circonftance. 

Il  faudroit  fupprimer  un  r  qaî 
eft  oifif,  donner  l'accent  grave  au 
premier  e ,  &  écrire,  d'après  la  pro- 
nonciation^ brètôur.  Vojez  Ortho- 
graphe. 

BRETTURE  ;  fubftanttf  féminin. 
Terme  de  Sculpture  j  qui  fe  dit  des 
traits  que  kifle  TArtifte  fur  les 
ouvrages  de  cire  ou  de  rerre  qu'il 
ébauche  en  les  brettelant. 

Bretture  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Tail- 
landiers, des  dents  de  l'inftrument 
donc  on  fe  fert  pour  bretteler. 

La  première  fyllake  eft  moyenne, 
•la  féconde  longue,  &  la  rroifiè- 
•me  très- brève. 

\\  faudroit  fupprimer  tin  t  qui 
eft  oiflf ,  donner  l'accent  grave  au 
première,  &  écrire ,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  brèturé.  Voyez  Or- 
thographe. 

BREUBERG  j  tiom  propre.  Petite 
'viiy  &  contrée  d'Allemagne  ,  en 
Franconie  ,  fur  le  Meyn  ,  entre  le 
comté  dIEfpach  &  l' Archevêché  de 
Mayence. 

BREVET;  fubftantif  mafculin.  Sorte 
d'aâe  non-fcellé  qu'expédie  ^n  Se- 
crétaire d'Etat,  &  par  lequel  le 
Roi  accorde  i  quelqu'un  un  don  » 
une  penfîon ,  un  titre  de  dignité , 
ou  quelque  autre  grâce.  //  vient 
d'obtenir  un  brevet  de  penjhn  fur 
f  Ordre  de  Saint  Louis.  On  doit  lui 
expédier  un  brevet  de  Lieutenant  C<h> 
loneL 

Brevet  ,  fe  dit  auflî  de  certains  adcs 
par  lefcjuels  des  Princes ,  &  même 
des  Seigneurs  ,  accordent  quelque 
penfion  ou  autre  grâce  à  quelqu'un. 
On  nomme  Ducs  à  brevet ^  ceux 
qui  n'ont  que  des  brevets  de  la  di- 
gnité de  E>uc:  &  jujfe^au'corps  à 
Ppij 


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3oa  BRE 

irevet ,  une  force  d'habit  oleu  >  i 
paremens  rouges ,  brodé  d  or ,  que 
quelques-uns  ont  droit  de  porter 
par  brevet  du  Roi. 
Brevet  db  retenue  ,  fe  dit  d'une 
certaine  fomme  que  le  Roi  afTure  à 
la  perfonne  nommée  p^r  le  brevet , 
laquelle  doit  être  payée  par  celui 
qui  pofledera  une  celle  charge ,  ou 
un  tel  gouvernement  après  la  mort 
ou  la  demiflion  du  titulaire  aâueh 

Brevet  d'appaîre  ,  fe  dit  du  privi- 
lège que  le  Roi  accorde  â  quelques 
courtifans  de  le  voir  dans  la  garde- 
robe. 

Brevet  de  joyeux  avènement,  fe 
dit,  en  matière  bénéticiale ,  d'une 
forte  de  mandat ,  réferve  &  grâce 
expeftative ,  dont  le  Roi ,  nouvel- 
lement venu  à  la  Couronne  ^  a  droit 
d'ufer  fur  une  prébende  de  chaque 
Cathédrale ,  &  fur  les  dignités  & 
prébendes  de  certaines  Collégiales , 
en  préfentant  un  fujet  aux  Prélats 
ou  Chapitres,  pour  erre  par  eux 
pourvu  du  premier  bénéfice  vacant 
par  mort  après  la  ngnihcation  du 
brevet. 

Brevet  de  serment  de  fidélité  ,  fe 
dit  auilî ,  en  matière  fiénéficiale  , 
d'une  autre  forte  de  mandat ,  par 
lequel  le  Roi  enjoint  à  TEvcque 
dont  il  a  re^u  le  ferment  de  fidéli- 
té ,  de  conférée  la  première  prében- 
de qui  viendra  à  vaquer  dans  l'E- 
§life  cathédrale,  à  l'Eccléfiaftique 
éfigné  par  le  brevet. 

Brevet,  fe  dit  d'un  afte  palTé  par- 
devant  Notaires  ,  &  délivré  en  mi- 
nute à  Tune  des  parties. 

Brevet  de  contrôle  ,  fe  dit,  dans 
les  Douannes ,  de  certains  aâes  que 
délivrent 3  en  papier  timbré,  les 
Commis  des  Fermes^  pour  attef- 
ter  que  le  payement  de  certains 
droits  a  été  fait  jnr  les  conduc- 
ceuts  de  certaines  marcbandifes  > 


BRI 

ou  qu'ils  ont  vi£té  ces  marchaa^ 
difes. 

Brevet  d'apprentissage  »  fe  dit 
d'un  aâe  palfé  par  devant  Notaires» 
par  lequel  un  maître  s'engage  à  en- 
feigner  un  art  ou  métier  à  un  ap- 
prenti ,  fuivant  les  conditions  arrê- 
tées entre  les  contraârans. 

Brevet,  fe  dit,  en  termes  de  Ma- 
rine ,  d'un  aûe  fous  feing  privé  , 
par  lequel  le  maître  d'un  navire  re- 
connoît  avoir  chargé  certaines  mar- 
cbandifes qu'il  s'oblige  de  conduire 
au  lieu  ^convenu  ^  fauf  les  rifques 
de  la  mer. 

Brevet,  fedit,  en  termes  de  Tein- 
turiers ,  du  bain  d'une  cuve  qu'on 
fe  difpofe  à  faire  réchauffer.  On  dit 
dans  ce  kns,  manier  le  brevet;  pour 
dire ,  examiner  fi  le  bain  eft  bon  ou 
aflez  chaud.  Et  ouvrir  le  brevet; 
pour  dip^,  prendre  de  la  liqueur 
pour  connoître  la  couleiu:  du  bain. 
La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  moyenne  au  fingulier» 
mais  longue  au  pluriel. 

BREVETAIRE  ;  fubftantif  mafculin  , 
&  terme  de  Palais ,  dont. on  ne  fe 
fert  que  pour  défigner  celui  qui  a 
obtenu  un  brevet  du  Roi  en  matière 
bénéficiai. 

Le  Breveraire  doit  fe  fervir  per- 
fonnellement  de  fon  brevet  :  il  ,n'a 
pas  le  droir  de  le  céder  à  un  autre. 
Vaye^  Brevet»* 

La  première  fyllabe  eft  moyenne» 
la  féconde  rrès-brève  ,  la  troifième 
longue  j  &  la  quatrième  très-brè- 
ve. 

BREVETÉ ,  ÉE  ;  adjeûif  &  participe 
paflih  Voye\  Breveter. 

BREVETER  j  verbe  aétif  de  la  pre- 
mière  conjugaifon  ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Donner  i 
une  perfonne  te  brevet  d'un  don , 
d  une  penfion ,  d'une  dignité  ou. de 
quelque  autre  grâce.  Le  Roi  l*ktr^ 


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BRE 

vetc  Jtunt  pcnfion  de  mille  écus. 
Ce  verbe ,  outre  fon  régime  fim- 

Ele  y  gouverne  en  régime  compofé 
îs  prépoficions  dc,£iy  de  laides , 
comme  on  vient  de  le  voir  dans  l'e- 
xemple donné. 

La  première  fy llabe  eft  moyenne , 
la  -féconde  tiès-brève ,  &  la  troifiè- 
me  eft  longue  ou  brève ,  comme 
nous  l'expliquons  au  mot  V  erbe  , 
avec  la  cotijugaifon  èc  la  quantité 
profodique  des  autres  temps. 
BREVIAIRE  i    fubftantif    mafculin. 
Breviarium.  Livre  d'Eglife ,  conte- 
nant loffice  que  les   Prêtres ^  les 
Diacres  ,  ks  Sous-Diacres ,  les  Bé- 
néficiers  &  les  Religieux  font  obli- 
gés de  réciter  tous  les  jours.  On  fait 
ufage  du  Bréviaire  Romain  dans  ce 
Diocèjè* 
Bréviaire  ,  fe  dit  plus  particulière- 
ment de  l'office  même  que  doivent 
dire  chaque  jour  ceux  qui  y  font 
-   obligés.  //  ne  dit  pas  fon  bréviaire. 
Les  Evêques  ont  droit  de  réfor- 
mer les  bréviaires  de  leurs  Diocè- 
fes  ;  mais  ils  ne  le  peuvent  en  Fran- 
ce fans  le  confentement  de  leurs 
Chapitres ,  &  fans  Lettres-Patentes 
du  Roi ,  duement  enregiftrées.  Le 
Parlement  rendit  Arrêt    en  1601 
contre  TEvêque  d'Angers ,  qui  avoir 
voulu  introduire  un  nouveau  bré- 
viaire dans  fon  Diocèfe,  fans  en 
avoir  obtenu  la  permiflîon  du  Roi , 
&  fans  avoir  confulté  fon  métro- 
politain. 

Il  y  a  un  autre  Arrêt  du  27  Fé- 
vrier r^oj  ,  qui  juge  qu'un  Evêque 
ne  peut  rien  innover  de  fa  feule  au- 
torité, relarivement  aux  bréviaires 
&  autres  livres  d'ufage  de  fon  Dio- 
cèfe. 

La  première  fy  llabe  eft  brève  ,  la 
féconde  longue  ,  &  la    troifième 
.très-brève. 
BREVLATÊUR  j  fubtUntit  jnafco- 


BRE  3o< 

lin.  On  appeloit  ainfi  chez  les  Em- 
pereurs d'Orienr,  les  officiers  qhar- 
Î;és  d'écrire  &  de  metrre  au  net 
es  Ordonnances  du  Prince. 
BREUIL  ;  fubftantif  mafculin  ,  & 
terme  d'Eaux  &  Forêts  ,  qui  fe  dit 
d'un  bois  taillis  ou  buifTon  enfermé 
de  haies  ,  dans  lequel  les  bêtes  fe 
retirent. 

Ce  monofyllabe  eft  moyen  au 
fingulier  ,  &  long  au  pluriel. 
Le  /  final  fe  prononce  mouillé. 
BREUILLE,  BROUAILLES  ;  vieux 
mots     qui    fignifioient    autrefois 
boyaux  ,  inteftins. 
BREUlLLERj  Foye^  C arguer. 
BREVILLET  j    nom   proJ)re    d  un 
Bourg  de  France ,  en  Sainronge ,  à 
une  lieue  de  l'embouchure  de  la 
Garonne.  e 

BREUILS  ;  fubftantif  mafculin  plu- 
riel ,  &  terme  de  Marine  ,  qm  fe 
dit  des  cordages  avec  lefquels  on 
cargue  les  voiles. 
BREULLAT  j  vieux  mot  qui  (rghi- 

fioit  autrefois  brouillard. 
BREUNAj  ncim  propre.  Rivière  de 
Suiffe  ,  qui  arrofe  une  ^vallée  de 
même  nom  ,  dans  le  troifième  Bail- 
liage d'iralie. 
BREVOGNEj  nom  propre.  Petite 
rivière  Je  Francb  ,'  en  Normandie  , 
qui  vient  de  là  fçrêt  de  St.  Sever, 
&  fe  jette  dans  la  Vire ,  ^près  un 
coui's^d'environ  trois  lieues. 
BRÇV.OORT  ;  nom   propre.  Petite 
ville  des  Provinces-Unies  ,  dans  le 
comté   de  Zi^tpHen  ,  far  les  fron- 
ttèresf  de  l'Evêtfié  dç  Munftet. 
BREUVAGE  j  fubftantif  mafcuUm 
Pptio.  Liqueur  qui  ferr  de  boiflon* 
Là  limonade  efi  un  excellent  hreu'- 
vage* 

On  dit  proverbialement  &  figu- 

rément  d*uîfe   liqueur  agréable  i 

-    boire,  que    c'cfi  un   neciar  ,    un 

■    breuvage  des  dieux  ^  patce  que  le$ 


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.  Poctes  ont  feint  que  le  neflar  itoit 
la  boiiïbn  de  Jupiter  &  des  autres 
dieux  dont  parle  la  Mythologie. 

Breuvage,  fe  dit ,  en  termes  de  Mé- 
decin^ vétéiinait;^  \,   deç  Jiqweurs 

,  mi^dicinales  ^^^i^'op  donne;  ^u^  ^ni- 
,maux;  Le  maréchal  v'unt  de  préparer 
un  breuvage  pour  ce  cheval. 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
,  la  féconde  longue  ,  &  la  troiiième 
très-brèye. 

11  faudroit  4:l>anget  le  g  eny  ,  & 
écrire  brefivaje»yoyQ^OBiTHOGKK^ 

iREY  ;  nom  propre*  Petite  ville  du 

pays  de  Liège  ,  dans  le  jconué  ,de 

Looz. 
BREYN  ;  nom  propret  Petite  ville 
;  &  château  d'Ecofle ,  dans  lie  coofité 

d'Âdïnt  ,  fur  un    Uc  .  de    même 

nojn. 
^REZ;É  ^,  nom  propre.  Bourg  defran- 

ce ,  en  AnjoA  ,  fur  la  rivière  ,de 

Dive  ,  à  deux  Jieues^  fud-fud-reft , 

de  S^jam^r. 
BRiEZOLI^ES;  nom  propre  B<»irg 

de  JFra^e ,  dans  le  Perdie  ,  à  t?:ois 

lieues,,,  ^ord-opeft  j  de  Château- 

neuÊ 
;BRIANÇON;  nom   oroprç.    Ville 

forte  de  Franc/5,,  en  Dauphiné,  fur 

la  Durance,,  à  Jepc  lieues  ,.wt<l- 

nord-eft ,  d'Embrun. 
pRIANÇONNOIS;  (le)  nom  pro- 

pre.  Contrée  de  JFrance ,  en  Dau- 

Ehiné ,  dont  Briançon  eft  le  chef- 
eu.  Elle  à  quatorze  lieues  de  lon- 
fueur,  ^  environ  fept  deiargepr. 
es  bornes  /ont  la  Savoie,  la  vallée 
de  Barcelonnetce  j   le   Piémont  , 
^  TEmbrunois  a»c  le  èreûvaudan.  On 
■  '  y  a  d'excellens  pâturages  ,  du  blé  & 
quelques  fruits  ,  mais  peu  de  vin. 

Les  habitans  de  Briançon  font 
auflî  appelé?  Briançonnois. 
BRI  ARE  j  nom    propr/ç.    Ville  de 
France ,  daps  le  G%tinois  orlq^nqis. 


fur  la  Loire ,  X  une  lieue  &  demie^ 
eft-fud-eft  ,  de  Gien.  C'eft  où  com- 
mence le  canal  qui  fait  communi- 
quer Ja  Xoire  &*la  Seine /par  le 
,  moyen  de  la  rivière  de  Loing. 

BRIATERTE  ;  nom  ptopre.  Petite 
ville  de  France ,  en  Languedoc ,  fur 
la  rivière  de.Dadou,  a  fept  lieues 
&  demie  ,  eft-nord-eft.^  de  Tou- 
loufe. 

BRIBE  ^  fiibftantif  féminin ,  du  ftyle 
familier ,  qui  fe  dit  d'un  gros  mor- 
jceau  de  pain.  Porte^  xette  bribc  de 
pain  au  bergecs 

BaiBES  y  fe  dit  familièrement  au  plu- 
riel &  par  exrnfion  ,  des  morceaux 
de  viande  qui  s'enlèvent  de  defTus 
Jes  tables.  Les  domefiiques  ont  def- 
fervi  de  bonnes  bribês^ 

Bribes  de  latin  ,  fe  ditavÉtïlau  plu- 
riel ,  dans:  le  fens  figuré  &  en  mau- 
«vaifepart,  des  citations  de  latin 
^j>rifes  fans  choix  de  côté  Se  d'autre. 
,Son  difcours  neft  compofé  que  de 
Mibe6  de  latin» 

La  première  fyllabe  e(l  Jongue» 
Se  la  féconde  très-brève. 

BRIBERESSE;  vieux  mot  qui  (îgni- 
fioit  autrefois  mendiante  j  cou- 
.reufe. 

BRIC  j  vieux  mot  qui  s*eft  dit  autre- 
fpis  d'une  cage  à  ptendre  des  ci- 
féaux. 

P^ICHE.^  vieux  mot  qui;s*eft  dit  au- 
trefois d'une  machine  .à  jecftr  des 
pierre^. 

BRICIENS  ;  (rordredes)  Ordremi- 
litaire  inftitué  en  i$66  par  Ste. 
Brigitte ,  Reine  de  Suède  ^  fous  le 
|)ontilicat  d'Urbain  V.  La  niarqoe 
de  l'ordre  étoit  une  croix  d'azur , 
(embUbl^  àcelle  de  Malthe ,  «&  po- 
fée  fur  une  langue  de  fe^.  cCom- 
battre  lès  hérétiques,  enfeyélir  les 
mojrtSj  ^flSfter  Jes  veuves  ,  les  or- 
phelins &  les  hôpitaux  ^  écoienc  les 

.;  pblîgaôon&des'Bi^iciens;. 


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BRr  : 

BRICOLE  ;  fubftanrif  fôûiinm.  La 
partie  da  hamois  d'an  cheval  de 
carrode  qui  palTe^ibusles  couflinets, 
Sé^qaï  s  attache  de  chaque  côté  aux 
boucles- du  poitraiL  Ces  bricoUsme 

.  font  pas  falidcs. 

Bricole,  fe  dit  des  longes  de  càir 
.  qui  fervent  aux  Porteuis  de  chaife 
pour  porter  la  chaife* 

Bricoles,  fe  dit  au  pluriel,  &  ett 

termes  de  chaflè,  dune  forte  de 

filets  pfopres  à  prendre  des  cerfs  , 

.  des  chevreuils ,  &c.  Il  eft  défendu , 

•  paruneOrdonnanceduRoidei()(Î9, 
detendce  des  bricoles  >  i  f>eine  du 
fdftet,  &c 

Bricolev,  fe  dit,  en  termes' du  Jeu 
de  Paume ,  du  retouc  de  la  balle , 

3uand  elle  a  frappé  un  des  murs 
e  coiémjçue  tousf^s  coups  de  bri- 
cole^ 

Brk^oIe  ,  fe  dirauili ,  en  termes  du 
Jeu  de  Billard.  Et  1  on  dit-,  qu-une 
bille  en  frappe  une  autre  de  bricole  ^ 
quand  elle-  ne  la  frappe  qu'après 
avoir  été  renvoyée  par  la  bande  du 

.  Billard ,  qu'elle  a  frappée  avant  la 
bille.  M  a  fait  deux  biles  de  bri- 
cole. 

De  BRICOLE',  PAR  BRICOLE,  expref- 
fîons  figurées  &  adverbiales,  qui 
fîgnifienrd'une  manière  indireÂe.  // 
parvint  de  bricole  au  but  qu^il  s* étoit 
propofL 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément ,  donner  une  bricole  à  quel- 
quun;  pour  dire , -tromper  quel- 
qu'un par  un  metifonge  \  ce  qui  fe 
dit  particulièrement  d'un  Valet  à 
regard  de  fon  Maître. 

Les  '  deux  premières  ffllabes 
font  brèves,  &  Urroifièmc  efttrès- 
brève. 

Il  faudroit  changer  le  cen  /t, 
&  écrite  brikole.    Voyez  Orthc^ 

GÏIAPHE. 

BRICOLE.}    participe  paflif  indé- 


clkiaBW   Foyex    B r i c 6 le rv : 

BRICOLER}  verbe  heutre  de  la 
première  conjugaifon ,  lequel  fe 
conjugue  comme  chanter.  Jouer  de 
bricole  à  la  paume  &  au 'billard.  // 
ne  joue  quUn  bricolant.  \ 

,  Il  ne  faut  pas  croire  que  ce;verbe 
foitaâif,.  comme  le  dit  le  Diâion^ 
naire  de  Trévoux. 

Bricoler  ,  fe  dit  familièrement  dans 
le  fens  figuré,  pour  biaifer  dans 
quelque  affaire,  ne  pas  agir  fîneè- 
remenr.  Quand  on  li<i  parle  d'ac- 
commodcT'  u  pjocès  j  il  ne  fait  que 

,    bricoler. 

On  dit  aufifi  familièrement  de 
qne\civi!\m,.qu  il  bricole^  quand  il  a 
mis  dans  fa  bouche  un  morceau* 
trop  chaud ,  qu'il  fait  aller  de  côté 
&. d'autre,  pour  éviter  de  fe  bfû^ 
1er. 

Les  deux  premières  fyllabes  font' 
brèves  ,  &  la  troifîème  eft  longue 
oabrève,  comme  nous  l'expliquons' 
au  mot  Verbe  ,  avec  la  conjugaifon 
ôi  la  quantité  profodique  des  autres 
temps.  < 

BRICOLIER  i  rfubftantif  mafcuKn. 
On  défîgne;  ainfi  le  cheval  at?telé  à 
une<:haile  de  porte ,  à  coté  du  cheval 
de  brancard.^ 

BRICON  }  vieux  mot  qui  fi^nifioit 
autrefois  coquûi  ;  trompeur. 

BRÏCÇTEAUX}  fubftantif  mafculin 

.  pluriel.  G'efV  ,  -en' termos  de»  Ru^ 
banniers',  Gaziers  ,  6'c  deux  pièces 
de  bois  décàchée^s  &  enfilées  dans 
la  broche  qui  porte  les  poulies  «du 
coté  gaudie  du-chatefec- 

BRÏDE}  fubftâatif  féminim  La  partie 

,    du  harnois de  la-têtéd'un  cheval , 

,  qui  fert  à  le  cpoduire,  &  quiTeft 
compofée  de  la  têtière,  du  mors  & 

■    des  rênes.    Ote^  la  bridec^du  che^ 

.    yak 

Ce  qu'il  y  a  de  pIuS  eflfeiitiel  au 

..   Manège*  eft  de  bien*gqiwerneF  1% 


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'304  BRI 

nuûn  de  k  bride.  On  zppèlle  main 
de  la  bride  y  la  main  gauche. 

*On  diftiogue  la  main ,  en  main 
légère  y  main  douce  &  main  ferme^ 
La  main  légère,  eft  cf^Ue  qui  ne  fenc 
point  i*appui  du  mors  fur  les  barres  : 
ta  main  douce  «  celle  qui  fenc  un 
peu  l'appui  du  mors  :  &  la  main 
•ferme^,  celle  qui  tient  le  cheval 
dans  un  appui  à  pleine  main.  11  faut 
accorder  ces  trois  diflFérens  moure- 
mens  de  la  main ,  fuivant  la  bouche 
du  cheval  :  enforte  quaptès  avoir 
rendu  la  main  ,  qui  eft  la  main  lé- 
gère ,  il  faut  la  retenir  doucement , 
&  fentir  peu  à  peu  l'appui  du  mors 
fur  les  barres ,  qui  eft  ce  qu  on  ap- 
pelle la  main  douce.  On  tient  enfuite 
de  plus  en  plus  le  cheval  dans  un 
appui  plus  fort,  qui  eft  la  main 
ferme ,  &  ainfî  alternativement  :  de 
manière  pourtant  que  la  main  douce 
précède  8c  fuive  toujours  le  mou- 
vement de  la  main  légère  &  de  la 
'  main  ferme  ;  car  il  ne  faut  jamais 
pafler  de  la  main  légère  à  la  main 
ferme ,  nide  la  main  ferme  â  la  main 
légère,  fans  employer  l'aide  de  la 
main  douce  >  autrement  on  otfen- 
feroit  la  bouche  du  cheval,  qui  eft 
ce  qu'on  appelle  avoir  la  main 
rude. 

Comme  le  cheral  a  quatre  prin- 
cipaux mouvemens  en  marchant, 
qui  font,  aller  en  avant,  reculer, 
tourner  i  droite,  8c  tourner  à  gau- 
che ;  la  main  de  la  bride  doit  aufli 
produire  quatre  effets ,  qui  font , 
rendre  la  main  ou  la  baiffer  pour 
aller  en  avant;  foutenir  &  retenir 
la  main  en  l'approchant  du  ventre , 
pour  l'arrêter  ou  pour  le  reculer; 
porter  la  main  i  droite  pour  le  faire 
tourner  de  ce  côté,  &  h  porrer  à 
gauche  lorfqu'on  vçut  tourner  le 
cheval  à  cette  main. 
^jiiPB ,  fe  die  quelquefois  des  r^nes , 


BRI 

feules;  Se  dans  ce  fetis ^  quand  on 
cheval  vient  i  rompre  fes  rênes  >  cm 
dit ,  qu'il  a  rompu /a  bride. 

On  dit  qu'un  cheval  boit  la  bride 
*  ou  le. mors  ^  quand  le  mors  remonre 
trop  haut ,  &  fe  déplace  de  deflus 
lesoarresoù'fe  fait  l'appui. 

On  appelle  cg^et  de  la  bride  ^  le 
degré  de  fenfibilité  oue  le  mors 
caufe  aux  barres  du  cneval ,  par  la 
main  du  cavalier. 

On  dit  qu'ft/z  cheval  boche  avec 
la  bride  ;  pour  di;:e ,  qu'il  eft  dans 
Tufage  de  jouer  avec  la  bride^  eu 
fecouam  1^  niors  par  un  petit  mou- 
vement de  tête  ,  furtout  lor£^'iL 
eft  arrêté.  Er  cpi'i/  goûte  la  bride  j 
quand  il  coounence  à  s'accoutu-^ 
mer  aux  impreffions  du  mors. 

On   dit ,  au  fropre  >   courir  à 

bride  abattue  ;  pour  dire ,  courir  de 

toute  la  vireàe  du  cheval.  Et  l'on 

dit,  dans  le  fens  figuré,   qu* une 

perfonne  court  à  bride  abattue  après' 

les  plaijîrs  ;  pour    dire  ,   qu'elle 

les   recherche    paffionnément.   Et 

quelle  court  à  bride  abattue  à  fa 

rame  ^    à  fa  perte  ;  pour  dire, 

qu'elle   s'abandonne    fans  réferve 

à   ce  qui  eft  capable  de  la  per« 

dre. 

Bride.,  fe  dit ,    par  exten(ïon ,  en 

parlant  d'un  béguin  d'enfant  ^  da 

>etit  cordon  de  fil  qui  paCe  fous 

e  menton  de  l'enfant ,  pour  tenir 

e  béguin  en  état  fur  fa  tcte«  llfaue 

une  autre  bride  à  ce  béguin. 

Bridb  ,  fe  dit,  en  parlant  d'une  che« 

mife  &  d'une  boutonnière  ,  de  ce 

qui  fe  met  i  l'extrémité  de  chaque 

ouverture    d'une    chemife  ,   afin 

qu'elle  ne  fe  déchire  pas  ;  &  de 

ce  qui  tient  une  boutonnière  en 

érar. 

Bripes,  fedit,  en  parlant  de  points 

de  V^nife ,  de  Malines ,  &c.  des 

petits  tilTus    de  fil  qui  joignent 

le< 


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BRI 

tes  fleurs  les  unes  avec  les  au- 
tres. 

Brude  ,  fe  dit ,  en  termes  d'orque- 
bufiers  ^  du  petit  morceau  de  fer 
plat,  qui  fert  à  foutenir  la  noix ,  Se 
empêche  eue  le  chien  n'approche 
trop  près  'du  corps  <le  la  platine  en 
dehors. 

Brides  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Fon* 
deurs  de  cloches,  de  ces  grands 
anheauK  de  fer  de  forme  pafalle- 
logrammatique  ,  qui  fervent  à 
fufpendre  la  cloche  au  mouton. 

Bride,  fe  dit,  en  termes  de  Char- 
rons, d'une  -bande  de  fer  plate, 
pliée  en  trois  ,  dont  fe  fervent  ces 
Ouvriers  pour  aflujettir  enfemble 
plufi.eurs  pièces  de  leurs  ouvrages. 

Brides  a  Veaux  ,  fe  dit,  figurément 
&  familièrement ,  de  certaines  rai- 
fons  fortes  Se  abfurdes,  -qui  ne 
peuvent  être  écoutées  que  des  per- 
îbnnes  (impies.  Il  croie  pcrfuadcr 
uvccfes  bruUs  à  veaux. 

On  dit,  dans   le  fens  figuré, 

3  Won  tient  quelquun  en  bride;  pour 
ire  j  qu'on  ne  lui  lapflfe  pas  la  li- 
berté d'agir  à  fon  gré. 

On  dit  auflî  figurément ,  qu*o;2 
tient  la  bride  haute  ou  courte  à  quel- 
quun ;  pour  dire  ,  qu'on  le  traite 
avec  une  forte  de  rigueur ,  de  peur 
qu^il  «e  s  échappe. 

On  dit  encore ,  dans  le  fens  figu- 
ré ,  lâcher  la  bride  à  quelquun  ,  lui 
mettre  la  bridé  fur  le  cou  ;  pour 
<lire  ,  lui  donner  toute  liberté  d'a- 
gir à  fa  volonté.  Et  lâcher  la  bride 
Àfes  parlions  ;  pour  dire ,  fe  livrer 
fansréfcrve  à  (es  paflions. 

On  dit  figurément ,  aller  bride 
tn  main  dans  quelque  affaire  ;  pour 
dire,  fe  conduire  avec  beaucoup 
de  cîrconfpeûion ,  en  traitant  cette 
âl&ire. 

La  première  fyllabe  eft  longue, 
te  la  féconde  très^brève* 


BRI  joj 

BRIDÉ ,  ÉE  ;  adjeÂif  &  participe 
paflif.  P^oyei  Brider. 

On  dit  proverbialement ,  figtt- 
rément  &  familiairement  d'une 
perfonne  niaife  &  forte,  quec'ç/f 
un  oifon  bridé. 

BRIDER  j  verbe  aûif  de  la  première 
conjugaifon,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Mettre  la  bride  i 
un  cheval ,  à  un  mulet ,  &c.  A-t^on 
bridé  les  chevaux  f 

Brider  ,  s'emploie  au(fi  abfolument. 
Faites  brider ,  on  veut  monter  à  che^- 
val  tout-à^t heure.     . 

Brider,  eft  auflî  pronominal  réflé^ 
chi  j  &  l'on  dit,  qu'tt/i  cheval  fe 
bride  bien  ;  pour  dire,  qu'il  a  la  tète 

[>lacée  comme  il  faut,  fans  tendre 
e  nez,  . 

Brider  y  (ignifie  ,  par  extenfion  , 
ceindre  &  ferrer  étroitement.  Ce 
béguin  bride  trop  cette  petite  fille. 

Brider  les  serres  d'un  oiseau^, 
fe  dit ,  en  termes  de  Fauconnerie  , 
de  l'aékion  de  lier  une  ferre  de  cha- 
que main  de  loifeau  ,  pour  l'em- 
pêcher d'emporter  fa  proie. 

Brider  une  pierre  ,  fe  dit ,  dans  les 
carrières,  de  l'aâion  de  l'attachée 
avec  le  bout  du  cable  de  la  grande 
roue ,  d'où  pend  le  crochet  qui  doit 
l'enlever. 

Brider  les  cloches  ,  fe  di^  de  Tac-^ 
tion  d'en  lier  les  battans  avec  des 
cordes ,  pour  carillonner. 

Brider  l'ancre  ,  fe  dit ,  en  termes 
de  Marine ,  de  l'aftion  de  garnir 
les  pattes  de  l'ancre  avec  des  plan«- 
ches,  pour  empêcher  ces  mêmes 
pattes  de  creufer  &  d'élargir  le 
fable  ou  la  vafe  dans  un  mauvais 
fond. 

Brider  le  ne^i  à  quelquun  avec  un 
fouet  j  une  baguette ,  &c.  fe  dit  de 
Ta^on  de  frapper  quelqu'un  au 
travers  du  vifage  avec  un  fouet^ 
une  bagueue  ^&c. 


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3o«  BRI 

Brider  ^  (ignifie  »  dans  le  fens  figuré , 
arrêter  ,  afTujettir  ,  lier.  Cette  Ici 
bride  fcs  prétentions. 

On  dit ,  dans  le  même  fens  , 
qu'o/2  a  bridé  quclquun  par  un  con^ 
trat  5  par  un  aàe  ;  pour  dire ,  qUipn 
a  inféré  dans  un  contrat ,  dans  un 
aâe ,  des  claufes  qui  ralfujettilTent 
néceiïàirement  à  certaines  chofes. 

Brider  la  Bécasse  ,  fe  dit  prover- 
verbialement  dans  le  fens  figuré , 
&  fignifie  faire  donner  adroitement 
quelqu'un  dans  un  piège.  Ils  ont 
réuj/î  à  brider  la  bécane. 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
&  la  (econde  eft  longue  ou  brève , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &c  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Obfervez  cependant  que  les 
teipps  ou  perfonnes  ,  qui  fe  ter- 
minent par  un  e  féminin ,  ont 
leur  pénultième  fyllabe  longue. 
Dans  |e  bride  ^  la  fyllabe  bri  eft 
longue. 

BRlDGENORTHi  nom  propre.  Pe- 
tite ville  d'Angleterre  ,  dans  le 
Shropshire  >  fur  la  Saverne.  Elle  a 
des  Députés  au  Parlement. 

ÊRIDGETOWN  j  nom  propre.  Ville 
forte  &  bien  peuplée  d'Amérfque , 
•  dans  l'île  de  la  Barbade.   Elle  ap- 
partient aux  Anglois. 

BRIDGEWATER   ;    nom    propre. 

:  Grande  ville  &  comté  d'Angle- 
terre y  fur  la  rivière  de  Paret , 
dans  la  province  de  Sommerfet. 

.   Elle  a  £ts  Députés  au  Parlement. 

BRIDLINGTON  j  nom  propre.  Pe- 
tite ville   d'Angleterre  ,   dans  la 

.   province  d'YorcK. 

BRIDON  ;  fubftantifmafculin.  Sorte 
de  bride  légère ,  qui  eft  fans  bran- 
ches.  On  mène  les  chevaux  anglais 
£yec  des  bridons. 
Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 


BRI 

fingulier  ;  mais  la  dernière  eft  bn^ 
gue  au  pluriel. 

BRIDPORT  j  nom  propre.  Petite 
vilfe  d'Angleterre  ,  dans  la  pro- 
vince de  Dorfet. 

BRIDURE  j  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
autrefois  d'un  défaut  dans  une 
étoffe. 

BRIE  j  nom  propre.  Province  de 
France ,  Ctuée  entre  la  France  pro- 
pre ,  le  Soiflbnnois ,  la  Champagne 
&  la  rivière  de  Seine. 

On  la  divife  en  Brie-Champe- 
noife ,  Brie-Françoife ,  &  Brie- 
Pouilleufe.  Meaux  eft  capitale.de 
la  Brie-Champenoife  \  Brie-Comte- 
Robert,  l'eft  de  la  Brie-Françoife  j 
&  Château -Tierry^  de  la  Brie- 
Pouilleufe. 

Cette  province  abonde  en  pâtu- 
rages ,  &  l'on  y  a  de  bon  beurre  & 
d'excellens  fromages.  On  y  re- 
cueille auffi  beaucoup  de  bfé  ^ 
mais  le  vin  qui  y  crok  n'eft  pas 
eftimé. 

Brie»  eft  encore  le  nom  de  quatre 
Bourgs  de  France ,  dont  un  dans 
l'Angoumois,  environ  à  trois  lieues» 
nord -eft»  d'An^oulcme  }  &  les^ 
autres  dans  la  Saintonge. 

BRIE  -  COMTE  -  ROBERT  -,  nom 
propre.  Ville  de  France  »  capitale 
de  la  Brie-Françoife ,  environ  i 
cinq  lieues»  fud  eft  »  de  Paris.  C'eft 
le  (ïège  d'un  Bailliage  »  d'une  Chi- 
tellenie  »  d*un  Grenier  à  Sel»  &c. 

BRIEF,  ÈVE^adjeaif.  Breyis.  Ce 
mot  n'a  d'ufage  qu'au  Palais  »  pour 
défigner  ce  qui  a  peu  de  durée  ou 
d'étendue.  Âjjigner  quclquun  à  trois 
briefs  jours..  Bonne  &  briève  JuJ^ 
tice. 

BRIEG  ;  nom  propre.  Ville  &  Du- 
ché d'Allemagne  »  en  Siléfie  ,  fur 
rOder  ,  à  lept  Keùes  de  Bref- 
lau. 

Bri£g  X  eft  auifi  le  nom  d'une  vill« 


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'.    BRI 

d'Angleterre,  dans  la  Principauté 
de  Galles.  L'on  y  a  des  bains  d'eaux 
thermales. 

'BRIENNE  i  nom  propre.  Ville  de 
France ,  en  Champagne ,  à  fix  lieues, 
eft-nord-eft ,  de  Troyes. 

BRIESNON  ;  nom  propre.  Ville  de 
France  ,  en  Champagne  ,  fur  la  ri- 
vière d'Armançon  ,  à  fix  lieues  , 
fud-eft  ,  de  Sens. 

BRIÈVEMENT  i  adverbe.  Breviter. 
D'une  manière  fuccinte ,  avec  briè- 
veté. Je  vais  vous  le  compter  briève- 
ment. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde  moyenne  ,  la  troifième 
très-brève ,  &  la  quatrième  moyen- 
ne. 

Il  faudroit  changer  le  dernier  e 
en  a  y  6c  écrire,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  brièvemant.  Voyez  Or- 
thographe. 

BRIÈVETÉ  i  fubftantif  féminin. 
Brevitas.  Petit  efpace  de  temps ,  le 
peu  de  durée  de  quelque  choie.  La 
brièveté  du  dernier  Pontificat.  Il 
y  a  trop  de  brièveté  dans  ce  dif- 
cours. 

Les  deux  premières  fyllabes 
font  brèves  ,  la  troifième  eft  très- 
brève  ,  &  la  quatrième  brève  ao 
fîneulier ,  mais  longue  au  plu- 
riel. 

BRIEUX  j  terme  ufité  en  Bretagne. 
Ç'eft  la  mêtne  chofe  que  bref^  en 
terme  de  Marine.  Voye'i  ce  mot. 

BRIEY  \  nom  propre.  Ville  &  Bail- 

^  liage  de  France  j  dans  le  Duché  de 
Bar,  à  douze  lieues,  nord-nord- 
oueft ,  de  Nancy. 

BRIFÉ,  ÈE  ;  adjedif  &  participe 
paffifi   P^oye:^  Brifer. 

BRIFER  ;  verbe  aAif  de  la  première 
conjugaifon  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chante^.  Avide  comedere. 
Terme  populaire  y  qui  fignîfie  man- 
ger avec  avidité.  Ces  deux  Maçons 


BRI  307 

hrifèrent   un  pâté  dans  l* efpace  d^ 
trois  minutes. 

BRIFEUR,  EUSE  }  fubftantifs  & 
termes  populaires.  Ils  défignent  ce- 

,  lui  &  celle  qui  mangent  avec  avi- 
dité. Cejl  un  franc  brifeur.  Cejl 
une  vraie  brifeufe. 

BRIFIER  ;  fubftançif  mafculîn  ,  & 
terme  de  Plombiers ,  qui  fe  ^dit 
d'une  bande  de  plomb ,  fervant  aur 
enfaîtemens  des  bâtimens  couverts 
d'ardoi  fes.  * 

BRIGADE  ;  fubftantif  féminin. 
Troupe  de  gens  de  guerre  d'une 
même  compagnie  ,  lous  un  Bas* 
Officier  qu'çn  nomme  Brigadier, 
Il  faut  faire  l'appel  des  Dragons  de 
cette  brigade. 

BRiGirt>E  ,  fe  dit  auffi  de  plufieurs 
régimens  d'une  armée ,  commandés 
par  un  Officier  Général ,  appelé 
Brigadier.  Ce  régiment  &  ces  deux 
efcadrons  étçient  de  la  première  bri^ 
gade. 

Brigade  ,  fe  ait  encore ,  par  exten- 
fion ,  de  tous  ceux  qui  forment  ua 
corps  ,  &  vont  en  troupe  j  compian- 
dés  par  un  Chef  :  ainfi  1  on  dit ,  une 
brigade  du  Guet  à  cheval  j  une  bri* 
gade  de  voleurs ,  &c. 

La  première  fyllabe  eft  brève  ,  la 
féconde  moyenne ,  &  la  troifième 
très-brève. 

BRIGADIER  ;  fubftantif  mafculin. 
Celui  qui  commande  une  brigade. 
Le  Roi  l'a  nomnite  Brigadier  de  fes 
armées.  Il  eft  Brigadier  de  Dra- 
gons. 

La  terminaifon  ier  de  ce  mot , 
eft  un  diphtongue  en  pocfie  comme 
en  profe. 

BRIGAND;  fubftantif rta^culin.  La- 
tro.  Voleur  de  grands  chemins* 
On  arrêta  trois  brigands  dans  ce 
cabaret. 

Brigakp,  fe  dit ,  par  exrenfion,  de 
ceux  qui  fe  rendent  coupables  d'e* 

Qqii 


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3o8  BRI 

xadUons ,  de  concaflions.  Lct  plu- 
part de  c€s  Officiers  de  Jujlice  ne 
font  que  des  brigands* 

La  première  fylkbe  eft brève,  & 
la  féconde  longue. 

Le  d  final  repréfence  un  t  qui  eft 
muec^  ou  fe  Êiit  fentir^  comme 
nous  L'expliquons  en  parlant  de 
c^iXQ  lettre*  Il  faudroir  donc  écrire 
brisant. 
BRIGANDAGE  jfubftantifmafculîn. 
Latrocinium.  AAion  de  voler  fur 
les  grande  chjemins.  //  ctoix  temps 
£  arrêter  le  brigandage  qui  défaloit 
cette  province. 
Brigandage  j  fe  dit ^  par  extenfion  , 
des  concufHons»  des  exaâûons  ^ 
dont  fe  rendent  coupables  les  Trai- 
tansj  les  OflSciers  de  Juftice,  &c. 
Il  y  a  dix  ans  que  les  Officiers  de  ce 
Tribunal  exercent  impunément  toute 
forte  de  brigandage  dans  cette  ville. 
La  première  lyllàbe  eft  brève, 
la  féconde  moyenne  ,  la  troifîème 
longue  ,  Se  la  quatrième  très* 
brève. 

Il  f  audroic  changer  te  fécond  g 
en/,  Qc  écrire  brigandajc.  Voyez 
'Orthographe. 
BRIGANDÉ  ;  participe  paffif  indé- 
clinable. f^oyq[  Brigandeiu 
BRIGANDER  v  verbe  neutre  de  la 
première  conjugaifon,   lequel  fe 
conjugue  comme  chanter,  tatrojci- 
nari.  exercer  le  brigandage.  Zls^ne 
cherchent  qu  à  brigander., 

Les  temps  cbmpofés  fe  ferment 
avec  l'auxiliaire  Avoir,  Hauroit 
brigande.. 

La  première  f^f llabe  eft  brève  j 
k  féconde  moyenne ,  &  la  troi- 
fième  eft  longue  ou  brève ,,  |pmme 
BOUS  répliquons  au  mot  Verbe, 
avec  h  conj.iigatfon  &  la  quantité 
]^ofodtque  des  autres  temps.r 
^.  Obfervez  cependant  que  les 
^"^lèmf  s  ou  perfbnnes,  qui  fe  termi* 


BRI    . 

Dent  par  un  e  fémîni»,  ont  leur 
pénultième  fyllabe  longue.  Dans 
je  brigande  ,  la  fyllabe  |^tf/2  eft  lon- 


BR^GÂNDINE 


fubftantif  féminin.' 


Haubergeon  ou  cotte  de  maille, 
dont  les  foldats  &  les  voleurs  de 
grands  chemins  faifoient  autrefois 
ufage« 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
k  féconde  moyenne  ,.  la  croifîème 
brève ,  &  la  q^ttième  très- 
brève. 

BRIGANTES  i  (  les)  jyiciens  peuples 
que  Ptolémée  place  en  Irlande ,  où 
ils  habitoient  ce  que  nous  appelons 
aujourd'hui  les  Comtesse  W  exford 
&  de  Kilkenny. 

BRJGANTIN  i  fubftantif  mafcuUn. 
Sorte  de  galiote  oavaiflèau  de  bas* 
bord  y  fans. ponts.,  allant  à  voiles  & 
à  rames.  Ce  Corfaire  montoit  un  bri^ 
gantin. 

La  première  fylkbe  eft  brève,  8c 
les  deux  autres  font  moyennes,  au 
fingulier^  mais  k  dernière  eft  longue 
att  pluriel. 

BRIGIDE  ou  BRIGITTE  ^  (  Ordre 
de  Sainte  )  f^oyei  Briciens. 

BRIG-KAUSTEVEN  -,  nom  oropre. 
Petite  ville  d'Angleterre,  dans  k 
Province  de  Lincoln. 

BRIGNAIS  i  nom  propre.  Petite  ville 
de  France,  dans  le  Lyonnois ,  fur 
k  Garon^  à  deux  lieues,  fud-oueft, 
de  Lyon. 

BRJGNOLE;  fubftantiffcrainin.  Sop- 
te  de  prune ,  ainii  appelée  de  ce 
qu'elle  vient  delà  ville  de  Brignoles, 
en  Provence.  //  lui  envoya  une  batte 
debrignoles.. 

Les  deux  premières,  fylkbes-ibnt 
brèves,.  Se  la  uoiGème  eft  très* 
brève. 

U  faudrok  changer  gn  ea  nl^  ic 
écrire,  d'après  k  prononciation^ 

■     kriniolcM  Voyez  Orthographe. 


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BRI 

BRIGNOLES  y  nom  propre.  Ville  de 
France,  en  Provence,  dans  une 
agréable  contrée ,  oii  Ton  recueille 
d'excellens  fruits ,  Se  particulière- 
ment les  prunes  ii  connues  fous  le 
tkom  dé  irignoles.  Elle  eft  à  dix 
lieues  ^.  oueu-nordroueft ,  de  Mar- 
feille  y  entre  les  petites  rivières  de 
Caramie  &  d'IUole ,  qui  arrofent 
fon  territoire. 

BRIGOUDIS;  (  les  ).  Peuples  d' Afri- 
que pea  connus ,  qui  habitent:  dans 
h.  Cafterie ,  au  nord-oueft  du  Cap 
de  Bonne-Efpérance. 

BRIGUE  i  fubftantif  féminin.  Jmbi- 
eus»  Ce  mot ,  qui  ne  fe  dit  guères 
qu'en  mauvaife  part  y.  exprime  une 
tentative  prenante  pour  parvenir  à 
un  but ,  par  le  moyen  de  plufieurs 
perfonnes  qu'on  a  engagées  dans  fes 
mrérêts.  Il  failoit  une  brigue  pour  que 
luette  affaire  réujfit. 

Brigue i  Cgnifie  auffi  cabale,,  figue  , 
parti.  On  iiint  à  boue  de  dijjiper  la 
brigue. 

Brigues,  s'eff  dit,  chéries  anciens 
Romains ,  des  démarches  que  fai- 
foient  pour  être  élus,  les  Candidats 

Sui  afpiroient  aux  emplois^  de  la 
Lépublique. 
Ces  Candidats  alloient,  vêtus  de 
blanc  i  quêter  des  fuffrages  dans,  les 
Places  êc  les-  aflemblées  publiques. 
Et  comment  ces  fuflfrages.  fe  quê- 
toient-ils  ?  En  diftribuant  de  gran- 
des fommes  d'argent.  Pourquoi  ce 
PeupFe  éclaii^  ^ne.voyoit'il  pas  qji'il 
vendoit  ainfi  fa  liberté  &  Ci  pa- 
trie ? 

La  première  fyliabe  eft  longue, 
&  la.  féconde  très-brève. 
BRIGUÉ  ,  ÉE  j   adjedif  &  participe 

paflîf.  Foye-^  Briguer. 
BRIGUEILj  nom  propre.  Petite  ville 
de  France,  en  Poitou^ i  troia  lieues, 
(ud-eft ,  de  Confolent. 
BRIGUER  i^  verbe  aftif  de  la  prer 


BRI  309 

tt^îére  conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chaneer.  Ambire.  Pour- 
fttivre  vivement ,  par  le  moyen  de 
plu(ieurs  perfonties  ,  pour  réuflir  a 
quelque  chofe.  On  brigua  les  Suffra- 
ges de  VaffembUe. 

Il  f e  di t  y  dans  ce  fens^,  en  mau- 
vaife part. 

Briguer,  s'emploie  aufli  en  bonne 
part,  &  fignifie  rechercher  avec 
loin  y  avec  empreiTement.  IL  brigua 
longtemps  r amieié  de  fon  oncle  avant 
de  pouvoir  V obtenir. 

La  première  fyliabe  eft  brève  , 
&  la.  féconde  eft  longue  ou  brève  , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des^  autres 
temps. 

Oofexvercependantqueles  temps 
ou  perfonnes ,  qui  fe  terminent  par 
un  e  féminin ,  ont  leur  pénidtième 
fyliabe  longue.  Dans  je  brigue  y  Ix 
fyliabe  bri  eft  longue*.  .      ^ 

BRIGUEUR  j.  fubftantif   mafculin. 
Celai  qui   brigue.  On  n'accordait 
d'emplois  qu'aux  brigueurs. 
.  Ce  mot  n'eft  guères  ufité^ 

La  première  fyliabe  eft  brève  ,  & 
la  féconde  longue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

BRIHUEGA  \  nom  propre.  Petite 
ville  d*Élpagne  ,  dans  la.  nou- 
velle Caftille  ,  fur  la  rivière,  de 
Tajuna ,  vers  Siguença.  Il  s'y  fait 
un  commerce  conHdérable  de 
laine. 

BRILINGEN^  nom  propre.  Petite 
vUle  d* Allemagne  5  en  Sbuabe ,  fur 
le  Bujet. 

BRILLAC  ;,  nom  propse.  Bourg  de 
France ,  dans  la  Marche ,  à  uae  Reue 
Se  demie ,  nord-nord-eft,  de  Con- 
folent 

BKILLANT,  ANTE;  adjeûif.  Ful^ 
gens.  Qui  brille  >  qui  a  beaucoup 


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310  BRI 

d'éclat.  Une  étoile  brillante.  Ses  yeux 
font  vifs  &  brillans. 

Brillant  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Ma- 
nège, du  cheval  qui  exécute  fon 
exercice  &  fes  airs  de  Manège  avec 
beaucoup  de  feu  &  de  vivacité. 
f^ous  monte^-là  un  cheval  bien  bril- 
lant. 

Brillant  ,  s'emploie  ,  dans  le  fens 
figuré ,  en  parlant  des  chofes  mo- 
rales &  fpirituelles.  Les  faillies  bril- 
lames  de  fon  imagination.  Ilpoffédoit 
éminemment  ces  vertus  brillantes  qui 
entraînent  les  cœurs. 

Brillant  ,  s'emploie  auflî  fubftanti- 
vement,  &  fignifie  luftre^,  éclat. 
V agate  occidentale  a  beaucoup  moins 
de  brillant  que  V orientale. 

Brillant  ,  s'emploie  aulïi  fubftanti- 
vement  dans  le  fens  figuré ,  §c  dans 
l'acception  précédente ,  en  parlant 
de  chofes  morales  &  fpirituelles. 
Il  y  a  beaucoup  de  brillant  dans  cet 
ouvrage.  Ses  idées  ont  du  brillant. 

On  dit ,  dans  lé  fens  figuré,  d'une 
perfonne  ,  quelle  a  plus  de  brillant 
que  defolide;  pour  dire ,  iqu'elle  fair 
paroître  beaucoup  plus  d'efprit  & 
d'imagination  que  de  jugement. 

On  dit  auflî  figurément ,  en  par- 
lant d'ua  ouvrage  d'efprit ,  quilejl 
rempli  de  faux  brillans  ;  pour  dire  , 

Î[ue  les  penfées  ingénieufes ,  qui  y 
ont  en  grand  nombre ,  font  fauflès , 
futiles  ou  déplacées. 

Fbye^  au  mot  Éclat  ,  les  diffé- 
rences relatives  qui  en  diftinguent 
Brillant  ,  &c. 
Brillant,  fe  dit  encore  adjedive- 
ment  &  fubftantivement,  pour  dé- 
figner  un  diamant  taillé  à  facettes 
par-deflus  &  par-deflbus.  Foilà  un 
diamant  brillant  d'une  belle  eau.  Ce 
brillant  ejlfuperbe. 

La  première  fyllabe  efl:  brève, 
la  féconde  longue ,  &  la  troifième 
du  féminin  très-brève. 


BUI 

Le  pluriel  du  mafculin  fe  forme 
en  changeant  le  t  final  du  fingulier 
en  un  ^,  qui  fuit  la  règle  générale 
des  pluriels.  Foye^  la  lettre  S. 

Ce  mot  employé  comme  adjec- 
tif, peut  précéder  oufuivre  le  fubt 
tantif  auquel  il  fe  rapporte,  comme 
l'oreille  &  le  goût  l'auront  décidé  : 
ou  pourra  dire  un  brillant  équipage , 
ou  un  équipage  brillante 

Il  faudroit  changer  le  fécond  /en 
ij  &  écrire,  d'après  la  prononcia* 
tion,  brillant.  Voy.ORTHOGRAPHE. 

BRILLANTE ,  ÉE  ;  adjeûif  &  par- 
ticipe paflîf.  Voye-^  Brillanter. 

BRILLANTER  j  verbe  aûif  de  la  pre- 
mière conjugaifon»  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Tailler  des 
diamans  à  facettes  par-deflbus  com- 
me par-defllis.  Faites  brillanter  ces 
diamans. 

Ce  verbe  n*a  point  d'autre  figni- 
fication. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde  moyenne,  &  la  troi- 
fième efl:  longue  ou  brève ,  comme 
nous  l'expliquons  au  mot  Verbe, 
avec  la  conjugaifon  &  la  quantité 
profodique  des  autres  temps. 

Obfervez  cependant  que  les 
temps  ou  perfonnes,  qui  fe  ter- 
minent par  un  e  féminin  ,  ont 
leur  pénultième  fyllabe  longue. 
Dansye  brillante  ^  la  fyllabe  lan  eft 
longue. 

Il  faudroir  changer  le  fécond  /  en 
ij  &  écrire,  d'après  la  prononcia- 
tion, brillanter.  Voyez  Orthogra- 
phe. 

BRILLE;  (la)  nom  propre.  Ville 
maritime  de  Hollande  ,  capitale  de 
rîle  de  Voorn ,  à  cinq  lieues  au- 
deflbus  de  Rotterdam.  C'eft  la  patrie 
du  fameux  Amiral  Tromp. 

BRILLÉ  ;  participe  paflîf  indéclinable. 
VoyeT,  Briller. 

BRILLER  i  verbe  neutre  de  la  pre- 


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BRI 

mière  conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Fulgere.  Je- 
ter des  érinceUes  de  lumière,  ré- 
pandre de  réclat.  Vajire  qui  brille 
&  nous  éclaire.  Vor  &  l'argent  y  bril- 
lent de  toute  part. 

Briller,  fe  dit  i  par  extenfion,  d'une 
belle  perfonne,  d'une  belle  fleur, 
&c.  Cette  jeune  PrinceJJe  brill^  par- 
tout où  elle  paroit.  Cet  œillet  brille 
parmi  les  autres. 

Briller,  fe  dit,  en  termes  de  Vé- 
nerie ,  d'un  chien  qui  quête ,  &  qui 
bat  beaucoup  de  pays,  Jucun  chien 
ne  brille  comme  celui-là  dans  la  plai- 
ne. 

Briller,  fe  dit ,  dans  le  fens  figuré, 
en  parlant  de  chofes  morales  &  fpi- 
rituelles.  On  vit  briller  fa  valeur  au 
Jîège  de  cette  Fille.  La  JuJlUe  brilloit 
fur  le  Trône  de  ce  Monarque.  Son 
imagintition  brille  dans  les  moindres 
chofes. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  eft  longue  ou  brève  , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

11  faudroit changer  le  fécond  /en 
i  ^  &  écrire ,  d'après  la  prononcia- 
tion, brilier.  Voyez  Orthogra- 
phe. 

Il  faut  obferver  que  fî  cette  or- 
thographe s'adoptoit ,  ce  verbe  de- 
viendront irrégulier  dans  la  forma- 
tion des  temps,  dont  le  fécond  / 
précède  un  e  muet.  De  briller  y  il 
faudroit  faire  je  brille. 
BRlLLEUSj  vieux  mot.  U  s^eft  dit 
autrefois  de  celui  qui  chaflbit  de 
nuit  aux  oîfeaux ,  avec  de  la  lu- 
mière. 
BRIMBALE  j  fubftantif  féminin.  Sor- 
te de  levier  fervant  à  faire  jouer 
wne  pompe.   La  brimbale  eji  rom- 


BRI  311 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  brève ,  &  la  troifième 
très-brève. 

11  faudroit  changer  le  m  en  «  ^  & 
écrire  brinbale.  Voyez  Orthogra- 


phe. 


BRliMBALÉ,  ÉEj  adjeftif  &  parti- 
cipe  paffif.  F'oye:^  Brimbaler. 

BRIMBALER  i  verbe  adif  de  la  pre- 
mière  conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Ce  verbe  , 
qui  eft  du  ftyle  familier,  exprime 
ladion  de  fecouer  ,  d  agiter  par  un 
mouvement  répété  ;  &  il  fe  dit  par- 
ticulièrement en  parlant  des  cloches 
que  l'on  fonne  en  défordre.  Nejini-^ 
ra-t'On  pas  de  brimbaler  ces  clo" 
ches? 

BRIMBE  i  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  morceau  de  pain  ou  de 
viande. 

BRIMBORION  i  fubftantif  mafculia 
du  ftyle  familier.  Bagatelle ,  colifi- 
chet, ou  autre  chofe  de  petite  va- 
leur. ^  quoi  VOUS  fervent  ces  brimbo^ 
rions  ? 

BRlMOj  terme  de  Mythologie  ,  for- 
mé d'un  mot  grec  ,  qui  fignifiç  j'/* 
pouvante. 

Les  Anciens  donnoient  ce  nom 
à  Proferpine ,  parce  qu'ils  croyoienc 

3ue  les  terreurs  nodurnes  venoient 
e  cette  DéelTe. 

BRIN;  fubftantif  mafculin.  Ce  qu  une 
racine  ou  femence  pouffe  d'abord 
hors  de  terre.  Arrache^  ces  brins 
d'herbes. 

Brin  y  fe  dit  auflî  des  petitsTejetrons 
tendres  &  pliables  d'une  plante  ^ 
d'un  arbre ,  d'un  arbrifleau;  Alle'^ 
cueillir  quelques  brins  defauge. 

BRiN,,fe  dit  encore  de  la  tige  de» 
arbres  quand  elle  eft  droite.  // 
m'envoya,  des  arbres  d'un  beaw 
brin. 

On  appelle  boïs  de  brin  y  en  ter- 

I     mes  de  Charpenterie  >  le  boi^  qiji 


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312  BRI 

n  a  point  ccc  fendu  par  la  fcîe.  Et 
J'ion  dit  d'une  jpoutre  longue  &c 
droite,  que  ctjt  un  beau  bria  de 
bois. 

L  on  dit  aufli  figurément  &  fa- 
milièrement ,  d'un  jeune  homme , 
d'une  femme ,  d'une  fiUe ,  que  ccfi 
un  beau  brin  £  homme  y  un  beau  brin 
de  femme  y  de  fille  i  pour  dire ,  qu'ils 
font  grands  &  bien  faits. 
Brin,  le  dit,  en  général,  de  toute 

{>etite  .portion  d'un  corps  foible  & 
ong,  comme  la  foie,  les  cheveux, 
le  poil ,  le  crin ,  la  paille.  //  me 
faudrou  un  brin  de  foie  II  n*a  que 
quelques  brins  de  cheveux. 

BniN,  fe  dit  d'une  plume  d'autruche. 
Voilà  un  magnifique  brin  de  plu- 
me. 

Brin  ,  fe  dit ,  en  termes  d'Artificiers , 
d'une  tringle  de  bois  fur  laquelle 
s'arrangent  les  pots  à  feu. 

Brin,  fedit,  enfermes  d'Éventail- 
liftes ,  de  chacune  des  petites  flèches 
qui  foutiennent  le  papier  d'jm  éven- 
tail. Et  l'on  appelle  maîtres  brins  ^ 
les  deux  mootans  où  font  collées  les 
e^.trémijcs  du  papjier ,  &  entre 
lefqueis  fe  trouvent  les  petites  Bê- 
ches. 

Brin  d'estck:  ,  fe  ^l  d'xm  long  bâton 
ferré  par  les  deux  bouts. 

On  dit ,  en  parlant  de  différentes 
choïes ,  comme  foin ,  fourage ,  boi«, 
&c.  quil  ny  en  a  pas  un  brin  ;  pour 
dire ,  qu'il  n'y  en  a  point  du  tout. 
Je  n'ai  pas  trouvé  un  bria  de  foin  a 
/ichete^. 

On  dit  ^uflî  proyerbialenjent , 
négativement  &  familièrement ,  en 
paVUnt  d'une  chofe  quelle  qu  ejle 
foif,  quilny.en  a  brin;  pour  dire, 
qu'il  n'y  ^  rien  du  tput  de  cette 
chofe. 

Ce  monofyllabe  eft  moyen  au 
finguUer,   &  long  au -pluriel. 

BRINDÇ  j  vieij^  mot  qui  s'eft  dit 


BRI 

autrefois  a  table,  d'un  verre  de  vin 
bà  à  la  fanté  de  quelqu'un ,  &  porté 
à  un  autre. 

On  difoit ,  boire  des  brindes  ;  pour 
dire^  boire  àts  fautes  à  la  ron- 
de. 

BRINDES  j  nom  propre.  Ville  forte  i 
maritime  &  Ârchiépifcopale  dlta- 
li%au  Royaume  de  Naples,  &r  le 
golre  de  Venife ,  à  trente-fix  milles 
de  Tarente.  G'eft  là  où  Virgile ,  le 
Prince  des  Poètes  latins ,  termina  (k 
carrière. 

BRINDONES4  Ray  notts  dit,  d'après 
Garcias ,  que  c'eft  un  fruit  qui  croît 

'  à  Goa ,  dans  les  Indes  orientales  : 
<ju  il  eft  d'un  goût  fort  aicre ,  rouge 
intérieurement ,  &  rougeatre  à  l'ex- 
térieur :  que  les  Teinrariers  s'en 
fervent ,  &  qu'on  en  fait  du  vinaigre 
en  Portugal. 

BRINGUE  ;  fubftantif  féminin  ,•  & 
terme  de  Manège.  Il  fe  dit  fami- 
lièrement d*un  petit  cheval ,  qui 
n  eft  ni  étojQFé ,  ni  de  jolie  figure- 

BRINN;  nom  propre.  Ville  Forte  & 
Epifcopale  d'Allemagne  ,  capitale 
de  la  Moravie ,  au  confluent  des 
rivières  de  Schwart  &  de  Schwit. 

BRIOCHE;  fubftantif  féminin.  Sorte 
de  patiflerie  faite  de  farine,  de 
beurre  &  d'ixufs.  Ce  Pâtiffier  fait 
de  bonnes  brioches. 

Les  deu:;^  premières  fyllabes  fonc 
brèves ,  Se  la  troifième  eft  très^ 
brève. 

BRIOINE.  f^oyeiCovttvvKin. 

BRION  ;  fubftantif  mafculin,  &  terme 
de  Marine.  C'eft  la  dernière  partie 
de  rétrave ,  qui  vient  jufqu'à  la  hau- 
teur de  l'éperon. 

Bjqiio^ ,  fe  mt  aqffi  de  la  moulTe  qui 
croît  fur  l'écorce  des  arbres  ,  & 
particulièrement  fur  celle  des  c)ic^ 
nés. 

BiiipN  ,  çft  Cipcore  le  nom  propre 
d'une  île  de  rÀmérique  fepteptrio- 

nale^ 


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';-    >  nale ,  à  cinq,  lieues  de  celW  dts  ;Oi-r 

.  ;^€^ux.  Elle^aj^oncîe.,-eàpacui:agçs  &: 
enpoiflbns. 

^  Les  deux  fyjlabes.  font  brèyes  ^\f. 
fingulierj  mais  la  féconde. eft  loiir 

.      gue  au  pluriel. 

BRIÔNESi'nom  prc^e.  Petite  ville 
d*E{bagne ,  dans  la  vieille  Caftille, 
.fur  rJEbre  j  à  iix  lieues  de  la  Calî- 
zade, 

-BRIONI  j  nom  propre  d'une  île  de  la 

.  mer  Adriatique ,  fur  la  côte  d'I^rie, 
vis-à-vis  de. la  ville  de  Pola.  Elle 
appartient  aux  Véniciens. 

BRlONNE  ;  nom  propre.  Petite  ville 
&  Comté  de  France ,  en  Norman- 
die, fur  laRilIe,  à  fept lieues,  fud- 
oueft ,  de  Rouen. 

BRlOSTj    nom    propre.  Bourg   de 
.  France  ,  en  Beauvoitis  ,  a  quatre 
lieues,  nord-nord-oueft ,  de  Beau- 
vais. 

BRIOTTE  ;  fubftantif  féminin ,  & 
tçrme  de  Fleurifte.  Sorte  d'anémone 
qui  a  fes  grandes  feuilles  blanches 
&,  fa  peluche  inca];nate.  ! 

BRIOtJ  ;  nom  propre.  Bourg  de  Frah^ 
r^e ,  en  Poitou^  a  fix  lieues  ,Xudj  de 
$^int-Maix^nt.  I 

BRIOUDE  i  nom  propre.   Ville  de 
France ,  en  Auvergne ,  fur  T Allier, 
à,  fix  lieiips;,  nprd^eft,   deSaint- 
-Flour.     .     ,r,        »  ^ 

BRlOUZEj  nom  propre.  Boqrg  de 
France  ,  en  Normandie  ,  à  cihq 
lieues  ,  fud-fud-  eft  ,  de  Fa- 
laife. 

BRIQU AILLONS  ;  fubftanti£  maf- 
culin  pluriel,  &  tei;me  de  Fonjieurs, 
qui  fe  dit  des  vieux  morceaux  jde 
brique  dont  on  remplit  ^çut  l'ëf- 
pace  renfermé  par  le  mur  de  re- 
cuit* 

BRIQUE;   fubftantif  féminin.  Sorte 

de  pierre  factice ,  de  couleur  tou- 

geatre ,   compofée  de  terre  argii- 

1  &ufe  pétrie  &  moulée  ^  pui$/écnce 

Tome  IF. ^ 


&•  cuite  au  feu  ^  &  dont  on  fe  fert 
"   pour  bâtir.    Ces  BfiqueYforumal 
cu'ues. 

La  brique  eft  auffi  ufirée  en  Mé- 

^  decine.  On  l'applique  en  poudre  ou 

en  cataplafmè;  &: 'elle  eft  aftrin- 

gçnte ,  deiïîcative ,   réfolutive  ,  ic 

propre  pour  arrêter  le  fang. 

Si  vous  éteignez  Ats  briques 
chaudes  dans  de  l'huile  d  olive,  & 
que  vous  les  diftilliez  epfujte  par  la 
retorte,  après  les  avoir  pulvérifées, 
la  liqueur  que  vous  obtiendrez 
fera  l'huile  de^  triques  y  q\i  on.  ap- 
pelle autrement  /  huile  des  Pkilo* 
Jophes^ 

Cette  huile ,  chargéç  de  particules 
ignées  &c  de  l'acide  de  la  brique , 
eft  réfolutive  ,  carminative ,  cal- 
mante, &  s'emploie  avec  fuccès 
extérieurement ,  dans  \çs  embroca- 
tipns  &  les  linimehs ,  contre  les  tu- 
'  meurs  froides. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
&  laiéconde  très-brève. 

Il    faudroit  changer   qw^  en  k ,' 
&   écrire    brike.*  Voyez  Ortho- 
graphe. 
BRIQUEBEC;  nom  propre.   Petite 
ville  de  France,  en  Normandie,  i 
trois  lieues  &  demie,  fud ,  de  Cher- 
bourg. 
BRIQUERAS  j  nom  jpropre.  Bourg 
&  cKâteau  d'Italie ,  en  Piémont,  a 
quatre  milles  de  Pignerol. 
BRIC^UET;  fubftanîifmafculin.  Pe- 
tite pièce  de  fer  ou  d'acier ,  dont 
on  frappe  un  caillou  pour  en  tirer 
.411.  feu.  //  battait  U  briquet. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  moyenne  au  fingulier , 
mais  longue  au.  pluriel. 

11  faudroit  changer  qu  en  k  ,  ÔC 
écrire  briket.  Voyez  Orthogra- 
phe. 
BRIQUETAGE  ;  fubftantif  mafculln, 
firique  imitée  ou  contrefaite  avec 
Rt 


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3Î4  BRI 

de  1* ocre  &  du  plâtre.  Ce  briqùetage 
ejl  mal/au. 

La  première  fyjlabe  eft  brève , 
la  féconde  très-brève ,  la  troifième 
longue  ,  &  la  quatrième  très- 
brève. 
BRIQUETÉ,  ÉE;  adjedif  &  par- 
ticipe    paffif.     ^oyci    Brique- 

TER. 

On  appelle ,  en  termes  de  Mé- 
decine, urine  briquetéè  ,  Turine  qui 
eft  de  couleur  de  brique.  L'urine  de 
ce  malade  eft.  briquetée^ 
BRIQUETER  ;  verbe  adif  de  la 
première  conjugaifon  y  lequel  fe 
conjugue  comme  chanter.  Terme 
d'Architeékure ,  qui  exprime  l'ac- 
tion d'imiter  ou  contrefaire  la  bri- 
que, par  le  moyen  d'un  enduit 
d'ocre  ic  de  plâtre  qu^on  applique 
fur  un  mur.  //  faut  briqueter  ce 
ntur.  , 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde  très-brève ,  &  la  troi- 
sième eft  longue  pu  brève ,  comme^ 
nous  l'expliquons  au  mot  Verbç  , 
avec  la  cônjilgaifon  6c  la  quantité 
profodique  des   aurres  temps. 

Il  faûdroit  changer  qu  en  k  y  ic 
écrire  briketer.  Voyez  Orthogra- 

PHE 

BRlQUETERIEj  fubftantif  féminin. 
Lieu  où  l'on  fait  de  la  brique.  £n-, 
irons  dans  cette  briqueterie. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  très-orève  ,  la  troi- 
fième encore ,  &  la  quatrième  lon- 
gue. 

BRIQUETEUR  ;  vieux  mot  qui 
figniâoit  autrefois  faifeur  de  bri- 
ques. 

BRIQUETIER  :  fubftantif  mafculin. 
Ouvrier  qui  fait  &  vend  de  la  bri- 
que. C*eji  un  bon  hriquetier. 

La  rerminaifon  ier  de  ce  mot  eft 
une  diphtongue  en  poeiie  comme 
en  proie. 


BRI 

BRIQUOQUET  ;  vieux  mot  qui 
s'eft  di?  autrefois  d'un  ornement  de 
tète. 
BRIS  ;  fubftantif  mafculin.  FraZura. 
Terme  de  Palais ,  qui  fe  dit  d'une 
rupture  faite  avec  violence ,  d'une 
porte  ou  d'un  fcellé.  Le  Juge  ordonr 
na  le  bris  des  portes.  On  lui  fart  fin 
procès  pour  crime  de  bris  de  fcel- 
lé. 

Bris  de  prison,  fe  dit  d'une  eftrac^ 
tion  de  prifon ,  &  même  de  la  fim- 
pie  évalion  d'une  perfonne  empri- 
fonnée.  ^ 

Un  Arrêt  de  Règlement  du  4 
Mars  1^08  y  porte  que  ceux  qui  fe 
rendront  coupables  de  bris  de  pri- 
fon ,  feront  coqdamnés  à  être  pen- 
dus :  mais  on  ne  voit  pas  que  cette 
Loi  ait  eu  d'exécution  \  on  a  fans 
doute  bien  fenti  qu  elle  n'en  devoir 
point  avoir^ 

te  bris  de  prifon  eft  cependant 
regardé  comme  un  crime  que  te 
Juge  punit,  relativement  aux  cir- 
conftances  plus  ou  moins  graves  qui 
l'accompagnent. 

Bris  ,  fe  dit  ^  eh  termes  de  Marine , 
des  pièces  d'un  Navire  qui  s'eft 
brifé  contre  Ats  rochers  ou  des 
bancs  de  fable. 

Bris  ,  fe  dît  auffi  du  Droit  abomina- 
ble que  fe  font  arrogé  des  peuples 
Barbares,  de  s^emparer  des  ewts 
é^s  malheureux  qui  faifoient  nau- 
frage fur  leurs  côtes.  Ce  Droit ,  ou 
plutôt  ce  vol  odieux  ,  fut  long- 
temps en  ufàge  chez  nos  Pères ,  qui 
d'ailleurs  immoloient  à  leurs  Dieux 
les  Etrangers  dont  ils  pouvoient  fe 
rendre  les  Maîtres. 

Ce  genre  de  crime  n'a  pins  lieu 
de  nos  jours  chez  les  Nations  poli- 
cées de  l'Europe. 

Bris  de  Marché,  fe  dit  de  toute  en- 
treprife  violente,  faite  en  vue  de 
voler  U%  Marchaodifes  qu'on  pgrte 


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BRI 

au  Matcbé  ,  ou  d'en  empêcher  k 
vente. 

Bkis,  fe  dit,  en  termes  de  TArt  hé- 
raldique ,  d'une  bmde  de  fer  pro- 
pre à  tenir  une  porte  fur  fes  gonds. 
Ce  monofyllabe  eft  long. 

BRISACH ,  ou  NEUF-BaisACH;  nom 
propre.  Ville  forte  de  France  ,  en 
Alface,  à  onze  lieues,  fud-fud- 
oueft  ,  de  Strafbourg.  Ceft  Louis 
XIV  qui  la  fait  bâtir  ,  &  Vauban 
qui  la  fortifiée. 

Brisach  ,  eft  auiïi  le  nom  d'une  ville 
d'Allemagne ,  dans  le  Brifca^^ ,  fut 
le  Rhin  ,  vis-à-vis  de  Ta  précé- 
dente. 

BRISAGO  i  nom  propre.  Bourg  d'I- 
talie ,  dans  le  Milanez ,  fur  le  lac 
Majeur. 

BRIS  ANS  î  fubftantif  mafculin  plu- 
riel ,  &  terme  de  Marine.  Ècueils 
qui  font  à  fleur  d'eau,  &  que  les 
cartes  marines  repréfentent  ordi- 
Dairement  par  des  petites  croix. 
Les  brifans  font   en  grand  nombre 

.    dans  le  voifinage  de  cette  île. 

Bris  ANS  ,  fe  dit  auflî  des  vagues  de 
la  metj  pouifées  avec  impétûonté 
contre  les  côtes  ou  les  rochers. 
VEfcadre  ne  put  réjîfler  aux  bri-- 
fans. 

La  première  fyllabe  eft  brève  ,  * 
&  la  teconde  longue. 

Il  faudroit  change»  le  premier  s 
.tti\  ,& -écrire  ,  d'après  la  pronon- 
ciation, brifans  Noy^z  Orthogra- 
phe* 

BRJSCAj.nom  propre*  Ville  mariti- 
me d'Afrique ,  au  Royaume  d'Al- 
ger ,  dans  la  Province  de  Tenes^. 

BRISE;  fubftantif  fén^inin ,  &  terme 
de  Marine.  Il  fe  dit  de  certains 
petits  vents  frais  &  périodiques  qui 
foufflent  dans  certams  parages ,  & 
qu'on  eft  obligé  d'attenate  pouf  ve- 
nir de$  îles  d'Amériqi^e   eç  JSu* 

.    ^opç.  •     \  , 


BRÎ  31; 

Brise  carabjnée^  ou  forcée  ,  fe  die 

d'un  vent  vif  &  impétueux. 
Brise,  fe  ditauffi,  en  termes  de  Char- 

En  tiers  ,  d'une  poutre  pofée  en 
feule  fur  la  rête  d'un  gros  pieu , 
&  qui  ferr  à  appuyer  par  le  haut  les 
aiguilles  d'un  permis  r 

BRISÉ  ,  ÉE  ;  adjedif  &  participe 
paffif.  Foye\  Briser. 

Brise  ,  fe  dit ,  en  termes  de  l'Art  hé- 
raldique y  des  puînés  &c  cadets  d'u« 
ne  Famille ,  où  il  y  a  quelque  chan- 
gement  par  addition  1  diminution  , 
ou  altération  de  quelque  pièce  pour 
diftinâion  des  branches  :  il  fe  die 
encore  des  chevrons ,  dont  la  pointe 
eft  d^jointe  :  c'eft  une  erreur  d'ap- 
peler les  autres  brifés. 

Viole  à  Paris,  d'or  à  trois  che- 
vroAs  brifés  de  fable-        ;      ' 

Brisé  ,  fe  dk  auflî  adjeârivement  des 
tables ,  lits ,  portes ,  &  autres  ou« 
vrages  compofés  de  plufieurs  pièces 
qui  fe  prolongent,  fe  plient,,  fe 
raccourci  flen t.  Une  table  brifée.  Un 
Ut  brifé. 

BRISE^COU  \  fubftantif  mafculin 
du  ftyle  familier ,  qui  fe  dit  d'un 
efcalier  fort  roide,  où  il  eft  aifé 
de  tomber  fl  l'on  manque  d'atten- 
tion. 

Brise-cou,  fe  dit  auflî ,  au  Manège, 
d'ijui  jeune  homme  hardi  qui  monte 
le  premier  les  jeunes  chevaux^  pour 
les  accoutumer  i  fou^cir  l'hqm-' 
me. 

BRISÉES  i  fubftantif  féminin  plu* 
riel,  &  terme  ^e  Vénerie,  qui  fe 
dit  des  braoçhçs  que  le  Chaflèuc 
rompt  m%  arbt^^  ou  qu'il  fème 
dans  fon  chemin  ,  afin  de^roçon- 
noître  Ôç  4'indiquer  où  eft  le  gi- 
bier jj  Sç  QÙ  on  l'a  décoqrpç,  //  ne 
faii$  pasr  s* écarter  des  briféçs^^ 

Çl^isÉQs ,  fe  dit  ai;iQî  ,  et)  ternies 
d'Eaux  &  Forêts  ,  des  b|:anche$ 
(:o^pc$$  daO$  ^o  hois  poi^  mfiX^ 


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yfç  BRI 

quer    les     bbtnes    des    cbupès. 

On  dit ,    dans   le   fens  figuté , 

fuivre   les   briftcs    (tune  perfonne  ; 

pour  dire  ,   l'imiter,    fuivre    fon 

<  •  exemple.  //  ne  -faut  pas  que  vous 

•  fuivie^  les  hrifées  de  cette  femme. 

On  dit  auffi  ,  dans  le  fens  figuré, 

'  courir' y  aller  fur  les  hrifées  d'une  per- 
fonne j  pour  dire,  entrer  en  concur- 
rence ,  en  rivalité  avec  elle.  Tuif- 

"  ^  quil  avoit  penfé  à  cette  charge  avant 
vous ,  il  nauroH  pas  fallu  courir  fur 

«    Jes  hrifées. 

■  On  dit  encore  ,  dans  le  fens  figu- 
ré ,  revenir  fur f es  hrifées  ;  pour  dire, 
reprendre  la  fuite  d'une  entreprife , 

■*  d'un  projet  difcontinué.  Je  croyois 
le  procès  fitii.y  nïais  ils  reviennent 

•  -  fiir  leurs  hrifées.    '^' 

La  premièfe  fyllabe'  eft  bre^e , 

•  là  fecbiide  lortgue  ,  *&  la  ttoifiè- 
me  très-brève. 

BRlSEFOYj   vieille   expreflîon  qui 
fignifioit  autrefois  quelqu'un  man- 
quant à  fa  -parole. 
BRISE-GLACE  j   fubftantif  maftu- 
'    lin.  Rang  de  pieu»  placés'du  coté 
d'Amont  devant  une  paléede  jiont 
de  bois,  pour  la  conferver,  parti- 
culièrement en  brifant  les  glaces. 
BRISE- IMAGE  j  ^oy^j  Iconcciâs- 
,    -TE.    '  ';[    •  -''"' 

BRISEIS  i  nom  propre,  &  tienne  de 
''  Mythologie.  Efclave  jéârie  SrMle, 
'  qu'Achilfe  îivôit  enlevée'aù  fiége  de 
Lyrneffe.^  Agamemnon  ,  Roi  de 
Mycènes  ^  &  chef  des  Grecs  j  qui 
fàifoient  le  fiége  <ie  Troye  ^  ayant 
ravi  Briffeis  à'  Achille ,  ce  Héros  ou- 
tré de  céx  aiFfOnf^lnè  Voulut  plus 
copifeûtre  '  contre  les  Troyens , 
quelques  réparations  de  cette  of- 
renfe  qu'on  lui  eût  offertes;  &  il 
auroit  vraifemblablement  perfifté 
dans  cette  réfolution  fi  funefte  a«k 
Grecs  ,  fans  la  mprt  de  Patrocle 
fon  ami ,  tué  |>ar  He^or,  &-quil. 


BRI  > 

rcfolut  de  venger*  Fvy^  Wliadé    ^ 
d'Homère.  1 

BRISEMENT  j  fubftantif  mafculin; 
11  fe  dit ,  au  propre  ,  des  vagues  & 

-  des  flots  qui  fe  brifent  contre  les 
côtes  >  les  écueils ,  &c.  On  étoit  ef- 
frayé du  hrtiit  que  faifoit  le  brife^n     \^ 
ment  des  vagues  de  la  mer  contre  ces 
rochers. 

Brisement  ,  fe  dit ,  dans  le  fens  figu- 
ré, &  en  matière  de  piété,  d'une 
forte  contrition  de  coeur  ,  &  d'une 
vive  douleur  d'avoir  '  péché.  Elk 
exprimoit  foii  repentir  par  le  hrife^ 
ment  de  fon  cœur. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne, 
la  féconde  très  •  brève ,  &  la  troi^ 
fième  moyenne  au  fingulier  ,  mais 
longue  au  pluriel. 

Le  pluriel  fe  forme  en  changeant 
'  le  r  final  àù  fingulier  en  un  ^  ,  qui 
fuit  la  règle  générale  des  pluriels. 
FoVe^  la  lettre  S. 

BRISER  ;  verbe  adif  de  la  première 
conjugaifôn  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Frangere.  Rompre 
8c  mettre  en  pièces.  On  brifa  Uk 
portes  des  ptifons. 

Briser  ,  fe  die ,  en  termes  de  Véne- 
rie ,  de  l'adlon  de  marquer  la  i^oie 
d'une  bête  par  des  branches  rom- 
pues.* -  '       ■  ' 

Briser  ,  fignifie'Vpai'  ^ifteftfioh ,Sfa- 
tiguei"),  '  irftcM^moddt  ^r  in  mou- 
vement trop  r^de;'ÔA-^'*r^îrfû/2* 
cette -voiture.-  r  .■  ■       - 

Briser  ,  fe  dit,  en  termes  de  Car- 
deiirs  ,  de  Vzékion  de  démêler  la 
kine  ,  &  cfe  la  cettdre  eômihe  da 
ehan\^re  fahs'iaucuns  flocons. 

Brislr  ,  eft  verbe  pronominal  réfl^S- 
chi ,  8c  fignifife  fe  rompre ,  fe  met- 
tre en  pièces.  Tousfes  vafes  fe  bri- 
sèrent en  tombant. 

Se  Éki^ER  ,"fe  dir  àuflî  de  divers  Ou-^ 
vrages  cpmpofés  deplufieurs  piè- 
ces, cnrt  fe  prolongent ,  fe  plient  ^, 


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BRI 

-:  fe  radcoujrciflent.  Il  porte  un  fujîl\ 
qui  fe  brife.  On  peut  placer  là  un  lie 
qui  Je  brije  ;  une  porte  quife  brife. 

Bris£R»  eft  verbe  neutre,  ôcfignifie^ 
en  termes  de  Marine ,  heurter  vio- 

,  lemment ,  impétaeufement.  Le  Na- 
,  vire  alla  brifer  contre  un  rocher. 
On  difraufli,  pour  exprimer  le 
choc  impétueux  des  vagues  ,  des 
flots ,  contre  une  côte ,  dés  rochers, 
que  la  Mer  brife  contre  la  côte  y  con- 
tre des  rochers.. 

Briser  ,  s'emploie  encore ,  dans  le 
fens  neutre ,  en  .termes  de  TArt  hé- 
raldique ,  &  fignifie  ajouter  une 
pièce  d*Ârmoirie ,  comme  une  bor- 
dure ,  un  lambel ,  &c.  à  i'écu  des 

.  Armes  pleines  d'une  Maifon  ,  afin 
de  diftinguer  une  branche  cadette 
de  la  branche  aînée.  C'eft  ainfrque 

.    M.  le  Duc  d'Orléans  porte  un  lam- 
.  bel  av^c  les  Armes  de  France, 
On  dit  familièrement ,  pour  en- 
gager quelqu'un  à  finir  un  difcouis 
qui  ennuie  ,  brifons  là^dejfus. 

On  dit,  dans  le  fens  figure  , 
ç^Lunc  Nation  a  brifé  fes  fers  ; 
pour  dire  ^  qu'elle  s'eft  affranchie  , 
qu'elle  à  fecoué  le  joûg  d'une  Do- 
mination tyrannique. 

On  dit  figurément  &  poétique- 
ment, (\atm  amant  a  brifé  fa  chaî- 
ne ,  que  ^es  amans  ont  brifé  leurs 

^  chaînes;  pour  dire,  qu'ils  ont  cefTc 
d  être  amoureux. 

On  dit  proverbialement,  figuré- 

-  ment  &  familièrement ,  tant  va  la 
cruche  à  Veau  y  quà  la  fin  elle  fc 
brife  ;  pour  dire ,  qu'on  s'expofe 
tant  de  fois  au  danger  »  qu!à  la  fin 
©n  y  périt. 

.  La  première  fyllabe  eft  brève , 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève, 
comme  nous-  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique,  des  autres 
temgs^ 


BRI  317 

^  Obfervez  néanmoins  que  les  temps 
ou  perfonnes  j  qui  fe  terminent  par 
un  e  féminin,  ont  leur  pénultième 
fyllabe  longue.  Dans  je  brife^  la 
fyllabe  bri  eft  longue. 

11  faudroit  changer  le  j  en  :j ,  & 
écrire ,  d'après  la  prononciation  > 
bri\er.  Voyez  Orthographe. 

BRlSE^VENrSj  fubftantif  .mafcu- 
lin  ,  &  terme  de  Jardinage  ,  qui  fe 
dit  d'une  forte  de  clôture  faite  avec 
des  pailialfons  ou  des  pieux  garnis, 
de  paille ,  &  placée  le  long»  d'une^ 
couche  ,  pour  tenir  à  l'abri  des 
vents  froids  les  plantes  qu'on  y  a 
femées» 

BRISEUR  ^fubftaQtifmafculin.  Rup^ 
tor.  Qui  brife.  11  n'a  d'ufage  qu'en 

f)arlant  des  Hérétiques  qui  brifoient 
es  Images,  &  qu'on  appelle  autre- 
ment Iconoclajles.  Voyez  ce  mot, 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  Se 
la  féconde  longue. 

Le  r  final  le  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

BRISEUS  ;  terme  de  Mythologie,  8c 
furnom  de  Bacchus  ainfi  appelé  de 
là  Nymphe  Brifs ,  fa  nourrice  ,  oa 
de  Srifay  promontoire  de  l'île  de 
Lesbos ,  ou  ce  Dieu  avoir  un  tem- 
pie, 

BRISGAW;  nom  propre.  Pays  d'AU 
lemagne,  à  l'orient  du  Rhin  ,  qui  le 
fépare  de  l'Alface  ,  &  dont  Fri- 
bourg  eft  la  ville  capitale.  La  Mai- 
fon de  Bade-Dourlach  y  poifède 
les  Seigneuries  de  Badeweiler,  de 
Rotelen  &  de  Hochberg  j  le  refte 

•    appartient  à  la  Maifon  d'Autiiche. 

BRISIGUELA  ;  i)om  propre.  Petite 
ville  d'Italie  ,  dans  la  Romagne ,. 
fur  la  rivière  de  Lamone  ,  à  fi», 
milles  de  Fayance. 

BRISIS  ;.  fubftantif  mafculln ,  &  ter- 
me d'Arcliitedure.  11  fe  die  de  l'an- 
gle qui  forme  un  coltible  brifé,  tell 

f     que  dans^les  manfardes^ 


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'3i8  BRI 

La  première  fyllabe  eft  brève,  & 
la  féconde  longue, 

BRISOIR  j  fubftancif  mafculin.  In- 
ftrument  à  brifer ,  &  dont  on  fait 
particulièrement  ufage  pour  brifer 
du  chanvre  ou  de  la  paille.  //  faut 
fe  fervir  du  brifoir, 

La  premiàre  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  longue. 

Le  r  final  fe  fait  fcntir  en  toute 
circonftance. 

BRISSAC  ;  nom  propre.  Ville  de 
France  ,  en  Anjou ,  fur  la  ^vicre 
d*Aubance,  à  deux  lieues  &  demie, 
fud-eft ,  d'Angers. 

BRISSARTHE  \  nom  propre.  Bourg 
de  France  ,  en  Anjou ,  fut  la  Sar- 
the  j  environ  à  cinq  lieues ,  nord- 
nord-eft ,  d'Angers. 

BRISTADT  ;  nom  propre.  Petite  ville 
d'Allemagne ,  en  Francoiiie  ,  dans 
le  Margraviat  d'Anfpach. 

BRISTOL;  nom  propre.  Ville  riche 
&  commerçante  d'Angleterre  ,  fur 
TAvon ,  qui  la  divife  en  deux  par- 
ties ,  dont  une  eft  dans  la  Province 
de  Somoierfet  ,  èc  l'autre  dans 
celle  de  Glocefter.  C'eft  après  Lon- 
dres ,  la  ville  du  Royaume  la  plus 
confiderable.  Sa  fituation  fur  l'A- 
von ,  lui  ouvre  avantageufement  le 
commerce  des  Indes  Orientales ,  & 
du  pays  de  Galles. 

Il  y  a  près  de  cette  ville ,  un  roc 
dont  on  tire  une  forte  de  cryftal 
très-dur,  qu'on  appelle  pierre  de 
BriftoL 

3ristol  ,  eft  encore  une  ville  de 
l'Amérique  feptentrionale  ,  dans 
l'île  de  Batbade.  Les  Anglois,  qui 
la  pofledent  y  en  ont  auili  fait  une 
ville  coHdérable  de  commerce. 

BRISURE  i  fubftantif  féminin  ,  Hc 
terme  de  l'Art  héraldique  ,  qui  fe 
dit  d'une  pièce  darmoirie,  comme 
lambel ,  bordure  ,  &c,  que  portent 
Jçç  bçançfee^  ça4etws  4aps  Iç^  ^r- 


BRI 

mes  pleines  de  la  maifon  dont  elles 
font ,  afin  qu'elles  foient  diftinguées 
de  la  branche  aînée. 
Brisure  de  la  courtine,  fe  dit, en 
termes  de  fortifications ,  du  pro* 
longement  de  la  ligne  de  défenfe  j 
qui  fert  à  former  le  flanc  couvert. 

La  première  fyllabe^ft  brève ,  la 
-  féconde  longue ,  &  la  troifième  très- 
brève. 

Il  faudroit  changer  le  j  en  :|[ ,  ic 
écrire  ,  d'après  la  prononciation  , 
hrhçurc.  Voyez  Orthographe. 
BRITANNICUS  •  nom  propre  d'un 
fils  de  l'Empereur  Claude  &  de 
Meflaline.  Il  étôit  héritier  du  trône, 
mais  il  en  fut  éloigné  par  les  bri- 
gues d'Agrippine  que  Claude  avoit 
époufée.  Cette  artificieufe  Prin- 
ceflè  parvmt  à  faire  p-iffer  à  fon  fils 
Néron  l'héritage  de    Britaniùcus  , 

3 ai  périt  empoifonné  par  les  ordres 
e  l'ufurpateur.  Voye^  Agrippine. 
C'eft  du  fond  de  cette  hiftoire, 
que  notre  illuftre  Racine  a  tiré  le 
lu  jet  de  l'excellente  tragédie  qu'il 
a  intitulée  Britannicus  ,  &  dans  la- 
quelle il  apprend  aux  Rois ,  qu'en 
écoutant  les  flatteurs  ,  ils  courent 
à  leur  ruine  ,  &  fe  précipitent  dans 
l'abîmç. 
BRITANNIQUE  ;  adjeûif.  Qm  a 
rapport  4  la  grande  Bretagne.  On 
donne  le  nom  agiles  hritaaniques  ^ 
aux  îles  qui  compofent  les  royau- 
mes d'Angleterre  &  d'Irlande. 

Les  anciens  Gréographes  ap« 
pellent  Océan  britannique ,  la  man- 
che ou  le  pas  de  Calais. 

Minerve  fut  furnommée  Britanni" 
que  chez  les  anciens ,  parce  qu'elle 
préfidoit ,  dit  Solin ,  aux  fontaines 
de  la  Bretagne. 
BRITIOGA  ;  nom  propre.  Petite  île 
d'Amérique  ^  fur  les  cotes  du  Brcfil, 
vis-à'vis  du  port  St.  Vincent.  Les 
Portugais  y  ont  bâti  vui  (oxu 


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BRI 

BRITOMARTIS  j  nom  propre ,  & 
terme  de  Mythologie.  Nymjphe  , 
fille  de  Jupiter ,  qui  fut  aimée  de 
Diane ,  à  caufe  de  fa  paffion  pour 
la  coarfe  &  la  chafTe.  Elle  fe  pré- 
cipita dans  la  mer  pour  éviter  les 
pourfuites  de  Minos  ,  Roi  de  Crê- 
te ;  mais  Diane  obtint  que  fa  fa- 
vorite fut  placée  parmi  les  Dieux. 

BRIVES-LA-GAILLARDE  j  nom 
propre.  Jolie  ville  de  France,  & 
agréablement  fituée  dans  le  bas  Li 
moufîn  9  à  cinq  lieues  ,  fud*oueft  , 
de  Tulle.  Elle  eft  Peuplée  d  environ 
fix  mille  âmes.  Ceft  le  fiège  d'un 
Préfidial ,  d  une  Sénéchauffi^  ,  &c. 

BRiVEZAC  j  nom  propre.  Bourg  de 
France ,  en  Limoufm  ,  fur  la  Dor- 
dogne ,  à  fix  lieues  ,  fud-eft  ,  de 
Tulle. 

BRIVIO  j  nom  propre.  Petite  ville 
d'Italie ,  dans  le  Milanez ,  fur  TAd- 
da  9  entre  Como  &  Bergame. 

BRIX  ^  nom  propre.  Bourg  de  France, 
en  Normandie  ,  à  deux  lieues  ,  fud , 
de  Cherbourg. 

Brix  ,  eft  aui&  le  nom  d'une  ville  de 
Bohên[ie ,  à  dix  lieues  de  Prague. 

BRlXENj  nom  propre.  Ville  épifco- 
pale  &  confidérable  d'Allemagne, 
dans  le  Tirol ,  au*  confluent  de  la 
Rientz  &  de  TEifock.  Son  terri- 
toire eft  très-fertile ,  &  l'on  y  re- 
cueille d'excellent  vin  rouge.  Elle 
a  pour  Souverain  fon  Evcque ,  dont 
les  poffeflîons  compofent  un  des 
États  immédiats  de  VEmpire. 

BRlXENSTADTi  nom  propre.  Pe- 
tite ville  d'Allemagne ,  en  Franco- 
nie  ,  â  neuf  milles  d'Anfpach. 

BRIZAMBOURG  j  nom  propre. 
Bourg  de  France ,  en  Saintonge ,  d 
trois  lieues ,  fud ,  de  S.  Jean  d' An- 
gely. 

BRIZO  ;  nom  propre ,  &  terme  de 
Mythologie.  Divinité  qui  préfidoit 
aux  fonges  ^  de  qui  étoit  honorée 


BRO  319 

d'un  culte  patticulier  dans  l'île  de 
Delos.  On  lui  pfFroit  des  nacelles 
remplies  de  toucA  fortes  de  pré- 
fens ,  autres  cependant  que  des  poif- 
fons  \  furtout  quand  on  avoit  fait 
une  heureufe  navigation ,  patce 
.  qu'on  la  lui  attribuoit.  Les  fonges 
qu'elle  envoyoit ,  étoient  regardés 
Comme  des  oracles. 
BRIZOMANCIE  j  fubftantif  fémi- 
nin* Bri\omancia.  Art  de  prédire 
l'avenir  par  le  moyen  des  fonges. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  9  latroifième  eft  moyenne  > 
&  la  quatrième  longue. 
BROQj  fubftantif  mafculin.  Sorte  de 
gros  vailTeau  â  anfe ,  qui  eft  ordi- 
nairement d'étain  ou  de  bois,  & 
duquel  on  fe  fert  pour  tirer  du  vin. 
Ils  burent  un  broc  de  vin. 

Ce  monofyllabe  eft  bref  au  fingu- 
lier  y  &  long  au  pluriel. 

Il  faudroit  fupprimer  le  cqui  eft 
oifif ,  &  écrire,  d'après  la  pronon- 
ciation ,  bro.  Voyez  Orthographe. 
Broc  ,  s'eft  dit  autrefois  pour  broche  » 
&  c'eft  delà  qu'eft  venue  la  phrafe 
proverbiale  &  familière ,  manger  un 
rôti  de  broc-en-bouche  ;  pour  dire  , 
le  manger  tout  chaud ,  &  immédia- 
tement après  avoir  été  tiré  de  la 
broche. 
BROCALO;  nom  propre.  Petit  royau- 
me d'Afrique ,  en  Nigritie ,  entre  le 
cap  Verd  éc  Riogrande. 
BROCANTÉ;  participe  paffif  indé- 
clinable. Voye\  Brocanter. 
BROCANTER;  verbe  neutre  de  la 
première  conjugaifon  ,  lequel  fe 
conjugue  comme  chanter.  Acheter, 
vendre  y  troquer  des  tableaux  ^  des 
médailles ,  dts  tabatières  j  des  ba« 
gues  ou  d'autres  bijoux  &  curiofî- 
tés.   //  aime  à  brocanter. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  la 
féconde  moyenne,  &  la  troiHème 
eft  longue  ou  brève  ^  comme  nous 


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^10  BRO 

Texpliquons  au  mot  Verbe,  avec 
la  conjugaifon  &  la  quantité  pro- 
fodique  des  autres  temps. 

Obfervez  cependant  que  les  temps 
ou  perfonnes ,  qui  fe  terminent  parf 
•lin  €  féminin,  ont  leur  pénultième i 
fyllabe  longue.   Dansy>  brocante  ^^ 
la  fvUabe  cun  eft  longue. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  ^,  & 
écrire,  d'après  la  prononciation,  ^ro- 
kanter.  Voyez  Orthographe. 

BROCANTEUR  iTubftantif  mafcu- 
lin.  Celui  qui  brocante.  Ne  vousjie-^ 
pas  à  ce  Brocanteur^  il  vous  trompera. 
La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  moyenne ,  &  la  croifième 
longue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

BROCARD  i  fubftantifmafculin.  Ca- 
villatio.  Raillerie  piquante '&  ma- 
ligne. Quelques  coups  de  bâton  Vont 
puni  de  fes  brocards. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  longue. 

Il  faudroit  changer  lecen^,  fup- 
primer  le  d  qui  eft  oifif  ^  &  écrire  > 
brokar.  Voyez  Orthographe. 

BROCARDÉ ,  ÉE  j  adjedif  &  parti- 
cipe  pafîîf.  Voyt:^^  Brocarder. 

BROCARDER;  verbe  adif  de  la 
première  conjugaifon  ,  lequel  fe 
conjugue  comme  chanter.  Railler 
d'une  manière  piquante  &  maligne. 
Cette  femme  aime  à  brocarder  fon 
mari. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  moyenne  ,  &  la  troifième 
eft  longue  ou  brève ,  comme  nous 
l'expliquons  au  mot  Verbe  ,  avec 
la  conjugaifon  &  la  quantité  profo- 
dique  des  autres  temps. 

BROCARDEUR,EUSE  ;  fubitantifs. 
Celui  &  celle    qui  raillent  d'une 
manière  piquante  &  maligne.  Cejl 
un  Brocanteur^  une  Brocardeufe. 
La  première  Syllabe  eft  brève,  | 


BRO 

la  féconde  moyenne ,  la  troifiènve 
longue ,  &  la  quatrième  du  fémi- 
nin très-brève. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

11  faudroit  changer  le  c  en  >(: ,  le 
s  du  féminin  en  ç ,  &  écrire ,  d'après 
la  prononciation,  Brokardcur^  Bro- 
kardeu^e.  Voyez  Orthographe. 

BROC  ARTjfubftantifmafculin.  Etof- 
fe riche  brochée  d'or,d'argent  ou  de 
foie.  Elle  a  plufieurs  robes  de  brocart. 
La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  longue. 

11  faudroit  changer  le  c  en  X:  ^  fup' 
primer  le  rqui  eft  oifif ,  &  écrire, 
d'après  la  prononciation,  brokar* 
Voyez  Orthographe. 

BROCATELLE}  fubftantif  féminin. 
Sorte  d'étoffe  moins  précieufe  que 
le  brocart ,  &  fabriquée  de  même* 
Une  aune  de  brocatelle. 

Brocatelle  ,  fe  dit  auffi  d'une  efpècc 
de  marbre  d'Italie,  jaune  &  violet, 
ou  de  couleur  rougeâtce*  Un  bateau 
chargé  de  brocatelle. 

Brocatelle  ,  fe  dit  encore  d'une  an^ 
tre  efpèce  de  marbre  de  plufieurs 
couleurs.  Ony  trouva  une  carrière 
de  brocatelle. 

Les  deux  premières  fyllabesi  font 
brèves ,  la  troifième  dt  moyeiine , 
&  la  quatrième  très-.brève. 

11  faudroit  changer  le  c  en  ^  ,  fup 

frimer  un  /  qui  eft  oifif ,v  donner 
accent  grave  au  pénultième  ^  ,  & 
écrire,  d'après  laprononciation,  bro^ 
katèle.  Voyez  Orthographe. 
BROCE,  BROlSSEi  vieux  mots  qui 
fignifioient  autrefois /brouffailles.  , 
BROCEREUX;  vieil  adjeûif ,  qui.ff- 
gnifioit  autrefois  rempli  de  brouf- 
lailles. 
BROCH;  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois ,  fourche. 
BROCHANT;  participe  aârif  bdé- 
clinable-dtt  verbe,  ^rocA^r^  &  ter- 
me 


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BRO 

me  de  Tart  héraldique.  Il  fe  dit  des 
pièces  qui  paflent  entièrement  d'un 
côté  de  i'écu  à  l'autre ,  en  couvrant 
une  partie  des  autres  pièces  dont 
reçu  eft  chargé. 

LA  Roche  Foucault,  en  An- 
goumois ,  burelc  d'argent  &  d'azur , 
I  trois  chevrons  de  gueules  brochant 
fur  le  tout. 

On  dit  figurément  6c  familière- 
ment d'une  perfonne  qui  fe  rend 
plus  remarquable  que  les  autres 
dans  une  compagnie  >  qu'e/&  eji bro- 
chant fur  le  tout  ^  cq  qui  fe  dit  en 
bonne  &  en  mauvaife  part.  Il  y  avoît 
che:(^  vous  ajfembléc  brillante  y  &  vo- 
tre  voijtne  brochant  fur  le  tout. 

LsL  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  longue, 

BROCHE  i  fubftantif  féminin.  Firu. 
Inftrutllfent  de  fer  long  &  pointu 
dont  on  fe  fert  dans  les  cuidnes  pour 
rôtir  les  viandes.  Ilejlteqtps  de  tirer 
ce  rôti  de  la  broche.  Mettc^^  en  bro- 
che  un  quartier  d'agneau. 

Broche  j  fe  dit  d'une  forte  de  che- 
ville de  bois  pointue ,  avec  laquelle 
on  bouche  le  trou  d'un  tonneau 
qu  on  a  percé. 

Ceft  dans  ce  fens  qu'on  dit, 
rendre  du  vin  à  la  broche  ;  pour  di- 
re ,  vendre  du  vin  en  détail. 

Broches  a  tricoter  ,  fe  dit  de  cer- 
tains bouts  de  fet  ou  de  laiton  polis 
&  longs ,  avec  lefquels  on  tricote 
à^s  bas ,  &c.  Cela  s'appelle  autre- 
ment j  aiguilles  à  tricoter ^  &  cette 
dernière  dénomination  vaut  mieux 
que  l'autre. 

Broche,  fe  dit  de  certaines  petites 
verges  de  fer  ,  dont  les  fileufes  fe 
fervent  à  leur  rouet. 

Broche»  fe  dit,  en  termes  d'Artifi- 
ciers ,  d'une  petite  verge  de  fer  ou 
de  bois ,  ronde ,  de  figure  conique , 

?|ui  tient  au  culot  du  moule  d'une 
^£ée  volante ,  &  qui  fert  i  ména^ 


BRO  jM 

Îjer  un  trou  de  même  figure  dans 
a  matière  combuftibie  dont  on 
charge  la  fufée. 

Broche  ,  fe  dit,  en  termes  de  Balan- 
ciers ,  des  trous  ou  pivots  de  fer , 
qui  traverfent  la  balance  romaine. 

Broche  ,  fe  dit,  en  quelques  Manu- 
fadures  d'étoffes  en  laine,  &  par- 
ticuhèrement  à  Abbeville  >  des 
dents  du  peigne. 

Broches, fe  dit,  en  termes  d'Arqué- 
bufiersj  de  certains  morceaux  d'a- 
cier bien  trempés ,  de  diflFérente  fi- 
gure ,  &  dont  ces  Artifans  fe  fer- 
vent pour  arrondir  des  trous. 

Broche  jfe  dit  d'une  petite  verge  de 
fer  qui  fort  du  milieu  d'un  carton 
place  pour  tirer  au  blanc. 

Broche,  fe  dit,  en  termes  de  Serru- 
rerie, de  la  pointe  de  fer  qui  eft 
dans  une  ferrure,&  qui  doit  entrer 
dans  le  trou  d'une  clef  forée. 

Broche,  fe  dit,  en  termes  de  Bou- 
chers ,  de  deux  inftrumens ,  l'un  de 
fer  &  l'autre  d'os  de  mouton  ,  dont 
ces  Ouvriers  fc  fervent  pour  apprê- 
ter &  parer  la  viande  des  bêtes 
qu'ils  ont  tuées. 

Broche  ,  fe  dit,  en  termes  de  Chan- 
deliers &  de  Ciriers,d'une  baguette 
longue  &  déliée  ,  à  laquelle  font 
fufpendues  les  mèches  qui  doivent 
être  plongées  dans  l'abîme ,  afin  de 
s'y  couvrir  de  cire  ou  de  fuif. 

Broche  ,  fe  dit  encore ,  en  termes  de 
Ciriers ,  de  certains  petits  morceaux 
de  buis  y  de  figure  conic]ue ,  par  le 
moyen  defquels  ces  Artifans  prati- 
quent les  ouvertures  qu'on  voit  au 
gros  boutades  cierges. 

Broche,  fe  dit,  en  termes  de  Regra- 
tiers ,  d'une  verge  de  bois  longue 
&  déliée  ,où  ils  enfilent  les  harengs 
qu'ils  ont  fait  deffaler. 

Broche  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Cor- 
dçnniers ,  de  Tinftrument  avec  le- 
quel ces  Artifans  pratiquent  des 
S  f 


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311  BRO 

trous  aux  talons  des  fouliers ,  pout  1 
les.  chevilles  de  bois  qui  arrachent 
les  bours  de^Tous  les  talons^ 

Broche  y.  fe  dit,  en  termes  d'Epin- 
eliers ,  de  deux  baguerres  de  fer  em- 
boîtée^ perpendiculairement  dans 
la  traverfe  de  bois  du  métier ,  & 
par  le  moyen  defquelles  le  contre- 
poids retombe  toujours  fur  le  mê- 
me point.  X 

Broche  du  rouleau  ,  £e  dit,  en  ter- 
mes dlmprimerie ,  d'une  barre  de 
fer  qui  traverfe  le  corps  du  rouleau , 
&  qui  fert  à  faire  paiTer  le  train  de 
la  preiïe  fous  la  plarine ,  &  â^  feire 
revenir  ce  même  train  fur  £bêi  point 
d'appuu 

Broche,  fe  dit,  en  termes  de  Bro- 
deurs ,  d*un.  petit  morceau  <le  bois 
tourné,  autour  duquel  eft  l'or  frifé 
que  ces  Ouvriers  appliquent  fur 
leurs  ouvrages. 

Broche  ^  fe  dit ,  en  termes  de  Haute- 
Liûiers,  d'un  petit  inftrumenr  de 
buis  ou  d'aurre  bois  dur ,  dont  ces 
Ouvriers  fe  fervent,  &  oui  leur 
tient  liea.de.navetre  dans- la  fabri- 
que des  étoffes  &  des  toiles. 

Broche,  fe  dit,. en  termes  de  Bon- 
netiers, d'un  inffrument  qui  fou- 
tient  le  chardon  avec  lequel  ils  car- 
dent leiKS  ouvrages. 
(  On  appelle.  Jrap  à  double  bro- 
che :,  un  drap  plus  fort  &  mieur  fa- 
çonné que  le  drap  ordinaire. 

Broches  ,  (e  dit  au  pluriel,  en  termes 
de  Véim^,  des  défenfes  du  fan- 
glier. 

La  première  fvllabe  eft  brève ,  &: 
la  féconde  très-orève. 

BROCHÉ ,  ÉE  ;  adjeaif  fcparricipe 
padîf.   V<^e:(^  Brocher. 

BROCHÉE;  fubftantif féminin.  Tou- 
te  la  viande  qui  rôtit  à  une*  bro- 
che.' On.  y  rôtiffbirunc:  brochée  d^a- 
louettes  ,  &  une  brochée  d* ortolans. 

Brocbee  ,  Jfe  dit ,  en  termes  de  Chan- 


BRÔ 

deliers  8r  de  Ciriers,  de  tentes  les 
mèches  fufpendues  à  une  broche 
pour  ècre  plongées  dans  labime, 
&  s'y  couvrir-  de  fuif  ou  de  cire. 
La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  fécondé  Ibngue,  &  latrc^dème 
très-brève. 

BROCHER;  verbe  aftif  de  là  pre- 
mière conjugaifon,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Paffer  l'or  ,^ 
Pargent,  la*  foie,  &c..  de  côté  & 
d'autre  dans  une  éroffe.  Il  fait  bro- 
cher  dCor  la  plupart  des  éeoffes'  qui 
fe  fabriquent  chei[  lai. 

Brocher  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Bou- 
cliers ,  de  l'aâion  de  pratiquer  des 
ouvertures  avec  la  broche  dans  l'a- 
nimal raé^  pour  y  fouffler  &  pa- 
rer la  viande.- 

Brocher,  fedir,  en  termes^de  Ma- 
réchallerie ,  de  l'aâion  de  chaffer  à 
coups  de  brochoir,  les  clous  qui 
tiennent  le  fer  au  pied  du  cheval*. 

Brocher  ,  fe  dir ,  en  termes  de  Re- 
lieurs de  livres,  des-  livres  dont 
on^a  feulement  afi^mbllé  les  feuil* 
les  que  l'on  a  coufues  ^  Se  cou- 
vertes de  papieF  on  de  carton. 

Brocher,  iignifîe,  dans  le  fens' fi- 
guré, écrire  à  la  hâte.  Broche^  vite 
une  copie  de  cette  pièce.  * 

Brocher,  figni(ieauâî,dans  le  fèns 
figuré ,  compofer  à  la  hâte.  Il  ne  fait 
que  brocher  la  plupart  defes  ouvrages. 

Biu>oher-  dès  ipE«.oî»s ,  s'eft  dir  au* 
trefois  de  l'aâion  de  piquet  un  che- 
val avec  des  éperons  j  mais  cette 
expreffion  eft  vieillie,  &  n'a  plus 
d'ufage. 

La  prenûère  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  eft'  longue  ou  brève-, 
comme  nous  l'expliquons  aumor 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité,  profodique  des  autres 
temps. 

BROCHET  ;  fàbftantif  mafculin.  Lu- 
dus.  Poiden  de  lac»  >  d'étangs  & 


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BRO 

de  rivière  ^  qui  a  la  tcte  erande , 
•(Teufc,  maigre,  &  carrée ,  Tes  yeux 
•de  couleurs  d'or  ^  le  ibeç  alongé  à 
peu  près  comme  celui  d'une  oie  )  le 
rentre  gros ,  la  queue  courte  /&  le 
corps  couTert  de  petites  icailles 
«ninces. 

Ce  poiflbn  eft  extrêmement  vo- 
tace,  Ôc  dépeuple  les  lacs  &  les 
étangs.  D'ailleurs ,  il  eft  jexccUent  à 
manger.  Sa  chair  eft  blanche ,  fer* 
me ,  facile  a  digérer ,  &  il  s'apprête_ 
de  plufieurs  manières ,  comme  au 
bleu  y  â  la  fauce ,  rôti  ^  farci  »  en  ra- 
goût ,  erf  frimre ,  &c. 

On  .trouve  dans  la  tète  du  bro- 
chet deux  petites  pierres*  blanches 
2ui  données  i  iz  dofe  d'un  demi 
:rupule  jufqu'à  une  drachme  ^  font 
bonnes  contre  l'épilepfie ,  pour  pu- 
rifier le  fang ,  accélérer  l'accouche- 
ment ,  &  .cnallèr  les  pierres  de  la 
veifîe  ôc  des  reins. 

La  graifle  de  ce  poiffbn  eft  réfo- 
lutive  Scadouciffante.  Sa  mâchoire» 
inférieure  eft  déterfive,  defficative, 
ic  on  la  regarde  comme  fpécifique 
dans  la  pleuréfie.  Son  cœur  fe  man- 
ge avec  fuccès  au  commencement 
de  l'accès  d'une  fièvre  intermittente. 
Brochet  carreau,  fe  dit  d'un  très- 
gros  brochet.  On  leurftrvit  un  bro- 
ekee  carreau  dent  Une  rtJU  rien. 
Brochet  de  TERS^B^feidit  d'une  ef- 
pèce  de  lézard  des  îles  de  l'Amé- 
rique, qui  ne  diffère  des  brochets 
de  rivière ,  qu'en  ce  qu'au  lieu  de 
nageoires,  il  a  quatre  pieds  foi- 
bles  ,  par  le  moyen  defquels  il  fe 
traîne  fur  Wii^  à  la  manière  des 
couleuvres. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
&  la  féconde  moyenne  au  fingulier, 
mais  longue  au  pluriel. 
BROGHETÉ,  ÉE  s  adjeftif  &  parti- 
cipe palïîf.  Voye\  Brocheter. 
6ROCHETER;verbe  aftif  de  la  pre- 


BRO  323 

•mière  conjugaifon,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Aârion  de 
percer  de  broches  ou  de  brochenes. 
Il  faut  brocheter  ces  cuirs. 

Brocheter  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Ma- 
rine, de  l'adion  de  mefurer  lesmem- 
bres  &  les  bordages  d'un  vaiffeau. 
La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  très-brève ,  &  la  troifième 
eft  longue  ou  brève ,  comme  nous 
l'expliquons  au  mot  Verbe,  avec 
la  conjugaifon  &  la  quantité  profo- 
dique  des  autres  <emps. 

BROCHETON}  fubftantif  mafculin, 
Dinainutif.  Petit  brochet.  Ce  ne  font 
que  des  brocketons. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  très- brève,  &  la  troifième 
brève  au  Singulier  ^  mais  longue  au 
pIurieL 

BROCHETTEi  (ubftantif  fémi«n. 
ytruculum.  Petite  broche  de  bois , 

f>ar  le  moyen  de  laquelle  on  tient 
a  viande  en -état  i  la  broche.  // 
faut  une  brochette  à  ce  rôti  ^  pour  le 
tenir  ferme  à  la  broche. 

Brochettes  ,  fe  dit  des  ris  de  veau  , 
ou  morceaux  de  foies  gras  ^  pafles 
&  rôtis  dans  de  petites  broches  de  * 
bois  tni  d'argent.   On  nous  fervoit 
fonvent  des  brochettes. 

Brochette,  fe  dit ,  en  termes  de 
Boutonniers  ,  de  la  petite  broche 
qui  fert  à  tenir  le  ^noule  des  bou- 
tons ,  appelés  boutons  à  la  brochette. 

Brochettes j  fe  dit,  en  termes  d'Im- 
primerie^ de  deux  petites  tringles 
de  fer^  qui  attachelii  la  frifquette 
au  chafiis  du  tympan. 

Brochette  ,  fe  dit ,  en  termes  de 
fondeurs  de  cloches  y  d'une  règle 
où  font  tracées  différentes  m^- 
fures. 

On  dit  élever  des  oifeaux  à  la 
brochette  ;  pour  dire ,  élever  de  jeu- 
nes oifeaux ,  en  leur  donnant  à  man- 
ger au  bout  d'im  bâton. 
S  f  ij 


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3^4  BRÛ 

On  dit  auffi  figurcment  Se  fami- 
lièrement, élever  un  enfant  à  la 
brochette  ;  pour  dire ,  élever  un  en- 
fant avec  beaacoap  de  foin  Se  d'ap- 
plication. 

La  première  fyllabe  cft  brève, 
la  féconde  moyenne ,  &  la  troifième 
très-brève. 

Il  faudroit  fupprimer  un  t  qui  eft 
oifif ,  donner  l'accent  grave  au  pé- 
nultième tf,  &  écrire  j  d'après  la 
prononciation  ,  brochèie.  Voyez 
Orthographe. 
BROCHEUR,  EUSE  i  fubftantifs 
mafculin  &  féminin.  Celui  &  celle 
dont  le  métier  eft  de  brocher  les  li- 
vres. Porie^  ces  feuilles  che^  la  Bro- 
cheufe. 

'  La  première  fylbbe  eft  brève  j  la 
féconde  longue ,  &  la  troifième  du 
féminin  très- brève. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

Il  faudroit  changer  le  j  en  ;( ,  & 
écrire ,  d'après  la   prononciation  , 
brocheuse.      Voyez     Orthogra- 
phe. 
BROCHIER  5  vieux   mot  qui  figni- 

fioit  aut  efois  percer. 
BROCHOIR  ;  fubftantîf  mafculin. 
Sorte  de  marreau ,  dont  fe  fervent 
les  Maréchaux  pour  ferrer  les  che- 
vaux. Ckajfer  des  clous  avec  un  bro- 
choir. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  5r 
la  féconde  longue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 
BROCHONj  vieux  mot  qui  (xgnifioit 

îiurrefois.  pieu  pointu. 
BROCHONNU  j  vieux  mot  qui  figni- 

fioir  autrefois  noueux. 
BROCHURE  i    fuhftantif  féminin. 
Petit  ouvrage  de  peu  de  feuilles , 
broché  &  non  relié  ,  comme  font 
ordinairement  les  livres. 

Ce  mjt  peut  fe  dire  d'un  bon  &: 


BRO 

d'an  mauvais  ouvrage  ;  mab  it  fe 
dit  plus  ordinairement  d'un  mau- 
vais. On  a  fouvent  occafion  d'ett 
faire  ufage  dans  cette  dernière  ac* 
ception. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  la 
féconde  longue  ,  &  la  troifième 
très-brève. 

BROCOLI  ;  fubftantîf  mafculin. 
Sorte  de  chou  qui  nous  vient  d'U 
talie ,  &  auquel  nous  avons  confer^ 
vé  le  nom  qu'il  a  dans  cette  région. 
Nous  mangeâmes  une  falade  de  bro^ 
colis. 

Les  trois  fyllabes  foiit  brèves  au 
fingulier  ;  mais  la  dernière  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  ^ ,  & 
écrire  brokoli.  Voyez  Orthogra- 
phe. 

BRODÉ ,  ÉE  i  adjedif  &  participe 
palfif.  yoye:[  Broder. 

BRODEQUIN  ;  fubftanrif  mafculin. 
Sorte  de  chauflure  antique  ,   qui 

•  couvroit  le  pied  ôc  une  partie  de  la 
jambe ,  &  dont  on  ne  fait  plus  d'u- 
fage  que  dans  quelque  cérémonie 
pompeufej  comme  le  facre  d*uii 
Roi ,  ou  l'intronifation  d'un  Evc- 
que*  //  chauffa  Us  brodequins  an 
Roi. 

Brodequin  ,  fe  dit  auffi  d'une  forte 
de  chaufflire ,  dont  fe  fervent  les 
Comédiens  quand  ils  fouent  des 
Tragédies.  Le  Poète  Efchyle  intro- 
duifit  le  premier  les  brodequins  fur 
le  théâtre ,  pour  donner  plus  de  ma- 
jefté  aux  AAeurs. 

Brodequins  ,  fe  dit  au  pluriel,  en 
termes  de  Jurifprudencecriminelle, 
d'une  forte  de  queftion  qui  fe  don- 
ne avec  des  planches  &  des  coins  , 
par  le  moyen  defquels  on  ferre  les 
jambes  du  criminel  fi  forremenr, 
qu'il  en  fouffre  des  douleurs  hor- 
ribles. 
Quel  fond  peut-on  faire  fur  l'a- 


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BRO 

veu  qu'arrachent  de  pareils  tour- 
menv? 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde  très-brève,  &  la  troi- 
fième  moyenne  au  (ingulier  »  mais 
longue  au  pluriel. 

Il  faudroit  changer  ^«  en  ^ ,  Se 
écrire  irodekin.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BRODER  ;  verbe  aftif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Former  avec 
raiguille^fur  une  étoffe ,  de  la  mouf- 
feline,  &c.  quelque  ouvrage  ou  or- 
nement dor,  d'argent,  de  foie,  de 
fil  »  &c.  Elle  s'efi  brodé  une  robe  en 
or. 

Broder  un  conte  ,  une  nouvelle  , 
UNE  histoire,  &c.  figmfie ,  dans 
le  fens  figuré  ,  orner ,  embellir , 
amplifier  un  conte,  une  nouvelle, 
une  hiftoire  ,  &c.  Il  a  joliment  bro- 
dé t aventure  qui  lui  ejl  arrivée. 

La  première  fyîlabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  eft  longue  pu  brève, 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
qtuntité  profodique  àts  autres 
temps. 

BRODERA }  nom  propre.  Ville  d'A- 
iie  ,  dans  l'Empire  du  Mogol  >  au 
Royaume  de  Guzarve ,  fur  la  ri- 
vière de  Vafset.  On  y  fabrique  & 
Ton  y  teint  de  très^  belles  toiles  de 
coton.  On  recueille  auili  ,  dans  les 
environs  ,  beaucoup  de  laque  & 
d'ihdigo. 

BRODERIE  i  fubftantif  féminin. 
Ouvrage  ou  ornement  d'or ,  d'ar- 
gent, de  foie,  de  fil ,  &x.  formé 
avec  l'aiguille  fur  quelque  étoffe  , 
moulTeline  •  &c.  Voilà  une  broderie 
qui  va  bien  fur  cette  étoffe. 

Broderie  plate  ,  fe  dit  de  celle  dont 
les  figures  font  unies  ,  fans  fri- 
fures  j  paillettes ,  ni  autres  orne- 


BRO  315 

Broderie  en  couchure  ,  fe  dit  de 
celle  dont  lor  ou  l'argent  eft  cou- 
ché fur  le  deifein ,  &  coufu  avec 
de  la  foie  de  même  couleur. 

Broderie  passée  ,  fe  dit  de  celle 
qui  parok  des  deux  côtés  de  Té- 
tofFe. 

Broderie  EN  guipure,  fe  dit  de  celle 
où  l'on  coud  l'or  6c  l'argent  avec  de 
la  foie  deflTus  le  velin ,  appliqué  au 
deffein  tracé  fur  l'étoflFe. 

Broderie,  fe  dit, par  extenfion^  en 
termes  de  Jardiniers ,  des  rinceaux 
de  feuillages ,  fleurons ,  fleurs ,  &c. 
que  Ton  a  formés  avec  du  buis- 
nain,  pour  orner  un  parterre. 

Broderie  ,  fe  dit,  dans  le  fens  figu« 

.  ré ,  des  ornemens  ,  circonftances  , 
&  embelliflemens  qu'on  ajoute  à 
une  hiftoire  ,  â  un  conte  ,  à  une 
nouvelle,  llfalloitfupprimer  la  bro- 
derie de  cette  hijloire. 

Broderie,  fe  dit,  en  termes  de  Mu- 
fique,  des  notes  que  le  Muficien 
ajoute  en  exécutant  fa  partie  ,  foie 
pour  varier  un  chant  foaventrépété^ 
foit  pour  orner  des  palfages  fim- 
ples  ,  foit  pour  faire  briller  la  légè- 
reté de  fes  doigts  ou  de  fon  go- 
fier. 

La  première  fyllabe  eftbrève^la 
féconde  très-brève ,  &  la  troifième 
longue. 

BRODEUR ,  EUSE }  fubftantifs  maf- 
culin  &  féminin.  Celui  ou  celle 
qui  fait  métier  de  broder.  //  faut 
faire  venir  la  Brodeufe. 

On  dit  proverbialement,  figuré- 
ment  &  familièrement  ,  au-^ 
tant  pour  le  Brodeur  ;  pour  dire , 
qu'on  ne  regarde  ce  que  quel- 
qu'un vient  de  dire  ,  que  comme 
une  chofe  imaginée  Se  fans  fonde- 
ment. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  longue  ,  Se  la  troifième 
du  féminin  très-brève. 


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3i(î  BRO 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance.  » 

11  faudroit  changer  le/du  fcmi- 
nia  en  :{ ,  &  écrire  ,  d*après  la  pro- 
nonciation ,  brodeuse.  Voyez  Oit- 

THOGRAPHE. 

BRODNICZ  ;  nom  propre  d'une 
ville  4Jie  la  Prufle  Polonoife  ,  dans 
le  Palatinat  de  Culm. 

BRODRA  i  Voyei^KOD^KK. 

BRODT  ou  BROD  \  nom  propre 
d'une  ville  forte  de  Hongrie,  au 
Comté  de  PaflTega  ^  fur  la  rive  fep- 
tentrionale  de  la  Save. 

BRODY  ;  nom  propre.  Grande  ville 
de  Pologne ,  lur  les  frontières  de 
la  Ruffie  &  de  la  Volhinie ,  à  trois 
lieues  de  Podohortfé  »  dans  une 
-valle  plaine  environmée  de  forêu  de 
fapins. 

BRODZIECK  i  nom  propre  d  une 
petite  ville  de  Pologne ,  en  Li- 
•tkuanie ,  fur  la  rivière  de  Be- 
rezim^  dans  le  Palatinat  de 
Minski. 

BROGLIO  ;  nom  propre  d'un  endroit 
de  la  place  Saint-Marc  deVenife  , 
où  s'aflemblent  les  nobles  Vénitiens 
pour  délibérer  fur  les  afifaires  pu- 
bliques. Il  n'eft  permis  à  perfonne 
de  pafler  là  ^  tant  que  cette  affem- 
blée  fubfifte. 

BROJE  ;  nom  propre  d'une  rivière 
'  de  Suiite  ,  au  canton  de  Fribourg. 
Elle  a  fon  embouchure  dans  le  lac 
<le  Neubourg. 

BROIL  ;  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois brouflailles. 

BROILLIS  i  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  brouilleries. 

BROILLOT  i  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  petit  boi^. 

BROISSERON  ^  vieux  mot  ^ui  figni- 
fioit  autrefois  tuyau,  tobmet. 

BROITSCHIA  ;  nom  propre.  Ville 
d'Âfie ,  dans  l^Empire  da  Mogol  , 
4  douze  lieues  de  Surate ,  £c  â  huit 


BRO 

lieues  de  la  Mer  ^  fur  la  rivière^qùi 
Icpare  le  Rovaume  de  Décan  de 
celui  dé  Balagate.  On  recueille 
quantité  de  coton  dans  les  environ^ 
qui  font  d'ailleurs  fertiles  en  ris^ 
en  orge  &  en  froment.  Les  plus 
fines  &  les  plus  belles  toiles  de 
<oton  de  la  province  de  Guzu- 
r^te^  fe  fabriquent  djans  cette 
ville. 

BROLO  ;  nom  propre  d'une  Forte- 
refle  dfe  Sicile,  dans  un  golfe  de 
la  vallée  de  Démone ,  entre  le 
cap  de  Calava  &  celui  d'Orlan- 
do. 

BROMARDIER  ;  vieux  mot  q^ui  fi- 
gnifioit   autrefois   buveur,   ivro- 

BROMETS  j  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  une  grofle  grappe  de  rai- 
fin. 

BROMIÈN }  adjeftif  mafculin.  Bro- 
mius.  Terme  jde  Mythologie ,  & 
furnom  qui  fut  donné  à  Bacchus  « 
ou  parce  que  les  Bacchantes  fes  Prc- 
crenes  étoient  fort  bruyantes,  oui 
caufe  qu'il  vint  au  monde  au  bruit 
de  la  £bttdre  «.qui  embrafît  fa  mère 
Se  mêlé. 

BROMOS  i  fubftantif  mafculin.  Plan- 
te de  la  clalfe  de  celle  qu'on  anpelle 
Gramcn.  Ses  feuilles  reflemblent  à 
celle  de  l'avoine  fauvage  ;  fes  fom- 
mités  portent  des  barbes  longues 
&  rudes ,  &  fes  racines  font  nom- 
breufes  ic  déliées. 

Cette  plante  ,  qui  croît  dâfis  les 
champs,  eft  déterfive  j  defficative^ 
vulnéraire  ,  &  excellente  contre  les 
ulcères.  On  l'emploie  en  injeâions 
&  eix  fomentations. 

BROMSBERG  j   Voyci  Bydgost. 

BRONCHADEi  fubftantif  fcmimn. 
Lapjîo,  Faux  pas  ,  a£tipn  de  bron- 
cher. Ce  cheval  ejlfujet  à  faire  des 
bronchades. 
La  première  fyllabe  eft  moyen- 


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BRO 

ne  ^  la  féconde  longue  ^  &  la  croi- 
fième  très-brève. 

BRONCHÉ  i  participe  paffif  indccli- 
dable.  Foyc:^  fiRONCHfiii. 

BRONCHER  j.  verbe  neutre  de  la 
première  conjugaifon ,  lequel  le 
conjugue  co^wm^  chanter.  Chopper, 
faire  un  faux  pas.  Soutenc:^^  la  bride 
de  ce  cheval  ^  pour  l* empêcher  de 
broncher.  Cet  homme  bronêhe  à  cha- 
que pas  qu'il  fait. 

Broncher  ,  s'emploie  dans  le  fens 
figuré  y  ^>  fignine  faillir,  fe  mé- 
prendre, line-fautpas^u  il  bronche 
devant  fa  femme. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
lément,  Çfxiin*yafi  bon  cheval  qui 
mc-bronche;  pour  dire^qpele^[dus' 
habiles^  gens  fe  mépïeiinetïc ,  fe 
trompent  quelquefois. 

Les  temps  compofés  de  ce  verbe 
fe  forment  avec  l'auxiliaire  Avoir. 
J'ai  bronché  ;  elle  auroit  bron- 
ihé. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
mt^  8i  h  féconde  eOt  longue  ou 
brève ,  comme  nous  l'expliquons  au 
mot  V^RBB ,  avec  la  conjugaifon  & 
.  la  qiuntité  profodique  des  autres 
temps. 

Obfervez  cependant  que  les 
temps  ou  perfonnes,  qiû  fe  termi- 
ifênc  par  utt  e  féminin  y  ont  leur 
pénultième  fyllabe  longue.  Dans 
je  bronche j  la  fyllabe  ^ro/i  eft  lon- 
gue. 

BRONCHES;  fubftantif féminin  plu- 
riel ,  &  terme  d'Anatomie.  On  ap- 
pelle ainfi  des  vaiiïeaux  qui  corn- 
pefent  la  partie  principale  de  la 
fttbftancetlu  poumon,  &  qui  fer- 
rent de  paflage  à  l'air  dans  la  ref- 
piration. 

Ces  vaiflèaux  font  en  forme  de 
myaux  coniques  ,  compofés  d'une 
infinité  de  fragmens  caitilagineux  , 
€omm«  d'autant  de  fragmens  de 


BRO  317 

cefcles  très-ir^uliers,  liés  cnfem- 
ble  par  une  membrane  ligamen- 
teufe  &  élaftique ,  &  difpofés  de 
manière  que  les  inférieurs  s'infi- 
nuent  6c  s'engagent  facilement  dans 
les  fupérieurs. 

Les  bronches  fe  divifent  par  une 
infinité  de  ramifications  en  toue 
fens^,  qui  vont  toujours  en  dimi- 
nuant y  nerdent  peu  à  peu  la  ftruc- 
ture  de  leurs  cartilages ,  &  devien- 
nent membraneufes  a  mefurequ'el« 
les  deviennent  capillaires. 

BRONCHIAL,  ALE  y  adje^if ,  & 
terme  d'Anatomie.  Il  défigne  ce 
qui  a  rapport  aux  bronches  du  pou- 
mon. 

AftTâRiB  BRONc«iALE,  fe  dit  d'ûnc 
artère  des  poumorts ,  qui  vient  du 
tronc  de  l'aorte  descendante^  ou 
des  intercoftales  j  & ,  après  avoir 
embrafie  la  trachée,  elle  pourfuit 
fon  cours  avec  les  bronches  dont 
elle  accompagne  toutes  les  bran* 
ches  dans  tout  leur  cours. 

Veine  bronchiale  ,^  fe  dit   d'une 
veine  qui  vient  des  intercoftales , 
accompagne  Tartère ,  &  fe  divife 
en  autant  de  branches  qu'elle.  L'ar- 
tère porte  le  fang  aux  bronches- 
pour  leur  nourriture  ,  &  pour  celle 
des  véficules  des  poumons  ;  &  la- 
veine  le  rapporte  â  la  veine  cave  » 
dans  laçiueUe  elle  fe  jette.  L'artère 
bronchiale  eft  quelquefois  fimple;. 
mais  elle  eft  iouvent  double  ,  & 
quelquefois  triple. 

Glandes  bronchiales  >  fev^drrde 
certaines  glandes  noirâtres ,  qui  fe 
rencontrent  à  chaque  divifion  des 
feonches",  depuis  la  première  de 
ces  divifions ,  jufqu'à  celles  qui  fént 
les  plus  éloignées.  Elles  font  enve- 
loppées d'une  membrane  qui  leur 
eft  commune ,  &  on  les  croit  defti- 
nées  à  lubrifier  les  bronches  &  à 
les  humtdter  >  afia  que*  l'air  pafte 


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3i8  BRO 

-  plus  librement ,  &  defsèche  moins 
les  poumons. 

BRONCHIQUE;  adjedif  &  terme 
d'Anatomie,  qui  le  dit  de  difFé- 
rens  mufcles  ficués  fur  les  bronches, 
tels  que  les  (lernohyoïdiens  6c  les 
tyrohyoidiens.  F'oyci  ces  mots. 

BRONCHORST  ;  nom  propre  d'une 
petite  ville  des  Provinces-Unies , 
dans  le  Comté  de  Zutphen ,  fur  la 
rive  droite  de  Tlflel. 

BRONCOCÈLE  ;  fubftantif  mafcu- 
lin  ,  Ôc  terme  de  Médecine*  11  fe 
dit  d'une  tumeur  à  la  gorge ,  for- 
mée par  la  membtanne  interne  de 
la  trachée  artère ,  qui  fe  dilate  & 
s'infinue  entre  les  anneaux  cartila- 
gineux de  ce  conduit.  Cette  tumeur 
eft  molalfe ,  fans  douleur ,  fans  chan- 
gement de  couleur  à  la  peau.  Elle 
s'érend  lorfqu'on  fait  effort  en  re- 
tenant fon  haleine.  Elle  eft  caufée 
par  les  efforts  que  1  on  fait  en  criant, 
en  chantant ,  en  touffant ,  en  vo- 
miffant  ;  par  les  fecouffes  violentes 
&  les  mouvemens  trop  précipites 
du  cou. 

On  prétend  qu'on  pourroit  gué- 
rir cette  tumeur  en  la  comprimant 
par  le  moyen  d'Un  bandage  en  bou- 
ton. 

On  recommande  aufli  le  remède 
fuivant  ,  comme  le  meilleur  que 
Ton  connoiffe. 

Prcnei  parties  égales  d'épongés , 
de  liège  &  de  pierre- ponce  que  vous 
aurez  calcinés  :  mêlez  une  demi- 
drachme  de  ces  fubftances  avec  du 
fucre  :  formez  en  un  bol  avec  un 
peu  de  conferve  ou  de  firop ,  & 
gardez  ce  bol  fur  la  langue  pendant 
la  nuit» 

PRONCOTOMIE.  ou  laryngoto- 
mie; fubftantif  féminin,  &  terme 
de  Chirurgie  ,  qui  fe  dit  d'une  opé- 
ration par  laquelle  on^  ouvre  la  tra- 
çhéç  atfère  ^  afin  <juç  Tair  pijiffç 


BRO 

entrer  dans  les  poumons ,  qi^and  il 
ne  peut  plus  y  pénétrer  par  le  la- 
rynx. 

Les  cas  où  cette  opération  doit 
particulièrement  avoir  lieu,  font 
quand  dans  une  violente  efquinan- 
cie ,  l'inâammation  de$  mufcles  du 
larynx  met  le  malade  dans  le  dan- 
ger prochain  d'être  fuffoqué  :  quand 
une  peifonne  eft  tombée  dans  l'eau, 
&  qu'après  l'avoir  retirée ,  on  pré- 
fume qu'elle  n'eft  que  fuffoquée» 
&  quand  quelque  corps  étranger  fe  . 
trouve  engagée  dans  la  trachée  artè- 
re ,  comme  cela  arrive  quelquefois; 
mais  dès  qu'on  eft  décidé  à  faire 
cette  opération ,  il  faut  y  procéder 
promptement,  ou  il  feroit  dange- 
reux qu'elle  ne  devint  inutile. 

BRONDE  y  vieux  mot  qui  (ignifioit 
autrefois  branche  d'arbre. 

BRONDOLO  ;  nom  propre  d'une  pe- 
tite île  du  golfe  de  Venife ,  auprès 
de  la  ville  de  Chioggia. 

BRONl  ;  nom  propre  d'une  petite 
ville  d'Italie  ,  au  Duché  de  Milan , 
dans  le  Pavefan  y  à  fept  lieues  de 
Plaifance. 

BRONQUIER  ;  vieux  mot  qui  fîgnî- 
fioit  autrefois  boucher. 

BRONTÈS  ;  terme  de  Mythologie,  & 
nom  propre  d'un  fameux  Cyclope , 
fils  du  Ciel  &  de  la  Terre  ,  qui 
forgeoit  à  grand  bruit  les  foudres 
de  Jupiter. 

BRONTÉUS  i  adjeûif  mafculin,  & 
terme  de  Mythologie,  C'eft  un  des 
furnoms  de  Jupiter ,  ainfi  appelé  de 
ce  qu'il  lançoit  le  tonnerre. 

BRONTIASiîubftantifraafculin.  Les 
Naturaliftes  ont  donné  ce  nom  à 
une  forte  de  bélemnite,  f^oyc:^^  ce 
mot. 

BRONZE  ;  fubftantif  mafcu'in.  ^s^ 
Sorte  de  métal  compofé  de  cuivre, 

.    d'étain-&  de  zinc,   f^oye:^  Airain. 

3rp^^e^  fe  dit  9  par  e;^renfion  »  des 

figures 


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BRO 

figures  faites  de  ce  métal.  Je  viens 
d'acheter  un  bron-^e.  Vous  y  trouve^ 
r^  de  beaux  bron:^es. 

On  dit ,  en  parlant  de  médailles, 
le  grand  bronze ,  le  moyen  bronze  j 
le  petit  bron-{e  ;  pour  dire  ,  les  gran- 
des ,  les  moyennes  &  les  petites 
médailtes  de  oronze. 

On  dit  lîgurément ,  o^une  per- 

fonne  a  un  cxurdc  brom^e;  pour  dire, 

qu  elle  a  le  cœur  extrêmement  dur. 

La  première  fyllabe  eft  longue, 

&  la  leconde  très-brève. 

BRONZÉ ,  ÉE  i  adjeftif  &  participe 
paflif.   Voye\hKOHzzK. 

BRONZER  i  verbe  aûif  de  la  pre- 
mière  conjugaifon ,  lequel  fe  con- 

{'ugue  comme  chanter.  Appliquer  de 
a  couleur  de  bronze  fur  une  figure 
quelconque.  Toi  fait  bronzer  toutes 
ces  figures. 

Bronzer  ,  fignifie  auffi  teindre  en 
noir,  mais  il  na  guères  d'ufage 
dans  ce  ij?ns  qu'en  parlant  des  gants 
&  des  fouliers  préparés  pour  un 
deuil.  Cet  artijan  bronze  bien  les 
gants. 

Bronzer  ,  fe  dit ,  en  termes  deCha- 
moifeurs ,  Peauflîers  &  Corroy  eurs , 
de  la  façon  que  ces  artifans  don- 
nent  aux  peaux  de  maroquin  &  de 
mouton ,  par  laquelle  ils  élèvent  en 
noir ,  à  la  fuperâcie  ,  une  forte  de 
bourre  pareille  ï  celle  qui  fe  voit 
fur  les  bafanes  velues. 

Bronzer  ,  fe  dit ,  en  termes  d'arque- 
bufiers ,  de  laâion  de  faire  pren- 
dre au  canon  d'un  fu(il  une  couleur 
d'eau.  Il  ne  s'agit  pour  cela  que  de 
chauffer  le  canon  jufqua  un  certain 
point ,  &:  de  le  frotter  enfuire  avec 
la  pierre  fanguine  jufqu'à  ce  qu'il 
ait  pris  la  couleur. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne, 

&  la  féconde  eft  longue  ou  brève  j 

comme  nous  l'expliquons  au  mot 

ViiRBB  ,  avec  la  çonjugaifou   fc 

Tome  IV. 


BRO  319 

la  quantité  profodique  des  autres 
'  temps. 

Obfervez  cependant  que  les 
temps  ou  perfonnes ,  qui  fe  termi- 
nent par  un  e  féminin ,  ont  leur  pé- 
nultiètpe  fyllabe  longue.  Dans  je 
bron-^e  j  la  lyllabe  bron  eft  longue. 
BROQUART;  fubftantif  mafculin  , 
&  terme  de  Vénerie ,  par  lequel  les 
ch.i(Ièurs  défigrient  les  bêtes  fauves 
d'un  an.  Les  chiens  lancèrent  un  bro-^ 
quart. 
BROQUEj  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  pointe. 
BROQUETTEi  fubftantif   féminin. 
Clavulus.  Sorte  de  petit  clou  de  fer 
à  tête.  Il  faut  aller  chercher  un  mil-* 
lier  de  broquettes. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  moyenne ,  &  la  troifième 
très-brève. 

Il  faudroit  changer   qu   en   k^ 
fupprimer  un  t  qui  eft  oifif ,  don- 
ner l'accent  grave  au  pénultième  e , 
&  écrire ,  d'après  la  prononciation , 
brohète.  Voyez  Orthographe. 
BROQUIÉS  ;  nom  propre  d'un  Bourg 
de  France ,  dans  le  Rouergue ,  fur 
le  Tarn ,  a  (ix  lieues  &  demie ,  fud^ 
fud-eft ,  de  Rhodez. 
BRORA  \  nom  propre  d'une  ville  de 
l'Ecofle    feptentrionale  ,    fituée    à 
l'embouchure  d'une  rivière  de  me-' 
me  nom,  dans  le  Comté  de  Sou- 
rherland. 
BROSSAC  ;  nom  propre  d'un  Bourg 
de  France  ,   en  Saintonge ,  à  dix 
lieues ,  fud-eft ,  de  Saintes. 
BROSSAILLES  ;  Foyei  Broussail- 

tES. 

BROSSE  ;  fubftantif  féminin.  Inftru- 
ment  qui  fert  en  général  à  nettoyer, 
&  qui  eft  fait  de  brins  de  bruyères 
fort  fins ,  ou  de  laiton ,  ou  de  poil 
de  cochon  &  de  fanaUer. 

On  diftingue  différentes  fortes  de 
broffes,  relativement  a  la  forme 
'  Tt 


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350  BRO 

qû*on  leiiY  donne,  &  d  l'ufage  au- 
quel  on  les  deftine. 

Brosses  db  tc^iLETTE,  fe  dit  de  cel- 
les ^ui  fetvent  à  vergetcer  les  ha- 
bita. 

Bnosst  A  CHEVAL  y  Te  dit  de  celle 
dont  <xi  fe  fett  pont  étriller  un  che- 
val &  loi  polir  le  poiL 

Brosse  ï>e  carrosse  ,  (è  dit  d'âne 
bro^e  à  queue  dont  on  k  fert  pour 
nettoyer  l'intérieur  &  Textérieur 
d'un  carroffe. 

Brosse  a  l'Apprêt, fe  ditd'ùnebrof- 
fe  courte  dont  le  poil  eft  fort ,  &  de 
laquelle  on  fait  ufage  quand  le  frot- 
tement doh  êcre  violent. 

Brosse  a  dent  ,  fe  dit  d  une  petite 
broffe  dont  le  poil  court  eft  attaché 
avec  du  fil  d'archal  dans  les  trous 
d'un  fût  d'os  ou  d'ivoire ,  &  dont 
on  fait  ufagepour  nettoyer  les  dents. 

Brx>s5E  a  trois  faces,  fe  dit  dune 
broflè  faite  de  foie  de  fanglier ,  & 
qui  a  trois  faces  »  dont  une  fert  à 
nettoyer  les  tapifleries  \  une  autre  , 
les  houffes  des  lits  j  &  la  troifième, 
le  plancher. 

Brosses  a  Chï^urgien  y  fe  dit  de 
celles  dont  on  ordonne  quelquefois 
l'ufage  aux  malades  af&igés  de  rhu- 
ttiatifmes-j  afin  que  le  frottement 
faffe  tranfpirer  par  les  pores  Thu- 
nteiir  qui  occafionne  la  douleur. 

BltosfsB  ï)'I>tpRrMERrc ,  fe  dit  d'une 
grande  brofle  faire  de  poil  de  fah- 
clier  y  Se  dont  on  fe  fert  pour  laver 
les  formes  dans  la.  leflîve. 

Brosses  a  ligner  ,  fe  dit ,  en  ter- 
mes de  Peîiïture  j  de  celles  dont  les 
Peintres  font  ufage  pour  tracer  des 
mouhires  &  autres  palreîU  orne- 
mens  dans  leurs  tableaux. 

Brosse  a  Pepntrb  ,  fè  dit  auflî ,  en 
termes  de  Peinture ,  d'ime  forte  de 
gros  pinceau  dont  les  Peintres  font 
ufage  pour  coucher  ou  pour  étendre 
ks  couleiusÀ 


BRO 

Brosse  a  tuyau  ,  fe  dit  de  ceîle 
dont  les  Doreurs  fur  bois  font  ufage 
pour  coucher  d'afllette  dans  les 
filets. 

Brosse  a  lustrer,  fe  dit,  en  ter- 
mes de  Chapeliers,  d*une  broflfe 
faite  de  poil  de  fanglier  avec  la- 
quelle ces  artifans  luftrent  les  cha- 
peaux. 

Brosses  a  lustrer  ,  fe  dit  auflî ,  en 
termes  deGarniers,  d'une  for  te  de 
vergettes  un  peu  douces  que  ces  ar- 
tifans trempent  dans  les  couleurs 
dont  ils  veulent  luftrer  leurs  ou* 
v  rages. 

Brosse  de  RELiEURs^EteREURs  ,  fe 
dit  d'une  brolTe  avec  laquelle  ces 
ouvriers  nettoient  leurs  rers  à  do- 
rer. 

Brosse  a  borax,  fe  dit,  enfermes 
d*Orfévres ,  de  la  broffe  avec  la- 
quelle on  ôte  le  borax  qui  eft  reftc 
lur  une  pièce  que  Ton  a  fondée. 

Brosse  a  peigne  ,  fe  dit  d'une  broflê 
ronde  ou  à  queue ,  avec  laquelle  on 
nettoie  le  peigne. 

Brosses  a  tête  ,  fe  dit  de  celles  qui 
font  faites  en  forme  de  cylindre  ou 
de  rouleau. 

Brossés  a  Plancher  ,  fe  dit  de  cel- 
les dont  lés  Frotteurs  font  ufage 
pour  frotter  les  planchers. 

Brosses  de  Tisserands,  fe  dit  de 
cert^nesbroflfes  fïHtes  de  bruyères^ 
dont  ces  artifans  fe  fervent  pour 
mouiller  leur  brin  fur  le  métier» 

Brosses  de  Tondeurs,  fedit  de  cer^ 
taines  vergetrés  fort  rudes  avec  lef- 
quelles  ces  ouvriers  donnent  k  pre- 
mière façon  &  commencent  i  cou- 
cher la  laine  fur  le  drap. 

Brosses  a  morue  ^  fe  dit  de  celles, 
par  le  moyen  desquelles  on  lave  & 
deflfàle  la  morue. 

La  première  fytlabe  eft  brève  ,  Sc 
}r  féconde  très-brève. 

^         U  faudroit  fupprimer  un  j  qui  ed 


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BRO 

^  oifif .  &  écrire  ,  brofe.  Voyez 
Orthographe. 

BROSSE  ,  EE  i  adjedif  &  participe 
pafEf.  y^oyi:^  Brosser. 

BROSSER  i  verbe  aélif  de  la  premiè- 
re conjugaifon ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Tcrgere*  Ceft ,  en 
général ,  frotter ,  nettoyer  av.ec  une 
Droflè.  Il  faut  trojfer  ces  habits. 

Brosser  les  lettres  ,  fe  ditj  enfer- 
mes d'Imprimerie ,  de  Taâion  d'en- 
ôter  Tencre  d^ns  la  l^vè  avec  une 
htoffè. 

Brosser  un  c»eval,  fe  dit,  en  ter- 
mes de  Manège  >  de  Taâion  de  le 
frotter  avec  une  brofle  afin  d'enle- 
ver la  pouffière  de  deffus  fon  corps. 

Brosser  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Ton- 
deurs, de  Taâion  de  coucher  & 

''  d^arranger  la  laine  fur  le  drap^  & 
d*en  ôter  la  craflc  &  la  pouffière. 

Brosser  ,  eft  auffi  verbe  neutre  »  & 
fignifie  courre  à  cheval  ou  à  pied  à 
travers  les  bois  les  plus  forts  &  les 

-  plus  épais.  Ilbrojfoit  dans  cette  for :t^ 
La  première  fyllabe  eft  brève, 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

BROSSIER;  fubftantifmafculin.Ar- 
tifan  qui  fait  &  vend  des  brolTes. 
Kous  trouverez  ce  qu'il  vous  faut 
che:(  le  marchand  Brojfier. 

BROSSONNEUX  j  vieux  mot  qui 
(ignifioit  autrefois  noueux. 

BROSSURE;  fubftant\f  féminin.  Les 
Teinturiers  en  peaux  &  en  cuirs , 
donnent  ce  nom  à  la  couleur  qu'ils 
appliquent  avec  la  fimpîe  broffe. 

BROhrO  5  nom  propre,  feourg  &  val- 
lée d  Efpagne ,  au  Royaume  d'Ar- 
ragon  ^  dans  les  Pyrénées.  Le  Bourg 
eft  fur  la  rivière  d'Ara,  au-deffus 
d'Ainfa. 

BROU  j    fttbftantif  mafculin.    Les 


BRO  331 

Teinturiers  appellent  aînfi  la  coque 
verte  de  la  noix ,  dont  ils  font  ufa- 
ge  dans  certaines  couleurs. 

BROU  j  nom  propre  d'une  ville  de 
France ,  capitale  du  Perche  Gouet, 
fituée  fur  la  rivière  d'Ouzanne, 
environ  à  fix  lieues  ,  fud-oucft  ,  de 
Chartres.      ' 

BROUAGE  j  nom  propre.  Ville  forte 
&  maritime  de  France ,  en  Sainton- 
ge,  à  deux  lieues,  fud-oueft,  de 
Rochefort. 

BROUAGEAIS;  nom  propre  d'un 
petit  pays  maritime  de  Fr*^nçe ,  en 
iaintonge.  Les  eaux  y  font  mau- 
vaifes  &  l'ait  mal-fain  j  mais  H  y 
a  des  marais  falans  où  fe  fait  le 
meilleur  fel  du  royaume; 

BROU  AS  ,  BROUILLAS  ;  vieux 
mors  qui  fignifioient  autrefois 
brouillard. 

BROUAZ  j  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  gelée  blanche. 

BROUCK  j  nom  propre  d'une  petite 
ville  d'Allemagne,  au  Di\ché  de 
Berg ,  dans  le  vSercle  de  Weftpha- 
lie ,  fur  la  rivière  de  Roer. 

BROUD  ;  nom  propre  d'un  Bourg  de 
France  ,  fitué ,  en  partie ,  dans  1$ 
Bourbonnois ,  &  en  partie  dans  l'Au- 
vergne ,  au  Diocèfe  de  Clermont. 

BROUÉE  î  fubftantif  féminin,  Nçhu- 
la^  Petite  pluie  j  bruïne ,  brouillard. 
llfaifoit  une  brouée  froide. 

La  première  fyllabe  eft  brèvç,  la 
feconae  longue  ,  &  la  troifième 
très  brève. 

BROUET;  fubftantif  m^ifculin.  Sorte 

de  bouillon  préparé  avec  du  fait  & 

du  fucre ,  &  qu'on  avoir  coutume 

autrefois  de  prcfenteren  cérémonie 

aux  nouvelles  mariées  le  lendemain 

de  leurs  noces.  Ce  mot  n'a  plus 

euères  d'ufage  qu'en  ces  phrafes  : 

le  brouetdcrepoufcj  le  brouet  de  Vac^ 

couchée. 

On  dit  proverbialement ,  fami- 
«-i-i    •  • 
Ttij 


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331  BRO 

lièrement  &  figurément ,  en  parlant 
d'un  projet  ou  d'une  entreprife  inu- 
tile >&  qui  n'a  abouti  à  rien  ,  que 
touc  xtn  cjl  aile  en  brouet  d'an- 
douilles. 
BROUETTE  ;  fubftantif  féminin. 
Sorte  de  petit  tombereau  qui  n'a 

Î|u'une  roue ,  &qu  tm  homme  pouf- 
e  devant  lui.  Cet  inftrument  fert 
particulièrement  aux  Jardiniers  y 
aux  Vinaigriers  y  aux    Tanneurs» 

Broustte  ,  fe  dit  auifi  d'une  forte  de 
chaife  i  deux  roues  tirée  par  un 
feul  homme.  //  s^eji  fait  conduire 
dans  une  brouette. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  moyenne  ,  &  la  troi- 
fième  très-brève. 

BRpUETTÉ ,  ÉE  j  adjeftif  &  parti- 
cipe paffif.  Foye\  Brouetter. 

BROUETTER  \  verbe  aftif  de  la 
première  conjugaifon ,  lequel  le 
conjugue  comme  chanter.  Ce  verbe, 

3ui  n'eft  pas  neutre  ,  comme  il  eft 
it  dans  le  Di&ionnaire  de  Tré- 
voux, exprime  la&ion  de  tranf- 
porter  dans  une  brouette.  //  a  fallu 
brouetter  toutes  ces  terres. 

Brouetter,  fignifie  auflî  conduire 
dans  une  forte  de  chaife  â  deux 
roues.  //  ny  a  pas  de  jour  quil  ne 
fefajje  brouetter. 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
la  féconde  moyenne ,  &  la  rroi- 
fième  eft  longue  ou  brève ,  com- 
me nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  & 
la  quantité  profodique  des  autres 
temps. 

BROUETTEUR  ;  fubftantif  mafcu^ 
lin.  Celui  qui  fait  métier  de  con- 
duire des  perfonnes  dans  Aqs  efpè- 
ces  de  chaifes  qu'on  appelle  brouet- 
tes Se  vinaigrettes.  Il  efi  broueaeur 
depuis  dix  ans. 
La  première^  fyllabe  eft  brève  ^ 


BRO 

la  féconde  moyenne ,   &  la  troî- 
fième  longue  • 

Le  r  final  fe  tait  fentir  en  toute 
circonftance. 

BROUETTIER  j  fubftantif  mafcu- 
lin.  Celui  qui  tranfporte  des  terres  > 
des  pierres  ou  autres  chofes  ,  par 
le  moyen  d'une  forte  de  tombereau 
à  une  roue  qu'on  appelle  brouette. 
Faites  venir  un  brouet tier  pour  en^ 
lever  ces  terres. 

BROUGj  nom  propre  d'une  ville 
aflfez  confidérable  de  Suiflè  ,  dans 
l'Argaw ,  fur  la  rivière  d'Aar. 

BROUGIDOUR  y  vieux  mot  qui 
fignifioit  autrefois  canal  ,  le  bras 
d'une  rivière. 

BROUHAHA  -,  fubftantif  màfculia 
du  ftyle  familier.  Bruit  confus  qui 
réfulte  des  applaudiflêmens  donnés 
à  un  fpeâacle ,  à  une  pièce  de  théâ- 
tre ,  &c.  On  fit  un  grand  brouhaha  à 
la  première  repréfenfation  de  cetopé^ 
ra.  La  pièce  nen  efi  pas  meilleure 
pour  avoir  excité  tous  ces  brou-^ 
haha. 

Ce  mot  ne  prend  point  de  s  ao 
pluriel. 

BROUÏ;  fubftantif  mafculin.  Cala^ 
mus.  Terme  d'Emailleurs ,  qui  fe 
dit  d'une  forte  de  chalumeau  dont 
ces  ouvriers  fe  fervent  pour  fouffler 
la  flamme  de  la  lampe  fur  l'émail 
qu'ils  veulent  faire  foiulre. 

BROUÏ,  ÏE  i  adjeaif  &  participe 
paflif.  Foyer  Brouïr. 

BROUILLAMINI  j  fubftantif  maC 
culin  du  ftyle  familier.  U  fignifie 
défordre,  brouiilerie  »  confufion. 
Ainfi  l'on  dit ,  qu'i/^  a  beaucoup 
de  brouillamini  dans  une  chofe;  pour 
dire ,  qu'il  y  a  beaucoup  de  confu^ 
fion ,  îc  qu'on  n'y  entend  rien. 

Brouillamini  ,  fe  dit  aufti^  chez  les 
Maréchaux  5  d'tme  force  d'emplâtre 
qu'ils  préparent  pour  les  chevaux 
avec  du  1k>1  d'Arménie» 


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BRO 

BROUILLARD  j  fubftantif  mafcu- 
lin.  Ncbula.  Vapeur  épaifle  qui  s'é- 
lève infentiblemenc  de  k  terre  dans 
Tacmosphère ,  &  qui  obfcurcit  1  air. 

Un  brouillard,  qui n*eft  compofc 
que  de  vapeurs  aqueuresj&  quina 
point  de  mauvaiie  odeur  ^  ne  nuit 
pas  à  la  fanté  des  animaux  ;  mais 
quand  il  fent  mauvais  &  qu'il  efl 
formé  d'exhalaifons ,  il  eft  très-mal 
faifî ,  &  on  doit  l'éviter. 

Il  tombe  fréquemment  en  cer- 
taines contrées  ^  dans  les  années 
pluvieufes ,  une  forte  de  brouillard 

Î^ras  qui  endommage  les  grains^  & 
iir-tout  les  feigles  j  c'eft  ce  que  les 
cultivateurs  appellent  Nielle.  Le 
pain  fait  avec  du  feigle  gâté  par 
cette  efpèce  de  brouillard ,  eft  très- 
pernicieux  à  la  fanté. 

Brouillard  ,  s'emploie  auffi  adjec- 
tivement ,  mais  daàs  cette  phrafe 
feulement ,  papier  brouillard;  pour 
défigner  un  certain  papier  qui  n'eft 
guères  collé  ,  &  qui  eft  ordinaire- 
ment gris  ou  de  couleur  de  feuille 
morte.  Des  papillotes  de  papier 
brouillard. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
&  la  féconde  longue. 

Il  faudroit  fupprimer  un  /  &  le 
d  qui  font  oififs ,  faire  précéder  Vi 
de  l'autre/,  &  écrire,  d'après  la 
prononciation  ,  brouliar.  Voyez 
Orthographe. 

BROUILLÉ,  ÉE;  adjeftif  &  parti- 
cipe paffif.  /^oyq  Brouiller. 

Brouillé  ,  fe  dit  adjeâivement ,  en 
termes  de  Fleuriftes  ,•  d'une  fleur 
qui  n*eft  venue  ni  aufli  belle,  ni 
auffi  nette  qu'on  Pefpéroit.  Un  œil- 
let brouXle  ,  une  tulipe  brouillée. 

BROUILLER  ;  verbe  aéHf  de  la  pre- 
mière confugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter,  Mifcere.  Mê- 
ler confofément,  mettre  pcle-mcle. 
Exemples.  Dans  le  fens  de  mcler 


BRO  333 

confufément  :  on  brouilla  Us  archi^ 
ves  en  les  déplaçant. 

Dans  le  fens  de  mettre  pèle  me-* 
le.    //  ne  faut  pas  brouiller  ces  /i- 
queurs  Vune  avec  Vautre. 
Brouiller  du  vin  ,  fe  dit  de  l'aâîoii 
d'agiter  un  vaiifeau  qiii  renferme 
du  vin ,  de  manière  que  la  lie  &  le 
fédiment  fe  mêlent  avec  k  liqueur. 
//  étoit  évident  quen  remuant  le  ton- 
neau  vous  brouilleriez  le  vin. 
Brouiller  ,  fe  dit,dans  le  iens  figuré, 
&  (ignifie  mettre  du  défordre ,  de 
la  confufion.   Fous  lui  brouille:^  les 
idées. 
Brouiller  les  cartes  ,  fe  dit  figu« 
rément  &  familièrement  de  l'ac- 
tion de  mettre  le  trouble  ^  le  dé- 
fordre dans  les  affaires.  Ce  procès 
fe  feroit  accommodé  fi  vos  obferva^ 
tions  neuffent  pas  brouillé  les  cartesm 
Brouiller  des  personnes  les  unes 
AVEC  LES  AUTRES,  fe  dit  de  l'ac- 
tion de  femer  la  zizanie,  la  dif- 
corde  parmi  elles ,  de  les  mettre  en 
mauvaife  intelligence.   Jl  a  eu  le 
fecret  de  brouiller  ces  deux  amis  tun 
avec  Vautre. 

On  dit  figurément  &  familière- 
ment ,  que  V amour  a  brouillé  la 
cervelle  à  quelqu'un;  pour  dire,  que 
l'amour  lui  a  troublé  Tefprit. 

On  dit  auffi  figurément  &  fami^ 
lièrement  ,  o^une  perfonne  eft 
brouillée  avec  le  bon  fens  ;  pour 
dire  ,  quelle  extravague  &  agit 
contre  la  raifon. 

Oji  dit  encore  figurément  &  fa- 
milièrement j  que-  quelquun  efl 
brouillé  avec  t  argent  comptant;  pour 
dire ,  qu'il  eft  fans  argent ,  ou  ^'iï 
ne  fait  pas  en  conferver. 
Brouiller  un  cheval  ,  fe  dit ,  en 
termes  de  Manège  ,  de  Taftion  de 
conduire  un  cheval  fi  maladroite- 
ment &  avec  tant  d'incertitude  , 
qu'on  le  force  à  agir  en  dcfordre 


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334  BRO 

>  &  fans  règJe,  C'efi  un  mauvais 
Ecuycr  qui  ne  fait  que  brouilkr  fon 
cheval. 

Brouiller,  fe  dit  abfolument  &  fi- 
gurément ,  &  lignifie,  agir  en  dé- 
lordie  j  avec  contuuon  ,  foie 
par  ignorance  ,  foie  nulicieufe- 
menr.  //  brouille  dans  tout  ce  quil 
fait. 

Brouiller  ,  eft  verbe  pronominal 
réfléchi ,  &  fignifie  fe  troubler  en 
parlant ,  s'embarrafler.  Cet  Avo- 
cat sefl  brouillé  dans  fon  dif 
cours. 

Se  brouiller  ,  fe  dit  aufli ,  en  ter- 
mes de  Manège  ,  d'un  cheval  qai 
a  trop  d'ardeur ,  &  qui  là  force  de 
précipiter  fon  exercice ,  le  confond 
tellement,  qu'il  ne  fait  plus  ce  qu  il 
fait.  Les  chevaux  qui  ont  les  aides 
fines,  font  fujets  à  fe  brouiller ,  & 
on  les  empêche  de  manier,  pour 
peu  qu'on  ferre  trop  les  cuifles  , 
ou  qu'on  laifle  écliapper  les  |am,. 
bes. 

Lz  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde  eft  loi^ue  ou  biève , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Il  faudroit  fupprimer  un  /   qui 

.  eft  oifif ,  faire  précéder  1*/  par  Tau- 
.tre  /,  &  écrire  ,  d'après  la  pronon- 
ciation ,  broulier.  Vayea  Ortho- 
graphe. 

Il  faut  obferver  que  fi  cette  or- 
thographe s'adoptoit  ,  ce  verbe 
deviendroit  irregulier  dans  la 
formation  des  temps ,  dont  le  fé- 
cond précède  un  <  muet.  De 
broulier ,  il  faudroit  faire  |e  brouil- 
le. 

BROCILLERIE  j  fubftantif  féminin. 
DiJJenfio.  Querelle ,  zizanie  j  dif- 
carde  ,  diflenfion.  Ilejlfurvenuune 
brouillerie  entre  ces  deux  perfonnes. 


BRO 

Je  ne  fuis  pas  au  fait  de  leur  brouU* 
lerie. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne y  la  féconde  très-brève,  é(  la 
troifième  longue. 

Les  II  fe  prononcent  mouil- 
lés. 
BROUILLON  ,  ONNE  ;  ad|eûif. 
Turbator.  Qui  eft  dans  lliabitude 
de  brouiller.  //  ne  faut  avoir  aucune 
liaifon  avec  cet  efprit  brouilloft»  Elle 
a  toujours  eu  des  inclinations  èrouil* 
lonncs. 

Ce  mot  s'emploie. au(G  fubflan- 
tivement.  Connvijji^'-vous  ce  brouiU 
Ion  }  Ceft  une  vraie  brouilbn* 
ne. 
Brouillon  ,  eft  encore  fubftantif 
mafculin,  .&  fe  dit  de  ce  qu'on 
jette  d  abord  fur  do  papier ,  pour 
enfuite  être  mis  au  net.  //  in  a  fuît 
lire  fon  brouillon. 
Brouillon  j  fe  dit  aufii ,  dans  le  com- 
merce ,  d'une  forte  de  livre  journal 
qui  n'eft  pas  tout  à  fait  au  net ,  & 
dont  les  marchands ,  banquiers  & 
négocians  font  ufage  pour  les  af- 
faires de  leur  commerce.  Ceft  ce 
qu'on  appelle  plus  communément 
mémorial.  Ce  marchand  a  perdu  fon 
brouillon. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier mafculin^  mais  U féconde 
eft  longue  au  pluriel ,  &  brève  au 
féminin  ,  qui  a  une  troifième  fyl- 
labe très-brève. 

Ce  mot  employé  comme  adjec- 
tif, ne  doit  pas  régulièrement  pré- 
céder le  (ubftantif  auquel  il  fe  rap- 
porte. On  ne  dira  pifcs  un  brouillon 
caraclcre  ,  mais  un  caraàifc  brouil* 
Ion. 

Il  faudroit  fupprimer  un  /  qui 
eft  oifif,  faire  précéder  l'i  par  l'au- 
tre /,  &  écrire ,  d'après  la  protion- 
ciation  ,  broulian.  Voyez  Ortho- 
graphe, 


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BRO 

BROTJÏR^  verbe  àdif  de  la  féconde 
conjugaifon  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  ravir.  Arefacert.  Terme 
d'Agriculture  ,  qui  fe  dit  de  Tac- 
tion  du  foleil  quand  il  brûle  & 
grille  le«  blés  ou  les  fruits  attendris 
précédemment  par  une  gelée  blan- 
che.  Lefoleil  a  broui  rous  Us  fruks 
de  ce  canton. 

La  première  fyllabe  eft  brève >  & 
la  féconde  loi^ae. 

Le  r  final  fe  rait  fentir  en  toHte 
circonftance. 

La  quantité  profodique  des  au^ 
très  temps  de  ce  verbe ,  fuit  les  rè- 
gles données  pour  la  quantité  des 
temps  pareils  du  verbe  ravir.  Voyez 
au  mot  Ver^b  ,  les  règles  indi- 
quées. 
BROUÏSSURE  i  fubftantif  féminin. 
Dommage  qae  la  gelée  fait  aux 
fleurs  &  anx  premiers  bourgeons 
des  arbres*  La  brouïjfure  a  perdu  les 
abricotiers. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  troifièane  eft  longue , 
&  la  quatrième  très-brève. 

Il  feudroit  fupprimer  un  s  qui 
eft  oifif ,  &  écrire  brouifure.  Voyez 

OkTHOGRAPHB.. 

BROULLEUR  j  vieux  wiç^  qui  figni- 
fioit  autrefois  charlatan. 

BROULLIZ  ;  vieux  mot  qui  fîgni- 
fibit  autrefois  brouillerie  >  que- 
relle. 

BROUNISTESi  (les)  Hérétiques 
ainfi  appelés  de  Robert  Brown  , 
Miniftre  Anglois  leur  chef  ,  qui 
prit  le  titre .  de  patriarche  de  TE- 
glifc  réformée.  C  eft  une  branche 
de^Presbytériens.^  Foye\  ce  mot. 

BROUSALME  j  nom  propre  d'an 
royaume  .&  d'une  ville  d'Afrique , 
près  d'une  rivière  de  même  nom  , 
dans  la  Nigritie.  Cette  rivière  a  fon 
embouchure  dans  la  mer  ,  à  deux 
U^es  de  la  ûviète^  de  CaQibL9i«  Les 


BRO  335 

Portugais  tirent  de  ce  pays  du  fel 
&  ^es  vivres.  Il  s'y  fait  d'ailleurs 
très-peu  de  commerce  ,  parce  que 
la  navigation  de  la  rivière  eft  dan- 
gereufe. 
BROUSSAILLES  ;  fubftantif  fémi- 
nin plurie.l ,  qui  fe  dit  des  buiffbns  > 
des  ronces ,  àts  épines  ,  des  gencts 
&  antres  bois  "fembiables  croiflTant 
dans  les  forets  &  ailleurs.  pElle  s'é^ 
gara  dans  les  brouiJfailles% 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde  longue  >  la  troifième 
très4)rève. 

Les  //  fe  prononcent  mouillés.. 
11  faudroit  fupprimer  un  s  qui  efl: 
oifif  >  &  écrire,  d'après  la  pronon- 
ciation,  Aroz/^ai/Zw.  Voyez  Ortho- 
graphe. 
BROUSSE  ;  nonn  propre  d'un  bourg 
de  France  ,  en  Auvergne ,  à  fcpi 
lieues  &  demie  ,  eft  fud-eft  ,  de 
Clermont. 

Il  y  a  ,encore  en  Saintonge  un 
bourg  appelé  la  Broujfe  ,  à  trois 
lieues  i  fud-eft,  de  St.  Jean  d'An- 
gely. 
BROUSSIN  D'ERABLE;  excroiflT^n- 
c«  ondée  &  madrée  qui  vient  à  l'é- 
rable ,  &  <lont  les  anciens  Ro- 
mains faifoient  grand  cas.  On  en 
fiait  ufagedans  la  tabletterie. 
BROUT^  fubftantif  mafcuKn.  Ceft 
le  bois  que  les  jeunes  taillis  pouftent 
au  printemps ,  &  que  les  bêtes  vonr 
manger.  Les  certs  ,  les  chevreuils 
&  autres  bctes  fauves  aiment  le^ 
brout. 
Brout  ,  fe  dit  auffi  de  l'écale  verte 
des  noix.  Ce  brout  fert  à  préparer 
des  teintures. 

Ce  monofyllabe  eft  bref  au  fin- 
gulier  &  long  au  pluriel. 

Le  t  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance.- 
BROUTANT ,  ANTE  j  adjedHf  ver^ 
[     bal  j,  &  teïme  de  Vénerie.  On  ap- 


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}}6 


BRO 


pelle  bétes  broutantes  ,  le  cerf ,  le 
chevreuil ,  le  daim  »  &  autres  bêtes 
qui  aiment  le  brout. 

BROUTÉ ,  ÉE  i  adjeaif  &  participe 
paflîf.  Voyc\  Brouter. 

BROUTER  i  verbe  adif  de  la  pre- 
mière conjugaifon  ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Pafci.Pzittey 
manger  ,  rompre  avec  la  dent  les 

.  herbes ,  l'extrémité  des  plantes  qui 
tiennent  à  la  terre  ^  &  la  feuille  des 
arbres  quand  elle  y  eft  attachée. 
Prent^  garde  que  les  chèvres  ne  brou- 
tent la  feuille  de  vos  arbres?  Les  bre- 
bis ont  brouté  toutes  les  herbes  de  ce 
canton. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément ,  d*une  perfonne  qui  a  du 
talent  &  de  Tinduftrie ,  que  l'herbe 
fera  bien  courte^  fi  elle  ne  trouve  de 
quoi  brouter. 

On  dit  aullî  proverbialement , 
figurément  &  familièrement  , 
K\\ioù  la  chèvre  eft  attachée  ,  il  faut 
qu  elle  y  broute  ;  pour  dire,  qu'on 
doit  fe  déterminer  à  vivre  dans  l'é- 
tat où  l'on  eft  engagé. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  & 
la  féconde  eft  longue  ou  brève , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

BROUTILLES  j  fubftantif  féminin 
pluriel.  Virgulta.  Menues  branches 
d'arbres,  avec  lefquelles  on  fait 
des  fagots.  Ces  broutilles  fuffi" 
font  pour  faire  une  dou:{aine  de  fa^ 
gots. 

Broutilles,  fedit,  par  extenfion , 
de  plufieurs  petites  chofes  inutiles 
&  ians  valeur.    Faites  jetter  toutes 

'■    ces  broutilles. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde    encore,    &    la    troi- 

.   fième  très-brève. 

Les  deux  //  fe  prononcent  mouil- 
lésr 


BRO 

BROUVAIGE  i  vieux  mot  qui  fignî- 
fioit  autrefois  boiflbn. 

BROUWERSHAVENi  nom  propre 
d'une  ville  des  Provinces-Unies  j 
en  Zélande  ,  dans  l'île  de  Schou* 
wen ,  vis-à-vis  de  celle  de  Goerée, 
à  une  lieue  de  Ziriczée. 

BROYE  ;  fubftantif  féminin  ,  &  ter- 
mé  de  l'Art  Héraldique ,  qui  dcfi- 

Î;ne  un  inftrument  piopre  a  broyer 
e  chanvre  &  le  lin.  Cet  inftrument 
fe  nomme  niacque ,  ailleurs  que  dans 
le  lUafon. 

JoiN  V  iLLE  ,  d'azur  à  trois  broyés 
d'or ,  liées  d'argent. 

Ce  monofyllabe  eft  long. 
BROYE  \  nom  propre  d'une  rivière 
de  Suifle  ,  au  canton  de  Fribourg. 
Elle  fe  perd  dans  le  lac  d'Yver- 
dun. 
BROYÉ,  ÉE  ;  adjeûif  &  participe 
paflîh  Voyeif^  Broyer. 

On  appelle  pain  broyé  ^  une 
forte  de  petit  pain  blanc ,  pétri  fort 
dur. 
BRO YEMENT  ;  fubftantif  mafculin. 
Tritura.  Aâion  de  broyer ,  de  ré- 
duire ,  de  divifer  un  corps  quel- 
conque en  petites  parties. 
Broyement,  fe  dit^  en  termes  de 
Peinture  j  de  l'aftion  de  pulvérifer 
les  couleurs»  La  beauté  des  tal)leaux 
dépend  du  broyement  des  couleurs, 
qui  ne  font  jamais  un  boii  effet , 
quand  elles  font  eraveleufes. 

La  première  fyllabe  éft  longue , 
&  la  féconde  moyenne  au  iingulier , 
mais  longue  au  pluriel. 

Le  pluriel  fe  forme  en  changeant 
le  t  nnal  du  fingulier  en  un  Jj 
qui  fuit  la  règle  générale  des 
pluriels.  Voye-^  la  lettre  S* 

11   faudroit  changer  1'^  en  /,  le 

dernier  ^  en  ^ ,  &  écrire ,  d'après 

la  prononciation ,  broiemant.  Voyez 

Orthographe. 

BROYER  i  verbe  aftif  de  la  première 

conjugaifon  | 


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B  R  O 

conjugairon,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Tercre.  Piler  j  caf- 
fer ,  réduire  un  corps  en  poudre , 
de  quelque  manière  &  avec  quel- 
que inftrument  que  ce  foir. 
Broyer  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Pein- 
ture ,  de  Tadlon  de  pulvérifer  les 
couleurs ,  en  les  écralant  à  fec  fur 

guelque  corps  dur ,  comme  le  mar- 
re, le  porphyre,  ou  en  y  mêlant 
de  l'eau  ou  de  l'huile. 

Les  Peintres  doivent  donner  une 
attention  particulière  à  ce  que  leurs 
couleurs  foientbien broyées ^ parce 
qu'alors  elles  fe  rompent  mieux 
dans  le  mélange  ,  &  font  une  pein- 
ture plus  unie,  plus  douce,  plus 
gracieufe. 
Broyer,  fe  dit,  en  termes  de  Cor- 
derie ,  de  l'adion  de  brifer  le  chan- 
vre entre  les  deux  mâchoires  de 
rinftrument  qu*on  appelle  màcqucy 
pour  en  féparer  les  chenevottes. 
BuDYEu ,  fe  dit ,  en  termes  de  Phîlo- 
fophie  hermétique ,  de  l'adion  de 
faire  cuire  la  matière  du  grand 
œuvre. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne , 
&  la  leconde  eft  longue  ou  brève , 
'  comme  nous  l'expliquons  au  mot 
VïRBE,  avec  la  conjugaifon  & 
la  quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Obfervez  néanmoins  que  IV  fé- 
-minin,  qui  termine  les  trois  per- 
fonnes  du  fingulier  du  préfent  de 
rindicatif,&  celles  qui  leur  reflem- 
tlent,  fait  partie  de  la  dernière 
fyllabe ,  &  la  rend  longue. 
BROYEUR  i  fubftantif  mafculîn. 
Tritor.  Celui  qui  broyé.  Vous  avc[ 
là  un  mauvais  Broyeur. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, &  la  féconde  longue. 

Le  r  final  fe  fait  feiiir  en  toute 
cîrconftance. 
BROYON  i  fubftantif  mafculin.  Sor- 
Tome  ly. 


BRU  337 

te  de  molette,  dont  fe  fervent  les 
Imprimeurs  pour  broyer  le  vernis 
&  le  noir ,  dont  ils  compofent  leur 
encre. 

Broyon.,  fe  dit.auflî  d'une  efpèce  de 
piège ,  par  le  moyen  duquel  on 
prend  des  bctes  puantes^  comme 
renards ,  fouines  ,  &ç. 

BRU  :  fubftantif  féminin.  Terme 
d'amnici,  qui  défigne  la  femme  da 
fils ,  relativement  au  père  &  à  la 
mère  de  ce  fils.  On  la  nomme  au- 
trement ^^//^ -7?//^,  &  ce  dernier 
mot  eft  plus  du  bel  ufage  que  l'au- 
tre. Epoufe'^mon  fils  j  vousfere'[  ma, 
bru  chérie. 

Ce  monofyllabeeftbrefau  fingu- 
lier,  &  long  au  pluriel. 

BRUAILLES  j  vieux  mot  qui  fignî- 
fioit  autrefois  menu  bois. 

BRUANT  i  Foyei  Bréant. 

BRUCA  }  nom  propre.  C'eft ,  félon 
Baudrand  ,  un  bourg  &  port  de 
mer  de  la  vallée  de  Noto ,  en  Si- 
cile, fur  la  côte  méridionale  du 
golfe  de  Catane. 

Il  coule  une  rivière  de  même 
nom  dans  la  même  vallée  j  &  qui 
a  fon  embouchure  dans  le  même 
golfe.  C'eft  la  Panta^ias  des  An- 
ciens. 

BRUC-DE-GRIGNOLS  j  nom  pro- 
pre d'tm  bourg  de  France,  en  Péri- 
gord  ,  fur  la  rive  gauche  de  rille  , 
a  quatre  lieues.,  fud-oueft,  de 
Bourdeaux. 

BRUCELLES  j  fubftantif  féminift 
pluriel.  Sorte  de  petites  pincettes, 
^ont  les  branches  font  reflbrt.  Elles 
font  â  l'ufage  de  différens  ou- 
vriers, &  l'on  s'en  fert  particuliè- 
rement pour  tenir  des  pièces  dé- 
licates. 

BRUCHAUSEN  i  nom  propre  d'un 
Comté  d'Allemagne ,  en  Weftpha- 
lie  \  fur  les  bords  du  Wefer.  Il  ap- 
partient àla  maifon  deSrunfvrick, 
Vv 


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338  IPRU 

BRUCHSALj  nom  propre  d'une  ville 
d'Allemagne  ,  fur  la  Saltz  ,  dans 
TEvêché  de  Spire,  &  i  deux  lieues 
de  Philipsbourg.  L'Evêque  de  Spire 
y  a  un  château. 
BRUClNj  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  buis. 
BRUCK  ;  nom  propre  de  trqis  villes 
d'Allemagne ,  dont  une  eft  fituée 
dans  la  bafle  Autriche ,  fur  la  ri- 
vière de  Leutha  ;  la  féconde  en 
Sririe  j  &  la  troifième  ,  dans  l'élec- 
torat  de  Saxe. 
BRUCKENj  nom  propre  d'une  petite 
ville  d'Allemagne ,  dans  la  Thu- 
ringe. 
BRUCKENSTADT  ;    nom  propre 
d'une  petite  ville  d'Allemagne ,  en 
Franconie.  Elle  dépend  du  Margra- 
.viat  d'Anfpach. 
BRUCOLAQUE  j  fubftantif  mafcu- 
lin.  Les  Grecs  donnent  ce  noth  au 
cadavre  d'un  excommunié  ,  &  à  ce 
que  les  gens  du  peuple  appellent 
revenant. 
BRUDINICK  ;  nom  propre  d'une  pe- 
tite rivière  d'Allemagne ,  en  Silène. 
Elle  a  fa  fource  dans  la  principauté 
de  Neifs  ,  &  fon  embouchure  dans 
roder ,  près  de  Krappitz. 
BRUEL  i  nom  propre  d'une  petite 
ville  d'Allemagne,  dans  l'éledorat 
de  Cologne  >  à,  deux  lieues  de  la 
capitale. 

11  y  a  un  bourg  dn  même  nom 
dans  la  principauré  de  Schwerin, 
au  cercle  de  la  balTe  Saxe. 
BRUELLET  j^ieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  petit  buiflon. 
BRU  ESCHE  ;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit autrefois  forcière. 
BRUEYS  i  (l'Abbé  de)  nom  propre 
d'un  Auteur  né  à  Aix  en  1640,  & 
mort  à  Montpellier  en  1723.  On 
ne  fe  fouviendroit  peut-être  pas  de 
fes  écrits  fans  la  comédie  du  Gron- 
dfur  &  celle  de  l'avocat  patelin , 


BRU 

qu^îl  a  compofées  de  coûceîe  aY(c 
Palaprat  :  mais  ces  deux  pièces 
agréables  ont  rendu  fon  nom  digne 
de  mémoire. 
BRUG  y  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois pont  y  &  qui  s'eft  encore  dit 
-pour  tour  j  donjon. 
BRUGER  j  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  pouflTer,  heurter. 
BRUGES  j  nom  propre.  Ville  con- 
fidérable  des  Pays-bas  Autrichiens, 
fituée  dans  une  plaine,  à  huit  lieues 
de  Gand ,  &  à  trois  lieues  de  la  mer, 
où  elle  communique  par  un  canal 
fur  lequel  des  vaiueaux  du  port  de 
plus  de  quatre  cens  tonneaux ,  na- 
viguent commodément. 

Cette  ville  fut  autrefois  la  plus 
riche  &  la  plus  âorifiante  de  la 
Flandre  par  fon  commerce ,  avant 
de  paiTer  fous  la  domination  de  la 
maifon  d'Autriche  :  mais  ce  com- 
merce lui  fut  enlevé  dans  la  fuite 
par  la  ville  d'Anvers  ,  qui  depuis 
en  a  été  privée  elle-même  par  les 
Hollandois. 

On  compte  dans  Bruges  z6o 
rues ,  fept  portes  &  fix  grands  mar 
ches. 

C'eft-là  où  Philippe-le-Bon ,  Duc 
de  Bourgogne  ,  inititua ,  en  Jan* 
vier   Hjo  ,  l'ordre  de  la  Toifon 
d'or. 
BRUGGE  \  nom  propre  d'un  bourg 
d'Allemagne  ^  dans  le  cercle  élec- 
toral du  Rhin ,  fur  1^  rivière  d'Ahr. 
BRUGGEN  i  nom  propre.  Ceft^  fé- 
lon l'atlas  de  Jaillot  ,  une  petite 
ville  d'Allemagne  j  dans  le  cercle 
de  Weftphalie  ^  fur  la  Swalin. 
Bruggek  ,  eft  encore  le  nom  d'une 
autre    petite  ville   d'Allemagne  , 
dans  le  cercle  de  la  bafie  Saxe,  fur 
la  Lain&,  à  quatre  lieues  de  Hi)- 
desheim. 
BRUGIER  \  Vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  mugir. 


