&
™ |L:
$
■
m
"
.'fM
~
- •. '
•v
jyèEjT
^
jN^Érfi/V
ïî
l
K-
Le
Jardin
Journal bi-mensuel d'Horticulture générale
Directeur-Rédacteur en Chef: H. MARTINET
DOUZIEME ANNEE
(1898)
ABONNEMENTS
FRANCE
an...
6 mois.
. mois
. 12 fr.
7 fr.
1 fr.
ÉTRANGER
1 an 14 fr.
6 mois 8 fr.
3 mois 5 fr.
Le JARDIN paraît le 5 et le 20
de chaque mois.
Jios principaux Collaborateurs :
MM.
ALBERT (CHARLES), RALTET (CH.), BÉRANEK, BERCY (A), BERGER (E.),
BERGMAN (E.), BLIN (H.). BOIDIN (V.l. BOIS (D.l.
BONNET (L.), BOSSCHÈRE (DE). BRUANT (<..). BUISSON (J. M.), CAPPE (L.),
CAYEUX (F.). CAVEUX (h.), CHÀBANNES (g.), CHALOT (c),
CHATENAY (A.). CORDONNIER (A.). CORNU (MAX.). CORREVON (II. I,
COURTOIS (E.), CROUX, DEGORGES (L.) lils, DELMASURE (A.). DENAIFFE,
DELONCLE (C.). DESPL\0\ II'.). DUCRET (A.l,
DUVAL (L.), DYBOWSKI (J.). FLAMENT (L.). FOSSEY I.I.), FOUSSAT (J.l.
GAUTHIER (D.). GAY IL.). GÉROME (J.). GOUELLAIN (A.).
GOURLOT (A.). GRANGER (P.). GRIESSEN (A.l. GUILLAUME,
GUILLEMAIN (J.), GUILLOCHON (L.), IIARIOT (p),
HARMAN-PAYNE (G..), HENRY (I..). JABB Y-DESLOGES (B.). JOUIN (F..).
KRELAGF, LAYF. (G.), LE CLERC (L.). LEMOINE (il.),
LETELLIER. LÉVÊQUE, LOCHOT (.1.). LOUZIER (B.). LUQUET (j.),
MAGNIEN (ACH.), MAIIOT (J.). MARON (GII.).
MAUMENÉ (ALBERT), MICHELI (MABG). MOSER, MOTTET (S.), MOUILLEFEBT.
ML'LNABD, MUSSAT (F..I. NANOT (J.), NARDY,
NICOLAS (J.), NOËL (P.l. NOMN lA.h Ol'OIX (O.), PAILLET. F AQUOT I II. ),
PETIT (A.). POTBAT (C.l. RIVOIRE, ROUGE (V.),
RUDOLPI1 (JULES). SAHUT (FÉLIX). SALUER (J.l. SCHMITT,
SCHNEIDER (G.), SIMON (LÉOM. SOLAND (E.). TESSONNIER (P.).
TÉRASSE (L.). THEULIER (h.) fils, THIRION IP.I.
TRAVOUILLON (F.), TRÉBIGNAUD (CLAUDE), TREILLA1 D (E.), TRUFFAUT (a.),
VALLERAND (F..), VAN DEN HEEDE (AI).), VINCEY (P.), VRAY (g
ON S'ABONNE à la Librairie horticole du "JARDIN", 167, Boulevard Saint-Germain. Paris
ET DANS TOUS LES IllJREATX HE POSTE.
tfr
1?
A Monsieur le Comte OSWALD de KERCHOVE de DENTERGHEM
A L AM \ Il II; ECLAIRE ET DELICA I .
\r PI BLICTSTE l-.MIM A I .
AI' PLUS AIMABLE DES PRÉSIDENTS.
JE DEDIE LA DOUZIEME ANNEE DU " JARDIN
Où sont décrites les merveilles de la quatorzième quinquennale.
H MARTINET.
Paris, le 20 Décembre 1898.
M. le Comte 0. DE KERCHOVE DE DENTERGHEM
PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D AGRICULTURE ET DE BOTANIQUE Dl liANU,
l'RI SIDEN I m I ERI I I: D VRIJORII i in re DE RELGIQ1 E,
'■' QAi ii i i; i;-, , mm de la Reçue rf< !' Horticulture belrjr. cl étrangère
Membre i/honneur de la société nationale d'hortiuui.tur frange.
"I FICIEK DE LA LÉliiO u'iionmm r. ETi
1. le Comte Dswald de Kerchove de Denterghem
Le comte de Kercho\ e, dont les traits sont reproduits ci-contre d'après le magnifique portrait de .Iules Lefebvre exposé
au dernier salon, est une. des personnalités les plus éminentes et les plus sympathiques du monde horticole. C'est aussi
une des plus connues; une de celles dont il peut paraître superflu de retracer la biographie,
Je ne résiste pas cependant au plaisir de rappeler les services que M. de Kerchove a rendus à 1 Horticulture.
Issu d'une famille patricienne qui a une belle page dans l'histoire du développement de la Belgique et dont il sait
garderies traditions alliées à un grand libéralisme, M. de Kerchove a joué un rôle officiel important dans son pays,
comme gouverneur de la province du Ilainaut et comme membre de la Chambre des représentants.
Sa carrière horticole, celle qui nous intéresse le plus ici. est aussi des mieux remplies.
lui 18ii8.il était déjà membre effectif de la Société' royale d'agriculture et île botanique de Gand et c'est en cette
qualité qu'il fut chargé, avec MM. Ed. Pynaert et H. Van Huile, de l'arrangement de la première grande exposition
quinquennale qui se tint au moment de l'inauguration de la grande salle du Casino.
En 18">. nous le trouvons parmi les membres du Conseil d'administration du Cercle d'arboriculture de Belgique,
une autre association' horticole très puissante, qui, depuis 1871, publie un bulletin mensuel fort intéressant.
On le voit prendre une part tics active à la rédaction de ce bulletin, puis il devient président du Comité central.
composé par le fameux « trèfle à quatre feuilles » : MM. Rodigas, Burvenicb, Pynaert et Van Huile. Enfin, en 1883,
lorsqu il était gouverneur de la province du Ilainaut, il succédait à, son père comme président du Cercle d'arboricul-
ture, dont il continue à diriger les travaux avec sa grande compétence.
I rois ans plus tard, il lut porté à la présidence de la Société rov aie d'agriculture etde botanique de Gand, la doyenne
'les Sociétés belges d'horticulture. Les jurés étrangers qui ont. depuis cette époque, assisté aux grandes floralies gantoises,
ont pu apprécier l'exquise courtoisie de cet aimable président et la grande .autorité avec laquelle il remplit ses fonctions.
Les allocutions,pleines de bonne grâce et d'à-propos qu'il prononça en ces circonstances, alors qu'il donnait la
répliqueau fin diseur qu'était Léon Sav et, plus récemni£n.t, à nn autre orateur non moins goûté, M. Viger, furent de
véritables régals escomptés à l'avance par -es auditeurs.
Ses succès comme écrivain ne sont pas moindres. Sou magistral ouvrage, sur les Palmiers, et ceux, tout aussi remar-
quables, consat rés aux i irehidées, a la grande culture dans les terrains sablonneux des Flandres, aux Laiteries, etc. font
toujours autorité.
lien est de même pour les i breux articles qu'il a publiés et qu'il publie en'core dans divers journaux et princi-
palement dans la Renie de l'Horticulture belge et étrangère dont il est, le rédacteur en chef : c'est un île ces hommes
dont on peut dire vraiment qu'ils honorent la carrière à laquelle ils appartiei ut.
Je sais particulièrement gré' à M. de Kerchove de l inioréi tout amical qu'il porte au « Jardin » donl il a bien voulu
accepter la dédicace dans des termes extrêmement flatteurs pour ce journal et pour sa rédaction tout entière.
H. M.
LE JARDIN-
LE JARDIN. - N" 261.
5 JANVIER 1898.
CHRONIQUE
Le Pétunia à Heurs doubles, si fréquemment cultivé ac-
tuellement, n'a fait pourtant son apparition dans les cul-
tures que récemment. D'après le Journal de la Société
il' Horticulture du Rhône, il aurait été obtenu, par hasard,
à Lyon, par le concierge de la Banque de France. Le gain
fut vendu à un marchand de soieries, M. Milson, dont le jar-
dinier le propagea. Il fut ensuite mis au commerce par la
maison Schmidt, de Lyon. Il est toujours intéressant de
connaître l'origine exacte des formes et des races qui font
l'ornement de ïios jardins.
Le Japon est en progrès incessants. L'an dernier, ce pays
montrait à la Chine qu'il fallait dorénavant compter avec
lui. Au point de vue agricole, il n'est pas non plus quan-
tité négligeable. C'est le Riz — bien entendu — qui tient le
premier rang dans la culture, 2.749.670 hectares lui sont
consacrés qui rapportent 75.013.558 hectolitres, soit près de
20 hectolitres à l'hectare. La culture du Riz sec ou de mon-
tagne s'est accrue au Japon depuis quelques années bien
que le rendement soit de moitié inférieur à celui du Riz
des marais.
La quantité produite, si considérable qu'elle puisse pa-
raître, y est presque entièrement consommée. On cultive
aussi l'Orge, le Seigle, le Blé, mais, principalement, le
Seigle qufne fournit pas moins de 13.000.000 d'hectolitres,
annuellement. Les autres produits sont le Da'iza ou Soja,
le Millet d'Italie ou Awa, le Kibi ou Sorgho dont la culture,
d'ailleurs, diminue, tandis que celles du Sarrazin. de la
Pomme de terre, de l'Igname augmentent chaque jour dans
des proportions considérables.
Le Colza et le Coton sont en baisse, tandis que le
Chanvre, l'Indigo et le Tabac sont en progression. Il ré-
sulte de ces indications que, jusque dans ses cultures, le
Japon tend à s'européaniser, s'il prend la Pomme de terre,
il prend aussi le Tabac : l'utilité et la fantaisie devenues
nécessité. Le Thé progresse, mais la superficie consacrée à
sa culture diminue, preuve évidente que la culture s'en est
modifiée dans de bonnes conditions. La Betterave à sucre
n'a pas donné lieu à une industrie bien développée.
Nous empruntons à notre excellent confrère de la Se-
maine Horticole, la légende du Thé. Autrefois, Dharma,
lils d'un roi de l'Inde, célèbre par le rigorisme et l'austérité
de sa vie, lit un voyage en Chine, voyage pendant lequel il
lui prit la fantaisie — fantaisie que peu de gens de ma
connaissance seraient tentés d'imiter et pour laquelle il
détiendra longtemps le record, de rester neuf ans en con-
templation devant un temple. Il vint plus tard au Japon où
il mourut. Il s'était imposé, comme règle essentielle de sa
vie, la privation de sommeil. Un jour, indigné de s'être en-
dormi, il se coupa les paupières et les jeta au loin comme
de misérables pécheresses. Le sol où elles tombèrent donna
naissance à un arbrisseau qui est le Thé, arbrisseau dont
la liqueur, faite avec les feuilles, chasse le sommeil. La lé-
gende orientale de Dharma, gracieuse au possible, révèle
une fertilité d'imagination qui nous laisse bien loin eu
arrière, nous autres occidentaux.
La Grande Bretagne est, actuellement, à la tète des sta-
tions botaniques coloniales. C'est en 1885 que la première
a été fondée aux Antilles pour étudier la culture des plantes
nouvelles et le parti qu'on en peut tirer.
Ces stations se sont étendues rapidement et, actuelle-
ment, on en compte 9 dans cette région : Grenade, Barbade,
Sainte-Lucie, Jamaïque, Iles Leward, Saint-Vincent, fon-
dées en 1890, et Honduras, en 1894. En même temps, il s'en
créait cinq autres sur la cote occidentale d'Afrique : Lagos,
en 1888, la Côte-d'Or, la Gambie, le Niger et Sierra Leone,
en 1895.
Les iles Fidji en ont été dotées en 1889. D'excellents ré-
sultats ont été partout obtenus, et, actuellement, les Ber-
mudes, Bahama, les Seychelles demandent à jouir des
mêmes faveurs. C'est un bon exemple à suivre chez nous,
mais les meilleurs exemples sont généralement ceux qu'on
ne suit pas. Le vers du poète "sera éternellement vrai
« video meliora proboque, détériora sequor. »
La société protectrice des arbres et des forêts s'occupe
activement de la question si importante des reboisements.
t m a calculé que, depuis 1789, la France a perdu au moins la
moitié de son domaine forestier. A cette époque, elle était
couverte de 17 millions d'hectares qui sont actuellement
réduits à 8 millions 1/2 dont 3 millions seulement sont sou-
mis au régime forestier, tandis que 5 millions 1/2 appar-
tiennent à des particuliers. La surface a diminuée de
750 000 hectares depuis 1825.
On est obligé de faire venir, chaque année, de l'étranger,
quatre millions de mètres cubes de bois d'œuvre. Une né-
cessité s'impose devant cet état navrant et lamentable :
c'est le reboisement, alors que le sol de la France est acca-
paré par quatre millions d'hectares de landes et de bruyères
stériles.
Le caractère principal de la végétation des Agaves, ces
grandes plantes appelées habituellement des Aloès, c'est
de ne fleurir qu'une fois dans leur txistence, c'est-à-dire
d'être monocarpiques. A toute règle, il y a des exceptions
et on connait maintenant un certain nombre d'espèces de
ce genre qui fleurissent plusieurs fois, qui, en un mot, sont
polycarpiques. Sur 25 représentants d'Agaves fleuris à
Kew.le Gardeners' Chronicle cite neuf espèces quisontdans
ce dernier cas. Ce sont les Agace Bouchei,A. Celsiana, A. al-
bicans,A.dasylirioides, A. densiflora,A. Haselofp, A.poly-
acantha, A. Sartori et A. slriila, appartenant tous au seul
genreLz((cea.LesAyaue rigida sinalaua et A. hewensis pro-
duisent de nombreuses bulbilles qui permettent de les
multiplier avec facilité.
La culture du Rosier en hiver est plus ancienne qu'on le
croit généralement.
Les Romains, il y a deux mille ans bientôt, forçaient le
llosier. On trouve indiqué, dans les historiens anciens,
que les Egyptiens envoyaient, pendant l'hiver, un bouquet
de Roses à l'empereur Domitien.
Ces bons Egyptiens se croyaient toujours à la tète de la
civilisation, mais ils retardaient de plusieurs siècles et
leur envoi respectueux fut accueilli par des éclats de rire.
Rome, à cette époque, regorgeait de Roses. Martial, dont
les Epigrammes sont une mine inépuisable de renseigne-
ments de toutes sortes, disait: « Envoyez-nous du Blé,
Egyptiens, nous vous enverrons des Roses ». Il n'y a hélas !
ii ii de nouveau sous le soleil.
M. Decaux, l'entomologiste bien connu, ne se contente
pa3 d'étudier les mœurs des insectes, il cherche les moyens
de les détruire. Dans une intéressante note relative à la
mouche des Orchidées, l'Isosoma orchidearum, qui a fait
son apparition en Europe depuis 1869, et en France depuis
1888, M. Decaux indique la manière de s'en débarrasser.
Jusqu'ici, les cultivateurs d'Orchidées supprimaient, en
les brûlant, les tiges et les pseudo-bulbes attaqués, mais
ce procédé, il faut le reconnaître, n'est pas très écono-
mique.
Il faudrait, avant tout, chercher à tuer la larve dans la
tige sans détruire cette dernière. On obtient de bons résul-
tats en enfonçant une aiguille fine et trempée de nicotine,
dans les parties qui recèlent les larves, en prenant soin de
ne pas traverser la tige de part en part ; la tige ne souffre
nullement de l'opération et continue à pousser. Les larves
sont atteintes et aucune éclosion ne se produit. Une injec-
tion de nicotine est également eflicace, à condition de
pénétrer dans la cavité habitée par les larves ; on réussirai!
probablement plus sûrement encore en injectant 50 centigr.
de sulfure de carbone dans la tige malade, et bouchant,
aussi rapidement que possible, le trou pratiqué, au moyen
d'argile ou de mastic, pour empêcher les vapeurs de
s'échapper au dehors. A la suite d'un traitement au sulfure
de carbone, on a trouvé toutes les larves mortes.
La connaissance de la flore des hauts plateaux du
Tbibet permettait d'en fixer la limite supérieure â l'alti-
tude de 4.500 mètres tout en constatant sa pauvreté et la
rareté des individus. L'étude de l'herbier récolté par
MM. Dutreuil de Rheins et Gérand, reporte cette limite jus-
qu'à 19.000 pieds anglais ou 5.700 mètres. C'est une Com-
posée, le Saussurea Tridactglites qui se rencontre à cette
altitude. A 5.600 mètres, on peut encore recueillir six Pha-
nérogames dont un Carex.deux Gentianées,une Androsaee.
une LéL'uinineuse et une Crucifère.
1'. IIARIOT.
LE JAHhlN
NOUVELLES HORTICOLES
Légion d'honneur. — A la suite de l'Exposition de
Bruxelles, la décoration de chevalier de la légion d'honneur
a été conférée à MM. Cordonnier, viticulteur à Bailleul,
Denaiffe, marehand-grainier, à Carignan (Ariennes el
I )utei -11 vrispe, directeur de V Agriculture moderne. Tous
nos i oinplim ints aux nouveaux légionnaires.
Les bureaux des Comités d'admission pour
l'horticulture et l'agriculture à l'Exposition
universelle de 1900. — En plus des bureaux donl
uous avons annoncé la composition dans notre précé ni
numéro (voir à ce sujel l'errata au bas de la 2' colonne de
la page 3). les classes suivantes, ayant trait à l'agriculture,
oui. constitué les leurs de la manière suivante :
Il i,SSl 39 PRODUITS AGRICOLES ALIMENTAIRES D'ORI-
GINE végétale. - Président : M. Constant Jonnart,
député; Vice-F résident : M. II. Lévêque de Vilmorin,
membre de la Société nationale d'Agriculture; Rapporteur :
M. Jules Hélot, secrétaire honoraire du Syndicat de<
fabricants de sucre; Secrétaire . M. René Fouqiier
d'Hérouel, agriculteur.
Classe 10. - Produits agricoles alimentaires d'ori-
gine \nimai.i'. — Président : M. Léon Legludic, sénateur :
Vice-Président: M. Armand Chirade, vice-présidenl de
la Société française d'industrie laitière; Rapporteur :
M. Paul Cabaret, secrétaire général de la Société fram aise
d'industrie laitière; Secrétaire : M. Achille Herson,
ancien président de la Chambre syndicale des beurres et
I roulages, à l'avis.
Classi 12. — Insectes utiles et leurs produits,
ixsia res nuisibles et végétai s parasitaires. — Prési-
dent: M. Edouard Prilleux, sénateur; Vice-Président :
M. De Hérédia. présidenl de la Société d'apiculture;
Rapporteur : M. le 1)' Hennegnv, professeur à I I oie
nationale d'horticulture de Versailles ; Secrétaire :
M. Charles Brongniart, assistant au Muséum d'Histoire
naturelle.
Elections à la Société Nationale d'Horticulture
de France. — La Société Nationale d'Horticulture de
[■'rance, réunie en Assemblée générale le ~:i décembre dernier,
a procédé au renouvellement de son Bureau qui, par suite des
élections nouvelles, se trouve ainsi composé pour l'année
1898 .
Président : M. Viger;
Premier Vice-Président : M. Henri Lé\ êquede Vilmorin ;
Vice Présidents : MM. Honoré Defresne, J. Nanot. E.
Mussat, Th. Villard ;
Secrétaire-général : M. Abel Châtenaj :
Secrétair.e-génèral-adjoint : M. Emile Chouvet ;
Secrétaires : MM. Ernest Bergmaji, Vacherot, Marcel,
i tzanne :
/ ;orier : M. [Iuard ;
Trésorier adjoint : M. Paul Lebœul :
Bibliothécaire : M. < libaull ;
Bibliothécaire-adjoint : M. 1'. Hariot.
Conseillers d'administration .-MM. Isidore Leroy., Cou-
lombier, Eugène Veriier, O. Opoix, I »u\ illard. l)oin,
Trulfaut, II. Martinet, Grenthe, Quénat, Levûque, .1. Sa!
lier, 1». Vitry, Cappe flls, A. Nonin, Chemin.
La Commission supérieure, chargée de la sur-
veillance des Halles Centrales de Paris. — i cite
• ',ommis>
du (i déo
Consei
( Irébain ;
( ;onseill<
que.
MM. i,
Seine-el
désignés
teur il- !
s.-|v| . I
uardj m
non a été composée comme suit (Journal ofjiciel
imbre) :
llers municipaux de Paris : MM. Lamoi \.
il. Labusquière, Cornet, Despatvs et Muzet. —
rs généraux de la Seine : MM. Çollardeau et [Je-
Conseillers généraux de la Sei it-Oise :
illy et llaussin; — ( onseillers généraux de
Maine . \IM. Braudin et Desforges. — Membres
pai le Ministère de l'Agriculture : \IM. le Direc-
Agriculture ; Legludic, sénateur; Audiffred, Clu-
ismao-Di inez, de Saint-Quentin, députés; Bé-
mbre -lu conseil supérieur de l'Agriculture; Et.
Salomon, président du Syndical des primeuristes français.
Membres désignés par le Ministère du Commerce .
MM. le Directeur du Commerce; Huguet, sénateur;
II. Fontaine, président du Syndical des négociants en
fruits liais et primeurs; Marguery, président du Comité de
l'alimentation parisienne; Caheu, fabricant de conserves
alimentaires. Membres nommés par le Ministère de
l'Intérieur : MM. les Préfets de la Seine el de Police et
M. le Directeur de l'administration communale et départe-
mentale.
l.e ciiei du 1"" bureau de l'Administration communale
ci départementale du Ministère de l'Intérieur et MM. Dau-
brée ci de Toustain, rédacteurs, rempliront les fonctions
de secrétaire el secrétaires-adjoints.
A la Société horticole, vigneronne et forestière
de l'Aube. - A la séance solennelle de la Société horti-
cole, vigneronne et forest ière de l'Aube, le ^li décembre der-
nier, la médaille d'honneur (argent ) du Ministère de l'Agr-i-
dulture, a été remise à M. Pierre Ruelle, chef de culture
aux pépinières de M. < Iharles Baltet, où il est employé depuis
qua rante-deux a ns.
L'importation et l'exportation des produits
horticoles en Allemagne en 1896. — D'après les
statistiques impériales officielles, nous disait le Garten
Magasin du mois de septembre dernier, la valeur des im-
portations ci des exportations îles produits horticoles a
atteint, pendant l'année 1896, les chiffres suivants :
1 . Importations :
Fleurs, etc 7.1 16.250 Fr.
Plantes, etc 11. SIS."!.»!) lr.
Légumes, etc 13.948.750 lr.
Fruits, etc 27.432.500 lr.
Semences, etc 6.671 .'250 lr.
b'7.017.500 fr.
2. Exportations :
Pleurs, etc 1.053.750 fr.
Piaules, etc L271.250 fr.
Légumes, etc 5.598.750 fr.
Fruits, etc L 727. 500 lr.
Semences, etc 16.863.750 lr.
32.515.000 fr.
Balance :
Importations 67.017.500 fr.
Exportations 32.515.000 fr.
34. 51)2. 5l"« l lr.
Ainsi, ajoute notre confrère allemand, nos importations
dépassanl de plus de 34 millions el demi de francs nos
exportations, nous voyons là le signe que nous ne pourrons,
de longtemps, suffire à nos propres besoins.
La récolte des Raisins secs en Grèce. — Le prin-
cipal produit agricole exporté par la < irèce a toujours été le
Raisin sec.
Cette année, nous ilii le Journal delà Société nationale
d'horticulture de France, la récolte s'élè\ e à 130.000 tonnes,
contre 115.l):ii) en 1896 et 170.000 en 1895. En 1890,1a
recolle annuelle u excédait pas 120.000 tonnes.
A cette époque, la demande sans cesse croissante du marché
français engagea les propriétaires fonciers à planter en Vignes
une grande pari ie de leurs terres. Malheureusement pour eux.
par suite de causes dh erses, le marché i rançais, qui absorbait
su. oiin t s, réduisit tout à coup sa demande; celle-ci en
effet dépasse rarement aujourd'hui 5 à lO.OOOtonnes. La con-
séquence doc. 'ite Mirpi'oduci ion a été désa st relise et, bien que
la situation commencée s'améliorer, depuis 1896, selon le
Gardeners' Chronicle, cette circonstance aurait été une îles
principales causes de l'état déplorable des finances du pays
producteur.
La viticulture et l'horticulture au Kashmir.
- tin a commencé, nous dit la Feuille d'Informations
du Ministère 'lr l'Agriculture, la culturelle la Vigneau
Kashmir (Indes anglaises), en 1875, avec des bouture- de
Vignes françaises, mais ce n est qu'à partir de iNN',' qu die
-i pris une certaine extension, t in a poussé, en môme temps,
LE JAHDIX
avec activité, la plantation d'arbres fruitiers, ee qui ;i été
facile, les forêts du pays abondant en sau\ ageons sur lequels
la greffe a été pratiquée avec succès.
Ln ee qui concerne la Vigne, des mécomptes se produi-
sirent dans les premières années. Les feuilles des ceps jau-
nissaient et les plants devenaient rachitiques par suite de
la présence du phylloxéra. Il en résulta que K> hecta res seu-
lement subsistèrent sur 120 qui avaient été plantés.
Les conditions climatériques de la région ainsi que La
nature du terrain sur les collines avoisinant Srinagar sont,
parait-il, très ia\ orables au développement de la \ iticulture;
il suffirait, pour atteindre un résultat satisfaisant, d'im-
porter des boutures américaines comme porte-greffes de
jilanls français. Il serait possible d'avoir, dans les plaines,
du vin blanc dont on ferait du cognac, et, sur les bas co
teaux, des vins île très bonne qualité.
Bien que le climat du Kashmir suit propre à la viticul-
ture, la Vigne y rencontre de redoutables ai hersa ires ; sans
parler du phylloxéra, il y a l'oïdium dont les ravages sonl
considérables lorsque l'année est pluvieuse. Il faudrait, en
nuire, défendre les vignobles contre les oiseaux. De plus, la
main-d œ'u\ re est assez chère.
La culture maraîchère, au Kashmir, est très intelligem-
ment comprise et pratiquée par les indigènes qui ont orga-
nisé, sur le grand lac de Srinagar, des jardins potagers flot-
tants; ce s. ni t (les plates-bandes de roseaux entrelacés sur
lesquels une couche de terre est accumulée. Suivant la
saison, ces plates-bandes qui Unissent par former un tout
compact, smit déplacées à la volonté de leurs propriétaires
comme autant de radeaux. On trouve à Srinagar tous les
légumes, île même que tous les fruits d'Europe et d'excellente
qualité.
Notes d'Amérique. — Le premier arrivage à New-
York de raisins de la Californie pour la saison de 1897 a
eu lieu, venant de Fresno, le H septembre dernier, nous an-
nonçait, à ce moment, le Garden and Forest.
La récolte îles châtaignes, nous disait le même journal,
en novembre dernier, est désappointante comme quantité
cette année, par suite de la température sèche du mois
ilaorii.au moment où lés iruits se forment rapidement. Les
châtaignes saines de grosseur ordinaire venant des états sep-
tentrionaux, se vendent, ici, 0 fr. 20 la livre. Celte pénurie
esi particulièrement due au manque d'offres de la part îles
vendeurs italiens îles contre-allées.
Malgré de tories pluies en Californie, pluies qui sont
intervenues dans les travaux de dessication, la production
île raisin de cet état est estimé, pour celte année, d'après le
Fruit Tradc Journal, a 1,875.000.000 de tram-.
Les dernières importations de raisins d'Almeira pour
cette année, reçues la semaine dernière, rapportait le même
journal au commencement du mois dernier, ne montrent pas
d'amélioration par rapport à celles vendu es précédem-
ment : beaucoup de grappes n'étaient pas saines. -Quelques
caisses de fruit de choix bien sains ont atteint le prix de
75 francs la caisse, en unis. La saison d'expédition îles rai-
sins de l'état de New- York vient de prendre fin. Parmi
les raisins de cette section venant îles environs du lac Erie,
il n'a été expédié que 6.000 wagons.
La fin de novembre a vu les derniers arrivages de raisins
de Californie, dont cinq wagons ont été vendus à New -York.
La saison des fruits venant de la côte du Pacifique était
terminée à cette époque et celle des fruits de Citrus com-
mençait bien. Ceux-ci, oranges et limons, étaient cependant,
irrégulièrement cotés sur le marché, selon leur colorai ion et
leur grosseur.
La récolte des oranges de Morille a été estimée, pour
cette saison, à 275.000 Imites. La récolte de l'an dernier se
montait à 160.000 boîtes et celle de IWI.i. après la gelée.
à 65.000 boites seulement. Les l/ô de la récolte de cette
année sonl à présent vendus parles cultivateurs ; ce fruit
vaut de 22 fr., 50 à 27 fr., 50 la boite, au détail, chez les
marchands de New-York. Les mandarines, de même pro-
venance, coûtent 30 francs la boite, en gros. Les oranges de
Tanger, de 35 à 50 trains, et les raisins. 27 fr, 50 à
30 francs, la boite. Parmi les fruits récemment exportés
se trouvaient des oranges, venant de Californie el expédiées
en Angleterre pour la vente de Noël, un wagon de poires
de l'Orëgon el cent caisses .le pomme de Californie, pour
I lambourg.
lin ces m. lis ,| hiver, nous .lit le Garden and Forest du
15 décembre, les légumes s. .ni encore nombreux ih.ii seule
nient sur les principaux marchés, mais aussi dans les stocks
journaliers des marchands de comest il îles îles quartiers de la
cité. Lu oui re îles produits d'été cultivés dans le nord, tels
queP un is .1.- terre d'Irlande, Patates, Choux, Céleris,
Oig is, Carottes, Panais, Betteraves, Salsifis, Topinam-
bours, CllOUX de M ru\e||es, C I loll \ |]el| |s e| \';|\e|s, des |)rO
iluiis Irais venant des cultures forcées el .les régions méri-
dionales sont communs. De petites Carottes en bottes avec
leurs fanes fraîches s,, ni clés plus engagea nies et des plus
narquées parmi les légumes nouveaux ; .1.- ( lhampignons
de choix se vendent actuellement 0 fr., tiô la livré; des
Ki lis. venus en serre dans le nord, et des Concombres de
Boston se trouvent dans tous les loi-; ,-■, derniers coûtent
i) fr., lô pièce. Les Concombres venus en plein air en Flo-
ride coût eu I n loi l ii; i nui n s. Les | [arieots à 0 fr., 20 le quart,
le r.u's à :, francs le 1 2 peck ili et les Tomates à
(t fr., 2u la livre sont 1.- autres envois venant du même
état. Aubergines, Piments ci Okra sont d'une récolte régu-
lière. Des Betteraves ivelles, de la Nouvelle Orléans,
content i) fr.. HT la l.otte et les Pommes de terre nouvelles,
des Bermudes, atteignent 0 fr., 50 le 1 I peck. Les Arti-
chauts, de France, se vendenl Ofr., '-'ô pièce. Chou-marin,
Laitues. Epinards, Scaroles. Pissenlits, Cresson, Cerfeuil,
Persil, Menthe, Ciboulette d Estragon sonl abondants à
Kelly's, au marché Washington, mi trouve nombre des
plus délicates et des plus tendres verdures, en boites bien
rangées en petits paniers, venant directement des cultiva-
teurs de New-Jersey •■! do Long-Island.
Piège pour la chasse aux insectes aquatiques
— M. P. Noël, directeur du lai... rat. .ire régional d'entomo-
logie agricole de Rouen, dont nos lecteurs n'ont pas oublié
le piège pour la chasse aux insectes nocturnes il', a déi ni
l'an dernier, dans le Journal de l'Agriculture, un ingénieux
piège pour la chasse aux insectes aquatiques. Ce piège est
appelé à rendre des services non seulement aux entomolo-
gistes, mais aussi aux pisciculteurs en leur permettant de
protéger leurs jeunes alevins contre les nombreux insectes
aquatiques carnassiers.
Cet appareil est formé d'un immense piège de 0 m.. Si)
d'ouverture, construit exactement sur le même système que
les petits pièges à moineaux dont les enfants font si souvent
usage (trop souvent même); ce piège est garni d'une forte
toile d'emballage recouverte également parmi filet de fie. die
à mailles ordinaires d,. 2 à :> centimètres. Le déclic <U\ piège
esi placé au centre, au-dessous d'une lampe légère reliée à
un accumulateur électrique par un fil de 1 mètres de long
environ, et communique avec une ficelle que l'opérateur
lient à la main lorsque le piège est ouvert.
L'appareil étant plongé dans l'eau, on tourne la manette
d.- l'accumulateur, la lampe s'allume et tout ce qui est vivant
.Lins la mare, surpris et aveuglé, vient se précipiter dans le
pi. ge : il n'y a plus alors qu'à tirer la ficelle pour fermer le
piège el a remonter le tout. < >n l'ait alors sou choix, rejel
tant à l'eau, poissons, têtards, grenouilles, etc., et mettant
à part, soit pour les étudier, soit pour les détruire, les innom-
brables insectes ou la l' Vos 1 1 i 1 1 seeti .-s ai 11 s] ea pi II h '■ - .
ERRATA
La note relative à la formation des bureaux des Comités
pour l'Exposition universelle de l'JOO ayant été composée
et insérée a. la dernière minute, dans notre numéro du
20 décembre, plusieurs coquilles et omissions importantes
s'y sont glissées, notamment :
l>aus là classe 5 (enseignement agricole , ajouter : seci e-
taire: M. L. Dabat, chef de bureau au Ministère de l'Agri-
culture.
Dans la classe 31 », (matériel et procédés de ta viticulture
lire : rapporteur: M. Couanon, inspecteur général del'agri-
m Hure (service du phylloxéra aire : M. Gazelle
Sf0rétairede JaSociété des Agriculteurs de France.
Dans la classe 41 (produits agricoles non alimentaires),
ajouter: rapporteur: M. Gustave H euzé, membre de la So-
ciélé nationale d'Agriculture; secrétaire : M . Bernard Châ-
teau.
(1) be peck vaut 4 litres 5.431.
(I) Le Jardin, année 189G, p
.] A H 1 1 1 N
LES FLEURS POUR TOUS
Nous publierons désormais, sous cette rubrique, les corri-
munications que nos lecteurs nous ferons parvenir sur les
questions concernant la culture des fleurs par les enfants et
par les ouvriers, soit sur les fenêtres, les balcons et dans les
cours, soit dans l'intérieur desappartements.de même que sur
l'ornementation des façades des maisons, en un mot sur tout
ce qui est fait et sur ce que l'on peut faire en ce sens. Nous
accueillerons et reproduirons avec plaisir les photographies et
dessins que voudront bien nous transmettre nos correspon-
dants.
Cette question de la culture des fleurs dans toutes les classes
de la Société, tant au point de vue philanthropique et morali-
sateur qu'au point de vue ornemental esta l'ordre du jour. Sans
compter Le Jardin, qui s'y intéresse depuis longtemps, cer-
taines Sociétés horticoles s'en occupent activement et les
grands journaux lui consacrent des articles très élogieux ten-
dant à'répandre ce goût; nous commençons, nous-mêmes, dès
aujourd'hui la publication d'extraits du mémoire « Culture des
fleurs par les enfants et par les ouvriers » de noire collabora-
teur M. Albert Maumené qui fut primé par le Congrès horti-
cole de 1897 de la Société Nationale d'Horticulture de France.
N. D. !.. ti.
Actuellement, la culture des plantes passionne un grand
nombre de personnes, et l'Horticulture, qui est à la. fois
scientifique, artistique, commerciale cl économique, 'k\ ient
de plus en plus populaire. Et c'est, peut-être, sous ce der-
nier rapport, qu'elle plane au-dessus du réel par la noble
mission qui lui est dévolue, de concourir à l'œuvre sociale,
humanitaire et moralisatrice que poursuivent avec psrsévé-
rence certaines associai ions. Tous ceux qui s'occupent fie
l'amélioration des classes laborieuses trouveront toujours
dans l'Horticulture un précieux auxiliaire et ne sauraient
trop faire pour encourager les efforts tentés dans le luit il' la
\ ulgariser.
Que les sociétés d'hygiène el de tempérance ne la perdent
pas de vue! Car ce n'est pas tout que d'engager, par une
propagande et des écrits, l'ouvrier à rester (liez lui: il lui
faut trouver u iccupation récréative, pouvant lui taire
aimer son intérieur. Cette récréation est tout indiquée : elle
réside dans la culture des plantes.
Il est prouvé que, dans les ménages où l'on cultive les
plantes, régnent l'accord, l'ordre et la propreté. Le bieti-
être s'\ révèle généralement, le cabaret et s, -s conséquences
funestes, l'alcoolisme, y étant inconnus. L'amour des
plantes a aussi cet avantage : » il pousse à la bienveillance
et à la fraternité, a dit Ernest Legouvé, et les personnes - in
téressant aux plantes sont précisément les plus charitables,
les plus bienveillantes et les plus sympathiques, l.a vue
d'une lieu r est calmante et vous repose, »
« Le degré de civilisation d'un pays, dit G. Viaud, est en
relation directe avec le culte dont les fleurs sont l'objet dans
ce pays. Et, à ce point de vue, nous ne craignons pas de dire
que la France tient le premier rang dans le monde; nulle
part l'industrie des fleurs n'est aussi florissante; nulle part
la passion florale n'est aussi vive.
K A l'aris et dans nos grands centres manufacturiers, les
fenêtres des maisons les plus misérables sont fleuries. On
peut être assuré que le toit de ces habitations abrite une
famille heureuse, sinon fortunée.
(( C'est un critérium infaillible, une preuve que la mi-
sère n'a pas tout annihilé, cl qu'il reste encore, au fond de
ces âmes éprouvées, le sentiment du beau. Ces Géraniums,
ces Giroflées, marquent,d'une façon certaiue,les maisons des
ouvriers honnêtes et laborieux. S il n'y a pas là abondance,
il n'y a pas non plus besoin; s il n'y a pas bonheur, il y a
ce qui son rapproche le plus dans ce monde, contente-
ment. »
Le Parisien est amoureux d un brin de verdure et veut
posséder chez lui ce bonheur.
Sans vouloir affirmer que la culture des plantes, consi-
dérée sous le rapport d'œuvre moralisatrice et philanthro-
pique, apportera un changement subit dans les mœurs et
dans les habitudes contractées, vu peut cependant présu-
mer que l'homme, grâce à son influence, évitera davantage
le cabaret. Etsi, dès sa plus tendre enfance, on lui démon-
trait l'utilité des végétaux et on lui apprenait à les con-
naitreetà les aimer, on pourrait dès lors conclure que la
génération future, ainsi initiée et captivée, pourrait, à un
certain i\r^tv, ne pas connaître l'amusement factice îles
lieux de désœuvrement, qu'elle saurait éviter. Eu général,
lesoux riers trouvent dans la culture des fleurs un agréable
passe-temps; ils ont de l'attachement pour les fleurs qui
leur révèlent des jouissances que la nature réserve à ceux
qui l'étudient et la scrutent.
Ces) lorsque les enfants sont encore sur les bains de
l'école qu'il faut leur inculquer les bons principes, en ne
négligeant pas cette partie importante de l'instruction du
peuple: l'amour des piaules. L'instituteur, en donnant à
ses élèves des notions sur le rôle que jouent les plantes el
sur l'influence qu'elles exercent dans l'économie sociale, de
\ ient pacificateur. Pieu plus, il fait germer et développe
chez l'enfant l'amour de la vie des champs et réagit contre
la fâcheuse situât ion des esprits: celle d'émigrer vers la \ il le.
compromettant et amoindrissant la fortune publique, par la
dépréciation qu'elle fait subira la propriété rurale. Ceci
résoud encore un problème économique en vulgarisant et
en faisant pénétrer dans les campagnes, avec de saines et
salutaires notions, l'amour du lover. Les enfants pensent
moins à la ville, dont ils ne voient ordinairement que le
prestige séduisant, mais combien trompeur!
C'est de ce côté qu'il y a beaucoup à faire, ce dont nous
nous occuperons le prochain numéro.
ALBERT MAUMENÉ
BIBLIOGRAPHIE
Plantations d'alignement, promenades, parcs et
jardins publics, par Georges Lefèvre. — Prix : 11 fr.
— I' Vicq-Dunod et C°, éditeurs. — Un volumein-16 relié
de 357 pages, orné de 36 ligures.
Cet ouvrage est divisé en deux parties. La première com-
prend tout ce qui a trait aux plantations d'alignement, dis-
position dos plantations : l'élevage des arbres, le choix des
essences, des tableaux très bien compris des essences em-
ployées pour les plantations d'alignement; l'exécution des
plantations soit avec des arbres à racines nues, soit avec
des arbres en motte, le drainage, l'irrigation, l'entretien des
plantations (tailles et élagages, arrosages, remplacements,
maladies des arbres et insectes nuisibles), etc., etc. Cette
partie est traitée avec beaucoup de compétence.
La seconde est réservée aux Parcs et Jardins publics et
contient l'historique des Jardins, l'exécution des parcs et
jardins publics et leur entretien. Elle renferme aussi d'utiles
notions sur leur ornementation florale et sur les plantations.
L'auteur s'est, pour cela, inspiré justement de quelques ou-
vrages sur l'Art des Jardins.
Enfin, un appendice, réservé à la pratique du service, devis
et cahier des charges pour les plantations, drainages, etc.,
est très bien conçu.
M. Lefèvre, qui est conducteur des Ponts-et-Chaussées, a
très habilement mis en relief ce qui a trait aux plantations
d'alignement et d'ornement.
La rédaction et la disposition des divers chapitres sont
méthodiques, ce qui facilite l'intelligence du texte et les
recherches. L'ouvrage contient nombre de renseignements
très précieux, aussi, nous pensons que cet ouvrage, édite
avec luxe, sera bientôt entre les mains des conducteurs de
travaux publics qui y puiseront d'utiles notions.
EXPOSITION ANNONCÉE
Anvers. — Les 3 el i juillet 1898. — 167" Exposition
d'horticulture organisée par la Société royale d'horticul-
ture et d'agriculture d'Anvers, pour les Roses et Heurs
diverses coupées, plantes diverses, etc
Les demandes doivent être adressées à M. Anatole de Cock,
secrétaire de la Société, '215, chaussée de Malines, à Anvers,
avant le 27 juin 1898.
LE JARDIN"
CULTURE DES BRUYERES DE SERRE
11 v a déjà longtemps que les Bruyères ont été introduites
dans nos cultures et, dès le premier jour, elles s'y sort
crée une place qu'elles onl conservée. D'ailleurs, il eûl été
difficile qu'il en fut autrement, car ces charmantes petites
plantes ont tout pour plaire : porl élégant et gracieux, feuil-
lage fin. d'un vert gai, souvent bordé de longs cils, floraison
éclatante dont les nuances, vives et brillantes, varient du
blanc au violet foncé el du jaune plus ou moins verdâtre au
rouge orangé. Rien de plus curieux non plus que la forme
dos corolles tantôt en grelot, tantôt en cloche ou en tube.
Les Heurs se groupent nombreuses en épis unilatéraux ou
verticillés, en corymbes terminaux ou bien elles sont dissé-
minées sur toute la longueur des rameaux, niais toujours
de façon adonner à l'ensemble un aspect riant cl coquet.
Les espèces cultivées ne sont donc pas très nombreuses
Pourquoi? Est-ce parce que leur culture est trop difficile ?
Nous ne le pensons pas; mais il est probable que la néces
site de tirer pari i îles produits de la culture a pour ainsi
dire forcé les horticulteurs à établir une sorte de sélection
dont bénéficient les espèces les plus belles et les plus rusti
'pies.
La multiplication peut se faire par semis mais ce mode
n'est utilisé que par ceux qui cherchent des plantes nou-
velles; d'ailleurs il est fort difficile d'avoir des graines el
les plantes qui en proviennent ont nue végétation irrégulière
et ne fleurissent que vers la Ie année.
Le marcottage peut aussi être ulilisé, pour fixer un accident
par exemple; mais c'est un moyen long el difficile à cause
de la fragilité des rameaux qu'il faut plier progressivement.
Dans la culture courante, ce procédé n'est pas employé el
seul le bouturage peut donner, à l'horticulteur comme à l'a-
mateur, de lions résultats.
Fig. 1. — Serre de Bruyères chez M. QuéncaH-I'oirier, à Snint-Cyr-mir-Loiri
L'impératrice Joséphine en avait réuni, dans les serres
de la Malmaison, une collection qui passait, au dire de nos
grands pères, pour très importante. Plus tard, les Paillet,
les Michel, les Rousseau et tant d'autres se livrèrent aussi,
avec succès à la culture de ces plantes. Vers 1850, on en
comptait plus de 300 espèces ou variétés.
De nos jours, on en cultive encore beaucoup, cependant
le nombre des sortes dont la vente est courante est restreint.
En effet, on ne voit guère, sur les marchés et dans les bou-
tiques des fleuristes, que les Erica hyemalis Hort., E.
prœstans Audr., E. vestita, Thunb et ses variétés, E. eon-
tricosa Thunb. et ses superbes variétés. E. Caoendishi Hort..
E. odorata Audr. et sa variété, E. o. Vilmoreana, E. aris-
tiiin Audr. et ses nombreuses variétés, E.perspicua Wendl.
el s, ^ variétés/?, p. nana et E. p. Linnœana superba, E. can-
didissima Hort../:'. margaritacca Hort. Kew, E. persoluta
L. et ses nombreuses variétés, E. cernix Audr. et ses va-
riétés E. v. ovata et E. r. coccinea, E. gracilis Salisb.,
E. cylindrica, E. cylindrica meyo/vainsi que quelques
autres en petite quantité.
L'époque du bouturage varie de février en juin, selon les
espèces; on fait même en automne des boutures qui réussis-
sent bien. Les boutures sont des sommités de rameaux her-
bacés dont on coupe, avec des ciseaux ou le greffoir, les
feuilles des parties qui sont destinées à être enterrées ; on
peut cependant se dispenser de ce soin surtout lorsque les
boutures sont très fragiles. Lorsqu'on ne peut, pour une
cause quelconque repiquer les boutures aussitôt faites, on
doit les mettre à tremper dans un peu d'eau afin qu'elles ne
fanent pas.
Le repiquage se fait en pots ou bien en terrines p mi
profondes, bien drainés, remplis de terre de bruyère très
sableuse jusqu'à 0m. 01 du bord: sur cette terre, on met du
sable blanc très lin, afin d'empêcher la mousse de se déve-
lopper et pour que le talon de la bouture ne touche pas la
terre. Quelques horticulteurs n'emploient que dos terrines
i anées et laissent, entre le sable et le haut de la terrine,
assez d'espace pour que les boutures soient à l'aise, puis
au lieu de mettre une cloche, ils se contentent de poser
dessus une feuille de verre.
.lAHDIN"
Quelle que soil la manière adoptée, il est urgent que
les boutures soienl bien étouffées et que l'on essuie les feuilles
de verre ou les cloches au moins une fois par jour. I □
seringage léger avec une pomme très fine doil être cl iné
aussitôt après le repiquage ci chaque fois qu'il est néces-
saire de le faire.
Selon la saison, les terrines sont placées en serre, sm'
couche tiède, ou même simplement dehors en plein air sous
un abri, pour les boutures faîtes en été.
Les boutures reprennent facilement et, au bout de six à
huit semaines, on peut les repiquer dans d'autres terrines
ou dans de pel ils godets que l'on étouffe quelques jours pour
assurer la reprise.
Dans 1rs ]n îiers jours d'avril, les plantes sont encore
rempotées, saul celles faitesdepuis fe\ rier et qui sont t raitées
me les plus anciennes boutures. Ensuite, on enterre les
puis sous châssis que I on étouffe d abord, puis que l'on aère
progressivement ensuite jusqu'au moment où l'on enlève
les panneaux.
Un autre procédé est le suivant : au lieu de mettre les
plantes en pois, ou les repique en pleine terre de bruyère
sous châssis et on les soigne comme les autres, niais on cons-
tate que leur développement est beaucoup plus rapide; le
rempotagea lieu en fin août ou au commencement de septem-
bre et.avec quelques soins, ombrage el bassinages, on ne perd
pas une seule plante. ( Vs plantes liassent l'hiver sous châssis
froid ou en serre froide très éclairée. A ce sujet, disons que
les serres, | mu i' cou \ en i r a u x lîruvères. doivent être basses el
à deux versants et que les tablettes doivent être élevées de
façon à ce que les plantes se trouvent placées le plus près
possible du verre ; l'aération doit être aussi complète que
possible, c'est pourquoi tous les panneaux de la serre doivent
être mobiles. Une serre ainsi construite esi très bonne pour
cultiver les Bruyères en hiver. En été, on peut l'utiliser pour
la culture des Bégonias bulbeux à fleurs doubles par
exemple.
Presque toutes les plantes fleurissent au printemps les
E. hyëmalis donnent leurs fleurs dés novembre). Lorsqu'elles
sont bien fleuries, on peut les vendre et leur valeur varie,
selon les espèces et leur beauté, de l) !>. ■,'5 à tt fr. 50.
Aussitôt qu'elles ont Henri, on leur donne un rempotage
en mars, avril ou niai el on les laisse encore quelque temps
en serr i sous châssis en les habituant progressivement
au grand air; puis'on les place dehors sur des planches bien
nivelées, à une distancé proportionnée au développement
qu'elles vont acquérir et. au bout île quelque temps, lorsque
les racines commencent à tapisser les pots, on les enterre
au :.' :'. de la hauteur des DOts a|j„ (| ,-.x jt,.,. [e déssèehem -ut
de la motte.
Les soins généraux à donner aux Bruyères sont, en pre-
mière ligne, l'arrosage qui doit être lait judicieusement à
tel point que, dans beaucoup d'établissements, ce sont les
patrons ou les premiers garçonsqui sont chargés de ce soin,
(in sait fort bien que l'humidité nedoit jamais maie.
mais elle ne doit pas non plus être surabondante, car, si la
soir tue une Bruyère en deux jours, l'excès contraire amène
égalemenl la mort à brel délai.
Ce besoin d'être constamment humide sans excès, nous
indique de suite qU il tant que les pots soient bien drainés
etque la terre convenable doit, être une terre de Bruyère
poreuse plutôt sableuse que tourbeuse.
Le choix de l'eau pour les arrosages n'esl pas non plus
indifférent : autant que faire se peut, on doit se servird'eau
de pluie, les eaux calcaires el séléniteuses doivent être pros
crites totalement.
La taille se fait au printemps avant ledéparl delà végé
talion; cil,- a pour lait d'équilibrer toutes les parties des
plantes, afin de leur donner nu port aussi régulier el ;iussi
compact que possible.
Il est inutile île dire que l'on doit, au moyen de
quelques sarclages et binages, tenir les planches exemptes
de mauvaises herbes; ces binages el sarclages, auront de
plus, 1 avantage d'entretenir la terre, dans laquelle les
pois sont placés, dans un lion état de porosité el de perméa
bilité. '
Il arrive parfois que l'on se trouve en présence d'un été
pluvieux, mi voit alors les plantes jaunir, ce qui est du à
l'humidité; il suffit, dans ce cas. de déterrer les pots pou
que les plantes reviennent à leur état normal. Les Bruyères
boutonnent mieux aussi lorsqu'elles sont levées de bonne
heure à l'automne.
Quand l'automne arrive, on rentre les Bruyères en
sern.'. ainsi qu'il a été dit. et on ne tarde pas à. obtenir une
belle floraison commençant à des époques variables selon
les espèces.
lui hiver, lorsqu'on ne peut donner de l'air aux serres
et que le temps est couvert, on voit quelquefois 'apparaître
un champignon, c'est le blanc, dont on se débarrasse par
quelques soufrages.
On a aussi à combattre le grise.
En été, certaines espèces, notamment l'A. translucens et
l'A. ignescens, sont attaquées par un champignon dont on
constate la présence sur les feuilles par l'apparition de
petites taches farineuses couleur de rouille. Les plante-s
attaquées perdent leurs feuilles, l 'n sulfatage fait à la bouil-
lie bordelaise à la dose de 1 p. 100 enraye la maladie;
mais le plus simple est encore de brûler, dès le début, les
plantes attaquées ainsi que la terre contaminée.
Le moment de la vente est celui de la floraison; les
plantes valent alors de 0 fr. (il) à 1 fr. 50, 2 francs et même
ii lianes, selon leur force, leur âge cl les variétés. Celles qui
ne sont pas vendues ou qui sont mal venues sont rabat lues
au printemps, traitées comme il a été dit et conservées
pour la vente suivante.
Lorsque des sujets âgés de plusieurs années, ont été
bien cultivés, ils sont de toute beauté. Il nous a été lionne''
d'admirer, cette année, chez M. Queneau-Poirier, horti-
culteur à Saint-Cyr-sur-Loire une serre garnie de-Bruyères
et rien ne peut r end iv le charme de cet exhibition dont la
figure 1 donne une idée approximative.
Les plantes qui garnissaient cette serre étaient en pleine
fleur à la mi-mai. elles appartenaient presque toutes à l'E.
oentricosa Thumb. ou à ses variétés, parmi lesquelles
nous citerons :
E. r. porcellana Hort., superbe plante à feuillage étoffé,
très cilié', à inflorescence en corymbe terminal dont les
Heurs globuleuses, allongées rose vif, à gorge carmin foncé,
se montrent jusqu'en juin :
E. r. coccinea minor, à feuillage peu cilié', trois lois moins
grand que dans la variété précédente, à fleur légèrement
globuleuse allongée, rouge a. l'extérieure, pourpre intérieu-
rement, à bord de la corolle blanc rosé', à macule rouge
carmin foncé à la gorge; floraison en avril mai;
E. r. gîobosa albct Hort., variété ressemblant à l'A", r.
■poFcellana, mais à feuilles et à fleurs plus petites, blanc
légèrement rosé-;
E. r. titliti hirstttu, jolie plante, à fleur blanche, moins
vigoureuse que la variété précédente, mais à feuillage plus
serré' ;
E. i . magnifica Hort., à feuilles petites, s'étalanl ho-
rizontalement, à peine ciliées, à fleurs d'un riche rouge
carmin brillant, passant au rosi' tendre sur les bords, parais
sant en mai.
A côté' de ces piaules, il y avait encore : ['E. Spenceri,
i -olle arquée et comme tronquée, rose carmin tendre à
boni blanc ei à éianiinos brun pourpre très apparentes, l'E.
Ciirrnilis/iii.ii corolle verdâtre passant au jaune en vieil-
lissant, ci enfin l'A', perspicua Wendl. var. nana, mi-
gnonne petite plante à Heurs ressemblant, quanta la forme,
à celles de l'E. oentricosa coccinea minor, mais d'une
couleur blanc rosé très tendre, marquées longitudinalement
d'une ligne pourpre.
Il y avait, dans cette serre de vingt mètres de long sur
cinq de large, des plantes d'un an disparaissant sous les
Heurs, celles de deuxaus avaient de là à ','tl tiges Qorj
(ères et. sur des plantes de quatre ans. on pouvait compter,
en moyenne, de 711 à 80 rameaux termines par une vraie
couronne de fleurs.
Considérée isolément, chaque plante était remarquable,
mais que dire de l'ensemble, sinon que c'était vraiment
admirable et que nous avons étéheureux d'être du nombre
de eux qui ont pu contempler ce groupement de 1500
Bruyères dans toute leur beauté.
II. LEMOINE.
LE JARDIN
CHRONIQUE FLORALE
Au marché des Halles et chez les fleuristes. —
Les fleurs à l'hôpital Boucicaut. — Les fleurs
en Amérique, en Angleterre et en France, pour
Noël. — Une gerbe de corsage. — Les fleurs à
l'enterrement d'Alphonse Daudet. — Quelques
compositions florales. — Une corbeille hiver-
nale.
24 décembre. C'est par une bise glaciale que j'arrive
aux Halles à six heures. Les marchandes sonl frileusement
emmitouflées et n'osenl pas déballer leurs fleurs à cause de
la gelée. Les fleuristes sont très affairésel font de nombreux
achats.
Il n y a plus de fleurs
de plein air, mais les
l,,i, .•lus les ont remplacées
par des : Roses Paul Neg-
l'on, GènèralJacqueminot,
Triomphe de l'Exposition,
La Reine, Lilas blanc,
Houles de Neige. Muguets,
Anthurium . Camellias ,
toutes ees fleurs soigneuse-
ment enveloppées : je vois
encore quelques bottes de
Chrysanthèmes — les der-
nières !
Les fleurs du Midi sont
nombreuses H toutes, ser-
rées dans les paniers si
typiques i'Arundo : Ro-
ses, < Eillets, Mimosas. Ja-
cinthes, ( riroflées, Anthé-
mis, Violettes. Anémones,
Résédas, Erica, < Ihrysan-
thèmesdeslacsfXeucanMe-
mum lacustre)et les Scilles
bleues fleurant bon, rappe-
lant les contes de Mistral
et dont la pénétrante odeur
se répand partout.
A la section des feuil-
lages, j(. \ ois i| énormes
branches de Houx et des
faisceaux deFragon perlés
de rouge ; puis des feuilles
de Fougères, des rameaux
de Mahonia empourprés,
du Gui, ete.
Les bouquetières ambu-
lantes colportent avec leurs
fleurs, depuis une quin-
zaine de jouis, tous ces
feuillages et principale
ment le Houx.
Aux vitrines des fleuristes, surgit toute une floraison
éphémère qui semble un démenti à la température hiver-
nale. Parmi les Lilas blancs, se dressent, en de vigoureux
contrastes, les forts rameaux, aux fulgurantes bractées, du
Poinsettia pulcherrima. A côté des Roses, voici îles Mu-
guets, des Cyclamens, des Bruyères, des Jacinthes, des
Tulipes, du Lilas de Perse que l'on force facilement et qui
apparaît en quantité cette année. Il peut geler, ees Heurs
n'en continueront pas tnpinsà fleurir, car, avec les serres el
les procédés actuels de culture, on peut dire qu il n j a
plus de saisons.
Partout, ou ne voit que des Sapins et des Pins, ces petits
arbres de-Noël si chers aux enfants et qui, ce soir, vonl
disparaître sous les joujoux et resplendir de lumière.
Elle était brillante La garniture florale faite pour l'inau-
guration de l'Hôpital Boucicaut, le l'r décembre, par l'Ecole
Fia.
d'Horticulture Le Nôtre, dont M. Guillaume esl l'intel-
ligent directeur. < >n ne voyail que fleurs el plantes vert
Comme on le sait, eel établissement, dû à la munifli
de Mme Boucicaut, a été con truil avec ions 1rs perfection-
nements modernes el l'Horticulture y joue un certain rôle.
En outre des jardins el parterre plantés d'arbre et d'ar-
bustes qui seronl attenants en été, ont été érigées de
vérandas au 1 t des salles de malades. On s'esl inspiré,
pour cela, de ce qui se l'ail en Amérique et en ^.nglei
et, dans [es perfectionnements, on a compris l'adjonction
des piailles.
J'ai pu voir, au cours de ma visite, ces vérandas qui
sonl vitrées en verre cathédrale et sont séparées des salles
par de viandes glaces sans tain, ce qui permet aux malades
de voir les plantes de leur lit.
Deux portes font c
muniquer la salle des ma
lades avec la véranda, qui
elle, n'a pas de communi-
cation extérieure. Les con-
valescents peuvent aller
s'asseoir sur les bancs qui,
leur sont réservés dans ces
petits jardins d'hiv er.
Itans chaque véranda,
deux petites jardinières
contiennenl les plantes
vertes : Palmiers, Draeœ-
nas, Aspidistras, etc. ; de
chaque côté des tablettes,
sont deux l'ori- Lauriers
d'Apollon en bac. t !el en
semble esl joli el bien \ isi-
ble de la salle des malade.
qu'il égaie comme un
rayon de soleil.
("esi l'Ecole Le Nôtre
qui est chargée par l'As-
sistance publique, de l'en-
i retien el du remplacemenl
les plantes, ce avec quoi il
faut Compter car la cha-
leur \ e,i un p mi i rop êle-
\ é -. Souhaitons que, dans
les autres hôpitaux", on
fasse aussi placer de - plan-
tes bien en vue, pour l'é-
gaiement el la saule des
malades.
Les fêtes de Noël, le
ci ( 'hristmas n des Anglais.
sonl le prétexte de réjouis-
sanees.en Angleterre el en
Amérique. Les Heurs y oui
une grande place, car on
en décore les apparte
> marché de Corsent Garden est-il, paraît-il,
b lé de fleurs et de plante- qui se vendent
Gerbe de corsage.
inents. Aussi I
• uce moment .
un bon prix.
Je viens de voir, dans V American Gardening,' une
ligure représentant la garniture d'une cheminée ainsi dispo
ée : d'un côté, étail placée une guirlande de rameaux de
Smiliii el de Houx passant au- dessus de la glace pour
retomber de l'autre côté où se trouvai! un beau Palmier.
Les fleuristes américains entreprennent ainsi d'orner les
demeures avec un certain goût .
On est heureux de penser que, par ces temps d'anglo-
manie à outrance, où beaucoup, voulant paraître _ genth
mm. copient jusqu'aux gestes el tics dei Anglais, cette
rai ieuse coutume ;e répand en F rance el que chacun pour
eette fête orne sa de ure. Aussi aehète-t-on, en quantité
du Houx, du Gui et des Narcisses, que l'on dis], os,, dans les
vases et corbeilles.
J'ai beaucoup remarquérdevant une taverne, une mai-
LE JARDIN
quise tout enguirlandée de Houx et de Gui et disposée là, à
l'occasion des fêtes de Noël. Cette ornementation était très
jolie.
Au moment dos fêtes et des bals, je crois devoir signaler
une charmante gerbe de corsage (fig. 2). Ce qu'elle a de
particulièrement original, c'est qu'elle déroge aux prin-
cipes actuellement suivis qui veulent qu'une gerbe de eor-
sagesoit en Roses, en Lilas blanc, en Œillets, en Muguet
mi en Orchidées. Celle-ci est uniquement et très gracieuse-
ment composée de Violettes de Parme et de Pensées es
dernières de tons fauves : Violettes et Pensées sont montées,
une par une. sur un mince lil de fer presqu'invisible, et, du
fond bien garni de Pensées et de Violettes de cette g
partent des élancés et des faisceaux de plusieurs Violettes
t] ni semblent excessivement fragiles et sont dune grâce
frêle; ces fleurs ne sont accompagnées que par de petits frag-
ments de feuilles de Fougères.
Les coloris s'harmonisent bien et forment un ensemble
d'une douceur exquise. Je ne doute pas que beaucoup de
dames et de demoiselles, adoptent les gerbes de ce genre,
qui laissent celles en Orchidées loin en arrière et les sur-
passent en finesse et en légèreté.
Nos lecteurs ne seront pas ('■tonnés, de la grâce exquise de
cette gerbe quand je leur aurai dit qu'elle est signée du nom
d'une véritable artiste, Mme Chenier, qui apporte toujours,
dans ses créations, un goût parfait.
*
Les fleurs n'ont pas l'ait défaut aux obsèques de l'illustre
romancier Alphonse Daudet. Dès le matin de l'enterrement,
le vingt décembre, le catafalque disparaissait sons les cou-
ronnes et la chapelle ardente était toute fleurie. Le char
funèbre, un char de fleurs et trois brancards contenaient
■ les quantités de couronnes, croix et coussins, sans compter
les couronnes portées à liras. La plupart des journaux, les
théâtres, la ville de Paris, la ville de Nîmes, de nombreu-
ses sociétés, avaient envoyé une couronne.
Presque toutes étaient confectionnées en Pensées, en Vio-
lettes et en Narcisses, avec piquets gerbes en Roses. Celle
du Journal était entièrement composée de Violettes de
l'arme. A ces fleurs véritables et toutes fraîches, Emile
Zola a joint des fleurs de réthorique qu'il a jetées à mains
pleines, en un adieu suprême, sur la tombe de son ami.
*
J'ai vu, ces jours derniers, trois exquises compositions :
L'une était un panier normand avec une grande anse,
garni, d'un côté, par un lapis en Anémones jaune orangé,
tandis que, de l'autre côté, s'élançaient des Roses La
France et Nabonnand, qui dépassaient en hauteur les
Anémones. Cette différence de tous comme de taille était
exquise.
Une autre, était un petit panier tout en Réséda avec un
piquet de Roses Maréchal Niel; c'était à la fois délicieux
et de bon goût.
Enfin, une corbeille entièrement formée de Roses Thé
variées et sur l'anse de laquelle, formée de ramilles entre-
lacées, étaient fixés de grès bouquets de Violettes aux longs
pédoncules retombants. Cette composition faisait beaucoup
d'effet et n'était pas banale du tout.
*
* *
Les jardins sont bien tristes en hiver, car, généralement,
on n'en garnit pas les corbeilles. < ra pourrait pourtant l'aire
des garnitures vraiment jolies.
Je viens de voir, dans une propriété privée, une composi-
tion hivernale très bien comprise. Le milieu delà corbeille,
qui.est tn's grande, est planté en Choux d'ornement ; elle
est bordée par un rang d'Aucuba, alternés avec de- ra-
meaux de Houx garni- de fruits et piqués tout simplement
dans la terre, puis d'un feston de Fusains à feuilles pana-
i bées de jaune sur un fond de Fusains verts et enfin le rang
extérieur est en fusains rampants panachés de blanc. De
place en place, parmi les Choux d'ornement, émerge la flè-
che d'un Buisson ardenf .
Cette composition est très jolie, les oppositions de cou-
leurs en sont parfaites et s'harmonisent 1res bien.
ALBERT MALMENÉ.
Les Cannas à fleurs d'Orchidées
Les nouveaux Cannas hybrides du C. flaccida, mis au
commerce depuis quelques années à peine, ont déjà fait
beaucoup parler d'eux.
Les deux premières variétés, Italia et Austria, étaient
loin d'être parfaites, et j'ai dit l'an dernier, très carrément.
ce que j'en pensais (1). Mais M. Da ni ma un nous a donné, en
1NH7, de nombreuses variétés nouvelles dont certaines mar-
quent un réel progrès.
Que reproche-t -on en effet à Italia et à Austria '.' — Italia
est relativement précoce, mais ses fleurs, dont le coloris est
d'ailleurs charmant, ont 1 énorme défaut de ne pas s'ouvrir
complètement sous notre climat; elles restent, huit fois sur
dix, roulées en cornet et il faut des circonstances exception-
nelles pour qu'elles s'épanouissent; de plus, on leur
reproche d'être d'une contexture délicate : l'étoffe des pétales
en effet est très mince et ressemble fort à du papier de soie,
le- fleurs résistent, par suite, difficilement aux intempéries
et se fanent assez rapidement. Austria a les mêmes défauts,
et. de plus, il produit très peu de Heurs.
fin revanche, Alemannia, une des meilleures nouveautés
de 1897 (voir la planche en couleurs ci-contre), ouvre bien
ses Heurs, et il est rare que celles-ci restent en boutons : il
a donc un énorme avantage sur Italia. Le plus, les fleurs
de cette variété, vraiment très belles, sont beaucoup plus
grande- dan- toutes leurs parties ; elles s épanouissent au
nombre de trois et même quatre à la fois et la plante, très
vigoureuse, produit de nombreux épis. Le coloris des fleurs
ressemble à celui d'Italia, toutefois le rouge du centre des
pétales est moins vif et tourne à l'orangé. L'étoffe en est
malheureusement encore délicate.
L'ell'et ornemental de cette variété est incontestable; elle
sera très précieuse pour la culture abritée. En serre. -es
de m- immenses peuvent ri\ aliser avec celles des t (rchidees,
avec lesquelles elles ont. comme d'ailleurs celles A'Italia,
une vague ressemblance.
On pourra essayer ce Canna en pleine terre, à la condi-
tion de lui choisir un endroit très chaud, abrité du vent,
de le planter sur une lionne couche chaude et de lui do'nner
des arrosages abondants à l'engrais chimique. Si on peut
surtout couvrir les plantes au moment de- fortes pluies, il
i-st permis d'espérer qu'on en obtiendra de Lions résultats.
J'essayerai, en plein air. cet été, une petite corbeille
A' Alemannia, chosequi ne me serait jamais venue à l'esprit
de faire avec Italia.
R. JARRY-DESLOGES.
Les livraisons de plants au Jardin d'essai de
Tunis. — Le Jardin d'essai de Tunis, institué par les
soins de la Direction de 1 Agriculture ci du Commerce,
livre, chaque année, aux colons delà Régence, un n bre
de végétaux qui va sans cesse croissant.
Pendant 1 hiver 1896cl897, nous dit le Bulletin publié
sou- la haute direction de notre collaborateur et ami. M. .1.
Dybowski, directeur de l'Agriculture et du Commerce de
la régence de Tunis, il a été vendu, par le Jardin d'essai.
aux colons .
lô.Tii'.i arbres fruitiers, dont . 198 Abricotiers. 5.146
Amandiers. 1.592 Caroubiers, lô',' Figuiers, ~'.1K1 Oliviers,
769 i Mangers mm greffés, 847 Pêchers, .">S7 Poiriers,
225 Pommiers, etc.
60.294 arbre- forestiers et d'ornement, dont . 13.010 Pins,
11.139 Mimosa, 10.180 Eucalgptus, 1.783 Faux-Poivriers
(Schinus Molle), L776 Casuarina, 34.00 Robiniers,
1.645 Mûriers. 790 Parldnsonia, etc.
'.'NI plantes d'appartemenl ou de luxe; 3.000 grilles
d Asperges et 100 plants d'Artichaut.
(1) Le Jardin, 1SI7, page 43.
L E I A 1'. 1) 1 N
'&-*
■ '
CANNAS A FLEURS D'ORCHIDÉES
[. Austria. — 2. Italia. - 3. Alemannia.
LE JARDIN
Le Cratœgus coccinea comme Sujet
Dans la pratique du greffage, on a besoin, assez souvent,
d'employer l'Aubépine comme sujet. En outre îles diverses
espèces du genre et de leurs variétés, ce sujet sert couram-
ment ou pourrait servir dans des eas déterminés, pour
certaines autres Rosacées, par exemple pour le Néflier, les
Sorbiers et aussi pour divers Poiriers, pour l'Amélanchier,
le Bibacier, le Rapkiolepis, etc. C'est habituellement à
l'Aubépine commune {Cratœgus oxyacantha L.) que l'on
a recours.
A ce propos, il u'est peut-être pas inutile de remarquer
que, très probablement, les pépiniéristes emploient, le plus
souvent, non pas le type à deux osselets par fruit, mais
bien l'Aubépine monogyne. Cette dernière, tantôt considérée
comme espèce distincte sous le nom de C. monogyna Jacq.,
tantôt rattachée, comme variété, au C. oxyacantha, est
beaucoup plus répandue, à l'état spontané, que l'Aubépine
à deux osselets. C'est même à elle qu'il faut rapporter la
plupart de nos belles variétés à (leurs roses, rouges, écar-
lates, etc., simples et doubles, ("est elle aussi qui fournit
la majeure partie, sinon la totalité, des beaux exemplaires
arborescents que l'on rencontre souvent, en certains pays,
dans l'iwt de la France, par exemple, en pieds isolés à la
limite des sillons ; exemplaires qui, avec l'âge, atteignent
les dimensions d'arbres de troisième grandeur. Plus vigou-
reux en effet que le C. oxyacantha, le C. monogyna ac-
quiert une plus forte taille. Et comme les pépiniéristes pré-
fèrent naturellement, pour les semis, récolter leurs graines
sur les Aubépines les plus belles et les mieux venantes, il
y a de grandes chances pour que, sans même s'en rendre
compte, ils sélectionnent au profit du C. monogyna.
Encore qu'elle présente de réelles qualités, et qu'elle soit,
en somme, préférable au type à deux osselets, cette Aubé-
pine ne laisse pas. cependant, que d'avoir certains incon-
vénients ; ,,n peut lui reprocher surtout de ne se développer
qu'avec une lenteur relative, d'être pourvue de nombreuses
épines dans le jeune âge, et de perdre rapidement sa sève.
Ces inconvénients, l'espèce dont je veux parler ne les
présente qu'à un bien moindre degré. Il s'agit de l'Aubépine
à fruits écarlates (C. coccinea L.) (1).
Espèce américaine, originaire du nord des Etats-Unis et
du Canada, l'Aubépine à fruits écarlates est une des plus
belles du genre au point de vue ornemental. Joli petit arbre
atteignant facilement 5 à 6 mètres et même jusqu'à 7 ou
S mètres, se formant bien en tête. Ecorce blanchâtre, d'abord
lisse, puis crevassée. Epines brun noirâtre, longues et fortes,
légèrement arquées, pas très nombreuses. Feuilles relati-
vement grandes, ovales-élargies, incisées-anguleuses, à lobes
courts et. pointus, irrégulièrement et finement dentelés.
Fleurs blanches, relativement grandes et très abondantes,
en corymbeg courts. Fruits ovoïdes ou subglobuleux, du
volume d'une moyenne cerise, d'un très beau rouge écarlate,
contenant ordinairement 1 et quelquefois 5 osselets. Ces
fruits, d'un coloris superbe, mûrissent dès le mois de sep-
tembre et produisent alors un brillant effet; malheureu-
sement, leur rôle ornemental est souvent de peu de durée,
parce qu'ils sont très recherchés des oiseaux, surtout des
merles. Sous ce rapport, l'espèce est à signaler pour les parcs
à gibier.
C'est un peu par hasard que j'ai pu me rendre compte
des a\ antages que présente, comme sujet, l'Aubépine à fruits
écarlates. Kn 1885, il nous fallut, au Muséum, écussonner
(1) Le C. coccinea de Llaaé(Afespilus coccinea Willd.) compte,
parmi de nombreux synonymes, celui de C. accrirolia Hort.
Or ce nom d'arerifoUa est de nature à produire une confusion,
attendu qu'il a été appliqué aussi à une autre espèce très dis-
tincte, le C. cordata Ait. (Syn. C. populil'olia Walt., C. ace-
r i/o lia Mœnch, Mespilas coralUna Desf., etc.) Aussi devrait-on
l'abandonner complètement.
Le C. cordata Ait. a été indiqué, en 1SS9, par M. Ch. Baltet,
sous le nom d'Aubépine petit Corail (C coralina), comme
donnant, à Reims, entre les mains de notre camarade, M.
Dubarle, des résultats remarquables en tant que sujet. Par
des échantillons qu'a bien voulu m'envoyer M. Dubarle, j'ai
pu me convaincre qu'il s'agissait bien du C. cordata. Cela n'a
pas été sans me surprendre, car cette espèce se montre fort
chétive au Muséum. Tant il est vrai qu'il faut toujours, en cul-
ture, compter avec le sol et les autres conditions extérieures
et bien se garder ie trop vite généraliser.
L. II.
des Cratœgus. Les sujets d'Aubépine ordinaire n'étaient pas
en nombre suffisant ; par contre, nous disposions d'un lot de
jenues C. coccinea et C. crus-galli; l'idée me vint d'essayer
de cas deux dernières espèces. Le résultat fut très satis-
faisant, aussi bien pour l'une que pour l'autre. Mais l'Aubé-
pine Ergot de coq est pourvue, même chez les tout jeunes
exemplaires, d'épines redoutables et fort gênantes pour le
greffage; aussi en sommes-nous restés là de nos essais
touchant e ■ r. crus-galli. Au contraire, tout nous engageait
à les renouveler à l'égard du C. coccinea, dont les jeunes
[liants, jusqu'à trois ou quatre ans, sont ou complètement,
ou presque complètement inermes.
Une étude de douze années nous a permis d'apprécier
encore davantage cette espèce. Elle conserve plus longtemps
sa sève que1 l'Aubépine ordinaire ; à âge égal, les sujets sont
plus gros, plus étoiles et plus lisses; 1 ecorce est plus épaisse
et plus facile à lever; les greffes poussent plus vigoureu-
sement, au moins dans les premières années.
Nous avons pu nous assurer que les espèces habi-
tuellement greffées sur l'Aubépine ordinaire réussissent
également sur l'Aubépine à fruits coccinés : espèces et
variétés du genre Cratœgus, Poiriers, Sorbiers, Néflier, etc.
L'Aubépine de Carrière (C. Carrierei) notamment, nous a
donné ainsi de très bons résultats.
Ajoutons que le C. coccinea fructifie abondamment et
donne, en général, quatre osselets par fruit, ce qui permet
d'obtenir d'un même pied un bon nombre de sujets, et enfin
qu'il parait tout aussi accommodant sur la nature du sol
que les C. oxyacantha et C. monogyna. L. HENRY.
SIR LE PLXCUICliLA CAUDATA
Tout récemment, dans ce journal, il à été question de
cette plante, vulgairement Grassctic à long éperon; elle a
été, d'autre part, présentée en fleurs à la dernière séance de
la Société nationale d'horticulture de France (23 décembre
1897).
C'est une espèce fort curieuse à plusieurs points de vue;
M. Correvon en a signalé la beauté des fleurs dans un inté-
ressant article, très documenté, surtout au point de vue
eultural et botanique (1) et il a indiqué qu'elle était classée
parmi les plantes dites carnivores.
Peut-être y aurait-il lieu de rappeler ici, d'après l'auto-
rité de Duchartre, une autre propriété très curieuse de cette
belle plante mexicaine, et qui est relative à son mode de
végétation.
D'après des observations, poursuivies pendant une année
entière, Duchartre put se rendre compte qu'elle a deux
manières d'être, entièrement dissemblables, pendant l'hiver
et pendant l'été.
En hiver, dit-il, elle a une rosette de petites feuilles
épaisses et raides, serrées l'une contre l'autre, dont le nom-
bre s'élève de quatre-vingt-dix à cent ; dans cet état, elle
avait été prise d'abord pour une espèce distincte et séparée,
le P. Bakeriana Sander (Voir Gardeners' Chronicle, 1881,
p. 541, fig. 102103), puis pour l'état jaune de la plante
(Voir Botanical Magasine, pi. 6621).
Kn été, au contraire, elle offre une large rosette lâche de
feuilles beaucoup plus grandes, beaucoup plus minces, et au
nombre d'une dizaine seulement.
Une plante présentée à la Société nationale d'horticulture
de France, le 28 avril 1887, était en train de passer de l'état
hivernal à l'état estival, et, à cette date, Duchartre déclara
qu'il avait pu observer le fait inverse, c'est-à-dire le pas
sage de la forme estivale à la forme hivernale, et qu'il ne
lui restait aucun doute sur la marche de la végétation dans
cette curieuse espèce.
Ce singulier mode de végétation a fait l'objet d'une très
intéressante et très instructive note de Duchartre dans le
Journal de la Société nationale d'horticulture de France.
année 1887. pages 421 à 137, et, dans ce même journal
(1887, p. 186 à 510), la même plante y est considérée comme
espèce insectivore.
(>s observations de Duchartre sur le Pinguicula caudata
méritent d'être citées et je les signale aux lecteurs qui n'en
ont pas connaissance; ils les liront avec intérêt.
J. GEROME.
Il) Le Jardin. 18117, page 348.
III
K JAHDIX
Multiplication du Pinguicula Caudata Multiplication des Bégonia semperflorens
J'ai fort remarqué, dans le dernier numéro du Jardin, un
article concernant les Pinguicula (Grassettes), ces plantes
si jolies, si longtemps .délaissées et qui sembleraient vou-
loir reparaître en lumi.èrè et prendre, dans nos cultures, la
place qui leur est si légitimement due.
Je ne viens pas positivement parler dé la culture de cette
plante, qui a été traitée dans l'article en question, en termes
assez pïéeis; je me bornerai à dire quelques mots de leur
multiplication.
Le semis est le te qu'il convienl d'employer pour
obtenir des résultats appréciables, mais pour avoir des
graines qui viei nt à parfaite maturité, il est certaines
dispositions dont il convient de tenir compte.
Le Pinguicula caudata, quoique plante de serre froide,
demande a être rentréen serrechaude pour la fécondation;
faute de cette précaution, on risque de voir la tige pourrir,
ce qui arrive généralement lorsqu'on le féconde en serre
fluide.
Je cultive ce Pinguicula depuis quatre ans. époque à
laquelle un de mes amis me lit cadeau d'un exemplaire.
Ayant fécondé cette plante
en serre froide.sans résultat,
I idée me vint de la rentrer
en serre chaude, et, cette
luis, la fécondation me
donna de très bonnes grai-
nes, en décembre. Je semai
ces graines en janvier,
également à chaud, dans
un compost de terre de
bruyère tourbeuse mélan-
gée de sphagnum et j'en
obtins toute uni' légion «le
jeunes piaules qui fleuri-
rent au bout de deux an-
nées de culture pour les plus
vigoureuses et de trois an-
nées pour les autres.
Les jeunes semis de /'///-
guicula, une fois levés,
demandent un sol très
sain ; si on laissait tint
midité s'emparer de la terrine, on verrait, petit à petit, les
jeunes plants se couper au pied et disparaître jusqu'au
dernier.
Quand les jeune, plants ont développé trois feuilles, on
les repique en terrine, dans le mê lompost que puni- le
semis, et on place ces terrines sur une soucoupe contenant
un peu d'eau, de manière à ceque les plantes se trouvent
mouillées par capillarité; pendant l'été, une serre à Géra-
nium leur suffit.
Je ne suis j>.i- partisan de faire subir à ces plantes un repos
absolu, ■■in ■ le font certains cultivateurs. A mon avis,
en les retirant de l'eau vers le mois de septembr :tobre,
elle, perdent, par suite de cette opération, unecertai [iian-
tité d'eau, suffisante : c est le seul repos que je leur don ne.
I." Pinguicula caudata lieu rit depuis novembre jusq l'en
janvier février et, comme chez certaines de nos Orchidées,
ses fleurs se tachent ass,./ facilement; pour obvier à cet
inconvénient, je rentre mes Pinguicula en serre chaude', le
plus près possible ,|u verre, ce qui permet aux fleurs -1 ■ se
conserver très fraîches sans pour cela que l'inflorescence
s'amolisse ce qui leur lait perdre la belle tenue qu'on leur
connaît.
A. COURMONTAGNE.
Fig. 3. — Semis de Bégonias.
PAR SEMIS
Le semis étant le moyen de multiplication des Bégonia,
semperflorens le plus simple el le plus pratique, malgré les
petits soins qu il exige, nous allons en dire deux mots.
Pour tirer tous les avantages que présente la culture de
ce Bégonia comme plante annuelle, il faut en faire le semis
de très bonne heure, des jan\ ier ou février au plus ta rd et,
par suite, en serre chaude. Sans serre chauffée, le semis,
comme aussi le bouturage printanier, ne sonl guère pos-
sible. On en est alors réduit à faire cette multiplication à
l'automne et à hiverner les plants sous châssis soigneu-
sement abrités de l'humidité et surtout des gelées.
D'autre pari, les "raines du Bégonia semperflorens,
comme celles, du reste, de ses congénères, sont excessivement
fines ci. malgré la robusticité de la piaule, le semis d'a-
bord et ensuite l'éducation des jeunes plants demande cer-
tains petits soins.
Voici comment on peut opérer, non seulement pour cette
espèce, unis pour Imites les autres en général.
Selon la quantité de
plants nécessaires et, par
suite, de graines à .semer,
on emploie des terrines ou
des puis de 0™12 de diamètre
eu\ î ci m . bien drainés el
remplis d'un mélange de
terre de bruyère et de sable
très finement tamisé. < >n
foule modérément et on
nivelle soigneusement à
laide d'une planchette ou
du fond d'un autre pot.
L'épandage des graines,
suffisamment clair et uni-
formément, esl assez diffi-
cile, par suite de leur té-
nuité extrême. ( In les
mélange généralement à
du sable ou à de la cendre
1res fine et on les répand
à la main ; mais bien plus
commode et plus certain est le procédéque montre la figure 3
et qui consiste à se servir d'une carte pliée en gouttière,
que l'on fait trembloter pour laisser tomber les graines
régulièrement. Il est inutilede recouvrirees graines si l'on
a l'intention de couvrir les récipients eux-mêmes il une
feuille de verre, ainsi que l'indique la figure 1. Cette
feuille de verre retient l'humidité et, par suite, hâte el
facilite la germination. Elle réduit aussi la fréquence des
arrosements, opération délicate qu'il ne faut effectuer qu'à
l'aide d'une seringue à trous excessivement lins, ou mieux
encore par iiubibilion. c est à-dire en plongeant la base des
récipients pendant un certain temps dans l'eau.
Pendant la germination, qui est rapide si la température
île la serre esl maintenue aux em irons de 20", et jusqu'au
premier repiquage, les pots cl terrine- sont tenus très près
du vitrage de la serre, en pleine lumière, en évitant sim
plement les coups de soleil.
Lorsque les plants sont levés, on soulève progressivement
la feuille de verre pour les habituer à l'air, et, lorsque les
deux premières fausses feuilles (cotylédons) s,, m bien
étalées et que la première feuille commence à pointer, on
procède au repiquage.
La petitesse des pi a ni s rend leur manipulation difficile à
LE JAHIHX
11
l'aide des doigts, mais si l'on use ilu petit accessoire que
montre la figure ô, le travail devient bien plus simple et
plus rapide. Cet accessoire est, comme on le voit, une pince
ou,plus exactement, une sorte de fourchette en bois dont les
branches sont tenues un peu écartées par unpetit coin, afin
que la tige des piaules ne se trouve pas serrée. Les plants
étant soulevés de terre, on les prend eh passant la l< m i-
TAILIE DES ROSIERS FATIGIÉS
Fiff.
1. — Semis de Bégonias couvert
d'une plaque de verre.
ehette sous les cotylédons et on les dépose un à, un dans les
trous que le plantoir, plus fin qu'un crayon, prépare pour
eux de l'autre main. Ce repiquage a lieu dans la même
terré que le semis et à 0m,01 ou 0",02 de distance seulement.
Après un arrosage donné avec soin, 1rs récipients sont
replacés près du vitrage et tenus, pendant quelques jours,
couverts de leur feuille de verre pour faciliter la reprise.
Lorsque les jeunes plantes commencent à se gêner, on
les repique encore une fois en terrine, à ir.iil ou 0™,05 de
Fig. 5. — Repiquage de jeunes Bégonias.
distance, cm bien on les emporte de suite dans des godets,
pour leur donner plus tard un rempotage dans des pots de
0m,06 à (l'Mi; de diamètre. Dès lors, les plantes sont faites,
il n'y a plus qu'à régler leur développement par une plus
ou moins grande somme de chaleur, de façon à ce qu'elles
commencent à montrer leur première fleura la fin de mai,
époque à laquelle on effectué les garnitures de plein air.
S. MOTTET.
Par suite de l'âge ou du manque de fertilité du sol ei
principalement à la suite de tailles mal faites, beaucoup de
Rosiers dépérissent. Aussi les amateurs cohstàterit-ils une
mortalité de plus en plus grande au fur et à ne-sure que
leurs Rosiers prennent de l'âge. C'esl la conséquence de la
\ ieillesse, me dira-t-on. Oui, mais d'une vieillesse que l'on
peut prolonger par un rétablissement judicieux do la char-
pente, si Ion peut donner ce nom aux rameaux principaux
.In Rosier.
11 y a doux ans, j'avais, dans nia collection île Rosiers,
quelques sujets dépérissant, mais qu'il était cependant pos-
sible de ramener en meilleur état. Comme tous les Rosier
qui n'ont pas toujours été méthodiquement taillés, eeux-qi
fiaient surchargés d'une quantité de petites pousses malin-
gres. En présence de cet état de choses, je me suis tenu ee
raisonnement • '-os pousses d'une faible végétation, gue
l'on rencontre sur tous les Rosiers languissants, sont inca-
pables de donner des fleurs, elles ne portent que quelques
feuilles chétives el nuisent au développement régulier des
a nlres rameaux. ( les rameaux, qui sont généralement moins
favorisés par la sève, sont une cause du dépérissement du
sujet, les rares feuilles qu'ils portent ne pouvant suffire pour
aider le Rosier à accomplir, son travail vital.
En effet, [dus un végétal produit de feuilles amples el,
vigoureuses; plus les racines peuvent puiser de nourritureel
mieux celle-ci est élaborée et devient nutritive. Il faut donc
faciliter aux végétaux l'émission de. ces feuilles grandes et
vigoureuses.
Par conséquent, la suppression raisonnée de tous les
rameaux chétifs presqu'a'bandohnés par la sève, mais qui
en épuisent cependant une partie, assure le développement
régulier, sinon vigoureux; des rameaux conservés en con-
centrant la sève dans ceux-ci. Ces rameaux normalement
constitués portent t\<^ feuilles plus amples et, par suite, pos-
sèdent une surface feuillue plus grande, tandis que la quan-
tité de bois sur laquelle les feuilles sont réparties est consi-
dérablement diminuée en longueur.
Partant de ce principe, j'ai donc supprimé tous les rameaux
cheîifs et toutes les vieilles ramifications que des tailles
excessives avaient rendues noueuses et dans lesquelles la
sève ne circulait qu'avec beaucoup de peine, et n'ai conservé
que deux ou trois jeunes branches placées directement sur
la greffe et qui ont elles-mêmes en1 rabattues sur deux bons
yeux.
Toutes les coupes, petites ou grandes, ont été recou-
vertes île mastic a greffer; car. si j'avais négligé de fairee'e
travail, les plaies ne se seraient pas cicatrisées aussi vite el
les parties ainsi mises à nu. se seraient couvertes de cham-
pignons, la pourriture s'y serait mise et. s'étendant bientôt
jusque dans le corps du sujet, eu aurait finalement déter-
miné la mort.
Tous lossujois ainsi traités ont poussé' vigoureusement et
"lit fleuri normalement. Je considère ces loyers comme
parfaitement rétablis, car aucun indice dans leur végétation
ne révèle l'état préeaire et lamentable dans lequel ils s,.
trouvaient a\ anl le traitement.
l'as un -ou 1 n'a boudé, tous ont émis des rameaux d'une
\ igueur normale el je n'ai remarqué aucun rameau souffre-
teux, indice d'une mauvaise végétation.
12
LE JARDIN
Ce traitement, je dois l'avouer, a été un peu énergique,
sév ère même, mais je crois que, s'il avait été plus modéré, les
résultats eussent été moins positifs.
Pour les Rosiers ainsi traités, ainsi que pour les jeunes
sujets, il faut éviter de laisser développer nue quantité
inutile de rameaux ehétifs, car ce sont eux qui diminuent
la vigueur de ces arbustes en les épuisant.
On laisse ordinairement trop de bois et certains Rosiers
tiges présentent l'aspect des Aubépines que l'on a taillées en
boule, tellement les ramifications sont nombreuses, courtes
et rabougries.
Lors de la taille, il suffit de Délaisser, sur un Rosier bien
portant, que cinq ou huit bons rameaux que l'on taille plus
oumoinslongs. Ces rameaux doivent être situés le plus près
possible de la greffe et ceux qui présentent trop de bifur-
cations, doivent être systématiquement supprimés, car ils
sont une des causes du développement chétif d'un grand
nombre de rameaux.
Certainement, les engrais peuvent toujours avoir un effet
stimulant sur la végétation * ils sont judicieusement appli-
qués, mais leur action, en cette circonstance, est encore bien
jilus favorable, car ils agissent sur de jeunes racines qui
se les assimilent bien plus rapidement que ne le feraient
celles des Rosiers dont la charpente n'aurait pas été rajeunie,
ALBERT MAUMENÉ.
NOTES D'ANGLETERRE
National Chrysanthemum Society.
Il m'a été impossible d'envoyer au Jardin aucun compte-
rendu de la grande exposition de novembre récemment orga-
nisé par la X. C. S., premièrement à cause de l'énorme
affluence de visiteurs pendant la première partie de l'après-
midi et secondement à cause de la mauvaise condition de
l'éclairage durant la soirée. Qu'il suffise de dire que ce fut
de toutes façons cligne de la Société et que les apports ont été
aussi nombreux et d'une qualité aussi élevée qu'on pouvait
le désirer. Une mention spéciale doit être faite des mer-
veilleux spécimens de la variété Mme Carnot que M. Nor-
man-Davis exposait à cette occasion.
L'exposition de décembre de la X. C. S. est à présent ter-
minée et bien entendu a été de beaucoup la moins importante
comme étendue, mais non pas la moins intéressante, eu
égard à la saison. L'étalage des fleurs coupées était très
beau et la qualité bonne. Nombre de nouveautés anglaises
et américaines étaient en évidence, quoique les variétés
françaises se soient trouvées en nombre dans les lots .
Mflte Carnot, Mme J. Bernard, M. Chenon de Le, -lié,
Mèphisto, Etoile de Lyon, Mlle D. Pankouke, Louise (très
grande et belle), M. Gruycr, Mme Ad. Chatin, Mme F.
Capitant, Mlle A . de Galbert, Souvenir de Petite amie, etc.
Un lot tout a fait uniqueetd'un effet des plus remarquables
était formé par un apport entièrement composé de variétés
jaunes, particulièrement riche de ton, en raison des nuances
variées des jaunes qui le formaient. Ce lot comprenait :
C. W. Richardson, Miss V. Fonder, Bannie Dundee. Miss
Georgina Pitcher.
M. W. .1. Godfrey exposait une collection de (leurs cou-
pées, la plupart d'origine anglaise et américaine : quoique
les variétés fussent [jour la plupart entièrement blanches
et jaunes, il y en avait cependant quelques-unes de roses
cl de bronzées; les tons plus violents de pourpre et de cra-
moisi n'étaient guère représentés.
L'établissement de M. IL Owen axait envoyé une col-
lection variée. M. W. Wells avait apporté un curieux pont
rustique construit en liège, au-dessous duquel avait été
placé de l'eau coulant d'une fontaine. Cette scène était dé-
corée avec des fleurs eoujjées de Chrysanthèmes, de la
mousse, des Fougères, etc.
L'unique médaille d'or a été décernée à M. IL .1. Jones
pour une table décorée avec beaucoup de goût. Parmi les
fleurs qui ornaient cette table, les unes étaient placées dans
des vases, d'autres sur des tablettes d'exposition; l'ensemble
était artistiquement disposé et arrangé avec des feuilles de
('rotons, de Fougères, des Isolepis gracilis et autres feuil-
lages décoratifs. La table était de grande longueur et for-
mait un spectacle très imposant.
Les variétés suivantes étaient particulièrement bien : G.
C. Selueabe. Mme Cariait, C. W. Richardson (très joli
jaune), Julia Scaramanga, M. Chemin de Lcchè, George
Seward, Mary Moitjneux (belle nouveauté de grandeur
aussi forte que possible, d'un beau rose brillant). — Si cette
variété peut pousser en France, elle deviendra bientôt favo-
rite des exposants. — Il y avait aussi : G. J. Warren,
(variété jaune issu.' de Mme Cariait; une belle acquisition)
Louise, The Egyptian, Julian Hilpert, Miss V. Fonder,
Bonnie Dundee et bien d'autres encore.
Ces groupes en mélange, on devrait s'en persuader, ne
ne sont pas dignes de concourir; ce sont ce que nous
appelons des apports commerciaux, mais ils ne valent rien
pour rendre l'exposition attractive.
D'autres apports de Pelargonium, fruits, légumes, etc.,
étaient exposés par d'autres horticulteurs anglais bien
connus.
Le comité floral s'est réuni, le premier jour de l'exposition,
c'est-à-dire le 1" décembre, mais il n'a accordé qu'un seul
certificat de première classe, à Miss V. Fonder, un large
incurvé jaune.
C. HARMAN-PAYNE.
Les jardins maraîchers et les vergers en Aus
tralie. — Les jardins maraîchers et les vergers, nous
disait récemment la Feuille d'informations du Ministère
de l'Agriculture, accusaient, en Australie, pour l'année
1806-1897, une augmentation de 1.057 hectares ou 16 l» 0
sur l'année précédente, soit 7. Mb' hectares au lieu de
6.308 hectares.
Les vignobles occupaient 7.333 hectares renfermant
6.809.737 ceps d'un rapport de 66.964 hectolitres, plus de
360.527 kilos .le raisin.
Les cultures de Pommes de terre occupaient ^.066 hec-
tares; les Oliviers, de 48.252 pieds en 1895-1896, avaient
passé, en 1896-1897, à 19.600, etc.
LK JARDIN
13
Questions Économiques et Commerciales les bonus vieilles plaintes
CAUSERIE HORTICOLE
Cette question des droits qu'on réclame sur Les plantes
de provenances étrangère est en vérité très curieuse à étu-
dier il y a longtemps déjà que je me suis demandé si je ne
devais pas, moi aussi, faire nia partie dans ce petit concert
qui nie parait surtout bien peu d'accord et. de temps à autre.
composé de notes rudement discordantes! Quelquefois je nie
disais: « Mon vieux Noël, tu devrais causer de la chose,
puis je nie ravisais et j'attendais pour voir si un correspon-
dant allait surgir qui au lieu d'un instrument bruyant ap-
porterait, lui. la chandelle, la bienheureuse chandelle, capa-
ble d'éclairer un peu ceux qui ne peuvent arriver à com-
prendre toute cette histoire où, malheureusement, se glisse,
de temps en temps, comme une vague ressemblance d'une
des meilleures t'aides du bon Lafontaine, à laquelle je me
contenterai de faire simplement allusion... Sacristi! il n'y
a donc pas moyen de causer d'une chose aussi sérieuse que
celle-là sans, tout de suite, en arriver à se dire des choses...
désagréables. Il nie semble pourtant qu'on pourrait y arri-
ver et qu'il serait peut-être bon de tracer pour le Lecteur,
cet être doux et pacifique qui ne demande qu'à être ren-
seigné, un petit tableau de la situation des deux horticul-
tures en présence : le belge et la française. Tout d'abord il
nous semblerait pourtant bien compréhensible d'écarter de
ce débat MM. les pépiniéristes; que diable viennent-ils
l'aire dans cette affaire? En quoi leurs intérêts sont-ils sem-
blables même de loin à ceux des horticulteurs proprement
dits".' lue simple comparaison nous semble suffisante pour
bien établir la chose : si nous prenons comme base un éta-
blissement horticole d'un hectare d'étendue et que nous sup-
posions qu'il y ait été construit 1.000 mètres superficiels de
serres, sans compter les hangars, les chaufferies, la maison
d'habitation, etc. etc., nous en arriverons à constater que,
pour créer un tel ensemble, destiné à la culture des plan-
tes de luxe, la dépense ne sera pas inférieure à 250 on
300.000 franc-set encore! Et nous ne comptons pas les plantes
bien entendu...
Si d'autre part, nous voulons examiner ce qu'un pépi-
niériste aura à dépenser pour défoncer, fumer, labourer un
hectare de très bonne terre et y planter des végétaux de
1" idioix dont il tirera partie quelques années après, nous
verrons qu'il ne s'agira plus que de quelques millions de
francs, mettons, 20.01)0, MO. I KM), ÎO.IKM) même. Est-ce- que les
intérêts mis en jeu ont aucune analogie"? Est-ce que les dé-
bats qui peuvent s'agiter entre horticulteurs, peuvent être
contrecarrés par des cultivateurs dont la situation est com-
plètement différente?
Cela dit. en ce qui concerne les pépiniéristes, voyons
aussi les fleuristes, puis les négociants en plantes, tons
gens très honorables certes, mais tout à fait, de par leur
situation même, en dehors île la corporation.
Il fut un temps — qui n'est pas à regretter du reste — où
les choses étaient définies d'une façon formelle et, dans ce
temps-là, on n'aurait pas vu des exemples comme celui qui
s'est produit dernièrement : une chambre syndicale, dans
laquelle les éléments les plus divers, les intérêts les plus
disparates existent, voter sur une question qui n'inté-
resse qu'une seule et unique branche du métier horticole :
t'es horticulteurs producteurs. J'ai dit en commençant que
j'avais suivi les échanges de lettres et les explications, les
interventions des pépiniéristes, des forceurs et celles des mar-
chands de primeurs...
Tout cela est bien et de la discussion jaillit la lumière.
Mais que deviennent les horticulteurs producteurs et quelle
est la situation qui leur a été faite depuis dix ou quinze ans'.'
C'est cela qu'il serait peut-être bon d'examiner attentive-
ment, e'i'si ce que nous allons essayer de faire, dans les
prochains numéros, aussi clairement que possible, sans
y apporter la moindre passion, soyez-en persuadés...
NOËL LAVERDY.
(A suivre.)
I.YI
Polygala Dalmaisiana.
Voici une très jolie plante du Cap de Bonne-Espéranca
que l'on voit trop rarement dans les serres d'amateur.
Quelle en est la raison".' Il n'y en a qu'une : elle est trop
ancienne! Mais ceux qui la cultivent encore, — et j'en suis.
— savent ce qu'elle vaut, comme Qoribondité, comme» durée
île floraison et comme beauté! Quand cet arbuste gracieux
est couvert de Heurs, il est charmant, et il donne des fleurs
pendant une grandi' partie de l'année.
Sous peu de jours, il ouvrira ses corolles si gentilles, en
earènesà aigrettes, d'un violet riche, dont l'ensemble forme
comme une mouche violette prête à s'envoler. Cette plante
semble être de la famille des Légumineuses : elle n'en l'ait
cependant pas partie.
Voici son état civil :
Le nom générique Polygala, donné par l'illustre Linné.
est tiré du grec :polu, beaucoup, et r/ulti lait. D'après le
savant grec Dioscoride, le Polygala des montagnes, qui ne
ressemble en rien à celui dont nous nous occupons, passait
pour donner aux nourrices une plus grande abondance de
lait. En Angleterre, on appelle cette plante vivaee Milk-
icort (Herbe à lait).
i in trouve dans les Alpes, le P. chamœbuxus ainsi que
le P. calcarala, qui ne croit que dans les terrains calcaires ;
le P. vulgaris, de nuances diverses, se rencontre dans les
prairies du centre de la. France, plus rarement dans le
nord. Ces plantes sont suffrutiqueuses et traçantes . le
Poli/gala Dalmaisiana, de serre froide, est arbustif, son
port est très élégant; on en l'ait facilement de jolis jx-tit s
arbustes à tète.
Il y a encore bien d'autres espèces et variétés : Polygala
myrtifolia, P. grandijlora, P. angustifolia, P. lanceolata,
P. soeciosa, P. onpositifolia, P. attehuata, P. cordata,
P. umbellata, P. airgata, P. stipulacea, P. bractcolaia,
P. Heisteria, /'. stricta. — Ce genre est de la famille des
Polygalées.
De Puydl, dans son bon livre sur les Plantes de serres.
ne parait pas enthousiaste des Polygala. M. A. Marchais,
dans Les Jardins dans la région de l'Oranger, en dit
beaucoup de bien. Je suis de ce dernier avis; les Polygala
sont dignes de la culture, et surtout le P. Dalmaisiana.
Ses grappes terminales de Heurs violettes en font une très
belle plante, quand elle est en Heurs. Lu buisson, elle plait
toujours, même à ceux qui ne sont pas amateurs.
Le Polygala Dalmaisiana se cultive en serre froide, bien
éclairée et bien aérée. Les rempotages se font annuelle-
ment, en terre de Bruyère, légèrement sablonneuse. Pas de
trop grands pots, surtout : c'est ce i|iii tue souvent les
[liantes de la Nouvelle Hollande et du Cap. En hiver,
arrosements modérés, jusqu'au moment où la plante se
met à fleurir.
Pendant l'été, il faut à cette plante, au jardin, une place
bien ensoleillée et très aérée, isolée même, si l'on peut.
Veiller sérieusement à éviter les coups d'eau et les incur-
sions des lombrics on vers de terre dans la motte des pots;
pour cela, on place les pots sur un fond de scories ou sur
un caillou plat. Cela doit se faire pour tontes les mignonnes
ei délicieuses plantes du Cap et de la Nouvelle Hollande.
AD. VAN DEN IIEEDE.
Vice-président de la Société régionale du Xord de la France.
Ii
LE JAKIH.V
ORCHIDÉES
LES ANGR/ECUM DE MADAGASCAR
Il sérail certainement prématuré de pronostiquer, dès
maintenant, de t'influence que pourra avoir, dans L'avenir,
sur Le commerce horticole, La flore de Madagascar, la con-
quête n'étant définitive que depuis quelques mois et, pour
le moment, les travaux ne consistant exclusivement qu'en
défrichements eten tracés de routes.
Dans quelques années, lorsque la pacification sera com-
plète et, que Les tribus nomades, qui, dans toutes les colo-
nies, ne se soumettent que lorl difficile ni aux Lois appor-
tées par la civilisation, auront enfin compris quels services
L'européen peut Leur rendre, lorsque, par suite, Les explora-
tions botaniques pourront-être faites plus facilement el avec
moins de danger, il, est possible qu'alors d'heureuses trou-
vailles soient faites et dotent l'horticulture de végétaux
jusqu'alors inconnus.
D'ailleurs tout cela esl affaire de temps; un jardin des?-
sai est déjà fondé à Tananarive (Il et nous croyons savoir
que d'autres jardins du même genre sont en voie de créa-
tion sur d'autres points de l'Ile. Par conséquent, attendons
avec confiance Les résultats que donneront ces établisse-
ments scientifiques, dirigés par des hommes, jeunes el dé-
voués, qui n'épargneront, nous en sommes certains, ni
Leur temps, ni leurs peines pour favoriser la colonisation
et, en même temps pour renseigner Les botanistes-collecteurs
qui se rendront dansées pays pour y rechercher des plantes
nouvelles,
En tous ras. quelles que soient les découvertes horticoles
faites dans œtte île, nous ne pensons pas que l'on y trouve
une plant'' plus jolie, plus brillante, plus décorative el
plus facile à cultiver dans nos serres que VAngrœcum
sesquipedale, cette remarquable ' irchidée fleurissant en
janvier et dohl les fleurs, de texture cireuse, d'un blanc
plutôt verdâtre, rappellent par Leur forme l'Astérie, appé1-
Léè plus communément Etoile de mer .
Cette espèce croit, à l'état naturel, dans les endroits
plutôt ensoleillés, ce qui indique bien aux cultivateurs
que, dans Leurs serres, ils doivent, pour obtenir quelque
succès dans la culturede cel Angrœcum, le placer ou belle
lumière. 11 a été reconnu d'ailleurs que, lorsqu'il esl cul-
tivé à l'ombre, ses fleurs perdent leur brillante couleur
d'ivoire et tournent au crème, au détriment de leur beauté.
\J Angrœcum sesquipedale fut découvert, à la fin du dix-
huitième siècle, par le botaniste Du Petit-Thouars, le fon-
dateur du genre, niais [] n,. lut définitivement acquis a la
science qu'en 1822, année pondant Laquelle ce botaniste fit
paraître son histoire des végétaux trouvés à Madagascar.
Néanmoins, cette (liante resta inconnue dans les eu
jusqu'à ce que le révérend W. Ellis l'ail importée en Europe
o ii elle fleurît, pour la première fois, en Angleterre, au
printemps de 1857, année qui marqua dans les Fasl de
L'horticulture; car. bien que connu depuis longtemps, le
genre Angrœcum avait été, jusqu'alors, à peu près négligé.
< »n rapporte que l'une .les premières ventes d'importations
de eeii,. espèce, arrivée en b itat, a fait, à elle seule.
50,000 lianes.
i l.utre l'A. sesquipedale, on trouve encore à Madagascar:
VA. l'iiscuiiiin, introduit par MM. Low, de Clapton,en 1822,
el dont les fleurs blanchâtres égalent en dimension celles
de l'A. caudattun, natif de Sierra Leone; nous ne nous y
arrêterons donc pas. L'A. arliculalum, aux fleurs blancltës
produites par racèmes de 0™15 à 0m20 de longueur; découvert
par Le révérend ELLis; l'A. citratum, découverl par Du Petit-
ThoUars et dont les fleurs blanches, aussi gracieuses 411 élé-
1. Le Jardin, 5 juin 1897, page lui.
gantes, ont une-odeur délicate et s'épanouissent en I u \ ■ • 1- :
plante de premier ordre pour la fleur coupée,
Nous citerons encore . 1 A. Buijssouii. rapporté en Europe
par M. le capitaine Temple, qui l'avait rencontrésurla côte;
eeiie espèce parait être un hybride entre l'A. articulai um el
l'A. Ellisi (ce dernier fut découvert par le révérend Ellis.
durant sa première mission à Madagascar, en 1854;) l'A.
eburneum, découverl la même année; l'A. superbum, qui
croit sur les arbresdes forêts bordant le littoral et au bord
des fleuves ; enfin VA.fragrans, dont les feuilles sécliées
sont envoyées en Europe, principalement en Angleterre, el
fournissent .une boisson agréable au goût, ayant, parait-il,
la propriété de guérir de la phtisie.
Culture. — La culture des Angrœcum n'est pas difficile,
bien i)U pendant certaines espèces s'ai commodenf mieux
(pie d'autres des traitements qu'on leur fait subir dans [es
-erres. Nous pensons, sans vouloir rien affirmer toutefois,
que, en général, on les cultive dans une atmosphère trop
chaude, certaines espèces ne s'accommodant pas de L'at-
mosphère humide d'une serre chaude à Orchidées.
Nous pensons doneque la majorité des Angrœcum, c'est-
à-dire les espèces croissant à Madagascar, dans la colonie
du Cape! aux iles Comores, préfèrent être cultivées dans la
parlie la plus chaude de la serre tempérée : celles de
petite taille, suspendues près du vitrage, les autres, rempo-
tées généreusement et placées en belle lumière. 11 esl en
effet reconnu que la généralité des Orchidées croissent, à
l'état naturel, dans les clairières et sur la lisière des forêts,
dans les endroits inondés d'une lumière tamisée par
l'épaisse végétation de la forêt même.
Dès'la réception des importations, le premier soin doit être
de les laver soignëusement,de couper les racines pourries on
sèches et de coucher les plantes sur du sphaguum frais sur une
tablette dans la serre chaude, quelques bassinages doivent
de plus être donnés et, dès l'apparition des racines, sans
trop attendre pour. faire.cette opération afin de ne pas les
briser, on rempote en drainant bien et eu ne s,, servant
que de sphagnum frais bien vivant. Le rempotage doit être
terminé par un surfaçage exclusivement composé de têtes
de sphagnum, qui ne tardent pas à végéter -ou- L'influeuce
des arrosage- ; l'Humidité entretenue ainsi constamment
autour de la plante favorise L'émission de jeunes racine-.
A l'automne, Lorsque le- journées deviennent sombresel
courte-, la végétation se ralentit d'une manière sensible
pour s'arrêter même au bout de peu de temps. Lesarrosages
doivent être, en conséquence, diminués notablement, non
pas suspendus toutefois, ces végétaux n'ayant pas de pseudo
bulbes, pour se nourrir pendant leur période inactivo. Au
printemps suivant, dès que la végétation se manifeste, le
vieux surfaçage doit être enlevé soigneusement et remplacé
par du sphagnum irai-, comme nous L'avons déjà indiqué
plus haut,
En terminant, nous considérons comme un devoir de
literies principaux voyageurs qui, au prix de fatigues el
de dangers, ont été, dans (elle île de Madagascar alors
inhospitalière, par a ur pour la science botaniqueet pour
L'horticulture, à la recherche de- végétaux inconnus, et en
ont rapporté ces plantes faisant aujourd'hui les délices des
amateurs. Ce sont, pour ne citer ijtie les principaux : J.M.
1 liidebrand, le Révérend ELlis, Humblot, Barbosa Rodrigue»,
cl combien d'autres encore donl le nom n'esl pa- passé à
la postérité ci que, de ce i.-iii, m, n- ne pouvons citer. Avec
le poêle nous (lisons donc :
Passez, passez, pour vous point de liante statue,
Le peuple perdra votre nom ;
Car il ne se souvient que de l'homme qui tue
Avec le sabre OU le canon.
| 1 v 1 bji nfaitt urs de l'humanité, demeurés
inconnus. — A. Barbier)
L. GUILLOCHON.
LE JAKIMX
15
CULTURE POTAGERE
Les premières Fèves.
La Fève de marais et les variétés qui s'y rattachent sonl
cultivées très en grand dans certaines parties de la France.
Les graines ou fèves qu'elles produisent, arrivées à matu-
rité, sont très nourrissantes. Les cosses, elles-mêmes, lors-
qu'elles sont encore j<-u nés. sont très appréciées. Il corn ient,
en effet, de ne pas oublier que les cosses de fèves, quelle
que soit la variété, prises à moitié de leur grosseur, ne pos-
sèdent pas de parchemin; 'mi cel état; les graines sont
incomplètement formées, aussi (•«•s cosses sont-elles très esti-
mées de beaucoup de personnes.
La Fève '-si une plante potagère rustique qui devrait
prendre place parmi les autres plantes du jardin potager;
on la cultive, soit comme primeur, suit comme culture
ordinaire.
La culture des primeurs est celle que je désire rappeler
aujourd'hui.
Les variétés convenent le mieux pour les premiers
semis sont les variétés Daines : la Fèvenainc hâtive(Rg. 11)
él la Fùce naine verte de Dec!, sont toutes deux très
recommajidàbles. Je tiens à rappeler aussi que toutes les
Fèves s,.ut iirs plantes relativement rustiques, pouvant
Fia;, (i. — Fèce naine hâtive.
des hivers ordinaires s,, us le climat de
sont protégées simplement par quelques
supporter les fron
l 'ans. lorsqu elles
abris placés au-dessus d'ell
Pour récolter des Fèves de bonne heure, nous avons à.
notre disposition plusieurs moyens, tous donnant de I s
résultats.
I n îles plus avantageux esl le suivant : Les Fèves sont
semées en octobre, en novembre, au commencement de
décembre même, sur une plate-bande profondément labou
rée et exposée au midi. Le semis est exécuté en lignes
espacées entre elles de 0",30 ou 0",35. Les graines sont pla-
cées par groupe de deux ou trois, chaque groupe étant séparé
de ses \ oisins par un inter\ aile de ir.'..'ô. Lorsque les froids
deviennent inquiétants, les Fèves sont protégées au moyen
de coffres et de châssis, puis de paillassons. A défaut de
coffres on de ehàssis, toute la surface du sol peut êl re recou-
verte de grande litière ou bien encore on peul abriter les
Fèves par .les paillassons maintenus au-dessus délies au
moyen de gaulettes disposées en arceaux, eu travers de la
plate-bande. Litières et paillassons sont très suffisants,
dans la plupart des cas, pour permettre aux Fè\ es de passer
l'hiver en pleine terre.
Le procédé suivant est aussi très r imandable : A la
lin «lu mois de novembre, au commencemenl de décembre
tênie quelquefois dans les premiers jours do janvier
seulement, on dispose, sur une plate-bande exposée au
midi, un coffre de un, deux ou trois ehàssis, suivant l'im-
portance que l'on \ eut donner à la culture. Dans l'intérieur1
de ce coffre, les Fèves sont semées très rapprochées les unee
des autres, à 0™,05e1 roeoin ertesdetr.nl à km n;de terre. I II
lois la germination effectuée, il faut donner de l'air el de la
lumière, toutes les fois que la chose est possible.
Les Fèves, ainsi élevées, doivent être considérées comme
en pépinière, elles fournissent les sujets nécessaires aux
premières plantations en pleine terre, sur plate-bande bien
exposée ou sur ados, ei cela dès le mois de février, si le
temps le permet. Elles sont déplantées avec précaution et
mises en place deux par deux mi trois par trois, aux dis-
tances déjà indiquées. Toutefois, qu'il s'agisse d'une plan-
tation sur ados ou en plate-bande, si. à cette époque, les
gelées étaient trop rigoureuses, il faudrait abriter les Fèves
au moyen de coffres ci de châssis, ou simplement depail
lassons, comme il a été dit plus haut.
Enfin, un autre procédé pouvant être employé pour
obtenir des Fèves de bonne heure est le suivant . Lu tin
janvier ou au commencement de février, on sème les Fèves
dans de petits j,ots. à raison rie deux ou trois graines par
poi ; puis, lorsque la levée est effectuée, on donne de l'air cl
de la lumière tous les jours, à moins de froids excessifs. Un
mois après, les Fèves peuvent être mises en place, en moite.
sur costiei'es ou sur n n ados, aux distances déjà indiquées.
i icnèra Ionien i. toutes les plantations de Fèves s exécutent
en rayons un peu profonds, afin de permettre de huiler un
peu la base îles tiges, au moment du premier binage.
Pendant tout le cours de la végétation et jusc|iià la
récolte, les Fèves ne réclament pas d'autres soins que des
binages ci des désherbages.
L'extrémité des tiges est fréquemmenl attaquée par un
puceron noir, moins souvent cependant lorsqu'il s'agit de
Fèves récoltées de lionne heure que lorsqu'il s'agit de la
culture ordinaire.
Après la floraison, certaines personnes pincent la partie
supérieure des tiges pour concentrer la végétation sur les
fruits conservés; à mon avis, c'est une opération qui esl
surtout, utile pour combattre les pucerons, car. en suppri
niant ainsi les extrémités des tiges, mi enlève en même
temps les pucerons groupés de préférence sur ces extrémités.
J. FOUSS'AT.
CAUSERIE SIR LE BRESIL
Pétropolis et ses Jardins.
(Suite et lin 1 .)
Après avoir passé en revue la plupart des grands végé-
taux qui versent leur ombrage et répandent leur fraîcheur
sur ce petit coin du Brésil, après avoir énuméré les arbus-
tes i lotit les fleurs parfument les promenades, les parcs ci
les jardins de cette plaisante retraite, nous cuirons aujour-
d'hui dans les parterres proprement dits, c'est-à-dire dans
le sanctuaire des petites individualités de ce monde mer-
veilleux où les coloris et lés nuances se jouent dans l'infinité
des tous les plus variés.
Comme toujours, les yeux qui examinent d'abord
l'ensemble subissent bientôt l'irrésistible attraction des
Roses qui s'épanouissenl sur des pieds greffés rez-terre ou
sur tiges et mêlent leurs tendres couleurs à leur délectable
parfum.
En général, les Brésiliens n'aiment pas les massifs
plantés uniformément d'une seule espèce de pla nie. I ne cor-
beille de Géranium (Pelarganiuni) n aurait pour eux aucun
aurait. Il est vrai que la végétation est ici tellement exhu;
bérente qu'on ne saurait ni tenir, ni faire fleurir, cette
piaule avec la régularité que Ion obtient si facilement en
Europe.
1. Lo Jardin, 1897, pages 26J 278', 302, 314, 328, 346 et 3G2
16
LE JARDIN
Pour donner une idée de cette exubérance, je dirai que
j'ai \ h de véritables haies de Géranium (Pclargonium ) de
deux mètres de hauteur, mêlés d'Achyranthes Verschafl'elti
min moins liants; le mélange des feuilles vertes et rouges
est vraiment admirable. J'ai vu des façades de certaines
maisons entièrement tapissées de Géraniums variés, dont
les vigoureuses branches atteignent et fleurissent les bal',. us
des premiers étages !
Le Bégonia Wettsteini, à grosses grappes vermillon
éclatant, atteint 3 et 1 mètres de hauteur; lorsqu'on a soin
de le pincer, il forme d'admirables buissons toujours en
Heurs.
Mais revenons aux massifs, je disais doue qu'ils sont
composés des plantes les plus variées, disposées toutefois
avec goût et s'harmonisant parfaitement dans leur ensemble
et dans leur floraison.
Je dois cependant citer une exception vraiment remar-
quable et digne du plus grand intérêt pour les amateurs
d'Orchidées. C'est en faveur du Limodorum tankervillœ ou
Phajus grandifolius, superbe Orchidée terrestre à racines
fibreuses dont on fait des massifs uniques : les feuilles.
d'un beau vert tendre, sont longues et larges, pointues el
plissées, elles résistent très bien au soleil; vers le mois de
juillet, les hampes commencent à se montrer, elles s'élèvent
à la hauteur de un mètre environ formant de longues grappes,
dressées, ornées de 35 à 10 belles Heurs à divisions blanc pur
en dehors, rouge brun en dedans et à labelle pourpre brun
roulé en cornet. Les corolles s'épanouissent successivement
et la floraison dure jusqu'en novembre. Un massif planté
de 25 pieds de Phajus donne jusqu'à cent hampes de Heurs
dès la troisième année et produit un effet magnifique. Voilà
une exception, qui, certes, n'est pas banale.
( »n plante les Cannas et les Dahlias isolément et on em-
ploie, de préférence, les variétés les plus naines.
En général, on voit peu de plantes molles, on s'en tient
surtout à cellesqui donnent le plus de fleurs . Œillets, Ver-
veines, Giroflées, Violettes, Pensées, Bégonias ligneux,
etc.; puis les Tubéreuses, Glaïeuls, Bégonias bulbeux,
Gloxinias, Griffinia, Alstrœmeria, Agapanthus, Crinifm,
etc. ainsi que différentes plantes vivaces.
• in fait des mélanges très heureux et très curieux de ces
diverses espèces que l'on entoure de bordures de Bégonias à
feuilles ornementales.de Catadium et d'Aroidées variées.
Enfin, on est liés surpris de trouver, réunies dans les
mêmes corbeilles, des plantes n'offrant pas les mêmes
caractères et semblant ne pouvoir ni s'accorder, ni s'har-
moniser sous un autre climat.
( in dispose les Amaryllis par petits groupes que l'on Isole
généralement dans les pelouses ou, de distance en distance,
dans les bordures des grands massifs. Les espèces suivantes :
A. Vittata, A. Reginœ, A. psittacina, A. reticulata, A.
fulgidum, A. procera et surtout la variété appelée Impéra-
trice du Brésil, sont les plus recherchées.
Les Orchidées épiphytes sont disposées sur des troncs
d'arbres avec les Broméliacées; on en met aussi sur les
rocailles à coté des Crassulacées diverses.
Les massifs de mosaïculture sont très en faveur, on s'in-
génie à créer et à varier les dessins à l'instar de ce qui se
fait en Europe.
Les es pèces d'Orchidées que je remarque sont Iessuivantes ;
Burlingtoniajragrans, etB. frigida; Catasetum variés;
Cattleya Acltlandiœ, C. bicolor, C. labiata, C. candida
C. crtspa, C. citrina etc.; Colax jugosus; Epidendrum
auratum, K. amabilis, E. roseum; Lcelia cinnabarina,
L. Dormaniano, L.flucu, L. tonebrosn, L. Pcrrini, L. Per-
ri ni a Uni (rare), Masdevallia infracia; Miltonia candida,
M. Clowesi, M. cuneata, M. flaéescens, M. spectabilis;
Oncidium batemanîe.num, O. concolor, O. crispum, O.
dasystylo, O. dipavicatum, O. Forbesi, O. phynxatochilum,
Q. pulmnatum, O. Rogersi, O. S \ar codes, etc,. Ornitho-
cephalus grandiflorus; Sophronitis cernua, S. coccinea,
S. oiolacea, S. grandiflora ; Zygopetalum crinittîm,
Z. Gautieri, Z. intermedia, Z. Mackayiet variétés; Sfan-
hopea tigrina, S. însigniset S. superba.
Voilà, chers lecteurs, notre connaissance faite avec les
curiosités et les beautés botaniques de Pétropolis el de ses
pittoresques environs. Je regrette que ma plume ne sache
mieux exprimer et détailler ce que mes yeux y ont admiré.
J'ai tâché, dans ces quelques causeries, de vous faire partager
l'enthousiasme bien légitime que j'ai ressenti dans Ja con-
templation de la nature vierge au sein de ces forêts immenses
el que j'ai éprouvéà la vue de ces scènes grandes entre toutes.
de ces tableaux grandioses, vivants sous l'oeil du Créateur.
Merci à vous, amis lecteurs, qui avez bien voulu m'y
suivre, du moins par la pensée.
Merci à vous, cher directeur, qui avez bien voulu m ac-
corder une place parmi les fleurs de votre in (('■ressaut Jardin.
R. LOUZIER
Société Nationale d'Horticulture de France
Séanoe «lu 2ii décembre 1 8ï>7
COMITÉ DE PLOHICULTUHE
M. Lemaire, de Montrouge, avait apporté une belle cor-
beille de plantes bulbeuses d'une remarquable fraîcheur de
coloris et de floraison.
M. Courmontagne, jardinier chef au pensionnat des frères
des Ecoles chrétiennes de Passy nous a montré des Pingui-
cula caudata fleuris, tout à fait intéressants à cause'des
difficultés qu'il y a à amener ces plantes à cet état (1).
Enfin M. Sallier, de Neuilly, avait déposé sur le bureau
deux pieds de Bégonia socotrana type, espèce qui adonné
naissance à tant de variétés si méritantes, telles que Gloire
de Lorraine et tant d'autres.
COMITÉ DES ORCHIDEES
Un remarquable spécimen de Phajus-Calanthe Arnol-
diana, hybride bigénérique obtenu, il y a deux OU trois
ans, par M. Sander, était soumis, par M. Sallier, de Neuilly,
à l'appréciation du comité; cette plante, d'une grande vi-
gueur, possédait cinq hampes florales et a été très remar-
quée.
M. Mantin, amateur à olivet, présentait le Lielia falcala,
plante plus botanique que commerciale, mais cependant
intéressante et devant trouver place dans les collections
d'amateurs.
COMITÉ n'AlîBOMCULTUHE FRUITIÈRE
Un seul apport, mais fort tentant : deux boites de raisins
provenant de ceps soumis, par M. V. Enfer, jardinier chef
au domaine de Pontchartrain, à la culture tardive.
COMITÉ DE CULTURE POTAGÈRE
De M. Congy, jardinier chef du potager au domaine de
Ferrières, se remarquaient des Haricots verts d'une beauté
exceptionnelle pour la saison, provenant de culture en
bâches chauffées.
.T. FOSSEY.
Les Produits de Culture forcée aux Halles
Pendant la deuxième quinzaine de décembre, il a été
apporté, au pavillon n" li des Halles centrales, environ
90 hottes d'Asperges qui ont été vendues de 8 à 25 lr. : quel-
ques licites de choix ont été adjugées pour 30, 36 el lu li. :
1200 kilos de Raisin Blach Ahcante, au prix de :« à 7 ir. le
ki In. s,, ii 1 fr.50en moyenne; 850 kilos d'assez beau t olman,
de :i lr. 50 à (i lr.. soit une moyenne de 1 li- ■"><>.
Une douzaine d'Ananas en pots, à environ 15 lr. ; les
fruits tout à fait extra, à 20 et même 25 lr. Ces prix, peu
en rapport avec les longs mois de chauffage qu'exige celte
culture, lien:.
pas le primeuriste à continuer
forçage.
On a vendu du Lilas blanc à .'!. 1 et5 lr. la botte. Il n'y
a plus de Chrysanthèmes; il y a peu de Violettes et elles
se vendent à des prix divers, selon la quantité.
.1. M. 1!.
(1) LcJarili/i, 1897, page 358; 1898, pages 9 et 10,
LK JAKDIN
17
LE JARDIN. - N" 262. — 20 JANVIER 1898.
CHRONIQUE
Le- légendes se transmettent de génération en génération
avec une surprenante facilité, mais, quand on en cherche
l'origine, on est fréquemment, pour ne pas dire toujours,
fort embarrassé pour la retrouver. C'est ee qui arrive pour le
Pistachier Ee Ile du Jardin des fiantes qui aurait été
fécondé, dans le courant du siècle dernier, par un pied mâle
de la même plante cultivé dans les pépinières des Chartreux
ou du Roule — on ne sait pas au juste lesquelles. Au siècle
dernier et au commencement de celui-ci, personne ne parle
de cette histoire. En 1851 seulement, Cap, l'historien du
Muséum, y fait allusion et en tire le sujet d'une amplifi-
cation qui ne manque pas de charmes. Ce serait en 1758,
d'après lui, <|iie la fameuse fécondation aurait eu lieu au
grand ébahissemenf de Bernard de Jussieu qui ne pouvait
y croire et ne savait à quel Dieu vouer sa méthode naturelle
de classification. Deeaisne, dont tout ceux qui l'ont approché
se rappellent l'esprit malicieux sous des dehors bonhommes,
iroyait guère à l'action des vents entraînant la poussière
mâle fécondante. Il se figurait plutôt— et, en ce sens, il pou-
vait bien avoir raison — un jardinier apportant, le pied
mâle au Jardin du roi ou tout au moins nu rameau. Le
commissionnaire eût été 1<' vrai fécondateur!
L'Alliance franco-russe el l'horticulture! <>n lit dans
l'Echo deParis : « M. de Morenheim a reçu pour mission
de remercier les horticulteurs d'Angers qui, axant obtenu
de nouvelles variétés de Roses, avaient eu la délicate pensée
d'en faire parvenir un bouquet au tsarel à l'impératrice de
Russie. L'envoi comprenant également des pieds de Rosiers,
l'empereur les a fait planter en corbeille devant le château
d'Alexandre, le petit Trian le Péterhof ». < >n ne pouvait
faire une meilleure et plus gracieuse réclame aux rosiéristes
d'Angers. Mais leurs confrères vont être jaloux el devront
aviser au plus toi el au mieux de leurs intérêts.
Le mercredi ."> janvier dernier, on a procédé à la vente
d'un lotd'arbres qui, depuis 1871, avaient envahi les ruines
du palais île la Cour des Comptes. Pas un seul, parait-il,
n'a été vendit, car on ne pouvait guère que les utiliser comme
bois de chauffage, et, dans ce ras. ils étaient passibles d'un
droit d'octroi qui n'est pas exigé pour les arbres destinés à
la transplantation; quant aux arbustes qui formaient de
véritables bosquets et contribuaient, pour une part impor-
tante, à la flore de la Cour des Comptes, ils ont trouvé dos
amateurs bénévoles qui les mil recherchés avec autant
d'empressement que d'autres s'attachaient aux vieilles
pierres de l'édifice. Le l)r Voisin, M. Laloux, l'architecte
chargé d'édifier l'édifice qui s'élèvera à la place du disparu,
ont obtenu de l'entrepreneur, qui les leur a gracieusement
octroyés, quelques arbustes pins ou moins rares que le
hasard avait fait pousser entre les pierres dos murailles et
qui jouiront du triste privilège de perpétuer, quelque temps
encore, les souvenirs peu réjouissants <le nos discordes ei\ ilos.
A l'époque déjà lointain'' où je palissais sur les bancs de
l'Ecole de Pharmacie de Paris pâlir esl une façon de
parler — un des maîtres les plus éminents qui y ensei-
gnaient alors avait puur habitude de d' 'mander aux examens
quel était le premier vignoble de Frauce. Quoique la réponse
lui I raditionnelle, on lui laissait la joie de répondre : « Mon
sis r, le premier vignoble de Franco c'est Bercy. » C< il<-
boutade, aussi malicieuse que juste, me revenait à lamé-
moire en parcourant le tableau statistique de la récolte du
vin en France en 1S97. Les résultats sont mauvais, il esl
inutile de le dissimuler, puisqu'ils accusent un déficit de
12.000.000 d'hectolitres en comparaison de 1896 et de
126.000 hectolitres eu rapport avec la moyenne des
10 dernières années. En comptant les produits de l'Algérie
et de la Corse qui se chiffrent par un peu plus de l mil-
lions d'hectolitres, on n'atteint que 32.551.000 hectolitres
évalués 821.752.000 francs, sur lesquels Ios vins de qualité
au-dessus de l'ordinaire comptent pour 51!I.(HHI hectolitres
el 32.000.000 trams. Dans 18 départements, il y a eu aug-
mentation par suite de reconstitution du vignoble et d'in-
fluences al sphériques favorables. La récolte par contre
.i été fortement amoindrie dans 47 autres sous l'action des
tçelées tardives et des maladies. Malgré tout, nous boirons
encore du vin cette année, les coupages d la chimie vien-
dront en aide ail fabricant !
M. Raoul, pharmacien en chef do la marin.', est revenu
récemment d'un v oj âge d'exploration dans les Indes < trien-
lales, Ceylan, .lava et Sumatra, rapportant des végétaux
utiles à acclimater dans nos colonies. Plusieurs milliers de
plantes soin provisoirement déposées au Jardin botanique
de Marseille, des Caoutchoucs de qualité supérieure, des
arbres à huile, etc., qui seront expédiéesen Indo-Chine, au
Congo, à la Guyane où ils prospéreront si Dieu leur prête
\ ie. Au commencement de la nouvelle année, nous taisons
sincèrement des vieux pour leurs succès qui seraient l'occa-
sion de profits considérables à réaliser pour noire industrie
d noire commerce.
Les prix atteints par quelques < Irchidées eussent paru l'an ■
tasl iques, il y a encore deux ans. et aujourd'hui c'est à peina
s ils ont le talent d'attirer l'attention. Vous trouverez
cependant qu'un Ctjpripedium hybride à L000 francs, n'est
pas donné, non plus qu un Odontoglossum Moortebeckicnse
mi Lindeni à 5.000 et à 7.500 francs. Le record est détenu.
jusqu'à ce jour, par une autre plante du nié genre l'Odon-
toglossum Luciani qui a trouvé facilement acquéreur pour
la modeste somme de 12.000 francs!
■■■
•
La couleur des plantes serait -elle en rapport avec la
nutrition".' Il sein filerait en être ainsi d'après les expériences
du ]r Dos au jardin botanique de Fribourg. Des bouture-
laites au printemps de 1896 avec un hybride de Pétunia à
Heurs violettes irrégulièrement tachetées de blanc ne don-
nèrent d'abord quedes fleurs d'un violet pur; quand la nour-
riture fut moins abondante, des macules blanches firenl
leur apparition ; lors de la mis' en pleine terre, les fleurs
violettes dominèrent de nouveau et, au mois de juin, le
coloris violet pur était celui de la plupart des plantes. In
In bride de Dali lin oariabilis lut l'objet d'obsen ations ana-
logues.
Il y a là une voie à exploiter pour la création à volonté de
variétés nouvelles et pour leur conservai ion.
Le Bulletin de la Société antimoine d'horticulture
donne le moyen d'obtenir facilement, dans des conditions
tout à fait eoonoiiiiques.de-. Asperges hâtives. Au lieu d'em-
ployer les fumures habituelles, on l'ait usage des balayures
de coton qui se vendent à bas prix dans les filatures et on en
forme une couche de quatre pouces environ d'épaisseur au
fond de la fosse. Des carrés ainsi préparés donnent un pro-
duit énorme sous tous les rapports. Le moyen est fort simple
— dans les régions industrielles — et peut être susceptible
le nombreuses applications dans les autres branches de
l'art horticole. Les bourres de soie ou de laine produisent
probablement les mêmes bous effets.
Le repeuplement delà faune ailée s'impose alors que par-
tout fourmillent les insectes el les chenilles, à tel point que
Ion doit se demander ee que deviendront, dans un avenir
prochain, les arbres, les arbustes, les plantes, les récoltes au
milieu d ;tte pullulai ion de mauvais aloi. L'oiseau insec
tivore, le seul adversaire sérieux,se fait de plus en plus rare,
et, à tout prix, il faut, coule que coule, s'opposer à son irré
médiable extinction pendanl qu'il en est temps encore, Le
i ongrès ornithophile d'Aix en a émis le vœu et a demandé
qu'on .fixe tout au moins le souvenir des espèces qui dispa-
raissent par le choix, par l'empaillemeilt el la conser-
vation dans les musées, des derniers représentants. Peut-
êl re y a-t-il dans cette recommandation une pointe de pes-
simisme, de- plus respectables d'ailleurs et, avant d'en
arriver là, ne pourrait-on pas donner des primes élevées à
sus qui prendraient à tache d'aider à la conservation des
lourmilliers, des engoulevents, 'les pies-grièehes et d'au-
tres oiseaux susceptibles de rendre des services signalés à
l'agriculture el au jardinage. P. llAIilOl-
L8
LE JARDIN
NOUVELLESJfORTICOLES
Mérite agricole. Pardécrel rendu sur la proposition,
ilu Président du Conseil, Ministre de L'Agriculture, el par
arrêté en date du 5 janvier 1898, la décoration du Mérite
agricole a été conférée aux personnes ci-après désignées :
MM, Au grade d'officier.
Curti Antoine), horticulteur à Nice Alpes-Maritimes :
introduction de cultures nouvelles. Nombreuses récom-
penses: 40 ans de pratique horticole. Chevalierdu t ('■ juil-
let 1892.
Dangi v René . directeur de l'Ecole pratique d'agricul-
ture de Faurelles (Charente). Chevalier du 21) août 1891
DrnoiRi. -Bazin, professeur départemental d'agricul-
ture des Landes: 32 ans de services. Chevalier du 31 juil-
let 1889.
Marchand [Pierre-Louis-Joseph), directeur de l'Ecole
des Barres a Nogent-sur-Vernisson (Loiret) ; 33 ans de ser-
vices. Ghevaliei du i juin 1893.
Van den IIeeiie (Adolphe), horticulteur à Lille (Nord,
nombreuses récompenses. Membre correspondant de diver-
ses sociétés d'horticulture, Président de la rédaction et
fondateur du Journal de la Société régionale d'horticulture
du Nord de la France; 35 ans de services. Chevalier du
16 juillet 1892.
IVI m . -1k grade de chevalier.
Asselik (Pierre-Jules), agriculteur-pépiniériste, maire de
Mesnil-Kobert (Calvados) : propagation dans la région des
meilleures variétés de pommes a cidre. A contribué au dé-
veloppement des pépinières d'arbres à fruits Nombreuses
récompenses: 24 ans de pratique agricole.
Baui (Jean-Baptiste-Auguste), jardinier en chef a Bois-
Boudran-Nangis (Seine-et-Marne/ : membre de la Société
nationale d'horticulture de France. Nombreuses récom-
penses dans différents concours et expositions; 32 ans de
pratique horticole.
Benoist (Louis-Olivier), propriétaire agriculteur à Senlis
(i >ise : plantations importantes d'arbres fruitiers. Plusieurs
récompenses dans les expositions d'horticulture pour un
appareil utile dont il est l'inventeur; plus de 15 ans de pra-
tique agricole.
Bi.andeai' (Etienne-Jean), jardinier principal au service
de la Ville de Paris; 35 ans de services.
Boihet (Henri-André , professeur départemental d'agri-
culture a Annecy (Haute-Savoie) : ex-professeur au collège
de Saumur et à l'Ecole de Dombasle. Ex-répétiteur à l'Ecole
nationale de Grignon. Créateur de nombreux champs
d'expériences et de cours de greffage: 15 ans de services.
Boimn (Léopold), pépiniériste, à Louveciennes (Seine-
et-Oise membre du Jury dans différentes expositions. Nom-
breuses récompenses dans les concours régionaux.
Bonnet (Guillaume}, premier jardinier des parcs, jardins
et orangerie du Palais de Versailles (Seine-et-Oise) ;
'11 années de services.
Bricon (Louis-Désiré), horticulteur à Caen (Calvados :
nombreuses récompenses dont plusieurs premiers prix.
Brissok \uguste), jardinier à Gérardmer Vosges) :
nombreuses récompenses dans les comices agricoles. Mem-
inv de l.i Société d'horticulture et de viticulture .1rs
Vosges; 33 ans de pratique agricole.
Campion (Antoine), horticulteur à Neuville-les-Dieppé
(Seine-Inférieure : fondateur et vice-président de la Société
d'horticulture de Dieppe. Plusieurs prix d'honneur et pre-
mier prix. Membre du Jury dans diverses expositions:
12 ans de pratique horticole.
Chantriei; 'Adolphe), horticulteur, adjoint au maire de
Mortefontaine iiiise) : nombreuses et hautes récompenses
dans les expositions d'horticulture en France et à lYtran-
ger; 30 ans de pratique horticole.
Charpentier (Alfred), propriétaire-pépiniériste à Aiguil-
lon (Lot-et-Garonne) ; plusieurs récompenses dans les
comices et concours agricoles. Reconstitution des vignobles
au moyen de greffages. Expériences sur les tabacs au point
de vue des principes fertilisants ; plus de 25 ans de pratique
horticole.
Chassagne (Barthélémy), jardinier-horticulteur à Tulle
1 orrèze : défrichements. Acclimatation en Corrèze de
certaines espèces de ileurs et d'arbres fruitiers; 38 ans de
pratique horticole.
Chevrier (François-Louis), horticulteur à Villefranche
\lli' r : plusieui impenses dont un premier prix.
Membre de nombreux jurys agricoles el horticoles; 3". ans
de pratique agricole.
Uaw (Louis), pépiniériste à Tigné (Maine-et-Loire/ :
nombreuses récompenses; plus de 30 ans de pratique
agricole.
Dei.avili.e (Charles), jardinier principal auxiliaire au
service des promenades et plantations de la ville de Paris :
Création de squares. Travaux d'entretien, deplantations et
de jardinage de divers jardins publics.
De Remiei.i.et (Alexandre), horticulteur à Valence
Drôme) ; 73 récompenses dans les concours tant en France
qu'a l'étranger. Succès très distingués dans la culture du
Chrysanthème.
Dutrie (Pierre-Frédéric), horticulteur à Steenvverck
(Nord/ : création d'un important établissement d'horticul-
ture; 37 ans de pratique horticole.
Fatzer Henry), directeur des forceries de l'Aisne à
Quessy iAisnei ; introduction de différentes cultures do
fruits et de fleurs. Plusieurs prix d'honneur dans les con-
cours et expositions. Membre du jury de diverses exposi-
tions en France et à l'étranger. Nombreux articles dans la
presse horticole : plus de 15 ans de pratique horticole.
Foi ré s, pépiniériste à Agen (Lot-et-Garonne) : 22 récom-
penses dans les comices et expositions agricoles. Membre
fondateur de sociétés agricoles: 32 ans de pratique agricole.
G é lard (Yves-Marie- Hyacinthe), propriétaire-cultivateur
à Penvénau (Côtes-du-Nord) .'plantation d'arbres fruitiers.
Travaux de drainage. Nombreuses récompenses au comice
agricole de son canton; 34 ans de pratique agricole.
Godard, horticulteur à Soissons (Aisne) : lauréat de la
prime d'honneur de l'horticulture au concours régional de
Soissons. Diverses récompenses; plus de 35 ans de pratique
horticole.
Hànhedouche (Alfred-François-Joseph), inspecteur pri-
maire à Sedan (Àrdennes) : services rendus à l'enseigne-
ment agricole et horticole. Plusieurs récompenses; 30 ans
de services.
L.wancry (Louis), jardinier-chef de la faculté de méde-
cine de Paris ; introduction en France de diverses plantes
médicinales et ornementales. Acclimatation de différentes
Orchidées d'un grai.d intérêt scientifique; 20 ans de pra-
tique horticole.
Layison Nicolas-Pierre-Marie), arboriculteur à Sainte-
Menehould (Marne) : plusieurs récompenses; 34 ans de
pratique.
Letellier Alfred-Louis), pépiniériste à la Maladrerie
(Calvados) : création d'un important établissement de pépi-
nières. Nombreuses récompenses, dont plusieurs prix
d'honneur; 32 ans de pratique horticole.
MaiKuuet (Auguste), horticulteur à Nantes (Loire-Infé-
rieure) : plusieurs récompenses aux diverses expositions:
20 ans de pratique horticole.
Martin (Gustave-Ovide , instituteur à Chessy (Seine-et-
Marne) : création de champs d'expériences et de démons-
tration. Cours de greffe et de taille. Nombreuses récom-
penses; 26 ans de services.
Martin (Honoré-Paulin), agriculteur, maire de Lacroix
(Alpes-Maritimes) : vulgarisation des meilleures espèces
d'arbres fruitiers et de cépages. Distribution de plants et
de greffes. Lauréat d'un premier prix de culture; 40 ans de
pratique agricole.
Nicolas (Eugène-Marie), jardinier en chef à Arc-en-Bar-
rois (Haute-Marne) : nombreuses récompenses aux concours
régionaux et départementaux. Secrétaire <lu comice agricole
d'Ârc-en-Barrois ; plus de 35 ans de pratique.
Passet (Joseph), horticulteur-entrepreneur de jardins à
Boulogne-sur-Seine (Seine) ; président fondateur de la so-
ciété J horticulture de Boulogne. Nombreuses récompenses :
40 ans de pratique horticole.
Peruin (Elysée-Joseph), horticulteur à Nice (Alpes-Ma-
ritimes) : nombreuses et importantes récompenses dans les
expositions françaises et étrangères; 30 ans de pratique
horticole.
Poisarii (François), horticulteur-viticulteur à Lyon
Rhône); nombreuses récompenses dans différents concours
régionaux el départementaux. Médaille d'or (exposition
universelle de Lyon I8&4); 25 ans de pratique agricole.
PiiEiNVEici.E (Jean-Marie), horticulteur-pépiniériste à
Saint-Just-en-Chaussée Oise : s'est particulièrement con-
sacré à la propagation des meilleures variétés de pommes
à cidre. Nombreuses récompenses dans les divers concours
agricoles; 22 ans de pratique hoiticole.
P.ANT/. (Michel . horticulteur chef de cultures à Cannes
(Alpes-Maritimes:; organisation de nombreuses expositions
d'horticulture; 28 ans de pratique horticole.
Rbmoville (Charles), horticulteur-pépiniériste à Charmes
(Vosges): organisateur des comices agricoles. Nombreuses
récompenses; 44 ans de pratique horicole.
LE JAHDIX
I!)
Iîocheheuil (Joseph), horticulteur-pépiniériste à binai)
(Côtes-du-Nord) : nombreuses et importantes récompenses
dans les expositions.
Roli.anu (Joseph), pépiniériste-viticulteur à Saint-Gilles
(Gard) : services rendus dans les concours agricoles et vi-
ticoles. Récompenses dans les concours; 20 ans de pratique
agricole.
Roux (Jacques), propriétaire-cultivateur, maire de Ri-
beyret (Hautes-Alpes) : plantation d'arbres fruitiers. Ré-
compenses dans les concours. Services rendus en qualité
de maire depuis 38 ans: 60 ans de pratique agricole-.
Roy (François-Auguste-Louis i, instituteur à Grandcombe
de Morteau (Doubs): création de champs de démonstration.
Auteur d'un cours d'agriculture. Travaux agricoles; 18 ans
de services.
Sannier (Pierre), horticulteur à Rouen (Seine-Inférieure) :
nombreuses récompenses dont plusieurs médailles d'or et
membre du .jury dans divers concours et expositions horti-
coles; plus de 40 ans de pratique horticole.
Svsixi (Pierre -François), instituteur àPietrancra (Corse) :
création et entretien de champs d'expériences et de dé-
monstration; 34 ans de services.
V assort (Pierre-Constant,, horticulteur-pépiniériste à
Chartres (Eure-et-Loir) : nombreuses récompenses dans les
expositions; 39 ans de pratique horticole.
Vehneuil (François-Désiré), propriétaire, horticulteur à
Vigny (Seine-et-Oise) : vice-président de la société d'agri-
culture et d'horticulture de Pontoise. Nombreuses récom-
penses; 68 années de pratique horticole.
VoissiùRE (Silvain-IIenri-Joseph), directeur de l'Ecole
publique de Saint-Marceau à < irléans (Loiret) : services ren-
dus à l'horticulture par l'organisation de cours pratiques
d'arboriculture; plus de 20 ans de services.
Réorganisation du Service des Promenades de
la Ville de Paris, — Ainsi que nous l'avions fait pré-
voir (1), la réorganisation des Services des Promenades est
chose laite ; et, suivant la délibération du conseil muni-
cipal, un arrêté préfectoral porte que à dater du lr janvier
1898, les services techniques sont constitués comme il suit :
1° LTne conservation du secteur Ouest comprenant le Huis
de Boulogne et les pareset squares situés dans les 1. 2", il .
7", 8e, 15', 10', 17' et 18e arrondissements.
2^ Ûae conservatiou du secteur Est comprenant le bois de
Ytiicenn.es el les parcs et squares situés dans les 3°, 1'. 5e,
10*, 11', 1~*. 13°, IL. 19' et 20e arrondissements.
S" Un service du Fleuriste, des Serres et des Pépinières,
L'Ec île d'arboriculture est placée sous l'autorité du con-
servateur du secteur Est, et l'Institut botanique — qui
n'existe pas encore, — sous celle du jardinier en chef du
Fleuriste, Serres et Pépinières.
M. Forestier, Conservateur du bois de Viucennes, est
nommé Conservateur du secteur Ouest, et M. Lefebvre
conducteur des Ponts et ('haussées, détaché du service mu-
nicipal, Conservateur du secteu* Est. Eulin, M. Gatellier
conducteur municipal, chargé de l'intérim du service de
jardinage depuis ledépart de M. Laforcade, est nommé Jar-
dinier en chef du Fleuriste, des Serres etdes Pépinières.
Notre collaborateur, M. Luquet, auquel nous adressons
uns bien sincères félicitations, remplace. M. Gatellier
comme chef de bureau de ce dernier service.
Les raisins de table à l'Exposition de 1900. —
Le comité de la classe 45 (Arboriculture fruitière) a décidé
de se réunir le deuxième jeudi de chaque mois, ce qui a été
fait, pour la première lois, le 13 j;m\ ier.au siège de la S. X.
d ll.de F.; à cetteséance, M. Georges Boucher fùl nommé
secrétaire-adjoint.
Au cours de cette séance, on a abordé non seulement la
i|iiesii(in des emplacements à affecter aux arbres fruitiers,
aux fruits, aux serres-vergers et aux treilles, mais aussi on
a protesté contre les prétentions des Sociétés viticoles qui
voudraient que les raisins de table fussent réunis au groupe
VII, (agriculture) au lieu de rester au groupe VIII, (liorti-
< ullure).
11 est en effet logique que les raisins de table, récoltés
soit en serre, soit en plein air, appartiennent à la section
de l'Arboriculture fruitière, aussi reste-t-il aux Sociétés
liorticoles à appuyer, comme l'a fait M. Viger, ces justes
revendications.
Cours d'arboriculture fruitière. Les s
(1) Lr Jardin, 1SU7 page J43
théoriques et pratiques d'Arboriculture fruitière, professé
par M. Opoix, jardinier en chef des Jardins du Luxembourg,
commenceront le lundi. 31 janvier prochain, à 9heuresdu
matin, dans, le Pavillon de la Pépinière, (Jardins du
Luxembourg).
Ces cours se continueront le lundi, mercredi et vendredi
de chaque semaine, à la même heure.
La vente des fleurs aux Halles. — Sur la convo-
cation du Syndical central des horticulteurs de France el
du Syndicat des horticulteurs de la région parisienne, une
réunion a été tenue, le 18 courant, dans une des salles de
I Hôtel delà Société nationale d'Horticulture de France, à
l'effet d'examiner la question de la vente de fleur aux
Halles.
On sait en effet que les agriculteurs réclament, avec la
dernière énergie, lesemplac iments occupés actuellement par
les Heurs aux Halles centrales.
Or l'application de la nouvelle loi el des règlements qui
l.i complètent menace assez sérieusement 1» intérêts hor-
i icoles.
La réunion a émis, à l'unanimité, le vœu que la vente de
Heurs soit maintenue aux Halles centrales et que le pa-
villon i) lui suit spéeialemenl affec té.
On se rappelle que déjà le S} ndicaf central des horticul-
teurs de France avait fait de nombreuses démarches pour
qu'un emplacement couvert soit réservé aux Heurs, pro-
duits essentiellement fragiles ne pouvant supporter, sans
donjages, les intempéries.
Des propositions, qu'il eut été sage peut-être d'adopter
immédiatement ont été faites en faveur de la Bourse du
Commerce, qui, comme emplacement offrirait de réels
avantages. L'examen de cette question a été remis à plus tard.
Espérons toutefois que les Syndicats en question, qui doi-
vent agir auprès des pouvoirs publics peur défendre leurs
intérêts, obtiendront gain de cause.
Le commerce des amandes. — Le principal centre
de la culture de l'Amandier, en France, est l'arrondissement
d'Aix. Cetarbre yoceupe6,000 hectares. La [daine de là
h'are, les champs qui avoisinenl l'étang de Berre, nous dit
le Journal d'Agriculture pratique, en renferment aussi
un très grand nombre. Dans l'arrondissement d'Arles, les
plus importantes cultures d'Amandiers se trouvent clans
les communes de Lamanon el d'I Irgon . Dans tout le dépa r-
tement des Bouches-du-Rhône, l'Amandier est planté seul
nu associé à la Vigne. ( 'et arbre a aussi une certaine impor-
tance dans quelques endroits du Vaueluse, des Hautes et
Basses-Alpes et du Var.
Les Amandiers sont d'un excellent rapport clans les
bonnes années; dans les années ordinaires, leur produit est
encore satisfaisant. Les années complètement nulles sont
rares. On peut établir, comme règle générale, pour une
bonne récolte, qu'un arbre qui dépasse trente années doit
rendre en Amandes (lues et demi-fines, de 7 à 8 francs,
el 'm Amandes dures, de -i à 5 francs.
<>n a souvent constaté,dans la Provence, que les Aman-
diers en plein rapport donnaient en moyenne, par hec-
tare, 1,000 kilogrammes d'amandes à coque dure et 300 ou
li m kilogrammes d'amandes à coque tendre.
Les expéditions de fraises. — La culture du Frai-
sic r. nous dit l'Agriculture nouvelle, a pris un grand dé-
veloppement dans la département de Vaueluse. Pendant
l'année 1897, les expéditions de fraises se sont ainsi repar-
ties . Carpentras, 1.768.000 kilog.; Monteux, 1.180.000 kil.
Pernes, 641. kilog.; Aubignon-Loriol, 375.000 kilog.;
Villëron, 75.000 kilog.; Sarrians, liT.niwt kilog. Toutes ces
gares sont situées dans l'arrondissement de Carpentras.
Les principales villes alimentées par les fraises de Car-
pentras sont Paris, Londres, Genève et, Lyon. Il esta re-
marquer que la culture ne fait que débuter dans les com-
munes-de Sarrians et de Villëron. Nul doute que, dan
deux ou trois ans, leurs expéditions paient quadruplé.
Les plantations au café de Guatemala. —Le mi-
nistre du Fomento, nous dit la Feuille d'informations du
Ministôrede l'Agriculture, vientde taire paraître des ren-
seignements sur les différents produits naturels du Guate-
mala.Ces donne'''"-, recueillies avec soin en 1894 , ont, parait-
20
i.k j ai; dix
il, peu varié depuis lors ; aussi peut-on considérer que les
chiffres donnés à cetteépoque représ ;ntenl assez exactement
la v aleur de la productien actuelle du paj s.
Il ressort de ces renseigne nts que la superficie culli sa
en Café a été de 60.000 hectares, supportanj 61 millions
de pieds de Caféiers; la récolte a donné plus de 33 millions
de kilogrammes de ( 'a té.
Primevères. Cinéraires et Calcéolaires. L'ou-
vrage, si pratique et si clair, Primecères, Cinéraires el
Calcéolaires de MM. lïivoire pèreel fils, faisant part ii' de
la Bibliothèque du Jardin, vient d'être récompensé tl une
médaille de vermeil par la Société d'horticulture du KhOne.
PETITES NOUVELLES
Nous apprenons le prochain mariage de Mlle AnaïsMolin
avec M. L. Voraz, chef des cultures de la maison Molin, de
Lyon, qui aura lieu le 22 courant.
Le Cercle horticole du Nord a changé s<<n litre en celui
de Société centrale d'horticulture du Nord.
ERRATA
Une erreur d'impression dans les numéros des variétés
de Cannas représentés sur notre planche en couleurs du
5 janvier a fait attribuer au n° 1, le nom dltalia au lieu de
celui d'Alemannia et réciproquement.
Dans le compte rendu de la .société d'horticulture, une
ligne omise a fait attribuer à l'Orchidée présentée par
M. Mantin, le nom de Loilia falcata au lieu de celui de
Lœliodendrum MargariUe iLailia grandis ■ Epidendrum
falcalum.)
NÉCROLOGIE
M. Jean Etienne Sallier.
Xous avons appris avec regrel la morl de M. Jean retienne
Sallier. chevalier du Mérite agricole, jardinier chef au châ-
teau du Val, qui est demie le 11 janvier, dans sa eV ; je,
M. Jean Sallier. père de notre collaborateur el ami.
M, Jolianni Sallier, était très estimé du monde horticole
de la région parisienne, où il comptait de nombreux amis.
Il dirigeait, depuis 36 ans, les cultures si ren niées du
château du Val avei beaucoup de goùl el d'habileté et.
malgré le poids d'une carrière bien remplie, il étail resté
gai, alerte el jeune de caractère.
Il fêta, en 1895, lesoixantiè anniversaire de son entrée
dans le jardinage, entouré de nombreux aniis el d une d<Ué
gation de la S. X. d'il, de V. qui visita en même temps b-
cultùres du Val 1 1 1.
Il lai— e derrière lui. en partant, d'unanimes régies.
Xous adressons à son fils, M. .1. Sallier. à son gendre.
M. Férard, et à leur famille, l'expression de nos bien vives
condoléances.
M. Jean Linden.
Le 12 janvier dernier, M. Jean Linden esl décédé à
Bruxelles à l'âge de 81 ans.
M. Jean Linden fit faire un grand pas à l'horticulture
pendant ce siècle, par l'impulsion qu'il donna i) la < nlture
des plantes ornementales et parles nombreuses introductions
dont l'horticulture el la botanique lui sonl redevables. Aussi
son nom restera-t-il populaire parmi tous ceux qui aimenl
les plantes.
11 es) des personnes que l'inconnu passionne. Jean Linden
étail de celles-là. C'esl pourquoi, attiré par les beautés
végétales, il accepta, ayanl à peine 10 an-, une mis-
-i [ne lui confia le gouvernemenl belge, alors qu'il
étail inscrit c ue étudianl aux Faculté: des ;i iem e el de
médecine de Bruxelles.
Apre- ce premier voyage, qui dura d'octobn 1835 a
juin 1837,1e même gouvernement lui confia d'autres mis
sions, qu'il accomplit suceessivemenl pendanl une dizaiiie
(I) Le Jardin 1896 page ïi.
d'années en explorations botaniques au Brésil, au Venezuela,
en Col bie, à <uba. ;i la Jamaïque, au Mexique, au
i iuatémala.
Les richesses delà dore tropicale de ces régions furent
alors dévoilées el beaucoup de ses représentants prirent le
chemin de l'Europe. Mais toutes ces merveilles végétales
qui vinrent peupler les serres ne lurent pas introduites en
Europe sans peine. M. Linden dut, en effet, supporter des
privations sans nombre, affronter des dangers imprévus et
déployer une grande énergie pour vaincre les obstacles qu'à
chaque pasil vil surgir, dans ces contrées lointaines où la
civilisât i itail encore très primitive el les moyens de
locomotion peu perfectionnés.
Certes, sa vaillance, son grand amour des plaide-, sa
robuste constitution, lui permirent de vaincre plus d'une
fois, mais, cela n'eut pas suffit à Jean Linden pour doter
I liorl icull lire des milliers de belles plantes, - il n'eiil pas été
observateur éclairé dan- le choix des végétaux qu'il
rencontra dans ses ex plorations.
I ig.
M. Jean litienne Sallier.
Li
mil
h ne voyagea plus lui même, il ne cessa cependant
pasd introduire de \ égétaux ; il envoya,dans les pays qu'il
avail explorés, nombre de collecteurs en les faisant profiter
de l'expérience qu'il avail acquise et des remarques qu'il
avait laites el en leur donnant une foule d indications pré
t-ieuses. Doué d'une mé ire remarquable, il continua la
di réel ii 'ii de ces explorai ions jusqu à - lernier jour.
Les orchidophiles lui doivent beaucoup el ce n'est pas à
tort qu'on le nomma le » l'ère des Orchidées » ajoutons
qu'il étail Consul général honoraire du Grand Duché du
Luxembourg, son pays natal, officier de la Légion d'I -
neur, commandeur des ordres de François Joseph d'Autrii lie,
de Saint-Stanislas, de la couronne d'Italie, de la I iouronne
de ( 'héne. etc. etc.
c blé d'honneur, il n sta simple el sut trouvei maintes
i tion au sein de sa famille, à la douleur de laquelle
nous uous associons en lui envoyant nos bien sincères con-
doléi
LE JAHIHX
21
DOMBEYA CAYEUXII
Le elimal de Lisbonne se prête, mieux que tout autre, à
l acclimatation cl un certain nombre de plantes tropicales.
Les Palmiers, par exemple, s'ydéveloppenl toul aussi bien,
pour ne pas dire mieux, que sous le elimal de Niée ou < 1< -
('ai -. C'esl ainsi que certains Areca et Kentia \ mûris-
sent parfaitement leurs fruits. Gra.ce à la clémence cl
ciel en ce pays ou le ther mètre ne descend jamais au-
dessous de zéro, il nousaété donné de faire des essais sur
différents genres, qui, croyons noii^. n'ont jamais prospéré,
en plein air dans les jardins européens,
s.
Do
'/'
r
!/•
Parmi eeux-ei, un des plus intéressants, tant au point dé
vue du feuillage qu'à celui de la beauté des fleurs, esi certai-
nement le genre Domhcya.
Originaire de l'Afrique australe, de Madagascar et aussi
de l'Inde, le genre Do m ber/ a comprend environ une tren-
taine d'espèces, depuis qu'on \ a joint le genre As(rapœa\
il appartient à la famille des Bythnériaeées. L'espèce la plus
anciennement cultivée en Europe est, très probablement, le
Dombet/a (Astrapœa) Wallichii de Lindley qui, >l après le
Botanical Magazine aurait été introduite de Calcutta aux
jardins royaux' de Kev, parle D1 Wallich, S rrigine e
douteuse, mais il y toul lieu de croire qu'elle habite 1 Ile d •
Madagascar. Sa première floraison en Europe aurait eu lieu
au Jardin de La Sociétéd Horticulture, à Chiswick (Anele-
terre), en juin 1823.
Il in» s'agit donc pas d'une introduction récente, niais
plutôt d'une de ces bonnes \ ieilles plantes si chères à M. Van
l mi Heede, laquelle, sans beaucoup de s< ii n-, nous gratifie
es gros bouquets de fleurs rouges suspendus à l'extrémité
rameaux par de longs pédoncules.
I neaul spèce, connue snu^ le nom de Dombcya i Astra
jni'a) Masfnrsii Hook, fui découverte, en Abyssinien vers
1M)2, par le capitaine Grant et fleurit également, pour la
première fois en Europe, auxJardins royaux de Kew, en
IS67. Elle diffère surtoul du D. Wallichii, par -a floraison
plus abondante, par s,. s feuilles d'un vert plus clair el sut
tout par ses nombreuses fleurs en bouquets, du blanc le
pins pur. EU i parfaitement rustique sous le climat de
Lisbonne où elle se cou\ rede fleurs et Fructifie, chaque année,
en l'A rier, sm< qu'il suit né-
cessaire de L'abriter.
Frappé par la beauté et la
rusticité du D. Mastersii,
nous fécondions cette espèce,
en 1895, par leZ>. Wallichii,
/ ^Jt - que n,ous possédions également
/lK *!«''? ''" "''m's ('anv 'rs serres du
Jardin botanique. I (es graines
semées, naquirent huit plan-
tes, dont la plus forte, confiée
à la pleine terre la même an-
née, épanouit ses splendides
bouquets de fleurs rose tendre,
au printemps de 1 S9(j.
Voici une description qui
a été faite de la plante :
« Arbrisseau de quelques
mètres de hauteur, à tiges li-
gneuses, cylindriques, hispi-
des dans le jeune aget comme
les pétioles et les pédoncules,
l'étiolés longs de 0"12 à 0"15
cylindriques, renflés à la base,
accompagnés de deux stipu-
les basilatres, triangulaires,
aiguës, cuspidées, ondulées;
limbe cordiforme aigu, vert
foncé, bordé de grosses dents
inégales et aiguës ; nervures
saillantes réticulées en des-
sous, lnllorescence pendante,
naissant à l'aisselle de feuil-
les supérieures. Pédoncule
commun robuste, droit nu légè-
rement courbé, vert, hispide
au sommet de même que les
bractées involucrales éta-
lées, qui sont vertes, puis
rousses, peu nombreuses, lan-
céolées aiguës, concaves, lon-
gues de (Ï'".0I5 à 0"',0'20 sur
0",005 ù 0"',00S de large lnllo-
rescence en corymbe simple,
formé de trente à trente-cinq
fleurs à pédtcelles grêles,
longs de .020 à 0",022, un
peu courbés, vert très pâle
comme les bractées et les sé-
pales subégaux, longs de
0"'.01-> à ()m,0!i ; étroitement
lancéolés aigus, velus, héris-
sés, argentés. Corolle en coupe
ouverte, d'un beau rose tendre plus paie au centre, large de
0".030 a 0m,032 à pétales obliquement obeordés, non équi-
tants, finement veinés, de l'aspect et de la consistance des
pétales du Pêcher ».
L'hybride est parfaitement intermédiaire entre les deux
parents, tout en ayant conservé la rusticité el la floribondité
la plante-mère.
La li;:. S représente notre plante livrée à la pleine terre
en 1SMÔ. Elle atteint aujourd'hui environ 3m,50 de hauteur
sur 2m,50 de large et l'orme une masse de verdure du plu--
bi'l effet; Elle est en outre chargée de 270 inflorescences qui
ii" tarderont pas à épanouir leurs nombreuses fleurs d un
es joli rose tendre. L'ab lance d'inflorescences esl telle
e nous a\ons pu en compter jusqu à douze sur une même
ramification.
LE JARDIN
Le Dombeya Cayeuxii, rustique à Lisbonne, où le ther-
momètre a accusé une température rainima de + 1°,8 dans
l'air el — 4°,6 rez de terre, pendant l'hiver de 1896, le sera
peul être égalemenl suas le climat de Nier etde Cannes, si
on a le soin de le planter à bonne exposition bien abritée.
Dans tous les cas, il se recommande comme plante a nés
grand feuillage, à isoler sur les pelouses, à l'instar des
Solarium, Nicotiana, Wigandia, etc. Cultivé en bonne
terre franche, bien fumée, en serre tempérée ou planté en
pleine terre dans un jardin d'hiver, il récompense le < -n 1 1 i—
vateur de ses soins par sa splendide floraison pendant
l'hiver.
En -a qualité d'hybride, le 1). Cayeuxii ne produit pas
de graines; mais on le multipliera avec facilité de boutures
demi ligneuses qui s'enracineront assez rapidement dans la
bâche à multiplication.
II. CAYEUX.
LES FLEURS POUR TOUS
La culture des fleurs par les enfants.
C'est à l'école primaire qu'il convient d'inculquer aux
enfants l'amour de la culture des fleurs, et, si on arrive à le
faire d'une façon attrayante, les résultats ne peinent être
que très satisfaisants, car ils auront de l'intérêt pour Inus ou
presque tous les écoliers.
Les instituteurs sont maintes luis appelés à remarquer
que certains entants, souvent les plus intelligents, mani-
festent, dès leur jeune âge, tin goût très prononcé pour telle
ou telle profession; une partielles heures de récréation sont
parfois consacrées à un amusement qui se rapporte au métier
pour lequel ils ont des aptitudes. Beaucoup d'enfants , dans
certains centres, ont le eoùi du jardinage et plus particu-
lièrement celui des Heur- : ee goût est inné. Mais beaucoup
ne portent aux fleurs qu'une très faible attention.
C'est àl instituteur qn il appartient dëdévelopper l'amour
des fleurs chez les jeunes écoliers qu'elles intéressent el de
le faire naître chez ceux qu'elles ne préoccupent pas. Pour
cela, il est nécessaire que le maître ait le goût des fleurs et
possède des connaissances sur leur culture. On remarque, en
effet, qu'on attache beaucoup plus d'importance à unechose
que l'on connaît bien et qu'un professeur enseigne cette
partiede son programmeavec conviction, je dirai même avec
passimi. En procédant méthodiquement, n'est-il pas logique
que l'instituteur, pendant sun stage d'élève-maître à l'école
normale, reçoive les notions nécessaires de culture qu'il
enseignera plus tard à ses élèves.
L'enseignement de l'Horticulture a été compris dans le
programme des écoles normales, parla loi du lo juin 1N79,
el n'a été mis en vigueur qu'après la réorganisation pédago-
gique, en 1882. Mais de grandes améliorations, qu'il ne nous
est pas loisible d'examiner ici, s'imposent. Cependant, je
crois devoir ajouter que l'on devrait tenir sérieusement
compte de cette partie de l'enseignement aux examens du
certificat d'aptitude pédagogique; les élèves-maîtres s'j
intéresseraient davantage et seraient par suite plus aptes à
enseigner 1 Horticulture élémentaire dans la catégorie d éta
blissements où il- exerceront.
L'enseignement de la culture de- fleurs à l'école primaire
ne doit pas évidemment être fait dan- le but de former des
jardiniers plus tard, ce serait peine perdue. L'instituteur
devrait, à mon avis, faireaux enfants de nombreuses leçons
de choses sur les plantes, donner, toutes les lois qu il serait
possible, desdevoirs et des dictées, dont le fond menu- serait
la physiologie, la vieet la culture des plantes. Des causeries
familières, dans lesquelles il serait question des moyens si
curieux de reproduction, ne manqueraient pas d'intéresser
les jeunes auditeurs dont l'esprit s'éveille lorsqu'il est ques-
tion de choses nouvelles dans cegenre. Les premiers devoirs
et leçons ne comporteraient certainement aucun détail tech-
nique. Ce n'est que plus tard, lorsque les élèves seraient dans
une autre classe, par exemple, qu il coin iendrait de s'éten-
iii les moyens pratique- de multiplication, de culture
1. Mémoire récompensé par le Congrès horticole de 1897.
et d'utilisation, mais toujours élémentairement. Là, les
devoirs, les dictées et de simples exposés viendraient encore
compléter les notions orales; des compositions et devoirs de
style pourraient même être faits sur ces matières, lorsque
l'élève posséderait suffisamment son sujet. Ces lectures, ces
leçons et devoirs ainsi compris, ne surchargeraient pas l'es
prit de l'enfant; ils développeraient chez lui l'intelligence
et le goût des belle- choses. Il serait nécessaire, cependant,
que le mail re complétât ces leçons théoriques par îles excur-
sions, le jeudi, dans les jardins, dans les bois el les prairies.
et qu'il familiarisât les jeunes élèves avec les fleurs cultivées,
les fleurs des champs ci des bois. Les démonstrations laites
par lui dans le jardin de l'école, leur montreraient aussi
l'application de- théories qu'il aurait développées en
«lasse. Il coin iendrait, en effet, de donner île l'extension
au jardin scolaire : c'est là que les écoliers peuvent mettre
en pratique les leçons qui leur sont données et acquérir les
notions nécessaires, en prenant goût au travail.
Cultiver, multiplier, faire naître, fleurir et produire
quelques plantes : ipiel bonheur pour l'enfant! L'idéal est,
à défaut d'un petit jardin à lui, chez ses parents, le jardin
scolaire commun à tous les enfants d'une même classe.
Cesf un moyen de faciliter le travail en plein air. travail
utile au moral et au physique des enfants, (est pour eux
une occupation appropriée à leur jeune âge, occupation
variée, utile et agréable, excitant l'intelligence, piquant la
curiosité et provoquant la spontanéité et l'activité si dési-
rables, constituant les prémices de l'individualité de
l'homme, de l'homme actif et intelligent qui aime à com-
muniquer sa vie et à mettre aux choses qu'il crée, son
empreinte personnelle.
Miehelet, le célèbre historien philanthrope, a plaidéélo-
quemment cette cause de l'éducation rationnelle et vérita-
blement démocratique. I.a plupart de ses œuvres résument
-a penséeet portent de rudes coups au pédagogisme'primitif .
Le jardin scolaire s,- présente don, comme un précieux
auxiliaire . il l'est en effet. Ce jardin n'a pas besoin d'être
bien grand. L'instituteur doit en consacrer une partie à la
culture des Heur- le- moins délicates, partie qui peut lui
servir pour des expérience- d pour exéi uter le- opérations
de saison sous les yeux des élèves. Les plantes à admettre
dan- le parterre du jardin de l'école -ont : les plantes
annuelles, bisannuelles, vivaces et bulbeuses, quelques
petits arbustes d'ornement à fleurs, entre autres le Rosier,
et l'été, quelques plantes de serre, lorsqu'il est possible de
s'en procurer. ( 'es catégories de plantes suffisent pour mon-
trer aux enfants : la récolte des graines ci le semis, l'écla-
tagedes drageons, la séparation des touffes ci le bouturage,
le greffage du Rosier, opération qui intéresse les enfants au
plus haut point, le marcottage, la taille des arbustes d'or
nement et une multitude de procédés culturaux. Il sérail
même également très bon de leur apprendre la culture dés
plantes en pots; ils ne manqueraient pas de tenter quelques
essais chez eux. Dans le- plantes précitées, il en est de tout
indiquées pour cel usage. Il ne faut pas un temps aussi cou
sidérable qu'on se rail tenté de le croire pour entretenir cet le
porti lu jardin ; les loisirs suffisent, elles quelques fleurs,
composant le bouquet placé sur la tablé de travail de 1 ins
tituteur, seraient déjà, à elle- seules, une grande compen
sation, s'il n'avait, de plus, le mérite.de faire œuvre utile.
Une autre partie du jardin de l'école, pourrait être divisée
en petits carres réservés aux élèves; tous ceux qui auraient
le plu- d'aptitudes pour les travaux de jardinage, j soigne-
raient quelques fleurs, feraient, sous les yeux del'instituteui
et sous sa direction, quelques essais de culture; ce serait
pour eux le moyen de montrer ce qu'il savent faire. Mais
c'est pendant la récréation, en dehors des heures de classe,
que ces petits travaux devraient être exécutés, afin que les
parents ne puissent pas croire qu'on initie leurs enfants au
jardinage plutôt que de leur apprendre à lire.
Il serait même bon d'encourager les enfantsà avoir, chez
leur- parents, un petit carré réservé à la culture de- (leur-.
Beaucoup d'enfants ont déjà leur parterre, dans lequel ils
jardinent; il n'y a donc qu'à engager les autres, pour que
tous -e mettent courageusement et de bon cœur à leur petite
besogne. Il- apporteraient de- Heur- de leur culture à 1 iusti
tuteur, qui pourrait les récompenser cequiserait pour eux
LE .1 \HI>I\
23
un précieux stimulant; cela permettrait aussi à l'instituteur
(h' juger chez eux le caractère et l'esprit d'observation. En
encourageant l'enfant à exécuter des opérations a son gré,
on lui inculque il'' bonne heure une qualité qui esl essen
tielle : l'initiative, plus tard l'individualité, Bien souvent,
en France, un ne laisse pas à l'enfant assez de liberté de ce
côté; la famille donne à l'école un enfant craintif el l'école
lui rend un adolescent à qui il manque l'orgueil d'être quel-
qu'un, l'orgueil d'être soi. El cela à uneépoqueou l'éduca-
tion, la littérature, l'Etat, travaillent en e îun à l'éner
vemenl de la volonté française! - à l'époqueoù un champ
d'action est ouverl à la jeunesse, autrement grand qu'un
bureau, où la terre ensoleillée ouvre ses bras el souritàqui
\ ii'iit vers elle.
ALBERT MAUMENË.
(A suivre).
Les Bégonias bulbeux nouveaux
Les Bégonias doubles mis au commerce cette année sont
eu grand progrès. Jamais je n'ai vu tant de belles variétés,
et l'année 1897 devra être marquée d'une pierre blanche.
Je dois, en première ligne, citer M. Vanrioï, c'est un des
plus beaux Bégonias connus; la fleur, de coloris rose pâle
à centre blanchâtre, est de très grande taille, les pétales
sont larges, la forme parfaite; la plante est vigoureuse el
florifère.
I.es ileux variétés suivantes : So'uoenirde Pierre Notting
et M. Maurice Jaqnet ne le lui cèdent guère en beauté el
j'ai été, je l'avoue, a^v embarrassé, pour savoir celle des
trois dont la valeur est la plus certaine.
t 'e n'est guère qu'à cause île sa floraison aborîdante el
soutenue que j'ai placé M. Vannot en première ligne; il
('■lait encore magnifique au 20 septembre et ses Heurs
n'avaient rien perdu de leur taille.
Soutenir de Pierre Notting peut être placé au second
rang; ses. tleurs sont grandes et d'un eoloris orange tnté
ressant: il a conservé, jusqu'en automne, toute sa beauté.
M. Maurice Jaquet a des fleurs peut-être moins grandes,
mais leur coloris res,. \ il ;( centre plus clair est charmant;
les pétales s,, m ondulés, et la plante ne manque ni de
\ igueur ni de floribondité; il a été très remarqué.
Il faut aussi citer, en bon rang, Countess of Warwiclt;
c'est le plus beau Bégonia anglais de ma collection; les
fleurs sont grandes, à larges pétales peu serrés, rosi- sau-
moné pâle; la base des pétales est jaunâtre. Ce Bégonia,
qui a fleuri tardivement, m'a paru être d'une vigueur dou-
teuse et m'a donné peu de fleurs. Mais il est difficile de juger
la vigueur et la floribondité d'un Bégonia livré en petits
tubercules, surtout quand on n'en possède qu'un exem-
plaire.
Comte Tolsfoïesi aussi une variété de premier ordre. île
coloris abricot.
Marcel Baraquin est beau, ainsi que Jules 1. ennuie, -,
Lord Llangaztock est peut être le plus beau Bégonia à
(leurs veloutées rouge très foncé; sa taille laisse un peu à
désirer et. asse/ souvent, ses Meurs tombent avant de s'ou-
vrir complètement, mais le coloris est magnifique; c'est un
gain anglais de valeur.
Duke ut Grafton, venant du même pays, est aussi assez
beau.
J'avais demandé à M. Laing de nie choisir les plus beaux
Bégonias anglais et je ne lui avais pas caché qu ils seraient
comparés aux meilleures variétés françaises.
J'ai vu, avec plaisir, que nous n'avions rien à craindre
îles semeurs anglais ou autres d'ailleurs, en lait de Bégon tas
doubles ou simples; il n'en esl malheureusement pas île
même pour toutes les plantes, A part les variétés anglaises
citées plus haut, je ne vois guère à nommer que Béailty ni
Belgrocc, de coloris assez intéressant et .1/. Chamberlain,
tentes ifeux mises au commerce depuis quelques années.
Revenons donc aux variétés françaises :
Puiis de Chatsannes, à grandes fleurs d un beau coloris;
Henriette Rciterhart, à belles fleurs à centre blanc: M.
Sut, ii. M. Orgelet, M. Henri du Verdier, Mme Fanng Vil-
grain. Orient, Souvenir de Mme Furtado, M. Charles
Jacquot.
Je dois aussi nommer une ancienne et rare variété, à
i les grandes fleurs blanches : Jeanne d'Arc.
l.e Bégonia odoratissima rose» plcna constitue un pre-
mier pas .lans la voie des Bégonias doubles odorants. Cette
variété a beaucoup de ressemblance avec le /-;. Baumanni ;
la Heur, assez grande, esl semi-double ou double, le parfum
agréable qu'elle dégage esl très fugace, tantôt il est lies
pri ncé, tantôt il est à peine perceptible. Cette nouveauté
mérite une place dans imites les collections.
I.es Bégonias simples nul aussi fail des progrès d la
variété picta niarmorata sera, je l'espère, une bonne
plante, surtout quand on aura obtenu des Heurs de plus
grande taille, ce qui ne peut tarder. Les ]{. cristata fonl
les progrès en précocité de floraison et eu grandeur de
Heurs. Bientôt nous aurons, dans cette section, des plantes
aussi hâtivesque florifères. I.es excroissances aussi devien-
nent plus volumineuses; on arrivera peut-être à en couvrir
complètement la Heur.
fin résumé, les progrès qu'ont lait les Bégonias, depuis
quelques années, sont immenses et, quand on voit lechemin
parcouru depuis un quart de siècle, on se demande quelles
merveilles K- \ ingt ième siècle nous réserve.
D'ailleurs, le genre Bégonia peut, à lui seul, se charger
d'orner nos jardins et uns serres. Peut-on voir de plus beaux
feuillages que ceux des nouveaux hybrides du H. Rexl Et
les Bégonias ligneux, qui font aussi tant de progrès, ne
sont-ils pas du plus haut mérite, tant en serre qu'en pleine
terre?
Le Bégonia est, sans nul doute, la plante de l'avenir.
If. JARRY-DESLOGES.
Une Petite Découverte
LE PARFUM NOCTURNE DES FLEURS
Il est, dans la Flore, une tribu nombreuseel remarquable
qui, par un singulier hasard, porte le nom de Barbe-de-Dieu
mi Joubarbe, (Joris barba). Etrange privilège, n'est ce pas.
si les n s étaient des réalités '.' Mais que présentent les
Barbes-de-Dieu qui réponde à ce titre superbe-.'
Or, dans celle tribu, il est une Heur particulière, sur
laquelle nous voulons fixer, eu passant, votre attention:
c'est le Crassula lactea.
( Jette jolie Heur, appelée ( 'rassula (de crusse | en rais le
ses feuilles épaisses, est considérée comme inodore, du
moins par beaucoup de personnes. Vingt lois, pondant le
jour, j'y avais clierchéquelque odeur, toujours sans sucées;
mais, comme j'aime beaucoup les parfums, je ne nie dt-
ourageai pas.
In soir donc, sur les neul heures, me promenant dans
un jardin et voyant briller, comme de petirs groupes
d'étoiles, es belles fleurs blanches bordées de ruse, je re-
grettai plus vivement quelles lussent inodores el . pénétré
de ce sentiment de regret, je m approchai et les interrogeai
encore, de nuit, comme je l'avais fait de jour. Quelle sur-
prise fut la miei , d,. respirer un parfum délicieux, une
deur à la lois Une et pénétrante, léger mélange d'œillet,
d'héliotrope, de narcisse ci de jasmin, mélange où. ce-
pendant, le jasmin domine! Ce n'est, du reste, pas la
seule fleur qui n'exhale son parfum que la nuit.
Cette première petite découverte m'inspira l'idée de
tenter une autre expérience. J'emportai une de ces fleurs
chez moi. et, le lendemain ; « N'oyons, me dis-je, tâchons
de' la surprendre encore, puisque le Crassula n'exhale son
parfum que la nuit, essayons, faisons-lui une nuit artili-
ielle et peut être me prodiguera- t-il sa douce odeur. »
24
LE JARDIN
J'enfermai donc ma fleur dans l'obscurité et, deux heures
après, j allai la revoir. Mon espérance ne fui pas déçue . je
retrouvai le parfum aussi fin et, cette fois, d'autant pins
vif que l'obscurité avait été plus complète qu'elle ne peu!
l'être pendant les nuits d'été; mais la fleur, exposée au jour,
r'ùi bientôt perdu son parfum. Ainsi, que les personnes
délicates, dont les nerfs redoutenl lesodeurs, ne se hasar-
dent pas à conserver dans leur chambre des fleurs qui, lé
jour, ne disent rien à l'odorat, car il peut en être tout au-
I rement pendant la nuit.
Iei, il y aurait plus d'une expérieneeà tan ter ! La fleur
s'épuisera-t-elle ? Combien de fois, le jour, rendra-t-elle
des parfums? Quelle sera l'influence de la lumière de la
lune à sos différentes phases '.'
Pour moi, j'ai déjà fait un essai :à une heure après
minuit, j'ai entouré nia fleur, très odorante en ce moment,
de lumières artificielles et, au bout (l'une demi-heure,
le parfum m'a paru sensiblement affaibli; puis, quelques
instants après, il m'a semblé se réveiller un peu, ] >i i i- a
reparu tout à fait. Ai-je bien vu, bien observé '.' Y aurait-;
il des oscillations? Ces oscillations seraient-elles dans
l'odorat ou dans la plante ?... Tout cela demande des re-
cherches si patientes, si minutieuses, que l'on n'ose en
parler et, certes, j'en ai déjà trop dit.
I ii mol encore, cependant, à propos de l'expression
dont je me suis servi comme titre. J'ai dit . une. petite
découverte. N'est-ce pas prêtera rire et ne dira-t-on pas
île moi cette phrase connue: « En voilà encore un qui,
comme tant d'autres, redécouvre ce que l'on a découverl
longtemps a\ ant lui ? »
J'ai dû rendre fidèlement compte île la première expé-
rience telle qu'elle a été faite; mais, les nuits suivantes,
je lai recommencée, multipliés, variée et j'ai obtenu les
mêmes résultats, mais, et cïla est une indication pré-
cieuse, en bien moins de temps. En effet, au lieu .le deux
heures, le parfum se dissipe et renaît en quinze ou vingt
minutes, et même moins encore...
II ne reste plus maintenant qu'à soumettre, aux mêm 'S
épreuves, les plantes qui, comme le Crassula, n'ont île
parfum que la nuit, ou qui, au moins, se fermant le jour,
telle que la Belle-de-Nuit, nous privent, pendant ce
temps, de la douce odeur qu'exhale leur fleur.
J'ai tenu la plante renfermée dans \ui cabinet au nord
-ans ouvrir les fenêtres et j'ai trouvé qu'elle conservait son
parfum presque toute la journée ou au moins bien plus
longtemps que lorsqu'elle est exposée à l'air et aux rayons
du soleil ; ainsi donc, la vive lumière et l'air libre dis-
sipenl promptement le parfum de cette fleur.
11 sera curieux de vérifier si les Belles-de Nuit, plon-
gées le jour dans l'obscurité, se comportent connue le
Crassula et si. trompéas par cette nuit artificielle, elles
rouvrent leur calice et répandent leur parfum. Il sera cu-
rieux aussi de recueillir les graines de Heurs sunini-e- -,
ces expériences et d'observer ce qui toi adviendra. Y ou
aura-t-il altération, faiblesse, panachure ou autre ano-
malie, déjà observée ou imprévue?
La lune, à sa première phase, ne parait avoir aucun,.
influence sur mon Crassula lactea, car le parfum est
aussi vil que par une nuit complètement obscure. I.a
pleine lune. elle-Uléllle. es| sans effet*
La Belle-de-Nuit, soumise à l'expérience, a justifié mes
prévisions; elle a ouvert sa corolle, mais, dans l'endroit
trais où elle était enfermée, elle n'a laissé exhaler aucun
parfum, taudis que, placée dans un endroit sec et chaud,
répandait nue suave odeur.
HENRI THEULIER, Fils.
Les Plantes pour la Décoration des Jardins
i
LES IRÉSINES
préférer pour l'ornementation florale
de
Les plante
jardins sont principalement celles qui mil lait et font
annuellement leurs preuves et que, par cela même, les
essais i-t l'usage ont consacrées. A l'appui de ceci, je puis
dire que la liste de celles employées ;t Paris, par le service
municipal, pour la garniture des squares et des jardins
publics et par le Jardin du Luxembourg, n'est déjà pas si
longue. Et, cependant, nous admirons, chaque année, de
rav issanles compositions Morales dans tous ces jardins.
Les nouveautés, autour desquelles il se fait parfois beau
coup de bruit et dont on vante chaleureusement la valeur
décorative, ne doivent être utilisées à ce point de vue.
qu'avec circonspection et, très souvent, après essai préalable,
car toutes ne méritent pas les éloges que l'on en fait.
tarée n'est ni dans le grand'nombre des plantes ni dans
leur v aleur commerciale, que réside l'effet produit, mais bien
■'i-. Ib
Tresine VerscJiciffelti brillantissinta.
i Rameau réduit a.' 1 :'. i
dans le choix judicieux de celles ci cl dans la mise en relief
de leur aspect décoratif . C'est ce que je me propose de faire,
de temps à autre, eu commençant aujourd'hui par les [ré-
sines.
Ces plantes s, ,n I plus connues snus le nom d'Achyranthes,
quoique cette dénomination ne soit pas ebrreete.
La nomenclature des espèces ci variétés d'Irésines est
très embrouillée. < tn a obt i de mêmes plantes fies varié-
tés semblables qui oui été' baptisées différemmenl dans
plusieurs régions, de sorte que les horticulteurs offrent i\<-^
variétés locales absolument identiques sous des noms diffé-
rente. Je nai certes pas la prétention de vouloir démêler
,eiie dénomination confuse, mais seulement d'apporter un
peu de clarté mi. plus précisément, un peu d'ordre, non pas
au point de vue botanique, mais au point de vue horticole
tout simplement : car. j parle ici des plantes qu'en ce
qui concerne leurs formes extérieures ornementales.
L'I. Verschaffelli, dénommée spécifiquement et figurée
par Ch. Lemaire (1), fut. \u\ peu plus tard, nommée par
Hooker /. Hcrbstii (2). Elle est plus connue sous le pre-
mier nom. ci c'est sous celui-là que je la désignerai.
L7. Verschaffelli atteint facilement 0",50 (3); ses
Mues charnues sont carminées et ses feuilles, d'un ion
mat. pourpre-brun cuivré, sont teintées, sur toutes les ner-
(l) Ittust. hori., pi. 409, ISG4, dénommée: Achyrantlies l'i rs
i-iiitiiiiti.
(2j Bot. mag. !. 5499. l*iir>; 11. H. p. 331, 1365.
(3) L7. Verscha fTelti lut 1res contestée lors de son entrée dans
le inonde horticole, quant à sa valeur décorative. MM. Naudin
et Hérincq lui trouvaient toute une suite de défauts, un feuil-
lage terne, rachitique, etc. MM. Ch. Lemaire et Bruant, au
contraire, la trouvaient lies jolie, très ornementale; lespro-
nostics favorables de ces derniers se sont réalisés.
LE JAISDIX
25
vures, de carmin vil clair qui se détache sur ce fond sombre ;
le limbe, dont la face inférieure est luisante, esl cloqué sur
toute sa surfa i profondé ut échancré au sommet.
Les variétés qui onl gardé la forme du feuillage de 17.
Vcrschaffelti sont : 17. V-. hritlantissima (flg. 9), 17. V. Co-
uiessi, 17. V. aureo-reticttlata.
Dans 17. V. brillantissima, le rouge carmin vif a été
toul à l'ail subst il u«' à la teinte pourpre marron; les ner-
vures -Mini encore lavées d? carmin plus pâle s'étendanf
Fw
10. — [rcsinc Verschaflelli Wallisii.
I Rnmenu i eiluil clo I i. i
parfois irrégulièrement au départ de plusieurs nervures en
formant tache; le dessous îles feuilles, qui restent un peu
cloquées, est ainsi teinté de carmin brillant. Cette colo-
ration, à la fois plus claire et plus vive, rend cette variété
bien supérieure au type pour la décoration des jardins, car
elle esi plus voyanteet moins terne. Elle est employée, avec
beaucoup de succès, dans les jardins du Luxembourg à
Paris.
1.7. V. Comessi, toul en ayant conservé le même aspect,
dépasse rarement 0™,30; ses feuilles sont un peu plus vio-
lacées et parfois bandelettées de pourpre violacé, tandis que
les nervures sont encore lavées de carmin.
1.7. V. aurco-rcticulafa, dans laquelle nous trouvons un
changement complet de coloration, diffère un peu, car, au
lieu d'être roses, les feuilles sont il un vert pair ■•! les ner-
Fig. 11
— Ircsine Verschaflelli acuminata.
i Rnmenu l'étluil de 2/3.)
vures sunt lavées irrégulièrement île jaune s'étalant parfois
et formant tache au départ de plusieurs nervures.
L7. V. Wallisii (fig. 10) diffère de la plante mère comme
port, grandeur de feuillage et coloration ; elle esl naine, tra-
pue, très ramifiée cl les mérithalles -mit liés rapprochés.
Elleforme une touffe nu peu dressée, régulière et compacte.
Les feuilles sont uniformément colorées île pourpre noir
bronzé, à reflets violacés, non bronzées et luisantes à la face infé
rieure; le sommet du limbe est échancré et récurvé et les côté
sontun peu relevés. C'est une variété très apte à formerdes
bordures à cause de son port compact, niais il ne faut
pas trop multiplie: ces bordure! en raison de cette coulent
iinbre, peu voj an te de loin et, ■ ncore nu'- m.', il ne la ut em
ployer cette plante que -i elle e.d opposée à d'autres do cou-
leurs pâles ou \ ives.
L'aspecl du type disparaît dans I /. 1'. acuminata, plus
vigoureuse el s'élevant jusqu'à 0°60 (1) ; absolument dif-
férente comme poil el comme feuilles. Les rameaux sont
de beaucoup plus gros, plus vigoureux el plus divariqués ;
I.--. feuilles, bien plus grandes, sont ovales, lancéolées
et, au lieu d'être échanerées, sont très acuminées. Le limbe
est un peu cloqué ''I. 1ms de la végétation, les bords
dos feuilles se replient intérieurement. Le coloris du
nul est déjà moins brun cjue celui do 17. Vcrschaffelti el
les nervures sont plu- largement et irrégulièrement lavées
de carmin pâle s'étalant parfois, ce qui donne à l'ensemble
nu ion plus vif, plus voyant el moins sombre; le dessous
il. 's feuilles esl également moins foncé.
1.7. V. acuminata (tig. 11) a. elle-même, donné naissance
aux sous-variétés : Souvenir du Parc, différant simplement
par le coloris général, encore moins sombre, et par la plus
grande proportion do carmin vif el Bicmulcri, dont le
lmid des feuilles o-i rouge carminé au lieu d'être rouge
pourpre et dont les nervures -mil égale ni lavées de car-
min clair.
\JÏ. Linilrui (flg. 12) ost uno autre espèce aux rameaux
dressés et atteignant 0",50 ; les feuilles sont oblongues lancéo
loos, aiguës, allongées, d'un coloris rouge pourpre bronzé el
\ iulaoi'. à nervure médiane un pou plu- violacée; mai- peu
Fig. 12. — Iresine Lindoni.
(Ram< :ni i. .lui i de 2/3
distincte; le dessus du limbe, qui esl uni. a quelques reflets
\ iolaçés, tandis que la face inférieure est luisante.
L7. Lindoni a donné naissanc -à la variété /. L.formosa,
donl le limbe, au lieu d'être rouge foncé, est jauni' clair
strié ih' verl pâle; les nervures -mil colorées do rose cra-
moisi.
En somme, nous nous trouvons eu présence de quatre
i\ pes absolument différents, quant à leur port el à la forme
du feuillage, el qui permettent de rapprocher d'eux leurs
variétés ou sous-variétés. 1.7. Verschaffeltl et ses variétés
de mémo forme de feuilles (flg. \h ; 17. T'. Wallisii.
(fig. 1D); 17. V. acuminata (flg. 11); 17. Lindcni(fig. 12)
oi sa variété.
Toutes ces \ ariétés n'ont pas la même valeur ornementale,
la nt s'en faut . Les [résines, à feuillage noiràl re, par exemple,
loivenl pas êl re répandues à profusion. < In -ail. on effet,
que ees teintes sombres amortissent parfois les effets bril-
ni- et no sont pa- toujours très visibles. C'est assez dire
qu'il faut les distribuer avec parcimonie dans les corbeilles
éloignées de la vue et dans celles qui se trouvent dans
(4) Ces chiffres représentent les tailles normales, mais que,
ii uis les cultures, ou ne leur laisse pas atteindre
.'<;
LK JABIHX
l'ombre, à moins toutefois qu'elles ne soient opposées à d'au-
tres plantes à coloris trèsvifsel très clairs. Même, dans les
endroits à proximité de la vue, il ne faut les planter qu'en
bordure de massifs d'arbustes, en disséminé ou borda ni des
plantes à coloris i lairs; ceci s'applique surtout aux/. Lin-
dent,!. V. Wallisii el /. V, Comessi.
On les emploie beaucoup dans les composition* en
mosaïeulture, pour sertir les corbeilles, bordures el plates-
bandeset aussi disséminées dans les corbeilles. Celles qu'on
préfère, dans ces derniers cas, ^ont les /. Verschqffblti, I. V.
brillantissima, I. V, acuminata, I. Lindeni; pour les bor-
dures, ce sonl principalement : les/. Lindeni el /. V. Wal-
lisii que l'on voit le plus ; enfin, pour la saïculturo. on
les m ilise presque toutes.
( 'c que beaucoup ignorent, c'esl le parti que l'on peut
tirer des Irésines à rameaux divariqués pour taire des bor-
dures et pour constituer des fonds dans les corbeilles en
mosaïeulture. Au lieu de laisser ces plantes dressées et de
les tailler sévèrement pour les maintenir dans des dimen-
sions voulues, il est plus logique et plus rationnel de les
palisser sur le sol, ce qui est très simple. < ni plante les
[résines toul comme si elles devaient rester dressées et on
en croehette les rameaux à plat sur le sol : on répète cette
opération deux ou trois Eois au fur el à mesure que les
bourgeons se développent et on aainsi, en moinsd'un mois,
ilos bordures très bien fournies. Car, il ne faut pas oublier
que cette opération régularise l'action 'I'1 la sève, en faisant
uniforme ut développer Ions les yeux. < )n peut constituer
ainsi d'étroites comme de très larges bordures; en les pin-
çant de très près, on obtienl un tapis absolument lia- ei
touffu, bien garni, que l'on peut maintenir à une hauteur
de (P. 10 à 0"',30.M. Opoix en tire, en ce sens, un excellent
parti dans l'ornementation estivale des jardins du Luxem-
bourg en en faisant, autour des corbeilles et le long des mas-
sifs d'arbustes, de ravissantes bordures' de 0m,30à 0m,6Û de
largeur. Pour ces larges bordures, on plante deux ou trois
rang • de plantes.
Cela indique suffisamment la valeur qu'a cette utilisa-
tion des (résines, en tapis, pour former les fonds dans les
orbeille; en mosaïeulture.
Mais toutes le- variétés cultivées ne sonl pas aptes à être
ainsi palissées ; celles à rameaux dressés telles que 17. Lin-
deni et celles qui sonl trapues et naines comme 17. Wallisii
ne conviennent guère pour cet usageet nedonnenl ordinaire
nient pas d'excellents résultats; dans les deux cas, les
rameaux sont trop raides et les pousses qui se développent,
un peu trop élancées. Ce sont les variétés à rameaux diva-
riqués, allongés, ayant tendance à se coucher naturelle-
ment qu'on doit préférer, comme 17. Verschaffelti. 17. V.
acuminata, 17. V. brillantissima, qui sonl les trois meil-
leures à cet effet.
Lorsqu'on plante en disséminé dans les corbeilles, on
peut aussi bien employer les variétés à port dressé que celles
uni s'étalent; les variétés naines sont, de préférence, utilisées
avec des plantes d une hauteur de0",15 à 0",25.
Les [résines se comportent tout aussi bien en plein soleil
qu'à l'ombre, pourvu que les arrosages ne leur manquenl
pas; et, sauf peut-être 17. V. aureo-reticulata qui est plus
verte à l'ombre, elles sont aussi colorées à l'ombre qu'au
soleil.
J'ai même remarqué, plusieurs années de suite i i dans
différents endroits, que certaines, telles 17. V. acuminata
el II. V. brillantissima, avaient des coloris plus tendres,
plus liais à l'ombre, tandis que ceux-ei étaient moins frais,
quoique plus brillants, au soleil. Mais, autant que possible,
il faut s'en tenir, pour planter à l'ombre, aux [résines dont les
coloris sont bien voyants el planter principalement au
soleil celles à feuillage sombre ; non pas parce qu'elles ne
croissent pas aux expositions ombragées, mais pan "que.
à ces expositions, cette teinte se trouve encore assombrie
i ne fend pas ou rend moins l'effet qu'on en attend.
J'ajouterai que les [résines croissent mieux dans mi sol
el humeux comme l'esl ordinairement celui des cor-
beilles et plates-bandes et se montrent un peu raehitiques
dan- une terre froide et compacte.
Jedirai encore que l'on peut cultiver, sous unefprmecapitéë,
qui vigoureuses, telles les /. Ver chaffclti, I. Y.
acuminata, I. V. brillantissima et /. Lindeni. Pour cela,
on bouture, en janvier, des rameaux très vigoureux que l'on
rempote dans une terre riche. < >n ne conserve que le rameau
central qu'on ne pince pas et que l'on dirige sur un tuteur
en supprimant les bourgeons latéraux lorsqu'il s'en déve
loppe. ( In rem pote assez sou yen lot on arrose à I engrais ; quand
ce rameau a atteint 0*,90à 1 mètre, on pince l'extrémité el
on favorise le développement des bourgeons supérieurs qui
sonl eux-mêmes pinces pour former la tête. Ces plantes
peuvent être disposées sur les pelouse- ou dans les corbeilles,
en les laissant en pots, où elles produisent très bon effet.
( in les rentre en serre à l'automne, la tige se durcit el il n'y
a plus qu'à s'occuper de maintenir la forme de la tête, sur
laquelle du reste on peul couper des boutures au printemps.
i in peut conserver ces [résines ainsi formées plusieurs
années en très bon état, en les rempotant annuellement.
Pour la multiplication, on rentre en serre tempérée un
certain nombre de pieds mères provenant du bouturage
d'automne ou de printemps. Au mois de janvier, ces plantes
sont rentrées dan- la serre à multiplication ou dan- la -erre
chaude; les jeunes pousses se développent vite; on les bou-
ture au fur ei à mesure qu'elles sont assez longues, à
l'étouffée, et elles s'enracinent en peu de temps. A ce mo-
ment, on les rempote en godets de 0",08 et, au bout de
quelques jours, on les pince: les portions supprimées, de
même que les autres développées sur les pieds mères, sonl
encore bouturées. On fait ainsi, jusqu'en avril, toute une
succession de boutures que l'on coupe au lur et à mesure'
qu'elles se développent sur les pied- mères et sur les jeunes
boutures qu'il convient de pincer pour les maintenir assez
basses.
Toutes ces Ijoulures une fois rempotées peuvent être
mises sous elià-sis, -i la place manque dan- la serre.
Grâce à la végétation rapide et à la reprise facile des
Irésines, on peut trè- bien, de cette façon, avec un nombre
très restreint de pieds mères, obtenir de nombreux sujets
qu'on plante dans les premiers jour- de juin, car ces
plantes restent stationnaires pendant un certain temps, -i
on les plante avant que la température -oit a-sez chaude.
Si 1 on n'a pas besoin d'un grand nombre de pied- on
1 eut commencer le bouturage plu- tard, au moi- de mai-
an lieu de janvier.
ALBERT MAUMEXÉ.
Le forçage de l'Acacia (Mimosa) dealbata
sur le littoral méditerranéen.
Comme importance, après la culture du Rosier et celle
de l'Œillet sur le littoral, vient immédiatement celle du
Mimosa ou Acacia dealbata. Les collines de la Californie,
de la Croix des Gardes, de la Théoulc, à (aune- el tous les
merveilleux jardin- de la côte, se couvrent, dès les pre-
miers joui< de février, d'un splendide manteau d'or, dont
I celai resplendi! sur un fond de verdure, formé pai le plut
beau feuillage de tous les végétaux cultivés dan- ta région
C'est alors que redouble l'activité des expéditeurs, el les
- rapides transportent, à pleins wagons, jusqu'aux
confins de l'Europe, les Hem- de cet arbre, aussi gracieux
qu'élégant, présentant ainsi aux habitants des régions
moins favorisées, la earai téristique du plus beau climat de
fiance.
Les fleurs de Mimosa dealbata, qui paraissent sur les
marchés européens dès les premier- jour- de jan\ ier et jus
qu'au 15 février, proviennent de rameaux forcé- à l'aide de
la chaleur artificielle. Les rameaux boutonnés, détachés de
l'arbre, sont plongés dans des \a-e- rempli- d'eau e1 sou-
mis à une température de 30 degrés de chaleur, à l'obscurité
complète; quarante-huit heures de ce traitement, pour les
premiers forçages, et, trente an plus, lorsque la saison est
plus avancée, suffisent pour obtenir une complète floraison,
Tous les rameaux d un même sujet ne sonl pas apte- à
être forcés le même jour; leui choix judicieux constitue la
LE JAHDIX
partie la plus importante de cette opération, car si les
rameaux sont coupés trop tôt, les boutons noircissent el
n'épanouissent pas.
Les rameaux qui n'onl pus reçu directement l'influence
du soleil etceux qui se trouvent dans l'intérieur de l'arbre
attendris par le manque de lumière, doivent être utilisés
pour les premiers forçages; ils -• ml à point, lorsque, en rou
1 a 1 1 1 quelques boutons dans la paume de la main, ils se
réduisent facilement en i sorte de Une farine; s'ils résis-
tent à cette pression, le forçage doit être remis à une dal i
ultérieure.
Le forçage s'effectue soit dans des chaudières ad hoc, soit
dans de vieux foudres à \ in, soit enfin dans des serres basses.
En chaudières munies de ()'",l(t d'eau environ, les rameaux
sont placés par bottes; l'orifice de la chaudière est bouché
à l'aide de plusieurs vieilles couvertures, el un petit four-
neau, placé en dessous, maintient la température de Iran
à 30". Cette méthode, quoique très primitive, réussit parfai1
tement lorsque les rameaux ont été judicieusement choisis.
En foudres ou vieilles cuves, les branches boutonnées,
égalisées à la base, sont placées dans des vases remplis
d'eau, ceux-ci étant placés sur îles planchers p;>rcés de
trous el étages les uns au-dessus des autres, à distance con-
venable pouT que les rameaux ne soienl pas trop brusque-
ment ployés. Au bas de la cuve, on ménage un trou auquel
aboutit l'extrémitédu tuyau ou col de cygne, communiquant,
de l'autre bout, à une chaudière; la vapeur s'engage dans le
tuyau et se répand dans la euve, en passant successivement
par les trous des planchers, et y maintient la température
de 30". La partie supérieure de la cuve est bouchée au
moyen de couvertures maintenues par des planches.
l'ai serres basses, des vases à fleurs, de 0",15 à 0",20 de
diamètre, remplis d'eau, sont enterrés près à près sur les
banquettes et chacun d'eux reçoil une botte de rameaux.
La serre étant constamment couverte el la température du
dehors aidant, il devient facile, avec un petit appareil de
chauffage, d'entretenir, dans la serre, la chaleur nécessaire.
Ce dernier moyen est le plus rationnel de tous, en ce sens
que le travail s'opère avec beaucoup plus de facilité.
A moins de se trouver dans un endroit très privilégié sous
le rapport de la température, il est assez rare que l'on
puisse commencer le forçage, avant les premiers jours de
janvier. Les fleurs qui arrivent avant, sont celles du
Mimosa longifo.Ha, que l'on accepte faute de M. dealbata.
Cependant, une quatrième méthode de forçage du M.deal-
hiiln permet d'obtenir dos fleurs (lés les premiers jours de
décembre. ( tette méthode consiste à cultiver le M. dealbata
dans des bacs, à le laisser souffrir modérément de la s ïehe-
resse, depuis le moment où les boutons sont parfaitement
formés, jusqu'en août époque à laquelle on le place à
l'ombre, en le tenant fortement arrosé et bassiné malin
et soir. Puis, lin novembre, les bacs sont entassés, en serres
basses, el on chauffe à 30°, en donnant de forts arrosages, et
des bassinages continuels. Huit jours de ce traitement suf-
fisent pour obtenir une magnifique floraison, dont la cueille
dure deux à trois jours, [ui permet de remplacer sucées
sivemenl les sujets lorsqu'ils sont épuisés. Cette méthode,
la plus onéreuse de toutes, ne peut être avantageusement
employée que peur les premiers forçages, dent les produits
sont vendus a un pri s très élevé.
G. VRAY.
Papier de fanes de Pommes de terre. tl y a
quelques mois, nous dit l'Agriculture moderne, on a fait,
dan- la Province de Groningne (Hollande), où l'industrie
du papier est assez développée etoù la Pomme de terre est
largement cultivée, des essais de fabrication du papier au
moyen des fanes de Pommes de terre, essais qui, au dire du
consul d'Italie à Amsterdam, auraient donné debons ré-
sultats.
I .es fabricants île papier pavent actuellement 5fr. 601a
t le defanes de l 'ommes de terre.
Cette industrie est assuréede la réussite, à la condition
que la culture des Pommes de terre se développe encore
considérablement et que les fabricants pavent un prix
plus rémunérateur aux cultivateurs pour qui les fan t
déjà quelque valeur < onime engrais.
CULTURE POTAGERE
Les premiers Pois en pleine terre.
Les variétés de Pois s,- divisent, comme chacun sait.
en plusieurs catégories : d'abord les Pois nains el les Pois
à rames; ces groupes sesubdn isenten : Poisà grains rond r,
et Pois à grains ridés, puis en Pois mange tout el Pois
ècosser. Lés Pois mange tout, je tiens à le rappeler, sont
ceux qui possèdent des cosses sans parchemin pouvant, pai
conséquent, être mangées entières avec les graines qu'elles
renferment.
Les variétés de Pois sont extrêmement ibreuses ; disons
deux ts de celles qui me paraissent les |dus remarquables,
en les accompagnanl de quelques appréciations. Mais, en
tous cas, je recommande instamment aux lecteurs du Jardin
de s'adresser, pour l'achat des graines, à des maisons
sérieuses, certaines ne se faisant aucun scrupule de vendre
des Pois n'appartenant pas à la variété demandée, et dont,
quelquefois, les 3 1 ont perdu leurs facultés germinatives.
Les premiers Pois en pleine terre se sèment d'ordinaire en
plate-bande exposée au Midi, labourée seulement quelques
jours à l'avance ou à l'automne précédent.
Les graines de Pois s,, ni confiées au sol dés le mois de
février, aussitôt que le temps le permet. Les variétés qu'on
peut utiliser peuvent être naines ou à rames; ces dernières,
par suite des supports qu'on est obligé de leur procurer, sont
plus encombrantes. Aussi est-il préférable d'utiliser plus
spécialement, pour les premiers s, -mis m plate-bande, les
variétés naine3. Le reproche qui a été adressé à ces dern ières
de n'être pas suffisamment productives est mal fondé. En
général, la faute est imputable à ceux qui se ni : ils
n'emploient pas suffisamment de graines.
Naturellement, les graines varient degrosseur suivant les
races et il s'en suil qu'un poids déterminé ne saurail ren
fermer le même nombre de graines, le nombre augmentant
du diminuant suivant les variétés. Mais, pour fixer, les
lées, je puis dire que 1 kg. 500 de gra ines de Pois Merveille
d'Amérique. n'est pas -un poids exagéré pour l'enseme
ment d'Une surface de 25 mq., les lignesétanl distancée li
unes des autres de 0m30. Ai proportions, larécoltequi
uit est 1res convenable et rémunératrice.
Parmi les p,,is nains, voici les plus recomniandables :
Le Pois Merveille d'Amérique qui est une variété à, grain
i ii II-, dont les t iges ne dépassent pas 0"25.
Le Pois Serpette nain oerteM d'origine assez récente; il
s'élève un peu plus que le précédent, à 0m35. Il est très pro-
ductif et vraiment digne d'être cultivé.
Le Pots nain hâtif, app lé aussi Pois Lèoéqup, bien que
dit nain, ne l'est pas, car il peut s'élever à 0"45. Pour en
obtenir toute satisfaction, il faut le semer un peu moins serré
que les précédents et enfoncer, de place en place, de petites
rames, très inclinées, pour (pie les tiges ne se courbent pas
lorsqu'elles arrivent à leur hauteur définitive.
Parmi les \ ariétés il rame :
Le Pois Prince-Albert est connu un peu partout. C'esl
Ilot une "des variétés le- plus hâtives II n'est malheu-
reusement pas très productif.
Le Pois Caractacus, qui lui ressemble beaucoup et qui
n est que de quelques jours moins hâtif, est plus recomi
dable à mon avis.
Un peu plus bât il que le Pois Caractacus, le Pois L epress
• i enrôle préférable, suivant moi, au Pois Prince Allen .
Les tiges deces trois variétés parvie ni a 0m80 et 0m90
de hauteur.
Pour ceux qui désirent obtenir det ne heure quelques
variétés de Pois mange-tout, le Pois sans parchemin très
nain hâtif à châssis de0n,25 de haut, le Pois Corne de Bé-
lier et le Pots fondant de St Désirât à rame, sont des
ariétés qu'on peu! choisir.
Une lois que l'on a fait choix de la variété, il s'agil d'en
e v les graineset je suppose que la plate-bande a été pro-
fondément labourée el qu elle se i rom e dans les condition!
requises pour le- recevoir s il s'agit de variétés nain-' il
itltii de tracer avec une serfouette ou une petite bim
3s
LE JARDIN
tous les 0m30 de petits sillons profonds de 0m04 à 0"05 au
fond desquels les graines sonl distribuées suivant les quan-
tités déjà indiquées. Cue fois les graines recouvertes et la
urfaee du sol nivelée, on sème des graines de Laitues à
couper el quelques graines de Radis. Les Radis sonl réeol
tes av aiii d'avoir pu nuire aux l 'ois.
Lorsque les Pois sonl bien sortis du sol et qu'ils dépassent
la surface dusol de 0*05 ou 0"'06, il faut leur donner un bon
binage par un beau temps. A ce moment, si les Laitues
n'ont pas été toutes utilisées, celles qui restent (si on n'en
peut rien faire) doivent être supprimées comme s'il s'agissail
de mauvaises lierbes. Après ce binage, si les Poissontdes
variétés à rames, il convient de leur donner les soutiens ou
rames dont ils ont besoin.
Ce semis en plaie bande peut être suivi d'un ou de plu-
sieurs autres en pleine teri I eu plein carré, en employant ,
suit des variétés naines, soit des variétés à rames et en lais-
sant, cela va sans dire, un intervalle de quinze jours entre
chaque semis.
Les variétés naines sonl semées comme à l'ordinaire en
lignes et en rayons tracés à 0m301es uns des autres.
Pour les variétés à rames, il est préférable de procéder de
la manière sui\ ante :
Le semis s'exécute aussi en ligneset en rayons, maisehaque
groupe de deux lignes de Pois doit être séparé par un sen-
tier de 0m80,
Il est vrai que certains jardiniers sèment encore les Pois
en planches de quatre ou cinq lignes, chaque planche séparée
parmi sentier de 0"40 ou -0"50, mais c'est là une pratique
défectueuse que je ne conseille pas.
Si, dans la méthode que j'indique, les sentiers paraissent
trop larges, nu peut, à la rigueur, les utiliser avec des Kpi-
n ards ou des Laitues à couper.
.1. TOUSSAT.
Nii il lis nouvelles ou peu connues
LÏGUSTRUM INSULARE Decsn.
et LÏGUSTRUM WALKERI Decsn.
Les Troènes rendent d'immenses services à l'ornemen-
tation des bosquets el les paysagistes savent tous combien ils
sent précieux sous ce rappport. Dans le nombre assez élevé
des espèces décrites, :î7à l'époque où Deeaisne en publia
la monographie, —toutes ne sont pas également méritantes
et recommandablés.
Dans la section caractérisée par les Meurs rotaeées, les
feuilles, les rameaux de 1 inflorescence pulvérulents et velus,
section dont De Candolle avait fait en partie son Visiania,
deux plantes nous mit paru devoir être signalées à l'atten-
t ion, toutes deux de mérite et d'intérêl différents. L'une est
le/., insulare liru. et l'autre /,. Wnlkeri du même auteur
Le Z. . insulare est de patrie inc ue; c'est une espèce i|iii
s'est propagée dans les jardins sous le nom incorrect gramma-
ticalement de /.. insulense el de /.. Stauntoni. Le vrai /..
Stauntoni D.C. appartient à une autre, section du genre dans
laquelle les Heurs sont portées par des pédoncules très grôlesj
Le /.. insulare se reconnaît facilement aux caractères sui-
vants: rameaux non anguleux, cendrés, pourvus de lenti-
celles blanchâtres peu abondantes; jeunes rameaux velu,;
feuilles lancéolées ou elliptiques, atténuées et légèrement
mucronées au sommet, arrondies ou à peine rétréeies à la
base, quelquefois ondulées sur le, bords, d'un vert gai à la
face supérieure, plus pales on dessous, très glabres; fleurs en
liyrses développés, déforme pj ramidale, à pédoncules étalés
velus et niull illoies ; ralie • campanule, membraneux, plus
ou moins denticulé; corolle dépassant le calice; fruits de
a grosseur d'un pois, eordi formes, noirs, pruineux et commq
marqués de très petits points Mânes.
Le !.. insulare est, en outre, facilement reconnaissable à
a teinte jaunâtre -de -ou feuillage, à ses feuilles fréquem-j
ment penchées et à la forme toute particulière île ses fruits
>|iii sont en lorme de cœur, ("est une espèce Vigoureuse et
qui ne semble pas craindre nos hivers sous le climat de
Paris
Au nu" nie groupe, appartient nue espèce moins répandue le
/.. Walheri que Deeaisne lit également connaître d'après
des échantillons d'herbier et, originaire de la région tropi
cale, de Ceylan. Comme affinités, il doit être classé entre le
Ligustrum australianum V . Y. Millier, du Queensland el
le /.. Ciimingianum Decs., de Manille, ("est un arbuste à
rameaux i anguleux très al damment pourvus de len-
tieelles. eeuxde l'année, florifères, grêles, légèrement velus,
à feuilles lancéolées, largement atténuées au sommet qui
est un peu mueronc. arrondies et brièvement pétiolées à la
base, planes on à bords redressés, luisantes en dessus, opaques
à la laie inférieure, obscurément nerviées ; Meurs en thyrses
grêles et bien garnis, à pédoncules courts légèrements velus;
corolle de petite dimension ; calice en forme de coupe dentée
et membraneux dans sa partie supérieure.
Le Liguslrunx Walheri ne paraît pas encore avoir Henri
en France où sa ciîlture est toute récente et n'a été laite,
jusqu'à ce jour, que par semis, (est un arbuste à i -
server en serre froide où ses feuilles sonl généralement
persistantes. Il est probable qu'il se présentera dans des
e litions de rusticité satisfaisante, cardans son pays natal,
à Ceylan, on le rencontre à 5.800 pieds d'altitude. Il y
forme l'ornement de la végétation grâce à ses longues pani-
eules de Meurs blanches.
Il y aurait beaucoup à dire encore sur ce beau genre
Lif/ustrum dont le centre de végétation est essentiellement
asiatique, dans les régions tempérées de l'Asie, la Chine et
le .lapon. Aucune espèce n'est américaine malgré le nom
de Ligustrum californicum si abondamment répandu dans
les cultures, (est une appellation erronée qui doit être
rectifiée en /.. oralijblium Hook., originaire du Japon. On
n'en rencontre pas non plus dans l'Afrique chaude el tem
pérée. Le L. australianum habite le Queensland et le /.. ml
gareou Troëne vulgaire se trouve fréquemment en Europe.
P. HARIOT.
lu Mil
Les Produits de Culture forcée aux Halles
I.a température douée des premiers jours de L'année a
favorisé le forçage de l'Asperge; 250 bottes enviroir,apportées
au pav illon n° (i. mit été vendues de ."> à 26 francs pièce, soit
11! francs en moyenne.
(in a reçu, le 15 janvier, les premières Aspe
i|lli se sont vendus de li à lit lianes la botte.
l.es viticulteurs français oui diminué leurs envois:
550 kilosde Black Alicantt I été adjugés 2 fr. -Ml. :i lr. et
H lr. 50; l'extra jùsqu à ^ Ira nés le kilo; lill kilos de CollIUtn.
à ■; et il francs. A signaler l'apparition, le 16, venant de
Belgique, des premiers Raisins Franhenthal de la saison.
i|iii n'ont pas atteint les prix que l'on espérait.
l.es premières Fraises oui été obtenues par M. Gustave
démolit qui a lait mettre en vente, le S janvier, :î pots de
Marguerite avant chacun un fruit moyen à maturité; ils
mil été adjugés lOfranes; les premiers envois de caisses de
Il fruits mit tait lit lianes, puis i'.' lianes ; les Fraisiers eu
pol ont été vendus ô francs ouv iroii.
Les Ananas en pot sont dune vent»
15 fruits au prix moyen de 12 lianes.
l.es boties de I.ilas blanc varient de 2
Roule île neige, de 2 lianes ;, 2 fr. ."il! : le pa. filet de MllgUet
en fleurs, de 1 franc à 1 lr. ôi); enfin les t; petites Tulipes.
de 0 fr 10à0fr.75, selon les uuancesel la beauté des fleurs.
.1. M. H.
assez difficile
à . "> francs ; 1 <
LE JARDIN
29
Nouveautés Horticoles
Parmi les nouveautés de légumes annoncées cette année
parla maison Denaifie, de Carignan, nous signalons par-
tieulièremenl à nos lecteurs, 1» suivantes: (1)
'ïu. 13.
Chou pomme plm hùtij.
Chou pommé plat hâtif lig. 13). — Ce nouveau Cliuu
i abus constitue une variété bien distincte, remarquable par
la grosseur de sa pomme, large, plaie, entourée de feuilles
peu nombreuses et paraissant presque posée sur terre tant
le pied est court.
Bien hâtive et tenant peu de place relativement au déve-
loppement de sa pomme, cette belle variété sera certaine-
ment appréciée des amateurs et des maraîchers.
Fis. 11.
Pomme de terre Magnum bleue.
Pomme de terre Magnum bleue (lig 14). — Nouvelle
variété de moyenne saison, bien productive, ayant le grand
avantage d'être extrêmement résistante à la maladie. Les
tiges, teintes de rouge violacé à la base sont assez courtes
et dressées. Chaque touffe produit 10 à 12 tubercules allon-
gés, de grosseur bien régulière, à yeux peu marqués plutôt
saillants qu'enfoncés. La peau est bien violette, surtout au
sommet; cette teinte étant en partie masquée à la base par
de lines craquelures de la peau; chair fine jaune pâle.
A cause des dimensions assez réduites de son feuillage,
cette variété peut se planter à 0"',60 d'écartement avec 0'", 70
entre les lignes, ce qui permet d'obtenir ainsi un rendement
Persil géant d'Eboli.
considérable. Sa grande richesse en fécule (19,9 0/0) en fait,
une Pomme de terre aussi recommandable pour la féculeric
que pour le potager.
Persil géant d'Eboli lig. 15). — Cette race de Persil
se distingue facilement de toutes les autres par le grand
1. Descriptions des obtenteurs.
développement de ses pétioles ainsi que de ses feuilles,
dont le limbe est beaucoup plus large et moins découpé
le goût de ces feuilles est le même que celui du Persil
commun et elles peuvent être employées aux mêmes usages.
Pois Gradus (lig. 16). — Celle nouvelle variété est une
très bonne obtention de ces' dernières années, pouvant
Fig. Hi. — Fois Gradus,
rivaliser avec les meilleures variétés à rames. Presque
aussi hâtive que le /}ois Caractacus, elle a de plus l'avan-
tage de présenter de nombreuses cosses très pleines, ayant
la longueur de celles du Pots Téléphone.
Fig. IL — Poireau jaune très longd'hicer.
Les tiges, assez grêles, garnies d'un feuillage léger vert
franc, ont 0'\90 à 1 mètre de hauteur et portent six à sept
étages de cosses atteignant jusqu'à 0m;ll de longueur,
droites et légèrement recourbées en serpette à l'extrémité,
bien renflées et renfermant sept à huit très gros grains ridés
blancs.
10
LE JARDIN
Cotte gramle précocité, jointe à la beauté de ses eusses et
de ses grains, en font une variété très méritante qui ne
manquera pas d'être fort appréciée des amateurs ainsi que
des maraîchers.
Poireau jaune très long d'hiver (fîg. 17). — Cette
nouvelle variété, extrêmement distincte, est certainement
appelée à obtenir un succès mérité à cause des dimensions
vraiment extraordinaires que peut atteindre ce légume.
La portion inférieure des feuilles, là où elles se recou-
vrent les unes les autres, partie appelée pied, est bien
blanche, tout en mesurant une longueur de 0"\ 45 à 0"', 50,
avec un diamètre de 0°', 035 à 0m,040; la hauteur delà plante
est de i)",75 à 0"',80.
Bien rustique, ce nouveau Poireau, caractérisé, en dehors
desa taille gigantesque, parla couleur vert blond, presque
jaunâtre, de son feuillage, rappelant celle du Poireau jaune
du Poitou, constitue une variété très intéressante de Poireau
d hiver à grand rapport; il est bien supérieure à l'ancien
Poireau long d'hiver de Paris.
P. LEPAGE
PRÉPARATION DU FRAISIER
Pour la Culture forcée.
Lorsque, au printemps, les filets de Fraisiers commencent
à pousser, on ne conserve que ceux situés le plus près du
pied mère el on les marcotte, en les fixant en terre au ami en
de petits crochet! .
Au mois de juillet, on lève ces filets el on les plante à
demeure, à 0'"15 ou 0"'20 en tous sens les uns des autres,
dans un terrain bien fumé à l'avance. On donne ensuite
plusieurs binages pour débarrasser les planches îles mau-
vaises herbes et, en même temps, on enlève les filets dès qu'ils
apparaissent. Une fois tous les huit jours, un mouille à
l'engrais naturel. Parfois, il arrive que les feuilles de Frai-
siers rouillent; on doit alors enlever les plus atteintes el
soufrer les plants plusieurs luis de suite.
Vers le mois de novembre, on rempote les fraisier-, pfl
pots de 0*14 à (i'"K>. en conservant le plus de motte et de
racines possible, La terre dont on se serl pour le rempotage
est un mélange de 3 1 de bonne terre franche el 1 I de bon
terreau de fumier. En rempotant, on ne doit pas tropenter-
rer les plantes dont le collet doit être toujours complètement
dégagé.
Après le rempotage, les fraisiers sonl places a touche
touche dans des coffres, de manière à ce que l'on puisse
facilement les couvrir s'il vient à geler, puis on les mouille
aussitôt.
S il vient à tomber de la neige ou si les Fraisiers gèlent
avant qu'on ail eu le temps de les cou\ rir. il faut répandre
une bonne couche de feuilles ou de grande litière dessus,
avant que le soleil n'ait fait fondre la neige; sans cette pré-
caution,la neige, en fondant sous l'action du soleil, brûle le
cœur des Fraisiers qui sont ainsi perdus.
Suivant l'époque à laquelle on veut avoir des fraises, on
la il nue bonne .c m, die et on l'élève de manière à ce que, une
luis les puis enterrés, ils se trouvent à peine à ira", du verre,
Les pots ne doivent pas être enterrés de plus de la moitié
de leur hauteur.
Pour cette culture, il est utile d'avoir des bâches chauffées
au thermosiphon, sans cela il faut remanier les réchauds
I uns les quinze jours. Si on a à sadisposition ces bâches chauf-
fées, on peut 5 installer des gradins en bois sur lesquels
un place les pots. < >n peui aussi forcer en serre el sur gradins
également, unis, soit en serre, soit sous haches, les gradins
doivent être disposés de façon à ce que les piaules $e trou
vent 1res près du verre. Pour ce forçage, les bâches sonl bien
pri fera ble ■ au erre
Pour commencer à forcer, on ne doil pas avoir plus d%
8 a 12 de chaleur dans les bâches; on augmente ensuite
graduellement, pour arriver à 18 ou 20°. Il faut veillera ce
que les plantes ne soient jamais sèches et ne pas négliger.
non plus de les bassiner une ou deux fois par jour, j 1 1^< 1 1 1 à,
ce qu'elles soient en fleurs, c'est alors seulement que l'un
cesseles arrosages pour ne les recommencer que lorsque les
fruits sonl bien noués.
Une fuis les Fraisiers en Heurs, on w. doil pas laisser
descendre la température au-dessous de 15°, car une tempe
rature plus basse les ferait couler rapidement; il faut aussi,
à ce moment, préserver les Fraisiers du soleil s il est trop
ardent et donnerde l'air toutes les lois que le temps le per-
met el toujours à l'opposédu vent. II ne faut pas laisser plus
de ileux ou trois fruits par tige et maintenir celles-ci bien
droites au moj en de petites branches en forme de fourches.
Suivanl la température extérieure, on peut avoir des
fraises -m boni de six ou huit semaines.
Pour celte' culture forcée, on emploie principalement les
variétés Marguerite Lebreton et Docteur Morue.
DÉSIRÉ GAUTHIER.
Questions Économiques et Commerciales
Les droits de douane sur les produits
horticoles de provenance étrangère.
Avant ila lier plus foin dans cette étude, je voudrais qu il
soit bien entendu que je ne songe nullement à attaquer, en
aucune façon lagrande honorabilité el la parfaite bonne foi
des person îles qui sont inten enuesdans les débats pro\ oqués
parles ju tes revendications des horticulteurs, — ceci dit,
je me crois cependant oblige- de déclarer qu'il serait bon que
chacun apporte dans ees débats un peu de franchise et qu'on
ne cherche pas, ainsi qu'on l'a fait à donner le change sur
l'importance des réclamations qui se produisent. En voici un
exemple . un journal horticole de Paris, et non un i\r^
moindres, rend compte de la séance du Syndical des horti-
culteurs et marchands grainiers el dit ceci textuellement :
» Oh sait que plusieurs cultivateurs de fruits forcés du Nord
de la France demandent avec insistance le relèvement des
droits sur l'importation non seulement des fruits forcés,
mais aussi de tous les produits horticoles étrangers... »
Cet articlea étéreproduit naturellement par les journaux
de l'él ranger ei notammenl ceux de Belgique.
Mais sacredié! Il est vraiment curieux que, sitôt qu'on
s'occupe dans la presse de certaines questions, fussent-elles
horticoles, on cherche ainsi à les dénaturer el qu'on dis,, des
choses vraiment trop fortes. Car ce n'est pas seulement les
cultivateurs des fruits forcés du Nord qui se plaignent el
réclament, ils sont suivis dans leur campagne par des cen-
taines d'horticulteurs, par des chambres syndicales, par
des sociétés d'horticulture, etc., etc.; que tous ces i-eei.-i
niants aient à leur fête quelqu'un qui ait attaché le grelot,
parbleu, cela èsl certain! Mais c'esl fausser la question el
vouloir en 'faire une affaire personnelle à deux ou trois des
intéressés, alors qu'en réalité elle a fait lâche d'huile et
s'étend, à l'heure actuelle, dans toute la France, partout où
il y a uu vrai centre horticole.
C'est donc pour ces diverses raisons que nous tenons à
faire de cette question des causeries très étudiées et non un
champ de discussions oiseuses, d'autant qu il nousa paru des
plus intéressants de savoir pourquoi les horticulteurs fran
ç.'iis réclament des droits et sur quelles bases ils établissent
leurs revendications.
Pour cela, il nous faut jeter tout d'abord un coup d'œil en
arrière ël voir ce qu'était I I lorticulture à l'étranger dan- ces
dernières années.
Si nous prenons comme poinl de départ les années qui
suivirent 1878, nous verrons, de suite el très facilement, les
comparaisons s établir, essayons...
Ce fut une très belle fête de l'Horticulture que la grande
exposition de 1878, surtout pour les piaule- de serre qui
figurèrent en grand nombre et qui venaient soit d'Angleterre,
soit de Belgique...
Le. horticulteurs français y puisèrent un nouvel enthou-
siasme pour les belles piaules ci ce fin. pour les exposants,
une époque doublement fructueuse en distinctions hono-
rifiques el en affaires excellentes...
Nos \ oisins les Belges étaient, à cette époque, d'excellents
cultivateurs de plantes à feuillage les grands établisse
LE .1 A 11 DIX
:il
ments se li\ raienl entre eux à des Luttes pacifiques dont les
merveilleuses plantes des tropiques faisaient les frais...
Il y avait bien quelques établisse nients moyenspourla vente
dite marchande, mais on les connaissail j mmi « -t lesachefeurs
allaient généralement s'approvisionner dans les grands éta-
blissements.
Mais, si nous taisons un saut de dix années, nous trouvons
déjà un changement énorme.
Certains grands horticulteurs ont disparu ou du moin
ont modifié leurs cultures. Ce ne sont plus des plante de
serre chaude qu'ils cultivent, on y voit des Palmiers par
milliers, des Araucaria, des Dracœna, etc., de cultivateurs
émérites sachant présenter et cultiver de véritables mer-
veilles. Ces horticulteurs se sont fait producteurs de plante:
dites marchandes, dontils vont trouver l'écoulement prodi-
gieux en Angleterre, 'Mi Amérique et aussi en France, sans
compter les autres pays.
Mais bientôt ce ne-sont plu- les grands établissements qui
tiennent la corde de la production, ils y renoncent même;
ils .ml vu se créer autour d'eux, partout dans tous les fau-
bourgs de Gand, d'autres établissements de second ordre,
où la fièvre de production devient prodigieuse,
C'esl par" centaines de mille qu'on y sème les Kentia, les
Cocos, les Latania et tant d'autres. < l'est par milliers qu'on
j greffe les Azalées de l'Inde, qu'on \ sème les Asalea mol-
lis, qu'on y bouture les Araucaria ei voilà que, bientôt, les
grands établissements ne sont plus que dévastes <k;pc'ils. que
leurs serres sont considérées connue des hangars, dans les-
quels, à certaines époques de l'année, passent, s'en vont, et
repassent pour s'en aller encore, des milliers et des milliers
de '"s plantes dont la nomenclature pourrait tenir sur une
carte de visite — c'est-à-dire cinq ou six genres . Palmiers,
Dracœna, Araucaria t\ Azalées!
La production augmente toujours, de nouveaux établisse
ments se créent encore, il en sort, de partout, ils croissenl
comme des champignons!
La ville devient trop petite, les terrains trop chers et c'est
à la campagne que vont s'installer les nombreux cultivateurs
surgissant de toute part.
Lt voici ce qui arriva el c'était fatal : tout d'abord, un
excès de production tel que les grands établissements
marchands ne purent débiter cette quantité énorme de
plantes. Puis l'étranger commençait à se suffire; les Anglais
avaient construit, eux aussi, <\'-- serres immenses où la pro-
duction allait bientôt atteindre son maximum d'intensité;
les Américains restaient, c'esl, vrai, niais nous verrons ce
qu'ils firent par la suite.
D'autre pari, la situation des cultivateurs, assez bonne
lorsqu'ils étaient en nombre restreint, devint plus précaire
au furet, à mesure qu'ils étaient plus nombreux. Ils assailli
reni de leurs offres les grands acheteurs locaux lesquels res-
tèrent sourds, qu'arriva-t.il? lu beau jour, beaucoup de
ces cultivateurs cherchèrent des débouchés hors du pays
soil d'eux-mêmes, soit par les moyens de publicité
en leur pouvoir; ils se servirent de la réclame sous toutes
ses formes; ils se firent vendeurs directs et se constituèrent
ainsi une clientèle composée, en partie, de celle qui, ne les
connaissant pas, s'adressait avant, de préférence, aux
grandes maisons, lesquelles d'ailleurs leur laisaienl des
avantages comme crédit.
Très ennuyées tout d'abord el naturellement lésées dans
leurs intérêts, les grandes maisons cherchèrent, par Puis les
moyens possibles à maintenir leur chiffre d'affaires. C'est
alors qu'on vit se produire des choses bizarres, de nature à
compromettre les bonnes relations qui doivent exister entre
les fournisseurs el leur clientèle ; certains horticulteurs fran-
çais ne craignirent pas de faire la place eux mêmes et de ve
nir, après avoir vendu des piaules à des horticulteurs un
certain prix et par grande quantité, les proposer aux clients
d s nicmes horticulteurs à des prix souvent intérieurs...:
il fallait bien vi\ re et de là sont venues ces tentatives mal-
heureuses qui sont restées heureusement très restreintes...
Tins jusies ,-t plus courageux, beaucoup d'autres grands
horticulteurs se sou! mis résolument à produire aussi et on
a pu voir, en ces dernières années, le spectacle étonnant d'un
pays comme la Belgique alimentant, à lui seul, d'une cer-
taine eatégoried'espèees de plan tes, l'Angleterre, l'Allemagne
1 Amérique, la France, la Suisseet d'autres pays encore!
i •• qu' ie saii pas. ce qu'il esl 1 le dire, c'esl que,
sous touies les formes, par tous les moj eus h principalemenl
par celui le plus légal qui consiste à faire voyager les lils.
i.'s neveux et les cousins d'horticulteurs sous l'habit 'lu
jardinier, nos chers voisinsonl pu ainsi se rendre parfai-
tement compte des besoins des nations chez lesquelles
ceux-ci séjournaient et trouver liés facilement le place-
ment de leurs produits...
Si on s'en était tenu là, il n'j avait, en réalité, pas grand
chose à dire, mais |i \ a eu des choses malheureuses, cons-
tatées par des horticulteurs...
Certains garçon, jardiniers -ont venus non seulement
pour travailler el voir ce qui se faisait en France, mais
aussi pour en profiter et en faire profiter leurs compatriotes
en leur passant les adresses des clients relevées ur lespâniet
expédiés l esont des faits isolés, nous voulons bien le croire,
mais ils ii en existèrent pas moins et ils non donnèrent
pas moins la note juste de l'esprit commercial de ce petit
peuple, mais aussi de ce besoin impérieux de \ Ire le stock
devenu terriblement encombranl des plantes multipliées en
quantités formidables.
\oiis en arrivons, après avoir examiné la situation de ces
années de production forcée à retrouver des ira ces du mécon-
tentement général de l'horticulture française dans les récla-
mations qui se produisirent au moment du vote des droits
actuels. Déjà, à cette époque, on se plaignait de l'envahisse-
ment du marché par les plantes belges; les horticulteurs
firent entendre leurs doléances, mais elles ne furent pas
I ii i -es en grande considération, puis un accord inten int et
les droits de :î francs les cent kilos, droits ridicules, disons-le
■ le suite, ci absolument nuls, furenl votés.
Il est inutile d'étudier maintenant la situation actuelle,
c'est -à-dire l'état de l'horticulture en Belgique et la situation
faite à l'horticulture française par suite du développe ni
donné aux établissements de l'étranger d'une part et de
celui «j ni a cherché' à se créer en France d'autre pari. Nous
nous efforcerons de rester absolument impartial, nous nous
contenterons de constater, île raconter et de signaler des
laits, des choses que tout le monde connaît mais que, malheu
reusement, lapluparl dutemps, on ne veut pas voir, taisant
ainsi comme Paul ruche, qui se cache la tête sous l'aile pour
ne pas apercevoir le chasseur.
( .1 suit re)
NOËL LAVERDY
LES DROITS DE DOUANE SUR LES POIS
M.
/lier monsieur Mail inet ,
Je viens demander l'hospitalité de votre journal pour
entretenir vos lecteurs d'une question qui intéresse tous L
marehands-grainiers de France.
Vous savez que la culture des Pois de semence, qui se
pratique en France dans différentes régions, se pratique
également à l'étranger, en Allemagne, en Angleterre, en
Amérique, el notamment au Canada.
Les Marehands-grainiers de France, désireux de donner
à leurs clients les produits les plus avantageux el comme
qualité, et connue prix, sont obligés de tenir compte, dans
leurs approvisionnements de chaque année, de ces Pois de
provenance étrangère, en faisant cultiver hors de France
certaines espèces, soit qu'elles soient réputées meilleures,
soil (pi'ils veuillent par là parer à un manque de recolle qui
pourrait survenir dans notre propre pays.
Il existe un droit général de é lianes par lmi kilos sur
tous les Pois étrangers sans exception, qui entrent en France,
à condition qu'ils y entrent directement vent lu p
d'origine, c'est-à-dire an arrêter dam aucun port inter-
médiaire étranger.
Dans ce dernier cas, c'est-à-dire si ces l'ois ne sont pas
venus directement du pays d'origine, mais se sont arrêtés
dans un port étranger, par exemple ont été transportés 'lu
Canada en Angleterre ci d'Angleterre en France.au lieu
d'être venus direetemenl du Canada en France, le droit
perçu par la douane est 'le li li . (lu par 11 m Kilos.
:ii
LE JARDIN
Expliquons es droit de 6 fr. 60 : le gouvernement . et, en
ceci, il n'a fait qu'obéira une inspiration heureuse, en éta-
blissant ce droit, a prétendu favoriser l;i marine man haude
française. En effet, il s'est dit avec raison que les l'ois, qui,
venant d'un pays d'origine, passeront par l'Angleterre,
1 Allemagne ou tout autre pays avant de revenir en France,
seront surtout transportés par des navires étrangers, d'où
cette élévation de droits de a francs à li fr. 60 par 100 kilos
pour cette importation indirecte, en faveur de l'importation
directe qui, elle, sera faite, la plupart du temps, pai des
navires français, cette dernière importation étant taxée seu-
lement à 3 francs par ion kilos,
Le principe peut paraître excellent et, au premier abord,
la distinction à faire entre ces deux droits, leur application,
semblent devoir être fort simples; il suffirait, pensera-t on,
île teu ii compte des déclaration île l'expéditeur, déclarât ions
contrôlées par un certificat d'origine, délivré par un consul
de France. Or, il n'en est rien ci la pratique de l'application
de ees droits amè le 1res gros ennuis aux importa leurs.
En effet, ce droit de li fr, liil par Mil kilos ne paraissant
pas jouer el ne semblant pas donner tout sou effet, on est
venu aujourd'hui à contester les déclarations de l'expéditeur
el à faire procéder à l'expertise des l'ois en douane, afin de
reconnaître s'ils s., ni bien du pays d'origine indiqué.
< >r. depuis quelques mois, à la suite de ces expertises,
plusieurs émois de Pois, déclarés comme étant d'origine
anglaise, ont été reconnus (soi-disant) comme étant du
Canada, c'est-à-dire que les experts ont décidé que, par
suite île fausses déclarations, les importateurs auraient
essayé de frauder la douane, et, par ce fait, essayé de béné-
ficier du droit de3 fanes par 100 kilos. Et, naturellement, les
importateurs ont été frappés d'amendés assez lourdes et ont
du payer ii fr. 60 par Mil kilos pour les envois incriminés.
Eh bien, ees expertises nous semblent fâcheuses à deux
points de \ ne :
1" L'arrêt des marchandises en douane [rendant que se
fait l'expertise a, au point de vue commercial-, une influence
fort préjudiciable. Elle a d'abord pour effet d'indispober
l'exportateur contre l'importateur. Celui-ci se trouve de
son coté désarmé vis-à-vis de ses clients qui attendent
eux-mêmes après nue marchandise qui n'arrive pas. En
résumé, des rapports commerciaux se trouvent fâcheuse ni
impressionnés par cette question de douane.
2° Ensuite, el ceci esl très grave, les experts peuvent fort
bien se tromper, malgré toute la compétence qu'ils peuvent
avoir eu la matière, el malgré leur haute impartialité. En
effet, comment reconnait-on la provenance des graines '.'
11 est des graines dont la provenance est facile d'établir;
par exemple. | mur des graines légères, i ira minées ou Trèfles,
on peut, jusqu'à un certain point, indiquer leur pays d'ori-
gine par les impuretés qu'elles peuvent contenir; ces impu-
retés sont constituées,' en partie, par des graines étrangères;
or, on sait que telle piaule ne croit qu'en tel ou tel pays
étranger, si donc plusieurs graines de cette piaule se trou-
vent dans un échantillon de Graminées ou de Trèfles, on
peut en r lureque les ( Iraminées ou les T relies en question
viennent de ce pays ou mil mélangés à des graines de ce
pays.
Mais il n'en esl pas de même pour les Pois, qui s. .ni de
grosses graines, faciles;! épurer et à hier, el dans lesquelles
il ne reste aucune impureté, aucune graine autre que des
l'ois.
D'après la douane, la seule base de discussion sur laquelle
puissent s'appuyer les experts pour décider de l'origine des
l'ois est la suivante : en général, les L'ois récoltés dans un
pays à. brouillard, humide, m, m |,ins mous que ceux
récoltés dans un pays sec; par conséquent, tout l'ois dont
l'envelopj létachera facilement el d'une seule pièce, et
dont la cassure sera nette, sera d'un pays sec; tout l'ois
dont l'envoloppe se détachera difficilement, c'est-à-dire par
morceaux, sera d'un pays humide.
Ainsi, par exemple, pour reconnaître un Pois anglais d'un
l'ois du Canada : l'Angleterre étanl réputée plus humide
que le Canada, l'enveloppe du Pois anglais devra se déta-
t lier difficilement, celle du Pois canadien facilement.
i >r. on voil immédiatement par où pèi lie ce raisonnement,
qui ne peut être absolu et qui, par conséquent, manque de
base. Cardes Pois anglais peuvent, même dans leur pars
humide, être récoltés par un temps 1res sec; tandis que des
l'ois canadiens, même dans leur pays sec d'habitude, peu-
vent être récoltés par un temps 1res humide; d'où renver-
sement complel du raisonnement précédent. De même, la
température peul être très différente dans un même pays
suivant les différentes régions de ce pays et la récolte s'en
r 'sscnl née '-sairenieut.
Cela s'est produit récemment pour deux régions en France,
les environs de Paris et la région de l'< >uest, où les condi-
tions de la récolte ont été tout à la il différentes de ce qu'elles
sont d'habitude.
D'où l'on peul c dure que l'opinion des experts, tout
impartiaux qu'ils puissent être, doit forcément être empi-
rique.
Il faudrait donc trouver un moyen qui simplifierait toute
celle procédure amenant tant de trouble dans les transac-
tions commerciales des marchandsrgrainiers. Peut-être la
solution serait-elle, puisque droits il y a, dans un droit
uniforme moyen qui imposerait tous les l'ois étrangers
entrant en France?
Nous serions heureux si notre lettre pouvait engager
quelques marchands-grainiers, également intéressés dans
la question, à exprimer leur opinion sur le même sujet. On
pourrait ainsi, lors d uif prochaine réunion de la Société des
horticulteurs el marchands-grainiers de France, exprimer
un vœu qui, transmis à la commission des Douanes, pour-
rail nous sortir de cette situati lifficile.
Veuillez croire, etc.
ANDRÉ SIMON,
Cultivateur-grainier de la maison Simon-Louis frères et C",
à Metz (Lorraine) el àUruyères-le-Cliâtel (Seine-et-oise)
Société Nationale d'Horticulture de France
S«;an<-e du lîî Janvier I Wi>S
l'eu d'apports à cette séance, qui a été, en grande partie,
consacrée à l'élection des bureaux des Comifés.
COMITÉ HE FLORICULTURE
M. Fatzer présentait de bien jolis rameaux de Poinsetlia
pulcherrima et d'une variété nouvelle de cette espèce : le
P. p.a(t>a,à bractées blanc crème.
Une magnifique collection de nouveautés d'Hellébores
hybrides avait été apportée par M. Dugourd; nous y avons
noté les variétés suivantes : \V. Robinson, Président Vi-
ger, Mlle Lucie Fsxirc, Mme Albert Maunxené, Tim.ba.le
d'argent.
COMITÉ D'aRIJORICULTURE FRUITIERS
M. Pierre Passy montrait de magnifiques Poires : Passe
Crassane et Doyenné d'hioer, ainsi que des Pommes Calville
blanc.
COMITÉ UES ORCHI Dl ES
M. Uagot avait des Cypripedium Niobe, C. Leanum sn-
perbum, C. insigne Vhantini, Epiphronitis Veitchii,
Odontoglossum Andersonianum, Ladia Lindleyana.
De M. Bert, des Galtleya Trianse, C. T. superba, C. I .
Régime et Epipendrum Wallisi.
M. Goulas montrait un P/iafamqpsts Schilleriana, remar-
quable, non pas par la variété, mais par sa végétation
exubérante et son admirable floraison. M. Courmontagne
présentait un Lycasle Skinneri couvert de fleurs" el
M. Doin, un Liclia autumnalis.
Enfin M. l'eteers avait envoyé, de Bruxelles, des hybrides
de Cypripedium d'une grande valeur, les : C. Alberlianum
var, punclatum, (C. Wallacei X C. Spicerianvm)\ C- Ro-
mulus (C. Sallieri Hycanum X C. Chantini); C. Romulus
iuiersa.C. < Il i/mpiaiC. Sallieri H yen nu m XC.spircrianum)
véritablement remarquable: C. Terpsichore, (C. Sallieri-
Uyeanum ~X.C. spicerianum); C. roseum,(C.spicerianum
X C. Sallieri Hyeanum), magnifique variété, très distincte.
COMITÉ DE CULTURE POTAGÈRE
De M. Chapellier, des Ignames de Chine et des Stachys.
INTÉRIM.
•^
Le Gérant : L. LE CLEKC
LE JAHDIX
33
LE JARDIN. — N" 263. — 5 FÉVRIER 1898.
CHRONIQUE
Nous apprenons avec regret la disparition d'un des il-
leurs recueils horticoles de notre époque, le Gardcn and
Forest. 11 semblait pourtant que l'habileté qui présidai! à
sa rédaction, le choix et l'originalité des articles qui fai-
saient, de es périodique américain, une publication d'un
ordre tout spécial, auraient dû lui assurer longue vie. En
serait-il déjà dans le nouveau monde comme dans l'ancien?
Malgré leur renom d'esprits libres et larges, les Américains
commenceraient-ils à regarder de trop près à leurs gros
sous? Quoiqu'il en soit, le Gardon and Forest a vécu et
nous ne pouvons que regretter sa disparition.
En France, quand nous, taisons les choses, nous ne les
faisons pas à demi. Nous n'avons pas été les premiers à faire
îles croisements d'Orchidées, mais, du jour où nos ama-
teurs s \ sont mis. ils ont. de suite, occupé un rang des plus
distingués.
C'est ce qui ressort d'un rapport, que nous lisions ces
jouis derniers, relatif aux Orchidées du Luxembourg.
M. Opoix a pratiqué, au Luxembourg, environ 1.000 semis
provenant de croisements entre les plus belles variétés exis-
tantes.
Quarante-cinq plantes seulement onl été conservées qui,
pour la plupart, ont été présentées à la Société nationale
d'horticulture de France, depuis l'année 1888. Il s'agit exclu-
sivement de Cypripedium. ( V n'est pas seulement le résultai
obtenu qu'il faut signaler, mais surtout la somme de l ravail,
de perspicacité, qu'il a fallu déployer pour l'obtenir.
Une fleur qui daine le pion au drapeau national, c'est la
il' 'il i- tricolore ! « Nos lecteurs seront sans doute assez sur-
pris d'apprendre qu'ii existe au Mexique dans la province
il< laxaca, en particulier aux environs de Téhuantepec,
fleur singulière qui change de couleur très régulièrement
plusieurs fois par jour, i) Ainsi s'exprime un de nos grands
journaux quotidiens. Cette fleur, que les Mexicains appel-
lent « bleu-blanc-rouge, » pousse sur un arbre ressemblant
au Goyavier el ne donne son parfum que pendant une
heure ou deux, quand sa couleur est rouge. Changeanl
de nuance à des heures fixes, elle pourrait servir de pen-
dule. Qu'elle est cette plante ? D'après son habitai en para-
site, probablement une Orchidée. D'ailleurs, malgré l'éton
nenienl du journal, je ne suis pas du tout surpris qu'elle
existe. Tout le monde connaît un cas analogue, celui de
l'Hibiscus mutabilis qui ne se gêne pas pour présenter une
corolle blanche le matin, rose pâle à midi el rose vil le
soir.
*
Il semble que la fabrication du vin de raisin secs,,ii dé
chue de sa splendeur d'autan. Les résultats statistiques
paraissent du moins l'attester. En 1896, la France produi-
sait encore 888.010 hectolitres de vin ainsi fabriqué; en
1897, ce chiffi sttombéà 151.422, soit environ moitié. Il
faut reconnaître que la. boisson à laquelle on donnait pré-
tentieusement le nom de vin était dune remarquable plati-
tude, d'une saveur fadasse et d'une teinte qui n'engageail
pas à la consommation. Les vins île sucrage, obtenus, comme
on sait, en traitant les marcs par de l'eau et du sucre, la.
\ ulgaire resucée, sont aussi en baisse «le :siti).oitn hectolitres,
Quant à la. piquette, la piquette d'autan, ce sera loim
temps encore une petite boisson de bas prix et 3.742.188
hectolitres en ont do ; la preuve en l'an de grâce 1897.
On a souvent cherehéà expliquer la coloration bleuâtre
que présentent les Hortensia en certaines circonstances, < >n
a attribué cette production à l'existence du fer et c'est ac
tuellemenl l'opinion la plus accréditée. M. Hugo Molisch,
dan- un fort intéressant article du Botanische Zeitung. a
été plu- heureux que ses devanciers car l'expérience lui peï'-
mel d afliri ' que cette colorai ion esl exclusivement due j
la présence, dans lesnl.de l'alun. Le sulfate d'alumine et
le sulfate ferrique produisent les mêmes résultats, mais les
autres sels de 1er n agissent en quoi que ce soit. Il semble
que, dans la production de la, teinte bleue, ilyail uneeom-
liinaison du sel de ici- ou d'alumine avec la matière colo-
rante habituelle île la fleur.
I.e Kola, si à la mode de nos jours et dont on abuse
journellement, est l'objet de grandes cultures. Nos posses-
sions île la cote occidentale i ['Afriq ue étaient, jusqu'à ces
derniers temps, leur terre promise. Peut-être n'en sera i il
plus longtemps ainsi V
En effet, le jardin de Kew, fidèle à son rôle, a distribué,
il y a déjà quelques années, de jeunes plants de Kola aux
jardins coloniaux de Calcutta, de Ceylan, de Zanzibar, de
la Dominique, de Sydney, de Maurice, de Java, de Singa
p mre et de Toronto. C'est dire que le monde entier en est
infesté. Il parait qu'il prospère un peu partout et déjà la
Jamaïque peut actuellement en fournir de grandes quan-
tités au commerce. Est-ce nu bienfait, s'est-on demandé,
que cette propagation effrénée du Kola '.' Sur dix personnes
que l'on rencontre, il en est bien six qui ne pourraient se
passer de prendre leur Kola. C'est un stimulant de premier
ordre, analogue au café, qui... stimule trop, surtout quand
il est associé à douze ou vingt-cinq pour cent d'alcool.
[.Australie, (|iii marche de l'avant en toutes choses , se
livre de plus en plus à. la culturelles plantes destinées à la.
parfumerie. Il y a longtemps que les récoltes de Cannes, de
Nice, délirasse ne sont plus suffisantes. On cite une seule
usine de Cannes qui consomme 50.000 kilos de Çassie
Farnèse, 70.000 kilos de pétales de Roses. 16.000 kilos de
Heurs deJasmin, 10.000 kilos de fleurs de Tubéreuses, eti
etc. Il est impossible qu'une seule localité' puisse fournir
toute cette masse de Meurs. La plupart de ces plantes crois-
sent avec vigueur en Australie, ainsi que le Réséda, la
Verveine, la Lavande. l'Héliotrope, le Romarin, laVioletl •.
la Menthe, l'Oranger qui déjà > sonl cultivées sur une
grande échelle.
Notre confrère d • la Semaine horticole, à qui nous em-
pruntons ces renseignements, nous apprend en outre que
ce- produits arrivent régulièrement en Angleterre où l'im-
portation des parfumeries dépasse annuellement la somme
de 10.00!) livres. L'huile d'olive de provenance austra-
lienne fait déjà concurrenc i à l'huile d i Provence.
Les procédés indiqués pour la conservation des raisins
Irais sont, toujours accueillis avec faveur, car tout le
monde aime le raisin. En Russie, on est arrivé à un fort
bon résultat en opérant de la manière suivante : < (n enlève
de chaque grappe, les grains a\ aiïés,en ayant soin de ne pas
froisser ceux qui sont en bon état. Puis lépose lesgrap-
p is ainsi préparées dans un pet il tonneau sur une couchede
liège râpé. < m recoin re dune nouvelle couche, de manière à
combler tous les vides el on dispose un nouveau lit de rai-
sins surmonté d'u touche de liège. On remplit le tonneau
toujours eu ayant bien soin de supprimer tous les inters-
tices et, le raisin ainsi préparé peut, sans inconvénient, se
conserver pendanl au moins une année. Il sufflt.au moment
oi on veut l'emploj er,dele retirer du tonneau, de le secouer
el de le plonger dans l'eau pour le débarrasser des pous-
sières de liège. Le Nord horticole nous apprend que ces
P 'lits tonneaux de raisin se vendent par milliers dans toute
la Russie.
#
* *
M. Prunel est arrivé, au cours de ses recherches sur le
Blach-Rot, à conclure que ce sonl surtout les feuilles, celles
qui n'ont pas encore atteint leurs dimensions normales.
qu il importail de préserver par l'action de suintions anti-
septiques. C'esl de cette préservation que dépend, presque
entièrement, cdle des fruits. C'est pour ne pas avoir prati-
qué ce traitement des extrémités, qu'on s expose, chaque
ée, à perdre une bonne pari ie de la récolte.
P. HARIOT.
Mi
i.i: jahdix
NOUVELLES HORTICOLES
Mérite agricole. — Par décret rendu sur la proposi
tion 'lu Présidenl -lu ( lonseil, Ministre de l'Agriculture, el
par arrêté en date duôjanvier 1<SHS. la décoration 'lu Nié-
rite agricole ;< été conférée aux personnes ci-après dési
gnées, donl les noms ont été bien involontaireraenl is
dans la liste publiée dans notre précédent numéro :
Au grade d'officier
MM.
Cboutelle (Adolphe . pharmacien à Mantes iseine-et-
Oise). secrétaire de la Société agricole et horticole de
Mantes, i hevalier du 16décembre 1890.
Mari, ei. lin (Joseph-Pierre-Jean-Baptiste-Auguste-Frédé-
ric), docteur-médecin a Sausses (Basses-Alpes.. Travaux
d'arboriculture fruitière. Chevalier du 19 juillet 1893.
MM.
Au grade de chei alier
|i (Eugène), horticulteur à Loos (Nord |
Grentue i Louis), constructeur de chauffages pour serres,
àPontoise Seine-et-Oise) ; améliorations dans la cons-
truction du matériel des serres. Installation des serres du
nouveau fleuriste de la Ville de Paris.
Pirioi (Jean-Marie), propriétaire cultivateur, maire de
Lauriec (Finistère; : succès remarquable dans la plantation
des Pommiers.
Rotjlet (Louis-Jean-Bapliste), viticulteur et jardinier à
la Petite Tronche (Isère..
Par décret en date du 15 janvier, la décoration du Mérite
agricole, a été conférée aux personnes suivantes:
Au grade d'officier
M.
t'..\iiiiiEi. (.1. L. P.), secrétaire de la Société d'horticulture
d'Eure-et-Loir, à Chartres.
Au grade de chevalier
MM.
Dauzac (.1. J.), ancien vice-président de la Société d'horti-
culture marseillaise.
Fauvauque, maraîcher, trésorier du Cercle horticole de
Roubaix.
Le Roux (E. A . propriétaire arboriculteur, à Saliurs
(Seine-Inlericun .
M wvrix 11. P.), pépiniériste viticulteur, à Aubignan (Vau-
cluse).
Concours régionaux agricoles de 1898 Par
arrêté en date du 13 janvier 1898, le Président .lu Conseil,
Ministre Je l'Agriculture, a décidé que les concours régio-
naux agricoles se tiendraient, en 1898, dans les villes el
aux époques sui\ anles :
I .iiiin^e^. >lu ','S niai au ô juin ;
Mézières-Charleville, du 1 au 11' juin:
Alençou, du 25 juin au :i juillet :
I ari' -. du 20 au 28 août :
l.\ on. du ','"; août au I septembre.
Les programm :s de ces c :ours paraîtront très proehai-
ii -ni'ii I .
Banquet Mesnier. — Le 22 janvier dernier, a eu lieu.
dans les salons du restaurant Marguery, le banquet offert,
par un certain nombre de jurés el d'exposants de la section
agricole el horticole de l'Exposition de Bruxelles, à M. 11.
M"- nier, le zélé commissaire agricole de cetl ^position.
Yassistaienl : MM. Vassillière, Directeur de l'Agricul-
ture, Vigér et Gomot, anciens Ministres <|e l'Agriculture,
Ouvré, député, etc., et, comme représentants de la presse,
MM. H. Sagnier, directeur du Journal de l'Agriculture,
11. Martinet, directeurdu Jardin, !.. Chauré, directeur du
'tour d'horticulture, Abel Châtenay, secrétaire 'le la
S. \. II. F. ele.
h . diseour très applaudis oui été prononcés par
M. Bajac, le distingué ingénieur-constructeur, président i\>i
comité d'organisation, par M. Vassillière, par M . Deny, el
enfin par M. Mesnier qui, très ému, a remercié pour cette
manifestation ainsi que pour l'Ivau bronze d'art qui lui a
('•lé offert à celle occasion.
Société d'horticulture de Londres. Le banquel
annuel de cette Société, d'une utilité incontestable et donl
nous avons eu, à maintes reprises, l'occasion de parler dans
ces colonnes, vient d'avoir lieu à Londres, le lô janvier
dernier, sous la présidence de M. Herbert Cutbush. En
outre de notre sympathique collaborateur, le dévoué prési-
dent de la Société, M. G. Schneider, et des membres titulaires,
de la Société, nombre de pers alitésdu monde horticole
anglais, notamment MM. 1I..I. .loues. \Y. Cutbush, llar-
iuan-1'avno. Harry-Laing, .1. Weathers, etc.. \ assis-
taient.
De cordiales allocutions ont été prononcées par M. 1 lerberl
Cutbuscb, qui a constaté les progrès incessants de la So
ciété, par M. (I. Schneider, i|iii a remercié el félicité les
membres de la Société de l'esprit de confraternité qui n'a
jaina is cessé de régner eut re eux, par M. i rachelin, au nom
des mbres de la Société, etc.
La fête s'est terminée, eomi l'habitude, aux accents
du ('mil .surr the queen el de la Marseillaise.
Association des anciens élèves de l'École na-
tionale d'horticulture de Versailles. A la suite
des élections annuelles qui ont eu lieu le dimanche 30 jan-
vier dernier, le bureau de l'Association, dont les membres
ne sont pas rééligibles à la même fonction avant une année
d'intervalle, a été constitué connue il suit, pour l'année 1898 :
Président : M. A. Magnien,
Vice-président: M. L. Henry.
Secrétaire : M. .1. ( iérôme.
Membres du Conseil : MM. .1. Bellair, V. lierai.
F. Cayeux, .T. Fossey, .1. ( rérôme, A. Gourlot, A. ( !ra\ ereau,
L. Henry, A. Levièil, A. Magnien, H. Martinet, .1. Ma-
thieu, ]•:. Xo.lot. L'. l'ollel. <'. W'elker.
Réunion d'horticulteurs pour la discussion
des droits de douane. -- lue importante réunion
d'horticulteurs, provoquée par le Syndicat des Horticulteurs
de la région du Nord et un groupa d'orchidophiles, a été
tenue, le samedi "211 janvier, dans l'hôtel de la Société
nationale d'horticulture de France, si. me de Grenelle,
a lin de discuter la question des droits de douane actuellement
à l'ordre du jour.
Nos lecteurs sont, du reste, déjà tenus au courant de celle
question par les articles que nous avons publiés jusqu'ici
sur ce sujél si intéressa nt.
De uombreux horticulteurs delà région parisienne el de
diverses parties de la France, principalement du Nord
assistaient à celle réunion, qui fut présidée par notre direc-
teur rédacteur en chef, M. 11. Martinet, que ses études sur
l'économie horticole et son impartialité bien connue, dési-
gnaient pour remplir cette fonction.
Les deux camps, pépiniéristes et horticulteurs, c'est-à-dire
libres échangistes el protectionnistes, étaient également bien
représentés parles membres les plus marquants de l'horti-
culture française.
Divers orateurs ont pris la parole. les uns pour, les autres
contre les droits de douane.
Malgré les explications courtoises et loyales de pari ci
d'autre, l'accord définitif n'a pu se faire entre les pépiniéristes
el les horticulteurs, chaque parti persistant à croire sa
manière de \ oir la seule bonne.
Celle réunion a cependant eu un 1res heureux résultat,
edui d'à ner les ai 1\ ri'si i res à se mettre d'accord sur un
certain nombre de points de détail el à admettre, cl : pari
ci d'autre, le bien fondé des réclamations formulées par le-
lleUX pallies.
LE JA1IDIX
Quand on s'estima el qu'on en arrive; à pouvoir discuter
posément une question aussi épineuse, e'esl déjà un grand
pas de lait au-devani d'une solution qui doit être conforme
aux intérêts supérieurs de l'horticulture française.
École d'horticulture Le Nôtre, à Villepreux. -
Le mercredi 2 fé\ rier, ont eu lieu les examens de sortie des
élèves de l'École d'horticulture Le Nôtre, à Villepreux. I.1
jury était composé île MM. Caron, conseiller général île la
Seine, Président; Chevallier, secrétaire-général île la
Société d'horticulture de Seine-et-Oise; I>. Vitry, arbori-
culteur à Montreuil; Charguerraud, professeur d'arboricul-
ture de la Ville île Paris; (Jravereau, horticulteur à
NeaupbleTe-Chàteau; Oudot, jardinier chef à Marly-le-
Roi.
Les élèves présentés par le Directeur mil été reconnus
aptes à recevoir lec^rtificat de l'enseignemenl professionnel
el mil été classés dans l'ordre suivant :
1. Tourret; 2. l'uy; :>. Bail ; I. Cherrière; 5. Schubert :
6. Vogel ; 7. Viard ; 8. Vachey ; '■'. Himart; lu. Rossiôre;
11. Hervier.
La Commission a été unanime à reconnaître les grands
progrès accomplis au point de vue de l'instruction théorique
el pratique, et a adressé ses félicitations au Directeur et au
personnel du corps enseignant.
Les examens sonl fixés à cette époque, en raison de la
facilité de placer les jeunes gens au printemps.
Les premiers arrivages de l'année des fruits
du Cap en Angleterre. Les autorités île l'African
Housc de Bishopsgate E. C., informaient le Gardeners'
Chronicle, à la date du 28 janvier dernier, 411e les fruits du
Cap transportés par l'Union Une of steamers, étaient, à ce
moment, en routée) arriveraient d'ici uni' semaine. Il faul
espérer, ajoutait notre confrère, 411e les échantillons envoj es
cette année seront en progrès sur ceux 'I'"- années précé-
dentes.
L'horticulture en Tunisie et le régime anti-
phylloxérique. 1 (ans le rapport sur le commerce exté-
rieur de la Tunisie en 1896, rapport publié par le Bulletin
de la direction de l'agriculture et du commerce de la Régence
il' Tuais, du lu janvier ÎS'.IS. nons relevons, comme avant
rapport à l'horticulture: 1" aux exportations, uniquement
des dattes pour 121,708 fr. ; 2" aux importations,... rien!
Cela provient du régime anti-phylloxérique auquel est
soumise la Tunisie, ce qui ne permetd'y introduire aucune
espèce de plante de crainse d'y laisser pénétrer... le phyl-
loxéra!
Puisque l'on sait que le phj lloxéra ne \ if que sur la Vigne,
ii" suffirait il pas d'empêcher l'importation de la \ igné,
sans pour celaentraver l'introduction des autres plantes'?
Xous nous permettons d'appeler, sur ce point, l'attention
de notre exeeltenl collaborateur et ami, M. .1. Dybowsky,
Directeur de l'Agriculture de la Régence île Tunis, quia
déjà, à diverses reprises, donné maintes pleines ,|e s;i
sollicitude bien connue pour les intérêts horticoles el nous
pensons qu'il voudra bien \ apporter remède.
La culture maraîchère en Tunisie. — « Le marché
■ le Tunis est abondamment pourvu de légumes ordinaires
que les jardiniers arabes, siciliens ou maltais obtiennent
très économiquement, mais il manque, presque complète-
ment, de légumes fins et de primeurs, et il n'esl pas douteux
que c'est surtout la production île ces légumes de luxe .pie
doivent viser les maraîchers français.
« La demande de ces produits s'accroM en même tejnps
que la population européen! 1 il est de toute évidence'que
la productibn peut augmenter beaucoup sans que Ton a il
même à redouter l'encombrement du marché' local. Toul en
fournissant à la cou soin niai ion îles principaux centres de la
Régence, les horticulteurs pourront s'occuper d'exportation,
Ci race à la douceur du cli mal de la Tunisie, il est facile de
produire des primeurs à lion marché. < m -.1 i 1 combien cette
branche du jardinage esl prospère aux environs d'Alger el
quels bénéfices importants elle laisse à nos voisins.
m Dans la lutte pour approvisionner les grands centres
de la France ou de l'Angleterre, is avons l'immense
avantage de pouvoir exporter de 1res bonne heure; par des
serais précoces de variétés hâtives judicieusement^ choisies,
nous devons accroître encore l'avantage naturel don! nous
jouissons : les envois qui arrivent les premiers se vendenl
à les prix bien plus élevés, sans compter que le transporl
5 'effectuant à un enl où la température est peu élevée,
il y à moins à craindre les détérioriations qui se produisent
lai ilenieiil en cours de roule. 11
Tels sont les excellents conseils que donne aux cultiva-
teurs tunisiens, M. p. (her\ in. dans le Bulletin de la
direction de l'agriculture et du commerce de la Régence de
Tunis. A tous les cultivateurs, en général, d'en Taire leur
profil !
Les Phalaenopsis. - La culture des PIfalœnops"s\
assez généralement mal comprise, n'esl nulle ni impos-
sible, (Il et nous vei s d'en avoir la preuve dans les
serres de M. le Dr Fournier, à Xeuiïlyrsur-Seine.
('et amateur distinguéa rassemblé dans sa collection
,1 1 irchidées rares ei \ ariées, une centaine de Phalœnopsis
qui l'ont lion neuf aux soins habiles de M. Gautier. Nous
n'avons jamais vu de pareilles plantes, ni une aussi
abondante floraison, el nous engag is les lecteurs du
Jardin h les aller voir, car une description, si fidèle soit-
elle, ne pourrait donner qn' 1 idée lié'- vague de celle
admirable pluie de fleurs, légèrement rosées, du /'.
Schiileriâna, blanches du /'. amabilis, un peu maies,
Ju P. leticorhodà, poinl illées du /'. Si un ri in nu etc..
('es plantes possèdenl de 12 à 11 feuilles mesurant en
yenn|0ra,'3u à II1". H de long sur O-",^ à il'", 2(1 de large
el ne ressenililenl donc en rien aux échantillons rachi
iii|iiesi|U'on rencontre le plus souvent dans les serres. Les
gra ppes pprtenl de 60 à Tô fleurs, e'esl dire que le speetai le
d'une aussi lu-Ile floraison ne nous a jamais éié oileri 1I1.
lit ces mëÈveilles végètent a côté d'autres Orchidées forl
belles et d'iiN grand choix de plantes très intéressantes.
C. M.
PETITES NOUVELLES
Société royale d'horticulture et d'agriculture
d'Anvers. — Des conférences horticoles, organisées par
la Société royale d'horticulture et d'agriculture d'Anvers,
auront lieu, cette année, à Anvers, aux dates ci-après:
Le 6 février, conférence en flamand sur les Orchidées
exotiques, par M. Gh. de Bosschère ; le 13 février, coule
rence en flamand sur les plantes d'appartement, par
M. J.-I. de Beucker ; le 27 février, conférence en flamand
sur les soins à donner à un jardin de ville, par M. J.-I. île
Beucker; enfin, le 6 mars, conférence en français sur les
garnitures florales, par M. Ch. de Bosschère.
Une première conférence, faite, en français, par M. Ch. île
Bosschère, sur les Orchidées exotiques, a déjà eu lieu le
30 janvier dernier.
Société française des Rosiéristes. — Nous venons
derecevoir le Bulletin ir S île la Société française îles
I; siéristes et nous avons constaté que cette Société, qui
n'a que deux ans d'existence, est en bonne voie de prospéri le.
Son deuxième Congrès, aura lieu à Lyon vers la lin du
mois d'Août de cette année. Nous en parlerons d'ailleurs
en temps utile.
Les personnes qui désireraient des renseignements plus
complets à ce sujet, peuvent s'adresser au secrétaire géné-
ral, M. Octave Meyran, 59, Grande-Rue de la Croix-Rousse,
à Lyon. (Rhône).
(I) Nous avons déjà, à ce sujet, publié un intéressant article
de notre collaborateur, M. Albert Maumené. sur les Plia-
lutnopsie, cultives à Fontenay-sous-Bois, par M.Régnier, qui
esl passe maître dans la culture de ces plantes el possédait,
en lévrier 1SII7, des piaules portant plusieurs grappes de su a
DU Heurs. (Voir Le Jardin, IS97, page lie )
.\. 1'. I.. 1(.
36
LE JAKDIX
Comités d'admission à l'Exposition de 1900 —
M. Jean Forestier, attaché au Cabinet du Ministre du Com-
merce et de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes,
vient d'être nommé membre du comité d'admission de
l'Exposition de 1900, classe 46.
Chaire de physique végétale au Muséum d'his-
toire naturelle. — La chaire de physique végétale au
Muséum d'histoire naturelle, vacante depuis la mort de
M. Georges Ville, vient d'être donnée à M. Maquenhc,
docteur ès-sciences, assistant au Muséum.
Concours général agricole de Paris. — Rapptlons
que le Concours général agricole de Paris aura lieu dans
la Galerie des Machines au Champ de Mars. Les délais ac-
cordés aux exposants pour l'envoi de leurs déclarations
sont expirés depuis le 15 janvier.
L'exposition des instruments sera ouverte dès le mer-
credi Il mars à !ii heures du matin et, à partir du vendredi
11 mars jusqu'au mardi 15 à 5 heures du soir, on pourra
yjsjter toutes les diverses parties du concours.
Distribution de greffes. — Comme les années précé-
dentes, la Société centrale d'horticulture de la Seine-Infé-
rieure mettra en distribulion, à titre gratuit, à partir du
15 mars prochain,
des greffes d'arbres
à fruits de pressoir,
provenant de son Ver-
ger-Ecole et dont la
1 iste, corn jiren an 1 75 va-
riétés de pommes et 1 1
de poires, sera envoyi e
à toute personne qui en
fera la demande au
Président de la Société,
40, rue Saint-Lô, à
Rouen (Seine-Inférieu-
re).
Concours de plans
de jardins. - La So-
ciété nationale d'horti-
culture de France a
décidé d'ouvrir un con-
cours spécial de pians
de jardins entre les ar-
chitectes- paysagistes .
Ce concours a pour ob-
jet la transformation de
la place du Carrousel, à
Paris, en jardin dont les
grandes lignes se relie-
raient à celles des jar-
dins contigus.
Les projets doivent
être rendus au local de
l'Exposition de la So-
ciété, au plus tard le
lùinai 1*98. Lcsdeman-
des de participation à
ce concours doivent
être adressées, avant le
15 avril 18'.)8,à M. le Pré-
sident de la Société, 84,
rue de Grenelle, qui fera
parvenir aux intéres-
sés les conditions du
concours.
M. H. Dauthenay,
chef de culture à l'hospice Sainte-Anne, vient d'être nommé
secrétaire de la rédaction de la Revue horticole. Nous lui
adressons, à cette occasion, nos sincères félicitai ions.
Société d'horticulture pratique du Rhône. — A
partir de cette année, le Bulletin de la Société d'horticul-
ture pratique du Rhône, devient bi-mensuel sous le titre
de L'Horticulture pratique.
L'Association pomologique de l'ouest \ ieui de chan-
ger son titre en celui d'Association pomologique française
pour les fruits de pressoir et l'industrie du cidre et, désor-
mais, elle étendra son action sur tout le territoire fran ai
Au jardin botanique de Hambourg. — Nous appre-
nons avec plaisir la nomination de M. le professeui doc-
teur Zacharias, dont nous avons été a même, à divi
reprises, d'apprécier l'amabilité et l'érudition, vient il être
nommé directeur du jardin botanique de Hambourg fous
lui adressons nos bien sincères félicitations.
Exposition internationale et quinquennale de
Gand. — La Société royale d'agriculture et de botanique
e Belgique a mis au concours, pour abriter l'Exposition
uinquennale de Gand, un bâtiment provisoire devant
' »™
Fig. 18. — Jeun Linden.
couvrir une superficie de 31 ares et être érigé dans les
jardins du Casino. C'est M. E. de Werdt, architecte à Gand,
qui a été le lauréat de ce concours.
L'Exposition qui, ouvrira ses portes le 16 avril prochain,
ainsi que nous l'avons déjà dit s'annonce suus d'heureux
auspices et de nombreuses récompenses sont prévues pour
ses 717 concours.
Rappelons aux intéressés que les demandes, adressées à
M. Fierons, secrétaire de la Société, doivent parvenir avant
le 19 mars prochain.
Jardin d'acclimatation d'Hyères. — L'Établissement
horticole connu jusqu'ici sous le nom de Jardin d'acclima-
tation d'Hyères s'appellera désormais : Etablissement
d'horticulture et d'acclimatation du Gros Pin.
A partir du 1" juin 18£8, le siège de l'Etablissement sera
Iransfeié aux Jardins du Gros Pin , avenue de la Gare, à
llyères.
JEAN LINDEN
Nous axons retracé à grands traits, dans notre dernier
numéro, la vie de Jean
Linden dont nous don-
nons aujourd'hui lepor-
iiaii très fidèle (fig. 18).
Les nouvelles reçues
de Belgique nous ap-
prennent que ses funé-
railles ont eu lieu au
milieu d'une grande al-
fluence de monde où
se remarquaient la plu-
part îles notabilités hor-
ticoles belges.
Nous profitons de cet-
te occasion pour rappe-
ler le nom de quelques
plantes, parmi les in-
nombrables espèces ou
\ ariétés qu'il a dëcou-
\ ert, i ii ( roduil ou l'ail
introduire par les col-
lecteurs qu'il dirigeait :
Aerides Augustiana,
A. Reickenbachi ; An-
guloa Cloioesii, A.
ebrunea ; Anthurium
cristallinum, A. l)e-
cliuriH . A.magnifïcum ,
A. regale : Avalia ele-
ganlissima, A. spec-
labilis ; ( 'altleya Gi
gas, C. Rcx, C. Ale-
xandre; Bégonia Rcx;
Coc/i I ii h lu Not .' lia nu .
< '. sanguinca : Cocos
Weddelliana . Cypripedium Latcrenceanum, C Hyea-
itiun ; Dieff'enbachici imperialis; Dion edule ; Dendro-
bium Stratiotes; Draccena Lindeni, I>. neo-ealcdonicà ;
Epidendrum Cappartianum, /•.'. nemorale ; Eucharis ama-
.in.,11 ; Ficus dealbata; Filtonia argyroneura ; Tresinc
Lindeni ; Kentia Bclmoreana; I ailia superbiens; Lycaste
Skinneri; l.iboniajloribunda; Masdecailia eoccinea, M.
Rœtslï ; Ondontoglossum crispum, O. Pescalorei, O.
prœstans, O. triumphans ; Oncidium Kramcrianum,
(>. Phahenopsis, <>. tigrinum; Plialwnopsis Schille-
riiiini ; Philodendron Lindeni : Selenipedium caudatuni,
S. ciltatum; Stanhopca odoratissima ; Sobralia oio-
lacea; Sphœrogyne imperialis; Tillandsia Lindeni;
Tradescantia reginœ ; Zamia Lindeni; Zygopetalum
grandijlorum.
LE JAHblN
37
CHRONIQUE FLORALE
Au marché floral des Halles. — La cascade du
Bois de Boulogne à l'Opéra. Quelques com-
positions florales. -- Roses et Genêt. -- Les
fleurs dans les salons modernes. Notes
d'Allemagne.
25 Janoier. — La matinée esl radieuse, aussi toutes les
fleurs qui sont dehors, et elles sont nombreuses, sont-elles
d'une fraîcheur parfaite. Celles du Midi son! mélangées avec
(■■Ile-; de Paris, niais l'observateur on distingue nettement
la différence :
De Paris, de belles thyrses de Lilas à fleurs doubles ou
simples, blanches ou d'une délicate nuance mauve, sont
très fournies, les fleurs en sont bien formées el 1'' feuil-
lage, normalement constitué, comme en pleine saison.
Que de progrès réalisés dans cette culture depuis quelques
années, et quelle différence avec les grêles ih\ rses dos Lilas
du littoral méditerranéen !
Fig. 19. — La Caseade"du Bois de Boulogne un Bal de l'Opéra
(V n'est pas tout, car voici duMuguet et, par bottes d'une
douzaine, des Tulipes Duc de 27u>Zencore munies de leurs
oignons, îles rameaux de Staphylea, des Roses Triomphe de
l'Exposition, des Anthurium, des Violettes, puis, en boîtes.,
des fleurs d'Azalées et de Camellias.
l)u Midi, voici des rameaux de Mimosa, ceux de 1er choix
admirablement fleuris et formant des panaches jaunes bien
fournis, des Anémones, des Renoncules, des Jacinthes, des
Œillets, des Giroflées brunes et des Quarantaines, des
Anthémis, des Narcisses tout blancs el Narcisses des
poètes, etc. Les Roses ne sont pas très belles, on sent leur
déclin momentané, sauf, cependant les variétés Lamarqua
et Nabonnand qui sont là en quantité.
Un soûl commissionnaire a des rameaux feuillus de
Garrtja cllipticu et G. Thureti, que je vois pour la première
fois aux Halles; c'est un feuillage assez élégant.
c un me principal décor, pour le bal du 22 janvier, une imita
li le la Cascade du Bois de Boulogne, dont la garniture
a été faite par l'habile décorateur parisien, M. halle.
Comme toul ce qui a trait à l'horticulture a sa place
dansée journal, nous avons tenu à nous rendre compte de
clic décorati le salon, tout à lait différente de ce qui se
l'a ii ordinairemenl .
l'ourla garniture de cette cascade aux roches bien imi-
tées, d'où l'eau tombait le long d'un invisible treillis, on
avait principalemenl employé îles plantes de plein air, ainsi
qu'on peut s'en rendre compte par le croquis pris sur le
\ii el reproduit par la figure 19. C'est précisément ce qui
donnai! à cette décora! ion toute nouvelle un cachet naturel
d'un aspect particulier.
Sur les roches el sur les' côtés, étaient placés des Epicéa,
des l 'î us noirs, .les Cedrus Deodara et C. Libani,Aes Ifs,
des Cryptomeria elegans, des Thuya Lobb\ des Bambous
(B. Meta/ce et B. nii/rii). des Lauriers Cerises et Lauriers du
Portugal, des Strelitsia, des Troènes, des Romarins, au-dessus
desquels s'élançaient onduleusement deux Cocos flexuosa,
tandis que des rameaux
île Lierre retombaient
le long des roches, el
que. dans un petit mas-
sif étaient groupés avec
goût, des Dracaena, des
Romarins. desAucuba,
des Rétinospora, des
Rhododendrohs,ëtc.Ces
végétaux, avec leurs
teintes naturelles, don-
naient il cette scène
beaucoup d'attrait : ain-
si, un Gyneriunr, avec
ses tiges et feuilles mi-
sèches, formait un effet
inattendu, en jetant nue
noie claire sur les feuil-
lages verts et pourprés
des autres végétaux.
Nous nous permet-
trons cependant une
petite critique, c'est au
sujet de l'éclairage de
ceite scène qui n'était
pas suffisant.
II nous faut ajouter
que les décors avaient
été peints par M. Jam-
bon, l'artiste bien connu, d axaient été montés par son
collaborateur, l'habile chef machiniste, M. Vallenot.
Nos lecteurs ont. sans aucun doute, lu. dans les journaux
uotidiens, que la direction de l'Opéra avail tait exécuter,
Les lleuristes parisiens innovent journellement, et nous
avons peine à les suivre pour passer en revue, chaque
semaine, les nouvelles compositions méritantes.
Je me contenterai, [mur aujourd'hui, de mentionner les
sui\ ailles :
Tout d'abord, une ravissante corbeille uniquement gar-
nie de Tulipes Duc (/-■ Thol el surmontée d'une anse que
contournai! un Ilot de dentelles marron.
l'uis une corbeille ovale, remplie de Roses Lamarque sur
le côté desquelles é rgeait une gerbe de Genêt blanc ; le
tout était surmonté de deux autres pdites corbeilles portées
par un simple montant et d'où s'élançaient des grappes
d'Odontoglossum el à'Oncidium sur un fond de Gattleya
Lœ'lia. Ces fleurs, de formes et d'origine bien diffé
38
I.K JAHIHX
rentes, formaient un ensemble dont les oppositions étaient
du plus bel effel .
Une autre composition, que j'ai bien remarquée, consis-
tait en une bourriche entièremenl garnie de Muguet el en-
tourée d'un large ruban de faille blanche moirée ; composi-
tion d'une simplicité remarquable, en même temps que
très luxueuse.
Dans une quatrième composition, se dénotai! la recherche
voulue d'une association de tons différents d'une même
nuance dans les coloris à la mode. C'étail une corbeilleen
bambou garnie de Cyclamens aux fleurs violacées el donl
l'anse, dissimulée par îles bouffées de gaze mauve, était
nouée de rubans également mauves.
En outre de celles-là. nombreuses étaient les corbeilles
il une plus grande valeur, telles que :
l'n bateau en osier blanc décoré, dont la coque n'était
qu'un tapis d'Adiantum constellé de grappes blanches de
Muguet et donl les mâts se raccordaient à la coque par des
Unis nuageux de gaze blanche.
Une corbeille en bambou, dans laquelle, sur un Fond de
fine verdure il Adiantum, étaient piquées des fleurs de
Cypripedium, tandis que, à l'extrémité d'un montant, un
tampon de mousse, dissimulé par tente une série de coques
de ruban ruse, permettait de piquer, parmi celles-ci., des
fleurs de Cypripedium entourées des molles ondulations de
gaze jaune semblant en protéger la fragilité.
Enfin une grande corbeille, enrubannée de large faille
rose et contenant des grappes de Muguet en quantité. Au
montant de cette corbeille, étaient suspendues deux espèces
de petites nacelles en bambou d'où s'élevaient des fleurs de
Cypripedium, parmi îles Jacinthes, du Muguet el des
frondes d'Adiantum.
Il esi à remarquer nue, cet hiver, on voit beaucoup de
corbeilles en bambou surmontées d'autres plus petites.
Les corbeilles munies d'anses sont bien moins employées,
el, dans la plupart des cas, Ta use est remplacée par un nu m
tant simple.
J'ai beaucoup ad miré une gerbe exquise en Roses variées,
sur un côté de laquelle s'élançait une branche liés ramifiée
de Genêt blanc ayant quelque analogie avec cette brandie
de Genêt, si pittoresquemenf recourbée, qu'exposait, en mai
dernier, aux Tuileries, M Morimoto.
Voilà, il m'a été agréable de le constater, une indication
suffisante prouvant que les compositions japonaises ne sont
pas si ;, dédaigner qu'on l'a dit, puisque, dans te cas pré-
sent, on > a puisé une excellente inspiration. C'est, en même
temps, une preuve que l'art floral japonais n'est déjà pas si
dérisoire, lorsqu'il est logiquement interprété.
« Plus d'< M éludées, ni de rarissimes Fougères, des bouquets
de Violettes et de Réséda, dos branches de Roses; ;, cette
époque de l'année des touffes de Gui dont le feuillage pâle
et les perles blanches s'harmonisent si bien avec la note
dominante. Aussi le sombre Houx, aux cenelles rouges,
verdure traditionnelle du moment, lui aussi, n'est-il admis-
sible que dans les vestibules et les escaliers, mais il \ prend
sa re\ anche. » (1).
Telle est l'appréciation de M"" la Baronne Staffe sur les
garnitures florales des salons modernes, aux tentures de
nuances pales et aux ameublements de bois laqués.
La suppression des Orchidées et des Fougères, dans la
décoration de nos salons modernes, ainsi que le veut
M"" la Baronne Staffe, ne me semble pas justifiée. Les
fleurs el les feuillages de teintes fragiles et délicates sont,
cela est certain, celles qui s'aecordenl le mieux avec les
tentures aux tons vieillis, mais peut-on reprocher aux Or-
chidées de n'avoir pas de nuances délicates !
Certes, il n'est pas possible à tout le monde, le garnir les
appartements avec des Orchidées, mais on coin iendra que
la suppression totale de ces plantes dans la décoration flo-
rale n'est pas à souhaiter. Ne forment-elles pas comme le
complément indispensable des salons somptueux ?
Les Fougères ne sont pas non plus si rarissimes qu'il
t'aille, sous ce prétexte, les exclure de la décoration florale
des appartements ; grâce, en effet, à la délicatesse de leur
feuillage, elles sont le complément de toute belle dé 'ation.
#
* #
Ce n'est certes pas dans les quelques lignes d'une courte
note de cette chronique que l'on peut étudier le travail, par-
fois si artistique, des fleuristes, en Allemagne. Je me réserve
d'ailleurs de traiter, plus tard, cette question de l'art lierai
allemand comparé à l'art lierai français, si, toutefois, il
est permis de préciser quelque chose en matière d'art. Pour
aujourd'hui, je me contenterai de signaler les quelques
renseignements suivants, extraits d'une lettre reçue d'Alle-
magne ees J0UrS-C'i !
Actuellement, les fleuristes allemands emploient beau-
coup, pour confectionner le fond des couronnes, les rameaux
chargés de chatons du Saule Marsault, ainsi que ceux cons-
tellés de fruits de VArdisia crenulata ; les piquets gerbes
sont formés par d'autres fleurs. 11 n'y a pas beaucoup de
Roses et de Lilas blanc, mais, en revanche, on aime beau
coup les Meurs coupées du Prunus Irilobu.
En cette saison, les montres îles fleuristes sont ornées rie
Medeola et d'Asparagus Sprengeri. Quant aux autres
fleurs utilisées en ce moment, ce sont à peu près les mêmes
que celles que nous voyons chez les fleuristes parisiens et,
tandis que les Œillets et Anémones viennent du Midi de
laFranceel d'Italie, les Orchidées seul expédiées de Bel-
gique el d'Angleterre él les Muguets, de Magdebourg.
ALBERT MAUMENÉ.
PLANTES SIBERIENNES NOUVELLES
l)u fait qu'elles nous viennent de Sibérie, il ne résulte
pas que les plantes qu'on nous envoie de là-bas, soient des
espèces ni\ales. If est, dans cet immense pays qui couvre
une parlie île l'Asie, des contrées chaudes el sèches dont la
Non- a le caractère steppique et se rapproche étonnamment
île celle des régions méditerranéennes. La Sibérie est si
\ aste qu'elle offre un grand nombre de contrées très diverses
que caractérisent des plantes spéciales.
Depuis longtemps déjà, elle est parcourue par des natura-
listes el nos jardins renferment des plantes sibériennes
depuis bien des siècles.
I .es Saxifrages aux larges feuilles épaisses el aux fleurs
ruses (S. ligulata,S. crassifolia, etc.. (l)nous \ iennentde
ces régions, ainsi que beaucoup d'entre b-s bonnes vieilles
plantes vivaces des anciens jardins.
11 y a partout, dans ces immenses régions presque inha-
bitées, beaucoup de belles fleurs que nous ne connaissons pas
encore, et, dans les plaines ou les forets que ne sillonnent
pas les mutes ordinaires, loin des chemins battus des cara
vanes, bien des trésors végétaux qui feraient les dédiées des
amateurs. C'est pourquoi fous les voyageurs qui se rendent
dans l'Asie centrale et septentrionale doivent avoir l'œil
ouvert sur les graines et les bulbes (plus facilement trans-
portables que les plantes) qu'ils rencontrent, et ne doivent
négliger aucune occasion de faire connaître la flore descon-
t rées qu'ils traversent.
lli Les Annales politiques et littéraires, V du 2 janvier 1S98. (I) Le Jardin, 1897, cage 120.
I.K .JARDIN
39
Aussi ai-je été enchanté — el je n'ai garde d'oublier que
c'est à M. II. Martinet quejeledois d'avoirpu.avantleur
dépari pour la Sibérie el la Mongolie, recevoir chez moi et
amènera mes idées, les trois voyageurs français qui viennent
défaire la traversée de l'Asie >'ii diagonale: MM. Chaf-
fanjon, Gay etMangini. Le Jardin a déjà eu l'occasion de
narrer plusieurs de leurs courses, grâce aux lettres de l'un
de ces messieurs (1), mais~ce qu'il n'a pas encore donné,c'esl
li- résultat botanique <l<- leurs périgrinations, du Turkestan
a la Mongolie, en passanl par l'Altaï.
Parmi les graines que M. Mangini a bien voulu envoyer
au jardin alpin de Genève, il y a près de II) espèces qui uni
germé el qui se développent normalement. Cequ'il adviendra
île ces piaules il. ml une seule a Henri jusqu'ici, c'est c ' que
je vous dirai plus tard, au turel à mesure de leur floraison.
On peul cependant, d'ores el déjà, affirmer que plusieurs
espèces nouvelles et intéressantes mil été introduites par ces
messieurs, plus particulièremenl en ce qui concerne les
espèces mongoles.
Nous avons eu, de juillet en novembre, une floraison pro
longée d'un Gypsophila aux racines épaisses el charnues,
au feuillage glabre et très glauque, presque bleu, aux tiges
basses et ascendantes, aux fleurs nombreuses, assez grandes,
d'un ruse tendre el disposées en petites panicules.
Je n'ai pu l'identifier à aucune îles espèces décrites jusqu'à
ce jour et, s'il est bien établi que la plante est nom elle, elle
sera décrite sous le nom de G. Manginil.
II y a. parmi ces plantes Sibériennes ou mongoles, toute
une collection de Pavots se rattachant au Papacer nudi-
caule, mais qui pourrait bien donner quelque chose d'autre.
Nous verrons cela à la floraison. Mais il y encore une
curieuse — oh! très curieuse — Jusquiame, beaucoup plus
développée que la nôtre etqui.je crois, fleurira cet été. Puis
des Composées, des Renonculacées, plusieurs Sedum, bref,
toute une flore qui donnera certainement quelque chose
-I intéressant.
Il est fort désirable que tous les voyageurs qui vonl en
Asie se munissent, comme l'avaient fait ces messieurs, de
petits sacs de toile imperméable et récoltent les graines
qu'ils rencontrent en route, en axant grand soin d'indiquer,
sur l'étiquette, la nature du sol, l'habitat, les conditions
(humidité ou sécheresse, ombre ou soleil) dans lesquelles
l'espèce croit et, si possible, l'altitude avec l'indication
géographique.
II importe aussi que ces graines soient récoltées à l'état mûr
et bien sec. Si elles soni mouillées ou humides, il esl facile
de les faire sécher lelongdu chemin. Toutes les grainesqui
ont été récoltées à l'état mûr, réussissent avec un peu de
soins et donnent de bons résultats.
Avis aux voyageurs. II. CORREVON.