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BRU 

flRUGNE  ;  vieux  mot  qui  fignifioît 
autrefois  Baudrier. 

BRUGNETO;  nom  propre  d*une  pe- 
tite ville  cpifcopale  dUralie,  dans 
l'Etat  de  Gènes  ,  fur  la  rivière  de 
Votra  ,  à  neuf  milles  de  Pontre- 
moli. 

BRUGNON  j  fubftantif  mafculin. 
Brinolium.  Efpcce  de  pêche  ou  de 
pavie  d  un  très-bon  acabit.  Il  mûrit 
en  Septembre.  Le  brugnon  violet 
pafle  pour  le  meilleur. 

Le%  deux  fyllabes  font  brèves  au 
fingulierj  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

Il  faudroit  changer  gn  en  ni , 
&  écrire  ,  d'après  la  prononcia- 
tion y  brunion.  Voyez  Orthogra- 

PHB 

BRUGUIERE;  (la)  ville  de  France, 
en  Languedoc  ,  fur  la  rive  gauche 
de  TAgout,  à  une  lieue  ,  fud-eft  , 
de  Cadres. 

BRUIÈRE  j  (  Jean  de  la  )  nom  propre 
d'un  Auteur  François ,  né  à  Dour- 
dan  en  i<>44  &  mort  en  16^6.  Il 
eft  particulièrement  conhu*par  fa 
belle  Tradudion  des  caradères  de 
Théophrafte,  qui  le  fit  admettre  à 
l'Académie  Françoife.  Son  Livre , 
dit  M.  de  Voltaire ,  où  il  peignit 
des  perfonnes  connues  &  conndé- 
rables ,  a  fait  beaucoup  de  mauvais 
Imitateurs. 

BRUILj  vieux  mot  qui  fignifioît  au- 
trefois buiflbu ,  bolquet. 

BRUÏNE  ;.  fubftantif  féminin.  Pruina. 
Sorte  de  petite  pluie  froide,  qui  fait 
fouvent  dommage  aux  blés.  Cette 
bruine  ejl  dangéreufe. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  troifième  eft  très- 
brèves. 

BRUÏNÉ,  ÉE;  adjeftif  &  participe 
paflîf  j  maïs  qui  n'eft  déclinable  que 
quand  on  l'emploie  adjedivement, 
en  parlaot  des  kvàis  de  la  terre.  Ce 


BRU  339 

font  des  bits  bruinés.    V^oye^^  Bruï- 

.    NBR. 

BRUÏNERj  verbe  neutre  &  imper- 
fonnel  de  la  première  conjugailon , 
lequel  fe  conjugue  comme  chanter. 
Il  fe  dit  de  la  bruine  qui  tombe.  // 
bruine  depuis  le  matin. 

Les  temps  compofés  fe  forment 
avec  l'auxiliaire  Avoir.  //  a  bruiné. 
Il  aurait  bruiné. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  la  troifième  eft  longue  ou 
brève  ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe  ,  avec  la  conjugal- 
fon  &  la  quantité  profodique  des 
autres  temps. 
BRUIR;  verbe  aftif  de  la  féconde 
conjugaifon,  lequel  fe  conjugue 
comme  ravir.  Terme  de  Draperie , 
qui  fe  dit  de  Tadion  d'étendre  une 
pièce  d'étoffe  fur  des  planches  cri- 
blées de  trous,  au-defious  defquelles 
fe  trouve  une  chaudière  remplie 
d'eau  bouillante,  afin  que  la  vapeur 
de  cette  eau  pénètre  l'étoffé,  &  l'af- 
foupliffe. 
BRUIRE  j  verbe  neutre  irrégulier  de 
la  quatrième  conjugaifon.  Strepere. 
Il  fignifie  rendre  un  fon  confus.  Je  • 
ne  fais  ce  que  f  entends  bruire.  Les 
vents  bruyaient. 

C'eft  fans  doute  par  erreur  que 
le  Diétionnaire  de  l'Académie  Fran- 
çoife dit  ce  verbe  aftif. 

Le  Diftionnaire  de  Trévoux  le 
ditauflfî  aétif  j  mais  c'eft  une  faute 
de  doftrine  qui  lui  eft  familière. 

On  ne  dit  ni  bruire  quelquun^ 
ni  bruire  quelque  ckofe;  &  quoiqu'on 
dife ,  qu*on  entend  bruife  les  vents  ; 
les  vents  ne  font  pas.  b  fujet  où  fe 
termine  l'adlion  de  bruire  ;  &  c'eft 
comme  fi  l'on  difoit  que  les  vents 
font  la  chofe  que  nous  défig'ons  pa*' 
le  mot  bruire. 

La  première  fyllabe  eft  longue , 
&  la  ieconde  très-brève. 
•  V  V  ij 


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34©  BRU 

Conjugaison  du  verbe  krégu- 
lier  Bruire. 

Indicatif*  Imparfaiti  Singulier. 
U  bruyoit.  . 

PluricL  Ils  bruyoient. 

La  première  fyllabe  des  deux 
nombres  eft  brève,  &  la  féconde 
moyenne  au  (ingiulier,  mais  longue 
au  pluriel.. 

Il  faudroic  change  IV  en  ^  j  & 
écrire  ,  d'après  la  prononciarion  , 
bruyait  ^icc. 

Les  autres  temps  de  ce  v^rbe.ne 
font  pas  ufîtés. 
BRUISSEMENT;  fubftantif  mafcu- 
lin.  Fremitus.  Sorte  de  bruit-  confus. 
Nous  entendîmes  le  bruïjfement  de 
VajfembUej  mais  nous.ne  pûmçs  rien 
dijîinguer. . 
Bruïsseuent  d'oreilles,  fedit,  en 
termes  de  Médecine,  d'une  forte 
de  maladie  ,  appelée  autrement 
bourdonnement.  -Voyez  ce  mot^ 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  la  troifième  eft  très-brève, 
&  la  quatrième  moyenne  au  fîngu- 
lier ,  mais  longue  au  pluriel. 

Le  pluriel  le  forme  en  changeant 
le  t  final  du  ûngulier  en  un  j ,  qui 
fuit  la, règle  gjénécale  des  pluriels. 
Foyer  la  lettré  S* 

II  faudroit  fupprimer  un  xqui  eft 
oifif ,  changer  le  dernier  e  tn  a  ,:6c 
écrire  ,  d'après  la .  pcononciation  , 
bruifemant.  Voyez  Orthographe. 
BRUIT.;,  fubftantif  mafculin.  Tumul- 
tus.  Tumulte , .  aflemblage  de  fons 
fans  acticulatioa  diftinda  ,  .  fans 
harmonie-,  &  quiofFenfent  ordinai- 
rement r#reille.  On  entendit  ua  bruit 
infupportable^  Il  s*y  fit.un  gfond 
bruit. 
Bruit,  fe  dîtauflî  d'un  alfemblage 
de  foiM  agréables-  Il  sUndormit  <iu 
bruit  du  ruijjeau. 
RkuiT^fe  die  encore  de  certains  fons 
qui  expriment  la  joie.  Il  fut  reçu 


B^RU 

àu  bruit  des  timballes  &'déstrcfm^ 
pettes. 

On  dit ,  en  termes  de  Vénerie^, 
chàjfer  à  grand  bruit  ;  pour  dire, 
chaffer  à  cor  &  à  cri  avec  une  meute 
&  des  Piqueurs.  Quand  nous  paf- 
fâmes  dans  la  forêt  ^  les  Princes  y 
chajfôient  à  grand 'bruit.. 

A  GR^A^D  bruit  ,  fe  dit  auflî ,  dans 
le  fens  figure  j  pour  dire ,  faftueu- 
fement ,  par  oftentation.  S'il  fait  du 
bien  à  quelquun^  cefl  toujours  à 
gfandhruit.^ 

À.PETiT  bruit,  fe  dit ,  dans  le  ftns 
figuré ,  par  oppofitioa  à  Texprefiion 
précédente  \  pour  dire  ,  en  ftcret , 
fans  éclat,  à  la  dérobée.  Elle. fait 
l* aumône  à  petit  bruit.  Cette  affaire 
fe  négocia  à  petit  bruit. 

On  dit  familièrement ,.^urtf  becai 
bruit;  pour  dire,  gronder,  fe  fâ- 
cher, fe  mettre  en  colère.  Elle  fie 
beau  bruit  en  apprenant  cette  aven^ 
ture. 

On  dit  de  quelqu'un ,  quilpaffe 
fa  vie  loin  du  bruit  ;  pour  dire ,  loin 
des  affaires,  du  tumulte,  &  du 
commerce  du  monde.  Elle  stfi  re^ 
tirce  loin  du  bruit. 

San5  BRurr ,  fignifié  tout  doucement, . 
fans. qu'on  loit  entendu.    Elle  fit 
entrer  f on  amant  fans  bruits   far^ 
rivai  fans  bruit-  à  la.  porte  dûchâ", 
teau. 

On  dit  proverbialement  de  ùga^ 
rément,  de  quelqu'un  qui  prend 
des  libertés  particulières ,  &  s'attri^ 
bue  le  droit  de  parler  d*uxi  toahaut 
fans  foufFrir  que  les  autres  agilfcnt 
de  même ,  quMn*  aime  pas  le  bruit  ^ 
s^il  ne  lefait^ . 

On  dit  aullî  proverbialement  & 
figurément  de  quelqu'un ,  qu'il  efi 
bon  cheval  de  trompette  ,  quil  nù 
s'étonne  pas  du .  bruit;  pour  dice , 
qu'il  ne  s'éoouvante  pas  aifément. 

Bruit,  fe.dit,  pat  exrenfioa,  pour. 


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BR0 

^îreinôuvelle.  Le  bruit  court  qat  vous 
vous  maric^.  Ce  bruit  s'cft  répandu 
mal  à  propos. 

Bruit  ,  fe  die  dans  le  fens  de  di/pate , 
conteûation  ,  querelle.  Il  y  aura  du 
bruit  cntrelhs^  Nous  n  aurons  point 
de  bruit  enfemble. 

Bruit,  fe  dit  auflfî  dans  le  fens  de 
murmure  ,  émeute  ,  fédiiion.  Le 
Gouverneur  parvint  enfin  à  étouffer 
le  bruit.  Le  bruit  efi  violent  dans  la 
Province. 

Bruit  ,  fe  dit  de  1  cclat  que  certaines 
aâions  font  dans  le  monde  j  &  dans 
ce  fens ,  ce-mot  eft  toujours  joint  à 
quelque  temps  du  verbe  faire.  Le 
procès  de  cette  Dame  a  fait  beaucoup 
de  bruit.  C*ejl  une  entreprife  quijcra 
du  bruiCi^ 

Bruit,  fe  dit  dans  le  fens  deTcpu- 
ration,  renommée.  CetufiUenapas 
bon  bruit. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément  dans  ce  fens,  <2  beaufe  lever 

^    tard  y  qui  a  bruit  de.  fe  lever  matin; 

E eut  dire  ,;que  quiconque  Jouit  d'une 
onne  réputation ,  ne  la  perd  pas 
aifément. 

Ge  mbnofyllabe  eft  moyen  au  fin- 
gulier,  &  long  au  pluriel. 
BRÛLANT,  ANTE  j  ad jeârif  verbal. 
Urens.  Qui  brûle.  Des  exhcdaifons 
brûlantes.  Un  été  brûlant. 

Les  deux  fyllabes  font  loirgues , 
&  la  troi^ème  du  féminin  eft  très- 
brève. 

Le  pluriel  fe  forme  en  changeant 
le  t  final  du  fingulier  en  un  j  ,  qui 
fuit  la  règle  générale  des  pluriels. 
Foye\  1»  fettre  5, 

Cet  adjedif  ne  doit  pas  réguliè- 
rement précéder  le  fubftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On' ne  dira  pas 
une  brûlante  fièvre  ^  .nazis  une  fièvre 
brûlante. 
BRULAS  j  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  dégât ,  ravage. 


BRÛLÉ ,  ÉE  ;  adjeaif  &  participe 
paflif.  I^oye:^  Brûlîr. 

,  Vin  brûlé  ,  fe  dit  adjedivement  d'un 
vin  qu'on  a  mis  fur  le  feu  avec  quel-  ' 
*ques  ingrédiens.  Et/Tizw  brûlé  y  fe  dit 
d'un  pain  trop  cuit. 

Cerveau  BRULE  ,  cervelle  bruléeJ, 
fe  dit  adjedivement  &  fiçurément , 
d'un  fanatique,  d'un- vifionnaire , 
de  quelqu'un  qui  porte  tout  à  l'excès. 
Ne  fréquente^  pas  cet  homme  ^  C*eji 
un  urveau  brûlé. 

Brûlé,  9'emploie  auffî  £ubftantive<» 
ment. 

'  On  dît y-quune  liqueur  ou-  aàtrc 
fubfiance  fent  le  brûlé  ;  pour  dire  , 
qu'elle  répand  une  odeur  femblabU 
à  celle  d'une  chofe  qui  brûlé. 

BRÛLEMENT  i  fubftantif  mafcuUn. 
Ufiio.  Embralement ,  incendie.  Le 
brûkment  de  ce  navire  ruina  dix  Né- 
gocians.  Les  brûlemens  furent fréquens  ^ 
durant  cette  guerre  civile. 

La  première  fyllabe  eft  longue , . 
la  féconde  très-brève ,  &  la  troi-^ 
fième  moyenne  au  fîngiilier,  mais 
longue  au  pluriel. 

Le  pluriel  fe  forme  en  changeant 
le  t  final  du  fingulier  en  un  s^  qui 
fuit  la  règle  générale  des  pluriels 
Foy^z  la  kttre  S. 

Il  hiudroit  changer  le  dernier  e 
en  a  y  6c  écrire  brûlemant.  Voyez 
Orthographe. 

BRÛLER  ;  verbe  aftif  de  la  première 
conjugaifon ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Urere.  Confumer 
par  le  feu  quelque  fubftance.  On 
brûla  la  flotte  dans  leporu  Nous  brû^ 
Ions  beaucoup  de  bois.  Les  Grecs  &  les 
Romains  brûloient  les  morts. 

Brûler,  fe  dit  auilî  de  l'aftion  de 
faire  du  feu  par  le  moyen  de  quel- 
que matière  combuftible.  On  ne 
brûle  que-des  racines  dans  cette  ^on- 
trée. 

fijkvitSi  Dfi   LA   CIRE,  DE   LA-CHAN- 


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54« 


BRU 


DBLLE,  DE  L*HuiLE ,  fignîfie  faîrc 
ufage  de  bougies,  de  chandelles  , 
d'huile  pour  éclairer.  On  ne  brûle 
que  de  la  cire  che^  ce  Prince.  On 
bruU  beaucoup  d'huile  dans  cette  Mn- 
nufaclure. 

Brûler  du  vin  ,  fe  dit  de  l'adion  de 
diftiller  du  vin  par  le  moyen  du  feu 
pour  en  faire  de  Teau-de-  vie.  Ce  vin 
a  un  mauvais  goût  ^  &  nejlbon  quà 
brûler. 

Brûler  l'acier  ,  le  fer  ,  &c.  fe  dit , 
chez  les  Ouvriers  qui  emploient 
ces  métaux,  de  Tadion  de  leur  ôter 
leurs  qualités ,  eh  les  faifaut  trop 
chauffer. 

Brûler,  fe  dit  de  Tadion  d'échauffer 
extrêmement,  de  deflecher  par  une 
chaleur  exceflive.  Exemples.  Dans 
le  (qïis  d*échauiFer  extrêmement. 
Les  liqueurs  lui  ont  brûlé  le  fang. 

Dins  le  fens  de  deflecher  par  une 
chaleur  exciellîve.  Les  vents  du  midi 
ont  brûlé  les  plantes. 

Brûler  ,  fe  dit ,  par  extenfion  ,  de 
l'effet  que  produit  fur  certaines  chro- 
fes  un  froid  extrême.  Les  gelées  de 
l* hiver  ont  brûlé  les  racines  des  plan- 
tes. La  neige  brûle  lesfouUers. 

Brûler  ,  fe  dit,  en  termes  de  Philo- 
fophie  Hermétique  ,  de  Tadion  de 
cuire  la  matière  cfu  grand  œuvre  dans 
fon  vafe  &  à  feu  doux. 

Brûler  la  cervelle  a  quelqu'un  , 
/îgnifie  caffer  la  tête  d  un  coup  de 
piftolet  tiré  à  bout  touchant.  Il  brûla 
la  cervelle  au  Cavalier  qui  fe  préfenta 
poiir  t  arrêter. 

Brûler  un  gîte,  une  poste,  &c.  fe 
dit  figurémentdans  le  ftyle  familier, 
&  fignifie  paffer  un  gîte ,  une  poftç , 
^c.  fans  s'y  arrêter.  //  nous  fit  pro- 
mettre que  nous  ne  brûlerions  pas 
fon  château  enpaffanty  &que  nous 
.  nous  y  arrêterions  deux  ou  trois 
jours. 

Qn  (îit  prQVçrbi^lçmepî  Çç  figu- 


fiRU 

rément,  d'une  perfonne  fans  CoS 
duite  ou  peu  intelligente ,  qui  fe 
ruine  en  faifant  pluneurs  dépenfes 
différentes  en  même-temps ,  quelle 
brûle  fa  chandelle  par  les  deux 
bouts. 

On  dir  proverbialement  &  figu- 
rément,  quon  viendra  à  bout  de 
quelque  chofe^  ou  quon  y  brûlera  f es 
Âvr^j;  pour  dire,  qu'on  mettra  en 
ufage  tous  les  moyens  poflibles  pour 
réuflîr  à  cette  chofe. 

On  dit  proverbialement-,  figu- 
rément  &  familièrement,  que  quand 
on  graijfe  les  bottes  d'un  vilain  y  il 
dit  quon  les  lui  brûle  ;  pour  dire  , 
qu'on  n'a  guères  que  des  reproches 
èc  des  marques  d'ingratitude  à  ef- 
pérer'  pour  les  fervices  qu'on  rend 
aux  malhonnêtes  gens. 

Brûler  ,  s'emploie  comme  verbe 
neutre,  &  (ignifie être  confumé par 
le  feu.  Nous  vîmes  de  loirjL  que  VEgife 
brûloit. 

Brûler  ,  fe  dit  auffi  ,  par  extenfion , 
comme  verbe  neutre^  pour  dire, 
être  chaud.   Sa  chair  lui  brûloit. 

Brûler  ,  fe  dit  encore ,  comme  verbe 
neutre ,  dans  le  fens  figuré ,  &  figni* 
fie  être  ardemment  épris  d'une  paf- 
fion  extrême.  Elle  brûle  d'amour  pour 
ce  jeuneOfficier. Ce  jeune  homme  brûle 
d'ambition. 

Brûler  ,  fe  dit  auflî  figurément,  & 
comme  verbe  neutre ,  pour  défigner 
4:>eaucoup  d'impatience  ,  &  une 
grande  envie  de  faire  quelque  chofe. 
Elle  brûloit  d'aller  lui  raconter  fon 
aventure. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément ,  qu'on  brûle  à  petit  feu  ;  pour 
exprimer  ,  qu'on  languit  dans  l'at- 
tente d'une  chofe  qu'on  défire  ar- 
demment, &  qui  n'arrive  pas. 

On  dit  auflî  proverbialement  flç 
figurément ,  de  quelqu'un  qui  a  une 
grande  impaçiençç  d'aller  diin$  cjqç^ 


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BRU 

qae>endroit^ou  de  faire  quelque 
autre  chofe ,  que  Us  pieds  lui  brû- 
lent. 

On  dit  proverbialement,  fami- 
lièrement &  figurément,  pour*  dire 
a  quelqu'un  de  fe  dépêcher,  quand 
il  s'amufe  trop  i  quelque  affaire 
moins  importante  que  la  chofe  pour 
laquelle  on  l'attend ,  que  tandis  quil 
s'amufe  ^  le  rôt  brûle. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément 5  en  termes  de  Joueurs ,  que 
le  tapis  brûle  ;  pour  dire  à  quelqu'un 
qui  n'a  pas  mis  au  jeu ,  qu'il  doit  y 
mettre. 
Brûler  ,  eft  verbe  pronominal  réflé- 
chi ,  Se  fignifie ,  comme  dans  le 
neutre ,  être  brûlé.  Comment  ave^- 
vous  fait  pour  vous  brûler?  Il  vient 
de  fe  brûler. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément ,  de  quelqu'un  qui  eft  de- 
venu amoureux  d'une  jolie  perfon-' 
ne ,  auprès  de  laquelle  il  ne  préien- 
doit  que  s'amufer  ;  quil  ejl  venufe 
brûlera  la  chandelle. 

Le  même  proverbe  fe  dit  auflli  de 
quelqu'un  qui,  trompé  par  quelque 
apparence,court  lui-même  à  fa  perte. 
Il  eftforti  d'un  lieu  où  il  étoit  en  fu- 
reté^ pour  venir  Je  brûler  à  la  chan- 
delle. 

On  dit  adverbialement ,  tirer  à 
hrûle  pourpoint;  pour  dire,  tirer  i 
bout  portant  &  de  ii  près ,  qu'il  ne 
foit  guères  poffible  de  manquer  fon 
coup.  //  lui  tira  un  coup  de  pijlolet  à 
brûle  pourpoint. 

Oi^  dit  auflî  adverbialement  &: 
figurément ,  d'un  argument  folide , 
&  d'une  raifon  convaincante,  que 
cefl  un  argument  y  une  raifon  à  brûle 
pourpoint. 

La  première  fyllabe  eft  longue  , 
&  la  leconde  eft  longue  ou  brève , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
y£RB£  ^  avec  la  conjugaifoix  & 


BRU  343 

la  quantité  profodique  des  autres 
temps. 

BRÛLEUR  ;  fubftantif  mafculin.  Ce-. 
lui  qui  brûle.  On  ne  s'en  fert  qu'en 
cette  phrafe  ,  brûleur  de  maifon  ; 
pour  dire ,  un  incendiaire. 

On  dit  proverbialement  &  fami- 
lièrement de  quelqu'un  mal  vêtu,  ÔC 
dont  la  perfonne  eft  tout  en  défor- 

,  dre ,  qu'il  eji  fait  comme  un  brûleur 
de  maifons. 

BRULLOIS  j  (le)  nom  propre  d'une 
Contrée  de  France ,  en  Gafcogne  » 
qui  s'étend  le  long  de  la  Garonne  > 
dans  le  bas  Armagnac,  dont  elle 
fait  partie.  On  y  recueille  des  vins, 
des  blés ,  &  l'on  y  a  de  bons  pâtu* 
rages. 

BRULLOTTE;  (  la)  Bourg  de  Fran- 
ce ,  dans  le  Maine ,  environ  à  trois 
lieues  ,  oueft-nord-oueft ,  de  La- 
val. 

BRÛLOT  ^  fubftantif  mafculin  ,  & 
terme  de  Marine ,  qui  flPdit  d'une 
forte  de  vaiifeau  rempli  d'artifices 
&  d'autres  matières  combuftibles , 
&  qu'on  deftine  à  brûler  d'autres 
vaifteaux.  //  y  avoit  dou:(e  hommes 
fur  ce  brûlot. 

On  dit  détourner  un  brûlot  ;  pour 
dire ,  l'empêcher  d'aborder. 

Brûlot  ,  fe  dit  d'un  morceau  fur  le- 
quel on  a  mis  beaucoup  de  fel  &  de 
poivre ,  &  qu'on  donne  à  manger  à 
quelqu'un  pour  lui  faire  pièce. 

Brûlot^  fe  dit  auffi  en  général ,  de 
tout  ragoût  ou  autre  morceau ,  trop 
falé  &  trop  poivré.  On  ne  nousfervit 
que  des  brûlots. 

Brûlot  ,  fe  dit  figurément  &  fami- 
lièiement,  de  quelqu'un  d'un  ef- 
prit  inquiet,  impétueux,  qu'un  parti 
détache  contre  un  parti  contraire. 
C'eft  ce  qu'on  appelle  auflî  un  bou* 
tefeu.  Au  lieu  d'envoyer  un  homme 
raifonnable ,  on  a  député  un  brûlot. 
La  première  fyllabe  eft  longue  ;|' 


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344  BRU 

la  féconde  brève  au  fingulier,  mais 
longue  au  pluriel. 

BRÛLURE  ;  fubftantif  féminin. 
Adujlio.  L'impreflîon  que  le  feu  fair 
fur  un  corps ,  quand  il  en  brûle  un 
endroit.  Lafiamme  de  la  bougie  fit 

"  une  brûlure  à  fa  coëffure. 

Brûlure  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Mé- 

'  decine  ,  de  l'effet  que  produit  le 

feu,  ou  quelqu'autre  corps  chaud 

fur  une  ou  pluheurs  parties  du  corps 

-humain. 

On  peut  regarder  les  brûlures 
comme  des  elpèces  d'inflamma- 
tions ,  puifqu'elles  font  accompa- 
gnées des  mêmes  figues ,  des  mê- 

-  -mes  fymptômes ,  &  des  mcmes  ac- 

cidens. 

On  peut  auffi  les  dîvifer  en  <jua- 
:  «6  différentes  claffes  :  la  première 
&  la  moins  dangereufe ,  eft  quand 
on  fent  dans  la  partie  affeftée ,  une 
-douleur  accompagnée  de  chaleur  & 
de  rougMir ,  à  laquelle  fuccèdent  en 
.peu  de.tempsdespuftules  (i  l'on  né- 
glige d'y  apporter  du  remède. 

L.%  brûlure  fera  de  la  féconde  claf 
fe,  fi  elle  eft  fuivîe  d'un  grand  nom- 
bre depuftules,  &  d'une  douleur 
violente. 

Elle  fera  de  la  troifième  clafle  j 

-  ^uand  la  peau  &  la  chair  brûlées  fe 
feront  fubitement  changées  en<:toû- 
te. 

La  brûlure  fera  enfin  de  la  qua- 
«trième  clafle,  quand  elle  aurapené-- 
trée,  &c  détruit  la  chair  jufqu'aux  os. 

Les  brûlures  de  la  troifième  claflfe 
reflemblent  à  la  gangrène ,  &  celle 
^e  la  quatrième ,  au  fphacèle. 

Quand  la  brûle  eft  de  la  premiè- 
re clafTe ,  les  meilleures  remèdes 
dont  vous  puifiiez  faire  ufage ,  font 
Jes  réfolvans ,  foit  aftringens  j  foit 
xmoUiens.  Vous  compterez  entre 
Jes  aftringens  légers ,  Tefpcit  de  vin 
^  jcedifié  ou  camphré^  :youf  ytrem-  ,, 


BRtr 

{)erez  la  partie  afFeâfée ,  &  toU5 
en  fomenterez ,  i:omme  vous  le 
prefcrit  Sydenham. 

Le  vinaigre  avec  la  litharge ,  la 
faumure  de  choux ,  ou  l'oxycrat 
bouilli  avec  du  miel ,  &  employé 
chaudement ,  produifent  à  peu  près 
le  même  effet  que  Tefprit  de  vin. 
L'huile  de  térébenriiine  appliquée 
fur  la  partie,eft  auffi  très- falutaire. 
On  expofe  encore  avec  fuccès  la 
partie  brûlée  ,  à  la  flamme  de  ia 
chandelle  ,  ou  au  feu ,  &  on  l'y 
.tieirt  autant  qu'on  peut  l'y  fuppor- 
ter ,  &  à  diverfes  reprifes ,  julqu'à 
ce<jue  la  douleur  foit  diflîpée.  Par 
là  on  facilite  ,  npn-feulement  la  ré- 
folution  du  fang-j  iiiais  on  prévient 
encore  les  puftules  ,  &  les  autres  " 
fymptômes  fâcheux  qui  font  à  la 
fuite  des  bxûlures. 

La  cure  par  les  émolliens ,  n'eft 
pas  moins  efficace  que  par  les  aftrin- 
gens. On  ramollit  par  leur  fecours, 
tout  ce  qui  eft  lidé  ou  racorni  par- 
mi les  fibres  &  les  vaiflèaux  les  pins 
petits  ,  &  l'on  rétablit  ainfi  le  cours 
ordinaire  de  la  circulation  des  li- 
queurs.    L'eau  chauffée  dans    un 
degré  proportionné  au  fentiment  de 
la  partie  affligée  ,  n'eft  pas  d'une 
médiocre  utilité  quand  on  en  fo- 
mente cette  partie-;  mais  elle  eft 
bien  plus  efficace  fi  l'on  y  a  fàjt 
bouiHir  de  la  mauve,  du  bouillon 
blanc ,  de  4a  graine  de  lin ,  du  fé- 
nugrec  ,    ou   d'autres    fubftances 
émolli entes.  On  doit  encore  "appli- 
quer fur  la  partie  brûlée ,  ♦s  plus 
chaudement  que  le  malade  pourra 
4e  fupporter ,  des  cataplafmes  émol- 
liens ,  préparés  avec  les  fubftances 
dont  nous  venons  de  parler.  On  a 
auflî  éprouvé  la  vertu  de  plufieurs 
huiles  émollientes,  telles  que  celles 
de  lin  ,  d'amandes  douces ,  d'oHve, 
^enarcidè  ^  de  jufquiame  «  &<:.  On 

les 


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BRU 

..    les  étend  fur  une  comprefle,  on  Ton 
en  oint  la  partie  avec  une  plume. 

On  fait  encore  u(àge  avec  fuc- 
cès ,  de  l'onguent  de  Mynfîcht  pour 
les  brûlures.  C'eft  un  excellent  leni- 
tif ,  compofé  d'huile  d'olive  ou  de 
lin  &  d'un  blanc  d'œuf.  Vous  ob- 
ferverez  cependant  que  ces  mcdi- 
caniens  produiroient  peu  d'effet  fi 
vous  ne  les  renouvelliez  fouvent. 

Si  la  brûlure  eft  de  la  féconde 
claffe^  tout  ce  que  vous  pourrez 
faire  de  mieux  ,Jera  d'appliquer  le 
.plus  promptement  qu'il  lera  poflS- 
ble  fur  la  partie  offenfée,  quelqu'un 
de$^emèdes  dont  nous  avons  par- 
lé ,  &  le  premier  qui  vous  tom- 
bera fous  la  main.  Vous  ferez  en- 
fuite  ufage ,  à  mefure  que  la  cha- 
leur &  la  douleur  diminueront ,  de 
quelque  emplâtre  convenable,  com- 
me celui  du  minium  ,  pour  imir  la 
peau,  &c  faire  revenir  l'épiderme. 

Quand  les  brûlures  de  la  féconde 
clafTe  font  confidérables  &  fort 
étendues ,  il  faut  promptement  fai- 
gner  le  nulade,  &  lui  tirer  beau- 
coup de  fang^  afin  de  prévenir  les 
ulcérations ,  la  difformité  des  cica- 
trices ,  &  peut-être  la  gangrène. 
Vous  le  purgerez  enfuite  fortement^ 
&  fi  le  îiijet  ne  peut  foutènir  une 
faignée  abondante  ,  vous  réitérerez 
la  purgation. 

Remarquez  que  le  régime  ne  doit 
pas  être  moins  exaâ:  dans  les  brûlu 
res ,  que  dans  les  autres  blelfures  & 
inflammations  douloureufes.  Vous 
préférerez  donc  entre  les  nlimens  , 
ceux  qui  feront  les  plus  légers  &  les 
moins  nourriflans ,  &  vous  éviterez 
foigneîifcment  Tufage  de  toute  li- 
queur fpiritueufe. 

Comme ,  dans  tes  brûlures  de  la 
troificme  clafle ,  il  fe  forme  immé- 
diatement une  croûte  ou  efcarre  fur 
la  partie  afFedée ,  il  ell  prefque  im- 

Tome  IK 


BRU  345 

poffible  d'y  remédier  fans  le  fecours 
de  la  fuppuration.  Les  remèdes 
émolliens  font  ceux  qui  convien- 
nent le  mieux.  On  les  applique  fré- 
quemment fur  la  partie  affligée  , 
jufqu  a  ce  que  la  croûte  foit  féparée 
de  la  chair  vive.  Àlo^  on  travaille 
à  déterger  ,  &  à  cicatrifer  la  pljiie. 
On  emploie  à  cet  effet  un  onguent 
digeftir,  fait  avec  le  miel  rofat,  & 
l'on  cicatrife  avec  l'onguent  de  li- 
tharge  ,  ou  f  emplâtre  pour  les  brû- 
lures. 

On  doit  d'ailleurs  faigner ,  pur- 
ger ,  &  faire  obferver  le  régime  , 
comme  dans  les  brûlures  de  la  fé- 
conde claffè. 

Quant  aux  brûlures  de  la  quatriè- 
me claffe ,  qui  ont  pénétré  &  dé- 
truit les  chairs  jufqu'à  l'os ,  elles 
réfiftent  â  tous  les  remèdes ,  &  il 
n'y  a  d'autre  moven  pour  fecourir 
le  malade  ,  que  de  couper  fans  re- 
tard le  membre  affecté,  conâme 
dans  le  fphacèle. 

On  trouve  dans  les  tranfaâions 
philofophiques  la  méthode  fuivante 
pour  guérir  les  brûlures. 

Prene:^  douze  onces  d'efprit  de 
vers  de  terre,  &  autant  d'eiprit  de 
vin  redifié ,  que  vous  mêlerez  avec 
deux  onces  de  camphre.  Vous  ap- 
pliquerez fur  la  partie  affedée ,  une 
compreffe  trempée  dans  ce  mêlan- 

Îje ,  &  vous  ferez  promptement  fou- 
agé.  11  faudra  continuer  l'ufage  de 
ce  topique ,  jufqu  a  ce  que  la  dou-' 
leur  foit  entièrement  diffipée  ^  & 
l'ulcère  deffcché.  S  il  eft  à  prcpos  de 
tenir  la  plaie  ouverre  à  caufe  de  la 
profondeur  de  l'ulcération  ,  vous 
la  panferez  avec  de  l'huile  d'ar- 
moife,  dans  laquelle  vous  aurez 
diffout  deux  onzes  de  camphre ,  & 
mêlé  mie  livre  d'onguent  de  cerufe 
ordinaire. 

La  brûlure  qui  eft  une  maladie  ^ 


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34^  BRU 

fert  quelquefois  de  remède.  M. 
Homberg ,  né  dans  Tîle  de  Java , 
rapporte  que  les  Habitans  du  Pays 
font  fujets  à  une  certaine  colique 
douloureufe  qui  les  feroit  mourir  , 
s'ils  ne  s*ea  gucriflbient  en  fe  brû- 
lant les  plantes  des  pieds  avec  un 
fer  chaud.  S'ils  ont  un  panaris  au 
doigt  y  ils  s'en  défont  en  le  trem- 

Îant  à  diverfes  reprifes  d^ns  de 
eau  bouillante  :  M.  Homberg  s'eft 
guéri  lui-même  d'ua  panaris  par  ce 
moyen. 

Les  Voyageurs   rapportent    im 

Erand  nombre  d'exemples  de  mar 
idies  qui  fe  guériflint  par  l'appli- 
cation du  feu  ou  des  corps  chauds  : 
nous  voyons  nous-mêmes  l'utilité 
de  cette  méthode ,  quand  nous  en 
faifons  ufage  fur  les  chevaux ,  les 
chiens  de  chaile>  tes  oifeaux  de 
proie  y  &c. 

Les  Mémoires  de  TAcadémie  des 
Sciences  parlent  de  deux  guérifons 
dues  i  des  brûhires  accidentelles  > 
dont  voici  le  précis* 

Une  jeune  Dame,  bien  confti- 
tuée ,  étoit  attaquée  rcgulièren>ent 
trois  ou  quatre  fois,  par  mois  >  d'u- 
ne douleur  de  tète  fi  violente,  qu'el- 
le la  rendoit  ftupide  ou  furieufe. 
Dans  l'accès,  qui  duroit  douze  heu- 
jpes,  les  yeux  de  la  malade  deve- 
Boient  rouges  &  étincelans.  Un  foir 
que  cette  Dame  étoit  prête  à  fe  cou- 
cher y  elle  fentit  que  fon  mal  alloit 
l'attaquer ,  Se  elle  voulut  voir  par 
le  moyea  d'une  bougie  &  d'un  mi- 
roir de  poche  ,  fi  ks  jreux  rougif- 
foienc  beaucoup  i  mais  ayant  mis 
le  feu  à  fa  ooëffure ,  &  s'étant  trou- 
vée feule  ,  le  feu  lui  brûla  le  front 
&  une  partie  du  dèfliis  de  la  tête. 
Cet  acciderK  qui  fut  traité  &  guéri 
comme  une  brûlure ,,  fut  très  heu- 
ceux  ^  car  l'accès  que  la  malade  ar- 
^     tendait  ne  vint  pas  »  &  il  n'a  plus* 


BRU 

été  queftion  dans  la  fuite  du  mal  d# 
tête. 

Une  autre  femme  avait  les  jam- 
bes &  les  cuiflès  enflées,  &  douloii- 
reufes  depuis,  plufieurs  années.  Elle 
trouvoit  quelque  foulagement  à  les 
frotter  devant  le  feu  avec  de  l'eau- 
de-vie  j  un  jour  le  feu  prit  par  ha- 
fard  à  cette  eau- de-vie  ,  &  brûla 
légèrement  la  malade  :  elle  fit  ufage 
d'un  fimple  onguent  pour  la  brû- 
lure y  &  pendant  la  nuit  les  eaux 
dont  fe&  cuifiis  &c  fes  |ambes 
étoient  gonflées  >  fe  vidèrent  en- 
tièrement par  les  urines  >  &  l'en- 
flûre  ne  revint  plus.       * 

On  a  dit  fort  plaifamment  à  pro^ 
pos  de  ces  guérifons  y  que  c  étoit 
dommage  que  le  hafard  ne  fe  mêlât 
pas  plus  fauvent  d'être  Médecin. 

Les  deux  premières  fyltabes> 
font  longues^  &  la  troifième  efk 
très- brève. 

BRUMAL,  ALEj.  adjeâif.  Bruma^ 
Us.  Qui  vient  l'hiver,  qui  a  rapport 
à  l'hiver.  Le  folfiiu  brumal  ;  une 
plantt  bramale.  Ce  mot  n'eft  pas  fort 
ufité  en  François. 

Fetes  brumales  ,.  fe  dît,  en  termes 
de  Mythologie ,  d'une  fête  que  ce- 
lébroient  les  anciens  Romains  erv 
l'honneur  de  Bacchus.  Elle  com- 
mencoit  le  24  Novembre ,  &  ne. 
finifloit  qjLie  le  25  Décembre., 

Ces  Jêtes  furent  inftituées  pat 
Romulus  ,  qui  avoir  coutume  de 
donner  à&%  repas  aux  Sénateurs, 
pendant  qu'elles  duroient. 

BRUMAN  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  gendre. 

BRUMAZ  j  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  gelée  blanche. 

BRUMAZ AR  j.  fubftantif  mafculin,, 
&  terme  de  Chimie  &  de  Minéra- 
logie. Becker  défigne  ainfi  une  forte 
de  graifle  onârueufe  ,  que  forment 
les  vapeurs  &  les  exhalaifons  fuL- 


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BRU 

fut^ufes  &  mercurielles  qui  éma- 
nent des  entrailles  de  la  terre  ,  & 
qui  étant  agitées  par  une  chaleur 
continuelle,  s'unifient  étroitement. 
Ce  Chimifte  prérend  que  c'eft  là  la 
matière  première  des  métaux ,  &  le 
ferment  qui  les  conduit  à  perfec- 
tion. On  conçoit  bien  que  cette 
opinion  eft  fort  problématique,  & 
n  eft  rien  moins  que  vérifiée; 

BRUME  ;  fubftantif  féminin.  Ne- 
bula.  Ternie  de  Marine ,  qui  fe  dit 
d'un  brouillard  épais. 

Les  Marins  oifent  proverbiale- 
ment ,  que  pendant  la  brume ,  tout 
le  mor^  eft  matelot ,  parce  que , 
comme  on  ne  voit  ni  le  foleil  ni  les 
aftres ,  chacun  dit  fon  opinion  fur 
la  route. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
&  la  leconde  très-brève. 

BRUMENT  :  -vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  allège ,  bateau. 

BRUMOI  \  nom  propre  d'un  Aureur 
Jéfuite,  dont  on  eftime  l'Ouvrage 
en  trois  volumes  in-4<^.  intitule , 
Théâtre  des  Grecs ,  &c.  Mais  il  a 
prouvé  par  fes  Pocfies,  remarque 
M.  de  Voltairç ,  qu'il  eft  bien  plus 
aifé  de  traduire  &  de  louer  les  An- 
ciens ,  que  d*égaler  par  k%  propres 
productions ,  les  grands  Moder- 
nes. 

BRUMPT  \  nom  propre.  Breucoma- 

fis.  Petite  Ville  &  Bailliage  de 
rance ,  en  Alface  ;  fur  la  fort ,  à 
deux  lieues  &  demie ,  nord ,  de 
Strasbourg. 
BRU  JI  j  (  Charles  )  nom  propre  d'un 
des  grands  Peintres  que  la  France 
ait  vu  naître  dans  fon  fein.  Il  n'eut 
point  d'enfance ,  &  Ion  confervean 
Palais  Royal  deux  Tableaux  qu'il 
fit  à  quinze  ans  f  dont  un  eft  un 
Hercule  affbmmant  les  chevaux  de 
Diomède  ,  &  l'autre  repréfente  ce 
Héros  en  Sacrificateur.  Ses  princi- 


ËRU  347 

paux  Ouvrages  font  à  Paris  dans 
l'Eglife  de  Notre-Dame ,  dans  celle 
de  la  Sorbonne  ,  aux  Carmélites  , 
&  aux  Capucins  du  fauxhourg  S.  Jac- 
ques i  dans  l'Eglife  de  S.  Paul,  dans 
la  Chapelle  du  Séminaire  de  S.  Sul- 
pice ,  dans  celle  de  S.  Nicolas  du 
Chardonnet,  à  S.  Germain  l'Au- 
xetrois ,  &c.  Il  a  peint  deux  Galeries 
chez  le  Roi ,  où  l'on  admire  parti- 
culicrement  les  Batailles  d'Alexan-- 
dre. 

Les  compofitions  de  ce  grand 
homme  font  ingénieufes ,  &  (es  ex- 
preûîons  vives  lans  être  emportées^ 
Toujours  étudiant  la  nature ,  il  a 
fingulièrement  réuBî  a  rendre  les 
Pâmons  de  l'ame.  Son  deflein  eft 
correél ,  fon  pinceau  coulant  & 
léger  ;  ks  airs  de  tête  font  gra- 
cieux ;  fes  attitudes  d*un  beau 
choix  &  bien  contraftées.  Peut  être 
étoit-il  un  peu  trop  uniforme  ?  Il 
faut  dire  à  la  gloire  de  Louis  XIV, 
qu'il  combla  de  bienfaits  cet  illuf* 
tre  Artifte ,  qui  mourut  à  Paris  en 
1^90  ,  âgé  de  71  ans. 

BRUN  ,  UNE  i  adjeûif.  Subniger. 
Qui  eft  de  couleur  tirant  fur  le  noir. 
Elle  a  la  peau  brune.  Il  portoit  un 
habit  brun. 

Brun  ,  fe  dit,  en  termeis  de  Peinture 
en  deux  acceptions  di£Fét entes. 
On  dit  les  bruns  d'un  Tableau  ; 
pour  défigner  les  endroits  où  les 
couleurs  font  rompues  &  appli- 
quées de  manières  à  repréfenter  les 
ombres  que  forment  les  corps  opa- 
ques dans  les  parties  qui  ne  font  pas 
expofées  à  la  lumière.  Brun  eft  alors 
fynonyme  à  ombre. 

On  dit  auflî  qu'/z/2  Tableau  eft 
brun  ;  pour  faire  entendre  que  Je 
.  Peintre  a  mis  trop  de  tons  bruns , 
&  trop  forcé  les  ombres  j  ce  que 
Ton  exprime  encore ,  en  difant  que 
le  Peintre  eft  tombé  dans  le  noir. 
X  X  ij 


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34«  BRXy 

Maïs  fi  le  Tableau  eft  devena  brun 
par  Je  défaut  des  couleurs  y  on  dit 
alors  qu*il  eft  poulTé  au  noir. 

Brun  ,  le  die  {ubftancîvemenc  de  la 
couleur  brune.  Ce  Taffecas  ejl  d^un 
beau  brun» 

Brun  rouge  ,  fe  dit  d*un^  pierre  na- 
turelle d'un  rouge  foncé  ,  dont  les 
Peintres  font  grand  ufage  dans  la 
Peinture. 

Brun  de  plâtre  ,  fe  dit  d'une  petite 
pierre  luifante  qui  fe  tire  des  car- 
rières de  plâtre.' Les  Batteurs  d'Or 
la  calcinent  &  la  pulvérifent ,  pour 
faupoudrer  le  coufCn  fur  lequel  ils 
coupent  Tor. 

Brun  et  brune,  s'emploient  aufli 
fubftantivement ,  pour  dédgner  un 
fcomme  brun,  &  une  femme  ou 
fille  brune.  C'ejl  un  grand  brun 
fait  à  peindre.  Vous  conviendrez  que 
ceji  une  jolie  brune. 

Bai-brun  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Ma- 
nège, d'un  cheval  qui  eft  d^  cou- 
leur de  châtaigne  oofcure.  //  ni  a 
vendu  un  cheval  bai-brun. 

On  dit,  dans  le  ftyle  familier  , 
fur  la  brune  ;  pour  dire  ,  vers  le 
commencement  de  la  nuit,  fal/ai 
la  joindre  fur  la  brune. 

On  dit  auffi  qu'//  commence  à 
faire  brun  }  pour  dire,  que  la  nuit 
approche. 

Ce  mot  eft  moyen  au  fingulier 
jnafculin  ;  mais  il  eft  long  au  plu- 
riel ,  ôc  le  féminin  a  fa  première 
fyllabe  brève,  &  la  féconde  très- 
brève. 

Ce  mot  employé  comme  adjeûif, 
ne  doit  pas  régulièrement  précéder 
le  fubftantif  aucjuel  il  fe  rapporte. 
On  ne  dira  pas  des  bruns  cheveux  , 
mais  des  cheveux  bruns. 

BRUNEHAMEl^i  nom  propre  d'^in 
bourg  de  France ,  en  Picardie  ,  à 
fcpt  lieues ,  ndrd  eft ,  de  Laon. 

BRUNELLE  ;     fubftaDtif  féminin. 


BRU- 

Brunella.  Plante  à  fleur  moncpélate 
labiée  \  la  lèyre  fupérieure  eft  en 
de  cafque  ,  mais  olane  lar- 
légèrement  dentelée  j  Tinfé- 


forme  de 


ge 


& 


rieure  eft  divifée  eii  trois  parties. 
Cette  fleur  eft  fuivie  de  q^atre  fe- 
mences  ovales ,  renfermées  dans  le 
calice.  Les  feuilles  font  oblongues , 
velues  ,  rougeâtres ,  &  les  riges 
déliées,  rampantes,  velues  &  bran- 
chues. 

Cette  plante  croît  dans  les  prés 
&  les  pâturages.  Elle  a  une  odeur 
foible ,  &c  fon  fuc  une  faveur  ftip- 
tique  &  amère  Elle  eft  vulnéraire  i 
aftrmgente  &  déterfive.  ♦* 

On  ne  fe  fert  communément  que 
de  fon  herbe  j  on  la  prefcrit  dans 
les  décodions  &  potions  vulnéiai- 
res ,  à  la  dofe  de  fix  onces  j  le  fuc 
jufqu'à  deux  ou  quatre  onces  de  fa 
décoâion  dans  les  inflammations 
des  amigdales  y  cette  plante  f  raîchet 
pilée  ôr  appliquée ,  eft  confolidante 
&  antiulccreufe  \  on  ne  s'en  fert 
pour  les  chevaux  qu'en  gargarifme , 
à  la  dofe  d'une  poignée  dans  une 
livre  &  demie  d'eau. 

CRUNET,  ÊTTEi  fubftantifs.  Di- 
minutifs de  brun  &  brune.  Cefl  un 
joli  brunet  ;  une  aimable  brunette^ 

Brunette  ,  fe  dit  auflî ,  en  termes 
de  Mufique ,  de  certaines  petites 
chanfons  tendres  &  faciles  à  chan-^ 
ter.  Les  tons  doivent  en  être  aima- 
bles ,  naturels  ,  gracieux ,  &  pro- 
portionnés aux  parolps.  Elle  m*a 
prêté  un  recueil  de  brunettes. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  moyenne  au  fingulier 
mafculin  ^  mais  longue  au  pUiriel , 
&  moyenne  au  féminin ,  qui  a  une 
iroifième  fyllabe  très- brève. 

BRUNI  ,  lE  ;  adjeûif  &  participe 
paffif.  >^oy^î  Brunir 

BRUNIR  j  verbe  adif  de  la  fé- 
conde conjugaifon,  lequel  fe  CQU- 


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BRU 

.  fugae  comme  ravir.  Obfcurarc.  Ren- 
dre de  couleur  brune.  Il  a  mal  bruni 
cette  table. 

Brunir  ,  eft  audi  verbe  neutre ,  & 
fignifie  devenir  de  couleur  brune. 
Le  teint  de  cette  petite  fille  brunit 
depuis  quelque  temps. 

Ce  verbe  eft  encore  pronominal 
réfléchi ,  &  a  la  même  (ignificacion 
que  le  verbe  neutre.  Elle  s'efi  brunie 
aufoleil. 

Brunir  ,  s'emploie  aufli  à  laâif ,  & 
exprime  Taâion  de  polir,  lifler. 
Les  Horlogers ,  les  Doreurs  ,  les 
Relieurs,  les  Serruriers  ,  les  Cou- 
teliers ,  &  la  plupart  des  Ouvriers 
en  or  ,  en  argent ,  en  fer ,  &c.  bru- 
nifleat  leurs  ouvrages ,  &  donnent 
ainfî  aux  pièces  brunies  un  luftre  qui 
imite  celui  des  glaces. 

Brunir  l'acier,  fe  dit  de  Taâion  de 
lui  donner  une  certaine  préparation 
qui  le  rend  plus  brun. 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
&  la  leconde ,  dont  le  r  final  fe  fait 
toujours  fentir ,  eft  longue. 

îf^oyc{  au  mot  Verbe  ,  la  conju* 
gaifon  &  la  quantité  profodique  des 
autres  temps. 

BRUNISSAGE  i  fubftantif  mafculin. 
Travail  ,  Ouvrage  du  Brunifleur. 
//  m* a  fait  payer  trop  cher  le  bru- 
nijfage  de  cette  vaiffelle. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  la  rroifième  eft  longue , 
&  la  quatrième  très  brève. 

Il  faudroit  fupprimer  un  s  qui  eft 
oifif  *  changer  le  ^  en  y ,  &  écrire  , 
d'après  la  prononciation ,  brunifaje. 
Voyez  Orthographe. 

BRUNlSSEURi  fubftantif  mafcu- 
lin.  Celui  qui  fait  métier  de  brunir 
la  vaiflelle  d  argent.  Cefi  un  bon 
Brunijjeur. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  troifième  eft  lon- 
gue. 


BRU 


349 


Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

BRUNISSOIR;  fubftantif  mafculin, 
Inftrument  dont  fe  fervent  la  plu- 
part des  Ouvriers  qui  mettent  en 
œuvre  lor  ,  1  argent ,  lacier ,  le 
fer,  letain,  t-c.  &  par  le  moyen 
duquel  ils  donnent  de  l'éclat  à  leurs 
Ouvrages ,  après  les  avoir  ache- 
vés. 

Le  BruniJJbir  de  l'argentier  ,  di^ 
Coutelier ,  &c.  eft  fait  d'un  mor- 
ceau d  acier  fin,trempé  &  bien  poli. 
Celui  du  Doreur  eft  ordinairement 
fait  d'une  dent  de  loup  ou  de  chienj 
&  le  Doreur  fur  cuir  emploie  un 
caillou  dur  &  poli. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  &  la  troifième  eft  longue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance» 

BRUNO  j  nom  propre  d'une  rivière 
d'Italie ,  en  Tofcane.  Elle  a  fa  four- 
ce  près  de  Monte  -  Maflî ,  &  fon 
emboudiure  vers  Buriano,  dans  le 
lac  de  Cafliglione. 

BRUNQUIER  ;  vieux  verbe  qui  figni- 
fioit  autrefois  broncher» 

BRUNSBUTTEL  j  nom  propre  d'une 
petite  ville  forte  d'Allemagne  , 
dans  le  Holftein ,  près  de  l'embou- 
chure de  l'Elbe,  &  â  deux  milles 
de  Gluckftadt. 

BRUNSWICK  :  nom  propre.  Ville 
forte  &  confidérable  d'Allemagne , 
capitale  d'un  Duché  de  mcme  nom, 
dans  le  Cercle  de  la  baflfe  Saxe,  fur 
la  rivière  d'Ocker.  Elle  fut  autre- 
fois Impériale  &  libre. 

Duché  de  Brunswick  ,  fe  dit  d'un 
pays  d'Allemagne  j  dans  le  Cercle 
de  la  baflfe  Saxe.  Il  eft  borné  au  nord 
par  le  Duché  de  Lunebourg  j  à lo- 
rient ,  par  celui  de  Magdebourg  & 
les  Principautés  d'Anhaît  &  dml- 
berftadt  ;  au  midi ,  par  la  rhuringe 
&  la  Heflè  \  &  au  couchant ,  par  le 


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350  JBRU 

Comrc  de  la  Lippe ,  la  Principauté 
de  Minden  ,  &  le  Comté  de  Hoye. 

BRUNTYLANTi  nom  propre  d'un 
fiourg  de  TEcofle  méridionale ,  dans 
la  Province  de  Fife ,  fur  la  côte  du 
golfe  de  Forch ,  au  nord-oueft  d'E- 
dimbourg. 

BRUNT-ZENI-MEYDAN  ;  nom 
propre  d'une  ville  forte  de  Croatie, 
près  de  la  rivière  d'Unna. 

BRUSCH  ;  nom  propre  d'une  rivière 
de  France ,  qui  a  la  fource  dans  les 

*  montagnes  cfe  Lorraine  ^  fur  les 
frontières 'd'Alface ,  '&  fon  embou- 
chure dans  riU  »  à  Strasbourg ,  après 
un  cours  d'environ  douze  lieues. 

BRUSE  i  fubftantifmafculin.  Sr^yci^j. 
Sorte  d'arbrifleauqui  a  de  la  reflem- 
blance  avec  le  houx  dont  il  eft  une 
efpèce.  f^oyei  ce  mot. 

BRUSLON  ;  nom  propre  d'un  Bourg 
de  France ,  dans  le  Maine  ,  à  fix 
lieues ,  oueft-fud-oueft ,  du  Mans. 

BRUSQUE  ;adjeaif  des  deux  genres. 
Prompt  &  rude.  Cette  femme  a  Vhu- 
meurbrupiue.CeJiun  homme  brufque. 
On  dit  que  quelquun  a  fait  une 
téponfe  brufque  ;  pour  dire ,  qu'il  a 
répondu  fur  le  champ  d'une  manière 
sèche  &c  dure» 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
Se  la  (econde  très-brève. 

Cet  adjeftifnedoit  pas  réguliè- 
rement précéder  le  fuoftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 
un  brufque  ejpritj  mais  un  efprit 
brufque. 

BRUSQUÉ,  ÉE;  adjeftif  &  parti- 
cipe paffif.  ^oy^  Brusquer. 

BRUSQUEMBILLEj  (jeu  de  la) 
Sorte  de  jeu  des  cartes  ,  beaucoup 
moins  en  ufage  aujourd'hui  qu'au- 
trefois. 11  fe  joue  avec  trente-deux 
cartes  comme  le  piquet.  On  appelle 
brufqucmbilles  les  as  &  les  dix.  Ces 
carres  font  fupérieures  aux  autres 
de  la  même  couleur  j  qui  confer- 


B  RU 

vent  leur  rang  ordinaire  ;  mais  elles 
font  enlevées  par  les  triomphes.  On 
joue  à  deux ,  à  trois ,  à  quatre  ou  i 
cinq.  Remarquez  cependant  qu'en 
jouant  i  trois  ou  à  cinq,  il  fautfup- 
primer  deux  cartes  du  jeu,  afin  de 
pouvoir  faire  une  divifîon  exaûe 
du  refte. 

BRUSQUEMENT;  adverbe.  D'une 
manière  brufque.  lime  répondit  très- 
brufquement. 

On  dit ,  qu  tf/2  Général  a  chargé 
brufquement  t ennemi;  pour  dire, 
qu'il  l'a  chargé  promptement  &  vi- 
vement ,  fans  lui  laiflèr  le  temps  de 
fe  reconnoître. 

La  première  fyllabe  eft  brève  ; 
la'  féconde  très-brève  ,  &  la  troi- 
fième  moyenne. 

BRUSQUER  j  verbe  aftif  de  la  pre- 
mière conjugaifon  ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Faire  offenfe 
à  quelqu'un  par  des  paroles  rudes  > 
groffières  ^  inciviles.  Il  eut  la  mal" 
adreffe  de  brufquer  cette  Dame.  Ce- 
toit  un  ami  quil  ne  devoit  pas  bruf- 
quer. 

Brusquer  ,  fe  dit ,  en  termes  de  l'art 
Militaire ,  pour  attaquer  vivement 
&  promptement,  &  cela  en  parlant 
d'une  place  qui  peut  être  emportée 
d'emblée ,  &  qui  ne  mérite  pas  un 
fiège  régulier.  On  réfolut  de  brufquer 
la  citadelle. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Il  fiindroit  changer  qu  en  k  , 
&  écrire ,  brufker.  Voyez  Ortho- 

GRAPHE. 

BRUSQUERIE;  fubftantif  féminin. 
Offenfe ,  aârion  de  brufquer  quel- 
que perfonne.  On  ne  s  accoutume 
pas  àfes  brufqueries. 


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BRU 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  très-brève ,  &  la  troi- 
iième  longue. 

BRUSQUEZ  y  nom  propre  d'une  pe- 
tite ville  de  France  ,  enRouergue^ 
fur  la  rivière  de  Doardon ,  à  huit 
lieues,  fud-oueft,  de  Milhaud. 

BRUT ,  UTE  i  adjeaif.  ImpoUtus  3  a, 
um.  Raboteux  ,  âpre ,  qui  n'eft  pas 
poli.  //  mt  vendit  dix  quintaux  de 
fucre  brut. 

Brut,  fe  dit  particulièrement  des 
diamans  &  autres  pierres  dures.  On 
lui  apporta  phtficàrs  diamans  bruts. 
Un  bloc  de  marbre  brut. 

Bkut  ,  fe  dit  audi  d'un  jardin  qui  n  eft 
encore  accomtnodé  qu'imparfaite- 
ment ,  ou  à  demi  drefle.  Mon  far- 
din  étoit  encore  tout  brut  quand  elle 
vint  le  voir. 

Brut  ,  ou  Ort  ,.  fe  dit  >  en  termes 
de  Commerce  >  du  poids  de  la  mar- 
chandife  pefce  avec  fon  emballage.^ 
Cetu  balle  de  café  pèfe  trois  quin- 
taux brut  y  OM  ort.. 

Brut  ^  fe  dit ,.  en  termes  de  Gravure , 
des  tailles  &  hachures  qui  ne  ionz 
pas  coulées  moc'lieufement. 

Brut  pittoresque  ,.fe  dit auflî  d'une 
certaine  dureté  des  traits  &  des 
tailles  du  burin  ou  de  la  pointe  qui 
montre  la  hardielfe ,  la  fermeté , 
la  liberté  &  la  franchife  de  la  main 
du  Graveur.. 

Brut»,  fe  dit,  dans  le  fens  figuré, 
en  parlant  des  ouvrages  d'efprit  qui 
ne  font  qu'èfquiflcs ,  ébauchés ,  & 
auxquels  on  n*a  pas  mis  la  dernière 
main.  Le  difcours  qu  il  doit  pronon- 
cer à  l* Académie^  eft  encore  tout  brut. 
Cet  adjeâdf  eft  moyen  au  finçu- 
Her  mafculin ,  &  long  au  pluriel. 
La  première  fyllabe  du  fémmin  eft 
brève  ^  &  la  féconde  très-brève. 

Le  t  final  da  fingulier  fe  fait 
fentir  en  toute  circonftance 

Cet  adjeâif  ne  doit  gas  régulià- 


BRU  351 

renient  précéder  le  fubftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 
une  brute  pierre  j  mais  une  pierre 
brute. 

BRUTAL,  ALE;  adjeftif.  Ferox. 
Qui  tient  de  la  bcte  brute ,  qui  eft: 
groflîA,  féroce,  violent.  Un  a  que 
despajfions  brutales.  Ceft  un  carac-^ 
tère  bien  brutal. 

Brutal,  fe  dit  auflî  fubftantivement, 
//  neft  pas  pojfible  de  vivre  avec  ce 
brutal. 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
&  la  fecende  moyenne  au  fingulier 
mafculin  j  mais  .celle-ci  eft  longue 
au  pluriel,  &  brève  au  féminin  ,  qui 
a  une  troifième  fyllabe  très-brève. 

Le  /  final  fe  rait  fentir  en  toute 
circonftance.. 

Le  pluriel  du  mafculin  fe  forme 
en  changeant  al  en  aux  y  dont  le  ar 
prend  le  fon  du  ;{  devant  une  voyel* 
le  y  en  fuivant  néanmoins  la  règle 
générale  des  pluriels.  Foye\  la  let-r 
tre*S.. 

Ce  mot  employa  comme  adjec- 
tif, ne  doit  pas  régulièrement  pré*r 
céder  le fubftantitauquel  il  fe  rap- 
porte. On  ne  dira  pas  une  brutale 
humeur  »  mais  une  humeur  bru-- 
taie. 

BRUTALEMENT  vVlverbe.  Feroci- 
ter.  D'une  manière  brutale ,  grof- 
fièrement ,  avec  férocité.  //  ne  fal^ 
loit  pas  répondre  brutalement. 

Les  deux  premières  fyllabes  fonc 
brèves  ^  la  troifième  eft  très-brè-^ 
ve  ,  &  la  quatrième  moyenne. 

11  fandroit  changer  le  dernier  e' 
en  ay.  &C  écrire  ^  d  après  la  pronon- 
ciation,. brutaUmaru.  Voyez  Or- 
thographe.. ' 

BRUTAUSÊ,  ÉE;  adjeftif  &  par- 
ticipe paflif.. /^oye j  Brutaliser. 

BRUTALISER  j.  verbe  adtif  de  lai 
première  conjugaifon  ,,  lequel  fe: 
conjugue  comme,  chanter.  Ce.  si^ha 


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35Î  BRU 

eft  du  ftyle  familier,  8c  fignifie 
ofienfer  quelqu'un  par  des  paroles 
dures,  brutales  &c  groffières. //^r«- 
talife  continuellement  cette  jeune  pen- 
fonne. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  quatrième  ?ft  longue 
ou  brève ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe,  avec  la  conjugai- 
fon  &  la  quantité  profodique  des 
autres  temps. 

Obfervez  cependant  que  les  temps 
ou  perfonnes ,  qtri  fe  terminent  par 
un  e  féminin,  ont  leur* pénultième 
fyllabe  longue.  Dans  je  brutaUfe  y 
la  fyllabe  //  eil  longue. 

II  faudroit  changer  le  ^  en  :f  ,  & 
écrire  ,  d'après  la  prononciation  , 
brutaliser.  Voyez  Orthographe. 

BRUTALITÉ  i  fubaantif  féminin. 
Vice ,  paillon  de  celui  qui  ell  bru- 
tal. Ils  ne  finirent  tant  de  déf ordres 
qu  après  avoir  ajjouvi  leur  brutalité. 

Brutauté  ,  fe  dit  aulîî  dans  le 
fens  d'aûion  brutale.  //  fie  en  cela 
une  brutalité  marquée. 

BRVTAiiTâ,  fe  dit  encore  dans  le 
fens  de  parole  dure  ^  groflîère  & 
brutale.  F'ous  ne  devie^  pas  lui  dire 
ces  brutalités. 

Les  quatre  fyllabes  font  brèves 
au  fingulier;'mais  la  dernière  eft 
longue  au  pluriel. 

BRUTE  ;  fubftanrif  féminin.  Animal 
privé  des  lumières  de  la  raifon.  // 
vit  parmi  les  brutes.  Les  brutes  fe 
'  condulfcnt  par  infiincl. 

Brute,  fe  dit  figqrément  de  quel- 
qu'un qui  n'a  ni  bon  feng^  ni  efprit, 
ni  jngement.  Il  faut  convenir  que  cet 
homme  eft  une  vraie  brute. 

La  oremière  fyllabe  eft  brève , 
&  la  féconde  très-brève. 

BRUTIENS  i  (  les  )  anciens  peuples 
de  la  grande  Grèce  ,  originaires  de 
Lacédémone ,  félon  Juftin.  On  les 
diftinguoit  çnTtaivfmpatain?  ^  en 


BRU 

Cifmontains.  Les  Tranfmontainf 
habitoient  Crotonne  &  fes  environs  j 
&c  les  Cifmontains  poftîdoient 
Rheggio  &  plufieurs  autres  lieux 
adjacens. 

BRUTIER  i  fubftantif  mafculin.  Sorte 
d  oifeau  de  proie  ,  le  même  que  la 
bttfe.  f^oyer  ce  mot. 

BRUTOBRlÀi  nom  propre  d'une 
ancienne  ville  d'pfpagne  qu'Etienne 
le  Géographe  place  dans  la  Bétique, 
entre  le  fleuve  fiéris,&  les  Tiritains. 

BRUTUS  i  nom  propre  de  ce  Romain 
fameux ,  qui  fut  le  mobile  de  i  ex* 
puldon  des  Rois  de  Rome.  L'ou- 
trage que  le  fils  de  Tarquin  avoii 
fait  à  Lucrèce ,  vfers  le  milieu  du 
croifième  ficelé,  depuis  la  fonda- 
tion de  Rome ,  fut  le  prétexte  dont 
fe  fervit  Brutus  afin  d  engager  les 
Romains  à  s'armer  pour  recouvrer 
leur  liberté  :  il  peignit  au  peuple 
aflfemblé  j  avec  tant  de  force  &  aé- 
loquence  ,  combien  l'exemple  d« 
Lucrèce  devoit  lui  faire  craindre 
les  coups  de  la  tyrannie,  que  dès 
qu'il  eut  fini  de  parler ,  chacun  cria 
liberté  ;  &  tous  de  concert  le  nom-«* 
mèrent  Conful ,  avec  Collatinas, 
en  attribuant  à  l'un  &  à  l'autre  une 
autorité  fouveraine.  Brutus  remplit 
fa  charge  avec  tant  de  zèle ,  qu'ayant 
été  informé  que  fes  deux  fils  avoient 
confpiré  avec  la  jeuneffe  romaine 
pour  rétablir  Tarquin  fur  le  trône , 
il  étouffa  la  voix  de  la  nature,&  leur 
fit  trancher  la  tête.  Les  Dames  ro- 
maines portèrent  le  deuil  de  ce 
Conful  pendant  un  an ,  en  recon» 
noifiance  de  ce  qu'il  avoit  vengé 
rhonneur  de  Lucrèce. 

Brutits  ,  eft  aufii  le  nom  d'un  autre 
Romain  célèbre ,  fils  de  Marcus' Ju-^ 
nius-Bruti|s ,  &  deServilie,  fccur 
de  Caton  ,  ou ,  peut-être ,  de  Céfar 
&  de  Servi  lie  ;  car  on  fait  que  cette 
dernière  fut  éperdoemenç  wnéo 

dd 


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•4le  ce  Prince.  Quoiqu'il  en  fort, 
«ce  Brunis  fut  un  des  principaux 
*chefs  de^  conjuration  formée  par 
Caifius4^ur  rétablir  la  liberté  de 
la  République ,  en  immolant  Jules- 
Céfar  qui  s'étoit  arrc^é  le  fouve- 
rain  pouvoir.  L'entreprife  eut  d'à  - 
bord  tout  le  fuccès  quçJes  conjurés 
pouvoient  efpérer  j  Jules-Céfar  fuc- 
comba  fous  leurs  coups^&  le  peuple 
applaudit  à  raffaffinat.  Mais  Marc- 
Antoine  &  Céfar-Oékav-e-Augufte, 
ayant  depuis  foulevé  les  Romains 
contre  les  meurrriers  ,  ceux-ci  fu- 
rent obligés  de  fortir  de  la  ville;  & 
ayant  été  pourfuivis  jufqu'en  Ma- 
cédoine, ils  furent  défaits  à  la  ba- 
lailb  de  Philippes ,  quarante-deux 
ans  avant  TEre  chrétienne.  Ctfflîus 
fut  tué  les  armes  à  la  main ,  Se  Bru-  ' 
tus  qui  ne  voulut  pas  furvivre  à  la 
perte  de  la  liberté  de  Rome  ,  fe  fie 
donner  la  mort  par  un  de  fes  amis. 

BRUXANELLIi'grand  arbre  de  la 
groffeur  d'un  pommier ,  qui  croît 
dans  les  forêts  &  les  meatagnes  du 
Malabar.  Il  fleurît  aux  mois  de 
Juillet  fc  d'Août  ,  &  fes  fruits 
ibnt  mûrs  vers  la  fin  de  Tannée. 
On  prépare  un  liniment  fait  du  fuc 
^e  fes  feuilles,  mêlé  avec  du  beurre  : 
frais  ,*  dont  on  fe  fert  dans  la  cure 
du  charbon.  La  décoâion  de  fon 
écorce  pafle  pour  diurétique. 

BRUXELLES  ;  nom  propre.  Belle 
ôc  grande  ville  des  Pays-bas ,  & 
capitale  duBrabant  Autrichien.  Elle 
eft  (îtuée  dans  une  contrée  fingu- 
lièrement  fertile  en  grains  Se  en  pâ- 
turages ,  fur  la  rivière  de  Senne. 
Ellô  communique  d'ailleurs  avec 
l'Efcaut  par  un  très  •  beau  canal. 
C'e(V-là  où  réfide  le  Gouverneur 
général  des  Pays-bas  Autrichiens. 
Le  commerce  de  cette  ville  con- 
fiée particulièrement  en  camefots , 
en  tapilferies  &  en  dentelles  qui 
Jome  If^. 


BRU  353 

fe  répandant  dans  toute  TEurope- 

BRUYANT ,  ANTE  ;  adicdtif.  ^Obf 

.  trepens.  ^Qui  'fait  grana  bruit.  On 

^enundoit  plufieurs  voix  bruyantes» 

Bruyant,  fe  dit  familièrement  de 

quelqu'un   qui  fait    beaucoup  de 

bruit.  Cet  homme  ejl,bien  bruyant. 

-On  dit,  qu'tt/2€  rue  ejl  bruyante  ; 
pour  dire,  qu'il  s'y  rait,  qu'on  y 
etitend  beaucoup  de  bruit. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  longue ,  &  la  troi- 
fième  du  féminin  très-brève. 

Le  pluriel  du  mafculin  fe  forme 
en  changeant  le  t  final  du  Singulier 
en  un  j,  qui  fuit  la  règle  générale 
des  pluriels,  f^oyer  la  lettre  S. 

Cet  adjeftif  ne  doit  pas  réguliè- 
rement précéder  le  fubftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 
dts  bruy^ants  flots ,  mais  des  flots 
bruyants. 
BRUYÈRE  j  fubftantif  féminin  £nVt7. 
Sorte  de  petit  4irbufte  qui  croîtdans 
làs  terres  incultes  &  ftériles,  &qui 
s'élève  à  peine  à  la  hauteur  de  deux 
pieds.  Son  écorce  eft  rude  ,  rougea- 
tre,  fa  feuille  lifle,  étroite ,  en  fer 
de  flèche ,  &  terminée  en  pointe, 
il  a  fes  fleurs  monopétales ,  divifées 
en  quatre  parties ,  &  difpofées  ea 

grappes  à  rextrcmité  des  tiges.  El- 
^s  précèdent  des  fruits  de  figure 
ovale  ,  qui  contiennent  plufieurs 
femences  très-petites ,  diftribuées 
en  quatre  loges. 

Les  fleurs  &  les  feuilles  de  cet 

arbufte,  font  apéritives  ,  diuréti- 

'  ques  &  diaphorétiques.  On  en  fait 

ufage  en  décodtion  :  l'eau  qui  en  eft 

diftillée ,  pafle  pour  ophtalmique , 

&  l'huile  qu'on  tire  des  fleurs ,  eft 

utile  dans  les  maladies  cutanées. 

Bruyère  ,  fe  dit  auflî  des  endroits 

où  croiffent  les  arbuftes  de  ce  nom. 

Il  y  a  une  bruyère  confldérable  dans 

cette  contrée.  On  trouve  de  longues 

Yy 


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354  BRY 

bruyires  entre  Mafiricht  &  Bois-le^ 
Duc. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde  longue,  &  latroifîème 
très-brève. 
BRUYERES  y  nom  propre  d'une  ville 
de  France ,  en  Lorrame  ^  à  Tentrce 
des  Vofges  »  &  à  douze  lieues ,  fud- 
cft,  de  Nancy.  Ceft  le  fiège  d'un 
des  dix-huit  grands  Bailliages  de  la 
Province.  Il  s'y  fait  un  commerce 
confidérable  en  denrées  de  toutes 
efpèces,  qui  y  font  apportées  du 
Yoifinage  toutes  les  femaines,  & 

Siu'on  vient  y  enlever  pour  la  con- 
ommation  des  villes  de  Nancy, 
Pont- Amouflbn  y  Metz ,  Toul ,  &c. 

Bruyères  ,  eft  encore  le  nom  d'une 
petite  ville  de  France  >  à  une  lieue , 
fud-eft  ^  de  Laon. 

BRYCHUSj  nom  propre  d'une  riviè- 
re de  Grèce ,  en  Macédoine  »  dont 
parle  Licophron. 

BRYGIAS  ;  nom  propre.  Ceft ,  félon 
Etienne  le  Géograjme ,  une  ancien- 
ne ville  de  Grèce  ^  en  Macédoine. 

BRYLIÔN  î  nom  propre.  Ceft ,  fe^pn 
Pline ,  une  ville  d'Afie ,  dans  la  By- 
thinie ,  fur  la  Proponcide.. 

BRYONNE  }  fubftantif  féminin. 
Bryonia.  Plante  à  tiges  déliées  ^ 
rameufes  ,  tendres  &  velues  :  fes 
feuilles  font  rudes,  blanchâtres  & 
femblables  à  celles  de  la  vigne  , 
mais  plus  petites  :  elle  a  de  petites 
fleurs  blanches  difpoféesen  grappe, 
auxquelles  foccèdent  des  baies  de 
la  grofleur  de  celles  du  genièvre  > 
&  qui  devienneni  rouges  en  mûrif- 
fant« 

11  y  a  une  autre  cfpèce  de  Bryone,. 
^ui  ne  diffère  de  la  précédente  que 
par  la  couleur  noire  de  fes  baies. 

L'une  &  l'autre  efpèce  croiffent 
dans  les  haies  &  contre  leS  murail- 
les. On  ne  fait  ufage  >  en  Médeci- 
ne, que  àt%  racines  qui  contiiçn- 


BUA 

nent  beaucoup  de  flegme ,  ^hui* 
le  &  de  fel.  Elles  ont  une  vertu  diu- 
rétique^ purgent  le%,£éroficés ,  le* 
vent  les  obftruâions>«provoquent 
les  mois ,  font  fortir  larrière-faix» 
&  s'emploient  utilement  contre 
l'afthme  &  Thydropifie. 
BRZESCIE  y  nom  propre  d'une  vill# 
de  Pologne^  capitale  d'un  Palati- 
nat  de  même  nom  y  Se  fituée  entre 
Thorn  &  Slufzova. 

Le  Palatinat  eft  entre  la  Viftule 
&les  Palatinats  d'Inowladiilav,  de 
Rava ,  de  Lencicza  &  de  Kalifcb. 
Brzescie  ,  eft  auflî  une  ville  de  Li- 
chuanie ,  capitale  d'un  autre  Palati- 
nat de  même  nom.  Elle  eft  au  con^ 
fluent  des  rivières  de  Boug  ôc  de 
Muchawecz. 

Le  Palatinat  eft  borné  au  nord 
par  celui  de  Novogrodeck;  au  le- 
vant ,  par  la  terre  de  Rzeczyca  ;  au 
midi ,  par  les  Palatinats  de  Volhi- 
nie ,  de  Belzs  8c  de  Ruftie  -y  &  au 
couchapi ,  par  ceux  de  Lublin  &  de 
Podlaquie.  Il  eft  arrofc  par  la  ri- 
vière de  Pripecz ,  qui  a  fon  embou^ 
chure  dans  le  Boryfthènes* 
BU  A  ;  nom  propre  d'une  île  du  golfe 
Adriatique  j  liir  la  cote  de  Dalma- 
tie ,  près  de  la  ville  de  Trau ,  d  où 
elle  n'eft  féparée  que  par  un  canal. 
Cette  île  abonde  en  perdrix  qui  fe 
confomn^ent ,  pour  ta  plupart  ,  à 
Venife ,  où  on  les  envoie  falées. 
BU  ABIN  ;  nom  propre  d'ime  idole 
des  peuples  du  Tonquin ,  qui  ha- 
bitent entre  la  Chine  &  llnde. 
Quand  ils  veulent  conftruire  une 
-maifon,  ils  invoquent  cette  divi- 
nité, immolent  des  viékimes,  &  brû- 
lent des  parfums  en  fon  honneur , 
afin  qu'elle  protège  la  maifon,  &  en 
détourne  tous  les  malheurs. 
BU  AD  A;  nom  propre  d'une  petite 
île  de  l'Amérique  feptentrionale  » 
dans  le  lac  Ontario» 


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BUA 

BUADEj  fubftancif  féminin ,  &  ter- 
me  de  Manège,  qui  fe  dit  d'ulie 
bride  â  longue  branche. 

BU  AÏS  j  (les)  anciens  peuples  «de 
Lybie*  Srobee  parlant  4e  leur  gou- 
yemement,  rapporte  que  les  hom- 
mes av<^enc  un  chef  pris  parmi  eux 
pour  les  commander,  &  que  les 
femmes  n  obéiflbient  qu  à  une  d'en- 
tre elles. 

BU  ANA  i  c  eft ,  félon  Prolémée ,  une 
petite  ville  de  la  grande  Arménie. 

BUANDERIE  }  fubftantif  féminin. 
Sorre  de  bâtiment  où  il  y  a  four- 
neau 6c  cuviers  pour  faire  la  leflive. 
//  fait  réparer  la  buanderie  du  châ- 
teau. 

\j3l  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde  longue  ,  la  troiCème 
très- brève  ,    &  la  quatrième  lon- 

fue* 
^  .  ANDIER ,  1ÈRE  j  fubftantif.  Ce- 
lui  ou  celle  qui  fkit  le  premier  blan- 
chiment des  toiles  neuves. 

Il  ne  faut  pas  confondre  »  comme 
le  Diûionnaire  de  Trévoux.^  ce 
mot  avec  celui  de  BlanchiJJ'eur.  Ce 
dernier  blanchit  la  toile  à  mefure 

Î[u  on  s'en  fert.  Ce  n'eft  pas  là  la 
euk  erreur  de  ce  Diâionnaire  fur 
cet  article. 

BUANNfeS;  nom  propre  d'une  ville 
de  France ,  en<5afcogne^  fur  la  ri- 
vière de  Bahus  ,  environ  à  deux 
lieues,  oueft,  d'Aire. 

BUARCOS  i  nom  propre  d'une  ville 
de  Portugal,  dans  la  Province  de 
Beira^  â  l'embouchure  de  la  rivière 
de  Mondego ,  &  près  de  la  ville  de 
Redondo. 

BUBACENE  j  nom  propre  d'une  con- 
trée d'Afie,  que  Quintcurce  dit 
avoir  été  conquife  par  Polyperchon 
pour  Alexandre. 

BUBALE;  fubftantif  mafculin.  Bu- 
balus.  Animal  quadrupède  qui  fe 
trouve  confondu  ^  mal^^â-propos  ^ 


BUB  355 

dans  le  Diâionnaire  de  l'Académie 
Françoife ,  avec  le  buffle ,  de  la  na- 
ture duquel  il  eft  très-éloigné.  Le 
bubale  reffemble  au  cerf,  aux  ga- 
zelles &  au  bœuf  par  quelques  rap- 
ports aflez  fenfibles  ;  au  cerf,  par  la 
grandeur  &  la  figure  du  corps ,  & 
lurtout  par  la  forme  des  jambes  ; 
mais  il  a  des  cornes  permanentes  & 
faites  à  peu  près  comme  celles  des 
plus  groues  gazelles ,  defquelles  il 
approche  par  ce  caraûère  &  par  les 
habitudes  naturelles  ;  cependant  il 
a  la  tète  beaucoup  plus  longue  que 
les  gazelles ,  &  même  que  le  cerf  j 
enfin  il  reflemble  au  bœuf  par  la 
lon^eur  du  mufeau ,  &  par  la  dif- 
;yontion  des  os  de  la  tète ,  dans  la* 
quelle ,  comme  dans  le  bœuf ,  le 
crâne  ne  déborde  pas  en  arrière  au*- 
deU  de  l'os  frontal. 

Cet  animal  eft  aflez  commun  eft 
Barbarie  ^  &  dans  toutes  les  parties 
feptentrionales  de  l'Afrique  \  il  eft 
à  peu  près  du  même  naturel  que  les 
antilopes  ;  il  a  ,  comme  elles ,  le 
poil  court ,  le  cuir  noir ,  &  la  chair 
bonne  à  manger. 

BUBASTE;  c'eft,  félon  plufieurs  Au- 
teurs ,  le  nom  d'une  ancienne  ville 
d'Egypte  ,  fur  le  Nil ,  où  la  Diane 
dont  nous  allons  parler  ,  étoit  par* 
ticuliètement  révérée.  La  fête  qu  on 
y  célébroit  en  fon  honneur ,'  étoit 
une  des  principales  de  l'Egypte ,  & 
l'on  s'y  rendoit  de  toutes  parts  dans 
des  bateaux  remplis  de  fymphonie. 
Hérodote  ,  Ptoiémée  ,  Strabon  , 
Polybe ,  &c.  parlent  de  cette  ville. 

BuBASTE ,  eft  aufti ,  en  termes  de  My- 
thologie ,  le  furnom  de  la  Diane 
d'Egypte,  autrement  Diane  la  châ- 
te  \  elle  fut  ainfi  appelée  pour  s'être 
transformée  en  chace  ,  quand  les 
Dieux  fe  réfugièrent  en   Egypte. 

•  yoye\  l'article  précédent. 

BUBÉ}  fubftantif  féminin,  PuJluU. 
Yyij 


V 


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3^5^  BUB 

Petite  clevûre ,  pullule  ou  tumeur 
qui  vient  fur  la  peau,  ^cjy^;^  Bou- 
ton. 

La  première  fyllabe  eft  longue , 
&  la  féconde  très-brève. 

BUBLITZE;  nom  propre  d'unr  bourg 
de  la  Poméranie  ultérieure ,  dans  la 
Caffubie  ,.  environ  k  quatre  milles 
de  Coflin. 

BUBON  j.fubftamif  mafculin.  Bubo.- 
Tumeur  inflammatoire,  qui  a  par- 
ticulièrement fon  itège  dax>s  les 
glandes  des  aines  ou  des  aifelles^ 
&  qui  tend  à  fuppuration. 

On  diftingue  pluiieurs  fortes  de 
bubons  :  les  bubons  (impies  ,  ou 
bénins  ;  les  bubons  peftilentiels ,  & 
ies  bubons  vénériens.  ♦ 

Le  bubon  fimple  ou  bénin ,  ainfi 
appelé  de  ce  qu'il  n^eft  accompagné 
d'aucune   maladie    contagieufe  ou 

gîftilentielle ,  a  ^rarement  des^fuites 
cheufes  >  parce  qu'il  fe  réfout  ou 
vient  i  fuppuration.  Il  a  fa  caufe 
dans  la  ftagnation  d'un  fang  vif- 
queux:  &  épais ,  comme  toutes  les 
autres  tumeurs  inflammatoires,  dont 
il  ne  difFèie  que  par  les  endroits  où 
il  paroi  t. 

On  traite  lès- bubons  de  cette  ef- 
pèce  avec  des  rafraîchtffans ,  des 
aftrineens.&  des  répercuffifs,  tels 
queTeponge  trempée  dans  loxycrat } 
la  laine  imbibée  de  vin  Su  d'huile 
cmphacinum;  Thuile  de  rofes ,  celle 
de  coingSjde  maftic  &de  myrte. 
On  emploie  enfui  te  les  Temèdes 
difcuflîrsj  mais  aprètf  avoir  purgé 
le  malade;  s'il  a  beaucoup  d'hu** 
meurs. 

Le  bubon  ^  peffilentiel ,  quand 
il  eft  entouré'  d'unt  cercle  de 
difFcrentes^  couleurs.-.  Kôycii  Pes- 
te. 

Le  bubon  vénérien  eflTtm  fymp 
tome^^de  vérole.  On  le  nomme  auflî 


BUB 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  a» 
fingulier  y  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

BUBONA }..  terme  de  Mythologie ,. 
&  nom  propre  d'une  Divinité  ré^- 
vérce  chez  les  Romains  »  qui  l'in- 
voquoient  pour  la.  confervation  des 
bœufs ,  qu'ils  en  fuppofoient  pro- 
tégés. 

BUBONOCÈLEi  fubftantif  mafcolin. 
Bubonocele.  Terme  de  Chirurgie  ^ 
qui  fe  dit  d'une  efpèce  d'hernie, 
eaufée  par  le  déplacemenr  &  la  chute 
de  répiploon  ou  des  inteftins  hors 
du  bas- ventre ,  &  qui  fe  termine  au- 
pli  de  l'aîne. 

Lebubonocèle  eft  compte t,quand^ 
les  parties  déplacées  defcendent  juf- 
ques  dans  le  fcrotum  aux  hommes  ,- 
&  ;ufques  dans  les  grandes  lèvres 
aux  femmes.  Il  eft  incomplet  quand  ^ 
cela  n'arrive  pas. 

Fabricius  d.'Âquapendente  ,    io 

.    plufi'eurs^ autres >. a veniiïènt  de  ne 
pas  confondre  un  bubonocèle  avec 
un  bubon ,  ou  quelque  autre  tumeur* 
femblable  j   de  peur  qu'en  faifant 
une  incifibȈJa  partie  ,  on  ne.  coupe 

\    l'inteftin  ,   &  l'oir  ne  faflè  par-li^ 
mourir  le  malade.    • 

[         Le  bubonocèle  peur  être  caufé^ 
pat  le-,  relâchement  infenfible   des 
anneaux  des  mufeles  épigaftriques , . 
qui  donnent   paflage  aux  alonge- 
mens  du  péritoine  &  aux  vaifteauX' 

^  fpermatiques ,  ou  par  celui  des  ar- 
cades au  travers  defquelles  pafTent 
là  veine  &  l'artère  crurale.  Cette 
maladie  peut  naître  auffi  de  quel- 

i;    ques  cauies  -violentes  y  telles  que  les- 
iauts  ,  une  chiûte ,  u»  coup ,  les . 
efforts  que  l'on  fait  en  touflànt,  en' 
criant,  eir  jouant  des  inftrumens  à 
vent,  ou  en  remuant  quelque  far- 
deau ;    l'exercice  du  cheval,   les 
mouvemens  d'une  voiture  ,  Pufage 
immodéré,  des.  plaifir s  vénériens^ 


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BUC 

^quelques antres feoibables.  Voyt^ 
Hernie. 

BUc  ARIZA^}  nom  propre  d'isne  ville 
de  Croatie^  fur  la  mer  Adriatique^, 
à  huit  milles  de  Fiume. 

BUCAROSifubftantif  mafculin.  Les 
Efpagnols  &  les  Portugais  donnent 
ce  nom  à  une  forte  de  terre  figillée 
qui  fe  trouve  d^ns  leur  Pays,  &  à 
laquelle  on  attribue  piufieurs  pro- 
priétés ,  comme  d'ctre  ftiptique , 
aftimgente  ,  &  bonne-  contre^  les 
poifons*  Les  Dames  de  «es  contrées 
Ibnt  dans  TJiabitude  de  mâcher  con- 
tinuellement de  cette  terre ,  dont 
l'odeur  eft  afTez  agréable* 

BUCCAL,  ALE;  adjeaif,  &  terme 
d'Anatomie.  Il  fe  dix  des  parties  qui 
om  rapport  à  la  bouche. 

Nerf  buccài  ErrERNE ,  fe  dit,  félon 
M.  Petit,  du  premier  des  quatre 
rameaux  que  jette  le  nerf  maxil 
laire  inférieur ,  quand  il  eft  forti  du 
crâne.  Ce  buccal  externe  va  fe  ren- 
dre entre  les  deux  npophyfes  de  la 
mâchoire  inférieure  au  mufcle  maf 
feter. 

^ERF  BUCCAL  EXTERNE,  fedit,f?Ion 

le  même  Anatomifte ,  du  troifième 
des  quatre  rameaux  dont  nous  ve- 
nons de  parler ,  qui  va  fe  perdre 
dans  le  mufcle  bûccinateur,  aux 
grandes  buccales  S  à  4à  lèvre  fupé- 
rieure. 

Glandes  buccales  ,  fe  dit  de  petites 
'  glandes  placées  au- dedans  des  joues 
&  des  lèvres,  où  elles  filtrent  une 
humeur  qui  ferr^à  la  miàftication. 

Artère  buccale  ,  fe  dit  d'une  artère 
ainfi  appelée  de  ce  qu'elle  fediftribue 
aumufcle  bûccinateur, 

KJCCARIE;  nom  propre  d'un  grand 

{)ays  d'Afie ,  dans  la  Tartarie.  On 
e  divife  en  grande  &  petite  Bue- 
carie,  ta  grande  Buccarie  comprend 
îa  Sogdiane  8r  la  Baftriane  des  An- 
ciexiSt  avec  leurs  dépendaDces«  Elle 


BUC  55r 

a  le  pays  des  Calmottcks  au  nord; 
la  petite  Buccarie  au  levant  \  &  au 
roiîdi ,  k  Perfe  &  les  Etats  du  Grand 
Mogol.  On  lui  donne  cent  cinquante 
lieues  de  longueur ,  &  à  peu  prèâ 
autant  de  largeur.  C'eft  aujour-^ 
d'hui  la  partie  la  plus  peuplée  &  la 
*  mieux'  civilifée  cle  la  Tartarie.  On 
appelle  communément  Jarrares 
Usbecks ,  les^  Peuples  qui  l'habi- 
tent. 

Ces  Peuples  font:  braves  &  cou- 
rageux \  6c  leurs  femmes  ,  qui  fone 
bien  faites  pour  la  plupart ,  les  ac- 
compagnent fouvent  à  la  guerre. 

Les  terres  de  la  grande  Buccarie 
font(ingulièrement  Fertiles  en  toutes 
foî  tes  de  fruits  y  les  rivières  y  abon- 
dent en  poiflTons ,  &  les  monta* 
gnes  y*  renferment  de  riches  mi-^ 


nés. 


La  petite  Buccarie  eft  â  Torienr 
des  montagnes  de  Cachemire  ,  & 
compofe  ce  qu'on^ppelle  le  Royau- 

1    me  ae  Cûfchgar.  Voyeac^  mot: 

BUCCELLAlRESi  (  les  )  on  a  donné 
ce  nom  i  une  forte  de  Soldats  ré- 
pandus dans  l'Empire  Grec  ,  &  qui 
furent  ainfi  appelés  de  ce  que  l'Em- 
pereur leur  fourniifoit  des  vivres. 

BuccBLLAiREs ,  s'eft  aufli  dit,  fous 
les  Empereurs  Grec« ,  de  certaiiïs^ 

^     Officiers  prépofés  poijt  diftribuer 
des  vivres  aux  troupes.  C'étoit  à 
.  peu  près  ce  qife  nous  appelons  Mi^  • 
nitionnaires. 

BuccELLAiKEs ,  s'eft^  entote  dit,  chez 
les  VifigoTs,  de  certains  Parafites 
que  les  Princes  &  les  Seigneurs 
cntretenoient  &  nourriftoient  à  leurs 
frai^.  -V 

BUCCELLAT10N  i.  fubftàntif  fé- 
minin.  Quelques  Chimiftès  ont  em- 
ployé* ce  mot  pour  exprimer  lopç- 
rarion  par  laquelle  on  divife  cer- 
taines lubftances,  comme  par*bou-* 
cbées ,  pour  les  cr4vaiUer« 


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35»  BUC 

BUCCHANTE;  fubftantif  féminin. 
Plante  fort  commune  aux  environs 
de  Montpellier.  C'eft  une  eipèce  de 
conyze.  P^oyc^^^  ce  mot. 

BUCCIN;  fubftantif mafculin.  Bue- 

'  cinum.  Coquillage  de  la  clafTe  des 
univalves,  &  de  la  huitième  famille 
des  coquillages  de  mer  de  M.  d*Ar- 
genville.  Il  a ,  dit  ce  Naturalifte , 
le  ventre  étendu ,  la  bouche  alon- 

Sée,  la  queue  longue  &  détachée 
u  corps ,  quelquefois  courte,  avec 
un  bee  recourbe  ,  Se  une  clavicule 
élevée  ou  aplatie. 

.  Le  caraâère  générique  le  plus 
ordinaire  du  buccin ,  eft  d'être  en 
forme  de  trompettes  ou  de  cor- 
net. 

Belon  dit  que  les  buccins  fe 
trouvent  parmi  les  rochers ,  &  qu'ils 
ne  paroiuent  pas  dans  les  premiers 
jours  de  la  canicule. 

Alexandre  TralUanus,  ou  de  Trai- 
tes ,  prefcrit  leibuccin  pour  nourri- 
ture a  ceux  qui  ont  des  palpitations 
de  cœur. 

Gallien  dit  qu'en  le  faifant  cuire 
au  four  3  &  le  oroyant  enfuite  avec 
du  miel  y  on  en  fait  un  excellent  re- 
mède contre  les  rouiTeurs. 

BUCCINATEUR  ;  adjedif  mafcuUn, 
fubftantivement  pris ,  &  terme  d' A- 
natomie ,  qui  fe  dit  d'un  mufcle 
fitué  tranverfalement  fur  les  joues , 
dont  il  fait  partie.  $es  attaches  font 
aux  gencives  des  deux  mâchoires  , 
vers  les  dernières  dents  molaires ,  i 
l'apophy  fe  coronoïde  de  la  mâchoire 
inférieure,  &  â  l'angle  de  la  bouche. 
11  eft  percé  vers  fon  milieu  par  le 
conduit  falivaire  de  Stenon.  Il  fert, 
dans  la  maftication,  à  remuer  les 
alimens ,  &  à  les  faire  entrer  dans 
la  bouche ,  en  aplatiflant  la  joue. 

BUCCINE;  fubftantif  féminin.  Bue 
cina.  Ancien  inftrument  de  guerre, 
4pnr  on  fe  fervoic  autrefois  i  Tar^ 


BUC 

mée  pour  avertir  les  cardes  de  nuit , 
fie  annoncer  aux  Soldats  le  moment 
où  ilsdevroientdefcendre  6c  monter 
la  garde. 

BUCENTAURE;  fubftantif  mafcu- 
lin,  fie  terme  de  Mythologie.  11  fe 
dit  d'une  efpèce  de  centaure  qui 
avoir  le  corps  d'un  taureau.  D'an- 
ciens monumens  reprélentent  Her* 
cules  aux  prifes  avec  un  Bucen- 
taure,  que  ce  Héros  preflfe  pour  l'é- 
touffer. 

BucBMTAu&E ,  fe  dit  d'un  gros  fie  fu- 
perbe  bâtiment  de  mer  ,  que  monte 
tous  les  ans  le  Doge  de  Venife , 

3uand  il  fait  la  cérémonie  fingulière 
'époufer  la  mer  le  jour  de  TAf- 
cenfion.  U  lui  en  coûte  chaque  foi$ 
un  anneau  d'or  ,  qu'il  donne  pour 
préfent  de  noces  à  cette  étrange 
époufe. 

BUCÉPHALE  j  nom  propre  du  che- 
val fameux ,  que  n'avoient  pu  ré- 
duire les  Écuyers  de  Philippe ,  Roi 
de  Macédoine ,  fie  que  dompta  Ale- 
xandre â  1  âge  de  quinze  ans.  Ce 
cheval  fut  depuis  monté  par  ce  Hé- 
ros dans  le  cours  de  fes  victoires; 
f^oye:(  Bucéphalie. 

BUCÉPHALlEj  nom  propre  d'une 
ville  des  Indes,  fituée,  (elon  Pto- 
lémée ,  fur  les  rives  de  l'Hydaipe. 
Elle  fut  ainfi  appelée  en  mémoire  de 
Bucéphale  ^  cheval  fameux  ,  que 
montoit  Alexandre,  fie  qui  fauva  la 
vie  â  ce  Prince ,  en  l'enlevant  da 
milieu  des  ennemis,  où  il  s'étoic 
imprudemment  engagé  ,  le  jour 
même  qu'il  vainquit  Porus ,  Roi  des 
Indes. 

BUCH  ;  nom  propre  d'un  petit  Pays 
de  France ,  en  Gafcogne.  Il  a  onzç 
lieues  de  longueur  fie  huit  de  lar- 
geur. Les  habitans  y  font  gens  de 
mer  pour  la  plupart ,  fie  font  un 
commerce  aflez  confidérable  en 
htûp  >  en  t^fmç  fie  en  goudfOQt 


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BUC 

Ceft  d'ailleurs  une  contrée  fablcH 
neufe ,  sèche  ôc  aride. 

BUCHAN  :  nom  propre  d'une  Pro- 
vince de  rEcoflèlepcencrionale.Elle 
s'étend  depuis  le  Spey  &  le  Don , 
qui  la  réparent  des  Provinces  de 
Murrai  &  de  Marr»  jufqu'à  la  mer 
d'Allemagne.  Il  y  a  quantité  d'aga- 
tes 'y  &  Ton  prétend  qu'il  n'y  a  point 
de  louris ,  Se  qu'elles  ne  peuvent  y 
vivre. 

BUCHAUj  nom  propre  d'une  ville 
libre  &  Impériale  d'Allemagne  »  en 
Souabe,  fur  le  Féderfée,  à  deux 
milles  de  Bibérach.  Il  y  a  U  une 
Abbaye  de  même  nom ,  dont  l'Ab- 
beiïe  a  voix  mux  Diètes  de  TEm- 
pire* 

BUCHAW;  nom  propre  d'un  petit 

Pays  d'Allemagne  ^  appartenant  à 

l'Abbé  de  Fulcfe ,  Se  lîtué  entre  la 

*  Franconie  &  la  badè  Hefle.  La  ville 

de  Fulde  en  eft  la  canitale. 

BÛCHE  j  fubftantif  féminin.  Trun- 
cas.  Pièce  de  gros  bois  de  chauffaee. 
II  faut  meure  au  feu  cette  bûche.  Cejl 
une  tâche  de  hêtre. 

CONTROLLEURS  DE  LÀBÔCHE,  fe  dit, 

en  termes  de  Police  »  de  certains 
petits  Officiers,  dont  les  fondions 
confîftent  à  veiller  fur  les  chantiers 
à  ce  que  les  bois  de  chauffage  aient 
les  qualités  déterminées  par  les  Rè- 
glemens. 

On  dit  proverbialement,  d'une 
perfonne  teite  Sç  pefante,  qu*el/e 
ne  fe  remue  non  plus  quune  bûche. 
On  dit  auffi  figurcmenr  Se  pro- 
verbialement ,  d'une  perfonne  ftu- 
pide ,  que  cefi  une  huche. 

Réparation  a  la  bûche  ,  fe  dit ,  en 
termes  d*Eaux  &  Forets  ,  de  l'a- 
mende prononcée  contre  quelqu'un, 
pour  avoir  abattu  ou  enlevé  du  bois 
par  délit  dans  quelque  foret. 

Bûche  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Jardi  - 
nage  »  de  la  tige  des  orangers  écècés 


BUC  359 

qui  nous  viennent  de  Gènes  ou  de 
Provence. 

BûcH£ ,  fe  dit,  en  termes  de  Marine  y 
d'un  petit  bâtiment  dont  on  fert  à 
la  mer  pour  la  pèche.  Les  Anglois 
&  les  HoUandoisen  font  ufage  pour 
la  pèche  du  hareng. 

La  première  fyilabe  eft  longue  j 
&  la  ieconde  très-brève. 

BUCHEN;  nom  propre  d'une  petite 
ville  d'Allemagne,  de  l'Eledorat 
de  Mayence»  à  trois  lieues  d'Amor- 
bacb. 

BÛCHER  ;  fubftantif  mafculin.  Lie» 
où  l'on  ferre  le  bois  deftiné  à  être 
brûlé.  Il  faut  faire  arranger  ce  bois 
dans  le  bâcher. 

BÛCHER  ,  fe  dit  aufli  d^on  grand  amas 
de  bois  fur  lequel  les  Anciens  met- 
toient  les  corps  morts  pour  les  bru-* 
1er. 

On  conftruifoit  les  bûchers  d'if, 
de  pin ,  de  frcne ,  Se  d'autres  bois 
qui  s'enflamment  aifément.  On  ré- 

f)andoit  fur  le  cadavre  du  vin ,  du 
air  <,  du  miel  ^  &  fur  lie  bûcher,  de 
l'huile  y  des  parfums ,  des  liqueurs 
odoriférantes  ,  des  aromates ,  &c* 
mais  ces  profusions  de  liqueurs  Se 
d'aromates  furent  défendues  dans 
la  fuite  par  k  Loi  des  douze  Ta- 
blés. 

Quand  on  avoir  oint  le  corps 
mort,  on  lui  ouvroit  les  yeux,  & 
l'on  metroit  une  pièce  de  monnoie 
dans  fa  bouche  j  alors  les  parens  les 

f)lus  proches  du  défunt ,  mettoient 
e  feu  au  bûcher  ,  en  détournant  te 
vifage,  Se  en  priant  les  vents  de 
hâter  l'incendie» 

Dès  que  le  bûcher  étoit  bien  al- 
lumé ,  on  y  jectoit  les  armes  &  les 
habits  les  plus  riches  du  mort.  On 
y  jettoit  auâi  les  bœufs ,  les  taureaux 
Se  les  autres  animaux  que  Ion  avoir 
immolés  pour  cette  cérémonie  lu- 
gubre. 


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^6o  BUC 

QaeU]uefbisclesperronnes,  amies 
du  défunt ,  fe  ruoient  fur  foa  bû- 
cher. On  faic  que  cette  coutume  fa- 
natique &  barbare ,  fubfifte  encore 
de  nos  jours  en  différentes  contrées 
des  Indes. 

Auffitôt  que  le  cadavre  éioit  con- 
fumé  y  on  éteignoit  les  flammes  avec 
du  vin ,  &  les  parens  du  mort  ren- 
fermoienc  fe$  os  Se  (es  cendres  dans 
une  urne ,  où  ils  mêloient  des  fleurs 
&  des  liqueurs  odoriférantes.  Après 
quoi  un  Prêtre  jettoit  de  l'eau  à  trois 
reprifes  fur  raflemblée ,  pour  la  pu- 

,  rifier.  Quand  on  étoit  près  de  partir, 
chacun  difoit  à  celui  quivenoit  d'être 
brûlé ,  un  dernier  açUeu  conçu  en  ces 
termes  :  Adieu  ^  adieu  j  adieu  pour 
toujours;  nous  ce  fuivrons  tous  dans 
J^ ordre  que  prefcrira  la  Nature.  Une^ 
pleureufe  congédioit  enfuite  les  af- 
uftans  y  Se  l'urne  s'enfermoit  dans 
un  tombeau ,  fur  lequel  on  gravoit 

'  une  infcription ,  avec  une  prière 
pour  que  les  os  du  mort  repoiaiïent 
mollement, 

fiUCHEREST  ou  BUCHOREST; 
nom  propre  d'une  ville  conCdérable 
de  Turquie  ,  dans  la  Valacbie,  fur 
la  rivière  de  Dembrowitr ,  à  une 
journée  de  fon  embouchure  dans  le 
Danube.  C  eft  la  réfidence  du  Ijlof- 
jpodar  de  Valachie. 

BUCHERI  i  'nom  propre  d'une  Ville 
&  Principauté  d'Italie,  en  Sicile  , 
,dans  la  Province  de  Noto,  environ 
à  troi<î  milles  de  Monteroflb, 

BÛCHERON;  fubftantif  mafculin. 
Lignât  or.  Celui  qui  faic  métier  d'a- 
battre du  bois  dans  une  forct.-^«r-072 
payé  les  Bûcherons  qui  ont  abattu  ces 
chênes  ? 

La  première  fyllafce  eft  longue , 
la  féconde  très-brève ,  &  la  troiuème 
brève  au  fingulier ,  &  longue  au  plu- 
riel. 

BÛCHETTE;    fubftantif    féminin. 


SUC 

Diminutif,  qui  fe  dit  du  menu  bois 
que  les  pauvres  gens  vont  amaHer 
de  côîé^  d'autre  dans  les  fotèts. 
Ils  vont  chercher  des  bûchettes. 

La  première  fyllabeeft  longue,  It 
féconde  moyenne  ^  Se  la  troifième 
très-brève. 

BUCHIER  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  Marchand  de  Bois. 

BUCHOREST.  roye:^  Bjucherbst. 

BUCHORN  ;  nom  propre  d'une  pe* 
tite  ville  libre  Se  Impériale  d'Alle- 
magne, dans  le  cercle  de  Souabe, 
fur  le  la.c  de  Conftance,  à  cin^ milles 
d'Uberlingen. 

BUCHWALD;  nom  propre  d'un 
canton  d'Allemagne,  en  Souabe« 
près  du  la,c  de  Conftance,  &  autour 
de  Buchom. 

BUCHY  ;  nom  propre  d'un  bourg  de 
France ,  en  Normandie ,  à  quatre 
liemes  .&  demie,  iK)xd'-^ft,*(ie 
Rouen. 

BUCIOCHE;  fubftantif  mafculin. 
On  donne  ce  nom ,  dans  le  com- 
merce, à  une  forte  de  dxaps  de 
Provence  &  de  Languedoc,  que 
les  vaid^aut  François  portent  i 
Alexandrie  &  au  Caire,  où  ils  va- 
lent ordinairement  foirante  medins 
le  pic. 

BUCK I  nom  propre  d'une  ville  de 
Pologne,  fur  .la  rivière  de  Boog, 
dans  le  Palaânac  de  Bez,  i  seuf 
lieues  de  Léopol. 

BUCKINGHAM  ;  nom  propre  d-une 
ville  capitale  d'une  Province  de 
même  nooa ,  Se  lituée  (kr  la  rivière 
d'Oufip,  à  quarante-quatre  milles 
de  Londres. 

BUCKINGHAMSIRE;  nom  propre 
d'une  Province  d'Angleterre ,  dans 
l'intérieur  de  l'île.  Elle  coudent 
quatre  cens  quarante-un  mille  ar^ 

Eens ,  &  l'on  y  compte  environ  dix- 
uit  mille  maifons.  Les  pâturages 
qhi  y  abondent,  y  font  couverts  de 

moutons 


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Bucr 

"  jnotttonS)  dont  oti  cire  une  laine  très- 

eftimée. 
BUCKOR  ;  nom  propre  d'une  ville 
•   de  rindouftan ,  en  Afie ,  dans  une 

-  île  que  forme  Tlnde  ,  vis-à-vis  de 
rembouchure  du  Ravi  dans  ce  fleu- 
ve.       . 

CetceviUe  eft  capitale  d'une  Pro- 
vince de  même  nom ,  qui  eft  divi- 
sée par  rinde  ,  eu  deux  parties ,  & 
qui  a  pour  bornes  le  pays  de  Mul- 
tan  au  nord  ;  celui  de  fiando  au  Le- 
^  vant ,  ceux  de  JelTçlmère  &.dèTata 
f  au  midi.  Se  le  Segeftan  au  Cou- 
chant. 
BUCOLIASME  ;  fubftœtif  mafculin. 
Onnommoic  ain(i  dans  l'ancienne 
Grèce ,  les  chanfons  que  chantoient 
J  les  Bergers ,  en  conduifant  leurs 
1  troupeaux.  Le  Berger  Diomus  fut , 
félon  Athénée  ,  le  premier  Auteur 

'     de  ce  genre  de  Poëfie.  : 

Le  nom  de  Bucoliafme  déGgaoir 
encore  un  air  à  danferqui  fe  joubit 

-  fur  la  flûte. 

BUCOLIQUE  ;  adjedif  des  deux 
genres.  Bucolicus  ,  a  ,  ùm.  Ce  mot 
ngnifie  Paftoral ,  &  fe  dit  des  Poc- 
/les  qui  ont  rapport  aux  Bergers  & 
aux  troupeaux. 

La  Poefie  Bucolique ,  la  plus  an- 
cienne de  toutes,  les  Pocfles ,  eft  un 
enfant  de  l'amour  &  de  loifiveté. 
On  la  croit  née  en  Sicile  parmi  les 
diveniflemens  dçs  Bergers  ,  dans 

.  ces  temps  heureux  où  la  vie  pafto- 
rale  écoit  en  honneur.  Elle  a  pour 
objet  le  foin  des  troupeaux  ,  les  ri- 
chefles  de  la  nature,  &c  les  délices 

.  de  la  vie   champêtre.    Mofchus  , 

.  Bion ,  Théocrite  y  &  fur-tout  Vir 
gtle ,  font  les  Auteurs  de  l'Antiqui- 
té qui  ont  le  mieux  réufli  à  ce  genre 
dePoëûe. 

Le  vers   hexamètre  faifoit  chez 

.   les  Grecs  &  les  Latins  ,  la  fubftan- 
:  cç  de  la  Pocfie Bucolique  :  on. trou- 
Tom  IF. 


BUC  i6i 

Ve  cependant  quelques  vers  Penta- 
mètres dans  Théocrite  ,  mais  qui 
font  patrie  des  chanfons  que  chan-  - 
tent  les  Bergers.  Notre  Pocfie  ad-^ 
met  coûte  mefure  de  vers  pour  le 
genre  paftoral  :  on  pourroit4tiême 
dire  que  les  vers  liores  &  irrégu- 
liers, font  ceux  qui  lui  conviennent 

•    le  mieux.    .,. 

Bucoliques,  fe  dit fubftantivement 
au  plurieL  //  Tu  Us  Bucoliques  de 
Virgile*         -•     ..   /   .i  \  ^ 

Bucoliques,  fe  dit' iuflî  au  pluriel  » 

î    dans  le  ftyle  familier ,  d'un  aflcm- 

blage  de  chofes  de  peu  de  valeur  fc 

-  de  conféquence ,   comme  nippes , 

breloques  ,  &c.  Il  nous  fit.  l* étalage 

defes  bucoliques^ 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves,  &  la  quatrième: eft  tiès- 

:    brève.      ' 

!         Ce. mot  employé  comme  adjec* 
tif,  ne  doit  pas  régulièrement  pré*, 
céder  le  fubftantif  auquel  il  fe  rap-* 
porte.  On  ne  dira  pas  un  bucolique 
poëme  ,  mais  un  poëme  bucolique* 

Il  faudrôit  changer  le  c  &c  qu  en 
^,&  écrire,  d'après  la  pronon- 
ciation ,  bukolike.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BUCORNE  }  terme  de  Mythologie^ 
&  fumom  de  Bacchus ,  quand  on . 

!  .  le  repréfentoit  avec-  une  corne  de 

i  taureau  à  la  main^  fymbole  ancien 
d'un  vafe  à  boire. 

BUCORTA  ;  nom  propre  d'une  pe-? 
rite  rivière  d'Italie ,  au  Royaume 
de  Naplesj  dans  la  Calabre  Ulté- 
rieure. Elle  a  fon  embouchure  dan$ 
la  Mer  ,  près  du  bourg  de  Paglia^ 
poli. 

BUDAIS  i  nom  propre  d'ime  Con-t 
trée.de  la  Tarrarie  ,  en  Europe, 
Elle  s'étend  entre  les  embouchures 
du  Niéper  &  du  Danube ,  &  elle  eftL 
habitée  par  les  Tartares  Budziacks, 
qui  vivent  en  liberté  >  Se  ne  recon^ 
Zz 


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3^1  RUD 

noilCeiK  i  M  Is  Kftn»  ni  k  Grand- 

fiUPiS  )  nom  vtoptt  d'une  viUe  forte 
4c  coûé^éfftbhi  de  k  baflè  Hoo- 
grk^ j  doof  eUe  eft  capitale^  Elle  eft 
•  Sellée  fur  le  Da^obt  «  à  quacame- 
deuaBliefteadèVieotté.  Oo  recueille 
di'^ceUenft  yîtis  dana  les  envirotis 
où  fe  trouvent  aufli  des  eaux  ther- 


Cette  Yillf  fut  fMrife  8c  biûlée  en 
1 5 1(9  9  par  le  Grand-Seigneur  SoU- 
,  kûm  9  qui  là  doniia  i  Jean  Zapoli, 
Vaivode  de  TranaTylvahie  ,  que  ce 
SulxBh  aToic  créé  Roi  de  Hongtie. 
lUle  £ut  re]H:iiè  en  1517  ,  pac  Fer- 
dinaûd ,  Duc  d'Autriche  ^  mais  So- 
timan  y  rentra  en  il^?*  Elle  a  de- 
fm$  été  affiche  pluueurs'foîs  inu- 
tiletnenc ,  6t  ks  Turcs  1  ont  gardée 
jufqu'en  i6i6  y  que  TEnapereur 
mrvint  à  s'en  rendre  maître. 

BV£>ëLIiCH  :  nom  propre  d'une  pe- 
tite ville  a  AUem^ne  »  fur  la  ri- 
vière as  Traen ,  i  quatre  liaies  de 
Trè?es« 

BDEXA  ^  nom  propre  d'une  aticienne 
viHe  d'Àfît  ,  qu'Etienne  le  Géo- 
^spphe  pkce  dani  U  Phrygie« 

BUDlNE;  vieux  mot  qui  figuifiolt 
«rnirfbi,  «ombrih      ^       ^ 

BUDINGEN  }    nom    propre   d'une 

.  titfo  d'Ailesname ,  en  VétéxaYie  » 
au  Comté  dl^mbourg  1  fuc  k  ri- 
vière de  Nidder. 

BIJOOA^  nom  propre  d'Ane  vilk 
épifcopAle  &  maritime  de  Dalma- 
cte  »  qui  appartient  à  k  République 
de  Vénife.  EUe  eft  i  dix  milles 
d'AiKivari  £Ue.  Ibu&it  beaucoup 
du  tremblement  de  terre  de  i-^éj. 

AUDOR  y  nom  propre  d'un  bourg  de 
•  France ,  ai  Galcogne  »  i  fepc  lieues, 
fod^eft ,  de  Bordeaux. 

BUDRlO  i  fK)m  propre  d'tm  boure 
iltâitc,  4itmt  VÈtsLt  de  rEglife  ,  a 
qoaiit  liftieé  de  Bologne.  vhvTan- 


BUU 

te  k  beauté  du  chantre  qu'on  y  te-* 

cueille. 
BUDUA  'y  nom  propre  d'une  ancien-^ 

ne  ville  d'Efpagne ,  quAntonin  pk« 

ce  fur  k  route  de  Lisbonne  i  Me* 

tida.  Ce  n*eft  aujourd'hui  qu'un 

vilkge  de  l'EArémadure. 
BUDZIAC  i    nom    propre.  f^oyOi 

Bbss  ARABIE  f  c'eft  U  même  chofe. 
BUECH  'y  nom  propre  d'une  rivière 

de  France ,  qm  a  la  fource  en  Dau- 

Î)hiné)  aux  pieds  des  montagnes  de 
a  Croix  Haute ,  &  foo  embouchure 
à  Sifteroa,  dans  k  Durance ,  après 
un  cours  d'environ  dix  lieues. 

BUÉE  j  vieux  mot  qui  fîgnifioit  au« 
trefois  leflive. 

BUEiL;  (  le)  nom  propre  d'une  ville 

'  &  château  du  Comté  de  Nice ,  à 
trois  lieues  d'Entrevaure.  C'eft  le 
chef- lieu  d'un  Comté  de  même 
nom. 

BUSN  A-PAZ  ;  nom  propre  d'itoe 
île  de  VAmérique  méridionale  9 
dans  la  mer  du  Sud,  près  de  la 
nouvelle  Guinée  >  à  quarante  lieues, 
de  Saint-Augpftin. 

BUENOS- AYRESi  nom  propre  d'u- 
ne belle  ville  de  l'Amérique  méri- 
dionale ,  fituée  dans  une  plaine  ma- 
gnifique,  ou  plutôt  dans  tm  pré  de 
cent  lieues  de  longueur ,  ûir  k  rî* 
vière  de  la  Plata  >  &  près  de  fon 
embouchure.  Elle  apparâenc  aux 
Eljpagnols  »  qui  en  ont  fait  la  capi- 
tale du  Gouvemenaem  de  Rio  de 
Pkta  dans  le  Paraeuai.  Il  s'y  fait  tm 
commerce  confidérable  en  Nègres  9 
en  fuif ,  en  béuil ,  en  cuirs ,  en  or 
êc  en  argent.  C'eft-U  où  s'embar- 

Jucnt  pour  rEffagneror  6c  l'argent 
u  Chili  &  du  Pérou. 
Les  vins  &  le  bois  (ont  tares  i 
Buenos-Ayres  ^  mais  les  vivres  y 
font  d'ailleurs  au  prix  k  plus  mé- 
diocre. Un  boeuf  n^  cou»  qu*un 
écu  y  ua  mouton  urente  £jiîs  >  om 


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fai(an 


BUE 

une  gelinote  4eoz  fous  9 


Les  chevaux  font  auffi  très^cpm- 
m\m$  dans  le  Pays,  &  les  meilleurs 
ne  s'y  vendent  guèces  que  quatre 
ou  cinq  cctts. 

'BUEN^aÈTlROi  iiom  propre  d'une 
Maifon  Royale  d'ETpagne  »  barie 
par  Philippe  IV,  à  1  extrémité  de 
Madrid* 

BD£R }  vieux  veij>e  quiiîgnifioit  au* 
tn€oU  fair^  la  leÛive. 

BUFALORAj  nom  propre  d'un  Insiurg 
d'Italie  ^  dans  le  îi^Janez  j  entre 
AbiagraiTo  &  Sefto. 

BUFFË;  vieux  mot  qui  figniûoit  au- 
trefois foufflet. 

BUFFER  ;  vieux  verbe  qui  fignîfioit 
autrefois  enfler  les  Joues* 

BUFFET  i  fubftaocit  maiiuUn.  ^r^ 
marium.  Sorte  d  armoire  ^  xlans  la- 
quelle on  enferme  la  vainelle  ic  le 
lî^e  de  table,  f^ous  trouvère^  des 
ajjittus  dans  le  bufeu 

Buffet  ,  fe  dit  auffi  de  la  table  fur  la- 
quelle on  place  une  partie  de  la 
vaiiTelle  qui  doit  fervir  au  repas  »  de 
même  que  le  pain ,  les  verres , 
&c.  Faites  dreffcr  le  buffet  ? 

Buffet  ,  fe  dit  encore  de  la  vaiflTelle 
mcme.  //  vient  d*acheter  un  buffet 
d'argent  qui  ejl  fuperbe. 

Buffet  ,  fe  dit  ,  en  parlant  d'Or- 
gués ,  de  la  Menuiferie  qui  les 
contient ,  &  de  celle  qui  renferme 
chaque  jeu  en  particulier.  On  na , 
pas  raccommodé  le  buffet  du  grand 
jeu. 

Buffet  d'Orguiis,  fe  ditainfi  d*une 
petite  Orgue  toute  entière  »  ç'eft-à- 
dire ,  le  buffet  &  tout  ce  qu'il  ren- 
ferme. //  vient  de  me  vendre  fon  buf- 
fit  d'Orsues. 

Buffet^  Xt  dit  ^  en  termes  de  Fonte- 
Jii.ers  y  d'une  demi-pyramide  d'eau 
adoflfée  contre  un  n^ur ,  ou  placée 
dans  ie  fond  d'une  iuche^.av]g}c^u- 


fieucs  coupes  &ç  l^afluis  f^ftfiwt  des 
nappes. 

La  pppmière  fyUabe  ftft  trèv^ ,  & 
la  feponde  wpyf  n^e  a^  fîiigirfier , 
i»ajs  longue  aj*  DJkiri^. 

^  Il  (^tm  wpprirwç  m  /.  qui 
eft  oiûf  ^  &  écrite  biif4U    V^yez 

BUFFETÉ  ,  ÉE  j  adieiSàf  ^  ^rri- 
cipe  paflîf.  Fey4^  ^is^i^^jbl. 

BUf  FETER  i  v^r^  f^if  d#  la  pre- 
mière con)«»ggjif^  »  IpqiK^l  ip  <on- 
{'ugM«  <:OH)ine  fih4^t0r^  IH^tw^  de 
fauconnerie ,  qîû  f  wrii^  i't^ion 
de  l'oifeag ,  qua*i4  i*  d^annç  ^  la 
tcce  en  parlant  cpo^r^  un  ^l^  &)rt. 
Le  faucon  a  bujfeffihprç»* 

BuFf  ETfiR,  ^  diî  artSÇ  àe  l^^f^^  de 
ces  Voit4iri^rs  infidèles  »  qui  jper- 
ç^fii  les  tç^n^aux  qu'ils  ço^ni^nr, 
afin  d'ep  b^ire  le  vi^i» 

BuFFETER ,  eft  enç^f  un  yij^ttic  v#rbe 

.  qui  fignifi^ic  autrefois  tfN^wen- 
ter. 

BUFf  ETEUR  j  fubffentif  wfcMlin. 

^    On  défigne  aii;^  un  Voituicie^r  ^â« 

'  dèle  qui  t>oit  e^  chj^p  ap  «çponeau 
qu'il  conduijt.  La  Lx>i  prempp^  la 
Pleine  des  Galè;res  çif^ur^  \^  iS^ffe- 
teurs. 

BUFFIER,  BUFFD^ERi  vww  ver^ 
bies<Hii  iigni&QidintfkU|^fcàSîd<^ner 
df  s  iQufflets. 

ftUFFLE  i  fttbftawif  lii^f^ijim  ^ni^ 
mai  quadrupède ,  0rJigitigii'e(é*AfH* 
ijue ,  de  lîfc  .groffeur  du  bcpuf -ç^ft  du 
taureM,  auquel  il  relfeniblel^eiiu* 
coup^mr  la  iorme  du  corps  »  d^  ia 
«tète  t  des|«n)be^^  6^.  .Ces  deux  fni- 
ma^^X  fi^enidant j  q^oiqiiie  faw  icf- 
{èuiJbUBS,  comm^  letr<e^ar^j^brM. 
de  3yf]^  y  qupiq^e  ydpmeftiqut^s  ^ 
fouvenjt  fous  le  mqm^rtoit ,  &  nqur- 
ris  dans  les. mêmes  p^tur^igtes^  Ç|Moi- 
qu'à  poctée^e  fe  joinflre.,  iSctxi£^e 
excites  p^r.leur^s^grfidtt^tW  ji  pnc 
toiijwwfs  .trdFiifé  die  ^'mfi  :i|s.pf  jico- 
Zxij 


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3(?4  b;uf 

'  ^  duifetit  j  ni  ne  s'accouplent  en* 
femble:  leur  nature  eft  plus  éloi- 
gnée ,  que  celle  de  lahe  ne  left 
de  celle  du  cheval  ;  elle  paroît 
ihème  antipathi(}tie  'y  car  on  aiTure 
<|ue  les  vaches  ne  veulent  pas  nour- 

^  nr  les  petits  buffles ,  &  que  les  mè- 
res buffles  refufent  de  fe  laifTer  té- 
ter par  des  veaux.  Le  iuffle  eft  d'un 
naturel  plus  dur  Se  moins  trai table 
que  le  bœuf,  il  obéit  plus  diffici- 
lement y  il  eft  plus  violent ,  il  a  des 
fantaifies  plus  brufques  &  plus  fré- 
quentes *,  toutes  fes  habitudes  font 

-  groffières  &  brutes  :  il  eft  après  le 
cochon,  le  plus  fale  des  animaux 
domeftiques ,  par  la  difficulté  qu'il 
met  à  fe  laiffèr  nenoyer  &  panfer  : 
fa  figure  eft  grofle  &  repouflante  , 
fon  regard  ftupidement  farouche  , 
il  avance  ignoblement  £»n  cou  ,  6c 

•  porte  mal  la  tête ,  prefque  toujours 
panchée  vers  la  terre  j  fa  voix  eft 
Un  mugiftement  épouvantable ,  d'un 

•  '    ton  beaucoup  plus  fort  &  plus  gra- 

ve\que  celui  d'un  taureau  j  il  a  les 

-  membres  maigres  ,  &  la  queue  nue, 
la  mine  obfcure ,  la  phyfionomie 
noire  comme  le  poil  &  la  peau  j  il 
diffère  principalement  du  bœuf  à 
l'extérieur  par  cette  couleur  de  la 
peau  ,  qu'on  apperçoit  aifément 
ibus  le  poil ,  qui  n'eft  que  peu  four- 
ni ^  il  a  le  corps  plus  gros  &  plus 
court  que  le  bœuf ,  les  jambes  plus 
hautes,  la  tête  proportionnellement 
beaucoup  plus  petite  ,  les  cornes 
moins  rondes,  noires,  &  en  partie 
coniprimées  ,   un    toûpeif  de  poil 

-  crépu  for  le  front  ;  il  a  auffi  la  peau 
plus  épaifTe  8c]  plus"  dafe  que  le 
bœuf  i  fa  t:hàîr  noire  Se  duré,  eft 
non-feulement  dcfaeréable  au  goûtj 
mais  rcpiïgnante  à  rodorat  ;  £  lait 
delà  femelle  buffle,  n'eft  pas  fî  bon 

•  »<quecrfui  de  la  vache  j  elle  en  four- 

nit'Cepiendant  en  plus  grande  quan* 


BU  F 

tité.  Dans  les  pays  chauds,  prefque 
tous  les  fromages  font  faits  de  kdt 
de  buffle  >  la  chair  des  jeunes  buf-* 
fies,  encore  nourris  de  lait,  n'en 
eft  pas  meilleure  j  le  cuir  feul  vaut 
mieux  que  tout  le  refte  de  la  bêt^» 
dont  il  n'y  a  que  lia  langue  qui  fotc 
bonne  à  manger  ;  ce  cuir  eft  lolide  ^ 
afTez  léger,  6e  prefque  impénétra- 
ble. Comme  ces  animaux  font  en 
général  plus  grands  &  plus  forts  que 
les  bœufs ,  on  s'en  fert  utilement 
au  labourage  j  on  leur  fait  traîner 
&  non  pas  porter  les  fardeaux  ^  on 
les  dirige  ,  Se  on  les  contient  au 
moyen  d'un  anneau  qu'on  leur  paflê 
dans  le  nez  ^  deux  bnffles  attelés  ou 
plutôt  enchaînés  à  un  chariot ,  ti- 
rent autant  que  quatre  forts  chjç- 
vaux  ;  comme  leur  cou  &  leur  tête 
fe  portent  naturellement  en  bas,  ils 
emploient  en  tirant  tout  le  poids  de 
leur  corps,  &  cette  maffe  furpafle 
de  beaucoup  celle  d'un  cheval  ou 
d'un  bœuf  de  labour. 

Le  hifficy  comme  tous  les  autres 
grands  animaux  des  climats  méri- 
dionaux ,  aime  beaucoup  à  fe  vau- 
trer, 6c  même  à  féjournw  dans: 
l'eau  ;  il  nage  très-bien,  &  travers 
fe  hardiment  les  fteuves  les  plus 
rapides  :  comme  il  a  les  jambes 
plus  hautes  que  le  bœuf,  il  court 
aufG  plus  légèrement  fur  terre.  Les^ 
Nègres  en  Guinée ,  Se  les  Inditîns 
au  Malabar ,  où  le^  buffles  fauvages 
font  en  grand  nombre  ,  s'exercent 
fouvent  aies chaffer  j  ils  ne  les  pour- 
fuivent  ni  ne  les  attaquent  de  face  j 
ils  les  attendent  grimpés  fur  des 
arbreSjOU  cachés  dans  l'epaifTeur  de 
la  forêt,  que  les  buffles  ont  de  la 
peine  à  pénétrer ,  à  caufe  de  k  grof- 
leur  de  leur  corps,  &  de  l'embar* 
ras  de  leurs  cornes  r  ces  peuples 
trouvent lîT  chair  du  buffle  Donne, 
&  rirent  un  g^and  profit  de  leurs 


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BU  F 

peaai  Se  de  leurs  cornes ,  qui  font 
plus  dures  &  meilleures  que  celles 
du  bœuf. 

La  corne  &  les  ongles  de  cet  ani- 
^Inal ,  font  falutaires  dans  1  epilepfie 
&  les  convulfions.  Son  fuif  &  fa 
jnoelle  s'emploient  pour  réfoudre 
ic  fortifier  les  nerfs. 

On  dit  proverbialement  d'une 
perfonne,  (\\iellefc  laijfe  mener  par 
le  nei  comme  un  buffle  ;  pour  dire  , 
au  elle  fe  laiffe  duper  par  trop  de 
umpiicité. 

on  dit  figurément  &  proverbia- 
lement de  quelqu'un  qui  eft  fans 
efprit,  que  c'efiunvrai  buffle. 

Buffle  3  fe  dit  d*un  cuir  de  buffle  j 
auand  il  efl  paflfé  à  l'huile.  On  en 
fait  des  efpèces  de  jufte-au-corps 
pour  porter  à  la  guerre ,  des  ceintu- 
rons ,  &c.  Les  buffles  font  un  article 

'  confidérable  du  commerce  des  £u< 
ropéens  à  Conftantinople ,  à  Smyr- 
ne ,  &  le  long  des  côtes  d'Afrique. 
Sans  fon  buffle  il  aurait  été  tué  d'un 
coup  (tépée. 

Buffle  ,  ie  dit  auffi  des  peaux  d'élans, 
bœufs  &  autres  animaux  fembla- 
blés  ,  qui  étant  préparées  &  palfées 
à  l'huile  comme  celle  du  buffle  , 
s'emploient  aux  mêmes  ufages^i 

Moulin  a  buffle  ,  fe  dit  d'un  Mou- 
lin où  l'on  foule  &  prépare  avec  de 
l'huile ,  les  peaux  de  buffles ,  d'é- 
lans ,  de  bœufs ,  &c.  pour  en  faire 
.  les  buffles  dont  les  gens  de  guerre 
font  ufage.  ? 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
&  la  leconde  très- brève.       • 

BUFFLETIN  j  fubftantif  mafculin. 
Diminutif.  Petit  buffle. 

Bufflbtik  ,  fe  dit  auffi  de  la  peau  de 
ranimai  même. 

BtJFFOI  ;  vieux  mot  qui  f^nifioit 
autrefois  vanité. 

BUFFOIER  ;  vieux  verbe  qui  figni- 
fioit  autrefois  ibufflecer» 


BUG  3^5 

BUG,  bu  BOUG  j  nom  propre  d'une 
Ûvière  de  Pologne ,  qui  a  fa  fource 
près  de  Léopol ,  &  fon  embouchu- 
re entre  Plocz  &  Warfovie  ^  dans 
la  Viftule. 

BUG  A;  nom  propre  d'une  ville  de  la 
Natolie ,  dans  la  haute  Caramanie, 
près  de  la  fource  du  Madré. 

BUGABUGS  ;  fubftantif  mafculin. 
Les  Anglois  ont  donné  ce  nom  à 
une  efpèce  de  punaife  qui  incom- 
mode beaucoup  les  Habitans  des 
rives  de  la/Gambra  \  en  Afrique. 

BUGÉE}  fubftantif  mafculin. 'Ray 
donne  ce  nom  à  une  force  de  fînge 
cercopithèque ,  affez  rare ,  qui  a  la 
tète  ,  le  poil  &  la  grandeur  du  caf- 
tor. 

BUÇEN  i  nom  propre  d'une  ville  du 
Japon ,  capitale  d'un  Royaume  de 
ce  nom ,  dans  l'île  de  Ximo. 

BUGEY  ;  (  le  )  nom  propre  d'une 
petite  Province  de  France  ,   dont 

" .  Belley  eft  la  capitale.  Elle  a  feize 
lieues  de  longueur ,  &  neuf  de  lar- 
geur. Ses  bornes  font  la  Franche- 
Comté  ail  nord  j  le  Rhône  qui  la 
fépare  du  Dauphiné  au  fud  &  à 
Teft  i  &  l'Ain  qui  la  fépare  de  la 

;  Brefle  à  l'oueft.  Il  y  a  d'excellens 
pâturages,  &  l'on  y  fait  quantité 
de  fromages  qui  font  un  des  prin* 
cipaux  objets  du  commerce  de  cette 
Province.    • 

BUGHE;  vieux  mot  quî  fignifioit  au- 
trefois pâturages. 

BUGIE  ;  nom  propre  d'une  ville  for- 
te, peuplée  &  maritime  d'Afrique» 
au  Royaume  d'Alger  ^  fur  la  cote 
de  la  Méditertanée ,  dans  une  Pro^ 
vince  de  fon  nom ,  dont  elle  eft  ca- 
pitale. Cette  Province  eft  entourée 
de  montagnes  peuplées  de  familles 
Arabes. 

BUGIENS  f  (  les  )  peupTes  errans 
d'Afrique ,  an  Royaume  de  Nubie  , 
entre  le  Nil  &  lamer  Rouge..    . 


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i66  BUG 

BUGLE  ;  fubftantif  féminin.  Bu^ 
guiijt.  Plante  à  tiges  herbacées ,  les 
unes  grêles  ,  «n  peu  cylindriques 
&  rampantes  ;  les  autres  droites  , 
longues  d  une  palme  ,  quadrangu- 
laires ,  &  velues  des  deux  côtés  op- 
pofcs.  Ses  feuilles  (ont  (impies, 
très-entières  ,  arrondies  y.  molles  , 
luifances ,  &  légèrement  découpées. 
Elle  a  les  fleurs  labiées ,  divifées 
en  trois  déchirutes ,  ordinairement 
de  couleur  bleue  :  il  leur  fuccède 
quatre  femences  preique  rondes , 

Îiue  renferme  une   capfulé  qui  a 
ervi  de  calice  à  la  fleur. 

Cette  plante  croît  dans  les  lieux 
pierreux ,  humides  &  ombrageux. 

'  Elle  eft  vulnéraire ,  réfolutive , 
apéritive  ^  &  (a  faveur  eft  amère  & 
aftringente. 

On  fe  fert  popr  Thomme  de 
toute  U  plante  ,  foit  intérieure- 
ment ,  foit  extérieurement.  On  en 
tire  une  eau  diftiltée  j  oa  tn  fait 
un  extrait  j  on  prefcrit  les  feuilles 
dans  les  infudons,  aptaèmes»  & 
potions  vulnéraires ,  à  la  do&  4'u- 
ne  poignée  ^  les  fleurs  ^  depuis  une 
pincée  Jufqu'à  deux  ^  le  fuc  des 
feuilles  exprimé  &  clarifié,  i  la 
dofe  de  quatre  onces  J4ifqu  a  fix  j 
le  fuc  s'applique  extérieurement  fur 
les  plaies  &C  les  ulcères  i  on  en  fait 
des  eargarifmes  y  on  en  rire  une 
-eau  diftillée. 

On  donne  aux  antnaaux  Tinfufion 
i.  la  dofe  d'une  demi-poignée  dam 
deux  livres  d'eau  j  le  lue  à  la  dofe 
d'une  demi-livre. 

BUGLE  j  vieux  mot  qui  (ignifioit  au- 
trefois bœuf. 

BUGLOSE  i  fubftantif  féminin.  Bu^ 
gloffum.  Plante  a  tiges  nombreufes , 
cylindriques,  héritées  de  poil  qui 
$'élèvent  a  la  hauteur  d'une  cou-r 
dée  i  fes  feuilles  font  longues^  ve- 
lues •  luifantesi  9(  h^  Açms  i}ui 


BUH 

nalflenc  aux  fommités  des  tiges  ^ 
font  monopétales ,  difpofées  en  om^ 
belle ,  Se  ordinairement  de  coukuc 
bleue  ou  rouge  :  il  leur  fuccède 
quatre  femences  roufles»  teraiinées 
en  pointe ,  Se  renfermées  dans  une 
capfule  qui  a  fervi  de  calice  â  U 
fleur. 
Cette  plante  croît  dans  les  champs^ 
les  chemins ,  8c  les  terres  incubes 
Elle  eft  hmneébuite  ,  peâorale , 
fortifie  le  cœur ,  purifie  le  Cu^g^  Se 
en  adoucit  l  acreté. 

On  prend  les  fleurs  en  manièie 
de  thé  9  on  leur  c<Kiferve  depuis 
deux  gros  fufqu'à  demi^once  \  on 
donne  fon  fuc  à  la  dofe  de  quatre 
ou  fix  onces;  fou  eao  diftillée,  eft 
au  nombre  des  coriliales  tempérées» 
elle  a  peu  de  vertus.  On  donne  cette 
pUnee  en  boiilbn  à  l'animai  â  la 
îlofe  de  deux  poignées  fiomc  «bux 
livres  d'eau. 

BUGNE  y  vieux  mot  qui  (ignifioit 
autrefois  tumeur ,  conmfion. 

BUGNON  'y  vieux  mot  qui  (ignifioit 
autrefois  ruche  i  miel. 

BUGaOE-SAlNT-aRCQ  ;  nom 
propre  d'un  Boure  de  Fcance ,  en 
Périgord,  fur  la  Vezèr^  ,  à  dtfKj 
lieues  &  demie ,  fud-eft ,  de  Péri* 
gueux. 

BUGRANE 

Bœu  9. 

BUGY  j  fubftantif  maïcuUn.  La 
Quintinie  donne  ce  nom  à  une  for* 
ce  de  poire ,  qui  a  quelque  reflem-* 
blance  avec  la  bergamocse  «  Se  que 

^  l'on  mange  en  carême, 

BUHE  ;  .vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  cruche. 

BUHOT  j  fubftantif  mafculWi,  On 
donne  ce  nom  dans  les  maûttfîic- 
tures  d'Amiens ,  à  cette  forte  4d 
petite  bobine ,  qu'on  appelle  plus 
communément  ôffialia*  Y«]^  itt 


Fcye^    Arrête* 


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BUI 

SmiOT»  £i  St  auffi  »  dans  les  tnana- 
faâures  d' Abbeville ,  d'une  partie 
4e  lar  cbaine  donc  les  étoffes  font 
compofibs.    Il  forme  une  demi- 


BUÏ 


3<f7 


poiti 

^HOT  »  fe  dit  encore ,  en  termes  de 
CEiardiands  Plumafliers  »  des  plumes 
ceintes  qui  font  dans  leurs  boQti- 

.    qoes ,  pour  y  fervir  d'étalage. 

BUIËS  'y  vieux  mot  qui  (igninoic  au- 
trefois encrares  »  fers  aux  pieds  & 
aux  mains. 

BU  IGNE  ;  vieux  mot  qui  iignifioit 
autrefois  tumeur  »  contufion. 

fiUlKE)fubftaiiûf  féminin.  Hydria, 
Vafe  deftiné  à  c(Micenir  des  li<- 
queurs.  Ccti*  buirc  ejt  remplie  de 
vin.   Une  buire  d'a/w^nt  àfeU. 

La  première  iyllaDe  eft  longue  y 
&  la  leconde  très-brève. 

BUIRONFOSSÉ  ;  nom  propre  d'un 
Bourg  de  France  >  en  Picardie  ,  à 
trois ueues  H  demie,  eft-nord<eft> 
de  Giiife. 

BUIS  \  fubftantif  mafculin.  Buxus. 
Arbci^ean  dont  il  y  a  plufieurs  ef- 
pèces.  Il  s'élève  quelquefois  en 
arbre ,  dont  les  branches  foat  jP^^^- 
que  carrées ,  Técorce  blanchâtre  , 
rude ,  te  bois  jaune  &  tcès^dur  : 
il  a>  les  feuilles  fîmples  ,  cnès-eh- 
tières ,  ovales ,  luifames&  rou|ours 
▼ertes  ^  Tes  fleurs  o'ont  point  de 
ttécales ,  6ç  font  compoféés  de  plu- 
fieors,  étamines  ,  qui  fortent  du 
kiaà  d'un  calice  formé  de  feuilles. 
Les  embryons  mûâent  fi^>aré- 
aient  dos  fleurs  ,  &  deviennent 
dans  la  fuite  des  fruits  qui  s'ou- 
trent de  toois  c6tés ,  S^  contiens 
nenr  des  (Semences  oUongues ,  ar- 
candies  d'an  coté  ,  &  aplaties  de 
l*aune. 
Cet  arbriflèau  croît  fur  les  monta- 
gMS&dans  lesbois^fes  feuilles  font 
âmères,  d'une  odeur  peu  agréable , 
fedociflques ,  purgatives  &  mondi- 


ficatives.  On  en  fait  ufage  en  dé- 
coâion  j  &  Ton  en  met  une  demi- 
once  fur  une  livre  d'eau  ,  pour  une 
tifane  aux  perfonnes  ;  &  deux 
'onces  fur  deux  livres  d*eau,  pour 
les  animaux.  On  tire  du  bois  une 
huile  fétide ,  qui  a  une  verm  anti- 
fpafmodique.Quand  elle  eft  reâifiée 
&  prife  mrérieucement ,  elle  eft 
anodyne  &  diaphorétique. 

LeWs  de  buis  eft  employé  dans 
les  Arts ,  comme  un  bois  fort  trai- 
.  table  6c  de  beaucoup  de  durée.  Il 
faut  le  choifir  dur,  pefant,  fe  po« 
fiflanc  aifément ,  &  de  couleur 
jaune  pale.  11  fe  multiplie  de  graine, 
&  de  bouture.  . 

Il  y  a  le  buis  nain  ,  qui  fert  aux 
Jardiniers  pour  former  la  broderie 
des  parterres ,  &  les  bordures  des 
plates  bandes. 

Il  y  a  aufli  le  buis  panache^  dont 
la  feuille  eft  bien  plus  belle  que 
celle  des  autres. 
Buis  ,  fe  dit  d  un  outil  de  Cordon* 
niers,  fait  d'uri*  morceau  de  bois 
de  ce  nom  ,  &  qui  fert  à  f  qs  Arti- 
fans  pour  lifter  les  boréf^des  fe- 
melles y  quand  le  trancher  leur  a 
donné  la  forme  qu'elles  doivent 
avoir. 

On  dit  proverbialement  ic  po<- 
pulairementj  donner  le  buis  ;  pour 
dire  ,  donner  une  dernière  façon  i 
quelque  chofe ,  la  polir,  la  perfec- 
tionner. 

On  dit  auiC  populairement  6c 
proverbialement ,  que  quelquun  a 
un  menton  de  buis  ;  pour  dire  , 
qu'il  a  un  menton  large  &  qui 
avance* 

Ce  monofyllabe  eft  long. 
BUIS  ;  (  le  )  nom  propre  aune  ville 
de  France  ,  en  Dauphiné  ,  fur 
rOuéze,  à  trois  lieues  &  demie, 
oueft  -  fttd  -  oueft  ,  de  Monuu- 
ban» 


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3^  BUI 

BUISE  i  vieux  mot  qui  fignifioîc  au- 
trefois un  canal. 

BUISINE  j  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
auttefois  d'une  forte  de  trom- 
pette. 

BUISN  ART  y  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  fot,  hébété. 

BUISSE  }  fubftantif  féminin,  &  terme 
de  Cordonniers,  qui  fe  dit  d'une 
forte  de  billot  de  bois  où  il  y  a 
un  creux  ,  par  le  moyen  duquel  on 
donne  la  forme  aux  femelles  de 
fouliers ,  qu'on  bat  delTus  avec  un 

'    marteau. 

BUISSIER  j  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  le  lieu  deftine  à  traire  les 
vaches. 

BUISSIÈRE  i  vieux  mot  qui  figni- 
fioit autrefois  un  lieu  plante  de 
buis. 

BUISSON;  fubftantif mafculin. Touf- 
fe d'arbrifTeaux  fauvages&  épineux. 
Ce  canton  ejl  peuple  de-  buiffons 
épais. 

Buisson j  fe  dit, par  oppofition  à  fo- 

^  rêt ,  d'un  bois  ae  peu  d'étendue,  & 
qui  nj^pas  au-delà  de  quinze  cens 
arpent 

On  dit ,  en  termes  de  Vénerie , 
que  les  urfs  vont  prendre  tuijfon  ; 

f^our  dire ,   qu'ils  vont  choinr  4in 
ieu  fecret  pour   faire  leur  tête , 
quand  ils  ont  mis  bas. 

On  dit  auflî ,  en  termes  de  Vé- 
nerie ,  qu  o/i  a  trouvé buijfon  creux; 
pour  dire ,  qu'on  n'a  plus  trouvé 
dans  l'enceinte  ,  la  bête  détour- 
née. 

On  dit  encore  proverbialemeht 
&  figurément  ,  que  quelquun  a 
trouvé  buijfon  creux  ;  pour  dire , 
qu*il  n'a  pas  trouvé  la  perfonne 
qu'il  chercnoit. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément ,  que  quelquun  a  battu  les 
buiffons ,  &  .qu'un  autre  a  pris  les 
oifeaux  ;  pour  dire ,  que  quelqu'un 


BUI 

â  eu  tonte  la  peine  »  6c  qa*un  mzt^ 
a  eu  le  profit. 

Buissons,  fedit,  en  termes  dé  Jar^ 
dinage  ,  des  arbres  fruitiers-nains, 
auxquels  on  a  donné  la  forme  de 
buiuons  en  les  taillant  au-dedans , 
&  les  laiflant  poufltr  aù-dehors  de 
tous  côtés. 

Buisson  ardent  j     V^oyei^    Pyha-; 

CANTB. 

La  ptemière  fyllabe  eft  moyen- 
ne,  &  la  féconde  brève  au  fingu^ 
lier,  mais  longue  au  pluriel. 

Il  faudroit  Supprimer  un  y  qui 
eftpifif,  &  écrire  buifon.  Voyex 
Orthographe. 

BUiSSONNlER ,  ÈRE  ^  adjeaif  qui 
n'eft  ufité ,  dans  le  difcours  ordi- 
naire ,  qu'en  ces  phrafes  :  Lapins 
buijfonniers  ;•  fout  dite  9  des  lapins 
qui  fe  tiennent  dans  des  buillbns  ; 
£t  faire  t école  buiffonnière  ;  pour 
exprimer  l'aâion  d'un  écolier  qui 
va  fe  divertir ,  au  lieu  d'aller  en 
claffe.  - 

BuissoNNiER,  fedit,  en  termes  dd 
Police,  d'un  Officier  de  ville,  donc 
les  fondions  confiftent  à  faire  rap- 
port  aux  Echevins  des  contraven^*^ 
tions  qui  fe  font  aux  réglemens  fur 
la  navigation  ^  'U  à  drelTer  des  pro- 
cès -  verbaux  de  l'état  des  ponts  , 
moulins ,  permis  &  rivières. 

BUISSURES-,  fubftantif  féminin  pin-- 
riel ,  &  terme  de  Doreurs ,  qui  fe 
dit  des  ordures  que  le  feu  a  rairem* 
blées  fur  une  pièce  que  l'on  a  fait 
cuire.  Elles  s'enlèvent  avec  lagratce* 
boefle. 

BUITRI  ;  fubftantif  mafculin.  Ot^ 
appelle  ainfi ,  félon  Ferdinand  Lo- 

Îez ,  certains  oifeaux  de  l'ile  de 
ercère  ,  ennemis  déclarés  des 
loups.  Ils  ont  cinq  piecfs  d'enver^ 
gure  'y  &  dès  qu'ils  apperçoivenc 
un  loup,  les  uns  l'attaquent  par 
les  pieds  ,   tandis  que  les  aot?rés 

lui 


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BUK 

lui  crèvent  les  yeux  avec  leurs 
becs. 

BUKENFIORD  î  nom  propre  fun 
golfe  deNorwèçe ,  dans  la  province 
.iieStavanger.  Il  renferme  plufieurs 
petites  îlss. 

IBULACH  ;  nom  propre  d'une  ville 
d'Allemagne ,  en  Souabe,,  au  dynché 
de  Wirtemberg. 

U  y  a  en  Suide  une  petite  ville 
du  même  nom»  entre  Zurkh  & 
SchafFoufe,,  que  Frédéric  d'Autri- 
che vendit  en  1409  au  cantcmde 
^Zurich. 

BULAEO^  fubftaatif  mafcuUn.  Sorte 
d'infhumene  de  mulîque ,  fort  ufité 
chez  les  Nègres  de  la  côte  de  Gui- 
née. Il  efthiitde  plufieurs  tuyaux 
><dun  bois  fort  dur  ^  arrangés  artif- 
/tement ,  &  arrachés  les  uns  aux 
autres  par  de  petites  bandes  de  cuir. 
On  tire  des  fons  de  Tindrumenr 
en  frappant  fur  ces  tuyaux  avec  des 
.bacons,  dont  les  extrémités  font 
garnies  de  cuir. 

■•BuLAGUEN  ;  nom  propre  dune 
ville  d'Afrique  ,  au  Royaume  de 
Maroc,  dans  la  province  de  Du- 
quda ,  fur  le  fleuve  d'Ommirabi. 
Les  environs  en  font  fertiles  >  & 
abondent  en  pamrages. 

>BULBE;  fubftantif  féminin,  «ff^^wj. 
Terme  de  Botaniaue ,  qui  fe  dit 
vd'un  oignon  de  plante,  ou  d'une, 
•racine  ronde  formée  de  placeurs 
peaux  ou  tuniques  ,  emboîtées  les 
unes  dans  les  autres. 

Bulbe,  fe  d'^t,  en  termes  d'Ahato- 
mie ,  de  l'œil  &  d'une  efpèce  de 
rtumeur  naturelle  du  canal  de  l'u- 
rètre ,  formée  par, le  tiflu  fpon- 
gieux ,  qui  eft  plus  épais  dans  cet 
endroit. 

Lapremîère  fyllabe  eft  moyenne, 
&  la  féconde  très-brève. 

BULBEUX,  EUSE;  adjeftif.  But- 
iofus  y  as  um.  Qui  tient  de  U  iuk 
tome  IV. 


BUL  3tfj 

tare  d'ooe  bulbe.  //  ny  a  là  ^c 
des  planas  bulbcufu. 

On  ajtpelle,  en  termes  d'Anato- 
mie ,  fubfianct  bulbeufe  de  la  dent^ 
une  ibrte  de  bulbe  qui  fe  trouve 
dans  la  cavité  même  de  la  dent  ^ 
&  que  forme  l'épanouiflementides 
vaiiieaux  de  cette  partie. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne  , 
laTeconde  longue ,  ^  la  troifîèmc 
du  féminin  très-brève. 

Cet  adjeâif  ne  doit  pas  réguliè- 
rement piécéderle  fubftantif  auquel 
il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas  une 
bulbeufe  racine  j  mais  une  racine 
bulbeufe. 

BULBO-CAVERNEUX  j  adjeAif., 
&  terme  d'Anatomie»  qui  fe  dit 
de  deux  mufcles  de  la  verge ,  que 
l'on  appelle  auffi  accélérateurs. 
Voyez  ce  mot. 

BULBONAC  ;  fubftantif  mafculi». 
Voyer  Lunaire. 

BULCY  ;  nom  propre  d'un  Bourg 
de  France  ,  en  Berry  .^  environ 
à  cinq  lieues  ,  fud-eft  ^  de  Bour- 
ges. 

BULE  -y  vieux  mot  qui  (àgnifioit  au- 
trefois un  feu  en  fîgne  de  réjouif» 
fance. 

BULETEIL.}  vieux  mot  qui  iîgnifioîc 
autrefois  bluteau. 

BULGAITi  Foyci  Bt7£GiLRiE. 

BULGARES  ^  (  les  )  andeas  Peuples 
d'Afie  ,  qui  habtroient  le  long  du 
Wolga.,  d'où  ils  £bnt  venus  en 
Europe ,  dans  cette  partie  que,  de 
'de  leur  nom ,  on  a  appelée  Ui  Sul-- 
garie.  Voyez  ce  mot. 

Ce  mot  de  Bulgares  ,  qui  n'étoit 
d'abord  qu'un  nom. de  nation.,  de-, 
vint  dans  la  fuite  un  nom  de  feâ:e , 
commun  i  tous  ceux  qui.  &rent  in- 
feâés  des  .erreurs  de  cette  nation. 
Les  Bul^res  tiroient  leur  origine 
des  Manichéens  ,  ôc  ils  avoient 
foipcttoté  U^ir  doârine  xks  Oùcn- 
Aaa 


k 


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370  BUL 

.  taux  Se  des  Grecs  leurs  voifins. 
Leurs  héréfîes ,  qui  furent  condam- 
nées en  117^  par  le,  Concile  de 

,  Lombez  ,  conuft<nent  entr'aurres 
chofes  à  foutenir  qu'on  ne  devoir 
croire  que  le  nouveau  Teftamenc  j 
que  le  Daptème  étoit  inutile  aux 
petits  enfans  ^  que  les  maris  >  qui 

,  |oui({bient  de  leurs  femmes  ,  ne 
pouvoient  être  fauves  j  que  les  Prê- 
tres qui  fe  comportoient  mal  ne 

-  confacToient  pas  j  qu'on  n  étoit  pas 
obligé  d'obéir  aux  Èvèques  &  aux 
autres  Eccléfiaftiques  ^  qui  ne  vi- 
voient  pas  fek>n  les  Canons  ;  qu'il 
n'écoit  point  permis  de  jurer  en 
quelque  circonlbnce  que  ce  (aZy&c. 
Ces  Seâaires  fe  donnèrent  un 
Chef ,  qui  fe  qualiBa  de  Fils  aîné 
de  l'Eglife  des  Bulgares  >  &  qui  éta- 
blit fon  (iège  dans  la  Bulgarie ,  où 
les  divers  hérétiques  de  France  al- 
loient  le  confulcer. 

BULGARIE,  ouDucHÉ  deBulgar^ 
nom  pcopre  d'une  province  d'Afie, 
dans  la  Tarurie  ,  ibus  la  domina- 
tion de  l'Empire  de  Ruffie.  Elle  eft 
bornée,  au  nord ,  par  le  Royaume 
de  Cafan  ;  au  levant ,  par  la  Baf- 

3uirie  y  au  midi ,  par  le  Royaume 
'Aftracan  ;  Se  au  couchant ,  par  le 
Wolga.  11  y  a ,  dans  la  partie  orien- 
tale, àts  montagnes,  dufeindef- 
quelles  on  tire  du  fer ,  du  cryftal , 
&  des  pierres  précieufes. 
Bulgarie,  eft  auflî  le  nom  d'une 
province  de  la  Turquie  d'Europe , 
qui  a  le  Danube  &  ta  Walachie  au 
nord,  la  mer  noire  au  levant,  la 
Romanie  Se  la  Macédoine  au  midi, 
&  b  Servie  au  couchant.  C'eft-U 
où  vinrent  s'établir  les  Bulgares 
d'Afie,  te  où  ils  fondèrent  un 
Royaume ,  qui&t  dans  la  fuite  par- 
tie du  Royaume  de  Hongrie ,  & 
qiie  le  Sultan  Amurat  IL  conquit! 
vers  le  milieu  du  x^^  fiècle.  Sophie  1 


BUL 

eft  la  capitale  du  pays.  Du  tenps 
des  Rois  Bulgares  c'étoit  Nico- 
poU  ,  &  ces  Princes  y  tenoient  leur 
Cour* 

BULGOLDA  ;  c'eft ,  félon  quelques- 
uns  ,  une  pierre  qui.fe  trouve  dans 
la  tète  d'un  animal  très-rare ,  appe- 
lée Bulgoldoph.  Elle  a  la  grofleur 
d'une  noiferte.  Les  Indiens  lui 
attribuent  les  propriétés  du  bé- 
zoar  >  &  la  regardent  comme  un 
contre-poifon  infaillible. 

BULIA  j  nom  propre  d'une  rivière 
de  Grèce ,  dans  la  Livadie.  pie  a 
fon  embouchure  dans  le  golfe  de 
Lépante^  à  trois  lieues  d'Afpro- 
piti. 

BULIMIE  'y  rcyej  BouLtMii. 

BULIN  j  fubftantif  féminin.  Bulînus^ 
Adanlon  donne  ce  nom  à  un  co« 
auillage  univaive  d'eau  douce  du 
Sénégal ,  du  genre  des  limaçons.*  11 
vit  communément ,  dit  cet  Auteur  y 
fur  la  lentille  de  marais  >  &  fur  le 
Lemnos  ,  dans  les  marais  &  les 
étangs  de  Pador.  Sa  coquille  eft 
très  -  petite  ^  &  de  couleur  fau- 
ve. 

BULLAIRE  ^  fi^ftantif  mafculin. 
Recueil  de  plufieurs  Bulles.  Il  faut 
confulur  h  Bullaire. 

BULLBIRD  ;  fubftantif  mafculi». 
Oifeau  qui  n'eft  pas  plus  gros  que 
le  roitelet,  &  qui  a.  le  bec  d'une  li- 
notte y  avec  un  plumage  dont  le 
fond  eft  de  couleur  de  tan ,  mais 
parfemé  de  taches  noires  Se  blan* 
ches.  Cet  oifeau  eft  en  graadt  vé- 
nération chez  les  N&gres  de  la  côte 
d'Or.  S'il  paroît  autour  de  leurs 
habitations ,  ou  s'ils  le  trouvent 
en  leur  chemin  ,  ils  conçoivent  de 
fa  préfence  le  plus  favorable  au- 
gure. 

BULLE  j  fubftantif  féminin.  Bulla^ 
Lettre  du  Pape  expédiée  en  parchr- 
min>  avec  un  jfceau  dç  plomb  »  où 


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BUL 

font  les  knages  de  S.  Pierre  &  de 
S.  Paul. 

La  Bulle  eft  la  croifième  Cotte  de 
tefcrit  apoftolique  qui  eft  le  plus 
«n  ufage,  foit  pour  les  aiFaires  de 
Juftice,  foie  pour  les  affaires  de 
grace«  Les  deux  autres  forces  de 
refcrirs  font  le  bref  6c  la  figna- 
ture. 

Les  Bulles  peuvent  être  compa- 
rées aux  Edits,  Lettres -Patentes, 
&  Proviiions  des  Princes  féculiers. 
Si  les  Bulles  font  lettres  gracieufes  > 
le  plomb  qui  fert  i  les  fceller  eft 
pendant  en  ]acs  de  foie  ;  &  H  ce 
font  des  lettres  de  Juftice  &  exé- 
cutoires ,  le  plomb  eft  pendant  à  un 
cordeau  de  chanvre.  Elles  font  écri- 
tes en  latin  ,  avec  un  caradèrc  rond 
ou  gothique.  Le  Bref,  au  contraire , 
eft  écrit  en  caradère  net  &  ordi- 
naire. 

On  peut  diftinguer  quatre  parties 
dans  la  forme  de  la  BuUe }  la  nar- 
ration du  fait,  la  conception,  les 
claufes  &  la  date.  Dans  la  faluta- 
tion ,  le  Pape  prend  la  qualité  de 
Serviteur  des  Serviteurs  de  Je/us- 
Chrijl. 

Les  Jubilés  s  oâroyent  par  Bul- 
les. En  Efpagne  on  expédie  des 
Bulles  pour  toutes  fortes  de  béné- 
fices ;  mais  en  France  on  n'a  que 
de  (impies  (ignatures  en  papier  ,  à 
la  réfervc  des  bénéfices  confifto- 
riaux  ,  pour  lefquels  il  faut  des 
Bulles.  Ces  fortes  de  Bulles ,  ainfi 
que  les  provifions  Se  autres  refcrits 

aui  ne  concernent  que  les  affaires 
es  particuliers  ,  s'exécutent  en 
France  fans  Lettres-Patentes  ;  mais 
il  eft  expreffément  défondu  de  re- 
cevoir, exécuter  &  faire  exécuter 
toutes  autres  Bulles ,  fi  elles  ne 
font  revêtues  de  Lettres-Patentes, 
ccgiftrées  en  la  Cour.  On  y  examine 
fi  elles  ne  contiennent  rien  de  cspn- 


BUL  37V 

traire  aux  libertés  de  TEglife  Gai- 
licane.  Il  fuffit  en  France  que  ces 
mots  proprio  motu ,  de  notre  propre 
mouvement ,  fe  trouvent  dans  une 
Bulle  ,  pour  la  rejeter  toute  en- 
tière. 

Les  Bulles  données  fur  les  points 
deDoârine'j  ne  s'acceptent  par  Je 
Clergé  de  France ,  que  par  voie  de 
Jugement.  » 

il  faut  obferver  ici  que  i'ufaee 
d'exécuter  les  Bulles  &  refcrits  de 
la  Cour  de  Rome  ,  concemaht  les 
Bénéfices  fans  Lettres  -  Patentes , 
n'a  pas  lieu  en  Flandre  &  en  Hai- 
naut.  ïl  eft  encore  d'ufage  en  Fran- 
che-Comté ,  de  ne  donner  aucua 
effet  aux  Bulles  &  provifions  de 
Bénéfices  obtenus  à  Rome  ,    que 

3uand  elles  font  revêtues  de  Lettres 
'attache-  La  même  chofeeftpra-^ 
tiquée  en  Artois. 

Bulle  in  Cdna  Domini^  fe  ditd'ime 
Bulle  fameufe ,  dont  la  le6hire  fe 
fait  tous  les  ans  publiquement  i 
Rome  le  jour  de  la  cène,  c'eft-à*. 
dire,  le  jeudi-Saint  j  par  un  Car* 
dinal-Diacre ,  en  préfence  jdu  Pape, 
accompagne  des  autres  Cardinaux 
&  des  Evêques. 

Cette  Bulle  eft  l'ouvrage  de  plu- 
fieurs-  Souverains  Pontifes.  Elle  re- 
garde principaletnent  lamatièrejde 
k  puifiance  Eccléfiaftique  &  civi- 
le, &  prononce  excommunication 
contre  ceux  qui  appellent  au  Con^ 
cite  Général ,  des  Décrets ,  Senten- 
ces &  autres  Ordonnances  des 
Papes  \  contre  ceux  qui  favorifent 
ou  protègent  les  Appelans  \  contrç 

.  toutes  les  Univerfités  ,  Collèges  & 
Chapitres  ,  oui  enfeignent  ou  qui 
croyentque  le  Pape  eft  fournis  au 
Concile  général.  Plufieurs  articles 
concernent  les  hérétiques,'les  Pira-i 
tes  ,  ceux  qui  falfifient  les  Lettres 
Apoftoliques^qui  maltraitent  UsPré* 
A  a  a  i j 


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lac$,,qm  troublent  ou  veulent  rcf- 
treindre  les  Jurifdiftions  EccléfiaftU 
qaes ,  ou  qui  ufurpent  les  biens  de 
TEglife.  Il  y  en  a  un  >  par  lequel 
rezconnnunication  eût*  prononcée 
contre  tousPrincesSc  autres  qui  exi- 
geront des  Eccléfiaftiques  quelque 
contribution  que  ce  puiflè  être. 

On  a  toujours  protefté  en  France 
contre  cette  Bulle,. en  ce  qui  re- 
garde les  droits  du  Roi ,  &  les  li- 
bertés de  TEglife  Gallicane.  Eh 
1 5  So  quelques  Evèques  s'étant  don- 
xik  des  mouvemens  pendant  les  va^ 
cations  du  Parlement ,  pour  faire 
recevoir  cette  Rulle  dans  leurs  dio^ 
cèfes  ,  le  Parlement  ordonna ,  fur 
là  plainte  qui  lui  en  fut  pqrtcc  par 
la  Procureur-Général,  que  tous  les- 
AtcheYèaues&  Evèfjues  qui  Tau- 
roient  puoliée  ,  feroient  ajournés , 
&.  cependant  leur  temporel  faifi  > 
&  que  quiconœie  s*oppoferoit  à  cet 
Arrct ,  leroit  réputé  rebeHe ,  &  cri- 
minel de  Lèze-Majefté.. 

BtoLLzs,  fe  dit  ordinairement v- au 
pluriel,  pour  désigner  les  proviiions 
d'an  bénéfice  confaftoctaU  Lcnow^el 
EvéqucM*a  fas  encore  refu  fcs  bul- 
les. 

fbLMiNBR  UHB  BULti  ,  fignific  en 
faire  la  publication  ou  vérifica- 
tion. .  *      ^ 

On  i'oppofe  quelquefois  2  la  pu* 
blication  des  Bulles  on  Refcrits  des 
Paipes  ;  Se  quand  il  7  a  abus ,  on  fe 
contente  >  .ptr  refpeâr  pour  le  Saint 
Siège  i  d'appeler  comme  d  abus  de 
Tèxécutton  ou  fulmination  de  la 
Bulle.  Il  y  a  cependant  des  ca»  où 
I'àm>el  comme  d'aboi  s'interjette  de 
k  Bulle  même. 

Après  la  mort  »  do^  Pape ,  il  ne 
s'expétiie  aucune  BtiUe  j»qu'â  l'é- 

-  leâaon  de  fon  Siicceffeur. 
liLtLSi  fe  dit  aoffi  dsfrCoïkftittttions 

-  doLqvelqii^EtapecjSius..^ 


BUL 

Buixïd'or,  fe  dit,,en  Allemagflie,> 
d'une  Cofiftitution  célèbre  de  TEm-i 
pereur  Châties  IV,  approuvée  par 
la  Diète  ou  rAifemblce  générale  des 
États  de  1  Empire ,  dont  elle-eft  re- 
gardée comme  Loi  fondamentale. 
On.  la  compte  au-  nombre  de  celles 
gne  les  Empereurs  font  tenus  d  ob-f- 
ierver,  par   la  capitulation  quon. 
leuc  fait  jurer  au.  moment  de  leur 
Couronnement.  La  Bulle  dor  fat 
faite  pour  terminer  &  prévenir  les 
difputes ,  quelquefois  fanglantes , 
'    qui  accompagnoient    fouvent   les> 
ciedbons  des  Empereurs,.&  pour 
empcchet  les  longs  interrègnes  dont  ■ 
TEhipire  avoit  fonfert  auparavant. 
Elle  contient  trente  Chapitres  s  qui  • 
règlent  la  forme  du  Gouvernement, , 
TéTeftion  des  Empereurs,  la  fuc-- 
cefiion  des  Eleâeius,  les  privilèges  • 
V    des  Membres  de  l'Empire  ^  les  Af- 
,    fémblées  ou  Diètes  générales  ,  le 
j    cérémonial  de  la  Cour  Impériale , . 
le^  fondions  des  Eledèurs ,  le  fcr- 
'    vice  de  la  table  de  TEmpeceur,  le^ 
jour  de  fbn  Couronnement ,  ou  les  ^ 
autres  jôtus  qu'il  tiendra  Cour  fo« 
tennelle. . 

Dans  ces^  jours  dé  foleûnitcs>. 
PEledeur  de  Saxe  paroît  à  la  Cour  ^ 
Impériale  ,  tenant  une  meûire  d  ar-. 
gent,  qu'il  remplit  d'avoine  dans 
un  monceau  qtu  s'élève   fUfqu'au  ^ 
poitrail  de  fôn  cheval  j  ,il  remet 
cette  mefure  au  premier  Palefre- 
nier ,  &  le  refte  de  l'avoise  s'abaa^ 
donne  au  pillage. 

L'Eleâeur  de  Brandebourg  vient  * 
aoffi  à  cheval ,   portant  mi  baflîn 
d'argent ,  «ne  aiguière  pleine  d'eau , 
&  une  fervkstre^  pçut  donner  a  la- 
ver i  TEmp^eur. 

Le  Comte  Palatin  arrive  encore 
;    â  cheval,  avec  quatre  jattes  rem* 
*    plies  de  viaade  •  qu'il  place  fur. la. 
St.. 


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BUL 

Le  Roï  ds  Bohème  porte  une 
coupe  d^argenc  »  du  poids  dé  douze 
marcs ,  remplie  de  vm ,  &  préfence 
à  boire  à.  TEmpereur.  Les  Eieâears 
de  Bavière  &  a  Hanovre  n'exiftoient 
pas  alors. 

Le  dernier  article  de  la  Bulle 
d or,  oblige  les  Eieâeurs  féculiers 
a  faire  inftruire  leurs  fils  dans  les 
langues  étrangères. 

La  premier^  partie  de  cette  Conf- 
thutioD ,  fut  publiée  à  Francfort  en 
135^)  &  la  dernière  à  Metz,  le 
jour  de  Noët  de  la  mcnae  année. 
L'^orighial  le  plus  authentique ,  s'en 
conferve  à  Francfort  fur  le  Mein , 
Se  le  Magiftrat  do  la  Ville  en  eft 
dcpofitaire.  Le  refoed  xju'on  a  pour 
cet  exemplaire ,  en:  tel  que  TÉlec- 
teur  de  Mayence  n'obtint  que  diffi- 
cilement, en  i(>4t ,  de  faifc  renou- 
veller  lés  cordons  de  foie,  prefque 
ufés ,  auxquels  efl*  attaché  le  fceau 
de  la  Bulle  d'or.  On  ne  fe  prêta  à 
fés  vues,  qu'à  condition  que  la  chofe 
fe  paiTeroit  en  préfcnee  de  plufieurs 
Témoins. 

Bulle  d'o&deBohbme,  fe  dit  d'un 
Privilège  accorde ,  en  1  j  48  ,  au  Roi 
&  au  Royaume  de  Bohême ,  par 
lequel  T&npereur  Charles  IV  con- 
firme les  prérogatives  attribuées  en 
1111  par  Frédéric  11 ,  à  Ottocare  , 
Roi  de  Bohême. 

Bjuxlb  d'or  du  Brabant,  fe  dit 
d'une  Conftitution  de  l'Empereur 
Charles  IV ,  donnée  à  Aîx-la-Cha- 
pelle  eo  1 3  4^,  par  laquelle  ce  Prince 
accorde  aux  Brabançons  le  privilège 
de  ne  pouvoir  être  traduits  hors  ae 
leur  Pays ,  pardevant  aucun  Tribu- 
nal, ibk  en  matière  civile ,  foiten 
^latière  criminelle. 

BbLLH;  fe  dit  de  certaines  petites 
bottksd'or,  d'argent,  ou  d  autres 
métaux»  que  les  Enfans  de  qualité, 
êc  le&  Goecrier^  y  auxqi^k  on  ;tvoit 


BUL  373 

décerné  les  honneurs  du  triomphe , 

EDrtoient  au  cou  chez  les  Romains, 
a  grande  Veftale ,  &  les  Dames 
Romaines,  portoient  auffi  de  ces 
bulles  :  la  première ,  par  diftinilion  j 
&  les  autres ,  comme  ornemens.  La 
fi^erftirion  faifoit  croire  que  ces 
Bulles  étoient  de  puiffans  préferva- 
tifs  contre  l'envie  &  les  génies  mal- 
faisans. 

BuLLB  d'eau  ou  Bulle  d'air  ,  fe  dit , 
en  Phyfique  ,  d'une   petite  boule 
d'eau ,  dont  l'intérieur  eft  rempli  » 
d'air. 

La  première  fyllabe  eft  brève, > 
&  la  féconde  très-brève. 

Il  faudroit  fupprimer  un  /qui 
eft  oifif ,  &  écrire ,  d'après  la  pro- 
nonciation, iule.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BOLLÉ,  ÉE;  adjeaif.  Qui  eft  en 
forme  authentique,  en  bonne  for- 
me.  Il  a  une  Comwiffion  bienfcelUe 
&  tien  buUée. 

BÉHÉFici  bulle  ,  fe  dit  d'un  Bénéfice 
dont  les  provifions  ne  s'o^pédient  à  ^ 

.    Rome  qu'en  forme  de  Bulle.  Tout 
B/néfice  de  la  Province  de  Lorraine,  - 
qui  produit  plus  de  vingt-quatre  du'  - 
eats  d&  revenu,  ejl'  un  Bénéfice  bul^ 

On  dit  d'un  Eccléfiàftiaue  nom-^ 
mé  â  un  Bénéfice ,  dont  les  provi- 
fions  s'expédient  à  Rome  en  forme 
de  Bulle,  qu*il  eft  bulle,  on  qu'il 
neft  pa^  bulle ^  pour  dire,  qu'il  a  • 
reçu  fcs  Bulles ,  ou  qu'il  ne  les  a  ^ 
pas  reçues*  Cet  Evêqut  neft  pus  en- 
core bulle.  • 

BULLEITÉ  ,.BULLETE  ;  vieux 
mots  qui  fignifioient  autrefois  petit 
fceau. 

BULLERBORiN'i  nom  ptcçte  d'une 
Fontaine  d'Allemagne,  ea  Weft- 

Éalie ,    dans  l'Evêché  cfe  Pader- 
rn ,  près  du  village  d'OJdenbercki 
EHen'a  de  remarquable  que  les  Con- 


H' 


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374  B  U  L 

tes  qu'en  dcbitentjes  bons  Weftpha- 
liens.  Ils  croient  que  cette  Fontaine; 
qui  étoit  a(Ièz  abondante  en  i<^)o, 
pour  faire  tourner  la  roue  d'une 
forge ,  cetTa  de  couler  au  mois  de 
Décembre  de  cette  année ,  dès  que 
les  troupes  de  Heffê  furent  entrées 
dans  TÉvèché  de  Paderbornj  mais 
qu'elle  reprit  fon  cours  en  i^}8, 
après  que  l'Evoque  eut  été  rétabli 
dans  (es  droits. 
BULLES  ;  nom  propre  d'une  ville  de 
France ,  en  Beau^^oifis ,  fur  la  Bref- 
che ,  à  trois  lieues,  eft  nord-eft ,  de 
Beau  vais 
BULLETIN  i     fubftantif    mafculin. 
Petit  billet,    fufFrage  donné   par 
écrit.  Il  n'eft  guères  ufité ,  dans  ce 
fens,  qu'en  parlant    des  fuffrages 
donnés  par  les  Cardinaux  pour  l'é- 
l^âion  d  un  Pape^  On  compta  les 
bulletins  que  les  Çar4inai^x  avoient 
mis  dans  le  calice. 
Bulletin  ,  fe  dit  d'un  petit  billet  par 
lequel  on  rend  compte,  journelle- 
ment ,  de  l'état  aâuel  de  quelque 
affaire  importante ,  des  mouvemens 
d'une  armée ,  d'une  maladie ,  «&c. 
Save\'V0us  ce  que  dit  le  bulletin  ? 
Bulletin  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Po- 
lice, d'un  ordre  donné  par  les  Offi- 
ciers Municipaux r  aux  Bourgeois 
d'ime  Ville ,  pour  logçr  des  Soldats, 
faire  des  corvées ,  &c. 
Bulletin,  fe  dit  auffi  des  certificats 
de  fanté  que  l'on  va  prendre,  en 
temps  de  pefte,   pour  être  admis 
i  entrer  dans  les  lieux  où  l'on  fe 
{>rop9fe  d'allej:. 
Bulletin  ,  fe  dit,  en  termes  de  Ma- 
rine ,  d'une  expédition  en  parche- 
min que  les  Commiflaire^s  &  Com- 
mis des  Clafles  délivrent  ^nrrfj^  à 
chaque  Officier ,  Marinier  &  Ma- 
telot, &  qui  renferme  leurs  (ignaux, 
leurs  privilèges ,  &  Us  aimées  qu'ils 
doivent  iîsrvir.  . 


BUM 

Bulletin  ,  fe  dit  encore  d*un  billet 
qui  diffère  de  l'acquit ,  &  qui  fert 
néanmoins  à  juflifier  qu'on  a  payé 
les  droits  d'entrée  &  de  fortie. 

Bulletin  ,  s'eft  dit  auifi  ,  en  termes 
de  Commerce,  des  billets  que 
ceux  qui  avoient  des  comptes  ou* 
verts  clans  les  Livres  de  la  banque 
royale  de  France,  dévoient  remet- 
tre aux  Teneurs  de  Lirres ,  pour  s'y 
faire  créditer  ou  débiter* 

La  première  fyllabe  eft  brève  ,  la 
féconde  très-brève ,  &  la  troificme 
moyenne  au  fingulier  ,  mais  longue 
au  pluriel. 

BULLlj  nom  propre  d'un  bourg  de 
France ,  en  Normandie ,  à  une  lieue , 
oueft,  deNeufchateL 

BULLINBROOCK  ;  nom  propre 
d'une  ville  &  Comté  d'Angleterre , 
danç  la  Province  de  Lincoln, 

BULLlSj  nom  propre  d'une  ancienne 
ville  de  Grèce,  que  Ptolémée  place 
en  Macédoine ,  *au  Pays  des  Ély* 
miores. 

BULLOQUESi  (les)  Peuples d'Afie, 
répandus  dans  les  Provinces  de 
Méeran  ,  de  Ségçftan ,  de,  Buckor 
&  de  Moultan.  Ils  font  peu  con- 
nus. 

BULLOS;  nom  propre  d'une  petite 
ville  de  Suifle ,  chef-lieu  d'un  Bail- 
liage de  même  nom ,  au  canton  de 
Frioourg, 

BULTEAU;  fubftantif  mafculin.  Ar* 
bre  en  boule.  Ily  a  plujîeurs  bulteaux 
dans  ce  canton. 

BUMBOS;  fubftantif  mafculin.  On 
a  donné  ce  nom  à  une  efpèce  de 
crocodiles ,  dont  U  rivière  de  Cam- 
bra y  en  Afrique ,  eft  remplie,  lis 
atraquent  également  les  hommes  Se 
les  animaux  :  aufli  les  Nègres  les 
craignent-ils  fingulièremene. 

BUMICILIS  j  (  les)  forte  de  Religieux 
Mahométans ,  qu'on  voit  en  Afri- 
que ,  où  ils  fe  font  palfer  pour  Sor«- 


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BUN 

cîers,  &  pour  combattre  à  outrance 
contre  le  Diable.  L'Hiftoire  du  fa- 
natifme  des  Nations  revient  fouvent 
fur  la  fcène. 

BUNARTIS  y  nom  propre  d'une  an- 
cienne ville  >  qu'Etienne  le  Géo- 
graphe place  dans  la  Lybie. 

BUNETTEi  fubftantif  féminin.  Ef- 
pèce  de  moineau  d'un  plumage  gris, 
plus  petit  que  la  fauvette.  Se  plus 
gros  Que  le  roitelet.  Il  fait  fon  nid 
dans  les  haies. 

BUNGO  i  nom  propre  d'une  ville  du 
Japon  y  capitale  d'un  Royaume  de 
même  nom ,  fitué  entre  les  Royau- 
mes de  Bugen  &  de  Fiunga. 

BUNIAS.  ^j^eç  Navet. 

BUNIER  y  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
autrefois  d'une  certaine  mefure  de 
terre. 

BUNIMA  y  nom  propre  d'une  ville 
de  Grèce  y  qu'Etienne  le  Géographe 
place  dans  TEpire^ 

BUNOBORA  i  nom  propre  d'une 
ancienne  ville  d'Afrique  j  que 
Ptolémée  place  dans  la  Mauritanie 
céfarienne. 

BUNTZ  ;  nom  propre  d*ane  rivière 
de  Suiile  ,  qui  a  fon  embouchure 
dans  TAar. 

BUNTZEL  j  nom  propre  d'une  pe- 
tite ville  de  Siléde  ,  dans  la  prm- 
cipauté  de  Javer. 

BUNTZLAU  i  nom  propre  de  deux 
villesfîtuées  l'une  auprès  de  Tautre, 
au  milieu  de  la  Bohême  ;  Tune  s'ap- 
pelle BunV[laa  l* ancienne  ,  &  Tau- 
tre  Bunvtlau  la  nouvelle.  C'eft  dans 
la  première  qiie  Boleflas  le  cruel 
maffacra ,  en  919 ,  (on  frère  Wçn- 
ceflas  )  Duc  de  Bohème.  Ces  deus 
villes  ont  beaucoup  foufferr  dorant 
les  guerres  de  la  Suède  coatre  P Al- 
lemagne. 

BXJONuENO  i  nom  propre  d'un 
bourg  d'Italie  ,  au  duchc  de  Fer- 

^  lare,  à  l'embouchure  du  Panaco^ 
dans  te  Por 


BUP  575 

BUPHÂGEj  terme  de  Mytholocie, 
&  furnom  d'Hercules  ,  dont  l'ap- 
pétit étoit  tel ,  que  les  Argonautes 
craignant  qu'il  n'épuisât  leurs  pro- 
vifions,  Tooligèrent  à  fortir  de  leur 
vaideau.  Il  mangea  un  jour  un  boeuf 
entier  dans  un  repas  j  mais  il  faut 
remarquer  qu'il  avoit  trois  rangs 
de  dents. 

EUPHONIES  i  adjedif  féminin  plu- 
riel  fubftantivement  pris ,  &  ter- 
me de  Mythologie.  Fêtes  que  les 
Athéniens  célèbroient  autrefois  k 
l'honneur  de  Jupiter  Polien ,  & 
dans  lefquelles  ils  lui  immoloienc 
un  bœuf ,  d'où  elles  furent  appe- 
lées buphonies» 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  ôc  la  troifième  eft  lon- 
gue. 

BUPHTHALMUM.  rby^î   GLittw. 

BKIEUF. 

BUPLEVRUM.  Voyei  Oreille  db 

LliVRÏ 

BUPRESTE  ;  fubftantif  féminin.  Ba^ 
prefiis.  Infeéle  ailé,  qui  a  un  aiguil* 
Ion  comme  la  guêpe  &  l'abeille* 
ptulîeurs  ronc  place  dans  le  genre 
des  cancharides.  Il  a  aufll  des  fer- 
res &  des  dents ,  c'eft  pourquoi  fa 
morfure  ett  donloureufe.  Il  fe  nour- 
rie de  chenilles  ,  de  lérards  ,  de 
vers  ,  d'araignées  &  d  antres  în- 
fedes.  La  Buprcfte  empoîfonne  le 
bésftil qui  lavaJe  en  paiflanr- 

On  donne  encore  le  nom  de  bu-^ 
prejle  à  une  petite  araignée  veni- 
meiffe  ,  de  couleur  rouge. 

BURAj  nom  propre.  C'éroir>  feloi» 
Ptolémée  y  une  ville  du  Péloponèfe, 
où  Véï^us  ,  Cérès ,  Lucine ,  Ifis  & 
Bacchus  avoienc  chacun  un  temple  ' 
Son  nom  loi  venoit ,  au  rapport  de 
FaulanLis ,  de  Bura  y  fille  d'Ion  Se 
d'Hélice. 

Pline  parle  d'une  autre  ville  du 
même  nom  >  qui  étoit  iîtuce  prèi 


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37^  BUR 

du  fleuve  Peïlaconté ,  dans  la  Mc- 
fopocacnie. 

BURABOURG  ;  nom  propre.  Ville 
ruinée  d'Allemagne ,  vers  les  fron- 
tières de  la  Hefle  &  de  la  Weftpha- 
lie.  Elle  fut  autrefois  épifcopale. 

BURAGR AC  ;  nom  propre  d*une  ri- 
vière confidérable  d'Afriaue  ,  au 
royaume  de  Fez.  Elle  a  fa  fource 
dans  le  mont  Atlas ,  &  fon  embou- 
chure  dans  TOcéan  ,  auprès  de 
Salé. 

BU  RAIL;  fubftantifmafculin.  Sorte 
d'étoffe  ou  de  foie  ,  ou  de  laine  » 
ou  de  fil ,  ou  de  coton ,  &c. 

Le  burail  de  Zurich  eft  une  forte 
de  crépon.  Il  y  a  diverfes  autres  ef- 
pèces  de  bu  rails  dont  les  noms  va- 
rient félon  les  lieux  où  on  les  fa- 
brique, &  félon  la  manière  dpnt  ils 
font  faits  :  tels  font  les  burails  croi- 
fés  y  les  burails  (impies  »  les  burails 
d'étoupes ,  &c^ 

BURALISTE  ;  fubftantif  mafculin. 
Commis  prépofé  pour  recevoir  dans 
un  bureau  le  payement  de  certains: 
droits,  y^oilà  la  quittance  du  Bu- 
salifie. 

Les  deux  premières  fytlabes  font 
brèves  ,  la  troifième  eft  moyenne  > 
&  la  quatrième  très-brève. 

.BURAMOS  ;  (les)  Peuples  d'Afri- 
que ,  en  Nigririe,  qui  habitent  les 
rives  de  la  rivière  de  St.  I>omingo , 
&  s'étendent  jufques  vers  l'embou- 
chure du  Riogrande.  Ils  font  ido- 
lâtres ,  &  obéiffent ,  pour  la  plupart, 
à  un  Roi  qui  tient  fa  Cour  dans  un 
lieu  appelé  Jarim ,  à  huit  lieues  du 
Havre  de  St.  Dominique. 

jBURATE;  Foye^  Examine. 

^URATTES;  (les)  Peuples  barbares 
Se  idolâtres  »  qui  habitent  dans  la 
Sibérie  ,  &  qui  font  peu  connus. 

^URBAS-,  fubftantif  mafculin.  Pe- 
tite monnpie  des  royaumes  d'Alger 
&  4ô  Tvinis,  fur  laquelle  font  im- 


BUR 

orimées  les  armes  du  Dey:  Six  bur- 
bas  valoient  autrefois  un  afpre  ^ 
mais  aujourd'hui  ils  n'eix  iraient 
euères  que  la  moitié. 