Forçage économique du Chasselas
La \ igné est un des arbres fruitiers les moins rebelles
au forçage el donnant, pari séquent, les meilleurs résul-
tats, sans beaucoup de connaissa neos pratiques. Il suffît, pour
bien réussir, d'apporter quelque peu de soins à l'exécution
des divers travaux énuméres ci-dessous.
Il est absolument erroné de croire que Ion esl obligé,
pour pouvoir entreprendre el ner à bien la culture tore ie
du Chasselas, de posséder des serres. 11 existe, en effet,
depuis très longtemps déjà, un mode d'installation donnant
d'excellents résultats el cela à peu de frais, car il nécessite
simplement l'emploi de quelques cbàssis et de quelques
planches, auxquels ou adjoint un chauffage de faillies
dimensions et quelques mètres de tuyaux, plus ou moins
siiivanl la quantité de ceps que l'on veut forcer.
(I) Le Jardin, 1S93, pages 217 et 202.
Pour cette opération, il est nécessaire d'avoir des Vigin
plantées en contre-espaliers de 1 30 h liauteur, formés de
d.-ux cordons superposés, les ceps étant plantés, pa.r consé-
quent, à lm.")0 en\ iron les uns des autres, le premier cordon
situé à 0"20 du sol et le second, à 0™70 environ. II esl pré-
férable de planter ainsi plusieurs contre-espaliers les nus à
eûtes des autres, distants entre eux de 1°'20, ce qui permel de
forcer chaque année une ligne différente el de laisser repo-
ser, pendant ce temps, celle tra\ aillée l'année préi éde
Lorsque Ton veut i imencerà chauffer la Vigne ainsi
di -posée, on place ailloli nie la treille un coffre a\ a ni 1"'33 de
bailleur par derrière e| II"1:;:! sur le devant el on cloue, de
distance en distance, des barres qui en maintiennent l'éear
tement en même temps qu'elles servenl d'appui pour les
panneaux vitrés qui ne sont autres que des châssis ordi-
naires, (in installe le chauffage dans un bout de la ligne,
plus bas naturellement que le niveau du sol et on dispose
deux rangs de tuyaux sur des briques posées de place en
place. Celle installation, quoique toute sommaire, permet
le forcer le Chasselas dès le lô novembre el d'obtenir un
résultat 1res satisfaisant.
Quanta l'exposition préférable, il est presque indispen-
sable de choisir l'exposition du midi surtout pour les for-
çages en haute primeur, car. à cette saison, il est néi
saire de pouvoir faire bénéficier les ceps des moindre, raj ons
de soleil, toujours trop rares.
Afin d'éviter la trop grande déperdition de chaleur, on
élève un réchaud de fumier tout autour du coffre et, de plus,
mi mousse les barres servant d'appui aux châssis ; après
quoi on couvre de paillassons jusqu'au débourrage des \ eux.
Pour obtenir,dans les meilleures conditions de succès pos-
sible, ce débourrage, que Ton active par de fréquents bassi-
nâmes à l'eau tiède continués pendant tout le temps du
forçage, il est de rigueur de ne ehauffer que progressivement.
Pendant la première semaine, 10° à 12" de chaleur suffi-
sent; on élève ensuite la température de 2° ou 3° par semaine
pour arriver à 15" ou 16°, limite qui ne doit pas être dépassée
jusqu'à ce que les yeux commencent à se développer. Lu
nuire, pour faciliter ce développement, il est utile de ,| ier
un copieux arrosemenl à l'engrais liquide et de renouvelé)
cet arrosage pendant le cours de la végétation, suivant le
besoin, principalement pendant le grossissement du
raisin.
Lorsque les yeux coin n te nceul a se développer on relire le,
paillassons afin dedonneraux bourgeons, qui ne lardent pas
a se montrer. la plus grande sommede lumière possible. Les
bassinages doivent être continués el Tébourgeonnage doit
être fait judicieusement, au furet à mesure du développe
ment des bourgeons, afin de ne conserver absolument que
■ eux destinés à fi production el au remplacement : lesaut res
sont supprimés sur leur empâtement. A ce moment, la tem-
pérature doit être maintenue entre 20° el 22°, pendant le
jour, et IG° à 18°, pendanl la nuit .
Quand le moment delà floraison est arrivé, on doit ces-
er tout bassinage el il est alors nécessaire de donner un peu
d'air, mais très peu; puis on augmente un peu la chaleur,
(2" ou 3° seulement). Il est aussi de rigueur de ne plus faire
le suppressions à cette époque, car celles ci produiraient des
perturbai ions dans la végétation, ce qui pourrail oeeasi ter
la coulure.
Aussi lui la fécondation opérée, on peul continuer lesopéra
i ions du pincement et du palissage.ainsi que Tébourgeonnage
des bourgeons qui peuvent avoir été oubliés. Les bourg. s
portant des grappes doivent être pinces à deux feuilles au-
dessus de celles-ci, et les vrilles, être enlevées avec soin, car
elles forment confusion tout en absorbant inutilement la
sève. Les bassinages sont alors de nouveau donnés deux
lois par jour, matin el soir, el toujours avec de Teau à la
lême température que ['air de la bâche.
LE JARDIN
Lorsque les grains de raisins atteignent la grosseur ri un
tout petit pois, il est temps de procéder au cisellement,
opération essentielle pour l'obtention d'un beau produil el
consistant à supprimer, à l'aide de ciseaux à pointes émotis-
sées, l'excédent des grains sur chaque grappe, alin que c 'ux
conservés puissent atteindre tout leur volume.
Lorsque les grains commencent à devenir l ransparents, la
maturité est proche et, à ce moment, on ne doit plus seri li-
guer ni arroser.
Si (m craignait les attaques de l'oïdium, pendant le
cours de la végétation, il serait utile d'agir préventivement
et de répandre, dès le début du forçage, un peu de soufre sur
les tuyaux du chauffage, précaution suffisante pour enrayer
les ra\ âges de cette maladie.
Ainsi traitées, les Vignes peuvent produire du raisin mûr
dans les premiers jours de mars.
F. MÉNARD.
Spiraea japorjica rUbra
La planche en couleurs ci -contre représente trois corymbes
de Spirées. Le corymbe central appartient au Spirœa
japonica rubra et les deux autres au S. Bumalda et au
S. /•'. Anton;/ Waterer.
Le S. japonica rubra est une nouveauté qui a été intro-
duite directement du Japon par M. Croux qui la i au
commerce cette année. D'après lui, elle appartient au
groupe des S. callosa et se rapproche surtout de la va-
riété S. c. superba. Ce grou] st celui des .S'. Fortunei et
.S". Bumalda. ce dernier étant, (railleurs, une forme du
S. Fortunei. En effet, les caractères extérieurs de la plante
corroborent ses dires. Le .S', callosa est également originaire
du Japon et le S. Fortunei, de Chine ; le synonyme de ce
dernier est 5. japonica. Une de ses variétés, qui a été
introduite directement du Japon par M. Wiesener, a été
nommée, parCarrière, S. F. rubra, mais je ne crois pas
que le synonyme de S. japonica lui ait été appliqué. En
tous ras, le S. japonica rubra est suffisamment distinct
de cette \ ariété.
Voici les caractères extérieurs que j'ai notés sur la plante,
en septembre dernier, au moment de sa seconde floraison :
Arbuste haut de 0°',SO à 1 m., dressé, étalé, ramifié; ra
meaux herbacés vert pâle, un peu tomenteux, très rigides
feuilles larges, lancéolées, acuminées, dentées, vertes et
glabres en dessus, parfois un peu poilues, glauques en
dessous, avec cette particularité, de présenter, dans linéi-
ques raies feuilles seulement, une petite panachure blanc
jaunâtre ; Heurs de (l™0ns à 0"010 de diamètre; calice velu;
pétales grands, d'un rouge carmin pourpré vif ; étamines
longues, saillantes rose vif; les Heurs sont disposées en
petites cymes composant une inflorescence terminale co-
rymbiforme, d'un diamètre moyen de Omll et à pédoncules
légèrement velus.
La floraison normale a lieu au printemps ; mais la plante
fleurit de nouveau dans le courant de l'été et à l'automne,
surtout si l'on a soin de la tailler après la premi re
floraison.
Vous avons comparé, sur place, ce nouveau Spirœa avec
les 5. Bumalda, S. B. ruberrima et .V B.Antony Waterer,
qui sont tous voisins, puisque, en somme, le S. Bumalda
est, comme il est dit plus haut, une tonne du .S'. Fortunei
el un proche parent du S. callosa. Ce nouveau Spùœa,
le S. japonica rubra a, du 5. B. ruberrima, l'ampleuT
lu feuillage, qui est plus large et plus étoffé que dans le
S. Bumalda. Cependant, il a, de ce dernier, une panachure
accidentelle du feuillage ne se produisant qu'à de rares
espaces el sur quelques ra aux seulement. Ces appari
tions partielles de panachure n'ont rien de commun avec
les panachures, plus constantes et plus breuses, que
présente le Feuillage du S /•'. Antonij Waterer. Il n'a. par
conséquent, rien de commun avec cette dernière variété
et il m'a paru lui être supérieur.
D'ailleurs, il est plus vigoit î-eii \ que les trois Spirées dont
il est question ici el principalement que le .S'. Jt. Antonij
Waterer. .1 ai attribué cette vigueur à l'absence de la pana-
chure qui n'a. d'ailleurs, rien de semblable avei celle de ce
dernier surtout, ni avec celle du S. Bumalda.
Les corymbes sont, de beaucoup, plus volumineux que
ceux des trois autres Spirées citées ci-dessus ; les fleurs,
qui sont plus grandes, sont également d'un rose ou rouge
carminé, mais de ton beaucoup plus vit el plus intense.
( 'est. je crois, la seule coloration brillante, aussi marquée,
qui existe dans les Spirées.
Enfin, cette nouvelle venue esl franchement remontante
et, bien qu'elle soit continue, la floraison est abondante,
surtoul sien a soin de couper les corymbes dont les fleurs
sont passées, à quelques centimètres au-dessous de ces fleurs.
Les fleurs de cette nouvelle variété feront très bien dans les
bouquets et les gerbes.
11 ne faut, j'en suis convaincu, ni être trop prodigue
d'éloges pour les nouveautés, tanl que celles-ci n'ont pas
fait leurs preuxes, ni trop s'enthousiasmer dès leur appari-
tion, car, parfois elles réservent à csux-là même qui les ont
vantées d'amères déceptions. Mais, pour la Spirée qui nous
occupe, je crois, d'après les sujets que j'ai vus, que c'est en
somme un bon arbuste à ajouter à la liste de ceux à em-
ployer dans les plantations de parcs et jardins. Sa place esl
en bordure des massifs d'arbustes et plantée en groupes ou
en isolé sur les pelouses. L'avenir nous apprendra si notre
appréciation favorable esl juste.
ALBERT MALMENÉ.
Questions Économiques et Commerciales
La vente des fleurs aux Halles.
• '.•Me question, bien qu'agitée depuis déjà sept ans par le
Syndicat central des Horticulteurs de France, est plus que
jamais d'actualité, du fait même qu'elle touche aux intérêts
d?s cultivateurs-vendeurs qui approvisionnent le marché.
La vente îles fleurs aux Halles, de par la nouvelle loi,
devrait disparaître de ce point central car, chose surpre-
nante, quoique cette loi ait pris naissance par le bouquet
de Violette, nos législateurs ne lui mil, pas conservé sa place.
Aussi est-ce avec la plus grande énergie que nos cultiva
t'iirs vendeurs de fleurs aux Halles protestent contre leur
expulsion.
• Mi peut nous faii bserver que la vente des Meurs n'est
nullement exclue des Halles, puisqu'un pavillon, le n'ii.
lui est spécialement consacré. A cette objection, nous répon-
drons que la vente ne peu! se faire que par des mandataires
cl à la criée, et, eonséquemment, que les Meurs vendues
actuellement sur le carreau, c'est-à-dire sur la voie cou-
verte entre le pavillon 7 et 8 et dans la rue Baltard ne
peuvent, de par la loi, être vendues dans le pavillon (i.
La vente >\i's Meurs à la criée est une chose insensée, car
les intérêts des cultivateurs seraient sacrifiés. Ce que nous
disons a été si bien compris qu'aucun mandataire n'a
pris place dans le pavillon.
D'antre part, la vente faite sur le carreau devant dispa-
raître, par suite de l'application de la loi. on peut c -
prendre l'émoi dans lequel se trouvent nos cultivateurs.
Le Syndicat central des Horticulteurs de Franco tou-
jours sur la brèche, a eu l'heureuse idée de rassembler
toutes les Forces éparses en conviant, ainsi que Le Jardin l'a
rapporté dans son précédent numéro (1), à neréunion géné-
rale mixte, le Syndical des 1 lort ieiilteurs de la région
parisienne ainsi que tous les cultivateurs des départe-
ments qui approvisionnent les Halles en Meurs coupées.
t'ette réunion a été un véritable succès pour ceux qui bout
(/) Le .lui, hu, 1808 page 19
LE .1 Al'. DIX
Louis Diiliois, mm, icui Wileui Tm
I ,, |!...| ,■_■ .,; i, - IllUI'l I'
1. SPIR^EA JAPONICA RUBRA
2. SPIR^A BUMALDA 3. SPIR^A BUMALDA ANTONY WATERER
Ali DIX
pro\ oquée : l'appel a\ ait été entendu el la salle eta.il insuffi-
sa m ni' -ut grande pour contenir tout le monde. Ce qui est le
plus admirable, c est de constater l'entente parfaite avec
laquelle ont été prises les résolutions qui onl clôturé cette
réunion.
Voici les desiderata votés à l'unanimité el que doivent
soutenir les Présidents des Syndicats devant la Commis-
sicMi supérieure des Halles centrales, donl dépend !<• sort
réservée tous nos cultivateurs-vendeurs de fleurs. Le pre-
mier vœu esl le maintien de la vente des fleurs aux Halles.
Le second, que la vente des fleurs, faite actuellement sur le
carreau, ait lieu dans le pa\ illon 6.
Demander que la vente des Heurs soit maintet aux
Halles, c'est demander un droil acquis, puisque, depuis la
création des Halles, les Heurs y ont en leur place; c'est,
en même temps, continuer à Faciliter à nos cultivateurs de
la région parisienne, la vente des fruits qu'ils apportent
en même temps que leurs fleurs. Enfin, demander que les
Heurs soient vendues dans un pavillon au lieu d'être expo
sées à la pluie, à la neige on à la gelée, comme elles le
sont actuellement, c'est réclamer une réforme très compré-
hensible et très juste.
Nous souhaitons donc ardemment que des revendications
aussi légitimes soient entendues el prévalent au sein de
la Commission supérieure des Halles (1).
HENRI THEULIER FILS.
Les Droits de Douane sur les Produits
horticoles de Provenance étrangère l'i
Il est donc utile, — et non inutile, comme nousl'a fait dire
l'imprimeur dans notre dernière causerie — de voir où en est
l'horticulture belge à l'heure où s'agite cette question des
droits, si importante pour les horticulteurs français. J'ai
déjà dit que, grâce à l'abandonce des capitaux mis à leur
disposition, les horticulteurs de l'étranger (car ce n'est pas
seulement en Belgique, mais ailleurs) peuvent donner à
leur industrie un développement considérable ; j'ai dit aussi
quelles étaient leurs aptitudes commerciales, leur manière
de comprendre les affaires en voyageant très facilement.
Mais je n'ai pas dit que les horticulteurs belges fassent des
nov teurs, des cultivateurs dans la belle acception du mot.
Cela non ! Ceux qui connaissent le centre horticole de Gand
m'en voudraient si je ne disais pas la véiité, et la vérité,
la voici :
En culture, les Belges sont de véritables moutons de Pa-
nurge guettant avec soin le premier qui l'ait un genre de
plantes, le laissant essayer et le suivant, tous et sans au-
cune exception, — petits et grands, — dans sa manière
d'opérer, et, au risque de faire un plongeon formidable,
(cela s'est vu! fabricant par milliers, les plantes faites par
tous... ce Lui finit par former une véritable légion.
Demander à ces cultivateurs un peu d'initiative, quelque
goût pour les belles choses, un peu d'attention pour les
plantes qu'ilsne cultivent pas, c'est peine perdue. Leurhabi-
leté consiste à savoir, comme nous l'avons déjà dit, si un
genre de plantes peut se cultiver par milliers et se vendre
a bon compte, en produire le plus possible et lâcher, si
possible, de vendre avant le voisin et meilleur marché que
lui. En réalité, si l'on veut caractériser le centre horticole
gantois, tel qu'il est actuellement, on doit se servir d'ex-
pressions qui s'appliquent à l'industrie et dire, quand on
parle des centaines d'établissements, que ce sont des usines
où se fabriquent des millers de plantes. C'est si vrai qu'il
est de notoriété que certains horticulteurs, restés devrais
amis des plantes, effrayés de cet état de choses qui prépare
à leurs fils un avenir plein d'écueils, ont dû envoyer ceux-
ci dans les pays où l'on aime encore les plantes, où on les
connaît et où l'on conserve précieusement les collections,
pour que ces jeunes gens connaissent autre chose que les
fientia, les Araucaria et les Aspidist ra, seules divinités
pour lesquelles brûle en ce moment à Gand, un encens
réservé autrefois à bien d'autres idoles... délaissées com-
plètement!
Donc, actuellement, voici la situation : des centaines,
presque des milliers, d'horticulteurs produisant îles plantes
plus ou moins irréprochables, dans le seul but de vendre,
et même sans se préoccuper si cette formidable production
(1) Voir, \,n'j:<} [S de ce numéro, la note complétant cet artii
note adressée par notre collaborateur a la dernière minute
(2) Le Jardin, 1897. nages, 220, 235,251, 268 282,297,314,331, 3C6et
381; 1898, pages 13 et 30
n'aura pas quelqu'issue fatale pour eux-mêmes, et cher-
chant à les écouler sur tous les marches de l'Europe et
surtout sur celui qui est le plus à leur portée : Paris et
la France.
Maintenant, voyons de notre côté où en est l'horticulture
française: pour cela, il nous faut forcement faire quelques
pas en arrière et remontera une une époque assez reculée.
L'horticulture fram ai ie est vraiment révélée et a com-
mencé à prendre un véritable essor vers 1805. Nous nous
souvenons de ces années, ou l'on vit le grand artiste que
fut Barillet-Deschamps, lancer les plantes vertes et leur
créer une réputation de solidité et do valeur décorative
dont on n'avait eu, jusque là, aucune idée. Ce fut lui qui
In planter dehors ces massifs restés légendaires d'Aroidées
de Dracœna, dePaluiicrs.de Pandanus, de Ficus, etc.
Les squares de la ville de Paris et notamment le parc Mon-
ceau devinrent de véritables Eden.Les grands propriétaires
voulurent avoir leurs serres garnies de ces grands végé-
taux dont ils ne soupçonnaient pas l'existence, ne connais-
sant, en fait de plantes à feuillage, que les médiocres
échantillons des jardins botaniques, et encore!
Leshorticulteurs, comme Ti uffaut père, A. Chantin,Lemoine
d'Angers. Chantrier et tant d'autres ne furent dans la suite
que les dignes émules et les continuateurs intelligents et
convaincus du grand artiste qu'était Barillet. Très artistes
eux-mêmes, ils se passionnèrent pour les plantes, non pour
ce qu'elles pouvaient leur rapporter, mais pour leur beauté,
et les aimèrent à en mourir, tel ce pauvre Lierval trouvé
mourant, après le siège, auprès de ses chères plantes à
feuillage, qu'il n'avait pas voulu abandonner et qu'il avait
essayé de sauver en sacrifiant ses derniers morceaux de
charbon et ses dernières ressources!..
Il y eut donc une belle période qui ne fit que s'accentuer
après la fatale guerre; il semblait alors que les Français
avaient besoin de se reposer les yeux par des choses d'un
aspect aimable, et les plantes le sont, certes!
Onvit alors déjeunes Français, émules desTruffaut père,
des Chantin, des Thibaut et d'autres, partir à l'étranger et
en revenir avec des idées pratiques, des connaissances
étendues, et, avec, le goût des belles choses, se livrer à des
cultures où la perfection fût souvent atteinte!
Versailles et ses environs ont vu des cultivateurs de
Dracœna, de Ficus, d'Aralia panachés, de Fougères, de
Broméliacées, donner une preuve de leurs capacités horti-
coles en poussant ces cultures aussi loin que possible.
Les Gloxinia, les Bégonias à fleurs furent cultivés en
grand, les Azalées y lurent greffées par milliers et. de l'avis
de Gantois, cultivateurs émérites, ils étaient aussi beaux
que ceux cultivés en Belgique. Pendant ce temps, Angers
produisait des plantes à feuillage dont la réputation est
encore en grand honneur.
Orléans. Lyon, Tours, Nancy, Dijon, donnèrent, à leur
tour, la mesure de ce que pou\ aient faire les jeunes horti-
culteurs applaudis par leurs maîtres.
L'horticulture française, non seulement, avait fait un pas
de fféant, mais elle donnait au monde ce spectacle remar-
quable d'alimenter, à elle seule, l'Europe de belles et bon-
nes plantes provenant des hybridations de ces semeurs
dont les noms sont synonymes de succès constant.
Voyons, faut-il citer? — Dans les plantes de jardins :
Lemoine et ses gains superbes de Glaïeuls, de Géranium,
de Lilas, de Spirœa etc;
Les Chantriers avec leurs Crotons et leurs Aroidées ;
Duval, avec ses Broméliacées et ses An thurium :
I es Vallerand, les Robert, les Crousse, avec leurs Bëgo-
nias et leurs Gloxinia ;
Les Crozy, avec leurs Cannas;
Les Calvat, les Delaux, avec leurs ( hrysanthèmes et tous
ceux que je n'oublie pas et qui me pardonneront si je ne
les cite pas, car « ils sont trop », ainsi que le disait je ne
sais quel auteur.
Toute cette pléiade d'horticulteurs qui alimentèrent
l'Europe et l'Amérique de leurs obtentions, représente une
somme de travail énorme, d'aptitudes spéciales, de soucis
et de risques perpétuels; ils sont, me direz-vous, très
admirables et très admirés; certes, mais il sont tous, à très
peu d'exceptions près, seuls dans leurs établissements.
Seuls ils ont su créer, construire, édifier leurs serres: seuls
ils ont organisé ces centre s- de production qui, malgré tout,
luttent courageusement et à armes inégales contre l'étran-
Car, si, d'un eue, nous axons à constater la supério-
riti de nos nombreux semeurs, il est évident que, à coté
c, autour d'eux, les horticulteurs qui ne font que mul-
tiplier les plantes similaires de celles de la Belgique, ne
sont pas du tout dans les mêmes conditions que nos voi-
sins.
',!>
LE JARDIN
Si les élogîs qu'on adresse journellement aux nombreux
horticulteurs de France, si les récompenses que le Gouver-
nement leur accorde (il en est de très hautes) sont les
preuves des progrés qu'ils ont su accomplir et que nous
avons cherché à retracer, combien leur situation est diffé-
rente de celle de leurs redoutables concurrents!
Nous l'avons dit et nous ne saurions trop le redire, en
Belgique, l'argent n'est pas plus abondant qu'en Fiance,
mais ceux qui le détiennent, plus appréciateurs du métier
d'horticulteur, que les capitalistes français, se mettent
plus facilement et sons des formes toutes spéciales à la dis-
position des cultivateurs; ici, rien de cela ou si peu qu'il est
inutile d'en parler, l'est donc avec ses propres ressources
qu'un homme doit compter cl qu'il doit édifier toute son
affaire.
J'ai dit que, malgré tout, l'horticulture française avait l'ait
des progrès énormes, avait accompli même de véritables
prodiges : mais qu'on juge un peu dans quelles conditions
se sont opérées les diverses transformations de l'horticul-
ture française :
Tout d'abord, l'horticulteur français doit donner ses lils
ou son lils au pays qui le lui prend trois ans: c'est là une
obligation sacrée devant laquelle il n'y a qu'a s'incliner,
mais qui n'existe pas, on .lu moins est très atténuée, chez
nos voisins.
Puis, lorsque ces jeunes gens ont dû quitter la maison
paternelle pour la caserne et que, enfin, ils sont revenus
pour travailler en commun, les vingt-huit jours, puis les
treize jours, les enlèvent encore à leurs occupations..,
Le matériel? Quoique construit dans les meilleures con-
ditions d'économie, il leur coûte toujours sensiblement plus
cher qu'en Belgique: plus chers les pots, le charbon, les
loyers, les aliments, etc.. etc. A quoi bon, du reste, dire et
redire ces choses qui sont connues de tout le monde!
Mais alors, allez-vous me dire, pourquoi s'obstinent-ils à
cultiver? Pourquoi ces horticulteurs, qui reconnaissent eux-
mêmes que la lutte est inégale, qu'ils ne sont pas en
mesure de pouvoir produire" aux mêmes conditions que
l'étranger, nous fatiguent-ils de leurs doléances, de
leurs réclamations? Il leur serait si facile de ne faire
qu'acheter et revendre, au lieu de se donner du mal à pro-
duire et d'avoir, comme vous le disiez tout à l'heure, des
soucis et des risques.
C'est justement ce que disait devant moi, l'autre jour, un
excellent négociant qui n'avait pas trouvé lucratif le com-
merce qu'il faisait, lequel n'était guère poétique, si tant est
qu'il y ait des commerces poétiques!
— « Voyez-vous, disait cet honorable Monsieur, je prends
dans ma poche quelques bons chiffons bleus, je vais en
Belgique, j'achète des plantes trois francs, je les revends
si\: quand je n'en ai plus, je recommence. Ça n'est pas plus
malin que cela et il n'y a pas besoin d'être jardinier pour
s'j connaître; d'ailleurs, je m'y connais tout deméme eton
ne me vendrait pas une plante pour une autre. »... Surtoul
une plante de trois francs pour quatre, n'est-ce pas, hono-
rable négociant?
Ça n'est pas plus malin que cela, a dit notre homme. Oui,
certes; mais, ce qui est plus malin, c'est, étant donné des
conditions d'infériorité indiscutable, d'arriver, par un tra-
vail perpétuel, un courage indomptable, une persévérance
étonnante à avoir su faire ce qu'ont fait les horticulteurs
français, à avoir changé, au gré des fluctuations de la mode,
leurs cultures, partant leur matériel ; c'est d'avoir, malgré
tout, lutte et lutté rudement: c'est de produire, malgré tout,
des plantes belles, solides, et. ce qui est plus malin encore.
Monsieur le ne go ci ai il. c'est de les vendre le même prix, ou
à peu près, qu'en Belgique! Mais vous ne voulez pas en
convenir et cela vous gênerait que votre clientèle sache que
vous achetez à votre porte les plantes que vous lui reven-
dez . Cessons ce badinage qui n'a d'autre but que celui de
dire que, à ■ ite des horticulteurs producteurs, il s'est déve-
loppé, en France, une industrie qui n'existait pas il y a vingt
ans : celle des négociants en plantes.
Bien loin d'en penser le moindre mal. nous tenons pour
gens très honorables et parfaitement intelligents ceux qui
exercent ce commerce; mais nous estimons cependant que
leur raisonnement, édité à pas mal d'exemplaires, leur
dédain non dissimulé pour ceux des horticulteurs assez
naïfs pour être restés des artistes (lisez : des producteurs),
tout cela n'est pas l'ail pour convaincre les capitalistes qui
prêtenl une oreille complaisante a ces raison ements et
soin ainsi disposés à ne voir dans les horticulteurs que des
gens assez fous pour vouloir lutter quand même.
Greffage sur Epine Ergot-de-coq
Pour l'aire suite à l'article de M. I.. Henrj sur l'emploi
-le 1 Aubépine comme sujet porte-grelïe (1), s dirons que,
depuis une dizaine d'années, nous utilisons, avec un succès
complet. l'Epine Ergot-de-Coq (Cratœgus Crus-Galli),
pour recevoir la greffe de variétés plus ou moins sympa-
thiques à l'Aubépine ordinaire.
L'Epine Petit Corail {C. corallina), m précieuse en hiver
par l'effet brillant de ses corymbes de petits fruits rouge
corail, s'3 développe à merveille el dune façon régulière.
I.e Néflier ne s'y montre nullement capricieux ; belle
\ igueur, bourrelet faible, etc..
I.e plant d'Epine Ergot-de coq, élevé par semis, est facile
à trouver dans les pépinières d'élevage de la matière pre-
mière el Ion peut en Faire des haies vives, bien épineuses
el de grande taille. Nous avons indiqué' le proeédé île gref-
fage dans les 5"' et i;n" éditions de Y Art do greffer (2).
Les premiers succès appellent de nouvelles expériences.
CHARLES BALTET.
Les Produits de Culture forcée aux Halles
Le pavillon n lia reçu, pendant le-- deux dernières se-
maines de janvier, environ 80 boite- d'Asperges; les prix
n'ont pas subi de changements : soit de 6 à 2~ francs, avec
un prix moyen de 16 Ir. 50 la botte; il y a plutôt tendance
à la baisse, pour ces jours derniers.
Reçu, le 22 janvier, les premiers Haricots verts: une
caisse de 380 grj tes moyens, vendue 1 fr. 50.
:>ôti kilos de Black Alicante, adjugés de i ;i s franc- le
kilo; 200 kilos d.e Colman, de5à8 francs; un loi tout, à
lail extra a [ail 12 Ir. 50 le kilo.
Les envoi- journaliers de fraises vont cesser, les séries
de Marguerite el de Princesse, qui devaient faire suite à
ci d les mises en vente actuellement, ayant coulé. ' >n compte
sur le- premières fraises W Morère, pour le 20 I • '■ x riér. La
eaisse de 1 l Marguerite s'esl vendue de 6 a 12 francs,
les eaisses ,\ ■ petits fruits, depuis :.' Ir. ~'i jusqu'à 7 francs.
Le 26 janvier, une corbeille de 120 grammes de Fraise
des Quatre suis,, us. envoyée d'Hyères. a lail ô francs.
Les Ananas sont toujours d'un placement peu avants
geux ; quelques fruits coupés n'ont pas été vendus sensi-
blement plUS cher que ci'UX importés des Aoolos.
Le Lilas blanc ou teinté s'est vendu de 1 fr. 50 à 6 francs
la botte; le paquet de Muguet, de 0 fr. 60 à 1 fr. -'ô; le
gros boulot de Violettes, depuis 0 fr. 10; les Tulipes, île
Il fr. :iil a 1 franc, le paquet de six ogllons eu fleurs.
ERRATA
Dans le précéden numéro, page 31. I" colonne, 66* ligne,
mot français doit être supprimé et reporté à la 6cS» ligne,
caril s'agit des horticulteurs belges; les lecteurs d'ailleurs
auront rectifié cette erreur. N. L.
I sui
NOËL LAVERDY.
i I l. Le Jtf,/iii, 1898, page D.
(2). Prix n francs. — t:n vente a la Librairie horticole du
Jardin, IG7, Boulevard Saint-Germain, a l'aris.
Al! DIX
Nouveautés Horticoles CULTURE POTAGÈRE
>av I
[eux
serai
et bi
nui le- aouveautés mises au commerce, cette année,
:i maison II. Valtier, nous remarquons surtoul les
suivantes (1 ) :
Pois ridé Duc
d'York (fig. 10). —
Depuis quelques an-
nées, la culture des
Pois ridés ou sucrés,
et principalement
celle de la variété
appelée fois Trlc-
phone, a pris énor-
mément d'extension.
On reproche seule-
ment à celte dernière
sa taille trop élevée
exigeant l'emploi de
rames.
Le Pois ridé Duc
d'York qui a d'ailleurs
les qualités de son ai-
ne, n'atteint que 0"'C0
à 0n70 de haut ; ses
cosses énormes sont
remplies de dix à
douze gros grains, ex-
cessivement tendres
et savoureux une fois
cuits.
De plus, la matu-
rité en a lieu dix à
douze jours avant
celle du Pois Télé-
phone, qualité inap-
préciable pour la
production sur les
marchés.
Œillet hybride
Marie Duval. fig.
21). — Curieuse plante
obtenue par le croise-
ment de l'Œillet de
poète et de l'Œillet
l'Ion.
Les fleurs, blanches,
semi-doubles, de la
grandeur de celles
de l'Œillet l'Ion et
finement iimbriées,
sont réunies en gros
eorymbes du plus bel
effet. Les hampes flo-
ral es extrêmement
rigides et la belle
couleur blanc pur de
ses fleurs en font une
plante à bouquet de
premier mérite.
Les semis de prin-
temps fleurissent en
août : néanmoins le
d'automne donne des plantes bien plus vigoureuses
n plus ramifiées. P. LEPAGE.
. 20. — Pois ridi
Duc d'York.
Florigelium Harlemense.
Planches coloriées de plantes bulbeuses et tuberculeuses avec
descriptions, publiées sous les auspices de 1' « Algemeene
vereeniging voor blœmbollencultuur » de Haarlem.
La livraison 5 de cet ouvrase, parue en janvier, contient
la reproduction en couleurs et la description des plantes
suivantes : Jacinthe King ofthe blues: Tulipes : Geleprins,
lilveren Stnndaard ; Clùonodoxa. Lucilix, C.
Culture des Oignons de couleur
Quoique 1 i lis; soit une plante potagère vivace, on le
cultive géuéralemenl comme piaule bisannuelle. Le semis
peut se taire à deux époques différentes, soit en lévrier-
mars, soit en août, mais le semis de printemps donne de
bien meilleurs résultats.
L'Oignon demande une terre bien ameublie el douce, plu-
tôt légère que forte, el riche en engrais On sème gêné
paiement à la voIée,à raison de 100 grammes environ à
are, puis on recouvre légèremenl la graine en ramenant la
terredessusà l'aided'un râteau. Pour assurer l'adhérence des
graines à la terre, il esl nécessaire de bien tasser le sol; on
peut dire que cette opération doil se pratiquer pour tous les
serais d'Oignons effectués dans le courant de l'année. Ce
lassement peut se faire de deux manières : soit avec le dos
d'une pelle, soit par le piétinemenl avec des sabots à talons
usés, en ayant soin de maintenir toujours les pieds rappro-
chés de façon à tasser bien également toute I étendue de la
planche.
Après le lasse nt, on recouvre le sol d'une couche
mince et uniforme de terreau bien décomposé, ou, à son
La Reine et Zi
sardensis et Scilla sibirica.
(I) Descriptions des obtenteurs.
Fig. 21. — Œillet hybride Marie Ducal.
défaut, d'une couche de sabl i de terre très légère. Si le
temps est see. on arrose pour faciliter la germination des
graines. Ainsi soignés.les plants peuvenl être mis en place
en avril-mai. dans un sol bien ameubli et enrichi par des
engrais bien décomposés.
Lorsque le plant est suffisamment fort pour le repi-
quage, on l'arrache soigneusement et l'on procède à une
rigoureuse sélection en éliminant les plants trop faibles.
Puis on raccourcit légèremenl les feuilles et les racines de
ceux qui sont reconnus bons, en ayant soin de ne pas abî-
mer le bourgeon.
Mais, pour activer cette opération, qui est assez longue,
on peut réunir les Oig is par poignées, en avant soin de
les placer tous au même niveau, el rafraîchir alors toutes
les racines en même temps. La plantation s'exécute ensuite
comme celle des Poireaux.
Certains jardiniers plantent les Oignons de couleur à
l'automne et s,, ni obligés, pour cela, de faire le semis en
août-septembre, en même temps que l'Oignon blanc. A
mon point, de vue, cette époque n'est pas favorable, car
ainsi le terrain se trouve occupé par cette culture pendant
près d'un an, et, d'autre pari, beaucoup de plants montent
.1 Heurs avant d'avoir atteint leur complet développement
ce qui esl très préjudiciable.
I.K JARDIN
Si l'on sème en féi rier et que l'on plante, par conséquent .
en avril-mai, I'1 terrain n'est alors occupé que six mois
au plus, et I "ii a, il'1 plus, la satisfaction d'obtenir de plus
beaux produits.
{ et te méthode permet de faire une récolte de Chicorées et
de Laitues d'hiver qui sont enlevées dès le mois d'avril
pour faire place à la plantation d'Oignons, ce qui, je le
répète, permet d'obtenir de plus beaux produits.
J'ose croire que ce double avantage sera très appréeié des
lecteurs du Jardin et que, désormais, ils ne planteront
qu'en avril-mai des < tii; !■< semés en février; je suis
convaincu à l'avam s qu'ils en seront très satisfaits.
Lorsque les feuilles commencent a se dessécher, on les
cabal :i\ ec I'' dos d'un râteau afin d'activer leur dessicat ion.
Quelques jours plus tard, nu arrache les < lignons a la
main, en s'aidant, si cela est utile, d'un outil quelconque.
Puis, bien débarrassés de la terre qui peut y adhérer, ces
Oignons sont transportés sur un terrain sec bien exposé au
soleil, où on les laisse si> ressuyer quelques jours, après quoi
nu les rentre à l'abri.
Il ne reste plus alors qu'à on faire des bottes que I nu
suspend dans un local bien sec nu à 1rs monter en
meules, selon le mode de conservation adopté.
L'Oignon le meilleur, celui qui peut se conserver In plus
longtemps, est ['Oignon jaune de Lescure ou Oignon de
St-l 'rgent.
Pour porte-graines, on plante, on février-mars, à 0"1, 25
en tous sens, des bulbes bien conformés et bien conservés.
Pour obtenir une levés régulière, on doit semer les graines
les plus jeunes, car leur faculté germinative ne dépasse
pas doux nu trois ans.
!.. fKRASSE.
Les Fraisiers remontants
L'histoiredes Fraisiers est pleine d'intérêt, car les plantes
aujourd'hui cultivées sont l'œuvre patiente, presque totale,
des jardiniers. Avant 1750, on ne cultivait que quelques
espèces . leFraisier dos bois (Fragaria cesca Linn.), le Ca-
piton nu Fraisier étoile (Fragaria con?(/iaEhrh.),le Capron
(Fragaria elatior IChrh.) et deux ou trois Fraisiers améri-
cains tels que le Fraisier du Chili (Fragaria chilocnsis
Duch.)et lo Fraisier éearlate i Fragaria mrginiana Duch.).
Le Fraisier Ananas (Fragaria grandiflora Ehrh.) n'a été
introduit qu'en 1759, et encore son origine est-elle contes-
tée; certains auteurs le considèrent comme uni' variété du
Fraisier du Chili.
Ce n'est que vers 1760 qu'apparut lo Fraisier dos quatre-
saisons i /•'. eesca semperflorens Heyn) indigène dos
Alpes, qui nr diffère guère du type que par son aptitude à
fleurir successivement, plusieurs fois pendant l'année. On
lii alors grand bruit autour de lui. ni c'était justice, car on
venait de trouver le premier Fraisier remontant.
Duchesne, dan- -a remarquable Histoire naturelle des
Fraisiers, nous apprend qu'il tira ses premiers de Barge-
mon, en Provence, et que Fougerou lo rapporta du Mont-
Cenis, on 1764. Mais les Anglais et les Hollandais le |><>s-
sédèrenl quelques années avant nous et « une pincée de
graines se payait jusqu'à uneguinée (1) ».
L'auteur précité no pouvait mentionner, (puisqu'ils
n'existaient pas encore,) les Fraisiers hybridesà gros fruits,
si populaires de uns juins. On ne cultivait, en fait do
ïukss fraises, que les trois espèces américaines précitées,
d'où devaient cependant sortir, par la suite, ces Fraisiers à
fruits énormes. Il on lui ainsi pendant do longues années
encore, car ce n'est que vers 1830 que commencèrent à pâ-
li) l.a guinée vaut 20 Ir. j:..
raître quelques nouveautés. Un Bon jardinier de 1835, que
nous axons smis la main, n'en mentionne que Ht variétés,
groupées après les types spécifiques dont elles descendent.
En 1840, cm on possédait déjà 15 variétés à gros fruits les
seules que nous envisagions ici.
Leur origine s'étant établie très progressivement et sans
bruit, la littérature est très pauvre en documents sur les
grosses fraises. Ce n'est que depuis une vingtaine d'années
que, les obtentions devenant de plus en plus nombreuses,
par suite dos croisements successifs et répétésentre les types
ni leurs meilleures variétés, il ne fut plus possible de les
tenir groupées, et c'est alors qu'on les réunit sous le nom col-
lectif de Fraisiers hybrides à gros fruits. Actuellement, les
variétés sont an nombre de plusieurs centaines et les types
primitifs ont presque complètement disparus des cultures;
mais il osi intéressant do remarquer que plusieurs variétés
anciennes telles que Mr/att.'s Prolific nu Wonderfull, ob-
tenue en Angleterre en 1835 et Princesse Royale, qui date
de 1844, sont encore au rang Af< bonnes variétés cultivées.
Possédant leFraisier dos quatre-saisons, donnant pendatn
Jeanne d'Art
toute l'i ie, il est bien évident qu'on a, dès l'apparition
dos premières grosses fraises, songé à unir l'avantage des
premières à la grosseur dos fruits dos autres, c'est-à-dire à
obtenir une fraise remontante à gros fruits. Mais ici cm
s est heurté aune difficulté que Dame Nature n'a pas laissé
surmonter sans difficultés, ni de si tôt, car, après de nom-
breux essais, tentés presque partout et en différents -eus. nu
arriva à la conclusion que les Fraisiers à gros fruits no se
croisaient pas avec les Fraisiers des Quatre-saisons, et cette
opinion prévaut encore, car les produits de leurs croisements
reproduisent l'un nu l'autre dos deux parents.
Néanmoins, le désir d'obtenir un Fraisier remontant à
gros fruits était -i naturel et -i tentant pour le chercheur,
que l'idée n'en fut jamais complètement abandonnée, ce qui
esi forl heureux, earolie est aujourd'hui couronnée d'un
plein succès. Mais, auparavant, combien n'avons nous pas
vu apparaître de variétés sous le nom de remontantes, sans
qu'elles puissent le justifier d'une façon a ptable!
Ce nu d'abord, vers 1870, le Fraisier L'Inépuisable, qui
se répandit rapidement eteul une certainevoguepareequ'il
fleurissait bien ci abondamment même pendant tout l'été
el jusqu'en septembre-octobre, mais la plupart de ses fleurs,
LE JAliltlN
étant imparfaites^ nouaient forl mal el l'on ne pouvail en
obtenir que quelques fruits el encore, le plus souvent,
difformes. Inférieur, sous ee rapport, au Fraisier des quatre
saisons, il fut bientôt délaissé des cultivateurs. 11 en lui de
même du Fraisier Roi Henri i|iii lui succéda.
Certains Fraisiers à gros fruits présentent, à l'auton
sous l'influence de conditions particulières, quelques grappes
de (leurs qui se couronnenl alors de fruits. La fraise Vi-
comtesse Hèricari deThury, si estimés •■'< tant cultivée esl
une de celles qui produit le plus souvent quelques fruits à
l'automne. Les chercheurs avides de nouveautés ont saisi
ces accidents et les cuit livrés au commerce pour des Frai-
siers remontants, niais les conditions qui occasionnaient la
floraison automnale ayant disparu, le phénomène ne se
reproduisait pas et la plante était bientôt délaissée.
Chez d'autres Fraisiers, le pied-mère ne remonte pas à
proprement parler, mais les coulants sont très précoces, car
ils fleurissent dès l'année
même de leur naissance
et donnent alors une fruc-
tification tardive. Ceux-
là aussi ont reçu le nom
de Fraisiers remontants
nu ils ne justiii -lit que
très imparfaitement, aus-
si leur vogue a-t-elle été
très éphémère.
Pourtant, le Fraisier
remontant à. gros fruits
existe aujourd'hui, ans
si franchement remon-
tent et fructifère qu'on
peut le désirer, grâce aux
patientes recherches d'un
modeste curé de campa-
gne, l'abbé Thivolet, qui,
depuis longtemps, s'est
passionnément voué à.
l'amélioration des Frai-
siers, el qui a déjà obtenu
plusieurs \ ariétés remar-
quables,notamment Léon
XIII , à demi remontante
el parente du reste de
la suivante.
Son plus beau gain esl
certain m le Fraisier
remontant à gros fruits
Saint- Joseph. .'(fig. 23).La
Maison Vilmorin en a acquis l'édition el l'a mi- au com-
merce l'année dernière. Ce Fraisier «si tellement supérieur
à tous ses devanciers. qu'on est en droit de 1.' dire 1,. premier
Fraisier à gros fruits franchement remontant. Les diverse
présentations que MM. Vilmorin en oui faites aux expo-
sitions et les cultures qu'ils en possèdent dans leurs établis-
sements do Verrières el de Reuilly, nous permettent d'être
très affirmât il à cet égard.
C'est bien du cœur de la touffe que naissent successive-
ment les tiges florales, et Ion voit, pendant toute la période
do production, c'est-à-dire de mai à octobre, dos pieds dont
les premiers fruits ont été cueillis, d'autres qui sont en voie
de développement, et des fleurs qui assureront la production
ultérieure. En octobre dernier, ce Fraisierétail encore chargé
do fort bons fruits.
La figure 23 montre nettement ce Fraisier avec les di-
vers états de sa production. Son feuillage esl court, trapu,
arrondi, vert foncé et un peu étalé. Leshampessont courtes
obliques pendant la floraison el se courbent sous le poids
des fruits, elles ont besoin d'être soutenues si on no \,.m
pas (pie les fruits traînent à terre, fait commun du resteel
reprochable à la plupart de- autres Fraisiers. Le- fruits son!
yens ou un peu petits quand il- -oui très abondants, ne
dépassant guère 0"'025 a 0™030 de diamètre, mais d'un baau
rouge, el à graines peu enfoncées, la chair e tégale ni foi
tement colorée, juteuse el de toute première qualité; ils 112
cèdent en rien, -ou- ce rapport, à la fraise Vicomtesse
Hèricari de Thury, la plus estimée peut-être. La matu-
rité est assez précoce, elle arrive peu après Matj-Queen et
Crescent-seedling. Nous en avons cueilli, cette année, dans
is derniers jours de mai. Ses coulants sonl très précoces el
lloribonds; si l'on repique el soigne bien, pendant l'été, les
premiers développés au printemps, ils donnent déjà une
passable récolte de fruits à l'automne.
Quoique remarquablement parfait, le Fraisier Saint Jo
seph ne parait pas constituer le dernier mot des Fraisiers
remontants; nul doute qu'en le croisant avec des variétés à
fruits [dus volumineux el en amplifiant encore, par la sé-
lection, son aptitude à remonter, on obtienne, par la suite,
5?
Fi-. 23.
Fraisier remontant à grosfruits Saint-Joseph.
de- variétés supérieures. Déjà, la Fraise Jeu/me d'Arc,
(flg. 22),donnée comme une amélioration de la Saint-Joseph,
a fait son apparition, avec des fruits plus gros el l'on peut
s'attendre maintenante les voir apparaître en foule. C'es!
histoire du pr<
Mais, tel qu'il est, il constitue néan-
moins un résultai depuis longtemps cherché el parfaitement
acquis aujourd'hui : à savoir qu'il existe un Fraisier
lontant à grosfruits, et,à ee titre, nous n'hésitons pas à
le recommander tout particulièrement aux amateurs don 1 il
fera les délices, el aux cultivateurs qui trouveront un écou-
lement assuré el rémunérateur de -on produit automnal.
Jetons maintenant un coup d'œil en arriérée! comparons
nos fraise- à celles du siècle dernier. Nous avons les grosses
fraises et les fraises remontantes. pet ites el grosses, qui n'exis-
taient pas alors et dont on ne soupçonnait guère l'existence
ultérieure. Quelle serait la surprise, la stupéfaction même
de nos pères, s'il nous était donné le bonheur de pouvoir I ■-
imitera n tre table et de leur offrir de plein- compotiers
de ces fruits savoureux et rubiconds que is achetons
maintenant pour quelques sous au coin de toutes les rues?
s. MOTTET.
i(>
LE JARDIN
Les Distributions de Graines et plantes
AU MUSÉUM
On sait que, chaque an née, en hiver, le Muséum fail pa-
raître deux listes,: l'une des « Graines et Plantes mises à la
disposition des rétablissements publies d'instruction », el
I autre intitulée : Index seininum in hortis Mttsei paris'u ;i-
sis a a m' 1897 collectorum, desl inéesaux jardinsbôtaniques
proprement dits.
I. Index seminum esl envoyé dans le monde entier, à Ions
les grands établissements scientifiques qui possèdent un jar-
din botanique el qui publient eux-mêmes un catalogue.
C'est par le moyen de ces envois réciproques de catalogues
que les jardins botaniques peuvent s enrichir mutuellement.
Ajoutons que, aussi bien celui de notre Muséum que
ceux imprimés au Japon, à Java, en Australie, dans les
Indes analaises, aux Etats-Unis, en Russie, en Allema-
gne, en Suéde, etc., etc., tous ces catalogues sont en latin,
la langue universelle des sa\ ants.
Tout autre et de caractère moins scientifique, est le cata-
logue destiné aux Etablissements publics d'instrucl ion dans
lequel les plantes sont désignées à la fois par leur nom
français et leur nom latin, et «jui s'adresse à u :atégorie
d'établissements exclusivement français el plus modestes
que tes jardins botaniques proprement dits.
Inutile d'ajouter que la distribution spéciale el absolu-
ment gratuite des graines demandées d'après cette liste est
très appréciée el rend de grands serviees.
A titre de document, nous donnons ci-dessus le résumé
des distributions de graines et de plantes laites per le Mu-
séum pendant ledernier exercice :
RÉSUMÉ DES DISTRIBUTIONS
liE GRAINES, PLANTES VIVANTES, BULBES, ARBRES ET ARBUSTES, GREFFONS ET BOUTURES FAITES PAE LE MUSEUM
d'histoire naturelle (Culture) du 1er octobre 1896 au 1er octobre 1897.
i.h \im:s
l'I W 1 1 s
PLAN rES
ARBRES
GREFFONS
NOMBRE
ÉTABLISSEMENTS D INSTRUI [TON ET CORRESPONDANTS
(Saehels)
de
\ e v< lis
et
•1
SERRE
île plein air
IRB1 -II-
BOC TORES
I. — France.
27
.la ni i ns botaniques français
1.9-13
965
3 12
195
56
15
2.258
Il 1
527
112
18
68
Établissements d'enseignement secondaire el d'enseigne
ment primaire supérieur (Lycées, Collèges, Écoles nor
nia les, Écoles primaires supérieures el Jardins scolaires).
L569
liii
1.12-1
1.266
ii
IIS
Établissements d'enseignement agricole et horticole (Ecoles
nationales, Ecoles pratiques d'agriculture, Eermes-
Écoles, Écoles primaires agricoles et horticoles, Orphe-
18
3.900
207
1. 176
1.798
1 1
Stations agronomiques, Professeurs départementaux et
715
n
117
250
»
IS
Sociétés d agriculture el d'horticulture pourvueside jardins
1
719
»
270
116
50
Établissements de bienfaisance et d'utilité publique (Ecoles
lu
d
5. 136
95
35 1
18
305
15
2.161
528
219
II. — Colonies française s (1).
1 1
Jardins coloniaux français (Jardins botaniques et Jardins
21
267
12
2-1
117
»
Correspondants dans les Colonies françaises (Stations,
SI
»
686
288
n
111. Étranger.
inii
8. 58-1
1.030
99
216
»
13
257
»
129
»
n
TOTAl \
123
23.871
2'. 112
12. 121
5.3-11
774
lia été délivré, en outre, 15.160 échantillons de plantes vivantes, (fleurs, rameaux feuilles, etc.), donl 3.347 aux
établissements d'enseignement supérieur, et 11.813 aux étudiants, artistes el dessinateurs industriels.
Le nombre des autorisations (cartes valables pour un an) accordées pour dessiner sur place dans les Serves el les
Parterres, a été de 935. Celui des autorisations (également valables pendant une année) pour recevoir des échantillons
d'étude dans les Parterres de l'Ecole de Botanique, a été de 525. Soit, en tout, 1.460 cartes délivrées dans le courant de 1897.
Il \ a une quinzaine d'années, le nombre de ces cartes ne dépassait pas une centaine par an. Il a plus que décuplé
dupmsIXSl. A. GOl'ULOT.
(I) Los envois faits dans nos colonies portent exclusivement sur des espèces rares et d'un liés grand irèl pour les
pays auxquels ces végétaux sont adressés.
,E JAliDIN
La Rouille de l'Asperge LES fleurs pour TOUS
(PDCCrNTA ASPAB VGl)
I>«'|iui- quelques années, I"- cultivateurs d'Aspergas du
Woreestershire, en Angleterre, se plaignent du dommage
que leur cause ce Cryptogame parasite. Ils ont constaté que
les plantations attaquées par ce Champignon minuscule
leuravaient donné, principalement l'année dernière, une ré-
colte très inférieure.
I „-i maladie, ayant, depuis son invasion, augmenté très
rapidement et ayant étéj d'autre part, signalée en Krance
mit plusieurs points, nous croyons utile de retracer briève-
ment le eycle de son développement, afin de pouvoir en dé-
duire le remède qu'il con\ ient d'appliquer.
Le Champignon causant cette maladie est une véritable
rouille appartenant au même genre que la rouille du Blé
(genre Puccinia); les Cryptogames de cette classe (Urédia-
cées) sont caractérisés par ce fait qu'ils développent plu-
sieurs formes de corps reproducteurs sur la même plante
ou sur deux plantes différentes. On sait que la rouille du
Blé, qui est la plus connue, se trouve, au printemps, sui-
tes Ëpines-yinettes {Bevbcris) où elle produit, dans le tissu
de feuilles, des corps reproducteurs; puis les spores
qui s'en échappent sonl emportées par le vent et, si elles
viennent à tomber sur des feuilles de Blé, elles germent et
pénètrent <laus le parenchyme, à l'intérieur duquel elles
produisent successivement deux nouvelles formes d'appa-
reils sporifères que l'on désigne communément si. us le nom
de rouille rouge et de rouille m. ire.
La rouille de l'Asperge présente ceci de particulier qu'elle
développe toutes si-s formes sur la même plante. La maladie,
que favorise singulièrement un temps chaud et humide, esi
reeniin.-iiss.'ihle aux taches mu". 'aiiue que I on obsen e sur
les rameaux. Plus tard, en août ou en septembre, ces taches
sont remplacées par d'autres, de couleur brune ou brun noir,
formées par l'agglomération de petits corps reproducteurs :
ce sont des spores d'hiver, qui tombent sur le sol pour ne
germer qu'au printemps et attaquer de nouveau la plan te hos-
pitalière.
On conçoit facilement que, si tous les rameaux axant été
ainsi attaqués sonl laissés sur le sol pendant l'hiver, ils se
décomposent et mettent en liberté les innombrables spores
du parasite qu'ils portent à leur surface ou dans leurs
tissus.
Il ne nous semble pas que l'emploi de solutions cu-
priques (bouillie bordelaise ou bouillie bourguignonne)
puisse donner de lions résultats pour combattre cette mala-
die, car, d'une pari, on sait que les traitements contre les
rouilles sont des traitements préventifs et non eu rat ils et que
lemploi de fongicides, alors que la maladie est évidente,
ne peut que l'enrayer dans une certaine mesure en empê-
chant les nouvelles spores formées de germer à la surface
.les rameaux ou des feuilles; d'autre part, il est bien diffi-
cile, sinon impossible, dans le ras des Asperges, de pul
vériser le liquide sur des rameaux aussi grêlés.
II n'est pas non plus possible, au printemps, de songer
à couper les tiges d'Asperges vertes alors que l'on aperçoit
à leur surface les taches jaunes orangé, car le remède pour-
rail être aussi préjudiciable que le mal, surtout dans les
jeunes plantations d'Asperges, ainsi privées d<> leur appa-
reil végétatif et par conséquent ne pouvant plus s'accroître.
Le seul remède efficace consiste, puisque la maladie se
propage d'une année à l'autre à l'aide de spores d'hiver ou
rouille noire qui tombe sur le sol,— à ramasser, en au-
tomne, avec le plus grand soin, puisa brûler toutes les
tiges et rameaux présentant ces taches noires.
Nous conseillons également, une fois que l'on a cessé la
cueillette des Asperges, de pulvériser à la surface du sol
une solution de sulfate de cuivre composée de 3 kilos de
sulfate de cuivre pour 100 litres d'eau, Les cultivateurs
d'Asperges devront donc, dans le cas ou ils constateraient
les taches oranges indiquant la présence de ce cryptogame,
prendre leurs précautions pour combattre cette maladie i m
ceptible de compromettre la culture si rémunératrice de c •
légume de grande valeur.
('. DENAIFFE,
La culture des fleurs par les enfants. (1 1.
(Suite (2).)
La création d herbiers hor icoles esl également une tris
bonne#ehose; dans les expositions d'horticulture, .assez sou-
vent, des instituteurs en présentent, qui s,, ni très bie i-
pris. C'est un moyen qui engage l'enfanta réunir et à
classer les plantes qu'il recueille le jeudi. Son herbier lui
est utile | r reconnaître les plantes qu'il cultive et dont il
pourrait a\ oir oublié le nom.
Les sociétés horticoles, locales ou départementales, peu-
vent égale ni aidera l'extension de la culture des fleurs
parles enfants. Quelques sociétés se sont lancées.dans cette
voie fée le, et les résultats obtenus permettent de bien
augurer de l'avenir. Ces sociétés organisent des conférences
auxquelles maîtres et élèves assistent.el ce sontgénéra i
ment les communes où ces conférences s. mi faites qui
possèdent les jardins scolaires les mieux tenus. Les sociétés
ne doivent e?pendanl passe borner aux le.;:. us seules; les
distributions de graines et de fleurs doivent venir les com-
pléter. Certaines ont même établi des concours entre les
instituteurs et ent re les enfants ; au printemps, elles disi ri-
buent (en indiquant sommairement leur traitement) des
jeunes piaules qui s, mi numérotées et que les bambins
cultivent tout l'été et doivent présenter à l'automne : les
récompenses vont naturellement aux plus méritant .
Dans ies écoles des villes, où, la plupart du temps, il
m- peut y avoir de jardin, ne pourrait-on pas placer, sur
les rebords extérieurs des fenêtres, i\<-< sortes de jardinières,
dans lesquelles on planterait des fleurs, qui serviraient au
maître d'exemples de démonstration '.' Les enfants appren-
draient ainsi a connaître et a cultiver ces fleurs, ils en par-
leraient à leurs parents, et tenteraient chez eux. pour la
plupart, quelques essais dans le même genre. Rien n'em-
pêcherait, lorsque les eu: irs îles écoles sera ierit suffisamment
la rues. île ménager le long des murs de petites plaies-bandes
qui seraient plantées de Heurs, el dégarnir les murs eux-
mêmes de piaule- sarmenteuses. Puisqu'on areconnuque
les végétaux à feuillage étaient de précieux auxilliairos
il assainissement | rquoi n'en placerait-on pas quelques-
uns dans les salles d'ét ude '.'
Je vais même plus loin. Il n'est pas loisible, on le sait,
aux instituteurs des grandes villes de faire, le jeudi, des
exclusions a la campagne, mais les municipalités ne pour-
raient-elles pas leur permettre des promenades horticoles
dans les jardins publics, ce qui les mettrait à mêmede pou-
voir l'aire remarquera leurs élèves les piaules intéressantes
el décorât i\ es '.'
Il convient dore que les communes, les sociétés horti-
coles et les particuliers s'intéressent à une aussi bonne
muvre, en ""éc&mpensant les enfants, par des livres se rap-
portant à laeulturedes fleurs, par. les plantes, des graines,
de petits outils de jardinage, voire même par des diplôme
el des médailles.
Il appartient aux sociétés d'horticulture, non seulement
de prendre l'initiative d'organiser des conférences sur des
sujets culturaux d'actualité, mais anssi d'établir des con-
cours entre les instituteurs afin d'encourager ceux qui
obtiennent des résultats dans l'enseignement du jardinage,
ainsi que des concours entre les élèves. Ces joules amicales
seraient, en quelque sorte, de petites expositions de Heur-.
véritables occasions de réunions,contribuant beaucoup à faire
aimer ces fleurs. Le corollaire de ces joules serait certaine-
ment les récompenses de diverses natures qui auraient une
.mande valeur pour qui en obt iendrait. Je suis loin de eon-
ili Mémoire récompensé par le Congrès horticole de 1837,
[2) /..- Jardin, 1898, pages 1 el 22.
w
LE JARDIN'
naitre l'organisation de toutes les sociétés horticoles fran-
çaises, sur cette partie, mais celles dont j'ai eu l'occasion de
suivre les travaux, soit en assistant aux séances,soil parla
voie de leurs publications, entre aul res la Société d'horticul-
ture de Picardie, font bien les choses au point de vue; de
l'instruction horticole des instituteurs et îles éloA es. par les
cours spéciaux qu'elles organisent. Les sociétés d'iiorticul-
i nre du département de l'( >ise sent également à citer : aussi,
dans ce département, les enfants ont-ils un goût tout spé-
cial pour le jardinage.
(Mi saii aussi que les examens sont les régulateurs des
études, el que les jeunes élèves travaillent dans ce but. Eh
bien, aux examens du certificat d'études primaires, il serait
bon qu'une note distincte soit consacrée à une question
posée sur un sujet horticole. Cela produirait le meilleur
effet.
[1 serait également excellent de tenter quelques essais
il i ce genre dans les écoles primaires de jeunes filles el de
leur d r quelques notions sur l'emploi décoratil des
fleurs dans la confection des bouquets, dans l'art de les
grouper dans les vases et dans les garnitures : elles sera ienl
enchantées de cet enseignement pour lequel elles onl des
aptitudes toutes spéciales. Cela peut avoir, plus tard. 'Unis
leur ménage, les meilleures conséquences, car, dans les
campagnes par exemple, ce s.mt souvent les femmes qui
aident leur mari dans l'entretien du jardin. Xe sont-ce
point aussi les femmes el les enfants qui, dans certaines
régions, font la cueillette des Heurs, soil peur les fleuristes,
soit pour l'industrie '.'
Il sérail à désirer qu'il existât, peur la culture des
fleurs, des guides rédigés spécialement pour les écoliers et
pour les ouvriers. Les unset les autres, y trouvant, sim-
plement traitées, toutes les questions qui soûl à mci le
1 i ■ intéresser et d • leur être utile, ne manqueraient pas d'en
profiter. VLBERT MAI MENÉ
LA VENTE DES FLEURS AUX HALLES
in
A la dernière minute, nous recevons, de notre collaborateur
M. H. Theulier fils, la note suivante faisant suite à son
article sur la Vente des fleurs aux Halles, inséré page lu
de ce numéro. La mise en pageétanl aehe\ ée, nous ne pou
vous, à notre regret, l'insérer à la suim de cal article,
auquel nous prion nos lecteurs de vouloir bien se reporter.
L'Administration ayant eu connaissance de la réunion
dont nous parlons dans noire article s'est aussitôt mise a
la disposition des intéressés pour leur offrir la Bourse du
Commerce, ne pouvant pas, leur a-t-elic dit, donner, dans
les Halles, un emplacement pour la vente des fleurs.
Quoique cette proposition ait été accueillie favorablement
par la majorité des vendeurs, aucun d'eux n'a répondu
affirmativement.
Les intéressés nous ayant demandé noire avis à ce sujet,
nous leur avons conseillé de ne rien faire tant que la Com-
mission supérieure n'aurait pas statué.
D'autre part, nous apprenons qu'un groupe de vendeurs
ont l'intention de demander que fa vente des Heurs aie lieu
sur le plateau dû Marche aux Heurs de la Cité.
s'il doit y avoir translation, nous préférons que ce soit à
la Bourse du Commeice; car la demande de centraliser la
vente des fleurs sur le marché de la Cité qui, nous le savons,
sera formulée par certains intéressés, aurait, à noire avis,
de graves conséquences pour les Horticulteurs de Paris.
J'espère que cet avis suffira pour que la majorité ne se
laisse pas prendre par celte alléchante proposition.
11. T.
Le Syndicat central des horticulteurs et marchands titu-
laires des Halles et marchés aux Heurs de la région pari-
sienne convoque les intéressés à une réunion qui aura lieu
demain dimanche, 6 février, à deux heures très précises, en
l'Hôtel de la Société nationale d'horticulture de Fiance,
84, rue de Grenelle, a Paris, pour examiner la question de
la vente des fleurs aux Halles.
(I) Le Jardin, 1898, page- 40 de ce numéro.
BIBLIOGRAPHIE
La multiplication secrète dans l'horticulture, par
M. Victor Lesaffre, horticulteur à Mons-en-Barceuil.
Cet intéressant "ouvrage, hien documenté sur les diffé-
rentes questions de la multiplication des plantes, est cent
par un praticien, qui, avant d'être horticulteur, a rempli les
fonctions de multiplicateur dans plusieurs établissements
horticoles belges et était tout préparé pour aborder ce sujet.
Aussi a-t-il traité, d'une façon simple et pratique, les divers
procédés de multiplication employés et a-t-il fait, en un
mot, une narration des travaux que nécessitent fa propaga-
tion des plantes. M. Lesaffre passe successivement en
revue la multiplication des plantes sous châssis, en serre
froide, en série tempérée et en serre chaude en donnant à
chaque partie abordée, les développements qu'elle com-
porte. Ces renseignements sont complétés par les listes
des plantes qui doivent être multipliées, soit sous châssis,
soit en se/re froide, soit en serre chaude ou tempérée.
Cependant, nous aurions aimé trouver un exposé un peu
plus méthodique et quelques notions théoriques qui auraient
heureusement complété la pratique. Malgré cela, c'est un
livre que nous recon îdous à tous ceux qui s'occupent
d'horticulture.
Dictionnaire iconographique des Orchidées, par
A. Cogniaux et A. Goossens. — L'avant-dernier fascicule
paru de cet ouvrage contient la description et la représen-
tation en couleurs des Orchidées suivantes: Cataselum
Bungerothi el ses variétés, C.B. av.ra.ntia.cvim et C. Ii. im-
périale, Ccelogyne fuliginosa, < 'ymbidium giganleum.Den-
drobium Dalhousieanum, Epidendrum pseudepidendrum,
Epiphronitîs Veitchii, Lselia crispa, > asdevallia Veit-
i hiana grandiflora, etc.
Le dernier fascicule du même ouvrage donne, en Ire au Ires,
la description ei la figuration en couleurs des espèces sui-
vantes: Caltleya granulosa, *'. Leopoldi, C. Parthenia,
Cypripedium bellatulum, C. Youngianum, Lxlia glauca,
Miltonia candida, etc., ainsi qu'une chronique orchidéenne
des plus intéressantes.
La Lindenia, iconographie des Orchidées, par J. et
L. Linden. — La dernière livraison parue de cet ouvrage,
contient la description des Orchidées suivantes qui y sont
figurées en couleurs dans huit grandes planches .- Sobralia
Lindeni, Odontoglossum X del Tecto, Vanda suavis ma-
gnifiez, Miltonia. vexillaria Kirsteiniœ, Cattleya Mèndeli
Kegeljani Odontoglossum .< Adrianœ, Vanda amœna et
Lxlio-Caltleya X îlii>iiolyta.
Société Nationale d'Horticulture de France
Sôanoe «lu lit Janvier 1SÎ)S
COMITÉ DE CULTURE FOTAGÈRE.
De magniques Scaroles et Chicorées étaient présentées
par M. Lambert ; ces beaux produits très bien conserves
provenaient de semis faits sur couche sous châssis, le là
septembre, et hivernes sous châssis.
II. Louvet avait apporté de belles potées de Fraisiers
à gros fruits de la variété Marguerite Lebrelon.
COMITÉ D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE.
M. R. l'inot présentait une corbeille de pommes. M. Passy
des poirés Doyenné d'hiver et M. Lebreton, un poire nou-
velle
COMITÉ DES ORCHIDÉES.
C esl la où les beaux apports étaient les plus nombreux
M. halle preseniaitun Phalxnopsis Schilleriana, un Onci-
dium Rogersiigrandiflorum superbe et un Caltleya Trinité'
alba Emilianœ.
De M. Page, un Cypripedium hybride de C. Leanum
X C. Chamberleiànum et, de M. Belin, un C. microchilum
nireinn X C.Druryi et uni'. Zampa C. Leanum X''- hir-
sutissimum.)
M. Driger avait un Lycaste Skinneri alba, un Aerides
Lawrenceana et une belle potée de M asdevallia alba et
M. Béraneck, un Cattleya labiala automnale alba var. De-
raneck.
COMITÉ l>E FLOHICULTURE .
M. de Langhe-Vervaene avait envoyé un lot de Cyclamen
papilio ayant un aspect si différent des autres Cyclamens;
c'est une "heureuse acquisition qui sera certainement appré-
ciée, si le semis fournit une proportion suffisante de plantes
ayant les caractères du type.
Enfin, M. Masse présentait un bouquet de Primula
obeonica.
INTERIM.
LE JARDIN
49
LE JARDIN. — N" 264. — 20 FÉVRIER 1898.
CHRONIQUE
Paul Arène, qui lut un des plus charmants esprits de cette
seconde partie du siècle, a consacré, daus son Paris ingànv,
quelques lignes, aux cours d'Arboriculture du Luxembourg.
Il en connaissait la valeur el s'y intéressait. D'ailleurs,
disait-il, c'esl une des meilleures m cupal ions à laquelli
puisses!' livrerav uni de déjeuner. L'engouement qui animait
le délical porte de Jean des Figues ne paraîl pas s'ètra
ealnié d'après ce que nous voj ions le :il jauv ier dernier. I '•■
jour-là, plus de 250 auditeurs se pressaient dans la sali'
habituelle des cours devenue trop petite. Il eût presque la Un
un sei\ iee d'ordre à la perle, absolumenl comme au Palais
en ees derniers jours. Cel empressement, 'pie i - .
p ie non s parfaitement et qui est, de tous points, justifié, t'ai I
i leur aux leçons et à cslui qui les donne, le sympa-
thique M. Opoix, que nous félicitons bien sincèrement.
t lu est le Marronnier du 20 mars, L'arbre lég ndaire qui,
jadis, dérangeait tout Paris aux alentours du printemps
nouveau? Si nous ne nous trompons il est mort, el son bois
a dû disparaître en fumée. Mai--, voici qu il est avanta-
geusement remplacé. Notre ami Charles Baltel gardait
jalousement, en un des bous coins des pépinières de Cron-
<• >ls. un Marronnier, qui, lui. dédaigne d'épanouir ses bour-
g s au '-'H mars. Cest heu. tout au plus, pour un Mar-
ronnier îles Tuileries !... A Tmv .'s. on est dans le progrès el
les Marronniers se réveillent au 10 février. Il parait môme
qu'un peu plus, si quelques petits froids n'étaient survenus
vers la .lin de l'année dernière, nous aurions eu un Mar lier
du lu décembre. < >u peut se demander, dans ce dernier cas,
s'il eût été en avance ou en retard.
Dans la dernière séance de son Conseil, la Société natio-
nale d'Horticulture de France, a pris une importante déi i
sion. Imitant la Société canine, le Concours hippique, elle
a décidé que, à partir de la prochaine exposition de prin
temps, un salon de peinture serait adjpinl .; s floralies de
mai. Les peintres de fleurs sont légion, et, malgré les 6 kilo-
mètres de galeries offerts aux artistes par le Palais des
Machines, tableaux, aquarelles, dessins, afflueront certai-
nement aux Tuileries. La seule condition ''mise par la
Société, c'esl que les exposants soient membres de la Société.
C'esl donc un troisième salon qui se prépai i un nouveau
vernissage.
La flore des Pyrénées est. je ne dirai pas la plus riche des
flores françaises, mais une des plus remarquables. De nom-
breuses formes végétales lui sont spéciales el lui donnent un
caractère que ne présente pas la flore alpine qui est, cepen-
dant, si riche. [1 était fâcheux qu'un travail sérieux ne lui
fût pas consacré, et, depuis la flore de Picol de Lapeyrouse,
vieille de plus d'un demi-siècle, elle n'avait rien inspiré.
Cette lacune vient d'être comblée ou plutôt elle est en voie
île dispa raître.
Ceux ipii s'intéressenl à la botanique systématique,
savaient qu'une flore pyrénéenne avail été depuis long-
temps élaborée par un botaniste italien rei i.mé pour l'a-
prete de ses critiques, Bubani. L'auteur était morl sans
avoir publié quoique ce fut du travail attendu, mais il le
laissait en manuscrit achevé. C'est cette oeuvre posthume
que M. Otto Penzig, professeur de botanique à l'Athénée de
( iènes, vienl de livrer au momie savant. Le premier volume
a paru récemment sous le titre de Flora pyrena>a< apportant
aux botanistes une ample' moisson de documents critiques
el d'audacieuses innovations.
Il \ aura eu. cette semaine, une fausse joie pour les
amateurs de Truffes, dont je fais partie, je l'avoue hum-
blement. Le duc de ( ira m mont deLespare a envoyé à l'Aca
demie des Sciences une communication suivie d'une note
relative à la germination des spores de (■• champignon,
cette fameuse germinatiou qu'on n'a jamais pu obtenir
Hélas, il faut eu rabat! re beaucoup de ce succès qui n'avait
pas manqué de faire dresser l'oreille aux mycologues. [1 y a
bien des spores qui ont germé, mais elles appartiennent à
t"iii ce qu'on veut, excepté à des t ru Iles. Nous serons encore
réduits, — la violence sera douce — à manger dés truffes
sans savoir comment elles se reproduisent !
■
Les Aliiscs et les autres insectes du même groupe qui
s'attaquent a nos cultures seraient elles condamnées à dis-
paraître'.' Le fait parait probable d'après nue communi-
cation de M. Iraliut. Un champignon, Sporotrichum glo-
buliferum, est, depuis quelques années, employé aux Etats-
I nis pour combattre la. punaise du blé et les Laelinostemma,
n sectes voisins de nos vers blancs. M. Trabut l'a fait expé
rimenter en certains points de l'Algérie et en a. obtenu -le
bons succès en 1892 contre le ver blanc, <-\\ 18Ô6 contre les
Altises ,|ni s,, lit atteintes dans leurs refuges d'hiver. La
questii 'esl pas encore complètement résolue, mais i,..
résultats obtenus s,, ni assez encourageants pour qu'on puisse
l.i considérer con 'tant en lionne voie. I. Institut Pas-
teur d'Alger a préparé le Sporotrichum en quantité as^e/
i onsidérable pour qu'on puisse le distribuer à tous ceux qui
désirent l'expérimenter.
i Mi se trouve souvent eu présence de vieilles graines qui
ne veulent pas germer. De nombreuses recettes ont été indi
quées pour donner à ces graines la vitalité qu'elles n'ont
plus. M. Wangh. de Y-en I, (Etats-Unis), reprenant la
question rationnellement est parvenu à renforcer la faculté
germinative des grains en les faisant tremper dans un
liquide tenant en dissolution des ferments solubles, par
exemple une solution de malt frais à ô ou h) tt 0, pendant
un ou deux jours. L'auteur de ces recherches, qui possèdent
le plus haut intérêt au point de vue de l'horticulture et de
I agriculture, a déjà obtenu de remarquables résultats. Il a
pu. par exemple, faire germer des graines île Tomate vieilles
de douze années. La germination ordinaire en présence de
l'eau distillée n'avait don né comme résultats que 12 pour 0/0;
avec la pepsine, à ô 0/0 et à lu no, 7i) à 80 graines ont
germé sur 100 qui avaient étésoumisesà l'expérience; avec
la diastase, les résultats sont encore meilleurs, puisque pour
lin graines préparées pour la germination, Sô d'entre elles
oui iloiiné' des jeunes plantes.
Le jardin de Saigon, fondé en 1864, par l'amiral de la
( Irandière a rein lu île très grands services aux cultures colo-
niales depuis sa fondation. Dans l'espace des trois années
qui se sont écoulées de 1N~ I à 1N7T. il a fourni aux demain les
qui lui ont été faites: 161.130 pieds de Caléiers, 1.600 de
Manguiers. 210d'Arbresà teck, 600 de Pandânus utilis ou
Yuquois, des quantités de ton Iles il'i irlie de Chine, de nom-
breuses graines de Jute, d'Indigotier, de Caféier et plus d'un
million de ( 'aunes à sucre, de diverses provenances appar-
tenant à différentes variétés, ('es renseignements statis-
tiques sont déjà vieux de vingt années; nul doute que les
succès n'aient lait que progresser.
Qu'elle est la superficie occupée en France par la culture
de la Vigne"? En ces dernières années, le relevé officiel aie- li-
sait exactement 1.800.-189 hectares parmi lesquels il faut
compter 1.-191.500 hectares de Vignes anciennes en pro-
duction normale el 305.989 hectares de plantations nou-
vi lies. Dans le nombre des hectares de A ignés anciennement
plantés, il esl intéressant de signaler 1.386.303 hectares de
\ i^ues mêlées de cultures intercalaires. Les Vignes déplus
d'un hectare représentent 1. ti 0 i> de la superficie totale,
celles qui occupent plus de In hectares, environ 31 0 n. Ces
premières comptent dans l'ensemble pour 136 milliers d'hec-
t,i res et les aui res jours ôôN n il.
I in- pe lie cueillie dans le Bulletin d'une Société hortii
île province, dont nous garant issons l'authenticité :
I (émission : Monsieur X.. décédé.
II n'y a plie- qu à t irer l'échelle !
P. ll.UiH il.
50
LE JARDIN'
NOUVELLES HORTICOLES
École nationale d'horticulture et de viticul-
ture de Nantes. — M. Durand-Gosselin, légataire uni-
versel de M. Dobrée, morl en laissant une fortune évaluée
a près de 30.000.000. a d lé au départemenl de la I oiré
Inférieure, 300.000 francs pour l'édification el l'amén ;e
ment d'une École nationale d'Horticulture et de Viticulture,
el un million de Francs pour la construction de serres
tinées surtoul à des plantes exotiqu I coloniales, pour des
améliorations et des embellissements dans le parc el les
bâtiments, ainsi que pour constituer un capital destiné
à l'entretien du parc, des serres et des maisons.
i Jette Ecole doil 61 re construite dans le parc du ( Iraiid
Blottereau, à quelque distance de Nantes, dans la i •
de Doulon. La c mission départementale a accepté le don
de M. 1 lurand-Gosselin.
Les Comités techniques de la Société natio-
nale d'horticulture de France. Les Comités
techniques de la Société nationale d'horticulture de France
mit renouvelé leurs bureaux dans la réunion du jeudi
13 janvier dernier. Ces Comités ont été constitués comme
il suit, pour l'auné • 1898 :
Comité scientifique. — Président . M. le 1) Bornet;
Vice-présidents : M, M. Mussat et Mangln; Secrétaire :
M. P. Hariot ; Vice-secrétaire : M. le D' Henneguy.
Arboriculture fruitière. — Président :M. Coulombiér ;
Vice-présidents : MM. Georges Boucher etOpoix: Sei re-
faire . M. Michelin; Vice-secrétaire : M. Nomblot.
Culture potagère. — Président : M. Niolet ; Vice-prési-
dents : MM. Laurent Hébrard et Lambert; Secrétaire :
M. II. Dauthenay ; Vice-secrétaire : M. Beudin
Floriculture. — Président : M. Savoye ; Vice prési-
dents : MM. Tavernier et Millet; Secrétaire : M. Welker
lils ; Vice-secrétaire ; M. Lange.
Orchidées. — Président : M. •'. Loin ; Fice-présidente :
M. M. Galpin et Martin-Cahuzac ; Seci étaire : M. Page lils ;
Vice-secrétaire : M. Belin.
Arboriculture d'ornement et forestière. — Président :
M. tïoux; Vice-présidents : M. M Chargueraud et Ch.-
Baltet ; Secrétaire ; M. Luquet; Vice secrétaire : M. Bouté.
Art des jardins. — Président : M. Touret; ^ice-prési-
dents ; MM. Iledont et Declais; Secrétaire : M. Loiseau;
Vice-secrétaire : M. Riousse.
Industries horticoles. — Président . M. Hanoteau; Vice-
présidents : MM. Pradines et Besnard ; Secréiai?"c .
M. Ozanne lils; Vice-secî'éiaire : M. Robert Dorléans.
Section des Chrysanthèmes. — Président : M. Lemaire;
Vice-présidents : MM. Launay et Boutreux; Secréfaii'e .
M. *i von lils; Vice-secrétaires ; MM. ' ludot et Bernard.
Section des Koses. — Président : M. Maurice Levêque
de Vilmorin; Vice-présidents : MM- .lupeauei Ad. Rothberg;
Secrétaire : M. Pierre Cochet; Vice-secrétaire : M. E.
Poirier.
Cours publics et gratuits d arboriculture frui-
tière a Lille. — Comme les années précédentes, notre
collaborateur ci ami. M. L. Saint-Léger, a recommencé', 1''
:>n janvier, ses cours publics ci gratuits d'arboriculture
fruitière à Lille
Ces cours ont lieu à 'Ii\ heures du malin, chaque di
manche, jusqu'au 2 1 avril; puis, les 8 el 23 mai, le 19 juin el
les 10 el 'M juillet, auront lieu les cours sur les opérations
d'été.
Dans es cours seronl traités :
fruitier, le greffage, la taille ci
Pommier, 'lu I 'ê< lier, de la '\
l 'miner el du Cerisier.
Cours d horticulture du département de la
Seine. — Ce- cours, commencés depuis le G février, ont
Heu aux endroits ci-dessous désignés :
Le cours d'arboriculture pi if< i pai M. I tu 1 lier,
chemin SI Vntoine, n' 15, à Montreuil 'ous-bois.
l'organisation du jardin
i culture i\u l 'oirier, du
gne, de l'Abricotier, du
Le cours d'arboriculture professé par M. Vauvel, à la
mairie de ( 1 ki I ■ • n a \ . le 2"i courant .
|,e coursd arboriculture professé par M. Gornin, àl'école
dc|a i le Joinville, à Fontenay-aux-Roses.
Le cours d arboriculture professé par M. Vincent fils, à
la mairie de Nogent-sur-Marne.
Le cours de culture maraîchère professé par M. Duvil-
lard, 26. rue Bert hollet, à Arcueil.
A la suite de chaque leçon. MM. les professeurs in-
I iquenl la date clu cours -ni vaut .
Concours pour remploi rationnel des engrais
en horticulture. — La Société nationale d'horticulture
de France a adjoinl a l'Exposition de mai prochain, un
concours pour encourager ci développer l'emploi rationnel
des engrais en horticulture. Les conditions de ce concours
SOllI les SUh aides ;
Les essais pourront porter sur toutes les plantes inté-
ressant l'horticulture (arboriculture fruitière et d'ornement;
floriculture de serre et de plein air ; culture maraîchère.)
Chaque expérience présentée devra c un prendre au ni
quatre échantillons témoins et quatre exemplaires pour
chaque traitement employé.
Les résultats défavorables étant aussi instructifs que les
autres, devront également être représentés. A cet envoi.
les présentateurs devront joindre un mémoire indiquant la
composition chimique des plantes et des sols mis en expé-
rience ainsi que les raisons qui les ont déterminés dans le
choix de l'ciierais employé dont un échantillon devra être
présenté eu même temps que le mémoire, avec indication
de sa composition chimique : azote, potasse, acide phos-
phorique pour 100.
Les conditions bien raisonnées de l'expérience seront
enregistrées avec soin dans le mémoire.
im" notera, par exemple : la date du commencement de
l'expérience, la date et le mode d'application de l'engrais,
les changements dans la couleur et dans le port des plan-
tes, l'apparition détaches, les maladies, etc; enfin les i on-
cl usions que l'on tire des expériences.
Les mémoires porteront une devise et devront 'ire par-
ce,us à la société quinze jours au moins avant l'ouverture
du Concours. Une enveloppe cachetée portera la devise et
renfermera le nom et l'adresse des auteurs.
l'n jury spécial sera chargé de juger le Concours. Des
récompenses diverses seronl mises à sa disposition pour être
décernées s'il y a lieu.
Les fleurs de France en Russie. - Il se fait un
grand com rce de fleurs naturelles entre la France ci la
Russie. L'année dernière, cepa\ - a acheté, à lël rangei - pour
plusde 3.200.000 fr. de fleurs qui se composent, en grande
pallie, de (leurs coupées, telles que : Ko---. Œillets, \ io
lettes, etc. Elles -oui fournies, pour la plupart, par le
midi de la France el Nice particulièrement.
Depuis cinq ans. l'importation française de fleurs a pris
une très grande extension, qu'elle n'avait pas eue jusque là
parce que le système d'emballage était défectueux el que,
jusqu'à ceiic date, le marché de Saint-Pétersbourg se four-
nissait uniquement aux halles de Berlin. Celles-ci rece
vaient directement de Niée leurs fleurs et envoyaient à
Sainl Pétersbourg leur rebut ou tout au moins des Meurs
fanées. Delàétail venu une grande dépréciation des Heurs
él rangères.
En 1892, de- horticulteurs niçois sont venus dans la ca-
pitale de la Russie el j ont créé des entrepôts de fleurs ar
rivant directement du midi de la France.
Le chargé d'affaires de Saint-Pétersbourg, en transmet-
tant ces renseignements, fournil des indications sur L'em
balla.ee. qui se fait à présent dan- de petites caisses : la
fleuresl assez serrée; les boites sont enveloppées dans des
planches de feutre. Ce feutre est un amalgame de chanvre
el de chiffons qui isole absolument la caisse de l'air exté
rieur. Un feutrage, pour une caisse de 5 kilos, coûte un
franc.
Le transport se fait en trois jours de Paris à Saint-Pé-
tersl rg, ci en quatre jour- de Nice, par grande vitesse.
LE JARDIN
:.l
Lorsqu'il a lieu par wagon entier (10.000 kilos), les prix
-uni alors ceux de la petite \ itew e.
I ii envoi de 5 kilos de fleurs de choix (Roses. Lilas) vaul
environ, au l" décembre, 72 francs rendu à Sainl Péters
bourg, tout compris, saul le feutrage. Le transport de Paris
jusqu'à la capitale de la Russie re\ ient à 22 fr. 50.
Le gouvernement russe promel du reste, très prochaine-
ment, l'établissement des transports par colis postaux:.
Les fleurs sonl expédiées sur tiges longues. Il esl défendu
d'importer des feuilles de ^ igne,leur mélange avec les fleurs
doil donc être soigneusemenl è\ ité.
Saint-Pétersbourg reçoit envii 78 0/0 îles Heurs iin-
portées; Moscou, 17 0/0; les 5 0/0 complémentaires vonl
sans doute à Varsovie, sur la consommation de laquelle on
ii 'a pas de don nées exactes .
1 n renseignement utile pour terminer. Les fleurs et les
plantes naturelles son! soumises, à leur entr n Russie, à
un droil de 50 kopecks or par poud (16 kilos 380), soil
2 francs, emballageet feutrage compris.
Exportations de graines d'Angleterre. - Les
semences sonl expédiées d'Angleterre en grandes quantités
vers le continent de l'Asie australe. La uioyei annuelle
de ces envois pour la période 189 1-96, nous dit le Gardencrs,
Mu i,i . ine, s'élève à plus de 51.000,000 quintaux d'une va-
leur de 5.500.000 de francs.
L industrie fruitière dans la Colombie britan
nique. D'après le rapport du département de l'Agri
culture de la Colombie, nous dit I" Gardcners' Magazine,
la production fruitière en vue du rapport peut être entre
prise avec fruit dans une grande partie de cette colonie.
Des colons, grands el petits, y ont établi des jardins frui-
tiers, dont la plupart se comportent et prospèrent dune fa-
çon satisfaisante. Les cultivateurs ont cependant à lutter
contre de grandes difficultés.
A peu d'exceptions près, l'industrie a été entreprise el
poursuivie sans grandes connaissances, et lesarbresont été
achetés -an- qu'on se soil beaucoup inquiété du choix des
meilleures variétés, les plu- appropriées; aussi en est-il
résulté un mélange de variétés clans lequel celles de pre-
mière qualité se trouvent en petil nombre. De plus, on
s'est trop peu inquiété des méthodes de plantation, de
taille ''l de culture générale, Enfin, le manque de eomuiu
ni. al ions par vo"ie ferrée, l'éloignement des colons les uns
ik's autres, ainsi que les difficultés inhérentes à la prépa
ration. ;i la plantation el à l'entretien des jardins fruitiers,
oui beaucoup fait pour retarder le succès de cette industrie.
Mais, ajoute notre confrère anglais, ces difficultés seroul
graduellement prévenues ou surmontées el les efforts de
l'Association des cultivateurs de fruits ont déjà beaucoup
aidé au développement delà production de cette région,
appelée à devenir un centre importantde production frui-
tière.
La production des légumes dans les provinces
napolitaines. — 1" Légumes secs. — * les légumes, Haricots,
Pois, Lentilles, Fèves, Lupins, etc., sonl l'objel d'une cul
turc en progrès dans toute l'Italie, el les provinces napoli
laine, \ entrent pour 30 0/0. La production loi al" de l'Italie
esl de 1.555.155 hectolitres; celles des provinces napoli-
taine- de 1 .356.905.
2 / ii/ murs /'rais. ' *n n'a pas de don nées statistiques sur
cette culture, mais on sail qu'elle esl en voie de grande
exteii ion. Les Choux-fleurs. Choux-Brocoli, Artichauts,
Tomates, eti . sont l'objel d'une exportation importante
comme légumes d hiver : ils sonl aussi e rportés ious forme
I us -rve- alimentaires.
L'exportation des légumes ;eçs et frais a pris un grand
développement. L'exportation des léguffiés secs a été, en
1895, de 25.316 tonnes, et. eu 1896. de 10.111 quintaux.
L'exportation des légumes frais a été, en 1895, de
160.584 quintaux, et, en 1896, de 193 678 quintaux.
Les destinations principales des légumes secs sonl II
pagne, le Portugal, l'Antriche-IIongrie, et, en moindre
quantité, la Suisse, l'Angleterre el la France.
i elles des légumes frais sont, par rangs de quantité, l'Au-
triche-Hongrie, l'Allemagne, la France, la Suisse, el I \n
gletérre.
.'!' — Pommes de terre. Cette production est station nain
I iluaiiou moyenne annuelle pour toute l'Italie était, en
1870-74, de 7.189.000 quintaux. Elle i bai t, en 1883, à
5 700.000 quintaux, pour remonter, en 1891, à 6.213.68"
quintaux, dont ion 0, soit 2.510.180 quintaux, appartien-
nent aux provinces méridionales.
L'exportation générale a augmenté : on 1895, '-Ile était de
19.155 i s et, en 1896, de 24.629 tonne-, L'Autriche-
llonjgrie, Malle. l'Allemagne, en absorbent la plus grande
partie.
/ ftiilli ci Infoi mations du Miniztct
de l'Agriculture, i
Fruits rustiques en Hongrie. — La culture des
fruits rustiques s'esl tellement développée en Hongrie, dans
ces dernières années, nous ,iit le Gardener s' Magasine,
qu'une enquête officielle a été prescrite dans 1'- bul de cou
naître le nombre des arbres et celui de- variétés des divers
gains cultivés dans l'empire.
Mais le bruit ayanl e. .uni que cette enquête étail fait
dans i,. bul détaxer les arbres, les enquêteurs ont ren-
contré de grandes difficultés dans la vérification des rap-
ports fournis : aussi les résultats de l'enquête ne sont-ils
pas aussi exacts qu'on pouvait le désirer. Smi< cette res-
triction, le nombre d'arbres fruitiers existant en Hongrie,
serait de 14.000.000 de Pommiers et Poirier-. En Croatie
eien Slavonie, 8.500.000 Pruniers el 2. .000 de Pom-
miers et Poiriers oui été dénombrés.
Les Palmiers au Brésil. -- Comme suite à
intéressantes I au- cries sur le Brésil 1 1 » el , en particulier, à
celle parue dans le n° 257 du Jardin, noire collaborateur
M. II. Louzier, non- communique le. nui'- suivantes sur
trois intéressantes espèce de Palmiers. Cargota urens,
Eutcrpe edulisn[ Cocos Maria rosa, qui ornent les jardins
de Pétropoiis .
» heCargota urens, souveul vu dans le- jardins d'hiver
d'Europe; a. en raison de ses belles feuilles ascendantes,
pennées, à larges folioles tronq liées el lacérées, un aspect de
légèreté et d'ampleur nue n'ont passes congénères.
d L'Euterpe edulis, appelé aussi Areca oleracca ou
Euterpe Caribœra, dont j'aidéjà eu I occasion de parler en
décrivant le- forêts vierges du Brésil, est très remar-
quable dans l'ornementation ; son ti c est fin, droit, très
élancé, ses longues feuilles disposées en couronnes sont d'un
beau vert foncé ■•! brillant, largement étendues en vaste
parasol. Il constitue le Chou palmiste, si apprécié des gas-
i roi e- brésiliens.
Le Cocos Maria-rosa, donl je ne me souviens pas
avoir jamais lu la des< ription dans n i m poil" quel ou\ rag •
botannique, est un singulier et curieux Palmier. Il ne e
semble, à mon avis, à aucun autre el je puis .lire, -ail-
le liai ter. que sa vue me plonge dans un. •-..rie d'adiniration
toutes le- lui- que j'ai l'avantage de le voir. J'en con
nai- ici. plusieurs qui atteignent dix el quinze mètres d'é-
lé\ Mou. I longues feuilles gracieusement arr lie- eu
an aux offrent, de loin, l'aspect de véritables guirlandes, car
le- folioles étant placies irrégulièrement surchaqu té du
pétiole, semblent en partir dan- tous les sens, excepté sur
ne médiane; elles se recourbent, pui viennentaude u
réunir leur- extrémités en formant de . cercles curieusement
entre-croisés. »
Jardin, ISS)", pages 2G1, 278 102, \U 128 346 II
:,->
LE JARDIN"
L'importation des légumes en Allemagne. -
En 1895, nous dit le Garten Magasine, 82.512.700 kilo
grammes dé légumes irais, venant, pour la plupart, de
Hollande, d'Autriche, de Danemark, d Italie, de Belgique
cl d'Egypte, furenl importés en Allemagne, d'où, d'autre
part, 36.682.600 kilogrammes furenl expédiés principa-
lement vers l'Autriche el I Angleterre. L'Allemagne, ajoute
notre confrère, a donc envoyés l'étranger de l'argent pour
payer 15.831,100 kilogrammes de légumes Frais, < 'qui
donne à songer !
Les distributions de Graines et Plantes au
Muséum. — Une erreur de Copie nom a fait donner,
dans le tableau inséré dans notre dernier numéro, des
chiffri [ne v en c ■ qui e incerne les en\ ois faits ajux
colonies françaises.
Ces chiffres doivent être rétablis comme il suil :
Graines (sachets) envoyés aux jardins coloniaux. 352
— aux correspondants. ... 85
Plantes de serres envoyées aux jardins coloniaux . . 276
— aux correspondants.... 15
Plantes vivaces de plein air envoyées aux jardins
coloniaux 58
Plantes vivàces de plein air envoyées aux jardins
correspondants 686
PETITES NOUVELLES
On nous fait part du mariage de M. Gaston ValleraCnd,
fils de l'horticulteur bien connu de Tavcrny avec M" Cé-
cile Leclère.
Nous avons appris avec plaisir la nomination, a la troi-
sième classe de l'ordre du Lion et du Soleil de Perse, de
notre compatriote, M. A. Simon, jardinier en chef de S. M
le Schah de Perse.
* »
A la dernière séance de la S. N. II. F., M'. Viger, prési-
dent de la Société, a annoncé la décorai ion de noire col-
laborateuret ami, M. Charles Ballet, horticulteur a Troyes.
dans l'ordre de Sainte-Anne de Russie, aux acclamations
des membres présents.
Le jardin alpin d'acclimatation de Genève (suisse, vient
de nous communiquer la liste des graines de plantes raies
ou nouvelles importées récemment des montagnes de
l'Amérique boréale ; nous y remarquons nombre d'esp ■
des plus intéressantes.
La Société d'horticulture et d'agriculture d'Anvers vient
de nommer membre d'honneur M. Viger, ancien ministre
de l'Agriculture, président de la Société nationale d'Horti-
culture de France.
Dans une de ses dernières séances la Société d'horticul-
ture d'Epernay, a nommé, comme Secrétaire général, notre
jeune camarade, Paul Dauvissat, ancien élève de l'Ecole
nationale d'horticulture de Versailles.
BIBLIOGRAPHIE
Les Essences forestières (Essences feuillues el
Essences résineuses), par LOUBIE (Henri), secrétaire
de la Bibliothèque et des Archives de la Société des Agri-
culteurs de Fiance, Professeur de Sciences naturelles à
l'Association polytechnique.— 2 vol. brochés petit in-8'
2 fr. ôll pièce ; i artonnés 3 fr. pièce.
Dans son premier volume, ayant pour titre Les Essences
'euillùes, M. 11. Loubié a indiqué quel choix il convient
de taire entre telle ou telle nature d'arbre selon la compo-
sition physique du sed et l'industrie régionale à laquelle
l'exploitant compte vendre les produits de ses bois. In
outre, il met en lumière les meilleures méthodes de propa-
gation pouvant assurer l'avenir du repeuplement. Cette
première étude reçoit un complément des plus utiles dans
le second volume que vient d'écrire M. 11. Loubié sur les
Essences résineuses. Se basant sur celte vérité aujourd'hui
partout admise que le placement en biens-fonds boisés
est, surtout en sols moyens, médiocres ou pauvres, le seul
rémunérateur, l'auteur a montré quel parti avantageux on
pouvait tirer des plantations résineuses partout où elles
sont rationnellement possibles.
Le Courrier de la Presse, fondé en 1880, par M. Gal-
lois. 21, boulevard Montmartre, à Paris, répond à ce besoin
de la vie moderne de pouvoir recueillir dans les journaux
du monde entier tout ce qui paraît sur un sujet quelconque
sur une question dont on aime à s'occuper ; vous pouvez
donc savoir ainsi ce que l'on dit de vous et de vos ouvres,
dans la presse.
France- Album (I \ient de faire paraître le second
fascicule de la série du Pays du Soleil, consacré à la Côte
d'Azur et contenant 31 vues de Nice, Villefranche, Beau-
lieu, Eze, La Turbie, Monaco et Menton : une notice due à
la plume autorisée de M. II. Moris, archiviste du départe-
ment, et une carte. Avec le précédent numéro, qui va de la
Napoule à l'embouchure du Var et celui du littoral com-
pris entre Hyères et Agay, l'illustration de la Cd(e d'Azur
est complète.
Dictionnaire populaire d'Agriculture pratique.—
Le fascicule 2 fr. 5u : franco 3 francs. — Beaucoup d'articles
à signaler dans le neuvième et avant-dernier fascicule, qui
vient de paraître et qui contient tous les mots compris
entre Pédicelle et Rouille, notamment les articles:
Pépinières, Peuplier, Pin, plantation, Poirier, Pommier,
Prunier, quinconce, Rosier, phylloxéra. Raisin, phosphates,
pluies, Pomme de terre, pompe, pulvérisateurs, etc.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Montreuil-sous-bois. — Du 3 au l'J septembre 1S98. —
Exposition générale d'horticulture (plantes fleuries,
fleurs coupées, Conifères, arbres fruitiers, fruits, légumes,
etc), organisée parla Société régionale d'horticulture de
Montreuil-sous-bois. — Adresser les demandes à M. E.
Bédenne, secrétaire général, 271 rue de Paris, à Montreuil-
sous-bois (Seine.
Évreux. — Le 1" juin 1898. — Exposition d'horticul-
ture, organisée par la Société libre d'agriculture de l'Eure,
au Jardin des Plantes, a Evreux. — Adresser les demandes
a M. Léon Petit, secrétaire perpétuel de la Société, à
Évreux (Eure.)
LeVésinet. — Juillet 1898.— Concours pour toutes
les plantes fleuries, organisé, dans la première quinzaine
de juillet, par la Société d'horticulture du Vésinet, — A-
dresser les demandes à M. Ancellin, trésorier, 22, avenue
Alsace-Lorraine, au Vésinet (Seine-et-Oise).
Le Vésinet. — Novembre 1898. — Concours de Chiiv
santhèmes, organisé, au commencement de novembre, par
la Société d'horticulture du Vésinet. — Adresser les dé-
ni rudes à M. Ancellin, trésorier, 22 avenue Alsace-Lor-
raine, au Vésinet Seine-et-Oise).
Lyon. — Féorier, mars et avril 1898. — Exposition in-
ternationale DU COMMERCE ET UES INVENTIONS NOUVELLES.
— Adresser les demandes au secrétariat, 32 rue des Rem-
parts d'Ainay, à Lyon Rhône).
Anvers. — Du 12 au l'i novembre t898. — I6S" Expo-
sition d'horticulture, organisée par la Société royale
d'horticulture et d'agriculture d'Anvers, pour les Chry-
santhèmes et plantes diverses. Les demandes doivent
être envoyées à M. Anatole de Cock, secrétaire, 215 c haus-
sée de Malines, à Anvers iBelgique), avant le 7 novembre
•898.
Vichy-Cusset. — Du 25 au 28 juillet 1898. — Exposi-
tion HORTICOLE, \ ITICOLE, APICOLE, AGRICOLE ET INDUSTRIELLE
organisée par la Société d'horticulture, d'apiculture et de
viticulture de Vichy-Cusset (Allier).
adresser les demandes à M. le
Vichy-Cusset (Alliei .
Cannes. — Du 10 au l'i mars
d'horticulture, organisée par la
d'horticulture et d'acclimation de Cannes et de l'arrondis-
sement de Grasse (Alpes Maritimes).
Adresser les demandes à M. le Président de la Société,
25. boulevard Carnot, à Cannes (Alpes Maritimes).
Nice. — Du 31 mars au o avril IS'J8. — Exposition
D'HORTii i i.ii iîe organisée par la Société centrale d'agri-
culture.
adresser les demandes à M. le Secrétaire de la Société,
11, place Garibaldi, à Nice.
Secrétaire général à
1898. — Exposition
Société d'agriculture,
1 1) chaque uiiuin séparément,
IG-47 l Ir. 15.
'.v franco O fr. 60
LE JARDIN
.-,:■,
LES CANNAS NOUVEAUX
Le Canna est, après le Bégonia, la plante qui a fail le
plus de progrès en l'année 1897. Les semeurs se sonl sur-
passés el nous ont donné des plantes de réelle valeur, soil
par la dimension de leurs fleurs, soit par leur nouveau
coloris. Un grand pas a été franchi dans la voie de l'obten-
tion du coloris jauni' ivnicolore doul Aurca avait si lu.l-
lammenl ouvert la série. I > un autre côté, certaines variétés
ont, assez couramment, quatre pétales égaux et l'obten-
tion de fleurs régulières, à l'instar des Clicia, ne paratl
plus être qu'une question de temps. I.a duplicature du
Canna peut même s'entrevoir dans les brumes de l'avenir,
mais nous n'en sommes pas encore là. malheureusement.
Pourtant, j'ai déjà noté certaines variétés qui oui parfois
six pétales.
N'ayant pas été complètement satisfait des méthodes de
culture que j'avais employées jusqu'à présent, suit en lais-
sant tout le temps
les i aimas on serre,
soit en les y ren-
trant seulement au
monient de la flo-
raison, j'ai essayé,
cette année,une nou-
velle méthode qui
m'adonne des résul-
tai excellents, pour
no pas dire parfaits .
J'ai l'ait construire
une charpente on
bois devant suppor-
ter doux châssis de
couche de l'"30 sur
lm35, posés on dos
d'âne ; cette char-
pente s'appuie sur
dos montants en foi-
avant 1"35 île hau-
teur environ ; j'ai
ainsi un abri ayant
2"'50ile largeur, 1"85
de hauteur au centre
et 1">35 sur les côtés
(liii. 24). Ainsi, l'air
circule librement
tout à lenteur des
\ il l'es el que le:
lantes,
ohàssis du
puisque les côtés ne sont pas
sommet préservent les Cannas
des pluies et leur assurent une température douce. Cette
installation m'a permis de faire la plantation dès le courant
de mai. Inutile de dire que j'avais fait une bonne eoiielio
chaude sous l'abri et que les plantes ri vaienl tous les
bassinâmes el arrosages nécessaires. De plus, le composl
employé était très riche. Je pense qu'il serait bon de mettre,
dans ce compost, une petite quantité dé superphosphate, car,
par ce moyen, on obtiendrai! dos épis plus abondants. Il
faut, en effet, se méfier de l'excès d'azote pour beaucoup de
plantes ; c'esl ce que les amateurs ont pu constater de \ isu.
lors de l'exposition de Paris on juin l.S'.IT. Il y axait là un
loi di Cannas d'une végétation absolument exubérante, avec
un feuillage merveilleux, du vert le plus foncé, mais très
peu de fleurs; ce résultat était dû à une erreur de culture.
La floraison des Cannas, sous mon abri, a commencé dès
le courant de juin ; au 5 juillet, elle était dans tonte sa
beauté. Les épis se sont succédés pendant toul l'été sans
interruption et les fleurs étaient encore nombreuses en
novembre, car, au moyen de paillassons, j'avais protégé les
plantes contre l«-s premières gelées.
J'ai planté trois rangées de Cannas de chaque cote d'un
petit sentier central mesurant 0m40 de largeur ; les plantes
étaient assez serrées el pourtant très peu onl atteint le
vitrage, à peine trois ou quatre sur 150 ; i 1 «-^t vrai que les
variétés les plus hautes étaient plantées vers le centre de
l'abri.
En résumé, il ne me parait guère possible d'avoir une
plus splendide floraison . Les fleurs, protégées dos pluie-.
sont restées intactes el certaines variétés m'ont donné jusqu à
i mil tiges fleuries à la fois.
Là se côtoyaient les nouveautés des Bruant, ( 'relier, Crozx. .
Dammann, Ernst, Fray, Lacroix, Vilmorin, etc.. près de
cent nouveaux gains '. C'esl beaucoup, mais il faut avouer
qu'il y en axait un très grand nombre do jolies et le choix
étail même bien difficile, surtout dans les coloris rouge vif.
Il y axait même quelques variétés 'le ce coloris qui se res-
semblaienl fort, el j'avoue n'avoir pu me faire une opinion
bien nette sur la valeur respective des nouveautés de
i cl le couleur.
Voici les plantes
que j'ai le plus re
marquées pour leur
teinte nouvelle ou
rare :
M. Chenet, jaune
foncé unicolore, à
macule centrale
rouge sombre ; belle
plante sous tous les
rapports; coloris uni-
que.
Mme Sallier, jau-
ne, couvert de lignes
rouges ;. nouveau eo
loris.
Comte de Turin,
jaune saumon rou-
geâtre, ligné de plus
foncé ; belle plante
florifère et vigou-
reuse.
Attira , variél e
tardive ; feu i liage
rouge; fleur de colo-
ris saumoné pâle;
genreAfmc Fera ni ,
plante curieuse mais
sans mérite décora-
tif.
Mme Fùrard, variété naine axant bien fleuri chez moi :
coloris très intéressant, unique, saumoné rose pâle, avec des
reliefs nacrés ; teinte très variable suivant le plus ou moins
de soleil que reçoivent les fleurs.
Sémaphore, plante de valeur, à feuillage pourpre, à fleurs
jat s ; c'est le Canna à feuillage coloré qui m'adonne
les fleurs se rapprochant le plus du jaune; peut-être est-il
tm peu tardif.
Mademoiselle Frai/, coloris unique, jaune paille.
F. Pearson, fleurs jaunes, couvertes de lignes rouges
s 'entrecroisant ; coloris bien remarquable; plante florifère;
souvent quatre pétales et fleurs régulières.
Louis Voras, bonne plante florifère d'une teinte saumon
n isé.
Idéal, fleur crème, pointillée de rose; coloris remarquable.
Eurêka, coloris blanchâtre, méritant.
Tendresse, rose paie et crème, très remarquable comme
coloris.
M. Rambos, coloris intéressant.
Fraîcheur, rose pâle, très intéressant.
Comme je l'ai dit, toute-- ces plantes onl des coloris nou-
veaux ou rares. Il ne s'ensuit pas qu'elles doivent être toutes
essayées comme' [liantes à corbeilles, loin de là; mais elles
Abri pour Cannas, clies M. R. Jarry-Desloges,
à Rèmilltj (Ardennes).
I.R JA 111)1 X
méritent d'attirei l'attenti I'-- amateurs el des semeurs.
iin pourra essayer, comme plantes à massifs, les variétés
suh antes qui -mil belles el florifères :
Jaune saumoné. Comte de Turin, All.mt un.'
:.i , 1896
S M MON ROSÉ. — LoittS 1 "ru .
Jaune fonci i mu :i - macule rougf. centrai.! ■ -
M. Chenet.
Jaune paille unicolore. Mlle Frai/, vigueui dou-
teuse.
.1 \r\l' ln\il LION il l l'i Fi >i. m \ll '. i DE I:
F, Pearson.
Jaune i'Ointille de rouge "■> rtosi . (Tei nie générale,
jaune assez pâle). M. Benoit, Soucenir du l'ointe de
Cibens; Vire Président Douinet Adanson, variété naine
(1896).
Feuillage rouge. Iiu Breitil, fleurs rouges; s un
phore, Heurs jaunes.
Coloris rouge fonci-: vif. Anne Fui rie/ion, ' 'onila de.
Sarhs, Sourenir de Ci'ètier aine (1896).
l; i' i-iis (H \ini^ ISRIQUE Ol ORANGE Mrnèlirl;,
Hum illr. demi nain.
Rriquejai natre. Aui/uste \'(IH dru Unir.
Rouge rordi: jai ne. Reine d'Italie, variété tenanl le
milieu entre Soucenir de .t. Croît/ el Reine Charlotte;
(il, tire desCannds, grandes fleurs, très peu bordées jaune.
Blani n \ i re. Eureha.
N\in rose saumoné. Mme Férard, vigueur don
ti ii -
Rougi fortement tacheté jauni Wnu Musset i I si is i.
Soutenir de Mme Crosi/ (1896 .
J'avais, l'année dernière, espéré que la variété /'.m-
Ad vandre III il rail de I s résultats coin ni nie plante
à massif, mon espoir n'a pas été confirmé, à Remilly.
i lutre les variétés nommées plus haut, je dois encore cite;'
quelques nouveautés méritantes el donner des détails sur
quelques unes de celles dont je viens de parler :
Duchesse d'Aoste, joli coloris rouge, maculé de sang.
Goliath, rouge pourpre velouté, très foncé : très longs
pétales; feuilles arrondies, verl foncé ; les Heurs seraient I rès
grandes -i elless'oin raient, mai elles ne s'ouvrent malheu-
reusemenl pas bien.
Gloire des Cannas, une des plus grandes fleurs connues.
.1 i ii ai mesuré une Heur, exceptionnellement grande il est
vrai, qui a\ait les dimensions suivantes: longueur du
pétale d'il, largeur 0"'v)56, diamètre sans étendre les pé-
tales 0m115.
M. François Grasel M. Louis 1 ru: sonl de très belles
plantes, ainsi que M. Bitloud, Baron de Belleroehe,
/Je lil te, Louis Votfiw, Mmr l 'm rit- h mi. ( V- trois dernières
\ ai iélés mu de grandes Heurs.
.1 ai déjà \Kii-\r<\ Aleimiiiitiu 1 1 l.Jec ai ndèrecel an na i i ni mu'
ayant n I.-- plus grandes Heurs connues, puni- ne pas dire
la plus grande. Des .■•-sais vont être tentés à Remilly, en
plein air el sous abri, avec tous le: nouveaux Cannas
hybrides du C. flaeeida; je tiendrai les amateurs au cou
lanl des résultats obtenus.
MM.i'in/x et Crétier m'avaient envoyé des nouveautés
inéditesqui, toutes, étaient très remarquables. J'ai particu-
lièrement noté ilfine Musset , variélé demi-naine l rès llorifôre,
jauni' a grandes taches rouges, genre Aegla, mais en plus
\ igoureux el Horifère.
R. JARR"i DESLOtiKs.
UNE NOUVELLE CONIFÈRE AMERICAINE
ABIES SHASTENSIS
Lemmon 1 1 1
Truite des arbres et arbrisseaux. p.irP.Motiillefert, professeur
de Sylviculture a l'Ecole nationale d'Agriculture de (Jri-
gnon.
i i ;â' livraison de ici utile traité contient la lin
de l'importante étude sur les Chênes, la description il«'s
principales espèces de Noyers, d'Ormes, de Fig rs, de
Platanes, ed
(Il ' 180 page 8. — Numéro 2 .le la plan. -lu ■ .-n
leui
On sail combien I.-- montagnes il.' l'Amérique septen-
trionale et, plu-- spécialement, .1.' la partie occidentale des
Ltats Unis, sonl riches en espèces de Conifères. Les ama
I 'iirs de beaux arbres résineux savenl aussi que c'esl de là
que n. m- -mil venues L- pin- majestueuses, les plu- recher-
. liées il mil i.' les ( lonifères.
Dans ces contrées, où la végétation conserve des earac
tèresqui la relient, dan- bien des cas, à celle de l'époque
tertiaire, les Conifères revêtent il'-- homes grandioses.
ll-nllii de rappeler les antiques bosquets de Wellini/tonin
donl quelques échantillons sont, d'entre I.-- arbres I.'- plus
élevés du globe e| rivalisenl .m hauteur avec 1 - plus grand
Eueali/ptus australasiens. \mi- possédons d'ailleurs, dans
nu- parcs, un- musées el uns herbiers, un grand i bre
d'espèces d'entre le- pin- belles d: la famille, originaires
.1.' e '. conl rées privilégiées.
C'esl la Californieel les Montagnes Rocheuses i|iii -mil
plus spécialement hantées par le- b^aux arbres d'essence
résineuse. Les . ibies maijni/ica M m i .. il • la Sierra-Nev ai la
el A. nobilis I.iinll.. de- sommets boisés d? l'Orégon, -mit
d'entre 1 -s plu- remarquables .lu genre. Il n'esl aucun
pépiniériste qui ne les considère comme tels ; ce -mil deux
arbres majestueux, atteignant, le premier 60 mètres, L>
second Un mètres il • ha ni. Il ■• -mil I rès voisins l'un de l'autiv
ei .ml même été longtemps confondus. C'esl le professeur
h'ngelmann qui. en 18~8,les détermina défini tivémenl el les
classa méthodiquenienl ensebasanl mu- la forme des brac-
tées du rené, rêeurvées chez 1.1. mai/ni/ira, ineurvé?s chez
l'autre. Plus tard, après avoir, en compagnie .lu professeur
( '. S. Sargent, lesavanl direcl -m- .1 ■ l'Àrboretum .1 i l'I ni
versité de Cambridge (Mass.) el le l lai m généreux du
très important défunl journal .. Garden and Foresi i>,
visité I.'- forêts un croissent ces espèces, il confirma -a
détermination el la précisa par d'autres caractères qu'il
découvrit -m plu .■ i pin- particulièrement en .■.■ qui coneei ne
les aiguilles).
Iian- le courant de l'année dernière il',' niai 1897),
M.. 1.(1. I. ''111111 m publiait, dans le Garden and Forent,
VAbies Shastensis, sujel de cette note et qui se rapproche,
lui au— i. de- deux superbes espèc - susmentionnées. C'esl
un arbre superbe, atteignant une hauteur moyenne de
ôf) mètres avec un diamètre moyen de P'OO à 1":! i à. la base.
Keorce noirâtre à l'extérieur, rouge à l'intérieui', profondé
mm il ridée ; feuillage moins raide que chez VA.ntui/nij
cônes généralemenl elliptiques à écailles protubérantes, les
apopln -''- garnies .le poils brimai res, dressés cl ré un. ■ i
les bractées i ré- dévelop] -, longues de U"'0i ii p.;u p;\s.
M. Covillc, du département de l 'agriculture à \Ya
hington a visité récemmenl le- territoires des montagne
île 1 i h.'. mi ei . pin- parti) ulièrein ni le M. m t Shasta el il
a constaté que le- immenses forets qui s'étendent an pied
de- M.ml- de- ( 'a-ea.le- el qu'oïl l'un ail liai il.'.'- pa r 1 . IbieS
nobilis, le -mil. en réalité, par II. Shastensis. Il en
déeouvril des territoires entiers sur la frontière .le
I ) irég i de la Californie, à près .le 2000 mètres d'altitude.
Lu compagnie de M. Kl mer, de Klamagh l'alls (l irégon), il
parcourut tous le- territoires avoisinants el lui surpris de
la beauté el de la majesté des forêts i lées par l'Aides
Shastensis, Sur le- Cascade-Montains, le Shasta Fir,
comme on le nomme là lias, atteint une altitude de 2300 ni.
ce i|iii lait supposer qu'il pourra s'acclimater dan- nos
Alpes ei dans notre jardin botanique de la Liniwa, à Bourg
si Pierre. Sa hauteur commune, dans ces endroits là. esl
(l) lu 'ne' den and Forest, ir 181, p. 1-'..
LE JAIiDIN
55
de 150 à 200 pieds, e'est-à-dire de plus de 60 mètres ! L<
branches en sont symétriquement étalées et les ra meaus tri
régulièrement ramifié • en sorte qu'on peut, à première vue
disl in guet cet arl le voisin qui l'entourenl da n ■
parages: les .1 concolor l. amabilis, A. grandis ou
tasiocarpa. Les très grands cônes qui se dressenl le long de
ses brandies [onl penser, dit M. Coville, à autant de petits
hiboux alignés sur les ra ineaux.
Dans son apparence générale, l'A. Shastensis offre une
ressemblance frappante avec VA. nobilis. Cependant, dil
M. Coville, I diffèrenl assez sensiblement i '
qu'il -"il facile de les idi ntifier de pri abord. Tandis
que le cône de 1 \ ■ nobilis (pris dans cinq collections diffé-
rentes) mesure 133 millimètres de haut, 5"i d'épaisseur,
c'est-à-dire qu'il esl plus de deux fois | > 1 1 1 ~- long que large.
ceux del I . Shastens.isi provenant de six endroits différents i
mesurent 131 mm. de haut et 70 de large. Les écailles du
cône de 1.1. Shastensis onl générali ment de 30 a 3.: n.
de large et les graim s, 13 mm. de long, tandis que ceux de
1.1. nobilis ont <l<' 20 à 25 et les graines, 10.
Mais c'est dans la feuilleque réside le meilleur caractère
spécifique; chez l'A. nobilis. la feuille ou aiguille est mar
quée d une étroite mais profonde rai 'e longitudinale à
partie supérieure, tandis que, chez I .1 . Shastensis, . ,, ,a>
su])érienre esl simplem -m earéi comme I inférieure.
M. Sêhwanger ayant bien voulu nous adresser, de
l'Etat de Washingl i il l'a découvert dans les en\ irons
du Skamokava-River, deux eCmasd'Abie.iShastrnsis, non
en avons fait un semis et avons remis une partie de ces
graines à l'établissement llaagé et Schmidt, d'Erfiirt,
qui le un •tira sans doute au commerce, car l'espèce n'a pas
encore été introduite en Europe. Les a qui nous ont été
envoyés répandent une odeur de résine si fortequela pièce
.tans laquelle on les a tenus est tout • imprégnée de ce par
l'uni balsamique. Il faut espérer que, clans quelques années,
le bel Abiès du Mont Shas/a ornera m» pares et
jardins.
IL CORRKVON.
PLANTES NOUVELLES OU RARES
SENECIO SMITHII
'I
On peut, sans être taxé d'exagération, dire que le Senecio
Smithu esi absolument inconnu de nos jours dans les cul
lui'-. Kl pourtant, quand Smith en parla pour la première
fois, en 1805. il figurait depuis quatre ans dans les jardin
de rhomas Evans où il avait fleuri <-n juillet de la même
année. Son introduction du Cap Horn datait de 1801. En
1883, nous l'avons rencontré à profusi 'nanl toutes les
plages de la Terre de l'eu de ses larges touffes aux feuilles
amples, aux corymbes développés. A cause de «es (leurs
blanches, les matelots de la mission de la Romanche, lui
avaient, de suite, imj posé le nom de i Grande Marguerite »,
Les Eûégiens leeonnaissent sous ladénomi nation de Govjîen.
Nous n'avons pas été assez heureux pour voir arrivi
bien les nombreuses touffes que nous avions rapporté
qui, nous semble-t il. ne demandaient qu'à prospérer. Tout
récemment, le Botanical Magasine lui a consacré une
planche et un article.
1. s.-necio Smithii D. <... Prodr. vu. 316; Hook, î. PL arcl,
il, 316; S. verbascifolius Hombr. et Jacq. Voy. PôteSud, t. 12;
Cineraria gigantea Smith. Exot. bot. u, p. 1 1. 1. 05: Brachypappus
Smithii Schultz bipont. in llohenacker, PI. MagclL Lccliter,
n' 1238; Cineraria leucanthema Banks et sol. Mk,
C'est sous le nom de Cineraria gigantea que Smith fil
connaître cette plante. Mais, en pa anl du genre Cinei
i .'in.- Senecio elle devint Senecio Smithii, \ De
i mdoili un Senecio giganteus existant éé par
Desfontaines pour une espèce algérienne, Hombron et Jac-
quinet, en raison de ses larges feuilles, en onl fait le
Senecio verbascifolius. Sans • inquiéter davantage de
la complexité de cette synonymie, rappelons que le Senecio
Smithii esi une plante des plus ornementale: . à tige simple,
lierbaeée, robuste, flstuleuse, à feuilles amples, couvertes
il un duvet aranéeux, les radicales épaisses, pétiolées et
rossièremenl crénelées-dentées, marquées d un ite ép
et de nervures proéminentes. Les fleurs forment des cor_> mbes
terminaux feuilles, portés par de robustes pédoncules. Les
ivons de la périphérie sonl nombreux, courts ou allongés,
lires, de couleur blanche; les fleurs du disque sont
quinqué-dentées et jaunes.
La désignation générique de Cineraria rend, on ne peul
mieux, le faciès du Senecio Smithii qui ne saurait être
re coin pi (u'â un gigantesque < inéraire. < esl encore
du nom de Cineraria leucanthema, Cinéraire à fleurs
blanches, que l'avaient baptisé Ranks et Solander, mais
l'tte dénominal de beaucoup la plus ; ienne, esl
restée manuscrite et doit, par conséquent, rentrer dans
I oubli.
Banks et Solander avaient vu sur place cette jolie Com-
posée, en janvier 1769, alors qu'ils faisaient partie du pre
inier voyage d'exploration de Cook, l'illustre navigateur.
i esi à la Terre de l'eu, enexploranl la Good Success 11"*/
[La baie bon succès), où non- l'avons également revu en
1n,s:{. que les 1 1. n v eélôbri s botanistes anglais ont découvert
Senecio Smithii. Il n'est pas rare non plus .tans le
détroit môme à Punta-Arenas h sur la côte ouesl du
i liili austral. Il s'étend jusqu'à I Ile de ( hiloé el on
rencontre aussi aux Malouines ou Falklands.
Ce grand Séneçon, appartient a un »roupe d'espèces de
l Amérique australe, toutes remarquables par l'ampleur 'I"
leurdé\ eloppement.
Le Senecio sagitlifolius en fait également partie; ses
fleurs sonl blanches, aussi réunies en vaste paniculecorym
Informe; mais ce qui le distingue à première vue, c'esl la
présence, à la, face supérieure des feuilles, 'lune double
ête étrangement festonnée qui peut, cependant, ne pas
toujours exister. Ce Senecio esl originaire de l'Uruguay.
I espèc • qui nous occupe présente également 'I aussi él roites
affinités avec le Senecio Hualtata, autre plante chilienne,
alement à peu près inconnue dans les cultures européen
n ai- dont les fleurs sont jaune paille.
Les trois Senecio signalés plus haut seraient d'excellentes
«•crues | r nos jardins; leur culture facile, leur rusticité
assurée permettraient de les répandre rapidement el d'en
oi loin le parti que leur valeur ornementale esl susceptible
de fournir. Seul, le Senecio sagitlifolius aétére ommandé
lors de son introduction, il y a quelques années; les deux
a lires méritaient également d'être popularisées.
Puisque nous en ommes à parler de Séneçons, ignalon
eore une autre espèi i de ce genre, toute différente et d'un
(oui autre intérêt ornemental, c'esl le Senecio candia
\alil. La Terre de Feu el le détroit de Magellan sonl sa
région d origine. Il n est pas gigantesque comme les espèees
du groupe Hualtata : d'humble structure, il est laineux ef
blanc argenté dans toutes ses parties; ses feuilles, grâce à
leur duvet soyeux, rap|)ellenl celles du Stachijs lanata;
- fleurs forment un petit corj mbe constitué par sept à huit
i apitules ne présentant que des tubes discoïdes, sans an
; »ule périphérique. Lecolorisdes fleurs esl jaune.
Coin mers léeouvrit le Senecio candidans dans le
détroitde Magellan, il y a plus d'un siècle et c'est sur un
i liantillon de son herbier communiqué par Thouin ques
\alil le décrivit. Retrouvé par la plupart des botaniste
oui ont \ isité la curieuse région de Magellan, non- l'avons
re.\ u .-n 1883, mais en bien moins grande abondance qi
n. rU, Smithii. Maintenant que le Détroit et la ITerre de
I .-u sont en train de se civiliser, c'est n spèceà intro-
duire.
P. HARK 'I
56
Il .lARMN
ABB0KM1ULTIRE FIH'ITIEM
Taille trigemme des coursonnes du Poirier
et du Pommier
Fis.
La taille trigemme esl ci une exl renie simplicité el repose
sur des règles très élémentaires, aussi est-elle facile ni
mise en pratique par les débutants.
Le nom de tailla trigemme, que lui a
donné son inmn ateur, M. .1. < !oui tois,
le distingué arboriculteur de Chartres
indique bien le mode de traitement, le
mol i rigemme étaiil formé de deux mots
latins: très, trois el gamma, bouton.
Il suffit donc simplement de savoir
distinguer, suj les branchés, les bou-
tons que nous appelons aussi yeux, ei
alors, en coupant chacun de ces rameaux
au-dessus du troisième œil, on pratique
la tailla trigemme.
Mais, si cette distinction esl extrê
memenl facile à faire pour les personnes
habituées à s'occuper de leurs arbres, il
n'en esl pas de même pour celles qui ne
fonl que di buter en arboriculture H cela
pour deux raisons : d'abord, parce
qu'elles croient rencontrer des difficultés
là où les choses sont très simples, el ensuite à cause
(h- dh erses formes que peuvent prendre les yeux.
Supposons-nous en hiver, à l'époque actuelle, en l'aae
d'une branche de prolongement pourvue de eoursom s.
Cette branche de prolongement se présente à nous, soùs
l'aspect d'un rameau plus ou moins ligneux et uniquement
garni d'yeux.
Négligeons, pour aujourd'hui, les règles présidant au
traitement des prolongements el disons seulement que la
taille conserve, sur ces prolongements, une quantité" cI'a eux
alculéede façon à ceque tous de\ iennenl
bourg is et, plus tard, coursonnes.
La période de végétation qui suit la
taille des prolongements les I ransforme,
et, de simples qu'ils étaient, ils devien-
nent rameux, c'est alors que l'on peul
appliquer la taille à i rois yeux.
II importe de sa\ oir que la première
taille des bourgeons latéraux placés sur
le bois de doux ans (prolongement de
I année précédente) se fait toujours à
trois veux (flg. 25).
Si chacun de ces bourgeons, appelés
désormais coursonnes, recevait la même
quanl ité d'air, de lumière et de sè\ e, les
trois yeux qu'il porte, subiraient, tous
trois, les mêmes modifications. Mais.
s savons que la situation d'une
braneh i d'un œil influe diversement
sur cette branche ou sur cel œil, et, par
suite, au lieu de n'obtenir qu'une seule sorte de coursonnes,
jl sou présente de différentes tonnes; M. .1. Courtois lésa
ramenées aux six cas distincts suivants:
1" ( loursonne à i rois j eux a bois ûg. 26) :
'-' ' l 'ours e à deux \ eux à bois et un dard
n (flg. 27) :
■'i ' • loursonne à un œil à bois et deux dards ou deux
ons (flg. '.'Ni :
I" < îoursoi à trois dards ou i rois boutons (flg. 29 i :
5° Coursonne à deux dards ou deux boutons el un
annulé (flg, 30) ;
6" Coursonne à un dard ou un boulon unique et doux
\ eux annulés (flg. ill I.
b Aucune autre combinaison, dit M. .1. Courtois, n'esl
possible avec la taille à trois yeux ou boulons. »
Nous n'avons plus à revenir sur la première taille (flg. 25),
puisque nous savons qu'elle se fait à trois yeux. Mais, si,
l'année qui suit cette taille à trois yeux, un afflux de sève
les l'ait développer chacun en boiirgeons et si les pincements
n'ont pas été-appliqués judicieusement, il faut alorsenlever
toute la pari ie de la coursonne sil née
au-dessus du premier bourgeon (suppri
mer les doux bourgeons supérieurs, par
conséquent I et tailler à I rois yeux le
bourgeon inférieur (flg. 26).
1 ne telle eotirsonne est, en quelque
sorte, rajeunir, après sa seconde taille,
suivant les deux traits noirs marqués
sur la figure 26.
1 lans un arbre bien i onduit par la
taille et surtout par les pincements, les
coursonnes doivent toujours être ni unies
ilnn œil à bois : c'es.t à cette condition
principale que l'on peul arriver à équi-
librer la \ égétation.
Le premier soin à prendre, par un dé-
butaul <|iii veut tailler s .s arbres, c'est
>t de simplifier chaque coursonne en ne
lui laissant, indépendammenl dos bou-
tons ou dos dards, qu'un seul œil à bois.
Lequel? - 1° Quand il n'existe ni dard, ni bouton à fruit,
on conserve l'œil à bois le plus rapproché de la charpente.
2" Quand il y a, à la base, un ou doux dards, on taille
sur le premier œil au-dessus de ces dards. 3° Si, sur une
coursonne, il existe, au même point. 5, li ou 7 yeux ee
que nu s auditeurs de Compiègne appellent le cas difficile
d'une tète de saule, — il ne faut en conserver qu'un, de
grosseur moyenne, muni de sous-yeux assez apparents.
J'ai donné ces détails supplémentaires pour los personnes
qui désirent traiter leurs arbres déjà
formés par la taille trigemme. Repre-
nons maintenant, pour los examiner, los
types de M. .1. ( lourtois :
1" Coursonnes à deux yeux à buis
et un dard ou un boulon. — La flg. '-'7
ew montre la taille . on compte 1 pour le
dard et 2 et ■> pour les doux yeux à bois
situés au dessus.
2" Coursonnes à un œil et (leur dards
ou deux boulons. — Nous comptons
(flg. 28), 1 el 2 pour los dards OU los
boutons,puis 3 pourl'œil placé au dessus.
3° Coursonnes à Irais dards OU Irais
boutons. — ( 'os trois dards sont issus
dos trois yeux i\e taille : ils se transfor
ni. généralement, par la suil ', en
boulons à. fruits (fig. 29).
'.-■-''• 1" Coursonne à deux dards ou à
deux bauious. Des trois yeux, un s'esl
tutres so sonl transformés en dards
m nu Iiimi-
il
annulé el los deux
(flg. :!,l> et, plus lard, comme dans le cas précédent, en b >u
Ions à fruit.
5° Coursonne ù un dard ou à un banian unique. ■- Ici,
deux yeux se sont annulés ( une le montre la Bg.31, el il
n y a plus, sur la coursoi qu'un dard qui so tranforme
en lambourde.
Des pincements ou cassements
M. .1. Courtois a proposé de substituer le mol cassement
au mol pincement.
« Pincer, dit-il, dans l'acception \ ulgaire du mot, een esl
LE JARDIN
Fie.
» pas enlever le morceau. Le pinceur n'enlève rien à l'objet
il pincé; il lui laisse, au contraire, la marque de ses senti-
« ments, parfois équivoques, une meurtrissure.
« L'acte es! réellement une rupture, un cassen I, on
« dira cassement herbacé, ce qui permettra d'opposer cette
« opérai ion à une
M autre, qui cassé
« el qui rompl
" êg a I e m i .
» mais donl les
« effets «ml 1 1 pu i
« autres : le cas
» se m 0 il i I i -
u i/nrii i . ii
Chaque bour
geon lierbacédoil
61 iv cassé à 0m20
Im25 de lon-
gueur, ce qui re
présente environ
cinq feuilles bien
consl ituées. 1 n second et même un troisième cassemenl peu'
vent être souvent nécessaires, ils se font à trois feuilles au-
dessus du précédent .
11 laui au^^i comprendre les èbourgeonnements el démem-
brements parmi les opérations d'été.
«Taillée à trois yeux ou boutons, ajoute
u M. .1. ( Jourtois, chaque eoursonne il''
« Poirier ou Pommier de\ ia. normale-
ci ment, ne développer qu'une pousse
ii à, bois , née de l'œil ou bouton
u n° M. li- supérieur, les deux yeux ou
h boutons inférieurs n" 2 et 1 restant
« à l'étal il«' rosette ou dans la voie
«de fructification. Mais un excès de
u vigueur sur certaines coursonnes
« peut faire se développera bois le n" 2
« el même le n" 1 ; une seule pousse à
» buis i|,'\ anl êl re conservée sur chaque
ii eoursonne, le n" :! est ébourgeonné, si
k ii bois si' développe le n" 2, qui est
m ébourgeonné à son tour, si à bois se
» développe le n" 1. La mis.' à huit de
n lacoursonne, dans ce cas, est àrecom
n mencer, mais, chose pins importante
«qu'une fructification partielle, l'égalité entre
n sonnes est rétablie ou maintenue. »
Comme on peut le voir, ce mode de traitement il«'s cour-
sonnes du Poirier etdu Pommier est très simple à mettre
en pratique : il présente, en même temps, l'avantage de réus-
sir sur toutes les
variétés de \ i-
gueur normale.
Aussi, ne saurai-
je trop engager
les amateurs peu
initiés, à l'em-
ployer; ils s'en
trouveront bien
el éviteront sur-
luiil ainsi Les
mécomptes que
d'autres métho-
des . pi'ui êl re
remplies d'aléas
Fi». 30.
I!
Fig. '.'S.
plus rationnelles, mais, à coup sur, plu
pour l«'s débutants, peuvent leur faire éprouver.
E. COURTOIS.
Professeur ri la Soriété d'Horticulture
de Conipii'ijne.
Arbustes à Floraison tardive
A la lin de l'été, les jardins sont dans tout leur éclat : les
corbeilles, les plates-bandes, les devants de massifs avoi-
sinant les habi
lai ions, toutes les
plantations lima
les enfin, onl
atteint leur déve-
loppement nor
malet leurmaxi
m u m de beauté.
11 non est pas
de même des
plantations ai
bustives et, si on
pénètre plus a-
vant dans le jar-
din paj sager où
les arbustes seuls donnent la note gaie, on esl surpris de voir
qui' la majeure partie de ces derniers entrenl déjà, à cette
époque, dans la période de repos.
( ,. n'est pas encore l'automne et, cependant, dans
certains genres à floraison printanière, la végétation est
r plôtement arrêtée, les feuilles jau-
nissent, l'effet ornemental est déjà bien
diminué.
Par contre, il en esl quelques-uns dont
les joli. ^ fleurs il'- formes '■! de coloris
variés, no font que commencer k s'épa-
nouir et qui, jusqu'aux gelées, font
l'ornement des massifs.
C'esl cettedernièfecatégoriequifait l'ob
jetdecel article où nous allons signaler
les quelques genres, espèces et variétés
les plus méritants au point de vue de
la rusticité el des qualités ornementales :
Hibiscus syriacus. s\n. Althœa
,,(| frutex. - Tout le monde connaît ce
charmant arbuste aux jolies feuilles lui-
santes, trilobées, qui omet, depuis août
jusqu'en octobre, ses belles fleurs, ou forme de Rose-
Tréiàiéres. Les fleurs naisseul a l'aisselle des feuilles, sont
portées par dos pédoncules plus longs 4110 ces dernières el
s.- présentent bien à la vue. L'Althœa, très vigoureux et
rustique, peut être cultivé dans tous les terrains sanssoin-
spéciaux : cepen-
dant, il préfère
uni- terre fran-
che légère. Son
feuillage luxu-
riantetson abon-
dante floraison
doivent le faire
admettre dans de
notables propor-
tions lors do la
plantation des
massifs. Il so prê-
I ■ très bien à la
taille et on peut en faire de jolies pyramides pour isoler ou
grouper sur les pelouses. Les variétés à fleurs simples sont,
dans ee cas, très reeommandables ; de coloris franeset bien
tranchés, elles sont d'un effet ravissant. Elevé sur petites
tiges de lm00 à 1"'10, c'est un arbuste de premier ordre
pour les plates-bandes dos carrés français. Il forme une
tête régulière qui, i\!^ les premiers jours d'août, se couvre
littéralement de fleurs. En un mot. c'est un des plus beaux
58
LE JARDIN
arbustes parmi ceux à floraison estivale. Voici un
choix des meilleures variétés à fleurs doubles de cette
pèce : iillin plena, blanc double, extra : ainaranthe,
rouge amaranthe : ardcns, rouge pourpre, superbi irea
plena, bleu, très beau; bicolor hybrida, blanc, maculé
violel : Boule de feu, rouge pourpre; Comte de Hainaut,
blanc carné; Duchesse de Brabant, rouge violacé, très
beau; élégant issima, blanc, maculé rose, extra; grandi
dora superhu, panaché blanc el rouge : Jeanne d'Arc,
blanc pur (un des plus tardifs ) : l.mhj Stanley, blanc
carné, maculé de rose, extra : La Reine, rose, très beau ;
Leopoldi plena, blanc, à base des jiétales pourpre; luleola
pli-nu. blanc crème, fond jaune ; purpurea plena fol. car.,
pourpre foncé, à cultiver pour son feuillage panaché, les
(leurs, trop doubles, s'épanouissenl mal; raniincnli/lora
violet, maculé blanc : speciosus, blanc rosé.
Parmi les variétés a Heurs simples, nous cil.ions.
cwlestis, bleu; totus albus, tout blanc ; rubra, rouge.
Ceanothus americanus et ses variétés. Ar-
bustes 1res gracieux avec leurs élégants thyrscs de Heurs
légères, variant 'lu blanc pur au bleu foncé en pas-aui pa.'
toutes les nuaneesd : cette couleur : quelques-uns sont i .>-.•-.
D'une abonda née de floraison exl raord inaire, les ( 'eanofhus
-.nui fleuris depuis juin jusqu'aux gelées. IN oui très
rust'ques ci peu délicats sur le choix du i irrain qu il-- peéle
renl cependant frais ci léger, ' in doit tailler conrl au pïin
temps ; les (leurs naissent sur le bois d • l'année. (' 's ar
bustes se plant ■ 1 1 1 en group 'S ou en bor Jure.
Ca3Sia marylandica. Ji i arbrisseau donnant,
d'aoùl en octobre, de nombreuses fleurs en grappes, I un
jaune éclatant. A planter eu groupes sur le (levant des
mas-iis nu vu i- ).., plates-bandes.
Cytisus nigricans. Plante naine formant de jolis
buissons qui s - couvrent, on juillet, de longues grappes do
fleurs jaiiu ■-. odoranl s. l£n ayant soin de couper les fleurs
dès qu'elles sont passées, I ■- yeux inférieurs s.' déve
loppenl el dnuncn! une nouvelle floraison qui dure jus
qu en octobre.
Cytisus schipkaensis. -- Charmanl arbuste n,.u-
vellemen! in m luil des lîilk i:i- el d muant, à profusion,
de jolies fleurs, blanches pendanl tout l'été.
Ces deux ai-l.uvi.-s s'emploient dans les bordu'es. i m les
cultive égale ni sur petites tiges à l'usage d >s carrés
français, en les greffant sur C. Lul/wniim.
Dasmodium psndulifloi^um. Charmante Papil-
lionacée originaire du .lape ci ; lit; -s de l'"5Û à 2 mèl res. gra
eie isem -ni retombant ■-, terminé -s par de longn ■- pan i ouïes
.le fleur.-! rouge, violacé. AI lante floraison d'; i ju-
qu'aux gelées. Propre surtout à l'ornementation des ro-
ea i lies i i des pari ies accidentées,
Hydrangea paniculata grandillora. IL ( i ,
mode depuis quelque aune ■ . , tte magnifiqu • plante
mérite d'être plus répandue encore. Peu d'arbustes m tique
de plein air peuvent lu! .'-ire comparés comme abondance .-i
durée défloraison. Kn elîet, ses superbes panicules de fleurs
blanches passant au rose, durent depuis lin juillet jus
qu'aux grands froids. < >n le plante en groupes isolés ou
sur le devant des massifs, lilevésur petites tiges, on l'em-
ploie dans les plaies Lan. les des carrés français. Pour obte-
nir le- énormes paniculesque l'on admire dans le- e.xposi
lions, il faut tailler court, à deux ou trois yeux, ci . au début
delà végétati mlever une partie des jeunes bourg s.
en ne conservant que 1.-- mieux constitués, afin que ces
derniers soient suffisamment espacés pour ne pas se nuire.
Indigofera dosua. I i joli arbuste de 1"()0 à
l"..'iit, originaire des montagnes .lu Népaul. Pendant tout
l'été il est couvert de fleurs violacé en grappes dres
sées Précieux p.. m- la garniture des rocailles.
Leycesteria formosa. Joli arbuste originaire .lu
Népaul, atteignanl lm50à2 mètres el produisant d'abon-
dantes fleurs roses, en grappes terminales, .hua ni tout l'été.
A I automne, ces fleurs .1 îenl naissance à des fruits rouge
violacé d'un effet très ornemental. A planter dans les
parties ombragées, a 1 intérieur des massifs.
Potentilla fruticosa. Petit arbrisseau des Pyré-
ni par conséquent très rustique, donnant, tout l'été, de
jolies fleurs jaune d'or disposées en cory m be. A planter eu
bordure .1.-- massifs.
Spirées variées. Spircea Billardi. - Dejuinàsep
teinbre, fleurs en épis d'un beau rose vif ; arbuste attei-
gnant 1"50 à ■-' m'q.ivs. Intérieur .1.-- massifs.
Spinra Bumalda. Floraison interrompue depuis
juin jusqu'aux gelées : fleurs en eon mbe, d'un joli rose \ il.
Depuis quelques années, il existe des variétés à (leurs
rouges Lien pin. brillantes que chez le type : \. Bumailu
ruberrima, S. Anthony Watcrer, S. japonica rubra 1 1 1 qui,
cm une le Spinra lin m al du , peuvenl être avantageusement
employées en bordure des groupes .1 arbustes.
Spircea callosaci ses variétés. Charmants arbustes
nain -. à fl. -urs eu eon mbe. Abondante Floraison en juillel
septembre. Formentde jolies bordures.
Vitex Agnus castus i Ai lu.- a poivre). Arbrisseau
indigène atteignanl 2"rô0 de hauteur, à f.'uilles ai.. ma
tiques, digitées, blanchâtre en .1- i ; depuis aoùl .•!
pendant tout l'automne, nombreuses fleurs blanches, roses
mi violettes, en .'-pis. Vigoureux el rustique. A piauler
.Unis 1 intérieur des ma -i i -.
Kn tenant compte de l'époque de floraison .les arbustes
lors delà plantation et, en intercalant, parmi les espèces à
florai/bn printanièro, celles que nous venons d'énumérer,
on obtient une succession de fleurs ininterrompue depuis
les premier-: beaux jour jusqu à I approche .le I hiver.
MAXIME MARCHAIS.
Les produits de Culture forcée aux Halles
Si, dans mes notes, il m'arrive de parler de produits du
Midi ou d'importation, dont la culture n'a pas été for-
cée; c'est parce que ces produits sont vendus concurrem-
ment avec nos produits forcés et qu'il y a Intérêt à faire
u lomparaison.
Les Asperges de I.auris. qui sont fort belles .cite ann< e
et qui atteignent jusqu'à l'i lianes la crosse botte, font m e
concurrence redoutable a nos Asperges dites jardinières
(des environs de Paris ; ces dernières n'uni lait que 13 fr. eu
en moyenne, avec des prix variant de 8 a -.'i lianes, pour
l'O bottes cnvoye.-s au pavillon n G, dans cette dernière
quinzaine.
Quelques caisses de Haricots verts au prix de 8 à 10 Iran,
les 0 kg. 500.
100 kilos de /;/,.-./, Alicante vendus de i a n francs le I. il...
.i 200 kilos de Colnian de'i a 0 francs.
Depuis le 12, l.-s prend res Fraises l> Morére, les caisses
de . .. 10 fruits irréguliers, adjugées 10 fr. 50 et il francs.
A signaler un envoi .le Fraises le Morére du Midi, dont
les fruits ass.v réguliers, ont lait de 1 franc a I fr. 50 pièce.
In.- corbeille d'une demi-livre de Fraisedes ijuahi' sai-
sons d'Ihercs. a été vendue 11 francs.
Il a été expédie au l'avili un, venant de Londres. en\ iroii
,u caisses .1.- pêches du Cap. caisses de Î0 a '.'4 fruits asses
colorés arrivés dans de 1 nés conditions; les prix, qui
étaient au début de 30 a i.' Iran. -s, -..m tombés à 18 el
2(1 francs : ..n n'en veut déjà plus.
Peu d'Ananas en pois, à des prix toujours faibles.
Lilas blanc de 2à6 francs la botte; le paquet du Muguet
deOfr. 75 à I fr. 50 ; les bottes de Roses à environ 4 francs :
le gros boulot de Violettes, depuis 0 fr.60 : enfin des Tulipes,
de t) fr. 40 à 1 franc le paquet.
J. M. B.
(i.
/ TarUin 1898 page 40. — Planche en Meurs.
LE JAlïliiV
Les Nouveautés inédites de Chrysanthèmes
Présentées en 1897.
m. M le i planti ne m mquenl jamais,
lins ceux qui i iprennenl bien leurs intérêts, de
iter au public, tous les an leui gains les plus remar
's. L'exposition de Paris esl toujours bien pai
■ rapporl el nous pou\ on affl pie i e n esl pas
ses moind res atl ra il . surtout pour I a mateur qui \
étudier le | ires ace plis depuis La saison der-
Les
du m
pré: ei
quabl
sous i
nu di
\ ienl
n ière.
Parmi les semeurs
c es| à qui em portera le plus grand q
ii se lassail pas d'admirer les superbes variétés : Modcstia,
Y'Ula Ernest o, \mi Pacidto el d'autres encore, toutes pri-
mées. Malheureusement, au bout de quelque innée , quel
qucfois même dès la première année, le dësanch; uienl
commence. Qui ne se souvient, en effet, de la belle variété
Erâ/elli Callrimbo au ion superbe carmin velouté. ( oni
bien la réussissenl e e aujourd'hui '.'
( esl à croire que. pour conserver leurs brillantes cou
leurs, toutes ces jolies variétés réclament le beau ciel
d'Italie qui les vil naîtr i, tout au moins, celui de la
1 'io\ e
Malgré cela, que les amateui e rassurent, car, si, cha
!■ année, un certain nombre de variétés disparaissent,
Fis. ::•'.
C/irysantfi me Priai i )ndu(.
nombre il rtificuls de mérite. Comme les années précé-
dentes, \l. Calvat, de Grenoble, esl toujours le grand
maître, el les gains qu'il a présentés en 189"! oui été
très admirés. C'esl que M. Calvat esl non seulement un
habile semeur, mais ; n :oreun cultivateur émérite qui sait
faire atteindre aux variétés nom , -lies qu'il obtient leur
développement maximum. Mais, le climal de Ui
noble, ipii seconde, i I »st juste de le dire, les efforts de
M. t 'ah al , n'esl pa c mu à toutes le région . ■ I • ■
ce qui explique les désillusions qui se produisent chaque
année, lorsque l'on cultive ses nouveautés dans un sol .1 iffé-
i-oiii et sous un climal moins favorisé.
[1 en est de même pour les variétés de provenance ita-
lienne présen par M Scalarandi; de Monza. Le public
empressons is d ajouter que, chaque année aussi, s'aug-
mente le nombre des semeur dont les obtentions, aussi
remarquables que celles qui disparaissent, surgissent de
h us côtés.
Très admirées aussi étaient les iveautés de M. Chan
I lier, de Ba\ ■ : Dur, d'Orléans, rouge grenat; Ville de
Hordeuui : LcMureadem, rouge feu; Commandant Fris
son, rouge chaudron : qui, toutes, onl obtenu des certificats.
Les gains de M. Chantrier peuvent rivaliser avec ceux
des premiers semeurs, je dirai même avec ceux de M. (';il
\.ii, car ils se tiennent toul aussi bien, mais M. Chantrier
ne les présente pas assez au public dans les expositions, ne
1 -s v net pasassez aux comités floraux, el surtout ne les
< ultive pas assez à la grande lleur.
60
[.!•. JARDIN'
M. de Reydellet, l'exeelleni semeur bien connu, main-
tient toujours sa réputation et M. Héraud apporte djm ses
nouveautés il'' bien jolis coloris.
Parmi les nouveaux semeurs, nous citerons M. Mori< res,
de Moissae (Tarn-et-Garonne) qui a présenté de superbes
gains tels que Joseph Morièrcs, Le Tsar Nicolas el sur-
tout Grande Duchesse Olga, magnifique variété | rpre,
pointé or, il'' i rès belle forme.
La région parisienne a été représentée par M. Nonit de
Châtillon (Seine) qui, depuis deux au--, nous montre des
obtentions de valeur :i\.'ini an moins te mérite de réussir
par toutes les cultures. Parmi les variétés les plus remar-
quées de ce cultivateur, nous citerons : Mme Gabriel Debrie,
blanc carné, coloris rare; Mlle BertheDaupias, au délicat
coloris blanc porcelaine; Mlle Yvonne Parage, forme des
plus éclïevelées que l'on connaisse; Mme Frédéric limants,
blanc soufré; M. Georges Robert, rouge el or; el surtout
Paul Oudot (fig. 32), île coloris maïs transparent .
Nous h,' pouvons terminer eette courte revue des nou-
veautés sans exprimer le regrel que nous avons éprouv de
ne pas voir figurer, à eette exposition île Pars, les nou-
veautés île MM. Louis Lacroix, Bruant el Delaux.
Les amateurs auraienl été charmés -le pouvoir juger les
nouveautés obtenues par ceux qui mu eu 1 heureuse chance
de trouver des variétés de valeur telles que Viviand Morel
et Phœbus peur M. !.. Lacroix ; Arthur Gué el Mme Jane
Leoy-Alcares, peur M. Bruant et les fameux panachés
île M. Simon I > •lau\ 1 1 1.
Nous espérons que, en novembre 1898, chacun étant bien
préparé, les apports seront encore plus nombreux el surtout
bien choisis, car tous les s 'meurs auronl à cœur de figurer
à cette exposil ton.
Quelques personnes pourraient penser que le nombre îles
nouveautés mises au commerce chaque année est bien grand
malgré la sélection qu'entraîne l'attribution des certificats
Je mérite, mais nous leur ferons obs i\ er qu'il en disparaît
presqu'autanl d'aneie s qui ne peuvent plus lutter avec
les nouvelles venues, tant au peint île vue île la fornle,
qu'au peint île vue du coloris el de la vigueur. Ni. us som-
mes en effel obligés île constater que bien des variétés,
ayanl brillé d'un vif éclal au moment île leur première
floraison, mu aujourd'hui entièrement disparu des collec-
tions. V. ROUGE.
LA VENTE DES FLEURS AUX HALLES
Cette importante' question passionne les esprits et non
seulement les intéressés, mais aussi les acheteurs eux-
mêmes s'en occupent. Cette confraternité, aura, nous en
smnmes persuadés, d'heureuses conséquences pour les
résultats attendus avec impatience depuis de longues
années par nos cultivateurs-vendeurs.
Dans l'importante et, pouvons-nous dire, imposante réu-
qui a eu lieu le dimanche 6 courant, la résolution suivante
a été adoptée à l'unanimité :
« Les différents syndicats d'horticulteurs et vendeurs de
« Heurs, réunis en Assemblée générale, le G février, prient
ii leur bureau de désigner une délégation pour continuer
« les démarches auprès de l'Administration et de la Com-
« mission supérieure, et demander:
« 1° Le maintien de la vente des fleurs coupées aux Halles.
, « 2- Le tranfert du Carreau des lleurs au pavillon n° 6 et
« ses abords, avec le mode de vente actuelle.
« Ils repoussent énergiquemenl toutes propositions qui
« tendraient à les éloigner des Halles. La Bourse du Com-
« merce, notamment, ne pouvant pas être considérée
« comme faisant partie des Halles. »
MIL les Préfets de la Seine et de Police, ayant exprimé
aux Présidents des Syndicats le désir que la décision prise
dans cette réunion, leur soit communiquée, afin d'en trans-
mettre copie à chacun des membres de la Commission supé-
rieure des Halles, la présente décision fut donc, la réunion
une fois terminée, immédiatement copiée et envoyée.
Il est doue bien évident que l'Administration semble
disposée à discuter les propositions qui lui seront laites et
mémo à les appuyer auprès de la Commission supérieure.
Nous sommes donc convaincus par suite, que nos cultiva-
teurs-vendeurs obtiendront satisfaction.
HENRI THEULIEB I ils.
l)LeJardin, 1897, page 72; Flanche en couleurs.
UTILISATION DE LA CHALEUR
perdue dans les Chaufferies.
l
Aujourd'hui, les établissements horticoles chauffent
leurs serres et leurs bâches à multiplication, à laide de
thermosiphons ou d'autres systèmes analogu «de chauffage,
à la vapeur. Les fourneaux ;ï conduits de fumée ne sont
presque plus en usage, étant incommodes el ne fournissant
pas une chaleur régulière.
Ce que chaque horticulteur cherche, c'est à avoir un sys-
tème de ehaulfage pratique, satisfaisant à toutes les exi-
gences de s,. s cultures tout eu réalisant une économie de tra-
vail et de combustible. Aussi doit-on porter beaucoup d'at-
tention à eette question. Mais, dans presque tous les chauf-
fages, il se perd une notable quanl ité de chaleur et surtout
dans les grands établissements où le système de chauffage
■ ■si commun à toutes les serres. La chaufferie n'est généra-
lement pas fermée el la grande quantité de chaleur qui
s'échappe du foyer n'esl pas recueillie. On pourrait cepen-
dant utiliser cette chaleur à de nombreux usages, tels que
chauffage 'les bâches à multiplication, des serres portatives,
des ateliers de rempotages ou de travail hivernal quel-
conque, etc.
La chaufferie étant toujours plus liasse que le niveau du
sol, ou peut très bien la recouvrir et la fermer complètement
par nue légère construction. Supposons que vous vouliez
utiliser cette chaleur pour une bâche à multiplication ou
une serre portative ; pour cela, vous placez, au dessus de la
chaufferie, un fort griilageen bois mi en 1er. que vous gar-
nissez, ii sa partie supérieure, d'une légère couche de mousse
ou de tannée, laissant facilement pénétrer la chaleur;
celle-ci étant plus légère que l'air ambiant, se porte tou-
jours en haut de la chaufferie pour se condenser dans la
loin lu-, qui se trouve ainsi constamment chaudeel se main-
tient a un degré de température assez élevé. Il n'y a plus
i]U ;i disposer au-dessus le coffre destiné à recevoir les châs-
sis .m la petite serre portative.
Les plantes placées dans ces petits locaux se portent très
bien, car il n'y a là aucune poussière, celle-ci étant tami-
sée par la mousse. La chaleur n'y est ni sèche, ni aride,
paire ((lie, en traversant la couche quiest imprégnée des eaux
d'arrosages, elle se sature toujours d'humidité. En somme.
on a ainsi une bonne el forte chaleur de fond, chose que
lmi recherche si souvent pour certaines plantes.
La construction d'un atelier de rempotages ou de travail
hivernal esl aussi facile. Le ciel de noire chaufferie est
alors formé par une très forte grille à barreaux résistants,
grille 411e l'on ne recouvre pas, car le peu de poussière qui
s'échappe de la chaufferie ne peul nuire aux travaux effec-
tués en cet endroit. On peul aussi remplacer le dil grillage
par un plancher dans lequel mi ménage quelques ouver-
tures grillées. < >n recom re le toul d une construction quel-
conque soit en briques, soil en pierres et de grandeur appro
priée aux besoins et au travail que l'on veut y faire.
Une foule d'autres petits édicules et d'autres petits lo-
caux dans le genre de ceux sus-indiqués el nécessitant un
certain degré de chaleur peinent très bien être établis dans
ces mêmes conditions. s..u\ cm. la chaufferie est embarrassée
et non disposée pour recevoir une de ces constructions, vous
pouvez alm-s avoir recours à l'établissement d'un petit cou-
loir souterrain partant de la chaufferie (recouverte el fermée)
et allant communiquer avec le local situé à l'endroit dé-
siré pour 5 amener la chaleur ordinaire ni perdue.
• In peul donc comme vous le voyez,tirer de grands avan-
tages des chaufferies, el c'esl un des meilleurs principes
économiques que d'utiliser cette chaleur jusqu'ici perdue.
Dans une prochaine causerie, je ferai connaître une fa-
çon d'utiliser avantageusement l'air chaud qui s'échappe
des thermosiphons, par les petits tuyaux en plomb situes
aux angles des conduites d'eau chaude.
JOSEPH ALARY.
LE JARDIN
61
LES FLEURS POUR TOUS
La culture des fleurs par les ouvriers. 1 1 1.
Pans la première partie de cette étude, j'ai examiné ce
i|iii étail fail el ce qu'on pouvait tenter dans le bul 'I incul-
quer aux enfauts le goûl des fleurs et, par là, leur faire
aimer la vie rurale. Majs la culture des fleurs esl égale-
ment appelée, par les améliorations qu'elle | >- - 1 1 1 apporter el
par les moyens variés de récréation qu'elle fournil aux ou-
vriers des villesel à ceux des campagnes, à rendre de grands
servicesdans les classes laborieuses.
Il \ a lieu d'examiner, à part, ce qui esl fail el ce que 1 on
peut tenter dans le but de vulgariser, chez les. ouvriers des
villes et chez ceux des campagnes, le culte des fleurs, étant
donné qu'ils ont, chacun, des moyens bien différents pour
s'exercer dans cette culture.
Les nu\ riers des \ illes ne possèdent en effel que les appuis
de fenêtres, parfois un balcon (quelques-uns, en très petit
nombre ceux-là, un petit jardin) pour cultiver les fleurs ;
iN font donc du jardinage en chambre, de l'horticulture
d'appartement. Les ouvriers des campagnes, au contraire,
uni généralemenl un petit jardin donl une parcell iquel-
ques plates-bandes sont réservées aux fleurs; leur champ
il essai est donc plus vaste.
Les Parisiens ont, de tous temps, aimé les fleurs. Déjà,
au xiv' siècle, les ordonnances de police tentèrent d'empê-
cher de cultiver les fleurs sur les fenêtres. Lm auteur raconte
que, en 1699, les Parisiens s'obstinaient, malgré la défense
île la police, à cultiver des fleurs sur les fenêtres.
La flore des fenêtresesl assez étendue à Paris, et, chose
Remarquable mais non étonnante, c'est dans les quartiers
ouvriers que les fenêtres des petits logements, perchés bien
haut, sont les mieux garnies. Voyez aux Champs-Elysées
et dans (uns les quartiers riches el cosmopolites, vous n'y
trouverez que très peu .le fleurs. Les habitants de ces quar-
tiers ont d'autres distractions; le théâtre, les fêtes el les
bals les captivent et les entraînent.
La place donnée aux fleurs est restreinte et parcimonieu-
- imenl distribuée afin de loger, sur les fenêtres, le plus de
pois possible. Beaucoup d'ouvriers, ne se contentant pas
de l'espace. réservé sur les fenêtres, garnissent une partie
des façades avec des plantes sarmenteuses. l>ans les rues
étroites, des ficelles sont tendues d'une fenêtre à l'autre
ri servent de support à quantité de [liantes grimpantes el
particulièrement au Cobœa, qui semble être un lien d'amitié
entre mhmus. Les plantes les plus cultivées sont celles que
les un\ riers peuvent se procurer à bon compte sur les mar-
chés el qui lent preuve de rusticité. I ne toute petit.' plante,
grâce à des snins constants, grossit \ itéet donne des quan-
tités de boutures. Ces boutures sont tendrement aimées, car,
les ayant obtenues lui-même, l'ouvrier y attache plus de
prix. Les Pelargonium, Fuchsia, Bégonia, Basilic. Œillet,
Rosier, Giroflée, etc.. sont les plantes qui sont le plus gêné
ralemenl cultivées dans le centre de la b'rance.
Sur les balcons, on cultive très souvent quelques arbustes
à feuillage vert et quantité de plantes sarmenteuses ou par-
fois considérées comme telles, qui serpentent parmi les
balustres et retombent ensuite gracieusement comme une
cascade fleurie. On ne saurait trop recommander d'orner
ainsi les balcons et les fenêtres; cette éclosion aérie le
Heurs est charmante; parmi les plantes à préférer pour cet
usa,".''. 1'' Pétunia et le Pelargonium peltatum (Géranium
à feuilles de Lierre) sont des plu- recommandables.
L'ouvrier voit arriver avec tristesse les premiers froids,
qui, sauf quelques arbustes verts et plantes rustiques, vont
(I) Mémoire récompensé par le Congrès horticole de 1S97.
faire disparaître la végétati les fenêtres el des balcons.
Ces! alors qu'il se livre, à l'intérieur de son étroit logement,
avec une sollicitude égale, a la culture des plantes dites
d'appartement représentées principalement, à Paris, par les
Aralia, Caouteh (Ficus ), Draca'na, Aspidistra, Lato
(le Palmier des Parisiens) Phœnix, Araucaria, < 'licia, etc.
Ces plantes sont les hôtes de l'intérieur pendant presque
toute l'année. A l'approche des froids, une partie de celles
cultivées .i|r les lellétres e| que I "Il con-er\ e |iol|r faire .le,
boutures au printemps, ainsi que les oignous à fleurs cultivés
en potsel sut carafes, viennent s'adjoindre à elles.
Beaucoup d'ou\ riers cultivent maintenant de mignonnes
petites plantes grasses dans des serres minuscules et porta-
tives : c'est une charmante invention, qui permet .|,> réunir
quantité de petits végétaux dans un espace restreint où ils
croissent vigoureusement Le- serres-fenêtres seraient à pré-
coniser si leur installation n'était aussi coûteuse ci en de-
hors des nin\ ens que possèdent les ou\ riers.
Il faut voir comme ils les soignent leurs chères Heurs, et
cm m nie ils sont contents de les pet rouver sur l'appui de leur
fenêtre en rentrant de l'atelier el de leur prodiguer les -iiin-
qu'elles exigent .
Malheureusement, la plupart n'ont pas les notions suffi-
santes et subissent des échecs parfois continus dans la culture
.le leurs plantes d'appartement. Tous ne peinent discerner,
à première vue, quand il convient de les arroser : ils
donnent tropd'eau ou pas assez. 1 le là, de nombreuses petites
déeeptionsqui parfois découragent, car souvent des plantes
nouvellement achetées dépérissent : ce n'est pas extraordi-
naire, le traitement n'étant plus le même, il faut qu'elles
s'acclimatent dans le nouveau milieu.
Il y aurait certainement lieu d'organiser des cours d'hor>
tieulture populaire dans certains centres ; cours qui vise-
raient principalement la culture des fleurs. Ce serait un
enseignement fécond. A défaut de leçons suivies, des confé-
rences y suppléeraient. Beaucoup d'ouvriers y assisteraient
tainement, car ils seraient enchantés d'y venir puiser des
nui in n s qui leur seraient précieuses. Mais Userait nécessaire
que ces cours soient absolument élémentaires et que le pro-
fesseur appuie ses exposés théoriques, par de petites opéra-
lions manuelles el pratiques. Cel enseignement populaire,
dans les villes, ne devrait comprendre que tout ce qu'il esl
indispensable de connaître pour cultiver les plantes sur les
lenétres. dans [es appartements et dans les petits jardins:
s'étendre au delà serait inutile. Cependant rien de ce qui
peut aider à la bonne intelligence dans ces cultures ne de-
vrait être négligé. Par exemple, on sait que. pour cultiver
des Heurs sur les lenétres et balcons, il faut tenir compte de
l'exposition. 11 serait donc lion que le conférencier n'omit
pas de donner là-dessus les explications nécessaires et. en
désignant les plantes à cultiver, énumérâl celles qui s,,
comportent le mieux à telle ou telle exposition. Il ne serait
pas inutile non plus de parler de l'emploi des Heurs coupées
ci des plantes dans l'ornementation etde la composition des
bouquets et corbeilles. Ce serait là un moyen sûr d'attirer
un auditoire plus nombreux encore.
• 'equil conviendrait défaire, toujours pour encourager la
culture des fleurs, ce seraient des distributions gratuites de
graines, boutures, plantes, pots el terre pour les cultiver,
laites aux mi\ riers. Le sen ice municipal des plantations de
la ville de Paris, pour ii' parler que de lui. ne pourrait-il
pas mettreà la disposition des classes nécessiteuses les plan-
te- qu'il a en trop pour les garnitures des parcs et jardins
urbains, ou bien, faire multiplier un plus grand nombre
de piaules à cet effetV Pour leur distribution, il serait facile
de nommer une commission spéciale qui ferait les démar-
ches nécessaires, a lin que la distribution soit judicieusement
et légalement faite et que les piaules soient utilisées dans
d'excellentes condition-. Les journaux techniques" et autre
62
LE JAKUIX
et les revues populaires ne manqueraienl eertainemenl pas
(je donner leur appui a cette œm re philanthropique II
y a eertainemenl quelque chose à tenter de ce coté, lil ' ela
n'empêcherait pas la vente courante des plantes de îc l'aire,
cela ne pourrait, au contraire, que l'accentuer, au fur el à
mesure que le goùl des Heurs se populariserai! davan
'
l-'ig. 33. — Coquelicot japonais doubla '""»
rompue/ varie.
a ei
nrga-
nème
N'' pourrai! on pas, à Paris, cette ville-lumière pai
lence, de même que dans les grands centres Français
niser des concours floraux entre les ouvriers, voire
des concours de balcons et 'I'' [enctres fleuries analogues à
ceux qui obi inrent, dans quelques \ illes belges et à Genève,
de si remarquables succès les années précédentes'? Ces con-
cours i stitueraienl une puissante émulation el contribue-
raient mêmeàrembellissernenl des villes. Quel magnifique
spectacle oflriraienl les longues rues ainsi pavoiséesel déco-
rées d'une éclosion de fleurs! El comme il sérail agréable, pour
l'ouvrier, en rentranl de son lra\ ail, d'apercevoir les fenêtres
de s.ni logement enfouies dans les Feuillages el dan les
fleurs. A ce point de vue, <|"'' toutes les villes françaises
suivenl l'exemple donné par la citélilloise el par quel u
villes étrangères ; elles en retireront quintuplés, les fruits
de leurs efforts.
i.l suierc.) ALBERT MALMENÉ.
(1)
Nouveautés HortiG0^e?
Parmi les nouveautés mises, cette année, au commercé,
par la maison Vilmorin, Audrieux el C", nous remarquons
surtout les quatre sui\ antes :
Coquelicot japonais double nain compact -varie
(fig. 'i'.i . — Variété naine 'In Coquelicot japonais, a fleurs
bien doubles et de coloris très variés.
Ce Coquelicot est extrêmement florifère, de taille com
pacte, ne dépassant guère Om-iO de hauteur; il pourra riva-
liser avec les meilleures plantes qui entrent dans la déco-
ration des jardins au printemps.
Bocconiamicrocarpa tig. 34j. — A tige vigoureuse, for-
mant un buisson d'un ton glauque, presque pruineux, ce
joli Bocconia mérite d'être cultivé dans les parties des jar-
dins qu'on veut rendre pittoresques. Ses fleurs no mbreu i i
en panicule allongée, t'ont place, vers la fin de l'été, à des
petits fruits très élégants, qui augmend ni eni ore le mérite
décoratif de cette belle plante^
(l) Descriptions des obtenteurs.
Bégonia gracilis lu. 15 — I rèsjolie varié lé d< mi-naine,
haute de 0™20 à 0™25 formant des touffes régulières, aussi
hautes que larges, à rameaux nombreux el légers, entière-
ment couverts de charmantes fleurs ro e tendre Ce nouveau
Bégonia, qui rappelle beaucoup le /;. versalliensis, est
1res décoratif.
Sun élégance, autan! que l'éclat el la durée de sa flo-
raison, en fait une plante de premier ordre pour la déco-
ration des bordures, corbeilh el m ifs.il se reproduit
bien de semis.
Gaillarde vivace compacte à grande fleur fig 16
— Atteignants peine 0m40, d'une floraison abondante et pro-
longée, cette jolie Gaillarde est à grandes et belles lieu i s
jaunes, souvent maculées de rouge a la base des pétales,
qui se prêteront admirablement à la confection des bou-
quets, corbeilles el autres garnitures d'appartement. Elle
fera également bien dans les parterres, en bordures ou en
touffes isolées.
P. LEPAGtë.
Questions Économiques et Commerciales
Les droits de douane sur les produits horticoles
de provenance étrangère (1).
r,> appréciation concernant les horticulteurs français
(|iii s'occupent 'exclusivement de produire, ne sont pas par
ticulières aux honorables personnes que je citais dans ma
dernière causerie, elles sont fou! aussi bien formulées par
une certaine catégorie d'horticulteurs qui auraient à souf-
frir, disent-ils, des il mil s nouveaux, el surtout par les pépi-
niéristes. Si le sujet n'était pas si grave, si sérieux, s'il ne
Fig. 31. - Bocconia microcarpa-
mettait pas en jeu des intérêts énormes, ce - irai! trè risiblc
de raconte! avec quel dédain pai exemple sonl traités les
vingl el quelques horticulteurs cl une même ville qui, I ai
sans exception protestent contre l'étal de chose actuel el
réclament énei m ml des droits protect tirs. Il serait
(1) La Jardin IS!)7, pages 220, 22G, 233,
331 3UG, 3SI : ISSJS, page • 1 I, 10 Cl il.
il, 23
2C8, 282, 297, 3H,
LE JARl'iV
63
curieux pour les lecteurs de
Messieurs les culti\ ateurs
de déclarer que la situation
touche pas... que, d'ailleur
touchés, c'est tout ce qu'ils
savoir avec quelle désinvolture,
d'arbres el d'arbustes affectent
faite à i horl iculteurs ne les
;, pour\ n qu'eux ne soienl pas
demandenl !
Fn
35. — Bégonia gracilis.
futurs soienl à la hauteur de leur tâche el soienl capables,
avec leurs ressources, soil 'I'' créer de» établissements, soil
de continuer el d'augmenter ceux de leurs prédécesseurs.
C'est certainement là le bul que se propose le gouverne-
ment, car je ne suppose pas qu ilsoil nécessaire dedépenser
tanl d'argent, de mettre en œuvre i , i n i de professeurs,
d'avoir à entretenir u ieole qui fail l'admiration du
monde savant el horticole, si c'esl | ' former des horti-
culteurs auxquels on tiendra ce langage : « Tout ce que
\ mu , avez appris à I école d horticulture ne vous sei \ ira pa
à l'and'chose, c'esl parfaite m inutile de vous donner
tanl de mal, il vous suffira de savoir distinguer un Palmier
d'un Dracœna, un Araucaria d'un Aspidistra, d'avoir
I e prit du négoce assez développé pour savoir bien acheter
et bien vendre, inutile de vous d 1er du mal pour cul
tiver, ne vous occupez pas décela. N'avez- vous pas la Bel-
giqueqniest là pour approvisionner les horticulteurs de
tniii ce qu'ils peuvent avoir besoin'? Mieux que cela. nos
Palmiers du Midi, vous pouvez les faire venir de Belgique'?
Pa la |"'i I'1 les cultive] v< lûmes, les horticulteurs
belges s'en chargeront . i> Ki les jeune horl iculteurs à qui l'on
tiendra ce langage se demanderont si. en vérité, c'était la
pii ne de se donner du mal à apprendre leur métier, puis
qu il suffisait de prendre le train avec de 1 argent en poche
el 'I acheter des plantes qu'ils oui appris à cultiver...
Ce qui ressort de tout cela, c'esl qu'il \ a des intérêts
différents en jeu el que ceux qui supposent queles droits
demandés par les cull ivateurs ont chance 'I être admis, em-
ploient tous les moyens, même ceux un peu vifs, pour que
satisfaction ne soil pas donnée aux intéressés, se préoccu
pant, ce qui est très humain après tout, de leurs intérêts
avant ceux des autres. C'esl ainsi qu'en qualité d'écrivain
horticole, j'ai pu relever, de ci de là, certains faits signifi-
catifs, certains dires un peu trop forts tout de même, a pro
pos des votes de certain syndical à propos desquels son
honorable président déclare que la plupart clés horticul-
teurs se refusent aux droits...
11 est en effet bien difficile de < huiler tout le le et,
si ceux qui réclament les nouveaux droits ne sont pas légion
comme on l'a dit, il faut leur reconnaître cette qualité, c'est
que, étant les lutteurs par excellenceet aj ant tout leur a\ oir
dans leurs entreprises, ils sont les plus courageux et, de ce
l'ait, les plus intéressants !
Le gouvernement ne peut pas laisser ruiner ces travail-
leurs pour lesquels il s'est, dans toutes les circonstance
montré si généreux, si plein de sollicitude, il ue peul pas
se contenter d'écouter leurs justes réclamations en leur
répondant : « Je sais que votre situation est très fâcheuse, je
sais que vous ne pouvez pas lutter clans les conditions
actuelles, je sais que vous êtes écrasés d'impôts, de Irais.
de charges, mais, que voulez-vous, si je vous donne gain
deeauseel que, parcela même, votre industrie prospère,je
\ais fortement contrarier MM. les pépiniéristes, lesquels
sont le nombre, eux, et, après avoir eu vos reinerclments
et la prolixe de votre reconnaissance, il me faudra entendre
les lamentations et les récriminations de vos excellents
collègues... de plein air ! »
Les horticulteurs ont doue raison de maintenir ferme-
ment leurs demandes de droits nouveaux, il ne me parai I
pas possible qu'ils puisse;:! continuer à cultiver el surtout
à essayer de développer leur industrie sans ces droits !
1 (ailleurs, si on veul examiner tontes les 'pie, lion
les unes âpre, les autres, on verra qu'il en est une très
importante dont on nous para il avoiT totalement oublié
de parler. En effet, ne eherche-t-on pas justement à loi nier.
pour l'avenir, des horticulteurs-cultivateurs habiles, dans
cette Ecole d'horticulture créée par le gouvernement? Ne
donne-t-on pas à ces jeunes puis une instruction théo-
rique et pratique absolument complète? Ne les renseigne-t-
on pas -m toul ce qui touche non seulement à. l'art de
l'horticulture, mais à l'exercice du métier, au point de vue
commercial? N'envoié-t-on pas à l'étranger quelques uns
de ceux qui sont diplômés pour y puiser les éléments d'une
instruction plus complète encore? Ne veut-on pas, par tous
les moyens, préparer ainsi, pour l'avenir, 'les horticulteur
ayant les capacités les plus étendues, les plus parfaites V
' Si l'on agit ainsi, c'est qu'on veul que nos horticulteurs
. . — ■■ ~ >>.";
D'ig. 36. — Gaillarde vioace compacteù grande fleur.
Il y a, je l'ai dit, horticulteurs el horticulteurs; si ce sont
les marchands, c'esl toul naturel, mais, si ce sont les cul-
tivateurs dont il s'agit, il importe de citer les ideux exemples
frappants que voici : il y a, autour de Paris, à Versailles,
a Rambouillet, environ is cultivateurs d'Orchidées pour
la fleur coupée, ces 18 établissements représentant (ser-
lii
I.K JARDIN
res, terrains et plantés), un capital d'environ deux mil-
lions de francs. Ces dix-huit horticulteurs onl tous, à
l'unanimité, voté les droits sur les piaules et' les (leurs cou-
pées.., 11 3 a, rien qu'à Versailles el dans la ville même,
x'1 horticulteurs taisant, à peu de chose près, les mêmes
plantes qu'à Gand ; ces 21 établissements représentent plus
dedeux millions cinq eenl mille francs de capitaux, en
serres, châssis, terrain, plantes, etc. L'es 21 horticulteurs
ont tous signé la demande îles droits protecteurs.
Soni -ce là des chiffres à nier? Non ! Sont-ce là des horti-
culteurs sans valeur?... 11 y a même, nous le savons el
is s,, mines bien renseignés, îles pépiniéristes de la région
de Versailles, qui réclament les droits protecteurs...
Toutes les quesl ions s'agitent malheureusement enl re gens
fort h irables qui, pris individuellement, ne pensent pas
autrement que ceux qui réclament les droits, mais qui font
cause commune, pour des raisons qu'il serait délicat el trop
difficile d'étudier ici, avec une quantité d'autres horticul-
teurs dont les intérêts ne sont pas du tout les mêmesique
ceux dont nous avons donné la situation plus haut. Ces der-
niers, comme nous le disions en commençant, s'ils ne s, mi
pas légion, s'ils ne sont paslenombre, représentent la partie
la plus intéressante de l'horticulture, celle qui a mis le
plus de capitaux en mouvemenl et celle qui travaille el
lutte le plus.
Cette étude doit se terminer, car ce serait fatiguer les
lecteurs du Jardin, 'pie île leur ressasser la même élu s ■
pendant des journées entières. Cependant il est utile de
répondre à certains arguments lancés aux horl iculteurs, ar-
gumentsqui sonl dénature à fausser complètement les idées
île ceux qui lisent ces lignes el ne connaissent pas | horti-
culture.
On a dit ceci: u Les horticulteurs onl bien tort de
demander des droits pr tecteurs, ils n'ont qu'à faireconime
leurs voisins les Anglais, ils n'ont qu'à construire des éta-
blissements immenses comme les Roebiord, par exemple,
cpii oui ','7 hectares de serres, connue | ..nids qui eu a ^ ou S.
Ils n'ont qu'à acheter les Palmiers du Midi en masse, à les
cultiver sous verre dans de grands espaces chauffés et ils
pourront ainsi, comme les Anglais, se passer des Belges el
produire, en quanti tésénormes, les plantes qu'il faut acheter
à l'étranger; ça n'esl pas plus difficile que cela et c'est 'n'en
plus intelligent que de réclamer des droits. »
Eh bien, à cela, je répondrai le mot d'Alphonse Karr :
» Que MM. les capitalistes commencent! » Car il ne \ ientdra
à l'idée de personne que les établissements de 1 éi rang t. que
ce soil à Londres ou à Dresde, en Belgique ou en Amérique,
lorsqu'ils dépassent une certaine importance, se soient faits
ainsi s;i ns 1 aide de puissants capitaux.! »u ne construit pas.
comme MM. Seidel, de Dresde, :i ou 1 hectares de serres,
avec des noyaux de pêches! l'as plus, en Angleterre! Et le
nerf de la guerre esi aussi nécessaire ici. eu. h' raine, crue
partout ailleurs !
Mais aile/ donc parler d'horticulture en grand, de déve-
loppement à donner à des établissements, 'le la création de
\astos cultures, etc., aux capitalistes français, «-'est perdre
son temps et c'est vouloir constater, une lois de plus, le peu
de cas ipie l'on tait, dans notre pays, de la capacité des hom-
mes ci de l'espril d'entreprise qui les anime toul aussi bien
qu'ailleurs...
Lisez, pour vous en convaincre, l'article de M. F. Sarcey(l),
à propos de l'émigration aux colonies. Voici le pas âge qui
a l'apport à ce que nous disions : « Lu Angleterre, un ban-
quier prête couramment à des jeune; ueus qu'il sait énei^i-
ipies ei débrouillards la somme dont ils ont besoin pour
fonder soit une exploitation agricole, soil une maison de
commercedans les colonies, (est presque toujours un très
bon placement, bien que l'emprunteur n'ail d autres gages
à fournir que son cerveau h ses bras. »
Voulez- vous maintenanl la contre-partie ; la voici : c'est
nu passage i l'une lettre émanant du représentant d'un capi-
taliste auquel un jei homme, qui voulail créer ita-
blisseméut, s'était adressé : o Les seules conditions dans
lesquelles un capitaliste pourrail traiter, seraien! celle qui
lui permettraient de prendre une hypothèque sur u
meuble appartenait! a votre demandeur,... sa moralité, sou
(1) Annales politiques i littéraires, u du 30 janvier ISUS.
courage, ses capacités, ne sonl pas ici en jeu... D'ailleurs
ceci n'entre pas en ligne de c pte pour un capitaliste
cela lui esl parfaitement indifférent!... »
Après ces deux eitations.il n'y a plus qu'ai irer l'échelle,
n'est-ce pas, et à conclure par un argument qui nous sem-
ble indiscutable: quand, dans un pays riche connue le
mitre, les capitaux ne vonl pas à. l'industrie quelle qu'elle
soit, celle-ci doit, ou péricliter ou chercher à se soutenir
par des moyens artificiels Parmi ces moyens artificiels, le
seul, c est la protection qui permel à eux qui mil à cœur
de travailler, de produire, de le faire dans les moins niau-
\ aises conditions possibles, puisqu'ils ont au moins une cer-
taine compensation dans les prix .le revient des produits
venant du dehors.
Hors de cela, c'est la morl lente, lacessation progressive
du travail, la fermeture des établissements d'une branche
d'industrie intéressante et la concentration, entre les mains
I rtains privilégiés, d'un négoce très lucratif, d'autant
plus lucratif qu'il ne sera même plus combattu par la
production du pays, celle-là ayant disparu !
Si c'est là l'avenir réservé à l'horticulture française, met-
tons un bouquet de Pensées noires à notre boutonnière el
n'en parlons plus ! ! !
NOËL LAVERDY.
Société Nationale d'Horticulture de France
S«;aiu-e ilu II) Février 1 Si»H
COMn E HE FLOBICULTURE .
Un très beau lot de Primevères de Chine frangées doubles
géantes, de coloris des plus variés, était présente par
MM. Vilmorin, Àndrieux et Cie. Nombre de coloris étaient
vraiment remarquables.
M. Uugourd, de Fontainebleau, qui s'occupe, avec tant
de persévérance et de succès de l'obtention des Hellébores
hybrides à grandes Heurs, soumettait à l'appréciation du
Comité un superbe lot de ces plantes, semis de 1803 et
1S94. Ces nouveautés ont été très admirées et àjusle tilre.
COMITE I1ES ORCHIDÉES.
Un beau Cymbidium eburneo-Lowianum était pré-
senté par M. Dallemagne, en outre d'un Cattleya Triartai,
d'une bonne forme et d'un coloris fort beau, de deux Cypri-
pedium Exul, d'un Odontoglossum crispum, etc.
Le Cattleya Trianœ Docteur Fouruier. apporté par
II. l'iret, est une splendide acquisition.
A signaler aussi, un Cattleya Triante alba, de M. Bert.
Enlin, M. Cappe, en outre a'un très beau Cattleya Trianai
superba et de quatre Cypripedium, présentait, hors con-
cours, mi Cypripedium nouveau, hybride de C. villosum
X C. Chamberleianum, qu'il se propose de montrer à nou-
veau, en exemplaires plus nombreux, afin que le Comité
puisse bien apprécier cette jolie nouveauté.
COMITE Il'ARIlORICI ILTURE h'ORNEMENT.
Un seul apport, mais très intéressant : le Marronnier du
10 février, présenté par M. Ch. Baltet. Voilà le fameux
Marronnier du 20 mars, disparu cet hiver avec quelques
autres arbres des Tuileries, ainsi que le rapportait M. P.
Ilariot, dans une de ses dernières chroniques, supplanté
Rt ™'»P""*- J, FUSSEY.
Les prunes japonaises dans l'Afrique du sud.
A la suite des essais faits dans l'Afrique du sud relative-
ment aux prunes japonaises, M. E. Tidmarsh, du jardin
botanique de < Irahamstov n, a reconnu, nous dit le Gctrde-
n, ts Magasine, que ces variétés, quoique n'égalant pas
lout-à l'ail comme goût les meilleures variétés cultivées en
Europe, ont cependant de sérieux avantages pour ce cl i mai.
Pour nen citer qu'un, ces variétés, autant qu'on peut en
piger, croissent en plein vent greffées sur Pêcher. Tandis que,
au contraire, un certain nombre de variétés européennes
refusent de croître sur Pêcher, ce qui esl nu désavantage à
[eu- points de vue : 1° parce que le Pêcher est, après tout
le sujet |e mieux adaple à 'e climat: 2" parce qu'il esl
difficile d'élever, 'Lm- ce pays, des sujeis de Pruniers con-
venables.
LE JAliDIX
65
LE JARDIN. - N" 265. — 5 MARS 1898.
CHRONIQUE
Si la Société nationale d'horticulture de France encou-
rage les beaux-arts eu leur ouvrant un asile au milieu des
fleurs dans son exposition de niai, il n'en est pas de même
ailleurs. Dans la ville d'X — située sur les confins de la
Bretagne — la société d'horticulture, animée des plus pures
intentions, avait l'ait installer, dans son jardin ouvert au
publie, un superbe groupe représentant la Nymphe et la
chèvre Amalthée nourrice de Jupiter. L'œuvre date de plus
de cent ans et n'avait jusqu'ici provoqué que des témoi-
gnages d'admiration. Que les temps sont changés I Certains
habitants de ladite villeont pétitionnéet la société, menacée
de la démission de ses sociétaires, a dû céder et reléguer la
pauvre nymphe, qui n'en peut niais, dans un coin. I\n ce
pays de Béotie, on aime mieux le beurre et les andouilles!
Les concours en séances que la Société nationale organise
de temps en temps sont en passe de devenir de véritables
expositions. Ainsi, l'été prochain, les concours 'le Glaïeuls,
Bégonias, Dahlias, Phlox, Cannas, Fuschsias et autres
Heurs ainsi que fruits de saison, dureront deux jours. La
commission des expositions eu prend l'organisation sous sou
contrôle et de nombreuses récompenses viendront stimuler
les ardeurs. Ajoutons à. cela qu'une publicité bien entendue
leur sera faite pour en créer de petits événements parisiens.
San-, nul doute, le visiteur qui sera venu eu ressortira
émerveillé et dira ce que Paul Bourgel lait dire à une île
ses héroïnes, à propos de l'exposition des Chrysanthèmes :
« Nous avons passé à l'exposition des Chrysanthèmes. Ado
rable, maman, adorable! 11 faut que tu ailles la voir aujour-
d'hui même ». Quelle plus belle réclame peut-on exiger!
Natural Science,: à. propos de la. production de graines
sur les hampes coupées i\e^ piaules bulbeuses nous fait re-
marquer que ce n'est pas d'hier que ce fait est connu.
Conrad Gesner a constaté, dès 1577, que des plantes bul-
beuses stériles donnent, des graines quand mi sépare les I iges
florifères du bulbe qui les porte. En 179(1. Medicus lit la
même observation sur un Anthericum qui végétait depuis
trois années sans grainer et sur un Amaryllis Regina sté-
rile durant vingt ans. Ce dernier botaniste en tirait cette
conclusion que le bulbe, n'étant, plus là pour détourner à
son profit les éléments nutritifs, les organes reproducteurs
en tiraient profit.
Lindemuth, en 1866, remarqua le même fait sur les
Lachenalia lutcola et Lilium candidum. 11 a pu signaler
en même temps, à la base des tiges coupées plongées dans
l'eau, l'apparition de bulbïlles, ainsi que sur des inflores-
cences privées de fleurs, à l'endroit même où les fleurs
s'étaient normalement trouvées. La nourriture n'ayanl
plus à aller aux fleurs exerce son action utile autre part, el
contribue à la formation des bulbilles. Connue il est bon
parfois .le consulter les anciens!
*
■
Personne n'aime les chenilles. Aussi recommandons-nous
avec la Société horticole, vigneronne et forestière de
l'Aube, le procédé suivant, signalé par un de ses membres
et nui, parait-il, permet île s'en débarrasser : il suffi! de
planter des Fusains dans les jardins, les vergers, les haies
partout en un mot où habile cette détestable engeance. Ces
bestioles se réunissent au printemps sur les Fusains à l'ex-
clusion des arbres cl. des arbustes environnants ; on peut
alors profiter de celte préférence pour -détruire facilement,
par l'un des nombreux procédés connus, ces redoutables
ennemis des arbres fruitiers. Le remède est facile à pratiquer
et, dés le prochain printemps, on saura à quoi s'en tenir à
son sujet.
* ' *
l'n journal des plus mondains que l'on nie communique,
donne un moyen lï'imprimer aux fleurs un parfum artifi-
ciel. On les place dans une caisse garnie de glace après les
avoir mouillées légèrement avec de la glycérine, puis on fait
arriver un courant de gaz carbonique chargé du parfum que
l'on préfère. Les fleurs ainsi traitées se parfument, parait-
il. rapidement.
On p eut agir le même avec des fleurs artificielles en
papier ou en étoffe. Le même journal communique une
i «ette pour rendre aux fleurs fanées leur fraicheùr primi-
tive. Il suflii de les tremper, si déjetées soient-elles dans
une solution de chlorhydrate d'ammoniaque. Elles se
redressent et redeviennenl fraîches. Ce procédé peul aller
de pair avec l'art d'aeeomoder les restes. Nous n'engageons
personne à l'essayer, les fleuristes seraient trop mécontents.
lui Allemagne el en Angleterre, on plante des arbres coni-
mérhoratifs chargés de rappeler la date de quelque grand
événement. Chez nous, on y a bien songé lors fle la plan-
tation des arbres de la liberté. De ces derniers, la plupart
sont morts de leur belle mort, quand la malveillance n'a pas
hâté leur trépas. Les arbres piaules par la reine Victoria
sont devenus célèbres, leur ensemble constitue presque une
forêt. Il est actuellement question, eh Hollande, d'en planter
un sur la place de chaque ville et village pour fêter le cou-
ronnement de la jeune reine Wilhelmine.
Mais quel arbre choisira ton'.' Tlmt is t/ie question,
comme disait, cel excellent Shakspeare. <>n fera certai-
nement pour le mieux, car le Hollandais, au dire il le
nos confrères de la presse horticole belge, est un hommede
réflexion sage et raisonnèe.
Cypripedium doit-il être maintenu'? Les meilleurs juges,
après avoir longtemps réfléchi, se sont prononcés de la
manière suivante: Cypripedium n'a aucune signification
eu rapport avec ce qu'on veut lui faire dire.
Au contraire, Cypripodium peut être adopté, puisqu'il
signifie Pied île Vénus, et, mieux encore, Cypripedilum,
Sandale ou Sabot de Vénus, qui est actuellement admis
par la plupart, des botanistes. Il faudra modifier de même
Selenipedium en Selenipedilum. On est allé plus loin et
l'on n'a maintenu, dans les Cypripedilum, que les espèces à.
feuilles caduques, telles que le Cypripedilum Catceolus
qu'il vaudra mieux appeler Cypripedilum Mar'ianum.
Toutes les autres espèces d'origine exotique, à feuilles
épaisses et persistantes, cultivées dans les serres, sont main-
tenant des espèces du genre Paphiopediuni (Sandale do
Paphos). Nous nous proposons de revenir sur ce sujet pro-
chainement et de lui consacrer un article spécial.
L'union fait la force, rien n'est plus vrai et ce qui vient
d'arriver avec deux sociétés d'horticulture du département
du Rhône le prouve une fois de plus. Ces deux sociétés,
malgré les tentatives les plus louables faites pour les réunir
n'ont jamais pu s'entendre. I.e Conseil municipal de Lyon,
qui a pourtant, à maintes reprises, manifesté les excellentes
intentions dont il est animé- en faveur de l'horticulture, s'est
ému de cet étal de choses ci, a bonnement, et simplement
supprimé les mille francs qu'il servait annuellement aux
deux sociétés, en exprimanl le regret que « ces deux sociétés,
qui ont le même but et qui devraient n'en faire qu'une, ne
puissent, pas ou no veuillent pas s'entendre quand ily a lieu
d'organiser une manifestation horticole clans la ville de
Lyon,' et estimant que leur dissentiment ne doit pas être
encouragé ».
Les. Orchidées ont augmenté dans des conditions qui I ien-
nent du merveilleux depuis le commencement du siècle au
point de vue du nombre des genres et des espèces sans vou-
loir préjuger en quoi que ce soit leur valeur. Ces plantés
souvent épiphytes ont pu passer longtemps inaperçues,
mai- il n'en est. pas de même des Palmiers qui sevoientà
l'ieil nu. Aussi ne peut-on qu'être stupéfait en constatanl
que. en 1797, on n'en connaissait que 16, tandis qu'actuel-
lement on en adécrit plus de 1.200 espèces, dont plus de
deuxeentsont été introduites parle regretté Jean Linden.
P. HARIOT.
66
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Instruction publique. — Viennent d'être nom mésAU
grade d'Officier de l'Instruction publique :
MM. Henry Marchand, chef de bureau au Ministère de
l'Agriculture;
Mûntz, professeur à l'Institut national agronomique;
Marign m. sous chel de bureau au Ministèrede 1 Agricul-
ture.
Nous adressons aux nouveaux officiers nos plus si res
félicitations.
Ecole d'horticulture Le Nôtre, à Villepreux. -
Une nouvelle que nous connaissions depuis quelque temps
déjà, niais que nous n'avions pas cru devoir livrer à la pu-
blicité, c'est la nomination de M. Guillaume, directeur de
I Ecole d'horticulture Le Notre, aux fonctions de Régisseur
des Domaines de la Ville de Paris.
On ne peut 411e regretter le départ de M. Guillaume de
cette École des Pupilles de laSeinequ'il avait fondée, amé-
liorée et fait prospérer pendant de longues années el à la-
quelle il avait donné, avec tant de sollicitude, son temps et
ses peines, de cette école enfin qui, en un mot, lui doit tant.
Espérons que son successeur, qui n'est pas encore désigné,
marchera sur ses traces et continuera dignement son œuvre.
Association des anciens élèves de l'Ecole natio-
nale d'horticulture de Versailles. -- Le bulletin
annuel de cette Association, que nous avons reçu ces jours
derniers, contient, eu outre du compte-rendu de la situation
financière toujours meilleure d'année en année, d'intéres-
sants articles sur diverses questions. C'est, tout d'abord, la
fin de l'étude si documentée et si complète sur le Potager du
Roi et l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles, com-
mencée, dans le Bulletin de l'an dernier, par MM. J. X, t.
directeur de l'Ecole, et Ch. Deloncle, secrétaire général de la
rédaction de V 'Agriculture Nouvelle, et achevée cette année
avec force détails des plus intéressants. Puis, des notes très
utiles sur le Jardin d'essai et la végétation à Tananarive,
par M. A. Fauchère, jardinier en chef du jardin d'essai; un
article pratique sur « tu châssis sans mastic », par
M. E. Courtois: un autre sur «Lu nouveau mode de taille
rationnel de la brandie fruitière de la Vigne)), par M.
C. Potrat, etc, etc..
A la mémoire de J. Linden. — Le numéro du 2 fé-
vrier de notre confrère belge, Lu Semaine horticole, est en-
tièrement consacré à J. Linden. à sa vie, à ses introductions,
à ses cultures, à son œuvre en un mot. C'est là un pieux hom-
mage rendu à sa mémoire par son tils, M. Lucien Linden,
qui a reçu, en cette triste circonstance, de nombreux témoi-
gnages de sympathie delà part non seulement de ses com-
patriotes, mais de nombreux étrangers admirateurs de
J. Linden.
Les importations en Amérique. — V American
Florist annonce l'application de la loi suivante dont il
vient de recevoir notification de l'Agent général de la
Compagnie « Express American » .
« Les lois de l'Etat de Michigan, acte 137, lois du 1897,
section 4, stipulent ce qui suit :
« Lors de l'importation, dans cet Etat, d'arbres, arbustes,
plantes ou Vignes provenant d'un Etat, province, ou pays
voisin, tous les colis devront être munis d'une étiquette
indiquant le nom de l'expéditeur et celui du destinataire du
contenu ainsi que d'un certificat attestant que les marchan-
dises ont été inspectées par un agent de l'Etat ou du gou-
vernement et que les arbres, plantes, arbustes ou Vignes,
renfermés dans les colis, ont été jugés à l'inspection dé-
pourvus de tout insecte nuisible oulle maladies. Dans le
cas où ces mêmes articles seraient introduits sans que ce
certificat se trouve placé en évidence à l'extérieur du colis,
de la caisse ou de la voiture qui renferme les plantes, le
fait devra être signalé, dans les vingt-quatre heures, au
Ministère fie l'Agriculture, par les compagnies de transport
ou par les personnes s'occupant du transport de ces articles
« Les agents de ces compagnies et, en général, tous ceux
qui violeront cet arrêté seront poursuivis pour contraven-
tion et, dans le cas de culpabilité, seront condamnés à une
amende variant de 25 à 100 dollars ou à un emprisonnement
de 5 à 30 ijours selon la décision des tribunaux ; les
amendes seront encaissées par le Ministère de l'Agricul-
ture.
« Les agents de la Compagnie «Express American «rem-
plissant des fonctions dans les Etats qui exportent les
marchandises précitées vers le Michigan ont été chargés
d'appelerl'attention des expéditeurs sur cette loi.
« Voici maintenant la formule du certificat qui doit être
appliqué sur le côté de la caisse renfermant les plantes :
189..
« Par la présente, je déclare avoir examiné les produits
horticoles et les cultures de l'établissement de M ,
a et ne pas avoir trouvé de traces de la présence des
San José S'cafcs(f) ou d'autres insectes nuisibles, ni de ma-
dies cryptogamiques et autres.
{Signé) , Inspecteur. »
L'agent général de la Compagnie de transport « Express
American » ajoute : » Nos agents n'ont reçu aucun ordre
de refuser cette mesure, niais, à. moins que certaines tolé-
rances soient admises, nous serions obligés de nous y oppo
sel'. »
Et, en effet, si certaines tolérances ne sont pas admises,
n'est-ce pas l'interdiction absolue des importations de
plantes en Amérique; car. ainsi que le fait très justement
remarquer le Bulletin d'arboriculture, à qui nous emprun-
tons la nouvelle, existe t-il au monde une plante n'ayant
pas d'insectes qui lui soient propres"?
Les fruits d Amérique en Allemagne et en
Autriche. — L'importation des fruits frais d'Amérique,
annonce la Feuille d'Informations du Ministère de l'Agri-
culture, vient d'être interdite en Allemagne. Celte mesure
se fonderait sur la découverte récemment faite par un sa-
vant de l'Allemagne «lu Sud, dans un envoi de pommes
américaines, d'un insecte de la famille îles Cochenilles,
VAspidiosus perniciosus ou San José Scalc,dèfo signalé' eu
Amérique, où ses progrès redoutables s,, ni combattus avec
énergie par l'administration.
Les décisions provisoires, prises par le Ministère impérial
des finances et parle Sénat de Hambourg en vue de pré-
server l'empire allemand del'invasion dece fléau, viennent
d'être révisées parle Bundesrath. Dans sa séance du :i fé-
vrier, cette assemblée a rendu l'arrêt suivant :
« L'importation des fruits frais est interdite au cas seule-
ment oit ces fruits seraient attaqués par l'insecte sus-désigné.
l'ai- contre, est interdite, d'une façon absolue, l'importation
des déchets, matériel d'emballage el de plantes. Cette inter-
diction ne s'applique pas aux fruits secs. »
Cette décision a causé une certaine émotion en Alle-
magne, en ce qu'elle paralyse une branche très importante
de son commerce. En effet, l'importation des pommes
d'Amérique avait pris des proportions considérables pen-
dant ces dernières années. Au cours de l'année 1ND7, 1 im-
portati les fruits frais en Allemagne s'esf élevée à
1.413.728 quintaux métriques, provenant, pour la plus
grande partie, des pays suivants : Quintaux nttriq
Etats-Unis 103.365
Hollande 130.86<>
Autriche-Hongrie 303.995
Italie ' 151.259
Belgique • 269.671
D'autre part, l'importation des fruits secs se monte à
191.220 quintaux, dont 178.502 expédiés d'Amérique. Il faut
tenir compte. dans le tableau ci-dessus,qu'une grande partie
des fruits importés de Belgique et de Hollande sont d'ori-
gine américaine et n'ont, fait que traverser ces pays.
(1) Aspidi08US perniciosus, insecte de la famille des Coche-
nilles.
LE JARDIN
D7
Cette mesure" a également soulevé de vives protestations
aux Etats-Unis.
D'autre part, le Wiener Illustrirte Garten Zeitung jette
aussi un cri d'alarme au sujel de l'importation des fruits
d'Amérique en Autriche où, dit-il, il fut introduit, en no-
vembre dernier, 890 quintaux métriques de pommes el
580 quintaux métriques de fruits séchés venant de l'Amé-
rique du Nord. Et, à ces quantités, il faut, parait-il, ajouter
encore nombre de fruits venant d'Allemagne et d'Angle
terre, niais d'origine américaine e( n'ayant fait qu'un
court séjour dans ces pays.
Exportation des fruits frais, légumes verts et
fleurs naturelles. — M. Pallain, directeur général des
Douanes, a adressé dernièrement, nous dit le Bulletin de la
Société d'horticulture de Picardie, la lettre suivante à la
Compagnie du Nord :
« L'exportation, par les ports de Calais et de Boulogne,
à destination de l'Angleterre, des fruits, des légumes et des
Heurs naturelles, prend, de jour en jour, une extension de
plus en plus considérable et il en résulte certaines diffi-
cultés pour la perception du droit de statistique établi par
la loi du 22 janvier IK72. En effet, les fruits de table frais et
les légumes verts n'acquittent cette taxe qu'à raison de
0 f r. 10 par dizaine de colis ne dépassant pas le poids de
?5 kilogrammes, tandis que les Heurs naturelles sont sou-
mises à la dite taxe de 0 fr. 10 par dizaine de colis pe-
sant chacun 1 kilogramme au plus; d'autre part, comme
les exportateurs l'ont charger, dans le même wagon, les
fruits, les légumes et les fleurs, et que les emballages sont
identiques, le service sous mes ordres se trouve fréquem-
ment dans l'impossibilité de procéder même à une recon-
naissance sommaire des colis, d'autant plus que, pour ne
pas entraver le trafic dont il s'agit, la Douane a consenti à
poursuivre ses opérations de nuit, ce qui constitue une
exception a la règle, basée sur la loi même d'après laquelle
les chargements et les déchargements ne doivent avoir
lieu qu'entre le lever et le coucher du soleil.
« Préoccupé de cette situation, qui a également fixé l'at-
tention de l'Inspection générale des Finances, le Directeur
des Douanes de Boulogne s'est, en juin dernier, adressé au
représentant de votre Compagnie à sa résidence, a l'effet
d'obtenir qu'il soit exigé des expéditeurs, des indications
précises de façon à donner satisfaction à la Douane. C'est
ainsi qu'il avait proposé d'adopter des marques distinctes,
selon qu'il s'agissait de fruits (FR), de fleurs (FL) ou de lé-
gumes (L). Depuis, aucune modification n'a été apportée à
l'état de choses signalé, et, à différentes reprises, les chefs
locaux ont du autoriser l'embarquement sans visite, pour
ne pas retarder l'expédition des colis déposés sur les quais
dans la plus grande confusion.
« En vous "entretenant aujourd'hui de la question, j'ai
l'honneur de vous prier, Monsieur l'Ingénieur en Chef, de
prendre des mesures pour permettre à la Douane de rem-
plir son mandat. A défaut des dispositions nécessaires,
l'Administration se trouverait dans l'obligation, pour sau-
vegarder les intérêts du Trésor, d'opérer la taxation la plus
élevée sur tout lot comprenant des produits différemment
taxés d'après leurs poids respectifsou le mode de groupe-
ment employé, et dont le dénombrement par espèces ne
pourrait être effectué avant l'embarquement. »
La Compagnie du Nw:l a invité les Chefs de gare ci de
station à donner connaissance de ces dispositions aux expé-
diteurs. Elle leur a prescrit d'engager ceux-ci à grouper
leurs colis par nature cl à adopter les marques distinctes
indiquées par le service des Douanesdans la lettre ci-dessus,
suivant qu'il s'agira île fruits, de fleurs ou de légumes, s'ils
veulent éviter d'acquitter la taxe la plus élevée.
Les promenades de la ville de Reims. — Imitant
en cela la plupart, des grandes villes de France, la ville de
Reims, qui possédai! déjà de très beaux jardins, a ouvert
dernièrement un concours pour la réfection de ses prome-
nades.
Nous croyons savoir que ce concours, qui doit être jugé
ces jours-ci, a réuni un nombre respectable de concurrents.
Conséquence inattendue de la Convention de
Berne. — On sait que, en vertu de la Convention de Berne
signée par les principaux grands Etats européens ayant
intérêt à protéger leurs Vignes contre l'invasion phylloxé-
rique, toute expédition de piaules entranl dans ces pays
doit-cire accompagné d'un certificat d'origine.
< >r. l'Angleterre, qui n'a pas de vignobles à protéger, n'a
pas adhéré à la Convention de Berne; ses envois ne sont
donc pas accompagnés de certificat d'origine et, d'après un
correspondant italien du Gardeners' Magasine, certains
envois de plantes et de bulbes provenant de ce pays se sont
vus, pour cette raison, refuser l'entrée en Italie.
1 1 après cela, il semblerait donc que les plantes provenant
de pays non phylloxérés pour la bonne raison [que la Vigne
n'y est pas cultivée, seraient plus dangereuses que celles
provenant de pays phylloxérés accompagnées de leur certi-
ficat d origine.
Comme conséquence des mesures de protection phylloxé-
riquê par la prohibition des plantes autres que la Vigne.
celle-là est bien bonne! C'est un nouvel argument eu fa-
veur de la thèse soutenue si énergiquement par Le Jardin
en laveur de la libre circulation internationale de toutes
les plantes vivantes, à l'exception de la Vigne.
Choix de l'œil sur le sarment destiné à servir
de greffon. — La Société des agriculteurs de France a
ouvert un concours dans le but d'élucider, au moyen d'une
in II lire expérimentale et comparée, les questions suivantes :
1" V a-t-il, sur un même sarment, des yeux qui. par le
lait seul du rang qu'ils occupent sur ce sarment, sont plus
fertiles, plus fructifères'?
2° Cette aptitude spéciale peut-elle se transmettre par le
greffage?
Toute latitude est laissée aux concurrents pour l'organi-
sation et la conduite de cette expérience. L'essai pourra
porter soit sur un seul cépage, soif sur plusieurs.
Les déclarations devront être remises, avant la fin de
l'année 1900, à la Société des Agriculteurs de France, soit
directement, soit par l'intermédiaire de lune des Sociétés
affiliées. Dans ce dernier cas, elle devront être accompagnées
d attestation de cette Société.
Les médailles à décerner sonl généreusement mises à la
disposition delà Société par l'un de ses membres, M. Chap-
pellier; le nombre et la nature des récompenses seront dé-
terminés d'après les résultats du concours.
Pour plus amples renseignements sur le mode et tes con-
ditions des expériences, les concurrents sont invités à se
reporter aux indications contenues dans les procès-verbaux
des séances des 28 octobre 1896et 19 mai 1897 de la Section
de Viticulture de la Société et à s'adresser à M. Chappel-
lier qui leur enverra, sur ce sujet, une notice détaillée.
L'abatage des arbres par l'électricité. — Depuis
longtemps déjà, l'énergie électrique a été employée avec
succès dans les grands travaux de sondage, ainsi qu'aux
percements de tunnels. Sur le front d'attaque, se nient un
chariot portant une série de forets mécaniques qui percent
la roche et qui sont actionnés par un moteur électrique dont
la puissance se transmet souvent à de grandes distances.
C'est au moyen d'un procédé semblable que, dans les
forêts de Galicie, rapporte la Chronique industrielle, on
procède à l'abatage des arbres par l'électricité. Une tarière
animée d'un mouvement de rotation est montée sur un
chariot qui peut tourner autourd'un axe vertical et que l'on
fixe au tronc de l'arbre. La mèche de l'outil décrit un arc
de cercle et fait une saignée dans le tronc en opérant unie
nie.' machine à mortaiser le bois. Lorsqu'une passe est pra-
tiquée, on avance l'outil pour approfondir la saignée jusqu'à
ce que celle-ci soit arrivée à la moitié du diamètre du tronc;
on met alors des cales pour empêcher la fente de se refermer,
et on opère de l'autre côté jusqu'à ce qu'il devienne dange-
reux d'aller plus avant. L'opération est terminée à la
hache ou avec une scie à bras. On abat ainsi un arbre avec
un fil électrique en huit fois moins de temps qu'avec une
scie ordinaire.
88
LE JARDiX
A la Société d'horticulture de Picardie. Le
dimanche ~'7 février dernier, à l'assemblée générale do la
Société d'horticulture de Picardie, à Amiens, notre c 41a-
borateur. M. Albert Mauniené, a l'ait. de\ anl une nom-
breuse assistance, un ■ c mférence horticole suc Les Fleurs
à travers les âges. Les applaudissements, qui n'ont pa été
ménagés au jeune conférencier, onl prouvé qu'il avail vi-
vement intéressé s s an liteuvs, les ni smbres d i eetl :gra id :
société de Picardie qua M. Decaix Matifas préside avec
tant de compétence.
NÉCROLOGIE
PETITES NOUVELLES
Par arrêté royal du 7 février 1898, MM. Jules Cartuyvels,
Inspecteur général de l'Agriculture, IIuli. Van-Huile, pro-
fesseur honoraire à l'Ecole d'horticulture de l'Etat, à Gand,
Charles Van Wambeke, président de la Commission de
surveillance de l'Ecole d'horticulture de Vilvorde, sont
promus au grade d'Officier de l'Ordre île Léopold.
Par arrêté de la même date, MM. F. Giele, directeur du
Jardin botanique de Louvain, Et. Griffon, professeur à
l Ecole d'horticulture de Tournai, Jules Hye-Leysen, hor-
ticulteur à Gand et Louis Sels, horticulteur, à Duffel, sont
promus au grade de Chevalier de l'Ordre de Léopold
+ *
A partir de cette année, le Bulletin de la Société horticole
dauphinoise parait sous le titre de : Le Daupliiné horti-
cole
*
Rappelons que le 3' concours organisé par la Ligue orni-
thophilc française et dont le sujet est le suivant : « Des
moyens pratiques de prévenir la destruction totale des
oiseaux insectivores. Examiner l'idée de repeuplement. »
sera clos le 30 avril.
Tous les mémoires, anonymes et précédés d'une devise
reproduite sous un pli cacheté contenant le nom et l'adresse
de l'auteur, doivent être adressés à M. L. A. Levât, prési-
dent de la Ligue, grand hôtel Sextius, à Aix-en-Provence.
La Société botanique de France a élu comme président,
pour cette année, M. F.anchcl et, comme vice-présidents :
MM. Bondier, Clos, Rose et Zeiler.
Le monument élevé à Chirouble (Rhône . à la mémoire
de Pulliat, sera, parait -il, inauguré en août prochain, à
l'occasion du Congrès viticole de Lyon.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Paris.
Du 18 au 25 mai 1898. — Exposition huorti-
M Pailloux. — Le 8 du mois dernier, est mort, à l'âge
de X5 ans, M. Pailleux, qui a introduit un si grand nombre
de végétaux comestibles et a vulgarisé la culture d'un plus
grand nombre encore, tels que le Stachys tuberifera ou
Crosne. C'est à lui que l'on doit, en outre, en collaboration
avec M. D. Bois, l'intéressant ouvrage: Le Potager d'un cu-
rieux.
M. Albert Anfroy. — Nous apprenons la mort, à
l'à^'e de '21 ans, de M. Albert Anfroy, lils du constructeur
bien connu d'Andilly (Seine-et-Oise). Nous adressons à sa
famille n is sincères condoléances.
cultuhe organisée par la Société nationale d'horticulture
de France. Nous venons de recevoir le programme détaille
de cette exposition dont nous avions annoncé les dates
d'ouverture et de clôture depuis quelque temps déjà. Les
demandes doivent être adressées à M. le Président de la
Société, 81, rue de Grenelle, Paris.
Limoges. — Du 28 mai au l" juin 1898 — Exr isitiOS
d'horticulture organisée parla Société d'horticulture de
Limoges. — Adresser les demandes an Secrétaire gi néral
delà Société, rue des Carriers, à Limoges.
Alençon. — lui 2,9 juin au i juillet 1898. — Exposition
d'horticulture organisée par la Société d'horticulture de
l'Orne. — Adresser les demandes au Secrétaire général de
la Société, 22, rue Candie, à Alençon (Orne).
Ledeberg-lez-Gand. — Du 28 au 30 non/ i8U8. — Ex-
position D'HORTicn.i i re organisée parle Cercle horticole
Van Houtte. — Adresser les demandes à M. Ernest De-
laruye, Secrétaire, à Ledeberg (Belgique).
Versailles. — Du 28 au 31 mai 1898. — ExposrrjON
d'horticulture organisée par la Société d'horticulture de
se ne-et-Oise, dans ie Parc de Versailles.— Adresser les
demandes an Secrétaire général de la Société, 5, rue Gain
betta, à Versailles.
Sens. — Du i au 7 juin. — Exposition d'uûrticui ti re
organisée par la Société horticole, viticole et forestière de
sens. Adresser les demandes à M. Malluile, Secrétaire
général, à Sens, avant le 15 mai 1898.
BIBLIOGRAPHIE
Dictionnaire d'Horticulture, par D. Bois. — Nous
venons de recevoir la '26" livraison de ce dictionnaire. Ce
fascicule contient les mots se rapportant à l'horticulture
de Malva a Métis.
Dictionnaire pratique d'Horticulture et de Jardi-
nage, de G. Xicholson, traduit par S. Mot'et. — La 67e li-
vraison de cette publication contient les mots compris
entre Spigella et Stipule.
L'avenir de l'horticulture à Lyon, par A. Hivoire. —
Cette brochure, d'une quarantaine de pages, expose clai-
rement l'état de l'horticulture lyonnaise comparée à
l'horticulture dans les pays étrangers. C'est une rapide
étude que voudront lire tous ceux qui s'intéressent aux
questions horticoles.
Culture du Chrysanthème, par Ernest Ballet. —
Petite brochure d'une dizaine de pages donnant, d'une
façon succinte. les principes généraux. des soins à donner
aux Chrysanthèmes.
Nepehthes, par Ilarry James Veitch. — Brochure de
30 pages, traitant de la culture des Nepenthes et de leur
distribution géographique avec une compétence indiscuta-
ble et donnant, sur leur culture, de précieux renseigne-
ments.
Fabrication du cidre, par E. Courtois. — Notre colla-
borateur et ami. M. E. Courtois, professeur de Culture à
Compiègne, vient de nous adresser cette très utile brochure
dans laquelle les cultivateurs puiseront de précieux détails
sur les divers procédés de fabrication et de conservation
du cidre.
Note pour servir à l'étude de la mouche des Or-
chidées, par M. F. Decaux, délégué de la société entomolo-
giquede France. — Brochure extraite de la Itevue des tra-
vaux scientifiques. Cette noteest du plus grand intérêt pour
les horticulteurs ou amateurs orchidophiles. Après l'étude
des mœurs de cet insecte (/sosoma orchidearum), l'auteur
expose des moyens fort curieux de destruction de la
larve.
Excursion agricole en Russie en août 1897, par
Henry Sagnier, rédacteur en chef du Journal de l'agricut-
fure. — Cet ouvrage de notre confrère, M. H. Sagniez, donne
des notes très utiles et très précises sur l'état agricole delà
Russie. De jolies gravures, reproductions de photographies,
accompagnent le texte et ajoutent encore à son intérêt.
Culture pratique des Orchidées pour la fleur cou-
pée, par Albert Griessen. — Dans cette brochure, fort bien
comprise, notre collaborateur M. Griessen, traitede la cul-
ture générale des Orchidées et des variétés sélectionnées
pour la fleur coupée. Un aide-mémoire pour la culture îles
variétés décrites, complète utilement la plaquette et sera
fort apprécie.
La condition et les salaires des anciens jardi-
niers, par G. Gibault. — Brochure extraite du Journal de
la Société nationale d'horticulture de France. — Dans cette
élude, M. G. Gibault fait un tableau des plus intéressants
île la situation des anciens jardiniers, depuis les Romains
jusqu'à l'époque de Louis XIV et nous donne des détails
des plus instructifs que l'on lira avec intérêt.
Dictionnaire iconographique des Orchidées, par
A. Cogniaux et A. Goossens. — La dernière livraison reçue
de ce dictionnaire, contient, entre autres, les planches sui-
vantes : Cattleya Dowiana aureaalba, Cypripedium bella-
tulum album. Dendrobium formosum, Epidendrum ra-
diatum, Odoritoglossum grande, etc. ainsi que la des-
cription de ces espèces.
Lindenia. — Iconographie des Orchidées, par
.1. et L. Linden. — La livraison de janvier donne la repro-
duction en couleurs et la description de sept Orchidées,
parmi lesquelles nous citerons le Cattleya Hardyana, le
Cypripedium insigne, le Cypripedium Beeckmani, etc.
LE JARDIN
6!)
CHRONIQUE FLORALE
Corbeilles d Azalées et associations des coloris.
Compositions de plantes et de fleurs. — La
bataille de fleurs à Nice Les fleurs à Sainte-
Pélagie.
La vogue des Orchidées et leur emploi si recommandable
dans l'ornementation, n'a cependant pas influé surl'utilisa
tion des Azalées, et il eutété vraiment dommage qu'il en fui
autrement. Telle est la réflexion qui m'est venue à l'esprit, ces
jours derniers, tandisqueje contemplais l; tre d'un fleu-
fiste où les corbeilles et
autres objets fleuris étaient
presqu'exclusivement gar-
nis d'Azalées.
("était d'abord un vaste
panier normand doré, mu-
ni d'une grande anse, dans
un éblouissement d'Aza-
lées rouge vif, encore ac-
centué par de gros noeuds
île large ruban d'un rouge
non moins vif.
Au premier plan, étaient
d'autres corbeilles d'Aza-
lées : l'une garnie A'Asalea
Vereaneana, à fleurs ruse
saumoné vif bordées de
blanc, et toute enrubanéeet
n niée de large ruban rose,
était d'une fraîcheur par-
faite. Lue autre Azalée, de
même variété, était lée
de beaux rubans vertd'eau.
Puis, c'était un grand
panier tout rempli d'Aza-
lées blanc pur, tle Lilium
Harrisii, de Muguets aux
grappes merveilleuses, et,
derrière, un fort Kentia ;
un large ruban de soie
blanche contournait le pa-
nier et formait de place en
place, de grosses coques et
de gigantesques nœuds.
Nombreuses étaient, en
outre, les autres corbeilles
remarquables, à tel point
que, s'il fallait les décrire
toutes, l'espace réservé à
ma chronique n'y suffirait
pas. De ces corbeilles fleuries, véritablement artistiques.
je veux cependant retenir une chose, la principale dans
l'arrangement des plantes et des fleurs : c'est cette exquiseet
harmonieuse association des nuances.
Je voudrais, à ce sujet, attirer l'attention de bien des
fleuristes et des personnes qui doivent composer des gar-
nitures de fleurs, et leur faire comprendre combien il est
regrettable que, dans certaines compositions ravissantes,
l'intérêt delà composition soit amoindri par la mauvaise
association des coloris. Ils peuvent s'inspirer de cet exemple,
d'une simplicité naïve si on le veut, mais d'une conception
parfaite, car, partout, nous trouvons deux couleurs : celle
des fleurs et celle du feuillage; la couleur des rubans est
assortie tantôt à l'une, tantôt à l'autre.
Dans ma dernière chronique, j'ai exprimé mon opinion
au sujet de l'emploi des fleurs d'Orchidées dans les garni-
Fia. T,
turea des appartements somptueux. 11 ne tant cependant
pas croire que, seules, les Orchidées soientà rechercher, car
alors ces garnitures, tort coûteuses, ne seraient abordables
que pour les personnes ne craignant pas U dépense.
L'association des Heurs d'Orchidées axe,- d'autres Heurs,
donne parfois d'excellents résultats; les trois exemples ci-
dessous sont d'ailleurs de nature à convaincre les piUs SCep
tiques.
C'est d'abord la gerbe d'Orchidées, représentée par la
figure3"i et qui est l'œuvre de Mme Chénier. Comme on
peut le voir, avec les Cattleya,Odontoglossum, Oncidium,
Cypripedium, etc, sont des spathes d'Anthurium, des Roses,
quelques feuilles de Cocos
Weddolliana et quelques
frondes de Fougères. Elle
est à la fois légère et gra-
cieuse, celle gerbe, dont,
eliae u ne des dél icates
fleurs qui la composent
re m pli t admirablement
son rôle. L'association des
formes est exquise, celle
des coloris, si doux, est
ravissante.
Voici autre chose, vu à
la montre de Nilson, une
composition qui ne le cède
en rien, comme originalité,
à tout ce que l'on peut faire :
t'est une sorte de pied rus
I ique, tonné d'une branche
noueuse à éeorce rugueuse,
reposant sur trois pieds et
dont chaque ànfraetuosité
esl garnie de tampons de
mousse dans laquelle sont
piquées de petites Bromé-
liacées disposées d'une fa-
çon si naturelle, que cela
lait supposer, de la part de
la personne qui a imaginé
cette composition, une étu-
de faite sur place de la
végétation si caractéristi-
que des plantes épiphytes.
11.- cet ensemble, émergent
des spathes d' Anthurium
Scherserlanum, des fleurs
de Cypripedium etdeCa^-
tlcya, des grappes d'Odon-
loglossum et quelques
frondes de Pferis.
.le le répète, l'ensemble parait si naturel et est si artis-
tiquement arrange, que l'on croirait voir une branche
d'arbre envahie d'une végétation épiphyte que l'on vient
de détacher de l'arbre pour la poser là ; et cela est exquis
et pittoresque à la fois, d'une délicate originalité.
Une autre composition enfin, quoique révélant d'une façon
plus positive l'interventi lu fleuriste, n'en est pas moins
jolie : C'est une gentille corbeille que garnissent, d'un coi,'.
quelques grosses bottes de Violettes, que l'on n'a même pas
pris la peine de délier, et. de l'autre cet,'.. un gros lais,-. au
formant un bouquet arrondi, une grosse touffe si Ion veut.
Parmi tout cela, sont piqués des Cattleya, Cypripedium,
Odontoglossum, Anthurium et Fougères, tandis que quel-
ques légers rameaux flexueux d'Asperge tenue contournent
la use surmontée d'un petit piquet d'Orchidées.
# *
Nice, le 21 février. — Je viens de voir, pour la première
" Gerbe) l'Orch idées.
70
LE JARDIN
fois, la seconde bataille de fleurs deeette année. àNiee, el
j'en suis resté émerveillé.
La promenade des Anglais esl bariolée sur toute sa lon-
gueur, car c'est-là qu'a lieu le défilé des (leurs.
Et c'est une vision agréable, toute d azur et d'or, qui se
déroule près de cette Méditerrannée, si calme dans le bleu
transparent de ses flots, en même temps qu'une bouffée
parfumée révélant si bien la grâce rayonnante .1 s rives
éternellement fleuries.
Elles sont nombreuses les voitures décorées, el .elle- qui
ne sonl pas absolument parée, de fleurs, sonl au moins
garnies de gros bouquets remplaçant le- lanternes. Les
cochers des voitures publiques n'onl pas manqué de
varier I aspect ordinaire .le leur attelage par quelques
rameaux constellés de fleurs.
Je ne veux citer que quelques voitures fleuries. Voici
d'abord une Victoria, traînée par quatre chevaux recouverts
de housses bleues, qui disparaît sous une floraison de
brandies d'Amandier et de Lilas, nouées de larges rubans
biens. Sur une des portières, sont composées, en Meurs, les
armoiries du prince Lubomirski.
Puis, c'est un original hamac que surmonte un dais
rouge amarante, soutenu par quatre lances dorées et tout
festonné de Jonquilles et de Jacinthes ; la charrette est
drapée de la même étoffe que recouvre, comme d'un trans-
parent, un treillis en losange de Giroflées blanches et de
Jonquilles ; çà et là. des Ilots de rubans, ('est délicieux.
Voici une autre voiture qui n'est qu'une immense touffe
de Roses Maréchal Niel dont les brandies se rejoignent
eu formant un dôme; le sommet en est orné d'un gros
nœud de ruban rose.
C'est ensuite le breack des officiers <\u 1e'' chasseur, com-
plètement dissimulé sous de la mousse, des rameaux de
Bruyères et des fleurs, el portant, en avant, deux cors de
chasse, une cuirasse, ainsi que.de chaque coté, des panoplies.
Ce que je dois faire remarquer, c'est la recherche d'har-
monie entre la couleur des costumes et celle des (leurs garnis-
sant certaines voitures. Ainsi, dans une voiture toute garnie
de Giroflées blanches et de Violettes .le Parme niâmes, les
dames et les messieurs étaient vêtus de blanc, les dames
avec des rubans mauves formant ceinture, les messieurs
avec les rubans de chapeaux et les cravates mauves. 11 en
était de même dans une autre voiture ornée de Bleuets et de
Giroflées blanches, où les toilettes blanches des personnes
se complétaient par des rubans bleus.
Combien j'aurais encore de voitures élégamment parées
et fleuries à citer, si je ne voulais me borner à ne consacrer
à cette fête des fleurs qu'une simple note !
Tout le monde veut en être de cettelêteoù toutes les per-
sonnes portent des brassées de petits bouquets qu'elles
lancent sur tout le parcours. On riposte des voitures el
. e-t une pluie de fleurs, une envolée de pétales, qui tracenl
un sillage éphémère, multicolore et embaumé.
Les fleurs feront donc, désormais, partie de toute, les
manifestations ".' Je viens, en effet, de lire que beaucoup de
personnes avaient tenu à porter ou à envoyer des fleurs à
Kocbel'ort. au moment de son internement à Sainte-
Pélagie; tellement de bouquets qu'on n'a pas pu tout loger
dans sa cellule et qu'on a dû on laisser dans les couloirs. Et,
tous les jours, pendant les cinq jours de son internement,
on lui fit parvenir des gerbes et des bouquets en (Millets
rouges et en Mimosa principalement.
Ces envois de fleurs ont fait dire à un journaliste qu'ainsi
disparaissait la légende de la paille humide des cachots,
remplacée par un lit de fleurs épanouies.
Puissent-elles, ces (leurs, adoucir les événements qui ont
marqué le commencement de cette année.
ALBERT MAUMENË
FLORAISONS HATIVES
de Rameaux d'Arbres et d'Arbrisseaux
Alors que le. fleurs de certains arbres et arbrisseaux sont
encore en boutons, ilestpossibleel souvent même aisé- A'vn
bâter l'épanouissement de quinze jours, trois semaines, un
mois et quelquefois davantage. Cela ne manque ni île
charme, ni d'intérêt, et peut-être y aurait-il là matière à
quelque chose de plus qu'à une simple distraction, voire à
l'obtention facile de bouquets pour appartements : peut
être le commerce des (leurs coupées y trouverait-il son compte.
Je sais bien qu'en général les floraisons d'espèces ligneuses
ne sont pas de bien grande durée et que très souvent les
corolles tombent assez vite. Mais encore y a-t-il des excep-
tions, et qui sait si, dans le nombre, on ne trouverait pas
des plantes véritablement bonnes pour cet usage '.'
La chose n'est pas nouvelle, probablement. Pour notre
compte, depuis dix ans, nous l'essayons au Muséum chaque
liiver, et M. le Professeur Max. Cornu en a même (ail, il \
aquelques années, l'objet d'une présentation à la Société
nationale d'horticulture. 11 ne semble pas cependant qu'elle
soit bien connue, ni surtout qu'elle soit appréciée comme
elle le mérite.
Que l'on délai lie, vers la mi-décembre, un peu plus tôt
ou un peu plus tard suivant les circonstances atmosphéri-
ques et l'état des piaules, que l'on détache; sur les exem-
plaires en plein air, des rameaux de Chimonanthe ( C/dmo-
nanthus fragrans), de Rhododendron de Dahourie {Rhodo-
dendron dahuricum ) et de Jasmin nudiflore (Jasminum
nudifloruni) garnis de leurs boulons, qui n'attendent qu'un
rayon du débile soleil d'hiver pour s'entrouvrir; que l'on
place ces rameaux dans un vase rempli d'eau, ou qu'on les
pique dans un pot garni de sable (rais ou de mousse mouil-
lée; qu'on les rentre dans une serre tempérée ou tempérée
chaude et que l'on maintienne le tout, rameaux et mousse
ou sable, toujours suffisamment humide, au moyen de fré-
quents et légers bassinages : au bout d'une huitaine, d'une
douzaine, d'une quinzaine de jours au plus, on obtiendra
la floraison jaunâtre, intérieurement maculée rouge brun et
si suavement odorante du premier ; celle rouge pourpré du
second; celle jaune d'or du troisième.
Un peu plus tard, ce pourra être le tour du Parrotia
persica,k (leurs nues, mais belles cependant par leurs éla-
niines rouge cramoisi foncé; du Pêcher de David (Amyg-
dalus Damdiuna), blanc pur ou rosé ; du remarquable
Prunier d'Alpband (Prunus Munie Alphandi), d'un joli
rose ; i\u Chamécerisier liés odorant et du Chamécerisier de
Standish ( Lonicera fragrantissima et /.. Standishii),
aux mignonnes corolles blanches ou jaunâtres, d'un par
(uni délicat; du Cornouiller [Cornus Mas), notre Cor-
nouiller si commun, si dédaigné et cependant si charmant
lorsque, dès le. tout premiers beaux jours, il revêt en bâte
sa fraîche et légère parure \ ieil or ; du non moins \ ulgaire
Daphné Bois-joli (Daphnc Mezèreum), coquet et odorant;
du curieux Hamamelis cirginica, aux longs pétales dorés,
étroits, rubanés et contournés; de son parent, le Corylopsis
spicata, dont les Meurs sont en longues grappes jaune pâle;
puis des brillants Forsythia il) (F. Fortunei, F. suspensa
et /''. oiridissima), aux tons jaunes d'une si grande
richesse; du modeste Saule Marsault (Salix Caprea), dont
les beaux chatons mâles fleurent le miel; du Berberis
Daririnii, aux nombreuses petites grappes jaune orangé
chaud; du rude Prunellier (Prunus spinosa), que mars
coin re d'innombrables corolles blanc de neige; de l'Aman-
dier nain (Amygdalus nana), humble buisson et graciles
(1) Les Forsythia se cultivent aisément en pots et bacs:
forcés, ou simplement datés, ils fournissent ainsi de super-
bes potées pouvant durer une quinzaine de jours en apparte-
ment.
LE JARDIN'
rameaux se garnissant de carmin, de rose On de blanc;
même de l'Amandier commun et de l'Abricotier, blanc ou
rosé; du Pêcher... fleur de Pêcher etc.
J'en ai passé certainement, et d'intéressants.
Tout celadonne, presque sans peine, des floraisons ravis
santés. Vingt fois nous en avons essayé et toujours avec
un égal succès, et aussi, disons-le, avec un égal plaisir.
Bien entendu, ces floraisons n'ont leur raison d'être
qu'à uni' seule époque: l'époque si périlleuse comprise
entre la lin de décembre et la mi-mars, pendant laquelle
les'espèces primavérales, en boutons près de s'entr'ôuvrir,
n'attendent pour cela qu'une série de journées quelque peu
douces et claires ; période souvent fatale pour elles, à cause
tles brusques retours de froid qui caractérisent notre climat.
C'est un fait digne de remarque que les boutons suppor-
tent d'assez forts abaissements de température tant qu'ils
ne sont pas épanouis, et que, seules, souffrent des gelées, du
moins ilrs gelées pas trop fortes, les (leurs écloses. Cela
explique comment les floraisons arrêtées et mémo en partie
atteintes par les froids, reprennent dès que reviennent des
jours plus cléments.
Précisément, cette période incertaine est celle qui con-
vient pour rentrer dans une atmosphère tiède, où ils n'au-
ront plus rien à craindre des gelées tardives, les rameaux
sur le point de fleurir. Une fois qu'au dehors se produit la
floraison des Pêchers, il n'y a plus guère d'intérêt à hâter
l'épanouissement des arbres et arbrisseaux de plein air.
11 y aurait une étude intéressante à taire sur la facilité
avec laquelle se prêtent, à cette sorte de forçage, lesdiverses
espèces. Celles que j'ai précédemment citées s'en accommo-
dent toutes très volontiers ei à. peu près au même titre.
Mais il en est d'autres qui ne se comportent pas aussi bien.
encore qu'elles soient également très précoces. C'est le cas
des Groseilliers à floraison hâtive iRibes albidum, R. mal-
oaceum, R. sanguineum, etc.) ; ici les fleurs sont en grap-
pes, comme on sait, et ces grappes débourrent assez mal ;
nous avons cependant réussi à en obtenir la floraison, mais
seulement sur des rameaux déjà un peu avancés en végéta-
tion. On pourrait en dire autant d'autres espèces à inflo-
rescences également bien fournies : il semble, et cela s'expli-
que assez, que, dans le cas particulier en question, les fleur*
s'ouvrent mieux et plus facilement lorsqu'elles sont soli-
taires ou en petits groupes que lorsqu'elles sont réunies en
plus grand nombre. Le Lilas nous fournit encore un
exemple de ce fait. Les Syringa oblata et S. pubescenx,
malgré leur extrême précocité, fleurissent généralement mal
de cette manière. Cette année cependant, nous avons beau-
coup mieux réussi que d'habitude avec le curieux Lilas
pubescent.
Nous avons constaté aussi, dans ces essais, que les fleurs
■-impies s'épanouissent généralement mieux que les double-.
Il ne iaut pas perdre de vue que, pour avoir toutes les
chances de réussite, il importe de ne prendre les rameaux
qu'à l'époque où les boutons sont déjà bien conformés et
annoncent un prochain épanouissement. En plein air,
cet épanouissement se fait toujours attendre plus ou moins
longtemps ; quelquefois, il est longuement retardé par des
abaissements de température : en serre, les rameaux coupés
s'épanouissent en quelques jours, d'où ta différence que je
signalais en commençant. Si l'on prenait les rameaux trop
tôt. les boutons se dessécheraient au lieu d'arriver à bien.
Des Heurs notablement plus tôt qu'en plein air, et qui
ne risquent pas d'être touchées, du jour au lendemain, par
les gelées; .les fleurs qui offrent une réelle diversité de
formes et de coloris ; qui présentent une disposition parti-
culièrement favorable pour la garniture des grands vases
d'appartements; — et pour les obtenir, pas autre chose
qu'un petit coin de serre et quelques menus soins, point du
tout fatigants ni absorbants: cela ne vaut-il pas d'être
essayé? L. HENRY.
Les Chrysanthèmes nouveaux
Je n'ai pas, en 1897., acheté systématiquement la plupart
de variétés parue- en fram t à l'étranger, comme je
lavais fait l'année précédente. J'avais, en effet, reconnu
l'inconvénient d'encombrer mes cultures de centaines de
Chrysanthèmes nouveaux dont très peu devaient mériter
d'être conservés. Je me suis borné, l'année dernière, à cent
nouveautés, mais choisies avec le plus grand soin, et j'ai
\;u, avec plaisir, qu'à part quelques rares variétés, tous
le- plus beaux gains de l'année ont fleuri chez moi.
Voici les plantes que j'ai le plus remarquées:
Sénateur Jean Dupuy, d'un coloris très intéressant, rose
mauve avec des tons cuivrés et violacés, grandes fleurs bien
doubles. J'appelle l'attention des amateurs sur cette plante
que je n'ai pas vue à l'Expositi le Paris. Elle a été très
admirée à Remilly.
.Y. C. S. Jubilee, magnifique variété sous tous les rap-
ports, d'un coloris délicieux, mauve très pâle; une des belles
nouveautés de l'année.
Mme Ed. Roger, de coloris unique, verdâtre; Heurs
incurvées très doubles.
Directeur Lieberi . à très grande- (leurs d'un rose char-
mant et Mme A. Rousseau, d'un rose un peu plus foncé,
sont île- plante- de valeur qui ont très bien réussi clie/
moi,
Souoenîr du D' Pierre Gouel, est un beau rose lié- irai-;
il ne faut pas lui donner trop d'engrais azoté, comme
d'ailleurs à Mme A. Rousseau
Baronne de Vinols est un rose groseille intéressant; ses
Heurs sont très résistantes; on peut lui donner de l'engrais
-ans danger de pourriture.
I.a différence de résistance à la pourriture de certaines
fleurs de Chrysanthèmes est très curieuse, étant donné
que ces Chrysanthèmes sont cultivés delà même manière
que d'autres du même coloris et reçoivent les mêmes doses
d'engrais.
Baronne de Vinols, variété naine île tenue rigide, a des
fleurs de longue durée, très doubles, très épaisses, aux
pétales pointés de blanc: certaines d'entre elles ont trois ou
q uatre cœurs, à l'instar de quelques Bégonias doubles.Ce sera,
je crois, une bonne plante pour les amateurs. Elle peut
rendre des services aux horticulteurs. Plusieurs potées de
ee- Chrysanthèmes étaient exposées à Paris, mais les Heurs
étaient loin d'être aussi bien réussies que les miennes.
Comtesse de Laurence-, est d'un blanc crémeux à centre
jaunâtre, d'un coloris très frais et brillant ; la Heur a
besoin d'être poussée fortement pour atteindre un grand
diamètre, et l'étoffe des pétales me parait un peu délicate';
le coloris en est bien intéressant.
Souvenir de Pont d'Avignon, belle Henri pétales jaune
marron; Pamphile, rougeâtre, bien double, beau coloris;
( ongrèsde Bourges. magnifique rouge foncé, centre incur\ é;
< 'ommandant Silhol, coloris tout particulier. Heur moyenne.
Soquart Martin, belle' incurvée ; Rèhibfandt, Watteau,
( 'omtesse de Beauliueourt, Bed Varrior, Président Noniu,
sont de belles plantes qui ont bien réussies chez moi.
.le dois attirer l'attention des amateurs sur Boyal Stan-
dard, variété que je n'ai pas vue représentée à l'Exposition
de Paris. Le coloris velouté en est très riche, d'un pourpre
foncé violacé, la fleur grande, do forme japonaise, manque
peut-être un peu Je duplicature, mais elle n en est pas moins
très remarquable. C'est le coloris très foncé qui m'a paru le
plus beau après Georges V. Childs. J'engage les amateurs
à en tenter l'essai, car nous manquons de beaux Chrysan-
thèmes rouges, c'est de ce coté que devraient se porter les
efforts des semeurs ; en effet, les teintes jaunes ou blanche- se
rencontrent abondamment, tandis que les coloris foncés
lent défaut. Il suffisait de jeter un coup d'oeil sur les groupes
de Chrysanthèmes du haut de l'escalier de l'Exposition de
Paris, pour être frappé du manque de fleurs rouges: on
voyait du jaune, du blanc et un peu de rose, mais surtout
du jaune et, quoique le jaune soit une couleur que j'aime
beaucoup, j'avoue que j'aurais étécontent d'en voir moins.
Les amateurs devront donc essayer avec soin Boyal Stan-
LE JAR1HX
dard et Congrès de Bourges, car, malgré toute l'attention
que l'on puisse donnée à un choix judicieux du coloris,
le jaune cl le blanc dominent toujours. < m ne peut pourtant
pas répéter indéfiniment les exemplaires des quelques belles
variétés foncées que nous avons.
Outre les nouveautés, citées plus haut, j'ai remarqué, à
Paris, les suivantes que je n'avais pas réussies ou que je ne
possédais pas: Rayonnant, belle plante d an joli rose pâle,
Piémont, M.B. Verloi et MrsJ. Warren étaient exposés
en beaux exemplaires, (ils ont été médiocrement réussis à
Remilly), Artaxerxès, M. de Salvady, Mlle Laurence
Zèdè, Général Beziat.
11 serait facile d'allonger cette brève nomenclature, car
beaucoup de ( hr\ s'anthômes méritants ont été mis au com-
merce l'année dernière, niais les nouveautés de 1897 sont
déjà de l'histoire ancienne, et les Chrysanthémistes ont les
yeux fixés sur celles de 1898. Je donnerai, prochainement,
le nom des plantes qui ont été certifiées tant à Paris qu'a
< Mléans. Lyon ou Lille; niais, auparavant, je dois dire que
je ne suis nullement de l'avis de l'auteur de l'article sur
les Chrysanthèmes, paru dans le dernier numéro, au sujet
des mécomptes qu'a donné, en France, la variété italienne,
Fratelli Cattaneo (1), non plus que sur ses appréciations
au sujet des nouveautés de MM. Scalarandis et Calvat.
Fratelli Cattaneo rouge intense, a fait ses preuves, on l'a
vu admirablement représenté dans presque toutes les expo-
sitions. En 1896, en particulier, la maison Vilmorin en
exposait, dans son lot de plantes à grandes Heurs, un exem-
plaire merveilleux. D'ailleurs, la différence de climat entre
l'Italie et la France est bien peu de chose, si on la compare
à l'effroyable changement quedoivent supporter les variétés
de Chrysanthèmes venant d'Australie, autre climat et antre
hémisphère. Cela n'empêche pourtant pas ces variétés de
réussir à merveille en Europe.
Quanta celles qui ont été obtenues à Monza cl exposées
par M. Scalarandis, elles viennent d'un climat qui res-
semble à celui de Rayonne et de Toulouse avec des Invers
plus froids. Il suffit, pour s'en assurer, de jeter un coup
d'œilsur les lignes isothermiques d'Europe (2) : on voil que
la ligne de janvier de 1" passe au-dessous de Monza; il y
ferait donc plus froid l'hiver qu'à Cherbourg'. Bien plus,
d'après les récents travaux du célèbre météorologiste Julius
Hann, Milan se trouverait au centre d'une dépression de
température, et il indique, pour les environs, îles lignes de
Pet-'; janvier est doue plus froid à Monza qu'à Paris,
plus froid même qu'à Bergen (Norwège). Par contre, les
lignes isothermiques de juillet montrent qu'il y fait Mes
chaud, aussi chaud qu'à Toulouse, si ce n'est, plus 11 n y a
donc aucune raison, puisque Vioiand Morel, venant de cette
dernière ville, réussit sous tous les climats des cinq parties
du monde, de croire que les Chrysanthèmes de M. Scala-
randis n'en puissent taire autant.
Il en est de même des variétés de M. Calvat; non seule-
mentelles réussissent parfaitement dans le nord de la France,
niais encore dans des pays beaucoup plus froids. On n'a
qu'à consulter la liste des plantes exposées en Angleterre,
pour s'apercevoir que c'est M. Calvat qui arrive bon pre-
mier, avec une mande avance sur tous les semeurs anglais
ou autres.
Il ne faudrait pas croire, cependant, que tout le monde
puisse obtenir des fleurs aussi grandes que celles qu'expose
le distingué semeur grenoblois. Quoique certains amateurs
aient eu pour leurs coups d'essai, de véritables coups de
maître, il est bien certain qu'on n'obtiendra, qu'avec beau-
coup de difficultés, un résultat approchant, car. M. Calvat
est un très bon cultivateur. Mais l'amateur n'obtiendra pas
plus facilement de liés grandes Heurs, avec d'autres varié-
tés, c'est même le contraire qui arrivera fréquemment.
M. Calvat, pour les grandes fleurs bien pleines, et M.
Scalarandis, pour la forme et le coloris, voilà les deux triom-
phateurs de l'année.
Du reste, la plupart des belles variétés, mises au com-
merce dans ces dernières années ont du sang de la race
( 'alvat dans les veines, et cela en France comme à l'él ranger.
Il est probable qu'avec les coloris et formes nouvelles de
(1) Indiquée par erreur sous le nom de Fratelli. Collambo.
(2) Berghaus Physikal Atlas.
M. Scalarandis, on arrivera aussi à obtenir d'autres nou-
veautés intéressantes. Il suffisait de voir avec quel empres-
sement, à la dernière exposition. les semeurs admiraienl
et notaient ces tonnes nouvelles pour être sur qu'elles ser-
viront dans leurs hybridations futures.
Loin de moi la pensée de vouloir dire que, seuls, ces deux
semeurs obtiennenl de belles plantes, nous avons, en France,
nombre d'obtenteurs qui ont fait leurs preuves, et qui nous
donnent fous les ans d'excellentes variétés, d'autres non
veauXjComme M. Nônin, sont entrain de se faire connaître
par de très lions gains, mais il faut rendre à César, ce qui
appartient à César.
R. JARRY-DESLOGES.
Deux belles variétés de Cattleya labiata
Le Cattleya labiata, connu aussi sous le nom de C. Wa-
rocqueana, est d'une introduction déjà ancienne. Malheu-
reusement perdu pendant une cinquantaine d'années, il fut
réintroduit, vers 1890.
Parmi les nombreuses et, si jolies variétés appartenant à
cette espèce, nous en signalerons deux qui, en 1896, ont
Henri dans les serres de M. Dallemagnê, et dont nous don-
nons aujourd'hui une reproduction en couleurs, qui rend inu •
tile une description détaillée.
Le Cattleya labiata est certainement un des plus beaux
du genre. Il fleurit, en hiver, est très rustique et offre cette
qualité d'être très facile à cultiver et à faire fleurir dans une
serre tempérée.
Ses fleurs amples et bien étoffées sont d'un joli rose \ il.
avec le lobe antérieur du labelle pourpre sombre et la gorge
marquée de deux macules blanches ou souvent jauneorangé
îles itelix Côtés.
On a dit, à tort, le Cattleya labiata originaire de la pro-
vince de Rio de Janeiro et de la montagne ,],■< Orgues. II fut
envoyé en Europe, 'sers 1818, par William Swainson. qui
l'avait découvert, fort probablement, dans les provinces du
Nord du Brésil.
En 1836, le Dr Gardner, explorant la province de Rio de
Janeiro, mentionna le C. labiata, qu'il disait avoir vu en
fleurs sur le Mont da Cavea. C'est plus vraisemblablement
le Lœlia lobata, qu'on retrouve encore dans celle région,
que le 1)' Gardner prit pour le C. labiata.
Plus tard, ce même botaniste, à Sapucala, confondit le
('. labiata avec le C. Warnerii, habitant cetterégion et qui
a une aire assez étendue.
Mais, en définitive, le Cattleya labiata a pour habitat
l'état de Pernambuco et ses provinces limitrophes, Parahj ba
et AllogoaSj où on le rencontre sur les montagnes.
Ainsi que nous le racontait notre compatriote, M. Forget,
un des meilleurs collecteurs de ce temps, il vil sur les
gros arbres des forêts, déjà garnis d'autres plantes épiphytes ;
à l'ombre du feuillage, il enlace de ses longues racines (cer-
taines atteignent jusqu'à deux mètres) les branches latérales
de ces arbres, puisant dans l'air humide une partie des élé-
ments nécessaires à sa végétation.
Très rarement on le voit sur les arbres morts, car ceux-ci
perdent leur école:', et les ( Mv h idées qu'elle portail tombent
avec elle.
Fleurissant de janvier à mars, il émet de nombreuses
feuilles et de nouvelles racines à l'époque des pluies, d'avril
à juin.
Il en existe un certain nombre de belles « variétés i)
répandues dans les cultures; celles que nous signalons
aujourd'hui comptent parmi les meilleures.
F. DESPINOY.
►— I
Q
ce
E-i
O
Z
LE JARMX
LES INSECTICIDES
LE LYSOL
Nombreuses sont les préparations connues sous le nom
d'insecticides, employées pour combattre les insectes et
maladies qui ravagent nos cultures.
Pour se rendre un compte exact de la valeur de ces subs-
tances et des effets qu'elles produisent, il faut en faire une
étude très attentive et bien suivie, car, en général, une
première application, faite sans comparaison aucune, ne
donne que des résultats imparfaits.
Grâce aux expériences comparatives entreprises par
M. Chevalier, professeur d'horticulture à Montreuil, qui a
bien voulu nous en transmettre les résultats, nous sommes
heureux de faire profiter nos lecteurs des observations
de cet excellent praticien, concernant le Lysol, dans ses
divers emplois comme insecticide.
Pour combattre, à l'aide du Lysol, le Puceron lanigère,
ce fléau trop connu de nos Pommiers, on doit, au prin-
temps, en mars-avril, déchausser le pied de l'arbre, et ba-
digeonner le tronc de haut en bas avec cet insecticide à la
dose de 1 p. 100 : deux applications semblables suffisent
pour le faire entièrement disparaître.
Pour détruire le Kermès du Pécher (Chermes persical, on
badigeonne en sec, après la taille, soit en février-mars, les
branches charpentières et les coursonnes du Pécher, avec
une dissolution de 50 grammes de Lysol dans 3 litres d'eau ;
cela donne de très bons résultats.
Trois sujets très atteints, dont un datant de 1810, traités
une seule fois, ont été ainsi complètement guéris et il
n'y reste plus trace de ces insectes, tandis que d'autres,
voisins, non traités, sont entièrement envahis.
Contre le Kermès du Pommier et du Poirier (Chermes
jiyri), le traitement indiqué ci-dessus, commencé il y a
ileux ans, avait fait disparaître une grande partie des in-
sectes ; une deuxième opération, faite l'an dernier en jan-
vier, a achevé la guérison. La végétation, qui avait été peu
vigoureuse jusqu'à ce moment, a repris actuellement active-
ment ; l'écorce des arbres traités est saine et bien lisse.
Pour détruire cet insecte, il est également bon de donner,
en juillet, au moment de son éclosion, des bassinages à
la dose de 1 p. 100, en opérant le matin.
Contre le blanc du Pécher, qui atteint spécialement cer-
taines variétés, telle que la Madeleine rouge de Courson,
la poudre de Lysol peut être avantageusement employée.
Préventivement, on doit commencer en mai, le matin et
pendant deux jours consécutifs, en se servant d'un soufflet
à pulvériser; puis on continue ensuite, toutes les trois se-
maines, suivant l'intensité de la maladie, et cela jusqu'à la
maturité des fruits.
Contre la Pyrale des pommes et des poires, fCarpocapsa
pomonana), qui rend les fruits véreux, on peut aussi em-
ployer le Lysol de la façon suivante :
Au moment de la lloraison, on trempe des chiffons de
laine dans le Lysol pur et on les suspend aux branches
charpentières, tous les mètres environ. L'odeur que dégage
ce produit incommode à tel point les papillons qu'ils se
gardent bien d'approcher et, par suite, de pondre en cet en-
droit, donc plus de fruits véreux.
Le même procédé a donné également de bons résultats
contre la Lisette ou Coupe-bourgeon.
Contre les Pucerons, les bassinages à la dose de 1 0/0,
sont d'un effet foudroyant si l'on répète deux ou trois fois
le traitement.
Le Lysol a donc l'avantage de pouvoir s'employer en
toute saison et pour combattre la plupart des maladies
et des insectes qui attaquent les arbres fruitiers. Bien
entendu, comme nous l'avons dit plus haut il faut prendre
le mal à son début, et même opérer préventivement.
V. ROUGE.
/Irpebia echioides
Parmi les quelques genres et espèces de Borraginées cul-
tivés dans les jardins, le genre Arnebia esl sans doute le
moins connu, mais non le moins intéressant au point de
vue horticole. L'espèceà laquelle nous consacrons cette note
est, en effet, une charmante plante vivace, rustique ri à flo-
raison printannière très al huit'', qu'il est regrettable de
ne pas voir figurer dans toutes les collections de plantes vi-
\ aces île choix.
Le genre Arnebia, (1 1 créé par Forskal, en 1775, pour une
espèce égyptienne, l'A. tetrastigmu, qui n'est jamais sortie
du domaine de la botanique pure, renferme aujourd'hui
17 espèces dispersées dans le nord de l'Afrique et surtout
dans la partie occidentale et méridionale de l'Asie. Il y
aurait pas mal à dire sur la nomenclature assez nombreuse
de ee genre, cinq autres noms lui ayant été successivement
lionnes par li 's auteurs, de même aussi que sur ses affinités
botaniques, mais nous laissons volontiers ces questions de
mie pour ne nous occuper ici que de V Arnebia echioides
au point de vue horticole.
Toutefois, nous devons taire remarquer, au sujet de cette
espèce, que le genre Arnebia n'est pus exactement le sien,
car elle aété classée, par Boissier, dans le genre Macroto-
n tin (2). en compagnie de trois autres espèces,dont le M. Bcn-
thami a seul été introduit dans les jardins. Et ce transfert
étant admis par les botanistes modernes, V Arnebia echioides,
du Prodromus de DeCandolle, est ainsi devenu le Macro-
tomia echioides, dans la Flora orientalis de Boissier.
Mais si l'horticulture bénéficie souvent des sages conseils
que lui donne là botanique, doit-elle suivre avec une rigueur
absolue tous les changements quelle apporte à la nomen
elai ure des végétaux? Nous ne le pensons pas, car, pour
une simple appréciation de la valeur de tels ou tels carac-
tères,il n'y a pas lieu, selon nous, de dénommer une plante,
déjà répandue et connue dans les jardins sous un autre' nom
plus ancien, pour lui en donner un nouveau, sans autre
bénéfice que pour l'auteur qui lui attache désormais son
nom. Ces diverses raisons sont celles qui nous ont engagea
conserver ici le nom A' Arnebia echioides employé dans la
plupart des ouvrages.
C'est une [liante vivace, haute de 0",15 à0",25, devenant
peu volumineuse malgré l'âge, à végétation très précoce,
émettant plusieurs tiges étalées, puis dressées et se termi-
nant par un corymbe de cymes scorpioïdes et multiflores
de fleurs printannières, d un jaune vif et très voyantes.
Les feuilles radicales et celles des rosettes stériles sont
assez grandes, loueurs de 15 à 20 centimètres, lancéolées, à
limbe se prolongeant jusqu'à la base de la nervure médiane.
molles, d'un vert gai et finement poilues. Les feuilles des
tiges sont beaucoup plus petites, nombreuses, rapprochées,
alternes, sessiles, mais non embrassantes.
Les fleurs sont réunies au sommet des tiges en deux ou
trois cymes scorpioïdes, courtes mais multiflores et chaque
fleur est accompagnée d'une bractée triangulaire-lancéolée;
le calice a cinq divisions profondes et lancéolées et la corolle,
d'un beau jaune vif, est étroitement tubuleuse intérieure-
ment, puis élargie, ouverte en entonnoir et découpée en
cinq lobes peu profonds; à l'angle de chaque sinus, existe
une tache grosse comme une tête d'épingle, d'abord d'un
beau brun foncé et très apparentée l'épanouissement, mais
pâlissant bientôt et disparaissant presque totalemement au
bout de quelques jours; il est ainsi curieux de yoir, sur
une même inflorescence, des fleurs présentant des ponctua-
tions d'intensités différentes et d'autres-non ponctuées. Il y
a cinqétamines sessiles et insérées dans le tube et un style
simple, à stigmate capité, plus long que les étamines. La
floraison a lieu en avril-mai et se prolonge pendant pres-
que tout l'été, mais bien moins abondante qu'au printemps.
Habite l'Arménie et le Caucase, d'où il a été introduit
en 1835.
h'Arnebia echioides est très rustiqueet de longue durée;
nous en connaissons des pieds vieux de plus de dix ans,
(1) Arnebia Forsk., FI. Egijpt. et Arab. 62 . 1775.
(2) Macrotomia D C, in Meissn, Gen. 'U0.
LE JARDIN
qui ont résisté en pleins champs à nos plus rudes hivers
e( qui, chaque année, se couvrenl d'une abondance de
jolies fleurs jaunes. Leur vue, ee printemps dernier, nous
a beaucoup engagés à publier la présente note, car il esl
vraiment dommage qu'une aussi jolie fleur ne figure pas
dans tous les jardins. La plante n'est pas délicate, elle
demande simplement un sol léger, siliceux, plutôt que cal-
caire, et sain.
Le plus grand obstacle à sa dispersion dans les jardins
est qu'elle ne produit pas, au moins s,, us le climat pari-
sien, suffisamment de graines ; c'est tout au plus si l'on
parvient àen trouver quelques unes sur chaque pied, niais
l'éducation des jeunes s, .mis n'offre aucune difficulté. < >n
sème en terrines, s,, us châssis froid, ou repique les plants
en godets .■( mi les hiverne suus abri, pour les mettre
ensuite en pleine terre au printemps suivant. A défaut de
graines, on peut avoir recours au bouturage îles rosettes
stériles, 411e l'un détache si possible avec- un talon et que
l'on tait enraciner à l'étouffée, ou par le bouturage des
viosvrs racines, que l'on place dans du sable et sur une
petite couche, afin de loin- faire développer des bourg is
avant de les diviser.
Quant à ses emplois horticoles, VAmebia echioides peut
être planté isolément, de préférence par touffes de trois a
cinq pieds, eà et là dans les plates-bandes longeant les
allées ou sur les pelouses, mais il a surtout sa place bien
marquée dans les roi ailles, où il produit au printemps le
plus charmant effet décoratif.
S. MOTTET.
ENCORE UN MOT
St'R LE
Crateegus coccinea comme Sujet
L'article paru ici dernièrement (1) relativement au Cra-
iiri/us coccinea employé comme sujet, ai 'a valu quelques
observations qui m'obligent à revenir sur laquestior..
Peut-être n'ai-je pas assez l'ait ressortir que [es jeunes
plants de cette espèce sont ou complètement, ou presque
complètement inermes : les épines n'apparaissent qu'assez
tard, et pas axant la troisième ou même la quatrième
année: par suite, elles se montrent seulement à une cet
taine hauteur; cela donne une réelle facilité pour le gref-
fage en pied. Il n'en esl pas de même, comme on le sait,
pour les autres Cratœgus employés pour sujets, lesquels
sont tous plus ou moins épineux, même chez le- tout
jeunes exemplaires. Cette absence d'épines dans les pre-
miers temps est précisément ce qui nous a fait préférer le
('. coccinea au C. Crus-galli, encore que nous ayons
reconnu ce dernier comme très apte à recevoir les greffes ;
l'Aubépine Ergot-de-coq est toujours fortement épineuse, et
cet inconvénient 11 est pas négligeable, lors tic^ éeusson-
nages surtout.
'Mi nio permettra de redire qu'à cet avantage fort appré-
ciable de n'avoir pas ou presque pas d'épines sur les jeunes
exemplaires, l'Aubépine à fruits coccinés en joint d'autres
il assrz grande valeur : elle conserve sa sève plus longtemps
que l'Aubépine ordinaire; a. âge égal, les sujets sont plus
étoiles et plus lisses; reçoive est plus nette, plus êpaisse-et
plus facile à lever; enfin les greffes se développent en géné-
ral plus vigoureusement, au moins dans les premiers temps.
L. 11.
Expériences de vinification, par ,T. Vidal. — Dans ce
rapport, présenté au congrès viticole de Toulon, l'auteur
expose les résultats de trois années d'expériences relatives
à la fermentation de la vendang-e, aux températures qu'elle
produit et à la réfrigération dés cuves au moyen de l'air
humide pendant la fermentation.
(1) Le Jardin 1 98, V du 5 janvier, page 9.
Du pincement de la Vigne
SES APPLICATIONS. SES EFFETS
Le pincement des bourgeons de la Vigne est une opéra
lion connue depuis fort longtemps, mais elle est relative
ment peu employée en viticulture proprement dit.'.
l'ai contre, pratiquée par l'arboriculteur, cette opération
fait merveille : elle lui permet, lorsqu'elle est bien appliquée,
de garnir, en peu de temps, avec nos meilleures variétés de
raisin de table, les murs les plus élevés, de maintenir
longtemps en pleine prospérité telle ou telle forme donnée
à la charpente d'une treille. Le pincement a surtout une
importance considérable, en ce sens qu'il permet d'arrêté,.
Fig. :«.
ou de modérer, tout au moins, la croissance de tel ou tel
bourgeon inutile pom l'avenir t\\\ cep, en faveur de tel autre
devant, lui, jouer un rôle important dans l'établissement de
la charpente.
Mais, indépendamment du rôle qu'il remplit comme
régulateur de la sève, le pincement contribue aussi à favo-
riser la nutrition des fruits portés par les rameaux pinces.
('est, on peut le dire, un véritable stimulant qui facilite
le développement des grappes, en assure la fécondation.
et permet d'obtenir des fruits plus volumineux.
Tel est, au point de vue physiologique, l'exposé des résul-
tatsqui peuvent être obtenus par l'application du pincement
En viticulture, le pincement n'est entré dans la pratique
courante, que depuis l'application des formes raisonnées, et
encore est-il souvent mal appliqué. Cet état de choses est
o\ idemment dû à l'indifférence du viticulteur qui. à de rares
exceptions près, ne sait pas apprécier les avantages qu'il
pourrait tirer de cette opération.
Dans les régi: ns où les Vignes sont le mieux tenues, la
Champagne, la Bourgogne, etc. ...le pincement est remplacé
par le rognage, sorte de pincement tardif qui peut suffire
parfaitement lorsqu'on s'en tient aux anciennes formes,
mais que l'on doit abandonner lorsque, pour uni' cause
quelconque, ou se voit forcé de renoncer à ces anciennes
formes, pour aborder la taille Guyot, une de ses variantes,
ou tout autre forme arborescente.
Il est des formes pour lesquelles le rognage est insuffisant;
pour d'autres, au contraire, il facilite trop l'élévation des
souilles; pour telle autre, enfin, plus arborescente, il n'est
(t) V 176 a 182.
LE JAMlilN
plus suffisant pour empêcher la confusion
éviter la coulure, èf l'avortement des grappes.
i m était donc en droit de le considérer comme une opéra-
tion mécanique, suffisante pour certaines cultures locales,
mais d'une inefficacité réelle lorsqu'on l'applique au\
i ies types de la viticulture moderne.
' 'ependant, le rognagne avait une qualité qui, jusqu'à ce
jour, était scientifiquement méconnue. Dans une étude de
mieux suivies, sanctionnée par une expérience de plus de
10 années el que vient de publier, la Reçue de Viticulture (1),
M. P. Viala, dont la haute compétence est bien connue,
aidé parla collaboration de M. (i. Rabault. vient de mettre
cette qualité en évidence. Ces messieurs nous démontrent,
et nous prouvent que. par l'ancienne pratique du rognage,
les raisins portés par des sarments rognés à quatre feuilles
au dessus de la grappe, sont, d'une façon générale, pour les
cépages les plus vigoureux, les raisins les plus riches en
sucre et , partant, les moins acides. D'autre part, ces expéri-
mentateurs nous démontrent aussi que les tailles courtes.
comparativement aux tailles arborescentes, tendent encore à
nous donner le maximum de richesse saccharine.
Nos ancêtres n'avaient donc pas tort d'appliquer les
tailles courtes, les formes peu développées el les pince-
ments tardifs à leurs tins cépages.
Mais, depuis, la situation viticolea complètement changé;
la crise phylloxérique et les multiples maladies sont venues
jeter le désarroi dans les milieux viticoles.
du feuillage, la Champagne, région encore indemne des
phylloxéra, mais qui, fort menacée, pourra,
l'autre, être complètement envahie et obligée
l,i culture qui lui esl chère.
ravages du
d'un jour à
'abandonner
Fig. 39,
Le viticulteur, obligé de lutter contre la concurrence el
surchargé de irais, a dû demander davantage à sa Vigne.
11 lui a fallu changer ses habitudes, et eùt-il voulu lss
i onserver, que la Vigne greffée eût exigé d'autres soins pour
sa bonne venue.
Je n'examinerai pas les conséquences de cet état de choses
pour la France entière; je me contenterai de le taire poui
(I) V 176 a 181.
Fig. lo.
Le vigneron champenois, conservant ses anciennes habi-
tudes ne connaît que le rognage; lois de la reconstitution
de son vignoble, il devra connaître les pincements, il est
donc bonde l'initier, dès maintenant, à ces opérations, en lui
indiquant les règles précises, qu'il devra suivre,
Disons de suite que les tonnes futures de la Champagne
devront être aussi réduites que possible, nécessitant ain~i,
à l'hectare, un nombre suffisant île ceps, pour permettre de
parer rapidement aux désastres des gelées d'hiver. De plus,
ces Vignes subiront une taille mixte permettant d'obtenir
des sarments taillés courts et d'autres taillés longs; ceci afin
d'atténuer, le plus possible, les effets désastreux des gelées
prin tanières.
A quelle époque deera-t-on appliquer les pincements ?
Si nous suivons M. P. Viala dans ses savantes dissertations
sur les avantages des pincements relativement à la richesse
en sucre des raisins, nous serons tentés d'admettre qu'il faut
opérer le plus tard possible, c'est-à-dire, quelque temps
après la floraison et le plus haut possible au-dessus des
grappes. Tous les pincements sur la grappe ou trop près
d'elle, nuiraient au développement des principes sucrés.
76
LE JARDIN
Nous ne discutons j >a^ ce fa.il que nous reconnaissons
exact, lorsque les pincements courts sont appliqués tardive-
ment comme le recommandait l'arboriculteur Trouillel pour
éviter i'échalassage. Mais, nous croyons sincèrement que, en
appliquant le pincement court au moment opportun, on
peut bénéficier des a\ antages que personne ne lui a .om. -si,'.,
tout en atténuant, dans une large sure, les inconvénients
relatifs à la richesse en sucre des raisins.
Nous sommes partisan absolu .les pincements courts et
précoces, et, comme tel, nous avons cherché, depuis 1883, à
les faire entrer dans la pratique courante des vignobles du
Nord. Nous nous sommes surtout
attachéàen régulariser l'application.
Ces pincements se font,ehaque année,
sur une surface de près de 10 hectares.
et nous avons toujours obtenu les
meilleurs résultais. Nombre de nés
confrères ont admiré les belles grap-
pes primées, d'une régularité par-
lait:' et d'une égale maturité, obte-
nues par l'application de noire pro-
cédé, raisonnée et bien comprise du
personnel exécutant.
Pour nous, l'opération du premier
pincement doit se confondre avec
I ébourgeonnage. En mettant a. terre
tout le bois inutile qui ne porte pas
fruit, nous pinçons de suite les bour-
geons fructifères qui ne doivent pas
concourir, dans l'avenir, à la forma-
tion de la souche.
A ce moment, les formes .l.s
grappes sont apparentes; il .'st pos-
sible d'opérer, mais il va sans dire
que 1.' viticulteur ne peut pas tout
faire en un jour, aussi les bourgeons,
durant l'opération, continueront à
s'accroître et dépasseront la dernière
forme de 0"10 à 0~15,
Devons-nous pincer uniformé-
ment pendant toute la durée de
I opération :' Non ! L'expérience nous
a démontré que, si un pincement
radical, fait immédiatement sur la
grappe des son apparition, favorise
son développement et lui permet
.le résister aux intempéries, l'opé-
ration deviendrait funeste si on la
pratiquait sur un bourgeon ayant de
veloppé trois ou quatre feuilles au-
dessus de ses formes. Dans ce cas, il
faudrait alors être moins radical et le
rogner à une ou deux feuilles suivant
l'état du bourgeon au moment de
l'opération.
Par ce procédé, on exécute deux opérations du même coup
.-I le végétal souffrira à peine des suppressions tandis que
les fruits seront fort favorisés.
Il va sans dire que ces pincements nedoivent s'appliquer
qu'aux bourgeons des sarments fructifères, qui, en aucun
cas, ne concourent à la formation de la charpente des ceps.
Les pincements précoces, suivant notre manière de voir,
se pratiquent donc de trois façons différentes, selon l'état du
bourgeon traité. Pour être plus clair, nous reproduisons
(fig. 38, 39, 40 cl 11) les différents états de végétation des
bourgeons devant supporter tel ou tel mode de pincement
précoce.
Dès le commencement de l'opération qui, en Champagne,
peut avoir lieu vers le ;'."> mai. les bourgeons se présentent
Fia. 11
sous l'aspect des figures 38 et 39. Dans ce cas, on les rogne
soit sur la grappe A. soit sur la feuille accompagnant la
grappe B. Quelques jours plus tard, la végétation étant très
active, les jeunes organes présentent, en partie, l'aspect de
la figure 10. On les pince alors sur la feuille située au-
dessus de la grappe C. Plus tard, enfin, loBsque le sommet
des axes s'est allongé de 0"30et plus au-dessus de la der-
nière forme (fig. 11). on adopte le pincement à deux feuilles
au-dessus des grappes, en' D. D'une façon générale, cette
opération doit toujours être terminée avant la floraison.
Nous verrons plus loi n que, dans nos applications en grand,
nous avons combiné nos travaux île
façon à ce que cette opération ne
dure pas plus de douze jours.
Que se passe-t-it après relie opé-
rai ion :' Les grappes des bourgeons
traités prennent un développement
rapide et plus grand que d'habi-
tude (1); leurs organes floraux se for-
tifient et la fécondation se fait mieux,
même par des temps contraires.
Les bourgeons anticipés, appelés
communément ailerons en Cliam-
pagne, commencent à s'accroître
environ quinze jours après; celui de
l'extrémité, en particulier, s'allonge
assez rapidement. Lorsque les plus
favorisés ont de cinq à six feuilles,
il est temps de pratiquer le deuxième
pincement qui devra mettre en har-
monie le feuillage et le fruit. Ce
travail commence, en général, à la
lin de juin.
Si nous nous reportons aux tra-
vaux île M. Viala, nous constatons
quequatre feuilles au-dessus du fruit
sont nécessaires pour obtenir le ma-
ximum de richesse en sucre. Partant
de ce principe, les pincements à
faire sont tout indiqués. L'aileron
ou bourgeon anticipé du sommet
sera l'objet de toute notre attention.
Comme pour les bourgeons des
figures 38 et 39, pinces sur la dernière
grappe ou sur la feuille qui accom-
pagne celle-ci, le bourgeon anticipé
supérieur sera, à ce moment, rogné
à trois mi quatre feuilles. Quant aux
bourgeons pinces plus tardivement
à une ou deux feuilles (fig. 40 et 41),
ils seront pinces, suivant le cas. à
deux ou trois feuilles, de façon à
conserver toujours trois, quatre ou
cinq feuilles au-dessus des grappes;
ce nombre de feuilles semble du reste
indispensable pour soustraire es. 1er n ières aux rayons directs
«In soleil qui les durcit et empêche la pulpe de se dilater.
Quant à l'ensemble des autres bourgeons anticipés, ils sont
peu intéressants et sont rognés à une ou deux feuilles; on
peut même les enlever complètement s'ils font confusion.
Remarquons, en passant, que l'évolution de ces bourgeons
se lait .le irès lionne heure, au moment où la sève est en
pleine activité. Celui du sommet est donc toujours vigoureux
et continue parfait. 'ment le prolongement, remplaçant ainsi
l'axe principal dans son rôle de protecteur du fruit.
(A suivre.) I.. BONNET.
(1) Le phénomène est surtout très accentué dans les variétés
à grappes lâches et à grains d'ordinaire peu serrés, comme,
par exemple : Chasselas, Malingre, Boudâtes et Malbec.
LE JARDIN
7,
LES ENGRAIS Al POTAGER
Le fumier est le roi des engrais. Ce dicton esl accrédité
ni culture potagère plus encore qu'en agriculture et il
semble que, de nos jours, rien ne vaille le fumier, les com-
posts et les terreaux pour la fumure du potager et du verger.
Il faut, suivant l'usage, « rendre à César ce qui appar-
tient à César », c'est-à-dire reconnaître la valeur et l'utilité
incontestables des «ngrais organiques pour la fertilisation
des jardins; mais, si l'on veut pousser plus loin l'étude de
cette question si importante des engrais en horticulture, il
i lc\ Lent nécessaire de raisonner plus terre à terre le principe
delà restitution, en passant en revue les < sidérations fort
importantes, trop souvent négligées ou incomprises eh
pareille matière.
( in sait que les terres destinées à la culture potagère sont
généralement riches en humus où terreau, produit de la
décomposition îles débris végétaux et du fumier ou autres
matières organiques. Mais ces terres, appelées généralement
terres grasses, possèdent parfois un stock considérable
d'engrais azoté qiii, d'une grande utilité dans des cas bien
déterminés, devient inutile et même quelquefois nuisible
pour certaines cultures.
Dans de semblables conditions, l'engrais chimique de-
\ ieiit alors le correctif du fumier eu apportant au sol le ou
les éléments dont la plante a plus particulièrement besoin.
Nous n'avons pas l'intention < 1<» nous poser, dans cette
étude, en propagateur passionné ou aveugle de la doctrine
des engrais chimiques. Ce serait l'inverse du but que nous
nous proposons d'atteindre, car on n'ignore pas que l'appli-
cation irraisonnée des engrais chimiques ne conduit qu'à
des déboires. Eh toutes choses, il faut procéder avec pru-
dence et, dans le "cas qui nous occupe, il importe, avant
tout, de régler judicieusement la dépense d'engrais scion les
ressources du maraîcher, selon les besoins du sol et les exi-
gences des plantes cultivées.
Sans doute, le fumier est l'engrais complet, parce que,
indépendamment de l'humus qu'il apporte au sol. il four-
nit aussi l'azote, l'acide phosphorique et la potasse au
meilleur compte: mais, en jardinage, on ne s'applique pas
assez à l'emploi sagement combiné du fumier et des engrais
chimiques, ces derniers devenant indispensables pour
l'apport d'éléments fertilisants qui' le fumier ne contient
qu'en proportions insuffisantes par rapport au résultat que
l'on veut obtenir. On fait même souvent abus du fumier.
Des expériences du plus haut intérêt, ont été faites par
M. Zacharewicz, professeur d'agriculture de Vaucluse, qui
s'est d'ailleurs l'ait une spécialité en ce qui concerne l'appli-
cation des engrais chimiques à la culture légumière.
Parmi ces expériences, il en est une dont l'importance
mérite d'être signalée'. Elle fut pratiquée en terré riche en
humus, argilo-calcaire et à sous-sol caillouteux et porta sur
plusieurs légumes, par parcelles d'égale superficie, ayant
reçu des soins culturaux identiques.
l»és le 30 avril, les parcelles fumées aux engrais chi-
miques si' montrèrent plus vertes et plus vigoureuses
cela se conçoit, car les engrais solubles absent plus rapi-
dement que le fumier — à partir de tin mai et jusqu'à la
récolte, ces parcelles présentèrent une végétation égale à
celles n'ayant reçu que du fumier, mais la récolte des Hari-
cots cultivés sur fumier si' lit le III juin, alors que 1'' cours
de ce légume était de 10 franc- les 100 kilos, tandis que les
Haricots venus avec engrais complet, furent récoltés le
:i0 mai, soit dix jours plus tôt, alors que le prix était de
lin francs les 100 kilos.
Ainsi, on peut juger, par ce résultat, de l'influence con-
sidérable que peinent avoir les errerais chimiques conve
ii.ii.leineni employés : produits hâtifs et, conséquemment,
vendus à un prix plus rémunérateur. N'est-ce pas là un
a\ aiiiage appréciable?
lie c qui précède, on peut tirer cette déduction que l'en-
grais chimique est l'engrais complémentaire du fumier, car
la culture potagère, moins encore que tonte autre peut se
passe* de ce dernier. Mais, d'autre pari, il faut tenir compte
de ce fait que. pour subvenir aux exigeilces des différentes
récoltesqui se succèdent dans l'assolement du potager, on se
voit forcé d'employer 'les quantités de fumier souvent <-< m-
sidérables et même dans œs conditions, on n'atteint pas
toujours le but que l'on se propose. I .a fumure est insuffi-
sante et l'expérience le prouve péremptoirement. Ainsi, on
voit, tout d'abord, que l'azote incorporé au sol ne se trouve
pas, de suite, dans un étal favorable 'à l'assimilation par
les végétaux. Il faut que la nitrification se produise, ce qui
n'a lieu, le plus souvent, qu'au bout d'un laps de temps
assez long, de sorte que la plante n'en profite que dans une
assez faible mesure.
Ensuite, les plantes potagères, comme les plantes de
grande culture, ont des exigences que le fumier ne peut
satisfaire complètement, en raison «lésa composition même,
ainsi que nous l'avons expliqué précédemment.
Un exemple fera -comprendre la portée de ces observa-
tions :
On estime qu'une récolte de 70*000 kilos de Choux enlève
au sol 168 kilos d'azote, 99 kilos d'acide phosphorique et
406 kilos de potasse. < »r. 1.000 kilos de fumier renferment.
en moyenne, 5 kilos d'azote, 3 kilos d'acide phosphorique
et 6 kilos de potasse.
D'après ces chiffres, on peut constater que 33.600 kilos île
fumier suffiraient à réparer la perte d'azote ; mais, d'autre
pari, en ce qui concerne la potasse, on voit qu'il en faudrait
près de 68.000 kilos; de cela, on peut conclure qu'une
fumure au fumier seul, suffisante quant à l'apport de
potasse, serait de beaucoup excessive quanta l'azote, puis-
qu'elle fournirait à la plante une quantité de cet élément
double de la quantité nécessaire, < »n ferait donc, de la sorte
une dépense en pure perte
In simple raisonnement suscite la question suivante :
Xe serait-il pas plus économique de substituer à une
partie du fumier, c'est à-dire à la différence cidre 33.600 et
68.000 kilos, un engrais minéral — chlorure de potassium,
sulfate de potasse ou kaïnite — qui fournirait la même
quantité de potasse sans apporter un autre élément inutile ?
— En calculant le prix de la fumure, par comparaison entre
le prix du fumier et celui de l'engrais chimique, on arri-
verait à taire ressortir tous les avantages dé l'association
convenable des engrais minéraux au fumier et il est évident
que ce qui vient d'être dit relative ut à la potasse peut
s'appliquer pareillement à l'azote et à l'acide phosphorique.
Cette démonstration étant admise, examinons mainte-
nant les divers points qui s'y rattachent.
Tout d'abord, sur quelles bases repose l'application des
engrais chimiques à la culture des légumes? Comment dis-
cerner, parmi ces engrais, ceux qui conviendront à telle.
plante plutôt qu'à telle autre el qui, dans des condition-
de culture favorables, remédieront à l'insuffisance de la
fumure organique?
— Toutes les plantes cultivées onl un élément de prédi-
lection, une préférence marquée pour tel principe, autre-
ment dit, selon l'expression de M. Georges Ville, une
dominante, et c'est ce principe qui influe, d'une manière
certaine, sur la récolte, ci. par suite, sur le- revenus que
celle-ci peut procurer.
C'est ainsi que les Légumineuses (Pois, Haricots. Fèves,
etc.) ont pour dominante la potasse, alors que les Crucifères
(Choux, Navets, Raves, Radis) et les Solanéés (Pommes de
bure. Tomates) préfèrent l'acide phosphorique; la Bette-
78
LE JARDIN"
ravi'. 1 azote; les Composées (Artichauts, Cardons, etc.), les
Liliacées (Asperges), demandent : les premières, beaucoup
d'azote et d'acide phosphorique, les secondes, beaucoup
d acide phosphorique et de potasse.
Le principe des dominantes peul 'loue servir de guide
dans l'emploi rationnel des fumures minérales sur les cul-
tures potagères, mais, bien entendu, eu égard à la nature du
sol qui doit porter ces cultures. Dan- tous les cas, il ne faut
pas oublier que, pour une plante considérée, il convient
d appliquer une fumure plus riche en azote, en potasse ou
en acide phosphorique, suivant que l'on a en vue la pro-
duction des feuilles ou des racines, ou celle des truits ou
des graines.
I, 'azote est l'agent de ta production foliacée, c'est cel élé-
ment, par exemple, qui, employé en excès sur une culture
de Pommes de terre ou de Tomates, favorisera particulière-
ment le développement des fanes êl des tiges au détriment
des tubercules et des fruits.
Il est à remarque*-, — car c'est là une observation impor-
tante. — que les Légumineuses ne demandent que peu ou
point d'azote, par la raison qu'elles enrichissent te solde
cet élément : elles sont désignées, à cause de ee pouvoir
particulier, sous le nom de plantes améliorantes;
L'acide phosphorique est l'agent de la fructification et de
la production granifère. Ajoutons enfin que la potasse a
une action très marquée sur te fruit et sur le développement
du végétal; on peut en juger par l'influence remarquable
que cet élément exerce sur une plantation do Fèves ou de
Haricots.
Ce sont là, croyons-nous, des données faciles à retenir
pour quiconque veut suivre les régies relatives à la fumure
rationnelle pouvant seule permettre de réaliser des béné-
fices dans un espace de temps restreint, ainsi que nous
l'avons démontré par l'expérience do M. Zacharewiez,
mentionnée au début de cet article.
Produire, en abondance, des légumes à une époque où ils
sont rares sur les marchés, devancer le moment de la pro-
duction obtenue dans les conditions ordinaires de culture,
faire, en quelque sorte, une culture analogue, dans ses résul
tats, au forçage, quant à la précocité : tels sont le- a\ antages
que peut procurer au maraîcher l'application des engrais
interprétée selon les principes indiqués ci-dessus.
Mais, nous insistons sur ce point : il ne sullit pas de com-
biner les fumure-- minérales eu égard à la plante que l'on
veut cultiver, il est absolument nécessaire de tenir compte
d'un facteur important, le m.1, de sa richesse initiale et de
la culture précédente.
Dans un prochain article, ii.hi- étudierons pratiquement
l'application de ces principes.
(A suiore) HENRI BLIN.
Thermomètre champêtre et parlant. — < m sait
que le cri des Grillons est soumis à un rythme absolument
régulier et que, d'un bout à l'autre de l'horizon, leur chan-
son monotone s'accorde, suivant une mesure rigoureuse, en
un ensemble parfait. Mais, ce que l'on sait moins, nousdit
le Petit Français Illustre, c'est que le rythme de cette
chanson varie pour ainsi dire chaque soir, sous l'influence
île la température ambiante. Un observateur attentif prétend
avoir constaté que le nombre des manifestations sonores pro-
duites par le Grillon dans une unité de temps donnée est en
proportion si directe de la température, qu'il permet de
déterminer exactement te degré thermométrique -an- re-
courir à aucun instrument.
A 15 degrés, le nombre île- , ris est de 80 par minute; à
24 degrés, il monte jusqu'à 120; de sorte qu'on pourrait dire
que chaque élévation de 1° dans la température incite le
grillon à accélérer de -1 cris par minute le mouvement de sa
phrase musicale.
Questions Économiques et Commerciales
Les droits de douane sur les produits horticoles
de provenance étrangère 1 1 >
Le dernier numéro du Jardin contient un article qui se
termine dans le pessimisme le plus complet. — Nous n'avons
puisqu'une chose à faire ; porter à la boutonnière un bou-
quet de Pensées noires..., les droits prohibitifs ne sont pas
votés! Pensez donc la jolie barrière : 75 francs le kilo-
gramme aux fleurs d'Orchidées et 40 francs les 100 kilogr.
aux plantes, terre et poteries comprises! Avec cela, la
France deviendra la première nation horticole du monde!
N'en déplaise à M. Noël Laverdy, cette nation est déjà la
première nation du monde sous le rapport horticole. Je
m'explique ; la France est la seule en Europe qui puisse
faire pour des millions de Heurs coupées en plein air. C'est
la grande fournisseuso de toutes les Cours d'Europe, de
tous les pays du monde, en articles de pépinières. Demandez
aux Orléanais et aux Angevins si les droits stupidement
votés en Amérique ne leur font pas du tort! La France par
ses pépinières d'arbres fruitiers formés ou non formés, par
ses collections nombreuses d'arbres et d'arbustes d'orne-
ment, par ses Rosiers, est la grande productrice. La France
est le pays des Roses! Comme cultures forestières et de
reboisement, n'est- elle pas à la tête des producteurs? Comme
cultivateurs de Palmiers en plein air, n'est-ce pas en
France que, seulement, ils existent en Europe? Et comme
producteurs de graines potagères, fourragères, fruitières et
d'ornement, ou trouverez-vous l'équivalent de la France?
Et l'on voudrait risquer, d'un coup de plume, de perdre les
débouchés nécessaires à une surproduction extraordinaire !
Dans ces discussions, — où l'on ne laisse pas assez de
place à la controverse, — onoublie trop souvent que la plu-
part des produits horticoles, — ceux qu'on veut imposer, —
ne sont pas des objets de première nécessité, comme le Blé
et autres céréales. Ce qu'il faut craindre, avant tout, c'i'sl
l'avilissement îles prix : la chose existe déjà avec un petit
droit; qu'arrivera-t-il avec la prohibition?
Les Anglais l'ont bien compris. Tout doucement, sans
bruit, sans tapage, ils se sont montés, ils ont édifié de
grands établissements et aujourd'hui, chez eux. l'horticul-
ture peut se passer de l'étranger. Et cela, sans demander
de droits protecteurs. Et, très libéralement, ils laissent
entrer nos Heurs du Midi, nos Heurs forcées et nos fruits.
Us ont compris, avec leur tact d'hommes d'affaires, d'hommes
pratiques ; ils se sont dits : « prenons garde d'éveiller le
cha.1 qui dort; si nous demandons des droits, quantité de
maisons comme les nôtres vont s'établir. Les frais généraux
seraient les mêmes et nos prix s'abaisseraient tellementque
nous irions directement à un krach horticole. Les produits
arriveraient en telles quantités à Covent-Garden et à tous
les marchés de Londres et de l'Angleterre qu'on se jetterait
les produits à la tète. » Cela s'est démontré en Belgique,
avec les droits qu'on a maladroitement appliqués aux
fruits forcés. Les prix étaient avilis avant que la France
ait voté les droits! Ne l'oublions pas, la demande n'aug-
mente pas proportionnellement avec la diminution des
prix. 11 n'y a pas d'équilibre, car il s'agit, je le répète, de
denrées qui ne sont pas de nécessité première. On peut se
passer de fleurs, de plantes, de léçumesou de fruits, tandis
qu'on ne peut se passer de pain, de viande et de vin! Voire
même de bière.
Et qu'on ne dise pas que les capitaux manquent en
France. J'en connais — sans les nommer — des maisons
qui sont soutenues par des commanditaires! C'est même au
moment ou les capitaux afflueraient vers la culture que
l'on cherche a fermer les débouchés. C'est illogique!
En effet, je sais pertinemment que, si la France prenait
le parti d'écouter les doléances de quelques personnes à
à courte vue, les pays étrangers prohiberaient nos Heurs
coupées, nos articles de pépinières, nos vins mêmes! Cela
m'a été affirmé par des personnes sérieuses! — Ce serait
la guerre qui serait compliquée par des établissements
étrangers gui se créeraient, en dedans de nos frontières,
des succursales dans les endroits où la terre et les frais
généraux sont de prix moins élevés qu'autour des grandes
villes. Ce serait la concurrence chez nous, concurrence que
rien ne pourrait combattre, et la concurrence serait bientôt
si acharnée que ce serait la ruine.
Donc, pour résumer, M. Noël Laverdy trace à l'encre très
noire un tableau de l'horticulture française, tableau qui
n'est pas exact, puisque je connais une maison encore ré-
(1) Le Jardin, 1897. pages 220. 2:«, 2fiS, 2S2, 2!I7, 314, 3:tl, :«i et
381; 1898, pages M. 30, il cl 62.
LE JARDIN
79
cente qui se vante d'avoir 800 clients en France: à cote, de
nouvelles maisons se créent, à chaque instant, avec des
capitaux avancés ou non : c'est donc couleur de ruse. Et
moi, je dis que, comme ce qui se passe pour les Raisins et
les légumes, avec une augmentation de droits les prix .tom-
beraient à rien.
En somme, la liberté pour nos produits faciliterait les
relations; la France est grande; elle produit comme plan-
tes, fleurs et graines suffisamment trop pour se passer de
débouchés à l'extérieur.
AU. VAN DEN HEEDE.
Nouveautés Horticoles
LES FLEURS POUR TOUS
La culture des fleurs par les ouvriers. (11.
(S«tVe(2)).
Les concours floraux proprement dits ceux qui auraient
trait à l'ornementation florale des fenêtres, se feraient chez
les ouvriers. C'est-à direque, à une époque déterminée, une
commission passerait chez eux et jugerait leurs plantes. Ou
bien, on les convierai! à exposer leurs plantes dans un
mcinfr local : à Paris. dans les locaux de la Société natio-
nale d'horticulture, par exemple. Il ne faudrait pas se-beT
Parmi les nouveautés mises au commerce, cette année
par la Maison Rivoire pèreet fils, de Lyon, nous signale-
rons particulièrement à nos lecteurs les deux suivantes :
Crysanthème à carène à feuillage doré (fig. 12).
-- Les Chrysanthèiïies à carènesonl '\<;^ plu-- estimée- parmi
les plante- annuelles fleurissant abondamment.
La nouvelle variété, qui présente l'avantage d'avoir une
taille très basse, ce qui permet de l'employer pour bordures,
et un joli feuillage jaune doré, sera donc bien reçue. Lèse
mis donne une grande proportion de fleurs doubles, mais
l'on sait aussi combien, dan- cette plante, les fleurs simples
sont jolies à cause de leurs disques de couleurs tranchées,
nettement dessinées.
Chicorée frisée mousse blonde (fig. 13). — Cette
Chicorée frisée moussa blonde a exactement le même as-
Fig. 12.
Chrysanthème à carène à feuillage don
peet et la même végétation que la Chicorée mousse connue
depuis longtemps et si appréciée en raison de l'agréable
apparence de son feuillage si fin.
La nouvelle variété sera plus appréciée encore à cause de
la couleur blonde de ses feuilles; elle est aussi rustique que
l'ancienne variété et est à cœur plein.
P. LEPAGE.
(1) Descriptions des obteuteurs.
Fig. 13. Chicorée frisée muasse blonde.
lier aux seuls concours floraux d'été; on pourrai! ondevrail
même, en organiser au printemps el a l'automne, en com-
prenant les plantes qui fleurissent à ces deux saison-.
Exemple : en distribuant, à l'automne, des oignons à fleurs
et d'autres plantes à floraison printanière aux ouvriers et en
leur indiquant les procédés eulturaux, ils les amèneraient à
fleurir avant la saison normale. Il va évidemment laques-
lion de dépenseque nécessite l'achat des oignons, des piau-
le-, des pots et des composts, car il conviendrait que ce oe
soit pas une cause de frais pour l'ouvrier. Maison pourrait
réunir, Vraisemblablement, la somme d'argenl nécessaire ou
tout a;: moins, une partie des plantes par des dons que ne
manqueraient pas de faire certaines personnes charitables
el généreuses.
Je ne doute même pas que quelques-uns des grands horti-
culteurs et marchands-grainiers, les Sociétés d'Horticulture
et les directeurs des journaux horticoles, ne mettent à la dis-
position de la commission spéciale, des graine-, des oignons
el des plantes. Je crois que beaucoup de personnes s'y inté-
resseraient. En outre. des entrées payantes fourniraient une
somme qui couvrirait une partie des dépenses.
Il faudrait nécessairement un contrôle, question qui sé-
rail facilement résolue, les sociétés horticoles n'ayant qu'à
nommer une commission à cetellet. Les membres auraient,
non seulement à juger les collections de plantes cultivée-,
mais aussi, à vérifier, par des visites, si les plantes devant
(1) Mémoire récompensé par le Congrès horticole de 1897.
'.■■ Jardin, 1898, pages I, 22, 17, et 61.
.,1
LE JARDIN
être présentées au concours, sont bien celles quLontété dis-
tribuées donneraient, le cas échéant, dès conseils sur les
i ultures, et prévoiraient les échecs causés par l'inexpérience
des ouvriers.
Ces matchs floraux entr ivriers ne manqueraient pas
de charme et seraient un précieux encouragement et un
stimulant énergique, dans les classes laborieuses. I"ous les
ouvriers, exposants ou non, seraient admis gratuite ut à
visiter ces petites expositions. Les bonnes cultures s iraient
récompensées à leurjuste mérite, par des plantes, des grai-
nes, des instruments, des li\ res el des diplômes.
Au poinl de vue vulgarisation, ne serait-il pas bon que
les ouvriers fussent admis gratuitement, en en faisant la
demande à l'avance, à visiter les expositions des sociétés
d'horticulture '.'
En dehors des ouvriers qui n'ont que leurs fenêl ras comme
champ de culture, certains uni un petit coin de jardin en
dehors des murs des villes, jardins auxquels ils consa-
crent leurs moments de loisir, ces ouvriers peuvent être assi-
milés à ceux des campagnes. J'en connais particulièrement
avec lesquels j'ai souvenl de longs entretiens; ils passent
dans leur jardinet toutes leurs journées libres, à semer, bou-
turer, sarcler; ils n'y trouvent pas seulement des pro laits.
mais aussi 3es jouissances continuelles. C'est là qu'ils pas-
sent leur dimanche, c'est leur « partie de campagne » préférée.
Nous arrivons maintenant aux mûriers des campagnes.
Pour eux aussi, la culture des fleurs est attrayante, et j'ai
eu plusieurs fois l'occasion de remarquer qu'ils aimaient
d'autant plus les Heurs qu'ils en étaienl plus privés : il
convient, en effet, déconsidérer que, quoiqu'étant à la cam-
pagne, certains ouvriers travaillent constamment dans des
ateliers. En général, on constate que ces derniers cultivent
les fleurs avec plus de goût et les aiment plus passionné-
ment que les ouvriers agricoles.
(A suivre) ALBERT MAUMENÉ.
Les produits de Culture forcée auz Halles
Pendant ces derniers quinze jours, environ lin bottes
d'Asperges dites jardinières, mit été apportées an Pavillon
n- 6, et vendues au prix moyen de 17 fr. 50; une botte
tout à tait extra a tait jusqu'à 32 francs.
Les Haricots verts se sont vendus de r> fr. 50à lu francs
les n bgr. 500, selon la finesse.
Le 23 février, a eu lieu le premier arrivage de petits l'ois
du Midi: ils ..ni .'•!.'• adjugés à 2 lianes le kilo.
Le Raisin est un 'peu en hausse: 1.000 Kilo- de Black
Alicante, de 1 a !i francs le kilo, et 200 kilos de Colmun de
li à S francs.
Presque tous les fraisiéristes ont .-n partie manqué la
première saison de D'Morère; ceux qui ont un pende lraises.
n ont que de petits fruits irrëguliers ; les caisses de 21 à 8
fruits sont adjugées de 1 à il francs, selon la grosseur des
fraises; prix peu rémunérateurs.
lie !i à 11 francs, se vendent les corbeilles de Fraises des
Quatre-saisons, d'Hyères.
Les pèches du Cap sont à d.-s prix très variables, <elon
la beauté, et surtout selon l'état des fruits: de luà lu lianes
la eais-e de gO.
Le26, venant aussi du Cap, par Londres, sont arrivées
deux caisses de 15 Brugnons adjugées 28 à 33 francs, et
deux caisses .le 27 Prunes, de tu fr. on à 21 li'.: ces fruits
étaient arrivés on lion état.
J'ai goûté une Pêche choisie dans un de ces arrivages,
elle était de bonne qualité, la pulpe se détachait Lien du
noyau, j'ai cru reconnaître la Mignonne.
Beaucoup .1.- Lilas, de '-' à 5 lianes la botte; le- bottes de
Roses, de '4 à 18 francs ; les iô brins .le Muguet, 'le 1 fr.
a 1 fr. 75; Tulipes, de 0 fr. lin à 2 francs; (I bran, lies de
Houle de Neige, pour 2 et M francs; la caisse de Camélias,
à 2 francs environ ; enfin legros boulot de Violettes, à n fr. tiU.
J. M. P.
Société Nationale d'Horticulture de France
Séance «lu H\ Février 1898
CONCOURS D ORCHIDEES.
Très brillant était le concours d'Orchidées et nombreux
les concurrents.
MM. Maron. Peeters, Bleu, Cappe, Duval, Mantin, liert,
Régnier, Garden, etc., s'étaient surpassés.
Notons surtout, dans le lot de M. Maron: Millonia
cuneala, Odontoglossum luteo-purpureum, Lycaste Skin-
neri alba, avec trois fleurs, Dendrobium chrysanthum, etc.
Dans celui de M. Peeters: tout d'abord uii remarquable
hybride bi-génériqne, le Zygocolaxy. Veitchii (Colax jugo-
sus X Zygopetalum crinitum), puis un Odontoglossum
excellens var. Haroengtense, un Dendrobium nobile nobi-
lius, un bel Epiphronïtis Vetchii, etc.
Dans celui de M. Cappe : an Cypripedium Latfiamianum
(C. spicerianum X C. oillosum) splendide et des mieux
fleuris, un Cattleya Trianœ semontensis, etc.
Dans celui de M. Mantin : Cypripedium X Cérès var.
bellaerense (C. hirsutissimum XC. Spicerianum), Cypripe-
dium aurelianense (C. callosum X O, javanico-super-
biens), etc,
De M. Régnier: des Phalœnopsis comme il sait les obte-
nir, des Calanthe Regnieri, etc. Orchidées provenant des
importations directes du présentateur.
De M. Duval : tout un lot de Dendrobium de diverses
espèces et variétés, des mieux fleuris, un Cattleya Trianx
Mariai, etc.
De M. Bleu : un beau Cymbidium eburneum et des
Cypripedium hybrides qui sont sa spécialité incontestable.
Enlin, de M. Bert : un exemplaire d' Odontoglossum cris-
pum grande, d'un développement et d'une beauté absolu-
ment remarquables.
J'en passe à regret et non des moindres, mais on ne peut
tout ci ter sous peine d'occuper plusieurs col on nés du journal.
COMITÉ DE FLORICULTURE .
Trois apports intéressants :
De M. Duval, de Versailles, un splendide Anthurium
Scherzerianum de semis, dont la spathe dépassait en gran-
deur et en éclat de coloris, tous les jolis gains déjà obte-
nus par ce spécialiste.
De MM. Cayeux et Leclerc, un fort bel apport de la
fameuse Primevère bleue de Veitch, de ton variant entre
le bleu violet et le bleu presque pur. Cette jolie acquisition
obtenue en Angleterre, par M. G. Wilson, est très intéres-
sante, non seulement parce que, jusqu'à présent, le bleu
n'existait pas dans les variétés du Primula acaulis, mais
aussi parce que les variétés obtenues dans ce nouveau colo-
ris sont très remarquables, très vigoureuses et tout aussi
rustiques que le type.
Entin, de M. Millet, de Bourg-la-Reine, trois Violettes:
la Violette Princesse de Sumatra, la Violette Mlle A.
Augustine etle Viola odorata sulfurea, la curieuse Violette
jaune soufre, trouvée à l'état spontané aux environs d'Or-
léans et qui, améliorée et sélectionnée, arrivera sans doute
à donner des variétés jaunes aussi développées (pie les
plus belles variétés violettes.
COMITE DES ORCHIDÉES.
T'ue seule présentation était faite à ce Comité, cela en
raison du Concours d'Orchidées qui avait lieu d'autre part.
C'était un remarquable Lœlio-Cattleya Etoile d'or {Catt-
leya Trian;rXL<rlia flava), envoyé par M. Maron, l'habile
chef des cultures de M. le D' Fournier, de Marseille.
COMITÉ D'ARIIORICULTURE FRUITIÈRE.
M. Passy, dont on admire toujours, avec juste raison, les
très beaux apports, présentait quatorze poires Passe Cras-
sane de tout premier choix.
COMITÉ HE CULTURE POTAGÈRE.
M. Léfièvre, jardinier chez Mme Lefcvre, à Lagny, sou-
mettait à l'appréciation du Comité 1 kilog. 710 de Haricots
verts, provenant de semis du 28 décembre et récoltés dans
sept panneaux. Cette présentation a été très remarquée.
COMITÉ D'ARIIORICULTURE D'ORNEMENT.
M. Ch. Baltet, de Troyes, avait apporté quelques rameaux
ileuris de Prunus Mume var. Alphandi, intéressant
arbrisseau à jolies Heurs doubles, d'un beau rose tendre.
J. FOSSEY.
LE JARDIN
81
LE JARDIN. - N" 266.
20 MARS 1898.
CHRONIQUE
Le bon observateur trouve toujours à glaner et, chaque
jour, ce qui paraissait le mieux connu, se montre scms de
nouveaux aspects. Un habile botaniste d'Angers, l'abbé Hy,
\ Lent de montrer que la Lavande cultivée dans tous les jar-
dins île temps immémorial, n'est pas une espèce définie,
qu'elle ne présente exactement les caractères d'aucune des
deux espèces communes dans le midi de la France. Il faut
y voir toute une série de formes hybrides, depuis longtemps
fixées par la culture, entre les Lacandula ocra et L. lati-
f'olia. Ce qui semble confirmer cette manière de \<>ir, c'esl
la stérilité habituelle de la plante. M. l'abbé Hy a donné à
cette vulgarissime Labiée, la dénomination nouvelle et
bien portée de Lavandula korteiisis, qui indique son ori-
gine cultivée.
Les oranges, cet hiver, sont fréquemment recouvertes, en
tout ou en partie, par une matière nuire qui n'est autre que
la fumagine. En Algérie, une autre affection est venue
s'abattre sur les mandarines qui étaient déjà attaquées par
la larve d'une mouche, le Ceratitis hispanica. Le nouveau
champignon étudié par M. Trabut, cause aux mandarines
une lésion analogue extérieurement, consistant en une tache
noire formant une dépression irrégulière due à l'atrophie
des glandes. Sous la peau, la partie malade correspondante
est verdâtre : il en est de même du dos des quartiers qui
ont un goût désagréable. L'examen a montré des spores d'un
champignon qui détermine la tache, fait fermenter lesucre
et l'acide citrique en produisant le goût caractéristique que
révèlent les tissus attaqués. Le Scpioria glaucesccns cause
de sérieux dégâts en Algérie.
La Ville de Paris produit, chaque année, 570.000 tonnes
de gadoues qui représentent une valeur de cinq millions de
francs. Les frais occasionnés, chaque année, pour leur enlè-
vement montent à trois millions. Que va-t-on en faire à
partir du mois de janvier 1899, époque à laquelle cesse le
traité contracté par la Ville pour s'en débarrasser"? L'inci-
nération proposée a été écartée, c'eut été une perte énorme
pour la culture qui en utilise 39 0/0 dans le département
de la .Seine, 11 0/0 en Seine-et-Marne et Seine-et-Oise et
le reste, livré par eau ou par chemin de 1er, en province.
Trois systèmesd'utilisation se présentent : la cuisson en auto-
claves où la matière perd sa mauvaise odeur, le criblage et
le broyage. En résumé, la commission instituée pour étu-
dier la question n'est pas ennemie de l'utilisation des gadoues
et il y a tout lieu d'attendre une solution favorable.
La découverte d'un Pauloœnia nouveau, n'est pas un
fait banal, car les espèces de ce genre, pour employer une
expression vulgaire, « ne courent pas les rues », C'est cepen-
dant ce qui vient d'arriver au 1)'' Henry, qui a trouvé, dans
le sud-ouest de la Chine, un Paulowniak feuilles persis-
tantes qui, en fleurs, constitue le plus magnifique spectacle
qu'il soit possible d'imaginer. Dans cette région du Céleste
Empire, se retrouvent aussi le Loniecra Hildebrandtiana à
fleurs jaune foncé, découvert antérieurement par le général
Collett dans les Shan-states et le Leucosceptruni canum du
nord de l'Inde, remarquable Labiée à port de Buddlcia,
atteignant 5 à li mètres d'élévation.
pénible qui dura quelques jours. L'année suivante el à la
même époque, le malaise reparut ainsi que l'autre année
jusqu'à ce qu'une fièvre typhoïde mit fin à cette étrange
affection. Le héros de ce fait divers, quelques années plus
tard, se flottant les mains avec une feuille de Rhus, fut de
nouveau en proie àl'étrange maladie. M. Meehan, botaniste
distingué, a observé un cas analogue. Il faut donc se défier
du Toxicodendron, qui pourtant, aux Etats-Unis, n'est pas
le plus dangereux représentant du genre. En France, on
connaît quelques accidents qu'il a causés jadis, entre autres
relui dont s'est ressenti longtemps un jardinier du Muséum
qui, dans un moment d'expansion intime, en avail
employé les feuilles.
*
* *
Voulez-vous avoir de beaux Epi nards ? Il suffit de les
arroser avec une solution d'oxalate ferreux à la dose de
un pour mille; cinq litres suffisent pour un mètre carré. Les
résultats obtenus se sont montrés des plus satisfaisants.
* ' *
La température douce de la fin de l'année 1897 et du pre-
mier mois de 1898, a singulièrement hâté la floraison d'un
grand nombre de plantes que l'on n'est pas habitué à voir
se produire d'aussi bonne heure. Ainsi l'Hellébore fétide a,
cette année, fleuri au 10 décembre au lieu de février ;
VEranthis, le 23 décembre ; le Perce-Neige, le 15 janvier :
le Xoisettier, le 14 janvier, tandis qu'ordinairement ces
plantes printanières n'entrent en floraison qu'en février el
mars. Dès le 19 janvier, paraissaient les tleursde l'Hépatique,
de la Violette, du Tussilage, devançant de plus d'un mois
leur époque normale.
L'Aucuba montrait ses fleursle 29 janvier au lieu de juin
ainsi que le Daphne Laureola. Les Primevères ouvraient
leurs corolles le 21 janvier. Je ferai remarquer, à propos de
cette dernière plante, que, dans l'Est de la France, sous
un climat où la végétation retarde de quinze jours sur
celle de Paris, les Primevères étaient en pleine fleur le
1" janvier dernier et eu avance; au 15 septembre 1897,
elles étaient également fleuries, se montrant ainsi en retard.
Maisi 1 y a un revers à la médaille : si la douceur du temps
a avancé la floraison des végétaux, elle a aussi hâté le
développement des limaces et des pucerons qui mangent
déjà tout ce qu'ils trouvent, feuilles des plantes vivaces et
jeunes bourgeons des Rosiers.
* *
Le Dahlia, jusqu'ici, ne faisait parler de lui qu'en raison
de la magnificence de ses fleurs. Tout au plus eut-on pu
songera manger ses tubercules gorgés d'inuline. Mais voici
que ces derniers organes, à leur tour, vont acquérir une
célébrité de bon aloi. Ils ne sont ni plus, ni moins qu'un
antidote contre le venin des vipères. M. Physalix, du Mu-
séum, qui poursuit, depuis longtemps, seul ou en collabora-
tion avec M. Bertrand, de très remarquables recherches sur
les venins et leurs vaccins, vient de découvrir, dans la
tyrosine,un corps doué de propriétés intéressantes contre le
venin de la vipère. Or cette tyrosine existe à dose assez con-
sidérable dans les tubercules de Dahlias. Deux à trois centi-
gr a m mes de tyrosine en suspension àl pour 100 dans l'eau,
injectés sous la peau d'un cobaye, préservent ce dernier, au
bout de 21 heures, de l'action mortelle du venin île vipère.
Avec 10 ou 20 milligrammes, le même animal est nette-
ment vacciné pour 25 jours. Le Dahlia est donc le premier
végétal qui recèle eu lui un corps capable d'immuniser
l'économie animale contre le venin et. ce qui est intéressant
et remarquable au plus haut degré', c'est que son action n'a
pas lieu seulemenl par la tyrosine qu'il renferme, un à deux
centigrammes .lu sue frais des tubercules ayant le pouvoir
de vacciner un cobaye contre une dose mortelle de venin.
Tout le monde connaît, de nom tout au moins, le Man-
eénillier, l'arbre aux effluves mortelles. Il en est même
question dans l'Africaine. Il n'y a pas que le Mancénillier
qui jouisse de ce redoutable privilège. Il paraît qu'aux
Etats-Unis, leRhus Toxicodendron présente des particula-
rités analogues.
Le professeur Sargent cite le cas bien curieux d'un de ses
amis qui s'étanl assis sous un Rhus et axant frôlé légère-
ment ses feuilles fut pris, le lendemain, d'un malaise très
Le microbe de la choucroute! A quand celui des pommes
de terre frites V... Rien d'étonnant d'ailleurs à la présence
d'un microbe dans la choucroute, puisque la préparation de
cette substance est bien une fermentation. M. Conrad a
dérouvert, après 21 heures de préparation, sur les lames de
choux, une bactérie qui, cultivée, répand l'odeur de la chou-
croute. Il lui a donné- le nom de Bacterium brassicœ aciilu-.
Brassica acida (chou acide) étant la traduction exael de
Sauerkraut. P. HARIOT.
82
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Officiers d'Académie. —Viennent d'être nommés au
grade d'officier d'académie:
MM. H. de Lapparent, Inspecteur général de l'Agricul-
ture ;
L>r Delacroix, Maître de conférences à l'Institut agro-
nomique ;
D' Sauvaigo, bibliothécaire à Nice, auteur d'ouvrages
sur les cultures méridionales.
Concours régionaux de 1898. — Les délais dans
lesquels doivent être laites les déclarations pour chacun
des concours régionaux de 1898. dont nous avons donné les
tlates d'ouverture et de clôture, dernièrement, sont ainsi
fixés: pour Limoges, jusqu'au Kl avril; pour Mézières-
Charjeville, jusqu'au 15 avril : pour Alençon, jusqu'au
6 niai ; pour Tarbes, jusqu'au 1" juillet ; pour Lyon, jus-
qu'au 10 juillet.
Concours régionaux de 1899 et 1900. Lu
1899. les Concours régionaux auront lieu dans les cinq dé-
partements suivants. Vienne, Somme, Côte d'< tr, An le el
Bouehes-du-Rhône, et, en 1900, dans les cinq suivants :
Loire-Inférieure, Indre, Vosges^ Tarn-et-Garonne et Alpes-
Maritimes. Rappelons que, pour ces derniers, c'est le
1" mars 1899. qu'expirera le délai de déclaration des con-
currents pour la prime d'honneur, aux prix culturaux, aux
prix de spécialités et d'irrigation à décerner en 1899 dans
ces concours régionaux.
; bureaux des
de 1900 sont
pn
sident
Exposition de 1900. — La plupart de
différents groupes de l'Exposition universelle
aujourd'hui constitués.
Ce sont les présidents de classes qui ontà élire
et le secrétaire du groupe.
A la suite de ces élections, le groupe de 1 horticulture se
trouve avoir pour président M. Viger, président de la
classe 43 et delà Société nationale d'horticulture de France,
et pour secrétaire. M. Abel Chàtenay.
Le groupe de l'agriculture a élu Si. Eugène Tisserand,
loin me président, et notre collaborateur, XL Ch. Deloncle,
coin me secrétaire.
La classe 45 (arboriculture fruitière), se réunit chaque
mois et s'occupe activement des préparatifs de ces grandes
assises internationales.
Après avoir nommé M. Georges Boucher, secrétaire-
adjoint et s'être entendue avec l'administration supérieure
sur plusieurs points, elle s'est divisée en quatre sections
principales pour faciliter ses travaux :
1° Correspondance ; rapports avec l'administration et
les exposants. — Président: M. Charles Baltet ; Vice-pré-
sident : M. Honoré Defresne; Secrétaire: M. Loiseau.
'2" Programme des concours permanents ou temporaires.
-Président: M. F. Jamin ; Secrétaire: M. <>.(>|,,ii\;
Membres : MM. Boucher. Bruneau. Lapierre, Salomon,
Yitry ;
3° Choix des cm placements. — Président : M. Cotilom-
loier; Secrétaire : M. Kauquet ; Membres: MM. Cordonnier,
llelaville. Marinier, Vitry;
4° Exposition rétrospective. — Président: M.Michelin;
Secrétaire : M. L. Leroy ; Membres : MM. Daurel, Jamin,
Nanot, Léon Simon.
Le bureau du Comité fait partie de droit de toutes les
commissions.
Création d'une Ecole d'agriculture coloniale à
Tunis. — Au mois d'octobre prochain, aura lieu, à 'J'unis,
l'ouverture d'une grande Ecole d'Agriculture. Le brevet que
Ieselevesobtiendront.au bout de deux ans de stage (inter-
nat et externat), aura la même valeur que (•■lui de Gri-
gnon. La pension sera de 750 francs par an.
Cette innovation en matière de culture coloniale est due
à l'initiative de M. J. Dybowski, directeur de 1 Agricul-
culture de la Régence de Tunis, qui apporte tous ses soins
et toute sa sollicitude au développement de l'agriculture et
de l'horticulture dans notre belle colonie tunisienne.
L'Angleterre à l'Exposition de 1900 Pour
aviser aux moyens de donner une importance et une influ-
ence remarquable à la section industrielle, agricole et hor-
ticole anglaise a l'Exposition Universelle île 1900, une
commission royale aéténommée. Voici, d'après le Garde-
ners' Magasine, la composition de cette commission :
Le prince de Galles, le duc d'York, Sir. h'. A. Abel. Sir
George Birdwood, Major-Général Sir Owen, Tudor
Burne, Sir G. II. Chubb, Major-général sir John Don-
nelly. Lord Kelvin. Sir James Ivitson, Sir Trevor
Lawrence, Lord Lister, Sir John Lubbock, Sir Cléments
Markham, M. AV. H. Preece, M. E. Windsor-Richards,
Earl Spencer, M. W. T. Thiselton-Dyer, Sir E. Maunde
Thompson et Sir W. IL White.
Le concours de parc public pour la ville de
Reims. — Nous avons annoncé, dernièrement. I ouverture
de cet important concours. Le Jury nommé par la munici-
palité s'est réuni à Reims le 11 et le 12 mars; il était ainsi
COlllpos,. ;
Président. —M. Aubert. adjoint au maire de Reims.
Membres. — MM. Charles Baltet, horticulteur à Troyes;
Albert Benoist, conseiller municipal de Reims ; Diancourt,
sénateur; Gozier, architecte à Reims; IL Martinet, archi-
tecte-paysagiste, directeur-rédacteur en ehel du Jardin:
l'orlevin, conseiller municipal de Reims; Quénat, archi-
tecte pa\ sagiste à Paris.
M. Portevin a été nommé secrétaire et M. Martinet, rap-
porteur.
Le Jury avait à examiner les projets de quatre i cur-
ivnts qui, eu général, avaient présenté des éludes très
consciencieuses et intéressantes. Les deux premiers projets
primés, principalement, étaient très complets et renfer-
maient d'excellentes idées.
Les projets ont été classés dans 1 ordre suivant :
1". -- Prime de loi»:) francs: MM. Durand, Redonl "l
Margotin.
2". — Prime de 800 francs: MM. Yacherot et Brtehier.
'■" - Prime de 500 francs : M. Guillaume Chervet.
1'. — Prime de 400 francs. M. J. B. Thomereau.
lieux primes, la deuxième et la troisièma, ont été rele
vées il' chacune 100 francs, à titre d'indication, pour bien
montrer que ces projets n'étaient paut-être pas suffisam-
ment récompensés au point de vue pécuniaire, en raison îles
efforts faits par leurs auteurs.
Tontes les décisions du jury ont été prises à l'unanimité
et tous les membres de cette commission ont été également
d'accord pour reconnaître que, si aucun des projets primés
ne répondait, dan< son ensemble, à tous les desiderata de la
municipalité, ils renfermaient néa inoins les éléments néces
saires pour établir un projet définitif.
En entreprenant les importants travaux, qui seul appelés
faire de la ville de Reims une dt>s plus belles villes de
France, le maire. M. Noirot, et ses collaborateurs du Con-
seil municipal et des services techniques font œuvre utile
à tous égards. Il y a lien de les en féliciter chaudement et
de les en remercier.
Le commerce des poires et des pommes en
Allemagne. — Francfort est une des villes d'Allemagne
qui fait le plus d'affaires sur les pommes et les poires :
en 189li. par exemple, on estime, rapporte le Journal de la
Société nationale d' horticulture de France, qu'il s'y est
vendu 866.215 kilogrammes de pommes et 12.500 kilo-
grammes de poires. Il s'agit principalement de fruits de
table. Les cours des principales variétés mil été les suivants :
ppmmes Caloille dhioer,60 marks les 5ti kilogrammes:
Reinettes, 20 marks ; qualités communes 11 à II marks:
poires Saint-Germain, IN marks; Beurrés, 24 à 28 marks;
qualités communes, ,"i à 9 marks.
Les fruits du Cap en Angleterre I .e Gardeners
Chronicle du 12 courant annonçait le second arrivage de
fruits du Cap pour cette saison. Cet arrivage comprenait :
242 caisses de nectarines, en excellentes conditions : 62
huiles de pèches à chair non adhérente, vendues à bon
prix: 117 boites de jjêches à' chair adhérente, qui ne sont
pas considérées comme étant de bonne vente sur le marché.
Environ 30 boîtes de raisin noir, très petit et de médiocre
qualité, se sont vendus à des prix ordinaires, lo caisses
de poires, les premières de la saison, en excellente condi-
tion, se sont vendues à très bon prix.
LE JARDIN
83
Le transport des plants d'arbres et d'arbustes
par Chemins de fer. - La section de sylviculture de
la Société des Agriculteurs de France, dans une de ses
dernière séances a émi.slevoeu suivant, sur la proposition
de M. Camion :
La section de sylviculture de la Société des Agriculteurs
de France :
Considérant que les délais abusifs des Compagnies de
chemins de fer pour le transport des plants d'arbres et
d'arbustes, tels que ceux d'espèces forestières, fruitières
et de Vignes, sont, par leur longueur, extrêmement préju-
diciables aux plants, qui risquent d'arriver dans un état
déplorable.
Que le tarif de transport des- dits plants, qui sont taxés
à la série la plus élevée du tarif général P. V., esttrop oné-
reuse aux moyennes et aux grandes distances.
Qu'il arrive souvent ainsi que le destinataire paye un
port plus élevé que la valeur des plantes :
Que toute concession accordée par les Compagnies
s'est bornée à des expéditions de fortes quantités très
rarement reçues par un sylviculteur ou un arboriculteur.
Que l'ensemble de ces conditions est prohibitif des entre-
prises de reboisement éloignées des centres horticoles.
entreprises pourtant nécessaires à la prospérité de la
Fiance :
Emet le vœu :
Que M. le Ministre des Travaux Publics soit invité à
entamer, avec les Compagnies de chemins de fer, des
négociations à l'effet d'obtenir : que les plants d'arbres et
d'arbustes soient assimilés, pour la vitesse, aux produc-
tions maraîchères et voyagent en wagons couverts; et qu'il
soit accordé pour ces plantes, en petite vitesse, un barème
à base décroissante, selon la distance totale parcouru1,
soit sur un seul réseau, soit sur plusieurs, et sans restric-
tion ù des minima de poids.
Souhaitons qu'il soit fait droit à cette légitime revendi-
cation, qui intéresse à un si haut point le commerce hor-
ticole.
Les droits de douane sur les plantes. —Il Inion
commerciale des horticulteurs et marchands grainiers de
France vient de publier le résultat de l'enquête qu'elle a
provoquée concernant les propositions du Syndicat du Nord,
tendant à augmenter le-- droits sur les végétaux à leur entrée
en France, et .le lès porter à 50 fr., au lieu 'le ."> fr. au tarit
général et à 35 lr.. au lieu Je 3 fr. au tarif minimum par
KHI kilog., plus :fô fr. par kilog. pour le- Heurs d'Or-
chidées.
11 résulte de cette enquête : que l'unanimité des horticul-
teurs qui ont répondu, sauf deux, s'est montrée opposée à
teuugmentation de ces droits, et l'Union a remis entre les
l'aains de M. le Ministre de l'Agriculture, Président du
monseil, une protestation énergique contre toute nouvelle
Cugmentation îles droits «le douane sur les produits horti-
aoles importés en France.
c L assemblée générale de l'Union se tiendra, le 19 mai
prochain, à 2 heures, au siègede la Société nationale d'hor-
ticulture de France, pendant l'Exposition. Cette question
sera reprise el mise en discussion à nouveau.
mcole cantonale d'horticulture de Genève.
L'Ecole cantonale d'horticulture de Genève, d<>nt nous
axons déjà eu, à plusieurs reprises, l'occasion de parler,
recommencera le 1" mai prochain une nouvelle année
scolaire, la onzième de son existence.
Fondée en ISS', cette école n'a cessé, depuis lors, de
prendre de plus en plus d'extension et se compose actuelle-
ment d'un vaste domaine.
Toutes les branches théoriques et pratiques de l'horticul-
ture y sont enseignées par quatorze professeurs et cinq
chefs de pratique.
Les études durent 3 ans pendant lesquels la théorie et la
pratique sont réparties comme suit, : en 1"' année. 2/3 île
pratiquée! 1 3 de théorie ; en ~' année, 3/4 de pratique el
1 1 de théorie; en :i" année. 1 ."> .1.- pratique et 1/5 de
théorie. Les élèves sont internes et reçoivent, à la tin de la
3e année, s'ils sont jugés capables, un diplôme d'horticulteur.
Une statistique dressée dernièrement montre qu'il y a eu
jusqu'à la fin de 1896, 103 élèves diplômés ou munis de
certificats.
On peut se procurer le programme des études auprès de
la direction de l'Ecole, à Châtelaine, près Genève i Suisse).
Syndicat central des horticulteurs de France.
Le Syndicat central des horticulteurs de France vient
dans son assemblée générale tenue le ti mars dernier, de
procéder au renouvellement de son bureau qui. par suite
de ces élections, se trouve ainsi constitué pour l'année 1897 :
Président d'honneur : M. Viger, députe, ancien ministre
de l'agriculture, président de la Société nationale d'horti-
culture de France.
Président . M. Eugène Delavier ;
I ' Vice-Président : M. Chouvet;
Vice-Présidents : MM. Gentilhomme et Housseau;
Secrétaire Général : M. IL Theulier, fil-:
Secrétaire général-adjoint ; M. Brault;
Secrétaire . M. Lapierre fils.;
trésorier . M. Lange!
I n-<.rier adjoint . M. Debac.
archiviste : M. Victor Delavier;
Conseillers : MM. Biguon. Milliard. Emile Bmllef.
Cappetils. Charon, Fournier, Graindorge, Maxime Joberl
IL Martinet el Tissot.
Syndicat central des agriculteurs de France.
L'Assemblée générale du Syndicat central des agricul-
teurs de Francea eu lieu le 2 mars dernier à la Société de3
agriculteurs. M. Welclie, Président du conseil du Syndi-
cat,adonné lecture du rapport établissant la situation pros
père du Syndicat et constatant les progrès accomplis.
Les membres, actuellement au nombre de 9.0'):), étaient
loi! uombreuxà la séance.
Le Syndicat a public, dans 1 un des numéros de son bul-
letin, le programme, rédigé par MM. Dehérain. Aimé
Girard, Muut/, Grandeau, d'un concours ouvert pour l'exa-
men de la valeur relative dans les différents terrains des
engrais chimiques, superphosphates, phosphates et .sco-
ries, et le rapport invite les syndicats à prendre part à cette
étude destinée à déterminer dans iliaque espèce de fcer
rain la valeur et l'efficacité de ces diverses sortes d'engrais.
II serait à désirer que les expériences fussent distribué' s
sur le sol de la France de façon à permettre d'étudier les
diverses natures de terrains qui le composent et de guider
les agriculteurs dans Le choix qu'ils feront des engrais. »ui-
vant la composition de leur sol.
L assemblée a l'ait bon accueil à ces communication-,
elle a approuvé le rapport et les comptes qui lui étaient
présentés et a n nié. comme administrateur nouveau,
M. le comte de Vogue, fils du Président de la Société des
agriculteurs et, comme secrétaire-adjoint du conseil.
M. St-Maiv Girardin.
Une plante à cuivre. Le Gardeners, Chronicle
rapportait dernièrement que, dans le Queensland, existe une
Caryophyllée, le Polycarpœa spirostylis, préférant les
terrains contenant du cuivre à tel point que sa présence
sert à signaler aux mineurs la présence du cuivre dans le sol
Floraisons hâtées de rameaux d'arbres et
arbrisseaux, —('est le litre que devait porter l'inté-
ressant article de noire collaborateur, M. L. Henry, dans
le dernier numéro du Jardin, lue erreur d'impression nous
a lait mettre: Floraisons liâticcs, ce qui n'a pas la même
signification. M. L. Henry indique en effet le moyen de
hâter l'épanouissement des boulons sur des rameaux coupés
d'arbres et arbustes à floraison précoce, et d'obtenir facile-
ment des éclosions charmantes, bien avant, celles du plein
air.
Le premier emploi des mots « horticulture »
et » horticulteur ». — M. (>. Gibault, dont les recher-
ches de bibliographie horticole sont toujours lues avec
fruit, nous donne, dans le Journal de la Société national c
d horticulture de France, les renseignements suivants sur
l'origine des mots horticulture et horticulteur.
Ces mots sont, dit-il, de création relativement récente
dans la langue française et ne paraissent pas avoir été
employés avant le commencement du siècle. Ce serait un
sieur Béville, ancien procureur fiscal, propriétaire à Saint-
Denis, qui aurait pris le premier la qualification d'horti-
culteur dans un ouvrage imprimé en 1801. Mais ce mot ne
fut pas adopté de suite et fut combattu par des hommes
éniiiieiits. tels qUe François de Xeufchâteau, membre de
l'Académie française. ( '.- dernier, en 1830, lit le procès de
ces mots, selon lui ridicules, leur préférant ceux de jardi-
84
LE JARDIN
nier, jardinage ou culture des jardins, et conclul en dou-
tant que le nouveau terme « horticulture » réussisse, sui-
vant son expression, « à usurper l'empire de Pomone el de
Flore sa sœur. »
Cette m prophétie» ne s'est pas réalisée et les mots horti-
culture » et « horticulteur », qui ne font nullement double
emploi avec ceux de jardinier et de jardinage, sont bel el
bien liasses dans la langue.
Rectification inutile. — Un de nos collaborateurs
nous communique un article paru récemment dans un
petit journal d'horticulture belge contre les expositions de
la Société nationale d'horticulture de France et un établis-
sement d'horticulture français.
Les tennis mêmes de cel article indiquent un tel parti
pris, nous allions dire une telle mauvaise foi, qu il ne sup-
porte même pas la critique.
Il s'agit évidemment là d'un cas isolé et non- voulons
croire qu'il ne reflète pas l'opinion de la grande majorité
des horticulteurs belges qui savent à quoi s'en tenir. Nous
sommes surpris toutefois que le journal qui a inséré cet ar-
ticle ait accepté de pareilles divagations.
Destruction des limaces et limaçons. — Nous re-
cevons à ce sujet, de M. Rozain-Boueharlat, horticulteur
à'Cuire-Ies-Lyon, les intéressantes lignes suivantes que
nous nous empressons démettre sous les yeux de nos lecteurs:
Il me semble avoir indiqué un moyen très efficace pour
se débarrasser des limaces et limaçons, au Congres delà
Société française des ehrysanthémistes, je crois, à Bourges,
en 1896. Mais on ne saurait trop répéter les bons procédés.
Lors de la rentrée dos plantes, en automne, malgrétoùtes
les précautions, on rentre en même temps nombre d œufSde
limaces qui. se trouvant alors à la chaleur ne tardent pas
à donner naissance à une masse de jeunes limaces : celles-
ci, quoique petites, font autant de ravages, souvent même
plus queles adultes, car elles s'introduisent plus facilement
dans les plus petits yeux îles plantes qu'elles éborgnènt.
Le moyen, très simple et très pratique, de se débar-
rasser de ces hôtes désagréables, c'est d'employer la i haux
hydraulique, absolument comme on emploie le soufre ;
mais il faut bien choisir son heure car. pour être- dé-
truite, chaque limace doit être touchée. C'est, deux heures
environ après la chute du jour qu'il faut faire cette
opération qui doit être répétée deux ou trois lois, plus même
s il est nécessaire, pour atteindre celles qui auraient échappé
aux premières applications.
Ce même procédé peut être employé dehors, mais tou-
jours le soir de préférenceau matin : il a donné un plein
succès sur différents semis.
Les récompenses à l'horticulture au Concours
général agricole de Paris. — Voici la liste des prin-
cipales récompenses accordées à l'horticulture à la suite du
Concours général agricole de Paris :
Les prix d'honneur ont été décernés : l'un à M. Paillet
lils, pour le plus beau lot de plantes et de Heurs vivantes:
l'autre à M. Compoint, pour l'ensemble de son exposition
de légumes.
Pour les plantes vertes d'ornement et de pleine terre,
les récompenses suivantes ont été accordées :
Médailles d'or. — ■ MM. H. Defresne, D. Bhuneai , Croux
ET I'ILS.
Médaille d'argent grand module. — M. Paillet i ils.
Médailles d'argent. — MM. A. Rothuerg, Moseh, Le-
cointe, Boucher', M"" V" Chantin et fils.
Pour les plantes bulbeuses ileuries :
Médaille d'or. — MM. Yii.morin-Axdriei x et C".
Médaille d'argent. — M. Millet fils.
Pour les plantes non bulbeuses fleuries :
Médailles d'or. — MM. Vilmorih-Abdrieux et C", Millet
fils.
Médailles d'arge>it grand module. — MM. Dugourd, Cau-
lier.
Pour les arbustes d'ornement forcés :
Médailles d'or. — MM. Paillet fils, Croux et fils.
Médailles d'argent grand module. — MM. II. Dli i.esne,
F. Lellieux.
Médailles d'argent. — MM. G. Boucher, Levèque euil^.
NlCKLAUS.
Pour plantes forcées cultivées pour leurs fruits :
"Médaille d'argent grand module. — M. V. Mesll.
Puur Heurs coupées de la région du midi.
Médaillrs d'argent. — MM. Vilmorin-Ahdrieux et O,
E. Clarion.
Pour poires et pommes de table :
Médailles d'or. — MM. P. Chevalier, P. Dupont.
Médailles d'argent grand module. — MM. a. Bureau, A.
ROTHBERG.
Médailles d'argent. — MM. Pagnond, A. Bhochard.
Pour légumes forcés ou provenant du midi de la France :
Médailles d'or. — MM. Yilviorin-Andrieux et C", COM-
POINT.
Médaille d'argent.— M. II. Gagnet.
Pour légumes de saison :
Médaille d'or. — M. Buisson.
Médaille d'argent grand module. — M. Pruniot.
Médaille d'argent. — M. H. Gagnet.
La nouvelle société des viticulteurs de France
et d'ampélographie. -- Nous apprenons avec plaisir
que la société de Viticulture et d'Ampélographie vient de
fusionner avec la Société des viticulteurs de France. I.a
rivalité qui n'aurait pas manqué de s'établir entre ces
deux sociétés, si elles avaient continué à travaille]' cote à
<ote. aurait certainement nui aux intérêts de la viticulture
française.
Il y a donc lieu de féliciter les bureaux des deux sociétés,
i|iii se sont placés sous la présidence de L'éliment Directeur
Honoraire de l'Agriculture M. Eugène Tisseraud, de la
décision qu ils mit prise. Fuisse cet exemple être suiv i
toutes les lois que l'occasion s'en présente.
Nous donnerons dans notre prochain numéro la eompo-
tion définitive du bureau de la nouvelle société.
PETITES NOUVELLES
Mme Madeleine Lemaire. la célèbre artiste, qui, depuis
1879, s'est entièrement consacrée aux tableaux de fleurs et
de fruits, vient d'être nommée professeur de dessin au
Muséum. Pour la première l'ois, une femme est appelée à
remplir un poste importantdansl'enseignement secondaire.
C'est un triomphe de bon aloi pour les féministes, auquel
tout le monde applaudira.
Notre rédacteur en chef, M. H. Martinet, officier de re-
serve d'artillerie, attacha au service d'Etat-Major de l'ar-
mée, vient d'être promu au grade de lieutenant.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Chaumont. — Du QO au 23 août 1898. — Exposition
d'horticulture et de viticulture, organisée par la Société
horticole, viticole, forestière et apicole de la Haute-Marne.
— Adresser les demandes à M. Louis Bolut, Secrétaire gé-
néral de la Société, à Chaumont (Haute-Marne), avant le
I" août.
Damville. — Le j avril 1898. — Exposition de produits
horticoles et agricoles, organisée sous le patronage du
Comice agricole. — Adresser les demandes de renseigne-
ments à M. Léon Petit, Président du Comice agricole, à
Evreux (Eure).
BIBLIOGRAPHIE
Les jardins d'essai coloniaux, par J. Dybowski, directeur de
de 1 agriculture et du Commercé, de la Kégenee de Tunis. —
Opuscule de 40 pages avec 14 gravures.
<• liés que la conquête d'une région nouvelle est faite,
les que 1ère de la pacification commence, il convient de
songer à mettre en valeur les territoires acquis. Il ne faut
pas "oublier que leur possession n'a été obtenue qu'au prix
de bien des sacrifices d'argent et même d'existences, et
qu'il importe que tous ces dévouements n'aient pas été
généreusement offerts en pure perte.
" Il ne suffit pas que ces conquêtes aient eu pour consé-
quences d'élargir le patrimoine de la nation et d'accroître
l'étendue des régions où llottera désormais le pavillon na-
tional, niais il faut encore, et surtout peut-être, savoir en
tirer un parti réel par une exploitationmetbodique dusol. »
Ainsi s'exprime notre éminent collaborateur dans son
intéressante étude sur les jardins d'essai coloniaux et sur
les ressources qu'offrent nos colonies au point de vue des
cultures, fous ceux,— et ne sommes nous pas tous dans
isa l'heure actuelle? — que préoccupe l'avenir de nos
colonies, liront avec ".rand intérêt et non sans fruit les
quarante courtes pages de cet opuscule instructif.
LE JAlihlX
85
CULTURES COLONIALES
Culture du Giroflier
Bien que le Giroflier {Caryophyllus aromaticus L.)
(flg. lliviil plutôt une plante de culture secondaire, il nous
a paru utile d'appeler sur lui l'attention de ceux qui vou-
draient aller faire de l'agriculture aux colonies.
Knell'et. depuis quelques années, résout surtout le Caféier
et le Cacaoyer que l'on cultive sur de grandes surfaces, et
cela avec raison, car, autant qu'on peut prévoir, il n'y aura
pas. de longtemps, surproduction en ce qui concerne nos
colonies.
Mais là, moins qu'en
Europe peut-être, il n'est
pas prudent de s'en tenir à
une seule culture, comme
le font la plupart des plan-
teurs. Les enseignements
i lu passé doivent nous met-
tre en garde contre cette
tendance et les surprises
qui pourraient en résulter
pour l'avenir. C'est pour-
quoi, chaque fois que les
conditions climatologiques
seront favorables, -il sera
sage d'adjoindre aux gran-
des cultures dont nous par-
lions plus haut, d'autres
cultures accessoires com-
me celles de la Vanille, du
Poivrier, du ( riroflier, etc.
C'est de cette dernière
plante que nous allons par-
ler aujourd'hui.
L'histoire du Giroflier
est ,-elle île la pluqart des
arbres à épiées. Sa culture,
ainsi que l'a rappelé M. .1.
Dybowski, dans un précé-
dent article sur cette
plante (1), fut monopolisée,
en quelque sorte, par les
Hollandais, après qu'ils eu-
rent chassé les Portugais
des Moluques, en 160i; ces
conquérants voulurent, à
tout prix, conserver pour
eux seuls le commerce
du girofle et ils n'hésitèrent pas, dans ce but, à entre
prendre de véritables expéditions pour détruire toutes les
plantes autres que celles existant dans [es cultures de la
petite île d'Amboine, dont des mesures extrêmement sévères
empêchaient la dissémination.
C'est à Poivre, intendant des Mascareignes, que l'on doit
l'introduction du Giroflier dans ces îles. On raconte que cet
administrateur philosophe fit partir, en 1 769, deux \ aisseaux
commandés par les lieutenants de Trémignon et d'Etche-
verry, qui parvinrent, non sans peine, à se procurer, près
des rois de Gueby et de Patany (dans la mer des Indes),
une grande quantité d'arbres à épiées, au nombre desquels
était le Giroflier.
Le déplacement de Poivre faillit presque anéantir tout ce
que les soins de ce philanthrope avaient créé. Il se trouva
toit heureusement, dans l'île de la Réunion, un de ces
(I) l.o Jardin, 1894, page 255.
Fis
11.
hommes qui joignent, à l'amour du bien publie, des connais-
sances tic .tendues sur les cultures et qui fit réussir les
plantations de Giroflier. Cet hommeétaitde Céré, directeur
h- Jardins que Poivre avait établis. Ce fut lui qui envoya.
en grande quantité, des plants ,]e Giroflier à Cayenne, à
Saint-Domingue et à |a Martinique, vers 1770. A la
Dominique, le Giroflier fut introduit, en 1789, par M. Buée.
Aujourd'hui, e'esl Zanzibar qui est le principal centre
pour la production des clous de girofle. Eh 1891, on a
e porté de cette ile une masse de clous évaluée à 6 millions
de tilog.
Au Gabon, le Giroflier a été introduit, <-\\ 1889, par les
soins de M. Maxime Cornu, professeur de Culture au
Muséum d'histoire naturelle de Paris, auquel les nouvelles
colonies sont redevables de
nombreuses plantes utiles.
Les pieds de Giroflier
du Jardin d'Essai de Libre-
\ ille fructifient mainte-
nant abondamment, et il y
a lieu d'espérer que. avec
les plants distribués gratui-
tement aux colons, la cul-
ture de cet arbre précieux
scia faite, d'ici à quelques
années, sur une grande
échelle dans notre colonie
du Congo français, et qu'elle
contribuera à en augmenter
les ressources.
Le Giroflier est certai-
nement un des plus beaux
représentants delà famille
des Myrtacées. De forme
pyramidale, atteignant
une dizaine de mètres de
hauteur, il porte des feuil-
les opposées, coriaces, per-
sistantes, acuminées, légè-
rement ondulées, dont le
beau vert s'accorde si bien,
avec la couleur rosée des
jeunes feuilles et le rouge
des pétales.
Il commence à fleurir
vers la sixième année. Au
Gabon, c'est au mois de
mai. quelquefois même en
avril, qu'il se couvre de
boutons, réunis par grou-
pes de cinq à quinze, en
cymes terminales. Ces bou-
tons, qui ont la forme d'un clou, d'où leur nom, sont blancs
à leur apparition, puis prennent une teinte rosée, un mois
et demi ou deux mois après, ('est alors qu'il faut procéder
à la cueillette, car ils ne tarderaient pas à s'ouvrir. Si on
les laisse sur les arbres, ils s'épanouissent et donnent des
fruits qui mettent environ six mois à mûrir. Ce sont ces
fruits qui. ramassés sous l'arbre dés qu'ils en sont tombés
et mis en terre de suite, donnent naissance à de jeunes
plants.
t clture. _ Le Giroflier peut se multiplier par marcottes.
lu mches que l'on couche dans le sol et qui émettent des
racines au bout de trois ou quatre mois, ou bien encore par
boutures; mais on emploie ordinairement le semis, comme
moyen de propagation.
L'essentiel est de se procurer des graines fraîches, car
elles perdent rapidement leur faculté germinative. Si on
pos 'de des Girofliers en rapport, il n'y a qu'à ramasser
Giroflier (Caryophyllus aromaticus).
8fi
LE JARDIN"
les fruits dès qu'ils tombent de l'arbre, ce qui est le meil-
leur indice de maturité, et à 1rs enfoncer de un centi-
mètre et demi à deux centimètres, le sommet du fruit en
bas, dans des vases en bambou, remplis de terreau el que l'on
place à l'ombre; les jeunes tiges sortent six à sepl
semaines après le semis.
Il convient d'insister sur ce point très important que les
graines de Giroflier ne doivent pas être semées en pleine
terre, car les racines îles petits plants sont extrêmement
délicates, et, malgré tous les soins que l'on puisse prendre
pour leur enlèvement en molle, au moment de la plantation
définitive, ils resteraient stationnaires pendant longtemps,
et ne se développeraient que très lentement.
In an après le semis, c'est-à-dire lorsque les plants
auront trente à quarante centimètres de hauteur, ils
pourront être mis en place dans un terrain dont, s'il était
boisé, on couperait les arbres et arracherait leurs racines.
Des trous assez grands seront creusés et remplis, au bout
d'un certain temps, de fumier ou, mieux encore, de terreau.
Une bonne distance pour le' Giroflier est cinq mètres en
tous sens. Comme pour toutes les plantations, le moment le
plus favorable est la reprise des pluies.
Lîn sol sablonneux et riche convient mieux à la culture
du Giroflier qu'un sol trop consistant ; il faut aussi que
les eaux puissent s'en écouler facilement.
Le Giroflier, comme beaucoup d'autres plantes d'ailleurs,
craint le soleil lorsqu'il est jeune. Il sera donc nécessaire
de faire, autour de chaque jeune plant, un entourage en
feuilles de Palmier qu'on laissera pendant une ou deux
années.
Des arrosages seront nécessaires de temps à autre, pen-
dant la saison sèche au début de la plantation.
A six ans, le Giroflier commence à se couvrir de boutons.
Comme nous l'avons déjà dit, ce sont ces boutons que l'on
cueille au moyen d'échelles spéciales ou bien de gaules ; il
faut opérer avec soin pour ne pas endommager les branches
très cassantes de l'arbre. Si on se sert de gaules, il sera bon
de disposer des toiles sur le sol, afin de ne pas être obligé
de ramasser les clous à la main. Il n'y a plus ensuite qu'à
faire sécher la récolte au soleil et à mettre les clous de
girofle en sacs ou, de préférence, en barils bien secs pour
l'expédition en Europe. Dans certains pays, on fume les
clous sur des claies, après les avoir exposés au soleil,
mais il parait que cela n'est pas utile.
On compte qu'un Giroflier adulte peut fournir de 1 à 2
kilog. de produit. Il y a environ 10.000 clous secs par
kilog ; la perte au séchage est de 60 pour 100.
Le prix du girofle, suivant les cours, est de 90 à 100
francs les 100 kilog., et celui des griffes (pédoncules), de
40 à 45 francs. En dehors des boutons floraux, on coupe
également les branches les plus menues, qui valent à peu
près le cinquième du prix des clous de girolle.
Rappelons que, d'après le tarif général des douanes, les
droits perçus sur le girofle à son entrée en France, ou
plutôt à sa sortie de l'entrepôt, sont de 208 francs par
100 kilog. Celui qui provient des colonies françaises paye
moitié des droits du tarif métropolitain, c'est à dire loi
francs par 100 kilog.
L'art culinaire fait une grande consommation de girofle ;
ordinairement, on l'associe à des viandes noires et lourdes,
afin de faciliter, par une stimulation vive, la digestion qui
serait trop laborieuse.
L'essence de girofle, mélangée à d'autres huiles volatiles,
est fréquemment employée comme parfum.
C. CHALOT.
Agent général de culture,
Directeur du Jardin d'Essai de LibraotUe.
ARBORICULTURE FRUITIÈRE
La Formation du Bouton à Fruit
dan9 les principales espèces fruitières.
L'intéressant article que notre collaborateur, M. Eugène
Courtois, a récemment publiéàcette même place d), sur la
la taille trigemme, m'a remis en mémoire une conférence
que son homonyme, feu .1. Courtois, de Chartres, lit aux
élèves de l'Ecole Nationaled'Horticulture, -dont j'étais — le
211 octobre 1876, en présence de son vieil ami, notre regretté
mail re, M. Hardy.
(in peut contester le mérite du système de taille de
M. Jules Courtois; la taille dite trigemme, du nom que lui
a donné M. Courtois lui même, a eu et a encore ses parti-
sans et ses adversaires. Ce que l'on ne peut lui refuser, c'est
la simplicité de la méthode, c'est l'extrême clarté de l'ex-
posé qu'en a fait son auteur. C'est ce qu'il faut aussi rap-
pelé]-, c'est la netteté' sans sécheresse, c'est la limpidité que
ce conférencier disert apportait dans ses causeries. Ce qu'il
convient enfin de lui reconnaître, ce sont des vues d'en-
semble, des aperçus réellement originaux, des comparai-
sons ingénieuses et marquées au coin d'une judicieuse
observation.
Je pense qu'il n'est pas sans intérêt de transcrire ici un
passage de la conférence en question. Je rapporte textuelle
ment la rédaction que j'en ai faite tout aussitôt, d'après
mes notes, et encore sous le coup de la forte impression que
m'avait produite ce très interressant et très attrayant e ntre-
tien. Il s'agit de l'évolution du bouton' à fruit envisagée
comparativement chez les principales espèces fruitières. Je
cite :
« Les principales espèces fruitières sont au nombre de
sept : Abricotier, Cerisier. Pêcher, Poirier, Pommier, Pr u
nier et Vigne. D'après leur mode de floraison, plus ou moins
prompt, elles peuvent être rangées en quatre catégories
comme suit :
1" Vigne.
2' Pêcher.
3" Abricotier. Prunier, Cerisier.
4" Poirier et Pommier.
Voyons, pour chaque catégorie, ce que devient, au bout
de la période végétative, un œil pris au moment où il com-
mence à se développer.
I. Vigne, — L'œil se transforme, dès la première année
de pousse, en un sarment qui fructifie. Voilà, à coup sur,
une espèce fruitière des plus promptement généreuses,
puisque, dans le court espace d'une année, l'œil donne :
bois, feuilles, fruits, et des yeux nouveaux pour l'avenir.
II. Pêcher. — Le Pêcher est moins promptemenl géné-
reux. Chez cette espèce, un œil ne donne que trois chose- :
bois, feuilles, des yeux pour l'avenir, mais pas de fleurs.
( 'elles-ci n'apparaîtront que sur le rameau âgé d'une année,
c'est-à-dire à la saison printanière suivante, accompagnées
île pousses à liois.
Toutefois, cela ne se passe pas toujours ainsi ; il arrive,
la deuxième année, quecertains yeux ne se mettent ni à
bois, ni à fruit, mais se transforment en une pousse grêle et
liés courte (3 à 5 centimètres.) La troisième année, cette
production, appelée Boui/uct de Mai ou encore Cochonnet,
se couvre de fleurs et ne donne, ordinairement, pas d autre
œil à bois que celui de l'extrémité. Les Bouquets de Mai
produisent de beaux fruits, mais ils doivent être l'excep-
tion sur un arbre bien taillé: on les évite généralement
comme coursonnes, parce qu il est difficile d'en obtenir de
lions remplacements.
III. Abricotier, Prunier et Cerisier. — Ici, de même
que dans le Pêcher, l'œil ne donne pas de fruit la première
année de son développement, mais un simple rameau. Sur
ce rameau, apparaissent quelques fleurs la seconde année
Mais la troisième, la floraison est abondante, et se montre
surtout suc les Bouquets de Mai, que ces trois espèces loin
nissent en plus grand nombre que le Pêcher.
Uj Le Joe, lin i$98, u- 964 du W fèorier, page 56.
LE JAIÎDIX
s:
IV. Poirier et Pommier. — Dans le Poirier et Le Pom-
mier, la floraison est plus lente encore à se produire. L'œil
peut ou non se mettre à bois. S'il ne part pas à buis, il se
transforme en une production ayanl une grande analogie
avec les Bouquets de Niai observés sur le Pêcher. Ghez le Poi-
rier, cette production a reçu le nom spécial île Rosette.
Mais, tandisque, sur le Pêchèf et sur les autres espèces
à noyau, on attendrait, île cette élaboration florale, du fruit
pour la troisième année, il n'en faut point encore espérer sur
le Poirier et lePommier. Certaines circonstances peuvenl
même déterminer cette production (bouton en voie de forma-
tion), à se développera bois.
En admettant qu'elle ne quitte pas la voiedela fructifica-
tion, et que rien ne vienne contrarier son évolution régulière,
elle passera successivement par les phases suivantes. Elle
sera : 1* an née, bouton accompagné d'une, deux, rarement
trois feuilles; — 2e année, bouton avec lî-4 feuilles; — 3'
année; bouton avec 6-8 feuilles; — i" année, bouton s'épa-
nouissant. En théorie, l'oeil qui nés est pas développé abois
pe'ul donc fructifier au bout de quatre années.
Si l'on essaie de résumer, de condenser en un petit tableau,
ce qui se passe, pour les principales espèces fruitières, dans
l'évolution de l'œil, on arrive à ceci :
CATÉGORIES
Aiilit'r
PRODUCTIONS
r
La fructification
a lieu
J Espèces tniitiiTes
au bout de :
i Vigne
l*
fruit,
l ne période végé-
tative.
1-
r
Rameau.
Sur ce rameau: bois,]
souvent fruit, quel/Deux périodes ou
Il PÊCHEB
quefois bouquet de, trois périodes
Mai. . végétatives,
M oraison du bouquet!
de Mai. i
3*
1-
Rameau.
2'
Sur ce rameau : bois, L ,„„„,„-„,„,_ ..,
iii abricotier
Cerisier
Prunier
!
1
quelquefois fruit! fe Pg i°trS0VS
souvent bouquet "g",™* ^
Floraison du bouquetl tafcives-
' S-
,
de Mai.
I1"
Un rameau ou une
rosette.
H Poirier
Pommier
1
|
La rosette, toutes
choses se passant
régulièrement, fruc-
tifie habituellement
au bout de
Quatre périodes
végétatives.
M. .1. Courtois se bâte d'ajouter que si révolution del'œilet
sa transformation en bouton se font rigoureusement, pour
les trois premières catégories, comme il est indiqué ci-des-
sus, il n'en est pas absolument de même pour la quatrième,
qui offre de nombreuses anomalies.
Quoi qu'il en soit, on ne peut nier que cette classification
en quatre catégories ait sa raison d'être, puisqu'elle montre
les espèces fruitières telles qu'elles sont, c'est -à-dire de moins
en moins promptement fructifères.
Le conférencier part de ce principe : le temps plus ou
moins long que met chaque espèce à élaborer son fruit est
naturellement une cause de complication dans le traitement
a lui faire subir. Et il en tire cette conclusion : Etudions
les espèces dans l'ordre suivant lequel elles donnent leurs
produits. Car, ajoute-t-il, en toute chose, il faut procéder
par ordre; pour enseigner comme pour apprendre, on doit
aller du facile au moins facile, du simple au composé... »
N'y a-t-il pas là une remarquable et originale entrée en
matière pour exposer la taille des principales espèces fru-
tières'.' Cette classification et ces considérations, tiréesd'une
judicieuse observation des faits, m'ont toujours paru, à
l'égard d'un débutant, des traits de lumière lui aidant puis-
samment à comprendre ensuite le fonctionnement, — si
l'on veut me passer cette expression d'ordre plutôt mé-
canique,— le fonctionnement de la taille. Pour mon propre
compte, j'en ai toujours su «ré à J. Courtois.
L, HENRY.
L'Horticulture au Concours Général Agricole
DE 1898.
Les arbres fruitiers et les arbres d'ornement.
- Les plantes forcées et de serre. — Les fleurs
du Midi.
Ainsi que je le disais l'an dernier, l'Horticulture occupe
une place de plus en plus importante au Concours général
agricole et on ne peut qu'en être satisfait.
'Comme l'année dernière, la partie réservée à l'Horticul-
ture se trouve au premier étage au bout de la galerie des
Machines. En outre, comme l'exposition des deux salons de
peinture doit succéder immédiatement au Concours et que
des salles sont déjà établies tout autour, on a ménagé, entre
les entrées de chacune d'elles, des massifs qui sont garnis
de Conifères et de végétaux à feuilles persistantes.
Ce sont principalement les Heurs forcées qui intéressent
le plus car elles sont vraiment gracieuses dans leur florai-
son prématurée et éphémère.
A l'entrée, voici un massif de Conifères et d'autres plantes
vertes, certaines en magnifiques exemplaires, et d'autres,
plus petites, surtout intéressantes par leur délicatesse:
M. Bruneau en est l'exposant. Nous retrouverons encore,
de lui, plus loin, deux plates-bandes garnies d'arbres frui-
tiers très bien formés.
Traversons rapidement la galerie en notant, de chaque
côté, les massifs d'arbustes verts de toute beauté de
MM. Georges Boucher, Croux, liothberg, Paillet, Carnet,
Lecointe, Defresne, Derudder. Les arbres fruitiers île
MM. Bruneau, Georges Boucher, Lecointe et les arbres
tiges de MM. Carnet.
Xous voici au pied du grand escalier qui conduit à la sec-
tion horticole. Les plates-bandes d'un petit parterre régu-
lier méritent de nous arrêter un instant. C'est M. Félix Lel-
lieux qui les a garnies, avec l'habileté des fleuristes déco-
rateurs parisiens. Il a supposé faire une garniture en rideau
et a disposé toutes ses grandes plantes dans fe fond avec,
en avant, toute une série de plantes fleuries, dont les tons
s'entremêlent agréablement, et qui émergent d'un délicieux
fouillis de feuillages.
Aussitôt l'escalier gravi, trois cônes tout garnis de
plantes bulbeuses fleuries, principalement de Jacinthes
disposées en losanges, se présentent; c'est un lot de la
maison Vilmorin, Andrieux et Cie. Avec ces Jacinthes, sont
des Freesia, des Narcisses, des Anémones, des Tulipes,
tous représentés par un grand nombre de variétés.
Parmi les Tulipes, je citerai deux variétés, l'une, la T.
double hâtive Murillo, à fleurs doubles, d'un blanc à peine
rose, est fort goûtée par les fleuristes parisiens; l'autre, la
T. cottage Maid, simple, à pétales blancs, lamés de rose
vif, est très aimée en Angleterre.
Puis, ce sont des Primevères de Chine, P. dentelées,
lonopsidium acaule, dont j'ai vu à Nice, ces jours derniers,
de charmantes plates-bandes ; des Cinéraires à fleurs dou-
bles, etc. l'n peu plus loin, une autre plate-bande garnie de
splendides Cinéraires, a côté de laquelle est une corbeille
toute émaillée de Girofléesjaunes dans laquelle M. Philippe
de Vilmorin, me fait remarquer une nouvelle variété à fleurs
jaunes et roses, nommée Aurore, qui est à la fois jolie et
intéressante; cette corbeille est bordée de Primula obeo-
nica à grandes fleurs frangées
Toutprès, M. Léon Caulier expose des Cinerairesqui, pour
n'être pas parfaitement cultivés, sont véritablement remar-
quables par leurs fleurs de coloris pâles où le rose domine
surtout; c'est une race d'avenir, caractérisée par ses teintes
atténuées et comme lavées, tandis que les autres Ciné-
raires n'offrent à peu presque des coloris vifs, seuls ou
ressortant sur du blanc en des contrastes marqués.
M. Millet expose, dans de petites caisses de bois et dans
des corbeilles disposées avec beaucoup de goût, une col-
lection ravissante de Violettes simples et doubles; j'y
remarque les Viola puhescens à fleurs jaunes, V. cucu-
lata, V. sulphurea. etc.
MM. Lévêque et lils ont garni plusieurs plates-bandes de
l.ilas variés forcés, de Camélias, Lauriers Tin, Rosiers
forcés variés : je note la charmante variété Crimson Ram-
Ider. A coté, M. Nlklaus a des Lilas forcés également jolis
dans les variétés Marie Legray, Virginalis, Charles A-
M Duaourd a une splendidè collection d'Hellébores hys
brides'fleuries en plein air, qui font bonne figure à côté de t
fleurs forcées. Les variétés présentées sont nombreuses e.
la plupart sont ravissantes; j'aurai l'occasion d'en reparler.
M. Boucher a un beau lot de Clématites; M. Dallé des
plantes vertes de serre variées et des Orchidées, et M. Chan
tin, des plantes de serre fleuries et à feuillage.
SX
LE JARDIN
A côté, est un massif d'Andromède et cl'Aucuba qui n'est
pas moins attrayant ; les Aucubas sont constellés de
fruits rouges, jaunes, orangés, etc., selon les variétés. C'est
une excellente idée qu'a eu là M. Moser, de montrer le parti
décoratif que l'on peut tirer des végétaux à fruits colorés.
Il nous faut maintenant jeter un coup d'oeil sur les massifs
d'arbustes forcés. Celui de M. doux est ravissant; les ar-
bustes sont nombreux et très variés; citons, parmi les plus
beaux, les Xanthoceras sorhifolia, que l'on devrait forcer
pour la fleur coupée, Deutzia, Azalées, Cerasus Sieboldi,
Spira'a Van Houttei, Pivoines, Lilas de Perse, Glycine, etc. ,
Celui de M. Paillet est également bien joli, mais les Heurs
eussent mieux ressorti si elles avaient eu pour fond un
peu plus de feuillage. Parmi les arbustes forcés, notons :
Cerasus Wateri, magnifique, Spirœa Van Houltei, S. ar-
gula, S. Reevesiana, S. Thunberqii, Corchorus.
A côté, est celui de M. Honoré Defresne où se font remar-
quer les Chamœcerasus roseajlydrangea hortensis Otaksa,
Forsythia Fortunei, Ribes aureum, R. sanguineum. Cy-
doniajaponica var. aurora. Rosier var. magna charta.
M. Millet et M. Paillet avaient encore de fort jolies potées
de Muguet forcé race Fortin.
M. Henri Kaczka expose toute une série de ileurs coupées,
de provenance méridionale pour la plupart, utilisées pour
la confection des bouquets. Les Œillets surtout sont remar-
quables; aussi citerai-je les variétés suivantes; Aurore,
Dncreux, Mme Cuggio, Soleil de Nice, Mme Crespe, En-
fant de Nice, Antoine Guillaume. Ducreux (violets <:i;ure
Varichon, La Fontaine, Mme Ernest Bergman, M. 1 tclor
Delavier, Princesse Alice, Mignardise. Rose Riooire, Miss
Moore. D' Raymond, toutes excellentes pour la Heur coupée.
M. Ernest Clarion avait envoyé d'oilioules toute une série
de fleurs coupées cultivées sur le littoral méditerranéen:
Giroflées, Anémones, Œillets, Jacintbes, etc.
Puisque je parle des fleurs du Midi, je ne dois pas non
plus oublier le lot de rameaux ileuris d'arbres et d'arbustes
qu'exposaient MM. Vilmorin-Andrieux et Cie. Eucalyptus
meliodora, E. globulus, E. leucoxylon. E. jugalis Bhn-
gum. E. concolor. E. robusta. ce dernier ravissant; la plu-
part portant des fleurs et des fruits, de ces fruits recou-
verts d'une pruine mauve argenté; Genista monosperma.
aux mignonnes fleurs blanches tachetées de carmin; Cy-
trorysema ilicifolia. Grevillea rosmarinifolia, Cytisus pro-
tiferus, Acacia dealbala. A. Dodomefolia. A. pycnantha,
A. obliqua, A. pubescens, A. albicaus, A. cultriformis, A.
tongifolia. A. rigens, A. binervata, dont la plupart mérite-
raient d'être utilisés dans les compositions florales.
Signalons, pour terminer, le lot de légumes forcés et con-
servés, des plus intéressants, de la maison Vilmorin, An-
drieux et Cie, et attendons le prochain Concours agricole
Aluert Maiwiené.
Les Fruits et Primeurs
Dans la collection de raisins présentés par M. Salomon,
le lot de Chasselas était toui à fait remarquable.
Remarquable aussi le superbe lot de Black alicante de
M. Anatole Cordonnier.
Pour les primeuristes proprement dits, le concours avait
lieu, cette année, dix jours trop tôt.
M. Meslé avait avec des Cerisiers dont les fruits n'étaient
pas arrivés à maturité, un assez joli lot de Fraisiers, parmi
lesquels on pouvait remarquer des Royal Sovereign et une
curieuse fraise obtenue par le croisement du Généra! Chanzy
et de la Noble (Laxton). .
Un lot d'arbres fruitiers en pots, dont les fruits n étaient
pasarrivésà maturité, et des Fraisiers D' uorère étaient
exposés par les Forceries d'Hardricourt.
M. Pascal Chevallier avait une belle exposition pour
l'année, un superbe lot de poires Belle angevine dont plu-
sieurs pesaient jusqu'à 900 grammes ; de beaux Doyenne
d'hiver remarquables par leur coloris, de très grosses Rei-
nette de Canada cultivées en cordon, enlin des pommes
Calville d'un beau coloris rouge, obtenues par une culture
spéciale. C'est ce producteur qui a frappé aux armes de
Russie et d'Angleterre des pommes Calville et Api.
M. Pierre Dupont avait dans son lot de belles pommes
( 'alville et Api, et des poiresPasse Crassane de toute beauté.
Ont été aussi fort remarquées, les poires Passe Cras-
sane et les pommes Calville de M. Bureau, les poires St-
Germain d'hiver de M. A. Pagnoud, les poires Belle ange-
vine et Passe Crassane de M. Brochard ainsi que les nom-
breuses variétés de pommes et poires de M. G. Chevallier.
Enlin une collection assez complète de pommes tardives
présentée par M. A. Rothberg pépinériste.
Comme il est d'usage, les plus beaux lots ont été acquis
par les grands restaurateurs parisiens.
J. M. Buisson.
CULTURE DU ROSIER, SOUS ABRIS VITRÉS,
sur le littoral méditerranéen
Dans un précédent article (1), nous avons, à grands traits,
résumé la culture du Rosier eu plein air, sur le littoral
méditerranéen. Aujourd'hui, nous nous proposons de dé-
crire, sommairement, la culture du Rosier, sous abris vitrés,
Ce n'est guère que depuis une dizaine d'années, que cette
méthode de culture a pris une assez grande extension.
Primitivement, l'abri vitré, non chauffé, était le seul
moyen employé pour activer la végétation; mais les horti-
culteurs, avee raison, ayant compris que, malgré l'adjonce
tion de l'abri vitré, leurs cultures restaient encore, dans un-
certaine mesure, exposées à l'influence de la température du
dehors, eurent recours à l'emploi du thermosiphon. Au
début, il y eut des déceptions, L'horticulteur en cette oceu-
rence, sortait eu eflel des conditions normales de la culture
habituellement suivie. Le thermo siphon étant un appareil
jue, depuis trop longtemps, il considérait comme un
appoint inutile à ses cultures, ne pouvait, en effet, être
avantageusement utilisé sur le littoral, qu'autant qu'il
permit d'amener la floraison des Roses cultivées sous abris
vitrés à une date précise, à l'époque où la production des
Roses est terminée en plein air.
Les variétés de Rosiers sarmenteux les plus communé-
ment cultivées sont : Maréchal Niel et La France; puis
viennent ensuite : Nip/ietos, Lamarque, Gloire de Dijon,
et quelques autres variétés, mais en quantité bien moins
importante. Les variétés de Rosiers nains sont, en première
ligne : Souvenir de la Malinaison. Cette variété est cultivée
sous bâches, à froid ou, partiellement, très modérément
chauffé la nuit, seulement au moment où la majorité des
boutons ont acquis la moitié de leur développement ; avec
aérage énergique pendant le jour, ce qui est des plus faciles
à pratiquer, en raison de la clémence du climat. Parmi les
hybrides, les plus cultivés sont ; Paul Néron, La Reine,
Anna de Diesbacli ; puis, en seconde ligne : Souvenir de la
Reine d'Angleterre, Baronne de Rothschild, etc.
Les branches charpentières des Rosiers sarmenteux, cul-
tivés in pleine terre, suivent l'inclinaison du vitrage à
0",25 ou U"'.:iO de distance. Le milieu de la serre est garni
d'Œillets, de Rose Souvenir de la Malinaison et même
d'hybrides. Disons,' en passant, que cette adjonction de
plantes naines, au milieu de la serre, n'est pas reeoninian-
dable, car, se trouvant trop éloignées du vitrage et ne rece-
vant qu'un degré de lumière fortement tamisée par la
ramure des Rosiers sarmenteux, les fleurs sont toujours
d'un choix très secondaire. La méthode qui consiste à uti-
liser le milieu de la serre par une plantation de Rosiers
sarmenteux de la même variété que ceux qui garnissent le
vitrage, lorsqu'ils sont palissés sur un treillis peu élevé, est
de beaucoup préférable.
Abordons maintenant l'un des points les plus importants
de cette culture, en ce qui touche les variété sarmenteuses.
Les Rosiers, découverts pendant l'été, privés de tout arro-
sage, subissant, par conséquent, l'influence d'une sécheresse
excessive, ont traversé leur période de repos normal pour la
région ; les conditions climatologiques, en effet ne permettent
le départ de la végétation en plein air que vers la fin de
septembre, selon l'arrivée des premières pluies (celles-ci
(■tant complètement nulles de mai à septembre), qui, en
plein air, amènent la floraison vers la mi-novembre.
Le but d'une culture rénumératrice, sans abri vitré, n'est
pas de produire à cette époque, puisque les Roses abondent
au dehors, mais de retarder la floraison, afin de la produire
de mi-janvier à lin mars.
Deux moyens sont à la disposition du cultivateur pour
atteindre ce' résultat. Le premier, le plus défectueux, con-
siste à faire usage de l'arrosage à partir de fin septembre,
afin de hâter ledépartde la végétation et de taillera la même
(1) Le Jardin. 1S!>7, n" 255, page 301.
LE JARDIN
S9
époque, afin d'obtenir une première florais n novembre
décembre. Les ablations occasionnées par les cueilles des
Imiitims font l'orifice d'un pincement en vert en provoquant
I émission de nouveaux bourgeons florifères qui, nue seconde
l'ois, fleurissent en janvier-mars, si toutefois la chaleur est
artificiellement produite modérément.
Une autre méthode, se rapprochant de la première en ce
qui concerne l'époque du départ de la végétation et celle do
la faille, consiste à supprimer une partie dos bourgeons
florifères lorsque les boutons sont déjà 1res apparents, afin
de refouler la sève dans les yeux de la hase et d'obtenir
ainsi une floraison plus tardive.
Les mauvais côtes de ces deux méthodes sont de pro-
voquer une première floraison au moment où les Roses, son!
à vil prix et d'épuiser l'arbuste sans aucun profit pour le
cultivateur, et cela au détriment: même de la beauté et de
l'abondance de la seconde floraison, arrivant au contraire
à une époque où les Roses sont rares et, par conséquent, d'un
prix beaucoup plus élevé.
I.e second moyen, bien préférable au premier, consiste à
prolonger la période du repos, à ne tailler que vers la mi-
nant la perte sèche d'une certaine proportion de sève, au
dét riment de la floraison.
La disposition précédente dans la construction desserres
n'est, pas toujours observée, el bien des horticulteurs du
littoral ont conclu que la production des Roses à époque
fixeé.tait matériellement impossible, se basanl sur les points
caractéristiques du climat de la région. C'ssl une profonde
erreur, car les échecs qui se produisent, dans cette çin
stance, ne proviennent uniquement que d'un vice de
construction dans les abris vitrés.
Là lîose Souvenir de la Malmaison est généralement
cultivée sous bâches, en pleine terre.
Les mêmes principes de culture employés pour retarder
le départ de la végétation sont applicables à la culture des
Rosiers sarmen.teux. Avec la chaleur artificielle très modé-
rément produite et beaucoup d'air, ils s'accommodent géné-
ralement mieux de deux floraisons successives que leurs
congénères de la première catégorie. Mais, tout compte fait,
il \aut mieux encore ne produire qu'une belle floraison de
janvier à mars, plutôt que d'épuiser les plantes par une
preniièfe floraison en novembre, époque à laquelle les Êtb'ses
Fig. 45. — Boses Maréchal Ntel, sous abri vitré.
(D'après une photographie prise dans les serres de M"* Solignac, ù Cannes.
novembre, en donnant un arrosage énergique, afin d'obtenir
une seule floraison, mais bien plus abondante, de janvier à
mars.
Pour prolonger la durée du repos, des serres spéciales,
quoique de construction très sommaire, sont indispensables,
le seul moyen de retarder le départ, de la végétation, étant
de préserver les racines de l'arbuste de tout contact d'humi-
dité. A cet effet, les serres sont recouvertes de châssis avant
l'arrivée des premières pluies. Ces serres sont juxtaposées,
c'est-à-dire que les sentiers, très étroits, qui les séparent,
sont en planches, garnies de zincet clouées sur les poteaux
pieds droits de la serre; ces chemins forment gouttières et
évacuent les eaux d'égouts à chaque extrémité. < lotte dispo-
sition est absolument nécessaire, car, ne l'oublions pas. si
on néglige cette précaution, les Rosiers, ayant la plus grande
partie de leurs racines au dehors de l'abri, recevront l'eau
des pluies aussi fortement que si les serres n'étaient pas
couvertes, ce qui provoquera ainsi le départ prématuré de
la végétation. Donc le but poursuivi, le prolongement de la
durée du repos, ne sera pas atteint si l'on opère ainsi. 11 est-
vrai, que, dans ce dernier cas, les yeux du sommet du bour-
geon seuls se développeront, mais, au moment de la taille,
il se produira un refoulement de sève, circonstance toujours
préjudiciable à la bonne végétation de l'arbuste et oecasion-
sotd abondantes au dehors.
l'eu d'horticulteurs encore se sont adonnés au forçage
régulier des hybrides, pour lesquels les mêmes conditions
de culture précédemment d'écrites doivent être observées,
sauf en ce qui concerne les deux floraisons successives pour
les mêmes sujets, ce à quoi il ne faut pas songer pour cette
catégorie de Rosiers. Mais, à leur égard, le climat du littoral
se prête admirablement à leur forçage régulier, car il permet
d'obtenir, aussi facilement . de .spleiidîdés floraisons pour
Noël elle jour de l'An, connu les obtient, dans le Nord.
à la fin de mars; cela, bien entendu, sj la période de re,pos
est bien observée.
Inutile d'ajouter que, quelque suit la catégorie de Rosiers
cultivés, des fumures ultra copieuses sont de rigueur. Les
fumiers, de ferme, largement additionnés de phosphate et
de calcaire, sont généralement ceux qui produisent les
meilleurs résultats, tout particulièrement en terres granit i-
ques, dans lesquelles ces deux éléments font défaut. Je me
borne à cette simple observation, la question des engrais.
ne pouvant être que difficilen I traitée efficacement d'une
manière positive, car il faut toujours tenir compte des
besoins de la plante et de la ( [position du sol.
G. VRAY.
90
LE JARDIN
our g,
LES CHRYSANTHÈMES DE 1898
Voici la liste (1) îles Chrysanthèmes ayant reçu des cer-
tificats, des diplômes de mérite .miles "félicitations de la
Société française des Chrysanthémistes (Congrèsd i irléans
compris), de la Société des Chrysanthémistes du nord de
la l'iaïui'. de la section îles Chrysanthèmes de la Société
nationale d'horticulture de France el du Jury de 1 Expo-
sition de Paris.
Les semeurs ayant obtenu le plus de variétés inédites
récompensées sont les premiers de la liste:
M. Calvat, 38 variétés.
( 'élesteFalconet,** Chrysanthèmiste Lemaire, * Dei-
damia, ** Etienne Salomon, * François Coppèe, * Fia-
minct; ' Général Paquiè, * le Grand Dragon, * Marinette,
"■Marie Causât, * Mimosa. * M. H.Fatzer* M. Henri
Capitant, s M. Louis Dallé, * M. Henri de Vilmorin,
* Mme Paul Beriet. "'Mme Henri de Vilmorin, * Mme
Baudoin. - Mme H. J. Bernard. ** Mme Robert de
Mttssrij, ** Mme Jossier, * Mme Raymond, * Mme Cou-
vai du Terrait, * Mi stress T. A. Compton, 'Mlle Lau-
rence Ckabannes, * Mlle Delaire, * Mlle Lèonie Seince,
Mlle Madeleine Expulson, * Mlle Jane Lieber, ' Mlle
(iabricllc Seince, ** Natacha, * Président Becan.
Surdon. * Sitâ, 'Secrétaire Rieoire, * Susie, ' Soleil
de Décembre, * Taiiana.
M. de Reydellet, lu.
André Sibourg, " M. Antonio Almeida da Costa,
M. Pierre Simon, M. Jacob, * M. Ernest Ballet.
Mme d'Aigremont, Mme F. Bomarcl, Mme Marie Hen-
îïeguy, Mme Marie Simon. Mm,- Fortunée, * Mine Alexan-
dre de Reydellet, Mlle Bleu. Mlle Eugénie Sibov
Mlle Marie Couillard, Petit Henri, Petite Fadelte.
M. Héraud, 14.
Brimborion, Comte de Bernis, Elégante, M. Albert
Réveiller. Mme Henri Leterrier, Mme Pauline de Clans-
sonne, * Mme André Silhol, ** Mme Chambry, Mlle An-
toinette Motte, Mlle Marie I. nuise Héraud. Président
Renault. Président Félix SaJtut, * Soutenir de la Société
des Chrysanthémistes du Nord, Vice-Président Couil-
lard.
M. Chantier, 13.
Bassin CoUioure, Commandant Frisson, ** Dur d'Or-
léans, * Duvet des Pyrénées, Le Guide Fô, Le Mercadon,
Mme Eugène Delacie, Plateau de Stamboukè, Pic de
Leijrcy, Sourenir- de la Ville de Bordeaux, St Martorcy,
Ville Claustal, Vallée de Ludion.
MM. Nonin et Rozain ont obtenu chacun 11 recoin
penses :
M. Nonin, 11.
Baronne de Dietrich, Baron F. de Schikler, le Gra-
cieux, M. Georges Robert, * Mme Gabriel Debrie, Mme
Frédéric Daupias, Mme Jean Burlat, * Mlle Yvonne Pa-
rage, * Mlle Berthe Daupias. ** Paul Uudot. Président
Lemaire.
M. Rozain, 11.
Blé d'Or, * Capricieuse, D' Albin Meunier, Fleur- de
Lilas, File d'Honneur, * Joseph Biessy, La Gaule Mme
Poinsignon, Mme Antoine Morel, Mme B. Fray, ' Perle
Rose.
MM. Sealaraiidis et Modères, ont obtenu chacun 8 ré-
i ompenses :
M. Scalarandis, 8.
'* Ami Pacotto, Ami Rieoire, *E. Berti,** Hommage
uni- Collègues français. * ïrde des Chrysanthèmes,
-• Modœtta, **' Rédacteur Ed. André, ' » Villa Ernesto.
M. Morières, 8.
-Grande Duchesse Olga,* Joseph Morières.* Le Csar
Nicolas, * L'ami Caillou, "M.Ld. Vidal, Mme Marie
Baude,Mlle de Laoolcene, Mlle Marie Mourguès.
(1) Malgré tout le soin apporté au triage des variétés, quel
ques rares nouveautés ont pu être omises et quelque» piaulas
de 1897 se sont peur-être glissées dans la liste, certain' - s cié
lés, en effet, certifient des Chrysanthèmes des années précé-
dentes el les mélangent au\ variétés inédites,
M. Bonnefous, ô.
Etoile de Landerosc, M. Boiseson, " Mlle Emma Bon-
nefous, Magloire, Rath/a.
M. Delaux, 3.
Amitié de. l'Agriculture nouvelle, ' Cœur Rosé,
* Panaché de Delau.e.
M. ( rirardin, 3.
Joséphine Mathian, M. Alexandre Baille, Président
Duchoux.
M. Marchand. 3.
Mme Léon Rolland. Mlle Marguerite Rolland, Sou-
renir- de Mme Desoignes.
M. Delvert, 3.
* Le Châlonnais, * M. Prosper Caleel, Mme Pierre
Dechert/.
M. Molin. :.'.
Soleil de Li/on, Vicomte de La/aille.
M. De la Rocheterie, 2.
M. Dejouy, Mlle Louise Cordonnier-.
M. Bertrand, 1.
Vicomtesse Henri d'Espous de Paul.
M. Mazier, 1.
' Mlle Thérèse Masier.
M. Ragoût, 1.
Mlle Àngèle Berteàux.
M. Mourand, 1.
Sourenir de L. Mourand.
M. Montignj , 1.
Mme Vce Montigny.
M. Cordonnier, 1.
Don de la Madone.
M. Patrolin, 1.
Sourenir du 1" Congrès.
M. Hemy, 1.
Lucien Remy,
Soit 118 variétés récompensées.
Certains semeurs ont débaptisé les variétés après qu'elles
ont été certifiées -.mis le nom que j'indique et les mettent au
commerce sous un autre nom; on ne peut trop s'élever contre
une pareille manière de taire et les sociétés devraient dis-
qualifier ceux qui se livrent à de tels errements. L'un pré
sente une variété à divers comités sous des noms; différents
entre autres une plante qui après avoir été certifiée sous
deux noms distincts a été mise au commerce sous un troi-
sième ; 1 autre fait mieux, si possible, deux plantes diffé-
rentes sont présentées ou exposées sous le même nom, 1 une
des deux le conserve, mais l'autre en change. Comment le
simple amateur pourrait-il se reconnaître dans une pareille
confusion, ("est la tour de Babel, et je ne parle pas d'une
variété dont le nom est déjà pris, il suffira de lire cette liste
pour » 'aperi «voir qu'un Chrysanthème certifié cette année,
porte le nom d'une variété de l'année dernière, qu'elle soit
étrangère ou française, peu importe ; il est \ rai qu'avec une
pareille production, les noms inédite deviennent rares.
Je n'ai compris dans cetteliste que les plantes récompen-
sées parle» trois sociétés les plus importantes; si on voulait
rechercher les autres variétés certifiées en France par des
sociétés moins connues, il ne serait pas difficile d'arriver
a 200.
Et s il fallait joindre à ce chiffre le» nouveautés récom-
pensées en Angleterre, en Amérique, en Australie, etc.. je ne
sais trop où l'on s'arrêterait. Et encore un grand nombre de
variétés méritantes n'ont pas été présentées aux comités et
expositions ; plusieurs de no» principaux semeurs se sont à
peu près abstenus et j'estime que plu» de 500Chr> santhèmes
nouveaux seront mis au commerce en 1898. 11 est inutile
'I insister sur la difficulté de faire un choix dans une
pareille quanti té de nouveaux gains, et leur nombre empêche
l'amateur, si fanatique qu'il puisse être, de tous les essayer.
Il faut donc faire une sélection et se résoudre à n'essayer
que les variétés qui promettent le plus, par leur coloris
nouveau, leur forme ou la dimension des (leurs. Quoi qu il
ne faille attacher aux certificats qu'une importance très
relative et ne pas croire qu'ils soient des brevets de bonne
réussite. 1,^ récompenses accordées peuvent pourtant beau-
coup non» guider dans |e choix à faire
LE JARDIN
91
Malheureusement, les certificats donnés à l'Exposition
de Paris, ou par la section des Chrysanthèmes delà Société,
nationale d'horticulture de France, nous indiquent seule-
ment 411e le Chrysanthème récompensé, a un mérite quel
conque, mais lequel ? En effet, ces certificats sont délivrés
d'une façon primitive, sans points, et l'on juge à vue de nez
à la bonne franquette, si bien, qu'on ne sait si c'est pour le
coloris, la forme ou le diamètre que la variété est recoin
pensée. Tout autre est le résultat obtenu avec le mode
d'opérerde la Société française des Chrysanthémistes ou
de la Société des Chrysanthémistes du Nord de la France.
Les points donnés vont guider l'amateur dans son choix, et
il pourra facilement voir pour 411c! genre de mérite, le
Chrysanthème a obtenu une distinction.
Voici, par exemple, les certificats donnés par les deux
Sociétés à une même variété, Marie Caloat, Japonais là
fond blanc crémeux, légèrement lavé et ligné de rose
violacé :
SOCIÉTÉ FRANÇAISE DES CHRYSANTHÉMISTES
„ . . Forme el Port et t . .
Coloris Ampleur ,iu|.liciUure feuillage Toto1
Points donnés
Moximuni
36
40
2(1
20
18
20
10
20
90
100
-'m 111- 1". DES CHRYSANTHEMISTES
DU NORD OF. LA FRANCE
Port et
Coloris Forme Dimension Duplicature feuillage
points donnés 26.66 18.33 19.66 9 17.33
Maximum 30 20 20 10 20
Total
100
On voit Immédiatement, en regardant ce tableau, que
cette variété approche beaucoup de la perfection, et le
résultat est le même dans ces deux Sociétés. A Paris, elle
a reçu un certificat de 1" classe sans félicitations, et
n'adonc pas eu le maximum.
La manière de compter les points adoptée parla Société des
Chrysanthémistes du Nord de la France serait la meilleure
si elle donnait une plus forte cote au coloris, 35 parexemple
au lieu de 30, on pourrait n'accorder au port et feuillage
que 15 au lieu de 20 ; elle donne la duplicature à part ce qui
est précieux. C'est, cette méthode qui me paraîtrait devoir
être adoptée par la Section des Chrysanthèmes de la Société
nationale d'horticulture de France, car il est impossible
qu'elle continue à juger les nouveautés d'une façon aussi
sommaire. Beaucoup de plantes n'ont pas un ensemble de
qualités aussi saisissant que Marie Caloat et je donne ci-
l''-suus deux variétés récompensées parla Société française
des Chrysanthémistes, pour le coloris, surtout la première,
car la seconde est mieux cotée comme ampleur. Forme et
duplicature.
Coloris Ampleur a
E. Berli.
Japonais, rouge pourpre
noir velouté a revers
bronze clair '•< > lo
Cœur rose.
Forme régulière, réflé-
chie, blanc de lait, a
cœur violetclair s'éten-
dant sur la moitié de
la fleur 38 18
Forme et Pm I el
uplicature feuillage
Total
1-1
16
16
1!
87
En somme, cette manière de donner les certificats peut
rendre les plus grands services. ( 'haeun choisira les variétés
suivant sa prédilection pour le coloris, la duplicature ou
l'ampleur, .l'ai marqué d'un ou deux astérisques les plantes
qui m'ont paru avoir le plus de chance de réussite. Mais,
qui vivra verra, et n'oublions pas que MM. Lacroix,
Delaux et Bruant n'ont pas concouru pour les certificats
ou. du moins. pas sérieusement. Ils nousdonnent pourtauttous
les ans des nouveautés de mérite; mais ceux qui n'ont pas
visité leurs cultures, ne peuvent guère juger les plantes que
d'après la description des catalogues ce qui est bien dif-
ficile !
R. JARRY-DESLOGES.
Du Pincement de la Vigne
SES APPLICATIONS, SES EFFETS
(SnitcW).
Nous avons dit, dans le précédent numéro, qu'au point
de vue du développement des principes sucrés, les raisins
d'un bourgeon traité comme nous l'avons expliqué de-
vaient être aussi favorisés parle rognage ordinaire.
Pour nous renseigner, nous avons fait faire plusieurs ana-
lyses en 1894, 1895, 1897.
L'analyse de 1891, faite au laboratoire du Comice agricole
de Reims, portail sur îles raisins récoltés en vieilles Vignes
chez M. Paulet-C'ouvreur, deHilly-la-Montagne,et accusait,
pour les grappes portées par les bourgeons soumis au pince-
ment court, 21 1 gr. 51 de glucose et 1 gr. 167 d'acidité totale
par litre de moût.
Les grappes portées par les bourgeons soumis au rognage
ordinaire accusaient, par litre. 193 gr. 93 de glucose et
1 gr. 510 d'acidité totale. L'avantage était donc ici au pin-
cement court et précoce.
L'analyse de 1895 fut faite par M. E. Manceau, profes-
seur au collège d'Kpemay, qui voulut bien se mettre gra-
cieusement à notre disposition pour continuer cette étude.
File portait sur des raisins récoltés sur une Vigne de 4 ans
et accusait, pour les grappes soumises au pincement court,
17 1 gram mes de glurose et S gr. (.H d'acidité par litre et. pour
ceux soumis au rognage, 181 gr. 7 deglucoseet 8 gr. 05 d'aci-
dité.
L'avantage était ici pour les fruits soumis au rognage.
Ces données contradictoires m'obligèrent à poursuivre mes
expériences. En 1896, j'eus le regret de ne pouvoir adresser
les raisins que j'avais soignés dans ce but, au laboratoire,
car la pourriture se développa avec tant d'intensité dans les
premiers jours d'octobre, qu'il ne me restait plus que des
lambeaux de grappes saines. Au printemps dernier, je repris
mes essais en soumettant mes ceps à un traitement rigoureux
et. le 30 septembre, je pus, à nouveau, adresser des échantil-
lons à M. Manceau qui fit une analyse très détaillée des troii
catégories envoyées, analyse résumée dans le tableau sui-
vant :
É hantillons de Raisins (Récolte de 1897) adressés
par M. Bonnet, le 30 septembre 1897.
Ilaisins provenant de bourgeons souifiis à différentes
méthodes de pincements, mais portés, de part et d'autre,
par des bourgeons également favorisés par la sève au début
de la vèi/étation :
A
B
c
isr
ti f.
gr.
Poids moyen de la grappe..
77.30
73.37
19.28
Constitution de J Rafles. . . .
4.27
5.21
5.12
la grappe. ( Grains. . .
95.73
94.76
94.88
Poids moyen du grain
1.196
1.171
1.147
.-. • , i Pulpe —
87.64
87.84
87.60
i ^institution du 1 p *j
8.20
6 . 75
6.61
[ Pépins. . .
4.16
5.41
5. 76
■ Eau
( 'constitution \ Matières or-
de ■ ganiques. .
70.48
70.12
68.00
27.17
27 . 25
29.60
la peau. i Matières mi-
nérales . . .
2 . 35
2.10
2.40
Eau
i 'institution \ Matières or-
36.52
37. lu
35. 68
des ganiques. .
61.52
60.53
61.91
pépins. i Matières mi
nérales . . .
1.96
2.07
2.41
(1) Le Jardin, 18^8, page 71.
92
LE JARDIN
A
B
c
■J. V.
Û I'
Analyse du moût :
1.0722
1.0742
1.(1716
Degré Beaumé correspon-
9"73
9*97
1002
Suere (glucose par litre). . . .
179. 77
182.1,7
182.91
Acidité en acide sulfurique
par litre
9.30
8.70
8.10
Bitartrate de potasse par
litre
8.19
0.018
8.65
0:020
S. 15
11.020
Matières azotées par litre. .
1.906
1.812
1 . 937
\. — Raisin provenant de bourgeons soumis
au i > i ii-
ee m court et précoce (fi'g. 38, 39 et 40O).
B. — Raisin provenant de bourgeons soumis
au pin-
cernent normal à doux fouilles (fig. 11 O).
('. — Raisin provenant do bourgeons soumi
s au io-
gnage après la Heur.
9 novembre 1897.
E. MANCEAU
Le tableau ci-dessus représente :
Pour la catégorie A, le résultat obtenu sur des bourgeons
pinces sur la grappe au 25 niai, dans l'étal de végétation
représenté par les figures 38, 39 et 10 (')). Ils ont été soumis à
l'aile ronnage vers le 1" juillet, en conservant trois et
quatre feuilles sur le bourgeon anticipé supérieur.
De nouveaux ailerons de troisième génération se sont
ensuite accrus librement, mais, comme d'ordinaire, ils
furent peu nombreux et. peu développés. Les grappes, pen-
dant leur développement, furent en général suffisamment
soustraites à l'action directe des rayons solaires.
Pour la catégorie B, les bourgeons furent pinces un peu
plus tard, vers le 8 juin, mais avant la floraison et à deux
feuilles au dessus des grappes; l'aileronnage fut pratiqué à
la même époque que dans la catégorie A, vers le 1'" juillet.
Pour la troisième catégorie, les bourgeons se développèrent
librement jusqu'au rognage qui eut lieu vers le 25 juin,
c'est-à-dire quelques jours avant l'aileronnage des deux caté-
gories précédentes P)). Profitant de cette opération, les bour-
geons anticipés les plus vigoureux ont été écimés à une ou
deux feuilles; le rognage portait, d'une façon uniforme, sur
quatre, cinq ou six feuilles au-dessus des grappes et. à ce
moiiH.nt, les grains de raisin étaient gros comme des plombs
à lièvre.
Si nous examinons, sur le tableau ci-dessus, les composi-
tions du moût, nous verrons, comme nous l'avons dit, que
la différence est relativement faible dans la richesse en
sucre de ces diverses catégories. Cependant, l'avantage reste
aux bourgeons soumis au rognage avec sensiblement
3 grammes par litre pour les bourgeons pinces les premiers
sur la grappe, et un peu plus d'un demi gramme pour les
bourgeons pinces à deux feuilles au-dessus de la grappe. ( 'e
tableau est absolument en concordance avec les données de
MM. P. Viala et Rabault. tant sur les effets des pincements
appliqués dune façon plus ou moins hâtive que sur le
nombre de feuilles conservées au-dessus de la grappe par le
pincement.
Mais on ne peut nier que les différences soient beaucoup
moins sensibles, car ces Messieurs assureraient la supériorité
du rognage à quatre feuilles sur le pincement, paruneaug-
; (1) Le Jardin, 1898, pages 74, 75 et 76.
(2) Lors de nos applications, ne connaissant pas les résultats
obtenus par MM. Viala et Rabault, dans leurs recherches sur
la valeur des pincements appliqués a telle ou telle époque,
nous avons opéré comme nous le faisons dans la pratique
courante pour la bonne exécution de nos travaux.
mental ion de 52 grammes de glucose par litre (1); le pince-
ment à doux feuilles serait encore inférieur au rognage à
quatre feuilles par uni' diminution de 2o gr. de glucose tan-
dis que, dans notre tableau, il y a seulement un 1 2 gr.
Les dispositions spéciales, prises pour l'application de nos
pincements courts et précoces, sont donc d'une efficacité réelle
au point de vue du développement et de la richesse saccha-
rine des raisins. Ces pincements ont encore pour eux les
avantages précités relatifs à la bonne distribution de la sève
qui est ainsi utilisée pour la formation du cep et pour le
développement des raisins. Ces avantages ne sont pas con-
testés et ils sont affirmés par le tableau ci-dessus, tant pour
le développement des grappes et pour la constitution des
rafles que pour le poids individuel ou total des grains.
Conséquences pratiques. — Les avantages que l'on
peut tirer des pincements précoces ont des conséquences con-
sidérables au point de vue pratique. Si, pour bénéficier de
quelques grammes de sucre par litre, nous nous astreignons,
dans nos régions du Nord, à attendre la floraison pour mettre
un peu d'ordre dans la végétation, nous aurons à supporter
de très grandes déceptions. Cela, en admettant même que
nous ayons recours aux plantations à 10.000 ceps par hec-
tare, soumis à une forme dérivée du système Guyot. La
coulure de la plus grande partie des grappes serait la con-
séquence fatale de cet état de choses, conséquence qui se
renouvellerait presque tous les ans. C'est que nous ne
devons pas oublier que, sous notre climat de Champagne,
la floraison se fait rarement sans contre temps; il est bon
que la terre puisse se réchauffer au moindre rayon de soleil
et se ressuyer à la première poussée de vent. Or, notre
Pinot est un cépageext ra \ igoureux dont tous les bourgeons,
lorsqu'il est soumis aux formes arborescentes, s'entrelacent,
s'accrochant les uns les autres à laide des vrilles et rendant
ainsi le travail d'une lenteur extraordinaire.
Pour donner à nos lecteurs une idée de la difficulté qu'on
(•prouverait, il me suffit de dire, qu'au début du premier
pincement avec ébourgeonnage, une personne peut traiter
un iron S50 à 900 souches par jour, chaque souche portant
deux rameaux fructifères longs de()'"50; dans les derniers
jours de l'opération, alors que les bourgeons sont plusdéve-
loppés, la même personne éprouve déjà des difficultés pour
arriver à traiter 500 souches seulement par jour.
Que serait-ce si nous débutions une quinzaine de jours
plus tard, alors que l'accrochage des vrilles serait complet'.'
•Te n'ose dire ce que coûteraient les quelques grammes de
sucre recueillis en échange.
En employant les pincements courts, nous axons pu régle-
menter notre travail d'une façon fort rationnelle en per-
mettant de terminer toutes les opérations de l'année à temps
et sur une surface déterminée.
C'est ainsi que, pour une plantation de 10.000 ceps à l'hec-
tare, une personne peut exécuter les travaux surune surface
d'un hectare environ (2), dans un laps de temps sensible-
ment égal aux chiffres ci-dessous :
Ebourgeonnage et 1" pincement 12 jours.
Liage "' —
Rognage 24 à 28 heures.
Aileronnage ou suppression raisonnée
des bourgeons anticipés développés
sur l'ensemble du cep 15 jours.
Comme on le voit, nos opérations les plus délicates sont
toutes exécutées dans un maximum de 15 jours. Nous esti-
mons qu'il est urgent, tant pour le bon développement des
fruits que pour l'avenir du cep et la bonne exécution du
travail qu'il faudra dorénavant que le vigneron champenois
ne dépasse pas les limites citées plus haut s'il ne veut pas
s'exposer à compromettre ses intérêts.
L. BONNET.
(I) Rei ue ,ir : iticulture, paj<v i«i7.
{■l\ Un ouvrier habile peut arriver jusqu'à 1 hectare 1/4.
LE JAHDIN
93
Nouveautés Horticoles'1 Questions Économiques et Commerciales
Parmi les Fraisiers à gros fruits annoncés, cette année,
par M. A. Belin, horticulteur à A.rgenteuil (Seine-el < >ise),
nous remarquons les trois suivants :
Wq
PÂ
TÊh
Fig. 46. — Fraise Monarch.
Fraise Monarch (Laxton) (flg. 16).
Plante trapue, feuilles épaisses el charnues; fruit hâtif,
d'un beau rouge carmin, avec face jaune cire, chaire blan-
che, très ferme-
Fraise Sensation (Laxton) (flg. 17).
Une des grosses fraises, de maturité moyenne, forme
ovale, chair rose d'un arôme agréable; les hampes qui
portent les fruits sont énormes et rigides ; sera bonne à
forcer.
Fig. 17. — Fraise Sensation.
Fraise Victor Douy (Faroult) (flg. 18).
Plante excessivement robuste, donnant de très gros fruits
rouge vif ; graines très apparentes; chair saumonée, fon-
dante, juteuse, d'un parfum délicieux et de maturité tar-
dive. Variété du plus haut mérite.
IV LEPAGE.
(1) Descriptions des obtenteurs.
Les droits de douane sur les Pois (l)
Dans le numéro du 20 janvier du Jardin (1), a paru un
article de M. André Simon, intéressant les marchands
grainicrs.
Je vous demande de vouloir bienaccueillir, à titre de ré-
ponse, les observations ci-après qui me semblent de na-
ture à intéresser MM. les marchands-grainiers et particu-
lièrement les cultivateurs-grainiers importateurs directs
de Pois de semence.
L'auteur de l'article précité voudrait provoquer un mou-
vement tendant à faire modifier notre législation douanière
en matière de Pois de semence.
La réussite de ce projet aurait, selon moi, pour résultat
de sacrifier le commerce français au commerce étranger,
de priver notre marine marchande d'une indispensable
protection et de frustrer la douane de tarifs protecteurs
établis dans l'intérêt de notre pays.
Fig. -18. — Fraise Victor Douy.
Actuellement, les Pois étrangers qui entrent en France
directement en venant du pays d'origine, paient un droit
de douane de 3 francs par cent kilos.
Au contraire, les Pois étrangers qui entrent en France
indirectement, c'est-à-dire après s'être arrêtés dans un
port étranger avant d'être introduits dans notre pays, paient
un droit de 6 fr. 60 par cent kilos. Exemple : des Pois
transportés du Canada en Angleterre, et d'Angleterre en
France, au lieu d'être venus du Canada en France, ont à
payer un droit de 6fr. 60. ,
Cette législation protège actuellement le négociant fran-
çais, le producteur français, l'importateur français, la ma-
rine marchande française et la douane nationale.
Mais, par contre, cette législation gêne, dans une cer-
taine mesure, le commerce étranger ef l'exportateur étran-
ger ainsi que la marine étrangère.
La vérité est que, actuellement, ce sont des maisons an-
glaises et quelques maisons allemandes qui approvision-
nent le marché français. La production française est
presque négligeable comparativement à la production
étrangère. Les pays de production sont l'Australie, la Tas-
manie, et surtout l'Amérique du Nord et le Canada.
Voici quelques chiffres qui donneront une utile indication
sur les exportations des Etats-Unis, notamment: ces chiffres
sont empruntés au Yearbook du département de l'Agri-
culture du 30 juin 1892 au 30 juin 1S95.
1892 Pois et Haricots kil. 23.809.122 — fr. 828.576 »
1893 — •< 47.804.647 — » 9.104.697 »
1894 — » 32.254.366— » 5.869.337,25
1895 — » 41.839.550 — » 8.131.026, 75
1. Le Jardin, 1898, page 31.
94
LE JARDIN'
et la récolle de lSDô est de beaucoup supérieure à la plus
forte des récoltes sus-mentionnées.
En ce qui concerne le Canada, son exportation dépasse
considérablement l'exportation des Etats-Unis.
Or, c'est l'Angleterre qui vient inonder le marche fran-
çais de ces produits.
Le commerce anglais ne nous apporte pas des Pois nés
sur le sol du Royaume-Uni. La production anglaise est
presque nulle. Seul le comté de Kent cultive une faible
quantité de Pois de semence sous un climat mal approprié
et dans des circonstances difiiciles.
Les Pois apportés en France par les navires anglais sont
précisément les Pois d'origine extra-européennne et parti-
culièrement les Pois américains et canadiens transportes
indirectement dans notre pays après passage en Angle-
terre.
Pour échapper au droit de 6 fr. 60 qui frappe les Pois
d'importation indirecte, les maisons anglaises font une
fausse déclaration à la douane française et déclarent
comme récoltés en Angleterre des Pois récoltés en réalité
au Canada, par exemple.
Il est si vrai que le commerce britannique fraude la
douane française, que ces mêmes anglais, qui nous appor-
tent chaque année pour 40 à 50 millions de légumes secs,
déclarent seulement une partie infime de ces denrées
comme étant de production extra-européenne. L'adminis-
tration des douanes doit savoir à quoi s'en tenir, à ce point
de vue.
MM. les Anglais trouvent que cette gène douanière est
encore excessive : Il faut tout de même taire une déclara-
tion; cette déclaration peut être contestée. On a vu la
douane saisir et faire expertiser, quant à leur origine
réelle, des Pois suspects d'avoir été couverts d'une décla-
ration mensongère.
Les plaintes anglaises ont cherché un écho en France et
l'ont trouvé. Les relations commerciales, le jeu des inté-
rêts comportent de ces répercussions.
L'article de M. Simon dénonce les méfaits de la douane :
l'expertise fait subir aux denrées suspectées un temps
d'arrêt dans leur trajet vers l'acquéreur. Et de plus, dit-
on, les experts peuvent se tromper malgré leur compé-
tence et leur impartialité.
Ceux qui ont suivi de près les opérations de la douane
française peuvent affirmer que cette administration pro-
cède avec une réserve et une timidité qui semblerait ap-
peler le reproche d'un autre coté.
Quant à la valeur technique des expertises, ceux-là seuls
qui, volontairement et au mépris de la loi, s'exposent à les
encourir, peuvent la dénoncer et la dénigrer.
Comment reconnaître la provenance des graines?
Existe-t-il des procédés certains?
Oui! Il existe, pour vérifier la provenance des Pois de
semence, des moyens d'une simplicité parfaite ne nécessi-
tant ni étude approfondie ni expérience consommée.
Ce n'est pas ici le lieu d'entrer dans des détails circon-
stanciés relativement aux climats les régions oit l'on cul-
tive les Pois de semence.
Une expérience et une pratique constantes ont établi que
les Pois d'origine extra-européenne, à raison même de la
nature du climat de ces régions se reconnaissent à un
sii'ne certain : la décortication.
Si l'on met quelques minutes dans l'eau le Pois canadien,
par exemple, ou tout simplement, si on le garde quelques
minutes dans la bouche, le Pois se décortique avec facilité ;
l'épidémie du Pois, sa peau se détache de la fève.
Il en est tout autrement pour les Pois d'origine euro-
péenne. Malgré l'immersion sus indiquée, la décortication
ne se fait pas. Il faut gratter et arracher l'épiderme.
Cette différence dans la décortication tient à ce que les
Pois de la première catégorie (Pois extra-européens) ont
été surpris et séchés par des coups de chaleur de 35 à 45°
centigrades qui, en impressionnant vivement et brusque-
ment l'épiderme, l'ont détaché de la substance même du
Pois. L'épiderme a cessé de faire corps avec la fève char-
nue et ne la moule plus avec précision. Les variations re-
latives des saisons n'ont jamais troublé cet état de choses
climatérique et sesconsequences.il n'y a jamais eu inter-
version des qualités relatives des climats qui nous inté-
ressent. On n'a jamais vu l'état climatérique du Canada
passer à nos régions européennes, pas plus qu'on n'a vu
le caractère climatérique des régions européennes sauter
au Canada, même accidentellement.
D'autres sisrnes, d'autres indices, d'autres éléments de
preuve corroborent et confirment en cas d'expertise, le
procédé de vérification des experts.
Non! Je veux espérer que le yœu exprimé dans l'article
de M. Simon n'aura pas de suite, s'il en était autrement,
nous assisterions à l'un des mille épisodes de l'éternelle
jirin faite à notre commerce national par l'étranger.
Tant mieux pour nos rivaux si l'industrie française allait
être sacrifiée à l'industrie étrangère, tant mieux pour nos
rivaux si un changement de notre législation douanière
pouvait permettre à leurs navires, au détriment des nôtres,
de transporter les denrées dans nos ports français!
Les forces industrielles et commerciales d'une nation,
ses éléments de prospérité se tiennent comme les anneaux
d'une chaine, comme les mailles d'un filet. Il ne faut pas
porter atteinte à l'intégrité de l'œuvre nationale.
HOUEDRY
Culticateur-grainier à Dol-de-Bretagn
Noir- recevons, d'autre part, la lettre suivante :
Mon cher Monsieur Martinet,
A la suite de la lettre que je vous avais envoyée der-
nièrement et que vous avez bien voulu faite paraître dans
Le Jardin, en date du 20 janvier dernier, j'ai reçu de nom-
breuses réponses relatives à la question que je soulevais
de l'introduction des Pois en France.
Toutes ces réponses, qui émanent de personnes très com-
pétentes et très versées en la matière, sont intéressantes.
J'en relève une offrant une solution qui pourrait être
adoptée et donnerait peut-être un résultat.
Cette solution serait de faire admettre officiellement par
la Douane le principe du certificat d'origine.
F.n elïet, jusqu'à présent, le certificat d'origine des Pois
n'est pas admis régulièrement. En délivre celui qui le veut
bien, et les certificats ainsi délivrés sont souvent incom-
plets et ne présentent pas toujours, par conséquent, une
garantie suffisante pour appuyer les dires des exportateurs.
La douane se croit dès lors autorisée à mettre en marche
l'appareil un peu vexatoire et compliqué des expertises,
ainsi que nous l'avons dit dans notre dernière lettre.
Le jour où la douane admettrait olliciellement le certi-
ficat d'origine, les ennuis actuels seraient évités.
Car, alors, les certificats seraient établis régulièrement:
c'est-à-dire toujours signés par les chefs de maisons, la si-
gnature de ceux-ci certifiée conforme par un officier de
T'Etat civil du lieu d'origine, et, enfin, ce certificat serait
visé par un Consul de France du pays d'origine.
Nous croyons que de tels certificats seraient d'une réelle
valeur vis-à-vis de la douane et permettraient à celle-ci de
renoncer aux complications d'expertise et d'arrêt de mar-
chandises. Surtout, si ces certificats portaient le lieu exact
de culture des Pois, ainsi que le nom des cultivateurs de
ces Pois.ce qui permettrait au Gouvernement français, par
ses Consulats, de se rendre compte, si, dans les contrées
ainsi désignées, il est cultivé des Pois.
D'ailleurs, il y a un précédent à cette procédure du cer-
tificat d'origine ; nous autres Français, lorsque nous vou-
lons expédier aux Etats-Unis, par exemple, des marchan-
dises, nous devons produire un pareil certificat à l'admi-
nistration des douanes américaines, et, moyennant cette
simple formalité, tous les ennuis sont évités.
Si cette solution venait à être adoptée, bien des diffi-
cultés seraient épargnées aux importateurs comme aux
exportateurs; la régularité dans les transactions serait
recouvrée et les relations commerciales y gagneraient en
cordialité et en bonne confiance réciproque.
Veuillez aeréer, etc..
ANDRE SIMON
Culticateur-qrainier, de la maison Simon Louis frères et Cie,
à Mt: (Lorraine) et à Bruyères-le-Cliâtel (Seinc-ct-Olsci.
Un intermédiaire du greffage sur Aubépine
Le bon accueil fait à notre communication du greffage
du Néflier à fruits comestibles, del'Epine Petit Corail sur
l'Epine l£rgot-de-coq (Cratœgus Crus galli), nous engage
à dévoiler encore un secret de métier.
Lorsqu'il s'agit d'élever à tige une Pomaeée délicate en
végétation, il esl impossible d'employer le greffage direct
sur notre Aubépine indigène (Cràtœgusàxyacantha mono
qyha ou digyna). Après avoir essayé le surgreffage par l'in-
termédiaire de l'Aubépine à Heur rose double on du Sorbier
des oiseaux, nous avons accordé lapréférence au Néflier de
Smith (Mespilus Smithii). Greffé au pied de l'Epine vul-
gaire ou de l'Ergot de coq. il s'élève et recevra en tête le
surgreffage de l'espèce à rameaux fluets et retombants.
Mais qui doue viendra débrouiller la nomenclature des
Pomacées '.'
i 11. I3ALTET.
LE JAHDIX
95
LES ENGRAIS AU POTAGER
(Suite (•)).
Nous avons montré, que l'emploi des fumures minérales
au potager doit marcher de pair avec celui du fumier pro-
prement dit el que la fumure ne doit pas être seulement
considérée eu égard à la plante cultivée, mais aussi eu égard
au sol, à sa richesse initiale et à la récolte qui précè le.
Partant de ce principe, on peut constater qu il n'y a pas
de différence entre l'application des engrais minéraux à la
■ iilture maraîchère et à la grande culture productrice di
eéréales. de fourrages et de plantes industrielles.
De part et .1 autre, les mêmes règles peuvenl être inter-
prétées, comme on doit pareillement préparer les terres,
faire les semailles et appliquer les soins culturaux.
I, 'engrais chimique est donc bien aussi, dans ce cas, le
complément du fumier de ferme cm des engrais organiques
client le jardinier peut disposer, Cdà étant admis, voyons
maintenant ce qui a trait à la fumure du potager ou du
terrain en plein champ destiné à la production légumière.
Si le sol est déjà en bon état de fertilité, autrement dit.
s'il renferme f pourlOO de chacun des trois principes fertili-
sants : azote, aeide phosphorique et potasse, eu supposant:
i|iie la chaux n'y fasse pas défaut, on pourra se borner à en-
tretenir le coeflcientde fertilité en employant les engrais en
quantité nécessaire pour réparer les pertes causées par le<
récoltes. Dans Le cas contraire, il faudrait enrichir le sol
proportionnellement aux quantités de principes enlevés par
les récoltes, en se basant, par exemple, sur les chiffres sui-
vants qui résultent des analyses faites par M. Grandeau :
Éléments fertilisants enleoès ausolpar une récolte potagère.
ESPÈCES CULTIVÉES
Rfi»>LTt
l'krelaK
Pois
Haricots
Pommes de terre
Choux
Choux-fleurs . . .
Choux-raves. . . .
Concombres. . . .
Carottes
Raifort
Oignon
Laitue
î IÎ00
I s m
25.000
To.i mu
24. J
30.000
60.000
50.000
15.000
30.000
li mo
VI INTIIES DC PMSCIPfS XIKtRir1
--MI M - DANS I \ RÊCOLT1
TOI Ml . IN KILOS
\. cl--
phofspho
itque
126
96
96
108
156
203
96
133
64
81
31
•15
99
59
Si
130
53
99
57
155
404
204
230
63
153
27
81
54
Ces chiflre.s donnent un aperçu des quantités de principes
fertilisants à restituerait sol pour chacune des plantes pota-
gères mentionnées ci-dessus.
En tenant compte de la dominante de chaque plante, on
peut combiner les fumures d'une manière rationnelle
Il arrive tissez souvent que nous sommes consulté relati-
vement aux tornades d'engrais a. appliquer à telle ou telle
plante potagère. Pour répondre d'une façon satisfaisants à
ces diverses questions, il faudrait évidemment, connaître le
terrain, sa richesse et la culture qui a précédé celle que l'on
désire fumer, conditions que nous avons déjà mentionnées
et sur lesquelles on ne saurait trop insister.
Mais, en principe, ou ne peut préconiser les formules
toutes faites, attendu que la fumure doit varier selon les
circonstances dans lesquelleson se trouvea l'égard du terrain
et des revenus que l'on peut en retirer.
Toutefois, il est utile de s'appuyer sur les expériences
déjà laites à ce sujet et de se guider sut- des l\ pes de formu-
les dont on a reconnu l'efficacité.
Nous prévenons donc le lecteur que les formules qui vont
être indiquées ne constituent que des données très approxi-
matives qu'il conviendra d'interpréter selon les conditions
qui se présenteront eu faisant des restrictions ou des
augmentations, voire même eu supprimant l'apport d'un
élément dont l'inutilité serait reconnue, eu les modifiant,
en un mot. selon la nature et le degré de fertilité du sol.
Les mélanges indiqués dans les précédents numéros sont
calculés pour la culture maraîchère pratique sur des super-
ficies ass v grandes, avant pour bul la production intentive
des légumes pour le c nerce.
Il nous paraît utile de compléter ces données par d'au-
tres plus particulièrement propres à éclairer le jardinier-
amateur et résultant des essais de M. de Paris, président
delà Société d'Horticultuee de Melun et Fontainebleau :
, N'ftrale de soude 3k. 00
l>,ni'i;.,o-icées 1 Superphosphate de chaux a
t apilionacees chlorure de potassium . . I
(Haricots, Pois, etc.) / Sulfate de chaux 2
{ Sulfate de 1er . . . , , . 2
. Nitrate de soude ..... 1 k.
Solauées | Superphosphate de chaux. 4 —
(Pommes de terre, , gn or.ur° de potassium . . 2
l'omates pic \ I sulfate de chaux 2 —
tomates, etc.) l sulfate de ter 2
Sulfate d'ammoniaque . . 1 k. —
Composées \ "superphosphate de chaux . 2
(Laitues, Chicorées, chlorure de potassium . . 1
otc l Sulfate de chaux 2
elc,) ' Sulfate de 1er 1
Nitrate de soude .... 2 k. 6ihi
Composées \ Superphosphate de chaux. 4
(Ut.c.hau.s.Cardons., CU.or^de-poUssium . . Jt 600
elc-' [ Sulfate de fer 1
Nitrate de soude . . . . 2 K
..... \ Superphosphate de chaux. 4
LHlacees Chlorure de potassium . . 3
(Asperges) j Sulfate de chaux .... 2 —
Sulfate de fer 2 —
t in répandra chacun de ces mélanges à raison de 200 à
300 grammes par mètre-carré, avant un binage ou bien
avant de semer ou planter.
tin doit même appliquer ces engrais toutes les lois que
Ion prépare le sol au semis ou à la. plantation, car les
récoltes précédentes ont enlevé au sol une partie de ses
éléments fertilisants ef d'autre pari les pluies ohtentrt
une certaine quantité de ces principes dans le sous-sol.
Avec ces formules. M. de Paris a réussi, parait il, a
activèr'la végétation, a avancer de trois semaines la matu-
rité et -, accroître notablement la qualité des légumes.
Les nombreux exemples que nous avons mentionnes
sont les résultats d'importantes expériences, mais est-il
ep.eore nécessaire ,Je faire remarquer que l'horticulteur ne
doit point les appliquer aveuglément ? Cela nous parait
superflu, vu que l'application des engrais miné raux en
culture potagère exige encore de sérieuses études pratiques.
Sans doute, ces notions ne laissent pas que d'êtres i très
précieuses; elles méritent de fixer l'attention des horticul-
teurs maraîchers qui, s'ils peuvent s'en inspirer, ne doi-
vent [ias hésitera opérer les modifications qu'exigent les
conditions spéciales de cultui t de milieu.
Il -s essais comparatifs seraient d'une très grande uti-
lité, car seuls, ils permettraient de résoudre pratiquement
le problème de l'emploi raisonné des engrais chimiques,
au potager comme en grande culture. HENRI BLIN
CULTURE DE QUELQUES PORTE-GRAINES
de légumes-racines
(I) Le Jardin, année fses paj
::.
I, époque delà mise en plaça de baaucoupde porte-" rai nés
est arrivée, l'ai effet, c'est dans ce mois de mars et surtout
vers la fin que s'effectue leur plantation.
Le mode de culture le plus employé généralement^ est à
peu près le même pour toutes les sortes de légumes : c'est à-
dire, préparation du terrain et plantation à clés distances
variables suivant la nature des plantes.
Il en est cependant quelques-unes, telles que, Carottes.
Navets et Choux-Navets, pour lesquelles en peul changer
ou au moins, modifier le mode de culture des porte-graines.
Lu effet, il n'est pas indispensable d'employer les racines
entières de ces légumes eton pauf se contenter des collets.
t derniers sont coupés au moment de la récolte el conser-
vés absolument comme des racines entières ou bien encore
ils ne sont sépares qu'au moment de leur mise en place.
1 ne fois en contact avec l'humidité du sol. des ra ficelles
se développent sur toul le pourtour de ce; collets et suffisent
amplement à la noiirrilui'e de toutes les ramifications. Pen-
dant le cours de leur végétati i leur donne 1"- soins
96
LE JARDIN
nécessaires, c'est-à-dire, tuteurage, binages el sarclages;
mm évite ainsi la décomposition, qui se produit parfois beau-
coup trop rapidement lorsqu'on emploie les racines entières.
Les graines obtenues sur les hampes florales provenant
de ces collets, sont d'aussi 1 nés qualités, sans toutefois
être aussi nombreuses que dans le '-as ordinaire.
Ce moyen a surtout un immense avantage, c'est que,
en grande culture, on è\ ite ainsi la perte d'un grand nombre
déracines. P. THIRIOX.
Les Produits de Culture forcée aux Halles
LES PLEURS POUR TOUS
La culture des fleurs par les ouvriers. (1).
Je me rappelle, avec plaisir, le village où j'ai été élevé;
il peut être cité comme exemple, car le goût des fleurs se
manifeste rarement d'une façon aussi probante. C'est un
\ illage industriel. La plupart des ouvriers habitent de gen-
tilles'" maisonnettes construites sur un même modèle et
appartenant au propriétaire de l'usine. Chacune d'elle est
accompagnée d'un petit jardin, et l'ensemble de tous ces
jardinets est vraiment délicieux. Il y a, dans chaque jardin,
un parterre toujours joli, peuplé de plantes que les ouvriers,
aidés de leurs femmes, multiplient eux-mêmes. 1. a plupart
ont établi des tonnelles que recouvrent des plantes sarmen-
teiises ; ces plantes dissimulent, sous un fouillis de verdure,
les barrières qui séparent chacun de ces jardins.
Ce n'est pas tout . les fenêtres sont garnies de plantes
(Pclurgoniuiii conalc, P. peltatum, Fuchsia, Campanules
pyramidales et Giroflées, principalement), toutes en magni-
fiques spécimens d'une culture irréprochable. Mais avec
quelle sollicitude elles sont soignées! Les moment- de lui-
sirs sont consacrés à l'établissement de charpentes de bois
sur lesquelles ils palissent les Géraniums (Pelargoniifm) à
feuilles de Lierre et les Fuchsias qui donnent, hiver comme
été, des centaines de Heurs. D'ailleurs, les plantes sont
placées, l'hiver, à l'intérieur prés du jour et, l'été, à l'exté-
rieur ; ni l'air, ni la lumière, ni les soins ne leur manquent.
Ce sont les femmes (occupées i liez elles à repriser des
pièces d'étoffe) qui multiplient et cultivent les plantes
(qu'elles nomment des bouquets), ("esta qui aura les plus
jolies. Généralement les conversations roulent sur les «bou-
quets ». Elles se racontent leurs essais, échangent des bou-
tures et des graines. Les moments de liberté sont consacrés
aux fleurs; la plupart sont nées, ont été élevées dans la
famille et en font partie; on en cause à table. D'ailleurs,
ces ouvriers ont un peu d'expérience et les plantes s accom-
modent facilement de leurs traitements, ce qui l'ait qu'il
y a peu d'échecs. Il y a. entre tons les ouvriers, une
émulation qu'on ne saurait décrire; la culture des fleurs
n'est cependant pas encouragée, mais si elle l'était et que
des leçons fussent données, des exemples mis sous les yeux,
je ne sais pas quel point elle al Ici mirait. Aussi, chaque fois
que je retourne dans ce paj s, je revois toujours avec plaisir
ces longues files brunes des maisons, qu'émaillent la gaie
verdure des plantes et les teintes éclatantes des fleurs.
Ernesl Legowé; cet ami des fleurs, s'intéresse beaucoup à
leur culture. En parlant d'un village, il dit : J'y ai vu se
développer, d'une façon tout à fait extraordinaire, ce goût
charmant. Je trouve, même parmi les paysans, de véritables
amateurs. Vn de mes voisins a à sa fenêtre, un Cactus que
je lui envie. Nous causons culture avec les voisins; nous
éprouvons les uns pour les autres, toutes sortes de senti-
ments sympathiques; nous nous aimons, comme les fidèles,
en ce que nous aimons. »
On pourrait en dire autant de bien des villages; je n'ai
rien vu de plus joli que certaines petites c munés du
département, de la Marne, où la plupart des habitations
sont précédées d'un parterre; el quel parterre! une véritable
éclbsion de fleurs les plus belles pendant l'été. On nous
ilonne sans cesse, comme exemples, les cottages anglais au
point de vue de laculturedes tleurs. Je ne les croi pas supé-
rieure à certaines maisons d'ouvriers en France qui, je le
présume, pourraient rivaliser avec les plus délieieuS de
ce cottages. (A suivre.) Al.HL.UT MAI'MKNE.
(1| Mémoire récompensé par le Congrès horticole de ist)7. —
Voir Le Jardin, 1898, pages '.. 22, '.:, 61 et 79.
Peu d Asperges dites jardinières pendant ces derniers
quinze jours, et à des prix toujours soutenus.
Généralement, on lave l'Asperge avant de la botteler, ce
lavage, tout en lui donnant plus de coup d'oeil, lui fait
perdre, de sa qualité; à titre d'essai, quelques producteurs ont
expédiédes Imites d'Asperges non lavées; ces essais n'ont
pas donné de mauvais résultats à la vente.
Les Haricots verts, de ti à 1^ francs les 500 grammes
selon la qualité et la finesse.
600 liilogs de Black Alicante de 10 à 16 francs le kilog.
Le 10 mars, .1. G. Parent a envoyé le premier Cerisier de
la variété May Queen ayant 5 fruits dont 4 à maturité ;
il a été adjugé 15 francs.
Les corbeilles de fraises Quatre- Saisons d'Hyères, de 6 à
11 francs.
40(1 caisses de fraises Dr îvlorère dont les prix varient de
3 à 18 francs selon le nombre de fraises et la qualité de la
marchandise. Les beaux fruits font environ 1 franc pièce.
Dans le dernier envoi de fruits du Cap, il y avait des
caisses .le poires William de moyenne grosseur, vendues 1 I
et 16 francs la caisse de 21: l'importateur ayant perdu
de l'argent sur ces fruits, je ne le crois pas décidé à conti-
nuer la ventede ces poires.
La vente îles Ananas en pot est presque nulle.
Les belles Roses, de fi à 15 francs ; le Lilas, de 3 à (i fr. ;
la caisse ,1e Camélias, de 2 à 2 fr, 50 ; les Boule de Neige,
de 2 à 25 : les tulipes, .le Ofr. 50 à 0 fr. 60 ; le Muguet, de
1 fr. 50 à 2 fr. ; le gros boulot de ViolettesdeO fr. 50à 1 fr. 50
J. M.B.
Société Nationale d'Horticulture de France
Sônnt-e du ÎO Mars 1898
COMITE HE FLORICULTIRE.
M Max. Cornu, professeur de Culture au Muséum avait
envoyé une intéressante plante, introduite du Yunnam en
1894, le Dermaiobotrys Saundersi. L'apport se composait
d'un échantillon fleuri et portant un fruit, et de deux bou-
tures. Notre collaborateur, M. P. Hariot, consacrera d'ail-
leurs prochainement un article à cette plante qui vient de
fructifier pour la première fois en France, peut-être même
en Europe.
M. Vallerand, de Taverny, soumettait à l'appréciation du
comité pour en faire valoir les qualités ornementales
comme plante d'appartement, une vieille plante, insuffi-
samment répandue clans les cultures, le Dircsea (Gesneria)
macrantha. Le spécimen présenté a fait l'admiration de
tous par son port trapu et touffu, ses larges feuilles velou-
tées non cassantes et ses belles inflorescences de longues
Heurs rouge éclatant, pouvant se conserver pendant plu-
sieurs mois en appartement.
M. Truffaut, de Versailles, avait apporté six magnifiques
Imantophyllum [Olivia) miniata, résultant de croise-
ments habilement opérés entre les meilleures variétés du
commerce.
COMITÉ DES ORCHIDÉES.
De M. Régnier, de Fontenay, un Phalœnopsis amabilis
fort joli, qui a reçu le nom de P. amabilis Fournieri et un
intéressant Saccolabium, le S. Regnieri, aux mille petites
Heurs jaunes réunies en inflorescences compactes d'un effet
très brillant.
De M. Chantrier, de Mortefontaine, un très beau Phajus
Wallichi «l'une végétation remarquable.
De M. Cardoza, une très belle variété de Caltleya Triamr.
Enfin, de M. Bert, de Louveciennes, également une belle
variété de Caltleya Trianœ, à labelle très foncé qui a reçu
le nom de C. Trianœ var. M. Dutremblay.
COMITÉ D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE.
M. Congy, jardinier chef au domaine de Ferrières, avait
apporté des fruits murs à point de Guigne Hamon Oliva,
Guigne noirede Tarascon et Guigne noire hâtive, de toute
beauté, qui faisaient honneur aux cultures qu'il dirige, étant
donné les difficultés occasionnées par la mauvaise saison
ac Ue. J. FoSSIA".
LK JAHMN
97
LE JARDIN. - N» 267.
5 AVRIL 1898.
CHRONIQUE
Rien de ce qui concerne L'Agriculture, ne saurait laisse*
l'Horticulture indifférente. Tout Le mondé connaît la rouille
des céréales qui, en certaines années et dans quelques
régions, cause de réers dégâts. Oh sait quelle en est la cause;
des expériences célèbres et classiques nous ont appris les
relations qui existent entre Les céréales et l'Epîne-vinetteel
Jusqu'à ces dërnièrés*ânnéés, c'était un article de foi que,
■ ■n l';ibsence de Berberis, la maladie de la rouillé ne saurait
exister. Les pouvoirs publies avaient ordonné, à diverses
reprise^, la destruction Ses pieds d'Epine-vinetfce plantés en
bordure des champs et des voies ferrées. Il faut rabattre un
peu de cette belle assurance depuis les recherches de
M. ISrikson, professeur à l'Académie d'agriculturedë Copen-
hague, couronnées par l'Académie des Sciences. Ce dernier a
montré que les Champignons producteurs de la rouille
étaient au nombre de sepl espèces avec formes spécialisées,
c'est-à-dire ne pouvant infecter que telle ou telle céréale';
que la propagation entre les céréales et les Graminées sau-
vages est des plus restreintes et, ce i|iti esi capital en ['es-
pèce, que l'origine de la rouille peut provenir dans un grand
nombre do cas. d'un germe interne résidant dans [a céréale
elle-même.
(v»ui connaît le Haricot sauteur"? C'est un végétal animé
qui se meut pendant plusieurs mois, Lu végétal qui se
meut n'eSl peut-être pas très juste; il vaudrait mieux dire
une graine qui se livre à de simples accès de sauterie et à dé
curieuses gambades. Il y a quelques jours encore, on nous
en apportait qui, depuis plusieurs mois, ne voulaient pas se
reposer. Ces graines-, de la grosseur d'un grain de café, sont.
originaires du Mexique et proviennent d'un fruit triangu-
laire composé de trois parties égales. Deux de ces parties
donnent des grailles normales, l'autre est habitée par une
petite chenille noire longue d'un centimètre. Si on touche
la graine, les sauts s'arrêtent ; ceux-ci sont d'autant plus
rapides (pie la température est plus élevée, et peuvent durer,
après la maturité' de la graine quia lieu eti juillet, jusqu'au
mois dé mai de l'année suivante. La petite chenille du Ha-
ricot sauteur est connue sous lé nom de» Uarpocapsa éal-
iilans ou Dcshtiisiana et la graine appartient à une PJu-
phorbiacée de l'Amérique tempérée, le Croéon Colliguaya.
On ne saurait trop encourager lace lima leur aux colonies.
Dans les résultats qu'il acquerra, la mère pairie saura
trouver bénéfice el gloire. Mais eucure faut-il qu'on sache
acclimater. Que diriez-vous de celui qui voudrait doter la
France de la culture du Calé ou de la Canne à sucre"? Vous
n'hésiteriez pas à n nnaitre ses bonnes intentions et, en
même temps, son manque absolu de jugement et de qualités
d'observation. C'est pourtant ce qu'on a tenté de l'aire en
Nouvelle-Calédonie. Le Blé a réussi, mais la Vigne n'a
donné que des résultats médiocres. A Madagascar aussi,
dans la région çôtière, on a essayé la culture du petit Pois,
de la Laitue, de la Carotte... qui pourtant se cultive par
tout. Rien n'est plus louable assurément que cette envi" de
manger dé la salade el de faire de petit jardinets rappelant
ceux de la banlieue pari ienne aux environ- des fortifs ;
mais enfin ne serait-il pas, plus -âge de cultiver, dan;- un
pays, ce qui s'y trouve déjà, ce qui y croit avec succès, en
s appliquant à apporter à cette culture les données acquises
en Europe'.' On améliorerait les espèces, on créerait de
races et des variétés nouvelles et ainsi on aurait bien mérite
de ceux qui s'intéressent, de bonne foi, aux affairés colo-
niales. De ceux-là, il est vrai, il y en a beaucoup moins
i ii on est disposé à le croire.
* ■*•
< la s'instruit toujours en lisant. C'est ainsi que le Bulle-
tin de la Société de (permettez- moi de ne pas insister)
m'apprend à l'instant — ce que j ignorais complètement —
qu'un île ses membres vient de proposer de greffer l'Ar
bousier ou Arbjitus unedo, arbus.te \"isin des Bruyères sur
l'Epine blanche. Dans un recueil non moins distingué, je
trouve encore, qu'en Chine, on greffe l'Oranger sur le Co
gnassier. Qui a bu boira, dit la sagesse des nations.
Rien n'est plus vrai, puisque ce dernier mode de greffe
esl indiqué par le même personnage qui avait conseillé de
greffer la Vigne sur la Ronce pas artificielle.
Nous recommanderons, avec noire confrère de i-, Semaine
Horticole, un nouveau Lis chinois, le Lilium Henryiqui,
connu seulement depuis peu de temps, a obtenu le plus
grand succès. A foutes les qualités qui ont l'ail du Liliuin
spccîosuïn:, une plaide hors de pair, la beauté ornementale,
la rusticité, l'époque tardive de floraison, il joint le mérite
de présenter des Heurs jaune orangé, comblant ainsi une
lacune véritable dans ee groupe de jolies Liliacées.
Il ne semble pas que les Chanips-Élyîsées aient beaucoup
à gagner du voisinage de 1 Exposition de 1900. La pi e
parisienne s'en esi déjà., â maintes reprises, inquiétéeet, mal-
gré ses, .protestations, il semble quelle ail prêché dans le
désert, Il avait été entendu que l'on respecterait, dans la
mesure du possible les arbres des Champs-Elysées et, mal-
gré cela, les admirables Marronniers qui faisaient du
Cuirs la Heine un point de vue que toutes les capitales
nous enviaient, ont été arrachés et mis à l'hôpital, au lin
fond du bois de Boulogne. Il est probable que la chose n'est
pas tout à l'ait du goût des contribuables parisiens qui. pour
être contribuables, n'en sont pas moins admirateurs de tout
ce qui peut être utile à la grandeur el -à l'ornementation
de leur cité. Messieurs les entrepreneurs de démolitions
n'ont probablement pas les mêmes instincts artistiques et,
à la grâce d'un arbre, ils préfèrent la grosseur d'un bloc dé
moellon.
Les jardins de Kew tiennent à conserver leur universelle
réputation et, pour cela, ils ne reculent devant rien. Ainsi,
ils viennent de Construire, en vue de l'exhibition au public
une N.epentlws housc, une serre spéciale à Népènthes; une
paiiie seulement de la collection de ces plantes était visible
jusqu'à ce jour.
La nouvelle bâtisse a 70 pieds de long sur 12 de large et
il 1 '-.' de lia ii leur: elle esl installée de telle sorte que llmini-
dité y esl, ab lanle el que les plantes qui y sont cultivées
se trouvent dans des conditions analogues à celles qu'elles
rencontrent dans leurs pays d'origine. Les portes s'ouvrent
sur le ehaulfage et ne smil pas extérieures,. Les végétaux
sont plantés dans des paniers de bois de teck suspendus à
la voûte. Cette collection de Népènthes, d'après les indica-
tions du heu Bulletin, s'annonce comme des plus impor-
tantes puisqu'elle comprend une centaine d'échantillons
répondant à 23 espèces types el à 25 hybrides. Le Muséum
possédait, il y a quelques années, une torl belle collection.
Ces- jours derniers, était mi- à la retraite', le gênerai Le-
i Leri , commandant de la di\ i ion I oi i upatiori de Tunisie.
I. le rticulture lui doit un témoignage dereeonuai an
faveur dès encouragements qu'il n'a cessé de prodiguer aux
plantations dams notre colonie d'Afrique. Le nipathique
officier général avait mi:-, comme on dit la main a la pâte,
et les premières Vignes qui ont pris ra ine sur le sol de
l'antique Cartilage, provenaient d'introductions qu!il avait
laites lui même des vignobles Ivonnais. P. HARIOT.
9
LE JARDIN*
NOUVELLES HORTICOLES
Mérite agricole. — A l'occasion du Concours général
agricole, la décoration du Mérite agricole a été conférée
aux personnes suivantes :
MM Grade d'officier :
Boitel (Adrien), chef des travaux à l'Institut national
agronomique, chef du secrétariat aux Concours généraux.
Paye, sénateur, ancien ministre de l'Agriculture.
»,,! Grade de chevalier :
Lellieus (Félix), dit Bjrox, horticulteur-décorateur à
Paris.
Rothderg Adolphe), horticulteur-pépiniériste à Gerine-
villiers (Seine).
Distinction à l'Horticulture. - M. Bois, a sistanl
du Professeur de Culture au Muséum el notre collaborateur.
a'i, Mil d'être promu Officier de l'Ordre du Dragon de l'An
nain. Nous lui adressons nos bien cordiales félicitai ions,
L'horticulture à l'Exposition de 1900. Dans
a séance du 24 mars dernier, le Comité du groupe Mil a
décidé que toutes les classes (43 à 18) de l'horticulture se
réuniraient, rue de Grenelle, 84, à 2 heures, le second mer-
credi de chaque mois. Le Comité du groupe, composé des si\
présidents, se réunira ensuite s'il y a lieu.
La première séance générale est fixée au mercredi
11 mai. A l'ordre du jour, seront inscrites les communi-
cations des pièces relatives au programme el au choix des
emplacements.
Ecole Le Nôtre à Villepreux. — Par suite de la no-
mination île M. Guillaume, au poste d'Inspecteur des
Domaines de l'Assistance Publique, et non Régisseur de la
Ville de Paris, la place de Directeur de l'Eeole des pupilles
de la Seine ou Ecole Le Nôtre à Villepreux était vacante,
ainsi que nous ledisions dans un précédent numéro.
Nous venons d'être informé que M. Potier, ancien élève
de Grignon, professeur d'agriculture, qui a l'ait un stage de
quinze mois à cette école, eu a été nommé directeur.
M. Guillaume n'en continuera pas moins à faire, gratui-
tement, le cours qu'il professait à l'Ecole Le Noire et res-
tera ehargédu placement des élèves.
Cours de Cultures Coloniales au Muséum.
M. Maxime Cornu, Professeur, a commencé ce cours le
iô mars. 11 le continue à neuf heures du matin, dans l'am-
phithéâtre de la Galerie de Minéralogie, les lundi-, mer-
credis et a endredis.
Ce cours a pour objet, celte année : l'exposé des cultures
dans l'Asie tropicale, principalement de celles qui peuvenl
être entreprises par nos colons (plantes industrielle-, alimen-
taires, oléagineuses, aromatiques, Thé, Quinquina. Café;
textiles : caoutchouc, gutta-percha'; a épiées: Giroflier, Mus-
cadier, Cannellier, Badiane, Poivre, etc.) et des végétaux
utilisables dans nos colonies (arbres à huile, à cire, à
résine; Sagoutier ; bois précieux et bois deconstructionjetc.)
Les leçons du mercredi sonl 'les leçons pratiques (Etude
de- végétaux el de- produits en relation avec 1'" cours) ; elles
ont lieu au Laboratoire de Culture, rue de Buffon. niil. à
lient heures, pendant la durée du coms.
Les Cours du Muséum sont publics.
Nous n'avons pas besoin de Eaire ressortir le grand
intérêt d'un L'ours de Cultures coloniales, à notre époque où
Il s'agil de mettre en valeur no- établissements il au-delà
de- mer-.
L'initiative de cel utile enseignement en France, et
même, croyons-nous, en Europe, car notre pays a de le
premier à entrer dan- cette voie, cette initiative revient à
M. Maxime Cornu. Dès sa nomination à la chaire de Cul-
ture, en 1884, il avait, pressentant toute l'importance que
devail prendre, dan- un avenir prochain, le mouvement
colonial, entrepris la tâche, qu'il poursuit avec persévé-
rance, de doter .nos colonies de productions nouvelles : elles
lui doivent de nombreuses el précieuses introductions. Au
commencement de 1888, il inaugura le cours de Cultures
coloniales, en imaginant pour le désigner, la dénomination
qu'il porte aujourd'hui. Il n'avait encore été question nulle
part d'un enseignement de ce genre : il n'est que juste de
taire remonter à qui de droit cette heureuse innoA al ion.
Ce n est que beaucoup plus tard, alors que déjà, dans la
-erir des leçons annuelles du Muséum, toute- les partiesdu
globe présentant quelque intérêt pour no- cultivateurs
■ oloniaux avaient été étudiées successivement par le Proies*-
-eiirde Culture, 'i'1'' l'on songea à doter (il y a quatre ou
cinq ans) l'Ecole coloniale et (il y a deux ans) l'Institut
Agronomique d'un cours de même nature.
Fête de bienfaisance à la Société nationale
d'horticulture de France. - Sur lavis favorable de
-on bureau, le Conseil de la Société nationale d'horticul
lure de France a aulorisé la formation d'une Commission
chargée d'organiser une fête de bienfaisance au profit de la
caisse de secours de la Société.
( etie fête, qui consistera en un concert cl eu un liai, aura
lieu le 21 mai prochain; nous en publierons ultérieurement
le programme détaillé. Le prix du billet a été fixé à
UI francs pour les messieurs, et à ô francs pour les dames.
La Société entend n'encourir aucune responsabilité rela-
tivement à 1 ore.au i-ati t aux résultats, mais elle prête
gracieusement son Hôtel et fournil l'éclairage.
Dans le but de nommer le Comité chargé' de 1 organisa
tion de cette fête, une réunion de membres de la Société,
habitant la région parisienne, a eu lieu le 2 courant, et le
Comité d'organisation a été ainsi constitué: Président:
M. Truffaul père; Vice-Président : M. Defresne, père;
Secrétaire: M. E. Bergman; Trésorier: M. P. Lebpeuf.
Dans celte réunion, oui été discutées diverses questions
relatives à l'organisation de la fête pour laquelle le con-
cours d'artistes de l'Opéra, et-de l'Opéra Comique est dés
à présent acquis.
Souhaitons que celle tête familiale de bienfaisance, ait
ui\r pleine réussite, ce qui ne peut manquer. Chacun tien-
dra en effet, a envoyer son obole, pour permettre à la Com-
mission d'atteindre le but charitable qu'elle s'est imposé.
Exposition quinquennale de Gand. Rappelons
que l'Exposition quinquennale de Gand s'ouvre le 16 cou-
rant et promet d'être, ce qu'elle est chaque fois, nue impur
tante manifestation horticole. Le Jardin y sera représenté
par son directeur. M. II. Martinet, qui l'ait partie du Jury
international, el par plusieurs de ses rédacteurs.
Les fruits d'Amérique et le Pou de San José.
— Non seulement l'Amérique l I à nous envahir el à
submerger noire commerce par ses importations de fruits,
-an- cesse croissantes, mais voici que, ainsi que nous l'avons
déjà signalé dans une noie précédente! 1 1, elle menace nos cul
tures d'un nouvel insecte, véritable fléau : le San José
Scalc ou l'on de Sau-José;
Ce n'était pas assez de nous avoir doté du Phylloxéra de
la Vigne, du Dorlphoru de la Pomme de terre, du Puceron
lanigère du Pommier el de nombre d'autres insectes el
maladies aussi terribles, voici encore un dangereux cadeau
américain à l'horizon ! Il esl signalé; tâchons de ne pas le
laisser pénétrer chez nous !
Le Pou de Sau-.lu-é, dont le nom 'scientifique est Aspi-
diotus perniciosus', appartient à la famille des Coecidée el
fut introduit . pense-Ion. à San^José, en 1873. avec un lot
d'arbres" venant du Chili. Peu a peu. il étendit ses ravages
et déjà en 1893, il était signalé en Virginie, dans la Nou-
velle-Angleterre, en Floride, etc.
(1) I.rJnrrlin lS'is, page toi
LE JARDIN
99
Cêl insecte cause d'effroyables ravages èb, protégé qu'il
est par une carapace du genre de celle du Kermès coquille,
ilse trouvé à l'abri des insecticides qui n'ont, pour ainsi
dire, aucune action sur lui. Les fruits, les feuilles el les
rameaux des arbïes envahis sont attaqués : les fruits se
tendent, se déformenl et deviennent invendables, les feuil-
les el les rameaux meurent. En peu de temps, enfin, les
arbres sonl détruits.
Sauf l'incinération des arbres attaqués, remède un peu
trop radical on en conviendra, tous les procédés dedestruction
expérimentés en Amérique onl été, jusqu'à présent, non pas
absolument inefficaces, mais tout à la il insuffisants, car l'in-
ei te seloge si facilement partout qu'il esl bien diffii ile de
1 exterminer.
Surveillons donc de près les arrivages de fruits aniérii a in
Les fleurs de France en Russie. - La note que
nous avons publiée, le 20fé'\ rier dernier, sous ce titre (1 ),nous
a valu, delà pari île M. II. Kaczka, exportateur de Heurs
coupées à Paris, une longue lettre sur cette question, lettre
dont nous extrayons les intéressants passages suivants:
Permettez-moi d'ajouter que si la défectuosité de l'em-
ballage a longtemps entravé l'extension de nos expéditions
à l'étranger, ce n'était pas là le seul inconvénient. Le prin-
cipal résidait surtout dans la durée du parcours qui a été
heureusement réduit depuis. De cet inconvénient, je
parle savamment, car, depuis 15 ans que je suis établi à
Paris, comme exportateur de Qeurs coupées, mon unique
préoccupation a toujours été d'agrandir mes relations el
mes débouchés à Ici ranger et ce n'est qu'après main (s essais
infructueux, — mes colis restant eu souffrance des jours en-
tiers dans 1rs bureaux-frontières de-douane, — que j'ai polaire
parvenir, d'une façon régulière, mes envoisà Saint-Péters-
bourg. Mais, à peine installé dans la placé, j'ai eu à lutter
el je lutte ''iienre contre la Heur italienne, exportée par
l'Allemagne, toute à courte tige, d'un choix inférieur el
naturellement meilleur marché que celle que je liens à
vendre : la fleurextïa.e! à longue lige. .1'' un' heurte aussi
à la routine des fleuristes qui uni [iris l'habitude de se ser-
vir de ces Heurs.
I (epuis deux ans que j'ai .substitué une succursale directe
à mon nom, au représentant que j'avais à Saint Pétersbourg,
les progrès ont été sensibles et le moment est proche où
nous serons parvenus à affirmer notre réelle supériorité sur
nos concurrents.
Dans le même but, j'ai également fondé, il > a quatre
an>. une succursale à Varsovie et les résultats sont sems
bfables. ,plutol même meilleurs, cette ville étant moin-
ëloignée que la précédente.
II n'y a pas qu'en Russie où notre action doive s'étendre el
à Copenhague et à Stockholm entre autres, deux succursa-
les "ni donné des résultats satisfaisants.
Dans estte dernière ville surtout, où l'importation alle-
mande de Qeurs italiennes n'existe pour ainsi dire plus, la
i !'■ des Heurs de l'1' choix et à longues tiges à pris, en peu
de temps, un développement considérable. 11 y a lien de
nous montrer satisfaits de ce résultat, caria lleurdelCr choix
ne peu! êl i-e fournie que par nus liorl iculteurs qui eut éle\ é
la Culture des Heurs à la hauteur d'un art.
Ayant une certaine expérience de la question de l'expor-
tation à longue distance des Heurs coupées, je puis avoir
quelques raisons de parler de ses inconvénients et des ré
sUltâts acquis et d'engager nos compatriotes à poursuivre
sans relâche 1 agrandissement de nos débouchés de façon à
favoriser la culture française et. par là, à travailler daii
1 intérêt gênerai de l'horticulture nationale.
Exposition internationale de Bruxelles en
1897. — Voici le> récompense pdées, à la iuite de
(1) Le Jardin, is:is. page 50.
l'exposition générale de pomologie a Tervueren, (décision
du jury du 26 mars 1898), aux traités d'arboriculture [frui-
tière, imprimés ou manuscrits, écrits au point de vuedel'en-
seignement, de l'analyse et du commerce des fruits :
1"' prix. Médaille d'or de 100 lï.
M. Balte! (Charles), pépiniériste à Troyes.
M. Passy (li.i, arboriculteur au Désert-de-Betz, par
Saint-Germain-en-Laj e.
Hors concours, médaille de vermeil grand module. (L'ou-
vrage présenté ne' remplissant pas les conditions du pro
gramme) :
M. Chevalier, à Montreuil-sous-Boisj
Concours de plans de jardins a Limoges
Comme les années précédentes, la Société d'hortii ulturà de
Limoges a adjoint à son Exposition, qui aura lieu, ain i
que nous l'avons déjà annoncé, du 28 mai au l" juin
proi bain, un Concours de plans de jardins.
Le I bénie proposé a peur but la création d'un parc
public dans un emplacement choisi le long de la Vienne,
entre le quai St-Martial el les bains du l'eut Saint-Mar-
tial.
Le programme de ce concours sera envoyée toutes per-
sonne qui en fera la demande à M. le Secrétaire de la Société
rue .les Carriers, à I .iiuoges.
Ces concours de plans de jardins qiia inaugurés, il y a
déjà plusieurs années, la Société d'horticulture de Limoges,
procèdent d'une excellente idée, aussi n'y a-t-il vieil d'é-
tonnant à ce que' d'autres sociétés aient songea en ouvrir
également.
Société française des Chrysanthèmistes. —
Cette société, dont l'importance s'accroil de jour en jour, a
tenu, le 13 mars dernier, son assemblée générale annuelle
et a procédé au renouvellement partiel de son bureau.
< lui été élus . Vices-Présidents : MM. Charles Ballet, de
Troyes ; Delaux, deTouIouse ; Van den Heede, de Lille.
Membres .lu Comité général : MM. Ed . André, de Paris ;
Avniard.de Montpellier; Bourgette, de Nantes; Derlay.
il Arias ; Marchand, de Poitiers ; Bonnefond . de Menue :
Parent, de Chainbéry; Combet, Grillet et Rozain Bou-
charlat, de Lyon.
Membres du Comité floral : MM. Couillard, deBayèux;
Fatzer, de Quessy; Laforge, de Saint-Bgrève Grenoble.
Rappelons, à cette occasion, que le prochain Congrès aura
lieu à Troyes, le 5 novembre, à l'occasion de l'exposition
organisi'-e par la Société horticole de l'Aube, lent lait pré-
voir que ce Congrès aura le même succès que celui d'Or-
léans.
Pièce d'eau des Suisses à Versailles. - Nu
avons \u avec plaisir que des travaux de réparation oui dé
faits à la pièce d'eau des Suisses qui est rétablie aujour
d'hui dans son élal primitif.
On sait que, l'an dernier, à la suite d'émanations qui
avaient soulevé' les protestations de toute la population ve r
saillaise, le curage de la laineuse pièce d'eau avait été en-
trepris. Ce travail d'assainissement a été complété par un
I pavai! d'embellissement.
Les berges ont élé refaites d'après le tracé' primitif ; deux
allées sablées séparées par une bande de gazon font toul le
tour de la pièced'eau, commeau teihps du ( Irand Uni.
La promenade setrom e. de celait, facilitée, el le coup d'œil
n'a qu à y gagner. 11 faut donc féliciter l'administration qui
a l'ail procéder à l'exécution de cet utile travail.
Les jardins des gares. - A diverses reprises, nous
avon parlé de ce que faisaient nos voisins d'Outre Manche,
poui uragerle chei de gare à la création et- à l'entre
tien de jardin- dan I" gares. L'an dernier, à pareille
ëpoqiv nous avon égalemenl ignalé en- y applaudissant,
I initial ivede la Société nationale cl horticulture de Franc",
décidant de mettre un certain nombre de médailles à la
100
LE JARDIN
disposition des Compagnies pour récompenser les chefs de
garé, qui se seraient le plus distingués dans eel ordre d idées.
La commission de la Société chargée de s'occuper de la
question et composée de MM. Bergman, Truffaut et ( 'haurè,
a informé la Société que les Compagnies de Chemins de fer
étaient favorable à cette idée.
En conséquence, le Conseil delà Société vient de voter
une somme de 500 francs, pour être distribuée en médailles
aux chefs de gares ayant créé h entretenu les jardiss les
plus remarquables dans leurs paves.
A propros d'Orchidées. —Xous recevons la lettré sui
■\ a n te :
Paris le '-'S mars Î898.
Monsieur te directeur,
«Dans votre estimable journal du 5 février dernier: vous
avez fait paraître une note très élogieuse sur le- i ulture des
Phalœnopsis de M. le D' Fournier. à Neùilly-sUr-Seine
(Seine). Permettez-moi d'ajouter, aux intéressants rensei-
gnements que vous avez publiés, que les Phalœnopsis de
M. Fournier sont cultivés dans une serre construite d'après
mon système breveté à double vitrage.
«Si j'appelle votre attention sur ce point, c'esl parce,que,
eette serre n'ayant pas été construite par mes soins, j'ai du
faire des réserves, quant à l'emploi de mon système qui a
fait ses preuves, mais qui reste ma propriété absolue.
« Veuillez agréer, etc..".
" K. ( '<>, III. »
PETITES NOUVELLES
L'ouverture du Cours public et gratuit d'Apiculture (cul-
ture des abeilles), professé au Jardin du Luxembourg, par
MM. Sevalle et Saint-Pée, aura lieu le samedi 9 avril, à
0 heures du matin. Les leçons seront continuées les mardis
et samedis suivants.
Dans une assemblée tenue, le l'.l mars dernier, au Jardin
botanique de Bruxelles, les sommités horticoles belges ont
décidé qu'un monument serait érigé, à Bruxelles, à la mé-
moire de J. Linden et, dans ce but, une souscription a été
ouverte.
On ne peut qu'applaudir a cette initiative.
*
A 1 occasion du Congrès international horticole de 18'.is,
qui aura lieu, ainsi que nous l'avons déjà annoncé, en mai
prochain, les membres de la Société nationale d'horticul-
ture jouiront, comme les années précédentes, d'une réduc-
tion de 50 0/0 sur les Compagnies du chemin de fer français,
pour se rendre au Congrès.
Par suite d'une erreur d'impression du programme, l'Ex-
position d'horticulture de Paris a été annoncée comme de-
vant avoir lieu du 18 au 25 mai. c'est du 18 au 25 c.vcïusti'e-
ment) qu'il faut lire.
* *
La nouvelle loi des finances de Russie vient de résoudre
affirmativement, en principe, la question de l'adoption, en
Russie, à titre officiel, du système métrique.
La Commission des Douanes à la Chambre des Députés
a approuvé le rapport de M. Galpin, député, concluant à
l'augmentation des droits sur les raisins et les fruits forces.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
IMPOSITION
d'horticul-
M. Olivier,
Moulins. — Du 3 au 6 novembre 1898. —
de Chrysanthèmes organisée par la Société
ture de l'Allier. — Adresser les demandes à
Président de la Société, à Moulina.
Bar-le-Duc. — Du 25 au 28 juin 1898. — Exsûsition
d'Horticulture et des arts et industries qui s'y rattachent,
organisée par la Société horticole, maraîchère et viticole
de l'arrondissement de Bar-le-Duc Adresser les demandes
à M. B. Joffroy, Secrétaire-Général de la Société, à Bar-le-
Duc, avant le 1" juin.
Rouen.— Du 28 au 31 mai 1898. — Exposition générale
des produits horticoles, organisée par la Société centrale
d'horticulture de la Seine-Inférieure. — Adresser les
demandes au Secrétaire-Général de la Société, à lïouen.
Paris. — Du 9 au 13 novembre 1898. — Exposition de
Chrysanthèmes, fruits, arbres fruitiers, plantes fleuries et
légumes de saison organisée par la Société nationale
d'horticulture de France. — Adresser les demandes à M. le
Président de la Société, Si rue de Grenelle, à Paris.
BIBLIOGRAPHIE
Dictionnaire populaire d'Agriculture pratique illustre, par
Charles Deloncle et Paul Dubreuil — Ouvrage in-8* colom-
bier à 2 col.. 1600 pages, 750 gravures, broché S tram s.
Le dixième fascicule, qui vient de paraitre, achève cet
important ouvrage entrepris par MM. Gaston Percheron et
Paul Dubreuil. puis repris et mené à bien, avec tant de
compétence, par MM. Charles Delonc e et Paul Du-
breuil.
Sous une forme permettant facilement les recherches,
sont réunies dans ce dictionnaire les si nombreuses et si
diverses notions scientifiques et pratiques intéressant l'a-
griculture, et c'est bien plutôt une œuvre de vulgarisation
des sciences agricoles, qu'une simple encyclopédie
Le vignoble champenois et l'invasion phylloxérique. par L
Bonnet. — En livraisons a Ofr. 30, paraissant fous les quinze
jours a partir du 1" avril. L'ouvrage complet sera vendu
10 fr. Les souscriptions ou abonnements sont reçus an
bureau du Jardin et chez M. !.. Bonnet, viticulteur a Muri-
gny, près Reims (Marne).
Nous sommes heureux d'annoncer a nos lecteurs l'im-
portant travail que notre collaborateur, M. L. Bonnet
ancien élève de l'Ecole nationale d'horticulture de Ver-
sailles, doit faire prochainement paraitre.
Cette publication, cours de viticulture pratique, spéciale
pour les régions septentrionales et la Champagne princi-
palement, formera un volume de 300 pages environ, in-4"
raisin, orné de plus de "00 figures en zincographie qui aide-
ront à l'intelligence d'un texte clair et précis. Le vigneron
pourra donc, sans recherche ni fatigue, suivre la crois-
sance de son plant, assister à toutes les phases de sa vie
jusqu'à l'âge adulte, et, arrivé à cette période, se pénétrer
des moyens de l'entretenir le plus longtemps possible en
pleine prospérité: enfin, lorsque l'âge l'emportera, malgré
ses soins, il trouvera le chapitre traitant de la restaura-
tion, l'un des plus importants de ce travail.
L'auteur donne ensuite les conseils nécessaires pour
prévenir et anèter les maladies cryptogamiques, les rava-
ges des insectes, etc., en signalant au viticulteur des auxil-
iaires précieux, souvent trop délaissés.
La multiplication de la Vigne forme un chapitre très
intéressant, traitant, avec une grande compétence, du bou-
turage et de la greffe, et décrivant uniquement les bons
procédés connus, seuls utiles aux travailleurs.
Les plantations et les travaux qu'elles nécessitent dans
les différents sols, l'éducation des ceps, font l'objet d'une
description savante et pratique.
La théorie de laisser aller, applicable aux ceps en for-
mation, donne lieu à une étude comparée qui réduit a
néant certaines habitudes barbares de l'ancienne école.
Enfin, sachant combien le commerce a besoin de ren-
contrer toujours, dans les vins de Champagne, un caractère
de race qui permette son expansion aux quatre coins
du globe sans se heurter à des concurrents sérieux, l'auteur
s'est attaché à décrire les seules formes qui, tout en tour-
nant les inconvénients de l'arborescence, se rapprochent
autant que possible de l'ancien mode de culture et assu-
rent à toutes les parties du cep un développement parfaite-
ment équilibré qui seul peut assurer la qualité et le carac-
tère constants des produits.
Manuel de la culture des plantes en appartement (Handbueh
der praktischçn Zimmergartnerei) par Max llesdorffer. -
Un volume .le 512 pages, illustré de 32s gravures et lu plan-
ches hors texte. — Prix : !) fr. 45; relié, 11 fr. 25.
Cet ouvrage, très complet et véritablement pratique, éci it
en allemand, détaille avec précision et clarté tous les
soins de culture et de multiplication que réclament les
nombreuses plantes que l'on peut cultiver dans les appar-
tements.
La première partie contient les soins généraux de cul-
ture : le semis, les soins de multiplication, l'arrosage, les
engrais, les soins de propreté, la température des appar-
tements, les plantes d'appartement en été au jardin et sur
les fenêtres, etc. ..
La seconde partie a trait aux principales plantes à cul-
tiver : plantes à fleurs et plantes à feuillage pour pièces
chaudes et pour pièces froides, plantes bulbeuses, Bromé-
liacées, Aroidées, Gesnériacées, Palmiers, plantes succu-
lentes, plantes d'aquarium, etc, etc..
La troisième partie traite du forçage des plantes en ap-
partement.
LE JARDIN
101
CHRONIQUE FLORALE
L'harmonie des nuances dans une composition
florale. -- Un éventail fleuri. -- Ornementa-
tion méridionale. — Les fleurs aux funérailles.
Quelques jolies corbeilles. — Les fleurs dans
le cortège de la Mi carême.
Le principal talent de quelques fleuristes allemands réside
principalement, je l'ai déjà dit, dans l'ail si délicat d'asso
cier et d'harmoniser les nuances ; ils créenl ainsi des choses
ravissantes.
Ce n'est ordinaïremehl pas ce bul que semblent viser la
majorité des fleuristes français. Cependant, voici une com
position semblant procéder de ces principes :
lue corbeille avec une grande
anse est garnie de Violettes de
Parme, montées en faisceaux très
légers, piqués sur un fond de
feuillage d Adiantum, et formant
comme un huâge mauve, sur
lequel sonl disséminés, d'un côté
de l'anse, de gros Œillets jaune
paille, et, de l'antre, des An
thetnis Etoile d'Or. L'anse est
complètement dissimulée par des
rubans mauves, avec, à la partie
supérieure, quelques nœuds éga
lement mauves, du centre des-
quels part un faisceau de rubans
jaune pâle. Enfin, sur les bords
de la corbeille, des nœuds jaune
pâle se succèdent et sont mêlés
à d'autres noeuds mauves.
Certes, ceci est distini i des
associations de fleursetde rubans
de tons divers, d'une seule cou
leur dans une même composition,
mais c'est tout de même ravis-
sant, au possible, cette harmo-
nie du mauve et du jaune. Et
combien il serait désirable que
cela se généralisât !
h. semble mieux se prêter à une décoration florale.
\ si, comme on peut s'en taire une idée, cette gracieuse
i Ro i, Odontoglossum, Muguet et teuillage d'As-
perge et à' Adiantum, suivant, en une ligne élégamment
le toi n de 1 éventail, fait elle très bon effet.
Dans le midi de la France, on tire un très heureux parti
de ceux des citrons qui sont trop petits pour être livrés à la
consommation. Les branches feuillues qui les portent sont
fort goûtées pour la décoration des appartements. Lés étran-
gers surtout, qui viennent passer quelques mois sur le lit-
toral, aiment beaucoup ces sortes de garnitures.
Avec los rameaux portant plusieurs fruits, on confectionne
de graeieuses guirlandes dont on entoure les glaces et les
tableaux en laissant, de temps à autre, une branche s'élan-
i er '-I , de place en place
Nous sommes en pleine saison
des bals ; les fleurs et les jeunes
tilles qu'elles parent, rivalisent
de grâce et de fraîcheur. Les
fleurs sont, en effet, le complément obligé de toute toilette :
aussi, les dames et les demoiselles s'en parenl elles volontiers
avec plaisir;
Si le bouquet que l'on portait autrefois à la main a cédé
la place à l'éventail, parce qu'il était parfois encombrant ;
par contre, l'éventail est très souvent garni de jolies gerbes
de (leurs. En effet, en même temps qu'on adoptait la mode
île fleurir les bourses et les aumônières, l'usage d'orner île
fleurs les éventails se répandait et on lui faisait bou accueil.
Aussi, dans les bals mondains, voit-on peu d'éventails,
comme de corsages d'ailleurs, qui ne soient parés d'une
grappe d'Orchidées, d'une guirlande de Violettes ou d'une
gerbe de Roses.
L'éventail que nous figurons (fig. 49) est fort heureuse-
ment drapé d'étoffe pâle sur laquelle retombent quelques
tlots de dentelle relevés par des coques de ruban de nuance
assortie. Ou le confectionne souvent pour une soirée seule
ment, il n'y a donc pas à craindre que les fleurs le dété-
riorent, car on ne le conserve généralement que comme sou
venir. La forme de cet éventail, qui est plutôt celle, d'un
Fig. 49. — Ecran fleuri
quelques fruits retomber. I ette
ornementation est fort cur.„eus
et rappelle' celle que les Améri-
cains et les Anglais font pour les
fêtes de Noël. Il me faut du reste
ajouter que ces Américains el An
glais, qui se trouvent en villégia-
ture dans le Midi au moment de
Noël, font un emploi considérable
de ces rameaux. Le tout se con-
serve frais et en bon état pendant
trois ou quatre semaines. J'ai eu
occasion de voir, il y a un mois,
une décoration de ce genre dans
un hôtel, à Nice, et son aspect,
tout à fait original, m'a complète-
ment ravi.
Voilà que l'on réprouve l'em-
ploi des fleurs aux funérailles!
C'est du Nord que nous vient
cette nouvelle, lu correspondant
d'un journal catholique de cette
région se plaint de voir des fleurs
aux funérailles et de les voir ré-
pandues sur les tombes ; il vou-
drait qu'une association empê-
chât cela, qu'il traite d'abus sous
ce seul prétexte que les fleurs ont
jadis été employées dans les l'êtes
païennes et les considérant, dés
lors, comme anti-chrétiennes '
Faudrait-il donc, pour cette
raison, les proscrire des églises.
où les personnes pieuses les portent à foison et qu'elles dé-
corenl si bien les jours de certaines' solennités? Faudrait-il
doni aussi que les gens, dont le regret est sincère, se privent
I muet hommage rendu à la mémoire de Ceux qu'ils
pleurent !
Heureusement, cette propagande ne trouvera guère de par-
tisans et la voix de celui qui a prononcé le premier mot
n'aura pas d'écho. Par contre, tous ceux qui ont cette chose
à cœur, ont pris la défense des fleurs et la plupart des jour-
naux de cette' région se sont fait leurs interprètes. Notrecol-
laboratéur, M. Ad. Van-den-Heede a publié, dans un journal
quotidien, un article tout à fait juste à ce sujet, et le Cercle
horticole du Nord a consacré, dans son Bulletin, quelques
pages bien documentées en faveur de l'emploi des fleurs
dans les cérémonies religieuses et funéraires.
Et voilà maintenant que M. Alexandre Hepp, dans une
de ses spirituelles, ironiques et vives « Quotidiennes » du
Journal, semblerait condamner aussi, mais à un tout autre
point de vue, les fleurs que l'on envoie pour honorer la mé-
moire du défunt. Et, sous sa verve piquante, sous ses mots
102
LE JARDIX
qui portent-, pointe une lueur de vérité. G'est que ce n'est
pas absolument 1rs fleuré elles-niênies qu'il réproin e, mais
bieii plutôt 1 intention q'ui n est pas toujours sincère. o \ oila,
au hasard,' dit-il, tournis en bloc, envoyés sans auei
valeur de sentiment, mais riclieel selon le protocole caor
tuaire, les Violettes, les Lilas blancs, les Camélias, etc.
Mais, en réalité; est-il quelque chose de plus mélancolique
quecette floraison truquée, ces somptueux liol» uiage* d'une
indifférence courante? »
11 est bien dommage, en effet, que ces avalanches de cou-
ronnes e( do bouquets ne soient pas toujours offertes comme
une preuve «le sincère regret. Il faut cependant laisser les
choses suivre leur cours, far on ne i hangera pas les habi-
tudes : c'est une prodigalité de Heurs, suit; mais il faul plu-
tôl l'encôuragei «pie la blâmer. El puis, il y a tanl de labo-
rieux qui eu vivent !
- Beaucoup de personnes recherchent la simplicité dans
I assemblage des fleurs. A leur intenl ion, je \ iens île noter,
à la montre d'un fleuriste dont je remarque toujours les
heureuses conceptions^ quelques n positions îles plus élé-
gantes.
Comn lli' est cliai-niaiite et combien empreinte de naï-
veté, dans sa simplicité voulue, cette corbeille ainsi dispo-
sée: sur un fond de feuillage léger à'Adiantum sonl piquées
des Meurs volumineuses de Renoncule Pivoine, desquelles
se détachent seulement. quelques feuilles deCrotons; sur
un côté, un faisceau de branches fleuries de Pêcher aux
feuilles naissante^ semble posé là comme par oubli et
négligemment.
Une autre corbeille est toute en Azalées ruses, avec, en
avant, quelques Tulipes. Le tout est complété par des
nœuds de ruban vert pâle.
lui voici encore une autre qui est tout à l'ait graciçuse,
C'esl un petil panier normand, dans lequel sont piquées des
Violettes de Parme, montées en faisceaux, sur un fond de
légère verdure. Surun côté, part un faisceau, de jolies petites
Tulipes. Enfin, sur l'anse, est une grande jetée-guirlande
toujours en Violettes. Quelques nœuds de ruban rose pâle.
posés de ci de là. rehaussent heureusement l'effet de l'en-
semble.
Enfin, une corbeille, garniede Roses Baronne de Roths-
child, derrière lesquelles sent des thyrses deLilas blanc et,
m avant, deux gros bouquets en Violettes de l'arme. Sur
l'anse, sonl deux jetées-guirlandes en Violettes de Panne
finement montées. Quelques nœuds de ruban rose pâle sont
placés sur l'anse et, ça et là, sur la corbeille elle-même. Cette
composition esl inflnimenl gracieuse et d'une exquise dou-
ceur de tons,
On n'a pas manqué de' faire appel aux fleurs | r le cor-
tège de la Mi-carème. On en voyail des N eeaux.dans
tous les chars: des gerbes de Lilas blanc el des Roses, prin-
cipalement. Le comité des étudiants a offert a Mme et à
Mlle Félix l'an re, des corbeilles d Azalées, de Roses, d Hoteia
et de Lilas, ainsi que d'autres corbeilles de ces mêmes
fleurs et d'Orchidées, à Mme Blanc, à Mme de Selvesel à
quelques antres personnalités Au monde politique parisien.
La reine ducortègeful tellement comblée de fleurs-, que
-a chambre en était bondée et fui. pour quelques journées,
convertie en un véritable jardin embaumé.
('es fleurs, qu'on avail offerl en hommage à sa royauté
momentanée, ont dû lui faire penser, lorsqu'elle les \it, le
lendemain à son réveil, combien, par leur durée éphémère, sa
royauté et son triomphe d'un jour avaient d'analogie avec
elles. Et cela même a dû la consoler du peu de durée de son
règne et de sa majesté m vite déchue !
ALBERT MAUMEXÈ.
Dermatobotrys Saundersii
('elle curieuse Scrophularinéc, originaire de Xata'l el du
Zululand, seuleespèceconnue du genre DermàlobotrySj, créé
en 1891 seulement, a été présentée à la Société nationale
d'horticulture de France, séance du lu mars dernier, miik
la forme d'un petil exemplaire portant à la fois fleurs e\
fruit par les soins de M. Max. Cornu, Professeur de cul-
ture au Muséum d'Histoire Naturelle..
C'était la première lois qu'on voyait, à Paris, un échan-
tillon fleuri et fructifié de cette plante nouvelle, relative-
ment liés i-are : en dehors du mérite ornemental, la pré-
sentation de cette espèce avait donc un intérêt botanique
de premier ordre, mais qui a passé inaperçu.
Voici des renseignements pour l'histoire de cette espèce.
l.e pied présenté à la séance du lu mars dernier de la
Société nationale d'horticulture de France provient d'un
envoi lait par MM. Lemoine el tils. horticulteurs à Nain j ,
le 1'.' avril 1897; la piaule portail à ce moment :t fruits
dont l'un, presque mur, lut récoltéle '-'1 avril; moitié des
graines furent réservées pour être distribuées aux jardins
botaniques, les autres furent semées aussitôt, germèrent le
:t mai, et nous donnèrent 1511 plantes qui purent être assez
fortes pour être déjà distribuées, à titre d'échange, en juillet
1897, aux Jardins botaniques français ci étrangers.
l.e deuxième fruit lut récolté en octobre 1897; le troisième
était encore sur le pied le Kl mars dernier, et on pouvait
voir les pêdicelles des deux autres.
A côté du pied initial, acheté chez M. Lemoine en
avril 1S!I7. le Muséum présentait des jeunes plantes pro-
venant du semis lait le 21 avril dernier, et des boutures
racinées faites en automne (boutures de tôteel boutures de
tronçons de lige) obtenues a\ec des piaules jeunes, ceci
pour montrer que le Dermatobotrys se multiplie facile-
ment.
Le Dermatobotrys Saundersiia, été décrit et figuré, pour
la j ire n itère lois. pai'M. Bol us. en 1 S! 11. .la us les Icones.plan-
taricm de Hooker, planche liili). M. Bolus le plaçait, avec
doute, dans la famille de Solanées, tribu des Cestrinées ;
mais, dans la courte notice qui suit la description de
M. Bolus, M. le Professeur Olivier émel l'opinion qu'il
faut rapprocher cette plante des Scrophularinées, à cause
île sa tige carrée et de quelques autres caractères tirés de
l'embryon et de l'estivation de la corolle.
Les premières graines envoyées en Europe le furenl aux
jardins royaux de lvu . en 1892, par les soins du Directeur
du Jardin botanique de Natal; la plante fleurit à Keu en
décembre 1893 el fournit les éléments de la planche 7369
du Botanical Magazine, parue en 189-1.
Dans le texte accompagnant cette figure, M. .1. 1). Hookei
place, avec doute, le Dermatobotrys Saundersii parmi lei
Scrophularinées, tribu des Chélonées, et il le rapproche du
Phyyelius capensis dont les fleurs ont même couleur et à
peu près même aspect, mais n'ont pas la même disposition,
n'ont que quatre étami nés didynames el un fruit capsulaire,
tandis que, dans le Dermatobotrys, il \ a cinq étamines
parfaites i-i égales, un fruit bacciforme rappelanl comme
aspeCl celui dll l'ailloli llid .
Le Bulletin de Kew, année 1893, page :iii7. consacre aussi
une courte noie au Dermatobotrys Saundersii.
I. es journaux horticoles fiançais n mil pas encore luen
lionne cette piaule, à ma connaissance du moins, sauf i rois
ou quatre lignes qui lui sont consacrées par M. Bois en
1894.
J'ai dit plus haut que le Muséum se l'était procurée elle/
MM. Lemoine et fils en avril 1897; ce habiles horticulteurs
la nu fient eu vente depuis 1895.
LE JAIihIX
103
Sa rareté -a nouveauté, le fait A'être montrée pour la
première fois en ffeurireten fruit, son intérêt botanique au
point <lc vue de la classification (trait-cVunion entre les
Scrophularinées et les Solanées), sont des tifs suffisants
pour signaler celte espèce mu- amateurs, de plus en plus
rares, et aux curieux,
Voici mu' description sommaire de la plante, prise sur
li' \if. el aussi d'après les auteurs cités plus haut (Rolus,
Prof, Oliver, .1. D. iïooker).
C'est un arbrisseau sarmenteux, glabre (souvent épi-
phyte, paraît-il, dans son lieu d'origine, mais croissanl
aussi surlesol); la tige, un peu charnue, esl quadrangulaire
à l'état jeune, glabre; elle porte des feuilles opposées, un
peu charnues, obovales, aecuminées à bonis sinués dentés,
mesurant 10, 13, 15 centimètres il'1 long (pétiole compris)
sur 5, li, 9 centimètres de large; le pétiole mesure il'1 1 à
."> centimètres de longueur; ces feuilles sonl chez nous
caduques, tombent à l'automne, dès octobre : la plante
prend alors un arrêt complel Je végétation pendant lequel
elle doit être tenue en serre tempérée, à sec. Enfin en jaiu ier,
la végétation reprend, elle est alors accompagnée de la
floraison : les fleurs naissent à la base de la jeune pousse.
sur des pédicelles ternes et courts, nés à l'aisselle de brac-
tées courtes. Celle disposition laii que les fleurs forment
rumine mi vertieille étalé à la base des jeunes pousses
feuillées en voie de développemenl .
Le calice est herbacé, petit, à ■"> divisions de trois à
quatre millimétré de long; la corolle, de couleur rouge clair,
jaunâtre extérieurement, plus pâle à l'intérieur, esl fcubu-
leuse, allongée, courbée, (s'évasant surtout à partir de sa
moitié supérieure, la partie inférieure étant presque cylin-
drique); cette corolle qui mesure Ci centimètres de long
porte à son sommet 5 lobes courts (3-4 millimètres) d'abord
rapprochés, puis entièrement étalés à complet épanouisse-
ment. Il y a ô étamines égales fixées au sommet du tube,
un ovaire à deux loges, surmonté d'un style aussi long que
le tube de la corolle et dont le stigmate en tête esl au menu'
nivuau que les étamines ; le fruit est une baie ovoide, aiguë,
surmontée de la base du style ; le péricarpe (peau du Iruii i
est épais, coriace, de couleur verte devenant ardoisé à
maturité : cette baie à écorce épaisse renferme beaucoup de
graines nichées dans une pulpe gluante et d'une odeur peu
agréable; ces graines sont parfaitement constituées et
capables de germer, comme en témoignent les jeunes plants
de semis présentés par le Muséum.
Nous ne pouvons, comme renseignements culturaux, que
donner les deux indications suivantes :
1" I.e Dermatobotrys Saundcrsii est originaire d'une
contrée dans laquelle il y a une période serbe bien carac-
térisée, qui correspond, pour la piaule, à l'époque de repos ou
de végétation ralentie ;
2e I.a floraison se montre dès la reprise de la végétation.
Pendant lélé 1897, notre plante a été cultivée en plein
air, en situation ehaude.et abritée;à l'automne, elle a été
rentrée eu serre tempérée, où elle a pris-une période de
repos depuis octobre à fin janvier, époque à laquelle la
végétation a repris son activité, pour donner la floraison
en mars.
A Keu . la floraison a été aussi hivernale (décembre);
MM. I.cuioine et fils, dans leur catalogue de 1895, donnent
cette piaule comme fleurissant en août; cela n'arien d'extra-
ordinaire, i't peut être obtenu par un mode de culture qui
fasse coïncider la période de repus dé la piaule avec le
milieu de lété. C'est à essayer.
.1. GÉROME.
LE CHAUFFAGE DU FLEURISTE
De la Ville de Paria à Auteuil
[.'installation du chauffage .lu Fleuriste .le la Ville de
Pai'is, à Auteuil, esl terminée de) mis ((uel<jue temps '
ainsi que le Jardin l'a déjà annoncé (1), mais nous ne vou
liiuis en parler qu'après l'avoir vue en fonctionnement
régulier.
('online ou le sait, la question du chauffage constant el
régulier des serres n'est pas toujours très facile à résoudre.
Tant qu'il s'agit seulement de faibles étendues, on peut
employer l'eau chaude, avec un thermosiphon quelconque.
l 'eiie solution est commode el ne demande que des appa-
reils simples. Mais, qu'il faille chauffer un groupe de
serres de grandes dimensions, séparées les mies des autres.
comme dans le cas qui nous occupe, la question se com-
plique et l'on voit facilement que l'emploi du thermosiphon
devient impossible. Il faul alors recourir à un autre véhi-
eulc de chaleur, à la vapeur, mais ;i la vapeur à basse
pression, juste suffisante pour vaincre les diverses résis-
i: s qui s'opposenl au mouvement dans les conduites. Il
est illogique d'employer la vapeur à haute pression, car un
même poids de vapeur, à haute ou à basse pression, donne
sensiblement, en se condensant, la même quantité de cha-
leur, et le chauffage par la vapeur à basse pression a pour
lui la simplicité, la facilité de manœuvre des appareils, el
présente, on ne saurait trop le répéter, une sécurité abso-
lue, tous les appareils communiquant librement avec l'air
extérieur.
La vapeur à basse pression est un bon véhicule de lâcha
leur, qu'elle permet de transporter sans trop de pertes, mais
elle a l'inconvénient de ne pas constituer, par elle-même,
un valant suffisant, rendant insensibles les faibles varia-
tions de régime nui se produisent pendant le fonctionne-
ment des appareils, l'u des avantages do l'eau chaude, au
contraire, est d'assurer cette fixité de régime, par suite de
la grande masse de liquide'qui serl de réservoir de chaleur.
Xoiis allons, en quelques mots, indiquer comment, sous
la haute direction deM. Formigé, architecte des promenades
de la Ville de Paris, M. Grenthe, dont le projet avait été
adopté après concours préalable entre les constructeurs, a
SU réunir, dans l'installation qu'il vient de terminer. les
avantages de la vapeur, employée comme transporteur de
chaleur, â ceux del'eau chaude utilisée comme réservoir de
chaleur.
La disposition générale adoptée esl la suivante que nos
lecteurs pourront suivre sur la planche en couleurs ci-
contre.: La vapeur, produite dans une chaufferie unique est,
après séchage, envoyée, par une canalisation en galeries,
ramifiée suivant les besoins, jusqu'à l'entrée des serres à
chauffer. Là, dans des appareils spéciaux, ç-alorifieateurs,
qui constituent pour ainsi dire thermosiphons, elle aban-
donne sa chaleur à l'eau qui circule dans uiw canalisation
placée dans la serre. Cetteeauesl absolument séparée de la
vapeur el ne peut se mêlera l'eau de condensation, qui est
renvoyée parmi tuyau de retour jusqu'aux chaudières.
La vapeur est produite par quatre chaudières, à foyei
intérieur et à retour de flamme par faisceau tabulaire. En
vue d'une extension ultérieure, on a ménagé, dans la salle
de chauffe, la place de deux aunes chaudières. Pour un
chauffage à vapeur d une pareille importance, il esl néces-
saire de n'utiliser que de la vapeur aussi sèche que pos
sible. Quand la vapeur est saturée d'eau, ou molle, on
transporte de l'eau qui ne sert à rien pour le chauffage
(puisqu'on n'utilise que la chaleur latente de vaporisation)
et surtout, on augmente beaucoup les perles dans les eana
lisations.
Pour réduire autant que possible les entraînements d eau
à la sortiede la chaudière, M. Grenthe a eu l'idée de mu-
nir le faisceau tubulaïre d'une série d'écrans en tôle mince.
en forme de V renversés et ouverts en haut : de la sorte,
beau s'élève le long du tube loyer et du faisceau tubulaire.
et redescend en suivant les parois extérieures. Les bulles
(1) Le Jardin, 1898, pages 267 et 299;
104
LE JARDIN
tle vapeur se dégagent ainsi facilement, en n'entraînant
que de faibles quantités d'eau.
Les tuyaux de vapeur des chaudières aboutissent tous à
l.i partie supérieure d'un collecteur unique, tube horizontal
d'où part lu canalisation qui dessert les appareils falsifi-
cateurs. L'eau recueillie dans ce collecteur s'écoule libre
ment- dans une bouteille d'alimentation, placée directement
au-dessous. A la sortie du collecteur, les conduites qui se ra-
mifient suivant les besoins, présentent l'aspect de crémail-
lères, inclinées suivant la pente générale des galeries, com-
posées d'une série de parties faiblement incUnées de liant
en bas, aboutissant à des boites de condensation, qui partent
d'autres parties presque verticales se raccordant aux précé-
dentes par des soufflets en cuivre rouge, permettant la libre
dilatation des divers éléments de la canalisation.
La vapeur arrive ensuite dans les appareils échangeurs
de chaleur, nu calorificateurs, constitués essentiellement
par \\\\ faisceau tubulaire, placé dans un cylindre vertical
et débouchant dans les doubles fonds du cylindre; l'eau qui
circule dans la serre à chauffer, passe dans cet appareil
comme dans un thermosiphon. I.a vapeur se condense au-
tour.du faisceau en quantité suffisante pour maintenir une
température constante. Toutes les eaux de condensation,
provenant des calorificateurs ou il'-- boîtes de purge, s,, ni
réunies dans un seul tuyau de retour, qui revient jusqu'à
la bouteille d'alimentation placée -nus le collecteur. On
peut remarquer ici qu'il n'y a pas de purgeur automatique
il aii' du d'eau; la seule purge consiste à ouvrir un petit rù
binet placé sur les calorificateurs et à le fermer quand la
vapeur sort sèche, c'est-à-dire quand elle n'entraîne plus
de gou'ttelettes d'eau.
Les boîtes de purge communiquent avec la conduite de
retour d'eau par l'intermédiaire de siphons, logés dans des
petits puits. i'i prolongés par des tubes, débouchant libre-
ment à l'intérieur, à une hauteur
2n,50 au-dessus du
plan d'eau de la chaudière, (correspondant à une pression
de 251) grammes par centimètre carré). La conduite de
retour d'eau aboutit à la bouteille d'alimentation qui com-
munique axer les clapets d'alimentation des chaudières,
de sorte que l'eau de condensation rentre constamment dans
la circulation et qu'on a un cyle continu, fermé.
L'eau échauffée par son passage dans ces calorificateurs
eïrculeà l'intérieurdes serres dans une canalisation analogue
àeelled'un thermosiphon, comprenant des tuyaux àailettes,
qui permettent un échange de chaleur bien plus considé-
rable, avec une moindre longueur de tuyaux, maisd'un éta-
blissement plus délicat que les tuyaux lisses ordinairement
employés.
Quand il faut desservir plusieurs séries côte à côtej par
des branchements, tous ces branchements sont pris sm- un
même tuyau, l'eau chaude partant du haut et revenant à
la partie intérieure après circulation. Tous ces tuyaux sont
d ailleurs munis de clef de réglageque le jardinier peut dé-
placer à volonté, et permettant de chauffer exactement au
degré voulu. Lorsque ces clefs sont presque toutes fermées.
la circulation est très faible et l'échange de chaleur peu
i onsidérable dans les calorificateurs.
i in évite l'élévation de pression qui en résulterait, en
munissant chaque chaudière d'un régulateur automatique
de tirage; la vapeur vient presser à la surface de l'eau con-
tenue dans un réservoir fermé, communiquant par sa partie
inférieure avec un cylindre, au piston duquel est suspendue
la chaîne du registre de la cheminée, convenablement équi
libre. La pression augmentant déplace le piston et détermine
la fermeture plus ou moins complète du registre.
La pression normale de marche est de l"50d'eau, c'est-à-
dire () kilog. 150 par centimètre carré, et, n'était une eon-
trepente de 0"50 environ, la pression nécessaire atteindrait
;i peine 1 mètre, nécessaire pour vaincre les frottements et
les résistances dans les conduites.
Ajoutons que les .serre- chauffées ont une superficie de
1G.0U0 mètres carrés en; iron, et que les appareils île chauf-
fage correspondent à une surface de 1.800 mètres carrés de
tuyaux.
Tous les détails de construction sont bien étudiés; le-
tuyaux sont montés à dilatation libre, placés sur rouleaux
et munis desoufflets de dilatation ; le- cuude- sont à grand
rayon; les calorificateurs, munis de vannes permettant >l<-
le- isoler de- conduites en cas d'a\ arie, et suspendus de ma-
nière à pouvoir être démontés facile ni.
Pour le cas où le- -erres à multiplication auraient besoin
d'être seules chauffées, l'installation comprend* à côté des
calorificateurs correspondants, unechaudièré permettant de
le- chauffer, sans être obligé de faire fonctionner !<*.- grandes
chaudières. De cette disposition'; résulte une économie qui
n'est pas à dédaigner.
Cette magnifique installation, digne de la Ville île Paris,
lait le plus grand honneur à ion- ceux qui \ oui participé
<-i .loin particulièrement, à I habile constructeur, M.( Irenthe,
auquel nous adressons toutes nos félicitations.
P. LECLEIL
Ingénieur des A rta et Manufactures.
Les Fruits du Cap et de Tasmanie en Angleterre
Le Gardeners'Çhronicle du 26 mars annonçait lar-
rivée en Angleterre du \ai-seau le « M : ». de «l'Union
Steamship Company » avec une cargaison de 742 caisses
de raisin et de poires du Cap. Sur cette quantité, 29; caisses
de raisin et 20 caisses de poires sont, arrivées en très bon
état et, contenaient des produits de tonte première qualité;
le reste était de qualité moyenne.
D'un autre côté, on annonce l'arrivée en Angleterre, pour
le il avril, du navire la « China », avec une cargaison de
16.000 caisses de fruits de la Tasmanie, et du « Cuzço ».
avec une cargaison de 10.000 caisses. Enfin, le Gav-
deners' Chroniclc reçoit de Melbourne la nouvelle que
1' « Oruba » et la » Victoria », qui mit embarqué respec-
tivement 6.000el 10.000 caisses, arriveront vers le 24 avril.
LES
Chrysanthèmes pour Corbeilles de plein air
Le dédain — on pourrait presque dire, l'oubli — dans
lequel sont, tombés les Chrysanthèmes Pompons, ce dis-
crédit plu- ou moins justifié, serait-il sur le point de
cesser'.' l'il p. 'Il de la laW'lll'. jusqu'à ce jour croissante,
dont le-supi'ib's variétés à grandes fleurs, admises aujour-
d'hui partout dans les garnitures d'appartements, i par-
celle de cette vogue se reporterait elle sur leurs sœurs, infi-
niment plu- modestes, niais encore si charmantes en plein
air'.' C'est du moins ce nui semblerait résulter d'articles
parus depuis peu dans les périodiques horticoles français, i in
s'avise que les Chrysanthèmes Pompons et autres "variétés
à Heurs moyennes ou petites, peuvent; à lautoiniie el jus-
qu'aux fortes gelées, 'Constituer des corbeilles variées; on
signale un mouvement qui se dessine, en Angleterre, en
Faveur de ce- dédaignées, et l'on reproduit des listes de va-
riété- indiquées par les journaux horticoles anglais, comme
recommandables pour garnitures automnales de plein air.
llu moment OÙ la chose nous est donnée comme venant
d'Outre-Mànche, elle a toutes les chances d'être bien
accueillie chez nous et d'y être à la mode sous peu : ainsi
sommes-nous fait- dans notre beau pays de France.
El cependant — - comme il arrive souvent en horticulture
— la priorité ne revient pas à nos \oisins. C'est en France
que ce genre d'ornementation a été tout d'abord essayé, il y
a de cela plus de douze ans. puis continué' el préconisé. A
mainte- reprises, Le Jardin a parlé de ces tentatives, par-
VILLE DE PARIS
PLAN DU CHAUFFAGE DES SERRES DU FLEURISTE D'AUTEUIL
M. FORMIGÉ. Architecte.
*«#., UARCf/AOlC» ittPMC
Légende
L. GRENTHE, Ingénieur A & M, Constructeur.
G. — Générateurs de vapeur.
Tuyaux de distribution de vapeur.
.... Postes de réchauffement de l'eau de circulation.
Tuyaux de circulation d'eau chaude.
r.aicT-jp-; pour le service du chauffage,
g. — Chaudière d'été pour la multiplication.
R. — Cheminée.
*■ —
LE JARDIN
105
ticuiièrement heureuses, disons-le toul de suite; il a cité
tel de nos grands jardins publics, paré en octobre, novembre
.'i jus, pi à la mi-décembre, aussi brillamment qu/en plein
cie je sont les plus beaux de la Capitale; et cela, alors que,
partout, corbeilles et massifs s'étaient dégarnis depuis Long-
temps, atteints par les premières gelées blanches. Un des
colla.borateurs habituels du Jardin, M. L. Henry, eue! de
i lulture .ni Muséum, a même publié, dès ÎKSÎS, dans le Bul-
letin de /Association des anciens clercs de I Ecole Natio-
nale d'Horticulture de Versailles, une étude détaillée sur
ce sujet, intitulée » Emploi des Chrysanthèmes d'automne
pour massifs », dans laquelle il traite de la culture, du
chois des variétés, de la composition des massifs. do la
protection à leur donner à l'automne, etc.
Le Temps, lui aussi, par la plume charmeuse de M. d<'
Cherville, a signalé, à maintes reprises el avec éloges, les
résultats ainsi obtenus au Jardin des Plantes. Quelques
autres journaux onl fait de même, en manifestant leur sur
prise de ne pas voir les autres jardins publics parés de
cette façon.
Cependant I exemple ne rencontrait guère d'imitateurs,
chez nous du moins, puisque, nous dit-on. il est maintenant
suivi en Angleterre. 11 fallait cette sanction de nos émules-;
cest aujourd'hui chose faite.
Je songeais à toul cela, par uni- après-midi de lin no-
vembre-dernier, en parcourant le Jardin des Plantes dont
les corbeilles — une cinquantaine peut-être étaient gar-
nies de Chrysanthèmes dans toute leur splendeur. Des ge-
lées de 4 à 5° avaient déjà sé\i. tous les autres jardins pu-
blies avaient complètement perdu, el depuis longtemps,
leur parure de Heurs. Ici, floraison complète : corbeilles
varices, corbeilles unicolores, jaune d'or éclatant, jaune pâle,
blanc pur. rouge cramoisi, rouge vif, lilacé tendre, rose
Irais, acajou... jetant des notes ou puissantes et. vives, ou
discrètes et douces au regard, parmi les nombreuses lignes
de collections, aux nuances d'une richesse et d'une variété
infinies. Sous le pâle soleil de celte fin d'automne, dans le
gris de cette mélancolique journée, précédant de si peu celle
qui on\ re l'hiver (1), dans ce cadre de grands arbres, main-
tenant dépouillés de verdure, l'effet était saisissant.
Il y a treize ans que furent essaj ées, an Jardin'des Plantes,
les premières corbeilles de Chrysanthèmes. M. le Profes-
seur Max. Cornu, nommé depuis une année à peine, avait,
dès lois, deviné tout l'intérêt d'une ornementation de ce
genre, et résolu de la faire succéder à la garniture estivale.
u Non-seulement, nous disait-il au cours d'une récente
conversation sur ce sujet, non-seulement les corbeilles de
Chrysanthèmes sont précieuses pour la garniture autom-
nale de nos jardins publics, mais songez qu'elles sont pré
cisémènt d'ans tout leur éclat à l'époque des chasses, c'est-
à-dire à l'époque où les propriétaires ruraux sont à la
campagne. Les grands domaines réunissent alors de nom-
breux invités, en général amateurs de belles choses. Quelle
satisfaction pour l'hôte qui, au lieu d'un parc dépouillé
par les premières gelées, le montrerait superbement fleuri!
et quel triomphe pour le jardinier! »
La remarque est fort juste. Et l'on pourrait ajouter que
si. s,, us le climat de Paris, les corbeilles de Chrysanthèmes
' ont une aussi longue durée, il y a toutes chances pour que,
dans les régions plus méridionales, elles persistent une très
grande partie de l'hiver.
Ait Muséum, dans les premiers temps, une denii-
doiizaine seulement de variétés (des Pompons surtout)
lurent employées ; mais bientôt diverses autres, qui s'étaient
fait remarquer, dans la très nombreuse collection de réta-
blissement, par leurs qualités particulières : port nain,
floribondité, résistance aux premières gelées, etc., vinrent
s'ajouter aux premières. Certaines se montrèrent avanta-
geuses el on les multiplia ; d'autres ne répondirent pas aux
espérances qu'elles avaient t'ait concevoir ; elles furent éli
minées. Un assez grand nombre passèrent ainsi successive-
ment eu observation. Aujourd'hui, sans compter une
dizaine de variétés encore à l'essai, et après une sélection
sérieuse, le Muséum emploie, pour ses massifs, une ving-
1. Certaines variétés telles que Julia Logeai ère. Qiqutqut,
Marguerite, Mont d'Or, se sont maintenues jusqu'au 15 dé-
cembre.
laine de variétés donl nous donnerons plus loin l'énumé-
ration.
Parmi ces variétés, il en est qui fleurissent de bonne
heure et dès la lin de l'été; d'autres qui s'épanouissent en
saison ordinaire; d'autres enfin qui vont jusqu'aux der-
niers jours de l'automne. Et cette succession de floraisons
permet une garniture ininterrompue pendant des mois où
les jardins sont ordinairement dépourvus de Heurs. Plante
véritablement merveilleuse, le Chrysanthème se déplace
tout épanoui, sans en souffrir le moins du monde. Vos
massifs sont passés ; du jour au lendemain, vous les re
nouvelezen Chrysanthèmes, ci Iesavez plus beaux et (dus
fleuris qui' jamais.
('ne taille peu élevée, une bonne tenue, une floraison
abondante, une résistance aussi grande que possible aux
intempéries, telles sont, indépendammepl de la beauté du
coloris, les qualités primordiales que doivent présenter les
Chrysanthèmes de massifs. ( 'es qualités, les variétés em-
ployées par le Muséum les réunissent à des degrés divers ;
mais on est, fondé à tenir pour particulièrement sérieuses
cl très dignes d'attention les indications que donne cet éta-
blissement eu mettant, s,,us les yeux du publie, ses mas-
sifs bien étiquetés eî composés non pas au hasard, mais à
la suite de longues observations el de recherches persévé-
rantes, portant sur une série considérable de variétés (plus
de 800), et poursuivies pendant déjà treize années.
Voici, d'après la brochure de M. I.. Henrj . et d'après des
indications complémentaires qu il a bien voulu nous donner,
comment, au Muséum, on procède pouf la préparation, fort
simple d'ailleurs, des plantes de massifs, et comment on
les emploie.
L'auteur fait tout d'abord remarquer que lune des prin-
cipales qualités du Chrysanthème, c'est de pouvoir se trans
planter en boutons très avancés et même en fleurs. Il n'est
pas nécessaire, pour cela, de faire une culture en pots : la
plante, élevée eu pleine terre, se relève avec la plus grande
facilite, surtout si le sol a \\u peu de corps.
Le mode de multiplication le plus pratique pour le cas
spécial des variétés de massifs, c'est la séparation des
liousses enracinées qui se développent autour des vieux
|iieds, dès novembre. < >n pourrait les détacher aussitôt leur
apparition, mais il est plus sur de relever les touffes après
la floraison, de les mettre en jauge en les enterrant suffi-
samment, et en recouvrant de paille ou de long fumier
l'intervalle des lignes, et d éclater eu avril. Les éclats, tout
enracinés, sont mis en planches, à 0"25-0m30 de distance
en tous sens ; chaque brin donnera une plante ; aussi peut-
on planter les éclats un à un. surtout si ['on a affaire à un
sol favorable : on peut aussi les mettre deux à deux.
Les soins, tout élémentaires, consistent en nettoyages,
binages et pincements. Il est rare que l'on ait besoin d'arro-
ser, mais un bon paillage est à recommander.
Les pincements sont indispensables. Le premier se l'ait
dès que la jeune plante à environ 0"15 de haut : on la rabat
à LTOS ou Ù"'1U du sol. II se développe deux ou trois rami-
fications, chacune d'elles est pincée à son tour, à une lon-
gueur d'environ 0°05, des quelle a atteint une dizain- de
centimètres. On pratique un troisième pincement si la
végétation est très vigoureuse, et si les plantes ont une ten-
dance à trop s'élever; celui-ci se fait beaucoup plus long ;
il ne doit jamais avoir lieu après la mi-juillet, sous peine
de retarder, et quelquefois même de compromettre la flo-
raison.
Le Chrysanthème est, comme chacun sait, l'une des
plantes cultivées qui profitent le mieux des engrais. Toute-
fois, lorsqu'il s'agit de la culture pour corbeilles, il n'y a
pas avantage à trop favoriser la végétation; ce serait au
détriment de la bonne tenue des touffes; on doit chercher
à obtenir des plantes basses, trapues, et à ramifications
fermes et dressées, et les plantes allongées, grêles et
déjetéès.
Ainsi élevé en planches, les Chrysanthèmes peuvent y
rester jusqu'au commencement de leur floraison. _ On les
relève alors en motte après avoir pris soin de mouiller co-
pieusement les planches la veille, au moins unedemi-
ji ornée à l'avance. On les transplante ensuite en corbeilles
dontle ten.tiu a été lui même préalablement mouillé. Il est
mi:
LE JARDIN
prudent, surtout si l'on opèn pai un temps sec. de ména-
ger une cuvette autour de chaque pied, et de tenir aux arro-
sages les pi' miers jours après la plantation.
Comn [ieut déplacer le Chrysanthème toul fleuri, il
es! facile de composer des corbeilles de mélange en assnrtis-
anl les eouleursel les tailles; cela ne manque pas d'agré-
ment ; mais l'etîel esl encore plus heureux avec les massifs
unieolores ou simplemenl bordés.
Aux premières gelées, beaucoup de variétés souffrent eh
pleine terre, mais tant 411e le thermomètre ne descend pas
,u dessous de 1". il n'y a que peu île craintes à avoir en
ce qui concerne le-- bonnes variétés pour corbeilles. 11 esl à
remarquer d'ailleurs que ces premières gelées n'atteignent
que le< fleurs épanouies, et non les fleurs en boutons. ( esl
pourquoi les variétés tardives, après avoir supporté plusieurs
dégrés 'le froid, s'épanouissenl dans toute leur beauté, si
une période île temps doux survient ensuite.
Depuis longtemps, M. le Professeur Max. Cornu avajt
remarqué que les premiers froids, avant-coureurs des
grandes gelées, ne persistent pas au-delà de trois ou quatre
jours. 11 en avail tiré cette conclusion que, sj lors îles pre-
mières gelées, il était possible d'abriter les variétés les plus
résistantes, il y aurait ensuite beaucoup .le chances 'le les
avoir belles, bien au-delà 'les limites ordinaires.
Aussi, des isss. m-il installe] sur les collections .-t sur
corbeilles, des abris peu coûteux et très pratiques ; ces abris
donnèrent les résultats attendus. En ce qui coi me les
corbeilles, ils se composent simplement de deux piquets
ou mieux .le deux fers à T placés aux extrémités de la cor-
beille, el reliés au-dessus de celle-ci, par un lil de fer bien
tendu et solide. Chaque soir, lorsqu'il \ a crainte dégelée,
on jette une toile grossière par-dessus; cette toile esl ten-
due de chaque côté en forme de loil ou de tente, et fixée, au
moyen déficelles, à 'les piquol enfoncés presque rez-terre.
Je le répète : c'est simple, pratique el efficace pour le but
cherché; j'ajouterai que cela 11 s s'aperçoit qu'à peine une
lois les toiles retirées. Moyennant cette précaution, si l'on
a choisi judicieusement les variétés, et pour peu que l'on
soit favorisé par la température, on peu! prolonger les flo-
raisons jusque vers la mi-décembre.
Voici, avec une courte description, quelles sont les va-
riétés actuellement cultivées au Muséum pour corbeilles.
Variétés de Chrysanthèmes
cultivées en corbeilles au Jardin des Plantes
(Notes communiquées par M. /.. Henry)
1" Variétés a floraison estivale (fin été).
Mme ( 'astex-Desgrangcs. — Japonais à fleurs moyennes,
blanc pur. Plante naine, d'excellente tenue, très boane
pour corbeilles. Floraison très abondante el soutenue. A
donné une variation jaune pâle, G. Werinig, moins conve-
nable pour corbeilles, à cause de son coloris un peu terne.
M Caboclu !■ leur petite. peu serrée, d'un jaune intense.
Plante basse, de très bonne tenue, très florifère. Ancienne
variété, très méritante pour corbeilles.
Rose d'Eté, C'est, en rose li lacé, ce qu'est, en jaune.
la \ ariété précédente.
Rouge lilacè d'été. — De coloris plus foncé et de [aillé
un peu plus élevée que le C. rosed'ètè.
II. — Variétés a floraison automnale précoce
Souvenir du Directeur Hardy, — Nouveauté obtenue il
\ à quatre ans, par M. Puteaux de Versailles, el essayée
tout d'abord au Muséum : s'est révélée de suite comme
excellente pour corbeilles. Plante naine, trapue, de végéta-
tion régulière et uniforme, de tenue parfaite. I.a fleur, de
moyenne grandeur, est du groupe qui, au Jardin desPlantes
a été qualifié « fleurs légères » groupe intermédiaire entre
les h Pompons u et les ci Japonais ». Son coloris est d'un
beau rouge pourpré tout spécial. Cette variété est des plus
ie, ommandables.
Président Grèoy. — Taille moyenne: tenue très bonne.
Fleur assez grande, 4è -la série des « Japonai 1 uge vio-
lacé à reflets et a revers argentés. Plante excellente pour
corbeilles.
Lord-Maire. Plante basse, très ramifiée, à tiges
rigides, dune tenue parfaite. Fleurs petites, presque du type
(i Pompon » mais extrêmement nombreuses, à ligules rose
lilaeé sur fond blanc. ( "est l'une îles \ ariétés qui réunissent
le plus de qualités pour la garniture des corbeilles, après
les premières gelées.
Sœur Mèlanie. Fleur légère d'un blanc d'abord très
trais et très pur, se nuançant de rose sm- la fin de la flo-
raison. Cette variété qui est d'une extrême floribondité et
d'une rare beauté en groupes, serait parfaite pour cor-
beilles si sa taille assez élevée n'obligeait à employer des
entourages de légers tuteurs entrecroisés.
III.
Variétés a floraison automnale intermédiaire
éblouissant. Piaule
taille asse/ élevée.
Deuil de Thicrs. -- fleur légère, assez grande, rouge
pourpre foncé, l'aille moyenne. Tenue assez bonne. Coloris
très spécial et d'un bel effet .
Deuil de Carnot. — Variation delà précédente, dont elle
diffère nettement par sa nuance cramoisie noirâire; plus
belle encore que le type. Trouvée par M. Puteaux.
Genre Aimée Ferrière. — Variété rappelant l'ancienne
« Chinoise «si connue autrefois sous le nom A' Aimée Fer-
rière. mais s'en distinguant par ses Heurs plus petites, plus
\ iolacées, sa taille plus réduite et sa tenue meilleure. ( lette
forme, certainement très ancienne, a été trouvée sans nom
dans la vieille collection du Muséum; elle n'a pu être
encore assimilée.
Samson. — Fleur moyenne, jaune
d'une tenue satisfaisante, bien que di
Effet puissant.
Capitaine Lambert. — Fleur plutôt petite, rose carminé
argenté. Plante ne dépassant guère 0*70, ce qui est une
taille satisfaisante pour le Chrysanthème; très bonne
tenue.
Madame Bon (lars. — Grande tleur rose glacé frais, d'un
très beau coloris. La planteest malheureusement de grande
taille et elle se tient assez mal. ce qui oblige à entourer les
corbeilles de tuteurs entrecroisés. \ n\ ienf qu'en grandes
masses.
Semis Japonais. — Plante trouvée dans un semis l'ait
au Muséum, de graines provenant directement des Jardins
impériaux deTq-Kio. Elle est du typa japonais; sa tenue
très lionne et sa taille réduite permettent de l'employer en
corbeilles. Le coloris est d'un beau rose lilaeé.
Mlle Marthe. — Pompon d'abord blanc jaunâtre, puis
blanc pur. Tenue assez lionne; mais taille un peu élevée.
IV. —Variétés a floraison automnale tardive
Miniature. - Curieuse variété à petites fleurs fausse-
ment tubuleuses, d'un très gracieux effet, d'abord blanc
verdâtre; puis blanc pur. Bonne tenue. Taille moyenne.
Marguerite. — Pompon, d'abord jaune à cœur un peu
acajou, puis jaune d'or chaud : ton éclatant. Bien une
d'une taille assez élevée, cette variété se tient parfaitemen t
el elle 1 ipte parmi les meilleures poui corbeilles.
Mont d'Or. Le plus nain de tous les Chrysanthèmes,
le plus réduit de tous les Pompons : sa fleur ne. dépasse pas
en diamètre, la grandeur cl une pièce de cinquante cen
limes. Mais la tenue esl irréprochable; la floraison est tel-
lemenl al lante qu'il est difficile de s'en faire une idée ;
le coloris est acajou doré chaud, d'un superbe effet ; enfin
la taille réduite de la plante et sa rigidité permettent de l'em
ployer en bordure des autres variétés. CeChrysanthèmeest
le premier que Ton ail essayé en massifs au Jardin îles
Plantes ; c'est en le voyant que M. Cornu a eu l'idée de ce
genre d'ornemental ion.
Jttliit Lagraeére. — Remarqué presqueen même temps
que le précédent . celui-ci a, lui aussi, toujours été' consen c
Il le mérite à tous égards par son beau coloris rouge cra-
moisi très foncé, son extrême floribondité, sa tenue parfaite
et sa très grande résistance aux premières gelées. Cet hiver,
au Muséum, nous l'a vqns vu encore en très bon état huit
jours avant Noël; en massits de plein air.
LE JARDIN
107
Riquiqui. — Fleui légère, acajou jaunâtre Plante de très
bonne trime, malgré sa taille un peu au-dessus de la
moyenne. De même que la précédente, ell i tn n
tante aux gelées. Elle fori le très beaux massifs.
Etoiln fleurie. — Acajou jaunâtre
brillant, rappelant la variété précédente
comme l'orme, renue également très
bonne ; résistance remarquable aux
froids.
A. XOXIX.
Les Hellébores
Ceux d'entre vous, mes ehers lecteurs
du Jardin, qui ont jamais hanté les
pentes du Salvatore dans notre lumineux
Tessin m ,|\ii uni parcouru le T.\ roi,
ont admiré, dans les premiers mois du
printemps, 1 Hellébore à la grande Heur
d'un blanc rosé, notre Rose de Noël,
surgissant partout à l'état naturel entre les cailloux calcaires
et --mus les buissons. IN en <>nt aimé davantage l'antique
plante de nos jardin que les botanistes nomment Ilellc
limus niger (fig. 50), à
cause ih- la couleur sombre
de nu racine.
( "est mu' très belle plante
que la Rose de Xoël, en
\ érité, '-i nulle autre ne la
vaut ru tant que fleurs
.1 hi\ er. i >u en possède des
variétés à très grandes
■i les Anglais atta-
■aueoup d'impor-
certaines il entre
i -bonis niger.
Fie. 51, — Eranthis hiomalis
fleur:
client l>
lance à
elles.
Pour moi, j'aime notre
Rose 'li' Xoël telle qu'on la
rencontre, avec sa belle
grande fleur rose clair cachée sous un épais <■! sombre
feuillage et n'en demande pas davantage. Elle me rend -i
heureux telle qu'elle est que je ne cherche pas à obtenir
mieux.
Nous avons, on Suisse, deux et mê-
me trois autres Hellébores, m l'on
comprend dans ce genre le joli Eran-
this hicmalis (fig. 51), une sorte de
Renoncule jaune qui est une Hellébore
et qui fleurit aux tous premiers beaux
jours du . printemps. Les deux autres
i pèces sont à IleUrs certes ou verdâtres;
positivement vertes chez 17/. oiridis,
elles sont bordées de brun rouge chez
[II. fœtidus (fig. 53). Elles fleurissent
toutes deux, en ce u lent, sur les peu
tes île nos monts, mais ce -uni des
fleurs de peu d'apparence et, i<-i. c'est le
feuillage qui rehausse l'éclat de la plante
car il est réellement beau, presque archi-
tectural.
En < trient, c\ déjà dans l'Europe
orientale, on rencontre tonte une série
d'Hellébores aux fleurs rougeâtres, brunâtres ou cuivrées.
Le Caucase, nous offre \'H. colcliicus, qui est la plus belle
.le toutes ces espèces il Orient. Ses fleurs, très nombreuses,
nui grandes, d'un pourpre violacé, foncé, cuivré | tué,
avec, au centre de la fleur, un bouquet d'étamines d'un
blanc jaunâtre. Les feuilles, comme chez tout I p
Fis;, 5','. - HeUrbonis caucasiens
le cette catégorie -ont persistant i ti - ornementa
elles même Les fleurs s'épanouissent il'' mais en niai et
mil de longue i rès longue durée.
Les horticulteurs ont croisé 1rs llclle-
horus niger, U. uiridis, IL colchicus,
II caucasiens (fig. 52), etc.. et ont
obtenu une certaine quant ité de \ ariétés
.|iii suiii \ raimént très belles. Ji ne
dirai pas que les fleurssoient éclatantes,
ni décorai ives : mais elles ont une beauté
propre qui ne peut s'expliquer par des
paroles. Ce sont de ces fleurs d'artistes
qu'un peintre, un sculpteurou un poète
placera devant ses yeux pour faire ger
tuer '1rs formes élégantes, des idées
géniales dans son cerveau, filles sont
grandes, ces fleurs au ealiee teinté en
sombre ou en clair, tirs grandes par
fois ; elles <>m de larges sépales colorés
qu'on prend à tort pour des pétales,
eoux-ui étant très petits ri placés à la
base de la gerbe d'étamines blanc jaunâtre nui occupe le
rentre de la fleur. Leurs teintes -mil tellement délicates,
tellement fondues el harmonieuses, leur forme est -i belle
qu'elles mil un langage qui
plaît illlinillirlll.
Je \ irn- il en cueillir une
gerbe dans mon jardin el
l'ai placée là <lr\ anl moi,
sur ma fable de travail,
llli bien, vous 1 avouerai-
ir. ces fleurs m'attirent
elles me fascinent el m'eiu
pèchent de i ra\ ailler alors
qu'elles devraient me don-
ner des idées. Ah ! c'est
Hiie la grande variété de
es teintes de toutes sortes,
depuis le blanc pur tai lieté
de pourpre jusqu'au vert
jaune, depuis le rose clair au rouge brun, avec des stries
vertes ou jaunâtres, tout cela esl troublant, délicieux,
enivrant.
En Allemagne, oùl'on s'est beaucoup
occupé du croisement >\c ces Hellébo-
res (1), on en cultive des collections im-
menses et je virus d'en voir à Leipzig,
il y a quinze jours, un véritable champ
toul coloré el nuancé de blanc, de
pourpre el de rose. 11 est à souhaiter
<j ^ que, chez nous, cette plante se répande
el se vulgarise, carelle est extrêmement
précieuse, -"il à cause de la beauté in-
trinsèque de ses Heurs, soit surtout à
cause de leur floraison très printanière.
Leur culture est des plus faciles.
filles se contentent de tout sol sain et
profond et de la mi-ombre. ( >n les mul-
tiplie par drageons ou semis.
Une excellente m ette, en terminant,
au sujet des Unir- de ces variétés d'Hel-
lébores . Il rst birii connu qu'elles ne
se conservent pas dans 1 eau et i e I là
re qui leur a nui dans l'esprit des amateurs. Cueillez une
-, ibu de ces belles fleurs d'Hellébores hybrides, mettez-la
dans l'eau et, au bout d'une journée, elle se fanera. Eh bien.
je vais vous indiquer un -\ stèmebien simple pour conserver
11) Nous engageons notre collaborateur a venir visiter les
cultures deM. Dugourd, a a bleau,— NVD. L. R.
Fig. 53. Helleborusfœtidus,
108
LE JARDIN
à ces mêmes Heurs leur fraîcheur absolue pendant deux et
même trois semaines : en les cueillant, entaillez légèrement
avec la pointe d'un canif, la base de la tige de deux ou trois
côtés, c'est-à-dire faites une incision longitudinale à la
partie inférieure, sur le tiers de la longueur de la tige...
c'esl tout. Mais essayez el vous verrez que j'ai rais.. m.
II. CORREVON
Questions Économiques et Commerciales
Les droits de douane sur les produits de
l'horticulture d'origine étrangère.
Nousavons, dan-- le dernier numéro du Jardin, annoncé
l'apparition du Bulletin spécial de l'Union commerciale
des horticulteurs el marchands grainiers de France, faisant
connaître Jes réponses des horticulteurs français qui sont
opposés à toute augmentation des droits de douane. Notre
impartialité nous fait un devoir de publier la lettre ci-des-
sous qui nous est adressée par un groupe important d lioi
ticulteurs d'Angers :
Angers, le 25 mars I89S
monsieur Martinet, Directeur du Jardin,
Nous venons de lire clans le numéro du 1" mars 1898, de
o l'Union commerciale des horticulteurs et marchands
grainiers de France » sous le titre : Enquête sur la situation
qui serait créée à l'Horticulture, par l'augmentation des
droits de douane demandés par le Syndicat des horticul-
teurs du Nord, cette assertion qui nous surprend et contre
laquelle nous tenons à protester:
« Protestation contre les droits proposés. »
« Horticulteurs et Pépiniéristes d'Angers. »
« Pétition protestant éiierglquement contre les droits,
signée de tous les ■principaux établissements horticoles
d'Angers ».
Nous sommes obligés de vous faire connaître, que de
nombreux et importants établissements horticoles d'Angers,
s'associent au contraire,, à la demande faite par le syndi-
cat des horticulteurs de la région du Nord pour ('augmen-
tation des droits de douane.
Le Syndicat horticole de Maine-et-Loire notamment, dans
sa séance du 17 octobre dernier, a pris, à la grande majorité
de ses membres, la décision de demander, par une pétition
à M. le Ministre de l'Agriculture, l'augmentation des droits
de douane sur les plantes venant de Belgique.
Aux onze /omis cités dans l'article de l'Union commer-
ciale, nous opposons les noms des vingt sept signataires
de cette lettre qui se sont déclarés dans le sens de la pro-
tection, et qui se sont fait représenter à la réunion générale
de la société nationale d'Horticulture de France.
Nous tenons à faire remarquer que l'expression employée :
tous les principaux établissements horticoles d'Angers, est
beaucoup trop générale, et nous ne voulons pas que cette
assertion puisse induire en erreur, soit les Pouvoirs Publics,
soil le monde horticole.
Veuillez agréer, etc..
MM. L. Goisnard, secrétaire du Syndicat horticole de
Maine-et-Loire, Chedanne-Giinoisseau, Flon Père et 1 ils,
Mihier-Halopé, Faroeïon fils, GiiiNoissEAi', Choinii.re,
Ragot, Frémont, Mulot, Charles Denis, Bai driller-Doi-
neau, Massicot, Perrault fils aîné, Auguste Henneoiin,
Bécuet, Ed. IIeumexot, Picherit, Ch. Charozé, Bei.soeur,
Tessier-uoisnaru. Dubois, Rapin, B. Gelineac, Lelous
Dorgère, Hennequin-Denis, Bavard.
D'autre part, nous recevons, avec prière il insérer, com-
munication de la lettre suivante adressée à M. Galpiii,
rapporteur de la proposition Berteaux, à la Commission des
Douanes :
Paris le 28 mars U
Monsieur le Député,
A l'occasion du projet de loi présenté par M. Berteaux,
Député de Seine-et-Oise, tendant à la surélévation des
droits de douane actuels sur les raisins et fruits forcés,
Il nion commerciale des horticulteurs de France, repré-
sentant les intérêts des producteurs de fruits de toutes les
régions du territoire, tient à appeler votre attention, sur
l'importance de la production fruitière de notre pays et sur
la nécessité de conserver à l'étranger les débouchés néces-
saires pour écouler une partie de cette production.
La France est considérée, ajuste titre, comme le pays le
plus favorisé pour la culture fruitiè e. La région du Midi
expédie, dans tous les pays du nord de l'Europe, les fruits
à noyaux tels que cerises, prunes, pêches, abricots de
même que les fraises et les raisins. De lîordeaux et de
Montauban, viennent les raisins et les prunes; des régions
de la Loire et de Normandie, les poires et les pommes, de
Seine-et-Oise, les raisins de Conflans, les cerises, les abri-
cots, les poires; de la Seine, les beaux fruits de Montreuil,
pèches, poires et pommes; de Seine-et-Marne, les renom-
més chasselas de Fontainebleau, en fruits frais et conser-
vés; enfin, du centre de la France, les noix, châtaignes,
amandes, etc., etc.
Les pays qui sont les principaux acheteurs de nos fruits
sont : l'Angleterre, l'Allemagne, la Suisse, la Belgique, la
Russie, etîa Hollande.
D'après l'annuaire officiel statistique la France, publié
par le Ministère du Commerce, la valeur des exportations
de fruits de table, s'est élevée, de 1891 à 1806, à une moyenne
annuelle de 30.000.000 de francs. Il est bien certain, que
cette valeur ne tardera pas à augmenter, grâce à des
tarifs de transport plus économiques, et surtout par la
création de nouveaux débouchés à l'étranger où les fruits
français font prime.
Il est à craindre que les puissances étrangères, pour
repondre a la surélévation projetée des droits sur les fruits
forcés entrant en France, ne surtaxent nos produits Déjà
la Belgique, à laquelle nous expédions chaque année des
fruits de table pour une valeur moyenne de 2000.000 de
francs, tandis que nous n'en recevons de ce pays, que pour
C00.000 francs, n'a pas hésité, après l'application du droit
actuel de t fr. 50 sur les fruits. bircés, à frapper les fruits
naturels venant de France, de droits qui s'élèvent dé 50 à
100 0/0 de leur valeur.
Nous pouvons donc craindre de voir se fermer en partie
les marchés étrangers à notre production nationale qui
occupe des milliers d'ouvriers, qui forme la principale
source de richesse de bien des régions de la France, et
cela au profit seulement d'une industrie de grand luxe
exercée par quelques producteurs (dont une partie proteste
contre la surélévation des droits) et qui .n'occupe, dans son
ensemble, que quelques centaines de bras, dans toute la
France.
C'est pourquoi, le Bureau de l'Union commerciale des
horticulteurs de France, proteste énergiquement contre
toute surélévation de tarifs, ces droits ne devant profiter
qu'à quelques personnalités, au détriment de lamasse des
cultivateurs français.
Je vous prie d'agréer. Monsieur le Député, l'assurance de
mes sentiments les plus distingués.
Le Président de l'Union commerciale,
A. ÏRUFFAUT.
OUVRAGES REÇUS
Les fruits â l'exposition d'automne de Paris, par Charli s
liai tet. — Brochure de s pages, extraite du Journal de- la
Société nationale d'horticulture de France.
Le Concours cidricole de Nantes en 1897, par Charles Ballet.
Brochure de s pages extraite du Journal delà Société
nationale d'horticulture de France.
Congrès ornithologique d'Aix en 1897, par Ernest Bergmann.
— Brochure de 16 pages extraite du Journal de la Société
nationale d'horticulture de France.
Traité des arbres et arbrisseaux, par P- Mouiltetert. —
La 36" livraison de cet ouvrage comprend la fin des
espèces du genre Liquidambar , la famille des Casnarinées,
celle des Gnétacées et le commencement de la grande
famille des Conifères.
Dictionnaire d'Horticulture, par D. Bois. —
La 27° livraison de ce dictionnaire se termine au mot
Nidularium et contient, entre autres. un intéressant article
sur les Narcisses.
Dictionnaire pratique d'Horticulture et de Jardinage, par
G, Nicholson» traduit par S. Motlet. —
La 68" livraison de ce dictionnaire contient, entre autres
articles principaux, ceux se rapportant aux genres Syrhiga
et Tagetes, ainsi que le commencement de l'article taille.
LE JARDIN
III!)
Œ lletonnage et plantation des Artichauts La Culture retardée de la Vigne
Dans la pratique, on ne multiplie presque jamais les
Artichauts par le semis, car ils dégénèrent. Il arrive même,
très souvent, qu'une partie des plantes provenant '1'' semis
ne fournissent que des têtes ressemblant à celles des Char-
dons. On ne doit donc employer ce mode 'le reproduction
que. lorsque, à la suite d'un hiver très rigoureux, on ne
peut se procurer îles œilletons.
Le proeédé le plus généralement employé est celui qui
• c m -Nti' à planter des oeilletons, au printemps ou en automne.
i le mode de multiplication offre, sur les semis, de sérieux
avantages. En effet, il est de beaucoup plus rapide que ce
dernier, car il donne, presque toujours, une petite récolte
dès la première année, et. en outre, il reproduit exactement
les variétés que l'on désire propager.
L'œilletonnage se fait toujours au printemps; cependant,
lorsque l'on veut faire une plantation à l'automne, on doil
enlever, à cette époque, les œilletons donton a besoin poui
la plantation, et, au printemps, procéder à l'ceilletonnage
général. Pour mener à bien cette opération, il faut déchausser
le pied-mère et écarter les rejetons qui se trouvent au collet.
On ne doit laisser, sur chaque pied, que les trois plu-
beaux œilletons; de cette façon, on est assuré d'obtenir de
beaux produits.
Pour taire une bonne plantation, on doit défoncer le ter-
rain à 0"50 "U 0"6fj de profondeur, en ayant sein de bien
retourner la terre ; puis, on répand, sur le terrain, une bonne
eouche de fumier bien décomposé que l'on enfoui'l par un
profond labour; on trace ensuite les lignes pour la plan-
tation. Dans un potager, une distance de C'SO à I mètre en
buis sens suffit. Si, au contraire, il s'agit d'une plantation
en plein champ, destinée à être labourée, on doit planter
à l™2o on lm50 entre les lignes et à I mètre sur les lignes.
Pour la plantation, on doil choisir de forts œilletons
muni- d un fragment de rhizome. < In repique au plantoir
en plantant le- œilletons deux par deux, en laissant 0™25
entre eux et en observant les distances données plus haut.
On doit arroser pour faciliter la reprise des plants et sur-
tout s il s'agit de plantations de printemps qui ne peuvent
se faire qu'en avril. De celle façon, en est assuré d'avoir
une belle plantation bien garnie.
Dans le courant de l'été, çyj demie quelques binages afin
d'entretenir le sol propre.
Dans le Sud-Ouest et dans le Midi, il y a intérêl à
œilletonner à l'automne, car la reprise se fait beaucoup
mieux a cette saison et on a ainsi quelques produits au
printemps. A cet effet, on se sert, avec avantage, des tige!
qui ont ees-é de donner des fruit-.
Quoique j engage fortement à faire la plantation en
automne, il est. bon de dire que celle de printemps est I rè
digne d'intérêt et qu'il y a même grand avantage de la faire
également, car. vers le mois d'août et dans le courant de
septembre, on a la satisfaction d'obtenir des produits qui
•eiil Ire- appréciés. Mais, pour cela, ilfautavoir bien soin.
pendant l'été, d'arroser et de biner de temps en temps,
comme d'ailleurs on le fait poui toutes plantes qu'on veul
entretenir en bon état de végétation. Pour obtenir, chaque
année, des produit- à l'automne, il faut donc, (nus le- an-.
faire une petite plantation au printemps. En outre, une
plantation d'Artichauts ne peut donner de bons produits
que pendant 1 et ô ans au plus, si Jonc on a eu soin de
faire la plantation annuelle, ou se trouve avoir toujours la
même quantité de pieds en lié- lion rapport.
A l'automne, on doit mettre une bonne couche de fumier
et l'enfouir par un bon labour.
Il existe plusieurs variétés d'Artichauts, et-, chaque
localité en a adopté une spéciale : ainsi, dans le Nord, on
cultive en grand ï Artichaut vert do Laon; dans le Nord-
Ouest, c'est Y Artichaut gros camus de Bretagne ; dans le
Sud-Ouest, on ne cultive généralement que l'Artichaut
gros camus du Mèdoc; dans le. Midi, l'Artichaut oert el
l'A i tichaut violet de Provence et enfin, dans le Roussillon.
1 Artichaut blanc. Toutes ces variétés sont très bonnes et
réussissent partout où on veut bien les cultiver.
LOUIS TARASSE.
lui 1895, M. Anatole Cordonnier publiait une brochure,
intitulée Les eu, /mis pratiqués <-n horticulture, dan- la
quelle il donnait quelques détail- sur la culture retardée
le la Vigne. Voici ce qu'il disait :
<( La culture retardée consiste, après avoir réuni dans une
même serre des variétés liés tardives, a retarder autanl que
faire se peut le dépari de p, i-égétation, en aérant beaucoup
et en arrosanl peu.
» Au dépari de la végétation, on cultive commedaus la
culture hâtée en aérant cependant davantage, et en mainte-
nant généralement une température de quelques degré
iiioin-eie\ éeque ue 1 indique le tableau (page 27). Au mois
de septembre, il faut commencer à wiitenir la végétation
par la chaleur artificielle el maintenir une température
ulii-ante jusqu'à la maturité complète qui arrive -
vembre, détembi i janvier, suivant le traitement donné.
A partir de ce moment, aérer quand on le peut, et se con-
tenter d'une chaleur très tempérée, variant entre :! et S".
« Les derniers -oins consistent à protéger la récolte des
rayons du soleil par un badigeonnage -m- les carreaux de ]a
-erre, ou peut ainsi conserver le raisin -m- la Vigne jus
qu'au mois de mars. »
Voilà donc des indications précise-.
L'an dernier, un cultivateur s'est inscrit en faux contre
cel article, prétendant que la culture retardée n'existait pas,
et que son auteur roulait induire le public en erreur.
A l'Exposition de Chrysanthèmes et de fruits de la
Société nationale d'horticulture de France, en novembre
dernier, on pouvait lire, dan- une vitrine où étaient expo
iés des fruits, un entrefilet prévenant les amateur- de -e
tenir en garde contre les indications de culture retardée,
celle-ci n'existant pas et n'ayant été indiquée que pour
induii n erreur les per-onnes peu expérimentées.
t'es contradictions m'intéressant sérieusement, je me
promis de suivre el d'expérimenter moi même.
Voici donc le résultat de - observations:
A cette date, ','n mars 1SIIS. M. Anatole Cordonnier vend
encore des quantités do superbes raisins Black Alicanle
de culture retardée (selon lui), avec des rafles absolument
vertes et fraîches, et des baies noire-, pruinëes et non
i idée
J'avoue que, maigre me e m de i ulture retardée, je ne
ni- arrivé à conserver dès raisins en bon état que jusqu'aux
premiers jours de février. J'espère dépasser cette époque
l'année prochaine. Y arriverai je.'
Il est àisê de comprendre que. pour aller jusqu'à celle
laie, il n'y ait pas de culture retardée; niais celui qui nie
l'existence de cette culture, pourrait-il nous dire quel e-t ],.
nom cle celle qu'a employée M. Cordonnier pour être à
même de vendre encore a l'heure a. nielle de -i beaux
fruits'.' S'il n'y a pas île culture retardée, il y eu a une
autre, quelle est-elle ".'
Le fait brutal est là. le raisin est magnifique de beauté
i de fraîcheur, ce n'est pourtant pas du raisin forcé'. Il
serait intéressant de vider celle question.
A. DELMAZURES.
Dictionnaire iconographique des Orcnidèes, par A. Cogniaux
et A. Goosens.
Voici les noms des principales Orchidées figurées en
couleurset décrites dans le fasciculcde ceDictionnaireparu
ces jours-ci : Cattleya Mantinii. Milloma Peetersiana,
i idontoglossum Rossh albens, Leelia anceps Schrœderiana,
Dendrebium fimbriatum, Bifrenaria Harrisoniœ, Cyprt-
pedium Avtlwrianum, etc..
tio
LE JARDIN'
Piaules nouvelles on peu connues
SPIRiEA MILLEFOLIUM Torrey
Le Splrœa MUlofoliilin est, sans contredit, la plante la
plus étrange de la famille des Rosacées. Rien en '-11" ne
rappelle un végétal appartenant àcette famille: par son
feuillage, paï sa glandulosité, par on odeui on dirait une
Composée et, pardessus tout, un Artemisia » est l'im-
pres ion que m'a produit cette plante, la première foi ; que
i ai eu 1 m i asion de la voir.
Découvert, il y a environ 10 ans, en Californie, dan
- montagneuses qui nous ont déjà donné leCarpt ntcna
: aïifoi ni i VHeuchera sanguinca, le Spirœa Millefolium,
en raison même de son aspect étrange, a été rapporté. t"iii
cl abord, à un genre nouveau, que des analogies antériei i
mil fait nommer Chamœbaliaria, par rapport au Chamœ-
batia foliolosa, également californien, appartenant à la
même famille et antérieurement connu. < )n 1 a trouvé dans
l'Utah, 1 Arizona et le territoire de Wyoming.
i esl un petit arbrisseau buissonnant, à rameaux épars
couvert d'un tomentum blanc étoile sur toutes ses parties,
pourvu d'unegrande quantité de glandes résineuses et odo-
rantes sur l'inflorescence et le calice : les feuilles sont dis-
posées en fascicules au sommet des rameaux qui, par suite,
sont dégarnis, sur une grande étendue ; ceux de l'année, qui
-mil florifères, en portent également quelques unes; les sti-
pules distinctes du pétiole sont petites, membraneuses, liné-
airesel caduques;les feuilles, glabres en dessus, sont tomen-
teuses, étoilées en dessous, brièvement pétiolées, obliques,
bipinnatiséquées, composées d'environ vingt paires de
folioles décurrentes sur le rachis quiesl convexe en dessus
et sillonné en dessous, les terminales conlluentes entré
rites; les segments de second ordre forment des paires in-
termédiaires, au nombredelSpu 17, alternes, imbriqués,
obtus, très entiers, à. peine décurrents et très courts.
L'inflorescence de cette curieuse S pi rée termine les ra-
meaux de l'année; elle est multiflore, tomenteuse, étoilée
el Forme des grappes dont l'ensemble constitue une panicule
pourvue de bractées dont les inférieures sont foliacées, tan-
disque celles du sommet sont caduques ou avortent; le
calieeest formé de sépales deltoïdes aigus ; lacorolle.de
pétales un peu plus longs que le calice, arrondis, de cou-
leur blanche : les étamines sont incluses : les carpelles lan-
céolés donnent naissàneeà cihc( follicules coriaces, inclus
dans le calice et un peu plus courts que lui. oblongs et
atténués aux' deux bout-, s'ouvranl le long de ta nervure
ventrale et au sommet", les graines sohl au nombre de huil
au plus, linéaires, oblongues et suspendues.
Le Spirœa Millefolium, comme son nom générique l'in-
dique, appartient à la tribu des Spirëacées où il se plaçait,
pour Maximovicz, à côté des Sorbaria dans le voisinage de
Spirœa Lindleyana, S. grandi/Jojna, S. Kirilowi; mais, par
son aspect étrange, il se distingué dé toutes les espèces con-
nues. Par ses feuilles pinnées composées de folioles très peti-
tes, ta présence de stipules,fleurs hermaphrodites, il s éloigné
des Aruncus; les feuilles habituellement simples, dentées
ou lobées, l'absence de stipules chez les Spirées propre-
ment dites, distinguent égalemenl la plante californienne
qui pourrait, sans trop de témérité, a l'exemple de ce que
pensaient Maximovicz et Porter, constituer un genre auto-
nome.
Le Spirœa Millefolium, que son terme spécifique définit
parfaitement par suite de la ressemblance de ses feuilles
a i'- celles del Achilléemillefeuille(Ac/wW«?aMiWe/b7t«m),
esl a peine connu dans les cultures et non- ne l'avons
encore \ u qu'au Muséum. On l'a confondu, dans des publi-
cations horticoles justement estimées; ave.c une. autre plante
à laquelle nous avons l'ail allusion, le Chamœbatiafolio-
losa de Bentham. Cette dernière j liante, décrite en 1850 et
découverte par Hartweg dans la région du Sacr; nto,
a. .mi effet, le faciès du végétal dont nous avons parlé' plus
haut; elle s'en distingue de suite et à première vue par
les segments médiansdes feuilles obovales et plus larges,
par l'inflorescence paueillore et non ramifiée, tandisque,
dans le Spirœa. elleforme une grappe large el abondamment
fournie. En regardant de plus près, on trouve encore de
différences plus profondes. Les carpelles sont nom-
breux, ne < tenant qu'un seul ovule, ,jt nesont pasiuclus
dans le calice les ;raines sont dressées ou ascendante . Le
fruit esl donc formé de follicules <lan- le Spirœa et
d'achaines dans le Chamœbaïia,. Ce dernier appartienl i
la tribu de- Dryadées, tandis que I autre est une Spiréaeée.
Le Spirœa Millefolium parait supporter la pleine terre
sous leclimat de Paris : il sera peut-être prudentde te ren-
trer en orangerie pendant l'hiver, Ou a conseillé la mul-
tiplicati le boutures dans le sable, sous châssis, à froid
Le semis donne de lions résultats.
P. llAHIml .
UTILISATION DE LA CHALEUR
perdue dans les Chaufferies, W
il
Il se perd aussi une notable quantité de chaleur par les
prtiis tuyaux de plomb, placés aux circuits des conduites,
.les thermosiphons.
Ces petits tubes servent à faciliter la sortie de l'air, ren-
fermé dans les conduites, lorsque l'eau se met en mouve-
mement ou se retire dans la chaudière; mais, pendant que
celle-ci esl sous pression el qu'elle fonctionne régulière
ment, l'échappement d'air n'est plus qu'une Euite de
vapeur, se dégageant de l'eau bouillante en mouvement ;
c'est-à-dire une perte de vapeur et non d'air.
Dans un but économique, il est donc bon de recherchera
recueillir cette vapeur, dans la mesure du possible, el à
s'en servir pour un chauffage quelconque.
La perte de cette chaleur est d'autant plus grande, que
les conduites d'eau chaude sont plus longues et qu'elles ont
plusieurs tubes d'échappement, ce qui arrive, lorsqu'elles
forment de nombreux circuits.
Il est tout aussi facile d'utiliser cette vapeur, que d'utili-
ser la chaleur perdue dans les chaufferies, an chauffage de
petites serres, bâches etc., ainsi que nous l'avons vu
dans un numéro précédent (1). Mais, pour cela, il faut que
le thermosiphon soitassez fort, car, avec des petits modèles,
mi n'obtient pas une somme de chaleur suffisante.
En ce cas, le local à chauffer peut être établi près de
chaque tuyau d'échappement : il n'y a alors qu'à prolonger
ledil tube, de façon à lui taire faire une ou mieux plu
sieurs lois le tour de cette construction., en le disposant
et le plaçant de la même façon que les c luites d'eau
chaude ii.s i hermosiphons.
Sun extrémité doit être ouverte et donner accès au dehors
du local, cals après avoir parcouru toute la petit tduite,
la vapeur esl faible el ne sort que -mis forme de buée
légère. De plus, cette ouverture est nécessaire, comme il a
été dit plu- haut, i r assurer les mouvements de l'eau,
dans les conduites du thermosiphon.
( ette iiiilisaiioii de vapeur perdue ne gêne nullement
le fonctionnement du therinosiphon, cari échappement 'I air
n'est loin simplement qu'un peu éloigné et sa régularité
resté la même qu'auparavant.
( est un dés meilleurs principes économiques que d'uti
liser celte chaleur jusqu'ici perdue, et, vous en conviendrez,
les avantages a i mit dès chaufferies et des petites conduite !
à échappement d air nesont pas à dédaigner.
JOSEPH AI.ARY.
(1) / i Jardi M r-'i page (il).
LE JARDIN
11
Nouveautés Horticoles
m
Parmi !'•- nouveautés mises cette année au commerce par
la maison Ch. Molin, de Lyon (Rhône), nous remarquons
les deux légumes suivants :
Chou-fleur de Lyon très nain
à forcer (flg. 54).
Julie race distincte el d'un très grand mérité en raison de
-;i précocité, il" sa rusticité et de -a zrande production. ( ' est,
Fig. 5-1. — < liou-tU'iir de Lyon très nain.
sans contredit, la meilleure variété pour forcer, el celle qui
résiste le mieux à la chaleur sous châssis; elle donne très
prompteaient de belles pommes, bien blanches el à grain
fin.
Nous la recommandons aussi pour les premiers semis en
pleine terre, et, comme elle occupe relativement peu de
place, on fera bien de la planter un peu serré.
Mâche ronde améliorée à larges
feuilles (flg. 55).
Belle amélioration de la Mâche ronde coi une, différant
de celle-ci par ses feuilles qui sonl beaucoup plus larges el
d'une teinte vert foncé.
Elle forme une rosette compacte et bien plein.- dans le
cœur. C'est, en un mot, une variété très productive, d'un
développement rapide, ce qui la fera rechercher par les
jardiniers maraîchers etde maison bourgeoise.
P. LEPAGE.
LES FLEURS POUR TOUS
La culture des fleurs par les ouvriers. (2).
(Fin (3)).
11 y a des "U\ riers qui sont amateurs dans le sens vrai du
met ; certains spécialisent même leurs cultures ou collec-
I ionnent des plantes variées : ce ne sont pas les moins intel-
ligents et, dans les campagnes, on les nomme des » curieux »
et on les envie. J'en connais un qui s'est adonné ,â la cul-
ture du Rosier; .sa collection est vaste; c'est lui qui va
chercher ses Eglantiers, qui les piaule el les éi uss îe; de
cette fac,on. sa collection augmente chaque année.
Mais la majorité des ouvriers ne Collectionnent pas ainsi
les plantes: ils en réunissent une certaine quantité qu'ils
(1) Description des obtenteurs.
I.'i Mémoire récompensé par le Congrès horticole de 1897.
(3) Le Jardin, 1898, pages 4, 22, 47. 61, 79 et 9B.
disposent, le plu agréablement possible, dans un petit par-
; généralement des piaule-, vivaces, bisannuelles el
annuelles. Le plus souvent, ce sont les femmes qui soignent
ces Heurs; ce qui rentre bien dans leurs aptitudes.
Cette narration peut donner une idée du degré auquel les
fleurs sont aimées par les classes ouvrières dos villes et des
campagnes. L'idéal est certainement de développer le goùl
et l'amour des fleurs, chez ceux qui déjà les cultivent, el de
le faire naître, chez ceux à qui elles sont indifférentes. Les
conférences populaires faites par des professeurs -ou pai cl
jardiniers instruits, le dimanche, dans les campa'
donneraient certainement d'excellents résultats. Les Oui 1 1
qui aiment les Heurs ne manqueraient pas d ; assister et \
amèneraient leurs amis qui, par la suite, formeraient autant
il adeptes. Les cours périodiques, quand il est possible de 1"
l'airej sont encore préférables, oar ils constituent un ensei-
gnement continu. Beaucoup d'ouvriers, du reste, font partie
l ■- sociétés horticoles de leur région et assistent réguliè-
remeul ou fréquemment aux réunions.
t »n ne doit pas s'arrêter là : ou sait que certaines sociétés
il liorticùlture ont organisé des concours de petits jardins
d'ouvriers; des commissions, nommées spécialement à cel
ctîet, se rendent dans ces jardins et examinent les cultures,
tout des rapp.nl- spéciaux et récompensent les. ouvriers
selon leur juste mérite, par des médailles, diplômes, livrets
de caisse d'épargne et livres de jardinage. 11 convient donc
de donner plus d'extension à ces Visites de jardins, qui
prouvent à l'ouvrier qu'on s intéresse véritablement à lui.
cela seul l'encourage. Les sociétés qui n'ont pas encore
compris ces travaux dans leur programme Ae\ raient le faire.
en ne négligeant pas de jeter un coup d'œil sur les cultures
dos fenêtre-: elles verraient, parla suit'', dans leur contrée,
les ouvriers se mettre à l'œuvre.
l'inlin. il serait utile également de faire pour les ouvriers
des campagnes ce que j'ai indiqué pour ceux des ■wllo- : la
distribution de graines, de bouline- el de jeune- plante-.
1 organisation de concours, en quelque sorte de petites expo
-il ions Morale-, un l'oneom ierail tous les ouvriers -i exposer.
Ce sérail une petite fête dans les villages. Beaucoup de
Fig. ôô. — Mâche ronde améliorée à larges feuilles.
monde s'y rendrait el ce serait la meilleure méthode de
recueillir de- adhésions de nouveaux cultivateurs de fleurs.
Du reste, ce dont j'ai parlé pour les ouvriers des villes est
applicable pour ceux de- campagnes en tenanl i ompte de la
différence des milieux.
A l'heure où des questions féminines s'agitent et sont
d'actualité, il me parait utile d ajouter que la culture des
fleurs, par les jeunes filles et par les femmes, doit éga-
lement être encouragée Ne onl ee pas les femmes qui.
dans la majorité des cas, aident leur mari dans l'entretien
112
LE JARDIN"
ilu jardin et éneouragent ses travaux, qui cultivent le par-
terre e( donnent aux plantes d'appartement les soins déli-
cats et multiples qu'elles exigent '.' Si l'on veut envisager le
jardinage au point de vue commercial, nous voyons les
femmes seconder leur mari dans les diverses opérations
culturales, vendïe les Heurs el régler les dépenses; dans
le Midi, ce sont 1rs femmes i|iii font la cueillette des fleurs
coupées.
Aussi ne serait-il pas déplacé qu'elles assistassent aui
conférences et aux cours de culture florale, el prissent part
aux concours spéciaux.
Je m'arrêterai là: les mémoires ne devant pas dépasser
Une certaine limite, je ne puis entrer dans les détails pra-
tiques et si divers des méthodes culturales à adopter pour
encourager la culture des fleurs 'die/, les entants et chez les
ouvriers. Je suppose, du reste, que ces matières sortenl du
cadre de la question posée.
Eh bien! voilà la voie dans laquelle devraient s'engager
imites les sociétés d'horticulture : répandre le goût des Meurs
à l'école et chez l'ouvrier, par des exemples, un enseî*
gnement et des encouragements.
( vi exposé, d'une question mise à 1 étude avec jus le raison
par la commission du Congrès, peut sembler, dans quelques
cas, d'une ap.plicati liffleile. El ce mémoire, sans douté,
contient des lacunes el comporte des modifications que sau-
ront résoudre ci ttre au point les membres du Congrès
cl les personnes plus compétentes. Mais je le crois facile à
appliquer dans ses grandes lignés, avec l'aidedes munici-
palités, des sociétés horticoles el populaires, des personnes
reconnaissant l'utilité de cette partie de l'instruction du
peuple.
La France ne sauvait rester eu arriére et doit montrer
que, lorsqu'il s'agit du progrès cl des améliorations a appor-
ter dans les classes ouvrières, où elle puisera ses défenseurs
de demain, elle sait montrer qu'elle est là, et veille sur
leurs destinées !
ALBERT MALMENÉ:
Société Nationale d'Horticulture de France
Séance du ii \ Alars 1888
COMITE ME l'-LOEICl 1.11 RE.
MM. Vilmorin, Andrieux et G", en outre de trois luis de
Cinéraires [Cinéraire Boule tir neige, à fleurs blanc pur,
Cinéraires à grandes fleurs et à grandes fleurs striées)
présentaient un lot de plantes alpines fleuries fort intéres-
santes, parmi lesquelles se remarquaient les jolis: Narcis-
sus calathinus, Iris reliculata, Primula denticulata, Chio-
uodoxa luciliif, Triteleia uniflora cterulea,etc.
M. Lemaire, de Montrouge, avait apporté un superbe
exemplaire de Mimosa Ben llieriana en pleine floraison.
Enlin M. L. Cadot, jardinier au château de Mpntgobert,
soumettait à l'appréciation du comité trois potées de Saiht-
paulia ionantha (la Violette d'Uzambara) dont une à Heurs
rouges n'ayant pas encore une tenue aussi bonne que le
type, mais trèsintéressanle en ee qu'elle pourra sans doute
donner naissance à de meilleurs gains dans ce nouveau
coloris.
COMITÉ D' ARBORICULTURE FRUITIÈRE.
M. Cordonnier, de Baillent, avait envoyé huit caissettes
de superbe Raisin Black Alicante.
M. Parent, de Rueil, deux caissettes de Cerises Muij duke
ou Anglaise hâtive, absolument irréprochables, d'une gros-
seur et d'un coloris admirable, ainsi qu'une caissette de
Framboise F. Homet; apports qui ont été très remarqués
COMITE MES ORCHIDEES.
Des gousses de Vanille, récoltées en serre, étaient pré-
sentées par M. L. Cadot, jardinier au château de Montgo-
bert. Un Catlleya Triana: SchrcsderXj par M. Kégnier, de
Fohten'ay ; un Odonioglossum Rossi majus, par M. Poirier,
jardinier chez M. Cardoso, à Paris ; un Cjfpripeditim pva -
staus. par M. Berigeon, Enlin un Z y tj ope lalum Makayi et
un Cypripedium hybride qui a recule nom de Général
llenrion Berthier, étaient apportés par M. Dutremblay du
May.
COMITÉ DES INDUSTRIES UOUTICOLES
M. Poullailler soumettait à l'appréciation du comité une
nouvelle poudreuse à insecticide. M. Chantin, un ingénieux
système pour nettoyer les vitres des serres.
Des commissions ont été nommées pour examiner les
diverses objets présentés à ce comité.
J. FOSSEY.
Les Produits de Culture forcée aux Halles
l'eu de Haricots \ erts et eu baisse, ve ndlis île n à 12 fr.
le kilo.
500 kilo, de Raisin Black Alicante, de il à 12 fr. le kilo:
l'exl ra, lô francs.
Nous avons, depuis quinze jours, du Raisin Frankcn-
i/iul de provenance belge, de 12 à lô francs le kilo.
l.e 1S mars oui été apportées, par M. Léon Purent, les
premières Framboise Homet ; de ce producteur, arrivent
des envois journaliers de caisses de Cerise anglaise, vrai-
ment remarquables par leur beauté et se vendant un
franc pièce environ.
Les lorceries d'Hai'dricourl ouf lait mettre en venti
beau Cerisier en pot. Bigarreau Jaboiday, avec 80 fruits:
le prix de 67 francs auquel il a été adjugé' aurait certaine
ment été dépassé s'il avait eu huit jours de plus, car les
fruits n étaient pas encore arrivés à entière maturité.
I ne\ in "j ai no de I Cerisiers en pot. portant deôà 10 fruits.
ont été vendus à des prix peu élevés; la vogué de cette vérité
diminue.
80 Caisses de Fraise Dr Morùre, par jour, à des prix
variant entre 1 fr. 50 et lu francs la caisse ; la production
est trois lois moindre que l'aimée dernière à pareille épo-
que, et. malgré cela, les prix sont à peu prés les mêmes;
le temps froid que nous avons eu la quinzaine dernière
n engage réelle ni pas à la consomation de ces fruits.
l.e ::l mars, deux caisses de Frnisc Vicomtesse H&ri-
cart de Tkwy oui été adjugées 5 et li francs: cette variété
n est pas recommandable pour le forçage parce que se.
fruits sont de moyenne grosseur; malgré sa qualité', les
grands marchands de primeurs ne se soucient pas de mettre
en vente un fruit qu'ils ne pourraient pas fournir s'il leur
était redemandé.
Les Fraise Quatre- Saisons d;'ilyères, de li à I I francs
la corbeille.
I.es premières Pèches forcées eM Belgique oui été veil
dues le 2!t : 5 pour 2S francs et 1 pour 25. Elles étaienl
plutôt petites que moyennes et n'avaient aucun coloris.
I.es Roses, à 12. lô et 20 francs la botte.
Le Lilas, de 3 à 1 francs; les Violettes de l'arme.
à t'iix iron 0,50; les Tulipes, de 0. 10 à 0.70.
Enlin la caisse de Camélias, à 2 fr. 50.
J. M. 15.
ERRATA
Dans le compte-rendu de la séance du lu mars dernier,
une confusion de noms, nous a fait attribuer à M. Chan-
trier, de Mortefontaine, le superbe Phajus Walliçhi, pré-
sente, en réalité, par M. Auguste Chantin, de la rue de
l'Amiral Mouchez, à Paris.
LE JARDIN
113
LE JARDIN. — N" 268. - 20 AVRIL 1898.
CHRONIQUE
Sait-on l'origine de la plupart des Fuchsia de pleine
terre, de ceux dont la culture esl devenue partout popu-
laire? Il* proviennent, parait-il, rlu Fuchsia macrns-
temma, Julie espèce, importée en 1823 du Chili par un
marin anglais. Le célèbre horticulteur James Lee en
aperçut un pied sur la fenêtre dune maison d'ouvrier et
l'introduisil en Europe. C'est donc bien au hasard que nous
devons le Fuchsia rustique, au hasard qui l'ait parfois si
bien les clios.'s et qui est le vrai maître de tout ici bas.
-*-
-*- ■*-
Quelle est la limite de l'altitude de la végéta.'ion des
plantes phanérogames? C'est en Asie vraisemblablement
qu'il faut la chercher dans les hautes régions thibétiques
ou himalayennes. Les célèbres explorateurs Schlatwingeit
ont en effet rencontré des végétaux jusqu'à 6038 mètres
dans les montagnes du Kashruir. A 5700 mètres, nu a re-
cueilli une Composée, le Saussurea tridactylites, sur les
liants plateaux du Thibet, à une élévation de mille mètres
supérieure à celle du sommet de notre Mont Blanc. Dans
l'Amérique australe, à la Terre de Feu, par contre, les
plus hauts points, où des plantes aient été rencontrées, ne
dépassent pas sensiblement: 300 mètres, et encore à cette
altitude ne rencontre-ton guère que des Graminées.
I.e Gouvernement hollandais commence à s'inquiéter du
laineux San José Seule, l'Aspidiofiis perniciosus et la
seconde chambre des Liais généraux a voté une loi en
vertu de laquelle les frontières de la Hollande sont fermées,
pendant quatre mois, aux produits venant des Etats-Unis.
De plus, M. Ritzema Bos, le pathologiste bien connu, est
parti pour l'Amérique, aux tins d'étudier sur place le
petit insecte qui fait tant parler de lui. La fermeture dé-
finitive di's frontières ou leur réouverture dépendra du
résultat de cette enquête. Faut-il tant s'épouvanter de
l'arrivée en Europe de VAspidiotns ? D'après l'avis de gens
bien informés, il est probable que la frayeur est exagé)
et qu'on a fait beaucoup plus de bruit que de raison. Telle
est entre autres l'opinion des meilleurs entomologistes
anglais. Il y a vraisemblablement dans cette affaire, dont
on a voulu faire un épouvantail, des dessous d'ordre écono-
mique avec lesquels la science n'a absolument rien à faire.
■ ■
Encore un vieil arbre qui vient de disparaître! Le
célèbre Tilleul de Murât vient en effet d'être abattu par
:oup de vent après avoir résiste à toutes les intempéries
pendant plusieurs siècles. Il avait servi d'observatoire à
Murât dans la journée du I 1 octobre 1813, pendant une
des phases de la bataille des Nations, avant l'attaque de
Wachau. Napoléon se serait également reposé sous son
abri. Cet arbre historique mesurait vingt mètres de hau
teur sur l'",50 de diamètre.
I tans nos colonies, où l'usage de la quinine est journalier,
ce produit est encore coté à un prix assez élevé qui ne
permet pas ;ï tontes les bourses d'en faire usage. Les Anglais.
plus pratiques sont arrivés à faire vendre, dans l'Inde,
par les bureaux de poste, le paquet de vingt-cinq centi-
grammes de sulfate de quinine au prix infime île 0 fr. 02
à i) fr. 03, ce qui le meta U fr. 08 ou 0 fr. 12 le gramme.
Dans ces conditions, tous les fiévreux peuvent s'en servir.
Autrefois, et il n'y a pas encore bien longtemps de cela,
h' gouvernement anglais importait pour 6.200.000 de francs
de quinine dans ses possessions de l'Inde. Récemment, on
s'est avisé de remédier à cette dépense exagérée et M. (I.
Ring, le distingué surintendant du Jardin de Calcutta a
mené l'entreprise à bonne lin. 11 a introduit l'arbre à qui-
nine et a fait planter, dans le Bengale, quatre millions de
pieds des meilleures variétés qui s'j sont parfaitement
acclimatées. L'introduction déjà ancienne du quinine à la
Réunion ne semble pas avoir fait baisser sensiblement le
prix de la quinine dans nos colonies. La élu, se est vraiment
regrettable.
Des raisins qui empoisonnent ' La chose peut, a pre-
mière vue, paraître bizarre el pourtant elle esl parfaitement
exacte. Il ne s'agil pas .les bouillies bordelaises projetées
sur les grappes et qui seul incapables d'empoisonner, étant
donné que tes sels de cuivre ne son! pas. peur certaines
raisoris, aussi toxiques qu'on esl tenté de le croire, ("est la
nicotine qui est la empaille, suri ont quand elle est emploj ée
à l'état très concentré, lue serre à. Vignes avait reçu
plusieurs fumigations cl les raisins n'avaient pas été serin
gués, comme on le fait habituellement, à la suite de l'opé-
ration.
Plusieurs personnes qui avaient mangé de ces raisins,
auraient été gravement indisposées. Le cas peut intéresser
la Société contre l'abus du tabac qui fera constater une fois
de plus combien est dangereux ce poison lent, qui n'a
jamais tué qui que ce soit.
i ■
Vous seriez-vous jamais douté que le phénomène du flux
ei du reflux de la mer put influer sur la circulation de la
sève!
C'est pourtant un journal de Marseille' ipii nous l'affirme.
In viticulteur de Naples aurait reconnu et expérimenté
sur ses Vignes ci sur d'autres arbres fruitiers, que la sève
monte ou descend dans les branches, d'un mouvement
périodique, analogue à celui du flux et du reflux et syn-
chrone avec ce dernier. 11 faudrait donc tenir compte de
l'état de la mer dans les opérations de la taille et delà
greffe. Depuis 14 ans, le viticulteur en question — qui
habite bien près de Marseille! — applique ce principe el
relire de ses Vignes des produits bien supérieurs à ceux de
ses voisins. Dorénavant, les viticulteurs ne pourront plus
se séparer de V Annuaire de la connaissance des temps et
c'est parmi eux que devra, raisonnablement se faire le
recrutement de notre marine!
■
Deux opinions régnent sur le repos des griffes d'Ané-
mones et de Renoncules. L'abbé Rozier, le célèbre agro-
nome du siècle dernier, soutient l'une de ces opinions qui
veut que, les griffes d'Anémones, desséchées puis laissées au
repos pendant un an ou deux, donnent des plantes plus
vigoureuses et à coloris plus intense. Pour les tubercules
de Renoncule, il en a vu se développer qui étaient restés
quatre années hors de terre. Contrairement à l'idée qui
attribuait à l'action du repos, l'amélioration donnée, l'abbé
Rozier croit qu'elle provient de ce que, au lieu de rester
dans une terre épuisée, les tubercules ou les griffes sont
replantés dans un sol plus meuble et mieux préparé. 11 se-
rait facile défaire, à ce sujet, qui ne manque pas d'intérêt
pratique, des recherches qui ne laisseraient pasque d'être
concluantes
Notre excellent ami Dybowski vient d'appeler l'atten-
tion de l'Académie des Sciences sur une Graminée indi-
gène qui peut rendre de très grands services au Soudan.
Les céréales qui y sont cultivées ne sont pas originaires de
la région : telles que le Maïs, le Sorgho, le Riz de mon-
tagne, etc. La plante dont il s'agit est au contraire
spontanée dans toute la région tropicale de l'ancien conti-
tinent. Elle est cultivéeau Fouta-Djalon, et est alimentaire
au Soudan. C'est le Digitaria longijlora ou Paspalum
longiflorum. dont, la dénomination correcte sciait, d'après
l'Index de Kew, Paspalum breoifolium . Mais laissons cette
question de synonymie de côté pour constater que cette
Graminée a un réel avenir pour nos colonies, que sa cul-
ture est facile et qu'elle, produit trois mois après le semis
sur un sol débarrassé de broussailles et préparé par l'in-
cendie — condition qu'il est on ne peut plus facile de réali-
ser. Les qualités nutritives du Paspalum sont de premier
ordre; la composition du grain rappelle celle du Riz, avec
cependant plus de matières grasses et moins de son; la
foi nie du iii'ain se rapproche de celle du Maïs.
P. IIARIOT.
lli
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Mérite agricole. — A l'occasion du banquel de la
Société royale d'agriculture de Gand, M. Viger a remis, de
la part de M. Méline, Ministre de l'Agriculture, la croix
du Mérite agricole à M. Pynaerl Van Geert, horticulteur à
Gand, pour les services rendus par lui à l'Horticulture
belge et française.
Nous adressons à M. Pynaerl Van Geert, nos bien sin-
cères félicitations.
Médaille de Veitch. — Au mène' banquet, la médaille
commémorative de Veitch a été remise à M. le comte
Oswald de Kerehove, auteur d'importants ouvrages d'hor-
ticulture, entre antres. Les Palmiers el Les Orchidées, el
à M. Edouard André.
Notre planche en couleurs. En raison de l'ex
tension que prendra, dans les prochains numéros, le compte
rendu de l'Exposition quinquennale de Gand, don! nous
donnons aujourd'hui le commencement, et, d'autre part,
désirant appeler l'attention de nus lecteurs sur une plante
nouvelle très intéressante, nousfaisons passer notre planche
en couleurs dans le présent numéro.
Les fruits du Cap et de la Tasmanie en Angle
terre. — Le Gardeners'Chronicle nous annonce l'arrivée
du vaisseau le « Sent » avec 570 caisses de raisins et
22caissesde poires du Cap, Les. poires étaient, parait-il.de
toute première qualité, mais, parmi les caisses de raisins,
nue partie seulement se trouvaient en de bonnes c litions.
D'autre pari, on annonce le départ de Tasmanie, des
navires 1' « Ormuz » avec 16.000 caisses de pommes et
1 " India » avec 18.000 caisses. Le premier arrivera en An-
gleterre vers le 7 mai.
Les warrants agricoles. -- Dans sa séance du
31 mars dernier, la Chambre des Députés a adopté le projet
de loi sur les warrants agricoles, dont nous avons déjà
parlé à diverses reprises (1). A la liste des produits war-
rantés ont été ajoutés, entre autres : plantes officinales,
fourrages secs et graines à ensemencer.
Les colis agricoles. — Le Gouvernement a présenté
à la Chambre des Députés et celle-ci a voté s;liis retard,
un projet de loi sur le transport des colis agricoles. Ce
projet a pour objet d'étendre le tarif réduit à 0 fr. 10 pour
le timbre des colis-postaux aux expéditions, par chemins
de 1er. de colis agricoles d'un poids inférieur à. 50 kilo-
grammes. D'après l'exposé des motifs, les Compagnies de
Chemins de fer se sont engagées, si le droit de timbre-.au
profit de l'Etat était abaissé de 0 fr. 35 à. 0 Ir. lit. à aban-
donner leur droit d'enregistrement de 0 l'r. 10, et à proposer
à, l'homologation, peur les colis agricoles d'un poids infé-
rieur à 50 kilogrammes, un tarif spécial commun aux
grands réseaux, établi par coupures du poids de 20, 30 et
lit kilogrammes, par zones de 100 kilomètres environ.
L'adoption de ce projet istituerait un progrès très impor-
tant pour le transport par grande vitesse de certaines
denrées agricoles, telles que le lait, les œufs, les Leurres et
les fromages, les crèmes, les fruits et les légumes, les vian-
des, les volailles mortes, le gibier, etc.
Société des viticulteurs de France et d ampé
lographie. -- La nouvelle Société des viticulteurs de
France el d'ampélographie dont nous avons annoncé,
dans notre numéro du 20 mars dernier, la formation par
suite de la fusion de la Société des viticulteurs de France
et de la Société de viticulture et d'ampélographie, vient
d'élire son bureau.
M. Tisserand, Directeur honoraire de l'Agriculture en a
(1) Le Jardin, 1897, pages 338 el 354.
été nommé Président; MM. H. Saint-René Taillandier,
le comte Raoul Chandon de Briailles, Duporl el Daniel
Bethmont, Vices-Présidents; M. Prosper Gervais, Serré
taire-général.
Société des jardiniers-horticulteurs du dépar-
tement de la Seine. -■ Nous venons de recevoir le
compte rendu de l'état financier pour 1897, de orito société
de secours mutuels et avons été heureux d' :onstater I état
prospère.
L'avoir général au 10 janvier 1897, s,, montait à
531.051 Ir.. 85. l'endani l'année 1897, les recettes se sont
élevées -l la somme de 14.682 fr., 28 et les dépenses n
atteint que 20.888 fr., 13, si bien qu'au 13 janvier 1898,
l'avoir général de la société se trouvait être de 55 1.848 Ir.. (>:.'.
qui ont été répartis de la manière suivante sur les dix erses
caisses : 86.446 Ir. 71) pour la caisse des retraites ;
391.597 francs pour la caisse des pensions ; 33.945 fr., Il
pour la caisse des convois; 30.138 Ir., 89 pour la caisse de
prévoyance; 1.608 fr. 50 pour la caisse des orphelins;
11.112 lianes pour la caisse Moynet.
La Société compte actuellement 1.062 membres hono-
raires et ililS membres participants, donl 97 sont déjà
retraités.
I.a prochaine assemblée générale delà société aura lieu,
le S mai prochain, à 2 heures, SI. rue de Grenelle, en
l'hôtel de la Société nationale d'horticulture de France.
Le nom scientifique du Black rot. Cette
maladie, sj connue et si redoutée aujourd'hui pour nos
Vignes, a été observée pour la première fois en Amérique,
en 1861, par M. Engelmann, qui lui donna le nom de
Nemaspora ampclicida.
M. E. Roze résume, dans le Bulletin tir lu Société
mycologique de France, les transformations du nom
scientifique de ce Champignon, dont les diverses tonnes
ont reçu, successivement, les dénominations suivantes :
Phoma ucicola, Phyllosticla citicola, Sphœria Bidwcllii,
Physalospora Bidwcllii, Lœstadia Bidioellii, Guignardia
Bidwcllii.
Ce dernier nom, appliqué par M. M. Viala et Ravaz, doit,
selon M. Roze, être changé en celui de Guignardia ampc-
licida, pour se conformer à la loi de priorité' admise en
nomenclature botanique.
Le prochain Congrès des Chrysanthémistes.
— (luire les questions suivantes, que le Congrès d'Orléans
a décidé de maintenir à l'ordre du jour du Congrès de
Troyes :
1" De la fécondation dans le Chrysanthème (rôle du
père et de la mère) :
2° Des meilleurs entrais et composts à employer dans la
culture du Clin sanlhème;
:>' Qu'entend-on par races de Chrysanthèmes?
1" Classement alphabétique des Chrysanthèmes. (Quel
mot doit guider Tordre alphabétique".')
5° Maladies el parasites.
Le Congrès mettra a l'étude toutes celle- que lui sou-
mettront les membres de la Société, en les adressant au
Secrétaire.
Le fermage en Calabre. — D'un te de la F, -mile
d'informations 'lu Ministère de l'Agriculture relative au
fermage en Calabre. non- extrayons les renseignements
suivants, intéressant plus particulièrement la viticulture el
l'horticulture :
Les baux a long terme ne sont jamais passés pour une
durée de plus de sept à douze ans, el encore n'emploie-t-on
ce genre d tral que pour la location .le te nés incultes
■ m de lit- de torrents abandonnés par les eaux. Ces terrains
sont utilisés généralement pour les plantations d'Oliviers,
île Mûriers, d'Orangers ci même pour les Vignes.
LE JAlil'IN
115
Tous les frais sont alors à la charge de l'enl repreneur qui
jouit, en compensation, de toul le produit de la terre.
A l'expiration du contrat, le propriétaire doit faire expsr
tiser les plantes ou les arbres en plein rapporl el <l"h payer
le tiers de leur valeur à son ancien locataire.
De nombreux baux de catégorie particulière sont passés
I r les diverses cultures et donnent lieu à des obligations
différentes selon qu'il s'agit de Vignes, de Figuiers, d'Oli-
vïers, etc.
Les contrats qui ont pour objel la location des vignobles
sont d'une durée de deux à quatre ans au plus et, souvent
même, un an seulement. Le vig ■ si tenu au marcottage
■ •r à la taille des ceps, il ne fournil que par moitié les
engrais el les substances employées contre le phylloxéra.
Quand lerapportdu vignoble esl considérable, le paysan
a droit au tiers du moûl et à une dizaine d'hectolitres de
vin. Les Irais .1" transporl du pressoir à la cave du pro-
priétaire suiii à la charge de c 'lui ci.
s'il s'agil Je figues fraîches, le tiers 'lu produil appar-
tient au paysan ; il garde la moitié si les figues ^"in séchées.
Les olives sonl expertisées sur les a rbres. Dans les petites
propriétés, le cultivateur fait la cueillette el porte les Eruil
au moulin. Il perçoit en huile 1: itié du produit. Dans
les plantations importantes, ou afferme tous 1'-- arbres, el
le propriétaire est payé en barriques d'huile de 0* à ^u hec-
tolitres.
Les coupes de bois sont toujours portées au bénéfice 'lu
propriétaire, qui paye les bûcherons à la journée.
Les jardins potagers s,' louent à l'année et sonl très
recherchés en Calabre, car leur rapporl est de là 500 francs,
par hectare.
NÉCROLOGIE
Rochefort-sur-Mer. — De juin à octobre 1898. — Expo-
sition INTERNATIONALE ET 'COLONIALE. — Le groupe XII COlll-
pri nd: serres et matériel horticole, graines et plantes orne-
iii itales et agricoles, produits du potager et du verger. —
Ad esser les demandes à M. l'Administrateur de l'Expo-
sition, Maire de Rochefort-sur-Mer (Charente-Inférieure).
M. Aimé Girard. — Le 12 courant, a succombé, à l'âge de
08 ans, après une courte maladie. M. Aimé Girard, membre
de l'Institut, professeur au Conservatoire des Arts et
Métiers, membre de l'Académie des Sciences et de la
Société nationale d'agriculture de France.
M. Aimé Girard s'était universellement fait connaître par
ses importantes recherches sur la culture des Betteraves
et des Pommes de terre, ainsi que par ses études de techno-
logie agricole et de chimie agricole.
Les nombreux services qu'il a rendu à l'Agriculture ne
sauraient laisser l'Horticulture indifférente a la perte de ce
savant dont les recherches et expériences concluantes ont
donné lieu à tant d'applications pratiques d'une incontes-
table importance.
M. Victor Bart. — Nous apprenons la mort de M. Victor
Bart qui était président, depuis de nombreuses années, de
la Société d'horticulture de Seine-et-i lise.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Armentières. — Du 11 au t8 juillet 1898. — Exposition
des produits iie l'horticulture en général, organisée par
la Société d'horticulture d' Armentières. — Adresser les
demandes à M. Ch. Carpentier, Secrétaire-général, à Ar-
mentières (Nord), avant le 15 juin.
Nancy. — Du 2 au 5 juillet 1898. — Exposition d'eorti-
CULTURE, organisée par là Société centrale d'horticulture de
Nancy. — Adresser les demandes à M. le Président de la
Société, à Nancy, avant le 10 juin.
Fontainebleau. — Du 18 au 21 juin 1898. — Exposition
DES PRODUITS DE L'HORTICULTURE ET DES INDUSTRIES HORTI-
COLES, organisée par la Société d'horticulture de Melun et
Fontainebleau. — Adresser les demandes à M. Duval, Se-
crétaire-général, 19, rue de Viarmes, à Paris, avant le
2 juin.
Francfort-sur-le-Mein. — De juin à septembre 189S.
— Grande exposition de Doses. — Les demandes doivent
être adressées à M. C. P.Strassheim, au bureau de l'Expo-
sition de lîoses, Sachsenhausen, Frankfurt-am- Mein (Alle-
magne), avant le 15 mai.
BIBLIOGRAPHIE
Les Œillets, par s. Mottet. — 1 vol. de 100 pages et.'ll figures,
avec jolie brochure de luxe liés solide — Prix lfr.75
l'iité par la Librairie Horticole du Jardin, hi7, Boulevard
Saint-Germain, à Paris.
Dans cet ouvrage, dont le besoin se faisait sentir pour
combler la lacune existant à l'endroit d'ouvrages vraimènl
à jour sur la culture et la classification des Œillets, l'auteur
a tenu à vulgariser les meilleures et les plus nouvelles
races et variétés et à mettre à la portée de tous les
meilleures méthodes de culture, ce à quoi il a pleinement
réussi.
Après avoir 1res judicieusement analysé les caractères
distinctifs principaux des esp ces essentiellement horti-
coles, les plus répandues dans les jardins, il reprend cha-
cune d'elles, en fait l'historique, en expose l'emploi en
horticulture, en décrit les principales raies et variétés;
puis, avec des détails pratiques très précis, traite longue-
ment de leur multiplication et enfin en explique la culture
avec force renseignements fort utiles à connaître.
Ainsi sont examinées successivement: VŒillet des fleu-
ristes (Dianthus caryophyllus) et les races qui en sont
'.s, Œillet Grenadin, Œ. Marguerite, 'Eillel remon-
tant, Œ. perpétuel. Œ. de fantaisie. Œ flamand, etc.,
l'Œillet Mignardise, [D. plumarius), l'Œillet de Chine
H chinensis), VŒillet de Poète {D. barbatus), VŒillet Flon
li semperflorens), VŒillet de Gardner (D. Gardneri),
VŒillet superbe I). superbus), etc.,
Cet ouvrage est appelé à rendre de véritables services
aux nombreux amateurs de ces superbes lleurs que sont
les Œillets et, vu son prix modique, il se trouve être à la
portée de toutes les bourses, tout comme les conseils et
explications qu'il renferme se trouvent à la portée de tous.
Aide-mémoire de Botanique générale, anatomie et physio
logie végétales, par le professeur Henri Girard. — Prix :i Ir.
Baillère et fils, éditeurs.
Le Manuel d'histoire naturelle du professeur Henri Gi-
rard, donl le neuvième volume, traitant de la botanique
générale, anatomie et physique végétale, vient de paraître
et qui sera complet en dix volumes, a pour objet de per-
mettre aux candidats ayant à subir un examen dont le
programme comporte l'étude des sciences naturelles, de
repasser, en un temps très court, les diverses questions
qui peuvent leur être posées. L'auteur de ces Aide-mé-
moire s'esl efforcé d'embrasser, aussi brièvement que pos-
sible, mais sans rien omettre, les sujets des derniers pro-
grammes.
Cet ouvrage permet d'acquérir rapidement les notions
nécessaires pour profiter des cours spéciaux ou lire avec
fruit les traités complets.
Missouri botanical garden, 8' rapport annuel.
Cette publication de 230 pages contient, en outre du rapport
du Directeur et de l'état des finances, une longue étude sur
les Mousses des Açores, avec 11 planches, par J. Cardot.une
autre sur quelques Mousses récoltées à Madère, par Wil-
liam Trelease et enfin une troisième sur des observations
sur la flore des Açores, avec 55 planches, par William Tre-
lease, etc. etc. ..En outre des 66 planches sus-mentionnées.
nous y trouvons une vue de la serre aux Agaves, une scène
hivernale, une vue prise après un cyclone, une scène de
plantes aquatiques, etc.. et nombre de notes botaniques et
horticoles des plus intéressantes.
Les Palmiers (Palmenzucht und Palmenpflege), par le D'
Udo Dammer, des jardins botaniques de Berlin. — Un vol.
in-8°, relié, de 128 pages, avec 24 gravures hors texte.
Cet ouvrage (écrit en langue allemande) sur l'obtention
et la culture des Palmiers est divisé en six chapitres :
Conditions nécessaires à la végétation des Palmiers, mul-
tiplication, culture et soins à leur donner, engrais, soins
à donner aux Palmiers malades, genres les plus impor-
tants et leurs variétés.
Non seulement la partie botanique de cet ouvrage semble
très complète, mais la partie culturale et pratique n'a
pas été négligée et les 51 pages qui lui sont consacrées
sont des plus instructives.
I s 27 illustrations hors texte, très soignées, repré-
sentent les espèces et variétés les plus remarquables.
A =■
LE JARDIN
Exposition quinquennale d'Horticulture
DE GAND
Coup d'œil général. — Les plantes du Cap et de
la Nouvelle Hollande. — Les fêtes et la récep-
tion royale.
L'Exposition internationale quinquennale de Gaud qui
vient .!<' s'ouvrir, est digne de celles qui l'onl précédée;
elle les surpasse même, au dire des personnes qui onl -uivi
el admiré ces expositions quinquennales: aussi est-ce un
véritable succès . < >n sent vraiment que là esl un centre
horticole où la culture des plantes de serres esl admirable-
ment comprise.
L'exposition aété inaugurée le 16 avril par la famille
royale: le Roi, la Reine el la Princesse Clémentine. Le Roi a
longuement visité l'exposition : il y est resté trois heures
et s'est entretenu avec les exposants au sujet de diverses
plantes que contenaient leurs apports:
La vue d'ensemble des plantes massées dans le grand hall
du Casino et dans son annexe, me cause la même impres-
sion générâleque celle que j'ai déjà éprouvée à l'Exposition
d'horticulture de Hambourg, l'an dernier. Mais, en
analysant bien mes sentiments, je trouve cependant que
cette impression diffère nu pou dans les détails - si ce mol
est ici applicable. C'est que, en effet, à Hambourg, s il fut
donné à i le nde de pouvoir contempler des apports
considérables de végétaux, on ne put, proportionnellement,
voir autant de plantes aussi bien cultivées et d'une richesse
de végétation el de floraison aussi frappante qu'ici. En
somme, ici, à Gand, il Tant associer l'idée de la valeur
individuelle des plantes à celle de leur quantité.
Avant d'examiner en détail les principaux lots exposés,
il convient de jeter un coup d'oeil sur l'ensemble.
Vu du haut du perron donnant dans la salle des récep-
tions, le grand hall (flg. 56), situé en contre bas, présente
un aspect vraiment ravissant et féerique avec ses plantes
exotiques au feuillage si pittoresque et aux fleurs parfois si
originales el généralement bien jolies.
En face de ce petit perron, est un petit roi hei au pied du-
quel se trouve une petite pièce d'eau au milieu d'une
pelouse minuscule, parsemée de quelques plantes exotiques
dont l'ensemble se reflète dans une glace très heureusement
placée au bas du rocher; derrière, une allée passant con-
tre ce rocher est bordée par un massif dont une autre
grande glace, masquant la porte d'entrée, forme le fond.
Puis les massifs situés à droite et à gauche, au bas du per-
ron, sont occupés par dos plantes à feuillage el dos plantes
à fleurs: au-dessus du feuillage si diversement coloré des
i Protons, des spathes rutilantes d'Anthurium, dos Heurs par-
lois bizarres dos Orchidées, s'élancent les frondes majes-
tueuses des Palmiers et des Fougères. Enfin, sur la petite
pelouse sont disséminés de beaux spécimens et des groupes
de plantes variées : plantes à fleurs et plantes à feuillage.
Traversons maintenant la salle de réception et non-- nous
trouvons en haut de l'escalier dominant l'annexe (flg. 57).
Là, c'est une éclosion de fleurs, un parterre de plantes fleu-
ries, dont les coloris sont étincelants sous la lumière tamisée
par une étoffe rayée de rose et do vert pâle, el ressortent sur
le ton vieux vert des tentures, un peu foncé cependant.
\ oici des lots d'Azalées de serres, de Camellias,de plantes
du Capot de la Nouvelle Hollande, dune culture non seu-
lement i arlaite mais extraordinairement bien comprise;
aussi les amateurs de ces plantes s'extasient-ils devant la
beauté des exemplaires présentés.
Puis ce sont encore des plantes vertes etd'autres à feuil-
lage coloré, dos Azalées de plein air, etc., le tout relevé ça
el là par des spécimens remarquables de Palmiers, de Pou
gères el d'autres plantes analogues, Ailleurs, des Orangers
couverts de fruits et qu'on croirait venus de notre belle cote
méditerranéenne, des Acacia paradoxa, A.vcrlicillata et
autres, en exemplaires hors ligne. Enfin, au fond, un mas-
sif d'Azalées tout à fait volumineuses, un véritable éblouis-
semenl de fleurs. Ions lots qu'il faut examiner en détail.
Il y a tant et tant de fleurs brillantes, tant de coloris
opposés les uns aux autres que la vue finit par en être fati-
guée. ( !ela me rappelle une, naguère, quelqu'un — ce fut un
belge,' si mes souvenirs sont exacts, — lançaces mots (( trop
de fleurs » : comme ce serait le cas de les appliquer, ces
mots, à cet amoncellement d'Azalées !
Dans d'autres salles, ce sont dos plantes bulbeuses, des
< Irchidées, îles plantes nouvelles dont nous reparlerons, etc.
Dehors, ce sont des lots d'arbustes \aries. de Conifères,
qui ne peuvent — et il s'en faut de beaucoup — soutenir la
comparaison avec les massifs de ces moines plantes expo
ses à Paris pai- les horticulteurs el pépiniéristes français.
P antre part, voici dos Lauriers d'Apollon diversement
formés, qui sont u les spécialités de l'horticulture gan-
toise; puis du matériel horticole: serres, châssis, chaut
Eages, etc., en bien inoins grande quantité qu'à Paris, et ce
n esl pas dommage.
Avant de passer en revue les lots exposés, qu'on me per-
mette d'exprimer une opinion, c|iii n'est pas seulement
mienne, mais que j'ai également entendu souvent formuler:
leiies. i e\|,o-ition est de tous points réussie sous le rap-
porl de la valeur des lots ,-t de chacune des plantes indivi-
duellement, mais combien plus joli serait l'ensemble si des
locaux plus vastes eussent permis d'adopter la méthode
française de grouper les plantes de telle s. nie que chacune
soit bien en évidence sans que, pour cela, l'ensemble en souf-
fre et si. de plus, les massifs étaient surélevés el entourés
de bordures de gazon presque verticales.
l'ne exposition ile.es plantes, dispos,'.,, comme la com-
prennent et l'exécutent certains horticulteurs parisiens, —
l'art associé à la beauté et à la majesté des spécimens de
plantes exposées, — mais ce serait l'idéal !
Nombreuses étaient les plantes nouvelles intéressantes :
notre directeur, M. II. Martinet, en a d'ailleurs pris les
descriptions et en parlera dans le prochain numéro.
*
■
Parmi les choses les plus intéressantes de l'exposition,
les collections de plantes du Cap et de la Nouvelle Hol-
lande présentent un très grand intérêt. Ces collections sont
nombreuses et chacune d'elles renferme dos sujets , l'une
culture admirablement comprise. Certaines d s plantes
peuvent compter à juste titre parmi les pins belles de
l'exposition et je ne serais pas , '.tonné que celle exhibition
],.s remit en vue el en laveur, car. en général, leur culture
n'a été abandonnée ou du moins fort délaissée, que parce
que souvent on la croit difficile à mener à bien. Je ne
doute même poinl que certaines d'entre elles ne soient très
appréciées à Paris, si quelques horticulteurs se incitaient à
les cultiver.
Les exposants de ces plantes sont : tout d'abord, Mme la
Comtesse de Kerchove, dont le loi ravissant contient nom-
bre de beaux exemplaires parmi lesquels je «itérai : Diosma
cordata,D. capitata, Chorizema Lowi, Polygala Dal-
maisiana grandiflora, Kennedya purpurea, Adenandra
fragrans, Erica cucullata, Acacia cordata, A. paradoxa,
etc., etc.
Puis M. Bedinghaus, avec une collection remarquable,
dans laquelle se trouvent : Eriostemon myrtifolium, E.
linearifolium, Boronia elatior, Leptospermum scoparium,
LE JARDIN
117
Adenandra fragrans, Acacia longifolia, A. grandis, A.
cordata, Tetratheca ericoides, Brachysema acuminata,
Diosina ericoides, D. alba, Clianthus magnifiais. Cette
dernière espèce esl une superbe plante cultivée couram-
ment à Gand comme plante de marché
Un peu plus loin, M. Jules de Cock présente une série
de ces mêmes plantes, parmi lesquelles le curieux Pimelea
spectabilis, le Boronia polygaUvfolia, absolument splen-
dide, le Brachysema latifolia, Genistaformosa, etc.
1 11 très beau groupe aussi de M. Emile de Cock : l'inté-
ressant Asalea lincarifolia, dont on peut voir, dans l'expo-
sition, plusieurs nouveautés autrement colorées; VAphe-
horticole de Belgique, à la municipalité, aux membres
du Jury, à la presse horticole et aux horticulteurs. Cette
fête eut lieu dans une salle superbement décorée, donl du
te je reparlerai.
Enfin, aujourd'hui, 17. l'après-midi s'est passée dans les
superbes serres du château de Laecken s m- invitation du Roi ;
nombreuse était la foule qui admirait les beautés de ces
si rres universellement réputées et où, pour la circonstance,
les toilettes rivalisaient avecles fleurs.
Gand, 17 avril.
ALBERT MAUMENË.
Fig. 56. — Plan du grand hall de l'Exposition quinquennale de Gand.
lexis macrantha rosea, leKennedya purpurata, lePul-
lenœa stricta, etc.
Les exemplaires d'Acacia, ainsi que quelques Melrosi-
deros, étaient absolument remarquables.
Bien des choses seraient encore à citer dans cette série des
plantes de serre froide; c'est du reste ce que je ferai dans le
prochain numéro.
-
L'Exposition internationale quinquennale d'horticul-
ture de Gand. est l'occasion de nombreuses fêtes offertes aux
membres du Jury.
Ainsi, le 15, la municipalité convia les invités à une fête
d'art qui eut lieu à l'Hôtel-de- Ville.
Hier, lii. un raout international a été offert par le Cercle
Anomalies florales. — La Chronique orchidéenne
rapporte avoir reçu de M. Debois, chef des cultures de
M. Madoux, à Ànderghem, les deux curieuses fleurs
monstrueuses suivantes :
1" L"n Cypripedium insigne muni de trois labelles, de
consistance assez molle, à poches moins profondes que
d'habitude, mais à peu pn'^ semblables; les deux labelles
supplémentaires tiennent, la place des pétales, qui sonl
absents ou. pour mieux dire, qui ont servi à les former. Le
staminode est tout petit, d'un jaune verdâtre et presque
rond.
2° Un Dendrobium Wardianum dont la fleur est presque
dépourvue de labelle, celui-ci étant réduit à une petite
masse charnue et blanche, plus courte que la ci don ne.
118
LE JARDIN
Orchidées originaires des mêmes régions Planles nouvelles ou peu connues
que le Catttleya labiata autumnalis
LES GYNERIUM
La région dans laquelle on a retrouvé le Cattleya labiata
autumnalis 1 1 ), renferme également quelques bonnesespèces
et variétés nouvelles donl la science el l'horticulture tirent
bon profit.
En première ligne, vient le Cattleya Victoria Reyina
qui, n'étant qu un hybride entre le ( '. labiata et le ( '. / eo
poldi\a.T. pernambucaensis, restera, parce seul t'ait ma]
heureusement toujours rare. Puis, le Cattleya LeC ■■ éga
[émeut hybride naturel, mais, cette lois, entre les ( . la-
biata et C granulosa. Pour l'un comme pour, l'autre de ces
hybrides, la parenté os! indéniable.
Le Cattleya Leopoldi y ax. pernambucaensis est distinct
du type originaire de Santa-Catharina, par sa taille plus
naineet son port plus érigé; sa fleur, de forme parfaite et de
coloris. plus foncé, est marquée de macules également plus
larges que dans le type. < >n ne le rencontre que dans un
district très limité où il croît sur des arbres moins élevés
que ceux sur lesquels se rencontre le C. la biata qui, lui,
réclame une température plus chaude et plus aride ; il fleurit
en octobre et no\ embre.
Le Cattleya granulosa est une remarquable espèce
robuste qui devrait êl re plus cultivé, étant donné le n bre
des belles variétés qu'il a produit. Son coloris va du vert
jaunâtre pointillé au rose foncé ou au jaune d'or pur. Cette
espt se rencontre à une altitude de 200 à 300 mètres, d :
bien plus t.as que le C. labiata, sur les arbres des forêts
où l'atmosphère est plus lourdeet plus humide; il fleurit
en décembre et janvier. Unedeses meilleures variétés est
le i '. g. Buyssoniana.
Le Miltonia spectabilis Moreliana atrorubens est une
remarquable variété que l'on rencontre avec le C. labiata
sur les arbres où il produit un supert ffet lorsque, en jan-
\ ier, il est en fleurs. < m ne le rencontre cependant pas partout
où se trouve leC labiata et il semble localisé sur deux ou
trois sommets où l'air est sensiblement plus frais et où les
nuits provoquent presque toujours nue rosée bienfaisante.
Le Rodrigucsia pubescens (syn. : R. Lindeni) est une
variété très florifère, très ornementale et d'un effet char-
mant lorsqu'elle est en Heurs dans son pays d'origine. ( lu
la rencontre surtout dans les fends, entre les montagnes,
dans [es bois et broussailles appelées Capoeira alta ; elle est
franchement épiphyte-, ne tenant aux branches des arbres
que par quelques-unes de ses racines, tandis que nombre
d'autres se balancent dans l'air chaud et aride de ces lieux.
L'Oncidium Grovesianum, nouvelle espèce voisine de
l'Oncidium crispum, peut être un peu inférieure à cette
dernière comme coloris, est plus florifère qu'elle el produit
de-, hampes florales plus ramifiées, formant de longs racèmes
absolument décoratifs. Elleexiste à la même altitude que
le C. labiata, mais en des endroits plus chauds et plus
arides ; elle fleurit en mars.
i >n trouve eue. .c,', parmi les ( tu ri d in m : les O. Cebolleta,
( >. barbatum el autres Oncidium de collection.
Li'Epidendricm osmanthum, découvert en 1 ss 1 et ayant
pour synonymes /•.'. Godseffianum et E. Capartianum, est
une de plus belles espèces du genre ; il devrait être plus
cultivé, étant donné sa floraison automnale. h'Epidcndrum
Wattsonii est aussi très beau. Ces deux espèces se rencon-
trent un peu partout dans la région dur. labiata.
< >n treu\ e encore^ dans cette région, comme belles espèces
decollection .-des Cyrtopodium, Stanhopea. Coryanthes,
Catasetum, Plcurothallis,Bulbophyllum, Ionopsis,Ma > il
laria, Sobralia, etc., dent bon nombre d'espèces et de
variétés sont déjà bien connues parmi les pins méritantes.
A propos du Cattleya granulosa, il est. important de
remarquer que cette espèce fut, à plusieurs reprises, depuis
1840, importée de Parohyba et de Pernambueo el non du
Guatemala, c'est donc à tort qu'on indique ce dernier pays
comme étant son pays d'origine. L. F.
(1) Le Jardin, 1897, page 2<6.
M. O. Stapf, attaché' à l'herbier de Kevr, a récemment
publié, dans le Gardencrs' Çhronicle, une i n té ressan te his-
toire du genre Gynerium dent nous présentons le résumé
aux lei leurs du Jardin.
On connaît surtout les Gynerium par le Gynerium
enteum ou Herbe des Pampas el le G. saccharoides
on LTva, dent les panicules, quoique moins fréquentes que
celles île la première espèce, sont presque aussi décoratives.
Le G. argenteum est à peu près rustique sous noire climat.
l'autre esl très rarement cultivé et n'est guère connu que
par ses belles inflorescences importées d'Amérique.
Le G. saccharoides est le type du genre. Marcgraf, il y
a deux cent cinquante ans environ, l'avait rencontré près
de Pernambueo et de Rio ( Irande et le décrivit sous le nom
île Arundo sagittaria, dès 1648. Auflet le connut égale-
ment et le signala dans la Guyane, en 1775, comme Sac-
charum sagittatum. [/aspect extérieur n'est pas. en effet,
sans analogie avec celui des Arundo et des Sàccharum.
En 1809, lIumbol.lt, Bonpland el tvunth dans les Planta
œquinoctiales le figurèrent et en tirent le type d un genre
nouveau qu'ils appelèrent Gynerium d'après les échantil-
lons récoltés au Venezuela, à Cumana.
Les célèbres botanistes que nous venons de citer, insis-
tèrent surtout sur la structure des épillets, leur diœcie el
leur dimorphisme sexuel. I.a conséquence en était que
toutes les espèces rapportées au genre Arundo ci, dioïques
étaienl .les Gynerium. Neès appliquant ce principe, ap-
pela G. argenteum., l'Arundo dioica Spreng ou A. Sel-
loaiia ScllUlt, en même temps que quelques espèces du
nouveau genre qu il réduisit plus lard. Somme toute, après
.le nouvelles créations dues à Standel, Philippi, Dœll, etc.*
le veine Gynerium l'oiupreud actuellement 20 espèces. Là
question esl desavoir s il faul toutes les maintenir'.'
Une réduction s'impose de suite: Gynerium sagittatum
n'est que le G. saccharoides; il en est de même du
G. Leoyi. Quand aux G. Neesei et G. pygmœum, on ne
peut les séparer du G. Quila et le G', dioicum n'est autre
chose que le C. argenteum. Il resterait à examiner la vali-
dité de Il esp,.res placées sous deux types distincts d'après
le mode de végétation et la structure des Heurs. L'un est
fondé sur i.- G. saccharoides, l'autre sur le G. argenteum.
Dans le premier, la croissance esl rhizomateuse comme
dans la Canne de Provence; dans l'autre, elle est eespiteuse
comme dans le Gynerium.
Dans le (,. saccharoides, nous trouvons un rhizome
rampant et allongé, le dimorphisme sexuel bien marqué,
deux Heurs dans chaque épillet avec le rachis terminé par
le sec |e Heur, deux ('lamines ou staminodes, les chaumes
\ ivaees ayant de 10à (in entre nœuds. Le genre Gynerium
présente donc des caractères ambigus si on y englobe ces
deux piaules tandis que, réduit à c,. saccharoides, ilest des
plus naturels. M. O. Stapf propose de le limitera cette
dernière espèce.
Que faut-il faire du G. argenteum ? Faut-il faire rentrer
dans le genre Gynerium les autres espèces? Le G. paroi-
fîorum parait n'être que le G. saccharoides, de même
que le (i. arcuato-nebulosum ('arrière, les <;. (juila.
H. speciosum, G. atacamense sont plutôt voisins du G.
argenteum.
Le G. argenteum n'est donc pas un Gynerium, genre
i lotype qui restelimité au G. saccharoides. Est-ce un
Arundo, au sens dans lequel on comprend actuellement .-e
LE JARDIN
19
genre? Le genre Annula, dénomination très vague autre-
fois, comprend pour les botanistes spécialistes de nos jours :
:! espèces méditerranéennes, Arundo Donax, A. mauri-
tanien, ete ; l'autre espèce qui habite l'Inde, la Malais
Fig. 07. — Plan de l'annexe
(Exposition quinquennale de Gand).
sie, Madagascar et le sud de l'Afrique, l'A. Reynau-
diana, devient le type du 'genre Reynaudia Hook. I. :
2espèceàde la Nouvelle Zélande, A. Kakao et A. conspicua
dont Steudel avait fait le G. zcelandicum et qui né diffère
ilu G. argenteum que par ses fleurs hermaphrodites :
enfin il faut joindre cinq espèces de l'Amérique du sud,
telles que A. pilosa, A. nitida, etc..
En comparant les caractères de ces Arundo et du Gyne-
rium argenteum, ilest hors de doute qu'on ne peut réunir
des plantes aussi diverses. Les premières -nui hermaphro-
dites sans dimorphisme, les secondes sont dioïques avec
dimorphis-me floral ; les unes sont 2-7 flores avec rachis
court, les autres 3-6 Dur,-- avec un rachis allongé. Les gtu
mes sont uninerviées, très étroites dans les Gynerium,
tandis qu'elles se montrent tri ou quinqué-nerviées, larges
el lancéolées dans les Arundo. Le nombre des étamines est
le même, c'est-à-dire limais les glumessont très différentes
comme forme, nervation, longueur et indumentum. Les
"raines elles-mêmes présentent des distinctions fort nettes.
Tous ces caractères sont suffisants pour faire du Gynerium
argent eu m le type du nouveau genre Cortaderia comprenant
cinq espèces qu'ilfaul caractériser ainsi :
1° Glumes longues défi à 8 lieues ] 2, très étroites,
linéaires, prolongées en un acumen 1res long et très fin ;
glumelles longues de 6 à 8 lignes, lancéolées, longuement
acuminées ;
-\- Panicule à peu près déjetée d'un même «Hé,
Un peu distinct.' dans les pieds mâles et femelles,
glumelles mâles, presque glabres à nervure mé-
diane non prolongée au sommet
V. argentea Staff.
4- Panicule symétrique et identique; glumel-
les mules poilues à ner\ ure prolongée en une lon-
gue soie C. araucana.