BURBURATA  j  nom  propre  d*une 
île  de  l'Amérique  méridionale , 
fur  la  côte  de  la  province  de  Vene- 
zuela) à  deux  lieues  de  Turiame. 

BURC;  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois bourg. 

BURCA  ;  nom  propre  d'une  ancienne 
ville  d'Afrique ,  que  Ptolémée  place 
dans  la  Mauritanie  céfarienne. 

BURCHAUSEN  j  nom  propre  d'une 
viHe  d'Allemagne,  dans. la  baffe 
Bavière  ,  fur  la  rivière  de  Salrz, 
près  de  fon  embouchure  dans  flnn., 
à  treize  milles  de  Munich. 

BURCKEM  ;  nom  propre  d'une  pe- 
tite ville  d'Allemagne ,  en  Bavière, 
â  l'embouchure  du  Lech  j  dans  le 
Danube,  entre  Neubourg  &  In- 
eolftadt. 

BuRCZLAND  ;  ^lom  propre  .d'une 
contrée  de  la  Tranfilvanie  ,  entre 
la  Moldawa  &  F Alaut.  Elle  eft  en- 
tourée de  monragnes. 

BURDALO  j  nom  propre  d'une  -ci- 
vière d'Efpagne  ^  dans  l'Ettréma- 
dure.  Elle^  la  foutcedans  la  mou- 
tagne  deSanta-Cruz,  vei^sTruxillo» 
&  fon  embouchure  dans  la  Gua- 
diana. 

BURDO  A  ;  Ptolémée  place  une  an- 
cienne ville  de  ce  nom  en  Efpagne  , 
dans  la  Lufitanie. 

BURDUGNO  i  nom  propre  d'une 
petite  ville  de  la  Morée ,  fituce  en- 
tre Mifitra  &  l'embouchure  du  Yar 
filipotamo. 

BURE  j  fubftantif  féminin.  Burra. 
Sorte  d'étoffe  groffière  faite  de  lai» 
ne.  On  fabriaue  des  bures  à  Gifôts 
&  à  Thibivilliers  ,  dans  le  Vcxin 
Normand.  Cet  homme  eft  toujours 
vêtu  de  bure. 

Sure  ^  fe  dit ,  ea  termes  de  Minéralo- 
gie > 


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BUR 

gie  9  Su,  ptiits  des  Mines ,  qui  def- 
cend  depais  la  furface  de  la  terre 
Jufques  dans  fan  intérieur. 

La  première  fyllabe  eft  longue , 
&  la  féconde  très-brève. 

BUREAU  j  fubftantif  mafcul.  Comp- 
toir  où  Ton  compte  de  l'argent. 
Mettc^  votre  argent  jur  le  bureau. 

Bureau  ,  fe  dit  d'une  table  fur  laquel- 
le on  met  des  papiers.  Ses  titres 
font  fur  le  bureau. 

Bureau  »  fe  dit  aufli  d'tuie  efpèce  de 
table  avec  plufieurs  tiroirs  &  ta- 
blettes qui  fervent  à  enfermer  & 
arranger  des  papiers.  Je  viens  d'a- 
cheter un  bureau. 

Bureau  ,  fe  dit  d'un  lieu  où  fe  fait  la 
recette  des  impots  par  le  Commis 
ou  Buralifte  prépofe  à  cet  e£Rst.  // 
a  payé  les  droits  de  cette  marchant 
difc  au  bureau  d'entrée. 

Bureau  ,  fe  dit  d'un  lieu  où  plulieurs 
Officiers  s'alTemblent  pour  travail- 
ler. On  ejl  afjemblé  au  bureau  des 
Aides. 

Bureau  >  fe  dit  de  i'aflemblée  ou 
féance  des  CommiflTaires  ,  &  de 
cous  autres  officiers  afTemblés  pour 
inftruire  &  Juger  quelque  affaire. 
Les  Commijfaires  font  au  bureau. 

On  dit  y  qvLun  procès  eft  fur  le 
bureau  ;  pour  dire ,  <ju  on  commen- 
ce à  y  travailler. 

On  dit  auffi ,  qu'w/z  Commiffaire^ 

Su  un  Rapporteur  a  le  bureau;  pour 
ire  4  qu'il  a  commencé  le  rapport 
d'une  affaire  9  ou  qu'il  eft  le  pre- 
%iier  qui  doit  rapporter.  C'eft  dans 
ce  fens  qu'on  dit  que  le  Préjident  a: 
donné  le  bureau  à  tel  ou  tel  Confeil- 
1er. 

On  dit  proverbialement  &  fîgu- 
rément ,  que  Pair  du  bureau  eft  fa- 
vorable ,  eft  bon ,  ou  qu'/7  n'eft  pas 
bon  ;  pour  dire  ,  que  les  apparences 
font  ou  ne  font  pas  bonnes  pour  le 
:  iuccès  d'une  affaire. 
Tome  ir. 


di 


BUR  377 

On  dit  auffi  proverbialement  & 
figurément ,  connoître  tair  du  bu^ 
reau;  pour  dire,  preffentir  l'évé- 
nement d'une  affaire: 

Bureau  ,  fe  dit  d'un  lieu  deftiné  pour 
y  travailler  à  l'expédition  de  certai- 
nes affaires.  Il  eft  allé  au  bureau  de 
la  Guerre. 

Bureau  ,  fe  dit  quelquefois  des  per- 
fonnes  mêmes  qui  travaillent  à  un 
bureau ,  &  particulièrement  en  par^ 
lant  des  Commis  qui  travaillent 
aux  bureaux  des  Secrétaires  d'Etat, 
Les  Bureaux  refteront  à  Verfailles. 
On  dit,  <^une  perfonne  a  du 
crédit  au  bureau  ;  pour  dire ,  au'ella 
a  du  crédit  auprès  des  commis  d'uu 
bureau. 

Bureau  ,  fe  dît  d*un  lieu  où  Ion 
traite  les  affaires  des  communautés. 
Chacun  des  Cix  Corps  des  Marchands 
de  Paris  a  fon  bureau  particulier 

f)our  dëhbérer  fur  les  affaires  qui 
e  concernent  :  mais  c'eft  dans  celui 
de  la  Draperie ,  comme  lé  premier 
corps ,  que  fe  tiennent  les  affem- 
blées  générales  des  (îx  Corps. 
Bureau  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Com- 
merce ,  d'un  endroit  deftiné  pour  y 
vendre  Se  débiter  certaines  mar- 
chandifes  de  manufafture  particu- 
lière ;  tel  eft  le  Bureau  des  Maro- 
3uinsj  tel^eft  le  Bureau  des  Cuirs 
e  Hongrie ,  &c. 
Les  Tanneurs ,  Mégîffiers ,  Cor- 
donniers ,  &c.  appellent ,  Petit  Bu-- 
reau ,  le  bureau  des  Vendeurs  de 
Cuir. 
Bureau  des  Pauvres  ,  fe  dit  du  bu- 
-  reau  où  s'affemblent  les  Commiflai^ 
•rej  des  Pauvres. 
Bureau  de  l'EcrttoAe  ,  fe  dit,  en 
termes  de  Palais ,  du  lieu  où  les 
Jurés  &  les  Greffiers  de  TEcritoire 
s'affemblent  pour  arrêter  &  figner 
des  rapports. 
Bureau  de  la  Ville  ,  fe  dit  de  la 
Bbb 


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^7^  RUB 

ïurifdiftioa  du  Puevôt/des  Mar-  ; 
chauds  &  dea  Echevins* 
BuKBAu  DU'CoMMBacB,  fc  ditd'un 
Bureau  ctaBli'  oa»  Arrêt  du.  i  r  Juin 
.    1711,»  à  li  place  du  Confeii  de 
Commerce ,  &  qpi  cft.  cotnpoCé.  de 
Huit  perfonnes  choifies^  par  le  Roi , 
pardevant  lefquelles  Te  difcutent  & 
sexaminent  toutes  les  affaires  rel^ 
tives   au  Commerce.  Ce-  Buceau 
s'âiïembre  tous  les  Jeudis. 
KuitïEAU   DE  LA  Banque  royahe, 
.  s'eft  dit  prétcdomment  en  Erance  j 
dies  diffèrens.  lieux  du  roy^aume  où 
fe  failoient  en  1719  &c  en  1710, 
les  opérations  de  cette  banqfie. 
Bureau  des  Binancks^  ,  fe  dit  de 
la  Jurifdidtion  des  Tréforiers   de 
Sraiice^, Généraux  des  Finances  & 
Grands- Voy  ers.   Les  membres  de 
cette  Gempagnie  joniiïènt  de  très- 
Beaux  privilèges:  Us  font  du^Corps 
des  Cours.  fupéneur^Sj  où  ils  ont 
ordînaireraenc  féanceavec  les  Con- 
feillers  j  &  ils  ont,  comme  leS' Of- 
ficiera, des  Parlemens  ,.  Chambres 
Ses  Comptes  &  autres  Tribunaux 
fouvenains ,•  lanoblelFe  héréditaire , 
l'exemption  des  droits  feigneuriaux 
dans  la  mouvance  du  Roi, >&<;•  Ils 
font  d^ailleurs.  Commenf^ux  db  la 
Maifon'duRoi<,  &jpui(rdnt  en  cet- 
ce  qualité^,  de  toutes  les  prérogati- 
ves des  Officiers  de  Sa  Ma|efl:e« 

Le  Bureau^  des  Finança?  de  Paris 
eft  compofé  d*un  premier  &•  d^un 
fécond  Pnéfident  en-  titre'  d'office , 
de  quatre  Préfîdens  d*ancienneté,& 
de  trente*autr-e«  Tréfbriersde  Fron- 
ce ,.  outre  un  Avocat  du*  Roi  &  un 
Procureur  du  Roi,  qui  fe  trouve 
qualifia  dant*quelqvieS'Edit$>&  Let- 
tres Patentes ,  de  Procurer  General 
pour  le  fervice  du  Bunaw  &  de  la 
Chambre  des  Finances.  M  f  a  auffi  , 
d'ans  cette  Compagnie,  quatre  Gom- 
jiûflabes^  génécMV  de»  M^Vgiiene^ 


BUR 

â^ec  des    Greffiers  ic  das  Biif- 
fiers. 

L'Edit  de  1^9  )  ,  par  leqpel  Louis 
XIV.  fupprima  la  Chambre  duTré- 
for,  &riacorpora  aiu  Bureau  des 
FinanceS'>  attrioue  i*  ce  dernier  Tii« 
bunal  Jurifdiâion  pour  connoicre 
des  affaires  concernant  lesFinancos  j 
la  Voierie ,  les  Domaines  du  Roi 
dans  rétendue  de  la  Généralitd  de 
Paris,  TenregiArement  &  Texécu* 
tion  des  Brevets  &  Lettres  de  dons 
accordés  par  Sa  Mâjefté  ^  les  Lettres 
de  naturalité  &  de  légitimation  ji& 
de  tous-autres  objets  qui  avoient  été 
jufqu  alors  de  la  compétence  de  la 
Chambre  du  Tréfor. 

Le  Bureau  des  Finances  oonnoïc 
auffi  de  ce  qui  a  rapport  aux  bâti*» 
mens  &  réparations  du  Palais  à  Pa- 
ris &  àes  Jurifdidions  Royales»»  Il 
a  encore  dans  fon  Rdiort  les  pontS 
&  chauffées ,  le  pavé ,  &  autres  ou-  ' 
vrages  publics,  &c. 
Bureaux  des  Greffes  ExCoNtROL* 

LES    DES   GbNS    DF    MAIN  -  XORXtf 

POUR  LBS  Commun AuifÉS)  fe  dit 
des  bureaux- où  les-g^ns-de  main«- 
morte  font  obligés  de  faire  enre- 
giflrer  la  déclaration  de  tous  leurs 
biens  &  revenus,  aux  termes  Aq% 
Edits  &  Réglemens  qui  le  prefcrir 
vent. 

Les  loicataites  des  biens  adparte^ 
nans  à  gens  de  main*morte  doivent 
auffi  faire  enregiflrer  dans  ces-  bu- 
reaux ,  les  conventions^  en-  vertu 
disfquellesils  jouiflènt  de  cesbienl. 
Bureau  des  Décimes,  fe  dit  d-un 
Tribtmal  eccléfiaflique  où  fe  fait  la 
répartition  des  femmes  i  imposer 
fur  les  perfonnes  &  les  biens  des 
eccléfiafliques  &  communautést  Ce 
Tribunal  »  aoffi  le  droit  de  j^er 
lesqueflions  concernant  ces  impo- 
fitionsk 
Les  bureauKii  ^  Décimes^  ùjat 


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BUR 

àe  S%vai  fortes ,  1«$  diocè^uis ,  & 
'les  généraux  ou  fouverains. 
ScjicAux  Diocâs  AiKs  ,  fe  4ic  de  ceux 

2ui  ont  pour  reilbrc  l'étendue  d'un 
i0çèCe.  i.e  nombre  des  députés 
eccléHaftiques  qui  doivent  com^po- 
ier  le  bur^u  diocèfam^  varie  iekm 
les  diocèfes.  -On  les  choifit  parn^i 
•les  Bénéficiers  j  TEvèque ,  -pit  fa 
dignité ,  eft  le  chef  du  bureau.  Ce 
font  les  Députés  qui ,  conjointe- 
ment avec  lui ,  répattiflent  les  im- 
portions <ïue  chaque  département 
doit  fupporter.  *Ces  Députés  font 
réputés  préfens  &  leurs   bénéfices 
pendant  tout  le  temps  qu**ils  era- 
vaiHent  au  bureau.  Ms  font  autori- 
£és  i  feire  arrêter  les  rôles  félon  la 
connoiflance  qu'ils  ont  en  leur  cpnf- 
cience ,  de  la  qualité  &  revenu  des 
biens  fujets  à  l'impofition  ,  fans 
qu'ils  foient  aftreints  de  fuivre  dans 
ces  rôles  les  anciennesérépaititions. 
Bureaux    oénéraux  ,    ou   supi- 
RietJRS  ,  fe  dit  d&ceux  où  fe  jugent 
"fouv^rainement  toutes  les  af&icei 
qui  y  Com  portées  ^par  appel  des 
bureaux  diocèfains  du  tefforr. 

Ces  bureaux  fupérîeurs  font  au 
nombre  de  huit.  Sept  furent  établis 
par  Edit  du  mois l^  Février  i  j8o, 
emregiftré  le  i  Mars  fuiv^nt.  Ce 
font  ceux  de  Paris ,  Lyon  , Rouen, 
Tours,  Bourdeaux»  Touloufe  &  Aix 
en  Provence.  Le  huitième,  qui. eft 
.Bourges ,  fut  créé  par  Lettres  Pa- 
tentes du  6  Juin  1 5  8(> ,  confirmées 
par  un  Edit  du  mois  de  Mai  1 598. 
Le  bureau  général  du  Clergé  à 
Paris  fe  tient  au  Palais ,  au-deflus 
de  laTournelle.il  a  pour  Juges  trois 
Confeillers  du  Parlement,  dont  le 
plus  .ancien  préfide  ,  &  autant  de 
Confeillers-Commiffaires  Députés, 
qu'il  y  a  de  diocèfes  reîTbrtilTàns  à 
ce  bureau  :  il  y  a  en  outre  un  PtOr 
moteur  général,  1 


Conforraéipent  ^vit  Lecc£es  {Pa- 
tentes du  ^4  Mai  1 760 ,  les  contri- 
buables ne  peuvent  êtce  reçus  à  s'y 
pourvoir  jconKe  leurs  taxes ,  x>upar 
appel  des  Jugemens  rendus  aux  bu- 
^^ux  diocèfains  >  pour  les  tsaos 
'«Kcédant  50  ibvresj  quirls  n'gient 
préalttblementpayé  lestermôséobus» 
£c  qu'ils  n^n  .âyont  rappoccé  les 
qui^rances  des  llecev^urs  <liâcè- 
iains. 

Siîivant  ces  marnes  Latccas  Pa- 
tentes ,  £  4es  «ef mes^e  fimpofinon 
jne  font  pas  échus ,  ceux  <yÀ  fepré- 
fendent  fuf-taxés  ,  ne  peuvent  ^de- 
mander aucune  diminution  ni  ^ié-^ 
charge, qu^ils  n'aient  préalablement 
payé  la  inoiûé  de  leurs  impoficions^ 
oc  donné  un  état  de  la  valeur  du 
•revenu  &  des  charges  devsbénéâces-, 
certifié  véfitable  par  celui  qui  fe 
plaint ,  avec  les  pièces  juftificatives 
de  fon  état ,  â  peine  du  double. 

Les  Bureaux  Supérieurs,  •enpp^ii' 
noBçant  furlesappelsdes  Seftt^nces 
deséureauxdiocèiai«s,  ne  peuvent 
fixer  pour  toujours  à  une  certaine 
fomme  les  cottes  de  ceux  qui  Ibnt 
fujets  aux  impofitions  du  Qergé  ^ 
à  peine  de  pullité. 

Les  Bureaux  Supérieurs  ne  peu- 
vent  connoître  .en  preimèie  inuaiv 
ce  des  .caufes  concernant  'les  4éci-t 


mes. 


Il  faut  auffi  remarquer  qu'il  y  a 
des  affaires  qui  regardent  les  di- 
cimes ,  dont  les  Bureaux  Diocèfains 
&  même  les  Supérieurs  ne  font  pas 
en  poffefljon  de  connoître.  De  ce 
nombre  font  las  décrets  des  ch^irget 
des  Receveurs  &  Cwer^leurs  des 
Décimes ,  &  les  ventes  &  adjudica- 
tions qui  fe  fon?  en  confé<juence  de 
ces  décrets. 

Bureau  d'adresse  ^  fe  iit  d'un  iie^ 
où  fe  débite  la  Ga^e^e  if  affii. 

Bureau  d*adr«s»  ,  fe  àk  ^uiffi  >  ea 
0bbij 


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3So  BUR 

plaifantant ,  d'une  perfonne  qui  s*in- 
rorme  des  nouvelles  de  la  ville  pour 
aller  enfuite  les  débiter  de  côté  & 
d'autre.  Cette  Dame  ejl  un  bureau 
d'adrejfe. 
Bureau  ,  fe  dit  d'une  forte  d'étofFe 
groffière ,  qu'on  appelle  autrement 
bure.  Il  a  un  habit  de  bureau. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  moyenne  au  Singulier  > 
mais  longue  au  pluriel. 

Le  X  final ,  qui  forme  le  pluriel , 

{)rend  le  fon  du  \  devant  une  voyel- 
e  ,  en  fuivant  néanmoins  la  règle 
{;cnérale  donnée  ci-après.  Foye:^^  la 
ettre  S. 

Il  faudroit  fupprimer  un  e  qui 
cft  oifif,  &  écrire,  burau.  Voyez 
Orthographe. 

BUREBA  i  nom  propre  d*une  contrée 
d'Efpagne ,  dans  la  Vieille  Caftille  ^ 
entre  le  Rioja  de  les  montagnes 
d'Occa. 

BURELÉi  adjedif&  terme  de  l'art 
Héraldique  ,  qui  fe  dit  d'un  écu 
rempli  de  longues  liftes  de  flanc  à 
flanc ,  à  nombre  égal ,  &  d'émaux 
differens. 

ToRSAY ,  burelc  d'argent  &  d'a- 
zur ,  à  la  bande  de  gueules  brochant 
fur  le  tout. 

BURELLA  ;  nom  propre  d'une  peti- 
te ville  d'Italie  y  au  Royaume  de 
Naples^dans  TAbruzze  ultérieure, 
à  cmq  Ueues  de  MoUfe. 

BURELLE;  fub^ftantif  féminin  ,  & 
terme,  de  l'Art  Héraldique  ^  qui  fe 
dit  d^une  fafce  de  huit ,  dix  ou  dou- 
ze pièces;. 

BURENj  nom  propre  d'une  petite 
ville  d'Allemagne  j  au  Cercle  de 
Weftphalie,  dans  TEvcché  de  Pa- 
derborn  ,  fur  la  rivière  d'Alme. 
C'eft  le  chef-lieu  d'une  Baronie. 

BuRBN .,  eft  aufli  le  nom  d'une  jolie 
petits^  ville  de  Suiffe  ,  fur  la  rivière 

.    dTAar  ^  aa-deCoos  de  Gottftatt.. 


BUR 

BuREN ,  eft  encore  lenofki  d*iibe  tîlle 
&  Comté  des  Provinces-Unies  , 
dans  la  Gueldres  »  à  une  lieue  de 
Tiel. 

BUR  ESSE;  vieux  mot  qui  flgnifioit 
autrefois  laveufe. 

BURET  ;  (  le  )  nom  propre  d'ua 
bourg  de  France ,  dans  le  raaine ,  â 
fept  lieues ,  nord-oueft ,  de  la  Flè- 
che. 

BURETTE  ;  fubftantif  féminin.  Vr^ 
ceolus.  Petit  vafe  à  mettre  des  li- 
queurs. Des  bureues  de  vcrmeilt 

BuRBtTE,  fe  dit  particulièrement  de 
ces  petites  buires  où  Ton  met  de 
l'eau  &  du  vin  pour  dire  la  meife. 
Prépare:^  les  burettes  j  le  Prêtre  va 
à  lauteU 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  moyenne  ,1a  troiiième  très- 
brève. 

Il  faudroit  fupprimer  tm  r  qni  eft 
oifif  y  doijjner  l'accent  grave  au  pé- 
nultième  e  ,  &  écrire  »  d'après  fa 
prononciation j^  burite»  Voyez  Or- 
thographe. 

fiURG  y  nom  propre  d'une  petite  ville 
des  Provinces-Unies ,  au  comté  de 
Zutphen  ^  entre  Anholt  &  Dote- 
kom.. 

BURGAGE  ;  vîpux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  un  droit  du  au  (eigneur 
par  fes  vafTaux. 

BURGALAISE  j  vieux  mot  qui  ff- 
enifioit  autrefois  une  pique  ,.  ipie 
lance.. 

BURGANDINE  j  fubftantif  féminin. 
La  plu^  belle  efpèce  de  nacre ,.  & 
qui  eft  produite  pat  un  limaçea 
appelé  burgau  y  dont  elle  eft  1  c- 
caille.  On  en  fait  quantité  d'ou- 
vrages de  bijouterie  ,  comme  ta- 
batières ^boîtes  j  &u 

Les  deux  premières  fyllabes  /ont 
movennes  y  la  rroifième  eft  brève  > 
&  la  quatrième  très*brève. 

BURGAU  ^fubftantif  mafculin.  Sorte 


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'       BUR 

(âe  limaçon  de  mer,  qu'on  trouve 
dans  les  îles  d'Amérique.  C  eft  de 
la  coque  de  cet  animal  qu  on  tire 
cette  belle  nacre  appelée  burvandiney 
&  qu'on  préfère  à  la  nacre  de  perle. 

BURGAU  j  nom  propre  d'une  ville 
&  château  d'Allemagne ,  dans  le 
cercle  de  Souabe  >  &  capitale  d'un 
Margraviat  de  même  nom  ^  flcué 
entre  révcché  d*Augsbourg  &  le 
Danube. 

BURGDORF  ;  nom  propre  d'une 
jolie  petite  ville  d'Allemagne ,  dans 
le  duché  de  Lunebourg  ,  fur  la  ri- 
vière d'Owe ,  entre  Zelle  &  Han- 
novrc. 

BuRGDORF ,  eft  au(fî  le  nom  d'une 
ville  deSuifTe  j  au  canton  de  Berne, 
dans  TArgow. 

BURGEL  i  nom  propre  d*ime  petite 

.  ville  d'Allemagne,  au  cercle  de  la 
kaute  Saxe ,  fur  la  Sala.  Elle  ap- 
partient au  duc  de  Saxe  Weymar. 

BURGER,BURGUERi  vieux  verbes 
qui  fignifioient  autrefois  pouffer , 

:    heurter. 

«DRGHELLIj  fubftantif  mafculin. 
On  donne  ce  nom  à  Venife  à. Cer- 
taines petites  barques  avec  lefquel- 
les  on  va  prendre  l'air  fur  la  mer. 
On  les  appellç  aufli  petits  buccn- 
taures. 

BURGH.UPON-SAND  ;  nom  pro-, 

•  ;  pce  d'un  bourg  d'Angleterre ,  dans  ! 
la  Province  de  Cumberland ,  près 
de  CarléoL    C  eft^U   où    mourut 
le  roi  Edouard  I ,  en  1 307. 

BURGIAN  i  nom  propre  d'une  ville 

Îeuplée  &  confidérable  d'Afie>  dans 
;  Koraffan ,  prè&  d'un  lac  de  mê- 
me nom. 
BURGLEHN  ;:  fubftantif  mafculin. 
Cctoit  autrefois  en  Allemagne  une 
forte  de  convention  ,  par  laquelle 
deux  familles  s'engageoient  ^  tant 

rDur  elles  (jue  pour  leur  poftérité  ^ 
i^  t&LQwn  murufiUfioaeBt  eu  toute 


BUR  3«t 

cîrconftance ,  &  à  la  charge  que  fi 
l'une  des  deux  venoit  à  s'éteindre  , 
l'autre  lui  fuccéderoit  dans  tous  fes 
biens  ^  fes  droits  &  fes  préroga* 
rives. 

BURGLEN  j  nom  propre  d'une  petite 
ville  dé  Suiffe,  dans  le  Turgow.' 

BURGMANN  j  fubftantif  mafculin. 
C'eft  le  titre  que  portent  en  Alle- 
magne les  Magiftrats  des  villes  dé 
Fridberg  &  de  Gelnhaufen.  Ils  éli- 
fent  le  Burgrave  qui  relève  immé- 
diatement de  l'Empereur. 

BURGOINNE  j  vieux  mot  qui  iîgnî^ 
fioit  autrefois  Bourgogne» 

BURGOS  ;  nom  propre  d'une  villear- 
chiépifcopale  &  confidérable  d'Ef- 
pagne  ,  lur  la  rivière  d'Arlançen  , 
dans  la  vieille  Caftille ,  dont  elle  eft 
capitale.  Elle  fut  autrefois  la  rcfi- 
dence  à^s  rois  de  Caftille. 

BURGRAVE  i  fubftantif  mafculin. 
Titre  de  dignité  en  Allemagitev  ' 

Les  Burgraves  A:oient  ancienne- 
ment des  officiers  auxGoels  les  Em- 

'  pereurs  avoient  confié  la  garde  de 
quelque  ville.  Quelques-uns  môme 
adminiftroient  la  Jùftice.  Dan^  la 
fuire  l'office  de  Burgrave  devinr'bé- 
réditaire  >  &  plufieurs  de  ctvaè  ^% 
en  étoienc  revêtus,  s'érigèrent  ea 
Souverains  des  villes  quou  avoir 
confiées  i  leui  garde* 

Les  Burgraves  d'anfourd'hut  re*« 
çoivent  de  l'Empereur  l'inveftiture 
féodale  des  lieux  dont  ils  font  Bur* 
graves* 

Les  Burgraves  de  MagdebouTg^ 
de  ReinecK,  de  Stiombere  &de 
Nuremberg  »  font  décorés  du  titre 
de  Princes  de  FEmpire.^ 

BURGRAVIAT^fubûantif  mafculin. 
Diraicé  du  Burgrave. 

U. fei dix auffidu  territoire qtsi dé* 
pend  d'un  Burgrave^ 

BURIACH  j  nom  propre  d'un  bourg; 
d'AUqmague  »  dan^  le.  Mar^aviao: 


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de  3a(le  I>oui:kch  >  ^  ^iew)imies 
de  Philipfibovirg. 

3U^IANA  .j  nom  propre  d*w  hontg 
d'Italie  3  ^n  Tofc^ie ,  fitué  Xw  les 
bords  d'un  lac  de  même  nom. 

^URJQ^  i  ^^m  propr?  d'vme  ville 
d'Allemagne  ,  ui.r    le  {Uiin  »  au 

.  duché  de  Clèvies,  Elle  app^rtion^ 
au  roi  de  PrulFe. 

BURIE  y  nom  propce  d'un  bourg  de 
France ,  dans  l'Angoamois  ,  à  deux 
lieues^  d^ttwe ,  nord-nord- eft,  de 
Cogna^c. 

3UI!l]^  y  fub^fUncif  mafcuUn.  InAcu- 
menc  .d'acier  donc  pn  (e  ieit  pour 

.  grayer  Air  les  oiseaux  >  6c  donc  U 
^rpie  varie  au  gccde  ceux  qui  en 
fpnt  ufage. 

Les  orfèvres  j  Jes  torJogers  ^  les 
foiii:bi0eur5  >  ]es  ferrutiers»  Se  plu- 
fieurs  autres  ouvriers  fonî  ufage 
4u;b.^rin4  mais  ceyx  qui  s'^n  fei- 
v^nc  le  plus  ,  (ont  les  'gi:aveurs  en 
«aille-douce  j'xjuand  fis  xie  gravent 
f¥t$  4  Ikau  focte. 

JU^  JitaJUens  attribuent  J'ii^n- 
ition  de  la  gravutp  aulhurin  jpoiir  les 
eftampes^  au  peintre  Mantcgoe  qui 
vjkyQÏxdwu  le  feizième  ûèds..Le 
jc^ivre  rouge  »&  préf<é^ahle  i  Jtiout 
aiUjtre  pour  gerce  Ibcte  de  gravure. 
L'artifte  deflîoe  d'abord  légère* 
ment  le  modèle  à  graver  j  il  éta- 
blit enfui  te  Je  dei&in  de  manière 
à  &ire  recomuatre  toutes  ies  par-^ 
jûes  y  &  enfih^  pour  rdemière  aé- 
ration y  il  élargit  Se  forrifiecoos  les 

,    traits. 

3y RiN ,  fe  die ,  en  ter tpes  d'Amateurs, 
des  eftampes  gravées  ^u  bunn.  (Tcjl 
le  burin  de  Picart^icc. 

Qn  dit  auflî  WLun  burin  aÀu  mi* 
rite ,  du  goiky  uç  tome  ,  tcc.  pour 
i&e,  que  l'ouvrage  gravé  au  burin 
^  ces  qualités. 

Oa  dit  encore  d'un  c>ceHeat  gra^ 

jreur  ^  q^*//  ç,  u  bum  bfm  i  d4Um  ^ 


difigdfUifomÂi^y  quUlgrdVjie  jjîeft. 
Xa  première  iy lUbeett  brève  ^  & 
la  féconde  moyenne  au  fmgMUer, 
mais  longue  au  pluriel. 

BURINJE ,  EE  i  >idje(Stif  «c  paruiupç 
nalUf.  Foyf^  B.uiviher. 

BUJMNEKi  v^r^aiïif  4e  laipr^nMère 
coDJliga.iis)n  ,  l^^^l  ;fe  c»wpmie 
cprnme  çhanter^.  C^lar^.  Xïaywler 
au  bwrin^  ay^cje  Wrin^  gray€ff*  // 
fit  buriner  une  chajje  Jiiria  prenûèrâ 
fl^nçhe,. 

JL^  déawpremîèr^sXyiWwipnt 
hï,hv^^  ,.&  la  trpifièipe^ft  .longue  ou 
bKèy^^.çftmoiîe  qo^ç  jJexpUquonsau 
mot  Vlrbe  ,  avec  la  conjugaÂfon  & 
ja  quacKÎcé  pro£Qtdique  des  aimes 
iteiçgs. 

BURITACA  ;  Baudfaiid  piaM  «ne 
jconué^de  oe  nan>  ^%yÂsd%iqpt 
«léridi^aie ,  m  gouvôcnemem  de 
5t.e.  iMajpthe>  .     '  ^ 

BURLATS4  ûom  propre  d*unc  pepte 
vitte  de  France  ^  en  Languedoc  »  t 
june  )liette  «  xiocd-eft  ,  M  CaAcses. 

BURLESQUE  ;  adjeftif  des  deux 
Kân£QS.  jQcuîaris»  JBouffoD  ^  |dAir 
kmt^  ikcétieux^ea^ué^quitiourite 
djeice.  Cejtoi^e  efi  Mcmfà  aidées 
iurUfques. 

£crB.LESQu€ ,  fe  dit  »  p^  extenfion, 

'    de  ce  qui  eft  comique  &  texcneva- 

Îant.  LcfS  Auteurs  parutertt  €0as  fut 
?  théâtre  avec  4cs  figures  hmiefi^ 
qufis. 
BuRXBSQUB ,  fe  dit  fubftaiitûremeBC 
d'un  ftyle  bouffon. 

Ce  que  nous  avons  de  nioins  tnaur 
«a^  divks  ce  genre  »  -eft  le  Virgile 
cravefti  de  Scaroo  >  fort  loué  dans 
fa  nailTance  ,  &  aujourd'hui  fort 
décrié,  C'eft  que  le  gouit  éclairé  ne 
doit  pas  s'accommoder  d^un  ^^re 
qui  puife  (^  beautés  dans  ce  que 
let  idées  &  les  exppeflion«o|it  do 
plus  vil  %c  de  plus  ao{eâ« 


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BUR 

.iio  ».  U  feconde  encdte  ^  &  h  ttoi- 
fièrtcr  très^-brève^ 

Ce  mot  employé  comme  adjeo^ 
tiF,.ne  doit  pas  régulièrement  pré- 
céder le  rubfliancif  auquel^  il  fe 
rapporre.  On  nedira  pasu/x^  ^«r- 
Ujhue  préface  ,  mais  une  préface  bur- 
lelque. 

fiÛRLESqtltMENT  j.  adverbe,  tu^ 
dkrè.  &une  manière  burlefqae. 
Cette  aârice  chante  burlefquement.- 

La  première  fyjlabe  eft  moyen- 
ne »  la  féconde  encore  j.  la  rroi- 
fième  et ès^  brève  >j  &  la  quatrième 
moyenne. 

il  faudroit  changer  qii  eti  kyU 
dernier- ff  en  a  ,  SC  écrire ,  d'après 
la    prononciation    ,.  burUikemant. 
'  Voyez.  Orthographe. 

BURLETÉi  vieux  mot' qui  figni£oit 
autrefois  une  pente  bourfe. 

BtTRNLËYj  nom  propre  d'un  bourg 
d' Angleterre»  dans  le  duché  de  Lan- 
caftre. 

BtJRpN  j  vieux  mot  qui  fedifoit  au- 
trefois, d'un,  endroit  où.  Ton  man^ 
gâiDir. 

BURRA  ;  nom  propre  d'une  île  de 
rOcéan,  l'une  des  Orcade^ ,,  encre 
Pomona  te  SoutK^Ronalfa.  Elle 
abonde  en*  blés  ,.eA  bois  >  en  lapins 
&  en'paturages.- 

BIiIRROv  nom  propre  d'une  île  de  la 
mer  des  Indes ,  entre  les  îles  d'Àm- 
boine  &-  des  Celèbes.  Elle  a.  deux 
cenr  lieues  de  circuit. 

BURSADA  y  nom  propre.  G'eft,  fé- 
lon Ptolémée ,  une  ancienne  ville 
d'Efpagne  y  dans  la  Celtibérie. 

BURSAL)  ad^edif  mafculin^  qui  n'eft 
ufité  qu'avec  le  fubftantif  Edu  , 
en  pariant  des  Edits  dont  lobjet 
eft  de  tirer  de  l'argent  àts^  peuples 
peur  fttbventr  aux  befoins  de  TËrat. 
On  a  publié  un  EditburfaL  Le- Roi 
év  adrejfé  au*  Parlement  (km  Edits 
àurfaM. 


BUR 


3»5 


Lerdeux  fyllabes  font  moyennes 
au  finguli'er^  mais  la  féconde  eft 
longue  au  plurieU 

Le  pluriel  fe  forme  en  changeant 
al  en  aux^  dont  le  x  prend  leion  du 
:(^  devant  une  voyelle  ,  en  fuivant 
néanmoins  la  règle  générale  don- 
née ci  -  après.  Foye:(.  la  lettre  S. 

BURSÀNO  y  nom  propre  d'un  Bourg 
&  cap-  dltaÙe  y  au  royaume  de  Na- 
pies  y.  dans  la  Calabre  ultérieure. 

BURSE  ;  nom  jpropre  d'une  ville  con- 
ijdérable  de  la  Turquie  d'A/ie^jdans 
la  Natolie»  à* dix-  milles-  du-  motit 
Olimpe;  Les^  Rois  de  Bithirtie 
y  résidèrent  autrefois  y  de  même 

ries  Empereurs  Turcs  ,  avant 
s'être  emparés^  deConftamitio* 
pie. 

BURTIN  A  ;  nom  propre.  C'eft  yfelon 
Ptolémée  j  uneancienneville  d'Ef- 
pagne  »  aU  pays  àos  Ilergètes. 

BtjRLFZ  'y  nom  propre  d'un  bourg  de 
la  Turx}uie  d'A(ie,,dans  laNatolie, 
fur  le  Madré. 

BURY  j  nom  propre  de  deux  villes, 
d'Ânglererre  ,  dont  une  dans  le 
Comté  de  Suffolk ,.  &  Tautre  daas 
la-Province  de  Lancaftre. 

BUS  j.  nom  propre  d'une  île  de  l'O- 
céan feptentnonal ,  entre  l'Iilande 
&;  Terre-Neuve* 

BUSC  i:  fubftantif  mafculin^  Pedt 
bâton  d'ivoite^de  bois' ou  de  ba- 
leine ,  plat ,  étroit^  arrondi  par  les 
deux  extrémités  >  ic  dcmt  les  fem- 
mes font  ufage  pour  tenir  lettc 
Gor{>s  de  jjupe  en  état.  EIU  a  rompu 
fon  buff.  Elle  ne  port^  point  de 
bufcsh 

Ce  monofyllabe  eft   moyen  au 
IbguUer ,  &  long  au  pluriel. 

Le  c  6nal  fe  fait  toujours  fende 
comme  un  h 

BUSCAIGE  ;  vieux  mot  qui  (igpi-i 

Ifioit  autrefois'  unis  fetvicude,.  o^ 
corvée* 


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3*4  BUS 

BUSCHER  i  vieux  verbe  <jui  fignifioît 

autrefois  abattre  du  bois. 
BUSEj  Aibftantif  féminin.  Butcovul- 
garis.  Efpèce  d  oifeaude  proie,  qu*on 
nomme  auflî  bondréc.  Il  eft  auflî  gros 
qu'un  faifan  ,  &  a  vingt  pouces  de 
longueur  ,  dej)uis  la  pointe  du  bec 
jufqu  à  l'extrémité  de  la  queue.  Son 
envergure  eft  de  plus  de  quatre 
pieds  :  fa  tête  eft  grande  ,  fon  bec 
court ,  crochu ,  &  d'un  bleu  noi- 
râtre ,  mais  la  partie  fupérieure  en 
eft  recouverte  par  une  peau  jaune. 
Il  a  de  grands  yeux ,  dont  l'iris  eft 
d'un  jaune  blanchâtre ,  &  la  pau- 
pière inférieure  couverte  de  duvet. 
Le  plumage  de  la  face  fupérieure 
eft  de  couleur  de  rouille ,  &  celui 
de  la  face  inférieute  d'un  blanc  jau- 
nâtre. 

La  bufe  ne  vaut  rien  pour  la  fau- 
connerie. Elle  fe  nourrit  de  rats, 
de  taupes  &  d'oifeaux.    . 

On  dit  figurément  &  proverbia- 
lement ,   qu'o/z  ne  peut  pas  faire 
•  d'une  bufe  un  épervier  ;  pour  dire , 
qu'on  ne  peut  pas  faire  d'un  fot  un 
habile  homme. 

On  dit  auflî  proverbialement  & 
figurément ,  d'un  fot ,  d'un  igno- 
rant ,  que  c*ejl  une  bufe. 
BusB ,  fe  dit  dans  les  grofles  Forges, 
d'un  canal  d'eau  qui  fait  tourner  la 
roue  de  l'arbre,  par  le  moyen  du- 
uel  le  martinet  marche. 
La  première  fyllabe  eft  longue , 
te  la  féconde  très-brève. 

11  faudroit  changer  le  s  en  ;f , 
&  écrire  ,  d'après  la  prononcia- 
tion, bu^e.  Voyez  Orthogra- 
phe. 
BUSENTO;  nom  propre  d'une  petite 
rivière  d'Italie,  au  Royaume  de 
Naples.  Elle  a  fa  fource  dans  la 
montagne  de  Satriano ,  &  fon  em- 
bouchure dans  la  mer  de  Tofcane, 
près  de  Policaftro. 


BUS 

BUSHELE  j  vieux  mot  qui  fîgnîfioît 
autrefois  boifteau. 

BUSIRIS  j  terme  de  Mythologie,  & 
nom  propre  d'un  Roi  d'Egypte ,  fils 
de  Neptune ,  &  de  Lyfianafle ,  qui 

I)our  ooéir  à  certain  Oracle ,  immo- 
oit  à  Jupiter  les  Etrangers  arrivés 
dans  ks  Etats.  Hercules  étoit  con- 
damné par  ce  Prince  à  fubir  le  mcme 
fort ,  &  déjà  on  le  conduifoit  à  l'au- 
tel ,  quand  ce  Héros  rompit  fes 
chaînes  ,  tua  Bufiris  ,  de  mêm^ 
qu'Iphidamas  ,  fils  du  Tyran ,  & 
Chaldes ,  fon  Héraut  d'armes. 

BusiRis  ,  eft  aufli  le  nom  d'une  an*- 
cienne  ville ,  qui  étoit  bâtie  au  mi* 
lieu  de  l'Egypte  dans  le  Delta.  Ou  . 
y  remarquoit  le  tombeau  d'Ofiris , 
&  un  très-beau  temple  d'Ifis. 

BUSLACENA  ;  nom  propre  d'une 
ancienne  ville  d'Afrique,  dont  parle 
S.  Auguftin. 

BUSM  ADIS  ;  nom  propre  d'une  an- 
cienne ville  d'Afie,  qu'Etienne  le 
Géographe  place  dans  Vlfaurie.    . 

BUSO  j  nom  propre  du  Cap  le  plus 
occidental  de  l'île  de  Candie ,  ^is- 
à-vis  de  celle  de  Cerigo. 

BUSQUÉ,  ÉE;  adjeftiffe participe 

J^aflîf.  Voye:^  Busquer. 
SQUERi  verbe  aftif  de  la  pre- 
mière conjugaifon  ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Adion  de 
mettre  un  bufe  dans  un  corps  de 
jupe.  Cette  Dame  n*eji  jamais  buj^ 
quée.  Il  faut  vous  bisquer, 
Busquer,  fe  dit,  dans  le  ftyle  fa- 
milier ,  dans  la  fignification  de 
chercher  ;  mais  alors  il  n'a  d^ufage 
qu'en  cette  façon  de  parler  ,  buf^ 

?  mer  fortune  ;  pour  dire,  chercher 
brtune.  //  efl  allé  bufquer  fortune 
cher  une  jolie  femme*       ^ 
BUSQUET  i  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  touffe. 
BUSQUIÈRE;    fubftantif  féminin. 
.    L'endroit  d'un  corps  de>  jupe  où 

l'on 


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B  U  S 

Van  place  le  bufc.  Le  bufc  tjl  fortî 
de  la  bufqutcre. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  la 
«^féconde  longue .,  &  la  croifième 
;  très-brève. 

Il  faudroit  changer ^w  en  X:,  & 
«rire,  d après  la  prononciation, 
bushiére.  Voyez  Orthographe. 
aBUSSARD  ;     fubftantif    mafculin. 
Sorte  de  vaiflèau  compofé  de  dou- 
ces &  de  cerceaux ,  dans  lequel  on 
.met  du  vin  ou  d'autres  liqueurs ,  & 
^qui  contient  deux  cent  feize  pinres 
*de  Paris.  Le  buffard  eft  une  des 
neuf  futailles   régulières  dont  on 
•fait  ufage  en  France. 

On  s  en  fert  particulièrement  en 
Anjou,  &  dans  le  Poitou. 
BUSSE.;  vieux  mot  qui  s*eft  dit  autre- 
fois d  une  forte  de  grand  bateau. 
BUSSERETH  j   nom    propre  d'une 
ville  d'Afie  ,  dans  l'Arabie  Pécrée. 
Il  y  a  un  Archevêque  Grec. 
^USSEROLE,;    fubftantif   féminin. 
Petit  arbufte  j  prefque   rampant , 
.ayant  des  tiges  aflez  nombreufes, 
courbées  vers  la  terre.  Ses  feuilles 
dTont  fimples  j  charnues,  dures,  ova-. 
4es ,  imitant  celles  de  l'olivier  par 
4eur   confiftance  ,    mais   plus  pe- 
.   tites  :  il  a  fes  fleurs  difpofées  en 
.grappes  au  fommet  des  tiges ,  &  il 
leur  fuccède  àqs  baies  d  un  beau 
rouge. 

Cet  arbufte  croît  fur  les  Alpes  & 
dans  les  bois  montagneux.  Il  eft  fans 
odeur  :  {es  baies ,  qui  ont  un  goût 
^yptique,  font  corroboratives ,  af- 
xringentes  &  diurétiques. 

On  a  emjjloyc  cette  plante  de 
nos  jours  ,  très-avantageufement 
contre  le  calcul.  On  la  donne  en 
poudre  à  la  dofe  d'un  gros  à  l'hom- 
me,  &  à  U  -dofe  d'une  demi-once 
aux  animaux. 
BUSSETO  ;  nom  propre  d'une  ville 
d'Italie ,  au  Duché  de  Plaifance  > 
TofTu  IF. 


BUS  385 

ifCCis  la  Lombardie ,  fur  le  ruilFeau 
de  Longena. 
BUSSIÈRB- POITEVINE    ;    nom 

f)ropre  d'une  ville  de  France ,  dans 
a  Marche ,  fur  la  Gartempe  ,  envi- 
ron à  douze  lieues ,  nord-oueft ,  de 
Limoges. 

BUSSIERES^  nom  propre  d'un  bourg 
de  France,  en  Auvergne,  à  neuf 
lieues ,  oueft-nord-oueft^,  de  Riom, 
Il  y  a  un  autre  bourg,  de  ce  nom 
■dans  le  Foreft  ,  à  cinq  lieues,  fud- 
eft ,  de  Roanne. 

BUSSY  j  nom  propre  d'un  bourg  de 
France  3  en  Champagne ,  à  une 
lieue  &c  demie ,  'eft-nord-eft ,  de 
Joigny. 

BUST  i  nom  propre  d'une  ville  forte 
de  Perfe ,  dans  le  Sableftan ,  dont 
elle  eft  capitale. 

BUSTAIL  i  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois,  bois  de  lit. 

BUSTALHE  ^  vieux  mot  qui  figni- 
fioit autrefois  droit  de  pâturage. 

BUSTE  j  fubftantif  njafculin.  Ouvra- 
ge de  Sculpture    repréfentant  une 
figure  humaine  é[\xi  n'a  que  la  tète, 
-  l'eftomac  &  les  épaules  fans  les  bras» 
lia  le  bujle  d'AuguJie  en  marbre. 

Buste  ,  fe  dit  auflî ,  en  termes  de 
Peinture  ,  d'un  portrait  à  demi- 
corps,  où  la  perfonne  ne  parok 
que  jufqu'à  la  ceinture.  Ce  Peintre 
vculoit  avoir  cent  écus  pour  un  bufte. 

BusTB  ,  fe  dit,  en  tetmes  de  l'Arc 
héraldique  ,  de  l'Image  d'une  tète 
avec  lapoitrine ,  mais  fans  bras. 

Bustes  ,  fe  dit  dans  le  Commerce ,  de 
ces  boîtes  de  fapin  légères,  &  à  de- 
mi-rondes ,  dans  lefguelles  nous 
l^iennent  les  raifins  de  Damas. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne,  &  la  féconde  très-brève. 

BUSTUAIRE^i  fubftantif  mafculin. 

On  appeloit   ainfi   les  Gladiateurs 

qui  fe  battoient  chez  les  Anciens  , 

auprès  du  bûcher  où  l'on  brûloir  un 

C  c  c 


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38tf  BUT 

mort ,  pour    célébrer    fes    obft- 
ques. 

Originairement  on  facrifioit  des 
captifs  fur  le  tombeau  d'un  guer- 
rier ,  parce  qu'on  croyoit  que  leur 
fang  appaifoit  les  Dieux  infernaux , 
&  les^rendoit  favorables  a\4  défunt  : 
mais  cette  coutume  ayant  dans  la^fui-  I 
te ,  paru  trop  barbare ,  on  rit  combat- 
tre ,  en  place  de  cet  nStimes  ,  des 
Gladiateurs,  au  fang  defquels  on 
attribua  le  même  effet. 
BUT  y  fubftantif  mafculin.  Point  où 
1  on  vife  ,  &  auquel  on  a  deffein 
d'atteindre*^  //  a  touche  trois  fois  le 
but. 
But  A  BUT ,  fe  dît  adverbialement , 
pour  dire  également ,  fans  aucun 
avantage  d'un  coté  ni  de  l'autre. 
Nous  jouons  cnftmblc  but  à  but^ 

On  dit  que  deux  perjbnnes  ont 
troqué  but  à  but  ;  pour  dire  ,  troc 
pour  troc ,  fans  aucun  retour  de 
part  ni  d'autre. 

On  dit  auflî  que  deux  perfonnes 
fejont  mariées  but  à  but;  pour  dire, 
que  l'une  n'a  fait  en  fe  mariant,  au- 
cun avantage  à  l'autre. 
But,  fe  dit,  dans  le  fens  figuré,  de 
la  fin  qu'on  fe  propofe ,  du  princi- 
pal objet  qu'on  a  en  vue.  //  avoit 
pour  but  de  marier  fa  fille  à,  ce  Sei- 
gneur. 

On  dit ,  aller  au  but;  pour  dire, 
aller  diredlement  à  la  fin  qu'on  fe 
propofe.  Je  vais-  toujours  au  bue. 

On  dit  auffi  figurément ,  de  quel- 
qu'un qui- a  rcuffi  à  trouver  la  folu- 
tton  de  quelque  difficulté  y  qui/  a 
touché  au  but ,  quiL  a  frappé  au 
but.  ^ 

Dfbut  BN  BLANC,  fe  dit  figurément 
&  adverbialement  pour  dire ,  bruf- 

Suement  y  indifcréttment ,  impru- 
ement ,  fans  réflexion.  //  lui  dit  une 
grojjîèreté  de  but  en  blanc.  Il  avoua 
cette  fottife  de  but  en- blanc. 


BUT 

Différences  relatives  entre  Sot 
vues  ,  dejfein. 

Le  butQ^  plus  fixe ,  c*eft  où  Toif 
veut  aller  :  on  fuit  les  routes  qu'on 
croit  y  aboutir ,  &  l'on  fait  fes  ef- 
forts pour  y  arriver.  Les  v«^j  font 
plus  vagues  \   c'eft   ce  qu'on  veut 
prouver  :  on  prend  le»  melures  qu'on 
juge  y  être  utiles ,  &  Ton  tâche  de^ 
réuffir.  Le  dejfein  eft  plus  ferme; 
c'eft  ce  qu'on  veut  exécuter  :  oni 
met  en  œuvre  les  moyens  qui  pa- 
roiffent  y  être  propres  ,.&  on  tra*^ 
vaille  à  en  venir  à  bout. 

Un  bon  Prince  n'ad'autre  deffelrt' 
dans  fon  gouvernement ,  que  4& 
rendre  fon  Etat  floriffant  par  les 
Arts ,  les  Sciences  ,  la  Juftice  & 
l'Abondance  ;  parce  qu'il  a  le  bon- 
heur des  peuples  tnvue  y.ôc  la  vraie, 
gloire  pour  but. 

Le  véritable  Chrétien  n'a  d'autre 
but  que  le  Ciel  ^  d'autre  vue  que  de 
plaire  à  Dieu,  ni  d'autre  dejfein  qao^ 
de  faire  fon  falut. 

On  fe  propofe  un  but.  On  a  des^ 
vues.  Oh  forme  un  dejfein. - 

La  raifon  défend  de  fe  propofer 
un  but  y  on  il  n'eft  pas  poflible  d'at- 
teindre j  d'avoir  des  vues  chiméri- 
ques ,  &  de  former-  des  dejjeins^ 
qu'on  ne  fauroit  exécuter. 

Si  mes  vues  font  juftes ,  j'ai  un^ 
dejfein  dans  la  tcte  qui  me  fera  ar- 
river à  mon  but^ 

Ce  monofyllabe  eft  moyen  auiîn-^ 
gulier  j  &  long  au  pluriel. 

Le  t  final  fe  £iit  fentir.  en  tojjte.' 
circonftance. 
BUTAM A  y  nom  propre.  C'eft ,  fe^ 
Ion  Ccdrene ,  une  ancienne  ville  de. 
la  Dalmatie. 
BUTE  ;  fubftantif  fémimn*  Scalpram. 
Inftrumenr  avec  lequel  4es  Maré- 
chaux coupent  la  corne  des  che* 
vaux. 
BuTE^  fe   dit  aufli.  en  termes- da 


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BUT 

î'Art  héraldique.  On  voit  cet  în- 

ftrument   fur   difFcrens    écus.    La 

maifon  de  Buret ,  en  Savoie ,  porto 

crois  butes  en  poignée. 

La  prenûère  fyllabe  eft  brève ,  & 

la  féconde  très  brève. 
BUTÉ  ,   ÉE  ;   adjedif  &  participe 

paflîf.  Foye\  Buter. 
Buté  j  fe  dit  ^  en  termes  de  Vénerie , 

d  un  chien  qui  a  la  jointure  d§  la 

jambe  grofle. 

On  dit  de  deux  perfonnes ,  qu*^/- 

^es  font  butées  l*une  contre  l* autre  ; 

four  dire ,  que  Tune  eft  oppofée  à 
autre. 
On  dit  auflî  qu  0/2  ejl  luték  quel- 
le chofe  ;  pour  dire ,  qu'on  y  eft 
fixé ,  arrêté. 
BUTEAU  ^  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  brouette. 
^UTER  j  verbe   neutre  de  la.pre- 
mièrie  conjugaifon  ^  lequel  fe  con- 

i**ugue  comme  chanter.  Frapper  au 
>ut ,  toucher  le  but.  Ce  verbe  n  a 
guères  d*ufage  dans  cette  accep- 
tion, quaux  jeux  de  paume  &c  de 
billard.  Il  na  pas  buté. 

Buter,  fe  dit  d*un  cheval  qui  ayant 
Jes  jambes  foibles  ,  bronche  pour 
peu  aue  le  terrein  où  il  marche  foit 
incgaL  Ctjl  un  mauvais  cheval  qui 
bute  fans  cejfe^ 

Buter  ,  fignifie ,  dans  le  fens  figuré , 
tendre  à  quelque  fin.  //  butait  au 
gouvernement  de  la  Province. 

Buter  ,  eft  verbe  pronominal  réflér 

chi  ,  &    fignifie    fe  réfoudre ,  fe 

fixer ,  s'arrêter ,  fe  déterminer.  // 

fautfe  buter  à  f  exécution  du  Tefia- 

ment. 

5e  buter  ,  eft  auflî  verbe  pronominal 
réciproque ,  &  fe  dic^e  deux  per- 
fonnes toujours  oppofées  Tune  à 
Tautre.  Ces  deux  Aclrices  fe  bu- 
taient continellement  l'une  contre 
l'autre. 

Les  temps  compofes  du  verbe 


BUT 


387 


neutre  fe  forment  avec  îauxiliaire 
Avoir,  &  ceux  du  verbe  prono- 
minal avec  l'auxiliaire  Être.  Ils  ont 
buté.  Ils  fe  font  butés. 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
&  la  féconde  eft  longue  o« 
brève  ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe  ,  avec  la  conjugai- 
fon &  la  quantité  profodique  des 
autres  temps. 

BUTERA  ;  nom  propre  d'une  Ville 
&C  Principauté  a  Italie»  en  Sicile» 
dans  la  vallée  de  Noto. 

BUTÉS  j  terme  <le  Mythologie  ^  & 
nom  propre  d*un  fils  de  Bor^e ,  Roi 
de.  Tnrace  ,  qui  le  chafla  de  fes 
Etats ,  pour  avoir  attenté  à  la  vie 
de  Lycurgue.  Il  fe  retira  avec  quel- 
ques amis  dans  llle  de  Naxos  :  mai^ 
comme  ils  étoient  iàns  femmes ,  ils 
allèrent  enlever  fur  la  côte  deTheflc-» 
lie,  Iphimédie,  Pancratis  &  Coronis, 
dans  le  moment  qu'elles  célébroienc 
les  bacchanales  ;  ce  qui  indigna 
Bacchus^  au  point  qu'il  infpira  à 
Butés  la  fureur  de  fe  précipiter 
dans  un  puits  où  il  périt. 

BUTHEi  nom  proore  d'une  île  d'E- 
cofle ,  l'une  des  w efternes ,  à  lem- 
bouchure^de  la  Clyde.  Elle  abonde 
fin  blés ,  en  pâturages ,  &  la  pêche 
du  hareng  y  eft  excellente. 

BUTHOUj  nom  propre  d'une  ville 
&  contrée  de  la  CafTubie  ,  fur  les 
frontières  de  la  Prufle  Royale.  L'une 
&  l'autre  apparrenoient  précédem- 
ment à  la  République  de  Pologne, 
oui  les  céda  en  i66y  j  à  TEleâcur 
de  Brandebourg. 

BUTHUAN  j  nom  propre.  C'eft , 
félon  Pigafet,  une  île  de  la  mer  des 
Indes ,  auprès  de  celle  de  Calegan , 
dans  l'Archipel  de  S.  Lazare. 

BUTHURUS  ;  nom  propre.  C'eft , 
félon  Ptolémé ,  une  ancienne  ville- 
de  la  Lybie  intérieure ,  près  de  la 
fource  du  Bagrada. 

Ceci] 


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388  BUT 

BUTIÈRE }  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  canal. 

BUTIN  j  fubftantif  mafcuUn.  Pr^da. 
Argent ,  habits ,  vivres  ,  bétail  &c 
autres  effets  enlevés  aux  ennemis. 
Les  Grenadiers  firent  un  riche  bu- 
tin. 

La  première  fyllabe  eft  .brève ,  & 
la  féconde  moyenne. 

Ce  mot  n  a  point  de  pluriel. 

BUTINÉ  ;  participe  paflSr ,  indécli- 
nable. Voye^  Butiner. 

BUTINER  y  verbe  neutre  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Prddamfa- 
cere.  Faite  du  butin.  Les  Troupes  lé- 
gères butinèrent  jufquau  centre  de 
la  Province. 

On  dit ,  en  ftyle  poétique  ,  & 
dans  le  fens  figuré ,  que  les  Abeilles 
butinent  Jur  les  fleurs. 

Les  temps  compofés  fe  forment 
avec  l'auxiliaire  AvoiRi  Les  Houf- 
fards  Qnt  butine    dans^xette  contrée. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  troifième  eft  longue  ou 
brève ,  comme  nous  l'expliquons  au 
mot  Verbe,  avec  la  conjugaifon  & 
la  quantité  profodique  des  autres 
temps.  • 

BUTINIER  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  dépofitaire  du  butin. 

KUTIREUX  ,  EUSE  i  adjeftif.  Qui' 
eft  de  la  nature  du  beurre.  Lapartie 
butireufe  du  lait. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  la  troifième  eft  longue  , 
&  la  quatrième  du  féminin  très- 
brève. 

Cet  adjedtif  ne  doit  pas  réguliè- 
ment  précéder  le  fubftantif  auquel 
il  sfe  rapporte.  On  ne  dira  pas  une 
butireufe  fubfiance  ,  mais  une  fubf" 
tance  butireufe 
BUTOR  ;  fubftantif  mafculin.  Sorte 
d'oifeau  qui  vit  dans  les  marécages  » 
&  qui  9  en  mettant  fon  bec  dans 


BUT 

Teau ,  fait  un  bruit  femblable  aus 
meuglement  d'un  taureau.  Il  eft  de 
la  grofleur  du  héron  gris ,  &  a  en- 
viron deux  pieds  &  flemi  de  lon- 
gueur ,  depuis  la  pointe  du  bec , 
jufqu  à  l'extrémité  de  la  queue.  Sa 
tcte  eft  petite ,  étroite ,  &  le  fom- 
met  en  eft  de  couleur  noire  :  il  a 
aufli  une  tache  de  la  même,  couleur 
de  chaque  coté  au  coin  de  la  bou- 
che.  La  gorge  &  les  côtés  du  cou^ 
font  roufsâtres ,  &  marqués  de  peti- 
tes bandes  tranfverfales  de  couleur 
noire  \  le  coa  eft  couvert  de  gran- 
des plumes ,  de  forte  qu'il  paroît 
plus  court  &  plus  gros  qu'il  ne  l'eft 
en  effet  :  les  plus  longues  plumes  de 
la  poitrine  font  noires  dans  lé  mi- 
lieu ;  ta  face  intérieure  des  cuif- 
{^^  ôc  le  bas-ventre  font  d'un  bUnc 
mêlé  de  roux',  &  la  face  extérieure 
eft  parfemée  de  taches  noires  ;  le 
dos  eft  marqueté  de  roux  pâle  &  de 
noir  j  avec  un  peu  de  cendre  ,  &. 
des  taches  noires  qui  font  plus  lar- 
ges Se  plus  grandes  que  fuc  toute 
autre  partie,  dû  corps  ^  le  bas  hJcs^ 
plumes  de  la  gorge  eft  blanc  j-les 
grandes  plumes  des  ailes  font  plus 
courtes  dans  le  béron  gris  \  la  poin- 
te des  grandes  plumes  ^ft  noirâtre  ; 
le  refte  eft  marqueté  de  taches  tfanf- 
verfales ,  rouffes  &  noires^  leipeH- 
tes  plumes  qui  recouvrent  les  gran- 
des,  font  d'un  roux  foncé  j  laaueue 
eft  courte  y  petite ,  compofée  de  dix 
plumes ,  qui  font  de  même  couleur 
que  les  grandes  plumes  des  ailes  ; 
les  raies  &  les  taches  noires  qui  fe 
trouvent  entre   les  épaules  ,  font 
larges  &  Jnelinées  en  bas  i  le  bec 
eft  droit  *  fort  j  il  eft  grps  à  fa  ra- 
cine ,  &  diminue    inlenfiblement 
de  groffeur  jufqu'à  fon  extrémité 
qui  eft  pointue  j    il  eft  tranchant 
par  les  côtés  ,  &  entièrement  de 
couleur  verdâtre  j  les  côtés  de  b* 


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BUT 

pièce  inférieure  du  bec  entrent 
dans  la  pièce  fupérieure  :  la  langue 
eft  pointue  }»elle  ne  s'étend  pas  jus- 
qu'au milieu  du  bec  :  l'iris  des  yeux 
eft  de  couleur  jaune ,  mêlée  de  cou- 
leur noifette  j  -on  l'a  vue  tougeâtre 
dans  un^  autre  oifeau  de  cette  ef- 
pèce  :  .rouverrare  de  la  bouche  eft 
tort  grande  j  elle  s'étend  jufqu'au- 
d^li  des  yeux  >  de  forte  qu'ils  pa- 
roiffent  ètre-dans  le  bec  :  il  y  a  fous 
les  yeux  un  petit  efpace  qui-eft  dé- 
garni de  plume,  &  de  couleur  vei;- 
te  :-les  oreilles- font  grandes  ,  les 
jambes  font  dégarnies  de  plumes 
au-defTus  de  l'articulation  j  les  pieds 
font  verts  ,.ies  doigts  alongés  ,  &c 
les  ongles  longs^  &  forts  :  le  doigt 
extérieur  tient  au  -doigt  du  milieu 
i  fa  naiflànce  :  l'ongle  du  doigt  du 
milieu  a  le  côté  intérieur  dentelé  , 
comme  tous  les  autres  oifeaux  de 
ce  genre  f.  ils  fe  fervent  de  ces  poin- 
tes pour  retenir  les  anguilles  &  les 
autres  poiiTons  gliflàns  :  l'ongle  du 
doigt  de  derrière  eft  le  plus  gros  ôt 
le  plus  long.  On  dit  qu'à  chaque 
ponte,  les  petits  du  èutor  font  en 
nombre  impair  ,  comme  trois  ou 
cinqv  ,Les  oeufs  font  arrondis  &c 
blanchâtres ,  avec  quelques  teintes 
da  cendré  ou  de  vert.  Le  nid  eft 
fait  en  terre. 

La  graifle  de  butor  adoucit  les 
douleurs  que  caufe  la  goutte  j  elle 
éclaircit  la  vue  ;  enlève  les  taches 
des  yeux ,  &  s'emploie  avec  fuccès 
contre  la  furdité.  La  cendre  de  la 
peau  &  des  plumes  de  cet  oifeau, 
paflè  pour  avoir  la  propriété  d'arrê- 
ter le  flux  hémorroïdah 
BijTOR  ,  fe  dit ,  dans  le  fens'-  figuré  , 
d'un  homme  ftupidc.  Cet  homme  itji 
un  vrai  butor» 

On  dit ,  dans  le  même  fens  y 
d*une  femme,  que  ced  une  bu- 
torde*  - 


BUT  ÎS9 

BUTRINTO  y  nom  propre  d  une 
ville  épifcopale  &  maritime  d'Al- 
banie ,  fur  un  golfe  de  fon  nom. 

BUTÏIIO  j   nom  propre  d'un  bourg 

.    d'Italie  ,  dans  le  territoire  de  Ra- 
venue.   C'eft  l'ancienne  Butrium  ,  - 
dont  parle  Ptolémée. 

BUTTALA    i    fubftantif  mafculîm 

•  C'eft  le  nom   d'une  petite  mon- 

•  noie  qui  a  conts  à  Gènes ,  &  qui  ' 
vaut  environ  trois  fous  un  denier 
de  France. 

BUTTE  -,  fubftaatif  féminin,  Tcrrea.- 
Petit  tertre ,  terrein  un  peu  élevé 
naturellement  ou  par  artiltce.  Vous 
découvrir f^  le  village  quand  vousfe-- 
re\  an  haut  de  cette  butte. 

Butte,  fe  dit  auflî  d'une  petite  élé-^ 
vation  de  terre  ou  de  maçonnerie  ,• 
au  milieu  de  laquelle  on  place  le 
but  où  l'on  vife  ,  &  auquel  on' 
veut  atteindre.  La-  butte  ejl  ren»» 
verfce. 

Poudre  de  BtJTTS,  fe  dit  de  la  pou-» 
dre  dont  fe  fervent  habituellement 
ceux  qui  tirent  au  blancé  Un  a  plus 
de  poudre  de  butte. 

Être  en  butte  ,  fe  dit  dans  le  fens 
figuré ,  &  fignifie  être  expofé.  Les 
gens  d'un  certain  rang  font  toujours 
en  butte  à  l'envie.  Il  ne  dcvoit  pas 
être  en  butte  à  la  calomnie. 

La  'pi  emière  fy Uabe  eft  brève ,  & 
là  faconde  très-brève. 

BUTTÉ,  ÉE  j  adjedif  &  participe 
paffif.  /^oy<r;f  Butter. 

BUTTER  i  verbe  aftif  de  la  pre- 
mière conjugaifon,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Terme  d'Ar- 
chiteâ:ure.  On  dit  butter  un  mur  , 
une  voûte  ;  pour  dire ,  foutenir  un 
mur,  en  empêcher  la  pouflTée  ou 
l'écarrement  d'une  voûte,  par  le 
moyen  d'un  arc-boutant,  d'un  pi- 
lier -  bourânt.  //  faut  butter  ce 
mur. 

Butter  un  arbre,  fedit,  en  ter- 


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390  BUT 

mes  de  Jardinage  ^  de  l'aftion  d'en- 
tourer de  mottes  de  terre  ,  le 
pied  d'un  arbre  après  l'avoir  plan- 
té. 

Butter  du  câtERr,  des  cardes 
d'artichaux,  fe  dit  auflî ,  en 
termes  de  Jardinage  y  de  l'aûtion  de 
mettre  de  la  terre  à  l'entour ,  pour 
les  faire  blanchir. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
8c  la  féconde  ell  longue  ou 
brève  ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbb,  avec  la  conjugai- 
fon  Se  la  quantité  profodique  des 
autres  temps. 

Il  faudroit  fupprimer  un  t  qui 
eft  oifif ,  &  écrire  ,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  buter.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BUTTIÈREi  adjedif  féminin,  qui, 
n  a  d'ufage  que  pour  défîgner  cer 
taines  arquebufes ,   dont  on  fe  fert . 
pour  tirer  au  blanc.  On  lui  vola/on 
arquebufe  butticrc 

BUTTON-BAY  \  nom  propre  d'un 
golfe  de  l'Amérique  feptentrionale, 
dans  les  Terres,  ardiques  ^  ainfi  ap- 
pelé du  Navigateur  Anglois  But- 
ton. 
"BUTUA  ;  nom  propre  d'une  ville 
d'Afrique  j  que  Sanfon  place  dans 
la  Baffe-Ethiopie  ,  au  Royaume  du 
Monomotapa  ,  vers  la  rivière  de 
Zambre. 

BUTURE  i  fubftantif  féminin ,  & 
terme  de  Vénerie,  par  lequel  on 
dcfigne  une  tumeur  qui  arrive  à  la 
jointure  »  au  -  deffus  du  pied  du 
chien  de  chafle.  On  appelle  chien 
buté  ^  le  chien  qui  a  ce  mal. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  la 
féconde   longue,    &    la   troisième 
,  très- brève. 

BUTUS  \  nom  propre  d'une  ancienne 
ville,  que  Ptolémée  place  dans  la 
Baffe-Egypte. 
£tiemi^  le  Géographe  parle  df^une 


BUV 

titfre  ville  de  mcme  nom ,  jfltuce 
en  Afie,  dans  la  Gédrofie. 

fiUTZAWi  nom  propre  d'une  ville 
d'Allemagne,  au  Duché  de  Mec- 
kelbourg ,  dans  la  Baffe- Saxe ,  fur 
le  Warnow  ,  entre  Schwerin  & 
Roftock. 

BUTZBACH  j  nom  propre  d'une 
ville  d'Allemagne  ,  dans  la  Vété- 
ravie  ,  entre  Francfort  &  Gie- 
fen. 

BUVABLE  ;  adjedif  des  deux  genres^ 
du  ftyle  familier.  Potable,  qui  peut 
fe  boire.  Ce  vin  ue  fera  buvable 
quen  été. 

La  pxemiète  f/Uabe  eft  brève  ^ 
la  féconde  moyenne,  &  lairoifième 
très-brève. 

Cet  adjedif  ne  doit  pas  régu- 
lièrement précéder  le  fubftantif 
auquel  îlfe  rapporte.  On  ne' dira 
pas  Jine  buvable  liqueur,  mais  une 
liqueur  buvable. 

BUVERIE  \  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  repas,  feftin. 

BUVETIER  ;  fubftantif  mafculin. 
Celui  qui  tient  la  buvette  ^  où  les 
Oiliciers  de  Juftice  vont  fe  rafraî- 
chir. Le  Bjuveticr  nous  fervit  de 
V excellent  vin^ 

BuvETiER,  fc  dit  encore  de  celui 
chez  qui  l'on  va  boire.  Les  maîtres 
Vinaigriers- Moutardiers  de  Paris j 
fe  qualiâent  de  Buvetiers ,  à  caufe 
qu'ils  peuvent  faite  boire  dans  leurs 
boutiques  Teau-de  -vie  qu'ils  diftil^ 
lent. 

BUVETTE;  fubftantif  féminin.  Lîea 
où  les  Officiers  des  Cours  &  autres 
Jurifdiâions  de  France,  déjeûnent 
&  font  collation.  Mejfieurs  de  la 
Grand' Chambre  font  à  la  bavette. 

Buvettes,  fe  dit  auflî  familièrement, 
auphiriel,  de  ces  fortes  de  rppas 
que  font,  au  gabaret  ou  ailleurs, 
certaines  perfonnes  pour  fedivertir, 
//  s^ejl  ruiné  en  buvettes» 


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BUV 

ta:  première  fyllabe  eft  btève,.lâ 
£sconde  moyenne ,  &  la  troifième 
très-brève. 

Il  faudroit  fupprimer  un  t  qui 
eft  oifif,  donner  laccent  grave  au 

Eénultième  c^  &  écrire,  d'après 
i  prononciation ,  buvkc.  Voyez 
Orthographe* 

BUVEUR  i  fubftantif  mafculin.  Po^ 
tatou  Celui  qui  boit  j  mais  ce  mot 
ne  fe  dit  guères  dans  cette  accep- 
tion générale ,  qu  en.cette  phrafe  : 
Z>«  vin  qui  rappelle  f on  buveur  i  pour 
dire ,  du  vin  qui  engage  celui  qui 
en  a  bu  >  à  en  boire  encore. 

Buveur,  fe  dit,  le  plus  fouvent en 
mauvaife  part ,  de  quelqu'un  qui 
eft  fujet  au  vin  ,  &  qui  en  fait 
grand  ufage.  Ct  font  trois  bu- 
veurs qui  ne  quittent  pas  le  caba- 
ret. 

Buveur  d'eau  ,  fe  dit  de  quelqu'un 

J^ui  ne  boit  que  de  Teau ,  ou  du  vin 
ort  trempé.  Ne  vous  fie-^  pas  à  ce 
buveur  (Veau. 
Buveur  ,  fe  dit,  en  termes  d'Anato- 
mie,  d'unmufcle  droit  de  Tceil , 
qu'on  appelle  autrement  adducteur 
de  CœiU 

La  première  fyllabe  eft  brève,  & 
la  féconde  longue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 
BUVOTTÉ  ;  participe  paflîf  indé- 

clinable.  f^oye\  Buvotter. 
BUVOTTER^'y  verbe  neutre  de  la 
première  conjugaifon  ,  lequel  fe 
conjugue  cornme  chanter.  Ce  verbe, 
qui  eft  du  ftyle  familier ,  fîgnifie 
boire  du  vin  à  petits  coups  &  fou- 
vent.  Us  buvotterent  pendant  trois 
jours. 

Les  temps  cotrtpofés  fe  forment 
avec  l'auxiliaire  Avoir.  Ils  ont 
buvotté. 

Les  deux  premières  fyllnbes  font 
Brèves  J.&  la  troifième  eft  longue  ou 


BUZ 


391 


brève,  comme  nous  l'expliquons  au 
mot  Verbe  ^avec  la  conjugaifon  & 
la  quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Il  faudroit  fupprimer  un  t  qui 
eft  oifif,  &  écrire  ,  d'après  la  pro-^ 
TiçmQ\2Xionybuvoter.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

BUVRAIGE  ;  vieux  mot  qui  fîgni- 
fioir  autrefois  labourage. 

BUXEUIL  y  nom  propre  d'un  bourg 
de  France ,  en  Berry  y  fur  la  rivière 
de  Foizon,  à  quatre  lieues  &  demie^ 
fud,  de  Romorantin; 

BUXIËRE  -  LA  -  GRUE  ;  nom  pro- 
pre d*un  bourg  de  France  ,  en 
Bourbonnois  ,  entre  Moulins  & 
Mont-Luçon. 

BUYE  ;  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois buire^ 

BUYS  ;.  vieux  mot  qui  fignifiou  au- 
trefois une  forme  de  fbulier. 

BUYTRAGO  ;  nom  propre  d'une 
petite  ville  d'Efpagne ,  dans  la  nou- 
velle Caftille  ,  fur  le  ruiflfeau  de 
rOzoya ,  à  fix-  lieues ,  à  Teft ,  de 
Ségovie. 

BUZANÇOIS  ;  nom  propre  d'une 
ville  &  comté  de  France,  en  Berry, 
fur  la  rivière  d'Indre ,  à  treize 
lieues  &  demie,  oueft-fud-oueft  ,. 
de  Bourges. 

BUZARAS  ;  nom  propre  d^une  an- 
cienne ville  d'Afrique  ,  que  Ptolé- 
mée  place  dans  la  Mauritanie  Cé- 
farienne. 

BUZARD  DE  MARAIS  ;  fubftantif 
mafculin.  Oifeau  de  proie ,  qui  eft 
une  forte- de  petite  Bufe.     P^oyc^ 

Bu^SE, 

BUZAY  ;  nom  propre  d*iuie  Abbaye 
de  France  ,  en  Bretagne ,  fituce  fur 
la  Loire ,  à  trois  lieUes  &  demie  ,. 
fud-oueft,  de  Nantes.  Elle  eft  en 
commande  ,  &  vaut  plus  de  trente 
mille  livres  de  rente-  au  Titu^- 
laire.- 


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39^ 


BUZ 


BUZE  ;  fubftantif  féminin ,  Se  terme 
d'Artillerie  ,  qui  fe  dit  d'un  tuyau 
de  bois  ou  de  plomb ,  par  le  moyen 
duquel  on  conduit  l'air  dans  hs  ga- 
leries des  mines. 

BUZ  ET  ;  nom  propre  d'une  ville  de 
France  ,  en  Languedoc  ,  fur  la  rive 
gauche  du  Tarn ,  environ  à  cinq 
lieues  ,  nord-eft  ,  de  Touloufe. 

BuzET  ,  eft  aufli  le  nom  d'un  bourg 
de  France  j  en  Gafcogne  ,  près  de 
la  Baize  ,  à  fix  lieues  ,  nord  ,  de 
Condom. 

BUZY-ANGY  j  nom  propre  d'un 
bourg  de  France  ,  en  fieauvoifis  j 
environ  à  quatre  lieues,. fud-eft^ 
de  Beauvais. 

BYBASSUS  J  nom  propre  d'une  an- 
cienne ville  de  Carie  ,ainfi  appelée, 
dit  Etienne  le  Géographe ,  du  Ber- 
ger Bybaflus  ,  qui  fauva  Podalire , 
quand  la  tempête  le  jetr^  {ur  les 
cotes  de  ce  pays. 

BYBLOS  J  nom  propre  d'une  ancien- 
ne ville  de  Phénicie ,  (îtuée  entre 
Sidon  &  Orthofie.  Elle  étoit  arro- 
fce  par  le  fleuve  Adonis ,  &  s'étoit 
rendue  fameufe  par  le  culte  qu'elle 
reridgit  au  bel  Amant  de  Vénus  , 
qu'un  fangliet  avoit  mis  à  mort 
dans  les  forêts  du  Mont  -  Liban. 
F'oye:[  Adonis. 

BYCHOW;  nom  propre  d'une  petite 
ville  de  Pologne ,  en  Lithuanie  j 
au  Palatinat  de  Mificzlavr ,  fur  le 
Nieper ,  entre  Mohilow  &  Rohac- 
zow. 

BYDGOST  ;  nom  propre  d'une  pe- 
tite ville  de  Pologne  ,  dans  la 
PruflTe  Royale,  fur  la  rivière  de 
Berda. 

BYGOÏSj  terme  de  Myrholoçie ,  & 
nom  propre  d'une  Nymphe  d'Etru- 
rie ,  dont  parle  Ciceron ,  laquelle 
avoit  écrit  fur  la  foudre. 

BYLAZORA  5  nom  propre  d'une 
ancienne  ville  de  Grèce  ^  dont  Po- 1 


BYZ 

lybe  parle  comme  dWe  grande 
ville  ,  très- bien  fîtuée  fur  les  fron- 
tières de  la  Macédoine*:  delaDar- 
danie. 

JÎYON  ;    vieux*  mot    qui   s'eft  dît 
autrefois  d'une  efpèce  de  vafe. 

BYSSE;  fubftantif  mafculin.  Terme 
employé  par  une  muhitude^d' Au- 
teurs, pour  dcfigner  une  matière 
précieule ,  dont  certams  vêremens 
itoient  tiffiis ,  &'fur4aquelleonna 
aujourd'hui  que  des  connoidances 
imparfaites ,  quoiqu'on  dife^m  Dic- 
tioimaire  dont  nous  nous  lailbns 
enfin  de  faire  remarquer  les  erreurs 
fans  nombre.  Le  byffe  étoit-il  la 
foie  des  Anciens  ,  comme  l'affure 
le  Tiévoux  ?  Etoit-ce  la  Xoie  des 
nnnes  marines ,  ou  de  l'huitre  per- 
ière  mife  en  œuvre  ?  Etoit-ce  le 
in  le  plus  beau  ?  Etoit-ce  une  toile 
de  coton  très-fine?  Etoit-ce  une 
matière  tirée  du  règne  végétal ,  ou 
l'étoit-elle  da  règne  minéral  ?  M.  le 
Chevalier  de  Jaucourt  conjeâure 
judicieufement ,  que  ie  bylfe  des 
Anciens  étoit  un  terme  générique^ 
fous  lequel  on  comprenoit  dLvei:fes 
matières  rares  &  précieufes  j  qui 
fervoient  à  fabriquer  diverfes  étof- 
fes riches ,  en  différens  pays. 

BYZACÈNÉ  J  nom  propre  d'une 
ancienne  conttée  d'Afrique  ^  dans 
l'Afrique  proprement  dite.  Il  faiu 
favoir  que  guand  l'Afrique  palla 
fous  la  domination  des  Romains  , 
.ils  la  divisèrent  en  deux  départe- 
mens  ,  qui  furent  la  Zeugitaae  & 
la  Byzacène  ,  dont  on  ne  connoît 
pas  trop  bien  les  limites  aujoar* 
d'hui.  Cette  dernière  ércHt  bornée^ 
au  nord ,  par  la  province  Procon- 
fulaire;  àl'eft,  par  la  Méditerra- 
née ^  le  fleuve  Triton  ;  au  fud  , 
•ar  l'Arzuçitane  ;  &  à  l'oueft  ,  par 


c 


a  Numidie.    Ainfi  la  Byzacène, 
dont  Adrumète  étoit  la  capitale  , 

devoit 


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BY,Z 

^eroît  faire'  la  partie  la  p\ns  confia 
dérable  de  ce  que  nous  appelons 

)  aujourd'hui  le  Royaume  de  Tu- 
nis. 

BYZANCE  :  nom  propre  d'une  an- 
cienne ville ,  qui  »  ayant  été  aug- 
mentée &  embellie  par  Conftantin , 
a  reçu  le  nom  de  Conftantinoplc  , 
fous  lequel  elle  eft  aujourd'hui  ca- 
pitale de  l'Empire  Ottoman.  Foya^ 

CONSTANTINOPLB. 

BYZANTIN  ,  INE  j  adjedif  &  fubf-  / 


BYZ  391^ 

tantif;  Qui  eft  de  Byzance  ou  do 
Conftantinople.  Philippe  de  Maçé-- 
doine  fit  la  guerre  aux  By^am^ 
tins. 

Histoire  Byzantins  ^  fe  dit  d*utt 
Corps  d'Hiftoire  de  Conftantino- 
ple y  imprimé  à  Paris  ^  au  dix^ 
leptième  fiècle. 

BZO  î  nom  propre  d*uné  rille  d*A- 
frique,  au  Royaume  de  Maroc  j 
dans  la  province  de  Hafcore  j  à  fepc 
oiilles  aElguimuha. 


9fc^ 


Uiim^ 


I  \  fubftantif  mafcùlin  ^  qu'il 
faut  am)eler  ce.  Un  C  ca- 
pital. Un  c  romainr  Un  c 
Italique. 
.  \ixi  ulage  abufif  a  intro- 
duit cette  lettre  <kns  une  infinité 
de  fyllabes  de. notre  langue,  def- 

auelles  elle  devroit  être  exclue.  Je 
is  un  ufage  abuHf ,  &  c'eft  ce  qui 
eft  aifé  à  dcmootrer  »  fi  Ton-^voue , 
cé.quon,oe  peut  raifonnstbjebient 
xontefter ,  que  l'écriture  a  été  in- 
ventée pour  peindre  la  parole. 

On  donne  au  c  le  fon  du  k^  dans 
les  mots  où  il  précède  a^  Oj  u; 
comme  cabale ,  cauferj  conduite  j 
courir  ,  curé,  &c.  ' 

On  donne  à  cette  même  lettre 
le  fon  da/^  dans  les  mots  où  elle 
précède  e,  i;  tels  que  célèbre ,  civil. 
Sec. 

On  lui  donne  encore  le  fon  du  / 
devant  a^oScu,  par  le  moyen  d'une 
cédille  qu'on  met  deiCbus}  comme 

Tome  ir. 


dans  ces  mots  ,  prononça,  faf on 3 
conçu  j  &c. 

Ce  n'eft  pas  encore  tout  :  on  s*eft 
àvifé  de  faille  repréfenter  à  la  même 
lettre  un  ^.  dans  certains  mots  ; 
comme  Claude,  fécond^  &c.  qu'on 
prononce  comme  s'ils  étoient  écrits 
glaude,  fegdnd ,  &c.  Et  par  une  bi- 
zarrerie inexplicable  »  on  a  donné 
c^u^  le  fondu  c  dans  d'autres  mots; 
comme  dans  gangrène,  qu'on  prd-* 
.nonce  comme  s'il  étoit  écrit  can^ 
grèhe.  /  j 

On  a  auflî  donné  au  c,  aflfemblé 
avec  le  A3  lin  fon  particulier  j  com- 
me dans  chanoine,  chercher,  archi-* 
prêtre,  choifir,  ôcct  Et  comme  fi  taijfc 
d'emplois  y  diftribués  à  la  même 
'  Jettre,  n*^uflintpasfuffi:,ona  enfin 
I  .voulu  que  ces  deux  lettres  (ch) 
.  réunies ,  repréfen raflent  uil  k  dans 
certains    mots  ;   comme   archéty^ 
pe  ,  archîépifcopal ,  &c.  qu'on  pro- 
nonce comme  s'ib  étoient   écrittt 


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S94  '    C 

arkétypc  9     arkiépifcopal  ,   &c. 

On  conviendra  lans  douce ,  que 
Tintérèt  de  la  langue  exige  qu'on 
(implifie  les  élémensde  Tare  délire. 
Il  eft  cependant  clair  que  c'eft  les 
compliquer»  que  d'attribuer  difié- 
rens  fons  à  un  même  caraâère  ; 
puifqu'alors  on  ne  peut  plus ,  fans 
le  fecoyrs  de  la  mémoire ,  déter- 
miner pofitLvement  le  Ton  que  doit 
prendre  ce  caraâère  dans  le  mot 
où  on  a  i  lire.  La  preuve  en  eft 
umple  :  celui  qui  faura  que  le  mot 
archicpifcopal  j  fe  lit  comme  s'il 
étoit  écm  arkiépifcopal  ^  fera  fondé 
a  croîfe  qu'il  faut- lire  archiprêtrcy 
comme  s  il  étoit  écrit  arkiprêtrc  j  û 
fa  mémoire  ne  lui  indique  pas  la 
bonne  prononciation  de  ce  dernier 


mot. 


Nous  ne  nous  arrêterons  pas  main- 
tenant â  l'examen  des  inconfèquen- 
ces  qui  nailTent  de  la  valeur  aftuelle 
.  des  lignes  ^  nous  remptiflbns  cette 
tâche  au  mot  Orthographe,  où 
nous  indiquons  d'ailleurs  plus  par- 
ticulièrement la  nécçillté.  Se  les 
moyens  d*y  r^édier.  Nous  dirons 
ieulement  ici  :  i  ^.  que  le  k  doit  être 
iubftitué  au  Cj  dans  cous  les  mots 
4>ù  cette  dernière  lettre  a  le  fon  de 
la  première.  AinH ,  au  lieu  d'écrire, 
€abaU  ^  caufir  j  cond^iu.j  .courir  j 
€urcp  archéypt^y  archiévifcopal  y  &c. 
écrivez  kabaU  ^  kaufir^  konduitc^ 
kouriry  kuréj  arkétypc^  arkiépijko- 
pal,8cc. 

%"".  Que  le  /doit  être  fubftitué 
au  Cj  dans  tous  les  mots  où  celui-ci 
.a  le  fon  de  çelui-i^*  AinH ,  au  lieu 
d'écrire  1  céfèhrc y.MvU ^  prononça  j 
fafon^  conçu j  &:c.  icny^z  félèbrc', 
fivil  y  prononfa  j  fa/on  j  con/u  ^  &c. 

}*.  Que  le  g  doit  être  fubftitué 
au  Cj  dans  les  mors  où  Tufage  àt^ 
tribue  i  cette  dernière  lettre  le  fon 
de  la  première*  Ainfi  ^  au  lieu  d'c- 


crîre  ctaudc,  fécond^  &c.  écri?» 
glaudc  j  fcgondy  &c. 

4^*  Qu'il  ne  faut  enfin  conferver 
le  c  dans  l'alphabet ,  que  pour  for- 
mer» avec  le  A  j  le  fon  particulier 
qui  leur  eft  propre;  comme  dans 
chanoine  j  chercher  j  archiprêcre  ^ 
choijiry  &c.  Alors,  au  lieu  d'appeler 
cette  lettre  un  cé^  ou  un  ce^  vous 
lui  donnerez  la  dénomination  de 
che  j  pour  faciliter  la  méthode  de 
former  les  fyllabes. 

Vous  concevez  nécefTaireraenr, 
qifen  réduifantâune  feule  fonâion 
la  lettre  dont  4m>us  parlons ,  elle  ne 
pourra  plus  induire  en  erreur  le 
Ledeur,  fur-tout  l'Étranger,  qui 
n'aura  pas  préfens  à  fa  mémoire  les 
fons  propres  à  chaque  mot*  Il  ne 
fera  plus  incertain  s'il  doit  lui  don- 
ner la  valeur  d'un  g^  comme  dans 
fécond;  ou  le  fon  d  un  k  j  comme 
dans  archiépifcopal  :  puifqu'il  fera 
fur  que  le  fon  qu^elle  lui  repréfen- 
terâ  fera  toujours  le  même  \  &  tel 
que  dans  les  mots  chanoine ^  chercher^ 
Sec. 

Nous  répondons,  au  mot  Or- 
thographe, aux  objections  qu'on 
à  déjà  faites ,  &  qu'on  ne  manquera 
pas  de  faite  encore ,  contre  la  mé- 
thode nouvelle  que  nous  pro- 
po(bnsi  Nous  ferons  voir  que  rien 
ji'eftplns  déraifonnable,  que  d'at- 
tribuer à  un  figne  quelconque  des 
fons  propres  aux  autres  Agnes,  puif- 
^  que  cela  n'opère  qu'une  confuHon 
qui  altère  eflentiellement  la  pureté 
de  la  langue,  en  détournant  l'écri- 
ture de  fa  véritable  deftination. 

Noïis  favons  bien ,  que  quelqtie 
judicieufe  que  foit  la  réforme  que 
nous^propofons,  &  que  d'habiles 
gens  ont  mdiquée  avant  nous ,  elle 
ne  manquera  pas  d'effuyer  bien  des 
contradiâions  y  mais  on  l'adoptera 
avec  letemps« 


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Nous  prévenons  que ,  pour  éviter 
les  rcpccitions  trop  fréquentes  i  nous 
n'indiquerons  ,  dans  tout  le  cours 
de  la  lettre  c  j  aucune  réforme  d'or- 
thographe dans  les  mots  où  il  ne 
^*agira  que  de  changer  l^cenk  ou 
en/. 

C ,  chez  les  Romains ,  éroit  une 
lettre  numérale  qui  fignifîoit  cent. 
£lle  a. la  même  (ignification  parmi 
nous  y  quand  nous  faifons  ufage  du 
chifre  romain.  Deux  ce  j  expriment 
deux  censî   trois  ccc^  trois  cens. 

Le  C ,  avec  cette  barre  au-deflus, 
marquoit  cent  mille. 

Le  Cj  placé  chez  les  Latins,  par 
abréviation ,  devant  un  nora propre , 
fignifioit  Caïus  ôc  Caidj  enlecii-' 
vint  de  droit  à  gauche. 

La  même  lettre ,  placée  après  un 
nom  propre  d^homme  ,  défignoit  la 
dignité  de  Conful.  Ainfi ,  Bruto  & 
Collaùno  ce  y  figuifioit  fous- le  Con- 
fulat  de  Brutus  &c  de  Coliarïn  , 
ou  Brutus  &  CoUatin  étant  Con- 
fuis. 

Les  Romains  âppeloient  au(E  le 
C  y  la  lettre  fatale  j  parce  que  dans 
les  caufes  criminelles,  les  Juges 
1  ccrivoient  fur  la  tablette  qu'ils 
jettoient  dans  l'urne  des  fufFrages , 
pour  condamner  laccufé  :  s'ils  le 
déclaroient  abfous  ,  ils  faifoient 
ufage  de  la  lettre  À. 

Le  C  feul,  ou  accompagné  d'au- 
tres lettres ,  dont  il  eft  Yuivi  ou 
f)récédé ,  fert  dans  les  écritures  re- 
atives  au  commerce ,  pour  abréger 
certaines  expreflîons  qui  fe  repré- 
fçntent  fréquemment.  Aimfi  ,  C. 
fignifie  compte  ;  C.  O.  compte  ou- 
vert i  C.  C.  compte  courant  ;  M.  C. 
mon  compte  \  S.  G.  fon  comptç  \ 
N-  C  notre  compte  ;  L.  C.  leur 
compte; 

C>  .çftle  cfiraâère  4iftinâif  dçs 


monnoies  qui  fe  frappent  à  Caea 
&  qui  fe  frappoient  précédemmen  t 
à  Saint-Lô,  en  Normandie.  Quand 
il  y  a  deux  CC  fur  une  pièce  de 
monnoie  de  France ,  c'eft  un  figne 
qu'elle  a  été  frappée  i  Befançpn. 

C ,  dans  Talphabèt  chimique , 
défigne  le  faipêtre. 

C ,  en  Mufique,  eft  le  figne.  de 
la  mefure  à  quatre  temps.    . 

C,  barré  de  cette  manière  (E, 
eft  auflî ,  en  Mufique  ,  le  figne  de 
la  mefure  à  quatre  temps  vîtes*,  ou 
à  deux  temps  pofcs;  mais  coilfer^ 
vant  roujpurs  le  caradère  de  la  me- 
fure à  quatre  temps ,  qui  eft  l'égalité 
des  croches. 

C  ,  eft  encore  le  nom  d'une  des 
trois  clefs  <ie  la  Mutîque.  .  . 

Ce  monofyllabé  eft  bref, 
ÇA;  adverbe,  rantôt  de  mouvement 
&  tantôt  de  repos.   Il  fignifieici, 
avec    cette    diftcrence    néanmoins 
que  j:à  étant  feùl ,  ne  fe  joint  qu'a- 
vec le  vetbe  venir^  &  dans  ces  rihra- 
(es ,  vi^ns^fà  j  yenc^-^à;  pour  dire  , 
viens  ici ,  venez  icr^  &  qu'ici  j  qui 
eft  de  même  adverbe  de  repos  &  de 
mouvement  tout  à  la  fois,  s'emploie 
avec  toutes^  fortes  d'autres  verbes. 
Ainfi  l'on   peut  dire,  il  faut ^ Us 
amener  ici.  Faite  î» là  refier  ici.  Jâp-^ 
porte\-le  ici.  Il  préjide  ici. 
Ça  &  la  ,  fignifie  de  coté  &  d'autre, 
&  s'emploie  adverbialement  avec 
toutes  fortes  de  veAes  de  mouve- 
ment &  de  repos.  Elle  court  f  à  &  là. 
Il  eft  toujours  fà  &  là.  Il  donne  Je^ 
levons  ^à  &  là.  ' 

Qui  ça  ,  QUI  la  ,  fe  dit ,  dans  le  ftyle 
familier  &  adverbialement  j  pôut 
dire,  les  uns  d'un  côté ,  les  autres 
de  l'autre-  Ils  etoient  qui  cà,  qui  là. 
Ils  iront  qui  cà  ,  qui  là^Ils  font  dupé. 
'  qi^icà  y  qui  là.  ' 

Ça,  ôh  ça ,  f^  dit,  par  manière  d*!r# 
tçtîe^ioo ,-  pour  inviter  j  engager 


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i  qnelque  a Aion.  Çà  commence^  cet 
ouvrage.  Oh  fà  partons  ,  il  ejl 
temps. 

Ça  ,  fe  dit  encore  feul ,  en  répondant 
à  quelque  queftîon ,  ou  pour  expri- 
itier  le  confentement  qu'on  donne 

.  à  une  chofe  à  laquelle  on  eft  engagé. 
Par  exemple,  fi  une  femme  deman- 
doit  de  l'argent  à  fon  mari ,  il  poUr- 
roit  répondre  fà;  pour  dire ,  qu'il  va 
lui  en  donner. 
.'  Ok  ça  ,  fe  dit  auflî ,  par  manière  d'in- 
terjection 9  en  commençant  le  dif-, 
cours,  pour  encourager,  excitera 
faire  quelque  chofe.  Or  fâj  dites- 
nous  la  nouvelle  qu'on  vous  a  ap- 
prife? 

Remarquez  que  dans  cette  ex- 
preflîon  or  fà  , .  le  r  ne  fe  fait  pas 
fentir,  par  un  adouciiTement  de 
langage  commun  i  plufieurs  autres 


mots. 


Deçà  &  DELA  ,  s'emploie  adverbia- 
lement dans  la  même  fignification 
que  fà  ÔC  là.  Ainiî  l'on. dira,  elle 
Je  promène  defà  &  delà;  pour  dire, 

;     çà  &1^.    ^ 

Remarquez  cependant  que  ces 
deux  manières  de  parler  diffèrent 
l'une  de  l'autre ,  en  ce  que  fà  &  là 

-  ne  s'emploient  jamais  comme  pré- 
pofirions  ,  &  qu'on  y  emploie  defà 
te  delà.  On  ne  pourroit  pas  dire  fà 
&  là  la: forêt;  mais  on  dira  defà  & 
delà  la  foret  :  &  alors  defà  dcfigne 
le  côté  de  la  foret  le  plus  proche  de 
celui  qui  parle  j  &  d^là^  le  plus  éloi- 
gné. 

Au-DEÇA  &  EN-DEÇA ,  fe  dit  dans  le 

.  .mèmeffens  que  defà.  Il  eji  au-defà  j 
en'  defà  du  ruiffeau.  < 

Au-DEÇA  &  EN-DEÇA  ,  fe  dit  auïïî  àb- 
folumenr.,  f^ous  la  réncontrere:^  au- 
dçfàj  en-defà.  v.    ^  * 

Dé-deç  A ,  fe  dit  encore  dans  la  même 

.  Signification.   Il  ejjt  de-decà  le.ruif-. 
fcaui  oij fimplemept ^H  ^l fl^rde-fà. 


CAA 

PÀà-DEÇA ,  s'emploie  comme  prépo^^ 
fition  &  comme  adverbe^  Exemples* 
Employé  comme  prépofition  :  U 
lièvre  ejl  par- defà  le  chemin. 

Employé  comme  adverbe  :  U 
lièvre  eft  par- defà. 
Par-deça,  employé  adverbialement^ 
fîgnifie  encore  en  cette  contrée-ci , 
en  ces  quartiers-ci.  //  parut  par-dt»  , 
fà  au  moment  oà  on  ne  i'attendoit 
pas. 

On  ne  s'en  fert  plus  gaères  dans 
cette  acception. 
De-deça  ,  fe  dit  auflî  adverbialement 
pour  fignifier  en  cette  contrée-ci , 
en  ces  quariiers-ci.  //  a  promis  de 
venir  de-dcfà  inceffamment. 

On  dit,  en  ftyte  de  Palais,  depuis 
quinze  jours  en-çàj  depuis  un  an 
en-fà;  pour  dire,  depuis  quinze 
jours,  depuis  un  an'jufqa'a  prr- 
fent. 

Ce  monofyllabe  eft  bref. 
CAA-APIA;  fubftantif  mafculim 
Plante  du  Bréfil,  dont  la  racine  eft 
grofle  coximae  le  tuyau  d'une  plume ,. 
&  longue  d'environ  deux  travers  de 
doigts.,  Ses  tiges ,  au  nombre  de 
trois  ou»quatre ,  font  déliées ,  ron- 
des ^  &  d'environ  deva  pouces  de 
longuetu:  :  chacune  porte  une  feuille 
d'un  vert  luifant.  Sa  fleur  eft  ronde,^ 
radiée,  &  compofée  de  plufiemrs 
étamines  qui  produifent  des  fcmen- 
ces  rondes  plus  petites  xjue  des  grai- 
nes de  moutarde. 

On  prétend  que  la  racine  de  cette 
plante  a  la  vertu  de  Tipécacuanha. 
Elle  arrête  le  flux  de  veacre ,  &  ftic 
vomir  comme  l'ipécacuanlia ,  mais, 
inoins  fortement  On  la  donne  pul- 
vérifée ,  à  la  dofe  d'une  demi-drach- 
me ,  jufqu'à  «ne  drachme ,  dans  du 
.yin,  du  bouillon,  ou  quelqu'autre 
véhicule  coûvenablet 

Les  Peuples  du  Bréfil  pilent  toute 
la  plante^.  &  ea  exprimer  .le^Iiu:j^ 


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CAA 

qu*ils  emploient  avec  fuccès  pour 
guérir  les  morfures  des  ferpens ,  de 
même  que  les  plaies  des  Sèches  em- 

Xoifonnées. 
A-ATAYA  j  fubftantif  mafculin. 
Plante  du  Bré(il ,  dont  la  racine  eft 
petite*,  blanche ,  la  tige  carrée , 
foible ,  genouillée  y  d'un  vert  pale , 
&  haute  d  un  pied.  Rai  dit  que  par 
fes feuilles  oppofées ,  dentelées,  fes 
fleurs  en  calque,  &  fa  fénience 
lenfermée  dans  une  gouffe,  elle 
leffemble  i  Teufraife,  dont  on  pour- 
xoit  en  faire  une  variété. 

Cette  plante  eft  fans  odeur  \  mais 
elle  eft  amèreaugoût.  Si  on  la  broyé 
&  qu'on  la  fade  bouillir  dans  de 
Teau,  fa  décoâion  purge  fortement 
par  haut  &c  par  bas. 
CA  ABLÉ  i  adjedif  mafculin ,  ic  ter- 

•  me  de  la  Jurifdiâioa  des  Eaux  & 
Forets,  qui  fe  dit  des  arbres  ren- 
vcrfés  dans  les  forets  par  les  vents. 
C'eft  la  même  chofe  que  chablis. 

CAACHlRAj  fubftantif  mafculin. 
Ceft  la  plante  de  l'indigo ,  appelée 
autrement  anil.  Voyez  ce  mot. 

CAACICA  j  fubftantif  mafculin. 
Plante  du  Bréfil,  dont  la  racine 
petite,  filamenteufe,  a  des  tiges 

•  nombreufes ,  velues ,  genouillées , 
d'un  ven  rougeâtre ,  de  lagroflTeur 
du  doigt,  &  oe  la  hauteur  d'environ 
un  pied.  Ses  feuilles  un  peu  velues, 
vertes  d'un  côté  &  blanchâtres  de 
l'autre ,  ont  à  peu  près  la  figure  de 
celles  de  la  véronique  mâle.    Ses 

•  fleurs  difpofées  en  ombelle,  font 

•  en  grand  nombre ,  &  de  couleur 
verte  ^  mclie  d'un  peu  de  rouge. 
Toute  la  plante  eft  rerhplie  d'un  lue 
laiteux.  On  la  bfoye ,  &  on  l'ap- 
plique avec  fuccès  fur  toutes  for- 
tes de  plaies  ,  quelle*  quelles 
foient. 

GAACO  ;  fubftantif  mafculin.  Ray 
padei  dei  deux .  plantes^  du.  Bréiil  ^ 


CAA  397 

ce  nom ,  qu'il  ne  décrit  pas ,  qu'il 
appelle  ^/j/fiiv^jj  &  auxquelles  il 
ne  connoît  aucune  venu  médici- 
nale. 

CAA-ETIMAY;  fubftantif  mafculin. 
Plante  du  Bréfil ,  dont  la  tige  verte, 
un  peu  velue ,  remplie  d'une  fab- 
ftance  médullaire,  &  entourée  à  fa 
naiflfance  d'un  grand  nombre  de 
feuilles,  s'élève  à  la  hauteur  de  trois 
pieds  :  cette  tige  fe  divife  en  plu- 
fleurs  rameaux  chargés  de  feuilles 
femblables  à  celles  de  l'hyfope ,  &: 
de  fleurs  qui  font  comme  celles  du 
feneçon.  11  fuccède  à  ces  fleurs  une 
efpèce  de  coton,  qui  devient  le  jouet 
des  vents. 

Ray  dit  que  les  feuilles  de  cette 
plante,  bouillies  &  broyées,  gué- 
rifl'ent  la  gratelle ,  en  les  appliquant 
fur  la  partie  afFedée.  ' 

CA  AGE  j  vieux  mot  qui  s'eft  dit  au- 
trefois d'un  droit  qu'on  pay oit  pour 
l'entretien  des  quais. 

CAAGHlYNYOj  fubftantif  mafçu^ 
lin.  Arbrifleau  du  Bréfil ,  à  tige  lî- 
gneufe ,  velue ,  &  de  la  grofleur  kl u 
rramboifier.  Ses  feuilles ,  douces  au 
toucher  ,   légèrement   découpées , 

Îjlus  vertes  en-delfus  qu'en-deflous  » 
ont  parfémées  de  petits  tuberctdes 
d'un  côté  i  &  de  petites  cavités  de 
l'autre.  Les  fleurs  qui  font  blanches 
à  cinq  pétales  -,  fe  réuniflent  ^u  nom- 
bre de  trois  ou  quatre  pour  fornier 
un  bouquet.  Il  leur  fuccède  des 
baies  noires  de  la  grofleur  de  celles 
du  genièvre ,  douces  au  goût ,  Jôc 
<Iont  les  Nègres  mangent. 

Ray  dit  que  les  feuilles  pulVé- 
rifées  font  Urf  ex-cellent  remède 
contre  les  ulcères  provenant  d'un 
pritKripe  chaud.  * 

CAAGUA-CIiJBA  ;  fubftantif  mafl 
culirt.  Petit?  atbre  du  Bréfil  ,  dont 
la  tige  droke  r  peu  vigooreufe  ^, 
^     fans  br^chesr^eftcOuwerte^aa'fomi- 


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35g  CAA 

met  d'un  grand  nombre  de  feuilles 
velues ,  plus  vertes  en  delTus  qu'en 
deflous ,  larges  d'un  pied,  &  lon- 
gues de  dix-huit  pouces.  Ses  fleurs 
lont  petites  ,  blanches  ,  à  cinq  pé- 
tales ,  difpofces  en  ombelle  ,  Se 
femblables  à  celles  du  tilleul  dont 
elles  ont  à  peu  près  lodeur.  11  leur 
fuccède  un  fiuit  noir  dont  les  oi- 
feaux  fe  nourriflfent.  On  ne  con- 
noît  pas  les  propriétés  médicinales 
de  cet  arbre. 

CAANA  ;  nom  propre  d'une  ville  d'E- 
gypre ,  fur  le  Nil ,  vis-a-vis  de  la 
ville  de  Dandre ,  au-deflbus  des  Ca- 
rai-ades.  Paul  Lucas  la  dit  agréable, 
riante  &  curieufe  par  plufieurs  an- 
ciens monumens  qui  doruient  à  pen- 
fer  que  cette  ville  fut  autrefois  très- 
conhdérable» 

CAA-OPIA  ;  fubftantif  mafculîn.  Ar- 

.  bre  du  Bréfil ,  d'une  grolTeur  mé- 
diocre ,  fort  branchu,  dont  l'écorce 
eft  de  couleur  cendrée ,  Se  parfemée 
de  raies  brunes.  Ses  feuilles  font 
fermes  Se  vertes,  Il  a  fes  fleurs  dif- 
pofées  en  ombelle  ,  compofées  de 
cinq  pétales,  d'un  vert  jaune,  Se 
qui  fortent  dé  petits  corps  rpnds  , 
bruns  ,  &  de  la  figure  a  une  len- 
tille. Il  leur  fuccède  des  baies  de  la 
grpfleur  d'une  cerife  ,  qui  mùrif- 
fent  en  Janvier  ,  &  qui  font  rem- 
.  plies  d'une  fub(Unce  liquide  d'un 
très-^beau  jaune. 

Quand  l'arbre  commence  i  bour- 
geonner, on  en  tire  par  incidon 
une  gomme  qui  a  à  peu  près  la  cou- 
leur Sch  conliftance  du  gutta-gam- 
ba,  avec  les  vertus  purgatives  6c 
réfolutives  de  cette  dernière  fubf- 
tance. 

CAAPEBA  i  fubftantif  mafculîn. 
Plante  du  Brédl ,  qui  ne  diffère 
guères  de  la  clématite.  EllepoulTe 
de  longs  farmens  qui  rampent  fur 
lesï^  »  ou  s'atçachçnt  aux  arbtes . 


CAA 

voiHns.  Elle  a.  des  feuilles  très*dé« 
liées ,  les  unes  rondes ,  les  autres 
en  forme  de  cœur ,  &  toutes  d'un 
beau  vert  en-deifus.  Ses  fleurs  font 
d'un  jaune  pâle ,  &  il  fuccède  à  cha- 
cune un  grain  de  figure  ovale  »  gros 
comme  un  pois ,  ^ert  en  dedaM  » 
&  rouge  à  l'extérieur. 

On  attribue  à,  la  racine  ,  qui  eft 
compade ,  ondueufe ,  Se  d'un  goût 
tirant  fur  l'amer ,  la  propriété  d'at- 
ténuer les  pierres  des  reins  &  de  la 
veflîe  ,  de  même  que  la  vertu  de 
rélifter  au  venin  &  a  la  morûire  des 
ferpens  ;  on  la  prend  infufée  dans 
de  l'eau  ou  du  viiu 

CAAPOMONGA  ;  fubftantif  mafcu- 
lin.  Plante  du  Bréfil ,  à  laquelle  on 
n'attribue  aucune  propriété  médi- 
cinale. 

CAAPONGA  ;  fubftantif  mafculin. 
Les  peuples  du  Bréfll  donnent  ce 
nom  à  une  efpèce  de  crête  marine 
&  de  pourpier  dont  ils  font  bouil- 
lir &  confire  les  feuilles  &  les  jeu« 
nés  tiges  dans  du  vinaigre.  Ils  en 
ufent  enfuite  à  peu  près  comme 
nous  faifons  des  câpres  &  des  cor* 
nichons  pour  exciter  l'appétit.  On, 
dit  d'ailleurs  ce  mets  aiurétique. 
Se  propre  à  lever  les  obftruéhoos 
des  vilcères. 

CAAROBA  i  fubftantif  mafculin. 
Arbre  du  Bréfil  fort  commun ,  qui 
a  les  feuilles  oblongues  ,  d'un  vert 
foible.  Se  divifées  dans  leur  lon- 
gueur par  une  nervure  d'où  partent 
obliquement  des  cotes  éminentes. 
Ses  neurs^auxquelles  fuccèdent  des 
.  femences  noirâtres ,  font  d'un  bleu 
d'azur  mêlé  d'une  teinte  de  pour- 
pre. 

Les  feuilles  j  qui  font  amères 
au  goût ,  s'emploient  avec  fuccès 
féchées  &  broyées  dans  les  bains  & 
les  fomentations.  Prifes  intérieure- 
ment a  elles  (ont  détetUvçs».  4e£* 


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Cârîres  j  6c  bonnes  contre  les  tnala- 
dies  chroniques  ^  furtout  celles  qui 
proviennent  de  quelque  affeâion 
vénérienne.  On  prépare  avec  les 
fleurs  une  conferve  qui  a  les  mêmes 

Propriétés. 
B*^  fubftantif  mafculln.  Ancienne 
mefure  des  Hébreux, qui  contenoit 
la  (ixième  partie  du  féah ,  &  la  dix- 
huitième  de  Tépha.  U  ne  faut  pas 
confondre  cette  melure  avec  le 
cad* 

Cab  ,  fignifie ,  chez  les  difciples 
d'Hermès,  rorpKilofophique. 

CABACK  i  fubftantif  mafculin.  On 
donne  ce  nom  en  Ruifie  aux  mai- 
fons  où  Ton  va  boire  de  l'eau  de 
vie,  du  vin  ou  d'autres  liqueurs. 
Les  cabacks  appartiennent  au  Sou- 
verain   qui    les    afferme    en    ar* 

CABÂL*^  vieux  mot  qui  (ignifioit  au- 
trefois capital ,  les  fonds  ou  biens 
de  quelqu  un. 

CABALE }  fubftantif  féminin.  Faciio. 
Faârion  ,  complot ,  concert ,  conf- 
piration  de  plufieurs  perfonnes  qui 
travaillent  i  faire  réuflir  quelque 
chofe  d'injufte.  //  ne  voulut  pas  en- 
trer dans  la  cabale. 

Oabale  ,  fe  dit  aufli  des  perfonnes 
mêmes  qui  compofent  la  cabale. 
On  condamna    cette    cabale  à  dix 
'  mille  ecus  d'amende.  Ils  firent  pren- 
dre la  fuite  à  la  cabale. 

Cabale  ,  fe  dit  d'une  forte  de  tradi- 
tion parmi  les  Juifs  ,  concernant 
ririterprétation  myftique  &  allégo- 
rique  de  Tancien  teftament. 

Les  doâeurs  de  la  cabale  s'ap- 
pliquent particulièrement  à  com- 
biner des  lettres  ^  des  mots ,  des 
nombres,  par  le  moyen  defquels 
ils  fe  flattent  de  lire  dans  l'avenir  y 
te  de  pénétrer  le  fens  de  plufieurs 
paflages  difficiles  de  l'écriture.  Us 
cnfeigneot  que  les  fecrets  de  la  ca- 


CAB  399 

baie  furent  découverts  i  Moïfe  fur 
le  mont  Sinai ,  &  qu'ils  font  venus 
de  père  en  fils  jufqu*à  eux  par  ua- 
dition  orale  ,  parce  qu'il  eu  défen- 
du de  les  écrire. 

Quelques  Rabbins  cabaliftes  ont 
prétendu  qu'Adam  eut  pour  pré- 
cepteur dans  la  fcience  célefte  ou 
de  la  cabale ,  l'ange  Raziel ,  qui 
lui  fit  d'ailleurs  prcfent  d'un  livre 
concernant  cette  icience. 

Ce  livre  développoit  tous  les  fe- 
crets de  la  nature  ,  communiquoit 
la  ptti0ance  de  converfer  avec  lea 
aftres  >  de  faire  naître  Ôc  guérir  les 
maladies ,  d'exciter  des  trembie- 
mens  de  terre  ,  de  détruire  les  vil- 
les ,  de  commander  aux  Anges  des 
cieux  &  des  enfers ,  de  prédire  les 
évènemens  futurs  *,  te  d'interpréter 
les  fonges  &  les  prodiges.  Ces  rê- 
veurs ajoutent  que  ce  uvrc  pafTa  de 
père  en  fils  jufqu'à  Salomon ,  à  qui 
il  tranfmit  le  pouvoir  de  bâtir  le 
temple  par  le  moyen  du  ver  Zamir^ 
fans  faire  ufage  d'aucim  inftrumenc 
de  fer.  Le  raJ)bin  Ifaac-Ben-Âbra- 
ham  fit  imprimer  ce  livre  au  com- 
mencement de  ce  fiècle  ;  mais  les 
Juifs  mêmes  de  la  tribu  de  ce  rabbin 
le  condamnèrent  au  feu.  On  pré- 
tend qu'il  y  a  encore  aûuellement 
en  Pologne  &  en  difftrens  endroits 
du  nord  ,  plufieurs  Juifs  livrés  au- 
fanatifme  ae  la  cabale. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  rroifième  eft  très- 
brève. 

CABALE  ;  participe  paflîf  indécli- 
nable. yoye\  Cabaler. 

Le  dictionnaire  de  Trévoux  dit 
ce  mot  adjeâif  ^  mais  il  auroit  bien 
dû  fortifier  fa  doârine  par  une  lo- 
cution reçue. 

CABALER  }  verbe  neutre  de  la  pre- 
mière conjugaifon  ,  lequel  fe  coi>- 
jugue  comme   chanter.    Conjurare* 


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,400  CAB, 

Conjurer  »  formée  un  complot  fe- 
crer,  jr  engager  plufieurs  perfon- 
nes.  Il  fe  prend  toujours  en  mau- 
vaife  part.  Ils  cabaloicnt  contre  l'E- 
tat. 

Les.  temps  compofcs  fe  forment 
avec  lauxiliaire  Avoir.  Ils  ont 
cabale*  Ils  avolcnt  cabale. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  &  la  troifième  eft  longue 
ou  brève ,  comme  nous  l'expli- 
quons au  mot  Verbe  ,  avec  la  con- 
jugaifon  &  la*quantité  ptofodique 
des  autres  temps.      ' 

CABALES;  (les)  Hérodote  donne 
ce  nom  à  une  ancienne  Nation  d'A- 
frique ,  pefu  nombreufe  3  quf  ha- 
bitoit  dans  le  territoire  de  Barca  y 
Vers  la  ville  deTauchira. 

CABALEUR  j  fubftantif  mafcuUn. 
FaSïofus.  Qui  cabale.  On  arrêta  le 
principal  cabalcur. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  troifième  eft  Ion- 
gue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

CABALK3  ;  nom  propre  d'dne  ville 
d'Afie  ,  fituée  dans  le  Turqueftan , 
au  103*  degré  de  longitude  ,  &  au 
44*  de  latitude  feptentriotiale.  Elle 
bornoit  les  Etats  du  fils  aîné  de 
Gengiskan,  lequel  eut  pour  par- 
tage les  Provinceis  qui  s'étendoient 
-  depuis  cette  ville  jufqu  en  Bulga- 
rie. 

CABALIS  ;  nom  propre  d'une  ancien- 
ne ville  qu'Etienne  le  Géographe 
place  fur  je  Méandre ,  dans  le  voi- 
(înagedé  Èybira.  * 

CABALISTE  ;   fubftantif  mafculin. 
jirtis  cabalijlicA  perhus.  Cielui  qui 
eft  inftruit  dans  k^àbale  des  Juifs. 
*       Ceji  un  cabalifie.    Voyez  Caba- 
le.   . 

Cabaliste  ,  fe  dit  ,  en  termes  <le 
Commerce ,  dans  tout  le  Langue- 


CAB 

doc ,  d'un  négociant  qui  ne  fait  paf 
le  Commerce  fous  fon  nom  »  mais 
qui  eft  intéreffé  dans  celui  que  £aic 
un  autre  négociant. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  j  la  troifième  eft  moyenne  » 
&  la  quatrième  très^brève. 

CABALISTIQUE  i  acijeûif  des  deux 
genres.  Cabalijlicus  y  a^  um.  Qui 
appartient  a  la  cabale  des  Juifs  >  qui 
y  a  rapport.  //  efi  inflndt  dans  la 
fcience  cabalijlique*  C  efi  une  erreur 
cabali/lique. 

Les  quatre  premières  fyllabes 
font  brèves  »  &  la  cinquième  eft 
très-brève. 

Cet  adjeélif  ne  doit  oas  régu- 
lièrement précéder  le  fubftantif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas 
des  cabali/iiques  lettres  »  mais  des 
lettres  cabalifiiques. 

Il  faudroit  changer  le  c  &  qu  en 
k ,  &  écrire ,  d'après  la  prononcia- 
tion ,  KabaUfiike.  Voyez  Ortho- 
graphe. 

C  ABALMENT  ;  vieux  mot  qui  figni* 
fioit  autrefois  entièrement. 

CABAMITAN  ;  nom  propre  d'une 
contrée  d'Afie,  en  Tartarie,  fa- 
meufe  par  la  victoire  qu'y  rem- 
porta iamerlan  fur  le  Roi  des 
Gères, 

CABAN  ;  vieux  mot  qui  s'eft  dît  atf- 
trefois  d'une  forte  de  manteau  des- 
tiné à  parer  de- la  pluie. 

CABANDÈNEî  c'eft,  félon  PtoIc-> 
mée ,  l'ancien  nom  d'une  contrée 
de  la  Sufiane  ,  en  Afie  »  dans  le 
voifinage  de  la  Perfe  proprement 
dite.  . 

CABANE^  fubftantif  féminin.  Gi/i- 
la.  Sorte  de  petite  loge  ou  de  petite 
maifon  ,  bâtie  ordinairement  avec 
de  la  bauge  ,  couverte  de  chaume» 
&  qui  (ert  particulièremenr  aux 
pauvres  gens  de  la  campagne.  Mal- 
herbe a  dit  y  eq  parlant  de  Ia.mort  : 

Le 


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CAB 


Le  pauvre  en  fa  cabane  ou  le  chaume 
le  couvre  , 

Eft  fujet  à  fes  loix  5 

Et  la  garde  qui  veille  aux  barrières  du 
Louvre , 

N'en  dtSfend  pas  nos  Rois. 

Cabane  D£  berger  ,  fe  dit  d'une 
efpèce  de  petite  chambre  faite  de 
planches ,  que  le  berger  conduit  où 
li  fait  paître  fon  troupeau ,  par  le 
moyen  des  roulettes  fur  lefquelles 
elle  eft  foutenue. 

Cabane  ,  fe  dit ,  en  termes  d'Oife- 
leurs,  d'une  grande  cage  fermée, 
dans  laquelle  on  met  couver  de  pe- 
tits oifeaux. 

Cabane  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Ma- 
riile  ,  d  un  petit  réduit  prariqué  à 
l'arrière  ou  le  long  des  côtés  d'un 
navire ,  &  dans  lequel  couchent  les 
pilotes  &  autres  Officiers  dé  Ma- 
rine. 

Cabane  ,  fe  dit  auflî  d'une  forte  de 
bateau  couvert  de  planches ,  dans 
lequel  on  peut  être  debout  Se  à  cou- 
vert. Les  bateaux  de  cette  efpèce 
font  à  fond  plat  &  en  ufage  fur  la 
Loire. 

Cabane  ,  fe  dit  encore  d*un  bateau 
couvert,  du  côté  de  la  poupe ,  d'une 
forte  de  toile  appelée  tanne  ,  8c 
deftinée  à  mettre  les  paflagers  à 
l'abri  des  injures  du  temps. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifième  eft  très- 
brève. 

CABAR}  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  un  clou  à  tèté. 

CACARDA  ;  nom  propre  d'une  ville 
d'Afie  •  dans  la  Çircaflîe. 

CABARE  ;  participe  paffif  indéclina- 
ble, f^oyei  Cabarer. 

CABARER  i  vtrbe  neutre  de  la  pre- 
mière conjugaifon  ,  lequel  fe  con- 
jugujî   comme  chanter.  Terme  de 
Tome  IF. 


CAB  401 

BraflTeurs ,  qui  {îgnifie  jetcer  l'eav 
ou  les  métiers  d'un  vaiffeau  dans 
un  autre,  avec  le  jet  bu  le  chape- 
let. 

CABARET  ;  fubftantif  mafculin. 
Caupona.  Taverne  ,  maifon  où  Ton 
dçnne  à  boire  &  â  manger  aux  par- 
ticuliers pour  de  l'ament. 

Il  y  a  plufieurs  Kéglemens  de 
Police  eccléfiaftique  &  civile  con- 
cernant les  cabarets. 

DifFérens  Conciles  j  tant  géné- 
raux que  particuliers  ,  &  les  Statuts 
Synodaux  de  la  plupart  des  Diocè- 
fes ,  prononcent  interdit  contre  les 
Eccléfiaftiques  cjui  fréquentent  les 
cabarets ,  à  moins  qu'ils  ne  voya- 
gent. 

L'article  ii8  de  la  Coutume  de 
Paris  ciénie  toute  aftion  aux  Caba- 
retiers  ,  pour  vins  ou  autres  c/hofes 
vendues  en  détail  ^  par  ajffiètte  en 
leurs  maifons* 

•Divers  Arrêts  de  règlement  de 
la  plupart  des  Parlemeïis  du  Royau- 
me  ,  défendent  la  fréquentation  des 
cabarets  pendant  *la  nuit ,  &  aux 
heures  du  fervice  divin. 

La  fréquentation  des  cabarets  eft 
auflî  défendue  pa"r  plufieurs  Ordon- 
nances &  Arrêts,  aux  particuliers 
mariés ,  à  leurs  enfans  &  domefti- 
ques  ,  dans  le  lieu  de  leur  réfiden- 
ce  ,  à  peine  d'amende ,  tant  contre 
eux  que  contre  les  cabare tiers. 

Cabaret  borgne  ,  fe  dit  d'un  mau- 
vais petit  cabaret  qui  n'eft  ordinai- 
rement fréquenté  que  de  gens  de 
la  lie  du  peuple. 

Cabaret  ,  fe  dit  auffi  d'un  plateau 
dont  les  bof  ds  font  relevés  ,  &  qui 
fert  à  pofer  les  taflfes  avec  lefquel- 
les on  prend  du  thé ,  du  choco- 
lat, &c. 

Cabaret  ,    fe  dit  ,   en  Botanique  , 
d'une  plante  dont  la  racine  eft  me- 
nue >  rampante  ,  fibreufe ,  &  la  tiee 
Eee         ^ 


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40^  CAB 

herbacée ,  fimple  &c  baiTe.  Elle  a  les 
feuilles  femblables  à  celles  du  lierre 
terreftre  'y  fes  fleurs  font  apétales  > 
compofées  de  douze  étamines  pla- 
cées dans  un  calice  épais  >  divife  en 
trois  parties  droites  6c  recourbées 
au  fommet.  Ce  calice  renferme  une 
capfule  coriacée  »  divifée  en  (îx  lo- 
ges qui  contiennent  des  femences 
ovales. 

Le  cabaret  croît  far  les  Alpes  & 
^ans  les  nu>ntagnes  du  Bugey.  La 
f  acjne  e&  un  peu  amère ,  acre ,  aro- 
matique, nauféêttfe;  les  feuilles 
font  aromatiques  &  acres.  Toute  la 

{>lante  eft  réfolutive ,  purgative  par 
e  haut  &  par  le  bas  >  errhine  6c 
emménagogue. 

On  emploie  aflèz  communément 
les  racines  &  les  feuilles  y  mais  ra- 
rement les  femences.  La  racine 
croit  le  meilleur  émécique  des  an- 
ciens ;  on  la  donne  en  poudre  pour 
émétique  ^  aux  hommes  >  depuis 
.  trente  grains  jufqu^à  foixante  ;  6c 
en  infuaon ,  depuis  un  gros  jofqu'à 
quatre.  Les  feuilles  purgent  plus 
violemment  que  la  racine ,  on  les 
donne  au  nombre  de  cinq ,  fix ,  juf- 

3u'à  neuf,  macérées ,  on  cuites  dans 
u  vin  }  6c  les  feuilles  en  poudre, 
comme  errhines.  Pour  les  animaux , 
on  n'emploie  le  cabaret  que  con^me 
purgatif,  à  la  dofe  d'une  poignée 
deteuilles  macérées  dans  une Uvre 

.    de  vin  blanc. 

Electuairb  de  cabaret,  fe  dit  de 
la  compofition  fuivànte. 

Prcnc\  huit  onces  de  fyrop  de 

.  menthe  &  autant  de  celui  de  vio- 
lettes ;  faites4es  cuire  en  confiftan- 
ce  de  miel^  6c  après  les  avoir  reti- 

.  rés  du  feu ,  mèlez-y  deux  onces  de 
racine  de  cabaret  pulvérifée,  une 
once  de  poudre  de  racine  de  cour- 
ge ,  féchée  au  foleil ,  pareille  quan- 
tité de  femences  de  raves  6c  d  or- 


CAB 

ties  macérées  dans  de  Teau  de  rofe, 
6c  enfuite  féchées^  trois  gros  de 
femences  de  fenouil  6c  autant  de 
cannelle ,  &  faites  du  tout  un  élec* 
tuaire. 

Cet  éleâuaire  fait  vomir  douce- 
ment ,  putj^  par  les  felles ,  &  lève 
lesobftrufhons:  la  dofe  eft  depuis 
une  drachme  jufqu'à  fix. 

Les  deux  premières  fyllabes 
font  brèves  »  &  la  troifième  eft 
moyenne  au  (ingulier ,  mais  longue 
au  pluriel. 

CABARETIER;  fubftantif  mafculin^ 
Tabtmarms.  Celui  qui  tient  caba* 
ret.  Lt  caharcticrfutmis  à  l'amende. 
Voyez  Cabaret. 

CABARETIÈRE  j  fubftanrif  fémi- 
nin.  Celle  qui  tient  csdxiret.  La  ca^ 
baretière  tjtjolie^ 

Le^  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ^  &  la  troiiième  ^ft  très- 
brève  ,  la  quatrième  longue ,  6c  la 
cinquième  très-brève. 

CABAR-HUDj  nom  propre.  Ceft, 
fel(xi  Baudrand ,  le  nom  d*cme  ville 
de  r Arabie  heureuCe,  dans  la_Pro- 
vince  d*Hadramuth. 

CABARNE^  fubftantif  mafculin,  jc 
terme  de  Mythologie.  On  appeloit 
ainii  les  Prêtres  de  Cerès  dans  l'île 
de  Paros.  Ce  titre  leur  vint,  félon 
ouelques-uns ,  du  nom  du  premier 
oe  ces  Prêtres ,  qui  inftruiht  Cerès 
de  Tenlévement  de  fa  fille  Profer* 

Jine. 
BARRE;  fubftantif  mafcttUn , & 
terme  de  Marine ,  qid  fe  dit  de  di- 
vers batimens  à  fond  {Jat  >  deftinés 
à  fecourir  6c  alléger  les  gros  vaif- 
féaux. 

CABAS  ;  fubftandf  mafculin.  Fifcina. 
Sorte  de. panier  de  )onc,  fervant 
otdinairement  i  mettre  des  figues. 
//  nienyaya  un  cabas  de  belles 
figf^s. 

Cabas  ^  fe  dit  aulfi  »  eh  ternies  de 


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CAB 

Kleflàgerie  »  d^un  grand  coche  dont 
le  corps  eft  d  ofier  cli(I2. 

Cabas ^  fe  die  encore,  dans  quelques 
Provinces  du  Royaume ,  d'une  me- 
fure  à  mefurer  le  blé ,  6c  d'autres 
grains. 

La  première  fyllabe  eft  brèv^  > 
Se  la  Seconde  longue. 

CABASA  ;  nom  propre  d'une  ancien- 
ne ville  épifcopale  d'Egypte  (ituée 
dans  le  Delta. 

CABASSER  ;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefoi$  machiner  queu]ue 
fourberie. 

CABASSET  ;  vieux  mot  qui  s'eft 
dir  autrefois  d'une  forte  de  morion 
ou  armure  de  tête. 

CABASSON  i  fubftantif  mafculin.Cz- 
tajfonas.  PoilTon  de  mer  fans  dents, 
avec  des  écailles  argentées  ôc  une 
nageoire  de  chaque  côté.  Il  reflTem- 
ble  beaucoup  au  lavaret. 

CABAUSTj  vieux  mot  quis'eft  dit 
autrefois  d'un  lieu  fermé  de  bar- 
reaux en  forme  de  cage. 

CABAY  ;  fubftantif  mafculin.  Les 
Indiens  ic  les  habitans  dss  îles  de 
Ceylan  &  d'Aracan  donnent  ce  nom 
aux  vètemens  d'or  Se  de  foie  que 
porrent  les  principaux  de  ces  con- 
trées. 

CABE  j  nom  propre  d'une  petite  ri- 
vière d'Efpagne ,  en  GaKce.  Elle  a 
fa  fource  a  Layofa ,  &  fon  embou- 
chure dans  le  Velezar ,  au  nord-eft , 
d'Orenfce. 

CABEÇA-DE-VlDEj  nom  propre. 
Petite  ville  de  Portugal ,  dans  l'A- 
lentejo ,  à  quatre  lieues  de  Pcrta- 
lègre. 

CABÉER;  fubftantif  mafculin.  Ceft 
une  monnoie  de  compte  en  ufage 
à  Moka. 

CABELAj  fubftantif  mafculin.  Sorte 
de  prune  d'Amérique ,  qui  croît  fur 
un  arbre  prefque  lembuible  au  ce- 


CAB  40) 

CABENDE  ;  nom  propre.  Ville  & 
Port  d'Afrique  ,  au  royaume  de 
Congo.  Il  s'y  fait  un  commercé 
conndéraUe  de  Nègres. 
CABERASA;  nom  propre  d'une  an- 
cienne ville  d'Afîe  >  que  Ptolémée 
placé  dans  la  Médie. 
CABES  j  (  les  )  anciens  peuples  d'Afie, 
qui  pafibient  pour  antropophages , 
Se  dont  parle  Ortelius. 
CABESAS;  fubftantif  mafculin.  On 
donne  ce  nom  ,  dans  le  Commerce , 
à  certaines  laines  d'Efpagne ,  qui  fç 
tirent  de  l'Eftrémadure. 
CABESTAK;  fubftantif  mafculin  , 
Se  terme  de  Marine.  Machine  en 
forme  de  tourniquet  ,  dont'  le 
mouvement  fert  i  rouler  ou  à  dé- 
rouler un  cable. ,  à  l'extrémité  du- 
quel font  attachés  les  fardeaux 
qu'on  veut  enlever. 

On  fait  ufage  du  cabeftan  pour 
tirer  l'ancré,  an  fond  de  la  mer , 
pour  remonter  les  bateaux ,  pour 
faire  venir  les  vaifleaux  à  terre  ^0 
de  les  calfater,  pour  les  décharger 
des  plus  groifefs  marchandifes ,  pour 
lever  les  vergups  Se  les  voiles  , 
&c. 

Chaque  vaiffeau  a  deux  cabef- 
tans  'y  un  grand  &  un  petit.  Le  pre- 
inier  qu'on  nomme'  cabejlan  double^ 
eft  polè  fur  le  premier  pont  entre 
le  grand  mât  ScTécoutilledes  vivres, 
vers  l'artimon,  &  s'élève  jufqu'i 
cinq  pieds  de  hauteur  au  deflus  du 
fécond  pont. 

Le  fécond,  qu'on  nomme  cabejlan 
Jimplc ,  eft  poié  fuj:  le  fécond  pont , 
entre  le  grand  mât  &.  le-mat  de 
mifaine.  Il  fert  aux  Manœuvres 
pour  lefquelles  il  faut  moins  de 
force  que  pouç  lever  l'ancre. 
Cabestan  a  l'angloisb  ,  fe  dit  d'un 
cabeftan  inventé  par  les  Anglois  , 
plus  renflé  que  les  autres  cabeftans 
&  où  l'on  n'emploie  que  des  demi- 
£e  e  ij 


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404  C  A  B 

barres  j  pourquoi  il  n'eft  percé  qu*i 
demi. 

Cabestan  volant,  fe  dit  d*un  ca- 
beftan  qui  peut  fe  tranfporter  d'un 
lieu  dans  un  autre. 

On  dit ,  virer  au  cabcfian  ,  pouf- 
fer au  cahcfÊan  ,  faire  jouer  au  ca- 
befian  ;  pour  dire ,  faire  tourner  le 
cabeftan.  , 

On  dit  auflîj  envoyer  au  cabef- 
tan ^  aller  au  cabejlan;  pour  dire^ 
envoyer  les  matelots,  moufles  ou 
auçres  garçons  de  l'équipage ,  qui 
ont  fait  quelque  faute ,  aux  pieds 
du  cabeftan ,  où  celui  qui  comman- 
de leur  fait  infiiger  la  punition  qu'ils 
ont  méritée. 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
la  féconde  moyenne ,  &  la  trolîè- 

-  me  brève  au  fîngulier  ,  mais  longue 
au  pluriel. 

CABESTAN  j  nom  propre  d'un  Bourg 
de  France ,  dans  te  Languedoc  >  au 
Diocèfe  de  Nîmes. 

*  CABESTERRE;  fubftantif  féminin. 
On  défigne  ainfi ,  dans  les  îles  An- 
tilles ,  la  partie  qui  regarde  le 
levant  &  qui  eft  continuellement 
rafraîchie  par  les  vents  alifés ,  lef- 
quels  courent  depuis  le  nord  jnfqu*à 
Teft-fud-eft.  La  baffe  terre  eft  la 
partie  oppofée.  Celle-ci  eft  bien 
plus  propre  que  l'autre  pour  le 
mouillage  &  pour  charger  les  navi- 
res ,  parce  que  la  mer  y  eft  moins 
agitée. 

CABESTRAGE;  vieux  mot  qui  s'eft 
dit  autrefois  d'un  droit  feigneurial 
ufité  en  Provence. 

CABIAlj  fubftantif  mafculin.  Ani- 
mal quadrupède  d'Amérique,  que 
quelques  Namraliftes  ont  pris  mal- 
à-propos  pour  un  cochon.  Il  ne  lui 
reiTemble,  remarque  M.  de  Buffon , 
que  par  de  petits  rapports,  &  en 
diffère  par  de  grands  caradères  j  il 


CAB 

ne  devient  jamais  au(fi  grand  ^  te 
plus  gros  cabiaî  eft  à  peine  égal  à 
un  cochon  de  dix-huit  mois  y  il  a  la 
tète  plus  courte  9  la  eueule  beau- 
coup moins  fendue ,  les  dents  & 
les  pieds  tout'différens  \  des  mem- 
.brannes  entre  les  doigts ,  point  de 
queue  ni  de  défenfes  y  les  yeux  plus 
grands  >  les  oreilles  plus  courtes; 
il  en  diffère  encore  autant  par  le 
naturel  &  les  mœurs  ^  que  par  la 
conformation  :  il  habite  fouvenc 
dans  l'eau ,  où  il  nage  comme  une 
loutre ,  y  cherche  de  même  fa  proie 
&  vient  manger  au  bord  le  poiflbq 
qu'il  prend  &c  qu'il  faifit  avec  laj 
gueule-  &  les  ongles  ;  il  mange  aum 
des  grains ,  des  fruits  &  des  cannef 
de  lucre  ;  comme  fes  pieds  font 
longs  &  plats ,  il  fe  tient  fouvetiQ 
allis  fur  ceux  de  derrière.  Son  cri 
reflemble  plutôt  à  celui  de  l'âne, 
qu'au  grognement  du  cochon  j  il  ne 
marche  ordinairement  que  la  nuit , 
&c  prefaue  toujours  de  compagnie , 
fans  s'éloigner  du  bord  des  eaux  : 
car  comme  il  court  mal  a  caufe  de 
fes  longs  pieds  &  de  fes  jambes 
couf tes^  il  ne  pourroit  trouver  fon 
falut  dans  la  fuite  y  &  pour  échap- 
per à  ceux  qui  le  chaffent  ^  il  fe 
jette  à  l'eau  j  y  plonge  &  va  forrir 
au  loin ,  ou  bien  il  y  demeure  fi 
longtemps,  qu'on  perd  Tefpérance 
de  le  revoir.  Sa  chair  eft  graffe  & 
tendre  ,  mais  elle  a  plutôt ,  comme 
celle  de  la  loutre  ^  le  goût  d'un 
mauvais  poiffbn  que  celui  d'une 
bonne  viande  ;.  cependant  on  a  re- 
marqué que  la  hure  n'en  éroit  pas 
mauvaife  y  &  cela  s'accorde  avec 
ce  que  l'on  fait  ducaftor,  dont  les 
parties  antérieures  ont  le  gourde  ht 
chair ,  tandis^  que  les  parties  poftc* 
Heures  ont  le  goûr  de  poiflbn.  Le 
câblai  eft  d'un  naturel  tranquille  de 
doux  y  il  ne  fait  ni  mal  ni  querelle 


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CAB 

aux  autres  animaux  *,  on  Tapprivoife 
fans  peine  y  il  vient  à  la  voix  Se  fuit 
aflez  volontiers  ceux  qu'il  connoit 
&  qui  lont bien  traité. 

CABILLAUD  j  forte  de  morue  qui 
ne  fe  mange  que  fraîche.  f^oy<ii 
Morue. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  troifième  eft  longue. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  ky  le 
fécond  /en  z,  fupprimer  le  d  qui 
eftoifif,  &  écrire,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  kabiliau.  Voyez  Or- 
thographe. - 

CABILLEifubftantif  féminin.  On 
défigne  ainfi  une  .  tribu  d'Arabes 
vagabonds  ,  qui  ne  reconnoilTenr 
d'autorité  que  celle  d'un  chef  qu'ils 
fe  choififlcnt  &  qu'ils  appellent 
Cacique.  Ces  tribus  fe  tiennent  dans 
l'Arabie  &  l'Abillinie.  Elles  reffèm- 
blent  à  ce  qu'on  appelle  Horde ,  en 
Tartarie. 

CABILLOTS  i  fubftant.f  mafculin 
pluriel ,  &  terme  de  Marine.  On 
défigne  ainfi  de  petits  bouts  de  bois 
pofes  à  l'extrémité  de  plufieurs  her- 
fesqui  riennentaux  grands  haubans, 
&  qui  fervent  à  tenir  les  poulies  de 
pantoquiere. 

Cabillots  y  fe  dit  auffî  de  petites 
chevilles  de  bois  qui  tiennenr  aux 
chouquets  avec  une  ligne,&  qui  fer- 
vent à  tenir  la  balancine  de  la  ver- 
gue de  hune  lorfque  les  perroquets 
font  ferrés. 

CABIN  ;  nom  propre  d'une  petite  ri- 
vière de  France  ,  en  Gafcognej 
dont  le  cours  n'efl:  que  de  cinq  ou 
fix  lieues  dans  leTurfan. 

CABINET  i  fubftantif  mafculin., Ço/2- 
clave.  Endroit  d'un  apparremenr 
deftiné  à  l'étude,  au  travail,  où 
l'on  fe  retire  pour  traiter  de  quel- 

Î lue  affaire  particuhère,  Se  où  l'on 
erre  des  papiers ,  des  livres ,  des 
tableaux  >  ou  quelques  autres  effets 


CAB  405 

rares  ic  précieux.  Ce  tableau  fe  voli 
dans  le  cabinet  de  la  Reine.  Il  m& 
*  parla  de  cette  affaire  dans  /b(z  ca^ 
binet. 

Cabinet  ^  fe  dit ,  par  extenfion,  des 
chofes  renfermées  dans  un  cabinet. 
On  lui  offre  dix  mille  francs  dejon 
cabinet. 

Homme  de  cabinet,  fe  dit  «  quel- 
qu'un qui  eft  fort  appliqué  à  le- ' 
tude. 

Cabinet  ,  fe  dît  d'une  forte  de  buffet 
à  plufieurs  layettes  ou  tiroirs.  Il  lui 
fit  préfent  d*un  magnifique  cabinet 
des  Indes, 

Cabinet  d'Histoire  naturelle,  fe 
dit  d'un  lieu  deftiné  a  contenir  des 
collections  en  tout  genre  des  di- 
verfes  produdtions  de  la  naturei 

C'eft  parriculièrement  à  ces  for- 
tes de  coliedlions  ,  qu'on  doit  le!? 
progrès  qu'ont  fait  les  modemj'v 
dans  la  fcience  de  THiftoire  nArii- 

*  felle.  Notre  fiècle  a  la  gloiiè  d'avoir 
formé  les  premiers  cabinets  d  hif- 
l'oire  naturelle  dignes  de  ce  noni. 

Il  faut  fans  doute  placer  le  cabi- 
net d'hiftoire-  naturelle  qui  fe  voi; 
à>Paris  au  Jardin  du  Roi ,  entre  les 

f!us  riches  &  les  plus  diftingués  de 
Europe.  11  eft  particulièrement  re- 
marquable par  le  bel  ordre  dars 
lequel  font  placés  les  tréfprs  qu'il 
renferme. 

Pour  donner  quelque  idée  de  ces 
tréfors  y  nous  dirons  bricvemenc 
qu'on  y  remarque  fur  le  règne. ani- 
mal ^Qs  fquelettes  humains  de  tour 
age,des  fœtusde  diverfes  grandeurs, 
&  une  multitude  d'autres  morceaux 
confervés  dans  des  liqueurs  &  au- 
tremeut. 

On  y  voit  un  grand  nombre  de 
fqualerres  de  quadrupèdes  ,  avec 
une  colledion  de  cornes ,  d'cgagro*- 
piles ,  de  bezoards,,^  d'autres  pro- 
duitîons  animales»  *  . 


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4o6  CAB 

Les  fqaeletces  des  oifeaux  les 
plus  beaux  &  les  plus  rares  y  abon- 
dent ,  de  même  que  les  poiubns  de 
mer  &  d*eau  douce  qu*on  y  confer- 
ve ,  les  uns  defTechés ,  8c  les  autres 
dans  des  liqueurs. 

On  y  a  raflemblc  des  ferpens  , 
desMzards,  des  coquillages  dérou- 
tes les  parties  du  monde ,  de  mê- 
me que  des  infeftes  de  terre  &  d*eau 
de  tous  genres  j  &:  particulièrement 
une  magnifique  fuite  de  papillons. 

Le  règne  végétal  y  prefente  des 
herbiers  très-complets  »  un  grand 
nombre  de  racines  aécorces  debois, 
de  femences  Se  de  fruits ,  ayecune 
quantité  prodigieufe  de  gommes, 
de  réfines  »  de  baumes  &  d'autres 
^ucs  d'arbres  &  de  plantes. 

Le  règne  minéral  y  eft  compofé 
de  toutes  fortes  de  cailloux ,  de  pé- 
trifications j  de  pierres  communes, 
fines  ,  brutes ,  figurées ,  polies  |c 
précieufes  ;  de  fels  de  bitumes ,  de 
foflilles ,  de  métaux  &  demi  mé* 
taux  ,  tirés  de  toutes  les  parties  du 
mondée 
Cabinet  secret  ,  fe  dit  d'un  lieu 
conflruit  de  manière  que  la  voix  de 
celui  qui  parle  â  un  bouc  de  U  Voûte 
eft  entendue  à  l'autre  bout.  Il  Y  a 
un  cabinet  de  ce  genre  à  l'Obier- 
vatoire  royal  de  Paris.  Denysj  ty- 
ran de  Syracufe,  avoit  une  prifon 
fameufe  par  cette  propriété.Un  fîm- 
ple  chucnotement  s'y  changeoit  en 
un  bruit  confidérable ,  Se  un  fimple 
claquement  de  mains  en  un  coup 
très-violent.  Il  neTaut  autre  chofe, 
pour  opérer  ces  effets ,  que  ce  que 
la  muraille  auprès  de  laquelle  eft 
placée  la  perfonne  qui  parle  bas , 
foît  unie  &  cintrée. en  ellipfe. 
Cabinet  d'orgues,  fe  dit  d'une  ef- 
pàce  d'armoire  dans  laquelle  il  y  a 
une  orgue.  Il  lui  fit  préjcntd* un  ma- 
gnifique cabinet  4' orgue. 


CAB 

Cabinet,  fe  dit  d'un  petit  endroit 
couvert  dans  un  jardin  ,  foit  de 
treillage ,  foit  de  verdure ,  foit  de 
maçonnerie.  Un  cabinet  de  char^ 
mille. 

Cabinet  ,  fe  dit,  dans  le  fens  figuré, 
des  fecretSj  des  myftères  les  plus 
cachés  d'une  Cour.  On  enleva  les 
dépêches  Jtun  Courier  du  Cabinet. 
Il  eft  inftfuit  de  tout  ce  qui  fe  pajje 
dans  le  cabinet* 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifième  eft  moyen- 
ne au  fîngulier ,  mais  longue  au 
.pluriel. 

CABIRES  ;  fubftantif  m^fculin  plu- 
riel ,  Se  terme  de  Mythologie.  Nom 
colleâif ,  fous  lequel  on  défignoit 
des  Divinités  qui  étoient  particu- 
lièrement révérées  dans  l'île  de  Sa- 
mothrace  ,de  même  que  dans  celle 
de  Lemnos  ,  à  Thèbes,  Se  chez  les 
Phéniciens.  Ces  Divinités  étoient, 
félon  quelques-uns,  Ccrès,  Pro- 
ferpine ,  Pluton  &  Mercure  ;  d'au- 
tres ont  penfé  que  ce  nom  compre- 
noit  tous  les  Dieux  principaux  des 
Anciens. 

On  croyoit  qu'il  fuflifoit  d'être 
initié  dans  les  myftères  de  ces  Di- 
vinités ,  pour  en  obtenir  tout  ce 
qu'on  pouvoit  defirer  :  mais  les 
Prêtres  qui  célébroient  ces  myftè- 
res,  avoient  affeâé  d'y  répandre 
tant  d'obfcurité ,   en  perfuadant  » 

Î^ar  exemple ,  qu'on  ne  pouvoit , 
ans  facrilege ,  prononcer  publique- 
ment le  nom  de  ces  Idoles ,  que  les 
Anciens  n'ont  parlé  du  culte  des 
Dieux  Cabires ,  que  comme  d'une 
chofe  très-refpedable ,  fans  entrer 
dans  aucun  détail. 

Origène  préfente  le  mot  de  d- 

bires  dans  une  autre  acception.  Il 

défigne  les  anciens  Perfan^  ,  qui 

adoroient  le  foleil  &  le  feu. 

La  premuère  fyllabe  eft  brève  » 


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CAB 

la  féconde  longue  »  &  Ja  xtoiûtme 
très-brève. 

CABIRIDES }  adjeâif  féminin  plu- 
riel fubftancivement  pris  ,  6c  tet^ 
me  de  Mvtfaoloeie  »  qui  défigne 
des  Nymphes ,  mies  de  Vulcain  & 
de  Cabira» 

iCÂBIRlES  ;  fubftandf  féminin  plu- 

,  riel  9  6c  terme  de  Mythologie.  Ca^ 
hiria.  Fêtes  que  célébroient  les  An- 
ciens dans  1  lie  de  Samothrace ,  à 
Lemnos  »  4  Thèbes  &  en  Phénicie  > 
€ti  rhonneur  des  Dieux  Cabires. 
Fcyen^  CABrR£S. 

Ces  Fèces  fe  célébroient  pendant 
la  nuit ,  &  Ton  y  confacroit  les  en- 
fans  ,  dans  la  perfuafion  que  cette 
cérémonie  religieufe  les  mettroit^ 
pour  l'avenir ,  a  l'abri  de  tout  dan- 
ger. L'aâe  de  la  confécration  con- 
liftoit  à  placer  l'Initié  fur  un  trône, 

•  autour  duquel  danfoient  les  Prêtres 
des  Divinités  invoquées  :  on  don- 
noit  enfuite  à  cet  Initié  un  ruban 
de  couleur  de  pourpre»  qu'il  portoit 
«n  écharpe. 

Les  meurtriers  ^ui  afliftoient  à 
la  fête  des  Cabiries,  y  trouvoient 
un  afyle  contre  les  vengeurs  du 
crime.  Cette  abfurdité  a  été  com- 
mune à  tous  les  peuples.  Us  ne 
voyoient  pas  qu'eu  faifant  du 
temple  de  la  Divinité ,  un  lieu  de 
fureté  pour  les  coupables  »  ils  la 
rendoient  complice  des  crimes  qui 
fe  commettoient. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifième  eft  longue* 

CABITA  ;  nom  propre  d'une  des 
îles  Philippines  »  i  deux  lieues  de 
Manille. 

CABLAN  y  nom  propre.  Ville  de 
l'Inde  y   que  Sanfon  place  fur  le 
Ménan ,  en-delà  du  Gange  »  &  au- 
.  deflTous  d'Ava. 

CAfiLE  }  fubftantif  mafculin.  Funîs. 
GroiTe  corde  ^  dont  on  fait  partial 


CAB  407 

lièrement  ufage  pour  élever   de 
grands  fardeaux. 

Cablb  y  fe  dit  »  en  termes  de  Marine , 
d'une  grolTe.  &  longue  corde  faite 
ordinairement  de  chanvre  »  &  com- 
pofée  de  trois  cordages  (impies , 
dont  chacun  a  trois  torons.  On  s'en 
fert  pour  tenir  un  navire  en  rade 
ou  ailleurs  »  pour  ^  remonter  les 
grands  bateaux  dans  les  rivières» 
pour  tirer  l'ancre  du  fond  de  la 
mer»  &  pour  élever >  par  le  moyen 
des  poulies,  <le  gros  tardeaux  dans 
les  bâtimens. 

Il  y  a  au  moins  trois  cables  fur 
un  vaifleau.  On  les  diftingue  en 
maître  -  cable ,  cable  ordinaire  & 
cable  d'affburché  »  qu'on  nomme 
auifi  grcfiin.  Celui  -  ci  eft  le  plus 
petit,  &  tire  fon  nom  de  ce  qu'il 
fert  à  l'ancre  d'afFourche. 

La  longueur  de  ces  cables  eft  de 
cent  dix  a  cent  vingt  braifes  ;  mais 
le  maitre-cable  eft  toujours  de  cent 
vingt  braifes  ,  6c  pèfe  quelquefois 
neuf  mille  cinq  cent  livres. 

Cable )  fedit,  par  extension,  d'une 
mefure  décent  vingt  brades.  Ainfi 
l'on  dit  qu'^/i  eji  éloigné  de  quelque 
endroit  de  quatre  ,  de  cinq  cables  ; 
pour  dire ,  qu'on  en  eft  éloigné  de 
quatre  cent  quatre-vingt ,  de  fix 
cens  braifes.  On  conçoit  que  cette 
mefure  fe  tire  de  la  longueur  or- 
dinaire du  maître-cable. 

Cable  db  tous,  fe  dit  d'une  Ample 
hanHère,  dont  on  ne  fait  guères 
ufage  que  dans  les  rivières  &  dans 
les  lieux  où  les  bancs  refTerrent  le 
chenal ,  &  le  rendent  étroit. 

CAB14  A  PIC  ,  fe  dit  d'un  cable  tel- 
lement roidi  par  l'ancre  qui  y  eft 
attaché ,  qu'il  eft  perpendiculaire  i 
la  furface  de  la  mer. 

BiTTEii  LE  CABLE ,  fe  dir  de  Taâion 
de  tourner  le  cable  autour  des 
bittes»  afin  de  larrêrer^  £r  débâter 


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4o8  C  A  B 

U  cable ,  fe  die  de  la  manoeuvre 
oppofée. 

CoUP€R    ou  TAILLER   LE   CABLE  ,      fe 

die  de  raâion  de  couper  le  cable 
fur  récubier ,  en  abandonnant  l'an- 
cre qu  on  n'a  pas  le  temps  de  lever , 
foit   qu'on   veuille     mettre    plus 

f)romptement  à  la  voile  pour  éviter 
e  gros  temps ,  foit  qu  on  veuille 
éviter  l'ennemi  qui  pourfiiit ,  foit 
qu'on  veuille  le  pourfuivre  lui- 
même. 

DONMER    LE  CABLE    A    UN    NAVIRE   , 

fe  dit'  de  Tadion  de  fecouiir  un 
navire  incommode  ou  pefant  à  la 
Voile  \  ce  qui  fe  fait  en  le  remor- 
quant à  l'acrière  d'un  autre  vaif- 
leau. 

FiLER  DU  CABLE ,  fe  dit  de  Tadion 
de  lâcher  &  laifler  defcendre  le 
cable.  Et  filer  le  cable  bout  pour 
bout  ^  fignifie  abandonner  le  cable 
qui  tient  l'ancre  5  quand  on  n'a 
pas  le  temps  de  la  lever. 

Laisser  traîner  un  cable  sur  le 
SILLAGE  d'un  NAVIRE,  fe  dît  d'une 
manœuvre  par  laquelle  on  aban- 
donne le  cable^  pour  retarder  la 
courfe  du  navire.  Cette  manoeuvre 
eft  fcuvent  un  ftratagème  ,  par  le- 

?|uel  les  vaideaux  côrfaires  contre- 
ont  \qs  méchans-voiliers. 

Lever  le  cable  ,  fe  dit  de  l'jftion 
de  mettre  un  cable  en  rond  ,  en 
manière  de  cerceau,  afin  de  le  dif- 
pofer  à  être  filé  pour  la  commodité 
du  mouillage. 

La  première  fyllabe  eft  longue , 
&  la  féconde  très-brève. 

CÂBLÉ  ,  ÉE  ;  (idjeftif ,  &  terme 
de  l'Art  Héraldique  ,  qui>|^  dit 
d'une  pièce  faite  de  cables  tortil- 
lés. 

Cable,  fe  dit ,  en  termes  d'Archi- 
tedure  ,  des  cannelures  relevées 
&  contournées  en  forme  de  ca- 
bles, :  ' 


CAB 

Câblé  ,  eft  ^nflî  participe  paffif.  Voye\ 

Câbler. 
CABLEAU;fubftantifmafculin,  & 

terme  de  Marine.  Petit  cable ,  avec 

lequel  on  attache  la  chaloupe  au 

vaifleau.- 
Cable  AU  ,    fe  dit  auflî  de  la  corde  , 

f)ar  le  moyen  de  laquelle  les  Bate- 
iers  remontent  les  bateaux  fur  les 
rivières. 

CABLER  ;  verbe  aftif  de  la  première 
conjugaifon  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter-  Funes  intorquere. 
Adion  d'afTembler  plufieurs  fils, 
&c  de  les  tortiller  pour  en  former 
•  une  corde.  Il  faut  câbler  ces  fi- 
celles. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  eft  longue  ou  brève , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Obfervez  cependant  que  les 
temps  ou  pérfonnes ,  qui  fe  termi- 
nent par  un  e  féminin ,  ont  leur  pé- 
nultième fyllabe  longue.  Dans  je 
cable ,  la  fyllabe  ca  eft  longue. 

CABO  ;  nom. propre.  C'eft  ,  félon 
Baudrand,un  Royaume  d'Afrique, 
en  Nigritie ,  fur  la  rivière  de  Rio- 
grande.  On  dit  que  les  mines  riches 
y  abondent. 

CABOCEAU  ;  vieux  mot  qui  s'eft 
dit  autrefois  d'une  mefure  de  grain, 
de  fel ,  &c. 

CABO-CEIRA  ;  nom  propre  d'une 

frefqu'île  attiichée  au  continent  de 
Afrique,  près  de  Mozambique, 
vis-à-vis  &  â  un  mille  de  l'île  de 
Saint-George.  Il  y  croît  beaucoup 
de  fruits ,  qui  fe  vendent  i  Mo^ 
za^bique. 
CABOCHE  i  fubftantif  féminin.  Ca- 
put.  Tête.  Ce  terme  eft  familier. 
'  //  ny  a  que  des  folies  dans  fa  ca-* 
boche. 

Om 


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CAB 

On  dit  de  quelqu'un ,  que  c^cfi 
une  bonne  caboche  ;  pour  dire ,  qu'il 
a  beaucoup  de  fens  &  de  juge- 
ment. 
Caboche  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Clou- 
tiers ,  d'upe  efpèce  de  clous  courts 
&  à  tête  large,  dont  le  menu  peu- 

f)le  Se  certains  ouvriers  garnifTent 
e  deflbus  de  leurs  fouliers  ,    pour 
les  faire  durer  plus  longtemps. 

Caboche  ,  cft  auflî  le  nom  d'un 
poilfon  de  la  rivière  de  Siam ,  fort 
commun  Se  fort  efUmé  dans  ces 
contrées.  Il  a  dix-huit  pouces  de 
longueur,  &  dix  à  douze  de  grof- 
.  fcur.  Lès  Hollandois  en  conîom- 
111  en t  beaucoup  à  Batavia ,  où  on  le 
mange  féché  au  foleil. 

Les  deux  ptemières  fyllabes  font 
brèves,  &  la  troifième  eft  très- 
brève. 

CÀBQyCHÉ,  ÉE  ;  adjeftif ,  Se  terme 
de  TArt  Héraldique  ,  qui  fe  dit 
d'une  tête  d'animal  coupée  derrière 
les  oreilles  par  une  fedion  perpen- 
diculaire ;  mais  fi  la  fedion  etoir  ^ 
horifbdtale,  il  faudroit  dire  coupe, 
au  lieu  de  caboche. 

CABOCHON  j  fubftantif  mafculin. 
Pierre  précieufe  qu'on  n'a  fait  que 
polir,  fans  lui  donner  aucime  fi- 
gure particulière  en  la  taillant.  Il 
le  dit  particulièrement  d'un  ru- 
bis. //  m*a  vendu  un  rubis  cabo- 
chon. 

Les  trois  fyllabes  font  brèves  au 
fingulierj  mais  la  dernière  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

ÇABQ-CORSO  j  nom  propre  d'un 
cap  d'Afrique,  en  Gmnée,  fur  la 
Côte  d'or  ,  près  duquel  eft  fitiiée  la 
principale  tortereQe  des  Ânglois 
dans  ces  parages. 

CABOLETTOi  fubftantif  mafculin. 
Monnoie  d'Italie,  ufitée  chez  les 
<^ênois ,  &  qui  vaut  environ  quatrç 
foi|s  de  France. 
tçme  Jr, 


CAB  409 

CABO-MISERApO  i  nom  propre 
d'uft  cap^rAfnque,  fur  la  côte  de 
Malaguette,  à  Tembouchure  de  la 
rivière  de  Duro.  L'abord  en  eft 
dangereux  pour  les  vaifleaux ,  à 
caule  des  rochers  qui  l'entourenr. 

CABOT.  FoYe:[  Mulet. 

CABOTAGE  ;  fubftantif  mafculin , 
&  terme  de  Marine ,  qui  défigne  la 
navigation  le  long  des  côtes ,  de 
cap  en  cap,  de  port  en  jport.  Ce 
navire  ejl  dejliné  pour  le  cabo*' 
tage. 

Cabotage  ,  fe  dit  auflfî  de  la  connoiA 
fance  des  mouillages,  b.ancs,  cou- 
rans  ,  marées,  &c.  qui  font  le  lorg 
d'une  côte.  //  entend  le  cabo^ 
tage. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  troifième  eft  longue  ,  & 
la  quatrième  très-brève. 

CABOTE  ;  participe  paflîf  indécli- 
nable. P^oye-^  Caboter^ 

CABOTER  j  verbe  neutre  de  la  pre- 
mière conjugaifon,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Linora  ra^ 
dercn  Terme  de  Marine ,  qui  fignifie 
naviguer  le  long  des  côtes ,  de  cap 
en  cap  ,  de  port  en  port.  Nous 
cabotâmes  fur  les  côtes  d'Efpa^ 
gne. 

Les  temps  compofés  fe  conju- 
guent avec  l'auxiliaire  Avoir.  lU 
ont  caboté. 

Les  deux  premières  fyllabes  fpnc 
brèves ,  &  la  troifième  eft  longuç 
ou  brève,  commç  nous  l'expliquons 
au  mat  Verbe  ,  avec  la  conjugai-i 
fon  ^  la  quantité  profodique  de;? 
autres  temps. 

CAEQTIERi    fubftantif    mafculin, 
.  Navire  donc  pn  fait  ufage  pour  ca-^ 
hpçer. 

GABOTlÈREj  fubftantif  féminjw. 
Sorte  de  barque .  pUte ,  langue  Si 
étroite ,  avec  un  gQUvern^^il  çrèst 
longi  Se  de  laquelle  on  ne  f^t  uf^gQ 


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4IO  CAB 

que  pour  le  commerce  qui  ferait  fur 
la  rivière  d'Evre.         ^ 

CABOUCHANi  nom  propre  d'une 
ville  d'Afie,  dans  le  KoralTan,  dé- 
pendante de  Nichabour. 

CABRA  ;  nom  propre  d'un  bourg  & 
château  d'Efpagne  ,  dans  TAn- 
daloufie  ,  entre  Cordoue  &  Lo- 
xa. 

Cabra  «  eft  -auflfî  le  nom  d'une  ville 
d'Afrique,  dans  la  Nigritie  ,  au 
Royaume  de  Tombut,  fur  le  Séné- 

cJSrA  de  CAPELLO;  Seba  dé- 
crit  deux  fartes  de  reptiles  de  ce 
nom  ,  dont  Tun  fe  trouve  dans  l'île 
de  Ceylan,  &  l'autre  aux  Indes 
orientales. 

Le  cabra  de  Capcllo  de  Ceylan  y 
jst.  la  tète  grôfle ,  &  couverte  de 
grandes  écailles  rouflfatres  >  avec  un 
regard  farouche  ,  de  grands  yeux 
enflammés  ,  des  mâchoires  larges 
&  de  petites  dents.  Le  relie  de  Ion 
corps  eft  couvert  d'écaillés  grifes  & 
blanches.  Il  a  une  queue  longue , 
ronde  ,  &  qui  fc  termine  en  poin- 
te. 

Le  cabra  de  Capello  tles  Indes 
orientales»  eft  un  ferpent  dont  la 
tète ,  médiocrement  grofle,  eft  or- 
née d'un  bandeau  ou  ibnt  tracées 
pludeurs  lignes  diverfement  diftri- 
Duées.  Il  eft  d'ailleurs  couvert  de 
belles  écailles  artiftément  rangées 
jufqu'à  l'extrémité  de  la  queue  > 
qu'il  a  longue  &  déliée. 

cabre  'y  fubftantif  féminin ,  &  ter- 
me de  Marine ,  qui  fe  dit  de  gros 
boutons  ronds  ,  joints  par  le  haut , 
&  pofés  près  des  apoftis,  aux  ex- 
trémités d'une  galère. 

Cabre  ,  fe  dit  aufli  d'une  efpèce  de 
chèvre  groffièrement  conftruite , 
avec  deux  ou  trois  pieux ,  &  dont 
on  fe  fert  pour  retirer  les  grofles 
pièces  de  bois  de  conftruâion  qui  ) 


CAB 

font  fur  les  rivages  àts  rivières  oa 
aux  bords  des  atteliers. 
CABRÉ,  ÉE  j.  adjeûif  &  participe 

paflif.  Voyc[  Cabrer. 
Cabré  ,  fe  dit ,  en  termes  de  l'Arc 
héraldique  ,    d'un    cheval   acco* 
lé. 

La  Chbvalirib,  dans  te  Mai- 
ne y  de  gueules  »  au  cheval  cabré  d'ar- 
gent. 
CABRER  j  verbe  pronominal  réfléchi 
delà  première  conjugaifon,  lequel 
fe  conjugue  comme  chanter.  PeSus 
arrigere.  11  ne  fe  dit»  au  propre, 
que  du  cheval ,  &  figniÇe  fe  lever  y 
fe  drefler  fur  les  pieas  de  derrière» 
Le  meilleur  moyen  pour  faire  per- 
.  dre  au  jeune  cheval  l'habitude  de 
fe  cabrer ,  eft  de  choifîr  le  moment 
où  fes  pieds  de  devant  retombent 
à  terre  »  pour  lui  appuyer  fortement 
des  deux. 

Se  cabrer  ,  fignifie ,  dans  le  fens 
figuré ,  fe  mettre  en  colère  ,  s'em- 
porter de  dépit.  C  était  fe  cabrer  pour 
des  bagatelles. 

La  première  (yllabe  eft  brève  ^ 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brè- 
ve ,  comme  nous  l'expliquons  au 
mot  Verbe  ,  avec  la  conjugaifon 
&  la  quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Oofervez  cependant  que  les  temps 
ou  perfonnes ,  qui  fe  terminent  par 
un  e  féminin  ,  ont  leur  pénultième 
fyllabe  longue.  Dans  je  cabre  y 
la  fyllabe  r^  eft  longue. 

CABRERA  j  nom  propre  d'une  île 
d'Efpagne  ,  dans  la  Méditerranée, 
i  deux  lieues  de  celle  de  Major* 
que. 

Cabrera»  eft  encore  le  nom  d'une 
contrée  d'Efpagne  ,  dans  la  partie 
feptentrionaîe  "  du  Royaume  de 
Léon. 

CABRES  ;  nom  propre  d*une  petite 
île  d'Afrique  >  près  des  côtes  de 


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CRB 

Guinée,  dans  le  voifînage  de  celle 
.    de  Saint-Thomas, 

ÇABRESPINEj  nom  propre  d'un 
bourg  .de  France ,  en  Rouergue , 
à  fept  iieues,  nord-nord-eft ,  de 
Rhodez. 

ÇABRESTAN;  nom  propre  d'une 
petite  ville  d'Afie ,  fituée  dans  une 
plaine ,  entre  les  montagnes  qui 
régnent  le  long  du  golfe  Perfi- 
que. 

CABRI;  fubftantifmafculin.  Caprco- 
lus.  Chevreau,  le  petit  d'une  chè- 
vre. On  nous  fcryit  un  cabri  rôti. 
Vwez  CHâvRE. 

tes  deux  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier  \  mais  la  féconde  eft  longue 
au  pluriel. 

CABRIDOS;  fubftantif  mafculin^ 
C*eft  un  poiflTon  de  l'île  de  Tcnérif 
&  des  Canaries ,  qu'on  dit  préfé- 
rable à  la  truite.  • 

CABRIOLE  ;  fubftantif  féipmin. 
Terme  de  Danfe,  qui  fe  dit  des 
fauts  agiles  &  légers  que  les  Dan* 
feurs  ront  ordinairemeht  à  la, fin 
des  cadences.  //  fait  bien  la  ca^ 
briole. 

Deui-cabriole  ,  fe  dit  d'un  faut  où 
le  Danfeur  ,  qui  s'eft  élevé  en 
l'air,  retombe  fur  un  pied  feule- 
ment. 

Friser  la  cabriole  ,  fc  dit  de  l'ac- 
tion d'agiter  les  pieds  en  l'air  avec 
vîtcflè. 

Cabriole  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Ma- 

.  nège,  d'un  faut  vif  dans  lequel  le 
cheval,  étant  en  l'air,  montre  les 
fers ,  détache  des  ruades  >  &  fait  du 
bruit  avec  les  pieds ,  fans  aller  en 
avants 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves,  &  la  quatrième  eft  très- 
brève. 

CABRIOLÉ  ;  participe  paftif  indécli- 
nable. y^^^\  Cabrioler. 

C4BRI0LËR  }  verbe  neutre  de  la 


CAB  41Ï 

première  conjugaifôh  ,  lequel  f^ 
conjugue  comme  chanter.  Faire -1^ 
cabriole ,  ou  des  cabrioles.  Ce  Ba- 
ladin cabriolait  très-bieH. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves,  &  la  quatrième  eft  longue 
ou  brève ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe,  avec  la  conjugaifoa 
&  la  quantité  profodique  des  autres 
temps. 
CABRIOLET  ;  fubftantif  mafculin. 
Efoèce  de  chaife  ou  voiture  légère  ^ 
à  deux  roues.  //  vient  d* acheter  un 
cabriolet. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves,  &  laqtutrième  eft  moyen- 
ne au  fingulier  ,  mais  longue  au 
Xluriel. 
BRIOLEUR  i  fubftantif  mafcu- 
lin. Celui  qui  fait  des  cabrioles. 
Cet  A3,eur  eft  un  bon  cabrio^ 
leur. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves  ^  &  la  quatrième  eft  lon- 
gue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 
CABRION5i  fubftantif  mafculin  plu- 
riel ,  &  terme  de  Marine.    Il  fe 
dit  des  pièces  de  bois  qu'on  met 
pendant  le  gros  temps  derrière  les 
canons  des  vaifteaux ,  pour  empê- 
cher qu'ils  ne  rompent  leurs  bra- 
gues  ou  leurs  palans. 
CABROUET  i  fubftantif  mafculin. 
Sorte  de  charrette  traînée  par  des 
bœufs,  &   dont  on  fe  fert  parti- 
culièrement aux  îles  Antilles ,  pour 
le  fervice  des  fucreries. 
CABROUETTIER  i  fubftantif  maf- 
culin.   Celui  qui  conduit  un  ca- 
brouet.  Foye^^  ce  mot. 
CABRUSj  terme  de  Mythologie,  & 
nom  propre  d'un  Dieu  qui   étoit 
particulièrement  révéré  à  Phafelis , 
dans  la  Pamphylie.  Les  offrandes 
quoo  lui  faifoit,  confiftoient  ea 
Fffi) 


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4it  CAB 

poiflbnfalé,  de -là  vint  qu'un  repas 
de  poiflon  falé  fut  appelé  proverbia- 
lement ,  un  facrificc  de  Phafélucs. 

CABSÉEL  ;  nom  propre  d'une  ancien- 
ne ville  de  la  Paleftine ,  dans  la  par- 
lie  méridionale  de  la  tribu  de  Juda. 

CABUCEAU  }  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois ,  couvercle. 

CABUDHANJACETHinom  propre 
d'une  ville  du  Mawaralnahr ,  dans 
la  province  de  Samarcande  ,  en 
Tartarie. 

CABUJA;  fubftantifmafculin.  Plante 
d'Amérique  dont  les  feuilles  appro- 
chent beaucoup  de  celles  de  Tiris 
oa  du  chardon.  Les  Américains  la 
travaillent  comme  le  chanvre ,  & 
ils  en  fabriquent  du  fil  &  des 
cordes. 

GABUL  :  nom  propre  d'une  ville  coi>- 
fidérable  d'Afie,  dans  les  Indts ,  en 
deçà  du  Gange.  Elle  eft  capitale  du 
Cabuliftan.   Foye\  ce  mot. 

CABULlSTANj  nom  propre  d'un 
royaume  d'Afie ,  dans  Tempire  du 
Mogol  :  il  a  la  Tartarie  au  nord , 
la  province  de  Cachemire  à  l'orient^ 
le  pays  de  Multan  au  midi ,  &  à 
l'occident ,  le  Zabuliftan ,  avt^c  une 
partie  du  Cartdahar. 

Ce  pays  eft  peu  fertile  ,  mais  il 
n'en  eft  pas  moins  riche  à  caufe  du 
commerce  considérable  qui  s'y  fait. 
Les  feuls  Tartares  Usbecks  y  ven- 
dent annuellement  plus  de  foixante 
mille  chevaux ,  foit  aux  Perfans, 
foit  aux  Négocians  qui  viennent 
là  des  diverles  contrées  des  In- 
des. 

CABUR  A  ;  nom  propre  d'un  lieu  de 
la  Méfoporamie,  ou  coule  une  fon- 
taine donc  les  eaux  ont  une  odeur 
douce  &  agréable.  Pline  rapporte 
cette  fingularité  au  bain  que  prit  un 
jour  la  Déeffe  Junon ,  dans  les  eaux 
de  cette  fontaine. 

CABURE  i  fubftantif  mafculin.  Oi- 


CÀC 

featt  noélurne  du  Bréfil  y  gros  com^ 
me  une  grive,  avec  une  tcte  ron- 
de ,  des  yeux  grands  &  jaunes  ,  un 
bec  court  &  courbé ,  une  queue 
ondée  &  large  >  des  jambes  courtes 
&  couvertes  de  plumes  jaunes ,  de 
même  que  les  pieds.  Il  fe  nourrit 
de  chair  crue,  &  on  l'apprivoife 
aifément. 

CABUSjadjeaif  mafculin,  Pommé. 
Il  n'a  d'ulage  qu'avec  le  mot  chou. 
Il  faut  cueillir  ces  choux  cabus. 

I  a  première  fyllabe  eft  brève , 
&  la  féconde  longue. 

CABUSER  \  vieux  verbe  qui  figni- 
fioic  autrefois ,  tromper. 

CABUSSER  j  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois ,  courbure  ou  élévati  on. 

Ç  ACA  i  fubftantif  mafculin ,  dont  les 
Nourrices  &  autres  femmes  font 
ordinairement  ufage  pour  défigner 
les  excrémens ,  les  ordures  des  en« 
fans.  Cette  petiu  fille  a  fait  caca. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier  j  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

CACA  j  terme  de  Mythologie ,  & 
nom  propre  de  la  fœur  de  Cacus , 
que  lès  Romains  révérèrent  comme 
une  Déefle.  On  entretenoit  un  feu 
perpétuel  dans  fon  Temple,  comme 
.dans  celui  de  Vefta. 

CÂC ABOYA  ;  fubftantif  mafculin 
Serpent  du  Bréfil ,  de  couleur  fau- 
ve, qui  vit  dans  l'eau  &  fur  la 
terre ,  mais  duquel  la  morfure  n'eft 
ni  fréquente  ni  dangéreufe. 

CAÇAC^A  ;  nom  propre  d'une  ville 
d'Afrique,  au  royaume  de  Fez ,  dans 
la  province  de  Garet ,  à  deux  lieues 
de  Melille. 

CACADEi  fubftantif  féminin.  C*eft 
au  propre  une  décharge  de  ventre. 
11  n'eft  guères  ufité  dans  cette  ac- 
ception. 

Cacade  ,  fe  dit ,  dans  le  fens  figuré  ► 
.  &.  fignifie  l'imprudence  ou  la  la- 


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CAC 

clieté  par  ou  Pon  a  manqué  une 
affaire  à  laquelle  oti  fe  flattoic  de 
réuflîr.  lia  fait  cinq  oujix  cacadcs 
tune  après  l'autre. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  la 

/  féconde  longue  ,  &  la  troifième 
très-brève. 

CACALl  A  j  fubftantif  féminin.  Genre 
de  plante  dont  la  Heur  eft  compofée 
d'un  bouquet  i  fleurons  découpés 
en  quatre  parties ,  pofés  fur  un  em- 
bryon, &  fourenus  par  un  calice 
prefque  cylindrique.  Chaque  em- 
bryon devient  »  quand  la  Heur  eft 
paffée  ,  une  graine  couverte  de 
duvet. 

Cette  plante  c^^oît  fur  le  bord 
des  forêts.  Sa  racine  macérée  dans 
du  vin ,  ou  mâchée  feule ,  eft  bon- 
ne contre  la  toux  &  1  apreté  de  la 
crachée  artère.  On  attribue  à  fes 
baies  pulvérifées  &  réduites  en  cé- 
rat ,  la  propriété  d'adoucir  la  peau, 
&  de  la  rendre  unie  en  effaçant 
les  rides. 

CAÇALLA  j  nom  propre  d'un  bourg 
dxfpagne ,  dans  TAndaloufie,  a 
doaze  iieues  de  Séville. 

CAC  ANGÉLIQUES  j  (les)  on  a  aîn- 
fi  délîçné  une  feSte  d'hérétiques 
Luthériens,  qui   fe  vantoient  de 

'    converfer  avec  les  Anges. 

CACAO  ;  fubftantif  mafculin.  Sorte 
d'amande  renfermée  dans  une  gouf- 
fe,  &  qui  étant  rôtie,  broyée  & 
înife  en  pâte,  forme  le  principal 
ingrédient  de  la.  composition  appe- 
lée chocolat.  C'eft  le  fruit  de  lar- 
bre  appelé  Cacaoyer  ^  qui  eft  pro- 
pre au  nouveau  continent. 

Le  cacao  nous  vient  de  divers 
endroits ,  &i'on  en  diftihgue  dans 
le  commerce  de  cinq  efpcces  ,  qui 
font  le  gros  &  le  petit  cacao  cara- 
que ,  le  gros  &  le  petit  cacao  des 
îles.  Se  le  cacao  de  Sainte  Made- 
leine.   Ces  cacjios  diff'èrent  entre 


CAC  415 

eux  par  la  grofleur  des  amandes, 

Ear  leur  faveur  plus  ou  moins  agréa- 
les ,  &  par  le  pays  d'où  ils  vien- 
nent :  les  meilleurs  &  les  plus  ef- 
timés  j  font  les  caraques.  11  paroît 
cependant  que  celui  de  Sainte  Ma- 
deleine mérite  la  préférence  en  ce 
qu'il  eft  plus  gros  &  mieux  nourri. 
Les  moins  bons  font  les  cacfios  des 
îles. 

11  faut  choifir  le  cacao-caraque  le 
plus  récent,  bien  nourri  »  non  ver- 
moulu ni  moifi,  â  quoi  il  eft  très- 
fujet. 

Il  eft  diurétique,  fortifie  l'efto- 
mac  Se  la  poitrine  ,&  calme  la  toux. 
On  en  tire  une  huile  épaiffè  ,  blan- 
che, femblable  à  de  la  graifle  ou 
du  beurre,  &  qui  a  la  propriété 
de  ne  pas  rancir.  On  peut  la  fubf- 
tituer  dans  les  alimens  à  la  meil- 
leure huile  d'olive,  tlle  eft  d  ail- 
leurs fortifiante  &  réfolutive.  Se 
on  peut  l'appliquer  avec  fuccès  fiu: 
la  région  de  l'eftomac ,  contre  les 
foiblefles  de  ce  vifcère. 

L'huile  de  cacao,  prife  à  pro- 
pos ,  pourroit  être  d'un  très-grand 
fecours  contre  les  poifons  corro- 
fifs.  C'eft  auflî  la  meilleure  pom- 
made que  les  Dames  qui  ont  le 
teint  fec,  puiffènt  employer  pour 
fe  le  rendre  doux  &  poli ,  fans  qu'il 
y  paroiffe  rien  de  gras  ni  de  luiânt. 
Elle  eft  encore  très-utile  pour  gué- 
rir les  hémorrhoïdes ,  Se  pour  caU 
mer  les  douleurs  de  la  goutte-  On 

f^eut  ajouter  qu'il  n'y  a  point  d'hui- 
e  plus  propre  pour  empêcher  les 
armes  de  rouiller. 

f^oyei  au  mot  Chocolat  »  la 
manière  de  préparer  le  cacao  pour 
former  cette  compofition. 

Les  trois  fyllabesfont  brèves  au 
fingulier  ;  mais  la  dernière  e(l  lon- 
gue au  pluriel.     •  '  '" 
CACAOI ETL  i  fubftantif  mafculin. 


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4ï4  CAC 

On  donne  ce  nom  à  une  pierre  des 
Indes  appelée  par  Borelli  ,  lapis 
corvinus.  On  dit  que  quand  elle 
eft  échaufFée  ,  elle  fait  un  bruit 
au(E  confidérable  que  celui  du  ton- 
nerre. 

CACATOTOLT}  fubftantif  mafcu- 
lin,  Oifeau  du  Mexique  ,  de  la 
groflèur  d*un  chardonneret ,  &  de 
couleur  noire ,  avec  une  tête  blan- 
che &  un  bec  noir ,  pointu  &  de 
la  figure  de  celui  du  moineau.  Son 
ramage  eft  agréable. 

CACAO YJERi  fubftantif  masculin. 
Arbre  d'Artiériaue  d'une  groflèur 
médiocre.  Son  Dois  eft  poreux  & 
léger ,  fon  écorce  unie  &  de  cou- 
leur de  cannelle.  Ses  feuilles  ont 
de  longs  pédicules ,  &  font  larges , 
rondes  j  &  fe  terminent  en  pointe. 
Comme  à  nfefure  qu  elles  toln^ 
bent  il  eu  croît  de  nouvelles ,  Tàr- 
bre  ne  paroît  jamais  dépouillé.  Il 
eft  auflî  chargé  en  tout  temps ,  mais 
particulièrement  vers  les  folftices, 
d'une  grande  quantité  de  (leurs  dif- 
pofées  en  rofes ,  petites  »  fans  odeur  j 
&  qui  fortent  en  bouquets  des  aif- 
felles  des  anciennes  feuilles.  Il  leur 
fuccède  des  gonfles  qui  renferment 
ces  amandes ,  connues  fous  le  nom 
de  cacao ,  &  dont  on  forme  le  prin- 
cipal ingrédient  de  ta  compoution 
appelée  chocolat.  Voyez  Cacao  & 

.  Chocolat. 

CACAOYERE  ;  fubftantif  féminin. 
On  défigne  ainfl  un  lieu  planté  d'ar- 
bres ,  appelés  Cacaoyers. 

Comme  le  cacao  eft  un  objet 
confidérable  du  commerce  d'Amé- 
rique, on  donne  beaucoup  de  foins 
à  la  culture  des  arbres  qui  le  pro- 
duifent.  A  la  côte  de  carraque,on 
les  plante  à  la  diftance  de  douze  à 
quinze  pieds  Tun  de  l'autre  ;  on  les 
met,  autant  qu'il  eft  poflîble ,  i  l'a- 
bri des  vents  ,  &  on  établit  les 


CAC 

cacaoyeres  dans  un  terreîn  plat  & 
humide.  On  défend  le  feune  plant 
en  plaçant  à  coté  Tarbufte  appelé 
manioc ,  dont  les  racines  fervent  à 
faire  de  la  farine  &  du  pain  pour 
nourrir  les  Américains. 

CAÇAR-FARAON  j  nom  propre 
d  une  ville  d'Afrique ,  au  royaume 
de  Fez,  fituée  fur  une  des  cimes 
de  la  montagne  de  Zarhon ,  à  trois 
lieues  de  Tinlit.  Les  environs  font 
couverts  d'oliviers. 

CAÇ  Aïl-HAMET;nom  propre  d'une 
ancienne  ville  d'Afrique ,  qui  étoit 
firuée  à  une  lieue  de  Tripoli.  Les 
Arabes  l'ont  détruite,  &  il  n'en  refte 
que  des  ruines. 

CAÇAR-HASCEN  j  nom  propre  d'u- 
ne ville  ruinée  d'Afrique  ,  que  l'ar- 
mée d'Occuba  avoir  bâtie  à  Vorient 
de  Tripoli.  Les  Arabes  l'ont  dé- 
truite. 

CACCIONDE  ;  fubftantif  féminin. 
On  défienè  ainfl  en  Pharmacie  dos 
pilules  dont  le  cachou  fait  la  bafe> 
&  que  BagKvi  recommande  dans 
la  dyflenterie. 

C ACE  ;  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
'  trefois,  trou  d'une  aiguille. 

C  ACER  ES  j  nom  propre  d'une  petite 
ville  d'Efpaene,aans  TEftrémadure, 
fur  la  rivière  de  Sarlot ,  à  huit 
lieues  de  Trughilho. 

Caceres  ,  eft  encore  le  nom  d'une 
ville  d'Afie ,  dans  la  partie  méri- 
dionale de  l'île  de  Luçon,  l'une 
des  Philippines.  Les  Efpagnols  l'ont 
bâtie.  Il  y  a  un  Evêché  fuffragant 
de  Manille. 

CACHALESj  nom  propre  d'une  ri- 
vière de  la  Phocide  ,  qui,  félon 
Paufanias , baignôit les  muraillesde 
Tithorée. 