•-'" Glumes longues de 1 lignes, lancéolées, acuminées ;
glumelles de même longueur, acuminées.
-(-Panicule très serrée; glu mes longues de là
I lignes ] 2 ainsi que les glumelles :
a. Panicule raide. longue del pied, symé-
trique, très mollement soyeuse bril-
lante C. speeiosa st.
h. Panicule courbée, souvent lobulée, lon-
gue de 1 pied 1/2, rude, à peine bril-
lante C. riidiuscula St.
-f- Panicule un peu lâche, longue de 1 à '-' pieds.
formée de petits rameaux très grêles . C. Qiiila St.
Ces cinq espèces s. .ut très voisines l'une de l'autre et dif-
ficiles à distinguer en herbier quand on n'a que des échan-
tillons incomplets ou bien seulement l'un des sexes. Une
seule est cultivée, c'est le Cortaderia argentea. Toutes
sont originaires de l'Amérique du sud extratropicale, des
Andes et de l'Equateur.
Le Cortaderia argentea Stapf. (Synonymes: Arundo
dioica Spr. ; A. Selloana Sch. ; Gynerium argenteum
Nées ; G. dioicum Dallière ; G. pwpureum Carr.) se ren-
contre du sud du Brésil au sud de la Patagonie. lia été
figuré, pour la première fois.sousle nom de Pampas-Grass
par Paxton, en 18ôo. nouvellemnf introduitparMoore.de
Glasnevin. D'après Niderlein, il n'est pas aussi commun
dans les Pampas que son nom semblerait l'indiquer, mais
on le rencontre dans les hautes altitudes des Andes. Le (i.
araucana est une espèce nouvelle du Chili et de Chiloë,
c'est une très élégante graminée aux panicules étroites et
lustrées. Le G. spociosa(G. speciosum Nées) est du Chili
et du désert d'Atacama. Quant au G. rudiuscula, également
nouveau, on le rencontre clans l'Argentine, à Tucuman,
dans le <'hili où il monte jusqu'à 8000 pieds dans la serra
Aconquaga. Reste le G. Quila décrit également sous les
noms de G. Quila Nées; G. jubatum Lemoine; G. ro-
seum Rendatleri Carr.; ';. argenteum carminàtum Ren-
datleri FI. .1. et Ser. : il habite la Bolh ie de !l à 12500 pieds
! altitude, le Pérou, la région du ho- Titicaca, leChimbo-
razo et le Cotopaxi. ,, harioT
120
LE JARDIN
COTOMASTER l'AWOSV Francli
(i)
Cette nouvelle espèce a été introduite par le Muséum
d'Histoire Naturelle de Pari au commeneemenl de 1888.
M. le Professeur Max. Cornu la reçut, a I étal de graine de
M. L'abbé Delavay, missionnaire au Vunnan. Ces graine
portaient l'indication suivante: n Hu-Chan Meu, fruit
rouge n Le premier nom esl celui de la localitéoù '-II"- nnl
été recueillies.
Semées aussitôl (le 28 mai 1888), elles fournirent un
nombred'exemplaires assez élevé pour permettre,au Muséum,
de mettre la plante en distribution dés 1890. Elle figure
sur son ( Catalogue des plantes \ i\ ;i n t<-^. proposées en échange,
aux autres Jardine botaniques, en aoûl 1890, et sur celui
de juillet 1892: elle j est désignée sous le nom de ' oto
neaster .s/*. ( funrian).
Elle fleurit el fructifia pour la première fois, au Mu éum,
'■•i 1896 ; toutefois, cette première floraison fut peu abondante.
M;tis, en IXH7, (leurs et fruits se montrèrent à profusion:
cela permit de porter le Coloneasier pannosa, pour les dis-
tributions, sur l'Index seminum de lin 189" (2). Il lui pré-
senté, par M. ( lornu, comme plante nouvelle, à la Société na-
tionale d'horticulture de France le 28 octobre 1897(3).
Telle est, en deux mois, et dans toute «on exactitude,
l'histoire de l'introduction de ce ' 'otoneaster.
En voici la description, d'après les spécimens qui ont
fleuri el fructifié sous nos yeux.
Arbrisseau de t"50 à 2 mètres, à végétation diffuse; port
assez Irrégulier, et souvent un peu pleureur. Ramifications
grêles, effilées, divarlquées ou arquées; jeunes pou ies
velues, a extrémité tuiiiuntcuse, blanchâtre. Ecorce grisâtre
sur les tiges et sur les branches déjà anciennes brun noi-
râtre ou rougeâtre, luisante et s'exfoliant sur les rameaux
peu âgés. Feuilles persistantes, fermes et épaisses, ovales
ou ovales-oblongues, mucronées, longues de 20à :i5 milli-
mètres, el larges de 10 a 'jn millimètres, verl foncé, va peu
luisantes, pubescentes en dessus, fortement tomenteuses
et blanc argenté en dessous, finement ciliées Bur les bords.
Stipules étroites, filiformes, rougeâtres ou lu-unes, de lon-
gueur variable, atteignant souvent et dépassant même
quelquefois la longueur du pétiole, fleurs en corymbes
denses et bien ion nus, bombés. Corolle blanche Examines
luun violacé Calice et pédlcelles recouverts d'un tomentum
blanchâtre. Prultsd'abord oblongs ou subcylindriques, puis
globuleux ou suliglobuleux. surmontes • i ■ i calice, qui l este
clos ou niirin.s et devient grisâtre. Ces fruits sont pri-
mitivement pourvus d'un tomentum blanc qui finit par
disparaître au moins partiellement; ils deviennent alors
luisants el prennent une teinte rougi; ocreux, qui se trans-
forme en une belle couleur rouge vermillon vif, quelque
fois finement striée rouge plus foncé. \ cel état, ils t appel-
lent, comme grosseur et c tmme coloris, ceux du Buisson-
Ardent, el ils ne leur ce. lent en rien comme éclat. Ils
persistent plus longtemps et durent une bonne partie de
l'hiver.
Comme on le voit, le C. pannosa se distingue biei I
temenl îles autres espèces du genre.
\n point de vue de l'effet décoratif, il se recommande
à la fois par s,,n feuillage persistant, discolore, el donl le
revers, il un beau blanc argenté, tranche nettemenl sur le
verl intense '-t lustré de la face supérieure; par son abon
dante floraison, et surtout par sa brillante fructification.
C'est, pensons nous, une acquisition de réel mérite: elle
viendra heureusement s'ajoutera la série îles arbrisseaux
qui, durant l'ingrate saison d'hiver, parviei ni à égayer
nos jardins par leur verdure perpétuelle, el parleur fructi
ftcation, parfois éclatante el décorative à l'égal des plus
riches floraisons,
(1) Franchet, Plantœ Delaoayanœ.
(2) Le Jardin Royal de Kew le lait également figurer sut-
son Catalogue de 1897-H8. Cet établissement le recul du Mu t,
en Jeune plante, en 1890.
(3) Journal de la Société national.- d tcul nul turc, :;• série
r. mx, p
Nous croyons le Ç. pannosa ru tique sous le climat de
de Paris. Le ■•• ai tentés à ce poinl de vue, au Muséum,
ont donné des résultats satisfaisants. Toutefois, il convient
i ajouter que les exemplaires abandonnés au plein air n ont
pas, jusqu'ici, subi de grand* froids. L'altitude (2,000 à
2,500 mètres), donnée par M. l'abbé Delavaj comme étant
colle à laquelle la plante croit à léiai spontané, ne peut
fournir nue certitude sous ce rapport: telle plante alpine
i|tti. ila n- sa station naturelle, supporte aisément des abais-
sements considérables de température, protégéi qu'elle est,
pendant tout I hiver, par un épais manteau île neige.
demande un abri dans La plaine, où cependant les rigueurs
de la mauvaise saison sont bien moindres, mais où la neige
fait souvenl défaut, et où les alternatives de gel el de dégel
soiti fréquentes.
Sous le rapport du sol, Le C. pannosa paraît fort àccom
modant. Il se multiplie facilement de semis el aussi par
bouture estiv aie à I étal mi ligneux.
!.. HENRY.
Multiplication des Cannais florifères
Les améliorai ions notables des premiers types de Canna
datenl de 1860 em iron.
Sisley, Allégatière, Année ( rozj fécondèrenl les C. in-
deca, C. glauca, etc., el obtinrent de bonnes plantes déco
ratives. Le progrès s'accentua de jour en jour par suite de
efforts constants d'un maître tel que Jean Sisley, -i bien
que, en 1865, unjeuneel savant botaniste écrivait : « Il ne
faut pas nourrir l'espoir d'obtenir ces fameux Balisiets à
fleurs grandes comme des Glaïeuls, sur Lesquels M. Année
comptai! autrefois, non plus maintenant : que les Balisiers
sonl encore susceptibles d'améliorations dans toutes leurs
parties, mais que les modifications futures ne dépasseront
pa le cercle de celles déjà obtenues. »
l n semeur infatigable, M. ( irozj , \ int plu- tard démen-
tir cette appréciai ion en mettanl au commerce des plantes
de plus en plus méritantes.
Nous voici en 1898, les ( 'a m ta s oui des Heurs comme des
Glaïeuls, el notre ancien je botaniste peut méditer sur
son article, écrit il \ a plus de trente ans, el sedireque
i rozj a bien mérité de L'horticulture en présentant des
(leurs de Canna à pétales arrondis, larges de plus de 0",05,
des piaules nain'-.- à rameaux prolifères, îles coloris variés
à l'infini, depuis le jaune pâle jusqu'au rouge cramoisi.
tigrés, marbrés, maculés, etc.
Les Cannas peuvent se cultiver en pots, en serr t en
pleine terre, s'avancer ou se retarder ; il- se conservent i rès
facilement, ce qui m'amène à dire quelques mots de leur
culture.
Multiplication par semis.
Le semis doil se faire de février à avril. Nous obtenons
Je in'-- bon- résultats en opéranl de la manière suivante .
nous remplissons des terrines ou petites caisses, de terre de
bruj ère mélangée de sable de ri\ ière, de manière à obtenir
un bon drainage ; nos graines sont placées sur terre, non
enterrées, mais seulement recouvertes de mousse bâchée qui
doit être maintenue humide par de fréquents bassin âges.
i e terrines sont placées sur les tuyaux de chauffage de la
rn a muli iplical ion.
Au bout de trois semaine-, la plus grande partie des
graine- sont levées et l nés à mettre en pots. Le rempo
tace peul -'• faire dans des godets de tr.tiT à 0,"08 de dia-
mètre, en terre composée d'une par lie de terre franche, de
deux parties de terreau et de deux pari iesde terre de bruyère;
à défaut de terre de bruyère, on peul employer le compost
suivant : 1 ti de sable, 1 6 de terre franche et I 6 de ter
LE JARDIN
COTONEASTER PANNOSA Franch.
LE JARDIN
121
peau. Ces semis, bien suivis, fleurissent dans le courant de l'été.
, Nous ne recommandons pas beaucoup cette multiplica-
tion par semis qui ne donne pas toujours ce que l'on pour-
rail en attendre, car la plus grande partie des variétés ne se
reproduisent pas franchement, et, après quelques mois de
culture, on s'aperçoit que certaines plantes ne valent ni
le temps, ni la place qu'on a [m leur sacrifier.
Multiplication par rhizomes.
Tout autre est le mode de mulplication par la division
des souches ou mieux par rhizomes.
Voici comment nous procédons : dans les premiers jours
.le mars, nous niellons la touffe entière en végétation, en
serre ou sur couche tiède très peu Recouverte de terre. Au
bout de quinze à vingt jours. 1rs pousses sont suffisamment
développées pour que la division puisse s'opérer selon la
grosseur voulue. Chaque fragment doit être rempoté dans
tles vases de grandeur proportionnée et entent'' sur couche
chaude à l'étouffée pendant quelques jours ; avoir soin
d'ombrer si le soleil se montre trop ardent. On doit aérer
graduellement jusqu'à ce qu'on puisse les découvrir corn
plètement en attendant la mise en place qui doit se faire à
partir de Bn mai, de manier.' à éviter les quelques froids
tardifs qui peuvent survenir et durcir les plantes.
Aux personnes qui achètent des rhizomes à I él U sec ou
à l'état de repos, nous recommanderons d'être prudentes;
souvent, en effet, ces rhizones ont été coupés. Il faut, îles
leur réception, les mettre en végétation sur couche tiède,
pas trop humide ou en serre chaude, en les recouvrant lé-
gèrement de terre. Il ne faut pas les mouiller avant que les
pousses soient développées; quelques bassinages, au plus
loi'i de la chaleur, sont suffisants pour activer le dëparl
de la végétation. Le rempotage se l'ait ainsi qu'il estdil plus
haut pour la division des souches.
Nous avons dit que le bon moment de la plantation est
la fin de mai. Le terrain, destiné à les recevoir, choisi bien
au soleil, aéré autant que possible et néanmoins abrité des
grands vents, doit être bien labouré et fumé. Dans ces eon
ditions, les [liantes s'étiolent moins et sont plus florifères
qu'à l'ombre.
L'espace à réserver entre chaque plant;' peut varier entre
ii. lo ci 0,5Q, selon la vigueur des variétés employées. Au
pieddechaque plante, il faut faire une petite cuvette, pour
maintenir l'eau des arrosages, et mettre un bon paillis
■'•pais, nécessaire pour y entretenir la fraîcheur. Au mo-
ment de la pleine végétation, il est nécessaire de mouiller
eopieusemenl avec addition d'engrais, purin, guano, etc. ;
tout leur est bon, à condition qu'on n'en abuse pas.
Lorsque, à l'automne, les gelées commeneenl à se faire
sentir, on coupe les tiges à environ 0m,15 de hauteur, on
arrache les touffes en conservant la terre adhérente et, après
les avoir laissé se ressuyer quelque temps, on les rentre
soit e 'angerie, soit en serre, soit dans un cellier, en les
plaçant sous des gradins ou sur des tablettes, en un endroit
où il 3 ait un peu de chaleur et de lumière C'est ainsi que
vous les conserverez sans peine.
Je recommanderai, parmi les variétés hors ligne :
Amiral Aoellan (Roz.), Souvenir du Président Carnoi
(Cr.), Papillon (Vil.), Léon Vassillière (B. B.), Colonel
Doods (Cr.), < 'omtede Bouchaud (Cr.), Souoenir d'Antoine
('m.,/ (Cr.), M. Tisserand (B. B.), .4. Biltiard (Cr.),
Mine d'or (Cr.), Tendresse (Crét.), Ami J. Chrétien (Cr. ),
Souoenir île ./. Chaurè (Cr.), Uijp- Barbereau (Cr.). Sou-
oenir de filme Crosy (Cr.), Mme H. Martine/ (B. B.),
Mme L. Le Clerc (Cr.), Comte de Sachs (B. B.), A. Van
dru Heede (Cr.), Mlle Berrat (Cr.), Mme Barré (B. B.),
Charlemagne (Cr.), Franz Buchner (Pft.), Incendie (Vil.),
Sir Tréoor Lawrence (Cr.).
A. BILLIAKD.
LES LILAS
En ce moment où s'i ntue la végétation, un mot sur
les Lilas, bientôt en fleurs, est tout d'actualité. Tout le
nde aime ces charmants arbrisseaux et, chaque année,
ils sont à moitié détruits par ceux à qui ils offrent avec
abondance, et leurs fleurs, et leur parfum En effet, sans
souci de compromettre la floraison suivante, on les massacre
presque entièrement pour s'approprier leurs thyrses fleuris
et en former d'immenses gerbes qui font toujours partie
obligée du bagage des citadins à leur retour dune prome-
nade à la campagne.
Mais, à l'encontre de certains autres arbrisseaux, les
I.ilas, eux, ne gardent point rancune des mutilations qu'on
leur fait subir, et n'en refleurissent pas moins l'année sui-
vante. Ils oui acquis une telle popularité, que fout roman-
cier qui se respecte, l'ail toujours figurer les Lilas dans les
diverses péripéties qui traversent le cours de son roman,
car le Lilas est l'hôte obligé des descriptions du printemps
dans ces sortes d'écrits. Les poètes, les chansonniers ont
aussi célébré les Lilas. et on | t dire hautement qu'ils ont
quis victorieusement leur droit .le cité' parmi uous.
Le i.ilas [Syringa oulgaris), faisant partie de la famille
I .■- i lléinées suivant certains botanistes, des i iléacées sui-
vant d'autres til n'j a que l'orthographe qui diffère), est
un arbrisseau dont la patrie est inconnue, mais qui est
naturalisé dans toute l'Europe. Malgré cela, certains au-
teurs nous disent que le Lilas nous t ient de l'Asie Mineure ?
l'on -lie/ la plupart des végétaux, la culture a fail
surgirde nouvelles variétés; mais très longtemps, on n'en
a possédé que quelques-unes vraiment méritantes, parmi
lesquelles les suivantes tenaient le premier rang : purpurea
(Lilas de Marly) pourpre violacé, variété que l'on forée
pour obtenir les Lilas blancs si i herehés pendant l'hiver;
alha, fleurs blanches; rubra insiç/nis, rouge foncé ; enfin
celle qui venait eu première ligne : le Lilas Charles X.
Aujourd'hui, ces variétés sont dépassées par de phn ]; ni-
velles, dont les Heurs sont plus amples et chez lesquelles 1 s
coloris rouges sont plus accentués. Quant à celles à Heurs
blanches, parmi lesquelles on ne trouvait que des plantes
ne donnant que des thyrses très courts, elles sont rempla-
cées par des variétés à très grandes fleurs ; nous citerons,
•■ni ré autres, Marie Legray, un des plus beaux Lilas blancs.
Citons, dans les rouges, les plus remarquables et ceux à
plus grandes fleurs. Souoenir de Louis Spath, Aline Moc-
r/ueris, Liberty, Massart, qui sont des variétés hors ligne.
Là, ne.s'arrêtent pas encore les progrès accomplis par la
culture, et une surprise importante nous étaitencore réser
vée dans le genre Lilas : c'était l'apparition, il y a déjà
quelques années, des variétés à fleurs doubles; ou en cite
un assez grand nombre dont, les suivantes sont les princi-
pales et sont de coloris différents :
Alphonse Laoallèe,1 omtcHoracede Choiseul, Condor-
cet, Jean Bart, La Tour d'Auoergne, Lemoinei, Léon si
n, Mat/iicu de Dombasle, Michel Buckner,Mme Casi
r Périr/-, et Mme Lemoinejce dernier, blanc pur, ayanl
des thyrses conipads de \ ingt-cinq centimètres, bifurques el
garnis de très grandes fleurs pleines.
Les Lilas, sauf celui de l'erse, ne souffrent pas des froids
les plus intenses. Ils ne sont pas difficiles sur le choix des
terrains, et s'accommodent presque de tous. On les taille
après leur floraison en enlevant toutes les fleurs fanées, à
moins qu'on en réserve quelques-unes pour opérer des semis
quand toutefois les graines arrivent à maturité. C'est
ainsi que les magnifiques variétés que nous venons de
citer, ont été' obtenues par d'habiles semeurs qui ont ajout''
quelques joyaux de plus à l'ornementation des jardins.
A. BERTIN.
Jardinier-Chef de la Bille de St-Quentin.
an
aa
1 22
LE JARDIN
CULTURES MERIDIONALES
LES CULTURES FORCÉES
dans la Région Méditerranéenne
Par suite de la douceur du climat méditerranéen el tout
particulièremenl en raison de l'éclatante lumière qui le
caractérise, condition provenant d'un ciel toujours serein
en hiver, cette région, qui paraît être l'une des plus pro
pices à la réussite de toutes les cultures forcées, est | i-
sément celle nu elles sont encore le moins pratiquées.
Mais, m [a clémence .lu climat et la sérénité du ciel en
hiver sont des appoints considérables pour mener à bonne
lin une culture forcée quelle qu'elle suit, même aidé par ces
deux dernières conditions, le succès ne peut être complet
qu'autant qu'il est pénible .le donner aux plantes un repos
absolu pendant un certain laps de temps suffisant, avanl
d'entreprendre le forçage.
Si des insuccès nombreux se son I produits dans les essais
de culture forcée entrepris dans la région méditerranéenne,
e'esl que les cultivateurs ne se sont pas préoccupé de pro-
curer au végétal le repos nécessaire a^ a ut de le soumetl re au
forçage. Cette condition, cependant si importante, sinon
indispensable, au peint de vue de la réussite, est rendue
singulièrement difficile à remplir, en raison de la clé nce
même du climat .lu Midi.
Pour le forçase de nés produits maraîchers, tels que le
Haricot, le Melon, la T aie. issus directemenl de graines,
la question de repus disparail ; au i. dans le Midi, partoul
où ces cultures ont été entreprises, elles ont réussi à mer-
veille. Il esl en effet très facile, dans cette région, même
avec une installai ion sommaire, d'obtenir des Haricots verts,
du 15 décembre à la lin de février, des Melons au 15 avril,
'•t enfin des Tomates an commencement Mo mai. Mais ht
culture du Haricot et principalen I celle de la Tomate,
qui. il va une dizaine d'années, se faisaient sut' une grande
éehelle,'sous châssis vitrés aux enviions d'Antibes. oui du
être presque complètement abandonnées, par suite des im-
portations considérables, provenant de l'Algérie, de la l'u
nisie et de l'Egypte. Malgré cela, dans la catégorie des
légumes issus de graines, h' forçage du Melon est encore
une culture très rémunératrice sur le littoral méditer-
ranéen.
Mais, en ce qui concerne le forçage de nos arbres fruitiers,
tels que la Vigne, le Pêcher, de même que pour le Fraisier,
l'observation du repos étant une condition sine '/un non de
la réussite, le cultivateur se heurte à îles difficultés, i pas
insurmontables, mais sur lesquelles il doit porter toute s, m
attention pour en atténuer les conséquences.
La Vigne esl peut être le seul de nos arbres fruitiers qui
s'accomi le à peu près d'un repos insuffisant, lorsqu'elle
est destinée au forçage, si des variétés précoces, telles que
le Lignait, lePrécocé de Courtillcr, le Chasselas, le Fran-
henthal, étaient, dans le Midi, l'objet d'une culture forcée
bien conduite, il serait facile, dès le 15 avril (1), d'en obte-
nir des récoltes très rémunérât riceset de bien meilleure qua-
lité que dans le Nord. En effet, l'air, la lumière et la cha-
leur, facteurs indispensables à la production des fruits de
première qualité, ne leur feraient jamais défaut, ce qui n'ar-
rive pas dans le Nord, où le soleil se montre si rarement
pendant le cours du forçage.
l.e pêcher est, de toits les arbres fruitiers, celui qui exige
le plus impérieusement un repos absolu parfaitement accusé,
(1) Il serait possible de produire des raisins plus lût. mais
je considère cette prétention comme un tour .le ton ayant
le grave délaut de n'être jamais rémunérateur.
avant d'être soumis au forçage, cela sons peine, 1,- non réus-
site.
Voici, à grands traits, la marche suivie par la végétation
du Pêcher sur le littoral méditerranéen : dans les immenses
cultures entreprises i • la vente des fruits obtenus à l'air
libre, la sécheresse excessive pendant l'été arrête de bonne
heure la végétation, c'est mê pour cette raison que, au
point de \ne industriel, on ne cultive que îles variétés à
maturité précoce; cet arrêt de végétation provoque préma-
turé ni la chut.- des feuilles. Dans les années, ..u les pluies
dites .le la Saint-Michel arrivent de bonne heure, le Pêcher
entre en végétation, et, dans les terres sèches de coteaux, il
n est pas rare .le voir des Heurs, en octobre et novembre.
Mais, en culture forcée, culture devant avant tout être inten-
sive au premier chef el dans laquelle généralement on n'a
affaire qu'à de jeunes arbres, la chute .les feuilles, malgré
qu'on sesoitgardé de recourir à l'arrosage en été, ne s'effecl ne
complètement que du 15 au 20 novembre. Or, s'il est certain
qu'un arbre qui se dépouille .le ses feuilles en est arrivé au
commencement .le son repos normal, la même circonstance
ne peut indiquer la tin de cette période. Il faut au Pêcher
destiné au forçage, dans le Midi, au moins six semaines de
repos, à compter à partir de ht chute .les feuilles, avanl
de pouvoir commencer à forcer.
Dans le Nord, où le repos s'effectue plus normalement,
en raison d'une température beaucoup plus basse en hiver,
le cultivateur pourrait réduire le laps de temps de repos,
parce que la température descend bien souvent au-dessous
de zéro; mais, dans le Midi où ce fait ne se produit que
rarement, il est indispensable de gagner par le temps, ce
que, dans le Nord, on gagne parla rigueur "de la saison. De
sorte, que, dans cette dernière région, n'était la crainte de
l'influence néfaste dès temps sombres pendant le forçage, il
serait possible .le commencer ce forçage au moins nu mois
plus tôt que dans le Midi.
En somme, puisque j'ai établi u -oui parais, m entre la
culture Forcée du Pêcher, entreprise dans les deux régions
précitées, s il n'est pas possible de produire plus tôt dans le
Midi que dans le Nord, le cultivateur, dans la première .le
ces régipns, procède avec beaucoup plus de sécurité au point
de vue .le la réussite, tout en obtenant des fruits bien plus
colorés et, par conséquent, de bien meilleure qualité.
Quant au forçage du Fraisier dans le Midi, les difficultés
seul plus importantes que pour aucun des v égétaux soumis
ordinairement au forçage. Les plants, .'■tant préparés comme
cela se pratique dans le Nord, ne se reposent pas. ils entrent
en floraison, à l'air libre, dès le mois dé novembre. I lr les
spécialistes en cette culture, dans le Nord, connaissent, par
expérience, les conséquences fâcheuses qui s'en suivent.
lorsque chez eux, par suite d'une température élevée mais
anormale, le même fait se produit au nu. ment .lu début du
forçage. Ces conséquences sont identiques dans le Midi, où
il faut une modération excessive dans la production de la
chaleur artificielle, si l'on tient à réussir à peu près les
saisons de la lin de janv ier et du is de lëv fier. I.e desi-
derafum du forçage de Fraisier, dans le Midi, serait de pou-
voir élever les plants à forcer dans le X.ud et de les expé
(lier dans le Midi, au moment du forçage : à moins .pie l'on
puisse, dans cette dernière région, utiliser des appareils
réfrigérants, ce qui rendrai! alors possible l'obtention .le
splendides récoltes à partir du 15 février.
Pensant que cette question du forçage dans le Midi pré
seule quelque intérêtjpour les lecteurs du Jardin, je me
ferai un véritable plaisir .le traiter séparément, dans ce
journal, chacune des cultures forcées que je considère comme
étant les plus rémunératrices.
(i. YKAY.
LE JARDIN
1 23
/Lrafia nVrrçpbœfoIia Hort.
La plante qui fait le sujet de cette note est connue de
horticulteurs sous le nom (!l Aralia nymphœfolia, mais elle
appartient botaniquemenl au genre Oreopanax el doit
s'appeler: Oreopanaa nymphœfolia Dci t Plancli.
C'esl un arbuste pouvant atteindre de 2 à I mètres de
hauteur, à rameaux arrondis '-t assez gro . portant des
i' ailles ait.' ni'1 s. longuement pétiolées, persistantes, et d'un
beau vert. Ces feuilles, de dimensions variables, m>hi pres-
que rondes, comme celles des Nénuphars ou Nymphœa (i est
d'ailleurs à cette ressemblance que cette plante doit son nom
spécifique), de 0™10 à O^O de long sur autant de large,
acuminées avec leurs nervures palmées et saillantes en
dessous.
L'Aralia nymphœfolia est une plante très décorative,
vigoureuse et de culture facile: sous le climat de Paris,
Tenu '"'ii puis, il forme de beau: ù jets décoratifs, i ve
nables pour l'ornementation des appartements où il résiste
parfaitement bien, et, en sujets un peu forts, c'esl une excel
. nte pli le garniture; au-si conseillons-nous aux hor-
ticulteurs de l'essayer en grand pour la rente sur le marché,
u i il fera un peu diversion, parmi les autres végétaux clas-
siques cultivés pour la décoration de nos habitations.
Comme plante à employer pour la garniture des jardins
été, nous recommandons VAralia nymphœfolia au même
que tous les végétaux utilisés pour cela, c'esl a din i n
aroupes "ii isolés sur les pelouses. I ne exposition chaude.
nu endroil abritée! plutôt mi-ombragé, tin sol riche assurent
■ ' ''(K- plante un beau déi eloppement. Nous avons vu, i lu
MM. Chantrier frères, a Morteiontaine, de très beaux exem
plairés de cel Aralia, se i omporter admirablement bien de
cette façon, à l'air libre, les pots enterrés et recouverts d'un
paillis.
JULES RUDQLPH.
Fig. 58. — Aralia nymphœfolia
V
c'esl un végétal exigeant la serre froide en hiver, mais puu-
vanl parfaitement passer toute la belle saison à l'air libre.
Il \ a lieu de l'envisager sens deux points de vue diffé-
rents: 1° comme plante commerciale ; 2° comme sujel de
décoration des jardins en été.
Nous voudrions appeler l'attention des horticulteurs sur
cri An/lin qui, s'il n'a pas au môme degré l'élégance de
VAralia Sieboldii, n'en possède pas moins une certaine élé
gance avec ses grandes feuilles entières, bien dégagées sur
île longs pétioles, son port robuste et son aspect vigou-
reux. I.e seul reproche qu'on pourrait lui adresser, c'esl qu il
existe assez souvent un vide sur les rameaux, à partir de
l'endroit où la plante a fait une nouvelle pousse jusqu'à
celui où commencent les premières feuilles de celle-ci. Mais
cet inconvénient n'est pas toujours visible.
Les autres qualités de cette plante sont presque iden-
tiques à celles de VAralia Sieboldii et son traitement cul-
tural peut lui être entièrement appliqué ; sa multiplication
peut avoir lieu facilement par boutures qui s'enracinent
promptement, comme celles de tous les Aralia.
CULTURES COLONIALES
LA CHAYOTE
(Sechium edule.)
La Chayote esl originaire du Mexique et des Antilles.
C'est une plante \i\ ace. à Heurs dipïques, pouvant se
cultiver sur tout le littoral de la Méditerranée. Sa culture
tend à se répandre dans tous les pays chauds où elle peut
devenir un produit d'exportal ion t rès important. Les grandes
villes, en effet, en consomment des quantités provenant de
son pays d'origine et du Midi de l'Espagne où sa culture
a pris une grande extension en ces dernières années. L'Algérie
peut fournir ce précieux produit en quantité, et il est a.
retter qu'un ait négligé cette Cucurbitacée aussi long-
temps. Bien qu'introduite en 1845, elle esl en effet restée
inconnue jusqu'à ces dernières années où M. le Docteur
Trabut a fait paraître de nombreuses unies concernant cette
iieuse plante,
124
LE JARDIN
Sa culture est des plus simples. L'essentiel est d'avoir îles
supports appropriés à eel usage, c'est-à-dire des tonnelles,
treillages, abris, etc. Les arbres nous fournissent bien des
supports à prix réduit, mais, par contre, la végétation n'est
pas régulière sur toutes les tiges, en général trop ombragées
et où, très souvent, lèvent exerce une mauvaise influence;
la récolte devient alors moins abondante.
Chaque fruit ne possèdequ une graine qu'on peul extraire
en le divisant à l'aide d'un eoutaau sans passer par la partie
médiane. Celle-ci. privée de son enveloppe charnue, doit
être mise en terre immédiatement, sous peine de perdre ses
facultés germinatives. La terre destinée à la recevoir doit
être parfaitement meuble et tenue humide par de fréquents
arrosages, puisque la graine doit être simplement à peine
recouverte. Ce mode de procéder, bien que permettant d utili-
serla partie alimentaire, n'est pas recommandable.vu que la
germination risque d'être compromise. Il est plus avantageux
de sacrifier le fruit et, dés la récolte, en déeembi u jan-
vier, de placer les Chayotes entières, horizontalement, dans
des pots garnjs de terreau el de les recouvrir à moitié ou aux
trois-quarts, mais jamais entière ni. Pendant la germina-
tion, on doit les maintenir à l'ombre et les arroser souvent.
Ce n'est que lorsque la plante a atteint de 0*25 a 0"30,
qu'on procède à sa mise en place. A cel effet, le terrain doit
être bien défoncé el fortemenl lune'-. Si l'on ne lait qu'une
faible quantité déplantas, il est avantageux d'ouvrir une
tranchée de l°50 de large sur 0m60 de profondeur, de la
remplir de fumier bien décomposé, de bien tasser et d'a-
jouter d.- 0"15 à 0"20 de bonne terre.
La mise en place doit être faite en enterrant 1res peu
les jeunes plaids, car la Chayote ne végète bien que lorsque
ses racines tracent à 0m02 ou 0m03 de la surface du sol. Un
copieux arrosage doit suivre la plantation et, s'il est pos-
sible d'aménager une rigole autour du pied et d'arroser à
l'eau courante tous les deux ou trois jours, durant la végéta
tion, le succès est certain.
Au début, il est bon de palisser les premiers bourg is.
afin de leur d 1er une bonne direction. Mais, des que les
tiges ont acquis '-' ou :! mètres, elles poussent rapidement et
s'aecrochenl d'elles-mêmes à l'aide de leurs vrilles.
lies la première année, un seul pied peut donner lui) fruits.
( ette quantité va en augmentant jusqu'à 3 ou I ans. Vers
la cinquième année, les produits diminuent et il devient
alors urgent de faire de nouvelles plantations. Après
ehaque fructification, les tiges sont rabattues au ras du sol.
Comme apprêt culinaire, la Chayote doit être passée à
l'eau bouillante avanl toute préparation; puis, ensuite, on
enlève la peau par lambeaux et on supprime la graine. Ce
légume présente alors une chair blanche qui. coupée en
tranches ou miseen purée, peut se préparer à toutes les sau-
ces.*',.si auL'ratin. aveclieiirreei fromage, qu'elle a généra
lement le plus de succès. I in y ajoute aussi un peu de ( 'éleri.
Elle peut se mettre autour de la viande relie. Elle peul être
enfla consommée en confiture ou en fruits confits.
Eu outre de ions Ces avantages, la Chayote mérite une
place comme décoration temporaire d'été. Mlle couvre des
tonnelles d'un feuillage un peu lourd, mais fournissant un
ombrage très salutaire sous noire climat.
La ville de Londres lait déjà une grande cons nation
de Chayotes, aussi quelques horticulteurs en font-ils la cul-
ture en serre depuis quelques années.
Ce produit c mence à être connu des consommateurs
parisiens. Il est donc bon que les horticulteurs aient con-
naissance de ce légume encore nouveau, qui pourrait être
cultivé en serre et même en pleine terre dans quelques
régions du Midi.
C'est pour cela que nous avons écrit ces lignes pour les
nombreux lecteurs du Jardin. q j> y YNAUD.
Notes sur la Culture des Orchidées
Rempotage des Importations
Lorsqu'on reçoit des Orchidées de leur pays d'origine, il
faut les mettre en végétation par tous les moyens possibles
pour réparer les pertes qu'elles ont subies pendant le cours
du voyage. Pour cela, on les place sous les gradins d'une
serre et on les bassine trois ou quatre lois par jour. Pour les
Cattleya, Lœlia et autres plantes analogues, il est bon de
les tenir la tète en bas. afin de faciliter l'écoulement de l'eau
et d'éviter la pourriture.
Lus pie les racines commencent à se développer, on pro-
cède au rempotage. < >n ne doit pas attendre trop longtemps
pour faire cet! i opération, car. sans cela, on risquerait de
briser les racines en rempotant. Il faut, auparavant, soi-
gneusement nettoyer les plantes, les laver au savon noir
et enlever quelques-uns des plus vieux bulbes, ainsi que
ceux qui smit avariés. Autant que possible, on conserve [es
plantes entières, car une plante divisée pousse toujours
moins vigoureuse ni.
Parfois, quand on a îles piaules à rhizomes, tels que les
Cœlogyne, il peut arriver qui! v ait des pseudo-bulbes
morts sans que, pour cela, le rhizome soit atteint; dans ce
i ,i on enlève les pseudo-bulbes morts et on empote ensuite
les rhizomes tels qu'ils sont.
Trois composts différents sont employés pour le rempo-
tage des < irehidées :
1 Les Cattleya, Lœlia, Dendrobium, Oncidium, Stanko-
pea, odontoglossum grande, Odontoglossum citrosmum
Miltonia, Epidendrum, Brassîa, Burlingtonia, Dendro
chilum, Brassaoola, Maxillaria, Trichopilia, sont empo
tés dansdela terre fibreuse et du sphagnum, mélangés à peu
près par moitié. Les puis s,, ni choisis tels que, une fois
la plante mise, il j ait juste la place pour permettre le
développement don ou de deux nouveaux bulbes, c'est-à-
dire un centimètre et demi à deux centimètres et demi du
bord du pot au dernier bulbe. Ces pois sont emplis à peu
près aux 2 3 de tessons, disposés le plus possible entre les
racines et verticalement, de façon à faciliter le placement
des tuteurs. La plante est mise d'abord dans le pot, puis on
la maintient d une main, tandis que, de l'autre, on place les
lessnns. lin doii toujours apercevoir au moins la moitié du
rhizome sur le compost qui est légèremenl l> bé.
Lorsque l'on a plusieurs pièces d'une même [liante, on
place ces pièces, les unes après les autres, en les maintenant
au furet à mesure avec le compost. Celui-ci est pris par
petites poignées et placé de manière à ce qu'il n'y ait aucun
espace v ide.
Sauf pour les Dendrobium, le compost ne doit pas être
trop fortemenl pressé, de façon à ce que les racines puissent
facilement pousser au travers, el assez poreux pour que
l'eau se répande bien également dans toute la niasse.
Une fois la plante fixée dans le pot, on la redresse si elle
en a besoin et. au moyen de tuteurs, on lui donne une forme
convenable. 11 faut s'appliquer, autant que possible, à
bien former ses plantes en employant le moins de tuteurs
possible. Quelques lètes de sphagnum vert doivent être
piquées à la surface, afin de donner aux plantes un coup
d'oeil agréable; ce sphagnum vert, en poussant, entretient
mieux l'humidité.
Pour le rempotage, on se sert indifféremment de pots,
terrines et paniers: l'essentiel est que ces réeipients, ainsi
que les tessons que l'on emploie, soient bien propres.
2° Les Anguloa, Cymbidium, Zygopetalum, Lycaste,
Phajûs, Cœlogyne, < '<tltttitl«>, Sobralia, Thunia, Spato-
glottis, Ansellia, sont rempotés dans des mottes de gazon
grossièrement concassées. de la terrefibreuse ci du sphagnum,
LE JARDIN
125
mélangés à peu près par tiers, avec très peu de drainage.
I n tiers du bulbe seulement doil être enterré et on doil
laisser un bon vide entre la surface du i iposl el le bord
du pot afin de faciliter l'arrosage.
Les Spatoglottîs, qui demandent beaucoup d'humidité,
sont rempotés presque exclusivement dans la terre franche,
pardessus laquelle on met une bonne couche de sphagnum;
les pots sont ensuite placés dans d'autres d'un diamètre un
peu plus grand et rempli-- de mousse.
3° Presque tous ies Odontoglossum : O. Alexandrœ,0.
i e lilhiriimi. etc., les Masdecalia, les Oncidium, sonl
rempotés dans un compost île terre fibreuse el 'le spha-
gnum coupés assez grossièrement et bien mélangés à peu
prés par moitié. On ajoute une assez forte quantité de tes-
sons piles el 'le grès, afin de faciliter l'écoulement de l'eau.
Pour celles-ci, plus encore que pour les autres ' trchidées,
le compost doit être très peu foulé : il suffit queles plantes
soient maintenues droites. Les pots sont emplis presque
jusqu'aux deux tiers de tess.ms. et l'on loil pas crain-
dre d'élever la plante de trois ou quatre centimètres au-
dessus du bord du pot. Quelques tètes do mousse verte sonl
aussi plantées sur le dessus afin do donner un beau coup
d'œil à l'ensemble. Pour ce rempotage, on n'emploie que
des pot-. Lorsqu'on a une plante de plusieurs pièces, on
place toujours celles-ci de façon à ce que les jeunes pousses
se trouvent au milieu du pot.
1" Les Vanda, Angrœcum, Aerides, Renanthertt,, Pha-
lirnnpsis, Vanilla étant complètement épli\ phites,n'onl tout
simplement besoin que d'être maintenues ,ln>iie« dans leur
pot. On les cale du mieux que l'on peut avec des tessons et
on place, sur le dessus, une couche de sphagnum bien vert
afin de parer les plantes. Autant que possible, '-es plantes
doivent être placées au-dessus d'un bassin ou d'un récipienl
quelconque contenant de l'eau. Les racines, qui partent
un peu de tous les côtés, cherchent toujours à y plonger
et les plantes ne s'en portent que mieux.
Les Vanda teres et V. Hookerii sont tout simplemenl
fixés sur des tuteurs et plantés dans la poussière de terre
fibreuse qui a été proprement tamisée auparavant. Pendant,
la végétation, ees plantes demandent beaucoup d'humidité
atmosphérique et les pots qui les contiennent ne doivent
jamais être secs; tout en demandant la même humidité,
les Vanda teres et V. Hookerii résistent au plein soleil.
Une fois que les plantes sont rempotées, on les transporte
dans les serres qui leur sont propres et on les bassine
légèrement à la seringue jusqu'à ce que les bulbes se dé-
veloppent. A mesure que ceux-ci s'allongent, on mouille à
l'arrosoir en augmentant progressivement et on continue
de bassiner légèrement une ou deux fois par jour.
(A suivre). DÉSIRÉ GAUTHIER.
Une nouvelle maladie des Cannas. \J Ameri-
can. Gardening, nous signale les dégâts causés sur les Canna
par un petit champignon l'Uredo Cannas qui agit comme
Je Puccinia Malcacearum. On l'a observé pour la première
fois au Brésil à San-Paulo en 1884 et, cette année, il a
paru aux serres de Kew sur des plantes reçues de la Tri-
nité'. L'origine de cette plante est cependant plus ancienne,
car. bien qu'elle n'ait été mentionnée que tout récemment,
l'herbier du Muséum en renferme des échantillons recueil-
lis aux Antilles au commencement de ce siècle. Faut-il
s'inquiéter outre mesure de ce petit champignon qui se bor-
nera peut-être àtaeher les feuilles'eomme l'ait l'Uredo An-
thuriiqxie nous avons signalé, il y a quelques années déjà,
sur les feuilles de certains Anthurium tels que VAnthu-
riiun Hookerœ. C'est d'ailleurs à cela que se bornent les
inconvénients du Puccinia Maloaccarum, auquel on l'a
comparé. P. IL
CULTURE POTAGERE
LES OIGNONS D'ALSACE
Trois méthodes de culture s,,nf employées pour fournir
annuellement la quantité d'< lignons nécessaire au s besoins
de la consommation,
Il y a, en premier lieu, au mois d'août, le semis en pépi-
nière des Oignons blancs hâtifs dont on retire ceux qu'on
repique habituellement au mois d'octobre ou en mars. (>-
< ognons supportent assez bien nos hivers ordinaires et se
récoltent à la fin du mois d'avril et pendant tout le mois de
mai.
Il y a ensuite le semis d'< lignons fait directement en place
en février-mars. Les variétés surtout employées sonl le
Oignons dits de couleur. Leurs bulbes se récoltent en tep
tembi t ce sont eux qui produisent le stock le plu- impor-
tant des i lignons de garde.
Le troisième genre de culture esl celui qui estcaraeféri-e
parla plantation de tout petits bulbes récoltés l'année d'à
\ int et obtenus d'une façon lente particulière. La culture .<
laquelle ils donnent lieu n est pas précisément pratiquée
partout avec autant de régularité que dan-- l'Est de la
Pianee. C'esl peut-être un tort, car elle est susceptible de
fournir des bulbes volumineux, d'excellente qualité, à un
moment où les autres sont rares. Puis elle a l'avantage d'être
simple, ce qui la rend accessible à tous.
Vous n'avez certainement pas été' sans remarquer aux
devantures des magasins de graines, en février-mars, des
corbeilles ou des paniers remplis de jolis petits bulbes d'( li-
gnons, le plus souvent d'un beau jaune avec une légère
nuance rouge clair. Les bulbes se vendent ordinairement
par quantités considérables dans le département de Meurt lie
et-Moselle et sont connus là sous [es noms d'Oignons d'Al-
sace ou d'Oignons de Mulhouse. Nous verronstoutà l'heure
ce qu'il faut penser de ces dénominations spéciales.
.1 ai laissé entendre que la culture des i lignons d'Alsace
n'offrait aucune difficulté, ce qui va suivre ne laissera
aucun doute à ce sujet.
Avant de parler de la plantation, je de-ire préciser quel-
ques points concernant les caractères extérieurs des petits
bulbes.
Tout d'abord, ceux-ci ne doivent pas être trop gros, mais
il ne faut pas non plus qu'ils soient trop petit-: toutes
choses égales, les petits conviennent cependant mieux que
les gros.
Pour fixer les idées, je dirai que les bulbes ayant environ
les dimensions d'une de nos plus grosses noisettes, sont ceux
qu'il faut préférer. Un centimètre, un centimètre et demi à
deux centimètres de diamètre, au maximum, dans la plus
grande largeur, sur deux à trois centimètres de hauteur.
correspondent aux tailles les plus convenables.
La plantation se l'ait ordinairement dans le courant de
mars et d'avril, sur un sol profondément ameubli, puis
ayant eu le temps de se raffermir, de se rasseoir. De plus.
les Oignons préférant croître dans des terres fertilisées d'a-
vance, il faut c\ iier d incorporer du fumier au moment du
labour, à moins qu'il ne soit très décomposé.
Beaucoup de persi s, pour enterrer les bulbes, se ser-
vent du plantoir, et alors c esl sur la ligne que donne le cor-
deau que s'effectue directement la plantation.
Par contre, d'autres personnes préfèrent , à l'aide d'une ser-
fouette ou d'une petite binette, ouvrir de petits rayons, au
1 1 desquels les bulbes sont placés tous les il'" 10 ou O™^.
La plantation suivant l'une ou l'autre de ees deux méthodes,
donne d'excellents résultats. Cependant, je préfère la deu-
126
LE JARDIN
xième, et voici pourquoi : la plantation au plantoir
jamais aussi parfaire par la s< i que le trou ouvert
par cet outil laisse souvent un vide immédiatement au-
dessous du plateau et que celui-ci n'adhère jamais parfai-
tement au s
En rayons, l'inconvénient que je viens de signale:
I une qui dispose les petits
dans le fond de la petite rigole, ne fait pas senlemenl
les 5 placer, elle exerce encore une légère pression de haut
en bas pour que la partie inférieure du bulbe, le pla
non seulement adhère à la terre.niais pénètre à tra\
particules terreuses jusqu'à ce qu'il soit presque entière-
ment recouvert. On aehève la plantation des bulbes en ra-
menant sur eux la terre de la rigole projet.'- • do cl
par le passage du rayonneur.
A quelle distance la plantation doit-elle être laite"?
<vhi i: une plantation au plantoir ou on rayons, les
lignes doivent être distancées les unes dos aunes de 0~18 à
les bulbes, plantes ;, irm on 0*12 sur ces lig
Il convient à présent do taire connaître comment s'ob-
tiennent les tout petits i lignons d'Alsace et quelles -ont les
variétés qui les produisent.
Je tiens, en premier lieu, à faire remarquer qu'une variété
quelconque peut donnerde tout petits Oignons, comme il
a été dit. mais que. parmi les races communes, il > <■» a
qu'il faut préférer à- toutes les autres. La plus recoin
ion de Cambn fulhpuse. ; Vient
ensuite l'O. faune paille des Vertus et, en troisième I a
YO. rouge pâle de Niort. Mais il no suffit pas de poss
.raines d'une de ces variétés, il faut aussi qu'elles soient
esd une certaine façon. Les graines del'O. de < 'ambrai,
semées comme a l'ordinaire, produiraient des i liguons de
grosseur moyenne, ce n'est pas ee que nous ms.
I.e seniisdoil être fait très •■pais et pas avant le mois de
mai. La quantité de graines à somer est d'environ 100 à
150 -ranimes à lare. Comme il y a. approximativement,
250 graines dans un gramme, cette quantité portes 100.080
ou 112,000 le nombre dos bul surface pou
produire m les graines étaient bonnes et -i toutes germaient
convenablement.
La préparation du terrain -e fait comme pour tontes les
autres cultures : un labour, mais un labour sans encrais.
I es graines - >nt distribuées à la volée ou eu rayons espa-
■ 0™15 et, par la suite, il n'y a pas lies,, in d'éelaircir.
II n'est pas besoin non plus d'arroser, à moins que. aussitôt
après le semis, on s'aperçoive qu'une mouillure soit in
saire pour activer la germination.
La récolte, suivant les années, a lieu en septembre on
tue d'ailleurs que lorsque les _ -
jauni s sonl menées sui sol. Les alors
arrachés et classés par catég
dimensions indiquées. Ceux trop gros et ceux trop |
connue îles pois par exemple, sont mis à part pou
besoins de la cuisine.
Laissas Se ressuyer sur le sol pendant quelques jours a
l'arrachage, les bulbes sont ensuite montés au grenier ou ils
au moment de la plantation.
.1. FOUSSAT.
L'ACROCLINIUM
( '■■ petit genre de la famille des Composées ne renferme
qu'un aux capitules ressemblant aux Immor-
s; Bentliam et Hookerl'ont réuni aux Helipterum. C'esl
une plante annuelle, à tiges sillonnées, dressées, rameuses
des la base. à feuilles éparses, linéaires-acuminées, clan
- Les capitules terminaux sont solitaires au sommet
imeau.x; à involucre largement campanule, imbriqué
d'écaillés lisses et brillantes, les intérieures devenant pro-
gressivement pétaloïdes: à réceptacle plan ou coniqueet un
peu poilu; à petits fleurons jaunes, tubuleux. infundibu-
ïiformes, à cinq dents et à anthères munies de deux courtes
so sa leur base. Les fruits sont des akènes turbines, cou-
tils blancs et surmontés d'une aigrette persistante.
L'Acrolinium roseain a été introduit du Texas il
environ 30 ans. ( "est une dos plus jolies plantes d'ornement.
s..it que l'on veuille eu faire des bordures ou des massifs
dans le jardin, ^oit qu'où en emploie les fleurs cou
Elle a donné naissance aux variétés suivantes :
I'ne varié'!.- à fleurs blanches, qui existe depuis un grand
nombre d'années, diffère du type par les écailles de l'invo-
lucre qui sont blanches au lieu d'être roses, les fleurons du
disque sont jaunes, puis - s. absolument comme le
type. Cette variété se reproduit parfaitement par le semis,
ainsi suivantes, obtenues il j a peu d'années
et nui sont des plus recommandables, tant pour la fleur
coup.'.' fraîche que pour la confection des bouquets d'hiver,
sque jaune, qui dépare un peu la fleur simple, est ici
remplacé par des fleurons roses vU blancs qui gardent
longtemps leurs fraîches couleurs. Ces deux variétés -ont
- _uées par les noms : A. rosetim var. duplex, à capi-
■ doubles roses; A. roseum var. albijlora dupl
capitules doubles blancs.
L' Acroclinium rose et ses variétés demandent une terre
léger - saine avec une exposition chaude et bien
.
Ces charmantes plantes se multiplient par le semis à
l'automne ou au printemps, mais 0n comprend que le
semis d'automne, avec repiquage en j>ots hivernes sons
châssis el placés le plus près possible de la lumière, afin .le
rver 1» plantes de l'étiolement et de l'excèsd humidité,
fournit .les plantes plus belles, plus fortes et plus longue-
ment florifères. Le semis fait dans le mois de septembre
est mis en place en avril, en espaçant les plantes d'environ
s fait en mars-avril sur couche est repiqué
sur set] lemeure en mai. On peut
aussi semer en avril sur place, eu terre légère au midi.
Dans le premier cas. la floraison a lieu de la fin d'avril ou
île mai eu juin: dans les - s se su dent
de juin en juillet, et dans le troisième de juillet en août.
I s fleurs d' Acroclinium conviennent très bien aussi aux
bouquets dits perpétuels: mais, comme pour i'Helichry-
sum a bractées, ou doit couper les tiens avant leur complet
nouisseinent et 1» taire sécher à l'ombre, la tête ren-
vers.
HENRI THEULIER fil-.
La Normandie et sa végétation arborescente, s n [ \ l L.
Chrysanthème, sa culture au Japon et en Europe, par Félix
Sahut. — Brochure de ;, - -
Iians cette brochure, complétant le volume : Mêla
agricoles, horticoles, oilicoles, botaniques, climat.
etc.. compose .les diverses notes publiées par M F. Sahut
sont contenues d'intéressantes relations sur :
la session de Rouen du Congres Pomologique de lé
les fruits à l'Exposition nationale et coloniale .le Rouen, le
Jardin des plantes de Rouen, l'historique du Chrysanthème
et sa culture au Japon et en Europe, etc.
La Lindenia. — Iconographie des Orchidées. -
Les" N livraisons du vV volumedela2 série de ce ma-
ouvrage renferment, avec leur description, des
luleurs d'-s ~;ii\ ante • :
. i. I ■ s- Qui n, Oncidiu Bat lania-
num. 0 mm Thibaultiannri • pen-
dului s un j anteum var. P i.ctc
LE JARDIN
121
Nouveautés Horticoles" ONI SALADE 4 B0\ COMPTE
Parmi les variétés nouvelles intéressantes, mises au com
meree par la maison Molin, de Lyon, nous remarquons la
suivante :
Dahlia simple multiflore Etoile de feu (fig. 59).
Ce nouveau type de Dahlia simple est destinée prendre
une des premières places dans l'horticulture décorative.
Celui qui traverse, en ce moment, les marais de \ ira
il.:\ ci des "ii\ irons, remarque de nombreux tei i iin fe
- rts de quelques centimèl resde terre rapportée... Que peut
il bien y avoir sous cette terre rapportée de ci de là el \\ nié-
i [uenient distribuée. Quelleestd • la production qu'en
Ne dépassant guère 0m60 de hauteur, cette variété esl attend le maraîcher V
touffue dès la base el très précoce . Ses fleurs nombreuses Delà Chicorée sauvage blanchie ou étioléepar p vre
(depuis mai) s'épanouissent en grand nombre à la fois el nient, sevendanl au marché comme salade printanière.
------ •» „, ..
Fig. 59. — Dahlia simple
sont d'une forme absolument uouvelle pour le genre, à
pétales (ligules) plans à la base, ascendants el repliés en-
suite en doucine ondoyante. La couleur est veloutée rouge
pourpre sanguin intense, à reflet d'alizarineà la face inté-
rieui i à revers d'un rouge anglais mat. Le contraste de
ces deux nuances, l'une mate, l'autre brillante el veloutée,
est idmirable.
loutes les personnes qui ont vu cette belle plante, dans
les cultures de la maison Molin, depuis deux ans, sont
unanimes à dire quec'esl une nouveauté remarquable pour
la composition des massifs, plates bandes el corbeilles.
P. LKPACiK.
(l) Descriptions des obtenteurs.
■
— ■■.?.■ ?Tl ... • ■ -r
■
flore Étoile de feu.
< ette Chicorée a, il esl vrai, un goût prononcé et passa
ble ntaraer, mais, malgré cela, elle plall généraleinenl a
saison : de plus, elle est. en quelque sorte, pieu- bien
I gens, autant médicament qu'aliment.
\ "ilà un légume el une culture à recoi andei chaleu-
ement pour le jardinet de l'amateur, culture pour la
quelle il \ a peu de frais à faire, pas d'installation, el peu
A ■ main-d œm re. Et, en réi ompense de toul c i peu de soins
: de ces minimes sacrifices, on obtient une abondante
'h*', pendant au moins une bonne couple de mois.
Mais, allez-vous nous dire, que faut-il donc pour entre
prendre cette culture que vous rec nandez comme très
12»
LE JARDIN
simple et à la portée de tous? Ma foi oui, elle esl toute
primitive nous ne pourrions dire autrement. D'ailleurs,
vous allez vous-même pouvoiren juger.
Los variétés ou espèces à employer seront celles que vous
voudrez, exception faites de celles dites améliorées, à larges
feuilles ou à feuilles de Laitue, qui ont de la difficulté à,
percer la terre mise en couverture. Pour celles à feuilles
panachées ou à feuilles rouges (telle la variété dite de I .om-
bardie) attendez-vous à récolter, après étiolage, une salade
de feuilles panachées ou rose-rougeàtre, étant donné que
la couleur rouge ne fait que s'atténuer par la privation de
lumière, sans disparaît re complètement.
Ceci liant dit et votre choix comme variété à cultiver
étant fixé, vous semez alors votre graine en rayons distants
deOra25à 0m30,en avril ou en mai, voir mêmeaucommen-
cemenl île juin, mais pas plus tard. Le semis en rayons est
de beaucoup préférable à tous les autres modes de semis,
parée qu'il rend les quelques opérations eulturales d'été
moins dispendieuses et plus faciles ei qu'il simplifie beau
coup la main-d'œuvre de la récolte.
Quelques bassinages, en cas de sécheresse, sont de toute
utilité pour faciliter la levée; ils doivent être continués pen-
dant quelque temps encore si la sécheresse persiste, afin
de permet i re au jeune plant de se défendre contre l'aridité du
sol et lui assurer une bonne et, vigoureuse végétation, liés
qu'on juge les plantes suffisamment fortes, on cesse les bas-
sinages et les arrosages.
Lu lait de soins culturaux, on a l'éclaircissage, quand le
soinis ,-i été fait trop dru, et un ou deux désherbages au plus.
l'aidons, à présent, du blanchiment qui se pratique, soit
à l'entrée, soit à la lin de l'hiver.
Dans ce dernier cas. à la fin de février ou au commenc:-
mont de mars au plus tard, suivant l'époque, la saison et
le lieu où l'on se trouve, on nettoie les planches et les rayons
de Chieorées en enlevant toutes les feuilles mortes et même
celles qui ont été jaunies par le froid. Puis, on terreaute
celles-ci sur une épaisseur de quelques centimètres, après
quoi il no reste plus qu'à recoin rir de i)'"li» à 0m12 de terre
friable prise dans les sentiers séparanl les planches.
Trois semaines environ après, les Chicorées eommeiicenl
à pointer ou, pour mieux dire, à percer la terre qui les
recou\ re; c'est à ce moment qu'on doit commenc t à récolter.
t 'ette récolte s'effei lue de deux façons différentes :
La première s'applique aux racines destinées à produire
delà Witloof, appelée vulgairement Endive. Pour cela, ou
découvre les plantes an moyen du crochet et on coupe les
petites i mes de feuilles qu'elles ont formées, un peu«au-
dessous du collet. Dans cette première méthode, les rai jnes
ne donnent qu'une seule récolte et la variété à employer de
préférence est celle qui porte le nom de Witloof.
La seconde esl celle laite en vue de la grande production
de feuilles étiolées que l'on cou somme en guise de Barbe de
Capucin. Elle est laite un peu différemment el se répète
plusieurs lois sur les mêmes racines parce que, au lieu de
couper les petites pommes, on les effeuille en ayant soin de
laisser intact le bourgeon central. \'w lois recouvert à nou-
veau, ce bourgeon central ne tarde pas à donner une seconde
récolte qui esl elle-même suivie de plusieurs autres si l'on
sait bien, lors de chacune d'elles, ménager le cœur de la
Chicorée ou plutôt les jeunes feuilles de son bourgeon cen-
tral, tout en le recouvrant immédiatement de l'épaisseur
île terre voulue.
Pour terminer, nous dirons encore que ce légume est
épuisant et qu'il faut, pour en pratiquer la culture, avoir
des racines \ igoiirenses el productives. On ne devra donc
pas négliger le renouvellement des semis ou planches de
production, tous les ans. en terrain copieusement fumé.
C. POTRAT.
Les Produits de Culture forcée aux Halles
Haricots verts, de 1 à 13 francs le kilo.
C'est, à peu près près la fin du Raisin Blach Alicantc
conservé sur ceps; il est encore fort beau ; les 5110 kilos appor-
tés au Pavillon ont, lait de S à 1;.' francs le kilo.
Peu de Raisin Frankenthal de provenance française; il
«si rouillé et de qualité ordinaire; de 6 à 8 francs le kilo.
Les belles Cerise anglaise, à des prix toujours soutenus.
20 ( Jerisiersen pot, avec fruits à maturité, de H à In francs.
lue moyenne de 1 in caisses île Fraise 1)" Morère par
jour, aux mêmes prix que pendant la dernière quinzaine
de mars. Quelques caisses de Fraise Vicomtesse Hèricarl
de Thunj, de :i à (j francs. La Fraise D' Veillard est peu
demandée et faitdes prix insignifiants.
Un horticulteur du département du Nord expédie régu-
lièrement de fort belles Fraise Louis Vilmorin. Ces fraises,
bien présentées, se vendent deO fr. 60 à 1 Er. tO pièce.
Peu de prunes ; de l) fr. 71» à 2 fr. pièce, selon la variété.
Les Framboise Hornct, de2à 1 fr. 50.
Le 15 avril, les cinq premières Pèche Amsden, apportées
par M. Léon Parentel adjugées 12 francs.
1 hi a reçu de Belgique, depuis le 1" avril, environ 280 pè-
ches, vendues L650 francs environ.
Les premiers melonsduMidi, dont la grosseur varie entre
celle d'une orange el celle du poing, ont été adjugés à de^
prix variant entre 1 francs et, 12 fr. 50.
Les Roses, de :', à S francs la botte. Les Lilas, de 2 fr. 50
à 3 francs. Le Muguet, 2 francs. Les Tulipes, de 11 fr. 35
à Ofr. 50. La Violette de l'arme, à I francenviron; le cent
de Violettes ordinaires, à I fr. 50 et, li francs. Enfin la
caisse rie Caniellias, de 1 à 2 fr. .1. M. H.
Société Nationale d'Horticulture de France
Sôaïu-e du \\ avril 18»8
COMITE DE FLORICULTURE.
Un seul apport, mais très remarquable: de beaux gros
Œillets aux tons Irais et chatoyants, provenant de la région
du Midi et présentés par M. Victor Delavier.
COMITÉ D'ARBORICULTURE D'ORNEMENT.
Un seul apport également : des branches coupées d'ar-
bustes d'ornements à floraison printanière, aux fleurs de
gais et frais coloris, présentées par M. Bruneau.de Bourg-
la-Reine, dans le seul but de montrer que les fleurs ne
manquent pas au printemps, comme on le dit souvent.
On a, en effet, le tdus grand tort de ne pas planter plus
souvent, clans les jardins, desPnmus triloba, Malus spei-
tabilis floribunda pendilla., Persica sinensis flore albo
pleno, Amygdalus flore roseo pleno, Forsythia oiridis-
stma, Ribes sanguineum, SpirataThunbergii, etc., dont les
précoces floraisons viennent, au tout premier printemps,
égayer les jardins encore bien endormis.
COMITE D'ARBORICULTURE FRUITIERE.
M. Parent, de Rueil, avait, comme àdaprécédenteséance,
apporté deux caissettes de Cerise anglaise hâtive toujours
aussi irréprochables et excitant bien des convoitises ; de
plus, il présentait cinq Pèche Amsden, mures à point,
d'un velouté, d'un coloris et d'une grosseur remarquables.
De M. Cordonnier, de Bailleul, huit caissettes de Raisin
Blach Alicante, toujours aussi beau que les apports précé-
dents et nous sommes au 14 avril !
COMITÉ DES ORCHIDÉES.
Deux Cypripedium hybrides, soumis à l'appréciation du
Comité par M. M. Cappe et fils, du Vésinct : l'un hybride
de C.villosum x C. Chamberleianum., l'autre de C. spice-
rianum X C. Chamberleianum, ce dernier était très joli.
M. Belin, d'Argenteuil, présentait plusieurs Cypripe-
dium, entre autres : le C. Boxalli superbum aureum, le 0.
callosum et le G'. Elliotianum;ce dernier, très belle espèce
déjà ancienne, est toujours très remarqué.
Énlin M. Martin, jardinier chez M. Terrier, àAuteuil,
avait apporté un Odonloglossum Wilckeanum très bien
lleuri et un Cypripedium Germinyanum (C. villosum
x C. hirsutissimum).
3. FOSSEY.
LE JARDIN
129
LE JARDIN. - N" 269.
5 MAI 1898.
CHRONIQUE
Signalons, avec un de nos confrères, une singulière
manière d'honorer les gens de Leur vivant. L'hommage
rendu au Baron P. Von Millier, le célèbre botaniste aus-
tralien, mérite en effet d'être cité. Dans une circulaire invi
tant les botanistes <lu monde entier à participer à la sous-
cription organisée pour lui élever un monument, il est dit
que ledit monument sera érigé dans le cimetière de Mel-
bourne « oii un terrain avait été offert à Von Mùller avant
qu il succombât à la maladie qui devait l'emporter ». Cette
façon d'exprimer aux gens l'admiration qu'on ressent pour
eux est un peu trop nouveau jeu, et nous doutons qu'elle
réussisse de longtemps encore à s'introduire dans nos socié-
tés européennes, d'imagination certainement moins macabre.
L'importance que tend à prendre, aux États-Unis, l'in
dustrie des conserves de légumes et de fruits est chaque jour
plus considérable. De nouvelles méthodes de préparation
..ni été imaginées ; de nouveaux produits ont été expéri-
mentés et bientôt toutes les ressources végétales du Nouveau
Monde seront enfermées dans des boites métalliques. En
une seule année, deux millions de Imites en fer blanc et de
caisses ont été expédiées et ont rapporté la somme énorme
de 375 millions de francs. Rien n'est perdu actuellement :
les fruits qui séchaient sur l'arbre ou pourrissaient sur le
sol sont expédiés et l'Europe elle-même sait s'en contenter.
60.000 ouvriers et ouvrières sont occupés à cette besogne que
les Américains songent encore probablement à amplifier
en v ajoutant les produits de Cuba, de Porto-Rico, d'Haw ai
et des Philippines.
On a souvent fait allusion aux prix atteints par certaines
Orchidées dans les ventes. En ce qui concerne les Cypri-
pedium, nous croyons que le record en ce genre est détenu
à ce jour par le Cypripedium Beeckmani qui s'est vendu
dernièrement la modeste somme de 160 livres sterling,
soit t. 000 francs. Il parait que cette Orchidée est absolu-
ment merveilleuse et tout à fait distincte, née d'un croise-
ment entre le Cypripedium Bondit superbum cjui a servi
.le porte-graine et peut-être le C. bellatulum qui aurait
donné son pollen. L'action fécondante de ce dernier reste
douteuse et on a songé au ('. Sallieri, à .anse du coloris
rouge luisant des pétales et du labelle. Quoiqu'il en soit,
cette très belle plante, qui doit être chère à celui qui l'a
achetée, présente des airs de famille avec les C. Adratus et
C. sibyrolcnse, mais leur est de beaucoup supérieure.
#
* *
Qui se serait douté que Catherine II, la grande Cathe-
rine, eut eu un faible très marqué pour le jardinage ou
plutôt, pour l'art des jardins. Waliszewski, dans son Roman
d'une Impératrice, donne d'intéressants détails à ce sujet.
Chez elle, la plantomanie allait de pair avec le goût pour
les constructions. En 1772, elle écrivait qu'elle aimait
follement les jardins anglais, avec leurs lignes courbes,
leurs pièces d'eau, leurs accidents de terrain, leurs archi-
pels en terre ferme et que les lignes droites lui inspiraient
une profonde aversion. Elle se plaint que ses jardiniers,
fervents compagnons de La routine, ne la comprennent pas:
niais, d'un autre côté, elle est heureuse que le Comte i trlof
s'intéresse à sa plantomanie, la mime, la critique, la plai-
sante et c'est avec fierté qu'elle constate que l'on reconnaît
ses mérites comme jardinier. Un détaillions fait sourire, à
noire époque où Saint-Pétersbourg est si prés de Paris, à
tous les points de vue, celui du coeur comme. celui de la
distance : la grande Catherine désirait avoir à son service
un jardinier écossais du nom d'Abercrombie ; ce dernier
avait d'abord accepté, mais, au dernier moment, effrayé des
périls qui pouvaient ne présenter au cours d'un tel voyage
par mer, il résilia son engagement et trouva plus prudent
île rester chez lui.
Bientôt on à» saura où s'arrêter quand il s'agit dé trans-
planter des arbres. L'Italia nous apprend qu'au cirnetièn
de Buckland, prés Douvres, existait un arbre âgé d'au
moins un millier d'années, qui a été arraché el replanté
c plein succès... De copieux arrosages ont suiv i la trans-
plantation et le vétéran est actuellement dans les meilleures
i I it ions de vie et ,|,. santé', ("est un peu plus que le
M.iihusaleni de la végétation. A Chatsworth, des arbres
âfîés el ne pesant pas moins de cinquante tonnes ont subi
la même opération sans s,, plaindre — aussi bien que des
Conifères avant déjà de lo à 12 mètres.
*
■ ■
i.mi. se souvient de ces fleurs colorées qui onl tant
intrigué Le public parisien, il y aura tantôt dix ans? On
semble \ revenir actuellement, du moins à l'étranger.
M. Brockbanck nous donne quelques renseignements, qui
ne manqueront pas d'intéresser les expérimentateurs. L'é-
carlafe d'aniline et l:indigo-carmin semblent, être les deux
substances lui. toriales qui donnent les meilleurs résultats.
Avec le premier, on obtient rapidement tous les tons du
rouge, avec le second, ceux .du bleu; le mélange reproduit
la nombreuse gamme des violets el les pourpres. Le Mu-
guet se colore en six heures; le Narcisse devient pourpre en
douze heures ; des Asphodèles jaunes sont écarîate foncé,
en un même laps de temps. La coloration est encore plus
lapide avee la Tulipe, la Jacinthe et le Cyclamen. Dans
l'Abutilon, le calice seul subit la teinte; dans les Onlan
thas, les nervures seules se colorent. 11 n'est pas jusqu'aux
feuilles panachées qui ne se soient susceptibles de se prêter
à ce changement de couleur; il en est ainsi de VAucuba qui
gagne à cette opération de jolis effets d'ornementation.
Le ver de terre est-il utile? On ne le croirait pas à voir
l'empressement avec lequel on Le détruit. En Angleterre, il
n'en est pas ainsi, et ce peu sv lupathique animal esl consi-
déré comme un ami et un utile collaborateur. Dans le
comté d'Essex, 25,000 hectares de terrains littoraux ayant
été envahis par la mer, les vers ont disparu, dévorés par les
oiseaux de mer qui les saisissaient à mesure qu'ils sortaient
de leurs retraites pour se dérober à l'action peu agréable de
l'eau salée. Les riverains ont l'ait tous leurs efforts pour
repeupler cette vaste otemhie île territoire et partons les
moyens possibles L'ont enrichi de vers de terre, comme on
lavait déjà l'ait dans d'autres parties de l'Angleterre.
* *
Un arbre nouveau pour la flore française! Le l'ait, si
invraisemblable suit-il. est pointant absolument véridique.
On signalait, depuis de longues années, à Comboire, prés
Grenoble, la présence d'un Genévrier que les uns rap-
portent au Juniperus Sabina, tandis que les autres, avec
tout autant de raison, y voyaient une forme robuste du Juni-
perus phœnicea. M. de Coincy, qui a eu l'occasion de s'oc-
cuper de cette Conifère Litigieuse, n'a pas hésitéà y recon-
naître le Juniperus thurifera, auquel il la rapporte comme
variété gallica. C'est probablement la même plante que le
Juniperus Villarsii, de Cap, décrit par Jordan. Nous avons
eni ie Les mains des échantillons de ce Genévrier, et il nous
parait hors de doute que la détermination de M. de Coincy
est exacte. Le Juniperus thurifera forme de véritables
forêts en certaines parties de l'Espagne; on l'a signalé en
Sardaigne et on le trouve aussi en Algérie. Cet exemple
nous montre, une fois de plus, combien la végétation des
régions les plus connues de notre pays, réserve encore de
surprises agréables à ceux qui prennent à tâche de l'étudier
avec soin.
* #
1rs journaux de toutes opinions nous annoncent la
floraison des Azalées des -erres de la Ville de Paris. Maigre
les progrès que la culture des Azalées a faite; malgré 1 in-
nombrable variété- des nuances qu'on a su obtenir, on n'a
pas encore trouvé' l'Azalée bleue, au grand désespoir dun
brave jardinier qui ne pouvait s'empêcher de s écrier, en
faisant admirer ses piaules: « Sacrée Azalée bleue; elle
nous en l'ait voir de verte- '. D
P. HARIOT,
130
LE JARDIN
NOUVELLESJ[ORTICOLES
Mérite agricole. -- La décoration de chevalier du
Mérite Agricole a été conférée au titre étranger aux per-
sonnes suivantes :
A l'occasion de l'Exposition d'horticulture d'Ams
terdam :
M. Galesloot, horticulteur à Amsterdam;
A l'occasion de l'Exposition d'horticulture de Ham-
bourg :
MM. le Dr Zacharias, Directeur du Jardin botanique
de Hambourg;
le IV Herz, Président delà commission admi-
nistrative de I Exposition de Hambourg;
En raison de nombreux services rendus à l'Horticulture:
M. Si ai, ai; \M'is, jardinier en chef du i"i >l Italie, à
Monza.
L Horticulture à l'Exposition de 1900. — La
réunion générale des comités <1 admission des six classes de
l'Horticulture à l'Exposition de 1900, aura lieu le 20 mai.
à 4 heures, en l'hôtel de la Société nationale d'hortii ulture
I" France, NI, rue de Grenelle, à la suite de la séance 'lu
Congrès horticole, sous laprési le le M. Viger, Président
du groupe VIII.
L'Exposition de peinture de la Société natio
nale d horticulture de France. — Ainsi une nous
l'avons annoncé dans notre numéro du 20 février il), la
Société nationale d'horticulture de France a décidé d'ad-
joindre u\i salon 'I'' peinture, aux Tuileries, à son Exposition
il'' printemps nui ouvre le mercredi IN courant et ferme
ses portes le mardi 2 1.
L'idée a déjà lait son chemin et a reçut accueil. Nom-
breux seul les peintres de Beurs qui s., sont affiliés à la
Soi iété; uiir cinquantaine mil déjà lait leur demande pour
exposer, et il faut compter, comme dans toutes les ex'po
sitimis, avec les inscriptions de la dernière heure.
Une (.'ut'' spéciale, de 600 mètres superficiels avec instal-
lation et décoration ml hoc. sera réservée pour cette Expo-
sition.
Le nouveau salon s'annonce donc sous de bons auspices,
pour \\\m- première année, et ce succès l'ail bien augurer de
l'avenir.
Fête de bienfaisance de la Société nationale
d horticulture de France. Nous avons 1'' plaisir
d'apprendre à nos lecteurs que la fête de bienfaisance donl
nous les avons déjà entretenus aura définitivement lieu le
21 courant.
Le Conseil d'administration de la Société, appelé à se
prononcer à la dernière réunion, prend cette fête sous son
patronage, ce qui en lait bien réellement la fête de la So
ciété. C'étail d'ailleurs le seul moyen d'assurer son succès.
Nous en ferons connaître le programme dès qu'il sera défi-
nitivement arrêté.
Ajoutons qu'un grand nombre d'adhésions sont parvenues
au c ité, <•' qui ne doit pas empêcher les retardataires de
so hâter d'en faire autant. Il est nécessaire ou effet que le
comité s,,it fixé le plus promptemenl possible, pour faire
sos préparatifs, sur le nombre des assistants.
Exposition internationale d'horticulture à
Saint-Pétersbourg, en 1899. — La Société impé-
riale d'horticulture de Saint-Pétersbourg, la plus impor-
tante de toutes les sociétés d'horticulture laisses, a 1 in ton lion
d'organiser, l'an prochain, une grande exposition interna-
tionale.
i ''il-' exposition comportera deux parties distinctes : une
exposition d'horticulture (fleurs et plantes), qui ouvrira.le
17 mai 1899 et durera dix jours .-i une exposition de fruits
(1) l-i Jardin, 1858, vago in.
qui aura lion à l'aiil e e( qui durera huit à dix jours
également,
I. exposition sera organisée, à Saint-Pétersbourg, dans [e
Palais de la Tauride, qui sera spécialement restauré pour
la circonstance, ainsi que dans les célèbres jardins qui avoi-
sinent le palais.
Un peut prédire un tics grand succès a cette exposition
qui sera, espèrent les organisateurs, placée sous le liant
patronage 'le S. M. l'Empereur.
D'après les renseignements qui nous ont été très aima-
blement tournis par le très distingué directeur du Jardin
botanii|iic '!'■ Saint-l'olersbour-. M. Fischer d'' Walilheim.
le programme de cette exposition est déjà élaboré et ne tar-
dera pas à être communiqué aux intéressés.
Nous savons d'ailleurs que plusieurs exposants français
ont promis d'envoyer leurs produits à l'exposition et nous
ne doutons pas que l'exemple sera suivi par tous ceux qui
ont ouci de maintenir au loin l'excellente et vieille répu-
tation île 1 horticulture française.
Les Azalées de la Ville de Paris. — La splendide
'"Ile. limi d'Azalées 'le la Ville de Paris est actuellement
en pleine floraison ; nous engageons nos lecteurs à se rendre.
pour l'y admirer, au fleuriste de ht Ville, route de Bou-
logne, près de la porte d'Auteuil. L'exposition sera
publique, de 1 lieure à (i heures, jusqu'au 15 courant.
Les raisins de table à l'Exposition de 1 900. -
Nous avons signalé, dans notre numéro du 20 janvier der-
nier, en exprimant l'espoir qu'il y serait lait droit, la juste
réclamation présentée par le comité de la classe 15 (arbo-
riculture fruitière), pour protester contre le rattachement,
demandé par quelques Sociétés viticoles, des raisins .le
table au groupe VII (agriculture).
M. E. Tisserand, Président du groupe de l'Agriculture,
\ient. par lettre adressée à M. Charles Baltet, Président de
la classe 15, de proposer de trancher le différent de la la
-Il i\ aille :
Les raisins de table récoltés en serre ou en plein air
restent acquis à l'Horticulture (groupe VIII, classe 15)
toutefois, les agriculteurs qui exploitent la grande culture
de raisin pour le marché pourront exposer, à leur choix.
eii m groupe VIII, soit au groupe VII.
Cette solution iloune. en principe, satisfaction à toits, et,
quant aux questions de détails, il n'esl pas douteux que les
présidents ,|os lieux groupes, M. E. Tisserand et M. A. \ i ■
ger trouveront le moyen de les régler au mieux des intérêts
des horticulteurs et des \ iticulteurs.
L'enseignement des cultures coloniales en
France. — Nous avons, dans un de nos précédents numé-
ros, signalé les services rendus par le cours de < lultures colo-
niales professé au Muséum par M. Maxime Cornu. Nous
devons, pour compléter cette note, qui touche à un sujet si
importa ut pour 1 avenir de ics colonies, signaler également
les résultats obtenus à l'Institul national agronomique, où
les Cultures coloniales seul enseignées par m. Ire ami et
col la liera leur M . .1 . I >\ bov ski. directeur de l'Agriculture el
du ( ' ineree de la Régence de Tunis .
C'est M Viala, qui, à l'Institul agronomique, a le pre-
mier I rai lé' ce sujet dans -on COlirS de ( 'u II lires Coloniales et
de Viticulture. Mais c'est surtout depuis 1>S!)2. lorsque c
cours fut dédoublé et confié pour la partie des Cultures
Coloniales à M. Dybowski qu'il a pris toute son impor-
ta Déjà un certain nombre des élèves qui oui suivi c
cours sont établis dans les Colonies françaises, soit à la tête
de- services administratifs agricoles, soil comme colons, et
nous apprenons, en outre avec plaisir, que dix stages en
Tunisie seront accordés celte année aux élèves de 1 Institut,
dont un grand nombre rivalisent d'émulation pour être
parmi les élus. Il y a lieu de se féliciter île voir, enfin, l'a-
LE JARDIN
131
grii ulture coloniale occuper une telle place dans les préoc-
cupations nationales.
Beaucoup de personnes <|iii sont disposées à aller aux
colonies s'imaginent, en effet, qu'elles peuvenl aussi bien
faire de l'agriculture que de vendre des cotonnades ou s'oc-
cuper de le mi autre commerce, ce qui est une grave erreur el
explique tant d'échecs. Aujourd nui, cette erreur n'es! plus
permise, puisque, indépendamment de l'enseignement offi-
ciel dans les écoles, le cours fait au Muséu si public el
gratuil i'i que tous les intéressés peuvent j assister.
Création d'un nouveau jardin botanique à
Gand. - Dans un des discours <|ii il a prononcés au
moment des fêtes de 1 Exposition de Gand, le bourgmestre
de la Ville a annoncé que la Municipalité se proposai! de
faire des modifications dans ses pares publics, et notamment
de créer un nouveau et grand jardin botanique.
On peut voir par là, que la grande cité flamande ne
négligera rien pour conserver la suprématie qu'elle a su
s'assurer dans l'horticulture.
Une école forestière américaine. Le Gardeners'
Magasine nous annonce la fondation, dans l'Etat de New-
York, dune école forestière, la première de ce genre en
Amérique. Une somme de 50.000 francs a été accordée par
le Gouvernement pour couvrir les dépenses de la pre-
mière année, et l'autorisation a été accordée pour l'achat,
dans la région d'Aidirondack,.de forêts d'une étendue de
1.214 hectares. La nouvelle école forestière sera rattachée à
la Cornell Unioersity.
Le monument de J. Linden. - Ainsi que nous
l'avons annoncé dans notre numéro du 5 avril il), une
souscription publique a été ouverte pour élever un monu-
ment à la mémoire de J. Linden.
Le comité constitué sous la présidence de M. le comte
ii. de Kerchove de Dentreghem, Président de la Société
iu\ aie d'agriculture el de botanique de Gand, a décidé qu'un
appel serait adressé aux botanistes, aux amateurs d'horti-
culture, aux horticulteurs, aux établissements publics et
aux sociétés scientifiques, tant de Belgique que de l'étranger,
les invitant à coopérer à cette manifestation et à lui donner
un caractère international.
Les souscriptions sont reçues par le trésorier du comité,
M. Kegeljan, Président de la Société royale d'horticulture,
à N'ainur ( Belgique).
Un nouveau jardin botanique en Ecosse. — lue
somme de 300,000 francs, rapporte le Gardeners' Magasine,
vient d'être offerte à l'Université d'Aberdeen en Ecosse, par
Miss Cruikshanek, sœur de feu le Dr Cruikshank, pour
fonder en cette ville un jardin botanique, en mémoire de
son frère.
Les droits de douane sur les plantes. — Nous
avons reçu, sous forme de brochure, une réponse aux résui
tais de l'enquête provoquée par l'Union commerciale de
horticulteurs et marchands grainiers de France, au sujet
de; droits de douane sur les végétaux à leur entrée en
France, enquête dont nous avons rendu compte dans notre
numéro du 20 mars (2).
Dans cette brochure, signée de deux cent soixante-dix
producteurs, l'augmentation îles droits de doua ;sl récla
niée avec la même énergie qu'elle est combattue par l'Union
et cela également avec des chiffres à l'appui.
Cela prouve donc qu'il s'est formé en France, au point
de vue économique, deux grands partis qui semblent pro-
fondément divisés quant aux moyens à employer pour
protéger l'horticulture nationale.
La division est-elle aussi profonde 411e la lecture de ces
documents, où des questions personnelles ont tendance à
prendre une place trop grande, pourrait le faire croire'.1
(1) Lu Jardin, 1S9S, page ton.
(2) Z,« Jardin, 1898, page 83
Nous ne le croyons pas et nous avons même la conviction
qu'il y aurai! intérêt à faire disparaître certains malen-
tendus sur lesquels il serait d'ailleurs facile de s'expliquer
el de s'entendre.
Cela ne pourrait se taire qu'à l'aide dune réunion à
I iquelle seraient convoqués tous les intéressés -ans excep-
tion et où la question serait examinée sou- toute- ses faces
el sans parti pris par les uns comme par les autres.
Est-ce chose impossible à réaliser"? Difficile peut-être,
impossible non.
Les fruits du Cap et de la Tasmanie en Angle
terre. — Le Gardeners' C/tronicle annonce l'arrivée en
Angleterre du (i Briton a avec 911 caisses de Raisin et
IN de Poires. Quelques Raisins seuls sont arrivés en bonnes
conditions.
D'autre part, le même journal a reçu avis de l'arrivée de
« l'Austral aetdeo l'Australia », l'un avec 20.000 caisses
de fruits de Tasmanie, l'autre, avec 8.700 caisse-.
Société d'horticulture de l'arrondissement de
Valenciennes. - Cette Société a tenu son assemblée
annuelle, avec le C »urs des autorités, le dimanche
21 avril dernier, dans la grande salle du théâtre de la ville.
Notre rédacteur en chef, M. IL Martinet, avait été invité
pour la circonstance à faire une conférence sur l'horti-
culture populaire et la vulgarisation du jardinage pratique.
Profitant de la présence de nombreux instituteurs et
institutrices à la réunion, M. Martinet a longuement in-
sisté sur l'enseignement du jardinage dans les écoles pri-
maires, non pour former des professionnels, mais pour
intéresser les enfants à la culture des plantes qui leur
réserve plus de joies et de profits pour l'avenir que les
longs séjours au cabaret.
Insistant sur le côté moral de la question, M. Martinet,
reprenant la thèse de son ami G. Bonvalot, a dit qu'il ne
fallait pas beaucoup compter transformer la génération
actuelle, mais qu'il fallait surtout préparer l'avenir en
commençant par les jeunes entants.
L'accueil qui a été fait au conférencier semble prouver
qu'il n'a pas prêché dans le désert. D'ailleurs, la jeune
Société d'horticulture <\'' l'arrondissement de Valenciennes.
qui compte environ 2iio membres à l'heure actuelle, con-
tribue beaucoup, par des leçons nombreuses et par de-
distributions de plantes, à répandre le goût de l'horticulture
dans la région. C'est un exemple que nous nous permettons
de signaler à nombre d'autres sociétés d'horticulture.
Excursion annuelle des élèves de l'École d hor
ticulture Le Nôtre. - Cette année, M. Potier. le
nouveau directeur de l'École d'horticulture Le Notre, à
Villepreux, accompagné de M. Guillaume, s'est rendu avec
huit élèves à l'Exposition quinquennale d horticulture de
Gand. L'itinéraire de l'excursion a été, cette année, Lille,
Ostende, Brunes. Gand, Bruxelles et Hœylaert.
Rappelons que, grâce à l'initiative deM. Guillaume, les
meilleurs élèves de Villepreux ont toujours lait chaque
année une excursion de ce genre à l'étranger.
Expéditions de fleurs en Angleterre. — Les An-
glais deviendraient ils protectionnistes"? Le Garde nos'
Chronicle nous apprend, en effet, que l'administation des
postes n'admet plus l'envoi des (leurs du Midi comme
échantillons; sans doute parce que ce ne sont réellement pas
des échantillons.
Noire confrère proteste contre cette mesure qui ne peut
avoir pour résultat que d'empêcher les Anglais, séjournant
sur le littoral méditerranéen, de faire, à leurs amis, de petits
idéaux toujours bien accueillis II ajoute que cette mesure
ne peut protéger en rien les intérêts des commerçants
anglais qui n'en vendront pas une fleur de plus pour cela.
Les plantes nouvelles à l'Exposition de Cannes.
— Des intéressantes notes reçues de M. Martichon fils, horti-
132
LE JARDIN
culteur, a Cannes, au sujet de l'Exposition tenue en cette
ville, en mars dernier, nous extrayons les passages sui\ anfcs
ayant plus particulièrement trait aux plantes nouvelles
exposées à cette occasion :
« Dans les Crotons, il convient de mentionner les nou-
veautés suivantes, obtenues par M. Troncy, chef des cul-
tures .lu château de Thorene, qui a remporté le prix du Pré-
sident dé la République : Lady Rendell, Lord Rendell,
Maurice Rouoier, Mme Dcinole, Claude Guillin, etc
Un massil de Saloia améliorée d'Empel, nouveautéde
la maison Vilmorin, provenant de ses cultures d'Empel
dirigées par M. Voilliot, a reçu les félicitations unanimes
du Jury.
« M. Elysée Perrin, un habile semeur de Nice, montrai!
une très grande collection d'Œillets en fleurs coupées, nou-
veautés de l'année pour la plupart, et dont les suivants
sonl à citer: Mme Agatltc Nabonnand, ardoisé nuancé,
Mme Martickon, ardoisé marbré, Mme Hélène Mari, blanc
marbré. Grande duchesse Olya, blanc strié de rose extra» »
Exposition de 1900. — Groupe VII. classe 38
(Agronomie et statistique agricole). — Le comité
d'admission de cette classe, vient de taire appel à toutes les
bonnes volontés pour assurer une brillante participation ,i
I Exposition. Nous ne doutons pas que celles-ci ne fassent
défaut et ne permettent ainsi de mener à bonne fin la tâche
de la section d'agronomie et de statistique agricole.
Préservation des paillassons. — Pour préserver
les paillassons des atteintes des souris — pendant tout l'été
— il suffit, nou^ dit la Semaine horticole, et le cas est
authentique,., une fois qu'ils ne sont plus en usage, dé les
faire bien sécher et de les rentrer en pile sous un hangar à
l'abri, en ayant bien soin île saupoudrer tons les lits atec
de la cendre de bois ou de la cendre de houille.
Voilà qui n'est pas difficile et qui est surtout pratique
pour sauvegarder ces abris de la dent des rongeurs !
EXPOSITION ANNONCÉE
PETITES NOUVELLES
On nous fait part du mariage de Mlle Thérèse Guillot,
tille de M. Guillot-Pelletier, constructeur de matériel hor-
ticole, avsc M. tlené Barbier, lils deM. A. Barbier, un des
propriétaires des pépinières Transon, à Orléans.
*
LaSociétérégionale d'horticulture du Nord de la France,
dont le siège se trouve comme on sait au Palais Rameau,
à Lille, vient d'être, par décret du 25 avril dernier, reconnu
comme établissement d'utilité publique.
*
Nous venons d'apprendre la nomination de notre colla-
borateur, M. L. Guillochon, au poste de Directeur des cul-
tures du Jardin de la Résidence à Tunis et de celui de la
Marsa (résidence d'été). Nos meilleurs compliments au jeune
Jardinier en chef du Jardin d'essai de Tunis.
*
La Société de secours mutuel des jardiniers-horticulteurs
de la Seine tiendra son assemblée générale ordinaire di-
manche prochain 8 mai au siège de la Société, 84, rue
de Grenelle, à Paris.
NÉCROLOGIE
M. Raoul. — Nous avons le regret d'apprendre la mort,
de M. Raoul, pharmacien en chef de première classe des
colonies. M. Raoul, qui professait à l'Ecole coloniale un
cours sur les productions de nos colonies et avait été
chargé de diverses missions aux colonies, était une auto-
rité en matières coloniales. Il est mort, à Lannilis, près
Brest, où il s'était retiré ces temps derniers au retour de
sa mission on Birmanie Malaisie et Indo-Chine (1), des
suites de maladies contractées aux colonies au cours de
ses périlleuses missions.
(1) Le Cardin, 4898, page (15. *v
Lyon. — Exposition d'horticulture annexée au concours
régional de 1898. — L'ouverture de cette exposition inter-
nationale, organisée par la Ville de Lyon, a été fixée au
1" septembreTLe programme en sera publié prochainement.
Adresser les demandes de renseignements à M. Ant. Ri-
voire, Président delà commission. 10, rue d'Algérie, à Lyon.
BIBLIOGRAPHIE
Les Heurs à travers les âges, par Albert Maumené. —
Brochure de 16 pages. — Prix : 0 tr. liO. — Conférence faite a
l'Hôtel de Ville d'Amiens, le 27 février 1898, sous les auspices
de la Société d'horticulture de Picardie.
Dans cette rapide causerie, l'auteur retrace brièvement
le rôle joue, chez les divers peuples, dans les diverses cir-
constances de la vie et aux diverses époques, par les Heurs;
nous donnant ainsi un intéressant aperçu d'ensemble, d'une
lecture attrayante et très instructive.
Une École d'Agriculture coloniale à Tunis
La science agricole a pris, durant la seconde moitié de
ce siècle, un essor considérable et elle a exercé sur le déve-
loppement de l'agriculture une influence prépondérante
que tout le monde se plait à apprécier : toutes les nations
semblent avoir reconnu l'inévitable besoin de perfec-
tionner, par d'incessantes recherches, les procédés utilisés
pour la mise en valeur du sol, et chacune s'occupe de faire
pénétrer, par un enseignement approprié à ses besoins, les
sages doctrines et les meilleurs préceptes dans l'esprit de
ceux qui se destinent à l'agriculture.
La France, donnant l'exemple, possède aujourd'hui un
faisceau d'institutions agricoles, depuis l'Institut National
Agronomique jusqu'aux Ecoles primaires d'Agriculture.
Si une telle organisation est utile dans la Mère-Patrie où
l'agriculteur a déjà cependant pour se guider, de saines
traditions agricofes et de nombreuses publications spé-
ciales, il est bien autrement indispensable que ceux qui se
destinent à la mise en valeur du sol colonial, y soient pré-
parés par un enseignement adapté aux exigences particu-
lières de cette agriculture nouvelle.
Le colon doit tout innover; il n'a pour le guider, pour lui
indiquer la bonne voie, ni l'expérience des siècles, ni le
concours de gens spéciaux, et, bien plus que le cultivateur
français, il a besoin d'être initié aux conditions nouvelles
en présence desquelles il doit se trouver.
Au moment où ceux qui se tournent vers les colonies de-
viennent de plus en plus nombreux, il était indispensable
de créer une Ecole spéciale dont l'enseignement soit
adapté aux besoins de l'agriculture coloniale.
C'est en Tunisie, qui de toutes nos colonies est en mémo
temps la plus proche et la plus prospère, que vient d'être
fondée la première Ecole d'Agriculture coloniale.
Cette Ecole est annexée à un immense Jardin d'Essai, à
une Ferme d'Expériences, à une Huilerie modèle, à une
station météorologique, etc., elle ouvrira ses cours dès la
seconde quinzaine d'octobre et sera de suite en mesure de
fournir un enseignement théorique et pratique aussi com-
plet que celui des Ecoles Nationales de la Métropole mais
spécialement adapté aux besoins de l'Agriculture coloniale.
La durée des études sera de deux années, et les élèves
sortis dans le premier tiers pourront continuer, pendant
un an, soit dans les Laboratoires de l'Ecole, soit dans une
Ferme, l'étude des questions spéciales.
Tout élève de l'Ecole pourra, en faisant une déclaration
de séjour, demander à faire son service militaire en Tu-
nisie. La durée du service est d'un an, à la condition que
les jeunes gens soient installés dans la Régence six mois
au moins avant leur tirage au sort et qu'ils s'engagent à
résider pendant dix ans aux colonies.
Maigre le prix modique de la pension, rien ne sera ni-
li pour assurer aux élèves tout le bien-être désirable.
Les vacances seront groupées pendant la période dès-
grandes chaleurs de façon à permettre aux jeunes gens
venant de la Métropole d'aller passer ce temps dans leurs
familles.
Cette Ecole relève de la Direction de l'Agriculture et du
Commerce de la Régence de Tunis. Des programmes sont
envoyés gratuitement sur demande.
LE JARDIN
133
CHRONIQUE FLORALE
Les concours de bouquets. — Pâques fleuries. -
Les bouquetières et fleuristes à Gand. -- Les
bouquetières à Bruxelles - Bouquetterie et
fleuristerie. — Notes de Copenhague.
C'est une bien charmante idée que l'on a eu d'ouvrir,
depuis deux ans, à l'Exposition d'horticulture de mai, à
Paris, un e xrars de bouquets, s'inspiranl en cela de ee
qui se faisait déjàdans d'autres villes et niant les fe les
du monde et les fleuristes à concourir et à montrer leurs
talents dans cet art si délirai.
Bien plus jolie encore est l'idée, mise à exécution l'an der-
nier, d'un concours de confection de bouquets et de gerbes
en public. Entre paren- ,
thèses, il ne fut guère pu-
blic, ce concours ! mais
l'idée n'en reste pas moins,
et c'est le principal.
Mettre les Parisiennes .
même de faire valoir cet
art si délicat de grouper le-
fleurs, de placer les Roses,
de fixer Œillets et Lilas
el de chiffonner feuillages
et rubans, est une idée ex-
quise. La besogne est char-
mante et digne des doigts
les plus tins, puisqu'elle
met eu évidence le goût,
cette qualité innée par ex
cellence des femmes. < ' est,
en même temps, une pi-
quante évocation que la
e, 1 1 1 1 e 1 1 1 plat ion de ces da mes
qui se font fleuristes, alors
que tant de petites fleuris-
tes deviennent femmes du
monde !
I.a seule chose regretta-
ble, r est que quelques fleu-
ristes, croyant voir là une
innovation pouvant leur
porter préjudice, aient cru
devoir s'abstenir. Il en est
cependant ainsi, et ceux-là
n'admet t ront jama is
qu'unechose qui nesort pas
de leur boutique puisse
être présentée el être jolie. Xe devraient ils pas. au con-
traire, se- réjouir de cette manifestation qui, en même temps
quelle consacre leur talent incontesté, met en relief le goût
réputé des femmes françaises ; de cette manifestation qui,
en épuraut ce qui peut paraître mesquin, banal et est une
souffrance pour les vrais artistes, permet de mieux apprécier
ce qui est véritablement beau et artistique' el développe chez
le publie le vrai sentiment du beau, chose toujours favora
ble '.' Ne devraient-ils pas, pour ces diverses raisons, pa-
tronner au contraire cette innovation el faciliter à leurs
aides-fleuristes la possibilité de eoucourir elles aussi? Xe
pourraient-ils, au besoin. ainsi qu'il fut fait l'an dernier à
I Exposition de Hambourg, demander l'institution d'un
concours spécial à leur intention ? Lesuccès qu'obtint un tel
concours à Hambourg, où quatre-vingts exposantes, élèves
fleuristeset élèves des écoles, présentaient '257 motifs floraux
et furent jugées et récompensées par un jury composé de
dames, n'est-il pas probant?
Combien cet art, cette mode si l'on veut, d'arranger les
Fig. 60. — Bouquetière bruxelloise
fleurs gagnerait, comme signification, cachet, charme ori-
ginal et caractère, à être interprété selon les idées personr
nelleset avec la fantaisie parfois neuve de chacun, plu-
tôt qu'à la grosse et à la brassée de certains « garnisseurs »
qui n'ont aucune notion de l'esthétique florale !
Allons. M. -s, lames, confiantes en votregoût propre, n hé-
sitez pas à nous montrer votre talent, à la prochaine Expo-
sil ion horticole parisienne du 1 S courant, cherchez, innovez,
mettez, en un mot, dans hi confection d'une gerbe, un peu
de vos idées personnelles el de votre rêve. Ainsi, vous prou-
verez quel idéal et quel, goût sont ceux de la femme fran-
çaise pour chiffonner un ruban, comme pour grouper des
fleurs!
* *
2 avril. — C'est la veille de Pâques fleuries. Aussi
1 affluenee est-elle considé-
rable au Quai aux fleurs
où l'on vend du Buis en
quantité. Partout, ce ne
sont que monceaux de bot-
tes de cet arbuste que des
fleuristes et même de pau-
vres gens achètent et que,
demain, ils revendront à
la porté des églises,
Aux Halles, en plu- des
fleurs de la saison, il y a
des apports considérables
de Buis, en belles branches
hautes de deux à trois mè-
tres et des palmes de Phœ-
nix, pour la cérémonie de
demain.
3 avril. — Dans la rue,
on ne coudoie que des per-
sonnes portant un petit
paquet de Buis acheté aux
marchands installés près
îles églises. Par ci, par là,
on en croise quelques unes,
la p portant, au lieu de Buis,
de longues palmes de Phce-
nix. Cette mode de rem
placer le Buis par des
feuilles de Palmier, sem-
ble vouloir prendre.
C'est le jour du Buis bé-
nit, et nombreux sont .eux
qui eh arborent un ra-
meau ; les cochers enornent
[es œillères des chevaux. C'est aussi un peu comme au
jour de la Fête des morts, beaucoup de personnes s,' diri-
gent vers les cimetières et \ portent des branches de Buis.
Et, près de ces cimetières, sont installées des marchandes
aux éventaires desquelles se voient de- couronne- el des
bouquets de Buis, parsemés d'Immortelles et de grappes
jaunes de Mimosa. Les malheureux attendent cette journée
qui, par la vente qu'elle leur fait faire, leur rapporte
quelque argent.
Gand, 15 avril. — Bien que Gand soit une ville essen-
tiellement horticole, l'art du fleuriste, « la fleuristerie »
plutôt, pour employer le terme consacré là-bas, n'est pas,
comme on pourrait le croire, à la hauteur de la science
horticole.
Il y a peu de fleuristes à Gand, six ou sept seulement.
et, m'a-t-on dit. il y a quelques années encore, il n'y en
avait qu'un seul. M. Van den Heede. Saul ee dernier, qui
i:n
LE JARDIN
emploie presque exclusivement les fleurs à longues tiges,
les autres ne mettent en œuvre que les fleurs ordinaires et
à courtes tiges; c'est pourquoi on ne peut pas voir de belles
montres de fleuristes. Quelques fleurs sont disposées dans
des vases disséminés parmi de petites plantes vertes dont
les pots sont cachés en avant par nue étoffe de velours
mauve ou rouge grenat, selon les boutiques.
Les fleuristes doivent aller achètera lacriée, à Bruxelles,
les fleurs dont ils ont besoin. Le fleuriste cité plus haut.
va chaque jour acheter les Roses à longues tiges, I.ilas,
Boule de Neige, — forcés à Bruxelles et à Malines, car on
n'en fait pas à Gand, ainsi que les fleurs de provenance
méridionale, comme les Œillets. Les autres fleuristes n'y
vont que de deux à quatre fois par semaine. Aussi, n'est-il
pas étonnant que leurs travaux, je parle de ceux que j'ai vu
à l'Exposition quinquennale, ne soient pas des rveilles,
ni même des exemples dont on puisse s'inspirer, confec-
tionnés qu'ils sont avec îles fleurs de second choix el dont
la disposition révèle un goût peu ('■pure.
Dans les mes. je n'ai pas vu de bouquetières ; e'esl éton-
nant, car ici on les aime, les Heurs, puisqu'il n'j a guère
de fenêtre au travers de laquelle on n'aperçoive quelques
plantes. Cependant, au marché aux fleurs, qui a lieu plu-
sieurs lois par semaine sur la Place d Armes, les gens des
environs vendent des bouquets à la main, c posés avec
les fleurs de la saison, bouquets qu'ils étalent à la bonne
franquette sur les bancs de la place, ainsi tranformés en
éventaires fleuris.
-s
* *
Bruxelles, 18 avril. — Prés des gares, delà gare du
Nord principalement, sont de nombreux marchands et de
marchandes île Heurs. Leur éventaire (flg. 60) se compose
d'un panier en osier grossièrement confectionné dont le
dessus est recouvert d'une enveloppe bombée, en zinc. I Me
enveloppe laisse juste le passage de la main, sur l'un des
côtés, pour l'anse; elle est. en outre, percée da trous assez
larges dans lesquels sont passés des bouquets de Rose
Maréchal Niel, de Rose Sqfrano el de \ tolettes princi-
palement, parfois aussi de Jonquilles. Bouqueliers et bou-
quetières sont aussi nombreux qu'insinuants et assaillent
les passants pour leur offrir leurs Heurs.
Sur quelques places, sont installées d'autres bouquetières,
dont les étalages sont surtout composés de Narcisses et de
quelques fleurs dû Midi. Ce sont des étalages primitifs. Les
tiges des Heurs sont enveloppées de papier d'étain dont les
bouquetières semblent faire une grande consommation ici.
Certes, toutes ces bouquetières bruxelloises on I une certaine
originalité, mais elles n'ont pas le pittoresque et l'imprévu
qui caractérisent si bien les bouquetières parisiennes.
Nos lecteurs ont appris, par Le Jardin, que. l'an dernier,
un cours d'enseignement de l'Art du fleuriste avait été
ouvert à I Ecole d'horticulture de l'Etat, à Gand, sous le
nom de cours de « fleuristerie ». C est un enseignement que
l'on ne peut qu'approuver, car il développera chez leséjèves
les notions de l'art de l'orne ntation florale, en général
dans les groupements de plantes et de fleurs.
Mais voilà que ce mol de ci fleuristerie » incite notre très
spirituel confrère. M. Viviand-Morel, à une boutade des
plus ironique, « Fleuristerie est un mol belge, dit-il, je ne
le trouve pas dans le dictionnaire de l'Académie, édition
ancienne il est vrai. Je le crois récent. Fleuristerie ne me
dit rien; il rime avec horticulture connue hallebarde et
miséricorde. 11 y a déjà gendarmerie... etc., niais fleuristerie
est inconnu. »
Détrompez-vous, mon cher confrère, ce mot n'esl peut
être pas exclusivement belge, et puisque nous sommes dans
le siècle des revendications, je vous dirai qu'un chroniqueur
parisien, M. Hugues Le liniix. parlant, en 1890,des travaux
des fleuristes parisiens, s'exprima ainsi « le quatre-vingt
neuf de la fleuristerie moderne. »
Peut-être ce mot sera-t-il adopté comme celui de « hlora-
liesn qui esl d'essence belge, puisqu'il fût lancé jadis par
Charles Morren.
Ne dit-on pas aussi, très couramment, bouquetterie, en
Suisse principalement, en Belgique et en Allemagne?
Xotr Uaboratenr,M. 11. < ;orrevon,n'a-t-il pas dit. eu 1890,
dans Le Jiirdin.it II faut aller en France pour trouver dans
l'art «le la bouquetterie, le goût vraiment artistique, etc. »
l'ai Allemagne, lorsqu'on veut traduire en français l'in-
dustrie du bouquet, on dit: « Telle chose est employée dans
la, bouquetterie». Ces mots nesonnenl guère bien à l'oreille,
cependant, el les termes . « Art de la fleur naturelle »
ou d An du fleuriste", semblent meilleurs.
*
Il se fait un grand commerce de fleurs en hiver à Copen-
hague, m'écrit-on de cette ville. Les fleuristes font des
compositions dans le genre de celles qu'on voit en Aile
magne. Les fleurs les plus employées en ce moment sont.
les Roses Maréchal Niel, La France, el Général Jacque
minot, les Lilium Harrisii, Lilas, Houles de Neige, Calla
/Ethiopica, Datura, Boucardia, Leucanthemum lacustre.
Giroflées, Cinéraires, Narcisses, Hoteia japonica, Clivia.
Muguet demai, Erica, Myosotis, etc. Beaucoup de ces Heurs
v ien tient du Midi de la France.
Pendant cette période, on confectionne les couronnes en:
Jacinthes, Tulipes. Giroflées, Roses, Lilium Harrisii.
avec feuillage de Thuya et de Mahonia.
ALBERT MAUMENË.
LE PARROTIA JACQIMONTIANA
et sa floraison au Muséum
Cette curieuse Hamaméiidée ne fut. pendant longtemps,
connue que parles échantillons qu'en avait recueillis.au
Cachemyr, l'infortuné Victor Jacquemont (1), et que De-
caisneavait décrits, figurés el nommés en 1SII (2). En ISSii.
notre camarade Bouley, superintendant des cultures du
Maharadjah de Cachemyr, donl le sorl rappelle celui de
V. Jacquemont (3), rapporta des graines de cette plante au
Muséum el à divers autres établissements.
Confiées aussitôt (10 février 1887). par M. le Professeur
Maxime Cornu, au service des semis, ces graines fournirent
un certain nombre de piaules dont l'étiquette fut perdue.
Deux exemplaires, remis plus tard aux Pépinières, restèrent
sans indication, avec un simple numéro d'inscription au
Livre d'entrée des Pépinières.
letie plante ne laissait pas de m'intrigUer beaucoup. La
floraison, que j observai à son déclin en 1SU7. et qui, vrai-
semblablement, s'était déjà produite l'année d'avanl et êtail
passée inaperçue, augmenta encore ma curiosité. Cette
année, je pus la suivi..' des le commencement, et cela
permil de déterminer la plante. Il s'agissait du Parrotia
(3) Bouley (Louis) est mort, en 1889, à Arnoy-Ie-Duo (Côte-
d'Or), de lièvres contractées à Bombay, lors de son passage
dans cette ville, a son retour du Cachemyr.
LE JARDIN
135
Jacquemontiana Dcne., espèce encore forl rare dans les
cultures.
On sail qu'une auh spècedu même genre, le P. persica
( . A. Meyer, se rencontre assez fréquemment dans les jar
dins botaniques, et, i'i même, j'ai plusieurs lois signalé
ses singulières fleurs .1 étainines d'un beau rouge foncé, qui
s'épanouissent dès janvier ou au commencement de février.
Le /'. Jacquemontiana est plu-- tardif ''11 floraison : cette
année, alors que son congénère étail en pleines fleurs le
1 février, celui-ci n'a fleuri qu'à la mi-avril, un peu avant
li' bourgeonnement.
Il en diffère en outre, el très nettement, par ses inflores-
cences beaucoup plus développées : disposées en
sortes d'épis dressés, rappelant a--.-/, par leur as-
pect, les chatons mâles du Saule Marsault, ces
inflorescences, longues d'environ 15 millimètres
ri larges d'autant, sont pourvues, à leur base,
de bractées involucrales uni nombre île 1 à 6), de
ilcux à quatre fois plus grandes que celtes du P.
persica, mesurant 12 à 20 millimètres de longueur,
et formant une pseudo-corolle large de 35 ù lit
millimètres. L'apparence de ces bractées est tout
à lait pétaloïde; leur coloris, au lieu d'être brun
plus ou moins foncé, comme dans le P. persica,
est blanc crémeux ou un peu jaunâtre sur la face
supérieure, blanchâtre ou légèrement brunâtre
sur la face inférieure, avec de très nombreuses
et fini'- ponctuations brunes dues à la présence de
curieux poils étalés. Les étamines, -ont plus nom-
breuses, et, au lieu d'avoir 1rs anthères n
foncé, el d'être en petites houppes très courtes,
elles 1rs ont plus petites, d'un beau jaune d'or,
ri étagées le long de l'épi.
Ces larges bractées pétaloïdes, blanc crémeux,
entourant la base île l'inflorescence conique et net-
tement saillante ; le coloris jaune d'or desétami-
nes : tout cela donne à la floraison un aspect
original et particulier, qui ne manque pas de
charme.
Les feuilles -ont brièvement pétiolées, beau-
coup plus arrondies que dans le P. persica; orbi-
culaires, erénelées-denticulées, revêtues, sur les
nervures de la face inférieure, d'une fine pubes-
eenee blanche et étoilée, qui n'existe pas dans
l'autre espèce ; elles ne sont pas, comme dans celle-
ci, bordées de brun rougeâtre dans leur jeune âge;
le vert en est moins intense et plus gai, et elles
prennent, à l'automne, une jolie couleur orangée.
La consistance en est aussi plu- molle et moins
ferme. Les stipules sont plu- grandes et plu-
larges.
Les bourgeons jeunes sont un peu bronzés, mais moins
que ceux du P. persica; 1>-- jeunes pousses sont également
moins colorées en rouge que dan- ce dernier : enfin le-
rameaux sont à écorce gris cendré et fortement lenticellée.
Le P. Jacquemontiana atteint, paraît-il, de 5 à 6 mètres
de hauteur. L'exemplaire dû Muséum ne mesure encore que
2 mètres environ; il est tir- ramifié et à rameaux érigé-.
Il parait bien rustique sous le climat de Paris, et tort
accommodant comme sol J'ai la preuve qu'il reprend
parfaitement au greffage -m- P. persica. Il j a lieu d'es
pérer que le Muséum en récoltera des graines cette année.
On ne peut lui dénier un assez grand intérêt à cause de
-a Heur, d'une certaine beauté, et de -mi feuillage, qui
prend à l'automne un coloris particulier. Toutefois, il ne
semble pas que cette très intéressante espèce -oit de celles
qui se répandent dans tous les jardins.
L. HENRY.
Exposition quinquennale d'Horticulture
DE G AND ll
11
Dans le rapide compte renilu que le Jardin a été le pre-
mier en Erance à publier sur l'Exposition internationale
1 Horticulture de Gand, certains détails n'ont,pu être dôn-
; sur lesquels il me paraît utile de revenir aujourd'hui.
Et d'abord à tout Seigneur tout honneur.
Je commencerai par adresser mes bien sincères félicita-
lions à l'architecte paysagiste de l'Exposition, mon exeel-
Fig/61. — Aculijpha Sanderi.
lent ami, M. Ed. Pynaert, dont les plans aux lienes har-
monieuses (voir les figures 50, 57 dans le dernier n" du
Jardin répondaient parfaitement aux besoins de la
situation.
Cette année, l'annexe avait été réunie au Casino, de
sorte que l'on pouvait visiter toute l'Exposition sans sortir
dehors. C'est, parait-il, à M. Hubert Van Huile, profes-
seur honoraire de l'Ecole d'Horticulture de Gand, que l'on
doit cette heureuse idée. Quant à l'arrangement de l'an-
nexe, il était très bien compris. Le vélum, composé de
bandes alternatives roses et vert pâle, tamisait la lumière
dans des conditions très favorables a la beauté des plantes.
Les parois du bâtiment avaient été garnies d'étoffes vertes,
ce qui était parfait pour les plantes Ueuries, mais était
moins heureux lorsqu'il s'agissait des plantes vertes à
feuillage.
M. Maumené a déjà décrit, dans un précédent article,
la façon dont les plantes étaient disposées et réparties
dans l'Exposition. Je n'y reviendrai donc pas; mais je tiens
cependant à constater combien, en Belgique, la manière de
grouper les plantes pour arriver à un effet d'ensemble est
(1) Le Jardin, 1898, pages 116.
136
LE JARDIN
différente de la nôtre. C'est surtout dans le détail que cette
différence s'accentue. Ainsi, à Paris, les plantes sont réu-
nies de façon à former des massifs, des groupes dans
lesquels on s'attache à faire disparaître les pots et les sup-
ports, en un mot, tout ce qui n'est pas la plante, par de la
terre recouverte de gazon ou par des plantes à feuillage
formant encadrement ou bordure.
A Gand, dans la plupart des cas, les plantes sont expo-
sées uniquement pour elles-mêmes; elles sont posées sur
le sol, sur des tréteaux ou des caisses qui ne sont que peu
ou pas dissimulés. En bordure de ces massifs, une bande
de gazon à plat et c'est tout. Il me semble que les plantes
n'auraient rien à perdre et que l'Exposition aurait beaucoup
à gagner au point de vue artistique, à un arrangement un
peu plus recherché dans la présentation des plantes.
Si j'insiste sur ce petit détail, sans grande importance
au fond et qui n'enlève rien à l'intérêt considérable rie
l'Exposition, c'est pour chercher à préciser la note qui dis-
tingue les expositions françaises, qui sont des manifes-
tations d'art en même temps que des expositions horticoles,
des expositions étrangères, où l'on s'occupe surtout des
plantes elles-mêmes sans viser autant à les utiliser au
point de vue décoratif.
Je ne m'étendrai pas longuement sur la série des fêtes
qui ont été offertes aux membres du Jury, pendant leur
séjour à Gand. L'hospitalité des Belges en pareille circon-
stance est traditionnelle et je ne serai contredit par per-
sonne, en affirmant que, cette année, ils se sont encore
surpassés.
Une des plus intéressantes d'entre toutes ces fêtes a été
certainement la Garden-Party offerte aux membres du jury
par S. M. le Roi des Belges, dans ses merveilleuses serres
de Laeken.
Dans un des plus beaux jardins d'hiver qui existent, au
milieu des spécimens de Palmiers et autres plantes de
serres les plus rares, parmi les ileurs les plus éclatantes,
le roi Léopold II, entouré de toute la cour, tenait cercle et
recevait, en même temps que les membres du Jury, le tout
Bruxelles officiel et le monde diplomatique. Il est impos-
sible d'imaginer une scène à la fois plus grandiose et plus
gracieuse que celle offerte par cette réception tenue dans
ce décor magnifique, où les toilettes claires des dames et
les brillants uniformes des militaires mettaient une note
gaie, et rehaussaient encore la splendeur du cadre.
Les serres de Laeken mériteraient mieux qu'une simple
mention; mais ne pouvant nous écarter du sujet qui nous
occupe aujourd'hui : l'Exposition quinquennale de Gand,
nous en remettrons la description à un peu plus tard.
Quelques heures après la réception de Laeken, un grand
banquet réunissait dans le foyer du grand Théâtre de
Gand les autorités, les membres de la Société R. d'Aet.
de B. et les membres du Jury, au nombre de 211 dont
68 Français, 53 Belges, 28 Anglais 25 Allemands, 1 Autri-
chien, 1 Brésilien, I Espagnol, 3 Luxembourgeois, 17 Hol-
landais, 1 Japonais, 6 Italiens, 4 Russes, 2 Norvégiens
et 4 Suisses.
L'intérêt de ce banquet, somptueusement servi, comme
de coutume, résidait surtout dans les discours qui y ont
été prononcés :
C'est réminent Président de la Société, M. le Comte
l iswald de Kerchove, à la haute autorité et à la courtoisie
duquel je me fais un devoir de rendre hommage,
qui a ouvert le feu en portant un toast à S. M. le Roi des
Belges; puis, avec le talent de parole qu'on lui connaît,
M. de Kerchove a remercié les autorités, qui ne manquent
jamais d'apporter leur précieux concours à la réussite des
Expositions de la Société Royale d'Agriculture et de Bota-
nique de Gand.
M. de Bruyn, Ministre de l'Agriculture, qui, avec son col-
lègue de la Justice, M. Bergeren. assistait au banquet, but
ensuite à la santé du Président de la Société et de ses
collaborateurs.
C'est alors que M. Viger, ancien Ministre de l'Agricul-
ture et Président de la Société Nationale d'Horticulture de
France, auquel les hautes et délicates fonctions de Pré-
sident général du jury international avaient été confiées,
s'est levé et a prononcé, tout d'improvisation, un des plus
magnifiques discours que nous ayons jamais entendu de
lui. M. Viger, après s'être l'ait l'interprète des sentiments
du jury au sujet de l'accueil qui lui était fait, a félicité les
organisateurs de l'exposition et tout spécialement M. Ed.
Pynaert, Vice-Président, et MM Fierens et Armand de
Meulenaere, Secrétaire et Secrétaire-adjoint de la Société,
qui ont contribué pour une grande part à la réussite de
l'Exposition. Nous nous plaisons à constater ici le très vif
succès obtenu par M. Viger, à la fois comme orateur et
comme président général du Jury.
M. Albert Ceuterick, qui a bien voulu nous exprimer ses
egrets d'avoir, dans le feu d'une improvisation, omis le
Jardin dans un toast précédent, a ensuite levé son verre
en l'honneur des délégués des sociétés horticoles repré-
sentées à l'exposition. "MM. Masters, Ruys de Beerenbroek,
Baron von Saint-Paul Illaire, II. de Vilmorin et Fischer
de W'aldheim se sont joints aux orateurs précédents, qui
pour remercier, qui pour féliciter. Enfin, la série des toasts
a été close par une spirituelle et charmante allocution
de M. le Bourgmestre de Gand.
Ce tribut payé aux cérémonies officielles, j'entrerai main-
tenant dans le vif de la question en commençant par la
description des principales plantes nouvelles ayant figuré
à l'Exposition.
III
Les Plantes nouvelles.
L'exposition quinquennale réservait cette année d'agréa-
bles surprises aux amateurs et connaisseurs.
l>e tous les lots présentés, le plus important était, sans
contredit, celui de M. Sander, l'horticulteur si avantageu-
sement connu de Saint-Albans (Angleterre) et de Bruges
(Belgique).
Ce lot occupait tout le fond de la salle du premier étage,
où sont habituellement confinés toutes les plantesdélicatcs.
tous les joyaux.
Acalypha Sanderi. — Au premier rang des plantes
de M. Sander, je citerai la nouveauté sensationnelle, l'A-
calypha Sanderi (fig. 61), introduite de la Nouvelle Gui-
née par M. Micholitz.
Cette Euphorbiacée est très différente, par son mode de
floraison, des autres plantes du même genre. Tandis que
les Acalypha sont, en général, recherchés uniquement pour
leur feuillage diversement coloré, leurs Heurs étant insi-
gnifiantes, l'A. Sanderi, offre de longs épis de fleurs d'un
beau rouge groseille que l'on ne peut pas mieux comparer
qu'aux « chenilles », qui entourent la base des globes de
pendule encore employées dans les campagnes.
Cette plante est plus curieuse que réellement belle peut-
être, mais il n'en est pas moins vrai qu'elle force l'attention
et qu'elle est appelée par conséquent à un très grand
succès.
Voici la description sommaire que j'en ai pris sur place.
Plante arbustive à l'état spontané, — d'après la décla-
ration que m'en a faite M. Sander lui-même, — à tige éri-
gée, bien droite, gris verdàtre. Feuilles alternes, pétioles
de 15 à 25 centimètres, limbe étalé ovale acuminé, de 20 à
25 centimètres de long sur 15 à 20 centimètres de large,
denté, vert foncé sur la face supérieure et vert un peu plus
clair, luisant, en dessous, à nervures un peu saillantes.
De l'aisselle de chaque feuille part un épi cylindrique de
fleurs d'un beau rouge groseilleou carmin atteignant jus-
qu'à 70 centimètres "de long. Certains de ces épis por-
tent, à leur naissance, de 2 à 10 petites ramifications
plus ou moins longues qui augmentent encore l'effet orne-
mental de la plante. Les plantes exposées sont dioïques
et ne portent que des fleurs femelles très petites et
sessiles.
La plante est de serre tempérée et se multiplie très fa-
cilement de boutures. Elle ne tardera donc pas à se répan-
dre et à devenir aussi populaire que l'Amaranthe queue
de renard, avec laquelle elle n'est pas sans présenter, sous
le rapport des inflorescences, une certaine analogie.
Je me propose, sans grande confiance d'ailleurs, d'en
essayer la culture dans le Midi de la France, où elle ne
résistera sans doute pas aux températures des nuits d'hiver;
mais j'espère être plus heureux au Caire, où je la planterai
à coté d'un arbuste de la même famille, le Poinsetlia pul-
cherrima., avec lequel elle présente, sous le rapport de la
végétation, une certaine ressemblance, et qui est très pré-
cieux sous le climat de l'Egypte pour la formation des
massifs.
Acalypha Godseffîana (fig. 63). — Très différente de sa
voisine, petite, trapue, ramifiée, cette plante, originaire de
!a Nouvelle Calédonie, se recommande par son beau feuil-
lage. Les feuilles, assez longuement pétiolées, ovales, lan-
céolées, légèrement cordiformes à la base, régulièrement
dentées sont d'un beau vert clair luisant et marginées
d'une bande blanc crème de 5 à 10 millimètres de large. L'est
aussi une plante de serre tempérée.
Leea sambucina Roehrsiana (fig. Gti Ampélidées. —
Nouvelle-Guinée. Elégant arbuste à tige dressée, noueuse,
vert foncé marbrée de vert très clair, rugueuse. Feuilles
pennées, longues de 40 à (>0 centimètres, à pétiole engai-
nant, épais à labase; folioles ovales lancéolées, acuminées,
crénelées et légèrement ondulées sur les bords, vert foncé
marbrées de vert clair, à nervure médiane rosée, vert
bronzé quand elles commencent à se développer.
LE JARDIN
137
Pandanus Sanderi ffig. 62) Timor. Plante très touffue à
feuilles longues Je plus d'un mètre et gracieusement retom-
bantes à l'extrémité, larges de 6 à H centimètres, pourvues
de petites épines disposées en scie sur les bords, alterna-
tivement colorées dans toute leur longueur de bandes
étroites vertes et jaune ivoire. Ce Pandanus rappelle assez
à première vue, le P. Veitchi, dontil diffère cependant par
la disposition et la couleurjaune ivoire de sespanachures.
Serre chaude.
(A suivre II. Martinet.
VI
Les Orchidées. Anthurium et Broméliacées.
Comme il y a cinq ans, les orchidées étaient expo-
sées dans une grande salle au premier étage, maison n'a-
vait pas, cette fois, disposé des salons plus ou moins co-
quets, plus ou moins originaux ; on s'était contenté de pla-
cer les plantes sur des tables et de laisser aux exposants
le soin de disposer leurs apports d'une manière plus ou
moins heureuse. Eh bien! il faut le dire de suite, une orga-
nisation semblable, à coté de celles qu'on avait si parfai-
tement comprises pour les
plantes vertes et les Aza
lées est absolument pitoya-
ble, mesquine, et indigne
d'une société aussi impor-
tante que l'est la société
Royale de Flore... Il est
pénible de constater que
rien n'a été tenté maigre
l'essai (assez original,
mais malheureux pour les
plantes) tenté en 1 893,
nous sommes bien forcés
dédire que c'est faire vrai-
ment peu de frais pour
présenter ces merveilleu-
ses plantes, que de se
contenter de les poser
d'une façon fort précaire
sur des tables, alors qu'el-
les devraient avoir (nous
l'avons déjà dit) un salon
digne d'elles et de leurs
propriétaires.
Dans cette immense sal-
le, la lumière est mau-
vaise, la poussière intense,
et, si les exposants veu-
lent mouiller leurs plan-
tes, on les en empêche à
cause des planchers qui
sont rapidement traversés
par l'eau...
Une exception avait été
faite pour deux superbes
lots exposés dans la salle
même du Casino, bien en
lumière et d'une façon un
peu artistique, pourquoi
n'a-t-on pas étendu cette
mesure à toutes les collec-
tions ?
Nous espérons bien que, dans cinq ans, cette salle de bal
sera tout à fait délaissée et qu'on ne s'en servira plus que
pour les réceptions; les membres du jury n'auraient qu'à s'en
louer et seraient, j'en suis sur, très reconnaissants à l'ad-
ministration de la société d'être reçus et traités lors du
lunch dans cette salle, au lieu d'être entassés et enfumés
dans la salle du dessous, tout à fait indigne d'une réception
à laquelle on convie les plus hautes notabilités delà science
et du monde horticole.
Maintenant que nous avons, comme de coutume, dit très
franchement ce que nous pensions, passons en revue les
apports, non sans regretter l'absence, que nous ne nous
expliquons pas, des principaux amateurs de la Belgique,
cmi avaient pris une part si brillante à l'exposition de I S9 I.
Nous voyons, tout d'abord, un très joli lot présenté par
M. Van Imschoot, amateur à Gand ; il y avait là des choses
extrêmement intéressantes et qu'on ne voit nulle part, non
pas qu'elles fussent toutes brillantes, mais parcequ'elles
sont peu recherchées des cultivateurs el qu'à peu près
seul M. Van Imschoot les possède. Citons: Dendrobium
Kinzianum, Odontoglossum sulfureum. Ma.sdeva.lia trian-
gularis, Dendrobium cymbidioides, Epidendrum Andre-
sia, Lycaste lasioglossa, etc., culture bonne, plantes bien
fleuries et fort gentiment groupées.
De M. Vanderstraeten. quelques plantes méritantes,
entre autres: Cypripedium Lathamianum, < 'attleya Schrœ-?
derse Lœlia elegans.
De M. Pauwels d'Anvers, d'excellentes plantes d'une
très bonne culture, entre autres: Odontoglossum Pauwel-
sianum , un Cypripedium Uothschildianum, merveilleux
de couleur, un très bel Odontoglossum Rossi majus, ( 'ypri-
pediumSallieri,C. Hyeanum. M. PynaertVan Geert avait
envoyé une très belle collection de Cypripedium à laquelle
■ ependant je reprocherai un peu l'absence de variétés
colorées; niais la culture était excellente et j'y ai relevé
des perles, entre autres: Cypripedium Lambertianum,
C. Anna, C. Charles Madoux,et le C. bellatulum album,
frileusement abrité sous une cloche, autant à cause de sa
délicatesse que de sa très grande valeur : puis C- Van
Imschotianum, et enfin un très beau C. Exul.
M. Delanghe-Vervaene avait apporté ses beaux Onci-
dium Sarcodes, cultivés dans le terreau de feuillescertes,
mais dont les racines abondantes faisaient une collerette
compacte autour et hors du pot, ce qui nous paraîtrait
un indice que le terreau de feuilles joue là un rôle bien
secondaire ! Il avait aussi un beau CatUeya Schrœderœ
d'une extraordinaire abon-
dance de Heurs.
Puis M. de Smet-Duvi-
vier, avec un très joli lot
où l'on retrouvait les bel-
les plantes marchandes
toujours si prisées: Cat-
Ueya Mendeli, C.Schiller-
iana, Dendrobium Val-
housianum , Masdevalia ,
Cymbidium eburneum .
quelques beaux Odonto-
glossum, un Oncidium la-
melligerum, etc ; du même
exposant, quelques exem-
plaires présentés à part
et fort jolis.
M. Thompson, amateur
anglais du nord de l'An-
gleterre, nous dit-on, avait
apporté des merveilles
comme Odontoglossum :
non seulement comme va-
rié tés, mais comme culture;
impossible de voir rien de
plus beau, de plus parfai-
tement sain et vigoureux.
On remarquait, dans ce
bel apport, les Odontoglos-
sum Wilkeanum compac-
lum.i). Wilkeanum conci-
itum, 0. Wilkeanum no-
i,i lior, O.crispum Thomp-
son i <c, O. Coradmei
splendens, et quantité d'au-
tres belles variétés d'une
très grande valeur intrin-
sèque et d'une culture
irréprochable.
M. Met de Penningen,
amateur à Gand, présent
tait d'excellentes plantes
d'une bonne culture et d'une sélection absolument par-
faite ; nous avons vu : Cypripedium Lawrenceanum ,
l 'atlleya amethystoglossa, Odontoglossum luteo-purpu-
reum coronarium, O. guttatum, O. Alexandre, d'une forme
et d'une texture spleiidides. Puis une très belle variété
d'Odoritoglossum àlleurs jaunes, présentée comme étant un
hybrided'Ô. crispum et d'O. scepfrum.et qui n'est pas autre
chose qu'une admirable forme de VOdontoglossum II ilkea-
num, comme celui que nous avons vendu, il y a quelques
dix ans, à M. le Baron Schrœder. De M. Moens. amateur,
un très joli hybride de Cypripedium, exposé sous un
globe, étant donné sa grande valeur; c'est en effet le pro-
duit du Cypripedium swanianum ■ Cypripedium concolor
et nommé Anna Measure : c'est très beau; les divisions
(spales et pétales) sont d'un blanc légèrement rosé, tout
pointillé de violet, le sabot est blanc et peu développé ;
I ensemble est des plus coquets et des plus imprévus.
Nous avons dit que, dans la grande salle d'en bas,
MM.Winck et Peeters avaient disposé leurs lots d'une façon
heureuse ; en effet, examinons celui de M. Winck, et nous-
y trouverons, en pleine lumière et bien présentées, de bien
jolies choses, telles que Odontoglossum crispum grandi-
florum, Phajus Coocksoni, Masdevalia Veitchi, Odonto-
glossum elegans, O. Alexandre excellens, Lœlia elegans,
Cattleya Mendeli Reine des Belges, Cymbidium ebur
Pandanus Sanderi.
138
LE JARDIN
Lowianum, Odontoglossum Gabrieli, Caltleya. Lawren-
ceano-supei'ba admirable, et tant d'autres belles eh-
Dans le lot de M. Peeters, les très belles plante ne
manquent pas non plus ; on y pouvait admirer à l'aise :
Odontoglossum Hyslrix, Miltoi\ ta Bleuana aurea, M. Bleu-
aria nobilior, Odontoglossum liuckeri punclatissimum les
Zygopetalum Perrenondi y étaient nombreux et bien1
beaux; les Odontoglossum crispum gultatum, Catlleya
Parlhenia gratissima, C. Hippolyta et C. Latona, — deux
hybrides toujours rares, — C. Parlhenia et C. intermedia
alba, Odontoglossum excellens ; très beau lot, très bien
présenté et fort coquettement agencé.
Nous avons gardé pour la fin, notre compatriote
M. Marron, horticulteur à Brunoy, lequel a eu un bien
joli succès, comme récompenses et comme vente, avec ses
charmants hybrides de Catlleya Trianae fécondé par G.
Lawrenceana.
Voilà une victorieuse réponse à la demande du résultat
dans les hybridations des Orchidées, faire du même coup
une très jolie plante dont la floraison arrivera à point pour
succéder à celle des C. Trianx et, par conséquent, étant
donné qu'elle est très jolie et qu'elle sera vigoureuse, en
faire de suite d'excellents écus et ce a sans même s'en
préoccuper... A coté de cette jolie opération, M. Marron
avait une plante très remarquable comme hybride entre le
Lœlia elegans Stelzeriana et le Catlleya Ilardyana et qu'il
a nommé Henry Greenwood, du nom sans doute de son
heureux acquéreur : puis
un Lœlia Oybgiana de
toute beauté ' Cela fait
plaisir de voir qu'en réalité
un des clous île l'exposi-
tion des Orchidées était
l'apport si intéressant de
M. Marron et, dans les
autres lots, quelques [lian-
tes d'origine française,
comme le Zygopetalum
Perrenondi et les splen-
dides Miltonia Bleuana,
sans oublier le Catlleya
Parlhenia gratissima qui
est une admirable perle
dans son genre !
Tout au fond de la gale-
rie et parmi les plantes
nouvelles, M. Sander avait
exposé un Odontoglossum
à Heurs pointilléès mou-
chetées nommé 0. Leopol-
<li : cette plante était fort
jolie et digne d'attention ;
nous avons entendu dire
qu'elle avait été vendue un
très gros prix, quelque
chose comme 7.00u fr. On
ne peut s'empêcher cepen-
dant de se poser mentalement un point d'interrogation
quand on entend énoncer des chiffres semblables qui ne
paraissent pas s'accorder avec la beauté mémo de la plante
et, en simple fraction très infime du public, on est en droit
de se demander si, de temps à autre, on ne se paie pas irré-
vencieusement notre tète avec ces chiffres qu'on ne peut
contrôler, qui servent ainsi à épater ce qui constitue la
masse du public, mais qui laissent plus ou moins incré-
dules ceux qui ne veulent y voir qu'un moyen très habile
de réclame. Cela soit dit sans vouloir offenser personne...
En résumé, les Orchidées ont figuré très honorablement
à l'Exposition, sans cependant avoir, à beaucoup près, l'éclat
des apports si remarquables de 1893. Souhaitons que, dans
5 ans, les horticulteurs-amateurs belges prennent tous la
décision de présenter leurs collections y compris les nom
breux semis qui sont leur espoir et nous pourrons alors
préparer le double de papier que nous employons aujour-
d'hui pour vous retracer les belles choses que nous
avons admirées.
Cette fois, pour les Anthurium dont nous nous occupe-
rons tout d'abord, il y a progrès et réel progrès; nous avons
pu admirer de très beaux apports, des lots superbes bien
présentés, étant donné la nature même, un peu raide, des
Anthurium. Nous avons pu voir les apports de M. Arthur
de Smet, composés de potées d'A. Scherzerianum énormes,
dont la floraison ne laissait rien à désirer : des variétés
panachées appartenant à la race dite Rothschildianum et
d'autres à spatbes de dimensions respectables, relevaient
ers lois et se faisaient admirer par leur bonne culture. De
M. Wartel, directeur de la Société horticole gantoise, de
Fig. 63.
à spathes roses, blanches et maculées, puis des hybrides
d'A. Andreanum très remarquables. Les lots de MM. Arthur
.h' Smet, Vervaene-Veraet et le nôtre offraient aux visi-
teurs tout ce que l'hybridation bien conduite peut obtenir
de neuf .tans ce genre à spathes aux coloris nouveaux,
■ erise, saumon, rose, ardoisé, blanc-crème etc. Il ne faut
plus parler maintenant de VAnthurium a spathes rouges,
il faudra désormais se décider à étiquetter chaque variété
nouvelle et il y en aura énormément à un moment donné à
i i égard. Nous ne voudrions pas nous arrêter autrement que
pour la signaler, mais une plante exposée par nous, sous le
nom de La FYance, a été très admirée, car ses spathes
sont d'un blanc bleuté, toutes constellées de dessins car-
mins, du plus joli effet ; c'est tout à fait unique dans les
Anthurium.
M. Peeters avait de très beaux A. Rothschildianum et
une plante surtout très remarquable qui a eu le prix offert
par M. de la Devansaye.
M. Kuyck, de Mont Saint Amand, a eu le premier prix
avec son Anthurium Président Varnot, véritable mer-
veille au feuillage ample et de forme parfaite. Cela était
pour nous faire plaisir, car c'est nous qui avons obtenu et
vendu cette plante, il v a 7 ou S ans, et qui l'avons cédée
avec la condition expresse qu'elle ne changerait pas de
nom. Au total, les collections et les apports de toutes
sortes représentant les Anthurium étaient des plus remar-
quables Ils témoignent d'une culture parfaite, répartie il est
vrai entre peu de mains ;
l'avenir révélera certai-
nement d'excellentes cho-
ses dont l'horticulture pro-
fitera, VAnthurium étant
une plante excellente à
tous points de vue.
Dans les expositions, les
Broméliacées sont généra-
lement peu regardées ; le
public les trouve raides,
d'un aspect métallique et
les traite un peu dédai-
gneusement de « plantes
en zinc ! » Il ne sait pas
qu'elles sont excellentes
pour la garniture des ser-
res et des salons et qu'el-
les peuvent rendre des
services énormes pour l'or-
nementation des roches,
des troncs d'arbres, et
qu'elles donnent, aux ser-
res tempérées qu'on sait
arranger artistiquement,
un caractère d'originalité
tout particulier.
Nous avons pu admirer
de bonnes collections de
MM. Delaruye- Cardon et
llections pas assez fleuries à notre
grosses erreurs d'étiquet-
très beaux apports d'A. Scherzerianum et de ses variétés
Acalypha Godseffiana,.
de M. A. Rigoul
idée et dans lesquelles d'asse
taie se faisaient remarquer. Ainsi, dans le lot de M." De-
laruye, le Vriesea longibracteata (de Witte) était étiqueté
Warteli. Que signifie cette manie de vouloir baptiser
une plante pour pouvoir placer son nom? C'est là une
chose à réprouver complètement. Ce Vriesea a été im-
porté et nommé, et ce n'est pas, parce qu'il est entre les
mains de tel ou tel horticulteur, qu'il doit changer de nom.
De M. Moen de Lède, un joli lot. De M. Van Driessche-
I.evs. île M. Makoy de Liège, une plante curieuse, et enfin,
exposé par nous-même quelques hybrides nouveaux comme
Vriesea Rex-superba, V. Griesseni, \~. Poelmani et un
groupe de 15 espèces ou variétés toutes en fleurs, afin de
fane justement apprécier le coloris brillant et durable
des longues bractées si curieuses et si bizarres dans leur
forme. Et nous en aurons fini avec les trois genres de
plantes dont, à la demande de notre ami Martinet, nous
avons à vous parler ici.
Devons-nous constater un progrès bien grand sur ce qui
a été fait il y a 5 ans? Nous avons dit, en commençant, ce
que nous pensions de l'agencement. En ce qui concerne les
collections, il y a certainement une différence très grande,
en moins beau pour les Orchidées. Pour les Anthurium,
il y a certes progrès et ce que nous avons vu nous fait bien
augurer pour l'avenir. Pour les Broméliacées, il en est
de même et certainement ces plantes se présenteront en-
core plus brillantes, plus étranges, dans 5 ans.
D'ailleurs, personnellement, nous sommes toujours heu-
r ux de nous promener au milieu des merveilleuses flo-
ralies gantoises et c'est un double plaisir que celui de les
LE JARDIN
139
avoir vues et d'en pouvoir décrire les beautés pour les lec-
teurs du Jardin, l, DUVAL.
P. S. — Au dernier moment, j'apprends, de la bouche
même de l'heureux vendeur de VOaontoglossum Roi Léo-
pold que c'est bien 7.00!) francs qu'il a été payé ; j'en suis
très satisfait pour lui el les Odontoglossum en général. Ue
qui ne m'empêche pas de maintenu' mon opinion qu'à ce
compte certaines plantes et principalement ['Odontoglos-
sum apiatum, synonyme: ". Du.va.li, valent entre 15,000 et
20.030 francs !!! I,. I).
IV
Les Azalées, Rhododendrons et plantes de
serre froide. - Plantes forcées. Plantes
herbacées et bulbeuses. — Miscellanées. —
Les plans de jardins et les compositions flo-
rales. — Les Conifères et arbustes de plein
air. — L'industrie horticole.
La disposition régulière des massifs de l'annexe était
très bien conçue, facilitait l'ordonnancement des plantes
exposées et faisait valoir la régularité des massifsd'Azalées
Les lots d'Azalées étaient, nombreux et très jolis; on ne
concevrait pas d'ailleurs qu'il en soit autrement à Gand ;
car là. les massifs d'Azalées remplacent ceux de plantes
des exemp aires n'eut pu avantageusement rivaliser ave
ceux qui sont exposés chaque année à Paris.
Les Camellias, qui étaient groupés ou disséminés çà et là,
étaient en gênerai assez beaux.
Parmi les autres plantes de serre froide, il me faut signa-
ler les Orangers minuscules, mais couverts de tant de
ii taux fruits d'or qu'on les aurait crus importés directe-
lenl des rives éternellement fleuries delà Méditerranée;
s sortaient des cultures tic M. Van de Wynckel.
Les Araucarias de M. Léon Fretin ont dû être bien remar-
qués, pas autant peut-être par leur force que par leur for-
mation régulière, leur excellente culture et le nombre des
espèces et variétés, parmi lesquelles les variétés suivantes
de l'A. excelsa : Roi rfes Belges, robusta, glauca, Muleri,
elegnns, iVapiZéon Bauman, glauca robusta; ainsi que
quel'A. Gunninghami ex:elsa, ayant le port de l'A. exceisa
I aspect du feuillage de l'A. Cunninghami.
Quatre exemplaires de Gnaphalium lanatum étaient
exposés par M. Eggermont. Je n'en ai jamais vu de sujets
aussi forts. Deux étaient dirigés en colonne et avaient une
hauteur de 2 mètres à 2m20 : les deux autres étaient à tige
et en boule et avaient un diamètre de l'°.J0 environ, a»ree.
une tige bien droite. Tous étaient formés à l'aide d'une car-
casse en ni de fer.
Peu d'arbustes et de [liantes forcées : ce serait en vain que
Fig. 64. — Vue des lots d'Azalées à l'Exposition, de Gand.
de plein air que l'on admire tant aux expositions parisiennes.
Toutes ces collections d'Azalées étaient éblouissantes et se
trouvaient, dans l'annexe, en une notable proportion. La
vue d'ensemble (fig. 64) que M. Duval a heureusement pho-
tographié peut en donner une idée : au premier plan, sont
les lots de MM. Van Houtte, Ad. d'Haene, Joseph Vervaene,
Léopold Botelberge, Sander, Octave Brack, Auguste Van
Acker et, dans le fond, les massifs de forts spécimens ad-
mirables dans leur floraison eblouissante.se détachantsur
un fond de plantes vertes, de M. Joseph Vervaene, Mme la
Comtesse de Kerkove, etc. M. de Schepens présentait des
Azalées de semis, très intéressantes à fleurs simples et à
Heurs doubles.
De forts Palmiers étaient disposés de place en place, près
de ces Azalées o t parmi elles et y produisaient très bon
effet par leurs frondaisons s'élancant au-dessus des masses
fleuries, dans lesquelles, en général, la verdure faisait un
peu défaut.
Au centre de cette annexe, était un vaste parterre occupé
par des Azalea mollis et hybrides dont on voyait en plus
des lots de place en place, tous apports très importants et
dont beaucoup renfermaient de magnifiques variétés, de
MM. Pynaert.Van der Cruyssen, Arthùrde Smet, Jean Brack.
Çà et là. étaient quelques beaux groupes de Rhododen-
drons, notamment celui de M. Pynaert, et ceux de MM.
Fortie, Spae-Vandermeulen et Bernard Spae. Mais aucun
l'on chercherait quelques-uns de ces beaux lots d'arbustes
comme on en voit à Paris. Cependant, de place en place,
on rencontrait de belles potées de Deutzia gracilis et D.
Lemoinei, forcés dans la perfection.
L'œil se réjouissait aussi à la vue du petit envoi d'ar-
bustes forcés (Lilas et Deutzias de .M. Lemoine, de Nancy.
Les variétés de Lilasétaient nombreuses : Michel Ducliner,
Président Carnot. Emile Lemoine, Charles Joly, Grand-
it m: Constantin, Abel Carrière, Léon Simon, Louis Henry,
virginalis, etc., en petits exemplaires, il est vrai, mais
c pendant jolis. Les Deutzias exposés, dont certains sont
a sez nouveaux, étaient très intéressants et j'en citerai
les noms :D.Lemoineicompacta h gracilis . h parviflora);
D. hybride de D. gracilis x D. purpurascens, rappelant sur-
tout le D. gracilis ; le D. hybride de D. purpurascens x D.
t/racilis, aux fleurs bien plus grandes. Ces deux plantes sem-
blent montrer l'influence prépondérante de la plante mère.
Viennent ensuite: M. Léopold de Bock avec des Lilas for-
cés : Marie Legray, Charles A", Marly. oirginalis, n'attei-
gnant pas la perfection; M. Bedinghaus, avec une belle
touffe i'Hydrangea hortensis ; M. Korter, avec des Pivoines
arborescentes; M. A. Van den liée le, avec des Hoteiajapo-
iiici magnifiques. Enfin, je signalerai un lot de lïosiers
tiges forcés de M. Van den Haegen, assez mal présentés
et de beaucoup inférieurs à ceux que l'on force dans les
cultures françaises.
1 10
LE JARDIN
Ce n'est pas a Gand qu'il faut venir pour admirer les
cultures de plein air et les cultures de plantes herbacées
qui n'étaient représentées que par quelques lots. De M. Fie-
rens, de bien beaux Cinéraires simples et doubles: de
MM. Vilmorin, de superbes Calcéolaires, Cinéraires et
Primula obconica.; de M. Je Vriesere-Remens, des Résédas
■ le M. Chevalier Hynderick, deTheulegoet, des Calcéolaires.
M. Cutbusb avait envoyé de beaux Œillets, et M. Pfitzerj
de Stuttgard, de bienjolis l 'alla xthiopica.
Parmi les lots de plantes bulbeuses, le signalerai ceux
de Pivoine, de ces jolies Tulipes de Darwin de M. Krelage;
ceux d'Hippeastrum, Jacinthes, Narcisses et Tulipes, de
M. .1. Kuyck ; de Jacinthes, de M. Byvoet; de Cyclamen
Papilio, de M. de Lange-Vervaene ; d'Amaryllis île toute
beauté, de M. F. d'Hooghe; de Narcisses et Jacinthes, de
M. Van Houtte; de superbes Amaryllis, de M. R. Ker et
de M. Boclens.
Avant de pénétrer dans le grand hall, il me faut signaler
les lots de Clivia, véritablement remarquables par leur
excellente culture. Certains exemplaires portaient jusqu'à
sept hampes florales d'une bonne grosseur. Les exposants
étaient M~° Veuve Snoeck.MM. Baumann, Charles Vermeire,
de Bisschops, Emile de Cock, etc. A signaler, les variétés
John Laing, Roi Léopold, Lindeni, Reine des Belges.
Et enfin les plantes sarmenteuses, parmi lesquelles les:
Manettia bicolor, JEchynanthus splendens, Thunbergia
laurifolia, Paulinia thalictrifolia, Bognonia Pandore, B.
discolor, etc., de M. Emile de Cock.
Je ferai maintenant une rapide excursion dans la grande
salle au milieu des richesses végétales de serre chaude et
tempérée et des exemplaires d'une force peu commune et
admirables comme végétation. S'il fallait seulement faire
l'énumération de forts spécimens, plusieurs pages du Jar-
din n'y suffiraient pas. Mes citations seront donc très res-
treintes.
Voici d'abord le superbe lot de plantes introduites par
M. Jean Limlen, qui formait le groupe « In memoriam ».
au centre duquel était placé le buste de l'introducteur.
Ce groupe, composé rapidement après la mort de M. .T. Lin-
den, ne contenait pas toutes les introductions du célèbre
botaniste-explorateur, et cependant la collection de plantes
exposées était déjà considérable: certaines plantes aujour-
d'hui très populaires y coudoyaient des raretés. C'est,
croyons-nous, une excellente idée que de rendre ainsi
hommage à Jean Linden, et ce groupe de plantes formait
un monument élevé à sa mémoire qui en valait bien un
.mi re.
Dans le lot de la Société horticole gantoise, sont des
plantes de toute beauté comme les :Caryota itrens, Kentia
anstralis , Phœnicophorinm Seycliellarum, Areca luti-s-
cenx, Maximiliana regia. etc., des raretés : Ptgclwrhapis
augusta, Dannonorops javanensis, Ceratololms Lindleyà-
nus. Et enlin, des spécimens variés: Crolon. Heliconia
illustris, Alpinia vittata, Dracœna Sanderiana, D. Bar-
lellii, etc. M. Arthur de Smet, en dehors des Anthurium
dont parle M. Duval, nous montrait de bien jolis Palmiers
et des Fougères translucides.
Dans un groupe très bien disposé où l'esthétique s'alliait
avec la beauté des plantes, M. Bernard Spae avait groupé
des Palmiers, Aroidées et Fougères.
Après avoir jeté un coup d'œil sur les Palmiers de
M. Praet, de M. Spae-Vandermeulen, les Fougères arbores-
centes et aeaules d'une rare beauté, de M. de Vuese, les
l'on gères et les Bertolonia, de M Jules de Cock, les plan-
tes diverses de M. de Smet-Duvivier. les Dracœna, de
M. Wallecamps, je m'arrête devant le lot de M. Bedhin-
ghaus qui renferme de belles plantes grasses et devant
celui de M. fiigouts, composé d'une belle collection de
plantes variées : Dieffenbachia au feuillage gigantesque,
Philodendron, Dracœna Godseffiana, Leeaamabilisspteri-
dens, Maranta variés, Phyllotenium Lindeni magnificum,
un exemplaire incroyablement gros de VErica Cavendishi
ne formant qu'une masse de fleurs etc.: collection très im-
portante et renfermant des exemplaires remarquables.
Les Crotons de M. Dallière étaient aussi bien jolis ainsi
que le fauteuil entièrement tapissé du très curieux Cyrto-
deira fulgida
MM. de Smet frères avaient de très b -aux Palmiers, no-
tamment une collection de Kentia, des Fougères arbores-
centes en forts exemplaires d'une grande valeur, des Cy-
cadées ; citons les : hâta nia borbonica aureo-striata, Za lia
Lehmanni glauca. le très curieux et rare Zamia Gellinchii
aux frondes ébouriffées, et un i'gca< non dénomme.
Le lot également très varié de M. Emile de Cock conte-
nait un joli Marrotia sorbifolia.
Très curieux est le Dracœna fragrans aureo-striata de
M. Michicls. et le Glaziera insignis accompagné de bien
beaux Pandanus Veitchii de M. J. Kuyck et les fortsSfre
litzia, de M. Botelberne.
De MM. Pynaert, dé gracieuses Fougères et des beaux
Pandanus; Story, un lot de Dracœna à feuillage coloré:
Millet-Richard, des Spatiphyllum, Croton en forts exem-
plaires des Palmiers et des plantes variées: Verdouck, de
très forts Pandanus Veitchii.
Unlotd'une très grande importance était celui de M. Louis
Van Houtte contenant des Palmiers, de superbes Croton,
Caladium, Dracœna, Aroidées, etc.
Dans une autre salle, M. sander avait une très belle col-
lection contenant des nouveautés intéressantes que décrit
d'autre part M. Martinet: M. de Coninck, une collection de
Pelargonium zonale à feuillage panaché; M. Van Lethem,
di's Gloxinias : M. Bonfiglioli, des Gardénia Fortunei
florida; M. Van Houtte, des Nepent lies: M. Veitch, des A'e-
penthes, Sarracenia, Cephalotus, etc. M. Georges Truf-
faut mettait sous les yeux du public les magnifiques résul-
tats obtenus dans ses expériences du traitement des plantes
avec ses engrais comprimés; il ne se contente pas de pré-
senter seulement des plantes traitées, mais il les oppose à
d'autres, à des témoins patents, dont certains montrent sura-
bondamment la différence totale, et dans le développement
et dans la coloration. Nul doute que ses expériences fassent
fur.' un grand pas à l'emploi des engrais chimiques.
Nous voici parmi les plans de jardins, nous ne sommes
plus dans les cultures et, aussi, quelle déception !
Sauf les plans de M. Nivet, de Limoges, qui ont rem-
porté le premier prix, les autres n'offraient qu'un médiocre
intérêt, et comme étude, et comme rendu. D'après les plans
exposés, l'art des jardins ne semble pas être très bien
compris en Belgique et offre quelque analogie avec les
jardins d'Allemagne.
Près des plans de jardins, sont les compositions florales ;
là encore c'est une déception : je croyais voir des choses
magnifiques, disposées avec goût, bien présentées : il n'en
était rien. Quelques motifs floraux étaient placés sur une
longue table avec une absence complète de goût pur et
sans la moindre notion d'esthétique florale. Quand on
pense à cette richesse de compositions florales qu'étalaient,
à l'Kxposition de Hambourg, les fleuristes allemands, et
aux groupements si artistiques, quoique moins nombreux,
des fleuristes français; combien est arriérée cette infime
présentation des fleuristes gantois!
De M. Van den Aele, une" garniture de table assez origi-
nale se composant d'une corbeille centrale, d'où partaient
deuxarceaux(unde chaque côté) dont chacune de s extrém if es
extérieures était fixée sur une autre toute petite corbeille, et
de deux bouts de table composés de deux petites corbeilles
reliées par un même arceau. Le tout était garni uniformé-
ment de Jonquilles et de Violettes de Panne avec du
feuillage d'Asparagus. Cette décoration, quoique assez
réussie, péchait un peu par les accessoires : les nœuds
de ruban, par exemple, étaient trop maigres ; on sentait
aussi que c'était une composition que l'on avait voulu
copier et dont l'interprétation n'était pas absolument juste.
Delà même maison, quelques corbeilles de plantes assez
bien comprises.
tin lait encore à ( iand beaucoup de bouquets ronds ; ceux
offerts à la Reine et à la Princesse Clémentine avaient
cette l'orme. M. de Grotte enexposait un, ainsi qu'une gerbe
aussi allongée que lourde dans laquelle les fleurs étaient
montées trop court et trop près. Mais, par contre, un bou-
quet de mariée, en Oranger, confectionné avec des boutons
fins, montés sur du laiton vert roulé en spirales allongées,
expose par M. de Vriese, avait un certain cachet. Les bou-
tons étaient serrés et formaient un fond duquel quelques-
uns s'élançaient au-dessus, tandis que d'autres retombaient
en grappes sur la dentelle du porte-bouquet. Ce bouquet
était joli, quoique très gros et peu allonge.
Le même exposant avait deux bouquets de demoiselle
d'honneur, l'un en fleurs d'Odontoglossum montées séparé-
ment, d'Oranger par faisceaux, de Muguet, de Roses
blanches, et feuillage d'Adiantum, avec. Ilot de dentelle
sur l'un des côtés ; l'autre était composé de grappes d'Odon ■
toglossum et de Coelogyne avec feuillage d'Adiantum . il
n'était pas dans un écran, mais accompagné d'un flot de
dentelles et de rubans. Ces gros bouquets, trop gros
mené', rappelaient les bouquets de demoiselle d'honneur,
en Allemagne.
Les suspensions et pieds rustiques garnis de plantes à
feuillage et de plantes sarmenteuses, étaient très beaux.
On ne voit pas ce genre à Paris et c'est regrettable, car
cela rendrait des services pour les garnitures permanentes.
M. P. Wiemer présentait une garniture de table dont le
milieu assez élevé se rejoignait avec les bouts de table
LE JAHDIN
141
par des guirlandes d'Asparagus et des Heurs de Jacinthe; les
fleurs qui composaient cette garniture étaient des Roses,
Jacinthes, Lilas, etc. A côté, étaient de gracieux écrans
garnis de Heurs, un bouquet rond dont les Heurs étaient
montées sur de petits paquets de mousse, avec l'insé-
parable et surannée collerette de papier dentelle, et une
gerbe de Roses. Lilas, Azalées, lourde et dont le mon-
tage n'était psa assez dissimulé.
\ côté, M. Van den Abeele présentait une belle composi-
tion en fleurs d'< Irchidées, des gerbes et un vase très bien
garni de Jacinthes et de Lis des Bermudes : ensemble qui
taisait mieux ressortir une gerbe de mauvais goût d'un
autre exposant, gerbe grossièrement montée sur un long
bâton, étroite et longue et ayant comme écran une feuille
A'Aroca.
L'ensemble des compositions de M. de Vriesere-Remay,
ne laissait pas trop à désirer, saut une qui était trop basse
et trop mesquine pour le vase qui la contenait et qui n'a-
vait comme cachet que des grappes formées de fleurs d'A-
zalées retombant élégamment. Puis, c'étaient des bouquets
de bal en Roses et en Orchidées, noués de rubans, et une
longue gerbe en Ruses, Lilas, Orchidées et Azalées, avec
une grande feuille de Phœnix comme fond.
11 est à remarquer que les fleuristes gantois n'ont pas le
.les serres-abris, le tout très bien compris, et M. Dutry-
i ilson, de Garni, avait, dans une salle spéciale, une expo-
sition d'outils.
Si cette exposition fut splendide au point de vue des col-
lections, des spécimens remarquables et des raretés de
plantes de serre qu'elle contenait, elle fut aussi intéres-
sante par cette réunion de végétaux si divers. Mais, pour-
tant, son intérêt ne me semble pas être supérieur à celui
de nos expositions parisiennes, et voici pourquoi : à Gand,
on convie les amateurs et les horticulteurs à venir admirer
li s merveilles végétales des pays tropicaux, en spécimens
tels, qu'ils ont besoin, pour croître, de serres gigantesques
el de personnes assez riches et assez amateurs pour ache-
ter et entretenir ces collections coûteuses, tandis qu'en
France, a Paris, par exemple, les amateurs ne sont plus
les mêmes: ils veulent des collections de plantes plus mo-
destes, moins conteuses, et, de ce fait, ce sont ces collec-
tions que l'on doit exposer, collections de plantes molles
et de plantes de plein air ne laissant rien à désirer et ayant
bien leur intérêt.
Les spécimens dePalmiers, de Cycadées, de Fougères,
que nous avons vus cette année, reparaîtront vraisembla-
Fig. 65. — Vue d'une partie de lu grande salle à l'Exposition de Gand
cachet des fleuristes parisiens pour maintenir leurs fleurs
fraîches le plus longtemps possible; celles-ci, en effet, se
fanent de suite. Je signalerai, pour terminer, les jardinières
en bambou et en liège, très bien garnies, de M J. Medo
et les porte-lleurs en ferronnerie cle M. F. de la Croix.
Je passerai rapidement en revue les plantes de plein air,
qui, si elles étaient assez intéressantes comme collections,
étaient en aussi petits exemplaires que les Palmiers étaient
en forts spécimens et qui ne sauraient, à beaucoup près,
rivaliser avec celles exposées chaque année à Paris.
De M. Van Eckaute, des Lauriers Tin en pyramide. Une
collection de I'usains en bac et de Lierres en arbre, très
bien formés, de M. Bedinghaus. Des collections de Conifères
et arbustes à feuilles persistantes, de MM. Burvenich, Van
Iloutte, Braeckman, Kerkvoorde, de Smet-Duvivier, etc.
Au dehors, étaient exposées des serres en bois : combien
elles semblaient inférieures et comme aspect et comme fini
à celles de nos constructeurs français ! Une cependant
était intéressante : le châssis, au lieu de se soulever, glisse
dans une coulisse entre deux barres munies de rigoles
pour l'écoulement de l'eau; des crans permettent de don-
ner aux châssis l'ouverture voulue.
M. Carpentier, de Doullens (Somme), exposait des châssis
blement à la prochaine Quinquennale. Bientôt, en effet
l'attention des horticulteurs gantois va se porter sur l'ex-
position de 1903, et ceux-ci vont préparer de nouveau
quelques autres superbes plantes. Celles-ci, ayant une
trop grande valeur commerciale pour être toutes vendues,
si Mit, "après chaque exposition, replacées en serre ; certaines
sont coupées et multipliées et d'autres jetées au fumier; telle
est leur destinée !
Aussi, devant ce déploiement considérable d'une végéta-
tion luxueuse, une chose reste acquise à nos expositions
françaises : c'est leur caractère artistique.
Et, si les floralies gantoises montrent des végétaux
superbes, irréprochables, uniques même, l'esthétique ne
semble jouer qu'un rôle secondaire dans l'ordonnancement
général, dans l'aspect et dans l'arrangement des collec-
tions. Certes, on y voit une richesse incomparable de vé-
L'claux. mais à côté se montre une insuflisance de senti-
ment artistique dans leur présentation !
ALBERT MAUMENÉ.
Nous publierons, dans notre prochain numéro, un article de
notre excellent collaboralcur M. Ad. Van den lleede sur Les
honnes vieilles plantes à l'L'x/josition de Gand.
N. D. L. R.
I 4-2
LE JARDIN
LE PRINTEMPS IU1VS LES ALPES
Quand les étrangers visitenl nos Alpas, c'est dans les
chaleurs de L'été, pendant l'époçfue des vacances, dans un
moment où les plus brillantes espèces de la flore monta-
gnarde sont déjà défleuries. Aussi les plantes vernales, les
Primevères, les Gentianes, les Anémones, sont-elles peu
connues du public ascensionniste.
C'est ii li tm da mai ou dans le courant de juin qu'il
faut visiter la montagne pour jouir de sa flore vraiment
incomparable à ce moment là. L'époque du réveil est la
plus intéressante à observer et c'est aussi la plus riche
en tons éclatants. Dans l'époque qui va du 15 mai .ni
15 juillet, la régi îontagneuse et sous alpine (de 1.000 à
2.000 mètres) offre un coup d'œil absolument féerique. 11
y a d'abord les champs de Crocus, de ces petits Crocus
alpins, qui sont infiniment plus délicats que les
Crocus, dont i s ornons nos plates-bandes et nos gazons.
II < - n est de blanc pur, c'est la majorité; il en est de gris
perle ou de blanc lilacé et il en est de lilas plus cm moins
foncé; puis il y a les teintes intermédiaires entre ces deux
couleurs el toute la gamme des tons qui les réunissent.
Rien n'est beau comme ces vastes étendues 11 'ies où
des milliards de corolles serrées les unes à côté des autres
forment roui nie une nappe blanche aux arabesques <l azur,
comme une plage aux reflets de ci iléon. Il n'y manque
pas même le jaune d'or el l'orangé, puisque, alors même
qu'il nous manque les jolis Crocus jaunes des montagnes
sud-orientales, ces couleurs, sont prodiguées aux styles el
aux étarniues de nos petits Safrans alpins. Le soleil les
dote des plus riches teintes de sa palette et les innom-
brables insectes qui les visitent se gorgent de ces pollens
d'or et de vermillon.
Après eux et presqu'en même temps, surgil la Soldanelle,
ladouce, la rêveuse fleurs des neivés. J'ai, pour cette fleur
en deuil, une tendresse spéciale; sa grâce mystique
plaît surtout
« Quand, sous le vent du Nord elle courbe la tête.
« Qu'en frissonnant, sa Ileur redit son chant plaintil »
Puis \ iennenl les Anémones, les belles d'entre les belles,
les reine, ii pâturage alpin. Qui dira la gloire des champs
d'Anémones de nos Alpes? On a chanté, et l'on a eu raison,
avec toute la verve provençale, les rouges Anémones du
Midi : c'est du feu, c'est de la \ ie et c'est un sp ictacle qui
rend la force aux fatigués. Mais nos douces Anémones
blanches à reflet d'azur el nos champs d'Anéi es sou-
frées, qu'ils seul reposant à l espril et quel calme, quelle
harmonie s'en exhale !
Au fond, l'Anémone jaune i 1. sulfurea) n'est que la
forme granitique de la grande Ané ne alpine. La pre-
mière est d'autant plus jaune que le sol renferme moins de
calcaire et la seconde est d un blanc pur sur les terrains non
cristallins; mais il y a des tonnes intermédiaires c nue
entre les Crocus et, dans les sols mélangés, on ne sait plus
où s'arrête l'espèce alpi t où commence l'A. sulfurea.
C'est doue la même espèce. Et, si vous voulez vous rendre
compte île' la «ho,... moule/ i juin au ravissant petit
vallon de Fully-en- Valais. Là, vous verrez les pentes qui
s.ml granitiques couvertes d'Anémone sulfurea, tandis
que le côté calcaire du vallon est recouverl d'Anémones
blanches.
Ce sont là. avec les Draves jaunes (Draba aizoidcs), les
premières fleurs de 1 \lp\ j'entends du pâturage I . ces
floraisons sont si hâtives de se montrer qu'elles n attendent
pas. quelques lois, la fonte de la neige, niais que les corolles
d'azur, de' soufre ou d'améthyste traversent la couche rlacée
et qu'après l'avoir p ireée de leur tête i ni patiente, elles s épa-
nouissent au-dessus da la neige, qui sépare ainsi la tète
du corps et recouvre le feuillage.
Mais. le soleil et le fœhn (le vent chaud des Alpes)
aidant. I a vie et les fécondes floraisons prennent bientôt le
dessus sur la neige et le froid; l'AIpe en enfantement pro-
duit d'harmonieux accords que seul comprend celui qui
a le bonheur de les observer avec intelligence et suite.
II. CORREVON.
Questions Économiques et Commerciales
Les Droits de douane sur les Pois
Mon cher Monsieur Martinet,
J'ai lu dernièrement dans le Jardin (1) la réponse que
M. Houédry a cru devoir faire à mon article paru le 20 jan-
vier dernier [i).
J'ai eu le regret de constater, après cette lectii'e, que
M. Houédry, d'ailleurs avec les meilleures intentions du
monde, s'était absolument mépris sur le but que je pour-
suivais.
Je répète donc, que j'ai simplement voulu attirer l'atten-
tion sur les inconvénients des expertises en douane, exper-
tises que je prétendais n'être pas toujours exactes et par
conséquent concluantes; ce que je maintiens d'ailleurs.
Encore tout récemment, en effet, nous avons vu des lots
de Pois venant d'Angleterre, être reconnus à la douane
comme étant d'origine extra-européenne, et, dans une contre-
expertise que l'importateur avait réclamée, ces mêmes
Pois être reconnus comme étant d'origine a nui ai se ; il nous
semble que ce simple fait justifie pleinement les doutes
que l'on peut émettre sur nombre d'expertises. Car, de
deux choses l'une, ou bien l'on s'est trompé à la douane, ou
bien lesexperts se sont trompés dans la contre-expertise :
on a donc assuré d'abord, ce que l'on a nié ensuite. Com-
ment voulez-vous, après pareil démenti, avoir confiance
dans les expei lises Y
Nous eonnaissionsdéjà la très savante et très ingénieuse
méthode indiquée par M. Houédry pour reconnaître l'ori-
gine des Pois ; nous ne doutons pas que M. Houédry ne
soit dès lors très versé dans la faç in de faire les exper-
tises : nous savons d'autres experts qui, eux aussi, par
leur grande expérience, sont à peu près certains de ne pas
se tromper: mais en est-il ainsi de tous les experts Y Non,
certes, puisque le résultat d'une contre-expertise peut venir
détruire un jugement porté dans une première expertise et
par conséquent convaincre d'erreur les premiers experts.
Le but de notre article était seulement d'émettre un
doute sur la valeur de quelques expertises et de recher-
cher si l'on ne pourrait pas trouver un moyen permettant
d'éviter l'expertise, qui semble à tel point desavantageuse,
que plusieurs importateurs, et nous en sommes, préfèrent
dès maintenant payer le double droit (bien qu'ils soient
certains de l'origine anglaise de leurs Pois), plutôt que de
s'exposer à voir leurs expéditions passer par toutes ces
formalités.
M. Houédry parait croire que nous nous sommes faits
l'écho des plaintes anglaises ; nous avons la prétention
de n'avoir besoin de personne pour exposer des idées qui
nous .semblent justes. Nous savons en clïet que l'on s'est
servi de notre article pour en forger une arme contre la
douane française; ceux qui ont agi ainsi, nous tenons à le
déclarer bien haut, ne nous ont |ias consulté le moins du
monde pour le faire; ils n'ont d'ailleurs fait qu'user d'un
droit qui est acquis à tous : c'est le droit pour tous de citer
un article paru dans n'importe quel journal, lorsque cet
article peut être de quelque utilité à leur cause.
Si, en attirant l'attention sur un point de notre législa-
tion douanière, nous sommes entrés dans les vues de
l'importation anglaise en France, nous n'avons jamais eu
l'intention de favoriser ceux des négociants anglais qui
cherchent à tort à faire passer en France, comme anglais,
des l'ois ici elles au Canada ou dans toute autre partie du
monde autre que l'Angleterre : mais, au contraire, ceux qui
importent en France des Pois réellement récoltés en Angle-
terre ; et ils existent, ces négociants qui ont des cultures
de Pois en Angleterre et dont les relations ne sont pas
(I) Lu Jardin, 189S, page !«.
C2 Le Jardin, 1898, page 31.
LE JARDIN
143
assez étendues pour être obligé'; d'aller chercher hors de
leur pays des récoltes dont ils n'auraient pas le placement.
Ceux-là agissent de. très bonne foi et très honnêtement :
ce n'est que d'eux seuls que nous avons voulu parler.
Nous croyons d'ailleurs être assez connus dans le monde
des affaires et de la culture pour que l'on soit certain que,
chaque fois que nous écrivons sur une question intéres-
sante, nous n'avons en vue que l'intérêt général et la pensée
parfaitement désiméressée de jeter un peu de lumière sur
cette question, et ainsi d'apporter notre humble concours à
la recherche de la vérité, ce qui est le mobile qui doit con-
tinuellement suider tout homme véritablement soucieux
du bien public. Nous avons la prétention très justifiée
d'être de ceux à qui la culture et le commerce français
tiennent te plus au cour: nous avons toujours tout lait
pour protéger le cultivateur français dans la mesure du
possible contre la concurrence étrangère.
Nous sommes d'ailleurs de l'avis "de M. Houédry, en ce
sens qu'il faut favoriser l'importation directe en France,
^mhsi
w i irtl
Fig. 66. — Leea satnbucina Rœhrsiana.
(Voir page 136)
Nous sommes même tout disposés à faciliter cette impor-
tation directe des Pois en France, ce qui serait un moyen
de plus d'éviter les expertises en douane des Pois venant
d'Angleterre, expertises sur lesquelles nous n'insisterons
plus.
Il serait bon que beaucoup de marchands-grainiers puis-
sent se grouper alin de faire entrer en France directement
ces Pois extra-européens ; ils pourraient ainsi, par la grande
quantité qu'ils en feraient entrer, obtenir des prix de vente
assez bas pour permettre un gain rémunérateur et prouve-
raient, une fois déplus, que l'union fait la force.
Nous sommes tout prêts à étudier cette question d'im-
portation avec ceux qui voudraient adopter une pareille
combinaison.
Nous aurions ainsi le bonheur de nous montrer vraiment
bons fiançais, en favorisant le commerce français, la navi-
gation française et, en même temps, le consommateurfran-
cais, qu'il ne faut pas non plus oublier au milieu de nos
discussions.
ANDRK SIMON.
( 'ultivateur-Grainier.
Dictionnaire pratiqué d'horticulture et do jardinage,
par G. Nicholson. — Traduit par S. Mottet. — 69" livraison.
A signaler, dans cette livraison qui se termine à l'article
thermomètre : la lin de l'article taille et les articles tiupin,
terre, terreau et thermomètre.
Notes sur la Culture des Orchidées
n
Rempotage des plantes établies. — Les Orchi
poussant <■! Qeurissahl a des époques très différentes
dcl'année, selon les espèces et les variété il esl impossible
il procéder au rempotagede toutes au même moment.
I ,e rempotage doit se faire, de préférence, quand les
plantes sont en repos, quelque temps avant la reprise de la
végétation. Mai--, pour celles dont la floraison a lieu au
ment delà végétation sur les pousses de l'année préo
dente, il esl préférable d'attendre la lin de la floraison; -i
l'on opérait avant, on risquerait d'annuler en partie la
Il raison.
( >n rempote les plantes établies comme il a été dit pour
I"- importations, dans le précédent numéro (1); il faut seu-
lement avoir grand soin de ne pas blesser les racines el de
démotter les plantes le moins possible.
On ne doit avoir recours au rempotage qu'à la dernière
- trémité et seulement si les pots sonl devenus trop petits
mi si le composl s'esl aigri, Parfois aussi l'état maladil de
la plant'' indique le besoin urgent d'un rempotage.
\u lieu irun rempotage, il y a plus d'avantage parfois à
sur'facer seulement les pois ; dans ce cas. on enlève à la sur
face un peu du vieux composl el on le remplace par du
compost neuf.
Arrosage. — Pour les plantes venant d'être rempotées,
il est toujours préférable de procéder à l'arrosage au moyen
delà seringue. Mais, lorsque les bulbes se développent, on
emploie l'arrosoir.
11 faut agir modérément au commencemenl el n'aug
ment'er la quantité d'eau qu'au lui- et à mesure que les
bulbes s'allongent. Il faul aussi avoir soin que l'eau ne
tombe pas dans les jeunes pousses ei ne séjourne pas à, l'ais-
des feuilles, ce qui les ferait pourrir. Il esl nécessaire,
liaque lois que l'on arrose, de bien tremper les plantes.
Tous les quinze jours ou toutes les trois semaines, on doit
laisser les plantes sans eau pendant deux ou trois jours,
de façon à assainir le compost.
Enfin, lorsque les bulbes commencent à mûrir, on dimi-
nue graduellement les arrosages.
Aération. — L'aération à appliquer aux senes dépend
beaucoup de la température de l'atmosphère extérieure.
Pour les serres tempérées, on donne de l'air par les ou-
vertures situées de chaque côté en bas des murs, toutes les
l'ois que le vent n'esl pas trop violent et qu'il ne gèle pa . ;
en donne de l'air par le haut de ces senes. toutes les lois
que la température extérieure ne descend pas au-dessou
de S".
Pour 1"- serres chaudes, les températures extérieure ■•<
intérieure indiquent suffisamment la marche à suivre.
Dans les serres froides, ou donne de l'air, chaque fois
qu il ne gèle pas, mais il faut è\ iter avec soin les courants
d'air.
Lu hiver, la température des série- froides doit se main
tenir entre 6 ei 9°; celle des serres tempérées, entre 12 el
16"; celle des serres chaude-, entre 16 el 20".
Ombrage. — Lorsque les bulbes --oui encore jeune-,
on doit les préserver, le plus possible, de l'action des rayons
du soleil. Pour cela, on plaeei sur les séries, des toiles ou
de- claies que l'on a soin de relever sitol que le soleil a dis-
paru; puis on habitue petil à petit les piaules au soleil, de
façon a ce que, lorsque les bulbes sonl arrivés à leur gros-
seur, on puisse supprimer presque c plètemenl l'ombrage,
sauf aux heures les plus chaudes de la journée: les bulbes
mûrissent alors complètement et on assure ainsi une
bonne pou--'- el une bonne floraison pour l'année suivante.
Autant que possible, il est préférable que les toiles ou les
claies que 1 m ploie pour 1 ombrage soient placéesà une
certaine distance du vitrage, afin que l'air puisse circuler
librement entre elles et ce dernier.
Repos. — Toutes les Orchidées demandent un temps
plus ou moins long de repos; mais, comme elles végètent à
(I) Le Jardin, 1898, page 121.
144
LE JARDIN
des époques 'différentes de [an ilesl irù possible de n\er
une époque générale eonvenanl à toutes.
lin doit suivre attentivement la végétation de chacune
p0ur augmenter el diminuer, en temps voulu, la quantité
d'eau à leur donner. En général, c'esl lorsque la végétation
esl terminée et que lès bulbes sont bien formés, pour lès
Genres semi-éphyphites tels que CatUeya,.L'œliaetDendrô-
llum (ceux-ci surtout), que le repos doil être trèsproi ce.
Pendant la période de repos, qui, pour ces plantes, a lieu
,.,i hiver, il esl suffisant de les mouiller seulemenl tous les
huit ou dix jours, mais on ne doil pas pour cela les laisser
se rider.
Pour les espèces terrestres, le repos doit être moins pro-
noncé; on diminue les arrosements après la végétation,
mais on ne doit pas laisser sécher les ppt's. Font exception
à, cette règle : les Calanthe, Thunia et Catasetum, quon
peut enlever des pots une fois la floraison terminée el tenir
au sec dans la serre, toul comme s'il s'agissait 'le simples
Bégonias.
Les Vanda, Aerides, Angrœcum et Henanthara. étant
complètement épipbytes, doivent recevoir toujours la même
quantité d'eau ; mais, au moment où la végétation s'arrête,
on peut les rentrer dans un endroit un peu ins chaud.
Pour les Orchidées de serre froide, telles que les Odon-
toglossum el Masdevallia, on se contente tout simplement
de modérer les arrose nts. En tous temps, on doit cher-
cher à obtenir le plus d'humidité possible dans les
en répandant de l'eau dans tous les coins, plusieurs fois
par jour.
Floraison. — < In évite, autant que possible, de mouiller
les piaules quand elles sont en fleurs. On assure ainsi par-
fois la prolongation de la durée de floraison, mais il est
quelquefois utile de supprimer les Heurs, qui pourraient
trop .'■puiser les piaules.
Les Orchidées ne fleurissent pas toutes de la même ma-
nière. Les unes fleurissent sur les pousses de l'année atjs-
sitôt après la floraison, tels sonl les Cattleya G.askelliana,
Calanthe, Odontoglossum grande, etc. D'autres fleurissent
en même temps qu'a lieu la végétation, sur les jeunes
pousses et quelquefois sur les vieilles, tels les Zygopetalwm,
Phajus, etc. D'autres enfin fleurissent, après le repos. SUr
les pousses de l'année précédente, tels sonl les Cattleya
Mossùe, Odontoglossum citrosnium, Miltonia vexilla-
ria. etc.
C'esl sur l'époque de la floraison que l'on doit se baser
pour opérer le rempotage des plantes.
DÉSIRÉ GAUTHIER.
Peu de Prunes, vendues de 0 fr. 40 à 0 fr. 80.
Enfin, a signaler un envoi de Pommes hâtives importées
de Madère par M. < Hlier ; ces pommes, qui sont de qualité
très ordinaire et paraissent être du Calville d'été, viennent
sur des arbres qui, grâce au climat tempéré de l'île, ne
perdent jamais leurs feuilles et portent en même temps des
fruits et des fleurs.
Le Lilas s'est vendu à 3 francs environ ; les Poses, de 3 à
12 francs; les Tulipes, de 0 fr. 30 à 0 fr. 50; les 15 brins
de Muguet, I lr. 50.
J. M. BUISSON.
Société Nationale d'Horticulture de France
Séance du 28 avril 1898
Les Produits de Culture forcée aux Halles
Encore quelques belles grappes de Raisin Black Alicante
conservé, vendues jusqu'à 22 fr. le kilo.
Le Raisin Franhenllial, de qualité moins ordinaire que
la quinzaine précédente, de 9 à 13 fr. 50 le kilo.
Le 30 avril, le premier Raisin Foster Seedling de prove-
nance française, apporté par M. Kose-Charmeux, a été ad-
jugé S fr. le kilo.
Les belles Cerise anglaise sont rares et se vendent en-
viron 1 franc pièce, qu'elles soient en caisses ou sur arbres
en pot.
De remarquablement beaux Bigarreaux ont été adjugés
à 0 fr. 50.
Abondance de Fraise D" Morère à de faibles prix. Les
gros fruits arrivent difficilement à 0 fr. 50; dans les autres
variétés, il ne convient de mentionner que la Fraise Louis
Vilmorin qui fait 0 fr. 30 environ.
De 0 fr. G0 à 10 francs, les Pêche Amsden de provenance
française. Les Forceries de l Usn,e ont envoyé des fruits
d'une grosseur exceptionnelle qui ont atteint 15 et même
20 francs.
Les deux premières Pèche Mignonne, envoyées par M.
Léon l'aient, se sont vendues le 30 avril l) fr. 50.
Depuis le 23 avril, les premiers Brugnons belges ont été
adjugés de 3 à 5 francs.
Les Melons des environs de Paris, presque tous de la
variété l'antalovp fond blanc (plus ou moins dégénérée .
sont peu demandes et vendus h des prix très irréguliers,
variant de 3 à 22 francs ; vers le 20 avril, quelques-uns ont
atteint exceptionnellement 40 francs.
COMITÉ DE FLORICULTURE.
Nombreux et fort intéressants étaient les apports soumis
à l'appréciation de ce comité.
MM. Billiard et Barré avaient apporté une nouvelle va-
riété de Canna à Heurs rouge puissant, dont l'inflorescence
bien fournie semble indiquer une bonne variété florifère;
elle a reçu le nom de Général de Boisdeffre.
Des Pelargonium à grandes fleurs, variétés nouvelles
de semis de M. Boutin, ont été bien remarqués, notamment
une â fleurs blanc pur irréprochable, qui mériterait d'être
nommée.
M. Simon Louis présentait quelques fleurs du beau Tu-
lipa Greigii, espèce malheureusement un peu délicate,
mais recommandable pour la lleur coupée.
Un beau lot de Giroflées en arbre â Heurs doubles, de
M. Dupanloup, contenait de remarquables coloris, notam-
ment un violacé lie de vin et un jaune soufre brillant.
D'admirables (Eilleis Le Colosse étaient présentés par
M. Vacberot et, par M. Legrand, amateur à Vincennes, le
Veltheimia capensis, une bonne vieille plante que l'on ne
voit plus souvent.
Un Anthurium hybride, présenté par M. Vallerand, sem-
blait devoir être fort joli, malheureusement il était un peu
avancé comme floraison et le comité, pour se prononcer, a
demandé à le revoir dans de meilleures conditions.
M Millet avait apporté deux intéressantes Violettes :
Viola pubescens et Viola palmata.
Quant à MM. Vilmorin, Andrieux et Cie, aussi brillants
que nombreux et variés étaient les lots qu'ils exposaient :
des Calcéolaires hybrides irréprochables, une jolie variété
de Myosotis des Alpes à fleurs bleu foncé, des Primula
obeonica à fleurs blanches, treize variétés de Narcisses,
parmi lesquelles il faut citer surtout le Narcissus incompa-
rable* sulfurais plenus, et enfin une collection de cin-
quante cinq espèces ou variétés de plantes alpines, toutes
plus intéressantes les unes que les autres.
comité d'aruoriculture d'ornement.
Trois jolis apports d'arbustes d'ornements à floraison
précoce. Dans celui de M. Bruneau, nous avons remarqué :
Malus spectabilis flore pleno, Berberis dulcis, Cerasus
avium flore pleno, Kerria. japonica flore pleno, etc.. . Dans
celui de M. Simon Louis, plusieurs variétés de Chœnomeles
et de Ribes. Enfin, dans celui de M. Croux : Malus flori-
bunda purpurea, Cytisus elongatus, Eleagnus edulis,
divers Magnolia, etc..
En outre, M. Maurice de Vilmorin présentait un Berberis
assez rare et M. Chargueraud, VHalesia parciflora et le
Parrotia Jacquemontiana.
COMITÉ DE CULTURE POTAGÈRE.
De M. Parent, un joli petit Melon Cantaloup bien formé.
De M. Eugène Aiidet, une assiette de Fraise Docteur
Morère.
COMITÉ d'arboriculture fruitière.
M. Congy présentait des rameaux chargés de fruits, de
six variétés de Cerisier; très bel apport.
M. Parent, deux caisses de fort belles Pêches Amsden.
M. Ollier, des pommes récoltées à Madère, dans les-
quelles le comité a cru reconnaître le Calville d'été.
M. Theveny, une collection de pommes bacclformes,...-
merveilleusement imitées.
COMITÉ DES INDUSTRIES HORTICOLES.
\'n élégant modèle de bac d'ornement, apporté par
Mlle Loyre, a été très remarqué, ajuste titre.
J. FOSSEY.
LE JARDIN
145
LE JARDIN.
N" 270. - 20 MAI 1898.
CHRONIQUE
Les arbres, aussi bien que les murs, ont changé de teinte
parce temps d'élections. Les Marronniers bariolés des nom-
breuses nuances de l'arc-en-ciel tiennent compagnie aux
Platanes accablés sous les professions de foi qui les écra-
sent. Jusqu'ici pourtant, on les épargnait nos malheureux
arbres; maintenant rien ne peut plus les sauvegarder. On
pourrait cependant rappeler à MM. les afficheurs qu'un
règlement, daté du mois d'octobre 1886, leur interdit de tou-
cher, en aucune façon, aux arbres dépendant de la voie
publique. Les commissaires de police ont, parait-il, été
invités à faire respecter ce règlement 'et à sévir, le cas
échéant, contre les délinquants. Mais ils ont bien autre
chose à taire et, d'ailleurs, les arbres ne se plaignenl pas.
Une exposition qui certes n'est pas banale, c'est celle qui
vient d'être organisée parla Ligue centrale des végétariens
de Berlin. Il s'agit d'une exhibition d'enfants nourris
exclusivement de matières végétales. Plus de soixante
enfants ont été expérimentés et placés dans des stalles con-
venablement disposées de la Berliner Ressource. Soixante
marmots des deux sexes gavés de légumes! jamais en
France nous n'aurions songé à cela. Le journal allemand,
auquel nous empruntons ces détails, ajoute qu'au milieu de
la salle se dressait une table chargée de fruits. On avait
promis aux patients — j'allais dire aux jeunes animaux
exhibés, — que le tout leur serait intégralement distribué
s'ils se tenaient tranquilles pendant toute la durée de la
représentation.
-
Le Mexique et la Basse Californie sont la terre de prédi-
lection des Cactus. Les Echinocactus y poussent à foison
et avec des dimensions que nous ne sommes pas habitués
à leur voir chez nous. M. le 1)' Weber, qui s'est fait une
spécialité de l'étude des plantes grasses, vient de décrire
deux nouveaux représentants de ce genre, des plus remar-
quables. L'un dédié à M. Diguet, qui l'a découvert récem-
ment, sous le nom de Echinocactus Digueti, est le géant
du genre, dépassant en hauteur tous ses semblables; il
atteint jusqu'à 1 mètres de hauteur sur 0m,S0 de diamètre ;
les petits exemplaires sont encore élevés de plus d'un mètre.
Le long des tiges sont disposées 31 cotes avec des faisceaux
d'aiguillons groupés par 6 à 7 et longs de 4 centimètres ;
les fleurs sont jaunes et occupent .le sommet du tronc. Ce
qui ajoute encore aux particularités que présente cette gigan-
tesque Cactée, c'est qu'elle croit au bord de la mer, si près
qu'à certains moments, elle est certainement éclaboussée
par l'eau salée. Dans les Cardonales ou forêts de Cactées
du golfe de Californie, on trouve encore une autre plante
également de grande dimension, Y Echinocactus Peninsuhr
Weber, à fleurs jaunes d'or lignées de rouge sur le milieu, et
sept autres espèces dont la plupart méritent de (i.xer l'atten-
tion par l'intérêt qui s'y attache.
La lune rousse vient chaque année se rappeler à nous
par les ravages avec lesquels elle coïncide. Les gelées prin-
tanières vont faire parler d'elle, la chose est à peu près
ioi laine. Dans le vignoble méridional, la période dégelée
s'étend du 15 mars au 15 mai. Dans la Gironde, ees époques
maudites reviendraient, d'après les uns tous les neuf ans, ■'.
d'après d'autres, une année sur trois. En l'année 1809, on Â
aurait même constaté une véritable gelée d'été le jour de la
Saint-Jean, le 24 juin. Autrefois, les campagnes des envi-
rons de Bordeaux se rendaient le 15 mai à l'Eglise de
Saint-Seurin et y passaient la nuit en prières entourant le
iiHnbeau de Saint-Fort, le dernier .les Sainls marchands
île vin. Le bon saint semble s'être désintéressé de ceux qui
l'imploraient autrefois et il a poussé l'ingratitude, affirme
['Agriculture moderne, jusqu'à laisser geler le jour corn
mémoratii do sa tète.
- ■
L'origine de bon nombre do variétés horticoles cultivées,
est restée inconnue. Sous quelle influence telle ou telle
variété s'est-elle produite ? C'est ce que nous ignorons dans
beaucoup de cas, Dos recherches de M. Molliard, publiées
dans la, Revue générale de Sofont'ç«e,'peuvent nous éclairer
surce point en nous faisant constater que des végétaux atta-
qués par des parasites se modifient complètement dans leurs
caractères extérieurs et subissent sous cette influence un
dimorphisme véritable. Il est probable que certaines varié-
tés cultivées doivent avoir cette origine. Quelquefois même,
la idante toute entière et dans toutes ses parties, est pro-
fondément modifiée jusque dans l'intimité de ses tissus. Il
en est ainsi, par exemple, de la grande Fougère si com-
mune dans nos bois, lePteris aquilina. Les segments sont
plus profondément découpés ; l'ensemble de la fronde n'est
plus dans le même plan et de plus, les sporanges ne se dé-
veloppant pas, la plante reste stérile. Tout cela est dû à la
présence d'un petit Acarien, le Phytoptus Pteridis, qui se
loge sur les feuilles et en modifie la structure interne. Il
es) toujours intéressant de signaler ces cas tératologiques,
• es monstruosités ; leur apparition nous éclaire souvent
sur la cause de certains phénomènes dont l'explication nous
avait échappé jusque-là.
-,
L'Eucalyptus — ou plutôt les nombreuses espèces dont
se compose le genre — est un arbre excessivement précieux
et dont la croissance rapide est absolument surprenante.
Malheureusement, en bien des points de notre territoire, il
ne supporte pas la température de l'hiver et sa culture en
grand en est rendue impossible. Il y aurait, en Angleterre,
dans le Devonshire, un Eucalyptus coccifera, qui serait .
âgé d'au moins une cinquantaine d'années et qui, jusqu'ici
a victorieusement résisté aux intempéries. Planté vers 1840,
col arbre a actuellement une vingtaine de mètres de hau-
teur sur une circonférence d'au moinsdeux mètres. Quoiqu'il
fleurisse abondamment chaque année, ses fruits ne donnent
pas de graines. Il y aurait tout intérêt à acclimater ce pré-
cieux végétal et à doter notre pays d'un Eucalyptus rus-
tique.
* *
Puisque nous sommes sur le chapitre des maladies des
végétaux, il est de circonstance de constater comment les
Américains s'entendent à appliquer les règlements édictés
en vue de leur traitement. Ils n'y vont pas de main morte,
loin de là. C'est ainsi que l'Etat de Pensylvanie a pro-
mulgué l'an dernier une loi tendant à réprimer les négli-
gences des cultivateurs dans la lutte qu'ils ont à soutenir
contre les maladies des arbres fruitiers. On ne peut conserver
chez soi aucun arbre attaqué par des champignons, des
insectes ou menu» atteints de chlorose. Ces derniers doivent
être détruits comme constituant un danger public, quand
leur propriétaire aura refusé de les traiter, sans qu'aucun
recours.puisse être porté contre les officiers municipaux qui
auront appliqué la loi. Les Américains, somme toute, ont
raison et un peu de leur fermeté ne serait pas de trop i-ln-z
nous, où l'on se moque, autant qu'il est possible, des règle-
ments et des lois.
I P. 11ARIOT.
146
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Instruction publique. — A l'occasion de l'Exposition
il horticulture de l'avis, la décoration d'officier de l'Instruc-
tion publique a été remise à notre collaborateur M. Ernesl
Bergman, Secrétaire île la Société nationale d'horticulture
de France, auquel nous adressons nos meilleures félicitai ions.
On sait que M. E. Bergman organise, chaque année, avec
un zèle infatigable, le Congrès horticole dont il esl le se-
crétaire.
Mérite agricole. — A l'occasion de l'Exposition de
Hambourg, en outre des nominations d'officiers à titre
étranger dans l'ordre du Mérite agricole, nominations que
nous avons annoncées dans notre précédent numéro, nous
sommes heureux d'apprendre également celle de notre dis-
tingué confrère, M. Jurgens, architecte paysagiste de
l'Exposition de Hambourg, au grade de chevalier.
A l'occasion de l'Exposition d'horticulture de Pari-, la
décoration du Mérite agricole a été conférée :
1° .lu grade d'officier.
A M. Coulctmbier, arboriculteur. Président du comité
d'arboriculture fruitiéreàla Société nationale d'horticulture
de France.
2" Au grade de chevalier.
A M. Stinvii.le, Président de la Société de secours
mutuels des jardiniers-horticulteurs du département de la
Seine.
Ordre de Sainte Anne de Russie. — Le 5 juillet
1896, le Jardin publiait la noie suivante que nous croyons
intéressant de reproduire :
« Nous regrettons que l'administration russe n'ait pas
récompensé, comme le désir en avait été exprimé, un hor-
ticulteur qui a obtenu les plus hautes récompenses à Saint-
Pétersbourg et qui, entre de nombreux exposants très
méritants, était particulièrement designé pour une dis-
tinction spéciale.
« Nous espérons que ce n'est qu'affaire de temps et que
cet exposant recevra à son tour une distinction qu'il a bien
méritée, en contribuant d'une façon très effective au succès
de l'Exposition internationale de culture fruitière.»
La plupart de nos lecteurs avaient certainement com-
pris que l'exposant en question n'était autre que M. Croux,
pépiniériste au Val d'Aulnay. Or, nous apprenons avec
plaisir que M. Croux vient de recevoir les insignes de Che-
valier de Sainte-Anne.
Tout est bien qui finit bien et nous adressons à M. Croux
nos bien sincères félicitations.
Conférences promenades à l'Exposition d'hor
ticulture de Paris. — Comme chaque année, la Société
nationale d'horticulture de France a organisé des confé-
rences, promenades qui auront lieu pendant la durée de
l'Exposition, à dix heures du matin; en, voici la liste et
Tordre :
Le 19 mai. — Décoration desparcs et jardins; M. Mar-
tinet, architecte paysagiste, Professeur à l'Ecole nationale
d'horticuture de Versailles. Directeur-Rédacteur en chef du
Jardin-.
Le 20 mai. — Les OrcMdès; M. Léon Duval, Vice-
Président de la Société d'horticulture de Seine-et-Oise.
Le 21 mai. — Les Roses et Rosiers ; M. Charles Baltet,
Président de la Société d'horticulture de l'Aube.
Le 22 mai. — Les végétaux d'ornement ligneux de plein
air; M. Chargueraud, Professeur de la Ville <le Paris.
Hommage à M. Keteleer. — Le comité constituéà
l'efiel de témoigner une juste reconnaissance à M. Keteleer
pour les services nombreux et considérables rendus à l'hor-
ticulture par cet habile praticien, s'est rendu à Sceaux, hier.
19 mai, pour lui remettre l'objet d'art offert par ses nom-
breux amis.
A la Société nationale d'horticulture de
France. — Dans son assemblée générale du 2S avril
dernier, la Société nationale d horticulture de France a
proclamé membres d'honneur :
MM. Onderwater, président de la Société néerlandaise
'I horticulture; le Comte Oswaid de Kerchove de Den-
terghem, président de la Société royale d'agriculture et de
botanique de Garni; < >sy de Zegwart. président de la Société
royale d'horticulture d'Anvers.
En outre, ont été nommés membres correspondants :
MM. Fierens, secrétaire général de la Société royale
l agriculture et de botanique de Gand; Lub.bers, secrétaire
général de la Société royale de Flore à Bruxelles: Scala-
randis, jardinier-chef des jardins royaux à Monza (Italie);
de Cock, secrétaire de la Société royale d'horticulture
d'Anvers; Siniirenko, pomologue à fiorodisischa, gouver-
nement de Kiew (Russie).
Concours d'Orchidées à la Société nationale
d'horticulture de France. — Le Concours trimestriel
du 28 avril, spécial aux Orchidées, n'a pas réuni de nom-
breux concurrents, mais la qualité suppléait à la quantité.
De M. Opoix, jardinier en chef du Luxembourg, un
nouveau Phajus hybride (P. Walliçhii X P- Humboltii)
dénommé P. Opoixii était tout à fait hors ligne. En outre,
le même présentateur avait de magnifiques Dendrobium
nob le, Odontoglossum Pescatorei, etc.
Dans le lot de M. Bert. de Bois-Colombes, on remarquait
surtout 1 Odontoglossum Edwardi, de belles et bonnes va-
rioles à' Odontoglossum crispum et de Cattlei/a Trianœ, le
Masdei allia ignœa superba, etc..
M. Poirier, jardinier de M. Cardoso, était le troisième
concurrent dont on admirait surtout un splendide Masde-
oallia ignœa superba, un Cattleya Lawrenaeana, un
' i/pripedium Loicii. etc..
Les prochains concours d'Orchidées auront lieu aux
séances des 23 juin et 24 novembre.
Le prochain congrès des Chrysanthémistes à
Lille. — Les questions suivantes sont mises à l'étude
pour être traitées au prochain Congrès des Chrysanthémistes,
à Lille, le 10 novembre.
1 Des terres, composts et engrais qui conviennent le
mieux aux Chrysanthèmes ;
2° Des meilleurs insecticides et anticryptogamiques pro-
pres aux Chrysanthèmes ;
2° De l'influence du climat sur les variétés de Chrysan-
thèmes :
4° Du dïmorphisme chez les Chrysanthèmes : 1 " Quelles
sont les causes qui produisent les accidents ou sports.
2° Peut-on les provoquer?
D'antres questions pourront être ajoutées à l'ordre du jour,
à la demande des congressistes qui voudront bien en en-
voyer le libellé, le plus tôt possible, au Secrétaire de la
Soi iété des Chrysanthémistes du nord de la France, àBail-
leul (Nord).
Une Société nationale de Chrysanthémistes
en Italie. — Une Société nationale de Chrysanthémistes
est en voie de formation en Italie, sous la présidence pro-
visoire de M. A. Scalaraiidis. jardinier chef des jardins du
Roi d'Italie, à Monza, La cotisation annuelle serait fixée
à 5 francs.
Cette Société ne sera définitivement constituée que si le
nombre d'adhésions adressées au secrétaire provisoire.
M. Radaelli Paolo, Corso Magenta. 90, à. Milan, est suffi-
sant.
Destruction des Hannetons. — Une ordonnance du
Préfet de police a dernière:. tent enjoint aux propriétaires,
fermiers, colons ou métayers du département de la Seine
« d'avoir à ramasser el a détruire les hannetons et vers
blancs existant dans les immeubles qu'ils possèdent et cul-
LE JARDIN
147
tivenl "ii dont ils ont [a jouissant t l'usage. » Proprié-
taires et fermiers devront, de plus, sur simple réquisition
des agents de l'autorité, permettre à ces derniers de péné-
trer sur leur terrain [mur vérifier si les mesures prescrites
..ni été exécutées. Les hannetons et vers blancs capturés
pourront être apportés à la mairie où il- seront pesés, puis
détruits. C'est en exécution d'une délibération du Conseil
général, en datedu 21 décembre dernier, qu'a été prise l'or-
donnance dont il s'agit.
Les Pommes de la Nouvelle-Zélande. Les
importations de pommes de la Xouvelle-Zélande, nous dif
le Gardeners' Magasine, n auront pas lieu cette sais. m à
cause d'une rupture entre les cultivateurs de truits et le
Gouvernement colonial. Le Gouvernement garantissait un
penny (0 fr. 10) par livre, comme minimum, et, à ce taux
un nombre de cultivateurs étaient disposés à expédier, les
truits. Dernièrement, cependant, le département de l'Agri-
culture mil comme condition que les exportateurs devaient
avancer cinq shillings (6 fr. 25) par caisse pour couvrir les
dépenses, en outre de paiements d'autres sortes, et prendre
eux-mêmes leur- arrangements pour La consignation. L'as-
sociation des cultivateurs de fruits d'Auckland prit les
devants en rompant toutes négociations avec le Gouverne-
ment, après ces radicales altérations de conditions.
Les fruits forcés en Angleterre. - Selon le
Journal de lu Société royale cl' horticulture d'Angleterre,
la culture des fruits forcés pour les marchés a fait d'énor-
mes progrès en Angleterre depuis vingt-cinq ans.
Si l'on remonte au commencement du régne < 1< - la reine
Victoria (1837), l'Ananas et les Raisin- forcés n'étaient cul-
tivé'-, ei en très petite quantité, que par quelque- riches ama-
teurs. Quant à la Tomate, elle était inconnue au point de
vue alimentaire, car on regardait ordinairement ses fruits
comme vénéneux. Aujourd'hui, ou peut évaluer approxi-
mativement la production annuelle de ce pays à 1.000
tonnes de Raisins, 6.000 tonnes de Tomates et 500.000 dou-
zaine- de Concombres forcé-, i in estime que, dans le
Royaume-Uni, la superficie vitrée indispensable à la cul-
ture forcée est de 32 millions de pieds carrés, -oit 29.400
ares environ.
Les fruits d'Amérique et le San José Scale. -
Après l'Allemagne, puis la Hollande, qui oui. ainsi que
nous l'avons relaté précédemment, fermé leurs portes à
l'introduction des fruits d'Amérique pour se protéger contre
l'invasion du San-Jose Scale, voici la Suisse qui, à -on
tour, vient, par arrêté du Conseil fédéral, de prohiber sur
son territoire l'importation des fruits frai- et secs, ainsi que
îles arbres et arbustes provenant de l'Amérique.
D'autre part, nous apprenons .pie les Etats-Unis, malgré
la gravité des circonstances actuelles, viennent d'attacher à
l'Ambassade américaine à Berlin, M. Ch. \V. Sviles, qui
devra tenir son Gouvernement au courant des recherches el
des découvertes relatives à l'agriculture. Cette excellente
mesure que les Etats-Unis se disposent à généraliser, aura
aussi pour but pratique de protéger les produits d'origine
américaine contre les lois allemandes.
Congrès international d'agriculture à Lau-
sanne. — La Commission internationale d'Agriculture à
Paris, désirant organise]' eu Suisse le prochain congrès agri-
cole de 1898, avait formulé le vœu que ce congrès s,, tint à
Lausanne, en septembre prochain. Le Conseil fédéral vient
d'informer le Gouverne ni qu'il verrait avec plaisir i'1
congrès agricole se réunir dans cette ville à l'époque indi-
quée et qu'il lui accorderait volontiers sou concours pour la
réunion projetée.
La viticulture en Russie. — Il est difficile, nous
dit la Feuille d'Informations du Ministère de l'Agriculture,
d indiquer exactement la surface totale des terrains viti-
cole's en Russie. La Vigne n'j étant pas soumise à un
impôt général, ce moyen d< trôle manque à la tatis-
n'que. < 'n ne peut doue qu'évaluer approximativement
oiie superfii ie qui para il être bien supérieure .;i 200.000 dé-
ciatines(la déciatine=l Ha. 09). Ces terra ins se répart issent
dans la partie méridionale de l'empire, principalement en
Bessarabie, en Crimée, au Caucase, en Transcaucasie el au
Turkestan.
Lacontréeoù la culture de laVignea fait les p . 1
plus considérables, est la région du sud. En Tauride, l'éten-
due cultivée a presque doublé pendant ce cinq deri
;es. Sur les bords du Dnieper, par exemple, s'étendent
lôO.OOOdéciatinesde terrains sablonneux, absolument réfrac-
laires au phylloxéra, où la Vigne réussit à merveille et qui,
chaque jour, sont livrés progressivement à la culture.
Dans la Transcaucasie. qui est la région vitieole par excel-
lence, la culture de la Vigne a fait également de grands
progrès, ainsi qu'en Crimée, où les conditions climatériques.
li composition et le relief du sol font de cette contrée un
\ rai jardin pour la \ 1 ne
Au point de vue du rendement, la production des variétés
locales qui proviennent vraisemblable ut de plants dégé-
nérés de l'Europe occidentale ou de 1 '< (rient est généralement
faible; quant aux cépages français, dont le nombre est
encore relativement restreint, ils donnent un vin de qua-
lité' supérieure et sont cultivés, comme par exemple aux
environs d '1 Idessa, pour fournir des raisins de table.
Liste des principales récompenses accordées
à l'Exposition d horticulture de Paris.
GRAND PRIX D'HONNEUR
itbjet d'art donné par M. le Président de la République.
— M. Moser, pour Rhododendrons.
PRIX d'honneur
Objet d'art donné par .1/. le Ministre de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts. — MM. Lévèque et fils, pour
Roses.
MEDAILLES D'HONNEUR
Grande médaille d'or donnée par M. le Ministre de
l'Agriculture. — M™' Veuve Chantin et ses enfants, pour
Palmiers.
Grande méilaille d'or donnée par M. le Ministre de
I igriculture. — M. Brineau, pour Vibres fruitiers.
Grande médaille d'or du département de la Seine. —
MM. Vilmorin-Andrieux et Cie, pour Plantes annuelles et
Légumes.
Prix donné par la Ville de Paris. — Société de secours
MUTUELS DES JARDINIERS HE LA SEINE, pour Légumes.
Prix des Dames patronesses. — M. G. Debrie (maison
Lacliaume), pour Bouquets et Garnitures.
PrixdeAfAf.de Vilmorin. — M. Truffait, pour Plan-
tes de serres.
Prixde M. Lecocq-Dumesnil. — M. Bert, pour Orchidées.
Prix fondé en mémoire de M. le D' Andry. — M. Simon,
pour Pnyllocactus.
Prix Joubert de l'Hiberderie. — M. Dupanloup et Cie,
pour Cannas.
Prix fondé en mémoire du maréchal Vaillant. —
M. Nonin, pour Pelargonium zonale.
Prix offert par la Société. — M. Touret, pour le concours
spécial de plans de jardins (Carrousel).
Prix offert par la Société. — M. Comiiaz et Cie, pour
rucher.
Le Jury aadresséses plus vives félicitations à M. Opoix,
jardinier en chef du Luxembourg, pour son magnifique lot
de Plantes de serre varice.-.
MÉDAILLES D'OR
MM. Bert, pour Orchidées; Boutreux, pour Pelargo-
nium à grandes fleurs ; Boyer, pour Azalées de l'Inde :
Boucher, pour Clématites, pour Rosiers grimpants; Bru-
neau, pour arbres fruitiers en pots, pour arbres fruitiers;
Broquet, pour pompes ; Blanquier, pour chauffage ; Chan-
tier frères, pour plantes de serre à fleurs ou à feuillage ;
1 te et fils, pour Orchidées : A. Chantin. pour Bégonias
rhizomateux à feuilles ornementales, pour Grotons ;
Mme Veuve Chantin et ses enfants, pour Palmiers;
MM. Croux et fils, pour arbres et arbustes à feuillage per-
sistant, pour Rhododendrons, pour arbres fruitiers ; Delma-
sure, pour plantes à feuillage ornemental ; Duval et fils.
pour Anthurium Scherzerianum ; Dupanloup et cie, pour
148
LE JARDIN
Cannas; E. Deiirie, pour garnitures en Heurs d'un salon,
pour belles gerbes variées, pour garnitures de jardinières
et de suspensions d'appartements, pour sujets décoratifs
en fleurs d'Orchidées ; Dubois, pour kiosques et bancs
couverts; Durey-Sohy , pour outillage horticole ; Durand-
V aillant, pour chauffage ; Mme Dumas, pour garniture en
fleurs d'un salon, pour ornementation en fleurs et fruits
pour tables et buffets; MM. Ferry, pour serre à dou-
ble vitrage; Gehand, pour plantes vivaces et bubeuses;
Gthardin, pour Asperges; Jupeau, pour Rosiers variés;
Levèoue et fils, pour cent Rosiers haute tige, pour 50 Ro-
siers Thé haute tige, pour 100 Rosiers Thé, pour Rosiers
variés; Lambert, "pour légumes et salades forcés et de
saison; Leduc, pour grille" artistique; Leboeup, Guion et
Damien, pour chauffage; Moser, pour Erables japonais,
pour Rhododendrons; Murât, pour vitrerie; Nabûnnand,
pour Roses en fleurs coupées; Nonin, pour Pelargonium
pour massifs; Plet, pour Bégonias tubéreux à fleurs sim-
ples; Poirier et fils, pour Pelargonium à fleurs simples;
Paillet, pour plantes marchandes fleuries, pour arbres ou
arbustes à feuillage non persistant; Parent, pour fruits
mûrs forcés; PerrÏer, pour système d'ouverture nouveau,
pour chauffage; Rothberg, pour 50 Rosiers Thé haute tige,
pour 200 Rosiers basse tige; Redont, pour plans et ma-
quettes de parcs et jardins; Simon, pour Cactées fleuries;
Société de secours mutuels des Jardiniers de la Seine,
pour légumes et salades forcés et de saison; Société du
Val-d'Osne, pour vases et statues; Truffaut, pourplantes
de serre à fleurs ou à feuillage; Tiiiébait, pour plantes
bulbeuses diverses ; Touret. pour plans dejardins; Urbain,
pour Bétronia multiflore Président Savoye ; Vallerand Frè-
res, pour Gloxinias; De la Villegontier, pour Odontoglos-
sum; Vilmorin Andrieux et Cie, pour Calcéolaires herba-
cées, pour plantes annuelles, bisannuelles et vivaces fleu-
ries, pour massifs de plantes fleuries, pour plantes alpines,
pour légumes et salades forcés et de saison.
grandes médailles de vermeil
MM. Beraneck, pour Orchidées exotiques en fleurs; Bou-
cher, pour Hortensias; Bruneau, pour plantes marchandes
fleuries; Beaijme fils, pour jardinière en fer forgé; Croux
et fils, pour plantes nouvelles, pour plantes ligneuses
rares ou d'obtention récente, pour Hydrangea paniculata,
pour Azalea pontica et A. mollis, pour Pivoines ligneuses,
pour arbres fruitiers en pots ; Gayeu.x et Le Clerc, pour
plantes bulbeuses diverses; Mme Chenier, pour gerbes
variées, pour sujets décoratifs en fleurs d'Orchidées;
MM. Cochu, pour serre à double vitrage perfectionnée,
pour claies-persiennes; Delmasure, pour Palmiers; Duval
et fils, pour Broméliacées fleuries; Dupanloup et Cie,
pour Choux-Fleurs; Dessert, pour Pivoines; G. Debrie,
pour gerbes variées; Dufour aîné, pour abri pour espaliers
et contre-espaliers; David, pour manège de pompes; Fa-
laise, pour Pensées; Ferard, pour plantes annuelles, bi-
sannuelles et fleuries; Garden, pour Orchidées exotiques;
Graveraux , pour Nemesia; Gillard , pour Anthémis;
Grenthe, pour serre à Vigne, pour chauffage; Leduc, pour
pour serre enfer; Lavaud, pour échelles; Le Mei.i.e, pour
tondeuses; Moser, pour plantes hybrides, pour Rhododen-
drons nouveaux, pour Rhododendrons, pour lot de Rhodo-
dendrons; Magne, pour plantes fleuries; Miciiin, pour raisin
conservé frais; MansiON, pour bacs et paniers à Orchidées;
Nonin, pour Œillets; Poirier, pour Pelargonium pour
massif; Pradines, pour sécateur; Rothberg, pour Rosiers
haute tige, pour Rosiers basse tige, pour Rosiers grimpants:
Mme A. Rivière, pour belles gerbes variées; MM. Régnier,
pour fleurs en fer forgé; Saluer, pour Bégonias tubéreux
à fleurs doubles; Siry, pour kiosque et porte normande;
Sohier, pour grillage, clôture et pont; Touret, pour plans
et maquette de parcs et jardins; Vilmorin Andrieux et Cie,
pour Cinéraires à fleurs doubles ; Zeiiren frères, pour valve
pour tuyaux.
Union commerciale des horticulteurs et mar-
chands grainiers de France. — La réunion annuelle
de cette société vientd'avoir lieu à l'heure où nous mettons
sous [liesse.
Elle a offert, cette année, un intérêl toul partieuliei en
raison de l'importance de la questio ise à l'ordre du jour :
droits de doua ne à appliquer à l'entréi en France des plantes
de serre de provenances 61 rangères.
Après une très longue discussion à laquelle ont pris pari :
MM. Truffaut, président, Chatenaj . secrétaire, Delmasure,
Leroy, Crousse, Guichard, H. de Vilmorin, IL Martinet,
Dauvesse, Fontaine. Duval fils, Mary. Martichon etc>
rassemblée a émis un vote concluant au maintient du sta-
tu quo.
Nous reviendrons prochainement sur cette importante
question, que le manque de temps et de place nous empêche
de ■ 1 1 ■ \ eloppeT aujourd hui.
PETITES NOUVELLES
Le Gouvernement, pour couper court à toute spéculation
tendant à faire augmenter le prix du blé et, par consé-
quent, celui du pain, a suspendu, du 4 mai au 30 juin, le
droit d'entrée de 7 francs applique aux blés en grains d'im-
portation.
■
Le programme de la prochaine Exposition de Chrysan-
thèmes de Paris, qui aura lieu, ainsi que nous l'avons déjà
annonce, du 9 au li novembre prochain, vient de paraître
dans le Journal de la Société nationale d'horticulture de
France.
NÉCROLOGIE
M. de Cherville. — M. le marquis de Cherville, écrivain
de grand mérite, amateur passionné d'horticulture, chro-
niqueur de la Vie à la campagne dans le journal Le Temps,
et qui fut un des collaborateurs de la première heure du
Jardin, vient de mourir à l'âge de soixante-dix-sept ans.
La simplicité de style, le grand esprit d'observation, les
connaissances approfondies et le grand amour de la vie
des champs, dont M. de Cherville faisait toujours preuve,
avaient assuré à ses écrits un succès mérité et toujours re-
nouvelé. Nos abonnés n'ont certainement pas oublié les
spirituelles nouvelles qu'il a écrites pour Le Jardin.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Lyon. — Du 'i au 13 novembre 1898. — exposition in-
ternationale de chrysanthèmes, organisée par l'Associa-
tion horticole lyonnaise sur le Cours du midi à Perrache.
— Adresser les demandes au Secrétaire général de l'Associa-
tion, 66, cours Lafayette prolongé, à Villeurbanne (Rhône).
BIBLIOGRAPHIE
L'Ecole nationale d'horticulture dv Versailles. — (Guide
.i l'usage des candidats), par MM. Jules Nauot et Cnarles
Deloncle. — 1 vol. in-ltj, de MO pages avec 5 plans et 23 gra-
vures. — Prix : 3 fr. 50.
En publiant en volume, les articles qu'ils avaient fait
paraître dans le Bulletin de l'Association des aucuns
élèves de l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles,
MM. Jules Nanot, Directeur de l'Ecole, et Charles Deloncle,
secrétaire-général de l'Agriculture Nouvelle, ont fait
une œuvre très utile.
Cet ouvrage constitue le guide indispensable de tous les
jeunes gens qui veulent entrer à l'Ecole nationale d'hor-
ticulture de Versailles et même de tous ceuxqui se destinent
à la carrière horticole.
L'histoire de l'ancien potager de Louis XIV, devenu
l'Ecole de Versailles, forme une première partie très docu-
mentée, d'un intérêt tics grand. Puis viennent: la des-
cription complète de l'école avec plans et gravures, une
étude complète sur l'enseignement donné à l'école, le ré-
gime de l'école, les conditions d'admission, etc.
Ajoutons que le texte des épreuves des examens d'entrée
ayant eu lieu depuis 1893 est inséré dans cet ouvrage ce
qui guidera avantageusement les jeunes gens désirant se
préparera passer ces examens.
ERRATUM
Dans la description du Parrolia Jacquemontiana
iv 269 du Jardin, p. 135), une erreur d'impression nous
a fail dm- (3* alinéa), au sujet des bractées involucrales,
qu'elles sont recouvertes, sur leur face inférieure, de nom-
breuses ponctuations brunes, dues à la présence de poils
étalés. C'est étoiles qu'il faut lire. Ajoutons que ces bradées
sont ovales-oblongues ou ovales-arrondies, et aussi que les
feuilles rappellent assez bien celles du Noisetier.
LE JARDIN
149
Le Bégonia Gloire de Lorraine
Le* journaux horticoles anglais et américains ont parti-
culièrement mis eu relief, ces temps derniers, avec une
certaine insistance, les qualités ornementales d'une variété
de Bégonia qui ne me paraît pas suffisamment connue en
France.
La plante, présentée aux expositions on aux sièges des
Sociétés horticoles de ce pays, a toujours été accueillie avec
enthousiasme; en pleines fleurs, elle a obtenu partout les
éloges les plus chaleureux. Pour donner un aperçu de la
faveur dont cette variété est l'objel en Angleterre, je trans-
cris la traduction d'un article paru dans le numéro du
15 décembre 1897 du journal Gardon and Forest. Le eonvs
pondant du journal amé-
ricain s'exprime ainsi :
« Bégonia Gloire de
« Lorraine. — Au risque
" de paraître trop insister,
« je me voisobligéde taire
« encore l'éloge de cette
« magnifique [liante. Ça a
« été le clou de toutes les
« Expositions que j'ai \ ues
« depuis deux mois. Ça a
« été et c'est l'attrait prin-
« eipal de bien des jardins
« où se trouve une serre
« chaude, et, toutes les
« (dasses d'amateurs, mê-
« me les adorateurs de
« Chrysanthèmes, s'arrê-
« tent pour l'admirer. Les
« brouillards ne paraissent
« pas lui nuire d'une façon
« appréciable et sa flor-
» aisnn se prolonge eonti-
» nuellement tout l'hiver,
(i Ses fleurs élégantes de
« couleur rose brillant sont
h 1res décoratives et per-
» mettent à la planted et re
« utilisée île bien des fa-
« çons. On pouvait voir
« une quantité de beaux
ii spécimens à la dernière
« réunion de la Société
h nivale d'horticulture de
« Londres.
\Y. 'Watson. »
Pour ceux qui connaissent les qualités ornementales de
la plante, il n'y a là rien qui soit de nature à les surprendre.
Je trouve seulement singulier que le Bégonia Gloire de
Lorraine ne soit pas plus fréquemment vu aux Expositions
horticoles françaises. Le cultiverions-nous moins bien qu'en
Angleterre, par exemple? Je ne [mis dire. Mais, si oui,
pourquoi ".'
Je connais des horticulteurs qui s'étaient empressés d'in
traduire cette magnifique nouveauté dans leurs serres,
l'avaient multipliée en grand, puis en ont réduit la culture
sous prétexte qu'elle était délicate. Il s'agil de s'entendre
sur cette définition, car il y a bien peu de plantes vérita
blement de serre chaude qui ne soient pas délicates.
Si je consacre aujourd'hui, dans le Jardin, un article au
Bégonia Gloire de Lorraine, c'est que j'ai l'espoir de mon-
trer que les conditions favorables au développement de cette
variété sont de celles que tout horticulteur peut lui fournir.
Je ne surprendrai d'ailleurs personne eu disant que les
hybrides sont loin d'avoir toujours les aptitudes observées
chez leurs parents. Il faut quelquefois tâtonner pendant
Fig. 07. — Bégonia Gloire de Lorraine
quelques années avant de découvrir et le mode de culture
el l'état du milieu qui conviennent.
Les obtenteurs eux-mêmes, MM. Victor Lemoine et fils,
horticulteurs à Nancj . onl été les premiers à remarquer
les exigences de la plante. Mais, actuellement, ils sont maî-
tres de la situation el leBegonia Gloire de Lorraine devient
entre leurs mains une plante éminemment décorative, fleu-
rissant pendant si\ mois de l'année.
Avant de m'occuper de la culture, je tiens à rappeler les
origines de cel h\ bride.
Le Bégonia Gloire de Lorraine est, un produit de la
fécondation croisée entre le/»'. Dregeietle B. socotrana.
La première de ces deux espèces est une plante du groupe
les /;. Weltoniensis, possédant un tubercule de la grosseur
du poing. Ce tubercule n'a rien de particulier, il produit
des tiges assez ramifiées pouvant s'élever à ()'"Ho ou 0°40.
Les Heurs groupées en pa-
nictiles, le long des tiges,
sont mâles et n'ont que
deux pétales.
Le B. socotrana n'est
pas, à proprement parler,
une espèce tubéreuse ; c'est
une piaule pourvue d'un
rhizome court, sur lequel
naissent des espèces de
bulbilles à développement
rapide et qui apparaissent
au niveau du sol. Les bul-
billes, si toutefois on peut
appeler ces organes ainsi,
peuvent être utilisées à la
multiplication de la plante.
Mais, cequi caractérise par-
ticulièrement cette espèce.
c'est sa période de repos qui
a lieu l'été, au lieu de coïn-
cider avec l'hiver et une
partie du printemps, com-
3hez les autres Bégo-
nias. C'est peut-être la rai-
son pour laquelle l'espèce
est si peu répandue dans
les serres. Quoi qu'il en
suit, il résulte de cela que
le Bégonia socotrana est
une plante qui commence
à pousser à l'automne pour
ne fleurir que l'hiver. La
plante produit une seule tige qui ne se ramifie pas. Les feuilles
iiesont pas nombreuses, les piedsquej'ai eul'occasion d'étu-
dier chez MM. Lemoine, ne portaient jamais plus de trois
feuilles (deux ou trois), D'un joli vert clair, ces feuilles ont
une forme spéciale, elles sont rondes, peltées, à bords
recourbés et à nervures 1 rès saillantes en dessous. L'inflores-
cence, une sorte de panicule, termine la tige et porte des
fleurs d'un beau ruse de 0n,03 à 0"04 île diamètre au plus.
Les tleurs mâles ont quatre pétales, tandis que les fleurs
femelles en portent six.
Des deux parents ainsi sommairement décrits, est sorti
l'hybride Gloire de Lorraine. Ce nouveau Bégonia, présenté
à la séance du 11 lévrier 1892 de la Société nationale
d'horticulture de France, lut. vivement apprécié. Il reçut
une prime de 1" classe et un certificat de mérite de
lre Classe.
C'est une plante qui devrait, il me semble, présenter
quelques caractères du père ou de la mère, quant au mode
■ le végétation et cependant elle n'est ni tubéreuse, comme
le B. Dregei, ni rhizomoteuse et bulhifère, îme le B.
150
LE JARDIN
socotrana. Ce qui la caractérise el la fait remarquer au pre-
mier abord, c'est sa fai u 1 1 ■ ■ de se ramifier prodigieusement
dès la base. Les tiges se présentent tellement nombreuses
chez un spécinien âgé seulement de six à sept mois, qu'on
est tout disposés croire qu'il \ a plusieurs pieds dans le
même pot. Les tiges et les ramifications, très feuillées pes-
tent toujoursà l'état herbacé, touten possédant une certaine
résistance à la base. Les feuilles, d'un vert clair, diffèrent
beaucoup de celles 'lu B. DregeieX elles ne ressemblent eu
rien à celles du B. socotrana. Elles ne sont ni anguleuses,
ni asymétriques, ni peltées. La forme se rapproche de celle
qu'on a l'habitude de désigner en botanique sens le nom de
cordiforme arrondie.
Toutes les tiges se terminent par des <•> mes formées d'une
multitude de Heurs. Les pétales, 'I nu beau rose Irais, sont
au nombre de quatre, placés en croix, les deux intérieurs
plus pelits et beaucoup plus étroits que les deux autres.
Les Heurs restent épanouies et fraîches plusieurs semaines.
qualités qu'elles tiennent du B. socotrana dont les ileurs
sont marcescentes. Sur le point de tomber, elles n'ont même
pas perdu tout leur éclat; c'est le pédoncule qui cède.
La floraison commence en octobre el dure jusqu'en mars.
ou en avril, avec une profusion de fleurs inimaginable.
J'ai compté, sur une pilante de U"'3(J à 0™35 de diamètre
âgée de 18 mois. 240 fleurs et sur une autre de 7 mois,
ayant 0"20 de diamètre au plus, 120 Ileurs. Mais, chose sin-
gulière, presque toutes ces Ileurs sont mâles, le nombre 'les
fleurs femelles étant très réduit. Bien plus, suivant MM.
Lemoine qui les ont étudiées, les étamines sont stériles,
le pollen semble ne pas a\ oir toutes ses qualités fécondantes.
Le groupe d'étamines d'un beau jaune, au centre de la
fleur n'en produit pas moins le plus joli effet.
La figure 67 esl la reproduction d'une photographied un
spécimen âcL;é .le huit mois. Comme il est. facile île le
remarquer le feuillage est presque entièrement, caché par
les Ileurs, tellement elles sont nombreuses. Arrivée à cet.
état, c'est une plante très décorative et précieuse pour la
garniture des serres chaudes et des jardins d'hiver.
J'ai laissé entrevoir que la culture de B. Gloire de Lor-
raine n'était pas précisément entreprise par tous les horti-
culteurs avec le même succès. Assurément, les échecs,
pour toutes les plantes, peuvent provenir de causes diverses,
mais, dans le cas présent, la principale, pour tout horticul-
teur qui sait quels soins généraux il convient de donner
aux plantes comprises dans cette catégorie, n'est autre que
celle qui résulte de l'état du milieu dans lequel la plante
est placée. Je vais [n'efforcer, dans les lignes suivantes, de
mettre eu relief les conditions sine qua non qu'il faut
observer pour obtenir toute satisfaction.
Il importe, tout d'abord, de ne pas oublier que ce Bégo-
nia est une plante de serre chaudeet ijue sa culture ne peut
être entreprise qu'en pot. Il peut passer au jardin d'hiver
et même en appartement, chauffé cela s'entend, maisseule-
ment lorsqu'il est parvenu à une certaine période de florai-
son sur laquelle je i>'\ i' mirai.
Le Bégonia Gloire de Lorraine j après avoir passé Ileurs,
se ramifie beaucoupà la base des tiges; les rameaux, lors-
qu'ils sont encore tout petits, -ont utilisés pour le boutu-
rage.
Le bouturage se lait en serre à multiplication à l'étouffée,
les boutures piquées dans de tous petits godets remplis de
terre de bruyère.
Les rempotages successifs ont lieu comme pour les autres
plantes, lorsqu'ils sont nécessaires.
.le recommande par exemple de ne pas exagérei la gran
deur des pots; il est préférable de s'en tenir aux diinen-
féduites plutôt que grandes.
Rien de particulier n'est à signaler au sujet des arrosages.
Les bassinages eront modérés dans la première période de
végétation pour devenir nuls lorsque la plante esten pleine
fleurs.
J'arrive maintenant aux points les plus importants, de
nature à faire manquer une culture, si les conditions de
détail n'en sont pas bien observées.
Les jeunes plantes enracinées, rempotées, passent, de
la --erre à multiplication dans nue autre s. 'ire, mais il ne
faut pas les placer n'importe comment.
MM. Lemoine mit en effet remarqué dans leurs cultures
que le B. Gloire de Lorraine réclamait beaucoup d'air.
De cette constatation, nous pouvons conclure que les pots
placés à plat, les uns près des autres, sur uiu> tablette de
serre, par exemple, ne se trouvent pas dans les conditions
les meilleures.
Préférablemenf on les placera sur des gradins établis par
les horticulteurs eux-mêmes, et c'est là un des points prin-
cipaux.
Le second point est le suivant: cet hybride, tout en récla-
mant beaucoup d'air, supporte mal les rayons directs
du soleil; il faut donner aux plantes une lumière atténuée
eu les plaçant aux endroits que l'on peut parfaitement om-
brer, mais non pas, ce qui serait, une faute, à l'ombre absolue.
Même en hiver, alors que les rayons soûl très affaiblis, le
soleil ne doit jamais frapper la plante, il est indispensable
de m. pas l'oublier.
A vrai dire, ce sont là les seules précautions à prendre
et. comme on le voit, elles sont faciles à observer.
J'ai laissé entendre que le Bégonia Gloire île Lorraine
pouvait contribuer à la décoration des jardins d'hiver et
des appartements convenablement chauffés, cela est vrai.
Là, cet hybride se comporte relativement bien, à la condi-
tion que. de la serre chaude, il ne sorte qu'en pleine fleurs.
En tenant compte de ces petits détails, on évite les échecs
et I'- succès est absolument certain.
J. POUSSAT.
Exposition d'Horticulture de Paris
Coup d'œil général.
La Société nationale d'horticulture a inauguré avant-
hier, dans les Jardins des Tuileries, son exposition géné-
rale de printemps.
C'est une des fêtes préférées des Parisiens que cette
manifestation florale, en plein mois de mai, le mois des
fleurs par excellence; aussi le Tout-Paris qui aime les
plantes et les fleurs avait-il peine à circuler le jour de
l'inauguration.
Praticiens, amateurs et curieux du beau sont venus en
foule admirer, les nombreux végétaux que présentent, dans
toute leur splendeur, nos horticulteurs les plus en re-
nom.
De grandes tentes abritent les merveilleux produits de
l'Horticulture française.
En pénétrant sous la tente principale, on est émerveillé
du coup d'oui vraiment féerique résultant du groupement
harmonieux des (leurs et des [liantes.
Le tracé du jardin qui présente la transition entre le
style paysager et le style régulier est commandé par l'em-
placement qu'il est nécessaire de réserver à chaque expo-
sant et par l'utilité qu'il y a de ménager de spacieuses
allées pour la circulation des nombreux visiteurs.
Du style régulier à l'entrée, le tracé nous amène, sans
brusque transition, à une scène paysagère d'un bel aspect.
Je veux citer ici la scène de rochers créée par M. Combaz.
D'une grotte, toute couverte de verdure, part un court
ruisseau qui s'élargit bientôt, découpant, dans la pelouse
qui l'environne, une gracieuse pièce d'eau.
LE JARDIN
151
Sur la droite, le talus accoté aux rochers est garni
d'un lot de plantes grasses et de plantes saxatiles exposé
parla maison Vilmorin-Andrieux et C'°.
Dès l'entrée dans la tente principale, le regard se porte
sur un lot remarquable de Pelargonium zcuiale exposé
par M. Poirier
A droite, les superbes Rhododendrons et les Azalées en
Heurs de M. Moser font un heureux pendant au lot de
M. Croux situé sur la gauche. De cet horticulteur, nous
citerons encore un lut de Pivoines et d'Hydrangea dont
quelques-uns sur
tiges.
La maison Vil-
morin-Andrieux et
Gie expose de nom-
breuses plantes an-
nuelles, bisannuel-
les et vivaces, ainsi
qu'un massif très
remarqué de Cal-
céolaires bordé de
Nycterinia selagi-
noides aux petites
Ileurs blanches.
11. Auguste Chan-
tin expose un beau
lot de Bégonia Rex
et la maison Vve
Chantin et ses en-
fants, de magnili-
ques plantes vertes
et de serres.
M. Dupanloup a
exposé un fort lot
de Cannas florifères,
et M. Sallier des
spécimens variés de
Bégonias, Sauges et
diverses nouveau-
tés.
Très admiré aussi
le lot de Pelargo-
niums et d'Œillets
île M. Nonin.
M. Vacherot pré-
sente un lot d'Œil-
lets en ileurs très
élevées sur tiges ;
MM. Billiard" et
Barré une jolie col-
lection de Cannas.
Les Vriesia et
Autliurium de M.
Duval, les multico-
lores Crotons de M.
Chantrier, les plan-
tes de serres de
M.Cappe, les beaux
Phyllocactus de M.
Simon, les lots de
MM. Cayeux et Le
Clerc, ceux de MM.
Boutreux, celui des
grands établisse-
ments horticoles de
Roubaix -Tourcoing et d'autres, nombreux encore, ont
été très admirés.
De chaque côté des rochers, deux escaliers nous mè-
nent à l'exposition des fleurs coupées.
Là, Anémones, Narcisses, Iris, Roses, etc., en un mot
toute une légion de délicates corolles captivent le regard.
En passant, on s'arrête, étonné, devant les superbes fruits
qu'expose M. Parent.
M. PailletprésentedejolislotsdePivoines etd'Hydrangea.
De M. Magne, nous signalerons un lot de plantes de ser-
res ; de M. Truffaut, un magnifique lot également de plantes
de serres parmi lesquelles on remarque un bel exemplaire
d'Acalypha Sanderi, cette plante nouvelle autour de laquelle
Fie. 68.
Me
un fait tant de bruit et dont M. Sander présente aussi de
superbes spécimens; de M. Chantin, une belle collection de
Rosiers ; de M. Bruneau, un lot de belles Pivoines, Cléma-
tites, Azalées, Bruyères et autres arbustes bien fleuris.
Passons maintenant dans la tente plus spécialement
réservée aux Rosiers; nous y remarquons les belles collec-
tions de MM. Boucher, Levéque, Niklaus, Rothberg, etc.
Les maisons Vilmorin et Férard présentent, dans cette
tente, de jolis lots de plantes annuelles et vivaces.
si nous arrêtons ici cette sommaire enumôration, c'est
que la liste des ex-
posants est longue,
et que la place nous
est malheureuse-
ment limitée pour
aujourd'hui.
Toutefois, je cite-
rai encore les lots de
légumes exposes par
les principaux mar-
chands grainiers ou
sociétés particuliè-
res, les spécimens
d'arbres et arbus-
tes d'ornements, de
MM. Moser, Paillet
et Croux, les collec-
tions d'arbres frui-
tiers de MM. Bru-
neau, Croux, etc.
Une des tentes
annexes, qui com-
munique avec la
tente principale, a
ses murs tapissés
de nombreux tab-
leaux représentant
des sujets de cir-
constance : fruits,
Ileurs, etc.
Ce petit salon,
qui est une heureuse
innovation, a eu sa
part du succès gé-
néral.
Une partie im-
portante de cette
salle, est réservée
aux plans de parcs
et jardins et à l'ex-
position des jour-
naux horticoles.
Au dehors, l'in-
dustrie occupe un
vaste emplacement.
Les pompes, serres.
châssis, appareils
d'arrosage et de
chauffage, bacs et
pots à fleurs, prou-
vent, par leur per-
fectionnement, que
cette industrie de
l'outillage horticole,
a su marcher de
Hardy.
front avec les progrès
(A suivre.)
de
l'Horticulture.
F.
Despinoy.
Le Monument Hardy. — L'inauguration du monu-
ment élevé dans les jardins de l'Ecole nationale d'horti-
culture de Versailles, à la mémoire du regretté Directeur et
fondateur de l'Ecole, A. Hardy, tant de fois annoncée et
i mi fois remise, est enfin fixée au 22 courant, à trois heures
de l'après-midi. Espérons qui- rien ne viendra, cette lois,
contrarier la cérémonie dont nous donnerons un compte-
rendu détaillé dans notre prochain numéro. Nous donnons
i i dessus, la reproduction de ce monument.
152
LE JARDIN,
Exposition quinquennale d'Horticulture
DE GAND
Plantes nouvelles (Suite l1)).
Le lot de M. Sander, dont j'ai commencé la description
dansle dernier numéro du Jardin, comprenait un lot de
Palmiers fort intéressants, mais dont certains, encore
trop jeunes pour pouvoir être caractérisée, ne comportent
pas une description détaillée.
Ceratolobus Micholitziana (fig. 69, page 152). — Pal-
mier très élégant; rachis pourvus de fortes épines isolées
sur toutes ses faces; folioles sessiles linéaires-oblongues,
irrégulièrement disposées par groupes, en spirales incom-
plètes, abords finement épineux.
Geonoma Pynaertiana. (Malaisie) (fig. 70, page 152) . —
Palmier formant une touffe de grandes feuilles courtement
pétiolées, atteignant jusqu'à 1 mètre de long, larges de
0-60 à 0m70, profondément lobées à leur extrémité, d'un
beau vert, légèrement plissées dans le sens des nervures
secondaires obliques, irrégulièrement dentées. Ce Palmier,
dont la détermination, vu l'absence de fruits, n'est peut-
être pas définitive, semble avoir peu de tendance à s'élever.
LicualaJeanenceyi (Asie australe) — (Palmier). (fig. 71,
page 153). — Feuilles à pétioles assez longs à section
demi circulaire, à arêtes épineuses, limbe étalé, palmatifide
à divisions plissées, d'un beau vert luisant marbré de vert
plus clair, surtout par transparence.
nées, à folioles linéaires, vert foncé, irrégulièrement dis-
posées sur un pétiole rouge noirâtre.
Linospadyx Petrickiana (Nouvelle-Bretagne). — Pal-
mier à feuilles pennées à pétiole vert jaunâtre, à folioles,
longues et étroites vert clair.
Alocasia Wavriniana (fig. 72, page 153) (Célèbes).
— Très curieuse Aroïdée, à feuilles en touffe, érigées,
pétioles longs de 0m30 à 0"50, vert clair, marbré de vert
plus clair ; limbe étalé, de 0"50 à 0™70 de long, lancéolé,
très curieusement et irrégulièrement lobé et denté sur les
bords, d'un beau vert très foncé et à nervures vert noirâtre
Fig. 69. — Ceratolobus Micholitsiana.
Ptychosperma Varleti (Palmier) (fig. 74, page 155). —
Tronc gris argenté à feuillage penné vert en dessus,
argenté en dessous. Spécimen encore un peu jeune pour
pouvoir être décrit d'une façon certaine.
Parmi les autres Palmiers qui se trouvent un peu dans le
même cas, je citerai encore:
Le Kentia Sanderiana, originaire de la Nouvelle
Guinée, à feuilles pennées, vert brillant. Très gracieux et
léger.
Kentia Warteliana (Ceram). — Palmier à tronc
robuste, conique, vert clair, couvert, ainsi que les pétioles
des feuilles, d'une pubescence noirâtre ; feuilles à peine
caractérisées, pennées à folioles assez écartées et larges.
Areca llsemanni (lies du Pacifique). — Feuilles pen-
(1) Le Jardin, 1S9S, page 136.
Fig. 70.
Geonoma Pynaertiana.
Panax Mastertianum(tig. 73, page 155) (Iles Salomon).
— Elégante Araliacée, de forme arbustive, à tige érigée,
portant des feuilles très longuement pétiolées, pennées,
gracieusement retombantes, vert foncé, à pétiole fourchu
à l'extrémité, folioles opposées, ovales lancéolées, créne-
lées, à nervures saillantes.
Pinus Thunbergii variegata (.lapon). — Variété pana-
chée du P. Thunbergii. Aiguilles colorées alternative-
ment et transversalement de vert pur et de jaune clair, ce
qui donne à la plante un aspect sinon joli, du moins
curieux.
II. MARTINET.
(A suivre).
L'horticulture au Parlement. — Nos lecteurs onl
appris certainement, avec plaisir, la réélection de M. Viger,
Président de la Société nationale d'horticulture de France,
qui a obtenu un nombre considérable de voix, dans sa cir-
ci inscription d'Orléans, où il s'esl présenté sans concurrent.
Indépendamment de. M. Viger, dont le dévouement à
I horticulture est bien cênnu et d'un certain nompre d'ama-
teui éi lairés d'horticulture, on pouvait s'attendre à \oir les
professionnels représentés par quelques-uns d'entre ceux
qui axaient posé leur candidature : MM. Lévèque, dans
l'arrondissement de Sceaux, M. Ti an sou, à Orléans et M.I..
A. Leroy, à Angers. Malheureusement, si ces canditats ont
obtenu un nombre de voix fort important, qui témoigne de
la haute estime dans laquelle ils sont tenus dans leurs
régions respectives, ils n'onl pas été élus et le monde hor-
ticole ne peut que le regretter.
Devons-nous ajouter que c'est avec un très grand plaisir
que nous avons vu le nouveau succès remporté auprès de
ses électeurs par M. Méline (dont la réélection n'avait
d'ailleurs jamais été menacée) qui. comme Ministre de
l'agriculture a donné tant de preuves d'intérêt et de sym-
pathie à la cause de l'horticulture.
LE JARDIN
153
LES BONNES VIEILLES PLANTES
à l'Exposition quinquennale de Gand.
J'ai si souvent défemlu, ici, les charmes de ces pauvres
délaissées, que je regarde comme un devoir de pousser un
cri d'allégresse, lorsque je les vois de nouveau reprendre
leur place chez les amateurs, lorsque je vois qu'à Gand,
elles reçurent plus d'admiration que les autres et que, poul-
ies jeunes, elles étaient une révélation.
Il faut du reste rendre un hommage bien dû au Conseil
d'Administration de la Société royale d'agriculture et de
botanique de Gand, qui s'était évertué à créer, pour ces
plantes intéressantes, des concours largement récompensés.
Le programme, en effet, comportait, en dehors des Aza-
lea, Camellia et Orchidées, environ 60 concours, pour les
plantes de serre froide en fleurs et les plantes de la Nou-
velle Hollande et du Cap de Bonne-Espérance, sans comp-
ter les concours pour plantes bulbeuses dont beaucoup ne
sont plus cultivées comme elles le méritent.
Par bonnes vieilles plantes, je n'entends pas seulement
les arbustes de la serre froide. Il y a bien d'autres plantes
qu'on ne voyait plus!
De très grands prix étaient offerts, entre autres : un de
la Reine, d'une valeur de 500 francs; une médaille d'or
d'une valeur de 200 francs, offerte par M. Léon Van den
Bossche, sénateur; trois médailles (3110 francs, '200 francs et
100 francs), offertes par un Comité anglais formé pour hono-
rer la mémoire de Louis Van Houtte père. Beaucoup de
médailles d'or, de vermeil et d'argent, étaient en outre
offertes par les Sociétés. Aussi, beaucoup d'exposants
avaient-ils répondu à l'appel. Comme amateur, il convient
de citer au premier rang M. Bédinghaus, propriétaire à
Wondelghem, près Gand. Vous connaissez, comme moi,
ces bonnes ligures d'amateurs, amants de leurs plantes,
sachant sacrifier leur temps et leur argent pour réunir une
belle collection de plantes rares et jolies, des spécimens
uniques achetés à prix d'or : tel est M. Bédinghaus ! Avec
cela, une bonhomie de bon aloi, une amabilité toute natu-
relle : c'est bien l'amateur de tradition, celui que j'aimais
à rencontrer dans mon jeune temps : le collectionneur. Ce
fut à Gand un des champions de l'Exposition; il obtint neuf
médailles d'or. Et ses collections pouvaient être dénom-
mées : des bonnes vieilles plantes. Je ne puis les nommer
toutes, mais je vais vous signaler les plus belles, les mieux
cultivées : un Bauera rubioïdes, aux fleurs roses renversées,
délicieuse plante devenue très rare; un Boronia elatior aux
fleurs abondantes, en grelots rose vil", charmants ; un
Diosma ericoides, en exemplaire d'un mètre d'envergure,
de forme irréprochable; le gracieux Tremandra (Tel ci -
Fig 71. — Licuala Jeanenceyi.
(Plante nouvelle.)
theca) ericoides; un Adenandra fragrans, sorte de Diosma
à très grandes fleurs blanches, produisant beaucoup d'effet,
surtout lorsque la plante a 0=75 d'envergure, comme celle
de M. Bédinghaus: un Libonia floribunda dont les fleurs
abondantes sont colorées de jaune et de rouge sur leurs
corolles gracieusement penchées; un splendide exemplaire
de Chorozema ilicifolia Lowi, une des plus belles plantes
de la série ; un Clianthus puniceus magnificus, d'une force
extraordinaire, couvert de fleurs rouge carminé: un Gene-
tltyllis tulipifera, de belle culture ; un Brachysema acumi-
nata, de foire peu commune, en pleine floraison: un Erica
Spenceri, de culture remarquable; l'Acacia oordafa.en des
fort exemplaire, une rareté: ce Mimosa est délicat à élever,
I excès d'eau le tue et la soif ne l'épargne pas ; le charmant
Acacia Drummondi, aux longs et élégants chatons; le su-
perbe Mimosa (Acacia grandis en "beau spécimen; un
Eriostemon floribundum admirablement fleuri; un fort
Leptospermum bullatum, cette gracieuse Myrtacée aux
abondantes fleurs blanches en rosace; le Melrosideros
Fig. 72. — Alocasia Wavriniana.
(Plante nouvelle.)
semperflorens, garni de ses nombreux goupillons rouge
vif; un Polygala Dalmaisiana, aux fleurs violettes bien
abondantes et très gracieuses et un riche Hardenbergia
ovatâ oœrulea, couvert de ses charmantes grappes bleues.
Dans ce lot de vingt-cincj plantes de serres, il y en avait
encore d'autres à signaler: sachons nous borner.
Le lot de quinze plantes de serres variées, en fleurs, nous
montrait quelques admirables plantes et surtout le rare et
précieux Boronia serrulala. la perle du genre; on y voyait
encore le Tremandra oerticillata, le Grevillea alpestris,
Yllliciuiit religiosum, l'Eriostemon myrtifolia et le Wes-
tringia longifolia, Labiée assez rare.
Dans le concours 271, nous admirons un exemplaire hors
ligne de Doryanthes Palmeri, de 2 mètres de hauteur;
cette Amaryllidée à fleurs rouges sera en fleurs, sous peu
d'années, sur des exemplaires de cette force; le superbe
Fourcroya Lindeni qui fit fureur, jadis !
Dans un autre groupe, nous rencontrons : Acacia arma/a,
Pultênœa stricta, Erica cuciillata, Zieria trifoliata dont
les petites et mignonnes fleurs forment un nuage; le riche
Correa cardinalis, au port un peu maigre racheté par l'in-
florescence la plus belle du genre; les Grevillea rosmari-
nifolia et G. Preissi : les Boronia megastigma, au parfum
vanillé et B. heterophylla, difficile, mais charmant; le rare
Correa lutea: le Lithospermum fruticosum, aux fleurs
azurées; les Eriostemon brevifolium et E. linearifolium :
la gracieuse Veronica diosmœfolia; VEutaxia myrtifolia
aux fleurs dorées; encore un Eriostemon, VE. myopo-
roides et le Choysia ternata, rustique sous-bois dans le
Nord. Comme Bruyères, on doit citer les Erica arborea et
E. mediterranea que M. Bédinghaus présentait en forts
exemplaires. Le même amateur exposait le plus bel Eurya
japonica, arbuste au beau feuillage panaché, un lot ae
plantes ornementales ; le concours des vingt arbustes de
pleine terre à feuilles panachées: les vingt arbustes du
Japon à feuilles persistantes: le lot de douze Evonymus
en douze variétés de superbe culture ; une collection de
quinze sortes de Lierres cultivés en pots et très forts: la
collection des Agaue et genres analogues; des Fuccaoua-
dricolor de fortes dimensions ; une collection d'A/oe, Me-
sembryanthemum et Echeveria; une collection de dix sortes
de Yucca; une collection admirable de cinquante sortes de
Cactées en forts exemplaires, une autre de vingt -cinq, une
de douze Euphorbia et une dernière de Sempervivum de
pleine terre — les modestes Joubarbes. — Je vous disais
bien en commençant que M. Bédinghaus est un grand ama-
teur : ce qu'il a exposé nous le prouve. Honneur à ce char-
mant homme protecteur de l'Horticulture qui obtint, je
crois, vingt et une récompenses.
15 i
LE JARDIN
Un autre amateur s'était aussi fait fort remarquer. Je veux
parler de M. Emile de Cock, le sympathique trésorier de la
Société gantoise. Dans son magnifique lot de vingt-cinq
plantes de serres variées, en Heurs, nous avons admiré un
exemplaire extraordinaire de Yllelychrysum spectabile;
cette Immortelle aux fleurs carminées si jolies, si abon-
dantes sur les branches sèches comme si elles étaient en
papier! Cette bonne vieille plante est devenue rare. Jadis,
Gand en multipliait beaucoup.
Nous admirons encore un superbe Rhododendron Gibsoni
dont le parfum est si agréable; un superbe Pimelea sjiec-
tabilis, la (leur à l'ouate, disait-on dans mon jeune temps;
un Eucharis amazonica, aux fleurs blanches délicieuse-
ment parfumées; un Eriostemon densiflorus ; un très fort
Mimosa paradera, en belle pyramide; un Azalea indica
énorme, de la variété tardive Souvenir dn Prince Albert,
déjà ancienne dans les cultures: un fort Diosma alla; un
bel Acacia verlicillala ; un Carnellia Contessa Lavinia
Maggi, une des plus telles variétés du genre; un beau
Correa cardinalis et un superbe Polygala Dalmaisiana.
Toutes ces plantes, comme celles de M. Bédinghaus, étaient
de culture parfaite.
Dans d'autres concours, M. E. de Cock nous montrait,
comme bonnes vieilles plantes, des sujets en bonne culture
de Boronia megastigma et B. elatior, Epacris hybrida,
Bracliysema acumihatum, Erica cucullata, Cissus disco-
lor, Paullinia thalictrifolia argentea. Bougainvillea spec-
tabilis, Bignonia violacea, Manettia bicolor, Mikania
Eckautei, Hoya picta. des Epacris très beaux, Solarium
elegans, Carnellia Angelo Cocchi, Œschynanlhus splen-
dehs, etc. M. Emile de Cock exposait dans 15 concours; il •
obtint aussi beaucoup de récompenses. C'est encore un
amateur sérieux.
Comme horticulteur. M. E. Collumbieii, à Meirelbeke, est
réputé pour ses cultures de plantes du Cap et de la Nou-
velle-Hollande. Bien que ses plantes, en général, étaient
moins fortes que celles des précédents, il y "avait beaucoup
à noter: j'ai admiré surtout ses Boronia elatior bien diri-
gés sur haute tige de 0=50 à 0"60 de hauteur avec belles
couronnes de fleurs: c'était original et joli. Dans ses lots,
j'ai remarqué un énorme sujet de la belle espèce Erica
arborea odorata, des Eriostemon linearis. Mimosa longi-
folia, Correa speciosa, Grevillea alpestris, un fort Erica
cucullata, des Pimelea spectabilis, Pultenœa stricta, Aca-
cia rerticillata et A. Drummondi, Leptospermum bulla-
tum et L. fruticosum, Abelia floribunda, Callistemon
a.mœnum, Epacris rosea magnifica, Metrosideros grandi-
flora superba, Chorozema splendens, Correa i^enlricosa,
Diosma ambigua, Pimelea decussata, Boronia Mollini ou
B. polygalœfolia, Lomatia heterophylla, Kennedya pur-
purea bimaculata. ainsi que bien d'autres plantes dont les
pareilles existaient dans les lots des exposants précédents.
La culture des plantes de M. Collumbien était très bonne;
ces amoncellements de fleurs sur des plantes vigoureuses
produisaient un effet magique.
Il est juste de citer parmi les exposants de bonnes
vieilles plantes: MM. Spae, De Meyer, Toffaert, De Clercq-
Van-Guyseghen, Van-Driessche-Lye, De Saeglher, G. de
Cock, T. Piens, Vervaene-Verraet, De Smet-Duvivier qui
eut le prix pour le plus beau Boronia heterophylla, P. Van
Rehterghem, Van Dillewyn, Nivet, A. Glyn, De Vos, J. Boe-
lens, De Vrieser-Remens, Ilendrick, tous de Gand et des
environs, et M. de Berckelaers, d'Anvers.
Mme la comtesse de Kerchove de Denterghem démontrait
son bon goût pour les plantes en présentant un lot magni-
fique dans le concours 3?4. J'y ai remarqué Genista race-
mosa et G. Evaristiana, Acacia Drummondi, A. lineata,
A. Latrobei et A. cordata, Brachysema myricans, Erios-
temon linifolium et E. microcoides ; Phylica ericoides,
cette Rhamnée aux petites ombelles serrées qu'on appelle
improprement Bruyère du Cap; Correa floribunda et Bo-
ronia polygalœfolia. Un magnifique Choysia ternata était
exposé comme plante de culture, ainsi qu'un superbe Erios-
temon. En outre, étaient exposés également de très belles
Fougères arborescentes, des Fougères herbacées, des Pal-
miers spécimens et de magnifiques Azalées de l'Inde.
De splendides sujets de la curieuse Bruyère à fleurs
jaunes, Erica Cavendishi, figuraient en exemplaires de
près d'un mètre de diamètre, dans les lots très importants
de MM. Rigouts et Van-IIoutte. Ces exemplaires étaient de
culture exceptionnelle.
Un Cyrtodeira fulgida, cette bonne vieille Gesnériacée
aux jolies feuilles moirées, marginées et rayées d'argent ,où
miroitent les fleurs rouge carmin, était exposé par M. Dal-
lière en un énorme exemplaire arrangé en forme de fau-
teuil. Cette idée originale était archaïque, en rapport avec
l'espèce déjà vieille.
Les Skimmia japonica et S. oblata en fruits, ces charmants
arbustes japonais étaient exposés par divers horticulteurs.
Et les vieux Ardisia crenulata fructu-rubra figuraient
aussi, exposés par M. B. spae ; un lot du bel arbuste japo-
nais, Eurya latifolia foliis rariegalis attirait les regards
même des indifférents!
Un énorme sujet de Platycerium alcicorne était exposé
par M. A. De Smet de la firme Louis De Smet ; cette Fou-
gère est toujours originale!
Dans les lots de M. Van Drièsshe-Leys, nous avons re-
marqué : rilabrotamnus Nereli, dont le coloris est plus vif
que chez \'H. elegans; le vieil et excellent Carnellia Chau-
dleri elegans; l'IIebeclinium pallidum; le Toxicophlœa
Humboldti, YHàbrotamnus elegans en fort pied ; ainsi que
quelques jolis genres déjà nommés.
Un lot de 20 Leptospermum bullatum sur tige était ex-1
posé par M. G. Fretin : c'est bien joli cette Myrtacée cultivée
de cette façon.
Le groupe de 12 Acacia, Mimosa, Cistus et Genista, en
beauxexemplaires, était disputé par plusieurs concurrents :
le premier prix fut accordé à M. A. de Clercq-Yan-Guyseghem
et le second à M. G. de Cock, deux Gantois.
Dans le groupe exposé par la maison Linden de Bruxelles,
à la mémoire de Jean Linden, il y avait bien quelques-unes
de ces bonnes plantes peu cultivées, mais, en général, elles
étaient de serre chaude et tempérée.
En somme, on peut dire que la dernière Exposition gan-
toise a su faire renaître le goût pour les belles plantes à
fleurs abondantes et gracieuses du temps passé. C'est d'un
bon augure pour l'avenir des bonnes vieilles plantes.
AD. VAN DEN HEEDE
La Production et le Commerce des Fruits
EN EUROPE
La consommation des fruits, j'entends des bons fruits,
va sans cesse en augmentant, suivant eu cela le développe-
ment normal des progrès de la civilisation, lesquels engeu--
drent, on le sait, de nouveaux besoins, surtout dans le sens
d'une alimentation meilleure el plus variée. Ce mouvement
progressif ne pourra aller qu'en s'accentuant, au fur et à
mesure que le goût du public s'affinera et que la grande
masse des consommateurs saura faire la différence entre les
bons fruits et les fruits médiocres.
Cette constatation faite, on peut se demander si la pro-
duction est eu mesure de faire face à tous les besoins. Au-
jourd'hui, il est possible de répondre oui. car, depuis quelques
années, il a été planté, non seulement en France, mais aussi
ri surtout à l'étranger, une quantité considérable d'arbres
fruitiers.
Pendant longtemps, la France a eu le monopole de la
production des beaux fruits, et c'est sur nos marchés, c'est
chez nos cultivateurs que des marchands île l'étranger
venaient s'approvisionner.
La production fruitière à l'étranger. — Confiants
dans leur vieille renommée, les cultivateurs français ont,
peut-être, trop compté jusqu'ici sur leur supériorité, qui est
cependant très réelle et se sont désintéressés de ce qui s'est
fait à l'étranger. Mais, en présence de faits accomplis, ils com-
mencent maintenant à reconnaître qu'une concurrence
redoutablese développe contre eux au-delà de nus frontières.
Ce n'est guère qu'après avoir visité l'Exposition interna-
tionale de culture fruitière de 1894 que les exposants français
comprirent pourquoi nos exportations allaient sans cesse en
diminuanl sur les principaux marchés de l'Europe orientale.
Ce fut presque une révélation lorsqu'on vit les fruits tins du
Tj roi, par exemple, se partager avec les nôtres les faveurs
du public.
lui gens avisés, les producteurs du Tyrol, avaient pris la
peine de se déplacer, et d'aller étudier sur place les besoins
desdifférents marchés qu'ils voulaient accaparer et ils avaient
très bien organisé leur représentation commerciale. Ven-
dant, un peu meilleur marebéque nous, des produits légère"
LE JARDIN
155
ni inférieurs, il est vrai, mais néanmoins de bonne
qualité, faisant aux maisons sérieuses un crédit que, par
principe, la plupart des commerçants français refusent in
variablernentaux bonscon aux raaui aisclients étrangers,
établissant leurs offres de prix avec l'unité de monnaie des
pays d'exportation*, emballant leurs produits avec soin et
fBlt\ v
Fig. 73. — Panax Mastersianum.
(Plante nouvelle, voir page 152.)
recherche, sinon avec goût, donnant en un mot aux ache-
teurs mille petits avantages, que ceux-ci ne trouvaient et no
trouvent pas encore toujours en France, ils ne tardèrent pas
à s'assurer des débouchés importants, là où nous avions été
jusqu'alors les seuls fournisseurs.
Encouragés parées premiers sucrés, ils augmentèrent con-
sidérablement leurs plantations, ne cultiva ut qu'un très petit
nombre de variétés — mais les meilleures — et ne s'em-
barrassant pas des « fi uitsdecol lection », comme nous avons
tenda • à le faire chez nous. C'est ainsi que prit naissance
l'industrie des « fruits de luxe » dans le Tyrol du Sud.
Les cultivateurs du Tyrol ont eu de nombreux imitateurs
et des plantations considérables ont été faites ces dernières
années : en Styrie (Pommiers), en Hongrie (Pommiers,
Vignes, Pruniers), dans l'Allemagne du Sud (Poiriers et
Pommiers), en Crimée (Pommiers) et sur de nombreux
points de la. Russie méridionale (Bessarabie, Podolie), en
Belgique, en Hollande, en Angleterre, etc. Faut-iJ aussi
parler du Canada et des Etats-Unis où des milliers d'hec-
tares sont plantés d'arbres fruitiers — principalement des
Pommiers —en pleine production?
Est-ce à dire que la situation soit désespérée et que les
cultivateurs doivent abandonner la lutte'.' Non pas. Mais
il est grand temps d'aviser.
Grâce aux merveilleuses et inépuisables ressources qu'offre
notre beau pays de France; grâce aux sérieuses qualités du
cultivateur français, qui es! routinier, certes, mais qui aussi
est intelligent, travailleur et économe, nous pouvons, j'en
ai la conviction, envisager l'avenir avec confiance.
Avec de l'initiative, de la persévérance et un sentiment
juste des besoins futurs, [es cultivateurs peuvent non-seule-
ment conserver leur situation actuelle, en ce qui touche au
commerce d'exportation, mais encore l'améliorer considéra
blement. Prévoir et organiser: la solution du problème est là.
Danger de la surproduction. — Ainsi que je l'ai
dit plus haut, les plantations d'arbres fruitiers prennent
chaque jour une importance de plus en plus grande dans
toutes les régions tempérées et habitées du globe.
Indépendamment des pays que j'ai déjà cités, la colonie
du cap de l'.r.nne Espérance, 1 Australie, la Tasmanie, etc.
commencent en effet, à is envoyer régulièrement chaque
année des fruits variés d'assez lionne qualitéqui, heureuse-
ment, ne font pas grand tort aux nôtres, par suite du renver-
sement des saisons dans les deux hémisphères.
Il faut donc compter sur une énorme surproduction à bref
délai, surproduction qui aura pour conséquences naturelles
l'avilissement desprixet lamèxsente des produits inférieurs.
Nécessité de ne produire que de bons et beaux
fruits. — Cette perspective ne serait certes pas faite pour
nous rassurer si nous ne savions, par contre, que les fruits
de qualité inférieure seront les seuls eu tout au moins les
premiers atteints et que les beaux fruits trouveront toujours
preneur à des prix rémunérateurs.
Est-çè que les grands crûs ont eu à souffrir de la mévente
des vins en 1896? Non! il en est de même pour tous les
articles de qualité supérieure. C'est là une vérité économi-
que dont nous devons tenir grand compte. Aussi, conseille-
rai-jeaùx cultivateurs français de s'attacher, dès maintenant,
à ne produire et à ne livrer à la consommation que de
/" au c fruits de bonne qualité.
Le Poirier et le Pommier — je ne m'occuperai ici que de
ces arbres — sont cultivables dans tous les pays tempérés,
Fig. 74- — Ptychosperma Warleti.
(Plante nouvelle, voir page 152.)
mais ils sont loin de donner partout les mêmes produits. 11
faut, pour obtenir de beaux et bons fruits des conditions de
sol et de climat qui, nulle part, ne se trouvent aussi souvent
réunies qu'en France. C'est une supériorité incontestable
q ne nous avons sur les autres pays. Sachons donc en profiter.
(A suivre.) H. MARTINET.
156
LE JARDIN
CULTURES MÉRIDIONALES
LA BANETTE
La Banette ou Dolique est une Légumineuse que l'on
cultive beaucoup en Provence et dans le Bas-Languedoc.
Elle doit son nom de Banetteà la conformation desesgousses
qui ressemblent à des cornes de bélier. La Banette se nomme
encore Haricot-dolique et Dolique mongette (Dolichus un-
guiculatus). C'est une plante naine dont les tiges n'ont que
de 0"40 à O^ôO de hauteur; ses feuilles sont d'une belle
couleur verte, lisses et trifoliées, à trois folioles triangu-
laires.
La culture de cette plante est la même que celle du Hari-
cot nain; elle est donc peu difficile à pratiquer et peut être
entreprise par tous, sans qu'il soit nécessaire d'avoir de
grandes connaissances en horticulture.
Le terrain, dans lequel doit être semée la Banette. sera
au préalable bien préparée! bien ameubli. On doit aussi bien
le fumer. Le fumier de ferme est la meilleure fumure pour
cetteculture. La Banettesesème, en Provenceetdans leMidi,
un mois environ après les Haricots, Une température sen-
siblement plus chaude que pour la germination des Haricots,
est nécessaire à la germination de la Banette. On sème en
lignes ou en touffes, et il faut avoir soin d'enterrerlesgraines
assez profondément. Si on sème en touffes, il faut semer
quatre ou cinq graines par touffe. Les touffes doivent être
espacées entre elles de 0*30. On peut semer à la main sur
ados.
La Banette est plus délicate que le Haricot, et une frai-
cheur constante doit être maintenue durant sa germination ;
dans les commencements de la croissance de la plante. îles
binages assez fréquents et des sarclages sont également
nécessaires; il faut sarcler quand les plantes ont 0"06 à 0"07
de hauteur. Un binage est nécessaire une quinzaine de jours
après ce sarclage. Si la terre est légère, et si la séche-
resse survient, buttez légèrement pour activer la croissance
des plantes.
La Banette n'exige pas des terrains fertiles et l'un de ses
avantages est qu'elle se passe d'arrosages et qu'elle croît,
malgré cela, rapidement. Les fleurs de dimensions assez
grandes changent de nuances et passent du blanc au rose
et au lilas; elles ont sur leurs pétales une tache plus ou
moins foncée qui les caractérise. Les gousses sont de forme
presque arrondie. Les graines qu'elles renferment sont, lors-
qu'elles sont mûres, d'un blanc jaunâtre avec un point noir
au milieu. La maturité de la Banette, semée à la fin mai,
arrive à la mi-août. Le meilleur mode de la cueillir, c'est
de faire la cueillette delà mi-août à la mi-septembre, en
plusieurs fois. Cette espèce de Dolique a produit des variétés
ayant des graines de couleur et de grosseur différentes. La
Banette ne craignant pas la sécheresse et ayant besoin d'une
assez grande chaleur, est bien la Légumineuse par excellence
de la Provence et des régions du climat méditerranéen.
Aussi cultive-t-on la Banette ou Dolique mongette dans les
pays du bassin de la Méditerrranée, en Italie, en Espagne
et en Egypte.
Outre le Dolique nain ou Banette dont nous venons de
parler, on cultive aussi le Dolique à rames. Le plus appré-
cié des Doliques à rames est le Haricot-dolique de Cuba
ou Dolique asperge (Dolichus Asparagus) très cultivé en
Italie. Ce Dolique atteint deux à trois mètres de hauteur; ses
fleurs, de couleur jaune verdatie, produisent des gousses lon-
gues et pendantes qui contiennent, lorsqu'elles sont mûres,
des graines petites et rougeâtres. 11 est cultivé comme les
Haricots à rames et ses gousses sont consommées en vert.
Une autre variété de Dolique à rames, est le Dolique
Lablab, que l'on cultive beaucoup en Egypte. Ce Dolique a
les feuilles tant soit peu gaufrées, et atteint quatre à cinq
menés île hauteur. Ses fleurs en grappes s,, ut violettes ou
blanches, el -es gousses contiennent des graines blanches
ou noires. Ses Heur-, sonl très jolies et leur floraison dure
d'août en octobre. Cette variété est cultivée comme plante
d'ornement dans le Midi, tomme pour les Haricots, des
tuteurs sont nécessaires pour soutenir les Doliques à rames.
Nous avons consacré ces lignes à la Banette pour faire
connaître davantage cette excellente Légumineuse de Pro-
vence, qui. par ses qualités, mérite que l'on donne une plus
grande extension à sa culture dans la région de l'Olrt ter el
dans tout le Midi. LAG.
CULTURE EN POTS DES CANNAS
Mon intention, en écrivant cet article, n'est pas de parler
des Cannas tant au point de vue botanique et descriptif
qu'au point de vue décoratif, ce sur quoi il est superflu de
revenir, le sujet ayant été déjà à maintes reprises suffisam-
ment traité dans ses moindres détails, dans ce journal.
Je me propose, plus particulièrement, de parler aujour-
d'hui de la culture des Cannas en pots et d'en développer
les principes de culture basés sur les procédés pratiques
dont les résultats sont des plus satisfaisants.
Bien que, en principe, le Canna soit réputé d'une culture
facile et soit relativement peu exigeant sur le choix du sol,
il est néanmoins certains modes de cultures paraissant
être a tous points de vue préférables.
La culture des Cannas en pots diffère essentiellement
de leur culture en pleine terre. Si l'on tient compte de
l'extrême vigueur de ces plantes el des -oins assidus néces-
saires au maintient de l'équilibre de la végétation dans
une culture pratiquée aussi étroitement que la culture en
pots, il est facile, même aux plus inexpérimentés, de
reconnaître le mérite incontestable de cette culture, encore
trop peu connue et qui est appelée à rendre de réels services.
Lors de la mise en végétation, variant suivant l'épo-
que et le but que l'on se propose, il convient de prendre
toutes les précautions nécessaires pour détacher les rhizo-
mes de la souche mère. On facilite cette première opération
en débarrassant les rhizomes, à l'aide d'une spatule, de la
terre y adhérant depuis l'arrachage; c'est ainsi que l'on
j ■•■ut éviter toutes mutilations dans la division. Dès que le
choix des rhizomes les mieux conformés est fait, on les ra-
fraîchit avec la serpette. J'engage à se servir de poussière
deeharbon de bois pour appliquer sur chaque plaie afin d en
faciliter la cautérisation plus rapide ; faute de cette précau-
tion, les rhizomes risqueraient de pourrir. Avant de pro-
céder au premier em potage, il est bon d'attendreun ou deux
jours, afin que les plaies se cicatrisent bien sons l'acti le
l'air.
Premier empotage. — Il est difficile de préciser au
justeladate du premier empotage; d'une manière géné-
rale, l'époque varie du 15 février au 15 mars, selon que la
mise en végétation a été effectuée fin décembre ou fin
janvier. A cet effet, on choisit des godets de grandeur en
rapport avec la force et la nature des rhizomes, des goilei^
de 0ra,09 à 0°',1Û de diamètre conviennent, si toutefois ils
sont suffisamment profonds pour permettre d'y placer un
drainage suffisant.
La composition de la terre à employer est la suivante:
deux parties de bonne terre de jardin, une de terre franche
calcaire et une de bon terreau de couche. A ce mélange, il
esl bon d'ajouter un peu de sable. Le foui est ensuite inti-
mement mélangé et grossièrement tamise.
LE JARDIN
157
Les godets étant bien drainés, chaque rhizome esl déposé
an fond et placé de façon à ee que sa partie supérieure
puisse être aussi recouverte q n<' possible, puis on appuie
quelque peu la terre autour de ce dernier dans sa partie
inférieure, de manière à le maintenir aussi fixement que
possible ; à la surface, la terre doit au traire être tenue
meuble, pour que les racine--, lors de leur développement
oe rencontrent aucune résistance et que, de plus, l'air, la
chaleur et l'humidité puissent pénétrer plus facilement.
Les godets son I ensuite placés sur une iuih-Iih préalable-
ment montée à cette intention el donnant une température
moyenne de 15 à IN" environ. On les enterre de moitié de
leur hauteur seulement et de façon â ce qu'ils se trouvent
à peu de distance du vitrage. De celle façon, le volume
d'air étant plus restreint, la chaleur y est plus élevée.
Les Cannas, comme beaucoup d'autres plantes cultivées
s, lit sous verre, suit en serre, soit encore sous châssis,
réclament une grande s. un nie de lumière, il est donc indis-
pensable de maintenir les châssis aussi propres que possi-
ble en lavant le vitrage dès que le besoin s'en fait sentir.
D'autre part, je recommande tout particulièrement d éviter
I arrosage des godets nouvellement placés sur la couche et
cela jusqu â ce que la végétation si1 manifeste. En cas de
trop grande sécheresse, il est facile d'y remédier en don-
nant quelques bassinages avec de l'eau dans laquelle un a
fait dissoudre du nitrate de soude à la dose de 1/2 gramme
pour 1 litre il 'eau.
Je crois indispensable de faire ici une première remarque
au sujet des rhizomes laissés ainsi sans être arrosés contrai-
rement àce que l'on est tenté de faire. Il est en etfet inu-
tile d'arroser, car, d'une part, les rhiziunes de nature succu-
lente sont par conséquent gorgés de matières nutritives en
quantité suffisante pour aider la végétation à se déclarer,
et, d'autre part, ces rhizomes sont en contact avec la terre
fraîche et l'humidité développée par la couche en fermen-
tation. Dans ces conditions, l'émission des racines se pro-
duit de la façon la plus naturelle.
Si l'on tient c pte de ces quelques détails donnés en
passant, les Cannas se mettent en végétation d'une
manière uniforme dans un délai relativement court variant
de quinze jours ;, t h lis semaines.
A ce moment, il faut apporter toute son attention aux
suins. qui consistent à donner de l'air et à ombrer légère
ment, pour protéger ainsi les bourgeons encore trop tendres
de l'action trop directe des rayons solaires. Six à huit
semaines suffisent pour que les jeunes plantes aient garni
eu parti'' leurs godets de racines. Les réchauds ayant été
renouvelés environ quinze jours avant, on doit songera
établir d'autre part une seconde couche destinée à recevoir
les plantes lors du deuxième rempotage.
Deuxième rempotage. — D'une manier:' générale,
même si quelques plantes ne sont pas encore prêtes à subir
celle ii pi 'ration, on procède au deuxiè 'em potage dans le
courant d'avril. On se sert de pots de 0",1 1 à0°,15, suivant
la force des plantes; le compost à employer, préparé depuis
deux mois environ, doit se composer des quantités sui-
vantes : trois parties de bonne terre de jardin et une partie
de terre franche; on ajoute, pour un dixième du mélange,
du terreau de couche dans lequel on a mélangé intime-
ment du fumier en décomposition avancée, pour la va-
leur de 1 ::.
Si l'on veut avoir une bonne végétation, condition essen-
tielle pourobtenii une belle floraison , le compost doit ren-
fermer les encrais suivants : superphosphate minéral
500 grammes; sulfate de potasse 250 grammes et nitrate
de soude 150 grammes pour 100 kilos de terre. Dans le
cours de ces deux mois, on doit avoir remanié le mélange
deux ou trois fois.
Environ sept à huit jours avant de procéder au nouveau
rempotage,. on ajoute les engrais organiques suivants, qui
i à base d'azote el susceptibles d'être utilisés par la
plante dans un laps de temps relativement court: pou-
di eiie 250 grammes, colombine 150 grammes, sang des-
séché 100 grammes, corne torréfiée 500 grammes.
i eci fait, on prend les pins grandes précautions pour
conserver intacte les mottes des Cannas. On draine forte-
ment les pois, puis on recouvre les tessons employés à cet
effet avec du fumier décomposé que l'on appuie fortement
sur ces derniers et on ajoute un peu de sable pour éviter
que les racines ne soient en contact direct avec le fumier.
Cette opération a pour but d'empêcher que les engrais ne
se filtrent trop facilement dans la suite par les arrosages
de\ enus fréquents.
La terre, que l'on fait glisser autour de la motte à laide
d un tuteur assez flexible, est ensuite serrée assez fortement
autour de cette dernière en ayant soin de toujours conserver
la surface meuble.
Les plantes sont alors enterrées de nouveau sur la couche
et distancées suivant les besoins. Étant donné la saison plus
avancée et la plus grande robusticité des plantes, une
température de 12 â 15" suffit pour entretenir une bonne
végétation. Pour faciliter la reprise plus rapide, on tient
le- châssis fermés et on doi leux où trois bassinages
par jour. Dès que la végétation se manifeste à nouveau,
on donne de l'air, et des arrosages suivant les besoins.
Dans la première quinzaine de mai, les plantes ont une
tendance à prendre un développement considérable, aussi
est-il indispensable, à ce moment, de redoubler d'attention
et d'enlever complètement les châssis. Ainsi, les plantes
subissent des alternatives de froid et de chaleur, ee qui a
pour but de maintenir l'équilibre de la végétation, de for-
tifier les tissus sous l'action de l'air et de permettre aux
inflorescences de se former dans de meilleures conditions.
Néanmoins, il faut veiller à ceque les plantes ne durcissent
pas par suite de l'air encore trop vif à cette époque de l'année.
D'autre part, je recommande, d'une manière toute spé-
ciale, de surveiller attentivement les [liantes pour éviter
quelles s'enracinent dans la couche, soit par le fond des
pots, soit pardessus les bords. Faute de cette précaution,
les plantes ne tardent pas à devenir disgracieuses, par
suite d'une mauvaise conformation. On évite cet inconvé-
nient en ayant soin de tourner les pots de temps en temps.
Si l'on observe bien cette recommandation, on est surpris
plus tard des résultats obtenus : les plantes sont bien com-
pactes et d'une végétation ramassée, et le feuillage, très
étoffé d'ailleurs, tonne, par suite de la profusion des
bourgeons qui se développent, de magnifiques touffes dont
les inflorescences nombreuses se produisent avec ensemble,
donnant à la plante un cachet tout particulier.
Vers la fin de mai ou au commencement de juin, les
plantes commencent à fleurir. Il est bon d'éviter que les
inflorescences ne s'épanouissent complètement sous châssis,
t in y arrive en les plaçant en serre lorsque l'inflorescence
se montre. Dès lois, [es plantes pourront -être utilisées avan-
tageusement. La plupart des lionnes variétés étant très
florifères et multiflores, la floraison est d'autant plus pro-
longée que l'on maintient les plantes en végétation plus
constante par d abondants arrosages à l'eau contenant
différents engrais, tels que: matières fécales, purin, nitrate
de soude, etc.
Si. au contraire, on s,- propose d'obtenir de meilleurs
résultats et de produire des plantes poussées à un maximum
de culture remarquable. Je conseillerai alors de donner aux
plantes un troisième rempotage en pois de 0°,18, 0",20 à
0'",22 suivant la force des sujets. Ce dont nous parlerons
dans un prochain article.
(A suivre). JEAN GACHELIN.
158
LE JARDIN
CULTURE POTAGERE
CULTURE DU CARDON
Le Cardon esl une plante qui a passablement de ressem-
blances extérieures avec l'Artichaut. Comme chacun sait, le
Cardon est cultivé pour ses feuilles ou, plus exactement, pour
leur base et les cotes qui constituent un légume loin
d'être dépourvu de qualités. Les plantes potagères ayantune
véeétation aussi lente nue le Cardon sont rares. Semé de
bonne heure par exemple sur coud t planté aussitôl que le
temps le permet, il ne commence vraiment à prendre du
développement qu'à l'arrière saison.
Les semis de Cardon se fonl de plusieurs manières : sur
couche OU directement en pleine terre.
Je tiens à taire remarquer que le Cardon supporte mal
la transplantation, à moins qu'il ne soit tout petit : dans
ce cas. la reprise est certaine et n'est pas trop lente.
A un autre point de vue, le Cardon est une plante qui
n'apparaît sur les tables qu'à l'automne et pendant l'hiver.
A mon avis, il me semble donc y avoir bien peud'intérêt
à chercher à l'obtenir plus tôt.
Quoiqu'il en soit, le I lardon est semé :
1" Sur couche sous châssis, en plein terreau cm dans de
petits godets vers la fin du mois d'avril : puis mis en place
dans lé courant du mois de mai. M'appuyanl sur les consi-
dérations que j'ai données, je ne vois aucun avantage à agir
ainsi.
2° Directement en place, vers la fin du mois de mai, dan
un sol de fertilité ordinaire et profondément labouré
linéique temps avant qu'il reçoive les semences. Cette
deuxième méthode est susceptible de donner de 1res beau ;
Cardons. Dans la. majorité des cas, il est préférable de s'en
tenir à celle-là .
Le Cardon étant une plante qui atteint habituellement
de grandes dimensions, les pieds doivent être suffisamment
distancés entre eux. Un mètre en tous sens est une bonne
distance permettant aux feuilles de se développer dans toute
leur longueur sans trop se gêner.
Aux emplacements déterminés et marqués, après avoir
incorporé' au sol un peu de terreau, on pratique à la main, de
légères dépressions de 0™15 de diamètre environ, au fond
desquelles on sème quatre ou cinq ".raines, ii ll"0:i de dis-
i ; 1 1 1 . e les unes des autres.
Une fois la germination effectuée, lorsque les jeunes Car-
iions sont très apparents au dessus du sol, et qu'il n'y a plus
aucune crainte à eonce^ oir sur l'avenir de ceux qui doivent
cire conservés, on l'ail choix des pieds les plus vigoureux,
puis on supprime tous les autres, pour n'en conserver qu'un
seul à la distance indiquée.
J'ai dit que le Cardon avait une végétation lente, aussi
convient-il d'utiliser la surface comprise entre les lignes par
une plantation de salade- (Laitues, Cbi 'ées) el même un
semis de Radis. Pendant la. croissance, indépendamment
des binages assez fréquents du sol, assez souvent, le Cardon
réclame de fréquents arrosages, surtout pendant les mois de
juillet et d'août.
Nous le saxons, [a partie alimentaire du Cardon réside
dans les côtes des feuilles qui se sont élargies el épaissies.
Mais le rhizome qui se trouve dans la terre est aussi excel-
lent, il faut donc avoir soin, lors de l'arrachage, de ne pas
le laisser dans la terre.
Les col es des feuilles ne sont vraiment excellentes qu'après
avoir été privées de lumière pendant quelque-temps, lors-
qu'elles sont devenues blanches.
Les Cardonsse blanchissent ordinairemenl lorsqu'ils sont
parvenus à leur entier développement, à la (in du mois de
septembre ou dans la première quinzaine du mois d'octobre.
Le blanchiment peut se faire sur place ou bien dans une
cave ou dans un cellier.
Dans la première méthode. les feuilles des Cariions sont
toutes relevées et maintenues dans cette position au moyen
de plusieurs lien-. Ainsi réunies, elle- -oui entourées de
paille sur u épaisseur suffisante pour empêcher la lumière
il \ pénétrer, puis, puni- donner plu- de fixité aux pied-, on
en butte la base.
Dans la deuxième, les Cardons préparés comme il vient
d'être dit, empaillés ou non. suivant l'obscurité du local.
sontarrachés puis portés à la ca\ e où ils sont plantés les uns
à coté des autres, le rhizome enfoncé dans du terreau ou dans
du sable. Si la caveesl suffisamment obscure, il est absolu
mont inutile de les empaïller, on se contente do le- \ placer
en maintenant le- feuilles relevées.
Lorsque le- cote- sont jugées suffisamment blanches, les
Cardons peuvent être livres à la consommation.
Les pieds destinés à blanchir au dehors peuvent être ren-
trés en cas de froids \ if-.
Le ('avion de Tours et le Cardon plein inermesoni deux
excellentes va riéi es ; quoique la seconde ail l'avantage de ne
pas être munie d'aiguillons, la première est cependant tou-
jours la plus cultivée.
.1. FOUSSAT.
LES SOUCIS
Si ce u i;iai l le dédain stupide qu'on montre chez nous, mais
heureusement chez nous seulement, pour les (leurs jaunes
en générale! pour les Soucis en particulier, que Ton trouve,
dit-on, trop u couleur de ménage », ils seraient sans doute
autant estimés qu'il i dédaignés. Mais est-ce à dire que
e dédain soit justifié? Mille fois non. car il n'est pas à
notre connaissance, de plantes produisant plus d'effet déco-
ratif pour aussi peu de soins ipi en exigent les Soucis. Mais
voilà, leurs fleurs sont jaunes !
Les arguments ne manquent pourtant pas pour plaider
la cause du jaune. C'est une des trois couleurs fondamen-
tales, une de- plus communes dans les fleurs, la plus
voyante, celle qui s'altère le moins à la lumière, lapins
durable el aussi la moins fragile. 11 suffit, pour se rendre
compte de sa valeur décorative, de la comparer aux autres
couleurs, ou même simplement de comparer une touffe de
Soucis à une autre plante voisine.
Du reste, les Soucis ne sont pas tous uniformément jau-
ne-, il \ en a de toute- les nuances, depuis le blanc jau-
nâtre jusqu'au jaune d'or foncé, à l'orangé, à. l'abricot el
aussi des panachés de brun.
Les Soucis ont un avantage prépondérant au point de
vue cultural sur les autres plantes d'ornement el cet avan-
tage esl tout particulièrement appréi table pour les amateurs
.u ue peinent consacrer beaucoup de temps, ni d'argent à
leur jardin.
Quelques sous suffisent pour se procurer les graines
nécessaires à l'ensemencemenl d'une corbeille et, au besoin,
ces -raines se contenteront d'être jetées au hasard sur la
terre. Quelles sont doue les plante- qui peuvenl bien être
moins exigentes qu'eux '.'
Leur porl est d'une régularité remarquable, leurs tiges et
pédoncules sont suffisamment forts pour ne jamais se cou-
cher ni se casser et ne nécessitent par suite aucun tuteurage
ni pincement : ils supportent sans souffriT la grande cha-
leur, la longue sécheresse et ne nécessitent aucun arrose-
meiii : il- -eut absolument exempts de toute maladie et
des ravages des insectes; leur tiiiraison esi généreuse el de
longue durée el la couleur vive et bien tranchée des Heur-
LE JARDIN
150
permet d'en former des groupes bien voyants sur les points
éloignés des vues perspectives, d'en obtenir, en les asso
eianl à d'autres plantes à Qeurs de couleurs différentes (rouge,
lilas, bleue ou violette), des contrastes d'un très bon effet.
<'n peut encore et très avantageuse ut en disséminer des
pieds sur les bords des massifs d'arbustes, en former des
bordures, des lignes, des touffes éparses dans les plates
bandes ou en orner au besoin complètement les corbeilles.
Enfin, leur peu de délicatesse permet facilement d'en obte-
nir en fleurs à toute époque de l'année, même en plein
hiver et alors ils ne feraient pas mauvaise figure dans les
serres froides et jardins d biver.
Tous les Soucis de nos jardins sont des variétés horti-
coles et à fleurs doubles du Calendula ofjicinalis. origi-
naire de l'Europe australe. Ces variétés, dont l'origine de
quelques-unes est déjà fort aneienne, sont au nombre du m-
bonne demi-douzaine et remarquables par les grandes
dimensions de leurs Heurs et leur duplicature parlait'-, i
tant est qu'on puisse appliquer ce terme à des Composées.
Les pins distinctes el les plus remarquables sont :
-JfPI
t
. ..:*• f^
Fig. 75. — S suci double panaché Météore.
Souci double à grandes fleurs, à fleurs très grandes et
d'un beau rouge orangé foncé.
Souci double blanc jaunâtre, à fleurs un peu petites,
mais blanc crème ou jaunâtre.
Souci double panaché Météore, à Heurs larges, dont les
ligules sont curieusement lignés d'orange et de saumoné,
avec l'extrémité frangée, ce qui leur donne un aspect pana-
ché et très élégant (fig. 75).
Souci double panaché Prince d'Orange, diffère simple
ment du précédent par sa couleur plus foncée.
Souci double jaune vif, que son nom caractérise suffi-
samment.
Souci double à la. Reine, ou Souci de Trianon, à fleurs
jaune clair, parfois nuancées d'un peu de brun, à l'extrémité
des ligules.
Souci double Le Proust, à fleurs un peu bombées, jaune
nankin ou abricoté spécial, avec le sommet des ligules hm-
brié et finement bordé de brun.
Souci double prolifère, S. à bouquet ou .S'. Mère de
famille. Variété plus curieuse que réellement décorative,
dont les capitules produisent, comme dans la Pâquerette
de ce dernier nom, plusieurs autres petits capitules pédi
celles, disposés eu i-niiro sous le capitule principal.
ainsi qu'on le voit nettement dans la fig. 715.
i >n cultive encore dans les jardins quelques autres espè-
ce de Soucis, dont les deux suivantes sont les principales;
la dernière n'est pas, du reste, un Souci dans le s.-ns bota
nique et n'est plus admise dans ce genre.
Souri suffrutescent (Calendula suffruticosa Yahl).
h. pèce à longues tiges rameuses, grêles, divariquées, touf-
Fig. 76. — Souci prolifère.
lues, garnies de petites feuilles étroites et produisant de
nombreuses petites fleurs jaune vif, simples et longuement
pédonculées (fig. 77). Malgré son nom, qui peut, le faire
supposer vivace, il n'en est pas moins parfaitement an
nuel. Il est encore peu répandu, car son introduction de
I Algérie ne date qtie de 1889.
Souci plumai (Calendula vel Dimorphotheca pluvialis
Mœnch.) Plante annuelle, introduite du Cap depuis plus de
deux siècles, formant une touffe étaiée, diffuse, dont les
rameaux se terminent par des capitules longuement pédon-
cules, simples, à fleurons rayonnants blancs en dedans, vio
lacés en dehors, avec le disque pourpre violacé. Ces capi-
tules s'épanouissent le matin et restent ouverts jusqu'à 3 ou
1 heures; mais, lorsque le temps s'assombrit ou qu'il sur-
vient un orage plus tôt, ils se ferment et cette aptitude bien
Souci suffrutescent.
connue du teste, qui a valu ;\ la plante ses noms familiers
il.- Souci pluvial on Souci hygrométrique. Il eu existe une
variété double, dont les capitules restent épanouis toute la
journée, et leur aspect est particulier à cause de la couleur
violacée de la face externe des languettes, <■'• qui les lait,
paraîtrecomme panachés. Enfin, on a obtenu une formedite
160
LE JARDIN
hybride, don) Les fleurons Liguléssont blanc jaunâtre ci non
violacés en dehors.
Quelques autres espèces de Calendula et de Dimorpho-
ieca ont encore été introduites, niais comme elles ne valent
pas la précédente au point de vue décoratif, on ne les ren-
contre guère que dans les jardins botaniques.
La culture des Soucis e*t m simple, que nous pourrions
parfaitement nous dispenser d'en parler. Nous pensons
néanmoins qu'il n'est pas inutile d'en dire quelques mots,
ne serait-ce même que pour en faire ressortir l'extrême
simplicité.
Tour obtenir îles plantes forte- ci llcuries de bonne heure,
on sème en septembre el on repique les plants en pépinière
abritée, pour ne les mettre en place qu'au printemps sui-
vant. Pour la floraison estivale, on sème de mars en mai,
préférablement en pépinière, et pour obtenir des plantes
fleuries à l'auto I au besoin en hiver, on sèmeen juillet-
août. Les plants supportent facilement la transplantation,
même à une époque avancée, si on a soin de leur ménager
une petite motte et de les arroser pendant quelques jours.
L'espacement nécessaire entre les pieds esl d'environ 0m50.
On peut au besoin semer en place au printemps, mais alors
très clair et il faul encore ne pas craindre d'éclaireir les
plants, car les plantes deviennent alors plus fortes et plus
belles. Les soins sommaires de propreté son) ensuite seuls
indispensables, car ces plantes supportent facilement la
sécheresse.
Le Souci pluvial supportant difficilement le repiuage
ordinaire, on le sème habituellement en place, au prin-
temps, et de préférence en touiîos de plusieurs pieds.
Souhaitons, pour terminer, que ces lignes puissent faire
pâlir aux yeux de nos lecteurs, le. malheureux jaune de nos
Soucis.
S. MOTTET.
Les Froduiis de Culture forcée aus Halles
Les Haricots vert tins se sont vendus de 3 fr. 50 à 8 francs
le kilo.
Pendant cette première quinzaine de mai, il a été apporté
environ 200 Melons chauffés; selon sa grosseur et sa finesse,
le Melon de bonne qualité fait de 10 à 30 francs.
Environ 180 kilos de Raisin Frankenthal, de 8 à 14 francs
le kilo.
De M. Anatole Cordonnier, le premier Raisin Muscat, le
12 mai, vendu 22 francs le kilo; puis ensuite de 15 à 21 francs.
De ce même producteur, du Raisin Fosfer's Seedling,
adjugé de 12 à 17 fr. 50 le kilo.
Quelque beaux Cerisiers, bien couverts de fruits à matu-
rité, de 6 à 30 francs.
La caisse de Cerises Anglaise, de 5 à 6 francs.
Les dernières Framboises Hornet, à 3 fr. 50 le petit pot.
Les prix des Fraises sont toujours faibles; quelques
caisses de Fraise Noble (Laxton) se sont vendues encore
moins cher que la Fraise D' Movère.
Les mauvais temps des premiers mois de l'année ont
occasionné la chute de beaucoup de Pèches de première
saison; il en reste peu, mais elles sont belles, aussi sont-
elles adjugées à des prix assez élevés variant entre 1 et
2 francs pour les moyennes, et 3 à 12 francs pour les grosses
et les extra.
Quelques Pêches Grosse Mignonne, qui ne se sont pas
vendues plus cher que les Pêches Amsaen, parce qu'elles
ne sont pas d'un aussi beau coloris que ces dernières.
Les Brugnons de provenance belge s'adjugent de 14 fr.50à
26 francs la caisse de 6 fruits.
Environ, 200 Prunes à 1 franc.
La vente des Ananas en pots est presque nulle.
Les fleurs printanières ont remplacé les fleurs de culture
forcée; il ne reste d'intéressant à signaler que les bottes
de Roses depuis 1 franc jusqu'à 8 francs, pour les Roses
La France extra.
Les Lis, de 3 à 4 francs.
J. M. BUISSON.
Société Nationale d'Horticulture de France
Séance du 13 mai 1898.
COMITÉ D'ARBORICULTURE D'ORNEMENT.
Le principal attrait de la séance résidait surtout dans les
nombreux apports de Lilas.
Tout d'abord, le lot de remarquables variétés présentées
par le Muséum, parmi lesquelles : les intéressants hybrides
de Syringa Josikea et de Syringa Emodi, le curieux Lilas
de Perse à feuilles laciniées, les belles variétés: Aline
Moqueris, Lucie Balte). Géant des batailles, Léon Si-
mon, etc. En outre, plusieurs jolis Deutzia.
L'apport de M. Croux, du Val d'Aulnay, était également
fort beau ; en outre des variétés à fleurs doubles : Mme Le-
moine blanc, Michel Buchner ardoise, etc., et des variétés
simples, comme Marie Legray, Alun' Moqueris, etc.. une
très belle variété nommée Macrostachia, à grandes fleurs
rosées, a été très admirée.
M. Lecointe, de Louveciennes, présentait sa remarqua-
ble variété de Lilas Mlle Fernande Viger, à fleurs blanc
pur, en thyrses énormes.
M. Thureau, de Garches, soumettait, à l'appréciation du
Comité, deux variétés de Lilas: l'une inédite à (leurs violacées
très jolies, l'autre à fleurs blanches nommée Mme Thureau,
peu différente de Mlle Fernande Viger.
M. Cochet-Cochet, de Coubert, avait apporté la variété
de Lilas improprement dénommée Phitemon Cochet et
dont le nom véritable, ainsi que l'a fait remarquer le pré-
sentateur, est Philemon tout court.
M. Bruneau, de Bourg-la-Reine, en outre de quelques
belles variétés de Lilas et d'arbustes variés divers, tels
que Spirœa Van Houtei, etc., un Chamœcerasus à fleurs
roses, a très grandes fleurs.
Enfin, de M. Baltet, de Troyes, un apport, très important
d'arbustes divers fleuris: Lilas, Paria, Cytisus etc., parmi
lesquels se remarquait le toujours curieux Cytisus Aaami.
COMITÉ D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE.
M. Parent, de Rueil, continuait ses apports de Pêche
Amsden et présentait en môme temps six splendides Pêche
Grosse Mignonne.
COMITÉ DE CULTURE POTAGÈRE.
M. Parent présentait également deux jolis petits Melon
Cantaloup Prcscott, encore mieux formés et plus beaux que
celui apporté à la dernière séance.
COMITE DE PLORICULTURE.
M. Page, jardinier-chef chez M. Robert Lebaudy, avait
apporté un lot de Caladium du Brésil d'une culture irré-
prochable et de coloris remarquable, ainsi que de beaux
Srreptocanpus, de coloris très variés.
M.Gillard,de Boulogne, de superbes Chrysanthemum fru-
tescens var. Etoile d'or ou Anthémis Etoile d'or, bien
fleuris et bien boutonnés ; variété déjà ancienne, que le
présentateur est parvenu à faire fleurir toute l'année
abondamment .
M. Béraneck présentait un Gardénia Fortunei, ancienne
plante très vigoureuse, mais moins florifère que les variétés
plus nouvelles.
De très beaux Pétunia superbissima à /'leurs doubles
étaient présentés par M. Dupanloup : par M. Caulier, de
Beauvais, des fleurs de ses remarquables variétés de Ciné-
raires tant admirées au dernier Concours agricole de Paris.
Enfin, M. Jarry-Desloges avait apporte de très belles
Meurs d'Arisio/ochia brasiliensis, espèce très florifère et
très ornementale, confondue à tort, ainsi que l'a fort bien
expliqué, l'an dernier, notre collaborateur, M. J. Gérôme,
avec les A. grandiflora et A. gigantea (t).
COMITÉ DES ORCHIOÉES
M. Ragot, de Paris, présentait un fort joli Lœlia hybride
de L. grandis XL. cinnabarina et quelques belles espèces
et variétés de Masdevallia. M. Piret, d'Argenteuil, un beau
Cattleya Mossiœ. M. Bert, de Bois-Colombes, une nouvelle
variété remarquable A'Odontoglossum crispum, qui a reçu
le nom de Président Viger. M. Belin, d'Argenteuil, un Cat-
tleya Skinneri alba et "le Sobralia imperatrix, présenté
pour lapreniiere fois àla Société et m111 '■<■ été 1res admiré.
M. Béraneck, de Par s, un fiel exemplaire d'Oncidium
Marschallianum. M. Bouchardot, de Paris, le Masdevallia
Veitchiana grandiflora, assurément la plus belle variété de
Masdevallia, Enfin M. Mantin, amateur à Olivet, d'intéres-
sants hybrides de son obtention, parmi lesquels : le La-lio-
Cattleya elegans bicolor, le Cypripedium inversanium, etc.
J. FOSSEY.
(1) Le Jardin, 1897, page 308.
LE JARDIN
161
LE JARDIN. - N" 271. - 5 JUIN 1898.
CHRONIQUE
Doit-on dire un bulbe on une bulbe'? L'habitude fait de
bulbe un mot masculin, l'Académie, au contraire, !<• veul
au féminin. Quelques botanistes, peu nombreux il est vrai,
sontde l'avis de l'Académie, entré autres Duchartre. Larousse
penche pour le masculin. Il nous semble qu'il n'y a pas
grand inconvénient à laisser dire un bulbe ou une bulbe.
Les intéressés choisironl suivanl leur tendance d!esprit,
d'autant plus que. pour Littré, les bulbes des botanistes sont
féminins, tandis que le bulbe des anatpmistes, (bulbe du
cerveau, bulbe artériel etc.) est du masculin. Suivant l'an-
tique usage et malgré l'Académie, je suis avec les anato-
mistes et, si vous n'j voyez pas d'inconvénient, je conti-
nuerai à dire et à écrire : un bulbe.
*
■
Du rôle des éclipses dans la botanique! M. Marshal
Woodrow nous le fait connaître dans une note du Garde
nors' Çhroniclo relative aux collections botaniques faites
dans le Deccan, par la mission chargée d'observer l'éclipsé
totale du 22 janvier 1898. La dominante dans la végétation
naturelle était formée de Prosopis spicigera, de Dichros-
iachys, de Cassia, de Crotalaria, de Cardiospermun Hali-
cacabum. 130espècesont été recueillies, parmi lesquelles 1rs
Graminées 6gurent pour 26 et les Légumineuses pour 27.
Une seule était nouvelle pour la science, une Graminée à
laquelle, en raison des conditions dans lesquelles elle a été
découverte, M. Woodrow adonné le nom de Isachne obs-
cure et qui. sous sa dénomination vernaeulaire de Tan-
Sawa esl usitée dans l'alimentation.
L'Exposition de la Société nationale d'horticulture; qui
vient d'avoir lieu, aétéun véritable succès à tous les points
de vue. Son Salon des Beaux-Arts est une des plus heu-
reuses innovations qu'on pouvait imaginer. La presse toute
entière a été unanime à célébrer, comme elles le méritaient .
les floralies des Tuileries. C'est à peine si une voix discor-
dante signale à la vindicte publique « les vendeurs de ca
talogues, qui se croient obligés de hurler leur marchandise
d'une voix agaçante ». Notées en passant quelques appré-
ciations plus ou moins fantaisistes telles que : « les Arums
sont froids mais ils embaument non bien encore: « les
l'élargoniums sont honnêtes aussi, avec un peu des fautes
de coloration qui sentent la province et fonl songer à des
chapeaux de notairesses ou de préfètes à l'office du diman-
che » et ailleurs . « les Lilliacées, plus ardentes que les
Lys et moins sataniques pourtant que leurs frères les Lys
rouges, les courbes voluptueuses des Clématites comme de
jeunes veuves consolables et amoureuses... » Après cela.
tirons l'échelle.
■
Lu dans ua journal qui se publie en Algérie:» M.X., hor-
ticulteur de Paris, a l'honneur d'informer « l'honorable pu-
blic » qu'il arrive dans cette ville avec un assortiment con-
sidérable de plantes venant directement de ses pépinières :
arbres fruitiers, arbres et arbustes d'ornement,., une gratifie
collection de Rosiers nouveaux et remontants ayant obtenu
1rs premiers prix aux Expositions de Paris. Dernière
semaine de vente ; prix réduits. » Est-ce la collection mise
en vente qui a obtenu les premiers prix ou bien est-elle
formée de variétés ayant été honorées de cette haute récom-
pense ?.. On ne peut que conseiller aux habitants de la
ville de 1). de faire un ample choix...., il est plus que
probable qu'ils en recevront pour leur argent.
Ya-t-il falloir mettre bientôt les Orchidées à l'index!
i rn-iiiies d'entre elles s. un aussi dangen uses que lés fruits
américains qui ont amené en Europe l'énigmatiqùe San
Jose'jScale. Avec une touffe de. Chysis aurea, est arrivé à
Londresun insectedu pays du fameux l'on de Saint-Joseph,
un cousin de VAspidiotus, leCereplastes cistudiformis, du
Mexique et du Chili. L'Angleterre va-t-elle, en manière
de représailles, prohiber les arrivages de végétaux ou de
fru^ps de ces deux pays"? Ce ne uè serait que logique, si
elleagissait comme L'Allemagne, oh plutôt si elleavaiten
vie'ae ehereher une querelle... d'allemand.
i » 1 1 va pouvoir, parait-il, prévoir la température minima
de la nuit, dans l'après-midi de la journée qui précède.
D'après le Directeur du Jardin botanique de Dresde, les
celées nocturnes du printemps peuvent être évitées en
déterminant d'avance, comme suit, le maximum d'abaisr
e ut du thermomètre pendant la nuit. <»n prend la tem-
pérature à deux heures de l'après-midi avec un thermo-
mètre mouillé dont le réservoir a été entouré de gaze imbi-
bée d^eau et on déduit 4 degrés et demi. La difléren oi-
responct, à un demi degré prés, à la température minium
de la nuit suivante. Ainsi, si le thermomètre mouillé donne
li" à deux heures, il faudra s'attendre à avoir, comme mi-
nimum de l'abaissement nocturne, 2 degrés 1/2. Si, ces indi-
cations sont exactes, nul doute qu'elles ne rendent de signa-
lés services aux horticulteurs.
Le Gardcncrs' Chronicle nous annonce l'apparition
d'une nouvelle rose qui sera certainement la bienvenue ; la
planche qui accompagne l'article est tout à fail engageante.
Ce nouveau Rosier n'est autre que le produit d'un croise-
ment entre le Rosier Polyantha Golden Fainj, variété
naine introduite par Bennett, et le curieux ÇrimsonRam-
bler qui a joué le rôle de porte-pollen. Par l'ensemble de
ses caractères végétatifs, il rappelle le Crimson Rambler,
tout en étant un peu plus délicat. Le coloris est blanc teinté
de rose et de saumon et les fleurs, réunies en groupe par 15
à 25. Cette rose à sensation est encore une haute nou\ eauté
puisque les premières fleurs n'ont été présentées à la Société
royale d'horticulture de Londres que le 26 avril dernier par
MM. Paul and Son.
■
Quelle est au juste la valeur alimentaire des Champi-
gnons? On a donné comme parole d'Evangile que ces
Cryptogames peuvent rivaliser avec les aliments les plus
substantiels ; e'esl de la chair végétale, répète-t-on à s.-itiéié.
Dernièrement encore, le mycologue américain Peck décla-
rait que, secs, ils renferment jusqu'à 50 0/0 de protéine ou
de matières azotées. Ce serait trop beau et, à l'époque de la
poussée, les boucheries n'auraient plus qu'à se fermer. 11
faut en rabattre de beaucoup devant les analyses ininu
lieuses faites par Mendel. Le. Champignon de conclu- ne
contient que 1,12 pour 0/0 d'azote; le Coprinus comatus
5,79; le Marasmius oreades, 5,97 el la Morille, 1,66. I.1'
pouvoir nutritif est donc infiniment moindre qu'on se
l'était imaginé. La teneur en azote est faible, mais relie en
hydrocarbonés nutritifs, permet d'eu l'aire des aliments
.iri-essoii-es, sans pouvoir leur attribuer un rôle essentiel
dans la nutrition.
Willy, le joyeux Willy, demande pourquoi on ne s'ali-
niénte pas uniquement de légumes et de fruil , i bai nu sui-
vant ses affinités. Ainsi le Cèpe serait réservé aux vigne
rrjôs, les Navets aux artistes, les Carottes aux troupiers,
les Fruits secs aux employés de ministères, les Groseilles
à maquereaux aux gentilshommes sans moeurs, la Poi
aux filles d'Eve, la Chi-Corèe aux Chinois, les Pois aux
lutteurs, les Dattes aux historiens et arrêtons-nous
car « le lecteur français veut être respecté. » P. 1IARIOT.
162
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Mérite agricole. — A l'occasion de l'inauguration du
Monument Hardy, M. le Directeur de l'Agriculture a re-
mis, au nom du Gouvernement, à M. X. Lafosse le dé-
voué Professeur, agent comptable de l'Ecole, la croix
d'officier du Mérite agricole, récompensant ainsi les nom-
breux services rendus par le collaborateur infatigable de
M. A. Hardy. Cette distinction bien méritée a été saluée
d'applaudissements répétés auquels s'associeront tous ceux
qui connaissent M. Lafosse.
D'autre part, M. J. Coutan, l'un des sculpteurs du Mo-
nument, a été nommé chevalier du mêmeordre.
Le Conseil supérieur permanent de l'Enseigne-
ment agricole. — Ce n'est un secret pour personne que
renseignement agricole, malgré son organisation excellente
en principeet malgré les immenses services qu'il a déjà
rendus, n'a pas donné encore tous les résultats qu'on en
attendait et a surtout réussi à une chose, à grever assez
notablement le budget.
Le rapport de M. Méline sur l'enseignement agricole,
inséré au Journal Officiel du 28 mai. après avoir exposé le
classement hiérarchique en trois degrés correspondant aux
trois degrés universitaires (le primaire, le secondaire et le
supérieur) des créations se rapportant à. cet enseignement
et après avoir établi que les quatre-vingt deux écoles for
ment un budget de 4 millions de francs, constate que la
première chose dont ou est frappé, est la disproportion
existant entre le nombre des professeurs (tiô!) et celui îles
élèves (2.850 seulement!). De plus, ajoute le rapporteur,
dans beaucoup d'établissements, il n'y a guère que des
boursiers et, sans eux, il faudrait presque fermer l'école.
Enfin, à leur sortie des écoles, ces boursiers.au lieu d'aller
à l'agriculture, comme cela devrait être, demandent pres-
que tous des emplois de l'Etat et surtout des places de pro-
fesseurs. Si bien que, pour une quinzaine «le places actuel-
lement vacantes, il y a plus de cinq cents demandes!
Il est donc bien démontré qu'il y a d'urgentes réformes à
apporter et c'est clans le but d'étudier en quoi elles doivent
consister qu'a été décidée la création d'un conseil perma-
nent supérieur de l'agriculture.
Ce conseil sera composé de membres de droit et de trente
membres nommés par décret.
Les membres de droit sont :
Le ministre de l'agriculture, président ; le directeur de
l'agriculture; le directeur des forêts; le directeurde l'hydrau-
lique agricole; ledirecteur des haras; le chef du cabinet du
ministre de l'agriculture; les inspecteurs généraux de l'agri-
culture et de renseignement agricole; l'inspecteur général
des écoles vétérinaires; le directeur de l'Institut agrono-
mique ; le directeur de l'Ecole forestière ; le directeur de
l'Ecole nationale d'agriculture de Grignon ; le président de
la Société nationale d'agriculture de France; le président
île la Société nationale d'encouragement à l'agriculture ;
le président de la Société des agriculteurs de France.
Les autres membres sont choisis parmi les notabilités
agricoles et scientifiques, parmi les membres du corps
enseignant, parmi les agricultures et les présidents d'asso-
ciations agricoles. Voici leurs noms:
MM. Bénard, membre de la Société nationale ((agricul-
ture; Berge (René), directeur d'exploitations agricoles;
Cornu, professeur au Muséum d'histoire naturelle ; Dehé-
rain, professeur au Muséum ; Dybowski, directeur de
I agriculture et du commerce de la régence de Tunis ; Egrot,
[.résident du syndicat des constructeurs de machines et
d'instruments d'agriculture; Portier, administrateur du
comice agricole de Rouen ; Grandeau, professeur au Conser"
vatoire des arts et métiers ; Jonnart, du Périer de Larsan,
de Saint-Quentin, Yiger. députés; Le Play et Teisserenc
de Bort, sénateurs: Lhotelain, président du comice agricole
de Reims; Lugol, président de l'Union des associations agri-
coles du Sud-Est; Maldant. président de la Société vinieôle
de Beaune ; Magnien, professeur d'agriculture de la Côte-
d'Or ; Mersey, conservateur des eaux et forêts: Moisant,
Nouette-Delorme, Prillieux, Sagnier. Têtard et Vacher,
membres de la Société nationale d'agriculture ; Petit, pré-
sident du syndicat agricole de Seine-et-Oise ; Saint-René-
'taillandier, vice-président de la Société des viticulteurs
de France ; Tisserand, directeur honoraire de l'agriculture ;
Tribou. ancien président de l.a Société des agriculteurs du
Nord ; Trouard-Riolle, inspecteur de l'enseignement agri-
cole.
L'horticulture n'est donc représentée, dans ce conseil, que
par MM. Yiger, député, Président de la Société nationale
d'horticulture de France et Max-Cornu, le savant Professeur
de Cultures du Muséum . Il est vrai que leur compétence
ci leur dévoùmentà la cause de l'horticulture nous sont des
garants que l'enseignement horticole ne sera pas oublié.
Fête de bienfaisance de la Société nationale
d'horticulture de France. — Cette tète, organisée au
profit de la caisse de secours de la Société, a eu lieu le samedi
21 mai dans la grande salle des séances de la Société et a
été de Ions points réussie.
La salle avait été admirablement décorée par M. Dallé,
horticulteur à Paris, qui avait tenu à se surpasser, et y
avait réussi. Aussi, tous les assistants, qui formaient, on
peut le dire, autant de connaisseurs, ont-ils été unanimes
pour lui adresser leurs compliments aussi vifs que sincères.
Le concert, organisé- par M. Emile Bourgeois, avec le
concours d'artistes de la Comédie-Française, de l'Opéra-
Comique, de l'Odéon, etc.. a été des plus intéressants, tant
par la valeur des artistes que par le choix des sujets.
Le bal, très animé, qui a succédé au concert et a clôturé
la fête, a eu un cachet parfait de bon ton et d'élégance, en
même temps qu'un véritable caractère familial. Il réu-
nissait nombre de jolies jeunes femmes et jeunes filles aux
fraîches et élégantes toilettes, et ne s'est terminé qu'à cinq
heures du matin.
Chacun s'est séparé en se promettant à l'année prochaine.
Étant donné le succès parfait, répétons-le, obtenu par celle
première tentative, il n'est pas douteux, en effet, que cette
fête ne prenne une importance chaque année de plus en
plus grande, au profit îles infortunés de l'Horticulture ël
pour la grande joie de la jeunesse horticole et de l'âge mûr
aussi.
Celle première fêle, dont le produit a élé de 3.700 francs,
laisse, une fois les frais déduits, une somme d'environ
500 à 600 francs dans la caisse de secours, ce qui est un fort
joli résultat.
M.. Mme et la toute charmante Mlle Fernande Viger
avaient, en honorant la fêté de leur présence, marqué
quelle profonde sympathie ils portent à tout ce qui touche
à. l'horticulture.
Le Congrès horticole de 1898. — Le 14° Congrès
organisé par la Société nationale d'horticulture de France
s est ouvert, en présence de 215 membres, le vendredi 20 mai,
à 3 heures, sous la présidence de M. A. Viger. Etaient pré-
sents au bureau. MM. IL de Vilmorin, Mussat, Chatenây
ei Bergman.
M. Le Président, dans une de ces allocutions si spirituelles
dont il a le secret, a tout d'abord examiné brièvement
l'importance des travaux misa l'étude el la valeur des
mémoires présentés. lia adressé ensuite ses félicitations et
celles du congrès au secrétaire, M. Bergman, promu, ainsi
que nous l'avons annoncé, au grade d'officier de l'Instruc-
tion Publique.à l'occasion du Congrès dont il est le secré-
LE JARDIN
IG3
taire depuis 1 I ans. Puis, après avoir remercié les auteurs
des mémoires préliminaires, il a procédé à la nomination
des récompenses suivantes :
Pour la deuxième question (Des styles et des genres de
l'ornementation des jardins et leur application), une
médaille d'argent a été accordée a notre collaborateur
M. Albert Maumené.
Pour la cinquième question (Des assolements eu culture
potagère, principalement étudiés pour le jardin du proprié
taire ou du particulier: indiquer tout ni qui est de nature à
favoriser la succession régulière dos récoltes), quatre mé-
daillesonl été décernées : une médaille d'or & noire cama-
rade M. A. Magnien, chef de cultures à l'Ecole nationale
d'agriculture do Grignon; une médaille de oermeil à notre
camarade et collaborateur M. .1. Foussat, chef de cultures à
l'Ecole pratique d'agriculture Mathieu de Dombasle, àTom-
blaine près Nancy ; une médaille d'argent à M. Ed. Zacha-
rewiez, professeur départemental d'agriculture de Vaucluse :
une médaille de bronze à M. .1. B. Lavialle, instituteur à
I londat.
Pour la sixième question (Etude des parasites végétaux
qui attaquent les Rosacées usitées en horticulture; exposé
des moyens propres àen prévenir ou a en combattre l'action),
le mémoire de M. Roze a été admis à l'impression.
Pour la huitième question (Dos poteries usuelles et do
leur importance dans l'horticulture), une qrande médaille
d'argent a été décernée à M. Wiriot, ingénieur, fabricant
de poteries.
Pour la neuvième question (De l'influence du sujet sur le
greffon et du greffon sur le sujet), le mémoire de M. L. Da-
niel, professeur au lycée de Rennes, a été admis à l'impres
sion.
Pour la dixième question (Des arbres e( arbrisseaux
d'ornement de plein air cultivés pour leurs Heurs ; opérations
de taille en rapport avec la connaissance de leur mode de
floraison), une grande médaille de oermeila été décernée à
M. Chargueraud, professeur d'arboriculture de la Ville de
Paris, et une grande médaille d'argent à M. Charles Bal-
tet. horticulteur à Troj es.
La première question, au sujet de laquelle aucun mé-
moire n'avait été déposé, adonné lieuàune communication
très intéressante île M. Buisson qui, appuyé par M. Salo-
mon. a fait voter à l'unanimité le vœu suivant :
« Le Congrès demande à M. le Ministrede l'Agriculture,
de restreindre la culture des fruits forcés à l'Ecole natio-
nale d'horticulture de Versailles dans les mesures des be-
soins de renseignement ».
La sixième question a donné lieu à des échanges de vues
fort intéressantes entre M. E. Roze, auteur du mémoire
imprimé, M. Lucet et quelques autres membres du Con-
grès.
Sur la neuviève question, M. L. Daniel, auteur du mé-
moire imprimé, a apporté des échantillons des résultats
obtenus eta donné des explications fort goûtées; il promis de
nouveaux échantillons pour 1899.
L'ordre du jour étant épuisé'. M. Théveny a fait adopter
le vœu suivant :
h Le Congrès, persuadé de L'intérêt et de l'utilité que pour-
rail présenter l'établissement de musées régionnaux horti-
coles et agricoles, exprime le désir de voir ces musées se
créer en France, laissant aux initiatives locales le soin de
les décider et de les exécuter. >
Axant de se séparer, le Secrétaire a demandé aux personnes
présentes de vouloir bien lui faire parvenir, le plus tôt pos-
sible, les questions qu'elles voudraient voir poser pour 1<»
Congrès de 1899, la commission d'organisation désiranl
publier le programme de l'an prochain en même temps que
le procès verbal de la séance de 1898.
M. Moser. — Le grand prix d'honneur de l'Exposition
printanière de la Société nationale d horticulture de France
a, on lésait, été décerné cette f"is ci à M. Moser, horticul-
teur à Versailles. Suivant en cela les traditions du Jardin,
nous donnons aujourd'hui le portrait de l'heureux lauréat
M. Moser est une des figures les plus sympathiques de
l'horticulture française. Ancien élève de l'Ecole d'horticul-
ture Van Montre, a l'iand, iloù il sortit avec le n' 1, il prit,
en rentrant en France, la suite des affaires de M. Bertin, le
célèbre pépiniériste versaillais.
Sous son active et intelligente impulsion, sou établisse-
sement a pris une importance chaque jour de plus en plus
grande, et il renferme aujourd'hui, une quantité considé-
rable de spécimens végétaux absolu ni remarquables.
principalement parmi les plantes de terre de bruyère.
La récompense qu'il vient d'obtenir est donc bien méritée
et nous lui adressons à nouveau nos bien sincères félicita
lions.
M. Moser, horticulteur à Versailles.
Hommage d'une Société étrangère à un horti-
culteur français. — Nous sommes heureux d'insérer
la lettre suivante qui a été adressée dernièrement à notre
compatriote M. Lemoine, par la Société royale d'agriculture
et de botanique de Gand et qui est un hommage dont l'hor-
ticulture française toute entière peut être fière.
Monsieur Lemoine,
La Société royale d'agriculture et de botanique de Gand
ac.ru ne pas pouvoir vous adresser les médailles obtenues
par vos belles collections de Lilas et de Deutzia sans y
joindre une médaille spéciale, une de ses médailles d'or.
Elle vous prie de l'agréer comme l'expression de la recon-
naissance des horticulteurs et des amateurs de la Belgique
au praticien patient, au jardinier émérite, à l'horticulteur
sagace qui a doté l'horticulture de si charmantes formes
nouvelles et qui, par ses hybridations heureuses, a créé des
races admirables qui réjouissent autant et plus peut-être
les horticulteurs, qu'elles n'embarrassent les phytographes.
Aussi, est-ce à l'unanimité que le Conseil a pris la réso-
ution suivante :
Considérant les éminents services rendus à l'horticulture
par les hybridations faites par M. Lemoine (Pierre-Louis-
164
LE JARDIN
Victor), horticulteur à Nancy, membre du jury de la
xiv Exposition internationale d'horticulture;
Vu le vœu manifesté par l'Assemblée générale de la
Société royale d'agriculture et de botanique de Gand, le
Conseil d'administration arrête :
t'ne médaille d'or de la Société sera offerte à M. P.-L.V.-
Lemoine en témoignage de reconnaissance pour les pro-
[u'il a fait réaliser à l'horticulture.
Nous avons le plaisir de vous la faire parvenir avec vos
autres médailles en vous priant de bien vouloir agréer
l'expression «le nos sentiments les plus distingués.
Le Sécréta re Le Président,
E. Fiérens. Ctb de Kehchove.
Nom i ensorj ■ que toul commentaire ne ferai1 qu affaiblir
l.i | m 1" cette lettre -i flatteuse pour celui auquel elle a
adressée.
OPINIONS
La Convention commerciale franco-américaine.
PETITES NOUVELLES
On nous annonce la formation, à Naples, d'une société
coopérative pour l'amélioration de l'agriculture méridio-
nale. Applaudissons à cette idée et souhaitons longue vie
a la nouvelle Société.
+
La Société des sylviculteurs de France et des colonies,
dans son assemblée du '24 mai, a voté la création, à l'occa-
sion de l'Exposition de 1900, d'un concours international
avec médailles et prix divers entre les sylviculteurs, fores-
tiers, etc.. du monde entier qui auront planté le plus grand
nombre d'arbres.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Clermont. — Du :'i au 26 septembre 1S9*. — Exposition
de fruits et pleurs coupées, organisée par la Société
d'horticulture de l'arrondissement de Clermont . — Adresser
les demandes à M. Tarlier, trésorier de la Société, a Cler-
mont (Oise), avant le 18 septembre.
Neuilly-Plaisance. — Du 13 au ISaoùl 1898. — Expo-
sition générale d'hobti culture, organisée par la Société
d'horticulture de Neuilly-Plaisance. — Adresser les de-
mandera M. Dénard. commissaire général, 26, avenue Ga-
brielle, à Neuilly-Plaisance, avant le 1" août.
Cette. — Du 29 octobre au 3 novembre 1898- — Exposi-
riON de Chrysanthèmes, organisée par la Société d'horti-
i ulture et d'histoire naturelle de l'Hérault. — Adresser les
demandes à M. F. Aubouy, secrétaire général de la Société,
rue de la Gendarmerie, 12, à Montpellier (Hérault).
Gotha. «- Du 9 au 12 juillet 1898. —Exposition de Roses et
de fleurs coupées, et Congrès ues Rosiéristes allemands.
— Adresser les demandes à M. Wilh. Kliem, à Gotha (Al-
lemagne) avant le l°r juillet.
Lille. — Du 10 au 15 novembre 189S. — exposition in-
ternationale de chrysanthèmes, organisée par la Société
des Chrysanthémistes du Nord de la France, par la Société
centrale d'horticulture du Nord et par la Société régionale
d'horticulture du Nord de la France, au Palais Rameau.
— Adresser les demandes au Secrétaire général, au siège de
la Société, 19, rue de Pas, à Lille (Non! .
BIBLIOGRAPHIE
Le greffage de la Vigne el la greffe en écusson-placage,
■ Sonnet, par L. Bonnet — Brochure de 16 pages, illustrée de
i figures. —Prix : 0 fr. i». Edité par la Librairie horticole du
Jardin, 167, boulevard St-Germain, à Paris.
« L'écusson-pZacage, dit l'auteur, tient à la fois des
greffes par œil et îles greffes par fraction de rameaux déta-
i lie,; il réunit tous lés avantages de l'un et de l'autre de
. . s modes de greffages et eu tournant leur inconvénient, il
apparaît comme la greffe la plus rationnelle, parce que
nous n'osons croire "qu'il puisse y en avoir de réellement
parfaite. »
Apres avoir expose les avantages et les inconvénients
que présentent les divers modes de greffages jusqu'à présent
en usage, notre collaborateur, M. L. Bonnet, s'est attaché
à démontrer les avantages de la greffe en écusson-piacage
ei à en expliquer la pratique: il y a pleinement réussi dans
eeite étude, aussi pensons-nous que ceux que préoccupent
la question de la reconstitution de nos vignobles ne vou-
dront pas négliger de lire ces quelques pages si ins-
truçtives.
Les journaux politiques nous apprennent qu'une conven-
tion commerciale vient d'être conclue entre la France et les
Etats-Unis. A cela, rien île mieux, et nous pensons même
que notre diplomatie mérite des félicitations pour avoir con-
clu cet accord dans des circonstances qui. par suite des me-
née- audacieuses d'une certaine presse ennemie de la France,
paraissaient peu favorables.
Mai- nos lecteurs n'ont pas oublié les notes publiées par
Le Jardin lors de la discussion de- droits dédouane par le
Sénat américain, fit A ce moment, les horticulteurs fran-
çais s'étaient émus îles prétentions des horticulteurs améri-
cain-, qui réclamaient des droits d'entrée excessifs sur le-
produit- horticoles de provenance étrangère.
Malgré les protestation- des horticulteurs français, qui
prièrent le Gouvernemenl français d'intervenir pour que
ces droits ne soient pas appliqués, le Sénat américain les
vota tels qu'ils étaient demandés.
La productipn américaine u étanl pas encore en mesure
de faire lace aux besoins de la consommation, les horticul-
teurs américains n'ont pu cesser, du jour au lendemain, leurs
achats à l'étranger el les droits de douane n'ont pas encore,
par conséquent, produit toul leur effet. Pour le moment, les
Américains sont même, pour certaines spécialités, le- propres
victimes de leur proteetionisme exagéré.
Mais nous ne perdrons rien pour attendre, éd. on peut être
assuré que, dans quelques années, ils -e passeront à peu près
e plètement de nous, de- établissements importants étanl
en voie de formation pour la production des végétaux et
de- sentences qui, jusqu'ici, ont été tirés de l'étranger.
C'est ainsi que Ion verra, petit à petit, diminuer le- expor-
tations européennes en Amérique jusqu'au jour où les
Américains, d'importateurs, chercheront à devenir expor-
tateurs.
11 était donc permis d'espérer qu'en présence d lie
situation, le Gouvernement français prendrait en cou tidé
ration les justes réclamations îles horticulteurs. Or, c'est
précisément tout le contraire qui arrive.
Non-seulement, les droits prohibitifs dont sonl frappés
le- plantes d'origine française à leur entrée en Amérique
sonl maintenus, mais encore les Américains obtiennent, de
notre part, l'application du tarif minimum pour les fruits
île talde. les fruits séché- et conservés, les pommes et les
poires séohées et proparées, etc...
En résumé, la situation, qui était mauvaise hier, esl
encore pire aujourd'hui, car. qu'on ne l'oublie pas, dans
quelques années, nos marchés seront littéralement envahis
par les pommes américaines, comme le marché anglais Lest
déjà depuis quelques années, au grand détriment de noire
exportation.
Nous voulons croire qu'il n'y a là. qu'un oubli regrettable,
niais (|ni pourra être repaie, car non- espérons que lorsque
oeii vention sera sou mise à l'approbation des Chambres
françaises, des voix s'élèveroni pour exiger que l'horticul-
ture el l'arboriculture françaises, qui sont des industries
d'une importance considérable chez nous, ue soient pas
ainsi sacrifiées pour d'antres intérêts qui sonl respectables
certes, mais ne sont pas les seuls à être [iris en considéra
lion. IL MARTINET.
NÉCROLOGIE
Nous avons le regret d'apprendre la mort de Mme José-
phine Larchet, veuve de M. Joseph Marie et belle-mère de
M. Treyve, l'horticulteur bien connu de Moulins.
1. Le Jardin 1S97, pages t>7, 102 et 226.
LK JARDIN
ir,:
CHRONIQUE FLORALE
être beau à voir, pendant la saison
de fleura !
le mal in <l une bataille
Les marchés auxfleurs de Marseille et de Nice. —
Le marché floral des Halles. — La fête des
fleurs. — Compositions florales de saison. —
Guirlandes fleuries.
Marseille, 30 avril. — Le marché aux fleurs des ail"'- de
Meilhan. Il est très pittoresque, tout à lait primitif ef très
siiixi, ce marché, qui se tienl mh^ ledômedes vigoureux
Platanes des allées du Meilhan. Beaucoup de plantes vertes
et surtout des Fusains eu colonnes, d'une végétation exubé-
rante, des Phœniœ, des Chamœrops, el aussi ,u-^ Pelarqo-
nium, Cinéraires, Anthémis el quelques autres plantes de la
-lis, m. eu pots y sonl vendus.
A côté de ces étalages, sont ceux des fleurs coupées, en
bottes, présentées dans de grands paniers très évasés, posés
sur d'autres. Certains sont
recouverts de branchages
do Conifères sur lesquels
sont étalés de petits bou-
quets : parfois aussi, des
toiles mouillées rempla-
cent ces branchages ; beau-
coup de bottes de feuillages
et de beaux Œillets. Tout
cela dans un désordre char-
mant.
Les marchandes sont
aguichantes et offrent leur
marchandise avec insis-
tance. Si l'on achète quel
ques plantes, elles en font
la livraison dans un panier
qu'elles portent sur la tête.
Tout cela est agréable à
voir.caron sentqu'on aime
les Heurs, tout le monde en
rapportant des brassées.
Fig. 78. — Décoration d'un portique à l'Exposition
quinquennale de Gond.
leurs toilettes printanière
ce oleil de lin niai qui lit tard défaut le
Xice, 12 tuai. — Il est
bien typique, ce marché
du cours Saleyaet du bou-
levard Mac-Mahon et sur-
tout très animé le matin.
Ce sont des Heurs et îles
Heurs en quantité. Chaque
marchande a son éventaire composé d'un ou de plusieurs sup-
ports en planches qui ne -oui autres que des bancs très hauts,
sur lesquels sont posés des paniers bas mais très évasas.
Dans ces paniers, ce sont des Œillets d'une même couleur,
jaune soufre, roses, blam rouges, que les fleuristes <-i les
commissionnaires achètent par plusieurs bottes ou par stock
entier, ou bien des Roses Maréchal Niel, Saphrano, Comte
d'Eu, etc., bien disposées les unes contre les autres ou réunies
en bottes d'une ou de deux douzaines, ou encore des Ané-
mones, des Narcisses, des Mimosas; d'autres paniers, plus
petits, s,,nt bondés do branches fleuries • •> de boulons d'Oran-
ger, mi bien, contiennent des lioses de choix ou des Gardé-
nias.
Et. derrière ces petits éventaires, les brunes marchandes
vous offrent ces fleurs: « Achetez moi mes Mimosûsses, mon-
sieur, je vous la vend dix sous cette botte: combien que vous
m'en donnez. » Plus on avance dans le marché, plus les
offres deviennent nombreuses, car toutes avec ce chaud
accent niçois, veulent à toute fin vous vendre leurs fleurs.
Oh! ce délicieux marché du coups Saleya, comme il doit les fleurs desquelles on oil gli er un brin de réclame. Dans
Paris, 28 mai. — On voit que c'est la loi odes fleurs aujour-
■ I h ni. car les fleurs sont arrivées par charretées ; déjà, depuis
deux jours, le marchés perdudeson aspect habituel, et, d
jeudf, les achat- ont été faits en quantité. Avei 1 I.
voici des Pivoines, dos monceaux de Pivoines, des Pivoines
partout, car ee sont les Pivoines qui sont principalei
m iliséos pour orner les voitures et aussi comme projecl îles.
Voici des iris en quantités, dos Pyrêtres du Cauca e, des
Campanules à fleurs agglomérées, des bottes de Réséda
( ilaïeuls, des Œillets, etc.
< '■rtains fleuristes et, principalement, « les fournisseurs
de la fête des fleurs » achètent en quantité, el c'esl pai
grandes voitures qu'ils emportent ces fleurs variées au Lois,
à l'allée des Acacias, où ils vont confeetio r les mille
corbeilles de fleurs qui sonl offertes aux voitures, et les petits
bouquets, les projectiles de
la joule. Aussi, beaucoup
ferment-ils leurs magasins
pendant deux jours, el sont-
ils en entier à leur « fête
des Heurs. »
Les petits marchands
profitent aussi de ces deux
journées qui augmentent
leurs recettes,et ilsbondent
leurs paniers de fleurs qui
vont être réunies en bou-
quets et \ lues, Cet après
midi, dans l'avenue du
Lois aux personnes se ren
dant à la fête des fleurs.
Dos Roses et des Orchi-
dées, des Pivoines el des
Iris, des Marguerites el des
Bleuets, des Œillets el des
■is. toute la gamme
de ces belles fleurs, ca rgai
sons odorantes dos voitures
fleuries. Et, de cet ama - de
floraisons de printemps.
émergeant , radieu ses .
triomphantes et surtout
batailleuses, nos Parisien-
nes, heureuses de sortir
elles que permel l> gai soleil,
autres jouis, ce
soleil de la Fête des Fleurs !
La décoration du Lois était de- mieux comprises. Toute la
partie de l'avenue de Longehamps enclavée dans 1 enceinte
de la fête êtail coquettement parée de guirlandes fleurie , 1 1
i lisceaux, de drapeaux et d'oriflammes.
Vussi, l'allée de acacias était-elle féerique dans cette el
solaire où chatoyaient les teintes vives des soies et celles le
fleurs.
Les voitures lieu ries ont fait l'admiration de toul le monde,
et surtout des ouvriers, qui, sortant de l'atelier et aperce^
ces voitures revenant du Lois, ne montrent aucune envie.
car ils savent que demain, dimanche, c'esl la ilaire
des fleurs, à laquelle ils peuvent prendre part.
Plus populaire et très unie la seconde journée ; les m
tiques équipages côtoient les fiacres simplement décorés de
quelques guirlandes de fleurs, les bicyclettes ornées d'un
bouquet d'Aubépine, et les voitures 'les commerçants entre
1GG
LE JARDIN
oel ensemble, partent en fusées les projectiles gracieux que
sont les fleurs.
Et, parmi les voitures fleuries, des trouvailles liés heu-
reuses, comme ce « duc » transformé en ruche ou en hutte
champêtre, des mails disparaissant sous les Pivoines, de
jolies charrettes constellées d'Œillets et de Roses, des Victo-
ria- tapissées de Heurs des champs. Plus de quinze cents
voitures Henri'-, tel est le bilan de la fête des Heurs de cette
année.
•
Parmi les nombreuses garnitures florales que j'ai eu
l'occasion de voir dernièremenl chez quelques fleuristes, en
voici quelques-unes que je recommande particulièrement:
l'n panier tout enrubanné de rouge grenat, dans lequel
des Gloxinias sont disposés parmi le léger feuillage de quel -
ques Fougères, dans une harmonieuse association de tons.
lu panier carré, grossièremenl tresséen arundo, contourné
d'un large ruban rose pâle, et d'où s'échappe une touffe
d'Azalées constellées de fleurs rose pâle. Toujourscet assem-
blage de mêmes couleurs, dont le succès s'affirme de plus en
pllK.
Autre chose également bien joli, ("est une corbeille de
Myosotis, d'où s'échappent des Roses Pompon de Bour-
gogne et des Anthémis Etoile d'or. Sur l'anse, sont un piquel
et une guirlande d' Anthémis Étoile d'or, légèrement montées
et très artistemenl groupées, si artistement que, pendant que
je les examinais, une dame disait qu'elles donnaient « l'illu-
sion de fleurs artificielles très fines». Dans le même genre:
fond de Myosotis, sur lequel sont de petits piquets de Roses
Pompon deBourgogneeti' Anthémis Etoile d'or : Sur l'anse,
quelques piquets de ces Roses, élégamment confectionnés.
Les associations de ces trois fleurs sont toujours 1res heu-
reuses, aussi bien pour de moyennes que pour de petites
corbeilles.
-
■
La décoration d une salle de fête est une chose assez déli-
cate à bien réussir pour que je signale celle si bien comprise
du raout, à Gand, le 16 avril dernier. L'orchestre disparais-
sait s.. us les fleurs. Sur le devant, étaient des groupes et des
plates-bandes de plantes à feuillage et de fleurs qui se
reflétaient dans les glaces. De chaque côté, et en arriére,
dissimulant les murs, étaient de ravissants rideaux de:
Cocos flexuosa, Kentia, Phcenix, très grosses Azalées, et
quelques autres plantes fleuries disposées avec beaucoup
de goût, se détachant bien les uns des autres, de telle façon
que l'on voyait à peine les musiciens, ce qui a l'ait dire à
quelqu'un : « l'orchestre est dans les fleurs ! »
En haut des portes et des portiques, étaient de jolies guir-
landes bien proportionnées el plus larges au milieu qu'aux
deux bouts. La fig. 78 représente un portique ainsi décoré.
En haut, est un faisceau de drapeaux, au-dessous duquel
une guirlande décrit une courbe gracieuse; au milieu de
cette guirlande, composée de Narcisses et de Jacinthes, est
un piquet-gerbe, se détachant bien, composé de Narcisses
entourés de quelques frondes de Cycas. Ainsi qu'on peut le
voir, cette guirlande est accrochée dans le haul et d'autres
petites semblent la continuer. Quelques autres, plus légères,
s'enroulent également dans le lustre.
Au-dessus d'autres portes, d'autres guirlandes, non sur-
montées de drapeaux, en Narcisses, avec le piquet du centre
en Camellias étaient très brillantes. Ces guirlandes, très
larges au milieu, font bien mieux que celles qui ont partent
ht même largeur, et le piquetgerbeen rehausse encore l'effet.
Il est facile de composer de semblables guirlandes, en
piquant les Heurs sur des bourrages de mousse préparés à
l'avance.
ALBERT MALMENE.
La Production et le Commerce des Fruits
EN EUROPE
(Suite W)
Les frais de production. — Il ne suffit pas que la
vente des beaux fruits soit assurée ; il faut encore que les
frais de production soient assez réduits pour laisser un béné-
fice convenable aux cultivateurs et leur permettre de sou-
tenir la concurrence étrangère. En effet, si notre pays a sur
les autres de sérieux avantages, il ne son suit pas que ces
derniers soient complètement déshérités. Nous devons tou-
jours compter avec des rivaux qui seront, il est \rai, en
nombre d'autant plus restreint que notre production sera
meilleure, mais rivaux entreprenants et actifs qui ne man-
queront pas délirer parti des avantages économiques qu'ils
auront sur nous. Ne l'oublions pas.
L'étude des milieux économiques des différents pays pro-
ducteurs de pommes et de poires à couteau nous apprend
que, i'u ce qui concerne tout au moins les fruits de luxe, les
cultures françaises sont placées dans des conditions généra-
lement défavorables. La comparaison que j'ai établie, dans
mon rapport sur mon voyage au Tyrol(2), entre les cultures
ce pays et les cultures françaises, peut s'appliquer à beau-
coup d'autres pays. Il est facile de s'en convaincre.
La production française des fruits lins de table est géné-
ralement localisée autour des grandes villes, et principale-
ment dans la région parisienne. Là, le terrain représente une
\ a leur souvent considérable en traînant de gros frais de loyer.
et la main d'oeuvre y est plus chère qu'ailleurs, considéra-
tion qui a d'autant plus d'importance que, sous le climat pari-
sien, beaucoup d'arbres ne donnent de beaux fruits que s'ils
sont cultivés en espaliers ou soumis à des formes exigeant
îles snins constants et très longs.
La proximité du lieu d'écoulement des produits est bien
un avantage qui fait que ces cultures auront toujours leur
raison d'être pour l'approvisionnement du marché intérieur;
mais, avec les moyens de transport rapides dont nous dis-
posons actuellement, cet avantage disparaît lorsqu'il s'agit
des expéditions au loin.
Aussi, je n'hésite pas à dire que si les cultivateurs fran-
çais ne modifient pas leurs procédés de culture en réduisant
leurs frais de production, ils ne pourront bientôt plus lutter
sur les marchés étrangers avec des concurrents qui, ayant
des frais de revient moindres, ne manqueront pas de baisser
les prix de vente pour s'attacher la clientèle. Bieu heureux
encore si cette concurrence ne vient pas s'établir jusque
chez nous, ainsi que peuvent le faire craindre des tentatives
déjà faites en ce sens. Il est vrai que, si les choses en venaient
à ce point, les cultivateurs ne manqueraient pas de deman-
der la protection de l'Etat-Providence sous forme de droits
dédouanes. Mais cette solution, qui est quelquefois néces
saire quand la lutte est tout à fait impossible, ne doit même
pas être envisagée ici, puisque.au contraire, nous pouvons,
avec de l'initiative, développer notrecommerced exportation.
Pour obtenir la réduction des frais de production, qui est
la condition sine qua non du succès dans le présent et surtout
dans l'avenir, nous devons donc cherchera établir lescul-
turesdans les milieux les plus favorables, au point de vue éco-
nomique comme au point de \ ne géologique et climatérique.
Fort heureurement. nous avons en France d'assez nom-
breuses régions où ces conditions se trouvent réunies de la
façon la plus satisfaisante et comme je l'ai vu bien peu sou-
vent à l'étranger.
La culture fruitière en Auvergne. — Le meilleur
exemple que j'en puisse citer est la partie basse de l'Auvergne,
la fertile Limagne, où, depuis de longues années, la culture
(1) Le Jardin, 1898. page 154.
(2) Le Jardin, 1896, pages 126. 142, 151 et 166.
LE JARDIN
167
île*, arbres fruitiers est pratiquée avec succès et profit. I In
pautévaluer à 10.000 hectares environ la superficie plantée en
Pommiers Reinette du Canada, seule variété qui y soit
cultivée en grand.
Toutes les vallées de cette contrée sont admirablement
propres à la culture fruitière. Le sol en est excellent et peut
être facilement irrigué, par suite de la présence des cours
d'eau jamais taris qui descendent des montagnes; le climat
est aussi très bon, à tous les points de vue; la position îles
plantations, au flanc des collines et des montagnes, permet
d'obtenir, sans grands frais et sur des arbres en plein vent,les
mêmes résultats qu'au long des murs d'espalier qu'il faut
construire en plaine, dans le Nord de la France: d'où écono-
mie dans les frais de premier établissement el d'entretien.
Enfin, le prix de la terre nue y est relativement peu élevé
et la main-d'œuvre y est bon marché.
Forme nouvelle. — Il y aurait avantage à introduire,
dans les vergers, les meilleurs arbres à fruits pour le com-
merce et à les cultiver sous une forme rationnelle permet-
tant d'obtenir en plein vent, sans faire les frais de murs,
de treillages, d'entretien journalier, etc., des fruits aussi
beaux et aussi fins que sur les arbres en espalier. Cette
forme nouvelle, la forme de l'avenir, ne serait soumise qu'à
une taille et à des pincements sommaires, destinés à main-
tenir l'équilibre entre les différentes parties de l'arbre, à
permettre la circulation de l'air et de la lumière, si néces-
saire au développement et à la coloration des fruits, à faci-
liter l'éclaircissage des fruits, la cueillette et les soins divers.
Elle présenterait donc sur les formes palissées l'avantage
d'une grande économie en ce qui concerne les frais de premier
établissement, et d'entretien, et, sur les formes ordinaires de
plein vent, l'avantage d'une plus belleet meilleure production.
Malheureusement, les cultivateurs du pays ne savent géné-
ralement pas tirer parti de toutes les ressources qu'ils ont à
leur disposition. Leurs plantations sont presque toujours trop
rapprochées ; leurs arbres sont souvent mal équilibrés et ne
sont jamais soumis à la moindre taille; les maladies cryp-
tera iniques qui se développent très facilement sous l'influence
de l'humidité des irrigations, sont peu ou mal combattues;
la production n'étant pas limitée, la «quantité » nuit à la
« qualité ». au grand détriment du cultivateur qui ne sait pas
où résilie son avantage; enfin la cueillette des fruits est sou-
vent mal faite ainsi que l'emballage.
En un mot, bien que la culture fruitière soit la principale
industrie du pays, il reste encore beaucoup à faire pour que
le rendement maximum soit atteint. Et cela, parce que la
bonne parole n'a pas encore été portée à ces braves gens. J'en
ai vu cependant, lorsque j'ai visité la Limagne, en 1896, qui
ne demanderaient pas mieux que d'entreprendre des expé-
riences et de donner le bon exemple à la condition d'être
guidés, conseillés el encouragés. La masse des cultivateurs,
qui, dans tous les pays, est généralement, réfractaire, sinon
hostile à toute innovation, ne manquerait pas de les imiter
en voyant les excellents résultats atteints.
C'est donc, ainsi que je l'ai déclaré aux sénateurs et aux
députés de l'Auvergne qui m'ont fait l'honneur de me
demander des notes à ce sujet, par des cours et des leçons
pratiques faites dans tous les centres de production sur les
meilleurs procédés de culture, sur la cueillette et l'embal-
lage, les débouchés, etc., peut être aussi par la création
d'une école spéciale et de vergers d'expérience, qu'on arri-
vera à améliorer la situation de ces populations si intéres-
santes.
Il y a, en outre, Nun intérêt national à organiser l'ensei-
gnement de l'arboriculture, dans cette région d'abord, dans
toutes celles qui offrent les mêmes avantages ensuite.
C'est ainsi que la France, qui importeencore actuellement
de grandes quantités de pommes et de poires de table,
(1.182.331 fr. en 1894— chiffre au-dessous de la vérité)
cessera d'avoir recours h l'étranger et deviendra, au contraire,
le verger où le monde entier viendra s'approvisionner en
beaux et bons fruits. IL MARTINET.
Achyranthes borbonica
Rien n'est plus embarrassant que la détermination exacte
des Amarantacées. Achyranthes et Iresine en sont la
preuve. L'étude des herbiers n'est pas faite, loin de là,
pour dissiper les incertitudes, et la comparaison des nom-
breux échantillons conservés dans les grandes collections
ne parvient pas souvent à détruire les doutes. Si l'on com-
pare entre elles les diagnoses des tribus et des genres de la
famille des Amarantacées, on s'aperçoit bien vite que les
caractères distinctifs reposent sur des détails qui sont par-
lois bien minces.
C'est ainsi que les tribus sont caractérisées comme suit :
Cèlosièes. — Anthères biloculaires; ovaire pluriovulé.
Achyranthèes. — Anthères biloculaires; ovaire uniovulé.
Gomphrènèes. — Anthères uniloculaires ; ovaireuniovulé.
Nous ne parlerons pas des ( ï-losiées. Quant aux Achyran-
thèes. la distiction,en sous-tribus, sépare des plantes qui ont
entre elles les plus grandes affinités et qu'il n'est pas naturel
d'éloigner l'une de l'autre. Les Amarantes, par exemple,
dans lesquelles le fruit s'ouvre en py.xide, sont distinguées
des Euxolus, à fruit indéhiscent.
Ces genres sont tellement voisins qu'il peut paraître
étrange de placer les premiers dans les Amarantacées et les
seconds dans les Aervées. C'est à cette dernière sous-tribu
qu'appartiennent les Achyranthes et les JEroa. Si nous
regardons les Gomphrénées, nous y trouvons les genres
Iresine, Gomphrena, Alternantheraet Telanthera, les deux
premiers appartenant à un groupe dans lequel les fleurs
présentent des staminodes, tandis que ces organes manquent
dans les deux autres.
Il faut reconnaître que ces caractères distinctifs peuvent
sembler parfois un peu faibles et pas toujours faciles à saisir.
La plante, dont if s'agit ici, m'a été présentée, il y a
quelque temps. sous le nom d' Achyranthes borbonica. C'est
sons ce nom qu'on la trouve dans le commerce et
qu'elle est cultivée aux Canaries en vue de la production
pour le commerce des graines. La description de V Achyran-
thes borbonica, telle qu'elle est donnée par Willdenow, est
tellement vague et peu précise qu'il est impossible d'y
reconnaître une espèce quelconque. Les monographes ont
donc rangé cette plante parmi les espèces douteuses. Les
échantillons conservés sous ce nom dans l'herbier du Mu-
séum ne ressemblent en rien à la plante dont nous parlons.
Des genres voisins, le genre .Erra était le seul qui pût être
examiné et en effet, c'est bien à une espèce de ce genre qu'ap-
partient YAchyranthes borbonica du commerce horticole.
Nous avons affaire à une variétéde l'/Eroa scandens Wall.
Cette dernière plante, il est vrai, est indiquée comme
formant un sous-arbrisseau ligneux atteignant de 0m50 à
irtiO de hauteur. Nous né pouvons rien en conclure en défa-
veur de l'échantillon que nous avons eu à examiner, puis-
qu'il provenait d'un semis de l'année et que rien ne pouvait
fixer sur ses véritables caractères deduréo.L epithètedescrtra-
dens (grimpant) pouvait également laisserdes doutes sur la
lionne détermination, si le descripteur des Amarantacées du
Prodromus ne faisait lui-même suivre le mot scandens
d'un point de doute. Quoiqu'il en soit, Wï'rva scandens,
tel que nous l'avons vu, est une plante haute de 0°30 à 0™4U,
à tiges grêles et rameuses, colorées en rouge sang, presque
glabres; les feuilles sont opposées, pétiolées, acuminées,
mucronées, glabres ou à , 'peine pubescentes, atténuées à la
168
LE JARDIN
\
base a sez lo iguement elliptiques, rouge sang sur les deux
faces; les fleurs sont rassemblées en épis solitaires, géminés
ou disposés par trois dont un médian, plus long que les
latéraux; elle sonl rougeâtres et luisantes.
Aucune variété eoloTée n'est indiquée pour cette plante,
lue autre espèce voisine à laquelle on aurait pu songer en
raison de son nom spécifique est l'jEroa sanguinolenta
Blume, depuis longtemps : connue sous les noms de Verbena ru-
bra Roxb., Achyranthes sanguinolenta L., Gomphrenaou
Celosia lactea Hort. Mais c'est une grande plante à rameaux
cendrés, blanchâtres, à épis'soyeux, luisants, blanc argenté.
C'est dom bien à l'^Ërva. scandens qu'il faut rapporter la
plante qui nous occupe. Elle est originaire de 1 Iode orien-
tale où elle a été signalée pour La première lois par Roxburgh
qui en (it Y Achyranthes scandens. Sa parenté avec les
Achyranthes est on ne peut plus proche, si l'on songeque
les caractère distinctifs sont les suivants :
Achyranthes. — Calice à 4 ou 5 sépales légèrement iné-
gaux, habituellement glabres; staminodeslaciniésou ciliés;
2 stigmates.
J-'.mi. — Calice à 5 sépales à peu près égaux, laineux;
staminodes subtriangulaires entiers; 2 stigmates.
Quant aux caractères communs, il résident dans les éta-
mines soudées à leur base et la présence de staminodes.
Cette variété à'JErva scandens est une jolie plante dont
la mosaïculture peut tirer de bons effets d'ornementation,
.■m mêmetitre que des Iresine Verschaïffelti, Alternant her a,
Telanthera.
P. HARIOT
CLLTHRE M POTS DES CAMUS
(Suite (.»)).
Troisième Rempotage. — L'époque la plus lavo-
rable pour procéder à ce troisième rempotage, varie du
15 au 25 juin. A cet effet, les plantes ont du subir une pré-
paration consistant à suspendre, pendant une quinzaine de
jours, les arrosages sans toutefois les supprimer totalement ;
ici i a pour but de marquer un arrêt sensible dans la végé-
tation des plantes qui, lors de cette dernière opération,
souffrent moins du rempotage et résistent mieux ainsi aux
grandes chaleurs assez fréquentes a cette époque de l'année.
Comme dans le deuxième rempotage, il faut observer
strictement tous les soins concernant le drainage. La com-
position de la terre doit être, dans ce rempotage, absolu-
ment différente, étant donné la nature des plantes qui
exigent une nourriture très abondante et à l'insuffisance de
laquelle, à une époque donnée, ou doit suppléer à l'aide
d'engrais minéraux et organiques employés à fortes doses.
Le mélange doit être ainsi composé: trois parties de terre
de jardin, deux de terre franche, deux de terreau en décom-
position, lieux de terreau de couche et une de fumier décom-
posé.
A ce mélange, doivent ël gaiement ajoutés les engrais
suivants, pour lui) kilos de terre: 750 grammes de super-
phosphate minéral. 150 grammes de sulfate de potasse,
250 grammes de sulfate d'ammoniaque, 300 grammes de
nitrate de soude. 500 grammes de sulfate de 1er. Ces engrais
étant préparé^ d'avance, comme il a été dit pour le second
rempotage, on y ajoute, quelques jours avant de les em-
ployer, les engrais organiques suivants: poudrette, 500
grammes ; colombine, 350 grammes ; sang desséché,
'.'50 "ranimes; corne torréfiée. 150 grammes.
Pour ce dernier rempotage, il faut prendre le soin d'ap-
puyer très fortement la terre autour de la motte en se ser-
ti) LaJardm, 1898, page 156.
vaut d'un tuteur en spatule très arrondie à l'une de ses
extrémités peur tasser fortement la terre. On ménage égale
ment un espace assez grand entre la terre et les bords supé-
rieurs des pots pour pouvoir surfacer avec du fumier gras et
pouvoir, en même temps, donner d'abondants arrosages.
A ce uniment, on choisit dans le jardin un emplacement
favorable où les plantes puissent recevoir, pendant le cours
de leur végétation, toute la lumière nécessaire, en plein
soleil, de même que beaucoup d'air. En cet endroit, on dis-
pose les plantes en lignes sur des tranchées de fumier de
h 30 de profondeur sur 0'"15 de large. Les pots une lois pla-
cés, mi relève la terre en ados en ménageant, entre chaque
ados, un espace de O^bO destiné aux besoins du service et
que l'on submerge deux à trois fois dans ie courant de la
végétation pour entretenir ainsi une grande fraîcheur, sou
tenue, d'ailleurs, par des bassinages le malin avanl le lever
du soleil et le soir après sou coucher.
Ile cette façon, les plantes fleurissent sans interruption
jusqu'aux gelées et il est facile d'en tirer le meilleur parti.
D'après mes observations, j'ai pu constater que des Can-
nas siti\ is sans interruption, d'après les principes de culture
exposés dans le cours de cet article, donnaient des résultats
bien supérieurs à ceux des plantes cultivées en pleine
terre : les plantes sont plus florifères, et l'ensemble de la
floraison ne disparait pas, coin me en pleine terre, dans un
feuillage trop abondant. De plus, les fleurs sont beaucoup
plus grandes, les nuances plus vives et les plantes plus
naines, .le conformation plus solide. Au contraire, des
plantes soumises à cette culture et auxquelles on néglige
de donner les soins assidus qu'elles réclament ne produisent
que des résultats tout à lait défectueux.
1\ oici la liste des variétés auxquelles je conseillerai d'ap-
pliquer plus spécialement ce mode de culture :
Abondance (Bruant, 1897), feuillage vert clair; fleurs
grandes, rouge orange maculées de rouge vif, bordées de
jaune réunies en très beaux bouquets; 1 mètre.
Auguste Van den Ueede (Crozy, 1897), feuillage verte
grandes et nombreuses fleurs arrondies, d'une riche nuanc :
safran vif à bords lisérés de feu; 1 mètre.
Comte de Sachs (Billard et Barré, 1897), feuilles vertes;
épis très nombreux ; grandes fleurs rouge sang brillant,
d'un effet éblouissant ; 1 mètre.
Goliath (Ernst, 1896), feuillage vert-pomme; épis com-
pacts ; très grandes fleurs à pétales larges de forme ovale
allongé, d'un coloris rouge sang de bœuf; plante unique;
(MO de haut.
Mireille (Billard et Barré, 1897), feuillage vert ; nombreux
épis de grandes fleurs d'un magnifique rouge grenat clair,
à pétales récurvés ; plante d'un port et d'une tenue irrépro-
chables; 1 mètre.
Ménélick (Crozy, 1897), feuillage vert; fleurs des plus
grandes du genre, très nombreuses; épis compacts d'un beau
rouge brique vif, veiné, nuancé vermillon : cette variété, des
plus remarquables, est appelée à un grand succès; 0m80 de
haut.
Mme Férard (Crozy, 1897), feuillage vert; épis nombreux ;
grandes fleurs arrondies d'une belle nuance chair légère-
ment saumonée, coloris nouveau unique; 0"80 de haut.
Ami Jules Chrétien (Crozy, 1896), feuillage vert; épis
nombreux; très grandes fleurs arrondies, rouge abricot
passant au rose; ttm80 de haut.
Beauté Poitevine (Bruant, 1896), feuillage vert; nombreux
épis ; grandes fleurs à pétales ondulés et dentés, d'un rouge
fulgurant magnifique; 1 mètre.
Charles Paul (Crozy, 1896), feuillage pourpre rigide, d'as-
pect métallique: épis nombreux; grandes fleurs larges et
rondes, aurore vif passant au saumon nuancé; 0"80 à
1 mètre.
Czar Alexandre III (Crozy, 1896), feuillage vert glauque:
épis nombreux et forts ; grandes tïeurs rouge minium bril-
lant; i»20.
"".François Barré (Crozy, 1896), feuillage vert ; nombreux
éois ; grandes fleurs grenat à large et "régulière bordure
jaune canari: 1"20.
Incendie (Vilmorin, 1896). feuillage vert ; plante demi-
naine compacte : grandes fleurs nombreuses en bouquets
très fournis, orange vif, largement bordées et maculées de
jaune d'or, coloris très éclatant; 0°80 de haut.
LE JARDIN
ÎE CAPTAIN CHRISTY PANACHE
LE JARDIX
169
Madagascar (Crozy, 18%), feuillage vert foncé ; forts épis
de grandes Heurs jaune d'ocre, fortement ponctuées et en
partie recouvertes de carmin foncé.
Mme la baronne de Thénard (Vilmorin, 189G), feuillage
vert ; plante ramifiée formant de fortes touffes ; grandes
Heurs orange, très amples, passant au rose saumoné, coloris
très frais et très distinct ; plante hors ligne; 1 mètre.
Mine d'or (Crozy, 1896), feuillage vert, surmonté de nom-
breux épis, d'un coloris jaune foncé brillant, sauf le pétale
inférieur très légèrement ligné, pointillé rose tendre;
1-20.
Papa Treyve (Crozy, 189G), beau feuillage vert ; nombreux
épis forts ; grandes rieurs orange vif à reflets ; 1 mètre.
Roi des Rouges (Crozy, 1896), feuillage vert, compact ;
épis nombreux et forts; grandes fleurs cramoisi brillant;
0-80 de haut.
Sir Trewor Lawrence (1896). feuillage vert foncé; épis
nombreux, forts et compacts . .^urs carmin rose, à gorge et
bords légèrement bordés d'uniiiet jaunebienapparent; lm10.
Souvenir de Jean Chauré (Crozy, 1896), feuillage vert;
épis nombreux et forts, grandes fleurs arrondies d'un ma-
gnifique rouge pourpre : 1 mètr'e.
T.ancrède (Vilmorin, 1896), feuillage vert ; plante très rus-
tique d'excellente tenue : tige très ferme ; fleurs très grandes,
arrondies, d'un jaune d'or intense, couvertes de larges ma-
cules écartâtes ; bonne variété à forcer; 1 mètre.
Vice-Président Luizet (Crozy 1896), magnifique feuillage
vert sombre ; épis nombreux, compacts ; grandes fleurs
arrondies, d'un riche coloris rouge cerise à reflets carminés.
Reine Charlotte (Pfitzer, 1895), feuillage vert compact ;
épis nombreux risides; grandes fleurs à pétales rouge car-
miné foncé, inégalement et largement marqués de jaune
vif; 0"80 de haut.
Léon Vassilliére (Billard et Barré, 1896), feuillage pourpre
foncé ; très larges feuilles épaisses ; nombreux épis bien éri-
gés ; grandes fleurs vermillon vif; plante extrêmement flori-
fère; 1 = 10.
Papillon (Vilmorin, 1895), feuillage vert; plante vigou-
reuse, trapue ; épis compacts; très larges fleurs rose écar-
late passant au rose carmin ; 0'"90 de haut.
Papa Can?ia (Crozy, 1895), feuillage vert ; épis compacts;
très grandes fleurs rouge minium nuancé reflété vermillon,
0m80'de haut.
Souvenir d'Antoine Crozy (Crozy, 1895), feuillage vert ;
nombreux épis compacts bien érigés, vermillon intense,
large bordure jaune canari ; 0m95 de haut.
Otto Frœbel (Crozy), feuillage vert ; épis nombreux mul-
tiflores ; grandes fleurs bien ouvertes rouge cinabre vif, tla-
uellées, bordées jaune ; 0m75de haut.
Mme Crozy (Crozy), grandes fleurs vermillon orange
lisérées jaune : très florifère; 0m70 de haut.
Fra.nzBuch.ner, feuillage vert ; grandes fleursjaune clair,
nuancées et maculées carmin extra; 0m80 à 1 mètre.
JEAN GACHELIN.
Rose Captain Christy panaché
La jolie variété nouvelle de Rose, figurée sur la planche
en couleur ci-contre et mise au commerce à la fin de l'an
dernier par MM. Letellier et fils, de Caen, a été trouvée
par hasard, c'est un accident fixé.
Voici ce que nous écrivent, à son sujet, ses obtenteurs:
« Il y cinq ou six. ans, nous avions vendu à un horti-
culteur de uns environs, un lut de Rosiers basse-tige pour
mettre en pots et destinés à être vendus en fleurs pendant
la saison des bains de nier. Dans ce lot, l'horticulteur en
question remarqua, sur une îles branches d'un sujet de [a
variété Captain Christy, une fleur superbement striée, et
nous écrivit immédiatement pour nous aviser de cette
découverte. Le sujet nous fut remis et nous avons multi-
plié et fixe l'accident en question. Les pétales des fleurs de
cette variété sont frisés ; la striature se montre surtout bien
à l'automne, quelquefois au printemps, et peu sur les fleurs
apparaissant en été. La plante est très vigoureuse, peut-
être plus vigoureuse que le type. Nous avons, l'année der-
nière, coupé des fleurs le ~0 octobre. Cet hiver, les pieds-
mères ont conservé leur feuillage jusqu'en janvier. »
Exposition d'Horticulture de Paris
Le Concours de Bouquets. — Les composi-
tions florales. — Les Rosiers.
Ainsi que nous l'avions annoncé, le concours de bouquets
.levant un jury a eu lieu, cette année, le jour de l'ouverture
de l'Exposition. Il a réuni trente et une concurrentes, tant
amateur que professionnelles. On a donné, àchacuned'elles,
un lot de fleurs composé de deux douzaines de Roses et de
quelques épis de Glaïeuls de Colville ou de Gypsophile, un
petit paquet de fil de fer et une pelote de fil.
Les professionnelles ont concouru à neuf heures; elles
étaient quinze; la durée fixée pour la confection de leur
bouquet était de vingt minutes; certaines n'ont mis que
cinq minutes et d'autres sept, dix et quinze minutes. Chose
curieuse, les bouquets confectionnés le plus vite étaient
ceux qui avaient le plus de cachet. J'ai surtout bien admiré
ceux de Mmes Berard et Hardouin et de Mlle Marais.
Le concours entre amateurs a eu lieu dès dix heures; 11
réunissait seize concurrentes qui, avec moins d'habileté,
peut-être, ont également fait leurbouquet en temps voulu :
deux en six minutes et les autres en dix, douze et quinze
minutes. Quoique quelques-unes aient été un peu ner-
veuses, aucune d'elles n'a laissé son bouquet inachevé. Par
ordre de mérite, voici le nom des amateurs, dont les bou-
quets étaient les mieux faits ; Mlle Bavrachin, Mme Bazin,
Mlle de Bertrand, Mlle la comtesse Etienne d'Orves, Mlle L.
Levèque, Grefîulhe, de Perthuis.
Malheureusement, le cadre, car ce concours a toujours
lieu au buffet-glacier, ne répond pas, je l'ai déjà dit l'an
dernier, à un pareil concours, et il est bien étonnant qu'une
tente n'y soit pas spécialement affectée, surtout si l'on veut
en accroître l'importance. Cela a l'air d'être par trop im-
provisé.
Et, si c'est une excellente idée, d'avoir donné les mêmes
fleurs à chacune des concurrents, ce qui les met toutes au
même rang pour le concours, l'idée est moins bonne d'avoir
permis à celles qui le voulaient qu'une personne les aida. Il
est évident, qu'une personne ayant un aide lui préparant
et lui donnant les fleurs au fur et à mesure qu'elle les place,
est de beaucoup avantagée, surtout que l'aide voit très
souvent, dans le bouquet,~le défaut qui échappe à celle qui
le confectionne, et, en lui donnant en même temps un con-
seil de temps à autre, elle lui permet de prendre une place
que, seule, elle n'aurait pas atteint ; dans ce cas. celle qui
est seule est évidemment dans un état d'infériorité au
point de vue du concours. Je souhaite d'attirer l'attention
des organisateurs du concours de bouquets de l'an pro-
chain sur cette partie du programme.
Si elle n'avait pas une importance considérable, cette
section des garnitures florales, les fleuristes, qui étaient
venus avaient exposé de bien jolies choses.
Ils étaient installés de chaque côté des deux escaliers de
la Terrasse et, sur la Terrasse des Feuillants dans une partie
de la tente annexe qui succédait immédiatement à la grande
tente. De chaque côté de l'escalier, se tenait l'exposition
îles fleuristes qui avaient un certain nombre de composi-
tions, ce qui constituait là, surtout à droite où il y avait
trois fleuristes, deux coins ravissants.
Malheureusement, dans ces conditions, exposées au vent,
les fleurs se conservent peu ; aussi les petits salons qui
étaient réservés aux fleuristes, en 1895, étaient-ils de tous
points préférables; il faudrait, pour les compositions flo-
rales, un endroit tout à fait clos. J'ajouterai aussi que le
jugement n'a pas été fait d'une façon satisfaisante, cela
tient un peu à ce que le jury, ayant à examiner les con-
cours de bouquets à la main, les gerbes des amateurs et
les compositions des fleuristes, n'a pas pu consacrer à
chaque chose le temps nécessaire. Je crois qu'il serait bon
ipte la besogne fut partagée en deux sections ; de cette
façon, les choses pourraient être mieux faites et tout le
monde serait plus content.
Ceci dit, je vais passer rapidement en revue les diverses
compositions, me réservant de revenir plus tard, soit dans
ma chronique florale, soit dans des articles spéciaux, sur
les pièces dignes d'attention.
Remarquable en tous points, l'exposition de la maison
Lachaume, dont les compositions étaient de véritables
œuvres d'art ;" leur présentation était également digne
d'éloges. Elles étaient placées, à divers plans, sur un fond
de verdure qui les faisait ressortir, de sorte que chacune
d'elle conservait sa valeur.
Les motifs dont la légère armature de bambou suppor-
tait des faisceaux de fleurs d'Orchidées, étaient tout à fait
170
LE JARDIN
gracieux. Une autre corbeille, garnie de feuillage, était sur-
montée de quelques piquets de fleurs d'Orchidées. Et cette
immense boule d'Hortensia, bleu, rose et blanc, aux tons
atténues, .l'on partaient des feuilles d'Areca; était-elle assez
jolie dans sa quasi régularité? Elle n'était pas absolu-
ment régulière, puisque, de ça de là, une panicule se déta-
chait du tout. Elle était disposée dans un grand vase bleu
qui, lui-même, était posé sur une haute colonne autour de
laquelle serpentait une guirlande de Myrsiphyllum.
Puis c'étaient encore de ravissantes gerbes de Roses, des
corbeilles de plantes fleuries ou à feuillage, en un mot tout
un ensemble des plus délicieux, dont une corbeille en Lis
îles Bermudes.HydraTigeapamcMiafa./faZmia, Erica ctMu-
guet de mai, d'où se détachaient des fleurs bleues et blanches
de Clématites (fig. 79).
Mme Chénier avait également des compositions tout à fait
exquises, tel ce nid tressé de rameaux de Bouleau (lig. 80),
posé à la fourche d'une branche dont les ramifications
supportaient toute une végétation épiphyte et une véritable
pluie de fleurs. Une frondaison de Caladium, Asparagus,
et une floraison d'Orchidées semblaient surgir autour
de ce nid, dont l'intérieur était occupé par un réservoir
rempli d'eau dans laquelle quelques oiseaux semblaient
se mirer.
A coté, dans une potiche en bronze contenant de 1 eau,
était, sur l'un des côtés, un piquet de feuillage fin et de spa-
thes d'Anthurium, arrangées à la façon japonaise, en un
tour de main habile et dans une très heureuse inspiration,
ce qui prouve que l'art floral japonais a véritablement
quelque chose de bon puisqu'il est mis en pratique par des
fleuristes à qui le titre d'artiste est bien du.
En dernier plan, était une corbeille d'Hortensia bleu, par-
semée de piquets de Tulipes jaunes. Et, avec tout cela, bien
d'autres compositions toutes plus belles les unes que les
1 lit 1* i* ^
Indépendamment de sa belle et grande gerbe de fiancée,
tout en Lilas blanc et en Lis des Bermudes, qu'un large ru-
ban blanc coupait en diagonale, de ce bien joli panier d'Hor-
tensia bleu, noué de rubans bleus et de cette toute char-
mante corbeille de Roses blanches, Bleuets et épis de Blé,
M. Debrie avait eu l'excellente idée d'exposer une table
Louis XV, dont nous parlerons et que nous figurerons une
autre fois, d'un dessin nouveau pour notre époque puis-
qu'on n'a rien fait dans ce genre depuis Louis XV, décorée
d'une manière tout à fait particulière et charmante à la
fois.
M. Dumas avait constitué un ensemble de compositions
ravissantes et avait eu l'excellente idée de faire revivre
avec elles les fêtes organisées en l'honneur des souverains
russes lors de leur visite à la France. Là, c'étaient des
colonnes fleuries qui garnissaient le bas des escaliers ;
d'autre part, les corbeilles ornant les salons, chambres à
coucher et cabinet de toilette et, ce qui surtout avait son
cachet, c'étaient les deux corbeilles de table, l'une en
Tulipes perroquet, parsemées de spathes d'Anthurium et
d'épis de Blé ; des anses en branchages retombaient des
grappes de raisin, parmi une floraison des plus riches.
Une autre garniture de table était composée de Roses La
France d'où partaient des rameaux d'Aubépine rose qui se
réunissaient en formant des arcs et étaient parsemées de
Heurs d'Orchidées.
Il est bien regrettable que l'espace restreint n'ait pas
permis à M. Dumas d'isoler davantage ses motifs floraux,
car beaucoup étaient dissimulés par d'autres.
Les autres fleuristes qui exposaient des choses dignes
d'attention, étaient, en premier, M. Rivière qui. indépendam-
ment de deux bien belles gerbes, l'une en Orchidées, l'autre
en Roses, avait composé une très élégante corbeille, que
nous reproduirons et qui, par ses couleurs, était tout à fait
d'actualité. Sur un fond de Roses Maréchal Niel, étaient
piquées des spathes d'Anthurium Sch.erzeria.nurn, dont le
rouge vif s'harmonisait très bien avec le jaune pâle: l'anse
et le panier étaient enrubannés de rubans vieux vert ;
enfin, sur l'anse, était un piquet gerbe d'épis de Ble argen-
tés. Cette corbeille fût bien admirée. Le bouquet de Boules
de neige, Iris mauve, Tulipes, Lupins et Pyrèthres était joli;
sur le vase qui le contenait, étaient fixés par un ruban
quelques Pivoines.
M. Limousin exposait deux gerbes, dont l'une, composée
de Roses Gabriel Luizet d'une" fraîcheur de tons exquis, fit
l'admiration de tout le monde. Mme Charliat présentait
une gerbe de Lilas blanc, Lis des Bermudes, Roses Captain
Christy, Arums et panicules d'Hortensia .rose, traversée
diago- alement par un large ruban rose.
M. Frich-Metzer avait apporté de belles gerbes de Lilas
foncé blanc et mauve, et MM. Fréling, Léon Vallée, Bérard,
llaidouin, Mme Lance, des gerbes et des bouquets.
Voilà pour les fleuristes. Les amateurs étaient moins
nombreux, mais certains d'entre eux exposaient des choses
très originales et de bon goût, dans lesquelles on trouvait
de bonnes idées.
Mlle de Germiny avait garni une potiche d'une façon ori-
ginale : tandis que des Iris et des Lis s'élançaient, des pani-
cules d'Hortensia et des thyrses de Lilas étaient placées
plus bas et, de l'ensemble, émergeait un piquet de gros
Œillets. Mlle de Greffulhe avait confectionné une jolie
gerbe de Roses et d'Orchidées avec des élancés d'Onci-
dium. , ,
Mme la comtesse de Waldener exposait une grande gerbe
de feuillage vert et pourpre, principalement: Kpine-vinette
et Noisetier pourpres et Prunus Pissardi.
La gerbe de Mme de Bertrand, en branches fleuries de
Tamaris et de Genêt et en Iris, sortait tout à fait de l'ordi-
naire par son allure très naturelle.
Fig, 79. — Corbeille fleurie à l'Exposition d'horticulture
de Paris.
La gerbe de Mme Savigny de Moncorps, tout en fleurs
des champs, arrangées régulièrement par rangs, était aussi
bien originale ; dans le bas, étaient les Coquelicots, puis
les Marguerites des champs, auxquels succédaient les
Renoncules Bouton d'or, et enfin; en arrière, des Lupins
formaient le fond; des épis de Blé et d'Avoine étaient
disséminés un peu partout et formaient, d'autre part, comme
une collerette autour du bouquet.
Bien jolies aussi étaient : la gerbe d'Aubépine, de Genêt
et de Tamarix, parsemée de gros Pavots d'Orient, avec des
grappes de Glycine qui retombaient élégamment, à Mme
A. Pouzadoux; celle d'où s'inclinaient gracieusement des
rameaux de Genêt parmi les Rhododendrons et les Lilas, à
Mme Deroulède ; et cette autre, en Aubépine rose, Margue-
rite des prés, Boule de Neige et Graminées, à Mme Migeon.
J'arrêterai là cet examen, quoique quelques bouquets
soient encore à citer. Je dois dire que ce concours de bou-
quets, institué pour les amateurs, ne manque pas d'intérêt,
car il suscite des idées très originales aux personnes qui
examinent les bouquets exposés. Il met en lumière la façon
dont ces dames procèdent lorsqu'elles sont chez elles pour
garnir leurs vases et leurs potiches. Et, certes, comme elles
LE JARDIN
171
n'utilisent pas toujours leurs Heurs à la façon des fleu-
ristes, plus d'une chose non encore vue est ainsi montrée
en public, en contribuant à répandre le goût des décora-
tions florales. Car ces dames ont des vues bien différentes,
aussi bien pour leur toilette i|ue pour les arrangements de
plantes et de fleurs qui, souvent, ont un caractère bien
délini de grande allure et généralement ont beaucoup de
cachet. Ainsi, par exemple, on pouvait voir, entre autres un
emploi très large des rameaux ileuris d'arbustes et de Heurs
de plein air, le tout bien associé dans la plupart des cas.
s'il est quelque chose de fâcheux à reprocher à quelques
bouquets, c'est leur manque de légèreté, et, ce défaut, car
cela en est bien un, provient surtout de ce que beaucoup de
dames sachant que leur bouquet va être jugé le chargent
davantage qu'elles n'ont l'habitude de le faire lorsqu'il doit
r^
■
■:;;^^%:^
Composition florale.
orner leur appartement, croyant faire bien en mettant
davantage de Heurs et n'osant pas toujours le composer à
leur façon. Je crois que cela disparaîtra au fur et à mesure
que l'on sera plus habitué à ces Concours de bouquets.
C'est aussi pourquoi les bouquets confectionnés devant
un jury ne sont pas toujours très réussis. Toutes les concur-
rentes se pressent pour qu'ils soient vite terminés et sont
aussi parfois trop émotionnées pour mener leur tâche à bien.
i ili ! cette tente des Roses, a-t-elle été assez admirée :
c'est très heureux d'avoir réuni les Roses dans une tente
très longue, très aérée, où il était possible de bien les
admirer; aussi tout le monde se pressait-il. les dames sur-
tout, heureuses de respirer à pleins poumons cette atmos-
phère embaumée.
Nous y voyons les mêmes exposants que d'habitude,
toujours avec des collections parfaites et des plantes bien
cultivées prouvant, une fois de plus, que la France est bien
le pays de prédilection des Roses.
Voici M. Lévêque avec des Rosiers tiges et nains, très
bien fleuris, des Rosiers Thé admirables ; M. Rothberg
avec des Rosiers tiges, des Rosiers nains et avec ses Rosiers
sarmenteux en boule, dont il a la spécialité ; M. Boucher
avec des Rosiers sarmenteux, des Rosiers tiges et des Ro-
siers nains ; MM. Jupeau, Chantin etNiklaus. tous avec des
massifs très bien composés. M. Nabonnand avait apporté
du Midi une collection de Roses fleurissant l'hiver sous ce
climat privilégié et se répandant ensuite dans toute l'Eu-
rope; d'autres Roses, dans d'autres groupes, et notamment
quelques obtentions récentes. ALBERT MAUMENÉ
III.
Les Orchidées.
Nous constatons avec plaisir les progrès incontestables
dans nos cultures qui, faute de grands capitaux, ne sont
pas encore à la hauteur des besoins journaliers de notre
riche clientèle. Mais les efforts continus dans cette branche
d'hortic Unie, nous placent déjà au premier rang comme
cultivateurs et obtenteurs de très beaux hybrides qui sont
la gloire de l'horticulture française. S'il y a quelquefois
manque de jugement précis, il ne faut pas nous arrêter à
île pareilles peccadilles. Les amateurs et le public parisien,
qui aiment tant les Heurs, nous récompensent au delà par
leurs nombreuses visites et leur appréciation plus juste et
ne manquent jamais de dire leur admiration, surtout poul-
ies Orchidées. Tous ceux qui ont souvent l'occasion de voir
des expositions à l'étranger sont unanimes à dire que la
notre est une de celles dont nous pouvons être tiers à tous
les points de vue.
Les exposants étaient nombreux et nous noterons seule-
ment les plantes marquantes.
M. Danzanvilliers, horticulteur à Rennes, avait apporté
un très beau Cattleya speciosissima a/tia, plante très rare,
M. Bert, horticulteur à Colombes des plantes bien culti-
vées, de beaux Odontoglossum Alexandrœ, O. citrosmum
avec six tiges bien fleuries, 0. Edwardi, Lœlia purpurata.
Cattleya Mendeli.C. Mossiœ, Masdevallia Veitchi grandi-
flora, Oncidium Papilio, 0. Marschallianum, etc., le tout
d'un bel aspect.
M. Magne, amateur à Boulogne, un joli lot de Cypripe-
dium, Cattleya, Lai lia et Oncidium.
M. Bleu, horticulteur à Paris, un Ladio-Cattleya purpu-
rato-Roe:li fastuosa d'une rare beauté, Milloniopsis Bleui
splendens, Lselio-Cattleya purpurato-Mossiœ, Cattleya
Parthenia aurea aux divisions blanches, et au beau labelle
jaune veine de pourpre, Masdevallia trochilus toujours
rare; toutes ces obtentions de l'exposant font honneur à
notre premier semeur d'Orchidées.
M. Bertin, horticulteur à Paris, quelques Cattleya Mos-
siœ, parmi lesquels un beau C. M. lîeineckiana.
M. Gard en exposait un beau lot bien varié en bonnes plan-
tes, une grosse touffe de Lselia purpurata bien Ileurie avec
le labelle très foncé, Oncidium St.Legerianum,0. amplia-
tum, Odontoglossum Alexandrœ, parmi lesquels un U. A.
maculàtum qui se faisait remarquer par ses belles taches
Cattleya Skinneri, L:rlia majalis, Oncidium Papilio, etc.
M. Elie, horticulteur à Paris, Cattleya Mossise.
M. Régnier, horticulteur à Fontenay-sous-Bois, plusieurs
beaux spécimens de Phalœnopsis amabilis, P. Dayana, P.
Schilleriana, P. leucorhoda, avec de longues grappes bien
Hernies aux dimensions extraordinaires, Vanda lamellata,
V. Boxalli et V. cierulescens.
M. Dutremblay du May, amateur à Courbevoie, des plantes
très intéressantes, parmi lesquelles se trouvait une belle
variété d'Oncidium Marshaltianum, 0. leucochilum, Odon-
toglossum cirrhosum et quelques Cattleya et Livlia.
Les Jardins du Luxembourg, dont M. Opoix est le jardi-
nier-chef, quelques Orchidées disposées entre les Crotons.
Parmi les plantes variées de M. Sallier, horticulteur à
Neuilly, nous remarquons un Dendrobium nobile aux divi-
sions très foncées.
Dans notre lot, citons : Masdevallia Veitchi Prince de
Galles, une ancienne variété qui réapparaît et, qui, à cause
de son coloris vif.est très recherché, Cattleya II arneri très
foncé, Lœlia purpurata aux grandes divisions et à labelle
pourpre foncé, Oncidium Krameri, Odontoglossum Alexan-
drœroseum plutôt violet et tranchant bien parmi les autres
variétés blanches, Phajus Coohsoni hybride de P. gran-
difolius X P. tuberculosus, plante très appréciée des ama-
teurs, également le Zygopetalum Perrenondi, au labelle
d'un beau bleu foncé.
M. le comte de laVillegontier, dont M. Lesage est le jardi-
nier,avait un beau lot d'ffdontoglossum Alexandrie bien cul-
tivés. Des Lœlia purpurata Nèlsoni, L. p. elegans,Cattleya
Mendeli et quelques Oncidium embellissaient ce joli loi.
M. Piret, horticulteur à Argenteuil, parmi ses Cattleya
M ossia', ava.it des CM. Reinekiuna. C. M. iestalis,C. M. va-
riabilis et une très belle variété d'un blanc d'ivoire que
l'exposant a dédié au président de la Société nationale
d'horticulture de Franc . M. Viger.
Dans le joli lot de MM. Cappe, horticulteurs au Vésinet,
nous avons remarqué de belles variétés de Lycaste Skin-
neri alba, Cattleya Mossiœ Reineckiana, Cypripedium insi-
oesitenense, Lœlia lobata, Cattleya Mendeli, au labelle
foncé, et beaucoup d'autres belles plantes bien cultivées.
Ce qu'il y a à remarquer le plus, c'est que nos amateurs
fiançais ont fait quelques bonnes acquisitions, facilitant
ainsi le développement de nos belles cultures.
C. BERANEK.
172
LE JARDIN
IV
La Floriculture de Serres.
La floriculture de serre est toujours bien représentée à
l'Exposition d'horticulture de Paris et contribue, pour une
large part, à son succès chaque année plus vif.
Les serres du Jardin du Luxembourg exposaient hors-
concours un lot de plantes à feuillage ornemental diverses,
spécialement des Galadium et des Crotons, dont la culture
et la bonne disposition faisaient, comme à l'habitude, hon-
neur à l'habile jardinier-chef, M. Opoix.
Non loin de là, les grands exemplaires de Palmiers : Cha-
mœrops excelsa, Gorypha australis, Kentia Forsteriana,
Lalania borbonica, etc., s'élançant au-dessus de nombreux
Pandanus, Dracœna, Zamia, Anthurium, Maranta, Philo-
dendron, etc., et exposés par la maison Veuve Chantin et
entants, de Montrouge, étaient, comme toujours, admirés
par les amateurs de plantes à feuillage ornemental.
Il en était de même des deux lots de MM. Chantrier frères,
de Mortefontaine, dans lesquels on voyait : Pandanus cari-
cosus, Cyanophyllum magnificum, Dracœna Doucetti,
Ficus Parcelli, 'Pavetta borbonica, Pandanus Baptisti,
Croton Jarry- Desloges, Sphœrogyne imperialis, Sarra-
cœnia divers, Nepenthes divers, Helieonia, Maranta, etc.
liés remarque également le beau lot de M. Truffant, de
Versailles, très bien présenté et dans lequel, en outre, de
nombreux Palmiers, Aroïdées, Pandanées, etc., il faut citer :
un beau pied de Medinella magniflea, un magnifique exem-
plaire d'Hydrangea Otaksa, les gracieux Davallia Fnljen-
sis et Plens serrulata gracilis multiceps, les Aralia elegan-
tissima ci A. Chabneri, le Rhopala corenvadensis, etc.,
ainsi que les: Diosma ericoides, Metrosideros grandiflora,
Boronia heterophylla, etc.
MM. Duval et (ils, de Versailles, détiennent toujours le
record avec leurs Anthurium à spathes ornementales; noté
spécialement, dans leurs intéressantes variétés, La France,
à spathe rouge foncé au centre, abondamment éclaboussée
et pointillée de rouge sur fond blanc vers les bords; il en
est de même de leurs admirables Vriesea, notamment des
l . Poelmani, V.splendens major, etc.
Chaque année, le lot de M. Sallier, de Neuilly, attire de
nombreux visiteurs sûrs d'y trouver de bonnes plantes peu
connues, ou trop peu répandues quoique très ornementales ;
cette année, en outre des Bougainvillea Sanderiana, Saint-
paulia ionantha, etc., deux plantes grimpantes ont été très
remarquées: le Pilogyne suavis et le Vitis Voineriana.
Les Gloxinias de MM. Vallerand frères, de Bois-Colombes,
les Bégonia Rex de M A. Chantin.de Paris, les Calcéolaires,
les Cinéraires à fleurs doubles et les Pétunias de MM. Vil-
morin-Amliieux etCie, \esCaladium de M. Torcy-Vannier,
deMelun.les Pélargoniums à grandes fleurs de M. Boutreux,
de Montreuil-sous-Bois, les Pélargoniums à fleurs simples et
à fleurs doubles de M. Poirier, de Versailles, de même que
les Pélargoniums pour massifs de M. A.Nonin, de Chàtillon,
sont toujours remarquables et remportent, chaque année,
une large part de succès et c'est justice.
Parmi les Crotons, si habilement cultivés par JIM. Cappe
et fils, du Vésinet, se remarquaient les variétés bien
franches, de bien jolis coloris: Lucie Linden, Eugénie
Chantrier, Baron Adolphe de Rothschild, etc.
M. Delmasure, directeur des établissements horticoles de
Koubaix-Tourcoing. en outre de trois lots de Palmiers con-
i. ■liant de beaux Caryota, Phœnix, Kentia, Chamœrops,
Ceroxylon niveum, Gorypha Wigami, etc.. les uns en fortes
plantes marchandes, d'autres en grands exemplaires, expo-
sait des Araucaria excelsa de toutes tailles, très bien for-
més.
La splendide collection de Phyllocactus de M. Simon,
l'habile cultivateur de Cactées, de Saint-Ouen, bien pré-
sentée et bien fleurie comme chaque année, fait toujours
pousser des cris d'admiration devant la variété et l'éclat de
coloris des grandes Heurs si curieuses. Ailleurs, du même
exposant, un lot d'Epiphyllum Gœrtneri bordé de Ma-
millaria, ne formait qu'une éclatante masse orangé vif,
tant ces Epiphyllum étaient abondamment fleuris.
MM. Billard et Barré, les spécialistes en Cannas, de Fon-
tenay-aux-Roses, exposaient les belles variétés : Léon
Vassillière, Vice-Président David, Papa Treyve, Auguste
Nonin, etc., ainsi que nombre d'autres bons gains obtenus
dans ces dernières années dans ce beau genre.
Il en était de même de MM. Dupanloup et Cie. de Paris,
dont les deux massifs, bordés de Rhodanthe, renfermaient,
entre autres, les beaux : Comte de Bouchaud, Papa Canna,
<<■ Alexandre, Doyen Liabaud, Lœwin Rossels, etc.
De MM. Cayeux etLe Clerc, de Paris, on remarquait un
fortjoiilot de Calcéolaires aux tons bien variés: de M. Cou-
turier, de Cliatou, de beaux Bégonias tubéreux à fleurs
simples et des Coleuà; de M. Nicklaus, de Vitry-sur-Seine,
des i 'rangers, Citronniers, Cédratiers. Myrtes, etc.
Enfin, nous n'aurions garde d'oublier de citer les Azalées
de l'Inde de M. Boyer. d'une grande fraîcheur de coloris et
d'une abondante floraison.
Parmi les amateurs, toujours trop peu nombreux, qui
exposaient cette année, M. Magne, de Boulogne-sur-Seine,
présentait d'importants lots de plantes dénotant des cul-
tures admirablement conduites et parfaitement entendues,
notamment en ce qui concerne sa collection de Gloxinias
et, dans son lot de plantes diverses de serres, des Pal-
miers, des Aralias, des Vrisea, des Anthurium, etc., ainsi
qu'un bel exemplaire du gracieux A but ilon megapotamicum
aux nombreuses fleurs jaune et rouge.
Un autre amateur, M. Plet, du Plessis-Piquet, exposait
une collection remarquable de Bégonias tubéreux de semis
à fleurs simples.
Enfin, M. Laridan, jardinier chez Mme la comtesse de
Montesquieu, à Longpont. avait un lot hors-pair de Bégo-
nias hybrides de B. Rex X B. décora, dans lequel se trou-
vaient" des variétés faisant penser à de beaux Bertolonia
et qui n'ont pas été assez remarqués.
J. FOSSEY.
Nous publierons, dans noire prochain numéro, les
comptes-rendus sur la floriculture de plein air, l'arbori-
culture et l'industrie horticole.
Les Différences d'intensité d'Odeur
chez quelques plantes.
t m a observé que plusieurs plantes ne sont odorantes que
la nuit, tandis que d'autres ne possèdent cette qualité que
pendant l'ardeurdu soleil. Théophraste parle d'une plante
qui dégage plus d'odeur la nuit que le jour, et que Lécluse
(appelé par tous les auteurs Clusius) nomme Hesperis
syriacci.
Jacques Connu décrit également un Géranium noc-
tuolens, dout l'odeur de muse disparaît au lever du soleil.
La plupart des plantes de la famille des X y et agi nées et,
en particulier, le Mirabilis longijlora, sont dansée cas. Cette
remarque peut encore s'appliquer aux Onagres et, plus
spécialement, aux Œnothera suaveolens et Œ. odorata.
C'est surtout le soir que les bosquets de Genêt d'Espagne
(Genista juncea), le Bouvardui grandiflora, le Datura
arborea laissent exhaler leur délicieux parfum. Deux
plantes du même genre, les Cestrum diurnumetC.noctur-
n mu. offrent le singulier phénomène d'êtreen opposition sous
ce rapport. Enfin l'Heliotropium peruvianum dégage une
odeur plus forte au lever du soleil.
Ainsi donc, certaines plantes ne sont .ululantes 411e pen-
dant la nuit, d'autres seulement pendant l'ardeur dûsoleil,
tandis qu'il en est qui ne dégagent leur parfum que le soir
ou seulement au lever de l'aurore.
< M-, puisque l'on a l'ait une horlogede Flore en rangeant,
par ordre, les fleurs dont les corolles, en s'ouvranf à des
heures fixées, indiquent à la vue la marche du temps, je
ne doute pas que Ion ne parvienne aussi un jour à établir
une autre horloge de Flore, horloge suave, horloge aroma-
tique, en rangeant, dans l'ordre voulu, les fleurs dont le
parfum, s exhalant à certaines périodes du jour, marquera
les heures pour l'odorat. Cette horloge, j'en suis persuadé,
sera appelée à avoir, auprès des dames, un grand succès et
aura, comme heureuse conséquence de doter nos jardins
d'une collection de plantes qui. jusqu'alors, y sont incon-
nues.
IIEXRITHEULIER.
LE JARDIN"
173
Inauguration du Monument Hardy
L'inauguration du Monument Hardy a enfin eu lieu le
dimanche 22 Mai, a 3 heures, par un temps splendide.
M. Vassillière, l'éminent et si sympathique Dii teur
de l'Agriculture, représentait M. Méline, Président du Con-
seil, Ministre de l'Agriculture, dont il a exprimé les regrets
Je m1 pouvoir assister à la cérémonie, étant retenu à Paris
par les élections
Parmi les notabilités remarquées dans la foule nom-
breuse, que l'on peut évaluer à plus de 2.000 pers .
citons :
MM. Viger, ancien Ministre, président de la Soeièté
nationale d'horticulture de France; Gentil, préfet de
Seine-et-Oise ; Lèfèvre, maire de Versailles; Heuzé,
inspecteur général honoraire de l'Agriculture el président
'lu Comité du monument Hardy; A. Magnien, président
île l'Association des anciens élèves de l'Ecole d'horticul-
ture, secrétaire du même Comité;.!. Nanot, directeur de
l'Ecole nationale d'horticulture; Ch. Baltet, président de
la Société d'horticulture de l'Aube ; Besnard, président de
la Société d'agriculture de Seine-et-Oise ; Truffaut, vice-
président de la Société d'horticulture de Seine-et-Oise,
Marcel Lambert, architecte des Palais nationaux de Ver-
sailles; Pressoir, Président de la Société des Sciences
Naturelles et Médicales de Seine-et-Oise; A. Châtenay,
secrétaire général de la Société nationale d'horticulture
de France; Bussard, Gérôme, Henneguy, Henry. Lafosse,
Martinet, Mussat, Petit, professeurs à I Ecole; Chevallier,
secrétaire général de la Société d'horticulture de Seine-et-
i lise; Jamin, pépiniériste; Huard, trésorier de la Société
nationale d'horticulture; un grand nombre d'anciens
élevés de l'Ecole venus des tous les points de la France, ainsi
que les élèves actuels, assistaieut à cette fête.
Au niomentoùle voile recouvrant le monument esi tombé,
la musique du 27l régiment de dragons a joué la Marseil
laise, pendant que chacun admirait l'ceuvrede MM. Marcel
Lambert, architecte, .1. Coutan, Cougny et Guilloux seul
pleurs, Berson. fondeur de bronze et Chapelle, entrepreneur
iln socle œuvre dont non- avons donné la reproduction
dans notre précédent numéro.
Voici le texte de l'éloquent discours prononcé par
M. Viger :
Messieurs,
Je suis persuadé de traduire fidèlement votre pensée
unanime en priant notre excellent Directeur de l'Agricul-
ture, M. Vassillière, qui représente ici le Ministère de
l'Agriculture, de transmettre à M. le Président du Conseil
la sincère expression de nos regrets. Si les devoirs que lui
impose sa haute situation lui avaient permis de venir parmi
vous, j'aurais été heureux d'entendre sa parole éloquente
et si autorisée, louer un bon serviteur de l'Horticulture.
Mais je lui suis reconnaissant d'avoir chargé le Président
delà Société Nationale d'Horticulture d'être son interprète
pour prononcer l'éloge d'Auguste Hardy.
N'est-ce pas, en effet, un devoir bien doux, une noble
tache à remplir que de rappeler la mémoire d'un homme
de bien, d'apprécier la carrière d'un administrateur dis-
tingué, de glorifier l'œuvre d'un maître éminent au milieu
de ses anciens collaborateurs, devant des praticiens, des
publicistes, déjeunes professeurs qui furent ses élèves et
qui conservent précieusement le souvenir de ses vertus pri-
vées et de son admirable enseignement.
Le savant, Messieurs, était le digne héritier intellectuel
d'une véritable dynastie d'horticulteurs distingués, parmi
lesquels il faut citer son père Julien Hardy; ce Cincinnatus
de l'art horticole qui, après avoir combattu dans les armées
impériales de 1806 à 1812, avait aban lonné sa profession
pour défendre la Patrie en danger en 1815. Décoré sur le
champ de bataille pour sa belle conduite militaire, il avait,
après la chute de l'Empire, repris la pratique du jardinage
et occupa pendant plus de 40 ans les fonctions de jardi-
nier-chef du Luxembourg. Il s'est signalé à la reconnais-
sance des horticulteurs par son adorable Rosarium, et à
celle des ampélographes par sa collection de toutes les
espèces de Vignes connues.
Auguste Hardy essaya, après de brillantes études, de se
lancer dans le barreau, puis dans la médecine; mais, par
un véritable phénomène d'atavisme, la lecture du Code le
ramenait à l'étude des lois de la nature, et la physiologie
de l'homme lui inspirait l'invincible désir de connaître la
vie des plantes. Aussi, revient-il bien vite à la botanique,
à l'horticulture, à l'aimable science des végétaux. Et, par
sa collaboration au beau traite d'arboriculture fruitière
avec son père, par ses nombreuses publications périodiques,
par sa collaboration aux grandes revues et aux diction-
naires encyclopédiques d'agriculture et d'horticulture, par
ses belles recherches avec Duchartre sur l'oïdium et sur la
botanique agricole, il est parvenu à donner un éclat plus
grand encore au nom de Hardy, déjà célèbre parmi les
savants et les praticiens depuis près d'un siècle.
Tout ce qui nous entoure, Messieurs, dans cette E^ole, au
milieu de ce jardin de La Quintinye, tout nous rappelle ce
que fut le professeur. Pas un seul de ses élèves qui ne
puisse exprimer ici son admiration pour son enseignement
a la fois théorique, par la méthode scientifique, pratique
par la connaissance profonde des applications, intuitif par
la vivacité du langage et par la noble passion d'instruire
en vulgarisant. Depuis 1849 jusqu'en 1891, depuis le moment
où il inaugurait son enseignement par les conférences aux
élèves de l'ancien institut agronomique, jusqu'à sa mort, il
ne cessa de professer. Ce vaillant soldat du travail national
était de ceux que la fin dernière surprend, pour ainsi dire,
sur le champ de bataille, celui de l'enseignement. Pour
apprécier ce que fut cet enseignement, il suffit de citer une
phrase que je retrouve sous la plume d'un de ses élèves
distingués : « Les cours de M. Hardy resteront comme une
source inépuisable d'indications précieuses et essentielle-
ment pratiques, a
Messieurs,
Nous avons inauguré naguère le buste de Joigneaux
pour rendre hommage, non seulement à la mémoire d'un
homme de grand talent et de grand cœur, mais nous avons
tenu aussi à rappeler la pensée généreuse des législateurs
patriotes qui voulurent fonder en France un enseignement
horticole national. Mais la conception parlementaire qui
s'était traduite par un texte législatif fut restée stérile sans
la mise en valeur qui lui fut donnée par ce véritable ini-
tiateur de cet enseignement en France: j'ai nommé Au-
guste Hardy.
C'est lui qui, après avoir étudié les deux enseignements
des Ecoles de Vilvorde et de Gand, en Belgique, sut, avec
cette admirable intelligence des faits qui le distinguaient,
doter la France de cette belle école de Versailles où il sut
combiner un enseignement théorique solide avec une pra-
tique rationnelle, faisant ainsi la part de la technique et
de la science, arrivant à cette heureuse alliance de l'art et
de la théorie qui sont inséparables pour faire un bon hor-
ticulteur.
On peut donc dire qu'il fut un créateur, car, avant lui,
l'arboriculture fruitière était presque la seule branche de
l'horticulture qui eut fait l'objet d'un enseignement suivi.
Messieurs, les qualités qui font le professeur de sciences,
la clarté de l'esprit, la méthode dans l'exposition, la sim-
plicité du langage, et qui se trouvaient à un si haut degré
dans l'enseignement de Hardy, étaient complétées chez lui
par les facultés spéciales de l'administrateur.
La décision dans les résolutions, l'autorité dans le com-
mandement, l'emploi judicieux des crédits, en ont fait, un
précieux collaborateur du Gouvernement, dans la direction
de cet établissement dont il assura le succès par sa per-
sévérance dans les desseins, par son activité dans l'exécu-
tion de ses plans.
Par une rare coïncidence, cet administrateur qui gouver-
nait avec autorité tout en inspirant par sa loyauté, par son
équité, une respectueuse déférence à ses collaborateurs
comme à ses élevés, cet homme possédait les rares qua-
liti s de cœur qui. unies à celles de l'esprit, font l'éduca-
teur. C'est là tout le secret de la popularité d'Auguste
Hardy parmi ses anciens élèves. Voilà pourquoi ceux qui
ne l'ont pas connu personnellement, comme celui qui parle
en ce moment, peuvent apprécier l'influence considérable
qu'il a eue sur plusieurs générations d'horticulteurs dont
il a fait l'éducation. Ces sentiments de gratitude, nous les
retrouvons parmi tous ceux qui ont pratiqué Auguste
Hardy, mais ils ne sauraient être plusvivace que dans notre
Société nationale d'horticulture où ses travaux ont laissé
une trace si lumineuse et creusé un sillon si profond.
Tour à tour, président du Comité d'arboriculture frui-
tière, vice-président, enfin premier vice-président élu à la
presque unanimité des suffrages, il nous apporta le pré-
LE JARIHX
cieux concours de sa haute compétence dans les questions
horticoles, de son tact, de son urbanité pour diriger les
discussions, en un mot de tous les dons de l'intelligence
et du cœur qui ont perpétué parmi nos membres le sou-
venir de son nom et de ses fonctions.
Au point, de vue horticole, ce travailleur acharné a, par
son énergie, contribué à placer en pleine lumière les ser-
vices que peut rendre l'art horticole; il a été un des pro-
tagonistes les plus ardents de l'idée, qui a fait son chemin,
et qui consiste à réserver à l'horticulture sa vraie place
dans la production nationale. Il a été parmi les hommes
clairvoyants qui ont assigné à nos horticulteurs le rang
élevé qu'ils doivent occuper parmi les agriculteurs, et
nous ne saurions oublier avec quelle ardeur, quelle géné-
rosité de cœur, il a défendu leurs intérêts aux Expositions
universelles, et notamment en 1889 où, comme président du
groupe IX, il sut faire prévaloir les droits de l'horticulture
aux récompenses qui lui étaient dues par le mérite de ses
adeptes, par la beauté de leurs expositions, par la valeur
de leurs produits.
Messieurs,
Parmi les créations qui sont dues à Auguste Hardy, il en
est une que je dois mentionner spécialement, car il y avait
mis tout son cœur, je veux parler de l'Association amicale
des anciens Elèves de cette Ecole. Il voulait ainsi établir
entre ceux qui en sont sortis cet esprit de solidarité qui
survit à la camaraderie de l'école et qui, transporté au
milieu de la lutte pour la vie, est d'un si précieux secours,
en soustrayant l'homme à cet isolement moral, si cruel
aux heures de l'épreuve, si poignant dans l'adversité.
Messieurs,
Un Comité, composé de ses collaborateurs et de ses
anciens élèves, tous ses amis, eut la pensée touchante de
perpétuer par un monument le souvenir des services rendus
par l'ancien Directeur de l'Ecole de Versailles. Un de nos
éminents statuaires a réalisé ce vœu, en reproduisant la
vivante image de Hardy, entourée des gracieux attributs
de l'art qu'il a si personnellement contribué à faire pro-
gresser.
On aurait pu y graver ces lignes, qui résument tout ce
que je viens de vous dire :
Salut au savant modeste dont la renommée fut acquise
sans réclame, et qui laisse après lui des amitiés fidèles et
des cœurs reconnaissants.
Ce discours futcouverl de nombreux el fréquents applau-
dissements qui montrèrent combien l'orateur avail touché
juste et s'était lait, d'une façon heureuse, l'interprète des
sentiments de l'assemblée.
M. A. Trufiaut, vice-président de la Société d'horticul-
turede Seine-et-Oise, prit ensuite la parole et, en termes
émus, s'attacha à faire revivre le souvenir de l'homme privé
iiiv Auguste Hardy, en même temps qu'il rappelait les
services éminents rendus par cet homme de bien à la So-
ciété d'horticulture de Seine-et-Oise.
Puis M. A. Magnien, Président de l'Association des
anciens élèves de l'Ecole nationale d'horticulture île Ver-
sailles, parla au nom des disciples de M. Hardy, qui tous,
^aiis exception, ont. conservé pour sa mémoire un culte
presque religieux et impérissable.
M. J. Nanot, directeur de l'Ecole, a ensuite remercié, en
termes excellents, les souscripteurs et le comité » qui ont
Fait ériger ce monument à la mémoire du vénéré fonda-
teur de l'Ecole»; puis, après avoir adressé un respectueux
hommage à Mme et à Mlle Hardy, qui n'avaient pu assister
,;i la cérémonie, il a. aux applaudissements unanimes de
l'assistance, terminé son discours par ces mots :' « Pour
nous, nous inspirant de ses doctrines el de s \emple,
nous tâcherons de continuer à donnera nos élèves l'eiisei
gnement clair et précis de notre glorieux prédécesseur, et
de conserver à cette grande et belle Ecole la 1 mi née
qu'elle possède, et dont Hardy (''lait si justement lier. »
Nous savons d'ailleurs que M. Nanot ne faillira pas dans
cette lourde tâche qu'il a assumée, et que les succès que
I Ecole a déjà obtenus s,, us sa direction l'on! bien présager
de l'avenir.
Nous regrettons que le manque de place nous empoche de
reproduire ces trois derniers discours in-extenso, comme
nous aurions aimé à le faire.
Ainsi que nous l'annonçons plus haut, ont été promus
dans l'ordre du Mérite agricole, à l'occasion de cette inau-
guration, au grade d'officier, M. X. Lafosse, et. au grade
de chevalier, M. .1. Coutan.
A l'issue de la cérémonie. M. Vassillière a l'ait réunir les
ele\ es dans une des salles d'études etaprès les avoir, dans une
chaleureure improvisation, exhortés au travail, leur a
i lé un jour de congé.
LES PELLIONIA
Le genre Pellionia, dédié à A. Pellion, officier de
marine du Voyage autour du monde de Freycinet, a été
fondé par Gaudichaud et appartient à la famille des Ur-
ticées.
Il comprend environ dix-huit espècesde plantes herbacées,
rarement suffrutescentes, le plus souvent rampantes, ori-
ginaires de l'Asie tropicale occidentale, jusqu'au .lapon, et
des îles de l'Océan Pacifique, mais on ne trouve généra
lement dans les cultures qui- les deux espèces suivantes,
de serre chaude, et cultivées pour la beauté de leur feuillage.
P. Daveauana X. E. Br. (Bégonia Daoeauana God.
Leb.) — Cochinchine, 1880. — Tiges charnues, retombantes,
pouvant atteindre de 0"',30 à IV". 10 de longueur; feuilles
stipulées, alternes, arrondies-elliptiques ou elliptiques-
oblongues, obtuses, d un vert olive bronzé e( foncé, légère-
ment teintées de violacé ou marquées d'une large bande
médiane, irrégulière et d'un verl gai. Meurs insignifiantes,
disposées en cimes et apparaissant en juillet-août.
P. D. viridis Hort. — Variété à leuilles d'un vert gai,
maculées de taches blanches, et donl les tiges, pétioles,
nervure médianeel secondaires son! couvertes de poils.
P.pulchraX. E. B. — Cochinchine, 1882. - Plante
glabre, sauf sur la face inférieure où il existe quel, pies poils;
tiges charnues, rampantes, mais, lorsqu'elles sont jeunes,
souvent presque dressées, beaucoup plus vigoureuses el de
végétation plus rapide que chez l'espèce précédente; feuilles
stipulées, pétiolées, très obtuses, obliquement oblongues
eordiformes à la base, à face supérieure noirâtre le long
de nervures médianes el secondaires, à lace inférieure plus
pâle, presque pourpre et teintée de pourpre terne. Inflores-
cences plus fortes que celle de 1 espèce précédente, mais aussi
moins abondantes. Pleurs insignifiantes.
Pu parlant des Pellonia, nous voudrions attirer l'atten
tion sur deux charmantes plantes de serre chaude, dont le
Faciès général, comme les emplois auxquels on peut les
faire servir, rappellent assez bien le populaire Tradescan-
ioi sebrina que tout le monde connaît comme plante de
suspensions.
Les plantes précitées conviennent exactement à ce même
rôle ci nous les recommandons fort aux amateurs pour
former, de jolis vases suspendus, avec ces Pellionia, em-
ployés comme espèces retombantes.
I.a culture de ces végétaux esl facile. Ils exigent la serre
chaude, c'est-à-dire nie température de |Nà 23° en moyenne,
mais on peul très bien les tenir en serre Froide pendant I été
avec les autres plantes que l'on a coutume d'y cultiver
pendant la. belle saison.
Ils réussissent très bien dans de la terre de bruyère un
peu siliceuse, à laquelle on aura ajouté une petite quantité
.le terre franche, on doit les tenir prëférablemenl un ter-
rines à Nepenthes, percées de trous ci pourvues d'un bon
drainage, mais ,,n en obtiendrait certainement aussi en
bon résultat en les cultivant en panier à Orchidées, en bois.
en fil de fer ou en poterie, entourés intérieuremenl d'une
couche de sphagnum. puis remplis de terre.
LE JARDIN
17.
Ces pots on panier, doivent être suspendus el placés à une
bonne lumière. Des arrosements abondants el des seringuages
fréquents a\ le l'eau de pluie sonl très favorable aux
l'rlliona. Le P. Daveauana aies branches moins raide
et plus naturellement rétombantes que celle > lu P. pulchra.
Disons aussi que ces plantes se dénudant après un certain
temps, il est bon de les renouveler presque chaque année.
Leur multiplication est d'ailleurs des plus simples et
peut s'effectuer en toute saison, en coupant des extrémités
de branches sur une longueur de 0",05 à ir.itT et en les
piquant au nombre d'environ douze à quinze au plus dans
une terrine d'environ 0™,20 à 0°*,25 de diamètre qui for-
mera bientôt une jolie suspension.
On voit qu'ils sont aussi faciles à traiterque le Trades-
cantia.
Il nous reste à dire quelque mots de leurs fleurs, qui
apparaissent assez nombreuses, en été surtout, el sont dis-
posées en cimes bien apparentes au-dessus du feuillage.
Ces Heurs sont de nulle valeur ornementale, maisde^ ien
nent intéressantes parce qu'elles présentent, au moment
do leur épanouissent le mémo phénomène de projection du
pollen par les étamines qui a rendu lé Pile.a oallitrichoides
(appartenant à la mémo famille) sj populaire sous le nom
île plante à feu d'artifice.
Au moment où la fleur s'ouvre, les étamines lancent
comme une fusée le pollen contenu dans les anthères '■!
chaque inflorescence étanl composée 'l'un certain nombre
de fleurs prêtes à s'épanouir, on peut jouir pendant un cer-
tain temps de ce phénomène, qui se produit surtout par les
les journées chaudes et si l'on a soin de jeter un peu d'eau
ayec une seringue sur les boutons prêts à s'ouvrir. Ajou-
tons que la projection du pollen oh.-/ ces plantes est bien
plus fortes que chez le l'Uni oallitrichoides qui létient
donc pas le record d'être une planteà /<■» d'artifice.
(.'est un mérite de plus à l'actif des Pellionia qui ont
besoin d'être mieux connus comme plantes de suspensions
îles serres chaudes.
JULES RUDOLPH.
Les Produits de Culture forcée aux Halles
Les Concombres se vendent de 3 à 5 francs la douzaine.
Environ 380 Melons, aux prix moyens de 8 â 20 francs: les
beaux Caiifa/oiiyi font de bons prix; le 27 mai, M. Whir en
avait un irréprochable, pesant 4 kilos 50(1 grammes; il a clé
vendu 44 francs.
335 kilos de Raisin Franhenthal de S à 10 francs, et même
12 francs pour la belle marchandise.
85 kilos environ de Raisin Foster's Seedling de 12 à
22 francs.
Du Raisin Muscat, de 13 fr. 50 à 24 francs, et du Raisin
Chasselas royal de 12 a 17 fr. 50.
Les derniers Cerisiers en pots, de 8 à 20 francs.
Les Cerises Anglaise, de 2 à G francs la caisse.
Quelques corbeilles de Groseilles et de Framboises, à
des prix très irréguliers.
Le prix des Fraises remonte depuis dix jouis; les beaux
plateaux de D' Mordre se vendent de 9 à 12 francs; la
Fraise Général Chanzy n'est pas demandée cette année,
elle se vend mal.
Les belles Pèches Ams'den, Grosse Mignonne et Précoce
île Haie sont toujours à des prix soutenus; le prix des
petites et des moyennes est fort en baisse.
Peu de Brugnons, de 2 à 10 francs; ceux des Forceries de
l'Aisne sont "extraordinairement gros, le 28 mai, j'en ai
mesuré, de la variété Précoce de Croncels 1 ) , qui avaient
0m26 de circonférence.
Quelques Prunes, adjugées à 1 franc environ.
Les Roses, de 3 à 4 francs la botte; les Lis, de 3 à 4 francs ;
les Boule de Neige, de 1 fr. 50 à 2 francs la grosse botte.
J.-M. BUISSON.
(Il Lu Jardin, 1*1)7, page 2%.
Exposition quinquennale d'Horticulture
DE GAND
Les Plantes nouvelles
(Fin (D)
Calamus Laucheanus (Sarawak, Bornéo). Palmier. —
Pétiole vert clair, couvert de pubescence blanchâtre, armé
sur la face dorsale de bouquets d'épines régulièrement
espacés et atteignant jusqu'à 3 cent.; folioles linéaires
longues de 20 à 30 cent., larges de 2 oent., disposées par
groupes de trois et plus, généralement quatre, de chaque
coté.
Calamus Caroli (Indes Orientales). — Palmier déjeà
bien caractérisé ; premières folioles. longues de 40 cent.,
étroites, d'un beau vert; base du rachis jaune, ce dernier
très épineux sur toutes ses faces à la partie inférieure et
seulement sur la face dorsale plus haut. Très élégant.
Calamus Alberti (Océanie). — Palmier plus élancé et
plus grêle que le précédent, avec lequel il offre beaucoup
de rapports; il est moins épineux et ses épines sont plus
longues.
Kentia Kirsteriana (Palmier). — Tronc robuste, coni-
que, pétiole inerve, rond, engainant, vert foncé; folioles
alternes, triangulaires et irrégulières.
Kentia Sanderian.„ (Nouvelle-Guinée). — Joli petit
Palmier cespiteux; pétioles grêles à gaines triangulaires,
comprimés, vert minéral, parsemé de tâches noires lai-
neuses; palmes lines vert brillant, bifurquées au sommet
en forme d'éventail.
Restio spec. F. W. Moore (Transvaal). — Plante cu-
rieuse touffue, vert clair, ébouriffée comme une chevelure;
tiges grêles rameuses, articulations à gaines brunes,
feuilles capillaires réunies en faisceaux.
Dracœna Broomfieldi (Ile du Jeudi). — Feuilles li-
néaires lancéolées, longues de 40 à 50 cent, larges de 6 à
S cent., vert clair, striées de blanc crème, surtout sur les
bords; tronc droit, rigide, brun rougeàtre, sur lequel les
cicatrices des feuilles sont bien marquées. Belle plante qui,
malheureusement, par sa raideur, ressemble un peu à
une plante artificielle.
Fourcroya Watsoniana (Amérique tropicale). — Feuil-
les épaisses, charnues, étalées et ondulées sur les bords,
lancéolées-aigries (longues de 60 à 70 cent., larges de S
à 10 centimètres) bordées de vert foncé brillant sur blanc,
lavé de jaune ivoire, parsemé de bandes vert clair.
Aralia Balfouriana (Nouvelle Calédonie). — Touffe
rameuse arrondie; tige vert blanchâtre à la base, rou-
geâtre au-dessus, recouverte de oonctuations ou de lenti-
celles claires et saillantes; feuilles nombreuses réniformes,
largement crénelées, vert clair panachées de blanc crème
surtout sur les bords, limhe échancré à la base ; long pé-
tiole rende au sommet, légèrement engainant, vert rou-
geàtre ponctué de blanc à la base, se divisant en deux ou
trois parties, à deux ou trois articulations, portant les
folioles, à nervures tines, saillantes et rayonnantes.
Odontoglossum crispum var. Roi Léopold. — Fleur
de grandeur moyenne bien formée, d'un blanc lavé de vieux
rose et tacheté de rouge brun ; callus et gorge d'un beau
jaune soufre.
Ancectochilus Leopoldi — (Philippines) Feuilles nom-
breuses, amples, ovales, cordiformes-aigues, zone médiane
d'uu beau vert clair, nervures principales dorées, nervures
secondaires vert c1 air doré et rosé sur fond vert très foncé, ve-
louté ; pétiole engainant rosé. Cette jolie plante a été rappor-
tée dernièrement par le vapeur Chemnitz, sans avoir souffert,
d'un voyage de 27.000 kilomètres d'une durée, de i mois.
Lycaste Baroness Schrœder. — Fleur de coloris très
frais, plus foncé à la base des divisions extérieures; inté-
rieur rose foncé taché de blanc sur deux divisions ; labelle
blanc crème et jaune à la gorge.
Lycaste Skinneri alba. — Fleurs d'un beau blanc
laiteux.
Toutes les plantes énumérées plus haut appartenaient au
lot de M. Sander. Celles qui suivent étaient présentées
par M. Jacob Makoy. .
Dieffenbachia Kerchoveana. — Feuilles vert clan,
tachées de blanc, verdàtre surtout dans la partie centrale.
Asplenium Mayi. — Pinnules en double dents de scie.
Pteris Drinkvaleri. — Frondes vert clair.
Nephrolepis Davalloides plumosus. — Frondes plu-
nieuses élégantes.
(1) Le Jardin, 1898, pages lui et 152.
176
LE JARDIN
Clerodendron Balfouri fol. varieg. — Feuilles pana-
chées de vert clair.
Vriesea Meziana. — Longues inllorescences pendantes.
A signaler, de M, Rigouts,le*DracœnaRigoutsià teuilles
panachées et le Vriesea memoria Moenzii à inflores-
cence orangée, bordée de jaune.
M. Dallière exposait, en plus d'une collection d'Ancec(o-
chilux nouveaux :
Croton Chantriere major. — Feuilles lancéolées,
arquées, entières, rouge taché de vert très foncé et jaune
rougeâtre dans leur jeune âge.
Gymnogramma Laucheana. — Frondes bien dorées
en dessous.
Adiantum décorum foliis argenteo striatis. — Pin-
nules offrant une panachure peu intéressante; plante
exposée par M. Arthur Van den Heede.
Comme il fallait s'y attendre, on a présenté un Sàint-
paulia ionantha aux feuilles irrégulièrement panachées de
jaune: cette plante appartenait à JI. de Coninck.
Gymnogramma peruviana argyrophylla. — Plante
frondes farineuses présentée par M. De Smet Duvi-
vier.
Cypripedium villosum variegatum. — Feuilles pa-
nachées de jaune. Envoyé par M. Cari Lachner de Berlin.
Nidularium amazonicum Treyerani. — Broméliacée
aux feuilles finement dentées de rose au-dessous et de
rouge au-dessus, striées de vert sur fond blanc lamé de
jaune clair. Exposée par M. Duprat de Bordeaux.
Callasethiopica var. — Cctle variété se distingue de l'or-
dinaire par son port plus compact et par ses feuilles éta-
lées, plus rigides, d'un vert foncé. Les padiceest plus court
la spathe plus évasée ; cette variété sera préférable à celle
qui est cultivée. Exposé par M. Pfitzer, de Stuttgard.
H. MARTINET.
Association des anciens élèves de l'École na-
tionale d'horticulture de Versailles. — l'As-
semblée générale des anciens élèves de L'École nationale
'I horticulture le Versailles a eu lieu, sous la présidence il"
M. A. Magnien, président de 1 Association, le dimanche
22 mai, à l'issue de l'inauguration du monument Hardy.
L'Assemblée a décidé de maintenir la date de la réunion
annuelle à l'époque de l'Exposition d'horticulture de Paris.
tout au moins pour l'année prochaine.
Elle a en uite décidé d'offrir le titre de président d'hon-
neur : à M, le Ministre de l'Agriculture, à M. Viger,
député, ancien Ministre de l'Agriculture, président de la
Soi iété nationale d'horticulture de France et à M. .1.
Xa n. ii . directeur de l'École.
Puis elle a envoyé un télégramme de sympathiqae et
respectueux souvenir à Mme et Mlle Hardy.
Le soir, le banquet annuel a réuni les anciens élèves et
le- professeurs, sous la présidence d'honneur de M. .1. Xa-
not. directeur de l'Ecole, auquel s'étaient joints deux mem-
bres honoraires de l'Association, MM. Charles Baltet, de
[royes el A. Petil . professeur a l'École.
Conférences-promenades à l'Exposition d'hor-
ticulture de Versailles.— Pendant 1 Exposition 1 hor
ticulture de Versailles, qui vient d'avoir lieu du '.'S au :il
mai et ilmit nous donnerons un compte-rendu dans notre
prochain numéro, ont eu lieu deux conférences-promenades :
l'une, 1.' lundi 30 mai, a été faite par notre collaborateur,
M. Albert Maumehé, sut les plantes en plein air el leur
emploi dans l'ornementation de- jardin! el des appartements,
ainsi que s(lr les bouquets et garnitures florales : 1 antre, le
mardi 31, par M. G. Bellair, jardinier chef des jardins du
Palais de Versailles, sur les plantes de serre et leur tutili-
sation.
Ces conférences-promenades, tout comme celles qui ont
eu lieu pendant l'Exposition de Paris et dont nous avons
donné le programme dans notre précédenl numéro, ont été
trë suivies et ont obi i un véritable succès.
Société Nationale d'Horticulture de France
Séance du 2« mai 1JSÎÏÎS.
COMITE D'aRUORICULTURE D'ORNEMENT
Les apports, à cette séance, étaient peu nombreux ; on
sentait une séance de lendemain d'exposition.
Un seulapportau comité d'arboriculture d'ornement : des
rameaux d'arbustes fleuris envoyés par MM. Simon frères,
de Nancy : Sarotha.rn.nus scoparius foins variegatis, Cara-
gana altagana microphylla, Caragana pygrhaea aurantiaca
erecta, Gcnista hispanica, Cytisus trinorus, Cytisus pur-
pureus ft. alb., Spirsea amurensis, Eleagnus argenlea,
Asimina Iriloba, Othera japonica et nombre d'autres
encore.
COMITÉ D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE
Un seul apport : des Brugnons et des Pèches provenant
d'arbres forcés en pots, par M. Congy, chef potagiste au
domaine de Ferrières : Brugnon Corel Napier, Pêche
Grosse Mignonne et Brugnon Cardinal: cette dernière
variété est une nouveauté que le comité a trouvé déli-
cieuse.
COMITÉ DE FLORICULTl RE
Un seul apport également : de MM. Billard et Barré, de
Fontenay-aux-Roses, deux belles variétés de Cannas : Sur-
prise et Marquise Saporta : cette dernière, à grandes fleurs
rouges, finement bordées de jaune, a été très admirée.
COMITÉ IIE CULTURE POTAfiÈRE
l>eux apports : l'un de M. Jules Lefievre, jardinier chez
M™* Lefebvre, àLagny, consistant en un beau Melon Ganta-
loup fond blanc; l'autre, de M. Jarles, de Méry, compre-
nant deux caisses de fraises des variétés Docteur Morère
et Général Chanzy, d'une grosseur et d'un coloris irrépro-
chables, et une caisse de Pois nain Gonthier, vieille
variété très hâtive et très productive, trop délaissée, très
recommandable pour les premières saisons de plein air.
COMITÉ DES ORCHIDÉES
M. L. Piret, d'Argenteuil, soumettait à l'appréciation du
comité une belle variété de Cattleya Mossise, d'un délicat
coloris et de forme parfaite, qui a été nommée Président
Doin.
De M. Doin, on admirait deux superbes variétés d'Odon-
toglossum crispum : VO. c. fastuosum et VU. c. semon-
lianum.
De M. Martin, jardinier de M. Ferrier, à Auteuil, une
très belle variété d'Odontoglossum Alexandrse dénommée
0. A. Ferrierae.
Enfin, M. Bert, de Louveciennes, avait apporté un bel
exemplaire d'Oncidium iCyrtochilum) leucochilu m st/yier-
bum avec deux longues inflorescences bien développées
et abondamment fleuries.
COMITÉ DES UNDUSTRIES HORTICOLES
MM. Ch. Paris et C", de Paris, montraient un ingénieux
système permettant de maintenir les fleurs aisément dans
les vases dans n'importe quelle position et de composer
instantanément et sans difficulté toutes décorations flo-
rales. L'appareil consiste en deux grillages distants entre
eux de quelques centimètres et supportés par un trépied
de hauteur variable selon les besoins. On le place dans
les vases que l'on veut décorer, et il n'y a plus ensuite
qu'à entrer les tiges des fleurs entre les mailles des gril-
lages, en les inclinant comme on le désire pour que, la
composition florale une fois disposée, l'ensemble en soit
léger et bien aéré, tout en étant bien maintenu dans la
position voulue.
J. FOSSEY.
ERRATUM
Dans le compte-rendu de la séance du 12 mai de la
Société nationale d'horticulture de France, page 160, une
erreurd'impression a fait attribuer le nom de Cypripedium ,
inversanium au Cypripedium Rimbertianum apporté
par M. Mantin, amateur à Olivet, qui lui a donné ce nom
en l'honneur de M. Rimbert. orchidophile bien connu,
notaire à Lamotte-Beuvron. Parmi les autres apports de
M. Mantin, à signaler encore, en outre de ceux déjà cités,
le Cattleyodendrum x Bellaerense, hybride entre Cattleya
Forbesii et Epidendrum rochleatum.
LE JARDIN
177
LE JARDIN. - N« 272. — 20 JUIN 1898.
Euphorbes, il ne possède aucun pouvoir spécial el ses pro-
priétés semblenl être purement négatives.
CHRONIQUE
La Rose a eu au siècle dernier pour fervents adorateurs
Robespierre et Carnot, qui ont brillé du plus vit éclat au
sein de la Société des Rosati. Ces derniers, qui ont voué à
la reine il*1* fleurs un culte véritable, célèbrent chaque
année la fête des Roses sous les ombrages de Fontenay-aux-
Roses. Le 12 juin dernier, ces félibres du Nord, un peu
moins tapageurs que leurs confrères du Midi, sans cependant
manquer d'entrain, ont couronné le grand paysagiste Har-
pignies, qui étaitle héros de la fête. Au banquet, la Rose n'a
pas été oubliée. Mme Auguste Darchain a récité la superbe
ode de Leconte de l'Isle qui est dans toutes les mémoires : .4
la liose, et le conseil du vieux Ronsard a été suivi :
Versons des roses en ce bon vin,
En ce bon vin versons des roses.
Qui connaît l'arbre pieuvre'.' Un journal de province
signale, d'après l'Ecolier illustre, cet arbre fantastique qui
croit à Madagascar. Il est capable de saisir et d'étouffer de
grands animaux, tels que des singes et même des hommes
quand ils s'aventurent à escalader ses branches et à monter
jusqu'à son sommet. Les feuilles de cet arbre rappellent
celles de Y Agace americana. Pour un canard, c'est un beau
canard ! Enfoncées les plantes carnivores, le Drosera et
toute la compagnie !
La fève, qui est encore d'un usage fréquent comme ali-
ment dans le midi de la France, n'a pas i i le tous les
peuples un accueil également favorable. Si les Romains la
cultivaient, si les Grecs la mettaient au rang des meilleurs
légumes, pan treles Egyptiens la tenaient pour immonde
et leurs prêtres n osaient même pas jeter les yeux sur
elle. Pythagore défendait à ses disciples d'en manger.
Cicéron,qui cherche une explication à ces faits, insinue que
la fève empêchait de faire des rêves divinatoires, parce
qu'elle échauffe trop et que, parcelle irritation des esprits,
(die ne permet pas à l'âme de posséder la quiétude qui
est nécessaire pour la recherche de la vérité, Anstote trouve
une autre explication qui ne manque pas de piquant: dans
certaines villes de la Grèce, on donnait son suffrage avec
des fèves; en proscrivant ce légume, Pythagore défendait à
ses disciples de se mêler des affaires du Gouvernement.
■
Le domaine royal de Laecken vient de s'agrandir de nou-
veaux terrains sur lesquels d'importants travaux de cons-
truction viennent d'être entrepris. Il ne s'agit de rien moins,
dit le Nord horticole, que. de 15 serres à raisins, longues
chacune de 30 mètres sur S mètres de largeur et de 21 serres
à Heurs de mêmes dimensions . De ces dernières, trois seront
doubles et renfermeront toutes les plantes du Congo nouvel-
lement introduites. Il y aura autant à glaner pour le bota-
niste que pour l'horticulteur de profession. Autour de ces
vastes constructions, régnera une large galerie vitrée qui
remplira le rôle d'orangerie. C'est encore du Nord, cette
fois ci, savez-vous, que nous vient la lumière et, le progrès.
La statistique n'est pas souvent drôle, mais quand elle
s'occupe de parfums, elle semble moins^ rébarbative qu'à
l'ordinaire. Signalons les données qu'elle nous fournit rela-
i ivement à la production des fleurs odorantes dans les Alpes
Maritimes. Ce département du soleil et du ciel bleu ne four-
nit pas moins de 3.308.000 kilos de fleurs chaque année,
qui sedécomposent de la façon suivante: 1.860.0000 kilos
de fleurs d'Oranger; 1.000.000 de kilos de Roses; 157.00 kilos
de Violettes; 147.000 kilos de Jasmin : 74:000 kilos de. Tubé-
reuses ; 50.000 kilos de Jonquilles ; 20.000 kilos de Réséda.
Cette masse de fleurs rapporte au département des Alpes
Maritimes la jolie somme de quinze millions de francs.
C'est le cas ou jamais de dire « que c'est comme un bou-
quet de fleurs. »
■
M. Zacharewicz, professeur d'agriculture de Vaucluse, a
donné dernièrement d'utiles indications relatives au trai-
tement des Vignes gelées. Trois points sont importants à
suivre : tailler en vert, deux à trois jours après la gelée, sur le
nœud le plus rapproché du eourson, afin de favoriser le déve-
loppement du bourgeon dit bourillon; employer comme
engrais l'azotate de soude et le superphosphate de chaux,
aussitôt après la taille, sans oublier le soufrage et les trai-
tements aux sels de cuivre pour favoriser la fructification et
la végétation ; ébourgeonner avec soin pour donner à ht
taille toutes les chances possibles de réussite.
Certaines plantes ont une action curieuse sur les viandes,
action due aux ferments peptonisants que renferment les
sucs de ces végétaux. Un des exemples les plus connus est
celui du Carica Papaya. fréquemment cultivé dans les
serres et dont le fruit est utilisé dans l'alimentation des
pays chauds. Le pouvoir peptogène du suc du Cariai le
rapproche de la pepsine d'un côté et de la trypsine de l'au-
tre. C'est donc, dans tous les cas, un puissant stimulant
de la digestion. L'observation a montré que la viande entou-
rée de feuilles de Carica s'amollit, et cette pratique est
depuis longtemps suivie dans les régions tropicales. L'arbre
à pain agit à peu près de la même façon et il est probable
que les feuilles du Figuier se comporteraient sensiblement
de même, car le latex qu'elles renferment est peptonisant au
plus haut degré. Quant au suc des Pavots, de l'Eclairé, des
Les rayons colorés agissent de manière variable et avec
une efficacité différente sur la végétation. M. Camille Flam-
marion, le vulgarisateur bien connu, vient de faire, à ce
sujet, d'intéressantes expériences dans sa propriété de Juvisy.
Il a lait construire 1 serres : l'une à vitres blanches, les autres
à \ itraux rouges, bleus et verts. La lumière bleue a endormi les
Sensitives, qui se sont contentées de vivre languisamment,
atteignant au contraire leur maximum de végétation dans
la lumière rouge. lien a été de même pour les Fraisiers, les
Géraniums et les Pensées. La Laitue ne se comporte pas
autrement. La coloration dos fleurs peut être modifiée. Le
Lilas peut varier du blanc au rouge foncé sur le même pied,
suivant la lumière que l'on fait agir. Les parfums subis-
sent également une remarquable influence. Ainsi, l'odeur
îles fraises est exaltée au maximum dans la serre à vitraux
rouges ; une Crassule est à peine odorante en plein air.
tandis que, sous des cloches de couleur, elle est délicatement
parfumée.
*
* *
Le Jardin a annoncé, il y a quelque temps, la création,
sous la direction de notre ami Dybowski. d'une école d'agri-
culture coloniale à l'unis, école qui ouvrira en octobre pro-
chain et dont les cours dureront deux années. Une instal-
lation de même ordre vient d'être réalisée en Indo-Chine
par les soinsdeM. J. Capus, l'explorateur bien connu, aidé'
de M. G. Monod qui créa le service géologique dans notre
colonie d'Extrême-Orient. Il y a certes beaucoup à faire
là-bas pour créer quelque activité « en dehors de celle des
fonctionnaires qui coûte beaucoup et ne rapporte guère ».
Cette dernière réflexion, que nous livrons à l'appréciation
de nos lecteurs, n est pas île nous ; elle a été émise par une
revue dos plus sérieuses, toujours bien documentée, qui n'a
pas l'habitude d'écrire pour m? rien dire.
Un de nos amis, M, Diguet, de retour d'un important
voyage d'exploration en Californie et au Mexique, nous
signale un Jairopha, plante de. la famille des Euphorbia-
(■<■- qui y fournil une gutta bien connue des indigènes
et de toute première qualité ; mais, si nous voulons arriver à
temps, il n'y a pas une minute à perdre ; déjà les Allemands
oui donné l'éveil ci s'apprêtent à l'exploiter.
P. 1IARIOT.
L78
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Notre planche en couleurs. — Acalypha Sanderi.
- Il a été beaucoup question, ces temps derniers, de VAcà
lypha Sandcri, la ti plante aux chenilles ». ainsi qu'on la
nomme familièrement.
Dans un précédenl numéro, nous avons donné la des-
cription ainsi qu'une figure noire de cette remarquable nou-
veauté, introduction de M. Sander, de Saint-Albans (An-
gleterre), tant admirée à l'Exposition de Gand, en avril
dernier, el à celle de Paris, [e mois passé.
Certains de répondre en cela au désir de nos abonnés,
nous sommes heureux d'ax ancer de quinze jours l'apparition
de notre plancl n couleurs mensuelle, pour leur donner
dés maintenant, la primeur delà reproduction en couleurs,
de VAcalypha Sanderi.
Grâce à la rapidité d'un procédé de reproduction dont les
perfectionnements réalisés permettent d'espérer mieux en-
core pour l'avenir, Le Jardin *■<[ donc le premier journal
horticoledu monde entier à donner une gravure coloriée de
cette plante, qui est, en quelque sorte, la nouveauté sen-
sationnelle de l'année.
Primes à l'horticulture et à l'arboriculture. —
A la suite du concours régional de Limoges, les primes
d'honneur ont été accordées à M. Jean-Baptiste Baillot,
horticulteur-maraîcher à Limoges, pour l'hortieultui I à
M. Henri Nivet jeune, horticulteur-pépiniériste à Limoges,
pour l'arboriculture, Un rappel de prime d'honneur a été,
en outre, attribué à MM. Laurent et Goyer, horticulteurs-
pépiniéristes, à Limoges, pour l'arboriculture.
Fondation de l'Association de la presse agri-
cole. — Il existe déjà un certain nombre d'associations de
journalistes, mais jusqu'ici la presse agricole s'était tenue
à 1 écart de ces groupements syndicaux qui ont pour but de
défendre 1rs intérêts généraux professionnels, en même
temps que de venir en aide à ceux de leurs membres qui
se trouvent dans le besoin.
Les éléments ne manquaient cependant pas pour fonder
une association de ce genre, car la presse agricole s'est con-
sidérablement <V'\ eloppée, depuis une dizaine d'an nées sur-
li.nl : mais il fallait prendre l'initiative de les réunir. C'esl
ce qu'a très courageusement fait notre ami et collaborateur
M. Charles Deloncle, secrétaire général de la rédaction de
l'Agriculture Nouvelle. Nous disons courageusement, car
il lui a fallu beaucoup de persévérance et de foi dans l'ave-
nir pour triompher de certaines rivalités, disons le mot, de
mesquines questions de boutique qui menaçaient de faire
échouer l'en! reprise.
Grâce au concours d'hommes aux idées larges et désinté-
ressées(ilj en a heureusement), l'association esl aujourd'hui
fondée.
La réunion qui a eu lieu le Hi courant, dans le local de la
Société nationale d'encouragement à l'Agriculture, prêté
gracieusemenl par cette Société, a consacré la fondation de
l'Association de la presse agricole. Une quarantaine de per-
sonnes : directeurs, administrateurs et rédacteurs de jour-
naux agricoles, horticoles, viticoles, apicoles, etc., avaient
répondu à l'appel des organisateurs. Après avoir discuti' el
adopté le projet de statuts élaboré par les organisateurs de
la réunion, les membres présents ont procédé à l'élection du
bureau et du comité directeur qui se trouvent ainsi consti-
tués pour l'année 1898 :
Président d'honneur : M. Charles Dupuy, sénateur, pré
sidenl du comité général îles associations de la presse fran-
çaise.
Président: M. Lëgludic, sénateur.
Vice-présidents: MM. André, Battanchon, Grandeau.
Sagnier.
Secrétaire <jrncn.il : M. Charles Deloncle.
Secrétaire général adjoint : M. .1. Troude.
Secrétaires: MM. Hocher. Brechemin, de Loverdo.
Trésorier: M. Paul Dubreuil.
Membres du Comité: MM. Bourguignon, Briot-Laujar-
dière, dé ('cris, Chauré, Pegrully, Dutéy-Hàrispe, de
Lagorsse, Lesage, Lesne, Marsais, II. Martinet, Menault,
Dr Trabut, Viala.
Nous souhaitons longue vie et prospérité à cette associa-
tion qui est appelée, espérons-le, à cendre de réels services,
non seulement à ses adhérents, mais encore à. l'agriculture
toute entière.
La convention commerciale franco -améri-
caine. — Les Américains doivent se féliciter de la con-
vention, qui vient d'être conclue entre leur pays et le nôtre,
ainsi que nous l'avons annoncé dans notre précédent nu-
méro. En effet, d'après la Feuille d'Informations du Minis-
tère de l'Agriculture, la récolte prochaine des fruits en gé-
néral, dans le nord-ouest des Etats-Unis, s'annonce dans
d'excellentes conditions.
La vente des fleurs aux Halles. — Nous apprenons
que le Syndicat central îles horticulteurs de France, par
suite d'un dissentiment, qui existe entre la Préfecture de
la Seine et la Préfecture île Police, au sujet de remplace-
ment à donner pour la vente en gros des fleurs aux Halles,
va faire des démarches auprès des Conseillers municipaux
afin de faire adopter par ceux-ci la proposition d'emplace-
ment, présentée par la Préfecture de la Seine, laquelle con-
siste à donner, à nos cultivateurs-vendeurs, pour la vente
de leurs produits, la voie couverte (Hue Antoine Carême).
Cet emplacement donnant satisfaction aux intéressés, nous
souhaitons que le Syndicat central des horticulteurs de
France, qui fut le premier à s'occuper de cette question.
obtienne satisfaction, dans l'intérêt de nos cultivateurs.
Le jardin des Tuileries. — Le distingué architecte
en chef du palais du Louvre et des Tuileries. M. Redon, a
pris l'initiative de reconstituer le jardin des Tuileries tel
qu il lui dessiné autrefois par Le Nôtre. Divers parterres de
fleurs el de gazon ayant été supprimés depuis de longues
années, il les a fait rétablir dans leurs formes primitives.
C'est ainsi qu'à la place des espace- sablés de deux quin-
conces, on voit aujourd'hui des pelouses rectangulaires en-
tourées de plaies bandes de fleurs variées.
Cette reconstitution embellit certes le jardin et il y a
lieu de féliciter M. Redon de l'avoir tenté; mais il est per-
mis de se demander si l'ombrage épais fourni par les arbres
entourant les parterres ne sera pas un obstacle à la belle
venue des plantes fleuries et du gazon. Nous ne serions
même pas éloignés de supposer que c'est ce( inconvénient
qui a occasionné autrefois la suppression de ces parterres.
Espérons néanmoins que le jardinier des Tuileries saura
triompher de cette difficulté.
Les Jardins de S. A. R. le Prince Ferdinand de
Bulgarie. — Nous sommes heureux d'apprendre à nos
lecteurs que, sur la proposition de M. II. Martinet, archi-
tecte-paysagiste de S. A. R. le Prince Ferdinand de Bul-
garie, M. I.ochof. ancien élève de l'Ecole nationale d'horti-
culture de Versailles, ancien jardinier en chef de la ville
de Dijon, viënl d'être nommé directeur des Jardins prin-
ciers de la Bulgarie.
Nos lecteurs savenl déjà que le Souverain des Bulgares
esi un amateur éclairé el passionné d'horticulture. Grâce à
son initiative, de beaux jardins ont été créés el se créent
chaque jour dans la principauté. Il avait donc besoin dëtre
secondé par un jardinier expérimenté. Nous constatons avec
plaisir que c'est un de nos compatriotes qui esl chargé du
LE JARDIN
17!)
soin de propager les bonnes méthodes culturales dans ce
pays jeune, si intéressant el si avide de progrès qu'est la
Bulgarie.
Nous adressons à M. Lochot, nos meilleurs souhaits en
même temps que nos sincères félicitations.
Bulletin de la Société française d'horticulture
de Londres. — Nous venons île recevoir le Bulletin de
la Société française d 'horticulture de Londres et nous
avons constaté, une fois de plus, qu'il continuait à
être des plus intéressants et des plus instructifs. Nous
signalerons, entre autres, les articles sur les Anthurium, les
Lis, les Adiantttm, les Gymnogrammes, la culture forcée
des Œillets pour la Heur coupée, la culture anglaise des
Bouoardia, les bordures mixtes, les Phgllanthus, etc.,
accompagnés de nombreux clichés.
Lu tête du bulletin, nous avons vu avec plaisir le por-
trait de M. C. Harman-Payne, l'aimable secrétaire de la
National Chrysanthemum Society, accompagné d'une
spirituelle notice du dévoué président de la Société, notre
collaborateur, M. G. Schneider, retraçanl les nombreux
services rendus avec tant de bienveillance et d'obligeance
à tous les jeunes gens parlant français et habitant l'Angle-
terre, par M. Harman-Payne « l'ami des Français, plus
Français que les Français eux-mêmes ». ainsi que le dit
M. ( i. Schneider.
Les comptes-rendus des séances et l'exposé de la situa-
tion financière de la Société montrent qui:' cette ceuvre utile
fondée, avec MM. Schneider el Villard, par notre rédac-
teur en chef, M. IL Martinet, continue à prospérer et
marche toujours de l'avant.
Les fraises de Plougastel en Angleterre. — Nous
avons, à plusieurs reprises déjà, patrie des cultures de fraises
faites sur une grande échelle en Bretagne, à Plougastel et à
Lauberlach, prés Brest, principalement pour l'expédition
vers l'Angleterre où ces fruits arrivent en quantités considé-
rables à Plymouth.
("est un curieux spectacle que l'embarquement de ces
expéditions dans le passage de Plougastel. étant donné l'ac-
tivité que déploient les cultivateurs et expéditeurs pour arri-
ver à cueillir les fraises, à les mettre en boites, à les arrimer
dans les calesdes cargoboat, et à permettre aux navires d'ap-
pareiller dans la même journée afin de ne pas trop faire durer
la traversée du passage de Plougastel à Plymouth.
Voici du reste la description pittoresque qu'en fait la Dé-
pêche de Brest, description vivante qui donne bien l'idée
de ce tableau inoubliable :
« Des caisses, le parfum des fraises fraîches cueillies
s'échappe, mêlant ses fragrances aux effluves salées mon-
tant des varechs mis à nu par la marée basse. Et, dans ce
milieu bon odorant, hommes, femmes, enfants, en de pit-
toresques costumes, s'agitent, se hâtent, concourent de
toute leur activité au chargement des paquebots, tandis
qu'au long des rempes escarpées par où l'on gagne Plou-
gastel et, plus loin, Lauberlach, sonnent sur la pierraille le
fer des chevaux, les roues des voitures se pressant vers les
lieux d'empaquetage du fruit savoureux, ou dévalant vers
le port.
« Au bourg, nombreuses sont les maisons devant lesquelles
s'amoncellent les boites vides attendant qu'on les remplisse,
et barrant routes et chemins de leurs entassements, alors que,
courbés sur la glèbe, les cultivateurs, entre les lignes de
fraisiers, recueillent les fruits arrivés à maturité, et, leurs
paniers remplis, les apportent aux lieux choisis pour pré-
parer les expéditions. »
Celte année, sous l'influence de l'hiver doux, les Fraisiers
avaient prématurément fleuri, mais, ces premières fleurs
ayant été roussies par les gelées tardives, on a pu craindre
que la récolte ne fut compromise. Il n'en a rien été; d'autres
Heurs n'onl pas lardé à se montrer, el déjà avaient été expë
diêes sur Plymouth, à la fin du mois dernier, environ
30.000 bottes de fraises, représentant, en chiffre rond,
50.000 kilos.
La saison semble donc devoir être meilleure encore que
celle de l'an dernier et cela en raison de l'organisation du
service de transport plus rapide.
La production de l'essence de Roses en Bul-
garie (1). — Le Courrier des Balkans du 9 courant rapporte
que, d'après les nouvelles de la vallée des Roses, située en ire
Kazanlik, Karlovo et Kalofer, on Bulgarie, la récolte des
Roses, qui a déjà commencé, était, cette année, des plus
abondantes el de qualité supérieure. La production des
essences devant ainsi être plus grande, on prévoit une
baisse dans les prix, comparativement à ceux de l'année
dernière.
Le Canna plante aquatique. — Un correspondant
de la Société d'horticulture de Genève confirme, en ces
ternies, dans le Bulletin de cette Société, les bons résultats
que l'on peut obtenir en cultivant les Cannas comme
plantes aqual iques, ainsi que notre collaborateur M. L. Cappe
l'a explique' dans Le Jardin, en 1 S! Mi (2) :
« Nous avons lu, dans Le Jardin, que les Cannas pou-
vaienf secultiver dans l'eau ef servir d'ornementation dans
les bassins ou pièces d'eau pendant l'été: Nous avonsessaj é,
l'année dernière, quelques bonnes variétés de Crozy et
d'autres, entre lesquelles la. magnifique Reine Charlotte,
cet essai nous a pleinement réussi, et nous engageons vive-
ment nos collègues à l'essayer; de cette façon, on obtient
une végétation luxuriante, constellée des brillants épis de
cette ravissante plante, et qui donnent, aux pièces d'eau
une note imite particulière. »
Maladie de l'Olivier en Italie. — Le Bulletin de
la Société di's agriculteurs italiens vient de publier un arti-
cle relatif à l'état de dépérissement dans lequel se trouve
la culture de l'Olivier en Italie depuis trois ou quatre
ans.
En Ligurie, en Toscane et presque dans foule l'Italie cen-
trale et méridionale, en un mot partout où l'Olivier est
cultivé, on se plaint 'le la modicité du produit recueilli pen-
dant ces dernières années.
Des recherches mil été faites, dans ces derniers temps, par
la Station royale de pathologie végétale de Home, et on a
remarqué que les feuilles tombées précocement des i Hi\ iers
ci a ient affectées d'un petit champignon microscopique appel.'
Cycloconium oleaginum produisant des taches circulaires
bien distinctes, dites vulgairement mil do paon.
Ce champignon, qui a été signalé pour la première fois,
eu Italie, dans la province de Teramo, en 1889, el en France,
en 1891, ne se Viorne pas à envahir la surlace des feuilles,
mais il atteint aussi les pëdicelles, les pédoncules et les
Fruits. D'après des expériences récemment tentées à. Velletri,
la bouillie bordelaise a donné d'assez bons résultats, mais
il reste encore beaucoup à faire pour rendre ce remède
dune application facile.
On estime aussi qu'une application d'engrais convena-
blement choisi pourrait donner à l'Olivier, sinon uiw par-
faite immunité, du moins une plus grande force île résis-
tance contre la maladie.
Le phylloxéra en Suisse. — Le département fédé-
ral de l'agriculture vient de publier son rapport sur le phyl-
loxéra pendant l'année 1897.
La découverte du fléau dans le canton du Tessin date de
l'année dernière; mais la maladie devait y exister depuis
longtemps déjà, car l'enquête des experts fédéraux a révélé
que toute la partie- du canton situ,'-,, au sud de Melide en
étail infectée au point de rendre impuissants les moyens
curai ils ordinaires.
Les progrès du phylloxéra, ont été également constatés
(i) Voir à ce sujet Le Jardin, 189'.', page 235, 217. 231) et 2Sli.
(2) Le Jardin, 1S9G, page 28B.
isn
LE JARDIN"
dans les cantons de Neuchâtel el de Thurgovie. Une grande
activité a été imprimée au travail de reconstitution du
vignoble sous la direction de la station d'essai de l'Ecole
de viticulture d'Auvernier, qui a livré, l'an dernier, 320.000
plants greffes aux propriétaires des communes où la plan-
tation de cépages américains est autorisée.
Par contre, les ravages de la maladie diminuent dans les
cantons de Zurich. Yaud et Genève. Dans le canton de Vaud,
le phylloxéra a été cependant découvert dans cinq com-
munes jusqu'ici épargnées: Duillier, (iennllier, l'oin-ins,
Lausanne et Lutry.
Dans le canton de Genève, la reconstitution du vignoble
se poursuit activement, car la station de Kutli. qui, en
1896, avait fourni 122.300 mètres de sarments américains,
a délivré, en 1897, 13.535 plants greffés el 269.595 métrés
de sarments américains tirés de France el se composant
des variétés suivantes : Riparia, 193.035 mètres; Solonis,
lô.HSô mètres; Rupestris, 12.375 mètres; Hybrides, IX. 700
mètres.
Cette station, poursuivant ses essais ave. les variétés
hybrides, a analysé, en outre, loi échantillons de terre
prélevés dans toutes les parties du canton. Ces travaux ont
démontré, nous dil la Feuille d'informations du Ministère
de l'agriculture, que, dans la plupart des cas, la proportion
de chaux renfermée dans le sol n'était pas un obstable à la
culture dos Vignes américaines.
Les importations de plantes en Grèce. — Par
décret en date de janvier, la Grèce, en vue de prévenir l'in-
troduction du phylloxéra, vient d'interdire les importations,
provenant de pays phylloxérés ou non : 1 de parties quel-
conques de Vigne, sèches ou fraîches ; 2° d'aucune plante
vivante ou partie quelconque de ces plantes: 3" de ( larance et
île Réglisse; I d'échalas avant servi aux Vignes : d'engrais
végétaux ou mixtes; 5 de composts végétaux et d'aucune
espèce de lest de navire consistant en cailloux, terre ou
sable mélangé. Seules sont permises, sous eeriaines condi-
tions, les importations venant de Belgique, de Hollande.
du Danemarck, de Suéde et de Norwège, pays où le phyl-
loxéra n'existe pas. Les greffes et les boutures de plantes
(Vigne exceptée) destinées aux stations d'essais agricoles.
peuvent être importées par certains ports, après plusieurs
formalités. L'importation de certains articles, entre autres
toutes espèces de graines sèches, de fruits secs et de plantes
médicinales sèches est cependant permise.
PETITES NOUVELLES
L'Exposition d'horticulture organisée par la Société hor-
ticole, maraîchère et viticole de l'arrondissement de Bar-
le-Duc et dont l'ouverture devait coïncider avec l'inaugu-
ration de la statue du maréchal Exelmans, le 26 courant,
est ajournée à une date ultérieure qui sera fixée prochai-
nement, en raison de la remise de l'inauguration de cette
statue.
*
Par suite de l'inclémence de la température et par
crainte du peu d'abondance de roses à cette époque, l'expo-
sition de roses, qui devait avoir lieu les 18 et 1!) juin au
Palais Rameau à Lille, a été remise à une date ultérieure.
Pour compenser chez les exposants présumés de juin, la
déconvenue qui provient de ce contre-temps, le Conseil
d'administration de la Société régionale d'horticulture du
Nord de la France a décidé que les concurrents inscrits
pourront, sur leur demande, être visités dans leurs cul-
tures par une commission spéciale du 20juin au I" juillet
et participer aux mêmes récompenses que s'ils avaient
exposé.
Nous apprenons la nomination de M. Louis Gentil, au
poste de Directeur des cultures de Caféiers et de Ca-
caoyers, à Equaturville (Congo). Nous lui adressons nos
meilleures félicitations.
*
Le Syndicat pomologique de France, présidé par M. Le
Breton^ ancien sénateur, tiendra son prochain congrès, en
octobre, à Quimperlé.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Neuilly-sur-Seine. — Du 18 au 22j'iun 1898- — Expo-
sition des produits de d'horticulture, organisée par la
Société d'horticulture de Neuilly.— Adresser les demandes
à M. le Secrétaire général, 15, rue Chauveau, à Neuilly-
sur-Seine (Sein*
Paris. — Du 9 au li novembre 1S0S. — Exposition
r.ÉNÉRALE de CHRYSANTHÈMES et fruits, organisée par la
Société nationale d'horticulture de France. Le programme
de cette exposition vient de paraitre et sera envoyé a toute
personne en faisant la demande a M. le Président de la
Société, 84, rue de Grenelle, à Paris, avant, le 30 octobre.
Chevreuse. — Du 13 au J5 août JS'JS. — Exposition
d'horticulture organisée par la Société d'horticulture des
cantons de Palaiseau, Chevreuse et Limours. — Adresser
les demandes à M. Fichot. secrétaire, au château de Bre-
teuil, par Chevreuse (S. -et-O.), avant le 20 juillet.
BIBLIOGRAPHIE
Les plantes aquatiques et de tourbières (Die Sumpf-
uiid Wasseruflanzen) par Wilh. Monketneyer, des jardins
botaniques de l'Université de Leipzig. — Ouvrage de 190 pa-
ges avec 126 gravures.
Ce livre, très intéressant, écrit en langue allemande, con-
tient de nombreux et utiles renseignements botaniques et
culturaux sur les plantes aquatiques et de tourbières
depuis les Ma.vcha.ntia., Ghara, Sphagnum jusqu'aux plus
belles plantes décoratives, Victoria, Iris, Calla, Ponte-
deria, etc.. Chaque plante y est décrite botaniquement à
sa place respective dans la classification et chaque des-
cription est suivie de quelques notes culturales fort utiles.
Les gravures très bien faites -qui accompagnent le texte,
n'en sont pas l'un des moindres attraits. C'est, en somme,
un ouvrage très documenté que liront avec fruit tous ceux
qu'intéressent ces plantes aquatiques et de tourbières dont
l'étude est toujours si pleine d'attraits.
Les engrais et amendements, par E. Roux, assistant de
Physique végétale au Muséum d'Histoire Naturelle. —
Ouvrage petit in-8" de 212 pages. — Prix : broché, 2 fr. 50; car-
tonné, 3 francs.
Un certain nombre de connaissances spéciales sont indis-
pensables pour employer rationnellement les engrais. En
publiant cet ouvrage, Ni. 1". Poux a voulu présenter sous 1a
forme la plus réduite, les données scientiliques actuelle-
ment acquises sur lesquelles on doit s'appuyer à cet effet
et en dégager les principes qui servent à établir des règles
pratiques. Ce volume sera lu avec intérêt par tous.
L'Exposition quinquennale de Gand, par Marc Micheli.
Dans tes 15 pages de cette intéressante brochure, extraite
du bulletin de la Société d'horticulture de Genève, l'auteur
donne un rapide compte-rendu précis et bien condensé,
tracé à larges traits, de la grande quinquennale qui vient
d'avoir lieu à ( land.
Les engrais spéciaux et rationnels pour l'horl iculture,
par M. Georges Trufîaut. — Brochure rie 42 pages. — S'adres-
ser à l'auteur, 39, avenue de Picardie, à Versailles.
Dans cette brochure, M. Georges Trufîaut rend compte
de ses importantes études sur l'application des engrais à
l'horticulture et en tire des conclusions pratiques que vou-
dront lire tous ceux qui s'intéressent à cette question si
complexe de l'application des engrais chimiques en hor-
ticulture.
Dictionnaire iconographique «les Orchidées, par A.
Cogniaux et A. <looss~ens. — Livraison de lévrier.
Parmi les belles espèces et variétés figurées sur les treize
planches en couleurs de cette livraison, nous citerons :
Cypripedium Niobe et C. niveum, Epidendrum ciliare,
Masdevallia ( 'ourtauldiana, Pleurothailis Rœzlii, Sophro-
nitis Rossiteriana, etc..
Le Vignoble champenois el l'invasion phyllôxérique,
pur !.. Bonnet. — En livraisons a 0 fr. 30. — t. 'ouvrage com-
plet sera vendu 10 francs. — Les souscriptions ou abonne-
ments sont reçus aux bureaux du Jardin et chez M. !.. Bon-
net, viticulteur a Miingny, près Reims (Marne).
Nous avons reçu, ces jours derniers, la seconde livaison
de cette intéressante publication dont nous avons déjà
tracé à grands traits le programme d'ensemble (1).
Cette seconde livraison traite spécialement de la prépa-
ration des boutures. Treize gravures, pour la plupart gran-
deur naturelle, viennent très heureusement compléter les
observations et conseils pratiques donnés dans le texte et
ajoutent encore à la clarté des explications et renseigne-
ments si utiles de cet ouvrage.
(1) Le Jardin 1898, page 100
LE JARDIN
181
Un Hydrangea grimpant
Il me parait intéressant de signaler cette plante qui est
testée, jusqu'ici, confinée dans les jardins botaniques et qui
mérite certainement d'être mise en lumière.
Les végétaux grimpants rustiques ae seul pas déjà si
«ombreux pour que l'on délaisse encore plusieurs d'entre
eux qui pourraient être utilisés avantageusement dans nu
grand nombre de cas.
h'Hydrangea petiolaris est originaire du Japon et de
s-ikhaliiie. C'est un arbrisseau grimpant d'une taille dé-
I assaut la moyenne, à tiges touffues, revêtues d'une écoree
brune. Les feuilles supérieures s, mi arrondies ou ovales.
Fig. 81. — Hydrangea scandens.
(D'après une photographie prise dans les pépinières
.le M. Moser, à Versailles.)
allongées, brièvement acuminées, et celles de la base sont
arrondies ou en, cœur, presque lisses, d'un vert foncé àla face
supérieure, tandis que la face inférieure est velue; elles
ont de Û'"06 à 0°09 de longueur, sur 0™05 à (T'Oo de largeur.
Les fleurs se montrent eu juin et forment des ombelles
aplaties mesurant de 0"'20 à 0"",'.j de largeur, perlant sur
leur bord un grand nombre de fleurs stériles et composées
de trois ou quatre sépales blancs; les fleurs fertiles, d un
blanc verdâtre, restent avortées au sommet, et se trouvent
ainsi cachées par lesétamines, lesquelles sont généralement
au nombre de quinze, et deux ou trois styles épais.
La Semaine Horticole, de Bruxelles, qui a consacré der-
nièrement deux notes à ['Hydrangea petiolaris, écrit ce qui
— 1 1 1 1 au sujet de ce végétal :
« Dans les forêts du Japon, dit le professeur Sargent, il
m élève le long des arbres, jusqu'à une hauteur de 2 mètn
et revêt souvent des arbres gigantesques dune superbe
parure. Avec lui, et non moins prospère, on rencontre le
Schisophragma hydrangoides qui avait d'abord été con-
fondu avec Y H. petiolaris, et sous le nom duquel, ce dernier
fut introduit en Europe, en 1875. Le vrai Schisophragma
ire aussi dans nos cultures, mais seulement en assez petits
exemplaires, de s,, rie qu'on ne peut pas encore se pronom er
d'une façon certaine sur sa valeur, mais certainement il
rendra à peu près les mêmes services que V Hydrangea
petiolaris. »
( >n voit, par ce qui précède, que ce n'est, pas une, mais
bien deux plantes grimpantes dont les cultures peuvent
s'enrichir dès maintenant; toutefois, le Schisophragma ne
me paraissant pas avoir été suffisant nt étudié en Europe,
au point de vue horticole, je le laisserai de côté pour le
moment et j'attendrai pour le recommander, d'être fixé
d'une façon définitive sur sa valeur ornementa le.
L' Hydrangea petiolaris est très variable tant par la
forme que par la grandeur des feuilles et des fleurs; aussi
Siebbld et Zuccharini, qui nommèrent cette plante, en
avaient-ils distingué trois espèces, que le botaniste Maxi-
mowicz a réunies en une seule avec deux variétés qui por
tent les noms de H. cordifolia et H. bracteata. Il con\ ient
d'ajouter que ce botaniste a donné le nom spécifique de
//. scandens à l'H. petiolaris Sieb. et Zucc.
Il existe une autre espèce grimpante, V Hydrangea altis-
sima, originaire de l'Himalaya, également peu répandue et
d'ailleurs plus délicate que l'H. petiolaris.
Lue exposition à mi-ombre parait convenir particulière
mental'//, petiolaris, mais il est certain qu'il se déve-
loppe également bien dans un endroit expose au soleil,
pourvu qu'il ait une humidité suffisante aux racines. Il est
d'ailleurs absolument rustique et ne craint pas les froids
les plus rigoureux de notre climat.
C'est une qualité sur laquelle je ne saurais trop insister,
attendu que les végétaux qui la possèdent sont assez rares.
La multiplication en est très facile par boutures de
rameaux herbacés ou de bois aoùté.
h'Hydrangea petiolaris est très propre pour garnir les
murs et les vieux troncs d'arbres, pour tonner des haies, en
compagnie d'autres végétaux grimpants, ainsi que pour
orner les rocailles. Son joli feuillage et ses belles inflores-
cences en font un sujet de tout premier ordre pour ces
différents usages.
.1. LUQUET.
DANS LES ROCHERS DU MIDI
Quand, il y a quelques semaines, notre directeur me fil
savoir qu'étant chargé de créer un parc à Monte-Carlo, sur
une colline rocheuse, il avait, l'intention de comprendre
dans ses listes de plantations un certain nombre de plantes
que je cultive dans les Alpes, je médis qu'il plaisantait. El
cependant, me voici son hùte, dans ce pays du soleil et des
fleurs où nous venons de disposer ensemble, dans le parc le
plus original et le plus agréable qu'il soit possible d'imagi-
ner sous ce ciel de l'eu, une collection variée de plantes, ne
disons point alpines, ce serait paradoxal, mais tout au
moins saxatiles. Je me hâte d'ailleurs d'ajouter que l'in-
tention de M. Martinet consistait non point à faire un jardin
alpin proprement dit. mais à réunir, dans un cadre qui leur
con\ ientà merveille, toutes les plantes saxatiles décoratives
susceptibles d'ouvrir leurs corolles dans le cours delà saison
hivernale et printanière. C'est là une idée très intére
saute et qui, jusqu'ici, à ma connaissance, n'a jamais été
appliquée en grand.
J'ai l'absolue conviction que les végéaux que non--
confions en ce moment au sol monégasque vont y pros-
1*2
LE JARDIN
I" rer et donner à la création de M. Martinet un cachet très
spécial, unique sous le ciel bleu des rives méditerranéennes.
Il s'agissait ici, non point de construire un jardin
alpin dans un morceau de terrain quelconque, mais de tirer
le meilleur parti possible d'une situation donnée, en taisant
un Eden d'un coin de terrain rocheux et sauvage, sur lequel
la célèbre C" internationale des Grands-Hôtels est venue
planter un luxueux hôtel. .Sous un bois d'Oliviers gigan-
tesques et de( Ihênes verts, de Caroubiers et de Pins d'Alep,
sur un terrain très incliné, regardant la mer et tout cou-
vert de gros rochers calcaires, il fallait créer l'une il s
féeries florales dont ce pays-ci a la spécialité. L'idée d'uti-
liser dans ce but les rocailles naturelles, après les avoir grou-
pées et artistiquement» patinées » pour leur donner l'aspect
harmonieux qu'il convient, est très naturellement venue à
l'esprit de M. Martinet, qui a réussi à créer là le plus
curieux, le plus original et le plus délicieux jardin de
cette contrée-ci.
Les parcs bien peignés et soigneusement entretenus
qu on rencontre dans ees parages heureux ont un cachet de
grandeur et de richesse qui vous en imposent. Celui de
Monte-Carlo-supérieur aura le mérite d'offrir, sur un espace
de quelques hectares, toute la végétation susceptible de
vivre dans le midi, et de la rassembler en un jardin qui,
tout en étant un Musée des plantes les plusrares et les plus
merveilleuses, c'est-à-dire un jardin botanique, offrira,
sous le rapport artistique, ce que notre ci\ ilisation actuelle
est en droit d'espérer. Le rocher naturel a été supprimé, —
ce qui fait dire que le jardin s'est construit à coups de
d\ namite — partout où il gênait ou présentait un caractère
de monotonie. A sa place, on a apporté de la terre végé-
tale (1) et l'on a planté des Palmiers, des Bananiers, des
(leurs. Grilee à la collaboration d'un rocailleur habile,
M. Bellandou, qui a bien su comprendre et exécuter les
parties du projet de M. Martinet concernant sa spécialité,
l'ensemble dos rochers offre un caractère pittoresque et
artistique. Des sentiers, zigzaguant sous les arceaux des
arbres les plus gracieux, escaladent, par des marches déli-
cieusement disposées, les différents étages de ce terrain
penché vers les Ilots; des rochers surgissent du sein d'une
\ égétation tropicale et de leur sein s'échappe une source mur
m mante; des masses de fleurs et de buissons, le tout artisti-
quement groupé pour des combinaisons de feuillages et de
colorations les plus diverses, tout ce qui peut vivre et fleurir
sous ce soleil si généreux est rassemblé ici et fort ingé-
nieusement disposé au sein d'un cadre pittoresque et natu-
rel qui est lui-même une merveille. Les Cactus les plus
invraisemblables rampent à la surface des rochers enso-
leillés, tandis que les Cistes divers, les Roses et les Géra-
niums colorent le tableau. Un rocher, qui surgit du milieu
du sentier serpentant sous les Oliviers, porte un l'in
d'Alep au tronc bruni par l'âge et tordu par les tempêtes;
une terrasse naturelle, convertieen un parterre plus brillant
que le plus coloré des tableaux, les groupements de Palmiers
et depins.de Dracœnas et d'Araliacées, toutes les essences
des /eues tempérées et chaudes avec leurs noms et celui de
leurs pays d'origine, et puis, dans les fentes et les poches
naturelles ou artificielles qui abondent dans les rochers,
toute la végétation saxatilede nos montagnes ou des rochers
ensoleillés, les Hélianthèrnes, les Saxifrages, les Sedum,
Sempercicum, Acicna, Véroniques, Ert/simum, Campa-
nules, tout ce qu'une patiente étude a permis de consi-
dérer comme propre à former un brillant tableau dans
ce cadre si spécial et sous ce climat si particulier : voilà
pour les grandes lignes.
Et, quant aux détails, ils ne peinent être donnés ici ; il
faut venir les voir, car le jardin vaut la peine qu'on se
dérange pour le visiter. Il sera — que dis-je, il est déjà
(1) Cette terre est transportée là à dos d'homme!
— la réalisation de ce rêve formé par tant d'amis des fleurs,
une combinaison de l'art et de la science, une délicieuse
création réunissant, à l'ombre des arbres les plus divers,
tout ce que le jardin, dans le sens vrai du mot. peut offrir
de jouissances artistiques et scientifiques sur les bords heu-
reux ci riants de l'antique Méditerrannée.
• II. COBREYON.
PLANTES NOUVELLES OU RARES
Deux arbustes japonais
La flore japonaise ne nous a pas encore fait connaître
toutes les merveilles qu'elle recèle et chaque jour en livre
quelques-unes. C'est ainsi qu'à l'une des dernières séances
de la Société nationale d'horticulture, M. Charles Baltet
avaitenvoyé un Viburnum indéterminé, originaire du Japon
d'où il avail été directement introduit et qu'il nous a été
facile de reconnaître pour le Viburnum Sieboldi Miquel.
Cette Morne fait partie d'une série de treize espèces dont
quelques-unes seulement sont connues dans les cultures
européennes, telles que Viburnum plicatum Thunb ; T.
odoratissimum Ker. Les autres sont: V. Opulus L.; V.
furcatum Blurne, V. Lantana var. japonica Er. et Sav.,
V. erosum Thumb., V. dilatatum Thunb;, V. Wfightii
Miq.. V. Buergeri Miq., quelquefois confondu avec le
V. niacrocephalum Port., qui est d'origine chinoise, V.ur-
ceolatum Sieb. et Zucc, V. Sandankwa Hassk., également
chinois, V. phlebotrichum S. et '/.., au feuillage très élégant
et qui mériterait d'être introduit et V. Sieboldii Miq. Il
faut mettre de côté le V. niacrocephalum qui est un Hy-
drangea .
Le Viburnum Sieboldii, connu au Japon sous la dénomi-
nation de Goinagi, Ghomaki, est un arbuste à rameaux
lisses, les jeunes étant tétragones et les jeunes pousses cou-
vertes d'une pulvérulence étoilée : les feuilles sont pétiolées,
sans stipules, elliptiques aiguës aux deux bouts ou obo-
vales, ou bien obovales-oblongues arrondies au sommet ou
légèrement aiguës, crénelées, parcourues par des nervures
nombreuses et rapprochées, pubescentes à la face intérieure,
principalement aux aisselles des nervures et sur ces der-
nières ; inflorescences occupant le sommet des rameaux et
des ramules latéraux, en panicules, rarement en corymbes.
trie liolômes ; fleurs solitaires ou groupées par trois; calice
glabre à limbe étalé dentelé; corolle blanche, rotacée, gla-
bre, a lobes de même longueur que les étamines. L'en
semble des rameaux florifères forme une cyiue arrondie.
Le Viburnum Sieboldii, qui parait peu répandu au Japon,
ou on l'a signalé à Kiusiu. dans le centre de Nippon, au
Mont Ilakône, est une excellente recrue pour nos jardins et
on ne peut que féliciter notre ami Ch. Baltet de l'avoir lait
connaître.
L'autre arbuste japonais dont nous voulons parler est
une Rosacée, le Stephanandra flexuosa que Siébold et
Zuccarini tirent connaître en 1813. Thunberg en avait déjà
parlé sous le nom de Spircea incisa, aussi faut-il s'étonner
que les créateurs du genre Stephanandra n'aient pas rap-
pelé la priorité de l'illustre botaniste, à qui la flore de
l'Extrême-Orient est si redevable en faisant le 5. incisa
(Thunb.) S. et Z. Quoiqu'il en soit de cette disgression bota-
nique, le gei ne de Siébold est parfaitement caractérisé et tient
nettement sa place parmi les Spiréacées. au voisinagedesSpi-
rées, des Neillia, Exochorda, Gillenia.Kerria, Rliodotijpos,
Neviusia. Cette parenté avait semblé évidente aux créa-
teurs du genre qui le rapprochaient du Kerria etdu Neillia
et de l' Adenisema de Blume. Or, ce dernier genre, placé par
Endlicher à la queue des Saxifragacées, n'est autre que le
Neillia. Paisons remarquer en passant que le Spirœd opu-
lifolia L. est un Neillia, ainsi que le S . amurensis Max.,
puisque c'est à ce dernier genre qu'il faut rattacher le Phy-
socarpus auquel on a rapporté les deux Spirées que nous
venons de signaler.
Le Stephanandra se distingue essentiellement des Neillia
par ses étamines relativement peu nombreuses, insérées sur
LE JARDIN
183
un seul rang à la gorge du calice et par son follicule formé
d'un seul carpelle ne renfermant qu'une ou deux graines.
La plante de Siébold et Zuccarini, t> • 1 le que nous l'avons
vue à la dernière exposition des Tuileries, présentée par
M. Moser, s,, reconnaît à --os rameaux grêles, flexueux,
ramifiés-distiques, portant des feuilles alternes, pétiolées,
ovales deltoïdes, légèrement cordées à la base, pinnati
Sdes et profondément incisées, à lobes oblongs-incisés ou
dentés en scie, prolongées au sommet en une longue pointe,
membraneuses, pubeseentes en dessous et caduques ; Les
stipules sont foliacées, simples, entières et persistantes;
lesfleurs sont disposées en grappes simplesou sub-décom-
posées-fastigiées occupant le sommet des camules ou les
aisselles des feuilles supérieures; elles renferment dix
étamines, libres entre elles niais fixées à la gorge du calice
sur les dents du disque. Au Japon, le Stcphanandra est
connu sous les noms de Kago ma Utsugi el de Foussounu
Outsni. Il habile Nippon, autour de Yokohama, de Yokoska
et de Siniiida.
En 1876, MM. Franchet et Savatier ont fait connaître
deux espèces nouvelles du même pays, les Stephanandra
Tcmakce et S. graciHs. Le premier, du Mont Hakone et
du Fudsi-Yama, rappelle, parses fleurs, le S. flexuosa avec
15 à 20 étamines et. par la forme deses feuilles, les Neillia
i/n/rsifloraet X. rubijïora; le second a les feuilles vertes,
glauques en dessous, ne présentant, de chaque côté, que trois
à quatre nervures, la particule est très tenue, à rameaux et
à pédicelles capillaires; les fleurs sont très petites. Il se
rencontre dans les mêmes localités que le précédent.
Enfin, eu 1882, M. Hance a décrit une quatrième espèce
chinoise, le S. chinensis qui se rapproche du S. flexuosa
par ses étamines au nombre de dix, mais s'en sépare par
ses feuilles ]iins grandes, ovales-lancéolées, et profon-
dément incisées, vert pâle, poilues sur les nervures, le
pétiole pubescent, l'inflorescence plus ampleet plus fournie'.
On connaît donc actuellement quatre espèces appartenant
à ce genre, toutes ornementales, à port de Spirées, et il
est à désirer que l'introduction dans les cultures euro-
péennes s. m fasse aussi proiuptément que possible,
P. HARIOT.
La Culture des Fruits au Cap et en Australie
Nos lecteurs savent, par les notes que le Jardin a pu-
bliées fréquemment sur la culture des fruits de table dans
l'hémisphère austral, quelle est l'importance qu'il faut
attacher à cette production.
Nous sommes convaincus qu'avec la rapidité de plus en
plus grande des communications et avec le perfectionne-
ment des moyens de transport, la production et le com-
merce de ces fruits tendront à s'accroitre, et cela d'autant
mieux que les expériences déjà faites ont eu pour premier
résultat de créer de nouveaux besoins.
Il nous a paru intéressant de recueillir sur ce sujet
l'opinion des principaux importateurs de fruits.
Nous sommes heureux de pouvoir commencer aujourd'hui
la publication d'une note très intéressante de notre com-
patriote, M. J. Monier, négociant en fruits fixé en Angle-
terre et membre delà Chambre de commerce française de
Londres, qui a traité le sujet avec sa compétence et son
autorité bien connues.
Voici, exposé aussi simplement que possible, l'état actuel
île la culture fruitière dans les deux colonies anglaises du
Cap et de l'Australie.
Au Cap de Bonne Espérance.
Au Cap, ce h est (pie depuis environ 1890 que les colons
anglais ont compris le réel avantage qu'ils pouvaient
retirer des plantations d'arbres fruitiers: dans ces vastes
contrées, aux terres pour ainsi dire vierges, sous une lati-
tude presque européenne, où les saisons sont justement aux
paêmes époques, en opposition avec colles de notre conti-
nent.
Le gouvernement du Cap, après une étude approfondie,
a montré le mouvement et prêchéd'exemple par l'installa-
tion de cultures, de jardins d'essais et d'écoles, dans diffé-
rents districts de la colonie,
D'après les statistiques les plus i i i puis dire que
I s résultats importants, très satisfaisants ont été obtenus.
Comme cela arrive dans tout début, I lires on(
planté toutes sortes île qualités. ( Juelq ues-uns, plus réflé-
chis, onl fait cependant une sélection parmi nos meilleurs
arbres fruitiers d'Europe, et je suis heureux de le dire, leur
choix s'est porté-, pour le Poirier principalement, sur nos
plus belles variétés françaises, cultivées aujourd'hui dans
1 inonde entier.
Devant les résultats des premières années, un mouve
ment général s'est alors produit. Les mis mit imité les au-
tres, et les plantations se sont rapidement multipliées pour
les fruitiers de choix.
Et, pour donner un aperçu de; ce mouvement en avant,
\oici ce que disait, le 11 décembre dernier, à une séance
de la Société d'horticulture de Londres, M. .1. Garcia, dont
la grande compétence en matière de fruits, est hautement
appréciée en Angleterre,
Etudiant la marche ascendante de l'arboriculture frui-
i ière, il nous < l i t :
« Quelques grands propriétaires de la Californie s.- sont
consacrés à la culture du fruit dans d'autres pays, et l'un
des plus importants a planté lui-même dans la colonie lu
Cap, il y a quatre ans. 250.000 arbres dont une partie de
la première récolte sera expédiée en Angleterre.
« Ces propriétaires n'ont pas seulement eu vue d'écouler
leur récolte dans leur propre pays, mais aussi del'envoyer
sur les marchés anglais, et ils espèrent que. dans quelques
.muées, poires, prunes et pommes seront égales aux meil-
leurs fruits récoltés en Californie. Elles seront expédiées
par bateau\. qui arriveront dans la Mère Contrée, durant
les premiers mois de l'année.
« Dans une seule propriété, 90.000 arbres à fruits ont été
plantés l'année dernière ».
Voilà une citation sur laquelle doivent réfléchir nos pro-
ducteurs français, tant en France qu'en Algérie et Tunisie.
Je suis heureux cependant de constater l'énergie déployée,
dans cette dernière colonie, par notre savant et énergique
compatriote M. Dybowski, dont j'admire la persévérance
opiniâtre et vois avec plaisir l'élan qu'il donne à l'agricul-
ture, par ses créations nouvelles.
Aux colons de suivre sis généreux conseils, et surtout de
s'occuper, comme le fait l'Anglais, de produire et en même
temps de rechercher les places directes d écoulement.
Ençela seul réside leur avenir, leur fortune, c'est en effet.
le but poursuivi parie colon anglais, dans toutes ses colonies
Aussitôt qu'il prévoit que les marchés vont être ample-
ment approvisionnés, il songe à la Mère Patrie dont il est
sûr du bon accueil pour ses produits.
Ainsi ont agi les propriétaires du Cap.
Tout d'abord, deux obstacles se présentaient à eux :
Comment faire arriver fes fruits en bon état à Londres '.'
Comment pouvoir payer les frais de transport si élevés
dans le moment '.'
En gens pratiques, ils ont vite résolu ces deux questions.
Deux compagnies de bateaux-poste, font un voyage beb
domadaire entre le Cap et l'Angleterre. Après entente, ces
deux sociétés, comprenant les ressources qu'elles étaient
appelées à trouver dans le transport des denrées fraîches du
Cap, ont immédiatement aménagé ad ho<- leurs bateaux
et augmenté l'importance des frigorifiques.
l'oiir le fret, des tarifs spéciaux oui été créés sous réserve
d'un certain poids ou volumede marchandises.
Afin d'arriver à ce dernier desideratum, chaque proprié
taire ne pouvant faire tout d'abord l'appoint exigé, un
s\ ndicat de producteurs a été aussitôt créé, chacun mettant
sur son envoi une marque spéciale, el l'ensemble formant
une seule expédition, la question a été résolue.
i '-tic entent" entre colons qui comprennent leur intérêt,
esl encore un bel exemple à citer à nos compatriotes, mal-
lieureusement quelquefois trop divisés.
Ces bateaux rapides mettent 18 jours pour faire leur
M.yage. Malgré cela, ou fient dire qu'en général le fruit
arrive dans de très bonne- eondil ions.
De son coté, le producteur apporte ses meilleurs so
dans l'emballage, qui demande cependant pour l'avenir
quelques améliorations.
Abricots, pêches, brugnons, prunes, poires sont entourés
184
LE JARDIN
d'une feuille de papier suie, et chaque fruit est séparé du
\nisiii par une cloison de fine fibre de bois.
Le eaissage usité est une boîte, ayant généralement les
dimensions suivantes 50X35X10.
Le fruit, de grosseur uniforme, est emballé sur une seule
couche et parrangées régulières.
Les boîtes contiennent lu et 50 abricots ou 36 et 40 bru-
gnons ou 10. '-'0 et 24 pêches ou 15 et 18 poires ou 00 et
Nu prunes.
Le raisin est expédié dans uncaissage un peu plus grand.
La pomme est aussi entourée de papier soie, elle est en-
voyée en vrac dans un emballage plus large.
L'exportation de ce dernier fruit n'a pas été bien impor-
tante.
.1. MONIER.
(A suivre.)
Les Glaïeuls nouveaux
Les Glaïeuls en général et, en particulier, les <:. Lemoinei,
G. bleuâtreset G. nanceianus ont aussi fait des progrès en
1897.
Les G. gandaoensis, il faul l'avouer, restent un peu
stationnaires sous le rapport des coloris nouveaux, pourtant
il y a des variétés méritantes à signaler dans les gain- des
dernières années et je ne manquerai pas de donner leurs
noms, .le donnerai aussi les noms de quelques belles varié'
tés anciennes, car plusieurs personnes m'ont reproché dé
n'avoir cité, autrefois, que peu de G. gandaoensis. J'indi-
querai donc toutes les variétés qui m'ont paru véritable-
ment belles à la floraison et dont je n'ai pas donné le nom
dans mon article de l'année dernière (1). Je crois posséder
la plupart des meilleurs G. gandaoensis, surtout de la race
Souchet, car je me suis procuré tous ceux qui m'ont été
signalés comme remarquables par les obtenteurs eux-
mêmes.
J'ai particulièrement admiré, dans les G. Lemoinei:
Méphistophélès au coloris étrange et unique; Voie Laclèe
très beau ; Jarry Desloges, le Glaïeul écarlate feu le plus
vif de toute ma collection.
Dans les bleuâtres, il faut signaler, comme hors de pair.
chacun dans son genre: Baron Joseph Hulot et Claude
Moiiet , le premier d'un bleu foncé magnifique, le second
aux pétales bleuâtres avec macule d'un coloris cerise cra-
moisi velouté sur les segments inférieurs, disposition de
coloris non encore vu. Il faut aussi nommer, dans ce genre,
les variétés Arménien et Pierre Loti qui sont des plus
belles.
Les G. nanceianus ont été bien représentés en 1897 par
Csarine variété d'un joli coloris, C. H. Kuijk très beau.
Ferdinand Keljelj an qui esl un notable perfectionnement
de la curieuse \ ariété Pacha, Charles de Bosschere d'un beau
rose pourpre violacé. On voit, par les quelques noms que
j ai rites plus haut, que 1897 nous a apporté des gains de
réelle \ aleur.
Les G. gandaoensis ont particulièrement bien fleuri à
Remilly l'année dernière. Mon attention avail été surtout
attirée par nue variété nouvelle venant d'Allemagne, Weisse
Dame, mise au commerce en France sous le nom de
DameBlanche. Cette variété était annoncée comme devant
être du blanc le plus pur.
Ce n'est pas la première fois, dans ces dernières années,
qu'on annonce l'obtention du G. gandaeensis blanc pur.
Snow White avait été présenté comme variété blanche ;
c'était en effet peut-être le G. gandavensis le plus blanc à
cette époque, car il n'avait parfois que très peu de lignes
(l.i Le Jardin, 1897, page 52.
d'un rose très pâle sur la point.' et les bords des pétales; la
plante était peu vigoureuse et les fleurs manquaient d'am-
pleur.
lieux épis de Dame Blanche se sont épanouis chez moi.
Les épis se sont montrés d'une taille médiocre, les Qeurs
sont loin d'être grandes. La Heur est blanchâtre sans rose
apparent ; mais la base des pétales est teintéede jaune paille
et le pétale inférieur a même une petite macule decette
couleur. En somme, ce Glaïeul marque un réel progrès sur
les variétés que nous possédons, puisqu'il n'a pas de roseel
seulement une coloration jaune pâle assez légère.
Dame Blanche, par la dimension de ses fleurs et l'aspect
général de la plante, ne peut être comparé, ni au point de
vue de la grandeur et de la beauté des Meurs, ni au point île
vue ornemental, aux variétés que je vais citer plus bas;
c'est une plante fort intéressante puisqu'elle marque un
progrès notable vers l'obtention du G. gandaoensis blanc
pur ornemental qui n'existe pas encore, mais Dame Blan-
che n'est pour moi qu'une curiosité qui pourra peut-être
rendre plus tard des services aux fleuristes pour les bouquets
blancs; nous ne sommes cependant pas prés de le voir
employer couramment à cet usage, car son prix est très
élevé et sa vigueur douteuse.
Voici les G. gandaeensis, que j'ai le plus remarqués ; je
commencerai par les plus beaux, sans m 'occuper s'ils sont
anciens ou nouveaux :
D'abord Hellé, (-'est un des plus beaux G. gandaoensis,
il peut soutenir la comparaison avec Enchanteresse et
Liley'les deux perles du genre; la teinte nacrée de Hellé
contient moins de rose que Liley, mais, par contre, il a une
petite macule jaune pâle. Ensuite, nommons Gargantua.
très belle plante rose carminé striée de rouge violacé, Pro-
serpine d'un coloris très remarquable. Maréchal Vaillant,
Reine de l'Eté variété intéressante, Minos, Aldebaran
très beau, L'Ardoisière coloris particulier, Eugène Souchet,
Hèbè belle plante, John Thorpe, Gerbe de feu, Gulioer,
Formosa, Girandole, Attila, Daubenton, Schiller, Tour-
nefort. Diadème beau coloris, Valkyrie, Mme Auber, Con-
querrant, Angélique, Agnès Sorel.
Dans cette liste, comme je l'aiindiqué plus haut, il y a des
variétés toutes nouvelles, comme Hellé et Hèbè, et d'autres
très anciennes, mais ce ne sont pas toujours les plus nou-
velles qui sont les plus belles et Enehanieres.se qui est une
ancienne plante n'est pas encore dépassée, si elle est égalée,
ni en grandeur de fleurs, ni en beauté.
Je veux parler d'un Enchanteresse bien réussi comme
floraison, car, sur une dizaine de Glaïeuls de cette variété
que je possède, tous sont loin de me donner la même flo-
raison : pourtant ils viennentde la même maison et provien-
nent tous, parait-il, de bulbilles. Il ne faudrait pas croire
que. du terrain seul ou de l'exposition, dépend la beauté de
la plante, car j'ai un bulbe qui me donne de bons résultats
à des expositions fort différentes. Certains Enchanteresse
sont trop pâles, d'autres trop foncés, d'autres encore ont une
floraison ayant moins d'ensemble, des fleurs moins grandes
ou une tenue un peu moins parfaite que le vrai type.
Si tous ces Enchanteresse proviennent de bulbilles d'un
seule! unique pied, il faudrait admettre que les bulbilles
ne reproduisent pas exactement la plante mère.
En tous les cas, il n'y a pas de doute au sujet des varia-
tions observées et Enchanteresse est loin d'être une excep-
tion ; parfois même, très rarement il est vrai, la variété
est à peine reconnaissable, tant elle diffère de l'aspect du
t\ pe primitif.
Les amateurs ne devront donc pas s'étonner s'ils éprou-
vent des déceptions avec certaines variétés.
R. JARRY-DESLOGES.
LE JARDIN
VCALYPHA SANDERI, Hort.
LE JARDIN
18 S
Observations relatives aux Cultures légumières dans le Sud-Est Tunisien
Nous avons reçu communication de uotes et d'observations précises touchant des essais de cultures légumières dans
U' Sud-Est tunisien. Ces mites, dues à M. Louis Bernard, ancien élève de l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles,
actuellement sergent d'infanterie légère, nous ont paru d'autant plus intéressantes que les documents de cette nature font
à peu près complètement défaut. Aussi eroyons-nous devoir les reproduire sans commentaires. Les numéros portés dans
la première colonne de gauche du tableau ci-dessous se rapportent à ceux inscrits sur le plan que nous reproduisons
ci-dessous.
Fig. 82. — Plan du jardin potager du poste militaire de Foum-Tatahouinc (Tunisie du sud).
N"
des
P»te«ll«
et des
Planches
9
lu
1U
11
12
12-13
15
16
17
18
19
20
21 -22
ESPECES ET VARIETES
Laitue
— romaine
Chicorée Irisée
Laitue romaine
i rignon blanc
Laitue romaine
Ail
Semis divers
Laitue
Persil commun et frisé . .
Cerfeuil commun . . . .
Navet 1 2 long des Vertus.
Carotte rbuge courte hâtive.
Pois nain merveilled'A mé
rique
Laitue Batavia
— romaine verte. . .
Repiquages divers ....
Salsifis blanc
Navet 1/2 long des Vertus.
Carotte rouge longue obtuse
Haricot d'Alger beurre noir.
DATE
des
semis
DURÉ!
en jours
île U
germina-
tion
DATE
du
repiquage
DATE
de la
mise
en 5
place.
DATE
delà
floraison
MIE
Doyenné
de la
reeolte
»
»
»
19 12
))
»
))
»
19 12
»
30 2
»
»
»
19 12
»
10 2
»
))
»
21 12
»
25 2
9 11
26
28 12
M
»
»
»
n
1U 2
»
»
»
»
12 1
27/1
))
15 12
»
»
»
)>
1 1
»
»
1/3
29 11
29 11
29 11
29/11
25
21
15
30
»
»
»
i)
»
»
12/2
15 2
20 3
28 3
26 11
9 11
9 11
9/11
17
7
9
»
»
23/11
29 1 1
»
21 1
21 1
n
10 2
»
»
6/3
1/4
»
30/11
29/11
40
13
»
»
»
»
22 3
29/11
32
»
»
»
1 4
26/11
»
»
»
»
«
AB
B
AB
B
»
AB
»
m
AB
B
B
AB
B
B
B
u
»
AB
B
»
Plants provenant du jardin des
spahis.
Plants provenant du jardin de la
poste.
Plants provenant du jardin d'un
négociant.
Plants provenant du jardin de la
poste.
1/3 du reste de cette planche oc-
cupé par un repiquage de Poi-
reau (de mêmes dates)).
Tomates, Aubergines, Alkekenge.
plants provenant du jardin de la
poste.
Semés à la volée ; sont Miles à grain».
Semées en rayons.
Ont souffert du vent du sud.
Plants magnifiques.
Les plus forts plants du semis
ont tous été repiqués avant leur
mise en place définitive.
Semés en rayons; sont montés a
graine.
Semées en rayons; sont montées à
graine.
Semés trop tût. Arrachés etrem-
placés par des Choux quintal.
186
LE JARDIN
26
•r,
28
29
31
30
32
33
3 1-36
;r,
38
39
39
40
11
12
13
11-17
15
16
48
2. ià:
8
9
10-13
14
15
16
17
18-20
21
22
23
23-25
1.17
39
ESPECES ET VARIETES
Laitue BataA ia
Laitue merveille des qua-
tre saisons
Betterave rouge noire
d'Egypte
l 'oirée à cardes blanches. .
Chou quintal
— coeur de bœuf. . . .
Chou de Bruxelles . . . .
( linu-fleui' d'Alger. . . .
< hou i'. i- m- de bœuf . . .
de Bruxelles ....
Humaine verte maraîchère.
Pois nain merveille d'Amé-
rique
Poirée à cardes blanches
Semis d'arbres
Radis long royal à bout
blanc-
Radis 1 /2 long êcarlate.
i Iresson alénois
Laitue merveille des qua-
tre saisons
Semis d'arbres
( 'lmu cœur de bœuf. . . .
— quintal . . .
Semis divers. . . .
< ii'iu cœur de bu-ut.
i Chicorée frisée de Meaux,
( îresson de fontaine. . . .
Semis divers
( larotte rouge longue obtuse
rouge courte hâtive.
Fèves naines
Radis
( liunon jaune paille des
\ ertus
< larotte rouge courte hâtive.
— - longue obtuse
Navet 1/2 long des Vertus.
Epinards à larges feuilles.
Oseille large de Bellevile.
( Ihicorée sauvage améliorée
Pommes de terre. . . . .
Chou-fleur d'Alger. . . .
Oignon jaune paillcde Vertus
Haricot d'Alger beurre noir
DAT]
des
semis
9/11
9 11
9/11
9/11
9 11
9 11
12/11
in 11
11/11
12 11
9 11
13/12
9/11
2 11
10/12
li) 12
23 11
11/11
»
9 11
9 11
5 2
9/11
9 11
9 11
9 11
24 11
24/11
22/11
23 11
11 11
24 11
24 11
25/11
26 11
26 11
26 11
»
11) 11
11 11
16/3
IHCl F
en jours
ilt i
germina-
tion
12
11
8
8
S
i
8
8
10
12
12
»
6
11
8
8
»
30
28
18
17
30
28
10
30
43
40
15 1
23 11
23/11
15 12
24 12
»
27 12
17 12
24/11
1 3
29 11
1 3
24/1
24 1
15/12
24 12
24 12
24/12
24 12
24 12
25 12
s ]
11,1
»
20 12
»
»
»
11 1
»
ls i
12/1
»
24/1
■.'.s ' l
»
»
»
1 3
»
»
25 11
1 2
1/3
Util
de la
Soraison
«
))
»
»
25
M
»
))
»
M
)l
12/3
1 2
»
»
DATE
inoyonni
de la
I 1
5 1
8 1
21 3
s l
12 1
»
6 1
8 1
)>
15 3
12 1
»
1 2
28 2
25, 1
6 1
»
12/4
I 1
»
11 1
«
5/3
»
10 1
9 1
25 3
15 1
9 4
10/4
15 3
10/3
m 3
15/3
2 1
QHÀLITl
îles
fiTMrl ;i j î ■-.
B
H
B
B
B
»
AR
B
»
»
B
B
B
B
B
TB
»
B
B
»
B
)>
B
B
B
B
B
»
B
B
AB
B
B
B
B
PLANTES
traitées
OBSERVATIONS
Très belle et bonne.
Grosseur plutôt petite dans la
moyenne.
Peu volumineux.
Assez productif.
(Voir détails plus bas.)
Plus tardif.
(Voir détails plus bas.)
Date probable de récolte avant
départ pour Zarzis.
Date probable de récolte avant
départ pour Zarzis ; pour l'ordi-
naire.
Date probable de récolte avant
départ pour Zarzis; pour la G'*.
Semis un peu trop dru.
A la volée; récolté avant complet
développement.
En rayons ; récolté avant complet
développement.
Semé trop dru.
A la volée ; commencé à récolter
avant complet développement.
En rayons ; commencé à récolter
avant complet développement.
Montrent leurs hampes florales
en partie le 6/3, avant l'époque
de récolte.
Qualité excellente.
Peu productives.
Plantés entre deux rangs de Pom-
mes de terre.
Oignons semés dans la planche
1-1.1.
SEMIS DE PLANTES LIGNEUSES (Graines envoyées du Jardin d'essais de Tunis) (Planches 38 el 12).
1.38.1
2
3
1
5
6
7
ESPECES ET VARIÉTÉS
Schinus molle. . . .
Pin des Landes . . .
Acacia <-\ clopis . . .
— cyanophj lia .
— Farnesiana. .
Parkuisiona aculeata .
Poinciana Gilliesii. .
DATE
du semis
2/12
2 12
2 12
2 12
2 12
2 12
2/12
DATE
v le Parcelle
dt b L'iTuinatioi
l'I ilr p]
1.38.8
15/2
9
25 3
10
»
11
«
12
»
13
ls l
42
ESPECES ET VARIETES
i lœsalpinia sepiaria . .
echinata . .
i lassia floribunda . . .
Hyperieum canariensis.
Coronilla speciosa . . .
Tecoma stans
Acacia (Gommier), . .
DATE
du semis
2 12
2 12
2 12
2 12
2 12
2/12
15/11
DATE
de la germination
LK JARDIN
L87
Écho des Expositions de Province
Exposition d'Horticulture de Versailles.
Elle était pimpante et faisait beaucoup d'effet, cette expo-
sition, dans le cadre ombreux et merveilleux du Parc de
Versailles. La vaste tente circulaire renfermait toute une
floraison admirable de Rosiers, de plantes de plein air et
de serre que, d'un seul coup d'œil, on découvrait.
Beaucoup de petits lots, mais, par contre, quelques-uns
de ces lots étaient de véritable petits bijoux floraux. Le
Jury, dont je faisais partie, fut divisé en deux sections qui
se partagèrent la besogne, l'une examinant les plantes de
plein air et l'autre les plantes de serre.
Dès l'entrée, une délicieuse coulée, appuyée de chaque
coté par deux massifs de grandes plantes, sur laquelle la
vue était attirée et retenue par des massifs aux couleurs
vives de Pelargonium zonale placés en premier plan, avait
été très bien comprise; tout cela était complété par une
allée circulaire et par d'autres petites allées courtes.
Je ne puis m'étendre longuement sur les divers lots expo-
sés et je me bornerai à dire quelques mots des principaux.
M. Lévèque, avec une collection ravissante de Rosiers
tige, nains et avec un joli groupe de Rosiers Crimson
Rambler enlève le grand prix "d'honneur.
Tout près de là, M. Truffant exposait hors concours toute
une belle collection de plantes de serre, groupées avec
beaucoup de goût.
La maison Vilmorin avait, comme toujours, un massif de
toute beauté de plantes de plein air ; MM. Cayeux et Le
Clerc, des Pyrèthres du Caucase ; MM. Bellanger, des Cléma-
tites, pas très belles, et des Rosiers ; M. Pidoux exposait
plusieurs lots de Pelargonium, Pétunias et Anthémis.
Les Rhododendrons isolés, les massifs de Rhododendons et
les Azalea mollis de M. Moser sont bien admirés, de même
que les plantes à feuillage ornemental et les superbes Aza-
lées de l'Inde de M. Lemaitre.
M. Derudder montrait de beaux Fusains du Japon verts
et à feuillage panachés, des Fusains rampants, des Fusains
nains, des Lauriers d'Apollon bien formés, des Araucarias,
Draccenas et Cytises. M. Arthur Simon avait de très jolis
Physalis Franchelti, dont les fruits n'étaient pas encore
murs, mais dont le présentateur avait peint quelques-uns
pour donner une idée de leur coloration rouge.
Toutes mes félicitations à M. Morandjardinier de M.
Steinbach, pour le superbe massif d'Azalées de l'Inde qu'il
avait amené en pleine floraison.
Bien belle et combien tentante était la collection de
Fraisiers en pots constellés de beaux fruits mûrs à point,
les corbeilles d'un rouge vif d'autres fraises, de M. Millet ;
ses Iris germanica n'étaient pas moins beaux.
Le lot de plantes de serre et les Bégonias de semis de
MM. Duval et fils étaient de tous points dignes d'éloges.
Remarqué encore les fruits forcés et Melons de primeur
de M. Léon Parent, les plantes de serre et les bizarres
Calcéolaires herbacés si bien cultivés par M. Hadre, jardi-
nier de M. Denevers ; les plantes de serre, plantes mar-
chandes, Bégonias, Orchidées et Fougères de M. Rouland;
les plantes lleuries. Verveines et Bégonias de M. Benoit:
les Orchidées de M. Dallemagne; les Giroflées et Renon-
cules de M. Mondain; le Spirœa japonica rubra dont j'ai
déjà parlé dans ce journal (1), de M. Croux, et surtout les
plantes cultivées à l'aide des engrais chimiques de M. Geor-
ges Truffaut; le lot charmant de plantes vivaces, Erigeron,
le groupe si curieux des Orchidées indigènes de M. Du-
gourd, ainsi que le lot d'arbres fruitiers forcés et de fruits
d'une culture parfaite de l'Ecole nationale d'horticulture
de Versailles, qui reçoit les félicitations unanimes du Jury.
De très jolies choses seraient aussi à examiner dans les
bouquets et garnitures llorales qu'exposaient MM. Rouland,
Rousseau, Bérard et M"" Simon. J'ai surtout bien remarqué
le très joli et très léger bouquet rond, montrant une heu-
reuse association des fleurs de plein air à celles d'Orchi-
dées ; on y voyait, à côté des Lupins, Pyrèthes du Caucase,
Heuchera sanguinea, Ancolies et Graminées, des Cattleya,
Lœlia et Odontoglossum; aussi féliciterai-je Mlle Marie
Boyer, qui l'avait composé avec beaucoup de goût.
ALBERT MAUMENÉ.
Exposition d'horticulture de Limoges.
L'Exposition organisée à Limoges, du 28 mai au 1" juin
dernier, par la Société d'horticulture de Limoges a été des
mieux réussies et a obtenu plein succès.
(1) Le Jardin, 1898, page 40.
Le grand prix d'honneur du Président de la République
a été décerné à M. H. Nivet, horticulteur-paysagiste à
Limoges, qui avait grandement contribué à l'embellisse-
ment de l'exposition. Au même, pour l'ensemble de son
exposition, ont été attribués le prix d'honneur du Mi-
nistre de l'Instruction publique, ainsi que huit médailles
d'or. .
Le concours de plans de jardins, dont nous avons déjà
parlé à diverses reprises, a donné lieu à l'attribution d'ob-
jets d'art à MM. Touret, F. Bréhieret J*. Lamba.
Pour leur remarquable lot de plantes diverses, une mé-
daille de vermeil a été remise à MM. Cayeux et Le Clerc.
Une médaille de vermeil également, à M. Gravereau,
pour l'ensemble de ses apports.
Il n'est pas inutile de faire remarquer que, parmi les
lauréats, MM. H. Nivet, F. Bréhier, J. Lamba, F. Cayeux,
L. Le Clerc et A. Gravereau, sont anciens élèves de l'Ecole
nationale d'horticulture de Versailles, ce qui est tout à
l'honneur de l'enseignement donné en cette école.
Concours de Roses à Rennes.
Un concours spécial de Roses, auquel étaient annexées
des expositions de Heurs et plantes diverses, ainsi que de
produits maraîchers, a eu lieu à Rennes, du 9 au 12 juin,
organisé par la Société horticole d'Ille-et-Vilaine. Grâce
au dévouement du distingué Président de la Société,
M. Siraudot, Doyen honoraire de la Faculté, l'exposition a
été des plus réussies.
Parmi les principaux lauréats, citons : MM. Gorieux,
Siraudot, Jacquart, Le Bailly, Desmars jeune. Desmars
aîné, Reuzé, Fresnel, Cosson, Courtois, Decombe, Pépin
fils, etc.; MmesManceau, Jacquard, Desmars aine, N'aillant,
Durand, Chabot.
M. Colleu, Directeur du Jardin des plantes, avait orné
d'une façon superbe le vaste hall des Lices avec ses admi-
rables collections.
M. Le Baillv, instituteur à Janzé présentait un accident
fixé de la rose Wliite bon Silène, obtenu l'année dernière.
Cette variété est de couleur saumonnée, plus large et plus
fournie que la variété mère.
1 M. C.
DAHLIAS CACTUS
Depuis que les Dahlias Cactus ont tait leur apparition,
toutes les autres races de ce genre, si éminement propre à
l'ornementation des jardins, ont été, à l'exception toutefois
des Dahlias simples, à peu près totalement éclipsées. Aujour-
d'hui, dans un parterre, dans un massif et, mieux encore,
seuls, dans les expositions, les Dahlias Cactus retiennent
l'attention et arrêtent les visiteurs. Ils doivent ce privilège
à leur forme bizarre, particulière, à la disposition de leurs
pétales enchevêtrés contournés, disposés sur le capitulede
façon si irrégulière, si bizarre, si artistique même, qu'on
hésite, à première inspection, à, croire que l'on se trouve en
présence de fleurs de Dahlias.
Pour beaucoup de gens, pour qui le mot Dahlia est syno-
nyme d'un.' masse de pétales plus ou moins arrangés en
boule ou imbriqués régulièrement sur le capitule, ce nouveau
genre est totalement inconnu et nous avons lait souvent cette
remarque que ces mêmes personnes, à qui on présentait pour
la première fois des Dahlias Cactus, les prenaient pour
d'autres fleurs, des Chrysanthèmes notamment.
Ce n'est guère que depuis une dizaine d'années que le
D. Cactus a fait son apparition et encore véritablement on
ne peut guère faire remonter au-delà de 1893-1894 l'appa-
rition des premières variétés dignes de porter ce nom. Au
début, un certain nombre de Dahlias ('anus, issus soi-
disant du type, qui était représenté dans les collections par
le D. Juaresii nu Etoile du Diable, sont maintenant ou dis-
parus ou relégués tout, à fait à l'arrière plan, par suite delà
disposition trop régulière des pétales. Telles sont : Asia,
Impératrice des Indes. King of Cactus, The Shah, Henrt
Patrick, Mme Hawkins et. beaucoup d'autres pour lesquels
une section dite des D. décoratifs a été créée, afin de les
distinguer des Dahlias complètement réguliers, de forme
-bilieuse, dits Dahlias à grandes Heurs.
1 (ans ces Dali lias décoratifs, ont donc .'-té classés tous les
anciens D. Cactus n'ayant pas une forme assez irrégulière
188
LE JARDIN
pour prendre rang parmi lesZ). Cactus unis, de même que
certaines variétés comme Grami duc Alexis, aux ligules
enroulées et à fleur plate, se présentant de face, de même
que Colosse, ce gain si intéressant de M. Jules Chrétien de
Lyon, et Gloire de Paris, aux capitules immenses, obten-
tion de M. Baudriller.
Au fur et à mesure que les nouveaux semis voyaient le
jour, des formes de plus en plus légères surgissaient et on
peut dire que, d'année en année, les progrès ont été extrême-
ment rapides. En quatre nu cinq ans, les collections
anglaises et françaises ont été complètement modifiées et,
dès maintenant, on peu! facilement grouper 50 belles varié-
tés et même plus, donnant satisfaction aux plus difficiles,
au moins quant à la fleur considérée isolément ; car les nés
bennes seiles réunissant toutes les qualités requises s,, ut
encore rares, la race îles /*. Cactus ayant le grand défaut
d avoir des pédoncules trop courts, laissant les fleurs un peu
, nfoncées dans le feuillage. Les efforts des semeurs devront
désormais se porter sur ce point pour arriver à augmenter le
nombre îles plantes remarquables, non pas seulement par
• ^Ai . ._. _ , _i
Fig. 83. — Dahlia Cactus oar. Porcupine.
leurs fleurs détachées pour couper, maisaussi el surtout par
l'ensemble de leur floraison qui les fera rechen lier comme
plantes propres à tous emplois: massifs, corbeilles, plaies-
bandes, groupes, etc., etc.
Nous .sommes bien à regret obligés de le constater, mais,
dans l'obtention des D. Cactus nouveaux el malgré leur
climat défavorable au point de vue de la production de la
graine, nous nous sommes laissés distancer par nos \oisins
les Anglais, et les gains d'origine française véritablement
appréciés sont très rares.
Pour s'en rendre compte, il suffit simplement de lire les
étiquettes des variétés exposées ou cataloguées et, immédia-
tement, on s'aperçoit que la majorité des noms sont d'ori-
gine britannique. 11 ne nous serait cependant pas bien diffi-
cile, là aussi, si quelques-uns de nos bons semeurs voulaient
ou avaient voulu h travailler » le genre, d'arriver à des
résultats de premier ordre. En Angleterre, où on parait
s'occuper très activement du Dahlia, une société spéciale
existe, qui juge de récompenser les meilleurs semis de certi-
ficats de mérite, qui organise une exposition spéciale très
suivie; mais, en France, rien de pareil n'existe, si ce n'est
un concours institué par la Société nationale d'horticulture
de France, concours qui. nous le constatons, prend de plus
eu plus d'importance et, dont l'intérêt augmente d'année en
année.
Il reste encore à doter le genre de lionnes variétés de
coloris inédits et, sans nul doute, nous verrons surgir en
France de bons gains d'ici peu, mais il est temps des'y mettre.
Quels sont actuellement les caractères d'un bon 11. Cactus
rr-ni:' Ils peuvent être résumés ainsi:
Hauteur moyenne (1 mètre à l'"20 au plus), port bien
érigé, feuillage vert, étoffé, pédoncules termes portant bien
au-dessus de la plante les nombreux capitules aux ligules
rayonnantes, plus ou moins repliées sur elles-mêmes ou
tordues ou enroulées. L'ensemble, bien qu irrégulier, doit être
gracieux et léger.
Nous donnons, ci-dessous, une petite liste descriptive de
quelques variétés considérées comme les meilleures, dans p.
but d'aider les amateurs dans leur choix :
Arachne (fig. SI). -- Variété remarquable; centre de
chaque pétale blanc pur avec une bande île rouge cramoisi
brillant ; recommandable pour la fleur coupée à cause de
la longueur de ses capitules (1 ).
Aurora (Green, 1897). - Saumon orange I ié, très
florifère, capitules petits, propres aux gerbes et bouquets.
Austin ( annell (Cannell, 1897). — Pétales longs, étroits
et pointus, rose tirant sur le mauve, fleur élégante.
Béatrice (Turner, 18913).— Rose pâle, éclairé rose \ il aux
pointes, couleur distincte.
Béatrice Martin (Keynes, 1896). — Blanc teinté chair,
teinte très délicate.
Cœsar (Keynes, 1896).— Rouge écarlate clair.
Cannell's Gejn (Cannell, 1896). —Aurore cuivré plus
pâle au pourtour, tleur petite, élégante pour bouquets et
gerbes, variété très floribonde.
Karl of Pembrocke (Keynes, 1895). - Violet punie,
teinte plus vive veloutée au centre : extra.
Fusilier (Keynes, 1896). -- Saumon foncé et corail à
revers teintés lilas.
Gloriosa i l\e\ nés, 1894). — Carmin vif, un des plus beaux
.types de l). ( 'actas.
J. E. Frewer (Keynes, 1896). — Beau rouge vermillon,
forme parfaite, pétales pointus et émoulés.
Miss Irène Cannell (Cannell, 1894). —Cramoisi brillant
teinté violet.
Marie Millier (West). — Aurore cuivré, pétales longs et
pointus.
Mme Ferdinand Cayeux (II. Cayeux, 1898). — Jaune
canari brillant, variété de premier mérite.
Matchless (Perkuis). — Marron noir velouté, plante à effet.
M.L.GrentheÇF. Cayeux, 1894). - Ecarlate vif, variété
récompensée d'une médaille d'argent au concours de la
Société nationale d'horticulture de France de 1895.
Mislress A. Peart (Ware). — Fond blanc pur, nuancé
crème au centre.
Porcupine (fig. 8:S). — Pétales très pointus; très jolie
forme; coloris écarlate foncé (1).
Robert Cannell ((/annell). - Rose carmin vif, teinte déco-
lorée au pourtour.
Royal George (Keynes, 1896). — Carmin claii ombré
pourpre; longs pétales tuyautés.
Sainte-Catherine. — Jaune d'or strié el lavé aurore,
forme parlai le.
Souvenir de Germaine (H. Cayeux, 1898). — Rougegro-
seille lavé eu mauve lie devin, forme distincte.
Avec ces \ ingi deux variétés, toutes les exigences peuvent
être satisfaites.
Nous cultivons actuellement plus de lôn variétés de
1). Cactus parmi lesquelles les nouveautés anglaisesde 1898
qui, à en croire les descriptions, doivent laisser loin derrière
elles toutes les sortes connues à ce jour. Il y aura il • encre
d'agréables surprises parmi ces nouvelles venues, si réelle-
ment elles seul en progrès sur les \ a piétés ex isl a n tes.
La culture du D.( 'actus est identique à celle qu'on appli-
que aux aut res races. Il est très vigoureux el ses tubercules se
conservent très bien en hiver dans un endroit sec. à l'abri
delà gelée. En mars-avril, les touffes sont placées sur cou-
che, sons châssis, puis divisées ou bien encore, les pousses
Cl) Nouveautés anglaises mises au commerce cette année et
qui seront en vente a l'automne d au printemps prochain.
LE JARDIN
189
qu'elles donnent en assez grande quantité sont détachées du
pied-mère el bouturées en godets. Les sujets obtenus de cette
dernière façon fournissent des plantes plus régulières, des
fleurs plus nombreuses el mieux faites.
La mise en place a lieu ilu 20 mai à fin juin, à un mètre
de distai n tous sens si on plante en plein carré. Le jeune
sujel '"-: planté auprès d'un tuteur dépassant de terre de
l"50 environ sur lequel il est attaché au fur et à mesure
de son développement.
La floraison du Dahlia Cactus est un peu tardive, elle
a'esl véritablement belle qu'à partir de fin août. Depuis
Dali lia Cactus
Arachnc.
cette époque jusqu'aux gelées, les fleurs sont produites en
quantité et servent à la confection de magnifiques gerbes,
soit seules, soit associées à d'autres plantes.
• •n voit donc, parce qui précède, qu'on ne saurait trop
encourager el recommander celle nouvelle race de I lahlias.
Outre qu'ils ne sont pas plus difficiles à cultiver que les
autres, ils sont plus légers, plus artistiques, nous le répé-
tons, plus à la mode en un mot. En 1 lahlias, ci mue en toutes
choses, il faut sacrifier à cet entraînement capricieux et des-
potique qu'est la mode, d'autant mieux quen l'espèce, la
vogue dont jouissent les plantes qui nous occupent esl de
tous points justifiée.
PERD. CAYEUX.
Exposition d'Horticulture de Paris
Les plantes nouvelles
Il y a eu, cette année, bien peu de plantes nouvelles pré-
sentées, ou tout au moins peu de jolies nouveautés. Nous
ne citerons que celles qui nous ont paru les plus intéres-
santes.
En premier lieu, nous signalerons cette plante sensation-
nelle a qui lit tant parler d'elle à l'exposition de Gand. J'ai
nommé X'Acalypha Sanderi dont nous publions une planche
en couleur dans le présent numéro et qui valu à l'exposant
M. Sander une médaille de vermeil.
M. Louis Urbain présentait un nouveau Bégonia qui a reçu
lenom de Président Savoye, aux Heurs d'un jaune sulfureux.
Dans les lots de plantes annuelles et vivaces de la maison
Vilmorin-Andrieux,ôn remarquait surtoutdeux nouveautés :
le Gilia multicaula àfleurs bleu violacé et le Nemesia d'A-
frique.
Cette dernière plante était également exposée, en beau
lot par M. Gravereau ainsi que le Nemesia strumosa com-
pacta floribunda.
La maison Férard présentait, dans son lot de plantes an-
nuelles et vivaces, l'Erynimum ochroleucum, encore une
nouveauté.
L'Œillet Le Colosse, si élevé sur tige, présenté par
M.Vacherot vaut la peine d'être cité, ne serait-ce que pour
l'originalité de son port.
M. Croux exposait quelques Rhododendrons nouveaux :
Mme Bertaux à pétales légèrement ondulés et d'un rouge vif;
M me Rattier. à pétales maculés de jaune sur fond rosé; Com-
tesse de Greffulhe ; Baron ne de Verdière aux lleurs roses.
Enfait de Rhododendrons nouveaux, M. Moser présentait
de fort beaux exemplaires, dont nous ne pouvons citer que
M me Emma Leduc, à fleurs rose tendre, les autres étant nu-
mérotés.
M. Delahaye présentait un Azalea indica nouveau : La
France, aux pétales blanc rosé teintés de rose ; M. Tabar, un
Carex gàllica à feuilles étroites; M. Dupanloup plusieurs
Cannas nouveaux, dont un surtout, Fleuve d'or, était très
remarquable par le coloris de ses lleurs et leur disposition
en épis très denses.
Nous rappellerons encore : un Bégonia Rex rubis, intéres-
sant, présenté par M. Duval ; un Zggopetalum Perrenondi,
un PkajusColsoniet un A maryllis Président Faure, exposés
par M. Béranek: un Pelargonium :<mate Petit Henri de
MM. Bouyer Fontenaux; unBegonià Mme Chantepie; une
belle variété de Caladium du Brésil de MM. Cayeux et
Le Clerc; enfin, un Cattleya speciosa nivea de A. Danzan-
villiers, de nouvelles Pivoines de M. Paillet et des Œillets
nouveaux de M. Régnier, notamment Vicomtesse de Pour-
tades.
VI
La floriculture de plein air.
De l'immense succès remporté par l'exposition d'horti-
culture, la floriculture de plein air a quelque peu le droit
de revendiquer sa part, car elle y a grandement contribué.
De M. Louis Urbain, nous signalerons de jolis exemplai-
res de Bégonia Lafayette.
De M. Sallier, de beaux Coleus au feuillage lacinié,
crénelé et diversement coloré, ainsi qu'un lot de Salvia
Alfred Ragueneau et de Bégonia Lafayette.
M. Nonin exposait, indépendamment d'une superbe col-
lection de Pelargonium, un lot magnilique d'Œillets remon-
tants et un autre de Salvia Alfred Ragueneau.
Delà maison Vilmorin, Andrieux et Cie, je signalerai la
superbe corbeille de Calcéolaires bordée de Nycterima
selaginoides aux petites lleurs blanches et les lots super-
bes de plantes annuelles, bisannuelles et vivaces dont un
se trouvait dans la tente des Rosiers. Dans ces lots, en un
gracieux mélange, se rencontraient la Giroflée Quaran-
taine, le Pétunia blanc, l'Œillet d'Inde, le Schizanthus
Grahami aux lleurs roses, la Verveine bleue, le Souci
double, la Julienne deMahon, le Coquelicot japonais, e
Xcmesia compacta, le Thalictrum aquilœgifolium, le
Linaria asparogoides et d'autres encore dont l'enumeration
serait trop longue ; enfin, une belle collection de Pétunias
hybrides doubles à grandes lleurs et de coloris variés.
De beaux Œillets très élevés sur tige étaient exposés
par M. Vacherot, ainsi que quelques variétés de Bégonias.
La maison Férard exposait deux lots importants de plan-
tes annuelles, bisannuelles et vivaces. Le massif que cette
dernière maison exposait dans la tente des Rosiers était
190
LE JARDIN
très bien disposé. Là, rivalisaient de beauté les Coquelicots,
Capucines, Anthémis, Lupins, Ancolies, etc.. Citons sur-
tout les superbes spécimens de Viola cor muta grandiftora,
de Phlox divaricata canadensis, d'Amaryllis, de Pavots
aux pétales maculés de noir, de Zinnia doubles à grandes
fleurs, etc. , , . ,
De M. Gillard, nous signalerons les forts exemplaires de
Chrysanthemum frutescens. De la superbe collection de
plantes vivaces et bulbeuses et de plantes de rocailles
exposée par la maison Thiébault-Legendre, nous citerons
le Gypsophila repens, les Campanula glomerata et per-
sicœfolia Veronica gentianoides, le Corydalis lutea, le
Pœonia tenuifolia au feuillage lacinié et aux fleurs d'un
rouge sanguin, enfin quelques beaux Fragaria indica.
M Géraud présentait un beau lot de plantes aquatiques et
de très belles Primevères du Japon ; M. Béraux un joli lot
de Pensées doubles de coloris variés ; M. Falaise un superbe
lot de Pensées à grandes macules cuivrées ; M. Dugcurd,
un lot d'Orchidées de pleine terre et diverses autres plantes:
Asphodèles, Anémones, Alyssum, Ajuga, Convallaria
Polygonatum à fleurs doubles, Phlox divers, Pensées,
Saxifrages, ainsi qu'un lot de Primula japonica.
De très jolis Phlox canadensis divaricata étaient pré-
sentés par MM. Cayeux et Le Clerc. M. Bournissier exposait
un lot remarquable de plantes officinales et de Primevè-
res du Japon.
De chaque enté du rocher créé dans la grande tente, la
maison Vilmorin-Andrieux et Cie avait dissséminé, sur un
talus rocailleux, une très belle collection de jolies plantes
alpines et de plantes saxatiles.
Enfin, du Midi, M. Delavier apportait une magnifique col-
lection d'Œillet's pour la fleur coupée.
F. DESPINOY.
VII
Arboriculture.
Les végétaux d'ornement occupaient, comme les années
précédentes, une large place dans l'exposition d'horticul-
ture.
En pénétrant dans la grande tente, nous remarquons, a
droite, sur le côté, et formant fond, une très grande plate-
bande' toute garnie de superbes spécimens de Rhododen-
drons, toujours tant admirés par leur floraison remarquable.
Que de frais et francs coloris l'on rencontre dans les fleurs
de ces plantes.
Des Azalées, tout aussi fleuries et aussi belles, complé-
taient cette présentation vraiment admirable qui, du reste,
a valu à son propriétaire, M. Moser. la prime d'honneur.
A l'extrémité, et pas assez en vue, étaient quelques nou-
veautés de Rhododendrons d'une réelle valeur et fort
appréciées des amateurs.
Faisant le pendant à cet important lot, on remarquait, à
gauche, les beaux exemplaires de Rhodendrons de M.Croux,
également tout couverts de fleurs, accompagnés de non
moins belles Azalées. Nous avons aussi remarqué de ce
présentateur un petit lot de nouveautés de Rhododendrons,
vraiment méritantes, qui feront certainement bonne mine à
coté de nos variétés actuelles.
Quelle- jolies plantes sont ces Rhododendrons, que d'ad-
mirateurs ils ont! Pour les amateurs, signalons quelques
bonnes et belles variétés prises dans le lot de ces deux
exposants qui, depuis longtemps, ont acquis une réputation
justifiée dans la culturelle ces plantes: Mme Carcalho,
blanc maculé jaune, Mistress Williams, rose, Bouquet de
Flore, rose pourpre, Comte Adrien de Germiny, nias rosé,
Joseph Fia/a, lilas, Schiller, pourpre.
Parmi les variétés A'Azalea mollis exposes, nous signa-
lerons : Isabelle Van Houtte, jaune clair taché d'orangé,
Papadoli, rose maculé orangé pâle, Comte de Quincey,
jaune pale mélangé de jaune foncé, etc.
Les \.alca ponlica figuraient dans ces lots: nous avons
noté, comme variétés florifères: Belle </' Angleterre, Eugé-
nie lui puis, Fleur de Pêcher, etc.
De M. Moser, signalons encore ses superbes Erables japo-
nais, qui sont toujours tant recherchés.
Indépendamment de son exposition de plantes de terre
de bruyère. M.Croux avait réuni une collection d'arbustes,
la plupart à floraison printanière et beaucoup d'introduc-
tion récente.
Remarqué le joli et fin Spirasa japonica rubra, le Sp. An-
lony Waterer, le Ru bus sorbifohus, le Daphniphyllum
<. le Colutea bullata. et quelques Conifères.
Du mémo exposant, de jolies touffes et des tiges bien
formées d'Hydrangea paniculata. de beaux spécimens
d'arbustes à feuillage persistant, qui font toujours bonne
figure à rentrée de l'exposition.
Nous terminerons avec cet exposant en signalant ses
arbres fruitiers formés dirigés par une main habile, et ses
arbres en pots, cultivés en vue du forçage.
Nous sommes attirés, après avoir visité les bouquets,
par les lots de M. Paillet, qui nous montrait des Pivoines
ligneuses dans la culture desquelles il est passé maitre.
Ses Hydrangea paniculata forment un massif tout blanc,
un beau lot d'arbustes à floraison printanière, dans lequel
nous avons remarqué quelques bonnes Spirées, guirlandes
de Rose Crin/non Rambler, et le toujours mignon Azalea
amœna.
Au dehors, nous admirons, du même exposant, de ma-
gnifiques spécimens d'Erables à feuillage coloré, renfer-
mant les plus belles espèces du genre. Dans ce lot, un des
plus beaux de l'Exposition, nous remarquons d'autres végé-
taux tels que Prunus Pissardi, Cornus Mas, de végéta-
tion luxuriante.
A côté, est installée l'exposition de M. Bruneau: arbres
d'une conduite irréprochable, arbres en pots bien formés.
Sous une des tentes, nous rencontrons un petit lot d'ar-
bustes à floraison printanière, de M. Bruneau. Remarqué
entre autres, dans cette présentation, un Rhododendron,
Mme Rosenthal élevé sur tige.
Terminons notre visite sous la tente principale en notant
le lot d'Azalées (plantes nouvelles) de MM. Delabaye et Dal-
lières et le lot de Clématites de M. Boucher.
VIII
Culture maraîchère
Les produits de la culture maraîchère étaient peu nom-
breux ; en revanche ils étaient de toute beauté. En premier
lieu, vient la maison Vilmorin-Andrieux et Cie avec ses
légumes sélectionnés : L'ace pure, tel est le cachet que^
l'on peut apposer sur chaque légume présenté.
M. Lambert, qui cultive de main de maitre. nous montrait
un assortiment de légumes d'une venue parfaite.
IX
Industries horticoles
L'emplacement de la tente des Roses a donné, à l'Indus-
trie horticole, une disposition des plus défavorables augmen-
tée encore par le mauvais état du terrain à la suite des
pluies torrentielles qui n'ont guère cessé pendant la durée
de l'Exposition.
Les serres disposées sous les arbres n'avaient pas, pour
le visiteur, l'aspect accoutumé, ce qui n'a pas empêché les
nombreux fabricants de rivaliser d'ardeur et de nous mon-
trer les nombreux spécimens de leur construction.
Dans la visite faite à travers cette Exposition du Travail,
nous avons remarqué la maison Bergêrot, avec diverses
serres d'amateurs et de culture, ainsi qu'un joli travail en
fer forgé qui a fait l'admiration des amateurs de ferronne-
rie artistique.
M. Brochard fils présentait des serres d'amateurs, des
serres à Vignes d'une belle couue.des châssis le couclieen
fer spécial, et aussi une série d'espaliers et contre-espaliers
simples et doubles palissés et recouverts d'abris vitrés
mobiles. Notons aussi ses nombreux appareils d'arrosage
pour villes et châteaux.
M. Grenthe exposait différentes serres et ses chauffages
dont on n'a plus à faire l'éloge. La maison Mathian avait
également plusieurs modèles bien compris de serres,
chauffage et coffres. Les divers modèles de grillage ondulé
de M. Solder a fort intéressé les amateurs de clôtures
de luxe.
M. Cochu a eu beaucoup de succès pour sa claie persienne
et sa serre en bois à double vitrage.
N'oublions pas les serres, châssis, coffres, etc., de
M. Ozanne.
Dans la spécialité des chauffages, nous trouvons toujours
M. Lebœuf avec ses appareils" mobiles et de nombreux
types de chaudière.
M. Durand-Vaillant présentait un nouvel appareil de
chauffage supprimant la maçonnerie.
Remarqué les chauffages de M. Blanquier, ainsi que ceux
de MM. Dedieu et Hallay.
La maison Besnard, avec ses pulvérisateurs et alambics,
innovait cette année sa nouvelle soufreuse « Eole » très
perfectionnée.
M. Aubry et M. Pradines exposent toujours une coutelier
rie horticole de premier choix.
M. Tissot avait une exposition complète de quincail-
lerie horticole et, en général, tout ce qui concerne l'outil-
lage de l'horticulteur et de l'amateur.
SI. Vidal-Bcaume, avec ses moteurs à vent, installait une
grande quantité de pompes, manèges, rouleaux, ton-
deuses, etc.
M. Floucaud présentait cette année, en plus de ses appa-
reils d'arrosages très perfectionnés, un nouvel instrument
servant â déboucher les orifices pulvérisateurs.
LE JARDIN
lill
A signaler une nouvelle tondeuse de gazon « La Pari-
sienne » présentée et perfectionnée par M. Lemelle.
M. Plançon avait exposé plusieurs kiosques à couver-
tures démontables, ainsi que de claies et paillassons qui
font la renommée de sa maison.
Egalement à signaler les kiosques, claies et paillassons
de M. I) irléans.
Remarqué les claies et paillassons de M. Autrui .
M. Philippon exposait également un kiosque et un por-
tique en rustique.
Dans toutes ces merveilles, les amateurs et profession-
nels ont pu trouver, à leur choix, l'utile et l'agréable en se
rendant compte que l'Industrie horticole est à la hauteur
de sa tâche f>t que ses ingénieux constructeurs marchent
toujours de l'avant dans la voie du Progrès.
A. GOURLOT.
LE NETTOYAGE DES VITRAGES DES SERRES
Tous ceux qui possèdenl des serres savent avec quelle
rapidité les vitrages de celles ci se salissent, et quels désa
çréments proviennent dé la formation sur ceux ci d'une
sorte de limon gélatineux el verdâtre de l'aspeel le plus
désagréable. Ce n'esl pas seulement l'aspect de propretédes
serres qui souffre de cet état de choses: les plantes i
aussi, en subissent les conséquences, cardes gouttes d'eau
chargées ((.• ces saletés tombent sur les feuilles et les tachent ;
enfin, ces amas de mousses et conferves gélatineuses sont
trop souvent de véritables nids à insectes et cela seul suf-
fit pour justifier leur destruction.
CULTURE POTAGERE
A propos du pincement des Choux
de Bruxelles.
Une question qui nous parait assez intéres"
santé, a été agitée dernièrement à la Société
centrale d'horticulture de la Seine-Inférieure.
Elle est relative au pincement des Choux de
Bruxelles. Certains praticiens étaient parti-
sans de cette opération, d'autres prétendaient
qu'elle était peu utile, quelques-uns même
affirmaient qu'elle était inutile et sans effet.
Cependant, des explications données et des
expériences faites par des jardiniers sérieux,
il semblerait ressortir que les deux opinions
peuvent être admises, le pincement pouvant
trouver sa raison d'être dans certains cas.
C'est du moins notre avis, parce que, d'un
côté, si l'on retranche la tète des tiges .1 un
moment donné, lorsque les pommes ont atteint
déjà un certain développement, !a sève assu-
rément est refoulée dans les parties infé-
rieures autrement dit dans les petites pommes,
or, celles-ci, recevant une quantité de nour-
riture plus abondante, se développent en
conséquence plus rapidement et, en outre,
presque toutes au même moment, ce qui pro-
duit une récolte instantanée et probablement
des pommes plus grosses et moins serrées.
Ce procédé peut avoir son utilité dans les
grands établissements, où le jardinier doit
fournir à la fois des quantités de légumes.
Mais, d'un autre côté, la plupart du temps
là n'est pas le but de la culture du Chou de
Bruxelles. AU contraire, dans les maisons
bourgeoises, il faut des Choux de Bruxelles
les plus petits possible, d'une fermeté irrépro-
chable et d'une cueillette prolongée.
Nous croyons que. pour obtenir'ce résultat,
il est indispensable de laisser les tiges s'al-
longer à volonté de façon à faciliter la forma-
tion successive des pommes latérales qui sont
cueillies au fur et à mesure de leur dévelop-
pement et du besoin.
Il ne faut donc pas, croyons-nous, adopter
une de ces deux mesures comme règle générale.
Peut-être le pincement, comme on l'a dit,
avance-t-il de quelques jours la production.
Alors, dans ce cas, si l'on est pressé, et que
l'on soit obligé de donner des Choux de
Bruxelles à une époque fixe, l'opération peut
être faite sur quelques sujets seulement.
< )n a également émis l'avis, qu'il était utile, pour accé-
lérer la formation des petites pommes, de rogner une
partie des feuilles de Choux.
Nous n'avons pas fait cette expérience, mais, théorique-
ment, nous ne voyons pas trop quelle influence cette
ablation peut avoir sur le développement plus ou moins
rapide des parties comestibles? Nous pensons au contraire
que ces suppressions ne peuvent avoir pour résultat qu'un
arrêt dans la végétation en général, de ces légumes.
Si, parmi les lecteurs du Jardin, il se trouve quelques
personnes que la question intéresse, nous espérons qu'elles
voudront bien en faire l'expérience et en faire connaître
le résultat.
A. GOUELLAIN.
laclette Henri/ Çhantin pour nettoyer- les vitrages des serres
L'entretien de la propreté du vitrage des serres est donc.
d'une importance indiscutable dans la culture sous verre.
Mais, en pratique, la chose 0 est pas aussi aisée qu'elle
en a l'air, car, ou bien il faut, pour atteindre tous les recoins
des vitrages, se servir de brosses ou d'épongés emmanchées
au bout de longs bâtons et alors on risque défaire tomber
l'eau sale sur les plantes et de les tacher, ou bien encore il
faut déranger les plantes et les replacer une fois le nettoyage
terminé, ce qui est toujours long el n'est pas toujours pos-
sible.
Avec hiRacleiir Henry Chantin figurée ci-dessus (fig. 85),
ces inconvénients sont e\ i tés.
Cet instrument se composed'unelamede caoutchouc serrée
entre deux lames de cuivre auxquelles tient une longue
192
LE JARDIN
poignée, et d'une cuvette mobile placée au-dessous de la
lame caoutchoutée, de façon à ce que, lorsque l'on passe
celle-ci sur les vitres pour les nettoyer, cette cuvette mobile,
pestant verticale, reçoive tontes les matières ramassées par
la lame caoutchoutée.
Cet ingénieux système breveté, imaginé et mis en venté
par M. Henri Chantin, a déjà reçu l'approbition de tous
ceux qui en ont tait lassai: aussi pensons-nous que c'est
rendre service à tous les amateurs de serres de leur signaler
cette intéressante nouveauté.
p. lepage:
Société Nationale d'Horticulture de France
Séance du î) juin 189S.
COMITE DE I'LORICULTURE
MM. Cayeux et Le Clerc avaient apporté une collection
de Pyrèthres du Caucase {Pyrethrum roseum) renfermant
de très belles variétés, telles que: Emile Lemoine, d'un
coloris cramoisi extrêmement foncé; White aster, blanc;
Triomphe de France, rouge vif: Toison d'Or, jaune
soufre, etc.. En outre, ils présentaient deux autres lots de
ces mêmes Pyrèthres : l'un, de semis de 1897, renfermait de
fort jolis gains, tels que : La Pureté, à fleurs très pleines,
blanc pur et Frédégonde, à fleurs rose pourpre, également
très pleines; l'autre, de semis de 1S98, se signalait par des
perles telles que Marie Le Clerc, à très grandes fleurs, très
pleines, d'un blanc d'une pureté remarquable; Surpasse
Panorama, Walkyrie, etc. Enfin, les mêmes présentateurs
nous montraient des Lychnis viscaria flore pleno au puis-
sant coloris carmin violacé, des Juliennes à fleurs doubles
panachées et une Violette à fleurs blanches.
Une collection des meilleures variétés d'Iris germanica
aux coloris si variés, depuis les jaunes tels que Ariane et
Idion, les blancs tels que Innocenta, jusqu'aux violets plus
ou moins pâles tels que Irma, ou plus ou moins foncés tels
que Assuérus,et aux violets rougeàtres veloutés tels que Jac-
quesiana et Èsmeralda, était présentée par MM. Vilmorin,
Andrieux et Cie, ainsi que des Hemerocallis (lava et H.
Middendorfiana, l'Arum Dracunculus et le curieux Arum
muscivorum ou Helicodiceros ermitus, connu sous les
noms français de Gouet chevelu et d'Attrape mouche, dont
le spadice et la spathe énorme, rouge vineux, très poilue,
exhalent une forte odeur très désagréable.
Deux très beaux Œillets, cultivés sur tige unique par
M. Batardy, amateur à Paris, ont été très admirés.
COMITÉ DES ROSES.
En outre des deux jolies variétés hybrides de The : Sou-
venir du Président Carnot et Mme Eugène Verdier, et de
la rose moussue Mme Louis Lèvèque, MM. Lévêque et lils,
d'Ivry, montraient un semis non nommé, dont les fleurs,
d'un" beau blanc d'ivoire, étaient remarquables comme
pureté de coloris et de forme.
D'autre part, les mêmes présentateurs avaient apporté
deux gros bouquets de la jolie variété qui a tant fait parler
d'elle^et avec juste raison, depuis son apparition encore
relativement récente, la rose Crimson Rambler. L'un des
deux bouquets était cueilli depuis trois semaines déjà,
l'autre l'avait été le matin même, et, malgré cela, la diffé-
rence était à peine sensible: les fleurs étaient admirable-
ment conservées et à peine plus pâles de coloris dans le
bouquet cueilli depuis trois semaines; c'est un bon point
de plus à l'actif de cette charmante variété florifère.
COMITÉ DES ORCHIDÉES
Les Çaltleya Mossiœ alba étaient représentés, à cette
séance, par deux bien belles variétés d'une grande pureté:
le C. M. alba excelsior, présenté par M. Belin, d'Argenteuil,
et le C. M. alba Berti, apporté par M. Piret, d'Argenteuil.
Les autres apports étaient : un très beau Cattleya Men-
deli Morganiœ, de M. Bert, de Bois-Colombes, un remOT-
quable C. MAVagneri delicatissima, de M. Belin, d'Argen-
teuil, un joli Angrœcum Sanderiànum ou A. modestum,
de M. Lavanchy, jardinier-chef du Jardin botanique de la
Faculté de médecine de Paris, un beau et curieux Cymbi-
dium Lowianum eximium, de M. Béranek, de Paris, un
Oncidium macranthum, à longue inflorescence remarqua-
blement développée, de M. Opoix, jardinier-chef des Jar-
dins du Luxembourg, etc.
COMITÉ D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE
M. Fatzer avait un apport absolument hors pair : huit
pêches Précoce de Haie et une pêche Grosse Mignonne,
d'un coloris, d'une grosseur, d'une perfection de forme
hors-ligne ainsi que des brugnons Précoce de Croncels
apportes avec leurs branches sur lesquelles ils étaient
groupés par deux et trois, tous d'une grosseur, d'un coloris
et d'une forme admirable.
Pour récompenser d'une manière spéciale l'habile direc-
teur des Forceries de l'Aisne, la Société a décidé de lui
décerner une médaille d'argent pour l'excellence de ses
nombreux apports faits en séances au cours de l'année.
COMITÉ DE CULTURE POTAGÈRE
M. Lambert, jardinier-chef de l'hospice de Bicètre, avait
apporté des Carottes : courte de Guérande, grelot et demi
longue de Chàtenay, ainsi que des Navets : plat hâtif à
feuilles entières et plat blanc de Milan, bien francs et
bien purs, des plus appétissants.
COMITÉ n'.\RI!ORICULTURE D'ORNEMENT
I*n lot fort important d'arbustes à feuilles panachées
envoyé par MM. Simon Louis frères, de Nancy, contenait
bien des choses intéressantes et plaidait en faveur de
nombre de jolies variétés d'Erables à feuilles panachées,
du Tulipier et du Tilleul à feuilles panaehées, du Forsythia
oîridissima foliis variegatis, du Fagus sylvatica atropur-
purea tricolor, de VOrnus europeus foliis variegatis, du
Lupistrum vulgare foliis variegatis, etc.
M. Bruneau, de Bourg-la-Reine, en outre du Spirœa
opulifolia type du. Sarothamnus scoparius foliis variegatis,
du joli Seringat à fleurs doubles nommé Poule d'argent, etc..
avait plusieurs variétés de Weigelia, dont les variétés
Pascal et Descartes, à fleurs rouge sang très foncé et surtout
la remarquable variété florifère et décorative Eva Rathkc,
aux crandes fleurs nombreuses cramoisi brillant, d'un
grandeffet. J. FOSSEY.
Les Produits de Culture forcée aux Halles
( )n peut se demander jusqu'où peut aller la naïveté de cer-
tains journalistes, en lisant, en première page d'un grand
journal quotidien, un écho paru la veille du Grand Prix.
Dans cet écho, on expliquait, fort sérieusement du reste,
comment, à l'aide d'une seringue, on colorait les beaux
fruits : pêches, abricots et fraises en les traitant par
injections.
Au laboratoire municipal, où le journal en question
disait avoir puisé ces renseignements, on n'a même pas eu
de pèches, abricots ou fraises à examiner pour leur coloris.
Il a été mis en vente au pavillon n° 6, pendant ces quinze
premiers jours dejuin, environ 1050 Melons.
Les bons Melons Cantaloup ont été adjugés de 5 à
iô francs et même 25; la production ayant sensiblement
augmenté depuis le 12juin, les prix ont diminué de moitié.
5011 kilos de raisin Frankenthal, de li à !) francs; un lot
bien noir et de toute première qualité a fait jusqu'à 14 fr. 50.
Environ 300 kilos de raisin Foster's Seedling. de 10 francs
à lu fr. 501e kilo.
160 kilos de raisin Chasselas royal, de 8 à 19 francs le kilo,
et exceptionnellement 24 francs.
Enfin du raisin Napoléon, Muscat, Duc de Bucklanil {?),
à des prix divers et fort irréguliers.
Le premier raisin Muscat d'Alexandrie, le 2 juin, adjugé
1 1 fr. 50 le kilo.
Quelques Groseilliers en pots avec fruits à maturité, de
3 a 12 francs.
Les fraises D' Morère se sont soutenues jusqu'à la fin.
Quoiqu'ayant diminué, les pêches sont encore à de bons
prix; on paie les 12 extra, de 30 à 70 francs.
Plus de brugnons que la quinzaine précédente; de 20 à
55 francs les 12 beaux fruits.
J. M. B1TSSON.
LE JARDIN
L93
LE JARDIN. - N° 273. - 5 JUILLET 1898.
CHRONIQUE
Le respect s'en va chaque jour de plus en plus ! Bientôt, on
ne mangera plus de fruits naturels. Un journal du matin, donl
nous reproduisons l'information sous toutes réserves, nou
apprenait dernièrement,eneffet,qu'on maquillerait les fruits,
que les fraises aux belles couleurs, que les abricots si gra
cieux sous leur apparence de cire, que [es pèebes à l'incarnat
délicat et velouté, seraient l'objet de maquillages prati-
qués sur une grande échelle. Ces fruits se comporteraient
comme de simples mondaines. La coloration sérail assez
coûteuse comme temps et comme matière, puisque chaque
produit devrait être injecté isolément, aussi ne "s'en servi-
rait-on que pour les primeurs les plus chères. La loi ne
pourrait rien contre les maquilleurs qui se trouveraient
placés sur le même rang et dans les mêmes conditions que
les confiseurs et les fabricants de jouets, à qui on tolère un
petit nombre de substances colorantes. Mais nous pouvon
être rassurés pour le moment, puisqu'un collaborateur du
Jardin nous a appris, dans le dernier numéro, que le ren-
seignement était inexact.
Le papillon de nos jardins, pourtant si gracieux, est,
parait-il, un affreux ivrogne. Un expérimentateur patient
et avisé., a enfermé dans une serre douze papillons mâles et
autant de femelles, pour pouvoir se livrer à loisir à leur
observation. Les dames ailées sont d'une sobriété parfaite,
tandis qui' les mâles sont d'une révoltante intempérance.
Ils recherchent les fleurs dont la distillation fournit le plus
d'alcool et s'abreuvent de leurs sucs au point de rester ina
nimés pendant plusieurs heures. < »n peut alors ramasser
des papillons ivres-morts! L'action enivrante est encore
plus rapide et plus marquée, si on verse sur le carreau de
la serre quelques gouttes d une liqueur al lique telle 'iu-
le gin. 11 est temps, croyons-nous, de fonder une société de
tempérance pour papillons.
- ■
Parmi les questions mises au concours puni- 1899, par la
commission du Congrès horticole, signalons: le forçage des
légumes et des fruits au point de vue commercial; la cou
lure des fleurs des arbres fruitiers et son traitement; le rôle
de la lumière et du renouvellement de l'air dans la culture
en serres; la forme de l'absorption de l'azote par les raci-
nes; les parasites végétaux des Rosacées cultivées et leur
destruction, etc. Notons encore une question supplémen-
taire, ajoutée après coup : étude de la maladie de la galle
de la Pomme de terre. M. le baron de Kerzpedron, qui en
a fait la proposition, s'engage en même temps à donner la
niiles récompenses que mériteront les concurrents. C'est
d'un heureux exemple, qui ne saurait être trop imité et qui
vaudra certainement au sympathique membre de la Société
nationale, les sincères félicitations de tous ceux qui ont pris
à cœur le succès de notre Congrès horticole.
Quelles sont les meilleures graines à employer dans les
semis'.' Faut-il donner la préférence à celles qui sont lour-
des ou bien à celles qui sont légères? La question, pour
banale qu'elle peut sembler, ne laisse pas que d'avoir une
certaine importance. MM. Iliehs et Dabney, aux Etats-
Unis, ont observé que des graines de petits pois, choisies
parmi les plus lourdes, ont fourni des plantes qui ont Qeui i
quatre jours plus tôt que d'autres provenant de graines de
densité moins élevée. La mise à graines a été également
plus précoce de quatre jours. Avec des Haricots, les résul-
tats ont été exactement de même ordre. I e poids des racines
présentait des différences sensibles dans 1 un et l'autre i as :
il était supérieur d un quarj pour les plantes auxquelle le
raines lourde avaient donné naissance. La moral .
-i" ces faits, c'est qu'il ne faut pas imiter les cultivateurs,
qui vendent leurs meilleures graine et gardent, pour semer,
- elles de qualités inférieures.
-
La Primevère était la fleur de prédilection de Lord I
consfield, aussi [i conservateurs anglais ont-ils créé la
ligue de la Primevère | n élébrerla mémoire deeet non
cl Etat. Les admirateurs de Gladstone se sont rappelé que
leG/-ea( old Man aimait la Rose blanche, l'un ligue à
Rose blancheest en voie de création, qui réunira les libé-
raux le 10 mai de chaque année, en souvenir du grand
politique que l'Angleterre vient de perdre. Nos voisins ont
eu jadis la guerre des deux Rosés, Lancastre contre Ybrek ;
nous verrons la lutte de la Primevère contre la Ro -
blanche.
-
- -
Lotions à l'Hoya ! Qui se serait douté que VHoya carw
la Heur aux apparences de porcelaine, était susceptible d être
employée en lotions hygiéniques? lu pourtant, d'après la
Semaine horticole, on peut voir, dans quelques alons -I"
coiffure, une élégante réclame recommandant la lotion à
I lliiv.-i et encadrée de trois gentilles têtes Féminines. Qui a
pu séduire l'esprit aux abois d'un inventeur? Est-ce le
latex qui existe en effet dans la plupart des ^selépiadée '
\ est ce pas plutôt le n de Hoya qui a pu lui paraître
étrange et sonore? Il en fut de même pour le Corylopsis
du Japon, qui apporta de beaux et bons deniers au parfu-
urqui I" lança sur la recommandation d'un de mes
amis qui ne veut pas que je dévoile son nom. Et pourtant
l'odeur des fleurs du Corylopsis est encore à trouver.
-
l 'ne Intéressante étude du professeur Hamj . nous fournit
de précieux documents sur les anciens jardiniers du Jardin
des Plantes. Le premier en date est Jean Brémanl qui, en
eptembre 1672, touchait 2500 livres pour ses gage el
I cntretèneineni du jardin du Roi. Il faisail même quelques
•i\ ances pour achat de treillages et, en 1688, on lui allouait 150
In respour « aeoir esté herboriser et rechercher des plantes
pendant la présente annèepour le jardin, n En l'année 1698,
il. avait ramassé 5.000 plante- el ieméS 000 sortes de grai-
nes. Son apprenti, L. Esmery, avait dan- ses attributions
de balayer et de nettoyer l'amphithéâtre pour les démons-
trations, ainsi que le bas de la terrasse dans la rue, le jour
de la Fête-Dieu. En 1702, apparaît P. Saintard, un ex-voi-
turier qui, pendant cinq ans, avait fourni le fumier m
ire pour (i couvrir les plantes et faire les couches du Jardin
al.» En 1721, mourait ce jardinier d'occasion. Son billet
de faire part porte que « 1rs Dames se trouveront s'il leur
plaist » à es obsècj qui eurent lieu à Saint-Médard.
Connaissez- vous les Plantes exotiques naturelles stèrili
sues? C'est ainsi qu'on nomme dans un prospectus que j'ai
sous les yeux, des Palmiers, Latanias, Dattiers, Arécas,
Cycas, Dracénas, etc., qui n'ont plus besoin d'aucuns soins
de culture, ni d'eau, ni d'air. Il n'est plus nécessaire d'avoir
un jardin à sa disposition, aussi l'inventeur parle-t-il de
sa « Manufacture de fleurs pour églises et appartements. »
On peut les resserrer — non pas les appartements ou les
églises, mais les Heurs — dans une caisse, dans une armoire,
i les laisser à la cave comme au grenier; on les reti
toujours jeunes, fraîches et vertes, souples et vigoureuses,
comme des plantes en pleine sève. Le prix est beaucoup
moindre que celui des plantes vivantes qu'une intempérie
m détruire. Il y a d'ailleurs des piaules pour tous les
goûts: lé NolinaBeaucarnea du Mexique et des palme
toutes dimension-- el de t< utes formes. On ne dit pas -i i i
sont dès palmes académiques ! P. HARIOT.
I!li
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Au Ministère de l'Agriculture. — Par suite de
h démission du cabinet qu'il présidait, M. Méline a quitté
le Ministère de l'Agriculture, à la tête duquel il se trou iil
depuis \ ingl six mois.
Le passage de M. Méline au Ministère de l'Agriculture
i tera marqué par den breu es el utiles réformes inté-
ressant principalement la grande culture.
s.', accablantes occupations ne lui ont peut-être pas per-
mis d'étudier de près les problèmes concernant plusspécia-
lement l'Horticulture ; mais nous savons qu'il est loin de
e dé intére erdece questions et il a d'ailleurs donné fré-
quemment des preuves de sa sollicitudeà l'égard des horti-
culteurs; aussi, a-t-il droit à leur reconnaissa
Son successeur est M. Viger, député du Loiret, président
de la Société nationale d'horticulture.
M. Viger est trop connu de nus lecteurs, pour que nous
ayons besoin d'énumérer les immenses services qu'il a ren-
dus à l'Agriculture en général et à l'Horticulture en parti-
culier.
11 nous suffira de rappeler que les précédents séjours de
M. Viger au Ministère de l Agriculture, lui ont valu le qua-
lificatif de <( Ministre de l'Horticulture »,qui restera son
meilleur titre à nos veux.
Les intérêts de l'Horticulture sont doue en bonnes mains
el nous sommes certain de ne pas trop nous avancer en
disant que la nomination du dévoué président de la
S.X. II. 1». F. au Ministère de l'Agrieulture, a été univer-
sellement bien accueillie.
M. Viger s'est de nouveau entouré de la plupart de ses
anciens collaborateurs, parmi lesquels nous sommes heu-
reux «le retrouver de bons amis.
M. Dabat, chef de bureau au Ministère de l'Agriculture,
est nommé chef du cabinet ; M. François, sous-préfet, est
nommé chef-adjoint, et M. Leroy remplira les fonctions
de chef du secrétariat particulier.
Légion d'honneur. — A la distribut ion des récom-
penses «lu Concours régional de Mézières-Charleville, la
de chevalier de la Légion d'honneur a clé remiseà
M. Fiévet, le sympathique professeur départemental d'agri-
culture, secrétaire général du Syndicat des agriculteurs 'les
Ardennes.
Ordre royal de Léopold. — A la suite de l'Exposi-
tion internationale de Bruxelles, viennent d'être non is
dans 1 1 trdre royal de Léopold :
I" Au grade de commandeur :
M. Gomot, sénateur, ancien Ministre de l'Agrii ulture.
2" Au grade de checalier :
MM. Defresne (Camille), horticulteur-pépiniériste à
Vitry-sur-Seine ;
|ii:w (Eugène), architecte-paysagiste à Paris.
Primes d'honneur à l'Horticulture et à l'Arbo
riculture. — A la suite du Concours général agricole de
I Algérie et de la Tunisie, qui \ ienl d'avoir lieu à M a -'-ara.
'les pri s d'honneur ont étéaccordées à M.André Bonfils,
de Dublineau, pour l'horticulture et a M. François Jean,
île | lemeen, pour I arboriculture.
\ la mite du Concours régional de Mézières-Charleville,
les primes d'honneur onl été i rdées a M. Gentil.de
Warcq, pour l'horticulture et à MM. Clément et Henry
lienaiile. cultivateurs-grainiers, a Carignan (Ardennes),
pour l'arboriculture. In rappel de prime (| honneur a été,
en outre, attribué à M. Darbour, pépiniériste, a Sedan,
pour l'arboriculture.
Association de la presse agricole. ■- Le -iège
social de cette Association, dont nous avons annoncé la
fondation dans notre précédent numéro, a été provisoire-
ment fixé, IS. rue d'Enghien. Les demandes d'admission
et de renseignements doivent être envoyées à cette adresse,
à M. Charles Deloncle, secrétaire général de l'Association.
En donnant la composition du bureau de l'Association,
uni1 erreur d'impression nous a lait attribuer le prénom de
Charles au lieu de celui de Jean à M. Dupuy, président
d'honneur. Il s'agit de M. Jean Dupuy, sénateur et non
de M t 'h. nie- 1 ni; uv, député.
Exposition de 1900. —Les divers comités d'admis-
sion commencent à entrer dans la période active.
Sur la demande qui a été adressée à M. Viger. président
du groupe de l'horticulture, par le commissariat général de
l'exposition, les diverses classes de l'horticulture ont été
invitées à élaborer leur programme en prenant pour base
le programme de 1SS0. II va sans direque toutes les modi-
fications nécessaires seront apportées à ce programme qui
servira simplement de canevas.
Lorsque les classes auront terminé leur travail, ce qui
ne saurait larder, le comité du groupe examinera le pro-
gramme de chacune et soumettra ensuite l'ensemble à la
direction de l'agriculture qui donnera également son avis au
commissariat général de l'exposition. Cet important tra\ ail
achevé, il pourra être adressé un appel à tous les futurs
exposants, lesquels pourront taire leurs préparatifs en
toute (un naissance de cause.
Reste à régler l'importante question des emplacements.
A ce sujet, il est impossible de rien préciser, le plan gène
rai et définitif de l'exposition n'étant pas encore arrêté ;
mais une solution ne tardera pas à intervenir, tout au moins
pour les emplacements affectés aux végétaux devant être
plantés de longs mois à l'avance.
Exposition universelle de 1900. — Congrès
internationaux. — Par arrêté du 12 juin, le Ministre
du Commerce a constitué les Comités spéciaux chargés de
l'étude des questions relatives à l'organisation des Congrès
internationaux en 1000.
Dans la huitième sec lion (Sciences agricoles), ayant dans
ses attributions l'agronomie, l'agriculture, la viticulture,
les industries agricoles, l'horticulture, la sylviculture, la
chasse oi la pêche, nous relevons les noms de :
MM. Ernest Bergman n, secrétaire général du congrès
horticole; Abel Cliàtenay. secrétaire général de la Société
nationale d'horticulture de France; Louis Lévêque, horti-
culteur rosiériste à Ivrv ; Jean Moser, horticulteur pépinié-
riste à Versailles; A. Viger, député, président de la Société
nationale d'horticulture de France; Henry Lévêque de
Vilmorin, vice-président de la Société nationale d'horti-
culture de France.
La Belgique a l'Exposition universelle de
1900. — Le comité de l'horticulture de la section belge
de l'Exposition universelle de 1900 vient de se constituer
de la façon suivante :
Président : M. le comte deKerclio\edeDcnlergliem \Vice-
présideni : M. Van den Bossche; Trésorier : M. L. Lub-
bers ; Délégués : MM. Fuchs, Ed. Pynaert, Uillekens, Fr.
Burvenich, II. Millet, V. liage. Jules ( Jolson, Ein. Rodigas,
L. I.inileu. Jules Hyeel Romain de Smet.
Nomination d'un professeur d'horticulture
danslePuy-de Dôme. — Nous somme- heureux d'an-
noncer à nos lecteurs, la nomination de M. Lavé, jardi-
nier en chef de la ville de Clermont-Ferrand. aux fonctions
de professeur départemental d'horticulture et ,1 arbori-
culture du Puy-de-Dôme.
C'est le premier poste de ce genre créé jusqu'ici en
I rance el on oepeul que se féliciter du choix qui a été fait,
à la lois du titulaire et delà région.
M. Lavé, ancien élève de l'école nationale d'horticulture
de Versailles, d'où il est sorti avec le n 1. a fait ses
LE JARDIN
I '.!.-,
preuves comme jardinier en chef de la ville de Clermont-
Ferrand et comme arboriculteuT.
En 1894, nous avons eu l'occasion de le voira I œm re dans
les vergers de l'Auvergne, dont nous avons récemment parlé
dans ce journal, et, depuis cette époque, nous désirions
vivement voir le gouvernement charger M. Layé de portei
la bonne parole aux arboriculteurs de cette région, parmi
lesquels il est déjà t rès populaire.
Nous reviendrons prochainement sur cette importante
question de l'enseignement horticole. En attendant, nous
tenons à faire ressortir
I importance du ser-
\ ii c qui \ ient d'être
ainsi rendu à l'arbo-
riculturefrançaisepar
le Ministèredel'Agri-
eulture et par tous
ceux qui ont collaboré
à la création de cet te
chaire, notamment
M. ( iomot . sénateur,
ancien Ministre de
l'Agriculture et M.
Lecuellé, maire de
Clermont-Ferrand.
Excursion des
élèves de l'Ecole
nationale d'horti-
culture, en Belgi-
que — Une trentaine
d'élèves de l'Ecole na-
tionale d'horticultu-
re, sous la conduite
de leur directeur, M.
.1. Nanot et de MM
l.alusse et Russard,
professeurs, viennent
de taire une excursion
en Belgique.
Partis de Versail-
les le samedi 18 juin.
ils ont d'abord visité,
à Bruxelles, le remar-
quable Jardin bota-
nique, les serres de la
Société internationale
-I horticulture, l'éta-
blissement d'Orchi-
dées île M. Peeters,
situé dans le quartier
de Saint! !illes,lebois
de la ( 'ambre, et enfin
les principaux monu
ments de la ville.
Le lundi, ils sont
allés par le Vicinal
(Tramway à vapeur)
voir les nouvelles serres de Moortebeck, dirigées par M. Lin-
den. I.a vigueur et les belles fleurs -le- Odontoglossum, des
Catteleya, etc., ont émerveillé les visiteurs. L'aprês midi
du même jour, ils visitèrent les célèbres serres a Vignes
ou « Grapperies » d'Hoeylaert, village situé à 20 kilomètres
de Bruxelles.
l.e mardi, ils se rendirent àAnversoù, pendant la matinée,
ils visitèrent, sous la conduite de M. Bosschere, fnspecteui
des promenades delà ville, les célèbres Jardins zoologiques
'■' botaniques, le Parc, le Port, ainsi que les )llllh 1|1IM
monuments de la ville. A deux heures, ik partirent |
Gand, et ils partagèrent leur soirée entre les magnifique
M. Viger, Ministre de l'Agriculture.
établissements boni,,, les de MM. Dallière, de Smel frères
et Pynaerl V ri.
La journée de mercredi futeinployée à \ isiter les cultures
de la maison Van Houtte, le splendide Jardin d'hiver du
comte Oswald de Kerchove, les collections d'Orchidées de
M.Jules Hye, el enfin l'Ecole d'horticultu're et d'agricul-
ture de l'Etat, où les élèves des deux écoles ne tardôrenl pas
à Eraterniser.
Le jeudi, les excursi listes se dirigèrent sur Lille el
Bailleul, oùils furenl admis à visiter les remarqu
Grapperies de M.
< ordonniez qui reeou-
\ ient une surface vi-
trée de près de quai re
ii'- lare-.
Partout, le meilleur
ei plu- cordial accueil
leur a été réservé.
A la Société na-
tionale d'horticul
ture de France. -
Les récompenses sui-
vantes ont éié déi er
nies par la Société, en
plus de celles accor-
dées à la suite de l'ex-
position de mai et du
congrès et dent nous
avons déjà donné' la
liste:
1° Pour bons et
. loi/aux services. —
Médaille de vermeil :
M. Launay.— Médaille
d'argent : M. Itouys.
2' Pour publications
— Médaille d'or : M.
Ch. Baltet. — Mention
■ lionorable : M. Méné-
trot fils.
3' A la suite des rap-
ports émanants d<-.«
comités. — Médaille
'lui- : MM. G. Truffaut
et Hébert. — Gran-
s des médailles de ver-
meil : MM. Carriat et
Gauthier. — Médailles
de vermeil : M. Molin
et MM. Besnard père,
lilset gendre.— Gran-
des médailles <i'ar-
gent : MM. Jolivet et
Pecquenard. — Mé-
daille d'argent : MM.
Poulailler, Paris et
Henri Chantin.
En outre, la Soi iété
a décerné le- récom-
penses suivantes :
Rappel dç lagra
médaille d'Or, décer-
née, le i juin bS'JB, a M.
Sallier père.
Prix du Conseil d'administration. — Médaille d'or. — M.
Mdlet, pour ses belles importations de Violettes.
Médaille d'or. — M. Fatzer, pourses apports intéressants
au comité d'arboriculture fruitière pendant l'année 1897.
Concours pour l'emploi rationnel des engrais
chimiques en horticulture. — LaSociété nationale
d'horticulture de France a ouvert, cette année, pour la
première lois, ainsi que le Jardin la annoncé en février
lernier (1), un concours spécial pour favoriser et déve-
er l'emploi rai ionel de engrais chimiques en hortieul-
■
Le Jardin, ls'is. page 50.
196
LE JARDIN
I ■ programme très scientifique exigeait:
1" La connaissance exacte des besoins alimentaires des
plantes, besoin* déterminés par des analyses chimique
2° La connaissance de la composition des sols dans
lesquels les expériences auraient lieu.
3 La nature, le dosage exact, la composition el le mode
d'emploi des engrais ehiniiques*utilisés dans ces e pé-
riences.
Tous ces laits et chiffres devaient être consig 'Lins
un mémoire cacheté et un jury spécial, après avoii pris
connaissance de ces documents, devait examiner el appré-
cier les résultats obtenus.
seuls MM. Georgos Truffant el Cie, de Versailles, ont
pris part à ce concours. Le jurj spécial leur a décerné
une grande médaille d'orel aémis le vœu que leurs tableaux
d'analyses de plantes soient publiés aussitôt que possible,
afin de doter 1 Horticulture de sables de composition sem-
blable aux sables de Wolf qui ont rendu aux agriculteurs de
i réel ervices.
Le transport des raisins frais. — Lors de la mise
eu vigueur, l'an dernier, de la loi sur les colis postaux de
H) kilos transportés sur tous les points du territoireau prix
de 1 lr. 5."). soil 125 francs par tonne, les viticulteurs de
l'Hérault avaient demandé que la taxe du transporl des
fruits frais sur le réseau du P.-L.-M. suit réduite. Le tarif
actuel est en effet de 175 lr. 75 par tonne pour le simple
voyage de Montpellier à Paris el le* producteurs de l'Hé-
raull expédient journellement, chaque année, pendant
■Jeux mois, 30 à lu wagons de raisins.
Cette demande n'ayant pas été agréée, M. Leenhardt-
Pomier, président de la Société 'I agriculture de l'Hérault,
\ ient de protester dans une lettre adressée au Ministre des
travaux publics, en répondant aux objections formulées par
la Compagnie du P.-L.-M. Nous souhaitons que cette juste
demande soif prise en considération el que les viticulteurs
de l'Hérault obtiennent enfin satisfaction.
D'un autre côté, la Chambre de commerce et la Société
d'agriculture d'Alger, qui, à diverses reprises, avaient
demandé que les raisins Irais expédiés en France et payant
actuellement 171 lianes par toi de Marseille à Paris,
soient taxés à 129 fr. 60 par tonne comme les légumes frais,
viennent de recevoir en partie satisfaction. En effet, la
compagnie du P.-L.-M. a soumis à l'homologation minis-
térielle la proposition de réduire à 155 francs par tonne, le
prix de transport de* raisins frais d'Algérie sur Paris.
A propos de la maladie des Oliviers. — Nous rece-
vons la lettre suivante de notre excellent collaborateur
M. P. Haiii.t :
Mon cher 1 tireeteur,
Un entrefilet du dernier numéro du Jardin, extrait de
la Feuille d'informations du Ministère de l'Agricultw o el
relatifs la maladie de l'Olivier, semble dire que le Cijclo-
conium oleagineum n'esteonnuén Italie que depuis 1889.
el en France depuis 1891. La connaissance de ce champi-
'-' si beaucoup plus ancienne, puisqu'il a été signalé,
pour la première fois aux environs de Marseille par le
botaniste Castas [ui le décrivit, en 1845. Le Cyclo-
conium a fait l'objet d'une mention de von Thunsen dans
les l'il-r des Œlbaumes en 1883 et, plus récemment,
M. Boyer lui a consacré un mémoire des plus intéressants.
Veuillez agréer, etc. p. Hariot.
A l'Association d'horticole lyonnaise. — A l'as-
semblée générale de l'Association horticole lyonnaise, le
lit juin dernier, notre excellent collaborateur, Al. H. Cor-
revon, Directeur du Jardin alpin d'acclimatation de i lenève,
a fail une intéressante conférence sur les plante* vivaees et
alpin.'*. Inutile d'ajouter que le conférencier, po édant à
fond s, -n sujet, a tenu les auditeur* sous l- charme de sa
paroi.» si vive et si autorisée en pareille matière et qu il ■,
obtenu un véritable succès.
Exposition internationale d'horticulture de
Lyon. -- Le programme de l'Exposition internationale
d'horticulture qu'organise la ville de Lyon pour le 1" sep-
tembre prochain vient de paraître : il sera envoyé à. toute
personne qui en iera la demande à M. le Président de la
commission d'organisation, 16, rue d'Algérie, àJLyon.
Cette Exposition s'annonce, dès aujourd'hui, comme de-
vant avoir une importance exceptionnelle; exposants et
visiteurs j seront très nombreux. Lyon sera, du l'an (sep-
tembre, le rendez-vous .le t. .us .eux qui ont un nom en
horticulture.
Exposition internationale de Saint Péters-
bourg. - Lr Jardin a déjà annoncé qu'une grande Expo-
sition internationale d'horticulture aurait lieu l'année pro-
chaine à Saint-Pétersbourg.
Nous venons d'apprendre que S. M. l'Empereur de Rus-
sie a accordé son haut personnage à cette exposition, qui
esl appelée à avoir une importance considérable.
Déjà les préparatifs .1 installation sont commencés dans
les jardins de la Tauride, à Saint-Pétersbourg et le cata
gue, qui est sous presse, sera bientôt mi* à la disposition
île* exposants.
11 est décidé officiellement que l'exposition du printemps
sera internationale. Elle aura lieu du 17 au 27 niai.
Il a aura aussi, au mois de septembre, une grande expo-
sition de fruits qui sera probablement internationale. Cette
question doit .'-ire examinée prochainement et sera proba-
blement résolue dans ce sens.
Nous avons appris avec plaisir que S. E. M. Fischer
de Waldheim, directeur du jardin botanique de St-Péters-
bourg, était nommé président de la section étrangère de
l'exposition internationale i\w printemps.
C'esl une garantie de succès pour cette exposition.
PETITES NOUVELLES
M. Bazin, le sympathique et dévoué professeur de la So-
ciété d'horticulture de Clermont (Oise), a célébré ses noces
d'or, hier. 4 juillet. A cette occasion, l'a Société d'horticul-
ture de Clermont lui a offert un banquet en témoignage
d'estime et de reconnaissance pour son dévouement à la
cause de la vulgarisation de l'enseignement horticole, de-
puis trente-sept ans.
Par suite du mauvais temps mettant les horticulteurs
dans l'impossibilité de faire une Exposition digne de Nancy,
la Société centrale d'horticulture de Nancy s'est vue dans
l'obligation de ne pas ouvrir son exposition qui aurait dit
avoir lieu du 2 au 5 courant.
Quelques Sociétés d'agriculture, dont la fondation re-
monte à la lin du siècledernier, entre autres celle de la
Marne et celle de la Haute-Garonne, ont célébré leur cen-
tenaire cette année. L'an prochain, la Société centrale
d'agriculture de l'Hérault, fondée en l'an VII, fêtera le sien
el organisera, à cette occasion., de nombreux concours et
visites d'exploitations.
NÉCROLOGIE
M Chabot-Karlen. — M. Chabot-Karlen, ancien élève
de l'Institut agronomique de Versailles, ancien régisseur
de l'établissement de pisciculture de Hunningue, vient de
mourir. Chargé, en 188:!, d'organiser l'enseignement de
la pisciculture dans les écoles pratiques d'agriculture, il
s'en acquitta avec honneur.
M. H. F. Michelin. — M. H. F. Michelin, arboriculteur
distingué, un des doyens du comité d'arboriculture fruitière
à la Société nationale d'horticulture de France, vient de
mourir à Paris, le 27 juin dernier, dans sa 89° année. Nous
adressons à sa famille nos bien vives condoléances.
LE JARDIN
19'
CHRONIQUE FLORALE
Pleurs d'antan — Corbeille fleurie. — Pète des
fleurs des artistes. — Fête des fleurs enfantine
à Londres. — Les fleurs au théâtre. — Le luxe
des fleurs. — La Pète Dieu. — La Reine de Hol
lande bouquetière.
Il y eut aux Halles, pendant une partie 'lu mois de juin,
une Véritable débauche de Pivoines de Chine el d'Iris
hybrides des jardins. C'était la saison de ces (leurs, aussi
rivalisaient-elles avec les Roses el les Œillets.
Ce n'est guère que depuis trois ou quatre ans que l'on
voit autanl de (leurs d'Iris. On semblait faire li de
fleur que l'on considérait
comme trop commune.
Heureusement, on a su n
connaître que ces belles
variétés aux tons fauvesou
aux nuances douces, aux
pétales dune contexture
délicate et veloutée, pou-
vaient rivaliser '-n cela
avec les Orchidées. On ap-
porte ces Iris avec de lon-
gues tiges. On les vendait,
il y a trois ans jusqu'à
trois francs la douzaine; ils
sont un peu moins ehers à
présent. Ils sont toujours
réunis en bottes d'une dou-
zaine, les tiges écartées par
un tampon de paille ou de
feuilles pour que les (leurs.
très fragiles, ne se froisseni
pas. Ces bottes sont main-
tenues droites dans des pa-
niers au moyen d'un qua-
drill.igede lamelles de bois.
Beaucoup d'autres fleurs
de plantes vivaces ou bien
connues, que Ton semblait
dédaigner, ont repris leur
vogue d'antan, et il est
vraiment heureux que les
fleuristes, se montrant
moins rigoureux quant
aux tleurs qu'ils utilisent,
admettent quantité de cel-
les nui. jadis, firent les dé
lices de nos pères. C'est
ainsi que l'on pouvait voir,
ou que Ton peut voir ac-
tuellement, aux montres
des fleuristes le- plus i otés
les panicules de la Spirée
Barbe de bouc, des Coqueli-
cots,Digitales, Fraxinelles,
Pieds d'Alouettes, et decombien d'autres, qui, les années pré
cédentes, semblaient n'avoir aucun prix et étaient reléguée
dans les boutiques des petites fleuristes, dan- les échoppe
des bouquetières de nos boulevards et se fanaienl sous les
rayons du soleil dans les voitures ..le- marchandes de fleurs
des rues !
Les Graminées, épis de Blé, d'Avoine, de Seigle,
aussi, cette année, très employés dans les compositions
Florales e( on doit savoir gré à ceux qui ont eu l'idée de
les admettre ainsi.
Les parisiens, qui vont chaque dimanche à la campagne,
en rapportaient des brassées; peut-être cela rendait-il ces
fleurs par trop communes, Si c'est par snobisme qu'on les
dédaignait, peut-être est-ce encore par snobisme qu'on les
achète, à force de les voir à la montre des fleuristes du Tout
Paris ?
Saluons néanmoins cette influence bienfaisante, en < .-
cas, du snobisme et cette tendance de nos fleuristes à ne plus
L_ :
Fie
arder favorablement, seules les héraldiques fleurs de
rre et le Lan ;oureuses fleurs épanouies à. conl re tison
qui s'échangenl contre de l'or. Grâceà cette réminisi ■
ils accordent également leurs faveurs aux fleurs qui,
pour croître dans les jardins de tous et dans les champs, n en
ml pas moins belles el ont bien leurgr; aneestrale et leur
ichel distinetif; quelques-unes ont même cette beauté
antique des fleurs de Lotus ehoj ées dans I ancienne Egj pte.
H 1 ata\ isi [ue celui-là !
Et c'esl aussi la revanche de la belle natui i le retour
imprévu des gens de goût vers la simplii ité.
\u moins peut-on dire, devant une gerb ■ idéalemenf jolie
de Pavots, d'Iris ou d'autres de ces fleurs, que ce ne sont pas
les fleurs qui en l'ont la valeur, mais bien la grâce, le
■ l'art de les arranger, - car c'est bien un art que de rou
per les fleurs !
-
• ■
Tout à fail ravissante
lit i ' i beille de for-
me gracieuse qu'exposai!
M. l(i\ ière, à I Exposition
du mois de niai dernier.
piquée de Ro es Mari < ha !
Ntel, desquelles se déta
chaient, en un véritable
contraste des spathes rul i-
Iantesd'^4 nthurium Scher-
• i ut i, uni.
Autour de l'anse, éta ienl
des torsades el des nœuds
de rubans ainsi que sur le
panier; 1 anse ëlai! le plus
surmontée d'un piquel d'é-
pis de Blé argentés. La
lu. sij. faite il après une
photographie, donne une
juste- idée de cette corbeille
eompo ée a ei beaucoup
de goût. L'harmonie du
jaune pale et du rouge, qui
donnaitleeaehetd'actualité,
que l.,n n'avait pas cher-
ché et que seul le hasard de
l'association des nuances
avait produit, avait je
sais quel aspeel d imprév: u
el d originalité.
■
i i une fête des fleurs
toute nouvelle, mais déjà
classée, que le défilé Henri
des automobiles el des bi-
cyclettes ; — une fête des
fleurs touted actualitédans
cette période d'automobi-
lisme et de c}'disme ; —
dant à l'autre, celle qui
n au Bois le Tout-
Paris 1 1 n Grand Prix, cette fête des fleurs i\^< artistes.
Elle a eu lieu immédiatement après la course des arti
I- lu juin. Une cinquantaine de véhicules j ont pri pa
- lettes, automobiles el motoej clés, quelq ui un I ■
avec beaucoup de goût. Ce fut doue un spectacle'charmanl
que cette suite de véhicues ainsi parés ef auxquels les fleurs
donnaient un peu de cette légèreté qui manqueàcertainsd'en-
leux.Parmi les mieux ornés, il faut signaler uneautomo-
bile dont l'avant simulait un cygne toul en Pivoineseten
Roses. Mlle Dupré, sur une bicj lette fleurie, étail conduite
ecdesguides de Roses, par Mlle de Rycke.
Cette fête sporl ive el des fleurs, d'un nouveau genre el dont
le succès s'est affirmé 1 an dernier à I rouville, pour la pri
fois, est donc une fête toute parisienne, qui sera très-
suivie désormais.
Voici ce qui manque dans nos Expositions horticoles pa-
risiennes et ce que peut-être un jour nous verra
86. — Corbeille de !• r« et d'Anthurium
à Pa ' i i
198
LE JARDIN
fête des fleurs enfantine; qui eul lieu le 10 juin, à L'Exposi-
tion d'horticulture de la Société royale de botanique, au
Rogent-Parek, à Londres, el à laquelle assistaient le Prince
et la Princesse de Galles.
1 : défilé 11. Mui eut lieu dans une galerie c luverte te
de tentures jaunes ; à chacun des véhicules les mieux dé orés,
fut attribuée une bannière par la Princesse de Galles.
La voiturette de M. G. Ivemps était très jolie : elle por-
tait des petites filles et était traîné s par deux b ibés fleuris
eux aussi. Elle était ornée de Marguerites, Rhododen Irons
'•I feuillages et nouée de rubans jaunes : '1 une ombrelle pla-
i ée au-dessus, retombaient en cascade des fleurs et feuillages.
Une autre petite voiture à M. Gardford, attelée d'un
pi y, étail aussi très jolie dans son arrangement de Vi
burnum, de Rhododendrons, Œillets, Roses. Celle surnom-
mée Rayon d'or, de M. Gardford's, étail toute décorée d Iris
jaunes etde Marguerites. I ne petite fille Mlle L. Bayley,
avait sa bicyclette fleurie d'Iris et de Marguerites jaunes.
Comme on le voit, ce fût la journée du jaune, car i tte
couleur dominait partout.
Enfin, il fallait quelque chose d'excentrique el cette chose
était une petite fille constellée de Lis et autres fleurs ainsi
que de petites plantes, le chapeau n'était qu'un parterre
fleuri, qui représentait, nous .lit Lady's Pictorial un
0 paquet de graines de fleurs » ! cette jeune tille était ehar-
de remettre un bouquet d'Œillets à la princesse de
t îalles.
Ce doit être bien charmant cette parade florale des en-
fants et cela doit, chaque année, attirer quantité de per-
onnes à l'Exposition il horticulture. Et, non seulemenl les
journaux horticoles s'j intéressent, mais aussi les jour-
naux illustrés qui, comme The lllustrated London, pu-
blient des photographies, et les journaux de modes mon-
dains lui consacrent des articles. On ne peut d'aill n
qu'approuver la grande presse anglaise de s'intéresser, plus
qu'on ne le fait en France, à toutes les manifestations dont
les fleurs sont l'objet.
Je crois qu'une fête semblable, à côté des c :ours de
bouquets et du salon de peinture de fleurs, attirerai! et
intéresserraif le Tout-Paris mondain, si elle était jointe
aux floralies du mois de mai. Certaines personnes seraient
heureuses de voir leurs bébés concourir dans ces pa
florales. Ces petites voitures ne demandent déjà pas tant de
place pourcireuler. Aussi souhaitons-nous qu'un jour l'e po-
sition horticole parisienne ait, elle aussi, sa fête des fleurs
enfantine.
Elle est bien typique, cette distribution de fleurs à Pari-
siana. Pendant un des entr'actes, dan- cette désopilante
revue de Cyrano à Paris, Reschal, le joyeux Cyrano,
informe le public qu'il ne distribue pas des gâteaux i une
le Cyrano de la Porte Saint-Martin, car il trouve mieux
>\ offrir des fleurs aux dame-, g Acceptez ces fleurs, ce sont
vos sœurs », leur dit-il très spirituellement. Et, aidé de
deux affriolantes bouquetières, qui apparaissent avec leurs
i orbeilles bondées de fleurs, il assaille d une grêle de bou-
quets toutes les dames qui environnent la scène.
N est-i e pa i harmant, cette appariti les fleurs dans
les circonstances les plus diverses?
Le luxe des fleurs, i -tant bien réputé à Paris, n'égale
pas toujoui relui déployé en Amérique. Cependant, il est,
des personnes qui ont, chez des fleuristes, un abonnement
de soixante et parfois de plus de cents francs la seuu
Un boursier bien connu paye des notes mensuelles de
1 500 francs chez un grand fleuriste el telle dame du inonde
dépense jusqu'à 25.000 francs pour ses garnitures florales
p mdant la durée de ses réception; . < le luxe de fleur qui
a pris naissance sous le S idEmpire est urtoul aecen-
depuis douze à treize an-.
Mais ceci n'est rien à côté du bal que le duc de Portland
a donné le mois dernier, en l'honneur du due .-t de la du-
' li ■ 'l York, dan- le- souterrains qui se trouvent à trois
cents mètn - au dessous de sa p.-opriél VelbecI l! Eul
dépensé, pour la de 'ation de la giganù sque .'!'
mesurant cenl lètre de longueur sur trente-deux de
hauteur el seize de largeur, 70.000 francs de tapisserie et
50.000 francs de (leurs!
12 juin. — C'était la Procession de la Fête-Dieu à la
Madeleine. Le reposoir, sous le péristyle, était admirable-
ment fleuri, les degrés du devant étaient bordés d une rangée
île pla ni !S el . sur l'autel, était une grande corbeille bon lé ■
de fleurs. De chaque coté, ainsi qu'entre les colonnes, étaient
des massifs bordés de rotin doré, lies jeunes Mlles en blanc
des jeunes hommes el les assistants sortaient des bouquets
p mi' faire bénir ou pour déposer sur les autel-.
Certaines dames du monde trouvent autant de plaisir à
composer de- bouquets que d'autres à faire de la peinture
ou de la musique; c'est leur distraction favorite et nous
avons vu, à la dernière exposition d'horticulture de Paris,
que quelques-unes axaient pour cela un véritable talent.
C'est aussi l'occupation que goûte la reine de Hollande.
Malgré ses quatre-vingt-un ans, elle passe ses matinées à
cueillir ses fleurs, à les réunir en gerbes et à en garnir ses
jardinières el ses corbeilles. N'est-ce pas charmant de voir
une reine se faire bouquetière, profession bien douée, s'il en
esl une, qui rehausse son éclat, lui dit combien tout est
éphémère et lui fait aimer ce qui fleuri! '
ALBERT MAUMENË.
LA MOR¥OLA
Il est sur terre bien des lieux charmants où, quand on
les visite, on se prend à désirer de planter sa tente, d'y
vivre el d'y mourir. 11 e-t. le loue des rives heureuses que
baigne la mer bleue, des milliers d'endroits qui semblent
choisis toul expie- peur tenter votre imagination et vous
inviter à tout lâcher et à rester là. Vous en savez quelque
i bo ■. n eu- tous qui avez hanté les côtes merveilleuses de
la Méditerranée, eette mère de notre civilisation, des bords
de laquelle nous \ ient tout, ce qui nous met au-dessus de la
brute. De t ribraltar aux Dardanelles, et de Smyrne à Tan-
ger, en passant par les côtes abruptes de la Terre Sainte.
partout, sur les bords heureux de la reine d'entre le- mers,
il est des autres délicieux où l'âme s'arrête et voudrait pou-
voir rê\ er. < '•• ne sont, de part et d'autre, que cap- élégam-
ment découpés el fendant l'onde azurée qu'ils déchirent de
leur- 'lent- idc h, aise- et multicolores, ou baies donnant tran-
quilles sous un soleil d'or.
La Méditerranée a toujours exercé sur mon âme une -mie
de fascination et, chaque l'ois que, de loin, j'aperçois ses
flots bleus, je -eus fermenter en moi cette impatience de
I aiguille aimantée qu'attire invinciblement le Nord.
N est-ce pas d elle que nous vient notre civilisation, nos
mœurs, nos lois, notre langue et notre religion et n'est-ce
pas la le berceau du monde civilisé ? Aussi est-elle pour
nous imn plus seulement « La Mer a par excellence, mais
en La Mère » — qu'on me pardonne le jeu de mots
très involontaire — la source généreuse de toute] ie Je
tout ce qui est grand el noble en ce monde. C'est toujours
n le plus profond amour que j'en parle et avec le respei I
dû aux êl res supérieurs.
Mais -'il est, dans ce pays d'orel d'azur, un coin privi-
légié entre tous, une rive fleurie et parfumée, c'esl bien cette
eornidie iiea \ eilleuse qui, de Rappalo el ( rênes, \ a jusqu'à
Hyères el [oulon, dominée et abritée qu'elle est par les pre-
miers contreforts de la grande chaîne alpine. Partout .les
Palmier- el des fleurs, partout des Roses el des Myrtes,
partout La vie la [dus intense revêtanl les couleurs le- plus
les formes les plus élégantes.
i ii sous cette ,,ii niche heui'euseet choyée du soleil, il est
un c iin qui, plus spécialement et plu- fortement que toul
autre, attire el retient 1 ama-,1 de- Heurs ; un Eden au sein
du Paradis terrestre, le plu- brillant bijou d'entre ceux que
contient l'éi rin de la Riviera, c'est le paysage de La Mor-
LE JARDIN
199
tola, ainsi nommé à cause de L'abondance des Myrtes qui
croissent dans les plus petites anfractuosités des rochers.
La Mortola est un petit village perdu dans les Oliviers
bien des fois séculaires, dans les Caroubiers el les Orangers.
Insignifiant en lui-même, l'endroit n'a de valeur que grâce
au promontoire fleuri qui s'avance en un cap hardi, bra
vant les flots et tonnant comme une flèche qui montre l'Ile
de < !orse, la belle voisine qu'on voil se dessiner gracieuse el
colorée au Sud-Est, quand le soleil se lève. Il y a là une
cinquantaine d'hectares d'un terrain rocheux, autrefois
aride et nu, qu'un Anglais du plus grand mérité, le marquis
Hanbury, commandeur de la Croix d'Italie, a converti en
un parc admirable, unique en son genre.
Tous les botanistes du monde connaissent de réputation
les célèbres jardins Hanbury ; leur désir à tous esl certaine-
ment de réaliser un jour ou l'autre les impressions que sus-
cite dans l'âme la lecture des innombrables récits qu'en
ont l'ait les visiteurs enchantés. Les catalogues de graines
— offerts gratuitement et le plus libéralement du monde —
le richissime Index, publié en 1897, par M. Dinter, le
CUrator (gérant scientifique) de ces jardins, mil enflammé
Fig. 87. — Scène prise dans le parc de AI. Hanbury, à la Mortola
l'imagination de beaucoup par leur variété et l'étendue de
leurs collections.
Depuis bien des années, le seigneur de céans m'invitait â
venir jouir de toutes les merveilles répandues sur ses ter-
rasses et m'offrait une hospitalité que seuls connaissent
ceux qui ont fréquenté l'Angleterre, l'hospitalité écossaise.
qui consiste à installer un ami dans sa maison de telle
façon qu'il finisse par s'y croire chez lui. Mais hélas, le
Midi est bien loin, le voyage long et ennuyeux et le temps
est si cheren cette fin de siècle, que les invitations du bota-
taniste anglais restaient sans réponse. Il fallut l'insistance
de notre directeur, M. H. Martinet et son intervention
énergique, pour me sortir de l'ornière où me rivaient nies
occupations habituelles, et me forcer à venir à la Corniche
pour y planter et aussi pour y récolter, car le- impressions
glanées sur ces bords heureux ont forme une gerbesuperbe
qui s'étale glorieusement sous l'auvent de mes greniers.
lie Menton-Garavan. la dernière station sur le territoire
français, la route monte sur les rochers qui bordent la mer,
enjambe un ravin profond, qui forme la frontière et ascende
une côte aride au sommet de laquelle se trouve la douane.
J'étaisà bicyclette; comme \a.R.dogana se Eerme à (i heures
dans ce bienheureux paj s du fur niante et qu'il était 6 heu-
p( 3 ei demie, je dus laisser ma bête sous le toit hospitalier
des douaniers jusqu'au lendemain matin, afin de pou voit
tenir le laisser-passer que me' vaut ma carte de membre
■ lu T. C. s.
M. Hanbury avait tieureusemenl envoyé sa voiture me
chercher à la gare, préVoyant/s.ans doute qu'il pourrait se
produire quelque eho-e. ei aussi pour transporter mes baga-
ges, en sorte que rinconvénient ne tut pas grave. Mai
j-clistes ne- amis, dites-vous que, sur cette bienheureuse
route de la Corniche, on esl sujet à stopper une nuit à la
douane, si l'on n'arrive pas ayant la fermeture des portes .
Que de chose- ravissantes il \ a le long de ces tain- cal-
caires rocheux ! L'Hèliahthème rose 3 abonde. Le délicieux
' iris monspeliensis (pourquoi Coris, oh botanistes ?) élève
partout ses épis diaprés, et les Cistes blancs ou roses,les déli-
cats Conzolmilus, étalent de tous côtés leurs corolles écla-
tantes, ("est une profusion de fleurs, un enchantement per-
pétuel! Les vergers d 1 (rangers, tout en Heurs en ce moment,
parfument l'atmosphère, à tel point qu'on en serait incom-
modé, si la brise de la mer ne venait, de temps en temps,
souffler au visage.
lie Garavan à La Mortola,
il y a plus d'une demi-heure
de \ oiture ; la route monte
pi.-, pie tout le temps ; puis,
arrivée au sommet d'un cône
rocheux qui domine la nier
et porte à son sommet l'une
de- Ecoles dues à la munifi-
cence de M. Hanbury, elle
redescend brusquement, fait
un grand contour et vous
amène au pied d'un haut
portail d'architecture très ita-
lienne du Palazzo Orengo, la
résidence du bienfaiteur de ces
lieux.
Les voitures n'entrent pa-
dans le parc qui est le sanc-
tuaire de la botanique et au-
quel M. Hanbury a tenu à
donner un cachet pittoresque
en même temps que solennel.
( est une demeure paisible ou
le piaffement des chevaux., le
bruit des roues et le sifflet des
locomotives — le train passe
en un tunnel assez long, pré-
cisément sous la propriété
Hanbury, — sont choses in-
connues.
Les sent iers , a d 111 i r a b 1 e -
ment entretenus, serpentent en
tous sens sur une pente de quarante et quelques hectares
au sein des plus merveilleux arbres el végétaux de la Créa-
tion. L'antique Via Aurélia, construite VA ans avant
.1 us-Christ,traverse toute la propriétéet M. Hanbury main-
tient, avec le plu- grand soin, tout ce qui en existe encore ;
sur des plaques de marbre blanc, sont gravés les noms des
grands personnages qui l'ont suivie dans le cours des âge-.
L'immense propriété offre des sites très variés et forl
hétérogènes; elle comprend un ravin frais qu'arrose un tor-
rent murmurant, les cotes de la mer sur plusieurs kilo-
mètres de longueur, le rocher surplombant et portant une
antique tour ruinée qu'on dit d'origine romaine et qui, en
tous cas, fut utilisée par les Sarrazins. Elle renferme, au
point de vue du pittoresque connue sous celui des différents
-ois. tous les avantages possibles. D'ailleurs, grâce à la belle
fortune du propriétaire, le- terrains ont pu être amendés
avec du sol rapporté et toute la pente, aride il y a 30 au-.
convertie en un parc des plus frais et des plus merveilleux.
Le palais — car c'en est un, et un vrai — est situé à mi-
côte au centre des jardins. Il appartenait autrefois à la
noble famille Orengo de Vintimille et était entouré d'un
bois d'Oliviers. Non loin de là, se voit encore le moulin à
li m le, l'une des curiosités qui m'ont le plus intrigué. Le
palais, autrefois sans aucun doute un château-fort, a été
200
LE JARDIN
considérablement agrandi el embelli par 1" propriétaire
actuel. La salle d'entrée, voûtée comme dan-; les anciens
cloîtres, renferme un meuble curieux qu'on prend généra^
lemenl pour un fourneau el qui n'est autre que l'an n
puits du château qu'on avait installé à l'intérieur (en cas
de siège sans doute). Une superbe colonnade en marbr. île
Carrare entoure la belle terrasse qui précède le grand salog
et d'où la vue s 'étend sur la mer, les jardins, les cotes
déchiquetées el la plage d'azur.
In riche herbier el une bibliothèque botanique de la
plus grande importance sont disposés dans une des salles
accessibles au publii sous une terrasse inférieure, à côté du
bureau du curator.
Le porche de la maison d'habitation est décoré des bustes
de Linné et de mon illustre compatriote Aug. P. de Can-
dolle, ce qui proin e assez quelle est la sollicitude du maître
de céans pour les études botaniques. N'est-ce pas lui, d'ail-
leurs, qui a doté si richement (100.000 fr. d'un coup), l'Uni-
versité de i rênes, à laquelle il a donné un superbe Institut
de botanique, auquel il conl inue à s'intéresser.
PLANTES NOUVELLES OU RARES
(.1 suivre).
II. CORREVON.
I ig_ ss. — Scène orise dans le tare de M. Wanbury, à la Mortola
Chrysanthème Mytchett white
Parmi les Chrj anthèmes nouveaux, misau commerce
l'an dernier par M II. .1. Jones. Ryecroft nursery, Hithei
l , h:, -,i i Angleterre), la belle variété Myt hett
,'rhite (Rg. 89) se recommande d une façon toute particulière.
Sa précocité île floraison (elle fleurit en plein air. en
Ecosse, en septembre), la pureté parfaite de -e, grands
capitules blancs aux larges ligules ébouriffées et leur grande
il lance, la rigidité des longues tiges Qorales, soin au-
tant de qualités très rei herchées el le nombre des variétés
les réunissant n'est déjà passi nombreux.