CACHALOT  i  fubftantif  mafculin. 
Très-grand  poiflbn  de  mer ,  du 
genre  des  cétacées.  Anderfon  parjç 
dans  fon  hiftoirç  de  Groenland ,  dç 


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CAC 

plufieors  cachalots.  Se  entr'autres 
d'un  qui  échoua  en  1738  ,  près  de 
S.  Pierre  ,  dans  le  diftrift  d'Eidérf- 
tahd.  Sa  mâchoire  inféiieure  étoit 
garnie  d'une  dent  à  la  pointe  du  mu- 
ieau,  &  de  vingt-cinq  de  chaque 
côté,  c'eft-àrdire  en  tout,  de  cin- 
quante &  une-  Ces  dents  étoient 
auflî  recourbées  en  forme  de  fau- 
cilles» L'animal  avoir  quarante-huit 
pieds  de  longueur,  fur  douze  de 
hauteur ,  &  la  plus  grande  épaif- 
£eur  avoir  crente-fix  pieds  de  tour. 
ILavoit  au  bas  du  dos ,  vers  la  queue , 
une  bolTe  de  quatre  pieds  de  lon- 
gueur^ 6c  d'un  pied  &  demi  de 
hauteur.  La  nageoire  avoir  quatre 
pieds  de  long,  &  un  pied  6c  demi 
de  large.  La  largeur  de  la  queue 
étoit  de  douze  pouces^  le  tuyau  par 
où  il  rejettoit  Teau ,  avoit  un  pied 
&  demi  de  longueur ,  6c  fa  verge 
un  pied  6c  demi  de  rour. 

Clufius  parle  d'un  cachalot  qui 
avoit fioixante  pieds  de. longueur, 
quatorze  pieds  de  hauteur,  6c  tien- 
te-fix  pieds  de  circonférence* 

On  prend  des  cachalots  fur  les 
chtes  de  la  nouvelle  Angleterre ,  & 
aux  Bermudes ,  dont  les  dents  étof- 
fes &  larges  ont  la  figure  des  dents 
d'une  roue  de  moulin.  On  trouve 
dans  les  cachalots  de  cette  efpèce  , 
des  boules  d'ambre  gris  qui  ont 
quelquefois  un  pied  de  diamètre. 

On  tire  auffi  du  cachalot  la  fubf- 
tance  médicinale  connue  fous  le 
nom  de  tlanc  de  baleine.  Voyez 
Baleine  &  Blanc  de  baleine. 

Les  trois  fyllabes  font  brèves  au 
iîngulier;  mais  la  dernière  eft  lon- 
gue au  pluriel. 
C ACHAN  i  nom  propre  d'une  ville 
confidérable  de  Perfe ,  dans  Tlrak , 
i  vingt-deux  lieues  d'Ifpahan.  C'eft 
la  fëpulture  des  defcendans  d'Ali, 
£  révérés  des  Perfans#  Cette  ville. 


CAC  415 

eft  flbrilTante  p^  fon  commerce'  te 
(qs  manufactures  ,  qui  conHftent  en 
étoffes  d'or  &  de  foie  les  plus  efti- 
mées  de  tout  l'Empire.  On  y  fa- 
brique ^ufli  de  rrès-belles  fayan- 


ces. 


CACH AO  ;  nom  propre  d'une  ville 
d'A fie  j Capitale  dune  province  de 
même  nom  ,  6c  du  royal^nQ  de 
Tunquin.  On  y  compre  vingt  mille 
maifons ,  outre  trois  palais  qui  ap* 
partiennent  au  Roi ,  &  dont  le  prin- 
cif^l  eft  entouré  d'un  mur  de  trois 
lieues  de  circonférence. 

La  proyi^ce  de  Cachao  efl  au 
cenrre  du  royaume.  Elle  eft  riche  » 
commerçante,  fertile,  &  abonde 
particulièrement  en  laque  &  en 
foie.  ^ 

CACHATIN  ;  fubftantif  mafculin. 
Sorte  de  gomme  laque,  dont  le 
commerce  fe  fait  à  Smyme. 

CACHE  \  fubftantif  féminin.  Latehra. 
Ce  mot ,  qui  eft  du  ftvle  familier  , 
fe  dir  d'un  endroit  fecret  propre 
â  cacher  quelque  chofe«  il  y  a 
plufieurs  caches  dans  eau  mai" 
fon. 

Cache  j  fe  dir  aufll  d'une  petite  mon- 
noie  de  cuivre  des  Indes  Orienta- 
les, qui  vaut  à  la  Chine  un  peu  plus 
d'un  denier  de  France. 

GACHE  ;  vieux  ^  mot  qui  fîgnifioit 
autrefois  pourfuite  en.  juftiçe  , 
amende. 

CACHÉ,  ÉEj  adjcûif  &  participe 
paflîf.  Voye^  Cacher. 

Esprit  caché,  fe  dit  d'un  efprit  dif- 
fimulé.  Ue  vous  y  trompeT^  pas  , 
ce{t  un  efprit  caché. 

Vie  cachée  ,  fe  dit  d'une  vie  folî- 
taire  &  retirée.  Ce  Prince  mène  une 
vie  cachée. 

On  dir  figurément  de  quelqu'un 
qui  a  des  talens  fupérieurs ,  &  qui 
ne  les  produit  pas  ,  que  cefi  un 
tréfor  caché. 


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41^ 


CAC 


CACHECTIQUE  ;  adjeftif  &  fub- 
ftantif  des  deux  genres ,  &  terme 
de  Médecine,  qui  fe  dit  de  tout 
remède  dont  on  fe  fért  contre  la 
Cachexie ,  &  'de  tout  ce  qui  a  rap- 
port à  la  Cachexie.  Foye:^  Cache- 
xie- '  • 
CACHÉEMENT  •,    vieux    mot  qui 

fignifioit  autrefois  fecrètement. 
CACHE-ENTRÉE;  fubftantif  fémi- 
hin  ,  &.  terme  de  Serruriers  ,  qui 

"'     fe  dir  d'une  petite  ^ièce  de  fer ,[ 

•      par  le  moyen  de  laquelle  on  cou- 
vre rentrée  d'une  ferrure. 
CACHEFÉS  j  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  levier. 
CACHEMIRE  ;  nom  propre  d'une 
Province  ou  Royaume  d'Afie,  dans 
le^  Etats  du  Mogol.  Il  a  le  Thibet 
au  Levant,  &  les  Hordes  des  Ou- 
ganis  au  Couchant.  Sa  longueur  eft 
de  trente  lieues  ,  &  fa  largeur  de 
douze.  Il  eft  entouré  de  montagnes 
couvertes  d'arbres  toujours  verts, 
^  d'excellents  pâturages  qui  y  nour- 

'  riffent  du  bétail  de  toute  efpèce. 
Les  lièvres ,  les  gazelles ,  les  per- 
drix &  les  abeilles  y  abondent  j  & 
ce  qu'il  y  a  de  fingulîer  ,  c'eft  qu'il 
eft  très-rare  d'y  voir  des  ferpens , 
des  tigres  ,  des  ours ,  des  lions  ou 
d'autres  animaux  de  ce  genre ,  fi 
communs  dans  les  diverfes  contrées 

'     des  Indes. 

Ce  Royaume  eft  d'ailleurs  d*une 
fertilité  finguliçre  en  riz,  en  fro- 
ment, en  fafran ,   en  chanvre  ,  en 
,  fruits ,  en  légumes,  &c 

Les  hommes  y  font  adroits  &  la- 
bori^ux  ,  &  les  femmes  blanches , 
bien~  fai tçs  j  fif  d'une  grande  beau- 
té. 

Ce  Royaume  fut  conquis  par 
l'Empereur  Ecbar.  Il  leréduifiten 
Provmce  ,  &  c'eft  aujourd'hui  la 
plus  agréable  de  tou^  l'Empire  du 
Jtfogol, 


CAC 

CACHEMfRE  ,  eft  auffi  le  nom  de  la 
ville  capitale  du  Royaiime  dont 
nous  venons  de  parler.  Elle  eft 
grande  &  bien  bâtie ,  fut  fe  bord 
d'un  lac  rempli  de  petites  îles  qui 
forment  autant  de  jardins  de  plai- 
fance.  • 

CACHE-NEZ  ;  vieux  mot  qui  fignîr 
fioit  autrefois  mafque. 

CACHEO  j  nom  propre  d'une  ville 
d'Afrique,  en  Nigritie  ,  fur  la  ri- 
vière de  Saint-Domingue.  Elle  ap- 
partient :^ux  Powagais ,  &  il  s'y 
fait  un  commerce  confidé.abie  en 
cire  6c  en  efclaves. 

CACHER  i  verbe  aftif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Abfçondére. 
Placer  une  chofe  dans  un  endroit 
afin  de  la  dérober  aux  yeux ,  de 
manière  qu'on  ne  fâche  pas  où  elle 
eft.  Quelqu^un  a  caché  ma  tabatière. 
Il  cacha  fort  tréfor. 

Cacher  ,  fignifie  ,  par  extenfion^ 
couvrir.  Cette  petite  fille  n  aime  pas 
à  cacher  fa  gorge. 

Cacher  ,  fignifie ,  dans  le  fens  figuré,^ 
dillimuler,  déguifer ,  celer.  Ilvou^ 
lut  en  vain  cacher  fon  dejfein.  Elle  ne 
pourra  pas  cacher  fa  honte. 

On  dit ,  dans  le  fens  figuré , 
({xCune  perfonne  cache  fon  jeu  ,  fa 
marche;  pour  dire,  qu'elle  diilitnule 
fes  vues ,  fes  projets ,  &c. 

Cacher  ,  eft  aufii  verbe  pronominal 
réfléclii,  au  propre  &  an  figuré  j 
ainfi  Ton  dit,  au  propre  ,yè  cacher 
à  une  perfonne  ;  pour  dire ,  ne  pas 
s'en  lailfer  voir.  Ellefe  cacha  à  fon 
amant.  Dans  ce  fens  ,•  ce  verbe 
gouverne  en  régime  compofé  les 
prépofirions  à  ^  au  ^  à  la  y  aux. 

Sç  CACHER  >  fignifie  ,  dans  le  feixs 
figuré ,  cacher  (es  actions ^,  fes  vues, 
fes  projets  j^  &c^  Ilnauroit  pas  du 
fe  cacher  de  fon  père.  Dans  ce  fens^ 
ce  vetbe  gçuveme ,  en  çégim.Q  cQni« 


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CAC 

pofé  les  prépofitions  de  ^  du  y  de  la  y 
des. 

On  dit  figurément ,  (\\xune  per- 
fonnc  peut  Je  cacher  à  elle-même  ; 
pour  dire ,  qu  elle  ne  peut  fe  diffi- 
muler  fes  fentimens  ,  les  difpofi- 
tions  de  fon  cœur. 

Différences  relatives  entre  ca- 
cher^ diffimulery  déguifer. 

On  cache  par  un  profond  fecret , 
ce  qu'on  ne  veut  pas  manifefter. 
On  diflîmule  par  une  conduite  ré- 
fervée,  ce  quon  ne  veut  pas  faire 
appercevoir.  On  déguife  par  des 
apparences  contraires  ,  ce  qu'on 
veut  dérober  à  fa  pénétration  d'au- 
trui. 

Il  y  a  du  foin  &  de  l'attention  i 
cacher;  de  l'art  &  de  l'habileté  à 
diffimuler  j  du  travail  &  de  la  rufe 
â  déguifer. 

L'homme  caché  veille  fur  lui- 
même  pour  ne  fe  point  trahir  par 
indifcretion.  Le  diflîmuIé  veille  fur 
les  autres  ,.pour  ne  les  pas  mettre  à 
portée  de  le  connoître.  Le  déguifé 
fe  montre  autre  qu'il  n*eft  pour 
donner  le  change. 

Si  l'on  veut  réuflîr  dans  les  affai- 
res d'intérêt  &  de  politique ,  il  faut 
toujours  cacher  fes  defleins  ,  les 
diffimuler  fouvent ,  &  les  déguifer 

2uelquefois  j  pour  les  affaires  de 
lœur ,  elles  fe  traitent  avec  plus  de 
franchife,  du  moins  de  la  part  des 
hommes. 

Il  fuffit  d'être  caché  pour  les  gens 
qui  ne  voient  que  lorfqu'on  les 
éclaire  \  il  faut  être  diffimulé,  pour 
ceux  qui  voient  fans  le  fecours  d'un 
flambeau  j  mais  il  eft  néceflaire 
d'être  parfaitement  déguifé  pour 
ceux  qui ,  non  contens  de  percer  les 
ténèbres  qu'on  leur  oppofe ,  dif- 
cutent  la  lumière  dont  on  voudroit 
les  éblouir.  Quagd  on  n'a  pas  la 
force  de  fe  corriger  de  k%  vices  ^ 
Tome  IF. 


CAC  417 

on  doit  du  moins  avoir  la  fagefl^ 
de  les  cacher. 

La  maxime  de  Louis  XI  y  qui 
difoit ,  que  pour  favoir  régner  ^  il 
falloir  favoir  diffimuler  ,  eft  vraie  à 
tous  égards  ,  jufques  dans  le  gou- 
vernement domeftique.  Lorfque  la 
néceffité  des  circonftances ,  &  ta  na- 
ture des  affaires  engagent  à  dégui- 
fer ,  c'eft  poHtique  \  mais  lorfque  le 
gourde  manège ,  &  la  tournure  d'ef- 
prit  y  déterminent ,  c'eft  foutberie. 
La  première  fyllabe  eft  brève , 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève, 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité    profodique    des    autre» 
temps. 
CACHÈRE  ;  fubllantif  féminin ,  & 
terme  de  Verreries  ,  qui  fe  dit  de 
la  petite  muraille  contigue  aux  fils 
des  Ouvreaux  y  fur  laquelle  le  maî^ 
tre  fépare  la  bouteille  de  la  canne. 
CACHÉREAU  j  vieux  mot  qui  fignî- 

fioit  autrefois  papier  terrier. 
CACHERIE  j  vieux  mot  qui  figni"* 

fioit  autrefois  droit  de  chaffer. 
CACHERON }  fubftantif  mafculin. 
On  donne  ce  nom  à  une  forte  de 
ficelle  eroffière  qui  fe  fabrique  k 
Abbeville. 
CACHET  ;  fubftantif  mafculin.  Si^ 
giUum,  Petit  inftrument  à,furface 
plane ,  ronde  ou  ovale,  fur  laquelle 
on  a  gravé  en  creux  des  armoiries, 
ou  quelqu'autre  figure  ,  &  dont  on 
fe  fert  pour  fermer  des  lettres ,  des 
billets  ^  fceller  des  papiers  ,  &c. 

Il  nous  refte  des  Anciens,  quel- 
ques cachets  qui  prouvent  combien 
leurs  Artiftes  excelloient  dans  ce 
genre  de  travail.  On  remarque  fur- 
tout  au  Cabinet  du  Roi ,  comme 
un  chef-d'œuvre  de  gravure  anti- 
que ,  le  cachet  qu'on  prérend  avoir 
fervi  à  Michel-Ange.  C'eft  une  pe- 
tite cornaline  tranfparente ,  qui, 
Ggg 


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41 8  CA'C 

t  dans  un  efpace  d-environ  f\%  li- 
gnes ,  renferme  quinze  figures  hu- 
makies  ^  &  en  outre  des  animaux , 
des  fleurs  ,  des  arbres,, des  vafes> 
des  eaux ,  un  exergue  y  &Cé 

On  croit  ^uô  le  tout  repréfente 
une  fête  cjue  les  Anciens  célébroient 
.  en  mémoire  de  la  nailTance  de  Bac- 
chus. 

Cachet  ,  fe  dit  de  l'empreinte  for- 
mée fur  la  cire  avec  le  cachet.  On 
voit  bien  que. le  cachet  a  été  rompu. 

On  dit  d  une  lettre ,  c^'ellt  ejl  à 
cachet  volant  ;  pour  dire  ,  qu'elle 
n'eft  pas  fermée  par  le.  cachet  quon 
a  mis  fur  Tenveloppe* 

Lettre  de  Cachet  ,  fe  dit  d'une 
Lettre  du  Roi ,  contrefignée  par  un 
Secrétaire  dIErat ,  cachetée  au  Ca- 
chet de  Sa  Majefté ,  &  qui  renfer- 
me un  Ordre  de  fa  part.  //  lui  arriva 
une  Lettre  de  Cachets 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  moyenne  auùvfingulier^ 
mais  longue  au  pluriel. 

CACHETE,  ÉE  ;  adjeaif& participe 
paffif.  yay€\  Cacheter,        / 

CACHETER  î  verbe  adif  de  la  pre- 
mière conjugaifbn  ,  lequel  fe  con- 
jugue comme,  chanter.  Sigillum  im- 
primere.  Appliquer  un  cachet  fur 
quelque  choie.  Cacheté^  cette  lettre, 
llfalloit  cacheter  ce  paquet. 

La  première  fyllabe  eft  brève  ,1a 
feconae  très-brève  ,  &  la  troifième 
eft  longue  ôu  brève ,  comme  nous 
l'expliquons  au  mot  V&rbe  ,  avec 
la  conjugaifon'  &  la  quantité  profo- 
dique  des  autres  temps. 

Obfervez  que.  le  pénultième  e 
des  temps  ou  perfonnes  de  ce  ver- 
be prend  le  fon  de  Vé  moyen  j  quand 
il  eft  fuivi  d*un  e  muet;  parce  que 
le  génie  de  la  langue  ne  ioufFre  pas 
régulièrement  deux  e  de  fuite  abio- 
lumenc  muets.  Dans  je  cacheté  ,  la 
fyllabe  chè  eft  moyenne* 


GAC 

CAHETTE;    fubftantif  fémimn-du-^ 
ftyle  familier ,  qui  fignifie  petite 
cache.  On  trouva  fa  cadiette* 

£n  cachette  ,  fedit  adverbialement  : 
pour  dire ,  en  fecre^t ,  à  la  dérobée , . 

♦  d'une  manière  cachée.  Jl  fit  cette 
vente  en  cachette. 

CACHEUR  ;  fubftantif  mafculin ,  & 
terme  de  Raffineurs  de  fucre,qui  fe 
ditd'un  morceau  de  bois  avec  lequel  - 
on  fonde  les  formes. 

CACHEURE;  vieux  moc.qui  Cgni- 
fioit  autrefois  bleflure* 

CACHEXIE;  fubftantif  féminin.  Cz- 
chexia.  Terme  de  Médecine ,  qui 
fe  dit  d'une  mauvaife  difpolition  du 
corps  humain ,  caufée  par  la  dépra- 
vation des  humeurs. 

la  cachexie  fe  matûfefte  pac  la 
pâleur  dit  vifage  ,  par  la  perte  des 
forces  &  de  l'appétit ,  par  des  laffi- 
tudes  dans  les  membres  ,  par  une 
langueur  uni verfelle  ,  ^ar  la  diffi- 
culté de  refpirer ,  pa{>  l'inégalité  y. 
la  lenteur  &  la  foibledè  du  pouls , . 
par  des  maux  d'eftomae,  par  des 
vapeurs  6c  .  des  palpitations  ,  par 
l'âmaigriftemene ,  par  la  bouffiflure 
des-bfas  &t  des  jambes,  &c. 

Quand  on  néglige  la  cachexie, 
elle  dégénère  fouvent  en  hydropifie. 
On  diftingue  ces  maladies  l'une  de 
l'autre ,  en  ce  quie  daas  l'hydropUIe 
letsonflementdu^orps  eft  plus  dur, 
&  la  peau  plus  tendue  &.plus  lai- 
fante  que  dans  la  cachexie. 

La  dépravation  des  humeurs  y  * 
peut  provenir  ,  d'abord,  delà  qua- 
lité des  alimens  ,  lefquels  n'ayant 
pas  été  digérés  convenablement , 
n'ont  pu  être  adimilés  aux  parties 
du  corps  qui  vavoient  befoin  d'être 
reparées.  Tels  font  fouven^les  aU- 
mens  farineux ,  légumineux ,  gref- 
fiers ,  fibreux ,  gras,  acres > aqueux,  . 
vifqueux  >  &c. 

A^.  Du.  défaut  du  mouvement 


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'y  Google 


^nhnal,  dans  roifiveté  ,  Tengour- 
«didement  &  le  trop  long  fom- 
.  meil.  ^ 

j^.  Des  organes  vicias  par  trop 
de  force  ou  de  foiblefle. 

4^,  Des  liqueurs  altérées  par  dé- 
faut de  fécrérion,  ou  par  des  fécré- 
rions  rrop  abondantes ,  quelles  qu'el- 
les foient,  par  des  vomiflèmens, 
des  diarrhées,  des  dyflfenteries,  des 
.hémorihagies.,  6'c. 

U  ôftxkir  que  ces  caufes  une  fois . 
admîtes  >  agidbnt  >  ou  en  diminuant 
les  folides ,  ou  en  formant  des  li- 
quides qui  ne  peuvent  pas  circuler 
librentteat.  De-là  dérive.un  doUble 
mal }  la  confoniprion  ou  la.leuco- 
^phlegmatie,  &  1  hydropifie anafar- 
rgue, 

H  ^ra  donc  nécelTatre  pour  gué- 
rir  la  cachexie ,  que  Ion  talTe  ufage 
d*un  régime  compofé  de'chofes  op- 
pofées  a  laxraufe  particulière  de  la 
maladie.,  mais  qui  foient. agréables 
,  av  malade. 

On  ;facilitera  ia  digeftion  par 
J'aflailbnnement,,  les  boiflons  :vi- 
neufes^  Texer-cice ,  lair ,  &c. 

On  difpoferales  orgaaes  des  pre-: 
mières  codions  par  des  vomitifs  , 
^es  purgatifs  &  des  fortifians  ;  & 
quand  les  voies  auront/été  relâchées 
ar  Tufage  de  ces  cemçdes.  Se  que 
a  matière  morbifique  aura  été  at- 
ténuée y  il  faudra  employer  les  diu- 
rétiques &  les  fudocinques. 

Fnfiu ,  on  fera  ufage  des  remè- 
des chalibés,  alcalins  &  favonneux, 
&  Ton  y  Joindra  l'exercice  de  la 
•xourfej  du  bain,  &c.  On  conçoit 
qu'il  faut  varier ,  préparer  &  appli- 
quer les  remèdes ,  relativement  aux 
caufes  èc  aux  progrès  de  la  mala- 
die. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  moyenne ^  &  la  troiiîè^ 
imelon^e. 


i 


C  A  C  419 

U  faudroit  changer  le  c^Sc  ch  en 
ky&c  écrire,  d'après  la  prononciation, 
kakcxic.  Voyez  Orthographe. 

CACHl  j  fubftantif  mafculin.  Sorte 
de  pierre  blanche  qui  abonde  dans 
les  mines  d'argent  d'Amérique.  EUo 
reflemble  beaucoup  à  l'albâtre,  & 
contient  communément  tjuelque 
partie  de  plomb. 

CACHICAME}  fubftantif  mafculin. 
Ejpèce  de  tatou.  Voyc^Y  kioxi. 

CACHiER  j  vieux  verbe  qui  fignifioit 
autrefois^châffer.  ^ 

CACHIMENT^  ful>ftantif  mafculin. 
Fruit  qui  croit  aux  îles  Antilles  , 
fur  l'arbre  appelé  Cachimentier  ^  & 
dont  on  diftingue  deux  efpèces  prin- 
cipales; l'une  comprend  le  cachi- 
ment  cœur  de  bœuf,  ainfi  appelé 
de  fa  figure  ;  *&  l'autre  le  cachi^ 
ment  morveux.  Ces  fraitront  envi- 
ron iix'pouces  de  diamètre:  ils  fonc 
agréables  &  rafraîchiflans. 

CACHIMENTIER  j  fubftantif  maf- 
culin.  Arbre  fore  commun  aux  lies 
Antilles^ ^<jui  produit  les  fruits  ap- 
pelés Cachimens.  Voyez  ce  mot. 

CACJHLEX  ^  fubftantif  mafculin* 
Sorte  de  pierre  qu'on  dit  fe  trouver 
fur  le  bord  de  la  Mer  ,  &  à  la- 
quelle Gallien  attribue  une  proprié- 
té aftringente  &  falu taire  contre  la 
dyflfenterie  ,  quand  on  l'a  préparée 
en  la  rougidant  au  feu ,  &  en  Tétci- 
gnant  dans  du  petit  lait. 

CACHONDÉ  }  fubftantif  mafculin. 
Préparation  de  Pharmacie ,  fort 
vantée  au  Japon ^  à  la  Chine  &  dans 
l'Inde.  C'eft  une  pâte  fort  agréable 
au  goût,  &  -qui  répand  tine  bonne 
odeur.  Elle  eft  compofée  de  ca- 
chou ,  de  plufieurs  autres  drogues 
aromatiques ,  &  de  pierres  précieu- 
fes,  qui  la  rendent  très-chère.  Les 
Princes  &  les  Grands  des  Indes,  en 
ont  toujours  dans  la  bouche.  Ils  lui 
attribuent  la  propriété  de  prolonger 
G  g  g  ij 


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410  C  A  C 

la  vie ,  &  d'éloigner  la  mort.  On 

f>euc  voir  dans  Zacutus-Luiîcanus , 
a  manière  de  préparer  cette  com- 

.     pofirion. 

CACHOS  i  fubftantif  mafculin.  Ar- 
briffeau  très-vert ,  qui  ne  croît  que 
fur  les  montagnes  du  Pérou.  Sa 
feuille  eft  ronde  &  foible  \  fon 
fruit  de  couleur  cendrée  ,  eft  agréa- 
ble au  goût ,  &  relTemble  à  la  pom- 
me d'amour. 

Les  Indiens  le  difent  diurétique^ 
&  lui  attribuent  la  propriété  de 
chafler  la  pierre  des  reins,  &  delà 
diminuer  dans  la  veilie ,  quand  elle 
eft  encore  affez  molle  pour  céder 
aux  remèdes. 

CACHOT  i  fubftantif  mafculin.  Pri- 
fon  bafle ,  voûtée  &  obfcure  ,  def- 
tinée  à  enfermer  les  criminels. 

,  .  -.  L'Ordonnance  défend  aux  Geô- 
liers de  mettre  les^prifonniers  dans 
les  cachots,  façs  Ordonnance  du 
Juge.  Elle  veui  en  outre  qu'ils  vifi- 
tent  les  cachots  5-  au  moins  nne  fois 

f)ar  jour  ,  &  leur  enjoint  d'avertir, 
es  Gens  du  Roi ,  s'il  y  a  quelque 
prifonnier  malade ,  afin  qu'il  foit 
vifité  &  transféré  ailleurs ,  fi  le  Juge 
l'ordonne. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier  \  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

CACHOTTERIE  y  fubftantif  fémi- 
nin.  Façon  myftérieufe  avec  laquelle 
certaines  perfonnes  cherchent  à  ca- 
cher des  chofes  minutieufes.  Elle 
nt  ennuie  avec  f es  cachotteries.  Il  eft 
du  ftyle  familier. 

CACHOU  j  fubftantif  mafculin.  Suc 
gommeux  &  réfineux  d'un  arbre  ou 
de  plufieurs  plantes  des  Indes  Orien- 
tales ,  &  dont  on  fait  de  petits 
grains  ou  dragées. 

Le  goût  en  eft  un  peu  aftringent  : 
il  pafle  dans  le  pays  pour  être  falu- 
uire  à  l'eftomac  ^  pour  adoucir  la. 


CAC 

falive  &  Thaleine  ,  pour  raflFerinîr 
les  gencives  >  &  pour  arrêter  le  vo- 
miflement,  la  diarrhée  &  la  dyf- 
fenterie.  Nous  lui  attribuons  à  peu 
près  les  mêmes  propriétés. 

Pour  préparer  ce  fuc ,  on  le  dif- 
fout  dans  l'eau  fimple  qui  fe  charge 
promptement  de  {t%  parties  les  plus 
pures:  on  la  coule,  on  laifle  éva- 
porer la  colarure ,  &  il  ne  refte  au 
tond  du  vafe  qu'un  extrait  rouge 
brun ,  qui  eft  le  cachou  purifié  au-* 
quel  on  ajoute  les  aromates  que  l'on 
juge  à  propos  pour  le  rendre  plus 
agréable  au  goût. 

Les  formes  fous  lefquelles  on  ré- 
duit le  cachou ,  font  celles  dé  pi- 
lules ,  de  tabletxes  ou  de  paftilles. 

Il  faut  en  prendre  le  matb  i 
jeun ,  avant  &  après  le  repas  ,  & 
lorfqu'on  vei^t  faciliter  la  digef- 
tion. 

Une  autre  propriété  du  cachou  > 
c'eft  qu'en  jetant  un  gros  de  cette 
fubftance  dans  une  pinte  d'eau ,  on 
a  fur  le  champ  une  boiftbn  d'une 
faveur  douce ,  &  un  peu  aftringen- 
te,  qui  convient  dans  le  dévoie- 
ment,  &  dans  ks  fièvres  bilieufes 
&  ardentes. 

Il  faut  choifir  le  cachou  pefant ,, 
luifant ,  &  d*un  rouge  tanne  à  l'ex- 
térieur. On  le  tire  de  la  côte  de  Ma- 
labar ,  de  Surate ,  &  de  plufieurs 
autres  endroits  à&%  Indes.. 

\.t  cachou  paye  à  l'entrée  du 
Royaume,  trois  livres  par  quiïi- 
taL 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  aa 
fingulier  ,  mais  k  féconde  eft  lon- 
gue au  pluriel. 
CACHRY^  fubftantif  mafculin.  Ceft 
la  graine  d'une  plante  que  Ray^ 
nomme  Libanotis  Cachryophora. 

Quelques  Anciens  l'ont  recom- 
mandée pour  fa  qualité  defficative- 
,     &.  édbauftante  ^  &c  ils  ont"^dit  qu'elle 


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CAC 

étolt  bonne  à  prendre  avec  du  poi- 
vre &  du  vin  contre  l'épileofie. 
CACHYMIE  ;  fnbftantif  féminin. 
Cachymla.  L'Alchimifte  Paracelfe 
fe  fert  de  ce  mot  pour  défigner  des 
fubftances  minérales  imparfaites  , 
telles  que  le  bifmuth ,  larfenic ,  le 
cobalt,  d'c. 

CACIQUE  ;  fubftantif  mafculin.  Ti- 
trfi  de  Dignité  des  Anciens  Gou- 
verneurs ae  Provinces  j  &  Géné- 
raux des  Troupes  du  Mexique  &  du 
Pérou ,  &  de  diiFérens  Princes  d'A- 
mérique. 

Les  Chefs  des  Indiens,qui  vivent 
îndép^ndans  des  Européens  ,  por- 
tent encore  aujourd'hui  ce  titre. 
•  Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  troifième  eft  très- 
brève. 

CACLUTER  j  vieux  verbe  qui  fi- 
gnifioit  autrefois  publier ,  procla- 
mer. 

CACOBERRO  \  nom  propre  d'un 
bourg  &  cap  d'Afrique  y  en  Barba- 
rie ,  au  Royaume  de  Barca. 

CACOCHYLIE  ^    fubftantif   fémi- 

nin.  Terme  de  Médecine  ,  qui  fe 

'  dit  d'une  digeftion  dépravée ,   par 

laquelle  les  alimens  fe  convertiffent 

en  un  chyle  mal  conditionné. 

CACOCHYME  \  adjeftif  des  deux 
genres.  Mal  fain  ,  de  mauvaife 
complexion ,  qui  abonde  en  mau- 
vaifes  humeurs.  11  fe  dit  particu- 
lièrement d'une  perfonne  lujerte  à 
de  fréquentes  infirmités.  C*tjl  un 
€orps  cacochyme. 

On  dit  en  raillerie  &  figurément 
,(de  quelqu'un  ,  qui/  a  tejpr'u  caco- 
chyme y  V humeur  cacochyme  ;  pour 
dire  >  qu'il  a  l'efprit  ou  Thumeur 
bizarre. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves  y  6c  h  qua4:riètne  eft  très- 
brève. 

CAGOCHYMIE»  fubftantif  fémi- 


CAC  4ir 

nîn,  8c  terme  de  Médecine,  qui 
fe  dit  du  mauvais  état  des  hu- 
meurs. 

Cette  maladie  fe  manifefte  par 
le  dégoût  j  les  infomnies,  les  rap- 
ports aigres  ou  d'une  odeur  d'œufs 
pourris  j  par  les  urines  qui  font  pâles 
&  troubles  j  par  un  teint  plombé  ^ 
par  des  maux  de  tête  >  &c. 

Elle  a  Ces  caufes  dans  l'^^age  des 
alimens  diflSciles  à  digérer ,  dans  la 
pléthore,  leshémorrhagies  fréquen- 
tes ,  les  diarrhées ,  les  pertes  dans 
les  femmes  ,  les  fleurs  blanches  , 
l'oifiveté ,  les  veilles-  immodérées  •. 
&c. 

La  Cacochyme  fe  guérit  en  géné- 
ral, en  détruifant  la  caufe  qui  l'a 
produite.  On  prévient  cette  mala- 
die par  un  régime  doux  ,  un  exer- 
cice modéré,  &  quelques  légers 
purgatifs  appropries  â  1  âge  ,  aa 
fexe ,  &  au  temperamment  de  la 
perfonne  menacée  de  cacochy* 
mie. 

Les  trois  premières  fyllabes  fonr 
brèves  ,  &  la  quatrième  eft  lon- 
gue. 

CACOETHE  V  ad/eOif ,  &  terme  de 
Médecine  &  de  Chirurgie ,  qui  fe 
dit  des  ulcères  malins  &  invété- 
rés. 

CACOLOTOTL;  fubftantif  maf- 
culin. Sorte  de  corbeau  qui  a  la  fi- 
gure d'un  étourneau.  Son  bec  eft 
noir,  fa  queue  longue,  &  fon  plu* 
mage  d'un  noir  tirant  fur  le  bleu.^ 

CACONGO^nom  propre.  Royaume 
d'Afrique,dans  la  bane  Guinée,vers. 
l'embouchure  du  fleuve  Zaïre.  Il 
n'a  que  trente  lieues  de  longueur,, 
&  dix  delargeur.  Malemba  en  eft  la 
ville  capitale.  Les  terres  y  font  mal 
cultivées  ;  niais  le  commerce  y  eft 
aflez  (confidérable^  Les  Habitans 
achètent  diverfes  Marchandifes 
étrangères  >  qiCUs  vont  revendre  ou 


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41-* 


CA'C 


échanger  à  Cpngo ,  poiir  des  éfcla- 
yts. 
CACOPHONIE  i  fubftanrif  fémkiin. 
Soni  afperitas.  Terme  de  Rhétori- 
que. 11  fe  dit  d'un  vice  d*élocution 
.  caufé  par  la  rencontre  de  ceruins 
mots  ou  fyllabes  qui  forment  un 
fon  défagréalple   à   loreiile.    C'eft 

Êour  faire  éviter  la  cacophonie  que 
loileau  donne  dans  fon  art  Ppéti- 
que  ce  précepte: 

Çardex  qâ'uae  yoyelle  à  courir  ^rop 
hât^c. 
Ne  foit   d'une  toycllc.cn  fon  chemin 
hcurxée. 

KTacophonie  ,  fe  dit  auffî  du  fon  ré- 

fultant  des  voix  &  des  inftrumens 

.  qui  chantent  &  qui  jouent  fans  être 

d  accprd.  Ç^  Concert  ctoit  une  vraie 

cacophonie. 

l.es. trois  premières  fyllabes  font 
•brèves ,  &  la  quatrième  eft  lon- 
gue. 

Il  faudroit  changer  'les  deux  c  en 
•k  f  ph  en  fy  6c  écrire  ^  d  après  la 
prononciation  ,  kahofoni^  Voyez 
.  Orthographp. 

CAÇOI^LAi  nom  propre  d'une  ville- 
d'Efpagne,dans  rAndaloufie,àdeux 
lieues  de  la  fource  du  Guadalqui- 
vir,  vers 'les  frontières  du  Royau- 
me de  XîreHade. 

CACOS^.nom  propre  d'une  villede 
•Grèce^  fur  une  des  Baies  du  Golfe 
de  Co(;inthe. 

CACOTRpPJlIE;  fubftantif  fémi- 
nin ^  &  terme  de  Médecine ,  qui  fe 
dit  en  général  d'une  nutrition  dé- 

f)ravée  ,  comme  celle  qu'opèrent 
es  mauvaifes  digeftipns  dans  la  ca- 
chexie &Ha  çacochymie.  Foye;^  ces 
mots. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
jbrèves ,  &  la  quatrième  ,eft  Ipn- 
^^ue. 


<:ac 

CACOUCHACS  }  (  les  )  jpeu^les  de 
l'Amérique ieptentrionale ,  dans  le 
Saguenai, 

CACOZELE  ;  vieux  mot  qui  figni- 
fi  jjt  autrefois  zèle  indifcret. 

CACTONlTEi  fubilantif  féminin; 
Pierre  que  quelques-uns  ont  cru 
.ccre  la  cornaline.  Des  vifionnair^ 
en  ont  fait  un  talifman  bien  pré- 
cieux ;  puifque  ,  fuivant  eux,  il 
alTuroit  la  viftoire  a  .ceux  qui  le 
polïïdoiçnt, 

CAGUMINE  ;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  fommet. 

CAGUS  ;  ternie  de  Mythologie ,  & 
nom  propre  d'un  fameux  Brigand  » 
^Is  de  Vulcain.  Il  avoir  trois  têtes^ 
dont  chacune  voniifloit  des  flam- 
mes par  la  bouche  &  les  narines: 
des  têtes  fanglantes  étqisnt  fufpen- 
dues  en  figne  de  trophée ,  à  l'entrée 
.  de  la  caverne  qu'il  hàbitoit  fur  le 
Mont  Aventin  \  mais  ayant  volé 
des  bœufs  à  Hercules,  ce  Héros 
parvint  à  pénétrer  dans  la  caverne 
d.u  Brigand  ^  &  il  en  purgea  la 
terre. 

CAD  ;  fubftantif  ntafculin.  Cétoit 
chez  les  Hébreux,  une  mefure  des 
Liquides  qui  contenoit  environ 
trente  pintes  de  Paris. 

CADAHALSO;  nom  propre  d'une 
petite  ville  d'Efpagne ,  dans  la  Nou- 
velle Caftille.  C'eft-U  où  Jean  II, 
Roi  de  Caftille ,  -fit  exécuter  fon  fa- 
vori Alvar  de  Liine,  qui  avoir  abufé 
de  l'autorité  que  lui  avoit  docmée  ia 
place  de  premier  Mipiftre* 

CADAN  ;  nom  propre  d'une  petite 
ville  de  Bohème ,  au  cercle  deZacz, 
fur  la  rivière  de  rEgre. 

CADARA-;  nom  propre  il'une  grande 
prefquîle  de  la  mer  Rouge  ,  fur  la 
.cote  méridionale  d'Arabie. 

Ptolémée  place  for  le  golfe  Perfi- 
gue ,  une  ville  de  l'Arabie  Heureti- 
le  du  même  nom. 


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CAD 

GADARIENS  j  -(  les  )  fd^e  de  Mu- 
fttlmans  qui- attribuent  les  aâions 
de  ripLomme  à  rhpmme  même  ,  & 
non  à  un  décret  divin  y  déterminant 
fa  volonté.  Madhed-Ben-Kalid-Ad-» 
Giohni  fut  auteur  de  cette  fe£ke  , 
&  fouffrit  le  martyjre  pour  foutenir 
fa  croyance. 

CADASTRE  ;  fubftantif  mafcuUn. 
Regiftre  public  que  1  on  tient  dans 
quelques  Provinces  du  Royaume , 
où  les  Tailles  (ont  réelles^  comme 
en  Provence ,  en  Dauphiné ,  &*  dans 
lequel  la  quantité  &c  la  valeur  des 
biens-fonds  font  exprimées  en  dé  • 
tail  ,  a6n  de  faciliter  rimpptition 
des  fubfides. 

La-ptemière  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  moyenne ,  la^troifième 
très-brève. 

QADAVEREUX ,  EUSE  ;  adjeâif 
Qui  tient  du  cadavre.  //  a  une  cou- 
leur cadavereufi  y^  un  teint  cûdavc- 
reux. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  la  Quatrième  eft  longue  , 
&  la  cinquième  du  féminin  très- 
brève. 

Le  X  qui  termine  les  deux  nom» 
bf  es  du  mafculin ,  prend  le  fon  du 
jf  devant  une  voyelle  ,  en  fuivant 
néanmoins  la  règle  générale  donnée 
ci-après,  f^oyer  la  lettre  S. 

Cet  adjeâir  ne  doit  pai  régu- 
lièremeht  précéder  1^  îubftantif 
auquel  il  fe  rapporte.  On  ne  dira 
pas  une  cadavereufe  odeur  y  mais  une 
odeur  cadavereufe:- 

CADAVRE  i-   fubftantif  mafculin. 

Cadayer.  Corps  mort.  11  ne  fe  dit 

qu*en  parl^tnt  du  corps  humain. 

Dès  qu'on  trouve  un  cadavre  en 

•  quelque  endroit>  le  Juge  s'y  tranf- 

f^orte,  &  drefle  Procès -verbal  de 
'état  du  corps ,  qu'il  fait  enfuite 
porter  ea  la  Géole  de  la  Jurifdic- 
tion. 


C  A  D^  42  j- 

1  Si*  parole  rapport  dés'  Qûrur- 
giens ,  il  y  a  lieu  de  croire  que  le 

:  défunt  s'eft  détruit  lui  -  même ,  on 
lui-  fait  fon  procès  en'^  lar  manière 

r  ufitée^dans  la  pourfuiçe  des  crimes. 
Après  l'information^  le  Juge  nom- 
me au  cadavre  un  Curateur  5  qui 
f)ïêxe  ferment  de^  le  défendre  fidè- 
ement  ou  fa  mémoire.  L'inftruc- 
tibn -du  procès  fe  fait-enfuite  eala 

'    manière  ordinaire  contre  le  Cura- 

.  teur  i  mais  celui-ci  prête  inteuro- 
gatoire  debout  y  &  non  fur  la  fel- 

.  ïette ,  &-  la  coiulamnation  ne  fe 
prononce  point  contrie  lui ,  mais 
contre  le  défunt  ou  fa  mémoire. 

Les  cas  auxqpels  la  Loi  veut  que 
le  procès  fôit  fait  au  cadavre  ou  à 
la  mémoire  d'un  défunt,  font,  outre 
le  fuicide  volontai-re  ,  lecrime»de 
lèze  Majofté  divine  &  huthaine  ^  le 
du^  &  la  rébellion,  à  Juftice ,  à 

•    force  ouverte. 

On  ne  ceflTe" -de  répéter  qu'il  n^ 

.  a  que  la  diflfeûion  tiréqueiire  des 
cadavres  qm  puifle  enrichir  &  per- 

:    feétiônner  l'anatomie  :  mais  cette 

:    vérité  connue  de  tout  le  monde  , 
n'a  pu  vaincre  encore  le  préjugé  ou 
la  coutume  qtû^'oppofe  aux  progrès  - 
de  l'art  de  guérir ,  en-  refiifanr  de 
livrer  à  l'Anato'mdfte 'des  cadavres 

.  par  l'étude  defquels  itappréndroit.à 
conferver  la  vie  des  hommes.  Ne 
feroit-ce  pas  une  loi  fage  &  utile 
que  celle;  qui  ordonnecoit  la  dif- 
leétion  des  corpt  avant  de  les  in- 

.   humer? 

La  première  fyllabe  eft  brève  y 

.  k  féconde  longue ,  &  la  «troiûèmo 
très-brève.  - 

ÇADDOR  j  nom  pitopte  d'une  ville 
d'Afie  ,  au  Royaume  de  Bf ampouf , 
dans  l'Empire  du  >MogoL 

CADEAU  j  Aibftàntif  mafculin.  Tfair 
de  plume  grand  &  hardi  oui  mar- 

;   qu^  quelque  figi^re  »  &  que  les  Ma  w 


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414  CAD 

très  d*ccriture  font  fans  lever  la 
main  pour  orner  les  marges. 
Cadeau  ,  fe  dit  d*un  repas  ,  d'une 
fère  que  Ton  donne ,  fur-tout  à  des 
Dames.  //  ne  cejfa  de  donner  des 
cadeaux  pendant  le  carnaval.  , 

On  dit  figurément  &  familière- 
ment ,  qaonfe  fait  un  grand  cadeau 
de  quelque  chofe  ;  pour  dire,  qu'on 
s'en  promet  un  grand  plaifir. 

La  première  lyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  moyenne  au  fingulier , 
mais  longue  au  pluriel. 

Le  X  nnal ,  qui  forme  le  pluriel, 

iirend  le  fon  du  :(  devant  une  voyel- 
e ,  en  fuivant  néanmoins  la  règle 
f;cncrale  donnée  ci-après.  Foye^  la 
ettre  S. 
11  faudroit  changer  le  c  en  â:  ,  le 
.Ardu  pluriel  en  s ,  lupprimer  Ye  qui 
eft  oifif,  &  écrire,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  kadau  y  kadaus.  Voyez 
Orthographe. 
CADÉE  j  (  Ligue  de  la  )  nom  propre 
d'une  des  trois  Ligues  qui  compo- 
fent  la  République  des  Grifons.  On 
la  nomme  .autrement ,  la  Maifôn  de 
Dieu.  Elle  renferme  l'Evèché  de 
Coire ,  la  Vallée  Engadine  ,  &  les 
pays  de  Pergell  &  de  Pufchiavo. 
Elle  eft  alliée  aux  fept  premiers 
Cantons  Suifles,  depuis  1498.  Le 
Proteftantifme  y  eft  la  Religion  do- 
minante. 

Dans  les  AflTemblées  Générales , 
la  Ligue  de  la  Cadée  a  vingt-quatre 
voix. 
C  A  DEFAUT  j  vieux  mot  qui  figni- 

fioit  autrefois  échafaut. 
CADEGl  ;  fubftantif  mafculin.  11  y 
a  deux  arbres  de  ce  nom  en  Arabie 
&  dans  les  Indes.  L'un  reffemble  à 
celui  qui  porte  la  cafle ,  mais  il  a  la 
feuille  plus  longue  &c  plus  déliée  : 
l'autre  qui  a  beaucoup  de  rapport 
avec  un  prunier  ,  a  l'ecorce  brune  y 
6c  la  feuille  plus  longue  que  celle  du 


CAD 

poirier.  Sa  fleur  qui  eft  blanche  & 
pourpre-,  répand  une  odeur  très- 
agréable,  &  Ion  fruit  relTembleaux 
poires  de  Bergamote. 
CADEL-AVANACU  j  efpèce  de 
Ricin  qui  croît  au  BréHl ,  Heurit  Se 
donne  du  fruit  en  Janvier  &  en 
Juiller.  Ses  feuilles  &  fa  femence 
font  purgatives.  La  poudre  des 
feuilles  guérit  la  morfure  du  fer* 

[»ent  appelé  Cabra  de  Capello ,  en 
'appliquant  fur  la  plaie. 

CADELER  ;  vieux  mot  qui  (îgnifioit 
autrefois  conduire. 

On  s'eft  auflî  fervi  de  ce  mot; 
pour  dire  faire  des  cadeaux  en  écri- 
vant. 

CADEMOTH;  Foye^  Ceviuoth. 

CADENAC  j  nom  propre  d'une  ville 
de  France ,  en  Quercy ,  fur  la  ri- 
vière de  Lot ,  à  deux  lieues ,  fud-eft, 
de  Figeac. 

CADENAS  ;  fubftantif  mafculin. 
Serra  catenaria.   Efpèce  de  petite 

-  ferrure  dont  on  fe  fert  pour  fermer 
les  malles  ,  les  cafletces  ,  &c.  & 
qu'on  applique  ou  qu'on  ôte  quand 
on  veut.  Les  cadenas  différent  les 
uns  des  autres  par  la  figure  ou  par 
le  travail.  11  y  en  a  de  ronds  ,  d'o- 
vales, de  triangulaires,  de  cylin- 
driques ,  &c.  &c  ils  font  à  ferrure  ou 
à  reflbrt,  ou  à  fecret. 

Cadenas,  fe  dit  auflî  d'une  forte  de 
coffret  d'or  on  de  vermeil  doré, 
dans  lequel  on  met  le  couteau ,  la 
cuiller  ,  la  fourchette  ,  &c.  qu'on 
fert  à  la  table  du  Roi  &  des  Prin- 
ces. 

La  première  fy  llabe  eft  brève ,  la 
féconde  très-brève ,  &  la  troiflème 
longue. 

CADENASSÉ  ,  ÉE  ;  ad|eaif&  par- 
ticipe paffif.   Foy^  Cadenasser. 

CADENASSER  ;  verbe  aétif  de  la 
micre  conjugaifon,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.    Serra  cacc^ 

narià 


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CAD 

nariâ  ctaudcre.  Vermev  par  le  moyei) 
d*un  cadenas.  Il  faut  cadcnajfcr  cette 
malle. 

"La  première  fyllabe  eft  brève , 
&  la  leconde  très-  brève',  la  troi- 
fième  brève  ,  &  la  quatrième  eft 
longue  ou  brève ,  comme  nous  l'ex- 
pliquons au  mot  VERbÊ  ,  avec  la 
conjugaifon  &  la  quantité  profo- 
dique  des  autres  temps. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  ^ , 
fupprimer  un  s  qui  eft  oifîf ,  & 
écrire  kadenafeu    Voyez  Ortmo- 

Qtl  A  P  H  E 

CADENCE  ;fubftantif  féminin,  & 
terme  de  Mufique ,  qui  fe  dit  de  la 
terminaifon  d'une  phrafe  harmo- 
nique par  un  repos. 

Cadence  parfaite  ,  fe  dit,  de  celle 
où  la  dominante  patlê'au  fon  prin- 
cipal. 

Cadence  imparfaite  ,  fe  dit  de  ceU 
le  où  la  fous-dominante  paffe  au 
fon  principal. 

La  première  de  ces  deux  caden- 
ces, dit  Rameau,  eft  fans  doute 
IS  plus  parfaite ,  puifque  la  domi- 
nante y  rentre  pour  lors  dajis  le 
corps  de  Thartuonie  d  où  elle  naît , 
&  ne  laiffe  plus  rien  à  défirer  après 
cela  \  au  lieu  que  la  fous-dominante 
ne  trouvant  aucune  place  dans  Thar- 
monie  du  fon  principal ,  ne  s'upit 
point  aflez  avec  lui ,  &  empêche 
par-là  ,  que  le  repos  ne  fatisfaflTe 
t  pleinement. 

Il  y  a  auflî  des  cadences  rompues 
&  interrompues ,  mais  qui  dérivent 
toutes  de  la  parfaite.  Elles  font  fon- 
dées ,  comme  le  remarque  Tilluftre 
artifte.que  nous  venons  de  citp,fur 
la  fucceffion  fondatnentale  en  mon- 
tant diatoniguement  ,  &  éh  def* 
cendant  de  uerce,  &  fur  ce  que  la 
dirtbnnance  peut  indifféremment 
fe  fauver  fur  quelque  confonnance 
que  ce  foit.  .  •       .   *  - 

Tome  ir. 


CAD  4tj^ 

La  cadence  rompue  fe  forme  d*tt« 
ne  fucceffion  fondamentale  où  la 
dominante ,  au  lieu  de  defcendre 
de  quinte  fur  le  fon  principal,  mon- 
te ciiatoniquement  fur  un  autre  fon 
fondamental  ,  qll'on  peut  rendre 
ou  principal  ou  dominante,  d'au- 
tant que  fa  feprième  s'y  trouve  pour 
lors  préparée  par  loârave.      r*  * 

La  cadence  interrompue  fô  forme 

*  d'une  fucceffion   fondamentale  où 

*  la  dominante  j  au  lieu  de  paffer  aa 
fon  principal ,  defcend  de  tierce 
fur  une  autre  dominante  ,  qui  ne  , 
peut  être  que  relie  ,  parce  que  la 
note  fènfible  >  la  tierce  majeure  de 
la  première  dominante  ne  trouvant 
aucun  fon  harmonique  auprès  d  elle 
qui  appartienne  à  Tharmonie  du 
nouveau  fon  fondamental  où  Ton 

[>aire .,  elle  eft  obligée  de  tefter  fiir 
e  même  degré  ,  &  par-là  détruit 
Teffet  d'une  cadence. 

Cadence,  fe  dit  auffi,  en  termes  de 
chant,  d'un  tremblement  foutenu 
qui  fe  fait  à  la  fin  d'une  mefure. 

Cadence  ,  fe  dit ,  en  termes  de  danfe,' 
de  là  mefure  du  fon  qui  règle  le 
mouvement  ou  l^s  pas  de  celui  ouï 
danfe  :  ainfi  l'on  dit  qu  «/z  danftur 

,  fent  la  cadence  ;  pour  dire ,  qu'il 
fent  la  mefure  „  &  qu'il  fuit  le  mou- 
vement d'un  air.  Et  cju'i/  Jhrtdc 
cadence  y  pour  ^^re^  qu'il  ceffe  d'ac- 
corder fes  pa§  avec  la  ^efure  &,  le 
'tnouvêmeht  d'une  piède  de  m\ifi- 
que. 

Cadence,  fedit,  en  termes  de  Ma- 
nège ,  de  la  mefure  que  le  chenal 
doi^  cardet  pbiir  qu'iry  ait  de  la 
jufteue  dans  tous  les  mouvemens. 
AinÇ  Von  dit  qa^un  cheval  fuît  fa, 
cadencé ,  qu'i/  rftanie  toujours  dé  Ict 
fnime  cadence  ;  pour  dire ,  qu'il  ob- 
ferve  régulièrement  fon  terreiirt', 
&  qu'il  n'en  enîibrafle  P^s  pltis  dÂm 
un  ae  fes  temps  que  dans'  MUtrs,  * 
Hhh 


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4x5  ^CAt) 

;  ;  L$-  cheval  qui  a  la  bouche  :fine , 
,  1^  hanches  &  les  épaufes  libres , 

entretient  aifépient  fa  cadence. 
Carence  ,  fe  dit,  en  termes  de  Part 
.oratoire,  delà  fin  ou  chute  d'une 

péripde  ,  ou  d'un  de  fes  membres , 

qui  a  une  certaine  Wmonie  &  un 
.  certain,   nombre  agrçables    à  •  1  o- 

reille, 
^  j  Ciceron  prefcrit  à  l'orateur  de 
"contenter  l'oreille  dont  le  jugemenr, 
j  dit-il,  fe  révolte,  fi  facilement.  Il 
,^  eft  vrai  qRe  c^  feroit  en  vai^i  qu'on 
\  voudroit  plaire  par  de  belles  pen- 

fées/fi  on.les  prcfentoit  en  termes 
.  .durs  &  m'ai  arrangés.  Autant  1  o- 

xeiUe  eft  flattée  d'un  difcours  doux 
f  Se  coulant ,  autant  elle  eft  choquée 
.  quand  le  nopbre  eft  trop  court  , 

mal  foutenu  ,  &  la  chute  trop  ra- 

5ide.  Il  paroît  donc  que  Torateur 
oit  éviter  également  &   le  ftyle 
coupé,  quoiqu'à  la  mode  aujour- 
d'hui, &  celui  qui  eft  traînant  & 
.languitTant ,  parce  qu'il  fatigue  To- 
reifîe  &  ladccoûte. 
Cadence  ,  fe  mt  encore ,  en  termes 
.  de  Pocfiè  ,   de,  l'agréable  mefure 
:  d'un  vers  nombreux  &  bieatoumé, 
ou  d'une  période  harmohieufe.  La 
cadence  de  nos  vers  françois  confifte 

{particulièrement  dans  la  richefle, 
a  variété  &  iz  difpofition  des  ,ri- 
jnes.  .  . 

.  iLa  première  fyllaVe  eft  brève  i  la 
féconde, longue  ,  6c  fa^  troifièjne 
très-brève.    ' 

Il  faudroit  changer  le  premier 
f  en  *,  le  fécond  en.  ^  ,  le  premier 
e  enay  ,Sc  écrire  ^  d*après  là  pro- 
nonciation, kadanji.   y  oyez  Or- 

THOGRAP^HE. 

ÇAJDENCÊ  •  ÉE*  ;'  adjeftlf  &  par- 

tlcipe  paflîf.    f^oye^  Cadencer, 
jCADENCEI^   j    verbe    aûif  de    la 
l   Jjreniicre  conjugaifon  ,    lequel  fe 
'.  '^pjfigjaç  cpmme'  chanter*  P^.^^^ 


CAD 

$en  fert  guères  qu*en  tçtte,  phrafc , 

'  cadenccr  des  périodes r^  po.ijr  dire, 

les  rendre  nombreufes  &  agréables 

à  l'oreille.  Cet  orateur  cadence  bien 

,  une  période, 

hz  prejcnière  fyllabe  eft  brève  ,  la 
fecpnde  moyenne ,  la  troifième  eft 
longue  pu  bpève  ,   comme    nous 
l'expliquons  au  mot  Verbe,  avec 
la  conjugaifon  &  la  quantité  pro- 
fodique  des  autres  temps. 
^    Qbfçrvezçeipendant  que  les  temps 
.,  ou  perionn^^^  q^i  fe  terminent  par 
un  e  féminin,  ont  leur  pénultième 
-fyllabe  longue.  Dans  je  cadence^ 
;  la  fj^llabe  dcn  eft  longue. 
ÇADENEji  fubftantif  féminin ,  &  ter- 
mes de  Marina  fynonyme  à  chaîne. 
Ainfi  l'on   appelle  cadènes  de  haun^ 
•     ban  ^  des  cliajties  de  fer  àTextré- 
j     mité  defquelles  on  met  un  cap  de 
mouton  pour  iervir  \  rider  les  nau- 
bans. 
Cadènks  y  fe  dit  aufll  de  deux  barres 
,  de  fer  longues ,  plates  &  mobiles 
.  dans  les  grands  porte-haubans.  L'u- 
^e  fert  à  mettre  le  palan  qui  fide 
les  grands  haubans  ,  &  l'autre  à 
,  defcendre  la  chaloupe  i  la  mer ,  ou 
à  la  haler  à  bord. 
Cadene  ,   eft  aufii  un  vieux  mot  qui 
s'eft  dit  autrefois  de  la  chaîne  de 
,  fer  fervant  à  attacher  les  forçats. 
CADENÉT  ;  nom  propre,  d'une  ville 
de  Erance  ,  en  Provence  ,  ,prè^  de 
la  Diurance  ,    &  à  quatre. lieues, 
nord- nord- oueft  ,  d'Aix. 
CADENETTE  j  fubftantif  féminin. 
Longue  trèfle  qui  defcend  .plus  bas 

3ue  "le.Tefte.des  cheveux.  Ce  font 
es  cheveux  en,cadéx^^aes. 
La  première  fyllabe .ett  brèves  la 
.  féconde  trèç-  brève  ,  la  troifième 
moyenne  ,  &    la  quatrième  très- 
brève. 
CADEQUIE,;  ,npm  propre  d'un  port 
d*£fpagné^,  en  Catalogne- ^  Xu^la 


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CAD 

Méditerranée  /entre  la  Baie  de  Rofe 

&  le  Cap  de  Créau. 
CADEROUSSE  j  nom  propre  d'une 
,    petite  ville  du  Comté  Venaiflîn ,  *à 

une  lieue  ;,  oueft-fud-oueft ,  d'Oran- 

CADÈS  BARNÉ  j  nom  propre  d'une 
ville  de  J*Arabie-Pétrée  ,  qui  fur 
donnée  à  la  Tribu  de  Juda.  C*eft-U 
où  mourut  Marie  ,  fœur  de  Moïfe. 

CADES  DE  NEPHTALl;  nom  pro- 
pre d'une  ville  de  la  Paleftine  ,  qui 
fut  d  abord  donnée  à  la  Tribu  de 
Nephrali ,  &  enfuite  aux  Lévites  de 
la  famille  de  Gerfon. 

CADESSIA  i  nom  propre  d*une  ville 
d'Afie  ,  dans  la  Province  dlrak. 
Elle  eft  fameufe  par  la  viiStoire-que 
les  Arabes  y  remportèrent.  1  an  15 
de  rhégire,  fous  le  Califar^d'Omar, 
contre  jezdegerd ,  Roi  de  Perfe,  le 
dernier  de  la  race  des  Safanides  , 
qui  perdit  la  courpnne  &  la  vie. 

CADET,  ETTE;  adjedif  &  fub- 
ftantif  Puîné,  puînéç.  Ccftfonfils 
cadet  y  fa  fille  cadette. 

On  appelle  branche  cadette  d*une 
Maijon  y  par  oppofition  à  branche 
aînée  ,  une  branche  de  cette  Mai- 
fon  5  fbttie  d'un  cadet.  Il  eft  d'une 
branche  cadette  de  la  Maifou  de  Lor- 
raine. 

Cadet  ,  fe  dit  relativement  à  l'aîné  ^ 
d'un  puîné  qui  ne  laiffe  pas  d'avoir 
<l'autres  fcères  après  4a L 

Par  la  coutume  de  Paris ,  les  ca- 
dets des  familles  Bourgeoifes  parra- 
fent  également  avec  leurs  aînés. 
)àns  a  autres  eoixtumes ,  les  aînés 
ont  tout ,  ou  prefque  tout  j  abfur- 
dité  contre  laquelle.réclament  fans 
teflfè  les  Loix  immuables  de  la  na- 
ture. Voye^  AÎNÉ. 

Cadet  ,  fe  dit ,  par  extenfion  ,  du 
moins  âgé  de  deux  hommes  qui  ne 
font  pas  frères. 

Çadjut  ,  (e  dit  aufli  des  membres  d'un 


CAD  417 

Aîème  corps,  d'une  même  compa:? 
gnie  ,  relativement  à  l'ancienneté 
des  autres  membres  qui  ont  été.  re* 
çuf  avant  eux.  Il  nefi  encore  qu  En-^ 
fe'rgne  y  quoiqu'on  ait  fait  Capitaine 
u^  tel  y /on  cadet.  ' 
Cad^t  ,  fe  dit  »  en  termes  de  l'Art 
Militaire  ,  d*un  jeune  Gentilhom- 
me qui  fert  comme  fimple  foldat, 
pour  apprendre  le  métier  de  la  guer^ 
re., 

COMPAGNIBS    DE    CADETS  ,     fe  dit  d^ 

certaines  compagnies  >  compofces 
de  jeunes  gens  qu'on  élève  dans 
l'Art  Militaire.  Tels  furent  celles 
que  Louis  XLV  avoic  créées  en 
i6Sfy  telles  encore  ceJles  que  le 
iloi  Sràniflas  a  entretenues  à  Luné-*^ 
ville  en  Lorraine,  jufqu'à  fa  mort, 
.  .foHS  le  titre. dt  cadets ^Gentilshom'- 
mes.  Il  falloir  prouver  quatre  de-r 
grés  de  Nobîeue  paternelle ,  pour 
être  admis  dans  celles-ci. 

Le  Roi  avoit  auflî  établi  des 
compagnies  de  'cadets  en  1716  ^ 
mais  elles  furent    fupprimées  en 

175  J- 

On  dit  proverbialement  d'un 
jeune  homme  qui  aime  la  bonne 
chère  ,  &  à  faire  de  la  dépenfe  ^ 
que  c*eft  un  cadet  de  haut  appétit. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  Se 
la  féconde  moyenne  au  (ingulier 
mafculin ,  mais  longue  au  pluriel  ^ 
&  moyenne  au  féminin ,  qui  a  une 
troifième  fyllabe  très-brève* 
CADET  ES  î  (  les  )  anciens  peuples 
des  Gaules»  dont  parle  Célar.  Les 
uns  les  placent  dans  le  Diocèfe  de 
Bàyenx ,   &  les  autres  prétendent 

2u'ils   habitoient  les  jenv irons  de" 
)aen. 
CADETTE^  fubftaïKif  féminin,  la- 
pis quadratus,  Pierre  de  taille  pro- 
.  pre  pour  paver.  Une  voiture  de  ca^ 
dettes. 
CADEyMA  >  nom  propre  d'une . an- 
H  h  h  i  j 


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4i8  CAD 

'  cienne  ville  que  Pline  place  «dans 
l'Ethiopie ,  fous  l'Egypte. 

CADIj  fubftantif  mafculin.  Ceft, 
chez  les  Turcs  &  les  Sarrafins ,  le 

'  titre  que  portent  les  Juges  des  cau- 
fes  civiles.    Leurs  Sentences  peu- 

-  vent  être  réformées  par  les  Juges 
fupérieurs. 

Cadi  y  efl:  auflî  le  nom  propre  d'une 
ancienne  ville  que  Ptolémee  compte 
entre  celles  de  la  Méonie. 

CADI  AR  j  nom  propre  d'une  rivière 

n  d'Efpagne,  au  Royaume  de  Gre- 
nade. Elle  a  fa  fource  près  du  bourg 
de  Cadices ,  &  fon  embouchiure  a 
Salobrena  ,    dans    la   Méditerra- 


née. 


CADICER  ;  nom  propre  d'un  bourg 
d'Efpagne^au  Royaume  de  Grenade, 
à  la  fource  de  la  rivière  de  Cadiar. 

CADlEREj  nom  propre  d'un  bourg 
de  France ,  en  Provence ,  à  trois 
lieues  ,  nord-oueft  ,  de  Tou- 
lon. 

CADILESKER  j  fubftantif  mafculin. 
C'eft ,  chez  les  Turcs ,  le  titre  dfun 
Juge  d'armée.  Il  n'y  a ,  félon  d'Her- 
belot  y  que  deux  Officiers  de  cette 
efpèce  dans  l'Empire.  L'un  eft  le 
Cadilesker  d'Europe  ou  de  Roma- 
nie ,  &  l'autre  le  Cadilesker  d'Afie 
ou  de  la  Natolie.  Ils  font  fubor- 
donnés  Tun  &  l'autre  au  Reis-Ef- 
fcndiy  qui  eft  jromme  le  Grand- 
Chanceher  de  l'Empire. 

CADILLAC;  nom  propre  d'une  ville 
de  France,  dans  la  Guyenne ,  fur  la 
Garonne ,  à  cinq  lieues  &  demie , 
fud-eft ,  de  Bourdeaux. 

CADIS;  fubftantif  mafculin.  Sorte 
de  ferge  de  laine  étroite  &  légère  , 
d'un  prix  médiocre.  Les  cadis  ont 
ordinairement  trente  à  trente  une 
aunes  de  longueur ,  &  environ  une 
demi-aune  de  lareeur.  Il  s'en  fa- 
brique beaucoup  dans  le  Vêlai ,  le 
Gévaudan  »  les  Cévennes  >  &  en 


CAD 

Îuelques  autres  contrées  volfines  da 
anguedoc. 

Cadis  ,  fe  dit  aufti  d'une  autre  étoffe 
de  laine  fine ,  croifée  &  drapée  > 
dont  la  pièce  contient  trente-huit  à 
quarante-deux  aunes  de  longueur  y 
éc  une  demi-aune  de  largeur. 

Les  cadis  payent  à  la  fortie  du 
Royaume  quatre  livres  par  quin- 
tal. 

,    La  première  fyllabe  eft  brève,  & 
la  féconde  longue. 

CADISÉ;  adjeftif  mafculin  fubftan- 
tivement  pris.  On  défigne  ainfi  » 
dans  le  commerce  >  une  forte  de 
droguer  croifé  &  drapé  qui  fe  fa- 
brique particulièrement  en  Poitou. 
Les  chaînes  en  doivent  être  de 
ouarante-huit  portées,  &  chacune, 
doit  avoir  au  moins  feize  fils.  Cha- 
que pièce  doit  d'ailleurs  contenir 
quarante  aunes  de  longueur ,  &  une 
demi-aune  de  largeur. 

CADIX  j  ndm  propre  d'une  ville  épit 
copale  &  maritime  d'Andalôuue  , 
en  Efpagne ,  dans  une  île  du  même 
nom,  vis-à-vis  du  port  Sainte- 
Marie,  &  i  dix-huit  lieues  de  Gi- 
braltar. 

Cette  Ville,  qui  fut  autrefois 
bâtie  par  les  Phéniciens,  eft  grande, 
forre,  riche,  &  très-commerçante. 
Son  port  eft  cominnellement  fré- 
quenté par  un  grand  nombre  de 
navires  de  toutes  fortes  de  Nations. 
C'eft  de-là  que  part  la  flotte  Efpa- 
gnole  qtd  va  aux  Indes ,  &  où  elle 
aborde  à  fon  retour. 

L'île  de  Cadix  n'a  guères  que 
quatre  lieues  de  longueur,  &  beau- 
coup moins  de  largeur.  On  y  voyoif 
autrefois  les  reftes  d'un  Tepiple 
antique ,  que  les  Phéniciens  avoient 
bâti  a  Hercule.  Ce  Temple  fut  fin- 
gulièrement  révéré  des  Anciens.  Le 
Prêtre  qui  y  facrifioit ,  devoit  être 
pur,  cbafte,  &  avoir  la  tète  rafce^ 


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CAD 

les  pieds  nus  ,  &  la  robe  détrouf- 
fée.  L'entrée  en  étoit  fpccialement 
interdite  aux  femmes  &  aux  co- 
chons. Jules-Céfar  y  trouva  la  ftatue 
d'Alexandre  le  Grand. 

11  y  eut  auilî  dans  cette  île  plu- 
£eurs  autres  Temples  dédiés  à  la 
mort,  à  la  fièvre ,  à  la  vieilleiTe ,  à 
la  pauvreté,  &€. 

Baie  de  Cadix  ,  fe  dit  d'un  petit 
golfe  de  rOcéan  »  fitué  entre  l'île 
où  eft  bâtie  la  ville  de  Cadix,  & 
les  embouchures  du  Guadalquivir 
^  &  de  la  rivière  de  Guadalette.  Cette 
baie  a  douze  lieues  de  circuit  & 
deux  de  largeur.  Elle  eft  défendue 
par  plufieurs  châteaux ,  &  entourée 
de  falines ,  &  des  ports  de  Cadix , 
de  Porto-Réal  &  de  Sainte-Ma- 
rie: 

Golfe  de  Cadix  ,  fe  dit  de  cette  partie 
de  rOcéan  atlantiaue ,  qui  s'avance 
.  depuis  le  détroit  ae  Gibraltar  juf- 
qu'au  cap  de  Saint-Vincent  en  Eu- 
rope, &  jufqu'au  cap  de  Cantin  en 
Aririque,  entre  les  côtes  de  l'Al- 

Sarve  &:de  l'Ândaloufie,  &:  celles 
es  Royaumes  de  Fez  &  de  Ma- 
roc. , 
CADIZADELITES  j  (  les  J  ondéfigne 
ainfi  une  fe£be  de  Mufulmans ,  qui 
fuient  la  joie  &  les  plaifirs ,  &  qui 
affeâent  oeaucoup  de  gravité  dans 
leurs  aâions.  Ceux  de  ces  feâaires 
qui  habitent  vers  la  Hongrie ,  onf 
mêlé  beaucoup  de  chriftianifme  à 
leur  doârine.  Ils  difent  que  Maho- 
met eft  le  Saint-Efprit  qui  defcendit 
fur  les  Apôtres  le  jour  de  la  Pente- 
côte. Ils  lifent  d'ailleurs ,  avec  TAl- 
coran ,  la  Traduâion  Efclavone  de 
l'Evangile. 
CADMIEj  fubftantif  féminin,  Cad^ 
mia.  On  défigne  ainfi  plufieurs  fub- 
ftances  bien  différentes  les  unes  des 
autres.  Celle  qu'on  appelle  cadmie 
des  fourneaux  j  eft  une  matière  <jui 


CAp  419 

fe  fublime  lorfqu'on  fond  les  mines 
qui  contiennent  du  zinc ,  comme  à 
RamtUberg.  Elle  provient  dos  fleurs 
du  vncj  qui,  fe  lublimant  pendant 
la  fonte ,  vont  s'appliquer  fur  les 
parois  intérieurs  du  fourneau,  où 
elles  éprouvent  une  demi-fufion, 
&  prennent  par  conféquent  un  cer- 
tain corps.  11  s'en  amafTe  une  fi 
grande  quantité ,  que  cela  forme , 
en  aflez  peu  de  temps,  des  incruf- 
tations  fort  épaifles  ,  qu'on  eft  obli- 
gé d'enlever  aflez  fouvent.  Il  paroîç 
qu'on  a  donné  aulTî  en  général  le 
nom  de  cadmie  des  fourneaux  ^  à, 
toutes  les  fuies  &  fublimés  métal- 
liques qui  s'élèvent  dans  les  fontes 
en  grand ,  quoiqu'il  y  ait  certaine- 
ment de  grandes  différences  encre 
ces  matières. 

Plufieurs  Auteurs  appellent  wrf- 
mie  naturelle  ou  cadmie  jojfile  y  une 
forte  de  pierre  ou  de  minéral  qui 
contient  du  zinc ,  du  fer ,  &  quel* 

3uefois  d'autres  fubftances.  Elle  eft 
'une  couleur  jaune  ou  rougeâtre  ; 
&  on  la  nomme  auffi  pierre  calami^ 
naire  ou  calamine.  On  s'en  fert , 
ainfi  que  de  la  cadmie  des  fourneaux^ 
pour  faire  le  laiton  ou  cuivre  jau* 
ne. 

Enfin,  quelques  Chimiftes  ont 
donné  auffi  le  nom  de  cadmie  foJfiUy 
â  un  minéral  qui  contient  de  l'ar- 
fénic,  fouvent  du  bifmuth,  de  l'ar- 
gent ,  &  fur-tout  le  demi-métal  , 
dont  la  chaux  fondue,  avec  des  ma- 
tières vitrifiables  ,  forme  un  beau 
verre  bleu.  Ce  minéral  eft  plus  con- 
nu fous  le  nom  de  cobalt  y  qu'il  eft 
fort  à  propos  de  lui  donner  par  pré- 
férence, &  uniquement  pour  éviter 
l'embarras  &  l'obfcurité  qu'entraî- 
nent néceffairement  les  mêmes  dé- 
nominations données  à  des  matières 
fi  différentes. 
U  s'enfuit  de  ce  que  nous  venons 


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430  CAD 

de  dire  ,  que  le  mot  cadmie  eft  fore 
générique.  On  pourroit  cependant 
aivifer  les  cadmics  en  naturelles  H 
en  artificielles. 

On  comprendroit  dans  la  clafTe 
des  cadmics  naturelles  ,  larfénic 
naturel,  le  cobalt  en  fleurs,  &  la 
pierre  cataminaire^  plus  abondante 
en  zinc  qu  en  autres  matières  mé- 
talliques. V 

Les  cadmics  artificielles  feroient 
Tarfénic  artificiel ,  que  quelques- 
luis  ont  nommé  verre  empoifonné  y 
la  tuthie  &  le  pompholix ,  ou  fpo- 
de  blanc,  f^oycr  ces  mots. 

La  première  lyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  longue. 
CADMUS5  terme  de  Mythologie, 
Se  nom  propre  d*un  fils  d'Agénor, 
Roi  de  Phcnicie,  èc  pèie  d'Europe. 
jCette  PrinceiTe  ayant  été  enlevée 
par  Jupiter  métamorphofc  en  Tau- 
teau ,  Agénpr  donna  ordre  à  (es 
trois  fils ,  Phénix  ,  Cilix  &  Cad- 
'mus,  d'aller  la  chercher  ,&  leur 
défendit  de  paroître  devant  lui  avant 
de  l'avoir  retrouvée. 

Phénix   alla  du  côté;  de   TAfri- 

3ue ,  &  s'établit  dans  le  Pays  qui, 
e   fon  nom ,  s'eft  appelé  la  Phc- 
nicie» 

Cilix ,  iaprès  avoir4)arcouru  toute 
TAfie  mineure  ,  sarrcta  dans  la 
contrée  qu'on  a  depuis  nommée  la 
Çïlic'ic. 

Cadmus ,  étant  paflTé  dans  TEu- 
i:ope ,  &  a'ayant  eu  aucune  nouvelle 
de  fa  fœur,  fe  fixa  dans  la  Béotie , 
,&:  y  bâtit  la  fameufe  ville  de  Thè- 
bes.  Eri  paflant  à  Delphes,,  il  avoit 
confulté  rOraçle  d* Apollon,  pour 
(avoir  ou  il  pourroit  établir  fa  de- 
meure. «<  Tu  rencontreras ,  lui  dit 
j>  ce  Dieu ,  dans  une  campagne  dé- 
V  ferte  ,  une  génifle  ,  qui  n'a  point 
59  encore  porte  le  joug  de  la  char- 
_  ;»»  rup  :  prpads-U  pqurgui4e,  & 


CAD 

»  bâtis  une  ville  dans  le  champ  où 
»  elle  s'arrêtera  pour  fe  repofer: 
»  tu  donneras  â  toute  la  contrée  le 
«  nom  de  Béotie.  »  A  peine  étoit-il 
forti  du  ianduaire  de  l'Oracle,  qu'il 
apperçut  une  génifle  qui  marcnoit 
à  pas  lents  ^  elle  n'avoit  fur  fa  tète 
aucune  marque  qui  fît  conhoitre 
qu'on  l'eût  employée  au  fervice  de 
la  charrue  :  il  fuit  fes  traces ,  & 
adore  en  filence  le  Dieu  qui  le  con- 
duit. Il  avoit  déjà  palfé  le  fleuve 
Céphife,  &  traverfé  les  campagnes 
de  la  Phocide  ,  quand  la  génide 
s'arrctant,  fit  retentir  l'air  de  fes 
mugiflemens  ;  elle  regarda  derrière 
elle  ceux  qui  lafuivoient ,  &  enfuite 
fe  coucha  fur  l'herbe. 

Le  premier  foin  de  Cadmus  fut 
de  remercier  les  Dieux j  il*baife 
avec  refpeâ  cette  terre  étrangère  ; 
&  falue  cette  campagne  &  les  col- 
lines qui  l'environnent.  Il  fedifpo- 
foit  à  faire\m  facrifice  â  Jupiter  , 
&  avoir  ordonné  à  it%  compagnons 
d'aller  puifer  de  l'eau  dans  une 
fource  vive.  Non  loin  de-li  croit 
une  antique  foret ,  qui  n'avoit  point 
encore  fenti  le  tranchant  de  la  coi- 
gnée  ;  il  y  avoit  au  milieu  un  antre 
entouré  d'épais  buiffbns  ',  l'entrée 
en  étoit  bafle ,  &  cintrée  en  forme 
d'arcade  \  il  en  fortoit  une  grande 
abondance  d'eau,  &  le  fond  de 
l'antre  fetvoit  de  retraite  a  un  Dra- 
gon  confacré  au  Dieu  Mars.  Sa  crête 
&  fes  écailles  étoient  de  cotdeur 
d'or  j  fes  yeux  étinceloient  comme 
le  feu,  &  tout  fon  corps  étoit  gon- 
flé d  un  mortel  venin.  Il  fortoit  de 
fà  gueule ,  armée  de  trois  rangées 
de  dents ,  trois  langues ,  dont  le 
mouvement  avoit  une  incroyable 
rapidité.  Lorfque  les  Compagnons 
de  Cadmus  furent  entrés  dans  le 
bois ,  le  bruit  qu'ils  firent  avec  leurs 
jurne5>  en  puifant  de  Teau,  réveilla 


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CAD 

le  Dragon  :  il  palTa  la  tcte  hors  de 
l*antre,  &  poufla  d'iiorribles  (iffle- 
mens.-  A  cec  afpe^t ,  ils  laiflent 
tomber  leurs  urnes,  le  fang  fe  glace 
ilans  leurs  veines  ^  &  un  cremble- 
menc  fubic  s'empare  de  tout  leur 
corps.  Le  Dragon  s'avance  &  fe 
courbe  en  longs  replis  5  il  fe  dreffe , 
&  rcjgardant  tout  autour  ,  il  apper- 
çok  les  malheureux  Phéniciens  :  il 
fe  jette  fur  eux ,  déchire  les  uns  par 
de  cruelles  morfures ,  s'entortille 
autour  des  autres ,  &  les  étouffe , 
ou  les  tue  de  £bn  haleine  empoifcn- 
née. 

Le  foleil  avpit  fait  la  moitié  de 
fa  courfe  :  Cadmus  ,  étonné  du  re- 
tardement de  fes  Compagnons ,  va 
au-devant  d'eux  ,  arme  d'une  lance 
^  ($C  d'un  javelot ,  &  couvert  d'yne 
pe^u  de  lion.  En  entrant  dans  le 
bois ,  il  les  voit  étendus  par  terre  , 
&  le  Dragon  couché  fur  eux  ,  qui 
lècfie  le  fang  de  leurs  plaies.  «^  Ou 
99  je  vous  vangerai ,  s'ecria-t-il ,  ou 
99  je  périrai  comme  vous.  »  Et  à 
Tinftant  il  lève  de  terre  une  roche 
il'une  énorme  pefanteur ,  &  la  lance 
fur  le  dragon  :  elle  eût  pu  ébranler 
les  plus  épailTes  murailles  ,  mais  le 
monftre  n'en  ert  point  bleflTé  :  (es 
écailles  le  garantiuent  comme  une 
foc^e  cuirâue  Se  la  dureté  de  fa  peau 
amortit  le  coup.  11  ne  fut  cependant 
,pas  à  l'épreuve  du  javelot  que  lui 
darda  Cadmus ,  &  qui ,  étant  emré 
par  l'épine  du  dos,  pénétra  jufques 
dans  (es  entiîailles.  Le  Dragon  mord 
le  javelot  avec  fureur,  &  fait  de 
vaips  efforts  pour  l'arracher  :  il  n'en 
tire  qu'une  partie,  &  le  fer  demeure 
attaché  aux  os.  La  douleur  aug- 
<neate  fa  rage  j  il  fe  replie ,  il  ç'é- 
tend ,  &  s'élançant  impétueulement 
contre  fon  ennemi,  renverfe  les 
arbres  qu'il  rencontre.  Cadmus  fait 
quelques  pas  eu  anière  pour  Tévi- 


CAD  431; 

ter  j  outre  que  la  peau  du  lion  peut  ' 
en  partie  le  garantir,  il  lui  préfente 
fa  lance ,  &  l'enfonce  dans  la  gueule 
pour  l'empêcher  de  l'approcher  :  il 
en  fort  un  fang  noir  &c  épais,  & 
l'air  eft  infcdé  de  fon  haleine.  En- 
fin, Cadmus  l'ayant  acculé  contre 
un  chêne ,  pouffe  fa  lance  avec  tant 
de  roideur,  qu  elle  lui  perce  le  go- 
fier  ,  palfe  au  travers ,  &  entre  bien 
avant  dans  l'arbre.  Pendant  qu'il 
conlidère  la  grandeur  immenfe  de 
fon  ennemi ,  une  voix  fe  fait  en- 
tendre ,  fans  qu'il  puilîe  compren- 
dre d'où  elle  vient.  «  Pourquoi,  lui 
«  cric-telle,  t'occupes-tu  à  confi- 
»  dérer  ce  Dragon  ?  Tu  donneras 
»  un  jour  le  même  fpeélacle  ,  & 
>5  l'on  te  verra  fous  la  figure  d'un 
w  Serpent.»*  Cadmus  frilfonne  a 
ces  mots ,  &  fes  cheveux  fe  dreiïênt 
fur  fa  tète.  Cependant  Pallas,  qui 
le  protéçeoit,  defcend  de  lOlym- 

(>e ,  &  lui  ordonne  de  femer  en  terre 
es  dents  du  Dragon,  en  lui  annon- 
çant qu'il  en  naîtra  un  nouveau 
Peuple.  Il  obéit,  &  dans  le  moment 
qu'il  eut  femé  les  dents,  il  s'apper- 
çoit  que  la  terre  fe  remue  :  il  en 
voit  fortir  d'abord  des  piques,  puis 
des  cafques  ,  des  épaules ,  &  enfin 
des  hommes  tout  entier^  &  tout 
armés.  Cadmus  alloit  prendre  fes 
armes  :  «  Demeure  tranquille ,  lui 
»  dit  un  de  ces  Guerriers ,  ne  te 
«  mêle  point  de  notre  guerre  ci- 
»  vile.>>  Ils  courent  auflîtôt  les  uns 
contre  les  autres  pour  s'entretuer  ^ 
&  de  tant  de  frères  que  la  terre 
yenoit  de  produire ,  il  n'en  refla  que 
cinq  ,  à  qui  Pallas  ordonna  de  met- 
tre bas  les  armes  :  Se  le  principal 
d'entre  eux  fe  nommoit  Echion. 
Cadmus  fe  fervit  d  eux  pour  bâtir , 
fujvant  l'ordre  d'Apollon ,  la  ville 
de  Tbcbes.  Et  lorfque  l'ouvrage  fut 
achevé  ^  Jupiter   lui   donna  pour 


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431  CAD 

femme  Harmonie ,  oa  Hermione  , 
fille  de  Mars  &  de  Vénus.  Tous  les 
Dieux  quittèrent  l'Olympe  pour  al- 
fifter  à  ce  mariage ,  &  le  célébrèrent 
par  des  feftins  6c  par  des  éoithala- 
mes ,  que  chantèrent  les  Mufes  & 
les  Grâces.  Cadmus  fit  préfent  à  fa 
nouvelle  Epoufe  d'un  voile  de  grand 
prix,  &  d un  collier  qui  étoit  lou- 
vrage  de  Vulcain.  Il  en  eut  quatre 
fiUe's,  Ino,  Autonoé,  Agave  & 
Sémélé,  &  un  fils  nommé  Polydore. 
Toute  cette  famille  fut  malheu- 
reufe ,  &  continuellement  en  butte 
à  la  haine  de  Junon ,  à  caufe  d'Eu- 
rope ,  fa  rivale.  Ino  fe  précipita 
dans  la  mer,  avec  fes  enfans^  Agave, 
qui  époufa  Echion ,  vit  déchirer  par 
les  Bacchantes  fon  fils  Penthée  ; 
Autonoé  ,  femme  d' Ariftée ,  eut  la 
douleur  de  voir  Aftéon ,  fon  fils , 
dévoré^  par  fes  propres  chiens  ;  & 
Sémélé ,  pour  avoir  voulu  voir  Ju- 
piter dans  toute  fa  gloire ,  fut  con- 
fumée  par  la  foudre. 

Cadmus,  après  un  long  règne, 
fut  chaffé  de  Thèbes  par  Amphion 
&  Zéthus,  &  obligé  de  fe  retirer 
avec  fa  femme  en  lllyrie.  L'état 
miférable  où  ils  fe  trouvèrent ,  ex- 
cita la  compaffion  des  Dieux,  & 
ils  les  changèrent  tous  deux  en  Ser- 
pens. 

CADODACHES  ;  (les)  Peuples  fau- 
vages  de  l'Amérique  feptentrionale, 
dans  la  Louifiane ,  fur  les  bords  de 
la  rivière  rouge ,  qui  a  fon  embou- 
chure dans  le  MiffiflSpi. 

CADOLE  'j  fubftantit  féminin ,  & 
terme  de  Serruriers.  Pejfulus.  Il  fe 
dit  du  loquet  d'une  pprte ,  ou  d'une 
forte  de  pêne  oiii  s'ouvre  &  fe  fer^ 
me  en  fe  hauflant,  par  le  moyen 
d'un  bouton  ou  d'une  coquille. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  troifième  eft  très- 
brève. 


CAO 

CADORE;  nom  propre  d'tine  petite 
ville  d'Italie ,  dans  l'Etat  de  Venife, 
&  le  chef-lieu  du  petit  Pays  appeÛ 
Cadorin.  C'eft  la  patrie  du  fameux 
Peintre  Titien. 

CADORIN  j  nom  propre  d'un  petîc 
Pays  d'Italie,  qui  appartient  à  la 
République  de  Venile.  Il  eft  fitué 
entre  le  Tirol  &  le  Frioul. 

CADOUIN  ;  nom  propre  d'un  bourg 
de  France ,  en  Périgord ,  fitué  à  une 
lieue  du  confluent  de  la  Dordogn^ 
avec  la  Vézère.  Il  y  a  une  Abbaye 
d'hommes  ,  qui  eft  en  commende  , 
&  qui  vaut  au  Titulaire  environ 
trois  mille  fix  cens  livres  de  renr 


te. 


CADRAN;  fubftantif  mafculin.  So^ 
larium  horoloëium.  Horloge  folaire  , 
ou  furface  f^r  laquelle  les  heures 
font  marquées ,  &  où  il  y  a  une  ai- 

Î;uille  qui,  par  fon  ombre,  marque 
'heure    qu'il    eft   quand  le  foleil 
luit. 

On  diftingue  plufieurs  forte»<de 
cadrans  folaires ,  auxquels  on  donne 
des  épithètes  relatives  à  la  différente 
fituation  des  plans,  &  à  la  figure 
variée  des  (urtaces  fur  lefquelleson 
décrit  ces  cadrans  :  ainfi , 
Cadran  equinoxial  ,  fe  dit  de  celui 
qui  fe  fait  fur  un  plan  parallèle  i, 
réquateur.  Ce  plan  eft  horifontal , 
pour  ceux  qui  ont  l'équatear  parai* 
lèle  à  rhorilon;  vertical ,  pour  ceux 
qui  ont  la  fphère  droite,  &  oblique 

f)our  les  autres.  Sa  conftrud^ion  eft 
a  même  pour  tous  les  lieux  de  la 
terre  j  &  il  fert  également  dans  tous 
les  Pays ,  pourvu  qu'on  le  place  pa- 
rallèlement à  l'équateur  qu'il  repré- 
fente.  D'où  il  s'enfuit  que  l'ombre 


de  raiguille  du  cadran  êquinoxial» 
décrit  fur  le  plan  où  on  la  tracé , 

degrés  que  le  foleil  parcourt. 

is  comme  le  foleil  n'éclaire  que 


les 
Mai 

k  furfàce  fupérieure  d'un  plan  cqûi- 

uoxiat 


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CA0 

fiowi,  quand  il  eft  du  côté  fepten- 
trional  de  réauareur ,  &  qu*il  n'é- 
claire que  la  furface  inférieure  d*un 
même  plan,  quand  il  eft  du  coté 
méridional  de  Téquateur,  il  eft  évi- 
dent que  pour  avoir  un  cadran 
éqainoxial  ,  qui  ferve  pendant 
toute  l'année ,  il  faudra  que  ce  ca- 
dran foit  double ,  c'eft-à-dire ,  qu'il 
Toit  tracé  de  chaque  côté  du  plan  : 
alors  le  cadran  équinoxial  fupérieur, 
qui  regardera  le  zénith  y  marquera 
les  heures  au  printemps  &  en  été  j 
ôc  le  cadran  équinoxial  inférieur , 
qui  regardera  le  nadir,  marquera 
les  heures  dans  les  deux  autres  fai- 
fons.  Il  eft  aifé  de  concevoir  que  , 
puifque  le  foleil  luit-  pendant  tout 
le  jour  de  Tun  ou  de  l'autre  côté 
d'un  plan  équinoxial,  un  cadran 
double ,  tel  que  celui  dont  nous  par- 
lons, marquera  toutes  les  heures 
d'un  jour  quelconque. 

Cadran  horisontal  ,  fe  dit  de  celui 
qui  eft  conftruit  fur  un  plan  paral- 
lèle à  l'horifon. 

Cadran  vertical  ,  fe  dit  d'un  ca- 
dran tracé  for  le  plan  d'un  cercle 
vertical.  Ces*  fortes  de  cadrans  va- 
rient félon  le  vertical  qu'on  choifit. 
hes  verticaux  dont  on  fait  princi^ 
paiement  ufage  ,  font  le  méridien , 
Se  le  cercle  vertical,  perpendiculaire 
au  méridien  :  d'où  l'on  a  les  cadrans 
méridionaux,  feptentrionaux,  orien- 
taux &c  occidentaux. 

Cadrans  directs  ,  fe  dit  particuliè- 
rement de  ceux  qui  regardent  les 
Î[uatre  points  cardinaux  de  l'hori- 
on. 

Cadran  déclinant  ,  fe  dit  de  celui 
qui  n  eft  poitit  dirigé  vers  l'un  des 

Î|uatre  points  cardinaux  de  l'hori- 
on. 
Cadran  inclinant  ,  fe  dit  de  celui 
dont  le  plan  fait  un  angle  avec  l'ho- 
rifon. 

Tome  IF. 


CAD  435 

ICadrak  polaire,   fe  dit  de  celui 
dont  le  plan  eft  autant  incliné ,  à 
l'horifon ,  que  le  pôle  en  eft  élevé. 
On  diftingue  deux  fortes  de  cadrans 
polaires  :  l'un  fupérieur  &  l'autre 
inférieur.   Le  premier  eft  tourné 
vers   le  zénith ,   &  le  fécond  vers 
le  nadir*    L'un  marque   les   heu« 
res^  depuis  fix  heures    du    matin 
jufqu'à  fix  heures  du  foir  ,  &  l'au- 
tre les   marque  avant  &  après  ce 
•  temps. 
Cadran  azimut  al  ,  fe  dit  d'un  ca- 
dran horifontal  décrit  par  les  azi« 
muts  ou  verticaux  du  foleil. 
Cadran  elliptique,  fe  dit  de  celui 
.  où  il  y  a  projeâion  orthographique 
•dès  cercles  de  la  fphère ,  &  ou  ceux 
qui  ne  font  pjs  perpendiculaires  au 
plan  de  projedion ,  font  repréfentés 
par  des  ellipfes. 
Cadran  nocturne  ,  fe  dit  de. celui 

2ui  montre  les  heures  de  la  nuit. 
)n  en  diftingue  d^  deux  fortes  :  le 
cadran  lunaire,  &  le  fidéréal,  ou 
cadran  aux  étoiles. 

Cadran  lunaire,  fe  dit  de  celui 
qui  indique  l'heure  de  la  nuit  par 
le  moyen  de  la  lumière  de  la  lu- 
ne. 

Cadran  sidéré  al  ou  aux  étoiles, 
fe  dit  d'un  inftrument  par  lequel  on 
peut  connoître  l'heure  de  la  nuit  ,*€!! 
obfervant  quelque  étoile. 

Cadran  anémonique  ,  fe  dit  d'un 
inftrument  qui  indique  la  direc- 
tion du  vent  :  tel  eft  une  girouet- 


te. 


Cadran  ,  fe  dit  de  lapartie  extérieure 
d'une  horloge  à  reflort ,  d'tme  mbn-^ 
tre ,  où  l'aiguille  marque ,  par  foti 
mouvement ,  l'heure  qu'il  eft. 
Cadran  ,  fe  dit,  en  termes  de  Lapi- 
daires ,   d'un,  inftmment  imaginé* 
[>our  tenir  le    bâton  à  ciment ,  à  ^ 
'extrémité  duquel  le  diamant  eft/ 
.  attaché ,  &  lui  donner  l'inclinai  (on 
lii 


y 


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434  CAD 

<)u'oo  juge  i  propos  y  rcktivemetit  1 
la  meule. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
imgulier  \  mais  la  féconde  eft  longue 
au  pluriel. 

CADRATURE;  fubftantit  féminin, 
&  terme  d*Horlogers-  C'cft  en  gé- 
néral Touvrage  renfermé  dans  i'ef- 
|ntoe  qui  eft  entre  le  cadran  &  la 
platine  d'une  monrrcou  d'une  pen- 
dule fimple  ou  à  rcpéticion  >  c'eft- 
à-dire  ,  enrre  les  deux  plaques  qui 
foBt  fous  le  cadran. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  la  troi5cme  eft  longue,  ôc 
la  quatrième  très-brève. 

CADRATURIER  ;  fubftantif  maf- 
culin  j  &  terme  d'Horlogers.  Il  fe 
die  de  quelqu'un  qui  fait  des  cadra* 
cures  de  cnoocres  à  répétition. 

CADRE  î  fubftantif  maiculia.  Bor- 
dure de  hois  ,  de  pierre,  de  métal 
ou  de  quelqu'autre  matière ,  dans 
laquelle  on  enchaffe  des  tableaux , 
^es  bas-reliefs ,  des  eftampes  ,  des 
glaces ,  &c.  On  a  èri/c  U  cadre  de 
ce  miroir. 

Cavke  9  fe  dît  j  en  termes  de  Maâne , 
d'un  carré  composé  de  quatre  piè- 
ces de  bois  &  de  petites  cord« , 
pour  footenir  un  matelas  fur  lequel 
on  fe  couche. 

CjftPKE»  fe  dit,  dans  les  Papeteries, 
d  un  chaAIs  que  l'ouvrier  apolique 
far  la  fixme  pour  y  fervir  de  lè-. 
ibofd,  afin  que  la  pâte  ne  tombe  pas 
quand  on  la  fait  égoucter. 

La  première  fyllabc  eft  longue , 
&  la  teconde  très-brève. 

CADR£MA  ;  nom  propre  d'uoe  an- 
ciens3te  viUe  d'Ane  qn'Ecieni^  le 
Géogr^iphe  place  dans  la  Lycie. 

CADRER,  f^oyei  Quadeçu. 

CADRITES;  !(ie$)  Religieux  Mabo- 
omans ,  qui  vivent  en  commmuKi- 
cé^  dios  le  câlibac,  mais  avec  îli- 

'  huU  ik  (jpxu&:  cet  ém^  pour  fe 


CAD 

marier ,  à  la  charge  de  porter  imi 
ce  cas  des  boutons  noirs  a  leur  vefte. 

CADS ANDT  j  nom  propre  d'une  île 
de  la  FUndre  Hollandoife,  entre 
celle  de  Walcheren  6c  la  ville  de 
l'Eclufe. 

CADUC ,  UQUE  i  adieftif.  Il  fe  dit 
proprement  d%  quelqu'un'  qui  eft 
vieux  ,  caflé,  qui  a  perdu  beaucoup 
de  fes  forces  j  &  qui  continue  d'en 
perdre  journellement.  Cejl  un  vieil-' 
lard  bien  caduc. 

Caduc  ,  fe  dit  auffi  de  ce  qtd  a  rap* 
port  à  l'homme.  //  eft  d*un  âge  ca^ 
duc.  Elle  a  une  fantc  bien  cadu- 
que* 

Caduc,  fe  dit  par  extenfîon,  d'un 
édifice  qih  eft  fur  le  point  de  tom- 
ber en  ruine.  Cette  EgUfe  eft  bien 
caduque. 

Caduc,  fe  dit  figutément,  en  ter* 
mes  de  Jarifprudence ,  d'un  legs, 
dune  fucceffion , ou  de  quelqu au* 
tre  difpofition  qui  ne  peut  avoir 
*  d'etfet ,  foit  par  défaut  d'héritiers 
ou  de  fonds ,  ou  pom:  quelqu'autre 
cau(è« 

Voix  caduque,  fe  dit  auffi  pure- 
ment ,  de  celle  qui  pour  quelque 
raifon  particulière,  ne  peut  être 
comptée  comme  un  fuffrage  dans 
ime  délibération. 

Mal  caduc,  fe  dit ^  en  rermes  de 
Médecine,  d'mie  maladie  qu'on 
appelle  autrement ,  épilepfie.  royc^ 
ce  mot. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
£c  la  lecoade  moyenne  au  (ingu* 
lier  mafoulis:  mais  elle  eft  lon- 
gue au  pluriel ,  &  brève  au  fémi- 
nin, qui  a  une  tjoîiième  fyilabe 
très^brève. 

Le  c  final  fe  fait  fentir  en  touto 
circonl^ance. 

Cet  adjeâif  oe  doit  pas  régu- 
lièrement précéder  le  fuhiUntif  au- 
quel il  fe  rapporte.  On  ne  dira  f as 


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CAD 

une  caduque  maifoa ,  mais  une  mai- 
fort  caduque, 

<:ADUCÈATEUR  î  fubftanrif  maf- 
culin.  Caduceator.  Ancien  Officier 
de  la  République  Romaine»  donc 
]es  fonctions  coniiftoienc,  au  rap- 
port de  Servius ,  à  traiter  de  la 
paix ,  comme  celles  des  Fécialiens 
conHftoient  à  déclarer  la  guerre. 
Cet  Officier  portoit  un  caducée 
d*or  ,  d'où  lui  venoit  fon  titre. 

CADUCÉE  j  fubftamif mafculih.  Cz- 
duceus.  Verge  accolée  de  deux  fer- 
pens,  que  les  Peintres  &  les  Poè- 
tes donnent  pour  attribut  au  Dieu 
Mercure. 

Cela  eft  fonde  fur  ce  que  Mer- 

-  cure  ayant  un  jour  rencontré  deux 
ferpens  qui  fe  battoient  fur  le  mont 
Cyt héron ,  il  jeta  enn'eux  la  verge 

3u*il  avoir  reçue  d*Apollon  quand 
lui  donna  fa  lyre.  Le  Dieu  ayant 
ainfi  fait  cefler  le  combat  de  ces 
animaux  qui  s'entortillèrent  autour 
de  fa  verge ,  il  voulut  toujours  la 
porter  de  même  comme  un  fym- 
Dote  de  paix.  Il  y  ajouta  des  aHe- 
rons  comme  Dieu  de  l'éloquence, 
dont  il  voulut  par-là  marquer  la 
force  &  la  rapidité. 

La  Mythologie  a  encore  attribué 
d'autres  propriétés  au  caducée  de 
Mercure,  comme  de  conduire  les 
âmes  aux  enfers,  de  les  en  tirer, 
de  provoquer  ou  de  troubler  le  fom- 
meil  y  &c. 
Caducée  ,  fe  dit  auffi  du  bâton  cou- 
vert de  velours  &  de  fleurs  de  lys 
dor,  que  portent  le  Roi  d'armes 
&  les  Hérauts  d'armes ,  dans  les  cé- 
rémonies pompeufes. 

Le  caducée  uir  les  médailles  •  eft 
un  fymbole  de  paix  ^  de  bonne  con- 
duite &  de  félicité.  Le  bâton  dé- 
signe le  pouvoir",  les  ferpens  >  la 
pmdence ,  &  les  ailerons ,  tout  ce 
^ui  doit  ftire  ré^flîr  une  enrteprife. 


CAD  4>f 

Les^defiix  pfemière^fylfebesibnt 
brèves ,  la  troifième  eft  longtie^  & 
U  quatrième  très  brrèvef. 

CADUCITÉ  i  fubftantif  féminin. 
Erat  d'une  perfonne  caduque.  //  ejl 
dans  ufte  grande  caduùté. 

Caducité j  fe  dit,  par extwifiôrt» d'un 
édifice,  la  caducité  de  ce  château  e/i 
annonce  la  chiite  prochaine. 

Caducité  d'un  lew,  fe  dîe,en^  ter- 
mes de  Jurifprudence ,  d'un  legs 
qui  devient  caduc. 

Les  quatre  fyllafaes  font  brèves 

.  au  fingulier  ;  mais  la  quatrième  eft 
longue  au  pluriel. 

CADÙRCIENS;  (les)  awiens  peu- 

Eles  de  la  première  Aquitaine.-  Us 
abitoiem  le  Dioe^  de  Cahms , 
&  une  partie  de  cekïi  de  Momfau- 
ban*  Cahots  étoit  ïcttr  principale 
ville. 

CADUS  ;  fubflantif  mafctïlin.  Nom 
latin  d'une  mefure  <fes  Antiens, 
qui  contcnoit  cent  vingt  tivres'  de 
vin ,  &  envirof^  cqm  cinquante  li- 
vres d'huile. 

CADUSIENS  i  (  les)  peoplôs  d'Afie , 
qu'Etienne  deByumce  place  erttre 
le  pont  Euxin ,  &  la  mer  Gafpi^sn- 
ne  ,  dans  un  pays  que  nous  appe- 
lons aujourd'hui  le  Schirvan.  Voyez 
ce  mot. 

C  ADYNA  ;  nom  propre  d'une  ancien- 
ne ville  de  l'Afie  mineure,  que 
Strabon  place  en  Cappadoce. 

CAËN}  nom  propre.  Ville .confidé- 
rable  de  France  ,  Capitale  de  la 
baffe  Normandie,  fîtuée  fur  la  ri- 
vière d'Orne,  à  cinq  lieues,  eft* 
fud-eft ,  de  Bayeux ,  &  à  cînqiiante 
lieues  j  oueft«n«rd-oufift  ^  d^  Paris. 
Elle  eft  peuplée,  d^  p?U9  de  fi- 
xante mille  ames^  It  y  a  uweUni- 
verfité ,  une  Académie  ,  un  Gou- 
vernement militaire,  un  H6«el  det 
monnoies,  un  Préfîdial,  wv  Rail- 
liage  ,  une  MaîtrifQ  dès  Eaux-  Se 
Uiij 


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4}6  CAE 

.  Forets ,  &c.  Ceft  aufli  le  Siège  d'un 
Intendant. 

Il  y  a  a  Cacn^  deax  Abbayes, 
une  d'hommes,  fous  le  titre  de 
S.  Etienne ,  qui  eft  en  commende , 
&  qui  rapporte  au  Titulaire ,  foi- 
xante-dix  mille  livres  de  rente  y  8c 
l'autre  de  filles,  fous  le  titre  de 
la  Trinité.  Celle-ci  jouit  d'environ 
foixante  mille  livres  de  rente.  Il  y 
a  d'ailleurs  douie  Paroifles,.  une 
Collégiale  ^  fept  maifons  religieu- 
fes  d'hommes,  cinq  de  filles,  trois 
Hôpitaux ,  &c. 

On  fabrique  dans  cette  ville  un 

Srand  nombre  de  ratines^qui  fe  ven- 
ent  dans  les  environs.  Les  Négo- 
cians  deCacn  commerceiit  d'ailleurs 
avec  la  Hollande ,où  ils  envoient  des 
papiers  >  des  aigres  de  cidre  ,  du 
genièvre,  du  miel,  des  cornes  & 
des  ergots  de  bœuf  &c  de  mou- 
ton ,  des  poires ,  des  pruneaux ,  &c. 
ôc  ils  en  tirent  des  planches  de 
chêne  6c  de  fapin ,  du  bray  ,  du 
eoudron ,  des  bois  de  teintiue  >  de 
l'alun,  du  foufre^  des  huiles,  du 
vitriol  d'Allemagne ,  de  la  coupe- 
rofe ,  du  thé ,  du  Un ,  de  la  gom- 
me arabique,  des  pipes  ,  des  pelle- 
teries >  de  Tacier  ,  des  fayances  , 
des  morues  ,des  faumons  falés,  des 
fromages,  des  toiles, des  quincail- 
leries, fi'c. 

Caën  a  vu  naître  plufîeurs  hom* 
mes  ijjuftres,  tels  que  Malherbe^ 
Sarrazin,  Boifrobert,  Segrais,  Huet , 
Varignon ,  &c. 

Prononcez  coinoïe  s'il  ctoit  écrit 
Kan  ,&  remarquez  en  même-temps 
combien  il  eft  inconféquent  d'écrire 

.    Caën  3  à  moins  qu'on  n'ait  eu  en  vue 
de  faire  prendre  ce  monofy llabe  pour 

.    un  didyllabe. 

CAENNE  ;  vieux  mot  qui   fignifioit 
autrefois ,  quai. 

CAERLEON  y  nom  propre  d'une  ville 


CAfi 

d* Angleterre ,  dans  le  Comté  de 

Monmouth ,  fur  la  rivière  d'Ufk. 

CAERMARTHEN^nom  propre  d  une 

ville  d'Angleterre ,  dans  la  Princi- 

ÇLUté  de  Galles ,  fur  la  rivière  de 
owy ,  à  fept  milles  de  la  mer ,  & 
i  cent  foixante-dix-buit  milles  de 
Londres.  Elle  eft  Capitale  de  la 
Province    appelée  Caermarthcnfire. 

CAERMARTHENSIRE;  nom  pro- 
pre d'une  Province  d'Angleterre, 
l'une  des  plu;5  fertiks  de  la  Princi- 
pauté de  Galles.  Elle  a  cent  deux 
milles  de  circuit.  Elle  abonde  en 
blés ,  en  pâturages ,  en  bétail  &  en 
bois.  Il  y  a  aufn  de  bonnes  mines 
de  plgmb  &  de  charbon* 

CAERNARVAN  i  nom  propre  d'une 
ville  d'Angleterre ,  dans  la  Princi- 
pauré  de  Galles,  fur  le  Menay.  Elle 
eft  Capitale  d'une  Province  appe- 
lée Caemarvanshire. 

CAERNARV ANSHIRE  i  nom  propre 
d'une  Province  d'Angleterre ,  danî 
la  Principauté  de  Galles.  Elle  a  cent 
dix  milles  de  circuit ,  &  elle  abonde 
en  orge,  en  pâturages,  en  bétail,  en 
gibier  y  en_poiflbn  &c  en  bois* 

CAERWENTj  nom  propre  d'un 
Bourg  d'Angleterre ,  au  Comté  de 
Monmouth ,  à  trois  lieues  de  Caer- 
leon.  Ce  fut  autrefois  une  ville 
confidérable* 

CiESALPINE;  fubftantif féminin-Cûf- 
falpina.  Plante  ainfi  appelée  par  Plu* 
mier,  en  mémoire  d'André  Cœfal- 
pin ,  célèbre  Botantfte  &  Médecin 
du  Pape  Clément  VIH.  Sa  fleur  eft 
monopétale  ,  irrégulière ,  en  forme 
de  mafque,  &  divifée  en  quatre 
parties  inégales.  Il  s'élève  du  fond 
de  la  fleur  un  piftil  environné  d'é- 
tamines  recourbées.  Ce  piftil  de- 
vient dans  la  fuite  une  filique  rem- 
plie de  femences  oblongues. 

Qn  n'attribue  à  cette  plante  au- 
cune propriété  médicinale* 


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-CAF 

CAFARD ,  ARDEj  adjeaif.  Bigot , 
hypocrite.  //  a  l'air  cafard. 

Ce  mot  s'emploie  auflî  fubftan- 
tivement.  Cejl  un  vrai  cafard. 

Damas  cafard  ^e  dit  d*ane  forte 
de  damas  >  mêlé  de  foie  &  de  fleu- 
ret. 

Cafard  de  village,  fe  dit  d'une 
étoffe  groffière,  toute  de  laine  ou 

'  de  laine  &  de  fil,  mais  fans  foie. 
hts  cafards  de  village  payent, 
fuivant  l'Arrêt  du  3  Juillet  \6^%  ^ 
Quarante  fous  par  quintal  pour 
dioits  de  fortie  du  royaume  ,  & 
quarante  fous  par  pièce  de  dix  au- 
nes ,  pour  droits  d'entrée. 

La  premier;^  fyllabe  eft  brève  ^  & 
la  féconde  longue  au  mafculin  ^mais 
moyenne  au  Féminin  ,  qui  a  une 
troifième  fyllabe  très-brève. 
#  Ce  mot  employé  comme  adjec- 
tif, ne  doit  pas  réeulièrement  pré- 
céder le  fubllantif  auquel  il  fe  rap- 
porte. On  ne  dira  pas  une  cafarde 
.  humeur  ^  mais  une  humeur  ca- 
farde. 

CAFARTUTHA  j  nom  propre  d'une 
ville  d'Afie ,  que  le  Géographe  de 
Nubie  place  dans  la  Méfopotamie  , 
à  quinze  mille  pas  d'AlchaDur,dani 
une  contrée  fertile  &tiante.  ' 

CAFÉj  fubftantif  mafculin.  Cafœum. 

.    Efpècede  fruit  en  forme  de  févej 

,  que  Ton  rôtit  &  que  l'on  réduit  en 
poudre  pour  en  compofer  un  breu- 
vage ,  que  l'on  nomme  aulïî  café, 

M.  de  JuŒeu ,  célèbre  Profefleur 
de  Botanique  ,  &  fi  exad  dans  les 
détails  des  faits  ,  a  inféré  dans  les 
'  Mémoires  de  l'Académie  des  Scien- 
ces de  Paris ,  dont  il  écoit  mem- 
bre, rhiftoire  fuivante  du  café. 

L'Europe ,  dit  cet  Académicien , 
a  l'obligation  de  la  culture  de  l'ar- 
bre où  croît  le  café ,  aux  foins  des 
Hollandois  ,  qui  de  .  Moka  l'ont 
porté  i  Batavia  ^  &  de  Batavia  au 


-CA-F  '4J7 

jardin  d'Amfterdam,  &  la  France 
en  eft  redevable  au  zèle  de  M.  de 
Reflbn ,  Lieutenant  Général  de  l'Ar- 
tillerie ,  S>c  Amareur  de  la  Botani- 
que ,  qui  fe  priva  en  faveur  du  Jar- 
din royal ,  d'un  jeune  pied  de  cet 
arbre  qu'il  avoir  fait  venir  d'Hol- 
lande. Mais.  M.  Paneras  jBourgue- 
mèftre,  Régent  de  la  ville  d'Amf- 
terdam ,  nous  a  fourni  le  moyen  de 
mieux.éclaircir  cette  matière  parle 
foin  qu'il  prit  l'année  dernière  d'en 
faire  tranlporter  un  autre  à  Marly  , 
où  il  fur  préfenté  au  Roi ,  &  delà  en- 
voyé à  Paris ,  au  jardin  de  Sa  Ma- 
jefté,  dans  lequel  nous  lui  avons 
vu  donner  fucceflîvement  des  fleuri 
&  des  fruits. 

Cet  arbre  (  tel  qu'il  éroit  au  Jar- 
din ^u  Roi ,  quand  M.  de  Jufiieu 
écrivoit)  qft  de  la  hauteur  de  cinq 
pieds  ,  &  de  la  grofleur  du  pouce. 
11  donne  des  branches  qui  lortent 
d'efpace  en  efpace  de  toute  la  lon- 
gueur de  fon  tronc,  toujours  op- 
pofées  deux  à  deux,  &  rangées  de 
manière  qu'une  paire  croife  l'autre. 
Elles  font  fouples»  arrondies,  noueu- 
fes  par  intervalle ,  couverres  auili- 
•  bien  que  le  tronc,  d'une  écorce  blan- 
châtre,  fort  fine,  qui  fe  gerfeen 
fe  deflTéchanti  Leur  lx>is  eft  un  peu 
dur,  &  eft  douçâtre  au  goût.  Les 
branches  inférieures  font  ordinai-^ 
remenc  fimples ,  &  s*érendent  plus 
horifontalement  que  les  fupérieures 
oui  rerminent  le  tronc,  lefquelles 
font  divifées  en  d'autres  plus  me- 
nues qui  partent  des  aiflelles  des 
feuilles ,  &  gardent  le  même  ordre 
que  celles  du  tronc.  Les  une»  & 
les  autres  font  chargées  en  tçuc 
temps  de  feuilles  entières ,  fans  den- 
telures ni  crenelures  dans  leurs  con- 
tours ,  aiguës  par  leurs  deux  boucs  , 
oppofés  deux  à  deux ,  qui  forcent 
des  nœuds  des  branches  >&  lelTefn* 


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438  CAF 

blent  aux  feuilles  du  laurier  ordi- 
naire»  avec  cette  différence,  quel- 
les font  moins  féches  &  moins 
épaiifesj  ordinairement  plus  lar- 
ges, plus  pointues  par  leur  extré- 
mité, qui  fomrent  s'incline  de  cô- 
té ^qu'elles  font  d'un  beau  vert  gai 
&luifant  e»*deflus,  vert-pâle  en- 
dedous  9  Se  vert  jaunâtre  dans  cel- 
les qui  font  naiffanres  j  qu  elles  font 
ondées  par  les  bords ,  ce  qui  vient 
peut-être  de  la  culture  j  &  qu'en- 
fin leur  goût  n'eft  point  aromati- 
que ,  &  ne  tient  rien  que  de  Ther- 
be.  Les  plus  grandes  de  fes  feuil- 
les ont  deux  pouces  environ  dans 
le  fort  de  leur  largeur ,  fur  quatre 
ou  cinq  pouces  de  longueur.  Leurs 
queues  font  fort  courtes.  De  laif- 
lelle  de  la  plupart  des  feuilles ,  naif- 
fent  des  fleurs  jufqu  au  nombre  de 
cinq ,  fourenues  chacune  par  un  pé- 
dicule court.  Elles  font  toutes*  blan- 
ches j  d'une  feule  pièce  ,à  peu  près 
du  volume  5c  de  la  figure  de  cel- 
les du  jafmin  d'Efpiene,  excepté 
que  le  tuyau  en  eft  plus  court ,  & 
que  les  découpures  en  font  plus 
étroites,  &c  font  accompagnées  de 
cinqétamines  blanches  a  lommets 
jaunâtres ,  au  lieu  qu'il  n'y  en  a  que 
deux  dans  nos  jafmins.  Ces  étami- 
nes  débordent  le  tuyau  de  leurs 
fteurs ,  &  entourent  un  ftile  four- 
chu ,  que  furmonte  l'embrion  ou 
(^iftile  placé  dans  le  fend  d'un  ca- 
ice  vert ,  à  quarre  pointesi,  deux 
grandes  &  deux  petites,  difpofées 
alternativement.  Ces  fleurs  paffenr 
fort  vite ,  di  ont  une  odeur  douce 
8c  agréable.  L'embrion  ou  Jeune 
fruit,  qui  devient  à  peu  près  de  la 
grolfeur  &  de  la  figure  d'un  bigar- 
reau ,  fe  termine  en  ombilic ,  eft 
yert-clair  d'abord,  puis  rougeatre, 
enfuite  d'un  beau  rouge ,  &  enfin 
f9»g«  QWcijr  4an^  fa  |>î^ff^it^  ma- 


CAF 

tprité.  Sa  chair  eft  gkîreufe  ,  d*t!ti 
goût  défagréaWe,  qui  fe  change  en 
celui  de  nos  pruneaux  noirs  fecs» 
lorfqu'elle  eft  defféchée ,  &  la  groX- 
feur  de  ce  frui^  fe  réduit  alors  en 
celle  d'une  baie  de  laurier.  Cette 
chair  fen  d'enveloppe  à  deux  co- 
ques minces,  ovales,  étroitement 
unies ,  arrondies  fiir  leur  dos ,  apla<- 
fies  par  Tendrort  où  elles  fe  joi- 
gnent, de  couleur  d'un  bUnc-jau*- 
nâtre,  Se  qui  contiennent  chacime 
une  femence  calleufe^  vont  ainfi 
dire  ovale ,  voûtée  fur  fon  dos ,  8c 

Eclate  du  côté  oppofe  »  creufée  dan$ 
e  milieu ,  &  dans  toute  la  Ion- 
Î;ueui>  de  ce  même  côté ,  d'un  fil- 
on aflez  profond.  Spn  goût  eft  rout- 
à-fait  pareil  à  celui  du  café  qu'on 
nous  apporte  d'Arabie.  Une  de  ces 
deux  lemences  venant  à  avorter, 
celle  qui  refte  ,  acquiert  ordinaire- 
ment plus  de  volume  ,  a  fes  deux 
côtés  plus  convexes ,  Se  occupe  feule 
le  milieu  du  ftuit. 

On  appelle  café  en  coque  y  ce 
fruit  entier  8c  deflcchéj  8c  café 
mondé ^  fes  femences  dépouillées  de 
leurs  enveloppes  propres  &  comr 
munes. 

Par  cette  defcription   faite  d'a- 

frès  nature ,  il  eft  aifc  de  juger  que 
arbre  du  café ,  qu'on  peut  appeler 
le  cafier^  ne  peur  être  range  fous 
un  genre  qui  lui  convienne  mieux 
que  celui  des  jafmins»  fi  Ton  a 
égard  à  la  figure  de  fa  fleur ,  à  la 
ftrudure  de  fon  fruir,  Se  à  la  dif- 
pofitîon  de  fes  feuilles  ;  ce  qui  eft 
conforme  au  fentiment  de  M.  Com- 
melin ,  habile  Profefleur  en  Bota- 
nique >  à  Amfterdam. 

Par  la  vue  du  fruit  fur  l'arbre, 
l'idée  que  l'on  s'étoit  formée  que 
ce  fruit  fut  une  fève  crue  dans  une 
goufie,  fe  trouve  faufie,  8c  nous 
iQmmes  ^uflx  dçfabwféj  de  roj)i^ 


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CAF 

liion  de  Rauvolf  >  qui  nous  a  voiilu 
perfu^er  que  ce  qui  eft  marque 
dans  Avicenne  fous  le  nom  de 
Bunk  9  &  dans  Rhafes ,  fous  le  nom 
de  Bunca^  &  que  la  plupart  de 
leurs  interprètes  difent  être  une 
racine  provenant  de  TArabie  heu- 
reufe,  loit  le  café. 

On  s'appercevra  par  cette  def- 
cription ,  combien  celles  des  Au- 
teurs qui  ont  parlé  du  cafier  ,  font 
défeâueufesyfoit  parce  que  les  fleurs 
y  manquent ,  foit  parce  que  les  feuil- 
les &  les  fruits  y  font  placés  peu 
exaâement. 

S*il  reftoit  encore  le  moindre 
doute  que  cet  arbre  fut  véritable- 
ment celui  qui  porte  le  café  que 
nous  tirons  d'Arabie ,  on  pourroît 
s'en  éclaircir  pleinement  par  la  c^Hi- 
formité  qui  fe  trouve  à  peu  près 
entre  tout  ce  qui  vient  d'être  dit , 
&  les  relations  de  ceux  qui  font  ar- 
rivés tout  récemment  de  Zédiaj 
lieu  où  il  fe  cultive,  éloigné. de 
quelques  journées  de  la  rade  de 
Moka. 

Ces  Relations  quoiqu'imparfai- 
tes  y  nous  apprennent  que  cet  arbre 
croît  dans  fon  pays  natal,  &  même 
À  Batavia,  julquà  la  hauteur  de 

auarante  pieds,  &  que  le  diamètre 
e  fon  tronc  n'excède  pas  quatre  à 
cinq  pouces.  Qu  on  le  cultive  avec 
foin ,  qu'on  y  voit  en  toutes  les  fai- 
fons ,  des  fruits ,  Se  prefque  toujours 
des  fleurs  ,qa  il  fournit  deux  à  trois 
fois  l'année  une  récolte  très-  abon- 
dante ,  &  que  les  vieux  pieds  por- 
tent moins  de  fruits  qoe  les  jeanes, 
lefquels  commencent  à  en  produire 
dès  la  troifième  &  quatrième  an- 
née après  leur  germination  :  cir 
confiances  qui  avoicnt  déjà  été  en 
partie  obfervées  dans  le  mcme  pays, 
par  M.  Clyre,  Angiois,  &  citées 
par  M.  Sloànc  >  dans  les  u^nfac- 


CAF 


43$ 


tlons  pkilofophiques  d'Angleterre  > 
de  Tannée  1^94. 

Si  la  variété  des  noms  que  les 
Voyageurs  donnent  à  l'arbre  du  ca- 
fé ,  à  Ion  fruit ,  à  fa  femence ,  pou« 
voit  ajouter  quelque  chofe  à  la  con* 
noiflfance  parfaite  que  nous,  voulons 
en  avoir ,  on  en  parleroit  ici  ^  mais 
outre  que  la  différence  de  ces  noms 
&  de  La  manière  de  les  écrire  en 
rendroit  l'énumcration  ennuyeufe , 
c'efl  que  jes  Auteuis  qui  les  ont 
rapportés  »  ni  les  Interprètes  des 
Arabes  ne  conviennent  point  entre 
eux  de  leur  propre  fignification , 
comme  feu  M.  Galand  l'a  fait  re- 
marquer dans  l'extrait  d'un  manuf^ 
crit  Arabe  de  la  Bibliothèaue  du 
Roi ,  traitant  de  l'origine  ôc  du  pro- 
grès du  café.  Qu'il  fuffife  donc  de 
lavoir  que  le  mot  de  ca/é  en  fran- 

Î:ois ,  ou  cojffh,en  Anglois  &  en  Hol- 
andois ,  tirent  l'un  &  l'autre  leur 
origine  de  celui  de  caouhe  j  nom 
que  les  Turcs  donnent  à  la  boif^ 
ion  qu'on  prépare  avec  cette  fe« 
mence. 

On  peut  établir  comme  certain 
fut  la  manière  de  cultiver  le  cafîer , 
que  fî  la  femence  du  café  n'efl  pas 
mife  en  terre  toute  récente,  com- 
me plufieurs  autres  femences  de 
filantes, on  ne  doit  pas  efpérerde 
a  voir  germer.  Les  femences  qu'en 
a  recueillies  M.  Commelin  ,  fur  les 
pieds  cultivés  dans  le  jardin  d'Amf- 
terdam  ,  &  jetcées  prefque  auffi- 
lôt  en  terre ,  ont  produit  d'autre» 
arbres  :  éelles  tirées  des  fruits  mê- 
.  mes,  &  que  ce  favant  Profeffcur  a 
envoyées  a  Paris,  ont  eu  peu  de  fuc- 
ccs  au  Jardin  Royal ,  quoique  plan- 
tées auflî-tôt  quelles  ont  été  reçues, 
au  lieu  que  celles  de  l'arbre  cul- 
tivé depuis  une  année  au  Jardin 
Rpyal  ,  pour  avoir  été  mifes  en 
tuxQMm-tûi  apcc&  avoir  hé  cMil* 


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440 


CAF 


lies  ,  ont  prefque   toutes   levé  iîx 
fpmaines  après. 

Ce  fait  juftifie  les  habitans  du 
pays  où  fe  cultive  le  cafc,  de  la 
'  malice  qu'on  leur  a  imputée  ,  de 
tremper  dans  Teau  bouillante  ,  ou 
de  faire  fccher  au  feu  tout  celui 
qu'ils  débitent  aux  Etrangers  j  dans 
la  crainte  que  venant  à  élever  com- 
me eux  cette  plante;  ils  ne  perdif- 
fent  le  produit  immenfe  qu'ils  en 
tirent.  La  germination  de  ces  fe- 
mences  n'a  rien  que  de  com- 
mun. 

A  l'égard  du  lieu  où  cette  plante 
peut  fe  conferver ,  comme  il  doit 
avoir  du  rapport  avec  le  pays  dans 
lequel  elle  naît  naturellement ,  de 
où  l'on  ne  relfent  point  d'hiver , 
on  a  été  juiqu'ici  obligé  de  fuppléer 
au  défaut  de  la  température  du  cli- 
mat ,  par  une  ferre  à  la  manière  de 
celles  d'Hollande  >  fous  laquelle  on 
fait  un  feu  modéré  pour  y  entrete- 
nir une  chaleur  douce  j  &  l'on  a 
obfervé  que  pour  prévenir  la  féche- 
reffe  de  cette  plante ,  il  lui  falloit 
.  de  temps  en  temps  un  arrofemenr 
proportionné. 

Soit  que  ces  précautions  en  ren- 
dent la  culture  difficile,  foit  que  les 
Turcs  naturellement  parerfeùx  , 
aient  négligé  le  foin  de  la  multi 

f)lier  dans  les  autres  pays  fujers  à 
eur  domination ,  nous  n'avons  pas 
encore  appris  qu'aucune  contrée  que 
celle  du  Royaume  d'Yemen ,  en 
Arabie,  ait  la  fatisfaâion  de  la  voir 
croître  chez  elle  abondamment  j  ce 
qui  paroît  être  la  caufe  pour  laquel- 
le fon  ufage  nous  étoit  prefqu in- 
connu avant  le  feizième  uècle. 

On  laiflTe  aux  Hiftoriens  le  (bin 

de  rapporter  au  vrai  ce  qui  y  a 

donné   occafion,  &  d'examiner  fi 

Ton  en  doit  la  première  expérien- 

.  c^ÀU  éariofice  du  Supécicar  4*un  j 


CAF 

Monaftère  d'Arabie ,  lequel  vou- 
lant tirer  {qs  Moines  du  fommeil 
qui  les  tenoit  aflfoupis  dans  la  nuit 
aux  offices  du  chœur,  leur  en  fit 
boire  Tinfuiion,  fur  la  relation  des 
effets  que  ce  fruit  caufoit  aux  chè- 
vres qui  en  avoient  mangé ,  ou  s'il 
faut  en  attribuer  la  découverte  à  la 
piété jd'un  Mufti,  qui  pour  faire  de 
plus  longues  prières  >  &  pouffer  les 
veilles  plus  loin  que  les  Dervis  les 
plus  dévots ,  a  paffé  pour  s'en  être 
fervi  des  premiers. 

L'ufage  depuis  ce  temps  en  eft 
devenu  fi  familier  chez  les  Turcs, 
chez  les  Perfans  ,  chez  les  Armé- 
niens ,  &  même  chez  les  différen- 
tes nations  de  l'Europe ,  qu'il  feroit 
inutile  de  s'étendre  fur  la  prépara- 
tion &  fur  la  qualité  dos  vaiflèaux 
&  inftrumens  qu'on  y  emploie. 

On  fe  conrentera  de  faire  ob- 
ferver  que  des  trois  manières  d'en 
prendre  Tinfufion,  fa  voir,  ou  du 
ca/e  mondé  J  &  dans  fon  état  natu- 
rel ,  ou  du  ca/é  rôti ,  ou  feulement 
àçs  enveloppes  propres  &  commu- 
nes de  cette  femence>  auxquelles 
nos  François  de  retour  de  Moki^ 
ont  improprement  donné  le  nom 
de  fleur  de  café  ;  la  féconde  de  ces 
manières  eft  préférable  à  la  pre- 
mière &  à  la  troifième  auffi  ap- 
pelée café  à  la  Sultane. 

Qu'entre  le  gros  &  le  blanchâtre 
qui  nous  vient  par  Moka ,  &  le  pe- 
tit verdâtre  qui  nous  eft  apporté  du 
Caire  par  les  caravannes  de  la  Mec- 
que, celui-ci  doit  être  choifi  com- 
me le  plus  mûr ,  le  meilleur  au  goùt^ 
&  le  moûns  fujet  à  fe  gâter. 

Que  de  tous  les  vaiuèaux  pQur  le 
rôtir  ,  les  plus  propres  font  ceux 
de  terre  verniflee  ,  afin  d'éviter 
l'impreftion  que  ceux  de  fer  oij  d'ai- 
rain peuvent  lui  communiquer. 

Que  la  marque  du  jufte  d^ré  de 


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CAF 

fit  torréfaâion  »  eft  k  couteur  ti- 
rant far  le  violet ,  qu'on  ne  peut 
appercevoir  qu'en  fe  fervant  pour 
le  rôtir  d'un  vailTeau  découvert. 

Que  l'on  ne  doit  en  pulvérifer 
qu'autant  &  qu'au  moment  qu'on 
veut  i'infufer. 

Et  qu'étant  jeté  dans  l'eau  bouil- 
lante j  l'infufion  en  eft  plus  agréa- 
ble ,  &  foufFre  moins  de  dUfipation 
de  fcs  parties  volatilles ,  que  lorf- 

?|u'il  eft  mis  d'abord  dans  l'eau 
roide. 

Il  refte  parmi  ce  grand  nombre 
d'opinions  fi  différentes,  touchant 
fes  qualités  ,  à  donner  quelque 
chofe  de  certain  fur  fa  manière 
d'agir  ^  6c  fur  fes  vertus. 

La  matière  huileufe  qui  fe  fépare 
du  café  ,  Se  paroît  fur  la  fuperficie 
lorfqu'on  Ig  grille,  &  fon  odeur 
particulière  qui  le  fait  diftinguer 
du  feigle  ,  de  l'orge ,  des  pois  ,  des 
fèves  &  autres  femences  que  l'é- 
pargne fait  fubftituer  au  café  «  doi- 
vent être  les  vraies  indications  de 
fes  e£fets ,  fi  l'on  en  ju^e  j>ar  leur 
rapport  avec  les  huiles  tirées  par  la 
cornue  ,  puifqu'elle  contient  y  auifi 
bien  que  celles-là  ,  des  principes 
volatils  ,  tant  falins  que  (ulfureux. 

C'eft  à  la  diflbltttion  de  fes  fels , 
ic  au  mélange  de  fes  foufres  dans 
le  fang ,  que  l'on  doit  attribuer  la 
vertu  principale  de  tenir  éveillé , 
que  l'on  a  toujours  remarquée  com- 
me l'effet  le  plus  confidérable  de 
fon  infufion. 

C'eft  delà  que  viennent  fes  pro- 
priétés de  faciliter  la  digeftion  ,  de 
{)récipiter  les  alimens ,  d'empccher 
es  rapports  des  viandes ,  &  d'étein- 
dre les  aigreurs ,  brfqu'H  eft  pris 
après  -le  repas. 

C'eft  par  là  que  la  fermenration 
qu*il  caule  dans  le  fang  »  utile  iux 
perfonnes  graffeS)  reflètes  y  ^i« 
Tpmc  IF. 


CAF  441 

tmteufes,  &  à  celles  qui  font  fu- 
jettes  aux  migraines ,  devient  nui- 
fible  aux  gens  maigres ,  bilieux  ^ 
&  à  ceux  qui  en  ufent  trop  fréquem- 
ment. 

Et  c'eft  auft]  ce  qui ,  chez  certains 
fujetSj  rend  cette  boiffon  diuré- 
tique. 

L'expérience  a  introduit  quel- 
ques précautions  touchant  la  ma- 
nière de  prendre  cette  infufion  j  tel- 
les font  celles  de  boire  un  verre 
d'eau  avant  la  prife  du  café  ,  afin 
de  la  rendre  laxative  y  de  cor- 
riger par  le  fucre  >  l'amertume  qui 
pourroit  la  rendre  défagréable  ,  Se 
de  la  mêler  ou  de  la  faire  quelque- 
fois au  lait  ou  à  la  crème  ,  pour  en 
éteindre  les  foufres,  en  embaraffer 
les  principes  falins  »  &  la  rendre 
nourriflante. 

Enfin  Ton  peut  dire  ,  en  faveur 
du  café ,  que  quand  il  n  auroit  pas 
àts  vertus  aum  certaines  que  celles 
que  nous  lui  connoiffons ,  il  a  tou- 
jours l'avantage  pardeffus  le  vin  , 
de  ne  laiflèr  dans  la  bouche  aucune 
odeur  défagréable  ,  ni  d'exciter  au« 
cun  trouble  dans  l'efprit  ,  Se  que 
cette  boifibn  au  contraire  femUe 
l^égaier  ,  le  rendre  plus  propre  au 
travail  »  le  recréer ,  &  en  mfiiper 
les  ennuis  avec  autant  de  facilité 

3ue  ce  fameux  Nepenthes  fi  vanté 
ans  Homère. 
Le  commerce  qui  fe  fait  du  café 
eft  immenfe.  Le  meilleur  eft ,  fans 
doute  ,  celui  qu'on  tire  d'Arabie  : 
auÛî  affure-t-on  que  les  feuls  ha- 
bitans  du  royaume  d'Yemen  en 
vendent  annuellement  pour  plu- 
fieurs  millions. 

Le  commerce  du  café  a  été  libre 
en  France  jufqu'en  1715  :  il  com- 
pofoit  avant  cette  époque ,  la  pat- 
rie la  tdus  confidérable  du  com- 
merce ^s  Epiciers  'y  mais  cette  li- 
Kkk 


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44»  CAF 

hetté  fut  fupprimée  par  itn  Arrêt 
du  Confeil  du  5 1  Août  de  cette  an- 
née ,  qui  accorda  X  la  Compagnie 
des  Indes  le  privilège  exclufir  de 
vendre  cette  marchandife  dans  tout 
ié  Royaume.  Cet  Arrêt  fut  confir- 
mé par  une  Déclaration  du  i  o  Oc- 
tobre fuivant ,  qui  contient  trente- 
fept  articles  ,  dans  lefquels  on  Ut 
de  quelle  manière  cette  Compa- 
gnie doit  jouir  de  fon  privilège. 

Café  mariné  ,  ie  dit  de  celui  qui  > 
dans  le  uanfport  >  a  été  mouillé 
d'eau  de  mer.  On  l'eftime  d'autant 
moins  y  que  la  torréfaâion  ne  lui 
ôte  pas  1  acrecé  que  Teau  de  la  mer 
lui  a. fait  contraâer» 

Café  y  fe  dit  aufli  d'un  lieu  deftiné  à 
fervir  du  café  &  d'autres  liqueurs 
à  ceux  qui  veulent  en  prendre  pour 
de  largent.  Cejiunc  nouvelle  qu'il 
a  avprife  au  café.  Entrons  dans  ce 
ca/e. 

Les  deux  fyllabes  ibnt  brèves  au 
fingulier  ^  mais  la  féconde  t^  lon- 
gue au  plurieL 

CAFETANj  fubftamif t»afculin.  Ro- 
be de  diftinâion  en  ufage  chea^  Jes 
Turcs  ^  &  ordinairement  portée  par' 
les  principaux  Officiers  militaices. 

.  JLeGrandoeigfieur  a  envoyé  descqfe- 
tans  à  ces  deux  AnéajJ/idettrs. 

La  première  fyliabe^  eft  brève  , 
la  féconde  très-brève  ,  &  la  troifiè- 
me  brève  au  fingulier  >  mais  lon- 
gue au  pliKieL 

CAFETIÈRE  j  fubftantif  féminin. 
Vafe  d  argent^de  fer  blanc,  de  terre 
ou  d'autre  matière  ^.dooit  on  fe  ilert 
pour  préparer  du^ca£c.  Approche:^  la 
cafetùre.  - 

La  première  fylkbe  e&  brève  , 
h,  féconde  très^bràve  >  la  troifième 
longue  y  &c  \z  quatsième  Cirès- 
brève.  r 

CAFFA  j  nom  propre  d'mie  ville  ri-  [ 
cbeixaacienne  Se  cottfidérable^.çar  [: 


CAF 

pît^le  de  la  Tartarie  Crktiée  »  avec 
deux  châteaux  forts  ,.  fur  la  mer 
noire ,  à  foixante  lieues  de  Conlbtn- 
tinople.  11  fe  fait  dans  cette  ville  un 
commerce  plus  confidérable  qu'en 
aucun  autre  port  de  la  mer  noire. 
Les  objets  principaux  en  font  le 
poifibn  falé  >  le  caviar  ,  le  blé ,  le 
beurre  &  le  fel.  Toutes  ces-chofes, 
&  pluHeurs  autres  nécelfaires  à  la 
vie,,  s'achètent-U  au  prix  le  plus 
modique. 

hes  Génois  firent  la  conquête  de 
Caifa  en  m66\  mais  après  avoir 
gardé  cette  ville  pendant  plus  de 
deux  fiècles,  la  Puifl^nce  Ottoma- 
ne la  leur  enleva  vers  faa  1 474 , 
fous  le  règne  de  Mahomet  IL 

CAFFILAj  fubftantif  féminin.  Les^ 
négociansôc  les  voyageurs  s'aflem- 
blent  pour  tri^verfer  avec  plus  de  fu- 
reté plufieurs  contrée?  de  la  Terre- 
Ferme  des  Indes  >  de  même  que 
cette  partie  des  Deferrs  d'Afrique 
qu'on  appelle  mer  de  SaMe ,  &  ce 
font  ces  aflemblées  qu'on  appelle 
CqffUas:  C'eft  la  même  choie  que 
ce  qu'on  appelle  caravane  en  Tur- 
quie ,  en  Perfe  &  en  quelques  au* 
très  endroits  du  Levant» 

CAFFIS  ;  fubftantif  mafcuKn.  Me- 
fure  ufitée  à  Alicante  pour  les  grains»^ 
Elle  contient  trois  cens^  foixance^ 
quatre  livres  poid&de  marc. 

CAFICI  j.fubftantif  mafculin.  Mefure 
donc  on  fe  fert  fur  les  côtes  de  Bar- 
barie. Sept  cafieis  font  le  laft  d'Am- 
fterdam. 

CAFIER  ^  fubftantif  mafculin.  Arbre 
qui  produit  le  café.  ,F^oy€'[  CafI. 

CAFRERIE  ;.  nom  propre  d'une  vafte 
Fégipn  d'Afrique ,  dans  la  partie 
méridionale  de  ce  continent.  Les 
(jéograf^es  ne  font  pas.  d'accord 
fur  les  bornes*  de  la  Cafrerie  j  la 
Ijlûpart  en  placent  le  commence-- 
m^nt  fur  la.c^e  occidentale  du  caj^ 


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CAF 

Nègre  &  à  Tembouchure  du  Cua- 
ma j  fur  la  côte  orientale,  &  re- 
tendent vers  le  fud  jufqu  au  cap  de 
Bonne-Efpérance ,  en  y  comprenant 
la  nation  des  Hottentots  :  au  relie  » 
leîiom  de  Cafrerie  n'appartient  à 
aucun  pays ,  ni  le  nom  de  Caflftes 
à  aucun  peuple  particulier  j  ce  font 
les;  Arabes  Mahometans^  dans  la 
langue  defquels  cafre  fîgnifie  injtdè 
le  pu  fans  loi  y  qui  ont  ainfi  défî- 
gné  les  Africains  idolâtres  ou  d'une 
religion  différente  de  la  leur. 

<Jeft  donc  fous   les   noms  des 

pays  &  des  peuples  que  renferme  la 

Cafrerie  y  que  nous  devons  donner 

l'hiftoire  de  cette  région. 

CAFRES}  (les)  peuples  qui  habitent 

la  Cafrerie.  Voyi^  Cafrerie. 
CAFRI;   fubftantif  mafculin.    Fruit 
des  Indes,  gros  comme  une  noix, 
rouge  comme  une  cerife ,  &  qui 
crait  fur  un  petit  arbtifleau  dont 
les  fleurs  reflemblent  à  celles  du 
diftamne  de  Crète. 
CAFSA  ;  nom  propre  d'une  ville  d'A- 
frique ,  dans  le  Bildulgerid,  firuée 
au  quarantième  degré  de  longitude , 
&  au  ving^c-feptième  degré  dix  mi- 
aiutes  de  latitude.  Elle  efl  tributai- 
Te  de.Tunis.  Les  environs  fonr  cou- 
verrs  de  dattes  ,  de  palmiers ,  d'o- 
rangers ,  de  citronniers  &  d'oliviers. 
CAGAREL^  vieux  mot  qui  s'efl  dit 

autrefois  d'une  forte  de  poifibn. 
CAGASIAN  ;  nom  propre  d'un  Fort 
.    ii'Afrique ,  fur  la  cote  de  Malaguet- 
te ,  à  l'embouchure  de  la  rivière 
appelée  Riodafpedras. 
CAG AYAN  ;  nom  propre  d'uneTPro- 
vince  de  l'île  de  Luçôn,  Tune  des 
Philippines.  On  lui  donne  quatre - 
vingt  lieues  de  longueur  &  quarante 
de  largeur.  Elle  eft  très-fertile.  Les 
abeilles  &  la  cire  y  font  (î  commu-, 
j>es  ,  que  les  plus  pauvfes  font  ufa-  \ 
ge  de  bougie  pour  éclairer  leurs  \ 


,C  A  G  443 

habitations.  Les  Efpagnoly  n*onc 
pu  foumettre  qu'une  partie  âçs 
Indiens  répandus  dans  cetre  Pro- 
vince :  ceux  qui  habitent  les  mon- 
tagnes &c  la  partie  qui  s'étend  de- 
puis le  cap  Lampon  jufqu'au  càf 
Del-£nganno,  fe  font  maintenus 
dans  l'indépendance. 

Cagayan  ,  eft  auflî  le  nom  d'une  ri- 
vière de  l'île  de  Luçon ,  qui  a  fa 
fource  vers  le  milieu  de  l'île ,  & 
fon  embouchure  dans  la  mer ,  entre 
les  caps  Baxéador  &  Del-Enganno. 

CAGE  ;  fubftantif  féminin.  Cavca. 
Petite  logette  faite  de  bâtons  d'o- 
fîer  ou  de  fil  de  fer  ,  deftinée  à  ren- 
fermer des  oifeaux.  Oh  a  laijjé  la 
cage  ouverte  y  &  Voifeau  sUfi  échappé. 

Cage  ,  fe  dit,  en  termes  d'Architec- 
ture ,  des  quatre  gros  murs  d'une 
maifon  &  de  ceux  qui  enferment 
un  efcalier.  //  a  commencé  par  bâtir 
la  cage  de  fa  maifon.  Il  faut  élever 
la  cage  de  V efcalier. 

Cage  de  moulin  a  v^nt  ,  fe  dit 
de  l'affèmblage  de  charpente  qu'on 
fait  tourner  lur  un  pivot ,  pour  ex- 
pofer  au  vent  les  ailes  du  moulin. 

Cage  i>e  cloches  ,fedit  d'un  affem- 
blâge  de  charpente  qui  commence 
à  la  chaife  où  il  pofe  &  fe  termine 
à  la  bafe  de  la  flèche. 

Cage  ^  fedit ,  en  termes  d'Horlogers, 
d'un  bâti  qui  renfermé  les  roues  de 
l'horloge.  La  cage  des  montres  & 
des  pendules  eft  compofée  de  deux 

f)latines  affemblées  par  quatre  pi- 
iers ,  &  difpofées  4  recevoir  les 
roues  &  les  reflbrts. 
Cage 3  fe  dit,  en  terhies  de  Bijou- 
tiers ,  d'une  tabatière  qui  n'a  qu'une 
bâte  de  fermeture,  une  petite  mou- 
lure &  un  pilier  fur  cliaque  angle  : 
le  refte  eft  rempli  comme  le  delfus 
&  le  deffous  :  elle  diffère  de  là 
riiture ,  en  ce  que  celle-ci  a  fa 
d'or, 

K  k  k  ij 


?ar- 
bâte 


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CAG 

Çagb  »  fe  dit,  en  tetmes  <le  Toar- 
neurs,  de  la  partie  ambiante  du 
tour  à  fieurer.  tlle  porte  les  rou- 
lettes qui  poulTent  contre  les  rofet- 
tes  de  l'arbre. 

Cage  ,  fe  dit,  en  termes  de  Marine, 
d'une  forte  d'cchauguette  faite  en 
cage  à  la  cime  d'un  mât  de  vaif- 
feau  :  c'eft  ce  qu'on  appelle  hune  {m 
rOcéan ,  &  gabic  fur  la  Méditer* 
lanée  :  mais  hune  eft  le  mot  fran- 
çois. 

On  dit  figurément  Se  familière- 
ment ,  que  quelquun  ejl  en  cage , 
qu'o/2  Pa  mis  en  cage  ;  pour  dire  , 
qu'il  eft  en  pf  ifon  ,  qu'on  l'a  mis  en 
prifon. 

La  première  fvUabe  eft  longue,  & 
la  féconde  très-oreve. 


CAG 

ftjle  familier  ^  mais  il  rt^eft  pas 
vieux ,  comme  le  dit  le  Diâioo- 
naire  de  Trévoux. 

Cagnard^,  s'emploie  auflî  fobftantS- 
vement.  C'étoit  un  vrai  cagnard, 

Cagmard^j  fe  dit,  en  termes  de  Ci* 
riers ,  d'une  efpèce  de  fourneau  fur 
le<|uel  ces  artifans  pofent  la  cuve 
qui  renferme  la  cire  fondue  avec 
laquelle  ils  forment  les  cierges  & 
les  bougies. 

CAGNARDÉi  participe  paffif  indé- 
clinable. Voye:(^  Cagkar^br. 

CAGNARDERi  verbe  neutre  de  la 
première  conjugaifon ,  lequel  fe 
conjugue  comme  chanter^  Otiaru 
Vivre  dans  Toiûveté,  la  pareflè» 
lobfcurité,  la  (oincznxïÇe.  Il  ne  fait 
que  cagnarder.  Ce  verbe  eft  du  ftyle 
CAGEOISj.  vieux  mot  qd  fîgnifioit  \     familier.  Les  temps  compofés  fe 


autrefois  villageois 
CAGETE  j  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  une  petite  cage. 
CAGIRTOU  i     nom    propre    d'un 
Bourg  d'Afiej  dans  TEmpire  du 
Mogol ,  pfes  de  la  foorce  de  la  ri- 
vière de  Kerlon* 
CAGLl  i  nom  pcopre  d'une  ville  épif- 
copale  dltalie  >  (ituée  dans  le  Du- 
ché d'Urbin  j  aux  pieds  de  l'Apen- 
nin y  près  du  confluent  des  rivières 
de  Baofo  ic  de  Cantiano,  &  à  quin- 
ze milles  de  FofIbmbrone« 
CAGLl  ART;  nom  propre  de  la  ville 
capitale  du  royaume  &  de  Tile  de 
Sardaigne.    C'eft  le  ffège  d'un  Ar^ 
chevcque  qui  fe  qualifie  Primat  de 
Sardaiene  &  de  Corfe.  Il  y  a  un 
Port  dans  lequel  il  peut  mouiller 
beaucoup  de  iiavites.  Il  ^  parcoac 
tlepuis  trois  jufqu'à  quinze  braifes 
d'eau. 

On.  prononce  tfâ/iori;  il  faudroit 
A>nc  auflî  l'écrite. 
CAGNARD,  ARDE  j  adjeûif.  Igna- 
vus ^ay  unu  Parefleux »  fainéant. // 
a  fefgrit  cagnard*  Ce  mot  jçft  du  ^ 


forment  avec   l'auxiliaire  Avoir* 
//  aurait  cagnardé. 
CAGNARDlSEjfobftantif  féminin* 
Otiojitas*  Parefle,  oifiveré,  fainéan* 
tife..  //  pajfe  fon  temps  dans  la  ca- 

f\nardife^  Ce  mot  eft  du  ftyle  fami* 
ier. 
GAGNE  ;^  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  chienne. 
CAGNEUX,  EUSEj,  adieétif.  Qoî 
a  les  genoux  &  les  jambes  tournés 
en  dedans.  Cetu  fille  ferait  agréablt 
fi  elle  n  était  pas  cagneufe. 
Cagneux  ,  fe  dir  aufli  des  jambes 
mêmes  ou  des  pieds-  //  a  lesjani* 
bes  cagneufes. 

La  première  fylbbe  eft  brève, 
la  féconde  longue ,  &  la  troifième 
du  féminin  très-brève- 
'  Le  X  qui  termine  les  deux  nom- 
bres du  mafculin ,  prend  le  fon  du 
:f  devant  une  voyelle ,  en  fiâvant 
néanmoins  la  règle  générale  donnée 
ci-après,  f^oye-^  la  lettre  S. 

Cet  adfe^f  ne  doh  pas  régulier 
rement  précéder  lefubftantif  auqnet 
il  fis  rapporte..  On^  ne  dira  pi$Mnc 


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CAG 

tagneufc  femme  »  mais  une  femme 
eagncufe. 

Il  faudroic  changer  le  c  en  A: ,  f /r 
en  ni ,  le  x  du  maiculin  en  j  ,  le  j 
du  féminin  en  :{ ,  &  écrire ,  d'après 
la  prononciation,  kanieuSy  kanieuie. 

Voyez  OUTHOGRAPHE. 

CAGNOT  BLEU  j  fubftantif  mafcu- 
lin.  Poiflbn  cartilagineux  qui  eft 
une  efpèce  dé  chien  de  mer.  royei 
ce  mot. 
CAGOT ,  OTE  i  adjeftif.  Hypocrka. 
H](pocrite»  qui  a  une  dévotion 
faufleou  mal  entendue.  Cetu  femme 
eft  cagote. 
Cagot^  s'emploie  auffi  fttbftamive- 
ment.  Cétoit  un  vrai  cagot. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
Singulier  mafculin  ^  mais  la  féconde 
eft  longue  au  pluriel  &  brève  au 
féminin»  qui  a  une  troifième  fylla* 
be  très -brève. 

Ce  mot  emplové  comme  adjec- 
tif ne  doit  pas  regulièremenr  pré- 
céder le  fubftantif  auquel  il  fe  rap- 
porte. On  ne  dira  pas  un  cago(  hom- 
me j  mais  un  homme  cagot. 
CAGOTERIE  j  fubftantif  féminin. 
Ce  que  fait  un  cagot'.  Je  ne  fuis  peine 
.     dupe  de  cette  cagoterie.. 

Les  deux-premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  troifième  très-brève,  & 
la  quatrième  longue. 
CAGOTISMEj  fubftantif  mafculin. 
Efprit,  caraélère»  fentiment  du 
cagot.  Ce  qu^iL  nous  a  dit  prouve  fon 
cagotifme. 

Les  dçux  premières  fyllabes  font 
.    brèver>  la  troidème  eft  moyenne,  & 

la  quatrième  trèsrbrève. 
CAGOU  vfubftatttif  mafculiiï,  &  ter^ 
.    me  populaire.  11  fe  dit  de  queU 
qu* un  qui  vit  d'un  manière  obicure 
6c  mefû 


_  nrelqurne».  qui  ne  voit,,  qui  ne 
fréquente  perfonne.  C*eft  un  vrai 
cagou.  i    ^  kniçue  au  pluriet. 


CAH  44, 

terme  de  Marine.  Sorte  cf  ornement 
ou  volute  du  revers  de  l'éperon  d'un 
vaideau. 
CAGUE  î    fubftantif  féminin  ,  & 
terme  de  Marine.  Il  fe  dit  d'une 
Ibrte  de  badment  hollandois  qui  a 
ordinairement  quatante-fept  pieds 
de  longueur  de  l^étrave  à  l'éta^nr 
bord. 
CAH ARIE  'y  vieux  n^ot  qui  défignoïc 
autrefois  un  droit  qu'on  levoit  pour 
l'entrerien  des  quais* 
CAHEER  'y  vieux  mot  qui  (ignifioit 

autrefois  une  chandelle  de  cire. 
CAHIER  'y  fubftantif  itiafculin.  Co-   • 
dex.  AfTembb^  de  plufîeurs  feuil- 
les de  papier  ou  de  parchemin  join«* 
tes  eniemble ,  foit  <pi'on  ait  écrit 
delfus ,  foit  qu'on  n'y  ^c  pas  écrit» 
llfautfortner  un  regiftre  de  tou^  ces 
cahiers. 
Cahiers  de  Théologie ^  de  Philofo^ 
phicj  de  Médecine  j  &c.  fe  dit  des 
écrits  qu'un  Ptofeffèur  diâe  à  fes 
écoliers  pendant  fon  cours.  Cela  eft 
expliqué  dans  les  cahiers  de  Phihfo^ 
phie  de  ce  Profejfeur^ 
CahîEr  des  Etats  ^  de  fAJfembUe  dm 
Clergé  y  fe  dit  du  réfultat  à&^  déli- 
bérations des  Etats  d'une  Province^ 
ou  du  Clesgé,  dans  lequel  font  ex^ 
primées  les  demandes  ou  rembn- 
trances  qu'ils  font  au  Roi.  //  eft 
parti  pour  aller  préfenur  au  Roi  Us 
cahiers  des  Etats-  de  la  Province  de 
Bretagne* 
Ca»ieb:,  fe  dit,  en  termes  de  Re^ 
lieurs ,  des  feuilles  pliées  fuivanc 
le  format  d'^ua  Uvr«.  Jl  y  à  dix  ca^-^ 
hiers  dans  ce  livre^ 
Cahicr  db  fr  aiis  y  fe  dit  d*m  mé^ 
moire  de  frais.  Il  faut  examiner  le 
cahier  de  frais^ 

Les  deux  fyllabes  font  brèves 
au  fingulier  ^  maiS'  U  («conde  eflt 


CAGOUILLE  ^u):>ftaiitif  féminin^  i 


Uxhudiok  fiipprlmer  hk  9thr 


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44*  CAH 

qai  font  oififs,  changer  IVetl  i  y  & 
^   écrire  ,.<i*après  la  prononciation, 

caier.    Voyez  Orthographe. 
CAHIÈRE  i   vieux  mot    qui    (îgni- 

-  fioit  autrefois  une  grande  chaife  à 

-  bras. 

GAHINXAHA  :  adverbe  du  ftyle 
familier ,  qui  ^gnifie  tant  bien  que 
mal.  Il  fe  dit  des  chofes  qu-on  tait 
malgré  foi,  à  plufieurs  reprifes, 
difficilement  Se  de  mauraife  grâce. 
//  s'étoit  chargé  de  foUiciter  cette 
dffaire;  mais  Un  en  a  parlé  que  ca-- 
hin-caha. 
CAHORS  ;  nom  propre  "d'une  ville 
'  épifcopale  &  confidcrable  de  Fran- 
ce, capitale  du  Quercy,  dans  la 

*  <?uyenne,  &  fituce  fur  la  rivière  de 

-  Ldt  ,  à  dix-huif  lieues  ,  f^d-eft  , 
de  Perigueux  ,  &:  à  •uatre-vingt- 
cinq  lieues  ,  fud-oueft  ,  de  Paris. 

*  Ceft  le  fièçe  d'un  Prcfidial,  d'une 

*  Elcdion ,  &c. 

•  ^Jl  fe  parte  «ne  chofe  aflez  remar- 

S  -quable  par  Ùl  bizarrerie  »,  i  chaque 

•prife  de  pofleffion  de  i'Évèché  de 

/cette  ville  :  k  Vicomte  de  CelFaç, 

vaflTal  de  l*Évèque ,  doit  ailer ,  fans 

-  manteau  &  ayant  la  tcte ,  une  jam- 
«  bé  &  un  pied  nus  ,  prendre  ce 
"  Prélat  à  la  porte  de  la  ville ,  &  con- 

*  duire  par  la  bride  la  mule  fur  la- 
<quelle  fon  feieneur  eft  monté ,  juf- 
-qu^au  palais  épifcopal  ,  où  il  fçtt 
le  Prélat  à  table  pendant  fon  dîne 
dans  le  même  équipage.  Le  vaflal 
^emporte  pour  ce  fetvice  ,  la  mule 
JRc  le  bùrfef  de  TEvêque ,  qui  doit 
erre  de  vermeil ,  &  dont  plufieurs 
Af rets  onc  fixé  la  valeur  à  trois  mil- 

-  le  livres ,  ^ur  lecs  conteftations  nio^ 
i  ce  fujet. 

Quand  le  même  Evêque  officie 

*    |îontifica)ement ,  il  a  une  épée  & 

--dei  gantelets  aupcèfi  de  Pautel;  ce 

qui  a  fait  dire  ÎFort  pkifammênt , 

'    ^ue  il  jan^ais  Eyêque  de  Cahots  te- 


CAH 

cevoît  la  palme  <lu  martyre ,  ce  ne 
feroit  quà  fon  corps  défendant. 

Cahors  eft  la  patrie  dé  quelques 
hommes  illuftres,  entr'autres  du 
Pape  Jean  XXII.  &  de  Clément 
Marot. 

On  recueille  beaucoup  <ie  vins 
dans  les  environs  de  cette  ville.  Ils 
eii  font  le  commerce  principal.  On 
y  a  auffi  des  fruits ,  &  Ton  y  fait 
des  dentçUes  fiines  en  aifez  grande 
•   quantité. 

CAHOT;  fdbftantif  mafculin.  Le 
faut  que  fait  une  voimre  quelcon- 
que, comme  carroflè,  cabriolet, 
cnariot ,  &c.  en  roulant  fur  un  che- 
min raboteux.  //  n'apufoutcnir  Us 
cahots  de  la  voiture. 
'  On  dit ,  qu'i/  y  a  beaucoup  de 
cahots  dans  un  chemin;  pour  dire> 

3ue  ie  chemin  fait  faire,  beaucoup 
e  cahots. 

La  premier^  fyllabe  eft  brève  » 
&ç  la  féconde  moyenne  au  fingulier, 
mais  longue  au  plnriek 

Il  faudroit  changer  le  c  en  yt, 
fuppritner  le  h  qui  eft  oifif ,  & 
écrire ,  d'après  la  prononciation  , 
koût.  Voyez  Orthographia. 
CAHOT  AGE  j  fubftantif  mafcultoc 
'  Mouvement  fréquent  que  caufçnt 
les  cahots.' -Z^  cahotagt  de  la  voiture 
Va  rendii  mahdc* 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves^  la  troifième  e!l  longue,  & 
la  quatrièihe  très-brève. 
CAHOTÉ^  ÉEj  adjeaif  &  participe 

paflSf.  Voye\  Cahoter. 
CAHOTER;  verbe  adif de  la  pre- 
mière çonjugaifon,  lequel  fé  con- 
jugue comme  chanter.  Jfgitare.Gzn* 
fer  des  cahots.  Cette  voltige  lesca-^ 
hotera. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &*  la  troifiènoe  eft  longue  ou 
brève  ,  comme  nous  l'expliquons 
ao  mot  y£EBfi>  ayec  la  conjugav** 


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CAH 

fbn  &  la  quantité  profddxque  des 
autres  temps. 

CAHSj  vieux  mot  qui  s'eft  dit  autre* 
fois  d'une  forte  de  vaifleau,^ 

CAHUÉ  ^    vieux  mot  qui  fignlfioit» 
autrefois  café.       ^ 

CAHUET  y  vieux  mot  qui  s*eft  dit 
autrefois  d'une  cfpèce  de  bonnet 

CAHUITAHU^  (uhftantif  mafculin. 
Oifeau  du  Paiaguai  ,  dont  parle 
M.  de  la  Condamine.  11  a  la  gran- 

.  deur  d'une  oie  t  le  haut  de  fes  ailes 
ell  armé  d'un  ergot,  ou  cx)rne  très- 
aigue ,  femblable  à  une  grofle  épine 
d'un  demi-pouce  de  longueur.  Il  a 
dailleurs  au-deflus  du  bec ,  une  pe- 
tite corne  déliée  &c  flexible,  longue 
comme  le  doigt. 

CAHUTEj  fubftantif  féminin.  Cafa. 
Cabane ,  huue  j  maifonnette  à  l'u- 
fage  des  pauvres  gens.  //  haiit€  une 
cahuac. 

Les  deux  premières  fyllabes 
font  brèves,  &  k  troifîème  eft  très- 
brève. 

CAHYS;  fubftantif  mafculin.  Me- 
fure  de  grains  dont  on  fait  ufage  en 
Efpagne  ,  particulièrement  à  Ali- 
cante ,  à  Séville  &  à  Cadix.  Deux 
cent  cahys  font  le  laft  d^Amfter- 
dam. 

CAI  j  nom.  propre  d*une  Ville  &  Pro- 
vince du  Japon  ^  dar^s  l'île  de  Ni- 
Xhon. 
lABO  ;  nom  propre  d^ime  Provin 
ce  de  l'Amérique  fèptentrionale , 
dans  l'île  Efpagnole  ,.  aux  fources 
du  Neyba.^ 

CAJAHABA  y  fubftantif  mafculin. 
Plante  deà  Indes  qui  s'attache  aux 
arbres  comme  le  lierre.  Ray  dit  que 
les  Fndienr l'appliquent  broyée ,,  fur 
les  fraâures. 

CAJAM  y  nom  propre  d'une  ville  de 
l'île  de  Java,  a  cmq  lieues  deTu- 
baon.  Elle  a  (on  Roi  particulier. , 

CAJAN  j,  fubftantif  mafculin»  Àrbse 


^es  Indes  »  d'une  grandeur  médio- 
cre ,  dont  les  feuilles  font  rondes  & 
attachées  trois  à  trois  à  l'arbre , 
comme  des  trèfles.  Il  eft  verr  en 
tout  temps  j  porte  des  fleurs  d'une 
bonne  odeur ,  &  produit  des  grai- 
nes feniblables  à  des  pois  chiches. 
On  fait  ufage  de  fes  feuilles  en 
apozème,  contre  le  flux  immodéré 
des  hémorrhoïdes.. 

CAIAN-CASI  j.  nom  propre  d'un 
Bourg  d'Afie  ,  dans  la  iartaiie, 
vers  le  Mont-Ornac. 

CAJANEBQURGj.  nom  propre  f  u- 
ne  ville  forte  de  Suède ,  en  fioth- 
nie  ,  dans  la  Cajanie,  fur  lès  froiv- 
tières  de  la  Laponie. 

CAfANIDES  i  (les)  on  a  ainfi  délw 

Îné  les  Rois  de  Perfe  de  k  féconde 
)ynaftie  j^les  mêmes  <jue  les  Grecs 

I  ont  propremenr  qualihes  de  Rois*. 
.  Le  dernier  des  Caïanides  ,  fur  ce 
Darius ,  que  vainquit  Alexandre  le 
Grand.- 

CAJANIE;  nom  propre  d'une  coji« 
trée  de  Suéde ,  dans  la  partie  la  plus 
orientale  de  la  Bothnie. 

CA JANTE  y  fubftantif  féminin.  Serte 
d'étoffe  quelquefois,  de  foie ,  mais 
plus  fbuvent  de  laine ,  qui  fe  fabri- 
que à  Lille  y,  8c  dans  quelques  au- 
tres endroits  des  Pays-Bas. 

CAJARC  ;  nom  propre  d'un  Bourg 
dé  Firance  ,.  en  Quercy ,  à  fept 
fieues;,  eft-nord-^ft  ^  de  Cahoriç. 

CAJAZZO  'y^  nom  propre  d'une  ville 
Epifcopalè  dltaiie ,  au  Royaume 
de  Naplès  ,  dans  la  Province  de 
Labour  ,  vis-à-vis  y  Se  i  quatre 
milles  de  Caferte. 

CAICOS  y  (les )  nom  propre  de  ftx 
îles  d'Amérique  ,  au  çord  de  celle 
de  Saint-Domingue. 

CAIES  i  f^0Ye:[  Caye». 

CAÏEIJ  ;  fubftantif  mafculîn.  Keje- 

[r.  ton  4es  oigiions  qui  portent  fleur» 

'    n  m'u  Jaitpréfint  (tune  vingtaine  de 


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44»  CAI 

càicux  de  fis  plus  belles  tulipes. 

Caïeu  ,  fe  die  auffi  de  la  fleur  même 
produite  par  le  caïeu.  Cette  tulipe 
eji  un  caïeu  de  l'an  dernier. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
&  la  leconde  longue. 
^  Le  X  final ,  qui  forme  le  pluriel, 
prend  le  fon  du  i  devant  une  voyel- 
le ,  mais  en  fuivant  néanmoins  la 
règle  générale  donnée  ci -après. 
f^oye:i^aL  lettre  S. 

CAIHJNG  î  nom  propre  d'une  ville 
confidérable  de  ta  Chine ,  dans  la 
Province  de  Hoiiang  j  dont  elle  eft 
capitale. 

CAILLE  j  fubftantif  féminin.  Co- 
turnix.  Oifeau  de  paflage,  un  peu 
plus  gros  qu'une  grive ,  &  d'un 
^dlèz  l>eau  plumage.  Cet  oifeau  a 
fept  pouces  de  longueur ,  depuis  la 
pointe  du  bec ,  jufqu'à  l'extrémité 
de  la  queue,  6c  treize  à  quatorze 
pouces  d'envergure.  Le  bec  a  un  peu 
plus  d'un  demi-pouce  de  longueur  , 
depuis  la  pointe  jufqu'aux  coins  de 
la  Douche.  11  eft  plus  aplati  que  le 
bec  des  autres  oifeaux  de  ce  genre. 
La  pièce  inférieure  eft  noire  j  la  fu- 
périeure  eft  légèrement  teinte  de 
brun ,  Se  fon  extrémité  eft  pointue  : 
il  a  l'iris  des  yeux  de  couleur  de 
noifette;  le  ventre  &  la  poitrine 
font  d'un  jaune  pâle  ,  mêlé  de 
blaqc ,  &  la  gorge  a  une  teinte  de 
roux  de  plus.  Sous  la  pièce  infé- 
rieure du  bec ,  eft  une  large  bande 
noirâtre,  qui  s'étend  en  bas  :  au- 
deflbus  des  yeux  fe  trouve  une  li- 
gne blanchâtre  ,  qui  patTe  fur  le 
milieu  de  la  tète  ,  dont  les  plumes 
font  noires ,  à  l'ei^ception  des  bords 
flui  font  roux  ou  cendrés.  H  y  a  ^ 
ious  le$  ailes  ^  une  longue  bande , 
dont  le  milieu  eft  noir ,  &  les  co- 
tés de  couleur  rouiTe  ,  mêlée  de 
lioir.  La  queue  n'a  qu'un  pouce  &c 
4eQii  de  longueur  ;  elle  eft  compo- 


CAI 

dt  de  douze^  plumes  de  coii!e«r 
noirâtre  ,  entre-mèlée  de  lignes 
rranfverfales  d'un  roux  peu  foncé. 
Les  pattes  font  de  couleur  pâle, 
recouvertes  d'une  peau  divifée  plu* 
tôt  en  écailla ,  qu  en  anneaux  en- 
tiers ;  le  defibus  du  pied  eft  jaune  j 
le  doigt  extérieur  tient  par  une 
membrane  au  doigt  du  milieu, 
jufqu'à  la  première  articulation. 

La  caille  fe  nourrit  ordinaire- 
ment de  blé ,  de  millet,  &  de  quel- 
cjvies  autres  grains.  Elle  fe  tient  par- 
ticulièrement dans  les  blés  verts  & 
dans  les  chaumes  après  la  moiftbn. 
Elle  multiplie  prodigieufemenc. 
Elle  fait  fon  nid  fur  la  terre,  &  y 
pond  jufqu'à  feize  œufs  au  com- 
mencement de  Mai  j  Se  les  femel- 
les que  ces  œufs  produifent  ,  mul- 
tiplient déjà  fur  la  fin  d'Août ,  ou 
au  commencement  de  Septembre. 
La  mère  conduit  fes  petits  dans  la 
campagne ,  Se  elle  les  retire  fous 
fes  ailes  comme  font  les  poules  6c 
les  perdrix.      • 

Les  cailles  nous  arrivent  à  la  fin 
d'Avril  &  au  commencement  de 
Mai ,  &  elles  s'en  retournent  à  la 
fin  de  l'été.  Elles  partent  deux  à 
deux  ,  volent  plutôt  la  nuit  que  le 
jour ,  8c  s'élèvent  fort  haut ,  a^  / 
d'éviter  d'être  furprifes  par  les  oi- 
feaux de  proie.  Elles  font  très-com- 
munes en  Egypte.  Celles  de  l'île  de 
Madagafcar  font  plus  petites  qu'en 
France ,  &  ne  peuvent  prefque  pas 
voler  j  ce  qui  lait  qu'on  y  en  prend 
beaucoup  à  la  courfe.  Les  Voya- 
geurs rapportent  qu'elles  font  auffi 
grofles  à  Gambra ,  que  nos  bec^f- 
fes. 

La  caille  eft  très-délicate  à  man- 
ger. On  l'apprête  dans  les  cuifine» 
de  plufieurs  manières  :  en  voici 
quelques-unes. 
Cauxes  aÔTiBs*  )1  ne  s'agit  que  de 

lej 


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CAI 

-  les  vklest  9c  ieles  faire  cuire  i  la 
bfoche,  après  les  avoir  encoutées 
4e  bardbs  de  lard  6c  de  feuilles  de 
vigae. 

Cailles  a  tA  braise.  Videz  &  re- 

^  fcouflez  vos  cailles  :  mettez  dans 
Imoérieiu:  uiie  £irce  comp^fee  de 
Uarc  de  chapoDj  de  moelle  de 
iKQuf  6c  de  jaunes  d'œufs  allai- 
ibnaés  de  jpoivre  6c  de  Tel  :  gar- 
nirez le  tond  d'une  marmite  de 
bardes  de  lard^  &  de  tranches  dej 
btfBuf  battues  :  ancangez  deflus  vos 
cailles  farcies  :  couvcez-les  d'autres 
bardes  de  lard  &  traocUes  de  bgeuf , 
ic  faites-les  cuire  après  avok  bien 
fermé  la  marmite. 

Préparez  d'un  autre  côté ,  ua  ra-  ' 

.    goût  compoié  <le  ris  -de  veau  »  de  \ 
-champignons ,  de  truffes ,  de  ^rè-  ^ 
tes  »  &c.  dans  lequel  vous  iervirez  ; 
vos  cailles  ipiand  elles  feront  cui- 
tes, après  avoir  lié  la  fauflfe  avec 
de  la  crème  6c  des  jaunes  d'eeufs. 

Tourte  de  Cailles.  Videz  &  re- 
trouflez  vos  cailles  :  mettez-les  fur  ; 
une  abaîfl^  de  pâte  âne  i  ajoutez-y 

.  des  ris  de  veau ,  des  champignons , 
des  truffes  ,  du  lard  &  de  la  moelle  ' 

^    ée  bœuf:   aflaifdnnez  le  tout  de 
poivre  »  de  fel  &  de  fines  herbes  : 
couvrez  votre  tourte  ^  faites  la  cul- , 
te ,  &  ler vez  là  chaudjbment. 

On  fait  ufage  de  la  graidè  de 
caille  pour  emporter  les  taies  des 

■  ~  yeux ,  6c  Von  prétend  que  la  fiente 
de  cec  oiieau,  féchée  &  jpulvérifée 
cft  bonne  contre  Tépilepue. 

On  appelle  Roi  des  Cailles  ,  un 
cifeau  du  poids  d*environ  cinq  on- 
ces, ^ôn  bec  eft  long  d  un  poux:e  & 
demi.  Il  a  treize  d  quatorze  pouces 
de  longueur ,  depuis  le  bout  du  bec 
jufquà  rextrémité  des  ongle^,  ou 
feulementonaepouces  jufqu  au  bout 
de  la  queue.   L'envergure  eft  d*un 

.  pied  6c  demi  :  les  jambes  fonc  fort  j 
Tome  IF* 


longues^  dégarnies  de  flumes  jur* 
quau-delTus  de  larticularion  du 
genou  \  le  bas  de  la  poitrine  6ç  le 
ventre  iônt  blancs  :  cet  oifeau  efl: 
d'ailleurs  marqueté  comme  la  cail- 
le, ceû-à-dire  ,  fcmé  de  plufiçurs 
taches  jaui^s  ,  blanchâtres  ,  bru- 
nes ,  &  d'autres  couleurs. 

On  dit  que  cer  oiCsau  fert  de 
guide  aux  cailles  »  quand  elles  vont 
d'une  région  dans  une  autre*  U  efl: 
excellent  à  manger  \  c'eft  pourqu(^ 
on  dit  proverbiaTemeat  c^e  c'eÀ  un 
morixau  de  Roi. 
Caills  de  Bengale  j  iè  dit  ^l'un  oi- 
feau un  peu  plus  crand  que  xiptre 
caiUe.  Son  bec  eft  d'tiae  coideur  dp 
frêne ,  fbmbre  ^  ticanr  iiir  le  brun  ; 
les  coins  de  fa  bouche  (bot  rouges  ; 
tos  narines  font  grandes  &  oblon- 
guesj  l'iris  des  yeux  eft  blanchâ- 
tre :  il  a  le  fommet  de  la  tète  de 
couleur  noire  ^  au  -  deifous  de  ce 
noir ,  il  y  a  une  couche  de  jaune  , 
après  laquelle  il  y  a  une  ligne  ou 
barre  noire ,  qui  traverfe  dès  les 
coins  de  la  bouclie  ,  Se  encoure  le 
derrière  de  k  tète  ;  deâous  cerne 
bande ,  il  y  a  une  couche  de  blanc  : 
la  poitrine ,  le  ventre  &  les  cuKfes 
font  de  couleur  de  buffle  pale  »  ti« 
tant  fur  la  jaune  :  la  partie  de  def« 
fous  qui  eft  contigue  à  la  queue  ,  eft 
tachetée  de  jaune  :  le  derrière  du 
cou  ,  le  dos,  &  les  plumes  couver- 
tes -des  aîles ,  font  acm  yezt  pale  ^ 
bleuâtre  f  les  ruyaux  ,  ou  groiTes 
plumes  des  aîles  ,  ionx,  noirs  j  le 
plus  petit  rai>g  de  ces  plumes  eft 
traverfe  d'une  barre  ou  ligne  blan- 
che ,  qui  couvre  le  tiers  des  plumes 
dumiliôu  :  les  jambes  &  les  pattes 
font  de  couleur  d'orange  :  les  ferr 
res  font  d'un  rouge  obkur  6i^  bour- 
beux. 

Latone    perfécutée    par  Junon, 
implora  le  fecours  de  Jupiter ,  qu^ 


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456  CAI 

la  m&amorphola  en  caille ,  &  elle 
fe  retira  fous  cette  forme  dans  Tîle 
de  Delos. 

Les    Phéniciens  facrlfioient  la 
caille  à  Hercule ,  en  mémoire  de  ce 

-  qu'lolaiis  rcffufcita  ,  par  Todeur 
d'une  caille ,  ce  Héros  que  Typhon 
avoir  tué, 

La  première  fyllabe  eft  longue, 
&  la  féconde  très-brève. 

Les  //  fe  prononcent  mouillés. 

CAILLÉ ,  ÉE  j  adjeftif  &  participe 
paffif.  f^oye^f^  Cailler. 

Caillé  ,  s'emploie  auffi  fubftantîve- 
ment  j  pour  dire,  du  lait  caillé.  On 
nous  Jervit  du  CailU. 

CAILLE  BOTIS  ;  fubftantif  mafcu- 
lin ,  &  terme  de  Marine.  Il  fe  dit 
d'une  efpèce  de  treillis  fait  de  pe- 
tites pièces  de  bois  qui  fe  croifent  à 
angles  droits.  Il  eft  bordé  par  des 
hiloires ,  &  placé  au  milieu  du  Na- 
vire ,  tant  pour  donner  de  l'air  à 
l'entré -deux  des  ponts,  quand  l^s 
fabords  font  fermés ,  que  pour  faire 
évaporer  la  fumée  du  canon  qu'on 
tire  fous  le  tillac. 

CAILLEBOTTE  ;  fubftantif  fémi- 
nin. Concreti  laclis  majfa.  Made  de 
lait  caillé.  On  nousfirvit  des  Caille-' 
bottes  de  Bretagne. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  très-brève ,  la  troi- 
\lîème  brève ,  &  la  quatrième  très- 
brève. 

CAILLE-LAIT  j  fubftantif  mafcu- 
lin.  Gallium.^hnte  ainfi  appelée  de 
ce  qu^elte  a  la  propriété  de  cailler  le 
lait.  Sa  racine  eft  longue ,  traçante , 
grêle  ,  ligneufe ,  brune.  Ses  tiges 
velues  ,  carrées ,  noueufes  ,  s'élè- 
vent à  là  hauteur  d'un  pied  ou  en- 
viron :  elle  a  fes  feuilles  verticil- 
lées  ,  linéaires,  fillonnées,  liiFes  , 
te  ordinairement  au  nombre  de 
Ruit  :  fa  fleur  de  couleur  jaune ,  eft 
Viûnopétale  ^  en  godet  ^  fans  tube  & . 


CAI 

découpée  en  quatre  ou  cinq  parties 
en  forme .  d'étoile.  11  lui  fuccède 
deux  baies  li0ès ,  attachées  enfem-^ 
ble  ,  ôc  qui  renferment  chacune  une 
graine  -sèche  &  arrondie. 

Cette  plante  peu  odorante,  croît 
dans  les  haies  &  les  foffés.  Elle  eft 
aftringente,  céphalique,  effentielle- 
ment  antiepileptique  ,  ic  fuivanc 
M.  de  Jttflîeu ,  antifpafmodiquCé 

On  la  donne  aux  perfonnès  en- 
décoârion ,'  à  la  dofe-d'tme  poignée 
dans  unelivre  d'eau:  le  fuc  s'en  prend 
jufqu'à  quatre  onces,  &  la  poudre 
jufqu'à  un  gros.  La  même  poudre 
iê  donne  aux  animaux  à  la  dofe  d'tt« 
ne  demi-once.  Se  le  fuc  àcelle  d'u-* 
ne  demi-livre. 

Il  y  a  une  autre  efpèce  de  caille- 
lait  ,  qui  ne  diffère  de  celui  dont 
nous  venons  de  parler  ,  que  par  fes* 
fleurs  qui  font  blanches ,  &  par  les 
feuilles  qu'il  a  plus  grandes  que  le 
caille-lait  jaune. 
CAILLEMENTj  fubftantif  mafculin- 
Coagulatio.  Etat  du  lait ,  ou  du  fang 
qui  fe  caille.    Le  eaillement  d»  lait 
de  t accouchée   la  fit  beaucoup  fouf" 
frir. 
CAILLER  ;  verbe  aâiP  de  la  pre- 
mière conjugaifon^  lequel  fe  con- 
higue  comme  chanter.    Coagulare.. 
riger  ,  épaiflîr  ,    coaguler.    Cette 
plante  a  la  propriété  de   cailler  le 
lait. 

Ce  verbe  eft  auflî  pronominal  ré- 
fléchi. Dès  que  le  fangne  circule  pksy 
ilfe  caille. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève  ,, 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbp  ,  avec  la  conf lîgaifon  &  la 
quantité  profodique  des  autres, 
temps. 

Obfervez  cependant  que  les, 
temps  ou  perfonnes ,  qui  fe  termi- 
nent par  un .  tf  fëminin  ^  ont  kur 


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CAÏ 

fenultlème  fyllabe  longue.  Dans 
)^)cailU  y  la  fyllabe  cail  eft  longue. 
Il  faudroit  changer  U  c  tn  k  ^ 
fupprimet  un  /  qui  eft  oifif ,  faire 
précéder  lH  par  l'autre  /  j  &  écrire , 
d'après  la  prononciation  ,  kalier. 
Voyez  Orthographe. 

Il  faut  obferver  que  fi  cette  or- 
thographe s  adoptoit ,  ce  verbe  de- 
viendroît  irrégulier  dans  la  forma- 
tion des  temps  dont  le  fécond  /  pré- 
cède un  e  muet.  De  kalicry  il  îau- 
droit  faire  je  kaille. 

Cailler  ;  vieux  verbe  qui  fignifioit 
autrefois  chafler  aux  cailles. 

CAILLETE  AU  j  fubftantif  mafculin. 
Coturnicis  pullus.  Jeune  caille.  Ces 
cailletcaux  étaient  excelUns.  Voyez 
Caille. 

CAILLETOT;  fubftantif  mafculin. 
On  donne  ce  nom  en  Normandie , 
à  une  eïpèce  de  petit  turbot  fort 
délicat. 

CAILLETTE;  fubftantif  féminin. 
Abomafum.  La  partie  du  veau ,  de 
l'agneau ,  6*c.  ou  fe  trouve  la  pré- 
fure  qui  ferti  cailler  le  lait.Ceft  le 
dernier  eftomac  de    ces  animaux. 

Paillette  ou  Caillette  de  quar- 
tier ,  fe  dit ,  dans  le  fens  figuré  ^ 
de  quelqu'un  ,  homme  ou  femme  , 
frivole  &  babillard.  Ce  jeune  homme 
cjl  une  vraie  caillette.  Cette  femme 
nejl  quune  caillette  de  quartier. 

ÇAILLEUR  ;  vieux  mot  par  lequel 
on  défignoit  autrefois  quelqu'un  qui 
cha(ïbit  aux  cailles. 

CAILLIER  ;  vieux  mot  qui  s*eft  dit 
autrefois  d'une  machine  pour  pren- 
dre des  cailles. 

Caillot  j  fubftantif  mafculin.  Gru' 
mus  fanguinis.  Sang  caillé  en  gru- 
meaux 'ou  petites  mafles.  On  tira 
de  fa  plaie  des  caillots  de  fang. 

CAILLOT  ROSATi  fubftantif  maf- 
culin. Sorte  de  poire  ainfi  appelée 
de  ce  qu'elle  eft  pierreufe  ,  &  que 


CAI  45t 

fon  parfum  tient  de  Todeur  de  U 
rofe.  On  en  fait  peu  de  cas  aujour- 
d'hui. 
CAILLOU  j  fubftantif  mafculin.  5i- 
lex.  Pierre  très-dure  qui  varie^  par 
k  couleur  »  &  qui  donne  des  étin- 
celles quand  on  la  frappe  avec  de 
1»  • 
acier. 

Voici  comme  M.  de  Buffbn  ex- 
plique la  formation  de  cette  fub- 
ftance ,  fi  commune  ,  &  que  Ton  a 
fi  fouvent  préfente  à  la  vue. 

Je  conçois ,  dit  ce  célèbre  Natu- 
ralifte,  que  la  terre  dans  le  premier 
état  éfoit  un  globe  ,  ou  plutôt  un 
fphéroïde  de  matière  vitrifiée  ,  de 
verre ,  fi  l'on  veut ,  très-compade  , 
couvert  d'une  croûte  légère  &  fria- 
ble ,  formée  par  les  fcories  de  la 
matière  en  fuiîon ,  d'une  véritable 
pierre  ponce  :  le  mouvement  &  l'a- 
gitation des  eaux  &  de  lair  brift- 
rent  bientôt,  &  réduitîrent  en  pouf- 
fière  cette  croûte  de  verre  ipon- 
gieùfe,  cette  pierre  ponce  qui  étoic 
lia  furface }  de-là  les  fables  qui  , 
en  s'uniffant,  produifirent  entuite 
les  grès  &  le  roc  vif ,  ou  ,  ce  qui 
eft  la  même  chofe ,  les  cailloux  en 
grande  mafle  j  qui  doivent ,  aufli 
bien  que  les  cailloux  en  petite  maf- 
fe ,  leur  dureté ,  leur  couleur  ou 
leur  tranfparence ,  &  la  variété  de 
leurs  accidens,  aux  différens  de- 
grés de  pureté ,  &  à  la  finefle  du 
frain  des  fables  qui  font  entrés 
ans  leur  compofition. 

Ces  mêmes  fables ,  dont  les  par- 
ties conftituantes  ^unifient  par  le 
moyen  du  feu ,  s'aflîmilent  &  de- 
viennent un  corps  dur ,  très-denfe, 
&  d'autant  plus  tranfparent ,  que  le 
fable  eft  plus  hoa)ogène  ,  expofés 
au  contraire  long -temps  à  l'air  , 
fe  décompofent  par  la  défunion  & 
rexfoliarion  des  petites  lames  dont 
ils  font  formés  ;  ils  commencent  ^ 
Llliî 


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deyenk  cewe ,  ic  c'eft  ainfî  qu'ils 
onc  pu  former  les  elaifes  &  les  ar- 
gilles  ;  cette  poufliere ,  tantôt  d'un 
jaune  brillant  »  tantôt  femblaBle  à, 
4es  paillettes  d'argent ,  dont  on  fe 
fett  pour  fccher   récriture  ,   n'eft 
;  autre  chofe  qu  un  fable  très-pur , 
en  quelque  façon  pourri ,  prefque 
réduit  en  fes  pcincipes ,  Ôc  qui  tend 
,  a  une  dccompofition  parfaite  :  avec 
le  temps ,  ces  paillettes  fe  feroient 
atténuées  &  divifécs  au  point  qu  cl- 
.  les  n  auroient  plus  eu  aflèz  d  cpaif- 
feur  &  de  furface  pour  réfléchir  la 
lumière ,  &c  elles  auroient  acquis 
toutes  les  propriétés  des  glailes  : 
quon  regarde  au   grand    jour  un 
.    morceau  d*argillc ,  on  y  appercevra 
une  grande  quantité  de  ces  paillet- 
tes talqueufes  ,  qui  n'ont  pas  encore 
entièrement  perdu  leur  forme.  Le 
fable  peut  donc  ,  avec  le  temps , 

f produire  l'argille  j  &  celle-ci ,  en 
e  divifant ,  acquiert  de  même  les 
propriétés  d'un  véritable  limon  , 
matière  vitrifiable  comme  l'argille, 
&  qui  eft  du  mcme  genre. 