Comme fleur coupée, en raison îles avantages ci-dessus
énoncés, elle peut êtee d'un grand secours dans l'arrange-
ment de nombre Je compositions florales, chaque fois que
sont requi ! I pur.
Violettes à fleurs jaunes
1 'ne Violette à Heurs jaunes ! C'est presque un contre-sens
qui détruit nos idées reçues au sujet du coloris de la Vio-
lette. Et cependant il n'y en a pas qu'une qui jouisse de ce
privilège; les espèces à fleurs jaunes, rares en Europe et
dans l'ancien continent, sont au contraire abondantes dans
le nouveau monde. LeFlora of Nortli America de Torrey
et Asa Gray (1838-1840) en décrit en effet 11 espèces,
appartenant à une section caractérisée par le stigmate
capité, muni d'une touffe de poils sur chaque côté et d'uni'
petite ouverture latérale, le style comprimé, claviiorme,
1 étamines oblongues, rapprochées, la capsule habituelle-
ment triangulaire. Sur douze espèces que comporte cette
section, onz il les fleurs jaunes. La douzième, le Viola
canadensis, les a blan
châtres, \ iolette exté-
rieurement.
( les onze es pèees ne
sont pas également ré-
pandues. La plupart
.1 entre elles sont loi a
Usées comme les Viola
Nuttallii Pursh. du
Missouri, V. linguœfo-
lin Nuit, el V. prœ-
morsa Nutl. de 1 l iré
gon, V, pedunculata
A. G. de la Californie
où croissent également
les V. ocellata A. G.
et 1*. chrysantha Hook.
dans lequel les feuilles
sont linement découpées
et les (leurs sans épe-
rons; Y . hastataMieh.
de la Pensylvanie el de
la Floride; V. triparti-
id EU. de la Géorgie ;
V. glubella Xutt. îles
sources de l'< Irégon el
V. sarmentosa Dougl.
de la même région. 1 ne
seule espèce habite sous plusieurs formes, les bois secs du
i anada, de la Géorgie, du Missouri, de la Pensylvanie,
c'est le Viola pubescens Ait. qu'on trouve quelquefois dans
tltures européennes
Sa tige est velue, dressée, nue et poun ne de stipules a sa
base: les feuilles, disposées par ■! à :( à la partie supérieure
île la tige -ont oblongues-lancéolées, légèrement aeuminées,
rarement tout à fail glabres; le- pédoncules floraux sont
plus i, unis que les feuilles; les fleurs de dimensions
moyennes sonl jaunes, à pétales élégamment stries, a épe
ion très court. < 'cite jolie Molette esl également c me s.nis
le nom 'le Viola pensyleanica Michaux et a été introduite
en Europe eu 1 ""'.
Toutes ces plantes sonl pourvues d'une tige; dans un
autre groupe composé d'espèces acaules ou eaulescentes à
stigmates munis d'un bec et à style atténué, nous trouvons
également deux Violettes américaines à fleurs jaunes, le
Viola rotundifolia Mich. sans tige et à petites fleurs et le
V. striata An. grande plante, à fleurs larges et jaune soufre,
cultivée iment sous la désignation de Viola ocliro-
leuca Schw. Le liai- Puis possèdent donc 13 Violettes à
LE JARDIN
201
Fig. 89. — Chrysantl \ Mytchctt White.
202
LE JARDIN
(leurs jaunes sur 31 espèces qui habitent cette région.
Cette coloration se retrouve encore dans le sud de l'Amé-
rique, chez les Viola maculata, V. magellanica et
V. microphylla qui habitent les rives du détroit de Magel-
lan et l'archipel de la Terre de Feu ; on la constate également
dan-s les Viola aspera Ging. du Népaul, à fleurs jaune et
pourpre; V. humilis H. B. K. du Mexique, blanc rayé de
jaune; V.palmaris Buch. également asiatique, à fleurs
jaune pâle; V. ftaoicdns Wedd. de Bolivie; V. lutea Vell.
du Brésil, etc..
Toutes ces espèces sont des Molettes proprement dites;
nous avons laissé de côté les Pensées dans lesquelles le
coloris jaune se présente assez fréquemment et sert à carac-
tériser de jolies variétés telles que le Viola lutea Huds., etc..
En Europe, les Violettes à fleurs jaunes sonl seulement
représentées par deux plantes dont l'une est une des plus
gracieuses habitantes de la zone alpine, le Viola bi fiant et
dont l'autre, le Viola sulfurea, présente d'intéressantes
particularités.
Le Viola bijlora L., qui habite les régions tempérées de
l'hémisphère nord, se rencontre en France dans les lieux
humides du haut Jura, les Alpes, les Pyrénées. Il y fleurit
de juin à juillet. Les pétales sont étroits, l'inférieur à
éperon court déliassant à peine les appendices du calice;
les pédoncules sont plus longs que les feuilles qui sont
réniformes, crénelées, obtuses, munies de petites stipules
entières; les fleurs sont jaunes, striées de brun; les tiges
sont grêles, habituellement biflores; toute la plante est
glabre et dépasse rarement un décimètre. Cette jolie petite
plante compose, à elle seule, dans la flore française, une
section caractérisée par ses quatre pétales supérieurs redres-
sés et imbriqués, son style couché à la base puis redressé,
épaissi au sommet, son stigmate presque bifide. Par ces
caractères, elle tient le milieu entre les vraies Violettes
(Nominium) et les Pensées {Melanium), sous le nom de Dis-
chidium.
L'autre plante dont nous voulons parler n'est qu'une
forme — mais des plus remarquables — du Viola odorata.
Signalée par l'abbé Cariot dans la cinquième édition de son
Etude des fleurs, elle avait été découverte dans le Forez,
aux environs de St-Jean Soleymieu. Le Viola sulfurea
présente les principaux caractères de la Violette odorante,
mais ses tiges ne sont pas radicantes ; les fleurs sont assez
grandes, d'un jaune pâle dans les deux tiers inférieurs,
blanc jaunâtre dans le tiers supérieur, avec l'éperon violacé
et les pétales tous dépourvus de poils à la gorge. Ce curieux
Viola n'avait pas été retrouvé depuis longtemps et on
n'avait connu jusqu'ici que les spécimens qui avaient servi
à sa description. Tout récemment, on l'a rencontré dan- le
département de l'Indre et dans celui de la Sa\oie. Aussi
a-t-on pu l'introduire dans les cultures et M. Léon Che-
nault, le pépiniériste bien connu d'Orléans, a . envové, l'an
dernier, à la direction du Jardin, plusieurs jolis spéci-
mens de cette intéressante variété qu'il a mise au com-
merce.
Le Viola pubescens et surtout le Viola bijlora -ont
des espèces dont les jardins de rocaille, les rochers alpins
ne sauraient se passer. D'autre part, nous avons vu ré-
cemment, dans un lot de plantes alpines de la maison
Vilmorin, la Violette odorante à fleurs jaunes et elle y
tenait dignement son rang.
P. HARIOT.
La Liudenia. — Iconographie des Orchidées, par J. et I .
Linden.
Les 9' et 10" livraisons du 3* volume de la 2- série de ce
bel ouvrage contiennent entre autres, des planches en
couleurs des beaux hybrides suivants : Lœhocattleya X
Hrubyana. Catasetum x splendens var. Lansbergeanum,
Odontoglossum X Adrianœ var. Crans/tai/anum, Lcnio-
cattleya X Cheremetef/îœ, etc..
La Culture des Fruits au Cap et en Australie
Au Cap de Bonne-Espérance
(Sw'ti> t')).
Qualité du fruit. — Son importance d écoule
ment. — L'abricot est d'une bonne couleur, de dimension
moyenne et d'un bon goût. Il arrive à Londres à la fin de
janvier et au commencement de février.
La pêche comprend les deux espèces : la Freestone, à
noyau libre, et la Clingstone, à noyau adhérent; ces fruits
d'un beau velouté, très juteux, qui arrivent, maturité à
point, sont absolument délicieux. Cependant la Clingstonc
ne vaul pas l'autre. Elle ne jouit pas de la même estime de
la part du consommateur. Quelques expéditeurs se sont
même illusionnés cette année, en mélangeant, dans le même
e.iissage. l'une et l'autre, pensant ainsi égarer l'acheteur;
leurs intérêts s'en sont ressentis, par suite des prix offerts
lors de la vente. C'est une grande erreur en effet pour tout
producteur de faire un semblable travail.
La pêche arrive fin février et courant mars ou avril.
La nectarine ou brugnon a aussi un très beau coloris ;
elle est très ferme de chair. Elle arrive dans le courant de
mars et d'avril.
Les variétés de prunes sont : Reine-Claude, Victoria et
Diamond.
Parmi les poires, on peut citer: William, carminée sur
une de ses faces, très juteuse et très parfumée, d'un goût
exquis ; Louise-bonne, très appréciée aussi; Duchesse, qui
ne parait pas avoir été l'objet d'une récolte importante
et dont très peu d'échantillons ont été présentés.
Toutes ces poires paraissent en fin mars et avril.
Enfin, pour terminer cette catégorie de fruits, il reste à
citer le Bon Chrétien.
Comme raisins expédiés jusqu'à ce jour, on trouve les
espèces et variétés suivantes : le Muscat, au goût très pro-
noncé, à belle grappe, quelquefois tant soit peu dorée; le
Hanepoot, certains disent Lanepoot, blanc, et le même
rouge, sur lesquels on compte beaucoup ; ïHermitage noir,
le même blanc, l'un et l'autre à petits grains; enfin, la va-
riété Barbarossa noir.
Tous ces raisins sont bien appréciées pour la table.
Cette année, quelques variétés se sont ressenties des atta-
ques du phylloxéra, qui vient de faire son apparition, dit-
on. dans le district de Paare et dans quelques autres.
Les producteurs du Cap se sont plaints, cette année, de la
sécheresse ; leurs fruits en ont souffert et n'ont pas acquis,
par suite, tout leur développement, Aussi, pour y obvier
dans l'avenir, quelques-uns ont-ils déjà entrepris la créa-
tion de canaux d'irrigation, comme il en existe dans les
grandes plantations d'arbres fruitiers en Californie et en
Australie.
Cette création prouve le grand intérêt que certains pro-
priétaires portent à leurs cultures. Ils comptent sur un
réel avenir et ne craingnent pas de faire tout le néces-
saire pour obtenir les meilleurs résultats possibles. Ils se
plaignent néanmoins et désireraient obtenir du marché de
la Métropole des prix de vente plus rémunérateurs.
Comme généralement tous les expéditeurs, ils croient que
tous leurs fruits arrivent à destination dans le même état
de bonté qu'ils les ont vu au départ.
Il est vrai que tous ces expéditeurs producteurs n'ap-
portent pas tous la même attention dans le choix des
fruits à emballer.
Certains, en effet, les cueillent trop avancés et. malgré
(1 Le Jardin, 1898, p.ifre 183.
LE JARDIN
203
les chambres frigorifiques, ces fruits arrivent dans de mau-
vaises conditions, gâtés el quelquefois pourris.
11 est incontestable qu'il y a à faire un apprentissage en
toutes choses, et sûrement, comme les autres, ils arriveront
j > i ptement à bien faire.
D'ailleurs, ils ne peuvent qu'être encouragés à continuer
el à forcer l'importance de leurs expéditions, qui, parvenant
en Angleterre presque encore en pleine saison d'hiver, ont
toute chance, vu le manque de fruits, même de serre, de
réaliser des prix très élevés et rémunérateurs.
Il faut cependant signaler un point noir concernant tous
ces fruits, abricots, pêches, poires, etc., venant du Cap.
Suivant l'expression usitée dans lecommerce, ils ne sont
pas de conserve, et en voici la raison .
Tous ces fruits sont cueillis et emballés à un moment où
le ferment de la maturité commence à accomplir son
oeuvre, pour arriver à donner au fruil ce goûl succulent
qui charme le gourmet.
Or, emprisonné, pendant deux semaines et demi, à une
température glaciale, le fruit subit, aussitôt son débarque-
ment et son contact à l'air libre, une altération qui se
constate peu de jours après. Il se produit en effet une décom-
position, débutant au centre du fruil pour gagner rapide-
ment l'épiderme, qui a d'ailleurs déjà commencé à se couvrir
de rides-.
Aussi ces fruits à pulpe demandent-ils à être consommés
de suite, à moins qu'on ne continue à les conserver pendant
quelques jours encore dans un réfrigérant; même malgré
cette précaution, il y a toujours du déchet.
En résumé, les propriétaires fonciers du Cap cultivent
en plein air les fruits d'Europe el les recollent au moment
où nos réserves commencent à s'épuiser, c'est-à-dire en
janvier, février, mars et avril.
La qualité de leurs fruits est bonne et choisie ; ils espèrent,
en augmentant l'importance de leurs plantations, obtenir
d excellents résultats, ayant sérieusement étudié les moyens
et les lieux d'écoulement pour toute leur récolte.
Avant de quitter le Sud-Africain, pour donner un exemple
de cette dernière opinion, voici comment s'exprime, dans la
New Reciew de janvier, M. \V. F. Bailey, sous le titre:
Avenir de V Agriculture au Transirai :
« Cette contrée a peu de rivales [jour la production de toutes
espi Je fruits européens, à l'exception de la cerise et de
la groseille à maquereau. Aux cultivateurs anglais indus-
trieux qui s'établiraient dans les pays de la république
Sud-Africaine, il est présagé une occupation absolument
remunérative. »
Dans ce même pays du Transwal, il a été créé, il y a
environ trois ans. un grand établissement de confiserie, à
Pretoria. Par son travail considérable de confitures et mar-
melades, faites avec le fruit des contrées environnantes,
(■■Ile maison est appelée à porter une très grande atteinte
au commerce des maisons européennes.
Voici, d'après The Journal of Greengrocerg, un aperçu
de su fabrication de confitures en 1896 : Pêches, 75.000 livres ;
Abricots. 107.000 livres; comme marmelades : Abricots,
150.000 livres; Groseilles à maquereau. 35.000 livres;
Prunes, 25.000 livres; Raisins. 40.000 livres; ainsi qu'une
grande quantité de Figues, Melons. Coings, etc., en con-
serve. Il y a a ajouter encore 75.000 livres de Tomates en
conserve.
11 ressort de cet exposé que, non seulement la culture de
l'arbre fruitier acquiert de jour en jour plus d'importance
dans la colonie du Cap, mais qu'elle est déjà pratiquée au
Transwal et dans la République d'Orange, pays où cette
culture est appelée à augmenter rapidement, par suite de
l'invasion incessante des nombreux émigrants que les com-
pagnies d'émigration y déversent régulièrement chaque jour.
En Australie.
Passant à la production australienne, il est à signaler,
de même que pour le Cap. que le fruit européen s'y récolte
dans d'excellentes conditions.
Les provii - de Victoria, de la Nouvelle-Galle du Sud.
le Queensland, etc...,) compris les lies de Tasmanie el la
Nouvelle-Zélande, fournissent toutes des fruits excellents.
De très importantes plantations ont été créées, avei toutes
les dernières améliorations inventées ces années pass
De large canaux sillonnent en tous sensées vastes entre
prises.
Beaucoup de fruits à pulpe, ne pouvant pas être expédies
en Europe (le voyage étant trop long: 30 à 40 jours) sont
desséchés par évaporation, dans des fours spéciaux, puis ils
sont, en cet état, exportés en Angleterre.
La pomme seule est expédiée à l'état Irais vers ce pays,
où elle arrive en mai et juin. Cefruil est, cette année, géné-
ralement petit, mais cependant bien sain; les variétés sont
toutes de provenance anglaise.
Malgré les prix obtenus à Londres, qui sont assez élevés,
les expéditeurs désireraient d'avantage, car le fret, vu la
distance, est assez lourd.
Si les compagnies de navigation diminuaient leur tarif,
nul doute que l'exportation de ces pommes augmenterait
dans de très grandes proportions.
Croyant avoir donné tous les renseignements que je puis
mettre, pour le moment, à la disposition des lecteurs du
Jardin, sauf omissions, je désire qu'ils puissent les in-
téresser.
.1. MONIER.
Questions Économiques et Commerciales
Le Commerce extérieur de la France
S il est une chose que les horticulteurs français connais-
sent bien peu, c'est assurément l'importance de leur com-
merce avec l'étranger. Ce sont pourtant des renseignements
bien utiles à connaître, mais que nos journaux spéciaux
nous donnent rarement. .Te «rois donc bien faire en publiant
ici ceux que je possède.
Parlons d'abord des importations.
Sous la rubrique Plants et arbustes de pépinières et de
serres, les statistiques officielles classent nos produits en
deux catégories :
1° Aroidées, Amaryllidées, Araliacées, etc. Nous avons
importé :
En 1895 1.283.343 fr.
En 1896 1.324.683 fr.
En 1897 1.232.300 fr.
On remarque que si, en 1896, les importations ont été
supérieures de 41.340 fr. à celles de l'année précédente.
par contre, eu 1897, elles ont brusquement diminue de
92.383 fr.
.Te me borne à faire cette constatation, car je ne veux
accompagner ce travail d'aucun commentaire: chacun en
tirera les conclusions qu'il voudra.
2" Autres plantes :
En 1895 751.493 fr.
Eu 1896 915.449 fr.
Eu 1897 918.650 fr.
Même observation que ci-dessus, sauf que la chute en
IS',17 est presque insignifiante.
Sous cette autre désignation : Produits et végétaux non
dénommés, nous trouvons les chiffres ci-après. Selon toute
204
LE JARDIN
probabilité, c'est dans cette classe que doivent figurer les
arbres et produits de pépinières :
En 1895 1.471.605 fr.
En 1896 1.848.568 fr.
En 1807 2.191.760 fr.
Ici nous remarquons une augmentation très sensible et
soutenue d'année en année.
Les graines, cette importante branche de l'horticulture,
sont classées sous trois dénominations:
1" Graines de Betteraves :
En 1895 4.342.989 fr.
En 1896 3.693.282 fr.
En 1897 1.050.280 fr.
L'énorme droit d'entrée imposé aux graines de Bette
raves n'empêche pas, on peut s'en rendre compte, l'intro-
duction de quantités considérables.
2° Luzernes et Trèfles :
En 1895 449.080 fr.
En 1896 178.708 fr.
En 1897 252.200 fr.
3° Graines à ensemencer.
Ici la statistique, plus explicite, nous permet de donner
.les renseignements plus détaillés:
En 1895 En 1896 En 1897
Angleterre. 1.070.227 kil. 1.369.120 kil. 1.301.800 kil.
Belgique. - 328.589 » 328.253 » 350.71)0 »
Allemagne. 2.800.422 » -2.690.965 » 2.584.700 »
Autrespays 1.751.393 » 2.141 098 » 4.036.200 »
Valeurs frmcs 6.823.755 fr. 6.159.268 fr. 5.127.161 fr.
Nous constatons dans ce chapitre une diminution con-
tinue de bon augure, car elle prouve nue la Franco produit
de plus en plus [es semences dont elle a besoin. Je ferai
remarquer, en outre, que le droit de douane n'est ici
pour rien, puisque, pendant ces trois années, il est resté le
même et qu'il est d'ailleurs assez minime.
Passons maintenant aux exportations. Les renseigne-
ments seront moins complets, car il nous manque le cha-
pitre si important de Produits et déchets eègètaux non
dénommés.
Comme plantes, nous avons d'abord, toujours sous la
rubrique Plants et arbustes de serres et de pépinières.
1" Aroidées, Amaryllidées, etc. :
En 1895. .' 73.662 fr.
En 1896 8ir 168 fr.
En 1897 38.300 fr.
Si l'on met ces maigres chiffres en regard de ceux des
importations, on sera bien obligé de conclure, malheureu-
sement, que la France n'est guère encore un pays de pro-
duction.
2° Autres plan te
lui 18VC, 1.956.386 fr.
En 1896 2.001.573 fr.
En 1897 2.203.300 fr.
Ce chiffre par contre, sont consolants et encourageants.
Les graines ne sont pas détaillées à la sortie connue à
l'entrée. Voici les totaux qui nous sont donnés:
En 1895 11.181.063 fr.
lui 1896 11.597.115 fr.
lui 1897 9.618.315 fr.
L'effort qui s'était produit en 1896. ne s'est pas soutenu
en 1897. bien au contraire. J'appelle, là-dessus, 1 attention
de tous mes confrères marchands-grainiers.
i omme je le dis plus haut, chacun tirera de ces chiffres
les conclusions qu'il voudra, mais il me semble, à moi,
qu'il y a de bien intéressantes constatation? à faire.
A. RIVOIRE.
Président du Syndicat des horticulteurs lyonnais.
Les Œillets remontants
Des nombreuses race-, sorties île l'Œillet des fleuristes
(Dianthus caryophyllus), celle à laquelle nous consacrons
cette étude, est aujourd'hui des plu- estimées et très répan-
due dans les cultures, à cause de son aptitude, tout particu-
lièrement méritante au point de vue horticole, d'émettre
successivement des tiges florifères et île prolonger ainsi
considérablement la durée de sa floraison.
Rien que l'obtention de cette belle race remonte déjà au
delà d'une cinquantaine d'années, sa vulgarisation est rela-
tivement récente; elle date surtout de l'apparition de sa
sous-race naine, dite à tige de fer. Mais laissons, à ce
sujet, la parole à M. Seringe, qui a pris soin de consigner
l'origine des Œillets remontants dans sa « Flore des jar-
dins et des grandes cultures » (vol. III. p. 308.) :
m En 1835, M. Dalmais. jardinier de M. Lacène, à Lyon,
remarqua dans ses cultures un Œillet ponctué qui fleuris-
sait continuellement et qu'il attribuait au croisement de
[Œillet de St-Antoine et d'un Œillet Grenadin. Il en
obtint des graines: les individus qui en naquirent lurent
eux-mêmes, en 1812. la source de 15 à 20 variétés remon-
tantes ou à floraison continue qui. en 18L!. donnèrent des
graines... En 181Ô. M. Dalmais fit un nouveau semis...
des boutons se montrèrent en octobre et c'est de là que pro-
\ i nnent les élégantes variations qui ont paru depuis dans
toutes les expositions d'horticulture. »
(liez les Œillets de M. Dalmais, la floraison successive
s'effectuait sur des tiges qui, au lieu de porter directement
les Heurs, donnaient naissance à des rameaux qui produi-
saient eux-mêmes les Heurs, ces tiges devenaient ainsi très
longues et lâches, ce qui était évidemment un défaut. Mais
le premier pas était fait, et divers horticulteurs lyonnais,
M. Schmidt et, en particulier. M. Alégatière, de Lyon,
s'adonnèrent à la culture des Œillets remontants, les amé-
liorèrent rapidement et varièrent beaucoup les coloris. Ce
dernier horticulteur modifia aussi considérablement leur
port ; il les rendit plus nains, [dus trapus et obtint, vers
1866, des Œillets remontants à tiges florales courtes et
raide-. qui constituent aujourd'hui la sous-race dite : c'< tige
de h'r (lig. 91).
Ces Œillets remontants nains joignent, à une taille qui
ne dépasse guère 0"'. 20 à 0",25 et aune tenue parfaite, une
végétation soutenue et. très prolongée, qui (moyennant un
traitement spécial que nous indiquerons ici. dans un pro-
chain article) leur permet de fleurir eu serre en plein hiver.
C'est à cette aptitude, non moins importante que le
lait de remonter, que ces Œillets doivent la plu- grande
partie Je leur popularité', car la plupart des cultures
qui en sont laites, le sont en vue de la floraison hivernale.
Et cela se comprend facilement: 1 été est la saison nor-
male de floraison de toutes les autres races d'Œillets qui.
selon l'époque de leur plantation, fleurissent à des époques
différentes, et l'on a en outre à sa disposition une quantité
d autres fleurs pour l'ornement des jardins et pour la eon-
fei lion des bouquets. Tout autre est le cas de l'hiver, et
une culture appropriée permet d'obtenir des Œillets remon-
tants nains en fleurs à n'importe quelle époque entre octobre
et mars-avril. C'est en outre cette même race que I on cultive
le plu- aujourd'hui dans le Midi, pour la productii I
1 expédition hivernales des Heurs dans les \ il les du Nord.
Les fleurs des Œillets remontants sont de dimensions
moyennes, plutôt petites que grandes, plus ou moins doubles,
peu crevardes ou du moins tardivement, à pétales entiers
ou plus souvent dentelés. Les coloris sont très variés, uni-
colores ou panachés, tantôt dans le genre des flamands,
tantôt et plus généralement dans celui des Œillets de fan-
taisie, avec lesquels la race gçande au moins a une certaine
LE JARDIN
203
analogie et, en plus, la faculté de remonter. Cette der-
nière a besoin d'être tuteurée, connue du reste la plupart des
autres Œillets, tandis que celle à tige de 1er se tient parfai-
tement droite et forme des touffes naines et compactes.
Traités de la façon ordinaire, les Œillets remontants
conviennent parfaitement â la culture en pleine terre: ils
y fleurissent depuis juin juillet jusqu'en octobre, moins
Fig. 90. — Œillets remontants.
abondamment toutefois après la floraison principale. Il
faut, du reste, pour favoriser leur aptitude à remonter,
couper les Heurs au fur et à mesure quelles se fanent, à
moins toutefois qu'on désire en récolter des graines, et sur-
tout soutenir et exciter même leur végétation à l'aide d'ar-
rosements copieux et de quelques doses d'engrais liquides.
La race grande convient à la culture en pleine terre en
vue de la fleur â couper, tandis que les tiges de fer sont
bien préférables pour l'ornementation des corbeilles et,
comme nous l'avons déjà dit, sont seuls employés pour la
floraison hivernale.
lifeteft
Fig. 91.
Œillet tige de 1er.
Toutes deux produisent des graines, qu'un trouve dans le
commerce, et reproduisent une assez forte proportion de
plantes à fleurs doubles si celles-ci ont été récoltées sur des
pieds de choix. Pour la culture en vue de la floraison hiver-
nale, on emploie de préférence des variétés nommées, dont
il existe aujourd'hui un très grand nombre, chaque spé-
eialistc ayant à peu près les siennes, mais ces variétés ne
peuvent être propagées que par le bouturage ou le mar-
cottage au besoin; c'est généralement le premier procédé
que les fleuristes emploient. Ils évitent ainsi les pieds
simples qui se présentent toujours eu plus ou moins grand
nombre dans les cultures de plantes provenant de semis et
ils ne propagent en outre que les variétés qu'ils jugent les
plus belles et les meilleures pour cette culture hivernale.
Dans un prochain article, nous indiquerons les procédés
spéciaux de culture et de multiplication mis en pratique
par les fleuristes.
S. MOTTET.
CULTURES MÉRIDIONALES
Culture des plantes propres à la Parfumerie
L'industrie de la parfumerie étant arrivée à un degré
développement tout à faif remarquable, nous espérons inté-
er les lecteurs du Jardin • ■n leur donnant quelques ren-
seignements sur les procédés de culture employés par les
cultivateurs qui se livrent à la production en grand des
plantes servant à alimenter les usines.
C'est en général de Grasse, que l'on a surnommée la till"
des parfums, que s'expédie la presque totalité des extraits
d odeurs employés en France el à l'étranger.
C'est aussi aux environs de Grasse, que se rencontrenl
des champs entiers de Rosiers, de Jasmin, de Violettes, de
Réséda, Orangers, etc., etc., d'où sont tirées les matières
premières.
Examinons successivement la manière d'obtenir chacune
de ces plantes, eu débutant par la Rose, la reine des fleurs.
Roses. — L'espèce employée, appelée Rose de mai. est
issue, suivant les uns, du Rosa gallica, suivant les autres,
du Rosa prooincialis, et fleurit en mai, comme du reste
son nom l'indique.
Pour effectuer une plantation de Rosiers de mai. il faut
choisir un bon terrain, le défoncer dès le mois de novembre
et le fumer copieusement. Les jeunes pieds mis en terre
proviennent de drageons.
Ces drageons sont plantés, en janvier, en lignes espacées
de 1°25 et les pieds sont distancés de 0°50 1 un de l'autre
sur les lignes.
Un an après, la récolte commence, d'abord faible, mais
allant en augmentanl au furel a mesure que les pied- ac-
quièrent de la ton e.
l.a cueillette des Qeurs a toujours lieu le matin, el seules
sont ramassées les roses bien épanouies. La récoltées! alors
portée immédiatement aux usines. En moyenne, l. 000 pieds
de Rosiers donnent 250 kilos de fleurs par an. payées à
raison de 0 fr. 50 à 0 fr. 60 le kilog. Ces prix ont bien
diminué, car. il y a une dizaine d'années, le kilog valait
1 fr. et 1 fr. 25. La main-d'œin re pour la cueillette se paie
à raison de (I fr. 05 par kilog.
Au mois de juillet-août, commence la taille. Elle con-
siste simplement en la suppression du bois mort et de quel-
ques jeunes pousses mal placées; les autres branches son!
palissées. Point n'esl besoin ici de tuteurs, de lattes, de fils
de ter pour le palissage, car les branches sont attachées
d'un pied à l'autre de manière à former une sorte de haie,
atteignant 1 mètre te haut sur iP.">(i de large et ayant la
longueur de la ligne.
Pendant tout l'été, il esl bon d'irriguer, lorsque cela est
possible, ce qui n'es! pas le cas aux environs de Grasse, car
il y a souvent disette ,] eau à cette saison.
En décembre, les Rosiers sont fumés et labourés.
Une plantation de Rosiers, laite et soignée dans les con
ditions ei-dessus énoncées, peut durer de 15 à 20 ans.
208
LE JARDIN
Jasmin. — Le sol qui doit recevoir une plantati le
Jasmin, doit avoir été fumé et défoncé à une profondeur de
n 70 à 0-80.
La plantation a lieu, en mars, en lignes distantes de
CT80 et les pieds sont espacés de 0m05 : le plant est un Jas-
min sauvage venantdu Piémont, c'est le Jasminum hui die
!.. ou le /. italicum Hort.
L'année d'après, le Jasmin cultivé est greffé en fente, au
mois d'avril, sur les pieds déjà plantés; la variété greffée
est le J. officinale.
Les greffes reprises sont, au fur et à mesurede leur élon-
gation, palissées sur un ni de Ici- tendu à 0°60 au-dessus
du niveau du sol. Le palissage n'a pas lieu branche à
branche, les cultivateurs font de petites poignées de |
qu'ils attachent sur le til de 1er tendu à cet effet; il est
recommandé de ne pas faire ces paquets débranches trop
volumineux, car alors elles se trouvant au milieu ne fleu-
riraient pas. Dès que les plantes sont palissées, le terrain
reçoit un léger labour pour l'ameublir et le débarrasser d<3
toutes les plantes salissantes.
Tout en labourant, le cultivateur, qui peut ;i\ oir de 1 eau,
ménage, auprès et en arrière de chaque ligne, un petit fossé
pour irriguer sa plantation. Le canal d'irrigation est fait
immédiatement au pied d'une ligne de Jasmin et, pour la
régularité du travail, on adopte une règle générale, c'est de
faire le canal toujours du même cote; la terre provenant de
ce petit affouillement est placée au pied du rang précédent.
Vers la mi-juillet, commence la récolte, laquelle se con-
tinue jusqu'à la mi-octobre. Elle a lieu tous les matin- -ans
exception. Les fleurs sont cueillies une à une sans pédon-
cules et portées immédiatement à la parfumerie.
L'n point important à observer est le suivant : les jours
de pluies, les fleurs sont également cueillies, mais elles
sont inutilisables, attendu que l'eau leur a enlevé une grande
partie des essence- pour lesquelles le Jasmin est cultivé.
Le prix de vente du kilogramme de fleurs est de 1 fr. 50;
encore faut-il qu'un traité passé entre les intéressés, pour
un certain nombre d'années, garantisse ce prix, qui est sujet
à île grandes fluctuations.
Autrefois, le kilogramme de Heurs valait '2 fr. 50 et M fr.
La main-d'œuvre pour la cueillette se paie 0 t'r. 501e
kilogramme et l'on estime que 1.000 pieds fournis enl
environ 50 kilogr. de fleurs par an.
I m léger binage suit la récolte. A l'approche de l'hiver,
le- pieds de Jasmin sont fortement Imites pour les garantir
de- gelées. En janvier, on procède à l'épandage du fumier
entre les rang-.
Au printemps, en (in mars-avril, la terre est égalisée et
le buttage disparaît; enfin, en mai, commence la taille. Il
e-t bon d'attendre en mai pour faire cette opération, car les
pousses ont alors irlO environ et l'on est sur de ne pas
garder des rameaux gelés l'hiver.
Violettes. — lue terre un peu forte, à demi-ombragée
par des Oliviers, voilà l'endroit où s'obtiennent le- plus
belle- Violettes de Parme, et. partant, les plus propres pour
la parfumerie,
Axant choisi le terrain, il s'agitdele défoncer et de le
fumer copieusement et cela en octobre pour que les pieds de
Violette puissent être plantés de novembre à mars. D'après
les uns. le mois de novembre serait le plus convenable,
d'autres préfèrent le mois de février. Que la plantation ait
eu lieu à l'une ou à l'autre de ces deux époques, nous obtien-
drons toujours, l'année suivante, une petite récolte qui -ou-
vrira les frais de mise en place.
Les plantes sont disposées en lignes espacée- de 0*80 et
les pied- -ont à 0'" 10 les uns des autres.
Dans le courant de l'été, les filets doivent être entière-
ment supprimés. A ce moment, il arrive souvent que le-
pieds de Violettes, le- Violettiers comme on les désigne
couramment, souffrent de la sécheresse; il faut bien se
garder de les arroser copieusement, un léger arrosage de
temps à autre, juste pour entretenir la végétation, suffit. Si
les arrosages étaient répétés, les plantes émettraient beau-
coup de feuilles et. au moment de la récolte, elles n'auraient
que quelques fleurs.
En octobre, les arrosages peuvent être un peu plus fré-
quents ; la plante se développe, les boutons se forment et,
en février, commence la récolte qui bat son plein à la mi-
mars.
La cueillette a lieu toute la journée; une femme cueille
journellement use moyenne de ;; a [ kilogr. île fleurs sans
pédoncules; le prix de la main-d'œuvre est de n fr. 50 par
kilog. et le prix de vente varie entre -1 et 5 fr. 1.000 pieds
de Violettes fournissent de 25 à 30 kilog- de fleurs par an.
Les cultivateurs s'efforcent de sélectionner leurs pieds de
Violette- pour obtenir une fleur bien pleine, bien double
autrement dit. ce qui élèverait notablement le poids
moyen.
La cueillette terminée, le sol est biné pour l'ameublira
nouveau et. en septembre, un labour et une bonne fumure
doivent précéder le dépari île la végétation.
Une plantation de Violettes ainsi comprise et ainsi soi-
gnée dure ô à <i ans ; passé' ce délai, les fleurs diminuent de
grandeur, aussi en faut-il plus pour faire un kilog. Il y a
doue avantage à replanter les filets provenant de ces vieux
pieds.
il suivre.) J. GUILLON.
CAUSERIES SLR LE RRÉSIL
SUR LA CHAINE D ESTRELLE
Pour continuer la série des quelques notes que j'ai don-
nées l'année dernière sur le Brésil (l)et qui, parait-il, ont
eu l'avantage d'intéresser les nombreux lecteurs du Jardin.
je prie aujourd'hui les amateurs d'excursions de bien vouloir
se transporter (par la pensée), sur la chaîne des montagnes
d'Estrelle [Serrada Estrella) et m'accompagner dans une
intéressante et pittoresque escalade que je viens de faire
avec un de mes compatriotes, M. <•. de I,***.
Partis avant qui' le coq eût fait entendre son chant aigu,
à la pointe du jour nous commençons notre ascension en par-
tant d'un plateau déjà élevé de Nuit mètres au dessus de
I i ii i'an.
La nia -se soni luv des mont s se dresse confusément devant
nous et le murmure des torrents trouble seul ces hautes
solitudes à cette heure matinale. Bientôt, nous distinguons
vaguement à l'est, une bande légère, d'un blanc lumi-
neux qui croit rapidement à l'horizon, c'est l'aurore chas-
sant la nuit qui luit devant les premiers rayons du soleil.
La nature semble s'éveiller brusquement et manifeste sa
vitalité par les chants de ses créatures : les oiseaux et les
insectes saluent le jour.
lie- vapeurs blanches et légères flottenl sur les pentes
vertes des monts, tandis que les végétaux, chargés des
gouttes limpides d'une bienfaisante rosée qui bordent leurs
feuilles et leurs fleurs, resplendissent, aux rayons qui les
dorent, commedes rivières de diamant.
Les corolles qui s'étaient fermées la veille, se sont com-
plètement épanouies à nouveau et répandent dans les val-
ions de suaves parfums qui attirent les papillons et les
colibris aux brillantes couleurs.
Mais, tout en admirant, n'oublions pas notre but ; enga-
geons-nous dans ce champ de Capim (Foin du pays). Sui-
(1) Le Jardin, 1897. pages ÎGt, 278, 302, 314,328,311) et 362;1898p. 15.
I.K JARDIN
207
vons ce( étroit sentier qui serpente el qui monte (la picada i.
Pénétrons dans l'épaisse forêt dont la montagne est cou-
verte.
Nous voici sous l'ombreuse ramure des Figuiers, Cannel-
liers, Jacarandiers, Tamburilliers, etc., puis des Mélasto-
macées chargées de leurs fleurs violettes et des Cassias aux
corolles jaunes. Il n'y a bientôt plus aucune trace de sen-
tier; il faut marcher à l'aventure, au milieu des hautes
herbes et d'un inextricable fouillis de toutes espèces de
plantes et d'arbres chargés d'Orchidées et de Broméliacées
poussant avec une incomparable vigueur.
Nous admirons l'éclat des coloris des bractées et des fleurs
des Vriesca, Nidularium . Gusmania, Bilbergia, Tillandsia .
Les Mimosas sont couverts de petites Broméliacées aux
bractées roses et aux fleurs bleues, notamment des Anoplo-
phytum strictum.
Je fais aussi une remarque intéressante au sujet îles BH-
hergia rhodocganea, dont cet endroit est abondamment
pourvu: les uns ont les feuilles courtes, droites, rigides,
très épineuses, marquées de bandes d'un beau blanc coton-
neux ; l'inflorescence est très grosse et bien dressée; c'est
bien le type qui est actuellement dans le commerce; les
autres qui m'intéressent en ce moment ont les feuilles lon-
gues de 1 mètre et plus, retombant longuement vers le sol,
et à panachures moins franches et plus distantes que dans
la précédente; les fleurs sont plus petites; le bout des pé-
tales est franchement azuré et la hampe légèrement inclinée.
Parmi les Orchidées, je remarque des Oncidium, Epidcn-
drum, Miltonia, Sobralia, Burlingtonia, Cattleya, Lœlia.
La plupart des troncs des Fougères sont garnis de Zygopc-
talum crinitum, Z. Mackayii et Z. maxillare, en pleine
floraison. Des Vanilles chargées de fleurs enlacent les troncs
de différents arbres.
D'énormes blocs de rochers à peine recouverts de terreau
végétal produit par les feuilles tombées, nous barrent sou-
vent le passage; ils sont garnis de petites Fougères variées :
Adiantuni, Ptcris, Scolopendrium, Doryopteris, Gymno-
gramrna, Asplenium, etc., de Bégonias, de Sélaginelles,
Lyeopodes, Pcpcromia. Amaryllidées, Aroïdées et A'Epi-
phyllum truncatum, fort remarquables.
La marche devenant de plus en plus difficile, nous des
cendons dans un torrent pour en remonter le cours en sau-
tant de pierre en pierre ou plutôt de bloc en bloc ; les lon-
gues lianes pendant, ainsi que des cordes, des nombreux
arbres qui étendent leurs tètes gigantesques au-dessus de ce
cours d'eau, nous servent souvent à gravir les rochers.
Nous admirons la beauté des Eulerpe edulis, dont les
stipes fins et lisses ont plus de 20 mètres de haut. Les Fou
gères en arbres sont aussi fort remarquables par la hauteur
de leurs troncs et l'ampleur de leurs frondes.
Au fur et à mesure que nous avançons dans cet escalier
de géant, le torrent devient de plus en plus encaissé et
escarpé; ce n'est bientôt plus qu'une suite déchûtes et de
cascades plus ou moins grandes où l'eau mugit et retombe
en blanche écume.
A midi, d'après notre calcul, nous arrivons à 1-100 mè-
tres : nous déjeunons rapidement de quelques \ ivres empor-
tées et nous nous régalons, comme dessert, d'une tête de
Chou-palmiste, qui nous semble délicieuse et qu'un oura-
gan avait depuis peu déraciné et renverse? dans le torrent.
Après une gorgée de cette excellente eau-de-vie de Canne
à sucre, que l'on appelle ici Cachaça et dont nos gourdes
sont pleines, nous continuons notre gymnastique ascension-
nelle.
Plus nous avançons, plus la végétation change ; les Bam-
bous deviennent plus nombreux; les Broméliacées sont tou-
jours abondantes, mais les Orchidées deviennent rares ;'
quelques espèces terrestres à fleurs brunes, telles les Houllctia,
fleurissent au pied des roches et des arbres.
Un petit arbrisseau excessivement florifère attire mon
attention, c'est un Centropogon à fleurs rouges dont l'extré-
mité des pétales esl d'un jaune largement et parfaitement
tranché. Cette plante me parait digne d'intérêt et pourrait,
sous réserve de dénomination antérieure, porter le nom de
C. hicolor (1) ; ses feuilles sont plus petites et plus rappro-
chées les unes des autres que dans la G. surinamensis, bien
cordiformes. légèrement velues et d'un vert moins foncé
que dans l'espèce ci-dessus.
A 3 heures, nous nous décidons à ne fias pousser plus
haut cette fatigante promenade. Du reste, nous nous trou-
vons arrêtés par une énorme muraille, véritable fortere
de rochers à pic, de plus de 300 pieds d'élévation ; nous
devons être à plus de 1700 mètres. La vue est magnifique,
quoique bornée par l'encaissement naturel des masses gra-
nitiques qui nous enveloppent sur trois côtés. Nous redei
cendons donc par le même chemin. La nuit nous surprend
au pied de la montagne. Nous rentrons à Pétropolis un peu
fatigués, mais fort en appétit, et nous nous installons de-
vant un plantureux diner à la brésilienne.
R. LOUZIER.
10 mai 1S9S.
Poudreuse à Insecticides
Depuis quelques années, nos chimistes s'ingénient à cher-
cher des poudres insecticides pour combattre les diverses
maladies et les insectes s'attaquant aux arbres et aux plan-
tes; mais la plupart de ces
poudres ne devant être ré-
pandues que modérément,
afin de ne pas nuire à la
végétation, il était de toute
nécessité d'avoir un appa-
reil pulvérisateur en per-
mettant l'emploi efficace.
L'instrument qui vienl
d'être présenté à la Société
nationale d'horticulture de
France par M. Poulailler,
et qui répond au nom de
Poudreuse, est appelé à ren-
dre de grands services poui
la répartition parfaite des
insecticides. Son prix mo-
déré la met à la portée de
tous.
D'un maniement si m [île
et facile en même temps
que très pratique, cet appa-
reil permet de projeter très
régulièrement et rapide-
ment les insecticides sur
les plantes. En outre, il sert
également pour les appar-
tements, habillements et
fourrures.
Pour le fonctionnement :
Après avoir rempli aux
trois quarts la poire en
caoutchouc, en foncer le
tube dans l'ouverture, sai-
sir entre les deux premiers doigts l'appareil au deux tiers
de sa hauteur en plaçant le pouce à la base; presser avec le
pouce et l'index pour produire la projection en avant par
le tube, ramener ensuite le pouce en arrière pour laisser
pénétrer l'air.
C'est en somme un mouvement alternatif d'avant en
arrière du pouce qui fait fonctionner l'appareil.
A. GOURLOT.
(1) Ne s'agirait il pas du Siphocampylus crenatifolius Pohl?
N. D. L. R.
Eig. 02. — Poudreuse
à insecticides.
208
LE JARDIN
Les Produits de Culture forcée aux Halles
La vente des Melons n'a pas été favorisée par le temps
froid des quinze derniers jours de juin; les bons Melons
arrivent difficilement aux prix de 3 fr. 50, 4 francs et 4 lr. 50.
Les arrivages en raisins de production forcée française
suffisent amplement aux demandes; aussi les envois de
raisins belges sont-ils presque nuls: augmenter les droits
de douane dans ces conditions serait aller inutilement au
devant de représailles.
Les derniers jours de juin marquent une très sensible
tendance à la baisse, surtout pour le Franhenthal qui,
ayant débuté à la rai-juin entre 7 et 10 francs le kilo, est
aujourd'hui à 3 et i francs environ ; le Foster's Seed
de ti à 10 francs; divers Chasselas, de 7 à 15 francs le kilo;
Muscat noir, de 5 à 15 francs; Muscat d'Alexandrie, de
13 à 17 francs.
Les Raisins blancs à gros grains, Duchess de Buccleugh
et Canon Hall, de 8 a 16 fr. 50.
Enfin, du Black Alicante, de iï à 9 francs.
Ces cours sont très variables, selon la beauté de la mar-
chandise et les besoins des marchands, aussi les prix ci-
dessus ne sont-ils qu'une moyenne, qui n'est quelquefois
pas atteinte.
Les pèches Précoce de haie et Mignonne ont aussi baissé
derniers jours; les fruits extra s'adjugent encore de
3 à 8 francs.
Quelques pèches Sea Eagle, quoique grosses et d'assez
bonne qualité, ne font aucun prix, parce qu'elles ne se
colorent pas.
Après avoir été abondants, les brugnons Précoce de Cron-
cels et Lord Napier sont rares depuis huit jours, aussi les
gros fruits sont-ils en hausse de 2 à 4 francs.
J. M. BUISSON. ,
CULTURE POTAGÈRE
LA MACHE
Je n'exagère rien en disant que la Mâche, en tant que
salade, est très favorablement appréciée de tous. Ses qua-
lités, que tout le monde connaît, justifient amplement la
faveur qu'elle s'est acquise.
Il ne faut pas perdre de vue que c'est une plante qui est
particulièrement appréciée à l'arrière saison, depuis latin
du mois de septembre jusqu'au mois de mars de l'année qui
suit. Mais il faut se rappeler aussi qu'il n'est pas possible,
contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, de
retirer de la Mâche tous les avantages, qu'on en peut
espérer, en n'exécutant qu'un seul semis. Il en faut plu-
sieurs ; deux, et preférablement trois, suffisent pour assu-
rer des récoltes régulières pendant six mois de l'année.
Bien qu'on puisse commencer les semis au moisde juillet,
je crois qu'il est préférable, dans la plupart des cas, de
n'exécuter le premier qu'au commencement du mois d'août
ou alors en fin juillet.
Il n'est pas toujours nécessaire de labourer le sol, un bon
piochage suffit souvent après une récolte. Toutefois, si le
sol est en mauvais état, il faut alors labourer.
La graine de Mâche se sème ordinairement a la volée,
puis est hersée à la fourche, toute la surface du sol étant
ensuite recouverte d'un centimètre à un centimètre et demi
de terre fine.
Apres la levée des graines, si des endroits sont .jugés
trop épais on peut éclaircir, mais il est rare qu'on soit
obligé d'en arriver là, car la Mâche est une plante qui ne
redoute pas autant que d'autres d'être serrée.
11 n'est pas inutile de rappeler que la récolte des Mâches
doit se faire au couteau en coupant les rosettes rez de terre;
il ne faut pas les arracher.
Les premières cueillettes se font naturellement aux places
trop épaisses et sur les touffes ies plus avancées.
Ce premier semis est bon a récolter dès la fin du mois de
septembre et au commencement d'octobre; la récolte s'en
continue jusqu'en lin novembre.
Un deuxième semis est nécessaire pour fournir de la
salade pendant la fin de l'automne et tout l'hiver; il doit
être fait dans le courant du mois de septembre.
Cependant, il faut se rappeler que la Mâche ne supporte
réellement bien les froids rigoureux, observés pendant les
hivers ordinaires sous le climat de Paris, que si les rosettes
sont petites. Aussi est-il préférable de faire un troisième
semis, au commencement du mois d'octobre, de façon à
avoir, à la fin de l'hiver et pendant une partie du prin-
temps, cette salade dans les meilleures conditions.
Le premier semis (fin juillet, commencement d'août),
étant fait pendant une période ou se produisent de fortes
chaleurs, doit être arrosé convenablement pour activer la.
germination des graines, qui demande 12 jours environ.
A ce propos, je tiens à rappeler que les graines récoltées
récemment (les graines de l'année) mettent plus de temps
à germer que celles qui ont un an, deux ans et plus.
Pendant la végétation, la Mâche n'est pas très exigeante.
A l'égard des mauvaises herbes seulement, elle est assez
sensible, surtout en ce qui concerne celles qui sont enva-
hissantes comme le Mouron aux oiseaux. Les désherbages
ne doivent donc pas être négligés.
Les variétés suivantes ont insensiblement, pris la place
de la Mâche commune : la Mâche ronde et la Mâche verte
d'Etampes, variétés pouvant donner toute satisfaction dans
un jardin particulier, ainsi que la Mâche verte â cœur
plein. La deuxième variété passe pour mieux résister aux
froids que la première, et la Mâche verte à cœur plein est
estimée en raison de son goût un peu plus délicat que
celui des autres variétés. J. POUSSAT.
Société Nationale d'Horticulture de France
Séante du 23 juin 1898.
Cette séance, présidée par M. Vassillière, directeur de
l'Agriculture, assisté de M. Viger, Président de la Société,
et du Bureau de la Société, a été consacrée à la distribution
des récompenses accordées à la suite de l'Exposition de
mai, du Congrès horticole, de rapports de commis-
sions, etc..
M. Viger, dans une vive et spirituelle allocution, fré-
quemment interrompue d'applaudissements, a félicité les
lauréats ainsi que la commission d'organisation ; il a cons-
taté aussi et relaté, une fois de plus, le succès toujours
croissant de l'Exposition de mai, dont l'éclat a encore été
rehaussé cette année par l'adjonction de l'exposition des
beaux-arts si réussie.
Après l'appel des lauréats, dont nous donnons d'autre
part la liste, et l'exécution de quelques brillants morceaux
de musique, ont été lus les rapports des comités.
COMITÉ DE FLOR1CULTURE
Les plantes alpines et les plantes vivaces ont eu tous les
honneurs : d'une part MM. Vilmorin, Andrieux et Cie avaient
une fort intéressante collection de plantes de rocailles,
plantes alpines, etc.. parmi lesquelles les Lactuca Plumieri
aux beaux capitules pourpres, Gillenia /t ifoliata aux mul-
tiples fleurettes blanches bordées de rose. Eryngium alpi-
num aux involucres des capitules d'un si beau bleu métal-
lique, Lilium colchicum aux grandes Heurs jaune pâle,
Œnothera fruticosa, Scabiosa caucasica, etc.. attiraient et
retenaient l'attention.
D'autre part, M. Dugourd, de Fontainebleau, avait deux
lots très brillants : l'un comprenant des plantes vivaces en
Heurs coupées, l'autre des Orchidées indigènes, dont nom-
bre sont si jolies. Dans le premier lot, se trouvaient les
plantes les plus variées : Eriophorum angustifolium, As-
trantia major, Lysimachia certieillata, iSpirsea filipendula,
Erigeron speciosum, Stipa pennata, etc.. et le très remar-
quable Achilliea Eupatoriuiu Bieb., ou A. filipeitdulina
Lam.. aux brillants corymbes jaune vif de l'effet le plus
décoratif. Dans le second, nous avons revu, avec un plaisir
toujours nouveau, les plus belles espèces de nos gracieuses
Orchidées indigènes : les toujours curieux Ophrys abeille
(Ophrys apifera), Ophrys frelon ((). arachnites), Ophrys
araignée 0. aranifera), Ophrys mouche {(). musci-
fera), etc.... le Loroglossum hircinum au labelle en longue
lanière enroulée en spirale, le rare Limodorum abortivum,
le Neottia nidus-avis, le Gymnadenia couojjsea et tant
d'autres qui, pour n'être pas aussi brillantes que les espèces
exotiques, n'en méritent pas moins que l'on s'occupe d'elles
plus qu'on ne le fait, et qu'on leur réserve une petite place
dans les jardins.
En outre de ces deux apports, de beaux Œillets étaient
présentés par M. Béranek, de Paris et des Pelargonium,
par M. Launay, de Sceaux.
COMITÉ D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE
Un admirable lot, composé de Brugnons Lord Napier et
Précoce de Croncels et de Raisins Muscat d'Alexandrie,
C mon Hall, Foster's seedling et Franhenthal, a valu, une
fois de plus, de nombreux compliments à M. Fatzer, direc-
teur des forceries de l'Aisne.
I OKCOURS d'orchidées
C'était aussi concours d'Orchidées et les lots apportés
étaient très importants. L'abondance des matières nous
oblige à en renvoyer le compte-rendu au prochain numéro
du 20 juillet. J. FOSSEY.
LE JARDIN
209
LE JARDIN. - N° 274. - 20 JUILLET 1898.
CHRONIQUE
La Lutte qui a Lieu en ce moruenl entre L'Espagne et La
grande République du Nouveau Monde, neserl pas précisé
menl les intérêts de la botaniqup. lue dépêche annonçait,
en effet, ces jours derniers, que les Espagnols venaient de
détruire, de fond en comble, le Jardin botanique de Manille.
Malgré toute la sympathie 'pie nous proies,, us général''
ment en France — à tort ou à raison — pour l'Espagne, un
tel fait, accompli froidement et de parti pris, ne peut que
mériter le blâme le plus sévère et le plus absolu. Nous dou-
tons fort que les Américains du Nord, qu'on a l'habitude
de traiter durement depuis quelque temps, aient été capa-
bles d'en faire autant.
Il parait que la maladie pustuleuse ou la gale de la
Pomme de terre, a trouvé son traitement et qu'elle n'exis
fera plus bientôt qu'à l'état de souvenir. Le docteur Rem) .
a, la station allemande de culture de la Pomme de terre, a
fait des expériences d'inoculation du sol qui permettent de
concevoir quelque espoir de guérison. On a communiqué
au sol même, des microbes qui entreront en lutte avec
ceux qui s'attaquent à la Pomme de terre et sont la cause
de L'affection. Que résullera-t-il delà batàilleentre infiniment
petits*? On peut tout espérer en attendant le grand jour des
résultats.
Voulez-vous conserver des Tomates pendant plusieurs
années".' Prenez des Tomates bien mures et bien saines,
placez-les dans un bocal à large ouverture et versez dessus
un liquide composé de huit parties d'eau, une partie de
vinaigre, une partie de sel. On recouvre ensuite le tout
d'une couche d'huile d'olive d'un centimètre environ. Le
mode de conservation parait des plus rationnels et, en tous
cas. il est d'une pratique facile. On peut essayer sans entrer
dans de grands Irais.
11 n'est pas de journal, politique ou horticole, qui n'éprouve
de temps à autre, rappelant en cela le traditionnel .serpent
de mer du Constitutionnel, le besoin de signaler un Saule
pleureur historique. Tantôt c'est un arbre issu d'une bou-
ture faite par Pope avec un brin de saule d'une corbeille
dans laquelle on lui avait apporté des fruits ; aujourd'hui,
c'estd'un descendant du saule de Sainte-Hélène qu'il s'agit.
Il existerait, d'après la Semaine horticole, à firasschaet.
dans un endroit humide et ombreux où se complaisent les
Fougères, un saule pleureur d'illustre origine. Il provien-
drait d'un rameau cueilli à Sainte-Hélène par le Adèle
compagnon du grand Empereur, le général Bertrand, qui le
donna à son ami le général Brialmont, le père du célèbre
ingénieur militaire. Mais ce qui ne ferait pas l'éloge du
terrain où il a été planté, c'est la taille de 1°50 que lui assi-
gne notre confrère de Belgique, à moins d'une coquille.
Amateurs de Truffes, soyez heureux et bénissez M. le duc
de Lesparre ! Oyez et retenez bien ce qui va suivre. Il suffit
d'avoir une terre un peu calcaire et un climat qui convienne
à la culture de la Vigne. Sur cette terre. on dépose, dejuillel
en janvier, des feuilles de Chêne ou de Noisetier que l'on
abrite du soleil pendantquelques jours. Elles ont été enduites
de spores de Truffes que l'on se procure en écrasant une truffe
avec un peu d'eau. On étend la pâte ainsi obtenue, avec un
pinceau, sur la nervure centrale des feuilles. Huit jours
après, la germination commence, puis la fécondation des
spores femelles et enfin la production du mycélium, qui
pénètredans le sol où il se transformera plus tard en belles
et bonnes truffes, au bout de 5 à 6 ans. Tout cela est bien
simple et bien beau, capable d'amener la Truffe à un prix
tel, qu'elle détrône la Pomme de terre et le Haricot. Quoi de
plus facile que de pratiquer cette culture".' On peut en ins-
taller à domicile dans son cabinet de toilette, sous son lit
pourne pas perdrede place. Mais, entre la coupe el les |,.\ r,s.
il reste bien de L'espace el puis la fécondation de la Truffe
esl encore à trouver. A cela près, la culture de la Truffe est,
un fait accompli !
■
Chaque année, on enregistre de nombreux incendies dan ;
les forêts, et la eau rj est, la plupart du temps, douteuse.
On la met sur le dos des innocents fumeurs —qui ont. bon
dos, il le faut — ou de la malveillance, qui doit avoir le
caractère solidement trempé depuis le temps. La foudre en
coçeesl mise en cause, mais ce à quoi on n'avait pas souvent
pensé, c'est au vent. D'après un observateur, qui a suivi le
phénomène dans toute son étendue, le Mechan's Monthly
nous dit qu'un arbre mort, de haute taille, abattu par la
tempête, la plupart du temps, s'arrête dans sa chute retenu
par d'autres arbres ou par des lianes sur lesquels il se cou-
che. Les arbres agités sans cesse, sont vigoureusement trotte-
s'échauffent, on voitdela fumée se produire, puis lesflam-
mes se montrent et l'incendie se généralise sous l'action du
cent. Ou avait tout invoqué pour expliquer les incendiés
de forêts ; on n'avait oublié que la cause naturelle par
excellence.
Une jolie Heur de boutonnière, c'est celle que signalait
ÏEchode. Paris il y a quelques jours ! Un botaniste alle-
mand aurait découvert aux Philippines une fleur étrange
à cinq pétales, qui mesure 3m50 de circonférence. Son plus
petil bouton est plus gros qu'une tête d'enfant; la tige a 0"05
d'épaisseur. Le Bolo des indigènes croit dans les forêts éle
vées à une altitude de 1000 à l200mètres.Ne s'agirait-il pas
du gigantesque Rafflesia de cette région, dont la Heur est la
plus grande de toutes .elles que l'on i onuaisse. Si c'est à ce
merveilleux parasite 'les C'issus que l'on fait allusion, on a
oublié de dire que son odeur est infecte et rappelle celle de
la viande corrompue. A part cela, pour une jolie fleur de
boutonnière, c'en est certainement une, qui n'aurait pas de
peine à éclipser celle du Gardénia. Mais il faul être au
moins trois pour la porterel de plus elle n'est pas à la dis-
position de tontes les bourses.
Comment doit-on manger les fraises ? Chacun les mange
à sa manière et comme il lui plait, et tout est pour lemieux
du moment qu'on les trouve bonnes. Brillât-Savarin, danssa
Physiologie du goût, nous dit que le Comte de Laplace —
celui qui déclarait que Dieu était une belle hypothèse —
mouillait ses fraises avec le jus d'une orange douce. Il frot-
tait le sucre contre le zeste. D'après un lambeau de manus-
crit échappé à l'incendie de la Bibliothèque d'Alexandrie,
la fraise était ainsi servie dans les banquets des dieux au
Mont Ida. Les Dieux connaissaient donc le sucre, mais quel
sucre? Je laisse la responsabilité de cette assertion à Bril-
lât-Savarin, qui connaissait certainement mieux tout ce
qui se rapporte aux harnais de gueule, qu'à l'histoire des
temps anciens.
De bien singulières observations peuvent être laites rela-
tivement à la température nécessaire à la germination.
( ette grande fonction naturelle nécessite souvent une tem-
pérature plus élevée que celle qu'il faut produire pour ame-
ner le développemenl complet, ("est ainsi que le Primai, <
iiaperialis de java, où il croit à de haute-- altitudes, exige à
Kcw.pour germer, le séjour d'une serre à plantes tropicales;
le Ranunculus Lgallii qui, à la Nouvelle-Zélande, est fré-
quemment recouvert par la neige, ne peut amener ses
grains à germer, sous notre climat d'Europe, qu'à une tem-
pérature capable de tuer la plante d'où elles proviennent.
Souvent, les graines de ces plantes ont de la difficulté à germer
par suite des moisissures qui les envahissent presque tou-
jours. On a conseillé, et la pratique a été couronnée de
succès, de saturer le sol des cultures d'une solution faible
de permanganate de potasse qui détruit, les germes, ou d'y
tremper les graines directement, si elles sont assez gros
P. HARIOT.
210
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Légion d'honneur. — A l'occasion du 11 juillet, ont
été promus dans l'ordre de la Légion d'honneur .
1" Au grade d'officier :
MM. Cabaret, chef de division au Ministère de l'agri-
culture :
le D' Vidal, conseiller municipal et viticulteur à
Hyères; un des promoteurs de la création .1 u tôle d hor-
ticulture dans cette ville.
2" Au grade do chevalier :
M. Rivière, professeur départemental d'agriculture de
Seine-et (.lise.
A la suite 'I" l'Exposition universelle de Bruxelles la
décoration de chevalier de la Légi l'honneur a été ion -
Férëe, au titre étranger, à MM. Romain De Smet, de la
maison de Smel frères horticulteurs à Ledeberg ; Charles
Vuylstei ke, horticulteur à Loochristi.
Toutes nos félicitations aux nouveaux légionnaires.
Mérite agricole. — A l'occasion de la distribution des
récompenses aux élèves îles cours de l'Association polj
technique, la décoration d'offlciér du Mérite agricole a été
conférée à M. Grès (Louis-Léon), délégué <!<■ 1 Association
pour la section 'le Roniainville, professeur île l'association
depuis plus de quinze ans ; organisation 'h' cours el confé-
rences horticoles; publications scientifiques. Chevalier du
2 juin 1S9.S.
Primes d'honneur à l'horticulture et à l'arbo-
riculture. — A la suite du Concours régional agricole
d'Alençon, lespriines.rhiiiineuri.nl été accordées à M. Le-
l'euvre i Ubert), horticulteur à Lonray, pour l'horticulture,
.'i a M. Bissuu, horticulteur-pépiniériste à Alençon, p'our
l'arboriculture.
Exposition universelle de 1900. - Nous appre-
nons, avec plaisir que, par arrêté ministériel en .lai.' .lu
12 juin dernier, M. Sohier, le constructeur .1.' serres bien
connu, a été nommé Secrétaire .lu comité supérieur de revi-
sion.
Aux termes de l'article 34 du règlement, il cesse donc de
faire parti.' du comité d'admission de la clas e ht, auquel il
appartenait.
M. Sohier était secrétaire-général du groupe de 1 horticul-
tureni 1889 et, a cette occasion, il tir preuve d'un très
grand dévouement aux intérêts de 1 hortii iilture.
On doit donc se féliciter de le voir appelé pour 1900 a
une importante fonction qui lui permettra, nous n'en dou-
tons pas, .!'• rendre de nouveaux services à la cause horti-
cole.
Congrès international d'agriculture de 1900
— Le comité delà huitième section des Congrès de 1900
(sciences agricoles) s'est réuni, le 8 courant, pour procéder à
l'élection de son bureau qui a été ainsi constitué:
Président : M. Mëline :
Vice président : M. E. 1 isserand ;
s, , , , r, ijrr • >,]. Gariel.
La viticulture à l'Exposition universelle de
1900. — Le comité d'admission de la classe 36 à I Expo-
sition universelle de 1900, vient de publier une circulaire
relative a l'exposition rétrospective de ce qui concerne
1 histoire et les variations delà viticulture en France et d'en
arrêter le programme ainsi qu'il suit :
t° Kdits royaux concernant la culture de la Vigne. — Ar-
rêtés municipaux. — Régime fiscal.— Bans de vendange.
— Documents concernant les usages locaux.
2° Documents statistiques. — Importance des vignobles
anciens. — Nomenclature des crus anciennement renommes.
— Prix des vins à diverses époques. — Valeur des terres
plantées en Vignes. — Taux des fermages et taux des
salaires.
3° Matériel, outils et ustensiles employés aux travaux de
culture et de vinification. — Vieilles mesures de capacité
1" Les premiers appareils de distillerie, leurs modifica-
tions.
5° Anciens traités de viticulture et de vinification. —
Documents relatifs aux maladies de la Vigne anciennement
connues et aux remèdes employés.
6° Tableaux, estampes, miniatures représentant des scè-
nes de vendanges ou les divers travaux des vignerons.
Le Congrès horticole de 1899.— Le quinzième
Congrès liorticole, organisé par la Société national.5 d'horti-
culture de France, se réunira à Paris, pendant la dure.' de
l'Exposition liorticole qui aura lieu au mois de juin 189P.
Les questions suivantes ont été mises à l'étude :
1° Du forçage des fruits ou des légumes au point de vue
industriel e( commercial en France.
2° De la coulure des fleurs des arbres fruitiers. Etude
des principales causes déterminantes, moyens de la pré-
\ en ir.
3° Du rôle de la lumière et du renouvellement de l'air
dan- la conservation des fruits.
I" De la culture des légumes étiolés.
.")" Culture pratique des Odontoglossum de serre froide.
6° Etude des parasites végétaux qui attaquent les Rosa-
cées usitées en Horticulture. Exposé des moyens pratiques
propres à eu prévenir ou à en combattre l'action.
7° De l'application pratique de la vapeur à basse pres-
sion peur le chauffage des serres.
S" Des formes -nu- lesquelles l'azote est le mieux ab-
sorbé par les racines de- plantes.
fl" De l'influence de l'état hygrométrique de l'air sur la
végétation des plantes cultivées en serre.
10" Des meilleures espèces et variétés de Palmiers à
cultiver dan- la région méditerranéenne et de leur culture
au point de \ ne commercial.
11° Etude de la gale de la Pomme de terre. Moyens
pratiques de la prévenir.
Les mémoires doivent parvenir au siège de la Société,
avant le 15 mars 1899.
Compte rendu des travaux du service du phyl
loxéra. — Le compte rendu des travaux du service du
ph\ lloxéra pour les années 1895 à 1S!>7 publié par le Minis-
tère de l'agriculture, vient de paraître. 11 contient, en outre
des lui-, décrets et arrêtés relatifs au phylloxéra, les très
intéressants rapports de MM. Vassillière, directeur de
l'Agriculture, Georges Couanon, inspecteur général de la
viticulture, Foëx, inspecteur général de la viticulture, un
rapport sur la situation de la viticulture en Algérie, un
autre sur cette situation eu Tunisie, des renseignements
sur le phylloxéra dans les pays étrangers, etc.
La destruction des Sanves par le sulfate de
cuivre. — La Société' nationale d'agriculture de France,
dans une .le ses dernières séances, a décerné une médaille
d'or à l'effigie .1 Olivier de Serres, à notre excellent colla-
borateur el ami, M. L. Bonnet, ancien élé\e de l'École
nationale d'horticulture de Versailles, viticulteur à Muri-
gny-les-Reims, pour sa découverte du procédé de destruc-
tion des Sanves. par le sulfate de cuivre. Nos lecteurs -e
souviennent, sans aucun doute, de- intéressants articles
de M. L. Bonnet, qui a exposé lui-même le- données .le
son procédé Lan dernier, dans Le Jardin (1).
L'entrée des plantes vivantes en Algérie. -
Non- recevons la lettre suivante qui vient nous prouver
que L- vexations, infligées aux expéditeurs de plantes en
Algérie, que nous avons dénoncées a diverses reprises,
.-..ni inueul
Monsieur H. Martinet,
Rédacteur du Jardin.
Je me rappelle avoir lu dans le Jardin l'exposé des diffi-
cultés qu'ij y a pour introduire des plantes en Algérie. Je
croyais cette question aplanie, puisque, depuis deux années,
j'ai fait des envois sans difticultés. Mais il n'en est rien.
(1) Le Jardin, IS!)7, page 174.
LE JARDIN
•211
car, les premiers mois 1808, un amateur d'Alger partait
avec des plantes et porteur du certificat selon 1 arrêté
ministériel; la douane d'Alger a l'ait laver les racines de
ces plantes (c'est dire : n'a pas laissé pénétrer).
Il serait bon de savoir s'il y a trois Fiance : une pour le
département d'Alger, une autre pour celui de Constantine,
et enfin une pour la Mère Patrie.
C'est une question qui doit être soumise et élucidée, elle
n'est pas sans importance.
Veuillez agréer, etc..
ROZAIN-BOUCHARLAT
Nous ne doutons pas que M. le Ministre de l'Agriculture
ne prenne des mesures pour que les décrets qn il fit rendre a
<•'■ sujet le 30 décembre 1893 et le Ri mars lxni soient res-
pectés et qu'un simple arrêté du Gouverneur de l'Algérie,
nullement motivé, n'en vienne plus contrecarrer les effets.
L'Angleterre à l'Exposition universelle de
1 900. — La commission chargée d'organiser, la partici-
pation de l'Angleterre dans lesgroupes VII, VIII, IX et \
(classes :t."i à 62) < îprenant l'agriculture, l'horticulture,
l'arboriculture, les forêts, la pêche, les produits alimen-
taires, etc., est composée comme il suit:
MM. le Comte Spencer, président; le Comte de Crewe;
li' 1 lue de File: le Comte de Dudley; le comte de Jersey :
le Général Sir Redvers II. Buller; le très honorable Horace
('. Plunkett, membre du Parlement; Sir Edward Grey-
Bart ; Sir Trevor Lawrence Bail; Sir Jacob Wilson; Tlii-
selton Dyer, directeur des Jardins royaux do K.ew; Law-
rence Grattan Esmonde; Paul .1. Madde'n.
M. le 1)' M. T. Masters, directeur du Gardeners' Chro-
nirir. est également adjoint à cette commission.
Les insectes nuisibles à l'horticulture. — - Les
insectes nuisibles à l'horticulture sont, en ce moment, plus
que jamais, à l'ordre du jour, hélas! aussi n'hésitons nous
pas, dans le présent numéro', à leur consacrer deux articles :
l'un traitant do la destruction du Pou de San-Josédonl il
a déjà été question ici à diverses reprises; l'autre signalant
la première apparition en Europe d'un nouvel insecte nui-
sible, jusqu'alors réservé aux autres parties du monde,
l'Icerya Purchasi.
Nous aimerions certainement mieux signaler à nos lec-
teurs une belle plante ou un hou fruit, mais nous estimons
qu'il n'en est pas moins important de les mettre en garde
contre les fléaux, insectes et maladies, qui. chaque joui.
deviennent de plus en plus nombreux et menaçants.
Le parc agricole d Achères et l'épuration des
eaux d'égoûts. — Depuis le :t courant; la Ville de
Paris, a organisé des visites publiques et périodiques
dans le Parc agricole d'Achcres, où est appliquée en grand
l'épuration des eaux d'égoûts. t'es visites ont lien chaque
dimanche et se continueront pendant toute la belle saison
sur le vu de cartes spéciales d'autorisation délivrées gra
tuitement aux personnes en faisant la demande à M. Béch-
mann, ingénieur en chef du service technique de l'assai-
nissement, 9, place de l'Hôtel-de- Ville. Sur la présentation
de ces cartes, il sera délivré aux guichets delà Compagnie
de l'Ouest (gare Saint Lazare), des billets spéciaux d'aller
et retour à prix très réduits : 3 fr. en première classe,
2 fr. en seconde et 1 fr. 30 en troisième, pour le voyage
de Paris à Achères par le train partant de Saint Lazare à
1 h. 30 et le retour par les trains ordinaires (gares d'Acbères,
de Maisons ou d'Herblay).
Un vol à l'Exposition a Temple Show ». — A
1 Exposition que la Société royale d'horticulture de
Londres, a organisée, en mai dernier, au squaredu Temple.
à Londres, s'est produit, un fait sans précédent :
Une remarquable collection d'Orchidées, exposée par
M. Jules Hye, le célèbre amateur gantois, et renfermant
des variétés d'une valeur considérable a été volèî, malgré
les précautions prises par les organisateurs de l'Exposition.
\n nom de la Société royale d hdrti ulfcure de Londres,
MM. Veitch ontoffertune récprtt] sn > «uj qui pour-
raient les mettre sur les traces ! irs; mais, que nous
sachions, rien n'est enedeeTreteeuvé à l'heure actuelle.
Société française des Rosiéristes. Lédeùxième
Congrès de la Société française des Rosiéristes aura lieu à
L\mi, [es 2 et 3 septembre prochain, à l'occasion du < 'mi
cours régional et de l'Expositiônd'horticulturé.
Les questions que la Société a" décidé de mettre a l'étude
i le- suivantes :
1"' De la classification des Roses;
2° Des différents porte-greffes et de leur valeur;
3" Des maladies des Rosiers et des remèdes à j apporter;
ln De la synonymie chez les Roses;
5° Du forçage des Rosiers et des meilleures variétés à
forcer ;
6° Tics meilleures variétés de Roses pour la Seur coupée;
7" De la taille des Rosiers :
S" De l'emploi des différents engrais dans la culture des
Rosiers.
Les personnes désirant traiter une ou plusieurs de ces
questions, doivent envoyer leurs manuscrits au Secrétaire-
général, M. Octave- Meyran, 59, Grande-rue de la Croix-
rousse, à Lyon, avant le lô août, délai de rigueur.
Les colis postaux pour l'Angleterre et pour
l'Egypte. — Depuis le 1" juin, des colis-postaux livrables
par express peuvent être expédiés delà France et de l'AIgé
rie à destination du Royaume-Uni, de la grande Bretagne
et d'Irlande, ainsi que des colonies et possessions anglaises
admettant la livraison par express. Le droit additionnel à
paver par l'expéditeur en sus du port ordinaire d'un colis
postal est lixé à 0 fr. 50.
Depuis lel"rjuin ('gaiement, des colis-postaux avêcdécla
ration de valeur jusqu'à concurence de 500 francs peuvent
être échangés, par la voie des paquebots français, entre la
France, l'Algérie d'une pari, et l'Egypte, d'autre pari,
moyennant, un droit d'assurance fixé ainsi qu'il su il ;0fr.20
pour 300 francs ou fraction de 300 francs pour les colis de
valeur déclarée originaires de la France, et 0 fr. 35 pour
les provenances de l'Algérie, lies colis-ppstaux contre rem-
boursement jusqu'à concurence de 500 francs pourront être
acceptés pour l'Egypte moyennant un droit additionnel de
0 fr. 20 par 20 francs ou fraction de 20 francs.
L'Exposition des roses de Troyes. — L'Exposi-
tion de roses organisée à Troyes. du IN au 20 juin dernier,
par la Société horticole et viticole de l'Aube ai été très
réussie.
La superbe collection de Rosiers tiges et de rose- en fleurs
coupées do M. Balfet, le Troyes, lui a valu le grand prix
d'honneur ; son groupe d'arbu'stes nouveaux ou d'Importa-
tion récente, parmi lesquels se remarquaient le Côianeastcr
pannosa, décrit et figuré dans Le Jardin en avril der-
nier, le Vitis Voinieri, le Prunus Mt/robolan à feuillles
liscrées d'argent, etc., a été en outre récompensé d'une
médaille dur.
D'autres médailles d'or ont été également décernées b
M. Ravïnet pour 260 variétés de roses, à M. Royei et à
M. Soubirous pour bouquets et compositions florales, etc.
Une curieuse innovation bien américaine.
L I /riculturenouvelh'. danssesnoiu elles,],.] étra n i relate
ainsi cette invention : ci En cas de perturbations atmosphéri-
qui - prévues, notamment de gelé de print I au-
tomne, des signaux avertisseurs annonçant le temps probable
soni fixés aux locomotives des trains L'agriculteur habitant
loin d'une station ou d'un bureau télégraphique aperçoit le
signal et la nouvelle se propage de bouche en bouche ainsi
d'une manière générale. »
C!2
LE JARDIX
Ecole d'Horticulture d'Hyères.— Le Jardin a déjà
annoncé la prochaine ouverture de l'Ecole d'horticulture
il H yères qui est destinée k former des producteurs pour la
région du Midi:
L'école esl officiellement ouverte depuis environ deux
mois; mais, en raison des travaux de construction el 'I amé-
nagement < 1 1 1 il esl nécessaire d'effectuer sur le domaine de
la Dindonne, où sera installée 1 école, les élèves ne pourront
guère être admis avant quelques mois.
Par décret en date du IN courant, M. (). Rothberg, frère
du pépiniériste bien connu de Gennevilliers, vient d'être
nommé directeur de cette Ecole.
M. (i. Rothberg, qui a, pendant un certain nombre
d'années, dirigé avec beaucoup de sure.- l'Orphelinat hor-
ticole d'Isvantélek, en Hongrie, a passé une partie de sa vie
dans l'enseignement horticole. II a. en outre, séjourné pen-
dant plusieurs années en Espagne', où il a pu se lami-
liariser avec les cultures méridionales.
L'école d'horticulture d'Hyères doit être, dans l'esprit de
-os fondateurs (,t en particulier de M. Vassillière, Directeur
do I agriculture, qui a étudié, avec un soin tout spécial, les
moindres détails de son organisation, une école essentielle-
ment pratique.
Nul douteque, dans ces conditions, elle ne soit appelée à
tendre de réels services aux cultivateurs du Midi de la
France; A eux de profiter et île faire profiter leurs enfants
de l'excellent enseignement qui sera donné dans le nier
veilleux champ d'expériences et de démonstration qui no
tardera pas à être mis à leur disposition.
The journal of the Kew Guild. — Nous avons reçu,
ces temps derniers, le bulletin annuel de celte association
des jardiniers de Kew (passés et présents). En outre du
rapport annuel, du compte-rendu de l'Assemblée générale
et de la liste des Old Kcwitcs. le présent bulletin contient,
un portrait du professeur Oliver ainsi qu'une notice sur sa
vie et son couvre, d'intéressantes notes do correspondance,
un portrait de Miss Annie M. Guilvin, ainsi qu'une note
sur cette « jardiniire » qui vient d'être chargée du jardin do
M. J. Brogden à Iscoed, Ferryside (S. Wales), etc.
NÉCROLOGIE
PETITES NOUVELLES
On nous fait part du mariage de Mlle Emilie Simon; fille
de Pierre Simon, l'horticulteur bien connu de MalaUoff.
avec M. Louis Lapalue.
Dans sa séance du 1"' juillet courant, le Comité-Directeur
de l'Association de la Presse agricole a proclamé membre
du Comité, en qualité de conseiller et en remplacement de
M. Dutey-Harispe, qui n'avait pas accepté ces fonctions,
notre excellent confrère, M. Claude Brun, de Marseille, dont
le nom.au scrutin du 16 juin dernier, venait aussitôt après
ceux des quatorze conseillers proclamés élus.
La date à laquelle aura lieu l'Exposition générale d'hor-
ticulture organisée par la Société horticole, maraîchère et
viticole de l'arrondissemet de Bar-le-Duc, retardée en
raison de la remise de l'inauguration de la statue du maré-
chal Excelmans, vient d'être "définitivement fixée. C'est du
13 au 15 août qu'aura lieu cette Exposition.
Par arrêté du 21 juin dernier, une inspection d'agriculture
a été créée et réglementée au Sénégal et M. Enfantin
nommé titulaire.
Dans sa séance du 8 juillet, le Sénat a adopté le projet de
loi sur les warrants agricoles, déjà voté par la Chambre des
députés avant la fin 3e la législature et dont nous avons
parlé à diverses reprises.
ERRATUM
Une coquille que nos lecteurs auront rectifiée d'eux-
mêmes ; page 196, du dernier numéro, c'est : tables de coin-
position semblables aux tables de Wolf et non sabirs, qu il
faut lire.
M. Philemon Cochet. — Le S courant, est mort à Cou-
bert, à l'âge de 76 ans, M. Philemon Cochet, le rosiériste
bien connu, directeur, avec son frère M. Scipion Cochet,
fondateur du Journal des Roses, de l'établissement horti-
cole de Suisne (Seine-et-Marne).
M Ferdinand Hédiard. —Le 14 courant, est mort à
Luc-sur-Mer, à l'âge de 66 ans, M. Ferdinand Ilediard, le
négociant bien connu en produits de l'Algérie et des colonies.
Le commandant Deloncle. — L'émotion produite par
le naufrage de la « Bourgogne » est à peine calmée que
déjà le nom du vaillant et sympathique marin qui com-
mandait ce navire et qui a trouvé la mort en faisant si
noblement son devoir est devenu populaire. Des plumes
autorisées ont retracé la brillante carrière de cet officier, si
distingué, chez lequel les qualités du cœur ne le cédaient
en rien à celles de l'esprit. Nous venons, à notre tour,
exprimer nos bien vives et sympathiques condoléances à sa
famille si éprouvée et, en particulier, à son frère, notre ami
et collaborateur, M. Ch. Deloncle, secrétaire général de la
rédaction de l'Agriculture nouvelle.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Grenoble. — Du 28 au 30 octobre 1898. — Exposition de
Chrysanthèmes, organisée par la Société horticole dauphi-
noise.— Adresser les demandes à M. le Secrétaire général
de la Société, au Jardin des Plantes, à Grenoble (Isère),
avant le 15 octobre.
Bourges. — Du 3 au 7 novembre 1898. — Exposition he
Chrysanthèmes, organisée par le Comité régional du Cher
(Société française de Chrysanthémistes). — Adresser les
demandes à M. de Goy, Secrétaire général de la Société,
ÎO, rue de Paradis, à Bourges (Cher)", avant le 15 octobre.
Nantes. — Du 3 au 5 octobre 189$. — Exposition régio-
nale de POMOLOGiE et d'horticulture, organisée par la
Société des horticulteurs de Nantes. — Adresser les de-
mandes à M. François Bureau, Secrétaire général de la
Société, 46, rue de la Fosse, à Nantes (Loire-Inférieure).
Arras. — Du 2.N août au 1" septembre 1898. — Expo-
sition d'horticulture , organisée par la Société artésienne
d'horticulture d'Arras. — Adresser les demandes à M. E. Poi-
ret, Secrétaire général, 4, rue VictorHu-go à Arras (Pas-de
Calais).
Troyes. — Du ~> au 10 novembre 1898- — Exposition de
Chrysanthèmes, organisée par la Société horticole, vigne-
ronne et forestière de l'Aube. — Adresser les demandes à
M. Demandre, Secrétaire général de la Société, 6, rue du
Beffroi, à Troyes (Aube).
Langres. — Du 22 au 24 octobre 1898. — Exposition i>e
Chrysanthèmes organisée par l'Association Haut-Marnaise
d'horticulture, de viticulture et de sylviculture. — Adresser
les demandes à M. le Président de l'Association, à Langres
(Haute-Marne), avant le 10 octobre.
Pau. — Du 10 au 12 novembre 1898. — Exposition de
Chrysanthèmes, organisée par la Société d'horticulture et
de viticulture des Basses-Pyrénées. — Adresser les demandes
à M. le Secrétaire général de la Société, à Pau (Basses-
Pyrénées).
La Fertè-sous-Jouarre. — Du 8 au 11 septembre 1*9S.
— Exposition des produits de l'horticulture organisée
parla Société d'horticulture de l'arrondissement de Meaux.
— Adresser les demandes à M. A. Droz, président de la
Société, à Meaux (Seine-et-Marne).
Nantes. — Du 23 au 25 juillet 1898. — Concours de
plantes fleuries et de pleurs coupées, organisé par la
Société nantaise d'horticulture. — Adresser les demandes
à M. P. Champenois. Secrétaire des Expositions, 16, rue Capi-
taine Corhumel, à Nantes.
Nantes. — Du 24 au 2ti septembre 1898. — Concours de
fruits et de légumes, organisé parla Société nantaise d'hor-
ticulture. — Adresser les demandes à M. P. Champenois,
Secrétaire des Expositions, rue Capitaine Corhumel 16, à
Nantes, avant le 1" septembre.
Montreuil-sous-bois. — Du 3 au 12 septembre 1898. —
Rappelons qu'à l'exposition générale des produits de
l'horticulture, organisée par la Société régionale d'horti-
culture de Montreuil-sous-bois, sont invités à prendre part
les sociétés d'horticulture et les horticulteurs étrangers.
LE JARDIN'
213
LA MORTOL/L
(Suite 10),
La végétation spontanée et naturelle de la Mortola est,
ainsi que je lai dit, italienne. Nous des buis d'Oliviers el
de Caroubiers, se prélassenl les Myrtes, les Cistes, les
Lauriers-roses. et d'Apollon, les Pins d'Alep, les Euphorbes
en forme île petits arbres, les Bruyères du Midi, le Lavatera
maritime/., le Coris monspeliensis, ete. Cette végétation est
fortement entamée par la flore subspontanée, qui s'est répan
due, des jardins Hanbury, dans tous lesenvirons. Citons: le
Nicotiana glauca, grande plante brésilienne et argi min.'.
Luîtes de Cactées de toutes les couleurs et de toutes les for-
mes. Il y a aussi une richissime collection d'Aloès c ipre
liant prés de 50 espèces et variétés. I ,a plus belle de touies
est VAloe Hanburyana Naud., dont les (leurs d'un orangé
lies vil' sont disposées eu un doi le feu qui semblerait
devoir éclairer le paj sage dans les jours sombres, s il en était.
Puis les Agaves, dont j'ai compté près de si) espèces et va-
riétés différentes, les Stapelia, très nombreux aussi et dont,
les Heurs étranges, puantes, aux formes in\ raisemblables
ei aux teintes livides, font le eoutrasle le plus étonnant
avec les brillantes Cactées. Il y a des Aeonium (la collée
tien la plus complète que j'aie vue), des Euphorbes, des
Semperoioum, d'énormes Kalanchoc (dont un A", marmo
rata bien curieux), des Mesembrianthemum les plus divers;
Fig. 92. — Echinopsis multiceps.
(D'après une photographie prise à la Mortola.
aux fleurs jaune orangé, qui envahit les rochers, le^ vieille
ruines et jusqu'aux clochers des-^gli ses et donne à certaines
parties de la corniche un caractère exotique très accentué;
le Mesembrianthemum cristallinum (la Glaciale que nos
campagnards cultivenl sur leurs fenêtres), l'Ajonc qui a
été introduit dans le pays par M. Hanbury, etc.
Mais il est temps de parcourir les jardins eux-mêmes, qui
s'étalent à nos pieds, après le passage de la belle porte ita-
lienne dont j'ai déjà parlé. Sur les talus arides, au sommet
des ruines, dans lesanfractuosités des roches, on voit briller
les fleurs de très nombreuses Cactées. Nous reproduisons ici
(flg. 92) l'une des plus remarquables et des plus belles.
le Cereus (Echinopsis) multiceps, du Brésil méridional.
Il y a des pentes entières recouvertes des fleurs bril-
(1) Le Jardin, 1S98, pagre 198.
bieï. la flore des plantes succulentes, depuis les espèces de
nos (limais, jusqu a celles des ^ones torides, d'un bout du
inonde à L'autre. Tout ce beau monde grassouillet et dodu
est là, réuni en des plages colorées et colorantes qui
produisent un effet indescriptible. Les Ficoïdes surtout
(Mesembrianthemum) abondent de toutes parts et la collec-
tion en est à peu près complète.
Passons à de moins charnus et hantons les lieux moins
ensoleillés. Les arbres forment ici un monde à part, c'est
la forêt des enchantements. Les arômes des différents Euca
lyptus, les parfums des Acacias ou Mimosas, les délicieuses
effluves du Magnolia fuscata à la petite fleur qui répand
dans l'air des parfums d'ananas, de fraises, de vanille et de
li lianes, les essences des arbres résineux ; tout cela vous
le des choses étranges, non vécues.
214
LE JARDIN
Vous heurtez du pied des feuilles mortes qui répandent un
parfum de verveine odorante, vous ramassez la l'iiille
et reconnaissez {'Eucalyptus citriodora. Plus loin, ce sont
les Liquidambar, aux feuilles si hardiment découpées, 't le
verger d'Orangers, dont on cultive ici de 25 à 3(J espèi - ou
variétés. Ce verger '--t uiiii|iie en son genre avec ses belles
lignes de Citrus de tonte- formes et variétés. M. Hanbury
me montre un Oranger Bergamotte qui lui donne une es-
sence délicieuse dont une seule goutte vous parfume pour
bien îles juins. Dé grands carrés dHIEilletset de Rosiers (.ici,
les Rosiers ne se taillent pas et donnent, malgré céda,
abondamment), un jardin botanique systématiquement
arrangé et dans lequel on cultive une Foule de ehoses inté-
ressantes; à l'ombre des Oliviers plusieurs fois centenaires,
des dépotoirs el une installation pour les tra\ au\ de poterie,
a\ec. tout autour; dés plantes grimpantes, des Heurs, des
fruits et les dênix mystères qu'apporte aux travailleurs
l'ombre discrète des vieux arbres.
De nombreuses et élégantes pergolas, toutes ornées de
courges multiformes et de fleurs parfumées, i\i\<- de ces lon-
gues avenues dé Cyprès so-mbresel raides, comme on les voit
dans les tiiands jardins de Klorenee, arec de grands \ a ses
d'ornenjenl qui se découpent sur leur fond noir, des che-
mins et des sentiers, îles esealiers se croisant dans tous les
sens qui permettent de traverser des fouillis de Bambous
aussi hauts que des Chênes ou de$ bosquéts-.d Orangers recou-
verts de roses grimpantes bu de Bignonia. etc.
Les plantes les plus merveilleuses hantent tout ce
paysage: D'énormes bosquets de Solarium (il y en a une
trentaine d espèces diverses), d'où pendent les longues Heurs
bleu foncé aux anthères d'or du lochrpma tubulosa. font un
effel magnifique, l.es gigantesques chatons dressées des
Banksia se découpent sur un feuillage raide et sombre,
tandis que les plus gracieuses d'entre les lianes exotiques
urinipent sur leurs épaules.
Ces Lianes sont bien l'un des plus jolis souvenirs que
m ait laissé ma visite. 11 y en a de toutes formes et de toutes
espèces. Les Bignonia aux fleurs les plus éclatantes y cô-
toient certain Fuchsia qui, ici, devient grimpant, et les
superbes Caitiun du i'érou. Le Buddleya madagascariensïs,
une merveille qui m'était encore inconnue, grimpe au plus
haut des arbres et en laisse retomber ses énormes grappes
de fleurs d'un jaune ardent. Les Senecio grimpants («S. mtj-
hanioides. S. angulatus, S. maeroglossus) montent par-
tout, ledernier surtout, dont les grandes fleurs jaunes res-
semblent à un beau Chrysanthème d'automne. L'Ephedra
altissinta, qui est si modeste chez nous, est ici une belle
plante grimpante dont on forme de superbes tonnelles
pleines d'ombre et de mjrstère, el l'Asparagits acullfohus
grimpe au\ arhjes e| aux murailles. II y a des Bignonia
absolument renversantes comme effet : le Pithccoc
tenium buccinatorium (un nom bien barbare pour la mer-
veille que c'est) grimpe partout, aux murailles et aux
arbres et jusqu'au sommet des grands exprès. Ses grandes
fleurs en i loches suspendues sont d un rouge ponceau
ardeni nuaneédé pourpre et de violacé et semblent, à cer-
tains moments, mettre le feu au paysage. A leur coté et
entremêlant ses branchages aux leurs, on voit surgir les
grands rameaux pendants du Bignonia Tweediana, dont
les belles fleurs d'un jaune vit et le-- doux parfums VOUS
transportent l'imagination . Les Passiflores et, plus parti-
ticuliërement leurs alliée- les Taeksoriia aux Ûeuss vermil-
lon, font un effet superbe; le Philodendron pertusum grimpe
murailles et produit d'excellents fruits.
I ne tonnelle est surtout digne d attention car. elle ren-
ferme; à elle seule, une collection inestimable de plantes
le mérite, Klle a bien 50 à 60 mètre-- de long et se trouve
très près de la maison d'habitation, en sorte qu'on peut la
■i comme le lieu de prédilection de la famille
Hanbury. Aussi le seigneur de céans n'a t-il rien négligé
pouT la rendre séduisante, Lés Bégonias grimpants y cô-
toient les Broméliacées, qui sont suspendues aux branches
des arbres, et les senteurs les plus délicieuses y remplissent
l'atmosphère. 1. eau d'une source murmure tout auprès des
chants joyeux et, le soir, les lucioles vagabondes y dansent
leur sarabande dans l'airembaumé.
i.l suiore.) 11. CORREVON.
Un redoutable Insecte
nouvellement introduit en Europe
L'ICERYA PURCHASI
Actuellement que le Pou de San José ou San JosO Seule
es) à l'ordre du jour, et que presque ton- P-s pays prennent,
des précautions contre son introduction, il nous semble à
propos de faire connaître, aux lecteurs du- Jardin\ un autre
insecte qui cause déjà d'assez grands dégâts dans les vergers
portugais, nous voulons parler de Vlcerya Piifchasi ou
Fluted Scaledes Américains.
L'Icerya appartient à la famille des Coccidées et est origi-
naire de l'Australie, d'où il se répandit au Cap -de Bonne
Espérance, puis en Californie, aux Etats-Unis', et de là
probablement au Portugal.
C'est en 1S9R. dans une propriété d'Algés. près Lisbonne,
que Pou remarqua les premiers insectes, dont les cultivateurs
ne firent aucun cas, croyant se trouver en présence d'une
Cochenille, comme il en existe beaucoup dans les régions
tempérées, et au Portugal notamment,
Ce n'est guère qu'un an plus tard, que quelques' insecte-,
furent envoyés à l'Institut agricole, où M. le Professeur YéHs-
simo d'Almeida reconnut avoir affaire au terrible parasite
qui fait l'objet de cette note. Le gouvernement portugais prit
de rigoureuses mesures afin d'enrayer le mal, mais il était
déjà trop tard. et. aujourd'hui, il est reconnu que les environs
deLisbonne. au nm-d comme au sud du l'âge, en sontirifestés.
L'Icerya attaque toutes les plantes en général, aussi bien
les ligneuses que les herbacées, préférant toutefois celles à
feuillage persistant et de tissus tendres. Parmi les plus
attaquées, citons les Acacias australiens, les Orangers, Ci-
tronniers. Pittosporum, Myoporum, Figuiers, Amandiers,
Pêchers, Buis, Vignes, Rosiers, quelques Pins et Cyprès,
Muchlenbcckia, Jasmins, Géranium, Mauves, ( Irties, Plan-
tain. Pommes de terre, Haricots. Choux etc., ainsi que
tous les arbres fruitiers en général. Il n'existe, à notre con-
naissance, que deux plante-- qui paraissent rester indemne-.,
ce sont les Néfliers du Japon (Eriobotrya) et l'Olivier.
Les plantations ,|( (rangers et de Citronniers sont surtout
celles qui ont le plus souffert, à tel point qu'il a fallu en
recéper, cette année, plusieurs hectares aux environs de Lis-
bonne. Nous connaissons même des cultivateurs qui ven-
daient leurs oranges pour 3 et 1.U0Û francs dans les bonnes
a Ses, avant l'invasion deï'Icerya, et qui n'ont pas trouvé
d'acquéreur pour leur dernière récolte, tellement leurs fruits
étaient petits, mal venus et acides.
Les dégâts sont doie énormes, et menacent de devenir plus
considérables encore, si on ne trouve immédiatement un
remède effli ace contre ce redoutable ennemi.
Etant donné son pays d'origine, Vlcerya semble donc
menacer, particulièrement, les régions où croit l'Oranger. Les
cultivateurs du midi de la France, pour qui les fleurs d Aca-
cia. d'Oranger, de Jasmin etc., sont une source de bénéfices
assez considérables, feraient bien, à notre humble a\ is. de se
préserver, autant que possible, contre l'invasion de ce
terrible in ecte, s ils ne veulent pas voir, en peu de temps,
diminuer considérablement leurs produits.
LE JARDIN
215
Les plantes attaquées par l'Iccrya ne tardent paa a deve-
nir chétives, la végétation se ralenti! à vue d'oeil, au point
môme que les jeunes bourgeons se fanent, les feuilles tom-
bent, les branches les plus fortes sèchent et, relativement
en peu de temps, la plante meurt, si la main de 1 liomme
n'intervient pas à temps pour la débarrasser des milliers de
suceoirs, qui absorbent sa sève. Les insectes adultes fixés sur
1rs rameaux «mt parfois tellement nombreux et agglomérés
qu'ils font croire, vus à quelque distance, que les plantes
sont en Heurs, ou qu'elle-- ont été chaulées, ou bien encore
que les branches sont recouvertes de rot. m (fig. 93).
A 1 état adulte, les femelles sont munies il un sac o\ igère,
constitué par une substance filamenteuse el blanchâtre,
agglutinée par une autre substance cireuse, qui forme une
espèce de feutre imperméable. Cette substance est secrotéc
par .les glandùïes disposées
autour de la face inférieure
du corps, laquelle, réunie
en faisceaux, forme une
superficie régulièrement
ondulée, dont les canaux
sont disposés dans le sens
de la longueur. Ce sac sert
a. préserver du froid et de
la pluie, une légion de lar-
ves presque inperceptibles,
jusqu'à ce qu'elles soient
assez fortes pour quitter
leur abri naturel, et se ré-
pandre sur les rameaux
qui environnent la mère.
Les femelles sont excessi-
vement fécondes, arrivant
à pondre jusqu'à 1.200
œufs.
h'Icerya se reproduit
donc avec une rapidité ex-
traordinaire, ayant d'au-
tres auxiliaires, comme les
oiseaux, les abeilles, les
fourmis, etc.. qui empor-
tent, attachées aux pattes
ou à tout autre organe, de
petites larves presque mi-
croscopiques, les déposent
sur les végétaux, et con-
tribuent inconsciemment à
sa propagation.
A l'état de larves, les
mâles ne se distinguent
pas des femelles. Ce n'est
que lorsqu'elles sont en état
.le se transformer en insectes parfaits et ailés, que les mâles
se cachent sous les vieilles écorces ou dans leurs lentes, ou
bien encore sous quelques groupes de femelles, s enfermant
d'abord dans une espèce de petit cocon formé d'une matière
cireuse, semblable à celle sécrétée par les femelles, mais plus
soyeuse. Les niâles adultes sont rouges, mesurent de 3 à
■1 millimètres de longueur et 7 à t> de l'extrémité dune
aile à l'autre quand elles sont ouvertes.
Les moyens de destruction préconisés sont nombreux,
mais bien peu sont vraiment efficaces à cause de la diffi-
culté éprouvée à atteindre les jeunes générations qui s,, ut
préservées par la matière cotonneuse du sac o\ igère. Pour
arriver à obtenir de bons résultats, il est donc indispen
sable d'employer un insecticide capable île détruire pre
mièrement ce sac et de mettre les insectes eu contact avei le
liquide destructeur, tout en ne causant aucun dommage .
la plante.
Fig. 113. — Iceri/a Purchasi.
(D'après une photographie grandeur nature.)
Les formules. qUj i ont surtout donné de bons résul-
tais, sont les deux suivantes :
1' Faire dissoudre, dans ."> litres d'eau chaude, environ
2 kilog. de savon noir, ajouter peu à peu 1 kilog. d'essence
térébenthine; puis, quand le tout est bien. homogène,
compléter le mélange avec 100 litres d'eau.
2" Paire la même dissolution de savon, mélanger à froid
3 kiiog. 1 2 à 1 kilog. de sulfure de carbone pour 100 litres
I '-au.
Ces deux formules s'emploienf à laide d'un pulvéri-
sateur mi d un.- pompe de jardin, aspergeant toutes les
parties des végétaux attaqués. Deux jours après l'appli-
cation, il est bon .le laver à l'eau claire, les plantes ainsi
traitées, afin de faire tomber les insectes morts qui sont
restés adhérents, et de procéder au nettoyage des mousses.
lichens ou vieilles écorces
qui peuvent, exister sur les
plantes.
Le moyen de destruc-
tion le plus efficace, et sur
tout le meilleur marché.
e-t, celui employé par les
Américains depuis quel-
ques années déjà, et qui
parait-il, a donné de très
bons résultats. Il consite a.
protéger les ennemis natu-
rels 0e l'Icerya entre les-
quels figure, en premier
lieu, un petit Coléoptère du
nom de Vcdalia cardi-
halis, dont la larvesenour-"
rit exclusivement de la
fameuse cochenille. Voici
du reste ce qu'en dit Le
Temps dans un article à
propos de la chasse aux
chenilles :
« Il n'y a pas très long-
« temps les vergers de Ca-
« lifornie étaient dévastes
a par un insecte. ITccrya
« Purchasi, qui s'atta-
« quait en particulier aux
« ( (rangers et les réduisait
« à la ruine. Rien n'y fai-
« sait. Sur ces entrefaites,
u C. Y. Riley (agronome
« californien) s'informa,
« fit une enquête à l'étran
« ger, apprit, qu'en Austra-
le lie Ylcerya existait aus-
« si, mais qu'il était tenu
« en échec par un ennemi
o naturel, le Vcdalia cardinalis, qui est aussi un insecte. II
« envoya l'un de ses agents vérifier les dires, et ceux-ci
» lurent pleinement confirmés. Dans ces conditions, il était
» tout indiqué de chercher à se procurer les concours .lu
a Vcdalia, et un lot en fut expédié en Californie. Aussitôt
I. barques, les insectes furent en partie mis en liberté dans
u les reliions les plus dévastées, en partie conservés en lieu
elospours'y multiplier. L'expérience réussit à merveille:
u les Vcdalia firent une chasse acharnée aux Icerya et
d ceux-ci sont à peu près exterminés. I.--- choses en sont
.. même venues à ce point, que, pour avoir -..us la main des
o Vcdalia qu'on prit expédier sur tel ou tel point au pemier
signal, il fallut, à un moment, créer en quelque sorte des
réserves A'icerya. Ou en introduisit .loue dans de grands
champs d'Ortie et, quand ils furent nombreux, on \ lâcha
.les Vedalia quise multiplièrent sans peine dans ce terrain
deèhassesi propice, OÙ l'on venait s en emparer quand
« besoin en était. Le procédé est ingénieux, simple et etfi-
« cace. Ceci se passait vers 1890 » .
216
LE JARDIN
Au Portugal, on a égalemenl importé des Vedalia et,
quoique les insectes soient arrhes en petit nombre, et grâce
aux soins r]e l'Institut agronomique, tjui a su les propager en
h nie quantité, plusieurs distribut ions en ont déjà été faites
dans les endroits les plus éprouvés par VIcerya. Espérons
que les Vedalia s'acclimateront facilement, et faisons des
\ ceux pour qu'ils nous débarrassent, à bref délai, de ce ten ible
insecte, qui a déjà causé tant de pertes aux cultivateurs por-
tugais.
H CAYEUX
Lisbonne, le 26 juin 1898.
Les Anémones sous les cieux méridionaux
Un nouveau procédé cultural.
L'horticulture sous les cieux de l'Oranger, cieux aux
hivers à température printanière, est naturellement cher-
cheuse, soit de nouvelles plantes à floraison hivernale -ou-
ces cieux pour exporter à prix rémunérateurs, soit de moyens
nouveaux permettant d'obtenir plus belles ou plus abon-
dantes les floraisons déjà exploitées de maints végétaux.
En compagnie d'autres espèces ou races spéciales d'Ané-
mones appelées, sur le littoral d'Hyères à l'Italie, Capelan,
Rose de Nice, deux sortes indigènes en Provence comme
les A. stellata et les éclatants A. fulgcns, les Anémones
dites de Caen étaient, jusqu'à nos jours, par la seule plan-
tation de leurs griffes, cultivées pour fournir en hiver leurs
jolies fleurs abondamment exportées.
On avait cru, d'aucuns ne savent pas encore le contraire,
que cette plantation, faite avec de belles griffes et en temps
choisi était, sinon, le seul, mais du moins le meilleur moyeu
pour obtenir de hâtives, belles et abondantes productions à
exporter de fleurs d'Anémones de Caen.
Un observateur, peut-être plusieurs, nous regrettons ici
notre ignorance, a ou ont remarqué que le semis fait de
bonne heure, en mai-juin, sous les cieux du littoral, de
graines qui viennent ici d'être récoltées d'Anémones de
Caen, semis auquel sont donnés ultérieurement des soins
spéciaux mais faciles de culture estivale, donne, dès la
saison hivernale suivante. îles récoltes de fleurs de tous
points supérieures à celles que produisent les cultures de
griffe-.
La supériorité réside spécialement dans la bien plus
hâtive précocité de la floraison et dans sa plus grande
abondance, mais elle se montre aussi dans la beauté des
[leurs que les plantes plus vigoureuses donnent solidement
pédonculées.
Maints producteurs.de fleurs d'exportation sur le littoral
ne font plus d'Anémones de Caen que par le semis des grai-
nes qu ils récoltent eux-mêmes.
Nous ajoutons en passant — ce que nous avons vu — que,
de plu-, il est de ce- producteurs qui. par suite de I attention
intelligente qu'ils mettent à ne récolter leurs semences que
sur îles plantes à fleurs de surchoix, obtiennent de leuts
semis de- bien intéressantes et bien belles améliorations.
Voici commen) le- plus habiles opèrent, sur le littoral,
leurs semisd Aaiémones de Caen, et quels sont les soins qu'ils
donnent d abord au semis pour lefaire bien lever et ensuite
peur en obtenir une belle et vigoureuse, végétation produc-
tive, d'octobre à avril, d'une abondante et belle floraison
successive :
Sur une terre fortement enrichie d'engrais bien consom-
més, terre bien meuble et bien nivelée; la graine mêlée
avec du sable tin est senïée drue, plutôt très drue. Il faut la
couvrir soigneusement, mais légèrement, de terreau tamise ;
puis arroser aussitôt assez copieusement, mais avec des
arrosoirs à pomme très finement percée — comme pour
les arrosages ultérieurs du reste — et cela jusqu'à la bonne
levée du semis.
Il est indispensable, étant donné la chaleur solaire en
mai juin, d'ombrer le semis pendant la germination et
jusqu à quelques jours après la complète levée. On obtient
cette ombre, soit à 1 aide de iiaillassons ordinaires, soit
mieux encore avec des treillis de Bruyère qui tamisent la
lumière. Paillassons ou treillis sont placés à une certaine
distance (0™50 à 0m80) au-dessus du sol. Le semis garde
ainsi la lumière et l'air nécessaires. La surface du sol. sur-
tout jusqu'à la levée des graines, doit, par des arrosages et
bassinages, être toujours tenue humide.
Le semis une fois bien levé, on supprime l'ombrage.
Mais, pendant tout l'été, les arrosages ne doivent jamais,
par les temps secs, être négligés. Ce sont eux qui rendent
fortes et vigoureuses les plantes qui donneront, l'hiver sui-
vant, dès octobre et sans abri, l'abondante et belle récolte
successive de fleurs hivernales dont nous avons parlé.
NARDY père.
Phlox divarieata
Les personnes qui visitèrent le Fleuriste de la Ville de
Paris, au mois de mai dernier, furent émerveillées par les
corbeilles et plates-bande- aux fleurs bleu tendre du Phlox
divarieata.
Elles' ne se doutaient certainement pas que cette ravissante
plante — que beaucoup voyaient pour la première fois — est
connue depuis plus d'un siècle et demi. J'en fis la remarque
à quantité de visiteurs: mais aucun ne voulut me croire.
Tous me répondirent que je devais faire erreur, qu'ils
n'avaient jamais vu cette « fleur » dans les jardins.
01) ! quant à cela, oui, répondis-je à mes interlocuteurs,
il est très possible. — il est même certain, — que vous n'avez
pas encore rencontré le Phlox divariqué, tant il est oublié
et méconnu ; mais, je maintiens qu'il est plus que cente-
naire, des documents dignes de foi me permettent d'affirmer
la véracité de ce dire.
Il n'en est pas moins regrettable que l'une des meilleures
plantes printanières, et certainement la plus belle, soit si
peu cultivée.
Mais, heureusement, cet oubli va cesser bientôt, car,
l'année prochaine, nous verrons cet excellent végétal dans
les parcs, squares et jardins publics de Paris. Le Fleuriste
du Parc des Princes prend ses dispositions, pour que bon
nombre de corbeilles en soient garnies, et nul doute que sou
effet décoratif charme le publie, qui l'accueillera ensuite
avec enthousiasme, j'en suis persuadé.
Le Phlox divarieata L., syn. : Phlox canadansis
S «cet, nu introduit île Virginie en Europe, en 17 16 ; on le
considéra longtemps comme étant une plante délicate, ne
pouvant être cultivée qu'en terre de bruyère, d'où certaine-
ment le long abandon dont il fut l'objet. Il prospère, au con-
traire, dans toute terre de jardin, pourvu qu'elle ne soit pas
trop compacte, et, comme exposition, il affectionne surtoul
le plein soleil. Sa rusticité e-t grande, el j'ai pu remarquer
que, ni le- matinées froides du printemps, ni les pluies pro-
longées, ne lui portaient atteinte. Il forme de ravissantes
touffes rameuse-, de 0"30 à 0*35 de haut, fleurs comprises,
et, du commencement il avril à la fin de mai, il se couvre
entièrement de fleur-.
Voici du reste ses caractères principaux . herbe vivace, à
tiges grêlés et dressées, légèrement pubeseente et -cabre :
feuille- étroites, ovales ou oblongues ; Meurs grandes, d'un
bleu léger, assez semblables comme coloris à celles du Pltim-
bago cœrulea, disposées en petites panicules corymbifor-
mes, lâche-; calice légèrement pubescent, scabre, à lobes
linoaires-subulés ; corolle à divisions échancrées-bifides.
La multiplication en e-t de- plu- faciles par la divi-
sion de- pieds, soit à l'automne, soit au printemps, et par
boutures, que l'on peut faire presque tout l'été et qui s'en-
racinent très facilement. L'hivernage de cette plante doit
avoir lieu sous châssis froid-, en aérant chaque fois que le
temps le permet.
LE JARDIN
217
LePhlox divariqué forme des corbeilles d'une très grande
élégance et de merveilleuses bordures; il est très propre à la
décoration des plates-bandes, ^oir seul, soii associé à d'au-
tres végétaux de printemps, aux Malcolmia.maritima, par
exemple.
En résumé, par sa rusticité, par l'élégance de son port,
et surtout par la beauté de ses Heurs, cette plante vivace
est digne de figurer dans tous les jardins.
Un journal étant une tribune ouverte à tous les échos, je
terminerai cet article par le petit dialogue suivant entre un
visiteur et un ouvrier du Fleuriste de la Ville de Paris :
Le Visiteur. — Monsieur, pourriez-vous me dire le nom
de cette plante?
L'Ouvrier. — Je ne sais pus.
Le Visiteur. — Est-ce une plante* vivace?
L'Ouvrier. — Je ne sais pas.
Le Visiteur (s'en, allant)- — Pourquoi ne met-on pas
d'étiquettes aux végétaux? Au moins le public serait ren-
seigné.
L'ouvrier dont il s'agit était un manœuvre occupé au net-
toiement des allées et n'était nullement jardinier; mais, il
n'en est pas moins vrai que ce visiteur avait mille fois rai
son en réclamant l'étiquetage des plantes dans un établis
sèment public.
J'ajouterai que le végétal qui faisait l'objet de ce dialogue
n'était autre que le P/ilox diearicata.
J. LUQUET.
Le Service militaire des jeunes Horticulteurs
Les Élèves de l'École nationale d'horticulture
de Versailles et les Élèves
des Écoles nationales d horlogerie.
Nous lisons dans l'Armée territoriale, l'article suivant
que nous reproduisons in-extenso :
La Chambre de commerce de Besançon, sur la proposi-
tion de l'un de ses membres, M. Gondy, chef de bataillon
au 54° territorial, a émis dernièrement un vœu qui nous
semble absolument fondé. Il tend à admettre à bénéficier
de l'article 23 de la loi sur le recrutement, les élèves des
écoles nationales d'horlogerie ayant obtenu le diplôme su-
périeur délivré dans ces institutions. Comme l'a fort bien
expliqué M. Gondy, voici, en effet, ce qui se passe pour ces
élèves :
Pendant sept ans, jusqu'en 1896, ces élèves avaient été
admis à subir les examens devant le jury départemental,
au titre des industries d'art et pouvaient être de ce chef
compris parmi les dispensés visés par le paragraphe 3 de
l'article 23. Mais, par suite d'une très regrettable interpré-
tation de ce paragraphe, une décision ministérielle récente
ne permet plus à ces mêmes élèves de prendre part aux
examens des ouvriers d'art. En sorte qu'il se présente ce
fait exorbitant qu'un simple apprenti horloger en boutique,
qui ne peut être, en somme, qu'un élève imparfait avant
l'âge de vingt ans, est plus favorisé que l'élève qui a passé
trois ou quatre ans dans une école nationale d'horlogerie
et qui a été pour sa famille l'objet de grands sacrifices.
C'est pour protester contre une telle anomalie, pour ne pas
dire une pareille injustice, que la Chambre de commerce
de Besancon a émis à l'unanimité le vœu:
« Que les élèves des écoles nationales d'horlogerie ayant
obtenu le diplôme supérieur, soient dispensés de deux an-
nées de service militaire;
« Et, subsidiairement, en attendant qu'une loi intervienne,
que les élèves de ces écoles soient admis comme précédem-
ment aux examens d'ouvriers d'art. »
Il y a lieu d'espérer que ce vœu, qui a été adressé aux
ministres de la guerre et du commerce, ainsi qu'aux séna-
teurs et députés du département, portera ses fruits et sera
pris en considération. Il le mérite à tous égards et un pré-
cédent y obligerait, au besoin, le ministre de la guerre qui,
pour y faire droit, n'a pas même besoin, suivant nous, de
modifier la loi. Depuis le décret du 23 novembre 1889, qui
énumère les différentes écoles dont les élèves bénéficient
de la dispense instituée par l'article 23, des Ecoles supé-
rieures de commerce se sont, en effet, fondées. Or, grâce
aux diligences de leurs directeurs et des bureaux du minis-
tère de commerce, le ministre de la guerre les a introduites
par voie de décrets dans la liste des établissements confé-
rant la dispense précitée. Il doit, par analogie, en être de
même pour les écoles nationales d'horlogerie. On ne com-
prendrait pas que le principe dont on s'est inspiré pour
admettre, par les décrets des 14 juillet 1892, 29 août 1895 et
2 octobre 1896, les élèves des écoles de commerce de Mont-
pellier, Nancy et Rouen à bénéficier de la dispense, ne fût
pas appliqué aux élèves des écoles nationales d'horlogerie.
Ils y ont droit absolument de la même manière et au même
titre que les élèves de l'Institut agronomique, des écoles
nationales d'agriculture, des écoles des maîtres ouvriers
mineurs, des écoles des Arts et Métiers et de bien d'autres
encore. C'est ce que pensera, sans doute, le ministre de la
guerre, en allant au devant du vœu formulé par la Cham-
bre de commerce de Besançon. Il n'attendra pas qu'une
proposition de loi vienne traduire ce vceu et en démontrer
toute la justesse. Il conférera, par voie de décret, comme
il l'a fait pour les écoles supérieures de commerce, le droit
à la dispense réclamé pour les élèves des écoles nationales
d'horlogerie. Ce décret fera suite, en les complétant, à
«fini du 23 novembre 1889 et à ceux précités des 14 juil-
let 1892, 29 août 1895 et 2 octobre 1.^96.
Les raisons invoquées par la chambre de commerce de
Besançon sont excellentes, mais est-ce que celles dont Le
Jardin s'est fait l'écho (1), en ce qui concerne l'Ecole na-
tionale d'horticulture de Versailles, ne le sont pas moins'.'
Nous avons dit et nous répétons qu'il est absolument
inique, du moment que le principe d'une loi est adopté, que
cette loi ne soit pas la même pour tous et que les élèves de
toutes les écoles nationales françaises, dépendant des divers
ministères, ne soient pas mises sur le même pied.
Nous dirons plus. Il est absolument inadmissible que
des écoles de la même classe dépendant du même ministère,
ne jouissent pas des mêmes avantages ait point de vue des
règlements militaires. On sait cependant que les élèves des
Ecoles nationales d'agriculture de Grignon, Renne-, ci
Montpellier, bénéficient des dispositions de l'article 23 de
la loi du 16 juillet 1889, tandis que ceux dp l'Ecole natio-
nale d'horticulture de Versailles en sont privés.
Il y a là une véritable iniquité que nous signalons à la
bienveillante attention de M. le Ministre de l'Agriculture,
qui voudra bien se rappeler, en cette circonstance, qu'il est
aussi le « Ministre de l'Horticulture. »
Puisqu'il suffit, paraît-il, d'un simple décret pour mettre
l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles sur le même
pied que les écoles nationales d'agriculture, nous espérons
que M. le Ministre de la guerre ne se refusera pas à prendre
l'initiative de cette mesure.
Quels que puissent être les inconvénients — inconvé-
nients que nous reconnaissons et que nous avons déjà
signalés — de la loi du 16 juillet 1889, cette loi. tant qu'elle
restera en vigueur, devra être égale pour tous.
Les horticulteurs ne sollicitent pas une faveur. Ils récla-
ment l'exercice d'un droit.
H. M.
Association des anciens élèves de l'Ecole
nationale d'horticulture de Versailles. — Vendredi,
15 juillet, une délégation des anciens élèves de l'Ecole
nationale d'horticulture de Versailles s'est rendu auprès
de \|. Viger, Ministre de l'Agriculture, pour le prier d'ac-
cepter le titre de président d'honneur de l'Association des
anciens élèves de cette école qui lui avaitéte décerné dans
la dernière assemblée générale de cette Société.
M. Viger a répondu qu'il acceptait d'autant plus volon-
tiers la présidence d'honneur de l'Association qu'il a pu
apprécier les services que 1 Ecole de Versailles a déjà ren-
dus et est appelée à rendre dans l'avenir à l'horticulture
nationale.
[1) Le Jardin, 1896, pages US. 163 et 282.
218
LE JARDIN
Destruction du Pou de San José
On a dit, non sans raison, que la destruction de ce redou-
table Aearjen était extrêmement difficile, sinon à peu près
impossible, par suite de sa propagation extraordinairement
prodigieuse; il sullit qu'une seule femelle soit épargnée
pour qu'en quelques semaines sa descendance ail reformé
un foyer d'infection.
Comme il importe de ne pas se croiser absolument les
bras devant ce nouveau fléau menaçant, auquel nous
sommes maintenant plus exposés que les autres nations
européennes, non seulement par manque d'une loi protec-
trice, mais par suite des nouveaux traités avec les États-
Unis, leur facilitant l'importation de leurs fruits, nous pen-
sons être utiles en mettant sous les yeux des lecteurs du
Jardin les moyens préventifs et curatifs que vient de pu-
blier notre confrère The Garden dans un de ses derniers
numéros.
Traitement m gaz hydrocyanique des plants h. ar-
bres FRUITIERS PROVENANT DES PÉPINIÈRES. — « La mé-
thode suivante est donnée dans le Bulletin n" 87 du New-
York Expcrimcnt Station Gcncva. — Ce gaz étant plus
léger que l'air, il agira plus efficacement si le générateur
est placé sous le tas d'arbres à traiter. Un dispositif
pratique sciait de confectionner une sorte de cage de 2 mè-
tres de long, l"'50de large et environ 1°'20 de haut; le fond
serait fait de quelques perches tenues à 15 ou 20 centimètres
au dessus du sol, afin de pouvoir placer dessous le généra-
teur de gaz. Lorsque la cage sera pleine, il faudra la cou-
vrir d'une toile imperméable, la fixer sur les côtés el jeter
de la terre humide sur les bords à la base pour boucher
toutes les ouvertures. Il faut avoir soin de laisser un Côté
ouvert afin de pouvoir placer sous le tas le récipient qui
contiendra les produits chimiques devant produire le gaz.
Ce gaz est très dangereux et mortel, il faudra bien prendre
garde de ne pas le respirer pendant qu'on met le récipient
en place. Pour le produire, on prend un plat en terre ver-
nie, dans lequel on verse 100 grammes d'eau, puis ;tn gram-
mes d'acide sulfurique. On met le plat en place el on y
ajoute 30 grammes de cyanure de potassium fondu.
Ces substances produisent une quantité suffisante de gaz
pour saturer environ 15 mètres cubes. Au bout d'une heur1
environ, toutes les mites seront sans doute détruites. »
Moyens applicables sir place. — « Lorsque les
arbres sont fortement infestés, le seul traitement certain est
de les arracher et de les brider de suite. Même lorsque l'in-
vasion est légère, les seringages et brossages ne peuvent
guère être parfaits au point de n'épargner aucun insecte et
la multiplication est si rapide que l'arbre est bientôl envahi
de nouveau si un seul reste vivant. Si, cependant, on tient
absolument à conserver certains arbres exceptionnellement
méritants, il faut les traiter énergiqûement au printemps,
axant que les insectes ne soient entrés en activité. Deux
substances sonl recommandées pour cet usage : le savon. et
le pétrole. »
Savon. — « La solution se prépare en faisant dissoudre
I kilog de savon noir dans ô litres d'eau. Il est absolument
nécessaire que ee savon soit à base de potasse, car celui qui
est à base de soude ne peut être tenu en solution à cette dose.
II serait bon que le fabricant garantisse sa fabrication, sa
force et son degré de solubilité. La solution doit être appli-
quée chaude et de préférence pendant une belle journée. »
Pétrole. — « Lorsque des grands arbres de verger sont
fortement infestés, il y a peu. d'espoir de les débarrasser
totalement de cet insecte. S ils sont de petite taille ou par-
ticulièrement précieux, on peut tenter de les sauver à l'aide
du traitement au pétrole. Il faut d'abord les tailler sévère-
ment, en évitant toutefois de leur faire de larges plaies. Le
tronc sera ensuite débarrassé de sa vieille écorce rugueuse
et tous les débris de taille, raclures, etc., seront soigneuse-
ment enlevés du dessous des arbres et brûlés. Ensuite, les
arbres, sauf les Pêchers et les Cerisiers, seront totalement
aspergés avec du pétrole pur, en prenant bien soin de ne
faire que mouiller l'écorce, sans permettre au liquide de
couler le long des branches; ses mauvais effets se feraient
alors presque certainement sentir. Il ne faut employer que
du pétrole rectifié, le pétrole brut étant plus dangereux
pour les arbres. Le traitement doit être fait pendant une
journée ensoleillée et chaude, lorsque les arbres sont bien
secs et on ne doit employer de liquide que juste ee qu'il
faut pour humecter convenablement toutes les parties de la
plante, »
A ces remèdes, il convient d'ajouter les bienfaits de cer-
tains oiseaux, notamment ceux de la Mésange à tète bleue,
dont les américains ont, paraît-il, fait venir des quantités
d'Allemagne pour détruire les insectes dans leurs vergers. Un
parasite du pou de San José, ïAphclinus fuscipenius, a
aussi été cité.
Puisque nous n'avons sans doute pas encore chez nous
ce redoutable fléau, le mieux sera de nous en préserver le
plus efficacement possible et cela en tirant, aussi peu d'ar-
bres que nous le pourrons i\e^ péninières américaines et en
passant le peu que nous recevrons au gaz hydrocyanique
indiqué plus haut.
S. MOTTET.
Notes sur les espèces du genre Eremurus
Les Eremurus appartiennent à la famille des I.iliacées et
à la tribu des Asphodélées. Leur apparence générale rappelle
celle du genre Asp/todelus, dont ils se distinguent par des
caractères d'ordre exclusivement botanique. Les 18 ou 20
espèces qui s'y rattachent, habitent toutes la Russie asia-
tique, la Perse, le Turkestan, une seule, L'Himalaya. Sur ce
nombre, 12 environ ont été introduites dans les jardins et
nous donnerons plus loin quelques détails sur les plus in-
téressantes. Ce sont toutes des plantes à rhizome court, por-
tant de nombreuses fibres radiculaires souvent, fort grosses
el charnues. Le rhizome se termine par un bourgeon termi-
nal d'où sortent les feuilles et la hampe florale. J'ai observé,
sur la plupart des espèces, une tendance naturelle à se sub-
diviser sur place en sorte qu'une plante qui, normalement.
ne doit porter qu'une hampe florale, arrive, au bout de peu
d'années, à former une véritable touffe.
Les Eremurus sont des plantes robustes, qui aiment une
exposition saine et bien ensoleillée, mais ne sont point dif-
ficiles; sur la nature du sol. Leur végétation commence de
bonne heure au printemps et ils exigent, après la floraison,
lorsque les feuilles commencent il se faner, une période de
repos absolu. Dans les climats humides, il est même pru-
dent, à ce moment, de les abriter au moyen d'une plaque
de verre pour qu'ils ne reçoivent pas île pluie. Vers le mois
il octobre, la végétation se réveille, le bourgeon terminal se
développe et vient effleurer le sol. Ils ne craignent, en géné-
ral, absolument pas les froids de l'hiver très intenses dans
leur paj s d'origine. Ils produisent beaucoup de graines dont
la germination est facile; mais le développement de la
jeune plante est lent et ce n'est qu'au bout de plusieurs
années qu'elle est de force à fleurir.
Les espèces d'Eremurus se répartissent assez naturelle-
ment en deux groupes dont la valeur horticole est bien dif-
férente. Dans le premier, les pédicelles sont redressés après
la floraison et les capsules, dont la surface est souvent ridée,
sont appliquées contre l'axe; les fleurs sont généralement
LE JARDIN
21!)
petites el peu brillantes, el les espèces qui s'j rattachent
mil shrtout de la valeur comme plantes de collection. ( ielles
dont j'ai eu l'occasion d'observer la floraison sont les sui-
vantes : E. altaicus, E. bucharicus, E. Kaufmanni, E.por-
sicus, E. spectabilis etE. turkestanicus, Ce dernier est ce
pendant intéressant par ses (leurs d'un brun foncé assez
rare dans le règne végétal.
Le second groupe se distingue par des pédicelles étalés
horizontaux après la 11' irai son el des capsules toujours lisses.
Les espèces suivantes, qui en fonl partie, suni des plantes
décoratives qui mériteraient d'être répandues ilans tous les
grands jardins. Je les énumère par ordre alphabétique .
/'.'. Bungei sj n. E.aurantiucus, plante relativement basse,
ne dépassant pas I,n30 à 1"50 de hauteur; feuilles étroites,
glauques ; fleurs d'un jaune vif, en grappe serrée. Espèce
robuste, se divisant spontanément sur place et donnant, au
bout de 2 à 3 ans, de belles touffes avec plusieurs hampes
florales, l'oraison du milieu de juin au milieu de juillet.
Fig. 94. — Eremurus, Elwesii.
(D'après une photographie'communiquée par M. Micheli )
E. Elicesii (lia. 94), très grande espt dont les hampes,
chargées de fleurs roses, atteignent et dépassent trois mètres
de hauteur. Les feuilles larges et d'un beau v'erl sont encore
fraîches au moment de la floraison qui a lieu vers le milieu
de mai et se prolonge pendant trois à quatre semâïlies.
E. himalaicus, grande espèce de plus de deux métrés, à
fleurs d'un blanc pur et à feuilles larges, bien vertes, sem-
blables à celles de l'espèce précédente, commençant à fleu-
rir dès le mois d'avril.
E, Olgae,, piaule un peu plus délicate que les précédentes
mais fort jolie. Hampe de l'"50 à l'"80. Feuilles étroites et
grisâtres, fleurs rpsées peu serrées le long de la hampe. C'est
l'espèce dont la floraison est la plus tardive; elle ne com-
mence pas avant les premiers jours de juillet.
E.robustus, l'espèce le plus anciennement cultivée. Hampe
atteignant trois mètres de hauteui portant, dans sa moitié
supérieure, des fleurs rosées qui rappellent celles de VE.
Elicesii. Les feuilles grisâtres sont épaisses el commencent
déjà à se flétrir au moment de la floraison, qui a lieu géné-
ralement dans la seconde moitié du monde mai.
M. MICHELI.
Le genre Paphiopedilum
L'étymologie même du mot nous l'enseigne déjà sur les
affinités du genre. Paphiopedilum et Cypripedilum sont
bien voisins en effet et ont la même signification, flans un
cas, il s'agit de la déesse de ( Chypre, dans l'autre, de celle de
l'aphos, et, dans les deux, de sa. sandale. C'est que Paphio-
pedilum, au point de \ ne générique, est un dérivé de l'ancien
Cypripedilum. On remarquera que nous écrivons Cypripe-
dilum et non Cypripedium suivant l'ortographe fautive
longtemps admise. Cypripedium ne signifie rien tandis
que Cypripedilum, c'est littéralement le Sabot ou la San-
dale de Venus.
Il n'est pas besoin d'être docteur-ès-Orchidées pour taire
la remarque que, parmi les Cypripedilum, il y a des diffé-
rences de port et d'aspect qui sautent aux yeux. Si nous
regardons le Cypripedilum Calccolus ou, plus exactement.
('. Marianum, — en associant très irréligieusement le nom
de la ^Vierge Marie à celui de Vénus Astarté — et, si nous
le comparons au C. insigne ou à toute autre espèce exotique,
nous voyons de suite que le port des deux plantes n'est pas
le même, que les feuilles y sont tout autrement disposées et
conformées, que la fleur aussi présente des caractères, qui
permettent d'établir une distinction.
Dans le C. Calceolus, les feuilles sont membraneuses, à
nervation bien nette, à préfoliaison convolutée, c'est à dire
qu'elles sont enroulées avant leur complet épanouissement;
le périgone est persistant sur la capsule qui est uniloculaire,
les graines ne sont pascrustacées. Toutes les espèces qui lui
ressemblent sont originaires des régions tempérées de l'hé-
misphère boréal. < »n en connaît environ 21, partagées en
plusieurs sections. 1" Eucypripedium : sépales latéraux
eonnés; labelle non caréné en dessous : multiflora, fleurs
nombreuses; pauciflora, une fleur ou un petit nombre. Au
premier groupe, appartient le Ç. californicum A. Gray; au
second, les C. acaule, Calceolus, elegans, macranthum,
parviflorum, pubescens, spectabile, etc.; en tout, 18 espèces
de l'Amérique boréale, de l'Europe, du Népal, du Japon,
du Sikkim, de l'Asie ( Irientalé, de la Sibérie, du Mexique.
2" Diphylla, sépales latéraux soudés, deux feuilles plus
larges que longues et opposées, fleurs. peu nombreuses,
C.japônicum Thunb. 3" Trigonopedilum, sépales latéraux
soudés, labelle caréné en dessous, trigône sur la coupe:
C. margaritaceum, Franchet, de Chine. i° Arietinum,
sépales latéraux non soudés, C. arietinum Sw.de 1 Amé-
rique boréale, de la Chine et du Thibet; C. plectrochilum
Franchet, du Japon.
Considérons maintenant un Cypripedilum cultive : .le
< e'. nous serons frappés par ses lénifies coriaces, à préfo-
liaison duplicative. c'est à dire que les feuilles sont pliées
eu long avant leur épanouissement, son périgone caduc, sa
ule uniloculaire ou triloeiilaire. Les graines sont celles
îles Cypripedilum proprement dits. Ce sont des plantes de
1 \sie, de l'Australie, le l'Amérique tropicales ou sub-
tinpicales.
Les 70 espèces que ce groupe renferme présentent nette-
ment les caractères que nous venons" d'énumérer. Ce sont
- I es qui constituent le genre Paphiopedilum que Pfitzer a
220
LE JARDIN
publié en y comprenant les sections acaulia parvifolia des
Selenipedilum et coriacea des Ci/pripedilum de Reicbën-
bach. La modification proposée par Pfitzér n'a pas été de
suite admise ; mais, actuellement, elle garait avoir été com-
prise et leBotanical Magasine la suit maintenant.
Dans ce genre, qui comprend bon nombre d'espèces, les
affinités sont proches entre les formes des mômes régions,
aussi des coupes artificielles s'imposent-elles pour la classi-
fication et pour aider à la détermination ; elle sont basées
sur la conformation de Fovaireen premier lieu, sur le nombre
des Heurs, sur la coloration des feuilles. On peut les établir
de la façon suivante :
I. Cœlopedilum. — Capsule uniloculaire; plantes de
l'ancien confinent.
A. — Eremantha. — Uniflores, très rarement biflores.
(a) Tessellata . — Feuilles marbrées. — Dans cette subdi-
vision, on trouve 27 espèces, dont nous indiquons les plus
connues : Paphiopedilum Argus Rclib., barbât uni Lindl.,
bellatulum, callosum, CharlesworthiTtôlîe, ciliolare. con-
color, Curtisii, Dayanum, Godofroytc, Hookerœ, jacani-
ctthi. Lawrenceanum, nitseum, superbiens, Boxalli, etc.
(b) Viridia. — Feuilles vertes concolores. — Les b' espèces
connues sont : P. Druryi, Fairieanum, hirsutissimuni,
insigne, Spicerianumet oillosum, de l'Inde et du Moulmein.
B. — Polyantha . — Fleurs plus ou moins nombreuses.
13 espèces de Java, Bornéo, Malaisie. Philippines, Nou-
velle Guinée, et 1 du Moulmein : P. Cliambcrlainianum,
prœstans, Robbelini, Rothschildianum, de la Nouvelle
Guinée; P. Elliottianum. Haynaldianum, Lowii. phi-
lippinense, des Philippines; P. Stonci, de Bornéo; P. San-
derianum, de la Malaisie et P. Parishii du Moulmein.
IL Phragmopedilum. — Capsule triloculaire ; plantes du
nouveau continent.
lu espèces qui sont : P. Boissieri, caricinum. cawlatum,
< ' rriciakowianum du Pérou ; P. Hincksianum de Panama ;
P. Klotschianum et Lindleyanum delà Guyane; P. Hart-
xcegii. longifolium, reticulatumàe l'Ecuador; /'. Roezlii et
Schlimi de la Colombie; P. vittatum de la Serra Orgaos au
Brésil; P. Wallisiiet Warscsewicsii du Pérou.
Pestent maintenant à placer trois plants, qui ont en
commun des feuilles membraneuses à la préfoliaison enrou-
lée comme celles des Cypripedilum. le périgone marces-
ronl, la capsule triloculaire, trilobée ou trisillonnée, des
graines crustacées comme dans les Vanilles. Elles sont de
l'Amérique centrale et méridionale et, par l'ensemble de
leurs caractères, t iennent tout à la fois des deux genres précé-
dents, tout en ayant, par leurs fleurs, plus de rapport avec
le Paphiopedilum. On a gardé pour elle le genre Seleni-
pedilum qui. ainsi constitué, parait ■ I • ■ ^ mieux caractérisés.
Les plantes, qui enontétéretirées,sont celles que nous avons
signalées plus haut comme formant la section Paphiope-
dilum du genre Paphiopedilum . Le genre Selenipedilum
comprend actuellement le S. Chica Rchb. 1. de Panama,
palmifolium (Lind.) Rchb. 1. de la Guyane, et Isabelior
num Rod, du Para.
Ainsi s'expliquent les différentes opinions qui ont été
émises sur la valeur des anciens genres Cypripedium et
Selnrdpedium, les uns admettant les deux genres, les autres
les réunissant. Dernièrement encore, un recueil estimé
signalait l'obtention d'un h y bride certain de Paphiopedilum
avep un Selenipedilum, par suite du croisement P. bai -
bato \ Veitchi avec le S. Rceslii. 11 s'agit là tout simple-
ment d'une plante provenant de l'hybridation d'un Pa-
phiopedilum par une autre espèce du même genre et, tout
reste normal.
P. HARIOT.
Multiplication et Culture des Œillets remontants
pour leur floraison hivernale il).
La multiplication des (Eillets destinés à la floraison
hivernale se fait généralement par boutures, soit à chaud,
en janvier-février, s,,it à froid et sous cloches, en juin-
juillet, ou encore, mais plus rarement, par marcottes à l'é-
poque ordinaire, soit en juillet, et comme pour les autres
Œillets.
Le semis ne s'emploie guère que pour l'obtention de
variétés nouvelles, car les plantes simples ou inférieures
qu'il fournit toujours causent une perte trop sensible pour
que le producteur puisse l'employer, en vue de la floraison
hivernale.
Les boutures faites de très bonne heure fleurissent dès le
premier hiver, tandis que les boutures ou les marcottes
d'été fleurissent dans le courant de l'été suivant si on les
laisse faire, ou seulement à l'automne ou en hiver si on
retarde leur floraison par des pincements et, par la sup-
pression des tiges florales qui se montrent. Les plantes de
deux ans sont naturellement plus vigoureuses, plus fortes,
et fleurissent ainsi plus abondamment.
Quand on possède le matériel nécessaire, le bouturage
printanier est très recommandable. On le pratique aussitôt
qu'on le peut, si possible dès la mi-janvier. Les boutures
sont fournies par les pieds de belles variétés rentrés en serre
pour la floraison hivernale et lorsque celle-ci est terminée
ou du moins bien avancée. Les petites pousses latérales que
portent en abondance les tiges principales vers leur base
sont excellentes pour cela. Après les avoir « habillées»;
c'est-à-dire taillées comme d'ordinaire à la base et au
sommet, on les pique plusieurs ensemble dans des
godets de 0"',08 ou dans des terrines, dans une terre légère,
fortement additionné de sable; puis on place ces récipients
dans une serre à multiplication, sous cloches, sur une cha-
leur de fond de 20 à 22", en maintenant l'atmosphère de la
serre entre 15 et 18°.
On peut aussi faire enraciner ces boutures sur une petite
couche, soit en y plaçant les pots ou les terrines, soit en les
y plantant à même la terre de la surface de la couche pré-
parée à cet effet, mais il convient alors d'attendre la mi-
février. C'est ce second procédé qu'emploient de préférence
ceux qui propagent ces Œillets en très grand nombre, car
il est plus simple et plus pratique.
Dès que l'enracinement est opéré, oh empote les jeunes
plantes, soit séparément dans dés godets de 0",05, soit, par
deux ou trois ensemble dans des pots de II'". 118 à'0"\K). si
l'on désire obtenir des touffes plus fortes. On les replace
ensuite sur une petite couche que l'on tient étouffée pen-
dant quelques jours, pour faciliter leur reprise; on le-
endurcit enfin, graduellement, de façon à ce qu'elles soient
en série froide en avril. A cette époque, on les rempote ou
même on les met en pleine terre. C'est encore ainsi que pro-
cèdent certains praticiens, notamment ceux de la région
lyonnaise, ce qui est, du reste, plus simple et préférable, si
on lient, au contraire, lés plantes en pots, on enterre alors
ceux ci dans une planche du jardin bien expos,.,..
Pendant l'été et jusqu'à, la fin d'août, si la lloraison doit
être tardive, on supprime, tous les quinze jours, les tiges
florales qui se montrent et on donne, de temps à autre,
quelques arrosages à l'engrais liquide.
En septembre, si les plantes sont en pleine terre, on les
empote séparément et selon leur force dans des pots de
0m,15 à 0",18; si. au contraire, elles ont été tenues en pots,
on leur donne un deuxième rempotage dans des pots un
(1) Pour leur historique et description, voir Le Jardin. 1898,
page 204.
LE JARDIN
221
peu plus grands. On les place enfin sous châssis, où on les
tient étouffées pendant quelques jours si elles ont été relevée
de la pleine terre, et cela afin de faciliter et de bâter leur
reprise.
Si les plantes ne doivent fleurir qu'à la deuxième année
on bouture ou on marcotte, comme nous l'avons dit, en saison
ordinaire, on empote les jeunes plantes dans de* pots de
O'".0X mi ii'".in pour les plus fortes, et on les hiverne sous
châssis froid, comme toutes les autres marcottes. Au prin
temps, mi leur donne un rempotage dans des pots de 0",12 à
0",15, puis un deuxième dans des pots de 0 "' , 1 ô à II'", IN et
on les tient en plein air et en planches, comme nous L'a\ ons
indique plu- haut. 1 1rs la fin d'août, dans un cas comme
dans l'autre, on laisse les tiges florales se développer, on les
tuteure au besoin et on excite même la vigueur des plantes
en leur donnant quelques doses d'engrais liquide.
A la fin de septembre ou au commencement d'octobre, on
rentre les plantes dans une serre froide bien éclairée et on
arrose fortement pour commencer. On maintient, par la
suite, une température de 8 à 10", en chauffant modérément
ou en donnant de l'air, selon la température extérieure. Ku
tenant les piaules bien arrosées et en leur administrant
encore un peu d'engrais liquide, on obtient une floraison
abondante, qui se prolonge jusqu'au commencement du
printemps suivant.
l'ig. 95. — Boutures d'Œillet.
Potur la culture en pots des Œillets, on emploie, de pré-
férence, un compost formé de :
Deux parties 'I'' bon ni' terre fraîche siliceuse ou de vieil b'
terre de gazon (le fameux loam de- Anglais) fibreux et. con-
easséà la main, mais pas trop finement.
lue partie 'I'' bon terreau de feuilles on d iches a
défaut.
l'n peu de sable grossier, de rivière -i possible.
Ce compost devra être préparé un certain temps a 1 a-
vance pour qu'il suit bien homogène.
Çdi ngrais liquide, on pourra emploj er de la vidange
forœment dilue'', du fumier de ferme bien lait, de la Bente
de poule ou d.' pig< eti , de la bouse de vache, ou encore
I engrais chimique dont voici une formule ili à employer
a raison de 1 grammes par litre d'eau.
Superphosphate de chaux 40 pour cent.
Sulfate d'ammoniaque 30 —
Chlorure de potassium 20 —
Sulfate de chaux 10 —
Voici, en outre, une seconde formule d'engrais donnée
par M. Yiviand-Morel.
Nitrate de potasse Mû gr.
Superphosphate d'os 500 —
Sulfate de magnésie 100 —
Eau 500 litres.
Pour la petit'' culture, l'engrais Jean nel est in'- conve
nable.
Les Œillets cultivés en pots, sous châssis ou en serre,
'■I en particulier les Œ. remontants, sont plus exposés que
les autres aux ravages des insectes et en particulier des
l'hrips et surtout des Pucerons. Les seringages au jus de
tabac dilué au dixième ou les fumigations, ainsi que les
vaporisations de ce même insecticide, sont les meilleurs
moyens de destruction. Il faut appliquer ces remèdes sans
retard, chaque fois qu'on constate la présence de ces
insectes, mais surtout quand les plantes sont jeunes et
cela même, plutôt préventivement, car, une fois envahies,
les plantes sont \ ite endommagées et hors d'état de taire de
belles potées.
S. MOTTET.
Le point essentiel dans cette culture en vue de la floraison
hivernale est d'obtenir, à la fin d'octobre, des plantes bien
garnies de vigoureuses tiges florales et ayant des boutons
d'autant moins avancés que la floraison devra s'effectuer
plus tard.
C'est surtout par les pincements qu'on règle cette époque
de floraison, car l'Œillet remontant et ses sous-variétés ont
besoin d'être pinces, même plusieurs fois, pour les taire
ramifier du pied. Cependant, il y a là une question de dates
qu'il n'est pas possible d'indiquer d'une façon précise, car,
d'une part, h' mode île végétation varie selon les variétés, et.
de l'autre, l'époque à laquelle on désire obtenir les plantes
en fleurs varie aussi selon les circonstances. Le nombre des
pincements varie de même selon l'âge des piaules.
Deux ou trois pincements suffisent généralement. Le
premier se fait lorsque les jeunes plantes commencent à
s'allonger sur une tige simple; le deuxième, lorsque les
ramifications qui résultent de ce premier pincement se
ramifient à leur tour, et le troisième, si toutefois on le pra-
tique, ne doit pas être effectué après la mi-août; plus tard,
les plantes n'auraient plus le lemps de dé\ elopper leurs tige-
florales ou ne parviendraient pas à fleurir.
Pour cette culture en vue de la floraison hivernale, on
n'emploie exclusivement que des jeunes plantes à leur
première floraison, comme aussi, du reste, pour la culture
en pleinte terre des autres races, car les plantes jeunes sont
bien plus trapues, mieux faites, plus vigoureuses et, par suite,
bien plus florifère-.
CULTURES MÉRIDIONALES
Culture des plantes propres à la Parfumerie
(Suite (2))
Tubéreuse. — Pour la culture de la Tubéreuse, il faut
un terrain sec. car. dan- les s,,ls humides, la pourriture
gagne facilement le- variétés à fleurs doubles.
Le terrain étant choisi, il faut le défoncer et le fumer
copieusement. La plantation a lieu en mars-avril, en rangs
espacés de 0";ill les un- de- autre- et à 0™10 "il IPIÔslir les
ia ngs .
s il est possible, il fautirriger mi arroser une toi- ou deux
par, semaine suivant le temps, mais les arrosages doivent
ne plutôt modérés qui' copieux.
En juillet-août, a lieu la récolte. Pendant la cueillette,
qui se fait deux ou trois lois par semaine, il faut éviter de
' asser les hampes florales, aussi les Heurs sont-elles déta-
chées délicatement une à une
Le prix de vente des fleurs esl de 1 fr. à 1 Ir. 25 le kilog;
il paraîtrait qu'il y a une dizaine d'années, le kilog se ven-
dait jusqu'à 5 fr.
(1) Lis engrais en horticulture, par Joulie et Desbordes.
(2) Le Jardin, 1898, page 205.
-■>--)•■>
LE JARDIN
Il arrive quelquefois que la prodm Son 'les Beurs de I ubé-
reuse dépasse la quantité utilisée par tes usines: il n'y a
plus alors '|u a les expédier à Paris pour la confo des
bouquets.
Apres [a récolte, les hampes florales et les feuilles sont
complètement rasées, et la terre esl alors binée el san lée.
En prévision d'un hiver rigoureux, dès le mois de
nn\ embre, les bulbes sonl recouverts aveedes feuilles sèches,
de la paille, des chiffons, etc.'; souvent aussi, les cultiva-
teurs les arrachent pour les conserver à l'abri dans un cel-
lier ou dans une cave.
Au printemps, quand les froids ne sonl plus à cri i mire,
les abris sont enlevés él l'on donne une bonne fumure
enfouie aussitôl
Tous les trois ans, les plantations de Tubéreuses sont
entièrement renouvelées. A l'automne, tons les bulbes on!
arrachés et, dans le courant de l'hiver, on procède au triage
ou plutôt à la séparation des cayeux des pieds mères. Ces
cayeux s,. ni mis en pépinière, aux premiers beaux jours.
en terre fumée et ameublie. Au bout de trois ans, ils sont
de grosseur suffisante pour pouvoir être mis en place, en
remplacement des anciens bulbes qui sont alors jetés.
Ces nouveaux bulbes donnent une récolte l'année de leur
plantation.
La variété cultivée est la Tubéreuse .simple.
Réséda.— Le Réséda cultivé pour la parfumerie est
moins gros que le Réséda Machet, mais les fleurs contien-
nent plus d'essences volatiles qu ■ demie]- ; c'est [pourtant
une forme du R. Mur!, ri.
I.e semis a lieu à la volée en planches et l'époque la plus
convenable est le mois île mars.
Un point important à observer, c'esl de semer aussi clair
que possible, ce qui évite d'éclaircir ensuite les jeunes plantes.
Dès que les pieds de Réséda --oui. suffisamment forts,
l'arrosage fait place à l'irrigation; aussi, est-ce pour cela
que les cultivateurs tout les sentiers plus élevés que les
planches; ces dernières communiquenl cuire elles trois par
trois.
De temps en temps, des binages permettent d'ameublir
la terre tout en enlevant les herbes salissantes.
La récolte a lieu dans le courant de mai : les (leurs seules
sont cueillies, c'est-à-dire que la hampe florale est détachée
de sa base juste au-dessous du premier verticille de fie us.
I.e rendement étant peu élevé, point n'esl besoin de main
il o m re pour la récolte.
Le prix de vente actuel varie entre 1 Ir. 25 e"t 1 h. 50ié
kilog. Il v a quelques années, ce prix êtail 'le 2 tram - et
2 I r. 50. '
La récolte laite, les pieds sont arrachés et u nlture
potagère succède généralemenl au Réséda.
Jonquille. — La Jonquille, Narcisse-Jonquille ou Jon-
quille à bouquets se piaule en septembi i sol bien fumé
et ameubli, à la distance de 0B30 entre les lignes et 0ra40
entre les pieds.
Cette Jonquille, délicieusement parfumée, est d'un beau
jaune d'or. Plantée en septembre, cette charmante plante
fleurit en avril. La fleur est seulement employée en parfu-
merie, aussi es! elle coupée le plus près possible du calice.
Le prix de vente esl de 1 Ir. r>n le kilog.
La multiplication a lieu par éclats debulbilles ou < ineu-
Ics. comme les appellent les cultivateurs; tous les quatre
mi cinq ans. il est nécessaire de renouveler la plantation.
En examinant des champs de Jonquille, l'on est surpris
oirque les plus belles viennent en lieux sei - el ni oi
enl aucun arrosage, au cours de leur végétation.
Ces plantations en sols secs ont pour ellel de prévenir la
pourriture ou graisse qui. dans les terrains humides, atta-
que tous les ognons en général.
Cassie. - La Cassie (Acacia Farnesiana) esf un
arbrisseau île lm.VI à 2 mètres, le haut: ses Heurs sont globu
leuses, portées sur un pédoncule court.
In sol légeT et une exposition abritée conviennent le
mieux a cet arbuste. Quelquefois, dans les hivers rigou-
reux, les pieds de Cassie gèlent, aussi est-il prudent de les
butter ton- les ans ;i i entrée de la saison froide;
La plantation se laii en sol bien défoncé et fumé, en
mars-avril, a lm50 en tous sens. Les jeunes plantes corn
mencent à fleurir l'année d'après. La récolte a lieu en sep-
tembre-octobre. I.e prix de vente au kilog. est actuellement
de I ir. on a 2 francs : autrefois, ce prix a atteint :i et 1 fr.
En novembre, a lieu le buttage. Au printemps, avant le
départ delà végétation, les pieds sont débmttés, tailles et le
terrain est laboure.
La taille consiste à enlever simplement le bois mcrl :
certaines personnes donnent en outre à leurs plantes, une
forme arrondie pour faciliter la circulation cuire les rangs.
La taille achevée; il n'y a plus qu'à labourer.
l'ne plantation île (assie peut durer de lô à 20 ans dans
un lieu abrité.
Oranger. —L'Oranger fournit l'essence de Heurs il < Iran
ger, généralement nommée eau de fleurs d'Oranger; en
outre, avec les feuilles et les jeunes pousses, la parfumerie
fabrique u ssence.qui n'a pas les qualités de la première
et esi désignée dans le commerce sous le nom d'eau de
feuilles ,i i iranger.
Les fleurs sont cueillies sur les Orangers a fruit non
comestibles bu orangés amères. La récolte a lion en avril
et mai. La main-d'œuvre se paie 1 Ir. 50 et 2 francs la
journée de femme : certains cultivateurs patent à raison de
0 fr. 20 le kilog.
Le kilog. de Heurs était pavé' autrefois par les parfume-
ries 1 fr. 50 et 2 francs, mais ,-es prix ont notablement
diminué et ils ne sont plus que de 1 franc el 1 fr. 25. Un
Oranger donne, annuellement, un rendement de 10 à 12 ki-
logs de fleurs.
La taille suif la réelle; les branches et les feuilles en
provenant sont encore expédiées aux usines pour être trai-
tées.
L'Oranger exige, pour avoir une bonne végétation, Un
lieu abrité et un sol profond, substantiel et perméable; en
été, il faut irriger souvent .
Le sol doit être labouré de lionne heure, en janvier géné-
ralement et, aussitôt après la taille, pour être bien ameubli.
Les labours île printemps doivent incorporer au sol du
fumier décomposé et deux pour entretenir, tout l'été, une
végétation luxuriante; les arrosages se font à l'engrais
liquide.
(,1 suicre) J. GUILLON.
Les Produits de Culture forcée aux Halles
Il est entré ail pavillon n° 6 des halles centrales environ
2.800 kilos de raisins pendant cette première moitié du
mois (lejuillet.
Le raisin Frarikenthal, Je 1 à 6 fr. 50 le kilog; le raisin
Foster's seedling, de 5 à 10 francs; le Chasse/as, de 7 a
12 francs: les autres raisins a des prix irréguliers.
La pêche hâtive Amsden île plein air de Montreuil a fait
son apparition sur le carreau; aussi seules les pêches for-
cées dont le noyau n'est pas adhérent obtiennent-elles un
prix satisfaisant variant de 1 à ô francs pour les beaux
fruits.
Le 16 juillet, une assez belle pêche Galande, du poids
de 250 grammes.
Les brugnoi.s de bonne grosseur, de 1 à 4 francs.
J. M. BI ISSON.
LE JARDIN
•2-23
CAUSERIES SDK LE BRESIL
SUR LA CHAINE DES ORGUES
(Serra dos Orgùos.)
Par une de ces splendides matinées brésiliennes où le soleil
d'automne verse ses rayons d'or et se mêle au parfum des
(leurs pour en augmenter les attraits; nous résolûmes,
Ed. V*** et moi, de taire une excursion sur la Serra dos
Orgàos.
Grave entreprise pour des Européens, et qui nécessitait
tout au moins quelques sérieuses réflexions (à faire sourire
plus d'un coureur des bois), mais qui, pour nous, exigeait
des préparatifs prenant tout le caractère d'une petite expé-
dition.
Vivres, armes, appareils photographiques, jumelles, bous
Mile, pharmacie, sabres d'abatis à la ceinture, couvertures
de campement, etc. il faut tout calculer et ce n est pas une
petite affaire, je vous assure, car nous étions bien décidés à
ne pas prendre de guide et à franchir à pied quelques cen-
taines de kilomètres en pays de montagnes, à travers les
Mato-tirgems, histoire de nous dégourdir les jambes et de
faire connaissance avec les paysages environnants.
Nous traversons le joli village de'Cascatingha, dont la
fabrique de tissus de coton est une merveille du genre : puis,
Stahipava, tout de cultures, et nous arrivons à Pedro-do-Rio,
où nous décidons d'abandonner la route pour entrer dans les
montagnes en suivant une picada, c'est-à-dire un étroit
sentier qui monte, tracé par les muletiers des importantes
fasendas (2), transportant les produits de leurs cultures dans
les centres habités.
Il est deux heures de l'après-midi, notre marche s'effec-
tue à raison de cinq kilomètres à l'heure dans une succes-
sion île vallées et de vallons échelonnés qui se déroulent
continuellement sous nos yeux. De loin en loin, des cases de
nègres élevées près des clairs ruisseaux s'offrent à nos regards ;
elles sont construites sur de petites tertres et perdues sous
des massifs de Bananiers, tels des nids d'oiseaux craintifs
fuyant la cohue des cités.
Les vallées dont je parle sont généralement très fertiles ;
elles dépendent, pour la plupart, des grandes fasendas dont
les propriétaires acceptent les charges envers le gouverne-
ment. Dans quelques-unes, les fa^endeiros font cultiver le
Café, le Mais, la Canne à sucre, les Haricots, les Pommes
de terre, les Patates douces, etc.. Mais combien restent
sans cultures!
Nous admirons surtout les Cafés et les Maïs, dont le bon
entretien et la vigueur sont remarquables et promettent une
magnifique récolte.
11 nous est pénible de penser que, dans un pays aussi fer-
tile, où le soleil et l'eau ne manquent pas, les habitants
sont encore réduits à faire venir de l'étranger la plupart
des fourrages nécessaires à l'écurie!
Que de fécondes et larges vallées au fond desquelles cou-
lent de jolies rivières grossies dans leur cours par une mul-
titude de petits ruisseaux descendant en murmurant gaie-
ment des collines qui les bornent. Ces endroits magnifiques
dorment encore, plongés dans le silence des grands calmes
que parfois trouble la voix des tempêtes; longtemps, ils
attendront encore, sous la puissante ramure de leurs arbres
séculaires, que les pionniers de la civilisation viennent
mettre un terme à leur repos et demander à la terre, le
grain qui devra nourrir leurs enfants '
Tout en devisant ainsi, nous avançons en gravissant sans
(\)Le Jardin, 1897 pages 261, 278, 302, 314, 328, 346 et 362, 1898;
pages 15 et 206.
(2) Immenses propriétés isolées dans les forêts.
cesse. Du reste, le spectacle change a chaque pas; il j a
toujours une nouvelle surprise, un intérêt de curiosité qui
fait trouver le temps court : ici, c'esl tin impénétrable ta il
lis de plantes épineuses, de touffes de Bambous de plus de
\ ingt-cinq mètres de haut, des végétaux herbacés et ligneux
entrelaçant leurs branches, formant d'infranchissables bar-
rières. Il est très dangereux de s'aventurer dans ces épais
fourrés, car, outre qu'ils sont infestés de serpents, on risque
fort de rouler dans d'énormes trous recouverts < le broussai lie ; ;
de plus, le sol est humide et cède par endroits sous les pas;
on enfonce souvent jusqu'aux genoux dans la tourbe qui
parfois, ne lâche plus sa victime.
Là nous entrons dans une étroite gorge laissant a peine
passage pour une personne, les montagnes semblent s'être
re serrées comme pour nous écraser; d'énormes blocs sur-
plombent le sentier et sont comme en suspension au-dessus
de nos tètes. Tout-à-coup, l'aspect change : d'un côté, c'est
bien toujours la masse rocheuse dressant son flanc à pic,
mais, de l'autre, c'est un précipice insondable du fond du-
quel monte le bruit d'un impétueux torrent.
L'n des phénomènes les plus curieux que j'ai observé est
le suivant : de gros nuages blancs (luttent souvent sur les
versants des montagnes et les coupent de telle sorte qu'on
ne voit que leur base et leurs cimes qui, elles, semblent
suspendues dans les airs, le milieu disparaissant derrière
les nuages figurant l'horizon. Si vous suivez un chemin
tournant et si le vent déplace ces nuages, il s'opère alors un
effet d'optique très bizarre, ce sont les cimes qui semblent se
déplacer et flotter sur les nues, emportant avec elles l'étrange
végétation dont elles sont recouvertes.
Souvent aussi, il pleut à la base des montagnes peu éloi-
gnées de vous, on voit l'eau ruisseler à leurs pieds sous
1 ombre épaisse des nuages qui les inondent, tandis que le
soleil fait, au-dessus, resplendir leurs pics qui semblent
s'élancer dans l'azur.
R. LOUZIER.
•21 mai 1898.
(A suivre.)
Populus angulata
Ait. var.
cordata
Le but de ces quelques lignes est de faire connaître l'une
des plus intéressantes \ ariétés du genre Populus. le P. angu-
lata cordaïa.
Pourquoi ce bel arbre se rencontre t-il si rarement dans
nos parcs et jardins"? Cela tient-il à la fausse dénomination
sous laquelleil figure sur les catalogues des pépiniéristes (1)'.'
Le Populus angulata var. cordata est. il n'y a aucun
doute, une forme du P. angulata comme le dit, du reste.
M. Alfred Wesmael. dans son intéressante monographie du
genre Peuplier.
Cette variété diffère du /'. angulata par les nervures de
ses feuilles qui sont généralement vertes — on sait que
celles du P. angulatasont roug«s — et surtout par sa très
grande rusticité. Le P. angulata, vu sa sensibilité aux
grands froids, surtout pendant sa jeunesse, ne convient
nullement pour les pays froids ou. du reste, il est peu cultive
pour cette raison.
Sa variété P. a. cordata, par contre, résiste aux plus
grands fjoidsetle terrible hiver de 1879-80 ne l'a nullement
affecté; elle pourra donc, dans les contrées où le P. angulata
(1) Nous l'avons cultivé pendant longtemps sous le nom de
P. cordata, dénomination que nous avons rejetée afin d'éviter
la confusion, /'. cordata Hort. étant synonyme du P. tremu-
s Mich. (P. grwca Willd.)D'un autre côte, on aurait aussi
pu confondre avec P. cordifolixi Burgsd. qui est synonyme
: i P. heterophylla L.
22 i
LE JARDIN
ne peut résister, remplacer très avantageusement ce dernier.
Les collections dendrologiq'ues de l'Établissement Simon-
Louis frères, à Plantiè'res-les-Metz, possèdent un Popultis
angulata cordata que nous présumons âgé d'environ
HO ans; il a les dimensions suivantes : hauteur 20 mètres
environ ; circonférence à 1 mètre du sol, 2 mètres ; circon-
férence près du sol, 3 mètres.
Cet exemplaire est femelle et est surtout remarquable par
l'abondance de coton qui entoure la graine.
Nous n'avons remarqué sur aucun autre Peuplier autant
decoton et, quand ce dernier tombe, il forme sut le_sol
eomme nu tapis de neige.
En somme, nous ne saurions trop recommander cette
intéressante variété que nous considérons comme lune
des plus belles du genre.
Comme ses congénères, le Populus angulata cordata est
peu exigent sous le rapport de la nature du terrain, mais il
préfère les sols frais et humides.
11 ,i produit une sous- variété nommée P. angulata cordata
robusta, que l'Établissement Simon-Louis frères livrera au
eommercecette année et qui diffère de sa mère par sa «trois-
sance extrêmement rapide.
Ce sera, à notre avis, le plus vigoureux des Peupliers,
remarquable aussi par la grandeur et l'ampleur de son
feuillage.
Cette sous-variété nous semble être un métisde Populus
angulata cordata et de Populus Eugènci 1 1 1, ces deux
arbres se trouvant placés non loin l'un de l'autre dans les
collections de Plantières.
.KU IX.
A propos de Violettes jaunes
L'article de M. P. Hariot sur les Violettes jaunes, paru
dans Le Jardin (2), nous a beaucoup intéressés, et les ama-
teurs du genre Viola regretteront avec nous que la plupart
des espèces décrites ou citées ne leur soient connues que
par des échantillons d'herbiers, car la coloration jaune est
ici un attrait déplus par sa singularité même.
Le Viola odorata var. sulfurea a eu. à ce titre, un succès
mérité cette année dernière, dû, c'est certain, à soi, coloris
jaune chamois, jusqu'alors inconnu dans le groupe des
Violettes des 1 saisons. Un point qui a son intérêt à divers
titres, sera de savoir si cette teinte particulière se repro-
duira par semis, ou si même on n'obtiendra pas nue fleur
plus grande et d'un jaune plus franc. La plante donne des
graines abondamment, et nous serons fixés d'ici peu à ce
sujet, car nous en possédons de nombreux plants de semis.
Antérieurement, une espèce à fleurs jaune d'or, le Viola
pubcsccns reçue par nos prédécesseurs, en 1893, d'un corres-
pondant américain, avait retenu notre attention lors de sa
réception.
A proposde cette espèce distincte, nous ignorons si le moyen
que nous employâmes alors pour propager celte espèce est
connu ; voici comment nous avons procédé. Il importe de
dire, au préalable, que le Viola /mbescens est fhizoniateux
et que le rhizome porte des racines Eàseiculées. Sous nous
et ions aperçus que. pendant le I rajet, quelques racines cassées
avaient formé, au sommet de la section, un bourrelet. Ces
débris de racines furent mis en terre, et des bourgeons ne
tardèrent pas à sortir, nous donnant ainsi autant de sujets
que de portions de racines stratifiées.
Ce procédé, que nous employons du reste encore mainte-
(1) Le Populus Eugenei est un Peuplier a croissance très
rapide (présumé hybride de P. monililera Ait. X P-Jasligiata
Desf.), obtenu par l'établissement Simon-Louis frères, qui en
possède un exemplaire âgé de tii ans, ayant 6"ô0 rie circonfé-
rence à 1 mètre du sol et plus de 9 mètres près de terre.
(2) Le Jardin, 1898, nage 200.
nant, méritait à notre avis d'être signalé. D'autre part,
l'espèce se reproduit parfaitement et identiquement de semis.
En 1893, à notre connaissance du moins et aussi à celle de
quelques personnes consultées, le V. pubescens était sinon
inconnu dans les cultures françaises, du moins fort rare, et
il avait fait l'admiration des visiteurs, au moment de sa
floraison, par sa teinte franchement jaune qui le différenciait
des autres Violettes. Sa diffusion fut assez rapide.
Depuis, en 1896, il nous est parvenu, toujours de l'Ame
rique du Nord, quelques pieds à peu près desséchés d'une
autre Violette curieuse, citée dans l'article de M. P. Ha-
riot. avec cette simple indication: Violette crème En 1X97.
le- quelques pieds qui avaient poussé ont fourni une végé-
tation vigoureuse et se sont couverts de fleurs d'une belle
grandeur, non pas crème, mais jaune soufre. Cette Violette
a été présentée par nos soins au Comité de floriculture de la
Société nationale d'horticulture de France, le 9 juin dernier,
afin d'en connaître la vraie dénomination, mais, aucun de
nos collègues du Comité ne put la déterminer. Notre ami
Gérôme, professeur île floriculture à l'École nationale
d horticulture de Versailles, à qui un échantillon avait été
envoyé, nous a fait savoir le véritable état civil de cette
Violette crème. Notre plante n'est autre chose que le
1'. striata Ait. nom qui lui convient toutefois moins bien
que celui de V. ochroleuca Schw., sous lequel elle a été
aussi décrite. Cette dernière appellation possède l'avantage
de rendre beaucoup mieux l'idée de coloration.
Nous sommes donc en possession de cette dernière espèce,
vieille connaissance des anciens jardins, il est vrai, que
nous n'avons jamais vue dans les collections. Son mérite
réside dans la grande vigueur des touffes, sa floribondité,
l'époque à laquelle elle montre ses fleurs (mai-juin) et enfin
l'aptitude spéciale qu'elle possède de croître facilement dans
les endroits ombragés. En bordures de massifs ou en tapis
sous bois, elle sera très décorative. Comme le V. pubescens.
le V. striata n'a aucune odeur; sa multiplication est asse/
lente et difficile et ne peut s'opérer que par la division ou
par le semis.
C'A YEUX et LE CLERC,
BIBLIOGRAPHIE
I„e Vignoble champenois et l'invasion phylloxérique,
par L. Bonnet. — En livraisons à 0 fr. 30. — L'ouvrage com-
plet sera vendu 10 francs. — Les souscriptions ou abonnements
sont reçus aux bureaux du Jardin et chez M. L. Bonnet,
viticulteur à Murigny, près Reims (Marne).
Nous avons reçu, dernièrement, les 3', 4° et 5' livrai-
sons de cette intéressante publication dont nous avons
déjà parlé à diverses reprises.
Les deux livraisons 3 et 4 sont exclusivement consacrées
à la plantation des boutures et à leur déplantation une fois
enracinées. C'est assez dire avec combien de détails sont
exposées ces deux opérations, rendues plus claires encore
par les 21 gravures très soignées accompagnant le texte. La
S" livraison comprend le commencement de l'étude sur le
grell'age.
Dictionnaire d'horticulture, par D. Bois.
Les livraisons 28 et 29 qui viennent de paraitre vont de
Nidularium à Pêcher et contiennent, entre autres inté-
ressants articles, ceux consacrés aux Nymphcea, Opuntia.,
Pœonia, Passiflora, Pécher, etc..
Traité des arbres et arbrisseaux, par P, Mouillefert.
La 37" livraison de cet important traité comprend la suite
et la fin des Pins, les Araucarias, les Cyprès, les Chamce-
cyparis, les Thuya, Biota, Juniperns, etc.
Influence du sujet sur le greffon, par L. Daniel. — Mémoire
extrait du Congrès horticole de 18!)8.
Dans cette brochure, M. L. Daniel rend compte de di-
verses expériences fort intéressantes qu'il a entreprises
pour étudier l'influence du sujet sur le greffon, notamment
dans la greffe de l'Aubergine sur la Tomate, du Chou sur
l'Alliaire, du Chou sur le Navet, de VHelia.nth.us lœtiflorus
sur VHeliauthus annuuset sur V H elianthus tuberosus, etc.
LE JARDIN
22?
LE JARDIN. - N° 275. - 5 AOUT 1898.
CHRONIQUE
La faim, dit-on, fait sortir le loup du bois! Elle rend
aussi l'homme industrieux et lui fait trouver des aliments là
où l'on n'en aurait pas soupçonnés. C est ceque nous mon! re
une fois de plus, le Kew Bulletin. Les indigènes du Zùlu-
land. dans une périodede famine qni a désolé le pays l'an
dernier, mit fait usage de e7 végétaux alimentaires dont
32 ne paraissaient pas avoir été utilisés dans ce buf essen
tiellement utile, jusqu'à ce jour. < >n trouve, dans la liste
dressée à Kew, les plantes les plus dissemblables, des
Strtjchnos, des Hypoxis, des Lantana, des Seilles, des
' tp/rioglossum, des Aloès, des Celosia, etc., et, à coté d'elles,
le vulgaire Laiteron el la Morelle noire. < ,js 37 plantes
appartiennent à 23 familles différentes et à une trentaine
degenres,dont 3 ne sont pas représentées dans la Bore euro-
péenne, celle dess Loganiacées, des Olacinées et des Corn-
mélinacées.
*
l'n physiologiste, M. Corbett, vient défaire d'intéres
santés expériences sur les boutures de Pommes de terre. Les
tiges, coupées à environ (t'"12ile leur sommet, s'enracinent
très facilement et donnent des tubercules qui naissent à la
surface des sections, en même temps que les racines, ou bien
à l'aisselle des feuilles. Ce dernier cas est le pins fréquent.
I .es tubercules une fois arrivés à maturité, racines et tiges
dépérissent ; quant à eux, ils présentent toutes les propriétés
ils tubercules normaux. Malheureusement, ils ne sont
réellement que .les diminutifs de tubercules et leur utilisa-
tion ne vaut pas qu'un s'attache à leur production. La bon
ture des l'ouïmes de terre non est pas moins intéressante
an point de vue de la théorie.
Tous ceux qni s'occupent de botanique savent quels sont
les immenses services que peut rendre un herbier. Linné,
le grand législateur des sciences naturelles, n'a-t-il pas dit
qu'un herbier était préférable à la meilleure des figures"'
Et il avait mille fois raison. Sait-on quel est le premier
botaniste qui a confectionné un herbier"? Ce serait l'anglais
Falconer, dont l'herbier date de lô2:i ; puis Aldrovandi réu-
nit 5.000 espèces ; Césalpin, en 1ôti3, qui a laissé son nom
au genre Cesalpinia, revit encore avec son herbier qui
existe de nus jours au Muséum de Florence.
D'intéressantes observations ont été faites au Mexique
par un élève du Muséum, M. Seurat. Elles ont trait à la
pollinisation des Cactées. Dans les Opuntia, les ëtamines
sont facilement excitables el très mobiles; les Heurs res
tent longtemps épanouies el c'est sous l'influence des insec
tes. des abeilles particulièrement, que les étamines excitées
se rabattent sur le style. Dans les Cercns, les choses s,.
passent tout autrement. Les fleurs sont fugaces, se ferment
12 heures au plus après leur épanouissement el paraissenl
alors llétries. La fermeture des pétales rejette mécanique-
ment les ëtamines vers le centre de la Heur, et le dépôt de
pollen sur le stigmate en est la conséquence. Dans le cas
des CereiiSj la fécondation par transport de pollen, opéré
par des insectes, n'existe pas ou bien n'a lieu que tout à fait
incidemment.
Les oi.-caux. comme les humain.-, sont susceptibles d'ac-
quérir de mauvaises habitudes. C'est ainsi qu'en certaines
régions, les moineaux se sont ingéniés à déchirer les fleurs
des Crocus, à le- mettre en pièces, même avant leur Complet
épanouissement. Dans d'autres localités voisines, les Sa-
f ni us sont, e plètement épargnés. Ils ont trouvé, dans
le premier cas, que les Heurs de Crocus renfermaient
une matière agréable, qu'ils n'ont pas encore remarquée ail-
leurs. Il serait intéressant de voir si cette nouvelle habi-
tude locale devient générale et si tous les moineaux man-
gent les fleurs île Crocus.
\u lendemain des fête de Michelet, il n'esl pas sans
intérêt — en tout cas il est d'actualité, — de signaler le
Cèdre de la Haute Forêt. C'est presque dans nu faubourg
de Xantes, que le plus philosophe des historiens de notre
époque était allé, accablé de tristesse, chercher la paix du
eieuret le calme de l'esprit, au lendemain du coup d'Etat
de Décembre. Dans |e petit domaine du sage, existait un
superbe Cyprès, à l'ombre duquel cuit été pensées quelques
pages de 1 Oiseau. Hélas, l'arbre historique est frappé mor-
tellement ; il n'est plus que du bois mort qui va être tran
formé en support de kiosque aérien. Michelet avait le pres-
sentiment de ce qui devail arriver quand il disait : « Mon
Cèd î-e vit-il"? Je ne sais. Les architectes ont la haine des
arbresen ce temps. » Que dirait-il maintenant, s'il voyait
les hécatombes d arbres auxquelles 'les architectes barbares
se 1 ivrent de tous côtés '.'
*
* *
On a indiqué bien des procédés de destruction du ver
gris de la Vigne et les résultats n'ont pas souvent répondu
aux expériences. Il parait, cependant, que les remèdes sui-
vants sont infaillibles. On enfouil des chiffons gras imbibés
de pétrole, qui ont en même temps le grand avantage de
détruire le ver blanc On allume le s,,ir des feux de paille.
auxquels viennent se brûler les papillons. Mais il parait
que le meilleur des destructeurs es| le crapaud. I n seul de
ces peu gracieux batraciens, avale, par nuit, de su à 100
vers gris. Le crapaud vit en moyenne de vingt à trenteans.
Un petit calcul permet de s'imaginer quelle énorme quantité
d'ennemis il est capable de supprimer. Il serait donc prati-
que d'introduire des crapauds dans les Vignes, de disposer
des abris et îles fossés pour favoriser leur reproduction el de
nourrir, pendant quelque temps, les jeunes têtards qui, sans
cela, se mangeraient entre eux.
*
* *
Aimez"-vous les Haricots? Si oui, n'allez pas au Klon-
dvke. En ce singulier pays, où l'on meurt de misère et de
faim à-côté d'un las d'or, sur un s..| qui contient 120 gram
mes d'or par mètre cube de terre, il ne fait pas bon man-
uel .les Haricots. La portion de cet intéressant légume, ne
vaut pas moins d'un dollar, suit cinq trains. Un repas
complet, dans le grand restaurant de Dawson-City, ne peut
guère se faire à moins d'une demi once de poudre d'or. Il
est \ rai qu'on gagne communément deux cents francs par
jour. Et dire qu'on s,, plaint de la cherté' des vivres et du
prix élevé du pain !
L'Heucherasangiiinea a fait sensation lors de son appa-
rition et. de fait, il est à peu près impossible de r trer
dans le règne végétal, un plus beau coloris rouge. I roi ë
avec le Tiarclla purpurea, il a donné naissance à nn<- jolie
plante, rustique, très ornementale par ses feuilles qui sont
luisantes, rouge-bronzé pendant leur développement I ne
seule touffe peut donner jusqu'à U> hampes couvertes de
Ces dernières ont le calice rose carminé clair à
p.. in les plus foncées ; les pétales sont petits, blanchâtres : i...
ëtamines rouges sont inclus,... Quel nom lui donner"? Faut
il en faire un Tiarclheuchera ou un Heuchcradarella '
Ca m'est égal.
P I1ARIOT.
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Légion d'honneur. —A l'occasion de l'inauguration
des prisons de Fresnes-les-Rungis, le 19 juillet, la croix de
chevalier de la Légion d'honneur a été remise à M. l'aul
Vincey, ingénieur-agronome, professeur d'agriculture de
la Seine.
Mérite agricole. - A l'occasion île la distribution des
récompenses de l'Union française de la jeunesse, le 2-1 juil-
let, la décoration 'le chevalier du Mérite agricole a été
remise à :
MM. Gourlot (Alphonse), administrateur du journal Le
Jardin, professeur d'horticulture à l'Union française de la
jeunesse.
Morgan D (Armand-< yr-Marie), professeur de chimie
agricole à l'Union française de la jeunesse.
Par décret en date du 25 juillet, ont été promus dans
l'ordre du Mérite agricole .
MM.
1" Au grade d'officier.
Berdin (Henri-Alexandre s sous-chef de bureau au Mi-
nistère de l'Agriculture.
Bernard (Adrien), directeur du laboratoire agronomique
de Cluny (Saône-et-Loire).
Couston (Pierre), horticulteur à Marseille, président de
l'Union horticole des Bouches-du-Rhone.
Degrully (Jean), professeur à l'Ecole nationale d'agri-
culture de Montpellier.
Dela\ ier (Eugène), horticulteur-fleuriste à Paris.
Deloncle (Charles), directeur du journal l'Agriculture
\ ouvelle.
Gitton (Thomas-Jacques), professeur d'arboriculture de
la ville d'i irléans.
Henry (Louis-Armand), chef de culture au Muséum et
professeur a l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles.
Lecointe (Amédé), pépiniériste à Louveciennes.
Leroy (Isidore), horticulteur à Armainvilliers.
Porte (Arthur-François), directeur du Jardin d'Acclima-
tation du Bois de Boulogne.
Ringelmann (Maximilien j, professeur à l'Institut national
agronomique.
"s au. lard (François), sous-chef de bureau au Ministère de
l'Agriculture.
Treyve (François), horticulteur à Moulins.
Tore (Asciscle-François-Pierre). commis au Ministère de
l'Agriculture.
MM.
2° Au grade de chevalier
Ala/ard, commis au Ministère de l'Agriculture.
André (François, Pascal, Aimé), vice-président de la So-
ciété d'horticulture de Saint-Lô.
Belin (Auguste), horticulteur à Beaune.
Bknard (Paul), commis auxilliaire au Minitsère de l'Agri-
culture.
Bercer (Emile-Joseph), jardinier-tleuriste à Bourg.
Berteaux (Alphonse) , jardinier-maraicher-lleuriste à
Dôle.
Blanchard (Théodore-Thomas), directeur de l'école de
grelïage du Pallet.
Boizat Etienne), secrétaire général de la Société d'horti-
culture de Vichy-Gusset.
Boudei (Désir), horticulteur à Angoulème.
BotîSsARn (Paul-Emile), grainetier à Chartres.
Bouteilly (Alexandre-Henri), horticulteur a Nice.
Boi ii'eai (Jean), pépiniériste à Nice.
Brosserok (Justin-Isidore), secrétaire de la Société d'hor-
ticulture de Chartres.
Busigny (Edouard-Victor), architecte-paysagiste à Paris.
Carre (Louis-Antoine), horticulteur à Saint-Julien près
Troyes.
i assarini, professeur départemental d'agriculture de la
-arthte.
l i \rpi Louis-Joseph), président de la Société d'horti-
i ulture et de viticulture d'Epinal.
nverset (Charles), horticulteur à Baume-les-Dames.
Couturier (Emile), horticulteur à Chatou.
Darcq (Ferdinand), jardinier de la ville de Provins.
Delarvje (Félix-Alexandre,, horticulteur a Ste-Adresse.
Delhomme (Jean), jardinier à Autun.
Denis (Charles), pépiniériste à Angers.
Detriché (Charles), arboriculteur â Angers.
Diard (.Joseph), jardinier chef du Jardin des Plantes de
Nantes.
Doci.KANs (Maxime-Ernest), industriel à Cliehy.
Dctey-Harispe (Adrien-Marie), directeur du journal
l'Agriculture Moderne.
Famechon (Georges-Pierre), rédacteur au Ministère de
l'Agriculture.
F'ontaine (Amand-Joseph-Marie), commis au Ministère de
l'Agriculture.
Faire (Jean-Baptiste), horticulteur à Limoges.
Fouché (Paul), cultivateur-herboriste à Iloudan.
Gardia, horticulteur à Lorient.
Gatdois (Louis- Joseph), vice-président du Syndicat cen-
tral des primeuristes tramais.
Geneac (Guy-Francisque-Augustin-Henri), rédacteur au
Ministère de l'Agriculture.
Grayereau (Augustin), hortieulteur-grainier à Neauphle-
le-Château.
Guérin (Léon-Jules-Victor,\ commis au Ministère de
l'Agriculture.
Hautin (Frédéric-Jean-Marie), horticulteur à Lambé-
zellec.
Jourdain (Louis-Charlemagne-Georges), professeur d'a-
griculture à Montreuil-sur-mer.
JoivET (François), professeur départemental d'agriculture
du Jura.
Lagatu, professeur à l'École nationale d'agriculture de
Montpellier.
Lebqeuf (Henri), industriel à Paris.
Leprince, horticulteur à Contlans-Ste-IIonorine.
Mme Vve Lizk aine, horticulteur à Nantes.
Lo/.É (Louis-Albert), commis au Ministère de l'Agriculture.
Marre (Eugène-Antoine), professeur départemental d'agri-
culture de l'Aveyron.
Martinet (Auguste), horticulteur-pépiniériste à Chàtel-
lerault.
Millet (Armand-Joseph), horticulteur à Bourg-!a-I!eine.
Molard (William), rédacteur au Ministère de l'Agriculture.
De MoNiiENAiiii, délégué général de service du phylloxéra
dans le Sud-Ouest.
Pabst (Camille), secrétaire de la rédaction de l'Agricul-
ture moderne.
Perrier (Charles), pépiniériste à Sennecy-le-Grand.
Pili.ion (Jean-Joseph i, professeur-adjoint à la Société
d'horticulture de l'arrondissement de Valenciennes.
Pouzergues (Jean-Pierre), pépiniériste-horticulteur à
Cahors.
Ragot (Jules , jardinier en chef de la Société d'horticul-
ture du Mans.
Ramart (Emile-Elisée-Octave), président de la Société
d'horticulture, de botanique et d'agriculture de Beauvais.
Recoura (Albert), directeur de la station agronomique
de Dijon.
Renoc (Joseph), pépiniériste à Ancenis.
Thiéry (Constant-Albert), commis au Ministère de l'Agri-
culture.
Trenouier (Pierre-Anicet), pépiniériste à Meynes.
I'riiun père, horticulteur à Clamart.
Vacherot (Henri-Marcel), horticulteur, secrétaire de la
Société nationale d'horticulture de France.
Vaquin (Louis), horticulteur, vice-président de la Société
d'horticulture de la Seine-Inférieure.
Vidau (Joseph), jardinier à Saint-Remy.
Vivien (Félix), marchand-grainier àSeurre.
Wei.ker (Jacques), horticulteur à la Celle-St-Cïoud.
A l'occasion de la célébration du centenaire de la Société
d'agriculture de la Marne, le lit juillet dernier, la décora-
tion de chevalier du Mérite agricole a été conférée à :
M. Kenl Lemoine, horticulteur à Chàlons-sur-Marne.
Nous sommes particulièrement heureux de trouver dans
cette liste les noms de M. A. Martinet, père de nuire direc-
teur qui se plaît à rappeler souvenl qiie son père fui son
premier maître en hcirticulture.de M. A. Gourlot, admi-
nistrateur du Jardin, ancien élève de l'Ecole nationale
d'horticulture de Versailles, professeur à l'Union française
de la jeunesse, et de nos excellent: collaborateurs MM.
L Henry et Ch. De!onele.
A tous, nous adressons nos plus vives félicitations.
Ecole d agriculture coloniale de Tunis. — Le
concours d'admission à l'Ecole d'agriculture colonial'- de
Tunis aura lieu les 12 et 13 septembre prochains, à huit
heures du matin, dans les villes ci-après, au choix des can-
didats :
A Tunis, dans l'une des salles de l'école ;
A Alger, Constantine. Oran. Angers, Bordeaux. Lyon,
Nancy et foulouse, à l'Hôtel de la Prélecture ;
■LE JARDIN
A Paris, a l'Institut national agronomique, 16, rue Claude
Bernard.
Les candidats sont invités à adresser, sans retard-, leurs
demandes d'admission, accompagnées des pièces justifies
tives, à M. le Directeur de l'Agriculture et du Commerce, à
Tunis.
Des programmes des conditions d'admission sont envoyés
gratuitement à toute personne qui en t'ait la demande.
Les colis postaux pour la Russie. Depuis le
1" ('durant, îles colis postaux ne dépassant pas le poids de
5 kilog, peuvent être échangés entre la France et la Rus-
sie d'Europe, y compris le grand duché de Finlande et le
( 'aucase.
Les taxes à payer, pour I affranchissement de ces colis,
sont ainsi fixées selon le lieu de dépôt : gare de France
2 fr. 25; agence du port d'embarquement en Corse mi en
Algérie. 2fr. 50 : gare ou agence à l'intérieur de la Corse ou
île l'Algérie, 2 fr. 75; agences maritimes françaises an
Maroc. :i fr. 25; agences maritimes françaises à Tripoli de
Barbarie et bureaux de poste français en Turquie, 3 fr. 75 ;
bureaux de poste français à Zanzibar. 1 fr. 75 ; bureaux
de poste français à Shang-Haï, 5 fr. 75. Tour la France,
la Corse et l'Algérie, le droit de timbre de 0 fr. 10 n'est pas
compris dans ces taxes.
Ces colis peuvent être expédiés avec déclaration de
valeur, jusqu'à concurrence de 500 francs, moyennant un
droit additionnel d'assurance de 0 fr. 25 par 300 francs
ou fraction de 300 francs, pour les colis originaires île la
France continentale et de II fr. 35 pour les provenances ,1c
I Algérie.
École municipale et départementale d'arbori
culture. — Un concours pour l'admission de quatre
apprentis-élèves aura lieu à I Ecole municipale et départe-
mentale d'arboriculture, d'alignement et d'ornement.
1 bis, avenue Daumesnil, à Saint-Maudé (Seine), le 30 sep-
tembre prochain, à S heures du matin.
Les candidats de\ ront être français et habiter Paris ou le
département de la Seine; ils devront être âgés de 11 ans
accomplis, à la date du 30 septembre 1898, présenter les
conditions d'aptitude physique aux travaux horticoles, cons-
tatées par une visite médicale, et avoir obtenu le certificat
d'études primaires.
Les candidats devront se faire inscrire au Secrétariat de
l'Ecole, 71, route de Sainl-Mandé. à Saint-Maurice (Seine),
de III heures à 5 heures; ils trouveront là tous les rensei-
gnements nécessaires.
Les importations de fruits et de légumes en
Angleterre. — Les importations de fruits et de légumes
en Angleterre, pendant le mois de juin, nous dit le Gardc-
ners' Magasine du 16 juillet, ont été les suivantes :
17.211 boisseaux de pommes, au lieu de 66.669 boisseaux
en juin 1897; les importations de ces fruits, pour les six
premiers mois de 1898, n'ont atteint que 911.828 boisseaux,
au lieu de 2.019. 106 boisseaux pendant les six premiers mois
de 1897.
Les importations de cerises ont augmenté : 166.017 bois-
seaux au lieu de 158.039, en juin 1897. Les importations de
raisins ont également augmenté en quantité, ayant été de
5. OIS boisseaux au lieu de 1.469 en juin 1897, mais ont di-
minué de valeur. Les importations de prunes ont diminue' :
il. 5 13 boisseaux au lieu de 1 1.773.
Les importations de l'ouïmes de terre ont beaucoup aug-
menté, elles ont atteint 1,533.371 quintaux, dont 443.372
quintaux provenant de France, 72.039 d'Allemagne, 870.235
des iles de la Manche et 1-17.838 des divers autres pays
Les importations d'Oignons ont également notablement aug-
menté, elles ont été de 388.716 boisseaux pour juin et de
2.432.849 boisseaux pour les sjx premiers mois de cette
année.
La récolte des fruits en Amérique Le Garde-
ners' Maga2incd1mna.it, dernièrement, d'après un corres-
pondant de l'Ontario, les renseignements suivants sur p,
récolte des fruits en Amérique :
Les groseilles à grappes pro ttent une légère récolte. Les
groseilles à maquereau sonl lionnes, avec une tendance à se
gâter. Les Lombard. Bradshaw et quelques autres prunes
ont mal réussi. La Reine Claude et quelques autres varié
tés promettent une récolte partielle. V.u résumé, la récolte
■ le. prunes, dans la région, est. inférieure de deux tiers à
celle de l'an passé.
I.a récolte .les cerises n'esl pas égale àcellede 1S97. mai
les fruits présentent un bel aspect. Les pommes promettent
niais il est encore trop loi pour émettre une opinion sur le
résultat. Les ravages des chenilles n'excèdent pas la moyei
ordinaire. Les pêchers oui étégravemenl atteints parles
insectes: en plusieurs endroits, ils mil été entièrement dé-
feuillés, ce qui influera certainement beaucoup sur la ré-
colte.
Exposition internationale d'horticulture de
Lyon. — Nous croyons devoir informer nos lecteurs, qui
désirent prendre part à l'Exposition internationale de
Lyon, qu'ils ne doivent pas confondre l'Exposition horti-
cole avec le Concours régional agricole. Tout en étant an-
nexée au Concours agricole cl devant être, pour ainsi dire.
dans la même enceinte que lui. ce qui permettra à tous
les visiteurs, sans avoir à payer aucun supplément, de
visiter l'horticulture et l'agriculture, l'Exposition horticole
en est séparée et jouit d'une organisation particulière.
Les demandes pour prendre pari à l'Exposition horticole
ne doivent donc pas être adressées au Ministère de l'Agri-
culture, comme pour le Concours agricole, mais bien au
Président de l'Exposition d'horticulture, 16, rue d'Algérie,
à Lyon, avant le 20 août, dernier délai. Les demandes de
programmes doivent aussi être faites à cette même adresse.
Plantes et graines du Brésil. — Notre collabora
leur, M. 11. Louzier, dont nos lecteurs ont pu suivre avec
intérêt les Causeries sur le Brésil (1), vient d'arriver en
France avec un stock de plantes vivantes (principalement
des Orchidées) el de graines originaires du Brésil.
M. Louzier se propose de retourner, dans quelques mois,
dans l'Amérique du Sud, d'où il continuera à envoyer en
France les plus beaux spécimens du règne végétal.
L'Exposition d horticulture de Chàlons sur-
Marne. — Lors de la célébration du centenaire de la
Société d'agriculture de la Marne. le 9 et 10 juillet dernier
a eu lieu, à Châlons-sur-Marne une exposition d'horticul-
ture à l'occasion de laquelle, ainsi que nous le disons plus
liant, M. René Lemoine, qui l'avait organisée, a reçu la
croix de chevalier du Mérite agricole.
Les principales récompenses cul étédécernées à M. Cli.
Ballet, de Troyes, un diplôme d'honneur pour ses publi-
cations horticoles et une médaille d'or pour une collection
de L'oses; à M . .1 . Dauvissat. jardinier chef île M. Chandon de
Briailles, un diplôme d'honneur pour des Caladium; à
M. Raffiti, jardinier de la Préfecture, une médaille d'or
pour diverses plantes fleuries; à M. Picart, jardinier a
Chàlons, une médaille d'or pour légumes, etc..
Concours de plantes fleuries de saison. Rap-
pelons qu'un concours de piaules fleuries de saison : Phlox,
Reines-Marguerite, Fuchsias, Bouvardias, Cannas, Monfc-
brétias, Zinnias, Lis, Glaïeuls, etc.. doit avoir lieu, les
11 et 12 août prochains, à l'Hôtel de la Société nationale
d horticulture de France.
Ce concours sera public et gratuit le jeudi 11 août, de
d heures du soir, et le vendredi 12 août, de 9 heure- du
malin à 6 heures du soir.
(1) X'oir a ce sujet Le Jardin, 1897, n'- jr.il a 259, payes 26t. l',i
30-'. 314. -lis, 346 et 3«2 ; ÎSUV n" 261 et 27o à 275, pages 13, 2
LE JARDIN
Ecole pratique d agriculture et d'horticul-
ture cTAntibes. — Les examens d'admission à I Ecole
d'agriculture e1 'I horticulture d' Vntibes (Alpes-Mari I imes)
auront 1 i« »n à Nice, le5 octobre prochain.
L'enseignemeni de l'Ecole, qui comprend un jardin
floral de plusieurs hectares où toutes les cultures de la
région sont représentées, et une vaste installation de <erres
à primeurs, est surtout dirigé vers l'horticulture.
Pour recevoir le programme des études el les conditions
il admission, s'adresser au Directeur de l'Ecole.
Bulletin de la direction de lagriculture et du
commerce de la Régence de Tunis. — Le bulletin
du second trimestre de 1898, que nous avons reçu ces jours
derniers, contient, ei tre des décrets, arrêtés, circulaires
el rapports officiels d»? la Direi tion de l'agriculture et du
commerce de la Régence de Tunis, nombre d'intéressants
articles. Entre autres, nous avons lu avec beaucoup d'intérêt
un rapporl sur l'extension de la culture du Tabac en Tu-
nisie, un articlede notre collaborateur, \l. L. Guillochon,
chel jardinier du jardin d'essai de la Régence, sur le Jaca
randa mimosœfolia, des notes très instructives sur la pro-
duction légumière en Tunisie, etc.
Catalogue des plantes vivantes offertes en
échange aux jardins botaniques par le Muséum
d'Histoire Naturelle de Paris. — Nous venons de
recevoir ce catalogue comprenant les espèces de plantes
vivantes de serre el d'orangerie el de plantes vivantes de
plein air offertes en échange aux jardins botaniques par le
Muséum dH'istoire Naturelle de Paris. Les demandes doi-
vent être adressées, avant le 16 courant, à M. le Directeur
du Muséum d'Histoire Naturelle, 57. rue Cuvier, à Paris.
Spiraea flagelliformis. — Nombreuses sont les es-
pèces et variétés de Spirées recommandables pour leut effel
décoratif; parmi celles-ci, le Spircea flagelliformis belle
espèce sur les mérites de laquelle le Garden revenait der-
nièrement en accompagnant la noie d'un cliché donnant
l'aspect île la plante, peut êl re cité.
Cette Spirée esl toul à Fail différente de la plupart des
autres espèces du genre Spircea , par son mode de croissance.
En effet, ses tiges principales sont plus ou moins dressées,
el les longs rameaux sveltes, qui se penchent gracieusement
il<> tous cotés, sont abondamment garnis, sur une certaine
longueur, de petites grappes pendantes de fleurs blanches.
Lorsqu'elles sonl dans toute leur beauté, les plus longues
tiges forment de véritables guirlandes de rieurs.
Le Spircea flagelliformis, ajoute notre confrère bien que
connu sous ce nom depuis longtemps dans les jardins et
chez les horticulteurs, est maintenanl considér mine
synonyme du .V. canescens ou encore comme variété de ce
dernier, originaire de l'Hymalaya, 1res variable et dunt les
-\ uonymes sonl nombreux.
BIBLIOGRAPHIE
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Dijon. — Du 15 au 18 septembre 1898. — Exposition spé-
ciale de fruits, organisée par la Société d'horticulture et
île viticulture de la Côte-d'Or. — Adresser les demandes à
M. Albert Pingeon, secrétaire de la Société, cours des Pom-
pes, llôtel-de-'v'ille, à Dijon (Côte-d'Or), avant le 1 septembre.
Arras. — Du 13 an 15 novembre 1898. — Grande expo-
sition internationale de Chrysantiii mes, organisée par la
Société artésienne d'horticulture. — Adresser les demandes
à M. A. Demay-Taillandier, président de la Société, S, place
Victor-Hugo, à Arras (Pas-de-Calais), avant le 1" novembre.
Nantes. — Du. 1" au 3 octobre 1898. — Le programme
envoyé antérieurement comportait une erreur de date. C'est
du 1" au 3 et non du 3 au 5 qu'aura lieu l'Exposition orga-
nisée par la Société des horticulteurs de Nantes.
Ces Clématites, Chèvrefeuille-*, Iîig;none«, Glycines,
Aristoloches et Passiflores, par G. Boucher et o. Mottet.
— Un vol. de IC4 pages avec 30 figures. — O. Doin et Librairie
agricole, éditeurs. - Prix : 2 francs. — En vente a la Librai-
rie horticole du Jardin, 167, boulevard St-Uermain, a Paris.
L'historiejue et la description botanique des nombreuses
espèces et variétés de ces belles plantes grimpantes, Clé-
matites. Chèvrefeuilles grimpants, Bignones. Glycines,
Aristoloches, etc., forment dans cet ouvrage des chapitres
très intéressants et fort utiles à consulter tant au point
de vue botanique qu'au point de vue horticole.
Mais il ne faudrait pas croire pour cela que la partie
en Murale ait été négligée; bien au contraire, elle y est lon-
guement traitée et nous y trouvons, notamment pour les
Clématites, de nombreuses pages très détaillées et fort ins-
tructives sur la culture en pots, sur le forçage, sur la mul-
tiplication, sur la fécondation et sur les insectes et mala-
dies à combattre.
C'est, en résumé, un ouvrage fort bien compris et très
documenté sur ces remarquables plantes grimpantes.
Caladium, Aiithuriiim. Alocasia et autres Aroiflées de
serre, par Jules Rudolph. — Un volume de 222 pages, avec
22 figures. — O. Doin et Librairie agricole, éditeurs. — Prix :
2 francs — En vente à la Librairie horticole du Jardin,lB1,
boulevard Saint-Germain, à Paris.
« En prenant comme titre le nom de trois genresde plan-
tes connues et admirées de tout le monde, explique M. Jules
Rudolph dans sa préface, nous avons voulu indiquer que
cet ouvrage est moins un traité sur les Aroïdées que la
description et la culture des plus beaux végétaux de cette
famille. »
Et ce programme est parfaitement rempli au cours de cet
ouvrage; la" culture de nos plus belles Aroïdées exotiques,
depuis celle des nombreuses espèces et variétés ornemen-
tales à'Anthurium à Heurs et à feuillage, des Caladium et
des Alocasia,, jusqu'à cellcdes plus rustiquesAnior/i/iop/ia/"-
lus et Colocasia pouvant orner nos jardins en été, en pas-
sant parles Pothos, les Philodendron, les Dieffenbachia et
tant d'autres belles Aroïdées de serre, y est traitée bien
explicitement avec force détails pratiques.
Deux listes, l'une comprenant les espèces pouvant
être cultivées l'été en plein air. sous le climat de Paris,
l'autre donnant les noms de celles aptes à décorer nos
appartements, complètent cette étude fort bien présentée.
Plan «le l'Exposition universelle <Ic l!MM). par M. Ma-
byre. — Prix : 1 franc. — Eu vente a la Librairie horticole
du Jardin, 167, boulevard Saint-Germain, Paris.
Ce plan, très clair, indique les emplacements qu'occupe-
ront les bâtiments de la future exposition de l!)00, d'après
les plans établis, et permet de juger, dès à présent, de
son importance de développement en surface. On se rend
compte également, en le consultant, de l'emplacement des
entrées et de la proximité ou de l'éloignement des bureaux
de poste et de télégraphes, et des cabines téléphoniques,
etc.. C'est un précieux guide de poche, facile à consulter.
La Cindcnia. — Iconographie des Orchidées, par Lucien
Linden.
Les 11° et 12' livraisons du 3' volume de la 2' série de cet
ouvrage, contiennent, entre autres belles espèces, hybrides
et variétés, heures sur les huit grandes planches, les sui-
vantes : Odontoglossum X Wilkearium Lindeni, Phajus
Normani, Cyprtpedium X Wincqzianum, Cirrhopetalum
picturatum, Cypripedium Rothschildianum Platylœnium.
Dictionnaire d'horticulture, par D. Bois.
La 30" livraison de ce dictionnaire va de Pécher à Phy-
topte et contient, entre autres intéressants articles, ceux
consacrés aux Pelargonium, Pentstemon, Pépinières, Pe
reskia, Persica, Phacelia, etc.
Dictionnaire pratique d'horticulture cl de jardinage,
par G. Nicholson. traduit par S. Mottet.
La 72' li\ raison de ce dictionnaire va «le Trillium à Ulmus
et contient, entre autres intéressants articles, ceux relatifs
aux Tropœolum, Tulipa, Tuteurage, Ulmus, etc.
France-Album. I.i> plages de l'Océan. - 51* lascicule:
prix : 0 fr. 50. — En vente au bureau du Journal et a la Direc-
tion de France-Album, 51, cité des Fleurs, à Paris.
Le numéro 51 de France- Album est consacré à l'illus-
tration de la partie du département de la Loire-Inférieure
(arrondissement de Saint-Xazaire) baignée par l'Océan. Qui
ne connaît au moins de nom : Pornichet, Le Pouliguen, La
Baule, Le Bourg de Batz, Le Croisic, ces charmantes plages
qui se suivent sans interruption depuis Saint-Nazaire.
Les 56 vues, notice et carie de l'Album les reproduisent
fidèlement, ainsi que les costumes très curieux de Batz et
l'ancienne ville de Guérande qui a conservé presque in-
tact son caractère du moyen-âge. ==
LK JAHDIN
229
CHRONIQUE FLORALE
4 juillet. — Une nouvelle fête des fleurs : le Longchamps-
Qeuri. C'est la parade fleurie des automobiles, cette fête des
Meurs 1 1 u î en clôl are I exposition.
Fig. HO. — Voiturette automobile fleurie.
(D'après un.- photographie prise ..u Longchamps fleuri, I
Le matin de cette fête, le eiel était brumeux, aussi avait-
on quelques craintes pour sou succès; mais quelques rayons
de soleil dissipèrent la brume el firent mettre au travail
de nombreux fleuristes qui, en un clin d'œil, garnirent
les automobiles, avec une activité fébrile.
Dès lors, l'effet de ces voitures fleuries, évoluant
autour du grand bassin des Tuileries en atten-
dant le départ, esl ravissant. Une centainede
voiturettes, automobiles et motocycles, à qui
l'on remet bannières et cocardes
réunis.
A nu/'1 heures, le signal du départ
donné, et, au milieu d'une doubl
baie de cirrieux, les voitures mon -
tent l'Avenue des Champs-Ely-
sées, puis se dirigent vers les
lacs pourensuite faire le tourde
Longchamps, par l'avenue
du Bois.
Nous sommes heureux de
pouvoir reproduire, d'après
des photographies instanta-
nées, deux de ces voitures fleuries;
d'autant plus heureux que, nous te-
nant au courant de l'actualité, Le
./itnlin est le premier journal hor-
ticole français, peut-être même
premier des journaux horticoles, à don
ner des ligures d'automobiles fleuries.
Parmi le dédale des voitures, noté au passage: la char-
mante voiturette (fig. 9(3), conduite par une fillette. Mlle
Yvonne Ravenez. et entièrement enguirlandée de Roses
Soutenir de la Malmaison. d'Œillets et à' Anthémis, avec
quelques feuillages appropriés, le tout noué de rubans, les
ues dissimulées par les mêmes fleur: et les lanternes rem-
placées par deux bouquets r N très légers.
Tout à l'ait charmante la «Delahaj le M. Lemoine, d'où
retombe en ca cade des rameaux de Lierre, parsemés de
Rleuets, d'Œillets, 'I Anthémis, d où s'élancent ces grappes,
d'un bleu m doux, des Pieds il Uouettes. Les roues dispa-
raissenl dans les rubans. J'entends dire près de moi, que
Mme Lemoine a décoré elle-même sa voiture. Tous nos
mpliments, qui s,, ut bien mérités.
En tête, est la voiture du Journal des Sports, entièrement
rose, des Roses pâles, des Œillets rose tendre, des rubans
ro es et o\e< bannières roses! Le ehar de la Presse n'est pa
moins joli. Et la voiture de M. Louis Mors, entièrement
lissée de fleurs blanches, n'est-elle pas la voiture nuptiale
lemain '.'... Lu dôme est enguirlandé d'Œillets blanc,
luises blanches tapissent la voiture, le conducteur et
i lame qui l'accompagne sont tout de blanc habillés el
tout 'le blanc 11' uris '....
Le jeune Fernand Ravenez conduit une voiturette, dont
tentes les pièees, jusqu'aux moteurs, disparaissent sous les
urs. Sur une autre voiture, sont semés, régulière-
ment disposés, une multitude de petits bouquets,
lies Anthémis et 'les Hortensias, et, derrière eux,
une superbe corbeille de Roses et d'autres fleurs,
telle est la décoration de la voiture de M. D. Auger
Ensuite, voilà uni' voiture disparais-
sant mius les panicules d'Hortensias: bleu,
ruse, blanc, dune teinte tellement pâle,
tellement atténuée qu'elle attire tous les
regards. Celle de M. Achdeaeon, toute
fleurie de Lis blanc, d'Œillets, de Roses
et. sur le .lovant, une corbeille des mêmes
urs, toute parsemée de (ira mi nées, en dissimule la di-
rection.
D'un flou délicieux, une vision charmante est la voiture
de M. Legrand, toul en Heurs pâles, nouées de rubans pâles :
Hortensias et Pieds d'Alouettes vivaces.
Ravissante et ayant beaucoup de chic, l'automobile de
Fig. 97. — Automobile fleurie.
CD'aprê3un phol [ra i I urt. I
M. Georges Richard (fig. 97); toute bordée de fleurs; des
guirlandes retombent en méandres en avant, des Rosi
230
LE JAHDIN
d'autres fleurs recouvrent les gardg-roues, la lanterne d'a-
vant, el nu joli bouquet à chaque coin, met là sa silhouette.
Combien et combien encore de voitures seraient à citer,
telle celle de M. Budeaux toute fleurie d'Anthemis, for-;
niant, avei des branchages, comme un dôme de fleurs.
M. Plumard, dont la voiture est parsemée de petits
bouquets, tandis qu'en avant ci en arrière des gerbes élancées
remplacent les lanternes, a placéàl uvanl un revolver, -le
revolver dont M. Hugues le Roux menaçail les conducteurs
d'automobiles — niais un revolver pacifique et... tout en
Bleuets. Le voilà bien le scepticisme parisien !
Cette première grande fête Mes Meurs îles automobiles,
dont l'idée lut lancée par quelques chauffeurs, voulant cap-
tiver le toul Paris mondain par l'élégance de leurs véhi-
cules fleuris, lui organisé par le Journal des Sports. On a
montré là que l'automobile se prêtait admirablement bien
à l'ornementation florale: les fiffes silhouettes des fleurs et
.les feuillages lui apportait l'élégance qui, parfois, l'ait
défaut. Et, désormais, « le Longcharàps-fleuri » sera la Fête
des Meurs des automobiles, comme le corso fleuri de l'a-
venue îles Acacias l'est pour les « hippomobiles » ; c'est une
belle journée de plus au calendrier Mes fêtes Morales pari-
siennes !
* »
Les essais Me concoursile bouquets et de gerbes, institués
pour les .lames à quelques expositions d'horticulture, ont
été couronnés de succès. Il ne pouvait en être autrement,
puisqu'ils constituent connue une école ou, tout au moins,
useignemenl de l'art des compositions florales. Puisque
les faveurs îles Manies leur sont acquises, on ne de\ rail pas
en rester là.
Aujourd'hui que le Chrysanthèi si à la mode el que
eetie lleur nationale japonaise décore, en novembre et en
décembre, aussi bien des salons les plus somptueux que les
appartements les plus modestes, ne pourrait on pas ins-
tituer Mes coi ui's. pour les amateurs, cl npositions
Morales en Chrysanthèmes ? Je ne Monte pas uii seul instant
du succès qu'ils obtiendraienl ; on pourrait juger ainsi
comment les Manies comprennent l'arrangement Mes Meurs
Me ( 'ln'\ saulliénies.
( ' est ii la Société nationale Mliori iculure de France, lors
de son expos il ion de Chrysanthèmes, toul aussi bien qu aux
sociétés i hr\ sanihéniistcs, lors des expositions qu'elles orga-
nisent dans diverses villes, de ttre cette idée en pratique.
Puisqu'elles l'ont en sorte de répandre plus encore la mode
el la culture Mes Chrysanthè s, elles ne sauraient mieux
faire que de ranger ainsi Les Marnes sous leur bannière, ce
qui pourrait être pour elles un élément de succès. Cela n'ex-
cluerail certainement pas les fleuristes. Mont les composi-
tions sont lai les Mans un tout autre ordre d'idées. < '■■ serait un
enseignement de 1 utilisation de ces fleurs, et un ensei :ne
nient qui iiieitraii au grand jour plus d'une chose inatten-
due et originale, surtout que là seraient employés, aussi
bien des gros que des petits Chrysanthèmes, des Chrysaii
thèmes à Meurs simples que d'autres à lleur-- doubles.
- K
En toutes circonstances, les fleurs viennent rehausser les
ma ni lest al ions. C'est ainsi que, le 13 juin Mer nier, a eu lieu,
à .New York, la Fête Mes Vétérans, qui est quelque chose
comme la Fête des Morts en Eur ipe, mais la Fête des Morts
militaire, La statue Me Lal&yette avait son socle entière-
ut dissimulé par Mes plantes el Mes fleurs, au-dessus
.lesquelles iloftaieni le drapeau américain el le drapeau
i mçais passés dans une couronne d'Immortelles
Au\ fêtes Mu centenaire Me Michelet, les 12 el 13 juillet.
il mi également répandu nue profusion M.- fleurs tre sées
i réunies en bouquets au pied ou monument
de ce philanthrope, et. en son butineur de fleurs encore
■ ii au Panthéon.
Plus récemment, le lti juillet, les journalistes d'Anna-
polis ont envoyé à l'amiral CerVera, lors de son arrivée, un
magnifique bouquet de fleurs rouges et jaunes, noué par un
ruban rouge, bleu et blanc.
Enfin, le 17, unr bataille Me Heurs lut organisée, à Rouen,
au profil Mes naufragés Me la Bourgogne.
i
93 juillet. -- Délicieux à voir le marché aux Heurs des
Halles, parcelle radieuse matinée d'été. C'est un fourmil-
lement et un brouhaha indescriptible, un murmure cons-
tant d'offres. Les marchands sont nombreux et c'esl le
triomphe « Mu Paris », le t riomphe Me ces fleurs écloses sous
verre ou en plein air, dans Paris même nu Mans la ban-
lieue. A L'heure OÙ j'y arrive (six heures), la vente est très
accentuée, car c'esl sat li. un Mes plus forts jours Me vente;
aussi les fleuristes sont-ils nombreux.
Voici, à gauche, dans la galerie, le coté Mes « foreeurs »,
Mes personnes bien connues par leurs prénoms, des fleu-
ristes qui, en hiver, apportent les beaux Œillets, les Roses
Me choix, les l.ilas, les Houles Me neige, etc., et qui, en ce
moment, étalent les grappes aux longues tiges des Tubé-
reuses doubles La Perle aux senteurs enivrantes: sen-
teurs embaumées et captivantes Mes fleurs et senteurs acres
Mes autres produits, dont les pavillons Mes Halles regorgent,
qui se mélangentet que l'on nomme les « odeurs de Paris ».
A côté Mes Tubéreuses, ce sont Mes Roses Me choix, épanouies
sousverre pour la plupart : Ulrich Brunner, les « Brunner » ;
Captàin Christy, les « Christy » : Paul Néron, les « Paul »,-
Souvenir delà Malmaison, les« Souvenir ».■ GènèralJac-
queminot, les «Minot»; etc., toutes Roses dont les mar-
chands et les fleuristes ont, Mù abréger ainsi les noms. Aussi,
ehers lecteurs, si vous voulez acheter des fleurs, sachez les
demander par le nom qui leur est attribué et, au lieu de
Gypsophiles, par exemple, demandez du « brouillard » !
\ oici encore Me majestueux Lis Mu .lapon. Me beaux Œil-
lets, des Œillets ardoisés gros comme Mes Roses, Mes (bal-
lets striés aux longues tiges rigides, Me longues tiges Me
i ilaïeuls. maintenues droites dans des paniers aux couvercles
quadrillés; les premières bottes Me Soleil vivace, etc. fin
un mot, c'est un enconibremenl Me Heurs choisies et que,
seuls, achètent les grands fleuristes, car ce côté leur est
en quelque sorte acquis: — toutes fleurs qu'ils paient cher
et avec lesquelles ils font ces compositions que nous admi-
rons tant.
Lu lace. Me l'autre côté de cette galerie, c'est toute l'ins-
tallation Mes revendeurs et Me quelques cultivateurs. Mes
Heurs Me premier choix, mais surtout Mes Heurs de second
choix que tous les fleuristes achètent. Des paniers aux cou
vercles quadrillés, surgissent et se dressent les longues
illllorescenses Mes l'ieMs M'AloUelles les grappes élancées
Mes ( Ilaïeuls Me I i I Me ( ilaïeuls ,|e ( iaild. Mes tiges
deLisiiu Japon el de Lis ;( feuilles lancéolées. Sur les tables
formées Me paniers, sont étalées Mes boties d'Anthemis,
M Œillets, Me (iypsophile. Me Hoses, etc.
Dans la rue ci sur les trottoirs, sont tous les éventaires
Mes marchands Me Heurs Me la banlieue, avec toutes ces
fleurs, qui, en ce moment, s'épanouissent en plein air: éven-
taires plus modestes et qui représentent Me longues journées
Me labeur. Les Uos.-s. surtout, dominent, ainsi que les < Kii
lets simples et doubles. Sur un trottoir, sont installés les
liosii'-risles Me la Brie : ils apportent là les lioses cueillies
Mans leurs pépinières, en d'innombrables variétés, el qui
sont, pour eux. pendant cette période, une source Me pro-
duits. A côté d'eux, sont les marchands de Heurs et de
bouquets champêtres.
C'est dans cette partie en plein air, Mu marché aux fleur
Mes Halles qu'évoluent les marchandes de fleurs des mes ci
les petites bouquetières, qui guettent les bonnes oi i a ton
Mont ejles vont charger leurs voilures et leurs paniers ; elles
LE .1 \lil)[\
231
n'achètent pas les fleurs de prix ; leur choix s'arrête sur
les fleurs populaires que, toute la journée, elles répandent
dans tout Paris el qui vont s'épanouir dans un vase rap
porté de la fêté de Neuilly, sur la cheminée de la « Muse
oii\ rière » !
Car il n'y a pas de sut métier, lorsqu'il s'agil de gagner
le pain quotidien, el celui de bouquetière esl plus coque)
que les autres, parce que l'on \ il avec les Œillets, les Roses
et les Violettes, «|iii ne salissenl pas les mains el qui em
baumenl '.
La troupe de camelots, la hotte au dos, s'abat aussi sur le
marché aux fleurs et, après un marchandage, ils remplissent
leurs hottes, si [es occasions sont bonnes, d'CEillets, de
Réséda el de Roses, que, bientôt, ils annoncent à grand
renfort de cris, dans les rues des quartiers ouvriers.
Le marché aux fleurs (lu quai est bien prés des Halles et,
lorsque j'y passe, vers sepl heures* les trottoirs sonl encore
encombrés de pots de fleurs, étalés là depuis la veille au
soir et qu'achètent les revendeurs el les fleuristes. Voici des
lots de potées de Fuchsia, d'autres de Bégonia, d'autres de
Lis, de Fougères, de piaules annuelles, de Colons, et d'uni'
foule d'autres plaides à fleurs et à feuillage. Chaque hor-
ticulteur n'a guère qu'une, deux ou trois espèces de plaides,
cartons spécialisent leurs cultures ; aussi, est-ce un va-et-
vient constant de marchands qui viennent là assortir leur
étalage. < >n voil que les plantations florales des jardins
sont terminées, car, sauf quelques plantes annuelles, la
m bourriche » ne se vend guère plus.
.le rencontre là plusieurs de ces camelots que j'ai vu aux
Halles auparavant et qui, n'ayant pas acheté de fleurs
coupées, vont remplir leurs hottes de potées de Fuchsias,
d'Héliotropes, d'CEillets ou de Réséda..
Comme elle est pittoresque cette vente de plantes el
combien agréableune matinée passée au quai aux fleurs!
ALBERT MAUMENlî
Les Saules nains
Tout le monde connait le Saule pleureur et sait quel
profit l'ornementation a su en tirer. Les rameaux retombants,
si gracieuxqui le caractérisent, se retrouvent, plus mi moins
caractérisés, dans des variétés appartenant à des espèces nor-
malement dressées, telles que Salir alba, S.caprea, S.pur-
purea, etc. Le Salix babylonien, lui-même, s'est hybride
avec des Saules à affinités assez étroites et a produit les
Salix sepulchralis,S . h/anda, S. Sa loin ont, qu'on ne semble
pas assez connaître.
Mais, en dehors des Saules à rameaux retombants, le
genre Salix est-un peu délaissé et n'a pas fourni à nos jar-
dins tout ce qu'on pourrait attendre de lui. C'est à peine, si.
de place en place, chez quelques amateurs éclairés, on ren-
contre, par hasard, une touffe de Saule à feuilles de Romarin
(S. incaria), de Saules abois bleu (S. dap/moideset S.prui-
nosa), de Salir pentanâra auquel son feuillage luisant a
fait donner, fort improprement, le nom de Saule à feuilles
de Laurierqui doit être dévolu à une espèce toute différente,
le Salix laurina de nature certainement hybride. Les
Saule blanc et S. fragile (.S-, alba, et S.fragilis), ainsi que le
S. iriandra, tous trois de nos environs, ne seraient pas non
plus déplacés au bord des eaux.
A eôté d :s deux groupes de Salix, s'en trouve un troi
siéme caractérisé par son port d'humble stature dont les
représentants forment des furets en miniature. L'un d'entre
eux est même si minuscule qu'on a pu dire à juste titre,
qu'il constituait un arbre à ti'jes souterraines, le Salix her-
bacea. Ces Saules appartiennent à la flore alpine et alpi i
et, ce qui m'engage à en parler, c'< si la présentation qui a
été faite récemment de quelques uns d'entre eux, dans un
lot de plantes alpines de la maison Vilmorin. Le pygmée
i, cette végétation des hauts sommet , c'esl le Salix h er-
barea L., dont le nom indique bien les caractères végétatifs.
Herbacé il l'est en effet, car il atteint ordinairement 1 déi i
mètre; ses tiges sonl souterraines, rampantes et radicantes,
et émettent des rameaux grêles el herbacés ; ses feuilles sonl
uvales, arrondies aux deux extrémités, glabres el luisantes
-m- les deux faces ; les ehatoiis sonl courts, n atteignant pas
un centime! re et sonl terminaux.
Fncore avec chatons terminaux, sont deux espèces voisines,
également de petite taille, lu si [eSalix reticulata I...
parfaitement caractérisé par ses Feuilles orbiculaires, rerl
foncé et rugueuses en dessus, glauques en dessous .>t remar
quablement réticulées.-veinées. L'autre espèce est le Salix
refusa I... à rameaux rabougris, appliqués sur le sol, à
feuilles obovales ou oblongues très polymorphes d'ailleurs,
d'un vert gai en dessous, tandis que la l'ace supérieure esl
plus foncée. ( 'es trois Saules, des plus faciles à distinguer, se
rencontrent en France dans les Alpes du Dauphiné et dans
les Pyrénées. Le Salix retusa pousse une pointe dans le
Jura jusqu'au Recule! et le Salix herbacca vient, on ne
sait trop c nent, s'égarer dans un coin perdu de l'Au-
vergne, au Mont Dore, sur les escarpements du Val d'Enfer.
Ces Saules on! leurs chatons terminaux. Ceux que nous
allons indiquer maintenant les ont disposés Ialéralemenl
sur le vieux bois. I (ans les uns les chatons sont sessiles, dans
les autres ils sont longuement pédoncules et feuilles. Aupre
mier groupe appartiennent les Salix Lapponarum L.et S.
cœsiaVïll. Le Saule de Laponie esl unedes raretés de la flore
française et cependanl il croit abondamment aux bords des
lacs et des ruisseaux du Mont Dore. Ses feuilles lancée
lées, un peu pointues au sommet, habituellement 1res etttiè
les, velues so\ euses quand elles sont jeunes, blanches èl
tomenteûses en dessous à l'état adulte, le font facilement
reconnaître, ainsi que son port rabougri, rameux ci tor-
tueux. Quant au .S', cœsia Vill., commeson'nom l'indique
ses feuilles elliptiques, petites, aiguës, sonl très glabres sur
les deux faces el bleuâtres; ses rameaux très nombreux el
serrés, sont effilés el dressés. On le rencontre dans les Alpes
■ lu Dauphiné, principalement au Lautaret où Villars l'a
recueilli et d'où il l'a fait connaître.
Avec des chatons pédoncules el sessiles, nous trouvons en
France quatre espèces: les Salix glaucah., S. arbuscula L. ,
S. iiti/rsini/cs L.,et .V. pyrenaica Gouan. On peut les carac-
tériser, comme suit, sur des échantillons feuilles, sans tenir
compte des organes île la floraison :
Salix gl au va I.. — ■ Feuilles lancéolées, 1res entières, [on
gin 'ment poilues sur les deux faces, verdâtre.s en dèssus,deve
nantglauquesen dessous à la dessication. Arbrisseau de 0", In
à U'",tJ0. très rameux. diffus; jeunes rameaux blancs. Ionien
leiix. quand ils sonl joinius. Alpes du Dauphiné, Molli
Viso; n'existe pas, d'après Bubani, dans les Pyrénées on
Lapeyrouse l'avait indiqué.
Salix arbuscula I.. -' Feuilles ovales ou lancéolées, très
glabres en dessus et vert clair brillant. glauques en dessous.
dentées-glanduleuses, à nervures saillantes sur les deuj
i. Arbrisseau à rameaux divergents, lisses ci bruns.
Alpes et Pyrénées,
.V. myrsinites !.. — Feuilles à sommet mucroné et re-
courbé, brillantes ei vertes sur les deux laces, glabres ou
l'oilues ou laineuses, dentées glanduleuses, réticuléi
veinées. Arbrisseau couché à rameaux divariqué . La forme
a feuilles velues a souvent été prise pour le S / apponarum.
Alpgs. du Dauphiné; Mont Viso; indiqué pu erreur au)
l'\ rénées, d après Bubani.
S. pyrenaica Gouan ou mieux S. pyrenœa. — Feuil
les ovales à sommet aigu et recourbe, pube cent
2:i2
LE MA RDI X
rerte à, la face supérieure, glauques-argentées, hérissées à
l'inférieure, devenant presque glabres, entières el ciliées sur
les bords. Arbrisseau étalé, très rameux. Répandu dans les
plus hautes parties de la chaîne des Pyrénées.
Les Salix phylicifolia L. cl Auvergne, du Forez, des
l'\ rénées où il est rare; le V haslata L. des Hautes-Alpes,
très rare dans les Pyrénées et dans les Vosges, sonl égale
ment des végétaux alpins, mai-- leur stature est déjà plus
élevéeel leur taille dépasse fréquemment 1 mètre. Ils appar-
tiennent à une autre section que 1rs quatre espèces précé-
dentes, caractérisée par les capsules à pédoneale allongée!
non sessiles.
P. 11AR10T.
Dircœa lateriïia maorantha
Le genre Dircœa, qui fui créé parle botaniste français
Decaisne aux dépens des Gcsneria, forme un groupe d un
très grand intérêt, trop peu connu des amateurs. Certai i
espèces appartenant à ce genre h dont les noms suivenl
Dircœa bulbosa, I). Sulloni, 1). Cooperi, />. muyni/ica,
J>. Blasii (le plus beau du genre), D. lobulata, h. late-
ritia, sont tous originaires du Brésil el de l'Amérique
Centrale, mais nous ignorons complètement 1 origii \aete
de <elle qui nous occupe ici. quoique, cependant, nous
sachions que c'est un hybride du Dircœa lateritia.
D'un gros bulbe sphérique, sortent, lorsque celui-ci est
âgé de quelques années, plusieurs tiges charnues, robustes,
vlHeuses ainsi que toutes les parties de la plante, s'élevanl
à Û'"25 ii 0m35 de hauteur et formant un ensemble de port
trapu, touffu et parfaitement conformé. Les feuilles oppo-
sées sont portées par de gros pétioles courts, charnus et
cylindriques, elles sont amples, atteignent jusqu'à 0"'25 de
longueur, sur 0™ 15 de largeur. Leur limbe cordiforme est
('■pais, très tourmenté, ondulé, régulièrement denté, velouté,
rugueux, d'une texture très souple, non cassante, et se ma-
nipulant facilement à l'emballage, sans crainte de les
froisser, non plus qu'aucune autre partie de la plante.
Inflorescence terminale érigée, en grappe corç mbiforme,
portanl de 10 à lô Heurs obliques, allongées, portées par îles
pédoncules courts. Corolle très irrégulièrement labiée, à divi-
sions très inégales, les supérieures très allongées à l'extré-
mité, et sous lesquelles viennent se réunir, en faisceau, les
anthères portant des masses polliniques constituant un
attrayant effet par leur nuance jaune clair qui tranche
agréablement sur le fond unicolore d'un rouge écarlate vif
de la corolle.
Cette charmante Gesnériacée, dont nous apprécions,
depuis longtemps, les mérites, nous a toujours donné les
plus légitimes satisfactions dans nos cultures et nous nous
sommes toujours demandé quelle pouvail être la cause de
l'indifférence qu'on lui réservai! depuis son introduction.
Cet abandon, pour une plante de cette valeur, ne peut
s'expliquer que par l'ignorance de ses qualités. Elle en
réunit cependant plusieurs tort appréciables et qui sonl :
la rusticité, la facilité de sa culture, l'époque de sa floraison,
la commodité île son emballage, sa conservation dans les
appartements, la vivacité du coloris de ses fleurs pendant
I hiver.
Sa culture est certainement la plus facile que I on puisse
donnera une Gesnériacée, el la plantèesl peut être la plus
rustique appartenant à cette intéressante famille. <'u
peut joui n le la floraison des Dircœa pendant six à huit mois,
en combinant différentes époques de mise en végétation.
Culture. — Dès que nous voyons les i iges se àé\ eloppêr,
sur les bulbes que nous avons tenus au sec dans une serre
de S à 10°. nous les mettons en végétation dans des pots de
0'"10 à0'"15, suivant leur grosseur, qui. quelquefois. de\ ient
énorme après plusieurs années. Nous remplissons le pots
avec un compost formé de moitié terre de bruyèreel moitié
terreau de feuilles de bruyère, auquel nous ajoutons ;j.u 0 0
de poudrette. Nous enterrons les bulbes en les couvrant de
CT02 à0m03el disposons le milieu en un petit monticule
de manière à protéger le bulbe, parce moyen, contre la trop
grande humidité provenant des arrosages. Des bassinages
suffisent au débul ; mais, lorsque la végétation se développe
et que les racines commencent à tourner sur les bords de-
pots, nous arrosons copieusement, lorsque la température le
permet.
Nous plaçons d'abord ces pots sur une tablette de serre,
près du vitrage, dans une serre dont nous maintenons la
température entre 15° el IN". Nous ombrons surtout lorsque
le feuillage esl bien développé. Lorsque les boutons sont
bien constitués, nous descendons les pois sur la bâche et
bassinons, le soir, après le coucher du soleil, lorsque la cha
leur est t rop sèche.
La floraison d ;s charmantes Gesnériacées commence
quelque temps après et elle peut se prolonger assez
longtempssur la même plante, cela suivant la plus ou moins
grande quantité de boutons qui se présentent, car les
rieurs ne s'épanouissent que successivement el assez lente-
ment. C'est surtout, par excellence, une précieuse ressource
pour orner les appartements, où les Dircœa peuvent briller
de tout leur éclat, pendanl plusieurs semaines, aussi bien
que dans la serre, sans souffrir ni se flétrir ainsi que la
généralité des plantes fleuries, si l'on a soin île ne pas trop
les négliger.
Ainsi que nous le signalons plus haut, on peut jouir de
la floraison des Dircœa pendant une partie de 1 année, à la
condition d'observer plusieurs époques de mise en végéta
Mon.
On peut commencer la première, vers le mois de jam ter
et continuer successivement jusqu'à la fin du mois de mai.
Les semis viennenl ensuite succéder jusqu'à la dernière
saison d se prolonger quelquefois jusqu'au mois de mars.
Nous faisons celle opération mus la fin «le janvier, mais
elle esl aussi praticable jusqu'au 15 mars.
Nous semons, dans une serre de lô à 20", à la surlace de
terrines drainées et remplies de terre de bruyère très légère
et, sans recouvrir les graines, qui1 nous entretenons dans un
milieu plutôt frais qu'humide.
Lorsque les petits plants commencenl à former, la pre-
mière feuille, après leurs deux cotylédons, nous les repi-
quons égalemenl en terrines, toujours dans le même compost,
et plaçons ces terrines sur des tablettes. Nous les laissons
ainsi jusqu'à la lin du mois de mai, pour les livrer ensuite
à la pleine terre de bruyère, sous châssis sur une couche
tiède. Nous ombrons soigneusement pendant tout l'été, et.
lorsqu'arrive le mois de septembre, nous les rempotons
pour les rentrer en serre chaude de lô à IN" ; nous jouissons
ainsi de leur floraison pendant plusieurs mois d'hiver, à
l'époque où les fleurs à coloris aussi vif sont toujours fort
rares.
EUGÈNE YALLERAXD.
Les Produits de Culture forcée aux Halles
Les prix des raisins Frankenthal, Foster's Seedling et
Chasselas se soutiennent assez bien, surtout pour la qualité
de choix. Les beaux Muscat sont recherchés.
Les grosses pèches à noyau non adhérent s'adjugent de
1 à 3 francs et même 5 francs.
9 pèches Louis Fontaine (I). le 23 juillet, adjugées
28 francs.
Les brugnons, lorsqu'ils sont de bonne grosseur et bien
colorés, se vendent bien.
Le 30 juillet, a été vendu un joli petit Poirier en pot, de
la variété Jules Guyot, avec trois beaux fruits à maturité.
J. M. BUISSON.
Diction nuire iconographique des Orchidées, par A. Co-
gniaux et A. (joosens. — Livraison de mars.
Parmi les espèces et variétés figurées sur les treize plan-
ches de cette livraison, nous citerons, entre autres : Lselia
anceps Hilliana, L;eliocattleya Myra, Masdevallia Chi-
masra., Odontoglossum Harvengtense, Odontoglossum Pes-
catorei leucoxanthum, Selenipedium caudatum, etc.
(1) Le Jardin, 1897, n" 251, page 240.
LE JARDIN
I > 1 R (J +£. A LATER1T1A M A C K A N T H A
LE JARDIN
233
LA DIGITALE
Culture. — Emploi dans la décoration des jar
dins. — Culture forcée. Utilisation dans les
compositions florales.
( "est une bien jolie plante que la Digitale h la facilité
de saculture n'amoindrit pas sa beauté décorative. Je me
plais à évoquer, non sans plaisir, la vision de ces pentes
abruptes, schisteuses el mi-ensoleillées des Ardennes, sur
les bords de la petite rivière de la Semoy, lorsque je les \ is,
en juillet 1896, éclatantes sous la floraison des milliers de
Digitales pourpres {Digitatis purpurea), croissant là entre
les blocs et les éboulis de rochers, avec une vigueur in-
croyable, et formant quelques-unes de ces scènes naturelles
el spontanées tout à fait charmantes et d'une infinie gran-
deur. C'est véritablement dans ees conditions, dans la lu-
mière tamisée des clairières, sur les talus, opposées aux
masses rocheuses que, parleur port élancé, les Digitales ré-
vèlent leur caractère pittoresque, ("est cette espèce qui est
la plus cultivée dans les jardins, ou plutôt ce sont ses varié-
tés, surtout celles à fleurs de Gloxinia. i/v. p. gloxinioidus)
blanches, roses, rouges.et différemment tachetées..
Le semis se fait d'avril en juin, dans une terre sablon-
neuse et hum'euse;on repique le plant. eu pépinière, à 0m20
OU 0°30 il eeartenient. dans un sol fertile, dès qu'il a quelques
feuilles. Les arrosages ne doivent pas faire défaut car, plus
les plantes sont vigoureuses, plus belle et plus robuste
est la hampe florale, qui atteint, dans ces conditions, jusqu'à
0"80 et même 1 mètre de haut. On peut également semer
les graines jusque dans les premiers jours du mois d'août;
niais, dans ces conditions, le semis doit être l'ait sous châs-
sis, afin d'activer la levée. Un premier repiquage peut alors
être fait sous châssis bien aérés et ombrés, précisément en
\ ne de la culture forcée dont je parlerai plus loin : de cette
façon, les plantes poussent plus vigoureusement et, en sep
tembre. on peut les livrera la pleine terre. Ceci, bien enten-
du, lorsque les s,. mis ont été faits tardivement. La mise en
place est effectuée au mois d'octobre ou au mois de mars,
mais, plus généralement, au mois de mars. A cet effet, beau
coup Je personnes rempotent les Digitales en octobre pour
que la plantation printanière ne porte pas préjudice à la
floraison normale.
Les Digitales sont utilisées dans l'ornementation des jar-
dins de différentes façons aussi bien dans le nord que dans
midi de la France. < m en forme des corbeilles entière-,
comme on en fait des groupes dans les plates-bandes de plan les
variées. On en voit de délicieuses corbeilles, chaque année,
dans les jardins du Luxembourg, à Paris, et, cette année,
I en ai admiré également de bien belles dans les jardins du
( asi le Monte-Carlo. Tandis que, sous le climat de Paris,
la floraison a lieu en juin-juillet, elles sont, à cette époque,
complètement défleuries dans le midi, et, là. i est en mai
qu'elle- sont dan-. Imite leur beauté
Mais si. dans ces conditions, elles sont très décoratives,
leur côté ornemental et surtout pittoresque gagne de beau-
coup, lorsqu'on les utilise dune façon plus naturelle et, par-
lant de là, plus rationnelle, en en faisant des groupes plus
ou inoins étendus, en a\ aut des massifs d'arbustes, au bord
des roulées et surtout sur les talUS POCheUX. Là, leur forme
élancée se trouve bien dégagée et cont paste heureusement avec
ce qui leur est opposé.
Cela s'applique à leur culture ordinaire, car personne ne
les a\ ait en e. ire. que je sache, soumis à la culture forcée, que
je dois être le premier à signaler, car 1 essai ne date que de
l'hiver dernier; il est dû à M. Jules Van den Daele, jar-
dinier en chef des jardins du Casino à Monte-Carlo.
Préparant chaque année de nombreuses potées de Digita les
pour la garniture printanière de quelques corbeilles, il eut
I idée, l'hiver dernier, d'en force] quelque fortes plantes.
i résultat- ayant été très satisfaisants, la première saison,
il en força, successivement et avec succès, un grand nombre
I posées qu'il utilisa, de la façon 1 treuse, dans les
1 1 1 0 ■ 1 1 ei garnitures qu'il doit faire pout les fêtes données
pendant la saison hivernale- et où elles tirent très bon effet. A
I l'A position d'horticulture de Nice, il en composa un groupe
que tout le monde admira. Bien que les innovations cultu-
rales méritantes soient toujours regardées avec une certaine
méfiance à leur début, je ne doute pas que la culture for-
céedes Digitales, soit adoptée, dans un temps relativement
proche, étant donné qu'elle peut rendre de grands services, en
hiver, pour la décoration florale. Je crois quelle serait suf-
fisamment rémunératrice pour qu'on puisse l'entreprendre
sur une vaste échelle, car l'écoulement se ferait rapidement,
étant* donné que les inflorescences de cette catégorie, en
grappes longues, ne sont déjà pas si nombreuses que cela
pendant la saison hivernale et que certaines compositions
florales réclament ces sveltes élancées de (leurs.
Ceci dit, je vais donner quelques indications concernant
la culture forcée, telle que l'a pratiquéeM. Van den Daele'.
Les Digitales sont rempotées en septembre-octobre, dans
un sol très fertile el sablonneux, à. raison de trois plantes
par pot deii'Ml à ir.lô de diamètre, en choisissant, bien
entendu, le- sujetsd'une bonne force. Après le rempotage
les pots sont enterrés dans une planche et arrosés convena-
blement, lorsque les plantes en ont besoin.
Dès le mois de novembre, on peut les forcer. A cet effet,
on les rentre dans une serre, dans laquelle la température
s élève de douze à quinze degrés. Il n'y a pas d'inconvénient
à ce qu'elle soit plus élevée ou plus basse, c'est assez dire
qu'on peut les forcer invariablement, dans une serre tempé-
rée ou dans une serre chaude, — il n \ a de différence que
dans le temps que la plante demande pour fleurir, puisque
l'évolution de la tige florale est subordonnée à la tempéra
litre à laquelle elle est soumise. — quoique ce soit en série
chaude que les résultats aient été les meilleurs. Dans une
serre chaude ordinaire, les plantes, dont la tige florale nese
montrait pas encore, ont épanoui leurs premières fleurs au
bout de vingt à vingt-cinq jours, ta m lis que celles dont la tige
florale était apparente ont mis dix à quinze jours pour fleurir.
Leîorçage s'est liés bien fait el pas une seule plante n'a
manqué. Sauf les pucerons, que font disparaître quelques
bassinages à l'eau nicotinée, aucun autre insecte, i
plus qu'aucune maladie, n'ont fait leur apparition dans les
diverses saisons du forçage.
Chose très curieuse, toutes les plantes forcées étaient bien
plus trapues; leurs tiges florales étaient plus courtes et plus
fournies qu Iles des plantes cultivées en plein air.
En un mot, le forçage est chose facile et est surtout su-
bordonné à la préparation déplantes robustes qui doivent
être rempotées dans un compost, très fertile.
Le forçage est autant à préconiser pour lacultureen po-
tées que pour celle en vue de la fleur coupée. Celi tue
m'a suggéré quelques idées que je soumettrai aux personne
qui pourraient essaj er cel te i ull ure. tout aus-i bien aux for-
ceurs, qui alimentent les Halles, qu'aux jardiniers de mai
son bon reçoive, qui doivent, chaque hiver, fournir des fleui
pour les garnitures.
I .es prerhiers pourraient, sans aucun doute, donner une
grande extension à cette culture et la faire sur une grande
échelle, si toutefois, ce dont je ne doute pas, l'écoulement
des plantes et des fleurs répondait a leurs désirs,
.le connais un peu. puisque je suiscettequestiondetrèsprès,
qu'en dehors des Heurs forcées classiques de choix : Roses,
i . Houles de neige. Muguets, etc.. toutes ceilesqui app i
enten hiver, sont orne ; il surtoul originales,
sont très demandées i croire que, si on arrivait à les
luire d'une façon économique, leur vente serait a
•î:u
LE JARDIN"
rémunératrice. Voici, à cet effet, commenton pourrait, à mon
avis, les culti> er.
Les plantes devraient être élevées dans un sol n s fertile
el sablonneux, en ne leui ménageant ni les arrosements. ni
les engrais, de façon à les obtenir très vigoureuses.
En septembre, on rempoterait les plantes susceptibles de
bien fleurir, pour celles destinées à former des potées prin-
cipalement, car celles destinées à la Heur coupée | rraient
être plantées on planches de la largeur des coffres, île façon
à pouvoir les déplanter facile ni avec uni' bonne motte,
selon le- besoins et en tous temps. Aux approches des froids,
on placerait les coffres et les panneaux sur ces planches ; on les
entourerait il'- litière, au besoin, el on les couvrirai! il'' pail-
lassons, lui'-, des gelées. Les plantes eu pots seraient abritées
de la même façon, s,.us ledimat de Paris s entend, car, dans
ii- midi, ce n'esl pas nécessaire. Sous châssis, surtout si
ceux-ci étaient bien abrités, plus d'une plante montrerait sa
tige florale a^ ant sa rentrée en serres, principalement pour;les
saisons tardives; cela pourrait donc être uneavance pour le
forçage, etune avance faisant réaliser une certaine économie
comme main d'œuvre, chauffageel occupation du matériel.
Les plantes enlevées en moites en vue de la Heur coupée,
pourraient être plantées dans les bâches et dans les serres
où l'on force habituellement les Lilas, Boules de neige, Ro-
siers, etc.. pourvu qu'elles soient parfaitement éclairées. Les
tiges il''\ raient être coupées '■! vendues lorsque les premières
fleurs s'épanouiraient : on pourrait même, parmi ces plantes,
en relever quelques unes à ce moment et les rempoter à rai-
son d'une par petit pot, de façon à pouvoir les utiliser dans
les corbeilles déplantes, pour lesquelles elles seraient, je nuis.
très demandées. Les fortes potéesde trois seraient plutôt aptes
à entrer dans la composition des grandes corbeilles el dans
les autres garnitures.
Au lui' et à mesure qu'une saison a fleuri, on remplace les
plantes par d'autres et ainsi de suite. Les Digitales on I au
moins l'avantage de ne pas occupei la serre longtemps pour
fleurir, et, les saisons étant nombreuses, les frais de culture
pouvant être, par conséquent, répartis entre beaucoup de
plantes, le prix de revient de chacune délie ne sérail pas
très élevé, surtout que les forceurs n'auraient pas. comme
pour les Lilas. Roules de neige, Rosiers H Muguets, de frais
d'achat de plantes ; aie s ils devaient les acheter, le prix
n'en sérail pas élevé, étant donné que l'élevage et la prépa-
ration ne réclament guère plus de six mois.
I ia us la période de Noël et du Jour de l'An, alors que les
belles fleurs sont très recherchées, celles des Digitales au-
raient un certain succès et seraient payées un bon prix.
Tel est mon avis; aux producteurs de fleurs d'essayer.
Vous savez bien qu'une Heur que l'on apporte en dehors de
-un époque normale de floraison est toujours très prisée;
pourquoi non serait-il pas ainsi pour les Digitales ?
l.i 's Digitales n étaienl guère utilisées, il j a quelques an-
nées par les fleuristes, dans les garnitures florales d'appar-
tement, Cependant, depuis un an ou deux et cette année
surtout, au moment do leur floraison normale, il en a été
apportédes quantités aux Halleset elles trouvaient acheteurs;
pas mal de potées également ont été vendues au marché aux
Heurs. J'en ai même vu, à plusieurs reprises, do belles
sei i"'- ' b«'/ des fleuristes.
Les longues grappes, aux fleurs inclinées, des Digitales
font admirablement bien, grâce à leur sveltesse, dans les
grandes gerbes, pourvu qu'elles s'élancent au-dessus dos
(leurs. Quelques tiges, dans les bouquets ronds dnsi
que dan- les corbeilles île plantes et do fleurs, ne -oui pas
déplacées non plus et ont bien leurcachet. Un vase entière.-
ment garni de ces hampes florales n'est certes pas banal;
té ■ 'client bleu dan- les gros bouq I I aie.
s potées contenant deux ou trois tiges -ont pi : u
pour les garniture- d'appartements, devant des cheminées
e! dans les massifs d'angles, car elles se détachent toujours
in -bien du fond. En un mot. elles peuvent trouver emploi
d m les multiples motif- de l'ornementation florale.
ALBERT MAI MENE.
ARBORICULTURE FRUITIERE
LE PÊCHER
Traitement du bourgeon de remplacement.
Au moment où la récolte des pêches est en pleine activité,
il me parait intéressant de rappeler les quelques opérations
Fig. 98.
ii exécuter sur le bourgeon destiné à remplacer la branche
qui porte ces excellents fruits.
Le Pêcher ne fructifiant que sur le bois d'un an poussant
pour la seconde fois, il est donc important de pourvoir,
chaque année, au remplacement de la branche fruitière, eu
choisissant à sa base un bourgeon appelé bourgeon de rem-
placement. (.'est du reste le but principal, vers lequel doi-
vent tendre les efforts de l'arboriculteur pendant toute la
durée de la végétation,
Fig, 99.
A L'époque où nous sommes, ce bourgeon de remplacement
est ..n voie de formation, grâce a rébourgeonnement et au
pincemenl exécutés sur les bourgeons nés au-dessus de lui
sur la branche fruitière. Il a lui-même subi une partie des
opération- qu'il est nécessaire de lui appliquer. Voyous
quelles Sont ces opérations et continent il convient de pro-
• i i aujourd'hui '.'
LE JARDIN
23Ô
Supposons une eoursonne (A fig. 98 et 99) surmontée d'une
branche fruitière (B). Celle-ci, possédant : une pêche accom-
pagnée d'un bourgeon (a fig. 98), un bourgeon (b) et un autre
à sa base (c), constitue ce que l'on peut appeler une branche
fruitière type ; parce qu'ell i conforme aux règles admi-
ses pour la taille du Pêcher. Le bourgeon de la base esl le
bourgeon de remplacement ; celui de l'extrémité est nommé,
en pratique, bourgeon régulateur An premier. 11 est. en
effet, pincé long lorsque le remplacement est vigoureux, ou
pincé court quand le remplacement esl faible. Le bourgeon
qui accompagne la pêche résulte de l'évolution d'un œil qui,
avant le départ de la végétation, se trouvai! au même poinl
quele bouton à fleurs. Ce bourgeon esl utile à la pêche pour
lui faire acquérir toute sa grosseurël sa qualité; il est pincé
une première fois à quatre feuilles au-dessus de son poinl
de naissance, et le faux-bourgeon, qui se développe à la suite
de cette suppression, est lui-même pincé à une feuille.
Le bourgeon de remplacement, jusqu'alors laissé libre,
est palissé obliquement sur la première latte du treillage,
aussitôt qu'il atteint une dimension suffisante. On veille à
s léveloppement normal, que l'on active encore en pinçant
de nouveau le bourgeon de l'extrémité de la branche frui-
tière (d fig. 99), si toutefois cela est nécessaire ; car le bourgeon
de remplacement ne doit pas dépasser une vigueur moyenne.
En etfet, un bourgeon vigoureux de Pêcher donne rarement
.les boutons à fleurs, ou du moins ceux-ci ne sont pas situés
Fig. 100.
assez prèsde la base pour être conservés lors de la taille. ( "est
aussi pour ce motif qu'il est quelque lois bon, surunecour-
sonne vigoureuse, de conserver deux bourgeons de rempla-
cement pour que la sève soit toute dépensée, el que l'un
d'entre eux réunisse les conditions qui peuvent faire espérer
une bonne fructification.
Quoi qu'il en soit, le bourgeon de remplacement est palissé
une seconde fois sur la deuxième latte, et pincé lui-mêmeà
(i m. iv> ou 0 m. 30. Cette opération fait aussitôt développe]
un ou plusieurs faux-bourgeons; le bourgeon de remplace
ment peut alors se présenter sous trois aspects différents :
1" Il est faible et n'a qu'un seul faux-bourgeon àsonextré
mité (fig. 100).
2° Il est de vigueur moyenne et donne deux ou trois faux
bourgeons à son extrémité (fig. 101),
3" Il est très vigoureux et possède quatre à si\ faux-bour-
geons (fig. 102).
Dans le premier cas le faux-bourgeon né à l'extrémité du
remplacement, est pincé de nouveau à trois ou quatre feuil-
les (a fig. 100).
Dans le second cas, qui est le plus fréquent, les faux-
bourgeons inférieurs sont coupés, aussitôt leur départ, à un
ou deux centimètres; c'est-à-dire au-dessus de leurs feuilles
stipulaires (6, b fig. 101). Plus tard, celui de l'extrémité <
sera pincé à quatre feuilles.
Enfin, dans le troisième cas. on palisse, le long du rempla-
cement, le laux-bour'geon inférieur (a fig.102), lequel est pi née
plus tard à la même longueur que le premier. Les autres
taux-bourgeons (e, e. e, e, e) sont tous pinces sur leurs feuilles
stipulaires, sauf celui' de l'extrémité (/"), auquelon laisse tou-
jours tlOÎ.S OU (plaire feuilles.
Il résulte de cette façon d'opérei qi i la taille suivante
on a le choix entre le bourgeon lui même alors rameau de
remplacement, et le faux-bourgeon, alors faux rameau, au-
quel il a donné naissance et il arrive bien souvent que ce
dernier a la préféret ; en effet, étanl moins vigoureux, il
porte ordinairement un grand nombre de boutons à fleurs.
Fig. 101.
Toutes ces suppressions provoquentla naissance d'autres
faux-bourgeons, dont chacun est pincé sur ses feuilles de
lia se.
.1 insiste surtout sur la façon d'effectuer la suppressi les
faux-bourgeons inférieurs (6,&,fig. 101 et e.e.e.e.e, fig. 102),
c'est-à-dire le pincement sur les stipulaires ; cela a toujours
pour effet de forcer l'émission de plusieurs boutons à fleurs
groupés au même point.
( 'omme complément défoules ces tailles, il n'y a plus qu'à
supprimer, immédiatement au-dessus du bourgeon de rem
placement, la ramification qui portait le fruit aussitôt que
celui-ci est récolté (D fig. 100, loi el 102). Cette opération
s appelle couramment la 1 aille en rerl . On la pratique à cette
époque, pour que les plaies aient le temps de se cicatriser
avant l'hiver. Si, au contraire. l'ablation des anciennes
ramifications n'est faite qu'au printemps suivant, — le
Pêcher étant souvent taillé tard, — il se produit une perte
de sève considérable.
Si. cependant, lors de la taille en vert, on craint que,
sur certaines coursonnes vigoureuses, le bourgeon de rem-
Fig, 102
■mont prenne trop de force après cette suppression, il
dans ce cas, préférable d'attendre la fin de la végétation.
En tous .-as. la taille en vert doit être pratiquée en plu
v< fois, afin que l'arbre ne 3oil pa privé, d'un seul
ip d'une partie de son feuillage.
CLAUDE TRÉBIGNAl D
236
LE JARDIN
CAUSERIES SIR LE BRÉSIL
SUR LA CHAINE DES ORGUES
(Suite) (1)
Tout en apportanl une grande attention aux divers
phénomènes qui se présentent dans le cours de notre inté-
ressante pérégrination, nous conservons toujours une allure
assez égale e1 ne négligeons pas les remarques à faire, sui-
vant les lieux m variés que nous traversons.
Nous voici maintenant dans un endroit tout à fait sau-
vage : le s. .1 est stérile, — d'énormes montagnes formées d'un
seul bloc de pierre semblent être sorties de terre comme
d'un seul jet, leurs pans se dressent d'aplomb semblables
aux murailles de quelque colossale forteresse; c'est le granit
sec, sans un brin d'herbe, sur lequel le soleil semble con-
centrer tente sa chaleur et tente la puissance de son rayon-
nement. Vraiment, nous respirons dans une al sphère de
feu, aussi passons-nous vite cette fournaise gagnons bientôt
un siie ombragé par une végétati lune imposante ma-
jesté. Les ailnes sont dune hauteur prodigieuse, nous en
remarquons plusieurs appelés ici : m Aroeira do sertao ».
dont les troncs, droits comme des mais, atteignent jusqu'à
40 et 50 mètres avant leurs premières branches, leurs têtes
immenses pourraient offrir l'ombrage à plusd un millier.de
personnes. D'autres sent plus curieux encore par les racines
énormes, qui descendent des troncs il une hauteur de
20 mètres et j>lu- : quelques-unes sont plaies et minées
comme des planches, elles offrent une largeur de 2 et
:i mètres et sent disposées comme des stalles autour des
troncs. Ces géants :upent tant de place à leur base que
vingt hommes, ayant les liras étendus et se joignant du
liiiuides doigts, ne suffiraient pas pour les entourer. D'autres
encore forment, avec leurs racines, de véritables cabanes où
trois ou quatre personnes pourraient commodément - ins-
taller peur passer la nuit, s'ils pouvaient offrir assez de
sécurité : mais ils servent, le plus souvent, de repaire aux
fauves el aux serpents qui infestent ces parages.
Il v a longtemps déjà que nous marchons, il est quatre
heures; nous nous reposons un instant au bord d'un ruis-
seau pour prendre un peu de nourriture s,,ns le frais om-
brage des Dîcksonia et des Cyathea. Nous calculons que
nous sommes à environ trente-cinq kilomètres <1> I re point
de départ: du reste, la chose nous est confirmée par un
indigène qui se joint à nous en ce moment, c'est un culti-
vateur dont la case est à quelques heures de là; il nous
salue poliment el se fait un plaisir de répondre aux ques-
tions que nous lui adressons sur la contrée. Nous repartons
avec lui et la conversation se poursuit dans son langage
naïf et pittoresque n me son costume; il raconte gaiement
sa vie au milieu des grandes forêts qu'il aime. Là, il est
maître et roi : sa cabane lui suffit et la terre le nourrit : son
liivu\ âge desi end limpide de quelque pic perdu dans un coin
il n ciel bleu. Que lui importe les ambitions de 1 humanité?
Il ignore la politique. Son gouvernement réside tout dans
i Eenime el on enfant, qui l'attendent le soir s, m s |,. feuil
lage dentelé du Mimosa en Heurs, où butinent les lucioles
étincelantes.
Il marche allègrement, pieds nus. un long bâton à la
main pour chasser les serpents: il est heureux de pouvoir
nous renseigner sur les em irons. Il n'interroge pas. mais il
trouve le moyen de tout savoir el de tout deviner. Il nous
offre sa cabane pour passer la nuil ; mais, en \ rais « ( 'am
pesinos b, nous refusons son offre. Le temps est magnifique,
la nuit promet d'être fort belle, nous ne nous sentons pas
trop fatigués el non- voulons marcher une bonne partie de
la oirée sous les blancs reflets de la pleine lune.
(1) I.P Jardin, 1897, pages 261, 27S. 302, 314, 328, 346 fit 362; 1898,
pages 15, 206 et 223.— N" 253,254,255,256,257,258,259,261,273 et274.
A 5 heures, nous nous trouvons arrêtés par une barrière,
semblant indiquer une limite de propriété; notre cicéi e
ouvre une porte laite de quelque- morceaux de bois, nous
passons et elle se referme sur non- d'elle-même; je lame un
coup d œil au Brésilien qui sourit et qui explique que nous
venons d'entrer dans une vaste colonie appelée « Colonia
alpina » el qu'elle appartient à l'un des plus grands fazen-
deiros de la contrée. « Vous pourrie/ marcher toute la nuit
sans en sortir », ajouta-t-il.
A six heures, nous parvenons sur un point très élevé d'où
la vue embrasse largement l'horizon que percent dans le
lointain les innombrables monts. Le soleil descend lente-
ment au fond d'une longue vallée à l'extrémité de laquelle
on découvre un point blanc, c'est une maison, la seule qui
soit en vue. Du bras, je l'indique à l'indigène : « Vendada
Goyabalai), dit-il; c'est une sorte d'hôtellerie située sur un
passage assez fréquenté, à plu- de f."> kilomètres de nous.
l'astre du jour va disparaître derrière; nous nous arrêtons
pour contempler cette vaste étendue qu'éclairent encore ses
derniers rayons ; s. m disque semble s'élargir à mesure qu'il
descend et devient rouge cerise; le tond delà vallée prend
des tons d'incendie, tandis que les sommets des montagnes
se teignent en rose. Du côté opposé, le ciel est d'un bleu
sombre, l'eu à peu. les couleurs s'estompent, le soleil dis-
paraît el la nuit nous enveloppe. Mais, bientôt, la lune se lève
majestueusement, argentant la nature de ses rayons nacrés.
Notre marche ne subit aucune modification, nousy voyons
comme en plein jour. Vers sept heures, notre compagnon
nous renouvelle ses offres d'hospitalité; sur notre refus, il
nous serre la main et se jette à travers la forêt où il dis-
parait dans l'ombre des épaisses lui aies qui nous entourent.
R. LOUXIER.
Questions Économiques et Commerciales
Les fruits du Cap et de l'Australie
en France.
A propos de cette question des fruits du Cap et de l'Aus-
tralie il), nous recevons la lettre suivante :
Cher Monsieur,
Je vais vous dire, en deux mots, mon opinion sur les fruits
du Cap de Bonne-Espérance : ces fruits n'auront jamais
chance de trouver un écoulement important et régulier
sur le marché de Paris :
1° Parce qu'ils sont généralement de qualité médiocre.
2° Parce que les déchets sont très grands et que le prix
de revient s'en trouve trop obéré.
3° Parce qu'ils arrivent à l'improviste et, devant être con-
sommés à peu près immédiatement, ils sont perdus avant
que le client sache qu'ils existent ; ce dernier commence à
en demander lorsqu'il n'y en a plus.
4° Parce qu'ils ne sont pas considérés comme des fruits
de primeurs; ils n'ont pas l'attrait du nouveau. C'est ainsi
qu'on obtient difficilement le prix de 2 à :'. francs pour une
pèche du Cap, en février, alors qu'actuellement les pèches
de Fatzer atteignent jusqu'à 10 et 12 francs pièce.
e La douane française n'est certainement pas tendre
pour ces produits qu'elle taxe comme ci fruits forcés», d'une
façon arbitraire : cela est du à l'ignorance des agents pré-
poses aux douanes, car ce sont des fruits venus naturelle-
ment. On pourrait certes réclamer, mais le temps de con-
voquer les experts, les fruits sont détériorés. Pi c'était bien
intéressant, on trouverait cependant le moyen de taire
trancher cette question.
Quant aux fruits de Tasmanie, les pommes principale-
ment, il n'en vient pas sur le marché parisien, qui a de quoi
se suffire avec les fruits de provenances française et ita-
lienne.
Pour mon compte personnelle ne risquerais pas un fur-
thing dans une entreprise ayant pour objet l'importation
des fruits du Cap sur le marché français. Nos horticulteurs
peuvent dormir sur les deux oreilles.
Veuillez agréer, etc.
L. FONTAJNK
(Il Le Jardin 1898, pages 183 et 202: n" 272 et 273.
LE JARDIN
237
MARCOTTAGE DE L'ŒILLET
( ' est «'il juillet et au commencement du mois d'aoûl que
< h <i t se faiTe le marcottage de l'Œillet, en choisissant pour
cela des rameaux n'ayant pas fleuri et n ayant pas non plus
l'apparent '''1 une floraison prochaine. < les rameaux sont cou
i h' - dans le sol et fixés au moyen d'une petite fourche en
bois ou d'un morceau d'osier, tendu en deux el que l'on plie
à la manière d'une épingle ;i cheveux : après quoi, on ree
la marcotte d'un peu de terre bi«-n ameublie que l'on I i
légèrement, afin qu'elle adhère parfaitement au rameau.
Avant de coucher la marcotte, il faut avoir soin d'enlever,
sur la portion qui doit être mise en terre, toutes les parties
sueeptibles d'amener la pourriture; les feuilles sèches, de
même que celles encore vertes, doivent également être »up
primées sur cette portion à enterrer; de plus, on fait une
incision dans la tige à l'endroit où doil avoir lieu l'émis-
sion des racines. Pour cela, on fait la pe sur un nœud,
■ ■n entamant la moitié environ de la tige, que I on Fend en-
suite en remontant vers l'extrémité du rameau sur une
longueur d'environ 10 à 1"2 millimètres au plus. Cette fente,
lors de la mise en terre de la marcotte, est maintenue en-
tr 'ouverte au moyen d'un petit caillou placé 'la us la secl ion.
Certaines personnes prétendent que l'emploi d'un grain
de blé, en pareille circonstance, est préférable : bien au con-
traire, cette pratiquées! vicieuse. Quelques praticiens, une
fois la marcotte terminée, suppriment l'extrémité des
feuilles; cela est toul à faitinutile.
Aussitôt f opération du marcottage ai hevée, on donne un
copieux arrosage, afin d'asseoir parfaitement la terre qui, à
cette époque, doit toujours être maintenue dans un étal de
moiteur convenable, si l'on veul assurer la reprise qui est
effectuée à peu prés totalement au boni île m\ semaines.
C'esl généralement dans les premiers jours deseptembre
que l'on procède au sevrage. A ee moment, on visite les
marcottes une à une. et toutes celles qui ont émis des
racines doivent être séparées «les pieds-mères pour être em-
potées dans des godets de 0™,09 à 0",10 dans lesquels elles
passent l'hiver abritées de châssis. Sous le climat de Paris,
il sérail en effet très imprudent de laisser les jeunes plantes
en pleine terre ;ans abri, on s'exposerait ainsi à les perdre
à la ^uite des gelées un peu fortes qui peuvent survenir.
Pour l'empotage, la terre que l'on emploie doit être très
substantielle, plutôt forte que légère; une lionne terre à blé
OU bien de la 'erre de gazon, auxquelles on ajoute en-
viron 1 3 de terreau de fumier de vache bien consommé, le
tout préparé plusieurs mois d'avance et remué à plusieurs
reprises, constitue un composl dont l'Œillet s'accommode
fort bien.
Au lieu de taire la marcotte en pleine terre, comme il
vient d'être dit plus haut, on peut la faire en l'air, en se
servant de petits godets de plomb, que l'on remplit de terre
analogue à celle dont il vient d'être question précédemment :
le toul est maintenu fixe au moyen d'une petite épingle qui
traverse la tige en même temps que le joli el qui, par
conséquent, l'empêche de descendre.
Au préalable, on doit avoir soin d'enlever les feuillessur
toute la parti'' a placer dans 1" go li t, el de faire I incision
exactement comme il a été indique pour La marcotte en
pleine terre; après quoi, on peul disposer le godet autour de
la tige à marcotter, en ayant soin de placer celle-ci bien
au centre. Ensuite, on glisse dans le godel la terre bien
tamisée que Ton toule légèrement, afin que son adht re
la marcotte soit complète. Cette opération une fois termi-
née, on fixe le tout à un petit tuteur et on humecte aus
la terre du godet qui, elle aussi, doit être toujours fraîche,
m on ne veut pas voir la reprise gravenienl compromise.
Unsi traitée. h marcotte enrai tne dans le même laps
emps que celle faite en pleine terre, el il esl de plus
- facile de s,, rendi pte i la reprise est complète
car il suffit pour («la d'ouvrir doucement l godel de plomb.
Donc, en septembre également, on procède au sevrage, al
les plantes sontempotées el bivernées de la même façon
que les précédentes; les mêmes soins doivent leur être pro-
digués.
ijuant à celles qui ne sonl pas encore enracine.-.-, on les
laisse-encpri quelque temps, soit en pleine terre, soil
!" godets, pour le- visiter à nouveau en octobre; à
nt. leur repi i est cet laine.
F. MÉNARD.
Cratsgus leucophlaeos Mœnch.
Cette intere anl pèce, 1 les plus belles parmi les
Epines, est originaire de l'Amérique septentrionale; elle
est surtout remarquable par sa floraison très tardive, qui
n'a lieu qu'en juin el juillet, tandis que les autresesp
fleurissent déjà dès les mois d'avril el mai.
Le Cratœgus leucophlaeos Mœnch (C. tomentosa L.)
se trouve représenté dans la plupartdes bonnes collections
dendrologiques ; mais, malgré sa haute valeur ornementale,
il se rencontre bien rarement dans les pépinières.
C'esl un grand arbrisseau, ou plutôt un petit arbre de ."i
à 7 mètres de haut, à porl érigé, à branches vigoureuses.
Hameaux solides, glabres : les jeunes à épidémie vert jau-
nâtre ou rougeàtre, ceux plusàgés à écorce blanchâtre (de
la le nom de leucophlaeos, qui signifie (| à écorce blanche ».
donné à cette espèce).
Epines très rares, faisant souvent complètement défaut
-in- certains sujets, fortes, de 0*02 à triûile longueur, termi-
na i par une pointe acérée.
Feuilles trèsgrandes, de0™10à 0*12 de longueur sur 0"06
à 0mÔ8de largeur, elliptiques, fortemenf dentées, verl foncé
luisant, glabres sur la lace supérieure, vert plus clair et
terne, pubescentes sur la face inférieure.
Inflorescences ire- denses, en corymbes terminaux à
I i vtrëmité .les jeune- rameaux, composées d'un très grand
nombre de (leurs (nous en avons compté jusque 120 sur une
seule inflorescence !)
Fleurs petites, blanc légèremenl verdâtre, s'épanouissanl
successivement, les pins tardives étant encore en boutons
quand les premières sonl déjà défleuries.
Anthères lie-de-vin ou lilas. tranchant bien par leur
' oloris sur le fond blane de la corolle,
Pédicelles pubescents. Fruits petits, piriformes, jaune
ca i initié.
C'est, à notre connaissant e,de toutes les espèces d'Epines,
cellequia les plus grandes feuilles.
Il ne faut pas craindre de tailler vigoureusement le (
tirgus leucophlaeos au printemps, avant le le la
talion; an contraire, cette taille est très recomman-
ilable, car elle provoque le développement déjeunes rameaux
très vigoureux, qui. pour la plupart, donneront chacun une
inflorescence.
Nous croyons utile 'I ajouter que la taille pendant Ici
île la végétation ne convient qu à cetteseule Épineet que. -i
l'on taillait le- autres esp T" époque, on risquerait
de compromettre la floraison delà première annéequi
rail cette suppressi le branches, car, ici', 1"- inflores-
.. M. , ,ri i imeaux,
me sur 1" C. let ! «es de plu-
irsauE
E. JOflX.
! Simon-Louis frères.
LE JARDIN
CULTURE POTAGERE
LES DERNIERS HARICOTS VERTS
EN PLEINE TERRE
Lorsque paraîtront ces lignes, il ne saurai! plus être
question-de semer des Haricots pour grains verts et, à plu*
forte raison, pour grains secs; mais, par contre, j'engage
vivement les personnes qui s'occupenl de jardinageel qui
aiment les Haricots en aiguilles à semer les variétés
qu'elles désirent cultiver dans ce but, elles n'auront aucun
regret.
Naturellement, dan- le courant du mois d'août, les seriiis
de Haricots qu'on peut faire succèdent, cela va sans dire, à
une autre culture.
Les graines peuvent être semée.s sur la terre d'une plate-
bande ou en plein carré, mais, dans ce second ras. en
planches limitées par des sentiers, tu >i i ^ verrons pourquoi
tout à l'heure.
Les variétés suivantes sont celles qu'on peui surtout
recommander à cette époque :
Le H. noir de Belgique et le H. de Bagnolei ou //. suisse
sont deux excellentes variétés; lune ou l'autre convient
également bien. Le premier et le //. flageolet très hâtif
d Etampes doivent être préférés si le semis a lieu un peu
tard, vers le 20 août, par exemple.
Le sol doit être labouré profondément, et les graines,
semées en lignes, en poquets ou en rayons; tracés à O^ôO les
uns des autres.
Je recommande particulièrement, vu l'époque à laquelle
cette culture est entreprise, de bien se rendre compte de l'état
d'humidité du sol. Il peut se faire, en effet, nue la terre -oit très
sècheet qu'elle ne possède pas l'humidité suffisante pour
permettre aux graines de germer rapidement. Aussi, si la
pluie n'est pas imminente, faut-il arroser très fortement
soit les rayons, soit les poquets, quelques heures avant de
semer les graines. Ainsi, on est assuré que la germination
ne subit aucun retard.
Pendant la croissance des Haricots. le sol ne réclame que
des binages fréquents pour ameublir le sol d'abord, puis
pour détruire les mauvaises herbesou lesempêcherde croître.
Toutefois, les binages doivent être suspendus dés que les
fleurs commencent]! paraître.
Ces Haricots semés au mois d'août sont parfois surpris
par les premières gelées d'automne, qui font quelquefois
leur apparition de bonne heure. Leurs tissus pouvant être
désorganisés par ces gelées, il convient de prendre quel-
ques précautions, afin de parer à l'action de ces froids
intempestifs, dont il est facile de se préserver sans grande
difficulté.
Puis, fréquemment, le plus souvent mène-, à ces pre-
mières gelées, succède ensuite un tfès beau temps.
Il serait donc impardonnable de ne pas se mettre en me-
sure pour abriter les Haricots pendant les quelques nuits
froides.
Si j'ai recommandé de semer les Haricots en planches,
chaque planche séparée par un sentier, c'est justement pour
que les abris soient plus facilement placés au-dessus
d'eu \
I m moyen très économique est celui nui consiste a dis
poseren arceaux, en travers 'le- planches, 'les gaulettesou
îles cercles de tonneaux -m- lesquels, le soir, on dé mu le des
paillassons.
Pour faciliter la pose des gaulettes et aussi pour que les
paillassons ordinaires puissent protéger efficacement les
Haricots, il convient de ne pas taire les planches de plus
-I un mètre de largeur avec trois ligues de Haricots, une
lune au milieu, le- deux autre- tracées sur chaque bord,
' haque planche séparée par un sentier de 0"65 ou 0" rp de
largeur.
Les Haricots semé'- eu plate-bande (costière) sont mieux
abrités que ceux -ente- en plein carré: malgré cela, il con-
vient, le cas échéant, de les abriter également de paillassons.
En septembreel octobre, les châssis restent le plus sou-
Vent inutilisés, rien n'empêche de les faire servir a abriter
le- Haricot- et ainsi de favoriser la production des aiguilles,
jusque très tard pendant l'automne.
L'emploi des châssis est surtout précieux pour les Hari-
cots semés nu peu tard.
.1. POISSAT.
Lupinus arboreus L
L'éloge des Lupins comme plantes décoratives n'est plus
a faire, chacun sait combien les nombreuses espèces d
beau genre sont précieuses pour l'ornement des jardins et
pour fournir de la fleur à couper. La plupart sont cependant
annuels, au moins en culture, et, des quelques espèces vi\ a
ces, une seule, le Lupinus polyphyllus Lindl., est réelle-
ment devenue populaire. Ce n'est que justice h lui rendre,
car. à une rusticité et une vigueur exceptionnelles, il joint
une liante stature d mètre à 1°*50) et de longs et nombreux
épis, composés de plus de cent fleurs qui s'épanouissent suc-
cessivement et prolongent considérablement sa floraison:
ces fleurs sont d'un bleu lilacé foncé chez le type, panachées
ou entièrement blanches chez ses variétés.
Les autres espèces vivaees introduites dans les jardins
sont : L. Hartwegii Linn., L. noo) kaensis Don. et quelques
autres qu'on ne rencontre guère que dans les collections bo-
taniques. Il convient cependant d'y ajouter le Lupinus ar-
boreus Linn.. auquel nous consacrons aujourd'hui cette note.
Bien qu'introduis de la Californie depuis plus d'un siècle.
ce Lupin est resté rare dans les jardins, si même il n'en est
pas disparu et n'y a pas été réintroduit plusieurs fois suces
sives. A des fleurs d'un jaune vif, très nombreuses et dis
posées en épis, il joint un caractère tout particulièrement
distinct et intéressant : celui d'être frutescent. Le qualifi-
catif Harboreus que lui a appliqué Linné' doit être pris
dans un sens relatif, car c'est tout au plus s il atteint P'ôit.
mais enfin ses liges sont nettement persistantes et devien-
nent ligneuses. De plus, il est très vigoureux, excessive-
ment florifère et rustique sous notre climat, au moins peu
d.int les deux hivers qui viennent de s'écouler.
La figure 103 montre nettement la plante fleurie et lades-
cription suivante permettra de la reconnaître sans aucune
difficulté.
Lupinus arboreus Sinis. (1). - Plantefrutescente, ramifiée,
à branches faibles, déjetées et à rameaux très nombreux,
dressés, terminés chacun par un épi de fleurs. Feuilles
alternes, assez petites, légères, composées de sept à huit
folioles digitées et articulées au sommet du pétiole, lan-
céolées, atténuées à la base, glabre- en dessus, mais cou-
vertes, en de-sous e| sur les bords (ainsi que les pétioles et
le- jeune- rameaux), île poils nombreux, appliqués, blancs
et luisants donnant à la plante un aspect grisâtre, presque
lucane; stipules très [«Mites, linéaires. Fleurs assez grande-.
jaune \ il. disposées par cinq à huit en vert ici lie-, sur des épis
-le 0"15à 0"25 de long, terminaux et dressés; calice bilabié,
court; corolle de 15 millimètres de long, à étendard replié
en arrière, ailes amples, soudées par leurs bords inférieurs
et cachant la carène; celle-ci courte et hyaline. Gousse
dressée, fortement hirsute et renfermant plusieurs graines
globuleuses, petites, bigarrées et mûrissant sous le climat
parisien. La floraison commence au mois de juin et se pro-
longe pendant une bonne partie de I été. car. sous chaque
épi de fleurs, naissent un ou deux rameaux qui se terminent
à leur tour par une inflorescence.
Dès l'année même du semis, le Lupin en arbre fleurit.
quoique tardivement, mais il devient très décoratif à la
deuxième année. Livré à lui-même, il forme, à la deuxième
année surtout, une touffe volumineuse, haute d'environ
{l)Bot. Marj. tab. 682; Bot. Rmj.. vol. XXIV, tah. 32; L. serti eue
1 -' h-cli. mon Hook.): L. frutiCOSUS Hort.
LE 'JARDIN
239
1 mètreel dont les rameaux, très nombreux etétalés, se cou
\ n 'ii i. d'une grande abondance d'épis de fleurs. Si un a
soin de rabattre la plante chaque année au printemps sur ses
tiges principales, la tenue devient meilleure et arborese mte
Son port diffus, irrégulier, autant que la longueur de ses
rameaux indiquent quel excellent parti on peut tirer de ce
Lupin pour la garniture des treillages, des grilles ou des
murs. Nous voyons, depuis <leu\ ans. dans le jardin d'un
café de Verrière, une grille basse qu'il garnit entièrement et
l'effet décoratif est on ne peut plus charmant: sur les deux
faces de la clôture, émergent de tous les points ses nom
breux épis de Heurs jaunes et son feuillage garnit bien, tout
en conservant un aspect léger; de plus, j] persiste pendant
la plus grande partie de l'hh er.
La culture de ce beau Lupin est très facile ef sa végétation,
rapide et luxuriante pendant tout, l'été; elle l'est d'autant
plus que li' sol est plus fertile, profond et Irais et l'exposi-
tion plus chaude et plus ensoleillée. C'est 'loue ces endroits
qu'on devra, de préférence, choisir pour lui. quoiqu'il
pousse bien partout, même dans les rocai lies. Comme il
CULTURES MÉRIDIONALES
Culture des plantes propres à la Parfumerie
(Fin (»)
Fig. 103. — Lupinus arboreus.
graine bien sous noire climat, le semis est le mode de mul-
tiplication le plus simple et le plus pratique. On le sème
au printemps, en février-mars, en pépinière, à plein sol.
sous châssis froid ou en pots ou terrines ; on repique les
plants séparément dans des godets lorsqu'ils oui quelques
feuilles; on les remet ensuite sous châssis pour faciliter leur
reprise, puis on les plante en place, lorsqu'ils sont, sufflsam-
ments loris ou dans le courant de niai. L'espacement à
ménager entre eux est d'envirpn I mètre.
Nous avons dit, précédemment, que ce Lupin axait par-
faitement résisté aux deux derniers hivers parisiens, mais.
comme ils ont été exceptionnellement doux, nous pensons
que sa rusticité est peut-ctre douteuse; — car il faut bien
quequelque chose ail empêché jusqu'ici une aussi belle
plante de devenir populaire. - Aussi pensons-nous qu'il se-
rait prudent de butter le pied avec de la terre ou delà litièn
et. si l'on ne possède pas de graines pour pouvoir le ressemer
en cas de besoin, il sera bon d'en relever quelques pieds el
de les hiverner en orangerie. Il supporte bien cette opération
quand il est jeune et repousse facilement du pied.
Telle est. d'une façon suceinte, l'histoire et le traitement
d'un oublié, qui satisfera pleinement ceux qui voudront
bien lui faire les honneurs de la culture dans leur jardin.
s. MOTTET.
h
Menthe. ■- Comme l'Oranger, la Menthe n'est pas
utilisée seulement pour ses fleurs qui ne donneraient relati
veinent qu'une petite quantité d'essence, mais aussi pour
toutes ses parties herbacées.
Dans un sol fuméel convenablement labouré, on plante
des éclats a, la distance de lï'".".ô entre les rangs et les pieds
I l'es serrés sur les lignes.
Laplantation a lieu en février; une petite quantité dé
mier doit être incorporée au sol au moment des labours;
il est nécessaire, pour obtenir une végétation luxuriante,
de répandi n couverture, lorsque les plantes ont environ
il. 'Il de hauteur, du migou ou hunier de mouton.
l'endaut l'été, il faut irriguer fréquemment, aussi ménage
l ou,,. ntre chaque rang, un sillon pour I écoulement des eaux.
Ainsi traités, et grâce aussi ;, cette plantation serrée, les
pieds de Menthe atteignent de 1 mètre à 1"50 de hauteur.
Vu mois d'août, lorsque" laMenthe est en Heurs, a lieu la
réi "Ile. Les piaules sont coupées au pied et mises en bottes.
Le rendement est, parait-il. de <S à 10 kilogs au mètre carré
el I" prix de vente est de 13 à 1ô francs les pin kilogs,
V Eaut-il que ce pris soit garanti par un traité passé,
pour un certain nombre d'années, entre les cultivateurs et
les parfumeurs.
Pour obtenir une belle végétation, il est bon et même
nécessaire que la Menthe soit replantée tous les ans.
\ l'automne, les vieux pieds sont arrachés et mis en
jaugeen attendant leur plantation, en février.
En opérant ainsi, les pousses sont beaucoup plus vigou
reines, ce qui augmente le rendement en poids.
Géranium. — Le Pelargonium Rosat, généralement
appelé Géranium odorant, est aussi cultivé pour son
essence.
Sa multiplication a lieu par boutures faites à froid au
mois de septembre en pleine terre, sous châssis ou dans
une serre. En avril, ces boutures sont mises en place dans
un sol léger bien fumé et défoncé; les pieds s,. ut plantés à
1 mètre 1 un de l'autre en tous sens.
Pendant tout l'été, il faut entretenir le sol propre et arro-
ser t)ù irriguer souvent ; dans cehut.il faut ménager un
sillon entre chaque rang. Lorsque laplantation a été bien
fumée et copieusemene arrosée, les pieds atteignent un très
fort développement ; leur hauteur est de 0™80 environ, et il
n'est pas rare di- trouver des pieds de 20 kilogs.
La récolte se fait en septembre, le soir tard ou de grand
matin ; les pieds sont coupés rez de terre et expédiés immé-
diatement.-inx usines qui les paient de 7 à S ir. les 100 kilogs.
Quelques pieds sont conservés pour fournir les boutures
nécessaires à la plantation suivante.
Il n'est pas jusqu'à es boutures qui ne soient l'objet d'un
commerce ; certains cultivateurs en font de grandes quan-
tités qu'ils livrent au prix dé 25 à 'M\ francs le mille.
Basilic. — Le Basilic dônnedeux récoltes; d'abord ses
Heurs, puis ensuite la plante elle-même.
La variété cultivée, le Bit.si/ic groscert des horticulteurs.
e i seine en d mbre-janvier, en pépinière, pour être repi
quée en place en mars, en terre meuble et fumée. La dista
de plantation à observer est H1" In en tous sens.
Les soins culturaux sont : sarclages, binages et arrosa
copieux, en temps utile.
La récolte commence en août : c'est à ce moment que se
fait la récolte des Heurs. Quand les plantes ont fini de fleu-
rir, elles sonl coupées, puis expédiées à la parfun
L'importance de cette culture a beaucoup diminué;
i ne rencontre I on, dans les jardins, que quelques rares
i : niches de Basilic.
Plantes diverses. — Les plantes d. lessusne
sont pas les seules contena rincipes volatils utilisés
la parfumerie : beaucoup d'autres sont encore traitées
dans ce but. Parmi i nous citerons . la Lavande, le
I) Le Jardin. 1898, pages 205 et 221 ; n" '27:; i
240
I.fi JARDIN
Thym, l'Absinthe, la Menthe sauvage, le Laurier cerise,
etc., etc.
De toutes ces plantes, aucune u'esl cultivée; la récolte
• ■M est faite, à la saison, dans les montagnes. La distillation
.1 aussi lien sur place,et l'on obtientalors une essence brute,
laquelle est ensuite rectifiée à la parfumerie.
i lertains propriétaires, possédant du Thym, de la La vaude
ou de l'Absinthe dans leurs domaines, distillent alors, soit
ces plantes, soit, les fleurs seules, comme la Lavande, et
■■■ pédient ensuite cette essence ;t des courtiers qui la paient
au cours du jour.
Généralement, les usines envoient des ouvriers de leur
personnel procéder à ces distillations sur place. Leur i haflip
d'opération est très vaste; aussi n est-il pas rare de rencon-
trer des ouvriers grassois, distillant les plantes à parfums,
dans la Provence, leDauphiné, la Corse et l'Algérie.
En résumé, les cultures de plantes propres à la parfu-
sont assez rémunératrices, tant que le' cultivateur s'efforce
de tout faire par lui-même en évitanl le plus possible les
frais de main-d'oeuvre. j GTTLLON.
Société Nationale d'Horticulture de France
Séance élu 28 juillet 1898.
COMITE DE FLORICULTURE
l>e nombreux et beaux apports. La maison Vilmorin pré-
sentait une jolie collection de Capucines naines, parmi
lesquelles nous avons remarqué les variétés: Brillante-, de
nuance vermillon, Impératrice des Tndes, pourpre foncé. La
Perle, jaune doré pale, Roi des Tom-Puuce, Camèlépn,
Bronzée, Aurore, etc.
Aux mêmes présentateurs, de beaux Pétunias hybrides
superbissima varies à grande fleur et à large gorge, bien
nuancés comme coloris et remarquables par la largeur de
leurs corolles.
MM. Cayeux et Le Clerc font, à eux seuls, une véritable
exposition qui n'est pas pour nous déplaire. Ce sont, tout
d'abord, une série formée d'une quarantaine de Phlox
vivaces, bien choisis, bien variés et de superbe tenue.
Remarqué les variétés : Brillant, Neptune, Ins. Ilen-
dersoni. Alliance russe, Avalanche, Panaché d'Orléans,
Aspasie, Panama aux sombres couleurs symboliques, etc.
Puis venait un groupe des plus intéressants de [liantes
vivaces : Leucantlienium filiferum une amélioration bien
nette du L. lacustre, à (leurs plus larges; des Helianthus,
parmi lesquels : //. multiflorus soûs diverses forrties,
Uecapetalus et var. major, giganteus, doronicoides. atro-
rubens,pubescens, Buttaris'! curieux avec ses petites Heurs
jaune-pale et nombreuses, tricuspis, etc. ; Ileliopsis lœvis,
huila macrocephala, voisin de la grande Aunée, mais
suflisamment distinct; Helenium Hoopcri, Opholaria
latarica à fleurs jaune crème très pâle; Buphtalmuiu
ilicifolium fort ornemental, petite plante française très
voisine des/ni((a, Delphinium Zalil, de l'Asie centrale,
très curieuse, distinct de tous les autres Delphinium par
ses fleurs jaunes et son feuillage profondément lacinié-
linéaire, etc.
Encore aux mêmes présentateurs : un Œillet très robuste,
auquel ils ont donné le nom de Madame Maria Ben, lin et
qui semble issu de la Malmaison dont il a le bois : ses
Heurs sont énormes et pas crei unies . un Phlox Comtesse
île Jarnac gentiment panaché. Le comité de floriculture
nous semblé, en présence de ces lots, avoir été bien peu
généreux !
La maison Vilmorin, dont nous avons déjà parlé plus
haut, continuait la série de ses apports de plantes alpines.
Remarquées dans la présentation de ce jour, les espèces
suivantes : Swerlia perennis, Gentianée à coloris bleu;
Senecio adonidifolius au feuillage finement découpé,
Ltnaria hepatiexfolia qui, avec VAntirrhinum asa-
rina, constitueraient d'excellentes plantes à nu ailles,
Anthyllis IIermanni;e, Légumineuse sous-frutescente,
Genliana Ihibetica, tout récemment introduit; Aconit,um
anthora à fleurs jaune pâle; Circiœa alpina, charmant de
port et d'élégance; Lialris elegams, trop peu c iu: sgm-
phyandra Hoffmanni, Carnpanulacée de l'Europe orien-
tale, à peine distincte des Campanules; Digitalis ferru-
ginea, aux longues grappes de fleurs dont le nom spé-
cifique indique bien la'couleur; Vaccihium Vitis-idxs aux
jolies baies rouges ; Achi//ea pyrenaica, bien voisin de
la Ptarmlque, dont il n'est probablement qu'une race;
quelques Fougères telles que Woodsiailvensis, Phegopteris
jjolypodioides, Blechnum, etc.
M. S. Mollet, qui s'est consacré corps et ;imc,;i la cul-
ture intelligente de ces charmants végétaux, mérite tous les
éloges.
Encore un petit lot de Glaïeuls de semis, parmi lesquels
quelques obtentions nouvelles.
M. L. Duval. de Versailles, présente une nouvelle espèce
de Broméliacée, le Vriesea Vigeri, dédiée au sympathique
Président de la Société d'horticulture, Ministre de l'Agri-
culture. C'est une fort jolie plante, issue du croisement des
Vriesea Rodigasiana\ V. Rex.
COMITÉ DES ROSES.
Un seul représentant, mais qui, à lui seul, en vaut beau-
coup, c'est le charmant flosa Wichuraiana, du Japon. Du
groupe des Synstylées, cette Rose, qui n'est pas sans ana-
logie avec le R. multiflora, est remarquable par la pro-
fusion de ses fleurs, leur beau coloris blanc, leur odeur
fine et discrète, ses rameaux traînants qui en font une
plante de rocaille par excellence. Nous reviendrons d'ail-
leurs, un de ces jours, sur cette présentation de la maison
Vilmorin.
COMITÉ DES ORCHIDEES
M. I'utremblay-Dumay, de Courbevoie, présentait un très
beau Cattleya Mendeli : M. Fournier, de Neuilly, un Cypri-
pedium nireum, hors ligne, et un Cattleya aurea, également
recommandable ; M. Bert, une très bonne forme A'Odon-
tpglossum crispum maculé de chocolat très clair.
M. Mantin continuait la série de ses apports d'hybride i
obtenus dans ses cultures et par ses soins : Correvonia
bellaerensis, nouveau genre, dédié à l'habile alpiniste de
Genève, par un croisement de lirassavola l'erini pida avec
Cattleya yuttata.. Cette création d'un genre pour un hybride,
est-elle, botaniquement et scientifiquement, bien correcte '!
En tous cas, nous félicitons le parrain et le tilleul
Encore à M. Mantin, un Lœliocatlleya Maria; l'i;<\ issu
de Lielia purpurata et de Caltleiia Forbesi, et un fort beau
Cattleya produit du croisement des C. MossixetC. Forbesi.
Les coloris de ces deux plantes sont peut-être un pieu faux,
mais leur bonne tenue est parfaite.
COMITÉ D'ARBORICULTURE D'ORNEMENT
Deux beaux apports de la maison Simon Louis, de Plan-
tières : Rubus phcenicolasius, si remarquable par les longs
poils glanduleux rouges, qui garnissent les tiges et les
inflorescences; Symphoricarpos Hey'eri, encore nouveau,,
à feuilles coriaces, pâles et légèrement poilues en dessous ;
Buddleia variabilis, hispida et curviflora ; .1 morpha canes-
cens, une bonne recrue de ces dernières années ; Hedysa-
rum multijugum ; Cham;ecerasus hispida, Cratxgus leuco-
phleos(l), dont l'Index de Kew fait un synonyme de C. lo-
mentosa ; quelques végétaux à feuillage coloré : Acer
colchicum rubrum, A. platanoides Reitenbachi A. pseudo-
platanus foins purpureis, Corylus tubulosa atropurpu-
rea etc. En somme, un intéressant apport.
M. Croux faisait également une présentation, où nous
avons remarqué : Paria macrostachya, t Itearia Haastii,
Nandina domeslica. Colùtea crocea, Robin ta hispida rosea,
Cladrastis amurensys, plus connu dans les pépinières sous
le nom de Maackia amurensis, le très curieux Rubus
rosœfolius, fréquemment désigné sous la dénomination de
R. sorbœfolius, herbacé, de petite taille, a feuillage élégant,
rappelant celui du Sorbier, à gros fruits rouges, simulant
une fraise, et dont les Japonais font leurs délices. Il est
vrai qu'ils ne sont pas bien difficiles les Français de l'Ex-
trême-Orient ! — Une jolie série de Spirées, entre autres
du groupe Bumalda. les.S. Bumalda ruberrima et Anthony
Watherer, du groupe du S. callosa, le Spirœa japonica
ru b ra (2), bien distinct du S. callosa superba par son colo-
ris encore plus foncé, ses fleurs plus larges, ses étamines
plus sailantes. Tous nos compliments.
COMITÉ HE CULTURE MARAICHERE
Quelques légumes, tels que Poirées variées, Concombres,,
Céleris, bulbe d'Ail monstrueux, sans autre intérêt d'ail-
leurs.
COMITÉ D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE
De beaux fruits qui doivent être aussi bien bons' Deux
corbeilles de Pèches Alexander, à MM. Emile Eve, de Ba-
gnolet, et Urive, d'Ablon.
A M. Pruneau, de Bourg-la-Keine, des fruits de saison :
Pommes; Sugarloof, Early Harvest, Transparente blanche.
Borowitshy,- Madeleine blanche et Transparente rouge;
Poires : Colorée tic juillet. Beurré Oiffard, Doyennt de
juillet; Pèches : Downing, Précoce de Harper. Rouge de
mai, Amsden, Wilder, Mury eagle, Précoce du Canada,
Early Béatrice et Précoce de Saint Anicle.
P. HARIOT.
(1) Voir page 237 du présent numéro.
(2) Le Jardin, 1S98, n • 263, page 40: planche en couleurs.
LE JARDIN
241
LE JARDIN. - N" 276.
AOUT 20 1898.
CHRONIQUE
Nus aïeux — à défaut d'Épinards — mangeaient les Orties
tout comme les jeunes canards. En quelques pays encore
déshérités, on la consomme de nos jours. Peut-être nos ané
iniques— qui sont légion — feraient ils bien d'nser de la
recette du docteur Agner, de Stockholm, qui recommande
l'Urticâ dioica, vulgairement grande Ortie, comme un
remède infaillible, sèche ou fraîche, pour rendre du sang
a ceux qui n'en ont que peu ou pas. Les anémiés rempla-
ceront la fade soupe aux herbes, par la non moins fade
Ortie et, bientôt, le potage à l'Ortie brillera, sous des dési
gnations fallacieuses, aux tables d^hôte des stations d'eau.\
ferrugineuses. Si le docteur Agner a dit vrai, adieu la
chlorose et les pâles couleurs !
■
A notre époque, les découvertes s'accumulent chaque jour
et. chaque jour aussi, on fait du neuf avec du vieux. Der
nièrement, nous signalions de curieuses expériences rela
tives à l'action de la lumière colorée sur la végétation. Le
s\ nipatliique président de la Société d'horticulture d'Etam-
pes — un lecteur du Jardin, la preuve en est, — nous rap-
pelle à <•<• sujet, que, dès 1872, il avait publié, dans li-Jonr-
nal de la Société nationale d'horticulture do France, le
résultat de ses recherches. M. Blavet avait affirmé, il y
a bientôt trente ans, que les lumières rouge et jaune étaient
de beaucoup les plus favorables. Et, depuis ce temps, la
question n'a pas l'ait un pas dans l'application à la cul-
I ure.
Dans la station du sud-ouest où je me trouve en ce mo-
ment, le Haricot est affreusement taché. Le grain perd sa
blancheur sous la macule pénétrante du Colletotrichum,'
Lindemuthianum, Champignon au nom barbare s'il en fut.
Cette maladie, signalée depuis quelques années, — quoi-
qu'elle ait été décrite depuis plus d'un demi siècle par un
botaniste français, — a été étudiée récemment dans ses
effets. On a trouvé que les grains attaqués deviennent
plus légers. Ils sont susceptibles de perdre leur pouvoir
germinatil ou de donner des plants moins résistants et
moins développés. L'extension de ta maladie par les
mains est absolument indiscutable, en raison de la propa-
gation qui se fait par l'intermédiaire du sol envahi par
les spores. Et quel est le remède à cet étal de choses
qui plonge dans le marasme les amateurs de l'harmonieux
légume '.' ( "est le triage à la' niai n et la séparation des grains
envahis par le Colletotrichum.
*
* *
M. Xaudin, le vénéré botaniste de la villa Thuret, chez
qui l'âge n'a pas éteint la vigueur de l'esprit et le goût opi-
niâtre des recherches utiles, signalait récemment une
variété de Mûrier, originaire du Tonkin, et qui. déjà cul-
tivée dans l'Ardèche, y est très recommandée pour l'éduca-
tion des vers à soie. Kl le forme de petits arbres, ni' dépas-
sant guère 2 mètres d'élévation, à rameaux grêles, à
feuilles petites cl trilobées, douces au toucher. Elle passe
l'hiver sans souffrir et porte des fruits rouge-noir à la
maturité. Les boutures reprennent facilement et la culture
peut se faire drue, en prairie qu'on coupe à la faucille au
fur et à mesure du besoin. Les jeunes pousses sont telle-
ment tendres (pion peut ies donner tout entières aux vers,
sans avoir à les effeuiller.
. *
Les érudits qui lisent Le Jardin, me permettront de
leur demander à quelle fleur il faut attribuer le nom de
pèpiots, très usité au xv" et xvi' siècle, dans ia langue
populaire' Les Annales de lu Société horticole 'le l'Aube,
dans un article très documenté relatif au règne végétal
luis les cérémonies troyennes d'autrefois, rapportent qu'il
la Pentecôte nvoyail le- enfants cueillir des pèpiots
dans les prés: Seraient-ce des fleurs de Bleuet ou de Coque-
licot? Nous serions très reconnaissants des communications
qui pourraient nous être laites ;( ce sujet.
■
- ■
Les jardins de Kew, universellement célèbres, auraient-
ils une odeur spéciale? C'est ce qu'on pourrait croire en
parcourant la table. les matièresd'un manuel. lu parfumeur
que nous avons en ... moment s..us les yeux. Il en est .le
ce parfum comme île celui de l'Amaryllis et. du Corylopsis,
cl nous en recommandons vivement la composition à nos
lectrices. Prenez de l'essence de Néroli, deux parties; de
I p_ sence -le Cassis, Tubéreuse, Jasmin, Géranium, de cha-
cune une partie ; dénaturez, ou agrémentez si vous aimez
mieux, avec du musc et .le l'ambre, et vous pouvez vous
croire, l'imagination .'tant de la partie, enveloppés des
effluves de l'extrait des jardins .le Kew!