Cette  théorie  eft  conforme  à  ce 
qui  fe  palTe  tous  les  jours  fous  nos 
yeux  j  qu'on  lave  du  fable  fortant 

.  de  ià  minière  ,  Teau  fe  chargera 
d'une  aflez  grande  quantité  de  terre 

.  noire  j  dudiîe  ,  gralTe,  de  véritable 
argille.  Dans  les  villes  où  les  rues 
ibat  pavées  de  grès  »  les  boues  font 
toujours  noires  &  très-grafles  ^  & 
deiféchées  ,  elles  forment  une  terre 
de  la  même  nature  que  Targille. 
Qu'on  détrempe  Se  qu  on  lave  de 
même  de  rargillc  prife  dans  un 
terrain  où  il  n'y  a  ni  grès  ni  cail- 
loux ,  il  fe  précipitera  toujours  au 
fond  de  l'eau  une  aflêz  grande 
quantité  de  fable  vitrifiable. 

Mais  ce  qui  prouve  parfaitement 
que  le  fable ,  (k  même  le  caillou  & 

^    le  veue  y  exilUut  daos  largiUe,  & 


CAI 

n'y  font  que  déguifés»  c*e(Lqae  1^ 
feu ,  en   réunifiant    les  parties  de 
celles-ci»  que  Tadion  de  Tait  fie 
des  autres  élémens  avoir  peut-èrre 
divifées ,  lui  rend  fa  première  for- 
ce. Qu'on  mette  de  Vargille  dans 
nfi  fourneau  de  réverbère  échauffé 
au  degré  de  la  calcination  »  elle  fe 
couvrira  au-dehors  d'un  émail  très* 
dur;  û  à  l'intérieur  elLe  n'eft  pas 
encore  vitrifiée ,  elle  aura  cepen- 
dant acquis  une  très-grande  dure« 
té.  Elle  réfiftera  à  la  lime  &  au  bu- 
rin ;  elle  étincellera  fous  le  mar^ 
teau  ^  elle  aura  enfin  toutes  les  pro- 
priétés du  caillou  y   un  degré  d% 
chaleur  de  plus  la  fera  couler  »  8c 
la  convertira  en  un  véritable  ver- 
re. 

L'argille  &  le  iable  font  donc  de^ 
matières  parfiûtement  analogues  St 
du  même  genre  j  fi  l'argille ,  en  fe 
condenfant ,  peut  devenir  du  cail- 
lou )  du  verre;  pourquoi  le  fable» 
en  le  divifant  j  ne  pourroit-il  pas 
devenir  de  l'argille^?  Le  verre  pa- 
roît  être  la  véritable  terre  élémen- 
taire y  Se  tous  les  mixtes  un  verre 
déguifé  :  les  métaux  ,  les  minéi^ 
taux  j  les  fels ,  &<.  ne  font  tpi'uné 
terre  vitrefcible.  La  pierre  ordi- 
naire y  les  autres  matières  qui  lui 
font  analogues,  &  les  coquilles  des 
teftacées ,  des  cruftacées ,  &^.  font 
les  feules  fubftance»  quaucuo  agent 
connu ,  n'a  pu  jufqu'a  préfent  vitri- 
fier j  Se  les.  feules  qui  femblent 
faire  une  clatfe  à  part.  Le  feu  eft 
réunifiant  les  parties  divifces  des 
premières ,  en  fair  une  matière  ho- 
mogène, dure  &  tranfparenxe  à  um 
certain  degré ,  fans  aucune  diminu- 
tion de  pefanreur ,  Se  à  .laquelle  il 
n'eft  plus  capable  de  caufer  aucune 
altération  y  celles-ci  au  coiuraire  ^ 
dans  lefquelles  il  entre  une  plus 
grande  ^uancité  de  principes  aâifs 


.  Digitized  by 


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CAÏ 

ic  volatils  y  &  <|ui  fe  calcinent , 
perdent  au  feu  plus  du  tiers  de  leur 
poids  »  &  reprennent  fioipiement  la 
tbrme  de  terre ,  fans  autre  altéra- 
tion que  la  défunion  de  leurs  prin- 
cipes :  ces  matières  exceptées  ,  qui 
ne  font  pas  en  grand  nombre  >  & 
dont  les  combinaifons  ne  produi- 
fent  pas  de  grandes  variétés  dans  la 
nature  y  toutes  les  autres  fubftan- 
ces ,  Se  panicuUèrement  Targille  , 
peuvent  erre  «nyerties  en  verre,  ôc 
ne  font  elIèniWlement  par  confé- 
quent  qu'un  verte  décompofé.  Si  le 
teu  fait  changer  promptement  de 
forme  i  ces  fubftances ,  en  les  vitri- 
fiant ,  le  verre  lui-même ,  foit  qu'il 
ait  fa  nature  de  verre  y  ou  bien  celle 
de  fable  ou  de  caillou  ,.fe  change 
naturellement  en  argille ,  mais  par 
un  progrès  lent  &c  infenfible.    . 

Dans  les  terreins  où  le  caillou 
ordinaire  eu:  la  pierre  dominante  y 
les  campagnes  en  font  ordinaire- 
ment jonchées  ^   &  û  le  lieu  eft 
inculte  ,  Se  que  ces  cailloux  aient 
été  long-temps  expofes  à  l'air  fans 
^  avoir  éré  remués ,  leur  fuperficie  fu- 
périeure  eft  toujours  très-blanche , 
candis  que  le  côié  oppofé  qui  tou- 
che immédiatement  a  la  terre  eft 
très-brun  ,  &  conferve  fa  couleur 
satuxelle  :  â  on  caiTe  plufieurs  de 
ces  cailloux ,  on  recennoîtra  que  la 
blancheur  n'eft  pas  feulement  au- 
dehors,  mais  qu'elle  pénètre  dans 
rintérieur  plus  ou  moins  profoixlc- 
œent,  &c  y  forme  une  efpèce  de 
bande ,  qui  n'a  dans  certains  cail- 
loux que  très- peu  d^épaifleur,  mais 
qui  dans  d'aurres  occupe   prefque 
toute  celle  du  caillou  )  cette  partie 
blanche  eft  un  peu  grenue  ^  entiè- 
ren^nt  opaque ,  aufli  tendre  que  la 
pierre ,  &  elle  s'attache  à  la  langue 
comn^  les  bols  y  tandis  que  le  refte 
;    du  caillou  eu  lille  &  poli ,  qu'il  n'a 


CAl  453^ 

ni  fil  ni  grain ,  &  qu'il  a  conferve 
fa  couleur  naturelle  y   fa  tranfpa* 
rence  &c  fa  même  dureté  y  fi  on  aiet 
dans  un  foiuneau  ce  même  caillou 
â  moitié  décompofé ,  fa  partie  blan- 
che deviendra  d'uh  rouge  couleur 
dé  tuile ,  &  fa  partie   brune  d'un 
très-beau  blanc.  Qu'on  ne  dife  point» 
avec  un  de  nos  plus  célèbres  rlatu- 
raliftes,  que  ces  pierres  font  des  c^iil- 
loux  imparfaits  de  diâférens  âges , 
qui  n'ont  pas  encore  acquis  leur  per- 
redion^  car  pourquoi  feroient-ils 
tous  imparfaits  ?  Pourquoi  le  fQ- 
roient  -  ils  tous  du  même  côté ,  ôc 
du  côté  qui  eft  expofé  à  l'air  ?  II  me 
femble  cpiû  eft  aifé  de  fe  convain- 
cre que  ce  font,  mx  contraire  des 
cailloux  altérés ,  décomjpofés  >  qui 
tendent  à  repreridre  la  forme  &  Jes 
.  propriétés  de  largille ,  &   du  bol 
dont  ils  ont  été  formés.  Si  c'eft  cpn- 
jeâurer  que   de  raifonner  aio/î  » 
qu'on  expofe  en  plein  air  le  cail- 
lou, le  plits  caillou  (  comme  parle 
ce  fameux  NaturaUfte  )  le  plus  ^ur 
&  le  plus  noir ,  en  moins  d  une  an^ 
née  il  changera  de  couleur  à  la  fur- 
face  ;  &  fi  on  a  la  patience  de  fui« 
vre  cette  expérience  >  on  lui  verra 
perdre  iufenfiblement ,  &c  par  de- 

5;rés  fa  dureté  ,  ù,  rranfparence  &c 
es  autres  caraâères  fpéciiiqaes  y  &c 
approcher  de  plus  en  plus  chaque 
|our  de  la  nature  de  l'argille. 

Ce  qui  arrive  au  caillou ,  arrive 
au  fable  ;  chaque  grain  de  fable 
peut  erre  confidçfé  comme  un  petit 
caillou ,  &  chax^  caillot?  cotu^e 
un  amas  de  grains  de  iable  extrè* 
mement  fins ,  &  exaikemetu  engre- 
nés- L'exemple  du  premier  degrc  de 
décompofîtion  du  fable  fe  trouve 
dans  cette  poudre  brillante ,  mai» 
opaque ,  dont  «pus  venons  de  par- 
ler,  &  dont  l'argille  &  lardbife 
fo$ut  tonjo^u:^  piarlenaé^  ^  Us  cailr 


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4Hv  CAI 

loux  entièrement  tranfparens ',  les 
quarts  produifentenfedecompofant 
des  talcs  gras  &  doux  au  toucher  > 
auffi  ^aîtriffables  &  duftiles  que 
ia  glaife  ,  &  vitrifiables -comme 
elle ,  tels  que  ceux  de  Venife  &  de 
Mofcovie  j  &  il  me  paroît  que  le 
talc  eft  un  terme  moyen  entre  le 
verre  ou  le  caillou  tranfnarent  & 
largille»  au  lieu  que  le  caillou  grof- 
fier  &  impur  en  fe  décompofant, 
pafTe  à  Tàrgille  fans  intermède» 

Notre  verre  faftice  éprouve  auflî 
la  même  altération}  il  fe  décom- 
pofe  à  lair ,  &  fe  pourrit  en  quel- 
que façon  en  féiournant  dans  les  ter-' 
res  j  d'abord  fa  fuperficie  s^irife , 
s'écaille ,  s'exfolie  ,  &  en  le  ma- 
niant on  s'apperçoit  qu'il  s'en  déta- 
che des  paiiletrei  brillantes*,  mais 
lorfque  là  décompofîtion  eft  plus 
avancée ,  il  s'ccr afe  entre  les  doigts , 
&  fe  réduit  en  poudre  talqueufe , 
très-blanche  &   très-fine  j  l'art  a 
même  imité  la  nature  pour  la  dé- 
compofition  du  verre  &  du  caillou. 
Le  caillou ,  malgré  fon  extrême 
dureté  &  fa  grande  denfité,  a ,  com- 
me le  marbre  ordinaire  &  comme 
la  pierre  dure  ,   fes  exudations  ; 
d'où  réfultent  des  ftalaftites  de  dif- 
férentes efpèces  ,  dont  les  variétés 
dans  la  tranfparettce  des  couleurs 
&  !a  configutation  font  relatives  â 
la  différente  nature  du  caillou  qui 
les  produit ,  &  participent  auflfi  des 
différentes  matières  métalliques  ou 
hétérogènes  qu'il  contient  :  le  cryf- 
tal  de  tofhe ,  toutes  les  pierres  pré- 
cieufes,  blanches  ou  colorées  ,  & 
même  le  diamant  ,   peuvent  être 
regardés  comme  des  ftaladites  de 
cette  efpèce. 

Les  caillou^  en  petite  mafle, 
dont  les  couches  font  ordinairement 
concentriques ,  font  aufli  des  fta- 
laâ^tes  6c  des  pierre?^  parafites  du 


CAI 

caillou  en  grande  maflè  ,  ic  là  pIÛ-' 
part  des  pierres  fines  opaques  ne 
font  que  des  efpèces  de  cailloux. 

Caillou  d'Egypte,  fe  dit  d'une  ef- 
pèce de  jafpe  dans  lequel  la  Nature 
a  formé  différentes  figures  qui  re- 
préfentent  des  arbres ,  des  gtottes  » 
des  payfages. 

Caillou  du  Rhin  ,  db  Medoc  ,  fe 
dit  de  certains  cailloux  blancs  & 
tranfparens  comme  du  cryftal. 

Eau  de  cailloux  ^fe  dit  de  l'eau 
dans  laquelle  on  a  fait  éteindre  des 
cailloux  rougis  au  feu. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier  j  mais  la  féconde  eft  Ion-, 
gue  au  pluriel. 

Le  X  final ,  qui  forme  le  pluriel , 

f)rend  le  fon  du  ç  devant  une  voyet* 
e  ,  en  fuivant  néanmoins  la  règle 
f;énérale  donnée  ci-après.  Voycjf^  la 
ettre  S. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  k^ 
fupprimer  un  /  qui  eftoifif ,  fair^ 
précéder  Xi  par  l'autre  /  ,  &  écrire, 
d'après  la  prononciation  ,  kaliou. 
Voyez  Orthographe. 
CAiLLOUTAGEi  fubftantif  mafcu- 
lin.  Terme  colleârif ,  qui  défigne 
un  ouvrage  de  cailloux  raflemblés. 
On  y  voyait  une  grottt  de  caillou-^ 
'tage. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves j  la  tfoifième  eft  longue, 
&  la  quatrième  très- brève. 
CAILLY;  nom  propre  d'un  bourg 
de  France ,  en  Normandie ,  à  trois 
lieues  &  demie ,  nord-nord-eft ,  de 
Rouen. 
CAÏMACAN;  fubftantif  mafculin. 
Titre  de  dignité  chez  les  Turcs  >  & 
qui  fe  dit  d'un  Lieutenant  du  GranH 
Vifir. 

Il  y  a  ordinairement  AeniL  Caï- 
macans  à  la  Porte  Ottomane.  L'un 
eft  Gouverneur  de  Conftantinople , 
&  ne  fort  jamais  de  cette  Ville  : 


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C  Al 

:    Tântre  accompagne  toujottrsUGraad  * 
Vifin 

CAIMACANIS;  fubftantif  mafculin. 

t  Les  Négocians  donnent  ce  nom  à 
certaines  toiles  fines  du  levant ,  dont 
il  fe  fait  un  commerce  conûdérable 
à  Smyrne. 

caïman  .i  fubftanrif  mafculin.  Ef- 

*  pèce  de  grand  crocodile ,  dans  Tef- 
tomac  duquel  fe  trouve  la  pierre  de 
même  nom ,  que  les  Indiens  &  les 
Efpagnols  reenerchent  avec  foin , 
parce  qu'ils  prérendent  qu'en  appli- 

,  quant  une  de  ces  pierres  à  chaque 
tempe ,  c'eft  un  remède  infaillible 
contre  la  fièvre  quarte.  f^oye\  Cr  o- 

CODILE. 

CAIMAND,  ANDEi  fubftantif  peu 
en  ufage»  &  oui  ne  fe  dit  que  des 

Î;ueux  &  mcndians  qui  demandent 
'aumône  par  fainéantife,.  On  fit 
Jof^ir  de  la  faille  cette  bande  de  cai^ 
mands. 

CAIM ANDÉ ,  ÉE  ;  adjeOif  &  parti- 
cipe pafllf.  Voye:^  Caimander. 

CAIMANDER  j  verBe^  neutre  de  la 
première  conjugaifon  ,  lequel  /e 
conjugue  comme  chanur»  Mtndi- 
care.  Mendier,  Il  pajfefa  vie  à  cai- 
mander» 

Caimander,  fe  dit  auflî  dans  le  fens 
figuré  >  où  il  a  la  même  fignifica- 
tion  qu'au  propre  y  mais  alors- il  eft 
verbe  aftif.  //  a  caimandé  Usfuffra- 
ges. 

;  Ce  verbe ,  dans  l'une  &  l'autre 

acception  ,    eft    du  ftyle     fami- 
lier. 

jCAIMANDEUR  y  EUSE  -,  Foye^ 

.      Caimand,  ANDfi  :  c'eft  la  même 

chofe, 
.  CAÏN}  nom.  propre  du  fils  aîné  d'A- 
dam &  d'Eve.  Il  s'appliqua  à  lagri- 
culture  j  &  Abel ,  fon  frère',  élevoit 
des  troupeaux.  Ayant  offert  l'un  & 
l'autre  des  offrandes  à  Dieu,. celles 
dlAhel  furent,  les  glus,  agréables,  au 


CAI  45Î 

Seigneur.  Caïn  ,  jaloux  de  cette 
préférence,  tua  fon  frère,  Pan  130 
depuis  la  création  du  monde.  Mais 
Dieu  vengea  le  fang  de  l'innocent 
en  maudiuant  le  meurtrier ,  &  en 
le  condànmant  à  être  errant  &  va- 
gabond fur  la  terre  .^ 

CAINAN  j  nom  propre  du  fils  d'Enoç 
&  du  père  de  MalaléeL  II  naquit 
l'an  31^  depuis  la  création  du  mona- 
de,  &  ne  mourut  qu'après  une  vie 
de  91  o  ans. 

CAÏNITES}  (les)  Hérétiques  ainfi 
.  nommés,  à  caufe  de  la  vénération 
qu'ils  avoient  pour  Caiti.  Ils  paru^ 
rent  vers  l'an  159.  Voici  l'origine 
de  cette  vénération,  félon  TAuteur 
des  Mémoires  pour  fervir  à  l'Hif^^ 
toire  des  égaremens  de  tcfpric  hu'^ 
main. 

Pendant  le  premier  ficelé ,  8c  ait 
commencement  du  fécond ,  on  s'é- 
toit  Jbeaucoup  occupé  à  éclaircir 
l'Hiftoire  de  la  création ,  &  à  ex*- 
pliquer  l'origine  du  mal.  On  avoir 
,  adopté  tantôt  le  fyftême  des  éma-^ 
nations  «  tantôt  celui  des  deux  prin* 
cipes* 

Quelque  peu  fondée  que  foîtune 
hypothèlè ,  elle  devient  infaillible- 
ment un  principe  dans  l'efprit  de 
beaucoup  de  ceux  qui  l'adoptent  : 
on  ne  s'occupe  ptus^aIors.à  la  prou- 
ver ou  à  l'erayer  ^  on  l'emploie  y. 
comme  une  vérité  fondamentale^ 
pQi>r  expliquer  les  phénomènes. 

Le  fyftême,  des  émanations,.  & 
celui  qui  fuppofoit  un  bon'&  un^ 
mauvais  principe,  paffifrent^  dans 
beaucoup  d'efpnts,  pour  des  vérités, 
inconreftables;  d'où  l'on  partir  pour 
expliquer  les  phénomènes  i  &  cha- 
cun fe  crut,  en  droit  de  fuppofer^ 
plus  ou  moinsde  génies  ou  de  prin-- 
cipes^i  &c  de  mettre  dans  leurs  pro- 
ductions,, dans  leur  puifïance,.  8c 
dans  leur  manière. d'agir,^  toutes  Jesi 


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45^  c  A  r 

différences  qui  lui  paroidoîent 
néceCaires  pour  expliquer  le  phé- 
nomène qui  le  frappoii  le  plus  , 
ou  <pe  Ion  avoit  négligé  d'expli- 
quer. 

La  plupart  des  Seâes  qui  aroient 
précédé  les  Caïilites ,  avoiem  ex- 

.  pliqué  lorigioe^du  bien  6c  du  mal» 
en  fuppofanc  une  intelligence  bien-  ; 
faiiance ,  qui  tiroit  de  Ion  fein  des 
efprirs  heureipc  âc  innocens  \  mais 
qui  étoient  emprifonnés  dans  des 
organes  matériels  par  le  créateur  , 
qui  étoit  malfaifant. 

Ils  n'atvoient  point  expliqué  d  une 
manière  iatisfaifance  pour  tout  le 
monde,  d'où  venoit  la  différence 
qu  on  obfervoit  dans  les  efprirs  des 
hommes.  Ainfi,  parmi  les  Séna- 
teurs du  fyftème  des  deux  principes , 
il  y  eut  quelqu'un  qui  entreprit 
d'expliquer  la  diffiérence  des  efpîrics 
6c  aes  caractères  des  hommes*  Il 
fuppofaque  ces  deux  principes, ou 
cts  deux  putiTances,  avoiem  produit 
Adam  &  Eve  ^  que  chacun  de  ces 
principes  avoit  eauiiie  pris  itn  cotps, 
Se  avoit  eu  commerce  avec  Ef  e  j 
que  lès  enfans  qui  écoienc  nés  de 
œ  commerce,  avoiem  chacun  le 
caraâère  de  la  puifTance  i  laquelle 
ils  dévoient  la  vie  :  ils  expliquoîent 

•    par  ce  nxyyen.  la  ditférence  du  ca- 
ractère de  Caïn  &  d'Abel ,  6c  de 

,    tous  les  hommes^ 

Comme  Abel  avoit  marque  beau- 
coup de  foumifllon  au  Dieu  créa- 
teur de  la  terre ,  ils  le  re^ardoient 
comme  l'ouvrage  d'un  Dieu  qu'ils 
appeloient  Hijlèrc. 

Caïn ,  au  contraire ,  qui  avoir  tué 
Abel,  parce  qu'il  fervoit  le  Dieu 
créateur ,  étoit  l'ouvrage  de  la  fa- 
gedè  ic  du  principe  fupérieur.  Ainfi 
Caïn  étoit,  felon  eux ,  le  premier 
des  iaees,  &  le  premier  objet  de 
\^\(x  yçrjçraâgr?, 


CAÎ 

Par  une  faite  natureUe  de  leot 
principe  fondamental ,  ils  hano- 
roient  Cbus  ceux  qui  écoîent  coiV' 
damnés  dans  Tancien  Teftaoïent;* 
Caïn ,  £{aii.  Coté,  les  Sodomises, 
qu'ils  regardoteoc  comme  des  en- 
rans  de  la  fagelTe ,  &  àm  ennemis 
du  prtodpe  créateur.  ^ 

Us  konocûient  aa£  Jadas* 
Jvdas ,  idfm.  les  Caïnius  $  favoit 
£mi  k  «ayftère  de  sla  c»é>rton  ^^t 
honunes  :  6c  c*ctxÂi  jpoor  cda  qu*il 
avoir  livré  Jefus-Cnrift;  ^t^'il 
s'apoerçur ,  dtfbient  ces  impies» 

Î[a  il  Tonkm  anéantir  la  vemi  6l  les 
entimencde  conrage^  qui  fontque 
les  hommes  combartentleCtéaceur; 
foit  pour  procarer  aux  liomaies  le^ 
«ands  biens  que  laoïott  de  Jefus* 
Chrift  levr  a  aj^rtcs ,  &  que  les 
puiïTances  ,  amies  du  Grasear  » 
voaloient  empêcher^  en  s'opppfant 
à  ce  qu'il  mourûr  :  auiE  -ces  Héré- 
cîqaes  loaoiem  Judas  comme  uh 
homme  admirable ,  6c  hn  lendoâent 
des  aââons  de  ?cace. 

Ils  prétendaient  que^  pour  être 
£iavé>  il  falloir  faire^  rooses  ibnes 
d'aâionsj  Se  ils  metDoîem  la  per^ 
fedion  de  la  raifon ,  ï  coannettre 
hardiment  tonces  les  infamies  ioM^ 
einables.  Ils  difoiem  <pie  diacnne 
des  aâions  infômes ,  avoif  nn  Ange 
tmélaire  ,  il  ils  invoqwoienc  cet 
Ange  en  la  commettant. 

Les  Caïnites  avoicnt  des  Livres 
apocryphes  ,  comme  l'Ëv^mnle  de 
Judas,&  quelques  autres  Ecrits  faits 
pour  exhorter  à  d^niire  les  Ouvra» 
ges  du  Créateur  \  .un  autre  Ecrit  in- 
titulé ,  VAfccnfion  de  Saim  Paul  : 
il  s'agit  dans  ce  Livre  du  raviflè-» 
ment  de  cet  ApotPe ,  &  les  Caï- 
nires  y  avoient  mis  des  chofes  hor- 
ribles. 

Une  femme  de  cette  SeAe ,  nom- 
ipée  (^uintUk  ^  étaiK  venae  en  Afri- 


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qae  àa  temps  de  Tertulïîen ,  y  per- 
-vertit  beaucoup  de  monde ,  parti* 
-culièrement  en  détruifant  le  Bap- 
tême. On  appela  QuintilUaniJies  les 
Sénateurs  de  cette  femme  :  il  pa- 
roît  qu  elle  avoit  ajouté  aux  infa- 
mies des  Caïnites  d'horribles  pra- 
tiques. 

Phîlaftrius  fait  une  5|<3:e  parti- 
culière de  ceux  qui  honoroiewt  Ju- 
das. 

X'Empereur  Micliel  avoit  une 
grande  vénération  pour  Judas  ,  & 
voulut  le  faire  canonifer. 

Hornebeoparle  d'un  Anabaptifte, 
qui  penfoit  fur  Judas  comme  les 
Caïnites. 

On  a  audi  donné  aux  Caïnites  le 
nom  de  Judaïtes. 

CAlNITO.j  fubftantif  mafculin.  Ar- 
bre  d'Amérique  à  fleur  monopérale , 
en  cloche  ouverte  &  découpée.  Il 
s'élève  du  calice  un  piftil,  qui  de- 
\  vient  dans  la"  foite  un  fr^ik  mou  , 
charnu ,  rond ,  ou  de  la-figure  d'une 
olive  ,  contenant  un  ou  plufieurs 
noyaux,  dent  chacun  renferme  une 
amande.  On  ne  lui  connoît  aucune 
-propriété  médicinale. 

jÇAINTj  vieux  mot  qui  fignifioit  au- 
trefois une  ceinture. 

CAJOLÉ,  ÉE;  adjeârif -&  participe 

paffif.  ^Oy^çC'AJOLER. 

CAJOLER  ;  verbe  a&if  de  la  pre- 

-.  mière  conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Blandiri.  Flat- 
ter, carrefler,  donner  des  louan- 
ges ,  dire  à  quelqu'un  des  chofes 
qui  lui  font  ^laifir.  A  force  de  ca- 

*  jolerfon  oncle  ^  il  Va  engagé  à  payer 
fes  dettes. 

Oajoler,  fe  dit  auffi  des  foins  que 
quelqu'un  rend  à  une  fille  ou  à  une 
femme,  dans  la  vue  de  la  féduire. 
•Ce  Moufquetaire  cajoloit  la  Nièce  du 
Xiuré. 

«Ce^  verbe  ,    dans  cc«   aceep- 
Tome  IV^. 


CAÎ  457 

tîons ,  n*eft  guères  ufité  qu*en  con- 
verfation. 

Cajoler,  fe  dît,  en  termes  de  Ma- 
rine ,  de  Tadionde  mener  un  navire 
contre  le  vent ,  par  le  moyen  du 
courant. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  &  la  troifième  eft  longue 
ou  brève  ,  comme  nous  l'expii- 
quonj  au  mot  Verbe  ,  avec  la  con- 
jugaison &  k  quantité  profodique 
des  autres  temps. 

CAJOLERIE  ;  fubftantif  féminin. 
BlanditiA.  Eloge  afFefté.  &  qui  fent 
la  flatterie.  Son  père  nejl  plus  dupe 
de  fes  cajoleries* 

Cajolerie  ,  fedit  auffi  de  ces  propos 
agréables '&  flatteurs ,  pr  le  moyen 
-^defquels  les  hommes  tâchent  de  fé- 
duire les  femmes  6c  les  filles.  Elle 
ne  réfftapas  longtemps  aux  cajoleries  ^ 
de  ce  jeune  P^age. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  la  troifième  efl.  très-brève ^ 
&  Ja  quatrième  longue. 

CAJOLEUR,  EUSE  i  fubftantifs.  Ce- 
lui  &  celle  quixajolent.  N'écoute^ 
pas  ce  cajoleur.  Il  ne  faut  pas  fe  fer 
à  cette  cajoleufe. 

Les^deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  la  troifième  eft  longue ,  de 
la  quatrième  du  ieminia  très- 
brève 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

CAÏPHE  :  nom  propre  d'un  Grand- 
Prètre  des  Juifs,  le  même  qui  con- 
damna à  mort  Jesus-Christ. 

CAÏQUE-,  fubftantif  mafculin.  Sorte 
de  chaloupe  deftinée  au  fervicé  des 
galères  fur  la  Méditerranée. 

Caïque  ,  fe  dit  aufli  de  certaines  bar- 
ques ,  dont  quelques  Cofaques ,  & 
particulièrement  des  Corfaires ,  fe 
fervent  fur  la  mer  Noire. 

CAIRE  ;  (  le)  nom|>ropre  d'une  ville 
<onfidérable  d'Afrique ,  capitale  de 
Mm  m 


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458  CAI 

l'Egypte  ,  &  fitaée  far  la  rive 
otientale  du  Nil ,  au  quarante-neu- 
vième degré  fix  minutes  quinze  fé- 
condes de  longitude ,  &  au  tren- 
tième deux  minutes  trente  fécondes 
de  latitude- 

Cette  Ville ,  qui  eft  plus  grande 
que  Paris ,  mais  qui  eft  moins  peu- 
plée ,  eft  compofée  de  trois  parties 
appelées  le  vieux  Caire  y  le  nouveau 
Caire  y  &  U  fauxbourg  de  Bou/aCj 
où  eft  le  port.  On  y  compte  fept 
cent  vingt  Mofquées  i  minarets, 
&  quatre  cent  trente  qui  n*en  ont 
pas. 

Le  commerce  de  cette  Ville  ne 
lailTe  pas  d*ctre  important ,  quoique 
celui  qui  s'y  faifoit  par  la  mer  Rou- 
ge &  la  Méditerranée ,  foit  bien 
tombé  depuis  qu'on  a  pénétré  dans 
les  Indes,  en  doublant  le  cap  de 
BonnerEfpérance.  On  y  a  quelques 
manufadures ,  &  particulièrement 
de  tapis  de  Turquie. 

Le  Caire  éprouva  ,  en  1754  ,  un 
tremblement  de  terre  fi  terrible  , 
que  les  trois  quarts  de  la  Ville  en 
turent  r  en  ver  (es ,  &  plus  de  fix  Aiille 
âmes  enfevelies  fous  les  ruines  des 
bâtimens  écroulés, 
CAIRE  j  vieux  mot  qui  fignifioît  au- 
trefois vifage. 
CAIRO  ;  nom  propre  d'un  bourg  d'I- 
ulie  ,  dans  le  Montferrat ,  i  cinq 
lieues  de  Final. 
CAISSE  j  fubftantif  féminin.  Cap/a. 
Sorte  de  coffre  de  bois ,  dans  lequel 
on  met  divers  effets  ou  marchan- 
difes.  //  vient  de  m* arriver  une  caijje 
de  confitures. 

On  appelle  rai  fins  en  caijfe  ^  ou 
faifins  de  caiffe  j  des  raifins  fecs  en 
grape,qui  nous  viennent  de  Pro- 
vence dans  des  caifies  de  diveifes 
grandeurs. 
C41SSE  EMBALLÉE,  fc  dit  d*une  caifle 
remplie  de  marcliandifes^  &c  coo- 


CAI 

verte   d'une  toile  d'emballage. 
Caisse  cordée  ,  fe  die  d'une  caiflTe 
fans  toile  d'emballage ,  &  qui  n'eft 
liée  qu'avec  iles  cordes ,  afin  que 
les  planches  fe  tiennent  aifemblees. 
Caisse  ficelée  et  plombée,  fe  dit  de 
celle  que  les  Commis  des  Fermes 
ont  fait  emballer  &  corder  en  leur 
préfencq.,,  &  à  laquelle  ils  ont  ap- 
pliqué en  plomb  la  marque  de  leur 
Bureau ,  afin  que  cette  caifle  ne  foit 
ouverte  qu'au  dernier  Bureau  de  la 
route,  conformément  à  l'Ordon- 
nance de  1687. 
Caisse,  fe  dit  du  lieu  où  les  Ban- 
quiers ,  Marchands  &  Négocians , 
tiennent  leur  argent  &  leurs  effets 
précieux ,  comme  billets ,  lettres  de 
change,  6' c. 
Caisse  ,  fe  dit  auflî  de  tout  l'argent 
qu'un  Banquier ,  Marchand  ou  Né- 
gociant, a  à  fa  difpofition.  Sa  caijfc 
efi  de  cent  mille /ranci. 

On  appelle  dans  le  Commerce, 
Livre  de  caijfe^  le  Livre  dans  lequel 
on  écrit  en  débit  &  en  crédit ,  tout 
largent  qui  fort  de  la  caifle,  &.tout 
celui  qui  y  entre.  Et  l'on  dit ,  tenir 
la  caiJJe;  pour  dire  ,  avoir  le  manie* 
ment  de  Vargent  d'un  Banquier  on 
Négociant. 
Caisse  de  crédit,  fe  dit  d'une  caifle 
établie  en  faveur  des   Marchands 
Forains,  qui  amènent  ï  Paris  des 
•  vins  eu  d  autres  liqueurs.  Ces  Mar- 
chands ont  la  liberté  d'aller  prendre 
à  cette  caifle  le  crédit  dont  ils  ont 
befoin ,  fans  qu'il  puifle  cependant 
excéder  la  valeur  de  moitié  des  vins 
ou  liqueurs  qu'ils  ont  amenés-  On 
peur  voir  là  de fl us  l'Edit  du  mois 
de  Septembre  1 7 1 9  ,  &  les  Arrêts 
du  Confeil  du  4  Avril  1721 ,  &  17 
Septembre  172J. 
Caisse  df.s  emprunts,  s'eft  dit  au- 
trefois d'une  caifle  publiqye  éublie 
\     i  Pari«  >  dans  ThoUl  des  ferIDe9^ 


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CAI 

unies  an  Roi ,  où  coures  perfonnes 
étoient  reçues  à  porter  leur  argent 
pour  le  faire  valoir.  Les  dettes  que 
cette  caifife  contraâa,  furent  depuis 
converties  en  billets  de  l'Etat. 

Caisse,  fe  dit,  en  termes  de  Jardi- 
nage,d'unô  machine  de  bois,  carrée, 
remplie  de  terre ,  ouverte  par  en 
haut ,  Se  dans  laquelle  on  met  des 
orangers  &  autres  arbres.     - 

Caisse,  fe  ditj  en  termes  de  Rafi- 
neurs  de  fucre ,  d'un  petic  coflFret 
de  bois ,  avec  un  rebord  qui  empe* 
che  le  fucre  qu'on  grate  ,de  tomber 
par  terre,  &  une  tcaverfe  qui  fou- 
^ient  la  forme  qu'on  grate  fur  la 
caillé. 

Gâissea^ SABLE j  fe  dit,  en  termes 
de  Fondeurs  en  fable  ,  d'un  coffre 
de  bois  où  eft  le  fable  dont  on  for- 
me les  moules. 

Caisse  des  marches,  fedic  ,  dans 
les  manufactures  de  foie ,  d'une 
forte  de  coffret  percé  de  part  en 

t>art ,  lequel  fert  a  recevoir  le  bou- 
on  qui  enfile  les  marches. 

Caisse  DE  FUSÉES,  fe  dit,  en  termes 
d'Artificiers  ,  d'un  coffre  de  plan- 
ches long  &  étroit ,  dans  lequel  on 
mec  un  grand  nombre  de  fufées  vo- 
lantes qu'on  fait  partir  en  même- 
temps  pour  former  dans  l'air  ce 
qu'on  appelle  une  gerbe  de  feu. 

Caisse  aérienne  ,  fe  dit  d'une  ef- 
pèce  de  balon  qui  contient  quantité 
d'artifices  de  petites  fufées. 

Caisse  ,  fe  dit  de  cet  inftrument  de 
guerre  qu'on  appelle  tambour. 
'     On  ditybaccre  lacaijfc  ;  pom  dire, 
àffembler  desfoldats,  lever  des  fol- 
dats. 

Caisse  du  tambour  ,  fe  dit ,  en  ter- 
mes d'Anatomie  ,  d'une  cavité  de- 
mi-iphérique  qui  fe  remarque  au 
foncl  du  trou  auditif  externe  de  l'o- 
reille. On  trouve  dans  cette  partie, 
de  mçme  que  dans  les  finuolités 


CAI  4î^ 

maftoïdiennes  ,  une  matière  quî 
femble  être  purulente.  Elle  fert  i 
hiimeârer  les  membrane»  ,  ôc  fe 
vide  par  la  trompe  d'Euftache. 

Caisse  „  fe  dit,  en  termes  d'Archi- 
teâure ,  du  renfoncement  carré  qui 
renferme  une  rofe  dans  chaque  in- 
tervalle des  modillons  du  plafond 
de  la  corniche  Corinthienne. 

La  première  fyllabe  eft  longue , 
&  la  féconde  très- brève. 

CAISSETIN  y  fubftantif  mafculin.  On 
dorme  ce  nom  â  certaines  petites, 
cailfès  de  fapin  qui  fervent  a  nous 
envoyer  de  Provence  ces  raifins  en 
grapes,  fcchés  au  foleil,  qu'on  ap- 
pelle raifins  aux  jubis. 

Catssetin,  fe  dit  aufli  dans  les  ma- 
nufaâ:ures  d'ouvrages  en  foie ,  d'u- 
ne petite  armoire  ou  l'ouvrier  rang^ 
*les  foies  &  dorures  dont  il  fait 
ufage. 

CAISSIER}  fubftantif rhafculin.  Ce- 
lui qui  a  le  maniement  de  l'argent 
d'un  tréforier,  d'gp  financier  ^  d'un 
banquier  ,  d'un  négociant  ,  &c. 
AdréJJe^'VOus  au  caijjicr  pour  le  payc^ 
ment  de  cette  lettre  de  change. 

CAISSON  ;  fubftantif  mafculin. 
grande  caiffe  dont  on  fe  fert  ordi- 
nairement pour  conduire  des  vivres 
&  des  munitions  à  l'armée.  Ven-- 
nemi  attaqua  le  détachement  qui  con^ 
duifoit  les  caijfons  des  vivres. 

Caisson  de  bombes  ,  fe  dit,  en  ter- 
mes d'artillerie ,  d'une  tonne  rem- 
plie de  bombes  chargées  qu'on  fait 
partir  enfemble.  On  a  fubftitué  \ 
cette  invention  les  fougaces  qui 
font  plus  d'effet. 

Caissons  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Ma- 
rine., des  coffres  attachés  fur  le 
revers  de  l'artière  d'un  vaiflTeau. 

CAITAJA  ;     fubftantif     mafculin. 

Ruyfch  délîgne  ainfi  une  efpèce  de 

finge  du  Bréul,  à  poil  long  &c  blanc , 

&  dont  la  tête  eft:  ronde  ,  le  frout 

-   M  m  m  i  j 


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4^a    .  CAK^ 

petit ,  la  queue  pointue  ^  6t  le*  cri 

élevé. 
GAITHNESS.  j   nom    propre    d'une 

S  province  d'Ecoffe  ,  Tune  des>  plus 
eptentrionales  du  Rovaume.  JËUe 
a.la  mer  au  nord  &  i  1  orient*  11  y 
croît  du  blé  »  &  il  y  a  des  .pâtura- 
ges &c  du  bétail. 

GAJUMAN  y  fubftantif  œaiculin. 
On  donne  ce  nom  à  un  cannelier 
fauvagé  qui  croit  dans  quelques 
contrées  des  Indes  orientales. 

CAJUTE  y  fubftantif  féminin  ,,  & 
terme  de  Marine  ,  qui  fe  dit  d'une 
efpèce  de.  lie  dont  on  fefert  dans 
les  vaineaux... 

CAIX^nom  propre  .d'un  bourg  de 
Erance  y  en  i^icardie>  a  cinq  Ueues» 
eft-fud-eft  ,  d'Ajpiiens.. 

CAIXE  j  fubftantif  mafculin.  Sorte 
de  monnoie  ufitée  au  Japon  ,   & 

3ui  vaut  environ  quarre  deniers  & 
emti. 

CAKET  y  nom  propce  d'uae^  ville  , 
&  royaume  d'Afie ,  dans  les  .Etats 
du  roi  de  Perfe  ,  près  du  Caucafe. 
C'eft  r.Ibérie  des  anciens* 

CAKETA  'y  nom  propre  d'une  rivière 
confidérable  d'Amérique  j  qui  a 
fa.  fburce  dans  la  nouvelle  Grena- 
de., 

GAKILE  'y  plante,  à  fleurs,  en  croix. 
Le  piftil  fort  d'un  calice  ,  &  de- 
vient un  fruit  qui  a  de  la.reflem- 
blance  avec  la  pointe  d'une  pique. 
Il  eft  compoCé  de.  deux  parties  af- 
femblées  par  une  efpèce  d'articula- 
tion 9  Se  il  renferme  une  femence 
ordinairement  oblongue. 

Cette  plante  eft  antifcorbutique , 
apéricive  ,  diurétique  y  Se  bonne 
contre  la  pierre  &  la  colique  né- 
phrétique. 

eÂKlSCALA  j  nom  propre  d'un  en^ 
droit  dangereux ,  dans  la  Grèce  , 
à  cinq  ou  (ix  milles  de  Megare  j  où 
k^.corfaires  fe.  tiennent  embufqpés 


CALl 

pour  furprendre  les  voyageurs  tfik 
'   paflent  dans  le  voifinage  pour  aller 

à  Corinthe» 
CAL  j  fubftantif  mafculin.    Calfus. 
Durillon  qui  vient  aux  pieds ,  aux  ^ 
mains^^  aux. genoux,  Se  autres  par' 
ries  du  corps  expofées  aux  preffions. 
Cette^  fubftance  naît  de  l'applica- 
tion fucceffive  des  fibres' les  unes 
fur  les  autres  *  par  l'évaciution  des  . 
fluides  des  plus  petits  canaux  ,  oc- 
cafionnée  par  la  preflîon  :  ce  mot  fe 
dit  auflî  du  calus  qui  fe  forme  dans 
.   la  réunion  des  os  >  quand  iW  ont 

été  fraâiurés. . 
CALAAj    nom  propre    d'iine  ville 
forte  d'Afrique  ,  dans  la  province  - 
.   de  Beni-Arax ,  au  royaume  de  Tre- 
B^ecen.  Prolémèe  la  place  au  dou- 
.   zième  degré  trente  mmutes  de  lon- 
gitude ,  Se  au  trente-unième  dix 
minutes  de  latitude. 
CALABAi  fubftantif  mafculin.  Ar- 
bre desLJndes ,  dont  la  fleiur  en  rofe 
eft  xompofée  de  plufieurs  pétales 
difpofés    en  rond  :  il  s'élève  du: 
fond  du  calice  un  piftil  qui  devient 
un  fruit  fphèc ique  &  charnu ,  con- 
tenant un  noyau  &  une  amandede 
la  même  forme.  11  découle  de  fon  ^ 
.   tronc  Se  de  fes  branches  une  gomme 
claire,  femblaWe  au niafticauqueL  » 
on  peut  la  fubftrtuer. 
CALABRE  y  nom.  propre.  Provincf  ' 
Se  Duché  d'Italie ,  dans  la  partie 
méridionale  du  royaume  de  Naples. 
.  On  la  divife  en  citérieure  .&  ulté-i 
rieuce. 

La  Calabrc  citérieurea  la'Bafili- 
cate  au'uord  ,  la  calabrç  ultérieure 
au  fud,  la  mer  de  Naples  àl'oueft, 
&r  la  mer  ïonienne  à  l'eft^^  CoCsnza 
en  eft  la  ville  capitale; 

La  Calabrc  ultérieure  a  la  mer  de 
Naples  avec  les  golfes  de  Gioia  K 
de  Ste  Euphemie  â  l'oueft ,  la  mer 
ïonienne  avec  les  golfes  de  Giéracc- . 


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GQogle 


'  a  Je  Squillace  à  Teft  ,  k  mer  de 

•  Sicile  &  le  Fare  de  Meffine  au  fud ^ 
&  la  Calabre  citérieure  au  nofid. 
Gamazaro  en  eft  ia^  ville  capi- 
tale. 

Cette  Province  abonideen  bétail, 
en  huile ,  en  manne  ,  en  foie  j  .& 
Ton  y  a  d'excellent  vin. 

On  appelle  mer  de  Calabre  3  ce*te 
partie  de  la  mer  ïonienne  qui  bai- 

{;ne  les  côtes  orientales  de  la  Ca- 
abre  6c  de  la  Sicile^ 
0ALABR1SME  j  fubftantif  mafcuKn. 
C*eft  le  nom  d'une  danfe  des  an- 
ciens ,  de    laquelle  on  ignora  au- 
.  jourd'bui  la  figure.  - 
CALABROIS  ;  (le  )  furnom  fousle- 
quel  s'eft  fait  connoître  le  Peintre 

•  MathiasPreli ,  n&  dans  la  Calabre 
en  1^43  j&  mort  àMmlthe  en  1^99. 
On  vante  la  richefle  de  fes  ordooi 

-  nances  >.  &  l'art  avec  lequel  il  diftri- 
bûoir  {çs  ajuAemen».  Ses  figures 
ont  d'ailleufs  un  relief  remarqua- 

'  bie  j  fon  coloris  eft  vigoureux  y  & 
fes, tableaux  j  en  général,  font  un 

-  très-bel  effet.  Ojï  y  voudroit  cepen- 
dant plus  de  grâce,,  un  deflein  plus 
corceft  &  des.  couleurs  moins  noi- 
res. Ses  principaux  ouvrages  font  à 
Naples  ,  i  Modène.  6c  â>  Mal- 
the. 

CAL ACIA  ;  nom  propre  d*une  ville 
d'Afie ,  en  Tartarie ,  au  royaume 
de  Tangurfi  ,:xlans  la  Province  d'E- 
grigaia,dont  elle  eft  capitale.  On 
y  fabrique  des  camelots  eftimés  , 
riiïus  de  laine  blanche  6c>  de  poil 
de  chameau.- 

CALACOROLY  ;  nom  propt«  d'un 
royaume  d'Afrique,  en  Nîgririe, 
au-deflusde  la  rivière  de  San-Do- 
mingo.  * 

CALADARIS  fubftantif  mafculin. 
On  donne  ce  nom ,.  dans  le  Com- 
merce ,  à  certaines  toiles  de  coton , 
rayées  de  rouge  ou  de  noir^.qu'pn 


CAV  46r' 

tire  des  Indes  orientales ,  8c  furtout 
de  Bengale.  La  pièce  contient  huit 
au»es  de  longueur ,  &  une  aune 
moins  un  huitième  de  largeur. 

CALADE  ;  fubftantif  féminin ,  & 
terme  de  Manège-  qui  fe  dit  de'  la 
pente  d'un  terrein  élevé-i  par  où 
l'on  fait  plufieurs  £bis>def€endre  iin 

.  cheval  au  petit  galop .  afin  de  l'inf- 
truire  iplier  les  hanches -&  à  for- 
mer fon  arrêt. 

La  première  fyllabe  eft  brèv^;.  ^ 
la  féconde  longue,  &  la-troifième 
trèsbrèver- 

CALAF  ;  nom  propre  d'iftte  petite 
ville  d'Efpagne ,  en  Catalogne. 

CALAFIGUER  j  nom  propre  d'u- 
ne ville  &  port  de  l'île  de  Major- 
que. ^ 

CALAFUSUNG  ;  nom  propre  d'mie  • 
ville  confidérable  d'Alie,  dans  l'île 
de  Buron  ,  l'une  des  Moluques. 

CALAGORJS  i .  nom  '  propre  d'une 
ancienne  ville  des  Gaules ,  qu'on 
croit  être  aujourd'hui  Cazerè^ ,. 
dans  le  Comté  deComminges. 

CALAH  i  nom  propre  d'une  île  de' la 
mer  des  Indes ,  entre  la  ligne  équi- 
noxiale  &  le  premier  climat.  Elle  * 
eft  faraeufe  par  fes-mines  d'étain^^ 
&  par  le  camphre  qu'on  en  tire. 

CALAHORRA.;  nom  propre  d'une 

.  ville  épifcopale  d'Efpagne ,  dâns^  la 
Vteilfc  Caftille,  fur  la  pente  d'une 
colline  agréable  6c  fertile  qui.  s'é- 
tend jufqu'aux  rives 'de  l'fcbre.  Elle 
eft-  remarquable  pour  avoir  vu  naî-  ' 
tre  Quintiliett. 

C ALAJATE  y  nom  propre  d'une  *n- 
cienne  ville  de  l'Arabie  heureufe» 
vers  le  eolfe  Perfique ,  danis  la  con- 
trée d'Ofman ,  à  trenre*  cinq  lieues» 
delà  ville  de  Mafcaœ.  Les  Portu- 
gais 1  ont  détruite  pour  punir  un 
complot  qui  s'y  étoit  tramé  contre 
eux.  ILparoît  par  fes  ruines  qulellcr 
écoitxi^fidérable*  • 


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4^z  CAL 

CALAIS;  nom  propre.  Ville  forte 
&  confidérabie  de  France ,  dans  la 
Baffe-Picardie ,  fur  rOccan ,  à  fept 
lieues  ,  eft-fud-eft ,  de  Douvres , 
en  Angleterre  ,  &  à  cinquante 
lieues ,  nord-oueft ,  de  Paris.  Il  y  a 
grand  Etat-Major  ^  Bailliage ,  Maî- 
trife  Particulière  des  Eaux&ForêtSj 

On  fait  qu'Edouard  III.  Roi  d'An- 
gleterre ,  ayant  affiégé  cette  ville  t 
en  1 3  46 ,  après  la  bataille  de  Crecy, 
elle  fit  une  il  btUe  défenfe ,  qu'elle 
ne  demanda  à  capituler  qu'après  un 
(îège  d'un  an ,  &  qu'à  caufe  qu'elle 
éprouvoit  toutes  les  horreurs  de  la 
famine.  On  fait  encore  que  ce  Mo- 
narque offenfé  de  la  rcfiftance  qu'on 
lui  avoir  oppofée ,  ne  voulut  accor- 
der aucune  capitulation  aux  habi- 
tans  qu'on  ne  lui  en  livrât  iix  pour 
être  pendus  ;  au  Euftache  de  Saint- 
Pierre  ,  l'un  des  Principaux  de  la 
Ville  ,  fe  dévoua  gcnereufement 
pour  le  falut  des  autres ,  &  que  cinq 
autres  héros  l'imitant ,  ils  ie  rendi- 
rent tous  les  fîx  au  camp  d'Edouard , 
où  ce  Prince  auroit  eu  la  barbarie 
de  les  faire  exécuter ,  Ç\  la  Reine 
fa  femme  n'eût  y  à  force  de  prières, 
obtenu  leur  grâce  :  mais  on  ignore 
les  noms  des  illuftres  concitoyens 
d'Euftache  de  Saint-Pierre  :  on  eft 
fans  douce  en  droit  d'en  faire  un 
reproche  à  Thiftoire. 

Il  fe  vend  à  Calais  des  vins  & 
des  eaux-de-vie  de  Bourdeaux ,  de 
.  Nantes  &  de  la  Rochelle*:  il  s'y 
vend  auflî ,  pendant  les  foires  qu'dn 
y  tient  trois  fois  l'an ,  un  très-grand 
nombre  de  chevaux. 

Pas  de  Calais  ,  fe  dit  de  la  partie 
la  plus  étroite  de  la  Manche^  ou  du 
jcanal  qui  fépare  la  France  de  l'An- 
gleterre. 

CAL  AÏS  j  nom  propre  &  terme  de 
^^thologiç.  l^e$  Poçces  nouç  difenj 


caï: 

que  le  vent  Borée  étant  ^vehd 
amoureux  d'Orithie,  fille  d'Erec- 
thée  y  Roi  d'Athènes,  &  n'ayant 
pu  obtenir  cette  Princeffe  en  ma- 
riage y  il  l'enleva  un  jour  qu'elle  fe 
promenoir  fur  les  bords  de VUiffus , 
près  d'Athènes  :  qu'il  la  conduific 
dans  laThrace,  où  elle  accoucha 
de  Calaïs  &  Zéthès ,  qui  reflem^ 
bloient  à  leur  mère  pour  la  figure , 
&  qui  eurent  dans  la  fuite  des  ailes 
comme  leur  père.  C^s  deux  frères 
furent  du  nombre  des  Argonautes 

3ui  fe  (ignalèrent  dans  la  conquête 
e  la  Toifon  d'or  :  mais  Hercules 
ayant  eu  difpute  avec  le  pilote  du 
navire  Argo ,  aU  retour  ae  l'expé- 
dition de  Colchide ,  &  les  fils  de 
Borée  ayant  pris  parti  pour  le  pi- 
lore ,  ce  héros  les  tua  à  coc^  de 
flèches.  "^ 

Ce  font  les  mêmes  qui  délivré^ 
rent  Phinée ,  fils  d'Ageix)r ,  de  la 
préfence  des  Harpies.  Ils  les  pour* 
fuivirent  jufqu'aux  îles  Stropnades 
dans  la  mer  ïonienne ,  où  Iris ,  me(^ 
fagère  de  Junon ,  arrêta  leur  cour* 
fe.  Voye:^  Harpies  &  Phinee* 

CALAISON  ;  fubftantif  féminin-  On 
exprime  ainfi  ,  dans  les  porcs  de 
Guienne  ,  &  fur-tout  à  BourdeauXj 
la  profondeur  d'un  navire  depuis  le 
premier  pont  jufqu'au  fond  de  cale* 
Ainfi  l'on  dit,  j^i^^g^r  la.  calaijbn 
d'un  navire  ;  pour  dire ,  en  jaugei 
la  profondeur. 

CALALESTON  ;  nom  propre  d'une 
ancienne  &  forte  ville  cle  Perfe , 
dans  la  Province  de  Kerman  ,  à 
trois  milles  de  la  mer.  Il  n'en  refte 
que  des  ruines. 

CALALOU  ;  fubftantif  mafculîii. 
On  défigne  ainfi ,  dans  les  îles  d'A- 
mérique ,  un  ragoût  compofé  d'her- 
bes potagères  cuites  avec  une  vo- 
laille 6c  dubœuf  falé»  ou  du  jam^ 
bpn* 


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CAL 

CALÂMA  ;  nom  propre  d'une  an- 
cienne ville  épifcopale  d'Afrique , 
dont  parle  S.  Auguftin.  Elle  étoic 
fituée  a  quinze  mifies  >  au  fud-oueft 
d'Hippone. 

CALAMATA  ;  nom  propre  d'une 
ville  de  Grèce ,  dans  la  Moréé ,  fur 
la  rivière  de  Spinaiza,  entre  Mi- 
fiitra  &  Navarin,  Les  Vénitiens 
Ta  voient  conquife  en  1685,  mais 
ils  Tont  perdue  depuis ,  avec  le  refte 
de  la  Morée. 

CALAMAY,  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  la  fête  de  la  Chan- 
deleur. 

CALAMBOUC  i  fubftantif  mafcu- 
lin.  Sorte  de  bois  odoriférant  qu'on 
appelle  autrement  èois  d'aigle,  lleft 
léger ,  peu  réfineux  &  d^une  faveur 
amère.  On  s'en  fert  dans  la  Mar- 

3uetterie.  Il  ne  faut  pas  le  confon- 
re  avec  le  Cafambourg. 

GAL AMBOURG  j  fubftanrif  mafcu- 
lin.  Bois  odoriférant  dont  la  cou- 
leur tire  fur  le  vert,  fi  nous  vient 
en  bûches  des  Indes  orientales ,  & 
Ton  s'en  fert  dans  la  tabletterie  & 
dans  les  bains  de  propreté.    , 

CALAMEDON;  terme  de  Chirnr- 
gie  emprunté  du  grec ,  pour  défi- 
gner  une  fradure  traniVerfale  des 
os  longs. 

CALAMENTi  fubftantif  mafculin. 
Calamintha.  Plante  à  tiges  rampan- 
tes j  carrées ,  grêles ,  velues  &  |et- 
tant  des  racines  horifontales  :  fes 
feuilles  font^fimples,  reni formes  , 
crénelées ,  petiolées ,  rangées  deux 
i,  deux,  l'une  vis-à-vis  de  l'autre: 
fa  fleur  eft  labiée  ,  le  tube  compri- 
mé ,  la  lèvre  fupérieure  droite  ,  ob- 
ture &  prefque  divifée  en  deux  : 
l'inférieure  grande  ,  ouverte ,  ob- 
tufe ,  divifée  en  trois  j  &  la  partie 
inoyenne  cvafée.  Il  lui  fuccède  qua- 
tre femences  ovales  ^  renfermées 
dans  un  calice  cylindrique  donc  la 


CAL  4^3 

bouche  a  cinq  dents  pointues  &  iné« 
gales. 

Cette  plante  croît  dans  les  champs 
&  les  haies.  Ses  feuilles  font  ame- 
res  y  un  peu  aromatiques  :  toute  la 
plante  eft  aftringente-,  vulnéraire 
expeAorante  &  foiblement  incifive. 
On  emploie  Therbe  fraîche  &  se- 
-  che ,  &  les  fommités  fleuries  ;  de 
l'herbe  fraîche ,  on  fait  une  décoc- 
tion ,  un  extrait ,  des  bouillons  \ 
on  en  tire  un  fyrop  &c  un  fuc  :  l'on 
.  prend  l'herbe  sèche  en  infuÇon  & 
en  poudre.  Le  fuc  clarifié  de  la 
plante  fe  donne  ,  pour  1  homme  , 
a  la  dole  de  deux  ou  de  trois  onces  : 
la  poudre  infufée  dans  de  l'eau  ou 
dans  du  vin  depuis  un  demi  gros 
jufqu  à  un  gros  \  8c  la  décoûion 
en  lavement  \  on  s'en  fert  contre 
les  #lcères  internes  &  externes. 

Pour  les  animaux ,  on  donne  la 
poudre  à  la  dofe  d'une  demi-once, 
le  fuc  à  quatre  onces  ,  &  les  infu- 
flons  j  à  la  dofe  d'une  poignée  dans 
une  livre  d'eau. 
CALAMIANESj  nom  propre.  île$ 
d*Aiie  ,  dans  la  mer  des  Indes  , 
entre  l'île  de  Bornéo  &  les  Philip- 
pinesr  On  y  pêche  de  très-belles 
perles  ,  &  l'on  y  recueille  quantité 
de  cire. 
CALAMINE,  on  Pierre  cAtAMr- 
NAiRE  'y  fubftantif  féminin.  Subf- 
tance  minérale  ,  qui  étant  mêlée  ao 
cuivre  par  le  moyen  de  la  partie 
inflammable  du  charbon ,  produit 
un  mixte  métallique  qu'on  appelle 
cuivre  jaune» 

La  Calamine  a  été  regardée  conv 
me  une  mine  de  Zinc ,  à  eaufe  de 
la  propriété  qu'elle  a  de  jaunir  le 
cuivre ,  &  de  donner  dans  le  feu  des 
fleurs  femblables  à  celles  du  zinc, 
I      On   diftingue  plulleurs  fortes    de 

1      pierres  calaminaires ,  par  la  richef-» 
fe  de  la  matière  métallique  ou  d^ 


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4^4  CAL 

,  ipi-méral.Uque.  Cette  fubftanceJi*af- 
ttîde  point  de  figure  déterminée , 
quelquefois  elle  eft  friable  comme 
.de  la  terre ,  cjuelquefois  çlle  eft 
.  compacte  &  lolide  coaame  une 
pierre  ;  fes  couleurs,  varient  j  elle 
eft  ou  grife,  ou  d*un  jaune  pâle , 
ou  d'un  jaune  vif,  ou  rougeatre , 
6'c.  Quand  on  la  met  dans  le  feu 
après  lavoir  pulvérifée  groflîère- 
ment,  çUe  doqne  à  la  Aammeune 
•  couleur  d'un  bleu  violet  comme  le 
zinc  4  il  en -part  une  fumée  épailïe , 
fort  abondante ,  dont  lodeur  n'eft 
ni  falfureufe  ni  arfenicale ,  elle  eft 
feulement  un  peu  aftringenie  j  cette 
fumée  forme  des  fleurs  légères  qui 
s'auiaflent  les  unes  fur.  les  autres  : 
d'abord  elles  font  d'une  couleur 
bleuâtre  i  mais  elles  deviennent  par 
la  fuite  d'un  gris  blanchâtre.  ^ 

Cette  pierre  fe  trouve  isn  difFé- 
rrens  endroits  de  l'Europe,  comme 
,ea  France ,  en  Allemagrte ,  en.Hon- 
:-  gri^5  en  Bohème, en  Poloene,  en 
Efpagne,  en  Angleterre  :  il  y  en  a 
;teaiif:oiip  dans  le  pays  de  Liège  Se 
^dans  le  yoifinagç  d'Aix-Ja-Chapelle, 
Ce  qui /ait  plus  particulièrement 
regarder  la.  pierre  calaminaireciwn- 
,me  une  yr^^eçnine  de  sçinc,  c'eft, 
1°.  qu'on  en  retire  ce  demi-métal 
fP ar  le  procédé  que  nous  a  donné 
;ML  Marggraf,    dans  Us  Mémoires 
,de  l' Académie  des  Sciences  de  Berlin; 
.2".  p^rç^  que  cette  pierre  a  La  pro- 
prière  de  jaunir  le  cuivre  en  laiton, 
.    comnae  £ut  l^  aine ,  &  d'en  aug- 
menter la  pefanteur  j  j^.  parce  que , 
4an5'i:^tte  opération^  die  pçoduit 
.également  de  la  tuthie  &  du  pom- 
pholix.  4^,  qu  elle  donne  à  la  rtam- 
nie  une  coiileur  verdâtre  &  violette  j 
,50.^uil  s'en  élève  une  fumée  qui 
forme  des  fleurs  légères ,   d'abord 
-bleuâtres  ,    mais  qui    deviennent 
i^iifitiCQt  djm  gri5  blapçhâçr^^  fem- 1 


CAt 

blables  â  celles  que  donne  le  ziiuSÎ 
6'\  enfin ,  parce  qu'on  peut  rédnire 
ce*s  fleurs  fous  leur  forme  demi-mé- 
tallique., c'eftrâ-dire,  en  zinc. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &;  la  Kjuatrième  eft  très^ 
brève. 

CALAMINTHA  j  nom  propre  d'une 
ancienne  ville  d'Afrique^  qui  ap- 
.  partenoit  aux  Phéniciens. 

CALAMISSUS;  Pline  place  une  an- 
cienne ville  de  ce  nom,  dtns  la 
Grèce ,  au  pays  des .  Locres  Ozo- 
iiens ,  fur  le  golfe  Gtiféen.,  aujour- 
d'hui le  golfe  de  Salona. 

CALAMISTRÉ  ,  ÉE  i  adjedif  & 
participe  paflSf.  .F.oye^^  Calaiius- 

CALAMISTREE  ;  verbe  46^if  de  k 
première  conjugaifon,  lequel  fe 
conjugue  comme  chanter.  Cr  if  parc 
comani.  Frifer  les  cheveux ,  les  pou- 
drer. On  leMlamiflre.  Il  eft  du  ftylc 
-familier. 

CALAMITA;  nom  propre  d*une  tî- 
yière  d'Afie  ,  dans  la  Tartarie  Cri- 
mée. Elle  a  fon  embouchure  .dans . 
la  mer  noire ,  aupr-ès  de  Caffa. 

CALAMITE  i  fubftantif  féminin. 
C'eft  un  des  noms  qu'on  a  donnés 
à  la  pierre  d'aimant  &  a  kiboulfole. 
Voye^ç^  Aimant  ,  Boussole. 

CALAMITÉ  i  fubftantif  féminin.  O- 
lamitas^  Malheur  ,  cniscre;^  //  [ut 
le  mobile  de  toutes  çes<a)amitis. 

Les  quatre  fylUbes  font  brèves 
au  fingulier  ;  mais,  la  dornière  eft 
longue  au  pluriel. 

CALAMITEUX  ,  EUSF  5  adjeftif. 

.  Miférabie  ,  fâcheux.  Il  n'a  d'ufage 
u'en  parlant  des  temps  de  pefte, 
e  guerre  ,  de  famine  ,  de  défola- 
f  ipi[i ,  qu'qn  appelle ,  t^mps  calam' 
teux,* 

CALAMO  ;  nom  propre  d'une  rivière 
de  Grèce ,  dans  l'Albanie.  Elle  a  fa 
ipux^e  dans  ^les  n^ontagpe^  |le  la 

Chimère, 


t 


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CAL 

Chimère ,  &  fon  embouchure  vîs- 
à-vis  de  4'île  de  Corfou.    . 
Calamo  y  eft  auilî  le  nom  d'une  île 
&  d'un  bourg  de  l'Archipel ,  au  fud- 
eft  de  l'île  de  Lero.  Elle  n'eft  peu- 
plée que  de  pirates. 
CALAMUS     AROMATIQUE 
VRAIj  Calamus  aromaîicus  verus* 
Efpèce  de  rofeau  qu'on  nous  appor- 
te fec ,  en  petite  bottes ,  des  Indes 
orientales.  Il  s'élève  à  la  hauteur 
d'environ  trois  pieds.  Sa  tige  a  la 
groffcur  d'une  pfume  médiocre ,  & 
contient  une  moelle  blanche  d'un 
goût  amer  &  d'une  aflez    bonne 
odeur.  Ses  feuilles  font  longues j 
verres  &  pointues:  fes  fleurs  de 
couleur-jaune ,  naiflent  aux  fommi- 
tés ,  difpo fées  en  ombelles. 

Il  faut  choifir  le  calamus ,  en  pe- 
tits barons  longs  d'un  demi-pied, 
faciles  a  rompre ,  rougeâtres  exté- 
rieurement &  blancs  intérieure- 
ment. 

Il  eft  apéritif,  ftomachîque,  pro- 
voque les  mois  aux  femmes,  &:ré- 
lîfte  au  venin.  Comme  il  eft  rare  , 
on  lui  fubftirue  Tacorus  vrai. 
CALAMUS-SCRIPTORIUS;  mots 
latins ,  dont  les  Anatomiftes  fe  fer- 
vent jiour  défigner  l'extrémité  du 
quatrième  ventricule  du  cerveau, 
à  caufe  de  fa  reflemblance  avec  une 
plume  à  écrire. 
C ALANDA  j  nom  propre  d'une  pe- 
tite ville  d'Efpagne ,  au  royaume 
d'Arragon,  fur  la  rivière  de  Gua- 
daloupe. 
CALANDRE  ;    fubftantif  féminin. 
Terme  de  Manufacture ,  qui  fe  dit 
d'une  machine  dont  on  fait  ufage 
pour   prefler  &  luftrer  les  draps, 
les  étoffes  de  foie ,  les  toiles ,  &c. 
Cette  étoffe  aurait  dû  être  mife  à  la 
calandre. 
Calandre  ,  eft  auffi  le  nom  d'un  oî- 
feau  du  genr«  des  alouettes.  U  a  la 
Tome  //^. 


CAL  4^j 

grandeur  d'une  grive ,  maïs  la  tête 
plus  grofle  &  le  Dec  plus  court.  Sts 
pattes  font  comme  celles  des  autres 
alouettes.  Toute  la  face  antérieure  , 
ou  inférieure ,  eft  de  couleur  cen- 
drée avec  quelques  taches  noires  > 
3ui  font  fur  la  poitrine ,  comme 
ans  les  grives  :  toute  la  face  fupé- 
rieure ,  ou  poftérieure ,  eft  de  cou- 
leur de  terre  d'ombre ,  à  deux  pou- 
ces âu-defibus  du  bec.  U  y  a  un  cer- 
cle,  ou  plutôt  un  collier  de  plumes 
noires,  qui  entoure  le  cou. 
Capandre  ,  fe  dit  encore  d'une  es- 
pèce d'infede  ou  de  petit  ver  qui 
ronge  les  blés ,  &  qu'on  appelle  au^ 
■  trement  Charençon:  Voyez  ce  mot. 
La  première  fyllabe  eft  brève,  la. 
féconde   longue ,  &'  U  troifièmrf 

•  très-brève.      -  »  ' 
CALANDRE,  ÉE;  adje<Stif  &  par- 
ticipe paflîf.  P^oye:ç^  Calandrer. 

C  ALANDRER  ;  verbe  adif  de  la  pre^ 
mière  conjugaifon  ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Faire  pafler 
'pat   la  calandre. '// y^ar  calan^er 
ces- toiles, 

•  Là  première  fyllabe  eft  brève ,  laf 
féconde  moyenne,  &  la  troificme 
eft  longue  ou  brève ,  comme  nous 
l'expliquons,  au  mot  Verbe  ,  avec 
ïa  conjugaifon  &  la  quantité  prôfo- 
dique  des  autres  temps. 

Obfervez  cependant  que  les^ 
temps  ou  perfonnes,  qui  fe  ter- 
minent par  un  e  féminin  ,  ont 
leur  pénultième-  fyllabe  longue. 
DansyV  calandre^  la  fyllabe  lan  eft 
longue.  -      -     J 

CALANDREUR  j  fubftantif  mafcU- 
lin.  On  donne  ce  nom ,  dans  les 
Manufadures  ,  à  louvrier  qui  met 
les  étoffes  fous  la  calandre. 

CAL  ANNE;  nom  propre  d'une  an- 
cienne ville  d'Afie ,  dans  la  terre  de 
Sennaar  où  régna  autrefois  Nem^ 
rod.  -:  "^ 

Nua 


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j^S  G  AL 

.CALANS  ;  vieux  mot  qui  s'eft  dit 
autrefois  d'une  forte  de  bateau*. 

CALANTIG AS  j  nom  propre  de  trois 
petites  îles  de  la  côte  orientale  de 
Sumatra ,  dans  le  voiiînage  du  golfe 
de  Jamby. 

CAL  AOIDIES  ;  adjeOif  féminin  plu- 
riel ,  fubftantivement  pris  ,  &  ter- 
me de  Mythologie ,  qui  fe  dit  de 
certaines  fêtes  inftituces  en  Thon- 
neur  de  Junon ,  lefquelles  fe  célé- 
broient  dans  la  Laconie,  On  en 
ignore  les  cérémonies. 

CALAPÀTE  i  nom  propre  d'une  ville 

.  de  la  prefqu'île  4e  Tlnde  ,  en  deçà 
du  Gange ,  fur  la  côte  de  Coroman- 
del  ,  dans  le  royaume  de  Bifna- 
gar. 

ÇALARÉjpon^  propre  d'une  contrée 
dQS  Indes,  fur  la  côte  de  Malabar, 

^  v^rs  les  frontières  des  royaumes  de 
Travancor  &  de  Cîianganate. 

CÀLAROG  A  i  nom  propre  d'un  bourg 

.    d'Efpagne ,  dans  la  vieille  Caftille , 

.^  au  Diocèfe  d'Otma.,  C'eft  la  patrie 

-  de  S.  Domiijique  ,  Fondateur  de 
l'Ordre  des  Frères  Prêcheurs.; 

CALASUSUNG  j  nom  propre  d'une 
petite  ville  des  Indes  Orientales , 
dans  l'îLe  de  Bouton ,  à  un  mille  de 
la  mer. 

CALAT  },nom  propre  d'une  ville  d*A~ 
fiej  près  de  Candahar. 

CALAT A-BELLOTA  j  nom  propre 

,  d'une  ville  ditalie,  en  .Sicile,  dans 
la  vallée  de  Mazaxe,  fur  une  rivière 

.  de  même  nom ,  à  vingt-cinq  mil- 
le^ de  Gergenti. 

CALATA-FIMI  j  nom  propre  d'une 

.  ville  d^Italie  ^  en  Sicile ,  dans  la  val- 
lée de  Mazare. 

ÇALATA-GlRONEj  nom  propre  d'u- 
ne ville  d'Italie ,  en  Sicile ,  dans  la 
Vallée  de  Noto,  près  du  Drillo,  à 
vingt-cinq  milles ,  au  fud ,  de  Caf- 
,  tro-Joanni, 

CÀLÂTA-NISSETA  j    nom  propre 


CAL 

d*ttne  ville  d'Italie ,  en  Sîcîle,  dans 
la  vallée  de  Noto ,  ptès  de  la  ri- 
vière de  Salfo  >  i  vmgt  milles  aa 
nord  d'Alicata. 

CALATA-XIBETA  j  nom  propre 
d'une  ville  d'Italie ,  en  Sicile  ,  dans 
la  vallée  de  Noto, près  de  la  fource 
de  la  rivière  de  Daraino. 

CALAT AYUDj  nom  propre  d'une 
ville  affez  confidérable  d'Efpagne, 
au  royaume  d'Arragon ,  fituée  au 
confluent  du  Xalon  6c  du  Xiloca ,  à 
l'extrémité  d'une  vallée  qui  abonde 
en  grains ,  en  vins ,  en  huiles  & 
en  fruits. 

CALATHUSA  j  Ptolémée  place  une 
ancienne  ville  de  ce  nom  dans  l'A-» 
rabie  déferre  j  &  Etienne  le  Géo* 
graphe,  une  autre  dans  le  pont. 

CALÀTISME;  fubftantif  mafculin. 
C'eft  le  nom  d'une  danfe  ancienne, 
dont  on  ignore  la  figure. 

CALATR  A  VA  j  nom  propre  d'une 
ville  d'Efoagne  ,  dans  la  nouvelle 
Caftille,  (urlaGuadiane ,  à  fix  lieues 
de  Ciudadreal.  La  plaine  où  elle  eft 
fituée ,  abonde  en  bJés  ,  en  vins  » 
en  pâturages ,  en  troupeaux  &  en 
gibier. 

Ordre  de  Cai  atrava  ,  fe  dit  d'un 
ordre  militaire  j  inftitué  en  Efpa- 
gne ,  en  1 1 5  8.  Il  a  tiré  fon  nom  du 
château  de  Calatrava  ,  Forterefle 
alors  importante ,  dont  Sanche  III, 
roi  de  Caftille ,  avoir  confié  la  gar- 
de aux  Templiers  ,  &  enfuite  à 
RaymondjAbbp  de  Fitero,de  l'Or- 
dre de  Cîreaux  :  ceux  qui  s'étoient 
joints  à  cet  Abbé-  pour  défendre 
certe  place ,  prirent  l'habit  de  l'Or- 
dre de  CîteaijXj  fans  néanmoins 
renoncer  aux  exercices  militaires  j 
c'eft  ce  qui ,  fuivant  les  Hiftoriens  , 
donna-naiflance  à  l'Ordre  de  Cala- 
trava. Il  s'augmenta  beaucoup  fous 
Je^règne  d'Alpiaonfe-le-Noble,  & 
fut  gouverné  par  des  Grands- maî- 


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CAL 

tre«.  En  xj\iot  Ferdinand  &  Ifa- 
belle  annexèrent  la  Grande  -  maî- 
trife  à  la  couronne  de  Caftiile, 
Alexandre  III  approuva  cet  Ordre 
en  1164,  Se  Innocent  III  le  confir- 
ma en  1 1 98.  Il  poflede  quatre- vingt' 
Commanderies.  Le  premier  habit 
des  Chevaliers  étoit  la  robe  &  le 


t^A»L  4^7 

i-vis  &  à  cinq  cent  pâs  de  Tréféne 
Il  y  avoir  un  temple  fameux,  con- 
facré  â  Neptune ,  où  s'affembloient 
les  Amphydions  de  la  Grèce. 
CALAW  ;  nom  propre  d'une  petite 
ville  de  fiohème ,  fur  la  rivière  de 
Bober  ,  i  cinq  lieues  de  Cot- 
bus. 
fcapulaire  blanc ,  comme  les  Reli-  I  CALAZEITA  ;  nom  propre  d'une  pe- 


gieux  de  Cîteaux ,  &  ils  ne  pou- 
voient  pas  fe  marier  ;  mais  ils  ont 
été  difpenfés  de  ces  règles.  Ils  por- 
tent fur  l'eftomac  une  croix  rouge, 
qui  eft  la  marque  de  leur  Ordre, 
Se  font  vœu  de  pauvreté ,  d'obéif- 
fance,  de  chaftetc  conjugale.  Se  de 
foutenir  l'Immaculée  Conception  de 
la  Sainte  Vierge.  Leurs  armes  font 
d  or  à  la  croix  fleurdelifée  de  gueu- 
les, accoftée  en  pointe  de  deux 
entraves  ou  menotes  d'azur. 
CALATTIjfubftantifmafculin.  Oî- 
feau  d'Amboine,  d'une  belle  figure , 
&  d'un  ramage  agréable.  11  a  la  grof- 
feur  d'une  alouette  :  fa  tête  eft  or- 
née d'une  hupe  ,  tirant  fur  le  noir  : 
autour  des  veux  &  fur  la  poitrine, 
règne  un  bleu  célefta  magnifique  j 
le  dos  eft  d'un  noir  de  corbeau , 
varié  d'azur  j  les  ailes  font  d'un 
bleu  célefte.  Les  plumes  qui  fer- 
vent au  vol,  font  colorées  de  vert , 
de  bleu  rurquin  &  de  noir  j  le  def- 
fous  eft  d'une  blancheur  de  neige  j 
le  derrière  du  corps  eft  d'un  bleu 
pâle ,  mélangé  de  vert  ;  la  queue  eft 
d'un  brun  fombre  ,&  à  l'extrémité, 
d'un  rouse  grisâtre. 
CALA  VON  ;  nom  propre  d'une  ri- 
vière de  France.  Elle  a  fa  fource 
dans  les  montagnes  qui  féparent  la 
Provence  du  Dauphiné,  &  fon  em- 
bouchure dans  la  Durance,  au-def- 
fous  de  Cavaillon ,  après  un  cours 
d'environ  douze  lieues. 
CALAURIA;  nom  propre  d'une  île 
de  Grèce ,  que  Strabon  place  vis- 


tite  ville  d'Éfpagne,  au  royatime 
d'Arragon,  près  de  la  rivière  de 
Mararauna*  Les  troupes  comnian- 
dées  en  i70<>  par  le  Maréchal  de 
Tefle,  la  prirent  ,1a  pillèrent  &  la 
brûlèrent.    ' 
CALAZZOPHYLACES:(les)Prêtre» 
des  anciens  Grecs.donr  les  fondrions 
confiftoieUt  à  détourner  les  otages  , 
les  grcles,le3  tempêtes,  pat  lemdyenr 
d'un  agneau  ou  d'un  poulet  qu'ils 
immoloientpour  appaiier  les  Dieux. 
CALB }  nom  propre  aune  ville  d'Al- 
lemagne, dans  la  vieille  marche  de 
Brandebourg  ,  entre    Domitz   Se 
Magdebourg. 
CALB ARY;  nom  propre  d'une  rivicfie 
d'Afrique^  aU  royaume  de  Bénin. 
Elle  a  fon  embouchure  dans  le  golfe 
de  Guinée. 
CALBOTIN  ;  fubftantif  mafculin ,  & 
terme  de  Cordonniers ,  qui  fe  dit 
d'un  panier  de  paille  dans  lequel 
ces  Artifans  mettent  leur  fil. 
CALCADINi  fubftantif  mafculin.Les 
Philofophes  hétmétiques  défignenc 
ainC  la   matière   du  grand  œuvre 
parvenue  au  rouge. 
C  ALC  ADISjfubftanrif  mafcuUn.C'eft 
un  des  noms  que  les  Alchimiftes 
ont  donné  au  vitriol. 
CALCAIRE;  adjeftif  de  tout  genre. 
Il  défigne  les  terres  eu  pierres  que 
Taftion  du  feu*  peut  changer  en 
chaux-vive. 

La  nature,  dit  un  favant  Chi- 
mifte,  nous  offre  une  quantité  con- 
fidérabb  dt  rerr^  &  pierres  cal- 
Nnnij 


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46S  CAL 

caîres  qui  diffèrent  entre  elles  par 
quelques  propriétés  particulières 
dépendantes  de  leur  pureté  plus  ou 
moins  grande  j  mais  qui  fe  reflTem- 
blent  par  des  propriétés  eflenrielles 
communes  à  toutes»  Scfingulière- 
ment  par  la  calcinabiUté. 

Les  principales  efpéces   de  ces 
ferres  ou  pierres  y  font  les  craies  > 

•  toutes  les  pierres  coquillières ,  cal- 
.   cinables ,  dont  on  fe  fer t  pour  bâtir  j 

tXHis  les  marbres  ,  les  ftalaâites 
€alcin^bles>  les  efpèces  d'albâtres 
&  de  fpaths  ,  qui  lont  auffi  fufcep- 
tibles  de  fe  changer  en  chaux-vive 
,par  ladion  du  feu. 

Parmi  ces  pierres  il  y  en  a  un 
^rand  nombre  qui  font  vifiblement 

V  impures  &  alliées  j  ce  font  finguliè- 
rement  celles  qui  ont  à^s  couleurs  ; 
mais  parmi  les  plus  nettes  &  lesj 
plus  blanches ,  il  eft  encore  difficile 
daflîgner  quelles  font  celles  dont 

.  k  terre  eft  la  plus  pure ,  parce  que 
les  Chimiftes  &  Naturaliftes  ne  les 

•  ont  point  encore  comparées  les  unes 
aux  autres  fous  ce  point  de  vue. 
On  devra  fans  doute  regarder  com- 
me telles ,  celles  qui-fe  trouveront 
pofféder  au  plus  haut  degré ,  les 
propriétés  euentielles  de  la  terre 
calcaire, dont  nous  allons  parler. 

.  Les  pierres  calcaires,  font  toutes 
beaucoup  moins  dujres  qu'aucune 
pierre  vitrifiable  :il  n'y  en  a  point 
oui  faiTe  feu  avec  l'acier  ^&  qui  ne 
le  laiffe  entamer  facilement  par  les 
outils  j  il  s'en  trouve  dont  les  par- 
,  tie^  ayant  été.  bien  divifées,  cha- 
riées  par  les  eaux,  &  enfuite  dé- 

tofées  fucceiîîvement  les  unes  far 
îs  autres  y  formant  des    concré- 
;    tions^GU  plutôr  des  criftalli&tions 
fort  nettes ,  &  même  fort  rranfpa- 
.    rentes  j  mais   quelque  tranfparen- 
•  te^  qu'ellçs  £3^enï;i,,ellçs.font  tou- 
|(Qur«  foct  iniérieufes.  i.  cet  égjird 


i 


CAL 

aux  pierres  vitrifiables  les  plus  pures. 

On  n'a  point  encore  comparé 
exaftement  la  pefanteur  fpécinque 
des  différentes  efpèces  de  pierres 
calcaires  avec  les  pierres  vitrihablesr 
on  fait  feubment  qu'il  y  a  certains 
fpaths  de  nature  calcaire  qui  fur- 
paflent  beaucoup  en  pefanteur  tou- 
tes les  autres  matières  pierreufes,&: 
qu'on  a  nommé  à  caufe  de  cela» 
fpaths  pefans  ;  mais  comme  il  eft 
bien  certain  que  la  peCmteur  de  ces 
pierres  eft  due  à  des  matières  étran- 
gères >  &  que  ce  n'eft  point  en  qua- 
ité  de  pierres  calcaires  qu'elles  ont 
cette  pefanteur  extraordinaire ,  cela 
n'empêche  point  qu'on  ne  doive  re- 
garder les  pierres  calcaires  en  gé- 
néral ,  comme  moins  pefantes  que 
les  pierres  vitrifiables  :  car  à  cette 
exception  près ,  elles  le  font  toutes 
en  effet.. 

Si  l'on  divife  par  ta  trîturatioa 
une  terre  ou  pierre  calcaire,  &  qu'on 
Thumeûe  enfuite  avec  de  l'eau,  elle 
enabforbe  une  certaine  quantité, 
furtout  fî  eHe  eft  bien  féche ,  &  elle 
forme  avftcelle  une  forte  de  pâte, 
dont  les  parties  ont  enfemble  une 
certaine  liaifon  j  mais  cette  pâte  n'a. 
jamais  la  même  dudtilité  que  celle: 

Siu'on  forme  aN^ec  les  argilles  ;  elle 
e  deirécheauffip&  fe  défunit  beau- 
coup plus  promptement. 

Tous  les  acides  ont  une  aûioa 
marquée  fur  k  terre  calcaire  :  ils 
l'attaquent  Se  la  difîolvent  avec  plus 
ou  moins  d'efFervefcence  i  cette  ac- 
tion des  acides  fur  les  terres  8c  pier- 
res calcaires  y  eft  une  des  épreuves 
qu'on  a  coutume  d'employer  pour 
les-diftinguer  d'avec  plufieursautres 
matières  terreufes  ôc  pierreufes, 
auxquelles  elles  reilemblent  beau- 
coup par  le.  coup  d'œil ,  8c  même: 
par  plufîeurs  propriétés. 
LsL  terre  calcaire  fature  tous  les. 


1  /- 


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CAL 

acides,  &  forme  avec  eux  àcsfels 
neutres  à  bafe  terreufe  calcaire  y  dif- 
fcrens  fuivant  la  nature  de  lacide. 

Avec  Tacide  vitriolique ,  elle  for- 
me un  fel  criftallifable  fort  peu  dif- 
foluble  dans  Teau ,  lequel  eft  con- 
nu fous  le  nom  àQféUmte. 

Avec  les  acides  nitreux  &  marins, 
elle  forme  des  fels  acres  ,  amers , 
&  très-déliquefcens  :  on  les  nomme 
nitre  à  bafe  calcaire  ^  Se  fel  marin  à 
bafe  calcaire. 

Avec  lacide  du  vinaigre ,  la  terre 
calcaire  forme  un  fel  non  délujuef- 
cent ,  &  fufceptible  d'une  belle  cris- 
tal lifarion  foyeufe  ,  &  ramifiée  en 
efpèce  de  végétation  :  c'eft  le  fel 
acéteux  à  bafe  calcaire. 

Enfin  avec  lacide  tartàreux , cet- 
te même  terre  forme  un  fel  neutre 
fufceptible  auflî  de  criftallifation,tt/2 
tartre  foluble  à  bafe  calcaire ;ce  fel  eft 
beaucoup  plus  diffoluble  dansTeau, 
que  ne  Teft  lacide  tartareux  pur. 

La  terre  calcaire  a  encoi;e  la  pro- 
priété de  décompofer  tous  les  fels 
ammoniacaux  ,.  dont  elle  dégage 
Talcali  volatil ,  en  s'uniffànt  à  leur 
acide, 'iorfqu*elle  e"^:  aidée  d'un 
certain  degré  de  chaleur. 

Les  terres  &  pierres  calcaires  ex- 
pofées  à  l'action  du  feu^y  diminuem 
de  poids ,  &  y  perdent  tne  grande 
partie  de  leur  confiftance  ;  ce  qui 
vient  de  ce  que  le  feu  leur  enlève  une 
quantité  d  eau  affez  confidérable  qui 
entre  dans  leur  combinaifonj  & 
comme  les  dernières  portions  de 
cette  eau  font  retenues  très-forte- 
ment par  la  terre ,  il  faut  audi  un 
degré  de  feu  très-fort  pour  les  en- 
lever entièrement,  &  c*eft  là  prin- 
palement  en  quoi  confifte  le  chan- 
gement des.  pierres  calcaires,  en 
€hauX'Vive. 

L'adion  du  feu  la  plus  forte  que 
SBOUs  puiiHQQs.  exciter  ^eit  incapable 


CAL  4^9 

de  fondre  &  de  vitrifier  les  terres 
&  pierres  calcaires  ,  lorfqu  elles 
font  bien  pures  j  mais  une  chofe 
très- remarquable,  c*eft  que  ces  fubf- 
tances  fi  refraftaires  tant  qu'elles 
font  feules ,  deviennent  de  vrais 
fondans ,  &  facilitent  confidérable* 
ment  la  fufion  &  la  vitrification  de 
plufieurs  autres  fubftances  auûî  trcs- 
réfradaires ,  telles  que  les  fables  & 
les  argilles.  Ce  phénomène  dont 
la  caufe  eft  très-cachée  &  très-dif- 
/ficile  à  trouver,  paroît  dépendre 
d'une  difpofition  particulière  du 
principe  inflammable ,  dont  aucune 
de  ces  matières  n'eft  entièrement 
exempte ,  &  peut-être  d'une  der- 
nière portion  du  principe  aqueux 
trop  fortement  retenue  par  la  terre 
calcaire ,  pour  que  le  feu  puifTe  Tenr 
lever  entièrement.* 
CALCALANTITE;  fubftantif  fémi- 
nin ,  &  terme  de  Naturalifte ,  qui 
fe  dit  d'une  pierre  mêlée  de.cui- 


vre^ 


CALCAMAR  ;  fubflantif  mafculin. 
Oifeau  du  Bréfil ,  qu'on  dit  aulfi 
gros  qu'un  pigeon.  Il  ne  peut  pas 
voler  ;  mais  il  nage  fur  la  mer  avec 
beaucoup  de  vîtefle. 

CALCANEUM  j,  mot  Latin  dont  fe 
fervent  les  Anatomiftes  pour  défi- 
gner  l'os  du  taloiv  II  eft  fitué  fous 
î'aftragale  à  la  partie  poftérieure  du 
tarfe.  C'eft  le  plus  gpos  des  os  du 
pied. 

Cet  os  eft  oblong  &  fort  irrcgu* 
lier  :  on  peut  y  confidérer  fix  fa- 
ces f  celle  qui  occupe  la  partie  fu- 
périeure  eft  convexe  ,  placée  a  pea 
près  fur  le  milieu  de  1  os ,  recou- 
verte d'un  cartilage ,  &  s'articule 
avec  la  concavité  inférieure  de  I'af- 
tragale. La  face  inférieure  a  une* 
double  tubérofitc  ,  à  laquelle  s'at- 
tache principalement  l'aponévrofk 
plamaixe». 


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470  CAL 

L'extrémité  antérieure  eft  formée 
par  une  erofle  apophyfe  continue 
au  corps  de  l  os.  Son  extrémité  for- 
me une  face ,  au  moyen  de  laquelle 
/e  calcancum  s'articule  avec  los  cu- 
boïde. 

La  face  poftérieure  eft  au0î  for- 
mée par  un  apophyfe  qui  fait  fail- 
lie ,  &  forme  le  talon.  Elle  eft  ra- 
boteufe ,  &  donne  attache  au  ten- 
don d'achille. 

La  face  latérale  interne  eft  un  peu 
cave,  affez  égale,  &  creufée  en 
dedans.  Elle  a  à  fa  partie  fupérieure 
une  petite  facette  qui  s'articule  avec 
une  femblable  de  Taftragale. 

La  face  latérale  externe  eft  fort 
inégale  ;  on  y  remarque  une  facette 
cartilagineufe ,  fur  laquelle  pafte  le 
tendon  do  muîcle  grand  péronier. 

CALCAR  j  nom  propre  d'une  ville 
forte  d'Allemagne  ,  dans  le  Cercle 
de  Weftphalie,  au  Duché  de  Clè- 
ves  ,  environ  à  deux  milles  d'Em- 
meric.  Elle  appartient  au  Roi  de 
PruflTe. 

CALCAR  ;  (  Jean  de  )  Peintre  né  au 
Duché  de  Clèves ,  dans  la  ville  de 
Calcar,  difciple  du  Titien.  Il  en 
avoit  tellement  faifi  l'art  &  la  ma- 
nière, que  d'habiles  Connoiffeurs 
ont  fouvent  confondu  les  Tableaux 
&  les  Deffeins  de  l'un  &  de  l'au- 
tre. Il  s'étoit  aufli  rendu  familier  le 
goût  des  plus  grands  Maîtres ,  fur- 
tout  de  Raphaël ,  &  il  n'auroit  pas 
manqué  d'acquérir  une  réputation 
du  premier  rang ,  H  la  mort  ne  l'eût 
nioiflbnné  à  Naples ,  dans  une  gran- 
de jeuneflfe ,  en  i  ^^6. 

CALCÉ  ;  nom  propre  d'une  petite  île 
de  l'Archipel ,  fur  la  cote  de  l'Afie 
mineure,  près  de  celles  de  Niflari 
&  de  Pifcopia.  On  y  a  du  vin  j  de 
l'orge  &  beaucoup  de  fel. 

CALCÉDOINE  i  fubftantif  féminin. 
Calccdonius.     Efpèce  d'agate    que 


CAL 

l'on  a  mife  dans  -  la  clalTe  des  pief'- 
res  fines  demi-tranfparenres.  Sa  cou* 
leur  eft  toujours'  nébuleufe ,  trou- 
ble ,  &  d'un  bleu  laiteux  ,  mêlé 
d'autres  couleurs  foibles  :  on  en 
trouve  cependant  qui  font  prcf- 
que  entièrement  tranfparentes,  lui- 
fantes ,  &  qui  châtoyent  d'une  façon 
remarquable. 

Cette  pierre  eft  dure,  prend  très- 
bien  le  poli ,  fait  feu  avec  le  bri- 
quer j  expofée  au  feu ,  elle  commen- 
ce par  y  devenir  totalement  blan- 
che }  enfuite  s'y  vitrifie ,  fi  le  degré 
eft  continu  &  violent  :  on  en  fait 
différens  ouvrages. 

On  compte  cinq  efpèces  diffé- 
rentes de  calcédoines ,  qui  font  la 
calcédoine  d'un  gris  ou  blanc  bleuâ- 
tre ;  la  calcédoine  d'un  gris  brcm, 
la  calcédoine  d'un  gris  verdâtre ,  la 
cacédoine  rayée  &  tachetée ,  &  la 
calcédoine  laiteufe. 

La  calcédoine  d'un  gris  ou  blanc 
bleuâtre ,  eft  la  plus  dure ,  la  plus 
belle ,  la  plus  rare  &  la  plus  efti- 
mée  de  toutes  les  calcédoines  :  il 
s  y  trouve  pour  l'ordinaire  un  peu 
de  jaune  &  de  pourpre  fort  agréa- 
bles à  la  vue,  de  forte  qu'elle  pa- 
roît  au  moins  mclée  de  trois  cou- 
leurs j  en  effet  ,  fi  l'on  regarde 
le  folef!  au  travers ,  on  y  remar- 
quera toutes  les  couleurs  de  l'arc-en- 
ciel  :  on  l'a  iK)mme  calcédoine  orîcrh 
taie:  elle  approche  beaucoup  de 
l'opale  &  du  girafol  j  elle  fe  trouve 
dans  les  montagnes  des  Indes. 

La  calcédoine  d'un  gris  brun ,  n'a 
rien  de  remarquable. 

La  calcédoine  d'un  gris  verdâtre, 
perd  la  couleur  verte  qu'on  croit  y 
appercevoir  ,  dès  qu'on  regarde  la 
lumière  au  travers  :  alors  elle  pa- 
roît  trouble  &  mêlée  d'un  peu  de 
gris. 

La  calcédoine  rzyic  ou  tachetée^ 


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CAL  , 

eft  panachée.  On  y  remarque  des 
points  y  tantôt  gris,  tantôt  rouges, 
fur  un  fond  blanc  laiteux. 

La  calcédoine  laiteufe  ,  quoique 
commune  ,  &  d'une  feule  couleur , 
ne  laifle  pas  d'être  belle  &  luifan- 
ce.  Elle  eft ,  ou  d'un  blanc  pâle ,  ou 
d'un  blanc  épais  ou  laiteux  y  on  la 
trouve  ordinairement  en  Europe  , 
dans  pluHeurs  lieux  de  l'Allemagne 
&  de  la  Flandre  ,  près  de  Louvain 
&  de  Bruxelles  :  on  l'appelle  cake- 
doine  de  Volterre* 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  la  troifième  eft  longue,  & 
la  quatrième  très-brève. 

CALÔET  ;  fnbftantif  mafculin,^ 
terme  de  Marine  ,  qui  fe  dit  d'un 
affemblage  de  planches  élevé  & 
cloué  fur  le  haut  des  arbres  ou 
mâts  d'une  galère  ,  &  qui  fert  à 
renfermer  des  poulies  de  bronze  , 
deftinées  au  mouvement  des  anten- 
nes. 

CALCHAS  ;  terme  de  Mythologie , 
&  nom  propre  d'un  fameux  Devin , 
fils  de  Theftor,  &  l'un  des  Argonau- 
tes. Apollon  l'avoit  dpué  éminem- 
ment, de  la  conhoilT&nce  du  paiTé , 
du  préfent  &  de  l'avenir.  11  fut 
choifi  pour  conduire  les  Princes 
Grecs  au  fiège  de  Troye  ,  dont  il 
prédit  la  ruine  après  un  fiège  de  dix 
années.  C'eft  lui  qui  déclara  que 
pour  appaifer  Diane  ,  dont  Aga- 
memnon  avoit  tué  la  Biche  favo- 
rite ,  il  falloit  facrifier  à  la  DéefTe 
Iphigénie ,  fille  aînéd  de  ce.  Prince. 
Voyc{  Iphigenib. 

Le  deftin  avoit  réglé  que  Cal- 
chas  mourroit  quand  il  rencontre- 
toit  un  Devin  plus  habile  que  lui , 
ce  qui  s'accomplit  dans  la  ville  de 
Colophon  en  lonie ,  où  il  trouva  le 
Devin  Mopfus. 

CALCHIS  i  fubftantif  mafculin.  Oi- 
feau  de  nuit^  de  la  grandeur  d'un 


CAL  471 

faucon  :  on  le  dit  ennemi  de  l'aigle 
qu'il  attaque  fouvent.  Il  eft  de  cou- 
leur noire  ,  habite  les  montagnes , 
&  fait  fon  nid  dans  les  rochers. 

CALCIAGE  j  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  le  4roit  qu'on  levoit  pour 
l'entretien  des  chauffées. 

CALCINABLE  ;  adjedif  des  deux 
genres.  Ce  qui  peut  être  calciné. 

Les  matières  terreufes  ou  lapidi- 
fiques  que  les  efprits -acides  diflbl- 
vent  fur  le  champ  avec  chaleur  & 
ébullition jfont  ordinairement  calci- 

.  hr.bles  \  celles  au  contraire  qui  ré- 
fiilent  à  ces  efprits ,  &  fur  lefquels 
ils  ne  font  aucune  impreflion,  font 
vitrifiables. 

CALCINATION  ;  fubftantif  fémi- 
nin. Calcinatio.  Opération  de  Chi- 
mie ,  par  laquelle  une  terre ,  une 
pierre  ou  un  métal  font  réduits  dans 
l'état  de  chsiux,  ou  reçoivent  quel- 
qu'autre  altération  par  l'aâion  du 
reu. 

Les  principaux  effets  du  feu  dans 
les  opérations  de  la  Chimie  ,  font 
d'enlever  les  fubftances  volatiles,  & 
de  les  féparer  d'avec  les  fixes ,  ou 
d'occafionner  la  combuftion  des 
matières  inflammables  j  il  fuit  de- 
là qu'on  calcine  les  corps  ,  ou  pour 
leur  enlever  quelque  principe  vola- 
til ,  ou  pour  détruire  leur  principe 
inflammable  ,  &  quelquefois  en 
même  temps  pour  l'un  &c  l'autre 
objet. 

On  a  des  exemples  de  la  pre- 
mière efpèce  de  calcination  dans 
celles  des  terres  &  pierres  calcaires 
qu'on  expofe  au  feu  pour  les  con- 
vertir en  chaux  vive  ;  ce  qui  fe  fait 
par  l'entière  évaporation  du  princi- 
pe aqueux  que  contient  cette  efpèce 
de  terré. 

La  calcination  du  Gypfe  y  de  l'A- 
lun ^  du  Borax  ,  di  de  plufîeiirs  mi- 
tres fels ,  par  l'adtion  du  feu ,  qui 


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^yn.  CAL 

les  dépouille  de  I  eau  de  leur  crif- 
talifation ,  le  grillage  des  minéraux, 
dans  lequel  le  feu  leur  enlève  le 
foufre ,  îarfenic  &  autres  matières 
volatiles  qu'ils  contiennent,  doi- 
vent être  rapportés  à  la  première 
efpèce  de  calcination. 

On  a  un  exemple  de  la  féconde 
efpèce  de  calcination  dans  ce  qui 
arrive  aux  métaux  imparfaits  qu'on 
expofe  à  Tadtion  du  feu  :  ils  per- 
dent alors  leur  principe  inflamma- 
ble ,  &  avec  lui  j  leur  forme  &  leurs 
propriétés  métalliques  j  ils  fe  chan- 
gent en  une  matière  terreufe ,  qu'on . 
nomme  chaux  métallique. 

11  eft  important  d'obferver  à  loc- 
cafion  de  cette  féconde  efpèce  de 
calcination  ,  qu'elle  diffère  très- 
eflentiellement  de  la  première ,  en 
ce  que  ce  n'eft  point  du  tout  par  l'é- 
vaporation  ,  mais  par  la  décompo- 
fîtion,  &  la  deftruârion  de  leur 
phlogiftique,  que  ces  métaux  éprou- 
vent de  la  part  du  feu ,  les  altérations 
dont  on  vient  de  parler  :  c'eft  pro- 
prement une  combuflion ,  &  non  une 
volatilifation.de  leur  principe  in- 
flammable qui  fe  fait  pendant  leur 

^     calcination. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  la  troifième  eft  longue ,  la 
quatrième  eft  brève ,  &  la  cinquiè- 
me encore  au  fingulier  ;  mais  celle- 
ci  devient  longue  au  pluriel. 

CALCINATO  i  nom  propre  d'un 
village  d'Italie  ,  fur  la  Chiéfa  ,  à 
'  trois  lieues  de  Monte  Chiaro.  Il  eft 
remarquable  par  la  vidoire  qu'y 
remporta  le  19  Août  170(5 ,  le  Duc 
de  Vendôme,  fur  les  Impériaux 
commandés  par  le  Comte  de  Re-; 
venrlau  qui  y  perdit  la  vie. 

CALCINÉ,  ÉE  i  adjeûif  &  participe 
paflfîf.  Voye'^  Calciner. 

CALCINELLE  j   fubftantif  féminin. 
Coquillage  bivalve   du  genre  des 


CAL 

cames.  Il  fe  trouve  dans  les  vafes  da 
Niger.  Quand  Tanimal  eft  vivant , 
la  coquille  eft  bleuâtre  ;  mais  après 
fa  mort ,  elle  devient  blanche  com- 
me de  la  neige. 

CALCINER  i  verbe  aftif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Exurere.  Ré- 
duire en  chaux  ou  autrement  alté- 
rer quelque  fubftance  comme  une 
terre ,  des  pierres,  des  métaux,  &c. 
Calciner  du  plomb ^  du  marbre.  Voyex 
Calcination. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  .&  la  troifième  eft  longue 
ou  brève ,  comme  nous  l'expliquons 
-  au  mot  Verbe  ,  avec  la  coojugaifon 
&  la  quantité  profodique  des  au« 
très  temps. 

CALCUL  ;  fubftantif  mafculin.  Com* 
putatio.  Compte  ,  fupputation ,  ou 
moyen  par  lequel  on  trouve  l'ex- 
preflîon  d'un  rapport  unique  qui  ré- 
fulte  de  la  combinaifon  de  pluiieurs 
rapports. 

f^oye:[  pour  l'explication" des  dî- 
verfes  efpcces  de  calcul ,  les  mots 

DIFFÉRENTIEL  ,      INTÉGRAL   ,      &C. 


ADDITION 
&C. 


MULTIPLICATION 


On  dit ,  que  Verreur  de  cacul  ne 
fe  couvre  pas  ;  pour  dire  ,  qu*on  eft 
toujours  en  droit  de  revenir  contre 
Terreur  de  calcul. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément  o^ une  perfonne  fe  trompe  en 
fon  calcul i  pour  dire ,  qu'elle  s'abu- 
fe ,  qu'elle  donne  dans  l'erreur  fur 
l'objet  dont  il  eft  queftion  ,  quel 
qu'il  foit. 
Calcul  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Mé- 
decine ,  de  la  pierre  qui  s'engendre 
dans  les  reins  &  dans  la  vellîe. 
Voyc^  Pierre. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
&  la  féconde  moyenne  au  fingu- 
lier, mais  longue  au  pluriel 

Le 


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vCAL 

Le  /  final  fe  fait  fencir  en  toute 
circgnftance. 

•CALCULABLE  ;  adjeaif  des  deux 
genres.  Qui  fe  peut  calculer.  Un  y 
^a  point  de  mouvement  qui  -ne  f oit  cal-- 
culable. 

CALCULATEUR;  fubftantif maf- 
culin.  Computator.Qiii  calcule .  New- 
ton/ut le  premier  Calculateur  de  fon 
ficelé. 

CALCULÉ  ,  ^ÉE  ;  adjedif  &  parti- 
cipe paflif.  Voye-^  Calculer. 

CALCULER  ;  verbe  adif  de  la  pre- 
mière conjugaifon  ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Supputare. 
Compter  ,  ûipputer,  ou  appliquer 
les  règles  de  l'Arithmctique  ou  de 
l'Algèbre ,  enfemble  ou  féparé- 
ment ,  à  la  détermination  de  quel- 
que quantité.  On  a  mal  calculé  les 
revenus  de  ce  mineur^ 

Calculer  ,   s'emploie  auffi  abfolu- 
ment.  //  calcule  trop  bien  pour  s' être 
.trompé» 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
l>rèves ,  &  la  troisième  eft  longue  ou 
-brève,  comme  nous  l'expliquons  au 
mot  Verbe,  avec  la  conjugaifon  & 
3a  quantité  profodique  des  autres, 
temps. 
CALDERON  ^  fubftantif  mafculin. 
Sorte  de  poiflbn  de  la  claflè  des 
Souffleurs,  &  nrefque  auffi  gros  que 
Ja  Baleine  ,  dont  il  a  la  peau ,  la 
graiflTe ,  la  chair ,  la  langue  &  les 
poumons. 
CALDERON;  (Pierre  )  nom  pro- 
pre d'un  Chanoine ,  &  Pocte  Efpa- 
gnol.  Auteur  d'un  grand  nombre 
de  pièces  dramatiques,  qu'on  a  im- 
primées à  Madrid  en  neuf  volumes 
in-4*'.  On  lui  reproche  de  n'avoir 
point  obfervé  les  règles  du  Théâtre; 
mais  il  y  a  du  génie  dans  le  dénoue- 
ment &  la  conduite  de  fes  piè- 
ces. 
CALDUBA  ;  nom  propre  d'une  an- 
Tom  ir. 


CAL  47  j 

cîenne  ville  d'Efpagne  que  Ptolé- 
mée  place  dans  la  fiétique  au  terri- 
toire des  Turdetains. 

CALE  ;  fubftantif  féminin ,  &  terme 
de  Marine  ,  qui  fe  dit  d'un  abri 
formé  par  deux  pointes  de  terre  ou 
de  rocher ,  &  où  les  petits  batimens 
fe  tiennent  pour  fe  dérober  à  la  fu- 
reur des  vagues.  Le  Corfaire  entra 
dans  la  cale. 

Fond  de  cale  ,  fe  dit  de  la  partie  la 
plus  ba(fe  du  vailleau  ,  qui  entre 
dans  l'eau  jufqu'au  fianc  tillac.  Elle 
s'étend  de  la  proue  à  la  poupe.  On 
y  place  les  munitions  &  les  mar- 
chandifes.  On  y  enferme  auffi  les 
^ens  fufpefts ,  dansMe  temps  d'un 
combat. 

Donner  la  cale  ,  fe  dit  de  l'aûion 
de  faire  fubir  une  forte  de  châti- 
ment en  ufage  fur  les  vaifleaux  , 
lequel  confifte  à  fufpendre  Je  coupa- 
ble à  la  vergue  du  grand  mât ,  &  à 
le  plonger  piufieurs  foi^  dans  la 
mer.  Le  Capitaine  fit  donner  la  cale 
aux  mutins. 

Cale  ,  fe  dit  d'un  terrein  préparé  en 
talus  fur  le  bord  de  la  mer ,  afin  de 
pouvoir  aifément  tirer  les  vaiffeaux 
a  terre,  quand  il  s'agit  de  les  ra-* 
douber. 

Cale  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Pê- 
che ,  d'un  plomb  qui  fert  à  préci- 
piter lliameçon  au  fond  de  l'eau 
dans  la  pèche  de  la  morue. 

Cale  ,  fe  dit ,  en  termes  d'Architec- 
ture ,  d'un  morceau  de  bois  plat  ou 
d'autre  matière  qu'on  place  de(Ibu« 
une  pierre,  une  poutre,  une  table^ 
&c.  pour  les  mettre  de  niveau.  Met'* 
:«tf:f  une  cale  fous  le  milieu  de  cette 
pierre. 

Cale  ,  fe  dit  d'une  forte  de  coiffure 
à  l'ufage  des  femmes  du  peuple» 
Elle  avoit  une  ca!e  fiirfa  tête. 

Cale,  fe  dit  auffi  de  certains  petits 
bonnets  que  portent  quelques  la-^ 
Ooo 


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474  CAL 

quais  ic  garçons  de  métier.  //  ne 
Je  foucie  pas  de  porter  la  cale. 

La  première  fyllabeeft  brève,  & 
la  féconde  très-brève. 

CALE  ou  Chale  j  nom  propre  d'ime 
ancienne  ville  d*Afie,  dans  TAlTy- 
rie ,  dont  il  eft  parlé  dans  l'Ecri- 
ture. 

CALÉ  ,  ÉE  ;  adjedif  &  participe 
paflîf.  Voye^  Caler. 

CÀLEB  j  nom  propre  d'une,  contrée 
de  la  Paleftine  ,  dans  la  Tribu  de 
Juda  ,  &  où  étoient  fituées  les  vil- 
les de  Cariath  -  Sepher  &  d'Hé- 
bron. 

CALEBAS  ou  Calbas  j  fubftantif 
mafcu^in ,  &  terme  de  Marine.  Il 
fe  dit  d'un  cordage  ou  fimple  pa- 
lan ,  qui  fert  à  amener  les  vergues 
des  pacfis. 

Calebas  ,  fe  dit  auflî  d'un  petit  pa- 
lan y  par  le  moyen  duquel  on  ride 
le  grand  étai. 

CALEBASSE  5  fubftantif  féminin. 
Fruit  des  îles  d'Amérique  ,  qui  a 
iix  pouces  de  diamètre ,  &  environ 
un  pied  de  longueur.  Il  a  l'écorce 
dure  &  ligneule  :  le  deflus  en  eft 
velouté,  verdâtre  ,  &  l'intérieur 
eft  divifé  en  côtes  féparées  les 
unes  des  autres  par  des  filamens  qui 
en   attachent  la  chair  à  Técorce. 

Quand  ce  fruit  eft  en  maturité , 
il  a  un  godt  aigrelet  un  peu  ftipti- 

3ue  :  on  en  prépare  une  liqueur 
ont  on  fait  ufage,  comme  de  li- 
monade pour  fe  rafraîchir  :  on  la 
dit  excellente  contre  les  maux  de 
poitrine. 
Calebasse  ,  fe  dit  auflî  d'une  ef- 
pcce  de  bouteille  faite  d'une  cour- 
ge, ou  d'une  calebafle  féchée  & 
vidée. 

On  dit  proverbialement  &  figu- 
rément  >  frauder  la  calehajje  ;  pour 
dire,  tromper  une  perfonne  en  ne 
lui  donnant  ps  ce  qui  lui  avient 


CAL 

dans  les  chofes  qu'on  doit  partager.' 
CALEBASSIER  j  fubftantif  mafcu- 
lin.  Grand  arbre  d'Amérique,  dont 
les  feuilles  d'un  beau  vert  ont  cinq 
ou  (ix  pouces  de  longueur ,  &  un 
pouce  de  largeur.  Ses  fleurs  font 
blanches  ,  dilpofées  en  cloche  ,  & 
il  leur  fuccède  des  fruits  appelés 
calebajfes.  Voyez  ce  mot, 

Miller  a  donné  une  méthode, 
par  le  moyen  de  laquelle  on  peut 
cultiver  le  calebalîîer  en  Europe 
avec  Aiccès.  Il  ne  s'agit  que  de  lui 
donner  une  terre  légère  ,  fabloneu- 
fe ,  beaucoup  d'arrofement  &  d'air 
en  été ,  &  de  le  tenir  pendant  l'hi- 
ver dans^n  endroit  de  la  ferre, 
dont  on  modère  le  degré  de  chaleur 
avec  le  thermomètre. 

CALEBEG;  nom  propre  d'une  petite 
ville  maritime  d'Irlande  ,  dans  la 
Province  d'Ulfter  ,  au  Comté  de 
Dunnegal.  Elle  a  des  Députés  au 
Parlement. 

CALÈCHE  j  fubftantif  féminin.  Ef- 
pèce  de  carrofle  coupé.  Il  fait  faire 
une  calèche. 

Calèche  ,  fe  dit  auflî  d'ime  forte  de 
carrofle  léger ,  entouré  de  mante- 
lets  ,  avec  lequel  on  fe  promène 
dans  des  jardins.  La  Reine  fe  pro- 
menoit  hier  en  talèche» 

CALâcHE  ,  fe  dit  encore  d'une  efpèce 
de  coiffure  dont  les  femmes  font 
ufage  pour  fe  parer  du  foleil. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  moyenne,  &  la  troiûème 
très- brève. 

CALEÇON  ;  fubftantif  raafculin^ 
Vêtement  qu'on  met  fous  le  iiauc 
de  chauffe  ,  &  qui  couvre  depuis 
k  ceinture  jufqu'aux  genoux.  Il 
porte  un  calefort  de  ehamoîs. 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
la  feconde  très-brève,  &  la  troifiè- 
me  brève  au  lîngulier ,  mais  loar 
gue  au  pltutiel.. 


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CAL 

CALEÇÔNNÎER  j  fubftantif  maf- 
culin.  Les  Peaulïiers- Teinturiers 
en  cuir  fe  qualifient  auflî  de  Cale- 
çonniers,  parce  que  leurs  Statuts 
leur  permettent  de  fabriquer  &  ven- 
dre des  caleçons,  &  de  pafler  les. 
cuirs  propres  i  en  faire. 

La  qualité  de  Caleçonnier  ap- 
partient aufli  auz  Maîtres  Bour- 
Irers. 

CALEDONIENS  ;(  les  )    anciens 

feuples  qui  habitoient  la  partie  de 
EcoIIe  ,  qu  oq  appeloit  autrefois 
Ca/eJonie. 
QcÉAN  Caledohiek,  fe  dit  quelque- 
fois de  cette  partie  de  la  mer  du 
Nord ,  qui  entoure  TEcofle. 
ÇALÉFACTtON  j  fubftantif  fémî- 
Xïin.  Ca/c/acîus  ,  us.  Terme  Di- 
dactique, qui  fe  dit  d'une  chaleur 
caufée  par  ladion  du  feu,  La  moin- 
dre calcfaclionj  ahcrc  l'odeur  de  cette 
fuhjlance. 

CALEMBERG  ;  nom  propre  d  un 
Château,  &  d  une  Principauté  d'Al- 
letnagiie ,  dans  la  BafTe  Saxe.  C'eft 
le  pays  d'Hannovre. 

CALENCAR  j  fubaantif  mafcuHn. 
On  donne  ce  nom  aux  Toiles  pein- 

>  ^tt%  qui  viennent  des  Indes  &  de 
Perfc.  Ce  font  les  plus  elHmées  de 
toutes  les  Indiennes.  On  les  imite  à 

,    Genève  &  en  Angleterre. 

CALENDA  ;  fubftantif  mafculin. 
Danfe  ufitée  parmi  les  Efpagnols 
d'Amérique.  Le  P.  Labat  qui  en 
parle,  rapporte  qu'elle  fe  fait  au 
Ion  du  tambour ,  Cc'qu'elle  confifte 
en  pofture  ic  en  mouvemens  lafcifs 
&  indécens. 

CALENDER;  fubftantif  mafculin. 
On  défigne  ainfi  dans  la  Perfe  & 
dans  les  Indes,  certains  Religieux 
Mahométans  ,  etrans  &  vagabonds, 
pour  la  plupart.  Us  s'occupent  à 
prêcher  dans  les  marchés  &  les 
places  publiques? ,  &  fon^  d'ailleurs 


CAL  475 

le  tTiétier  de  charlatans ,  de  voleur» 
&  de  libertins.  Leur  nom  leur 
vient  du  Santon  Calenderi ,  leur 
Fondateur.  Us  croient,  en  fe  livrant 
aux  plaifirs ,  &  en  recherchant  les 
commodités  de  la  vie  ,  honorer 
Dieu  bien  mieux  que  he  font  les 
autres  Sedes  par  leurs  aufteri- 
tés. 

CALENDES;  fubftantif  féminin  plu- 
riel. CçilendéL.  C  ctoit ,  chez  les  Ro- 
mains ,  le  premier  jour  de  chaque 
mois,  il  partit  la  veille  des  Calendes 
de  Mars. 

On  dit  proverbialement,  qu'on  a 
renvoyé  une  perfonnc  ,  ou  une  chofc 
aux  Calendes  grenues  ;  pour  dire  , 
qu  on  les  a  renvoyées  à  un  temps 
qui  ne  viendra  jamais.  Ce  proverbe 
vient  de  ce  que  les  Catendes  n'é- 
toient  pas  en  ufage  chez  les  Grecs. 

Calendes,  fe  dit  de  certaines  Affem- 
blées  ou  Conférences  que  font  les 
Curés  de  la  campagne,  par  ordre 
de  rOrdinaire.  Le  Curé  reviendra 
demain  des  Calendes. 

Frères  des  calendes,  s'eft  dit  au- 
trefois d'une  Société ,  dont  les  mem- 
bres s  affembloient  le  premier  jour 
de  chaque  mois  pour  régler  les  dif- 
férens  Ades  de  piété  dont  ils  de-^ 
voient  s'occuper  pendant  le  mois- 
Ces  Sociétés,  qui  ne  fubfiftent  plus 
aujourd'hui ,  furent  autrefois  très- 
communes  en  Allemagne, 

La  première  fyllabe  eft  brève,  la 
féconde  longue  ,  &  U  troifîçme 
très-brève. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  X:,  le 

[>remier  e  ena^  8c  écrire  ,  d'après 
a  prononciation,  kalande^.  Voyez 
Orthographe. 
CALENDRIER  i  fubftantif  mafculin. 
Calenddrium.  Le  liyre  ou  la  t^ble 
qui  contient  Tordre  &  la  fuite  A^^ 
mois  ,  des  feiiiaines  &  Aqs  jours  de 
Tannée.  Les  deux  principaux  Ca-. 
O  o  o  ij 


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47^  CAL 

lendriers,  font  le  Calendrier  Ju- 
lien ou  Romain ,  &  le  Calendrier 
Grégorien. 

Le  Calendrier  Romain  ou  Julien , 
eft  celui  que  reforma  Jules  Céfar, 
&  donc  les  Romains  faifoienc  ufage. 
Ils  compcoient  les  jours  de  chaque 
mois  félon  le  rapport  qu'ils  avoient 
aux  Calendes  ,  aux  Nones  Se  aux 
Ides.  Les  Calendes  fe  comptoient 
depuis  le  quatorze  d'un  mois  juf- 
qu  au  premier  |our  du  mois  fui- 
vant  inclufivement.  Ainfi  le  14  du 
mois  de  Dccertibre  étoit  dénommé 
le  li) ,  avant  les  Calendes  de  Jan- 
vier ^  &  le  }  I  Décembre  s  appeloit 
la  veille  des  Calendes  de  Janvier^ 

Êarce  que  lé  premier  Janvier  étoit 
)  jour  des  Calendes.  Le  1  Janvier 
fè  nommoit  le  4  avant  les  Nones, 
&r  le  lendemain  des  Nones  s'appe- 
loit  le  S  avant  les  Ides.  Il  en  etoit 
de.mcme  des  autres  jours  »  félon 
l'ordre  dans  lequel  ils  précédoient 
les  Calendes  ^  les  Nones  &  les 
Ides. 

Le  calendrier  Grégorien  edceliri 
que  réforma  le  pape  Grégoire  XllI, 
en  l'avançant  d'onze  jours^fur  l'an- 
cien. - 

Ce  calendrier,  qu*on  appelle  auflî 
nouveau  calendrier^^  par  oppofition  â 
celui  qui  le  précédoit ,  qu  on  nom- 
me vieux  calendrier  ^  a  été  adopté 
par  tous  les  Catholiques  ,  à  Texcep- 
tion  des  Grecs  8c  de  quelques  Pro- 
teftans  d'Allemagne.    Voye^  An- 

KEE. 

CalendW'ER  perpétuel  ,  fe  dit  d'u- 
ne fuite  de  calendriers  relatifs  aux 
différens  jours  où  la  fête  de  Pâques 
peur  tomber  :  or  comme  cette  fête 
n'arrive  jamais  plutôt  que  le  ii 
Mars ,  ni  plus  tard  que  le  25  Avril , 
il  eft  clair  qu'Un  -  calendrier  fera 
perpétuel  en  le  compofant  d'autant 
dô.  calendriers  particuliers  ,  qu'il  y 


CAL 

a  de  jours  depuis  le  1 1  Mars  ju(^ 
qu'au  1 5  Avril  inclufivement  >  ce 
qui  fera  trente-cinq  calendriers. 

Calendrier  ,  s'^ft  auffi  dit  du  cata:* 
logue  où  chaque  Eglife  ccrivoit  ao» 
trefois  les  Saints  qu'elle  honoreit. 

CALENGE  i  vieux  terme  de  Coutu- 
me qui  fignifie  plainte  >  xontefta- 
tion; 

CALENGER  ;viemt  verbe  qui  fîgni- 
fioit  autrefois  contefter  ,  interner 
une  plainte. 

CALENTER  ;  fubftantif  mafculin. 
C'eft ,  .  cher/  les  P^fes  ,  le  titre 
d'un  tréforier  ou  receveur  des  finao^ 
ces  d'une  Province. 

CALENTURE }  fubftantif  féminin. 
Efpècede  fièvre  chaude,  accompa- 
gnée d'im  délire  fubit  i  affèz  com^ 
mune  fur  mer,  furtoot  à  ceux  qui 
paffènt  fous  la  ligne. 

Le  Doâeur  Sha'^  veut  que  , . 
dans  la  cure  de  cette  maladie ,  on  « 
commence  par  faigner  copieufe- 
ment  le  malade ,  qu'on  fe  purge  en» 
fuite,  &  qu'on  lui  prefcrive  un  ré* 
gime  foible  &.  liquide,  en  lui 
interdifant  :  toute .  Uqueur  fpixi* 
tueufe. 

CALEPIN  j  fubftantif  mafculin.  Ce. 
mot  eft  originairement  un  nom  prcv 
pre  défîgnant  ua  Dictionnaire ,  & 
Ambroiie  Calpin  qui  en  fut  l'au^ 
teur  j  mais  l'ulàge  l'a  admis  dans 
laK  fuite  pour  exprimer  un  recueil 
de  mots ,  de  notes ,  d'extraits  que 
quek|u'un  a  compofés  pour  s'en 
iervir*    On  lui  déroba  fon  calepini 

La  première fyllabe  eft  brève,  la 
féconde  très-brève  y  Se  la  troifième 
moyenne  au  fingulier,  mais  loague 
au.  pluriel. 

CALEPIO;  nom  propre  d^in  bourg- 

.  d'Italie,  dans  le  Bergamafque ,  fur 
rOglio,  Il  appartient  à  la  Répu- 
blique de  Venife.   C'eft  la  patrie 

:   d'Aiobroife  Calepin  »  mort  en  1  y  i  o^ 


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CAL 

6c  Auteur  cPun  Dictionnaire  qui' 

Jorte  Ton  nom. 
LER  'y  verbe  aétif  de  la  première 
conjugaifon  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Terme  de  Mari-^ 
ne ,  qui  exprime  Taâion  de  baiflfer 
les  voiles  d'un  vaifleaiK <///r  caler 
Us  voiles^ 

Caler,  fe  die  dans  le  fens  neutre  , 
Se  fignifie  enfoncer  dans  Teao.  Ce 
navire  ejl  trop  chargé  y  il  calera* 

Gale  tout  >  ie  dit  auffi  ,  en  termes 
de  marine ,  à  l'impératif^  pour  com- 
mander de  laiifer  tomber  tout  ce 
que  l'on^  tient  fufpendu. 

Galer  ,  fe  dit ,  en  termes'  d'Archi- 
teéhire ,  de  Tadtion  de  mettre  une 
ou  plufieurs  cales^  Il  faut  caler  cette 
poutre. 

Caler  i>BS  tuyaux,  fe  dit,  ea  ter- 
mes de  Fonteniers ,  de  Tadion  d  en 
arrêter  la  pofc  avec  des  pierres, 
pour  empêcher  qu'ils  ne  crèvent  en 
s'afFaifTant. 

Galer  la  voile  ,  k  dit ,  dans  le  fens 
figuré ,  pour  dire ,  plier  fous  l'auto- 
rite  de  quelqu'un  ^  fe  foumetrre. 
C^ejl  une^  femme  impérieufe  devant 
laquelle  il  faut  caler  la  voile. 

OÀLER ,  fe  dit  auffi  figurément  &  ab- 
folument  dans  la  m^me  fignifica- 
tion.  //  a  été  obligé  de  caler. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  eft  longue  ou  brève ,  com- 
me nous  l'expliquons  au  mot  Verbe, 
avec  la  conjugaifon  &  la  quantité 
profodique  ^q%  autres  temps. 

GALERE  j  nom  propre.  C'eft,  félon 
le  Géographe  de  Nubie,  une  ville 
commerçante  des  Indes ,  à  quarante 
mille  pas  de  Manfura. 

CALERS  y  nom  propre  d'une  Abbaye 
de  France ,  au  pays  de  Foix  ,à  qua- 
tre lieues  ,  nord-nord-oueft ,  de 
.  Pamiers.  Elle  eft  ea  commende , 
&  vaut  au  Titulaire  trois  mille 
cinq  cent  livres  de  liente^  . 


CAL  '477 

CALESIAM  \  fubftantif  mafculin* 
Grand  &  bel  arbre  du  Malabar , 
dont  le  bois  uni  &  flexible  'eft  de 
couleur  de  pourpre-dbfcure.  Ses 
fleurs ,  qui  reilemblent  aflez  à  cel- 
les de  la  vigne ,  croiflent  à  l'extré- 
mité des  branches,  &  précèdent 
des  baies  en  grappes.  Ces  baies 
font  d'une  figure  oblongue  ,  pla- 
tes ,  vertes  ,  couvertes  d'une 
écorce  mince^  pleine  d'une  pulpe 
fucculente  &  infipidc ,  contenant 
un  noyau  vert  oblong,  plat,  au 
dedans  duquel  il  y  a  une  amande 
blanche  &  prefqu'infipide.  Ou- 
tre ce  fruit  qui  eft  le  vrai ,  il  en 
paroît  un  fécond  à  la  chute  des 
fleurs ,  qui  croît  au  tronc ,  &  iaux 
branches ,  plus  gros  que  le  vrai , 
ridé  ,  en  forme  de  rein,  couvert 
d'une  écorce  de  couleur  de  vert 
d'eau ,  &  compofe  d'une  pulpe 
verte ,  denfe  &  humide ,  dans  la- 
quelle on  trouve  quelquefois  de  pe- 
tits vers  ronds.  Ray  remaKjue  que 
ce  fruit  bâtard  n'eft  autre  chofe 
que  des  tumeurs  produites  par  la 
piqûre  des  infeékes  qui  cherchent 
dans  cet  atbre  une  retraite  pour 
leurs  œufs  ,  &:  de  la  nourriture 
pour  leurs  petits. 

L^écorce  de  cet  arbre  pulvérifée, 
&  réduite  en  onguent  avec  le  heu- 
re ,  guérit  le  fpâfme  cynique ,  & 
les  convulfions  caufées  par  les  gran- 
des douleurs.  Ge  remède  s*em- 
ploie  auflî  avec  fuccès  dans  les  ul- 
cères malins ,  &  calme  les  douleurs 
de  la  goutte;  Le  fuc  de  cetre  écorce 
diflîpe  les  aphtes,  &  pris  intérieu- 
rement, il  arrête  la  dyflenterie.  La 
poudre  de  la  même  écorce ,  avec 
celle  de  Godampulli ,  purge  &  chafle 
les  humeurs  pituiteufes  &  atra- 
bilaires. La  moitié  d'une  taife  à 
café  de  la  décodion  de  l'écorce ,  & 
des-  feuilles  dans  de  l'eau,  hâte  ^ 


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47»  CAL 

facilite  raccouchement  j  auflî  eft-ce 
la  coutume  d'en  faire  prendre  cette 
dofe  aux  femmes  en  travail. 

CALETESj*  (les)  ancien  peuple  des 
Gaules,  qui  habitoit  dans  le  Dio- 
cèfe  de  Rouen. 

CALETUREinom  propre  d  une  ville 
forte  &  d'une  rivière  de  Tîle  de 
Ceylan.  La  forterefle  eft  fituce  au 
canton  appelé  le  Champ  de  la  can- 
nelle y&c  la  rivière  à  fes  fources  au 
Pic  d'Adam ,  arrofe  la  ville  de  fon 
r^om,  &  fe  jèce  enfuite  dans  la  mer. 

CALEVRES  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  un  trompent ,  un  fourbe. 

CALFATj  fubftantif  mafculin ,  Se 
terme  de  Marine.  Celui  qui  calfate 
un  vaiffeau.  Le  Calfat  efl  malade. 

CalPat  y  fe  dit  auflî  de  louvrage 
mêqie  que- fait  le  Calfat^  ou  du 
radoub  a*un  navire  &:  qui  confifte  à 
en  boucher  les  trous ,  &  à  l'enduire 
de  poix  5  de  fuif>degoudcon  ,afin 
d'empccher  l'eau  d'y  pénétrer. 

Caifat  ,  fe  die  encore  de   rinftru- 
ment  qui  fert  à  calfater  un  navire. 
Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier;  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

CALFATiVGE;  fubftantif  mafculin> 
&  terme  de  Marine 5  qui  fe  dit, 

,  de  Tétoupe  enfoncée  dans  la  cou- 
ture d'un  navire. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  j  la  troifième  eft  longue,  &: 
la  quatrième  très-brève, 

CALFATÉ ,  EE  ;  adjeftif  &  participe 

^    pallîf.   Voyt:^  Calfater. 

CALFATER  ;  verbe  adif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue  comme  chanter.  Jur^uras  na- 
vis  Jlipare,  Terme  de  marine,  qui 
exprime  laâion  de  boucher  les 
trous ,  les  fentes  d'un  navire ,  &  de 
Tenduire  de  pois^ ,  de  fuif ,  de  gou- 
dron ,  afin  d'empêcher  Peau  djr  pé- 
pétrer.  Il  faut  calfater  U  vaijfcau. 


CAL 

Les  deux  premières  fyllabes  fonf 
brèves,  &  la  troifîème, eft  longue 
ou  brève ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe  ,  avec  la  conjugai- 
fon &  la  quantité  profbdique  des 
autres  temps. 

CALFATEURi  fubftantif  mafculin, 
&  terme  de  Marine.  Celui  qai  cal- 
fate. On  le  nomme  aufli  Calfat. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troiflème  eft  longue. 
Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

CALFATIN;  fubftantif  mafculin,  & 
terme  de  marine.  Celui  qui  fert  le 
Calfateur. 

CALFEUTRAGE;  fubftantif  mafcu- 
iin.  Ouvrage  de  celui  qui  Calfeutre 
une  porte ,  une  fenêtre ,  un  appacter 
meot.   Le  calfeutrage  efi^iljini? 

CALFEUTRÉ ,  ÉE ;  adjedif  fie  par- 
ticipe paflîf.  f^Qye\  Calfbptrer. 

CALFEUTRER  ;  verbe  aétif  de  la 
première'  conjugaifon  ^  lequel  fe 
conjugue  comme  chanur.  Boucher 
avec  du  papier  ,  de  la  peau,  da 
linge,  &c.  les  fentei  d'une  porte > 
d'une  fenêtre ,  d'une  cloifon ,  pour 
empêcher  le  vent  de  pénétrer  dant 
une  chambre ,  un  appartements  On 
a  mal  calfeutre  ces  portes. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  la 
féconde  moyenne,  &  la  troifième 
eft  longue  ou  brève ,  comme  nous 
l'expliquons  au  mot  Verbe,  avec 
la  conjugaifon  &  la  quantité  profo- 
dique  des  autres  temps. 

Remarquez  que  les  temps  termi- 
nés par  un  e  féminin  ,  ont  leur  pé- 
nultième fyllabe  longue. 

CALGIUNjnom  propre  d'une  ville 
d'Egypte  ,  à  loucft  de  Mancunah^ 
dans  une  contrée  déferre. 

CALGUiA  j  nom  propre.  C'eft,  félon 
Ptolémée  ,  une  ville  de  l'Arabie 
P^trée. 

CALI  ^  nomi  propre  d'une  ancienne 


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CAL 

ville  de  la  tribu  d'Afer^donc  on 
ignore  la  Hcuacion* 

CALi,eft  encore  le  nom  d'une  ville 
de  l'Amérique  méridionale,  à  qua- 
rante lieues  de  Popayan,  fur  la  ri- 
vière de  Cauca. 

CALl AC A  ;  nom  propre  d'une  petite 
ville  de  Turquie  3  dans  la  Bulgarie , 
avec  un  port  fur  la  mer  noire ,  en- 
viron à  trente  mille  pas  de  l'em- 
bouchure méridionale  du  Danube. 

CALIARI  ;  nom  propre  de  trois  Pein- 
tres célèbres ,  dont  deux ,  (  Charles 
&  Gabriel  )  fils  de  Paul  Véronefe , 
Se  l'autre  frère  de  cet  illuftre  Arrif- 
te.  Leur  manière  femblable  à  celle 
de  Paul  Véronefe,  a  fouvent  fait  con- 
fondre leurs  ouvrages  avec  ceux  de 
cet  habile  homme.Foy.  Veronese. 

CALIBRE;  fubftantif  mafculin.  La 
grandeur  de  l'ouverture  du  canon 
de  quelque  arme  à  feu  que  ce  foit. 
£e  calibre  de  ccfujiltfi  trop  étroit. 

Calibre  ,  fe  dit  aufli  de  la  grofleur  de 
la  balle  proportionuée  à  l'ouvertu- 
re de  l'arme  à  feu.  Ce  boulet  nejlpas 
de  calibre.  Cette  balle  efl  de  calibre. 

Calibre,  fe  dit,  encore  dans  l'artille- 
rie, de  l'inftrument  par  le  moyen 
duquel  on  mefure  le  diamètre  de 
l'ouverture  d'un  canon  ou  d'un  mor- 
tier. 

Calibre,  fe  dit,  en  termes  d'Archi- 
teâure,  &  fignifie  volume,  grof- 
feur ,  proportion.  Ces  corniches  font 
du  même  calibre. 

Calibre  ,  fe  dit  aufli  ,  en  termes 
d'Archite(5lure ,  d'une  planche  fur 
le  champ  de  laquelle  on  a  découpé 
les  differens  membres   d'architec- 

,  ture  qu'pn  veut  exécuter  en  plâ- 
tre aux  corniches  des  plafonds  des 
appartemens,  aux  entablemens  des 
maifons ,  àc. 

Calibre,  fe  dit, en  termes  de  Ser- 
ruriers ,  d'un  morceau  de  fer  pré- 
paré félon  la  forme  &  la  figure  de 


CAL  47^ 

ta  pièce  que  ces  actifans  veulent 
forger  ou  limer. 

Calibre,  fe  dit,  en  termes  de  Fon- 
reniers ,  de  la  grandeur  de  l'ouver- 
ture d'un  tuyau. 

Calibre,  fe  ^it,en  termes  d'Horlo- 
gers ,  de  la  plaque  de  laiton  ou  de 
carton  fur  laquelle  font  marquées 
les  grandeurs  des  roues ,  &  leurs 
fifuations  refpedives. 

Calibre  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Ma- 
rine ,  d'un  modèle  fait  pour  la  conf- 
trudion  d'un  vaifleau ,  &  fur  lequel 
on  en  détermine   les  proportions. 

Calibre  ,  fe  dit  figurément  &  fami- 
lièrement, de  la  qualité  ,  de  l'état , 
de  la  proportion ,  du  rapport  d'une 
perfonne.  Elle  nefi  pas  du  calibre 
de  fa  fœur» 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  longue,  &  la  troifième 
très-brève. 

CALIBRÉ ,  ÉE  j  adjeAif  &  participe 
paftîf,  Voye'^  Calibrer, 

CALIBRER  j  vefbe  aûif  de  la  pre- 
mière conjugaifon^  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Terme  d'Ar- 
tillerie qui  fe  dit  de  Tadion  de 
pafler  des  boulets  dans  le  calibre , 
pour  les  mefurer. 

Calibrer  ,'fe  dit  auflî ,  en  termes 
d'Horlogers ,  de  l'aftion  de  mefu- 
rer &  aégaler  les  dents  des  roues 
&  les  ailes  des  pignons. 

Les  deux  nremières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifième  efl:  longue 
ou  brève ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe,  avec  la  conjugaifon 
Se  la  quantité  profodique  des  au- 
tres temps. 

Remarquez  que  les  temps  termi- 
nés par  un  e  féminin ,  ont  leur  pé- 
nultième fyllabe  longue. 

CALICE  j  fubftantif  mafculin.  Calîx. 
Le^vafe  fàcré  où  fe»fait  la  confé- 
cration  du  vin  dans  le  Sacrifice  dç 
la  Mefle. 


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4:So  C  Ali 

On  fabriquoit  autrefois  ce^  vafes 
de  toutes  forces  de  matières ,  & 
même  de^verre.  Ce  fut  le  Pape 
Zephyrin  ^  ou ,  félon  quelques  Au- 
'  teurs^  Urbain  1  qui  ordonna  qu'ils 
ne  feroient  faits  que  dor  ou  d  ar- 
gent. Dans  la  primitive  Eglife ,  les 
calices  étoient  beaucoupplos  grands 

3ue  ceux  dont  on  fe  fert  aujour- 
'hui,  parce  que  le  peuple  corn- 
munioit  fous  les  deux  efpèces.  Ils 
avoienc  deux  anfes  j  par  lefquelles 
le  Diacre  les  recenoit ,  tandis  que 
^  les  Fidèles ,  au  moyen  d'un  tuyau 
ou  chalumeau  qui  y  ccoic  arraché  , 
bovoienc  le  précieux  fang.  On  a 
confervé  cet  ufage  dans  quelques 
Eglifes,  entr'aucres  à  TAbbaye  de 
S.  Denis  en  France  ,  où  le  Diacre 
&  le  fous-Diacre  communient  fous 
les  deux  efpèces  avec  le  Prêtre. 

L'Evêque  fcul  a  le  droit  de  con- 
facrer  les  calices:  ce  droit  cepen- 
dant eft  quelquefois  accordé  à  des 
Généraux  d'Ordre,  à  des  Abbés  ^ 
autres  Prélats  du  fécond  Ordre. 

UEdit  de  1^9  ç  ordonne  à  ceux 
qui  font  chargés  de  la  vifite  des 
Eglifes  Paroiflîales ,  de  veiller  à  ce 
qu'elles  foient  fournies  de  calices 
par  les  Décimateurs  ,-fc  fubfidiai- 
rement  par  ceux  qui  pofledent  les 
Dixmes  inféodées ,  fi  les  fabriques 
ne  peuvent  les  fournir. 

,On  dit  proverbialement  de  qoel- 

3u'un  dont  l'habillement  eft  orné 
e  galons  ou  de  broderie  d*or,  qu*i/ 
eji  dore  comme  un  calice. 

On  dit  auflî  figu rément  &  pro- 
verbialement ,  avaler  le  calice ,  boire 
le  calice  ;  pour  dire  ,  foufFrir  mal- 
gré foi  quelque  chofe  de  dur,  de 
fâcheux  3  d'affligeant. 
Calice, fie  dit  encore,  en  termes  de 
Fleuriftes  fc  de  Boranifte^  ,  de  l'é- 
vafement  de  l'extiémiré  des  bran- 
ches ou  des  queues  qui  portent  les 


CAX 

fleurs.  Le  calice  porte  &  énreloppe 
en  partie  les  organes  de  la  frudih- 
cation. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  h 
féconde  longue ,  &  la  troifième  très- 
brève. 
C  ALICOULAN  j  nom  propre  d'iœ p«f 
tir  royaume  d*Afie ,  fur  la  côte  de 
Malabar ,  entre  ceux  de  Porca  & 
de  Coulan.  Les  Hollandois  y  avoient 
autrefois  un  comptoir ,  &  ils  en  ti- 
roienr'du  poivre. 
CALICULA  ;  nom  propre.  'Ptolémée 
place  en  Efpagne  ,  deux  anciennes 
villes  de  ce  nom ,  l'une  au  terri- 
toire des  Turdetains  j^M'autre  dans 
l'Efp.igne  Tarragonoife. 
CALlCUTj  nom  propre  d'une  w'Wt 
&  d'un  royaume  des  Indes ,  le  plut 
confîdéraWe  de  la  côce  de  Malabar, 
Quoiqu'il  n'ait  que  viji^x^ccinq  lieues 
de  longueur ,  &  autant  de  largeur. 
La  ville  eft  fituée  fur  le  bord  delà 
mer ,  au  quatre-vingt-treizième  de- 
gré dix  minutes  de  longitude  ;&  au 
dixième  vingt  &  une  minutes  de 
latitude  feptenrrionale. 

La  rivière,qiii  a  fon  embouchure 
dans  le  port,  roule  des  grains  d'un 
or  très-pur  :  les  pauvres  du  pays  ga- 
gnent leur  vie  en  amaflant  ce  mé- 
tal ,  qu'ils  féparenr  du  fable ,  dans 
lequel  il  fe  trouve  engagé. 

On  a  dans  ce  pays  beaucoup  de 
ris,  de  poivre,  de  gingembre,  d'a- 
locs ,  de  coton ,  &c.  Les  arbres  y 
font  toujours  couverts  de  fleurs  Se 
de  fruits,  &  il  y  règne  un  prin- 
temps perpétuel.  Les  éléphans,  les 
lions,  les  fangliers,  les  loups,  les 
bœufs ,  les  chèvres^^es  finges  &  les 
ferpens,  ùc.y  font  très-communs* 

Il  fe  fair  à  Calicut  un  commerce 
confidérable.  Les  François ,  les  An- 
glois  ,  les  Hollandois ,  les  Danois  y 
onr  des  comptoirs  :  on  en  tire  par- 
ticulièrement du  poivre, des  toiles 

fines  , 


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CAL 

fines ,  <la  falpetre  y  du  ris  y  des  bois 
odoriférans  y  placeurs  forces  d'épi- 
ceries ,  &c. 

Les  habitons  du  pays  croient  un 
Dieu  Créateur  du  Ciel  Se  de  la  Ter* 
re  'y  mais  ils  en  font  un  Dieu  oifîf  » 
ôc  difent  qu'il  a  laiffé  au  Diable  le 
gouvernement  du  monde.  Leurs 
mœurs  font  d'ailleurs  (ingulières  : 

?uaod  le  Roi  fe  marie ,  il  pa^e  des 
rètres  pour  enlever  à  la  Fiancée 
cette  fleur  virginale  dont  les  maris 
font  ailleurs  u  jaloux.  Les  Sujets 
imitant  l'exemple  du  Prince,  fe 
prêtent  leurs  femmes  fans  façon , 
&  difent  que  cela  fert  à  entrete- 
nir l'amitié.  Chaque  femme  a  d'un 
autre  côté  la  liberté  d'époufer  fept 
maris j  &  quand  elle  devient  grof- 
fe ,  Tenfant  appartient  à  celui  de  fes 
maris  qu'elle  juge  à  propos  de  dé- 
clarer auteur  de  la  groffefTe.  Ce  ne 
font  pas  les  enfans  du  Roi  qui  lui 
fuccèdent,  mais  ceux  de  fa  fœur. 

CALIFAT;  fubftantif  mafculin.  Di- 
gnité de  Calife.  J^oyei  Calife. 

GALIFE  ;  fubftantif  mafculin.  Titre 
que  portèrent  les  Souverains,  fuc- 
cetfeurs  de  Mahomet ,  dans  le  ûou-* 
vel  Empire  qu'il  avoir  établi.  Ces 
Princes  réuniflbient  le  pouvoir  tem- 
porel &  fpirituel. 

On  diftmgue  les  grands  Califes 
des  Califes  particuliers,  &  l'on  di* 
vife  ceux-U  en  trois  Dynafties  :  la 
première  comprend  ceux  qu'on  ap-* 
pelle  Rachtdis  ,  parce  qu'ils  étaient 
parens  ou  alliés  de  Mahomet ,  tels 
qu'Abubecre,  Omar  j^c.  Leur  fiége 
principal  fut  à  Medine ,  où  n>ourut 
Mahomet. 

La  féconde  comprend  les  Om^ 
miades ,  qui  eurent  pour  chef  Mo»- 
vie,  lequel  tranfporta  le  fiége  de 
l'empire  â  Damas  en  Syrie,où  il  der 
meura  depuis  ^^i  jufqu'en749,fous 
les  quatorze  Princes  de  cette  Dynas- 
tie.       Tome  IK 


CAL  48 1 

La  troifième  eft  celle  des  Abaf- 
fideâ,  qui  transférèrent  le  fiége  de 
l'Empire  à  Bagdad.  Cette  Dynaf- 
tie^  dont  Abbas  fut  le  chef,  a  don- 
né trente-fept  Califes,  dont  le  der- 
nier fut  Moftaafem ,  que  fit  mou- 
rir en  1158  Holaglou,  chef-  des 
Mogols.  C'eft  pencknt  le  règne  des 
Abaflîdes  que  commencèrent  à  s'é- 
lever divers  Califes  particuliers  en 
Efpagne,  en  Perfe^  ert  Afrique ,  &c. 
11  y  en  a  eu  en  Egypte  jufqu'en 
1 5 1 7 ,  temps  auquel  les  Turcs  fub- 
juguèrent  ce  pays  j  mais  ces  der- 
niers Califes  ne  jouifioiènt  d  aucune 
autorité  temporelle,  ils  n'avoient 
plus  que  la  fpiritûélle  :  les  Muftis 
rempufient  aujourd'hui  leurs  fonc*^ 
tions. 

Les  deux  ^remière^  fyllabes  font 
brèves  ,  &  là  troifième  eft  très- 
brève,  r 
CALIFORNIE  ;  nom  propre  d'une 
grande  prefqu'île  de  l'Amérique 
fept^ntrionale ,  au  ik)rd  de  la  mer 
du  fud.  Les  terres  y  font  très-fer- 
tiles ,  &  l'on  y  recueille  des  grains 
&  des  fruits  de  toute  efpèce  en 
abondance.  Les  cerfs ,  les  lièvtes  , 
les  lapins ,  les  perdrix ,  les  oies ,  les 
canards ,  les  allouettes  &  plufieurs 
autres  oifeaux  &  animaux  incon- 
nus en  Europe ,  s'y  trouvent  répan- 
dus en  très-grand  nombre*  Les  eaux 
J^  noutriflent  auffi  beaucoup  d'excel- 
ens  poifibns ,  &  les  côtes  en  font 
fameufei  par  la  quantité  de  belles 
perles  qu'on  y  pèche. 

Les  Peuples  y  font  fauvages  & 
idolâtres.  Ils  adopcnt  la  Lune,  6c 
chaque  famille  fe  gouverne  pafr  fes 
propres  loix. 
CALIFOURCHON-,  (i)  exprôfljon 
adverbiale  du  ftyle  familier ,  qui  fe 
dit  pour  exprimer  qu'oft  eft  aftrs  fur 
quelque  chofe,  jâmbé  -deçà,  & 
jambe  de*Ià ,  comftie  qOaid  on  eft 
Ppp 


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482  CAL 

à  cheval.  Mettez-vous  à  califourchon 
fur  ce  balujlrc. 

CALIGINEUX  i  vieux  mot  qui  figni- 
.fioit  autrefois  obfcur. 

CALlGULA'i  nom  propre  d'un  monf- 
tre  né,  difent  lesHiftoriens,  pour 
donner  un  exemple  terrible  des  cri- 
mes dont  eft  capable  la  méchanceté 
foutenue  par  un  pouvoir  fans  bor- 
nes. 11  étoit  fils  de  Germanicus ,  les 
délices  des  Romains ,  &  fuccéda  à 
l'Empereur  Tibère  l'an  37  de  l'ère 
chrécienne,  à  l'âge  de  vingt-cinq 
ans. 

11  fignala  les  premiers  jours  de 
fon  règne  par  différens  ades  d'hu- 
manité, qui  firent  croire  qu'il  al- 
loit  ramener  le  fiècle  d'Augufte ,  & 
fai^e  oublier  les  horreurs  du  règne 
de  Tibère.  Devenu  l'idole  du  Peu- 
ple Romain ,  il  vit  fes  Suje,ts  plon- 
gés, dans  les  plus  vives  allarmes ,  à 
foccafîon  d'une  maladie  qui  lui  fur- 
vint ,  mais  à  laquelle  il  n'échappa 
que  pour  le  malheur  de  fon  fiècle  : 
car  à  peine  fut-il  rétabli ,  qu'il  s'oc- 
cupa a  répandre  le  fang  d'une  foule 
de  viûimes  innocentes ,  qui  avoient 
fait  les  vœux  les  plus  fincères  pour 
fa  guérifon.  Les  viols ,  l'incefte ,  Us 
concuflSons ,  lui  devinrent  auflî  fa- 
miliers que  les  aflàfiinats.  Et  cepen- 
dant cet  étrange  tyran  n'avoit  pas 
lionte  de  fe  qualifier  de  père  de  la 
patrie.  11  alla  plus  loin  :  il  fe  fit 
adorer  comme  un  Dieu ,  &  fe  dé- 
coroit  fucceflSvement  des  attributs 
de  Jupiter,  de  Neptune,  d'Apollon 
&  de  Mercure  :  tantôt  il  s'armoit 
de  la  foudre ,  comme  le  premier  j 
quelquefois  il  portoit  un  trident , 
comme  le  fécond j  ou  une  lyre, 
comme  Apollon  j  ou  un  caducée , 
comme  Mercure.  Pour  achever  de 
peindre  ce  monftre  odieux  y  &  les 
ravages  dont  il  fut  capable ,  il  fuf- 
^a  de  dire  qu'il  defiroic  que  le 


CAL 

Peuple  Romain  n'eût  qu'une  tfete^ 
afin  qu'il  pût  l'anéantir.  Chéréas, 
Capitaine  de  fes  Gardes ,  arrêta  le 
cours  de  fes  violences  &  de  fa  bar- 
barie ,  en  lui  donnant  la  mort  l'aa 
41  de  l'ère  chrétienne,  après  un 
j:ègne  d'environ  quaue  années. 

CÂLIN:  fubftantitmafculin.  Niais 
&  indolent.  Ne  faites  donc  pas  U 
câlin. 

V  La  première  fyllabe  eft  longue,^ 
&  la  féconde  moyenne  au  fingu- 
lier ,  mais  longue  au  pluriel. 

CALIN;  fubftantif  maliculin.  Sorte 
de  métal  compofé  d'étain  &  de 
plomb,  dont  la  préparation  &!'»- 
lage  viennent  des  Chinois,  qui  en 
font  divers  uftenfiles ,  &  qui  en  cou- 
vrent leurs  maifons.  On  en  fabrique 
auflî  des  efpèces. 

CALINDOÉA  'y  nom  propre  de  deux 
anciennes  Villes ,  dont  parle  Pto- 
lémée ,  qui  en  place  une  en  Macé- 
doine, dans  la  Mygdonie ,  &  l'au- 
tre dans  l'Inde ,  en-deçà  du  Gan- 

CALINER  i  (fe)  verbe  pronominal 
réfléchi  de  la  première  conjugaifon  , 
lequel  fe  conjugue  comme  chanter. 
Refter  dans  Tinadtion ,  dans  l'indo- 
lence. Ce  nUflpas  enfè  câlinant  qu'il 
terminera  cette  affaire. 

La  première  fyllabe  eft  longue; 
la  féconde  brève ,  &  latroifième  eft 
longue  ou  brève ,  comme  nous  l'ex- 
pliquons au  mot  Verbe  j  avec  U 
conjugaifon  &  la  quantité  profo^ 
dique  des  autres  temps. 

CALINGUE.  Foyei  Carlingue. 

CALIORNE  ;  fubftantif  féminin ,  & 
terme   de  Marine.   Gros  cordage 

{>aflc  dans  des  moufles  â  trois  pou- 
ies ,  '&  qui  fert  à  enlever  de  gros 
&  pefans  fardeaux. 
CALIPO  ;  nom  propre  d*une  petite 
ville  d'Afie ,  avec  un  port  dans  la 
Natolie j  à  lembouchure tie  U  xiir 


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CAL 

Vîère  de  Cali  dans  la  mer  Noire. 
Elle    appartient  au    Grand --Sei- 
gneur. 
CALIPPIQUE ;  (période)  c'eft,  en 
chronologie,une  période  de  foixan  te- 
feize  ans ,  après  laquelle  les  nou- 
velles &  pleines  lunes  moyennes 
revenoient  au  même  jour  de  Tan- 
née folaire.  Cette  période  fut  ainfi 
appelée  de  Calippus ,  qui  l'inventa 
pour  réformer  le  cycle  de  dix-neuf 
ans ,  que  Méton  avoit  imaginé  cent 
ans  auparavant.  Mais  cette  période 
lie  fut  pas  exade  pour  cela ,  puifque 
dans  le  cours  de  deux  cent  vingt- 
cinq  ans,  elle  faifoit  retarder  d'un 
jour  le$  nouvelles  &  pleines  lunes  : 
erreur  fondée  fur  ce  que  Calippus 
donnoit  a  Tannée  folaire  trois  cent 
foixan  te-cinq  jours  fix  heures,  tandis 
qu'il  auroit  du  lui  donner  onze  mi- 
nutes de  moins. 
CALIPPUS  j  nom  propre  d'im  Ma- 
thématicien Grec ,  Inventeur  de  la 
Période  Calippique.  Il  floriflbit  j  j  o 
ans  avant  Tère  chrétienne.  F'oye:[ 
Calippique. 

Il  y  a  eu  plufieurs  autres  Calip- 
pus, entr'autres  celui  qui  ufurpa  le 
fouverain  pouvoir  à  Syfacufe,  après 
avoir  fait  affàflGner  Dion,  qui  en 
étoit  revêtu  ,  354  ans.  avant  Tère 
chrétienne. 
CALISIA  j  nom  propre  d'une  ancienne 
ville ,  que  Ptolémée  place  dans  la 
Germanie. 
CALIVALYj  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  charivari. 
CALIURj  nom  propre.  C'eft,  félon 
Ptolémée,  une  ancienne  ville  de 
llnde,  en-deçà  du  Gange. 
CALIX  j  nom  propre  d'un  bourg  de 
Suède   ,    fur   le  golfe    de  Both- 
nie. 
CALIXTE  ;  nom  propre  de  trois  Pa- 
pes ,  de  deux  Patriarches ,  d'un  Anti- 
Pape  ,  &  d'un  Luthérien ,  Auteur 


CAt  4tj 

d'une  Seûe  de  Calixtîns.  f^oyei  c6 


mot. 


CALIXTINS  ;  (  les  )  on  a  ainfi  appel<S 
certains  Seâaires  qui  s'élevèrent  en 
Bohème,  dans  le  15^  fiècle.  Leur 
chef  étoit  un   nommé  Jacques  de 
Mife ,  autrement  Jacobel ,  Curé  de 
la  ParoiflTe  de  S.  Michel  à  Prague,qui 
prétendoit  établir  Tufage  du  calice, 
comme  néceflaire  dans  Te  Sacrement 
de  TEuchariftie.  Il  fut  condamné  au 
Concile  de  Conftance.  Roqueiâne, 
fon  Difciple ,  fe  mit  à  la  tece  de  la 
Sede  j  &  par  animofité  contre  le 
Pape,  qui  lui  avoit  refiifé  TArche- 
vêché  cle  Prague,   il  engagea   Ces 
Seftateurs  à  ne  point  fe  fdumettre  au 
Compallatumjpzv  lequel  le  Coneile 
de  fiâle  leur  accordoit  la  coupe  >  i 
certaines  conditions. 
Calixtîns,  fe  dit  encore  de  certains 
Luthériens  mitigés ,  qui  fuivent  les 
fentimens  de  Georges  Calixte  fur 
la  grâce ,  &  le  libre  arbitre.  Ce  fa^ 
meux  Sedaii^e  foutenoit  qu'il  y  avoir 
dans  tous  les  hommes  un  certain 
mouvoir  d'entendement  &  de  vo- 
onré ,  avec  un  tel  degré  de  connoiC 

*  lances  naturelles,  qu'il  fuffifoit  d'en 
faire  un  bon  ufage  pour  être  fauve  j 

f>arce  qu'alors  Dieu  donnoit  tou9 
es*  moyens  néceflaires  pour  arriver 
à  la  perfection  où  la  révélation  nous  . 
conduit.  Cette,  dodrine ,  oppofée  i 
celle  de  Saint'  Auguftin ,  a  fait  re- 
garder fes   Difciples  comme  des 
Sémi-Pélagiens. 
CALKA  j  nom  propre  d'un  Royaume 
î     d'Afie  ^  dans  la  Tartarie.  Il  a  la  Si- 
i     bérie  &  leRoyaumed'Elurhà  Toueftj 
les  Daouri  au  nordj   la  Tarrarie 
orientale  à  Teft  »  &  Toccidentale  au 
fad.  C'eft  Tancienne  patrie  des  Tar-^ 
tares,  qui  fondèrent  aux  Lides  TEm^ 
pire  du  Mogol. 
CALLÀBAS;  nom  propre  d'un  bourg 
cohfidérablç  des  Indes  ,  fitué  fur  I4 
P  p  p  1  j 


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484  CAL 

roaçede  Surate  à  Agra ,  k  fix  lieues 
de  Chadolki-Sera.  Cétoit  autrefois 
'  la  réHdence  d*un  Raja,  vaflal  du 
Aiogol ,  qui  défoloit  les  Caravannes 
&  les  Négocians  par  fes  vexations. 
Mais  rEmpereur  Aurengzeb  (igaala 
fon  avènement  au  Trône  par   le 
fuppUce  de  ce  Raja,   à  qui  il  fit 
trancher  la  tcre,  de  même  qu*à 
un  grand  nombre  de  fes  compli- 
ces. 
ÇALLAF;   fubftantif  mafculin.  Ef- 
oèce  darbrifleau  fort  bas,  dont  le 
Dois  efl:  uni ,  la  feuille  femblable  à 
celle  du  cerifier,  dentelée  par  les 
bords ,  &  placée  à  Textrémité  des 
branches ,  qui  font  droites ,  jaunes  & 
fans  nœuds.  Les  fleurs^  qui  précèdent 
les  feuilles  en  erand  nombre ,  font 
dipofées  à  égale  diftance  les  unes 
des  autres  :  ce  font  de  petits  globes 
oblongs ,  cotoneux ,  jaunes ,  &  d*une 
agréable  odeur.  On  en  prépare  la 
meilleure  de  toutes  les  eaux  pour 
fortifier.  L'odeur  qu'elle  répand  eft 
fi  pénétrante  9   qu'elle  fumt   pour 
diuiper  la  défaillance.  Les  Maures 
en  font  ufage ,  tant  intérieurement 
qu'extérieurement  ,   dans  les  fiè- 
vres    ardentes    6c    peftilentielles. 
Elle  hume<Ste  &c   ratraichit.     On 
tire  encore  des  fleurs ,  une  huile 
dont  on  fe  fert  en  plufieurs  circonf- 
:  tances. 

CALLAIS  i  fubftantif  mafculin.  Pierre 
,  qui  imite  le  faphir  ;  mais  fa  couleur 
eft  plus  claire,  6c  reflèmble  à  celle 
de  l'eau  de  mer.  On  la  trouve  dans 
les  rochers  efcarpés  &  couverts  de 
glace.  Boot  croit  que  c'eft  l'aiguë 
marine  des  Modernes ,  6c  de  Laet 
prétend  que  c'eft  la  Turquoife. 
CALLAO  j   nom  propre  d'un   port 
confidérable  de  l'Amérique  méri- 
dionale ,  au  Pérou  ,  à  deux  ligues 
de  Lima,  fur  le  bord  de  la  mer. 
.Cétoit  proprement  le  portdeLima, 


CAL 

qu*un  tremblement  de  terre  détruifit 
en  1746.  Koyc\  Lima. 
CALLATE  \  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  une  rue  qui  va  en  baif* 
fant. 
CALLÉADAj  nom  propre  d'une  pe* 
rite  ville  des  Indes ,  dans  les  Etats  du 
Moeol ,  fur  la  rivière  de  Septa ,  à 
une  lieue  d*Ugen. 
CALLÉE;  (  cuirs  de)  on  défigne  ainfi 
dans  le  commerce ,  d'excellens  cuirs 
de  Barbarie ,  qui  fe  vendent  à  Bon- 
ne. Les  Tagrains  &  les  Andalous  v 
mettent  la  rareté ,  par  le  prix  qu'ils 
en  donnent,  &  par  la  grande  con- 
fommatiotLqu'ils  en  font. 
CALLEN;   nom  propre  d'une  ville 
d'Irlande  ,   dans    la  Province    de 
Leinfter ,  au  Comté  de  Kilkenni , 
â  fix  milles  de  Keles.  Elle  a  des  Dé- 
putés au  Parlement. 

Il  y  a  au(n  dans  cette  contrée  une 
rivière  du  même  nom ,  qui  a  fa  four- 
ce  auprès  de  Cashel ,  &  fon  embou- 
chure dans  la  rivière  de  Neuvre, 
auprès  de  Thomaftowne. 
CALLETj  nom  propre  d'une  ancien- 
ne ville  de  la  fietique,  dont  on 
ignore  la  pofition. 
CALLEUX,  EUSE;  colloïhsya^um. 
Terme  det  Chirurgie.  Ou  iLy  a  des 
cals ,  des  duretés.  On  dit  des  bords 
d'une  plaie  ,    d'une   fiftule ,  d'un  ' 
ulcère ,  qu'ils  font  calleux ,  quand  ils 
font  durs. 
Corps  calleux,  fé  dit,  en  termes 
d'Anatomie ,  de  la  partie  qui  cou- 
vre les  deux  ventricules  du  cerveau. 
Elle  eft  enfoncée  au-de(Ibus  de  tou- 
tes les  circonvolutions  du  cerveau, 
&  elle  eft  formée  par  l'union  des 
fibres  médullaires  de  chaque  cô- 
té. 
CALLIANS  j  nom  propre  d'une  ville 
de  France,  en  Provence,  à  quatre 
lieues ,    nord  -  eft  ,    de   Dragui- 
gnam 


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CAL 

CALLIAR;  nom  propre  d'une  petite 
ville  des  Indes ,  au  Royaume  de 
Vifapour ,  à  fept  lieues  d'Iflelam- 
pour. 

CALLICARIS;  nom  propre.  Ceft , 
félon  Ptolémée  >  une  ancienne  ville 
de  rinde ,  en-deçà  du  Gange. 

CALLIGRAPHEj  fubftantifmafcu- 
lin.  On  déiignoïc  autrefois  fous  ce 
nom  une  efpcce  de  Clerc  ou  d'Ecri- 
vain Copifte  y  qui  mettoit  au  net  ce 
qu'un  Notaire  avoit  écrit  en  notes 
ou  en  abréviations* 

CALLIMAQUEj  nom  propre  d'un 
fameux  Capitaine»  qui  commanda 
l'armée  des  Athéniens  i  la  bataille 
de  Marathon.  On  a  dit  qu'après  la 
bataille,  on  le  trouva  percé  de  flè- 
ches, &  cependant  deoout.  Cette 
dernière  fable  étoit  alfez  inutile  dans 
fon  hiftoire. 

Il  y  a  eu  plusieurs  autres  hommes 
célèbres  du  même  nom ,  entr*autres 
cet  Architecte  de  Corinthe,  qui,  le 

{>remier,  orna  les  colonnes  de  feuil- 
es  d'acanthe  ;  d'où  il  eft  regardé 
comme'  l'Inventeur  de  Tordre  Co- 
rinthien. Il  floriflbit  vers  l'an  540 
avant  Tère  chrétienne.  On  doit  auffi 
diftinguer  ce  Callimaque  de  Cy rê- 
ne ,  que  Qaintilien  regardoit  com- 
me le  Pocte  Grec  qui  eût  le  mieux 
réufli  dans  le  genre  de  l'Élégie.  Il 
floriflbit  vers  l'an  180  avant  l'ère 
chrétienne.  Il  nous  refte  quelques 
Hymnes  &  Epigrammes  de  fa  com- 
poiition,  dans  lefquelles  on  remar- 
c|ue  beaucoup  d'élégance  &  de  dé- 
licatefle.  Callimaque  joignoit  à  fa 
qualité  de  Poète  du  premier  rang  , 
celles  d'habile  Critique  &  de  favant 
Grammairien. 

CALLINIQUE  ;  nom  propre  de  lin- 
venreur  du  feu  Grégeois.  Il  étoit 
d'Héliopolis,,  en  Syrie,  &  floriflbit 
vers  Tan  6yo. 

CALLIONYME.  Foyci  Raspecon. 


CAL  4S5 

CALLIOPE  j  nom  propre  d'une  des 
neuf  Mufes ,  ainfî  appelée  à  caufe- 
de  la  douceur  de  fa  voix.  Elle  préfi- 
doit  à  l'éloquence ,  &  infpiroit  les 
Poètes  héroïques.  Elle  eut  de  Jupi- 
ter, les  Corybantesj  les  Syrènes, 
d'Achélous,  &  fut  en  outre  la  mère 
d'Orphée.  On  la  repréfente  ayant 
le  bras  gauche  orné  de  guirlandes , 
Se  tenant  en  main  un  rouleau  de 
parchemin,  qui  déflgne  le  Pocme 
épique. 

Calliope,  eft  auffi  le  nom  d'une  an- 
cienne ville  des  Parthes ,  dont  parle 
Etienne  le  Géographe. 

CALLlPOLISj  Etienne  le  Géographe 
place  une  ancienne  ville  de  ce  nom 
en  Sicile  j  une  autre  dans  la  Carie  , 
6c  une  troiflème  dans  l'Etolie. 

Cédrène  &  Curopalate  placent 
encore  une  ville  du  même  nom  en 
Afîe ,  vers  l'Arménie  &  la  Gala- 
tie. 

CALLIRHOÉ  ;  terme  de  Mvtholo- 
gie,  &  nom  propre  de  plufieurs 
filles  ou  nymphes  célébrées  dans  les 
Ecrits  des  Anciens. 

L'une ,  Princefle  du  Sang  Royal 
de  Calydon  ,  fut  éperdument  ai- 
mée de  Coréfus,  Prêtre  de  Bac- 
chus  :  mais  comme  elle  en  dédai- 
gna les  vœux ,  il  s'adrefla  au  Dieu 
qu'il  fervoit ,  pour  être  vengé  de 
l'indifférence  ou  du  mépris  de  la 
Princefle  :  Bacchus  frappa  auffitôc 
les  Calydoniens  d'une  ivreffe  ap^ 
prochante  de  la  fureur.  L'Oracle 
confulté  fur  les  moyens  de  faire 
ceffer  ce  fléau  ,  il  répondit  qu'il 
falloir  que  Callirhoé  fut  immolée 
par  la  main  de  Coréfus,  ou  quel- 
qu'autre  perfonne  qui  fe  dévoueroic 
pour  elle.  La  Princefle  efl  ornée 
comme  une  viâime  ,  &  on  la  con- 
duit à  l'Autel  pour  fatisfaire  à  l'O-  . 
racle  :  mais  Tamoureux  Prêtre  tour- 
na contre  lui-même  le  couteau  fa^ 


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48(î  CAL 

cré  y  &  voulut  âinfi  fauver  fa  Maî- 
trerfe ,  qui ,  touchée  alors  de  regret , 
d  amour  &  de  pitié ,  alla,  pour  ap- 
paifer  les  mânes  de  fon  Amant ,  fe 
donner  la  mort  près  d'une  fontaine 
de  TAttique,  que  depuis  on  appela 
Callirhoéy  du  nom  de  cette  malheu- 
reufe  Princefle. 

Uiie  féconde  Callirhoéy  fut  fille 
du  fleuve  Scamandre  ;  &  époufa 
Tros ,  Roi  de  Dardanie  ,  dont  elle 
eut  trois  fils,  qui  furent  Uus,  du 
nom  duquel  la  villô  de  Troye  eft 
quelquefois  appelée  Ilion;  Gani- 
mède  enlevé  par  Jupiter,  &  Afla- 
raque ,  père  de  Capis  &  ayeul  d' An- 

chifev 

Unp  troifième  Callirhoéy  fille  du 
fleuve  Achélous ,  époufa  Alcméon , 
le  mari  d'Alphéfibce,  Foye^  Acar- 
HAs ,  Alcméon  &  Alphésibée. 

Une  quatrième  Callirhoi  y  fut 
fiUe  de  Lycus,  Tyran  de  Libie,  & 
femme  de  Diomède ,  qu'elle  fauva 
des  embûches  que  Lycus  avoir  dref- 
fées  pour  le  faire  périr.  Ce  Diomède 
ayant  dans  la  fuite  abandonné  cette 
PrinceflTe ,  elle  fe  pendit  de  défef- 
poir. 

Enfin  une  cinquième  Callirhoéy 
fille  de  rOcéan,  époufa  Chryfaor , 
dont  elle  eut  le  fameux  géant  Gé- 
ryon. 
CALLISTÉIES;  (les)  terme  de  My- 
thologie ,  qui  fe  dit  de  certaines 
Fêtes  inftituées  dans  l'île  de  Lesbos 
en  rhonneur  de  Vénus,  &  dans  la 
célébration  defquelles  les  femmes 
fe  difputoient  lé  prix  de  la  beau- 
té. . 

Ces  Fêtes  fe  célèbroient  auQi 
dans  TElide  ;  mais  le  prix  fe  dif- 
tribuoit  à  l'homme  le  mieux  fait. 
CALLISTO  i  terme  de  Mythologie, 
&  nom  propre  d'une  Nymçhe  de 
Diane ,  fille  de  Lycaon ,  Roi  d'Ar- 
cadie.  S'étant  laiffé  fé4uire  par  Ju- 


CAL 

piter ,  &  n'ayant  pu  cacher  fa  groC- 
fefle ,  Diane  la  cnaflà  de  fa  Cour  ; 
&  Junon ,  ennemie  implacable  des 
Maîtrefles  de  fon  mari ,  la  changea 
en  Ourfe ,  qui  depuis  fut  placée 
parmi  les  Confteliations ,  fous  le 
nom  de  la  grande  Ourfe. 

CALISTRATEj  nom  propre  d'un 
fameux  Orateur  d'Atnènes,  dont 
l'éloquence  &  la  gloire  excitèrent 
l'émulation  de  Démofthènes,  au 
point  qu'il  quitta  Técole  de  Platon 
pour  devenir  difciple  de  cet  Ora- 
teur. 

CALLlSTRATIEi  Ptoléraée  place 
une  ancienne  ville  de  ce  nom  dans 
la  Galatie. 

CALLITRICHE;  fubftantif  mafcu- 
lin.  On  donne  ce  nom  à  certains  . 
finges  à  longue  queue,  remarqua- 
bles par  la  beauté  des  couleurs  de 
leur  poil.  Ils  font  d'un  beau  vert 
fur  le  corps ,  d'un  beau  blanc  fut 
la  gorge  &  le  ventre ,  &  ils  ont  la 
face  a  un  beau  noir.  Ils  font  long9 

•  d'environ  quinze  pouces ,  marchent 
à  quatre  pieds  y  6c  la  femelle  eft 
fujette  à  l'écoulement  périedique. 

Les  Calliqriches  ou  finges  verts  , 
fe  trouvent  en  Mauritanie ,  dans  les 
terres  de  l'ancienne  Carrhage ,  au 
Sénégal  &  aux  îles  du  Cap  -  Vert, 
Adanfon  rapporte  que  les  environs 
des  bois  dePodor, le  long  du  fleu- 
ve Niger,  font  remplis  de  finges 
verts  :  «  je  n  apperçus  ces  finges  , 
w  dît  cet  Auteur,  que  parlesbran- 

.  }>  ches  qu'ils  cadbient  au  haut  des 
"  arbres  y  d'où  elles  tomboient  fur 
»  moi  :  car  ils  étoient  d'ailleurs  fort 
»  filentieux  &  fi  légers  dans  leurs 
»  gambades  ,  qu'il  eût  été  di£5cile 
n  de  les  entendre  j  je  n'allai  pas 
»  plus  loin ,  ôc  j'en  tuai  d'abord 
»  un  ,  deux  &c  même  trois ,  fans 
»>  que  les  autres  paruflent  eflFraycs  ; 
a  cependaoc  lorfque  la  plupart  fe 


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CAL 

fy  fentirent  blefles  ,  ils  commencè- 
«  renc  à  fe  mettre  à  labri  j  les  uns 
»  en  fe  cachant  derrière  les  grofl'es 
«  branches,  les  autres  en  defcen- 
5>  dant  à  terre  j  d  autres  enfin ,  & 
5?  c'étoit  le  plus  grand  nombre ,  s'c- 
3>  lançoient  de  ia  pointe  d'un  arbre 
M  fur  la  cime  d'un  autre . .  • .  Pen- 
»  dant  ce  petit  manège ,  je  conti- 
99  nuois  toujours  à  tirer  deflus ,  & 
99  j'en  tuai  jufqu'au  nombre  de 
99  vingt- trois  en  moins  d'une  heure , 
*>  &  dans  une  efpace  de  vingt  toi- 
99  fes^  fans  qu'aucun  d'eux  eut 
•>  jeté  un  feul  cri  j  quoiqu'ils  fe 
a>  fuffent  pludeurs  fois  raîiemblés 
9»  par  compagnie  en  fourcillant , 
9>  grinçant  des  dents  &  faifant  mine 
»  de  vouloir  m'attaquer. 

ÇALLOO;  nom  propre  d'un  fort  des 
Pays-Bas  3  fur  les  bords  de  l'Efcaut  y 
au-deflTus  d'Anvers.  Il  eft  remar- 
quable par  la  viapire  qu'y  rempor- 
tèrent, en  1(^38  ,  les  Efpagnols  fur 
les  Hollandois ,  commandes  par  le 
Comte  Guillaume  de  Naflau.  Le 
fils  de  ce  Prince  fut  tué  dans  l'ac- 
tion. 

^ALLORHYNCUS;  fubftantif  maf- 
culiù.  Genre  de  poiflbn  fans  écail- 
les &  à  nageoires  cartilagineufes , 
dont  parle  Gronovius.  ^1  a  le  corps 
oblong ,  la  tête  lifle  &  membra- 
neufe ,  avec  une  bouche  étroite , 
béante  &  garnie  de  petites  dents. 
Sa  couleur  eft  dorée  fur  les  côtés , 
mais  argentine  fur  le  dos. 

CALLOSITÉ.;  fubftantif  féminin. 
Callum.  Chair  folide  &  sèche  qui 
couvre  les  bords  &c  les  parois  des 
anciennes  plaies  &  des  vieux  ulcè- 
res négliges  ou  mal  traités. 

Il  s'engendre  auffi  des  callofités 
aux  mains  &  aux  pieds^,  fans  qu'il 
y  ait  eu  aucune  plaie. 

Callosité  ,  fe  dit  y  en  termes  de 
Jardinage^  dune  matière  calleufe 


CAL  487 

qui  fe  forme  à  la  jointurô  ou  à  la 
reprife  des  poufles  d'une  jeune 
branche ,  ou  aux  infertions  à^s  ra- 
cines. 

CALLYNTERIES;  adjedif  féminin 
pluriel ,  fubftantivement  pris ,  & 
terme  de  Mythologie ,  qui  défigne 
certaines  fêtes  que  célébroient  les 
Athéniens  \  mais  on  ignore  quels 
en  étoient  l'objet  &  les  cérémo- 
nies. 

CALMANDE  ;  fubftantif  féminin. 
Étoffe  de  laine  luftrée.  d'un  côté 
comme  le  fatin.  Elle  fe  fabrique 
particulièrement  en  Flandre ,  &  il 
en  pafle  beaucoup  chez  l'étranger , 
fur-tout  en  Efpagne.  La  longueur 
ni  la  largeur  de  la  pièce  ne  font  pas 
déterminées. 

Les  calmandes  fabriquées  à  Lille 
payent  en  France  pour  droits  d'en- 
trée dans  les  cinq  grofles  Fermer  , 
trois  livres  par  pièce  de  dix  aunes  , 
fuivantla  dccifion  du  30  Septembre 
1714. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  \% 
féconde  longue  ,  &  la  troifiènie 
très-brève. 

CALMANT  ;  fubftantif  mafculin ,  & 
terme  de  Médecine.  II  fe  dit  de 
tout  médicament  préparé  pour  cal- 
mer les  douleurs.  On  vient  de  lui 
donner  un  calmant. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  &C 
la  féconde  longue. 

Le  pluriel  fe  forme  en  changeant 
le  r  final  du  fingulier  en  un  j,  qui 
fuit  la  rèjgle  générale  des  pluriels, 
Voyer  la  fettre  S. 

CALMAR  ;  fiibftantif  mafculin.  Sor- 
te de  poiflbn  volant ,  qui  a  la  tête 
entre  les  pieds  &  le  ventre.  11  eft  du 
genre  des  animaux  mous,  &  reffem- 
ble  beaucoup  à  la  féche  Se  au  poli- 
pe.  Il  a  j  comme  ces  animaux ,  un 
réfervoir  rempli  d'une  liqueur  noire 
comme delencre %  d'où  lai  eft  veno 


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4^8  CAL 

fon  nom.  On  voit  beaucoup  de  ces 
poiflbns  fur  les  cotes  de  Portugal. 
Les  Romains  faifoient  un  cas  par- 
ticulier de  ceux  qui  fe  péchoient 
dans  le  golfe  d'Âmbracie. 
Calmar  ,  eft  auffi  un  vieux  mot  qui 
s*eft  dit  d'un  étui  à  mettre  des  plu- 
mes à  écrire. 
CALMAR  j  nom  propre  d'une  ville 
forte  de  Suède ,  dans  la  Province 
de  Smaland ,  fur  la  mer  Baltique , 
vis-à-vis  de  111e  d'Oéland.  Elle  eft 
fameufe  par  lade  qui  y  fut  pafle 
en  159}  pour  unir  les  trois  couron- 
nes de  Suède ,  Norwège  &  Danne- 
marck ,  fous  la  Reine  Marguerite, 
la  même  que  Ton  a  appelée  la  Sémi" 
ramis duNord*  Cette  ville  fut  de- 
puis prife  &  ravagée  pludeurs  fois 
après  la  divifîon  des  Couronnes  que 
Taâe  de  Calmar  avoir  unies. 
'  CÀLMAR-SUND  ;  nom  propre  d'un 
détroit  de  la  mer  Baltique  »  fur  le- 
quel la  ville  de  Calmar  eft jStuée. 
CALME  ;  adjeftif  àts  deux  genres. 
Tranquillus ,  a  ,  um.  Tranquille , 
qui  n*eft  pas  agité.  Vair  écoit  calme. 
On  dit  d'une  perfonne  malade , 
Cécile  tjl  calme  ;  pour  dire ,  qu'elle 
ne  relTent  aucune  douleur  &  qu'elle 
n'eft  point  agitée. 

On  ditaufti ,  dans  lefens  figuré, 
un  efprit  calme ,  une  vie  Calme  ;  pour 
dire ,  un  efprit  tranquille  j  une  vie 
douce,  tranquille. 
Calme,  s'emploie  fubftantivement , 
&  fignifie  bonace ,  ceffation  entière 
du  vent.  A  peine  furent-ils  fortis  du 
port^  que  le  calme  commenta. 

On  dit  fur  mer ,  calme  tout  plat  ; 
pour  dire ,  que  le  vent  ne  fouffle 
aucunement. 

On  dit  auffi ,  être  pris  du  calme  ; 

r)ur  dire ,  être  fans  vent  de  façon 
ne  pouvoir  plus  gouverner. 
Calme  ,  fe  dit  auffi  fubftantivement 
dans  le  fens  figuré ,  6c  fignifie^  tran- 


CAL 

quilUté.  Eile  pajfe  fis  jours  dans  le 
calme. 

Voyc{  Paix  ^  pour  les  différen- 
ces relatives  qui  en  diftinguent 
Calme  y  6cc. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
&  la  féconde  très -brève. 

Ce  mot  j  employé  comme  adjec- 
tif ^  ne  doit  oas  régulièrement  pré- 
céder le  fubllanrif  auquel  il  fe  rap- 
porte. On  ne  dira  pas ,  une  calme 
mer ,  mais  une  mer  calme. 
CALM^  >  ÉE  j  kdjeaif  &  participe 

paffif.  f^oye:(^  Calmer. 
CALMER  ;  verbe  aâif  de  la  première 
conjugaifon  ,  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Placare.  Appaiier ^ 
tranquillifer ,  rendre  calme.  Neptu- 
ne calma  les  flots. 
Calmer  ,  fe  dit  auffi  ,  dans  le  fens 
figuré ,  &  fignifie  de  même  ,  ren- 
dre calme  ,  appaifer  ,  adoucir  , 
modérer.  Le  temps  calme  les  pa/" 
fions.  On  tâche  de  calmer  fis  tranf" 
ports. 
Calmer,  eft  auffi  pronominal  réflé- 
chi au  propre  &  au  figuré ,  &  figni- 
fie devenir  calme.  Exempleé.  Au 
propre  :  la  mer  fi  calma. 

Au  figuré  \fi  douleur  &  fin  amour 
ne  fi  calmeront  pas. 

La  première  fylb^  eft  brève , 

&  la  féconde  eft  longue  ou  brève, 

comme  nous  Texpliquons   au  mot 

Verbe,  avec  la  conjugaifon  &  la 

^  quantité    profodique    des    autres 

temps. 
CAL  M  ET;  (Dom  Auguftin)  nom 
propre  d'un  favant  Aboé  de  Seno- 
nes,  né  en  1^71,  &  mort  en  1757* 
Il  a  compofé  un  grand  nombre 
d'ouvrages  utiles  &  remplis  dc- 
rudition  \  mais  on  voudroit  plus  de 
goût  &  plus  de  précifion  dans  fon 
ftyle. 
CALMI  ;  fubftantif  mafculin.  On 
donne  ce  nom ,  dans  l^Commerce, 


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CAL 

S  certaines  toiles  peintes  qui  fe  fa- 
briquent aux  Indes  orientales  >  dans 
.les  Etats  du  Grand  Mogol. 

CALMINER  j  vieux  verbe  qui  figni- 
iîoit  autrefois  crépir ,  couvrir  a  un 
enduit, 

CALMOUCKS;  (les)  peuples d' A- 
lie ,  dans  la  grande  Tartarie ,  entre 
le  Mongul  &  le  Wolga.  Us  font  dif- 
tribués  en  pluHeurs  hordes  particu- 
lières y  commandées  chacune  par  un 
Kan ,  dont  le  principal  fait  fa  ré- 
fidence  à  Samarcand.  Les  Cal- 
moucks  n^ont  aucune  habitation 
fixe:  ils  campent  continuellement 
fous  des  tentes  »  en  conduifant  leurs 
troupeaux  de  pâturages  en  pâtura- 
ges. La  Ruflîe  entretient  ordinaire- 
iiient  à  fa  folde  (ix  mille  hommes 
de  cette  nation. 

ÇALNEj  iîom  propre  d'un  bourg 
d'Angleterre,  mué  à  huit  lieues  de 
Salisburi.  Il  a  des  députés  au  Parle- 
ment. 

Calne  ,  eft  encore  le  nom  d'tjne  an- 
cienne ville  d'Angleterre ,  au  Com- 
té de  Kent  ^  où  le  tint  en  97^  ,  un 
Concile  fous  le  règne  d'Edouard  II. 
Ce  n'eft  plus  aujourd'hui  qu'un  vil- 
lage. 

CALNIDE  j  nom  propre  d'une  ville^ 
de  France ,  en  Perigord ,  fur  la  Dor- 
doçne ,  à  cinq  lieues  6c  demie  >  fud- 
fud-eft ,  de  Périgueux. 

CALOBE  j  vieille  expreflîon  qui  dé- 
fignoit  autrefois  une  forte  de  vête- 
ment fans  manches. 

CALOMEL  ;  fubftantif  mafculin ,  & 
terme  de  Pharmacie ,  oui  fe  dit  du 
mc^rcure  doux  fublime  quatre  ou 
cinq  fois. 

CALOMNIATEUR  j  fubftantif  maf 
culin.  Calumniaxor.  Celui  qui  ca- 
lomnie. 

La  Lof  des  douze  Tables  pro- 
nonçoit ,  chez  les  Romains ,  la  pei- 
ne du  Talion  contre  tout  caiomnia- 
Tom  ir^ 


C  A  t  4^9 

teur  qui  imputoit  un  crime  à  un  in- 
nocent. 