L'Ananas, si bien nommé Pine apple (Pomme de Pin),
par les Anglais et les Américains, est un fruit délicieux,
chacun sait ça. Mais, ce qu'on sait moins, c'est qu'il a été
importé du Brésil par Jean de Lévy, en 1555. Il vint en
Angleterre .m |,i culture en lut rapidement populaire, cl
ce n'est que sous Louis XV, en 17M:i, qu'on en récolta en
France les premiers fruits. < >u le vit. dès ce moment, dans
les jardins royaux et sur les quelques tables de grands sei-
gneurs. La culture en France ne remonterait-elle pas un
peu plus haut? Nous sommes tentés de le croire.
Là/Botanical Gazette donne une liste des insectes qui
se rencontrent sur un certain nombre de fleurs et indique
dans quelle mesure ils contribuent à leur fécondation. Ces
insectes sont plus ou moins nombreux suivant les espèces
île végétaux. Un des plus intéressants est le Cornus pani-
culata, dont les fleurs sont \ isitées par une abeille, un
t.. union et deuxautres Apidés, par 33 Hyménoptères appar-
tenant à d'autres groupes, 29 I liptères, 7 ( loléoptères, ? Lépi
doptères, en tout 70 insectes, qui contribuent plus ou moins
à la fécondation.
Le 2 septembre prochain, entrera dans sa soixante-dixiè-
me année, un des plus illustrer botanistes de notre temps,
M. le 1)' Bornet. Ce n'est pas seulement au botaniste que
nous devons adresser nos plus sincères ci affectueuses féli-
citations personnelles ; mais, à. l'organisateur des superbe-,
jardins de la villa Thuret, à l'époque où il était le compa-
gnon et l'ami de Thuret. doivent aller les témoignages de
reconnaissance de tous ceux qui s'intéressent, .le près .m de
loin, à l'introduction et à l'accliination des végétaux exo
tiques. 1'. HARIOT.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Clermont-Ferrand. — Du 10 an 30 novembre. — Expo-
sition D'HORTiciXTimE, organisée par la Société d'horticul-
ture et de viticulture du Puy-de-Dôme. — Adresser les
demandes à M. Lavé, secrétaire général, au jardin Lccoq,
a riermont, avant le 15 octobre.
Cognac. — Du 28 au 30 oetobre. — Exposition générale
de t'iiYSANTHè.MES, organisée par la Société d'horticulture
et de viticulture de la Charente. — Adresser les demandes
à M. Bachelier, président, chemin de la Colonne, à Angou-
lème, ou à M. Brondel, secrétaire général, villa des Til-
leuls, à Angoulème, avant le 15 octobre.
Fontenay-le-Comte. — Du 15 au 18 septembre. — Expo-
sition dé produits horticoles, organisée par la Société
d'horticulture de Fontenay-le-Comte. — Adresser les de-
mandes au secrétaire général delà Société, à Fontenay-le-
Comte.
212
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Mérite agricole. — \ l'en ca don des fêtes des i adets
de Gascogne, présidées par M. Bourgeois, Ministrede l'Ins-
truction publique, M. .1. Labelle, ancien élève de 1 Ecole
nationale d'horticulture de Versailles, horticulteur à Tou-
louse, a été promu < hevalier du Mérite agricole. \<>u. lui
adressons nos bien sincères félicitation .
Pardécrél en date du I août 1898, la décoration du Mé-
rite agricole a été conférée aux personnes suivante
1" Au grade d'officier:
MM. Cor, consul général à Hambourg; services rendus
;i l'horticulture française, lors de l'Exposftion Internationale
d'horticulture île Hambourg;
Minangoin (Jean -Pierre-Narcisse), inspecteur de
l'agriculture, à Tunis.
2° Au grade de chevalier :
MM. Bqei i ru':, vice-consul à Hambourg; services rendus
à l'horticulture française, lors de l'Exposition internationale
d'horticulture de Hambourg;
Bourquin (Jules-Frédéric), conducteur de travaux
à Cayenne : expériences sur la culture de la Vigne à la
Guyane; création d'un jardin potager.
Canessa (Ambr'oise-Stéphane). horticulteur-viticul-
teur à Arzew (Algérie) ; installation d'un jardin potager
dans des terrains salés, difficiles à cultiver.
Carimantrand (Jules), ingénieur civil, président de
la Société agricole du Bas-Ogoue (Congo français).
Divernay (Joseph), agriculteur à Ampoubilava-Bé
(Nossi-Bé) ; création d'un important établissement modèle,
comprenant plantations de vanille et de café, nombreux
arbres fruitiers, etc.
Neveu (Eugène), directeur du Jardin colonial de
saint-Denis (Réunion).
Pinoiem , jardinier en chef de la ville de Montréal
(Canada).
Exposition universelle de 1 900. — Le Palais
de l'Horticulture. -- Nous avons ou l'occasion de voir
l'avant-projef 'lu l'alais. ou plutôt des Palais de l'Horticul-
ture, dressé par M. Ch. Albert Gauthier, le très distingué
architecte qui a été chargé de leur construction.
Nous ilisons des Palais, car il ne s'agit pas d'un bloc
unique, mais bien dedeux grandes serres isolées et sembla-
bles, placées symétriquement il'' chaque coté d'un vaste
parterre dont le sous-sol sera occupé par le théâtre-aquarium
des frères Guillaume.
Chacune de ces serres aura une longueur totale de 83 mè-
tres, nue largeur de 32 mètres, et une hauteur de 21 métrés,
dans l'axe de la nef centrale. Une troisième serre galerie,
destinée à former fond entre les deux autres, sur un plan
un peu plus éloigné de la Seine, a été prévue également,
mais son exécution reste subordonnée à la question des
i rédits.
Il parait, en effet, que ceux-ci s,, ut mesurés avec une
i omie qui, dans le cas présent, ne manque pas que d'être
très regrettable. H ne faut pas oublier, cependant, que le
Palais de l'Horticulture n'esl pas appelé à ne rendre des
services 'pie pendant la durée de l'Exposition, ce qui serait
déjà suffisant pourtant pourqu'xin fasse convenablement les
choses, niais tout le monde s'accorde à reconnaître qu'il
de\ ra être conservé pour doter notre capitale d'un l'alais de
Flore digne d'elle, où chaque saison nouvelle ramènera le
brillant spectacle des floralies tanl goûtées des Parisiens.
II. M.
Association delà Presse agricole. —Nous venons
de recevoir les statuts de i Association de la Presse a :ricole,
donl nous avons annoncé dernièrement la fondation i I !..
Il est à souhaiter qu un tel groupement resserre les liens
Miie confraternité, qui doivent exister entre tous les
publicistes agricoles et horticoles, amène ces publicist.es à
(l) Le Jardin,
. u- 272, page 178.
se connaître davantage à s'entendre et aussi à se venir en
aide si. comme il faut l'espérer, le Syndicat donne tous les
féconds résultats qu'on en peut attendre. L'Agriculture et
Horticulture françaises ne peuvent que profiter de ce rap-
prochement, de cette entente, de cette union, de celle soli-
darité entre tous les écrivains agricoles et horticoles.
Il faut donc souhaiterjque nombreuses continuent à affluer,
au siège de la société, les adhésions adressées a notre eon-
frère et collaborateur, M. Charles Deloncle, secrétaire
général, 18, rue d'Enghien, à Paris.
Une station de recherches à Hambourg. — Il
est question, paraît-il, d'établir à Hambourg, une station
pour les recherches relatives aux maladies et aux insectes
nuisibles aux plantes.
Le directeur de cet établissement serait le docteur ( '.Brick.
du Botanical Muséum de Hambourg, et le zoologiste, le
docteur L. Reh.
La principale raison de rétablissement de cette station
serait l'expertise continuelle, dans le port de Hambourg,
des fruits importés des Etats-Unis d'Amérique suspectes
d'être infestés par le San José Scale.
La station s'occupera, de plus, des importations de
plantes vivantes des pays étrangers, du phylloxéra, de,
rechercher les moyens de combattre les maladies des
plantes, etc., etc.
La récolte des prunes en Bosnie Herzégo-
vine. — La cueillette des prunes a lieu, en Bosnie-Herzé-
govine, vers la mi-septembre. Si les vents arides, fréquents
dans ce pays à la fin d'août, ne dessèchent pas les fruits,
nous dit la Feuille d'informations du Ministère île l'Agri-
culture, la production totale de la Bosnie s'élèvera à 1.000
wagons ; mais les fruits, nombreux, serrés sur les branches.
resteront d'une grosseur moyenne. Les ventes à terme, déjà
faites, ont porté sur les prunes de petite grosseur; les mar-
chands du pays réservent pour la venteau comptant la mar-
chandise de qualité supérieure.
On a acheté, jusqu'à présent, 70 à 80 wagons seulement
de prunes, livrables, d'octobre à novembre, à la gare de
Brcka, aux conditions suivantes : qualités de 115 à 120
pièces au demi-kilogramme. 31 francs letovar(126 kilogr.);
qualités de 95 à 100 pièces au demi-kilogramme. 36 francs
le tovar ; qualités de 80 à 85 pièces au demi-kilogramme.
IX francs les 126 kilogr. Les prix resteront probablement
stationnaires jusqu'à la récolte.
Exposition internationale d'horticulture de
Lyon. — Le Syndicat des liorticulleurs lyonnais a déjà
annoncé, que, à l'occasion de l'Exposition internationale
d'horticulture, qui aura lieu à Lyon, le 1" septembre
procliain.il donnerait une grande fête horticole.
En 1894, une fête semblable avait déjà brillamment
réussi, et 400 horl iculteurs, venus de ions les points de l'Eu-
rope, s'étaient trouvés réunis dans les beaux salons Mon nier.
La fête de cette année se tiendra encore dans ces mêmes
salons, si vastes et si richement décores, et. parmi les attrac-
tions qui y seront réunies, il en est surtout une sur laquelle
nous Minions, dés aujourd'hui, appeler l'attention, Le S\ n-
dicat s'est procuré le portrait ou la photographie de presque
toutes les pers les, décédées aujourd'hui, ayant laissé un
m u horticulture, et ces photographies, agrandies par
des projections électriques, seronl montrées à toute l'assis-
tance.
En organisant cette fête, la Chambre syndicales obéi à
un sentiment pieux et a voulu faire connaître, à la généra-
tion horticole actuelle, les traits de ses devanciers de ceux
■ni quels nos plus célèbres établissements doivent leur
réputation, de (eux qui ont créé la science horticole, tant
par leurs travaux, que par leurs écrits.
Les fleurs coupées aux Expositions. — Pour pré-
senter leurs Heurs coupées aux Expositions, MM. Wallaee
LE JARDIN
243
• i Ci les grands cultivateurs anglais de plantes bulbei
uni adopté le procédé suivant que décrit notre confrère La
Semaine horticole et qui semble excellenl :
IL placent les tiges dans des bandes de plomb enroulées
en spirale, qu'ils accrochent au bord de petits récipients ou
bacs en métal, à moitié remplis d'eau. Dansées conditions,
<in n'a pas à craindre, comme lorsqu'on emploie des carafe
bouteille-. et<\. que le contenant et le contenu soient ren-
versés par mêgarde, et, de plus, la vapeur, qui se dégage
de l'eau sur une grande surface, ne peut que contribue] à
conserver les fleurs en parfait état de fraîcheur.
La production de l'essence de roses en Bul
garie (1). — La récolte de 1 essence de roses en Bulgarie,
s'élève, pour l'année courante, à environ 500.000 miskal
ou 2.000 kilogrammes, lui 1897, cette récolte avait été de
600.000 miskal et de 800.000 miskal en 1896. Le prix du
miskal varie entre 4 et 5 francs.
De l'année 1896. nous dit le Courrier des Balkans, qui
nous donne ces nouvelles, il existe encore chez les négo-
ciants un stock considérable.
A propos de la rusticité du Schizophragma hy-
drangoides. ■- A propos de la rusticité du Schi.n-
phragma hydrangoides, cette belle plante grimpante dont
notre collaborateur, M. .1. Luquet, a récemment dit deux
mots .la ns son article sur ['Hydrangea srandens (2), nous
recevons de M. Antoni Mùller, pépiniériste à Nancy, les
intéressants renseignements suivants :
« Nous cultivons le Schisophragma hydrangoides depuis
1878. Notre pied-mère esl planté- au levant, dans un terrain
pierreux où il pousse à merveille ; il tapisseun mur île S mè-
tres de long sur 3 métrés de haut, et s'y accroche seul, a
l'aide de crampons semblables à ceux du Lierre.
« Depuis s;i plantation, il a résisté à tous les hivers. Les
feuilles, d'un vert lisse en dessus et d'un vert blanc lisseen
dessous, sont ovales, aiguës et dentées. Ses fleurs ressem-
blent à celles de l' Hydrangea petiolaris. Il fleurit abon-
damment tous les ans.
« Par sa végétation très préei et sa grande rusticité, le
Schisopkragma hydrangoides constitue une de nos plus
belles plantes grimpantes. »
Les importations d engraisenltalie.— ParGênes,
son principal port, l'Italie a importé, durant l'année 1897,
nous dit le Gardeners' Magasine, 800.000 quintaux d'en
grais, comprenant principalement des phosphates et du gua-
no. Sur cette quantité. l'Amérique en a fourni 154.700
quintaux. l'Allemagne 86.1-10 et l'Autriche 56. 520. L'impor
tation totale a été évaluée a 2.39-1.930 francs au lieu de
2.525.600 francs pour 315.700 quintaux, en 1896.
Fleurs orangées. — Les fêtes du couronnement de la
Reine Wilhelmine de Hollande approchent à grands pas,
aussi un- voisins de Hollande, nous dit la Semaine horti
çole, s'occupent-ils avec une fébrile activité, des multiples
préparatifs pour leur donner tout l'éclat possible. Les
Sociétés horticoles néerlandaises s'en préoccupenl «''gaie-
ment. C'est ainsi que la section d'Amsterdam de la Société
néerlandaise d'horticulture el de botanique avail alloué, en
vuede la réunion florale du 10 courant, trois prix pour la
collection la plus belle et la plus complète de fleurs oran-
gèes coupées.
Pour faire grossir les Poires. — Pour fairegrossir
les Poires, nous dit le Lyon Horticole, voici comment il
faut procéder .
« Placer sous les fruits un support pour empêcher que
leur poids ne se fasse sentir sur leur queue ou pédoncule.
« La sève des racines pénètre dans les fruits par des
vaisseaux, qui parcourent, le pédoncule et se répandent, en
(1) Voir a ce sujet Le Jardin. 1892, n" 136, 137, 138 et 140
pages 235, 247, 259 et 286 ; 1898, n- 177, page 179
(2) Le Jardin, 1898, n- 272, page 181.
unifiant à l'infini, dans toute leur masse celluleuse.
1 i fruits volumineux, comme les poires el les pom
acquièrent bientôt un poids tel qu'il s'exerce sur leur pédon
el que la circulation des fluides y esl gênée.
« D'un autre côté, si les fruits sonl attachés sur une
branche, placée dan une position plus ou moins verticale,
il- déterminent, par leur propre poids, unecourbe plus ou
moins prononcée sur le pédoncule el augmentent ainsi |> .
difficultés du pa la sève. Souvent, enfin, l'accroi
sèment du fruit en diamètre ne se faisan I pas également
-m toute la circonférence, il en résulte alors, sur le pédon-
cule, un mouvement de torsion qui étrangle les vaisseaux
séveux et intercepte partiellement la circulation.
n Si. maintenant, on place au-dessous de ces fruits un
support qui soustrait leur pédoncule à tous ces incon-
vénients, on comprendra que la sève pourra y pénétrer en
plus grande abondance et qu'ils deviendront plus volumi-
neux. C'est pourquoi ceux qui se trouvent accidentellement
appuyéssur les branches ou sur les treillages s,, ut toujours
plus gros que les autres. »
L'aster miniature. — En outre de la culture en pleine
terre dés Asters, ne nécessitant d'autres soins que ceux que
la nature veut bien leur prodiguer, il existe une autre façon
d'opérer, qui en favorise l'emploi, dans les jardinières rde
salons; où ils restent en pleine floraison pendant près d'un
mois. C'est au sujet de cette culture en piaules naines, que
l'un de nos correspondants, M. F. Ménard, nous envoie les
renseignements suivants :
i Quelques temps avant l'apparition des boutonsà fleurs.
c'est-à-dire dans le courant du mois d'août, on coupe le
extrémités des tiges encore herbacée el mi le- pique dans
dos^i idetsde0"'li)à()'"12 remplis d'un compost formé de 2/3 de
terre franche et de 1 3 de terreau de fumier bien con-
sommé.
a Ces boutures doivent être coupées un peu plus longues
queles, Jjoutures ordinaires, c'est-à-dire qu'elles doivent avoir
010 à 0'"12 de long, l'extrémité étant trop tendre pour
pouvoir êl re bouturée avec quelque chance >U- succès, filles
i h lisent être repiquées dans les godets à raison de huit à dix
par pot, en ayant soin de les bien borner; après cela, on
moujlle le tout, puis les pots s,, ni enterrés, les unsàeétédes
autres sous chàssjs à froid. Ou prive d'air jusqu'à ce que la
reprise soit assurée et nu ombre chaque fois qu'il fait 'lu
soleil. Quelques bassinages dans le milieu de la journée sont
nécessaires.
i< Aussitôt la reprise effectuée, on donne de l'air et on habi-
tue progressivement les plantes au soleil; puis on arrose.
suivant le besoin, afin de ne pas laisser languir les plantes,
qui ne s'allongent cependant que de quelques centimètres.
'i lin effet, peu de temps après la reprise, on aperçoit les
boutons à fleurs, qui s'épanouissent presque en même temps
que ceux des plantes de pleine terre, et fournissent ainsi de
magnifiques potées, dont les tiges, hautes de 0™15 à 0*20 el
tien rissa ut toutes à la. même hauteur, produisent un effet
charmant.
'< lin lesassocianl à d'autres plantes, ces même potées peu
vent servir pour la décorati les ja rdinières de salons, per-
mettant ainsi d'attendre la floraison tardive des Chrysan-
thèmes qui, eux aussi, peuvent être traités ainsi en plantes
m miniatures », mais en boutura'nt un peu plus tard. »
Destruction des escargots. — Les haies sent tou-
jours le lieu de refuge des escargots et les cultures en\ iron-
nantes et sont toujours plus ou moins endommagées. Dans
des plates-bandes contournant les massifs d'arbustes, il esl
parfois impossible de cultiver certaines plantes à cause- des
limaces et des escargots. Depuis plusieurs années, nous dit
M. G. D. Huet, dans l'Agriculture pratiqui re, je
lue trouve bien du procédé' suivant :
Au moment du départ de la végétation, avaut toutefois
244
LE JARDIN
[e développement des feuilles, j'asperge, avec un pulvérisa-
teur, les baies el les bocages, principalement au pied des
arbustes, avec une solution simple le sulfate de cuivre à
3 mi I pour cent. En opéranl le matin ou le soir, alors
que bon nombre de mollusques commencent déjà à se
montrer, on en détruit une bonne quantité. Quand à ceux
qui ne sont pas encore sortis, s'ils ne sont pas tués ur le
champ, il esl probable qu'ils périssent parla suite, ne |
vanl monter aux arbustes ainsi sulfatés. Lorsque les feuil-
les sont développées, on ne peut plus employer la solution
simple de sulfate de cuivre, car on risquerait de les brûler;
mais .m peut employer de la bouillie bourguignone (sulfate
de cuivre et carbonate de soude à parties égales) en asper
géant fortement a l'intérieur des touffes; il en est de même
pour les murailles garnies de Lierre, en aspergeant du sul-
fate de cuivre, au pied du mur seulement, on empêche les
i i rgots de s'j r smiser,
On peut aussi détruire l argots et les limaces, en
saupoudrant 1» haies et les massifs d'arbustes avec delà
chaux en poudre récemment éteinte, au moyen d'un soûl
llet . La chaux détruit infailliblement les limaces et les
escargots qu'elle touche, maiselle n'agit que sur-le-champ,
car l'air anéantit vite sa causticité.
PETITES NOUVELLES
Le 1" novembre prochain, il y aura 35 ans que M. J. M.
Kraaijenbrink entra au service de la famille Royale de Hol-
lande. C'est en effet en novembre 1863, qu'il entra en fonc-
tions comme jardinier-chef fleuriste, et, en 1883, il fut nommé
jardinier en chef des Domaines de Guillaume III, grand
amateur et connaisseur de plantes. A plusieurs reprises,
il fut chargé de missions horticoles à l'étranger. Aussi nus
amis les Hollandais se proposent-ils decélébrer dignement,
le 1" novembre 1808, le jubilaire né en 1825.
■
Nous avons le plaisir d'apprendre que le tils d'un de nos
concitoyens, M. Léon Willot, ancien élève de l'institution
Notre-Dame des Victoires, à Roubaix, vient d'être classé
1", avec la mention « grande distinction », après trois
années de cours théoriques et de travaux pratiques, aux
examens de sortie de l'Ecole d'horticulture de l'Etat à
Gand.
Le succès de notre jeune concitoyen est d'autant plus
remarquable qu'il était le seul Français à l'Ecole, qui
compte environ cinquante élèves, dont un certain nombre
de nationalités diverses.
NÉCROLOGIE
M. Amédèe Torcy. — Nous avons appris la mort, à
l'âge de 59 ans, de M. Amédée Auguste Alphonse Torcy,
grainier horticulteur à Melun, Vice-président des Sociétés
d'horticulture de Melun et de Fontainebleau. Nous adres-
sons a sa famille, nos vives condoléances.
BIBLIOGRAPHIE
Florigelium Harlemense, publié par la Algemeene vereent-
ging aoor Bloembollencultuur de Haarlem.
Parmi les jolies planches publiées dans la 7" livraison de
cet ouvrage, citons: Lilium speciosum rubrum, Tulipe
double rose blanche, Tulipe double Murillo, etc.
Nouvelle méthode «l'amélioration des cidres et poirés
au moyen «les levures sélectionnées de V Institut La
Claire, par Georges .Tacquemin. — Brochure de 16 pages,
Dans cette brochure, l'auteur rend compte des résultats
obtenus par l'emploi des levures sélectionnées pour la fer-
mentation du cidre et traite de la guérison des cidres ma-
lades, mauvais goût, etc..
Gande l'esposizione internazionale orticola <lel 1 .SÎIK,
par Giuseppe Roda.— Brochure de 12 pages, extraite de IVEco-
rtomia rurale.
Cette brochure, rédigée en italien, renferme un rapide
compte-rendu de l'Exposition de Gand.
L'amélioration «les vin
de l'Institut La Clai
Brochure de 40 pages.
Apres avoir donné les résultats obtenus aux vendanges
de 1897 par l'emploi des levures sélectionnées, l'auteurtraite
du sucrage des vins, de la refermentation des vins restés
doux, de la préparation de l'hydromel, etc.
par les levures sélectionnées
-, par M. Georges Jacquemin. —
ERRATUM
Une erreur s'est glissée dans l'article sur le Dircxa la-
teritia macrantha, inséré dans notre précédent numéro.
Page 232, première colonne, avant dernière ligne, lire 3 0/0
de poudrette, au lieu de 30 0/0.
Notre Enquête sur la Récolte des Fruits en France en 1898.
Dans le but de rendre service à tout le monde : aux propriétaires «j ni ont des fruits à è nu 1er, ci m me aux particuliers
et aux marchands qui ont des fruitsà acheter, Le Jt< r'din commencera, à partir du 5 septembre, la publication d'une série
de renseignements sur la récolte des fruits, en France, pendant I année 1898.
Pour condenser le plus de renseignements po.ssj.bie en peu de place, et ne pas empiéter sur celle qui esl réservée
aux autres articles, nous avons adopté la disposition toujours claire, et facile à consulter, d'un tableau qui se présentera
ainsi :
PÊCHES
VI
POIR1 s
POMMES
RAISINS
H
/
J —
>-. tfl
■i.
■S:
DÉPARIEIItil
-
y
—
-
y
S
r
<
0
y.
Observations
NOM
^
■=
-
e
S
-
=
£
S
-1
<£
— *
O U
«
'A
c
y.
<
du Correspondant
I e tableau, on le voit, comprend seulement les principaux fruits produits en France. Pour certains, la récoite esl
déji mencé i est même actuellement terminée dans quelques régions méridionales. Nous les avons néanmoins fait
Bgurer dans notre liste au.point de vue documentaire.
L échelle de notation sera la suivante (chaque terme esl accompagné de son abréviation) : très bonne (TB), lionne (B),
moyenne (Moy.), médiocre (Méd i, mauvaise (Mauv.), très mauvaise (TM).
Rien de plus simple, on le voit, que de répondreà notre enquête, donl la récapitulation ne manquera pas d'offrir un
très ^ il intérêt
II suffit d affecter la notequi convient a chaque catégorie de fruits, soit en adoptant la disposition du tableau ei-dessus,
oit en procédant de toute autre façon, sou- la seule recommandation de ne pas trop compliquer le travail des rédacteurs
du Jardin qui feront le dépouillement des réponses. En toutes circonstances, ce ne peut être l'affaire que de quelques
minute-.
Aussi, comme il s'agit d'un sujet d'intérêt général, à la fois technique et économique, nous espérons qu'un grand
nombre de nos lecteurs voudront bien répondre à notre appel. Nous les en prions et les remercions bien sincèrement.
II. M.
LE JARDIN
245
Deutzia corymbiflora
\\ani tout, justifions le nom que nous avons donné à
cette espèce,e1 qui n'a pas pour lui l'autorité d'un botaniste
ilf profession ; quelques mots sur l'origi le ce Deutzia
h. .us y amèneront.
Nous en devons l'introduction en France à M. Maurice
de Vilmorin, le dendrologiste bien connu, qui le reçut en
1895, sous forme de graines, deM. 1 abbé Farges,des missions
étrangères.
Ces graines provenaient du Sse IV h u )ccidental(( Ihine).
Elles germèrent abondamment, et quelques plants repiqués
montrèrent des boutons en novembre delà même année;
horticulteur
l'année sui-
H
ils fleurirent, en avril 1896, chez M. Boucher
à Paris, à qui ils avaient été confiés, et qui,
vante, le S avril 1897, en pré
enta tin pied en fleurs; sous
le nom de Deutzia corym-
bosa '.' à la Société nationale
d'horticulture de France.
Après avoir indiqué la pro-
venance de ce nouvel arbuste,
M. de Vilmorin exposa les
raisons qui lui avaient lait
adopter provisoirement le nom
de corymbosa.
k I .a iiviii-.' donnée dans le
u Laubholskunde, .le Dippel.
« pour le Deutsia corymbosa
u (Roy le .l 'après Robe il
« Brown), paraît, dit-il, s'ap
a pliquer a cette plante. Quant
« a l'Index Kewensis, il rap-
(( porte le D. corymbosa R.
« Brown au D. paroiflora
« Bunge. M. Franchet, du
« Muséum, a aussi rapporté
« au D. paroiflora Bunge, les
« branches fleuries « qui lui
« ont été soumises par M. de
u Vilmorin.
« M. Maurice de Vilmorin
u a, ajoute-t-il, remarqué une
« différence marquée de préco
.. cité, aux Barres, en 1896,
« entre les deux plantes, sans
i mpter plusieurs earactè-
« res végétatifs, et MM. Le-
■i moine père et lils, de Nan-
ti .y, lui ont déclaré sans hé-
« sitation que la plante dont
a il leur monlrail des échan-
« tillons d'herbier, n'était pas
» le Deutzia pan iflora.
« Le Handbook de l'Arbo-
» retum de Kew, postérieur de
« 5 out> ansà l'Index Kewen-
. sis, ne réunit pas les deux
. espèces, l> paroiflora Bunge et D. corymbosa R. Br. Il
ii est donc probable que les différences sont assez mandes
» pour justifier leur maintien comme espèces distinctes, et
u que la plante de M. Boucher est le D. coi ymbosa R Br..
« ce que M. Maurice .le Vilmorin pourra dire lorsqu il
.1 aura vu l'herbier et les plantes de Kew. » (1)
En consultant la description du D. corymbosa R. Br. (2),
..n se rend compte que cette plante possède, comme le D.
paroiflora Bunge, .les pétales ronds, i< prëjloraison quin-
conciale, cl qu'il s'en distingue par ses fleurs un peu plus
grandes, parles filets de ses étamines nette ni dentés(au
lieu de l'être indistinctement), et par ses pétales qui s.. ni
(1) Journal de la Société nationale d'horticulture de France,
avril 1897, pase 334.
(2) Nous sommes heureux d'adresser à cette occasion, nos
remerciements à M. Paul Hariot, qui a bien voulu recherche)
et nous communiquer les descriptions originales des princi-
palesespèces de Deutzia citées ici.
E. L.
glabres (tandis que ceux 'lu D. paroiflora Bunge s. .m
pubescents extérieurement). Ces caractères nous paraissent
.ni plus suffisants pour taire .lu/;, corymbosa R. Br..
une simple variété du h. paroiflora Bunge. Rien, au
entra ire, ne permet de l'identifier avei notre plante qui a le
les pointus et ù préfloraison oalcaire-induplicatice.
Il est égalemenl impossible .le la rapporter au l>. corym
Lindley, qui n'esl autreque le D. staminea R. Br.,
espèce de l'Himalaya .•! de l'Inde Orientale, à feuilles dis-
... |..res, à floraison très tardive, et d'une rusticité insuffi-
sante sous notre climat.
Il es! enrôle moins question de la rapprocher, lu / )eu
rorymbosa Hort., qui esl toul simplement une forme du
l'hiladelphus inodorus I..
Conclusion: la dénomination de corymbosa, que ce soit
.le liobeii Brou u, .le Lindley ou des horticulteurs, ne doit
pas s'appliquer I tre plante. Aucune autre espèce décrite
jusqu'à ce jour ne peut lui
.'■Ire i.lenl ifiée : du reste, les
trois plus voisines sonl :
1" I). staminea R. Br. ;
nous avons vu en quoi elle
s'en distingue; du reste, un
simple coup d'oeil suffi! pour
oter les différences.
2° D. Fargcsii Franchet,
du Sse-Tchuen oriental, qui
s'en éloigne par sa petite taille,
ses feuilles épaisses, viables
sur les deux faces, à dents
calleuses et rougeàtres, ses
pétales obtus, les filets de ses
étamines à dents dépassant
les anthères, etc.
3" ]>. setchuenensis Fran-
chet, .lu Sse-Tchuen oriental.
M. Franchet, après avoir as-
similé la plantequi nous occu-
pe au D. paroiflora Bunge, a
Uni par la rapporter au D. set-
chuenensis Franchet ; mais
la description qu'il a donnée
lui-mêmede cette dernière
pèce, ne permet pas ce rap
prochement. En effet, il lui
attribue des feuilles petites,
(0"03 de longueur), des in-
florescences paucillores. des
pétales deux lois plus longs
que les étamines, garnis esté
rieurement de poils étoiles à
centre brun, tous caractères
qui ne s'appliquent pas à
m. i re plante.
Par suite, nous nous som-
mes cru autorisé a. lui donner
le nom de 1). corymbiflora
terme spécifique inédit dans
la nomenclature des D< u
.■I qui a l'avantage de rap-
p, '1er d'assez près, la dénomination sous laquelle la plante
présentée pour la première fois au publie.
C'est un arbuste de moyenne taille, pouvant atteindre
1 20 de hauteur, ramifié à l'infini, el très élégant. Le
de 1 année sont dressées, rondes, à écorce vert bronzé cou-
verte d'une quantité de petits poils blanc- étoiles, à enlre-
nreuds assez longs, à Eeuilles atteignant 0m14 de longueur,
presque sessiles, ou à pétiole ne dépassant pas un centi-
mètre, ovales-lancéolées, pointues, souvent en cœur à la
base, bordées de dents fines el courtes, rugueuses sut
deux faces, a. face supérieure verl très foncé satiné,
".■unie de poils simples, courts et appliqués, à lace infè-
re verl clair, portanl .les poils étoiles sur toutes les
urcs.
Les tiges de l'année précédente êmettepl à t. .nies leurs
ai elles des rameaux divariqués, terminés par des pani-
l.,,: e m. mi r'.n mbiformes, en cj mes di ou tricho
tomes, sur chacune de quelle on peut compter une centaine
y, -ft'-i A
Fie. lui. — Deur.in corymbiflora.
D'aprê une photographie communiquée par M. t. Lei n
246
LE JARDIN
de fleurs onde boutons, à tous Les états de développement.
Les pédicelles sont courts et grêles ; le calice, cupulifonne,
\<'i-t clair, porte 5 lobes triangulaires, très courts, le tout
couvert de poils blanchâtres étoiles. Les ô pétales, à pré-
floraison valvaire-indupliquée, ont la base large, et l'extré-
mité pointue; les fleurs, parfaitement étalées, sont d'un
blanc de neige, et mesurent plus d'un centimètre et demi
de largeur: les boutons sont sphériques. Les étamines
(5 grandes et 5 petites) ont un très large filet ailé ; l 'anthère,
directement insérée entre les deux dents, les dépasse d'une
certaine longueur, les 3 styles sont très courts, de la taille
des petites étamines qui les cachent. Les filets des éta-
mines tonnent une petite colonne serrée et fermée, restant
telle, jusqu'à défloraison complète. L'aspect des fleurs est,
en plus petit, celui du Solarium Jasminoides ; leur
nombre est tellement considérable, qu'elles couvrent l'ar-
buste comme d'un dôme déneige, et cela pendant plus d'un
mois. En etîet. la floraison normale commence dès la
seconde quinzaine de juin, quand les fleurs du Deutsia
crenaTaeï de ses nombreuses variétés sont tout près de dis-
paraître, et, grâce à l'abondance des boutons qui s'épa-
nouissent successivement depuis le centre, jusqu'à la péri-
phérie des cvmes. la floraison est, à la fin de juillet, aussi
abondante et aussi fraîche qu'à son début. Il arrive même
souvent que les tiges de l'année se terminent, en septembre,
par de nouvelles inflorescences, sans préjudice pour la
floraison de l'année suivante.
Depuis son introduction, cet arbuste a parfaitement
supporté, en pleine terre, les hivers de notre climat. C'est
donc une nouveauté tout à t'ait recommandable, et qui
produira son plus bel effet, soit comme plante isolée au
milieu d'une pelouse, soit disposée en petits groupes au bord
des massifs d'arbustes.
E. LEMOINE,
Piaules nouvelles ou peu couuues
DEUX ERODIUM
Le genre Erodium n'est pas de ceux qui ont le don de
fixer l'attention. Les plantes qui le composent, ne sont pas
des plus brillantes et leur place dans l'ornementation des
jardins est à peine marquée. Bien différents ils sont en cela
des Pelargonium que tout le monde connaît et des t Géra-
nium, dont certaines espèces brillent au premier rang des
meilleures plantes vivaees. Ces trois genres, sont d'ailleurs,
aussi rapprochés que possible, et les caractères qui les dis
tinguent sont assez faibles ; le port et l'aspect sont au con-
traire bien différents et, à première vue. on distinguera un
Erodium, d'un Géranium ou d'un Pelargonium. Prenons
le genre Géranium, comme point de départ et de compa-
raison. Nous trouvons, dans la fleur, un calice à cinq sépales
non bossus à la base, cinq pétales égaux, dix étamines
habituellement toutes fertiles, les plus longues munies
d'une glande nectarifère à la base. Dans un Erodium, le
calice et la corolle sont encore identiques, mais sur les dix
étamines, que possède également la (leur, cinq seulement
sont fertiles et nectarifères à leur base. Dans les Pelargo-
nium, les (leurs sont irrégulières, le -épale postérieur, étant
prolongé en un éperon qui est soudé avec le pédoncule.
Si nous jetons les yeux sur les espèces à'Erodium qui
croissent en France, une seule fixe notre attention, c'est
YErodium Manescaci Bubani, une des plus remarquables
plantes de la flore française, en mêmetempsqu'elleenestune
des plus élégantes. Dans cette Géraniacée, qui atteint faci-
lement 0'"50de hauteur, tous les pédoncules sont radicaux
et multiflores, naissant d'une souche vivace, courte, ligneuse,
d'où partent également les feuilles ; ces dernières, si. ni peu
natiséquées, à segments écartes, assez larges, d'un vert foncé,
el ; oilues hérissées; les segments sont ovales incisés-dentés
à dents aiguës : les stipules lancéolées-linéaire-, de grande
dimension, atteignent 0m02. Les fleurs, au nombre d'une
quinzaine environ, forment une ombelle qu'entourent, en
formant un involucre monophylle, des bractées herbacées
et soudées entre elles ; les sépales, terminés en une longue
pointe, sont plus courts que les pétales, qui sont égaux, obo-
vale^et entiers.
Les fleurs de YErodium Manescati sont certainement
les plus grandes du genre puisqu'elles arrivent à dépasser
2 centimètres ; quanta leur couleur, elle est d'un rose lilacé
gai, des plus agréables à l'œil. Il semble que ce coloris eût
dû, depuis longtemps, faire rechercher cette belle Géraniacée,
qui semble encore être confinée dans les jardins botaniques.
On pourrait croire aussi qu'avec son faciès aussi remarqua-
ble, aussi distinct, YErodium Munescari eût dû être connu
du jour même où la région qu'il habite a été soumise aux
investigations des botanistes. Il n'en est rien cependant, et,
jusqu'en lSlti, il était resté totalement ignoré. C'est Manes-
cau qui le découvrit, près de Larhùns, dans la vallée d'Ossau,
en 1816, et Bubani lui imposa le nom spécifique qui lui
est resté. Depuis cette époque, il a été retrouvé à plusieurs
localités des deux départements des Hautes et des Basses-
l'\ renées, dans le voisinage des Eaux-Bonnes tout particu-
lièrement. 11 s'y présente sous deux formes : tantôt e'esl
une plante naine haute de 0*05 à 0"15, souvent rabougrie,
à pédoncules courts et pauciflores à pétales ne dépassant
pas un centimètre; habituellement, c'est une plante robuste,
haute de 0'"20à0"'50, à pédoncules multiflores, à larges péta-
le- atteignant 2 cent. 1/2 et bien plus larges que les sépales.
h'Erodium Manescavi est une de ces espèces localisées,
dont l'aire de dispersion estdes plus restreintes et, en dehors
de la France, on ne l'a encore signalé que dans les Pyrénées
dé la Navarre, en Espagne, quoique avec doute.
L'autre espèce, dont nous voulons parler, est encore plus
rare dans les cultures et son mérite ornemental n'est pas
moins grand. Elle se distingue à première vue par la cou-
leur jaune de ses fleurs, qui lui a fait donner le nom d'Ero-
dium ckrysanthum. Lhéritier, qui la décrivit, lui consacra
quelques lignes dans le Prodromus de de Candolle ; lades-
cription. publiée plus de vingt, ans après la mort tragique
du descripteur, est aussi concise que possible. Qu'on en juge
par la traduction qui suit « subaeaule, pédoncules 3-4
Unies ; feuilles bipin natiséquées, couvertes d'une pubescence
soyeuse apprimée, à lobules linéaires ; pétales subarrondis,
plus grands que le calice. » Cette espèce a été signalée, pour
la première fois, dans la Elore de Grèce au Mont Olympe
et au Parnasse, par Sibthorp. Elle fut décrite dans le
Flora Grœca, et sous la désignation erronée à'Erodium
absinthioides qui rappelle on ne peut mieux la forme el la
nuance grise argentée dos feuilles. Mais YErodium absin-
thioides W'illd. se distingue nettement par la présence de
liges, et la couleur des fleurs qui n'est pas jaune.
Quoiqu'il en soit de ses affinités botaniques, cette remar-
quable Géraniacée, qui ferait très bon effet dans les par
tei ics, y est à peu près inconnue. Au Muséum, elle est cul-
tivée au Jardin botanique depuis quelques années et, par le
coloris de ses fleurs, elle attire l'attention des amateurs.
M. 11. Correvon,qui fait autorité toutes les fois qu'il est ques-
tion de culture de plantes alpines, s'en est occupé et asignalé
tous les services que YErodium chnjsanihum était suscep-
tiblede rendre dans l'ornementation des jardins de rocailles.
Il forme de larges touffes et se couvre de fleurs depuis le
mois d'août jusqu'en octobre. Sa culture n'est pas difficile
et il se plaît et prospère à merveille dans les crevasses des
rochers, dans un terrain sec, exposé au grand soleil. Notre
s\ nipathique confrère fait remarquer que cet Erodium rap-
pelle, en petit. YErodium olympicum,qvù n'est autre d'ail-
leurs que YE. absinthioides, dont nous avons parle plus
haut.
P. HARIOT.
LE JARDIN
Étude sur les Spirées ligneuses
Le genre Spirœa est. sans contredit, le plus riche en espè
ces et variétés, parmi les arbustes à fleurs.
11 est composé d'arbustes de tailles diverses, depuis les
plus nains jusqu'à ceux de 3 à 4 mètres de hauteur, pour
la plupart remarquables par leur floraison successive el .
pour ainsi dire, uon interrompue, depuis les premiers beaux
jours jusqu'aux gelées.
Les Spirées sont en général très rustiques, et si, parfois,
certaines espèces sont atteintes par les grands froids, le mal
est facilement réparai île, la souche de ces arbustes émettant
des rameaux nombreux avec lesquels on parvient, en peu
de temps, à refaire de belles touffes. Le grand défaut d'un
certain nombre d'espèces de ce joli genre est de drageonner,
ce quiles fait souvent exclure des petits jardins. Cependant,
au moyen d'un bon labour et d'un «nettoyage» des touffes,
— opérations répétées chaque année au printemps, — on
parvient, à amoindrir cet inconvénient.
Les Spirées ne sont pas dillieiles, règle générale, sous le
rapport du terrain ; cependant, si l'on veut obtenir des sujets
parfaits comme végétation et floraison, il faut leur donner
une terre meuble et, fraîche et, si possible, une situation mi-
ombragée.
Ajoutons, avant d'aborder la description des principales
espèces et variétés, que les Spirées à floraison printanière
(qui fleurissent sur les rameaux qui se sont développes
l'année précédente), nedoivent se tailler qu'après la florai-
son. Celles à floraison estivale, qui développent leurs fleurs
sur les jeunes rameaux, doivent, au contraire, être faillies
pendant le repos de la végétation et, préférablement, en
février-mars.
Cependant, même pour les Spirées à floraison printa-
nière, un émondage, fait pendant le repos de la végétation,
est très recommandable. Cette opération consiste à suppri-
mer les branches mortes, celles qui font confusion, qui
-mit mal placées ou trop âgées, ces dernières ne produisant
que des inflorescences chétives. Quand les touffes sont par
trop vieilles, il ne faut pas craindre de recourir au recé-
page pour les rajeunir : les nombreux rameaux, qui se déve-
loppent alors servent à reconstituer de bons sujets. Au
point de vue pratique, on divise les Spirées en deux grands
grimpes : 1" celles à floraison vernale ; 2° celles à floraison es-
tivale.
1° Spirées à floraison vernale.
Spirift* amuvensis Maxim., syn. : Neillia amurensis
Benth. et Hook. (Spirée du fleuve Amour). — Espèce ayant
beaucoup d'analogie avec le S. opuUfolia L., mais s'en dis-
tinguant facilement" parses jeunes rameaux d'un rouge lui-
sant, glabres, et ses feuilles pubeseentes sur la face infé-
rieure. Cette Spirée peut atteindre 3 mètres et plus, de
hauteur.
.S', arguta Zabel. — Charmant arbuste de 1 mètre à
1"25, se couvrant, dès les premiers jours du printemps, de
nombreuses fleurs blanches en ombelles, disposées tout le
long des rameaux. Cette Spirée a beaucoup d'analogie avec
le S. Thunbergii S. et Z., dont elle se distingue par sa
taille un peu plus élevée, ses rameaux plus gros. ses feuilles
plus larges, moins longues et moins nombreuses. L'un
de nos plus remarquables arbustes à floraison printa-
nière, encore trop peu répandu. Il a été propagé aussi
sous les noms de S. multiflora arguta et .S', m. argentea.
S. Bluinei G. Don. (Spirée de Blume). — Arbuste de
1 mètre, à rameaux brunâtres, inclinés. Feuilles lancéolée-,
dentées dans leur partie supérieure. Fleurs blanche-, en
corymbes.
5. chatnœdrifolia L. (S. à feuilles de Germandrée). —
Arbuste de 1 mètre à 1°30, étalé. Feuilles petites, obovales,
dentées au sommet. Fleurs blanches, né- précoces, en
petits corymbes dans la partie supérieure des rameaux.
Cette espèce a produit plusieurs variétés dont voici le
principales :
s', chamœdrifolia alnifolia (S. à feuilles d'Aulne). -
Arbuste de lm50 el fins; à feuilles assez grandes, ovoïde
lancéolées, luisantes, dentées. Fleurs blanches, en panicules
corymbiformes arrondies.
5. chamœdrifolia oblongifolia (S. à feuilles oblongues).
— Buisson de 1°20 à 1 '"10, à rameaux grêles, gris brunâ-
tre. Feuilles oblongues, étroites.
\. coccinea Hort. (S. coecinée), — Arbuste de 1™60 à
~' mètres, à rameaux allongés, inclinés, brun-roux. Feuilles
eordifornies allongées, glauques en dessous. Fleurs et
belle; roses, centre plus foncé; boutons muge-.
\. hypericifolia liée. (S. a feuilles de Millepertuis).—
l'espèce de 1"20 à 1"60, à rameaux bruns, souvent anguleux.
Feuilles petites, obovales. à pétiole court, pubeseentes en
dessous, dentées dans leur moitié supérieure. Se couvre, en
mai, de nombreux petits corymbes de fleurs blanches tout
!»■ long des rameaux. L'une des plus jolies Spirées.
S. hypericifolia acuta (S. à feuilles aiguës). — Sedis-
tingue du type par ses feuilles lancéolées obovales, moins
dentées et par sa floraison plus précoce. Fleurs petites,
blanches, à centre jaunâtre.
S. hypericifolia obooata (S. à feuilles obovales). — Ar-
buste de 1 mètre â lm20, à rameaux grêles, rouge-brun,
Feuilles obovales, entières, quelquefois légèrement créne-
lées au sommet.
.S', hypericifolia turkestanica. — Forme â rameaux très
grêles, retombants. Feuilles lancéolées-spatulées, entières,
rarement dentées ou crénelées. Cette variété semble devoir
rester plus naine que son tv pe.
.S', lœmgata L. (S. à feuilles lisses). — Arbuste de 1 mè-
tre à l^O, originaire de Sibérie, formant un buisson assez
large, étalé, différant complètement deses congénères par ses
feuilles épaisses, lisses, ayant une certaine analogie avec
celles du Bupleurum. En mai, fleurs blanches, en épis
composés, au sommet des rameaux. Intéressante espt
S. mongolica Mort. .syn.: S. gemmata Zabel. — Arbuste
le 1 "'50 à ;.' mètres, à rameaux grêles, rougeâtres, retom-
bants. Feuilles petites, linéaires-lancéolées, glabre-. Fleurs
blanches, en corymbes, dans la partie supérieure des
rameaux.
.V. opuUfolia L., syn. : Neillia opuUfolia Benth. et
I look. (Spirée à feuilles d'Obier). — Grand arbuste de
:t mètres et plus, formant un buisson à branches robustes,
légèrement inclinées. Feuilles grandes pour une Spirée,
trilobées-arrondies, glabres. En mai-juin, fleurs blanche-,
en corymbes, dans la partie supérieure des rameaux.
Fspèce fréquemment employée dan- l'ornementation des
uds massifs et pour isoler; elle parait très bien se plaire
au bord de l'eau.
.V. opuUfolia dr Brichy foliis aureo-marginatis. -
Feuilles marginées de jaune pâle. Cette variété n'est pas
toujours constante et tend souvent à retourner au tj pe.
,S'. opuUfolia lutea (S. à feuilles d'Obier jaune). —Jolie
variété à feuillage jaune d'or, très remarquable et du plus
grand effet. Planteren plein soleil, si l'on veul obtenir mm
nis brillant.
S. opuUfolia nana (S.â feuilles d'Obier naine*. — Forme
i aine atteignant à peine 1 mètre.
S. prunifoliaS.etZ. (S. à feuilles de Prunier).— Arbu te
iginaire du Japon, de lm75 â -""-■"> de hauteur, à rameaux
les, flexible-. Feuilles ovale- aeuniiuec-, linement den
m . se colorant en rouge à l'arrière-saison. Fleur- petites,
blanches, tout le long des rameaux, t'en i donné la
remarquable variété suivante, bien supérieure a -ou type
248
LE JARDIN
S. priinifolia flore pleno (S. à feuilles de Prunier à fleurs
doubles). - L'une des plus belles Spirées et aussi l'une des
plus répandues. En avril, fleurs très pleines, d'un blanc
pur. ressemblant à des petites roses, disposées en petits
corymbes couvrant les rameaux dans toute leur longueur et
donnant à l'arbuste l'aspect d'un buisson couvert de neige.
I >''\ ient îiiniiis grand que le l * pe.
S. Reevesiana Lindl., syn. : S. canfoniensis Lour. (S.
de Reeves). — Espèce originaire de la Chine et du Japon,
de lm20 à 1"50 de hauteur, formant un buisson touffu. Ha-
meaux grêles, un peu inclinés. Feuilles lancéolées, forte-
ment dentées, souvent trilobées, glabres. Fleurs blanches,
en corymbes, à l'extrémité des rameaux. Cette espèce, assez
délicate, craint les grands froids.
S. Reeresiana flore pleno (S. de Reeves à fleurs doubles).
Très jolie variété à fleurs doubles. Se distingue aussi du
i\ pe par ses feuilles plus étroites et moins découpées.
.V. Reetesiana ro-
biista (S. de Ree\ es
robuste). — Se dis-
tingue du S. Reei e-
siima pai- sa vigueur
et sa rusticité, qui
fait que ses fleurs
résistent mieux aux
celées printanières.
Se distingue du t \ -
pe, à première vue,
par ses rameaux
plu,sgros,pubescents
et s, ^ feuilles plus
larves, moins lon-
gues, duveteuses en
dessous.
S. rotundifolia
flore rtlbo Hort. .
syn. : S. bracteatti
Za bel . ( s |i i rée à
feuilles rondes à
fleurs blanches). —
Variété très distinc-
te, de l'ôll oll\ iron,
à ra meaux assez
gros, un peu incli-
nés, louve \ iolacé.
Feui Iles ova les .
quelquefois presque
rondes, dentées vers
assez viandes, fout le
et recommandable.
V Schinabecki Zabel. (.S', rhamœdrifolla X .V. nito-
btita). — Cet hybride tonne un arbuste de 1™5Û à lm75,
ayant, par ses feuilles, une certaine ressemblance avec le
.V Reetesiana. Rameaux brun-rougeâtre. Feuilles ellipti-
ques lancéolées, fortement dentées, souvent trilobées. Meurs
blanches, en corymbes. couvrant les rameaux.
.S'. Thunbergii S. et Z. iS. de Thunberg). — Arbuste
ne dépassant pas 1 mètre de hauteur, originaires du Japon,
à. rameaux nombreux et grêles. Feuilles linéaires, très
étroites, relativement longues, dentées, glabres. Fleurs très
précoces, blanches, en corymlics, couvrant les rameaux sur
toute leur longueur. Cette espèce est très connue, aussi se
rencontre-t-elle assez fréquemment dans les jardins.
S. trilobata !.. iS. à feuilles trilobées). — Originale
de Sibérie, cette Spirée forme un arbustede 1 mètre à l"'30,
à rameaux sinueux, brun luisant. Feuilles air lies, i i-i -
. -labiés. Fn mai, Ileurs blanches, en corymbes,
couvrant les rameaux. Espèce distincte et joli.'.
5cop. S à feuilles d'Orme). — Arbuste tœ
1 "'"■/."'> à lm0(i. à rameaux brun-grisâtre, luisants. Feuilles
ovales, dentées dans leur moitié' supérieure, glabres. Fleurs
blanches, en corymbes, en mai.
.S. Van Houttei Hort. — Arbuste très vigoureux, attei-
gnant '2 mètres et plus, à rameaux grêles, inclinés, viables.
Feuilles elliptiques, glabres, dentées dans leur moitié supé-
rieure. l' leurs blanches, en corymbes, si nombreuses qu'elles
font incliner les rameaux. Superbe variété.
(.1 suicre.) E. J< lUIN.
, Pépinières Simon-Louis frères, >
L'ART DES COMPOSITIONS FLORALES
TABLE LOUIS XV
On sait combien la mode et les innovations des fleuristes
ont modifié, depuis quarante ans, tout ce qui concerne la
Fig. 105. — Plan de la table Louis XV.
LÉGESDF. :
Groupe de plantes et .a- Heurs. — 2. Bout* de table. — 3. Corbeille de milieu. —
5. Assiettes et verres. — ij. Menus.
i ; mdétnbres.
le sommet, glabres. Fleurs blanches,
long des rameaux. Variété très jolie
décoration florale des tables, depuis .surtout que le goût
îles (leurs s'est affirmé par les expositions d'horticulture
et surtout depuis que les richesses du second empire oui
porté à un si haut point, d'une part, la popularité, et de
l'autre, le luxe des décorations florales de nos appartements
pour les réunions intimes comme pour les fêtes et les céré
moiiies mondaines.
11 est bien rare que Ion voie, dans une même maison,
pour des dîners différents, une table décorée toujours unifor-
mément; à chaque dîner, une garniture toute autre est pla-
cée s,, us (es yeux des convives.
Mai ces changements ne doivent pas être extravagants,
Pau > aussi bien en ce qui c «me l'arrangement des fleurs,
que leur nombre et leurs coloris. Malheureusement pour
les personnes de goût et de sens artistique, les limites ne
sont pas toujours observées. L'oeil est fréquemment choqué
par une inconcevable débauche de coloris plus ou moins
justes et plus ou moins bien associés, par une trop grande
quantité de fleurs dont la disposition gêne les in viles ou bien
encore par la pénurie des Ileurs. Ce sont toutes choses dont
doivent bien se pénétrer, aussi bien la maîtresse de maison
que la personne chargée de la garniture florale de la table.
LE JARDIN
249
os limites du bon
restonl parmi les
goût, cei
• ga i nitures
l'ail remai
par l'orii i
Toul eh ne dépassant | >.i^ I
laines décorations de tables
classiques, tandis que d!autres sonl tout à
quables, par leur ordonnaneemenl général el
naliié de leur conception.
C'està ce dernier groupe que se rattai he la table Louis XV
qu'exposait M. Edouard Debrie à l'exposition d'horti-
culture de Paris, au mois de mai dernier. Aussi bien la
table, du plus pur style Louis X\ . que son ornementation
tout à fait ravissante, l'une el l'autre offràienl un carac
tère \ rai ment original et toul à fait artistique.
Il faut savoir gré à M. Debrie, de sa conception toute
particulière et d'avoir eu l'idée 'I exposer cette table qui a,
en quelque sorte, le mérite de l'inédit, car aucune table
de ce style n'a certainement été faite depuis Louis XV.
M. Debrie est aussi le créateur du modèle de la table
.■i certainement sa décoration florale est tout à l'ail nou-
Fig. 106. — Table Louis XV.
(D'après une photegoiplur prise a l'Exposition d.- i
velle. Il a systématiquement rompu avec ce qui sefait or
dinairement, et je ne doute pas que son innovation ait
un succès bien mérité pour les dîners intimes. Toul a été
étudié et mis en œuvre fort à propos, jusqu'aux menus,
du même style et dont une languette de papier est mé-
nagée pour permettre de passer le ruban pour nouer les
Heurs.
Les contours de la table sont tout à fait irréguliers, les
bords décrivent des courbes concaves qui s infléchissent
par des contre-courbes, puisformenl des courbes convexes, II
y a quatre courbas concaves el quatre courbes convexes;
les courbes convexes rempli ut les coins des tables car-
rées ou rectangulaires. La direction des courbes n'esl nul
lement mathématique, car celles-ci s'allongent ou tournent
plus ou moins brusquement (fig. 105).
Quant ii l'arrangement de ectte table, qui est brevetée,
voici comment il esl compris : diagonalement. sur deux
des parties arr lies sont posés des candélabres, sur une
glace ronde, entourée d'une guirlande de Mr/rsiphi/Uitm
asparagoides, parsemée de fleurs de Caltlei/a. De ces can-
délabres, partent, en un faisceau, des (leurs &' Anthuriurn el
des tiges en fil de fer enguirlandées de Myrsiphylhtm, d'où
retombent des grappes d'Odontoglossum, le tout formanl
un dôme de verdure au-dessus de la table. Comme cha-
eune-des deux parties arrondies el saillantes est réservée à
un candélabre, aucun couverl n\ esl dressé. Il y a, tout
plenient, au bas de la table un p til groupe il.' plantes
j feuillage el à fleurs d'où s'éli ni les frondes d'un fort
' oi-os flexuosrt, qui s'inclinent ensuite élégamment au-
di ;us de la table.
Les deux autres côtés saillants e( arrondis sont occupés
par deux charmants surtouts, en (leurs d'Orchidées el
J .4 nihurium, discrètement piquées parmi une Que verdure,
sur un petit (aui| de mousse, simplement fixé sur un
pri it support en argenl
Ainsi, les quatre parties saillantes sont occupées : deux
parles surtouts Qeuris et les deux autres par les candélabres.
Au centre, une mignonne corb.eille en argenl est posée
sur une glace rectangulaire entourée d'une guirlande de
Myrsiphyllum pi-
quéedefleursdeCfltf-
llfl/il. qui s,, ivllé-
tent en un halo
délicieux ; cettecor
beille est composée
de la même façon
que les surtouts.
La place réservée
aux couverts se trou-
ve donc de chaque
côté, dans les par-
lies rentrantes cl
dans les deux parties
saillantes des sur-
touts ; ces couverts
se i ro uven l et re
mis diagonalemenl
,i m ison de cinq de
chaque côté.
Les menus sont
bien mignons, dans
leur aspecl Louis
XV, avec leurs bords
découpés et dorés,
fleuris d'un bouquet
de Boronia hetevo-
pliylla fixé par une
faveur rose. Ce me-
nu eut ledon d'intri-
guer nombre de per-
sonnes, parce que le petit bouquel le dissimulai! en partie
et. en prenant mes notes, j'entendis une dame qui
s'exprimait ainsi : « A quoi sert ce menu, puisqu'on ne
peut pas voir la liste des plal !» Ce menu s'ouvre el c'est
à l'intérieur qu'est la liste : voilà pourquoi le petit bou
quet n'est pas gênant toul en ornant bien la couverture.
On peut facilement se figurer, surtoul à l'aide des ^"
vurea qui accompagnenl cet article, quel ensemble ravis
sant forme cette table el sa garniture (fig. 105 et I06).:llfauf
donc féliciter M. Debrie, qui esl un denoi plus gra nds fleu-
ristes parisiens de sa création toul à fait ci demie] genre o
■ la haute « fashion » adoptera, j en suis certain.
Il est vrai que, pratiquement, pour un dîner, on sérail
obligé de supprimer les faisceaux de chacun dos eandé-
:s --i I levait allumer les bougies; à moins que
ci ne soient remplacées par l'éclairage électrique,
est la seule objection que l'on puisse faire; mais, par
o. o te elle esl délicieùs ttc décoration, dans son
u ieusé association d s Heurs les plus riches el les
p| délicates, d'une douce tonalité de tons el comme elle
1 1 ient vraiment '• > i l'ai floral français !
ALBERT MALMENÉ.
L8! -
250
LE JARDIN
UN NOUVEL INSECTICIDE IMVERSËL
Cyanure de Potassium
Un des récents numéros du Gardeners' Chronicle se fait
l'écho il expériences qui on! été laites en Amérique, en vue
de trouver une substance détruisant radicalement toutes
sortes d'insectes, sans danger pour la vie des plantes,
présentant la plus grande facilité d'application et revenant
aussi le meilleur marché, comme matière et main d'oeuvre.
Ces questions touchent de trop près les intérêts horticoles
pourque Le Jardin ne fasse pas, comme son confrère anglais,
profiter ses lecteurs d'aussi précieuses indications.
Parmi les nombreux ingrédients qui ont été expéri-
mentés, le cyanure de potassium ou, plus exactement, Legaz
cyanhydrique qui se dégage de sa dissolution dan-- I acide
sulfurique dilué, est l'insecticide qui a été adopté et qui,
depuis dix-huit mois, est employé d'une façon exclusive dans
mi important établissement horticole de la vallée d'Hudson,
dans les Etats' de New- York.
On sait que le gaz cyanhydrique est un poison mortel pour
tous lesêtres animés engénéral, aussi bien pourl'hommexpae
pour les animaux et c'est peut-être ce qui en a fait, jusqu'ici.
restreindre l'usage à l'asphyxie rapide des insectes que les
entomologistes capturent pour leurs collections, et à la des-
truction des guêpes ; il suffit, pour ces dernières, de placera
I entrée de leur nid un morceau de drap imbibé de cyanure
en solution. Mais l'usage de cette substance comme insecti-
cide horticole paraît nouveau et plein de promesses. Si,
comme en Amérique, les résultats heureux si iflrment
chez nous, on devra savoir gré à l'auteur d'avoir l'ait con-
naître son procédé et surtout la manière- d' opérer ; car, avant
tout, il ne faut pas oublier qu'on joue là avec une substance
des plus nocives, dont les vapeurs peuvent devenir mor-
telles pour quiconque s'exposerait à les respirer. Voici donc,
telle que l'indique l'auteur, cette manière d'opérer, qui
parait aussi simple qu'ingénieuse:
« 11 faut d'abord se munir d'une certaine quantité de
cyanure de potassium et d'acide sulfurique, de plusieurs
pots en terre vernis intérieurement et d'un seau d'eau chaude.
Voici comment on procède ensuite :
« Verser dans un récipient un demi litre d'eau chaude,
puis y ajouter un litre et demi d acide sulfurique et laisser
ensuite le mélange tranquille jusqu'à ce qu'il commence à
bouillonner rapidement, ce qui a lieu au bout d'environ
une minute. Le cyanure de potassium s'ajoute au dernier
moment, dans la proportion de :i grammes ô par mètre
cube d'air que contient la serre. De son volume total, il
faut déduire re <|ii occupe l'ensemble de l'agencement inté-
rieur, tel que banquettes et gradins, chauffage, pois el
piaule etc. de façon à obtenir, aussi exactement qu'on le
peut, le volume d'air seulement.
La quantité d'acide sulfurique nécessaire dans les réci-
pients varie selon les dimensions de la serre, desquelles
dépend aussi la quantité de cyanure, mais les proportions
de l'acide relativemenl à l'eau restent les mêmes, e'est-à-
dire une partie d'eau pour deux d'acide. La quantité de
liquideà mettre dans les récipients doit être juste suffisante
pour submerger les sacs contenant le cyanure. Si le mélange
d'eau et d'acide ne bouillonne pas assez fort, il laut y
.limiter un peu plus d'acide, mais en petite quantité, sans
quoi la solution est mauvaise bu médiocre. Lorsque les -erres
sont vastes, il faut \ placer plusieurs récipients à distances
égales.
La quantité voulue de cj anurë de potassium pour saturer
la si rre est misedansun ou plusieurs i si |a serre est grande)
- " de papier minci' mais tus solide: ces sacs, qui ne doi-
vent pas être plus grands qu'il ne faut, peuvent être dou-
blés d'un autre sac pour plus de. sécurité.
Quelques trous doivent être percés à la vrille dans la
charpente de la serre, à des endroits convenables pour pou-
voir y taire passer une ficelle mobile, qui viendra surplom-
ber au dessus dechaque pot contenant l'acide sulfurique en
ébulition et après laquelle on suspendra le sac contenant
le cyanure de potassium, de façon à ce qu'il soit peu éloigné
du liquide ; la ficelle doit, au préalable, être bien assujettie
à l'extérieur.
La sene doit alors être fermée hermétiquement et. bien
naturellement, il faut, au préalable, s'assurer que personne,
gens ou bêtes, n'y est enfermé. L'opérateur détache alors,
de l'extérieur, la ficelle et laisse tomber le sac de cyanure
dans le récipient contenant l'acide sulfurique. Celui-ci
ronge rapidement le. sac de papier et, le cyanure étant en
contact avec le liquide, les vapeurs se dégagent et se répan-
dent bientôt dans tous les coins de la serre. Par crainte que
quelques filets de ces vapeurs mortelles ne s'échappent à
travers des tissures ignorées, l'opérateur doit se tenir suf-
fisamment éloigné de la serre, pendant toute la durée'de
l'opération.
Au bout de 25 minutes exactement, à compter depuis le
moment où les sacs de cyanure ont été plongés dans l'acide
sulfurique, les vapeurs cyanhydriques auront accompli
leur œuvre mortelle; tous les recoins de la serre en au-
ront été saturés et tous les insectes les plus cachés auront
péri.
11 faut alors ouvrir en grand, et, toujours de ^'extérieur,
tous les vasistas, toutes les portes, et créer si possible dé-
coulants d'air, afin de laisser ces vapeurs s'échapper aussi
rapidement qu'on le peut. Bien naturellement, il faut
prendre soin de ne pas respirer ces vapeurs pendant cette
opération finale.
Au bout de 20 minutes ou. au plus, dune demi-heure,
selon l'importance de l'aération qu'il aura été possible d éta
blir, on pourra alors entrer sans danger dans la serre.
Il est bien évident qu'on ne saurait prendre trop de pré-
cautions dans la manipulation d'une substance aussi éner-
gique; personne absolument ne doit entrer dans la serre.
tant qu'elle contient dugaz cyanhydrique, son énergieétant
telle qu'il tue presque toutes sortes d'animaux en quelque-
secondes; l'homme y est tout aussi sensible. Ce qui cons-
titue le danger, constitue aussi la valeur de cette substance
comme insecticide, car, si l'opération a été bien faite, on
peut être certain qu'aucun insecte, quelqu'il soit, n'aura
échappé.
Avant de commencer l'opération, il faut avoir soin de
sécher l'atmosphère,autanl qu'on le peut, et le feuillage des
des plantes surtout doit être parfaitement sec; toute trace
d'humidité sur les feuilles et sur les jeunes pousses, les
expose à être roussies. Les plantes étant bien sèches et l'opé-
ration bien conduite, il n'j a aucun danger pour elles ni
pour l'opérateur, lies serres remplie- de Palmiers, Fougères,
Rosiers, Violettes, Œillets et autres plante- tendres, ont
été ainsi traitées pendant le printemps et l'hiver dernier
avec un succès complet ; tous les insectes ont été détruits.
sans qu'une feuille ou une Heur aient été le moindrement
endommagées.
I.e cyanure doit être aussi pur qu'on peut se le procurer
et eu,- manipulé avec le- plus grandes précautions, afin de
prévenir les accidents, comme on le lait, du reste, pour
toutes les substances toxiques, et suivant les prescriptions
de- lui-.
En résumé, toutes sortes d'abris vitrés dans lesquels on
cultive des plantes peuvent être débarrassés, par ce procédé,
des insectes qu'ils renferment, sauf peut-être les serres
attenantes aux habitations, par crainte d infiltrations du
gaz nocif, lui prenant toutes les précautions que sa mani-
LE JAR1HX
251
pulation exige, le cyanure de potassium peut devenir un
bienfait pour l'horticulture. »
Souhaitons pour terminer, que les promesses de l'auteur
se réalisent et que l'essai au moins en soit tenté par quel-
ques-uns de nos praticiens les plus avancés. Le Jardin leur
ouvrira volontiers -es colonnes pour enregistrer les résultats
de leurs expériences.
S. MOTTET.
Culture des ardisia
Les Ardisia sont îles plantes de serre tempérée ou
chaude, remarquables non pas par leurs Heurs insignifiantes
et petites en général, mais par les fruits, qui succèdent à
ces fleurs et qui sont du plus beau rouge vif, de la grosseur
d'un pois et durent presque toute l'année. La durée de ce
fruits fait ainsi l'ornement de ces plantes, ornement per-
manent s'il en fût, et, à ce titre, tout amateur qui, possède
une serre ayant de 8 à 10" de chaleur au minimum, en
hiver, doit cultiver ces charmantes plantes qui, disséminées
parmi les autres espèces à feuillage ornemental, jettent une
note gaie dans la serre. Les deux espères les plus cultivées,
Y Ardisia crispa et l'A. erenulata, sont de petits arbris-
seaux à tige généralement simple, atteignant 1 mètre à lm5û
de hauteur, à feuilles lancéolées ou oblongues, crénelées,
à Heurs disposées en ombelles se tenant horizontalement,
auxquelles succèdent des fruits rouges, se maintenant
presque toujours sur la plante jusqu'à l'apparition des nou-
veaux. Les plantes fleurissent au printemps et les fruits se
colorent dans le courant de l'été et de l'automne.
Les Ardisia se multiplient facilement par leurs graines,
qui doivent être semées dès leur maturité ou au printemps.
Ou sème, en pots ou en terrines, en terre de bruyère sableuse,
que l'on place sur une couche chaude ou enserre chaude.
Lorsque les plantes ont quelques feuilles, on les repique en
godets de 0nl,08 de diamètre, dans un compost formé, par
tiers, de terre de bruyère, de terreau et de terre franche.
On replace les plantes sur couche ou en serre, en arrosant
modérément jusqu'à ce que la végétation indique qu'elles
ont fait de nouvelles racines.
Il est bon de bassiner le feuillage des Ardisia , tous les
jours, avec de l'eau de pluie, de façon à empêcher les insec
tes de les envahir.
Dès que le besoin s'en fait sentir, on doit rempoter les
plantes en pots deûm,12 à 0°,15, dans le même compost que
ri dessus; c'est dansées récipients qu'elles fleurissent.
Un les arrose avec soin avantque les nouvelles racines ne
soient formées, puis on peut leur donner quelques arrosa-
ges à l'engrais, au purin ou à la bouse de vache à 100/0.
Les Ardisia seraient donc très faciles à cultiver s'ils
n'avaient deux défauts: celui de se dénuder de leurs feuilles.
à la base, à mesure qu'ils avancent en âge, et celui d'être
facilement attaqué par le Kermès ou Cochenille, en même
temps que leurs fruits attirent les fourmis.
Il est cependant très simple de combattre ces deux incon-
vénients.
1" Lorsque les Ardisia se dénudent de leurs feuilles, il
faut les rabattre. Ce rabattage se fait au printemps, puis
on dépote les plantes traitées, on enlève tout le sol usé, on
retranche une partie des racines et on rempote ensuite
en récipients plus petits, dans de la terre nom elle. On les
place enfin sur une couche chaude ou en serre, à l'étouffée.
en arrosant modérément, jusqu'à ce que les plantes aient
formé de nouvelles racines.
Nous conseillons, comme moyen plus simple pour avoi r ti m
jours de jeunes plantes très décoratives, d'en semer, chaque
printemps, quelques graines, en même tenrp- que I on sup
prime, à cette époque, les pieds qui paraissent trop nus.
2° Nous avons dit, plus haut que les Ardisia devaient être
bassinés, une lois par jour, sur leurs feuilles, afin d'évi
ter et de prévenir l'invasion des insectes. L'humidité sur
le feuillage est, en effet, 1res favorable, mais le-- piaules
;nent aussi a être placés dans une serre humide plutôt
que sèche. Il ne faut pas non plus les tenir dans un lieu à
température tropélevée; les plaines tenues en serre tempé-
ré (Sa 10" en moyenne l'hiver), se comportent mieux qui'
d'autres placées en serre chaude.
Ajoutons que l'éducation des Ardisia se fait également
bien en serre froide, transformée en serre chaude pendant
l'été) de même que sur couche pendant cette saison.
JULES RUDOLPH
Les bonnes vieilles plantes
LIV
Campanules d'Appartement
En Angleterre, règne un véritable engouement pour le
Campanula pyramidalis, blanche ou bleue, que l'on voit
à beaucoup de fenêtres de cottages des environs de» Londres.
Je me souviens d'une serre de Ivw-t iarden, où ces plantes
abondaient et où leur culture avait été trèssoignée. Dans le
Nord de la France, il n'est pas rare de voir aussi celle
plante contre les vitres îles fenêtres de maisons d'ouvriers :
die s'y élève, presque jusqu'en haut de la fenêtre. Si plu-
sieurs plantes ornent une fenêtre, elles forment un rideau
charmant. Cette espèce réussit admirablement dans les
salles peu chauffées de l'ouvrier; elle produit- grand effet,
par ses belle- ci i breuses fleurs à cor,, lies moyennes. La
durée de sa floraison est très longue, surtout si la fenêtre
est située du nord à l'est.
Mais il y a d'autres espèces qui pourraient servir au
même usage. Il y a, tout d'abord, le mignon Campanula
graeilis, dont on forme facilement des suspensions déli
cieuses et des appliques contre les côtés de la fenêtre.
Avec ces deux espèces, on ferait, avec un peu de goût, la
plus jolie garniture de fenêtre que l'on puisse rêver. Voyez-
vous, toute rembràsui I la base garnies de fleurs bleues.
Je Heurs blanches el bleues ci ,1e très jolies feuilles ? Rien
ne serait plus facile: il n'y aurait qu'à se procurer ces
plantes ; leur culture est, aisée: il suffit de les rempoter en
bonne terre franche de jardin. Elles se bouturent ou se
divisent très facilement : c'est l'A B C de l'horticulture. On
peut aussi les obtenir de semis ; le jeune âge. seul, demande
di soins assidu-.
Le secret de cette culture eu chambre, c'est le jour le
plus grand, la lumière la plus complète: ainsi, de beau-
coup de fleurs; nous l'avons déjà dit : le soleil est le dieu
des plantes. Etc'est lesoleil qui donne le jour, la lumière!
M. Bédinghaus, de Gand, un de mes adeptes en bonnes
\ ieilles planie- (de plante- de la Nouvelle-Hollande), un des
plus grands amateur- , le la Belgique, possède une collée
tion de ce- gentilles Campanule-. Je viens Je recevoir île
lui. deux autres jolies espèces, la C. Broieni et la C. Lei-
themerii. La première a des grandes fleurs sur -I s branches
penchées, qui se tordent souvent en prenant le- formes les
curieuses. Celles, 1er. Leithemerii sont très gracieuses
comme crénelées, fimbriées, d'une taille plus liliputienne
.iiiniii Heur-- comme feuilles, comme port, c'est char-
> iant! Les Heurs SOnl d nu beau I i la- pâle très agréable.
Une autre espèce est cultivée en Angleterre, c'est le
C: isophylla ci ;i variété blanche I ette plante très jolie
i très vigoureuse. 11 a 'est pas rare de voii des bordun
blettes complète] urni de cette gracieuse Cari
252
LE JARDIN
mile. Chez les horticulteurs anglais, on voit souvent de ces
preuves de bon goût : les Isolepis, les Oplismenus, les Séla-
ainelles, les Campanules, les Tetranema, les Tradescantia
et bien d'autres jolies plantes bordent les tablettes desserrés.
i est, à leurs yeux et aux nôtres, unir l'agréable à l'utile.
J'ai toujours présente à l'esprit lamignonne petite serre de
chez Veitch, le grand horticulteur londonien, où la voûte
était couverte, de bas en liaul. de Fuchsias variés en fleurs :
ce berceau de Fuchsias étaif délicieux.
Dans les magnifiques serres du roi des Belges, en son
superbe parc de Laeken, toutes les galeries nui les réunissent,
forment comme des berceaux fleuris ; toutes lés espèces qui
s'y prêtenl y sont, employées: Fuchsias, Héliotropes, Pelar-
qonium -tonale, Abu/ilon, Hahro/amnus, Plunibago. Pas-
siflora, Tacsonia, Hoya, Stephanotis, Tecoma, Schuber-
tia, Cobœa, Hardenbergia,Kennedya, Manettia, etc.. etc.
Les Campanules. — j'y reviens, —garnissent la base : le
tout est idéal.
AD. VAX DEN HEEDE.
Vice-président de la Société régionale d'horti-
culture du Nord de la France.
bailleurs pour plantes
Dans un article fort spirituel qu'a publié récemment la
Ri i ue de l'Horticulture belge ri étrangère, M. F. Burve-
nich père proteste contre la manie, île plus en plus répan-
due, qui consiste à attacher aux plantes d'appartement
des nœuds de rubans de toutes couleurs, et, demande que
la presse horticole combatte énergiquement cet usageabsurde.
Bravo! Mon cher confrère; votre article me comble
■ I aise. Il y a longtemps que j'ai eu l'intention de lever le
bouclier contré ce genre de décoration, mais, comme vous,
je croyais à une lubie passagère, alors qu'aujourd'hui elle
est parfaitement à l'état chronique.
Est-il rien de plus ridicule que cette mode d'affubler les
plantes il'un tas de colifichets du plus mauvais goût? —
La mode a toujours été nuisible à l'horticulture, ci is
ne prendrons jamais assez île mesures contre elle. \ est
elle pas cause de l'abandon d'un très grand nombre de
beaux ci, intéressants végétaux, au profit d'autres d'un
intérêt médiocre'.'
Je ne voudrais pas nuire à l'honorable corporation des
merciers; mais il m'est bien permis de trouver que les
beaux rubans de soie, unicolores et multicolores, qu'ils
vendent à certains fleuristes, sont peu appropriés à servir de
cravates à nos élégants el décoratifs végétaux d'appartement.
L'art du fleuriste peut, être un art superbe, mais à la
condition que celui qui le pratique ail un véritable amour
du beau ël une certaine connaissance des luis de l'esthé-
tique. Il doit surtout bien se pénétrer de cette idée que les
plantes -e présentent sous un aspect beaucoup plus avan-
tageux, à l'état naturel, que chargées de nœuds de rubans,
fussent-ils du plus beau satin, — qui les tout ressembler
à de véritables poupées habillées.
Le fleuriste ne doit certes rien négliger pour embellir son
œuvre, et, dans beaucoup dé cas0 quelques nœudsde ruban,
habilement placés sur les montants d'une jardinière, ne
peinent nuire à son effet décoratif , el viennentau contraire
l'augmenter. Mais il n'est jamais nécessaire d'habillei les
plantes comme certains petits chiens ou comme des poupées.
.lai \ ii, comme vous, mon cher confrère, île superbes
Palmiers garnis de rubans et de dentelles des pieds à la
tête. Les auteurs de pareilles stupidités ont même la pré-
tention d'être des artistes! - Oui, des artistes sans goût
cl complètement ennemis de la nature.
Il est grand temps de mettre un terme à cette grote que
pratique, car, si elle devait subsister, on pourrait, sans
inconvénient, supprimer les Jrleurisles et les remplacer par
des Tailleurs pour plantes : tel serait le titre d'une
nouvelle profession, dont le travail consisterait surtout à.
détruire tout ce que la nature a fait de beau.
Il appartient à la presse horticole .le réagir contre de
pareils procédés et d'essayer de les faire cesser le plu-, toi
possible.
Le triomphé du beau ne s'obtiendra jamais autremenl
qu'en taisant la guerre au ridicule.
.(. LUQUET
ARBORICULTURE FRUITIERE
LE POIRIER
Greffe du bouton à fruits.
Malgré tous les soins que l'arboriculteur apporte à la
conduite de ses arbres, des branches fruitières manquent
parfois, ou bien ne sont pas espacées régulièrement sur les
branches charpentières.
Cet inconvénient, très grave au point de vue de la beauté
de l'arbre ainsi que de sa fructification, provient de diffé-
rentes causes : ainsi, sur le prolongement de plusieurs
Fig. 107.
variétés de Poirier dont les rameaux sont gros et vigoureux,
les quelques yeux de la base ne se développent pas. même
en taillant 1res court ces prolongements; l'espace dans
lequel se trouvent ces yeux est, par suite, dégarni. Ou bien
encore une ou plusieurs brandies fruitières peuvent être
détruites par un accident, etc.
Le greffage des boutons à fruit- est la meilleure façon de
combler utilement ces vide- .
On pratique aussi ce greffage à la base des ramifications
fruitières très vigoureuses, qu'il serait difficile de faire
fructifier autrement : on l'emploie également sur les arbres
dont la première récolte se lait trop attendre.
i hi utilise ainsi, de la meilleure façon possible, les bou-
lons:! fruits se trouvant eu trop grand nombre sur les
arbres I rès fertiles.
Le moment auquel il convient d'opérer correspondant à.
peu près à l'époque actuelle, j'ai pensé qu'il serait intéres-
sant de décrire ce mode de greffage, encore si peu pratiqué.
On doit tenir compte, non seulement de la date, mais
aussi de l'étal de végétation du sujet; car, greffés trop tOt
el sur des arbresayant encore beaucoup de sève, les boutons
à fruits fleurissent peu de jours après. Le contraire se pro-
duit, c'est-à-dire la greffe ne reprend pas, lorsqu'on opère
LE JARDIN
253
trop tard. En général, e'esl pendant les mois d'aoûl el de
septembre, qu'il} a le plus de chances de réussite.
Les greffons sont coupés el débarrassés de leurs feuilles
en laissantles pétioles, après s'être assuré que le bouton qui
termine ces petits rameaux est bien un bouton à. fruit el
Hun un dard : avec un peu d'habitude, on les distingue
facilement. Ces lambourdes se présentent sou-- divei e
formes, dont chacune réclame une préparation spéciale.
Ainsi, la lambourde née sur une bourse est préparée
comme l'indique le pointillé (A 6g. 107). L'embase, prise
sur l'ancienne ramification, esl renduebien lisse, même un
Fig. 108.
peu concave, cequi lui permet de s'appliquer parfaitement
sur le sujet .
La lambourde née sur une ramification (B fig. 108) est
apprêtée de manière ii ce qu'une partie de la ramification
lui serve d'embase (Ci à laquelle on laisse une longueur de
0m0t à 0"'0ô. Comme dans le cas^récédent, le point impor-
tant est de bien applanir la face qui doit -appliquer contre
le sujet .
La brindille terminée par un bouton à fruit ou lam
bourde d'un an (fig. 109) se rencontre fréquemment sur cer-
taines variétés fertiles, comme la Passe-Crassane, le
Le greffon, de quelque nature qu'il soit, étant préparé
comme il esl expliqué, doil être, sans plus larder, appli-
qué sur le sujet. Celui-ci, qui est la branche charpentière
ou la ramification à garnir, reçoit i louble incision en
forme de T (fig. 110) que l'on a soin de pratiquer dans une
partie lisse. Les deux lèvres d'éeorce (F"G) sont légèrement
ouverte-, avec la spatule du greffoir el la lambourde y esl
introduite. En la poussant avec précaution, elle soulève
d "Il ''ine l'écorce sous laquelle elle se fail une place.
On ligature aussitôt en se servant de raphia nu, préféra
blement, de laine filée qui, plus souple, se prèle mieux à, la
poussée du bourrelet produit par la greffe. Il convient de
errer le lien assez forteménl pour empêcher tout contact
de l'air avec les partie- vives.
Indépendamment de cette manière d'inoculer le greffon
que M. Charles Baltet (1) nomme legreffagi tous ècorce, il
' i d'autres façon d'opérer: la greffe en fente simple, par
i emple, ou la greffe en couronne, faites toutes deux à
l'automne avec des rameaux munis de boutons j fruits,
donnent aussi de bous résultais. Par contre, elles ne peu-
vent être pratiquées que sur les ramifications fruitières très
vigoureuses et non sur les branches charpentières. C'esl
pourquoi la greffe sous écorce est la plus emploj ée.
( legreffage du bouton à fruits, comme toutes les opérai
de ce genre, doit êti xécuté avec la plus grande célérité;
Fig. lin.
Fig. 109.
Beurré Diel, le Bon Chrétien William, etc. Celle produc-
tion est préférable aux deux précédentes, parce quelle est
plus facile à préparer, et que. le bois étant [dus jeune, la
reprise est presque toujours assurée. Elle est taillée en
biseau allongé en beede plume (D fig. 109); cette coupe com-
mence sous un œil (E) qui. étant annulé, sert d'embase et
permet de placer la brindille dans la position naturelle
d'une branche. Telles sont les trois formes sous lesquelle
on rencontre, le plus généralement, les lambourdes suscep-
tibles d'être greffées avec succès.
c est une des condition ■ essentielles dont dépend le suc. 'es.
Trois semaines environ apte- l'opération, il e>l néces-
saire de vérifier l'étal de la greffe : car la ligature, surtoul
celle au raphia, occasionne presque toujours ce que l'on
appelle un étranglement. Il faut enlever cette ligature, s'il
\ a lieu, ci la remplacer par une autre plus lâche.
Les avantages que l'on retire de la greffe du bouton à
fruits, la rendent de la plus haute importance au point de
vue pratique, mêmeen culture commerciale.
En effet, la fructification ne se faisant attendre que
quelques mois el les vides îles branches charpentières
étant comblés avec la certitude que les ramifications ainsi
posées artificiellement vivront aussi longtemps que les
autres, les quelques instants que l'on consacre à cette
opération, sont donc utilement employés.
CLAUDE TRÉBIGNAUD.
!>,■
■bres
plein air
Mémoire
arbrisseaux d'ornement «le
-ultîvés pour leurs fleurs, par Ch. Baltet.
extrait du Congrès horticole de 1898.
Dans cette étude, M. Ch. Baltet examine, avec sa compé-
tence et son autorité bien conçues en pareille matière,
chacun des principaux genres d'arbres et arbrisseaux
ornement de plein air cultivés pour leur fleurs et indique,
avec précision, les opérations de taille à leur appliquer
pour en obtenir une abondante et régulière floraison.
(I) L'art de greffer, par Ch. Baltet. - «• édition. - Prix : 6 tr.
En vente a là librairie horticole du Jardin. 167, boulevard
Saint-tiermain, a Paris.
254
LE JARDIN
Le Développement des Cultures coloniales
Xous sommes heureux de constater qu'on semble s'occuper
enfin, sérieusement, de développer les cultures agricoles dans
les ml,, ni. ^ françaises. La circulaire suivante, que M. le
Ministre des Colonies vient d'adresser à tous les Gouver-
neurs des ( Colonies françaises et au < lommissaire général du
( louvememént du Congo et que nous cro;i ons devoir repro-
duire in-extenso, en est l'heureux augure :
Paris, le 1" août 1898.
Messieurs, lorsqu'on examine la situation économique de
l'ensemble de nos colonies, on est amené à constater que
leur exploitation agricole est loin d'avoir acquis le déve-
loppement qu'elle devrait atteindre, et que, notamment, la
culture des denrées exotiques, susceptibles d'être importées
en France a été particulièrement négligée jusqu'à ce
jour.
Le tableau ci-après, que j'ai fait dresser d après les sta-
tistiques officielles du commerce de la France en 1886 et
en 1896. met en pleine lumière cet état de choses.
Riz en grains el brisures.
Riz ,'n pailles
Arachides brutes lé-
cortiquées
Café brut ou torrélié.
i n rêves el broyé.
Vanille
Thé
Poivre
Fécules exotiques
Bois exotiques
Bois de teinture
Coton hrul
Huile de palme
Gommes exotiques
Caoutchouc
Soie brute ou moulinée
et bourre de sine .
1886
Impnrt.-itinns
iltS
pays Étrangers.
importations
des colonies
françaises.
kîlogr. kilogj
58 735.786 214 .388
14.664.617 43
36.059
105 1 ii »
17.845
31
3.544
4.187
1.640
14.003
111.224
146.277
28.604
1.964
1.754
16.051.734
591.841
.072 110
757.930
KS 132
1.797
11
1176.702
497.38»
.454.335
578.629
.Mis 595
141.604
90.249
1896
Importations
îles
pars étrangers.
Importions
des rnliioies
françaises.
kilogr. kilogr.
15.358.234 43.803.685
31. 268. 955 .17.932.044
56.769.679
120.S94.732
j; 568 537
21.779
2.511.300
3.442.355
2.945.068
28.078.404
120.066.491
167 967 939
4.076.545
2.624.529
5.049.986
12.734.606
49.709.133
1.012.752
823 72S
74.193
6 894
1 [20 513
2.085.089
2.784.132
10 880 667
8 338
9.063.265
3.725.197
7S7.525
170.342
Ce tableau montre sans doute, et je le reconnais avec
satisfaction, que, clans ces dernières années, nos agriculteurs
coloniaux ont fait de sérieux efforts ; mais il fait aperce-
voir aussi, avec trop d'évidence, l'insuffisance des résultats
obtenus. C'est ainsi, par exemple, que le café, le cacao, le
thé, le coton, le caoutchouc, la soie, les bois de teinture,
provenant de nos colonies, entrent pour une proportion
presque infime dans la consommation française. Et cepen-
dant le champ est vaste pour les producteurs coloniaux; la
métropole est un marché l'un des plus riches du monde,
qui leur est largement ouvert, et le régime de faveur dont
jouissent, au point de vue douanier, les importations de
nos possessions leur permet de lutter avantageusement
contre les provenances de l'étranger.
Cette situation, Messieurs, doit appeler toute votre solli-
citude, et je désire que les efforts de l'administration colo-
niale s'attachent avant tout à rechercher les améliorations
qu'il faut y apporter, sans doute, je sais que cette étude
n'a cessé d'être poursuivie tani par les initiatives privées
que par les autorités locales et le pouvoir central ; mais,
pour un grand nombre de nos possessions nouvellement
acquises'le Gouvernement a du se préoccuper en premier
lieu de l'organisation politique. Aujourd'hui, la situation
générale est telle, qu'au premier plan de nos préoccupa-
tions, s'impose l'organisation économique de nos colonies,
et tout d'abord le développement de leur production agri-
cole, base de toute richesse, aliment essentiel du mouve-
ment d'échanges qui doit s'établir au grand avantage de la
métropole et de nos possessions d'outre-mer.
C'est dans cet ordre d'idées que je vous prie de m'adres-
ser, dans un délai qui, autant que possible, ne devra pas
dépasser deux mois à dater de la réception de la présente
circulaire, une étude complète de la situation de la colonie
que vous administrez, au point de vue de sa production
agricole.
"Cette étude devra tout d'abord comprendre un relevé
exact des diverses cultures, des superficies qui leur sont
consacrées, des quantités produites, de celles qui sont
exportées soit à destination de la France et de ses colonies,
soit à destination de l'étranger : vous voudrez bien recher-
cher ensuite les améliorations que l'état de choses actuel
vous paraîtra comporter. Vos observations à cet égard,
pourront se grouper utilement sous les trois chefs suivants:
la terre, les capitaux, les travailleurs.
En ce qui concerne le premier chef, deux questions fon-
damentales attireront votre attention ; celle du régime
légal d'occupation de la terre, tant par les indigènes que
par les Européens, et celle de l'étude raisonnée et métho-
dique du sol et des diverses cultures par les procédés d'in-
vestigation de la science moderne. La première de ces
questions soulève en particulier l'important problème du
mode de concession des terres du domaine aux colons
français, sur lequel je désire spécialement que vous me
fassiez connaître vos vues. Quant à la seconde, je ne sau-
rais trop vous signaler son intérêt essentiel. C'est à l'ab-
sence d'institutions telles que stations agronomiques,
champs d'essai, laboratoires d'analyses des terres et des
produits du sol, que sont dus bien des mécomptes, bien des
dépenses en pure perte de travail et de capitaux. Je vous
prie de me faire connaître la situation actuelle de votre
colonie en ce qui concerne son outillage scientifique agri-
cole et les perfectionnements qu'il vous paraîtra utile d'y
apporter. Vous voudrez bien me rendre compte en outre
de l'état des travaux publics spécialement destinés à l'amé-
lioration des terres, tels que travaux d'irrigation, de col-
matage, de drainage des voies de communication en tant
qu'elles facilitent l'accès des produits agricoles aux cen-
tres de consommation et aux ports d'embarquement, et du
plan de campagne que l'administration doit préparer à
longue échéance et d'après des projets d'ensemble en vue
du développement de ces divers travaux.
Sous le second chef indiqué plus haut, vous devrez
rechercher les moyens propres à diriger les capitaux fran-
çais vers les entreprises agricoles coloniales par la diffu-
sion dans la métropole des expériences faites, des résul-
tats acquis et des avantages offerts, et à développer les
capitaux en formation dans la colonie même. A cette ques-
tion, se rattache essentiellement celle de l'utilisation des
banques coloniales existantes ou de la création d'autres
établissements de crédit, en vue d'asseoir dans nos colonies
le crédit agricole dont la métropole n'est pas seule à res-
sentir le besoin impérieux.
Enfin, sous le troisième chef, vous examinerez la question
de l'utilisation de la main d'oeuvre indigène ou de celle dont
il serait nécessaire de favoriser l'importation, et celle de la
main-d'œuvre pénale. J'appelle à ce propos, tout spéciale-
ment votre attention sur l'orientation à donner à l'ensei-
gnement public, qu'il s'applique aux indigènes sujets fran-
çais de nos nouvelles colonies, ou à la population de nos
anciennes colonies.
Il importe que cet enseignement ait un caractère essen-
tielle pratique et qu'il tende à former bien plus des agri-
culteurs que de futurs fonctionnaires. Je sais bien que des
réformes sont à apporter à cet égard dans l'enseignement
de nos colonies, et je vous prie d'indiquer tout au moins les
grandes lignes de la réorganisation qui pourrait être
Tentée.
Telles sont les principales questions que j'ai l'honneur
de vous prier d'étudier ; mais il doit demeurer bien
entendu que les indications qui précèdent, n'ont aucun
caractère limitatif ; par le fait même qu'elles s'appliquent
à l'ensemble de nos colonies, elles ne sauraient avoir le
degré de précision qui leur permette de s'adapter entière-
ment à chacune d'elles. Je désire, au contraire, que vous
traciez un programme très net des mesures que vous juge-
rez propres au~développement de la colonisation agricole
dans les conditions spéciales où se trouve chacune des
colonies que vous administrez. Je compte que vous ne
manquerez pas, à cet effet, défaire appel en particulier au
concours des corps élus et des représentants autorisés de
la colonisation française. Ils apprécieront, j'en suis assure,
l'importance du but à atteindre, lequel tend à disputer
efficacement à la production étrangère la place qu'elle a
prise sur le marché métropolitain, et à resserrer ainsi,
pour leur mutuel avantage, les liens qui unissent les colo-
nies françaises à la mère patrie.
Le Ministre des Colonies,
GEORGES TROUILLOT.
La fiance liuil par où elle aurait dû commencer, c'est-
à-dire l'aire de la colonisation pratique en, mettant d'abord
en valeur les immenses territoires qu'elle s'est acquis sur
les points les plus variés du globe. Mieux vaut tard que
jamais!
Espérons que la circulaire ministérielle portera sesfruits
el ne tombera pas, dans quelques mois, dans le domaine de
l'oubli, comme cela s'esl produit si souvent, hélas! pour
tant d'autres intentions non moins bonnes.
LE JAIï'IN
Les Soleils pour la Fleur coupée
Les personnes que leurs affaires appellent aux Halles
centrales el celles qui y viennent le matin pour leur plaisir.
r| août e ttobre, peuventse rendre compte des quantités de
capitules de Soleils, qui sont apportés chaque matin el qui
trouvent toujours acheteurs; ces (leurs sont en effet très
demandées, aussi bien par les grands fleuristes que par les
bouquetières des rues.
îg. îll.
Helianthus giganteus.
Car, ce n'est pas une nou-
velle que j'apprends à nombre
de nos lecteurs, les Soleils peuvent
être classés parmi les meilleurs (leurs
de cette période pour les décorations florales.
Il n'est pas de Heurs se tenant mieux qu'eux sans
montage, pas de fleurs plus aptes à la garniture des
grands vaseset dos diverses potiches ornant un appartement.
La couleur jaune varie comme nuance selon les espèces,
mais presque tous les capitules ont un disque brun noirâtre
sur lequel la couleur jaune ne ressort que mieux. Ces capi-
tules peuvent durer une dizaine de jours parfaitement frais
et ceux qui né sontencore qu'en boutons, lorsqu'on les coupe,
s épanouissent Fort bien dans l'eau. Lutin, la tige longue el
rigide peut être coupée à la longueur voulue, depuis vingt
centimètres jusqu'à plus d un mètre. Le feuillage se tient
très bien el est, nuancé de gris dans certaines espèces.
On ne voit guère que deux espèces de Soleils, apportées en
fleurs coupées sur les marches: \' Helianthus lœtiflorus
qui est le plus apprécié pour la fleur coupée et 17/. multi-
florns, qui est également très joli.
Par contre, on ne voit pas le Soleil orgyale (H. brgyalis),
aux capitules plus petits il esl a rai, mais cependant bien
gracieux, autant par l'inflorescence, qui réunit plusieurs
capitules, que par ses ligules linéaires el réfléchies. C'est une
espèce que je ne saurais trop recommander à mis lectrices
pour leurs garnitures.
h'H. giganteus (flg. 111) est aussi, par la longueduréede a
floraison (de septembre en novembre), une plante excellente
pour la fleur coupée; ses capitules, réunis par plusieurs
sur une même hampe, se tiennent très bien sur des pédon-
cules de vingt à trente centimètres et sont d'une belle cou-
leur jaune soufre. C'est une plante s 'élevant à trois ou qua-
tre mètres, mais que l'on peul maintenir plus basse pat de
pincements.
De Soleils annuels, on n'en voit pas, el leur emploi
comme fleurs coupées ne se rencontre qu'à d'assez rares inter
valles dans les maisons bourgeoises. En Allemagne, où les
Heuristes semblenl être moins exclusifs que les fleuriste
français quanl au choix des fleurs, on les utilise parfois
d'une façon admirable. Et, me rappellanl ces grandes com-
positions dominées par larges les capitules du Soleil Tour-
>1. exposées a Hambourg et qui ont fait l'admiration de
nombreux visiteurs, je regrette qu'il ne soit pas encore venu
a 1 idée de nos fleuristes d'utiliser ces i apitules dans main-
circonstances.
Le Soleil à feuilles argentées (H. argophyllus) estceïtai-
nement un des plus jolis Soleils à utiliser ainsi; la beauté
des capitules se trouve augmentée d Ile du feuillage. Le
Soleil à feuilles de Comcombre i//. cucumcrifolius) a des
capitules très grands'et très originaux comme forme, s'al-
lia nt très bien dans les garnitures avec ceux des Dahlias à
fleurs simples, dont ils rappellent un peu la forme.
Enfin, une bonne variété du Soleil annuel, très reconi-
mandable aussi pour cet usage, est le Soleil à fleurs simples
jaune soufre (//. annuus luteus sulphureus), dont les eapi
tules, quoique grands, ne sont pas massifs.
Indépendamment desespèces de Soleils dont il vient d'êl re
question, il convient de citer une plante qui en est très
voisine et que M. Millet présenta, l'an dernier à pareille
époqiàè, à une des séances de la Société nationale d'horti
culture de France, cette plante, qui me parait fort intéres-
sante pour la, fleur coupée en raison de la beauté dé ses capi-
tules et de la précocité de sa floraison, a été nommé par
M. Millet Harpalium rigidum var. Ligeri; voici, d'ailleurs,
les renseignements que m'a donné à son sujet son obten-
teur :
« h' Harpalium rigidum Ligeri nous est né d'un semis de
".raines d' Helianthus lœtiflorus, qui avait été fécondé.
Comme nous vendions des Heurs d'Harpalium, il nous en
restait-quelques unes, lesdernières qui fleurissent en même
temps que les premières d'H. lœtiflorus; ne possédant que
ces deux plantes, forcément elles ont dû se féconderetle pro-
duitde cette fécondation fut cette plante, qui est venue fort à
propos pour la fleur coupée, ses fleurs s'épanouissant vers
la fin de la floraison de 177. rigidum et au commence-
cemerit celle de 177. lœtiflorus.
» Cette nouvelle variété tient de 17/. rigidum, quant, à sa
floraison hâtive, mais le capitule est plus grand, à double
corolle d'un jaune puret se tient bien; ses tiges sont robustes
et son feuillage est rigide, très décoratif et se maintenant bien,
même lorsque les fleurs sont coupées. Elle a cet avantage
d être bien moins traça n le que 17/. lœtiflorus. Chosecurieuse,
le semis nous avait donné beaueoupde piaules à, petitesfleurs
et. parmi elles, deux sujets à très grande Meurs : la variété
dont il s'agit ici et une autre à ligules presque blancs, que
je n'ai pas conser\ ée. <•
ALBERT MAUMENE
Les Fruits de choix aux Halles
Mans cet aperçu, seuls les prix des fruits de premier choix
me paraissent devoir intéresser les lecteurs du Jardin ; je
ne parlerai donc pas de ceux de deuxième choix.
La pluie d'orage et la grêle des premiers joins d'août ont
été préjudiciables à la beauté des Figues dites d'Argen-
teuil ; en semelles de 20 fruits, la Figue blanche d'Argen-
; uil, se vend de 2 fr. à 2 fr. 50, la Figue Barbillonne, de
; à 4 fr., et la Figue Dauphine rouge, de 4 à 6 fr.
Les Prunes Reine-Claude, de 1 fr. à 1 fr. 60 le kilog.
Les Pêches Amsden et autres variétés américaines, de
à S fr. la semelle de 8 fruits.
Les Poires Williams et Clapp's Favorite, de 0 fr. 40 à
0 fr. 60 pièce.
256
LE JARDIN
Les Pommes Grand Alexandre, à environ 0 fr. 75.
Les fruits d'Espagne arrivent en bon état et sont de bonne
qualité. Les Prunes Reine-Claude, en caisses, de 1 fr. 10 à
1 fr. 75 lekilog.Les Pêches à noyau non adhérent, de 2 fr.50
i 3 fr. 50 la caisse de 6 fruits. Le Muscat blanc, de lfr. 25 à
t fr. 50 lekilog.
Provenant de la fin de la culture sous verre, quelques
l 'celtes à noyau non adhèrent, de bonne grosseur, se ven-
denl depuis 1 franc et vont jusqu'à 4 francs pour les extra
belles.
saut les Chasselas et le Forsler's Seedling, dont le prix se
soutient entre 5 et 12 francs, les autres Raisins varient de
I fr. 50 et 5 francs, selon leur beauté.
Les Ananas en pots.de 12 à 20 francs ; ceux des .v ores,
qui arrivent actuellement en fort bon état de fraîcheur et
de maturité, de 4 à '.i francs pièce.
.1 M BUISSOK
Société Nationale d'Horticulture de France
dont plusieurs semis très brillants, des Zinnias, des Rei-
nes-Marguerites et surtout des Nemesia très beaux. Parmi
ces derniers, la variété naine compacte s'est vue attribuer
un certificat de mérite.
Les autres exposants ayant pris part à ce concours et
ayant été, à juste titre, récompensés, qui d'une ou de plu-
sieurs médailles u'or, qui d'une médaille d'argent, étaient :
MM. Cayeux et Le Clerc, dont on a beaucoup admiré le très
beau lot de Rudbeckia laciniata flore pleno, aux beaux
capitules bien pleins d'un jaune éclatant ; M. Nonin, de
Cliatillon. avec des Gloxinia de semis et le Pétunia
Mme Sander aux jolies Heurs roses bien doubles ; M. Wel-
cker, de la < "elle Saint-Cloud, avec de gracieux Montbretia
aux coloris frais et brillants ; M. Legros, avec deux nou-
veautés de Glaïeuls : Panl Chartron et Professeur Opoix,
que met au commerce M. Valtier, de Paris ; M. Milet, de
Bourg-la Reine, avec de bien jolies variétés de Phlox;
M. Bourgoin, avec des Bégonias ; M. David, avec des
Glaïeuls, etc., etc.
Les lots étaient fort bien disposés dans la grande salle
des séances de la Société et le coup d'ail d'ensemble était
vraiment parfait.
Séance du 33 juiu 1898
CONCOURS D'ORCHIDÉES
Si le nombre des exposants ayant pris part à ce conccSurs
n'était pas élevé, par contre, grande élait la valeur des
plantes exposées.
M. Maron, de Brunoy, spécialement, à qui a été décernée une
grande médaille d'or, avait un lot composé de variétés, d'hy-
brides et de nouveautés d'élite. Les plus remarquées d'entre
ces merveilles ont été : Lielio-Callleya purpurato-Moésiw
var. Président Viyer, Lxlio-Cattleya Mossiœ-purpurata
var. Captain Lavi> Schofield aux Heurs énormes, Lélio-
Cattleya Duvaliana [Lxlia purpurata Y.- Cattleya Ludde-
ni.ni niana , Lœlio-Cattleya Èerthe Fournier {La'liaelegans
■ l 'aitleya aurea), etc.. '
M. Page, jardinier chef chez M. Lebaudy àBougtval, dont
le lot comprenait des plantes d'une culture remarquable,
telles que : un Lxlia tenebrosa de coloris foncé, en variété
hors ligne, un Cattleya Mossiœ aux Heurs énormes, un bel
Anguloa Ruckeri, plusieurs Cattleya gigas, etc., s'est vu
attribuer une grande médaille de vermeil.
l'ne grande médaille de vermeil également, à M l.'agot,
amateur à Villenoy, pour Cattleya Mossiœ Reinechiana,
Cattleya Brymeriana, Cypripedium Mas'tersianum, de
nombreux Masdevallia, Maxillaria tenuifoha, Epidendrum
Frederh i Guilielmi, etc.
Un boulot de jolies formes de Cattleya Mossiie alba a
rapporté à M. l'iret. d'Argenteuil, une médaille de ver
meil .
Un apport déplantes très méritantes a valu une médaille
de vermeil à M. Belin, d'Argenteuil ; citons parmi ces beau-
tés : Cattleya Mossias Belini, Brassavola Digbyana et un
Oncidium crispum à hampe florale très développée.
Les Cypripedium hybrides de M. Bleu, de Paris, sont tou-
jours très remarqués et, dans son apportdecejour.se dis-
tinguaient surtout un hybride issu de C. Chantini-cilio-
lare \C Vdaliiltnnetun autre issu de C. barbato-VeBchi
X C. ciliolare. Grande médaille d'argent,
De M. Dugourd, de Fontainebleau, une fort intéressante
collection d'Orchidéesindigènes, dont il a été question dans
le compte rendu du comité de llorieultuie du 2JS juin, est
également jugée par le Comité des orchidées et se voit
aussi attribuer une médaille d'argent.
Enfin M. l'Ile, de Paris, avec un lot de Caillai., Mossiœ,
et M. Mérignan, jardinier chez M. Mallei.de Paris, avec
plusieurs Cypripedium, se voient décerner chacun une mé-
daille d'argent.
Les 1 1 el 1 3 août
CONCOURS DE PLANTES FLEURIES DE SAISON
Très brillant ce concours de plantes fleuries de saison
où les Glaïeuls, les Phlox, les Pentstemon, les Montbrétias,
les Lilium, les Reines-Marguerites, les Zinnias, etc..
rivalisaient d'éclat et de beauté.
Le grand prix d'honneur a été attribué à la maïs Vil-
morin, Andrieux et Cie, pour l'ensemble de ses apports:
une collection hors pair de Glaïeuls en fleurs coupées, un
beau lot de Pentstemon, des Lilium tigrinum, L.auratum,
L.eximium, de très belles Reines-Marguerites, des Célosies,
des Amarantes, des Pétunias, etc.
Le second vainqueur du concours a été M. A Gravereau,
de Neauphle-le-Chàteau, dont une grande médaille d'or a
récompensé l'ensemble de lots remarquables: des Glaïeuls,
Séance du 1 I août 1 898.
COMITÉ DE FLORICULTURE
En raison du concours de Heurs de saison, qui avait lieu
en même temps, les apports étaient peu nombreux.
M. YVelker fils, jardinier au château de Beauregard, avait
deux jolis bds, l'un de fort beaux Lobélias varies en Heurs
coupées, l'autre de Glaïeuls de semis.
M. Simon, de Malakoff, présentait un Pelargonium de se-
mis issu du Pelargonium Destinée et auquel il a donné le
nom de Destinée de Malakoff. La plante soumise à l'exa-
men du comité n'était pas en très bonne condition, mais
elle parait cependant jolie et assez vigoureuse.
M. Alphonse Braud, de Fleury-Meudon, en outre de Bé-
gonias à Heurs doubles et à Heurs de Chrysanthèmes, en
Heurs coupées, qu'une commission doit aller examiner sur
place, avait des Heurs coupées de Pelargonium Souvenir
de Fleury.
COMME D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE
M. Baltet, de Troyes, présentait le Brugnon Lily Baltet,
semis du Précoce deCroncels, plus hâtif, à chair fine, juteuse
et sucrée, très fertile, parait-ii.
M. Gorion, d'Epinay .soumettait à l'appréciation du comité,
la Prune Gloire d'Epinay, variété très généreuse, qui sera
présentée au prochain congrès.
De M. Bagnard, de Sannois, on remarquait des Brugnon
précoce de Croncels et des Pèche précoce Michelin.
De M. Opoix, des Brugnon Early River's.
De M. Oiive, de Villeneuve le Roi, de belles Poires Epar-
gne et Beurré Giffard.
COMITÉ D'ARBORICULTURE D'ORNEMENT
Deux lots très intéressants de rameaux d'arbustes : l'un,
de MM. Simon Louis frères, de Nancy, contenant entre au-
tres : Tamarix odessana, Hydrangea arborescens, Caty-
canthus occidentalis, Hypericum Moserianum, Sambucus
niger foliis luteis, llex aquifolium lutescens, etc. : l'autre,
de' M. Charles Baltet, de Troyes, renfermant des rameaux
à fruits ornementaux de : Berberis dulcis, Eleagnus lon-
gipes, Fusain à feuilles de Lin , Phyllirea Vilmoriniana,
Leycesteria formosa, Pterocarya caucasica, etc.
COMITE DE CULTURE COTAI. ÈRE
M. 11. Rigault, de Groslay, avait apporté seize variétés de
Pommes de terres de premier choix, d'une beauté excep-
tionnelle.
M. A. Lefèvrë, quelques variétés de Fraisiers ,lcs '/ sai-
sons.
M. l'abbé Thivolet, une nouvelle fraise remontante, nom-
mée Fraise de St- Antoine, que le comité a demandé à revoir
en automne.
COMITÉ DES ORCHIDÉES
M. Maron continuait la série de ses beaux et intéressants
hybrides, par la présentation des L;elio-Callleya corbeil-
lensis, Lailio-Cattleya velutino-elegans el La'lio-Catlleija
intermedia flava.
MM. Cappe et fils, du Vésinet, soumettaient à l'apprécia-
tion du oumu un très beau Cattleya Pineli X- C. aurea.
qui a été récompensé d'un certificat de mérite de 2° classe,
Enfin M. I.avanchy, jardinier-chef au Jardin Botanique
de la Faculté de Médecine, avait deux beaux spécimens de
Cattleya Sa ideriana et de Dendrobium Warneri.
i. FOSSEY.
LE JAIiliIN
257
LE JARDIN. - N° 277. — 5 SEPTEMBRE 1898.
CHRONIQUE
L'horticulture el le jardinage seraient-ils la profession
prêtant par excellence à la longue durée et à la conservation
de la \ ii'".' On serait disposé à le croire en présence des
général ions de pral iciens qui se succèdent, sans qu'on puisse
constater en elles la moindre dégénérescence intellectuelle.
La confrérie des jardiniers deTroyes célébrait, ces jours der-
niers, le centenaire de sa fondatic f notre ami Charles liai
tet rappelait — avec une légitime fierté — que cinq géné-
rations «le sa famille étaient inscrites sur les registres d'a-
dhésion. Le héros de la fête et le doyen de la confrérie
porte vertement ses 92 printemps. Soyez donc jardinier, si
vous voulez vivre longtemps!
* *
l'n nouveau genre de vin qui fera le bonheur des gens
du Midi ! Le vin àgoul d'ail. L'Agriculture Moderne signale
l'apparition, à Bordeaux, d'un vin tellement alliacé qu'il en
était absolument imbuvable et le même phénomène se
retrouvait dans toutes les barriques provenant d'une même
cave. Il était difficile de supposer que le vigneron eut fait
macérer des gousses d'ail dans sa cuvée pour lui donner
delà valeur. La cause est toute différente et n'en est pas
moins très curieuse : le goût si caractéristique d'ail est dû
à une fermentation opérée au contact de la levure. Le plâtre
contenu dans nue pendre cryptogamicide, employée en
traitement, avait subides modifications et donné finalement
de l'acide sulthydrique qui, en présence de l'alcool, au rail
produit des traces d'éther sulfhydrîque, corps doué de qua-
lités alliacées des plus prononcées.
C'est donc toujours du Nord que nous vient la lumière!
Le Nord Horticole nousdonned'intéressants renseignements
sur la construction prochaine, à Baîlleul, d'une serre aux
dimensions colossales. Elle serait tout en fer, longue de
80 mètres sur 18 de largeur avec H mètres de hauteur dans
sa partie centrale. Terminée au mois de novembre prochain.
elle serait, à cette époque, entièrement garnie de Chrysan
thèmes. Il est à peu prés certain que de telles dimensions,
données à une serre, permettraient d'y organiser une exhibi-
tion particulière, qui dépassera de beaucoup tout ce que les
particuliers on les spécialistes avaient pu se permettre
jusqu'ici .
Nous avons l'habitude, en France, de nous plaindre tou-
jours'? Que defoisavons-nous entendu direquel'Etatne s'oc-
cupait pas assez des intérêts de l'horticulture. Le piquant dé
la chose c'esl que, presque toujours, on ajoute, quand on
s'est bien plaint : voyez donc ce qui se passe en Angleterre!
Pour une fois, nous devons constater que les choses se
passent beaucoup mieux chez nous. Sir Trevor Lawence,
dont la grande autorité ne saurait être suspectée, se plai-
gnait, récemment, que l'Angleterre futencore privéedetoute
intervention de l'Etat en ce qui concerne l'horticulture. Le
distingué amateur semble même croire, d'après la Semaine
Horticole, à qui nous empruntons ces détails, que cette
question technique ne sera jamais réglée en Angleterre d'une
façon satisfaisante.
Le Dr Staes vient de signaler un nouvel ennemi des Or-
chidées. C'est une sorte de Punaise qui répond au nom de
Phytocoris militaris et qui s'attaque particulièrement au
Dendrobiiun Phalœnopsis. Les feuilles sont parsemées de
taches jaunâtres ou grisâtres et les plantes det iennent lan-
lissanfes. Le dommage est dû aux piqûres que fait l'in-
secte en suçant le suc des feuilles. La larve est, jaunâtre,
rayée de noir, tandis que l'adulte est rouge sang avec des
dessins noirs ou brun noirâtre, ("est tout ce qu'on sait, jus-
qu'ici, de cet insecte, dont les mœurs sont eneore ignorées
et la patrie inconnue. On a conseillé des seringages avec
du savon noir et une infusion de quassia.
*
* #
L'origine des Rosiers Thé est un peu plus que séculaire.
< est en 1793 que Dawson, un amateur, introduisil en An-
gleterre une variété qui semble èi re le Rosa indien odorata.
lieux ou trois autres variétés parurent, en 180:!; le coloris
rouge pourpre fil son apparition en 1809 et le jaune en 1824.
I u 1:835, Rivers cultivait 50 variétés qui sont à peu près
toutes disparues actuellement. Devoniensis, encore cultivé,
date de 1838. Depuis cette époque, les rosiéristes anglais
ont un peu délaissé l'obtention des Rosiers Thé et la plu
part des variétés sont d'origine continentale.
*
Si la France a ses Truffes, qui sont un de ses titres de
gloire, notre colonie d'Afrique revendiquerait ses Terfas,
plus volumineux, à chair blanche, mais ne présentant pas-
ce parfum de haut goût qui donne à la Truffe son incontes-
table valeur. On vient de retrouver un représentant, de ce
groupe,le TerfeziaLéonis, dans ledépartement des Landes.
II y vient, comme en Algérie, sous les Helianthemum. ( >n
a eu l'idéede le cultiver sous cette plante, maison ne saura
que dans quelques années si les résultats sont favorables,
car le développement de ces Tubéracées est excessivement
lent. En raison de la latitude de Paris, la maturité y aurait
lieu probablement de juillet en août. On aurait ainsi une
Truffe d'été qui permettrait d'attendre la récolte des tuber-
cules du Périgord.
* *
I ,a Nouvelle-Calédonie nous servirait-elle à autre chose qu'à
j reléguer <\<^ tonals'.1 [l parait que le café qui eu provient
peut être classé à la tête des meilleurs cafés doux, valant
presque le Moka d'origine, avec un goût des plus agréables,
sans acreté ni montant. Il pourrait donc être utilisé' direc-
tement, sans avoir besoin d'être mélangea d'autres sortes.
Surplace, on le vend 175 francs le quintal et, déjà, on en a
livré au commerce pour 500.000 francs, dans l'espace d'une
année. Les plantations se chiffrent déjà par une étendue de
deux mille hectares et, bientôt, d'autres seront organisées,
carôO.000 hectaress de terrain, paraissent, être favorables à la
culture du Caféier. Alors, on pourra compter sur une produc-
tion de 300.000 quintaux qui seront susceptibles de rap-
porter à notre colonie un total de soixante millions de
francs:
MM. Bedford et Pickering ont fait d'intéressantes obser-
vations sur les graines appartenant à des fruits ,|e même
e pèce, mais de dimensions différentes. Dans une même
espèce, les résultats sont les mêmes, dans le Pommier, par
exemple, que les loges soient à plusieurs graines ou n en
l'enferment qu'une seule. Quant aux graines de fruits de
petites dimensions, elles paraissent être meilleures el
germent avec plus de facilité que les autres.
■
* *
La Nature donnedes détails qui ne manquent pasd'inti
sur la production des parfums dans le département des
Alpes-Maritimes. Un plant de Violette peut fournir 20gram
mes de fleurs. Une cueuilleuse récolte, dans une matinée,
20 kilogrammes de roses et, dans une journée, 10 de \ iolettes.
Un kilogramme d'essence de néroli exige mille kilogram-
mes de Heurs ,r< trangerou [dus ,| un million defleurs. Cinq
millions de fleurs de rose ou 16.000 kilogrammes sont néces
saires pour obtenir 1 kilogramme d'essence.
P. HARIOT.
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Ecole nationale d'horticulture de Versailles.
— A la suite des examens de fin d'études et par décision
de M. le Ministre de l'Agriculture, le Diplôme de l'Ecole
nationale d'horticulture a été accordé aux élèves dont
les noms suivent, classés par ordre de mérite et qui ont
obtenu une moyenne générale de 14 points:
1. Labroj : 2. Davoine; :!. Maurieeau; 4. Dental: 5. Go-
billot; 6. Marie; 7. Faure; 8. Dehaine;9. Fleury; 10. Rou-
haud; 11. Bastardie; 12'. Denis; 13. Charles; 14. Rollot.
Le Certificat d'études a été remis aux élèves classés
ensuite, et désignés ci-après, qui ont obtenu une moyenne
générale de 12 :
15. Danaux; 16. Roth; 17. Mazière; 18. Dons; 19. Bi-
chon ; 20. Bodin; 21. Potié; 22. Duménil;23. Vivier.
Les deux élèves Labroy et Davoine, classés les premiers,
ont obtenu un stage d'une année pour continuer leurs
études ila ii ^ de grands établissements horticoles de la France
el de l'Etranger. 1 Ine allocation de 1.200 francs sera affectée,
comme chaque année, à chacun de ces stagiaires. En
outre, une médaille d'or a été attribuéeà l'élève Maurieeau,
classé 3' . une médaille d'argent à l'élève Dental, classé 4',
et enfin une médaille de bronze à l'élève Gobillot, classé 5".
Rappelons, à cette occasion, que l'admission à l'Ecole a
lieu par voie de concours, que les candidats doivent être
ftgés de 16 ans au moins et de 26 ans au plus et enfin que
les demandes d'admission, rédigées sur papier timbré, doi-
vent être adressées à M. le Ministre de l'Agriculture, à
Paris, avant le l."î septembre. Le concours aura lieu à
l'Ecole, devant un Jury nommé par le Ministre, le lundi
lu octobre prochain.
Des bourses, au nombre de six, d'une valeur de 1.000 fr.
el pouvant être fractionnées, seront accordées, à. la suite
de ce concours, en tenant compte à la fois de l'ordre de
classement des candidats et de la situation de fortune des
familles.
Les congrès pomologiques de 1898. — Con-
grès pomologique de Dijon. —Le Congrès de porno-
logique, organise à Dijon, le 15 courant, par la Société
ponK>logique,de France, s'occupera, pendant cette 10° session :
1" De l'appréciation des fruits admis à l'étude;
2" Des fruits spécialement étudiés et présentés, soit parla
Commission permanente des études, soit par les Commis-
sions pomologiques locales ;
3° Lies variétés de fraises, qui seront admises à l'étude,
d'après les renseignements fournis dans le cours de l'année
et d'après les rapports des Commissions;
1 De la révision du catalogue des fruits adoptés, d'après
les rapports des commissions pomologiques;
5" De l'étude et delà dégustation des fruits déposés sur le
bureau;
6" De la situation financière de la Société;
7° De la médaille à décerner à la personne qui a rendu le
plus de services à la Pomologie française;
8" Du lieu où se fciendrala session suivante.
Les demandés de renseignements relatives aux formalisés
:i remplirpour prendre part aux travaux du Congrès, ded-
vent être adressées à M. le Président de la Société pomolor
giijiiede France, place Sathonay, à Lyon.
Congrès pomologique du Mans. — Parmi les
questions mises à l'ordre du jour du Congrès pomologique
organisé par l'Association pomologique française et qui
aura lieu au Mans, du 6 au 9 octobre prochain, nous trou-
vons les suivantes :
1° Parasites et maladies du Pommier et du Poirier. Sé-
lection des fruits à cidre.
2° Indiquer quelles sont les variétés qui pourraient être
introduites dans la Sarthe, avec succès, en tenant compte
delà richesse du fruit et des qualités de l'arbre au point
de vue de la rusticité et de la nature du sol qu'il préfère.
3° Monographie générale des meilleurs fruits à cidre du
département de la Sarthe.
4° Variétés nouvelles de pommes et poires à cidre.
5° Variétés étrangères recorn ni andables de fruits à cidre
et à poiré.
6° Culture du Pommier dans les champs et les patu-
rages.
7" Du choix des intermédiaires dans l'élevage du Pom-
mier.
8° De l'application des engrais à la culture des Pom-
miers.
9U De la dessication des fruits à cidre.
10° Commerce et exportation des cidres et poirés, etc.
Les personnes se proposant de prendre part au congrès,
devront adresser leur déclaration, avant le 15 septembre, à
M. Brière, commissaire général, au Mans.
Congrès pomologique de Quimperlé. — Parmi
les questions mises à l'ordre du jour du Congrès pomolo-
gique organisé par le Syndicat pomologique de France et
qui aura lieu à Quimperlé, du li au 9 octobre, nous rele-
vons les suivantes :
A. — Culture des arbres à cidre et à poiré. — Choix des
sujets. — Pépinières. — Plantation. — Engrais. — Gref-
fage. — Soins à donner. — Choix des variétés. — Espèces
à recommander dans chaque région.
B. — Maladies et ennemis des arbres à cidre. — Remèdes
et moyens efficaces pour les combattre et les détruire.—
Protection des oiseaux insectivores.
C. — Récolte, conservation, emballage et transport des
fruits. ■- Précautions à prendre. — Dessication, etc.
Les mémoires devront parvenir à M. Boby de la Cha-
pelle, secrétaire-général, à Champloret-en-Saint-Servan,
(Ille-el Vilaine), avant le 15 septembre au plus tard.
A la Société nationale d'horticulture de France.
— Un concours de Dahlias, Glaïeuls, Bégonias, Asters,
Roses, Plantes vivaces et Fruits de table, aura lieu, en
l'Hôtel de la Société nationale d'horticulture de France,
84, rue de Grenelle, à Paris , les 22 et 23 courant. Ce con-
cours sera ouvert gratuitement au public, le jeudi 22, de
2 heures à 6 heures du soir, et le vendredi 23, de 9 heures
du malin à (i heures du soir.
Les demandes, pour prendre part à ce concours, doivent
être adressées, avant le 15 courant, à M, le Président de
la Société. 81, ruede Grenelle, à Paris.
Les colis-postaux pour les établissements
français de la Grande-Comore et d'Anjouan. —
Depuis le 1er août, des colis-postaux du poids maximum
de 5 kilogrammes peuvent être échangés avec les établis-
sements français de la Grande-Comore et d'Anjouan.
Les taxes actuellement perçues pour l'affranchissement
des colis-postaux à destination des colonies françaises de
Sainte-Marie de Madagascar, de Mayotte et de Nossi-Bé
seront, applicables aux colis postaux à destination de la
Grande Comore et d'Anjouan.
Exposition internationale d horticulture de
St Pétersbourg. ~ Nous venons de recevoir le pro-
gramme de cette exposition dont nous avons déjà parlé à
diverses reprises (1) et qui aura lieu du 5/17 mai au 15 27
mai 1S99.
Les concours, au nombre de 210, seront répartis en sept
sections : plantes nouvelles (11 concours), plantes d'orne-
ment diverses (19), culture d'appartement (13), plantes par
familles, genres et espèces (125), bouquets et compositions
florales (3). fruits et légumes, arbres fruitiers provenant
(t) Le Jardin, 1898, n° 269 et 273, pages 130 et 196,
LE JARDIN
259
des cultures de l'exposant (24), objets techniques exposés
pur le producteur (15).
Les prix seront décernés conformément aux règlements
fixés parla Société impériale d'horticulture russe et consis
teront en primes de valeur, diplômes d'honneur, médailles
d'or, d'argent et de bronze et lettres d'éloge.
Les facilités accordées au transport des objets destinés à
l'Exposition, ainsi que la réduction des prix, seront l'objet
île conventions spéciales entre la Société impériale d'hor-
ticulture russe et le Ministère des Communications, ainsi
que les administrations des Chemins de fer et bateaux à
vapeur privés. Elles seront publiées sous peu.
Les personnes désirant prendre part à cette importante
exposition, devront en informer, au plus tard le 1/13
mars 1899, le Président de la Section Étrangère, S. E.
M. Fischer de Waldheim, directeurdu jardin botanique de
Saint-Pétersbourg.
Le commerce des fleurs en Allemagne. — Des
horticulteurs allemands avaient demandé au< louvernement
d'établir une taxe douanière sur les tleurs importées de l'é-
tranger, d'Italie ou du midi de la France. En 1897, l'im-
portation s'élevait, pour la France, à 531 tonnes représentant
une valeur de 1.600.000 marks et, pour l'Italie, 1.002 ton-
nes, valant 1.200.600 marks.
L'association des fleuristes de l'ouest de l'Allemagne, qui
vient de se réunira Mayence, a décidé, à une grande majo-
rité, nous dit La Feuille d'Informations du Ministère de
{Agriculture, de protester contre toute taxation sur les
Heurs, qui aurait pour résultat d'en restreindre la vente.
Les exportations de pommes américaines. —
D'août 1897 à juin 1898, nous dit le Gardcners Magazine,
les Etats-Unis et le Canada ont exporté 913.996 caisses de
pommes. Ceci ne représente qu'un tiers du trafic de la sai-
son précédente, pendant laquelle 2.919.816 caisses furent
exportées; mais c'est cependant une belle augmentation
comparativement aux années précédentes.
De ces exportations, 190.000 caisses arrivèrent à Li\ ci-
pool, 198.000 à Londres, 121.000 à Glascow, 89.000 à Ham-
bourg.
Les deux grands ports d'exportation ont été New-York
qui a expédié 362.000 caisses, au lieu de 550.000 la saison
précédente, et Boston, avec 176.000 au lieu de 1.000.000 en
1896-97.
Les fruits en Californie. — Du récent rapport du
département de l'Agriculture en Californie, il ressort que
la production totale des jardins fruitiers de cet état, a rap-
porté,en 1897, la sommedel06. 1 17.725fr., soit : 19.250.000 fr.
de citrons et oranges, 1 1.500.000 fr. de prunes, 13.000.000 de
fr.de fruits séchés autres que les prunes, 11.125.000 fr.
de raisins, 3.000.000 de fr. de noix, etc..
Les oranges d Australie en Angleterre. — Le
premier arrivage d'oranges d'Australie à Londres, a eu lieu
le 20 août; il comprenait 8.000 caisses, contenant environ
un million et demi d'oranges.
Par suite d'un accident survenu, en coursde route, àl'ap-
pareil réfrigèrent de 1' « Ormuz », qui transportait cette
cargaison, les deux tiers des fruits sont arrivés en mauvais
état. Ce premier arrivage ne comprend qu'environ le quart
de la récolte totale, autant qu'on en peut augurer à présent.
Protection des oiseaux utiles aux Etats Unis. —
Le Sénat des Etats-Unis a récemment adopté un bill dont il y
a lieu de le féliciter.
D'après ce bill, sont prohibés en effet l'importation, le
transport et la vente, à l'intérieur du territoire américain, de
toutes les peaux et parties de peaux et plumes d'une série
d'oiseaux utiles. Le but est de protéger ces oiseaux contre
le massacre stupide qui en est fait sans cesse, afin de four-
nir des plumes aux modistes pour les chapeaux féminins.
La récolte des fleurs de Lavande dans les
Alpes. — La distillation des (leurs de Lavande est termi-
née. La récolle a été abondante cette année : on | t esti-
mer au bas mot, d'après la Petite Revue, à 60. 000 kilos,
la quantité de fleurs mises en serre dans la commune de
Séez (Basses-Alpes).
A la Société académique de l'Aube. - A la
séance du 21 août de la Société académique de l'Aube, sur
la proposition de M. Ch. Baltet, une grandi' médaille de
vermeil a été remise, pour bons et loyaux services, à
M. E. Potrat, père de notre collaborateur.
M. E. Potrat est, depuis 20 ans, au service de M. le vi-
comte Chandon de Briailles, comme jardinier en chef de s.i
propriété de la Cordelière.
A la Société horticole, vigneronne et forestière
del'Aube. — A la séance du 28 août de la Société horticole,
vigneronne et forestière de l'Aube, notre collaborateur
M. Albert Maumené, a fait, devant une nombreuse assis-
tance, une intéressante conférence sur l'emploi des fleurs,
dans les compositions florales.
Les applaudissements nourris de l'auditoire, dans lequel
les dames et demoiselles dominaient, ont été un gage de
l'intérêt qu'a su éveiller notre collaborateur sur ce sujel : lait
des bouquets.
Comment on conserve les Oignons en Zélande.
— Le moyen de conserver les (lignons dans la province
hollandaise de Zélande, dit M. Denaifle, dans Chasse et
pùchc, est intéressant à connaître :
Les producteurs entassent et laissent sur le sol toute la
récolte, souvent très importante de leur ferme ; ils la dépo-
sent en tas allongés, de forme parallélipipédique, dont les
cotés verticaux sont maintenus par des claies d'osier fichées
dans le sol ; la partie supérieure du tas est recouverte de
paille. Si vous questionnez un cultivateur expérimenté au
sujet de sa façon de procéder, il vous répondra que la vente
des Oignons en Angleterre oblige à attendre des époques
favorables, qui souvent ne se présentent que longtemps
après la récolte, et que les silos de bulbes, analogues à ceux
usités pour les Pommes de terre et les Betteraves, étant im-
praticables parce qu'ils provoquent la pourriture des Oi-
gnons, on a dû adopter cette méthode au moyen de laquelle
on obtient une conservation parfaite.
Il existe un second moyen : on creuse des fossés de 1°20 à
2"50 de profondeur, de 15 àlS mètres de longueur et de 2'"50
à 3°'60 de largeur, puis on garnit l'intérieur avec des plan-
ches recouvertes d'une faible couche de paille longue, après
quoi ces fosses sont remplies d'Oignons. Si l'on veut gagner
de la place, il suffira de construire, hors de terre, unepalis-
sadeun peu épaisse au-dessus de la première. Cette palis-
sade, qui peut être de hauteur d'homme, est maintenue par
des pieux enfoncés en terre. Dès qu'elle est construite, il
suffit d'étendre une mince couche de paille sur le premier
lis et de la remplir d'Oignons. S'il est nécessaire, on peut
encore construire, comme précédemment, unetroisiènie pa-
lissade sur les deux autres et la remplir d'Oignons. Le tra-
vail terminé, les Oignons sont logés pour tout l'hiver. S'il
survient une forte gelée, il faudra éviter de remuer les i li-
gnons jusqu'à ce qu'ils soient tout, à fait dégelés. < elle pré-
caution est indispensable, car. si les abris sonl ouverts et
si l'on touche aux Oignons avant qu'ils soient complète
nient dégelés, ils sont tous perdus. Au' contraire, en lé-
rangeant pas les Oignons atteints de la gelée, non seulemenl
ils restent bons Remployer pour la consommation, mais.
chose qui paraîtra étonnante, ils demeurent aussi 1 s
peur la plantation que s'ils n'avaient pas eu à souffrir du
l! ad.
A la fin du printemps, alors que les provisions conser-
vées dans lesgreniers ou les magasins commencent à s'épui-
ser et que la chaleur du soleil réveille la fori ede
260
LE JARDIN
des bulbes, il esl indispensable de rentrer les < lignonsdans
une cave froide, ce qui peut s.' faire sans trop grande dé-
pense. De cette façon, la végétation sera retardée pour long-
temps el il sera possible de conserver, jusqu'à la nouvelle
récolte, les Oignons sains et mangeables, au lien de les
taire venir des contrées du Midi à des prix exorbitants.
Soufrage des Pois. — « J'at été frappé, nous dit
M. Dupont, dans le Biil/etin de la Société d'horticulture
de Saône et Loire, en traitant nies Rosiers au soufre, de
la grande analogie qui existait entre le blanc de ces der-
nier, ci celui des Pois. Je résolus donc- de traiter ceux-ci
de la même façon.
« Je commençai le premier traitement dès que les Pois
furent levés, en renouvelant l'opération de quinze en
quinze jours. Je suis arrivé, avec ce procède'-, à récolter mes
Pois ridé sucré de Knigt, sans tache bien apparente de
blanc.
« Je 'lois dire que, au deuxième et au troisième trai-
tement, j'ai constaté quelques brûlures occasionnées par
le soufre, mais cet inconvénient, bénin du reste, n'est pas
à mettre en ligne avec les beaux résultats que le traite-
ment l'ait obtenir. »
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Milan. — Du 10 au 1k novembre 1808. — Exposition spé-
ciale de Chrysanthèmes, organisée par laS'ociefana^ïonate
italiana dd Crisantemo. — ('ne section internationale spé-
ciale est réservée aux amateurs et jardiniers étrangers. —
Adresser les demandes à la présidence .le la Société, Via
UgoFoscolo, à Milan (Italie), avant le il octobre.
Le Mans. — Du 6 au 0 octobre 1808. — Quinzième con-
cours GÉNÉRAL ET SEIZIÈME CONGRÈS POMOLOGIQUE, organisé
avec le concours de l'Etat, des départements, de la Manche,
d'Ille et Vilaine, delà Sarthe, de la ville du Mans, du Syn-
dicat des agriculteurs de la Sarthe, etc., par l'Association
pomologique française. — Adresser les demandes à
M. Brière, commissaire général du Concours, au Mans.
Saint-Pétersbourg."— Du li au 27 mai 1899. —Expo-
sition internationale d'horticulture, organisée par la
Société impériale d'horticulture russe à l'occasion de son
quarantenaire. — Adresser les demandes à M. Fischer de
Waldheim, directeur du Jardin botanique de Saint-Péters-
bourg (Russie).
BIBLIOGRAPHIE
Le vignoble champenois et l'invasion phylloxériqbe,
par L. Bonnet. — En livraisons à 0 fr. 30, paraissant, tous les
quinze jours. L'ouvrage complet sera vendu 10 francs. —Les
souscriptions ou abonnements sont reçus aux bureaux du
Jardin, et chez M. L. Bonnet, viticulteur à Murigny, près Reims
(Marne).
Nous venons de recevoir les 6e et 7° livraisons de cet
ouvrage qui constituera un véritable cours pratique de
viticulture, clairement exposé.
Dans ces deux livraisons, est traitée la greffe-bouture
avec d'excellents détails pratiques. Les vingt-six grandes
ligures, qui accompagnent le texte et le complètent fort judi-
cieusement, ajoutent encore au grand intérêt de l'ouvrage.
Des arbres <-t arbrisseaux d'ornement de pl«-in air
cultivés pour leurs fleurs, par A. Charguei and, pro-
fesseur d'arboriculture de la Ville de Paris. — Mémoire
extrait du Congrès horticole de lsus.
Cette fort intéressante brochure contient, en outre de
judicieux conseils sur la taille à appliquer aux arbres et
arbrisseaux d'ornement de plein air cultivés pour leurs
fleurs, deux tableaux très clairs et très utiles, résumant,
sous forme de listes avec époque de floraison, les arbres et
arbustes qu'il convient de tailler soit au printemps, soit
après la floraison.
Les Fraisiers, par A. Millet. — Un vol. de 218 pages avec
55 ligures. — u. Dom et Librairie agricole, éditeurs. — Prix
2 fr. 50. — En vente a la Librairie horticole du Jardin, 167,
boulevard Saint-Germain, à Paris.
Apres de fort intéressantes pages, très documentées sur
l'origine et l'histoire des Fraisiers, l'auteur traite avec
force détails les diverses cultures applicables aux Fraisiers:
culture dans les petits jardins dont la location est annuelle:
culture dans les petits jardins, à longue location, culture
dans les jardins d'une certaine importance, forçage des
Fraisiers à gros fruits, forçage des Fraisiers des quatre
saisons, culture des Fraisiers" en pots, etc.
C'est, en résumé, une monographie des plus utiles et des
mieux documentées sur l'histoire et la culture des Fraisiers
et nombreux y sont les détails culturaux dont ne manque-
ront pas de faire leur profit les lecteurs de cet intéressant
ouvrage.
Essais pratiques tle chimie horticole, par Albert Larba-
tétrier. — Un vol. de 136 pages avec 24 figures. — 0. Doin et
Librairie agricole, éditeurs. = En vente à la Librairie horti-
cole du Jardin, 167, boulevard Saint-Germain, à Paris.
« Ce n'est pas, à vrai dire, un traité de Chimie appliquée
au jardinage que nous présentons aujourd'hui au public
horticole, nous dit M. A. Larbalétrier dans son introduc-
tion : c'est, plus modestement, un petit manuel pratique
d'essais et d'analyses très simples pour la plupart, destinés
à fixer l'horticulteur sur la valeur des terres, des amende-
ments, des engrais, etc., qu'il utilise journellement. »
Et ce programme est parfaitement rempli au cours de ce
livre, qui contient de très pratiques conseils ; les analyses
physico-chimiques et chimiques des terres, les eaux d'arro-
sages, les fumiers et composts, les engrais chimiques et les
engrais organiques, les produits insecticides employés en
horticulture, etc., autant de chapitres instructifs.
Ce petit traité pratique est appelé à rendre de véritables
services à tous les jardiniers et amateurs de jardinage,
souvent fort embarrassés en présence de ces questions de
chimie horticole.
Ija Bretagne et sa végétation arborescente, par Félix
Sahut. — Brochure de 40 pages.
Dans cette brochure. M. Félix Sahut relate une visite
qu'il a faite au Jardin des plantes de Rennes, qu'il décrit
en faisant part de ses remarques personnelles; puis il nous
fait visiter les cultures du frère Henri, à Rennes, et enfin
retrace une excursion au Mont-Saint-Michel ; le tout est
accompagné de fort intéressantes remarques.
Contribution à l'étude <lc l'hérédité et. des principes
<lc la formation des races, par J. M. Harraca. — 1 vol.
in-12. — Prix : 2 francs. — Félix Alcan, éditeur.
L'auteur ne revient pas sur l'exposé des lois de l'hérédité
et de la variation, exposé qui a été magistralement fait par
Darwin, mais il s'attache à préciser le déterminisme de faits
établis, de phénomènes simples pour aboutir graduellement
aux plus complexes. Les conclusions pratiques qui se
dégagent déjà de ces premiers essais sont d'une grande
importance pour toutes les sciences appliquées ayant la
vie pour sujet : sciences médicales, sciences zootechniques,
sciences agronomiques. Il en ressort, entr'autres, une
méthode nouvelle de perfectionnement systématique des
êtres, capable d'être mise immédiatement en jeu.
.Missouri Iîotanical garden,9a rapport annuel. —
En outre du rapport du directeur, cet ouvrage comprend
de nombreux articles, entre autres : sur le Salix longipes,
sur le genre Capsicum, sur les Lemnacées américaines, sur
les Cryptogames de la Jamaïque et de Bahamas, sur
VAgave Washingtoniensis, sur une nouvelle maladie des
Palmiers, etc.; de nombreuses illustrations, notamment le
Philodendron cannaefolium, diverses espèces de Salix.
de Capsicum, d'Agacé, d'Epidendrurri, de Yucca etd'Apo-
cynum sont jointes à ces articles et les complètent heu-
reusement.
Hie A.lpen -PQanzen in der Gartenkultur der Ticf-
lnndei-, par Erich Wocke. — Un vol. de 55* pages avec
22 figures dans le texte et 4 tableaux. — Gustave Schmidt,
éditeur à Berlin.
Cet ouvrage sur la culture et l'emploi des plantes alpi-
nes dans les jardins, est fort intéressant et bien compris
comme présentation.
Les quatre premiers chapitres sont consacrés à l'étude
des plantes alpines dans la nature, avec de très utiles
indications sur lesclimats et les sols dans lesquels se ren-
contrent ces plantes, les conditions biologiques qui leur
conviennent et leur répartition à la surface du globe.
Puis viennent sept chapitres traitant, avec force détails,
de la culture des plantes alpines dans les jardins: choix
d'un emplacement, culture en pots et en terrines, soins à
donner, multiplication, sols et composts, ennemis, etc.
L'emploi des plantes alpines est ensuite abordé dans
deux chapitres illustrés de seize figures, donnant plusieurs
judicieux exemples.
Une longue liste des plus belles plantes alpines et subal-
pines, ainsi qu'un chapitre consacré aux espèces et varié-
tés faussement dénommées ou affligées de nombreux syno-
nymes, complètent cetouvrage, dont la lecture est pour in-
téresser tous les alpinistes et amateurs de plantes alpines;
ils y trouveront une foule de précieuses indications pour
mener à bien la culture de ces plantes alpines dont plu-
sieurs des plus gracieuses sont si délicates.
LE JARDIN
261
sur tous
tous les pi
CHRONIQUE FLORALE
Les fleurs les 15 et 25 août. - Corbeille d'Or-
chidées et de raisin. — Fête des fleurs à Luchon
et à Cauterets. —
léaoût — La Sainte-Marieestunedatedans le commerce
des Heurs parisien. C'est peut-être la seule fête où la vente
des fleurs soit aussi accentuée sur les marchés, quoique,
depuis quelques années, on sente cependant un amoindrisse-
ment assez sensible dans les achats.
C'est un plaisir de voir, dés le 12 aoiit, l'envahissement
des trottoirs par les fleurs,
les quais et sur
nts.de 1 Ile Saint-
Louis au Pont-neuf.
Cet ensemble de trot-
toirs, d'où débordent tout
un amoncellement de plan-
tes en pots qui prennent
la place de la « bourri-
che », ne suffit plus au dé-
chargement des nombreu-
ses voitures des horticul-
teurs qui, sans cesse, arri-
vent et que l'on ne sait plus
où loger. Tant pis, les der-
niers arrivés seront plus
mal placés, car on doit
les reléguer jusque sur le
Parvis Notre-Dame et dans
la rue d'Aréole.
Je rencontre, sur le quai,
quelques horticulteurs de
connaissance et nous tâ-
chons d'évaluer le nombre
de voitures qui ont amené
des plantes.
Sept cent horticulteurs,
au bas mot, sont là, tous
avec plusieurs charrettes
de plantes; peu n'en ont
qu'une seule, la plupart
en ont deux, trois ou qua-
tre, quelques uns cinq et
six.. Vous faisons, sur place.
une statistique approxima-
tive, qui reste encore au-
dessous de la vérité. En ne
comptant que deux voitu-
res en moyenne par horti-
culteur, cela représente le
eh i tire de quatorze cents voitures de plantes
Fig. 112. — Corbeille d'
(D'après une photographie comm
iurs, pour ce seul juin-, à prés d'un million; je ne émis
pas qu'ils aient beaucoup exagéré, car, endehors de cemar-
ché, à quelques uns. à la Madeleine parexemple, on a vendu
quantités et des quantités de plantes. Et puis, il y a
le marché des Halles et le-- livraisons faites directement
chez les fleuristes.
Les horticulteurs 'le l 'aris et des environs sent dans la joie
lorsqu'il voient arriver la Ste-Marie et la St-Louis ; c'est
qu'ils ont bien peiné pour obtenir leurs plantes parfaite-
ment fleuries pour eeiie date, et ce n'est que justice que
toutes ces piaules soient vendues. Ils n'ont pas perdu leur
temps, je vous assure, et, dés six heures du soir, le 12. la
vente commence ; dans toutes les directions, s'ébranlent des
voitures à bras, bondées d1'
plantes. Déjà, en face des
boutiques des fleuristes, le
trot loirs sont encombrés de
pots et ou ne rencontre que
charrettes de plantes. Jus-
qu'à dix heures du soir, la
vente continue et c'est un
va et vient d'hommes',
poussant des brouettes de
plantes, pour les assorti-
ments, d'étalages en éta-
lages.
Le 13, la vente en gros
reprend à quatre heures du
matin et toute une fourni il-
Iière se remet en mouve-
ment. Les transactions se
font à la lueur des étoiles.
Ah ! l'admirable coup
d'oeil que ce marché, à
minuit, avec ces rives de
la Seine reflétant les lan-
ternes multicolores, colo-
rant, comme en une autre
Venise, les eaux du grand
fleuvequi ne leeéde en rien
au charme de l'Adriatique.
Et, quand l'aube vient
éclairer cet incomparable
panorama, que le graud
Louvre et les tours Notre-
Dame apparaissent, et que,
du nord-est, une brise ra-
fraîchissante se ré pan il
dans la ville en éveil, on se
demande si l'on peut trou-
ver au monde, plus belle
cité et plus beau specta-
c\e!
Orchidées et de Raisin.
uniquée par la maison I Iiaume).
à raison
de trois cents plantes par voiture, on obtient le joli nombre
de quatre cent vingt mille potées. La moitié étant vendue
en gros à une moyenne de soixante quinze centimes et
l'autre moitié à un franc cinquante, le chiffre total des
affaires de ce seul marché, donne la somme rondelette de
deux cent quarante sept mille cinq cent francs, un peu
plus de trois cent cinquante francs par horticulteur. Ce
qui prouve que je suis au-dessous de la vérité, c'est que la
majorité des horticulteurs ont fait pour plus 'le quatre cents
francs et que plusieurs ont de beaucoup dépasse ce chiffre.
Un seul horticulteur, indépendamment d'une quantité
d'autres plantes, a vendu six cents Fuchsias. 11 esl vrai
que beaucoup d'horticulteurs travaillent depuis longtemps
pour les 13 et 25 août.
Certains journaux quotidiens ont évalué la vente des
Mais voici huit heures, l'heure où toutes les voitures des
horticulteurs doivent partir, laissant les trottoirs libres à la
circulation ; on est un peu plus tolérant aujourd'hui,
et les voitures ne parlent pas aussi vite que d'habitude.
Il va cependant falloir céder la place aux passants et aux
acquéreurs, car le marché' au détail, qui se tient le 13 ci le
1 1. va s'ouvrir.
Déjà, les marchandes sont depuis longtemps à leur poste
et inondent d'eau le trottoir, pour donner un peu de fraî-
cheur : il fera si chaud !
Puis, au fur et à mesure le leur achat, les plantes s,, ut
présentées le mieux possible et les pois sont encollèrettés
! ■ beau papier; le quai devient un véritable parterre.
Toutes les marchandes îles quatre saisons se -ont laites
bouquetières ambulantes et ont dévalisé le marché aux fleurs
des Halles.
262
LE JARDIN
Partout, dans les petits kiosques, dans les vues où se sont
installées des bouquetières et chez les fleuristes, la \ ie est
active; on monte, on toupillonne, on confectionne gerbes et
corbeilles !
Les « Marie » sont légion, elles plus riches, comme les
moins fortunées, ont étëfêtées ce jour. Rares étaient les pas-
sants qui, sous un »oleil île feu, s'en allaient les mains
vides, et, le quart des parisiens portait des (leurs à un
autre quart.
Les ouvriers portaient les pots avec des délicatesses mala-
droites; les enfants montaient les escaliers noirs, aux mar-
ches tremblantes, un pot d'CEillet ou de Réséda sous le
bras, pensanl au gros baiser qu'ils allaient donner à la ma-
man. Les riches avaient, dès la veille, donné leurs cumulan-
des aux grands fleuristes.
Il va eu des fleurs dans le simple logis, comme dans les
somptueux appartements. Il y a eu des fleurs dans les
églises et dans les cimetières. îles fleurs blanches, portées
en souvenirs des « Marie » absentes ou qui ne sont plus !
La Saint-Louis est une répétition peut-être un peu amoin-
drie, du lô août. Et, aux Halles comme au marché, c'est
tout une gamme de brillants coloris. Aux Halles, voici les
rosiéristes de Grisy-Suisnes de Mande et de Lignolles.
Au marché du quai, ce sont tous les horticulteurs des envi-
rons de Paris, avec leurs cargaisons de: Fuchsia, Hortensia,
Hydrangea paniculata, Canna, Lilium, Bouvardia, Br-
gonia, Myoporum, Pelargonium, Tubéreuses, Rosiers. Œil-
lets. Reines-Marguerites, Pervenches de Madagascar, etc.
Ce sont, comme l'a fort bien dit Alexandre Hepp : « Des
fleurs, des fleurs par charretées ; toute la palette, toute la
cassolette des jardins, en pots, en gerbes, en bouquets! »
#
* *
Elle est bien jolie, de bon goût et très artistique cette
association d'Orchidées et de raisin, comme du reste tout
ce qui est composé par la maison Lachaume.
C'est un panier tout en bambou avec un montant verti-
cal de chaque côté, surmonté de deux autres brandies sfe
rejoignant en triangle et formant anse. Un Cocos lance
luleusemenl ses frondes, tandis que, à la base, se dressent
ou retombent, parmi une légère verdure, desfleurs et grappes
d'Orchidées (Vanda, Cattleya, Odontoglossum, Onci-
iliinii, etc.) et des Anthurium comme de fulgurantes langues
de dragon, tandis que, d'un côté, ondule avec une grâce
frêle un rameau d'Asperge plumeuse. D'autres rameaux
d'Asparagus serpentent, oh combien discrètement! autour
des montants, tandis qu'au sommet du triangle et à l'attache
de ses deux branches et des montants, retombent d'un fais-
ceau de verdure, d'où s'élancent et s'inclinent des Orchidées,
(Cattleya, Odontoglossum, Vanda) de volumineuses et
belles grappes de raisin, telles que la terre de Chanaan n'en
a jamais produit.
Parler de la beauté de cette corbeille, serait la déflorer,
car admirable elle est et pourtant sans rubans!
*
* -*
C'est la sais, m des fleursdans les villes d'eau : à I.uchon,
le 17 août, el à Cauterets, le 1 1. Partout, d'après ce qu'on
m'écrit de ces \il|es. cesfêtes, qu'un temps radieux a favo-
risé, ont eu beaucoup de succès.
On a bien remarqué, à Cauterets, le char du Blé et, à Lu-
dion, la voiture de Mlle Garrick, voiture bondée de Roses
Thé. de Roses-Trémières et de Glaïeuls.
A Cauterets, il y a eu, le 17, une fête des fleurs enfantine,
dans le genre de celle qui fut organisée à Londres et à
laquelle prirent part 1200 enfants, à pied, à âne, ou dans
de jolis véhicules de bébé élégamment fleuris. J'aurai
l'occasion de reparler, plus endétail, des voitures fleuries les
mieux réussies.
ALBERT MAUMENÉ.
Piaules nouvelles on peu connues
LES ACiENA
Les Acœna ne sont pas aussi connus qu'ils devraient
l'être, en raison même de la part d'ornementation qu'ils sont
susceptibles de remplir dans les jardins de rocailles. Le
Jardin a déjà euà s'en occupera plusieurs reprises (1). aussi
ai-je pensé qu'il ne serait peut-être pas inutile d'appeler sur
ces plantes l'attention une fois de plus. Ce sont des Ro-
sacées de structure passablement anormale et qui se rappro-
chent beaucoup des Poterium, dont on ne les distinguait
jusqu'ici que par des caractères absolument insuffisants ou
inconstants. Si. le Dr Citerne a consacré aux Acœna un
excellent travail auquel nous nous permettrons de puiser.
Ces Rosacées sont des plantes herbacées, vivaces, à ra-
cines pivotantes, à feuilles pennées. Pour ce qui a trait
aux organes végétatifs, on y distingue nettement trois types
ou plutôt deux, le troisième se reliant au second par des
intermédiaires. Dans le premier cas, les rameaux sont
dressés, à croissance indéfinie, à inflorescences axillaires.
Les espèces qui appartiennent au deuxième type présentent,
avec des rameaux dressés, des inflorescences terminales. Enfin,
dans le troisième groupe, les rameaux sont couchés ou ram-
pants, émettant des racines au contact du sol, avec une
croissance définie ou limitée s'opérant toujours par des ra-
meaux latéraux.
Les feuilles sont pennées avec foliole terminale impaire,
les latérales étant plus petites à la base qu'au sommet du
raehis, simples, dentées ou plus ou moins profondément
incisées. Les inflorescences sont tantôt formées d'épis sim-
ples axillaires ou d'épis de eymes terminaux; quelquefois
ce sont des capitules, qui occupent le sommet de hampes
terminales.
Quant aux fleurs, elles sont habituellement bisexuées;
assez rarement elles sont unisexuées ou polygames. Elles
sont tri-ou penta mères sans que cependant il y ait unecons-
tance bien absolue dans la même espèce et dans la même
inflorescence. Les sépales sont de couleur verte, et les éta-
niines, au nombre de 7 à 10, sont variablement placées par
rapport, aux pièces du calice, tantôt incluses, tantôt sail-
lantes. Les carpelles sont toujours libres et leur nombre esl
également variable, pouvant aller jusqu'à 5, mais habituel-
lement réduit à un seul. Le stigmate est coloré en pourpre
ou en violacé et ressemble à une foliole ovale ou oblongue
dentée, incisée ou laciniée sur ses bords. Quelquefois, ce
dernier organe est divisé dès sa base, comme dans V Acœna
latebrosa, en longues et étroites lanières, qui constituent
dans leur ensemble, une sorte de goupillon.
Le fruit est très remarquable: il est formé du réceptacle
sec et accru renfermant un seul achaine bien développé,
même dans le cas où la fleur est pluricarpellée. Le calice
le surmonte habituellement ainsi que le stigmate persis-
tant et fréquemment aussi les étamines. A sa surface, sont
di-posées des appendices, qui s'accroissent en même temps
que lui, sous forme d'épines ou d'ailes. Les épines sont en
nombre variable, tantôt disposées par séries, tantôt au con-
traire réduites à trois ou quatre, quelquefois même seule-
ment à deux, qui terminent des côtes longitudinales peu
développées. Dans l'Acœna ooalifolia, une des espèces les
plus communes, les deux latérales avortent; dans d'autres
formes, elles sont moins développées que les antérieures
et postérieures. Quand les fruits sont dépourvus d'épines,
les côtes sont renflées en tubercules à leur sommet ou bien
transformées en quatre ailes triangulaires. Des poils abon-
dants occupent la surface des fruits et ils existent aussi sur
les épines, dont ils coiffent l'extrémité en formant des cram-
pons ou des ancres à plusieurs branches plus ou moins
développés. Cet appareil épineux du fruit contribue puis-
samment â la disposition des Acœna et assure leur rapide
propagation à la surface du globe.
D'après le mode d'inflorescence et la forme ainsi que le
nombre de- épines, on avait divisé ces curieuses Rosacées
en deux genres: Acœna à épines nombreuses et Ancistrum
(1) Voir Le Jardin, notamment en lSfKS, X' 161, page 246.
LE JARDIN
263
à épines rares ou nulles. Mais on ne peut trouver de li-
mites nettement tranchées entre les deux et mieux vaut les
maintenir réunis.
M. le D' Citerne les a partagés en 7 sections pour la for-
mation desquelles il a fait intervenir : L'inflorescence, la
disposition des épines ou leur absence, ainsi qu'il suit :
1. Pleurostachya. Epis axillaires, simples ; fruit cou-
vert d'épines. Six espèces de l'Amérique méridionale tro-
picale, de la Bolivie, du Pérou, du Mexique, de la Terre
de Keu. des ï les Sandwich et du Cap. L'Acœna clongatu
L. ou A . agrimonioides H. B. Iv. en est la forme la plus
cormuè.'LÏAcœnapumila Vahl., que nous avons vueen abon-
dance à la Terre de Feu, est une jolie petite plante à feuil-
lage très glabre, épais et vert sombre luisant, qui mérite
les honneurs de la culture.
2. Lachnodia. Epis axillaires en cymes ; fruit couronné
de 3 à ô épines. — Une seule espèce de Colombie: l'.l . cylin-
drostnrhya R. et P.
3. Brachycephala. Capitules axillaires ; fruit couronné
de 4 épines. Cette section ne renferme également qu'une
espèce: l'A. microcepkala Schl., de Valdivia.
4. Pleurocephala. Capitules axillaires ; fruit à 3ou Icôtes
ou ailes, sans épines. La seule espèce du groupe est le char-
mant Acœna lucida Vahl., des Malouines.
5. Acrostachya. 12espèces, toutes américaines, sauf une
qui est australienne, l'Acœna oeina Ail. Cunn. Les épis
forment des cymes terminales ; le fruit est couvert d'épines
ou en est dépourvu dans sa moitié inférieure.. Nous signa-
lerons, parmi les espèces à cultiver : A. Eupatoria Ch. et
Schl. du Brésil et de l'Uruguay ; A. splendens II. et Ain.
du Chili; A. pinnatifida R. et Pav., du Chili, à folioles
nombreuses pinnatifldes ; .4. multifida 1 1< « >lc . f. de la
Terre de Feu et de Patagonie, qui n'est peut-être qu'une
forme réduite du précédent etc. La culture imprime à
l'Acœna pinnatifida des modifications profondes : les épis
se raccourcissent et se disposent de telle façon qu'ils for-
ment une sorte de passage avec les espèces de la section
suivante. Le fruit présente une forme différente et ses épines
sont plus petites, plus faibles et pins égales.
6. Acrocephala. C'est à cette section qu'appartiennent les
espèces le plus fréquemment cultivées etcellesqui sont les
plus abondantes à l'état spontané. Les capitules y sont ter-
minaux ; les fruits surmontés de 2-1 épines fortement
glochidiées au sommet. 9 espèces sont sud-américaines et
t> autres sont australiennes ou africaines (Cap, Tristan
d'Acunha, etc). L' Acœna argenteaR. etP. est remarquable
par son feuillage argenté; les A. ovalifolia R. et P., A.ascen-
ilcns Vahl., A. magellanica Vahl.,A.ajfînis Hook. f. abon-
dent sur tousles points de la Terre de Feu. où ils forment une
des caractéristiques delà végétation herbacée. Leur culture
esl des plus faciles, et, dernièrement encore, j'ai eu l'occasion
de voir en pleine prospérité des touffes à' Acœna ovalifolia,
que j'avais rapporté de la Baie Orange, en 1883. L'espèce la
plus répandue du genre appartient à cette section. C'est
l'A. Sanguisorba Vahl.. qui rappellel'A. ocalifolia, origi-
naire de Tasmanie, de la Nouvelle Zélande, duCap, de Tris-
tan d'Acunha et de l'île Campbell, occupant ainsi une im-
mense étendue de terrain. Par contre, l'.l. insularis, espèce
nouvelle, est limitéeau.x ilesde Saint-Paul et d'Amsterdam.
7. Anoplocephala. Dans cette section, les capitules sont
terminaux et les fruits ailés sans épines. On ne connaît qui»
trois espèces de la Nouvelle Zélande.
La révision des espèces du genre Acœna a permisde faire
connaître trois espèces nouvelles : A. pinnata, de Bolivie,
de la section Pleurostachya, à tige dressée, à Heurs en épis
simples, axillaires et allongés, atteignant Û"4"> de lon-
gueur, à feuilles formées de loà 17 folioles dentéesen scie ;
A. insularis. de Saint-Paul et Amsterdam, de la section
Acrocephala, à tige couchée, à folioles serrées chevauchant
les unes sur les autres, rappelant par ses autres caractères
l'A. Sanguisorba ; A. hirta, du Chili Austral, du même
groupe, rappelant l'A ■ ovalifolia et en différant par ses folio-
les cunéiformes ou obovées, par le nombre des épines du
réceptacle, qui est de 4 et non de 2 ou 3.
1'. HARIOT.
Les bonnes milles plantes
LV
CALCEOLARIA SCABIOS.EFOLIA
Tous nos jardiniers connaissent I i aire Triomphe
Versailles, de même que le Calcèolaire herbacé hy-
bride. Ils cultivenl le premier pour la garniture estivale
de leurs jardins el le sei I pour sa belle floraison printa
nière. Cette plante, par ses granit -s Heurs en forme de
bourse, intéresse beaucoup les amateurs, tantpar ses multi-
ples variations que par ses bigarrures si originales.
Mais les anciennes espèces sont oubliées; elles sonl
inconnues même de la plupart des cultivateurs; pourquoi?
— Ils ont négligé la culture des Calcéolaires rugueux
vivaces à très grandes fleurs ; ils les ont abandonnés el les
jeunes ne les ont pas connus. - Seul, le Calcèolaire
Triomphe de Versailles et sa variété ont survécu.
En ce moment, tout le monde s'extasie en face du vieux
Calceolaria scabiosœfolia, — beaucoup leregardent comme
nouveau! Il est là. dans mon jardin, planté dans an
hémicycle, au nombre de 50 exemplaires : '.-'est tout simple-
ment délicieux. Lés fleurs sont d'un jaune d'or très franc;
elles sont très abondantes; les branches vont nombreuses
et s'étagent d'une façon légère et très gracieuse : on dirait
quantité de sequins en or, dansant une sarabande sons
une influence électrique ! Cette petite corbeille esl une ré
vélation ; les vieux qui l'ont connu, ce Calcèolaire à
feuilles de Scabieuse, seraient bien heureux de le revoir !
En voici la description :
« Calceolaria scabiosiefolia. — Chili. — Plante annuelle,
velue, hispide, rameuse, haute de 0™,50 à 0m,60. Feuil-
les pennatifides, à segments ovales-lancéolés. Fleurs en
corymbes, jaunes, d'avril en juillet. Espèce élégante.
Lieux frais et ombragés. Semer en mars sur couche: repi-
quer sur couche; planter en mai. (Bon Jardinier : 1875) ».
Cette courte description ne dit pas la gentillesse et la
distinction de ce Calcèolaire. Ce livre, comme beaui p
d'autres, ferait plus de bien s il êtaif plus enthousiaste.
Lisez cette description, vous ne chercherez pas à, vous pro-
curer la plante.
Et, cependant, elle a beaucoup de mérites : elle se fait
de semis; elle croît vite; elle forme un massif délicieux,
beau de loin comme de près; elle n'a pas le défaut de
fondre comme le Calcèolaire rugueux Triomphe de Ver-
sailles et autres. On pourrait la semer en plusieurs lois el
en avoir jusqu'en hiver. Voilà une espèce que vous pouvze
avoir en fleurs, d'avril en novembre! Je crois que cette es
pèce est précieuse. Et j'invite tous les jardiniers, tous les
horticulteurs, tous les amateurs à en essayer : ils ne se
plaindront pas, .\I>. VAN DEN IIF.EDE
Vice-président de la société régionale d'horticulture
, du nord de la France.
Les Fruits de choix aux Halles
La récolte des Figues d'Argenteuil a été abondante cette
année ; les 20 Figue Dauphine rouge, se vendent jusqu'à
4 francs. La Figue Barbillonne et la Figue blanche d'Ar-
genteuil ont fini à 2 fr. et 2 fr. 50 les '20 fruits.
11 y a une grande quantité de Prune Reine-Claude extra,
dont le prix est d'environ 30 fr. les 100 kilos ; lorsque ces
fruits sont choisis et emballés avec soin, il se vendent jus-
qu'à 100 et 120 fr.
Les Pêches dites de Montreuil sont, en général, petites.
La variété la plus recherchée est la Grosse Mignonne,
dont les semelles de gros fruits font 5 fr., 6 fr., et même 8 fr.
Les Brugnons sont recherchés à 3fr.. 4fr. et 5 fr. la semelle.
Il y a beaucoup de fruits véreux dans les Poires préco-
ces. Les Poire Williams saines se vendent jusqu'à 100 fr.
les 100 kilos et les Beurré d'Amanlis, jusqu'à 60 fr.
Les PommeGrand Alexandre, à environ 0 fr. 50 pièce.
Les Muscat blanc d'Espagne, de 100 à 130 fr. les 100 kilos.
De la culture sous verre, seul le Chasselas s'adjuge
encore de 5 fr. à 10 fr. le kilo. Les autres variétés (Fran-
uthal en grande partie), trouvent difficilement acheteur
de 1 fr. 50 à 3 fr. Les régimes de Bananes, de 20 à 25 fr.
Les Ananas des Açores, de 3 à 10 fr., selon la grosseur.
J. M. BUISSON.
264
LE JARDIN
Les Orchidées à bon marché.
De temps à autre, les journaux horticoles enregistrent
des ventes d'Orchidées dans lesquelles des variétés exception-
nelles atteignent des prix relativement énormes en compa-
raison de plantes de la même espèce que l'on peut se procurer
à îles prix assez bas. < les grosses ventes, annoncées à grand
fracas de réclame, sont, à mon avis, plutôt destinées à él-
ira \ erles amateurs ordinaires qu'à les encourager. Or, comme
le rôle de tout bon journal horticole est, nonseulement d'en-
courager les amateurs existants, mais encore, partons les
moyens possibles, d'en créer de nouveaux, il est donc in-
dispensable que ces journaux aident les débuts de ceux qui
voudraient bien essayer la culture de quelques Orchidées,
mais ne savent pas trop par quelles espèces commencer e1
qui, en outre, sont effrayés des grosses sommes qu'il leur
faudrait sacrifier, parfois en pure perte, avant d'obtenir des
résultats satisfaisants.
Pour ces amateurs débutants, nous commençons, aujour-
d'hui, la publication d'une série d'articles qui donnerohl
d'utiles indications relativement au point de départ d'une
collection d'I Irchidées comprenant les espèces florifères de
culture facile et à bon marché. Nous nous étendrons, par la
suite, et parlerons alors des plantes un peu plus rares.
De nombreux détails pratiques de culture et enfin les florai-
sons des Orchidées, chaque mois, compléteront utilement
ces données.
Pour le début d'une collection, je recommanderai les six
espèces suivantes, toutes de serre tempérée et pouvant
vivre ensemble :
Cattleya Mossiœ ; Odontoglossiïm (Milionin) rexil-
larium ; Cattleya labiata ; Cypripeduim Leeanum ; An-
guloa Clotoesi : Cœlogyne cristata.
Je voudrais voir les débutants commencer, non par une
seule plante des espèces ci-dessus indiquées, mais par deux
spécimens au moins de chacune de ces espèces ou variétés.
Tout le monde connaît le Cattleya Mossiœ, certaine-
ment le plus populaire et le meilleur marché' des Cattleya.
Chaque année, il est importé des quantités énormes de
Cattleya Mossiœ; on peut dire qu'ils sont tous beaux et
très florifères et, dans la quantité, il s'en trouve mêmesou-
vent des variétés bien supérieures.
L'époque présente de l'année convient pour effectuer le
rempotage de ces plantes qui poussent également bien en
pots à fleurs ordinaires et en terrines ou paniers suspen-
dus, dans un mélange de sphagnum et de terre de bruyère
fibreuse ou. mieux encore, de. terre.de polypode. L'arrosage
do ces plantes, après le rempotage, doit être très modéré et
l'on doit se rappeler qu'aucun Cattleya' ou Lœlia ne pro-
duit de racines en abondance dans un endroit enfermé. 11
esl également indispensable de les placer dans une atmos-
phère humide et de tenir les ventilateurs ouverts toutes
les fois que la température extérieure dépasse 15°. Si l'on
possède des ventilateurs dans le bas de la serre, ce qui est
très recommandable pour la culture des Orchidées, on peut
ouvrir ceux-ci beaucoup [dus tôt, c'est-à-dire avec une tem-
pérature extérieure plus basse. Le point principal est de
maintenir, dans la serre tempérée, une 'température dune
quinzaine de degrés, température qui peut s'élever b?aucoup
plus par le soleil. L'ombragea l'aide des claies est préférable
à celui obtenu à l'aide des toiles, pareequ'il laiss,. passeT
plus de clarté el que la grande lumière est un agent in-
dispensable à la bonne culture des Orchidées.
Pour ceux qui ont une serre froide à leur disposition et
qui cultivent les Odonroglossum. il est bon de remanier
ces plantes pendant le mois de septembre, de donner, à
celles qui en ont besoin, un rempotage complet et de se
contenter, pour les autres, d un léger surfaçage. Le mois
de septembre est, en effet, moins chaud que les mois pré-
cédents ; les serres sont, par conséquent, plus faciles à main-
tenir dans une atmosphère propice à la reprise des plantes
dont la terreaura été secouée. De plus, les jeunes pousses on
cours de développement ne tardent, pas à émettre, à leur
base, des quantités de racines nouvelles qui, se trouvant en
contact avec le compost irais, ont tout le temps d'en prendre
possession avant \'\n\ ér.
Le compost à recommander pour les Odontoglossum est
le suivant : une partie de terre bien fibreuse et deux par-
ties de sphagnum vivant, le tout additionné de tessons
concassés el modérément près-,'' dans les pots.
CIL MARON.
Erica hvemalis alba
Fig. 113. — Erica hyemalis alba.
Cette variété de Bruyère, dont deux superbes potées ont
été présentées à la Société nationale d'horticulture de France
en décembre dernier (1) par son obtenteur M. Queneau-
Poirier, horticulteur à Saint-Cyr-sur- Loire, est une reniai
quable amélioration de Y Erica hyemalis.
L'Erica hyemalis allia provient d'un accident tixé de
YErica hyemalis, bouturé en janvier 1897, et qui, depuis,
s'esl toujours bien reproduit avec, en plus des qualités delà
plante-mère, tous sescaractères propres : plante trapue. bien
fournie de nombreux rameaux portant îles fleurs blancpur.
C'est une précieuse acquisition, dont les fleuristes, les
premiers, profiterons, nous n'en doutons pas, en raison
de la gracieuseté des jolies et nombreuses fleure! tes blanches,
d'un effet des plus ornementaux.
La figure 113 et la planche en couleurs ci contre onl été
laites il après des potées que nous a envoyées M. Queneau-
Poirier ; elles montrent nettement la valeur de cette nou-
veauté, 1 Erica hyemalis alba.
1. Le Jardin, 1S97, n° 260, page 3S4.
LE JARDIN
ERICA HYEMALIS ALBA
LE JARDIN
265
Étude sur les Spirées ligneuses
! Il
2° Spirées à floraison estivale
S. alliai). R. (S. blanche). — Arbuste drag inant, de
1 "40 à 2 mètres, à rameaux brun clair, luisants. Feuilles
elliptiques-lancéolées, glabres. Fleurs blanches, en grandes
panicules, au sommet des rameaux.
S. arieefolia Sm. (S. à feuille d'Allouchier). — Espèce
originaire de la Californie, formant un buisson de 2 à
3 mètres de hauteur e< plus à rameaux grêles, souvent
inclinés. Feuilles uvales, plus nu moins dentées, fcomen-
teuses sur leur face inférieure. Se couvre, eu juillet, de
grandes et élégantes panicules pendantes de fleurs blanchâ-
tres. Espèce lié- distinguée.
.v. bella Sims. (s. élégante), Arbuste drageonnant,
assez délicat, de 1 mètreà l"30, à rameaux grêlés, retom
bants. rougeâtres. Feuilles lancéolées, àdentelure régulière.
Fleurs rose vif.
S. Bethlehemensis Hort. (S. Je Bethiéhem). — Arbuste
drageonnant, de 1 "Al à 1"50, à rameaux bruns, feuilles
lancéolées, dentées, rétrécies vers la base. Fleurs en pani-
cules longues et étroites, rose carné.
S. Bethlehemensis vubra [S. de Bethiéhem rouge). —A
peu prés analogue à la précédente, mais à fleurs rose foncé.
S. Billiardi Hort. (S. de Billiârd). — Arbuste robust
drageonnant beaucoup, pouvant atteindre mie hauteur île
■1 métrés, à rameaux dressés. Feuilles elliptiques lancéolées.
Fleurs rouge vif en panicules pyramidales. Floraison pro
longée de juin à septembre.
.S'. Billiardi longipaniculata (S. de Billiârd) à longue
panicule). — Variété ayant beaucoup d'analogie avec la
précédente, mais s'en distinguant par des inflorescences
plus développées.
5. bullata Maxim., syn. : crispifoliaB.ovt, (S. à feuilles
crispées). — Originaire du Japon-, cette espèce esl la plus
naine du genre. Rameaux courts, trapus, serrés, feuilles
petites, ovales, bullées, crispées, vert sombre. Fleurs ires
jolies, rouge foncé. Très-convenable pour bordure. Vu son
peu de vigueur, cette espèce demande un sol riche.
S. Bumalda Hort., syn. : .S', s/im'r.s nova faponica (2)
— Cette variété, qui est à rattacher au .S', callosa Thunb..
dont elle a les principaux caractères, forme un buisson
nain et touffu. Fleurs roses, en corymbes, très jolies. I !ette
variété. ass,v répandue dans les jardins, est facile à recon-
naître par la particularité qu'elle a d'émettre fréquemment
des rameaux portant des feuilles panachées de jaune el de
rose. Si l'on parvenait à fixer ces rameaux, ce serait M'ai-
ment une acquisition remarquable,
S. Bumalda Antony Waterer.(Z) Se distingue du pré-
cédent par ses fleurs plus foncées.
S. californicaïLort.(S. de Californie). — Arbuste dra-
geonnant, d'environ 0m80à 1 mètre, à rameaux grêles, brun
luisant. Feuilles elliptiques-lancéolées, dentées dans leur
moitié supérieure, blanchâtres en dessous, fleurs rouges,
en panicules. Cette Spirée a une certaine analogie avec le
.V. Douglasii Hook., mais elle s'en distingue par sa taille
moindre et ses feuilles plus blanches à la face inférieure.
S. callosa Thunb. var. albalS. naine à fleurs blanches).
— Arbuste nain, de 0°50 à 0~60 de hauteur, ayant beau-
coup de ressemblance avec le croupe des \. Fortunei, mais
formant un buisson beaucoup plus nain, à feuillage (dus
petit et à rameaux plus grêles, fleurs blanches, eu corym-
bes, en juin-juillet. Remarquable variété très convenable
pour le premier rang ou la bordure îles massifs.
(1) Le Jardin, 189S, N* 276, page 247.
(2) Le Jardin, 1898, V 263, page H), flanche en couleurs
(3) Le Jardin, 1895, V 202, pages 157 et 159.
SS. callosa superba (S. superbe). — Petit arbuste d<
0n60, à rameaux grêles, le retombants, fleurs
en corymbes. blanc rose à centre plus foncé.
S.canadensis Hort. (S. du Canada). arbuste drag
■ ' ' ' • ''' 1 mètre a lm50, à rameaux légèrement inclinés,
milles elliptiques, flnement el régulièrement dentées]
ibres. fleurs blanches, en panicules. Demande un bori
rain.
.S', canadensis rubra (S. du Canada à Heurs rouges). —
Analogueàla précédente, mais à Heurs roses.
.S', canescens Don., syn. : S. lanata Hort. [S, laineuse).
- Arbuste de 1 mètreà lm20,à rameaux bruns, pubescents.
feuilles ovales, dentées dans leur moitié supérieure, pubes
h tes. fleurs blanchâtres.
s. cavpinifolia Ehrh. (S. à feuilles de Charme). — Es-
\"'[ le l'Amérique du Nord, formant un arbuste de 1"20 a
1 ôtt. à rameaux érigés bran-roux, feuilles elliptiques
lancéolées. dent,',.s. glabres, fleurs blanches. ,.,, grandes
panicules,;i étamines ruses donnantàla Heur unaspecl rosé.
S. Douglasii Hook. (S. de Douglas). — Espèce drageon-
nante, de la Californie, de 1 mètreà l'ôo, à rameaux
les. inclinés, roux. pubescents.Feuilles lancéolées-allongées,
dentées dans leur tiers supérieur, blanchâtres en dcss.uis.
fleurs rose foncé, en .-pis serres, terminaux, de juillet à
septembre. Espèce délicate demandant un bon terrain.
S. eximia Hort. (S. distinguée). — Arbuste drageonnant
intermédiaire entre les S. californica et les S. Billiardi.
plus élevé que le premier et moins que le dernier. Fleurs
comme celles du S. Billiardi, mais d'un rouge plus vif.
.S', expansa Wall. (S. étalée). — Arbustede l'on ci plus,
de l'Himalaya, à rameaux effilés, vert rougeâtre, tomen-
teux. Feuilles elliptiques-lancéolées, rougeâtres, surtout
celles de la partie supérieure des rameaux, blanchâtres eu
dessous. Fleurs très rares, blanc rosé, en corymbes lâches,
paraissant en juin.
S. expansa nivea iS. étalée à Heurs blanches). — Dif-
re du type par le coloris de ses Heurs.
•V. expansarubra (S. étalée a fleurs rouges). —Arbuste
pouvant atteindre ;.' mètres de hauteur, à rameaux inclines,
brun clair, pubescents. feuilles largement lancéolées,
pubescentes.
S. Fontenaysii Hort. (S. deFontenay). — Arbuste dra-
geonnant, de lm50, à rameaux dressés, bruns. Feuilles lan-
céolées, glabres. Fleursblanches.cn panicules spiciformes
compactes.
S. Fontenaysii rosea(H. de Fontenaj à fleurs roses). —
Sous-variété du précédent, à Heurs roses.
\. Fortunei Planch., syn. : .S', callosa Lindl. iS. de
Fortune). — Espèce de 1*20 à 1"50, du nord de la Chine et
du Japon, à rameaux érigés, feuilles lancéolées, acuminées,
celles des jeunes pousses d'un beau rouge pourpre. Fleurs
rose vif, en larges corymbes terminaux, en juillet. Es]
très employée dans l'ornementation; l'un de nos plus jolis
arbustes à Heurs.
S. Fortunei atrosanguinea (S. de Fortune roug
Variété plus jolie que son type, remarquable par ses Heurs
d'un rouge foncé. Mêmes végétation et hauteur que le s.
Fortunei.
S. Fortunei Froebeli (S. de Froebelj. Cette Spii
même valeur ornementale que les deux pn ■• n
istingue par ses Heurs d'un rouge plus foncé eni ore et par
i floraison un peu plus précoce.
S1. Fortunei macrophylla (S. de Fortum ! i aille
- Cette forme est remarquable par les dimensions extraor-
dinaire de ses feuilles qui, vu leur poids, sont retombant
•llessont dentées, d a I issous. < elles
l'extrémité des jeunes rameaux onl conservé la riche
teinte pourpre qui constitue une des principales qualités
ornementales du type Fleurs roses, en corymbe beaucoup
266
LE JARDIN
plus réduits que ceux du .S'. Fortunei. Rameaux se con-
tournant légèrement dans ions les sens.
S. Fortunei Nobleana (S. de Noble). — Arbuste de lm50
à 2 mètres, à rameaux rougeâtres. Feuilles lancéolées, den-
tées dans leur moitié supérieure, pubescentes en dessous.
Fleurs rose vif, dans le genre de celles du S.Billiardi, mais
disposées àla façon de celles du S. Fortunei.
S. Fortunei paniculata (S. de Fortune à fleurs en pani-
cule). — Fleurs d'un beau rose, en grandes panicules ter-
minales, de 0n,20 de hauteur sur autant de largeur.
.V. Foxii Hort. (S. de Fox). — Arbuste nain de 0m50 à
0mf!0 de hauteur, ;i rameaux grêles, brunâtres, lisses. Feuilles
elliptique.-, dentées dans leur moitié supérieure. Fleurs
blanches, en larges corymbes.
S. Hacqueti Fenzl. ci ('. Kocb. — Arbuste très nain, des
Alpes autrichiennes, à rameaux pubescents. Feuilles ellip-
tiques, tomenteuses sur leur face inférieure, dentées au
sommet. Fleurs blanches.
5. intermedia Lemoine (S. intermédiaire). — Arbuste
nain de 0'"50 à Û'"80, à rameaux grêles, rougeâtres. Feuilles
lancéolées, dentées dans leur moitié supérieure. Fleurs roses,
en panicule. Demande un bon terrain.
.S'. Lenneana Hort. (S. de Lennê). — Arbuste drageon-
nant. de 1 mètre, à rameaux légèrement inclinés, rouge-
brun, pubescents. Feuilles lancéolées, dentées dans leur
moitié supérieure, pubescentes en dessous. Fleurs roses, en
panicules. Planter en sol riche.
S. Lindleyana Wall. (S. de Lindley). — Espèce très
vigoureuse, du Népaul, formant une large touffe de 2m50
â 3 mètres de hauteur, remarquable par son feuillage
penné, ayant de l'analogie avec les frondes île certaines
Fougères, Fleurs blanches, réunies en énormes panicules,
de juin à août. Cette magnifique espèce craint, malheureu-
sement, les grands froids.
S. Margar'kœ Zabel. — Jolie Spirée, ayant une grande
analogie avec le groupe des S. Fortunei et remarquable
par ses larges corymbes de fleurs rose pâle, en juin-juillet.
S. nepalensis flore carneo Hort. — Arbuste drageon-
nanti à rameaux bruns. Feuilles elliptiques-lancéolées,
glabres. Fleurs carnées, en grandes panicules.
S.pachystachys Hort. (S. à épis serrés). — Arbuste dra-
geonnant, de 0"'8t l à 1 mètre de hauteur. Feuilles lancéolées,
allongées, dentées dans leur partie supérieure. Fleurs roses,
en glandes panicules.
S. Pallasii G. Don. Espèce naine, ayant beaucoup
d'analogie avecle S. sorbifolia, maisà feuilles plus petites.
La fleur est, dit-on. plus grande que celle du S. sorbifolia.
S. pruinosa Hort. (S. pruineuse). — Arbuste de 1""2IÏ à
1"50. Feuilles elliptiques-lancéolées, dentées dans leur
moitié supérieure, glauques en dessons. Fleurs rares, roses,
en épis courts. Donnée souvent comme analogue â la Spirée
de Californie, quoique bien différente de cette dernière.
,V. salicifoUah. (S. à feuilles de Saule). — Arbuste dra-
geonnant, de l"'.")ii à :.' mètres, originaire de la Sibérie, â
rameaux effilés. Feuilles elliptiques, dentées, glabres.
Fleurs roses, en panicules longues el serrées, de juillet à
septembre.
S. salicifolia rubra virida. — Hameaux grêles, roux
cannelle. Feuilles lancéolées, luisantes, glabres, finement
et régulièrement dentées. Fleurs rose fonce, en panicules.
5. sorbifolia L. (S. à feuilles de Sorbier). — Belle
espèce de la Sibérie, à rameaux vigoureux. Feuilles pen-
nées, très ornementales. Fleurs blanche-, réunies en lon-
gues panicules, en juin juillet. Vu sa rusticité, cette espèce
peut parfaitement remplacer, dans les pays froids, le S.
Lindleyana qui, on le sait, est sensible aux grands froids.
Ces deux espèces ont, du reste, une certaine analogie.
E. JOUIN.
i Pépinières Simon-Louis frères).
LiA MOR^OLA
(Fin (D).
Les lianes de la Mortola, tant belles soient-elles, ne sau-
raient effacer l'impression de grandeur et de richesse qu'on
ressent à la vue des arbres, arbustes, arbrisseaux et plantes
vivaces ou annuelles qu'on a répandus à profusion de
tous cotés.
La grande pergola dont j'ai parlé et qui, du Palais Han-
bury, s'en va vers l'Est, dans la direction de Bordighera,
a une petite grotte délicieuse, toute couverte de Bégonia
Rex divers, garnie de Capillaires (Adiantum Capillus
Veneris), d'Agaves etd'Aloës; l'eau y murmure un chant
délicieux, tandis que les yeux se reposent sur la plus belle
vue qu'on puisse rêver.
Une allée de Bambous conduit, de cette belle pergola, à
une gracieuse pièce d'eau, au centre de laquelle on admire
un bronze japonais flanqué d'un dragon symbolique, le
tout entouré de Papyrus, de Lotus et d'autres plantes aqua-
tiques de grande beauté.
11 y a. au-dessous et au-dessus de la pergola, des pentes
que recouvrent des champs d'Anémones, de Mufliers et
d'autres plantes vivaces. qui revêtent ici des teintes parti-
culièrement vives. Les Mufliers m'ont surpris par les tons
chauds et les couleurs aussi intenses que variées de leurs
corolles. Il en est de toutes couleurs et les fleurs sont ici
plus grandes, plus abondantes que dans nos climats; on
sent que la plante est dans son élément sur ces pentes
chaudes et rocheuses. On n'en peut dire autant des Ahco-
lies et des plantes alpines qui vivent ici comme des étran-
gères et y éprouvent la nostalgie des climats froids.
Les Art-totis, ces belles et grandes Marguerites du Cap,
se développent admirablement sur les pentes les mieux
exposées et y fleurissent d'un bout de l'année à l'autre.
C'est une plante ornementale de très grande beauté qu'on
dirait faite tout spécialement pour le Midi. Il y a aussi
toute une collection d'Asters et d'espèces voisines (dont une
japonaise dont le nom m'échappe et qui fleurit à profusion]
qui donnent la note bleu violet, la note Aster un peu par-
tout dans le jardin. Les Campanules, surtout les C. Vidaliiet
C. médium, constituent également une belle décoration, ainsi
que le superbe Canarina campanulata des iles Canaries.
La teinte rouge violent est donnée par les Carica Pa-
paya, C. àtromolacca et C. cundinamarcensis dontles fleurs
brillent ici et là comme autant de rubis éclatants. Ici et
là, les ('mu iilrtilits rampent sur la terre ou grimpent aux
arbres ou aux murailles. On en cultive, à la Mortola. neuf
espèces dont une est un arbuste de haute taille (2 à 3 mètres)
tout recouvert d'adorables fleurs blanches (Conrolrulus
floridus). Le superbe Liseron de ce pays-ci (C. althe-
oides) anime, de belles fleurs pourpres à la gorge carmin
foncé, toutes les pentes arides qui ne sont pas cultivées, et
fait le plus gracieux cadre aux fleurs introduites.
Des champs de Dahlia font l'orgueil du jardinier italien
du Commandeur Ilanbury; il y en a de toutes teintes et
formes, depuis le gigantesque D. imperialis, du Mexique,
jusqu'au très curieux D. Maximiliana, des mêmes régions.
Les Capucines sont ici très nombreuses, très vives dans
leurs teintes, très apparentes partout. heTropœolum penta-
phyllmn grimpe dans les arbres jusqu'à 8 mètres de haut !!
Il y a, ici et là. de beaux échantillons de Cannas, de
Streliteia (le S. Reginçe était en pleine floraison à mon
passage). Il y a des Dracœna qui sont de véritables arbres,
toute une collection de Dasylirion gigantesques, d'Ence-
phalartos, de Dion, de Cycas et de Yucca. De leurs
branches ou de leurs frondes, retombent les gracieux ra-
meaux des lianes et de Dolichos lignosus, qui pend sur-
tout du haut des murs dans la forêt.
Le célèbre Lotus pdliorhynchus, qui fut tant admiré
dans le lot de M. Froebel, à l'exposition de Genève, cette
plante charmante au feuillage de soie grise, aux nom-
breuses fleurs éearlates, vermillon et pourpres, fait la gloire
des murailles et des pentes sèches de la Mortola. il re-
tombe de très haut et s'y rencontre partout. C'est la mer-
(1) Le Jardin, 1898, N" 273 et ?.74, pages 19S et 213.
LE JARDIN
267
veille des merveilles et lui seul vaudrait la peine qi
visitât ees lieux bénis.
D'immenses Datura étalent leurs grands bras à
l'ombre des grands Acacias australiens ou des Eucalyptus .
Les parfums de leurs Heurs rayonnent partout aux alen-
tours dans les belles soirées où l'on s'en va voir voler les
lucioles.
Le 1). sanguinea est d'un rouge beaucoup plus violent
que dans nos serres; sous le climat généreux de ce ciel
d'Italie, sa corolle est plus grande et d'un muge ardent. Les
Rosiers grimpent partout aux arbres et aux rochers; on ne
les taille jamais et, cependant,- ils produisent avec profu-
sion. J'ai remarqué la teinte jaune de notre Eglantine
tonnes. Mais il en est un, originaire d Abyssinie, le F, glu-
>sa, qui est si beau et si grand, qu'il mérite une men
m spéeiale.
Le Ferdinanda ominans, cette curieuse Composée mexi-
ine dont le grandes feuilles ont l'odeur des pommes
de reinette, est ici un arbuste très développé, recouvert de
eorymbes de marguerites blanches. Auprès d'eux, il y a
un petit arbuste aux grappes pendantes de fleurs d'un beau
bleui qui m'a beaucoup intrigué, car la fleur rappelle
notre petit Scilla bleu du printemps. Cet arbust ( origi-
naire de l'Australie occidentale et se nomme Sollia hete-
rophylla; c'est une Pittosporée! Et, puisque j'en suis aux
Pitiosporum, que je vous dise au moins combien ce genre
Fis. 111.
Vue d'une partie des jardins de la Mortola.
(D'après une photographie).
alpine (Rosa pimpinellifolia). Une brillante Solanée aux
fleurs d'un rouge ardent attire les regards, car la note de
sa (leur est si chaude qu'on l'a répétée en plusieurs en-
droits: c'est le Streptosolen Jamesoni dont la fleur res-
semble à celle des Brousalia et qui forme un arbuste tou-
jours fleuri. Originaire de la Nouvelle Grenade, cette
plante ne peut renier son origine tropicale. Il y a aussi
un Statice bien curieux: c'est un arbuste de 2 mètres de
haut, aux branches étalées dans tous les sens, à la verdure
grisâtre et aux fleurs roses. Le Statice rosca, c'est son
nom. est originaire du sud de l'Afrique.
Je ne vous parlerai pas des Ficus, si divers et si liétéro-
morphes, qui peuplent les pentes de la Mortola : il en esl
qui forment déjà de vraies colonies, grâce à leurs racines
adventives qui, comme chez le F. religiosa des Indous,
offrent l'aspect d'un véritable temple tout garni d
est richement représenté ici et combien ces arbustes, souvent
très grands, embaument tout le paysage.
Il y a un Cinéraire maritime à fleurs blanches qui esl
Men curieux. Quand je dis que c'est un Cinéraire mari-
time, il faut s'entendre, c'est seulement qu'il m'a paru tel,
car c'est un Senecio leucostachys, dont l'origine m'échappe
en ce moment (j'écris rf< lignes du tond de^ Alpes piémon-
taises et n'ai autre chose à ma disposition que les >
prises lors de mon séjour chez M. Hanbury). On cultive
ici toute la collection des Anona et nous avons dégusté le
fruit délicieux de l'A. Cherimolia, <l>- l'Amérique du Sud;
on sait que l'A. <//"/;/■< a, lui aussi, un fruit excellent.
En faitde fruits, e'esl à pari les figues, le raisin et les
'anges, le Néflier du Japon qui abonde le plus dan- ce
. i in en voil partout et ce fruit est excellent et rafral-
i Tissant. Chez M. Hanbury, on semble le mépriser pi
268
LE JARDIN
qu'on a beaucoup d'autres choses meilleures, mais, vrai-
ment, pour un cycliste qui a transpiré, — et j'en ai su quel-
que chose le long de la Rrviera, — il n'estrien d'aussi ra-
fraîchissant que ce fruit, au gros noyau incommode, mais
à la chair succulente et aigrelette.
Les Fougères sont peu nombreuses à la Mortola; il fait
trop sec ici pour elles; j'ai trouvé cependant, dans les
fentes des rochers de ce pays, le rarissime Asplenium Pe-
trarchœ, qui hante quelques hectares seulement de la
centrée. Délicieuse petite plante à la fronde peu élevée,
rabougrie et misérable le plus souvent, mais aux segments
délicatement découpés et portant élégamment, en dessous,
des sures gros et lest, m nés.
Ces jardins de la Mortola sont universellement connus
et le livre des visiteurs du Commandeur llanburv est
rempli des noms les plus illustres, depuis les têtes cou-
ronnées jusqu'au modeste suisse qui écrit ces lignes. On ne
peut cependant trop en parler et. quand notre directeur, qui
était encore sous le charme de sa visite à ce paradis ter-
restre, me pria d'en donner un aperçu dans Le Jardin,
je lui répondis oui, sans trop songer à quoi je m'engageais.
Car, ce que je vous ai donné, dans ces quelques colonnes,
n'est qu'un si pâle reflet des beautés qu'on y admire qu'en
me relisant je me demande si je n'ai pas défloré ce bril-
lant joyau en ayant voulu vous le présenter. Il tant voir
la Mortola; il faut se pénétrer de ses charmes et s'enivrer
de sos parfums pour comprendre ce que pouvait bien être
le Paradis terrestre. Et ces mois, gravés dans le marbre
qui se trouve à l'extrémité occidentale de la riche pergola
dont je vous ai parlé :
« Audieerunt vocem Domini
Dec deambalantis in Horto »
en disent plus (pie toutes les phrases d'un admirateur,
quelque fanatique soit-il. de l'œuvre de M. llanburv. Oui,
on entend ici la voix de l'Eternel qui parcourt le jardin et
cette parole de la Bible m'a lait tressauter quand je la
lus. La voix du Tout-Puissant se fait entendre ici plus
forte qu'ailleurs, parce qu'on y peut contempler son œuvre
merveilleuse. Je me suis surpris, l'écoutanl el l'entendant,
cette grande voix qu'assourdissent les bruits du'boulevard
et dos villes, mais qui tonne terrible et grande dans les
solitudes do nos Alpes, comme aussi sur la plage azurée de
Ventimiglia. Sous ces dômes de fleurs et au bord de ces
Ilots sereins, ou sent que l'on n'est rien et que Dieu est
tout, quand même et malgré tout.
De Ventimiglia à San Remo, la route est délicieuse à par-
courir en bicyclette. On traverse d'interminables champs
d'Œillets, de Roses et de Jonquilles qui s'expédient à Tunis
etàMilan et surtout en Allemagne. Le commerce des fleurs
coupées se fait ici sur un très grand pied et rapporte gros,
dit-on. A San Rémo, on faisait la cueillette des citrons.et
c'était merveille que de voir ces gentilles Italiennes, aux
sandales légères, à la tenue svelte et fière, aux beaux traits
réguliers, porter sur leurs têtes les lourds paniers de citrons,
qui s'en iront, de par le monde, assaisonner la limonade ou
les mets des gourmets.
A Gênes, visite â l'Institut Hanbury, admirablement
situé au sommet du jardin botanique. M. le professeur
O. Penzig, un allemand naturalisé italien, un favorisé de
la fortune, est l'heureux directeur de ce superbe établisse-
ment. Il m'a montré, chose bien curieuse, des semis spon-
tanés de Broméliacées sur les arbres du jardin et des < >r-
chidées épiphytes qui croissent en plein air sur les branches
des mêmes arbres.
II. CORREVON
Dictionnaire iconographique de* Orchidées, par A. Co-
gniaux et A. Goossens. — Livraison d'avril. —
Parmi les espèces et variétés figurées sur les jolies plan-
ches en couleurs de cette livraison, nous signalerons:
Cattleya Trianse var. M. du Tremblay, Cypripedium
Annie Measures, Dendrobium chrysotoxum, Epidendrum
Brassavola', Odontogtossum Cervantesii, Odontuçjlossum
crispum Capartianuin, figuré et décrit dans La Jardin, en
1894, N" 179, page 174, etc."
Pots à fleurs à irrigation souterraine
« Le principe sur lequel ces vases
sont construits est scientifiquement
indiscutable. »
Prof. V. Perona.
L'arrosage desplaAtes en pots cultivées dans les appar-
tements, est une des causes des échecs que les amateurs su-
bissent dans leurs essais culturaux, échecs qui découragent
certains d'entre eux. S'il est en effet facile d'indiquer aux
amateurs débutants le degré de chaleur, le besoin d'air, etc.,
que réclame une plante, il est plus difficile de lui répondre
à celte question : Combien de foispar semaine faut-il arroser
ma plante? Naturellement, on donne à l'interlocuteur des
renseignements généraux : arroser seulement lorsque la
terre commence à sécher, mouiller la terre de façon à ce
que l'eau s'écoule par l'orifice inférieur et ensuite ne l'arro-
ser de nouveau que lorsqu'elle a soif, etc. Eh un mot. rien
de bien défini, parce qu'il n'est pas possible de prévoir que
la plante aura besoin d'eau tel ou tel jour.
L'amateur, bien décidé à suivre ces conseils, est plein de
sollicitude pour sa plante, a peur soit de trop l'arroser, car
vous lui en avez dit les funestes inconvénients, soit de ne
pas l'arroser assez ; si bien que l'expérience ne le guidant
pas et comme il n'a pas assez de temps à consacrer à sa
plante, il l'arrose trop ou pas assez. Dans ces deux cas, la
plante souffre si elle est robuste et meurt si elle est un peu
délicate. Dans d'autres cas, les plantes étant parfaitement
soignées, il arrive que l'on doive faire un voyage de quel-
que jours, on arrose cependant bien les plantes avant de
partir, mais, lorsque l'on revient, la plupart de celles qui
étaient sur le balcon et dans l'appartement sont desséchées.
Diverses personnes se sont occupéesde trouverun système
de vase susceptible de simplifier cette question si complexe
des arrosages et de fournir aux plantes, automatiquement,
l'eau nécessaire à leur nutrition. Plusieurs systèmes ont été
mis au commerce, mais, soit par défectuosité, soit pardéfaut
d'expérience, soit parce que ces inventions n'ont pas été
portées à la connaissance des amateurs de plantes, aucun
d'eux n'a eu le succès sur lequel on croyait pouvoir compter.
La dernière invention, le vase à irrigation souterrainedu
D' .1. B. Martinetti, me paraît être très judicieuse et très
pratique.
Je reçus, en mars dernier, une aimable lettre du docteur
italien J. B. Martinetti qui, ayant lu mon mémoire sur
« Lu culture des fleurs par les enfants et les ouvriers»,
m'envoyait un fort intéressant travail documenté, — réuni
en une brochure qu'il avait publiée en italien et fait traduire
en français, — sur un vase à irrigation souterraine inventé
par lui et sur lequel il me demandait mon avis.
Après avoir lu, avec beaucoupd'intérêt, son instructif tra-
vail, je lui écrivis pour lui dire que son invention était
très méritante et que son principe et son point de départ
étaient excellents. En lui faisant part de quelques obser-
vations, je lui demandais s'il ne lui serait pas possible de
m 'envoyer quelques pots pour me permettre d'expérimen-
ter ce système. De fort bonne grâce, il aquiesça à ma de-
mande, et, quelques temps après, je reçus une quinzaine de
pots dans lesquels je plantais aussi bien des lantes d'appar-
tements que des arbustes et plantes de fenêtres, cultivées
respectivement dans l'appartement ou sur mon balcon.
Ces essais, qui durent depuis plusieurs mois, sont d'ores
et déjà eouronnésde succès et sont tout en faveur de l'excel-
lence de ce s\ sterne.
« Le principe sur lequel ces vases sont construits est
scientifiquement indiscutable » a fort bien dit le professeur
italien V. Perona. Cela est très vrai, car cespotsne sont
qu'une application en petit des irrigations.
.LE JARDIN
269
Je reviendrai plus tard sur cette invention qui mérite
d'être répandue, en faisant connaître le résultat de mes
expériences. Je dirai tout simplement, aujourd'hui, com-
ment est conçu ce système.
Sauf qu'il est un peu plus liant, ce po( a toute l'apparence
d'un pot à fleurs ordinaire. Le fond est occupé par un réser-
voir destiné à être rempli d'eau ; au-dessus de celui-ci. est un
fond mobile bombé qui repose sur un rebord circulaire ; ce
fond mobile ou diaphragme est percé, au centre, d'un trou
assez large destiné au passage d'un cylindre conducteur de
l'eau «lu réservoir. Deux trous sont situés immédiatement
au dessus du réservoir et servent à l'aération.
En application, le tube est rempli déterre, le doublefond
recouvert d'une légère couche de mousse et la plante rem-
potée comme on le ferait dans un autre pot. L'arrosage ne
diffère pas non plus, mais ou arrose de telle façon que le
réservoir s'emplisse. Dès lors, l'arrosage se lai I automati-
quement, suivant les besoins delà plante, par capillarité
par le cylindre conducteur. Il n'y a pas de fil de coton et
c'est seulement la terre qui fournit l'eau à la terre.
Dans mes expériences, le réservoir a suffi à entretenir la
terre suffisamment et régulièrement humide, pendant plus
d'un mois pour les filantes qui sont dans l'appartement,
ei huit àdouze jours, selon la température extérieure, pour
celles qui se trouvent sur mon balcon, en plein soleil.
Aussi suis-je de l'avis du professeur V. Perona et vais-je
même plus loin que lui dans mon appréciation en disant
que : le principe d'après lequel ces ruses s<mi construits
est scientifiquement ci pratiquement indiscutable.
ALBERT MAUMENÉ.
ARBORICULTURE FRUITIERE
LE POMMIER
La mise en sac des pommes. — Les pommes aux
armes de Russie.
Il y a quelques années, on imagina (les cultivateurs de
Montreuil les premiers) un moyen, fort simple en même
temps qu'ingénieux, pour augmenter la coloration naturelle
des pommes, afin de leur donner plus d'apparence et. par-
lant, plus de valeur; ce procédé consiste à envelopper les
pommes dans des sacs de papier et, à un moment donné, à
retirer ces sacs.
Je dois dire, toutefois, qu'il est très probable que, lors cle
l'essai, la coloration n'était pas le principal but visé. On
avait alors surtout en vue la préservation des fruits contre
la pente des papillons engendrant le ver des pommes et
des poires (Carpoeapsa pomonella). En tous cas, le pro-
cédé esl doublement efficace, puisque les deux buts sont
atteints. L'industrie même en a profité, puisque des sacs
sont spécialement fabriqués pour l'ensachage des pommes.
Le résultat obtenu est, en effet, merveilleux ; les fruits
traités ressemblent à des pommes en sucre ou en cire que
l'on aurait rougies à plaisir. Le Caloille blanc et la Reinette
bbinche. du Canada, les deux fruits de commerce par
excellence, deviennent d'une finesse cle peau incomparable,
sans qu'il y ait à craindre un amoindrissement quelconque
de leurs autres qualités.
J'ai dit. plus haut, que des sacs sent spécialement fabri-
qués pour cet usage ; les marchands de \ [eux papiers con-
fectionnent aussi des s.ies dont l'efficacité est la même, ne
craignant ni la pluie, ni le veut et qui ont peut-être l'avan-
tage d'être moins coûteux.
Quoique l'époque actuelle soit plutôt celle à laquelle
il convient de retirer ces sacs ; je vais, quand même, expli-
quer la manière d'opérer convenablement :
Lorsque les p mes oui le volume d'une grosse noix, on
peut procéder à, leur enveloppement. Après avoir, à l'instar
del'épicier, « fait les coins » au fond du sac, on pratique,
sur un des cotés, une fente longue de 0m06 à 0°08. La
pomnie est ensuite mise dans le sac, en ayant soin que le
pédoncule glisse dans la fente et jusqu'au bout. Les deux
lèvres du papier sont ramenées l'une sur l'autre afin que
cette ouverture latérale soit hermétiquement close autour
du pédoncule ; puis l'ouverture proprement dite du sac est
fermée à son leur en froissant les bords et en faisant une
ligature serrée avec du raphia ou de la ficelle fine. Si,
comme on serait tenté de le faire, on introduisait la pomme
par l'orifice du sac, il serait impossible de l'enveloppei
sans enfermer avec elle les feuilles qui l'entourent. De
plus, la ligature étantserrée auteur du pédoncule, gênerait
beaucoup la circulai ion de la sève, à moins qu'elle ne soit
assez lâche et alors, dans ce cas, le sac n'aurait plus sa
raison d'être, car les insectes pourraient entrerquand même
à l'intérieur et trouveraient là, un abri sûr contre les insec-
ticides ; les Forfieuies seraient assurément du nombre.
L'introduction de la pomme par l'ouverture latérale obvie à
tous ces inconvénients.
Pendant sa croissance, la pomme est ainsi abritée contre
les intempéries et contre les insectes. Ce n'est que vers le
mois de septembre qu'il faut songer à lui faire voir le jour,
et cela progressivement, car le soleil, dardant ses rayons
sur l'épidémie délical du fruit, produirait inévitablement
une brûlure. Il convient donc de couper d'abord le fond du
sac, puis, plus tard, de choisir une journée sombre ou plu-
vieuse pour le retirer complètement. La pomme étant
exposée à l'air et à la lumière, ces deux agents concourent
à lui faire prendre cette belle teinte carminée que neus
admirons et qui u'esi jamais aussi prononcée sur les fruits
n'ayant pas été enveloppés.
C'est alors que les producteurs voulurent tirer parti de
ce procédé, en faisant imprimer, naturellement, sur l'épi-
démie non encore coloré du fruit sortant du sac, un dessin
quelconque, un nom, des initiales, etc. : ils réussirent de
la façon la plus heureuse. On se souvient, effectivement,
que, l'année dernière encore, étaient présentées a. l'exposi-
tion de Chrysanthèmes et de fruits de Paris, ainsi qu'à la
vitrine des grands marchands fruitiers, de superbes pommes
ayant, sur leur belle face, les armes de Russie imprimées
d'une manière parfaite. Ce résultat qui, au premier abord.
parait difficile à. obtenir, est cependant très simplement
atteint à l'aide du pr :dé suivant :
Les armes de Russie sont dessinées et découpées dans un
morceau de papier, en prenant soin île n'oublier aucun
détail. Le papier Joseph, assez fort, est le meilleur, car Sil
transparence permet de décalquer la figure et sa souplesse
facilite son application sur les sinuosités du fruit parfois
très prononcées. Celle découpure est ensuite collée sur le
c itc éclairé de la pomme, aussitôt sa sortie du sac. Peu de
jours après, les rayons du soleil ayant produit leureffet, le
fruit commence à se colorer, mais seulement autour du
papier, sous lequel l'épiderme conserve sa couleur normale.
Le moment de la cueillette étant arrivé, on décolle la dë-
mpureet le dessin apparaît parfaitement imprimé.
On peut encore procéder autrement pour obtenir un
sin quelconque: Le sac n'étant pas encore retiré, il suffit
i uperee dessin sur le côté du sac exposé au soleil. La
lumière, passant à travers l'ouverture ainsi pratiquée, co-
lore en rouge, sur le fruit, 1 image désirée. Dans ce cas.
le sac doit être laissé jusqu'au moment de la cueillette. < ' esl
d'ailleurs ce procédi que j'employai, il y a quelques an-
lées, pour imprimer certaines initiales.
CLAUDE TRÉBIGNAUD.
270
LE JARDIN
Le Stephanophysum longifolium
Cette plante n'est certainement pas de récente introduc-
tion. Au contraire, elle est même déjà quelque peu an-
cienne. Bien qu'ayant déjà été décrite plusieurs fois, elle
n'est cependant pas aussi répandue qu'elle devrait l'être.
Le Stephanophysum longifolium, appelé' aussi Ruellia
longifolia, appartient à la famille des Acanthacées. C'esl
une plantede serre chaude originaire du Brésil et de l'Amé-
rique boréale et australe. Cultivée en serre tempérée, on
l'obtient aussi très jolie. Son port est érigé et gracieux. Les
feuilles, oblongues-lancéolées, sont d'un vert gai, et les
fleurs, d'un rouge vif, rappelant un peu celles du Saloia
Ingénieur Clavenaâ, sont 1res nombreuses, portées sur des
pédoncules grêles, ce qui donne à la plante un aspect très
ornemental." Sa taille varie entre 0°',50 et 0",60 de haut.
La culture de cette piaule est très facile. La multipli-
cation se l'ait suit par boutures après la floraison, suit par
semis en terrines, en serre. Ce dernier procédé donne de
très bons résultats, les graines germant facilement. La
terre employée doit être légère el fertile : terre franche mé-
langée, par parties égales, avec du terreau de feuilles, ou. ce
qui me réussit très bien, de la terre de bruyère sableuse.
Après des repiquages successifs dans des godets de diffé-
rentes grandeurs, suivant la force îles plantes, on arrive,
la même année, à les avoir en Heurs; niais c'est surtout
sur les plantes de deux et trois ans que la floraison est le
plus abondante. Cette floraison commence en juillet, mais
c'est principalement dans la première quinzaine d'août
que le Stephanophysum longifolium estdans toute sa splen-
deur.
Pendant la période de repos, c'est-à-dire à partir de la
défloraison jusqu'en mars-avril, il faut modérer les arro-
sages et tenir la plante plutôt un peu sèche. A partir de
mars-avril, mais surtout un mois avant la floraison, en
juin, il ne faut pas craindre de mouiller fortement et sou-
vent. On continue ce traitement pendant tout le temps
qu'apparaissent les Heurs. Ainsi, les Stephanophysum
produisent une floraison abondante et de longue durée.
Au point de vue de l'ornementation îles serres, ils mé-
ritent certainement d'être moins délaissés.
P. THIRION
LE MUGUET
Sa culture en Allemagne. — Premiers essais de
culture. — Obtention des griffes. — Prépara-
tion au forçage.
Il n'est pas besoin de m'attarder à célébrer les louanges
du Muguet, car ce n'est pas aujourd'hui qu'il est apprécié
à sa juste valeur pour les garnitures florales les plus diver-
ses. Bien que, en France, de décembre à mai. on admire en
quantité, aux vitrines des fleuristes, ces gentilles et virgi-
nales clochettes, la culture est loin d'avoir l'importance
qu'elleaen Allemagne oit le Muguet est peut-être plus popu-
laire que la Rose, et en les incessantes demandes ont forcé à
modifier totale m la végétation naturelle des griffes desti-
nées à fleurira contre-temps, de. façon à en avoir en fleurs
lente l'année.
J'ai été frappé,] an dernier à Hambourg, île \ eir.au mois
il août, des Muguets fleuris, aussi beaux que ceux dont la
floraison n'est qu'avancée et nui s'épanouissent dans les
premiers jours du is île mai. On sait que Hambourg est
un centre très important pour la préparation des grille- Je
Muguet, quoique certains forceurs préfèrent les vrilles pro-
duites aux en\ irons de Berlin.
Je profitai des quelques jours que je passai à Hambourg,
pour m'informer des détails sur les procédés culturaux,pour
la préparation des griffes, de même que pour les culturqs
forcées et retardées. Deux horticulteurs hambourgeois,
MM. Runde et Chollet, complétèrent mes notes par d'èxeel
lents renseignements et par des données 1res justes, ce qui
me permet d'aborder ici la question eu détail.
l.es essais de culture forcée, faits à Hambourg et i, Berlin
en vue d'obtenir des fleurs pour Noël et le premier jour de
l'an, remontent à une cinquantaine d'années environ. En
1856, une quarantaine d'horticulteurs et de pépiniéristes.en
faisaient la culture sur une petite échelle, aux environs
île Hambourg et aux environs de Berlin. La produc-
tion annuelle s'accrut d'années en années, an point que
60,000 grilles étaient cultivées à Berlin et 62,000 à Ham-
bourg, en lS59,et que. en 1870,-quatre-vingts arpents étaient
consacrés à cette culture, à Hambourg, et soixante-douze à
Berlin. (V n'était rien auprès des proportions qu'elle a prises
actuellement. En effet. M. W. Runde, qui possède un im-
portant établissement à Wandsbek, près de Hambourg,
m'écrivait qu'on estimait le nombre des grillés produites,
chaque année, de cinquante à soixante millions ; si on les
évalue à une moyenne de 30 lianes le mille, cette culture
Fig. 115. — Les trois clwix de griffes de Muguet.
représente un chiffre de un million cinq cent mille à un
million huit cent mille lianes !
La plantation des griffes ou rhizomes de Muguet peut
être faite dans n'importe quel sol et à toutes expositions,
il est vrai, mais les résultats sont loin d'être identiques
partout. En effet, c'est dans les terrains sablonneux que
les résultats sont meilleurs, aussi bien au point de vue de la
valeur des produits, qu'à celui du rapport pécuniaire. On
peut donc considérer un sol argilo-sablonneux, humeux et
chaud, mais modérément argileux, comme le meilleur, sur-
tout si le snus-siil est un peu humide. Quoique l'exposition
ail moins d'importance, une situation au sud ouest, abritée
du nord-est, est la plus convenable.
Les griffes obtenues dans un sol lourd et froid, argileux
ou glaiseux, sont plus fortes que celles des terrains sablon-
neux, niais, comme elles croissent et restent en végétation
pins tardivement, elles ne mûrissent pas si bien ni si vite,
donnent des résultats qui ne sont pas favorables au for-
çage hâtif et ne se prêtent bien qu'au forçage tardif. Leur
valeur marchande est bien moins élevée, comme on peul
s'en rendre compte, par les prix suivants, (pie me commu-
nique M. Chollet. et (pie. bien que variables, mi peut pren-
dre pour base ;
1" qualité. de terrain sablonneux, le mille de 24 à 30 marks(l)
2» — — — — 12 à 15 —
1" — argileux — 12 à là —
2" — — — — 6 à 10 —
(1) Le mark vaut 1 fr. 25.
LE JARDIN
271
Ce qui explique assez pourquoi, depuis quelques années,
on préfère aux Muguets de Hambourg, ceux de provenance
berlinoise, c'est que ceux de Hambourg, étant cependant
plus gros, semblent ne pas vouloir entrer en végétation
axant le mois de janvier. La raison en est qu'uni- partie
de ceux de Hambourg sont cultivés dans des terres toiles et
plus froides, taudis que ceux de Berlin croissent en général
dans un sol sablonneux et chaud.
des griffes de Muguet
Le terrain doit être préparé par un bon labour, avant la
plantation, et fortement fumé avec du fumier de vache
principalement; toutefois, dans un terrain froid, on préfère
le fumier de cheval. La mise en terre s'effectue de la fin
d'octobre, à la fin de novembre, par un temps sec autant
que possible, au fur et à mesure que les griffes destinées à la
plantation, sont mises de côté, lors du triage que l'on fait
des rhizomes arrachés, pour le forçage, des anciennes plan-
tations. La mise en terre automnale est de beaucoup préfé-
rable à celle que l'on pourrait faire même à la fin de l'hiver,
car les racines de Muguet sont très sensibles au vent comme
au soleil, et les résultats obtenus, si on ne prenait pas soin
d'éviter ces inconvénients, seraient déplorables.
Le terrain est divisé, en petite culture, par planches .le
I "'20 à 1"30 de large; dans chacune d'elles, on trace 10 sil-
lons, dans lesquels les griffes sont placées obliquement eu
les distançant de 0™02 à 0"'03, et en les recouvrant ensuite.
II faut faire en sorte que ces griffes ne soient pas trop en-
foncées, mais i|ue la pointe des bourgeons affleure à la sur-
face du sol. Après quoi une bonne couche de fumier de
cheval ou de vache, à moitié décomposé, est étendue en
guisè de paillis.
Fig. 117. —Bottelage dés griffes de Muguet.
Pendant les trois années de culture qu'il faut leur donner
avant qu'ils soient lions à forcer, il n'y a qu'à tenir le
terrain propre par des sarclages successifs et un nettoyage,
chaque printemps ; ce quia une certaine importance. Si
le sol n'est guère fumé, il est nécessaire d'étendre île nou-
veau une couche île fumier, le. second hiver, lorsqu'on peul
le faire. (Jn paillage, chaque année, est favorable ; de même,
si on le lient, un ou plusieurs arrosages, lorsqu'il fait sec, font
grand bien. Chaque année, on procède à une nouvelle
plantation, afin d'établir une culture rotative et d'avoir,
iliaque année, des griffes bonnes à livrer au commerce.
Les bourg s d'un an, plantés à part, mit une végéta
lion précoce; mais il ne faut pas prendre cette dénomma
tion à la lettre, car les bourgeons dits d'un an dans le com-
inerce, n'ont, en réalité, que cinq à six mois, provenant
de la naissance de l'évolution d'un œil après la florai-
son,en lin mai. et quelquefois moins pour le deuxième
bourgeon auquel donne naissance le rhizome, en
juillet. Ceux que je désigne sous le nom de bourgeons
d'un an sont ceux dont l'évolution en est à la se,
de an née. lie ce qui précède, on voit que les griffes,
lorsqu'elles sont bonnes à forcer, sont âgées d'e trois
ans et demi.
Cependant, dans une bonne culture, nombre de
bourgeons fleurissent la seconde année de plantation,
principalement ceux qui en sont à leur seconde année
de végétal ion lorsc|n'i>ii les plante.
Il est généralement de règle que les griffes ne don-
nent des bourgeons florifères qu'une année sur deux ;
cependant, si le sol est substantiel, si les soins cul-
turaux sonl donnés en temps et en heure, si les
engrais liquides sont appliqués de temps à autre,
et si l'on prend soin d'enlever les Heurs aussitôt la floraison
terminée, les mêmes griffes donnent des fleurs pendant plu
sieurs années successives.
1 les rhizomes de Muguet
peuvent ainsi donner des
fleurs deux luis .-in forçage,
dans l'espace de dix mois,
le premier étant fait à l'é-
poque normale de florai-
son et le second au mois
Je janvier. J'ajouterai ce-
pendant qu'on n'opère pas
ainsi, car les frais de main-
d'œuvre ne seraient pas
toujours compensés,
l'opération n'était pas bien
laite.
Les grands cultivateurs
de Muguet, qui en font
plusieurs millions chaque
année, les plantent à la
même distance, mais, au
lieu de les mettre en plan-
ches, ils les cultivent en
plein champ et les Fig. 118. — Bottillon
arrachent à la char- ,/t. griffes de Mu,, un.
rue.
Il est aussi à noter que la floraison est d'autant
meilleure que les griffes ontété un peu gênés la der-
nière année ; c'est pourquoi uneplantation très espa-
cée ne donne pas de résultats meilleurs ; il ne faut
cependant pas en conclure qu'il faille planter les
bourgeons les uns sur les autres.
Le troisième automne qui suit la plantation, les
rhizomes sont arrachés avec la fourche à dénis plates
et le triage est lait au fur et à mesure de l'arrachage,
par des filles et des femmes qui sont payées de un
marck et demi à deux mareks par jour.ee qui fait
1 fr. 90à 2fr. 50. Les grilles de premier et de second
choix sont bottelées par vingl cinq pièces. Ces bottil-
lons -ont enjaugés de façon à ce qu'ils subissent l'ac-
tion de la gelée qui mûrit les griffes, les fait reposer
et facilite une floraison régulière, sans toutefois les
découvrir totalement. Tous les bourgeons qui n'appar-
tiennent pas à ces deux catégories sonl mis à pari et piau-
les comme je l'ai dil en premier lieu.
Ces renseignements sur l'arrachage sont, de M. Chollet.
M. Runde me donne les explications suivantes: lors de
l'arrachage, comme les rhizomes forment une touffe conte
nant à la fois des bourgeons florifères et des bourgeons non
florifères, il Eaul en faire le triage, besogne fastidieuse. Ce
sont, d'après lui, les personnes les plus intelligentes de l'é-
tablissement, qui fout ce travail. Elles fout deux séries de
272
LE JARDIN
griffes: 1" celles Qoriflères, 2 celles à replanter.
Les premières sont encore séparées en deux catégories;
selon leur force; on en fait ainsi deux choix : le premier et
le second. La fig. 115. dessinée d'après des griffes, que
M. Runde m'a 1res aimablement envoyées de Hambourg,
montre la différence existant cuire les :i sortes de griffes.
Le premier choix ne contient que les plus fortes griffes
garnies de nombreuses el longues racines ; le bourgeop est
gros, court et renflé (G. 'fig. L15), il contient une grappe de
[leurs courte, mais trapue. Le second choix contient les bour-
geonsmoins forts, qui sont toujours un peu plus allohgés'et
donl la grappe est moins trapue et moins fournie (B. fig.
115); ils donnent de moins bons résultats pour les premières
saisons et nedoivect être utilisés qu'en culture avancée. En-
lin les griffes à replanter et qui sont bonnes à forcer trois
ans après, sont celles qui ont un an et demi ou seulement
si\ mois de végétation ; le bourgeon, qui termine un long
rhizome presque dépourvu de racine-, es! très allongé et
ne présente pas le moindre bouton à. fleurs (A. fig. llô).
Pour savoir si un bourgeon est florifère ou non. il n'y a
qu'à le faire glisser entre les doigts, car onsent parfaitement
la grappe qui n'est recouverte .pie ,1e quelques pellicules,
comme c'est le cas pour les boutons florifères du Lilas.
C'est bottelés par25 griffes que les Muguets parviennent
directement ou sont vendus, par les grainiers, aux personnes
qui doivent les forcer.
Il faul s'assurer, avant de commencer le forçage, que [es
griffes soni suffisamment reposées et ontétéàrracbéesdans 'le
bonnes conditions, (/elles qui ne soni pas forcées de suite
sont mises en jauge. Il faut éviter que la gelée ne happe
directement sur les bourgeons, ee qui pourrait les fendre.
Les griffes de Muguet peuvent être plantées indifférem-
ment dans îles petits pots de 0"'0S à 0"10 de diamètre,1 à
raisonne huit à dix griffes par godets, où bien dans des
petites caisses ou terrines, en les distançant de quelques
centimètres; ces deux procédés s'emploient couram ni en
maison bourgeoise. Les roreeurs de Muguet, qui le fournissent
aux fleuristes, réunissent les griffes en petits bottillons de
'.i à 12 qu'ils entourentde mousse, ou bien, les ayant forcées
dans de petites boites, ils les réunissent ensuite en bottillons.
La réunion des grilles en bottillons et. principalement, le
forçage dans ces conditions, sont récommandables à plu-
sieurs points de vue : d'abord par pie la chaleur pénètre
mieux et plus régulièrement entre les racines des griffes
ainsi réunies qu'entre celles mises en pots, à moins toute-
fois que les pots soient enfoncés, lors du forçage, dans de la
tannée, île la mousse, etc., ensuite parce que cela facilite
aux fleuristes leur placement dans les grandes composil ions.
Les racines de Muguet, dont on forme les bottillons, sont
séparées par une légère couche de mousse, tandis que les
griffes que l'on empote ou que l'on met en boites, peuvent
être plantées dans n'importe quels matériaux, pourvu que
ces matériaux soienl légers, spongieux, gardant bien l'hu-
midité et laissant passer facilement la chaleur. Il n'est pas
besoin qu'ils contiennent des matières nutritives, que les
racines ne puiseraient pus ; du reste, celles , lu ni les Heurs
ont besoin pour se développer, sont déjà emmagasinées de la
saison précédente dans les racines. On emploie ordinaire-
ment: la mousse, le- fibres de coco, la sciure de bois, la
tannée, le terreau de feuilles, le sable, etc., tous matériaux
aussi Ihhis les uns que les autres.
Que I V'iiiiisse les grilles en bottillons, qu'on les rem-
pote, .in que, au contraire, ou les plante en caisse, il faut
toujours que le germe suit libre et bien dégagé espacé éga-
lement et que les matériaux employés soient bien pressés.
Il faut habiller les griffes, en conservanl une certaine
longueur de racines, à peu prés 0"08 à 0™10 à partir du
cul Ici , pour les 1'" saisons, ci moins pour les suivantes.
Pour cela, un prend une poignée de griffes, dont les bour-
geons sont mis à la même hauteur et, à l'aide de la serpette,
on coupe les racines dépassa ni la longueur indiquéedig. 1 lii).
Pour la confection des petit- bottillons, on place les grif-
fe- partrois, en mettant les bourgeonsà la même hauteurdans
la main et en les séparant par un peu de mousse (fig. 117).
après quoi ntoure de mousse le petit paquet, ou coupe
le- racines siellesn'j oui pas été avant et on ligatureavec
du raphia : le petil bottillon a alors l'aspect de la fig. 118.
Ces bottillons soni ensuite placés, les uns près des autres,
dans des boîtes, eu ayant soin de combler les \idos avec-
île la mousse. Puis ci-- boites sont mises sous châssis froid.
Dans un prochain article, je parlerai du forçage propre-
ment ii il ne la culture retardée, de la culture en appartement
ci del'emploi dans l'ornementation florale.
i.l stdrre.) ALBERT MALMENÉ.
Société Nationale d'Horticulture de France
Sôauo»' du 25 août 1SOS.
COMITE DE FLORICULTURE
Le triomphe des Gladiôlus nanceianus et desG. Lcmoi-
nei , telle a été la caractéristique de cette séance.
Un très important lot de ces Glaïeuls avait été apporté
par M. M. Vilmorin-Andrieux ; les coloris bien francs, la
grandeur des fleurs et surtout les inflorescences bien four-
nies de nombreuses fleurs épanouies en même temps, for-
çaient l'admiration.
Des semis de ces mêmes Glaïeuls, soumis à l'appréciation
du comité par M. Marie, de Porchefontaine, et quelques
belles variétés, apportées par M. Millet.de Bourg-la-Reine,
pour montrer les progrès accomplis dans cette série des
G. nanceianus et G. Lemoinei, complétaient et renforçaient
l'admirable tableau formé par cet ensemble de coloris, si
frais et si variés.
M. Millet avait, en outre, apporté des Cannas : Italin et
Austria, — dont il a été, à diverses reprises, question dans
Le Jardin (I) et sur les mérites ou défauts desquels nous
ne reviendrons pas, — et la variété Alsace, annoncée comme
blanc pur et qui est plutôt blanc jaunâtre ; il parait, que,
tout à fait épanouie, elle est blanc d'ivoire ; en tous cas,
c'est plutôt une variété curieuse que vraiment ornementale.
M. Claus, de Paris, en outre de belles Reines-Marguc-
rites en fleurs coupées, présentait diverses variétés
naines, l'une de Zinnia nommée Zinnia très nain Mignon,
l'autre de Pétunia nommée Pétunia très nain compact
Miniature, enlin une Célosie nommée Célosie à panache
rouge feu.
Enfin, M. Jamin, de Bourg-la-Reine, avait apporté quel-
ques rameaux d'Apocynum androsasmifoliûm, le curieux
Gobe-mouches.
COMITÉ D'ARBORICULTURE D'ORNEMENT
Un seul apport, de M. Simon-Louis frères, de Plantières,
toute une collection de Clématites: Clematis coccinea,
C.Pitcheri, G. viticella. cœrulea plena, C. flammula rubro
marginalis, C. graveolens, etc., ainsi que des rameaux
fructifères de Staphylea pinnata, S . hybridaCoulombieri,
Oxycocos palustris, Citrus triptera, Asimina triloba, etc.
COMITÉ D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE
Une splendide corbeille de Pêche grosse Mignonne hâ-
tive, ainsi que des Pêche Girardot (variété obtenue par
M. Savart) étaient présentées par M. Eve, de Bagnolet.
De belles Pêche hâtive, Lepère par M. Gauthier, de Vitry.
Des poires Bergamote d'été, Beurré d'Amanlis, Iloussoch,
Beurré. Hardy, etc., ainsi que la Prune Gloire d'Epinay,
nouvelle variété très généreuse, par M. Gorion, d'Epinay.
COMITE DE CULTURE POTAGERE.
Une nombreuse collection de Betteraves, d'une grande
pureté de race venait de chez MM. Vilmorin-Andrieux.
Par M. Thorigny, de Louveciennes, était présentée une
variété de fraise longue des 4 saisons, nommée Fraise des
quatre saisons Thorigny sans pareille de Bougival, nom
assez longpour indiquer qu'il s'applique à une fraise longue.
COMITÉ DES ORCHIDÉES
M. Ch. Maron, de Brunoy, continue ses beaux apports de
Cattleyaet de Lœlia hybrides: cette fois, c'étaient: Lœlià-
Cattleya pvrpurato-qiqas et Cattleya dubiœ, très beau pro-
duit du C. Trianm X G. intermedia.
M. Mantin, amateur à olivet avait envoyé un remar-
quai.le gain issu du Cattleya Triante X C. Schillerinna.
De M. Dallé, de Paris, on a beaucoup remarqué le Vanda
insignis, en outre de ses Lx lia crispa.
Enfin, de M. Régnier, de l'ontenay-sous-bois, signalons
un bel exemplaire Vanda cœrulea, admirablement fleuri.
J. FOSSEY.
(1) Le Jardin. 1896, n- 221, page 9S; n- 232, page 231, m 23:).
page 249; iv 234, page 269: 1897, n- 239, .page 43; 189S, n" 261,
page S. planche en couleurs
LE JARDIN
273
LE JARDIN. - N» 278. - 20 SEPTEMBRE 1898.
CHRONIQUE
Les savants ne son) pas toujours exempts de ridicules.
Beaucoup d'entre eux sont de la Famille de M. Joseph
Prud'homme* comme le montre la petite histoire qui suit.
En 1797, le ministre de l'intérieur, François de Neufcbâteau,
eut l'idée de faire planter des arbres sj mboliques devant la
colonnade du Louvre. Il s'agissail de caractériser le triomphe
définitif des- Sciences el des Vrts. On ne pouvait mieux
s'adresser qu'à Desfontaines et à Thouin, représentant l'un
l.-i botanique, l'autre l'horticulture. Ils s'entendirent assez
difficilement d'abord et faillirent même se battre, enfin, ils
tombèrent d'accord, avec accompagnement de considérants
d'un comique achevé, sur 1'- ( lèdre du Liban pour représenter
le triomphe <lcs Sciences et sur le Platane pour les Arts.
Au sujet de ce dernier arbre, le poète Andrieus écrivil que
son nom prêtait à un calembour facile et !'■ résultat fut
qu'on blagua vivement les deux savants qui se tinrent
cois. Le ministre découragé se contenta de faire semer du
gazon.
* *
Un syndicat pour la vente des câpres!., ("est la com-
munede Rocquevaire (Bouches-du-Rhône) qui l'a vu naître
et qui le voit fonctionner. Les câpres de ce pays sont esti-
mées, mais la vente n'en était plus guère rémunératrice,
par suite de la mauvaise qualité «les produits mélangés de
câpres d'Algérie ou d'Espagne. De 400 francs, les 100 kilo-
grammes étaient tombés à 195 francs. Les syndiqués
livrent à la Société toutes leurs récoltes qui peuvent, aller à
150.000 kilos par an. Le produit net des ventes est réparti
entre les membres, au prorata des livraisons et eu rapport
avec la qualité. Le syndicat s'occupe également de la pré-
paration de la pulpe d'abricots, dont 100.000 kilogrammes
ont été vendus en 1895.
Tout le monde peut préparer des raisins secs en mettant
à profit la recette préconisée par V Agriculture Moderne.
< >n cueille les raisins mûrs et bien sains ; on les blanchit
en les plongeant, à deux ou trois reprises, pendant quelques
minutes, dans de l'eau bouillante ou dans une lessive ,1e
cendres. On retire les grappes et on les suspend à des
perches ou bien on les range sur des claies pour les faire
sécher au soleil. Eh trois ou quatre jours, la dessication
peut ■'•lie terminée. La dernière opération consiste à mettre
les raisinsen caisses, eu ayant soin de ne pas permettre aux
moisissures de se développer.
*
Se souvient-on de l'enthousiasme que souleva l'appari-
tion de VAcalypha Sanderiana. cette très curieuse Euphor
biacée de l'Australasie'? On se demandait comment une
forme aussi remarquable avait pu passer inaperçue et on
avait raison. ( >n nous apprend, en effet, que Burmann
l'avait, depuis longtemps, décrite sous le nom d'Acalypha
Caturus (queue de chat). Roxburgh l'a également men-
ti îéeetRumphius l'appelait Cauda fclls. Il en existe, à
la bibliothèque de Kew. un dessin datant de 1812 et M. .1.
I). Hooker lui avait consacré, â la place représentée, la déno-
mination d'Acalypha hispida. Il y a quelques années, le
Nicotiana cotossea avait subi pareille aventure. N'y aurait
il rien de nouveau sous le soleil '.'
* *
La germination des spores de Fougères a prêté â. bien des
discussions. Les physiologistes les plus émînents onfrété
divisés à ce sujet, les uns attribuant une importance capi-
tale au facteur température, les autres, au facteur lumière.
Des recherche, récentes de M. F. de Forest-Heald semblent
donner raison aux uns et aux autres. D'une façon générale,
la lumière est nécessaire et, parmi les rayons qui la com-
posent, le bleu parait être tout à fait inactif. La tempéra-
ture peut agir quelquefois comme la lumière et. dans cer-
tains cas, même dans l'obscurité. Ainsi, les spores du Cera-
l'ipteris thalietroides germent à la lumière en 12 jours;
elles peuvent rester â l'obscurité pétulant trois mois sans
germer; â l'obscurité el avec une température de 30 à :("-'".
elles se développent en Hi jours. Il est donc dangereux el
téméraire de généraliser.
■
* *
' >n attribue presque exclusivement la maladie de la
rouille îles Poiriers à la présence des pieds de Sabines dans
les jardins. La chose n'est pas tout â fait exacte, en ce sens
que le Genévrier de Virginie peut être également inculpé'
avec raison. D'ailleurs, M. Maxime Cornu avait démontré
expérimentalement, en 1S77. que le fait était' possible et
fourni des preuves convaincantes de l'existence, sur cet
arbre, du Gymnospo'rangium de la Sabine. II faut donc se
méfier de la présence, dans les jardins, du ( lenévrier de Vir-
ginie et. probablement aussi, du Genévrier commun qui
pourrait bien être aussi une cause d'infection.
■
La Société hollandaise des sciences de Haarlem met au
concours, pour 1899, un sujet qui intéresse tout particulière-
ment les pépiniéristes et les dendrologues : il s'agit d'insti-
tuer des expériences nouvelles qui établissent indubitable-
ment l'origine des Retinospora de nos jardins et de recher-
cher si les travaux publiés en langue japonaise renferment
des données relatives à ce sujet, l'ne médaille d'or de
150 florins récompensera l'auteur du meilleur mémoire.
*
- •
Puisque nous en sommes à l'article récompenses, signa-
lons encore le prix de 500 gulûëes (13.000 francs) que le
Comité anglais du sulfate d'ammoniaque offre au meilleur
travail sur l'utilité du sulfate d'ammoniaque en agriculture
au point de vue pratique et au point de vue scientifique.
Les mémoires doivent être écrits en anglais et être présentés
au siège du Comité avant le 15 novembre 1898. Un prix de
13 000 francs, ce n'est certes pas banal ! et il faut supposer
que nombreux seront les concurrents, à notre époque qu'on
pourra, plus tard, qualifier d'époque des engrais.
-*
# *
Les falsifications de produits empruntés au règne végétal
se font, chaque jour, de plus en plus nombreuses, avec une
audace qui commande l'admiration. Un journal de phar
niacie ne signale-t-il pas une Pipèridine, destinée à rem-
placer le poivre, qui est formée de 70 0 0 de matières
minérales ; une Pseudo-cannelle, destinée à donner du
montant au vin chaud, composée de 80 0/0 de brique pilée
et de 20 parties de bois colorié provenant dés chantiers de
constructii u de démolitions. Mais le record esl détenu
ÀàrVÀnstraliima, qui doit remplacer les poudres de viande
destinées aux estomacs délicats. VAustraliana esl une
poudre cristallisée rouge-clair, à base d'acide borique.
colorée par île la fuchsine. Après cela, il n'\ a [dus qu'à
tirer l'échelle.
P. HARIOT.
Dictionnaire d'Horticulture, par D. Bois. —31* livraison.
— La 31* livraison de cet intéressant dictionnaire va de
Phyiovté à Pois et comprend, entre autres importants
articles, ceux consacrés aux l'ircu. Pilocereus, Finança,
Pinus, Piper, Pirus, Plantation, Platanus, Poireau, Poi-
r et Pois.
274
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Mérite agricole. —A l'occasion de la distribution des
récompenses aux lauréats du Concours agricole de Tarbes
(Hautes-Pyrénées), la décoration du Mérite agricole a été
conférée aux p irsonnes suivantes :
1" Au grade d'officier :
M. Carraze, (Joseph-Noël), directeur du jardin Massey,
à rarbes.
2° Au grade de chevalier:
M. Fourcade-Tompes, pépiniériste, à Tarbes.
\ l.i suite de l'Exposition d'horticulture de Lyon, la
décorati lu Mérite agricole a été conférée aux personnes
suivantes :
Mjj 1° Au grade d'officier :
Crozy aîné (Pierre-Antoine-Marie), horticulteur à Lyon,
fondateur de l'association horticole lyonnaise.
Molin (Emmanuel-Charles), marchand-grainier horticul-
ture à I.yon.
jUj 2" Au grade de chevalier :
Boucharlàt (Jean-Marie), horticulteur à Lyon.
Comhet (Jean), horticulteur à Chaponost (Rhône).
Défarge (Lambert), horticulteur pépiniériste à St-Cyr-
au-Mont-d'Or (Rhône).
Drevet (Claude), horticulteur à Lyon.
Miheon (Pierre), contremaître de la maison Vermorel,
constructeurs agricoles et viticoles, à Villefranche (Rhône).
Pernet (François-Joseph), rosiériste à Lyon-Monplaisir,
secrétaire général du Syndicat des horticulteurs de Lyon,
vice-président de la Société française des rosiéristes.
Rivoire (Philippe), horticulteur-grainier à Lyon, fon-
dateur et secrétaire général de la Société française des
chrysanthémistes.
A l'occasion de l'Eposition de Montreuil-sous-Bois, la
décoration du Mérite agricole a été conférée aux personnes
suivantes :
jyjj[ Au grade de chevalier:
Charton (Désiré), arboriculteur à Montreuil.
Dupont (Pierre-Eugène), arboriculteur à Montreuil, tré-
sorier de la Société régionale d'horticulture de Montreuil.
PnvsiOT (Charles), horticulteur-maraicher à Montreuil,
secrétaire de la Société régionale d'horticulture de Vin-
cennes.
Robineau (Joseph-Désiré), horticulteur-arboriculteur à
Montreuil.
A l'occasion de l'inauguration de l'hôpital-hospice de
Longjumeau, la décoration de chevalier du Mérite agricole
a été conférée à M. Courtois (Edmond), arboriculteur-
maraîcher à Chilly-Mazarin (S.-et-O.).
A l'occasion de l'inauguration à Beaune, du monument
élevé à la mémoire de Pierre Joigneaux, la décoration de
chevalier du Mérite agricole a été conférée à M. Loiseabx
(Adolphe), pépiniériste à Beaune (Côte-d'Or).
Tous nos compliments aux nouveaux promus.
Conseil supérieur de l'agriculture. — Nous som-
mes heureux de trouver, dans la liste des personnes qui ont
été récemment appelées à faire partie du conseil supérieur
île l'agriculture, le nom de M. Th. Villard, le distingué'
président de la commission d'organisation des expositions
de la S. X. II. F.
Primes à l'horticulture et à l'arboriculture. -
A la suite du Concours régional agricole de Tarbes, la prime
d'honneur à l'horticulture a été décernée à M. Edouard
Dallas, propriétaire à Séméac, et la prime d'honneur à l'ar-
boriculture, à M. Virgile Larrieu, pépiniériste à Puntous.
lies médailles de bronze ont été remises à MM. ,1. Siméon.
horticulteur à Séméac, Fourcade-Tompes, pépiniériste à
Tarbes, L. Barbé, horticulteur à Bours. et T. Roques, hor-
ticult ni- ii Bagnères de Bigorre.
A l;i suite du Concours régional agricole de ,L,\ on. les
primes d'honneur ont été accordées à M. Fabre (Gabriel)
à Montplaisir, pour l'horticulture, et à MM. Poisard frè-
res, pépiniéristes à Lyon-Vaise, pour l'arboriculture.
Des médailles de bronze ont été remises à MM. Comte (R).
horticulteur à Lyon-Vaise, Barret-Cuissard à Ecully,
Ponthus. pépiniériste à Ecully. Darmeray. pépiniériste à
Ecully. Perrichon, pépiniériste à Ecully ,Défarge (Lambert).
pépiniériste à St-Cyrau Mont-d'Or, Bizet (Jean-Antoine)
à Ecully. Villa (Antoine) à < lullins, Perroux (François) à
Lyon, Mathieu (Louis) à Caluire-et-Cuire, Corot (Joseph)
à Ecully.
Exposition universelle de 1900. — Nous venons
île recevoir le tarif des réductions consenties par les Compa-
gnies des Chemins de fer et les entreprises de navigation,
pour les passagers et pour les produits destinés à figurer à
l'Exposition de 1900.
Les principales entreprises de navigation accordant dès
réductions variant de 25 à 50 0/0, sur le prix ordinaire
de transport, tant pour les passagers que pour les produits,
sont les suivantes: Compagnie des bateaux à vapeur du
Nord. Chargeurs réunis. Caillot et Saint-Pierre, 1 levés e
Chaumet, Compagnie française de navigation à vapeur,
Compagnie havraise péninsulaire de navigation à vapeur.
Compagnie marseillaise de navigation à vapeur, Compa-
gnie des messageries maritimes, Compagnie de navigation
mixte. Compagnie nationale de navigation. Compagnie
générale transatlantique, Société générale des transports
maritimes à vapeur, Worms et Cie.
L'Administration des Chemins de fer de l'Etat, les ( 'om-
pagnies anonymes du Chemin de fer d'Orléans, du Che-
min de 1er du Midi, des Chemins de fer de Paris-Lyon-
Méditerranée, des Chemins de fer de l'Est, du Chemin de
fer du Nord, des Chemins de fer de l'Ouest ont également
adopté' des mesures spéciales pour le transport des produits
destinés à figurer à 1 Exposition universelle de 1900.
Exposition internationale d'horticulture de
Saint-Pétersbourg. - - Le Ministre des finances de
Russie a autorisé l'entrée en franchise de droits de douane
des objets étrangers destinés à figurera l'exposition inter-
nationale d'horticulture qui aura lieu, à Saint-Pétersbourg,
en deux périodes, du 5 17 au 15 27 mai (1) et du 7 li> au
V< 21 septembre 1899, à la condition que ces objets seront
réexportés à l'étranger dans le délai de deux mois après la
clôture de l'exposition.
Le droit de douane sera perçu sur ceux qui n'auront pas
été réexportés dans ce délai. La visite des colis sera effectuée
dans le local même de l'exposition par un employé des
douanes préposé à cet effet ; mais les feuilles d'expédition
devront mentionner la destination spéciale des objets et
leur envoi en transit par les douanes de frontières.
Nous tenons, à la disposition des personnes qui nous en
feront la demande, des programmes de cette exposition.
Association de la Presse agricole. — Nous rece
vons la communication suivante :
Le Secrétariat général de l'Association de la Presse agri-
cole a l'honneur de porter à la connaissance des intéressés
que les demandes d'admission qui lui sont parvenues de-
puis le !" juillet dernier, ainsi que celles qui lui parvien-
dront avant le 15 octobre prochain, seront soumises au
Comité directeur au cours de sa prochaine séance trimes-
trielle. Toute demande adressée après le 15 octobre ne
pourra être examinée qu'à la séance trimestrielle suivante.
Les demandes d'admission doivent être envoyées à
M. Charles Deloncle, secrétaire général de l'Association,
18, rue d'Enghien, à Paris.
Ecole d'horticulture Le Nôtre à Villepreux.
Les anciens élèves de l'Ecole Le Nôtre, ayant constitué une
Association amicale sous la présidence de leur camarade,
M. Humbert, chef de culture, se sont réunis en un banquet
11) Le Jardin, 1SSIS, a" 2<ift. 273 et 277, pages 130, 196 et 258.
LE JARDIN
Z/3
à Villepreox, à l'occasion de la Saint-Fiacre.
Ils ont profité de cette réunion pour offrir à leur ancien
Directeur, M. Guillaume, un très remarquable objet d'art,
œuvre du .sculpteur Delage.
M. Potier, le nouveau Directeur, dans son toast, a rendu
hommage à l'œuvre accomplie par son prédécesseur et a
affirmé une fois de plus qu'il continuerait à marcher dans
la voie tracée par lui pour donner à l'Ecole toute l'impulsion
possible.
M. Humbert, au nom îles anciens élèves, a tenu à ex-
primer à M. Guillaume sa gratitude et la reconnaissance
de tous.
Décoration du Mérite agricole et industriel en
Italie. — Le Bollnino rfi Notifie agraric du Ministère
de l'Agriculture de l'Industrieetdu Commerce d'Italie vient
de publier un décret royal, en date du 1" mai 1898. qui
institue dans ce pays une décoration du Mérite agricole et
industriel et une médaille d'honneur, destinées à récom-
penser les srr\ ices rendus à l'agriculture et à l'industrie.
Le nombre de ces décorations est strictement limité à
vingt par an, dont douze pour le Mérite agricole et huit pour
le Mérite industriel. Le nombre des médailles d'honneur
est limité à dix par an.
Correspondance hambourgeoise. — Un de nos
abonnés de Hambourg nous communique l'entrefilet suivant,
paru dernièrement dans la Correspondance hambourgeoise
et que nous nous faisons un plaisir de reproduire:
« Des personnes autorisées nous font observer que
M. Viger, le Ministre français de l'Agriculture, n'est pas un
inconnu pour les Hambourgeois. Il a visité l'exposition
horticole de Hambourg comme délégué officiel du Gouver-
ment de la République. Et, pendant son séjour parmi nous,
il a soulevé une sympathie générale, par sa grande ama-
bilité, par la remarquable compétence dont il a fait preuve
comme Membre du Jury, et par les efforts évidents qu'il a
faits pour créer des relations plus étroites entre les arbori-
culteurs français et allemands. »
Ligue coloniale de la jeunesse. — Le premier rap-
port que vient de publier la Ligue coloniale de la jeunesse,
créée, à Paris, l'an passé, montre que cette ligue a rencontré
un accueil empressé dans la plupart des établissements
d'enseignement agricole, lui effet, une section agricole
formée à Paris, comprend plusieurs élèves de l'Institut
agronomique; un autre groupe spécial comprend plusieurs
élèves de l'Ecole nationale d'agriculture de Grignon enfin, un
autre, plus récent, s'est formé de l'Ecole nationale d'agri-
culture de Pennes.
Réunir tous les élèves qui ont l'intention d'aller plus
tard dans les colonies françaises pour s'y créer une situation
et tous ceux qui s'intéressent aux questions coloniales, tel
esl le louable but de ces divers groupes, dont on ne saurait
trop encourager la formation.
Le phylloxéra. — Pararrêté préfectoral, la libre circu-
lation des plants de Vigne de toutes provenances est auto
risée sur le territoire de la ville de Paris. Des expositions
de Vignes vivantes pourront donc être organisées à l'Expo
sition de 1900.
La protection des oiseaux. — Le Comité exécutil
du Congrès international ornithophile, qui a eu lieu àGray,
le mois passé, a conféré au rapporteur, M- le "' Charles
Ohlsen, rapporte l'Agriculture nouvelle, la médaille de
Mérite m argent et un diplôme d'honneur pour l'encourage
ment donné à la grande Ligue autrichienne des amis des
oiseaux, lors du dernier Congrès et pour les grands services
qu'il a rendus à la cause de la protection des oiseaux.
Jardin d'essai de Tunis. - Nous venons de
voir, de la Direction de l'Agriculture et du Commerce de la
Régence de Tunis, la liste de* plantes mises à la disposi
m des colons, par le Jardin d'essai de Tunis, pendant la
ampagne 1898-1899.
''cite liste comprend soixante et m spèces et variétés
(1 arbres fruitiers et soixante-cinq espèces ci variétés de
plantes, d'arbres et arbustes divers, dont plusieurs fort
intéressantes.
Au Kew Garden. — M. Morris, direeteur-adjoint du
Kew Garden, de Londres, ayant été appelé à organiser le
nouveau département agricoleét botaniqne des Windward
et Leward Islands, le poste de directeur-adjoint du Kew-
Garden devient ainsi vacant à la fin du mois. Le traite
ment affecté à ce poste, non* dit le Garden, en annon-
i;ant ces nouvelles, est de 17.5(111 fr. et M. Morris part,
pour les Indes occidentales, avec un traitement initial de
«'ô.OOO francs, indemnités de voyage et autres non com-
prises.
Exposition internationale d'horticulture de
Lyon. — L'exposition internationale d'horticulture de
Lyon, dont nous avons annoncé l'ouverture pour le M sep-
tembre a été très réussie. C'est un succès de plus pour l'hor-
ticulture lyonnaise qui n'en est plus à les compter.
Lilas en fleurs en septembre. — Les Liîas refleu-
rissent! Par suite de la température élevée du commence-
ment du mois, ces arbustes à floraison printanière se sont,
en effet, parés à nouveau de nombreuses inflorescences. On
nous signale ce curieux phénomène, entre autres, de
Rouen (Seine-Inférieure), deCurcan (Vienne). dcMmtevrain
(Seine-et-Marne) et d'Asnières (Seine).
Culture forcée des Roses-Trémières. - Nous
avons eu récemment l'occasion de voir, chez notre collabo-
rateur. M. 11. Theulier, un certain nombre de jeunes mul-
tiplications de Roses-Trémières, destinées à la culture for-
cée. Ces plantes seront, d'après les css.-us laits l'an dernier,
en fleurs, aux mois de décembre et janvier. Pour les obte-
nir, on se sert de boutures prises sur les ramifications laté-
rales et portant un bouton bien formé. Faites en août dans
de petits godets, elles sont rempotées en fin septembre et
placées ensuite dans la serre chaude où elles fleurissent.
• etie culture, très peu coûteuse et facile, mérite d'être entre-
prise en grand, car elle sera, nous n'en doutons pas. très
rémunératrice.
A propos de l'Erica hyemalis alba. — A propos
de cette jolie nouveauté, dont nous avons publié, dans notre
précédent numéro, une planche en couleurs et un cliché
noir il), nous recevons, de M. Queneau-Poirier, la lettre
suivante :
Monsieur le Rédacteur en chef du Jardin,
Permettez-moi de rectifier ici l'assertion contenue dans
le dernier numéro de votre estimable journal, au sujet de
l'obtention de VErica hyemalis alba.
C'est en 1S93 que cette variété fut remarquée à l'établis-
sement horticole de M. Buret-Reverdy, de Tours.
Depuis lors et jusqu'en 1S9G, M. Buret-Reverdy la lixa
par des bouturages.
Lorsque je l'af présentée à la Société nationale d'horti-
i ulture de France, c'était comme l'ayant cultivée et en
indiquant le nom de l'obtenteur. Je tiens tout particulière-
ment à ne pas m'attribuer ce qui ne m'appartient pas.
Veuillez agréer, etc... yrENEAU-PoiiîiER
PETITES NOUVELLES
M. C. Sauvageau, professeur adjoint à la Faculté
sciences de Lyon, vient d'être nommé professeur île bota-
nique de la Faculté des sciences de l'Université de Dijon.
Un nous fait part du mariage de M. Antliclme Combet,
ids de M. Combet, de la Maison Combet et Biessy, horti-
culteurs à Lyon Montplaisir, avec Mlle Amandine Schwartz,
fille du distingué jardinier en chef des cultures de Ferrières
en Brie.
(1) Le Jardin, lSiis, n- 277, page 264.
276
LE JARDIN
Les fleurs aux funérailles de l'Impératrice
ELISABETH D'AUTRICHE.
Le 14 septembre. — Il est dévolu aux fleurs, d'avoir non
seulement de gaies el denobles missions, mais aussi de bien
tristes lorsqu'elles doivenl r ire un pieux hommage àla
mémoire de ceux qui ne sont plus. Aussi est-il tout naturel
que des couronnes et de gerbes soient amoncelées près île la
chapelle ardente où l'Impératrice d'Autriche, assassinée
lâchement, dort paisiblement de son dernier sommeil.
Les fleuristes genevois et viennois sont, depuis quelques
jours, sur les dents, car les commandes île couronnes et de
bouquets arrivent de toute part. Afin de donner aux lecteurs
du Jardin, la primeur de la description des couronnes
qui seraient offertes, je nie renseignai à Genève et j'écrivis
à Vienne aussitôt que la triste nouvelle me fut connue.
Par l'intermédiaire de notre confrère M. Vaucher, divers
fleuristes genevois viennent de me communiquer les des-
criptions exactes des couronnes qui leur ont été comman-
dées.
La couronne de la comtesse Sztaray, dame d'honneur
est en Orchidées et Lis blancs, décorée de feuilles de Cocos et
nouée de ruban moiré blanc.
L'ambassadeur de Berne a offert une 1res belle couronne
ovale, parsemée de fleurs de Bouvardia et de Tubéreuses avec
une bouffée de ruban bleu dans le haut et un grand nœud
aux couleurs autrichiennes voilées de crêpe, dans le bas.
Tout en Roses Thé parsemées d'Œillets blancs et cravatée
de ruban blanc est celle du comte Arthur des Fours; tan-
dis que celle de M. Barton est en Orchidées et en Lis. avec
un nœud de ruban moiré.
Elle rappelle la montagne que l'Impératrice aimait tant.
la couronne de Chrysanthèmes mauves et Roses Soutenir
de la Mal maison surmontée d'une jetée d'Edelweiss, cette
Heur des glaciers, qui est pour elle le dernier adieu des
hauts sommets neigeux ! C'est aussi pour l'Empereur, une
évocation de ses fiançailles, lorsqu'il déclarait son amouràla
Princesse Elisabeth en lui offrant une touffe d'Edelweiss :
cette fleur, emblème des espérances d'antan, tressée en cou-
ronne aujourd'hui, est devenue pour lui une fleur de tris-
tesse...
Cette couronne, remise de la part du baron Brussèle,
il où s élançait une grande palme de Phœnix sur une jetée de
Roses Thé, de Tubéreuses et d'Œillets, nouée de ruban
blanc, était bien belle. Tout à fait exquise était celle dé
M. Besschppheim en Roses jaunes que surmontaient des
grappes d'Orchidées et d'éphémères Lilas, sur lesquels les
feuilles découpées de Cocotier nouées de rubans blanc s éta-
laient comme une ombre. M. Théodorede Saussure a offert
une croix dont le fond est en Reines-Marguerites mauves
surmontées de Lis blancs.
Les employés de l'hôtel Beau-Rivage ont tenu à apporter
leur hommage en unecouronnedeReines-Marguerites blan-
ches, Roses Thé, Bouvardia, avec piquet gerbe de Lis blanc
et rose et un retombé de ruban aux couleurs autrichiennes.
De Mlle A. Favre, une palme ornée de Tubéreuses, Roses,
nouée d'un ruban blanc. De M. Yturbe une couronne de
Roses et de Réséda avec palme de Cycas et flot de ruban
aux couleurs espagnoles. Du corps consulaire à Genève, une
couronne dont la jetée de Roses ruses el de feuilles de Cycas
se détache sur un fond en Roses blanches et est nouée de
rubans autrichiens voilés de crépi-.
Puis ce sont de caractéristiques palmes de Phœnia et de
Cycus, dont la base est occupée par un bouquet ou par une
jetée de Heurs comme on le fait, en Allemagne, dont deux
sont de M. Rumpelmayer et de Mme Ed. de La Rive; eg
Poses Thé et Bouvardia, le bouquet de M. Turreteini;
tout cela composé par M. Ch. Delapierre fleuriste, a < tenèvei
Confectionnées par M. Ed. Lance, de Genève, le sœuvres
suivantes : un beau bouquet de palmes de Phœnia , ('//mx
el Ireca et un autre, des dames de Genève, en Orchidées
attachés par des rubans blancs.
La couronne du Conseil d'Etat, aux couleurs iautrichiennes
et suisses voilées de crêpe avec celle suserption : Hom-
ge de douleur et de sympathie dû peuple de Génère.
est accompagnée d'autres gerbes avec des torsades de ruban.
Une grande couronne parsemée de palmes de Cocosa été
commandée pa r S. A. R. le Prince de Bulgarie. Un bouquet
de palmes, entrelacé de rubans aux couleurs fédérales, de
4 mètres de haut avec couronne garnie de dentelles est ter-
miné par un gros nœud portant celle inscription : De la
pnri tir Confédération suisse.
On remarque encore l'immense couronne rouge et jaune
voilée de crêpe de la ville de Genève; celle du Minisire
suisse à Menue et bien d'autres bouquets et couronnes.
Une chose qui' Ion doit, retenir, c'est qu'à Genève, on
offre peut-être plus de palmes parsemées de fleurs que de
couronnes.
Dans la chapelle ardente, ce matin où bientôt le cercueil
va être porté sur le char funèbre, les cierges brûlent parmi
les giandcs plantes vertes dont les frondaisons semblent
s'incliner en signe de deuil au-dessus d'une profusion de
fleurs blanches se détachant des tentures noires. Toujours,
toujoursdes couronnes arrivent, que l'on dépose à côté.
Le vestibulede la gare de Cornavin, est lui-même, garni
de plantes vertes et de fleurs blanches, ainsi qui» le salon
improvisé. Le char funèbre disparait sous les fleurs et est
suivi de deux autres chars portant la profusion de cou-
ronnes, de bouquets et de palmes, qui, en cette heure de
grand,' deuil, apportent là une note claire avec leurs rubans
multicolores.
Seules, les couronnes des Reines de Portugal et de Rouma-
nie, ainsi que celle du général Berzevivzy sont mises
dans le wagon mortuaire; toutes les autres sont placées dans
un fourgon spécial. Au dernier moment, d'autres couron-
nes sont déposées par des notabilités, par l'Association aus
tro-hongroise et par les missions en Suisse d'officiers étran-
gers.
*
* #
Le 17 septembre. — Dans toutes les gares que le train
funèbre a traversé d'innombrables couronnes et bouquets oui
été apportés. A Buchs, le PrincedeRohan, le Roi et la Reine
de Roumanie ont apporté des couronnes.
Je viens, à l'instant, de me renseigner auprès des fleu-
ristes parisiens; peu ont eu des commandes de couronnes:
cela tient à la grande distance qui sépare Paris de Vienne
el à ce que beaucoup de personnes ne sont pas à Paris, Tou-
tefois, quelques-unes ont été expédiées, par M. Augustin,
au nom de la Société' hongroise de secours mutuels, une cou-
ronne drapée aux couleurs hongroises, composée d'un fond
d'Ageratum bleu, que surmontait un vaste piquet d'Or-
chidées, de Lilium et de Poses. Par M. Dumas, une cou-
ronne de Poses et d'< (rchidées, dont le ruban blanc, s'échap-
pant d'un flot de crêpe, portait cette inscription : Dur ri
Duchesse d'Orléans, et une autre en Roses Souvenir de
la Malmaison, au piquet de Clématites, offerte par la com-
tesse Loucher du Caril.
M. le marquis de Reverseaux doit déposer une palme
d'argent, de la part du Président île la République et une
couronne en Roses et en Orchidées, avec une échappée de
rubans voilésde crêpe aux couleurs françaises et autrichien-
nes, de la part du Gouvernement de la République. Enfin
Mme Lion a envoyé, offertes par des particuliers, une cou-
ronne en Violettes de Panne artificielles surmontée d'une
gerl n Orchidées et enRoses naturelles, et une couronne
en Roses \ ariées avec gerbe d'Orchidées.
Toutes ces couronnes, ces palmes, ces bouquets jonchent
maintenant la chambre funéraire, à côté de toutes celles
offertes en Autriche, et c'est au milieu des fleurs, que. cet
après-midi, tandis que les chu lies autrichiennes et hon-
groises sonneront le glas funèbre, avec une grande iiiuni-
fécence 1 Impératrice sera conduite à sa dernière demeure.
ALLER TMAUMENË
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Vire. — Du 10 au iô novembre 1898. — Exposition de
Chhysanthi mes en rors et en fleurs coupées, organisée
par la Société d'horticulture de l'arrondissement de Vire.
— Adresser les demandes à M. E. Balle, secrétaire de la
Société, 14, place Saint-Thomas, à Vire (Calvados).
LE JARDIN
277
Les Clématites tubuleuses
II faut l'œil. exercé d'un botaniste pour reconnaître une
Clématite dans les plantes dont nous allons parier. Elles
non ont, en eûet, nullement l'aspect, car ce sont des plantes
herbacées, à souche vivace, traçante et à tiges dressées.
hautes de 1 mètre au plus, portant des feuilles opposées, à
trois grandes folioles. Les fleurs sont petites, pendantes,
polygames, monoïques ou dioïques, à quatre sépales allon-
gés, rapprochés en tube, puis libres et réfléchis au sommet,
rappelant, par leur aspect, un fleuron de Jacinthe. Ces fleurs
sont disposées en verticilles très multiflores ou en petites
cymes lâches, formant un épi terminal et interrompu.
On en connaît cinq ou six espèces, toutes d'origine asia
tique et si polymorphes que la valeur spécifique de deux ou
trois d'entre elles est excessivement controversée. Elles n'in-
téressent, du reste, que les collectionneurs et la botanique,
aussi les laisserons-nous de côté, pour ne nous occuper que
des suivantes, qui sont des plantes au contraire décoratives,
intéressantes et utiles pour l'ornementation des plat
bandes de plantes vivaces.
C. tubulosa Turcz. — Introduite de la Chine en 18 lô el
a premièredu groupe, cette espècea des tiges dressées, rou-
geâtres, hautes de0°60à 1 mètre, portant de grandes feuilles
trois folioles rapprochées, amples, la terminale surtout.
arrondies el dentées. Les fleurs sont bleu foncé, disposées en
petites cymes formant des épis terminaux, aphylles au
sommet; les quatre sépales sont longuement onguiculés,
rapprochés en tube, puis écartés et récurvés au sommet,
finement velus en dehors, ou la pubescence formedes lignes
blanchâtres sur le bouton; les pédicelles sont aussi forte-
ment velus. La floraison a lieu en août-septembre.
C. Davidiana Dcne.,syn.,C mongolica Hort.,(fig.ll9).—
Introduite de la Chi-
ne, en 18(il ; espèce
très distincte de la
précédente et assez fré-
quente dans les jar-
dins. Ses tiges sont
fortes, dressées, de 1
mètre de haut, pubes-
centes- veloutées, à
feuilles longuement
pétiolées. portant trois
grandes, folioles arron-
dies, crénelées -den
tées, glabres, pâles et
fortement nervées en
dessous. Les fleurs
sont bleu porcelaine,
dioïques. réunies en
verticilles multiflo
res, compacts : les in-
férieurs accompagnés
d'une grando feuille ;
les supérieurs plus pe
lits et presque nus ;
carpelles nuls chez les
[liantes cultivées, ce
qui porte à croire
qu'on ne possède que
l'individu mâle dans
les cultures.
C. stans Sii'b. et
Zucc. — C'est une
plante rare dans les
cultures. introduit'' du
.lapon vers 1860 ; elle
est très polymorphe,
selon le sexe de ses
fleurs. Ses tiges sont
suf frutescentes, dres-
sées, mollement pu-
bescentes, hautes de
1 mètre, à feuilles
à trois folioles arron-
dies-ovales, profondé-
ment dentées ou lo-
bées. Les fleurs sont
polygames, c'est-à-
dire les unes mâles el
les autres femelles ou
hermaphrodites, d un
bleu opale, courte-
nient pédicellées, fas-
eieuléosetverticillées,
de forme semblable à
celles des précédentes el s'épanouissant aussi en août-sep-
tembre.
Ces quelques Clématites sonl très intéressantes el déco-
ratives. Kilos trouvent place dans les plates-bandes lon-
geant les allées, parmi les collections de plantes vivaces,
lonl elles onl le mode aitemenl : elles
Font, en outre, fort bon effel en sujets isolés sur les pelouses
des jardins pa\ sagers.
Leurculture ne présente aucune difficulté. Toute bonne
terre de jardin leur convient el elles supportent sans souf-
frir nos hivers i Leur multiplication s'effectue faci
lement à l'automne le préférence au printemps par la
simple division des pieds. Les éclats reprennent du reste
278
LE JARDIN
rapidement et fleurissent généralement la même année.
Les amateurs que ces lignes décideront ^introduire queL-
pieds de ees Clématites dans leurs jardins trouveront
en elles un élément d'intérêt et de décoration dont ils n'au-
ront sans doutequ'à se féliciter.
s. Mon ici'.
Notre Enquête sur la Récolte des Fruits en France
EN 1898
Nouvelles des Départements
(Voir le tableau ci-contre).
Déposition d'horticulture de Montreuil
La Société régionale d'horticulture deMontreuil-sous-Bois
avait organisé, dans cette ville, du 3 au 12 courant une
belle exposition d'horticulture.
M. Loiseau, le dévoué Président de la Société, toujours
au premier rang lorsqu'il s'agit de soutenir à l'étranger la
bonne réputation de l'horticulture française, avait bien
voulu prendre la direction de cette exposition. Il a si bien
fait les choses, secondé qu'il était par M. Chéraii, maire
de Montreuil et parle Conseil municipal, que cette fête hor-
ticole a été des mieux réussies.
M. Viger, Ministre de l'Agriculture, devait inaugurer l'ex-
position, mais, retenu à Lyon, il a du se faire représenter
par M. Vassillière, Directeur de l'Agriculture.
L'exposition, installée devant l'Hôtel de Ville, se compo-
sait indépendamment d'un spacieux jardin en plein air,
dessiné dans le style paysager par M. Loison, d'une lente
abritant les nombreux lots "de plantes de serres et de lé-
gumes. Dans les locaux de l'école voisine, étaient disposées
de remarquables collections de fleurs coupées, des cou-
ronnes, des gerbeset des corbeilles fleuries, ainsi qu'une ad-
mirable collection de fruits, triomphe de l'exposition. Et
pouvait-il en être autrement, à Montreuil, depuis si long-
temps célèbre par ses fruits, par ses pèches surtout?
Dans le jardin, animé par un petit ruisseau qui s'échap-
pait en cascade d'une grotte construite par M. Olivier, nous
avons remarqué de jolies corbeilles de plantes de plein air :
Canna, Phlox, Clématites, Zinnia, Pelargonium; etc..
Le jardin suspendu, s'élevant à une hauteur de 7 à 9
mètres, avec ses terrasses garnies de plantes et de fleurs,
auxquelles on accédait par un escalier à double évolution,
était d'une conception tout au moins originale.
L'abondance des matières nous empêche, malheureuse-
ment, de parler en détail des lots, en général intéressants:
nous nous bornerons à donner la liste des récompenses.
Nous ne pouvons cependant pas passer sous silence la
superbe collection de légumes et les divers lots de fleurs
de MM. Cayeux et Le Clerc, non plus que la belle collec-
tion de Canna de MVI. Billiard et Barré qui présentaient, eu
outre, un joli Pelargonium nouveau Mile Fernande Viger.
Citons encore les fruits tentants exposés par MM. Char-
ton, Salomon, Chevalier, etc., les belles Conifères pré-
sentées par MM. Defresne et Gravier, les fleurs coupées de
Mme Férand, de MM. Billiard et Barré, David, etc..
Voici la liste des principales récompenses décernées par
le Jury, qui avait nommé, comme Président, M. Ch. Ballet
et, comme Secrétaire-général, M. II. Martinet
M. D. Charton, pour ses remarquables pêches, objet d'art
[\ ase de Sevrés), offert par M. le Président de la République ;
M. Loison, pour l'ensemble de l'exposition, objet d'art (Vase
de Sèvres), offert par M. le Ministre des Beaux-Arts; M. De-
fresne, pour ses jolies Conifères et collection de fruits
objet d'art offert par la Ville de Montreuil; MM. Cayeux et
Le Clerc, pour superbes lots de légumes et fleurs, objet
d art offert par Mme Sueur mère; M. Gravier, pour l'en-
semble de son exposition, objet d'art offert par le Syndicat
des cultivateurs du département de la Seine; MM. Billiard
et Barre, pour Carma, objet d'art offert par la Société de
Saint-Louis ; M. Gentilhomme, pour son intéressante collec-
tion de Bruyères, objet d'art offert par le cercle de l'Union ;
M Boutreux, pour l'ensemble de son exposition, objet d'art
offert par M. Manille ; M. Boucher, pour fruits et Cléma-
tites, objet d'art offert par Mme Mabbille; M. Pruniot
pour légumes, objet d'art offert par M. Loiseau, Président
de la Société d'horticulture ; M. Salomon, pour raisins
objet d'art offert par M. Cbapal ; MM. Deny et Marcel'
pour plans de jardins . objet d'art offert par M. Chereau'
maire de Montreuil; M. Olivier, pour rochers, rivières et
ponts, objet d'art offert par l'Union des Familles ; M. Mo-
reaux, pour Caladium, objet d'art offert par la Fédération
des Sociétés montreuilloises ; MM. Cappe et fils, pour
hum, objet d'art offert parl'U. V. M.; M. Bellard pour
serres, objet d'art offert par le choral de Montreuil.
De nombreuses autres médailles ont encore été décer-
la liste en est trop longue pour pouvoir être publiée
I4| in-extenso.
Dijon (Cote-d'Or). — La récolte du raisin de cuve s'an-
nonce comme devant être très bonne. — En général, récolte
bonne. Ë. O.
Valence (Drôme). — Les renseignements portés au ta-
ble au ci-contre ne concernent que l'état de la production dans
le rayon d'approvisionnement de Valence, car je ne suis pas
renseigné sur les arrondissements de Die et de Nyons. — La
culture de l'Olivier est très réduite dans l'arrondissement
de Valence. — On exporte de Valence une assez grande
quantité de cerises ; cette année, la récolte en a été un peu
au-dessous de la moyenne. De R.
Bordeaux (Gironde). — On cultive peu les Pommiers à
cidre et pas de Poiriers à cidre — La culture du Pêcher en
espalier est peu appliquée. — La récolte des raisins de cuve
serait meilleur sans la sécheresse. — Les raisins de table ont
souffert de la Cochylis. — Les Figuiers sont peu cultivés,
ainsi que les Amandiers. — La maturité a été tardive poul-
ies fraises. — Depuis le 14 juin, il n'a pas plu, aussi les vi-
gnobles des sables et descoteaux souffrent-ils: le raisin ne
grossit pas; on espère, en revanche, qu'il sera de qualité tout
à fait supérieure. Beaucoup d'arbres fruitiers souffrent éga-
lement, surtout les Pêchers. — Les pommes et poires sont de
faible grosseur, mais très nombreuses. — Un grand nombre de
ces fruits sont véreux et tombent. — La récolte des prunes
est bonne, sauf pour la Reine Claude, dont la récolte est
moyenne. — Toutefois, pour les divers genres de fruits, en
général, l'année est considérée comme assez bonne. E. B.
Gap Hautes-Alpes). — Récolte très variable, selon les
localités. F. R.
Bonneville (Haute-Savoie). — Les arbres à pépins dans
le Faucigny sont atteints de maladies crytogamiques au
point d'être menacés d'une ruine complète ; ce serait une
perte énorme pour cette région. — Les Pêchers en plein
vent ont été atteints, au printemps, d'une maladie qui brû-
lait les jeunes pousses en quelques jours; cette affection
était impossible à combattre par les poudres ou les liquides,
à cause de la fréquence des pluies auxquelles succédaient
des coups de soleil brûlant — Quelques variétés de Pom-
miers à couteau ont souffert chez moi ; tous les autres
sont chargés de beaux fruits, grâce aux sulfatages et sou-
frages — J'ai eu une magnifique récolte de prunes et sur-
tout de prunes japonaises, très commerciales, quelques-
unes délicieuses. — Mes Pêchers en plein vent ont repris
belle apparence depuis la sécheresse. Ch. A.
Beauvais (Oise). — Les Pêchers en plein vent, les Gro-
seillers et les Cassissiers sont peu cultivés. R.
Clermont (Oise). — Vigne toujours malade. — Pommes
et poires de faible grosseur. B.
Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). — Les fruits sont
rares, mais se vendent très cher. — Pèches, 1 fr. 50 à 2 francs
le kilog. — Abricots, 0 fr. 80 à 1 franc le kilog. — Prunes,
1 franc à 1 fr. 50 le kilog — Vente sur l'arbre : Reinette du
Canada, 30 à .14 francs les 100 kilogs. D. L.
Lyon (Rhône). — La récolte des raisins de cuve varie
suivant les localités. — De nombreuses localités ont été
ravagées par la grêle. A. R.
Bourg-la-Reine (Seine). — La récolte des raisins de
table, bonne de plein air, est mauvaise en espalier. — La
récolte des cerises est médiocre. A. X.
Chambourcy (Seine-et-Oise). — Les poires sont nom-
breuses, mais de grosseur faible. — Beaucoup de pommes
sont véreuses. — Les raisins de cuve mûriront difficile-
ment. — Les prunes sont petites. P. P.
Toulon (Var). — Les renseignements portés au tableau ci-
contre, page 279, peuvent, en général, s'appliquer au dépar-
tement des Bouches-du-Rhône. — Gelée au moment de la
floraison des arbres à noyau. — Pluies à l'époque de
floraison de la Vigne. — Nombreuses maladies. — Vents
violents qui ont fait tomber la plupart des fruits — Enfin,
année trop sèche. — Récolte générale médiocre. P. G.
Avignon (Vaucluse). — La récolte des olives s'annonce
comme devant être bonne. — La gelée printaniére a dé-
truit tous les fruits à noyau. L. M.
Auxerre (Yonne). — On prévoit, pour les raisins, une
abondante récolte, mais la parfaite maturité des fruits n'est
pas assurée. M.
LE JAKDIN
m
3
V:
1
3
;i
—
s
1
-— >
_;
o-
o
y:
1
ci
00
0)
00
z
u
co
7.
■7.
■f.
Ci
r**
0)
-
H
ta
O) _
£
«f
y.
Ci
1
-/
=
7
u
<
'/:
•-
ri
'c
i
o
Vj
's-
"5
fi .3
"> '-e
H ■ ~
§ F § &
Cl
73
5 i:
y: —
i r
3 'J~
-3
.■=■
x'73
S s
- :i.
— "~
O C
o
o
K — .
C -
— Sm
Z r-
ce -
~ -
- 'Z
sa*3
-1 E
te
a
«
3
f*
-f
0
—
—
—
^ E
1 î
r —
— t-t
- o
- —
c •-
3
«
<
C .
=-
■— I
— —
g -g
60 «
-_
"s
ci
>-'
y:
i.
<
n
-
H
<
i
-' '-
Z 3
<"£.
3 rt
- S
"2
z
Z
— *
1
i.
H
--:
s
UJ
z:
£3
Q
H
—
w
^-
J
G
—
X
Q
*f
<l
3
^
—
—
—
►J
^
0
z
ssuio
z
„
>■
j-.
<
~
fï
ce
73
.
LL
S3ÇINVKV
^
*5J
—
fi
"■
c
—
fâ
^
R
"
~
"
~
fi
**
fi_
Z
S3SIVH3
S
H
H
S
fi
o
g
-
3
i—
£
-
~
1
fï
r^
a
a
H
-
«
-
*>
__(
S3X13S
c
S
-t
S
a
^
^
=:
a
^
a
S
a
S
S
"
—
«
co
§
%
f.
h
xio.\-
>.
>.
73
>;
—
ce
-^
^-
r (
>-
^
^
_
~.
J5
a
3
K
U.
fi
^
fi
fi
fi
SISSVO
saniasoHn
fï
-
%
^
QH
f-n
-
«
3"
-
-
«
=
rQ
fi
**
G
e
«
3
i — i
fi
S
«
CO
S 3. 1013
Q£
...
~~
z
,-.
K
z
a
2
s
s
=
-
a
~
^
=
s
S
a
o"
a
û
fi
S3NïlHd
fï
^
fî
a
^
fï
'•*.
Q
S
C5
^-,
a
-~
S
S
fi
C
73
a
fï
P;
a
u
h
SXOOIHHV
fS
S
s
fi
O
fi
%
o
-
fi
P:
=
«
S
fï
fi
fï
fï
a
S
S
fi
a
O
0
•UJ
oc
\ I
S
rV>
^
^
r
fV
a
fi
fi
S
o
—
S
=
a
fï
pq
=
i
3
1
■^
§
a
a
1 !
fi
«
s
fi
gn
o
o
fi
<
=
=
=
S
-
=
rn
t?-.
3"
fï
=
-—
fi
«
g
<
».
K |
(!
a
-
§
«
^
l
DQ
§
i
3
K
«
a
fï
73
o
-
=
a
a
S
o'
-1
û:
3
CO
! ï
§
S
s
q£
T3
§
C
=
-
=
«
fï
o
fï
O
G
a
a
a
fï
fï
■5
c/:
ft
0
(ï
fi
o
S
ffl
J-H
C
fi
fi
^;
S
S
f^
fi
S
fï
o
fi
3'
a
r-
a
*>-
UJ
h
0»
Z
u
1 !
a
«
-
a
73
fi
fi
O
fi
«
^
fï
-
a
=
=
=
a
a
a
a
a
a
H
2
S
pu
(1
S
^*
-V*
fi
fï
z
%
73
fi
fi
-S
-
fï
S
73
■-
-3
fï
fï
sa
a
fï
1
«2
1 1
a
«
-
«
«
-a
-
=
«
O
a
=
=
a
«
a
~~
a
a
a
a
's
.
f'
a;
.
r.
à
-jj
3
.2
'S
ce
-
•
•
,_;
^
>
3
UJ
oc
h
DO
*5
c
o
F*
Cm
^
£
:§■
ï
à
o.
3
O
ri
Ô
O
_J
«0
1
Cm
=
O
CQ
3
f-.
1
ri
3
60
3
<
-
f
P
0
Z
CO
■fr»
C
CP
s
CD
~.
O
■73
<D
i
3?
.S
'S
0>
OJ
o
0J
73
o
O
4>
Cl)
ç
•
-S
o
03
OJ
0)
o
o
1
ÏH
&.
0)
(U
y.
3
O
S
'S
fi
'S
'S
3
3
S
rf
3
-
<
O
— *
a
w
s
fi
fi
fi
o
O
O
Q,
pf
X
/.
y.
y.
/.
f-
r-*
f-
280
LE JARDIN
LE MUGUET
ii
Culture forcée. — Culture retardée. — Culture
forcée en appartement. — Emploi dans les dé-
corations florales.
Préparées comme je l'ai mentionné dans mon précédent
article il), qu'on les ait mises en pots, encaisses ou réunies
en bottillons, les griffes deMuguel sonl placées sous châssis
à froid, où on vient les prendre, lorsqu'elles snnt suffisam-
ment reposées, pourles forcer à partir du mois de novembre.
Etanl donnée la chaleur nécessaire pour mener à bien
cette opération, c'est dans la serre à multiplication, si on
ne force pas un grand nombre de griffes, ou. dans une serre
spéciale el basse, lorsque le forçage se fait surune grande
échelle, que l'on lait fleurir le Muguet.
Les pots, caisses ou bottillons sont placés, lesunsprès des
autres, sur les bâches, SI enfoncés dans une couche de
mousse, défibre de cocoou de tannée. En même temps que ces
matières entretiennent une chaleur uniforme, elles conser-
vent aussi une humidité suffisante, choses indispensaj-
bles pourles premières saisons principalement. Cela fait,
on mouille uniformément le tout avec de l'eau à la tempé-
rature de la serre. D'ailleurs, les arrosages et bassinages,
donnés pendant toute la durée du forçage, ne doivent pas
non plus être faits avec de l'eau froide, ce qui entraverai?
la bo 3 marche du forçage, mais avec de l'eau à la tempé-
rature de la serre.
(Vilains foreeurs recouvrent les grillés dune couche de
mousse ou de libre de coco, épaisse de quatre ou cinq centi-
mètres ; d'autres, principalement en Allemagne, se servent
de feuilles épaisses de papier, placées, soif directement sur
les bourgeons, soit sur la mousse. Lorsque le forçage se l'ait
sous des châssis, les griffes étant recouvertes de mousse, on
peut aussi intercepter le jour en recouvrant les feuilles de
verre de papier, de planches ou de toiles. L'obscurité favo-
risant, au début du forçage, le départ delà végétation et
faisan t éla necr les jeunes pousses, ces diverses façons d'opérer
ont un même but.
Lorsque les "pousses s'allongent et que la végétation est
active, ces couvertures sont superflues et il convient alors de
retirer la mousse pour laisser pénétrer la pleine lumière qui
fortilie les puisses.
l'ig. lit). — Muguet forci', à dîners degrés d' avance mofit
L'obscurité est surtout à préconiser pour les premières
saisons, de novembre à janvier. Pour celles commencées à
partir de février, on peul se dispenser de couvrir les griffes
aussi minutieusement.
Lajlig. 120 montre des potées de Muguet à différents
(1) Le Jardin, 1898, n*277, page 277.
Fig. 121.' — Pyramide de Muguet.
états d'avancement : celle du milieu, représente une potée
au moment où il convient d'ôter la mousse et de cesser de
la maintenir dans un milieu obscur ; celle de gauche, au
moment où l'on peut enlever les feuilles de verre ou les châs-
sis de dessus les coffres; celle de droite, la montre au com-
mencement de la floraison, au moment où l'on peut trans-
porter les Muguets dans un milieu plus froid, pour éviter
que les Heurs passent trop vite.
J'ai parlé', plus haut, de châssis pour le forçage. Quoique
ceux-ci ne soient pas indispensables, si on les utilise pour
les premières saisons, on maintient ainsi une chaleur plus
uniforme de la masse et, de plus, mi avance la floraison de
quelquesjours.de même que l'on obtient, généralement
aussi, dans ce cas. des plantes mieux conformées. Mais
les idiàssis ou les feuilles de \ erre ne doivent pas res-
ter sur les potées jusqu'à la floraison complète et on
les oie, généralement, dès l'apparition îles premiers
boutons des hampes florales.
Pendant le forçage, il faut visiter les plantes, les
arroser et les bassiner en temps utile. Toutefois, dès
que les premières fleurs s'épanouissent, il faut modé-
rer les bassinages car réalise déposant sur les clo-
chettes peut les tacher.
Quant à la température, elle peul s'élever, de 17
à LS". qui sniit donnésau début, jusqu'à 28 el même
30 degrés.
Mais, dès que les Muguets s'épanouissent, il faut
moins de chaleur; alors, oh ne chauffe plus autant, on
aère même parfois, afin de les habituer, progressive-
ment, à une température moins élevée, ou bien en-
core, on les porte dans une serre plus tempérée.
Selon que la chaleura été maintenue plus ou moins
élevée, les Muguets s'épanouissent au bout de 18 à
~i> jours. Les degrés de chaleur indiqués n'ont de
raison d'être que pour la première saison, car, plus
on se rapproche de la saison normale de floraison,
moins la température a besoind'être élevée pour pro-
voquer la floraison au bout d'un même nombre
de jours.
Les Muguets voyagent facilement, même en pleine flo-
raison, si 1 emballage a été bien lait et est parfaitement clos.
On peul les déplanter et les arranger comme on leveutdans
les vases et potiches, sans qu'ils en souffrent aucunement ;
mais il faul avoir soin de soustraire les grappes épanouies
à l'action du soleil.
LE JARDIN
281
On ne peut guère commencer le forçageavant le mois de
novembre, car les griffes ne sonl guèreen étal d'être forcées
avant cette époque. Les forçages faits avanl cette date don-
nent, généralement, de très mauvais résultats, à moins que
des gelées précoces n'aient complètement arrêté la végéta-
tion. El pourtant, j'ai eu l'occasion de lire à peu près ceci :
» Pour avoir îles Muguets épanouis, il suffll de les forcer pins
tôt. à partir du mois de septembre, h Eh bien ! non, car, traitées
ainsi, lesgriffes ne donneraient que des feuilles toul au plus.
J'ai il ii incidemment, que. en Allemagne, on avait duMu-
guel épanoui en toutes saisons. Ce résultai est obtenu au
moyen d'une préparation toute spéciale des griffés : celles ci
sonl mises dans des caisses faites'de planches épaisses, comme
s'il s'agissait île les forcer, en
intercalant entreelles, pour les
maintenir droites, du sable,
delà mousse, etc. Ceci fait,
on les met dehors, exposées
au froid de l'hiver. Le tout s ■
congèle et ne forme bientôl
plus qu'une seule masse. Ces
alors que. avant le dégel, on
les met dans des chambres ré-
frigérantes mi dans des gla-
cières. A Hambourg, où cette
culture est pratiquée en grand,
une société de glacières, me
dit M. Runde, prend ces cais-
ses toutes garnies et garantit
de les maintenir dans un mi-
lieu où le thermomètre reste
toujours à 7" Réaumur au-des-
sous de zéro. Ces caisses peu-
vent être mises les unes au-
dessus des autres, comme on
le fait pour les caisses de Pom-
mes de terre que l'on fait ger-
mer. Ainsi, la végétation est
suspendue, tant que les Mu-
guets restent dans la glacière.
Lorsque l'on veut les forcer,
on les sort de la glacière et on
les place dans un endroit où le
dégel puisse se faire lentement,
après quoi on peut les mettre
en végétation,
A cet elîet. les griffes sont
traitées tout comme s'il s'agis-
sait de les forcer. On leur
il, unie une température plutôt
basse (15 à IN") pendant les
premiers jours, après quoi on
peut élever la température,
l'ois, caisses ou bottillons doi-
vent être placés dans un en-
droit- de la serre parfaitement
ombré, ce qui a pour effet de favoriser la sortie de la hampe
florale avant celle des feuilles ; si la lumière étail i rop \ ive,
le contraire se produirait.
Lorsque les grappes pointent, on peut exposer les plantes
à la lumière. On obtient ainsi un développement normal
de belles grappes et un joli feuillage verl gai. Il faut
compter trois semaines à partir de la mise en végétation
jusqu'à la floraison.
^Quoique, ainsi, on puisse avoir des Heurs de mai à novem-
bre, époque à laquelle commence la mise en végétation des
griffes arrachées l'année même, c'est surtout à partir d'août
que cette culture se pratique en grand en Allemagne.
On peut, delà même façon, retarder la floraison d'une
quantité d'autres plantes : Boule de Neige, Unifia. Svi-
rcea astilboides floribunda, Lilas, Lis. etc.
J'ai dit que, en Allemagne, le Muguet étail très popu-
laire. Il l'est à un tel point qu'il l'ail partie des [liantes
d'appartements et qu'on le fait fleurir en hiver', corn m i
le fait en France pour les Jacinthes, les Tulipes et les
- >r - « '
Fig. 122. — Composition florale en Muguet.
i meus. Je ne pense pasque, cheznous, nombre de personnes
aient déjà tente des essais de ce genre.
J'ai moi-même forcé, l'an dernier, quelques potées de
Muguets qui ne m'onl pas donné de mauvais résultats.
bien que les griffes n'aient pas été de tout premier choix.
Une condition essentielle, si l'on veut obtenir une floraison
parfaite, c'esl de placer les potées de Muguet dans un mi-
lieu où la température reste à peu près constamment égale
soif suffisammenl élevée. Lorsque l'on doit éteindre le
m. pendant la nuit, il y a journellement un abaissement
de température, ce qui n esl pas pour favoriser cette culture,
bien au contraire. C'esl dans une pièce chauffée par un
appareil à feu continu comme la Salamandre, la Fran-
i ise. la Parisienne, etc , que l'on arrive le mieux àamener
le Muguet à fleurir.
En Allemagne, où les mai-
sons sont chauffées par des
poêles volumineux, on place
les potées de Muguetdans cer-
taines excavations ménagées
pour différents usages dans les
hauts poêles en briques, soil
encore dans les cuisines sur
les fourneaux, soit enfin dans
le haut, près des tuyaux de
fumée. Pour que les pots ne
sèchent pas trop \ ite, on les
enterre dans de la mousse tou-
jours saturée d'eau, soit dans
de petites caisses, soit dans
des pots plus grands.
En France, où l'on ne pos-
sède pas d'appareils de chauf-
fai;!' aussi volumineux, on
peut mettre les pots a forcer
soit sur les bouches de calori-
fères, soit dans Jes placards
qui se trouvent près des four-
neaux, si tout dois on ne pos-
sède pas un chauffage à feu
continu, ainsi que je le dis
plus haut.
Il faut, en tous cas. se procu-
rer de bonnes griffes que l'on
rempote, que l'on met en bot-
tillons ou que l'on plante dans
de petites caisses, comme s'il
s'agissait de les forcer en serre.
Toutefois, le rempotage ou la
mise en bottillons est préfé-
rable, parce que cela permel
de mieux arroser. Pour c itte
culture en appartements, on
emploie de la terre légère, mé-
langée de mousse hachée, ce
qui constitue un compost liu-
tiii'iix el spongieux.
Il est aussi bien intéressant el bien décoratif de planter
les griffes dans des vases percés latéralement de trous,
comme on le l'ait pour les Crocus. La fig. 121, page 380,
montre les résultats que l'on peut obtenir avec les pyrami-
des dites à n Muguets ii.
Voici comment se l'ail la plantation des griffes dans ces
ses, dont l'ouverture doil être assez grande pour permettre
de passer la main à l'intérieur . on met, au fond, un peu de
ompost.cela jusqu'à la hauteur des i nuis inférieurs; pui
de chaque trou, on place une oudeuxgriffes deMuguel
en faisant sortir chaque bourgeon un peu en dehors; on
met un peu de terre entre elles, puis ou en place suc-
i ssiveménf en face de chaque trou, en les séparant parmi
peu de compost, bien tassé au fur êl à mesure. Lorsque
us les trous sont occupés par de3 bourgeons, on en plante,
n- l'ouverture du \ asi . quelques uns droits, comme on le
ferait dans un pol ordinaire. Pots, bottillons ou pyramides
sont, aussi tôt la plantation terminée, plongés dans un seau
d'eau, et on répète cet i opération, jusqu'à ce qu'ils soienl
irfaite ni an esl ainsi quel'on doit opérerchaque
qu'il esl nécessaire d arroser, et cela en se servant tou-
?fi?
LE JARDIN
jours d'eau tiède. Ensuite, le tout peut, être placé dans an
lieu obscur, à la cave ou dans le bas d'un placard, pendant
quelques jours. ( »n peut aussi les envelopper avec une feuille
île papier fort.
Lorsque les bourgeons s'allongent, on peut commencer le
forçage. Pour eela. on mel pois et bottillons dans de petites
caisses remplies de mousse, sur lesquelles on place une
feuille de verreetque l'on pose suriiii vase rempli d'eau, sur
le fourneau ou à côté d une cheminée à feu continu. Les
arrosages se font Imis les jours, matin et soir, avec de l'eau
tiède et on en profite pour essuyer les feuilles de verre. On
retire ee verre aussitôt que les bourgeons le touchent, Dés
que les fleurs s'ouvrent, on place le pot près do la fenêtre.
A ce moment, on peut très bien planter les griffes dans de
petits bibelots ou bien les laisser dans leur pot.
Les Muguets plantés dans des vases percés ne fleurissent
pas aussi vite, parce qu'on ne peut aussi facilement les
recouvrir d'une feuille de verre ; mais il est bon de les
placer, comme les autres du reste, au-dessus d'un vase
rempli d'eau : celte eau, en s'évaporant, leur procure une
humidité atmosphérique qui leurest très favorable.
Bien que l'on puisse obtenir des résultats passables en
forçant les Muguets en décembre, si on peut leur donner
assez de chaleur, c'est à partir de janvier que les résultats
sont plus satisfaisants, car, dès cette époque, la chaleur
des appartements, moins élevée que celle qu'il est possible
de donner en serre, est suffisante, tandis que. avant, elle
peut parfois faire défaut.
Au premier forçage, le Muguet ne produit que peu el
même souvent pas de feuilles, ainsi qu'on peut le voir par la
Bg. 120; ans^i la maltresse de maison doit-elle intercaler
de la mousse verte entre les fleurs, ce qui en fait ainsi res-
sortir la blancheur.
A partir îles forçages faits en février, les feuilles se mon-
trent davantage et les résultats sont meilleurs. Plus tard,
les feuilles se développent même trop vite et au détriment
des fleurs; il faut alors eu enlever quelques-unes, dès qu'elles
paraissent, pour n'en laisser qu'une seule par bourgeon.
Il faut avoir bien soin, dès l'épanouissement, si la pièce
est ensoleillée, de placer les Muguets dans les parties où le
soleil ne donne pas. Il est bon, d'ailleurs, dès que les pre-
mières fleurs s'ouvrent, de mettre les Muguets dans une pièce
plus froide, où ils se conservent plus longtemps en bon état.
L'hiver prochain, je me propose d'essayer d'utiliser les
pots à irrigation souterraine, dont j'ai déjà parlé dans le
précédent numéro et sur l'emploi desquels je reviens
dans le présent numéro (1), au forçage du Muguet. Je pense
que l'eau montant du récipient suffira amplement pour
maintenir l'humidité nécessaire. Je pourrai facilement poser
une feuille de verre dessus et placer le pol sur un support
de cheminée, sans avoir à craindre le dessèchement.
* •
Lorsqu'il est fleuri, le Muguet est utilisé de bien des laçons
dans les compositions florales. Pouvant être très bien
déplacé lorsqu'il est en pleine fleur, il se prête à toutes les
fantaisies des fleuristes qui en ornent de gentilles potiches.
Les bourriches tout en Muguets parsemés de frondes
d'Adiantum sont bien jolies ; on peut faire émerger quel-
ques boufféesdetulle, nouées à chaque extrémité d'un moud
de ruban moiré blanc. Ces bourriches constituent de
jolis présents de fiançailles qui ont aussi une assez grande
valeur. Bien que la bourriche soit très élégante, on périt
aussi en composer des paniers normands.
Les corbeilles et garnitures de table tout en Muguet, no-
tamment pour les dîners de fiançailles ou dé contrat, sont
toujours très admirées. Dans ce cas, les bouquets de cor-
sage et de menu doivent êtreen Muguet avec quelques f ron-
des i'Adiantum. C'est, du reste, parsemées d'un feuillage
à' Adw util m que les grappes de Muguet font le plus bel effet.