La  Loi  Remmia  voulut  dans  la 
fuite ,  qu'on  imprimât  avec  un  fer 
chaud  la  lettre  K  fur  le  front  des 
calomniateurs.  L'Empereur  Conf- 
tantin  abrogea  cette  Jurifprudence  ; 
&  depuis  ce  Prince  ,  les  peines  aux- 

auelles  on  a  condamne  ce  genre 
'hommes  infâmes ,  ont  été  arbi- 
traires &  relatives  à  la  qualité  du 
fait  &  des  circonftances  :  au*  refte , 
ils  ont  été  &  feront  toujours  en 
horreur  &  en  exécration  dans  l'ef* 
prit  des  honnêtes  gens. 

Les  trois  premières  fyllabes  font, 
brèves  ,  la  cjuatrième  eft  moyenne  y^ 
,   &  la  cinquième  longue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  tout© 
circonftance. 
CALOMNIATRICE  i  fubftantif  fé^ 
minin.  Calumniatrix.  Celle  qui  ca- 
lomnie. Voyc^  Calomniateur. 
CALOMNIE  ;  fubftantif  féminin; 
Calumnia.  Menfonge  odieux  ou 
faufle  imputation  qui  blefle  Ihon- 
neur  &  la  réputation. 

Vous  vous  formerez  une  jufte 
idée  de  la  calomnie ,  en  méditant 
la  compofition  du  fameux  tableau 

Su'en  fit  Apelles  à  Ephèfe ,  quand 
fut  échappé  au  fupplice  dont  il 
faillit  d'être  la  victime ,  pour  avoir 
été  faulfement  &  calomnieufement 
accufé  d'une  confpiration  contre 
Ptolémée ,  Roi  d'Egypte. 

Ce  grand  Peintre ,  le  plus  célèbre 
de  l'antiquité,  avoit* placé  fur  la 
droite  du  tableau ,  la  crédulité  aux 
longues  oreilles  ,  tendant  les  mains 
à  la  calomnie  qui  s'avançoit  :  l'igno- 
rance ,  fous  la  figure  d'une  femme 
aveugle ,  étoit  auprès  de  la  crédu- 
lité ;  de  même  que  le  foupçon  re- 
préfenté  par  un  homme  agité  d'une 
inquiémcle  fecrett^,&  s'applaudif- 
fant  tacitement  de  quelque  décoa^ 

Qqq 


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4^0  CAL 

verte.  La  calomnie  ,  fous  la  figure 
d'une  belle  femme ,  mais  au  regard 
terrible  &  enflammé,  occupoîc  le 
milieu  du  tableau ,  fecouant  de  la 
main  gauche  un  flambeau  allumé  , 
&  tramant  de  la  droite,  par  les 
cheveux  ,  l'innocence  repréfentée 
par  un  enfant  qui  levoit  les  n-uiins 
au  ciel  &  fembloit  prendre  les 
dieux  à  témoin  :  l'envie  aux  yeux 
perçans  &  au  vifage  pale  &  maigre 
précédoit  la  calomnie ,  &  elle  étoit 
luivie  de  Tembuche  &  de  la  flat- 
terie :  on  voyoitdansréloignement, 
la  vérité  qui  s'avançoit  lentement 
fur  les  pas  de  la  calomnie ,  &  qui 
conduifoit  le  repentir  en  habit  lu- 
gubre, ayant  les  yeux  baignés  de 
larmes  &  le  vifage  couvert  de  hon- 
te. Quelle  force  &  quel  génie  dans 
cette  allégorie  ! 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  troifième  eft  longue. 

CALOMNIÉ,  ÉE;  adjeftif  &  par- 
ticipe paflîf-  Foyc\  Calomnier,. 

CALOMNIER';  verbe  adifde  la  pre- 
mière conjugaifon  ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Attaquer, 
olefler  l'honneur  &  la  réputation 
de  quelque  perfonne  par  des  men- 
fbnges  ou  imputations  fauffes  & 
imaginées.  On  le  condamna  aux  ga- 
lères pour  avoir  calomnié,  u  Ma- 
gijlrat. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  quatrième  eft  longue  ou 
brève,  comme  nous  l'expliquons  au 
mot  VerbI  ,  avec  la  conjugaifon  & 
la  quantité  prefodique  des  autres 
temps. 

Obferv^z  néanmoins  que  1*^  fémi- 
mn,qui  termine  les  trois  perfonnes 
du  Singulier  du  préfent  de  l'indica- 
tif, &  celles  qui  leur  reflTemblent, 
fait  partie  de  la  dernière  fyllabe  & 
là.  rend  longue. 

CALOMNILUSEMENT  j  adverbe. 


CAL 

Calumniosè.  D'une  manière  calom- 
nieufe  ,  avec  calomnie.  //  fut  accu- 
fé  calomnieufement  d'être  auteur  de 
ce  vol. 

Les  trois  premières  fyllabes  fonr 
brèves ,  la  quatrième  eft  longue  , 
la  cinquième  très^brève  ,  &  la 
fixième  moyenne. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  A: ,  le 
j  en  :( ,  le  pénultième  ^  en  a  y  Se 
écrire ,  d'après  là^  prononciation  , . 
halomniew^emant^    voyez  Oktho* 

GRAPHE. 

CALOMNIEUX ,  EUSE  ;  adjeûif. 
Calumniofus  j  a  ^  um.  Qui  renferme  • 
des  calomnies.  //  pré/enta  une  re- 
quête  calomnieufe.  . 

Lès  trois  premières  fyllabes  fonr 
brèves ,  Ja  quatrième  eft  longue , 

.    Se  lar  cinquième  du  féminin  trèsr 
brève. 

Cet  adjedif  ne  doit  pas  réguliè- 
rement précéder  le  fubftantif  auquel 
il- fe  rapporte.  On  ne  dira  pas  un 
calomnieux  libelle^  mais  un  libelle 
calomnieux^r  . 

CALONE  j  nom  propre  d'une  petite- 
rivière  de  France ,  en  Norniandie  ;  . 
elle  a  fa  fource  à  une  demie  lieue 
deThiberville,  Se  fon  embouchure 
dans  la  Touque  ,  au  -  dellbus  de 
Pont-l'Evcque ,  après  un  cours  d'en* 
viron  (îx  lieues. 

CALONIO }  |iom  propre  d'une  petite  * 
île  d'Afie ,  fur  la  mer  de  Marmara, 
vers  la  côte  de  la  Nàtolie. 

CALOPINACO  ;  nom  propre  d'une 
rivière  d'Italie  ,   au   royaume  de 
Naple«,  dans  la  Calabre  ultérieure*^ 
Etle  arrofe  Sainte- Agathe  &  fe  perd 
dansje  Phare  deMeffîne,  aumidi- 
de  Reggio. 

CALORE  j  nom  propre  d'une  rivière 
d'Italie ,  au  royaume  de  Naples  ,. 
dans  la  Piincipauré  ultérieure.  Elle 
a  fa  fource  dans  l'Apennin ,  auprès^ 
de  fiagnolo,  &  foa  embouchscc 


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CAL 

dans  le  Sabaro ,  au-defTous  de  Be- 
nevent, 

CALOT;  (  Jacqufîs  )  nom  propre  d'un 
Graveur  célèbre  ,  né  à  Nanci  en 
1593.  Louis  XIII  l'ayant  appelé  à 
..  Paris  pour  lui  faire  graver  les  ficge« 
de  la  Rochelle  &  de  l'île  de  Rhé, 
&  voulant  enfuite  lui  faire  graver 
la  conquête  de  Nanci ,  dont  ce  Mo- 
narque venoit  de  fe  rendre  maître  , 
Calot,  fujet  aufli  fidèle  à  fon  Prin- 
.'Ce,  qu'habile  artifte  ,  fupplia  le 
Roi  de  Ten  difpenfer.  Un  courti- 
fan,  qui  aiiroit  loué  la  gcncrofité  du 
Lorrain ,  s'il  eût  été  autre  chofe  que 
courtifan  ,  prit  la  parole  pour  nie-, 
nacer  Calot }  mais  celui-ci  répon- 
dit qu'il  fe  couperoit  plutôt  le  pou- 
ce que  de  faire  la  'moindre  chofe 
contre  fon  Prince  ou  fa  patrie.  Louis 
n'imita  pas  le  courtifan  j  il  admira 
les  fentimens  de  l'artifte ,  &  voulut 
fe  l'attacher  par  une  penfîonde  trois 
mille  livres  que  Calot  crut  ne  de- 
voir pas  accepter. 

Calot  gravoit  dans  le  grotefque, 
Xa  plus  grande  partie  de  fes  ou- 
irrages  eft  à  l'eau  forte.  Il  a  eu  le 
talent  de  rendre  les  plus  petites  cho- 
Us  intcreflantes ,  par  la  facilité  du 
travail ,  l'expreflîon  des  figures ,  le 
.  choix  ^  la  diftribution  des  fujets. 
On  eftime  particulièrement  fes  foi- 
res ,  fes  fupplices ,  fa  grande  &  fa 
petite  paffion  ,  fes  misères  de  la 
guerre ,  fon  éventail ,  fon  parterre , 
&  fa  grande  rue  de  Nanci.  L'efprit 
&  la  fineflfe  de  fa  pointe,  le  feu  & 
les  richeffes  de  fon  eénie  ,  &  la  va- 
riété de  fes  groupesAont  immorta- 
lifé  ,  &  plairont  à  jamais  aux  ama- 
teurs. Il  mourut  en  1^55. 

CALOTTE  i  fubftantif  féminin.  Pi- 
kolus.  Efpèce  de  petit  bonnet  de 
cuit  ,  de  laine  ,  ou  d'autre  ma- 
tière »  qui  ne  couvre  ordinaire- 
ment qae  le  haut  de  la  tète.  //  ejl 


CAL  45>i 

dans  Vufagc  dt  porter  une  calotte. 
La  calotte  qu'on  porta  d'abord 
par  néceflîté ,  eii  devenue  un  orne- 
ment de  tête  pour  les  Eccléfiaf- 
tiques.  Le  Cardinal  de  Richelieu 
eft  le  premier  qui  Tait  porté  en  Fran* 
ce.    il  n'y  a  que  les  L  ardinaux  cjui 

-    puiflent  la  porter  rouge. 

On  dit ,  qu|  le  Pape  a  donné,  la 
calotte  à  quelqu'un  ;  pour  dire  ,  qu'il 
la  créé  Cardinal.  «# 

Calotte  a  oreilles  ,  fe  dit  d'une 
grande  calotte  qui  fert  à  couvrir  les 
oreilles. 

Calotte  ,  fe  dit,  en  termes  d'Archi- 
te^ïture  ,  d'une  cavité  ronde,  en 
forme  de  bonnet  ,  imaginée  pour 
diminuer  l'élévation  d'une  chapelle, 
d'un  alcôve  ,  &c.  relativement  à 
.  leur  largeur. 

Calotte,  fe  dît,  en  termes  de  Four- 
bi (Tèurs  ,  de  cette  partie  de  la  garde 
d'une  épée ,  fur  laquelle  on  applique 
le  bouton  au-de(fus  du  pommeau. 

Calotte  ,  fe  dit,  en  termes  de  Fon- 
deurs de  petit  plomb  ,  des  formes 
de  chapeau  où  ces  artifans  mettent 
le  plomb  quand  il  eft  féparé  de  fa. 
branche. 

Calotte  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Bou- 
tonriiers ,  de  cette  pièce  d'or  ,  d'ar- 
gent,  de  cuivre,  &c.  qui  forme 
la  coavetture  d'un  bouton. 

Calotte,  fe  dit ,  en  termes  d'Hor- 
logers ,  d'une  efpèce  de  couvercle 
qui  s'ajufte  fur  le  mouvement  d'u- 
ne montre ,  afin  que  la  pouflîère  ne 
puifle  y  pénétrer. 

Calotte  céphaliqub  ,  fe  dit  ,  en 
termes  de  Médecine  ,  d'un  fachet 
rempli  de  médicamens  céphaliques, 
qa'on  appliquoir  autrefois  fur  la 
tète  dans  les  douleurs  violenter; 
qu'on  reflentoit  à  cette  partie.  Ce 
ijemède  n'eft  plus  ufité  aujour- 
d'hui. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 

Q  q  q  i j 


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49 1  CAL 

brèves  ,  &  la  troifième  eft  très- 
brève. 

11  faadroit  changer  le  c  en  k  ^ 
fupprimer  un  r  qui  eft  oifif ,  & 
écrire  ^  d'après  la  prononciation , 
kalotc.  Voyez  Orthographe. 
CALOTTIER  i  fubftantif  mafculin. 
On  appelle  à  Paris  maître  calottier, 
celui  qui  a  droit  de  faire  &  vendre 
des  calottes* 

«ALOYER  ;  fubftantif  mafculin. 
Moine  Grec  de  Tordre  de  5.  Bafile. 
Les  Caloyers  habitent  particulière- 
ment le  mont  Athos  y  èç  différentes 
îles  de  l'Archipel.  Us  mènent  une 
vie  très  auftère.  Jamais  ils  ne  man- 
gent de  viande ,  &  obfervent  qua- 
tre carêmes  très-rudes  ,  dont  ils 
palTent  la  plupart  d,es  nuits  dans  les 
prières  &  dans  les  larmes.  Ils  def- 
lervent  toutes  les  Eglifes  d'Orient, 
&  obfervent  fcrupuleufement  leur 
premier  inftitut. 

Les  Turcs  qualifient  quelquefois 
leurs  Dervis  de  Caloyers. 

CALOYERES  ;  (les  )  Religieufes 
Grèaues  de  l'ordre  de  S.  Baule.  On 
en  diftingue  de  deux  fortes  :  les 
unes  font  cloîtrées  &  gouvernées 
par  une  Abbeffe  ou  Supérieure  j 
•elles  font  vœu  de  pauvreté  ,  de 
chafteté  &  d'obéiilance. 

Les  autres  font ,  pour  la  plupart, 

•  des  veuves  qui  vivent  dans  leurs 
maifons  y  &c  qui  ne  font  aucun  vœu. 
Elles  déclarent  feulement  qulelles 
ne  veulent  plus  fe  marier  ,  &  fe 
couvrent  la  tcte  d'un  voile  noir. 

Les  unes  &  les  autres  jouiflènt , 
à  la  faveur  de  Thabit  religieux  ^  de 
la  liberté  d'aller  où  •  elles  jugent  à 
propos. 

CALPÉ  j  nom  propre  d'une  haute 
montagne  d'Efpagne ,  dans  l'Anda- 
loufie  ,  fur  le  détroit  de  Gibraltar. 
C'eft  une  des  colonnes  d'Hercu- 
les. 


CAL 

CALPENTlNj  nom  propre  d'une  île 
d'Afie ,  fur  la  côte  occidentale  de 
Ciylan  ,  avec  un  fort  du  même 
nom,  qui  appartient  aux  Hollan* 
dois. 

CALPIN  j  nom  propre  d'un  lac  d' Al- 
lemagne ,  dans  la  balTe  Saxe  ,  au 
duché  de  Meckelbourg  ,  près  de 
VTaren.  11  abonde  en  poiftbn. 

CALPRENEDE  j  (  Gautier  de  la) 
Nom  propre  d'un  Gentilhomme  or- 
dinaire clu  Roi ,  né  à  Cahors,  ver» 
l*an  i6iiy&c  mort  en  1 6^$.  11  écri- 
vit de  longs  romans ,  &  plufieurs 
pièces  de  théâtre  dont  on  ne  fe 
fouvient  plus.  Il  faut  cependant 
excepter  fa  tragédie  de  Mithridate» 
dqnt  une  anecdote  alFez  plaifante  a 
confervé  la  mémoire  :  on  la  reprc- 
fentoit  le  jour  des  Rois.  Mithrioate, 
perfonnage  principal ,  parut  fur  la 
fcène  avec  une  coupe  empoifonnéej 
mais  quand  il  voulut  avaler  le  poi- 
fon  ^  un  plaifant  du  parterre  s'avifii 
de  crier ,  le  Roi  boit  y  le  Roi  ioit^ 
&  fit  tomber  la  pièce  qui  ,  fans 
cela ,  ne  fe  feroit  fans  doute  pas 
mieux  foutenue  que  Rhadamante, 
Edouard,  le  Comte  d'Eflèx,  &c. 
autres  pièces  du  même  Auteur  qui 
n'ont  eu  aucun  fuccès. 

CALPURNIANA;  nom  propre  d'u- 
ne acienne  ville  d'Efpagne  ,  dans 
la  Bétique.  Antonin  la  place  à  zj 
mille  pas  de  Cordoue. 

CALQUAS  j  vieux  mot  qui  fignifioît 
autrefois  carquois.. 

CALQUE }  fubftantif  mafculin.  Trait 
léger  d  un  deffein  qui  a  été  calqué. 

Calque  j  s'eft  dit  auflî  du  poids  de 
la  dixième  partie  d'une  obole. 

CALQUÉ,  ÉE;  adjeftif  &  participe 
paflîf.  Voyc[  Calquer.. 

CALQUER  ;  veïbe  aârif  de  k  pre- 
mière conjugaifon  ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Copier  un 
deUbin  trait  pour  trait  ^  le  corm^ 


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CAL 

tirer ,  en  pafTanc  une  poinre  far  les 
traits,  afin  qu'ils  s'impriment  fur 
un  papier ,  une  toile  ,  une  planche 
'  de  cuivre  ,  &c^  qu'on  a  préparcs 
pour  cet  effet.  Je  vais  calquer  ce 
payjage. 

La  première  fvllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  eft  longue  ou  brève , 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps.  ^ 

Il  faudroit  changer  \q  c  ic  qu 
en  *  ,  &  écrire  ,  a  aprçs  la  pro- 
nonciation ,  kalker  ,  Voyez  Or- 
thographe. 

CALQUERON  ;  fubftantif  mafcu- 
lin.  Sorte  de  liteau  qui  fait  partie 
du  métier  des  étoffes  en  foie ,  & 
qui  fert  à  attacher  les  cordes  par  le 
moyen  defquelles  on  fait  jouer  les 
liffes. 

.CALQUIER  ;  fubftantif  mafculin- 
On  donne  ce  nom  dans  le  commer- 
ce à  certains  fatins  &  taffetas  des 
Indes  Orientales. 

ÇALSERY  ;  nom  propre  d'une  ville 
d'Afîe  ,  au  Royaume  de  Jamba, 
dans  l'Empire  du  Grand-MogoL 

CALTRE,  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  draperie. 

CALUACLAi  Pline  &  Ptolémée 
placent  une  ancienne  ville  de  ce 
nom  en  Efpagne,  dans  le  territoire 
de  Scville. 

CALVAGUETEj  vieux  mot  qui  fi- 
gnifioit autrefois  fervice  militaire  à 
cheval. 

CALVAIRE;  nom  propre  d'une  pe- 
tite montagne  ficuée  hors  de  Jeru- 
faleni  du  coté  du  Nord  ,  où  Ton 
exécutoit  les  criminels ,  &  où  Jé- 
sus-Christ  fouffrit  la  mort  fur 
une  Croix  pour  le  falut  des  hom- 
mes. 

Calvaire  ,  fe  dit  fubftantivement 
d'une  élévation  où  i  on  a  planté  une 


CAL  493 

Croix  en  mémoire  de  la  PaïEon  du 
Sauveur  fur  la  montagne  du  Cal- 
vaire. ^ 

Congrégation  DE  Notre-Dame  du 
Calvaire  ,  fe  dit  d'un  ordre  de 
Religieufes  Bénédidines  fondées  i" 
Poitiers  par  Antoinette  d'Orléans  ^ 
de  la  Maifon  de  Longueville.  En 
1^17,  le  Pape  Paul  V  j  &  le  Roi 
Louis  XllI ,  confirmèrent  cet  Or* 
dre  j  &  le  Z4  Oftobre  de  la  même 
année  ,  la  Princeffe  prit  poffeffion 
du  Couvent  nouvellement  bâti  a 
Poitiers,  avec  vinçt-quatre  Reli- 
gieufes qu'elle  avoit  tirées  de  la 
Maifon  d'Encloître  ^  Ordre  de  Fon- 
tevraud.  Le  but  de  llnftitut  de  cet 
Ordre  eft  d'honorer  le  Myftère  de 
la  compailion  de  la  Sainte  Vierge 
aux  douleurs  de  Jefus-Chrift  fon 
Fils.  Jour  &  nuit  il  y  a  deux  Reli- 
gieufes en  adoration  au  pied  de  \^ 
Croix.  Cet  Ordre  s'eft  répandu  en 
France.  Marie  de  Medicis  fit  venir 
de  ces  Religieufes  à  Paris enitfio, 
&c  les  établit  près  du  Luxembourg* 
Elles  ont  encore  une  maifon  aie 
Marais  y  qui  eft  la  réfidence  de  la 
Générale  de  tout  l'Ordre. 

CALVARDINE  ;  vieux  mot  qui  fî^ 
gnifioit  autrefois  perruque. 

CALVART  j  (  Denis  )  nom  propre 
d'un  fameux  Peintre,  né  à  Anvers 
en  1 5  5 1  ,  &  mort  à  Bologne  en 
Kjip.  On  admire  dans  fes  Ouvra- 
ges ,  la  belle  difpofition  des  Grou- 
pes, une  magnifique  Ordonnance  , 
des  idées  d'une  noble  fimjplicité  ^ 
des  figures  animées ,  un  bon  ton 
de  couleur  >  &  une  touche  élégante 
&  gracieufe.  11  ouvrit  à  Bologne  une 
Ecole  ,  d'où  font  fortis  le  Guide '^ 
l'Albane  3,  le  Dominiquin ,  &c.  Ses 
principaux  Ouvrages  font  à  Bolo- 
gne ,  a  Rome  &  à  Reggio.. 

CALUCALA  y  nom  propre  d  une  ri- 
vière d'Afrique,  qui  arrofekPtu. 


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494  CAL 

vince  d'ilamba,  au  Royaume  d'An- 
gola. 

CALYENSANO  ;  nom  propre  d  une 
pctirç  ville  d'Italie,  au  Duché  de 
Milan ,  fur  l'Adda. 

CALVl  y  nom  propre  d'une  ville  Epif- 
copale  d'Iralie  ,  au  Royaume  de 
Naples  ,  dans  la  Terre  de  Labour , 
à  fix  milles  de  Capoue. 

Calvi  ,  eft  encore  le  nom  d'une  ville 
forte  Se  maritime  de  Corfe  ,  avec 
im  port  fur  la  Méditerranée  ,  à 
trente-cinq  milles  de  la  Baftie. 

CALVILLE  ;  fubftantif  mafculin. 
Sorte  de  pomme  aflez  çroffe.  11  y  a 
les  calvilles  blancs,  &  les  calvilles 
rouges.  Les  plus  eftimés  font  ceux 
dont  la  chair  eft  tacheice  de  rouge 
•  intérieurement. 
.,CALVIN  j  (  Jean  )  nom  propre  d'un 
de  ces  hommes  finguliers  ,  faits 
pour  changer  la  forme  des  Empi- 
res. 11  naquit  à  Noyon  au  commen- 
cement du  feizièmefiècle  :  il  fit  fes 
premières  études  à  Paris  ,  dit  1* Au- 
teur des  Mémoires  pour  fervir  à 
Thiftoire  des  égaremens  del'efprit 
humain  ,  &  il  étudia  le  Droit  à 
Orléans  ,  fous  Pierre  de  l'Etoile,  & 
à. Bourges,  fous  Alciat  j  il  fit  con- 
noiffance  dans  cette  dernière  Ville 
avec  Wolmar,  Allemand  de  na- 
tion ,  de  profefieur  en  Grec  :  ce  fut 
fous  ce  Maître  que  Calvin  apprit  le 
Grec  ,  le  Syriaque  &  THébreu. 

Les  fentimens  de  Luther  &  de 
Zuingle  commençoient  à  fe  répan- 
dre en  France  :  Wolmar ,  Maître  Se 
ami  de  Calvin ,  étoit  leur  partifan. 
fccret  ;  Calvin  adopta  les  fentimens 
de  fon  Maître  ,  &  des  prérendus 
Réformateurs.  La  mort  de  fon  père 
le  rappella  à  Noyon,  où  il  refta  peu 
de  temps  ;  il  alla  à  Paris  où  il  com- 
pofa  un  Commentaire  fur  le  Traité 
de  la  Clémence  de  Senèque  :  il  fe 
fit  bientôt  connoître  à  ceux  qui  fe- 


CAL 

crettement  avoient  ethbraffe  la  Ré- 
forme j  mais  il  n'imita  pas  leur 
difcrérion  :  fon  zèle  impétueux  écla- 
ta 5  on  voulut  l'arrêter }  il  fortit  de 
Paris  ,  &  enfuite  de:la  France, 
pour  fe  retirer  à  Baie  ,  où  il  fe  dé- 
voua à  k  défenfe  de  la  Réforme. 

On  comprenoit  fc^us  le  nom  de 
Réformateurs  ÔC  de  Héjormcs  ^ 
cette  foule  de  Sedaires  Luthériens, 
Carloftâdiens ,  Analçaptiftes,  Zuin- 
gliens ,  Ubiquitaires ,  &c.  qui  rem- 
pliffbient  l'Allemagne,  &  qui  s'é- 
toient  répandus  en  Italie ,  en  Fran- 
ce ,  en  Angleterre,  &  dass  les  Pays- 
Bas  :  route  leur  Dodrine  confiftoit 
en  déclamation  contre  le  Clergé, 
contre  le  Pape ,  contre  les  abus , 
contre  toutes  les  PuiiTances  Ecclé£a- 
ftiques  &  Civiles. 

Les  Réformés  n'avoîent  ,ni  prin- 
cipes Cuivis  j  ni  corps  de  dodiine, 
'«i  difciplinc ,  ni  fymbole. 
'  Calvin  entreprit  d'établir  la  Ré- 
forme fur  des  principes  théologi- 
ques ,  &  de  former  un  corps  de 
Doftrine  qui  réunit  tous  les  Dog- 
^  mes  qu'il  avoir  adoptés  dans  la 
Réforme ,  &  dans  lequel  ces  Dog- 
mes jTortiïïent  de  ceux  du  Chrit 
tianifme ,  comme  des  conféquences 
de  leurs  principes  :  en  un  mot,,  il 
vouloit  former  un  fymbole  pour  les 
'Réformés. 

C'étok  le  feul  moyen  de  les  réu- 
nir ,  &  de  faire  de  la  Réforme  une 
Religion  raifonnable  :  c'eft  l'objet 
qu'il  fe  propofe  dans  ît^  Inftitu- 
tions  Chrétiennes. 

Après  avoir  fait  imprimer  fes 
Inftit^tions ,  Calvin  palfa  en  Italie 
pour  voir  la  Duchefle  de  Ferrare , 
,  fille  de  Loui5  XU  \  mais  le  Duc  de 
Ferrare,  qui  craignoit  que  le  féjour 
de  Cali'in  chez  lui,  ne  le  bronillâc 
avec  le  Pape,  l'obligea  de  Ibrtir  de 
fes  Etats.  Calvin  revint  en  France  j 


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CAL 

&  il  en.  forrtt  bientôt  pour  fë  cén*- 
dre  à  Strafbourg  :  il  pafla  par  Ge- 
nève ,  où  Farel  &  Virer  avoient 
commencé  à  établir  la  Religion  I^ro- 
teftante.  Le  Magiftrar  j  le  Confif- 
toire  &  le  Peuple  engagèrent  Cal- 
vin à  accepter  une  place  de  Prédi- 
cateur 8c  de  Profeffeur ,  Tan  1 5  j.6. 

Deux  aiis  après  ,  Calvin  ht  un 
Formulaire  4e Foi,  &  un  Catéchif- 
me  3-qu  il  fit  recevoir  à  Genève ,  où 
il  abjura  xolennellement  la^  Reli- 
gion Catholiqu.e  :  tout  le  peuple 
jura  qu'il  obierveroit  les  articles  de 
Dodrine ,  tels  que  Calvin  les  avoir 
drefles. 

La  Réforme  s'étoit  établie  à  Zu^ 
rie ,  à  Berne ,  &c.\)n  Synode  de 
Berne' décida ,  1°  Que  dans  la  Cène 
on  ne  fe  (erviroit  point  de  pain  le- 
v^:  1^,  Qu'il  y  auroit  dans  TEglife 
des  Fonts-Baptifmaux  :  5°.  Que  i  on 
célébreroit  tous  les  jours  défères, 
aafli-bien  que  le  Dimanche. 

Le  nouveau  Réformateur  avoit 
condamné  dans  ^fe^  Inftitutions  , 
toutes  le*  cérémonies  de  TJÊglife 
Romaine  :  il  n'en  voulut  conferver 
aucune  trace  ,  &  refufa  de  fe  con- 
fonner  au  Décret  du  Synode  de 
Berne  :  le  Confeii  s'âflembla ,  les 
ennemis  de  Calvin  firent  aifément 
iêntir  au  Confeii  ,  que  Genève 
avoit ,  dans  Calvin  ,  non  pas  un 
Réformateur ,  mais  un  maître ,  qui 
dans  fes  Ouvrages  réclamoit  la  li- 
berté Chrétienne ,  Se  qui  dans  fa 
conduite ,  étoit  un  defpote  inflexi- 
ble. On  chafla  Calvin,  Farel  &  fes 
AS'ociés; 

Calvin  fe  retira  à  Strasbourg ,  & 
y  fonda  une  Eglife  Fiançoife,  qui 
fut  biencôt  nombreufe  par  le  con- 
cours des  Proteftans  qui  abandon- 
noient  la  France  ,  où  ils  étoient 
traités  avec  beaucoup  de  rigueur. 
Ce  fut  pendant  fon  fejour  à  Straf- 


G  A  L  49  y 

bourg,  qu'il  époufa  la  veuve  d'un 
Anabaptifte  qu'il  avoit  convertie. 

Les  talens  de  Calvin  lui-  acqui- 
rent à  Strasbourg  beaucoup  de  con- 
fidération  j  &  les  Proteftans  de  cerre 
Ville  le  députèrent  à  la  Diète  de 
Ratisbonne.  ' 

La  Ville  de  Genève  n'étoit  pas 
tranquille  depuis  le  départ  de  Cal- 
vin j  il  s'y  étoit  fait  un  parti  puif- 
fant  qui  lemporta  enfin  lut  fes  en- 
nemis ,  &  Calvin  fut  rappelé  à  Ge- 
nève, trois  ans  après  qu'il  en  eut 
été  chafle. 

Ce  fut  alors  qu'il  prit  daiis  cette 
Ville  un  empire  abfolu  ,  qu'il  con- 
ferva  jufqu'a  fa  mort  :  il  régla  la 
difcipiine  à  peu  près  de  la  manière 

au'on  la  voit  encore  aujoûrd  hui 
ans  les  Eglifes  prétendues  réfor- 
mées :  iï  établit  des  Confiftoi tes, 
des  Colloques  ,  des  Synodes  ,  des 
Anciens ,  des  Diacres,  des  Surveil- 
bns:  il  régla  la  forme  des  Prières 
&  des  Prédications ,  la  manière  de 
célébrer  la  Cène,  de  baptifer ,  d'en- 
terrer les  morts.  Il  établit  une  Ju- 
rifdidion  confiftoriale  ,  à  laquelle 
il  prétendit  pouvoir  donner  le  droit 
de  cenfufes  &  de  peines  canoni- 
ques j  Se  même  lar  pui0ance  d'ex- 
communier. 11  fit  eniuite  un  Cat^- 
chifme  Latin  &  François ,  fort  dif- 
férent da  premier  qu'il  aVôit  fait , 
&  obligea  les  Magiftrats  &  le  Peu- 
ple à  s'engager  ppur  toujours  à  le 
conferver. 

La  rigueur  avec  lacjuèlle  Calvin 
exerçoit  fon  pouvoir  fans  bornes , 
&  les  droits  de  fon  Confiftoire,  lui 
attifèrent  beaucoup  d'ennemis ,  & 
caufèrenr  quelquefois  du  défordre 
dans  la  Ville  j  mais  fes  talens  8c 
fa  fermeté  triomphèrent  de  tout. 
Il  étoit  inflexible  dans  fes  fenti- 
mens,  invariable  dans  fes  démat- 
cheso  &  capable  de^tout  facrifier 


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49<?  CAL 

pour  le  foutien  d*une  pratique  in- 
différente ,  comme  pour  la  défenfe 
des  premières  vérités  de  la  Reli- 
gion. Un  homme  de  ce  caradère 
avec  de  grands  talens ,  &  de  Tauf- 
térité  dans  fes  mœurs ,  vient  à  bout 
de  tout ,  &  fubfugue  infaillible- 
ment la  multitude  &  les  caraûères 
foibles,  qui  aiment  mieux  à  la  an 
fe  foumettre  ,  que  lutter  fans 
cède  contre  la  domination  armée 
de  l'éloquence  &  du  favoir. 

Calvin  ne  jouiflbit  cependant  pas 
tranquillement  de  fes  triomphes  j 
i  peine  une  faftion  s'étoit  éteinte , 
que  de  nouveaux  ennemis  s'éle- 
voient  :  on  attaqua  fa  Dodtrine. 
Bolfec ,  Carme  Apoftat  ,  Tadcufa 
de  faire  Dieu  Auteur  du  péché,  & 
il  entreprit  de  le  prouver  :  Calvin 
alla  le  trouver ,  &  s'efforça  de  le 
gagner ,  mais  inutilement ,  &  Bol- 
lec  commençoit  à  fe  faire  écouter 
avec  plaifir.  Calvin ,  qui  avoir  aflîfté 
fecrètement  à  une  de  fes  Conféren- 
ces ,  parut  fur  la  fcène  ,  auflîtôt 
qu'elle  fut  finie  j  parla  pour  le  ré- 
niter,  entafla  tous  les  palTages  de 
l'Ecriture  &  de  S.  Auguftin  ,  qui 
paroi (foient  favorifer  fon  fentiment 
fur  la  prédeftination.  Calvin  abufoit 
de  ces  paflages ,  &  l'emportement 
avec  lequel  il  les  débitoit,  ne  dé- 
truifoit  point  dans  l'efprit  de  fes 
Auditeurs  Timpreffion  qu'avoir  faite 
Taccufation  de  Bolfec  j  il  engagea 
donc  le  Magiftrat  à  faire  arrêter 
Bolfec  ;  on  le  mit  en  prifon,&  on  lé 
traira  fort  mal ,  fous  prétexte  qu'il 
avoit  caufé  du  fcandale  ,  &  trou- 
blé la  paix  de  l'Eglife- 

L'Apôtre  de  Genève  poufTa  fa 
vengeance  ou  fes  précautions  plus 
loin  :  il  écrivit  aux  Cantons  Suif- 
fes,  qu'il  falloit  délivrer  la  terre  de 
cet  homme  pernicieux  3  de  peur 
qu'il  n'allât  infeder  de  fon  poifon 


CAL 

toutes  les  contrées  voî/ine5.' 

Un  Seigneur  qui  jouiflbit  d'une 
grande  confîdération ,  &  que  Cal- 
vin avoit  engagé  dans  la  Réforme  , 
M.  Falais  ,  juflement  indigné  de  la 
conduite  de  Calvin  ,  prévint  les 
Cantons  contre  les  defTeins  de  ce 
Réformateur ,  qui  fe  contenta  du 
banniffement  de  Bolfec ,  lequel  fut 
chaffé,  comme  convaincu  de  {édi- 
tion &  de  pélagianifme. 

Ainfî ,  Ton  étoin  féditieux ,  en^ 
nemî  de  la  tranquillité  publique  , 
lorfqu'on  ofoit contredire  Calvin; 
on  éioit  pélagien  ,  &  l'on  méritoit 
la  mort ,  parce  qu  on  croyoit  que 
dans  fes  principes  >  Dieu  étoit 
Auteur  du  péché. 

Le  baHniffement  de  Bolfec  aug- 
menta le  nombre  des  ennemis  de 
Calvin  :  on  ne  trouvoit  pas  qu'il  fe 
fût  juflifié  fur  Todieufe  imputation 
de  faire  Dieu  Auteur  du  péché  :  on 
parla  ouvertement  contre  fa  Dottri- 
ne  fur  la  prédeftination  :  il  y  eut 
même  des  Pafteurs  de  Berne  qui 
voulurent  intenter  fur  ce  fujet  un 
procès  à  Calvin  j  Bolfec  y  rênou-^ 
vella  fes  accufations  ,  &  Caflalion 

3u'il  avoit  encore  obligé  de  fortir 
e  Genève ,  parce  qu'il  ne  penfbit 
pas  commd  lui ,  le  décrioit  à  Baie. 
Servet  y  qui  s'étoit  échappé  de  la 
prifon  où  il  étoit  enfermé  en  Fran-» 
ce ,  fe  fauva  vers  ce  temps  à  Genè- 
ve :  Calvin  le  fît  arrêter ,  &  fit  pro* 
céder  contre  lui  dans  toute  la  ri- 
gueur poflible.  11  confulta  les  Ma- 
giflrats  de  Baie ,  de  Berne  ^  de  Zu-» 
rich ,  de  Schaf houfe  ^  fur  ce  qu'on 
devoit  prononcer  contre  cet  Antitri- 
nitaire  :  tous  répondirent  qu'il  fal- 
loit le  faire  mourir,  &  ce  fut  l'avis 
de  Calvin  ;  les  Magiflrats  de  Genè- 
ve condamnèrent  donc  Servet  i 
être  brûlé  vif.  Comment  des  Ma- 
giflrats ,    qui  ne    reconnoifTbienc 

point 


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CAL 

Rînt  de  Juge  infaillible  dufensde 
Icriture  j  pouvbient-ils  brûler 
Server ,  parce  qu'il  y  rrouvoir  un 
fens  diffcrenr  de  celui  que  Calvin , 
ou  eux-mêmes  v  trouvoient  ?  Voilà 

3[uelle  éroir  la  logique  ou  Téquiré 
es  premières  conquêtes  de  la  Ré- 
forme. 

Et  Calvin,  &  les  Miniftrcs  Pro- 
ceftans,  qui  avoient  établi  pour  bafe 
de  la  Réforme ,  que  l'Ecriture  étoit 
feule  la  règle  de  notre  Foi ,  que 
chaque  Particulier  étoit  le  Juge  du 
fens  de  l'Ecriture  j  Calvin,  dls-je, 
&  les  Miniftres  Proteftans  hù- 
foient  brûler  Server,  qui  voyoit 
dans  l'Ecriture  un  fens  différent  de 
celui  qu'ils  y  voyoient  ;  ils  firent 
brûler  Server ,  qui  fe  trompoit  à  la 
vérité ,  &  qui  fe  trompoit  groffière- 
ment ,  &  fur  un  Dogme  fondamen- 
tal ,  mais  qui  pouvoir  fans  crime  , 
ne  pas  déférer  au  jugement  des  Mi- 
niftres &  de  Calvm  ,  puifiju'aucun 
d'eux,  ni  leurs  Conuftoires  n'é- 
(oienr  infaillibles. 

Calvin  ofa  faire  l'apologie  de  fa 
conduite  envers  Servety  Si  entre- 
prît de  prouver  qu'il  falloir  faire 
mourir  les  Hérétiques. 

Lelio  Socin  ,  &  Caftalion  écri- 
virent contre  Calvin  ,  &  furent 
réfutés  à  leur  tour  par  Théodore  de 
Bèze.  ^         ' 

Et  cependant  ,  les  Réforma- 
teurs ,  les  Miniftres  fe  font  déchaî- 
nés contre  les  rigueurs  que  l'on 
exerçoit  contre  eux  dans  les  Etats 
Catholiques  ,  où  l'on  ne  punif- 
foit  les  Proteftans  ,  que  parce 
qu'ils  éroient  condamnés  par  1'^ 
glife.  Voilà  à  quoi  ne  font  pas 
allez  d'attention  ceux  qui  pré- 
tendent excufer  Calvin ,  ibus  pré- 
texte qu'il  n'avoit  fait  qu'obéir  au 
préjuge  de  fon  (lècle ,  fur  le  iup- 
plice  des  Hérétiques  ;  d  ailleurs  ,  il 

Tome  IF. 


CAL  49!f 

eft  certain  que  Calvin  auroît  traité 
Bolfec  comme  Server ,  s'il  l'avoir 
ofé:  cependanr  Bolfec  ne  penfoit 
fur  la  prédeftinarion ,  que  comme 

Eenfoienr  beaucoup  de  Théologiens 
.uthériens.  Ce  n'étoit  donc  point  la 
nature  des  erreurs  de  Server  qui 
avoir  allumé  le  zèle  de  Calvin:Bayle 
•eft  beaucoup  plus  équitable  fur  éet 
article ,  que  ion  Continuateur. 

Le  fupplice  de  Server  n'arrêta  pas 
à  Genève  la  licence  de  pënfer  :  le« 
Italiens  qui  avoient  embraflé  les  er* 
reurs  de  Calvin ,  s'y  éroient  reri- 
rés ,  &  y  avoienr  formé  une  Eglife 
Italienne,où  Gentilis,  Blandrar^  &c. 
renouvellèrenr  l'Arianifme  en  15  5  8. 

Genrilis  fut  mis  en  prifon  ,  & 
auroir  péri  comme  Server ,  s'il  n^ 
fe  fût  rerrafté  j  il  fortit  de  Genè- 
ve,  &  pafla  fur  le  rerritoire  de  Ber- 
jie ,  où  il  renouvella  fes  erreurs ,  & 
*eur  la  rcte  coupée  tn  1^66. 

Okin  ne  fur  guères  mieux  rraité 
par  Calvin ,  que  Gentilis  :  il  parut 
donner  dans  l'Arianifme ,  &  CaU 
vin  le  fit  chafler  de  Genève. 
^  Calvin  n'étoir  pas  feulemenr  oc- 
cupé à  affermir  la  Réforme  à  Ge- 
nève,il  écrivoir  fans  cefle  en  France, 
en  Allemagne  ,  en  Pologne  ,contre 
les  Anabapriftes  j  contre  les  Anti- 
jcriiiiraires ,  contre  les  Catholiques. 

Ses  difputes  ne  l'empechoient  pas 
de  commenter  l'Ecriture-Sainte ,  & 
d'écrire  une  infiniré  de  Lettres  â 
différens  Particuliers.  Ce  Chef  de 
la  Réforme  avoir  donc. une  prodi- 
eieufe  aûivité  dans  l'efprit  ;  il  , 
étoit  d'ailleurs  d'un  caraûcre  dur, 
ferme  &  ryrannique  j  il  éroir 
ikvanr  ,  il  écrivoir  purement  , 
avec  méthode  :  perfonne  ne  fai- 
fiflbit  plus  finement ,  &  ne  pré- 
fentoit  mieux  les  cotés  favoratfles 
d'un  fentimenf,  la  préface  de  fes 
Infti(ution9  eft  unchef-d'ceuvre 
Rrr 


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45)8  CAL 

d  adrefle  :  en  un  mot ,  on  ne  peut 
lui  refufer  de  grands  lalens  ,  com- 
me on  ne  peut  méconnoîcre  en  lui 
de  grands  défauts  ,  &  des  traits 
d'un  caraftère  odieux. 

Il  a  le  premier ,  traité  les  matiè- 
res Théologiques  en  ftyle  pur  ,  ic 
fans  employer  la  forme  fchoiafti» 
que  y  on  ne  peut  nier  qu'il  ne  fàt  i 
Théologien  &  bon  Logicien  dans! 
les  chofes  où  Teljprit  de  parti  ne 
Taveugloic  pas  :  fes  difputes  con- 
tre Servet ,  contre  Gentilis  ,  con- 
tre les  Antitrinitaites  ,  contre  les 
Anabaptiftes ,   font  regretter  Tu- 
fagè  qu'il  fit  de  fes  talens  :  il  mou- 
rut au  milieu  de  fes  travaux  &  de 
l'agitation ,  le  1 1  Mai  1 5  (^4. 
C Al V INET  i  nom  propre  d'un  bourg 
de  France ,  en  Auvergne ,  à  cinq 
lieues,  oueft-fud-oueft  ,  d'Aurillac. 
CALVINISME  ;  fubftantif  mafçuliji. 
Doârine  &  fentimens  du  fameux 
Héréfiarque  Jean  Calvin. 

Après  avoir  adopté  les  opinions 
des  prétendus  Réformés^Calvin  en- 
treprit d'établir  la  Réforme  fur  des 
priacipes  Théologiques ,  &compofa 
pour  cet  effet  un  corpsde  Doûrme, 
qu'il  intitula  :  Institutions  Chré- 
tiennes ,  Ouvraee  divifé  en  quatre 
Livres ,  &  qui  eff  un  alTemblage  de 
vérités  &  d'erreurs.  Voici  les  prin- 
cipales qu'on  a  relevées. 

Calvin  dans  le  premier  Livre  de 
cet  Ouvrage ,  établit  pour  bafe  de 
fon  fyftcme ,  que  l'Ecriture  eft  la 
feule  règlô  de  notre  Foi.  11  rejeté 
l'autorité  de  l'Eglife ,  comme  un 
témoignage  humain^fujet  à  l'erreur, 
&  incapble  de  raâurer  les  conf- 
ciences  fur  l'authenticité  de  cette 
Ecriture  j  il  prétend  que  nous  n*en 
fommes  parfaitement  certains  que 
par  le  tcmoignage  intérieur  que  le 
Saint-Efprit  rend  à  chacun  des  fi- 
dèles y  que  U$  Prophète?  n  OAt  dit 


CAL 

que  ce  que  Dieu  leur  à  révélé. 

De  ce  que  l'Ecriture  défend  de 
repréfenrer  Dieu  ,  de  faire  des 
Images  ou  des  Idoles  j  Calvin  con- 
clut que  les  Catholiques  j  qui  ont 
autorifé  le  cuire  des  Images  ,  font 
tombés  dans  l'Idolâtrie. 

Il  trouve  dans  TEcriture  que 
Dieu  a  produit  tout,  qu'il  diipofe 
tout,  ôc. 'y  d'où  il  infère  que 
les  crimes  &  les  vertus  des  hom- 
mes font  également  l'Ouvrage  de 
fa  volonté  fuprème. 

Dans  le  fécond  Livre  ,  Calvin 
foutient  que  tous  les  hommes  ont 
contradé  par  le  péché  originel ,  une 
concupifcence  vicieufe  qui  eft  U 
principe  de  toutes  leurs  détermina- 
tions ,  &  de  toutes  leurs  adions  j 
que  l'homme  n'a  point  de  force 
pour  réfifter  à  la  concupifcence  j 
que  la  liberté  dont  il  s'enorgueil- 
lit ,  n'eft  qu'une  chimère  ,  qu'il  ne 
choifit  librement  qu'en  ce  fensj 
que  fa  volonté  n'eft  pas  contrain- 
te,  &  parce  qu'il  veut  faire  le  mal 
qu'il  fait. 

Da*is  le  troifième  Livre,  Calvin 
cnfeigne  que  l'homme  eft  juftifié 
en  s'uniflant  à  Jefus  Chrift  par  la 
Foi ,  qu'il  définit  une  connoijfanu 
certaine  de  la  bienveillance  de  Dieu 
fur  nous  ,  fondée  fur  la  vérité  de  la 
promejfe  gratuite  de  Jefus-Chrijl  ^  & 
produite  dans  nos  âmes  par  le  Saint-* 
Ejprit.  Enforte  que  félon  lui ,  il 
n'y  a  point  de  vrai  fidèle ,  que  ce- 
lui qui  eft  intimement  perfuadé  de 
fon  falut  ;  il  recoonoît  que  cetre 
ferme  perfuafion  du  fidèle  fur  fon 
fàlut  ,  n'exclut  point ,  mais  ren- 
ferme la  pénitence  ,  comme  un 
moyen  néceffaire  •,  mais  ceite  pé- 
nitence félon  lui ,  eft  la  converuoït 
du  pécheur:  i  Dieu ,  produite  par 
la  crainte  faluraire  de  fes  Juge- 
ment U  rejeté,  la  nécelficc  de  I4 


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CAL 

Contrition,  comme  capable  de  por- 
ter au  defcfpoir,  par  la  difficulté  de 
connoître  n  elle  ^  les  qualités  re- 
quîfes.  11  traite  la  Confeffion  d'in- 
vention humaine  ^  introduite  pour 
tyrannifer  les  fidèles.  Il  exclut  la 
Satisfadion  comme  injurieufe  à  la 
gratuité  de  la  Grâce ,  &  de  la  Mi- 
léïicorde  Divine.  De  ces  principes , 
il  conclut  que  les  Indulgences  &  le 
Purgatoire  font  des  inventions  hu- 
maines qui  anéantiiïent  dans  lef- 
prit  des  Chrétiens  ^  le  prix  de  la 
Rédemption  de  JefusChrift, 

La  liberté  Chrétienne  félon  Cal- 
vin ,  a  trois  avantages  ;  4c  prenjier 
eft  de  nous  afFrancnir  du  joug  de 
la  Loi ,  &  des    cérémonies  ,    nqa 

3u'il  faille ,  dit-il ,  abolir  Us  Loix 
e  la  Religion ,  mais  parce  qu'un 
Chrétien  doit  favoir  qu'il  n'eft  point 
redevable  de  fa  juftice  i  l'obferva- 
tion  de  la  Loi.  Le  fécond  eft  de  ne 
)as  accomplir  la  loi ,  pour  obéir  a 
a   loi ,  mais  pour  accomplir  la  vo- 
bnté  de  Dieu.  Le  troifième  eft  la 
iberté  d'ufer  à  fon  gré  des  chofes 
qu'il  appelle  indifférentes. 

En  admettant  la  néceflîté  de  la 
Prière  ,  il  la  reftraint  à  Dieu  feul , 
fie  condamne  Tinterceflion  des  Saints 
comme  une  impiété. 

Enfin  ,  il  avance  que  Dieu  a 
voulu  qu'il  y  eût  des  élus  &  des 
réprouvés  ,  enforte  que  la  réproba- 
tion eft  le  pur  effet  de  la  volonté 
Divine,  antécédemment  à  la  pré- 
vifion  des  péchés  &  de  l'impéni- 
tence  des  Réprouvés. 

Dans  le  quatrième  Livre  intitulé: 
Des  moyens  extérieurs  par  lejquels 
Dieu  nous  fait  entrer ^&  nous  confer- 
ve  dans  la  Société  de  Jefus  r-  Chrijl , 
qui  eft  l'Eglife ,  Calvin  prétend  que 
1  Eglife  Romaine  n'a  plus  ,  ni  un 
miniftcre  légitime  ,  ni  l'adminiftra- 
rion  des  Saçrcmens  ,  ni  la  Prédi- 


CAL  499 

cation  de  la  pure  parole  de  Dieu  , 
&  qu'ainfi  elle  n'eft  point  la  vraie 
Eglife.  11  attaque  la  primauté  du 
Pape ,  rinfaillibilité  des  Conciles  , 
quoique  Généraux ,  les  Loix  de  l'E- 
glife par  rapport  à  l'obligation  qu'el- 
les impofent  dans  le  tbr  de  la  con- 
fcience ,  les  vœux  monaftiques ,  &c. 
Les  Sacremens,  félon  lui,  ne  font 
des  moyens  à&>  falut ,  qu'autant 
qu'ils  contribi^nt  à  faire  naître  la 
Foi ,  ou  à  la  fortifier.  Il  les  définit, 
des  Symboles  extérieurs  par  lefquels 
Dieu  imprime  en  nos  confciences  les 
promejjes  de  fa  bienveillance  envers 
nous  ,  pour  foutenir,  notre  foi  y  &  par 
lefquels  nous  rendons  en  préjence  des 
Anges  &  des  Hommes ,  témoignage 
de  notre  piété  envers  Dieu.  D'où  il 
conclut  qu'il  n'y  a  pomt  de  diffé* 
rence  entre  les  Sacremens  de  l'an- 
cienne Loi ,  &  ceux  de  la  nouvelle; 
qu'il  n'y  a  qi^e  deux  Sacremens  de 
cette  nouvelle  Ix>i  ;  le  Baptême  Se 
Ja  Cène.  Le  Baptême  eft  le  figne  de 
notre  initiation ,  &  de  notre  entrée 
dans  l'Eglife ,  ou  la  marque  exté- 
rieure de  notre  union  avec  Jefus- 
Chrift.  La  vertu  ou  l'effet  du  Bap- 
tême ne  peut  être  détruit  par  les 
péchés  que  l'on  commet  après  l'a- 
voir reçu  ,  péchés  que  le  fouvenîc 
de  notre  Baptême  efface  ;  enforce 
qu'un  homme,qui  a  été  une  fois  juf- 
tifié  par  le  Baptènie>ne  peut  perdre  la 
juftice,  La  Cène  eft  un  Sacrement 
par  lequel  nous  participons  au  Corps 
&  au  Sang  de  Jefus-Cnrift ,  non  en 
ce  fens  que  le  Corps  &c  le  Sang  de 
Jefus-Chrift  fojent  unis  au  Pain  & 
au  Vin  >  comme  le  prétend  Luther, 
Don  que  Iç  Pain  &  le  Vin  devien- 
nent par  h  Confécration  le  Corps 
&  le  Sang  de  Jefus-Chrift,  comme 
le  croit  l'Eglife  Catholique  j  mais, 
dit  Calvin ,  parce  que  quand  nous 
recevons  les  Symboles  Eucbatifti'- 
R  r  r  ij 


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joo  CAL 

qaes ,  la  chair  dé  Jefus-Chrift  s'u- 
nit à  noos ,  ou  plutôt  nous  fommes 
unis  à  la  chair  de  Jefus  -  Chrift  ^ 
comme  à  fon  efprit. 

Les  Catholiques  Romains  ont , 
félon  cet  Héréfiaraue,  anéanti  ce  Sa- 
crement par  la  Mefle  qu'il  regarde 
comme  un  facrilège.  1 

Toutes  ces  erreurs  &  plufîeurs 
autres  du  même  Héréfiarque ,  ont 
^té  condamnées  &  anathématifées 

f>ar  le  Concile  de  Trente ,  avec  cel- 
és des  autres  facramentaires. 

Les  Difciples  de  Calvin  ont  for- 
mé différentes  Seûes ,  qu'on  peut 
réduire  i  quatre.  La  première  eil 
celle  des  Reformés  qui  fuivent  à  la 
lettre  toutes  les  erreurs  de  leur 
Chef:  on  les  appelle  Puritains  en 
Angleterre  &c  en  tcofle.  La  féconde 
eft  des  Calvinijles  Anglois  ;  qui  eft 
proprement  une  alliance  de  quel- 

2ues  erreurs  de  Calvin  avec  celles 
e  Luther.  La  troifième  eft  celle 
des  Pifcatoriens  ,  ainfî  appelé  de 
Jean  Pifcator  de  Strasbourg.  Leur 
doârine  eft  femblable  à  celle  de 
Calvin ,  en  ce  qu'ils  foutiennent 
que  Jefus-Chrift  par  fa  Paffion ,  a 
tellement  mérité  pour  les  fidèles  > 
que  ce  n'eft  plus  que  par  la  foi ,  fans 
les  œuvres ,  que  les  ndèles  font  juf- 
tifiés  ;  &  elle  en  diffère ,  en  ce  qu  ils 
reconnoiffent  avec  les  Catholiques, 
que  Jefus-Chrift ,  par  fa  Paflîon ,  a 
mérité  pour  lui  j  Calvin  prérendant 
au  contraire ,  que  Jefus-Chrift  n'a 
mérité  pour  lui-même ,  ni  par  fes 
Œuvres,  ni  par  fa  Paflîon.  La  qua- 
trième eft  celle  des  Arminiens. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  troifième  eft  moyenne , 
&  la  quatrième  très-brève. 
CALVINISTE^  fubftantif  des  deux 
genres.  Celui  ou  celle  qui  fuit  la 
dodrine  dç  Jean  Calvin.  Voye\ 
Calvin,  Calvinisme. 


CAL 

CALVISSON  j  nom  propre  d'une 
ville  de  France ,  en  Languedoc ,  à 
cinq  lieues ,  nord^-oifeft ,  de  Mont* 
pellier. 

CALVITIE  ;  fubftantif  féminin.  Cal^ 
vitium.  Terme  de  Médecine ,  qui 
exprime  l'état  d'une  tête  chauve , 
l'effet  de  la  chute  des  cheveux.  La 
calvitie  vient  à  la  fuit«  du  deffé- 
chement  de  l'humidité  qui  nour- 
rifToit  les  cheveux.  Voye^  Alopé- 
cie. 

Les  d^x  premières  fyllabes  fonf 
brèves  ^  &  la  troifième  eft  longue. 

Il  faudroit  changer  le  ^  en  ^ ,  le 
{  en  j ,  &  écrire  ,  d'après  la  pro- 
nonciation ,    kalvijte.  Voyez  On- 

.      THOGRAPHE. 

CALUMET  ;  fubftantif  mafculin. 
Efpèce  de  grande  pipe  à  fumer, 
ornée  de  figures  aanimaux  ,  de 
feuillages ,  tfc.  dont  les  fauvages  fe 
fervent ,  &  qu'ils  préfentent  com- 
me un  fymbole  de  paix.  Le  cacique 
lui  préfenta  le  calumet. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifième  eft  moyenne 
au  fingulier  ^  mais  longue  au  plu- 
riel. 

CALVORDE  ;  nom  propre  d'un 
bourg  ,  château  &  bailliage  d'Al- 
lemagne ,  dans  le  duché  de  Brunf- 
wick  Wolfcmbnttel ,  fur  les  fron* 
tières  de  celui  de  Magdebourg  & 
de  TEleârorat  de  Brandebourg. 

CALUS  y  fubftantif  mafculin.  Callum^ 
Efpèce  de  nœud  qui  fe  forme  d'une 
humeur  épaiflie  ,  &  qui  rejoint  les 
parties  d'un  os  rompu. 

Le  calus  fe  forme  en  plus  ou 
moins  detenips ,  félon  l'âge  du  ma- 
lade ,  l'épairteur  de  los  fraduré , 
&  le  poids  que  l'os  doit  porter. 

Calus  ,  fe  dit  auffi  des  duretés  qui 
furviennent  en  quelque  partie  du 
corps ,  &  furtout  aux  pieds  &  aux 
mams. 


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CAL 

Calus ,  fe  dit ,  dans  le  fens  figuré, 
d'un  endurcilTement  d'efprit  &  de 
cœur  qu'une  longue  habitude  fait 
contraàer.  On  l'emploie  en  bonne 
&  en  mauvaife  part.  Exemples.  En 
bonne  part  :  ce  Prince  fe  fit  un 
calus  contre  km  attraits  de  la  yo- 
lupté. 

£n  mauvaife  part  :  les  mechans 
fefont  des  calus  contre  les  cris  de  la 
vertu  &  de  l'humanité. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
8c  la  féconde  longue. 
^  Le  s  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

CALYBÉ  ;  terme  de  Mythologie  ,  & 
nom  propre  de  cette  vieille  Prc- 
trefle  de  la  déelfe  Junon,  dont  la 
furie  Aleûo  prit  la  figure  pour  par- 
ler ^  Turnus  ,  roi  des  Latins. 

CALYCOPIS;  nom  propre,  &  terme 
de  Mythologie.  C'eft  la  fille  d'O- 
tréus ,  roi  de  Phrygie ,  i  qui  Thoiis, 
roi  de  Lemnos  fon  mari  ^  éleva  des 
autels  à  Paphos^  à  Amathonte  &  à 
fiiblos»  &  en  l'honneur  de  laquelle 
cet  amoureux  mari  inftitua  un  cul- 
te &  des  fêtes. 

CALYDON;  nom  propre  d'une  an- 
cienne ville  de  Grèce,  dans  l'Etolie, 
capitale  de  la  Calydonie.  Les  Pac- 
tes content  qu  OEnéus  j  roi  de  Ca- 
lydon,  ayant  offert  i  tous  les  Dieux, 
e^çtDté  à  Diane ,  les  prémices  de 
fes  fruits,  cette  déelfe  fe  vengea 
de  ce  Prince  en  envoyant  un  fan- 
glier  qui  ravagea  la  contrée  ,  juf- 
qu'à  ce  que  Méléagre  fût  parvenu  i 
le  tuer. 

CALYPSO  ;  terme  de  Mythologie , 
&  nom  propre  d'une  Nymphe ,  fille 
d'Atlas ,  qui  regnoit  dans  l'île  d'O-, 
gygie  ,  quand  la  tempête  y  jeta 
uiyrte,  après  le  fiège  de  Troye. 

L'île  d'Ogygie  it'etoit  fréquentée 
ni  des  hommes  ni  des  Dieux  :  Ca- 
lypfo  y  demeuroit  feule  avec  des 


CAL 


501 


Nymphes  qui  la  fervoient  j  elle  fut 
comblée  de  joie  d'y  voir  arriver 
Ulyfle:  elle  fe  flatta  qu'elle  pourroit 
fe  l'attacher  par  les  nœuds  de  l'hy- 
menée,  en  lui  offrant  de  le  rendre 
immortel,  &  de  l'exetnpter  de  la 
vieillelfe.  Mais  ni  fes  ofïres ,  ni  les 
bons  traitemens  qu'elle  lui  fit  pen- 
dant fept  ans  qu'elle  le  retint  au- 
près d'elle ,  ne  purent  lui  faire  per- 
dre le  defir  de  retourner  dans  fa  pa- 
trie j  il  confemoit  de  mourir  au 
moment  qu'il  pourroit  feulement 
découvrir  de  loin  fa  ville  d'Itaque  » 
&  qu'il  verroit  la  fumée  s'élever 
au-delfu's  du  toît  de  fon  palais. 

Pendant  les  fept  années  qu'il  de- 
meura dans  les  grottes  de  Calypfo  » 
ilpaiTa  les  jours  &  les  nuits  dans  la 
plus  amère  douleur ,  &  ne  cefia  de 
Daigner  de  fes  larmes  les  habits  inî- 
mortels  que  la  Nymphe  lui  avoic 
donnés. 

La  fage  Minerve  ne  le  perdoic 
point  de  vue  \  mais  elle  ne  pouvoic 
fe  promettre  de  fléchir  l'implacable 
colère  de  Neptune  j  elle  prit  enfin 
le  temps  où  ce  Dieu  étoit  allé  eu 
Ethiopie  ,  pour  aflifter  à  des  facri- 
fices  que  lui  offrôient  les  peuples 
de  cette  contrée.  Les  Dieux  étoienc 
alors  aflemblés  dans  le  palais 
de  Jupiter  j  Minerve  leur  ex- 
pofa  dans  un  difcours  pathétique 
les  longs  travaux  d'Ulyfle ,  l'injufte 
obftination  de  Calypfo  qui  le  re- 
tenoit  ,  contre  fon  gré  dans  l'île 
d'Ogygie  ,  &  l'obligation  où 
écoient  les  Dieux  de  protéger 
un  Héros  qui  leur  avoir  offert 
tant  de  facrifices  fous  les  remparts 
de  Troye  j  Jupiter  fenrit  le  poids 
de  ce  difcours  ,  &  délibéra  fur  le 
champ ,  avec  les  autres  Dieux  ,  fur 
les  mefures  qu'il  falloit  prendre 
pour  procurer  a  Ulyfle  un  retour 
tant  defiré.  Minerve  obtint  qu'on 


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501  CAL 

enverroit  Mercure  à  Calypfo,  pour 
lui  déclarer  que  la  volonté  des  im- 
mortels étoit  qu  elle  renvoyât  Ulyf- 
fe.  La  Nymphe  n'ayant  pu  fe  dif- 
penfer  d'obéir ,  le  mit  en  état  de  fe 
conftruire   lui-même  un   radeau  j 

*  elle  le  fournit  de  mats  ,  de  voiles 
&  de  cordages  ,  &  y  embarqua  les 
vivres  néceUaires  pour  le  trajet. 

CALZA  ;  (  Ordre  de  la  )  iU'crablit 
en  Italie ,  en  1 400 ,  un  ordre  mi- 
litaire compofé  de  Gentilshommes 
3ui  fe  choififfbient  am  chef  ,  & 
ont  l'objet  étoit  de  former  la  jeu- 
neffe  dans  Tarr  de  la  guerre.  La 
marque  de  cet  ordre  ,  qui  pe  fub- 
fîfte  plus ,  étoit  de  porter  une  botte 
ornée  de  broderie  ou  d'autres  agré- 
mens  en  or ,  en  argent  ou  en  pier- 
reries 

CALZApA  i  nom  propre  d'une  ville 
<i'Efpagne ,  dans  la  viçille  Caftille , 
fur  la  rivière  de  Laglera  ,  i  trois 
lieues  de  Najera. 

CAMAGNE  y  Foyt\  Cajutb. 

CAMAGUEIA  \  nom  pronre  d'une 
Province  de  l'île  de  Cuba  ,  dans 
l'Amérique  feptentrionale.  Les  Ef- 
pagnols  la  dépeuplèrent  dans  le 
cours  de  leurs  conquêtes. 

CAMAÏEU  \  fubftantif  mafcuîin. 
Pierre  fine  de  deux  couleurs  ,  & 
fur  laquelle  on  voit  ordinairement 
différentes  figures  que  la  Nature  y 
%  tracées. 

Camaïeu  ,  fp  dit  auflî ,  en  termes  de 
Peinture  ,  d'un  tableau  peint  avec 
une  feule  couleur  ,  fur  un  fond  de 
couleur  différente.  Un  camaïeu  eft 
comme  un  deffein  lavé  ,  où  l'on  ob- 
fefve  la  dégradation  des  objets  pour 
les  faire  ruir  par  raffoibliffèment 
àQ%  teintes.  On  doit  y  obferver  \t% 
clairs  &  les  ombres, 

CauaÏeu  ,  f«  dit  encore  d'une  efpè;:e 
de  gravure  qui  imite,  en  eflampesi 
\%%  4^0€ip$  layçs ,  Ôç  lefpèce  de 


;  cÀM 

[>einture  à  une  feule  ^couleur ,  que 
es  Italiens  appellent  chiarofcuro* 
On  exprime ,  par  le  moyen  de  cette 
invention ,  le  paffage  des  ombres 
aux  lumières  ,  &  les  différences  du 
lavis.  Hugo-da-carpi  eft  auteur  de 
cette  découverte*  H  a  laiffé  »  dans 
ce  genre ,  de  fort  belles  chofes  exé- 
cutées d'après  les  deffeins  de  Ra- 
phaël &  du  Parmefan. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  &  la  troifième  eft  moyenne 
au  (ingulier ,  mais  longue  au  plu* 
riel.        -  V 

Remarquez  que  la  terminaîfon 
ïeu  de  ce  mot ,  eft  diphtongue  en 
pocfîe  comme  en  profe. 

Le  X  final  >  qui  forme  le  pluriel , 
prend  le  fon  du  \  devant  une 
voyelle ,  en  fuivant  néanmoins  la 
règle  générale  donnée  ci  ^  après» 
Foyei^  la  lettre  S. 
CAMAIL;  fubftantit  mafcuîin.  Hu- 
meralc.  Sorte  d'habillement  que  les 
Evèques,  Abbés  &  autres  Ecclé- 
fiaftiques  privilégiés  ,  portent  aux 
jours  de  cérémonie  par-deflus  le 
rochet ,  &  qui  les  couvre  depuis  les 
épaules  jufqu'à  la  ceinture.  CctAbbc 
a  droit  de  porter  le  camaiL 
CAMAiL^fedit  auflî  de  cet  habille- 
ment d'hiver  dont  les  Eccléfîafti- 
qués  fe  couvrent  la  tète  &  les  épao- 
Jes  jufqu'à  ht  ceinture  j  contre  les 
rigueurs  de  la  faifon. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
&  la  leconde  moyenne  au  fîngu- 
lier  ^  mais  longue  au  pluriel. 

Le  /  final  fe  prppgnce  mouil* 
lé. 
CAMALDOLI;  nom  propre  d'un  liea 
d'Italie ,  fîtué  au  Diocèie  d'Arezsco^ 
dans  les  vallées  de  l'Apennin,  fur 
les  frontières  de  la  Tofcane  &  de 
la  Romagne.*Ileft  remarquable  par 
le;  Monaftère ,  chef  de  l'Ordre  de 
Canuldoii  ou  des  Camaidules  qui 


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CAM 

Zefl:  fitué.  Voyei  Camaiî>ulï«* 
MALDULES  j  (les)  Religieux 
donc  S.  Romuald  fut  le  Fondateur 
fur  la  fin  du  dixième  ^ècle ,  ou  au 
commencement  de  lonzième ,  pour- 
quoi on  les  appela  originairement 
komualdins*  Leur  nom  aâruel  vient 
de  leiu:  principal  Monaftère  fitué 
en  Italie  dans  les  vallées  de  l'Apen- 
nin, yoye\  Camaldoli. 

Ces  Religieux  fuivent  la  règle  de 
S.  Benoît  »  avec  des  conftitutions 
particulièreis.  Ils  font  vêtus  de  blanc, 
&  habitent  des  cellules  fcparées  les 
unes  des  autres. 

tAMANHAYA  i  fubftancif  mafculin. 
Plante  capillaire  du  firéfil  ,  qui 
croît  filr  les  arbres  les  plus  élè- 
ves ,  &  les  couvre  quelquefois  ei>- 
tièrement.  Elle  eft  erile  &  fem- 
blable  â  du  duvet.  Eue  produit  de- 
puis une  jufqu'à  fix  feuilles ,  corn- 
ifae  celles  du  romarin. 

CAMARA}fubftantif  mafculin.  Plan- 
te à  fleur  monopétale ,  faite  en  for- 
me de  mafque,  dont  la  lèvre fupé- 
rieure  eft  relevée ,  &  la  lèvre  infé- 
rieure découpée  en  crois  parties. 
L'embryon ,  qui  porte  la  fleur ,  de- 
vient dans  la  fuite  un  fruit  mou , 
ou  une  baie  qui  renferme  un  noyau 
rond. 

CAMARA  ;  nom  propre  d'une  an- 
cienne ville  que  Ptolémée  place 
dans  rîle  de  Crète. 

Arrien  met  une  ville  du  même 
nom ,  dans  l'Inde  ,  en  -  deçà  du 
Gange. 

CAMARA-CUBA  i  fubftantif  mafcu- 
lin. Plante  qui  a  k%  feuilles  âpres  &: 
hérifl^s  comme  le  chardon,  &  Tes 
fleurs  femblables  à  celles  de  l'œil 
de  bœuf:  elles  ont  d'ailleurs  l'o- 
deur de  la  menthe  &  de  l'ortie  ;  & 
il  leur  fuccède  des  femenccs  oblon- 
gues  noirâtres  ,  &  qui  reflemblent 
9  çellçfde  Uçhiçgrèç. 


CAM  503 

CAMARADE-,  fubftantif  mafculin. 
•Soc/ttJ.Compagnon  de  profeAionjCe- 
lui  qui  vit  avec  un  autre  ,  qui  exerce 
le  même  métier  ,  qui  fait  les  mê- 
mes exercices  qu'un  autre.  Nous 
étions  camarades  à  l* Académie.  Ce 
Soldat  prit  parti  pour  fon  camarade. 

Ce  mot  n'eft  guères  ufité  qu'en- 
tre des  écoliers  ,  des  enfans ,  de» 
foldats^  des  garçons  d'une  même 
profeflîon ,  des  valets,  &c. 

On  dit ,  camarades  de  fortune^  de 
malheurs ,  d* aventures ,  de  voyage  ; 
pour  exprimer  qu'on  a  été  dans  la 
même  fortune ,  qu'on  a  eu  les  mê- 
mes malheurs ,  les  mêmes  aventu- 
res, &  qu'on  a  fait  enfemble  le 
même  voyage. 
Camarade  ,  s  emploie  auflî  quelque-r 
fois  dans  le  ftyle  familier  envers 
quelqu'un  fort  infiJrieur.  Camara-- 
de,  dis-moî  fi  l^ Régiment  eft  parti  ? 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  la  troifième  eft  longue,  & 
la  quatrième  tr^s-brève. 
CAMARA JAPOj  fubftantif  mafcu- 
lin. Plante  dont  la  tige  ronde,  ve* 
lue,  rougeâtre ,  s'élève  â  la  hauteur 
de  deux  pieds:  fes  feuilles  légère- 
ment découpées  &  *  grisâtres  au* 
deflbus  j  font  oppofées  deux  à  deux  : 
plufieurs  petites  entourent  les  gran-» 
Aqs.  Les  fleurs  font  difpofées  en 
ombelle  fur  les  branches  les  plu» 
élevées  de  la  tige  3  &  il  leur  fuc-i 
cède  de  petites  femences  noires 
dans  des  enveloppes  coronenfes. 

Cette  plante  qui  eft  une  forte  d# 
menthe,  eft  amère  &  aromatique 
au  goût. 
CAMAR  A-MIRA  ;  fubftantif  mafcu. 
lin.  Plante  du  Bréfil  ^  â  tige  foibl^ 
&  ligneufe ,  qui  s'élève  à  la  hau^ 
teur  d  une  coudée.  Elle  porte  une 
petite  fleur  jaune,  qui  paroît  haw 
*  bituellement  ouverte  depuis  opzc 
battre;  du  matin  jufqu'à*  deux  heuii 


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5^04  C  A  M 

tes  après-midi ,  &  fermée  pendant 
le  relie  du  jour. 

CAMARANA  ;  nom  propre  d'une  île 
d'Aiîe ,  dans  TArabie  j  fur  la  mer 
rouge.  Elle  a  douze  lieues  de  lon- 
gueur ,  &  huit  de  largeur.  Elle  abon- 
de en  bétail ,  en  millet ,  en  dates ,  en 
jujubes  &  en  gingembre.  On  y 
pêche  auflî  du  corail  &  des  perles. 

Camarana  ,  eft  auffi  le  nom  d'une 
rivière  de  Sicile ,  qui  a  fa  fource 
au  Comté  de  Modica ,  dans  la  val- 
lée de  Noco,  &  fon  embouchure 
dans  la  mer  de  Sicile. 

CAMARA-PUGUACU  ;  fubftantif 
mafculin.  Grand  poifTon  du  Bréfil> 
dont  parle  Marc  Grave.  U  a  dix  ou 
douze  pieds  de  longueur  avee  une 
groifeur  proportionnée  \  fa  bouche 
eft  grande  ^  garnie  de  dents  ;  (qs 
yeux  font  ronds  &  argentés,  fes 
écailles  larges  ,  tondes ,  en  forme 
de  bouclier,  &  de  couleur  argen- 
tine fur  le  dos,  de  même  que  fes 
nageoires ,  qu'il  ^  au  nombre  de 
fept.  Ce  poiUonfe  mange  ^  mais  il 
n'eft  ni  délicat  ni  recherché. 

CAMARASA;  nom  propre  d'une  ville 
&  château  d'Efpagne ,  en  Catalo- 
gne ,  à  une  Keue  oe  Balaguer.  " 

CAMARATA  ;  nom  propre  d'une 
^ille  &  d'un  comté  d'Italie  ,  en 
Sicile ,  dans  la  vallée  de  Mazare. 

CAMARA-TINGA  ;  fubftantif  maf- 
culin. Efpèce  de  Chevrefeoil  nain , 
qui  croît  au  Brédl.  Ses  fleurs,  qui 
lont  rouges  ou- jaunes,  font  très- 
odoriférantes.  Il  leur  fuccède  des 
baies  vertes  de  la  groffeur  de  cel- 
les de  fureau. 

CAMARD ,  ARDE;  fubftantif.  Il  fe 
dit  de  celui  ou  de  celle  qui  a  un 
nez  plat  &  écrafé.  Cefi  un  camard^ 
une  camardc. 

Camard  ,  s'emploie  auflî  adjeûive- 
ment.  //  ne  faudrait  pas  quelle  eût 

•  k  m^  camdrd* 


CAM 

La  première  fyllabe  eft  brève,  la 
féconde  longue  au  mafculin  y  8c 
moyetme  au  féminin  ,  qui  a  ^ina 
troifième  fyllabe  très-brève. 

CAMAREj  rCaveçon)  on  déflgnoit 
ainii  autrefois  en  termes  <le  Mané- 
ge^  une  efpèce  de  Caveçon  garni 
de  petites  pomtes  de  fer  très-ai* 
gues,qui  déchiroient  le  cheval,  &  le 
tourmentoient.  On  n*en  fait  phis 
ufage  aujourd'hui. 

CAMARGUE  j  (  la  )  nom  propre  d'u- 
ne  île  de  France,  en  Provence,  à 
l'embouchure  du  rhone.  Elle  eft 
trés-fertile,&  fait  partie  du  terril 
toire  de  la  ville  d'Arles. 

CAMARICA  'y  nom  propre  d'une  an^ 
cienne  ville  que  Ptolémée  met  en 
Efpagne ,  dans  la  Cantabrie. 

CAMARIGNE;  fubftantif  féminin. 
Plante  dont  les  tiges  droites  ^  ra- 
meufes  &  couvertes  d'une  écorce 
noirâtre ,  s'élèvent  à  la  hauteur  d*en« 
viron  dix-huit  pouces  'y  fes  feuilles 
d'un  vert-brun  »  font  menues  com*  ^ 
me  celles  de  la  bruyères  :  elle  a  fes 
fleurs  difpofées  en  bouquets ,  &  (es 
fruits  font  des  baies  rondes ,  blan- 
ches ,  d'un  goût  acide ,  cotitenant 
chacune  deux  ou  trois  feaiences 
dures. 

Cette  plante  croît  en  Portugal. 
On  la  met  tremper  dans  de  l'eau , 
pour  en  faire  un  collyre  dont  on 
lave  les  yeux ,  afin  de  ranimer  U 
vue  afFoiblie. 

CAMARIN-BAS  ou  Umari  ;  fubf. 
tantif  mafculin.  Arbre  du  Bréfîl , 
d'une  hauteur  ordinaire  qui  porte 
de  petite^  fleurs  jaunes ,  auxquelles 
fuccèdent  des  fruits  d'un  vert-jau-> 
ne,  femblables  à  des  prunes.  Se 
qui  ont  un  goût  de  pèche. 

Ce  fruit  ne  doit  être  mangé  quç 
cuit ,  parce  qu'autrement  il  dérange 
l'eftomac. 

CAMARINCS  j  noipi  propre  d'une 

contrée 


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CAM 

contrée  d*Afie,  dans  l'île  de  Lu- 
çon ,  Tune  des  Philippines.  On  y 
remarque  un  volcan  &  des  eaux 
chaudes  qui  pétrifient  la  plupart  des 
matières  qu'on  y  jète. 

.CAMARONESi  (les)  nom  propre 
d'une  âvière  d'Afrique,  qui  arrofe 
la  Capitale  du  royaume  de  fiiafar , 
&  fe  jète  dans  la  mer,  vis-à-vis 
de  l'île  de  Fernanpo. 

CAMAYEU.  Foyei  Camaïeu.     , 

CAMBAj  nom  propre  d'une  petite 
ville  de  la  Tarrarie  crimée  ,  fur  la 
côre  méridionale. 

:CAMBAGE  ;  fubftaatif  mafculin ,  & 
terme  de  Coutume ,  qui  fe  dit  du 
droit  qu'on  lève  fur  la  bière  en 
quelques  endroits. 

^CAMBALU.  Foyei  Pékin. 

CAMBAMBA  ;  nom.  propre  d'une 
Fortereffe  &  contrée  d'Afrique ,  au 
royaume  d'Angola.  C'efl:  une  pof- 
feflîpn  des  Portugais  qui  y  font  un 
commerce  d'efclaves. 

CAMBANA  ;  nom  propre  d'une  île 
des*  Indes  entre  celles  de  Java ,  de 
la  Sonde  &  des  Moluques. 

CAMBAYE  ;  nom  propre  d'une  ville 
confidcrable  des  Indes,  au  Royaume 
de  Guzurate ,  fur  un  golfe  de  même 
nofn.  Il  s'y  vend  beaucoup  d'indigo , 
d'étoffes  de  foie^  de  parfums  »  d'a- 
romates ,  d'épiceries  >  &c.  Mais  la 
mer,  qui  baignoit  autrefois  les  murs 
de  cette  Ville ,  y  rendoit  le  com- 
merce bien  plus  floriflant  qu'au  je 
d'hui ,  qu'elle  en  eft  éloignée  d'i 
demi-lieue.' 

Cambayes  ,  fe  dit  aufllî ,  dans  le  com- 
merce y  de  certaines  toiles  de  coton 
3ui  fe  fabriquent  à  Bengale  ,  à  Ma- 
tas ,  &  en  quelques  autres  endroits 
de  la  côte  de  CoromandeL   II  en 

•  vient  beaucoup  en  Europe ,  par  les 
vaiffeaux  de  la  Compagnie  des  Indes 
orientales  de  Hollande. 

CAMBDEN  ;    (  Guillaume  )    nom 
Tome  fy. 


our- 
une 


CAM  505 

Eropre  d'un  favant  Anglois ,  né  à 
ondres    en    1 5  5 1 ,    &  mort  en 

Les  Ouvrages  qui  ont  particu- 
lièrement fixe  la  réputation  de 
Cambden ,  font  la  Deicription  des 
lies  Britanniques ,  qu'il  intitula  Bri- 
tannia^  Sc  les  Annales  du  règne 
d'Elizabeth.  On  y  remarque  beau- 
coup de  clarté,  de  jugement  SC 
d'exaétitude. 

Smith  a  publié  la  vie  de  cet  Au- 
teur, avec  une  colleftion  de  Lettres 
qu'il  avoit  écrites  &  reçues. 

CAMBE;  vieux  mot  qui  fignifioic 
autrefois  bralferie. 

CAMBERNONi  ^^^  Propre  d'un 
bourg  de  France ,  en  Normandie , 
à  une  lieue  &  demie ,  nord-eft ,  de 
Coutances. 

CAMBGEUR,CAMBlADORivieux 
mots  qui  fignifioient  autrefoisCban* 
geur ,  Banquier. 

CAMBIER  ;  vieux  mot  qui  fignîfioit 
autrefois  Bralfeur. 

CAMBIO  j  terme  italien  ,  qui  fi- 
gnifie  change  ,  &  dont  plufieurs 
Nations  font  ufage  dans  le  com- 
merce. 

CAMBISTE jfubftantif  mafculin,  & 
terme  de  commerce.  Il  k  dit  de 
celui  qui  fait  métier  de  fournir  & 
d'accepter  des  lettres  &  billets  de 
change.  Cet  homme  cjl  un  habile  cam^ 
blfle. 

CAMBODIA,  CAMBOÏA.  Foye^ 
Camboye. 

CAMBOGE.  Voyei  Camboye. 

CAMBORI  ;  nom  propre  d'une  ville 
d'Afie ,  au  Royaume  de  Siam ,  fur 
une  petite  rivière  qui  a  fon  embou- 
chure dans  le  golfe  de  Siam. 

CAMBOUIS;  fubftantif  mafculin. 
Matière  vifqueufe  &  gluante ,  qui 
fe  forme  par  le  frottement  du  vieux- 
oing  dont  on  a  eraifle  des  roues. 
On  die  que  le  cambquis  eft  bon  pour 
^  Sff 


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5o5  CAM 

léfoudre  les  hémorrhoïdes  fur  lef- 
quelles  on  l'applique. 

La  première  fyîlabe  eft  moyenne, 
5c  la  leconde  longue. 
CAMBOYEj  nom  propre  d'une  Ville 
&  Royaume  d'Alie ,  lequel  eft  bor- 
né ,  au  nord ,  par  le  Royaume  de 
Laos  i  à  Teft  ,  par  ceux  de  Chiapa 
&  de  la  Cochmchine  ;  &  par  les 
Golfe  &  Royaume  de  Siam ,  au  fud 
&  à  loueft.  Le  Pays  eft  três-fertile : 
le  bétail ,  le  gibier ,  les  volailles , 
les  limons ,  les  oranges  >  les  noix  de 
cocos,  &c.  s'y  trouvent  en  abon- 
dance. L^  Ville  eft  fituée  fur  le 
Mécon  ,  a  foixante  lieues  de  la 


mer. 


CAMBRAY;  nom  propre.  Camcra- 
cum.  Ville  forte  &  confidérable  de 
France  ,  capitale  du  Cambrefis  , 
lîtuée  fur  TEfcaut,  à  cinq  lieues, 
fud-fudeft,  de  Douai,  &  à  quarante- 
cinq ,.  nord-nord-eft ,  de  Paris ,  fous 
le  vingtième  degré  cinquante-trois 
minutes  quarante-une  (ccondes  de 
longitude ,  &  le  cinquantième  dix 
minutes  trente-deux  fécondes  de 
latitude. 

C'eft  le  Siège  d'un  Archevêché, 
qui  produit  au  Titulaire  plus  de 
cinquante  mille  écus  de  rente.  Il  y 
a  d'ailleurs  grand  Etat-Major  ,  ou- 
tre diverfes  Jurifdidions  Royales 
&  Seigneuriales  ;  dix  Paroifles ,  trois 
Chapitres,  trois  Abbayes,  &  fix 
Couvens  d'Hommes  j  deux  Ab- 
bayes ,  &  fept  Couvens  de  Filles  ; 
un  Séminaire ,  deux  Hôpitaux ,  6c 
environ  vingt  mille  âmes. 

On  fabrique  à  Cambray  des  draps, 
des  favons ,  des  cuirs ,  &  fur-tout 
des  toiles  fines ,  qui  étoient  pour 
cette  Ville  un  objet  de  cammerce 
bien  plus  confidérable ,  qu'il  ne  l'çft 
depuis  qu'on  en  fabrique  de  pa- 
reilles i  Valenciennes.,  à  Saint- 
Quentin,  &Cm 


CAM 

CA\fBRÉ,  ÉE  ;  adjeftif  &  participe 

Xûffif.  f^oye\  Cambrer. 
MBRELAGE  j    vieux   niot   qui 
figniiioit  autrefois  Chambellam 

CAMBREMER;  nom  propre  d'un 
bourç  de  France ,  en  Normandia, 
à  trois  lieues ,  fud-oueft ,  de  Pont- 
TEvcque. 

CAMBRER  ;  verbe  aftif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Concamcrare. 
Aftion  de  courber  en  cintre ,  en 
arc.  Il  faut  cambrer  ce  morceau:  de 
noyer. 

Cambrer  tJN  livre  ,  fe  dit ,  en  ter- 
mes de  Relieurs ,  de  la  dernière 
façon  qu'on  donne  à  un  livre  relié, 
en  courbant  un  peu  les  pointes  des 
cartons  en  dedans ,  pour  lui  donner 
une  meilleure  forme. 

Ce  verbe  eft  auflî  pronominal 
réfléchi.  Ce  genre  de  bois  ejlfujet  à 
fe  cambrer. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne, 
&  la  féconde  eft  longue  ou  brève  -, 
comme  nous  l'expliquons  au  mot 
Verbe  ,  avec  la  conjugaifon  &  la 
quantité  profodique  des  autres 
temps. 

Obfervez  cependant  que  les 
temps  ou  perfonnes ,  qui  fe  termi- 
nent par  un  e  féminin ,  ont  leur  pé- 
nultième fyllabe  longue.  Dans  je 
cambre^  la  fyllabe  cam  eft  lon- 
gue. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  *,  le 
m  en  n^  &c  écrire ,  d'après  la  pro- 
nonciation, kanbrer..  Voyez  Or- 
thographe. 

CAMBRESINE  ;  fubftantif  féminin. 
On  donne  ce  nom,  dans  le  com- 
merce, à  une  forte  de  toile  blanche, 
claire ,  fine  ,  &  faite  de  lin,  qui  ne 
fe  ftbriquoit  autrefois  qu'à  Cam- 
bray  &  dans  le  Cambrefis  ;  mais- 
qui  fe  fabrique  aujourd'hui  à  Va- 
lenciennes ,  à  Saint-Queniin  ^  à  Pè;- 


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CAM- 

toTïne  ,  &  autres  \ieux  ^djacens. 
Cetce  toile  fert  particulièrement 
aux  coiffures  des  femmes,  ic  à 
faire  des  rabats  ,  des  manchettes 
pour  Tufage  des  hommes. 

Les  cambrefines  ne  peuvent  en- 
trer dans  le  Royaume  que  par  Rouen 
de  Lyon, où  elles  payent  pour  droits^ 
huit  livres  par  pièce  de  quinze  aunes. 
Les  droits  de  fortie  font  de  dix 
livres  "par  quintal. 

CAMBRESIS  j  nom  propre  d'une  pe- 
tite Province  de  France ,  dont  Cam- 
bray  eft  la  capitale.  Elle  eft  fituée 
entre  le  vingtième  degré  quarante- 
cinq  minutes ,  &  le  vingt-unième 
vingt-deux  minutes  de  longitude , 
&  entre  le  cinquantième  degré  tren- 
te fécondes ,  &  le  mcme  degré  dix- 
neuf  minutes  de  latitude.  Ses  bornes 
font  le  Comtéde  Haynault ,  le  Ver- 
mandois ,  la  Thiérache  &  l*Artois. 
JElle  n*a  que  neuf  lieues  de  longueur 
&c  fix  de  largeur,  L*Efcaut ,  la  Selle 
&  la  Sambre  en  font  les  principales 
rivières.  11  n*y  croît  point  de  vignes  ; 
mais  on  y  a  d'excellens  pâturages , 
&  Ton  y  recueille  du  grain ,  &  du 
lin  de  toute  beauté,  qui  fert  à 
faire  des  dentelles  &  des  |piles 
fines. 

Le  Traité  de  Nimègue  ,  de 
i6/i  y  a  afliiré  ce  Pays  à  la  Fran- 
ce. 

CAMBRIDGE  ;  nom  propre  d'une 
ville  d'Angleterre  ,  capitale  du 
Cambridgeshire  %  &  fameufe  par 
fon  Univerfité ,  Tune  des  plus  no- 
riflàntes  de  l'Europe.  Elle  eft  fituée 
fur  la  rivière  de  Cam ,  à  quarante- 
quatre  milles,  au  nord ,  de  Londres. 
L'Univerfité  a  à  fa  tête  un  Chance- 
lier qu'elle  choifit ,  &  qui  eft  ordi- 
nairement un  Lord  de  la  première 
diftinftion. 

CAMBRlDGESfflRE;  nom  propre 
d'une  Province  médicerranée  d'An- 


CAM  507 

gleterre  ,  dont  Cambridge  eft  la 
capitale.  Ses  bornes  font  les  Comtés 
de  Norfolk  &  de  Lincoln ,  au  nord  ; 
celui  de  Suffolk ,  i  l'orient  ;  celui 
d'Eflex ,  au  midi  ;  &  à  loccident , 
celui  de  Huntington.  On  lui  donne 
cent  trente  railles  de  circuit.  Elle 
abonde  en  blés ,  en  pâturages,  en 
volaille,  en  gibier,  &  en  poif- 
fons. 

CAMBRIER;  vieux  mot  par  lequel 
on  défignoit autrefois  celui  qui  étoit 
fujet  aux  droits  de  la  Chambre  du 
Seigneur. 

CAMBRIL  j  nom  propre  d'une  petite 
place  maritime  d'Efpagne ,  en  Ca- 
talogne ,  fur  la  Méditerranée. 

CAMBRURE;  fubftantif  féminin. 
Concamcratio.  Courbure  en  cintre 
ou  en  arc.  Cette  cambrure  nejl  pas 
telle  quil  Vafaudroit. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne, 
la  féconde  longue  ,  &  la  troifième 
très-brève. 

CAMBRY;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  voûte. 

CAMBYSEj  nom  propre  d'un  Roi 
de  Perfe,  fils  de  Cyrus,  le  même 
que  l'Ecriture  appelle  AJfuérus.  On 
attribue  à  ce  Prince  d'avoir  fait 
écorcher  vif  un  Juge  injufte ,  & 
d'avoir  fait  placer  la  peau  fur  le 
Siège  où  les  autres  Juges  adminif- 
troient  la  Juftice.  La  poftérité  n'a 
pas  blâmé  cet  aâe  de  févérité. 

C'eft  auflî  ce  Monarque  qui ,  af- 
fiégeant  Pélufe ,  mit  au  premier 
rang  un  grand  nombre  d'animaux , 
que  les  Egyptiens  regardoient  com- 
me facrés  :  les  Soldats  de  la  garni- 
fon  n'ofèrenr  tirer ,  fans  fonger  que 
la  défenfe  naturelle  eft ,  comme  le 
remarque  l'illuftre  Auteur  de  l'Ef- 
prit  des  Loix  ,  d'un  ordre  fupérieur 
a  tous  les  préceptes. 

CAMBYSU  ;  nom  propre  d'une  an- 
cienne ville   fi^uee  au  fond  de  1» 
Sffij 


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5o8  CAM 

mer  Rouge,  dans  cet  endroit  où 
l'Ecriture  dit  que  les  Ifraclîces  paf- 
fcrent  cette  Mer  fous  la  conduite 
de  Moyfe. 

CAM-CHAIN  i  fubftantif  mafculin. 
Sorte  d*orange  qui  croît  au  Royau- 
me de  Tunquin.  La  pelure  en  eft 
cpaiflTe  ,  &  couverte  d'inégalités  j 
fon  parfum  eft  admirable  »  &  foii 
goût  exguis  :  on  permet  aux  mala- 
des mêmes  Tufage  de  ce  fruit ,  pom- 
.  me  trèsfain. 

CAME  ;  fubftantif  féminin.  Chama. 
Terme  générique,  fous  lequel  M. 
d'Areenville.  comprend  la  féconde 
famille  de  fes  coquillages  bivalves; 
^  M.  Adanfon,  le  quatrième  genre 
de  fes  conques.  Ce  dernier  Naru- 
ralifte  décrit  vingt-une  efpèces  de 
cames  dans  fon  Hiftoire .  des  Co- 
quillages du  Sénégal.  II  eft  d  avis 
qu  on  les  divife  en  rondes ,  en  ovales 
régulières,  &  en  ovales  irrégulières. 
Les  premières  font  les  vraies  cames; 
les  (econdes  fe  novnxntni  pelourdes^ 
&  les  troifièmes  lavignons.  Toutes 
ont  les  deux  pièces  égales  &  très- 
refTemblantes  :  il  y  en  a  de  minces 
&  d'épaifles ,  dé  renflées  &  de  pla- 
tes j  de  rudes  &  de  lifles  ,  dans 
chacune  des  trois  claflfès  dont  nous 
venons  de  parler.  Les  unes  &;  les 
autres  vivent  enfoncées  de  quelques 
pouces  dans  le  fable. 

Athénée  dit  que  lâchait  des  ca- 
fncs  eft  bonne  pour  tenir  le  ventre 
libre,  &  pour  provoquer  les  uri- 
nes. 

Aldrovandé,  Bèlôn  &  Rbndélet, 
qui  ont  écrit  fur  les  cames  y  les  ont 
confondues  avec  les  huîtres ,  les 
moules  y  les  glands  de  mer,  le  pei- 
gne •  <&r. 

CAMEADEj  fubftantif  féminin.  On 
donne  ce  nom ,  dans  le  commerce, 
à  une  efpèce  de  poivre  fauvage, 
dont,  le  grain ,  vert  daboxd  >  £c  lue- 


CAM 

ceflîvement  rouge ,  devient  tioiretr 
fechant. 

CAMEILL  ;  vieux  mot  qui  s'eft  dit- 
autrefois  d  une  forte  d'armure  pour, 
la  tête. 

CAMELj  vieux  mot  qui  fignifioirr 
autrefois  chameau  ou  cable. 

CAMELÉEi  fubftantif  féminin.  Ar- 
brifleau  d'une  grandeur  médiocre. 
Ses  tiges  font  déliées  ,  rameufes , 
garnies  de  feuilles  femblables  à^ 
celles  de  l'olivier,  mais  plus  peti- 
tes, &  de  couleur  plus  obfcure.  Ses 
fleurs,  qui  naiflent  des  aiffelles  des 
feuilles ,  font  petites ,  Jaunâtres  5  & 
fouvent  d'une  feule  pièce  découpée 
en  trois  parties*  Son  fruit  eft  une 

,    baie  fêche ,  ronde ,  à  trois  loges , 

'  contenant  trois  noyauxs  dont  cha^- 
cun   renferme  ordinairement  une 

-    femence  oblongue. 

Cet  arbriffeau  croît  en  Efpagne 
&  dans  le  Languedoc  Toutes  fes^ 

^  parties  font  acres  au  goût ,  déter- 
fives  s  cauftiques ,  purgatives  &  dan* 

^    géreufes.    • 

On  ne  s*en  fert  plus  intérieure- 
ment j  mais  on  en  tait  quelquefois  - 
uiàge  extérieurement,  pourdéter- 

*  ger  les  vieux  ulcères. 
CAMELÉE  i  nom  propre  d'une  viUe. 
'    d'Afié,  dans  k  Cochinchine. 
CAMÉLÉON^  fubftantif  mafculin*. 
;    Petit  animalà  quatre  pieds,  du- 

genre  de  ceux  qui  font  des  œufs , 
■    comme  le  crocodile  &  le  lézard , , 
avec  lefquels  ilâ  beaucoup  de  ref- 

•  femblance.  Sa  tête  eft  fort  grofle, 

;    à  proportion  du  refte  de  fon  corps  :  • 
^    elle  eft  ornée  extérieurement  d'une 
crête,  &  intérieurement  a  une  cou- 
ronne triangulaire,  ofleufe,  dontt 
les  angles^  font  bordés  dans   leur 
\    contour  par  de  petits  boutons  perlés, 
qui  s'étendent  auffi  fur  le  nez  &  fur 
I    le  front  ;  les  yeux  font  très-beaux  , 
,    tantôt  gros  ,  tantôt  petits ,  bordés  ç 


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CAM. 

d'un  anncaus  &  places  de  manière 
que  l'un  peut  regarder  en  haut  & 
l'autre  en  bas  >  c'eft-à-dlre  >  de  dif- 
fcrens  cacés  ;  fon  mufeau  eft  formé 
en  pointe  obcufe.,  avec  deux  petites 
ouvertures  qui  lui  fervent  de  na- 
rines :  fa  gueule  eft  ample  ,  fes  mâ- 
choires font  garnies  de  très-petites 
dents:  fa  langue  eft  longue  &vifqueu- 
fe,  fon  ventre  fort  gros  :  fa  go^ge,  & 
la  longueur  du  corps  ^  tant  en-def- 
fus  qu'en  defTous,  font  garnies  d'une 
rangée  d'efpèces  de  petites  dents  en 
forme  de  fcie  ou  de  herfe,  lefquelles 
régnent  en  diminuant  infenfible- 
tnent  jufqu'au  bout  de  la  queue ,  qui 
eft  rebouclée,  toujours  frifée,&  cer- 
clée de  petites  bandes,  recourbée 
en  haut  dans  les  femelles ,  pendann^ 
Se  moins  bouclée  dans  les  mâles  y 
ce  qui  s'obferve  auffi  dans  les  lé- 
zards. Le  dos  &  le  ventre  ont  une 
couleur  cendrée ,  &:  paroi iTenr  com- 
me recouverts  de  petites  écailles 
rôuflatres ,  ondées  &  marbrées  d*un 
gris  de  fouris  :  l'épine  du  dos  &  la 
queue  avancent  en  artade  :  fes  pieds 
lont  compofés  de  cinq  doigts ,  dont 
le  premier  eft  uni  au  pouce  ,  &  les 
trois  autres  font  auffi  joints  enfem- 
ble  ;  fes  doigts  fiinflent  par  de  petits 
ongles  pointus  &  crochus ,  qui  ne 
font  pomt  joints ,  mais  fépjirés  &c 
libre$  dans,  leur  jeu. 

Cette  defcription  eft  celle  du  ca^ 
méléon  d'Egypte ,  le  plus  grand  & 
le  plus-ordinaire  de  tous  ;  celui  qu'a 
dilsèqué  M.  Perrault,  de  l'Acadé- 
mie des  Sciences ,  &  qui  avoir  onze 
pouces  ^  &  demi  de  longeur.  Elle 
convient  auffi  au  caméléon  du  Me- 
xique. 

Le  caméléon  oriental  ou  d'Am- 
bôine,  eft  fort  femblable  à  celui 
d'Egypte  :  il  n'en  diffère  que  par  la 
forme  de  la  couronne ,  qui  eft  Une 
f^rce  de  capuchon  garni  par  derrière 


G  A  M'  î'G5f 

d'un  bord  large ,  &  en-delTus  de 
petites  écailles  blanches. 

Celui  de  Ceylan  lire  fur  la  cou- 
leur de  fafran  :  les  écailles  de  fa 
crête  font  convexes  y  fon  mufeau  eft 
plus  pointu  ;  ita  un  gofier  fort  large 
&  une  langue  très -longue  ,  qu'il 
darde  fort  avant  pour  englumer  les 
infedôs  j  il  n  a  que  le  deflbus  de  la 
gorge  &c  du  ventre  hérilféj  l'épine 
de  fon  dos  eft,  comme  dans  tous 
les  caméléons^  relevée,  aiguë,  & 
continuée  avec  fa  queue  par  un 
grand  nombre  de  vertèbres  aflez 
rudes  au  toucher. 

Le  caméléon  d'Afrique  eft  noi- 
râtre ,  &  paroît  orné  fur  le  dos  d  un 
ceigne  blanc  ou  herfe  ,  &  d'une 
arge  bande  noirâtre  ,  du  milieu  de 
aquelle  ce  jpeigne  femble  naître  ; 
fes  jambes  font  longues ,  fes  pieds 

f;ros ,  &  la  partie  du  derrière  fi  cal- 
eufe ,  qu'elle  lui  fert  de  talon  fur  ' 
lequel  il  peut  s'appuyer. 

Celui  du  cap  de  Bonne-Efpérance 
eft  marbré  de  blanc  &  de  bleu  :  fa  ' 
couronne  eft  plate,  &  s'étend  de- 
puis la  pointe  du  mufeau  jufques 
fur  le  cou ,  où  elle  fe  plilfe  en  for- 
me de  collet  j:  il  eft  couvert  de 
petites  écailles  minces  &  relevées 
en  bôftes. 

On  trouve  encore  des  caméléons 
dans  les  Pays  qui  bordent  le  Sénégal 
&  le  Cambra  :  les  Nègres  du  cap 
de  Monte  appellent  cet  animal  barot- 
fo  :  il  eft  de  leur  religion  de  les  con- 
ferver,  &  de  ne  pas  permettre  qu'on 
les  tue  j  mais  d'en  manger  la  chair 
étant  de (Téchée,  &  de  les  fecourir 
lorfqu'ils  veulent  defcendrede  Quel- 
que hauteur.  En  effet ,  dans  cette 
befogne  ,  l'animal  avance  fort  fé- 
rieulement  &  très -lentement  un 
pied  &  puis  lautre ,  en  s'attàchanc 
de  fa  queue  à  toût^e qu'il  rencontre 
en  chemin  ;  il^  fê  foutienj:  de  cette 


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5IO 


CAM 


manière  jufqui  ce  qu'il  trouve 
qîulque  allîllance  :  lui  manque-t- 
elle, il  tombe  aullîtôc  à  pUt.  Ces 
animaux  vivent ,  les  uns  plufieuis 
mois ,  les  autres  plufieurs  années. 
Dans  le  pays  d'Angola  ,  ils  font 
leur  demeure  dans  les  rochers ,  dans 
les  cavernes  ,  dans  les  autres  lieux 
caches  &  humides,  quelquefois  fur 
les  arbres.  Ils  ne  pouflent  aucun 
cri  y  ils  ont  pour  ennemi  le  man-^ 

Comme  le  caméléon  ne  fe  nourrit 

3ue  de  mouches ,  de  moucherons , 
e  fauterelles  &  de  fourmis ,  la  na- 
ture lui  a  donné  une  langue  plate 
en  deffus ,  pointue  en-deUous ,  de 
la  longueur  de  fon  corps ,  qu'il  peut 
étendre  &  retirer  facilement.  Veut- 
il  attraper  fa  proie,  il  lui  fuffit  de 
darder  fa  langue  fort  avant,  de  la 
replier  autour  d'une  branche  d'ar- 
bre ,  où  montent  les  fourmis  &  au- 
tres infectes,  auffitôt  qu'il  en  a  fur- 
pris  dans  leur  palTage ,  il  retire  avec 
une  vîtefle  &  une  adrefle  merveil- 
leufe  ,  fa  langue  vers  le  gofier ,  & 
les  avale  avec  plaifir.  Cette  manière 
de  vivre  &  de  faifir  fa  proie ,  n'eft 

as  particulière  au  caméléon  ;  elle 
ui  eh  commune  avec  l'animal  nom- 
mé par  excellence  le  mangeur  de 
fourmis. 

Au  fur  plus,  le  caméléon  vit  quatre 
à  cinq  mois  fans  prendre  aucime 
nourriture  apparente  \  il  fe  contente 
au  befoin ,  d  ouvrir  la  bouche  pour 
recevoir  Tair  frais.  C'eft  fur-tout 
en  ce  moment  que  l'animal  décou- 
vre fa  fatisfadion,  &  les  différentes 
partions  qui  l'aeitent ,  par  fes  mou- 
vemens  pleins  de  gentitleffe ,  &  par 
la  variété  de  fes  couleurs  éclatantes. 
Il  eft  bien  lîngulier  que  la  couleur  de 
cet  animal ,  endormi  ou  mort ,  foit 
prefque  toujours  d'un  jaune  luifant  ; 
&    qu'étant   éveillé  ,    fa  couleur 


CAM 

habituelle  foit  le  gris  de  fourîs  pâle; 
&  fréquemment  un  beau  vert  tache- 
té de  jaune ,  quelquefois  marqueté 
de  brun  foncé ,  fur  le  corps  &  fur 
la  queue  j  d'autre  fois  d'un  brun 
clair,  mais  jamais  rouge. 

Lémeri  dit  que  dans  la  joie, 
cet  animal  eft  d'un  vert  d'émerau- 
de ,  mclé  d'oranger ,  entrecoupé  de 
bandes  grifcs  &  noires  :  dans  la  co- 
lère, il  eft  livide  &  ôbfcurj  dans 
la  crainte  ,  il  eft  pâle  &  d'un  jaune 
efface.  Il  varie  fans  ceffe  ces  cou- 
leurs, fouvent  trois  ou  quatre  fois 
dans  l'efpace  d'une  demi-heure  j 
&  en  apparence,  plutôt  à  fon  gré , 
que  par  la  communication  des  objets 
voiu:îS. 

Le  caméléon  paflTe  pour  réfolutif 
&  propre  contre  Tépilepfie ,  la  gout- 
te &  les  rhumatifmes. 
Caméléon,  fe  dit  auffi,  en  termes 
d'Aftronomie  ,  d'une  conftellation 
de  l'hémifphère  méridionale,  qui 
n'eft  pas  vilîble  fur  notre  horifon. 

Les  quatre  fyllabes  font  brèves 
au  iingulier  ;  mais  la  dernière  eft 
longue  au  pluriel. 
CAMÉLÉOPARD  ;  fubftantif  maf- 
culin.   Animal  quadrupède ,    ainft 
appelé  de  ce  qu'il  a  la  tête  &  le  cou 
comme  le  chameau  &  des  taches 
comme  le  léopard,  ^oy^^  Giraffh, 
c'eft  la  même  chofe,*  quoique  le 
Didionnaire  de  Trévoux  dife  le 
contraire. 
CAMELFORD  ;  nom  propre  d'une 
petite  ville  d*Angleterre ,  dans  la 
Province  de  Cornouailles.  Elle  a 
des  Députés  au  Parlement.    • 
CAMELINE  ;     fubftantif   féminin. 
Plante  annuelle  qui  s'élève  &  fe 
feme  en  Flandre,   comme  le  lin- 
Sa  tige  eft  garnie  de  deux  feuilles 
pointues  ,    &  fes  fleurs  jaunâtres 
?«:  difpofées  en  croix  ,   naiffent  à 
l'extrémité  des  branches. 


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CAM 

On  diftingue  deux  cfpèces  de 
camelines ,  de  la  femence  defquel- 
les  on  rire  par  expreffion  une  huile 

aui  eft  propre  pour  adoucir  la  ru  - 
eiïe  de  la  peau.  Elle  fert  aufli  à 
brûler. 

CAMELOT  ;  fubftantif  mafculin. 
Pannus  è  villo  caprino  contcxtus. 
Efpèce  d'étoffe  faite  ordinairement 
de  poil  de  chèvre  &  mêlée  de  laine, 
de  foie  ^  &c. 

Les  camelots  fimt  plus  ou  moins 

•  larges  &  les  pièces  plus  ou  moins 
longues  ,  félon  leurs  différentes 
qualités ,  &  les  lieux  où  on  les  a  fa- 
briquées. 

Les  endroits  du  Royaume  où  il 
fe  fabrique  le  plus  de  camelcrs , 
font  Lille ,  Arras ,  Amiens ,  la  Neu- 
ville y  &  quelques  endroits*  d'Au- 
vergne. On  en  tire  aufli  de  Bruxel- 
les ,  de  Hollande  &  d'Angleterre  , 
qui  font  très-eftimés. 

Les  camelots  payent  pour  droits 
à  l'entrée  du  royaume ,  douze  li- 
vres par  pièce  de  vingt  aunes ,  fui- 
vant  l'Arrêt  du  20  Décembre  i(> 87: 
il  faut  cependant  en  excepter  les 
camelots  fabriqués  en  Hollande^ 
qui  ne  payent  que  huit  livres  ,  fé- 
lon le  tarif  de  1^99 ,  confirme  en 

Î7J9- 

On  dit  proverbialement  d'une 
perfonne  incorrigible  ,  c\aelie  ejl 
commfi  le  camelot  ^  quelle  aprisfon 
pli. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
feconcle  très-brève,  &  la  troifième 
brève  au  iingulier ,  mais  longue  au 
pluriel. 

CAMELOTÉ,  ÉEj  adjèûif  qui  fe 
dit ,  dans  les  Manufaâures ,  d'une 
étoffe  travaillée  à  la  manière  du  ca- 
melot. 

CAMELOTINE;  fubftantif  féminin, 
petite  étoffe  mêlée  de  poil  &  de 
Beiurer  ,/aite  àJa.  manière  des.  ca- 


CAM  511 

melots.  Il  ne  s'en  fabrique  plus  au- 
jourd'hui. 

CAMELOTTEj  (reliures  à  la)  ont 
défigne  ainfi  certaines  reliures  giof- 
fîèrement  faites  &  ufitées  pour  les 
livres  des  baffes  claffes  ou  autres 
d'un  prix  très-modique. 

G AMENIZ  j  nom  propre  d'une  ville 
d'Allemagne,  dans  la  Luface. 

CAMERA  j  (  la  terre  de  )  petite  ville 
d'Afrique  ,  en  Barbarie  ,  au  royau- 
me de  Barca. 

C AMERERA  ;  fubftantif  féminin , 
emprunté  de  l'Efpagnol.  C'eft  le 
titre  d'une  Dame  de  la  Chambre 
de  la  Reine  d'Efpagne. 

CAMERIER  i  fubftantif  mafcunn. 
Titre  d'un  Officier  de  la  Chambre 
du  Pape. 

Le  Souverain  Pontife  a  deux  Ca- 
meriers ,  dont  un  a  la  diftribuîioa 
des  aumônes ,  6c  l'autre  la  gard« 
de  l'argenterie  ,  des  joyaux  &c  des 
reliquaires. 

CAMERINO5  ^^^  propre  d'une  ville 
dltalie,  dans  l'Etat  de  l'Eglife. 

CAMERISTE  y  fubftantif  féminin; 
Titre  qu'on  donne  ea  différentes- 
Cours  aux  femmes  qui  fervent  le* 
Princeffes  dans  leur  chambre. 

Les  deux,  premières  fyllabe*s  font 
brèves  ,  la  troifième  eft  longue  „ 
&  la  quatrième  très-brève. 

CAMERLlNGATi  fubftantif  mafcu- 
lin. Dignité  de  Camerlingue. /^oy^£ 
ce  mot. 

CAMERLINGUE  ;  fubftantif  maf-^ 
eulin.  Titre  de  l'Officier  le  plu&^^ 
éminent  de  la  Cour  de  Rome.  C'effi 
toujours  un  Cardinal  qui  eft  à  la 
tête  des  Finances ,  &  dont  les  fonc- 
tions ordinaires  font  de  préfider  h 
fa  Chambre  Apoftolique.  Le  Saint- 
Siège  venant  à  vaquer  ,  il  gouverne 
l'Etat  de  l'Eglife ,  fait  battre  mon- 
nbie ,  marche  en  cavalcade  accom— 
£agné  de  la  g^rde  des  Suiff^  âcau*^ 


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.51^  CAM 

très  Officiers ,  &  oublie  des  Edîts. 
II  a  fous  lui  un  Trcforier  général  ôc 
un  Auditeur  général ,  qui  ont  cha- 
cun u#e  Junfdiârion  léparée  ,  & 
en  outre  douze  Prélats  qualifiés  de 
Clercs  de  la  Chambre. 
ÇAMERONIENSj  (  les)  on  a  ainfi 
appelé ,  en  Ecofle ,  au  dix-feptième 
fiècle,  cenains  feftaires  qui  avoient 
pour  chef  Archibald  Cameron  , 
Miniftre  Presbytérien ,  lequel  refu- 
foic  de  recevoir  du  Roi  Charles  IL 
la  liberté  de  confcience  que  ce  Prin- 
ce vouloit  accorder  aux  Presbyté- 
riens. Il  difoit  que  ce  feroit  recon- 
^jh  noître  la  fuprématie  du  Roi ,  &  le 

""•^y  regarder  comme  chef  de  TEglife: 

ce  fanatique  fut  ainfi  caufe  de  deux 
çévolfes  gui  pnt  fait  répandre  bien 
du  fang. 
CAMETOURS;  nom  propre  d'un 
bourg  de  France ,  en  Normandie  , 
à  deux  lieues  &  demie ,  eft-nord- 
eft  ,  de  Coutances. 
vCAMILLA  'y  nom  propre  de  cette  fa- 
meufe  Reine  des  Volfques  ,  que 
Métabe  Ton  père  avoir  confacrée  à 
Diane ,  &  qui  dès-lors  fe  livra  en 
entier  à  la  cnafle  &  aux  armes.  Elle 
yii<  au  fccours  de  Turnus  contre 
Énce,  &  s*y  couvrit  d*une  gloire 
immortelle  par  des  prodiges  de  va- 
leur :  Aronce ,  cependant ,  tua  cette 
PrincelTe  en  traître  ,  oC  détruifît 
ainfi  Tefpoir  de  Turnus  &  des  Ru- 
tules.  C  eft  Virgile  qu'il  faut  enten- 
dre là  deflusdans  fon  Enéide. 
CAMILLE-,  fubftantifmafculin.C'é- 
toit ,  chez  les  Romains ,  un  jeune 
garçon  qui  fervoit  à  l'autel  dans  les 
lacrificesque  les  Romains  faifoient 
à  leurs  Divinités,  &  fur-tout  aux 
dieux  Cabires  ,  &  quand  le  grand 
Prêtre  de  Jupiter  omcioit.  Le  Ca- 
mille aflîftoit  auflî  à  la  célébration 
des  mariages  &  des  pompes  publi- 


mes. 


:C,AM 
CAMILLE  ;  nom  propre  d'un  des 

glus  grands  hommes  de  l'ancienne 
ome.  Il  fut  élevé  cinq  fois  à  k 
dignité  de  Didateur.  Il  triompha 
des  Antiates ,  des  Hemiques ,  des 
Falifques  &  de  ceux  de  Vj^ies ,  donc 
il  prit  la. ville  après  un  fiège  de  dix 
ans.  C'eft  lui  qui  délivra  Rome  des 
Gaulois,  d'où  on  lui  déféra  le  titre 
de  Reftaurateur  de  la  patrie»  Les 
Romains  lui  élevèrent  une  ftacue 
équeftre  dans  le  marché  de  Rome  ^ 
honneur  que  perfonne  n'avoir  reçu 
avant  lui.  Ce  héros  mourut  l'an 
3(^5  avant  Tére  chrétienne ,  âgé  de 

3uatre-vingts*ans.  Il  lai(Ià  un  fils 
igné  de  lui ,  qui  fut  Didateur  l'an 
5  5  o  avant  Jefus-Chrift ,  &  qui  mé- 
rita aufii  une  Hatue  équeftre  par  les 
fervices  qu'il  rendit  i  fa  patrie. 

CAMINADE  ;  vieux  mot  qui  fignî- 
fioit  autrefois  une  chambrie  à  .che- 
minée. 

CAMINHA;  nom  propre  d'une  ville 
&c  duché  de  Portugal ,  dans  la  Pro- 
vince d'entre  Duero  &  Minho. 

CAMINIECK;  T^yq  Kaminieck. 

CAMINITZA  ;  4iom  propre  d'un 
Bourg  de  la  Morée ,  i  douze  lieues 
de  Patras,&  à  trois  milles  de  la  mer. 
Spon  croit  que  c'eft  l'ancienne  ville 
d'Olenus  dont  parle  Paufanîas. 

CAMION  i  fubftanrif  mafculin.  C'eft, 
en  termes  d'Epingliers ,  la  plus  pe- 
tite de  toutes  les  efpèces  d'épin- 
gles- 

Camion  ,  fe  dit  auflî ,  en  termes  de 
Charrons,  d'une  efpèce  de  petite 
voiture  montée  fur  quatre  roues  , 
faites  d'un  feul  morceau  de  bois 
chacune,  &de  laquelle  plufîeurs  ou- 
vriers font  ufage  pour  traîner  des 
fardeaux  difficiles  à  manier. 

CAMIRIj  fubftantif  mafculin.  Fruit 
des  Indes ,  du  poids  d'une  once  ,  & 
qui  reflemble  beaucoup  à  la  noifet- 
te.  Sa  coque  dure  &  épaiftè ,  ren* 

ferme 


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CAM 

ferme  une  amande  blanche  que  Ray 
die  avoir  le  goût  d*une  amande 
douce. 

Les  Indiens  en  tirent  une  huile 
qu'ils  brûlent.  Se  dont  ils  aflaifon- 
nent  leurs  mets» 
Ç AMIRUS  j  nom  propre  d'une  an-% 
cienne  ville ,  du  nombre  des  crois 
principales  de  File  de  Rhodes. 
CAMIS  ;  (  les  )  idoles  qu'adorent  les 
Japonois»  &  qui  repréfentent  les 
rois  &  les  feigneurs  les  plus  illuf- 
,  très  51e  la  nation.  Ces  peuples  les 
invoquent  pour  en  obtenir  ta  fanté 
ifai  corps  &  la  viâoire  fur  leurs  en- 
nemis. 
ÇA  MISA  ;  fubftantif  mafculin.  Le 
.  P.  Labat  donne  ce  nom  au  vêtement 
des  femmes  Caraïbes  ,  qui  n'eft 
autre  chofe  qu'un  morceau  de  toile 
do  huit  à  dix  pouces  de  largeur  avec 
lequel  elles  cachent  leur  nudité. 
Les  filles  prennent  lé  camifa,  quand 
elles  font  nubiles ,  &  alors  on  les 
fépare  d'avec  les  garçons. 
CAMISADE;  fubftantif  féminin.  At- 
taque  faite  la  nuit  ou  au  point  du 
jour ,  par  des  gens  de  guerre  pour 
iurprendre  l'ennemi. 

On  a  tiré  camifade  de  cami- 
fe  ,  qui  fignifioit  autrefois  che- 
mife  ;  &  cela  ,  parce  que  les 
foldats  mettoient  leurs  chemifes 
par-deflTus  leurs  armes ,  afin  de  fe 
reconnoître  les  uns  les  autres ,  dans 
l'obfcurité. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  la^troifième  eft longue,  & 
la  quatrièrte  très- brève. 

Il  faudroit  changer  lé  c  tnk  ^  le 
^  en  j  3  &  écrire  ,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  kamiTiade.  Voyez  Or- 
thographe. 
CAMISARD;   fubftantif  mafculin. 
/On  a  donné  ce  nom  aux  fanatiques 
>des  Cévennes,  qui  fe  foulevèrent 
.  &c  prirent  les  armes  au  commence-' 

Tome  IV. 


CAM  yi5 

ment  de  ce  fiècle ,  pour  la  défenfe 
du  Calvinifme. 

Ces  Camifards  eurent  pour  chef 
un  vieux  Calvinifte  nommé  du  Str^ 
rcy  qui  prit  avec  lui  quinze  jeunes 
garçons,  &  fit  prendre  à  ia  fém-' 
me,  qu'il  aflbcia  à  fcn  miniftère  , 
quinze  Jeunes  filles ,  dont  il  pré- 
tendit faire  autant  de  prophètes  hc 
de  prophèteffes  ,  difant  que  Dieu 
tui  avoir  donné  fon  e&rit ,  &  qu'il 
avoit  le  pouvoir  de  le  commimi- 
quer  à  <pii  bon  lui  fembloit.  Ces^* 
taux  prophètes  trouvèrent  des  par- 
ti(àns ,  &  bientôt  on  vit  des  villa- 
ges, entiers  qui  n'avoient  plus  pour 
habitans  que  de  ces  foi-difans  pro« 
phètes.  Ces  Camifards  faifoienr 
profeflion  d'être  ennemis  jurés  de 
tout  ce  qoi  portoit  le  nom  &  le 
caradère  de  Catholique  Romain; 
ils  fe  perfuadoient  qu'il  y  avoit  du 
mérite  devant  Dieu,  à  maflacrer 
les  Prêtres ,  à  piller  &  à  brûler  les 
Eglifes  î  ils  mveékivoient  contre 
l'ÊgU^péc  (es  Miniftres.  Ils  furent 
convaincus  d'impofture  à  Genève 
même  j  néanmoins  le  feu  du  fapa- 
tifine  ne  fut  pas  éteint  ;  au  contrai- 
re  ,  il  alluma  une  guerre  civile 
dont  le  Languedoc  fut  le  théâtre. 
On  en  dut  la  fin  aux  foins  &  à  la 
valeur  du  Maréchal  de  Villars. 
CAMISE  ;    vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  une  chemife. 
CAMISOLE  ;  fubftantif  féminin.  Che- 
mifette  ,  ou  petit  vêtement  qu'on 
porte  entre  la  chemife  &  la  vefte. 
//  porte  une  camifole  de  Joie  j  de 
bafin. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  quatrième  eft  très- 
brève. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  ^ ,  le 

5  en  :[ ,  &  écrire ,  d'après  la  pro- 

.      nonciation  j  kami\ole.  Voyez  Or- 

I        THOGRAPHE^ 

Ttt 


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514  CAM 

GAMISSAN  i  fi  l'on  veut  en  croire 
Vincent  le  Blanc ,  voyageur  ttès- 
fufpeâ  >  c'eft  le  nom  propre  d  une 
ville  d'Ethiopie ,  vers  le  Nil  ,  à 
trois  lieues  de  CafTouda. 

CAMMANAHj  nom   propre   d'une 
.  petite  province  de  Guinée ,  en  Afri- 
que ,  fur  la  côte  d'or. 

GAMMART  j  nom  propre  d  une  an- 
cienne ville  d'Afrique,  au  royaume 
de  Tuniis ,  près  des  ruines  de  Car- 
thage. 

CAMMlN  ;  nom  propre  d'une  ville 
d'Allemagne,,  dans  la  Poméranie 
ultérieure,  fur  le  Divenow.  Deux 
incendies  la  réduifirent  en  cendres 
en  i^jo&en  1709. 

CAMOENSj  (Louis)  nom  propre 
d'un  Pocce  fam^x ,  iflii  d'une  an- 
cienne famille  Porcugaife  ^  &  né  en 
£fpaene  dans  4es  dernières  années 
é\x  règne  célèbre  de  Ferdinand  & 
d'Ifabelle ,  tandis  que  Jean  11.  ré- 
gnoit  en  Portugal.  C'étoi^nt  alors , 
dit  M.  de  Voltaire ,  les  beaux  jours 
ilu  Portugal,  &  le  tetnfpMnarqué 
pour  la  gloire  de  certe  nation. 

Emmanuel  déterminé  â  fuivre  le 
projet  qui  avoit  échoué  tant  de  fois 
de  pénétrer  aux  Indes  orientales  par 
l'Océan  ,  fît  partir  en  1497,  Vafco 
de  Gama,  avec  une  flotte,  pour 
cette  entreprife  qui  étoit  regardée 
comme  téméraire  &  impraticable  : 
cependant  elle  réuffit  :  Gama  & 
fes  compagnons  ,  naviguant  fur 
l'Océan  Atlantique,  découvrirent 
la  pointe  la  plus  méridionale  de 
l'Afrique  j  ils  virent  une  vafte  mer, 
&  elle  les  porta  aux  Indes  orienta- 
.  les.  Leurs  périls  fur  cette  mer ,  & 
la  découverte  de  Mozambique ,  de 
Melinde  &  de  Calicut ,  ont  été 
chantés  par  le  Camocns,  dans  un 
pocme  épique  >  intitulé  ia  Lujlade  ; 
pocme  qui  rait  fentir  quelque  chofe, 
idit  un  auteur  illuftre  ^  des  charmes 


CAM 

de  rOdiffce  &  de  la  magnificence 
de  rÉnéïde  \  pocme  qui  a  fait  ap« 
peler  fon  auteur  le  Virgile  Porcu^ 
gais. 

Le  Camoëns  obligé  de  quitter 
Lisbonne  pour  quelques  galante-^ 
ries  indifcrètes,  &  exilé  de  Goa 
par  le  Viceroi,  languit  quelques 
années  dans  un  coin  de  terre 
barbare  ,  fur  les  frontières  de  U 
Chine ,  où  les  Portugais  avoient  un 
petit  comptoir ,  &  ou  ils  commen- 
çoient  à  bâtir  la  ville  de  Macao. 
Ce  fut  là  qu'il  compofa  fa  Lufiade. 

11  obtint  un  petit  emploi  à  Ma* 
cao  même  »  &  delà  retournant  en- 
fuite  à  Goa,  il  fit  naufrage  fur  les 
côte5  de  la  Chine ,  &  fe  fauva ,  dit» 
on ,  en  nâgeaùt  d'une  main ,  &  de 
l'autre  tenant  fon  pocme  >  feul  bien 

3ui  lui  reftoit.  De  retour  à  Goa , 
fut  mis  en  prifon  ;  il  n'en  fortir 
que  pour  efluyer  un  plus  grand  mal- 
heur, celui  de  fuivre  en  Afrique  un 
f»2tit  Gouverneur  arrogant  &  avare. 
1  éprouva  touse  l'humiliation  d'en 
être  protégé.  Enfin  il  revint  à  Lis- 
bonne ,  avec  fon  pocme  pour  toute 
reffburce.  Il  obtint  une  petite  pen- 
fion  d'environ  800  livres  de  notre 
monnoie  d*au)ourd'hui  ;  mais  on 
ceflTa  bientôt  de  la  lui  payer  ;  il  n'eut 
d  autre  retraite  &  d'autre  fecours 
qu'un  hôpital.  Ce  fut  là  qu'il  paflà 
le  refte  de  fa  vie  &c  qu'il  mourut 
dans  un  abandon  général.  A  peine 
fut-il  mort ,  qu'ons'empreflfade  lui 
faire  des  épitaphes  honorables  ,  & 
de  le  mettre  au  ran^  des  grands 
hothmes.  Quelques  villes  fe  difpu- 
tèrent  l'honneur  de  lui  avoir  donné 
la  naifTance.  Ainfi  il  éprouva  en  tout 
le  fort  d'Homère  ;  il  voyagea  com- 
me lui  ;  il  vécut  6c  mourut  pauvre  » 
&  n'eut  de  réputation  qu'après  fit 
mort. 
Pour  vous  faire  une  idée  do  poi^ 


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CAM 

tffc  du  Camocns,  il.  faut  entendre 
M.  de  Voltaire  :  qui  mieux  que  lui 
a  droit  daffigner  â  chacun  la  place 
qui  lui  appartient* 

Voici ,  dit  cet  Auteur  fublime , 
comme  débute  le  Camocns  : 

«  Je  chante  ces  hommes  audeflus- 
du  vulgaire"",  qui  des  rives  occiden- 
tales de  la  Luutanie ,  portés  fur  des 
mers  qui  n'avoient  point  encore 
vu  de  vaifTeaux ,  allèrent  étonner  la 
Trapobane  de  leur  audace  :  eux  dont 
h  courage  »  patient  à  foufFrir  des 
travaux  au-delà  des  forces  humai- 
nes ,  établit  un  nouvel  empire  fous 
un  ciel  inconnu  &  fous  d'autres 
étoiles.  ,Qu  on  ne  vante  plus  les 
voyages  du  fameux  Troyen,  qui 
porta  fes  dieux  en  Italie^  ni  ceux 
du  fage  Grec ,  qui  reviticaque  après 
vjngt  ans  d'abfence  ;  ni  ceux  d'A- 
lexandre ,  cet  impétueux  conqué- 
rant. DifparoiflTez ,  drapeaux  que 
Tra|an  déployoit  fur  les  frontières 
de  rinde  :  voici  un  homme  à  qui 
Neptune  a  abandonné  fon  trident  : 
voici  des  travaux  qui  furpalfenttous 
les  vôtres. 

Et  vous ,  Nymphes  du  Tage ,  fi 
jamais  vous  m'avez  infpiré  des/  fons 
doux  &  touchans  i  fi  j  ai  chanté  les 
rives  de  votre  aimable  fleuve ,  don- 
nez  moi  aujourd'hui  des  acccns  fiers 
&  hardis  j  qu'ils  ayent  la  force  & 
la  clarté  de  votre  cours  j  qu'ils  foient 
purs  comme  vos  ondes ,  &  aue  dé- 
lonnais  le  Dieu  des  vers  préfère  vos 
eaux  à  celles  de  la  fontaine  facrée.» 

Le  Pocte  conduit  la  flotte  Portu- 
gaife  à  l'embouchure  du  Gange  ;  il 
décrit  en  paflant  les  côtes  occiden- 
tales ,  le  midi  &  l'orienr  de  l'Afri- 
que y  Se  les  différons  peuples  qui 
vivent  fur  cette  côte  j  il  entremêle 
avec  art  l'hiftoire  du  Portugal.  On 
voit  dans  U  troifième  chanc  ,  la 
mort  de  la  célèbre  Inès  de  Cajiro  , 


CAM  515 

époufe  du  Roi.  Don  Pedro  ^  dont 
1  aventure  déguifée  a  été  jouée  de^ 
puis  peu  fur  le  théâtre  de  Paris. 
C'eft  a  mon  gré  le  plus  beau  mor- 
ceau du  Camocns  ;  il  y  a  peu  d*en- 
droits  dans  Virgile  plus  atrendrif- 
fans  &  mieux  écrits.  La  fimplicité 
du  pocme  eft  rehauffée  par  des  fic-^ 
tioRs  aufl[î  neuves  que  le  fujet.En 
voici  une  qui ,  fi  j'ofe  le  dire ,  doit 
réulEr  dans  tous  les  temps ,  §c  chez 
toutes  les  nations. 

Lorfque  la  flotte  eft  prête  à  dou- 
bler le  Cap  de  Bonne- Efpérance^ 
appelé  alors  le  promontoire  des 
Tempères,  on  apperçoit  tout-à- 
coup  un  formidable  objet.  C'eft  un 
fantôme ,  qui  s*élèvc  du  fond  de  la 
mer  j  fa  tête  touche  aux  nues  ;  les 
tempêtes ,  les  vents ,  les  tonnerres 
font  autour  de  lutj  feS  bras  s'éten- 
dent au  loin  fur  la  furface  des  eaux  : 
ce  monftre  ,  ou  ce  dieu,  eft  le  gar- 
dien de  cet  Océan  ,  dont  aucua 
vaitleau  n'avoit  encore  fendu  les 
flots  j  il  menace  la  flotte ,  il  fe  plaint 
de  l'audace  des  Portugais ,  qui  vien- 
nent lui  difputer  l'empire  de  ces 
mers  ;  il  leur  annonce  toutes  les 
calamités  qu'îlsdoivent  efluyer  dans 
leur  entreprife.  Cela  eft  grand  ea 
tout  pays  fans  doute. 

Voici  une  autre  fidion  y  qui  fut 
extrêmement  du  goût  des  Portugais, 
&  qui  me  paroît  conforma  au  gcnio 
italien  j  c'eft  une  île  enchantée  qur 
fort  de  la  mer ,  pour  le  rafraîchif- 
fement  de  Gama  &  c^e  fa  flotte. 
Cette  île  a  fervi»  dit-on,  de  mo- 
dèle à  rUe  A'Armide^  décrite  qtîôU 
ques  années  après  par  le  Tafle.  C'eft 
là  que  Venus  j  aidée  des  confeils 
du  Père  Eternel  ,  ^  feçondçc  ei^ 
même -temps  des  flèches  de  Cu- 
pidon  ,  rend  les  Néréides' zmow-' 
reufes  Àts  Portugais,  h^s  plaifirs 
les  plus  lafeifs  y  font  peints  fans 
T  1 1  i^ 


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5i«  CAM 

ménagement  j  chaque  Portugais  em- 
bralTe  une  Nércïdc ,  &  Thctis  ob- 
tient Vafco  de  Gama  pour  fon  par- 
tage. Cette  dcefle  le  iranfporte  fur 
une  haute  montagne ,  qui  eft  Ten- 
droit  le  plus  délicieux  de  Tîle  >  & 
delà  lui  montre  tous  les  royaumes 
de  la  terre ,  Se  lui  prédit  les  defti- 1 
nées  du  Portugal. 

Camoéns  après  s'être  abandonné 
fans  réferye  à  la  defcription  volup- 
tueufe  de  cette  île ,  &  des  plaiUrs 
où  les  Portugais  font  plongés  y  s'a- 
vife  d'informer    le  ledeur  ,   que 
toute  cette  fiâion  ne  (ignifie  autre 
chofe  que  le  plaifir  qu'un  honnête 
homme  fent   à  faire  fon  devoir. 
Mais  il  faut  avouer ,  qu'une  île  en- 
chantée,dont  Venus  eft  la  dce(re>& 
où  des  nymphes  careffentdes  mate- 
lots après  un  voyage  de  long  cours, 
reffemble  plus  à  un  m/;j/Jcpd*Amfter- 
dam,  qu'à  quelque  chofe  d'honnête. 
On  reproche  d'ailleurs  avec  juC- 
tice  au  Camocns  d'avoir  fait  un  mê- 
lante ridicule  de  la  fable  avec  la 
religion  chrétienne  :  le    principal 
but  des  Portugais  ,  par  exemple , 
eft»  après  l'écabUlfement  de  leur 
commerce  ,  la  propagation  de  la 
foi ,  &  c'eft  Venus  qui  fe  charge  du 
fuccès  de  l'entreprile.  11  faut  con- 
venir, après  de  telles  difparâtes, 
que  l'ouvrage  eft  plein  de  grandes 
beautés  y  puifque  depuis  deux  cens 
'ans  il  fait  les  délices  d'une  nation 
fpirituelle  qui  doit  en  connoître  les 
taufes. 
CAMOKIÉ  i  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  couvert  de  plaies. 
tAMOISlER,  CAMOISSERi vieux 
verbes  qui  fignifioient  autrefois  pré- 
parer une  peau  comme  le  chamois. 
CAMOMILLE  j  fubftantif  féminin. 
ChamAmclum.  Plante  à  tiges  grêles  , 
rameufes  ,  qui  s'élèvent  à  la  hau- 
teur d'un  demi  pied*  Ses  £euiUe$ 


CAM 

font  nombreufes  ic  découpées  ni^ 
finement.  Ses  fleurs  radiées,  ayant 
le  difque  jaune  &  la  couronne  blan- 
che ,  foutenues  par  un  calice  écail* 
leux ,  naiffent  aux  fommets  des  ti- 
ges ,  &  il  leur  fuccède  des  fetnen* 
ces  oblongues. 

Cette  plante  croît  en  Languedoc, 
&  fur  le  rivage  de  la  mer.  Elle  eft 
amère  au  goût , odoriférante,  réfo- 
Itttive  ,  n^brifuge  ,  ftomachique  , 
carminative ,  vermifi^e. 

On  ne  fait  guères  ulaee  de  Ther- 
be  >  mais  on  emploie  frcquenunenc 
les  fleurs  en  décoâion  &:  en  cat» 
plafmes.  On  en  tire  une  eau  &  une 
nuile  )  que  l'on  donne  à  l'homme  à 
la  dofe  de  quelques  gouttes  dan$ 
une  liqueur  convenable.  On  les  fait 
prendre  en  décoâion  aux  animaux, 
a  la  dofe  d'une  peignée  fur  «une 
livre  d'eau}  ic  en  poudre,  à  la  dofe 
de  deux  gros» 

Il  y  a  une  autre  efpèce  de  ca- 
momille ,  qu'on  appelle  camomille 
romaine,  qui  croit  dans  les  campa- 
gnes d'Italie ,  Se  que  Ton  cultive 
dans  les  jardins.  Elle  a  les  vertus 
de  la  précédente ,  &  on  ja  lui  pré- 
fère. On  en  tire  par  la  diftillatioft 
une  huile  diurétique^  d'une  belle 
couleur  bleue.  Les  fleurs  donnent 
auflt  pat  infufion,  une  huile  qui 
calme  les  douleurs,  &  qui  entre 
dans  les  lavemens. 

Il  y  a  encore  la  camomille  puance 
qui  croît  dans  les  lieux  incultes» 
Elle  eft  amère  au  goût,  ic  répand 
une  odeur  forte  &  fétide  j  mais  elle 
eft  fondante  ,  apéritive  ,  antifpaf- 
modique ,  fébrifi^e  ,  vermifuge  & 
carminative.  On  fait  de  ITierbe  & 
des  fleurs ,  des  déco<^ons  pour  les 
lavemens  &  bains  de  vapeurs.  On 
l'emploie  aufli  comme  les  précé- 
dentes ,  en  fomentations  &  en  ca- 
taplafhâe^émoUiens  &  réfolotifs. 


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CAM 

SîKOP  ra  CAMOMILLE ,  fe  dit  de  la 
compoCcion  fuivance. 

Prenez  une  livre  de  fleurs  de  ca- 
momille récemment  cueillies  ;  fai- 
tes-les infufer  pendant  douze  heu* 
'  res  dans  quatre  livres  d'eau  de  fon- 
taine bien  chaude  ;  faites  bouillir 
'  légèrement  Tinfunon  ,  coulez-là 
avec  expréffion  j  remettez  fucceflî- 
vement  macérer  deux  autres  livres 
de  fleurs  de  camomille  dans  Tin- 
fuflon  coulée  i  en  procédant  com- 
•  me  la  première  fois  :  mêlez  dans 
la  dernière  éxpreflîon ,  trois  livres 
de  fttcre  blanc  ;  clarifiez  le  mélange 
avec  un  blanc  d  œuf ,  &  faites  cuire 
à  un  feu  modéré,  en  confiftance  de 
firop. 

Ce  (trop  efl;  excellent  contre  la 
colique  venteufe ,  &  pour  provo- 
quer les  mois  aux  femmes. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  quatrième  eft  très- 
brève. 

Les  //  fe  prononcent  mouillés. 
CAMON  -,  nom  propre  de  deux  vil- 
*    les  de  la  Paleftine»  dont  une  étoit 
ficuée  dans    le  grand  champ  »  en 
deçà  du  Jourdain ,  &  l'autre  dans 
le  pays  de  Galaad,  au  delà  de  ce 
fleuve. 
CAMONICA  :  nom  propre  d'une  pe- 
tite contrée  d'Italie ,  dans  l'Etat  de 
-    Venife ,  fur  les  rives  de  TOglio , 
vers  les  frontières  de  la  Valteline. 
CAMOSÉ  i  vieux  mot  qui  fignifioit 

autrefois  cifelé. 
CAMOUFLET  i  fubftantif  mafculin. 
Infufflatio.  Fumée  épaifle  qu'on  fouf- 
fle  p/r  malice  au  nez  de  quelqu'un , 
avec  un  cornet  de  papier  allumé. 
Une  s'amufera  pas  de  vos  camouflets. 
On  dit ,  en  tef mes  de  l'art  mi- 
litaire ,  donner  un  camoufler  ;  pour 
dire ,  chercher  à  écrafer  ou  étouffer 
~  le  Min.eur  ennemi  dans  fa  galerie. 
Camouflet  >  fe  die  famiiièrem^Pt 


CAM  517 

dans  le.  fens  figuré,  d'un  affront, 
d'une  humiliation  que  l'on  effuie. 
//  fut  obligé  d'ejfuyer  quelques  ca- 
mouflets. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifième  eft  moyenne  . 
au  fingulier ,  mais  longue  au  pluriel. 
CAMPj  fubftantif  mafculin.  Cafira. 
Le  lieu  où  une  armée  fe  loge  en 
ordre. 

Dès  que  les  hommes  fe  font  fait 
la  guerre  avec  quelque  indufttie, 
ils  ont  eu  des  camps  dans  lefquels 
ils  fe  font  fortifiés  pour  fe  mettre  ^ 
à  couvert  du  danger  des  attaques 
imprévues  &  nofturnes.  Les  Grecs 
entouroient  leurs  camps  d'une  tran- 
chée ou  foffc  :  les  Romains  n'ex- 
cellèrent à  fortifier  les  leurs  qu'a- 
près avoir  vaincu  Pyrrhus  à  la  ba- 
taille de  Benevent  »  où  ils  eurent 
occafion  d'examiner  ic  d'apprécier 
l'art  des  Grecs  en  ce  genre.  Après 
les  guerres  Puniques  &  celles  de 
Tarente ,  leurs  camps  devinrent  des 
forteréffes  fiables.  Auflî, l'armée 
Romaine,  qui  combattoit  au-devant 
de  fon  camp,  y  trouvoit  une  re- 
traite affuree,  quand  elle  étoit 
battue. 

Les  Romains  avoiènt  des  camps 
d'hiver  &  des  camps  d'été.  Les 
premiers  qui  fubfiftoient  tant  qu'il 
reftoit  quelque  chofe  à  conquérir 
dans  une  contrée ,  étoient  conftruits 
très-foUdement.  Les  pierres  &  les 
bois  en  formoient  les  fortifications 
&  les  tentes,  d'où  quelques-uns  de 
ces  camps  long-temps  habités ,  de- 
vinrent des  villes  dans  la  fuiré. 

Les  camps  d'été,  qui  ne  dévoient 
fervir  que  peu  de  jours,  étoient 
faits  moins  folidement  j  mais  ils 
ne  laiffoient  pas  d'être  entourés  de 
foffés.  Les  Romains  étoient  telle- 
ment perfuadéîi  que  la  sûreré  d'une 
armée  dépendpit  de  la  clôture  de 


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fiS  CAM 

'  fon  camp ,  que  fans  ce  travail ,  le 
Soldat  Romain  n'auroit  pas  voulu 
pafler  une  feule  nuit  qu'il  ue  fût 
fous  les  armes. 

Cette  méthode  de  former  des 
Camps  folidçs  &  retranchés ,  fe  per- 
dit dans  la  fiiite  des  temps ,  parce 
qu'elle  fut  négligée  des  peuples  qui 
renversèrent  l'empire  Romain.  On 
fait  qu'Attila ,  roi  des  Huns ,  ayant 
été  vaincu  dans  les  champs  catalau- 
nicns  y  aima  mieux  fe  retrancher 
avec  les  cadavres  de  fon  armée , 
que  d'environner  fon  camp  d'un 
foflTé- 

Ce  n'eft  que  dans  les  guerres  d'I- 
talie, fous  Louis  XII,  que  l'uiàge 
des  camps  retranchés  s'eft  intro- 
duit parnji  nous ,  &  c'eft  fous  Louis 
XIV  que  lart  &  la  méthode  s'en 
font  perfeftionnçs.  Nos  Ingénieurs 
diflribuent  les  camps  de  |ios  armées 
avec  autant  d'ordre  &  de  foip  que 
s'il  s'açiffoit  dç  la  conftrudion  d'u- 
>ie  ville* 

Nos  armées  campent  ordinaire- 
tpent  fur  deux  lignes  :  on  tâche 
d'en  appuyçr  la  droite  &  la  gau- 
che à  quelque  ruilTeau ,  rivière  , 
marais  ou  hauteur  dont  on  s'em- 
pare ^  &  où  l'on  tient  des  Dragons 
pu  de  rinfanterie. 

yArtillerie  fe  place  communé- 
ment devant  le'  centre  de  la  pre- 
micrç  ligne  ;  mais  (\  le  camp  ëft 
i  demeure ,  on  la  diftribue  fqt  \qs 
ailes  &  le  long  de$  lignes  j,  fêjon 
la  nature  dii  terrain. 

Le  Quartier  général ,  qui  eft  ce 
que  le3  Romains  appeloiept  le  Pré^ 
joire ,  8ç  l'endroit  pu  campe  le  Gé- 
néral, doit  êtrç,  autant  qu'il  eft 
poflible  ,  au  centrç  du  camp ,  afin 

3ue  le  Général  foit  plus  à  portée 
e  dpnner  fçs  ordres  f  ux  différons 
qil^rtiers.  Au  refte  ces  chofeç  fe 
f  Çjjl^ç  fclw  ks  cirçQiîft^nçeç  8ç  le« 


CAM 

conjonârures,  qui  font  fort  fujett&t 
à  varier. 

Comme  les  vues  générales  de 
celui  qui  commande  ,  doivent  être 
la  confervation  des  hommes  8c  des 
chevaux  de  fon  armée ,  il  cherche 
i  placer  fon  camp  dans  un  endroit 
fain,  où  les  vivres  puirlfent  parve» 
nir  commodément.  Il  tache  que  la 
earde  du  camp  n'exige  pas  oeau- 
coup  de  monde  >  afin  de  ne  pas  fa^ 
tiguer  inutilement  fon  armée.  Il 
conferve  une  communication  libre 
avec  les  places  dont  il  doit  tirer  des 
fubiiftances  :  il  place  fon  camp  de 
manière  qu'il  protège  le  pays  ami» 
qu'il  inquiète  le  pays  ennemi ,  6v» 
&  qu'il  ne  pui(Te  être  obligé  de 
combattre  malgré  lui,  &  délavan- 
tageufement ,  iyc. 
Camp  volant  ,  fe  dit  d'un  corps  de 
troupes  compofé  particulièrement 
de  cavalerie ,  qui  tient  la  campa- 
gne ,  pour  faire  des  courfes  fut  les 
ennwnis. 
Camp  ,  fe  dît  par  extenlion  d'une  ar^ 
mée  campée.  Tout  le  camp  Je  re^ 
pofoit  fur  luL 
Tête  pv  camp  ,  fe  dit  du  terrein  oà 
font  dépofés  les  faifceaux  &  les 
étendatds. 

On  appelle  M^tréchal  de  camv^ 
un  Officier  général  qui  a  pour  Su- 
périeur immédiat  le  Lieutenant 
général. 

\.exxixe^Aiitdêcampy{^  doa- 
ne  à  un  Officier  chargé  de  porter 
les  ordres  du  Commandant  Je  l'ar- 
mée ou  de  quelque  Officier  géné- 
ral î  &  le  titre  de  Mejire  d^  camp 
fe  donne  à  un  Colonel  4e  Cav^Ue-» 
rie. 
Camp  ,  s'eft  dit  autrefois  des  lices  où 
l'on  faifoit  entrer  les  Champions 
pour  y  vider  leurs  querelles  par  les 
.    armes.    Les^  hgc$  dt^  camp  U  ÇQit^ 


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CAM 

Cam?  paiTORiEN  »  s*eft  dit)  chez  les 
Romains,  d'une  grande  enceinte  de 
bâtiment ,  où  logeoient  les  foldats 
de  la  garde.  Cétoit  des  efpèces  de 
cafernes. 
Camp  ,  fe  dit ,  dans  le  commerce , 
des  qiurtiers  qu'on  a0igne  dans  le 
royaume  de  Siam ,  &  chez  quel- 
ques autres  peuples  desIndes  Orien- 
tales y  aux  Nations  étrangères  qui 
vpnt  commercer  chez  eux. 

On  dit,  dans  le  fens  figuré ,  que 
V alarme  cjl  au  camp  ;  pour  dire^ 
qu'on  craint  quelque  malheur  , 
quelque  événement  fâcheux,  quel- 
que difgrace. 

Ce  monofyllabe  eft  bref  au  fin- 
gulier ,  &  long  au  pluriel. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  ^ ,  le 
/7z  en  /2 ,  fupprimer  le  p  qui  eft  oi- 
iîf ,  &  écrire  ,  d'aprèrla  prononcia- 
tion ,  kan^  Voyez  Orthogicaphe. 
HI^AMPAGNA;  nom  propre  d'une  ville 
du  royaume  de  jfîTaples  ,  dans  la 
Principauté  ultérieure  ,  à  feize  mil- 

CAMPAGNARD ,  ARDE  j  adjeftif. 
Rurls  incola.  Qui  refte  ordinaire- 
ment aux  champs.  Nous  pajfâmes 
huit  jours  chc^  tme  Dame  campa- 
gnarde ,  qui  nous  fit  un  très-bel  ac- 
cueil. 

^AMPAGNARD,iedit  aufli  avec  quel- 
que mépris ,  de  ce  qui  paroïc  op- 
.pofé  ^ux  manières  &  a  la  politefle 
vHtées  dans  le  grand  monde.  Elle 
a  le  ton  campagnard. 
Campagnard  ,  le  dit  aufli  fubftan- 
tivement  dans  cette  dernière  ac- 
*  ^eption.  Ce  campagnard  a  des  ma- 
filtres  bien  ridicules. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, la  féconde  brève.  &  la  troi- 
fième  longue  au  mafculin,  mais 
jnoyenne  au  féminin ,  qui  a  une 
quatrième  fyllabe  très-brève. 
Çç  UXQX  employé  cpnune  adjec- 


CAM  51^ 

tif ,  ne  doit  pas  régulièrement  pré-^ 
céder  le  fubftantif  auquel  il  fe  rap- 
porte. On  ne  dira  pas  un  campa^ 
gnard  air  ^  mais  un  air  campagnard. 
Il  faudroit  changer  le  c  en  ^,  le 
m,  en  n^gn  en  ni^  fupprimer  le  d 

3ui-eft  oiuf  au  mafculin  ,  &  écrire , 
après  la  prononciation,  hanpaniar^ 
kampaniarde.  Voyez  Orthogra- 
phe. 

CAMPAGNE  ;  fubftantif  féminin* 
Campus.  Vafte  étendue  de  pays^ 
plat  &  découvert.  C'eji  une  campœ^ 
gne  de  fix  lieues  de  longueur.  Lati^ 
yierc  de  Seine  traverfe  cette  campa- 
gne. 

On  dit  que  la  campagne  efi  belle  ; 
pour  dire,  que  les  produâions  da 
la  terre  font  préparées  de  manière 
à  faire  efpérer  une  récolte  abon- 
dante. 

Campagke  ,  fe  dir,  dans  le  même 
fens  que  le  mot  champs  ^  au  plu- 
riel. //  vient  d'acheter  une  jolie  mai" 
fon  de  campagne. 

Gentilhomme  de  campagne  ,  fe  die 
d'un  Gentilhonime  qui  fait  ordi* 
nairement  fa  réfidence  à  la  campa- 
gne. //  va  pajfer  Vite  che\  un  Gen^ 
tilhomme  de  campagne. 

Habit  de  campagne  ,  fe  dit  d*un 
habit  dont  on  fait  ufàge  quand  on 
eft  à  la  campagne* 

Campagne  ,  fe  du,  en  tern[ies  de  l'Art 
militaire ,  du  mouvement ,  du  cam- 
pement &  de  Taftion  des  troupes. 
Exemples.  Dans  le  fens  de  mouve- 
ment. Nos  Troupes  viennent  d*en» 
trer  en  campagne. 

Dans  le  fens  de  campement.  Il  y 
a  trois  mois  que  t armée  eft  en  cam- 
pagne. 

Dans  le  fens  d'adion.  Nous  fî- 
mes une  rude  campagne  Van  pa(fé. 

Campagne,  fe  dir  aullî  des  faifons 
qu'une  armée  palTe  ordinairement 
en  campagne  ^  lefquellei  font  If 


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520.  GAM'- 

printemps»  Técé  &  l'automoe.  // 
Jeryit  pendant  trois  campagnes  con- 
fécutivcs. 
Campagne,  fe  dit  ,  en  tetmes  de 
Marine  »  du  temps  que  dure  un 
armement ,  une  croifièrea  on  voya- 

Î^e  de  long  cours ,  ou  celui  pendant 
equel  une  armée  navak  peut  tenir 
la  mer< 
PiâcES  DE  CAMPAGNE  ,  fe  dit    des 
petites  pièces  d'artillerie  qu'on  mè- 
ne aifément  en  campagne. 

doMÉDIENS     DE    CAMPAGNE   ,   fe    dit 

des  Comédiens  qui  ne  repréfenteht 
que  dans  les provmces.  Cette  Troupe 
n'e[l  compofce  que  de  Comédiens  de 
campagne* 
Caroli  de  CAMPAGNE,  fe  dit^aux  jeux 
de  la  bafTette  &  du  pharaon ,  d'un 

Saroli  qu'un  ponte  marqi^e  en  frau- 
e ,  fans  que  fa  carte  fou  venue  en 
gain.  Cette  Damt  fait  fouvent  des 
.  parolis  de  campagne. 

On  dit,  dans  le  fens  figuré ,  qu*«n 
Auteur^  un  Avocat ,  un  Predica-- 
teur^  &c.  bat  &  campagne;  pour 
dire  ,  qu'il  écrit  *  ou  qu'il  dit 
beaucoup  de  chofes  qui  font  fans 
.'rapport  à  fon  fujet. 

On  dit  au(fi  y  dans  le  fens  figuré, 
Cj^une  perfonne  a  mis  fes  amis  ^fes 
parens  j  des  gens  en  campagne  ;  pour 
dire, qu'elle  les.  fait  agir,  afin  de 
réuifir  à  quelque  objet  qu  elle  a  en 
vue. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  brève ,  &  la  troifième 
très-brève. 

Le  g  fe  prononce  mouillé. 
CAMPAGNE  DE  ROME;nom  pro- 
pre d'une  Province  d'Italie ,,  fituée 
entre  le  Tibre  ,  le  Teverone,  Ter- 
racine  &  le  Catigliario.  Elle  a  qua- 
rante milles  dans  fa  plus  grande 
longueur,  &  cinquante- cinq  milles 
dans  fa  plus  grande  largeur.  Ce  pays 
eft  mal  cultivé ,  quoique  le  fpl  çn 


CAMv 

foit  excellent.   On  attribue  cédé* 
faut  de  culture  aux  impôts  exceflifs 
dont  on  a  accablé  le  Laboureur , 
^&  à  Tufage  dans  lequel  eft  la  Cham- 
bre apoftolique,  d  acheter  le  blé  au 
prix  qu'elle  fixe  pour  le  revendre, 
enfuite  aux  Boulanjgers  plus  cher 
qu'elle  ne  Ta  acheté. 
CAMPAGNOL  i  iîibftantif  mafculin. 
Efpèce  de  rat,  plus  commun  en- 
core, &  plus  généralement  répandu 
qae  le  mulot  ;  celui-ci  ne  fe  troflve 
guères  dans  les  terres  élevées ,  le 
camoaçnol  fe  trouve  partout  dans 
les  DOIS ,  dans  les  champs ,  dans 
les  prés ,  &  même  dans  les  jardins  \ 
il  eu  remarquable  par  la  grofleur 
de  fa  tète ,  &  ^um  par  fa  queue 
courte  &  tronquée  ,  qui  n*a  guères 
qu'un  pouce  de  longj  il  fe  prati- 

3ue  des  trous  en  terre ,  où  il  amailè 
u grain, des  noifettes  &  du  elandj 
cependant  il  paroît  qu'il  préfère  le 
blé  à  toutes  les  autres  nourritures. 
Dans  le  mois  <fe  Juillet ,  lorfqae 
les  blés  font  mûrs ,  les  campagncrts  ^ 
arrivent  de  tous  côtés ,  &  font  fou-^ 
vent  de  grands  dommages  en  cou- 
pant les  tiges  du  blé  pour  en  man«» 
ger  l'épi  }  ils  femblent  fuivre  les 
moilTonneurs  \  ils  profitent  de  tous 
les  grains  tombés,  &  des  é(^isoU-^ 
hliés.  Lorfau'ils  ont  tout  glané ,  ils 
vont  dans  les  terres  nouvellement 
femées  ♦  &  détruifent  d'avance  la 
récolte  de  Tannée  fuivante.  En  au- 
tomne &  en  hiver,  la  plupart  fe 
retirent  dans  les  bois ,  ou  ils  trou- 
vent de  la  faine,  des  noifettes  & 
du  gland.   Dans  certaines  annéeç  » 
ils  paroilTent  en  f\  grand  noml^e  » 
quils  détruiroient  tout,  s'ils  fub- 
nftoient  long-temps  ;  mais  ils  fe 
détruifent  eux-mêmes ,  &  fe  man- 
gent dans  les  temps  de  difetre  :  ils 
fervent  d'ailleurs   de  pâture    aux 
mulots ,  &  de  gibier  au  renard ,  au 

chat 


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CAM 

'  chat  fauvage ,  à  la   marte  &  aux 
bellettes. 
Le  campagnol  reffemble  plus  au 
'    rat  d*eau  qu'à  aucun   animal  ,'par 
les  partîtes  intérieures  j  mais  à  l'ex- 
térieur ,  il  en  diffère  par  -plufieurs 

•  caractères  eilèntiek }  i  ^.  par  la  gran- 
.deur ,  il  n  a  giÉjjf^s  que  trois  pouces 

'  ■  tie  longueur  depuis  le  bout  du  nez 

jufqu'à  l'origine  de  la  queue ,  6c  le 

',rac  d'eau  en  a  fept:  i^.  par  les  di- 

-menfions  de  la  tcte  &  du  corps;  le 

campagnol  eft,  proportionnellement 

•àia' longueur  de  fon  corps,  plus 

--gros  que  le  rat  d'eau ,  &  il  aanflî  la 

"tcte  proportionnellement  p^us  groC 

•  fe  :  j*'.  par  la  longueur  de  la  queue , 
xjui  dans  le  campagnol  ne  fait  tout 
^u  plus  que  le  tiets  de  la  longueur 
-<le  ranimai  entier,  &  qui  dans  le 

rat  d'eau  fait  près  des  deux  tiers  de 
cette  même  longueur  :  4°.  enfin  par 
4e-naturel  ^  les  mœurs-,  les^ cam- 
pagnols ne  fe   nourriÏÏent  pas  de 

•   poiflon,  Se   ne  fe  jettent  point  à 
"eau;  ils  vivent  de  gland  dans  les 

-  H>ois ,  de  blé  dans  les  cnamps,&  dans 
es  prés  de  racines  ruberculeufes  , 
xromme  cdle  du  chiendent. 

Leurs  trous  reflemblent  à  ceux 

des  mulots  ,  &  font  fouvent  diVi- 

fés  en  deux  loges  ;  mais  ib  font 

,  ipoins  fpacieux  &  beaucoup  moins 

enfoncés  fous  terre  ;  ces  petits  ani- 

.  maux  y  habitent  quelquefois  plu- 
fîeuTs  eofemMe.  Lorfque  les  fe- 
melles font  prkes  à  mettre  bas, 
ellesy  portent  oes  herbes  pour  faire 
un  lit  à  leurs  petits  :  elles  pi^o- 
duifent  au  printemps  &  en  été  ; 
les  portées  ordinaires  font  de  cinq 
ou  fix ,  &  quelquefois  de  fept  ou 
huit. 

CAMPAN.;  nom  propre  d'un  bourg 
de  France^  en  Gaticogne,  à  cinq 

'    lieues ,  fud-fud-eft,  de  Tarbes.  Il  y 
.  a  dans  la  vallée  de  Campan ,  ^Jv^- ,  [ 


CÀIk 


■5z-t 


cellens  pâturages ,  &plufieurs  car- 
rières de  marbre. 

CAMPANE;  fubftantif  féminin.  Ou- 
vrage de  foie,  d'or,  d'argetït  filé , 
ou  d'autres  matières ,  avec  de  "pe- 
trts  omemens  en  forme  de  cloches  3 
^its  a:uilî  de  foie  ,  &c.  8c  dont 
on  fe  fert  pour  garnir  des  amfeu- 
blemens  ,  txes  omemens  d'églife , 
&c. 

Il  n  y  'a  que  4es  maîtres  Paflfe- 
-mentiers-BoutGfnniers  ,  qui  aient 
droit  à  Paris  de  fabriquer  des  c^m- 
panes.         -  '     ■ 

Camp  ANE  ,*fe  dit ,  en  termes  d'Archî- 
rebute ,  du  corps  du  cîiapiteau  Co- 
rinthien ,  &  du  chapiteiiu  compo- 
rte ,  parce  qu'ils  reHetriblént-a  une 
cloche  renverfte.  ^'     ,  '.  *  . 

CamI^ane  bfi  coMÈLB  ,  fe  dit  d^ 
certains  ornemerts  <Ie plomb,' chan- 
tournés &  évidés,  qu'on  place  au 

„  -bas  du  faîte  d'un  comble  ,  comme 
09  en  voit  de  dorés  au  château  kle 
VerfaîUes.  ;    '  <-    '  ^     ^    ■  -  ' 

Là  première  tVtlftbe  eft  moyen- 
ne, la  féconde  brève  y  Se  h  troi- 
fième  crès-brêve.       •  ^ 

CAMP ANELL A  ^  (  Thomas  )  nom 
propre  d'un  Ecrivain  du  dix-fep^ 
•  tième  fiècle,quiêntrâ<:hezl€fs  Do- 
minicains, où  il  ferehdit  faïtieux 
pat  fes  ouvrages  dô'Philofophie. 
Une  difpute  tfâ-vive  quHl  eut  avec* 
un  vieux  Profeflfeur  de  fon  Ordre, 
le  fitâccufer  d'héréfie;&  jeftter  dans 
les  prifons  de  l'Inquifition ,  où  H 
fouffrit  pendant  plus  devingt-cinq 
ans.  Ayant  enfin  obtenu  fa  libettc 
par  lemoyen du  Pape  Urbain Vlïl , 
il  vint  en  i(Jj4à  Paris,^il  futafc- 
cueilli  gracieufement  du  Cardinal 
de  Richelieu.  11  y  mourut  cinq  ans 
après  ,  âgé  de  foixante-onze  aHs. 
itétoitBc  àSciloyeaCàfcbre^ 

'  On  remarque  4^ns  fe»  ouvrages 
4>taacoUp  d'4lpût  ic  dHh^gituîcion  ^ 
Yv  V 


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g 


5t» 


CAM 


mais  peu  de  jugement  &  de  fbU- 
dicé. 

CAMPANETTE  i  fubftantif  féminin. 
Efpèce  de  Narciffe  fauvage  à  feuil- 
les longues  &  étroites.  Ses  fleurs 
font  jaunes ,  dorées  >  &  ont  dans 
le  milieu  une  campane  aflfez  gran- 
de ,  pale  &  garnie  à  fa  bafe  de  fix 
pièces  jaunes*  Quand  la  fleur  eft 
paflee,  le  calice  devient  un  fruit 
rond  ,divifé  intérieurement  en  trois 
loges  qui  renferment  des  femences 
fphériques  &  noires.  La  racine  eft 
bulbeufe  &  vifqueufe. 

Cette  plante  croît  dans  les  prés  , 
les  bois  y  les  jardins  Se  les  lieux  hu- 

.  tnides.  Elle  eft  piurgative  &c  apéri- 
tive.  On  la  donne  infuiee  à  la  dofe 
de  deux  drachmes* 

ÇAMPANIE  i  nom  propre  d'une  an- 
.  cienne  Province  d'Italie  >  qui  ré- 
pondoit  à  peu  près  à  ce  que  nous 
appelons  aujourd'hui  la  Terre  de  La- 
bour y  dans  le  royaun^  de  Naples. 
Les  anciens  nous  ont  peint  ce  pays 
comme  un  lieU  de  déhces*  Capoue 

.   en  étoie  la  capitale^ 

CAMPANIER  j  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  fonneur. 

CAMPANIFORME  j  adjeftif  des 
«deux  genfres  %  &  terme  de  fiotani- 

2ae  >  qui  fe  die  d'une  fleur  dont  la 
gure  imite  celle  d'une  cloche. 

CAMPANILLE  j  fubftantif  féminin^ , 
&  terme  d*Architeâure ,  qui  fe  dit 
de  la  partie  fupérieure  d'un  dôme. 

CAMPANULE  i  fubftantif  féminin. 
Campanula.  Plante  laiteufe ,  ^  plu- 
fleurs  tiges  velues,  qui  s'élèvent  à 
la  hauteur  d'envîron  deux  pieds.  Ses 
feuilles  »  femblables  à  celles  de  l'or- 
tie y  mais  plus  pointues  &  garnies 
de  poils,  font  difpofées  alternative- 
ment le  long  des  tiges.  Ses  fleurs 
quiforteAt  des  ai  (filles  des  feuilles, 
font  de  cotileui^  bleue  ,  blanche  ou 

,  Tioktcc^  faitet  ea  Copne  de  cfe- 


CAM 

ches  évafées,  &  fou  tenues  chacune 
par  un  petit  calice  découpé  comme 
elles  en  cinq  parties  j  ce  calice  de« 
vient ,  quand  la  fleur  eft  tombée  > 
un  fruit  membraneux  p  divifé  en 
plufieurs  loges  qui  renferment  des 
femences  metîues ,  luifantes  &  de 
couleur  ronfle.  - 

Cette  plante  CToît  dans  les  prés  , 
les  bois  &  les  lieux  humides.  Elle 
eft  aftringente  y  déterflve  ,  vulné- 
raire j  &  s'emploie  en  décoâion 
&  engargarifme. 
CAMPATOl^i  (les)  Hérériquesdu 
quatrième  flècle,qui  fuivoient  les 
erreurs  des  Donatiftes  j  &  qui 
furent  ainfl  appelés  de  ce  quils 
couroient  les  campagnes  pour  y  ré- 

Xandre  leur  doélrine. 
MPE  i  fubftantif  mafculin.  On 
donne  ce  nom  dans  le  commerce  â 
une  efçèce  de  droguer  croifé  &  dra- 
pé j^  qui  fe  fabrique  en  divers  en- 
droits du  Poitou.  La  pièce  doit  avoir 
quarante  aunes  de  longueur ,  & 
une  demi-aune  de  largeur. 

CAMPÉ,  ÉEj  adjedif  &  participe 
paffif.  Foye\  Camper. 

CAMPÊCHE  i  nom  propre  d'une 
ville  de  la  nouvelle  Elpagne ,  dans 
la  prefqu  île  de  Yucaran  ,  fur  la 
côte  orientale  de  la  baie  de  cam* 
pêche. 

Elle  a  donné  fon  nom  au  bois 
que  produit  un  arbre  d'Amérique  ^ 
oui  eft  très-dur  &  très-pefant ,  & 
dont  on  fe  fert  pour  teindre  en  noir^ 
&  pour  divers  omrages  de  menui- 
ferie  ,*  parce  que  c'étoit  là  où  fe  fai- 
foit  autrefois  tout  le  commerce  des 
bois  de  teinture  de  ces  parages. 

Baie  de  cam pêche  ,  fe  dit  de  cet  en* 
foncement  confldérable  qu'on  trou- 
ve fur  la  côte  méridionale  du  golfe 
de  Mexique  y  Se  qui  s^étend  depuis 
le  cap  de  Condecedo  jufqu'à  la  poil^^ 
te  de  la  contrée  de  St.  ^Urtixu 


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CAM 

CAMPELET  i  vieux  mot  qui  fignî- 
fioic  autrefois  un  petit  champ, 

jCAMPEMENT  j  fubftantif  mafcu- 
lin.  Adion  de  camper.  Cefirafans 
doute  le  dernier  campement  de  V ar- 
mée avant  V  hiver. 

jCampement,  le  dit  aufli  du  camp 
mèi^e*  Le  lieu  nétoit  pas  propre 
fOur  le  campement. 

La  premiè(p  fyllabe  eft  moyenne^ 
la  féconde  très-brè^^»  la  troifième 
moyenne  au  fingulier  ,  mais  longue 
au  pluriel. 

pAMPEN  j  nom  propre  d'une  ville 

forte  de  la  République  de  HplUn- 

de ,  dans  la  Province  d'OvofiCTel. 

Xes  HoUandois  Tenbvèrent  aux  £f- 

pagnols  en  1578. 

CAMPENART  \  vie^x  mot  qui  figpi- 
fioit  autrefois  clocher. 

jCAMPER  y  verbe  adif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequçl  fe  con- 
jugue comme  chanter.  .  Placer  & 
diftribuer  une  armée  »  une  troupe 
dans  un  endroit  »  pour  y  refter  un 
ou  plufieurs  jours.    Ce,  Brigadier 

.  campa  fon  détachqncru  aux  pieds  de 
la  montagne. 

)Camp£R  ,  eft  auili  verbe  oeutre  ,  & 
fe  dit  d'une  troupe^,  dun^  armée 

aui  s'arrête  en  quelque  liei^  pour  y 
epieurer  un  ou   pludeurs  jours. 
V armée  campa  à  la  vue  de  la  cita- 
.  delU. 

On  dit  Proverbialement  de  quel- 

2u  un  qui  n'a    point  de  réfidênce 
xe,  &  qui  en  change  habituelle- 
ment ,  qu'il  campe ,  qu'i/  ne  fait  que 
camper. 
Sp  G AHPER  9  efl:  auifi  pronominal  ré- 
fléchi ,  de  le  dit  Êimilièrement  pour 
exprimer  ,  fe  placer.    Il  fe  campa 
dans  un  fauteuil. 
Se  cAMPËii  >  fe  dit  encore  poor  figni- 
.    fier  ,  prendre  une  certaine  po^itfp, 
fe  mettre  d'une  certaine  £iiçon  lur 
fes  pie43.  Ce  da/feurfe  çampf  f^^^ 


:  ,  îa  pr^mièi!§  fyllabe  ^  moyen- 
ne >  &  U  féconde  eft  longue  ou 
brève, comme  nous  TexpUqiions au 
mot  VsiiBE ,  avec  la  con|ugaifon.& 
la  quantité  profpdique  des  autres 
r^mps. 

Ôbfervez  cependant  qu^  U% 
temps  ou  perfouof€ ,  qui  fe  termi- 
nent par  un  9  fémium  ,  pnic  Uur 
pénultième  fyllabe  lopgue*  D^ns 
je  campe  >  la  fyllabe  cam  eft  lon« 
gue. 

CAMPER }  nom  propre  d'une  contrée 
des  indei  orientales  ^  duvi  Tîle.de 
Sumatra» 

CAMPEilÇHB  i  fubftantif  féminin. 
Les  ouvriers  ep  tapifieries  de  bafle 
lide  donnent  ce  nom  à  la  barre  de 
bois  qui  trgv^rft  leur  métier  d'une 
roine  a  Taiitr^  ,  &:  qui  foutient  les 
fauteteaux  où  font  attachées  les 
cordas  4e9  Iwies» 

CAMPÉSTKE  i  fubftantif  féminin. 
C'étoit  )  chez  les  Romains  ,  une 
efpèce  de  culotte  ou  de  vêtement 
fembUble  ^u^  hauMe-chMlIès  que 
portent  ordinairemept  1^  daafeiirs 
de  cordej# 

CAMPHORATA  >    Fi>y.ci    Cam- 

CAMPHRE  \  fubftantif  mafcuUn. 
Campkora'  Subftance  végétale ,  con- 
crète, folide,  féche,  friable  ^  très- 
voUtile  »  inflammable  i  la  manière 
des  huiles  eâemielle$  ^  d'une  odeur 
très-f^rre  &;  tiès-pénétranite  ,  d'un 
goût  amer  «Se  piquant  >  &  qui  fe 
diâbut  f^çilem^t  dans  Tefprit  de 
vin. 

P^r  toutes  les  propriétés  dont  on 
vient  de  parler,  le  Camphre  ref- 
femble  parfaitenfient  au^  réfries  j 
mais  d'uB  autre  c^  »  il  en  diiEère 
elTentielleaient ,  en  ce  qu'étant  ex- 
pofé  au  &u  4»{^  l^s  v^âfeaux  dos  , 
il  fe  fubîime  en  entier  fans  éprou- 
ver de  dccQmppâti>QQ  j  ^  fans  l^r 
V  V  V  i  j 


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^t4  CAfM' 

fyr  aacim  rè(ida  charbotmaix  ;  ni 

-  d'aacune  ^utre  efpèee.  Quoiqu'il 
ait  une  Aiveur  force ,  il  n'a  point 
1  Acreté  des  huiles  eflentielles  ^  les 
alcalis  les  plus  cauftiques  n'ont 
aucune  prife  fur  lui  ;  les  acides^i- 
trioliques  Se  nitreux-  le  diiTolve^it  y 
mais  tans  effervefcence ,  fans  cha- 

-  leur  ^  fans  l'enflammer ,  fans  le 
brûler ,  fans  lui  caufer  aucune  al- 
tération fenfible  y  même  lorfqtk'ils 
font  concentrés. 

L'acide-  nitreujc  tliflout  le  cam-* 

'    phrt  tranquillement  ;  Se  cette  dif 

folution  eft  claire  &  limpide,  Oii  a 

.    donné  à  cette  diflblution  le^nom 

à'JùtUe  de '■  camphtc  :  fi  on  la^^  mêle 

avec  une  grande  quantité  d'eau» 

auflitôt  lds4iqueur^  (&  troublent  > 

le  mélange  dévient  laiteux  i  parce 

•  '  que  cet  acide  ^  •uneplus  grande 

aflSnité  avec  Teau  <ju'avec  le  cam- 

[►hfe.  Cette  fubftaàce  quitte  d6nc 
acide  fous-  la  forme  <le  flocons 
blancs ,  qui-fe  précipitent  d'abord 
au  fond  de  la  Hiqueur ,  à  caufe  d'un 
rafte  d'acide  qui  les  appéfantit^ 
mais  à  mefure  que  l'eau  enlève  cet 
acide  y  les  îflocons  viennent  gagner 
la  furface  où  ils  refl:ent  nageant  : 
fi  on  achève  de  lés  bien  lav^r ,  & 
qaon  les  faffè"  fécher  ^  on  trouve 
que  c'eft  du  camphre,  en  tout  fem- 
blable  à  ce  qu'il  étoit  avant  cette 
diâfolution  &  précipitation  5  preuve 
'  fenfible  que  le  camphre  ne  reçoit 
aucune  altération  de  la  part  de  l'a- 
cide nitreux  ^  lequel  cependant  eft 
celui  de  tous  les  acides  qui  agit  le 
plus  fortement  fur  toutes  les  ma- 
tières huileufes. 

Il  fuit  de  ce  qui  vient  d'ctre*  dit 
des  pFopnétcs' du  camphre  ,  que 
cette  fubftanc^  *  fingulière  ,   quoi- 

3u'ay^t<les  propriétés*  effèntielles 
es  luiiles^  &  des-réfines^  n'eft<e- 
pe&dant  comparable  à  aucune-  de^ 


CAM- 

celles  qui  font  connues ,  &fqu'elli^ 
eft  dans  une  clafl^  à  part.  Comme  à 
l'exception  de  fa  forme  concrète  v  - 
le  camphre  fe  rapproche  beaucoup 
de  .la-nature  de  lUther ,  prccifément 
par  toutes  les  propriétés  qui  le  font 

•  différer  à^  huiler;  il  y  a  Keu  tW 
préfumer  que  cette  fubftance  "eft^  * 
analogue  à  Téther ,  ainfi  qiïè  M»^ 

V   Macquer  le  conjeÛnre  dans  les  Elc- 
tttttïs  de  Chftnie. 

Tout  le»  camphre,  qui  eft  dans» 
le  commerce ,  nous  vient  des  In- 

•  àts  &  du  Jappn-î  on^le  rire  d  une 

•  efpèee  de  laurier  qar  croît  abon- 
damment dans  111e  4e  Bornéo.  On  * 
a  cnt- pendant  long  -  temps  que- 
cet  arbre  étoit  lè  leul  végétal  qqi 
pÔt  fournir  du.vcamphre  j  mai^ 
plufieurs  Chimiftes  modernes  ,*.&■ 

-  lingulièrement  M.  Cartheufer ,  ont 
'  découvert  que  beaucoup  de  plantes 

aromatiques,  telles  qtie'le  thioi, 
le'  romarin,  la  fauge,  8^  prefque 
toutes  les  labiées,  contiennent  une 
fubftance  de  la  nature  du  camphte» 
qu'on  peut- -même -en  retirer  ,  quoi- 
qu'en  très-petite  quantité;*^ 

^Le  Camphre  ,  immédiatement 
après  avoir 'été  retiré  de  l'arbre  qui 
le  fouruft,  eft  chargé  de  plufieurs 
impuretés  qui  le  fàHIIent  j  on  le 
nomme,*  en  cet-étar'.  Camphre 
brut.  Les  HoUandois  qui  en  font  le 
principal  commerce  ,\  le  purifient 

-  chez  eux ,  en  le  fublimant  dans.de$ 
efpèces  de  matras  de  verre. 

Êé  Camphre  eft  ufité  en  Méde- 
cine ,  comme  un  remède  calmant 
&  antifpafin0dique7.il  féuflît  eft 
feéKvement  dans  plufieurs  mala* 

.  diesxonvulfives  \  de  'autres  aflfec- 
tions  du  genre  nerveux.  Cette  ver- 
tu lui  eft  commune  avec  toutes  lô 

#a*rres  fubftances  éthérées  &  hui- 
leufes,  très -volatiles,  telles  que 
l'4th€t^  t huile  animale  de  dJppel  ^ 


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CÀM) 

Jcs'haiUy'eJfemielicê  trèi^eciifiees  j 
lé  mufc^  le  caftoreum^  t opium  ^  &r 
autres  fubftances  femblables.  Hoff- 
mann eft  celui  des^  Médecins  qui 
aie  plus  obferv^j  fuivi  &  recom- 
mandé la  vertu  fédacive  du  cam- 
phre. On  »  fe  fert  auffi  avec  beau- 

,  coup  de  fuccès  da  camphre  corti- 
me  d*tin  puiflant^umiputride  :  on 
remploie  diflbut  dans  Tefprit  de 
vin  ^.contre  la  gangrène  &  le  fpha- 
cèle. 

On  lit  daiîs  les  Hiftoires^es  ma- 
ladies de  fireflau ,  qu'une  fille  qui 
avoir ,  noiv-ieutemenc  la  peau  af- 
fédtée  de   puftules  fcorbutiques , 

'  mfais  qui  ponoit  encore  ^ne  laree 

•  tumeur  rouge  à  la  main  y  dont  la 
bafe  s'étendoit'jirfqrfau  bras ,  ^rit 
de  la  poudre  bézbàrdique  de  We- 
delius  ,  avec  du  nitre  &  un  peu 
de  camphre  ;^  dans  de  l'huile  d^- 
noandés  dôuee»  j  qu-auffitôr  ces 
terribles  fymptômes  furent  confi- 
dérablemént  diminuéiè  \  que-  Tin- 
flammatîon  qui  tendoit  à  là  gangre- 
né ,  fui  arrêté^  &  que  la  fueur  ex- 
citée par  ces  remèdes  ,  répandoit 
une  forte  odeur  de  camphre  j  preu- 
ve fenfible  3c  inconteftable  de  la 
qualité  pénétrante  de  cet^  fubftan- 
ce,. 

Stahl  appelle  le  camphre  le 
dompteur  de  toutes  les  inflamma- 
tions; ' 

Le  célèbre  Werlhofius  a  obfervé 
que  trois  ou  quatre  grains  de  cam- 
phre, pris  de  deux  en  deux  heures 
dans  des  émulHons  nitreufes ,  pro- 
dttifbient  les  meilleurs  effets  dans 
les  fièvres -aiguës*,  la  frénélie  &  le 

•  délire.- 

Les  tranfadions  philofopdiiques 
parlent  de  Maniaques-  qui  ont  été 
guéris  de  leur 'maladie ,  en  prenant 
matin  6c  foir  demi^  drachme  de 
camphre,  en  forme  de-ioi* 


CAMT  fiy 

S^hi  nous  inftruit  d'après  Rha- 
(ès ,  que  le  camphre  guérit  les  ma- 
ladies les  plus  aiguës  ,  les  douleurs 
d&  tête  qui  proviennent  de  cha- 
leur^ de  même  que  les  inflamnia- 
tions',  fur-tout  celles  du  foie. 

Mindereus'  place  le  camphre,' 
dans  fbn  Traité  fur  la  Pejie  ^  au 
nombre  des  Antidotes  qui  ont  le 

{lus  de  vertu  contre  cette  maladie, 
baffure  qu'il  a  beaucoup  plus  d'ef- 
ficacité qu'-aucune  préparation  bé- 
zoardique  pour  prévenir  la  putrc- 
faftion  ,  &  diflipet  lescxhalaifons 
contagieufes. 

Hoffiiïann  affûte ,  d'après*  fa  pro- 
pre expérience ,  qu'il  n  y  a  point  de 
remède  qui  foulage  auflî  prompte- 
ment  que^  le  camphre  dans  la  go- 
norrhée ,  fie  le  commencement  de 
la  vérole. 

Le  Camphre  eft  encore  fînguliè- 
rement  utile  dans  lès  hémorrhagies 
dangereufes^  iù  terribles ,  fur-rcÂit 
dans  celles  qui-  accompagnent  les 
fièvres  malignes  ,  de  même  que 
dans-le  crachement  de  fang  occa- 
fionné  par  des  caufes  internes , 
tels  que  les  fpafmesdey^vifcères. 

Comme  le  C^;7Ç7Artf  brûle  dans 
Teau  quand  il  eft  allumé ,  &c  qu'il 
rend  une  Iflamme  blanche  &  odori- 
férante j  on  en  fait-  ufage  dans  les 
feux  d'arrifice. ' 

Si  vous  -aJQUtez:>dix  grains  de 
camphife  à  un  grain-  de  phofphore 
Angtoisj  fait  avec  de  l'urine,  voù3 
aurez  un  phofphore  liquide. 

Les  Foureurs  fe  fervent  de  cam- 
phre pour  écarter  les- tignes- des 
pelux.  Les  Pemtres*en  mêlenr  aufli 
dans  la  compofition  de  leurs  vernis, 
parce  que  cette  fubftance  empêche 
que  les  infeâ:ea^^n'acfaq^enr  leur$ 
Ouvrages».' 

Quelqties  petfonnfesont  prétendu' 
ooe  le^camphre déiruifoit  les  feux 


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5i6  CAM 

de  l'âoiour ,  &  que  fon  odeur  ren- 
voie les  hommes  impui(fans  }  mais 
rien  n  eft  moins  vérifié. 

Le  Camphre  paye  pour  droits  >  à 
lentr^  du  Royaume ,  1 5  liv,  par 
quintal ,  fuivant  le  tarif  de  1 66^ 
Trochisques  de  Camphre  ,  fe  dit 
de  la  compofition  f  uivante  : 

Prenci  une  once  de  camphre, 
une  demi-once  de  mirrhe ,  autant 
d'alFa  fœtida  &  de  caftoreum }  trois 
gros  de  fpicanard ,  un  gros  de  fa- 
fran ,  un  demi  -  fcrupuTe  d*opium 
&  huit  2outtes  d'huile  de  fuccin  : 
Pulvéril^z  ces  drogues  ;  mêlez- 
les  avec  rhuile  &  avec  une  quantir 
té  fuffifante  de  gomme  adragant , 
tirée  avec  de  Teau  de  matricaire  ; 
faites  du  tout  une  pâte  dont  vous 
formerez  des  trochifques  que  vous 
ferez  fécher  pour  vous  en  fer vir  dans 
le  befoin. 

Ces  trochifques  font  bons  dans 
les  fièvres  inflammatoires  ,  ,  pour 
tempérer  lardeur  de  la  bile  éc  du 
fang ,  contre  la  phtifie  ,  mais  par- 
ticulièrement contre  les  vapeurs 
&  les  aurres  maladies  hiftériques. 

La  dofe  eft  depuis  un  demi-£cru~ 
pule ,  jufqu  à  un  demi-gros. 

La  première  fyllabe  eft  longue , 
&  la  féconde  très-brève. 

Il  faudroit  changer  le  c  enk^U 
menn^  ph en/,  &  écrire ,  d'après 
la  prononciation  ,  kanfrc.  Voyez 
Orthographe. 
CAMPHRÉ  ,  ÉE  ;  adjeûif  Qui 
n'a  guères  d'ufage  qu'en  ces  phra- 
fes  :  de  Vtfprit  de  \m,  camphré  ^ 
de  Veau  de  vie  camphrée  ;  pour  di- 
re ,  de  l'efprit  de  vin ,  cfe  l'eau- 
de-vie ,  dam  lesquels  on  a  mis  du 
camphre. 
CAMPHRÉE  i  fubftantif  féminin. 
Plante  à  plufieurs  tiges  dures ,  li- 
gneufes  ,  velues  ,  blanchâtres ,  ra- 
meufes ,  qui  s'élèvent  i  la  hauœur 


CAM 

d'enviroA  dix -huit  ponces  :  fcs 
feuilles  font  fimples  ,  entières,  ve- 
lues &  alternes  :  la  fleur  qui  pa« 
roît  au  mois  d'Août  &  de  Septem- 
bre ,  eft  un  petit  vafe  herbeux , 
duquel  ibrtent  quatre  petites  éta- 
mines  furmontées  chacune  par 
un  fommet  rouge,  ou  de  couleur 
de  rofe  :  il  fuccède  à  cette  fleur , 
une  femence  ovale ,  aplatie  &  lui* 
•  fante.     -^ 

Cette  plante ,  qui  croît  dans  les 
terres  incultes  de  TEfpagne  &  du 
Languedoc  ^  eft  acre  au  goût ,  & 
répand  une  odeur  de  caaiphre  :  elle 
eft  d'ailleurs  expedorance ,  inciiive, 
antiafthmatique  ,  enunénagogue, 
fudorifique  ,  apéritive  .&  vubé-« 
raire.  On  l'eftime  fur-tout  contre 
rhydropifie.  Les  feuilles  &  l'herbe 
fe  donnent  infufées  da^s  l'eau  ou  le 
vin  blanc  ,  à  la  dofe  de  deux  gros. 
On  peut  les  faire  prendre  à  la  dofe 
d'une  once  aux  animaux. 

CAMPHRIER;  fubftantif mafculin. 
Laurus  camphorifera.  Arbre  qui 
croît  fans  culture  ,  dans  l'île  de 
Bornéo ,  &  dans  quel^jues  autres 
contrées  des  Inde^  Orientales.  11  eft 
de  la  grandeur  du  tilleul ,  &  nous 
donne  cette  Oibftance  que  l'on  ap- 
pelle camphre  :  fes  racines  ,  qui 
font  fortes  &  très-odoriféranteis , 
fourniflènt  beaucoup  plus  de  cam- 
phre que  le  refte  deVarbre  :  il  a  (q% 
feuilles  longues ,  d'un  vert  foncé  , 
brillant  &  terminées  eh  pointe  :  fes 
fleurs  qui  paroi  (lènt  en  Mai  &  en 
Juin ,  font  obnches  à  fix  pétales  :  il 
leur  fuccède  des  baies  <fe  la  grof- 
feur  d'un  pois  ,  &  dont  le  goût  ap- 
proche de  celui  du  clou  de  gi- 
rofle. 

CAMPHUR  i  fubftantif  mafculin. 
Des  Voyageurs  parlent ,  fous  ce 
nom,  d'une  efpèce  d'âne  fauvaee 
qui  fe  tient  dans  les  déferts  de  TA- 


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CAM 

table,  &  qui  porte  une  corne  au 
milieu  du  front,  de  laquelle  il  fe 
fert  pour  fe  défendre  contre  les  tau- 
reaux fauvages.  Les  gens  du  pays 
attribuent  à  cette  corne  la  propriété 
de  guérir  olufieurs  maladies. 

CAMPIANO  j  nom  propre  d'une  pe- 
tite ville  forte  d'Italie ,  fur  le  Ta- 
ro  >  aux  pieds  de  l'Apennin ,  à  douze 
milles  de  Pontremoli.  Elle  appar- 
tient au  Duc  de  Parme. 

CAMPlè;  vieux  mot  par  lequel  on 
défignoit  autrefois  celui  qui  étoit 
chargé  de  veiller  à  ce  qu'il  ne  fût 
fait  aucun  dommage  aux  fruits. 

CAMPIESTRE  ;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  une  perfonne  de  cam- 
pagne- * 

CAMPIGER  ;  vieux  verbe  qui  figni- 
fioit  autrefois  camper,  tenir  la  cam- 
pagne. 

CAMPINE  i  fubftantif  féminin.  Ef- 
pèce  de  petite  poularde  fine.  On 
nous  fervit  une  campine. 

Campine  ,  eft  auifi  le  nom  propre 
d'une  contrée  des  Pays-Bas  ,  fituée 
en  partie  dans  le  Brabant  HoUan- 
dois ,  &  en  partie  dans  TEvèché  de 
Liège.  Elle  répond  i  ce  pays  des 
Ménapiens  ,  qui  étoit  entre  la 
Meufe  &  TEfcaut. 

Campine  ,  eft  encore  le  nom  d'une 

1>erite    contrée    d'Efpagne  ,  dans 
'Andaloufie ,  au  territoire  de  Se- 
ville. 

La  première  fyllabeeft  moyenne, 
la  féconde  brève,  &  la  troifième 
très-brève. 
CAM  PION  j  nom  Propre  d'une  ville 
d'Afie ,  dans  la  Tartarie ,  fur  les 
frontières  de  la  Chine ,  entre  le 
défert  de  Chamo ,  &  la  rivière  Jau- 
ne. 
jCAMPISTRON  ;  (  Jean  )  nom  pro- 

{>re  d'un  Pocte  François  né  i  ToU- 
oufe  en  \6^6  i  il  fut  élève  6c  îixii- 
uieur  de  Racine  J  mais  il  rfeijj^j^a 


CAM  517 

toujours  loin  de  fon  modèle.  Ses 
pièces  aflez  régulièrement  condui- 
tes ,  ne  laiflent  pas  de  préfenter  des 
caradlères  foutenus ,  &  des  chofes 
touchantes  ,  mais  elles  font  foible- 
ment  écrites,  quoiqu'avec  pureté. 
M.  de  Voltaire  remarque  que  le 
Duc  de  Vendôme  fit  la  fortune  de 
Campiftron  j  &  le  Comédien  Baron 
une  partie  dt  fa  réputation.  Cet  Au- 
teur mourut  en  171^. 

CAMPITES  i  (  les  )  ^^oyq  Don atis- 
TES.  Ils  furent  appelés  Campius  au 
cinquième  fiècle ,  parce  qu'ils  s  af- 
fembloient  dans  les  Campagnes. 

CAMPLI  j  nom  propre  d'une  petite 
ville  épifcopale  d'Italie ,  au  Royau- 
me de  Naples ,  dans  TAbruzze  ulté- 
rieure, aux  pieds  des  Monts  ^  près 
du  Trohtin. 

CAMPNER-DAHLERj  fabfl»if 
mafculin.  Pièce  d'argent  qui  a  cours 
en  Hollande ,  &  qui  vaut  environ 
57  fous  de  France. 

CAMPO  j  fubftantif  mafcuHn.  Ott 
donne  ce  nom  dans  le  commerce  ^ 
à  une  forte  de.  laine  d'Efpagne  ,  qui 
fe  tire  de  Séviîle  &  de  IVIalaga. 

CAMPOIS  i    (  les  )  Hérétiques  du 

Îjuatrième  fiècle ,  qui  croy oient  trois 
ubftances  dans  la  Trinité,  au  lieu 
d'une  feule  fubftance  en  trois  per- 
fonnes. 

CAMPO-MAJOR  ;  nom  propre  d'u- 
ne ville  de  Portugal ,  dans  l'Alen- 
tejo ,  à  trois  lieues  d'Elvas. 

CAMPOS  j  fubftantif  mafculin.  Mot 
emprunté  du  Latin  ,  &  qui  fe  die 
du  congé  qu'on  donne  à  des  Eco- 
liers. Le  Prince  fa  donner  campos 
aux  Exoliers* 

Campos  ,  fe  dit  auflî  familièrement 
du  temps-  où  des  perfonnes  d'étude 
&  de  cabinet  fe  donnent  quelque 
relâche*  Je  prendrai  demain,  cant'^ 


pas 


Le  s  final  ne  ie  fai£  pas  fexuirij. 


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5i8  CAM 

GAMPOS;  (Tierrade)  nom  pro- 
pre d'une  petite  contrée  d'Efpagne, 
au  Royaume  de  Léon  ^  entre  Bena- 
,vante  ,  Salamanque  &  Vallado- 
Ud, 

C  AMPO  -  S  ANTO  -  PIETRO  ;  nom 
propre  d'une  ville  d-Italie  ^  dans  le 
Padouan  ,  près  de  rembouchure  de 
la  âvière  de  Pionegio ,  dans  le  Mu- 
.fone.  • 

CAMPREDON  ;  nom  propre  d'une 
ville  ôc  château  d'Efpagne ,  en  Ca- 
talogne ,  aux  pieds  clés  Pyrénées ,  à 
.  douze  lieues  de  Girone. 

CAMPSEAUX  j  nom  propre  d'une 
Baie  de  huit  lieues  dé  profondeur, 
fur  la  côte  de  T Acadie ,  dans  l'Amé- 
rique feptentrionale. 

.CAMQUIT  i  fobftantif  mafculin. 
Fruit  qu'on  recueille  au  Royaume 
^e  Tonquin.  Il  Teffemble  à  une. 
Diange  :  -fa  pelure  eft  mince  , 
.&  fa  couleur  d'un  rouge  foncé  à 
l'extérieur  ,  &  rouge  intérieure- 
-iiient.Il  eft  très-délicat.^  mais  mal- 
Xain* 

;ÇAMSUARE  }  nom  propre  d'une 
Province  de  l'Amérique  nréridio- 
nale  »  fituée  entre  Rionegro  &  la 
.grande  Province  de  Guiane,  à  ce' 
que  dit  le  Comte  de  Pagan ,  dans  fa< 
JL)e£cription  Hiftorique  &  Géogra- 
phique de  la  Rivière  des  Amazo- 
"nes  :  mais  cette  Defcriprion  eft  un 
.peu  fufpede ,  d'autant  que  celle  du^ 
P.  d'Acunha ,  qui  eft  très  -  circon- 
ftanciéej  ne  dit  mot  de  cette  Pro- 
vince. 

-CAMUL.:î  nom  prc^e  d'une  vfUe  & 
conttée  d'Aûe  ,  que  le  Vénitien 
Marco-paolo,  place  au  Royaume  de 
Tangut ,  &  que  d'autres  difent  être 
ij^  Royaume  de  Cialis.  Paolo  dit 
qu^  xe  Pays  fournit  abondamment 

.  tout ^e  qui  eft. néceflfaire  à  la  vie  : 
que  les  Habitans,  qui  font  idolâ- 
»wes^  a!y  femblent  nés -que  pour  fe 


■'CA'M 

.(lîvertir  :  qu'ils  ont  tant  ^e'1)îeû- 
ve illance  pour  les .  Etrangers  ,  .que 
celui  qui  entre  dans  une  m;ûfon 
pour  y  demander  l'hofpitalité ,  y 
eft  accueilli  de  la  manière  du  mon- 
de la  plus  honnête  par  le  Maître  du 
logis  :  que  celui-ci  ordonne  à  la 
-femme  &  à  toute  fa  famille  de  fe 
conformer  aux  .defirs  du  nou- 
vel hôte  y  après  quoi  il  fort  de  chez 
lui  pour  n'y  rentrer  que  quand  l'E- 
tranger.a  jugé  à  propos  oen  partir. 
Notre  Auteur  ajoute  que  les  fem- 
mes de  ce  pays  font  très- belles ,  Sc 
que  les  maris  croient  qu'il  eft  ho- 
norable de  lesproftituer  aux  Voya- 
^  geurs. 

Il  y  a  un  vieux  proverbe  de.Prjo- 
.vinçe  qui  dit  : 

Cent  lieux ,  cent  mo4es  , 
^enc  pays  >  cent  ;néxho4e$« 

CAMULE  ;  terme  de  Mythologie  , J5c 
nom  que  les  Saliens  donnoient  au 
*©icu  Mars  ,  qu'ils  repréfentoient 
avec  la  pique  &:  le  bouclier. 

CAMURI  ;  fubftantif  mafcuUn.  Poit 
fon  du  Bréfil  ,iong  de  deux  pieds^ 
avec  de  grands  yeux ,  huit  nageoi- 
res ,  &  des  écailles  luifantes  &  ar- 
gentines. 

CAMUS, KJSE;  aâjeùif.  Simus ,  a^ 
um.  Qui  a  le  nez  court  &  plat.  //  ejl 
camus.  Elle  eji  camufe. 

M  ne  faut  pas  croire  qji'une  ftm- 
me  camufe  ioit  laide  en  tout  pays. 
Les  Tartares  aiment  en  général  , 
les  beautés  camufes  ,  &  ils  trou- 
vent .que  les  femmes  les  plusJbel- 
les  ,  lont  celles  qui  ont  le  moins  de 
nez. 

Rubruquis ,  Religieux  que  Saint 
Louis  envoya  autrefois  pour  tra- 
vailler à  4a  converfion  des  Tartares, 
rapporte  que  la  femme  du  célèbre 
Gengis-Kan  ^  ^beauté  éélèbre  dan^ 


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CAN 

fon  temps ,  n*avoic  que  deux  trous 
au  lieu  de  nez. 
Camus  ,  fe  dit  aufli  de  quelques  ani- 
maux. Un  cheval  i  un  chien  camus. 
Camus,  s'emploie  encore  fubftanti- 
vement.  A\c['VOus  vu  et  camus  y 
cette  petite  camufe  ? 

On  dit  figurément  Se  familière- 
ment d'une  perfonne  qui  a  efpéré 
quelque  choie  en  vain ,  qaelle  eji 
bien  camufe. 

On  dit  auffi  figurément  &  fami- 
lièrement ,  qu'o/2  a  rendu  quelquun 
camus  ;  pour  dire ,  qu'on  la  rendu 
confus.  Vdrrivée  de  fon  mari  la 
rendit  bien  camufe. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  longue ,  &  la  troifième 
du  féminin  très-brève. 

Ce  mot  employé  comme  adjec- 
tif, ne  doit  pas  régulièrement  pré- 
céder le  fubftantif  auquel  il  fe  rap- 
porte. On  ne  dira  pas  une  camufe 
chienne  ,   mais  une  chienne  camu- 

fi' 

CANA  j  nom  propre  d*une  petite  ville 
de  Galilée,  entre  Séphons  &  Naza- 
reth. C'eft  où  Jefus-Chrift  fit  fon 
premier  miracle ,  en  changeant  l'eau 
V  en  vin ,  aux  noces  où  il  fe  trouva 
avec  la  Vierge  &  ks  Difciples. 

On  a  un  Tableau  où  le  fameux 
Paul  Vcronèfe  a  traité  ce  fujet  , 
d'une  manière  digne  de  fon  gé- 
nie. 

CANABASSÈTE;  fubftantif  féminin. 
Il  eft  parlé  dans  le  Tarif  de  h 
Douane  de  Lyon,  de  i^ji,  de 
deux  fortes  d'étoffes  de  ce  nom, 
dont  les  unes  éroient  fans  foie  & 
1^  autres  rayées  de  foie. 

L'entrée  des  premières  eft  fixée 
à  cinq  fous  par  pièce ,  &  l'entrée 
des  autres  à  treize  fous. 

CANACHEj  terme  de  Mythologie, 

&  nom  propre  de  la  fille  d'Éole , 

qui  ayant  été  féduite  par  Neptune , 

Tome  ïf^. 


CAN  JZ9 

en  eut  plufieurs  enfans ,  entr'autres 
Iphimédie,,  mère  des  Aloïdes. 

CANACOPOLE:  fubftantif  maf- 
culin.  Les  Miflionnaires  donnent 
ce  nom  aux  (Impies  Catéchiftes  qui 
travaillent  fous  eux  i  la  converfion 
des  Indiens. 

CANADA  ;  nom  propre  d'un  grand 
pays  de  l'Amérique  leptentrionale  » 
qui  a  l'Océan  à  l'orient ,  le  Miffif- 
upi  à  Toccident ,  la  Floride  au  midi  » 
&  au  feptentrion  des  Pays  déferts 
&  inconnus. 

Ce  Pays  fut  découvert,  en  1 504, 
par  des  Pêcheurs  Bretons,  qui  y 
furent  jetés  par  la  tempête:  le  Ca- 
pitaine Thomas  Aubert  le  reconnut 
en  1508  j  &  dix-fept  ans  après, 
François  1  y  envoya  Jean  Vérazzan  , 
Florentin ,  qui  en  prit  poiTefiion  au 
nom  de  ce  Prince  ,  &  lui  donna  le 
nom  de  Nouvelle  France.  Après  la 
mort  de  Vérazzan  ,  qui  fut  pris  & 
mangé  par  les  Sauvages,  Jacques 
Cartier ,  de  Saint-Mau) ,  entra  plus 
avant  dans  ce  Pays,  en  1535,  & 
pénétra  ,  en  remontant  le  fleuve 
de  Saint-Laurent,  jufqu'à  Mont-* 
réal. 

Quoique  cette  Contrée  foît  fituée 
au  milieu  de  la  Zone  tempérée  » 
l'air  y  eft  néanmoins  froid.  Les  fo- 
rêts ,  &  le  grand  nombre  de  lacs 
qu'on  y  rencontre ,  en  font  la  vraie 
caufe ,  de  même  que  les  brouillards 
&c  les  neiges  qui  y  régnent  depuis 
le  mois  de  Novembre  jufqu'en 
Avril.  La  terre  cependant  y  eft  aflez 
fertile,  &  le  blé  y  vient  fort  bien. 
On  y  trouve  quelques  mines  de  fer 
&  de  cuivre ,  &  diverfes  efpèces 
d'animaux ,  comme  des  ours  ,  des 
élans ,  des  cerfs  ,  des  loutres ,  de« 
martres,  des  caftors,  &c.  les  peaux 
de  ces  animaux  font ,  avec  les  grains, 
les  bois  de  conftruâion ,  la  pêche 
de  la  morue,  &  d'autres  poiflbns  « 
Xxx 


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530  CAN 

les  richeffès ,  &  les  principaux  ob- 
jets du  commerce  de  ces  Con- 
trées. 

Le  Pays  eft  habité  par  pluHeurs 
Nations  fauvages  ,  qui  ne  vivent 
aue  de  la  chafle  &  de  la  pèche  :  tels 
font  les  Âbénakis  ,  les  Micmacs , 
les  Canibas ,  les  Hurons ,  les  Al- 
gonkins ,  les  Iroquois ,  Us  Illinois , 

La  plupart  de  ces  Sauvages  ado- 
rent le  Soleil ,  Se  un  premier  Efprit , 
3u'ils  regardent  comme  au-delFus 
e  lui.  Ils  prouvent  Texiftence  de 
ce  Dieu  fupérieur,  par  la  compo- 
fition  de  l'univers ,  &  ils  concluent 
que  rhomme  n'a  pas  été  fait  par 
hafard ,  &  qu'il  eft  l'ouvrage  d'un 
principe  infini  en  fageffe  &  en  con- 
noiJTances. 

Ils  penfent  que  Tame  eft  immor- 
telle j  parce  qu'autrement  il  fau- 
droit ,  félon  eux ,  que  tous  les  hom- 
mes fulfent  également  heureux  en 
cette  vie  :  puilque  ,  Dieu  étant  in- 
finiment parfait  &  infiniment  fage, 
n'auroit  pas  créé  les  uns  pour  être 
heureux  >  &  les  autres  pour  être 
malheureux. 

Le  grand  Efprit ,  ajoutent-ils ,  a 
donné  aux  hommes  la  raifon  ,  pour 
les  mettre  en  état  de  difcerner  le 
bien  &  le  mal,  &  de  fuivre  les 
règles  de  la  juftice  &c  de  la  fa- 
gelTe. 

La  tranquillité  de  l'ame  plaît  in- 
finiment â  ce  grand  efprit  j  il  dé- 
tefte  ,  au  contraire,  le  tumulte  des 
paifions,  qui  rendent  les  hommes 
méchans. 

La  vie  eft  un  fommeil ,  &  la  mort 
un  réveil ,  qui  nous  donne  l'intelli- 
gence des  chofes  vifibles  Se  invi- 
iibles. 

La  raifon  de  l'homme  ne  pouvant 
s'élever  à  la  connoiflance  des  chofes 
qui  font  au-deflus  de  la  terre ,  il  | 


CAN 

eft  inutile ,  &  mcme  nuifible  ,  de 
chercher  à  pénétrer  les  chpfes  invi- 
fibles. 

Après  notre  mort  ,  nos  âmes 
vont  dans  un  certain  lieu  »  dans 
lequel  on  ne  peut  dire  fi  les  bons 
font  bien ,  &  fi  les  méchans  font 
mal^  parce  que  nous  ignorons  fi 
ce  que  nous  appelons  bien  ou  malj 
eft  regardé  comme  tel  par  le  grand 
Efprit. 

Au  refte ,  les  Canadiens  ont  le 
cœur  haut  &  fier ,  un  courage  â 
répreuve ,  une  valeur  intrépide , 
une  conftance  prodigieufe  dans  les 
tourmens  ,  &  une  égalité  d'ame 
qu'aucun  événement  ne  peut  altérer. 
Mais ,  d'un  autre  coté ,  ils  font  lé^ 
gers ,  volages  ,  fainéans ,  ingrats  » 
traîtres ,  (bupçonneux  ,  vindicatifs, 
brutaux  dans  leurs  plaifirs,  &  d'une 
barbarie  inexprimable  dans  les  tour- 
mens qu'ils  n}nt  fouffrir  à  leurs  en- 
nemis. 

CANADEj  fubftantifmafculin.  Oi- 
feau  de  l'Amérique ,  de  la  groffèur 
du  faifan.  Il  pafie  pour  le  plus  beau 
des  volatiles.  Son  plumage  réunit 
les  couleurs  les  plus  brillantes.  Son 
ventre ,  &  une  partie  de  fes  ailes, 
font  de  couleur  d'or  :  fa  tête  eft 
couverte  d'mi  duvet  brun ,  tacheté 
de  vert,  &  couronné  d'une  hoope 
d'un  vermillon  éclatant,  qu'envi- 
ronnent de  petites  plumes  de  la  cou- 
leur des  perles. 

Canade  ,  fe  dit  auflî  de  la  mefure  de 
vin  ou  d'eau,  que  les  Portugais 
donnent  par  jour  a  chaque  Matelot 
fur  les  vaillèaux.  Trois^ens  canades 
compofent  une  pipe. 

CANADIENS;  (les)  Peuples  qui 
habitent  le  Canada.  f^oyc:[  Cana- 
da. 

CANADOR  ;  fubftantif  mafculin. 
Mefure  <îes  liquides  de  Portugal. 
Il  en  faut  douze  pour  une  almoadje. 


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CAN 

CAN AILLE  ifubftannffcminîn.  Po- 
pull  fex  injima.  Terme  colleâif  & 
de  mépris,  qui  fe  dit  de  la  plus  vile 
populace.  //  ne  fréquente  que  de  la 
canaille. 

Canailles  ,  fe  dît,  au  pluriel,  des 
perfonnes  pour  lefquelles  on  témoi- 
gne du  mépris.  Ce  font  dtis  canailles 
qu  il  faut  punir. 

Canaille  ,  fe  dit  quelquefçis  en 
riant,  des  petits  enfans  qui  font  du 
bruit.  Serons -nous  toujours  inter- 
rompus par  cette  petite  canaille  ? 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
ta  féconde  longue ,  &  la  troidème 
très-brève. 

Les  //  fe  prononcent  mouillés. 

CANAL  ;  fubftantif  mafculin.  Cana- 
lis.  Conduit  par  où  Teau  paflfè.  // 
faut  réparer  le  canal  du  moulin.  Ce 
font  des  canaux  de  plomb. 

Canal,  fe  dit  du  lit  d'une  rivière. 
//  fallut  curer  le  canal  de  la  ri- 
vière. 

Canal  ,  fe  dît  d'un  lieu  creufé,  afin 
de  recevoir  les  eaux  de  la  mer,  de 
plufieurs  ruifTeaux ,  rivières  ,  &c. 
&  de  les  conduire  d'un  endroit  dans 

»  un  autre,  pour  la  commodité  du 
commercé.  Tel  eft  le  fameux  canal 
de  Languedoc ,  par  le  moyen  du- 
quel on  communique  de  la  Médi- 
terranée à  rOcéan. 

Ce  Canal ,  l'un  àQ%  principaux 
ouvrages  de  ce  genre ,  fut  propofc 
fous  Charlemagne ,  fous  François  1, 
fous  Henri  IV  &  fous  Louis  XIII  ; 
mais  il  ne  fut  entrepris  que  fous 
Louis  XIV,  par  Riquet,  Diredeur 
des  Fermes  de  Languedoc,  qui  en 
commença  le  travail  en  i(>(îtf  ,-fur 
le  Plan  &  les  Mémoires  du  Mathé- 
maticien AndréûlTy,  &  qui  l'acheva 
en  1^80,  un  Plongent  avant  fa  mort. 
Il  laxfla  â  (qs  fils  le  foin  d'en  faire 
Je  premier  eflTai ,  ce  cju'ils  çxécu-r 
(crcnc  çn  j<;$i. 


CAN  551 

Ce  grand  ouvrage ,  non  moins 
utile  que  glorieux  ,  commence  par 
un  rélervoir  de  quatre  mille  pas  de 
circonférence ,  &  de  quatre-vingts 
pieds  de  profondeur,  qui  reçoit  les 
eaux  de  la  montagne  Noire.  Elles 
defcendent  à  Nauroufe ,  dans  un 
baflîn  de  deux  cent  toifes  de  lon-^ 
gueur,  &  de  cent  cinquante  de  lar- 
geur, revêtu  de  pierre  de  taille. 
C'eft-là  le  point  de  parcage  où  le» 
eaux  fe  diftribuent  à  droite  &  à 
gauche,  dans  un  canal  de  foixante- 
quatre  lieues  de  longueur ,  où  fe 
jectent  plufieurs  rivières  foutenues, 
d^efpace  en  efpacè,  de  cent  quatre 
éclufes.  C'eft  une  belle  chofe  à  voie 
que  la  cafcade ,  de  cent  cinquante- 
nx  toifes  de  longueur ,  formée  par 
les  huit  éclufes  qui  font  dans  le  voi- 
finage  de  Béziers. 

L'art  avec  lequel  ce  Canal  eft 
conduit,  a  droit  de  furprendre  & 
d'étonner.  Ici ,  ce  font  des  aqueducs 
&  des  ponts  d'une  hauteur  incroya- 
ble, qui ,  entre  leurs  arçheç,  don- 
nent paffage  à  d*autre§  rivières. 
Ailleurs ,  le  foo  eft  coupé  ^  tantôt 
à  découvert,  tançôt  en  vpùte,  fut 
la  longueur  de  plus  de  mille  pas, 
C'eft  ainfi  que  ce  Canal  fe  foutienç 
depuis  la  Garonne ,  où  il  comment 
ce,  en  traverfant  deux  fois  TAude^ 
&  Dallant  entrç  Agde  &  Béziers, 

iniques  au  grand  lac  deThau ,  donc 
'étendue  atteinç  le  port  de  Cet- 
te. 

Ce  Monument,  qui  ne  contribua 
pas  peu  4.iinmortalifcr  les  vues  fu- 
blimes  du  miniftèr^  de  Louis  XIV, 
a  coûté  près  de  quatorze  millions, 
dont  le  Roi  a  paye  fix  millions  neuf 
çenc  vingt  niille  huit  cent  dix-huic 
livres,  &  la  Piovipce  le  refte. 

Il  y  a  encore  en  Frçuice  d'autres^ 
Canaux   confidérables.   Tel   eft  le 
CwÛ  de  Briare,  commencé  fou^ 
Xxxij 


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^3^  CAN 

Henri  IV,  &  achevé  fous  Louis 
Xiiiy  par  le  moyen  duquel  la  Loire 
communique  avec  la  Seine.  Tel 
encore  le  Canal  d'Orléans ,  achevé 
par  Philippe  d'Orléans  ,  Régent 
de  France ,  pendant  la  minorité  de 
Louis  XV. 

Les  avantages  des  communica- 
tions par  eau ,  ont  été  connus  des 
Nations  les  plus  anciennes.  Les  pre- 
miers hommes  s'occupèrent  à  cou- 
per ies  terres  >  pour  établir  de  ces 
communications.  Hérodote  rapporte 
que  des  Peuples  de  Carie,  dans 
TAfie  mineure  ,  auroient  rompu 
rifthme ,  qui  joint  la  prefqu  île  de 
Cnide  à  la  terre  ferme ,  s'ils  n'en 
enflent  été  détournés  par  un  Ora- 
cle. Plufieurs  Souverains  ont  tenté 
de  joindre  la  mer  Rouge  à  la  Mé- 
diterranée. Les  Grecs  &  les  Ro- 
mains ont  voulu  pratiquer  un  canal 
au  travers  de  Tlfthme  de  Corinthe , 
afin  de  pouvoir  pénétrer  par-là ,  de 
la  mer  Ionienne  dans  l'Archipel. 
Lucius  Vérus  ,  Général  Romain 
tlans  les  Gaules ,  voulut  joindre  , 
fous  le  règne  de  Néron ,  la  Saône 
&  la  Mofelle  par  un  canal ,  Se  éta- 
blir une  communication  entre  la 
Méditerranée  &  la  Mer  d'Allema- 
gne ,  par  le  Rhône ,  la  Saône  ,  la 
Mofelle  &  le  Rhin,  Charlemagne 
•  a  eu  en  vue  de  faire  communiquer 
rOcéan  &  la  mer  Noire,  par  le 
moyen  du  Rhin ,  de  la  rivière  d'Al- 
mucz  &  du  Danube. 

Tous  ces  grands  projets ,  dont  les 
Canatix  de  Languedoc,  de  Briare 
&  d'Orléans  démontrent  fenfible- 
ment  l'avaYitage,  n*ont  pas  empêché 
une  Académie  de  Province  ,  de 
douter  fi  le  Canal  de  Bourgogne  , 
fi  fouvent  projeté  pour  communi- 
quer la  Saône  à  la  Seine  ou  à  la 
Loire ,  feroit  avantageux  ou  défa- 
vawageux  à  la  Bourgogne  ?  L'Aca- 


CAN 

demie,  qui  demande  la  réfblurion 
de  ce  fingulier  problême  ,  eft  la 
même  qui  a  pigé  que  le  Citoyen  de 
Genève  avoit  eu  raifon  d'enfeigner 
que  les  Sciences  &  les  Arts  avoient 
corrompu  les  mœurs. 

Canal  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Fon- 
teniers^  des  tuyaux  d'une  fontai^ 
ne. 

Canal  d'arrosage  ,  fe  ditd'im  lieu 
creufé  pour  conduire  les  eaux  dans 
les  campagnes ,  &  les  fertilifer. 

Les  Egyptiens   pratiquèrent  les 
premiers ,  des  canaux  ^'arroC^e  > 

fKiï  le  moyen  defquels  ils  condui- 
bient  les  eaux  du  Nil  dans  les  terres 
les  plus  éloignées.  En  Italie,  en 
Provence  ,  en  Dauphiné  ,  &c.  on  a 
conftruit  un  grand  nombre  de  ca- 
naux d'arrofage  ,  &  on  les  regarde 
comme  les  fources  principales  des 
richefles  de  ces  Contrées. 

Canal,  fe  dit,  en  termes  de  Jardi- 
nage ,  des  pièces  d'eau  ,  longues  & 
étroites ,  qui  fervent  d'ornement  Sc 
de  clôture  aux  jardins. 

Canal  en  cascai>e  ,  fe  die  aufli,  en 
termes  de  Jardinage,  d'un  canal 
interrompu  par  pluueurs  chûtes  qui 
fuivent  l'inégalité  du  terrein.  Il  y 
en  a  à  Marly ,  à  Fontainebleau  Se  à 
Verfailles  y  au  Château  d'eau. 

Canal  souterrein,  fe  dit  d'un  aque- 
duc bâti  fous  terre ,  Sc  deftinc  à  con- 
duire les  eaux. 

Canal,  fe  dit  d'tm  endroit  où  la  mer 
Ce  reflerre  entre  deux  rivages.  Tel 
eft  le  Pas  de  Calais,  qui  Icpare  la 
France  d'avec  l'Angleterre. 

Canal  d'Albourg  ,  fe  dit  d'im  petit 
bras  de  la  mer  Baltique ,  qui  s'é- 
tend dans  le  Nordjutland  jufqui 
Albourgl 

Canal  m  Brazza  ,  fe  dit  d*une 

[>artie  du  golfe  de  Venife  ,  entre; 
Ile  de  Brazza  Sc  la  côte  de  Dal- 
matie» 


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CAN 

Canal  de  Bristol  ,  fe  dit  de  cette 
partie  de  la  met  d'Irlande ,  qui  eft 
à  1  oueft  de  l'Angleterre ,  &  à  Tem- 
bouchure  de  la  Saverne. 

Cakal  de  Cérigo  ,  fe  dit  d*un  détroit 
de  dix  milles  de  largeur  y  entre  la 
Morée  &  rîle  de  Cérigo. 

Canal  de  Constantinople  ,  fe  dit 
du  détroit  qui  joint  la  Propontide 
ou  la  mer  de  Marmara ,  avec  la  mer 
Noire.  11  fépare  la  Romanie  de  TAfie 
mineure. 

Canal  de  Corfou  ,  fe  dit  d'un  bras 
de  Mer  entre  Tîle  de  ce  nom  &  l'Al- 
banie. 

Canal  de  Delos  ,  fe  dit  d'un  bras 
de  Mer  d'un  demi-mille  de  largeur, 
entre  les  deux  îles  de  Delos. 

Canal  de  Farisina,  fe  dit  d*un  bras 
de  Mer  dans  le  golfe  de  Venife , 
entre  Tlttrie  &  l'île  de  Cherfo. 

Canal  de  Liésina,  fe  dit  d'un  bras 
de  Mer  entre  llle  de  ce  nom  &  celle 
de  Brazza,  dans  le  golfe  de  Venife, 
fur  la  cote  de  la  Dalmatie. 

Canal  de  Malthe  ,  fe  dit. d'un  bras 
de  Mer  dans  la  Méditerranée ,  entre 
nie  de  Malthe  &  la  côte  de  Si- 
cile. 

Canal  de  Mételin  ,  fe  dit  d'un  bras 
de  Mer  dans  l'Archipel ,  entre  Tîle 
de  ce  nom  8c  la  Natolie. 

Canal  de  MYcoNE,fe  dit  d'un  bras 
de  Mer  entre  les  îles  de  Delos  & 
de  Mycone. 

Canal  de  la  Montagne,  fe  dit  d'un 
bras  de  Mer  dans  le  golfe  de  Ve- 
nife, où  il  fépare  l'île  de  Véglia 
d'avec  la  Morlachie. 

Canal  de  Mosambique»  fe  dit  d'un 
détroit  de  4a  mer  des  Indes ,  entre 
rîle  de  Madagafcar  &  le  continent 
de  l'Afrique. 

Canal  de  ProMBiNO,fe  dit  d'un  bras 
de  la  Méditerranée  »  entre  l'île  d*Elve 
&  la  côte  de  Tofcane. 
'^AKAl  Dfi  Rhodes  ^  fe  dit  d'un  braç. 


CAN  5j> 

de  Mer  entre  llle  de  ce  nom  ôc  le 
continent  d'Afie. 
Canal  de  Sabioncello,  fe  dit  d'un 

t^eitit  bras  du  golfe  de  Venife ,  entre 
'île  de  Méléda  &  la  pointe  de 
Sabioncello ,  fur  la  côte  de  la  Dal- 
matie. 

Canal  de  Saint-George  ,  fe  dit  de 
cette  partie  de  la  Mer  qui  borde  1% 
pays  cle  Galles  au  midi ,  jufqu  à  l'eni- 
bouchure  de  la  Saverne. 

Canal  de  Sainte-Barbe  ,  fe  dit  d'an 
bras  de  la  mer  Pacifique ,  dans  l'A- 
mérique feptentrionafet  entre  la  côte 
de  la  Californie ,  ëc  quelques  petites 
îles  qui  font  au  nord  du  port  de  la 
Convetfion. 

Canal  de  Samo  ,  fedit  d'an  bfas  de 
l'Archipel  entre  Tîle  de  Samo  &  la. 
côte  de  la  Natolie. 

Canal  de  Scio  ,  fe  dit  d'un  bras  de 
l'Archipel  entre  la  côte  de  la  Nato- 
lie &  l'île  de  Scio. 

Canal  de  Torcola  ,  fe  dit  d'un  pe- 
tit bras  du  golfe  de  Venife  ^  entre 
les  îles,  de  Torcok  &  de  Léfina ,  fut 
les  côtes  de  la  Dalmatie» 

Canal  de  la  Tortue,  fe  dit  d'un 
petit  bras  de  la  mer  du  Nord  ,  eiv 
Amérique ,  entre  les  îles  de  Saint- 
Domingue  ôc  de  la  Tortue. 

Canal  de  Wight  ,  fe  dit  d'un  petit 
bras  de  Mer  entre  l'île  de cenoni, 
&  la  côte  méridionale  d'Angle- 
terre. 

Canal  de  Zara,  fe  dit  d'un  petit 
bras  de  la  mer  Adriatique ,  entre: 
la  ville  de  Zara  &  les  îles  voi- 
Anes.  * 

Canal  de  l'Étrave,  fe  dît,  en  ter- 
mes de  Marine ,  du  bout  crenfé  ou* 
•cannelé  de  l'étrave ,  fur  quoi  repofe- 
le  beaupré,  quand  on  n'y  met  point 
de  couflin. 

On  dit,  en  termes  de  Marine >, 
qu'une  barque  ,  une  galère  fait  canal; 
quand  die  fait  ùu  coûte  d.*ua  liem 


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5H 


CAN 


i,  l'autre  par  la  haute  Mer  ,  & 
non  le  long  des  côtes  »  &  terre  à 
terre. 
Canal  ,  fe  dit ,  en  termes  d^Anato- 
mie,  de  certains  vdilTeaux  du  corps 
par  lefquels  coulent  ou  circulent 
difFércns  fluides.  Âinfi  : 
Canaux  adipeux,  fe  dit  dçs  vaif- 
féaux  fanguins  qui  fe  diftribuent  à 
la  graiffe,  &  qui  fourniflent  le  fang 
deftiné  à  la  fecrction  de  cette  hu- 
meur* 
•  Canaux  aqueux  ,  fe  dit  de  cerrains 
canaux  dans  la  fclérotique  ,  par 
lefquels  on  croit  que  l'humeur 
aqueufe  de  l'œil  eft  apportée  dans 
Tintcrieur  des  membranes  où  cette 
liqueur  eft  contenue  :  mais  cette 
découverte  ,  qui  eft  de  M.  Nuck , 
n'eft  pas  généralement  adoptée. 
Canal  ou  condvït  artériel.  P^oyci 

Artériei,. 
Canal  cholidpque  ,  fe  dit  d'un 
conduit  qu'on  appelle  auffi  canal 
commun j  Se  qui  fert  à  poirter  h  bile 
du  foie  aux  inteftins. 
Canal  cyçtique,  fe  dit  d'un  con- 
duit biliaire  »  de  la  groâfeur  d'une 
plume  d'oie  »  lequel  fe  joint  au 
canal  hépatique ,  environ  à  deux 
doigts  de  distance  de  h  v^Gcule  du 
fieU 
Canaux  nériRENS  »  fe  dit  de  deux 
conduits  membraneux ,  deftinés  i 
porter  l'humeur  féminale  des  t^fti- 
cules  aux  véficules  féminales.  Il  y  a 
un  canal  déférent  pour  chaque  tefti* 
cule»  . 

Canaux  demi-circulaires  ,  fe  dit 
jde  trois  canaux  ficués  dans  le  laby- 
rinthe de  l'oreille,  &  qui  s'ouvrenr 
par  autant  d'orifices  dan$  le  vefti* 
ouïe* 
Canal  nipATiQUE,  fe  dit  d'un  con^ 
duit  deftiné  a  porter  Thumear  bi-, 
lieufe  de  la  fubftance  du  fçie  à 
l'ioreftin  duodénum»  Ç$  canal  for- 


C  AN 

me ,  avec  le  canal  cyftique ,  le  caûaf 
cholidoque. 

Canaux  HÉPATi-crsTiQUES  »  fe  die 
des  conduits  qui  vont  du  foie  à  la 
véficule  du  fiel. 

Canal  pancréatique,  fe  dit  du 
conduit  excréreur  du  pancréas  :  il 
s'étend  félon  toute  la  longueur  de 
la  glande;  mais  il  va  toujours  en 
diminuant  du  côté  de  la  rate.  Ses 
branches  latérales  font  difperfées 
dans  toute  fa  fubftance,  &  dimi- 
nuent à  mefure  qu'elles  approchent 
de  fes  extrémités.  Ce  canal  fe  de- 
charge  dans  le  duodénum ,  enviroo 
quatre  ou  cinq  travers  de  doigu' 
au-deffu9  du  puore ,  &  bien  fou- 
vent  au  même  endroit  que  le  con- 
duit cholidoque. 

Canal  thorachique,  fe  dit  d'un 
conduit  très-mince  &  tranfparent^ 
qui,  du  réfervoir  de  péquet ,  monte 
le  long  de  l'épine  du  dos ,  entre  la 
veine  azygos  &  laorce ,  jufqu'à  la 
cinquième  vertèbre  du  dos ,  ou  plus 
haut  'y  paiTe  derrière  l'aorte  à  gau- 
che. Se  monte  derrière  la  veine 
fpuclavière  du  même  côté ,  où  il  fe 
termine ,  dans  les  uns ,  par  une  am- 
poulle;  &  dans  les  autres,  par 
plufîeqrs  branches  réunies ,  &  s'ou* 
vre  dans  la  veine  fouclaviète  ,  ver$ 
fa  patrie  poftérieute ,  attenant  le 
pote  externe  de  la  Jugulaire  interne* 
Ce  canal  eft  très-garni  de  valvules 
fémi-lunaires  toutnées  de  bas  en 
haut;  fon  ouverture  dans  la  veine 
fouclayière  eft  couverte ,  au  lieu 
d'une  valvule  fémi-lunaire,  de  plu- 
fieurs  pellicules ,  dont  l'arrange- 
ment permet  au  chyle  de  s'y  avancer 
vers  la  veine  cave ,  &  empêche  le 
fang  de  fe  glifler  en  mcme-temps 
dans  le  canal. 
Canal  veineux,  fe  dit  d'un  conduit 
particulier  au  foetus,  fituc  à  la  par- 
tie cftv^  da  fciie,  Ôf  prqVen^c  4"% 


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CAN 

finus  de  la  veine  porte ,  du  coté  op- 
pofc  à  Tinfertion  de  la  veine  ombi- 
licale clans  le  même  finus.  Ce  canal , 
en  partant,  monte  obliquement, 
fnns  donner  aucune  branche,  &  va 
s'aboucher  avec  la  veine  cave  ,  im- 
médiatement au  deflbus  du  dia- 
phragme. 

Canal  de  la  verge  ,  fe  dit  du  con- 
duit par  où  palTe  Turine  des  hom- 
mes. 

Canal  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Maré- 
challerie  ,  du  creux  qui  eft  au 
milieu  de  la  mâchoire  inférieure 
de  la  bouche  du  cheval.  C'eft  dans 
ce  canal,  deftiné  à  placer  la  langue, 
&  qui  fe  termine  aux  dents  ma- 
chehères,que  croiflent  les  barbil- 
lons. 

Canal  de  larmier,  fedit,  en  ter- 
mes d*Archlte<5lure  ,  du  plafond 
creufc  d  une  corniche ,  qui  fait  la 
mouchette  pendante. 

Canal  de  volute  ,  fe  dit ,  dans  la 
volute  ionique ,  de  la  face  des  cir- 
convolutions ,  renfermée  par  un 
liftel. 

Canaux  ,  fe  dit  auflî  des  cavités 
droites  ou  torfes ,  dont  on  orne  les 
rigettes  des  caulicoles  d'un  chapi- 
teau. 

Canal  de  l'ensuple,  fe  dit,  dans 
les  Manufactures  de  foie  ,  d'une 
cannelure  où  fe  place  la  verge  atta- 
chée au  chef  de  letofFe,  ou  plutôt 
à  la  queue  de  la  chaîne. 

Canal  ,  fe  dit  auflî  d'un  morceau  de 
bois  en  forme  de  tuile  creufe  , 
lequel  s'applique  fur  l'enfuple 
mcme  ,  &  fert  à  garantir  l'Ou- 
vrier des  pointes  d'aiguille  qui 
arrêtent  l'étoffe  dans  le  velt^urs  ci- 
felé. 

Canal  des  espolins  ,  fe  dit  encore 
d'une  machine  de  fer  blanc  où  l'on 
range  les  efpoliiis  quand  ils  font  en 
ttop  grande  quantité^  ou  que  l'étoffe 


CAN  Î3J 

n'eft  pas  zffez  large  pour  les  conte* 
nir. 

Canal  ,  fe  dit ,  dans  le  fens  figuré  , 
des  moyens  qu'on  emploie  pour 
réufllr  à  quelque  chofe.  Il  a  obtenu 
un  Régiment  par  le  canal  de  cette 
Dame. 

^  La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  moyenne  au  fingulier  , 
mais  longue  au  pluriel. 

Le  /  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

Le  pluriel  fe  forme  en  changeant 
al  en  aux  j  dont  le  x  prend  le  fon 
du  :(  devant  une  voyelle,  en  fuivant 
néanmoins  la  rèele  générale  donnée 
ci-après.  Voyc^iz,  lettre  S. 

CANANj  fubftantif  mafculin.  Me- 
furç  des  liquides,  dont  on  fait  ufage 
au  Royaume  de  Siam  ,  &  qui  con- 
tient environ  deux  pintes  de  Pa- 
ris. 

CANANOR;  nom  propre  d'une  ville 
&  Royaume  d'Aiie ,  fur  la  côte  de 
Malabar.  Le  Roi  n'eft  pas  maître  de 
la  Ville,  qui  appartenoit  autrefois 
aux  Portugais-,  mais  qui  leur  fut 
enlevée ,  en  1 66^ ,  par  les  Hollan- 
dois ,  auxquels  elle  eft  reftée.  Cette 
Ville  eft  grande  &  bien  fortifiée. 
Il  s*y  fait  un  commerce  confidérable 
en  poivre ,  en  gingembre ,  en  car* 
damome,  en  mirobolans,  en  bois 
d'ébène ,  &c,  produâions  qui  abon- 
dent dans  le  voifinage» 

Cette  Ville  eft  muée  au  quatre- 
vingt-quinzième  degré  quarante- 
cinq  minutes  de  longitude,  &  au 
douzième  quinze  minutes  de  lati- 
titude. 

CANAPÉ;  fubftantif  mafculin.  Sorte 
de  grand  fiège  à  doflîer ,  où  plufieurs 
perionnes  peuvent  s'affèoir  enfem- 
ole,  &  dont  on  fait  quelquefois 
ufage  comme  d'un  lit  de  repos.  // 
s*  étendit  fur  un  canapé. 

CANAri  9  le  dit  aufli ,  dans  les  R^^ 


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53<? 


CAN 


neries de  Sucre,  d'une  forte  de  chai- 
fe  de  bois  fur  laquelle  on  met  le 
baflîn^quand  il  s*agit  de  tranfporter 
la  cuite  du  rafraîchidbir  dans  les 
formes. 

Les  trois  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier  j  mais  la  dernière  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

CANAPEYES;  (les)  Peuples  fauva- 
ges  de  TAmérique  méridionale, 
dans  la  nouvelle  Grenade. 

CAN  APS  A  j  fubftantif  mafculin.  Sac 
de  cuir  que  porte  fur  fes  épaules 
un  Goujat ,  ou  un  pauvre  Artifan , 
quand  il  voyage.  Cet  homme  eji  ac- 
coutumé à  porter  le  canapfa. 

Lés  trois  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier;  mais  la  troificme  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

CÀNARA  ;  nom  propre  d'un  Royau- 
me d'Afie ,  fur  la  côte  de  Malabar , 
entre  celui  de  Vifapout ,  au  nord  j 
celai  de  Cananor ,  au  fudj  les  mon- 
tagnes de  Gâte,  à  l'orient^  &  la  mer 
des  Indes ,  à  l'occident. 

Le  pays  abonde  en  poivre,  en 
palmiers  &  en  riz  noir ,  que  Ton  y 
préfère  au  blanc. 

Les  Peuples  en  font  idolâtres  j 
&  comme  l  air  y  eft  très-fain ,  ils 
font  exempts  de  maladies ,  &  vi- 
vent ordinairement  une  centaine 
d'années. 

CANARANE  ;  nom  propre  d'un 
royaume  des  Indes,  fabriqué  par 
Vincent  le  Blanc.  Il  n'a  d'exiftcnce 
que  chez  les  Géographes  qui  ont 
adopté  les  rêveries  de  ce  voya- 
geur. 

CANARD  j  fubftantif  mafculin.^/2^x. 
Sorte  d'oifeau  aquatique.  On  com- 
prend fous  ce  nom  générique  ,  les 
canards  fauvages  &  les  canards  do- 
meftiques  ,  qu  il  vaudroit  mieux 
diftingueir  en  grands  &  en  petits , 
paifque  les  canards-  domeftiques 
viennent  originairement  d'œufs  de 


CAN 

canards  fauvages.  Il  y  a  quantité 
d'efpèces  de  canards;  nous  alloas 
parler  des  principales. 
Canard  domestique  vulgaire  ,  fe 
dit  d'un  volatille  du  volume  d'une 
poule  :  il  pèfe  entre  deux  livres  & 
deux  livres  &  demie  :  fa  longueur 
eft  d'environ  deux  pieds  depuis  la 

f>ointe  du  bec  jufqu'à  l'extrémité  de 
a  queue  :  l'envergure  eft  d'environ 
trois  pieds  :  le  mâle  eft  plus  gros 
que  la  femelle  ,  &  a  toujours  quel- 
ques plumes  au-deflfus  du  croupion 
retournées  en  rond*  La  femelle  eft 
grife  ,  &  n'a  pas  des  couleurs  fi  vi- 
ves ni  fi  belles  que  le  mâle  \  fon  bec 
eft  large  &  fes  jambes  font  courtes: 
la  couleur  varie  dans  les  mâles  \  il 

Î^  en  a  qui  ont  un  plumage  plus  bril- 
ant.  Ce  font  des  oifeaux  trèsnpe- 
fans  j  ce  qui  fait  que  leurs  ailes 
font  beaucoup  de  bruit  quand  ils 
volent.  Us  fe  nourriffent  de  raci- 
nes ,  de  plantes  aquatiques , devers, 
&  d'autres  infedes  qu'ils  rencon- 
trent fous  les  eaux. 

La  femelle  fait  d'une  feule  ponte 
douze  ou  quatorze  œufs ,  &  quel- 
uefois  plus  :  ils  reffemblent  à  ceux 
es  poules ,  &  font  de  couleur  blan« 
châtre ,  teinta  de  vert ,  ou  de  bleu. 
Le  jaune  en  eft  gros  &  rougeâtre. 

Les  canards  privés  que  l'on  met 
diins  les  canardières ,  pour  en  pren- 
dre de  fauvages ,  font  appelés  traî^ 
très  ;  ceux  qu'on  nourrit  près  des 
moulins,  font  nommés  barboteur^y 

Earce  qu'ils  trempent  toujours  le 
ec  dans  la  bourbe. 
La  chair  du  canard  eft  humide,  vif 
queufe,  flegmatique ,  excrémenteu- 
fe  :  on  ne  la  digère  pas  aifémçnt  ;  (a 
graiiïe  eft  bonne  en  médecine:  elle 
amoUit.digère  &  réfout.  On  s'enfert 
parnculièrement  pour  les  douleurs , 
tant  internes,  qu'externes,  qui  at- 
taquent les  jointures  &  les  nerfs. 

Canard 


i 


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CAN 

Canard  domestique  a  bec  cro- 
chu ,  fe  dit  d'un  canard  qui  ne  dif- 
fère à  l'extérieur  du  précéden: , 
que  par  fa  tête  qui  eft  plus  petite , 
&  par  fon  bec  qui  eft  plus  large  à 
rextrèmité,  &  un  peu  recourbé  en 
.  dedans.  Ce  canard  pond  plus  d'œufs 
qu'aucun  autre. 

Canard  de  Moscovis,  fe  dit  d'un 
oifeaudont  la  grandeur  tient  le  mi- 
lieu entre  Tob  Se  le  panard  domef 
tique.  Sa  chair  eft  très-bonne  &  dif- 
fère de  celle  du  canard  ordinai- 
re. 

Canard  de  pré  di  France  ,  fe  dit 
d'un  oifeau  aquatique  de  la  gran- 
deur du  faifan  :  fa  tète ,  à  la  erof- 
feur  près  ,  reflemble  à  celle  a  une 
caille  t  Se  fon  bec  i  celui  d'une 
poule.  Sa  chair  eft  très  eftimée. 

Canard  colin  ,  ou  grisar  d  ,  fe  dit 
d'un  canard  qui  ne  fe  trouve  que 
fur  les  bords  de  l'Océan  :  quelque- 
fois il  fe  perche  fur  les  arbres  j  il 
eft  très-chargé  déplumes  grisâ- 
tres. Se  il  a  1^  gtolleur  d'une  oie 
moyenne  :  fon  cri  imite  le  fon  d'u 
ne  flûte  :  fes  pieds  font  femblables 
i  ceux  du  canard  ordinaire  y  il  n'a 
pas  la  propriété  de  faire  le  plon- 
geon :  fa  tête  eft  fort  grofle ,  l'en- 
trée de  fon  gofier  eft  fort  grande  , 
&  comme  il  eft  gourmand  &  diffi- 
cile à  raifaGer,  il  avale  de  fort  gros 
poiflfons  :  il  vole  long-temps  ;  fa 
peau  eft  dure  »  Se  fa  chair  indigefte  ; 
il  ne  fait  ordmairement  que  deux 
petits. 

Grand  canard  de  i^r  a  tste 
rousse  ,  fe  dit  d'un  oifeau  com- 
mun vers  Romej  fon  bec  eft  de 
couleur  de  fang  :  il  a  la  tête  grande 
Se  garnie  au  fommet,  d'un  plu- 
mage en  forme  de  crête ,  de  cou- 
leur de  cerife ,  ou  d'un  roux  clair. 
Ses  yeux  ont  l'iris  trcs-rouge  j  fes 

^     plumçs  font  fprt  épaiflTe^  >  cçîles  des 
Jçm  IF. 


CAN 


î3r 


âîles  font  mélangées  de  noir,  d« 
blanc  &  de  rouge ,  Se  celles  du  corp» 
&  de  la  queue  lont  cendrées. 
Canard  a  duvet  ,  ou  de  l'île  dr 
Farne  ,  fe  dit  d*un  oifeau  qu'on 
appelle  Qticote /ai/an  de  mer.  Geste 
efpèce  de  canard  a  de  petites  plu- 
mes qui  garmlfent  les  deux  cotés 
du  bec  &  viennent  finir  en  forme 
xi  angles  fous  les  narines  ;  leftomac 
eft  garni  de  plumes  ou  d'une  forte 
de  duvet  très-moelleux ,  très-recher^ 
ché  pour  les  lits  j  ce  duvet  a  beau- 
coup dclafticité&  il  eft;  d'un  bon  ufa- 
Î;e,On  prétend  que  l'oifeau  s'arrache 
ui-mème  ce  duvet  dans  le  temps 
qu'il  couve  fes  œufs  \   Se  qu'il  en 

Î;arnit  fon  nid  afin  de  procure§  de 
a  chaleur  aux  petits  qui  doivent 
cclore. 

Ce  canard  habite  les  lieux  mari-* 
times  ^onen  voit  en  Gothlande  qui 
font  leur  nid  au  pied  du  genévrier , 
Se  y  pondent  cinq  à  (ix  œufs  oblongs 
&  d  un  vert  foncé  :  on  en  trouve 
auflî  dans  les  îles  de  Ferroc ,  &  par- 
ticulièrement dans  riflande ,  ce  qui 
le  fait  encore  appeler  canard  d  IJ^ 
lande  ;  aufli  les  Iflandois  qiii  font 
voifins  de  ces  petites  îlçs  ou  cette 
efpèce  de  canards  eft  abondant^, 
ne  manquent  pas  d'en  rechercher 
les  nids  immédiatement  après  le 
départ  des  petits ,  &  d'en  oter  avec 
précaution  ce  précieux  duvet  qu'ils 
ont  foin  de  nettoyer  &  de  fcchec 
fur  des  claies. 
Canard  de  mer  a  crête  noirb, 
fe  dit  d'un  oifeau  qui  n'habite  que 
les  rivages  de  la  mer  ,  &  qui  eft  re- 
gardé comme  une  efpèce  de  petit 
plongeon  \  fon  corps  eft  court  , 
épais,  large  ,  un  peu  aplati  y  fon 
bec  eft  large  Se  d'un  bleu  pale  ,  la 
poinre  en  eft  noirâtre  y  les  plumes 
du  front.defcendent  vers  le  milieu 
du  bec  ep  y  formant  un  angle  \\& 
Yyy 


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narines  font  grandes ',  les  ytva,  ont 
riris  d'un  jaune  d*cK^  le  fommec 
de  la  tète  eft  d*ane  couleur  mélan- 
gée de  pourpre  &  de  noir  :  il  a  der- 
rière la  tète  une  crête  qui  pend  de 
la  longueur  d'un  pouce  &  demi  : 
tout  le  refte  de  la  partie  fupérieure 
de  fon  corps  eft  d'un  brun  noirâtre  j 
les  aîles  font  courtes,  ain(i  que  la 
queue  8c  les  jambes  qvii  font  placées 
en  arrière. 

Canard  droit  o»atetelevéb,  fe 
dit  d'un  oifeau  qui  fe  trouve  en  An- 
glererre  &  qui  fe  tient  aflez  droit  en 
marchant  :  fon  bec  eft  vert,  nuancé 
de  brun ,.  le  fommct  de  la  tête  noir, 
l'iris  des  yeux  blanche  i.le  refte 
dg  la  tète  Se  te  coa  f6nt  bariolés 
de  vert ,  de  rouge  &  de  blanc  j  ce 
qui  fait  paroi tre  cette  partie  très- 
belle  félon  les  difiFérens  reflets  des 
rayons  de  lumière  y  la  poitrine  8c  le 
-ventre  font  blancs,  mélangés  par 
intervalles^  ainfi  que  la  tête  ,  des 
iîouleurs  de  l'arc-en-ciel  i  les  jam- 
bes 8c  les  pieds  font  d'un  jaune 
fombre, 

(Canard  noir  ,  de  mer  ,  fe  dit  d*un 
oifeau  plus  grand  que  le  canard  vul- 
gaire ;  fon  bec  court  &  large  eft 
jaune  de  chaque  côté ,  noir  au  mi- 
lieu y  tout  le  refte  du  corps  eft  d'un 
noir  plus  ou  moins  foncé  ,  à  la  ré> 
ferve  d'une  ligne  blanche,  large 
d'un  pouce  ,  qui  traverfe  fes  aîlcs , 
Se  d'une  tache  également  blanche 
qu'il  a  à  côté  de  chaque  œil  :  (es 
cuiflTes  &  fes  pieds  font  rouges  ex- 
térieurement :  le  dedans  en  eft  cen- 
dré :  (es  ongles ,  ainfi  qiîc  la  mem- 
brane qui  tiettt  les  doigts  du^pied , 
font  très-noirs.. 

Canard^  TACHBxi  m  noir  et  de 
BLANC,  fe  dit  d'un  très-bel  oifeau 
dont  on  diftingue  deux  efpèces  : 
l'un  a  k  têtexi'uQ  bleu  &  d'un  noir 
q^  finit  par  le  pourpre  j  Je  tour  da 


CA.N 

bec,  le  dos ,  les  aîles,  fof^t  nuancés 
de  noir  ,  de  blanc  &  d'écaillés  cen- 
drées^ les  pieds  font  jaunes.  L'au- 
tre a  une  tache  blanche  fur  les  joues 
8c  proche  du  bec ,  la  tête  unie ,  les 
yeux  fore  dorés  ,  le  plumage  noir 
en  partie  j  les  ailes  blanches  &  noi- 
res >  la  queue  entièrement. noire, 
les  jambes  courtes ,  couleur  de  fa-» 
fran,  la  membrane  qui  tient  les 
doigts  du  pied ,  brune  8c  noire. 

Grand  CANARD  A  large  b£c  ,  fe 
dit  d'un  bel  oifeau  qu'on  trouve  en 
Allemagne,,  en  Suède  &  dans  le 
Groenland  :  il  eft  plus*  petit  que  le 
canatd   domeftique.    Son  bec   eft: 
long ,  noir ,  plus  large  vers  le  bout 
que  vers  la  bafe,  8c  creux  conMne- 
un  bouclier.  Ses  cuiiTes  font  rou^ 
^es  ,  menues ,  ainfi  que  fes  pieds  : 
il  a* la  moitié  de  la.  tête  ,.dn  cou  , 
8c  des  petites  aîles ,  .d'un  beau  bUu  ^ . 
le  milieu  des  grandes  plumes  eft 
d'un  vert  luifant  :  le  refte  de  la^ 
poitrine  &  du  ventre  eft  rouge  tet 
qu'au  ^croupion  ;  Je  defious  de  la- 
nus  eft  noir  ;  le  dos  panachéen  vert,, 
bleu-,  pourpre  &  brum  Ce  canard 
femble  être  le  même  que  le  canard, 
de  l'Amérique  au  large  bec. 

Canard  de  mfr  a  queue  four- 
chue ,  fe  dit  d'un  oifeau  qui  paroît 
particulier  à  la  Suède  dont  il  habi- 
te ,  pendant  l'hiver ,  les  provinces 
feptentrionales  :  on  ne  fait  pas  en- 
core d'où  il  vient  ^,£bft  corps  eft 
brun  traverfe  d'une  longue  tache 
noire,  rouge  au  milieu  :  le  collet 
&  la  tête,  (ont  prêfque  blancs^  la 
queue  eft  fourcnue  &  plus  large 
que  fes  pieds  :  le  maie  a  ja  mâchoire 
brune  8c  le  dedans  de  couleur  jau* 
ne  fale  :  la  femelle  n'a  pas  ce.  der- 
nier caraâère. 

Canard  de  MER^Au  COLLIER  blanc, 
fe  dit  d'un  oifeau  qui  a  beaucoup 

..   derappoirt avec  le  canard  fauva^ 


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ordmâre.  S»  mâchoice  iopérteure 
eft  de  couleur  de  plomb  avec  un 
pectt  croc  noix  &  rond  à  la  pokice  : 
tl  porte  un  collier  blanc;,  la  tète  & 
le  deflus  du  cou  font  nuancés  de 
rouge  fur  un  blanc  jaunâtre.;  le  plu- 
mage du  dedùs  de  la  poitrine  &  des 
autres  parties  du  corps,  eft  élégam- 
onent  bigarré  j  la  aueue  eft  poin- 
tue, les  pieds  (ont  aun  brun  tirant 
fur  une  couleur  de  plomb ,  lesjatn- 
l>es  &  les  griiFes  noires:  le  doigt  le 
plus  avancé  en  dehors  eft  plus  long 
que  celui  de  dedans  ;  le  doigt  de 
derrière  eft  le  plus  court  de  tous. 
Ce  canard  fe  trouve  en  Angleterre. 

CaHARD    sauvage     ORDIMAIRE  ,    fe 

dit  d*un  oifeau  de  paflàge  qui  ref- 
femble  beaucoup  au  canard  doinef- 
'tique.  11  va  en  troupe  pendant  Thi- 
ver  :  il  pèfe  environ  quarante  onces^ 
fon  bec  eft  d'un  vert  jaunâtre;  il  a 
les  pieds  couleur  de  fafran  &  les 
«ongles  de  couleur  brune ,  ainH  que 
la  poitrine.  Le  mâle  a  la  tête  &  le 
haut  du  cou  d'un  beau  vert  :  cette 
couleur  eft  encore  plus  belle  >  & 
comme  azurée  &  pourprée  au  mi- 
lieu des  ailes  ;  la  femelle  n  a  pas  la 
tête  verte  ni  de  collier  fur  le  cou  : 
là  tète  &  fon  cou  ont  du  blanc  ,  du 
brun  &  du  roux  noirâtre  ^  le  milieu 
Jtes  plumes  eft  d'un  brun  prefque 
noir ,  &  les  bords  d'un  blanc  rouf- 
sâtre  ;  d'ailleurs  il  relTemble  en  tout 
au  canard  privé,  même  envergu- 
ie,&c.  Au  printemps  le  mâle  fuit  la 
femelle  ;  ils  marchent  par  paires  ^ 
iSc  ils  ne  manquent  guères  de  faire 
leurs  nids  près  de  l'eau ,  dans  les 
joncs  ,  dans  les  bruyères  :  la  ponte 
&  la  couvée  de  la  femelle  font  de 
1 5  à  I  ^  œufs  qui  produifent  autant 

.  de  petits  ;  la  chair  de  ces  canards 
^ft  très-bonne. 

Canard  de  RiviiRE  a  taches  rotj- 

GBS  ,  MOUlfiS  ET  ^L^NCHES  SUK  LES 


€  AN  '53^ 

AÎtBg,  fe  dit  d'un  oîfeau  qui  n& 
fréquente  que  les  eaux  douces  j  fon 
dos  eft  brun ,  fa  tête  d'un  noir  ti- 
rant fur  le  bleu ,  fa  poitrine  blanche» 
tachetée  de  hoir  j  fur  chaque  aile 
on  diftingue  trois  fortes  de  couleurs 
les  unes  fur  les  autres  :  ce  font  des 
taches  noires ,  'blanches  6c  rouges« 
La  figure  de  ce  canard  approche  de 
celle  du  canard  vulgaire,  6c  fon 
bec  de  celui  de  la  cercelle  :  les  côtés 
font  d'un  jaune  de  fafran.,  le  milieu 
en  eft  noirâtre ,  ainfi  que  le  crou* 
pion« 

Canard  DE  riviIre  gobe-mouches» 
fe  dit  d'un  bel  oifeau  ainfî  appelé 
des  infeâés  dont  il  fe  nourrit.  Il  a 
les  pieds  jaunes ,  les  doigts  &  la 
membrane  jaune  noirâtre,  le  bec 
jaune  &  dentelé:  fon  plumage  eft 
nuancé  de  différentes  couleurs,  6c 
l'on  y  remarque  du  noir ,  du  vert 
clair ,  du  couleur  de  feu ,  du  blanc  ^ 
&c.  ' 

Canard  a  crête  noire  y  fe  dit  d'un 
oifeau  très-commun  en  Italie  :  il  eft 
court ,  épais  >  large  &  un  peu  apla- 
ti :  il  pèfe  à  peu  -  près  deux  li- 
vres ;  il  a  une  affèz  grande  enver- 
gure ;  le  bec  eft  large ,  d^un  ble« 
pale ,  noir  à  l'extrémité ,  l'iris  des 
yeux  d'un  jaune  doré ,  &  le  fom- 
met  ^e  la  tète  d'une  couleur  mé- 
langée de  noir  ic  de  pourpre  :  il  a 
^me  crête  qui  pend  derrière  la  xkit^ 
de  la  longueur  de  1 8  lignes  ;  toute 
la  partie  fupérieure  de  l'animal  eft 
d'un  brun  foncée  la  poitrine  eft 
blanche  j  la  queue  courte  \  fes  jam- 
bes, peu  longues,  font  placées  en. 
arrière  \  fes  pattes ,  fes  doigts  &  la 
membrane  qui  les  joint,,  font  d'un 
noir  livide. 

Canard  Huri  iavke  ,  fe  dit  d'un 

oifeau  de  dix  à  douze  pouces  de 

longueur  :  il  a  le  bec  très-rouge  , 

les  yeux  noirs,  tirant  fur  le  rouge, 

Yyyij 


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J40  CAN 

le  front  élevé  par  des  plumes  mol- 
les,  &  d'un  beau  jaune ,  qui  def- 
cendenc  fur  le  bec.  11  a  le  cou  &  la 
poitrine  d'un  gris  cendré  tirant  fur 
le  bleu  y  la  queue  eft  de  la  même 
couleur  ,  carrée  au  bout  :  les  jam- 

^  bes  font  blanches ,  &  les  pieds  d  un 

beau  pourpre. 
Canard  vert  ,  fe  dit  d'un  oifeau 
dont  le  plumage  très-varié  paroît 
compofé  de  petites  pièces  carrées 
ou  de  différentes  fleurs  de  prairies: 
fon  dos  eft  pourpré ,  les  petites  plu- 
mes ,  <jui  couvrent  les  grandes,  font 
vertes  j  les  grandes  plumes  des  ailes 
font  noires,  &  teintes  de  couleur 
de  plomb  y  les  pieds  font  d*un  roux 
éclatant ,  &  la  queue  eft  cendrée. 

Camard  étoile  ,  fe  dit  d'un  oifeau 
qui  a  les  yeux  placés  entre  une  rache 
ovale  Se  une  noire,  Il  a  la  tête  au- 
deffous  des  yeux  ,  &  elle  eft  de  cou- 
leur brune  )  le  bec  eft  noir  proche 
de  fa  racine ,  &  on  voit  une  grande 
étoile  blanche  fur  le  dos  j  le  refte 
eft  d'un  cendré  gris  diftribué  par 
écailles  y  le  milieu  des  grandes  plu- 
mes des  ailes  tire  fur  le  noir. 

Canard  de  Madagascar  ,  fe  dit 
d'un  très  bel  oifeau  plus  grand  que 
le  canard  privé.  Il  vient  ordinaire- 
ment de  Madagafcar,  dans  les  Indes 
orientales  :  plufieurs  curieux  en  ont 
en  Angleterre.  Son  bec  &  la  poitri- 
ne font  d'un  brun  jaunâtre  :  l'iris 
des  yeux  eft  d'un  beau  rouge,  le 
cou  &  la  tète  d'un  vert  fombre ,  le 
dos  d'un  pourpre  foncé  mêlé  de 
bleu  ,  &:  il  a  les  bords  des  plumes 
rouges. 

Canard  DE 'Bah  AM  A  ,  fe  dit  d'un 
oifeau  plus  petit  que  le  canard  do- 
meftique  :  ce  qu'il  a  de  remarqua- 
ble, eft  une  rache  fur  le  bec ,  de  cou- 
leur plombée ,  &  une  figure  trian- 
gulaire de  couleur  d'or  a  la  racine 
le  la  mâchoire  fupérieuce  y  le  de- 


CAN 

dans  du  bec  &  toute  la  partie  infé- 
rieure du  cou  font  blancs. 

Canard  hupé  de  l'Amérique  ,  fe 
dit  d'un  oifeau  dont  le  bec  eft  rouge 
au  milieu,  &  tacheté  de  noir  à  l'ex- 
trémité; il  a  l'iris  jaune,  avec  un 
cercle  de  pourpre  :  deux  plumes 
longuesj  comme  chevelues  &  bario- 
lées de  bleu ,  de  vert  &  de  pour- 
pre ,  pendent  de  chaque  côté  de  la 
tête  qui  eft  d'une  couleur  violette: 
la  poitrine  eft  rouge  ,  ponâuée  de 
blanc  ;  le  defliis  des  aîles,  de  diver- 
fes  couleurs:  cet  oifeau  porte  au 
croupion  deux  plumes  étroites, 
jaunes  aux  bords  :  fa  queue  eft  bleue 
&  pourprée ,  fes  pieds  font  bruns 
&  rouges  en  dehors. 

Canard  de  la  Chine  ,  fe  dit  d'un 
oifeau  qui  a  une.  hupe  verte  &  des 
plumes  de  couleur  de  pourpre  agrca- 
olement  nuancées.  Ces  canards 
font  fauvages  &  paflagers  à  la  Chi- 
ne y  ils  ne  quittent  point  les  lacs  & 
les  rivières.  La  manière  dont  les 
pécheurs  Chinois  les  prennent ,  eft 
fingulière  y  ils  mettent  la  têre  dans 
une  grofle  gourde  percée  de  quel- 

3ues   trous    pour    la    commodité 
e  la  vue  &  de  la  refpiration  ;  ils 
fe  plongent  dans  l'eau  Se  nagent, 
ou  marchent  de  manière  à  ne  laif- 
fer  paroître  que  leur  gourde  :  les 
canards  accoutumés  à  voir  flotter 
des  gourdes  fur  l'eau ,  n'en  redou- 
tent point  l'approche  y  auffitôt  que 
le  pécheur  eft  à  portée ,  il  les  prend 
par  les  pieds,  &  les  tire  dans  l'eau 
pour  étouffer  leurs  cris  &  leur  tor- 
dre le  cou. 
Canard  bran  chu  ,  fe  dit  d'un  oi- 
feau particulier  à  la  Loufiane  &  à 
toute  l'Amérique  :  on  le  nomme 
ainfi  de  ce  qu'il  aime  â  fe  percher^ 
ce  que  font  rarement  les  autres  ca- 
nards. Sa  tête  eft  couverte  d'une 
très-belle  hupe  >  biencoloi^  ;  A^ 


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CAN 

oeil  eft  rouge  &  comme  enflammé  ; 
Tenfemble  des  belles  couleurs  de 
fon  plumage  »  fait  rechercher 
cet  oifeau  par  les  {Indiens:  ils  or- 
nent de  la  peau  de  fon  cou  le  tuyau 
de  leurs  calumets  ^  la  chair  de  ce 
canard  eft  mufquée. 

Canard  d'Inde  ,  fe  dit  d'un  oifeau 
qui  eft  encore  propre  à  la  Louiliane. 
11  eft  plus  gros  que  notre  canard  do- 
meftique  :  il  a  fon  plumage  prefque 
tout  blanc  ,  &c  a  chaque  coté  de  la 
têtedes  chairs  rouges  plus  vives  que 
celles  du  dindon  :  la  chair  en  eft 
délicate. 

Marcgravt;  parle  d'un  canard  fau- 
vage  du  oréfil ,  de  la  grandeur  d'une 
oie. 

Les  canards  fauvages  de  la  côte 
d  or  font  plus  petits  que  ceux  d'Eu- 
rope. 11  y  en  a  dont  le  corps  eft 
agréablement  tmancé  de  vert  &  de 
jaune. 

Ceux  du  Cap  de  Bonne  Efpéran- 
ce  font  d'un  autre  côté  plus  gros  que 

.  les  nôtres  :  les  uns  ont  la  tète  bleue, 
&  les  autres  l'ont  brune  :  on  les  dif- 
tingue  aufli  par  le  bec  que  ceux-ci 
ont  large  ,  tandis  que  ceux-là  Tout 
étroit. 

Canards  ,  fe  dit  de  certains  chiens  à 

ril  épais  &  frifé  ,  qu'on  a  dreftes 
aller  chercher  dans  l'eau  y  Se 
à  rapporter  les  canards  qu'on  a  ti- 
rés. 
Canard  privé  ,  fe  dit  j  dans  le  fens 
figuré ,  d'un  homme  apofté  pour  en 
attirer  ,  pour  en  attraper  d'autres. 
Jlfera  la  dupe  de  ce  canard  privé. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  longue. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  ^, 
fupprimer  le  d  qui  eft  oifif  ,  & 
écrire,  d'après  la  prononciation, 
kanar.  Voyez  Orthographe. 
CANARDÉ  ,  ÉE  ;  adjeftif  &  parti- 
cipe palTif.  ^(>y^:{  Canarder. 


CAN  541 

CANARDER  ;  verbe  aàif  de  la  pre- 
mière conjugaifon  ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter»  Tirer  fur 
quelqu'un  d'un  endroit  où  l'on  eft  i 
couvert.  On  canarda  les  hujfards  par 
les  fenêtres  du  château.  Il  fe  pojla 
derrière  un  arbre  pour  canarder  cet 
Officier. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  moyenne,  &  la  troi- 
fième  eft  longue  ou  brève,  comme 
nous  l'expliquons  au  motVfiRBB, 
avec  la  conjugaifon  &  la  quantité 
profodique  des  autres  temps, 

CANARDIÈRE  i  fubftantif  féminin. 
Lieu  qu'on  prépare  dans  un  marais 
pour  prendre  des  canards  fauvages 
dans  des.naftes ,  ou  pour  les  tuer  à 
coups  de  fufiL  Cette  eanardierc 
^ejl  mal  placée. 

CANARDiâRE ,  fe  dît  auffi  ,en  parlant 
des  anciennes  fprtifications  des  châ- 
teaux, des  guérites  ou  autres  pièces 
d'où  l'on  pouvoir  tirer  à  couvert 
&  en  sûreté. 

La  première  fyllabe  eft  brève  , 
la  féconde  moyenne ,  la  rroifième 
longue  >  &  la  quatrième  très-brè- 
ve. 

CANARI  ;  fubftanrif  mafculin.  Oi- 
feau ainfi  appelé  des  îles  Canaries, 
d'où  il  nous  eft  venu.  Foye^  Se- 
rin. 

CANARIE;  (la)  nom  propre  d*une 
île  ,de  l'Océan  atlantique  ,  dans  le 
voifinage  de  l'Afrique.  L'Efpagnol 
Pierre  de  Vera  la  découvrit  en 
148  5.  Elle  a  quarante  lieues  de  cir- 
conférence. 

On  y  recueille  beaucoup  de  grains, 
de  pommes ,  de  poires  ,  de  prunes  > 
de  cerifes ,  de  citron  ,  d'oranges  , 
de  limons ,  de  grenades,  d'abricots, 
d'excellentes  pèches  ,  &c.  On  y  a 
toutes  fortes  de  légumes  ,  d'ahi- 
maux  domeftiques ,  de  volailles  8c 
de  gibier  en  abondance  ^  &  le$  vir 


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54^  C  A  fl 

gnesy  pcoduifcot  en  apMÛii  ces 
vins  fameux  &  connos  lous  ie  aoin 
de  vins  de  Canark^ 

ht  vtUe  çapûale  de  l*iie  s'appelle 
auifi  Canaru.  £Ue  eft  peuplée  a  en- 
viron quinze  mille  âmes.  C'eft  le 
iiège  d'un  Evèché ,  d'un  tribunal  de 
rinquificidn ,  &  d*un  Confeil  Sou- 
verain »  que  le  roi  d'Efpagne  y  en- 
tretient. 

L'île  dont  nous  parlons,  a  com- 
muniqué fon  nom  aux  autres  îles 
Yoifînes  dont  elle  eft  la  plus  méri- 
dionale »  k  plus  grande  âc  la  plus 
riche. 

Les  îles  Canaries ,  entre  lelquel- 
icis  la  Canarie ,  Lancerote  ,  fuer- 
.teveçttura  &  TenériSe  y  tiennent  le 
pceoaiec  caog ,  font  ilraées  à  la  file 
Tune  de  l'autre ,  prefque  de  Teft  à 
Toueft ,  à  quatre-vingt  lieues  de  la 
Terre  ferme  de  Barbarie ,  entre  les 
vingt-fixième  &  vingt-neuvième  dé- 
gtcs  irente  minutes.de  latitude  fep- 
tentrionale  ,  vis-à-vis  du  cap  de 
l4on  ,  au  royaume  de  Maroc. 

Les  bons  Géographes  penfent 
que  ce  font  ces  îles  que  Pline  & 
ptolémée  ont  décrites  fous  le  nom 
édiles  fortunées  .-d'autres  prétendent 
oue  les  îles  fortunées  des  anciens  » 
iont  aujourd'hui  les  lies  du  cap 
Verd. 

Les  terres  des  îles  Canaries  font 
%  peu  près  également  fertiles  par- 
tout, &  produifent  abondamment 
4es  vins  ^  grains  &  fruits  dont  nous  ; 
avous  parle. 
Canarie  ,  fe  dit  audi  d'une  forte  de 
.  danfe  ancienne,  qu'on  croit  avoir 
été  inventée  dans  les  île«  Canaries. 
Les  danfeurs  étoient  habillés  en 
/auvages  »  &  danfoient  i  la  manière 
>de  cette  efpèce  d'hommes. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
"trêves  ^  ^  la  trcAfième  pft  lon- 
gue. 


CANAS;(l^)  Sauvagtt  dtt  Pérou,» 
dans  l'Améôqtie  méridionale,  où 

'  ils  habitent  une  contrée  entre  Qifco 
&  le  lac  Ticicaca.  Leur  paysabonde 
en  grains  &c  en  brebis. 

Camas,  eft  aui£  le  nom  d'une  an^ 
cienne  ville  épi£:opale  d'Afie,  dans 
la  Lycie. 

CANASIDA  ;  Arcien  place  une  an- 
cienne ville  de  ce  nom  en  Afie^ 
dans  laCarmanie^  fur  le  rivage  de 
la  mer. 

CANASSE  i  liibftantif  féminin.  On 
donne  ce  nom  à  Amfterdam,  aux 
caiiTes  dans  lefquelles  les  vaiifeaux 
de  la  Compagnie  apportent  en  Eu- 
rope les  différentes  efpèces  de  thé 
qu'ils  chargent  à  la  Chine  &  aux 
Indes  orientales. 

CANATH  ;  nom  propre  d'une  an- 
cienne ville  de  la  Paleftine  >  dans  la 
tribu  de  Mana£e ,  au-delà  du  Jour- 
dain. 

CANATHE  ;  terme  de  Mythologie^ 
&  nom  propre  d'une  fontaine  fituée 
près  de  Naaplta  ,  fameufe  par  la 
vertu  qu'elle  avoit  de  rendre  la  vir^ 
ginitéaux  femmes  mariées.  Junoft 
s  y  baignoit  une  fois  tous  les  ans^ 
afin  de  redevenir  vierge  ^  mais  non 
pour  y  recouvrer  fa  divinité ,  com- 
me dit  le  Didionnaire  de  Trévoux, 
fans  fonger  qu'on  ne  recouvre  que 
ce  qu'on  a  perdu^&  qu'une  Déeffe 
ne  pouvoir  pas  perdre  fa  divinité, 
fans  cefièr  d'être  Déeffe  :  or  les  Au- 
teurs anciens  nous  inftruifent  que 
cette  qualité  fut  toujours  émioem- 
ment  inhérente  à  JunoR. 

CANAVEZjnom  propre  d'un  petit 

f>ays  d'Italie ,  dans  le  Piémont,  le 
ong  de  la  rivière  de  Doria-Bal- 
théa.  Il  a  le  duché  d'Aoufte ,  au 
nord;  lafeigneurie  de  Verceil,  à 
l'orient  ;  le  Mont£errat  &  ie  Pô> 
au  fud  ;  &  la  Province  de  Turin  i 
l'occident. 


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'CAisr- 

CANAUGE  jnom  propre  d'une  ville 
d'Afie  ,  que  le  Géographe  Arabe 
Ben  Alvard^pUce  au  cent  quinzième 
degré  cinquante  minutes  de  Icm- 
gicudc ,  Se  au  vingt-fixième  trente- 
cinq  minutes  de  latitude  fepten- 
trionale. 

eANCAMUMj  fubftanrif  mafculin. 
Gomme  rare  &  préckufe ,  qui  pa- 
roît  être  un  affemblaee  de  quatre 
gomnnes  ditferentes  »  dont  chacune 
a  fa  couleur  particulière.  La  pre- 
mière reilèmble  au  fuccin ,  fe  tond 
au  feu»  &  répand  une  odeur  de 
gomme  laque  :  la  féconde  eft  noire, 
&  fond  auffi  au  feu  >  &  a  l'odeur 
ptu3  douce  que  la  précédente  :  la 
troifième  eft  comme  de  la  corne , 
&  n*a  point  d'odeur  :  k  quatrième 
eft  la  eomme  animé.  Ces  gommes 
découieut ,  dit'On ,  d'un  arbre  qui 
a  beaucoup  de  rapport  avec  celui  de 
la  myrrhe ,  &  qui  croît  en  Afrique, 
au  BréfiL  &.  dans  l'île  de  Saint- 
Chtiftophe. 

GANCANIASvfiibftamif  mafcuHn. 

'  On  donne  ce  nom  dans  le  commer- 
ce ,  à  certaines  étoffes  de  foie  qui 
fc  fabriquent  aux  Indes  orientales, 
&  qu'on  appelle  audi  j4ilas. 

CANCARLA}  fabftanrif  féminin.  On 
donne  ce  nom  dans  les  Indes,  à  une 
efpècede  fôturmi  blanche  qui  perce 
le  verre 

eANCEL^fubftantifmafculin.  Cèft 
l'endroit  du  choeur  de  TEglife  qui 
fe  rrouve  le  plus  proche  du  maître 
autel,  de  qui  eft  pour  l'ordinaire 
fermé  d'une  baluftrade. 

11  n'y  avoir  autrefois  que  les  Ec- 
cléiiaftiques  qui  enflent  entrée  & 
féance  dans  le  cancel  de  l'Eghfe. 
L'entrée  en  fut  accordée  dans  la 
fuite  aux  Empereurs ,>aax  Rois, aux 
Princes^  &  fucceflîvemenr  aux  Pa- 
trons &  aux  Seigneurs  Haur-Jufti- 
ciers  >  lefquels  Cont  makitena^^  J^s 


Fulâge  d'y  avoir  leur  banc  &  lem: 
fépuîture. 

CANCbL ,  fe  dit  airifi  du  lieu  où  Ton 
tient  lefceau,  &  qui  eft  pareille- 
ment entouré  d  une  baluftrade. 

Les  deux  fyllabes  font  ipoyennes 
au  fingulier;  mais  la  féconde  eft 
longue  au  pluriel* 

Le /final  fe  fait  fentit  en  toute 
circonftance. 

CANCELLATION  ;  fiibftantif  fé- 
minin. Terme  ufité  à  Boutdeatix 
dans  les  bureaux  du  Courtage  &  de 
la  Foraine  ,  pour  exprimer  la  dé- 
charge que  le  Commis  donne  aux: 
Marchands  de  la  foumiilion  par  eux 
faite  de  produire ,  dans  un  temps 
limité,  certificat  de  l'arrivée  ae- 
leurs  marchandifes  aux'endroits  Jpé-  - 
cifiés  ,  ou  de  payer  le  quaxlniple- 
des  droits. 

CANCELLÉ,ÉEv  adjèftif  Se  parti- 
cipe paflîf.   f^oye^  CANCELtER. 

CANCELLER  j  verbe  aûif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fa  cofrju- 
gue  comme  chanter.  Refcindere.  Ter- - 
me  de  Palais ,  qui  fe  dit  de  l'aétion. 
de  rendre  un  écrit  nul  en  le  barrant: 
à  traits  de  plume, ou  en  paflam  le 
canif  dedans.  On  cancella  la  requête 
&  le  contrat. 

CANCELURE  ;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  des  lignes  qu'on  ri-— 
roit  fur  un  aâre  pour  l'annuBet.- 

CANCER;  fubftantif  mafculin.  G7/7- 
cer.  Maladie  des  glandes  ,  par  la- 
quelle elles  fe  tuméfient,  fe  dur- 
ciffent ,  deviennent  inégales ,  rabo-  - 
teufes  &  de  couleur  cendrée  ou  li- 
vide, environnées  rout  autour  de 
f>lufieurs  veines,   &  gonflées  d^un 
ang  noir  &  limoneux; 

On  appelle  ainfi  cette  efpèce  de 
tumeur,  parce  qu'elle  eft  à  peu 
près  de-  la  figure-  d'une  écre- 
vifle. 

■ï        Xoutei  les  ^ndes  font  iufcepti- 


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5r44  CAN 

bles  d*une  pareille  imprefllion ,  tnaîs 
particulièrement  celles  des  mam- 
melles  y  c*eft  pourquoi  les  femmes 
font  fi  (ouvent  attaquées  de  cette 
maladie. 

On  divife  les  cancers  félon  qu  ils 
font  plus  ou  moins  invétérés,  en 
cancer  occulte,  &  en  cancer  ou- 
vert ou  ulcéré» 

Le  cancer  occulte  eft  celui  qui 
ne  s'eft  point  encore  fait  jour  au 
dehors ,  &  on  le  rêconnoît  à  la  tu- 
meur, i  la  dureté,  à  la  fenfibilité 
de  la  partie  qui  fou  vent,  change  de 
couleur ,  devient  noire  &  livide , 
&  dans  laquelle  on  relfent  des  bat- 
temens  très-douloureux. 

Le  cancer  ulcéré  fe  çaraftérife 
par  les  inégalités ,  &  par  quantité 
de  petits  trous,  defquels  fort  une 
matière  fordide ,  puante  &  gluti- 
peufe,  pour  Tordinaire  jaunâtre  j 
^  par  des  douleurs  poignantes  j  qui 
reflemblent  aux  plqiires  que  fe- 
roient  des  milliers  d*épingles  y  par 
fa  noirceur ,,  par  Tenflûre  des  vei- 
ne$  de  lulcère,  nar  la  couleur  noi- 
râtre ôc  le  gonnemeot  de  la  par- 
tie. 

La  caufe  immédiate  du  cancer 
a  été  fort  obfcure  jufqu  à  préfent 
Quelques-uns  ont  prétendu  que  c'é^ 
toient  des  vers  qui  dévoroient  la 
chair  petit-à-pétit. 

Si  Ion  réfléchit  fut  Tufage  de  la 
partie  qui  eft  attaquée  du  cancer, 
on  verra  quelle  neft  deftiné^  qu'à 
contenir  une  matière  laiteufe  à  de- 
mi-digérée  qui  $*y  porte  avant  d'a- 
voir pafl?  par  la  circulation  ,  &  par 
confequent  ayant  d'avoir  éprouvé 
de  la  part  du  cqsur  &  des  vaif- 
féaux  toutes  les  altérations  néceflai- 
faires,  pour  en  faire  une  liqueur 
bien  aflîmilée»  Quand  on  goutte  le 
lait  des  mammelles  d'une  femme 
dfUçaje^  PU  Iç  trpuvç  ord(naire- 


CAN 

ment  acide;  il  en  eft  de  même  ii 
lait  que  l'on  garde  dans  An  vafe, 
il  s'en  fépare  la  panie  acide,  &le 
refte  fe  coagule  en  grumeaux ,  & 
forme  une  malTe  particulière:  ce 

aui  fe  pafle  dans  le  lait  confervé 
ans  un  vafe,  arrive  précifément 
dans  la  mammelle.  Ce  que  l'on 
dit  ici"  du  cancer  à  la  mam- 
melle ,  doit  s'entendre  de  celui  qui 
arrive  dans  routes  les  autres  pat- 
ties  du  corps  :  il  eft  vrai  que  l'a- 
cide qui  s'y  rrouve,  jie  provient 
point  du  lait ,  mais  du  chyle»  qui 
eft  fujet  à  devenir  acide,  &  par- 
conféquetu  i  produire  le  cancer 
qui  le  forme  dans  le  refte  du 
coros. 

(J'eft  la  partie  acide  qui  fixe  la 
lymphe ,  &  qui  eft  la  caule  de  Tobf- 
truétion,  de  la  fuppuration  &  de 
tous  les  accidens  qui  y  arrivent  :  la 
preuve  que  cette  partie  acide  don- 
ne naidance  au  cancer,  fe.  tire  de 
l'odeur  acide  qu'il  répand  ;  &  en 
mcme-témps  dé  ce  que  cette  mala- 
die ne  fe  déclare  que  dans  les  hom-* 
mes  &  dans  les  femmes  délicatesj 
qui  ont  prefque  roujours  les  pre* 
mières  voies  chargées  d'un  levain 
acide. 

Les  caufes  éloignées  du  cancer; 
font  les  paflîons  vives,  tel  qu'un 
chagrin  cuifant  &  violent,  les  coups, 
les  chûtes  ,  le  célibat,  les  alimens 
groflîers  &  indigeftesj  &  quant  à  la 
mammelle  ,  le  défaut  d'évacuation 
du  lait  qui  fe  fige  ôc  fe  coagule 
dans  cette  partie. 

Il  furvient  fouvent,  prefque  tout 
â  coup,de8  tumeurs  dures  aux  mam- 
melles des  filles  qui  entrent  dans 
l'âge  de  puberté  j  elles  fe  diflîpent 
pour  U  plupart  fans  aucun  remède  ^ 
mais  les  progrès  du  cancer  font  ter- 
ribles :  les  vaiflTeaux  fains  qui  eqvî- 
rofinçm  fes  bqrds,  fe  rompent  i 

force 


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GAN 

'  force  d*ctre  afFoiblis  par  Timpétao- 
fité  du  cours  des  liqueurs ,  &  d'c- 
-  «e  tiraillés  par  la  tumeur  qui  s'c- 
•  lève  de  plus  en  plus.  De-là  naît  la 
çutréfaâion ,  qui  produit  une  fanie 
iubtile ,  acre ,  fétiae  &  cadavéreufe, 
qui  ronge ,  corrode ,  détruit  les  par- 
ties voifines  ,  fait  circulairement  & 
profondément  des  progrès,  en  pouf- 
fant de  tous  côtés  vers  les  parties 
voifines  du  cancer/des  racines  mali- 
gnes auxquelles  il  eft  fortement  atta- 
ché :  fes  lèvres  fe  renverfent  &  s'en- 
6ent  horriblement  :  on  fen  t^des  dou- 
leurs infupportables  :  la  couleur  du 
cancer  devient  grife,livide,noire  :  il 
furvient  des  hémorrhagies ,  des  con- 
vulfions,  une  fièvre  lente,  le  ma- 
rafme  ou  Texténuation  de  tout  le 
corps;  la  privation  de  lodoratjdes 
callofiçés  indolentes  dans  loreiUe , 
la  lypothymie,  la  confomption  & 
la  mort* 

Les  fujets  bien  conftitués  fup- 
portent  aifément  Un  cancer  occul^ 
te ,  tandis  qu'il  eft  tranquille  ;  mais 
dès  qu'il  vient  à  être  agité,  il  fait 
mille  ravages. 

Si  le  cancer  eft  petit,  dit  Boer- 
haave^s'ilne  fait  que  commencer, 
s'il  eft  libre ,  bien  htué ,  s'il  ne  tient 
point  d  de  grands  vaifteaux ,  s'il  eft 
unique  dans  tout  le  corps  &  dans 
un  corps  jeune  &  fain,  enfin  s'il 
vient  d'une  caufe  externe ,  il  faut 
l'extirper  ou  l'emporter  fur  le  champ 
avec  le  fer. 

Les  émoUiens ,  les  emplaftiques  j 
les  fuppuratifs,  les  matières  acres, 
celles  qui  excorient ,  les  véficaroi- 
res ,  les  cauftiques  font  dégénérer 
le  cancer  occulte  en  cancer  ulcéré  : 
il  faut  donc   s'en  interdire  l'ufa- 

Si  le  cancer  eft  vieux ,  grand ,  ad- 
hérent, fitué  dans  un  lieu  d'où  l'on 
«e  puille  l'extirper ,  s'il  tient  à  de 

Tome  IF. 


C  A  N  545 

grands  vaifleaux ,  ou  s'il  eft  deiTus  » 
s'il  a  été  produit  par  une  caufe  in^ 
terne, fi  le  fujet  eft  vieux,  caco- 
chyme ,  difpofé  au  cancer  ou  en  eft 
déjà  atteint ,  il  ne  faut  employer  ni 
fer  ni  médicamens  ;  car  à  moins 
qu'on  ne  puifle  en  ôter  la  femence 
avec  la  racine,  il  s'irrite,  devient 
plus  malia,  reflue  en  dedans ,  pro- 
duit d'autres  cancers ,  &  augmente 
ceux  qui  font  formés. 

Quoique  l'illuftr^  Médecin ,  que 
nous  venons  de  citer,  ne  voye  d'au- 
tre moyen  de  guérir  un  cancer  qu'en 
l'extirpant,  il  eft  cependant  avéré 
qu'on  en  a.  guéri  plufieurs  en  em- 
oloyant  les  remècies  imaginés  par 
MM,  Lambergen ,  Médecm  à  Gro- 
ningue,  &  Storck ,  Médecin  i  Vien- 
ne :  le  premier  confeille  l'ufage  in- 
térieur de  la  belle-dame ,  &  l'au- 
tre celui  de  la  ciguë.  On  peut  fe 
convaincre  de  l'importance  de  ces 
découvertes,en  prenant  connoifiàn- 
ce  des  effets  falutaires  qu*elles  ont 

Produits  dans  les  circonftances  ou 
on  en  a  fait  ufage. 
Cancer  de  Galien  ,  fe  dit  d*un 
bandage  inventé  par  Galien ,  pour 
les  plaies  de  tète.  Il  eft  à  huit  chefs  » 
fuivant  la  defcription  de  l'Auteur  ; 
mais  ceux  qui  s'en  fervent  ^  ne  le 
font  qu'à  fix. 
Cancer,  fe  dit,  en  termes  d'Aftro- 
nomie^  d'un  des  douze  fignes  du 
Zodiaque ,  qu'on  repréfenre  fur  le 
globe^  fous  la  figure  d'une  écrevilîe» 
Ce  figne  eft  compofé  de  petites  étoi-» 
les  difficiles  à  diftinguer,  fi  ce  n'eft 
la  nébuleiife  du  cancer ,  qui  eft  un 
amas  d'étoiles  moins  fenubles  que 
celui  des  Pléiades  :  on  le  rencontre 
à  peu  près  en  allant  des  Gémeaux 
au  Lion.  La  tête  de  l'Hydre  eft  au 
midi  du  Cancer ,  entre  Procyon  & 
Régulus ,  ou  un  peu  plus  méridio- 
oale« 

Zzz 


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54^ 


CAN 


Jupiter  mit  le  cancer  ou  Técre- 
viffe  dans  le  ciel ,  pour  avoir  fervi 
fes  amours  en  retardant  par  fa  pi- 

3 lire ,  la  fuite  d'une  Nymphe ,  fille 
e  Garamanche.  Âmpelius  rapporte 
à  Junon  Tapothéofe  de  cet  animal  : 
cette  Dcefle ,  prétend-il,  plaça  Té- 
crevifle  dans  les  cieux ,  paur  la  rc- 
compenfer  de  s'être  fait  ecrafer  par 
Hercules,  ou  elle  voulut  incommo- 
der Quand  il  combattoit  contre  l'hy- 
dre de  Lerne.  Tout  le  monde  fait 
3ue  Junon  ,  ennemie  implacable 
'Hercules ,  pourfuivoit  partout  ce 
Héros ,  &  fufcitoit  des  obftacles  à 
toutes  fes  entreprifes. 

La  conftellation  du  cancer  com* 

Î^rend  aufli  deux  étoiles ,  qui  repré- 
entent  les  deux  ânes  que  Jupiter 
plaça  dans  le  ciel ,  parce  qu'ils 
contribuèrent  à  la  vi^oire  de  ce 
Dieu  contre  les  Géans,  ou  par  leurs 
cris ,  ou  parce  qu'ils  fervirent  de 
monture  à  Vulcain  &  aux  Satyres, 
qui  vinrent    au  fecours  de  Jupi- 


ter. 


Tropique 'du  Cakcer,  fe  dit  auflî, 
en  termes  d*Aftronomie ,  d'un  des 
petits  cercles  de  la  fphère  ,  paral- 
lèle â  l'équateur ,  ôc  qui  paue  par 
le  commencement  du  ngne  du  Can- 
cer. Ce  tropique  eft  dans  l'hémif- 
phère  feptentrional ,  à  vingt-trois 
degrés  ôc  demi  de  l'équateur. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne , 
&  la  féconde  longue. 

Le  r  final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

CANCEREUX,  EUSE;  adjeftif ,  & 
terme  de  Médecine.  Il  fe  dit  de  ce 
qui  tient  de  la  nature  du  cancer , 
qui  a  rapport  au  cancer.  Une  tu- 
meur cancereufe. 

CANCHE  j  nom  propre  d'une  rivière 
de  France,  qui  a  la  fource  en  Ar- 
tois ,  à  deux  lieues ,  fud-fud-eft ,  de 
S.  Pola  6c  fon  embouchure  dam 


CAN 

l'Océan,  à  deux  lieues  au-defloHS 
de  Montreuil ,  après  un  cours  d'en-, 
viron  douze  liçues.  Cette  rivière 
n'eft  navigable  que  depuis  Mon- 
treuil. 

CANCHEL  'y  vieux  mot  qui  fignifioît 
autrefois  enceinte ,  clôture  de  mues. 

CANCHESj  (les)  Foyei  Canas. 

CANCHEU ,  ou  Cantcheou  i  nom 
propre  d'une  ville  confidcrable  de 
la  Chine,  dans  la  Province  de  Kiao- 

Jfi ,  fur  la  rivière  de  Can. 
NCION  AIRE  i  vieux  mot  qui  stU 
dit  autrefois  d'un  recueil  de  chan- 
fons. 

CANÇON  î  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  chanfon. 

CANCRE  i  fubftantif  mafcuUn.  Ctf«- 
cer.  Efpèce  d'écreviffe  de  mer  ,qu  on 
appelle  autrement  Crabe.  Voyez 
ce  mot. 

Cancre,  fe  dit,  par  manière  d'in- 
jure^ de  quelqu'un  que  fon  avarice 
rend  méprifable.  Il  eft  riche  ^  mais 
c*eft  un  vrai  cancre. 

Cancre  ,  eft  aufli  un  terme  de  pide 
ou  de  mépris,  par  lequel  on  dé- 
figne  quelqu'un  fans  fortune,  & 
duquel  on  n'a  rien  à  efpcrer  ni  à 
craindre.  Ce  fera  toujours  un  pauvre 
cancre. 

La  première  fyllabe  eft  longue  9 
&  la  féconde  très- brève. 

CANDAHAR  j  nom  propre  d'une 
grande  &  forte  ville  d'Afie,  Capi- 
tale d'une  Province  de  même  no© , 
fous  la  domination  du  roi  de 
Perfe. 

Cette  ville,  qui  eft  lîtuée  au  qna- 
tre- vingt-cinquième  degré  de  longi- 
tude ,  &  au  trente- troiuème  de  lati- 
tude, eft  peuplée  de  Marchands 
très-riches.  Les  Indes,  la  Perfe  & 
le  pays  des  Usbecks  ,  y  font  un 
commerce  confidérable. 

La  Province  eft  bornée  au  nord 
par  le  pays  de  Baie  ^  à  l'orient  9 


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CAN 

par  la  Province  de  Cabul  j  aa  mîdî , 
par  celle  de  fiukor ,  &  une  partie 
duSegeftan;  &  à  Toccident,  par 
diverles  contrées  du  royaume  de 
Perfe,  On  y  recueille  les  vivres  né- 
ceflTaires  à  la  fubHftance  des  habi- 
tans. 

CANDARA  ;  nom  propre  d*une  an- 
cienne ville  d'Afie,  dans  la  Paphla- 
gonie.  Junon  y  éroit  particulière- 
ment révérée  fous  le  titre  de  Can- 
darcna. 

CANDASA  ;  nom  propre  d'une  an- 
cienne ville  d'Ane,  qu Etienne  le 
Géographe  place  dans  la  Carie. 

CÎANDE  ;  nom  propre  d'une  ville  de 
France ,  en  Tourame ,  fituée  au  con- 
fluent de  la  Vienne  &  de  la  Loire, 
à  deux  lieues^  oueft-fud-oueft  ,  de 
Saumur. 

'CANDÉ  ;  nom  propre  d'une  ville  & 
Baronie  de  France ,  en  Anjou ,  au 
confluent  des  rivières  de  Mandie 
&  d'Erdre,  &  à  fix  lieues,  oueft- 
nord-oueft ,  d'Angers. 

CANDÉFACTION;  fubftantif  fémi- 
nin,  &  terme  dont  fe  fervent  quel- 
cjues  Chimiftes  y  pour  exprimer  l'ac- 
tion de  faire  rougir  un  corps  au 
feu. 

CANDÉLABRE  ;  fubftantif  mafcu- 
lin.  Canddabrum.  Grand  chande- 
lier fait  à  l'anticjue.  //  y  avoit  des 
candélabres  dans  tous  les  apparte- 
mens. 

Candélabre  ,  fe  dit  auflî,  en  termes 
d'Architeûure  j  d'une  efpèce  de 
vafe  fort  élevé,  en  manière  de  grand 
baluftre,  qu'on  met  pbur  amortilTe- 
n^ent  à  l'entour  d'un  dôme,  ou  donc 
on  couronne  le  portail  d'une  églife , 
comme  au  Val-de-grace ,  à  la  Sor- 
bonne ,  aux  Invalides ,  &c* 

La  première  fyllabe  eft  moyenne , 
la  féconde  brève ,  la  troifième  lon- 
gue, &  la  quatrième  très-brève. 

CANDELARO  j  nom  propre  d'une 


CAN  547 

rivière  dltalie ,  au  royaume  de  Na- 
ples ,  dans  le  Capitanate.  Elle  a  fa 
iburce  dans  l'Apennin ,  &  fon  em- 
bouchure dans  le  golfe  de  Manfre- 
donia. 
CANDELETTE  ;  fubftantif  féminin, 
&  terme  de  Marine.  Il  fe  dit  d'une 
corde  garnie  d'un  crampon  de  fer, 

far  le  moyen  duquel  on  accroche 
anneau  de  l'ancre,  quand  on  la  tire 
de  l'eau  pour  la  mettre  en  place. 

CÀNDELIER  y  vieux  mot  qui  fignî- 
fioit  autrefois  la  fête  de  la  Chan- 
deleur. 

CANDELLE  j  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois,  Confrairie. 

CANDELOR  j  nom  propre  d'une 
ville  de  la  Turquie  ci' Ane ,  dans  la 
Natolie,  fur  la  côte  orientale  du 
golfe  de  Satalie. 

CANDEUR  i  fubftantif  féminin.  Gz/i- 
dor.  Pureté  d'ame. 

La  candeur  fe  manifefte  &  fe 
peint  dans  les  Difcours ,  dans  les 
aftions  ,dans  les  yeux,  fur  la  phy- 
fionomie ,  dans  le  ton  de  voix ,  dans 
le  (îlence  même ,  &  jufques  dans  les 
geftes  qui  échappent*  Cette  jeune 
perfonne  a  bien  de  la  candeur.  Tous 
fes  procédés  annonfoient  fa  can- 
deur. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne, 
la  féconde  longue. 

Le  r  final  fe  fait  fentit  en  toute 
circonftance. 

CANDI,  lE;  adjeftif  &  participe 
pallif.  Voye^  Candir. 

CANDI  Ai  nom  propre  d*un  bourg 
d'Italie ,  dans  le  Milanez ,  à  dix  mil- 
les de  Verceil. 

CANDlCH;nom  propre  d'une  Pro- 
vince d'Ane,  dans  l'empire  duMo- 
gol.  Elle  a  la  Province  d'Agra^  au 
nord  i  la  rivière  de  Tapti ,  au  mi- 
di \  les  Provinces  de  Berar  &  de 
Malva  à  l'orienr  j  &  le  royaume  de 
Guzurate  à  l'occident  Elle  abonde 
Z  X  z  i  j 


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54»  C  A  N 

cnxoton,  en  ris,  en  indigo,  fie  il 
s'y  fabrique  une  très-grande  quan- 
tité de  toiles  peintes.  Brampour 
en  eft  la  ville  capitale. 
CANDIDAT  i  fubftantif  mafculin. 
Candidatus.  C'eft ,  en  général ,  ce- 
lui qui  afpire  à  quelque  Charge  ou 
Dignité  j  qui  fe  met  fur  les  rangs 
pour  être  élu. 

Ce  mot  nous  eft  venu  des  Ro- 
mains. Us  défignoient  ainfi  tes  Ci- 
toyens qui  fe  préfentoient  pour 
remplir  les  Charges  de  Magiftra- 
ture ,  parce  qu'ils  étoient  habillés 
de  blanc  ;  qualificatif  qu'on  ex- 
prime en  Latin  par  le  root  Candi- 
dus  ,  d'où  Candidatus  &C  Candi^ 
dat. 

Le5  Magiftrats  examinoient  d'a- 
bord fi  ceux  qui  fe  préfentoient 
pour  être  Candidats  ,  n'étoient 
point  flétris  de  quelque  manière  ou 
autrement  incapables  de  remplir  la 
Charge  à  laquelle  ils  afpiroient:  fi 
le  Candidat  étoit  jugé  digne  de  fe 
mettre  fur  les  rangs  ,  il  alloit  pen- 
dant trois  jours  de  marché  flatter 
&  carrefTer  le  peuple  pour  en  obte- 
nir des  fufFrages.  C'étoit  un  crime 
originairement  de  les  acheter  par 
des  largefTes  ;  mais  dans  les  derniers 
temps  de  la  RépubKque ,  on  ne  fe 
fit  pas  même  fcrupule  de  corrom- 
pre les  diftributeurs  des  bulletins , 
qui  en  les  délivrant  au  peuple  pour 
le  fcrutin  ,  joignoient  à  chaque  bul- 
letin une  pièce  d'or,  afin  de  déter- 
miner le  lufFrage  en  faveur  du  Can- 
didat, dont  le  nom  étoit  écrit  fur  ce 
bulletin. 
Candidat  ,  fe  dit  auflî  dans  les  Fa- 
cultés de  rUniverfité  de  celui  qui 
eft  fur  les  bancs  pour  parvenir  au 
Dodorat ,  ou  i  quelqu'autre  gra- 
d«. 

La  première  fyllabe  eft  moyenne, 
&  les  deux  autres  font  brèves  au 


CAN' 

fîngulier  ;  mais  la  dernlèreieft  lon- 
gue au  pluriel, 

CANDIDE  ;  adjedif  des  deux  genres. 
Candidus  y  ay  unu  Qui  a  de  la can* 
deur.  Elle  fe  faifoit  adorer  par  fes 
manières  douces  &  candides. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  longue  >  Se  la  troi^ 
fième  ttès-brève.. 

Cet  adjeftif  ne  doit  pas  réguliè- 
rement précéder  le  fubftantif  auquel 
il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas  une 
candide  ame  j  mais,  une  amc  candie 
de. 

CANDIDIANA;  nom  propre  d'une 
ancienne  ville  de  la  bafTe  Mœfie  , 
dont  il  eft  parlé  dans  l'Itinéraire 
d'Antonin. 

CANDIDIANO  j  nom  propre  d'une 
rivière  d'Italie  ,  dans  la  Romagne. 
Elle  a  fon  embouchure  dans  le  golfe 
de  Venife ,  au-delTus  da  lac  de  Claf^ 

fe.  ^   : 

CANDIE  j  nom  propre  d'une  île  con- 
fidérable  d'Europe,  dans  la  mer  Mé- 
diterranée. Elle  a  environ  denx  cetu 
lieues  de  circonférence.  Sa  ville  ca- 
pitale porte  le  même  nom ,  &  fe 
trouve  firuée  au  quarante-deuxiè-. 
me  degré  cinqtiante-huit  minutes 
de  longitude .  &  au  trente-cinqaiè* 
me  vingt  minutes  de  latitude. 

Cette  ville  qui ,  avec  l'île ,  eft: 
fous  la  domination  des  Turcs  >  de- 
puis i66c^  qu'ils  s'en  rendirent 
maîtres  y  après  une  longue. &  faiv 
glante  guerre  j  étoit  fous  les  Véni- 
tiens ,  grande ,  riche ,  commer- 
çante &  bien  peuplée  :  mais  le  fiège 
qu'elle  a  foutenu  ,  l'an  des  plus 
mémorable  de  ces  derniers  temps , 
l'a  fingulièrement  fait  dccheoic  de 
fon  ancien  luftre  ,  &  la  prefque 
rendue  déferre. 

L'air  qu'on  refpire  dans  l'île  de 
Candie ,  eft  très-fain ,  &  les  terres 
y  font  très- fertiles.  Elles  prodaîrr 


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CAN" 

fent  abondamment  d*excellens 
grains  &  des  vins  délicieux.  On  y 
a  d'ailleurs  des  bœufs  y  des  mou- 
ions  ,  des  volailles  ,  des  perdrix 
rouges  ,  des  becaflTes  ,  des  becfi- 
gues ,  des  lièvres ,  de  la  cire  ,  du 
miel ,  des  fromages  ,  des  huiles  , 
de  la  laine  ,  de  la  foie ,  &c. 

Cette  île  compofoit  autrefois  le 
Royaume  de  Crète,  Ci  fameux  dans 
lantiquité. 

.CANDIOTE;  fubftantif  féminin ,  & 
terme  de  Fleuri fte ,  qui  fe  dit  d'un 
anémone ,  dont  le  fond  &  la  pelu 
che  font  de  couleur  incarnate ,  & 
les  grandes  feuilles  d'un  gris  blan- 
châtre. 

CANDIOTS  ;  (les  )  Habitans  de  Ille 
de  Candie. 

CANDIPATNA;  c'eft ,  félon  Ptolé- 
mée,  le  nom  d*'une  ancienne  ville 
de  rinde ,  en-deça  du  Gange. 

CANDIR ,  SE  CANDIR  ;  verbe  adif 
&  pronominal  réfléchi  de  la  fécon- 
de conjugaifon ,  lequel  fe  conjugue 
comme  ravir.  Il  fe  dit  en  parlant  du 
fucrcj  de  la  préparation  qu'on  don- 
ne à  cette  fubftance  ,  quand  après 
l'avoir  rendue  liquide  y  on  la  fait 
devenir  en  confiftance  de  glace. 

Pour  faire  candir  du  fucre  >  on 
le  fond  y  &  on  le  clarifie  jufqu'à  ce 
qu'il  ait  acquis  une  confiftance  dure 
&  tranfparente. 

On  dit  auflî  que  des  confitures 
Je  candijfcnt  ;  pour  dire  y  qu'elles  fe 
gâtent ,  parce  qu'alors  le  fyrop  qui 
devroit  être  beau  &  tranfparent , 
s'épaiffit  &  prend  trop  de  confiftan- 


ce. 


Lapremière  fyllabe  eft  moyenne, 
&  la  leconde ,  dont  le  r  final  fe  fait 
toujours  fentir ,  eft  longue. 

La  quantité  profodique  des  au- 
tres temps  de  ce  verbe  fuit  les 
règles  données  pour  la  quantité  des 
temps  pareils  du  verbe  rayir.  Voye\ 


Ç  A  N  549 

au  mot  Verbe,    les  règles  indi- 
quées. 

CANDIS  y  fubftantif  mafculin  ,  & 
terme  de  Confifeurs ,  qui  fe  dit  de 
certaines  confitures  compofées , 
pour  l'ordinaire ,  de  fruits  tout  en- 
tiers ,  fur  lefquels  on  a  fait  candir 
-du  fucre ,  après  qu'ils  ont  été  cuits 
dans  le  fyrop. 

11  fe  tait  beaucoup  de  confitures 
de  cette  efpèce  en  France ,  &  en 
Iralie ,  fur-tout  à  Gènes. 

CANDO ,  ou  CANDI  j  fubftantif  maf. 
culin.  Mefure  de  longueur ,  donc 
on  fait  ufage  dans  plufieurs  con- 
trées des  Indes.,  &  particulière* 
ment  à  Goa,  pour  melurer  les  toi- 
les. 

Le  Cando  de  Goa  fait  dix-fept 
aunes  de  Hollande  ,  &  celui  da 
Royaume  de  Pégu  fait  l'aune  de 
Venife. 

CANDOILE;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  chandelle. 

CANDOU  ;  fubftantif  mafculin.  Ar- 
bre  des  Indes  Orientales ,  qui  croît 
particulièrement  aux  îles  Maldives. 
Son  bois  eft  mou  &  fpongieux  y  ie% 
feuilles  reflemblent  à  celleç  de  no* 
tre  peuplier,  &  il  ne  porte  aucun 
fruit. 

CANDROGARI  j  Pline  place  une  an- 
cienne ville  de  ce  nom  dans  l'E- 
thiopie fous  TEgypte  ,  au  bord  du 
Nil. 

CANDUL;  fubftantif  mafculin.  Poids 
dont  on  fe  fert  à  Galanga  &  à  la 
Chine  :  il  y  en  a  deux  du  même 
nom  :  le  petit  qui  pèfe  feize  mans  , 
&  l'autre  qui  en  pèfe  vingt. 

Canduloucani>ile  ,  eft  auflî  le  nom 
d'une  mefure  des  Solides,  ufitée 
aux  Indes  y  à  Cambaye  &  à  Ben- 
gale. Elle  contient  quatorze  boif- 
leaux ,  &  fert  à  vendre  le  riz  &  les 
grains. 

CANDYj  nom  propre  d'un  Royatt- 


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55Ô    .         .  CAN 

me  d'Afie ,  qui  occupe  le  milieu  & 
la  partie  la  plus  confidérable  de  Tîle 
de  Ceylan.  Il  eft  borné  au  nord ,  par 
les  pays  des  Vannias  &  des  Bedasjà 
lonent  par  ceux  de Trinquilimale , 
de  Cotiâri ,  de  Batecalo  &  la  mer 
des  Indes  y  au  midi  &  à  l'occident, 

Ear  le  pays  de  Mature  ;^&  celui  de 
i  Cannelle. 
Ce  Royaume  eft  rempli  de  bois 
&  de  montagnes,  mais  arrofc  par 
plufieurs  rivières  poiflbnneufes,  qui 
font  croître  le  riz  dont  les  Habi- 
tansfont  leur  principale  nourriture. 
La  ville  capitale  fe  nomme  auffi 
Candy.  Les  peuples  y  font  idolâ- 
tres. 

CANDYBA;  c'eft,  félon  les  notices 
Eccléfiaftiques  ,  le  nom  d'une  an- 
cienne ville  épifcopale  de  Lycie. 

CANDYS  ;  nom  propre.  Ceft ,  félon 

.  Pxolémée ,  une  ancienne  ville  d'A- 
He ,  dans  la  Médie. 

CANE  ,  fubftantif  féminin.  Anas. 
Sorte  doifeau  aquatique,  qui  eft 
la  femelle  du  canard.  Voye:i  ce 
mot. 

Cane  ,  fe  dit  auflî  de  certains  oifeaux 
aquatiques ,  dont  il  y  a  plufieurs  ef 
pèces  qu'on  diftingue  par  différen- 
tes épithètes  :  ainu. 

Cane  du  Levant  y  fe  dit  d'un  oi- 
feau ,  le  plus  petit  de  fon  genre. 
Son  bec  eft  noir.  Toute  la  partie 
fupérieure  de  fon  corps  eft  d'un 
brun  cendré  :  il  a  fur  le  dos  l'ex- 
trémité des  plumes  blanches  y  fur 
les  ailes  une  ligne  large  d'un  pou- 
ce ,  en  partie  noire ,  en  partie  ver- 
te ,  ou  de  couleur  d'émeraude  ,  & 
les  deux  côtés  font  blancs.  Toute 
la  partie  inférieure  eft  d*un  blanc 
tirant  fur  le  jaune  clair  ;  à  la  poi- 
trine &  au  bas  du  ventre ,  fon  plu- 
mage eft  mêlé  de  grandes  taches 
noires ,  &  en  aflez  grand  nombre  : 
fes  jambes  font  d'un  bleu  clair  ^  & 


CAN 

la  membrane  où  tiennent  fes  doigts,' 
eft  noire.  Cet  oifeau  fe  trouve  en 
Angleterre ,  en  Suède ,  &  en  Alle- 
magne. 

Cane  haute  sur  les  jambes,  fe 
dit  d'un  oifeau  qui  a  le  bec  aigu , 
en  partie  noir ,  &  en  partie  rouge  » 
le  cou  environné  d'un  cercle  blanc, 
le  derrière  d'un  cendré  blanchâtre, 
le  ventre  blanc ,  &  les  ailes  larges  ; 
les  quatre  dernières  grandes  plu- 
mes font  noires  de  part  &  d'autre t 

.  celles  du  milieu  blanches ,  les  jam- 
bes menues  &  élevées,  les  pieds  & 
les  membranes  blancs, 

Cane  penelope  ,  fe  dit  d*un  oifeaa 

3ui  vole  toujours  autour  des  lacs  & 
es  rivières  :  il  eft  moins  gros  que 
le  canard  domeftique  :  il  a  le  bec 
gros  ,  large ,  &  de  couleur  plom- 
bée ,  ainfi  que  les  jambes  &  les  pat- 
tes :  fon  plumajge  eft  diverfifié  par 
des  lignes  noires  &  blanches  :  la 
femelle  eft  entièrement  fenablablc 
au  mâle. 
Cane  du  Caire  ,  fe  dît  d'un  oifeaa 
aquatique  dont  la  ponte  &  les  cou- 
vées font  confidérables  :  fa  voix  eft 
fi  rauque  qu'on  ne  l'entend  prefque 
pas.  Son  gefte  ,  fon  port ,  (a  confi- 
guration j  le  goût  de  fa  chair ,  tout 
fait  croire  qu'il  tient  le  milieu  en- 
tre loie ,  &  le  canard  :  cette  cane 
commençoit  à  être  commune  en 
France  ,  du  temps  de  Bélon  :  elle 
a  les  jambes  courtes ,  fa  couleur 
eft  fort  variée  ;  il  y  a  des  mâles  & 
des  femelles  dont  le  plumage  eft  de 
couleur  blanche  ,  ou  de  couleur 
noire ,  ou  de  diverfes  autres  cou- 
leurs ;  mais  il  eft  plus  ordinaire- 
ment noir  &  mêlé  d'autres  cou- 
leurs j  fon  bec  eft  court ,  large  & 
crochu  par  le  bout.  Il  a  une  crête 
ou  une  tubérofiré  rouge  entre  les 
deux  yeux ,  grofle  comme  une  cé- 
rife  :  le  bord  des  yeux  en  eft  éga- 


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CAN 

lement  garni ,  &  cette  peau  eft  dure 
comme  du  cuir. 
Cane  d*inde  ,  fe  dit  d'un  oifeau 
dont  la  marche  eft  lente  &  la  voix 
enrouée.  Cette  cane  eft  plus  grorte 
de  moitié  que  nos  canes  ordinai- 
res j  ayant  d'ailleurs  la  même. fi- 
gure Se  les  mêntôs  inclinations.  On 
en  compte  de  trois  efpèces,  oui 
varient  par  le  plumage  &  par  les 
crêtes  ;  la  crête  de  celle  de  la  pre- 


mière efpèce  eft  compofée  de  plu 
mes  blanches  j  elle  s'érend  rout  le 
long  de  la  tcte ,  &  fe  lève  pendant 
la  colère  de  Toifeau  y  qui  a  fa  tcte 
rouge ,  dénuée  de  plumes  jufqu'au 
miheu  du  cou  ,  l'œil  jaune  envi- 
ronné d'un  cercle  noir  ,  les  extré- 
mités des  ailes  &  de  la  queue ,  d'un 
vert  brillant,&  la  peau  des  jambes, 
brune  tachetée  de  noir  :  la  féconde 
efpèce  eft  plus  grande ,  &  a  la  tète 
blanche ,  la  couleur  du  corps  roufTe. 
La  troifîème  efpèce  a  le  corps  cou- 
vert de  toutes  parts  de  plumes 
noires  tachetées  de  blanc  :  les  jam- 
bes ,  le  haut  du  bec  &c  la  tubercule, 
font  d'un  très-beau  rouge. 

On  dit  proverbialement ,  figuré- 
•  ment  &c  familièrement,  que  ^ae/- 
quun  a  fait  la  cane  ;  pour  cure  , 
qu'il  a  fait  voir  qu'il  craignoit  dans 
une  circonftance  où  il  devoir  mar- 
quer du  courage. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  & 
la  féconde  très-brève. 

CANÉE  i  (  la  )  nom  propre  d'une  ville 
^  forte  de  l'île  de  (Jandie ,  fituée  fur 
la  Mer,  La  campagne  du  voifina^e 
eft  fertile  &  riante  :  elle  abonde 
particulièrement  en  oliviers,  en  ci- 
troniers  ,  en  vignes  &  en  oran- 
gers. 

CANEL  ;   vieux  mot  qui  fignifioir 
aurrefois  trame. 

CANENTE;  terme  de  Mythologie» 
&  nom  propre  d'une  Nympijç   0q 


CAN  551 

de  Janus  &c  de  Veuille ,  qui  mou- 
rut de  douleur  d'avoir  vu  changer 
en  pivert,  le  Roi  Picus  fon  mari, 

Xar  la  Magiciene  Circé. 
NEPETIERE  j   fubftantif  fémi- 
nin. Oifeau  aquatique  de  la  gran- 
deur d'un  faifan ,  le  même  que  le 
canard  de  pré  de  France.  ^oy<:j  ce 
mot. 
CANEPHORE;  fubftantif  féminin^ 
&  terme  de  Mythologie.  Il  y  avoit 
chez  les  Athéniens ,  deux  jeunes 
Vierges  de  qualité ,  qui  parées  fu- 
petbement,  portoient  fur  leur  tête 
quand  on  célébroit  les  Panathénées, 
des  corbeilles  couronnées  de  fleurs 
&  de  myrrhe ,  &  remplies  d'offran- 
des deftinées  pour  le  culte  des  Dieux 
auxquels  ces  Vierges  étoient  con- 
facrees.   Le  Temple  de  Minerve 
étoit  le  lieu  de  leur  ré/îdence. 
CANÉPHORIES  i    adjedif  féminin 
pluriel  ,  fubftantivement  pris   &C 
terme  de  Mythologie.  C'eft  ,  feloi» 
quelques-uns ,  des  fêtes  qui  fe  cé- 
lébroient  en  Grèce ,  à  l'honneur  de 
Diane ,  dans  lefquelles  les  filles  nu- 
biles offroient  à  cette  Déeffe  des 
paniers  remplis  de  perits  ouvrages 
faits  à  l'aiguille,  pour  marquer  que 
le  célibat  les  ennuyoit.  D'autres  di* 
fent  que  les  Canéphories  faifoient 
partie  de  la  fête  que  les  jeunes  filles 
célébroient  la  veille  de  leurs  noces. 
Elles  alloient  au  Temple  de  Minerve 
préfenter  une    corbeille   doffran- 
des  ,  afin  d'engager  certe  DéefTe  à 
rendre  leurs  maiiages  heureux. 
CANE^Wi  fubftantif  mafculin.  Peau 
de  mouton  très-fine  qui  fertà  faire 
des  gants  de  femme.  Ce  font  les 
Peauflîers  qui  ont  droit  de  lever  le 
canepin  à  Paris. 

La  première  fyilabe  eft  brève ,  la 
féconde  très  brève ,  &  la  troifième 
moyenne  au  fingulier  ,  mais  longue 
au  plurieL 


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551  CAN 

CANESTEAU  ;  vieux  mot  qui  fîgni- 
fioit  autrefois  cchaudé,  forte  de  pâ- 
tifferie, 

CANET  ;  nom  propre  d'un  bourg  & 
vicomte  de  France ,  en  Roulîîllon , 
fur  la  rivière  de  Te  th,  à  deux  lieues, 
eft,  de  Perpignan. 

CANETA  ;  nom  propre  d'une  petite 
rivière  dltaiie,  au  Royaume  de 
Naples ,  dans  la  Calabre  citérieure. 
Elle  a  fon  embouchure  dans  le  golfe 
de  Tarente ,  à  une  lieue  de  Ca- 
riari. 

CANETO  ;  nom  propre  d'une  petite 
ville  d'Italie  j  dans  le  Duché  de 
Mantoue ,  au  confluent  de  la  Chièfe 
&  de  l'Dglio ,  &  à  vingt  milles  de 
Crémone. 

CANETON  i  fubftantif  mafculin.  Di- 
minutif, qui  fe  dit  du  petit  d'une 
cane.  Ces  canetons  jont  excel- 
le ns. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde  très-brève,  &c  la  troifiè- 
me  brève  au  fingulier ,  mais  longue 
au  pluriel. 

CANETTE }  fubftantif  féminin.  Di- 
minutif, qui  défigne  une  jeune 
cane.  Il  y  avait  quatorze  canettes  dans 
le  nid. 

Canette  ,  fe  dit  auflî  d'une  cane  de 
la  petite  efpècç.  Nous  tirâmes  queU 
ques  canettes. 

Canette,  fe  dit  encore,  en  termes 
de  l'Art  héraldique  ,  d'une  cane 
reprcfentée  fans  pied  dans  l'écu. 

La  première  fyllabe  eft  brève ,  la 
féconde  moyenne ,  &  la  croifième 
très-brève. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  it, 
fupprimer  un  r  qui  êft  oifif ,  don- 
ner l'accent  grave  au  pénultième 
Cy  Se  écrire,  d'après  la  prononcia- 
tion, kanhe.  Voyez  OaTHOGRA- 

PHE.  . 

CANEVAS  ;  fubftantif  mafculin.  Craf 
fiortela.  Sorte  de  groflTe  toile  claire , 


CAN 

divifée  en  carreaux ,  &  qu'on  em"' 
ploie  ordinairement  pour  faire  de^ 
ouvrages  de  tapifferie. 

La  plupart  des  canevas  â  tapif- 
ferie ,  dont  on  fait  ufage  à  Paris , 
fe  fabriquent  vers  Montfort  l'Ar 
mauri. 

Les  canevas  pour  tapiflerie, 
payent  pour  droits  à  l'entrée  du 
Royaume  quatre  livres  par  quintal , 
&  trois  livres  dix  fous  i  la  for«- 
tie. 

On  dit ,  tracer  un  canevas  ;  pour 
dire ,  tracer  un  deflein  fur  un  cane- 
vas. Elle  a  fait  tracer  ce  canevas  par 
un  habile  Artijfe. 

Canevas  ,  fe  dit  auflî  d*une  groCTe 
toile  de  chanvre  >  écrue ,  dont  on 
fait  ufage  dans  les  piqûres  de  corps, 
&  pour  foutenir  des  boutonnières 
d'habits. 

Canevas  ,  fe  dit  encore  de  certaines 
groffes  toiles  de  chanvre  très-fortes 
&  très-ferrées ,  avec  lefquelles  les 
HoUandois  font  des  voiles  de  na- 
vire. 

Canevas  ,  fé  dit  figurément ,  en 
termes  de  Mufique ,  des  mots  aux- 
quels les  Muficiens  adaptent  un  air^ 
ians  avoir  égard  au  fens  j  mais  feu*- 
lement  pour  repréfenter  la  mefure 
&  le  nombre  des  fyllabes  que  l'air 
exige.  Ces  mots,  fans  fuite  &  fans 
liaifon ,  fervent  de  modèle  au  Pocte 
pour  compofer  ceux  d'ime  mefure 

Sjareille,   qui   doivent  former  ua 
ens. 
Canevas  ,   fe  dit  auflî  des  paroles 
fuivies,  ou  de  la  chinfon  qui  fe 
compofe  fur  un  air. 
Canevas  ,  fe  dit  encore,  dans  le  fens 
figuré ,  du  premier  projet  de  quel- 
que ouvrage  d'efprit  que  ce  foit.  // 
n*a  encore  que  le  canevas  de  fon  dif-^ 
cours.  Cet  Avocat  me  fa  voir  le  ca-- 
nevas  de  fon  plaidoyer. 
La  première  fyllabe  eft  brève, 

la 


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CAN 

la  féconde  très-brève ,  &  la  troî- 
fième  longue, 

CANEVASSIÈREi  épithète  attribuée 
aux  Marchandes  Lingères  de  Paris , 
par  leurs  Statuts  &  Lettres  de  Maî- 
trife. 

CANEVIÈRE  ;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  chcnevière^ 

CANEYNE;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  un  lieu  rempli  de  ro- 
féaux. 

CANGA  y  nom  propre  d'une  ville  & 
province  d'Atie ,  au  Japon ,  dans  la 
prefqu  île  de  Niplion. 

CANGEOUR  ;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  Changeur. 

CANGERECORAj  nom  propre  d'une 
ville  des  Indes,  en-deçà  du  Gange , 
dans  le  Canara ,  fur  une  rivière  de 
même  nom ,  qui  coule  à  l'extrémité 
du  Malabar. 

CANGETTEj  fubftantif  féminin.  On 
donne  ce  nom ,  dans  le  Commerce , 
â  une  efpèce  de  petite  ferge  qui  fe 
fabrique  en  bafle  Normandie  ,  & 
particulièrement  à  Cacn  ,  où  il 
s'en  fait  une  confommation  confi- 
dérable. 

CANGEY;  nom  propre  d'un  bourg 
de  France ,  en  Touraine ,  à  deux 
lieues,  nordeft,  d'Amboife. 

CANGIANO  j  nom  propre  d'une  pe- 
tite ville  d'Italie ,  au  Royaume  de 
Naples,  dans  la  Principauté  Cité- 
rieure,  entre  l'Apennin  &  la  rivière 
de  Silaro. 

CANGIER  ;  vieux  verbe  quifîgnifioit 
autrefois  changer. 

CANGlVOURANjnom  propre  d'une 
ville  de  la  prefqu  île  de  l'Inde ,  en 
deçà  du  Gange,  au  Royaume  de 
Garnate,  fur  les  frontières  de  celui 
de  Gingî. 

CANGOXUMA;  nom  propre  d'une 
ville  d'Afie ,  dans  le  Japon  ,  fur  la 
côte  occidentale  de  l'île  de  Bungo , 
^  cinq  milles  de  Nangafaki. 
Tome  ly. 


CAN  55$ 

CANGRI  j  nom  propre  d'une  petite 
ville  de  la  Turquie  d'Afie ,  dans  la 
Natolie,  à  la  fource  du  fleuve  Za- 
carat,  le  Sangaris  des  Anciens. 

Il  y  a  une  contrée  de  même  nom 
dans  la  Natolie ,  entre  le  Bofphore 
de  Thrace  &  l'embouchure  du  Za- 
carat  dans  la  mer  Noire  j  mais  c*efl: 
Cangria  qui  en  eft  la  ville  capitale  , 
&  non  Cangri. 

CANGRI  A  j  nom  propre  d'une  ville 
de  la  Turquie  d'Afie  ,  dans  la  Na- 
tolie. C'eft  la  capitale  du  pays  de 
Cangri. 

CANI.  Foyei  Cany.  > 

CANIARTj  oifeau.  rc>y^  Canard 
COLIN  :  c'eft  la  même  chofe. 

CANIBOTE  j  vieux  mot  qui  fignî- 
fioit  autrefois  le  tuyau  du  chan- 
vre. 

CANICA  ;  fubftantif  féminin.  On 
donne  ce  nom  ,  dans  le  commerce  , 
à  une  efpèce  de  cannelle  fauvage 

3ui  croît  dans  l'île  de  Cuba.  Elle  eft 
'un  goût  approchant  celui  du  gi- 
rofle. La  méaecine  la  fubftitue  queU 
quefois  à  la  caffe. 

CANICHE  ;  fubftantif  féminin. 
Chienne  barbette.  On  m^a  volé  une 
jolie  caniche* 

Les  deux  premières  fyllabesibnt 
brèves,  &  la  troifième  eft  très-brè- 
ve. 

CANICl A  ;  nom  propre  d'une  contrée 
d'Afrique ,  en  Barbarie  ,  entre  Tu- 
nis &  Alger.  Il  n'y  a  ni  villes  ni 
villages ,  &  les  habitans  y  vivent 
fous  des  tentes. 

CANICIDE  i  fubftantif  mafculin. 
Drelincourt  a  fait  ufage  de  ce  mot 
dans  fes  expériences  anatomiques  , 
pour  exprimer  la  difledtion  anato- 
mique  d'un  chien  vivant. 

CANICLU  \  nom  propre  d'une  Pro- 
vince de    la   grande    Tartarie  ,  à 
l'oueft  de  celle  de  Tebeth.    On  y 
voit  un  lac  qui  abonde  en  perles. 
A  aaa 


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,54  cAisr- 

Le^  mrqaoî&s  y  (ont  auflî  ttès- 
communes  y  mais  l'exportation  de 
cesefFers  précieux  eft  défendue. 

Les  lions  ,  les  ours  ,  les  cerfs  > 
les  daims ,  les  chevreuils ,  &c.  font 
en  grand  nombre  dans  cette  Pro- 
vince. 

Les  peuples  y  font  idolâtres  ^  & 
û  l*on  en  croit  le  Vénitien  Marco- 
Paolo ,  ils  ont  Timpertinente  cou- 
tume de  prêter  pendant  deux  ou 
trois  jours ,  leurs  lits ,  leurs  femmes 
8c  leurs  maifons  aux  étrangers  qui 
palTent  dans  leuc  pays. 
CANICULAIRE  i  ac^eûif  des  deux 
genres*  Canicularis.  Il  n'a  d'ufage 
qu'en  parlant  des  jours  où  la  cani- 
cule domine. 

Les  peuples  d'Egypte  &  d'Ethio- 
pie commençoient  autrefois  leur 
année  aux  jours  camculaires. . 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  la  quatrième  eft  longue  , 
&  la  cinquième  très-brève. 
CANICULE  i  fubftantif  féminin.  Cz^ 
nicula.  Conftellation  qu*on  appelle 
autrement  le  grand  chien. 

Les  Grecs  yétendoient  que  le 
chien  avoit  été  amfi  nommé  à  caufe 
de  celui  dont  l'Aurore  fit  préfent  à 
Céphale ,  comme  du  plus  vîte  de 
t;ou3  ks  chiens  \  Céphale  voulut  en 
faire  l'épreuve  fur  un  renard ,  qu'on 
diiK>it  iurpalTer  tous  les  animaux  à 
la  courfe  \  ils  coururent  tous  les 
deux  fi  long-temps  (  &  même  fans 
fe  fatiguer  )  q«e  Jupirer  voulut  re- 
compenfer  ce  chien  en  le  plaçant 
parmi  les  aftres* 

On  a  attribué  à  la  canicule  les 
grandes  chaleurs  ,  parce  qu'elle  fe 
lèv^  &:  fe  concile  avec  le  fbleil  pen- 
dant les  mois  der  Juillet  &  d'Août. 

£es  anciens  ont  aufii  attribué  à 
cette  conftellation  diverfes  influen- 
ces malignes  ,  comme  d'irriter  la 
bile,  de  rendre   les  animaux  lan- 


CAN 

guiflans ,  de  répandre  des  fièvre 
ardenres  &  continues  ^  des  dyfien- 
teties  y  des  phrctiéfies  j  de  donnes 
la  rage  aux  chiens  »  &c. 

C'étoit  pour  détourner  tous  c^% 
maux  imaginaires ,  que  les  Romains 
immoloient  tous  les  ans  un  chien 
roux  à  la  canicule. 

La  vérité  eft  que  cette  conftel? 
lation  n'occafionne  ni  chaleurs ,  ni 
maladies  »  ni  aucun- autre  effer  fèn» 
fible  fur  notre  horifon. 

Canicule  ,  fe  dit  auili  du  temps  où 
l'on  fuppofe  que  domine  cette  conf- 
tellation. Nous  partîmes  pendant  la 
canicule. 

Les  trois  premières  fyllabes 
font  bièves,  &  la  quatrième  eft 
très-brève. 

CANIDE  i  fubftantif  mafculin.  Très- 
beau  perroquet  de  l'Amérique ,  qui 
fe  trouve  particulièrement  aux  îles 
Antilles,  il  eft  de  la  gcofièur  du 
faifan  j  &  toutes  les  plumes  qu'il  a 
fous  le  ventre ,  fous  les  ailes  fic^  fous 
le  cou  y  font  de  couleur  aiuore  ta- 
bifée.  Il  a  le  deftiis  du  dos  Se  la 
moitié  des  ailes  d'un  bleu  célefte 
&  très-vif  i  la  queue  &  les  grandes 
plumes  des  ailes ,  entremêlées  d'un 
incarnat  fort  éclatant ,  &  la  tête 
couverte  d'un  petit  duvet  couleur 
de  lofe ,  marqueté  de  vert ,  de  jau- 
ne &  de  bleu  qui  s'étend  en  ondes 
jufqu'au  dos  ^  fes  paupières  font 
jaunes ,  &  la  prunelle  de  fes  yeux 
eft  jaune  &  rouge  y  on  voit  fur  fa 
tête  comme  une  toque  de  petites 

filumes ,  de  couleur  de  gris  de  per« 
e. 
CANIERS  ;  nom  propre  d'un  bourg 
de  France ,  en  Saintonge  ,  Election 
de  Saintes.  Les  enviions  abondent 
en  grains  ,  en  vins  &  en  pâturages. 
CANIF  \  fubftantif  mafculin.  Petite 
lame  de  fer  ou  d*acier  ,  très-fine  , 
très  -  tranchante  >    emmanchée  de 


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CAN 

Sois  ,  d'écaille  ,  d'ivoire ,  &c.  6c 
dont  on  fe  fert  pour  tailler  les  plu- 
mes. Ce  canif  ejt  excellent. 

Canif  ,  fe  dit  auffi ,  en  termes  de 
Graveurs  en  bois ,  d'un  outil  avec 
lequel  ils  creufent  diverfes  patries 
de  leurs  planches. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde  moyenne  au  fingulierj 
mais  celle-ci  devient  longue  au  plu- 
riel. 

Le  /final  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

CANIFICIER  ;  fubftantif  mafcuUn. 
On  donne  ce  nom  dans  les  îles  An- 
tilles ,  au  caflîer  ou  arbre  qui  pro- 
duit la  caflTe. 

CANIGOU  }  nom  propre  d'une  fa- 
meufe  montagne  des  Pyrénées , 
élevée  de  ouatorze  cent  quarante 
tôifes  au-defTus  du  niveau  de  la 
mer.  On  y  voit  à  huit  lieues , 
oueft-fud-oueft ,  de  Perpignan ,  une 
Abbaye^  régulière  de  l'Ordre  de 
S.  Benoît ,  laquelle  jouit  d'environ 
^poo  liv.  de  rente. 

CANIN  ;  adjeûif  mafculin  ,  &  ter- 
me d'Anatomie.  Il  fe  dit  d'un  muf- 
cle  qui  s  attache  par  une  de  fes  ex- 
trémités dans  la  fofle  maxillaire ,  le 
long  du  bord  alvéolaire  de  la  mâ- 
choire fupérieure ,  au-deffus  de  la 
dent  canine  »  du  voifinage  de  la* 
quelle  il  tire  fon  nom  :  il  fe  termi- 
ne par  fon  autre  extrémité  à  la  com- 
miiTure  des  lèvres  ,  &  communi- 
que avec  les  autres  mufcles  qui  fe 
trouvent  en  cet  endroit.  Ce  mufcle 
eft  antagonifte  du  triangulaire  ,  & 
tire  en  haut  la  commiflure  des  lè- 
vres. 

CANINA^  nom  propre  d'une  ville  & 
contrée  de  rAlbanie,  près  du  golfe 
de  Venife. 

CANINANA  ;  fubftantif  mafcuUn. 
Serpent  d'Amérique,  qui ,  quoique 
trénimeux,  fuit^  dif-on,  i'iJJ^e>  I 


CAN  55, 

&  fc  laiflè  toucher  &  manier  com- 
me le  chien,  fans  faire  aucun  mal* 
Sa  longueur  eft  d'un  d  deux  pieds  2 
il  a  le  dos  verdâtre  &  le  ventre  jau- 
nâtre. Les  Naturels  du  pays  &  les 
Afriquaîns  le  mangent  ,  après  «lui 
avoir  coupé  la  queue.  Les  Indiens 
s'en  fervent  comme  nous  faifons  de 
la  vipère ,  dans  la  perfuafion  qu'il 
réfifte  au  poifon ,  &  qu'il  chaiu  le 
venin. 
CANINE  i  adjeAif  féminin,  llfedic 
de  ce  qui  a  rapport  au  chien  :  mais 
il  n'eft  uficé  qu'en  ces  deux  phrafes, 
faim  canine  ,  6c  dent  canine.  ' 

On  appelle  faim  canine  j  une 
faim  dévorante  ,  difficile  â  raflaf- 
fier.  Depuis  huit  jours  il  a  une  faim 
canine. 

On  appelle  dents  canines  >  quatrft 
dencs  pointues  «comme  celles  des 
chiens.  11  y  en  a  deux  â  chaque  ma* 
choire ,  dont  une  de  chaque  câté. 
Elles  font  placées  entre  les  incifives' 
6c  les  molaires. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  »  6c  U   troiiicme  eft  très- 
brève. 
CANIPSA  ;   nom  propre  d'une  an-* 
cienne  ville  de  l'Arabie  heureufe , 
fur  le  golfe  P^rfique  >  à  l'oueft  «de 
l'embouchure  du  fleuve  Lar. 
CANIRAM  i     fubftantif   mafculin. 
Grand  arbre  branchu  »  oui  croîrau 
Malabar.  Ses  feuilles  d'une  figure 
oblongue ,  font  placées  par  paire  I 
chaque  nœud  des  petites  branches  : 
des  mêmes    nœuds  ,    naifTent  ded 
Heurs  en  parafol,  iquatre,  cinqou  fix 
pétales ,  pointues  ,  peu  odoriféran-* 
tes ,  6c  de  couleur  de  vert  d'eau  : 
fon  fruit  eft  une  pomme  ronde , 
lide ,  jaune  j  dont  la  pulpe  eft  blan- 
che ,    mucilaginetife   6c   couverte 
d'une   écorce   épaifle    &    fri2J>le. 
.      Cette  pulpe  ,  les  graines  qu  elle  ren* 
I     f esme ,  &  toutes  les  parties  de  ÏMf^ 
Aaaaij 


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55^  CAN 

bre ,  font  très-amères  au  goût. 

La  racine  prife  infufée  ou  en  dc- 
coûion ,  parfe  pour  cathartique,  & 
bonne  contre  les  fièvres  pituiteufes, 
la  colique ,  les  tranchées  &  le  cours 
de  ventre  :  on  Ternploie  en  fomen- 
tation avec  fucccs,  contre  la  goutte  y 
Se  on  la  mêle  avec  du  lait  de  vache 
pour  en  laver  la  tcte  aux  mélancoli- 
ques ôc  aux  vertigineux. 

L'ccorce  de  Tarbre  »  pilce  &  pé- 
trie avec  de  l'eau  de  riz ,  eft  falu- 
taire  pour  arrêter  la  dyffenterie  bi- 
iieufe. 

CANISCHA  ,  ou  cANisE  :  nom  pro- 

'  pre  d'une  ville  forte  de  la  Dafle 
Hongrie ,  dans  le  Comté  de  Sala* 
var ,  fur  la  rivière  de  Sala ,  à  fix 
milles  de  Varadin. 

CANISTRO  y  nom  propre  d'une  pe- 
tite ville  de  la  Turquie  d'Europe  , 
dans  la  Macédoine ,  fur  la  côte  de 
l'Archipel ,  entre  les  golfes  de  Sa- 
lonique  &  d'Aiomana. 

CANISY  'y  nom  propre  d'u»  Bourg 
de  France  ,  en  Normandie  ,  à  une 
lieue  ôc  demie»  fud-oued,  de  Saint 
Lô. 

CANIVEAUX  ;  fubftantif  mafculin 
pluriel  ,  &  terme  d'Architedure. 
Ce  font  les  plus  gros  pavés  qui  étant 
aflîs  alternativement  avec  les  con- 
tre-jumelles, traverfent  le  milieu 
d'un  ruiffeau ,  d'une  rue ,  d'une 
cour. 

ÇANIVELLE  ;  vieux  mot  qui  fîgni- 
fioit  autrefois  chemife. 

CANIVET  y  Foye^  Canidb  ,  c  eft  la 
même  chofe> 

CANLE  y  nom  propre  d'une  petite 
rivière  de  France ,  dans  la  Solbgne. 
Elle  fe  jette  dans  la  Loire ,  à  deux 
lieues  au-de(!bus  de  Blois. 

CANNA  j  Ptolémée  place  en  Cappa- 
doce  »  dans  la  Lycaonie  ,  une  an- 
cienne ville  de  ce  nom. 

CA.tmA  ^  efl^  auâi  le  nom  d'une  aa- 


CAN 

fcîenne  ville  que  Pomponlus-Mel» 
met  dans  l'ÉoUde. 

CANNAGARA  j  nom  propre.  Ceft, 
félon  Ptolémée  ,  une  ancienne  ville 
de  l'Inde ,  au-delà  du  Gange. 

CANNAGE  y  fubftantif  mafcuKn. 
Mefurage  des  étoffes,  toiles,  ru- 
bans ,  galons  y  &c*  qui  fe  fait  à  la 
canne-  Le  cannage  l'a  trompé. 

La  première  fyllabe  eft  brève  j  la 
féconde  longue,,  &  la  troifième  du 
féminin  «très  brève. 

CANNAMELLE,  ou  canne  de  su- 
cre. Foyer  Sucre. 

CANNARES  j^  (  les  )  peuples  de  l'A- 
mérique méridionale,  au  Pérou, 
dans  l'Audience  de  Quito.  Ces  peu- 
ples adorent  le  foleil,  &  avant  l'ar- 
rivée des  Efpaenols ,  on  voyoit  chez 
eux  un  Temple  dédié  à  cet  Aftre  > 
dont  les  murs  étoient  revêtus  de 
lames  d*br  ,  &  les  portes  enri- 
chies de  peintures  &  d'émeraudes,. 
On  voit  encore  des  reftes  de  ce  fii- 

Eerbe  Edifice  j  mais  on  fe  doute 
ien  que  ces  reftes  ne  font  ni  l'or 
ni  les  émeraudes. 
CANN  E  ;  fubftantif  féminin.  Canna. 
Rofeau  féché  dont  on  fait  ufàge 
pour  s'appuyer  en  marchant.  Voye^i 

ROSEAIK 

On  appelle  auflî  canne ,  tout  au- 
tre morceau  de  bois  ou  d'aiure  ma- 
tière qui  fert  au  même  ufage.  //  lui 
fit  préjent  d'une  canne  <tun  beau  jet. 
Il  vient  d'acheter  une  canne^  à  pomme 
d'or.  . 

Canne  d'Inde  y  Foye\  Balisier. 

Canne  de  sucre  ,  fe  dit  des  rofeaux 
qui  portent  le  Aicre.    Voye\  Su- 

CAE. 

Canne  odoriférante  j  ^o/^jCa- 
lamus  aromaticus. 

Canne,  fe  dit,  en  termes  d'Archi- 
teâure ,  d'une  forte  de  grands  ro- 
feaux dont  on  fait  ufage  en  Italie». 
&  dans  le  Levant  y  au  lieu  de  dafè^ 


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CAN' 

fes,  pour  garnir  les  travées  entre 
les  cintres  >  dans  la  conftruâion  des 
voûtes.  Celte  efpèce  de  rofeaux 
fupplée  aulîî  le  chaume  pour  cou- 
vrir quelques  bâtimens  de  campa- 
gne. 

Canne  ,  fe  dit  d'une  mefure  de  lon- 
gueur avec  laquelle  on  mefure  les 
corps  étendus ,  comme  les  draps  , 
les  toiles  ,  les  rubans ,  &c.  Cette 
mefure  qui  eft  trcs-ulitée  en  Italie , 
en  Efpagne ,  &  dans  les  Provinces 
méridionales  de  France  ,  eft  plus  ou 
moins  longue  en  différens  endroits. 
En  Provence  ,  en  Dauphiné ,  à 
Avignon  ,  à  Montpellier ,  &  dans 
tout  le  bas  Languedoc,  la  canne 
contient  une  aune  deux  tiers  de 
Paris. 

La  canne  de  Touloufe  ,  du  haut 
Languedoc  ,    de  Montauban ,  d'A- 

..  gen ,  &  de  quelques  villes  de  Guien- 
ne ,  contient  une  aune  &  demie  de 
Paris. 

La  canne  de  Gènes  eft  plus  courte 
d'un  pouce  que  celle  de  Provence. 

La  canne  de  Rome  contient  fix 
pieds  onze  pouces  de  Roi ,  &  celle 
de  Naples ,  deux  aunes  moins  deux 
dix-feptièmes  d'aune  de  Paris. 

Canne  ,  fe  dit  de  la  chofe  qui  a  été 
mefurée  avec  ta  canne.  //  lai  man^ 
que  une  canne  defatin. 

Canne  ,  s'eft  dit  autrefois  chez  les 
Juifs ,  d'une  mefure  de  fix  coudées 
hébraïques  qui  içvenoient  à  fix  pieds 
trois  pouces. 

Canne  a  vent  ,  fe  dit  d'un  inftru- 
menc  creufé  intérieurement,  parle 
moyen  duquel  oh  peut  j  fans  faire 
afage  de  poudre ,  chaÏÏer  une  balle 
avec  beaucoup  de  violence.  Cet^n- 
ftrument  ne  diffère  de  Tarquebufe 
à  vent ,  qu'en  ce  qu'il  reftèmble 
extérieurement  à  une  canne. 

Canne  ,  fe  dit  dans  les  Manufaftnres 
de.  Soie  >  de  certaines  grandes  ba- 


CAN  557 

guettes  qu'on  paffe  dans  les  enver- 
gures des  chames .  pour  remettre 
ou  pour  tordre  lés  pièces. 

Canne,  fe  dit,  en  termes  de  Fon- 
deurs ,  d'un  inftrument  de  fer  avec 
lequel  on  braiFe  les  métaux  en  fu- 
fion. 

Canne  ,  fe  dit  dans  les  Verreries  j 
d'une  machine  de  fer,  en  forme  dd 
canne,  percée  dîwis  toute  fa  lon- 
gueur ,  avec  laquelle  .on  foufïle  les 
bouteilles  &  autres  ouvrages  de  ver- 
rerie. 

La  première  fyllabe  eft  brève,  & 
la  féconde  très  brève. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  ^, 
fupprimer  un  n  qui  eft  oifif ,  8c 
écrire ,  d'après  la  prononciation  , 
kane.  Voyez  Orthographe. 

CANNÉ ,  ÊË  j  adjeftif  &  participe 
palîîf.  yoye-[  Canner. 

CANNEBERGE  j  fubftantif  féminin. 
Plante  qui  rampe  fur  la  terre ,  & 
qui  croit  dans  les  marais  &c  autres 
lieux  humides.  Ses  tiges  longues  > 
déliées ,  foibles  ,  fonr  revêtues  de 
feuilles  prefque  femblables  à  celles 
du  ferpolet.  Elle  porte  des  âeurs 
purpurines  ,  découpées  ep  quatre 
parties ,  auxquelles  fuccèdent  des 
baies  rondes  ou  ovales  ,  piquetées 
de  points  rouges  &  ornées  d'un  om- 
bilic purpurin  ,  difpofé  en  croix.. 
Elles  font  d'un  goût  aigrelet,  & 
contiennent  des  femences  me- 
nues. 

Les  feuilles ,  les  fleurs  &  les 
baies  de  cette  plante  font  déterfives 
&  aftringentes. 

CANNELAS  j  fubftantif  mafculin. 
Efpèce  de  dragée  compofée  avec  de: 
la  cannelle.  On  vante  le  cannclas  de; 
Milan. 

La  première  fyllabe  eft  brive,» 
k  féconde  très-brève,.  &  la  troi*-^ 
fième  longue. 

CANNELÉ^  ÉEi  adiedif  &  partir 


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558  CAN 

cipe  paflif.  F'oyei  Canneler. 

On  appelle  corps  cannelés ,  en 
termes  a  Anaromie  5  deux  cminen- 
ces ,  qu  on  remarque  à  la  partie  an- 
térieure des  ventricules  du  cerveau, 
&  qui  font  formées  par  Tentrelace- 
ment  de  la  fubftance  médullaire, 
&  de  la  fubftance  cendrée. 

Cannelé  ,  fe  dit,  en  termes  de  TArr 
héraldique ,  de  Tengrelure  dont  les 
pointes  font  en-dedans ,  &  les  dos 
en-<lehors  ,  comme  les  cannelures 
des  colonnes  en  Architecture. 

Cannelé,  fe  dit  aufli  fubftantive- 
ment  d'une  forte  d'étofie  de  foie. 
Vn  cannelé  uni ,  brodé* 

CANNELER  ;  verbe  aftif  de  la  pre- 
mière conjugaifonj  lequel  fi  conju- 
fue  comme  chanter,  Scriars.  Aâ:ion 
e  tracer  ou  de  former  des  canne- 
lures- U  fe  dit  particulièrement  en 
termes  d* Architecture  ,  &  en  par- 
lant de  colonnes  ôc  de  pilaftres  : 
ainfi  Ton  dit  canneler  une  colonne  j 
un  pilajlre  j  pour  dire ,  creufer  des 
efpèces  de  petits  canaux  le  long  du 
fût  d'une  colonne ,  ou  du  haut  en 
bas  d'un  pilaftre. 

La  première  fyllabe  eft  brève , 
la  féconde  très-brève ,  &  la  troi- 
fième  eft  longue  ou  brèves  coipme 
tious  l'expliquons  au  mot  Verbe  , 
avec  la  conjugaifon  &  la  quantité 
profodique  des   autres  temps, 

Obfervez  que  le  pénultième  e  des 
temps  ou  perfonnes  de  ce  verbe 
prend  le  fon  de  Ve  moyen  ,  quand 
il  eft  fuivi  d'un  e  muet , jparce  que 
le  génie  de  la  langile  ne  (oufFre  pas 
régulièrement  deux  ^  de  fuite  ab- 
fofumçnt  muets.  Dans  je  cannelé , 
la  fyllabe  ne  eft  moyenne. 

CANNELLE  ;  fubftantif  féminin. 
Cinnamomum.  C'eft  Técorce  d*un 
arbre  qui  croît  dans  l'île  de  Cey lan , 
i8c  qu'on  appelle  cannelier.  Elle  eft 
mioce  ^  noie  »  roulée  en  longaear^ 


CAN 

d'une  couleur  jaunâtre ,  tirant  fur 
le  rouge ,  d'une  odeur  &  d'un  goût 
doux,  piquant j  aromatique  Se  très* 
agréable. 

U  faut  choifir  la  plus  odoriféran* 
te,  en  belles  écorces,  minces  & 
hautes  en  couleur. 

Les  Hollandois  font  parvenus  i 
fe  rendre  maîtres  de  tout  le  corn* 
merce  de  la  cannelle  qui  fe  con^ 
fomme  en  Europe. 

Les  Portugais  chaiTés  de  Cey  lan 
par  les  Hollandois  ,  avoient  jeté 
dans  le  commerce  une  efpèce  de 
cannelle  grife,  qu'on  appeloit  coH" 
nellt  fauvage ,  qui  croiOoit  dans  le 
Royaume  de  Cochin ,  fur  la  côte 
de  Malabar  :  mais  les  Hollandois 
jaloux  de  la  confommation  qui  fe 
fàifoit  de  cette  cannelle  Porrugai- 
fe  ,  s'emparèrent  de  Cochin  en 
i66\  ^  &c  en  firent  arracher  tous 
les  arbres  qni  la  produifoient  »  de 
manière  que  dès  ce  moment  ils  fu-* 
rent,  &  ont  toujours  été  depuis 
fans  concurrens  pour  la  récolte  & 
la  vente  de  ce  geiire  d  épicerie. 

On  diftingue  trois  fortes  de  can« 
nelles ,  la  fine ,  la  moyenne  &  la 
groffièce.  Cette  diverûté  a  fa  caufe 
dans  les  différences  qui  font  entre 
les  arbres  d  où  on  la  tire  ,  &  qui 
nailTent  de  l'âge,  de  la  pofîtion^  de 
la  culture ,  &c.  de  chacun  de  ces 
arbres.  La  cannelle  grofiière  eft 
celle  quon  vend  dans  les  bouti- 
ques fous  le  nom  de  cannelle  mat-' 
te  :  c'eft  l'écorce  des  vieux  tï<x^%  ; 
elle  eft  bien  inférieure  à  Tautre  par 
l'odeur  ,  le  goût  &  les  propriétés  ; 
aiiffî  la  rejettent -on  en  Méde^ 
cine. 

La  canneUc  eft ,  ièlon  Diofcori* 
de ,  échaufiante ,  émollietite  &  di- 
geftive  :  «lie  provoque  les  ârtnes  : 
on  la  prend  avec  la  myrrhe,  ou  dam 
<]uel<]tte  li<}ueur  appr<^riée»pD«KiuU 


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CAN 

ter  Texpulfion  du  fcstus  &  l'éruption 
des  règles.  Elle  éclaircit  la  vue  ,  & 
accenuô^les  humeurs  épai0es  &  vif- 
queufes.  On  la  mêle  avec  du  miel , 
&  on  rapplique  fur  le  vifage  &  fur 
la  peau  pour  en  effacer  les  taches  : 
elle  eft  làlucaire  dans  les  toux  ,  les 
iluxions  >  les  anafarques ,  les  mala- 
dies des  reins,  &c  la  difficulté  d'uri- 
ner. 

Les  Modernes  Teftiment  aroma- 
tique ,  ftimulante  ,  corroborative  , 
cordiale,  ftomachique^  ftipcique  & 
emraenagogue. 

fioerhaave  regarde  la  cMjpelle, 
comme  le  meilleur  de  tous  les  aro- 
mates. Il  attribue  fur-tout  de  gran- 
des vertus  à  Thuile  qu'on  retire  de 
cette  fubftance.  Il  y  a  peu  de  chofe , 
dit-il ,  qu  on  puiue  lui  comparer , 
quand  ils  agit  de  donner  des  Forces 
à  une  femme  qui  en  manque  dans 
fa  groiTeûe  ,  ou  quand  fon  accou- 
chement devient  laborieux  ,  ou 
qu  elle  fe  trouve  épuifée  après  fa 
délivrance  ,  pourvu  cependant, 
qu'il  n'y  aie  ni  inflammation  j  ni 
rupture ,  ni  dilatation  excelTive  des 
vailFeaux.  Il  ajoute  qu'aucun  remè- 
de n'eft  préférable  à  cette  huile , 
dans  les  maladies  de  k  matrice , 
qui  proviennent  d'un  flegme  froid 
&  muqueux.  Mais  comme  ta  can- 
nelle a  toutes  les  vertus  des  meil- 
leurs aromates  ,  elle  en  a  auffi  les 
inconvéniens.  Si  vous  l'employez 
mal  à  propos  ,  elle  difpofe  l'eûo- 
mac  à  l'inflammation  en  crifpant 
les  fibres ,  &  en  reflerrant  les  ori- 
fices des  glandes  ftomachales  ^  ce 
qui  diminue  la  quantité  du  fuc  di- 
geftif ,  ôc  trouble  le  jeu  de  la  ma- 
chine :  fon  ufage  exceflif  rend 
d'ailleurs  les  fucs  trop  acres  &  trop 
épais  ;  ce  qui  caufe  fouvent  des  ma- 
ladies chroniques. 
,  La  cannelle  pye  pour  droits  à 


CAN  55, 

l'entrée  du  Royaume ,  vingt  -  fept 
livres  par  quintal ,  fuivant  le  tanf 
de  i46^ 

On  appelle  champ  de  la  cannelle^ 
cette  contrée  de  l'île  de  Ceylan^ 
qui  s'étend  depuis  Negambo ,  juf- 
qu'à  Gallières.  C'eft  là  où  croiuent 
les  canneliers ,  d'où  les  Hollandois 
tirent  toute  la  cannelle  qu'ils  ven- 
dent aux  Nations. 

Eau  de  cannelle,  fe  dit  de  la  com- 
position fuivante  : 

Prenei  une  demi-livre  de  meil- 
leure cannelle  gro/fièremenr  con-» 
caffée  :  laiflez-U  en  infufion  pen- 
dant deux  jours  dans  rrois  livres  de 
bon  vin  blanc  :  mertez  le  mélange 
dans  une  cucurbite  de  verre  ou  de 
grès  :  adaptez  un  chapiteau  à  la 
cucucbite  avec  fon  récipient  :  lut- 
tez les  jointures ,  &  faites  difliller  : 
vous  obtiendrez  une  eau  blanchâ- 
tre ,  qui  fera  l'eau  de  cannelle ,  &c 
que  vous  garderez  dans  une  bou- 
teille bien  bouchée. 

Cette  eau  eft  bonne  pour  forti- 
fier le  cœurj  l'eftomac  &  le  cer- 
veau :  elle  diflipe  les  vents ,  aide  à 
la  dieeftion ,  &  provoque  les  règles 
&  1  accouchement.  On  la  donne 
depuis  une  drachme  jufqu'à  une 
once. 

Cannelle  ,  fe  dit,  en  termes  d'Ai- 
guilletiers ,  d'une  pettte  cannelure 
qu'on  remarque  à  cnaque  côté  de  la 
tête  des  aiguilles  à  coudre  ou  à  ta- 
piflerie. 

Cannelle  ,  fe  dit,  en  termes  de  Bou- 
tonniers  ,  d'un  morceau  de  bois 
percé  en  rond  par  le  milieu,  qui  fe 
met  dans  le  trou  de  la  jatte ,  afin 
d'empccher  que  l'ouvrage  ne  s'en- 
dommage en  flottant  contré  les 
bords. 

Cannelle,  fe  dît ,  en  termes  de  Ven- 
danges ,  d'un  morceau  de  bois  creu- 
fe  qu'on  met  à  une  cuve,  afin  d'en 


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^So  CAN 

faire  fortir  le  vin  quand  on  a  foulé 

.    le  caiûn. 

Cannelle  ,  fe  dit  auflî  en  termes  de 

,  Tonneliiers  &  de  Marchands  de 
vin ,  d'un  robinet  de  cuivre  qu'on 
met  à  un  tonneau  pour  en  tirer  le 
vin  j  en  tournant  la  clef  de  cuivre 
qui  y  tient  ,  &  par  le  moyen  de 
laquelle  on  ouvre  &  Ton  bouche  le 
partage. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  moyenne,  &  la  troifîè- 
me  très-brève. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  ^  , 
fupprimer  un  /z  &  un  /  qui  font 

•  oiiîfs  j  donner  l'accent  grave  au  pé- 
nultième c ,  &  écrire ,  d'après  la 
prononciation ,  kanèle.  Voyez  Or- 
thographe. 

CANNELLIER  ;  fubftamif  mafculin. 
Arbre  dont  on  tire  la  cannelle.  11 
croît  à  la  hauteur  de  trois  ou  quatre 
toifes  :  fes  racines  font  couvertes 
d'une  écorce  qui  a  une  odeur  de 
camphre.  Son  bois  eft  dur  intérieu- 
rement ,  blanc  &  fans  odeur  :  ks 
feuilles  alTez  femblables  à  celles  du 
laurier  &  du  malabratum  ,  en  diffè- 
rent par  leur  odeur  dé  cannelle.  Cet 
arbre  porte  des  fleurs  petites  j  étoi- 
lées,  blanchâtres  ,  à  ux  pétales  ,  & 
difpofées  en  gros  bouquets  à  l'ex- 
trémité des  rameaux  :  elles  ont  une 
odeur  admirable ,  Se  qui  fe  fait  fen- 
tir  en  mer,à  plufieurs  milles  de  dif- 
tance  du  rivage ,  lorfque  le  vent 
fouffle  de  terre.  Aux  fleurs  fuccè- 
dent  des  baies  ovales  ,  longues  de 
quatre  à  cinq  lignes  j  d'un  brun 
bleuâtre  ,  &  tachetées  de  points 
blanchâtres. 

Dans  la  faifon  où  la  fève  eft  abon- 
dante, on  détache  l'écorce  des  pe- 
tits cannelliers  de  trois  ans  ;  on 
jette  l'écorce  extérieure  qui  eft 
épaifle,  grife  &  rabotteule.  On 
coupe  par  lames ,  longues  de  trois 


CAN 

1  quatre  pieds ,  l'écorce  întérîeiird 
qui  eft  mince  ;  on  lexpofe  au  fo- 
leil ,  &  elle  s'y  roule  d'elle-même 
de  la  groiïeur  du  doigt  j  c'eft  ce 
qu'on  appelle  la  cannelle.  Voyez  ce 
mot. 

Le  Canncllicr  ne  fe  trouve  plus 
que  dans  l'île  de  Ceylan  ,  où  les 
Hollandois  le  laiffent  croître  dans 
une  efpace  d'environ  quatorze 
lieues  ,  le  long  de  la  mer.  Il  mul^ 
tiplieroit  Hngulièrement ,  fi  on  ne 
l'en  empêchoit  pas  :  mais  l'expé- 
rience a  prouvé  que  cette  étendue 
dettprrein  fuffifoit  pour  fournir  la 
cannelle  néceflaire  aux  diverfes  Na- 
tions qui  confomrnent  ce  précieux 
aromate. 

CANNELUDE ,  ou  CANNELADE; 
fuljftantif  féminin  ,  &  terme  de 
Fauconnerie  qui  fe  dit  d'une  efpcce 
de  curée  ,  compofée  de  cannelle  de 
fucre  &  de  moelle  de  héron.  On  la 
donne  à  l'oifeau  pour  le  rendre  plus 
ardent  au  vol  du  héron.  . 

CANNELURE  ;  fubftamif  féminin. 
Scriatura.  On  donne  ce  nom  aux 
petits  canaux  creufés  fur  des  colon- 
nes ou  des  pilaftres. 

Cannelures  a  cotes  ,  fe  dit  de  cel- 
les qui  font  féparées  par  des  liftels 
de  certaine  largeur,  ornés  quelque- 
fois d'aftragales  ,  comme  aux  deux 
colonnes  du  Sanâruaire  de  l'Eglife 
de  Sainte  Marie  de  la  Rotonde  à 
Rome. 

Cannelures  avec  rudentures,  fe 
dit  des  cannelures  remplies  de  bâ- 
tons ,  de  rofeaux  ou  de  cables  y 
jufqu'au  tiers  du  fût  de  la  co- 
lonne. 

Cannelures  de  gaines  ,  de  terme,* 
ou  console  ,  fe  dit  de  celles  qui 
font  plus  étroites  en  bas  qu'en 
haut. 

Cannelures  a  vive  arrête,  fedit 
de  celles  qui  ne  font  pas  féparées 

par 


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CAN 

par  des  côtes.  Elles  font  propres  i 
l'ordre  dorique. 

Cannelures  oRNéBS;i  fe  dit  de  cel- 
les qui  ont  des  petites  branches  ou 
bouquets  de  laurier,  de  lierre,  de 
chêne,  ou  d'autres  ornemens,  dans 
la  longueur  du  fôt  de  la  colonne ,  ou 
feulement  par  intervalles. 

Cannelures  xoRSEs^fe  dit  de  celles 

3ui  tournent  en  ligne  fpirale  autour 
u  fût  d*une  colonne. 

Cannelures  plates  ,  fe  dit  de  celles 
qui  font  faites  en  manière  de  pans 
coupés ,  an  nombre  de  feize ,  com- 
me rébauche  d*une  colonne  dori- 
que. On  peut  aufli  appeler  cannelu- 
res  plates ,  celtes  qui  font  creufées 
carrément  en  manière  de  petites 
faces  ou  demi-batons  dans  le  tiers 
du  bas  d'un  fut,  comme  aux  pi- 
ladres  Corinthiens  du  Val-de-Grace 
i  Paris. 

Cannelures  ,  fe  dît  aufli ,  en  termes 
de  Conchyliologie ,  des  petits  ca- 
naux eraves  fur  la  fuperncie  d'une 
coquille. 

La  première  fylkbe  eft  brève,  la 
féconde  très -brève,  la  troisième 
longue ,  &  la  quatrième  très-brè- 
ve. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  X:, 
fuporimer  un  n  qui  eft  oifif ,  & 
écrire,  d'après  la  prononciation  , 
kanclurc*     Voyez     Orthogra- 

P  H  E 

CANNEQUINj  fubftantif  mafculin. 
Les  Négocians  donnent  ce  nom  aux 
toiles  de  coton  qui  viennent  des  In- 
des ,  &  dont  le  commerce  fe  fait 
fur  la  côte  de  Guinée. 

CANNER  \  verbe  adif  de  la  première 
conjugaifon  ^  lequel  fe  conjugue 
comme  chanter.  Terme  de  Com- 
merce ,  qui  fe  dit ,  dans  les  lieux  où 
la  canne  eft  en  ufage ,  de  l'aâion  dd 
mefuret  les  étoiFes  avec  cette  me- 
fure.  C'eft  ainfî  qu'on  dit  auDer  p 
Tome  IF.  ^ 


CAN  5(Çî 

dans  les  Heux  où  Ton  fe  ferc  de 
l'aune. 

CANNES  \  nom  propre  d'un  lieu  cé- 
lèbre par  la  vidoire  mémorable 
qu'y  remporta  Annibal  fur  1«  Ro- 
mains ,  &  qui  mit  Rome  à  la  veille 
de  fubir  les  Loix  de  Carthage.  Ce 
grand  événement  arriva  la  troi^è- 
me  année  de  la  féconde  guerre  Pu* 
nique ,  l'an  5  5  S ,  depuis  la  fonda- 
tion de  Rome. 

Cannes  ,  eft  auffi  le  nom  d'une  ville 
maritime  de  France  >  en  Provence , 
à  trois  lieues  &  demi  »  nord-^ft ,  de 
Frejus.  On  en  tire  quantité  d'an^ 
chois  &  de  fardines  falées. 

CANNETILLE  ;  fubftantif  féminin. 
Petite  lame  très-fine ,  d'or  ou  d'ar- 
gent tortillé.  On  fait  ufage  de  can- 
ne tille  dans  les  broderies ,  les  cré- 
pines &  autres  ouvrages  de  ce  gen- 
re. 

Ce  font  les  Paffementiers-Bou- 
tonniersqui  fabriquent  &  emploient 
la  cannetiUe  à  Paris. 

CANNETTE  ;  fubftantif  féminin. 
C'eft,  dans  les  Manufaârures  de  foie, 
tin  petit  tuyau  de  buis  ou  de  ro- 
feao,  fur  lequel  on  met  la  foie 
pour  la  trame. 

CANNBTT£,eft  auffi  lenomd'une  ville 
du  Pérou,  dans  l'Amérique  méri- 
dionale, à  vingt -cinq  lieues  de  Linia. 
Son  territoire  eft  fingulièrement  fer* 
tile  en  froment. 

CANNEVAROLE;  fubftanrif  maf- 
culin.  Oifeau  qui  ne  diffère  de  la 
figure  du  roffignol  qu'en  ce  qu'il  eft 
moins  ^ros  &  moins  roux.  Il  ni- 
che dans  le  chanvre. 

CANNEY;  nom  propre  d'une  îled'E- 
cofle  ,  Tune  des  Wefternes. 

CANNIBALES  j ,(  les)  peuples  d'A^ 
mérique  ,  accufés  de  fe  nourrir  de 
chair  humaine.  Voyc{  Caraïbes, 
c'eft  la  Aième  chofe. 

CANNIS-METGARA  :  nom  piopre 
Bbbb 


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^6%  CAN 

d'une  petite  ville  d'Afrique ,  dans 
la  plaine  de  Zuaga,  à  quinze  milles 
de  Fez. 

CANO  y  nom  propre  d'une  ville  ca- 
pitale d'un  royaume  d'Afrique  de 
même  nom ,  borné  au  nord  par  les 
déferts  des  Lumptunes  y  à  l'orient , 
par  le  royaume  de  Bournou  'y  au 
midi  j  par  ceux  de  Zanfara ,  de  Zeg- 
zeg  &  de  Ghana  i  &  à  l'occident, 

Ear  celui  des  Agades.  On  dit  que 
i  ville  de  Cano  eft  peuplée  de  ri- 
ches Négocians ,  au  refte  ce  pays 
eft  peu  connu. 
CANOBIO  'y  nom  propre  d'une  petite 
ville  d'ItaUe,  au  duché  de  Milan, 
fur  le  lac  majeur ,  à  fix  milles  de 

CANOGlZAjc'eft,  félon  Ptolcmée, 
une  ancienne  ville  de  l'Inde  au-delà 
du  Gange. 

CANOGNE  ,CANONE  ;  vieux  mots 
qui  fignifioient  autrefois  Chanoine. 

C ANOISIÉ  i  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  Chapitre  de  Chanoines 

CAN  OLE  i  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  trachée-artère. 

CANON  y  fubftantif  mafculin.  Ce 
mot  tiré  du  grec ,  fignifie  règle.  Il 
eft  ufité  dans  l'Egli/e^  pour  défi- 
gner  les  décifions  qui  règlent  la  foi 
&  la  conduite  des  Fidèles.  Ces  dé- 
cifions font  tirées  ou  des  Conciles , 
ou  des  Décrets  des  Papes  j  ou  du 
fentiment  des  Saints  Pères  j  adopté 
dans  les  livres  du  Droit  Canon. 

On  peut  diftinguer  les  canons  qui 
regardent  la  foi,  &  ceux  qui  ne 
concernent  que  la  difcipline.  Les 
premiers  font  reçus  fans  difficulté 
par  l'églife  univerfelle ,  quand  ils 
ont  été  faits  dans  un  Concile  gé- 
néral. 

Les  Capons  de  pure  difcipline , 
font  obfervés  par  toute  l'Eglife ,  ou 
n'ont  lieu  qu'en  cerraines  églifes  par- 
ticulières* lis  font  de  droit  apofto- 


CAN 

lique,ou  ils  ont  été  établis  par  des 
Conciles  œcuméniques ,  ou  enfin 
ils  font  obfervés  en  verm  d'un 
ufage  généralement  reçu. 

Un  Canon  concernant  la  difci- 
pline, n'a,  fuivant  nos  maximes,  au- 
cune autorité  en  France,  s'il  n'a 
été  accepté  expreflement  par  les  Pré- 
lats &  par  le  Roi ,  proteé^eur  de  la 
Difcipline  eccléfiaftique.  Les  Ca- 
nons mêmes  des  Conciles  généraux» 
ne  font  point  exceptés  de  cette  règle* 
Il  s'eft  fait  diverfes  collerions 
des  Conciles,  où  l'on  aconfervé  les 
Canons.   Ils  font  pour  l'ordinaire 
conçus  en  formes  de  loix ,  en  ter- 
mes impératifs, &  quelquefois  con- 
ditionnels ;  mais  toujours   expri- 
mant la  peine  à  laquelle  doivent 
être  fournis  ceux  qui  les  violeront. 
Lorfquil  s'agit  du  dogme,  la  peine 
infligée  eft  Tanathème  ou  l'excom^ 
nvunication. 
Canon  de  la  paix  et  de  la  tREVE, 
fe  dit  d'un  canon  fait  &  renouvelle 
dans  plufîeurs  Conciles  depuis  le 
dixième  fiècle ,  contre  les  déiordres 
que  caufoient  les  guerres  partico- 
lièjres  de  diflFérens  Seigneurs. 
Canon,  fe  dit  parmi  les  Religieux» 
du  livre  qui  contient  la  règle  &  les 
inftituts  de  l'Ordre» 
Canon  ,  fe  dit  du  catalogue  ou  font 

les  noms  des  Saints  canonifés. 
Canon  des  Juifs,  fe  dit  du  catalo- 
gue des  livres  de  la  foi  des  Juifs, 
fixé  &  déterminé  par  1  autorité  de 
la  Synagogue  après  leur  captivité. 
Il  eft  compofé  oe  vingt-deux  livres, 
dont  S.  Jérôme  fait  rénumération 
fuivantej  la  Genèfe,  l'Exode,  le 
Lévitique ,  les  Nombres ,  Iç  Deu- 
téronome ,  Jofué ,  les  Juges ,  aux- 
quels on  }oint  Ruth»  Samuel,  les 
Rois  ,  Ifaie>  Jérémie  avec  fes  la- 
mentations ,  Eïéchiel ,  les  douze 
petits  Prophètes  )  Job>  les  Pfeain 


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CAN 

mes ,  les  Proverbes ,  l'EccIéfiafte ,  le 
Cantique  des  Cantiques ,  Daniel , 
les  Paralipomènes,  Éfdras,  Efther. 
Selon  le  témoignage  de  S.  Irénée , 
de  Tertullien ,  de  S.  Clément  d'A- 
lexandrie» &  de  tous  les  Doûeurs, 
Efdras  eft  l'auteur  de  ce  canon ,  c*eft- 
â-dire ,  qu'il  a  réduit  en  un  corps 
tous  ces  livres ,  après  les  avoir  exa- 
minés &  cotrigés. 

Les  Juifs  ont  toujours  compofé 
leur  canon  de   vingt-deux  livres, 
ayant  égard ,  comme  TobCerve  S. 
Jérôme ,  arf  nombre  des  lettres  de 
leur  alphabet,    dont  ils  faifoient 
ufage  pour  les  défigner.  Quelques 
'  Rabbins  en  ont  compofé  vingt-qua- 
^  tre,  d'autres  vingt-fept  j  mais  fans 
y  introduire  d'autres  livrer,  ils  en 
partageoient  feulement  quelques- 
uns  :  par  exemple ,  ceux  qui  en  comp- 
toient  vinc^t-quatre  ,  féparoient  les 
•     lamentations  de  la  propnétie  de  Jé- 
rémie ,  &  le  livre  ae  Ruth,  de  ce- 
lui des  Juges ,  &  ils  répétoicnt  trois 
fois  la   lettre   Jod.  Ceux  qui    en 
<omptoient  vingt-fept,  féparoient 
en  fix  nombres  les  livres  des  Rois 
&  des  Paralipomène  ;  &  pour  les 
défigner ,  ils  ajoutoient  aux  vingt- 
deux  lettres ,  les  cinq  finales  con- 
nues de  tous  ceux  qui  coimoiflènt 
l'alphabet  hébraïque. 
Canon  des  Chrétiens  ,  fe  dit  des 
livres  de  l'ancien   &  du   nouveau 
Teftament ,  dont  le   total  eft  ap  - 

Îelé  Ecriture fainte.  Le  Concile  de 
>ente  en  a  fait  le  dénombrement 
que  voici  pour  l'ancien  Teftament. 
I**.  les  livres  de  la  Loi,  qui  font 
la  Genèfe  ,  l'Exode  ,  le  Lévitique , 
les  Nombres  ,  le  Deutéronome.  i^. 
les  livres  d'Hiftoirc  qui  renferment 
.  Jofué ,  les  Juçes ,  Ruth ,  les  quatre 
livres  des  Rois^  les  deux  Paralipo- 
mènes,les  deux  Efdras,  les  livres 
deXobie^  de  Judith  ^  de  Job^  les 


CAN  5tÎ3 

•deux  livres  des  MachaSées.  j^.  Le« 
livres  Moraux  qui  compofent  cent 
cinquante  pfeaumes ,  les  paraboles 
ou  proverbes  de  Salomon ,  TEcclé- 
fiafte,le  Cantique  des  Cantiques, 
laSagefle,  TEccléfiaftique.  4^.  Les 
Livres  prophétiques ,  qui  fontcom- 
pofés  des  quatre  grands  Prophètes  j 
lavoir,  Ifaïe,  Jérémie,  auquel Bs^- 
ruch  eft  Joint  j  Ezéchiel  &  Daniel } 
&  de  douze  petits  Prophètes ,  qui 
font  Ofée,  Joël,  Amos,  Àbdias, 
Jonas ,  Michée ,  Nahum  ,  Habacuc , 
Sophoniej  Aggée ,  Zacharie  &  Ma- 
lachie. 

Les  livres  du  nouveau  Teftament 
font  1^,  les  quatre  Evangéliftes  , 
S.  Mathieu,  S.  Marc,  S.  Luc  & 
S.  Jean.  1°.  Les  aftes  des  Apôtres. 
3^.  Les  Epîtres  des  Apôtres,  dont 
quatorze  ae  S.  Paul ,  favoir  une  aux 
Romains,  deux  aux  Corinthiens, 
une  aux  Gala  tes  ,une  aux  Ephéfiens , 
une  aux  Philippiens,  une  aux  Co- 
loffiens ,  deux  aux  Theflaloniciens, 
deux  à  Timochée ,  une  à  Tite ,  une 

.  à  Philémon ,  &  une  aux  Hébreux. 
Il  y  a  encore  fept  autres  Epîtres -ap- 
pelées Catholiques  y  favoir  une  de 
S.  Jacques,  deux  de  S.  Pierre ,  trois 
de  S.  Jean ,  &  une  de  S.  Jude.  L'A- 
pocalypfe  de  S.  Jean  forme  le  der- 
nier livre. 

Canons  des  Apôtres,  ou  Canons 
APOSTOLIQUES  ,  fe  dit  du  recueil 
des  Canons  ou  Loix  eccléfiaftiques 
des  premiers  Hècles.  Celui  que  TE- 
glifci  grèque  reçoit ,  en  renferme 
quatre-vingt-cinq  :  celui  de  TEglife 
latine ,  cinquante  feulement  :  on  les 
appelle  Canons  apofioliques  ^  parce 

3ue  quelques-uns  ont  été  faits  par 
es  Evêques  qui  vivoient  peu  de 
temps  après  les  Apôtres ,  &  qu'on 
nommons  Hommes  apofioliques.  Ils 
font  fort  anciens,  6c  fe  trouvent 
cités  dans  les  Conciles  <le  Nicce , 
B  b  b  b  i  j 


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j^4  CAN 

dVVnrioche,  de  Conftantinople  >  & 
par  plufieurs  Auteurs ,  fous  le  titre 
de  Canons  anciens  ,  de  Canons  des 
Pères  y  &c  de  Canons  Eccléjiajliques. 
On  lésa  long -temps  faulTement  at- 
tribués au  Pape  S.  Clément,  troi- 
fième  fucceflTeur  de  S.  Pierre ,  eom- 
itie  les  ayant  reçus  de  ce  Prince 
des  Apôtres.  Les  offrandes  d'épis 
nouveaux  &  de  raifins  fur  Tautel , 
&  de  rhuile  pour  le  luminaire ,  les^ 
noms  de  Lecteur  ,  de  Clerc  ,  de 
Métropolitain ,  dont  il  eft  queftion 
dans  ces  Canons,  prouvent  qu'ils 
font  poftérieurs,  &  Ion  convient 
aujourd'hui  qu'on  doit  fixer  l'épo- 
que de  ce  recueil  à  la  fin  du  troi- 
hème  fiècle.  Les  Papes  Damafe  & 
Gelafe  Tavoient  condamné  comme 
apocriphe  :  Léon  IX  en  a  excepté 
cinquante  Canons  qui  font  d  une 
grande  autorité  dans  l'églife  d'Oc- 
cident ,  furtout  depuis  la  traduâion 
latine ,  que  Denis  le  Petit  en  don- 
na vers  le  commencement  du  fixiè- 
me  fiècle. 
Canons  piNiTENTiAux.,  fe  dit  de 
ceux  que  les  Conciles  de  Nicce ,  de 
Gangres,  d'Arles ,  de  Laodicée  dref- 
sèrent  pour  régler  les  divers  genres 
de  pénitence  qu'ils  imposèrent  pour 
certains  crimes.  S.  Baille  &  S.  Gré- 
goire de  Nice  firent  un  corps  de 
tous  ces  Canons,  pour  établir  par- 
mi les  Evêques  d'Orient ,  une  con- 
duite uniforme  :  on  les  trouve  dans 
leurs  épîtres  canoniques.  Les  Evê- 
ques d'Occident  le  firent  de  mê- 
me, comme  il  paroît  par  le  pénir 
tenciel  Romain ,  qui  elt  très-ancien. 

Voici  quelques-uns  de  ces  Ca- 
nons. 

Pour  avoir  abandonné  la  fôica«r 
tholique,  dix  ans  de  pénitence. 

Pour  avoir  fait  aes*  enchante^ 
Biens> &  exercé  l'arcmagique » fept 
ans. 


CAN 

Pour  avoir  confultf  les  Devins, 
ou  employé   l'art  magique  ,  cinq 


ans. 


Pour  s'ctre  parjuré  ou  avoir  porté 
quelqu'autre  àfe  parjurer^  quarante 
jours  au  pain  &  à  l'eau,  &  les  fept 
années  Suivantes  en  pénitence. 

Pour  avoir  juré  le  nom  de  Dieu- 
une  fois  9  fepr  jours  au  pain  &  à 
l'eau. 

Pour  œuvre  fervilè  le  Diman- 
che ,  trois  jours  au  paiii  &  â  l'eaui 

Pour  avoir  Mrlé  à  l'Eglife  pen- 
dant L'Office  Divin  /  dix  jours  au 
pain  Se  à  l'eau. 

Pour  avoir  violé  le  jeune  du  Ca- 
rême ,  autant  de  fept  jours  de  jeune, 
que  de  jeunes  violés. 

Pour  s'itre  procuré  l'avortemenç^ 
trois  ans  de  pénitence ,  6c  dix  an5 
pour  avoir  tué  fort  enfant. 

Pour  avoir   tué  un  homme  de 
propos  délibéré,  pénitence  toute  la* 
vie  'y  dans  un  premier  mouvement 
de  colère ,  trois-  ans.. 

Pour  avoir  confeitlé  un  homici- 
de, fept  ans,  dont  quarante  jours 
an  pain  &  à  l'eau. 

Pour  un  vol  capital,  cinq  ans}, 
s'il  eft  peu  confidérable ,  un  an. 

Pour  l'ufure ,  trois  ans  de  pénî- 
tence,  dont  un  an  au  pain  Se  à  l'èau. 

Pour  la  fornication  fimple ,  trois 
ans ,  Se  pour  le  défit ,  deux  ans. 

Pour  l'adultère,  dix  ans. 

Pour  le  crime  d'un  homme  non. 
marié  ^vtc  une  femme  mariée^ 
fept  ans. 

Pour  rîncefte  avec  deux  fœurs,. 
toute  la  vie. 

Pour  s'être  fardée  dans  la  vue  de 
plaire ,  trois  ans. 

Pour  s'être  mafqué,  ou  fait  des 
dànfes  publiques  devant  une  églife , 
ou  un  jour  de  fece ,  r rois  ans. 

Pour:  avoir  par  négligence  laiiTé 
mourir  ion.  efi^a^  Uns  ba^oêaàe. 


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CAÏT 

xt<Às  ans  de  pénîr€nce>  dont  an  anl 
au  pain  &  à  l'eau; 

Pour  faux  témoignages  en  Jufti- 
ee ,  ou  calomnie  >  fept  ans. 

Pour  avoir  defiré  injuftement  le 
bien  d^aucrui  »  trois  ans. 

Pour  le  crime  de  Sodomie>quinze 
ans. 

Cette  févérité  dans  la  difcipllne 
de  TEglife  ,  dura  Jufqu*au  temps 
des  Croifades  j  mais  alors  au  lieu 
de  peines  canoniques ,  on  impofa 
aux  pécheurs  l'obligation  d'alFer 
combattre  les  Infidèles  ,  ou  de 
contribuer  aux  frais  de  guerre. 
Canon  Paschal  ,  fe  dit  d'une  table 
ou  par  un  cycle  de  dix*  neuf  ans  , 
on  marque  le  jour  de  Pâques  &  des 
autres  fctes  mobiles. 
Canon  de  i. a  Messb  ,  fe  dit  >.de  spa- 
roles  fecrctes  de  la  Mefle  ^  depuis  la 
Préface  jufquauP^rerjau  milieu  def- 
quelles  le  Prêtre  faitlaConfécration. 

C'eft  THiftoire  de  l'inditution  de 
BEuchariftie ,  rapportée  par  les 
Evangéliftes ,  &  la  règle  de  la  Con- 
fecration.  Ce  Canon  eu  très- an- 
cien ,  &  S.  Ambroife  le  rapporte 
prefque  tout  entier  dans  la  Liturgie. 
Quelques-uns  difent  que  S.  Jérôme 
le  mit  dans  Tordre  q^ie  nous  l'avons, 
à.  la  réquifition  du  Pape  Damafe  : 
d'autres  l'attribuent  au  Pape  Sirice , 

2^ui  vivoit  fur  la  fin  du  quatrième 
ècle.  Le  Concile  de  Trente -dit 
qu'il  a  été  dreflé  par  l'Eglife ,  & 
qu'il  eft  compofé  des  paroles  de 
Jefus-Chrift ,  de  celles  «s  Apôtres 
&c  des  premiers  Pontifes  qui  cmt 
gouverné  l'Eglife. 
Droit  canon  j  ou  canonique  ,  fe  dit 
d'une  coUeâion  de  règles  tirées 
de  l'Ecriture  Sainte,,  des  Conciles  > 
des.  Décrets  Se  Cbn(titutions  des 
Papes,  des  fentimens  des  Pères  de 
l'églife ,  &  de  Tufage  approilvé  & 
xe^u  par  la  Tradition. 


CAN  f65 

Le  Droit  canon ,  dont  Tobjct  eft 
d*établir  les  règles  de  la  foi  &  de 
la  diicipline  de  l'Eglife ,  fe  divife 
communément  en  Droit  écrit  & 
Droit  non  écrit.  Le  premier  eft  ce» 
lui  qui  a  été  rédigé  pat  écrie ,  en 
vertu  de  Tautoritc  publicpiei  raarre 
eft  celui  qu'un  long  ufage  a  intro- 
duit, &  qui  confifte  en  maximes  ou- 
en  traditions  bien  établies. 

On  diftingue  auflî  deux  fortes  de 
Droit  canon  écrit,  les  faintes  Ecri- 
tures &  lesdanons.  Les  faintes  écri- 
tures font  celles  que  renferment* 
l'ancien  &  le  nouveau  Teftament  y. 
Se  qpi  font  du  nombre  de  celles* 
que  le  Concile  de  Trente  a  réçies* 
l^s  Canons  font  des  règles,  tirées  j, 
ou.  des  Conciles,  ou  des  Décrets  & 
Epîtr es  décrétâtes  des>  Papes, x^adu' 
fentiment  des  Saints  Pères ,  adopte 
dans  les  livres  du  Droit  canon.  Les- 
différentes  colleâ:ions,qui  entrenr 
dans  le  corps  du  Droit  canoniqtie  ,. 
font  les  décrétales  de  Grégoire  IX , 
le  Texte  de  Boniface  VUl,  tes  Clé^ 
mentines  ,les  Extravagantes  de  Jetn^ 
XXII ,  i3^  les  Extravagantes  corn*- 
munes. 

Comme  en  matière  de  difcipline, 
cbaque  Eglife  aides  ufage&diâFérens». 
on  peut  encore  diftinguer  le  Droit 
Canonique  commun  Se  le  Droit 
Canonique  particulier.  Les  libertés^' 
de  TEelife  Gallicane  3^  les  capitu- 
laires  de  nos  Rois,  compofent  le 
Droit  Canonique  ^ticuUer  de  la- 

.  France.. 

On  appelle  Droit  Canonique  Ro-^ 

\mà^n  ,  le  corps  des  loix  '  publiées 
par  les  Papes ,  dont  le  premier  objet 
a  été ,  comme  Princes  temporels, 
de  faire  une  loi  pour  tous  leurs  fu-* 
jets  laïcs  Se:  eccléfiaftiques  ,  fur 
toutes:  fortes  de  matières  civiles  & 

.  criminelles.  Ils  ont  eu  pour  fécond 
objet»,  comme. Evcqoes  de  Rome ^ 


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j66  C  A  N 

&  comme  chefs  de  l*Eglife,cle  don- 
ner aux  fidèles  des  principes  en  ma- 
tière de  doftrine  ,  conrormément 
aux  loix  de  Dieu  &  aux  décifions 
de  l'Eglife.  Leur  dernier  otjet  a 
été  de  donner^  aux  EccléHaftiques 
des  règles  de  difcipline  ^  mais  le 
Droic  Canonique  Romain  a  fouf- 
fert  à  cet  égard  bien  des  change- 
mens ,  félon  la  différence  des  temps, 
des  perfonnes  Se  des  pays. 

Canon  ,  s'eft  dit ,  dans  la  mu/ique 
ancienne ,  d'une  règle  ou  méthode 
par  laquelle  on  déterminoit  les  in- 
tervalles des  notes. 

Canon  y  fe  dit  »  dans  la  mudque  mo- 

.  derne ,  d'une  forte  de  fugue  qu'on 
appelle  ptrpctutUc  y  parce  que  les 
parties  partant  l'une  après  l'autre  ^ 
répètent  fans  cefle  le  mcme  chant. 

Canon  ,  fe  dit  ,  en  termes  de  Géo- 
métrie &  d'Algèbre  ,  d'une  règle 
générale  pour  réfoudre  plufieurs 
queftions  d'un  même  genre.  C'eft 
,  ce  qu'on  appelle  plus  ordinairement 
méthoic  &  formule. 

Canon    NATtTREt    DBS     TRIANGLES   , 

fe  dit  au(fî ,  en  Géométrie  >  d'une 
table  qui  contient  tout  à  la  fois  les 
£nus  ,  les  tangentes  &  les  fécantes 
des  angles.  Elle  eft  ainii  appelée , 

rrce  qu'elle  fert  particulièrement 
réfoudre  des  triangles. 
Canon  artipiciel  des  triangles  , 
fe  dit  encore  d'une  table  qui  con- 
.  tient  les  logarithmes  des  finus ,  des 
tangentes ,  &c. 
Canon  ,  fe  dit ,  en  termes  de  l'Art 
militaire,  d'une' groflèfic  longue 
pièce  d'artillerie  ,   propre  à  jeter 
des  boulets  de  fonte  ou;  de  feV. 

Les  anciens  canons  rece voient 
différentes  dénominations  relative- 
ment à  leur  calibte  :  ain(i  y 

Le  canon  appelé  bafilic  j  étoit  du 
calibre  de  quarante-huit  livres, 
poids  de  marc  ^  il  pelbit  £ept  mille 


CAN 

deux  cent  livres ,  &  étoit  long  de 
dix  pieds. 

Le  dragon  étoit  de  ^juarante  li- 
vres ;  il  peibit  fept  mille  ,  &  étoit 
de  feize  pieds  &  demi  de  long. 

Le  dragon  volant  étoit  de  trente- 
deux  livres  :  il  pefoit  fept  mille 
deux  cent ,  &  étoit  long  de  vingt- 
deux  pieds. 

Le  firpcntin  étoit  de  vingt-quatre 
livres  :  il  pefoit  quatre  mille  trois 
cent ,  &  etoit  long  de  treize  pieds. 

La  coulevrinc  étoit  de  vingt  livres: 
elle  pefoit  fept  mille ,  &  étoit  lon- 
gue de  feize  pieds. 

Le  pajjcmur  étoit  de  feize  livres: 
il  pefoit  quatre  mille  deux  cent  li- 
vres ,  &  étoit  long  de  dix-huit 
pieds. 

Va/pic  étoit  de  douze  livres  :  il 
pefoit  quatre  mille  deux  cent  cin- 
quante, &  étoit  long  de  onze  pieds. 

Le  pajfcndeau  étoit  de  huit  li- 
vres :  il  pefoit  trois  mille  cinq  cent, 
&  étoit  long  de  quinze  pieds. 

Le  ptlican  étoit  de  fix  livres  ;  il 
il  pefoit  deux  mille  quatre  cent ,  & 
^oit  long  de  neuf  pieds. 

La  dcmi'Coulevrinc  étoit  de  dix 
livres  :  elle  pefoit  trois  mille  huit 
cent  cinquante  ,  &ç  étoit  longue  de 
trois  pieds* 

Lejacre  étoit  de  cinq  livres  :  il  pe- 
foit deux  mille  huit  cent  cinquante , 
&c  étoit  long  de  treize  pieds. 

Le  facrct  étoit  de  quatre  livres  ; 
il  pefoit  deux  mille  cinq  cent,  & 
éroit  long  de  douze  pieds  &  de^ 


mu 


Le  faucon  étoit  de  trois  livres  :  il 
pefoit  deux  mille  trois  cent,  & 
étoit  long  de  huit  pieds. 

Le  fauconneau  étoit  de  deux  li- 
vres :  il  pefoit  treize  cent  cin- 
quante ,  Se  étoit  long  de  dix  pieds 
&  demi. 

Le  ribadeauin  étoit  d'une  livre  ; 


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CAN 

ilpefoit  fept  cent ,  &  ctoit  long  de 
huit  pieds. 

Un  autre  ribadcquin  étoic  d'une 
demi-livre  :  il  pefoit  quatre  cent 
cinquante ,  8c  étoit  long  de  fix  pieds. 

Uémcrillon  étoit  d*un  quart  :  il 
pefoit  quatre  cent  ou  quatre  cent 
cinquante ,  &  étoit  long  de  quatre 
à  cinq  pieds. 

Aujourd'hui  les  pièces  au  on 
fond  ordinairement  enFrance,font, 

Le  canon  de  France,  qui  eft  de 
trente-trois  livres,  qui  pèle  environ 
(ix  mille  deux  cent ,  &  qui  eft  long 
de  dix  pieds ,  mefuré  depuis  la  bou- 
che julqu  a  Textrémité  de  la  pre- 
mière plate-bande  delaculalTe,  & 
de  treize  pouces  depuis  cet^ endroit 
jufqu  à  l'extrémité  du  bouton.  Tou- 
te Ja  longueur  eft  de  onze  pieds  un 
pouce  ou  environ. 

Le  demi-canon  d'Efpagne ,  ou 
la  pièce  de  vingt  quatre  livres ,  qui 
pèfe  cinq  mille  cent ,  &  qui  eft  long 
de  dix  pieds ,  mefuré  depuis  la  bou- 
che îulqu'à  l'extrémité  de  la  premiè- 
re plate-bande  de  la  culafle ,  &  de 
douze  pouces  &  demi  depuis  cet  en- 
droit jufqu'à  l'extrémité  du  bouton. 
Toute  fa  longueur  eft  de  dix  pieds 
dix  pouces. 

Le  quart  de  canon  d'Efpagne  j 
ou  la  pièce  de  douze  livres,  qui 
pèfe  trois  mille  quatre  cent ,  &c  qui 
eft  long  de  dix  pieds ,  mefuré  de- 
puis la  bouche  jufqu'à  l'extrémité 
de  la  première  plate-bande  de  la  cu- 
lalfe ,  &  de  neuf  pouces  &c  demi 
depuis  cet  endroit  jufqu'à  l'extré- 
mité du  bouton.  Toute  fa  longueur 
eft  de  dix  pieds  neuf  pouces  &  de- 
mi* 

Le  quart  de  canon  de  France  ou= 
la  bâtarde  de  huit  livres ,  qui  pèfe 
dix  neuf  cent  cinquante ,  &  qui 
eft  long  de  dix  pieds  ,  mefuré  de- 
puis la  bouche  jufqu'à  l'extréoiité 


CAN  5^7 

delà  premièreplate-bande de  lacu- 
laffe  ,  &  de  fept  pouces  &  demi 
depuis  cet  endroit  jufqu'à  l'extré* 
mité  du  bouton.  Toute  fa  longueur 
eft  de  dix  pieds  fept  ppuces  &  de* 
mi. 

La  moyenne  ,  de  quatre  livres  ; 
qui  pèfe  mille  trois  cent ,  &  qui  eft 
longue  de  dix  pieds  ,  mefuree  de- 
puis la  bouche  jufqu'à  l'extrémité 
de  la  première  plate-bande  de  la  eu* 
lalfe ,  &  de  fept  pouces  depuis  cet  ^ 
endroit  jufqu  a  l'extrémité  au  bou;- 
ton.  Toute  fa  longueur  eft  de  dix 
pieds  fept  pouces. 

Le  faucon  &  le  fauconneau ,  qui 
font  depuis  un  quart  jufqu'à  deux 
livres,  qui  pèfent  cent  cinquante, 
deux  cent ,  quatre  cent ,  cinq  cent, 
&  fept  à  huit  cent,  &  qui  font 
longs  de  fept  pieds  ou  environ. 
-  La  pièce  de  huit ,  courte ,  a  d# 
longueur  huit  pieds ,  mefurée  de* 
puis  la  bouche  jufqu'à  l'extrémité 
de  la  première  plate-bande  de  la 
culafle ,  &  fept  pouces ,  depuis  cet 
endroit  jufqu'à  1  exttémité  du  bou- 
ton. Toute  fa  longueur  eft  de  huit 
pieds  fept  pouces. 

Celle  de  quatre  ,  courte  >  a  de 
longueur  huit  pieds ,  mefurée  de- 
puis la  bouche  jùfqu  à  l'extrémité 
de  la  première  plate-bande  de  la 
culaife ,  &  fix  pouces  &  demi  de- 
puis cet  endroit  jujfqu'à  Textrémité 
du  bouton.  Toute  la  longueur  eft 
de  huit  pieds  fept  pouces   &  de- 


mi. 


Les  canons  dont  pn  fait  ufage  fur 
les  vailfeaux  >  font  plus  courts  & 
plus  forts  de  niétal  que  ceux  qu'on 
deftine  au  fervice  de  terre.  Il  y  en 
a  de  fonte  &  de  fer  :  ceux  .de  fonte 
font  de  fept  calibres  diffërens ,  de 
trente- fix  livres,  de  vingt- quatre, 
de  dix*  huit ,  de  douze,  de  huit ,  de 
fij^  &  de  quatre  livres  de  halle»  L^ 


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5^  GAN- 

boulet  de  ceux  de  fer  ne  pèTe  ja- 
mais ç\\xs  de  dix-huit  livres. 

Voici  comme  TOrdonnance  de 
la  Marine  de  1^89  a  réglé  la  dif- 
tribution  ^es  canons  fur  les  vaif- 
feaux.  " 

Les  vaidèaux  du  premier  rang , 
quels  <}ue  foient  les  Officiers  qui 
les  montent  y  doivent  être  armés  de 
canons  de  fonte. 

Les  vaiflèaux  du  fécond  rang, 
commandés  par  TAmiral, le  Vice- 
Amiral,  ou  par  un  Lieutenant  gé-' 
lierai,  ont  auui  tous  leurs  canons  de 
fonte  y  mais  s*ils  font  montés  par 
un  Chef  d'Efcadre  ou  par  un  Ca- 
pitaine ,  ils  n  ont  que  les  deux  tiers 
de  canons  de  fonte  ,  &  l'autre  tiers 
de  canons  de  fer. 

Les  vaiflTeaux  du  troifième  rang , 
commandés  par  l'Amiral ,  le  Vice- 
Amiral  y  ou  par  un  Lieutenant-Gé- 
:iiéral ,  ont  tous  leurs  canons  de 
fonte  j  par  un  Chef  d'Efcadre  ,  les 
deux  tiers  de  fonte ,  l'autre  tiers 
de  fer  j  mais  s'ils  font  commandés 
-  par  un  Capitaine ,  ils  n'ont  que  la 
moitié  de  canons  de  fonte  ,  Se  Tau- 
jcre  moitié  eft  de  canons  de  fer. 

Les  vaitTeaux  du  quarrième  rang  , 
ont  un  tiers  de  canons  de  fonte ,  & 
le  refte  de  canons  de  fer. 

Enfin  les  vaiflTeaux  du  cinquième 
rang,  font  armés  de  rrois  quarts 
'de  canons  de  fonte ,  &  l'autre  quart, 
jde  canons  de  fer. 

A  l'égard  des  frégates  légères  &j 
des  autres  bâtimens ,  ils  n'ont  que' 
des  canons  de  fer. 
Canon  a  la  serre  ,  fe  dit ,  en  ter- 
nxes  de  Marine ,  d'un  canon  amarré 
en  dedans ,  &  dont  la  volée  porte 
contre  le  haut  du  fabord. 
Canon  alonge  contre  le  bord  , 
fe  dit  d'un  canon  amarré  de  lon- 
gueur contre  les  cotés  d'iin  na- 
vire ♦ 


CAN 

Canon  d'étape  ,  fe  dit  d'un  canon 
qui  n'a  plus  le  tampon  dans  la 
bouche. 

Canon  aux  sabords,  fe  dit  d'un 
canon  en  état  d'être  tiré. 

Canon  démarré  j  fe  dit  d'un  canon 
qu'on  a  déplacé,  afin  de  pouvoir  le 
charger 

Canon  de  Coursier  ,  fe  dit  d'un 
canon  logé  fur  l'avant  d'une  galère, 
pour  tirer  par-deflfus  l'éperon. 

Canon  ^  fe  dit  de  tous  les  canons 
d'une  armée ,  d'une  place.  Les  ennc^ 
mis  abandonnèrent  leur  canon. 

On  dit  c^une  ville  na  pas  attcn- 
du  le  canon;  pour  dire ,  qu'elle  s'eft 
rendue  avant  qu'on  l'attaquât  dans 
les  formes,  &c  que  b  canon  des 
Aflîégeans  fut  établi  en  batte- 
rie. 

Canon  ,  fe  dit  auffi  de  cette  partie 
des  armes  à  feu ,  comme  fufil ,  pif- 
tolet,  &c.  où  Ton  met  la  poudre 
&  le  plomb. 

Canon  brisé  ,fedit,  en  termes  d'Ar- 

3uebufiers  ,  d'un  canon  coupé  en 
eux  parties  ,  au  haut  du  tonnerre 
la  partie  fupérieure  eft  un  écrou 
viflré,  ^  fe  monte  fur  le  tonnerre 
qui  eft  en  vis ,  de  fa^on  qu'ils  fe 
joignent  enfemble^  &  forment  en 
demis  une  face  unie. 
Canon  carabiné  ,  fe  dit  auffi ,  en 
termes  d'Arquebufiers  ,  d'un  ca- 
non qui  reflTemble  extérieurement 
aux  canons  ordinaires  \  mais  il  eft 
rarodé  en  dedans  ,;.dans  toute  fa  Ion* 
gueur  j  de  moulûtes  longitudinales 
Ou  circulaires.  Ces  canons  tirent 

λlus  jufte,  &  portent  la  balle  plus 
oin. 
Canon  ,  fe  dit  du  corps  d'une  fo- 

ringue. 
Petit  canon,  fe  dit,  en  termes  de 
Fondeurs  de  caraâères  d'imprime- 
rie, du  quinzième  corps  des  caraâè- 
res  d'imprijnerie.  Oa-appelle ,  chez 


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CAN 

les  mêmes  Ouvriers  ,  gros  canon , 
le  à\x-(ti^nhmt\double  canony\^à\x- 
huitième  ,  &  le  triple  canon  ,  le  dix- 
neuvième  corps  de  ces  caradères. 

Canon,  fe  dit,  en  termes  d'Horlo- 
gers ,  d'une  efpèce  de  petit  cylin- 
dre un  peu  long ,  percé  de  part  en 
part  y  par  le  moyen  duquel  on  fait 
tourner  une  pièce  fur  fon  arbre , 
fans  qu  elle  le  berce. 

Canon  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Plom- 
biers ,  d'un  tuyau  de  plomb  d'en- 
viron trois  pieds  de  longueur ,  qui 
reçoit  les  eaux  d'un  bâtiment ,  pour 
les  jeter  loin  des  fondemens. 

Canon,  fe  dit,  en  termes  de  Potiers 
Je  fayance,  d'une  forte  de  pots  de 
fayance  ronds  &  un  peu  longs,  dans 
lefquels  les  Apothicaires  tiennent  di* 
verfes  préparations  de  Pharmacie^ 
comme  eleAuaires, confections,  &c. 

Canon  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Chau- 
dronniers ,  d'un  morceau  de  fer 
foré  &  à  tète  large ,  que  l'on  ap- 
puie fur  la  pièce ,  à  l'endroit  où  on 
la  perce. 

Canon  ,  fe  dit,  en  termes  d'Email- 
leurs ,  des  plus  gros  morceaux  ou 
filets  d  email  qu'ils  mettent  en  état 
de  fervir  aux  ouvrages  de  leur  mé- 
tier. 

Canon  d*une  j  auoe  ,  fe  dit  des  ou- 
vertures percées  dans  fon  pourtour , 
&  où  font  foudés .  des  bouts  de 
tuyaux. 

Canon  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Serru- 
rerie ,  de  cette  partie  de  la  fetrure 
qui  reçoit  la  tige  de  la  clef,  quand 
il  sagit  d'ouvrir  ou  de  fermer  la 
ferrure. 

Canon  ,  fe  dit  >  en  termes  de  Ru^ 
banniers,  d'un  petit  tuyau  de  buis, 
deftiné  à  porter  la  foie  de  la  trame. 

Canon  a  dévider,  fe  dit  d'un  ins- 
trument deftiné  à  recevoir  le  bout 
de  la  broche  à  dévider ,  pour  fou- 
lager  la  devideufe.   , 
Tome  IV% 


CAN  r5^9 

Canons  ,  fe  dit ,  en  termes  de  touj-» 
neurs,  de  deux  cylindres  creux, 
traverfés  par  une  verge  de  fer 
carrée ,  qui  joint  la  boîte  au  man- 
drin. 

Canon  ,  fe  dit ,  en  termes  de  manè- 
ge, de  cette  partie  de  la  jambe  du 
cheval ,  qui  va  depuis  le  genou  juf- 
qu'au  boulet. 

Canon  ,  fe  dit  auflî  de  cette  partie 
du  mors  ou  de  l'embouchure  du 
cheval  ,  faire  d'une  pièce  de  fer 
arrondi ,  qui  entre  dans  la  bouche, 
&  la  tient  fujète. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  aa 
fingulier ,  mais  la  féconde  eft  loù- 
gue  au  pluriel* 

CANONGEj  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  le  revenu  d'un.  ca« 
nonicat. 

CANONIAL,  ALEi  adjeûif.  C^- 
nonicus  ,  a  ,  um.  Ce  <jui  a  rapport 
à  un  Chanoine ,  ce  qui  le  concerne* 
Ainfi , 

Oefice  canonial  ,  fe  dit  de  tout 
l'office  que  les  Chanoines  chantent 
dans  l'Eglife. 

Heures  canoniales  ,  fe  dit  de  cer- 
taines parties  du  Bréviaire  que  les 
Eccléiîaftiques  récitent  à  différentes 
heures  de  chaque  jour  ,  comme 
Prime,  Tierce ,  Sexte ,  &c. 

Maison  canoniale  ,  fe  dit  d  une 
maifon  afFedée  à  une  place  de  cha- 
noine. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  quatrième  eft  moyen- 
ne au  fineulier  mafculin  \  mais  ceU 
le-ci  eft  longue  au  pluriel  &  brève 
au  féminin ,  qui  a  une  cinquième 
fyllabe  très-brève. 

Le  pluriel  du  mafculin  fe  forme 
en  changeant  ^/ en  aux  ^  dont  le  x 
final  prend  le  fon  du  \  devant  une 
voyelle ,  en  fuivant  néanmoins  la 
règle  générale  donnée  ci  -  après* 
f^cjyq  la  lettre  ^y.    . 

Cccc 


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^57o  CAN 

CANONI ARQUE -,  fubftantif  maf- 
.     culin.   Bas-Officier  de  TEglife  de 
Conftantinople.  Il  ctoit  au-deflbus 
des  Ledeurs. 
Canoniarque>  s'eft  aûffi  dit  dans 
les  anciens  Monaftètes  ,  du  moine 
chargé  de  fonner  pour  alTembler  les 
autres  à  certaines  heures. 
CANONlCATi  fubftantif  mafculin. 
Titre  fpirituel  par  lequel  celui  qui 
en  eft  pourvu  a  droit  de  fe  placer 
dans  le  chœur  &  dans  le  chapitre 
d  une  Eglife   cathédrale  ou  collé- 
giale,  //  vieat  (t obtenir  un  Canonz-- 
cat. 
Çanonicat  ,  fe  dît  auflî  de  la  Pré- 
bende ou  revenu  temporel  dp  cha- 
noine. Chaque  çanonicat  vaut  mille 
écus  de  rente* 

L'ufage  prefqiie  unîverfel  des 
Eglifes  de  France ,  veut  que  les  di- 
gnités des  Chapitres  foient  confé- 
rées aux  chanoines  de  ces  Cl-rapi- 
très  :  pour  faire  cefTer,  cependant , 
Fincapacité  de  ceux  qui  ne  font  pas 
chanoines  >  ceux-ci  obtiennent  du 
Pape  un  çanonicat  fans  prébende , 
à  l  effet ,  feulement  ,  de  pouvoir 
pofleder  aine  dignité.  Le  Concordat 
autorife  le  Pape  à  accorder  des  ca- 
nonicats  de  ce  genre. 

Les  quatres  fyllabes  font  brèves 
aufinguUeP,  mais  la  quatrième  eft 
longueau  pluriel. 
CANONlClTÉi  fubftantif  fôminin. 
Canonicitas^  Qualité  de  ce  qui  eft 
canonique.  On  a  contejté  la  canoni- 
cité  de  rApocalypfe* 

Touteft  bref  au  fingulîer^  maïs 
h  dernière  fyllabe  eft  longue  au 
pluriel  5  qui  ne  peut  guère^  être 
ufité. 
CANONIQUE;  adjeâif  de^  deux 
genres.  Canonïcus .  a^  um.  Qui  eft 
conforme  aux  Canons»  Son  mariage 
fut  déclaré  canonique. 
Lk V  mfs  QA^omquu  ^  fe  du  d^  livrés 


CAN 

dont  la  colledion  compofe  ce  qu'on 
appelle  TEcriture  Sainte.  yoyc[ 
Canon  des  Juits ,  &  Canon  des 
Chrétiens. 

On  appelle  ,  Jurifprudcnce  cano* 
nique  y  ou  Droit  canonique  j  le 
Droit  Canon.  f^oye:[  Canon. 
Peines  canoniques,  le  dit  des  pei- 
nes que  TEglife  peut  prononcer^ 
comme  Texcommunicarion  ,  les 
jeunes  »  &c. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  quatrième  eft  très- 
brève. 

Cet  adjeftif  ne  doit  pas  régulière- 
ment précéder  le  fubftantif  auquel 
il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas  un^ 
canonique  écrit  j  mais  un  écrit  cano^ 
nique* 
CANONIQUEMENT  ;  adverbe.  Ca- 
nonicè»  D'une  manière  canonique, 
félon  les  Canons.  Ce  bénéfice  ne  fut 
pas  conféré  canoniqucment. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves,  la  quatrième  eft  très-brève, 
&  la  cinquième  moyenne. 

U  faudroit  changer  le  c  &  ^a 
en  A:  ,  le  dernier  .  e  en  ^  ,  & 
écrire,  d'après  la  prononciation,, 
kancmikemant.  Voyez  Orthogra- 

CANONISATION;  fubftantif  fémi- 
nin. Canonifatio.  C'eft  la  cérémonie 
Î)ar  laquelle  le  Pape  met  folerrael* 
ement  dans  le  cataloguerez  Saints, 
«ne  perfonne  morte  en  odeur  de 
faintetc ,  &  dont  les  vertus  ont  été 
vérifiées  par  des  miracles. 

Les  Martyrs  ont  été  les  premiers. 
Chrétiens  que  TEglife  ait  cano- 
nifés. 

Le  droit  de  cMîonifer,  qui  n  ap- 
partient^ aujourd'hui  qu'au  Pape, 
a  été  exerce  pat  les  Evèques^  juf* 
quW  Ï150;  mais  le  culte  qu'un 

IEvèqpe   ordonnoit   de  rendre  au. 
Saint  qu'il  avoiç  canonifé  ,^  ue»  s'cr- 


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CAN 

tendoic  pas  au-delà  de  fou  Dio- 
cèfe.        ^    ' 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  la  quatrième  eft  longue , 
la  cinquième  brève  ,  &  la  fixième 
encore  au  (înguUer ,  mais  celle*ci 
eft  longue  au  pluriel. 

CANO^flSÉ,  ÉEj  adieûif  &  parti- 
cipe  paflSf.  Foyc^^  Canoniser. 

CANONISER  ;  verbe  adif  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  In  numcrum 
Sanclorum  referre.  Mettre  une  per- 
fonne  dans  le  catalogue  des  Saints, 
avec  les  folennités  prefcrites  par 
l'Eglif e.  On  canonifa  cette  Religieufe 
tannée  dernière. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves ,  r8c  la  quatrième  eft  longue 
ou  brève ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe,  avec  la  conjugai- 
fon &  la  quantité  profodique  des 
autres  temps. 

Oblervez  cependant  que  les 
temps  ou  perfonnes,  qui  fe  ter- 
minent par  un  e  féminin ,  ont 
leur  pénultième  fyllabe  longue. 
Dans  je  canonife,  la  fyllabe  ni  eft 
longue. 

Il  faudroît  changer  le  c  en  X: ,  le 
j  en  If  ,  ic  écrire ,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  kanonqer.  Voyez  Or- 

THOGRAPHE 

CANONISTE  i  fubftantif  mafculin. 
luris  canonici  peritus.  Qui  eft  verfé 
dans  le  Droit-Canon.  Caftel ,  Co- 
varruvias  ,  Doujat ,  Fleuri  ,  La- 
combe  ,  Vanefpen ,  '&c.  font  d'ha- 
biles Canoniftes. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  troifième  eft  moyenne , 
&  la  quatrième  très-brève. 

CANONNADE  i  fubftantif  féminin. 
PluGeurs  coups  de  canon  tirés  de 
fuite  ou  tous  enfemble.  Le  Régiment 
ejfuya  une  terrible  canonnade  à  Ven^ 
trée  du  village. 


CAN  Î7I 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  la  troifîème  eft  longue,  & 
la  quatrième-  très-brève. 

CANONNÉ ,  ÉE  j  adjedif  &  parti- 
cipe paflîf.  f^oye:^^  Canonner. 

CANONNER  ;  verbe  aftif  de  la  pre- 
mière conjugaifon  ,.  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Battre  i 
coups  de  canon.  On  canonna  la  ci^ 
tadelle  pendant  trois  jours. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  &  la  troifième  eft  longue 
ou  brève ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe  ,  avec  la  conjugaifon 
&  la  quantité  profodique  des  aur 
très  temps. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  Jt; 
fupprimer  un  n  qui  eft  oifif  ^  6c 
écrire ,  d'après  Jia  prononciation  ^ 
kanoner.  Voyez  Orthographe. 

CANONNIER}  fubftantif  mafculin. 
Celui  dont  les  fondions  confiftent 
à  fervir  le  canon. 

Maître  Canonnier  ,  fe  dit ,  en  ter- 
mes de  Marine ,  de  l'Officier  qui  a 
foin  ^  fur  les  vaifleaux ,  de  chiner, 
pointer  &  tirer  le  canon. 

CAN9NNIÈRE;  fubftantif  féminin. 
Petite  embrafure  dans  une  muraille , 
par  laquelle  on  peut  tirer  à  couvert 
des  coups  de  fudl  ou  d'arquebufe* 
On  les  ajfajjina  par  les  canonnières 
du  château. 

Canonnière  ,  fe  dit  auflî  d'une  forte 
de  tente  fans  murailles ,  deftinée  à 
loger  des  foldats  ou  cavaliers.  Cet 
Officier  navoit  quune  canonnière 
comme  les  Jfildats. 

Canonnière  ,  fe  dit  encore  d'un  pe- 
tit bâton  de  fureau  dont  on  a  ôté 
la  moelle ,  &  dans  lequel  les  enfans 
mettent  des  tampons  d'étoupes ,  de 
papier  ou  d'autres  matières ,  qu'ils 
chaffent  enfuite  par  le  moyen  d'un 
pifton.  Rende^  la  canonnière  de  cet 
enfant. 
Les  deux  premières  fyllabes  font 
C  c  c  c  i  j 


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571  CAN 

brèves ,  la  troifième  eft  longue ,  & 
la  quatrième  très-brève. 

11  faudroit  changer  \e  c  en  ky 
fupprimer  un  n  «^ui  eft  oifif ,  & 
écL'ire,   d'aorès  la  prononciation, 

'  kanonièrc.  Voyez  Orthographe. 
CANOPE  j  nom  propre  d'une  ancien- 
ne ville  maritime  d'Egypte ,  que 
Strabon  place  à  cent  vingt  ftades 
d'Alexandrie.  Elle  fut  ainn  appelée 
par  les  Lacédcmoniens  qui  la  bâti- 
rent en  mémoire  du  Capitaine  de 
vaifleau  j  Canopus  ,  qu'ils  y  enter- 
rèrent. Canope  pafToit  dans  Tanti- 
quitc ,  pour  un  féjour  de  voluptés 
&  de  libertinage  :  auili  Juvenal  vou- 

'  lant  peindre  les  mœurs  diifblues  des 
dames  romaines,  ne  trouva  point 

•  d'exprefljons  plus  fortes  que  de  dire 
Qu'elles  étoient  blâmées  par  la  ville 
de  Canope  même. 
Ganope  ,  eft  auffi  ,  en  termes  de 
Mythologie  ,  le  nom  fous  lequel 
les   Egyptiens   adoroient   le  Nil, 

3u'^  pepréfentoient  fous  la  forme 
'lin  des  vafes  ou  cruches  avec  lef- 
quels  ils  prétendoient  purifier  les 
eaux  de  ce  fleuve.  Ces  cruches 
étoient  d'une  terre  fort  poreufe  ,  & 
pleines  de  trous  imperceptibles  , 
par  lefquels  l'eau  filtroit  ;  elles 
étoient  chargées  de  figures  hiéro- 
glyphiques ,  &  le  haut  en  étoit 
ordinairement  terminé  par  une  rête 
d'homme  ou  de  femme ,  avec  deux 
mains  j  &  quelquefois  fans  mains. 
Toutes  ces  figures  étoient  myfté- 
rieufes  ,  &  les  Prêtres  feuls  en 
avoient  l'explication.  Dans  certains 
jours ,  on  remplifloit  une  de  ces 
cruches  d'eau  du  Nil  ;  on  l'expofoit 
publiquement  fur  une  efpèce  d'ef- 
trade  ;  tout  le  peuple  fe  profternoit 
devant  la  cruche ,  levant  les  mains 
au  ciel  pour  remercier  le  Nil  des 
biens  qu'il  lui  procuroit.  y'oye:^ 
Nil. 


CAN 

CANOPIEN}  adjeûif  mafculîn,  ft 
furnom  d'Hercule  ^  ainfi  appelé  de 
la  ville  de  Canope  où  il  étoïc  par^ 
ticulièrement  révéré. 

CANOPUS  ;  terme  d'Aftronomie, 
6c  nom  propre  d'une  étoile  de  la 
première  grandeur ,  fituée  dans  Thé- 
mifphère  auftral,  à  l'extrémité  la 
plus  méridionale  de  la  couftellation 
appelée  le  navire  Argo. 

CAMoSA;  nom  propre  d'une  ville 
épifcopale  <l'ltaiie  ,  au  royaume  de 
Naples ,  dans  la  Province  de  Barri , 
à  dix  milles  de  Barlette.  Elle  fut 
renverfée  en  1(^94  par  un  tremble- 
ment de  terre. 

CANOT  ;  fubftanrif  mafculin.  Cym^ 
bula.  Périt  bateau  deftiné  pour  le 
fervice  de  quelque  grand  navire. 

Canot  y  fe  dit  auffi  d'un  petit  bateau 
fait  d'écorce  d'atbre ,  ou  du  tronc 
d'un  feul  arbre  creufé  &  dont  fe 
fervent  particulièrement  les  In- 
diens. 

Canot  jaloux  ,  fe  dît  d'un  canot 
qui  ayant  le  côté  foible ,  fe  rcnverfe 
aifément. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves 
au  fingulier,  mais  la  féconde  eft 
longue  au  pluriel. 

CANOURGUEi  (la)  nom  propre 
d'une  ville  de  France ,  dans  les 
montagnes  du  Gévaudan ,  à  quatre 
lieues-,  oueft ,  de  Mende.  On  y  fair 
commerce  de  bétail  &  d'étoffes  de 
laine. 

CANQUE;  fubftantif  féminin.  On 
donne  ce  nom  ,  dans  le  Commerce  , 
à  une  forte  de  toile  de  coton  qui  fe 
fabrique  à  la  Chine ,  &  dont  les 
Chinois  font  leurs  chemifes. 

CANSCHY  ;  fubftantif  mafculin. 
Gros  arbre  du  Japon  ,  dont  les  jeu- 
nes écorces  pilées  fervent  à  taire 
une  efpèce  de  papier. 

CANSTADT  \  nom  propre  d'une  pe- 
tite ville  d* Allemagne  >  dans  \%  C^r^ 


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CAN 

de  de  Suabe ,  fur  le  Necker  »  à  un 
demi-mille  de  Stutgard ,  au  Duché 
de  Wirtemberg. 

CANSTRISEi  fubftantif  mafculin. 
C'croit,  dans  TEglife  Grecque ,  un 
Officier  dont  les  fondions  confif- 
toient  à  garder  les  habits  pontifi- 
caux du  Patriarche ,  &  à  tenir  pen- 
dant la  meile  la  boite  de  l'encens, 
&  le  voile  du  calice. 

CANTAj  nom  propre.  Ceft>  félon 
Ifîdore ,  une  ancienne  ville  d'Ef- 
pagne  ,  dans  la  Cantabrie. 

CANTABRtES;  (les)  anciens  peu- 
ples de  TEfpagne  Tarragonoife.  Ils 
nabitoient  ce  que  nous  appelons 
aujourd'hui  le  Guipufcoa ,  la  Bif- 
caye,  les  Afturies  &  la  Navarre. 
Us  fe  maintinrent  longtemps  en  li- 
berrc  par  leur  courage ,  mais  il  fal- 
lut à  la  fin  céder  aux  deftins  de 
Rome  qui  les  fubjugua  ^  comme 
tant  d  autres  nations. 

Il  ne  faut  pas  croire  avec  le  Dic- 
tionnaire de  Trévoux ,  que  Julio- 
briga  fut  la  ville  capitale  des  Can- 
tabres.  C  eft  une  conjecture  d'Ifi-' 
dore  deftituée  de  fondement  :  Ga- 
ribay,  Sandoval ,  Grégoire  d*Af- 
gaiz  y  Mariana  &  plufieurs  autres  , 
Gonnent  pour  ville  capitale  à  ces 
peuples  Cantabria  ,  ou  Cdhtabriga , 

•  ce  qui  eft  bien  plus  vraifembla- 
ble. 

CANTABRIA  ,  ou  Cantabriga  -, 
nom  propre  d'une  ancienne  ville 
de  TElpagne Tarragonoife,  capitale 
du  pays  des  Cantabres ,  fituee  fur 
TEbrej  près  de  Langronne  &  de 
Viana,  Elle  eft  détruite. 

CANTABRIE  ;  nom  propre  de  cette 
partie  de  l'Efpagne  Tarragonoife , 
qu'habitoient  autrefois  les  Canta- 
bres. 

CANTAL  i  fubftantif  mafculin.  Sorte 
de  fromage  eftimé ,  qui  fe  fait  par- 
ticulièrement en  Auvergne >  fur  une 


CAN  575 

montagne  très -élevée  du  même 
nom. 
CANTALABRE  ;  fubftantif  mafcu- 
lin,  &  terme  d'Architeûure ,  qui 
n*a  d*ulage  que  parmi  les  Ouvriers, 
pour  déu^ner  le'  chambranle  ou  la 
bordure  umple  d'une  porte  ou  d'une 
croifée. 


CANTALICE  :   nom 


dun 


y  iiuiii  propre 
bourg  d'Italie,  dans  l'Ombrie,  aux 
pieds  de  l'Apennin ,  &  à  fept  lieues 
de  Riéti.  C'eft-làoù  naquit,  en  i  s  1 5, 
le  Capucin  Frère  Félix ,  canonifé  par 
Clément  XI  en  1711. 

CANTANETTES;  fubftantif  fémi- 
nin pluriel ,  &  terme  de  Marine  , 
qui  fe  dit ,  fur  les  Galères  >  des  pe- 
tites ouvertures  rondes  entre  lef- 
quelles  eft  le  gouvernail ,  &  par  où 
le  gavon  eft  éclairé. 

CANTAR.  Foy€'{  Alqx?ier. 

CANTARA  ;  nom  propre  d'une  ri- 
vière d'Italie,  en  Sicile,  dans  la 
vallée  de  Démone.  Elle  fe  jette 
dans  la  Mer,  auprès  de  Caftel- 
Schifo. 

CANTARO  î  fubftantif  mafculin. 
Sorte  de  poids  ufité  en  Italie ,  fur- 
tout  à  Livourne,  pour  pefer  cer- 
taines efpèces  de  marchandifes. 

On  diftingue  trois  fortes  de  poids 
de  ce  genre  :  l'un  eft  de  150  livres 
de  Livourne ,  dont  chacune  fait  onze 
onces  poids  de  marc  j  le  fécond  eft 
de  1 5 1  livres»  &  le  troifième  de 
\6o. 

Caktaro  ,  eft  auflî  le  nom  qu'on 
donne  au  quintal  de  l'île  de  Chypre , 
lequel  eft  de  400  livres  poids  de 
marc. 

Cantaro  ,  fe  dit  encore  d'une  me- 
fure  de  continence  dont  on  fait  ufage 
à  Cochin. 

CANTATE  i  fubftantif  féminin.  Pe- 
tit  Pocme,  mis  en  mufique,  & 
compofé  de  récitatifs  &  d*airs  chaii* 
tans* 


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574  CAN   ' 

Le  fujet  de  la  Cantate  y  renfermé 
dans  le  récitatif,  doit  être  expreffif , 
animé  du  feu  de  la  pocfie ,  &  riche 
en  imagés ,  afin  de  donner  du  jeu  à 
la  mufique.  Les  vers ,  qui  contien- 
nent la  morale,  doivent  être  vifs  , 
clégans ,  harmonieux  &  piquans. 
Enfin  le  paflage  du  récitatir  à  lair, 
ic  de  1  air  au  récitatif,  doit  être 
naturel  &  ménagé  â  propos.  C'eft 
notre  illuftre  Roufleau  qui  a  créé  ce 
genre  parmi  nous. 

CANTATILLE;  fubftantif  féminin. 
Diminutif.  C  eft  une  petite  Can- 
tate fort  courte.  Ces  deux  Dames 
viennent  de  chanter  une  agréable  Can* 
tatille. 

CANTATOURSi  vieux  mot  par  le- 
quel on  défignoit  autrefois  certains 
brigands. 

CANTAZARO;  nom  propre  d'une 
ville  épifcopale  d'Italie ,  au  Royau- 
me de.  Naples ,  dans  la  Calabre  ul- 
térieure, entre  Squillace  &  Belcaf- 
tro. 

CANTCHÉOU.  Foyei  Cancheu  : 
c'eft  la  même  cho(^. 

CANTECROlXi  nom  propre  d'une 
petite  fcontrée  d*un  Bourg  &  d'une 
Principauté  des  Pays-Bas ,  au  Du- 
ché de  Brabant,  dans  le  quartier 
d'Anvers. 

CANTELEU;  nom  propre  d'un  bourg 
de  France ,  en  Normandie  ,  fur  la 
Seine  ,  à  une  lieue ,  oueft ,  de 
Rouen. 

CANTENAYj  nom  propre  d'un  bourg 
de  France ,  en  Anjou ,  à  une  lieue , 
nord ,  d'Angers. 

CANTH ARIDE;  fubftantif  féminin. 
Cantharis.  Genre  de  mouches  veni- 
meufes  ,  dont  on  diftingue  plufieurs 
efpèces.  Les  cantharides  différent 
entr'elles  par  leur  grandeur,  leur 
figure  &  leurs  couleurs.  Les  plus 
grandes  de  ce  Pays-ci ,  n'ont  gucres 
plus  d'un  pouce  de  longueur  ôc  au- 


CAN 

tant  de  groffeur  :  les  autres  ont  eti? 
viron  neuf  lignes  :  les  unes  font  de 
couleur  d'azur ,  d'autres  de  couleur 
d'orj  celles-ci  d'un  beau  vert  lui- 
fant ,  celles-là  d'un  bleu  doré ,  & 
toutes  d'une  beauté  fingulière  , 
6c  d'un  brillant  qui  charme  les 
yeux. 

Les  cantharides  dont  on  fait  ufago 
en  Médecine,  font  les  plus  petites, 
&  celles  qui  ont  une  couleur  verte  , 
luifante,  azurée  ,  &  mêlée  de  cou- 
leur d  or.  Il  faut  les  choifir  bien 
fèches ,  nouvelles  &  entières.  Quand 
elles  font  vieilles ,  elles  fe  pulvéri- 
fent  d'elles-mêmes,  &  n'ont  prefque 
plus  d'aétion. 

Leurs  propriétés  font  d'être  pé- 
nétrantes ,  corrofives ,  de  faire  naî- 
tre des  veflîes  fur  la  peau ,  &  d'en 
faire  fortir  beaucoup  de  férofités  ; 
elles  foulagent  les  parties  malades  , 
&  en  détournent  les  fluxions  :  elles 
forment  la  bafe  des  véficatoires 
qu'on  applique  derrière  les  oreilles, 
à  la  nuque  &  entre  les  épaules,  con- 
tre l'apoplexie ,  la  paralyfie ,  &  les 
maladies  des  yeux ,  des  gencives  Se 
du  nez  :  on  applique  auffi  de  pa- 
reilles véficatoires  aux  jambes ,  con- 
tre les  rhumatifmes  &  la  goutte  Via- 
tique. 

On  ne  doit  pas  faire  ufage  des 
cantharides  intérieurement ,  parce 
que  c'eft  un  poifon  qui  s'attache 
particulièrement  à  la  veflîe ,  &  qui 
y  caufe  des  ulcères  moftels.  Si  quel- 
au'tm  fe  trouvoit  dans  le  cas  fâcheux 
d'en  avoir  pris  ,  il  faudroit ,  pour 
remède,  lui  faire  boire  des  émul- 
fions,  du  lait  en  quantité,  de  l'huile 
d'amande-douce  ;  le  mettre  dans  le 
demi-bain  d'eau  tiède ,  &  lui  ferin- 
guer ,  dans  la  veflîe ,  des  injedtions 
faites  avec  une  décoâion  de  ra- 
cines de  guimauve  ,  de  nénuphar  , 
de  hitue  ,  6c  de  Thuile  de  lin. 


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n'AN 

Les  cantharides  payent  pour 
droits  à  l'entrée  du  Royaume  , 
quatre  livres  par  quintal,  Se  trois 
livres  à  la  fortie,  lelon  le  tarif  de 
1664. 
CANTHENO  j  fubftantif  mafculin. 
PoiflTon  de  mer,  plat,  &  couvert  de 
petites  écailles.  Sa  tète  &  le  tour 
des  yeux  font  noirs  &  rouges.  11  a 
de  petites  dents,  &  la  bouche  moins 
grande  que  la  dorade  &  le  paraillon  : 
on  lui  voit  des  traits  dorés  obf- 
curs   depuis  les  ouïes  jufqu'à    la 

3ueue.  11  eft  commun  dans  la  Mé- 
iterranée ,  à  Rome ,  à  Gênes  ,  &c. 
Sa  chair  a  la  qualité  de  celle  de  la 
dorade. 

CANTHUSi  fubftantif  mafculin,  & 
terme  d'Anatomie ,  qui  fe  dit  des 
angles  des  yeux.  11  y  a  le  grand  &  le 
petit  canthus.  Le  grand  eft  du  côté 
-  du  nez  ,  &  le  petit  du  côté  oppo- 
fé. 

CANTlLLANAi  nom  propre  d'un 
bourg  &  château  d'Efpagne ,  près 
du  Guadalquivir,  à  vingt  mille  pas 
de  Séville. 

CANTIMARONSj  fubftantif  maf- 
culin pluriel.  On  défiene  ainfi ,  fur 
la  côte  de  Coromandel ,  deux  ou 
trois  canots  liés  enfemble  avec  des 
cordes  de  coco  ^  &  dont  les  Nègres 
fe  fervent  pour  pécher,  &  faire  le 
commerce  près  des  Côtes. 

CANTINE  j  fubftantif  féminin.  Sorte 

'  de  petit  coffre  divifé  par  comparri- 

mens ,  pour  porter  des  bouteilles 

ou  des  fioles  en  voyage.  A-t^on  eu 

foin  de  remplir  les  cantines  ? 

Cantine  ,  fe  dit  auflî ,  en  termes  de 
l'Art  militaire  ,  du  lieu  où  Ion 
vend ,  dans  les  places  de  euerre,  du 
vin  &  de  la  bière  aux  Soldats,  fans 
payer  aucun  droit. 

11  y  a  aufli  des  cantines  pour  four- 
nir du  tabac  aux  Troupes. 
Ji^  première  fj^Uabafcft  moycn- 


C  A  N  57.y 

ne ,  lajTeconde  brève ,  &  la  troifième 
très-orève. 

CANTINIER  ;  fubftantif  mafculin. 
Celui  qui  tient  une  cantine.  Ce 
Soldat  vient  de  boire  che^  le  Canti^ 
nier. 

CANTIOÉBIS^  nom  propre.  Ceft, 
félon  Ptolémée ,  une  ancienne  ville 
de  la  Germanie  ,  près  du   Danu- 
be. 

CANTIQUE;  fubftantif  mafculin. 
Canticum.  Chant  confacré  à  la  gloi- 
re de  Dieu  ,  en  adions  de  grâ- 
ces. 

II  y  a  dans  le  vieux  &  le  nouveau 
Teftàmeîît,  plufieurs  Cantiques  > 
tels  que  ceux  de  Moy fe ,  d'Ézéchias  y 
des  trois  Enfans  dans  la  fournaife  y 
de  la  Vierge,  de.  Zacharie,  &c^ 
l'Ecriture  nous  apprend  que  Sa- 
lomon  en  avoir  compofé  cinq  mil- 
le» 

Cantique  des  Cantiques  ,  fe  dit 
du  Cantique  par  excellence  qu*on 
>rétend  avoir  été  compofé  par  Sa- 
omon  en  forme  d*épithalame ,  k 
*occafion  de  fon  mariage  avec  une 
fille  du  Roi  d'Egypte.  Ceft  un  dia* 
logue  entre  Tépoux  &  l'époufe  qui 
y  font  repréfentés,  tantôt  comme 
un  berger  &  une  bergère,  tantôt 
comme  un  jardinier  ou  vigneron  ^ 
&  une  fille  appliquée  au  travail  des 
jardins  &  des  vignes.  Comme  orx 
célébroit  les  noces,  pendant  fept 
Jours  chez  les  Hébreux,  on  y  ra- 
conte les  aventures  de  ces  fept  jours  : 
mais  il  fiiut  regarder  ce  récit  com- 
me une  allégorie  ,  qui,  fcrlon  Tin- 
terprétation  des  DoAeurs  &  des^ 
pères,  fait  une  peinture  de  Tamour 
réciproque  de  1  Eglife  &  de  Jefiis-^ 
Chrift. 

Le  Cantique  des  Cantiques  y  a  ét& 
regardé  comme  Livre  canonique,, 
chez  les  Hébreux  comme  chez  lès- 
Chrétiens*  Saint  Jérôme  remarqjiô: 


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J7<?  CAN 

que  de  fon  temps ,  il  n'étoit  pas  per- 
mis de  le  lire  avant  d'avoir  atteint 
rage  de  trente  ans  j  &  Saint  Bernard 
dit  qu'on  ne  doit  le  confier  qu'aux 
efprits  purs  &  aux  oreilles  chaf- 
tes. 

Cantique  spirituel,  fe  dit  d'une 
chanfon  faite  fur  quelque  matière 
de  dévotion. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne, la  leconde  brève ,  &  la  troifième 
très-brève. 

Il  faudroît  changer  le  c  &  ^z^ 
en  *  ,  &  écrire  ,  d'après  la  pro- 
nonciation ,  kancikc.  Voyez  Or- 
thographe. 

CANTON;  fubftantif  mafculin.  Cer- 
taine partie  d'une  contrée ,  d'une 
Ville  ,  diftinguée  du  refte.  Le  bU 
de  ce  canton  efl  excellent.  Il  y  a  à 
Meti  un  canton  dejiiné  pour  les 
Juifs. 

Canton  ,  fe  dit ,  en  parlant  des  Suif- 
fes ,  de  chacune  des  treize  Répu- 
bliques qui  compofent  le  Corps 
helvétique.  Le  canton  de  Berne  eji  le 
plus  puijfant  des  treqe. 

Canton,  fe  dit,  en  termes  de  l'Art 
héraldique,  d'un  quartier  moin- 
dre que  le  quartier  ordinaire  de  l'é- 
eu. 

Le  canton  eft  une  des  neuf  pièces 
honorables  des  armoiries.  //  porte 
d'argent  au  canton  de  gueules. 

Canton  ,  fe  dit  encore  de  chacune 
des  parties  dans  lefquelles  un  écu 
eft  partagé  par  les  pièces  dont  il 
eft  chargé.  Tels  font  les  efpaces 
que  laiflent  les  croix  &  les  fau- 
toirs. 

Canton;  ^byq  Quanton. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne,  &  la  féconde  brève  au  fmgulier, 
mais  longue  au  pluriel. 

CANTONADE  i  fubftantif  féminin. 
Terme  ufité  chez  les  Comédiens, 
pour  défigner  le  coin  du  Théâtre. 


CAN 

Ainfi  Ton  dit ,  quun  Aàeur  parle  à 
la  cantonade;  pour  dire  ,  qu'il  parle 
à  un  Perfonnage  qui  n'eft  pas  vu  des 
Speâateurs. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne j  la  féconde  brève ,  la  troifième 
longue  ,  &  la  quatrième  très^ 
brève. 

CANTONNÉ ,  ÉE  ;  adjedif  &  par- 
ticipe palîîf.  f^oye^^  Cantonner. 

Cantonni  ,  fe  dit ,  en  termes  d'Ar- 
chireârure,  d'un  bâtiment  dont  l'en- 
coignure eft  ornée  d'une  colonne  ou 
d'un  pilaftre  angulaire ,  ou  de  bof- 
fages ,  ou  de  quelqu'autre  corps  qui 
excède  le  nu  du  mur. 

Cantonne  ,  fe  dit,  en  termes  de  l'Art 
héraldique ,  de  la  croix  &  des  fao- 
toirs  accompagnés,  dans  les  can- 
tons de  l'écu,  de  quelques  autres 
figures. 

RÉMONo  DE  MoDÈNB,  en  Pro- 
vence ,  de  gueules ,  i  la  croix  d'ar- 
gent cantonnée  de  quatre  coquilles 
de  même. 

CANTONNEMENT;  fubftantif  maf- 
culin ,  &  terme  de  l'Art  militaire, 
qui  fe  dit  du  repos  qu'on  procure 
aux  Troupes  j  en  les  logeant  en  dif- 
férens  Villages  à  portée  les  uns 
des  autres,  &  faifant  face  i  l'enne- 


mi. 


On  dîftingue  le  cantonnement 
du  quartier ,  en  ce  que  le  premier 
n'a  lieu  que  pour  procurer  un  foo^ 
lagement*  inftantanée  à  une  année 
fatiguée  ,  &  que  le  fervice  s'y  con- 
tinue comme  en  canipagne ,  tandis 
qu'en  quartier,  le  fervice  fe  fait 
comme  dans  les  places. 
CANTONNER  ;  verbe  neutre  de  la 
première  conjugaifon,  lequelfecon- 

{'ugue  comme  chanter.  Terme  de 
'Art  militaire.  Il  fe  dit  des  Troupes 
diftribuées  dans  les  Villages  pour  la 
commodité  des  fubfiftances ,  avant 
d*entrer  en  campagne  ou  en  quar- 
tier 


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CAN 

tïer  d^hiver.  Les  Troupes  canton- 
nèrcnt  pendant  deux  mois  près  du 
Rhin. 

Cantonner  ,  eft  aufli  verbe  prono- 
minal réfléchi ,  &  fignifie  fe  retirer 
dans  un  canton  pour  y  être  en  fureté. 
Il  fe  dit  particulièrement  d'un  petit 
nombre  d'hommes  qui  fe  forti- 
fient contre  un  plus  grand  nombre. 
Ilsfe  cantonnèrent  à  l'entrée  du  Vil- 
lage. 

Ce  verbe ,  employé  comme  neu- 
tre ,  forme  fes  temps  compofés  avec 
l'auxiliaire  Avoir.  Ils  ont  cantonné. 
Elles  auroient  cantonné.  Mais  ,  em- 
ployé comme  verbe  pronominal 
réfléchi  ,  fes  cemps  compofés  fe 
forment  avec  l'auxiliaire  Être.  // 
s'étoit  caruonné^  Elles  fe  font  can- 
tonnées. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne ,  la  féconde  brève ,  &  la  troi- 
fième  eft  longue  ou  brève,  comme 
nous  l'expliquons  au  mot  Verbe  , 
avec  la  conjugaifon  &  la  quantité 
profodique  des  autres  temps. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  ^j 
fupprimer  un  n  qui  eft  oifif ,  & 
écrire  ,  d'après  la  prononciation  , 
kantoner.  Voyez  Orthographe. 

CANTONNIÈREi  fubftantif  fémi- 
nin.  Pièce  de  la  tenture  d'un  lit, 
qui  pafle  par-deflTus  les  rideaux ,  & 
courre  les  colonnes  du  pied  du  lit. 
Cette  cantonnière  eft  mal  pofée. 

La  première  fyllabe  eft  moyen- 
ne 5  la  féconde  brève  ,  la  troifième 
longue  ,  &c  la  quatrième  très- 
brève. 

CANTOR;  fubftantifmafculin.  Poids 
ufité  en  Sardaigne  ,  &  qui  fait  145 

.    livres  de  Venile. 

CANTORBERY  j  nom  propre  d'une 
ville  d'Angleterre ,  capitale  du  Du- 
ché de  Kent ,  &  fituée  fur  la  Stoure , 
i  cinquante-quatre  milles  de  Lon- 
dres. L'Archevêque  de  cette  Ville  a 
Tome  IF. 


CAN  n? 

le  titre  de  Primat  d'Angleterre ,  & 
le  droit  de  couronner  le  Roi. 

CANTREj  fubftantif  féminin,  qui 
fe  dit,  dans  les  Manufaâures  de 
foie,  de  cette  partie  de  l'ourdif- 
foir  où  Ton  pafle  les  rochers  pour 
ourdir. 

CÀNTU ARIE  i  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  bénéfice  de  Chan* 
tre. 

CANUCCIS  i  nom  propre.  Ceft ,  fé- 
lon Ptolémée,  une  ancienne  ville 
d'Afrique ,  daiis  la  Mauritanie. 

CANULE  j  fubftantif  féminin.  Petit 
tuyau  qu'on  met  au  bout  d'une 
feringue.  Place^  vous  même  la  ca^ 
nule. 

Canule  ,  fe  dit  encore  d'un  petit 
tuyau  d'or ,  d'argent ,  d'étain  ou  de 
plomb,  qu'on  introduit  dans  les 
plaies ,  ou  dans  quelques  cavités , 
pour  les  entretenir  ouvertes,&  don- 
ner iffiie  aux  matières  qui  y  crou- 
piflent.  On  s'en  fert  aufli  pour  fa- 
ciliter le  jeu  de  l'air  dans  la  bron* 
chotomie.  La  forme  de  chaque  ef- 
pèce  de  canule  eft  relative  à  î'ufage 
auquel  elle  eft  deftinée.  • 

Les  deux  premières  fyllabes 
font  brèves  j  &  la  troifième  eft 
très^brève. 

CANUS;  fubftantifmafculin.  Poiflbft 
de  mer,  à  nageoires  épineufes.  Il  z 
le  dos  de  couleur  de  pourpre ,  Se 
le  refte  du  corps  jaunâtre.  Il  reflem- 
ble  aflez  à  la  mendole,  quoique 
plus  grand  &  plus  épais.  Sa  Douche 
eft  d'une  grandeur  médiocre  :  fes 
dents  font  ferrées  l'une  contre  l'au- 
tre J  &  depuis  la  tête  jufqu'à  la 
queue  ,  il  a  des  piquans  unis  enfem- 
ble  par  une  membrane  très-déliée» 

CANY  i  nom  propre  d'un  bourg  de 
France  ,  en  Normandie  ,  fur  la  ri- 
vière de  Dourdan  ,  à  deux  lieues  » 
fud-oueft  ,  de  St.  Vallery. 

CANZULA  ;  nom  propre  d'une  ville 
Dddd 


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57»^  G  A  a 

maritime  du  Japon  ,  dans  .la  pref- 
qu'île  de  Niphon. 

CAO  j  nom  propre  d'une  ville  delà 
Chine ,  fur  un  lac  de  même  nonx^ 
dans  la  province  de  Kiang-nan. . 

CAOCHEUi  FoyeiT cHAOTCHEov* 

CAOMING  ;  nom  propre  d'une  pe- 
tite ville  forte  de  la  Chine,  dans  la. 
Province  d'Younnan.» 

GAOPOIBA  ;.  fubftantif  mafcuUn. 
Arbre  des  Indes  qui  a  la  hauteur  ôc 
la  forme  du  hêtre.  Son  écorce  eft 
de  couleur  de  cendre  avec  des  ondes 
brunes.  Ses  feuilles  font  fermes  > 
de  figuce  oblongue ,  ôc  il  fort  de 
leurs  queues,  lorfqu'onles  rompt, 
une  liqueuc  laiteufe.  Ses  .fleurs  font 
portées  chacune  fut  un  pédicule; 
elles  fontde  la  gro (leur d'une  rofe, 
compofées^e  feuilles  blanches  avec 
de  petits  onglets  rouges^  &  ont, 
au  lieu  d'un  nombril ,  un  petit  glo- 
bule rouge  réfineux ,  de  la  groueur 
d'un  pois ,  quidonne  une  rélme  au(E 
claire  qusi  la  térébenthine  ,,gluante 
&C  jaunâtre  ,  mais  d'une  odeur  dé- 
fagréable.  Le  fruit  eft  placé  dans 
une  capfule,  de  même  que  le  gland, 
&  laiUe  voir,  étant  coupé  en  long 
avant  qu'il -foit  mûr  ,  pluGeurs 
rangs  de  femences  de  la  ngure  & 
de  la  groflèuc  des  pépins  de  pom- 
mes.. Chaque  femenceeft  enfermée 
dans  une  pellicule  rouge ,  qui  eft 
entourée  d  une  autre  de  couleur  de 
vermillon.  La  pulpe  du  fruit  eft 
ja;Une ,  Se  donne  un  fuc  de  même 
couleur^  Sen  écorce ,  quoiqu'épaifle, 
fe  fépare  aifément  du  bois ,  qui  eft 
fragne,  &  contient  une  moelle  que 
l'on  tire  avec  beaucoup  de  facilité  , 
&  qui  laifle  le  bois  creux  comme 
un  tuyau. 

CAORSO;  nom  propre  d'un  bourg 
d'Italie ,  en  Lombardie  ,.au  Duché 
de  Phafance ,  fur  la  rivière  de  Chia- 


CAO 

CAOTANG }  nom  propre  d'une  pe-^ 
rite  ville  forte  de  la  Chine ,  dans . 
la  Province  de  Quanton ,  fur  la  ri- 
vière de  MingtOr. 

CAOUANNE  i  fubftâmif ^  féminin.. 
Grande  tortue  de  mer  »  mais  dont 
la  chair  eft  bien  inférieure  en  déli- 
catefle  à  celle  de  la  toctue  franche. 

CAOUP-,  fubftantif  mafculin.  Arbre 
d'Amérique,  qui  croît  dans  l'île 
de  Maragnan.%  U  a  la  feuille  comme 
le  pommier ,  mais  plus  large  :  fes 
fleurs  font  rouges  &  jaunes ,  &  fou- 
fruit  a  la  figure.  &.  U  goût  d'une 
orange. 

CAOURSINî. rieur  mot  oui  s'eft  di^ 
autrefois  du  pm  de  Canots. 

CAP  ;  fubftantit  mafculin.  Caput. 
Tête.  U  ne  s'emploie  j  dans  ce  fens  ^ 
que  dans  les  phrafes  fui  vantes  i.dc^ 
pied  en  <ap  ;  arme  de  pied  en  cap. 

On  dit  auftî»  mais  dans  le  ftyle 
^milier  ,  parler  eap  àcap^ 

On  dit  encore  ,  en  termes  de 
Manufacture,  qn*  une  pièce  d'étoffe 
a  cap  &  queue;  pour  dire,  qu'elle 
eft  entière.&  qu'on-n'^na  rien  di-r 
minué. 

Le  p  final  fe  fait  ientir; 

Cap  ,  fe  dit  ^  en  termes  de  Marine , . 
de  l'éperon oiwle  l'avant  du  vaifleau. 
On  dit,  porter  le  cap ^  ou  avoir 
le  cap  à  terre  ou  au  large  ;  pour  dire , 
mettre  là  proue  du  vaifl^u  do  côté 
de  la  terre  ou  de  la  mer. 

On  dit  auffî  ^  porter  le  cap  au  vent  ; 
pour  dire  ,,  prcfenter  la  proue  au 
vent.  Et  avoir  le  cap  à  marée  ;  pour 
di^e,  que  le  vaifleau  préfente  la., 
proue  au  courant  de  la  mer. 

Cap  ©b  mouton,,  fe  dit  d'un  petit 
billot  de  boisj  taillé  eitr  forme  de 
poulie,  entouré  d'une  bande  de  fer,  . 
&  deftiné  particulièremettt  à  affer- 
mir lès.  haubans  &  les  étais. 

Cap-^de-  mouton  a  croc  ,  fe  dit  d'uff 

4   cap  de  mouton  .où  il  y  a  un  croc  de. 


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\ 


CAP 

fer  pour  accrocher  au  côté  d'une 
•  chaloupe. 

Cap  de  mouton  de  martiket  ,  fe 
die  d  un  cap  de  mouton  où  paflent 
'Us  lignes  des  trelingages  des  ^aif- 
ftaux  fpaqçois. 

Cap  de  more  j  Foye^  Chouqvet. 

Cap,  ou  Cav'esse  de  more,  fe  dit, 
^en  termes  de  Manège ,  d*un  cheval 
qui  a  la  tête  &  les  extrémités  des 
^pieds  noires^,  avec  un  mélange  de 


poil  gris  &  bai. 

AP  ,  flgl 


Cap  ,  fignifie  auflî  promontoire ,  poin- 
te de  terre  élevée  gui^  avance  dans 
Ja  mer. 

On  dit ,  doubler  le  vap;  pour  dire, 
paflèr  au-delà  du  cap.  .   . 

Cap  François,  fe  dit  d'un  cap  fitué 
fur  la  côte  Septentrionale  de  hle  de 
Saint-Domingue,  avec  une  ville  & 
un  port  du  même  nom  gui  appar- 
tiennent à  la  France* 

Cap  d'Aguér  3  fe  die  dHin  cap  & 
d'une  ville  forte  &  maritime  d'A- 
frique, au  royaume  de  Soufe,  fur 
la  cote  de  l'Océan  Atlantique. 

Cap  de  Bonne -Espérance,  fe  dit 
d'un  cap  fittté  à  l'extrémité  méri- 
dionale de  l'Afrique.  Les  Portugais 
4'ont  découven^  8c  depuis  les  Hol- 
landois  s'en  font  emparés ,  y  ont 
bâti  un  fort  où  ils  exigent  un  tribut 
des  navires  qui  abordent  dans  ces 
parafes.  Ce  cap  forme  un  pays  éle- 
vé Se  très-agréable.  On  y  recueille 
quantité  de  grains  &  de  fruits  :  il 
y  croît  auflî  un  vin  de  liqueur  très- 
eftimé. 

Les  animaux  domeftiques  du 
pays  font  les  chevaux,les  bœufs,les 
vaches,  les  chèvres,  les  brebis,  fir. 
3Le  gibier  s'y  trouve  d'ailleurs  en 
très-grande  abondance  ,  fur-tout 
les  cerfs ,  les  chevreuils ,  lei  ga- 
zelles ,  les  faifans  &  les  perdrix. 
Il  y  a  auflî  un  grand  nombre  de  ti- 
tres Se  de  lions ,  <k$  peaux  def- 


C  A  P  S79 

2uels  il  fe  fait  un  commerce  con«- 
dérable  dans  ces  contrées. 
Les  naturels  du  pays  ibnt  con- 
nus fous  le   nom   ^e   Hotuntots. 
Voyez  ce  mot. 

Cap  breton  ,  efl:  le  nom  d'im  bourg 
de  France  j  en  Gafcogne^  fur  l'O- 
céan ,  à  trois  lieues ,  nord  >  de 
Bayonne. 

Cap  Bretonj  Voyc^  \ve  royale. 

Cap  verd  ,  fe  dit  d'un  cap  très-con- 
fidcrable  d'Afrique  j  dans  TOcéan 
Atlantique  ,  entre  les  fleuves  de 
Gambre  &  de  Sénégal.  Les  Portu- 
gais le  découvrirent  en  1474:  les 
?fègres  qui  l'habitent,  font  le  com- 
merce avec  les  Européens.  Ils  font 
du  nombre  des  nations  qui  adorent 
le  diable  afin  qu'il  ne  leur  fafle  pas 
de  mal.  La  plupart  n'ont  d'autre 
habillement  qu'un  morceau  de  toile 
dont  ils  fe  couvtent  les  parties  na- 
turelles. Ils  s'occupent  particulière- 
ment à  la  culture  des  terres  &  i 
nourrir  du  bétail* 

CAPABLE^  adjeûif  des  deux  gen- 
res Capax.  Qui  a  les  qualités  re^ 
quifes  pour  quelque  chofe.  //  ne  fi 
pas  capablç  de  commander  une  or- 


mee. 


Capable  ,  fe  dir ,  en  Jurifprudence^ 
de  celui  qui  a  l'âge  &  les  aacres 

Sualités  qu'ex^  la  loi  pjour  poflé- 
er  une  charge  ,  nm  bénéfice. 
l.a  capacité  générale  pour  poflé- 
der  un  bénéfice  en  France ,  xonfifte 
à  ctre  ecclcfiaftique  &  reçnicole , 
ou  naturalifé.  Les  Loix  exigent  en- 
core d'autres  conditions  relatives 
aux  différentes  qualités  des  bénéfi- 
ces :  ainfi  pour  être  capable  de  pot 
féder  une  Cure ,  il  faut  ctre  Prêtre 
&  avoir  vingt<inq  ans  accomplis  1 
-pour  être  capable  de  pofléder  un 
Evêché ,  il  faut  être  Dodeur  ouLi- 
centié ,  foit  en  Théologie ,  foit  en 
Droit  Canonique  j  &  pour  être  ca- 
D  d  d  d  i  j 


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58o  CAP 

pable  de  poffcder  une  Dignité  dans 
une  Cathédrale  ,  il  faut  être  gra- 
dué. 

On  pourroit  emporter  par  la 
voie  du  dcvolut ,  le  bénéfice  de  ce- 
lui qui  en  feroit  pourvu,  fans  avoir 
les  qualités  qu  exigent  les  Loix  de 
l'Eglife  &  de  rEtat. 
Capable  ,  fignifie  auflî  habile ,  intel- 
ligent ,  inftruit  ^  &  ,  dans  ce  fens , 
on  s*en  fert  absolument  &  fans  ré- 
gime. //  a  confié  fcs  intérêts  à  un 
Avocat  capable. 

On  dit  d'une  perfonne,  cptelle 
efi  capable  <t affaires  ;  pour  dire , 
qu'elle  les  entend  bien. 

On  dit  auffi  en  bonne  part ,  que 
quelqu'un  eft  capable  de  tout;  pour 
dire ,  qu'il  eft  en  état  de  bien  rem- 
plir toutes  fortes  de  fonârions. 

La  même  chofe  fe  dit  en  mau- 
vaife  part ,  &  Ion  dit  d'un  témé- 
raire ,  ou  d'un  fcélérat  hardi ,  qu'/V 
ejè  capable   de  tout  ;    pour   dire  , 

Su'il  peut  fe  porter  à  toutes  fortes 
e  crimes  ou  d'excès. 
On  dit  d'une  perfonne ,  qa'tlle 
n* efi  pas  capable  de  raifon^  ou  d'en- 
tendre   quelque   chofe;   pour  dire, 

Îu'elle  n'eft  pas  difpofée  à  enten- 
te raifon ,  m  â  écouter  ce  qu'on 
veut  lui  dire. 

On  dit  auflî  y  Cfxune  perfonne 
Ttefl  pas  capable  de  manquer  à  fa 
parole;  pour  dire,  qu'elle  a  trop 
d'honneur  pour  ne  pas  tenir  une 
parole  donnée. 

On  dit  d'une  perfonne,  qxielle 
efi  capable  d'amitié  ^  de  reconnoif 
fance;  pour  dire»  qu'elle  eft  fuf- 
ceptible  de  fentimens  d'amitié ,  de 
reconnoi  (fance. 

On  dit  ironiquement ,  que  quel- 
qu'un a  l'air  capable  ;  pour  dire , 
qu'il  a  l'air  de  quelqu'un  qui  pré- 
lume  trop  de  fon  intelligience ,  de 
fon  ha'biieté. 


CAP 

On  dit  auflî ,  que  quelqu'un  fait 
le  capable  ;  pour  dire ,  qu'il  fait  l'ha- 
bile homme.  Dans  ce  dernier  fens  > 
capable  eft  employé  fubftantive- 
ment.  -^ 

Capable,  fe  dit  encore  en  parlant 
des  chofes  \  mais  dans  cette  accep- 
tion, il  eft  ordinairement  accom- 
pagné des  verbes  tenir  ou  contenir. 
Ainfi  l'on  dit ,  <\}xune  chambre  efi 
capable  de  contenir  cent  perfonnes  i 
qu'un  tonneau  efi  capable  de  tenir 
cinq  cent  bouteilles  de  vin  ;  pour 
dire  ,  que  la  chambre  &  le  tonneau 
dont  on  parle,  ont  l'étendue  né- 
ceflaire  pour  contenir  cent  perfon- 
nes  &  cinq  cent  bouteilles  de  vin. 

On  dit ,  en  termes  de  Géométrie  , 
qu'un  fegment  de  cercle  efi  capable 
d'un  angle  ;  pour  dire ,  que  ce  feg- 
ment de  cercle  eft  tel  qu'on  peut  y 
infcrire  cet  angle  y  de  manière  que 
les  deux  côtés  de  l'ancle  fe  termi- 
nent aux  extrémités  du  fegment  j, 
&  que  le  fommet  de  l'angle  foit 
fur  la  circonférence  du  fegment. 

Cet  adjeâif  a  pour  régime  les 
prépofitions  de  j  du  y  de  la  ^  des  ^ 
comme  on  l'a  vu  dans  les  exemples 
donnés. 

La  première  fyllabe  eft  brève  ,  la 
feconae  moyenne ,  &  ta  troifième 
très-brève. 

Cet  adjeébif  ne  doit  pas  réguliè- 
rement précéder  le  fubftantif  auquel 
il  fe  rapporte.  On  ne  dira  pas  un 
capable  Général  y  mais  un  Général 
capable. 
CAPACE>  ou  CAPACCIOj  nom 
propre  d'une  petite  viUe  dltalie  , 
au  Royaume  de  Naples,  dans  la 
Principauté  cicérieure  ,  à  vingt- 
^leux  milles  de  Saleme. 
CAPACITÉ  'y  fubftantif  féminin.  O- 
pacitas.  Habileté,  fuffiiance.  Vous 
juge\  mal  de  fa  capacité.  Cet  ouvrier 
a  beaucoup  de  capacité. 


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CAP 

On  dit,  la  capacité  de  teffrlt ; 

{>our  dire  ^  la  portée  &  Tétendue  de 
*efprit.  //  ne  paroît  pas  avoir  une 
grande  capacité  d'efprit. 

Capacité  ,  fe  dit ,  en  matière  Béné- 
ficiale,  des  titres  &  qualités  exté- 
rieures requifes  pour  poflféder  un 
bénéfice.  Tels  font  l'extrait  baptif- 
caire ,  la  tonfure ,  &c.  Foye\  Ca- 
pable. 

Capacité  pour  succéder,  fe  dit, 
en  Jurifprudence  civile,  du  droit 
que  l'on  a  de  recueillir  une  fuccef- 
«on. 

La  capacité  de  l'héritier  fe  con- 
sidère relativement  au  temps  où  la 
fucceffion  eft  ouverte.  Ainu  un  en- 
fant dans  le  fein  de  fa  mère  >  a  la 
capacité  de  fuccéder  à  fon  père , 
pourvu  qu'il  naifle  dans  un  temps 
convenable  &  qui  ne  foie  pas  au- 
delà  du  onzième  mois  depuis  la 
conception ,  comme  l'ont  jugé  dif- 
férens  Arrêts. 

En  Angleterre  j  la  loi  attribue  au 
Roi  deux  capacités  \  l'une  naturel- 
le &  l'autre  politique  :  par  la  pre- 
mière ,  il  peut  acheter  des  terres 
pour  lui  &  les  héritiers  ^  par  la  fé- 
conde ,  il  peut  en  acheter  pour  lui 
&  fes  fucceflfeurs.  , 

Capacité  ,  fe  dit  auflî ,  en  parlant 
des  choies,  &  fignifie  la  profon- 
deur &  la  largeur  aune  choie ,  con- 
sidérée comme  contenant  ou  pou- 
vant contenir.  Cette  maladie  avoit 
fonjiège  dans  la  capacité  du  bas  ven- 
tre. Ce  tonneau  na  pas  ajfe-^  de  ca- 
pacité pour  contenir  cinq  cent  pintes 
de  vin. 

Foyei  Habileté  ,  pour  les  dif- 
férences relatives  qui  en  diftinguent 
capacité. 

Les  quatre  fyllabes  font  brèves 
au  (ingulier  \  mais  la  dernière  eft 
longue  au  pluriel. 

CAPADE }  fobftantif  féminin ,  &  ter- 


CAP  581 

me  de  Chapeliers ,  qui  fe  dit  d'une 
certaine  quantité  de  laine  préparée 
avec  l'arçon. 

Capade  ,  eft  aullî  fubftaniif  mafca- 
lin ,  &  fe  dit ,  chez  les  Maures  & 
chez  d'autres  peuplesjdes  Eunuques 
noirs  deftinés  à  garder  les  femmes, 
Se  à  les  accompagner  dans  leurs 
voyages. 

CAPAGE  ;  fubftantif  mafculin ,  qui 
fe  dit ,  en  Provence ,  d'un  impôt 
établi  fur  chaque  maifon. 

Ce  mot  eft  auflî  ufité  en  Dauphî- 
nc ,  dans  le  même  fens  que  capi- 
tation. 

CAPALANIER  ;  fubftantif  mafculin, 
&  terme  de  Marine.  11  fe  dit ^  fur 
les  vaiffeaux  Bretons  ,  des  mate- 
lots qui  vont  aider  à  la  pêche  de  la 
morue. 

CAP  ALITA  j  nom  propre  d'une  ville 
confidérable  de  l'Amérique  fepten- 
trionale  >  dans  la  Province  de  Gua- 
xaca.  Elle  abonde  en  bétail  &  en 
difFérens  fruits  du  meilleur  acabit. 

CAPANABASTLA  }  nom  propre 
d'un  bourg  &  d'une  vallée  de  l'A- 
mérique feptentrionale,  dans  la  Pro- 
vince de  Chiapa.  Cette  vallée  nour- 
rit un  bétail  confidérable  quife  cor.-; 
fomme  à  Chiapa  &  dans  le  yoid- 
nage. 

CAP  A  NÉE  i  nom  propre  d'un  des  plus 
riches  &  des  plus  poiflans  Seigneurs 
du  Royaume  d'Argos.  On  trouve 
chez  les  Poctes ,  d'étranges  contra- 
diâîons  dans  le  portrait  qu'ils  en 
ont  laiflé.  Selon  les  uns ,  c'éroit  un 
homme  fimple  j  ennemi  du  fafte 
&  de  la  folle  vanité  qu'infpirenc 
les  richeftes  &  l'abondance.  Sobre 
dans  (ts  repas ,  modéré  dans  toutes 
fes  aurions ,  il  étoit  perfuadé  que 
l'amour  du  plaiflr  &  de  la  bonne 
chère  étoit  incompatible  avec  la 
vertu  :  il  étoit  d'ailleurs  homme  de 
probité  ^   ami  fidèle  &,  fincèrc  ^ 


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^8i  CAP 

prompt  a  obliger ,  &  rigide  obfer- 
vateur  de  fa  parole.  D'un  autre 
côté  y  on  le  compare  à  un  géant , 
foit  pour  la  taille ,  foit  pour  la  fé- 
rocité de  fon  caractère  :  on  le  peint 
j:empli  d  orgueil  &  ayant  porte  lex- 
travagance  jufqu'à  fe  croire  plus 
qu'un  homme  ,  &  même  jufqu'â 
s  "être  vanté  infolemmenc  que  ,  loit 
que  les  dieux  leyoululTent,  ou  ne 
le  vouluflent  pas  ,  il  emporteroit 
Se  faccageroit  la  ville  de  Thé- 
bes. 

CAPARA;  nom  propre  d'une  ancien- 
ne ville  de  la  Luficanie ,  qu'Anto- 
nin  place  fur  la  route  de  Merida  à 
SarragofTe. 
^CAPARAÇONî  fubftantif  mafcu- 
lin.  Stragulum.  Sorte  de  couverture. 
qui  fe  met  fur  Içs  chevaux.  Ce  che- 
val cji  fans  caparaçon. 

Les  quatre  fyllabes  font  brèves 
a.u  (ingulier  ;  mais  la  quatrième  eft^ 
4ongue  au  pluriel. 

CAPARAÇONNÉ,  ÉEj  adjedif  & 
participe  p^flîf.    Voye\  Cap  ara- 

.   "ÇONNER,. 

.CAPARAÇONNER  y  verbe  aûif  de. 
la  première  conjugaifon,  lequel  fe 
.conjugue  comme  chanter.   Èquum 
•  firagulo  injlruere.  Mettre  un  capa- 
raçon. Pourquoi  ita-t-on  pas  capa- 
.  -l'abonné  ces  chevaux  f 

Les  quatre  premières  fyllabes  font 
l>rèves ,  ^  la  cinquième  eft  longue 
ou  brève  ,  ,comme  nous  l'expli- 
quons au  mot  Verbb  ,  avec  la  con- 
jiigaifon  &  la  quantité  profodique^ 
^des  autres  temps. 

Il  faudroît  changer  le  cenky  le 
,f  en  j ,  {iipprimer  un  n  qui  eft  oifif , 
'&  écrire ,  d'après  la  prononci^ion , 
haparafoner.  Voyez  Orthogra- 
phe. 

CAP  AS  A;  nom  propre.  C*eft,  félon 
Ptolémée ,  une  ancienne  ville  delà 
L|ifitaniç« 


CAP 

CAPDEULHi  vieux  mot  quifigni- 
fioit  autrefois  château. 

CAPE  ;  fubftantif  féminin.  Sorte  3c 
manteau  à  capuchon^  dont  on  fe 
fervoic  autrefois. 

Cape ,  fe  dit  aufli  dune  couvertute 
de  tête  dont  les  femmes  font  ufage 
en  certaines  Provinces  pour  fe  ga- 
rantir des  injures  du  temps.  Cette 
dame  vient  de  fortir  Jans  fa  cape. 
Prete:[''Iui4^otre  xape  pour  Ja  mettre 
À  couvert  de  la  pluie. 

On  .dit  ^  (^une  perfonne  rit  fous 
cape  ;  pour  dire ,  qu'elle  rit  en  fe 
.moquant  de  quelqu'une  eo  lâchant 
de  n'être  pas  remarquée. 

On  dit  figurément  d'an  cadet  de 
bonne  maiion  qui  eft'iàns  biensv 
qa*i/  na  que  la  cape  &  Cépée. 

On  dit  aufli  figurément  &  fami- 
lièrement, d'un  ouvrage  &  d'une 
xhofe  quelconque  qui  n'ont  pas  k 
4blidité,convenable,  q^iUnx>ntquje 
la  cape  &  Vépée. 

Cape  ,  fe  !dit ,  en  termes  de  'Ma- 
xine^  de  la  grande  j^roile  du  grand 
mât. 

.On dit,  mettre  à  la. cape;  pour 
dire ,  ne  fe  fervir  que  de  la  grande 
voile  ,  portant  le  gouvernail  fous 
le  vent ,  pour  laiflTer  aller  le  navire 
à  la  dérive. 

Cape  ,  fe  dit ,  en  termes  de  Fortifi- 
cations ,  de  ia  partie  fupérieure  du 
batardeau. 

La  première  fyllabe  eft  brève, 
êc  la  féconde  très-brève. 

CAPECEUR  ;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  voleur. 

CAPEE  y  participe  pafllîf ,  indécUna- 
ble.  F'oyei  Capéer. 

CAPEERj  verbe  neutre  de  la  pre- 
mière conjugaifon^  lequel  fe  con- 
jugue comme  thantcr.  Terme  de 
Marine  >  qui  fignifie  mettre  1  la 
cape  ,  ou  ne  faire  ufage  que  de  la 
grande  voile,  portant  le  gouver* 


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CAP 

mil  fous  le  vent ,  pour  knifler  aller 
le  navire  à  la  dérive. 

Les  temps  compofcs  (econj ar- 
guent avec  l'auxiliaire  Avoir.  La 
flotte  a  campée  pendant^ois  JQurs 
confécutifs. 

CAPELAN  i  fubftamif  mafëulïn ,  & 
terme  de  mépris,  dont  on  fe  fert 
pour  défigncr  un  prêtre  pauvre  ou 
cagot ,  qui  ne  s'attire  pas  le  refped 
dû  à  fon  caraâtère*  On  ne  fait  pas 
grand  cas  de  cccapelan.- 

Gapelan  ,  fe  ditauflî  d'un  petit'poif- 
fon  de  mer  j  dont  la  chair  eft  dou- 
ce ,  tendre  &  délicate^,  qui  a  le  dos 
d'un  brun  clair ,  &  le  ventre  d'un 
blanc  fale«^  Il  eft  commun  à  M^r- 
feille  &  à  Venife. 

Gapelan  ,  eft  encore  le  nom  d'une 
montagne  d'Afie,  dans  le  Royaume 
de  Pégu  y  à  dou^  journées  de  Si- 
ren.  Elle  eft  remarquable  par  la 
grande  quantité  de  rabis  ,  de  to- 
pafes,  de  faphîrs  ,  d'hiacinthes  & 
d'amethiftes,  que  Tavemier  nous 
dit  qu'on  en  tire. 

La  première -fyllabe  eft  brève, 
la  féconde  très-btève ,  &  la  troifiè- 
me  brève  au  (ingulier  ,  mais  lon- 
gue au  pluriel. 

GAPELER;  verbe  adif  dé  la  pre- 
mière conjugaifon.,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Terme  de 
Marine.  On  dit  capeler  les  haubans; 
pour  dire  y  paffer  les  haubans  par 
deffus  la  tcte  du  mâtj.pour  les  met- 
tre en  place. 

CAPELERIE  ;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  chapelle. 

CAPELETi  fubftantif  mafculm  ,  & 
terme  de  Maènge.  Il  fe  dit  d'une 
enflure  qui  vient  au  train  de  der-- 
rière  d'un  cheval ,  à  l'extrémité  du 
jarret.  Elle  a  fa  caufe  dans  une  ma- 
tière flegmatique  &  froide  ,.<  qui 
s'endurcit  par  la  vifcofité.^ 
Q^oiqiie  ce  mal  nefolt  pas  de 


C  A  P  5^8'5 

conféquence ,  &  Qu'il  ne  fafTe  pas- 
beaucoup  foufFrir  le  cheval ,  on  ne 
doit  pas  le  négliger  :   on  peut  la 

f;uérir  dans  fa  naiflànce ,  avec  de 
'eau  fraîche  feule  ,v0tt  de  l'eau  de 
vie  camphrée. 

CAPELINE  i-  fubftantif  fêthinin.  Ef- 

;    pèce  de  chapeau  dont  les  femmes^ 
font  ufage  pour  fe  parer  du  foleiU 
Cette  capeline  ejl  mal  faite.- 

Capeline  ,  fe  dit  auflî ,  en  termes  de 
Chirurgie ,  d'un  bandage  dont  on  ^ 
fe  fert  pour  contenir  l'appareil  dans 

.,    l'amputation  d'un  membre. 

Capeline,  fe  dit  encore j  en  termes 
de  Plumafferie  ,   des  bouquets  de 

;     plumes,  avec  lefquels  les  Aftrices^ 
paroiflent  quelquefois  fur  le  Théâ- 

;     tre. 

ta  première  &  la  ttoifième  fyl- 
labes  font  brèves ,  &  les  tleux  au- 
tres très-brèves:" 

CAPELLE  ^  (  la  )  nom  propre  d'une 
petite  ville  de  France ,  en  Picar- 

'    die ,  à  neuf  lieues ,  nord-nord-eft  , 
de  Laon. 

n  y  a  une  Abbaye  d'hommes  ^u  * 
incme  nom  ,  en  Gafcogne ,  à  trois 
lieues,  nôrd-oueft,  de  Touloufe.  ■ 
Elle  eft  en  commende ,  &  vaut  au- 
Titulaire,  trois  mille  cinq  cent  li-- 

,    vres  de-rentê. 

Capéllb  ,  eft  auflî  le  nom  d'uhe  petite" 

.     ville  d'Allemagne ,  dans  l'Eledorar  ' 
de  Trêves ,  fur  le  Rhin  ^  au-deflus 
de  Coblentz. 

CAPELLEN  ;  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  pauvre  prêtre. 

CAPELLETTl  ;  (  les  )  la  Républi- 
que  de  Venife  défigne  ainfi  les 
Troupes  compofées  âe  Ç^s  Sujets 
d'Erdavonie ,  de  Dalmarie,  d'Al- 
banie &  de  Morlachie.  Il  y  en  a 
,  toujours  deux  Compagnies  à  Venife 

;    pour  la  Garde  du  Palais  &  de  la 

^'    place  de  Saint  Marc. 

CAPENA5  nom  propre  d'une  ancien- 


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5*4 


CAP 


ne  ville  d*Italie ,  qui  étoit  fituée  dans 
lancienne  Tofcane ,  entre  Veies & 
le  Tibre. 

CAPES  ou  Cabez  'y  nom  propre  d'une 
ville  d'Afrique  j  au  Royaume  de 
Tripoli  j  fur  la  Méditerranée ,  à 
l'embouchure  d'une  rivière  du 
même  nom ,  qui  a  fa  fource  dans 
le  Bildulgerid.On  prétend  que  l'eau 
de  cette  rivière  eft  fi  chaude  >  qu'il 
n'eft  pas  poffible  d'en  boire  fans  l'a- 
voir fait  refroidir. 

Capes  j  (  les  )  peuples  d'Afrique , 
fut  la  côte  de  l'Océan  ^  près  de  la 
montagne  de  Sierra-Lionna.  Dapper 
rapporte  qu'il  y  a  dans  chaque  vil- 
lage ^  une  maifon  particulière  où 
préfide  un  Vieillard  chargé  de  don- 
ner de  l'éducation  aux  filles  du  lieu  j 
qu'après  cette  tâche  remplie  >  ces 
jeunes  filles  fortenc  au  fon  de  di- 
vers inftrumens  de  Mufique  9  Se 
vont  danfer  dans  un  lieu  public ,  où 
elles  font  enfuite  choifies  pour  fem- 
mes par  ceux  à  qui  elles  plaifenc.  Il 
n'en  coûte  à  l'époux  qu'un  petit  pré- 
fent  qu'il  fait  au  père  &  au  maître 
d'éducation  de  fa  femme. 

CAPESTAN  j  nom  propre  d'une  ville 
de  France  ,  en  Languedoc  ,  fur  le 
Canal  Royal  de  cette  Province  , 
à  trois  lieues  ,  nord ,  de  Narbon- 
ne. 

CAPET  'j  (  Hugues  )  nom  propre  du 
trente-  cinquième  Roi  de  France ,  le 
premier  de  la  troifième  Race  qui 
règne  aujourd'hui  en  France  ,  en 
E^agne ,  à  Naples  &  à  Parme.  Il 
étoit  fils  de  Hugues  le  Grand  , 
Comte  de  Paris  &  Duc  de  France, 
&  père  de  Robert ,  qu'il  fit  cou- 
ronner à  1  âge  de  dix-huit  ans. 

Hugues  Capet  étoit  âgé  d'environ 
quarante-fix  ans,  quand  il  fe  fit  élire 
Roi  à  Noyon  en  987,  vers  la  fin  du 
mois  de  Juin.  Il  garda  la  couronne 
jufqu'en  99^  ,  cju'il  mourut  à  Pariç 


CAP 

après  un  règne  de  neuf  ans  &  quel* 
ques  mois. 

On  a  un  Sceau  original  de  ce 
Prince  ,  le  premier  où  l'on  voie  ce 
que  nous  appelons  la  main  de  Juf- 
tice  ;  il  la  tient  a  la  main  droite  , 
&  un  elobe  à  la  gauche  ;  il  porte 
far  fa  tête  une  couronne  fleuron- 
née  }  il  paroit  dans  ce  Sceau  avec 
des  cheveux  courts ,  &  une  aflez 
longue  barbe  fourchue  :  on  lit  à 
l'entour,  cette  infcription  ,  Hugo 
Dei  m'tfericordid  Francorum  Rex. 

CAPETERj vieux  verbe  qui  fignifioit 
autrefois  vexer ,  tourmenter. 

CAPETIENS  ;  (les)  ce  font  les  Rois 
de  France  de  la  troifième  Rac«  , 
ainfi  appelés  de  Hugues  Capet ,  tren- 
te-cinquième Roi  de  France,  & 
Chef  oe  cette  Race  qui  eft  aujour- 
d'hui fur  le  Trône  en  France  , 
en  Efpagne  ,'  à  Naples  &  i  Par- 
rne. 

Il  y  a  maintenant  ,  en  17^8  , 
7S 1  ans  que  le  Royaume  eft  gou- 
verné par  les  Capétiens. 

CAPEUNAj     fubftantif   mafculin, 
Poiflbn  de  mer  du  Bréfil ,  d'envi- 
ron fix  pouces  de  longueur.  Il  a  de  ^ 
petits  yeux ,  de  petites  dents  &  de 
petites  écailles  argentées ,  fur  lef- 

/  quelles  on  remarque  deux  lignes  de 
couleur  d'or ,  dont  une  règne  tout 
le  long  du  dos ,  &  l'autre  fur  le 
côté.  Sa  chair  eft  eftimée. 

CAPHARj  fubftantif  mafculin.  C'eft 
le  nom  d'un  tribut  que  les  Turcs 
lèvent  fur  les  marcnandifes  que 
les  Négocians  Chrétiens  condui- 
fent  ou  envoyent  d'Alep  àjérufa- 
lem. 

Le  droit  de  caphar  fert  fouvent 
de  prétexte  aux  vexations  des 
Turcs. 

CAPH ARNAUM  ;  nom  propre  d'une 
ville  de  la  Tribu  de  Nepthali ,  i 
l'extrémité  de  celle  de  Z^bulon,  fur 

lo 


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CAP 

le  rivage  de  la  mer  de  Tibcrîade. 
Elle  eft  célèbre  dans  TEvaiigile  , 
pour  avoir  été  là  demeure  princi- 
pale de  Jefus  -  Chtift  pendant  les 
trois  années  de  fa  Prédication. 
C*eft-là  où  il  appela  S.  Mathieu  à 
fk  faite. 
CAPHAR-ORSAi  nom  propre. 
C*eft ,  félon  Ptolémce  y  une  an- 
cienne ville  de  Tldumée  â  locci- 
dent  du  Jourdain. 

CAPHARSAMAIj  nom  propre  d'une 

ancienne  ville  de  la  Paieftine  »  dans 

le  voifinage  de  Sipparis. 
CAPHENG  j    Baudrand    place    une 

ville  &  une  Province  de  ce  nom , 

au  Royaume  de  Siam. 

CAPHESA  j  nom  propre  d'une  an- 
cienne ville  d'Afrique ,  dans  le 
Bildulgerid.  Elle  eft  entourée  de 
déferts. 

CAPHTOR  ;  nom  propre  du  pays  des 
Caphtorins ,  dont  parle  rbcnture. 
La  plupart  des  Interprètes  croyent 
trouver  la  Cappadoce  fous  le  nom 
de  Caphtor^  &  Dom  Calmet  croit 
que  c'eft  Tîle  de  Crète.. 

CAPHTORINS  i  (  les  )  anciens  peu- 
ples dont  parle  l'Ecriture -Sainte. 
yoyc^  Caphtor. 

CAPHYES  \  nom  propre  d'une  an- 
cienne ville  du  Peloponèfe ,  de  la- 
quelle parle  Plutarque. 

CAPI.AGA,ouCAPI.AGASSli  fubft. 
maf.  C'eft  le  titre  d'unOlficierTurc, 
qui  eft  Grand-Maître  du  Sérail.  Il 
eft  Chef  des  Eunuques  blancs  ;  fa 
Charge  lui  donne  des  prérogatives 
importantes  :  il  introduit  les  Am- 
bafladeurs  à  l'Audience  du  Sultan  : 
il  eft  toiljours  auprès  de  ce  Prince, 

3u'il  accompagne  jufqu'au  quartier 
es  Sultanes  ,  fans  cependant  en- 
trer avec  lui:  (a   table  eft  fervie 
aux  frais  du  Grand-Seigneur,  &  il 
Tome  ir. 


CAP  585 

tire  en  outre  environ  foixante  liv. 
d'appointemens  par  jour  :  ce  n'eft 
là  que  la  moindre  partie  de  fon  re- 
venu. Les  préfens  que  lui  font  ceux 
qui^^ont  des  affaires  à  la  Porte  ,  lui 
valent  bien  davantage,  parce  que 
le  Grand  -  Seigneur  ne  prend  cott- 
noilïànce  d'aucune ,  qu'elle  n'ait  été 
vue  par  cet  Officier. 

CAPIAULX  j  vieux  mot  qui  figni- 
fioit  autrefois  chapeau. 

CAPIC AGTINGA  ;  fubftantif  maf- 
culin.  Sorte  d'acorus  qui  croît  en 
Amérique ,  &  qui  reflemMe  beau- 
coup à  celui  d'Europe ,  par  fes  feuil- 
les &  fa  racine  :  mais  il  a  des  pro- 
priétés bien  fupérieureis  à  celWs  de 
ce  dernier  :  il  incife  les  humeurs 
froides  &  peccantcs  ♦  &  réfifte  au 
poifon  quand  on  le  prend  intérieu- 
rement. 

CAPID AVA  j  nom  propre  d'une  an- 
cienne ville  de  la  balte  Myde , 
qu'Antonin  place  entre  Axiopolis 
&  Carfon ,  lur  la  route  de  Nico- 
médie. 

CAPIGI  ;  fubftantif  mafculin.  C'eft 
le  titre  d'un  portier  du  Sérail  du 
Grand-Seigneur.  Il  y  a  à  la  Porte- 
Otromane ,  environ  cinq  cens  Ca- 
pigis ,  dont  les  fondions  confiAent 
a  garder  avec  les  Janiifaires  ,  la 
première  &  la  féconde  porte  du 
Sérail. 

CAPIGI-BACHI  ;  fubftantif  mafcu- 
lin.  On  donne  ce  titre  en  Turquie, 
au  Capitaine  des  portes  du  Sérail 
du  Grand -Seigneur.  Les  Capigis- 
Bachis  font  au  nombre  de  douze  : 
leurs  fondions  confiftent  à  monter 
la  garde  deux  i.  deux  ,  à  la  troifiè- 
me  porte  du  Sérail ,  avec  une  Bri- 
gade de  fimples  Capigis.  Quand  le 
Sultan  va  en  campagne ,  il  eft  rou- 
jours  précédé  de  hx  Capigis -Ba- 
£ee  e 


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58tf  CAP 

chis  /qui  vont  reconnoître  la  sûreté 
du  pauage. 

CAPILLAIRE  iadjeaif  de  toutgen- 
re.  Délié  comme  des  cheveux.  Il  fe 
dit  de  différentes  chofes  pour  mar- 
quer leur  petitefl'e. 

Tuyaux  capillaires,  fe  dit,  en 
termes  de  Phyfique  ,  de  petits 
tuyaux ,  les  plus  étroits  que  les  Ou- 
vriers puiflTent  faire. 

Plongez  dans  un  gobelet  d'eau  un 
tuyaux  capillaire,  dont  les  extrémi- 
tés foient  ouvertes ,  Teau  s'élèvera 
d  une  manière  fenfible  dans  le  tuyau 
où  elle  demeurera  fufpendue  :  (i 
vous  plongez  dans  le  gobelet  deux 
tuyaux  >  dont  les  diamètres  diffè- 
rent de  moitié  ,  leau  s'élèvera  une 
fois  plus  haut  dans  le  plus  petit  des 
deux  tuyaux  ;  d  où  l'on  peut  conclu- 
re en  général,  que  les  liqueurs  s'é- 
lèvent dans  les  tuyaux  capilbires , 
en  raifon  inverfe  de  leur  largeur , 
ceft-à-dire,  quelles  y  montent 
d*autant  plus  haut  qu'ils  font  plus 
étroits. 

Cette  afcenfion  de  l'eau  dans  les 
tuyaux  capillaires  ,  eft  un  de  ces 
phénomènes  qui  paroît  être  une 
exception  aux  loix  générales  de  Thy- 
droftatique ,  par  lesquelles  il  eft  dé- 
montré qu'une  liqueur  fe  met  tou- 
jours en  équilibre  avec  elle-même, 
£bit  dans  un  feul  &  même  vaiffeau , 
foit  dans  plusieurs  qui  communi- 
quent enfemble  ;  auflî  les  Phyficiens 
n'ont-ils  pas  encore  expliqué  ce  phé- 
nomène, d'une  manière  iatisfaifan- 
te. 

Flantes  capillaires  ,  fe  dit ,  en 
termes  de  Botanique  ,  de  celles 
dont  les  feuilles  font  très  -  déliées. 
Et  l'on  appelle  Racines  capillaires , 
celles  qtu  font  longues  &  filamen- 
ue.ufes. 

Cadili, aires  ,  fè  dit ,  en  termes  d'A- 

^   ii4l»mifî ,  des.  vaiiTeaux  les  çlus  fins 


GAP 

&  les  plus  déliés  >  tant  artériels  que 
veineux. 

Fracture  capillaire  ,  fe  dit  auflî  » 
en  .termes  de ,  Chirurgie  ,  d*une 
fraAure  au  crâne ,  fi  peu  marquée 
qu'elle  échappe  ,  pour  ainfi  dire  ,  i 
la  vue.  Il  n'y  a  que  l'opération  du 
trépan  qui  puiffe  l'empccher  d'être 
mortelle. 

Capillaire  ,  eft  auflî  fubftantif  maf- 
culin ,  &  fe  dit  en  Médecine  ,  des 
cinq  herbes  capillaires ,  qui  font 
radiante  noir  ,  Tadiante  blanc  >  ou 
capillaire  de  Montpellier ,  le  poly- 
tric  ,  le  céterac ,  &  la  rue  de  mu- 
raille. 

Tous  les  capillaires  font  incififs, 
attenuans ,  diurétiques  ,  ftomachi- 
ques ,  &  propres  pour  aider  l'expecî- 
toration.  Le  meilleur  capillaire  eft 
l'adiante.  F'oye:[  Adiànte. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  i  la  troifième  eft  longue  > 
&  la  quatrième  très-brève. 

Ce  mot  employé  comme  adjec- 
tif ,  ne  doit  pas  régulièrement 
précéder  le  fuoftantif  auquel  il 
le  rapporte.  On  ne  dira  pas  un  cc^ 
pillaire  tube  ,  mais  un  tube  capil- 
laire. 

CAPILLAMENT  ;  fubftantif  maiiu- 
lin.  Les  Anatômiftes  &  1^  Bota- 
niftes  font  ufage  de  ce  mot,  pou^ 
défigner  des  nerfs  y  des  fibres,  ou 
d'autres  parties  auflî  déliées  que  des 
cheveux. 

CAPILOTADE;  fubftantif  féminin. 
Minutum  mifcellaneum.  Ragoût  corn- 
pofé  de  divers  morceaux  de  viandes 
cuites  précédemment.  On  nous  fer^ 
vit  une.  capilotade  de  lièvre  &  de  che- 
vreuil. 

On  dît  proverblalemçnt  &  figu- 
rément',  quon  a  mis  une  perfonne  em. 
capilotade  ;  pour  dire ,  qu'on  Ta  dé- 
chirée fans  ménagement  par  de^ 
médifances  our  fé^iS*. 


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CAP 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves  j  la  quatrième  eft  longue»  & 
la  cinquième  très-brève. 

CAPIOGLANj  fubftantifmafculin. 
C'eft ,  chez  les  Turcs ,  le  nom  d'une 
fotte  de  Domeftique^  dont  les  fonc- 
tions conliftenc  à  prendre  foin  dans 
le  Sérail  du  G^and-Seigneur ,  des 
jeunes  Âzamoglans,  ou  Enfans  de 
tribut ,  que  ce  Prince  lève  dans  fon 
Empire. 

CAPION;  fubftantif  mafculin,  & 
terme  de  Marine ,  ufitc  dans  le  Le- 
vant. On  y  appelle  Tctrave  d*un  na- 
vire ,  capion  de  proue  j  &  Tétam- 
bord,  capionrie poupe. 

On  dit  au(fi>  capion  à  capion; 
pour  exprimer  la  diftance  qu'il  y  a 
de  la  proue  à  la  poupe. 

CAPISCOL  i  fubftantif  mafculin. 
Titre  d'un  Dignitaire  dans  quel- 
ques Chapitres.  Dans  les  uns ,  c'eft 
le  Doyen  j  dans  d'autres ,  c*eft  le 
Prcchantre. 

CAPITA-GAUHAH;  fubftantif  maf- 
culin. Arbrifleau  àts  Indes  Orien- 
tales ,  dont  les  feuilles  rondes , 
grandes  ,  velues ,  font  d'une  belle 
couleur  verte  :  il  produit  des  baies 
fphériques  j  de  couleur  brune  ,  qui 
ont  â  peu  près  la  groffeur  des  grains 
de  genièvre.  Toutes  les  parties  de 
la  plante  font  d'une  odeur  très-pé- 
nétrante. 

CAPIT  AIN  ;  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  Gouverneur. 

CAPITAINE  i  fubftantif  mafculin, 
Ordinis  </z^3or.  Chef  d'une  Compa- 
gnie de  gens  de  guerre,  foit  à  pied 
loit  à  cheval.  Le  pofte  du  Capi- 
_taine,,  quand  il  marche  ou  qu'il 
combat,  eft  à  la  tcte  de  fa  Com- 
pagnie. 

pAPITAINE-LlEUTENANT    ,  fe  dît    du 

Commandant  d'une  Compagnie  de 
Gendarmes,  de  Chevaux-légers,  ou 
d^  qu^lqu'autre  troupe  de  la  Mai- 


CAP  587 

fon  du  Roi:  il  eft  appelé  Capitaine^ 
Lieutenant  y  parce  que  le  Roi  en  efl: 
lui-même  le  Capitaine.  Ces  Capitai- 
nes-Lieutenans  tiennent  rang ,  & 
font  garde  de  premiers  Meilres  de 
camp  de  Cavalerie ,  &  commandent 
à  tous  les  autres  du  même  titre.  La 
dénomination  de  Capitaine- Lieute^ 
nant ,  n'eft  pas  plus  ancienne  que 
le  règne  de  Henri  IV.  On  voit  par 
un  ade  de  Louis  XllI  de  i(>i5, 
que  Henri  IV   inftitua  la  Compa- 

fnie  des  Gendarmes, &  que  M.  de 
ouvré  en  fut  Capitaine-Lieutenant: 
c'eft  le  premier  a  qui  ce  titre  ait  été . 
donné. 
Capitaine-Lieutenant,  i^Ldit  duflî 
de  celui  qui  commande  une  Troupe 
ou  une  Compagnie ,  au  nom  &  à  U 
place  de  quelqu  autre. 
Capitaine  en  pied  ,  fe  dit  de  celui 

2ui   commande  aâuellement    une 
Compagnie. 

Capitaine  réforme  ^  fe  dit  d'un  Of- 
ficier dont  la  charge  a  été  fuppri- 
mée. 

Capitaine  en  second,  fe  dit  d'un 
Officier  dont  la  charge  a  été  fuppri- 
mée ,  mais  qui  fert  dans  une  autre 
Compagnie. 

Capitaine  en  second ,  fe  dit  auffi  du 
fécond  OflBcier  établi  avec  commif- 
fion  dans  chaque  Con^pagnie  des 
Régimens  étrangers  ,  que  le  Roi  de 
France  entretient  à  fon  fer  vice. 

C'eft  aux  Capitaines  en  pied  â 
tenir  la  main  à  ce  que  les  Omciers 
fubalternes,  Sergens ,  Caporaux  & 
Soldats ,  ne  s'écartent  pas  de  leur 
devoir. 

Capitaine  conducteur  ciNÉRAL 
d'Artillerie  ,  fe  dit  d'un  Officier 
chargé  de  veiller  à  ce  que  Ijs&^uipa- 

*     ges  deFartilleriei  de  1  airîiée ,  loient 
tenus  félon  les  ordres  de  celui  qui 
commande.  Il  a  fous  lui  les  Capitai- 
nes condu^Sleurs  de  l'artillerie ,  qui 
£  e  e  e  ij 


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j?8  CAP 

doivent  tenir  prêts  i  marcher ,  les 
chevaux  ncceflàires  pour  faire  les 
voitures. 

Capitaine  général  dbs  charrois 
i>B  L*ARTrLLERic  ,  fc  dit  de  quel- 
au  un  prépofé  pour  faire  les  difpo- 
ntions  convenables  pour  le  tranf- 
port  de  lartillerie  a  une  armée.  Il 
a  fous  fes  ordres  les  fimples  Capi- 
taines de  charrois ,  &  il  doit  veiller 
à  ce  que  ceux-ci  aient  toujours  leurs 

.  chevaux  en  bon  état ,  &  prêts  à  mar- 
cher pour  Fexécution  des  ordres  de 
celui  qui  commande. 

Capitaine  GÉNÉRAL  des  vivres,  fe 
dit  d'un  Officier  placé  à  la  tête  des 
équipages ,  pour  en  avoir  foin  pen- 
dant la  campagne ,  &  faire  exécu- 
ter les  ordres  qu'il  eft  chargé  de 
donner  fur  cet  objet.  Il  a  fous  lui 
autant  de  Capitaines  particuliers  ^ 
qu'il  y  a  de  cinquante  cnevaux ,  lef- 
quelsont  fous  eux  chacun  un  Lieu- 
tenant &  un  Conduûeur.  Les  prin- 
■  cipales  fondions  du  Capitaine  gé- 
néral y  font  de  vifiter  louvent  les 
équipages ,  de  fe  faire  donner  par 
les  Capitaines^  l'état  des  équipages 
&  des  uftenciles  dont  ils  font  char- 
gés y  d'en  faire  la  revue  exaâre,  de 
Faire  réparer  ce  qui  peut  manquer 
aux  harnois,  Se  de  veiller  en  gé- 
néral au  maintien  du  bon  ordre  à 
cet  égard. 

Capitaine  des  guides  ,fe  dit  de  ce- 
lui qui  eft  chargé  du  détail  des  che-> 
mins  de  l'armce. 

Le  Roi  a  créé  par  une  Ordon- 
nance àuxG  Décembre  1756,  une 
Compagnie  de  fufiliers  guides  , 
corapoiéed'un  Capitaine,  d'un  Lieu^ 

^  reliant ,  d'un  Lieutenant  en  fécond , 
ae  orot-^ergens ,  de  deux  Capo- 
raux ,  d'un  Anfpeflade  >&  de  vingt 
Fulîliers  guides. 

Capitaine  de  Mineurs  ,  fe  dit 
de  celui  qui    eft    charge    d'inf- 


CAP 

truite  &  de  fournir  les  Mineurs. 

Capitaine  d'Ouvriers,  fe  dît,  de 
celui  qui  commande  aux  Charpen- 
tiers &  aux  Charrons. 

Capitaine  des  portes,  fe  dit,  dans  * 
les  places  de  guerre ,  d'un  Officier 
dont  les  fondions  confiftent  à  aller 
prendre  le  matin  les  clefs  des  por- 
tes de  la  place  chez  le  Gouverneur 
{)our  les  ouvrir ,  &  à  les  lui  porter 
e  foir  après  quelles  font  fermées. 

Capitaine  général  ,  fe  dit,  dans  la 
régie  des  Fermes  du  Roi ,  de  quel- 
quun  qui  commande  un  certain 
nombre  de  eardes  employés  pour 
veiller  aux  mtérêts  des  Fermiers 
généraux  ,  enfaififlint  les  marchan- 
difes  qui  entrent  en  fraude  dans  le 
Royaume ,  &  en  arrêtant  les  con- 
duâreurs  ou  les  porteurs  des  effets 
prohibés  félon  les  circonftances. 

On    dit  aufli ,  Capitaine   de  vo-  ' 
leurs  ^  de  Bohèmes  y  8cc.  pour  défi- 
gnerle  chef  de  ces  fortes  de  gens. 

Capitaine  de  vaisseau  ,  fe  dit  d'un 
Officier  employé  en  cette  qualité 
fur  l'état  du  Roi ,  &  qui  tient  fa 
commiffion  de  Sa  Majefté ,  pour 
commander  un  vaiHeau. 

Les  Capitaines  des  vaiffeaux  du 
Roi  fervant  fur  terre  j  roulent  avec 
les  Colonels ,  fuivant  l'ancienneté 
de  leurs  commiiTîons. 

Le  Roi  veut  qu'il  y  ait  fur  le  vaif- 
feau  amiral ,  outre  le  Commandant, 
deux  Capitaines ,  deux  Lieutenans ,. 
8c  deux  Enfeignes*  Pareil  nombre 
fur  les  autres  vaiflêâux  du  premier 
rang  :  fur  ceux  du  fécond  &  du  troi- 
fième  rang,  un  Capitaine ^  deux 
Lieutenans  &  deux  Enfeignes  :  fur 
ceux  du  quatrième  &  du  cinquiè- 
Ine  rang ,  un  Capitaine  j  un  Lieur 
tenant  &  up  Enfeigne* 

Un  habile  Capitaine  des  vaîflèaux 
du  Roi  réunit  bien  des  connoiflan- 
ces:  il  entend  la  conftruûion  d'u» 


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CAP 

navire  y  il  fait  quelles  manœuvres 
doivent  être  préférées  dans  les  di- 
verfés  circonftances  où  Ton  peut  fe 
trouver  fur  la  mer,  foit  durant  le 
mauvais  temps  ,  ibit  pour  éviter 
Tennemi ,  foit  pour  Tattaquer  avan- 
tageufement  r  enfin  il  connoît  l'hy- 
drographie, &  généralement  tout 
ce  qui  a  rapport  à  la  navigation. 

On  appelle  auffi,  mais  impro- 
prement,  C7/7irji/2^  de  vaiffeauy  le 
maître  d*un  vaifTeau  marchand. 

Capitaine  en  second,  fe  dit  d'un 
Officier  qui  fait  les  mêmes  fonc- 
tions que  fe  Capitaine ,  &  qui  com- 
mande le  vaifleau  en  fon  abfence. 

Capitaine  de  frégate  légère,  de 
brulot,  de  flute,  de  galiote  , 
fe  dit,  des  Officiers  qui  comman- 
dent ces  fortes  de  navires.  Ils  font 
tous  du  petit  état. 

Capitaine  d'armes  ,  fe  dit  d'un  Of- 
ficier qui  a  foin  des  Soldats  &  de 
leurs  armes.  Il  eft  immédiate- 
ment au-deffiis  des  Sergens ,  c'eft 
à  lui  à  pofer  la  fentinelle  devant 
la  chambre  du  Capitaine  ,  &  au 
haut  de  ta  tire  vieille. 

Capitaine  de  port,  fe  dit  d'un  Of- 
ficier de  marine,  établi  dans  quel- 
que port  confidérable ,  où  il  y  a 
Ârfenal.  Il  a  à  fes  ordres  une  garde 
pour  la  fiirèté  du  port  &  des  vaif- 
feaux  qui  y  abordent.  Breft,  Dun- 

-  kergue,  le  Havre,  Port-louis,  Ro- 
chefort  &  Toulon,  font  les  fix  ports 
de  France  où  il  y  a  de  ces  officiers 
établis. 

Capitaine  de  marine  ,  fe  dit  de  ce- 
lui qui  commande  les  foldats  gar- 
diens d'un  port. 

Capitaine  des  matelots  ,fe  dit  d'un 
Officier  qui  commande  aux  mate^ 
lots  fous  le  maître  de  Téquipage. 

Capitaine  garde  cotes  ,  le  dit  d'un 
Officier  qui  commande  une  com- 
pagnie de  milice  établie  pour   la 


CAP  589 

Î;arde  des  côtes ,  &  pour  empêcher 
es  defcentes  de  l'ennemi. 

Capitaine  ,  fedit  de  celui  qui  com- 
mande dans  certaines  mailons  roya- 
les j  comme  à  Fontainebleau  ,  à 
Vincennes^  &c. 

Capitaine  des  chasses  ,  fe  dit  de 
celui  qui  eft  chargé  de  ce  qui  con- 
cerne la  chafTe  dans  une  certaine 
étendue  de  pays  ,  qu'on  appelle  Ca^ 
picainerie. 

Capitaine  ,  fe  dit  auffi  d'an  Général 
d'armée  ,  relativement  aux  qualités 
néceflaires  pour  commander.  Les 
Condc^  les  Turenne  e'toknt  de  grands 
Capitaines, 

Capitaine,  eft  encore  le  nom  qu'on 
a  donné  â  un  poillbn  de  mer  •  qui  a 
autour  du  cou  cinq  rangs  d  écailles 
dorées  ,  difjpofées  à  peu  près  com- 
me un  hauflecol.  Ce  poiubn  eft  de 
la  grandeur  de  la  carpe  à  laquelle 
il  reOemble  d'ailleurs  par  la  forme 
des  écailles.  Il  fe  trouve  aux  Indes 
orientales ,  en  Amérique ,  &  fur 
la  côte  de  Barbarie. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  troifième  eft  longue,  & 
la  quatrième  très-brève. 

CAPITAINERIEi  fubftantif  féminin. 
PrAfeçlura.  Il  fe  dit  de  la  charge  de 
capitaine  d'une  maifou  royale ,  d'un 
château  ,  &c.  Le  Roi  l'a  nommé  à 
la  Capitainerie  de  Fontainebleau, 

Capitainerie  ,  fe  dit  auffi  ,  en  quel- 
ques maifons  royales  ,  du  lieu  af- 
fecté au  logement  du  Capitaine.  Le 
feu  prit  à  la  Capitainerie. 

Capitainerie  ,  fe  dit  encore  de  la 
charge  d'un  Capitaine  des  chaflTes. 
On  vient  de  lui  donner  la  Capitainerie 
quavoitfon  père. 

Capitainerie  des  chasses  ,  fe  dit 
de  retendue  de  Jurifdiârion  d'un 
Capitaine  des  chafles.  Il  y  a  beau-- 
coup  de  gibier  dans  cette  Capitaine- 
rie^ 


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590  CAP 

Capitainerie  garde  cote,  fe  ûit, 
en  termes  de  Marine  ,  d'une  éten- 
due de  pays  qui  renferme  ,  le  long 
des  côtes  de  la  mer  ,  un  certain 
nombre  de  Paroifles  fujettes  â  la 
garde  des  côtes. 

Les  côtes  de  France  font  divifées, 
tant  fur  l'Océan ,  que  fur  la  Médi- 
terranée ,  en  III  Capitaineries  gar- 
de-côtes y  dans  lefqucUes  on  fait 
nombre  d'environ  deux  cent  mille 
hommes ,  à  pied  &  à  cheval ,  de- 
puis l'âge  de  i8  ans  jufqu'i  ^o. 
Chacune  de  ces  Capitaineries  a  un 
Etat-major  pour  la  commander ,  le- 
quel eft  compofé  d'un  Capitaine 
général ,  d'un  Major  général  &  d'un 
Lieutenant  général.  Ces  officiers 
reçoivent  leurs  ordres  du  Miniftre 
de  la  guerre ,  félon  les  difpofitions 
de  rOrdonnance  du  24  Février 
1759  ,  qui  réunit  au  département 
de  la  guerre  tous  les  détails  concer- 
nant les  milices  garde-côtes ,  le  fer- 
vice  ,  l'établiflement  &  l'entretien 
des  batteries  fervant  à  la  défenfe 
des  côtes. 

Capitainerie  ,  fe  dit  de  chacune  des 
quatorze  Provinces  maritimes  du 
Bréfil ,  qui  font  fous  la  domination 
du  roi  de  Portugal.  Nous  parlons 
de  chacune  fous  le  nom  qui  lui  eft 
-propre. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  la  tiroifième  eft  longue , 
la  quatrième  très-brève  ,  &  la  cin- 
quième longue. 

CAPIT AINESSE  j  royc^  Capitane. 

CAPITAL  ,  ALE  ;  adjeftif.  Princi- 
pal.  C'étoit  la  pièce  capitale  du  pro- 
cès. Londres  efi  la  ville  capitale 
d'Angleterre. 

Capital  ,  fedit  d'un  crime  digne  de 
mort.  Vajfajfinat  eft  un  crime  ca- 
pital. 

On  appelle  ^\xffi peine  capitale ,  le 
dernier  fupplice. 


CAP 

Emnemi  capital  ,  fe  dît  d*an  ônnémî 
mortel.  //  eft  Vennemi  capital  de 
toute  cette  mai/on. 

On  dit  >  les  fept  péchés  capitaux  ; 
pour  dire  ,  les  fept  pèches  mor- 
tels. 

On  appelle  médecines  capitales ^ 
certaines  préparations  elTentielles  » 
remarquables  par  leur^  propriétés  , 
comme  le  mitnridate  ,1a  thériaque 
de  Venife ,  &c. 
Lie  capitale,  fe  dit,  dans  les  ma^. 
nufadlures  de  favon  ,  d'une  lie  forte 
que  laifte  la  potaffe  au  fond  des 
chaudières  où  Von  fait  le  favon. 

On  appelle  ,  en  termes  de  Pein- 
ture ,  dejjein  capital ^  le  deflein  d'un 
f;rand  maître,  recommandable  par 
a  richeffe  de  l'ordonnance  &  de  la 
compofîtion. 

On  appelle  auflî  en  peinture  , 
couleurs  capitales  ,  les  couleurs  na- 
turelles dont  on  forn'je  les  autres  en 
les  rompant  enfemble. 
Lettres  capitales  ,  fe  dit ,  en  ter- 
mes d'Imprimerie  ,  des  grandes 
lettres  qu'on  met  ordinairement 
au  commencement  des  livres  > 
des  chapitres  ,  de  certains  mots  , 

Capital  ,  s'emploie  auflî  fubftantive- 
ment.  On  dit  faire  fon  capital  de 
quelque  chofe  ;  pour  dire  ,  en  faire 
Ion  principal  objet.  Il  fait  fon  capi-* 
tal  du  jeu. 

On  dit ,  la  capitale  d^une  Pro- 
vince y  d'un  Royaume  ,  &c.  pouc 
dire  ,  la  ville  capitale.  Lyon  eft  la 
capitale  du  Lyonnois. 

Capitale  du  bastion  ,  fe  dit  ,  en 
termes  de  Fortifications ,  d'une  li- 
gne tirée  de  l'angle  flanqué ,  à  l'an- 
gle du  centre  du  baftion. 

Les  capitales  des  baftions  ont  de- 
puis trente  jufqu'i  quarante  toifes 
de  longueur.  C'eft  lur  leur  prolon- 
gement que  Ion  fe  conduit  dans 


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CÀP 

les  tranchées   pour   approcher  du 
baftion. 

Capital  ,  fe  dit  du  principal  d'unie 
dette  ,  indépendamment  des  inté- 
rêts. Cent  ccus  de  capital  produifent 
acluellcment  dow^e  livres  d* intérêt  an- 
nuelUmcnt.  Il  accumule  les  intérêts 
avec  le  capital. 

Capital  ,  fc  dit,  dans  le  commerce  j 
de  la  fomme  d  argent  que  fournif- 
fent  en  commun  ceux  qui  compo- 
fent  une  compagnie  de  commerce. 
Le  capital  de  cette  compagnie  ejl  d'un 
million. 

Capital  ,  fe  dit ,  dans  le  fens  figuré , 
de  ce  qu*il  y  a  d'eflTentiel ,  de  plus 
important.  Le  capital  ejl  defc  con- 
duire par  des  principes  d'honneur. 

Les  deux  ptemières  fyllabes  font 
brèves  ,  la  troifième  ell  moyenne 
au  fingulier  mafculin  >  mais  longue 
au  pluriel ,  &  brève  au  féminin  , 
qui  a  une  quatrième  fyllabe  très- 
brève. 

Le  /  final  du  fingulier  mafculin  fe 

fait  fentir   en    toute   circonftance. 

Le  pluriel  du  mafculin  fe  forme 

en  changeant  al  en  aux  y  dont  le  x 

f>rend  le  fon  du  •[  devant  une  voyel- 
e  ^  en  fuivant  néanmoins  la  règle 
générale  donnée  ci-après.  Foye\^  la 
lettre  S. 

Ce  mot  employé  comme  adjedkif, 
ne  doit  pas  régulièrement  précé- 
der le  fubilantif  auquel  il  /e  rap- 
porte. On  ne  dira  pas  un  capital 
point  yXn^xsun  point  capital. 
CAPIT AN  i  fubftantif  mafculin.  Ter- 
me de  mépris  dont  on  qualifie  un 
fanfaron  qui  fe  vante  d'une  bravou- 
re qu'il  n'a  pas.  Ave:\^ou^  oui  ce 
capitan  ? 

Les  trois  fyllabes  fonr  brèves  au 
fingulier  \  mais  la  dernière  eft  lon- 
gue au   pluriel. 
CAPITANATE;  nom  propre  d'une 
l^iavince  d'Italie^  au  lovaumc  de 


CAP  591 

Naples.  Elle  a  le  golfe  de  Venife  au 
nord  &  à  l'eft  \  le  comté  de  Molife 
à  l'oueft ,  &  au  fud  la  Principauté 
ultérieure,  la  Bafilicate  ,  &  la  pro- 
vince de  Barri.  Les  terres  y  font 
arides ,  mais  elle  a  d'excellens  pâ- 
turages. Manfredonia  eu  e^t  la  ca* 
pitale. 

CAPITAN-BACHA  j  fubftantif  maf- 
culin.  Amiral  Turc  ou  Bâcha  de  la 
mer.  Cet  officier  pofsède  la  troi* 
ficme  charge  de  l'Empire ,  &  il  a 
fur  mer  ,  autant  d'autorité  qiie  le 
Grand-Vifir  en  a  fur  terre.  Ses  pré- 
rogatives &  fes  revenus  font  très- 
confidérables.  A  peine  eft-il  forti 
du  décroit  des  Dardanelles ,  qu'il 
a  droit  de  vie  &  de  inori  fur  tous 
les  officiers  ,  foldats  &  matelots 
qui  compofent  la  flotte  qu'il  com- 
mande. Sa  garde  eft  compofée  de 
trois  compagnies  de  JanifTaires  ; 
&  fi  fa  maifon  n'eft pas  fi  nombreufe 
que  celle  du  Grand  Seigneur  ,  elle 
eft  compofée  d'officiers  qui  ont  les 
mêmes  qualifications. 

CAPIT  ANE  i  fubftantif  féminin,  & 
terme  de  Marine.  La  principale  ga- 
lère d'une  Puifiànce.  Cette  galcre 
eft  appelée  ,  en  France  ,.  la  réale  y 
depuis  la  fuppreffion  de  la  charge 
de  Capiraine  général  des  galères. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  quatrième  eft  très- 
brève. 

CAPITATION;  fubftantif  féminin. 
Capitatio.  Taxe  par  tête  ,  ou  impo- 
fition  qui  fe  lève  annuellement  fur 
chaque  perfonne  ,  félon  fon  rang  ^ 
fon  travail  &  fes  facultés.  Tout  le 
monde  paye  la  capitation  dans  le 
Royaume;  les  PrincesduSang mê- 
me ,  n'en  font  pas  exempts. 

Charles  II ,  roi  d'Angleterre ,  fie 
un  règlement  par  lequel  un  Duc  de- 
voii  piyer  cent  livres  de  capitarionj» 
im  Marquis ,  quatra-vin3t-livi:es  j, 


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591  CAP 

un  Baronet,  trente  livres  ;  un  Che- 
valier j  vingt  livres^  un  Ecuyer,  dix 
liv.  &  tout  roturier  douze  deniers. 
Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  troifième  eft  longue ,  la 
quatrième  brève  ,  8c  la  cinquième 
encore  au  iingulier  ;  mais  celle-ci 
eft  longue  au  pluriel. 

CAPITE  i  royei  Cajute. 

CAPlTELj  fubftantif  mafculin.  Ex- 
trait d*uné  leffive  de  cendre  &  de 
chaux  vive,  qui  entre  dans  la  com- 
jK)fition  du  favon. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 

brèves ,  &  la  troifième  eft  moyenne 

au  fingulier ,  mais  longue  au  pluriel. 

Le  /  final  fe  fait  fcntir  en  toute 

circonftance. 

CAPITELLO  i  nom  propre  d'une  pe- 
tite rivière  de  l'île  de  Corfe  ,  qui 
fe  jette  dans  le  golfe  d'Ajazzo. 

CAPITEUX,  EUSE;  adjeftif.  Qui 
porte  à  la  tête.  Il  n'a  d'ufage  qu  en 
parlant  du  vin  &  de  la  bière.  Un 
vin  capiteux.  Une  bière  capiteufe. 
Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  troifième  eft  longue  , 
>&  la  quatrième  du  féminin  irès- 
brcve- 

CAPITULE;  fubftantif  mafculin.  Ca^ 
pitolium,  ForterefTe  fameûfe  de  Tan- 
cienne  Rome  ,  bàrie  fur  le  mont 
Tarpéïen  ,  dans  laquelle  Jupiter 
,  avoit  un  Temple  d'où  il  fut  fur- 
jiommc  Capitolin. 

Ceft  là  où  s'aflembloit  le  Sénat, 
&  où  s'artemblent  aujourd'hui  les 
conferv.iteurs  du  Peuple  romain. 

Le  Capitole  avoit  deux  aîles  ,dont 
une  étoit  dédiée  à  Junon ,  &  Taatre 
à  Minerve.  On  y  montoit  par  cent 
degrés  Le  frontifpice  &  les  côtés 
étoient  entourés  de  galeries  ou  por- 
tiques ,  &  tout  l'édifice  étoit  rem- 
pli d'ornemens  divers,  particuliè- 
rement le  Temple  de  Jupiter,  où 
te  Dieu  étoit  repréfentc  avec  la 


CAP 

foudre,  le  fceptre  ic  la  couronne 
dor. 

Les  Guerriers ,  qui  avoietit  obtenu 
les  honneurs  du  triomphe,  y  don- 
noient  un  magnifique  repas  aux  Sé« 
nateurs ,  après  avoir  offert  des  fa- 
crifices  i  leurs  Dieux. 

Ce  fuperbe  bâtiment  fut  brùlc 
du  temps  de  Sylla  :  il  le  fut  auflî 
du  temps  de  Vitellius,  &  Vefpafien 
le  répara  :il  le  fut  une  troifième  fois 
fous  Titus  ^  &  Domitien  le  rétablit 
encore. 

Il  y  avoit  autrefois  des  Capitoles 
dans  la  plupart  des  Colonies  de 
l'Empire  romain  ;  c'eft  de  celui  qui 
étoit  à  Touloufe ,  que  les  Echevins 
ont  tiré  leur  titre  de  Capitouls. 

Les  trois  premières  fylbbes  font 
brèves,&  la  quatrième  eft  très-brève. 

CAPITOLIAS  :  nom  propre.  C*eft 
félon  Ptolémée  une  ancienne  ville 
de  la  Céléfyrie. 

CAPITOLIN;  adjeûif  mafculin ,  & 
furnom  de  Jupiter ,  ainfi  appelé  du 
capitole ,  où  il  avoit  un  Temple, 
^oy^r  Capitole. 

Mont  Capitolin  ,  s'eft  auflS  dit  da 
mont  Tarpéïen,  à  caufe  du  Capitole 
qui  y  étoit  bâti. 

Jeux  Capitolins  ,  fe  dit  des  com- 
bats annuels  que  Camille  inftitua 
à  rhonneur  de  Jupiter  Capitolin , 
en  adions  de  grâces  de  ce  que  le 
Capitole  ne  hit  pas  la  proie  des 
Gaulois  qui  alloient  le  furprendre, 
quand  les  oies  annoncèrent  par  leurs 
cris  d  ceux  qui  le  gardoient ,  le  pro- 
jet des  barbares. 

L'Empereur  Domitien  inftitua. 
auftî  des  Jeux  Capitolins,  qui  fe  cé- 
lébroient  rous  les  cinq  ans  :  dans 
ceux-ci  s'exerçoient  non-feulement 
les  différens  Athlètes ,  mais  encore 
les  Pactes,  les  Orateurs,  les  Hif- 
toriens ,  les  Muficiensfic  lesAûeurs 
de  Tlîéâtre,  &  c'étoit  l'Empereur 

lui-même  » 


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CAP 

lui-même,  qui  diftribuoit  les  prix 
aux  Vainqueurs. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  quatrième  eft  moyen- 
ne au  (ingulier,  mais  longue  au 
pluriel. 
CAPITON  j  fubftantif  féminin.  Soie 
groflîère  dont  on  fe  fert  pour  fabri- 
quer des  croffes  communes,  &  d  un 
prix  médiocre. 

Les  Capitons  payent  pour  droits, 
à  l'entrée  du  Royaume ,  cinquante 
fous  par  quintal,  &  cinq  livres  à  la 
fortie. 

Les  trois  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier  j  mais  la  dernière  eft  lon- 
gue au  pluriel. 
CAPITOUL  ;  fubftantif  mafculin.  Ti- 
tre  que  portent  à  Touloufe,  cer- 
tains Officiers  municipaux  qui  exer- 
cent dans  cette  ville  la  même  Ju- 
rifdidtion  que  les  Echevins  à  Paris, 
les  Jurats  a  Bourdeaux ,  les  Con- 
feillers  des  Hôtels  de  Ville  en  Lor- 
raine, &  les  Confuls  en  Provence 
Se  en  Languedoc. 

Cette  cnarçe  eft  honorable ,  & 
acquiert  la  noblelTe  â ceux  qui  lob- 
tiennenr. 

Les  appellations   des  Sentences 
^    des  Capitouls ,  fe  portent  direâe- 
ment  au  Parlement. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves ,  &  la  troifième  eft  movenne 
au  (ingulier ,  mais  longue  au  pluriel. 

Le  /  final  fe  fait  femic  en  toute 
circonftance. 
C  APITOULAT  i  fubftanrif  mafculin. 
Charge  ou  dignité  du  Capitoul.  // 
briguoh  le  Capitoulat. 
Capitoulat  ,  fe  dit  auflî  de  chacun 
des  huit  quartiers  de  la  ville  de  Tou- 
loufe^ que  gouverne  un  Capitoul. 

Les  quatre  fyllabes  font  brèves 
au  iingulier  ;  mais  la  dernière  eft 
longue  au  pluriel. 
CAPITULAIRE;  adjeûif  dw  deux 
Tgmçir. 


CAP  595 

genres ,  qui  concerne  un  chapitre  , 
une  aftemblce  de  Chanoii^es  ,  de 
Religieux.  Il  faut  produire  Caclc  ca- 
pitulaire. 
Capitulaires  )  fe  dit  fubftantîve- 
ment ,  &  ordinairement  au  pluriel, 
des  ordonnances  ou  règlemens  don- 
nés par  nos  Rois  des  deux  premiè- 
res races,  fur  les  matières  Civiles 
&c  Eccléfiaftiques ,  &  rédigés  par 
chapitres»  Tels  font  les  Capitulai- 
res  de  Charlemagne ,  de  Louis  le 
Débonnaire ,  de  Charles  le  Chau- 
ve ,  &c. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  quatrième  eft  longue ,  & 
la  cinquième  très-brève. 

Ce  mot  employé  comme  adjec- 
tif, ne  doit  pas  régulièrement  pré- 
V  céder  le  fubftantif  auquel  il  fe  rap- 
porte. On  ne  dira  pas  une  capitu- 
laire  ajfemblée  j  mais  une  aJJembUc 
capitulaire. 
CAPlTULAIREMENTiadverbe.  Ea 
Chapitre.  Cela  fut  refolu  capitulai^* 
rement. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves ,  la  quatrième  eft  longue  ,  U 
cinquième  très-brève, &  la  fixième 
moyenne. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  À: ,  le 
dernier  cen  a^Ôc  écrire ,  d'après  U 
pvonoçisLtionykapUulairemant^Voy^z 
Orthographe. 
CAPITULANT  j  ^idjeftif  mafculin. 
Qui  a  voix  dans  un  Chapitre.  Les 
Religieux  capitulant  s'y  oppo^èrent^ 
Capitulant,  fe  dit  auflî  lubftanti- 
ve^nentt  //  e^it  les  voix  4^  la  plupart 
des  capitulans^ 

Les  crois  premières  fyllabes  fone 
brèves ,  &  la  quatrième  eft  longue. 

Le  pluriel  fe  forme  en  ch;:^nge^nc 
le  t  final  du  fingulier  en  un  s  qui 
fuit  1^  règle  gcpérale  des  pluriels, 
f^oye\  la  lettre  5. 

CAPITULATION  ifttbftJ^ltif  ièmr 


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594  CAP 

nin.  Les  conventions  quî  ont  Ilea 
dans  la  reddition  d'une  place  affié- 
gée.  llsfortircnt  auffi-tôt  que  la  ca- 
pitulation futjignéc. 
Capitulation  impériale,  fe  dit, 
en  Allemagne ,  d*une  loi  fondamen- 
tale impofée  à  TEmpereur  par  le 
Corps  germanique  >  &  dont  ce 
Prince  jure lobfervation  lors  de fon 
couronnement.  Les  points  princi- 
paux auxquels  cette  loi  oblige  TEm- 
pereur,font  la  dcfenfe  de  TEglife 
&  de  TEmpire,  le  maintien  des 
loix  fondamentales,  &  la  conferva- 
tion  des  droits ,  prérogatives  &  pri- 
vilèges ,  des  EleÀeurs,  des  Princes  ^ 
des  villes  &  des  aiures  Etats,  qui 
compofent  le  Corps  germanique. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves^  la  quatrième  eft  longue,  la 
cinquième  brève ,  &  la  fixième  en- 
core au  fingulier  y  mais  celle-ci  de- 
vient longue  au  pluriel. 
CAPITULE;  fubftantifmafculin.  Ef- 
pèce  de  petite  leçon  qui  fe  dit  à  la 
tin  de  certains  Offices.  Bede  rap- 
porte lorigme  Ats  capitules  à  Tufage 
dans  lequel  étoieiK  les  Ifraélites  au 
temps  a  Efdras ,  de  lire  quatre  fois 
par  jour  quelque  chofe  des  livres 
de  la  Loi. 
CAPITULÉ  ;  participe  paffif  indécli- 
nable. Voyc^  Capituler. 
CAPITULER  ;   verbe  neutre  de  la 
première  conjugaifon  ,    lequel  fe 
conjugue   comme  chanter.    Parle- 
menter, arrêter  les  conditions  rela- 
tives i  la  reddition  d'une  place  af- 
iîégée.  La  Citadelle  capitula  quin:^e 
jours  après  la  faille. 
Capituler  ,   fignifîe  auflî  compofer 
de  quelque  affaire ,  de  quelque  dif- 
férend ,  entrer  en  accommodement. 
•  Ce  procès  fe  terminera  fans  bruit; 
toutes,  les  Parties  demandent  à  capi-- 
tuler^ 

Qa  dit  proverbialement  ^  Fille 


CAP 

qui  capitule  eft  à  demi  rendue  ;  pour 
dire  j  que  quand  on  écoute  des  pro- 
portions >  on  eft  difpofé  à  les  ac- 
cepter. 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  quarrième  eft  longue 
ou  brève ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe,  avec  la  conjugaifon 
&  la  qiuntité  profodique  des  au- 
tres temps. 

CAPITURIA  y  nom  propre  d'une  an- 
cienne ville  de  Thrace ,  fituée  dans 
le  voifinage  du  Mont-Rhodope. 

CAPITZIKIHEIA  j  fubftantif  maf- 
culin.  Ceft  letitre  du  Grand  Chani- 
bellan  de  la  Porte-Ottomane. 

CAPIVARD  j  fubftantif  mafculin- 
Animal  quadrupède  ôc  amphibie  > 
fort  connu  au  Bréfil  &  au  Cap  de 
Bonne  -  Efpérance.  C*eft  le  même 
que  le  cabiai^  Foyc:[  ce  mot. 

CAPIZZI  'y  nom  propre  d'un  Bourg 
&  Château  de  Sicile ,  dans  la  Vallée 
deDemona ,  à  trente  milles,  oueft> 
du  Mont-Ethna. 

CAPLOIER  ;  vieux  verbe  quî  figni- 
fioit  autrefois  combattre  j  frapper 
avec  une  épée. 

CAPNQBATES  ;.  (  les  )  on  donna 
autrefois  ce  furnom  aux  Myfiens,. 
anciens  peuples  d'Afie ,  qui  s'occu- 

Eâent  uniquement  du  culte  des 
ieux  ,  &  qui  ne  mangeoieni;  riea 
de  ce  qui  avoit  été  animé. 

CAPNOÏDE  ;  fubftantif  féminin. 
Plante  à  Beur  polypérale,  irréga- 
lière ,  &  qui  reUemble  à  celle  de  la 
fumeterre.  Le  piftil  de  la  fteur  de- 
vient dans  la  fuite  une  longue  cofle 
remplie  de  graines,  luifantes  &  ar- 
rondies. 

CAPNOMANCIE  y  fubftantif  fémi- 
nin. Capnomantia.  Divination  par 
la  fumée.  Les  Anciens  tiroieni  ua 
augure  favorable  de  la  fumée  qui 
s'élevoit  des  Autels  où  Ton  immo-^ 
loit  des  vidimesx  û  elle  était  clai- 


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CAP 

te ,  légère ,  &  qu  elle  montât  en  li- 
gne droite  fans  fe  répandre  de  côté 
&  d  autre. 

Une  autre  efpèce  de  cavnomancie 
confiftoit  à  obferver  la  nimée  qui 
s  elevoit  des  graines  de  jafmin  &  de 
pavot  qu'on  jettoit  fur  des  charbons 
ardens. 

Enfin,  la  capnomancic  fe  prati- 
quoit  encore  en  refpirant  la  fumée 
des  vidâmes  que  le  feu  confu- 
moit. 

CAPO-BLANCO  ;  nom  propre  d'un 
Cap  d'Amérique ,  dans  la  mer  du 
fuel  ,  â  la  partie  occidentale  de 
rifthme  de  Panama.  Dampier  rap- 
porte Qu'il  eft  couvert  de  bois  & 
d  excellens  pâturages. 

CAPOC  i  Foyci  Capuk. 

CAPO-DISTRIA  inom  propre  d  une 
ville  d'Italie ,  dans  llftrie ,  fur  le 
golfe  de  Triefte  :  comme  cette  ville 
w  fittiée  dans  la  mer  au  milieu  d'un 
écueil  qui  a  la  forme  d'un  bouclier^ 
les  Poètes  ont  feint  que  Neptune , 
irrité  contre  Pallas ,  parce  qu'elle 
l'avoir  privé  de  l'honneur  de  don- 
ner fon  nom  à  la  ville  d'Athènes  , 
avoit  pourfuivi  jufques-là  cette 
Déefle ,  dont  l'Egide  qui  y  tomba 
dans  la  mer  ,  fut  changée  en  un 
écueil  où  l'on  bâtit  la  ville  dont  nous 
parlons. 

Oa  recueil  dans  le  voifinage  de 
cette  ville  ifolée,  beaucoup  d'olives 
&  d'excellent  vin. 

<ZP<  POLINjfubftantif  mafculin.  Arbre 
qui  croît  au  Mexique.  Ses  feuilles 
reffêmblent  à  celles  de  notre  aman- 
dîer  :  il  a  fes  fleurs  en  boflèttes ,  & 
il  leur  fuccède  un  fruit  qui  a  la 
forme ,  la  couleur ,  le  noyau  &  l'a- 
mande de  nos  cérifes.  Il  répand  un 
parfum  agréable  quand  il  eft  mûr. 

L'écorce  infulée  de  l'arbre  , 
guérit  la  dyflenterie ,  &  la  poudre 
prife  à  la  dofe  d'une  drachme  ,  eft 


CAP  Î95 

falutaire  contre  les  inflammations. 

CAPON  ;  fubftantif  mafculin  ,  & 
terme  populaire  &  d'écoliers ,  qui 
fe  dit  d'un  joueur  fin ,  rufé  3  Se 
habile  à  faifir  toutes  fortes  d^avan* 
tages  aux  jeux  d'adreffe.  Cejl  un 
capon  qui  vous  gagnera  votre  ar^ 
gent. 

Capon  ,  fe  dit  auflî ,  en  termes  de 
Marine  ,  d'une  machine  compofée 
d'une  corde ,  d'une  poulie  &  d'un 
croc  de  fer ,  par  le  moyen  de  la- 
quelle on  lève  l'ancre  quand  le  ca- 
ble eft  coupé. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier  j  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

CAPONNÉ3  ÉE;  adjeftif  &  parti- 
cipe paflîf.  yoyc[  Caponner. 

CAPON NER  j  verbe  neutre  de  la  pre- 
mière conjugaifon ,  lequel  fe  con- 
jugue comme  chanter.  Subripcre. 
Terme  populaire  &  d'écoliers,  qui 
fignifie  ufer  de  rufe ,  &  être  prompt 
à  faifir  toutes  fortes  d'avantages  au 
jeu^  //  ne  joue  pas  fans  capon^ 
ner. 

Caponner  ,  s'emploie  auflî  aûive- 
ment,  en  termes  de  Marine,  &  Ton 
dit  caponner  V ancre  ;  pour  dire  , 
accrocher  l'arganeau  de  l'ancre  avec 
le  capon ,  pour  la  retirer  de  la  mer» 
&  la  mettre  en  place. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves,  &  la  troifième  eft  longue 
ou  brève ,  comme  nous  l'expliquons 
au  mot  Verbe  ,  avec  la  conjugai- 
fon &  la  quantité  profodique  des 
autres  temps. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  X^ , 
fupprimer  un  n  qui  eft  oifiF ,  & 
écrire  ,  d'après  la  prononciation , 
kaponer.  Voyez  Orthographe. 

CAPONNIÈRE;  fubftantif  féminin^ 
&  terme  de  Fortifications.  Loge- 
ment creufé  en  terre  ,  que  l'on  tait 
ordinairement  fur  les  glacis  &  dans 
Ffff  ij 


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55)5  CAP 

les  foffcs  fecs.  On  y  place  quinze 
ou  vingc  fuiiliers  ^  qui  cirent  à  cou- 
vert y  par  des  meurtrières  ou  peti- 
tes embrafures  qu'on  y  a  pratiquées 
à  cet  effet.  Ils  turent  à  foutcnir  le 
feu  des  caponnières. 

Les  deux  premières  fyllabes  fon» 
brèves  ,  la  troifième  eft  longue»  & 
la  quatrième  très-brève. 

Il  faudroit  changer  le  c  en  X-, 
fupprimer  un  n  qui  eft  oifif ,  & 
écrire  ,  diaprés  la  prononciation  , 
kaponière.  Voyez  Orthographe. 
CAPORAL  ;  fubftantif  mafculin. 
fias  Officiers  d'Infanterie  ,  immé- 
diatetxient  au-defTous  du  Sergent.  11 
pofe  &  lève  les  fentinelles  j  main- 
tenant le  bon  ordre  dans  le  Corps- 
de-Garde,  commande  un  Efcoua- 
de  ,  &  reçoit  le  mot  des  rondes 
qui  palTent  auprès  de  fon  poîle. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brève ,  &  la  troifième  eft  moyen- 
ne au  fingulier  »  mais  longue  au 
pluriel. 

Le  /  ftnal  fe  fait  fentir  en  toute 
circonftance. 

Le  pluriel  fe  forme  en  changeant 
êtl  en  aux ,  dont  le  x  prend  le  fon 
du  :f  devant  une  voyelle ,  en  fui- 
vant  néanmoins  la  règle  générale 
donnée  ci -après,  F^oye^  la  let- 
tre 5. 
CAPOSER  j  verbe  neutre ,  8c  ter- 
me de  Marine  peu  ufité ,  qui  fi- 
gnifie  mettre  un  navire  à  la  cape. 
yoyei  Cape. 
CAPOT  ;  fubftantif  mafculin.  Sorte 
de  cape  on  de  grand  manteau  d'é- 
toffe groffière  ,  où  eft  attaché  un 
capuchon ,  &  dont  fe  fervent  les 
Soldats  en  fadHon  pour  fe  parer  du 
froid.  On  vitnt  de  mettre  des  capots 
neufs  dans  toutes  les  guérites. 
Capot  ,  fe  dit  auflî  d'une  efpèce  de 
petite  cape  qui  fait  pirtie  de  l'habit 
de  cérémonie  des  Chevaliers  de* 


CAP 

rOrdre  du  S.  Efprit.  J  là  ProceJ^on 
de  la  Pentecôte  ,  le  Roi  &  tous  les 
Chevaliers  du  S.  Efprit  avoient  leur  ca- 
pot. On  dit  aufti  capote  >  dans  le 
n^ème  fens- 

On  dit ,  en  termes  de  Marine , 
Cfi^ un  navire  a  fait  capot ,  pourdire^ 
qui/  s'eji  renverfé  Jens  dejfus  def^ 
fous. 

Capot,  fe  dit  au  jeu  de  piquet ,  du 
joueur  qui  ne  fait  aucune  levée. 
p^ous  êtes  capot  y  ce  qui  méfait  qua- 
rante points.  Et  l'on  dit  qu'o/z  afaic 
capot  ;  pour  dire  y  qu'on  a  fait  tou- 
tes les  levées. 

Capot  ,  fe  dit  figurément  &  familiè- 
rement ,  de  quelqu'un  qui  demeure 
confus  &  interdit,  Jljut  bien  capot 
quand  il  vit  que  le  Prince  ne  luijai" 
•  foit  aucun  accueil. 

Capot  ,  fe  dit  auffi  figurément  &  fa- 
milièrement, d'une  perfoime  trom- 
Îée  dans  fon  attente.  Quand  cette 
famé  a  vu  que  perfonne  ne  lafaifoit 
danfery  elle  a  été  bien  capot. 

Les  deux  fyllabes  font  brèves  au 
fingulier  \  mais  la  féconde  eft  lon- 
gue au  pluriel. 

CAPOTAGE  i  fubftantif  mafculin  , 
&  terme  de  Marine.  C'eft  cette 
partie  de  la  fcience  du  pilote  ,  qui 
confifte  i  connoitre  le  chemin  qu'un 
navire  parcourt  fur  la  mer. 

CAPOTE  i  fubftantif  féminin.  Sorte 
de  mante  dont  les  femmes  fe  fer- 
vent quelquefois  par-delTus  leurs 
habits ,  &  qui  les  couvre  depuis  la 
tcte  jufqu'aux  pieds.  Elle  eft  fortie 
en  capote. 

Capote  y  fe  dit  aufti  de  la  petite  cape 
qu'on  appelle  encore  capot ,  &  qui 
fait  partie  de  l'habit  de  cérémonie 
des  Chevaliers  du  S.  Efprit. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  y  &  la  troifième  eft  très- 
brève. 

CAPOTS,  ou   CAGOTS  i  (les} 


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CAP 

'  forte  de  gens  que  les  Béaciiois  re- 
gardoieni  autrefois  comme  infeûés 
de  lèpre  &  de  ladrerie.  On  les 
•  avoir  tellement  en  horreur,  <jue 
perfonne  ne  vouloir  communiquer 
avec,  eux  :  la  Loi  autorifoit  en  quel- 

2ue  manière  ce  fanatifme  ^  (  qui 
ibfifte  encore  parmi  le  bas  peuple) 
puifqu  elle  ne  donnoir  au  témoigna- 
ge de  fept  capots  ou  cagçts  ,  que  la 
valeur  de  celui  d'un  homme  ordi- 

.    Baire. 

CAPOUDAL  ,  Captaut  j  Foyci 
Captal  ,  c'eft  la  même  chofe. 

CAPOUE  j  nom  propre  d'une  an- 
cienne &  célèbre  ville  d'Italie,  qui 
étoit  (îruée  dans  la  Campanie ,  en- 
tre le  Vulturne  &  le  Clanius ,  à 
deux  milles  de  la  ville  moderne  du 
même  nom.  Elle  fut  comptée  entre 

.    les  trois  plus  grandes  villes  :  Rome 

.  Jk  Carthage  étoient  les  deux  autres. 
On  n'y  refpiroit  que  délices  &  vo- 
luptés }  c'eft  là  où  s'énervèrent  les 
troupes  d'Annibal ,  après  la  bataille 
de  Cannes  ^  auâî  ar-t-on  toujours 
reproché  i  ce  grand  Capitaine ,  la 
faute  irréparable  de  les  y  avoir 
conduites.  Il  ne  refte  que  des  rui- 

.  nés  de  cette  fuperbe  ville ,  qui  fur 
détruite  par  Genferic  ,  Roi  des 
Vandales  j  rétablie- enfuite  par  Nar- 
(ès ,  &  détruite  encore  par  les  Lom- 
bards. 

Capoue  ,  eft  auflî  le  nom  d'une  ville 
archiépifcopale  du  Royaume  de  Na- 
ples ,  iituée  fur  le  Vulturne ,  à  deux 
milles  des  ruines  de  la  précédenre  , 
&  à  feize^milles  de  Naples  :  elle  eft 
peu  con(ld4rable  ,  mais  les  campa- 
gnes du  voifinage  font  fertiles  & 
riaiites. 

CAPOULIE  i  vieux  mot  qui  fignifioit 
autrefois  chef,  conducteur* 

CAP^A  i  fubftantif  mafculin.  Nie- 
remberg  donne  ce  nom  i  un  ani- 
mal étranger  plus  grand  qu'un  âae> 


CAP  597 

noir ,  velu ,  féroce,  te  qui ,  comme 
le  loup ,  attaque  les  chiens  &  las 
troupeaux. 
CAPPADOCEi  nom  propre  d'une 
contrée  confidérable  d'Ade  ,  qui 
comprenoit  autrefois  tout  le  pays 
fitué  entre  le  Mont-Taurus  Se  le 
Pont-Euxin.  Les  Perfes  originaire- 
ment maîrres  de  la  Cappadoce  p 
l'a  voient  divifée  en  deux  Gouver- 
nemens  :  les  Macédoniens  la  divi^ 
firent  depuis  en  deux  Royaumes  » 
dont  un  fut  appelé  le  Pontj  ic  l'au- 
tre la  grande  Cappadoce^ 

Le  Royaume  de  la  grande  Cap- 

fadoce  étoit  fitué  entre  le  trente- 
uitième  &  le  quarante-unième  de- 
gré de  latitude  feptentrionale  :  il 
avoir  le  Royaume  cfe  Pont  au  nord , 
la  Lycaonie  &  la  petite  Arménie 
au  midi  :  la  Galatie ,  à  l'occident , 
&  l'Euphrate  à  l'orient.  La  capitale 
étoit  Mazaca ,  que  Tibère  fit  dans 
la  fuite  appeler  Céfarée.  On  y  voyoit 
un  Temple  ,  confacré  à  Bellone  , 
qui  étoit  deffervi  par  plus  de  fix 
mille  perfonnes  de  l'un  &c  de  l'au- 
tre fexe. 

Le  premier  Roi  de  Cappadoce , 
donr  parle  l'Hiftoire  ,  s'appeloic 
Pharnace^  11  fut  placé  fur  le  Trône 
par  Cyrus ,  i  qui  il  avoit  fauve  la 
vie  en  tuant  à  la  chafie  un  lion  prêt 
à  dévorer  ce  Prince. 

Le  dernier  Roi  de  ce  Pays  fut  Ar- 
chélaUs  »  fils  de  la  belle  Glaphyre.  U 
dut  la  Couronne  aux  complaifances 
qu'eut  fa  mère  pour  le  fameux 
Triumvir  Marc-Antoine. 

Après  la  mortd'Archélaiîs,  arri- 
vée fous  Tibère  ,  la  Cappadoce  fut 
réduite  en  Province  Romaine  ,  &c 
gouvernée  en  cette  qualité  par  les 
Chevaliers  Romains. 

Elle  appartient  aujourd'hui  au 
Grand-Seigneur. 

La  Cappadoce  produit  d'excellem. 


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55)8  CAP  , 

vins  &  des  fruits  de  routes  lés  efpè- 
^  ces.  On  y  avoir  aurrefois  des  mi- 
nes d'argenr ,  de  cuivre,  de  fer  & 
1  d alun  j  de  lalbârre ,  du  criftal ,  du 
jafpe  >  &c.  les  chevaux  en  étoicnr 
iîngulièrement  eftimés  ,  &  le  font 
encore  aujourd'hui. 
CAPPADOCIENS i  (les)  Habitans 
de  la  Cappadoce.  Foyeiç^  Cappa- 

.  DOCE. 

CAPPERONNIER ;  (Claude)  nom 

'   propre  d'un  habile  Littérareur ,  né 

a  Montdidier  en  1 6^7 1 .  Il  fur  le  fa- 

vanr  de  ces  derniers  temps,  qui 

f)a(ra  pour  connoître  le  mieux  la 
angue  Grèque:  auflî  PUniverfiré 

.  de  Baie  lui  ofFrir-elle  une  chaire  de 
Profefleur  extraordinaire  en  cette 
langue  i  avec  des  honoraires  confi- 
dérables  &  une  entière  liberté  de 

'  confcience  :  mais  quelque  médio- 
cre que  fiit  (à  fortune ,  il  ne  jugea 
pas  a  propos  d'accepter  ces  offres 
obligeantes.  En  17 ^^  >  ilf^t  "om- 
mé  à  une  même  chaire  au  Collège 
Royale  i  Paris ,  de  laquelle  il  rem- 
plit les  fondions  jufqu'à  fa  mort 
arrivée  en  1744,  Nous  avons  de  lui 
une  excellente  édition  de  Quinti- 
lieh ,  dont  le  texte  eft  éclairci  par 
des  notes.  Le  Roi,  à  qui  il  la  dédia, 
lui  fit  à  ce  fujet  une  penfîon  de  800 
liv.  Il  a  auffi  laiffé  plufieurs  autres 
Ouvrages  utiles ,  mais  qui  font  en- 
core manufcrirs  pour  la  plupart. 

CAPRAIA,  ou  LA  Caprée  ;  nom 
propre  d  une  île  d'Italie  ,  dans  la 
mer  de  Tofcane ,  au  nord-eft  de 
celle  de  Corfe,  dont  elle  dépend. 
Elle  a  environ  fix  lieues  de  cir- 
cuit. 

CAPRANICA  ;   noi?i  propre  d'une 

f petite  ville  dltalie  ,  dans  TErar  de 
'Eî^life ,  à  deux  milles  de  Siitri. 
CAPRARAi  nom  propre  dune  pe- 
tite île  du  golfe  de  Venife ,  l'une 
de  celles  de  Tiemiti.  Elle  dépend 


-  > 


CAP 

de   k  Capitanace ,    Province  du 
Royaume  de  Naples* 

CÂPRE;  fubftantif  féminin.  Cappa* 
ris.  Ceft  cette  baie  du  câprier  que 
Ton  confit  ordinairement  dans  du 
vinaigre  j  qu'on^  mange  en  falade , 

'  Se  qui  fert  à  aflaifonner  les  fauces 
&  les  ragoûts.  Ce  mot  a  plus  d'u- 
fage  au  pluriel  qu'au  fingulier-  Les 
câpres  viennent  de  Provence, 

CÂ^REs  CAPUCINES  ,  fô  dit  de  celles 
qui  font  plus  petites  que  les  autres. 

.    i^dye:(  Câprier. 

Les  Câpres  payent  pour  droits  ï 
l'entrée  du  Royaume  ,  trente -fix 
fous  par  quintal ,  &  douze  fous  à  la 
fortie ,  félon  le  tarif  de  166^. 

La  première  fyllabe  eft  longue  j 
&  la  féconde  très-brève. 

CAPRE  'y  fubftantif  mafculin ,  &  fer- 
me de  Marine ,  qui  fe  dit  des  Ar- 
mateurs &  des  Vaiffeaux  armés  en 
guerre  pour  faire  la  courfe.  Nous 
Jûmes  attaqués  par  un  caprc  Hollan^ 
dois. 

CAPRE  ES  ;  nom  propre  d'une  île  de 
la  Méditerranée  ,  au  Royaume  de 
Naples  ,  dans  la  Principauté  cité- 
rieure ,  près  de  Campanella  ,  d'où 
elle  n'eft  féparée  que  par  un  dé- 
troit de  trois  mille  pas.  Elle  eft 
fameufe  par  le  féjour  de  Tibère  » 
&  les  débauches  au  milieu  defquel- 
les  y  vécut  cet  Empereur  pendant 

-  lés  fèpr  dernières  années  de  fa  vie. 
Il  y  pafïe ,  &  l'on  y  prend  annuel- 
lement une  quantité  prodigieoTe 
de  cailles  ,  dont  on  tire  un  re- 
venu confidérable  ,  par  les  ventes 
qui  s'en  font  dans  le* voifinage,  & 
fur-rout  d  Naples. 
CAPRI  ;  nom  propre  d'une  ville  épif- 
copale  d'Italie  ,  dans  Pile  de  Ca- 
prees. 
CAPRICE;  fubftantif  mafculin.  Afo- 
rojitûs.  Boutade  ,  bizarrerie ,  légè- 
reté ,  fantaiûe.  On, ne  peut  pas  s'ac* 


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CAP 

XQutumcr'  CL  fis  caprices*  Elit  n^agît 

que  par  caprice* 
Cap:  icE  ,   fe  dit  quelquefois  pour 
.  faillie  d'efprit  &  dlmaeination  ;  il 

peut  alors;  être  pris  en  bonne  part. 

Qetu    jeune  ^  Dame  a  des  caprices 

charmqns* 
Caprice,  fe  die»  en  termes  deMu- 

fique ,  de  certaines  pièces  ,  où  le 
.  Mulîcien ,  fans  fuivre  aucun  def- 

-  ièin  prémédité ,  &  fans  s'aflervir  â 
.  un  certain  nombre ,  ou  à  une  cer- 
.  taine  mefure  j  s'abandonne  à  fon 

génie. 

Les  aiittes  Artiftes  fe  permettent 
aulîi  des  caprices  ,c'eft-à-oire,de  ces 
compofitions  ingénieufes  &  bizar- 
res ,  contraires  aux  règles  de  lart y 
mais  agréables  ,  par  une  (ingularité 
•  piquante ,  ic  par  une  exécution  li- 
tre &  hardie.  Tels  font  les  ouvra- 
ges du  Cavalier-Boromini ,  Arcbi- 
teâcç  dltalie  ;  de  Berin  &  de  la 
Joue  ,  Peintres  &  Deffinateurs 
^  François ,  &c. 

Les  deux  premières  fyllabes  font 
brèves  ,  &  la  troifième  eft  très- 
brève. 
CAPRICIEUSEMENT  j  .  adverbe. 
Morose.  Par  caprice.  Elle  fi  com- 
porte bien  capricieufimenu 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brève? ,  la  quatrième  eft  longue ,  la 
cinquième  très-brève ,  &  la  uxième 
moyenne. 

Il  faudroit  changer  le  premier  c 
en  ^ ,  le  fécond  en  j ,  le  j  en  i(  ,  le 
dernier  ^  en  ^  ,  &  écrire ,  d  après 
la  prononciation  ,  kaprijiew^mant* 
Voyez  Ortrograprb.  , 
CAPRICIEUX  ,  EUSE  v  **djeaif. 
Morofus  y  a  y  um.  Fantafque  ,  iné- 
gal. Cefi  la  fimme  de  la  Cour  la 
plus  capricieufi. 

Voye^l  QuiNTETJx  ,  pour  fes  dif- 
férences relatives  qui  en  diftinguent 

-  CAPaiaEux,  &C. 


CAP  J95 

Les  trois  premières  fyllabes  font 
brèves,  la  quatrième  eft  longue  yJSc 
la  cinquième  du  féminin*  très- Krè-* 
ve. 

Cet  adjedtif  ne  doit  pas  réguliè- 
rement précéder  le  fubftantif  auquel 
il  fe  rapporte.  Oa  ne  dira  pas  une 
capricieuje  Dame  j  mais  une  Dame 

.  capricieufi. 

CAPRICORNE  i  fubftantif  mafcu- 
lin  y  &c  terme  d'Aftronomie ,  qui  fe 
dit  du  figne  du  Zodiaque  ,  placé 
entre  le  Sagittaire  &  le  Verfeau^t  & 

,  qu'on  voit  reprcfenté  dans  les  an- 
ciens monumens  y  avec  la  tcte  d'un 
bouc ,  &  la  queue  d  un  poliFon. 

Des  Poètes  prétendent  que  cette 
,  çonftellation  eft  la  chèvre  Amal- 
thée ,  dont  le  lait  fervit  aux  Nym- 
phes qui  prirent  foin  de  Jupiter  fur 
le  Mont-Ida  y  ôc  que  ce  Dieu  par 
reconnoilTance  y  plaça  parmi  bs,  Af^ 
très.- 

D'autres  expliquent  la  forçie  bi- 
zarre du  Capricorne,  qui  e^  moitié 
chèvre  &  moitié  poilfon ,  par  le 
moyen  d  une  autre  table.  Les  Dieux, 

.    difent-ils  y  étant  à  table  dans  un  cn- 

.'  .droit  de  TEgypte, ,.  Thyphqn  ,  le 
plus  terrible  des  Géans ,  parut  ÔC 
caufa  une  fi  grande  frayeur  ,  que 
tous  les  Dieux  cherchèrent  leur  fu- 
reté dans  la  fuite ,  &  fe  métamor- 
phoferent  en  différentes  formes^ 
Pari,  le  Dieu  des  Chaffeurs,  fe  ietta. 
à  moitié  dans  le  Nil,  prit  la  figure 
d'un  poilïbn  par  derrière  y  &  celle 
d'une  chèvre  par  fa  partie  antérieu- 
re ,  &  Jupiter  voulut  conferver  la 
mémoire  de  cet  événement,  en  pla- 
çant dans  le  Ciel  cet  étrange  ani- 
maL 

Le  Capricorne  étoît  confacré  i 
Pan  ou  à  Mendès ,  Divinité  Egyp- 
tienne 5  dont  le  Symbole  étoit  u» 
bouc  refpefté  ^  auquel  on  n'ofoit: 
toucher  -^  on  nourrilToit.  ce.  boue: 


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'  eo(3 


CAP 


dans  un  Temple  ,  &  on  lui  rendoît 
un  culte  religieux. 

Flamfteed  compofe  la  conftella- 
tion  du  Capricorne  de  cinquante- 
une  étoiles. 
Capricorne^  eft  auffi  le  nom  d'un 
infede ,  de  la  claflTe  de  ceux  qui 
ont  des  fauITes  ailes  ,  ôc  dont  la 
bouche  a  des  mâchoires.  Selon  M. 
Linnaeus ,  ce  Capricorne  reflfemble 
au  cerf-volant  pour  la  grandeur  & 
pour  la  couleur:  fa  tcte  eft  large, 
tes  yeux  font  grands  :  fa  bouche  eft 
ouverte  &  garnie  de  deux  denrs  cro- 
chues &  dures.  La  partie  de  fon 
corps  qui  correfponcf  aux  épaules 
des  quadrupèdes  ,  femble  être 
fculptee  comme  un  ouvrage  d^c- 
bène  polie.  11  a  trois  pattes  qui  ont 
chacune  trois  articulations,  &  qui 
paroiffent  fort  foibles.  11  a  deux 
antennes  placées  au-deflTus  des  yeux, 

Elus  longues  que  le  corps ,  &  flexi- 
ies  par  Te  moyen  de  neuf  ou  dix 
articulaeions  ;  ces  antennes  ne  font 
pas  d'égale  groffeur  dans  route  leur 
étendue  ;  elles  ont  ^u  contraire  des 
■  inégalités ,  ou  des  nœuds  ,  à  peu 
près  comme  ceux  des  corne;  du 


CAP 

bouc.  Ceft  d  où  vient  â  cette  in- 
feStQ  le  nom  de  Capricorne. 
Capricorne  ,  fe  dit  encore  d'un  anî-* 
mal  qui  reflfemble  parfaitement  au 
bouc  domeftique  par  la  charpente 
du  corps  &  la  proportion  des  os ,  Sc 

f)articulièrement  au  bouquerin  par 
a  forme  de  U  mâchoire  inférieu- 
re ;  mais  il  diffère  de  Tun  &:  de  l'au- 
tre par  les  cornes  :  celles  du  bou^ 
que  tin  ont  des  tubercules  proémi- 
nens ,  &  deux  arêtes  longitudinales, 
entre  lefquelles  eft  une  face  anté- 
rieure bien  marguée';  celles  du  bouc 
n'ont  qu'une  arcte  &  point  de  tu- 
bercules :  les  cornes  du  capricorne 
nont  qu'une  arête  ^  point  de  face 
antérieure  ,  &  ont  en  même  temps 
des  rugofités  fans  tubercules ,  mais 

{)lus  fortes  que  celles  du  bouc  j  el- 
es  indiquent  donc  une  race  inter- 
médiaire entre  le  bouquetin  &  le 
bouc  domeftique  j  de  plus  ^  les  cor-  . 
nés  du  capricorne  font  courtes  8c 
recourbées  à  la  pointe  comme  cel- 
les du  chamois ,  ôc  en  même  temps 
elles  font  comprimées  Sc  annelées: 
ain(i  elles  tiennent  i  la  fois  du  bouCp 
du  bouquetin  ôc  du  chamois. 


Fin  du  quatrième  Folum^^ 


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^^ë 


mki 


AP  P  ROBA  TIO  N. 


J'A  I  lu  ,  par  ordra  de  Monfeigneur  le  Vice-Chancelier ,  le 
quatrième  Volume  du  Cjiî^;^2>  P^ocABULAiRE  François. 
A  mefurc  que  les  Auteurs  avancent  dans  cette  pénible  carrière , 
on  voit  avec  plaifîr  que  leurs  efforts  font  appréciés  &  couronnés 
par  les  fufirages  du  Public.  Fait  à  Paris,  ce  z  Mars  iy6S. 

Capperonnieh.. 


S 


ADDITIONS    ET    CORRECTIONS. 


orne  premier. 


PAgz  6%  ^  col.  1  ,  après  la  trente- 
cinquième  ligne ,  qui  finit  par  les 
mots ,  plufiears  au:res.  Ajourez , 

Abeille  ,  fe  dit  au(U  d'une  conftella- 
lion  méridionale,  compofée  de  qua- 
tre étoiles,  &  fimée  dans  la  voie 
ladée,  entre  le  triangle  auftral  &  le 
chcne  royal. 

Page  298  ,co/.  I , après  la  quarantième 
ligne  qui  finit  pat  le  mot ,  Grec. 
Ajoutez, 

ACHROMATIQUE;  adjeftif  des 
àtxjiX.  genres  ,  &  terme  d'Oprique 
dérive  d  un  mot  grec  qui  ugnifie 
fans  couleur.  11  fe  dit  parriculière- 
ment  de  ces  lunettes  (1  utiles  aux 
progrès  de  TAftronomie  ,  &  que 
M.  DoUond  ,  célèbre  Opticien  de 
Londres  ,  exécuta  le  premier  en 
I7S9- 

Tome  IV. 


Un  des  plus  grands  obftaclet 
qu'on  ait  trouvés  à  la  perfeâion  des 
lunettes  ,  dit  un  favant  Académi- 
cien ,  ell  rinégale  réfrangibiliié  des 
rayons  de  différentes  couleurs  \  il 
n'y  a  prefque  pas  de  lunette  ordi* 
naire  dans  laquelle  on  ne  voie  iur 
les  bords  plufieurs  cercles  colorés^ 
&  les  aftres  ,  lorfqu'ils  font  fort 
lumi|ieux,  y  paroiilent  également 
botdés  des  mêmes  couleurs  \  cela 
fait  que  le  foyer  des  lunettes  eft  in- 
certain te  variable  ;  que  la  paraU 
laxe  des  fils  eftAijette  d  changer; 
que  les  objets  font  mal  terminés  , 
&  qu'on  ne  peut  donner  aux  objec- 
tifs qu'une  très-petite  ouverture. 

Hevélius  avoit  obfervc  depuis 
long-temps  que  le  cryftal  de  roche 
avoit  une  rct  radion  beaucoup  plut 

Gggg 


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^01 


Additions  &  correclions. 


pandémie  le  verre  de  Venifé;  d  où 
il  concluoit  que  ce  cryftal  éteit 
moins  bon  pour  faire  des  verres  de 
lunettes  ;  mais  on  n  avoir  pas  ob« 
fervç  que  la  difperfion  des  couleurs 
prifmatiques  étoit  encore  plus  dif- 
rerente  que  là  refradion  moyenne. 
En  effet ,  il  y  a  des  matières  qui  dif- 

Crfent  deux  fois  plus  que  d'autres, 
;  rayons  colorés  qui  doublent  la 
longueur  du  fpeâre  coloré  fous  un 
même  degré  de  refraûion  moyen- 
ne ,  enforte  qu'elles  peuvent  don- 
ner un  fpedkre  coloré  de  même  gran- 
deur,  fans  que  la  refradion  moyen- 
ne foir  égale. 

M.  DoUond  forma  des  prifmes 
ou  de  petits  angles  refringens  , 
.  j  °.  avec  un  verre  jaunâtre  ou  cou- 
leur de  paille  ,  appelé  communé- 
ment à  Londres  y  verre  de  Venife. 
2°..  Avec  le  verre  d'Angleterre, 
connu  fous  le  nom  de  verre  en  cou^ 
tonne  ^  dont  on  fait  les  vîtres  à  Lon- 
dres.  }®.  Avec  le  cryftal  blanc, 
dont  on  fait  à  Londres  les  verres  & 
les  carafes^  il  trouva  des  prifmes 
de  verre  en  couronne  &  de  cryftal , 
qui  produifoient  dans  les  couleurs 
une  égale  divergence  de  rayons,  ou 
iine  égale  érendue  dans  le  fpec- 
tre  cobré  ,  quoique  la  refradion 
moyenne  fût  mégale  \  d'où  il  étoit 
ai£e  de  conclure  qu'un  objeûif  com- 
pofé  de  ces  deux  matières  réunies 
d'une  manière  convenable ,  ne  don- 
neroit  aucune    couleur   prifmati- 

M-  Antheaulme ,  non  moins,  ha- 
bile dans  la  phyfique  que  dans  les^ 


atts,  a  depuis  exécuté,  en  i7^f> 
un  excellent  objedif  achromatique 
de  fept  pieds  ,  lequel  équivaut  à 
une  lunette  ordinaire  de  trente-cinq 
pieds.  Il  a  trente- quatre  lignes  d'ou- 
verture ,  &  peut  porter  un  oculaire 
de  trois  lignes» 

On  trouvera  Ids  dimen/ions  de 
cet  objeAif  dans  Thiftoirede  l'Af- 
tronomie  de  M.  de  la  Lande  ,  livre 
XIII ,  pag.  840. 
Page  454 >  ^^/-  ^  »/'^-  ^^  >  ^Cj^lif. 
}6j  ^  Se  ajoutei  à  la  ligne , 

Il  ne  faut  pas  confondre  cet  Hc- 
réfiarque  avec  Aérius  ,  Médecin 
d'Amide  ,  ville  de  Méfopotamie  , 
qui  vivoit  fur  la  fin  du  quatrième 
iiècle  ,  ou  au  commencement  du 
cinquième.  Il  paroît  que  celui-ci 
avoit  étudié  fon  art  en  Egypte.  Il 
excelloit ,  dit-on  ,  dans  la  pratique 
de  la  Chirurgie  &  des  maladies  des 

Î'eux  :  il  a^  laiâe  un  ouvrage  en  i<( 
ivres  ,  intitulé  Tetrabibles.  Ceft 
un  recueil  des  écrits  des  Médecins 
qui  l'avoient  précédé  ,  &  particu- 
lièrement de  Gallien.  11  n'y  a  que 
ks  huit  premiers  livres  qui  ayent 
été  imprimés  \  les  autres  fe  trou- 
vent manufcrits  dans  plufîeurs  bi- 
bliothèques. 
Pag.  470,  col.  I  ,  après  la  yingr-qua- 
trième  ligne ,  avant  le  verbe  A^* 
FILER  ,  ajoutez  V 

On  ditjproverbialement ,  figuré^ 
ment  &  femilièremént,  (\\iuneper^ 
fonne  a  la  langue  bien  afiUe  J  pour 
dire ,  qu'elle  parle  beaucoup  &  avec 
facilité}  quelle  a  beaucoup  de  ca- 
quet». 


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Additions  &  correciions.  €o^ 

Tome  fécond. 


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ffo4 


Additions  ù  corrc3ions. 


^étm 


Page  5  5 ï  »  co/.  1 ,  lig.  îo  ,  de  Pau 
ajoutez  ,  &  à  •  cenc  <^itacre-vingt 
lieues  ,  fud-fud-oueft  ,  de  Paris  , 
fous  le  16*  degré  9  minutes  5  4  fé- 
condes de  longitude ,  &  le  43*  19 
minutes  iî  fécondes  de  latitude.    > 

Pag.  5(>5  ,co/.  i ,  après  la  quatorziè-. 
me  ligne ,  avant  l'article  Becabun- 
CA ,  ajoutez  , 

BKCi  (le)  ou  BficHSLLOuiN  ;  nom 

Kopre  d'un  bourg  de  France  ,  en 
ormandie  ,  à  fept  lieues  ,  fud- 


Tome    troijième. 


oueft ,  de  Rouen.  Il  eft  remarqua- 
ble par  une  riche  &  célèbre  Abbaye 
d'hommes,  de  Tordre  de  S.  Benoir» 
laquelle  eft  en  commende ,  &  vaut 
au  titulaire  plUs  de  foixante  mille 
livres  de  rentes.  La  bibliothèque 
de  cette  Abbaye  mérite  d'être 
vue. 
Pag.  5  6^ ,  coL  X  y  //g<  I  o ,  environ,6c, 
uipprimez  cette  ligne  &  les  quatre 
fuivaiites ,  &  lif.  le  même  que  le 
bec.  royei  Beç  ^  (le). 


Tome  quatrième. 

Page  16  ,  col.  i  y  lig.  24 ,  à  quinze  ,    Pag.  116  ,  col.  1  y  lig.  1 4 ,  d'Orléans  i 
/i/I  dix-huit  j  &  lig*  15  ,  de  Dijon  ,        ajoutez,fous  le  xo*  degré  |  minutes 


ajoute;?  ,  &  à  80  lieues  ,  fud-eft  % 
de  Paris  ,  fous  le  zj*»  degré  41  mi- 
xtes 40  fécondes  de  longirude  ,  & 
^47""  15  minutes ^45  fécondes  de 
latitude.  ^ 

/Vj^.  iU7,io/.  z,//j^.  i7,àdixlieues,    Pag.   t6o^  col.  1,  lig^  z+ ,  ftérile^ 


10  fécondes  de  longitude  ,  &  le 
47c  4  minutes  58  fécondes  de  la- 

,    titude. 

Pag.  i$9  ^  col.  i  y  lig.  I  i  ,  Mabiïlon^ 
n/.  MaOîllon. 


lif.  à  douze  lieues ,  &  //^.  18  ,  d'Or 
léans ,  ajoutez  ,  &  à  3  8  lieues ,  fud- 
fud-oueft  ,  de  Paris ,  fous  le  1 8« 
degré  59  minutes  50  fécondes  de 
longitude  ,  &  le  47*  j  5  minutes  10 
fecTondes  4e  latitude. 


P(^g;  I J  j  ,  co/.  I ,  lig.  ^4,  fyllocifme, 

/if.  fyllogifme. 
P^f  ^S^ycoi.  i^lig,  %i  j fçliçilé ,  lif.    Pag.  j  j 4 ,  col.  i  ,  //^.  41  ,  le  feçorii 
î  ■  félicité.  précède  ,  lif.  le  fécond  /  précède. 


ajoutez ,  on  dit  encore  Brehaigue» 

y'pye:^  ce  mot» 
Pag.  164  y  col.  l  f  lig*  39  ,  croifent, 

lif.  croillfsnt. 
Pag.  181  ,  col.  %.y  %>  19  >  héritiers^ 

lif.  hernies. 
Pag.  z8tf  J  col.  i>  lig*  J5  >  qui  ont,  lif 

qui  font, 

'    ^       à 


Pag.  lio,  col.  i  y  lig.  Il  y  RochefQft, 
0joute:ç ,  &  à  1 30  lieues ,  fud- fud- 
oueft  ,  de  Paris  ^  fous  le  1 7*  ^e- 
gré  5  minutes  1 1  fécondes  dç  lon- 
gitude J  &  Iç  44*^  5  0  min^tçs  1 8 
fécondes  de  latitude. 

pag^  IXi^cûLiylig.  J  ,  Maçon ,  ajou- 
tez, ^  à  quatre-vingt-dix  lieues, 
fud-eft  ,  de  Paris  ,  fous  le  :.i* 
degré    5J     minutes    5$     fécondes 


Pag.  j88  ,  çol,  l  ,  lig.  16  ,  faite,  /if 
faire. 

Pag.  4x4  ,  col.  1 ,  //^.  J  5  ,  00 ,  lif  ou. 

Pag.  4}o^  col.  1 ,  lig.  Xf  ,  coignée  » 
lif  cognée. 

Pag.  4j  5  ,  jcol.  X ,  lig.  41 ,  de  Paris  , 
ajoutez  ,  fpu5  le  17^  degrç  18  mi- 
PUçes  \ }  fécondes  de  longitude  ,  & 
le  49c  1 1  minute^'  iq  fécondes  de 
latitude. 


4e  iongiti^de,  &  lé  45c  ix  minu-    Pag.  5.4 o,  çol.  i  ^  lig*  19  j  camRtd, 


W  y 


fécondes   de   latitude. 


lif'  cajiatd. 


Pc  l'Imprimerie  dç  L.  C».  D'HOURY- 


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