On peut aussi associer le Muguet à bien d'autres plantes
à feuillage ou à Heurs dans les compositions ; la Kg. 122
en est un excellent exemple. Les Muguets sont piqués en
faisceau sur un tapis de Violettes, dans un panier noué de
rubans mauves,; cette corbeille était un présent pour des
noces d'argent. Quelques fleurs en argent sont placées parmi
les faisceaux de Muguet de l'anse. Quelques frondes de Fou-
it) Le Jardin,
et 278, pages 268 et 284.
gères et quelques bouffées de tulle entourant les Muguets
complètent seulement le tout.
Les grappes de Muguet sont d'un emploi fréquent dans
les bouquets de demoiselles d'honneur, dans les bouquets de
corsage, dans les garnitures d'éventail, etc, dans lesquels
elles forment de charmants élancés. Partout, elles font très
bien et s'harmonisent admirablement avec toutes les Heurs
avec lesquelles on les associe, ainsi qu'on peut le voir dans
plusieurs des compositions florales qui ont déjà été figurées
dans le Jardin.
Saut lorsqu'on en fait des faisceaux pour mettre sur les
anses des corbeilles ou lorsqu'on les met dans les bouquets,
il n'est pas besoin de monter les nappes de Muguet. Enfin,
la maîtresse de maison peut en garnir avantageusement
maints bibelots, dans lesquels ils font toujours très bien.
ALBERT MALMENÉ.
Deux plantes intéressantes
Ornithogalum pyrenaicum L.
Duchesne, dans son Histoire des plantes utiles, signalait,
en 1836, l' Ornithogalum pyrenaicum L. comme plante
comestible. Les jeunes pousses, connues sous le nom d'As-
pergettes, étaient consommés aux environs de ( ienève. 11 n'en
fut plus question pendant de longues années. En 1892.
j'avais l'occasion de m'occuper de cette Liliacée et de rap-
peler qu'elle était utilisée, quoique rarement, dans l'alimen-
tation, dans le département de l'Aube. Enfin, tout recoin
ment, elle m'était de nouveau indiquée, toujours au point
de vue culinaire, comme se vendant couramment à Paris
chez quelques marchands de comestibles. Qu'est-ce que
l'Ornithogale de Pyrénées et où le rencontre-t-on ?
Dans les bois humides et sombres des environs de Paris,
à Montmorency particulièrement, on trouve abondamment,
au mois de juin, une Liliacée à feuilles longues, linéaires,
couchées sur le sol, eanaliculées et glauscescentes qui se
fanent et disparaissent de bonne heure. Elles couronnent
un gros oignon ovoïde et blanc qui, lui-même, est surmonté
d'une longue hampe pouvant atteindre un mètre et absolu-
ment nue. Les fleurs occupent le sommet de la hampe ; elles
sont nombreuses blanc verdàtre ou jaunâtres, parcourues
par quelques lieues longitudinales plus foncées. Aux fleurs,
succèdent îles capsules renfermant de nombreuses graines
noires, chagrinées, triangulaires ou quadrangulaires.
L'ornementation n'a rien à tirer de cette Liliacée, plutôt
curieuse et bizarre que jolie, mais l'art de l'alimentation ne
saurait rester indifférent devant les ressources qu'elle est sus-
sepiible de fournir. Ses longues pousses vertes rappel lent assez
bien celles de l'Asperge et, bien accommodées, ne seraient
pas de beaucoup inférieures. D'ailleurs, que ne mangerait-
on pas? Les Japonais sont nos maîtres sous ee rapport et,
dans leur pays, on tire parti à peu près de tous les végé-
taux. C'est la sauce, a-t-on dit, qui fait passer le poisson .'
< )n ne saurait dire plus juste ni plus \ rai. Nous recomman-
dons donc vivement ce nouveau légume qui est on ne peut
plus facile à cultiver et nul doute que YAspergette n'arrive
à lutter avec les pousses de Houblon, un mets étrange,
auxquelles nos voisins de Belgique se plaisent à reconnaître
de merveilleuses qualités.
Lavandula hortensis Hy.
Tout le monde connaît la Lavande ou plutôt ce qu'on
cultive sous ce nom dans la plupart des jardins de la cani-
pae.no. Mais ce qu'on sait moins, c'est le nom spécifique
qu'il faut lui attribuer. Est-ce le Larandula eera, est-ce
au contraire, le Lavandula latifolia, espèces excellentes et
parfaitement distinctes, toutes deux originaires des parties
chaudes île la France?
Si nous prenons une fleur, nous trouvons que la plante
habituellement cultivée ne correspond exactement à aucun
des caractères indiqués. Rappelons, en quelques mots, quejs
sont ces caractères :
Lncandula eera D. ('. — Bractées florales scarieuses,
transparentes, courtes, larges, à nervures latérales très
apparentes et divergentes; pas de braetéoles ou bien brac-
LE JARDIN
283
téoles rudimentaires. Infloresoenee simple sans ramifica-
tions basilaires.
Larandula latifolia Villars. — Bractées vertes, non sca
rieuses, non transparentes, étroites, à nervures non dis-
tinctes; bractées semblables et persistantes; grappe Morale
accompagnée, à sa base, dedeux longs rameaux.
Aucun de ces caractères ne se trouve nettement marqué
dans les Lavandes cultivées dans les jardins. M. l'abbé
lly, botaniste des plus distingués, en a t'ait une étude
attentive et est arrivé à cette conclusion, des plus intéres-
santes, que ces plantes sont des hybrides, dont l'origine
doit être liés probablement attribuée à la culture, et cette
opinion est, corroborée par les deux observations suivantes.
La Lavande des jardins est habituellement stérile; le seul
l'ait de cultiver dans le voisinage plusieurs espèces de
Lui iindida peut déterminer des germinations de graines
hybridées. C'est ainsi qu'a pris naissance, dans un jardin,
aux Ponts-de-Cé, près d'Angers, «liez M. Allard, leLaran-
ilnlii Allardi Hy.qui pro\ ient d'un croisement naturel entre
les Larandula latifolia et Laoandula dentata.
Ce qui a maintenu dans les cultures ce Lcwandula au-
quel M. Hy a donné le nom justement mérité de Laoan-
dula hortensis, c'est la facilité avec laquelle il se multiplie
de division de souche. Sa rusticité naturelle lui a fait acqué-
rir v.ne prédominance tout à fait en désaccord avec celle de
ses deux parents présumés, qui ne résistent pas aux froids
rigoureux de certains hivers et sont alors complètement
détruits. C'est, d'ailleurs, là un cas qui se rencontre fré-
quemment dans la végétation des hybrides, dont il consti-
tue une des caractéristiques les plus remarquables et les plus
intéressantes.
Une fois sur la trace de l'hybridation, M. l'abbé Hy a
vu sans peine qu'il fallait l'invoquer dans la formation
de plusieurs antres types de Lavandes tels que : Laoandula
Fcraudi, L. hr/brida, L. fragrans, L- officinalis, pouvant
tous rentrer à peu près dans la diagnôse suivante : Brac-
tées vertes, élargies à la. base, bien plus longues que larges ;
bractéoles distinctes, souvent caduques et scarieuses. La
grappe (lorale peut être accompagnée de deux rameaux ba-
silaires allongés ; la dernière paire de feuilles peut être
assez longuement séparée des autres. C'est là le cas du La-
oandula hortensis que ses longues inflorescences, sa fré-
quente refloraison à l'automne, ont, depuis longtemps, fait,
rechercher. Dans d'autres formes, au contraire, les rameaux
basilaires n'existent pas et, quand ils sont présents, on les
trouve réduits à des ramuscules très courts.
P. HARIOT.
ARBORICULTURE FRUITIERE
LA RÉCOLTE DES POIRES
L'entre cueillette,
d'hiver.
- La cueillette des fruits
La conservation.
En cette année tardive, la récolte des poires d'été vient
seulement d'être terminée et le plus grand nombre de
celles d'automne est encore sur les arbres; mais la récolte
en est imminente. Aussi, quelques mots à ce sujet seront-
ils, je l'espère, les bienvenus.
La récolte, qui est le couronnement de toute une année
de soins, est une opération trop sérieuse, trop importante,
pour qu'elle soit faite à la légère. On doit y apporter la
plus grande attention, car c'est d'elle que dépend la qua-
lité des fruits. Que de fois le gourmet, juge de mauvaise
qualité certains fruits, sans se douter que cel état provient
uniquement du manque de soins pendant, la récolte! El
aussi, que de consommateurs, habitués à manger des
fruits d'un choix inférieur, ne soupçonnent même pas la,
délicieuse saveur d'une poire cueillie el dégustée à point !
Une poire n'est réellement excellente (pie lorsqu'elle
réunit les conditions suivantes :
1° Avoir été cueillie à une époque ( venable par rap-
port à sa date de maturité ;
2° Avoir reçu, pendant son transport au fruitier et, pen-
dant son séjour dans ce local, tous les soins désirables;
;r Enfin, être à point pour la dégustation.
Quelle est l'époque co'nvenable pour procéder a la cueil-
li tte?
Voilà, certes, nue question embarrassante et à laquelle
ii est impossible de répondre catégoriquement; car les
époques de cueillette sont aussi nombreuses que les va-
riétés: De plus, il arrive souvent que, tel Poirier; planté
dans Un terrain humide, mûrit ses fruits beaucoup plus
tard qu'un autre, de même variété, planté dans une ferre
sèche. En ajoutant à cela que les années ne sont pus toutes
semblables au point de vue de la température, on con-
viendra aisément qu'il est impossible de préciser. On ne
, ut, en cette circonstance, que se baser sur des indices
tournis par l'arbre lui-même. Pour un œil exercé, ces
indices qui l'ont présager le moment de la récolte sont
nombreux. Ainsi, les fruits ont presque tous atteint leur
eur normale, les plus volumineux et les mieux ex-
posés à la lumière commencent à perdre leur teinte verte,
en s'éclairant légèrement, le feuillage semble se faner
connue s il manquait de sève, les fruits pendent, lourde-
ment; enfin, l'arbre tout entier exprime le besoin d'être
soulagé. Déplus, les fruits piqués par les insectes cessent
leur développement et tombent. En présence de tous ces
signes apparents, on peut, sans crainte, procéder à la ré-
colte.
Mais doit-on cueillir d'un seul coup tous les fruits d'un
même arbre? — Assurément non, et. pour plusieurs rai-
sons : D'abord, tous ne sont pas mûrs au même degré ;
puis, étant donné que, en général, ce sont les plus gros
fruits qui sont les plus avancés en maturité', on conçoit
aisément qu'il y a gain à les cueillir d'abord et à laisser
quelques jours encore lesautres, plus petits, qui acquerront,
de ce fait, du volume et de la saveur. Enfin, s il fallait
attendre que ceux-ci soient à point, les premiers achève-
raient leur maturité sur pied, ce qu'il faut éviter à tout
prix', car les fruits (surtout ceux d'été et d'automne) jau-
nissant sur l'arbre, perdent complètement leur saveur et
deviennent cotonneux. Il en est de même pour les poires
d'hiver qui, cueillies trop tard, se conservent peu et sont
de qualité inférieure.
On pratique donc ce que l'on appelle rentre-cueillette:
c'est-à-dire que les fruits qui paraissent les plus avances,
sont saisis avec la main et soulevés en exerçant une légère
pi ission sur leur pédoncule. Ils doivent alors se détacher
sans qu'il soit besoin de faire un effort sensible; s'il y a
résistance de la part de quelques-uns moins avancés, ils
sont laissés et cueilli.:, plus tard. Une pression trop forte
provoque la rupture du pédoncule, ce qui indique que le
fruit n'est pas à point pour être cueilli. Pareille chose doit
être évitée avec soin, car les fruits, surtout ceux d'hiver,
récoltés trop tôt, se rident et perdent de leur valeur. Au
ljn.it de trois fois, en opérant ainsi, l'arbre est complète;
ment débarrassé.
Un temps sec est une condition indispensable pour effec
tuer la récolte, il favorise la conservation el le fruit gagne
en qualité. Il faut éviter cependant de cueillir pendant
les heures les plus chaudes de la journée, de mê [ue le
matin lorsqu'il y a de la rosée.
Pendant la récolte et le transport des fruits el pendant
leur séjour au fruitier, on doit les entourer des soins les
plus minutieux; c'est, je l'ai dit plus haut, une des con
ditions essentielles de leur bonne conservation et, par consé-
quent, de leur valeur.
Ainsi, pour procéder à la cueillette, ou doit préférer un
panier plat et large, ne pouvant contenir que deux
rangs de fruits superposés; il y a intérêt à u ■ pas en
mettre davantage. Le fond de ce panier doil être garni d an
lit de regain sec. recouvert d'un journal. I es ruits \ sonl
isés un à un, délicatement, en veillanl u a il ■ pé
nies des fruits inférieurs ne causenl » a ■■ du
d'éraflures qui, si légères qu'elles pui i >. en-
traîneraient la décomposition du fruil atteint , dan- un laps
imps plus ou moins long.
s paniers, eharg ; leux rois rangs au inaxi
u, sont apportés, a ec toutes les pi autions n
es, ;,u local destiné à recevoit les fruits. Le moyen le
rationnel est le transport sur la tête à laide d un
LE JARDIN
bourrelet, ou bien encore, sur une civière portée par deux
personnes. Il ne faut jamais rouler, sur une brouette ou sur
un véhicule quelconque, les fruits venant d'être cueillis,
sans avoir, auparavant, opéré une sorte d'emballage les
préservant de toute meurtrissure.
Les poires d'hiver que l'amateur garde pour sa consom-
mation nécessitent quelques jours de repos avant d'être
mises définitivement au fruitier. A cet etfet. une pièce
saine, bien aérée, même éclairée, est le local qui convient
le mieux.
Les poires d'été et d'automne peuvent même achever
leur maturité dans cet endroit, sans qu'il y ail besoin d'un
autre remaniement. Elles sont placées sur un peu de re
gain étendu sur le parquet, ou, préférablement. sur des
tables ou tablettes aménagées pour la circonstance. En les
rangeant par variété et chaque lot étant étiqueté, cela faci-
lite la surveillance et. entin. cela permet de se rendre
compte exactement de la qualité des fruits, en les compa-
rant à la dégustation. On a soin d'éliminer soigneusement
et de livrera la cuisine, pour en faire des compotes, ceux
qui, verreux ou tachés, sont souvent cause de la décompo-
sition de leurs voisins.
Les fruits murs dégagent des gaz activant, dans une
certaine mesure, la maturation de tous les autres ; il est
donc nécessaire de les consommer au fur et à mesure.
C'est d ailleurs au détriment de leur qualité qu'ils seraient
conservés plus longtemps.
11 doit régner, dans la chambre, où se trouvent ces
fruits, la température la plus basse possible; pour cela, on
donne grand air pendant la nuit et peu pendant le jour.
Par les temps pluvieux, on supprime la ventilation, afin
d'empêcher l'humidité' de pénétrer à l'intérieur.
Après environ huit jours de soins semblables, les fruits
de fin automne et d'hiver sont retirés de cette chambre et
transportés au fruitier proprement dit dont l'aménagement
fera l'objet d'un prochain article. Ce laps de temps leur a
permis d'abandonner la plus grande partie de l'humidité
qu'ils contenaient; ils se sont reposés en un mot.
Au fruitier, les poires sont, de nouveau, soigneusement
triées et étiquetées. On les place sur les tablettes, en les
faisant, autant que possible, reposer sur l'ombilic ; quel-
ques variétés, dont la conformation ne permet pas le pla-
cement dans cette position, sont mises à plat. En tous
cas, elles ne doivent pas se toucher.
Dans ce local, on ne doit donner de l'air que lorsque
l'humidité est trop grande, ce que l'on constate facile-
ment au moyen d'un hygromètre ou simplement avec de
la chaux vive qui, se réduisant en poudre assez rapide
ment, indique que l'atmosphère est trop chargée de va-
peur d'eau. Une ventilation excessive a le grave inconvé-
nient de dessécher les fruits qui se rident et ne mûrissent
plus par suite de la perte dune certaine quantité de leurs
principes aqueux. La température doit varier entre 3° et
7" et être maintenu,' telle -ans avoir recours à la chaleur
artificielle. Par les fortes gelées, le fruitier est garanti à
l'aide de couvertures et de paillassons ; toutes les ouver-
tures sont calfeutrées avec de la paille ou du foin. Par les
temps de pluie, les ventilateurs sont hermétiquement clos.
Plus que ceux d'automne, les fruits d'hiver nécessitent
des revues fréquentes qui ont pour but d'éloigner les poires
tachées et de livrer à la table celles dont la maturité est
complète. Là encore, l'opération est excessivement déli-
cate; c'est d'ailleurs ce que l'on appelle le travail du
maître. Son intelligente surveillance contribue, en effet,
pour beaucoup, à une longue conservation. C'est lui qui
sail reconnaître les fruits bons à consommer.
Quand une poire est-elle à point pour la dégustation ?
- En général, les indices qui font présager de cet étal
sont les suivants :
Dans la plupart des variétés (celles d'automne surtout),
l'épiderme se colore vivement en jaune, ou, tout au moins,
perd complètement sa teinte verte ; le rouge, que cer-
taines possèdent sur une face, se prononce fortement.
Toutes dégagent une bonn leur, spéciale à chaque variété.
Il ne faut pas. cependant, que le fruit présente ces signes
d'une manière excessive, ce qui, le cas échéant, est très
mauvais ; car. on n'ignore pas qu'un fruit trop mûr n'a plus
de saveur et que. souvent, il est blet à l'intérieur.
Un autre moyen, dont toutefois il ne faut pas abuser,
consiste à prendre la poire dans la main et à faire, avec le
pouce, une ires légère pression auprès du pédoncule; la
chair cédant facilement indique un degré de maturité
suffisant. Ce procédé est surtout employé lorsqu'il s'agit
de variétés dont l'épiderme reste vert et, par conséquent,
n'offre pas tous les signes apparents nécessaires.
CLAUDE TRÉBIGNAUD
Pots à fleurs à irrigation souterraine
d
ii
*t Lors même <iu'un essai devrait faillir, il ne
raudratt pas en conclure un défaut de méthode,
mais bien un deraut de l'appareil ou de l'essai
même. car. si le fait se produit dans la nature,
la discussion sur sa possibilité est évidemment
oiseuse. >»
Prof. F. Ferrari.
Je crois devoir compléter les quelques indications que
j'ai précédemment données, ici même (1), sur le système des
pots à irrigation souterraine. La fig. 123 représente les diffé-
rentes pièces de ce pot et la fig. 124, dessinée d'après une
photographie, donne l'aspect extérieur et intérieur de ce pot.
lorsqu'il est occupé par une plante.
\. — Détails du pot à /leurs à irrigation
souterraine.
Le système se compose donc de trois pièces : le pot pro-
prement dit, le diaphragme (B) ou double fond et le cylin-
dre ou tube conducteur de l'eau (C). Lorsque ces trois pièces
sont assemblées, le pot a l'aspect présenté par la coupe
schématique longitudinale (fig. I23),.dans laquelle on remar-
que le réservoir d'eau A. la séparation par le double fond H.
le cylindre C, remplacement réservé à la plante et à la
terre D. les deux trous latéraux pour le trop-plein du réser-
voir (". c) et deux des échancrures du double fond (/;. /<.).
La hauteur du réservoir est égale au quart de celle du pol
entier; dans les pots fabriqués en Italie, la hauteur réser-
vée à la terre est intermédiaire entre celle des pots dits « à
Palmiers » et celle des pots ordinaires. Mais cela n'est pas
joli, car, le réservoir étant en plus, le pot semble trop haut
par rapport à son diamètre.
I.es pots qui vont être fabriqués en h' rame seront un
peu moins hauts, el cela n'en sera que mieux. Quand bien
même la hauteur de la partie réservée à la terre sérail un
peu moindre que dans les pots ordinaires, tout drainage étant
inutile ici, les plantes auront toujours un espace aussi grand.
Ainsi que l'indique clairement la figure V2'i, le double fond
repose sur le rebord circulaire dû à l'épaisseur plus grande
du réservoir, la partie bombée au-dessus et deux des échan-
crures correspondant avec les deux trous latéraux du réser
voir; la partie coin exe du double fond est située en-dessus,
C'est au centrede celui-ci, dans un trou suffisamment grand,
que l'on pose le cylindre, qui, fout en reposant sur le fond
même du pot est encore maintenu ainsi par ses bords s'ap-
puyant sur le double' fond.
(1) Le Jardin, 1898, N" 277, page 268,
LE JARDIN
28E
Voyons maintenant l'utilisation de ce pot. Le premier
travail à effectuer est le remplissage, par delà terre, du cy-
lindre conducteur de l'eau. En vertu de ce principe que
l'attraction capillaire est d'autant plus rapide, plus régulière
et plus soutenue que les interstices entre les mollécules ter-
reuses sont plus fins, par conséquent que la terre est plus
tassée et que les mollécules terreuses -ont eu contact plus par-
fait, il va de soi que la terre dont on remplit le cylindre
doit être d'autant plus forte et d'autanl plus tassée que la
plante réclame pour bien végéter, une plus grande quantité
d'eau. C'est assez dire que, pour une plante semi-aquatique,
la terre du cylindre doit être plus argileuse et plus tas-
Fig. 124. — Kentia rempoté dans un pot à fleura
à irrigation souterraine.
(Par la cassure, on aperçoit l'agencement intérieur.)
sée que pour une plante saxatile. Entre ces deux extrêmes,
se trouve toute une série de plantes donf les besoins rela-
tivement à l'eau sont intermédiaires.
Donc, pour une plante qui exige beaucoup d'eau, on doit
emplir le tube de terre que l'on tasse bien ; pour une plante
qui en demande moins, on ajoute un peu de sable à cette
terre ; pour une autre qui en demande peu. on augmente
la proportion de sable et on ajoute des débris de pots con-
cassés, dont le but est de diminuer l'attraction capillaire.
Comme indication, je dirai que, pour la majorité des
plantes cultivées dans les appartements, la terre employée
dans le rempotage est celle que l'on peut ainsi utiliser. S'il
s'agil de Fougères, elle peut être un peu plus consistante,
tandis que. pour la majorité des Cactées et pour quelques
autres plantes grasses, elle peut être plus sablonneuse.
Pour les plantes cultivées sur les balcons, terrasses,
et fenêtres, dans les jardins, etc.. où les conditions atmos-
phériques influent considérablement sur l'utilisation de l'eau
plus, des besoinsde ces piaules, il vaut mieux combler le
cylindre avec de la terre plutôt forte que trop légère.
Lors du rempotage, le cylindre étant rempli, on le place
à l'endroit qu'il doit occuper et on recouvre le double tond
d'une légère couche de mousse qui doit être plus épaisse aux
endroits des échanenires et de l'ouverture du double fond,
On rempote la piaule comme s'il s'agissait d'un autre pot
et on ménage un certain espace entre la partie supérieure
delà terre et les bords du pot. pour faciliter l'arrosage.
J'ajouterai, à cette occasion, que les expériences que j'ai
faites m'amènent à dire que le compost doit être plutôt un
peu plus léger que pour les plantes rempotées dans des pots
ordinaires, car, ici, la terre tend à se lasser.
l'ne fois rempotée, la piaule est arrosée, ce que l'on fait
en plusieurs fois, tout cm mie s'il s'agissait de pots ordinaires,
autant de fois qu'il est nécessaire pour que la terre soit bien
mouillée et que l'eau surabondante, s 'écoulant par les éehan-
erures du diaphragme, remplisse le réservoir et déborde par
les troux latéraux de celui-ci.
A partir de ce moment, l'arrosage se l'ait par capillarité
jusqu'à ce que l'eau du réservoir soit épuisée. C'est alors
que l'on remplit de nouveau le réservoir, soit en arrosant la
plante par le haut, comme la première fois, soit en remplis-
sant directement le réservoir à laide d'un arrosoir à bec.
Pour des raisons expérimentales, j'ai usé des deux modes
d'arrosages, qui ne changent rien à 1 état des choses. Tonte
fojs, je recommanderai cependant plutôt l'arrosage par le
liant, dans le cas où une partie du compost serait sèche. En
dehors de l'aspect du sol. il est facile de se rendre compte
de la quantité d'eau qu'il y a dans le réservoir, en passant
une lame de papier par l'un îles trous latéraux ; cela dans
le cas où l'on ne voudrait pas attendu' que le réservoir soit
complètement vide pour le remplir.
Il n'y a pas à craindre que la plante soit, trop arrosée,
car l'eau ne monteque selon les besoins de la plante et d'au-
tant moins vite que la terre est plus mouillée. Si, pour cer-
taines plantes, on constate une trop grande humidité, il
n'y a qu'à dépoter ces plantes et à mettre, dans le cylindre,
de la terre plus sablonneuse ou bien encore à mettre davan-
tage de mousse sur le double tond du diaphragme. On peut
aussi, dans ce cas, boucher momentanément et hermétique-
ment les deux trous latéraux, ce qui supprime totalement
ou. au moins, diminue sensiblement l'ascension de l'eau.
Ces diverses indications me sont fournies par mes obser-
vations et par les résultais que j'ai obtenus dans les
lériences que je fais à ce sujet, depuis le mois de mai.
Ces expériences, bien que n'étant pas très importantes,
me permettent d'être très affirmatif. Sans vouloir les com-
menter, je me contenterai dedireque, des plantes (Pela'rgo-
imim. Réséda, Héliotrope, Œillet Soticcnir de la Mal-
mttiaon, Rosier, Troène), rempotées séparément, le 28 mai.
ont été arrosées le même jour, puis ensuite les 12 et 15 juin,
les 7, 16 et 26 juillet et les 1", 10 et 19 août. Toutes ces
plantes se trouvent sur un balcon au sud ouest, à une expo-
sition toujours ensoleillée.
Comparativement aux tué s plantes cultivées dans de
grandes caisses, la différence est. sensible, en faveur de ci'
système, quant à la végétation.
Entre temps, j'ai rapporté du marché des pieds de Per-
venche de Madagascar, jaunes et rabougris, qui ont été rem-
potés le 15 juillet, arrosés le même jour, puis ensuite les
21 juillet, S, 11, 20 et 28 août. Cette potée est, aujourd'hui.
\ igoureuse au possible, d'un vert noir et constellée de fleurs.
.l'ai eu soin, pour diminuer l'évaporation, de recouvrir la
surface des pots d'une petite couche de mousse.
Pour les plantes cultivées dans I a p parte me m : Aspidistra,
Pteris Tremula, Aralia, Dracœna indioisa, Richardia et
Begotiin Weltoniensis, }es résultats ne sont pasmoinsbons.
i.es Pteris, Richardia et Bégonia n'ont eu besoin d'à-
\ oir leur provision d'eau remplacée que tous les 27 à 29 jours
les autres, que tous les ::i i ;'t 32 jours.
Ces expériences sont dons et déjà assez probantes en
i :ur de cesystè pour qu'il soit permis d'en faire l'éloge,
Mais, comme toute chose, à côté de- avantages qu'ils
ut, ils peuvent présente] onvénients: c'est ce
j'examinerai sous p m.
ALBERT MAUMENË.
286
LE JARDIN
CULTURE FORCÉE DES JACINTHES
D'une culture facile, demandant peu de connaissances
spéciales, les Jacinthes de Hollande, aux coloris si irais,
si variés et à odeur suave, sont certainement, pour l'hiver,
l'un des meilleurs genres de plantes à forcer pour appar-
tements.
Peu difficiles, une fois fleuries, sur le milieu et sur la
température de l'air ambiant, elles égayent la verdure un
peu sombre des Palmiers et îles Fougères qui garnissent
les jardinières dans les salons.
Les Jacinthes se cultivent, dans ce but, de plusieurs
laçons : 1" en pots; 2" sur carafes; 3° dans la mousse.
Mise en pots. — A partir du lô septembre et jusqu'à
la fin de novembre, après s'être préalablement muni d'un
bon choix d'oignons varies, à fleurs simples île préférence
et appartenant à des variétés hâtives, et facilement flori-
fères surtout si l'on fait choix de variétés à fleurs doubles,
on plante les oignons dans des pots de 0"',08 à (T^OO de
diamètre. Le compost doit être formé d'un tiers de terre de ga-
zon bien décomposée, d'un tiers de terreau de fumier de
vache bien réduit et d'un tiers composé de terreau de
feuilles additionné de sable grossier. Dans ce compost, les
oignons sont enterrés jusqu'aux deux tiers.
L'empotage termine, on réunit les pots près à près dans
un coffre et on les recouvre uniformément de 0"',ltl de
terre; on garnit le coffre de ses châssis qui, sauf lorsqu'il
gèle, doivent rester constamment entrouverts pour éviter
l'humidité concentrée. En temps de gelée, on ferme et on
couvre les châssis, de façon à ce que la gelée ne puisse pas
pénétrer à l'intérieur.
Forçage. — Six semaines environ après la plantation,
les racines doivent être bien développées et les bourgeons
ou pousses commencent à paraître. On découvre alors les
pots ou les vases des oignons que l'on veut forcer et on les
place près de la lumière, dans un appartement; mais il
est préférable de les mettre sur une couche dont la tempé-
rature, aussi régulière que possible, ne doit jamais dépasser
2Ù". Les pots de Jacinthes y sont enterrés jusqu'aux deux
tiers. On couvre constamment de paillassons pendant les
premiers jours, jusqu'à ce que les feuilles et les hampes
florales aient atteint une longueur de 0m,05 à ( ►'" .06.
Lorsque les plantes sont arrivées à ce point, on doit les
transporter dans une serre claire, où, placées près du
verre, elles sont soumises à une température de 115 à 18".
Des arrosages suffisants à l'eau pure, quelques légers en-
grais liquides, un peu d'ombrage au plus fort du soleil.
suffisent alors pouren obtenir une belle et durable floraison.
Mises en végétation depuis septembre, - sur couche du
1" au 5 novembre, — on en obtient les premières Heurs
\ors le 15 décembre. On fait ensuite succéder les saisons à
huit ou dix jours d'intervalle, jusqu'au moment où les
hampes florales montent naturellement.
Culture sur carafes. — Pour ce mode de culture
tout à fait spécial à l'appartement, on prend des vases de
forme particulière, que l'on remplit d'eau pure, filtrée de
préférence, dans laquelle on met deux ou trois petits frag-
ments de charbon de bois destinés à en empêcher la putré-
faction, entraînant la pourriture des racines.
L'oignon est placé de façon à ce que sa partie inférieure
mi plateau soit seule eu contact avec l'eau. On dépose en-
suite les carafes dans un local frais et sombre, jusqu'à ce
que les racines en aient atteint le fond. < >n les sort ensuite
et on les habitue progressivement à l'air où, finalement,
elles peinent être laissées. Il faut tourner le vase tous les
jours pour éviter que les plantes croissent de travers, et
changer l'eau, tous les quinze jours environ, sans déran-
ger les racines. On peut ainsi avoir le plaisir de cultiver,
ces charmantes plantes sur sa table, près d'une fenêtre.
Pour ce genre de culture, les variétés à fleurs simples
doivent être préférées, car elles montent plus facilement
que celles à fleurs doubles.
Culture dans la mousse. — Pour cette culture, qui
ne se pratique qu'en serre et plus spécialement en appai-
tement, on prend de la mousse fraîche ou sèche (mais non
teinte), que Ion place dans un pot ou dans un vase sans
trop la fouler; puis, suivant les dimensions du vase, on \
plante un ou plusieurs oignons, en variant les couleurs. On
laisse ensuite ce vase dans l'obscurité pendant six semaines
environ ; on entretient la mousse humide, et, lorsque la vé-
gétation est commencée, on donne de l'air et de la lumière,
comme il a été dit pour les oignons cultivés sur carafes.
HENRI THEULIER fils.
Nos Pêchers précoces américains
Leur production méridionale.
Il y a quelque trente ans bientôt, les cultures fruitières
accordèrent une attention, au reste méritée, à l'apparition
de variétés de Pêchers aux fruits de très précoce maturité,
variétés dont, si notre mémoire est fidèle, l'obtention était
due au grand-pépiniériste anglais Ri vers .'Nous avons nous-
mème cultivé plusieurs de ces variétés, et, entre autres :
Earltj Rioers,Èarly Louise, Early Béatrice. Leurs fruits,
en effet très précoces, n'étaient point sans mérite.
Les obtentions anglaises ont-elles coopérera la produc-
tion — si toutefois celle-ci fut ultérieure, — des Pêchers
précoces américains dont les mérites transcendants n'ontéte
connus en Europe qu'après 187H-77.
Aux Etats-Unis, que nous avions l'avantage de par-
courir un peu. niais trop peu. en 187(i, en qualité de délé-
gué cultivateur français à l'Exposition universelle de Phi-
ladelphie, nous trouvions les Pêchers précoces américains et
surtout Atnsden'sjune et Alexander, déjà très répandus et
cultivés spécialement en Pensylvanie et dans les Etats
voisins. Partout, nous entendîmes, chez les cultivateurs,
vanter ces Pêchers, leur vigueur, leur fertilité, la précocité
extraordinaire de leurs fruits, etc.
Comment ne les connaissions-nous pas encoi n France,
non plus qu'en Europe du reste ?
Nous trouvions ces Pêchers élevés en beaux plants, gref-
fés sur franc, et par centaines de milliers dans les pépiniè-
res américaines. C'est en important en France de ces
plants, autant que nous pûmes, au coursdes hivers 18715-77
et 1877-78, que nous Eûmes heureux dé répandre, abondam-
ment et à bon marché, en France, et surtout dans le
Midi, des arbres dont l'avenir lucratif dans les cultures frui-
tières françaises et européennes était facile à prévoir.
D'aucuns nous ont dit et nous murmurent encore, que,
dans un intérêt personnel, nous eussions du ne dire ce que
nous avions vu qu'après en avoir profité pour nous. Nous
avons cru devoir obéir à l'intérêt général et le servir
aussitôt.
Considérable et active, dès 1877, où, dans nos cultures
d'Hyères, nous avons pu montrer bien mûres, le 1 juin de
ladite année, des pèches Amsderis june, a été, dans le
Midi surtout, la propagation et la plantation des sujets de
cette variété. Deux outroisans plus tard, c'est par centai-
nes de milliers que se comptaient déjà, en Provence, les
Pêchers précoces américains, surtout Amsden's juin' et
Alexander. Et les plantations ont continué et continuent.
Puis est venue,, presque égale, la vogue, non moins mé-
ritée du reste. dePrècoce <!<■ Haie, aux fruits moins hâtifs
de 10 à 15 jours, mais exquis, et dont les arbres ont
toutes les qualités de vigueur, de rusticité et de fertilité de
ceux des deux variétés aux fruits de maturité plus hâtive,
preédemment nommées.
( 'e sont, en effet, des mérites absolus et importants, qui.
constatés dès l'abord, ont valu leur vogue continue aux
trois variétés préférées.
Toutes trois sont très vigoureuses, et. dans les planta-
tions de plein vent, sous les deux méridionaux, elles sont
presque indemnes des maladies ordinaires des Pêchers (la
cloque, le blanc, etc), mi du moins elles y sont relative
ni résistantes. Il estrare aussi que leurs arbres soient for-
tement atteints parles pucerons. Leur fertilité est régulière,
souvent même trop abondante, sauf chez Alexander,
laquelle. 1res )■;, renient . charge trop. Quoique à fruits de
si précoce maturité, les trois variétés ont, pour garer leur
LE JARDIN
287
précocité des gelées tardives, le très grand mérite d'épa-
nouir leurs fleurs relativement tard; elles ne s'ouvrenl
souvenl que 5 à (> jours après celles de la généralité des
autres variétés de Pêchers cultivées dans la même région.
Quanl à nous, qui avons, plus que la généralitédes cul-
tivateurs de Pêchers des régions méridionales, cultivé les
diverses variétés des Pêchers précoces américains impor-
tées par nous avec celles précitées el qui ontété les préfé-
rées, nous avons cru '■! nous croyons encore qu'il en est
de ces variétés délaissées qui mériteraient d'être répandues
Dans les terres irriguées, riches et profondes, sou-
vent alluvionnaires, siliceuses ou silioo-argileuses, terres
comme il en est des surfaces très ('•tendues dans la région
d'Hyères et sin- maints autres points du Var, des Bou-
obes-du-Rhône et de la Vaucluse, les Pêchers précoces
américains se développent en grands arbres qui, âgés de6 à
8 ans, — bien taillés et soignés, ils atteignent 20 ans, —
donnent des récoltes de 10 à 50 kilog. de jolis fruits et plus.
Quelques cultivateurs intelligents éclaircissent les fruits ;
ils obtiennent le même poids de récolte avec un nombre de
fruits de moitié moindre, mais ces fruits, bien plus beaux,
donnent à la vente un produit en argent souvent double.
La forme généralement donnée, dans le Midi, aux Pêchers
de plein vent, est celle que, il y a quelque trente ans déjà,
plus croyons-nous, notre savant collègue et ami, F. Sahut,
de Montpellier, dénommait tabulaire. Planes par-dessus,
sont, en effet, les vastes têtes de ces Pêchers.
Nous en connaissons beaucoup qui mesurent plus de
cinq mètres de diamètre. Ces têtes sont très évidées à l'in-
térieur et ressemblent ainsi à de grands gobelets bien éva-
sés ou plutôt à de longues coupes.
Le produit en argent des récoltes des Pêchers précoces
américains, dans les cultures méridionales de plein vent
dont nous parlons, est généralement assez rémunéra-
teur. La récolte de cette année, — il est vrai généralement
moindre en quantité, — a produit la somme moyenne de
1 franc le kilog. tous frais de cueillette, d'emballage, de
I ransport et de vente déduits. C'est un superbe rapport.
On ne saurait trop le répéter : Le produit argent laissé
aux cultivateurs méridionaux et autres qui envoient leurs
légumes et leurs fruits trais sur îles marchés éloignés des
lieux de production, devrait toujours être rémunérateur, — il
arrive qu'il ne l'est pasdutout, — les consommateurs seraient
plus et mieux approvisionnés dans les grandes cites popu-
laires, et il le seraient à des prix plusdoux,si ne sévissaient,
tant sur les producteurs que sur les consommateurs.
deux fléaux humains qui soûl :
t" Les prix très exagérés des transports des denrées ali-
mentaires Irai ehes sur les voies ferrées françaises;
2" Les exactions des intermédiaires entre la production
et la consommation.
Quand la production saura-t-elle —elle le pourrait, si
elle le voulait — s'affranchir des intermédiaires entre
la production du sol et ceux qui la consomment ?
Des relevés possibles dans les gares méridionales expor-
tatrices pourraient, en chiffres exacts, dire les ('■normes
quantités, portées du Midi vers le ('entre et le Nord, de
pèches précoces américaines.
Nous pouvons; pour donner un aperçu de l'importance
de la production globale de ces pêches par les terres méri-
dionales, citer les chiffres des quantités en poids de ces
fruits que donnent quelques cultures d'Hèyres et de ses
environs, cultures que nous connaissons bien. Nombreuses
sont celles donnant de plusieurs centaines à 1.000 kilos
hacune.
Une douzaine de principaux producteurs de la région
h y éroise récoltent chacun qui trois, qui cinq, qui li.OOO kilos.
Un domaine vilicole et fruitier, l'un des plus beaux et
des mieux tenus de la Provence, domaine qui a nom La
Décapris, à Hyères et qui appartient à l'honorable
M. Raymond Aurràu, un paysan gentleman, donne, en
pêches,"dont nous nous occupons ici. des récoltes annuelles
variant en poids total, entre 50 et 60 t les.
La dernière récolte a été beaucoup moindre. Elle a
atteint seulement 10 tonnes pour Amsden's j'une et Alexan
der et 4 tonnes pour Précoce de Unie. Une gelée, tout à
lait anormale, survenue les 25 et 26 mars, axait détruit
les W 1 de la récolte.
Mans la région d'Hèyres, un autre domaine, celui de
l'Oratoire, à M. le marquis (le Lareinty, domaine avec
terres d'alluvion, dans ht richissine vallée de la rivière
Le Gapeau, lutte avec celui de La Décapris pour la quan-
tité produite el exportée dépêches américaines précoces.
La dernière récolte de l'Oratoire, heureusement restée in-
demne de la gelée des 25 et 26 mars, a donné, en pêches
Amsden's June et Alexander, '■>'< tonnes et, &a.Prècoee
de Haie, 15 tonnes. Cequi fait un total de 50.000 kilog.
Nous sommes certain de ne pas exagérer en évaluant à
plus de 200, peut-être 250 tonnes, la quantité totale de
pèches précoces américaines chargées par le P.-L.-M., lors
de la dernière récolte, par les gares de la région hyéroise,
d'll\ei-es ei de [a Crau d'Hyères.
Nous avons dit l'énoEB i intéressante production pro-
vençale des l'éeii a ;:(,,, rieains, Pêchers importés
sur le sol français depuis vingt ans à peine.
Nous nous proposons de consacrer, prochainement, de u< ni-
velles lignes à ces Pêchers, soit pour envisager certains
caractères qui leur semblent spéciaux, soit pour rechercher
les causes de la diminution, lente mais effective, de la pré-
cocité des fruits de ces arbres dans les cultures françaises,
depuis l'époque d'importation des dits arbres.
NARDY PÈRE.
Ouverture de la saison des Chrysanthèmes
EN ANGLETERRE
La première exposition de la saison à la National Chnj-
santhemum Society a eu lieu les 6, 7 et 8 courant, au
Royal Aquarium , à. Londres, elle comprenait des Chrysan-
thèmes précoces, des Dahlias, des Glaïeuls, etc.
Les Chrysanthèmes précoces étaient bien présentés dans
plusieurs cas, mais ils n'étaient pas en aussi grand nom-
bre que les années précédentes et beaucoup des principaux
lots provenaient de chez les horticulteurs.
Un groupe, très bien disposé, de Bégonias, Caladiuin,
Cocos, Liliumet Chrysanthèmes précoces en mélange, était
exposé par M. IL .1. Jones, de Levàsham, à qui la Société
a attribué une petite médaille d'or. Parmi les Chrysan-
thèmes, nous avons spécialement noté une nouvelle variété
précoce nommée Mai/ Manser, japonais à grande fleur
blanche, qui a été récompensée d'un certificat de mérite de
première classe par le comité floral. D'autres variétés du
même groupe, telles que Mme Castex Desgranges et Soleil
d'octobre, étaient aussi bien représentées.
M. W. Wells, d'Earlswood, présentait une collection de
fleurs coupées de très belles formes, dont l'une, Louis Lemaire,
d'un rose bronzé, accident fixé de Gustave Grunerwald, a
reçu aussi un certificat de première classe.
M. Norman-Davis avait envoyé une collection de jolis
bouquets de Chrysanthèmes précoces, arrangés a\ les
Fougères et des Graminées. Particulièrement remarqua-
bles étaient les variétés Mme Marie Masse, Gustave Gru-
nerwald, Harvest Home, et Lady Fitewygram.
Les variétés françaises suivantes étaient aussi présentées
par M. W. Wells : Henri Yvon, Albert Chausson,
M. Ed. Lcfort, Arthur Crêpe;/, Mme ('. Perrier, 1 >
I igneau, belle Heur jaune, et Jean Vuillermet, à fleur rouge
foncé, dune bonne grandeur.
MM. Cannell et fils présentaient les variétés : Henri
Yvon, Louis Lemaire, Mme Armand Gros, Mm'' Marie
Musse, Cher Ange Bandiera, Mme Desgranges, Baronne
G. Ç. de Briailles, blanc, à grands fleurons étalés, et Mme
Ed. Lefort, jolie variété pompon jaune
Des Glaïeuls étaient exposes par MM. Harkness, el Bur
rell etCie, pendant que des Dahlias, très nombreux el bien
présentés, étaient exposés par des cultivateurs bien connus.
tels que MM.t.i n. Seall, Ch. Turner, Revues Williams
Cie, F. s. Ware Mortimer, Eric Such et .1. Walker.
Une grande collection de Pois de senteur, en bouquets,
il exposée par M. F. G. Foster, de llavant.
('. HARMAN-PAYNE.
288
LE JARDIN
Les Fruits de choix aux Halles
Quoique de moyenne grosseur, les dernières figues Dau-
phine rouge se vendent encore A francs les 20. — Les belles
prunes Reine-Claude, emballées avec soin, se vendent jus-
qu'à 2 francs le kilos. — Il y a peu de grosses pèches, les
semelles de choix sbnt à 3 et 4 francs, et, exceptionnelle-
ment, 5 francs et au-dessus. — Les brugnons sont toujours
très demandés à 4 francs la semelle de 8 fruits moyens. —
Les prix maximum atteints par les poires sont : 45 francs
les 100 kilos pour la poire Beurré d'Amanlis ; 150 et 200 francs
pour la poire Duchesse d' Angoulême ; 100 et 120 francs pour
la poire Williamsfit 60 francs pour les poires Louise-Bon ne.
— Les pommes Grand Alexandre, de 0 fr. 50 à 0 fr. i0
pièce.
Malgré la grande quantité de Chasseras du Midi qui en-
combre le marché, le raisin de serre, très beau depuis huit
jours, s'est sensiblement relevé. Le 16 septembre, il a lini
aux prix suivants : Frankenthal, de 4 fr. 50 à 5 francs le
kilog; Muscat d'Alexandrie, à 9 fr. 50; Gradisha, à 6 fr. 50
et 8 fr. 50; Chasselas Gros coulard, à environ 5 francs. —
Les Ananas en pots, de culture forcée française, de 10 à
15 francs.
♦
Les fruits exotiques sont sans changements de prix; les
ananas des Açoressont moins bien arrivés que le mois der-
n161' J.-M. BUISSON.
la pleine terre, on petit faire de petites rigoles entre les
lignes de pots, y répandre des engrais minéraux et donner
des arrosages à l'engrais.
Il né faut pas répéterces arrosages plusd'une luis tous les
quinze jours* caries plantes deviendraient alors trop vigou-
reuses. < Iliaque plante doit être soutenue par un fort tuteur.
On effeuille aussi peu que possible, mais on expose les
fruits au soleil. Cette culture se pratique jusqu'en Suéde.
où elle permet la culture des Tomates à un prix moins
éle\ é que celle de serre.
LOUIS LEMOINE.
Société Nationale d'Horticulture de France
CULTURE POTAGERE
Culture de la Tomate en plein air et en pots
dans l'Europe septentrionale.
On cultive surtout la Tomate, originaire, comme on le
sait, du Mexique, dans les pays méridionaux d'où elle est
exportée en grandes quantités dans les contrées froides du
nord de l'Europe. Ainsi, l'Angleterre reçoit des Tomates
d'Algérie, de la région méditerranéenne, de Paris (particu-
lièrement de Montlhéry et de ses environs), de Jersey, etc.
11 en résulte que ces fruits acquièrent, sur les marchés de
Londres, une valeur relativement importante, permettant
d'en rendre rémunératrice la culture forcée.
La culture de la Tomate en pots enterrés, qui se pratique
en Angleterre et dans quelques pays moins favorisés que le
notre sous le rapport du climat, a l'avantage de fournirdes
fruits de 1 à li semaines plus tôt que celle en pleine terre.
Voici commentôn procède :on sème, en février, en petites
boites ou en terrines, dans une terre bien fine et légère. Ans-
silèt que possible, on repique également en terrines. Lors-
que les plantes sont assez fortes, c'est-à-dire en fin mars, on
empote en pots de 0m12 ou 0m13, remplis d'un composl de
loam fibreux et de gadoue ancienne, mélangéspar moitié.
Vers la mi-avril ou au commencement de la seconde
quinzaine de ce même mois, on rempote en pois de'0m24
ou 0m26. On asoin.au préalable, d'agrandir le trou du fond
de chaque pot, defaçon à lui donner de0°06à 0ro07de dia-
mètre. On emploie un compost lorméde3/l de loam et de 1 1
de vieille gadoue. On recouvre le troudupot de gros tessons,
puison rempote en emplissant le pot jusqu'à moitié. Lors-
les plantes grandissent, les racines passent au travers des
tessons et se répandent dans le sol très facilement Au com-
mencement de mai, on emplit les pois en laissant toutefois
assez de place pour des arrosages copieux.
Il se développe alors des rai ines adVentives qui donnent
de la force à la plante, sans lui donner trop de vigueur.
Jusqu'à la mi-mai. on maintient ces pots sous châssis à
une bonne température. Quand arrive cette époque, alors
qu'il n'y a plus rien à craindre, on les sort el on les placé
à bonne exposition, au pied d'un mur si possible. < m a
ainsi de belles plantes qui sont en Ileurs ou prêtes à fleurir-,
On enterre les pots jusqu'aux 3/4. < >n arrose quand le
besoin s'en fait sentir, mais pastrop. La taille consiste sim-
plement à ébourgeonner les yeux qui se développent àl. ais-
selle des feuilles et à pincer le sommet de la tige quand elle a
1 mètre on 1"20. On parvient ainsi à avoir des fruits murs
aue nencement de juillet. Lorsque les racines ohtgagnl
S«;aii«'«' dii8sept«uilipc 1SÎ)S.
comité d'arboriculture fruitière
Nombreux étaient les apports soumis à l'appréciation de
ce comité, de toute beauté pour la plupart et formant,
pour ainsi dire, la partie la plus intéressante de la séance.
Tout d'abord, de MM. Simon Louis frères, de Plantières-
les-Metz, une importante collection des meilleures variétés
précoces de pèches et de nectarines, dont, entre autres :
Reine des Vergers, Galande, Triomphe Saint-Laurent.
Favorite de Reeves, Albert précoce, Précoce, de Crawford,
Belle Cariière, Neige à /leurs blanches. Nectarine Olden-
bourg, Nectarine Hélène Schmidt, Nectarine Dowton, etc..
De M. Enfer, jardinier-chef des cultures du domaine de
Pontchartrain, un très remarquable apport de diverses va-
riétés de raisins obtenues sous abri non chauffé : Ladij
Downe's Seediing, Muscat d'Alexandrie, Gradislia, Fran-
kenthal, Cliasseias de Fontainebleau, Boudalès, etc..
De M. Jarles. de Méry, une très belle caissette de prunes
Reine-Claude dorée bien colorées et bien présentées.
De M. Orive, de Villeneuve-le-Roi. en plus de prunes
Reine-Claude dorée, dix belles poires Beurré d'Amanlis et
cinq Triomphe de Vienne.
De M. Eve, de Bagnolet, une superbe corbeille de pèches
Galande, admirablement colorées.
De M. Grandet, de Massy. plusieurs variétés de poires,
dont, entre autres : Beurré Hardy et Triomphe de Vienne.
Enfin, de M. Gorion, d'Epinay, un nouvel apport de sa
très généreuse prune Gloire d'Epinay.
COMITE DE CULTURE POTAGÈRE.
Un seul présentateur, avec trois apports remarquables.
De M. Chemin, de Gentilly, des branches de Tomate Che-
niin. extraordinairement chargées de fruits, et de belles
Laitue brune d'été el Laitue merveille des 4 saisons.
COMITÉ DE FLORICULTURE
MM. Cappe et fils , du Vésinet, avaient un bel exemplaire
du rare JEchmea Melinoni, portant une jolie inflorescence
de fleurs rouge vif, et qui a été très remarqué.
M. Nodot, de Melun, présentait le résultat d'intéressantes
expériences qu'il a entreprises concernant les produits de
la fécondation croisée des Bégonia bolhiensis, B. Veitchii
et B. Pearcei. Le comité l'a engagé à continuer.
MM. Vilmorin-Andrieux et Cie'exposaient une très belle
collection d'Amarante Crète de coq, de coloriés variés.
Enfin, M. Lapierre, de Montrouge. montrait une forte
gerbe de VHelenium automnale superbum, si décoratif.
COMITÉ DES CHRYSANTHÈMES
Les premiers apports de la saison,., en Chrysanthèmes :
De M. Launay, de Sceaux, une potée de la variété
Mme Eugène Teston.
De M. Clément, de Vanves, deux gerbes, dont une de la
variété Mme Castex-Desgr anges.
COMITÉ DES ORCHIDÉES
M. Màron, de Brunoy, nous montrait: Lselio-Cattleya
callistoglossa (L:elia purpurata x Cattleya gigas impé-
rial), avec quatre magnifiques grandes fleurs au labelle
bien coloré. Lmlio-Cattleya Bertlie Fournier (L.elegans x
C. aurea) et Lselio-Cattleya Boreli (C. Gasheliana x L. pur-
purata ; trois beaux gains, le dernier principalement.
M. Gautier, jardinier-chef chez M. le D'. Fournier, a
Neuilly-sur-Seine, Vanda Kimballiana. Cattleya Har-
risoniœ Regnieri et Phalsenopsisesmeralda rubra.
J. FOSSEY.
LE JARDIN
289
LE JARDIN.
N» 279. - 5 OCTOBRE 1898.
CHRONIQUE
Je suis heureux que mes fonctions de chroniqueur me
permettent d'adresser à notre rédacteur en chef les plus
sincères félicitations de ses collaborateurs à l'occasion de
sa nomination au grade d'officier du Mérite agricole.
Depuis déjà bon nombre d'années, M. Martinet s'est
occupé très activement, nos lecteurs le savent bien, de
toutes les questions intéressant les progrès de l'horticulture
en général et le développement de l'horticulture française
en particulier.
Depuis 1894, époque à laquelle il fut fait chevalier du
Mérite agricole, M. Martinet a été chargé, par le Ministère
de l'Agriculture, d'un certain nombre de missions à
l'étranger.
C'est ainsi qu'en 1891, il fut collaborateur de M. Vassil-
lière, comme commissaire général adjoint de la section
française à l'Exposition internationale de culture fruitière
de Saint-Pétersbourg.
En 1895, M. Martinet fut envoyé dans le Tyrol autri-
chien pour étudier les questions se rattachante ta produc-
tion fruitière dans ce pays.
En 189li, il fut délégué officiellement par le Ministère de
l'Agriculture à l'Exposition nationale suisse à Genève.
La même année, il fut chargé d'une mission d'étude au
Portugal.
Enfin, en 1897, M. Martinet, qui venait d'être nommé
professeur à l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles
où il a créé un cours nouveau, fut délégué par le Gouverne-
ment à l'Exposition internationale d'horticulture de Ham-
bourg et fut ensuite chargé d'une nouvelle mission d'étude
en Egypte et dans l'Europe orientale.
Ce sont ces services, très actifs on le voit, que M. le
Ministre de l'Agriculture a bien voulu récompenser à l'oc-
casion de l'Exposition universelle de Bruxelles où M. Mar-
tinet fut appelé à présider une section du Jury.
*
* #
L'étude de l'action de la lumière sur le développement
des végétaux nous révèle chaque jour de nouvelles sur-
prises. M. Maige croit pouvoir déduire de ses recherches
sur la Vigne-vierge que la lumière diffuse favorise la for-
mation des rameaux grimpants et peut produire la trans-
formation des bourgeons florifères en bourgeons qui don-
nent naissance à des tiges grimpantes ou rampantes. La
lumière directe tend, au contraire, à la production des ra-
meaux à fleurs. La structure interne se ressent de cette
différence d'action et la lumière diffuse exagère les carac-
tères d'adaptation à la vie grimpante ou rampante. Des
observations analogues ont été faites sur une petite plante
rampante, le Lierre terrestre. Ces recherches ne manquent
pas de présenter un certain intérêt au point de vue cultural
et méritent d'être prises en considération.
*
* *
On a commencé, le 15 septembre dernier, à reboiser le
Bois de Boulogne. Depuis longtemps, le besoin de cette opé-
ration forestièrese faisait vivement sentir et l'administra-
tion compétente ne peut qu'être vivement félicité, à la con-
dition toutefois que les travaux soient menés un peu plus
rapidement que d'autres qui sont restés légendaires tels
que la reconstruction de l'Opéra-Comique ou la réfection
de la Porte Saint-Denis. Des poteaux, interdisant de cir-
culer, sont plantés sur une étendue de 5 hectares, entre la
porte Maillot et la partie de l'allée des Erables comprise
entre la porte Maillot et le Jardin d'Acclimatation.
* *
Nos bons voisins de l'Helvétie célèbrent, chaque année, à
Montreux, une charmante fête de fleurs d'un caractère tout
spécial. Les Narcisses seuls en font les frais. Toute la région
est littéralement couverte, au printemps, d'un tapis neigeux
de Narrissus portions qu'on peut distinguer à plus de
50 kilomètres de distance, tant l'effet produit sur les prai-
ries ensoleillées est saisissant. Les propriétaires des prairies
où croissent les Narcisses sont invités, par les journaux, à
annoncer au comité des fêtes, leurs envois de Narcisses.
Les enfants vont alors faire la cueillette de ces délicieuses
fleurettes dont il faut des centaines de mille pour enguir-
lander les chars et les cavaliers.
-
Le Journal qf the Kew Guild donne le portrait de Miss
Galvin — une jardinière émérite — quia travaillé àKew
et occupe actuellement le poste de chef de culture à Iscoed,
dans le pays de Galles. Elle se tient à la hauteur de la
tâche qui lui est confiée et ses succès horticoles sont écla-
tants. Le service qu'elle dirige renferme cinq serres à forcer
dont quatre pour les Raisins, des châssis à Concombres, à
Melons, etc. Cet exemple engagera peut-être d'autres jardi-
nières à marcher sur les traces de Miss Galvin dont les
féministes ne peuvent manquer d'être fiers.
* »
Le couronnement de la jeune reine de Hollande a multi-
plié dans ce pays, la plantation des arbres commémoratifs,
des Wilkelminaboomen, comme on les appelle harmonieu-
sement. La section de Rotterdam de la Société néerlandaise
d'horticulture et de botanique en a planté un et son exem-
ple a été suivi à Zeist, à Nimegu, etc. Il est fâcheux que le
«limât de la Hollande n'ait point permis de planter des
Orangers! Souhaitons à ces Wilhclmiiiaboomen,\ona.w
vie et prospérité et puissent-ils être plus heureux que nos
fumeux arbres de la Liberté.
* *
Les statistiques officielles donnent déjà quelques rensei-
gnements sur la récolte du blé en 1898. On l'évalue provi-
soirement à 123.415.800 hectolitres, chiffre qui dépasse de
près de 35 millions celui de l'an dernier et de 18 millions
celui de la moyenne des dix dernières années. Cette énorme
production est susceptible de donner 66.486.559 quintaux
de farine. La récolte en paille est fabuleuse; si celle du blé
était proportionnelle, nous assisterions à une production
qui n'aurait jamais été réalisée jusqu'à ce jour. Malgré ces
conditions des plus favorables, vous verrez que Messieurs
les agriculteurs ne seront pas encore satisfaits.
* *
Le Congrès viticole de Lyon, qui vient d'avoir lieu, a
donné lieu à d'intéressantes discussions sur le traitement
du Black-Rot. Cette année, le mal a heureusement fait
moins de ravages que d'habitude, ce qu'il faut probable-
ment attribuer aux soins qui ont été apportés, dans le sud-
ouest, à sa destruction. La bouillie bordelaise, à 2 pour 100,
paraît avoir fait merveille, à condition que l'on fasse 1 à
i traitements suivant la gravité de l'attaque. D'une façon
générale, 1 applications suffisent en dehors de l'Agénais:
la première, quand le sarment a de. 5 à S feuilles; la seconde
tle 12 à 11 ; la troisième, au cours de la deuxième invasion ;
la quatrième, pendant la troisième invasion. Faute d'o-
pérer en temps favorable, on peut perdre toute la récolte,
même en faisant 10 ou 12 traitements. Les autres soins
accessoires consistentà enlever les feuilles tachées, à ébour-
geonner, àépamprer, à détruire les raisins malades.
P. HARIOT.
290
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Mérite agricole. — A l'occasion de l'Exposition inter-
nationale de> Bruxelles, la décoration du Mérite agricoles
onférée aux personnes sun antes :
j^jj /" Grade d'officier :
Baltet Charh , pépiniériste à Troyes ;
Besnaud (Frédéric-Etienne), ingénieur à Paris, construc-
teur d'appareils de pulvérisation pour les maladies des
\ égétaux;
Dallé (Louis), horticulteur-pépiniériste à Paris .
Gentils, rédacteur faisant fonction de sous-chef de
bureau au Ministère de l'Agriculture:
Martiket (Henri-Eugène . architecte-paysagiste, directeur
du Ja rd i h ;
Roullier-Arnoult, directeur de l'Ecole pratique d'avi-
culture de Gambais.
MM.
?" Grade de chevalier
Dauthenai .Ilenri-Louis-Mathurin), rédacteur en chef de
la Revue horticole;
Renacd (Placide-Séraphin, dit Adrien), fabricant d'ou-
tillage viticole et horticole à Lyon.
\ l'occasion du concours de la Société d agriculture de
Langres, la décoration de chevalier du Méritaagricole a été
i onférée à :
M. Blanchard I Anatole), professeur d'agriculture, direc-
teur de l'exploitation agricole de l'école libre de Malroy
( 1 lante-Marne).
A tous, mms adressons nos bien vives félicitations.
Exposition internationale d'horticulture de
Saint-Pétersbourg. — M. James H. Veitch, de Chel-
sea, vientd être désigné comme commissaire pour la < Irande-
Bretagne et l'Irlande, ;ï la prochaine Exposition internatio-
nale d'horticulture de Saint-Pétersbourg en 1899.
Une nouvelle station d'essais de semences. -
Par arrêté de M. le Ministre de l'Agriculture, pris <urla
propositi lu Directeur de l'Ecole d'agriculture de Mont-
pellier, une Station d'essais de semences vienl d'être créée
dans cet établissement el séeau laboratoire de la Chaire
il agriculture.
Cette station, destinée à renseigner les cultivateurs sur
l'identité, la pureté el la faculté germinative des semences
qu'ils veulent mettreen terre, ouïes marchands de graines
-m- la valeur des semences qu ils \ lent, complète utile-
ment les services de renseignements de l'école. Elle esl
appeléeà rendre, dans la région méridionale, les mêmes ser
vices que la station d'essais dé semences del'Institui agro-
nomique, dans le Xord.
Un avis fera connaître ultérieurement aux intéressés la
date de l'ouverture el les conditions de fonctionnemenl de
cette station.
Modification à la réglementation des Halles
centrales. L'article57 du règlement d'administration
publique du23 avril 1897, concernant les Halle- centrales,
\ ient il être ainsi modifié :
Art. 57. — I.e carreau forain des Halles est réserve aux
cultivateurs qui y amènent leurs produits pour les vendre
eux-mêmes et aux approvisionneurs vendant des denrées
dont ils sont propriétaires. Sont considérés comme appro-
visionneurs les marchands vendant, sur le carreau, des
produits qu'ils ont achetés en dehors 'le Paris et qui leur
sont expédiés directement aux Halles ou qu'ils y amènent
eux-mêmes. Les marchands qui contreviendraient aux
dispositions qui précèdent seront exclus du carreau par
décision du préfet .le police.
i cultivateurs ci approvisionneurs juatilient 'le l'ori-
gine des demees en produisant, à leur arrivée sur le i ai'
i eau, soit une déclaration d'introduction indiquant leur nom.
leur adresse, le nombre des voitures introduites et portant
l'empreinte du timbraàdate du poste d'octroi qui aura
l'entrée de leurs marchandises, soit une let-
tre de voiture ou un récépissé du chemin de f< i a leur
adre
Les cultivateurs établis dans Paris justifient de leur qua-
lité par un certificat délivré par le commissaire de police de
leur quartier et indiquant leur nom, leur adresse, et l'éten-
due 'le leur culture.
Congrès des Rosiéristes. — Le Congrès des Rosié-
ristes, qui s'est tenu à Lyon les ~' et 3 septembre, a été
ouvert par M. de Bouchaud, président de la Société fran-
çaise de- Rosiéristes qui, après avoir souhaité la bienvenue
aux rosiéristes français et étrangers, a fait l'élogedu comité
administratif. Puis, après la nomination, par acclamation,
de M. Viger, Ministre de l'Agriculture. Président de la
Société nationale d'horticulture de France, comme prési-
dent d'honneur, il a élé procédé à la formation du bureau
de la session dont M. hélix Sahut. de Montpellier, a été
nommé président.
< lui pris la parole pour discuter les diverses questions
mises à l'étude: MM. Viviand-Morel, Pernêt-Ducher,
Sahut, 1'. Lambert. Bernaix fils, etc.
Avant de se séparer, les vœux suivants ont été émis, sur
la proposition de M. Vigneron, pépiniériste à Olivet :
1° Qu'il soit fait, auprès des Compagnies de Chemin de
fer, des démarches pour que les congressistes obtiennent
des réductions pour se rendre au Congrès;
2° Que les mémoires envoyés pour le Congrès soient
autographiés et soumis à tous les membres de la Société
avant la session, de façon que la discussion puisse avoir
lieu en connaissance de cause.
La médaille décernée, chaque année, au rosiériste ayant
rendu le plus de services, a été ensuite votée à l'unanimité
à M. Xabunnand père, du Golfe Juan (Alpes-Maritimes);
puis le- congressistes se sont séparés après avoir pris ren-
dez-vous, pour 1899, au Congrès qui aura lieu dans une ville
de l'( tuest, que !'• ( '"in ite administratif n'a pas encore fixée.
Société française des Chrysanthémistes. — Les
dates de réunion du Comité floral de la Société française
des Chrysanthémistes sont fixées comme il suit, d'après la
circulaire que vient de nous adresser la Société : les ven-
dredi 7 ei l'iedi '..'(> courant, à »' heures I '2, à Lyon (Palais
du Commerce), le samedi ô novembre, à il heures, à
Troyes (Palais de l'Exposition), le lundi 21 novembre, à
2 heures 1 2, à Lyon (Palais du Commerce).
Le commerce des produits agricoles et horti-
coles enBavière. — D'une note publiée à ce sujet par la
Feuille d'Informations du Ministèrede l'Agriculture, nous
extrayons les renseignements suivants:
ci Le blé et le seigle importés dans le sud de la Bavière
|H"\ tennent surtout de IaKoumanie et des pays danubiens,
i i te importation a lieu par bateau jusqu'à Passau et Ra-
ti-bonne. Des quantités moins importantes provenant de la
Russie méridionale sont importées ma Triesteet Venise par
le lac de Constance jusqu'à- Lindau. L'importation de ce
réaies par Lindau s'est élevé à 1.800.000 marks en 1897.
« Les fruits forestiers, que l'on recueille en partie dans
le- forêts bavaroises, sont l'objet d'un commerce très actif.
Outre h- conserves, sous forme de compotes, on en lait
une sorte de vin assez recherché dans le pays où il se vend
1 il', le litre.
ii Le principal commerce des fruits à Munich, le marché
le plu- important d Allemagne pour les fruits, consiste
dans I a' haï el la vente des pommes d'Italie et du Tyrol,
ti-ins de ( 'oi'inlhe. des oranges et citrons provenant
d'Espagne d'Italie et surtout de Sicile.
« L'importation des fleurs et des plantes d'ornement du
midi delà France et de l'Italie a pris un grand dévelop-
penieni depuis quelque- années, maigri' les réclamations
de- liiiil ieiilteurs bavarois. »
Influence des températures extrêmes sur le
nanisme des plantes. — M. Gaston Bonnier a fait, a
1 Aea lémie des Sciences, dans une de ses dernières séances,
une communication- d'un grand intérêt. 11 a réussi, en
moins de deux mois, à provoquer les caractères alpins
chez '!'■- piaule- de plaine, maintenues au laboratoire de
LE JARDIN
291
biologie végétale i|.> Fontainebleau pendant la nuit dans une
étuve entourée de glace fondante, et exposées au soleil pen-
dant la journée.
Ces plantes, ainsi traitées, deviennent naines, nvec des
feuilles plus petites, plus épaisses, plus fermes, plus rap-
prochées et ont une floraison plus rapide.
Chose curieuse, les plantes de même espèce, mainte-
nues continuellement dans l'étuve à glace fondante, pré-
sentent un développement plus grand que les plantes qui ne
sont dans l'étuve froide que pendant la nuit et sont exposées
au soleil le jour. C'est donc bien l'alternance des tempéra-
tures extrêmes qui est la cause principale du nanisme des
plantes alpines.
En effet, ces conditions sont celles des plantes qui
vivent dans les endroits découverts aux hautes altitude-;.
car elles y sont exposées alternativement au froid des nuits
glaciales de ces hauteurs et à la chaleur brûlante du soleil
pendant la journée.
En somme, on avait étudié jusqu'à présent toutes les
causes qui produisent les caractères des plantes alpines,
excepté la principale, qui. comme le démontre M. Bon-
nier, se trouve être L'influence de la température.
La récolte des agrumes en Calabre. — La pro-
duction des agrumes (oranges, citrons, bergamotes) a été.
l'an dernier, d'un mauvais rapport pour les petits pro-
priétaires calabrais ; l'élévation dos prix a compensé poul-
ies grands propriétaires l'insuffisance de la récolte. Les
envois faits par voie de mer, en 1898, s'élèvent, d'après la
Fouille d'Informations du Ministère du l'Agriculture,
à 10.000 tonnes environ. Les caisses d'oranges, d'abord expé-
diées à Messine, y étaient ensuite chargées sur des vapeurs
;'i destination de l'Amérique, de Trieste et des mers du
Xord. Les cultivateurs calabrais essaient, encf moment, de
trouver des débouchés pour la vente des agrumes en Russie
et en Australie.
Pour empêcher les falsifications d'essences d'agrumes, le
gouvernement italien fit rechercher par des chimistes le
moyen de reconnaître la pureté des extraits d'agrumes et
la valeur attribuabie à la quantité d'acétate de linalile
qu'ils contenaient. Lue loi, destinée à protéger la fabrica-
tion des essences, a été publiée le 2 août 1897. Mais cette loi
vise les falsifications d'essences d'agrumes en général sans
faire de distinction entre les essences de citron, qui se ven-
dent 13 francs, et les essences de bergamote, qui atteignent
22 et 23 francs le kilogramme.
Exposition de Roses de Francfort-sur-Mein. -
Nous avons reçu, récemment, le catalogue officiel de
l'Exposition de Hoses qui vient d'avoir lieu à Franefôrt-
sur-Mein (Allemagne), de juin à septembre.
Ce catalogue est un véritable petit ouvrage, dans lequel
sont données, par des rosiéristes bien connus, de nombreux
détails sur la culture des Rosiers. Cet opuscule comprend,
en outre, la. classification des espèces du genre Rosa
d'après le professeur F. Crépin, directeur du Jardin botani-
que île Bruxelles, la liste de I60espècesel variétés botaniques
ilr Roses exposées dans les divers lots des concurrents, la liste
de près de 2.000 variétés horticoles existant dans ces mêmes
lots; enfin, un choix des plus belles variétés reçommanda-
bles. la liste des exposants, une liste d'ouvrages traitant du
Rosier et de sa culture. Des plans de l'exposition et- des
roseraies complètent ce catalogue bien compris.
Les fruits de Californie. — La Feuille d'Infor-
mations du Ministère de l'Agriculture nous donne les
intéressants renseignements suivant sur la culture fruitière
en Californie :
« La vallée de Sauta-Clara, irriguée au moyen de pompes
actionnées par des moulins à vent, est un immense verger
où l'on récolte surtout des prunes, des abricots et des pèches.
« Les Pruniers donnent, dans les terrains plats, des fruits
inférieurs à ceux récoltés sur les collines des environs de
Los ( iatos.
« Dans quelques districts producteurs d'abricots, les pre-
miers bourgeons des arbres ont souffert des gelées de prin-
temps. Les prix sont très élevés pour les abricots de con-
serve et les fruits séchés. Les agents des acheteurs de l'Est
pavent 10 dollars la tonne les abricots frais delà meilleure
qualité pour mettre en conserves.
«Le Pécher fleurissant plus tardivement que l'Abricotier,
les fleurs des variétés hâtives n'ont pas été atteintes par la
gelée. Les acheteurs offrent de 10 à 60 dollars pour les
pêches « Pavie ». et de 30 à in dollars pour des pêches
dont le noyau est adhérent à la chair.
« L'élévation des prix provient d'une légère diminution
dans la récolte, de débouchés nouveaux à l'étranger pour la
vente des fruits conservés au naturel, d'une réduction dans
les tarifs de transport appliqués par les compagnies aine
ricaines de chemins de fer, abaissement dû à la concur-
rence des compagnies. La compagnie du « Southern Pa-
cific » a diminué aussi les prix de fret ; ce qui permet aux
produits de Californie de venir concurrencer avantageuse-
ment, dans les ports de l'Atlantique, les produits similaires
importés auparavant de l'étranger. »
La Holzbibliothek. —Ainsi que l'indique son nom,
la Hoisbibliothek de Cassel, en Allemagne, est une biblio-
thèque composée entièrement, de livres en bois; c'est, nous
dit la Semaine Horticole, une collection d'ouvrages faits
avec des bois de différentes essences provenant du parc de
Wilhelmshohe. Il y en a ainsi près de ôtiO. in-folio, in-S"
ou in-12, et, au dos de chacun de ces livres singuliers, est
collé un écusson de maroquin rouge indiquant le nom de
l'arbre qui a servi à la confection du volume, la classe el
I pèce auxquelles cet arbre appartient suivant Linné.
La tranche supérieure du livre montre l'arbre dans sa
jeunesse avec la sève au milieu et les cercles concentriques
de croissance. La même disposition se répète pour la tranche
inférieure, seulement la section a été faite dans du vieux
bois. Les deux couvertures sont légèrement polies : on y a
gravé la densité. du bois, ses propriétés, enfin la descrip-
tion du sol qui lui convient le mieux.
A l'intérieur du livre, se trouve consignée l'histoire na-
I nielle complète de l'arbre avec de nombreux détails sur ses
organes de fructification et de reproduction.
L'auteur de cette collection unique au monde, qui ne
renferme pas moins de 120 genres. — 445 espèces d'arbres
différentes, — est un nommé Cari Schiedbach, mort au
commencement de ce siècle. Il lut longtemps bailli du do-
maine Wilhelmshohe, et ce fut pendant son séjour à Weis-
senstein qu'il forma la Holzbibliothek.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Budapest. — Du 9 au 16 octobre 1898. — Exposition
HONGROISE DE FRUITS, LÉGUMES ET FLEURS. Organisée, SOUS
le patronage du Ministère royal hongrois d'agriculture, par
l'Ungarische-Landes-Gartenbau-Verein. — Une section
internationale spéciale sera réservée aux exposants étran-
gers, mais seulement pour les machines destinées à utiliser
les fruits. Les demandes doivent être adressées au comité
de l'Exposition, au siège de l'Ungarische-Landes-Garten-
bau-Verein, IV. Itev. Kovonahere-czeguteza 16, à Budapest.
Amiens. — Du 12 an li novembre 1898. — Concours de
Chrysanthèmes, en pots ou coupés, organisé par la Société
d'horticulture de Picardie. — Adresser les demandes à M. le
Président delà Société, 60, rue Le Nôtre, à Amiens, avant
le 6 novembre 189S.
ERRATUM
Une erreur, qu'il importe de rectifier, s'est glissée dans
l'article de notre collaborateur, M. S. Mottet, Un nouvel
insecticide, paru dans le n° 276. Page?50, première colonne.
2S= ligne, c'est un litre d'eau chaude et non un demi-litre
qu'il faut lire.
292
LE JARDIN
Les Essences forestières aux États-Unis
Le Yearbook of the Department of Agriculture de Was-
hington pour 1897, entre autres travaux fort intéressants,
renferme un mémoire consacré à l'étude des essences fores-
rières des Etats-Unis. Dans le grand nombre d'arbres
susceptibles de fournir des produits à l'industrie, une cen-
taine ont été choisis et réunis dans une liste méthodique
où se trouvent indiqués le nom de l'espèce et ses dimensions
maximum en hauteureten diamètre, la distribution géograr
phique, les caractères distinctifs et les usages auxquels le
bois peut se prêter, le sol et le climat nécessaires et enfin les
particularités propres à la végétation.
La plupart de ces arbres ont été introduits en Europe el
se rencontrent dans les cultures ; aussi croyons-nous que le
travail du Yearbook ne manquera pas de présenter quelque
intérêt pour Ions ceux que la denclrologie no laisse pas
indifférents. Sur les cent espèces forestières choisies, trente
neuf appartienne^ aux Conifères, la plupart d'entre elles
portent un nom populaire et servent à caractériser une
région botanique. Au premier rang, brille le Pinus Strobus
L., le plus important des arbres verts des Etats-Unis, tant
au point de vue de sou abondance que de la valeur du bois des
sujets âgés. A côté du Pin blanc, prennent place: le Pin rouge
(Pinus resinosa); le Pitchepin ou Pinûs rigida ; le Pin
a longues feuilles ou Pinus palustris Miller; les Pinus Tœda
et P. ponderosa Dougl., dont le tronc dépasse deux cents
pieds; le Pinus Lambertiana Dougl. ou Pin à sucre, etc.
A côté des Pins, viennent les Epicéa ou Picea, avec le
Picea canadensis Mill.; les Sapins ou Abies, tels que: A.
nobilis. A. concolor, A. balsamea. Les Bastard Spruces
comprennent toutes les Conifères qui ne rentrent dansaucun
îles trois genres cités plus haut. Ce sont : les Taxodium, les
Mélèzes, les Genévriers, les Thuyas, les Séquoias et Wel-
lingtônias et le Libocedrus decurrens. Il est inutile d'in-
sister sur la puissance de végétation des Séquoias et des
Wellingtonias dont certains spécimens peuvent atteindre
350 pieds sur 35 de diamètre.
Parmi les arbres à feuilles caduques, les Chênes tien-
nent un rang distingué, entre autres les Quercus alltà,
Q. macrocarpa, Q. rubra, Q. eelutin'a, etc. Le g; pe des
espèces à feuillage persistant fournit les Quercus i irgi-
niana, Q. chrysolepis, Q. densiflora ou Tan Bar/. <)ul,.
usité pour son éeorce dans la corroierle, ainsi que le Q. l'ri
nos. II ne faut pas oublier non plus les Fagus ou Hêtres, le
Castanea dentata et la série si intéressante îles Noyers.
Aux Noyers proprement dits, tels que Juglans cinerea el
J. nigra, il faut joindre les Hickory ou Carya, dont une ès-
pèee.'le Carya alla, est abondamment répandue dans tout
le sud des Etats-1 "nis.
Le Liquidambar et leRobinia pseudo-Acacia croissent,
l'un dans le bassin du Mississipi où il atteint son complet
développement, l'autre dans les montagnes du sud de
l'Alléghany où il parait localisé. Mais fa culture l'a ré-
pandu dans la plupart des autres régions. En dehors du
Robinier, la famille des Légumineuses ne fournil comme
apport vraiment important que leGleditschia triacanthos,
dont la croissance également rapide et la longue durée du
bois au contact du sol ont vulgarisé remploi pour de nom-
breux usages. Le Micocoulier, sous la formedu Crins occi-
dentalis et le Mûrier rouge peuplent les forêts du bassin de
l'Ohio et de celui du Mississipi où tous deux acquièrent de
belles dimensions.
Les Magnoliacées el les Bignoniaeées sonl également
représentées par les Magnolia fœtida el M. acuminata, le
Tulipier, dont le bois commence à être utilisé dans la fabri-
cation des boites à cigares et les Catalpa, lies deux Rigpo-
niacées, dont l'une le Catalpa speciosa Warderest un arbre
du plus haut mérite au point de vue ornemental, le bois esl
cei bterché pour sa longue conservation dans les lieux
humides et même dans la terre. Les Frênes el les Erables
forment un groupe bien défini se prêtant à de nombreux
usages. Les Fruxinus sont recherchés pour l'élasticité de
leur buis aux Etats-Unis, comme notre Frêne commun
l'est pu Europe. I (es Érables, le meilleur esl l'Acer Saccha-
rum Mardi, de la région des Grands Lacs : c'est, avec l'Acer
saccharinum L., du bassin inférieur de l'Ohio, un des
Erables à sucre. < in emploie encore ['Acer rtibrufn, l'Acer
macrophyllum et le Négundo qui parait être de qualité
intérieure.
Les Ormes et les Bouleaux sont également l'objet d'une
grande exploitation, aussi bien que les Tilleuls, le Platane
et les Peupliers. La fabrication des Imites à cigares utilise
une grande quantité de bois de Platanus oacidentalis, qui
croît surtout dans l'est du Mississipi et de ses affluents.
Maigri' cela, ce n'est qu'un arbre d'importance secondaire
dans l'industrie forestière.
Commeen Europe, les Populus fournissent uni' partie des
bois blancs que réclament l'industrie et la préparation de la
pâte à papier. Lesquatre Peupliers qui croissent aux Etats-
Unis et qui sont l'objel de eultures, n'ont, à l'exception
d'une seule espèce, que forl peu d'importance dans nos
plantations européennes. Le Populus tremuloides Michaud
rappelle notre Tremble, mais avec le feuillage glauque à la
lace inférieure; c'est le Aspen des Américains. Dans la
région dn Pacifique, il pousse jusqu'à dix mille mètres
d'altitude. Le Populus grandidentata Mich. ou Peuplier
blanc appartient au même groupe, mais ses feuiiles sont
plus larges, profondément dentées. Le Baumier ou Populus
balsamifera L. est moins recherché, quoique la qualité de
son bois ne soit en rien inférieure à celle des autres espèces.
Ces trois arbres ne sont chez nous que des essences il orne-
ment. Il n'en esl pasde même du Populus deltoïdes Mardi.
mi Peuplier du Canada qui. sous ses différentes formes, esl
planté à peu près partout. Nous le désignons sous le nom
de /'. deltoïdes que lui ont donné les botanistes améri-
cains qui lui réunissent, à litre de synonymes, les P. cana-
densis, P. cirginiana et P. angulata, c'est-à-dire ce que
nous distinguons habituellement s,,usl.>s aornsdePeu^/ter
du Canada, Peuplier tir Virginieet, improprement, sous
celui de Peuplier Suisse.
P. HARIOT.
PRIMULA CAPITATA Hook
Le véritable Primula capilata île Hooker, celui qui est
représenté dans la T. 1550 du Botanical Magasine, n'est
point celui qu'on cultive généralement sous ce nom et qui
n esl qu'un simple P. cachemiriana, quand ce n'est pas le
\ ulgaire P. deûticulata.
Le /'. capitata est une plante délicate dans ses formes el
son aspect; il appartient à l'aristocratie du monde des
Primevères et ne se rencontre que dans de rares collections.
Ses feuilles sont étroites et oblongues, très finement den-
tées, réticulées et nervées, d'un vert jaunâtre et réunies en
rosette; elles sont, à leur fan' inférieure, saupoudrées de
poussière blanche; la hampe florale est longue (t)'"10 à
0m40) ei entièrement recouverte de poudre d'argent; ses
fleurs, de grandeur moyenne, ont leur tube beaucoup plus
long que le calice dont les dents sont aiguës; la corolle esl
en forme d'entonnoir, peu ouverte et d'un bleu très foncé,
d'un bleu de Prusse violacé, en dedans. Ce bleu est telle-
ment intense et si beau que chacun, en voyanl cette belle
plante, s'arrête surpris en l'aie de la beauté de ces teintes.
Les fleurs sont réunies en un capitule serré el sont très
nombreuses; elles se succèdent sur la tige pendant près de
deux mois et, comme il nai i, plusieurs hampes sur chaque
piaule, on peut considérer l'espèce comme très florifère.
Culture siliceuse: terre de bruyère ou de tourbe, ou bien
encore sphagnum, dans une terrine percée de nombreux
trous. C'est ce dernier système que nous employons ici, et
nous nous en trouvons bien. La plante aime la fraîcheur
ei le mi-soleil, mais elle crainl l'humidité. En hiver, bien
qu'elle provienne des /unes glacées de l'Himalaya i 1.000 à
5.000 mètres), il lui faut une légère couverture de feuilles
ou de mousse.
11. COUPEYON.
LE JAHDIX
2 9 3
CHRONIQUE FLORALE
La fête florale nautique d'Arcachon. — Fleurs
de noces d'or et d'argent. — La Cascade de
l'Opéra à Port-Louis. — Les arbres fleuris au
seizième siècle. — Plusde fleurs aux funérailles
à Bruxelles ! — Les Tigridia dans les cor-
beilles de table - Divers.
11 septembre. — Des stations balnéaires à la mode, nous
parviennenl de joyeux échos des fêtes des fleurs. Après les
joules florales de Cauterets, d'Aix-les-Bains, de Luc]
de Cognac, après la fête des fleurs des automobiles à Paris.
voici la tête florale nautique d'Arcachon !
Une bataille des fleurs sur l'eau, voilà qui m esl apure-
ment pas banal ; c'est à la l'ois un spectacle tout à fa il char-
mant, original ci inédit ; cette réjouissance est une innova-
tion, en France tout au moins, car, en Allemagne, les
fêtes florales nautiques sont assez nombreuses.
Ce projetile combat naval d'un nouveau genre, où les Heurs
ser\ aient de projectiles, était certainement risqué, lani l'on
dédaigne ce qui est nouveau ; il acte cependant couronné
de succès.
C'est le maire d'Arcachon, M. VeyrierMontagnèrès, qui
eut l'idée de transporter, sur l'eau, dans le cadre magni-
fique du bassin, la bataille des fleurs de l'avenue
Nelly Dégarnie.
Les tribunes avaient une longueur i
de cinq cents mètres, et étaient
établies sur un plancher
reposant sur des bacs.
( "était en lace qu'é-
voluaient les yachts,
barques et autres em-
barcations aux gracieu
ses silhouettes, tout
ornés et enguirlandés de
fleurs et montés par un
essaim de dames en
toilettes claires, déli-
cieusement fleu-
ries, avec leurs
ombrelles eons-
tellées 'le fleurs,
et des corbeilles
pleines de petits
bouquets.
A trois heures, la
fêtecommença et les em-
barcations s'avancèrent
dans un ordre parfait,
toutes admirablement décorées
sous les guirlandes de fleurs ;
Fig. 125. -- Bateau fleuri à
(D'après une photogra
les cordages disparaissant
'une d'elles, en forme de
cygne, toute pomponée de fleurs blanches, traînait une gon-
dole. Unpeuplus tard, la bataille commença: îles tribunes
et des barques partirent des fusées de fleurs jusqu'à complet
épuisement de celles-ci. Aussi, m'écrit-on, ce fut merveille
de voir le bassin endormi ainsi transformé en parterre, avec
ses eaux clapotantes, d'un vert adouci, diaprées d'un tapis
de pétales d'Oeillets, de Tubéreuses, de Reines-Marguerites,
il" Dahlias, de Jasmins blancs, de Roses, de Phlox, etc.
Grâce au succès de cette tentative, à son originalité et à
son attrait, la cause des joules florales sur l'eau est assuré-
ment gagnée.
S'il est joli de voir la mariée et les demoiselles d'hon-
neur parées de fleurs, la voiture de la mariée toute fleurie
lors de la cérémonie nuptiale, il n'est pas moins charmant
de voir les fleurs associées aux fêtes qui couronneril les
nombreuses années de mariage: noces d'argent, noces d'oref
noies de diamant.
C'est ainsi que, dernièrement, au château de la Rousse
lières, près de Bordeaux. M. et Mme Delalandes, qui célé-
braient leurs noces d'or, ont été bien heureux de se voir com-
f1) Le Jardin 1898, n- 278, pages 2S1 et 282, fig. 122.
blés de maints présents fleuris. Parmi ces bouquets, ces
■iiies ci ces corbeilles, un panier fuf surtout remarqué,
bondé qu'il étail d Hortensias entremêlés de rubans portant
les noms des jeunes filles qui l'offraient, et laissant échapper
cinquante épis d'or rappelant cinquante années d'union.
Ainsi donc, lors île la cérémonie nuptiale, il faut des
fleurs d'une blancheur immaculée; aux noces d'argent, des
fleurs blanches et de diverses couleurs, parsemées de fleurs ou
l'épis argentés, dans le genre de la composition décrite el
figurée dernièrement ici (1); lors de la célébration des
nés dur. des fleurs également variées, diaprées de fleurs
.ni d'épisdorés. Enfin, pour les noces de diamant, ce sont
des bouquets piqués de fleurs et d'épis dorés constellés de
brillants qu'il i vient d'offrir.
Qui aurait cm que la cas. -ad" de L'Opéra aurait servi de
modèle à Port-Louis, lors de la, dernière fête fançaise
ijiii a été particulièrement brillante. Il a été en effet établi,,
devant le péristyle du théâtre une très jolie cascade jail-
lissant au milieu d'une profusion de fleurs
et de feuillages, parmi les scintillement^
de la lumière électrique, ce qui constituait
un décor admirable, ajouté' à la profu-
sion de fleurs qui ornaient la scène. C'est
ce que nous apprend le journal de Saint-
Maurice
Voici bientôt deux ans. l'Em-
pereur ci l'Impératrice de Russie
étaient les hôtes, de la France;
Paris, avec ses décorations, offrait
alors un magnifique spectacle.
i in s'extasiait devant lafloraison
anormale— et, disons-le, d'assez
\ ais goût, -- des Mar-
ronniers des Cliamps-
^ Ëlj sées, car, pour beau
JSs coup, c'était un
tour de force di-
gne seulement de
notre siècle. Pen-
se/ donc, les M;i-
ron niers dispa-
ra issant sous des
fleurs, en papier,
de l 'amenas e|
de Cerisiers, et...
en octobre en-
■hon. core!
Mais voici que
M. Morin (2) nous apprend — décidément, rien n'est nou-
veau sous le soleil! — que, parmi les préparatifs faits pour
recevoir Louis XI. qui devait traverser Troyes en 1500,
figurait même, près de la maison des Croisettes, un arbre
factice garni de fleurs en papier verni montées sur fil de
1er ». Vous doutiez-vous, Parisiens sceptiques, que, quatre
siècles plus lui. les Champenois avaient devancé le fabricant
de fleurs artificielles qui se chargea., pour les fêtes franco-
russes, de fleurir les Marronniers défeuillés des Champs-
Elysées '.'
* *
Curieuse antithèse : tandis qu'à Vienne on a tenu a
jeter des fleurs à profusion, voilà qu'à Bruxelles on ne veut
plus en voir dans les cortèges funéraires. Qu'ont d fait
ces fleurs pour qu'on veuille les proscrire des funérailles '.M'ai
j signalé' ici même (3) la campagne, menée, dans ce même
but. dans le nord de la Franco, campagne contre laquelle les
sociétés horticoles decette région ont éloquemmenf combattu.
C'est maintenant en Belgique,et à Bruxelles surtout, que
le clergé veut en proscrire remploi! Pourquoi? Tout sim-
plement parce qu'il croit voir là un retour aux coutumes
païennes...
Le Petit Bleu de Bruxelles, du 21 septembre, consacre a
vi Lu renne végétal dans les cérémonies troyennes d'autrefois,
Troyes 1898,
(3) Le Jardin 1893, n'267, page 101.
la fête nautique d'Arca
de M. Renaudeau),
LE JARDIN
cette question un article que je résumerai : C'est de Paris,
« la ville du monde où la piété pour les morts est observée
le plus scrupuleusement ». qu'esf venue cette coutume de
fleurir pour le suprême voyage la bière du défunt et il y a
vingt ans cela eût bien étonné les Bruxellois. « J'avouerai
l'espèce de répugnance que provoque en moi la vue de ces
corbillards se dirigeant vers la fosse dans une telle splen-
deurde couronnes épanouies, de gerbes enrubannées, cachant
tout ce que ces sombres voitures devraient évoquer d'austère
qu'aucune idée douloureuse ne saurait venir d'eux à
nous »!...
« Pourtant, si. seuls, les proches et les très intimes
.unis participaient à ce genre d'offrandes, on aurait pour le
sentiment qui les inspire beaucoup plus d'indulgence. Si le
défunt appartient à quelque administration, etc., la moisson
fleurie sera plus abondante, bien que les trois quarts des
gens qui y auront contribué ne connaissaient guère celui
dont le décès les entraîne à cette dépense. »
Comment, on ose alléguer que beaucoup de personnes qui
envoient ces fleurs ne connaissent même pas personnellement
celui à la mémoire de qui elles les offrent! Soit, si l'on veut.
Mais la couronne offerte en collectivité est un hommage
discret et anonyme. Ces couronnes, ces bouquets, ces fleurs,
que beaucoup de personnes portèrent, lors des funérailles
des victimes de l'affreuse catastrophe du Bazar de la
Charité, nesont-ils pas des hommages touchants".'
Le clergé belge estime que l'achat de ces (leurs est une
grosse dépense pour les gens peu fortunés. A cela, on peut
répondre que les frais d'un service funéraire sont souvent
plus lourds à supporter que l'achat de quelques couronnes
et bouquets confectionnés par une classe intéressante aussi.
D'ailleurs les fleurs, par leur courte existence, ne person-
nifient-elles pas aussi la brièveté de la vie, elles qui liassent
ici-bas comme 'une grâce frêle et fugitive, née le matin,
disparue le soir!
*
* *
Tirer parti des fleurs de Tigridia, fleurs éphémères par
excellence, y pensez-vous! Ces fleurs sont, évidemment, de
toute beauté et richement colorées, mais, épanouies le matin
elles s'évanouissent l'après-midi pour ne plus jamais s'ou-
vrir. Eh bien! malgré cela, on peut les utiliser de la plus
heureuse façon, ce qui est assez ignoré. Beaucoup de per-
sonnes aiment la variété dans les décorations florale- de
leurs appartements et veulent que la garniture rie table
pour le déjeuner soit différente de celle du dîner. C'est le
cas qui se présente au château de Beauregard. Aussi,
M. Welker profite-il de toutes les fleurs qu'il cultive pour
pouvoir varier ses compositions. II fut ainsi amené à com-
poser une corbeille de table avec des fleurs de Tigridia et
l'effet fut si merveilleux qu'il continua à les employer, de
temps à autre, en les mélangeant de fines verdures laisant
mieux ressortir leurs brillants et riches coloris et leur dé-
licatesse. Elles se maintiennent parfaitement fraîches assez
longtemps et trouvent dans cet arrangement une excellente
utilisation. Je ne les recommanderai certes pas aux fleu-
ristes, qui n'emploient que des fleurs d'une certaine durée,
mais aux jardiniers qui peuvent en mettre en œuvre un
plus grand nombre.
*
Chateaubriand a été fêté en août dernier. Un nombreux
cortège s'est rendu â la tombe solitaire du grand homme, en
suivant le même parcours qu'en 1818, à^travers les mes.
les grèves et les rochers malouins. De magnifiques couronnes
ont couvert de fleurs la pierre tumulaire de granit perchée
sur le roc, au-dessus des vagues; on a bien remarqué une
couronne de Chêne et surtout une simple et rustique, mais
bien poétique, couronne de Bruyères roses remise par les
poètes bretons île l'Hermine.
ALBERT MAUMEMv
La Liindenia. — Iconographie des Orchidées, par
L. Linden
Dans les 1" et 2e livraisons du 4° volume de la 2* série de
cet ouvrage sont publiées de magnifiques planches en cou-
leurs des variétés et hybrides suivants : Lsslia. prsestans
var. ca.nd.ida, L. praistans var. nobilis, L. pumila var.
hilis, Odontoglossum X Vigerianum, .Cypripediuxn X
Xiobe,Odontoglossurn Pescatorei var. Roi Léopold. etc.
Hibiscus syriaeus
et ses variétés.
'L'Hibiscus syriaeus L. {Althéa frutex Hovt.), vulgaire-
ment Althéa tle Syrie ou Ketmie des jardins, est un ar-
buste pouvant atteindre 2 mètres de hauteur, formant une
touffe régulière, arrondie ou conique, remarquable par son
abondante floraison en août et septembre.
Le type esta fleurs violet pourpré, mais il a produit un
grand nombre de variétés à fleurs simples, doubles ou pleines,
aux coloris les plus variés.
Les Hibiscus conviennent surtout pour isoler, mais on
peut aussi les employer dans les massifs ou en former de
petits groupes.
Ils demandent un endroit bien exposé au soleil et un sol
meuble sans être cependant trop léger : un terrain a'rgilo-
siliceux semble leur convenir particulièrement.
Vu l'époque de leur floraison. — on sait qu'à part les
Ccnnoihus, Hedysarum, Hydrangea, Indigofera, il y a bien
peu d'arbustes cl d'arbrisseaux ligneux en fleurs à ce mo-
ment,— les Althéas méritentune place dans tous les jardins.
Ces jolis arbustes souffrent quelquefois des grands froids
pendant leur jeunesse et il est alors bon de les abriter; mais,
dès qu'ils ont un certain âge. ils deviennent très rustiques.
L' Althéa ne demande pas à être taillé : il faut donc,
autant que possible, éviter de le faire, car la taille pro-
voque le développement de rameaux vigoureux qui, ne
s'aoûtant pas toujours d'une manière suffisante, sont très
sensibles aux grands froids. Cet arbustre prend, du reste,
une forme irréprochable sans qu'il soit nécessaire d'avoir
recours au sécateur.
Disons, cependant, que la taille ne nuirait nullement à la
floraison, elle la retarderait seulement un peu — car l' Al-
théa porte ses fleurs sur les jeunes rameaux. Les nombreuses
variétés cultivées sont d'époques de floraisons très variées :
précoces, moyennes ou tardives.
Pour le climat du nord de la France, il faut, autant que
possible, éviter d'employer les tonnes à floraison tardive,
qui n'épanouissent pas toujours convenablement leurs
fleurs, surtout durant les étés pluvieux. Dans ces contrées,
il faut se borner à celles à floraison précoce et moyenne,
parmi lesquelles tous les coloris se trouvent représentés.
Voici, du reste, un choix restreint des meilleures variétés,
convenant particulièrement pour notre climat :
Hibiscus syriaeus alba luteola plena. — Fleur pleine,
blanc crème; onglets des pétales rouge pourpre. Bouton jau-
nâtre. Floraison précoce.
H. s. Amarante. — Fleur presque pleine, rouge violacé;
onglets des pétales rouge pourpre. Floraison assez précoce.
H. s. bicolor hybnda. — Fleur pleine, blanc légère-
ment teinté de rose lilacé très tendre; onglets des pétales
rougi.' foncé ou carmin. Floraison moyenne.
//. .?. bleu fonce double. — Fleur presque pleine, lilas
bleuâtre passant au bleu ardoisé; onglets des pétales rouge
pourpre. Floraison moyenne.
H. s. cœlestis. — Fleur simple, d'un beau bleu de ciel
avec reflets lilas ; onglets des pétales fortement maculés de
pourpre noirâtre. Floraison précoce, abondante.
H. s. cœrulescens. — Fleur demi-pleine, violet clair
bleuâtre, passant au bleu ardoisé; onglets des pétales
long.' pourpre. Floraison précoce, très abondante.
H. s. Comte de Flandre. — Fleur pleine, rouge carminé ;
onglets îles pétales rouge foncé. Floraison moyenne.
//. .s\ Comte de Hainaut. — Fleur presque pleine ou
pleine, carné tendre; onglets des pétales rouge carmin,
floraison moyenne ou assez tardive.
H. s. Duc de Brabant. -- Fleur très pleine, aplatie,
rouge lilacé, centre plus clair; onglets des pétales rouge
foncé. Floraison moyenne ou assez tardive.
//. s. flore nlbo pleno. — Fleur pleine, blanc pur. Flo-
raison moyenne ou assez tardive.
La variété mise au commerce il va quelques années
sous le nom de Jeanne d'Are est absolument identique
à la précédente.
//. s. flore rurneo. — Fleur simple, blanc carné nuancé
LE JAHIHX
■?'.);
de rose ou carnée; onglets des pétales pourpre foncé. Florai-
son précoce, très abondante.
//. .s-, flore carneo pleno. — Fleur pleine, carné tendre,
nuancé et panaché de rose violacé; onglets des pétales
carmin. Floraison précoce et très abondante.
H. s. flore cocctneo pleno. — Fleur pleine, d'un beau
rouge; onglets des pétales rouge foncé. Floraison moyenne.
H. s. flore purpureo pleno foiiis argenteo marginatis.
— Feuilles largement bordées de blanc ne brûlant pas au
soleil. Fleurs très pleines, pourpres, s'ouvrant difficilement.
Plus intéressant par son beau feuillage que par ses fleurs.
H. s. flore roseo stricto simplex. — Fleur simple, rose
strié déplus foncé; onglets des pétales pourpre foncé. Florai
son hâtive et très abondante.
H. s. flore violaceo pleno. — Fleur pleine, violet rou-
geâtre; onglets des pétales pourpre noirâtre. Floraison
moyenne ou assez tardive.
H.s. Lady Stanley. - Fleur presque pleine on pleine,
carné tendre lavé. de rose lilacé ; onglets des pétales rouge
foncé. Floraison moyenne ou assez tardive.
Cette variété ressemble beaucoup à celle dite « < 'ointe de
Ilainaut ».
H. s. Leopoldii flore pleno. — Fleur pleine d'un beau
rose carné tendre, nuancé de rose plus foncé; onglets des
pétales rouge carmin. Floraison moyenne. Feuillage dé-
coupé, très joli.
H. s. pceonijlora plana. — Fleur pleine, rose amarante
passant au violet pâle; onglets des pétales rouge pourpre.
Floraison hâtive et très abondante.
H. s. pompon pourpre. — Fleur pleine, rose vineux
marbré plus foncé; onglets pourpres. Floraison moyenne.
H. s. punicea plena. — Fleur presque pleine, rouge car-
miné; onglets rouge foncé. Floraison hâtive.
H. s. rdnunculipZora alba plena. — Fleur pleine, bien
faite, d'un beau blanc; onglets rouge carmin. Floraison
moyenne.
H. s. souvenir de Charles Breton.— Fleur demi-pleine,
violet rougeâtre; onglets des pétales ronge brun. Floraison
moyenne.
H. s . Iota alba. — Fleurs grandes simples, blanc pur.
très jolies. Floraison moyenne.
E. JOUIN
{Pépinières Simon-Louis frères.)
Floraison du Phormium tenax à Paris
La floraison de cette belle plante néo-zélandaise n'est
pas rare dans nos départements méridionaux, mais, sous le
climat de Paris, c'est un fait qui mérite d'être signalé.
Le Phormium tenax est, chacun le sait, une plante de
serre froide ou d'orangerie sous le climat moyen de l'Europe,
et il n'est, par suite, livré à la pleine terre que l'été. Ainsi
traité, la floraison n'est guère possible, sinon impossible.
C'est la deuxième l'ois que j'ai l'occasion de voir cette
belle Liliacéeen fleurs â Paris, mais, bien entendu, sur .les
sujets cultivés en pleine terre.
Le 5 juillet dernier, en visitant les pépinières de la ville
de Paris, situées dans le bois de Boulogne, mon attention
fut attirée par deux hampes florales, qui dépassaient de
beaucoup un entourage composé de montants en bois et
feuilles sèches. Je fis immédiatement enlever cet entourage,
d'ailleurs inutile en cette saison, et je me trouvai en
face d'une énorme touffe de Lin de la Nouvelle-Zélande
(Phormium tenax), de la variété panachée, tou lie composée
de six pieds. Sur ces six sujets, deux seulement étaient en
fleurs. Je pris une photographie du groupe et je relevai les
dimensions de ses principales parties.
La longueur des feuilles était de 2™60 à 2™80, et les deux
hampes avaient l'une 3m00 et l'autre :i'"10, terminées en pa-
nicules lâches. Fleurs longues de irol â û™05, colorées en
jaune d'ocre sur les sépales, et en jaune citron sur les
pétales, plus longs mais plus étroits, étalés à leur extrémité.
l'es fleursétaient déjà épanouies depuis quelques semaines
•m leur maximum de durée paraissait bien près d'être
atteint .
Les plantes, dont il s'agit, ont été mises en pleine terré il
y a trois ans, elles sont placées dans ïndroil abrité par
les ( '< m itères et d'autres grands arbres de diverses espèces,
sans compter 1 abri donl je parle plus ha m ; dans ces condi-
tions, l'hivernage a lieu <.'ins in vénient pour la santé de
ces \ égétaux.
Le Phormium tenu j est très ornemental par ses grandes
et belles feuilles en ruban, gracieusement ployées ; il est
surtout propre à 1 ornement des pelouses, placé en a\ ant des
massifs d'arbres el d'arbustes, ou par petits groupes non
loin des allées, à la décoration des piècesd'eau e( des berges
Fig. 126. — Phormium tenax ru fleurs.
(D'après une photographie communiquée pai M. J. Luquct.)
de rivières, ainsi qu'à la garniture des jardinières et \as<---
d'appartements on de balcons. Il esl très résistant et, bien
qu'affectionnant les terres légères el numides et une exposi-
tion demi-ombragée, il végète pour ainsi dire dans n'im-
porte quel soi .m à loin, ^ les expositions.
Son introduction en Europedate de 1788. Il se multiplie:'
facilement au moyen de ses rejetons, dont ou détermine la
reprise, lorsqu'ils n'ont pas de racines, en enfonçant dans
nie couche tiède les pots dans lesquels on les a plan.tés.
Les feuilles du Phormium tenax fournissent, parait-il,
parle rouissage, une filasse soyeuse très fine; elles ren-
ferment aussi, dit-on, une matière analogue à la gomme
arabique ; de plus, les rhizomes contiendraient une subs-
tance nutritive, mêlée à \\n principe amer.
,1. 1.1 :Ql ET.
Dictionnaire «l'horticulture, par D. Bois. — 32* livraison.
Nous venons de recevoir la 32° livraison de ce Diction-
naire ; elle comprend les mots se rettachant à l'horticul-
ture, de Poisons à Punaises : nous y avons remarqué
d'intéressants articles, notamment sur ies Polygala. Poly-
gonum, Poli/podium. lJomme de terre. Pommier, Pompes.
Populus, Pôtentilla, Pois. Primula, Protea, Prunier. Pru-
nus, Pleris, Pterocarya, Pucerons, etc.
296
LE JARDIN
Les Œillets à grandes fleurs
Toujours du nouveau, me direz-vous cher lecteur, eh bien
non, ce que je vous présente est très vieux.
La planche en couleurs ci-contre représente quelques va-
riétés d'Œillets prises au hasard dans une collection qui se
compose d'une soixantaine de variétés bien distinctes les
unes des autres comme coloris. Ces fleurs sont parfaites de
forme et atteignent de 0m,10 à 0m,12 de diamètre.
Les Œillets dont il s'agit viennent de Bohème où ils ont
été introduits, il y a un siècle, delà manière suivante :
Pendant les guerres du premier Empire, il s'est trouvé,
parmi les prisonniers faits à Austerlitz (donl le nom exact
est Slavkov), un médecin-major autrichien ou plutôt bo-
hème, grand admirateur de fleurs, qui passa son temps de
captivité à Lyon. Aux environs de cette ville d'histoire ne
nous dit pas l'endroit), ce médecin-major remarqua des
Œillets qui attirèrent son attention, en raison de leur beauté
et de la grandeur de leurs fleurs. Aussi, avant de quitter la
France, fit-il une provision de graines de ces Œillets qu'il
sema en arrivant dans son pays natal. Le résultat qu'il
obtint fut déjà beau, mais il ne s'arrêta pas là, continua
avec une persévérance infatigable, à faire des semis et pro-
pagea cette admirable plante, de sorte que, aujourd'hui,
tout le monde, dans ce pays, cultive ces beaux Gullets.
Les ayant réintroduits de nouveau en France, j'espère
pouvoir présenter à nos amateurs de nouveaux gains qui
auront le mérite d'avoir été obtenus dans leur pays d'origine.
La culture en est des plus simples; néanmoins, si l'on
veut en obtenir de bons résultats, ces plantes demandent des
soins très minutieux.
Je conseille, pour la multiplication, d'avoir recours au
marcottage. On obtient de suite, de cette façon, des plantes
robustes qu'on empote d'abord en godets, puis qu'on rem-
pote plus grandement aussitôt qu'elles sont enracinées.
Pour avoir des fleurs pendant toute l'année, on pratique
le pincement des tiges en ne conservant, sur chacune d'elles,
qu'une fleur terminale par tige. Le tuteurage des jeunes
pousses qui doivent fleurir est indispensable dès qu'elles
s'allongent. Les pots doivent être tenus très propres. Comme
terre, j'emploie un mélange de 2'5de terreau de gazon, 2/5
de terreau de feuilles, 1/10 de bouse de vache et 1/10 de
sable, le tout bien passé au tamis. Il faut avoir soin de
bien drainer les pots, de ne pas trop enterrer le collet et de
tenir ensuite les plantes toujours un peu humides.
Pendant l'été, deux ou trois légers bassinages par jonr
sont nécessaires; pendant l'hiver, un seul suffit, donné
pendant les journées ensoleillées. L'eau de pluie doit être
employée exclusivement pour le seringage.
La serre dans laquelle on cultive les Œillets pour la flo-
raison hivernale doit être bien aérée et très peu ombrée:
l'endroit où ils passent l'été doit être disposé en plein soleil.
La pleine terre convient également, pour les boutures
faites au printemps en vue d'obtenir de fortes plantes de-
vant fleurir en hiver.
Dans la culture en plein air, il faut, pour obtenir une
belle et durable floraison, garantir contre les rayons de so-
leil, ainsi que contre la pluie, les fleurs fraîchement épa-
nouies. L'arrosage et les bassinages sont donnés de la même
manière que dans la culture en pots. Je ne suis pas parti-
tisan des engrais, mais on peut cependant se servir de
quelques-uns avec une extrême prudence. En tous cas. une
terre substantielle est indispensable.
L'Œillet est une plante d'avenir, parce qu'on peut en
avoir en fleurs toute l'année, ce qui plaide en sa faveur. De
plus, à côté des soins méticuleux qu'exige sa culture, il ré-
compense largement celui qui ne lui a pas ménagères peines.
Dans plusieurs pays, il existe déjà des Sociétés d'ama-
teurs d'Œillet et je puis prédire qu'il en sera bientôt de
même chez nous, pour encourager et pour propager cette
belle Heur aux coloris si vifs et au parfum si suave.
Je constate avec plaisir les progrès accomplis depuis
quelques années ; l'époque est proche où la vogue de
l'Oeillet à grandes fleurs viendra tenir compagnie à celle
du Chrvsanthème.
C. BÉRANEK
LE MUGUET
J'ai reçu plusieurs lettres au sujet de l'étude que j'ai pu-
bliée dans les deux précédents numéros du Jardin (I) con-
cernant la culture forcée et retardée du Muguet. En remer-
ciant mes correspondants des quelques mots aimables
qu ils m'adressent à ce sujet, je vais répondre à leurs dif-
férentes questions.
Culture en bâche. — Certainement, les griffes de
Muguet peuvent être disposées et forcées directement sur la
bâche de la serre lorsque, bien entendu, un écoulement
quotidien assuré permet de taire cette culture sur une grande
échelle. Dans ce cas. la bâche doit être recouverte de coffres
à châssis qui contiennent une épaisseur de 0"12 à 0°15 de
sable ou d'autres matériaux, dans lesquels les griffes sont
plantées à environ quatre centimètres en tous sens, comme
si on taisait cette plantation dans de petites caisses, en re-
couvrant le tout de mousse.
J'ajouterai, de suite, que je ne trouve aucun avantage à
cette plantation en pleine bâche et, de l'avis de la majorité
des cultivateurs, qui est aussi le mien, cette plantation a
l'inconvénient de devoir être faite au moment même du for-
çage et de ne pas permettre, si on est pressé, lors de l'épa-
nouissement îles fleurs, de porter les Muguets dans une serre
plus froide. Car, avec les plantations des griffes dans de
petites caisses ou en bottillons, on a la faculté d'effectuer
cette plantation avant l'époque du forçage, de placer les
caisses au dehors et de les rentrer au fur et à mesure des
besoins ; de même que, lors de l'épanouissement, on peut,
en peu de temps, transporter les caisses ou les bottillons
dans une serre plus froide.
Forçage. — Certaines personnes n'exposent les Muguet
à la lumière que lorsque les grappes sont déjà bien déga-
gées, que les boutons sont bien apparents et teintés de
jaune, en diminuant, dès lors, progressivement, l'obscurité.
Cette méthode est moins recoin mandable que celle que je
signalais dans mon article; car, parfois, les boutons, déjà
trop avancés, n'ont pas tous la force de fleurir et produisent
bon nombre de fleurs atrophiées ; le triage est donc absolu-
ment nécessaire et élimine une quantité de grappes. En
supprimant l'obscurité lorsque les grappes se montrent,
ainsi que je le préconise (2), les tiges sont assez allongées
pour permettre d'employer les Muguets dans les corbeilles.
Triage. — Le triage des grappes épanouies est certai-
nement nécessaire, dans bien des cas, principalement lors-
que l'on n'a pas t'ait un choix rigoureux des griffes. Dans
ce cas, pour la vente, on fait le triage en trois catégories :
un premier choix, un second et un troisième; le troisième
choix comprend toutes les grappes médiocres n'ayant que
d'un à trois boutons ou fleurs.
Culture retardée. — Certains cultivateurs mettent
les Muguets, tout comme s'il s'agissait île les emballer,
bottelés par 25, dans des caisses qui contiennent parfois
jusqu'à cent vingt-cinq bottes. On peut faire dégeler les
griffes à l'air libre et à l'ombre, si l'on veut. Certainement
les Muguets fleuris en culture retardée ont des grappes plus
grêles; cependant, si l'on a soin de les soumettre à une
température pas trop élevée. 15" par exemple, on peut
obtenir quelques feuilles. Ainsi que je l'ai vu faire en
Allemagne, on peut disposer les grappes parmi le feuillage
de ceux épanouis précédemment et dont les feuilles se sont
développées après, si l'on tient absolument à les avoir ou
aies livrer avec des feuilles.
ALBERT MAUMENÉ.
(Il Le Jardin, 1898, n" 277 et 278, pages 270 et 2S0.
(2) Le Jardin, 1898, n* 278, page ?80.
LE JARDIN
ŒILLETS DE BOHÊME A GRANDES FLEURS
1. .1/. (/<• Stockert. - 'i. Impératrice Elisabeth.
;l Docteur Maver. 4 SlovanUa. - .") Baronne Stummer.
LE JAUNI \
297
Notre Enquête sur la Récolte des Fruits en France
EN 1898
Nouvelles des Départements
Voir les tn.blca.ux, pages 298 et 2U9.
Moulins (Allier). — Le raisin de cuve laissait espérer
d'abord une récolte moyenne que la sécheresse a rendue
médiocre. T. M.
Oraison (liasses-Alpes). — La gelée du 20 mars a été très
préjudiciable et a détruit les Heurs des Péchera et îles Abri-
cotiers dont la culture occupe de grandes étendues dans la
réeion. A. L.
Caen (Calvados). — La récolte des raisins de table, à
cause des dégâts causés par l'oïdium, est mauvaise presque
partout. — Celle des abricots, à peu prés nulle- L, ET Cie.
Aurillac (Cantal). — La sécheresse a beaucoup diminué
les récoltes fruitières qui s'annonçaient très belles, aussi,
sur le marché, les cours sont-ils plus élevés que dans les
années ordinaires; ainsi, en fruits de première qualité :
pêches, importations du Lot.Ofr. DO le kilog: raisins de
table, 0 fr. 45 le kilog; prunes Reine-Claude, i fr. 41) ; noix,
28 à 30 francs les 100 kilogs. — La récolte des châtaignes
a été médiocre à cause de la sécheresse. M.
Cognac (Charente). — La récolte des raisins et celle des
fraises auraient été très bonnes sans les dégâts occasionnes
par la sécheresse. E. P.
Parzac (Charente,,, —La récolte des Pêches en plein
vent est très bonne en quantité, mais très mauvaise en
qualité. F. < '.
Chatelaudren (Côte-du-Nord). — 11 y a relativement peu
de poires à cidre dans la contrée, de sorte que, lorsque
les pommes manquent, la boisson est rare et mauvaise.
La récolte des pommes à cidre est médiocre à cause du
printemps froid succédant à l'hiver doux. La lloraison était
bien préparée mais la température basse et humide a fait
couler les ileurs. En mai, pour les pommes de dernière
saison, les ileurs ont été brûlées par un vent du Sud, sous
l'inlluence duquel le thermomètre s'est élevé à 31° de midi
à deux heures.
L'Anthonome qui, chaque année, attaque les (leurs, sans
émouvoir les cultivateurs, a contribué aux dégâts. Tous les
Pommiers de cette contrée sont atteints par les parasites
(Mousses et Lichens) au point qu'en partie les arbres sont
morts. Les cultivateurs ne réagissent pas. C'est la troisième
année qu'il y a peu de pommes. — La Vigne, assez nom-
breuse en espaliers, n'est pas soignée davantage ; l'Erinose
et VOidium causent des ravages, les soufrages n'étant pas
faits. — Peu d'abricots, de prunes, de pêches, de noix, de
groseilles et cassis dans les jardins. — Beaucoup de Noi-
settiers dans les champs, mais la récolte est mauvaise cette
année. — Le long de la mer existent de grandes planta-
tions de Fraisiers. F. C.
Pèrigueux (Dordogne). — Si la récolte des pèches est
très bonne, il n'en est pas de même des brugnons, qui ont
été détériorés par la grêle. — La récolte des raisins de
cuve et de table, grâce à la chaleur, peut être considérée
comme très bonne, là où le bois n'a pas souffert des gelées
de l'année dernière. Mais, dans les vignobles et jardins
dont les ceps ont souffert de la gelée, là récolte est mau-
vaise. La Vigne a eu peu à souffrir des maladies cryptoga-
miques, si ce n'est un peu de l'oïdium. — La récolte des
cerises est très bonne. — Celle des châtaignes s'annonce
comme mauvaise, à cause de la sécheresse." P. T.
Brest (Finistère). — Notre région possède un sol très
varié et qui, grâce à ses ondulations, présente des cultures
à différentes orientations. Les unes reçoivent les vents de
mer et d'autres, au même moment, ne les reçoivent pas, de
telle sorte que la production est bien irrégulière.
Ainsi, la récolte des pêches, mauvaise en général, est très
bonne dans certaines communes. — En général, il se fait
peu de commerce de fruits, sauf pour les fraises etpommcs,
ce qui ne permet pas facilement d'estimer la production.
Les poires à cidre, pèches en plein vent, raisins de cuve,
noix, amandes, olives, ne sont pas ou peu cultivés dans la
région. La récolte du raisin de table est moyenne en
serre. L. B.
Nogaro (Gers). — Depuis trois mois, nous subissons
une sécheresse extraordinaire avec des chaleurs tropicales.
Sur un plateau élevé d'environ 150 mètres au-dessus de la
mer, un thermomètre, exposé au nord et a l'ombre, est
monté à 4:1° au-dessus de zéro. — De fréquents vents du
sud-est brûlent tout sur Jeur passage. — Un groupe de
Bambusa metake, situé au nord d'un groupe de Tilleuls, a
ses feuilles entièrement grillées; d'autres arbustes, en
pépinières depuis deux ou trois ans, ont complètement
séché malgré les binages répétés. Cette sécheresse nous a
heureusement garantis des maladies orytogamiques el la
Vigne nous donnera une récolte moyenm A. D.
Toulouse (Haute-Garonne). — En général, cette année,
la récolte des fruits, dans notre région, peut être consi-
dérée comme mauvaise, J. L.
Limoges (Haute-Vienne). — En résumé, la recolle a
été bonne pour le département qui devient, de plus en
plus, un centre de production fruitière. A. L. ET R. G.
Wassy (Haute-Marne). — Que la récolte soit bonne ou
mauvaise, il y a toujours une très forte proportion de fruits
véreux. La récolte des prunes est moyenne ou lionne
ion les \ ariétés L. T.
Gray (Haute-Saône). — Le Pommier à cidre est très
peu cultive. — La maturité du raisin est très en retard
dans nos eonl rees. T. C.
Tours (Indre-et-Loire).— Dans certains jardins, la récolte
.les pommes cl poires de talde a été 1res bonne; dans
d'autres, moyenne. Un peut, d'une façon générale, consi-
dérer cette récolte comme bonne. — Par contre, la récolte
des raisins de talde laisse à désirer ; certaines treilles sont
bien mal garnies et la note moyenne donne une juste idée
de ta réalité. En effet, le printemps a été tout à fait défa-
vorable aux Vignes en espalier; sous l'influence d'une trop
grande chaleur et de l'humidité succédant à un temps dur,
les grappes ne Se formaient pas, et, à leur place, on voyait
beaucoup de grapillons el de vrilles. Les raisins de cuve
provenant de vignes soigneusement traitées donneront une
pelle récolte. Exceptionnellement, certaines variétés ont
un peu coule. II. L.
Grenoble (Isère). — D'une manière générale, il y a peu
de fruits cette année. — La recolle des poires de table, des
groseilles et cassis et des noix est très faible. .LA.
Saint-Etienne (Loire). — Au printemps, la récolte s'an-
nonçait très belle pour les Pêchers et les Abricotiers, mais
tout a coule à la formation complète des fruits. D'une
façon générale, à cause de la sécheresse, cette année est
une des plus mauvaises pour les fruits. O.
Nantes Loire-Inférieure). - Notre département ex-
porte. Chaque année, pour plus de 2 millions île lianes de
poires Williams. Les expéditions nantaises font prime sur
le marché anglais. — Les Pommiers à cidre on! eu Ô
souffrir au printemps; pendant la lloraison, de mauvais
vents ont briiié les ileurs. Les Abricotiers et Pruniers ont
subi le même sort. — La sécheresse persistante cause un
grand préjudice à nos vignerons, l.a qualité des vins sera
bonne, mais la quantité l'ait défaut. B.
Cahors(l.ot) — La récolte, quoique lionne pour cer-
tains fruits, est, en général, moyenne. — Les noix sont
belles et en grande quantité ; par contre, la prune Heine-
Claude qui s'achète surtout sur l'arbre pour mettre à l'eau-
de-vie, n'a pas donne la récolte habituelle, aussi s'est-i Mi-
vendue un prix plus élevé. M.
Cherbourg 'Manche). — lui général, dans notre région,
les récoltes de fruits sont plutôt mauvaises que bonnes.
L'hiver n'ayant pas été rigoureux depuis deux ans (nos
Géranium zonale, Lierres et Fuchsias n'ont pas été gelés,,
nous avons été envahis par de nombreuses limaces et es-
cargots,d'une manière vraiment incroyable. Ces mollusques
nous ont fait un tort considérable, tant au moment de la
lloraison qu'au moment de la maturité des fruits. La récolte
des fraises a été presque entièrement détruite par eux. —
Dans notre région (terrains schisteux), les arbres à fruits
a noyau ne réussissent pas du tout, particulièrement les
Amandiers et les Pêchers. <L L.
Lille (Nord). — Année médiocre en général. Les Poiriers
et Pommiers à cidre, les Pêchers en plein vent et les
Amandiers sont peu cultivés ici. — On craint que le raisin
de table ne mûrisse pas bien. A. V. 1). II.
Arras (Pas-de-Calais)*.— Les poires de table sont gé-
néralement petites; beaucoup sont véreuses, suites de la
tieresse prolongée et du printemps froid — Les pom ni es
de table soin pentes et. mal faites a cause du puceron. —
Les quelques Vignes en treille qu'il y a dans le pays,
sont toutes attaquées par l'oïdium; bien peu de grappes
seront mangeables. V . B.
Prades Pyrénées-Orientales). — Itécoltes perdues par
suite d'une gelée survenue le 26 mars. J. B.
Provins (Seine-et-Marne). — Nous n'avons que très
peu de Figuiers et d'Amandiers dans notre région.
— Les Vignes en espalier sont de moindre rapport que
celles de plein air. — En résumé, on peut dire que, dans la
région, la récolte des fruits a. été bonne. F. B.
Lieusaint (Seine-et-Marne). — La récolte des pêches
ei brugnons d'espalier a été médiocre pour les fruits prê-
COCeS et bonne pour les fruits tardifs. \. S.
Albi (Tarn). — Il se fait ici une assez grande culture de
prunes pour l'expédition en Angleterre. L. A.
Epinal (Vosges). — Ici, l'année n'est pas bonne pour les
fruits, à cause des pluies du printemps. M. T.
298
LE JARDIN
^;
o
v
—
è
1
y:
O
3
1
ri
s
' 03
Pi
en
oo
G)
00
W
H
/?,
y.
z
7
g
/.
c
-
—
H
U3
5-
4-3
a;
OJ
■^
b
4J
z"
"3
y:
£
(S
o
%
-
5
-
-efl
E
O
J
>
-s
O
£-
h"
c
S
O
o
^5
5 a
Ci]
os
6
m
lu
0
o
PS
à
3
O
es
s
PS
<
<
ë
+2
_
s-
s- o
S X
||
i _
<
Z
(S
p
S
<
ô
S
SI
y.
0
5
5
<
eu O
2 H
a . 3
z
(S
3 <!
-
0
S
PS
EMOINE, ja
din botan
LLEMAND,
jardin bot
I'IN 1 ILS.
PS
fc,
<
5
u
OS
a
5
~"
—
<
_l
S
fej
—
—
r^
-
^
--;
>-!
<
hJ
r*
J
<;
O
pq
—
z
S3ALIO
>.
<
S
ÛC
,
, (
u.
saaNvivv
c:
=:
--.
^
S
^
-
—
j;
^
s
—
S
Q
—
-
a
-
—
s
^
.<
z
sasiv:i l
CQ
~
?
£
f
^
—
y
^
S
■5
^
P
S
cq
-
i-
-Y»
-P
g
LU
S
s
^
s
S
ls
s 1 1 L3SI0N!
p
>■
II
CQ
y
S
~P.
5
-V*
^*
n
>>
(/)
2
§
r^
S
H
^
H
S
^
h
5
XION
£■
~ —
§■
£
J12
"^
pq
^.
^
^
^
p
-
*
ffl
>-
g
O
s
**"
«*
s
S
r*
<<
><
a
^
œ
SI
?SVO
K*
>-
*
_•
_;
11
sa-niasuuo
—
-
C
a
_
~
,°
c
«
CQ
■O)
S
—
ffl
jn
S
CQ
S13
pq
«à
2
*5
s
A
r=5
0)
sa.i'ii.-i
a
s
a
a
„
„
,~
^
^
„
rvi
pq
„
„
,_,
<v»
„
^.
„
^
LU
2
Û
saK:lH.i
>■
S
tnt
—
•V-
5,
P^
-O
;
S
Tl
-a
rn
pq
s
™
r<
nt,
^5
<^
s
H
s
a
S
r-
S
S
S
l-1
s
LU
h
-1
si. i naav
s
S
s,
S
;
>.
m
;
i — i
a.
*r<
-a
^.
^3
S
>,
A
S
S
^-.
2
i^i
§
jô
^5
^
^
a
=
0
o
LU
Z
j
«s
«
1
c"
§
o"
a
o
03
C0
CQ
~.
-
S
pc
a.
S
S
HQ
s
a
<
a
|
g
XL
„
>.
&
„
„
^.
>.
rt
l>
>.
;'-
>.
-a
M
«
>-
o'
a
^.
ce
~
<
^-,
<3
^
^
A,
^
^;
ai
■^
•<
<
-1
- S
_ g..
|
1
«
«
=
=
-
«
«
s
«
=
S
~
P<
H
X
-
S
'a.
^3
pq
—
^_ s
f
^
„
s
£j
^
o
pq
^,
«
^
^
-3
X
„
i'
w
a
£,
—
>5
ce
^
<~A
H
*«
§
t"1
S
S
H
<5
S
^i
S
S
3
x
1
"m
-03
*
î.
-
pq
c
>
^.
-a
>.
>.
n
o
■a
c"
n
o
pq
-03
-a
i.
O
0)
S
c
)
■s
s
S
«fl
^
§
v;
is
s
*".
S
S
2
S
S
s
LU
1
1
s
SU
s
=
—
s
s
à
^
'r'.
i
-'
^
^
pq
a
nr
&
s
s
§
s
h
■"■"
*"-.
S
S.
*<
S
S
^5
<LU
|
■s
■i
—
"03
s
'"w
~
-aS
s
-r
O
l_
m
f
Tï
_
o'
o
m
rn
g-
o
pq
■c-
I)
H
S
PU
•=*
rS;
g
^
S
è
<5
2
<s
r<
S
<<;
r§5
<ï
0»
|
1
T3
■C3
P3
-S
fj
■a
>.
_»
a
z
.à
2
^
S
^•.
^.
LU
a
•s,
LU
y:
ç
_
y.
-
o>
6
x
Ë
03
0)
te
y."
M
eu
ri
O
eu
03
■s.
OC
-
■a
.—
bC
13
i:
m:
=
w
-ï
a
.-/:
§
=
ci
S
i
d
h
s
y.
— '
—
—
<;
_
U
y:
—
—
O
fH
"
-
H
^
X
14
O
O
Z
-/.
1
X
<
s9
~
o
V
! ;
ce
M
o
CD
1
1
-^
f.
X
5
s-
>
eu
<2J
ce
CA2
03
03
eu
CJ
53
eu
C
—
■îi
£
i
r".
d
-
ï
P
-
C
i
i'
s1
s1
■a
^y
O
<;
<
<
PP
O
O
u
o
«
y
fe
a
M
~
a
s
-
eJ
J
*—>
LE JARDIN
299
/ il
0,2;
-ri
f
z
"1/
.ri
1
z
•5
»° S
00
05
00
Q
y.
<
0
7
ci
c
■f
' a)
o
-1
1
— ^>
3
o
<
* le
. su
Q -<U
s|
- 1
<
0
0
0
0
■-
^f
— +J
B 5
ce —
< —
"s
H
<
Y
H
ci —
<
1.
■Z
3
- s
<- ,
z >
_£ g
- '_
îr —
— -r:
eu ..•
- s
3 s
0
0
<
2
L.
_£
— —
■H K
: -
: -
f.
t.
63
y.
/
-
<
S
-"_
Q
a
7.
pq
/
Ô
(S
< t
- :
< —
a
-
t.
B
O
sa.uio
rt
„
„
fi
;-.
„
£,
-.
~
_
-
c
c
=:
a
a
£
w
H
saaNVKv
*cu
S
> -
z
2
C
s
a
c"
a
o
sasivHj
---
S
g
-
g
g
-
-
~
-
«
-
W
g
-
g
^f
S
pq
S
a
M
L
^
~~
^
^
— :
—
^
h
saxxasioK
o
-
-
■O)
=
—
,2
<
-
_^
-
s
-
"
■"
"
kd
™
k3
—
s
2
S
^
^".
r=5
»•*;
XION
§
-
p.
O"
.<
«
"P.
=
S
=
no
=
«
-
2
■z
-s
H
-5
M
SISSV0
ij
-3
pq
X
rn
Q"
rr)
-
£
>.
pq
^
a
p;
-c
s
•OJ
&■
ç-
■V
Eh
►H
P
Ph
W
P
saTiiasoH'.i
S
<■<
«3
2
—
S
^5
<<
S
sansu
-0}
O
~
c
=
=
H
«
=
=
a
-
(>1
0
.s
0
2
a
pq
K
a
«
a
=
saNaHd
r<
a
Pq
S
S
S
S
rr-
-V*
H
c
m
-s^
0
S
SU
73
0
>5
—
S
s.lo IIH8V
pq
s
PQ
73
a
f?
S
H
0
5
-
>i
sa
a
0
pq
77
S
73
"Q3
pq
a
1
%
s
«^
--'.
S
.<
s
S
S
y
pq
0
—
0
<--
„
>-
f
c
-5
0
-
^2
pq
z
z
1
J
y:
1
\ s
S
s
s
s
—
<
^
r<
S
s
S
^
^
<a
^
O
O
•H
1 1
§
a
-
a
a
s
^
^*,
a
«
-
~
§;
=
pq
=
qn
S
-V-
a
«
XU
«
«al
a
11
«
1
s
«
«
§
S
pq
s
K
1
C
rvi
s
S
qq
~
a
s
a
s<
S
1 1
^
S
«
pq
s
-
<
S
a
-
a
rv?
«
=
a
z'
0
p.
a
pq
s
P
00
v:
\ î
1 «
O
s
0
02
■?
c
«1
T3
P3
K
C"
^
■a)
1
p^
1
^
^
■53
O
C
o*
s
s
S
S
s
«^
S
S
<^
H
a
T3
-4)
0
s-
C
0
0'
„
„
■ï
„
K
D
;,
gn
^
H
I -
S
s
«ii
%
!§
S
S
s
§
^5
•w
^
P
O
O
\ !
pq
^
—
S
«
<<
Q
^
0"
HH
^<
pq
0
z
s
-
-î
—
^
z
—
—
■--
— 1
S
S5
J -S
-
-3
_
W
c
' t
55
"
~
"
~
~
~
p^i
^
^<
^
-<
~
"
~
•0
r-
W
S
-/.
.'
CD
—
rî
-
(4
eu
<3
A
C
g
-Q
ri
a.1
■ri
5
_^
Eh
O
DE)
-S
O
En
<
ù
>
ET
ri
B-i
—
-J.
U
ni
0
0
1
O)
>-
B
"S
a
0
'5
y.
•<
3
ri
3
—
ri
a
'S,
09
"èrt
c
J
•
£
s
O
s
tu
p
U
h
13
r.
'3
1
O)
Cl
-'
1
73
^
'S
a1
el)
1
c
<U
-1,
V.
ce
*-3
râ
-<U
0
y.
ri
■0
>
ri
"S
"S
O
ri
>
C
' —
1>
-CD
. ~]
S
2
!4
X
y.
X
ce
<7J
C/J
c^
H
K-
*"" '
^
300
LE JARDIN
Pots à fleurs à irrigation souterraine
m
Inconvénients et avantages.
Il est évident qu'une chose, toute parfaite qu'elle soit.
peut cependant paraître présenter des défauts. Ce nouveau
système me parut," au premier abord, avoir, au point de'
vue pratique, quelques inconvénients donl je lis part à
l'inventeur lorsque je connus ses pots. Ces mêmes inconvé-
nients peuvent sembler exister également à ceux tics lec-
teurs de ce journal qui ont lu s deux précédents articles;
c'est pourquoi jecrois bon de les compléter par ce qui va suivre,
c'est-à-dire par l'examen des défauts d'abord, des avan-
tages,, ensuite, de cette invention.
Une objection qui peut être faite tout d'abord, c'est que
le réservoir diminue notablement l'espace réservé à la terre.
A ceci, je répondrai que cet espace n'est guère plus grand
que celui qui doit être réservé au drainage; d'ailleurs, quand
même cet espace sciait diminué, quelques centimètres de
terre en moins ne seraient pas une grande affaire pour la
majorité des cas. Peut-être cela pourrait-il avoir un léger
inconvénient pour les plantes qui, comme les Palmiers.
ont des racines se dirigeant plutôt verticalement < >n a
d'ailleurs pallié à cet inconvénient, si toutefois cela en
est un. dans les pots fabriqués en Italie, en augmentant
sensiblement la hauteur de ceux ci; de série que la hau-
teur intérieure au-dessus du double fond est intermé-
diaire entre celle des pots fraie, lis et celle des pots belges,
.le trouve cependant ces pots si hauts peu gracieux et je
crois qu'en élevant un pol ordinaire de deux ou trois centi-
mètres, on pourrait conserver la forme actuelle avantageu-
sement tout en ménageant le réservoir. Mais, dans ces con-
ditions, pour les pets dont le diamètre serait inférieur à
douze centimètres, je crois que cette méthode ne pourrai!
être adoptée à moinsd'augmenter sensiblement leur hauteur
tout comme il est fait pour les pots fabriqués en Italie.
Sachant la tendance qu'ont les racines à se diriger vers
l'eau et l'air, on peut craindre qu'attirées par l'humidité,
elles s'engouffrent dans le cylindre, mettant ainsi obstacle
à la régulière ascension de l'eau. Cette critique, je la ris au
docteur Martinetti lorsqu'il me demanda mon avis sur sop
invention, mais je n'ai pas observé le fait dans mes
expériences. Est-ce la couche de mousse qui y a mis
obstacle'.' Est-ce l'humidité nécessaire trouvée par les ra-
ci ues qui les aempêchces de sediriger vers le résen oird eau ?
("est ce que je ne pourrais expliquer, mais que j'ai constaté.
En tous les cas, si quelques racines descendaient, soit dans
le cylindre, soit dans te réservoir, par le- échanerures, il
n'y aurait pas grand mal. pourvu qu'elles n'empêchent
point l'ascension de l'eau.
Autre chose, l'eau qui peut rester dans le réservoir plus
il un mois si la plante est dans un appartement, ne pourrait-
elle pas croupir et répandre une mauvais leur'.' Ce cas ne
s est pas présenté dans mes expériences et le docteur Marti-
netti écrit dans sa brochure qu'il ne l'a jamais constaté. ( In
peut aussi dire, pour les piaules cultivées sur les balcons et
sur les fenêtres, que. même par cette méthode, les arrosages
doivent être tout de même tellement fréquents qu'il n'y au-
rait pas toujours lieu de l'adopter, (,'e raisonnement serait
faux. Bien que la durée de l'eau dans le réservoir dépende
plus ainsi .les conditions météorologiques que du besoin
des plantes, les arrosages sont toujours distancés de six à
huit jours au moins, même pendant les périodes de gran-
des chaleurs comme celles que nousavonseues cetteannée.,
surtout si l'on considère que. dans ces mêmes conditions,
une plante devrait être arrosée deux fois par jour si 1 on ne
voulail pas la voir souffrir.
Enfin, dernière objection, les pots des plantes que l'on
achète soit chez les horticulteurs, soit sur le marché-, ne
rép mdant pas à la forme de ceux-ci. il faut procéder à un
nouveau rempotage. Ceci est bien vrai, mais il n'j a pas
toujours grand dommage à rempoter les plantes pendant
l'été, pourvu qu'on ne les démotte pas. Pour celles achetées
(1) Le Jardin, 1898, n" 277 et 27N, pages 268 et 284,
en hiver, si Ion craignait pour leur bonne végétation, il n'y
aurait qu'à attendre le moment propice pour les changer de
pot. c'est-à-dire le printemps.
Voilà pour les inconvénients; voyons maintenant les
avantages que bon peut en tirer.
Tout en assurant aux plantes une parfaite aération des
racines et un drainage irréprochable, cesj stème leur fournit,
ainsi que je l'ai déjà dit, l'eau et les matières qu'elle peut
contenir pour une continuelle absorption. Cette absorption
peut être augmentée ou diminuée, selon les besoins de la
piaule, au moyen des matériaux qui remplissent le cylin-
dre conducteur.
Le docteur Martinetti dit aussi que la terre se conserve
plus poreuse dans le pot ; c'est là une chose que je n'ai
pas constatée dans mes essais; il est vrai que, ainsi que je
lai déjà dit. que la terre j'ai employée était plutôt com-
pacte que légère. Quoi qu'ilen soit, la terre, tout en se tas-
sant, peut rester poreuse puisqu'il ne se forme pas de croule
à sa partie supérieure et que. d'un autre côté, elle ne se dé-
compose pas: en plus de cela, la même température se main-
tient dans tout le compost.
N'ayant pas à arroser chaque jour, il n'y a pas à craindre
ces lavages fréquents produits par les arrosages journaliers
qui entraillent hors du pot les matières nutritives. Même
si l'on arrose par le procédé habituel, les matières solubles
lestent emmagasinées dans le réservoir et sont de nouveau
fournies aux plantes au furet à mesure de l'absorption de
l'eau par les racines. Bien mieux, on peut pourvoir à la
fertilitédu compost lorsqu'il s'épuise, en mettant, dans la
réservoir, îles engrais solubles, et l'effet, plus ou moins lent,
peut se produire comme on le désire. Pourles pots disposés
dans les appartements, sur les balcons, terrasses etc.. il
n'est pas nécessaire de les munir d'assiette ou de soucoupe;
c'est donc, en même temps, une question de propreté.
Comme il n'y a pas de trou inférieur qui soit en contael
direct avec le sol. il n'ya pas à craindre que les vers ou les
insectes nuisibles s'y introduisent.
On peut aussi réunir tous les pots entre eux au moyen
de petits tuyaux, ce qui permet de remplir les réservoirs,
lorsque c'esl nécessaire, en un clin d oui ; par conséquent,
cela supprime les arrosages quotidiens: donc, économie de
temps sans que les plantes en souffrent, bien au contraire,
pourvu que les pots soient placés horizontalement ou bien
en pente, en arrosant alors par le point le plus haut.
Enfin, enosequi a bien son intérêt. si l'on doit s'absenter
pendant un certain temps, il n'y a pas à craindre de
trouver, à son retour, les plantes mortes par manque
d'arrosage. Pour celles placées dans l'appartement, le ré-
servoir peut leur fournir 1 humidité nécessaire pendant
vingt-cinq à trente-cinq joins ; pour celles cultivées sur les
fenêtres ou balcons, le réservoir peut^suffire pour les ali-
menter pendant huit à dix jours.
Dans mes expériences; j'ai constaté plusieurs fois, en ren-
trant après une absence de huit à douze jours, que les plantes
de c.-s pots n'avaient aucunement souffert et que la terre
en était toujours humide, tandis que les plantes placées
dans d'autres pots ou dans de grandes caisses étaient dessé-
chées.
En ajoutant, ce que j'ai déjà dit, que les arrosages se font
d'une façon tellement méthodique qu'ils suffisent aux be-
soins des plantes sans jamais être trop abondants e1 qu'ils
liaient ainsi à plus d'un oubli ou à des distributions d'eau
trop fréquentés et, partanl de là. pernicieuses, on conçoit
que ce système soit de tous points récommandable.
Il est récommandable aussi bien pour les cultures en pots
dan- les appartements ou sur les fenêtres que pour celles
faites dans les jardins. Les amateurs qui possèdent une
sert u une véranda à laquelle ils ne peuvent donner les soins
journaliers que les plantes réclament, auront donc toul
avantage i utiliser ce système de pots qui leur permettra de
s'occuper moins souvenl >\'^ arrosages.
ALBERT MAUMENË.
LE JARDIN
:;nt
CULTURE POTAGERE
CULTURE DES LAITUES D'HIVER
La culture des Laitues d'hiver demande des soins pour
donner de bons résultats. La variété par excellence esl la
Laitue crêpe (fig. 127); c'est la seule variété qui puisse
aci iplir toute sa végétation sans qu'on lui donne d air. A
cause de cette particularité, cette Laitue demande u :ul-
ture spéciale, que nous allons décrire.
On sème la Laitue crêpe, de septembre au 1ô octobre,
sôus cloches, en pleine terre recouverte de terreau de couche,
ou, ce qui est préférable, sur une vieille couche usée. Cette
piaule ne devant pas prendre l'air, on procède au s,. mis
île la façon suivante : on prend une cloche que Ion appuie
fortement sur le terreau, de manière à ce que le rebord 'le
la cloche «•ntre de O'"01 à 0°02 dans le terreau bien meuble :
on marque ainsi l'emplacement de deux ou trois cloches,
suivant la quantité que 1 ou veul s,. mer.
(in sèmeà la volée, pas trop épais et bien également, à la
place qui doit êtr :cupée par les cloches : on recouvre la
graine avec du terreau de couche et l'on replace les cloches
dans lesëmpreintes faites, en les entrant dans le terreau de
manière à ce que l'air no pénètre pas dessous.
Aussitôt que deux feuilles sont bien formées, — deux
feuilles sans compter les feuilles séminales (cotylédons)
Fig. 127. — Laitue crêpe.
bien entendu,— on lève les plants avec la plus grande pré-
caution, en évitant bien de briser les racines, et ou les re-
pique sous cloches, en pleine terre recouverte de terreau, ou
sur une roui-lie froide en pépinière, à 0"04 ou 0™05 île dis-
tance. On ferme hermétiquement les cloches ou les enfon-
çant dans le terreau, pour le repiquage en pépinière comme
pour le semis. On arrose légèrement, s il en est besoin, et
Ion ombre avec de la paille, ou mieux axée des toiles,
lorsque le soleil est trop persistant.
Vers le milieu d'octobre, on plante à demeure, sur couche
sourde ou sur une couche tiède usée, sous châssis ou sous
cloches.
Quand ou met en place sous châssis, il faut avoir soin
de remplir les coffres de terreau, de manière à ne laisser
que • > "" 1 r» de vide entre le terreau et le verre du châssis. Si. m
laisse un vide plus grand, les salades montent, pomment
mal ou i>as du tout. On enlève le plant en motte, avec le
déplantoir, et on le met en place en motte sous le châssis,
en quinconce, à une distance de 0*20 en tous sens.
J'insiste sur la déplantation et sur le repiquage en motte,
parce que e esi ]e premier élément du succès, et que je con-
nais la tendance des jardiniers à négliger ces petits soins, a
l'aide desquels on obtient de grands résultais.
Si la température s'abaisse sensiblement, on donne un
réchaud à la couche, et l'on ombre par le soleil, sans donner
d'air, afin de faire végéter constamment les Laitues dans
une température moyenne et avec une lumière d lée, La
nuit, on couvre avec des paillassons pour ga rantir de la gelée.
Lorsque l'on manque de châssis, on peut cultiver la
Laitue crêpe sous cloches et même sous châssis économi-
ques, sur couches sourdes ou froides. || faut empêcher de
geler, voilà tout ; un simple réchaud donne la chaleur
voulue pour amenei la récolte. à bien. Mais, je ne saurais
trop le répéter, ce n'est qu'avec des soins constants et intel-
ligents que | .m peut obtenir un bon résultat. Pas trop de
chaleur, éviter la gelée et maintenir les plantes dans un
étal moyen de lumière et de chaleur: ainsi, on réussit à,
coup sur.
Fie. 128.
I aitue de la Passion.
Quand on plante sous cloches, on met quatre Laitues par
cloche, et trois rangs de cloches sur une couche de 1°40 de
large. < in abrite, pendant la nuit, avec de la litière ou des
paillassons, ei l'on ombre, pendant le jour, sans donner d'air.
Le plant de Laitue crêpe, semé eu septembre et élevé en
pépinière sous cloëhes, est bon pour les plantations de no-
vembre à janvier, suivant sa force.
Les Laitue de la Passion (fig. 128), Laitue cordon rou je
et Laitue grosse brune fournissent aussi d'excellentes sa-
lades de fin d'hiver et de printemps. On les sème vers la
fin d'août ou dans les premiers jours de septembre, en pleine
terre recouverte de terreau : on les repique eu pépinière en
pleine terre, dans un endroit chaud et abrité, miellés peu-
vent passer l'hiver presque à l'air libre. On les couvre avec
un peu de litière pendant les grandes gelées seulement, et
on enlève la couverture aussiiét qu'il dégèle.
Ces trois variétés supportent très bien des geléesde I °à5°
sans couverture ; mais, si le thermomètre descend plus bas,
il faut couvrir.
Avec ces trois variétés, on obtient, en pleine terre, de
superbes et excellentes salades, en marsetavril.
La Laitue rouge d'hiver (fig. 129) passe les hivers les plus
rigoureux en pleine ton l sans abris.
Dans h' cas ou le matériel de châssis et de cloches serait
insuffisant pour cultiver les Laitues d'hiver, on pourrait
remplacer les variétés précitées par de la Laitue à couper.
lin appelle ainsi non une variété' particulière, mais le ré-
sultat de la culture d'une variété hâtive, la Laitue gotte à
graine blanche principalement ,
Fig. 129. — Laitue rouge d'hicer.
Rien n'est plus facile que ,1 obtenir celte salade sans la
moindre dépense, el elle lait grand plaisir en hiver.
i in sème la Laitue " couper, à la volée, sur couche et
sous châssis ou sous cloches, enli'e les autre- cultures, eton
la coupe pour la consommer dès qu'elle a quatre ou cinq
'ailles. HENRI THEULIER, Fils.
302
LE JARDIN
Un gazon résistant aux plus fortes sécheresses
C'est d'un Carex que je veux parler ici, mais d'un Carcx
propre aux lieux seeset arides el non d'une Laiche des eaux
el tourbières. La plante donl ils'agitesl le Carex alba qu'on
rencontre dans les bois des montagnes, sur les talus secs et
glaiseux, dans les lieux où les autres plantes, même les
plus vivaees, ne peuvent réussir. C'est une herbe fine et
d'un vert gai, à la souche traçante, aux feuilles planes, tr,èS
étroites, obtuses et souvent jaunâtres au sommet; l'épi
mâle est unique, blanchâtre; les épis femelles sont pédon7
culés, lâches et pauciflores.
Dans la période de sécheresse que nous venons de traverser,
cette Lalche est la seule verdure gaillarde qui anime nos bois
et nos taillis; on aime à voir, sous les arbres desséchants-,
briller ses touffes d'émeraude. C'est la seule verdure.
1 unique, qui ait subsisté cet automne dans les bois desséchés
du Jura et c'est merveille que de la voir résister ainsi à la
température torride que nous avons subie.
Il v a déjà plusieurs années que nous avons introduit ce
Carex dans les cultures du jardin alpin où il résiste aux
oins mauvais traitements. L'autre jour, je l'ai vu, superb
luxuriant, chez le baron Perrier de la Bâthie, à Albertville,
sur une terrasse sèche, brûlée, ensoleillée où il forme des
tapis du plus beau vert. M. Peiner m'a assuré qu'il ne l'ar-
rosait pasel que c'était le seul gazon qu'il pût maintenir en
cet endroit. Comme la plante s'élargit facilement, qu'on la
multiplie avec la plus grande aisance, elle est excellente
pour la confection des pelouses et des gazons dans les lieux
se, -s et arides. Sa verdure ne s'élève jamais à plus de 0n'08
a irio; elle ne nécessite donc, dans le jardin pittoresque el
naturel tout au moins, aucune tonte h peut se maintenir
sans êtrefauchée pendant toul un été. Sa rapide expansion
ei le fait que sa souche est extrêmement vivaee la recom-
mandent encore plus spécialemenl comme plant,' gazon-
nante. Enfin, sa bonne volonté à croître dans les terrains
les plus lourds et les plus glaiseux l'ait qu'on doit l'accueillir
comme le meilleur des gazons capables de résister aux
grandes sécheresses.
Il est facile de se procurer cette plante qui croît ici <-t là
dans les bois des régions montagneuses de France.
II. CORREVON.
La viticulture en Russie
Les Fruits de choix aux Halles
Les prunes Reine-Claude tardives, qui sont fort belles
cette année, font jusqu'à2 l'r. 50 le kilo. — Lesgrosses pêches
sont moins rares; les semelles de 8 extra se vendent
4 francs environ; ce prix peut s'élever jusqu'à 10 francs
pour la marchandise de grosseur extraordinaire. — Les
brugnons, toujours très recherchés, font de 0 fr. 50 à 1 franc
pièce. — Le prix des grosses poires, à la pièce, est de
0 fr. 75 a 1 franc pour le Doyenné du Comice, ,1e 0 fr. 50 à
0 fr. 60 pour la Duchesse d'Angoulèyne, de 0 fr. 30 pour le
Beurré Hardy et de 0 fr. "23 pour la Louise-Bonne. — Les
pommes Grand Alexandre se vendent de 0 fr. 10 à 0 fr. 75.
— Les caissettes de 0 k. 500 gr. de Chasselas de Thomery
sont à environ 1 fr. 50.
Légère baisse sur le raisin de serre : le Frankenthal de
2 fr. 50 à i francs le kilo; le Muscat d'Alexandrie, de 6 à
9 fr. 50 et le Black Alicante, de 2 à 3 francs.
* +
Les Ananas des Açores de 4 à 9 francs; les régimes dé
Bananes de 18 à 25 francs.
J. M. BUISSON.
La Vigne croit à l'état sauvage dans les contrées méri-
dionales limitrophes de l'Asie, sur le versant du Caucase.
En Russie d'Europe, la limite septentrionale de la Vigne
traverse la région méridionale des gouvernements du
bassin de la Vistule, du gouvernement de Jlinsk, vers
Pinsk, passe au sud de Tcliernigow, vers Koursk, Voro-
nège, Borissoglebsk, Saratôw, et traverse l'Oural aux en-
virons de Gouriew. Dans la Russie d'Asie, sa limite sep-
tentrionale traverse la province de Semirietcliinsk et le
bassin de l'Amour.
La limite de culture de la Vigne peut être fixée approxi-
mativement au 49° degré de latitude septentrionale, et
coïncide avec la liene isothermale + 16° centigrade, de mai
à septembre. En Bessarabie, on trouve des vignobles à
1,110 pieds au-dessus du niveau de la mer; en Crimée, à
une attitude de 1.000 pieds; dans le Turkestan, à Samar-
kande, la Vigne croit à 2.340 pieds; dans certaines localités
de la province de Kars, le raisin mûrit même à 4.500 pieds
d'altitude.
Les contrées vinicoles de la Russie peuvent être grou-
pées en 6 régions : 1" la Bessarabie; 2° la Crimée; 3° la
région du Don ; 4° la région d'Astrakan-Oural ; 5° la région
du Caucase, et 6° la région du Turkestan.
On fait remonter la plantation de la Vigne en Bessarabie
aux colons grecs qui s'y établirent deux ou trois siècles
avant l'ère chrétienne, ou seulement aux Génois qui fon-
dèrent des colonies sur les rives de la mer Noire aux
onzième et douzième siècles. Dans les couv, rnements de
Podolie et de Kherson, la culture de la Vigne ne date que
du siècle dernier. D'après les publications statistiques les
plus récentes, on compte, en Bessarabie, environ 65.000 hec-
tares de vignobles. Dans le gouvernement de Kherson,
3.500 hectares, dont un millier dans le district d'Odessa;
dans le gouvernement de Podolie, où la superficie des
plantations s'accroît continuellement, environ 70.000 hec-
tares.
La situation et l'exposition des vignobles sont très va-
riées : dans le sud de la Bessarabie et sur les rives inon-
dées du Dniester, ils occupent les plaines ; dans le nord e t
le centre, ils sont plantés sur les versants septentrionaux;
dans les gouvernements de Podolie et de Kherson, la Vigne
croit exclusivement sur les coteaux exposés au sud et au
sud-ouest. Les ceps sont taillés à long bois ou à court bois ;
la taille moyenne se fait rarement. En hiver, les ceps à long
bois sont enfouis; ceux a court bois restent à fleur de
terre. Les cépages indigènes dominent, parmi lesquels :
Kopron, Zguigarada, Galbena, Rara negra, Palvaga. Dans
certaines pa tïes du gouvernement de Kherson. on cultive
spécialement les cépages étrangers : Riesling, Pinots.
L'hectare produit, en Bessarabie, environ 200 védros ou
2.460 litres ; 2.160 litres en Podolie. Dans les bonnes années,
le rendement des vignobles est élevé dans certaines con-
trées du gouvernement de Kherson où la moyenne est de
300 védros par hectare. La moyenne annuelle de la pro-
duction du vin en Bessarabie est de 11 millions de védros
(le védro équivaut à 12 litres 30).
Les vins de Bessarabie sont inférieurs aux crus renom-
més de la Crimée : ils sont souvent acides, aqueux, peu
alcooliques, à l'exception des vins d'Ackerma", à l'embou-
chure du Dniester. La plus grande partie du vin se vend
immédiatement après la vendange comme vin nouveau.
Les vignerons consomment 15 0/0 environ de leur ré-
colte. Dans les années moyennes, on vend, rendus à Odessa,
des vins pesant de 7 à 12"degrés depuis 14 fr. jusqu'à 30 fr.
l'hectolitre. A ce dernier prix, ces vins, relativement fins,
proviennent de cépages français; ils sont à peu près égaux
par la qualité aux vins ordinaires du midi de la France.
Les vins renommés de Bordeaux et de Bourgogne peuvent
seuls supporter les droits de douane élevés sur les \ins
étrangers en Russie.
La production du vin en Bessarabie a été médiocre en
1897, et fort au-dessous de la moyenne comme quantité et
comme qualité. Une gelée de 12 degrés, survenue brusque-
ment, avant que les viticulteurs aient pu couvrir complète-
ment les Vignes, a compromis la récolte de cette année.
Dans le district d'Ackermann, la récolte a cependant été
assez abondante. A Chaba, la société vinicole du midi de
la Russie, a acheté à un prix élevé les vins blancs qu'elle
traite d'après les méthodes usitées en Champagne et qu'elle
vend sous le nom d' « Excelsior ».
La culture de la Vigne s'est développée rapidement en
Crimée. En 182:1, la production du vin s'élevait à 143.432 vé-
dros (12 litres 30), à 200.000 en 1833, à 654.370 en 1849, à
934.000 en 1870, et aujourd'hui à plus d'un milioh de védros.
LE JARDIN
303
Les vignobles de Crimée couvrent une étendue de 8.000 hec-
tares environ.
Sur la côte méridionale, on compte O.GOO plants par hec-
tare, de 6.000 à 10.000 ceps à Théodosie, de 2.400 à 4.800 pieds
par hectare à Simphéropol. Plus de 600 cépages différents
ont été importés de France, d'Italie, d'Espagne, du Cap et
d'Amérique. En général, ces vignobles se composent de
différentes variétés de cépages, de soiie qu'il entre dans la
fabrication de certains vins jusqu'à quinze espèces de rai-
sins.
On emploie le soufrage pour combattre l'oïdium dans les
vignobles de la côte méridionale ; on détruit les ceps atteints
par le phylloxéra, lans les districts continentaux, dans
ceux de Simphéropol et d'Equatoria, on recouvre les plants
de terre pour l'hiver, tandis que, dans les autres, les ceps
restent en plein air.
La production habituelle de la Crimée est de 1.300.000 à
1.400.000 védros par an, quand la température a été sulli-
samment favorable.
Les meilleurs vins de Crimée, liquoreux et susceptibles
de s'améliorer en vieillissant, forts, épais, aromatisés,
sont ceux du district de Jalta et de la côte méridionale ;
puis viennent ceux du district de Théodosie, plus légers,
mais un peu acides ou aqueux; au troisième rang, les vins
des districts d'Eupatoria. de Dnieper, de Mélitopol et de
Simphéropol, qui manquent de bouquet et ont une certaine
àpreté. 90 0/0 des vins de Crimée étaient autrefois vendus
en Russie d'Europe et en Sibérie ; 10 0/0 seulement étaient
consommés sur place. Depuis quelques années, on exporte
une certaine quantité de ces vins en Angleterre et en
Egypte.
La région vinicole du Don comprend les vignobles situés
dans les premier et deuxième districts du territoire des
Cosaques du Don. Les hivers rigoureux et sans neige de
1847 et 1848 anéantirent plus des trois quarts des vignobles.
On y compte actuellement 10.000 vignobles répartis sur à
peu près 4.000 hectares. Ils occupent les flancs des coteaux
exposés au midi, sur la rive droite du Don. Il est difficile,
en l'absence de renseignements exacts, de déterminer la
quantité de vin produite dans cette région où les méthodes
de vinification sont encore imparfaites. Beaucoup de ces
vins sont convertis en boissons mousseuses.
(Feuille d'informations du Ministère de l'Agriculture),
L'ATTRAPE- MOUCHES
Tel est le nom donné à une plante herbacée vivaee et
rustique, de la famille des Asclépiadées et originaire de
l'Amérique du Nord, qui présente le fait extrêmement
curieux de retenir prisonnières et de faire par suite périr toutes
les mouches qui, imprudemment, allongent leur trompe
jusqu'au fond de ses fleurs pour eu sucer le nectar.
Cette plante, connue et introduite dans les cultures de-
puis plus de deux siècles, se nomme scientifiquement Apo-
cynutn androsœmifolium.. On la rencontre dans certains
jardins d'amateurs, où elle existe autant pour la curiosité
d'observation du phénomène précité que pour l'ornement
des plates-bandes. M. Jamin, de Bourg-la-Reinë, pos-
sède la plante et a eu la judicieuse idée d'en présenter des
rameaux fleuris à l'une des dernières séances de la Société
nationale d'horticulture. L'intérêt que cette petite présenta-
tion a suscité parmi les assistants a été tel que nous avons
pensé qu'il serait également intéressanl de faire connaître
la plante à nos lecteurs et de leur en indiquer la culture.
L'Attrape-Mouches, dont la figure 130 montre bien le
port, atteint 0'"60 environ ; sa souche est rhizomateuse, tra-
çante et émet, ça et là. des tiges arrondies, se tenant bien
droites et portant supérieurement quelques ramifications
elles-mêmes ramifiées, dont les extrémités se terminent
par des cymes lâches de fleurs petites, mais très nombreu-
ses et d'un rose pâle, rayées de rose plus foncé. Ces fleurs, qui
se succèdent depuis juillet jusqu'en septembre, font un
assez bon effet décoratif. Il est nécessaire que nous étudions
succinctement leur construction pour indiquer comment
les insectes viennent s'y taire prendre sans possibilité de
pouvoir échapper.
La corolle, qui mesure 5 à 6 millimètres de Iong,est ouverte
en forme de cloche, avec cinq petits lobes courts et arron
dis, retournés en arriére ; elle offre ainsi libre accès de son
intérieur aux insectes. Au centre, on voit un mamelon co-
nique et jaunâtre formé de cinq étamines à anthères trian-
gulaires et soudées entre elles par leurs bonis, saui
vers le milieu, ou existe un petit espace libre, par lequel
l'insecte enfonce son rostre jusqu'au pistil, donl le stig
mate est globuleux et fortement enduit d'une subsl
très glutineuse. Ce n'est pas, comme on pourrait le croire,
par l'étroitesse de l'ouverture précitée que l'insecte
trouve retenu par sa trompe, mais bien par la substance
glutineuse dont celle-ci s'enduit sur toute sa longueur el les
poils doni elle esl '-ouverte s'entremêlent avec ceux des
filets, s'agglutinenl etfprmenl une résistance telle que l'in-
secte se trouve collé par le nez et ne peut plus parvenir à
se dégager. Pendant des heures entières, on peut ainsi le
voir se débatti I faire, sans succès, des efforts en tous sens.
Il finit par périr ei reste dans la fleur, donl la corolleen
se fanant l'enveloppe comme d'uni' sorte de linceul On
l"-ul observer un grand nombre d'insectes pris sur la même
plante et les plus récemment pris sont encore en train de
se débattre. Si, avec une épingle, on sépare les étamines
et qu'on libère ainsi la trompe d'un prisonnier, il ne par-
vient à prendre son essor que lorsqu'on l'a aidé à décoller
celle-ci et. s'il toucheen s'échappant les parois de la corolle,
il se trouve de nouveau retenu. C'esl donc bien unique-
ment la substance glutineuse du stigmate qui relient l'in-
secte par la trompe, comme la glu retient l'oiseau parles
pattes sur la branche enduite au préalable et sur laquelle
il est venu se poser sans méfiance.
Fig. 130. — Apocynum cundrosœniifolium.
Il se peut qu'il y ait utilité pour la fécondation à retenir
prisonnier un insecte qui, en se débattant, imprime des
mouvements aux anthères et aide ainsi le pollen àattein
die le stigmate. <>n sait que. chez les membres de toute la
famille des Asclépiadées, le pollen est de nature céracée ; il
ne peut, par suite, être transporté que par les insectes.
Cependant, les anthères de l'Apori/nnm androsœmifolium
s'ouvrent en dedans, très prés du stigmate et, par suite,
l'utilité de l'intervention des insectes, ne nous paraît pas
bien évidente. Peut-être ne faut -il voir dans leur capture,
qu'un simple fait mécanique analogue à celui que présen-
tent les plantes à tiges glutineuses, telles que celles du
Silène muscipula où des quantités de moucherons viennent
se coller.
Les mouches que capture V Apocynum ne sont proba-
blement fias la mouche si commune dans les habitations,
mais une espèce bien plus petite, quoique de même confor-
mation, qui, sans doute, vit uniquement en plein air et seu-
lement du nectar des fleurs. On sait que la mouche domes-
tique ne visite aucune fleur. Nous avons essayé de mettre
eu appartement des branches fleuries de la piaule, aucune
mouche ne s'y est fait prendre : du reste, beaucoup plus forte
que celles qu'on voit prisonnières dans les fleurs, elle par-
viendrait sans doute à se dégager du piège.
Au point de vue cultural, l'Attrape-Mouches trouve
place dans les jardins parmi les collections de plantes viva-
ces, sur le bord des massifs d'arbustes, dans les endroits où
ceux-ci sont clairsemés et où il y a un peu d'ombre. Ti us
les sols lui sont à peu près convenables, mais de préférem e
ceux de nature légère et fraîche. Sa multiplication s'effec-
tue très facilement au printemps, par séparation des dra-
geons "ti par la di\ ision dos touffes. La plante donnant des
304
LE JARDIN
graines en culture, on pourrai! en outre avoir recours au
semis, mais ce procédé est raremenl employé, la plante
étant très drageonnante et, du reste, quelques pieds suffi-
sent dans un jardin. S. MOTTET.
Société Nationale d'Horticulture de France
Concours des 22 et 2S septembre 1 898
CONCOURS DE DAHLIAS, BÉGONIAS, ETC.
Combien de belles variétés de Dahlias-Cactus et de Dah-
lias décoratifs onl été mises sous nos yeux, les 22 et fl
septembre dernier, d'une part, par la maison Vilmorih-
Amlrieux et Cie, d'autre part, par la maison Cayeux et Le
Clerc, puis par la maison l'aillet et lils. C'était merveille
de voir ces capitules de formes bizarres et irrégulières, aux
ligules rayonnantes, tordues, enroulées ou repliées plus ou
moins, donnant, dans la plupart des cas, l'impression de
Chrysanthèmes échevelés, avec, en plus, bien des coloris
brillants et chatoyants dont plus d'un manque chez ces der-
niers. Pour le choix des meilleures variétés parmi les plus
nouveaux gains obtenus dans ces deux sections, nous ren-
verrons nos lecteurs à l'excellent article, récemment publié
dans ces colonnes, par M. F. Cayeux (1); mais on ne peut
s'empêcher de citer, à nouveau : Fusilier et Mistress A.
Peart, le premier pour la puissance de son coloris, le
second pour la délicatesse de ses nuances.
Les mêmes présentateurs exposaient des Dahlias a fleurs
simples, des Dahlias doubles a grandes fleurs et des Dah-
lias Lilliput très beaux également, mais distancés à présent,
et de loin, comme intérêt, par les Dahlias-Cactus.
l'n très remarquable lot de Bégonia tubéreux erecta cris-
tata rappelait que MM. Vallerand frères, de Taverny et de
Bois-Colombes, sont des cultivateurs de Bégonias de pre-
mier ordre.
Un beau lot d'Œillets et de Salvia Alfred Ragueneau, va-
riété très décorative, un autre de Pelarqonium de semis et
de Salvia Lecnulteulx, autre très belle variété, faisaient
honneur à M. Nonin, de Chàtillon.
Les Clématites de M. Boucher, de Paris, sont toujours
très admirées et c'est justice, li'autre part, le même expo-
sant avait un beau pied de Buddleia oariabilis, cette jolie
plante dont le Jardin a publié, l'an dernier, une figure
noire accompagnant un intéressant article de M. L.
Henry (2).
M. Truffant, de Versailles, faisait un apport de trois jeu-
nes plantes d'Acalupha hispida (A.Sanderiana) (;1) et de cinq
Acalypha Godseffiana (4), deux plantes fort décoratives.
Signalonsencore. comme présentations de plantes intéres-
santes : une Reine-Marguerite simple de Chine, de MM.
Vilmorin-Andrieux et Cié et le Canna Mme Charles Maron,
de M. Ch. Maron, de Brunoy.
Les Asters étaient très bien représentés dans le lot de
M. Dugourd, de Fontainebleau, par de nombreuses espèces,
telles~que : A. rubricaulis, A. novœ-anglix, A. pendulus
ou A. horixontalis, A. multiflorus, A. bicolor, etc.. et va-
riétés : Franco-russe, Mme Sagnier, La France, etc.
MM. Cayeux et Le Clerc, en plus également d'Asters
variés, présentaient : Senecio pulcher et Slokesia cyanea,
deux excellentes plantes vivaces ornementales.
Des Roses en fleurs coupées formaient un important
apport de M. Rothberg, de Gennevilliers, où étaient repré-
sentées les meilleures variétés. M. Nicklaus, de Viiry, avait
aussi une jolie 'collection de Roses en fleurs coupées.
Enfin, quand nous aurons cité le beau lot d'Amaraniè
crête de coq de MM. Vilmorin-Andrieux et Cie et celui de
Chrysanthèmes (Gustave Ont ncrwald et ses dimorphismes,
Mme Liger-Ligneau, Rayonnant, Rayon d'or, etc.../ de
M. Lemaire, de Paris, nous aurons signalé rapidement les
principaux apports saillants de ce concours très réussi.
CONCOURS DE FRUITS.
On pourrait difficilement voir plus beau lot que celui
exposé par M. Whir, de Deuil, comprenant des grappes de
raisin des variétés Bicane, Black Alicante et Muscat d'A-
lexandrie.
Comme pendant à ce lot, celui de M. Crapotte, de Con-
llans, avec du Chasselas doré de Fontainebleau, admira-
blement doré et de belles pommes Grand Alexandre et
Reine de Remette, ne faisait pas non plus mauvaise figure.
Les pèches de M. Parent, de lîueil (Bonouurier, Belle
(1) Le Jardin, 1898. n* 272. page ls7
(2) Le Jardin, 1897. n° 250, page 213, fi:;. 76.
(3) Le Jardin Is'is, X- 269 .-i 278, pages 135 et 273.
(i) Le Jardin 1898, N- 69, paye 13s.
Beauce, Belle impériale, etc..) se sont attirées bien des
regards de convoitise, de même que les poires de M. Eve,
de Bagnolet, très bien présentées et de première beauté,
principalement ses Beurré Diel, Duchesse d'Angoulême
et Louise bonne d'Avranches.
M. Rothberg, de Gennevilliers, avait une belle collection
de prunes dont : Dame Aubert, Ponds seedling, Victoria,
Reine-Claude diaphane, etc., des plus appétissantes; des
pêches, telles que : Checreuse tardire, Mme Gauchard,
Reine de Vergers, etc., faisant venir l'eau à la bouche et,
enfin, de nombreuses poires et pommes; parmi ces der-
nières, se sont fait remarquer de tout à l'ait volumineuses
Sans pareille de Peasgood.
M. Leroux, de Travècy, avait envoyé de belles poires :
Belle de Bruxelles, Baronne de Mello-, de Tongres, Nouveau-
Poiteau, Beurré Fouqueray, etc., convenablement étique-
tées, comme devraient toujours l'être les fruits exposés,
avec des renseignements de nature à intéresser le public.
Une collection de 102 variétés de raisins, de 34 variétés
de pommes, ainsi que de nombreuses pèches dont : Sea
Eagle, Belle Beauce, Belle de Vitry, Alexis Lepère, Grosse
Mignonne, etc. et brugnons, dont: Elruge, Victoria et
Lord Napier, faisaient honneur à M. Girardin, d'Argenteuil.
Les autres concurrents étaient : Mines Vve Vallée, de
Wissous et Vve Guéril, de Paris; MM. Savard, de Bagnolet;
Coney. de Ferrières en Brie; Gorion, d'Epinay ; V. Bois.
ilv Saint-Mandé et Michin. de Thomery.
En résumé, très intéressant et relativement important
concours de fruits où se remarquaient nombre de spéci-
mens de première beauté, malgré la sécheresse de l'été.
Séauee du 22 septembre 1898.
COMITÉ DE FLORICULTURE
M. Gravereau, de Neauphle-le-Chàteau, de qui on a déjà
beaucoup remarqué les précédents apports et les jolis gains
de Nemesia, faisait un nouvel apport de ces plantes
ayant fleuri au printemps et venant de refleurir après
avoir été rabattues. C'est un intéressant résultat que l'ob-
tention des Nemesia remontants.
M. Vacherot, de Boissy-Saint-Léger, présentait de beaux
Œillets de semis et M. Fortin, d'Antony, un Cyperus Papy-
rus nain, trouvé dans un semis fait l'an dernier et qui sera
d'un grand secours comme plante de garniture.
M. Sallier, de Neuilly, avait apporté trois « bonnes
vieilles plantes » qui ne sont pas assez cultivées et appré-
ciées à leur juste mérite, c'étaient : Pancratium caribœum,
l 'rinum Moorei et llymenocallis macrostephana.
MIL Vallerand frères, de Taverny, soumettaient à l'ap-
préciation du comité un nouveau type de Bégonia bulbeux
erecta a feuillage ornemental, fort curieux et qui sera sans
doute le point de départ d'une jolie série de gains nou-
veaux. Cette nouvelle race portera le nom de Vallerandi.
Enfin, M. Martin, de Digoin, avait des Zinnia en fleurs
coupées.
COMITÉ DE CULTURE POTAGERE.
M. Chemin, de Gentilly, présentait quatre bonnes variétés
de Céleri, dont -.Céleri doré Chemin etCéleriblauc de Par in.
M. Martin, de Digoin, deux Melons et une intéressante
collection de Pommes de terre de semis.
COMITÉ DES CHRYSANTHÈMES
De M. Lionnet, de Maisons-Laffitte, on a beaucoup
admiré de belles potées de Chrysanthèmes bien fleuris.
COMITÉ D'ARUORICULTURE FRUITIÈRE
Très beaux apports, notamment : de M. Passy, deCham-
bourcy, de magnifiques pommes Grand Alexandre; de
M. Mainguet, de'Fontenay, une prune de semis non encore
dénommée, d'une grosseur très au-dessus de la moyenne
et que le comité a jugée de bonne qualité: de M. A. Mar-
tin, de Montreuil, des pèches Belle Henri Pinot et Alexis
Lepere, hors ligne; de M. Jourdain, de Maurecourt, une
très belle corbeille de cerises Griotte du Xord; enfin, de
M. Gorion, d'Epinay, quelques jolies prunes nouvelles de
semis et non encore nommées.
COMITÉ DES ORCHIDÉES
Encore un bel hybride de M. Maron, de Brunoy : le
Caltleya Maroni (C. velutina x C.aurea).
Un spécimende Vanda cœrulea, apporté par M. Régnier,
de Fontenay, portait trois longues hampes des mieux
fleuries.
M. Gauthier, jardinier chez M. le D" Fournier. à Neuilly,
présentait : Millonia Clowesi var. Léon Fournier et
Caltleya Leopoldi.
Un bel exemplaire de Cypripedium ciliolare venait de
chez M. Magne, amateur, à Boulogne.
J. FOSSEY.
LE JARDIN
305
LE JARDIN. — N» 280. — 20 OCTOBRE 1898.
CHRONIQUE
Les Japonais sont en passe de contracter la folïedes Orchi-
dées, si ce que dit le Tol.io Asa/.i est susceptible d'être admis.
Une variété nouvelle, sous le nom d'Anuckusa, est actuel-
lement le clou du genre. Ses feuilles, au nombre de onze
seulement, sont passionnément disputées à coup de yen —
le yen vaut 5 fr. 10. — Les amateurs offrent jusqu'à
500 yen par feuille et, tout récemment, une députation, re-
présentant dix villageois atteints de l'Orchidomanie. s'est
rendue près du possesseur du fameux Amalaisa, qui les a...
envoyés promener malgré leur offre bien tentante. Ce dernier
s'est rappelé à temps qu'une feuille d'Orchidée japonaise
avait, en ces dernières années, rapporté 10.000 francs. Le
journal japonais fait espérer qu'un jour prochain, les
11 feuilles de la. fabuleuse Orchidée pourront rapporter en-
viron 550.000 francs. Mais pourquoi se borner à acheter
une feuille'.' C'est qu'en ce bienheureux pays, on multiplie,
parait-il, les Orchidées comme des Bégonias.
■* *-
Les fleurs de Pivoine, si précieuse pour la confection des
bouquets, sont susceptibles de se conserver après avoir été
coupées. Le procédé imaginé par MM. Klehn, de Chicago,
consiste à couper les fleurs quand le bouton est prêt à s'ou-
vrir et à les disposer, en bottes de douze environ, dans un
seau, à moitié plein d'eau qu'on ne renouvelle pas et placé
dans une cave à la température de zéro. Toutes les variétés
ne s'accommodent pas également de ce traitement, qui per-
met de conserver ces jolies fleurs pendant six semaines et
même deux mois. On réussit particulièrement bien avec les
Pivoines blanches.
* *
' Le Journal d'Agriculture pratique fournit, sur la culture
du Noyer en France, des documents qui montrent que cet
arbre est plus qu'un arbre de fantaisie, comme on est tenté
de le croire. Il est temps qu'on réagisse contre l'abandon
dont sa culture est entourée depuis quelques années. Dans le
Périgord, la vente des noix donne annuellement un revenu
de 1.800.000 francs, produit de 600.000 Noyers, ce qui fait
une moyenne de 3 francs par arbre. L'arrondissement de
Saint-Marcellin, dans l'Isère, récolte à lui seul pour
1.250.000 francs de noix. Le rendement total était, en 1896,
d'après les statistiques officielles, de 19.272.000 francs,
tandis que. en 1893, il atteignit presque 26 millions — soit
une diminution d'environ 7 millions de francs — pour les
noix seulement.
* *
La vente des raisins de la fameuse treille de Fontaine-
bleau, bien connue sous le nom de Treille du Roi, a eu
lieu la semaine dernière. Le produit divisé en 129 lots a été
adjugé pour 1.539 francs, mettant en moyenne le kilo-
gramme de raisin à 1 fr. 25. Mais combien ces 4.539 kilos
feront-ils de petits? Quelle fabuleuse multiplication don-
neront-ils ? Que de raisins de la Treille du Roi vont être
vendus, qui en descendront, comme moi des Croisés?
* #
D'intéressantes observations de M. Glatfether, insérées
au Missouri Botanical Garden (neuvième rapport annuel),
montrent bien quelle bizarrerie préside à la production des
hybrides et, que nous savons encore bien peu de chose à ce
sujet. Près de Saint-Louis (Missouri) croissent commune
ment ensem ble leSalix longipes,S. nigra et S. amydaloides,
les deux premiers pourvus decaractères qui les rapprochent
beaucoup et leur impriment de profondes analogies. Il
semblerait, d'après ce que nous savons et, d'après la lo-
gique, que les hybrides de ces deux espèces dussent dominer.
Ce sont, au contraire, les produits de croisement des S. Salix
nigra si S. amygdaloidesqxnsoat les plus nombreux ; quant
aux .S", longipes et S.nigra, malgré leurs affinités, ilsemble
que ce soient des espèces bien distinctes, chacune d'elles
conservant nettement son identité dans le même habitat.
Les plantes qui croissent au bord de la mer présentent
un faciès tout spécial, tel qu'il a pu faire croire quelquefois
à des espèces différentes : épaississement des feuilles, des
tiges et des fruits, coloris glauque, abondance des poils sur
tous les organes. M. Lesage a montré que la cause de ces
modifications était bien due à l'action du sel marin, qui dé-
veloppe ou réduit certains tissus, en déterminant en même
temps une formation moins abondante de chorophylle, d'où
la coloration vert jaunâtre caractéristique. La culture pour-
rait peut-être tirer parti, au point de vue de l'ornementation
et des nuances du feuillage, de cette singulière action pro-
\ oqnéc |i,-ir h' cli loi'iirc de sodium.
Les guêpes ont été nombreuses cette année et les piqûres
ne l'ont pas été moins. Il est un peu tard, il est vrai, pour
signaler le remèdeque donne le Gardener's Chronicle, mais
enfin, mieux vaut tard que pas du tout. Ce remède de bonne
femme est on ne peut plus simple, encore plus que l'emploi
du Persil si vanté. Il s'agit du sel de cuisine à l'extérieur
en friction et, à l'intérieur, en gargarisme avec du vinaigre.
En tout cas. si ça ne fait pas de bien, ça ne peut pas faire
de mal.
*
* *
Au nombre des végétaux que leur valeur alimentaire
pourrait faire rechercher, il faut, parait-il, mettre au pre-
mier rang l'Arum maculatnm, autrement dit le Gouet.
Nous ne conseillerons pas de manger ses feuilles en salade,
à moins qu'on ne désire se faire piquer la langue par les
innombrables aiguilles calcaires qu'elles recèlent. Mais les
racines, desséchées et bouillies, perdent leur âcreté et per-
mettent d'obtenir une farine blanche, abondante et très
nutritive, propre à faire des potages, du pain et même de la
colleet des cosmétiques. D'après Parmentier, l'utilisation de
la racine d'Arum aurait été faite pour la première fois par
Bosc réfugié, pendant les orages de la Révolution, dans un
coin perdu de la forêt de Montmorency et réduit à manger
ce qui lui tombait sous la main. Cette plante y était si abon-
damment répandue qu'elle aurait pu suffire à assurer l'ali-
mentation de plusieurs milliers d'hommes.
Combien un arbre peut-il absorber d'eau annuellement'.'
M. Hcrhnel. qui a étudié la question avec beaucoup de soin,
est arrivé à pouvoir énoncer les résultats suivants, moyenne
de trois années : la consommation d'eau est d'autant plu-'
élevée que la quantité de liquide est plus grande (M. de la
Palisse n'eût pas mieux dit !); les arbres absorbent plus
d'eau dans les années pluvieuses que dans les années sèches.
rour 100 grammes de feuilles, le Frêne consomme 85,6
d'eau; leHêtre, 71,9; l'Erable, 58,6; le Pin, 13,5 et le Sapin
9,1. L'action régulatrice des forêts est facile par suite à
constater et à mesurer, l'n hectare de forêt peuplé dellêtres
de 115 ans absorbe journellement 30.000 kilogrammes d'eau
correspondant à une couche de pluie de 3 millimètres par
jour'OU de près d'un centimètre par mois.
P. IIARIOT
31 Mi
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Mérite agricole. — M. Fiérens, le sympathique et
dévoué secrétaire de la Société d'agriculture et de botani-
que de Gand, qui prit une si large part à l'organisation
des deux dernières expositions quinquennales et interna-
tionales deGand, vient de recevoir la décoration de chevalier
du Mérite agricole.
Nous sommes heureux de lui adresser ici nos bien sin-
cères félicitations.
Exposition universelle de 1900. — A la dernière
réunion des comités d'admission (groupe VIII, classes 13
à 1S. horticulture) pour l'Exposition universelle de 1900,
M. Viger, Président clu groupe, ne pouvant, en raison deses
fonctions de Ministre de l'Agriculture, présider effective-
ment toutes les séances, a chargé M. Abel Ghâtenay, secré-
taire-général, de le suppléer. M. Abel Châtenay sera
remplacé dans ses jonctions de secrétaire-général par
M. Lucien Chaulé.
Les dates des concours ont ensuite été arrêtées comme
suit : 18 avril, 9 et 23 mai, 13 et 29 juin, 18 juillet,
N et 22 août. 12 et 26 septembre. 10 et 21 octobre.
Les grands concours généraux auront lieu : les 23 mai,
1S juillet, 12 septembre et 10 octobre.
Les fraises, considérées par certains comme légumes et
par d'autres comme fruits, étaient réclamées par les classes
Il (piaules potagèresj et 15 (arbres fruitiers et fruits). Il a
été décidé que, à la classe 11. appartiendraient celles de
grande culture et, à la classe lu. les collections.
Exposition universelle de 1900. -- Congrès
internationaux. — Viennent d'être nommés pour faire
partie des comités spéciaux chargés del'étude desquestions
relatives à l'organisation des Congrès internationaux en
1900, dans la huitième section iSciences agricoles), en
addition aux membres déjâdésignés (1):
MM. André, directeur de la Reçue horticole; Chauré,
directeur'du Moniteur d'horticulture; 11. Martinet, direc-
teur du Jardin ; .',. Nanot, directeur de l'Ecole nationale
d'horticulture de Versailles; Albert Truffant, horticulteur
à \ ersailles.
Au Jardin d'Acclimatation. — Nous apprenons
avec regret que M. Patry, l'excellent jardinier en chef du
jardin d'Acclimatation, vient de prendre sa retraite. Il a
été remplacé dans ses fonctions par M. Perrot, jardinier
chef du Jardin botanique de Marseille.
11 est néanmoins àespérer que M. Patry n'abandonnera
pas complètement l'horticulture qui lui a valu déjà de si
nombreux et si légitimes succès.
Le commerce des fleurs aux Halles. — Le nou-
veau règlement des Halles n'a pas tranché d'une façon défi-
nitive la question qui divise les horticulteurs et les pro-
ducteurs de légumes. On sait q-ue le commerce des (leurs
est localisé dans la rue Baltar et la rue couverte Armand
Carrel, emplacement réclamé par les cultivateurs.
L'administration voudrait forcer les marchands de Heurs
à s'installer autour de la Bourse du Commerce, en plein
air, dans l'endroit qui semble être le lieu de réunion de
tous les vents qui soufflent sur la capitale.
Or, de tons les produits qui se vendent aux Halles, il
i -i pas qui craignent plus les intempéries que les
Heurs. Est-ce pour cela qu'un veut leur donner l'endroit le
moins abrité?
Et d'ire qu'avec un peu de bonne volonté, on pourrait
arriver à donner satisfaction à tout le monde!
Quand donc lecommerce horticole français aura-t-il son
pavillon à lui, couvert et chauffé, comme les Anglais l'ont
(1) Le Jardin, 1898, D- 273, page 194.
à Covent-Garden, les Belges à Bruxelles, les Allemands à
Berlin etc ?..
Union française de la Jeunesse. — L'Union fran-
çaise de la Jeunesse, qui, depuis longtemps, est reconnue
d'utilité publique, \ ient de rouvrir ses portj.es le 17 courant.
Instituée dans le but de propager et de vulgariser l'ins-
truction, les professeurs qui en forment les cadres ont pour
mission de compléter l'instruction classique des adultes et
de former leur éducation professionnelle.
Sur ces programmes qui nous ont été adressés, nous
constatons avec plaisir que l'enseignement horticole n'est
pas délaissé. Comme les années précédentes, auront lieu les
cours suivants :
Cous de botanique. — Chaque lundi, de 8 heures à
9 heures du soir, notre' collaborateur. M. .1. (Jérôme, profes-
seur à l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles, chef
du service des Serres au Muséum, fera, à la Section du
Jardin des Liantes, dont le siège est à l'Ecole communale
de garçons, (>H, boulevard Saint-Marcel, un cours public et
gratuit de botanique, dont le programme général est le
sui\ ant :
Notions élémentaires de botanique; plantes utiles et
plantes ornementales les plus répandues.
Cours de culture fruitière. — Chaque mardi, de S heures
ii 9 heures du soir. M. A. Gourlot, administrateur du
Jardin, fera, à la Section du Panthéon, dont le siège est à
l'École communale de garçons, 11, rue des Fossés-Saiât-
.lacques, un cours public et gratuit de culture fruitière,
dont voici le programme :
Etablissement du jardin fruitier; distribution des arbres
dans le jardin fruitier; préparation du sol; plantation;
taille; opérations d'hiver; opérations d'été; récolte des
fruits; maladies et insectes.
Couru de culture des fleurs et de compositions florales.
— Chaque mercredi, de8 al) heures du soir. M. A. Maumené,
rédacteur au Jardin, fera, à la Section du Panthéon, un
cours public et gratuit de culture des fleurs et de compo-
sitions florales, dont voici le programme dans ses grandes
lignes :
Principes généraux de culture; multiplication des plan-
tes; cultures; étude des plantes selon leur emploi; appli-
cations.
Cours public et gratuit d'arboriculture d'ali-
gnement et d'ornement. — M. Chargueraud commen-
cera, le vendredi 11 novembre, à 8 heures du soir, rue de
Grenelle, 84, à Paris, son cours théorique et pratique
d'arboriculture d'alignement et d'ornement. Ce cours
consistera en dix leçons théoriques, qui auront lieu tous [es
vendredis à la, même heure, et en trente leçons pratiques,,
ii partir du dimanche 13 novembre, de 8 heures du matin
à 11 heures, et [mur lesquelles le lieu de réunion sera
indiqué à la lin de chaque séance précédente.
Le programme de ce cours est le suivant :
Leçons théoriques. — Eléments de physiologie végétale,
de géologie, de physique et de chimie appliquée à l'arbori-
culture; principes généraux de culture: sols; terre végé-
tale; amendements; fumiers et engrais; arrosements;
drainages ; pépinières ; multiplication, élevage et conser-
vation "des plantes; serres et orangerie; bâches; châssis;
abris; plantations d'alignement dans les villes, sur les
routes; études des meilleures essences; installation;
soins ; maladies ; insectes ; plantations d'ornement des
parcs, squares et jardins ; choix et groupement des végé-
taux: garnitures florales; gazons.
Leçoiis pratiques. — Sur l'exécution et l'entretien des
plantations ; les soins de culture; la pratique de la taille et
de l'élaeasre ; étude des plantations sur les boulevards,
avenues, parcs et squares, sur les routes départementales,
au bois de Boulogne, à la Muette, au bois de Vincennes,
à l'Ecole d'arboriculture de Saint-Mandé et dans les pépi-
nières de la Ville.
A l'issue du cours, une commission d'examen [imposera
au préfet de la Seine de délivrer des certificats d'aptitude
LE JARDIN
307
aux élèYes qui rempliront les conditions indiquées par le
programme d'examen.
Syndicat central des horticulteurs de France.
— Dans sa dernière réunion, le Conseil d'Administration
du Syndicat central des horticulteurs de France a émis, à
l'unanimité, le vœu suivant, qui a été transmis à M. le
Ministre .le l'Agriculture :
« Considérant que l'Horticulture française, qui commence
sur bien des peints à sentir les effets de la surproduction, a
de plus en plus besoin de couserver ses débouchés à l'étran-
ger et d'en créer de nouveaux :
« Considéranl que la Russie, dont le climat rigoureux
rend impossible certaines cultures très prospères en France,
constitue par ce fait un marché important pour bon nombre
de nos spécialités ;
« Considérant que la rapidité de plus en plus grande des
moyens de transport, et la facilité d'expédier par mer
la plupart des produits horticoles, permettent aux Horti-
culteurs français de lutter avantageusement dans bien des
cas contre leurs concurrents étrangers qui ont été jusqu'ici
les principaux fournisseurs de la Russie :
« Considérant que l'Exposition internationale de cul-
ture fruitière de Saint-Pétersbourg en 1891, à laquelle la
France a pris une part si brillante, a donné d'excellents
résultats, notamment en provoquant l'abolition des mesures
phylloxériques. qui jusqu'alors interdisaient l'accès du sel
russe aux plantes de provenance Erançaise :
« Considérant que de tous les centres étrangers les horti-
culteurs se préparent ostensiblement, avec l'appui de leurs
gouvernements! & envoyer, l'an prochain, leurs plus beaux
produits à l'exposition de Saint-Pétersbourg et que. dans
ces conditions, la Frauce ne peut, malgré^l'approche de notre
grande Exposition universelle, se désintéresser d'une mani-
festation, qui aura une si grande importance au point de vue
économique connue au point île vue scientifique. »
Emet le vœu :
« Que le Gouvernement français, acceptant l'invitation
qui lui a été adressée par le Gouvernement russe, prenne
sous son patronage la section française et assure la parti-
cipation des exposants français dans la mesure la plus large
possible en les faisant représenter officiellement à Saint-
Pétersbourg et en facilitant le transport et l'installation de
leurs produits. »
Le Syndicat central des Horticulteurs de France a en
outre décidé de faire appel aux Syndicats horticoles des
départements, en vue de concerter une action commune
destinée à assurer une large participation de l'Horticulture
française à l'Exposition de Saint-Pétersbourg,
Syndicat des Agriculteurs de France. — Dis-
penser le cultivateur d'aller chez « l'homme de loi ». c'est
le mettre à même 'd'économiser son argent et son, temps.
Nos lecteurs apprendront donc avec plaisir qu'un bureau
de consultations juridiques fonctionne au Syndicat rentrai
des Agriculteurs de France qui, depuis douze ans, a rendu
tant de servici s à nos populations agricoles.
Des jurisconsultes d'une entière compétence y donnent,
à titre absolument gratuit, des consultations écrites sur
toutes les questions se rattachant au droit rural.
Les syndicat régionaux y trouventégalement des conseils
éclairés pour la création d'institutions d'ordre économique :
caisses de secours, assurances, sociétés coopératives, etc..
qui, depuis quelques années, ont pris un si grand déve-
loppement.
Disons, à ce propos, que les adhérents admis comme
membres duSj tidicatdaiLs les trois derniers mois de l'année
n'ont à payer aucune cotisation pour l'exercice en cours,
bien qu'autorisés à user des services du Syndicat du jour
de leur admission.
Les fruits de table en Allemagne. — D'après notre
confrère. Die Gartenwelt, les pommes de table se vendaient,
au commencement du mois, à Francfort-sur-Mein : Rei-
nette de Canaila -, 25 à 37 fr. 50 le quintal; Reinette grise,
5 fr. ; Reinette Bc
25 à 31 fr. 25; Grosse Reinette
de Cassel, 25 fr. : Reine dos Reinettes, 22 fr. 50 à. 31 fr. 25;
Borsdorf, 31 fr. 25à37fr.50; Gratenstcin, 25fr.; Pépin
de Parker, 25 fr. ; Reinette d'Orléans, 25 fr. ; Belle Fleur
jatine, 37 fr. ôi) à 13 fr. 70; Reinette Animas. 37 fr. 50;
Reinette de Champagne, IX fr. 75 à 25 fr. : Sehafsnase,
15 fr.; Rouge de Stettin, 16 fr. 25; Rothcr Eiserapfel,
[~i fr. ôi); les poires faisaient : Beurré Diel, 25 à 31 fr, 25;
Curé, 20à22 fr. 50 ; Louise-Bonne, 25 fr.; Saint-Germain,
25 fr. ; Verte longue ou Mouillebouche, 22 fr. 50.
Dans la seconde moitié de septembre, les fruits de fable
se vendaient à Constance (Allemagne) : pommes et poires
précoces, 10 a 15 fr. les 100 kilogr. ; pommes à cidre.
S fr. 70 à 10 fr.; poires à poiré, 8 fr, 75 à 11 fr; 25; fruits
de table des meilleures qualités, 12 fr. 50 à 15 fr.
A propos de la culture de l'Acalypha hispida
i A. Sanderi) ( 1 ). — Un de qos correspondants nous envoie
les renseignements suivants au sujet de la culture de cette
jolie plante, l'Acalypha hispida (A. Sandeft) (1) :
« La terre qui lui convient le mieux est un mélange de
terreau de feuilles, de fumier et de terre de gazon en parties
égales. La serre dans laquelle cette plante doit être tenue,
est une serre tempérée aussi claire que possible et facile à
aérer, afin de permettre à la buée de se dissiper prompte-
nient et d'empêcher qu'elle ne se dépose sur le feuillage et
sur les fleurs. Enfin, recommandation importante, il ne faut
jamais bassiner. »
Les Orchidées de l'Europe centrale. — Nousavons
le plaisir d'annoncer à nos lecteurs que notre ami et colla-
borateur, M. IL Correvon, prépare, pour paraître cet automne,
un très bel album des Orchidées indigènes de l'Europe
centrale, avec 56 planches coloriées dont le dessin est excel-
lent et la peinture très exacte et fort belle.
Ces planches seront accompagnées d'un texte approprié,
contenant la description des espèces, leur mode de culture,
des renseignements sur la fécondation des Orchidées, etc.
Son coût est de IX francs pour les souscripteurs. — On
s inscrit chez l'auteur, 2, rue Dancet, à Genève.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Paris. — Rappelons que c'est du 9 au 14 novembre
prochain qu'aura lieu l'Exposition de Chrysanthèmes, or-
ganisée, à Paris, par la S. N. H. F.
Langres. — La floraison des Chrysanthèmes s'annon-
cant comme devant être tardive cette année, au moins
dans la région de Langres, le Conseil d'administration de
la Société haut-marnaise d'horticulture, de viticulture et
de sylviculture, craignant un insuccès pour l'Exposition
qui devait avoir lieu à Langres, du 22 au 24 courant, a,
dans sa séance du 3 octobre, décidé de renvoyer la date
d'ouverture de cette exposition au 12 novembre.
Lille. — Rappelons que c'est du 10 au 15 novembre
qu'aura lieu l'Exposition internationale de Chrysanthèmes.
L'affiche en couleurs annonçant cette exposition, très artis-
tiquement composée et fort bien dessinée, forme un véri-
table petit tableau de l'aspect le plus engageant.
Budapest. — L'exposition hongroise de fruits, léeumes
et fleurs, qui devait se tenir du !l au 12 courant, ainsi que
nous l'avions annoncé dans notre précédent numéro, n'a
pas eu lieu par suite du deuil général provoqué par l'as-
sassinat de l'Impératrice d'Autriche. Cette exposition a été
remise à l'année prochaine ; la date en sera ultérieure-
ment indiquée.
Moulins. — En raison du retard présenté cette année
dans la lloraison des Chrysanthèmes, l'Exposition orga-
nisée par la Société d'horticulture de l'Allier et annoncée
pour les 3, 4, 5 et 6 novembre, est remise aux 10, 11, 12 et
13 du même mois. Les demandes, adressées à M. le Secré-
taire-général de la Société, seront reçues jusqu'au 1 no-
vembre.
Genève. — Du l'i au 20 juin 1899. — Exposition inter-
nationale d'horticulture, organisée par la Société helvé-
tique d'horticulture de Genève. — Adresser les demandes
à M. John Wolf, secrétaire général au Davillon, par le
Grand-Saconnex (Genève).
( 1 ) Le Jardin. 1898, n" 26». 272 et 278, pages 135, 17S et 273, fig.
iiit'p n fr ri I n n/» Vi o iin ffin I a iï re
\\) L,a jarain, io»a, n - zo», a/;
noire et planche en couleurs»
308
LE JARDIN
NOMS
DES CORRESPONDANTS
Ruelle, chef de culture.
P. Galles, régis, à Cheminière.s.
Laurens fils aine, mnd-grainr.
Plumerè, horticulteur.
Lénault-Huet, pépin., à Ussy.
Patrolin, horticulteur.
G. Bertuelot, horticulteur.
Brunel-Tholozan, horticult.
H. Blin, public'" agric. et hort.
Poirier, amateur.
J. Mahot, chef de culture au
(irand-Resto.
PicOré, prof, de la Soc. d'hort.
J.-R. Deleuil, hort. à Hyères.
Favreau, horticulteur.
S3.U10
"S" "^ ~
VHWKV
aSS aaaai-aaa 'a S a
sasIVHJ
sauasioN
a K ffl g |?0q a a ^ffl a « j? O j
XION
SISSVD
S3TTI3S0UO
a g a 5 a a S'a g « « a = S"
sa.i'jia
ag^ =aaa^'aaa a ~ ffi
SaNflHd
£ a -S -Saa of> S a -s cfo
S103IH3V
« i 1
Z 1 s
c . -a> -^ -oj r^ -oj c a "^ 22 0 <^ *th
2^2 s§H§§ s £hS
M !
a?^ aaC^'c'Na Sgc?
^2 S2SS 2H2
gnons
Espalier
a a a jT'a g j?3jj § j? g a = 0
«1 j î
*'' 1
agg g«gmgâ|« CJS
MES
De lalile
2 ^ SS S" HP. ^^H
M !
S' a a 0' 03 a a o? — < 'ï s o
2 s. shS 2 2
RES
De table
(S cm c c'X o-tDOû3-aj -oafQ
S"* sis ass â a
POI
A cidre
■r- c- >■. >. t3 „ ; T3 >-.
- a a oooaatifflw -o a o
t-, l_iW,fc-l „ — ^; k_, *_
g 2g2 2 «s 2
"a
ai
00
00
■S
s
o
.S §
.1 . ■ v . > y?
S = - g .S S -'' ., - ._ r- ■ - 1
>. œ — S— 3 e E"™ 3 R =~a
e-h « 2 a -h a z s< a a a ^j
00
c
a?
S
CD
CQ
a.
Q
Aube. . . .
Amie. . . .
Aveyron. .
Territoirede
Belfort. .
Calvados. .
Cher. . . .
Deux-Sèvr.
Gard. . . .
Loir-et-Cher
Maine-et-L'
Morbihan. .
M "-et-Mos"
Var ....
Vendée. . .
Notre Enquête sur la Récolte des Fruits en France
EN 1898
Nouvelles des Départements.
{Voir le tableau ci-contre.)
Castelnaudary et Liraoux (Aude). — Les arbres à
floraison précoce n'ont presque rien donné par suite du
climat très variable de la région. — Les Amandiers étaient
en pleine floraison le 10 janvier et les Pêchers le 15 février
Le 20 mars, il gelait à— 4°. Tout ce qui n'a pas été abrité a
été perdu. P. G.
Bourges (Cher). — Les prunes, très abondantes, sont
transformées ici en pruneaux délicieux ou en alcool très
recherché. Les poires et pommes sont expédiées par
wagons complets de la station fruitière du canton de Saint-
Martin d'Auxigny. P.
Niort (Deux-Sèvres). — Les récoltes ont assez souffert
de la chaleur. Néanmoins les pommes de table donnent une
récolte moyenne ; les pèches de plein vent, dans certaines
contrées, sont assez bonnes, ainsi que les prunes. Les rai-
sins de table ont donné une récolte assez bonne et les rai-
sins de cuve, une bonne récolte moyenne. G. B.
Nîmes (Gard). — Année exceptionnellement mauvaise à
cause des gelées tardives et de la grêle. B. T.
Blois (Loir-et-Cher). — En raison de la sécheresse
extraordinaire de cette année, la récolte des fruits s'est
faite dans de mauvaises conditions. — Les pêches, les
abricots et les poires n'ont pu atteindre leur complète matu-
rité. On a constaté, sur bon nombre de points, des fruits
tavelés et gercés. — Le raisin est riche en sucre, mais il
eût été bien plus riche encore si la sécheresse n'avait pas
été aussi persistante. La petite pluie du 30 septembre a
cependant fait du bien à la Vigne, et cela d'une façon très
appréciable. Les vendanges ont été commencées par les
Cotet Gamay ; \e Grollot de Cinq-Mars ne sera cueilli que
vers le 15 octobre. Qualité bonne, quantité moyenne. — Le
Cèphe a causé des ravages assez sérieux sur les Poiriers,
dans quelques localités. — La récolte des fraises a été
excellente. — Celle des noix généralement bonne. — Le
raisin de table est assez abondant. — En somme, la pro-
duction fruitière, dans le département, est précaire cette
année, surtout en ce qui concerne les poires, les pommes,
les pèches et les abricots. II. B.
Baugé (Maine-et-Loire). — La récolte a été compromise
par la grêle. P.
Pontivy (Morbihan). — Très peu de fruits à couteau
dans le département. J. M.
Un nouvel ennemi des Jardins
LA BRUCHE DU HARICOT
(Bruchus irresectus)
M. Forgeot nous apportait, il y a quelques jours, lies
Haricots (Noir de Belgique) provenant de Saint-Remyde
Provence et complètement bruches. C'est la première luis
que le fait nous était signalé, et si nous avions vu souvent
des Pois ainsi attaqués, il ne nous avait pas encore été
donné d'observer la même chose sur le Haricot.
Soumis à l'examen des entomologistes du Muséum, l'in-
secte a été reconnu pour le Bruchus irresectus. Voici la
note que M. Lesnè, avec son obligeance habituelle, a bien
voulu nous communiquer à ce sujet :
« Les Haricots remis au Laboratoire d'Entomologie sont
attaqués par le Bruchus irresectus Faohr, (Synonyme
/>'. obtectus Say). Celte espèce, dont l'introduction en
France est assez récente, est originaire de l'Amérique du
Nord, d'où elle s'est répandue dans une partie de l'Amé-
rique du Sud, puis en Europe, lui France, elle se reproduit
maintenant dans plusieurs régions. »
Ajoutons que les cultivateurs provençaux commencent
ii se plaindre fortement des ravages de cet ennemi, d'appa
rition récente cependant.
C'est un nouveau cadeau de l'Amérique du Nord, ajouté
à beaucoup d'autres dont le besoin ne se taisait nullement
Si'lll il'.
L. 11.
LE JARDIN
:în<l
Une bonne Plante à Feuillage ornemental
LE MONTANOA HERACLEIFOLIA Brong.
Dans l'ornementation des jardins, à côté des plantes
employées pour l'éclat et l'abondance de leurs fleurs, d'autres
sont admises pour la beauté de leur port et pour la gran-
deur, la forme et la couleur de leur feuillage. Ces dernières,
dites h, feuillage ornemental, ne sont pas toujours les moins
intéressantes. Bien qu'en général leur floraison soit insi-
gnifiante ou même nulle, il en est de tout aussi précieuses
que les plantes florales et qui rendent autant de services
jour la
garniture d(
s jardins.
w
t
jftfct
/
^
i£^
i
4k
1PM'£
<
Fig. 131. — Monianoa heracleifolia.
(D'o|itxjs une photographie prise au Jardin des Plantes).
Certaines d entre elles, remarquables par leur rapide
accroissement, leur bonne tenue, la forme et, le bel aspect
de leur feuillage, s'emploient très avantageusement dans
la composition des grandes plates-bandes; en même temps,
elles produisent un superbe effet en exemplaires isolés. C'est
précisément le cas du Montanoa ou Montagnœa heraclei-
folia Brong., encore appelé M. bipinnatifida Koch.
Cette plante, originaire du Mexique, fut introduite en
1845 ; elle est à tige quadrangulaire, d'abord simple, puis
ramifiée et arborescente par la suite ; elle atteint aisément,
dès la 1" année, plus de ~> m. de haut. Ses feuilles, d'une
grandeur et d'une forme peu ordinaires, sont seabres, oppo-
sés, par deux, pétiolées et profondément et curieusement
sinuées-lobées; à leur complet développement, elles attei-
gnent une longueur de 0"',liÛ à 0™,70 et une largeur de0™,50
àOu6Ô; leur pétiole, muni de stipules à sa base, est on
forme de gouttière et a une longueur de 0"\18 à 0m,20. La
floraison a lieu en hiver.
Employée autrefois dans les jardins de la ville de Paris,
cette plante, malgré ses qualités, fut abandonnée on ne sait
pourquoi, car elle mérite, autant et plus que telle et telle
autre, les honneurs de la culture dans les grands jardin
tout au moins. Beauté' du port, harmonie îles proportions,
rare élégance et originalité d'un feuillage bizarrement dé-
i oupéet gracieuse nt incliné, rapidité du développement :
autant de qualités qui permettent au Montanoa do riva-
liser, avantageusement, avec beaucoup de plantes couram-
ment employées aujourd'hui, tels les Ferdinanda, Wigan-
dia, etc., qui. san-< toutefois être à dédaigner, loin de là,
ont l'aspect plutôt un peu lourd que réellement élégant.
Bien que très vigoureuse, cette espèce, de même que ses
rivales de même emploi, a l'inconvénient de ne pouvoir
supporter nos hivers, aussi doit-on la rentrer à l'approche
des gelées pour ne la sortir qu'en mai. On multiplie le
Montanoa on décembr i janvier en serre, au moyen de
boutures prises sur les vieux pieds. Il exige une terre plutôt
lésère, mais très riche en matières nutritives.
G. LAYÉ.
Quelques mots sur les Mirabelliers
La mirabelle, celte prune si estimée, est un fruit essrn
tiellement lorrain, et messin en particulier.
Nous disons lorrain, car, en dehors de la Lorraine, on
rencontre bien rarement des Mirabelliers dans les vergers,
ce qui est très regrettable ;,-mssi espérons-nous queces quel
.pics lignes engageront les planteurs à en essayer la culture.
Ce fruit est l'objet d'un commerce assez considérable et
la production étant, en général, bien inférieure aux
demandes, les prix sont assez rémunérateurs. Certaines loca-
lités des environs de Metz possèdent des champs entiers
plantés exclusivement de Mirabelliers, aussi est-ce, pour
ces villages, une véritable source de revenus.
La mirabelle n'est pas seulement recherchée comme fruit
de table, niais (die l'est aussi pour conserves, confitures et
pour sécher ; elle produit, en outre, une eau-de-vie des plus
fines et très appréciée.
La variété dite de Nancy, grâce à la vigueur et à_ la
nature peu difficile de l'arbre qui la produit, est cellequi se
rencontre le plus fréquemment dan s les vergerset les jardins.
Celle dite de Metz reste localisée dans quelques villages
-il nés sur les coteaux de la rive gauche delà Moselle, prés
de Metz, où elle se plaît tout particulièrement.
A part les deux variétés précitées, il en existe plusieurs
autres qui, quoique méritantes, sont peu cultivées. Les
suivantes sont, à noire a\ is. les plus recoin mandables :
Mirabelle de Mets. — Fruit petit, sphérique, jaune mar-
bré de rouge. Chair jaune, très sucrée, parfumée, excellente.
Maturité : seconde quinzaine d'août. Petit arbre extrême-
ment fertile, à rameaux courts, à mérithalles rapprochés,
houilles petites, d'un vert très foncé presque noir.
Mirabelle deNancy (M. double). — Fruit presque moyen,
subsphérique, jaune marbré de rouge. Chair jaune, très
sucrée, de première qualité. Maturité : seconde quinzaine
d'août. Arbre plus vigoureux et de plus grandes dimensions
que le précédent. Presque aussi estimée, pour consommera
la main et même en tartes, que la Mirabelle de Met;, cette
variété l'est beaucoup moins pour conserves, dans lesquelles
elle n'offre ni la finesse, ni la transparence, ni l'abondance
de sucre qui caractérisent la véritable Mirabelle de Mets.
Mirabelle précoce. — Fruit petit, ovale-arrondi, jaune
unicolore. Chair jaune, de première qualité. Maturité : mi-
juillet. Petit arbre, peu vigoureux, à rameaux grêles.
Mirabelle île Flot-oto. — Fruit presque moyen, à peu près
analogue à celui de la Mirabelle de Nancy, mais moins
coloré et un peu moins sucré. Maturité: seconde quinzaine
de juillet. Arbre vigoureux, très fertile. Pour la culture de
péculation, cette variété est préférable à la Mirabelleprè-
coce, qui est trop peu vigoureuse.
Mirabelle double de Herrenhausen. — Fruit presque
moyen, d'un beau jaune marbré de ronge. Chair jaune, très
sucrée et parfumée. Maturité: seconde quinzaine de sep-
tembre. Arbre vigoureux, très fertile. Précieuse variété, très
peu connue, d'aussi bonne qualité que la Mirabelle double.
arrivant à maturité lorsque cette dernière est complètement
passée. F. JOUIN.
i Pépinières Simon- Louis frères)
310
LE JARDIN
Piaules nouvelles ou peu connues I
QUELQUES ROSIERS
La section Synstylœ du genre Rosa s'est enrichie, depuis
quelques années, d'un certain nombre d'espèces qui sont, à
divers points de vues, dignes d'attention. Les unes sont,
pour leur mérite ornemental, de celles qu'il faut rechercher
pour peupler nos jardins, les autres, parleur singularité, ne
peuvent manquer d'intéresser les amateurs ; à ces deux
groupes, appartiennent les Rosa Luciœ,R. Wichuraianael
R. Watsoniana. originaires du Japonetqui viennent s,, pia-
cerprès des Rosa multijlora, R: moschata et R.anemonœ-
flora qui ont leur berceau d'origine en Extrème-Asie. Bien
et nettement caractérisées par l'agglomération des styles en
une colonne plus ou moins saillante, les Roses de cette
section sont représentées en France par les Rosa aroensis
et R. semperrieens qui ont donné naissance à des produits
horticoles tels que les Rosiers Ayrshire, la Rose Félicité
Perpétue, etc. Actuellement, on en connaît 11 espèces dont
une américaine, le Rosa setigera, dont la culture s'est em-
parée en produisant des formes horticole assez nombreuses.
Des trois Rosiers dont nous voulons parler, le Rosa
Wichuraiana est le plus connu, bien qu'il ne soit pas en-
core bien répandu. Il a été décrit, en 1887, par M. Crépin, le
célèbre rhodologue de Bruxelles, sur des échantillons ré-
eoltés eu ('bine et au Japon. Siebold l'avait anciennement
recueilli au cours de ses yoyages, mais il l'avait confondu
avec le Rosa semperrivens. MM. Franche! et de Roche-
brune ne l'avaient pas distingué de leur Rosa Luciœ. C'esl
assez dire les affinités que présente cette espèce de Rose. Du
Rosa multijlora, plus connu dans le monde horticole sous
le nom de Rosa polyantha, elle se distingue par ses pé-
doncules et ses réceptacles florifères glabres et très rarement
glanduleux, tandis que, dans l'autre espèce, ils soûl généra-
lement pubescents et plus ou moins couverts dé glandes. Les
boutons, la corolle et les réceptacles fructifères sont égale-
ment plus gros dans le/?. Wichuraiana. Les feuilles sonl
plus rpaiss,.s que dans le Rosa Luciœ. très luisantes sur le
vif, toujours glabres, presque toujours composées il,, neuf
folioles plus larges, plus courtes et plus obtuses. Les Heurs
sont d'un blanc de lait très pur. Mais ce qui sépare le plus
nettement ces deux Rosiers, c'est la direction de leurs tiges.
Elles sont en effet normalement couchées dans le R. Wi-
churaianaet. quelquefois même,on voit les rameaux florifères
donner naissance à des racines. Des échantillons cultivés à
Munden, dans les jardins del'Académie forestière, avaient.
au bout de très peu de temps, produit des tiges couchées sur
le sol et longues déplus île cinq mètres. Ce caractère de
prostration n'est que très accidentel dans les Rosiers de ce
groupe, dans les Rosa artensis, R. semperi itens et R. Luciœ
tandis que. dans la plante dont nous parlons, on le rencontre
constamment. Ajoutons que l'inflorescence esl pyramidale,
pauciflore, rarement très multiflore, que la corolle est
grande, la colonie formée par la cohérence des styles, allon-
gée et pubescente, que les boulons courts, ovoïdes, sont, at-
ténués en pointe courte.
Le Rosa Wichuraiana se rencontre dans les cultures eu-
ropéennes ; il ne parait pas en être de même du Rosa Lu-
eur, bien \disin du précédent, mais qui, outre le caractère
de direction des tiges, présente un ensemble de différences
capables d'en faire une espèce spéciale présentant surtout
des affinités a \ ee le Rosa multijlora. Il est originaire de la
('bine et du Japon et, c'est en 1871 que MM. Franche! ci de
Roi -la-brune le décrivirent, en y comprenant un certain
nombre de variétés qui, pour la plupart, doivent être ratta-
chées au Rosa Wichuraiana. Le Rosa Luciœ, nettement
circonscrit et tel que le comprend M. Crépin, s'éloigne de
la Rose multiflore par ses feuilles ovales, arrondies à la
base, les stipules brièvement dentieulées, les sépales exté-
rieurs ordinairement entiers, les styles pubescents: du Rosa
Wichuraiana par les pédoncules à bractéoles basilaires.
De plus, les fleurs sont ,-i«.v petites et les pétalesassez sou-
vent rosés. Les feuilles ramuseûlaires moyennes sont habi-
tuellement composées de T folioles, tandis que celles du R.
Wichuraiana en ont presque toujours 9. Résumons donc les
,, caractères de ces deux Rosiers : Rosa Wichuraiana, pé
donculesà bractéoles non basilaires; feuilles à neuf folioles
-labres obovales ou suborbiculaires ; bractées primaires
foliacées au sommet, persistant a<siv longtemps; stipules
assez profondément dentées; Rosa Lu cite, pédoncules à brac-
téoles basilaires. feuilles à sept folioles ovales, arrondies à
la ba.se: bractées primaires non foliacées au sommet,
promptement caduques, stipules brièvement dentieulées.
De tous den\.lei?os« multijlora s'éloigne par ses folioles
pubeseentes et ses styles glabres.
L'autre espèce qu'il nous reste à décrire est extrêmement
remarquable et n'a avec celles qui précèdent que dés rap-
ports très éloignés, le Rosa Watsoniana, cultivé au Japon
et décrit par. M. Crépin en 1881*. L'inflorescence est pyra-
midale et fournie, composée de petites fleurs à odeur d'o-il-
let : lesbraetées sont caduques après l'an thèse : les pédoncules
articulés à la base, munis de petites bractées membraneuses :
les boutons ovoïdes, brièvement atténués ; les sépales entiers,
étroits: la corolle ne dépasse guère 1(1 à 12 millimètres de
largeur; les pétales bbovales, roses ou blancs; la colonne
des st\ les. très mince et allongée, est glabre: les feuilles sont
1res allongées, à folioles lancéolées, étroites ou linéaires, très
entières, tics longuement atténuées, un peu poilues. C'est du
Rosa anemonœfloi-a que.se rapproche ce Rosier qui se dis-
tingue à première vue. ainsi que nous avons pu nous en
assurer sur les échantillons vivants présentés.à la Société
d'horticulture nationale par M. Maurice de Vilmorin, par
ses folioles remarquablement étroites et allongées puis-
qu'elles peuvent mesurerde :îà 7 millimètres sur 1 à 3 déci-
mètres, très entières et ses fleurs exceptionnellement petites,
environ ô fois plus que celles du R. anemonœflora.
hesRosa Wichuraiana et, R. Watsoniana constituent
deux icc rues des pi us intéressantes pour nos cul turcs. Les tiges
couchées du premier en font un arbuste éminemment déco-
ratif pour les jardins de rocaille; les Heurs nombreuses et
les feuilles curieuses du second le fei t rechercher comme
Rosier bizarre au même titre que le Rosa Hardyi, le Rosa
cymbœfolia et d'autres espèces analogues.
' P. IIARIOT
Congrès pomologique de France
La 10e session du Congrès pomologique de France a eu
lieu, les 15 et 1(3 septembre, à Dijon, sous les auspices de la
Société d'horticulture et de viticulture» de la Cote il I h-.
Après le discours de bienvenue, prononcé par M. Piot,
sénateur, président de la Société d'horticulture et de viti-
culture de la Côte-d'Qr et la. réponse de M. de la Basiic.
président de la Société pomologique de France, il fut
procédé à la formation du bureau qui fut ainsi constitué:
Présidents d'honneur : M. M. Piol et de la Bastie ; Pré-
sident titulaire: M. Fernand Jamin ; Vice-Présidents r
M. M. Charles Balte!. Châtenay, Luizet, .1. Nanot, Félix
Salmt et Vaucher ; Secrétaire-général : M. Cusin; Secré-
taires-adjoints: MM. Bonnamour, Boucher, Lecointe et
Pingeon ; Trésorier : M. R. de Veyssière ; Trésorier-
ait jiu ut : M. Bizet.
M. Jamin prit alors place au fauteuil de la présidence
et M. Cusin donna lecture de la correspondance, des envois
de fruits, etc..
Puis la médaille d'or, décernée chaque année, comme
récompense, à un membre de la Société pomologique dont
les travaux ont été utiles à la science pomologique. fut
votée à M. Bonnamour, chef de culture chez M. Luizet.
L'Assemblée décida ensuite, sur la proposition de
M. Châtenay, que. dans le but de faciliter le choix des va-
riétés fruitières, elles seraient désormais divisées en sec-
tions : fruits d'amateurs, fruits d'apparat, fruits à cuire, etc.
Une autre importante décision a aussi été prise, c'est que.
aucun fruit ne pourra être adopté par le Congrès avant
cinq ans d'étude et trois ou quatre ans de dégustation.
Puis les fruits suivants ont été adoptés par le Congrès :
Pèche Rouriti ne : Nectarinede Coosu ; Poire De la Fores-
terie; les suivants ont été mis à l'étude: Pêche Superbe
de Trècoux ; Pomme Candile Sinape ; Poire Bergamotte
Renée ; Poire La Vendéenne ; Poire Bon-Chrétien Bonna-
LE JARDIN
311
mour . Foin' Mère Psrrier : Poire Belle GuèroVndaise;
Raisin Chasselas de Charlerie.
Les fraises suivantes ont été mises à l'étude:
Fraisiers a gros fruits-; Docteur Morère, Jucunda,
Marguerite, Vicomtesse Hèricart <lc Thury, Sir Joseph
Paxton, Bot/a! Souvereign, Général Chanstj, Noble, Doe-
teur Hogg, Victoria, Lattis Vilmorin, Admirai Dundas,
Eléanor, Princesse Rot/air, Triomphe de Liège, Monsei-
gneur Fournier, Sharpless et Sir Charles Napier:
Fraisiers a gros fruits remontants. — Saint-Joseplt
et Orègon.
Fraisiers des quatre-saisous. — Gaillon. à fruits
rouges, La Généreuse, Belle de Mcaux, Quatre-saisons
améliorer. Blanche d'Orléans et Berger.
Enfin, après lecture du rapport sur l'état des finances
de la société, rassemblée, sur la proposition de M. Vau-
eher, a décidé que la 11e session du Congrès pomologique
lirait lieu en 1899, à Genève. G. Y.
ARBORICULTURE FRUITIERE
LE FRUITIER
Diver3 genres de fruitiers. — Leur installation'
Le fruitier, qui est le local où les fruits sont rentrés en
attendant l'époque de leur maturité complète, doit être
construit de telle sorte que les fruits s'y trouvent placés dans
les conditions les plus favorables aune longue conservation.
Le but à atteindre est donc que la maturation s'effectue le
plus lentement possible, afin qu'elle se prolonge très long-
temps, sans que cela nuise aux autres qualités des fruits.
Ceci est de la plus haute importance, non seulement pour
l'amateur qui destine ses fruits à sa consommation, mais
aussi et surtout, pour le producteur qui vend ses fruits
d'autant plus chers, qu'il les a conservés plus tard. Ce
résultat est obtenu, d'une manière plus ou moins complète,
dans un fruitier ayant toutes les qualités requises, c'est-à-
dire réunissant les conditions suivantes :
1° Que la température intérieure soit constante et se
maintienne entre 2 et 7", même parles plus grands froid-, et
cela sans l'aide de chauffage. On conçoit en effet qu'une
température plus élevée favorise la maturation en activant
les réactions chimiques. D'un autre côté, la chaleur pro-
duite artificiellement par un calorifère, est funeste aux fruits,
les l'ait se rider et perdre par conséquent de leur valeur.
2° Que l'atmosphère, sans être trop sèche, ne soit cepen-
dant pas humide; que cet état soit obtenu, autant que pos-
sible, sans l'aide de la ventilation ou bien que la ventila-
tion, si elle est nécessaire, ne se produise jamais directement
sur les fruits. Une aération excessive a le même inconvé-
nient que le chauffage ; d'autre part, une trop grande humi-
dité favorise la fermentation et, par suite, avance l'époque
de maturité. L'humidité prolongée est favorable au déve-
loppement, sur l'épidémie des fruits, de cryptogames com-
mençant par former, au début, de petites plaques superfi-
cielles, puis, dans la suite, de véritables taches entraînant
la décomposition.
3U Qu'il règne, autant que possible, une obscurité com-
plète, car on sait que la lumière est favorable à la fermen-
tation et aux réactions chimiques.
Or, voici comment il faut établir le fruitier, pour qu'il
réunisse ces diverses conditions :
L'ne construction spéciale, faite au nord de l'habitation,
par exemple, sur un terrain surélevé naturellement ou arti-
ficiellement, est toujours préférable. Les murs, très épais,
ayant -1 mètres d'élévation, sont percés, à hauteur d'homme,
d'ouvertures rapprochées de 3 mètres environ et fermées
par des châssis à charnières. A l'intérieur, un mur de
refend faisant le tour du local à 0m6Û du premier, est
construit avec des briques mises sur champ et placée
de façon à ce que le dernier rang ne touche pasle plafond, afin
qu'il reste environ 0nlÛ5 d'intervalle. Cette dernière dispo-
sition a pour but de permettre à l'air, venant du dehors
par suite de l'ouverture des châssis, de ne passer à l'inté-
rieur, qu'après avoir séjourné dans le couloir formé par .les
deux murs et s'être, eu ■ plein ne -. .i-tt-, adouci avant son en
trée dans le fruitier proprement dit.
Voyons l'installation, a l'intérieur, des tablettes ou des
gradins devant supporter les fruits. Par économie, on éta-
blit des tablettes en planches superposées a 0°30 les unes
des autres. Les gradins à claire-voie sont d'un prix de revient
plus élevé, mais préférables sous tous les rapports ; il ne faut
donc pas hésitera faire la dépense nécessaire à leur instal-
lation. Les matériaux servant à la construction de ces gra-
dins doivent, de préférence, être en pitch-pin.
A défaut d'une construction spéciale-, une cave, un gre-
nier, une chambre, etc., peuvent faire l'office de fruitier,
pourvu que ces locaux remplissent les conditions énumé-
rées plus haut.
l'ourles amateurs ne récoltant, chaque année, qu'une pet i le
quantité de fruits, le fruitier imaginé par Mathieu de Dom-
baslé est suffisant. Il est formé de caisses nés plates super-
posées ci se servant mutuellement de couvercle. Les fruits
sont déposés à raison de un lit par caisse ; ces caisses sont
facilement maniables au moyen de poignées clouées aux
deux extrémités. Ce fruitier tient peu de place et peut être
facilement abrité contre la gelée ; il doit, d'ailleurs, être
placé dans une pièce présentant les avantages d'un fruitier
proprement dit. In placard est également un bon fruitier,
lorsqu'il se trouve dans les mêmes conditions.
Les fermiers de mon pays ont un excellent moyeu de
conserver leurs poires et leurs pommes, qu'ils placent au
grenier au milieu du tas de blé en grain. Ainsi soustraits
aux influences atmosphériques; ces fruits se conservent fort
tard en saison. lime souvient encore de la délicieuse sa-
veur des bonnes Reinettes ainsi conservées; dont on nié
gâtait, au temps de ma plus tendre enfance !
Conservation du raisin.
Le raisin se conserve sur pied ou au fruitier. La conser-
vation sur pied est celle qui est employée pour la Vigne en
serre ou plantée le long d'un mur bien abrité. On arrive,
dans ce cas, en enveloppant chaque raisin dans un sac en
papier, aie coriservèr'f rais jusqu'en décembre.
Au fruitier, on conserve le raisin de deux façons : à rafle
sèche ou à rafle verte. Pour l'une ou l'autre méthode, les
grappes sont choisies parmi les plus belles ayant subi le
cisëlîement; la cueillette en est faite vers la fin d'octobre,.
Lorsqu'il s'agit de la conservation à rafle sèche, les grappes
sont étendues sur des tablettesgarnies de feuilles de Fougères
sèches, ou bien elles sont suspendues, au moyen de petits
crochets en S, à des cercles ou à des cadres spéciaux accro-
chés eux-mêmes au plafond'.
Un moyen excellent est celui ci : La grappe est coupée
avec une partie du sarment qui la porte et dont on en-
duit chaque extrémité de cire à cacheter pour empêcher
l'évaporation de la sève qu'il contient encore. Les grappes,
ainsi préparées, sont suspendues en posant le sarment en
travers sur deux lattes ou deux fils de 1er tendus horizon-
talement à 0",07 l'un de l'autre.
Le mode de conservation à rafle verte, dont l'avantage
est de maintenir le raisin dans toute sa fraîcheur, est plus
onéreux et beaucoup plus ditticulteux que le précédent.
D'abord, il nécessite, autant que possible, un local spécial,
quoiquel'on puisse y procéder cependant, avecun certain suc-
ées, dans le fruitier général. En tous cas, des tablettes
sont préparées pour recevoir, dans chaque entaille., une
petite fiole k goulot à rebords, remplie aux trois quarts d'eau
dans laquelle a été mise une petite poignée de charbon de
bois pilé pour obvier à sa décomposition. A défaut d'en-
tailles dans la planche, on plante de petits pitons auxquels
on accroche les bouteilles munies d'un anneau en fil de fer.
Le raisin est cueilli avec une portion de sarment longue
d'environ 0™,25à0°,30; l'extrémité supérieure de ce sarment
est enduite de cire et l'inférieure est placée dans la bouteille.
Le raisin, nourri par l'intermédiaire du sarment plongeant
dans l'eau, perd linéique peu de sa saveur, maisil conserve
sapruineetsa fraîcheur, et cela jusqu'en avril. Pendant toute
cette période, il faut passer de fréquentes revues et retirer.
avec le ciseleur, les grains tachés.
CLAUDE TRÉBIGNAUD
312
LE JARDIN
Exposition d'horticulture de Nantes Les Orchidées à bon marché
L'Exposition d'horticulture organisée par la Société
des horticulteurs de Nantes et ouverte le 1" octobre, a été
très réussie.
Les plus beaux produits des cultures spéciales de la
lésion de Nantes s'y trouvaient réunis, et, malgré la
période de sécheresse terrible qui a sévi depuis plusieurs
mois, ils prouvèrent, par leur beauté, que les horticulteurs
nantais sont toujours à la hauteur de leur vieille réputa-
tion.
Je n'entreprendrai pas de faire une revue détaillée de
l'exposition, ce qui m'entraînerait bien au-delà des limites
du cadre étroit que l'abondance habituelle des matières
m'a forcé d'adopter pour les comptes rendus de ce genre,
mais je chercherai à dégager les caractères principaux de
cette belle manifestation horticole.
Les plantes, qui sont le plus communément cultivées au
point de vue commercial dans la région sont, on le sait, le
Camellia, le Rhododendron et autres plantes de terre de
Bruyère, les arbres et arbustes d'ornement, principalement
ceux à feuilles persistantes: Magnolias, Houx, Fusains, etc.,
les arbres fruitiers à haute et basse-tige, les Rosiers, les
plantes molles, parmi lesquelles on peut, au point de vue
horticole, ranger un certain nombre d'espèces de la Nou-
velle-Hollande, dont quelques horticulteurs de Nantes,
comme M. Henri Guichard, se sont fait une véritable spé-
cialité.
Il est presque superflu d'ajouter que ces diverses cultures
étaient remarquablement représentées à l'exposition, de
même que la culture fruitière et la culture potagère qui,
pratiquées sur une très large échelle, donnent lieu à des
opérations commerciales très importantes avec Paris, la
province et l'étranger.
Comme l'écrivait récemment dans ce journal, M. Bahaud,
le dévoué trésorier de la Société des horticulteurs de
Nantes, la production des Poiriers William, plantés dans
la Loire-Inférieure, se chiffre en moyenne chaque année
par plusieurs millions de francs, deux au minimum. Une
bonne partie de ces fruits est exportée en Angleterre. Parmi
les autres variétés de poires exposées, — il n'y avait pas
une seule pomme, — j'ai noté, comme étant les plus belles,
les plus répandues et me paraissant les plus recomman-
dables pour la culture fruitière commerciale: Duchesse
d'Angoulême, Beurré Clairgeau, Doyenne du Comice,
Beurré royal , Louise-Bonne d'Avranches, Beurré d'Aren-
berg, Doyenné d'hiver. Belle de Bruxelles, etc. A noter
aussi la Belle de Brissac, fruit magnilique qui a fait l'ad-
miration des membres du jury, et quelques autres beaux
fruits, au sujet desquels il serait peut-être téméraire de se
prononcer sans avoir fait sur place une étude approfondie
de la questisn.
Je dois à la vérité de dire que ces fruits étaient en géné-
ral peu colorés, ce qui doit leur enlever une certaine valeur
commerciale sur le marché parisien.
Est-ce un simple cas particulier? Est-ce le fait du cli-
mat humide et brumeux de la Bretagne? Quoi qu'il en soit,
il est bon d'appeler l'attention des arboriculteurs bretons
sur ce point de détail, qui a une réelle importance.
Plusieurs beaux lots de légumes, dont un comprenant la
collection des grosses fraises remontantes mises au com-
merce ces derîiières années, représentaient l'horticulture
maraîchère si prospère dans la région.
En prenant par ci par là dans l'exposition, je citerai
encore de beaux groupes des Chamœrops excelsa, Palmier
qu'on peut considérer comme rustique en Bretagne, des
lots de Palmiers et autres plantes vertes d'appartement, des
Bégonias variés, de Caladiums, Cyclamens. Pelargoniums,
Orangers, Chrysanthèmes (pas encore en fleurs, malheureu-
sement), Bambous, Acacia dealbata, etc.
Les prix d'honneur ont été attribués à Mme Vve Richard
et tils, à M. Heurtin, à M. Leiièvre et à M. Bécigneul, pour
l'ensemble de leurs lots.
Une médaille d'or a été, en outre, attribuée à M. Picot,
pour la création du Jardin de l'exposition, ainsi qu'une mé-
daille de vermeil à M. Brousse pour les travaux derocailles
faits dans ce jardin.
En somme, cette exposition est un succès pour la jeune
et vaillante Société des horticulteurs de Nantes, ainsi que
pour ceux qui la dirigent avec tant de dévouement et de
compétence. Ilsméritenttous des félicitations queLeJardm
leur adresse dans la personne de leur aimable président
M. Henri Guichard.
IL M.
Dans ma précédente causerie sur les Orchidées (1), j'ai
indiqué six espèces différentes pouvant être cultivées dans
la même serre et j'ai parlé de l'une d'elles : le Cattleya
Mossiœ.
*
La seconde de ces plantes, le Çypvipedium Leeanian,
n'est pas une espèce, mais un hybride entre C. Spicc-
rianum et C. insigne. Cette plante est devenue très com-
mune par suite des nombreux semis qui en ont été faits et
d'' la facilité avec laquelle on la multiplie par éclats.
Comme elle est très vigoureuse et très florifère, je ne saurais
trop la recommander. Sa floraison a lieu pendant l'hiver
cl le printemps, comme celle de la majorité des Çypripe-
dium ; ses fleurs, de longue durée, sont toujours un ornement
pour les serres tempérées. Elle doit être placée, de préférence,
sur les banquettes au nord ou dans la partie la plus ombrée.
* *
L' Odontoglossum oexillarium ou Miltonia vexitlaria,
»— ce dernier nom tend de plus en plus à être adopté par
tous les orehidophiles, — est une superbe plante qui peut
être rangée parmi les plus belles Orchidées. En culture,
ses grandes fleurs, qui varient depuis le blanc pur jusqu'au
rose pourpre, sont abondamment fournies par des bulbes
qui se développent en ce moment pour donner leurs belles
tiges florales en avril et mai. Il y a aussi une autre forme
à fleurs généralement plus petites et plus foncées qui fleurit
à la fin de l'été et en automne. C est parmi ces dernières que
se trouvent les variétés si belles et si rares, telles que M. r.
rubella, M. e. Leopokli, M. e.superba, etc. Cette plante,
qui est originaire de la Nouvelle-Grenade, se plaît dans la
même serre que les Cattleya, et c'est tard en saison que
doivent s'effectuer les rempotages. Le compost doit surtout
contenir du sphagnum vivant, en proportions assez grandes,
additionné d'un peu de fibres de Polypodes et de tessons
finement concassés, le tout légèrement pressé aux racines.
*
* *
Pendant de longues années, le Cattleya labiata est resté
fort rare dans les collections. Seuls, les privilégiés de la.
fortune pouvaient le posséder. Aujourd'hui, depuis quel-
ques années, grâce à de nombreuses importations, il est
devenu très commun et tout le monde peut en avoir. Cette
belle espècede Cattleya fleurit en octobre et novembre ; elle
est, par suite, fort estimée à cette époque de l'année où les
fleurs deviennent rares, si j'en excepte bien entendu les
Chrysanthèmes qui sont dans toute leur beauté; mais
Orchidées et Chrysanthèmes sont bien différents les uns
des autres et ne peuvent pas se nuire réciproquement.
Les coloris du Cattleya labiata sont très variables; on
y trouve même, dit-on. le blanc pur et, en passant par
toutes les teintes roses, on arrive à des coloris très foncés
et très estimés des amateurs. Ce que j'ai dit du Cattleya
Mossiœ, relativement aux rempotages et aux soins à
appliquer aux Cattleya. peut s'appliquer au C. labiata.
Ajoutons que ce dernier est originaire du Brésil.
*
* *
L' Anguloa Clowesii est une Orchidée à grande végéta-
tion, avec un beau feuillage s'élevant à 0"'60 ou 0"'80 de
hauteur sur des bulbes énormes comparativement aux
autres Orchidées. Ses grosses fleurs, jaune brillant, à labelle
blanc ou jaune teinté d'orangé, s'élèvent à 0"'30 ou 0m40 de
hauteur sur des tiges robustes ; sans doute, elles ne peuvent
prétendre à la grâce et à la légèreté naturelle de beaucoup
d'Orchidées, mais leur genre de beauté est également méri-
(1) Le Jardin, 1898, n' 277, page 264.
LE JARDIN
313
tant et contraste agréablement avec les autres plantes. Cel te
espèce, de nature vigoureuse, doïl être rempotée dans des
pots plutôt grands et avec de la terre de Bruyère âbreuse
grossièrement concassée. Au moment de sa plus forte végé
tation, elle doit être activée par des arrosages à l'engrais
liquide; la bouse de vache délayée est très bonne et sans
danger. Quand la végétation est terminée, on diminue gra-
duellement les arrosages pour les cesser à peu près complè-
tement pendant le repos. Il faut, pendant ce repos, se bien
garder de laisser rider les bulbe- qui doivejll I ou jours rester
sains et fermes. Après le début delà végétation, c'est-à-
dire eu mai et juin, la floraison se produit d'autant plus
abondamment que les anciens bulbes sont restés en
meilleur état. Cette floraison se prolonge très longtemps.
Les fleurs, qui ressemblent à de grosses Tulipes, sont très
odorantes. Cette espèce est originaire de la Colombie,
Si l'on veut avoir une plante charmante, fleurissant
abondamment chaque printemps et donnant à profusion
des charmantes fleurs blanc pur avec une macule jaune à
la gorge, on peut cultiversans crainte le Cœlogijne cristata,
qui donnera toutes les satisfactions possibles. Sa culture
doit être faite en terrines peu profondes, car ses bulbes
s'étendent vite dans toutes les directions; le compost à em-
ployer doit être un mélange de fibres de terre de Bruyère,
de sphagnum, de tessons de pots et de charbon de bois, laissé
très poreux, l'eau devant s'écouler très facilement à travers
le compost. Les fleurs sont produites par racèmes de six à
huit et sont légèrement retombantes. Il est bon, au momenl
de la floraison, d'isoler les plantes sur îles supports ou de
les suspendre, afin de pouvoir jouir complète-
ment de leur belle floraison. Il existe une
variété à fleurs absolument blanc pur sans ^/
aucune macule et qui tend à devenir de plus
en plus commune ; son pays d'origine, ainsi
d'ailleurs que celui du type, est le non! de
l'Inde. '■}'.
Nouveauté? Horticoleç
POIRE PROFESSEUR BAZIN
Le généreux philanthrope Pierre Tourasse, bien connu
par ses u-uvresde bienfaisance et de propagande humani-
taire, s'était retiré à l'an afin de pouvoir se livrer à son
goût passionné de l'arboriculture fruitière et de l'améliora-
tion des fruits de table par la voie de l'hybridation et du
semis.
Sur plusieurs milliers de plants de Poiriers ainsi pro-
créés, uneréserve des soixante types, les plus méritants.
/ .
iw-
Les grandes chaleurs que nous venons de
traverser ont beaucoup fatigué les Orchidées
de serre froide, les Odontoglôssum en particu- ; ,'
lier, mais elles ont fait beaucoup de bien aux
autres genres en activant la végétation, qui était \
bien un peu en retard, et en favorisant la matu- \ I
rite des bulbes. \
En octobre, on doit habituer graduellement
les plantes au plein soleil, afin de pouvoir, en
novembre, supprimer tout ombrage.
*
Parmi les floraisons que nous avons eu en
septembre et qui continuent en octobre, nous
pouvons citer au hasard :
Cattleya bicolor, C. labiata, C. Harriso-
nice, C. Andreana, C. Sallicri, C. interme-
dio-jluva, Lœlia porphyrites (hybride naturel
supposé entre Lœlia Dormaniana et Lœlia
pumila), Lœlia Perrini et sa variété L. P.
alla, Lœlia pumila et ses variétés L. p.prœs-
tans et L. p. Dayana, Oncidium prœicxtum, O. tigrinum,
O. cru-sus avec ses tiges florales de plusieurs mètres de
longueur, O. pubes, O. lanceanum, Miltonia Binoti ou
M. cuneata pur/nuru, M. cuneata, M. Moreliuna et ses
variétés M. M. illustris et M. M. splendida, M. Clowesii,
M. Luhbersiana. quelques Catasetum, Phalœnopsis
Es/neralda, P. violacea, Cœlogyne speciosissima et de
nombreux Cypripedium.
CH. MARON.
.' /
/ ^
%R«^
r V
Fig. 132. [ — Poire [Professeur Bazin.
(Grandeur naturelle.)
à première étude, nous ont été légués par ses héritiers ;
parmi ce triage minutieux, nous avons déjà découvert.
nomméet mis au commerce, les excellentes variétés sui-
vantes :
Pierre Tourasse, La Béarnaise, Comte de Lambertye,
Directeur Hardi/, Lu, rieur JoubePt, Eca Ballet, toutes
remarquables et déjà répandues dans les jardins et les vergers.
Aujourd'hui, il s'agit d'une nouvelle venue, non moins
intéressante par la vigueur et la fertilité de l'arbre, parla
beauté et la fine qualité de son fruit, la variété Professeur
Bazin (fig, 132).
314
LE JARDIN
Après plusieurs années d'études et I observations compa-
rées, nous l'avons multipliée et sommes en mesure de la
propager autant qu'elle le mérite.
L'ampleur séduit à première \ ue, comme sa chair plaira
au palais «lu consommateur. Sa maturité assez lente est un
titre de plus qui lui garantit 1 entrée dans les plates-bandes
ou les carrés des jardins, sur les espaliers de l'amateur, et
même au verger de spéculation.
En voici il ailleurs la description sommaire:
Arbre vigoureux, d'un beau port, de bonne tenue, très
fertile sur franc ou sur Coignassier. En pépinière, nous
récoltons de beaux bouquets de la poire Professeur Bazin,
tenant bien à l'arbre. Le fruit est gros, souvent très gros,
de forme pyramidale ventrue, renflée avi centre ; épidémie
vert d'eau passant au jaune citron, agrémenté de nuances
fauves et de marbrures grenat mordoré. La chair, extrême-
ment fine et fondante, juteuse, sucrée, est relevée d'un
parfum délicat ; en somme, fruit exquis, mûrissant dans le
courant de décembre et jusqu'en janvier, où il va succéder
au Beurré Diel.
En 1891, à l'exposition d'Orléans, où nos collections /frui-
tières ont obtenu le Prix d'honneur, nous axons soumis
notre groupe de semis inédits de Tourasse, à l'appréciation
de notre collègue, M. Dauvesse, Vice-Président de la
Société d'horticulture. Dans son compte rendu, voici ce
qu'il dit : à propos du numéro 858. Professeur Bazin
ii Fruit énorme à. chair blanche, fine, beurrée, juteuse,
très sucrée, relevée, exquise. Le meilleur du lot. (Dégusta-
tion, 28 déi embre). »
Nous dédions cette précieuse nouveauté à l'un des doyens
du professorat de l'arboriculture française, Charles-Louis-
Désiré Bazin, professeur de la Société d'horticulture de
Clermont (Oise). Nous consacrons ainsi un dévoûment d'un
demi-siècle à l'Horticulture, et prenons part à la fête de
ses ci Noc ^ d'or » de 1898,
CHARLES BALTE T.
Horticulteur ci Troyes.
Destruction des vers de terre
A cette époque, où 1 un îles plus beaux arbres servant à
l'ornementation de nos jardins, le Marronnier d'Inde, laisse
tomber ses fruits, il nous parait utile de taire connaître les
services que peut rendre aux jardiniers et horticulteurs
l'emploi de ses graines, les marrons, qui ne paraissent être
appréciées que par les enfants qui s'en servent pour fabri-
quer des colliers monstres à bon marché.
En horticulture, les marron-- peuvent être utilisés, avec
avantage, pour détruire les vers île terre, gros et petits,
causant, par leur présence, tant de dégâts dans les cultures
de plantes en pots ou de plantes de pleine terre. Il arrive
souvent que. peu de temps après un rempotage, les vers
naissent et grossissent rapidement, puis retournent la terre
et la décomposent au point que, parfois, un nouveau rem-
potage de\ ieut nécessaire.
Voici, donc, de quelle manière les marrons peuvent être
employés pour procéder à la destruction des vers :
i in fait tremper dans un baquet les marrons, écrasés au
préalable avec un maillet ; on en met environ huit par litre
d'eau et on laisse séjourner pendant 24 heures.
i»n se sert ensuite de cette eau pour arroser les plantes
que l'on doit avoir soin de mouiller copieusement de ma-
nière à ce que tous les vers soient atteints.
Au bout de quelques minutes, les vers remontent à la
surface de la terre, se débattent et meurent; ceux restés à
l'intérieur périssent dans les même- conditions; un seul
arrosage suffit pour produire cet effet.
Il n'y a aucun danger pour les racines des plantes trai-
tées, même pour relies des plus délicates et Ion peut arroser,
soit au goulot, soit à la pomme, sans crainte d'abîmer le
feuillage.
Lorsque l'on a des plantes en godets ou en pots ;, enterrer
souschâssis, ilestutile de mouiller préalablement fortement,
avec l'eau de malTOIIV le terreau dans lequel les plantes
doivent être placées, de manière à détruire les vers qui s'y
trouvent toujours en grand nombre et qui. -i Ion n'avait
pas cette précaution, remonteraient dans les pois.
Depuis longtemps, nous employons ce procédé; nous trai-
tons, lorsqu'il y a nécessité, les plantes les plus diverses,
les (rotons. Draeœnas, Fougères, Palmiers, Gesnéria-
cées, etc.. cultivés dans nos serres, les Géraniums, Cycla
mens. Bégonias, Primevères, Cinéraires, etc.. cultivés
sous châssis: nous avons toujours élo satisfait des résultats
obtenus.
Il est donc bon de ramasser, chaque automne, une quan-
tité de marrons suffisante pour pouvoir attendre la récolte
de l'année suivante. On met es marrons dans un local, au
sec, de manièreà les conserver pour pouvoir les employer
au fur et a mesure du besoin.
i e procédé, que nous recommandons pour la destruction
des vers de terre, a non seulement l'avantage d'être simple
et pratique, mais encore celui de n'occasionner aucune dé-
pense et d'être complètemeni efficace.
C. PAGE.
La culture fruitière et la récolte des fruits
DANS LES PYRÉNÉES-ORIENTALES
Les renseignements suivants ont pour but de compléter
ceux plus succints parus dans le précédent numéro du Jar-
din, pages 297 et "299.
Les récoltes fruitières ont été presque complètement per-
dues dans notre département des Pyrériées-l orientales, par
suite de la gelée du 26 mars (2 au-dessus de zéro), qui a
fait des ravages incalculables dans toute la région médi-
terranéenne. Vignobles et fruits, rien n'a été épargné.
Dans notre région, les fruits étaient déjà noués et la
récolte s'annonçait magnifique. Seuls, les Poiriers, qui
étaient en fleurs à cette époque, ont été épargnés.
Notre contrée est généralement peu connue au point de
vue de la production fruitière: cependant, à territoire égal,
nous ne croyons pas qu'il y ait en France de localité pro-
duisant autant de fruits.
Notre seule gare d'Ille-sur-Têt a expédié, l'an dernier,
165.000 kilos de pèches, à destination de Paris, Londres.
Toulouse, etc.... dont 300.000 kilos pour Paris seulement.
Du ô au lu juillet, les expéditions ont atteint le joli
chiffre de 32.000 kilos par jour.
Les prix ont varié de le à lit francs les 100 kilos, prix cou
sidérés comme suffisamment rémunérateurs, mais trop
faibles à notre avis, alors que ces mêmes fruits se sont ven-
dus de 80 à 150 francs les 100 kilos sur les marchés de
nus grandes villes. Toute la différence est prise par les
Compagnies de chemin de fer et les commissionnaires aux
Halles: les deux fléaux des producteurs, comme le disait
récemment avec raison notre collègue M. Nardy père (11.
Les Pêchers américains sont à peu près abandonnés ici.
les expéditeurs se montrant très difficiles pour l'achat de
leurs fruits qui voyagent très mal.
Rien ne pourra remplacer nos bonnes variétés locales.
dont plusieurs son t supérieures à bien des variétés nommées^
Notre établissement a mis quelques-unes de ces variétés
au commerce et nous nous proposons de les présenter pro-
chainement à la Société nationale d'horticulture de France.
Parmi les meilleures variétés cultivées ici. nous citerons:
Précoce de Bompas. — Fruit gros, bien coloré, de toute
première qualité1, mûrissant du 5 au lô juillet, immé-
diatement après la Précoce de Haie. L'arbre, vigoureux,
est d'une fertilité inouïe. Un exemple entre mille :
27 Pêchers de cette variété nous ont donné 2.000 kilos
de fruits, tous vendus it fr, 10 le kilo. Unseul de ces mêmes
arbres^ porté 225 kilos de fruits. Cette variété a pourtant
un grave défaut, e'est d'êtrela premièreen fleurs, etd'êtreplus
exposée, par suite, aux gelées tardives.
Pêche d'Ille et Picarol gros. — Variétés se rappro-
chant de la Madeleine et d'une grande fertilité. Ce sont les
plus cultivées. Leurs fruits supportent parfaitement les
expé litionsà longues distances : Londres. Liverpool, etc...
Parie Fertility. —Fruit d'un coloris magnifique, très
recherché, quoique à chair adhérente.
[i) Le Jardin, 1898, a* 278, page 286.
LE JARDIN
315
L;i culture fruitière, bien comprise, esl nue source de
bien-être pour toute la région. Et, détail curieux, ce sonl
seulement les petits cultivateurs, voire même de simples
OUI tiers, qui s'adonnent a celte culture.
Ils ne sont pas rares les ouvriers qui récoltent 500 ou
600 francs de pèches ; quelques privilégiés récoltent même
jusqu'à mille francs.ef cela avec un petit lopin de terre.
La culture des Fraisiers a pris, ces temps derniers, une
extension considérable, et c'est par centaines, que dis-je,
par mille kilos que les fraises s'expédient tous les jours.
Une autre contrée de notre département, bien intén -
saute à ce même point de vue. c'est le canton de Saillagouse,
territoire appelé la Ccrdagne française, à 1.1X10 mètres
d'altitude, enclavé entre les pics géants du Garlitte et de
la Vache.
Je me propos ,|e renseigner prochainement les lecteurs
du Jardin sur cette région privilégiée de notre pittoresque
département. Ici, c'est la culture des poires pour l'expédi-
tion hivernale, culture très curieuse et qui excite l'admi-
ration des visiteurs de nos Pyrénées inconnues.
JEAN BARTRE.
A propos des Pêchers américains précoces (1)
Nous avons promis à nos lecteurs de revenir sur certains
caractères de ces Pêchers et aussi de rechercher les causes
de la diminution lente, mais effective, de la précocité des
fruits de ces arbres, dans les cultures françaises du Midi,
depuis l'importation des dits arbres dans ces cultures, il y
a vingt ans.
Nous allons, de notre mieux, tenir notre promesse.
L'un des principaux caractères des Pêchers qui nous oc-
cupent, après la précocité des fruits, est, nous le répétons,
une très remarquable vigueur, jointe à la rusticité et à une
régulière et bonne production.
Ces trois qualités, vigueur, rusticité relativementgrande
et fertilité, sont l'apanage ordinaire des Pêchers aux Etats-
Unis OÙ toutes les cultures fruitières occupent rationnelle-
ment une large place. Sur des terres riches et profondes,
encore vierges ou relativement vierges, le Pêcher importé
d'Europe a acquis une très grande vigueur, un développe-
ment rarement atteint en Europe, même dans les terres
alluvionnaires engraissées et irriguées de certaines régions
privilégiées du midi delà France. Vigueur et développe-
ment ont augmenté- à la suite des reproductions, par les se-
mis de leurs noyaux, des Pêchers importés. Après des géné-
rations suecesives, a été atteint le summum de végétation,
que, en 1876, nous admirions chez le Pêcher en plein vent
en Amérique, spécialement dans les cultures qui approvi-
sionnent New-York, Philadelphie, Boston, Washington,
etc. Ces développements donnent d'énormes productions.
On pourrait, ce nous semble, dire que, en des milieux
particulièrement favorables, le Pêcher a acquis, dans ces
cultures de l'Amérique du Nord, les caractères d'une race,
d'une variation fixée, reproduisant dans le milieu natif et
au dehors, par le semis et par la greffe, les qualités. îles
caractères acquis et possédés, de vigueur, de rusticité et de
fécondité spéciales.
Les Pêchers américains précoces ont, en effet, apporté dans
les cultures européennes, avec la précocité de leurs fruits,
la vigueur, la rusticité et la grande fertilité des arbres,
qualités remarquées aux Etats-Unis.
Il est bien connu dans la pratique agricole et horticole, in-
telligemment observatrice, que les semences emportent, des
végétaux qui les ont produites, des qualités ou des défaut
dus à diverses causes, qualités ou défauts qui reparaissent
(1) Le Jardin, 1898, N' 278, page 286.
chez les végétaux nkissariède'ces semences. Le milieu eli-
matérique où les porte-graines se sonl développés et ont
fructifié, est certainement l'une de ces causes et lune des
plus puissantes. La pratique agricole et horticole recherche
et se procure les semenc is qu'elle sait porter avec elles, pour
les plantes qu elles produiront, les qualités et les earai tères
préférés.
Ce qui est bien connu pour les semences ne 1 est point
assez quand il s'agit de plants des végétaux divers en 'a<-^
rai et de plants d'arbres fruitiers en particulier.
Les Pêchers américains précoces, Amsdens'juna, Alcxan
der, etc.. importés directement de l'Amérique du Nord,
particulièrement de l'Etat de Pensylvanié, ont, dès l'abord
et pendant les premières annéesqui ont suivi, montré dans
les cultures européennes, dans celles du midi de la France
tout particulièrement, tous les caractères et toutes les quali-
tés qu'ils montrent dans leur patrie d'origine.
Aujourd'hui, il faut l'avouer, des défaillances sont cons-
tatées çà et là.
L'importation remonte à vingt ans. Un climat différent,
des terres n'ayant pas partout la richesse des terres vier-
ges américaines et surtout, croyons-nous, l'influence de
sujets de Pêchers tardifs ou de moyenne ou maigre végéta-
tion, que l'on a eu tort de prendre pour porte-greffes des
Pêchers américains, peuvent être, nous dirons même sont,
la cause ou les causes diverses des défaillances constatée-.
La vigueur, particulièrement, se montre parfois dimi-
nuée; mais cette diminution de vigueur est moins générale
que la diminution dans la précocité des fruits. Nous esti-
mons cette précocité retardée dedeux à trois jours; c'est déjà
un grand préjudice portéà la production argent des cultures.
Il n'est pas douteux que la diminution de précocité doive
avoir quelque peu pour cause l'influence de iM-elhi,e.osd'une
ou de plusieurs générations sur des porte-greffes Pêchers
issus de noyaux de variétés tardives. Mais nous n'hésitons
pas à penser que le fait, pour une partie du moins, pieut
aussi avoir pour cause, quant aux cultures du Midi tout
particulièrement. l'influence d'un milieu climatérique très
différent, au printemps, de celui de même époque dans les
régioùs du nord et du centre des Etats-Unis d'où nous
viennent les Pêchers précoces. Dans ces régions, à un hiver
rigoureux succède presque sans transition un chaud prin-
temps. Dans les régions de l'Europe méridionale, régions
au climat de l'Oranger et de 1 Olivier, le printemps, au
contraire, succède lentement à l'hiver modéré, tout comme
celui-ci, sans soubresaut, tout doucement, succède à l'au-
tomne.
Nous croyons que l'activité de la végétation printanière
des Etats-Unis, comme celle du reste des autres pays aux
longs et froids hivers, aide, sinon fait, les précocités en fait
de maturités végétales. Si notre croyance est fondée, il s'en
suit que les températures pondérées des printemps méri-
dionaux peuvent, par contre, diminuer intrinsèquement ees
mêmes précocités.
Nous concluons des constatations que nous avons consi-
gnées et que nous avons cru pouvoir faire suivre d'observa-
tions basées sur la pratique, deux choses :
1" Que, pour mieux faire profiter nos cultures européennes
de toutes les qualités des Pêchers américains précoces, il
faudrait, de temps en temps, en réimporter directement des
Etats-Unis des plants greffés ;
2° Qu'il ne faut greffer ces Pêchers, dans nos pépinières.
que sur des sujets Pêchers francs, nés de noyaux d'arbres \ i
goureuxet à fruits précoces, en employant uniquement,
pour la greffe, des écussons pris sur des arbres de récente
réimportation,
NARDY PÈRE.
3 If,
LE JARDIN
LES ORCHIS DANS LES GAZONS
Un gazon vert, tout vert, rien que vert et très ras, est
l'idéal de l'Anglais qui veut avoir, autour de sa confor-
table demeure, un tapis de velours vert. Le Latin, autour
îles bâtiments, doit être en harmonie, autant que possible,
;n ec le luxe de tapis et de tentures qui caractérise les inté-
rieurs anglais. Mais, dès qu'on s'éloigne de cet intérieur et
Fig. 133. — Orchis pyramidalis L.
(Anacamptis pyramidalis Rich.)
de la maison, le gazon peut reprendre son aspect naturel et,
c'est même ici le suprême du bon goût, s'émailler de toutes
les fleura susceptibles de supporter sa concurrence..
Chez nous, où le gazon velours vert a moins de par-
tisans, où l'on ajoute plus d'importance aux couleurs et aux
formes qu'à un ensemble homogène, où l'hétérogénéité ne
choque jamais quand elle est de bon goût, on émaille plus
volontiers les gazons, on les parsème même de plantes
vivaces qui les ornent et leur donnent du relief et de la vie.
Mais le système qui consiste à disséminer, dans la pelouse,
des fleurs diverses et jolies n'est point encore très répandu
et c'est en Angleterre qu'il faut aller pour rencontrer des
jardins dont les pelouses sont entièrement émaillées de
ïleurs étrangères. Les Primevères, les Myosotis, les Pâque-
rettes y jouent un rôle important, mais il appartient aux
bulbes d'y jouer le plus prépondérant.
Les plantes bulbeuses, et plus particulièrement les Nar-
cisses (surtout les "Daffodils"), supportent admirablement la
présence du gazon qui, loin de leur être préjudiciable, tient
leurs bulbes au frais pendant l'été et au sec en hiver. Ils
plongent trop bas leurs racines pour éprouver la moindre
contrariété de la présence de celles des Graminées et lors de
leur floraison, le gazon, qui est encore très court, ne gène
en rien leurs hampes florales.
Les Orchidées terrestres, et plus particulièrement celles
du genre Orchis, sont dans le même cas. Nous les voyons,
à leur état naturel croître dans les prés, parmi les gazons
les plus serres et dans les sols les plus lourds et les plus
grossiers. Quel spectacle que celui d'un pré d'Orchis morio
ou d'une pente d'O. mascula, ou qu'un taillis, un bout de
haie, qu'animent les épis superbes de VO.fusca ! Et quelles
merveilles que ces plantes prises individuellement, étudiées
pour elles-mêmes au point de vue de l'art, de la couleur, de
leur structure particulière, de leur silhouette et de leurs
caractères! Quelle merveilleuse organisation que celle de
ces Heurs dont les pollinies doivent être décrochées par la
trompe d'un insecte pour être transportées par lui. auxil-
liaire inconscient de la fécondation croisée, sur le stigmate
d'une autre fleur. Combien il est intéressant d'observer les
mouvements qui, grâce à un étonnant mécanisme, se pro-
duisant sur la trompe dudit insecte chez la pollinie ainsi
transportée de manière à permettre à celle-ci de se trouver,
au bout de 30 secondes déjà, en contact avec le stigmate
d'une autre fleur !
Darwin, qui a étudié très à fond ces questions-là (1),
nous a révélé des faits surprenants dont on trouvera d'ail-
leurs un abrégé succinct dans les Orchidées rustiques |2).
Nos Orchis, il est vrai, n'offrent pas les teintes bril-
lantes et les parfums enivrants des Orchidées tropicales,
ils ont, pourla plupart, un air plutôt modeste, bien que plu-
sieurs possèdent des fleurs d'une grande beauté. Niais un
ensemble de ces Orchidées de nos pays, une colonie d'Or-
chis morio, O. mascula, O. bifolia, O. fusca ou autres,
fait un effet charmant au sein des verts gazons et émaille
<g§
Fg. 134. — Orchis bifolia L. (Platanthera bifolia Hchb.)
admirablement une prairie. C'est même ainsi que nous
préférons les voir, car la culture en pots, si elle offre des
avantages, est entièrement dépourvue d'effet artistique et
pittoresque. lien est de même du systèmequi consiste, -
c'est celui que nous adoptons au jardin alpin, à cause de la
(11 De la fécondation des Orchidées par les insectes par
M. Darwin. . . :
(2) Les Orchidées rustiques, par II. Correvon. — Ln vente a la
Librairie horticole du Jardin, 107, boulevard Samt-Cermain,
Paris. — Prix : 4 francs.
LE JARDIN
317
facilité que cola nous procure pour les expéditions1, — à
parquer chaque espèce dans les niches carrées d'une plate-
bande, séparées entre elles par de \ ulgaires ardoises. Mais,
dans le cadre discret des verdures prairiales, au sein de la
riche nature, nos Orchidées terrestres prennent un aspect
nouveau et offrent un attrait spécial.
Un autre avantage des ( (rchidées indigènes, c'est qu'elles
ne demandent aucun soin, se contentent des plus mauvais
Fig. 135. — Orchis hircina S\v.
{Himantoglossum hircinum Sprgl.)
sols et se protègent elles-mêmes grâce aux gazons qui les
entourent. Elles fleurissent en avril-mai, alors que les Gra-
minées en sont encore à leur premier développement vernal
et disparaissent justement au moment où l'herbe commence
à monter.
L' Orchis morio, dont on possède un assez grand nombre
de variétés, est l'un des plus robustes et des plus précoces.
Les O. mascula, <>. maculata, O. ustulata (aux petites
grappes de fleurs pourpre, brun et blanc), O. Simia et
O. sambucina, viennent peu après et sont très robustes
également. L'O. pyramidalis (fig. 133), aux épis serrés
de fleurs d'un carmin intense, et plus tard l'O. bifolia
(fig. 131), aux fleurs blanches très odorantes, recherchent la
mi-ombre. Les O. fusca et O. militants, deux des plus
belles espèces, fleurissent en mai et demandent, le premier
un sol profond, traversé par les racines d'arbres ou d'arbus-
tes, car il croit toujours le long des taillis ou des haies, le
second un soi profond et frais, si possible sablonneux. L'O.
hircina (fig. 135), a la forte odeur de boue, à l'aspect rébar-
batif et étrange avec son long labelle spirale, veut un soi
profond et sain, plutôt sec, et le soleil.
Les Orchis (Gymnadenia) conopsea (fig. 136) et O. odo-
ratiésima aiment les sols lourds et les situations fraîches.
Ils répandent un parfum délicieux et fleurissent en mai-juin.
Beaucoup d'autres Orchis peuvent être plantés dans les
- i/ons et les prairies de nos parcs et jardins, mais il est
inutile d'en allonger la liste ici; ceux que nous venons d'in-
diquer sont les plus faciles à cultiver et les plus jolis.
_ On les plante à l'automne, au moment où l'on plante les
oignons en terre et à l'état de bulbes en repos. Ces bulbes
commencent à bourgeonner dès le 15 octobre et émettent
racines et feuilles avant l'hiver. Si on les plantait après la
fin de ce mois-ci, en novembre, par exemple, il faudrait
les transporter en pots des établissements qui les élèvent
pour la vente ou les transplanter de leur état naturel avec
toute leur motte de terre.
H. CORREVON.
lia Roçe et la Légende
On sait que le Rosier a été cultivé dès la plus haute anti-
quité. De tout temps, sa (leur a été recherchée et a excité
l'admiration. Tous les poètes l'ont chantée, elle a inspiré les
artistes et les littérateurs, on la trouve dans les œuvres les
Fig.
(Gymnadenia conopsea R. lir.)
plus diverses, de même qu'elle est le symbole de choses très
opposées, et, par suite, il ne faut point s'étonner des mille
et une légendes auxquelles la Rose servit de sujet.
Les anciens l'appelaient la splendeur des plantes, et les
odernes, l'ont surnommée la reine des Heurs. La Bible en
lait le type de la grâce et de la beauté. Homère chante -es
■ Tins dans V Iliade. Enfin, qui n'a entendu parler du fameux
Roman de la Rose, ce poème allégorique du treizième
3 1 8
LE JARDIN
siècle, danslequel Guillaume de Lorris, puis Jean * Meuhg,
portèrent la Roseà son plus haut degré d'admiration?
Mais je ne puis citer tous Içs auteurs qui louangèrenf
eette fleur et le but de cet article n'est du reste pas de l'aire
l'histoire littéraire de la Rose : il esl beaucoup plus mo-
deste. Je veux simplement faire connaître aux curieux,
aussi succinctement que possible, un certain nombre de
légendes concernant cette fleur, qui est encore considérée, de
nos jours, commeétant l'emblème de la beau Jéet du bon goût.
Ces fables ou légendes, d'un caractère profane ou reli-
gieux, sont de toutes les époques et de tous les pays: la
mythologie, on le conçoit, en a fourni un assez grand
nombre et toutes les religions en ont leur contingent, du
paganisme au christianisme en passant par tous les cultes
intermédiaires ou dérivés.
Je ne parlerai, bien entendu, que des principales légendes
mythologiques et autres, que l'on trouve citées générate-
menl dans les œuvres littéraires.
Rhèdante, reine de Coriniho, fut changée en Rose par
Apollon pour s'être cachée dans le temple de ce dieu, afin
il éviter les poursuites de ses amants; niais ceux-ci l'y assié-
gèrent et Rhodante, obligée de paraître, appelle le peuple.
qui se rassemble à sa voix et qui La trouve si belle que,
renversant lastatuede Diane, favorite il Apollon, il la dé-
clare déesse du temple; d'où colère de messire Apollon.
- —
Dans une fête de l'Olympe, 1 Amour, au milieu de la
gaieté dune danse entraînante, renversa d'un coup d'aile
une coupe de nectar, dont la liqueur emb^uinée et vermeille
se répandant sur des Roses blanches, leur donna le parfum
et la couleur qu'elles ont conservés depuis.
Hérodote, en sa qualité d'historien et par conséquent peu
sujet à caution, dit que, dans les jardins de Midas, fils de
i .uiilius. il y avait des Roses à soixante feuilles, qui crois-
saient d'elles-mêmes et qui avaient une meilleure odeur
que les autres. Comme les temps sont chapgés!
D'après la mythologie, ou plutôt suivant certains auteurs
anciens, la Rose naquit à la suite ilu plus tragique événe-
ment et du sang d'Adonis. Il est vrai que d'autres auteurs,
non moins anciens, la font naître d'une piqûre de Vénus.
Mais les Musulmans, moins poétiques, prétendent que la
Rose est née tout bonnement de lasueurde Mahomet. Pouah !
* .
La tradition veut que l'escarbot, espèce de Coléoptère, ait
tellement d'antipathie pour les Roses <pie la seul leur de
cette fleur le fait mourir. — Si seulement c'était vrai. —
Les anciens, se basant sur cette fable, pour dépeindre un
homme énervé par la volupté, le représentaient sous l'allé-
gorie d'un scarabée expirant environné de Roses.
On dit que le chevalier de Cuise s'évanouissait à la v
I une Rose. Pour un chevalier, c'était fort disgracieux.
ue
Le père Catrou. dans son histoire du Mogol, dit que la
célèbre princesse Nourmahal lit remplir d'eau de Rose un
canal entier, sur lequel elle se promena avec le grand
Mogol. La chaleur du soleil dégagea de l'eau de Rose
l'huile essentielle; cette substance, qui flottaità la surface
de l'eau, fut remarquée par des savants île l'endroit, et c'est
ainsi que se lit la découverte de l'essence de Rose.
J'ai sans doute eu tort de faire Bgurer ici ce lait qui esl
historique i voj ez Malte-Brun i. mais surnaturel assurément.
■
Dans le conte de l'Ane d'or '1 Apulée, un jeune homme
est transformé en âne et ne peut reprendre sa place parmi
les bipèdes qu'en mangeant dos Roses.
- ■
Dans le célèbre roman d'Amadis, écrit par divers auteurs
du quinzième siècle, on trouve ce trait charmant : Oriane,
l'héroïne, étant prisonnière et ne pouvant ni parler ni écrire
à Sun amant, lui jette du liaul d une tour une |{,,se baignée
!i' -eS larmes.
.V Poitiers, dans l'abbaye de Sainte-Croix, existait sur
la tombe d'un jeune homme, une colonne qu'on avait élevée
à cause lui) fait miraculeux qui se produisit, dit-on. le
lendemain • ■■ -a mort.
Aoici ce lail : ' hi \ it tout à coup surgir, sur le lieu de sa
sépulture, un Rosier couvert de Roses épanouies; cela méri-
tait bien une colonne, et, si ce iail se généralisait, messieurs
les rosiéristes n'auraient plus qu'à fermer boutique.
■ ■
Dans la vie de sainte Dorothée, il est dit nu un auge lui
donna un bouquet de Roses. C'est d'après cette tradition
que les peintres représentent toujours cette sainte tenant
un bouquet de Roses.
-
I.a tradition veut qu'après la mort de Saint-Louis évêque,
neveu de Louis IX, on vit sortir une Rose de la bouche de
ce saint.
L'histoire nous apprend que
îmi le de Roses.
grand prêtre était cou-
On dit qu'il n'y a pas de Roses .ans épines, niais ce pro-
verbe est archifaux d'après Bomare, qui affirme avoir vu.
aux environs de Turin, un Rosier sans épines, dont les
pétales des Heurs étaient tachetés de vert. Quant à la fa-
meuse Rose bleue, il l'a rencontrée communémenten Italie.
-
,1e ne veux pas étendre davantage cette note, bien que
l'histoire légendaire de la Rose n'y soit pas complète, et je
terminerai par cette tradition qui veut que la Rose, dont
Homère a tant vanté les vertus dans Y Iliade, soit la Rose de
Provins qui aurait été ensuite portée de Syrie à Provins
par un comte de Brie, au retour des croisades. Mais c'est là
une fable évidemment, car cette Rose est indigène de l'Eu-
rope-.
On sait. en outre, que les liges du Rosierde Provins (Rosa
gallica I perdent leurs aiguillons promptement, et le fameux
Rosier sans épines ,]e Bomare pourrait bien n'être qu'un
représentant de cette espèce, planté en Italie par quelque
amateur.
.1. LUQDET.
Les Fruits de choix aux Halles
Les dernières pèches se vendent bien et atteignent jus-
qu'à 1 franc et 1 fr. 25 pièce. — Encore quelques brugnons
de 0 fr. tiôà 1 franc-.
Le prix des grosses poires extra, à la pièce, est de : Ofr. 20
à 0 fr. 30 pour le Beurré Clairgcau ; i> fr. 25 à 0 fr. 40 pou
la Louise-Bonne ; 0 fr. H) à 0 fr. 50, pour la Duchesse
d'Angoulème ; It fr. 50 à (I fr. 70. pour la Cressane; 0 fr. 75
àl fr. 2."), pour le Doyenné du Comice.
Le prix des grosses pommes varie entre il fr. ôl> à II fr ">
pour le Gni mi Alexandre et de 1 franc à 1 fr. 25 pour les
premières ' 'aloiUlc.
Le ' 'hasselas provenant du Midi de la France est de qua-
lité exceptionnelle cette année, il est clair et doré, les
grappes sont belles et on pourrait les croire ciselées: aussi
notre Chasselas des environs de Paris, ne fait-il que de
petits prix. On place difficilement la caissette de 500 gr.
de Thomery à 1 franc et 1 fr. 25.
*
* v
Le raisin de serre se soutient assez bien : le Musent
d'Alexandrie de in à 11 francs le kilog. ; le Frankenthal
de2 fr. 50 à l francs le kilog., avec une moyenne de 3 fr. 50;
le Blacl. Alicante à environ 3 francs.
* *
Les Ananas des Açores de 1 à 10 francs ; les régimes de
Bananes de 15 à 25 francs.
Les grenades d'Espagne de 0 fr. 15 à 0 fr. 30 pièce.
J. M, BUISSON
LE JARDIN
319
Les Fleurs pour tous (1)
Notre collaborateur, M. Albert Màumené, vient de rece-
voir de M. Soland, Président de la Société d'horticulture
de Douai, l'intéressante lettre suivante, montrant quels
excellents résultats peut donner, lorsqu'elle est bien com-
prise, la culture des Heurs par les .■niants et par les ouvriers.
Les idées moralisatrices relatives à cette question souvent
développée dans le Jardin et fréquemment traitée par
MM. H. Martinet, Albert Maumené, A. Gourlot et autres
collaborateurs de ce journal, tendent, de plus en plus, à se
répandre, et les résultats obtenus sont des plus encoura-
geants, ainsi que le montre la lettre ci-dessous:
J'ai reçu, en son temps, le mémoire sur la Culture des
fleurs par les ouvriers el les enfants, dont vous avez bien
voulu faire hommage à la Société d'horticulture de Douai.
Mettant à profit le conseil que vous y donnezj'ai proposé
à notre Conseil d'Administration, qui l'a accepté à l'unani-
mité, de faire une distribution gratuite de plantes à des mé-
nages ouvriers.
Au mois de mai, à notre assemblée générale mensuelle,
nous avons donc remis à chacun des trente ménages
ouvriers qui s'étaient fait inscrire les premiers, trois potées
de Géranium, Fuchsia, Héliotrope de la même espèce et de
la même taille, les engageant à les bien cultiver et à les
rapporter à l'assemblée du ? octobre, pour concourir à des
récompenses s'il y avait lieu d'en accorder.
Dimanche dernier, 2 octobre, 16 concurrents ont apporté
leurs trois pots. Après examen des lots, par un jury de cinq
membres pris parmi les sociétaires, il a été attribué une
médaille d'argent, cinq médailles de bronze et cinq diplô-
mes de mérite.
Les concurrents sont repartis avec leurs plantes, espé-
rant les conserver pour le printemps prochain.
Ce petit concours avait créé une véritable émulation
entre les concurrents qui se cachaient soigneusement les
uns aux autres leurs procédés de culture "et les engrais
qu'ils employaient.
Si nous recommençons'1'an prochain, ce ne sera plus quatre-
vingt-dix pots qu'il nous faudra, mais au moins deux cents.
L'été prochain, nous visiterons les petits ouvriers dans
la ville.
Par suite du démantèlement et de l'agrandissement de la
ville, il s'est fondé une société d'habitations ouvrières ;
chaque ouvrier a sa maison particulière et son petit jardin.
La Société distribue gratuitement quelques graines à ses
locataires. Nous encourageons donc ces horticulteurs.
Une société déjeunes gens est en train de se fonder,
sous l'égide de la Société d'horticulture, pour louer ou
acheter des terrains et les sous-louer, par fraction de six
ares, à des ménages d'ouvriers indigents. On espère ainsi
amener les ouvriers à passer leur dimanche dans leur jar-
dinet au grand air et par suite les arracher au cabaret,
plaie de nos populations ouvrières du Nord. Là aussi,
nous distribuerons des encouragements et des récompenses
et, probablement même, des graines, au printemps prochain.
Vous avez eu raison de pousser les Sociétés d'horticui-
ture dans cette voie d'encourager l'ouvrier à avoir un jar-
din. Chacun, dans la mesure de ses moyens, doit coopérer
à la moralisation de la classe ouvrière.
Nous avons, à Douai, deux classes bien différentes
d'ouvriers. Ceux qui habitent les villages environnants,
maçons, plafonniers, couvreurs, etc., qui deviennent tous
propriétaires de leur petite maison et d'un petit champ. Ils
partent de chez eux avant le jour et n'y rentrent qu'à la nuit
close; mais, le dimanche, ils se rattrapent et travaillent à leur
jardin et à leurs cultures (Blé, Pommes de terre, Betteraves,
etc., etc.), dès le point du jour. Ceux-là ne vont au cabaret
que le dimanche soir pour causer des affaires de la com-
mune.
Les ouvriers de la ville vont, au contraire, au cabaret
presque chaque jour et y passent le samedi soir, le diman-
che et souvent même aussi le lundi.
Il y a donc là preuve évidente de la moralisation par la
culture de la terre.
Veuillez agréer, etc. E. SOLAND.
Tels sont les résultats déjà obtenus par la Société d'hor-
ticulture de Douai, grâce à l'intelligente initiative de son
dévoué président. .M. .Soland. Il est à souhaiter qu'un tel
exemple soit suivi.
(1) Le Jardin, 189S, numéros 261, 262,263, 264,265,266 et267, pa-
ges 4, 22, 47, 61, 79,96 et 111.
National Chrysanfhemum Society
La seconde exposition de la saison vient d'avoir lieu au
Royal Aquarium de Westminster, les 11. 12 et 13 courant,
et, dans la classe des concours de fleurs coupées, il y a eu
une excellente exhibition de Heurs bien cultivées, faisant
croire à une exposition de novembre.
En dehors de ces Ileurs coupées, une mention spéciale doil
être faite d'un grand groupe très bien dispose par M H. .1.
Jones, de Lewisham. Cegroupe, dontles dimensions étaient
de 9 mètres sur P"80, consistait en un fond en pente formé
de pots avec trois rangs semi -circulaires de Chrysanthèmes,
le tout agrémenté de Crotons, Dracœnas. Fougères, Pal-
miers, Cocos. Isolepis gracilis et , Bambusa aufea. La
médaille d'or de la Société a liés justement réconipensé
cette œuvre d'arl de décoration florale. Les principales
variétés de Chrysanthèmes employées dans ce lot étaient :
Parachute, Rayonnante, Golden Queen ofthe Earlics,
Lilly Boutron, Soleil d'octobre, Le Grand Dragon,
Mme Gustave Henry. Werther, < 'rimson Marie Musse.
M. Louis Rèmyet un nouveau sport de Mistress Harman-
Payne appelé Mistress A. Barrcst, à fleurs jaune de
chrome foncé.
MM. Cannell et lils axaient une table de Heurs coupées
gentiment arrangée; on y remarquait : Soleil d'octobre,
Mme Armand Dro;. Ambroise Thomas, Mme Liger-
Ligneau, Werther, Soueenir de Matines, etc..
M. Godfrey avait aussi une table de fleurs coupées arran-
gées dans un but décoratif; les principales variétés étaient :
Président Becan, Mme Paladine, Mme Ph. Ricoire,
Mme Fortune, Le Grand Dragon, etc.
M. Well avait aussi une importante exposition : dan-
son lot, les nouveautés françaises formaient un remarquable
trait caractéristique: les meilleures étaient : Mèlusine,
X. C. S.Ju.bilee, Soleil d'octobre, M, Louis Rémy; Mme
(r usinée Henry ut Président Nonin.
Une imposante exhibition était formée par les exposants
de vases de Chrysanthèmes en fleurs coupées, arrangées
avec des feuillages d'automne et, dans cette section, le
principal lauréat a été M. W. Mease, qui est un des plus
éminents lauréats de nos expositions, dans la section des
fleurs coupées.
De très belles collections d'Asters étaient présentées par
M. Norman Davis (petite médaille d'or), ainsi que par
M. Edwin Beckest (médaille d'argent doré).
Des Cannas étaient axposés par MM. H. Cannell et des
fruits, par MM. John Laing et lils.
D'autres importants apports venaient de chez MM. De-
verill, Cutbush et fils. Berwick, Spink. Mortimer, .1. S.
Ware et autres, trop nombreux pour pouvoir être cités.
Le premier jour de l'exposition, le ( lomité floral tint une
séance à laquelle assistait un grand nombre de membres.
Quelques belles fleurs lurent présentées; l'une d'elles. Lady
Lllen Clark, sport à fleurs blanches issu de Mistress
Harman-Payne, parait être tout simplement un double de
M. Louis Rémy. Crimson Marie Musse, sport de
Mlle Marie Massé, est une avantageuse variété florifère
précoce. Mistress W. Seu ardesi une belle fleur de couleur
très brillante lorsqu'elle est fraîche, mais très semblable à
M. Chénon de Léché lorsqu'elle est plus avancée.
Des certificats de première classe ont été accordés aux
nouveautés ci-dessous :
M. J. Brewer. — Japonais à grandes fleurs. — Fleurons
abondants, serrés, s'incurvant, longs et larges. Centre jaune
d'or foncé; revers jaune argenté pâle. — Présenté' par
M. R. Owen.
Rcginald Godfrey. —Japonais. — Capitule fermé, com-
plet; fleurons bien réfléchis d (uleur rose terre-cuite, à
revers jaunes. — Présenté par M. W. .1 Godfrey.
Soleil d'octobre. — Nouveauté de t'alvat. Jaune canari
pâle pur. — Egalement présenté par M. Godfrey.
Rayonnante. — Celui-ci est, je crois, Le Rayonnant,
obtenu par L. Lacroix en 1896. C'est un japonais à grands
capitules roses du genre Lilian Binl mais plus beau. —
Présenté par M. J. Jones.
C. HARMAN-PAYNE.
320
LE JARDIN
RHODODENDRONS NOUVEAUX
Parmi les nouveautés mises cette année au commerce
par M. Otin fils, horticulteur à Saint-Etienne (Loire),
nous signalerons à nos lecteurs toute une série do Rhodo-
dendrons fort intéressants dont nous donnons ci-dessous
les descriptions sommaires ;
Président Félix Faure. — Violet tendre nuancé rouge;
pétales bordés de violet bleuté et à nervures pâles passant
au blanc. Orné d'une très grande macule impériale sur les
trois pétales supérieurs d'un beau vert pistache se chan-
geant en couleur chocolat après quelques jours d'épanouis-
sement, moucheté marron autour de la macule ainsi que
sur les autres pétales. Très grande ileur à pétales très
renversés imitant assez un Iris Ksempferi et ayant jusqu'à
0°,10 de diamètre : fleurs formant une belle panicule régu-
lière et compacte de 0°,18 à 0™,'20 de hauteur; beau et grand
feuillage vert sombre; plante très vigoureuse et très flori-
fère; cette variété est sans contredit une des plus belles.
Souvenir de Victor Hugo. — Mauve, bord des pétales
légèrement violacé, très grande macule cramoisi velouté
presque noire sur les trois pétales supérieurs, pétales ren-
versés laissant le centre de la fleur absolument à décou-
vert ; fleurs en belle panicule formant une grande gerbe
atteignant jusqu'à 0",25 de hauteur. Fleur extra. Feuillage
d'un vert tendre. Plante d'un beau port très florifère, très
vigoureuse et ayant une bonne tendance à pousser verti-
calement. Très belle variété.
Antoine Otin. — Beau rose. Fleur entièrement fimbriée,
intérieur des pétales fondu blanc en se rejoignant au
centre, pistil et étamines entièrement blancs. Grande ma-
cule formée de taches très rapprochées couleur chocolat
sur les trois pétales supérieurs, se terminant par des
points plus éloignés et tigré plus clair sur les autres pé-
tales. Très grande fleur dissimulant la jonction des pétales ;
fleurs formant une grosse boule très compacte ; feuillage
d'un beau vert ; très belle variété, d'un beau port et bien flori-
fère.
M. Viviand-Morel. — Mauve tendre ayant des reflets
roses. Forte macule cramoisi très foncé sur les trois pé-
tales supérieurs se terminant par de gros points plus clairs,
pétales renversés, fleurs en grosse boule assez compacte ;
plante remarquable par son beau port et sa belle floraison ;
beau feuillage vert foncé luisant.
Mme Guy-Otin. — Beau rose vif, Intérieur fondu blanc
rosé ; fleur fimbriée bordée rose laque, pétale supérieur
tigré marron clair; trèsilorière, d'un très bel effet avec ses
nombreuses fleurs en boule ; feuillage vert foncé ; beau port.
Mme Maria Dubecq. — Mauve rosé ayant une riche ma-
cule cramoisi velouté formant épaisseur et ombrée rouge
vif se terminant par de gros points rouges sur les trois
pétales supérieurs. Feuillage vert foncé légèrement ondulé;
plante se tenant très bien et très florifère.
Anatole Guy. — Cerise vif allant au rouge laque sur les
bords des pétales ; fleur fimbriée, tigré sur toute la surface
intérieure de carmin vif dont les points sont plus rappro-
chés et plus nombreux sur le pétale supérieur, grande
fleur de forme bien évasée, fleuron en boule de (J",15 à
0™,20 de diamètre ; très florifère ; feuillage vert clair.
Mme Jeanne Marel. — Beau rose délicat, intérieur
fondu rose clair allant au blanc en rejoignant le centre:
pétales arrondis ; fleur en cloche, macule jaune chrome sur
les trois pétales supérieurs ; inflorescence en magnifique
boule d'un bel effet; feuillage longd'un vert foncé; très flo-
rifère.
Souvenir de Marie Otin. — Rose tendre allant au blanc,
grande macule carmin ombrée clair et tigré carmin clair
sur tous les pétales, belle fleur formant une boule assez
compacte ; plante florifère, d'un beau port ; feuillage court
et d'un vert tendre.
Mlle Marie Marel. — Blanc pur, pétale supérieur tigré
jaune chrome, grande fleur ; très florifère; beau feuillage
d'un vert foncé luisant; feuille arrondie et cuculée, plante
d'un très beau port et remarquable par sa floraison.
Mme Julie Chassaing. — Beau rose tendre à nervures
plus foncées, forte macule carmin foncé sur les trois pé-
tales supérieurs; belles fleurs en boule; feuillage allongé
vert tendre.
M. Anastase Dubecq. — Rose vif, bords des pétales vio-
lacé, grande macule cramoisi foncé sur les trois pétales
supérieurs; plante d'un beau port et vigoureuse ; feuillage
vert foncé luisant.
Mlle Hélène Fontvieille. — Blanc teinté rose tigré car-
min sur les trois pétales supérieurs; grandes fleurs en boule:
extra-florifère; feuillage de grandeur moyenne d'un vert
foncé. P. L.
Société Nationale d'Horticulture de France
Séance du 2S octobre 1898
Comité de floricultuhe
M. Proust, jardinier chez M. Bethemont, à Chatou, pré-
sentait cinq Crotons dont deux surtout, M. Eugène Proust,
à feuilles d'un jaune éclatant largement bordées de vert
foncé, et M. Albert Larquet. à feuilles panachées de jaune
et de vert et finement bordées de rose, sont très belles.
Du même présentateur, on remarquait aussi quelquesjolies
variétés de Bertolonia : Mme Treyeran, Mme de Lans-
berg, etc.
M. Arthur Billard, du Vésinet, avait apporté une variété
de Bégonia, au sujet de laquelle s'est élevée une discus-
sion assez vive, quelques membres du Comité croyant voir
là tout simplement la variété Abondance de Boissy, d'autres
trouvant, avec raison croyons-nous, que la nouvelle va-
riété, présentée sous le nom de Jacques Welher, possédait
une différence de coloris assez sensible. Pour trancher la
question, le présentateur a été prié de vouloir bien faire un
nouvel apport de sa plante à la prochaine séance, à
laquelle les contradicteurs apporteront des pieds d'Abon-
dance deBoissy, afin que la comparaison puisse être faite.
Ajoutons que le coloris de Jacques We/feer paraît, au pre-
mier abord, plus éclatant et attendons la décision du comité.
Enfin. M. J. Buisson, de Courbevoie, soumettait à l'appré-
ciation du comité, une belle variété de Bégonia très flori-
fère, à fleurs blanc pur, issue du Bégonia uersalliensis.
Comité d'ardoriculture fruitière
Très nombreux apports à ce comité.
De M. P. Passy, de Chambourcy, on a beaucoup admiré
15 Duchesse d'Angoulème, 40 Doyenné du Comice et 5 Pom-
mes Grand AJe.van</re,de toute beauté.
De M. Orive, de Villeneuve-le-Roi, 8 Reinette grise du
Canada et 5 Poires Beurré magnifique.
De M. Gorion, d'Epinay, diverses poires ainsi qu'un nou-
vel apport de sa Prune Gloire d'Epinay.
De M. Baltet, un apport de poires issues des semis Tou-
rasse : Directeur Hardy, La Béarnaise, etc.
De M. Jourdain, de Maurecourt, du Chasselas de Fontai-
nebleau de l'aspect le plus engageant.
Les autres présentations consistaient en : Pèche Baltet
et Prune Kelsey, par M. Boucher; un très instructif lot de
fruits de saison, par M. Nomblot, de Bourg-la-Reine ; des
Beurré Diel et Beurré Hardy, par M. Budan.de Carrières-
Saint-Denis ; une grappe de Chasselas d'une grosseur phé-
noménale produite par une Vigne plantée en espalier au
nord chez M. Yégo, de Nantes, etc., etc.
Comité de culture potagère
Une petite collection de Tomates et six variétés de Céleri
étaient apportées par M. Germont, d'Andilly.
Une intéressante collection de Coloquintes, Potirons,
Pâtissons et autres Cucurbitacées, présentée par M. Lam-
bert, chef de culture potagère de Bicètre, a eu un joli succès.
M. Loizeau, jardinier-clief de l'Etablissement de Saint-
Nicolas, à Igny, soumettait à l'appréciation du comité deux
pieds d'un Céleri nain paraissant devoir être un bon gain.
Enfin, MM. Vilmorin-Andrieux et Cie avaient envoyé un
pied en pot d'une nouvelle variété de Fraisier, issue du
croisement de la variété Saint-Joseph et de la variété à
gros fruits Royal Sovereign. Le comité a demandé à revoir
au printemps cette nouveauté, gain de l'abbé Thivolet.bap-
tisée Sai?i(-An/onie de Padouè". Des mêmes présentateurs,
on admirait un bel apport de Tomate ponderosa écarlate.
Comité d'ardoriculture d'ornement
Une jolie nouveauté de Ceanothus était apportée par
M. Moser, de Versailles: le Ceanothus Mme Jules Clarelie.
Comité des Orchidées
M. Bert, de Louveciennes, présentait deux Catlleya ;
M. Duval, de Versailles, un Caltleya labiata-automnalis
et un Cypripedium hybride naturel: M. Gauthier, jardinier
chez M. le Dr Fournier, à Neuilly, un Odontoglossum
grande; les autres présentations étaient de M. M. Page,
jardinier chez M. Lebaudy, à Bougival, Victor Gouy, jardi-
nier chez M. le comte de la Panouze, à Thoiry, etc.
Comité des Chrysanthèmes
Parmi les variétés soumises à l'appréciation du comité,
les suivantes ont été récompensées d'un certificat démérite
de première classe: Princesse Alice de Monaco, M. Van-
dendael et Mme Georges Halphen, présentées par M. Nonin,
de Chatillon-sous-Bagneux ; Rayon d'or et Vulcain, pré-
sentées par M. Lemaire, de Montrouge.
J. FoSSEY.
LE JARDIN
321
LE JARDIN. — N° 281. — 5 NOVEMBRE 1898.
CHRONIQUE
Un lecteur du Jardin nous demande si nous connaissons
une Société centrale d'horticulture deFrtince, qui existe-
rait actuellement, à Paris, ou ailleurs. Après nous être
adressé aux meilleures sources, nous n'avons trouvé aucune
association désignée sous ce nom. du moins à l'heure ac-
tuelle. Autrefois, la Société de la rue de Grenelle a porté ce
nom, qu'on trouve encore suc îles jetons de présence, niais
cette dénomination a été remplacée par celle de Société
nationale. C'est probablement d'elle que veut parler notre
correspondant.
*
Les amateurs de Champignons ont dû être plongés dans
la joie ces jours derniers. La Société mycologique tenait à
Paris sa session annuelle, remise au 24 octobre en raison
de la rareté des Champignons à l'époque précédemment
fixée. Il parait même que les récoltes ont été peu abon-
dantes et que les empoisonnements auraient été, cette année,
à peu près lettre morte. Puisque nous parlons Champignons,
signalons un procédé peu coûteux qui permet de les con-
server avec leurs couleurs naturelles. Il suffit de les garder
dans une solution de Formol, préparée avec 50 centimètres
cubes de ce corps pour 1 litre d'eau. Nous avons vu des
Champignons du plus beau rouge merveilleusement préser-
vés de cette façon.
est souvent l'ait mention. Quand le grand capitaine se pro-
menait autour de son cottage de Longwood, il s'arrêtait à
l'ombre de cet arbre, qu'il avait pris en prédilection. Lors
du transport en France des cendres de Napoléon, il avait
été question de ramener l'arbre, mais il ne fut donné aucune
suite à ce projet. L'arbre est mort et on en a fait du
bois de chauffage. Débité par petits cubes, on en eût tiré
des sommes énormes, tant la passion des Anglais, pour
tout ce qui concerne le grand empereur, est encore vive et
tenace. C'est, d'ailleurs, à peu près tout ce qui restait de
l'habitation de Longwood et, la chambre mortuaire esl
devenue une étable à porcs.
L'n usage peu connu de la Vigne, c'est celui que préconi-
sait Bosc en 1827. Le célèbre agronome conseillait d'em-
ployer les jeunes branches, donl l'écorce se sépare facile-
ment en frappant dessus avec un maillet. L'écorce, débar-
rassée du ligneux, était soumise à l'opération du rouissage,
comme le Chanvre ou le Lin. puis on en faisait des cordes,
qui étaient utilisables pour accoter la Vigne, en place de
paille, de chanvre ou d'osier. Il ne me semble pas que
l'idée de Bosc ait eu des conséquences pratiques.
Les journaux ont signalé, il y a quelque temps, un jeune
plant greffé sur américain, qui portait fruit pour la pre
mière fois et qui a donné une grappe longue de 11 centimè-
tres, avant son complet épanouissement. Il est vrai que
cette grappe, digne de celles de la Terre promis.', a poussé non
loin de la Garonne, aux environs de Condom I
Avez- vous entendu parler de la Vigne de Jean Racine?
Cette Vigne va, parait-il, entrer à Carnavalet, quoique rien
ne puisse donner la certitude que le grand poète l'ait planté''
ou l'ait vue naître. Elle existerait au 13 de la rue Viseonti et
elle a dû être déplantée, pour permettre d'exécuter des tra-
vaux de réparations dans l'immeuble qui porte ce numéro.
M. Charles Normand convainquit le propriétaire de se
défaire de ce ceps, dont on ne pouvait rien tirer, et l'offrit
pour le jardin de l'Hôtel Carnavalet. Rien de mieux jus-
qu'ici, mais où le comique s'en mêle, c'est quand on voit
que Racine est mort à la fois au 13 et au 21 de la rue Vis-
eonti, caries deux numéros revendiquent l'honneur d'avoir
donné asile au doux poète. Le 13 se fonde sur la Vigne, le
21 sur des titres plus sérieux. Quoi qu'il en soit, admettons
— cela ne fait de mal à personne — à Carnavalet, à l'ombre
des souvenirs de Mme de Sévigné, la Vigne dite à tort ou
à raison de Racine, du poète qui fit certes plus de pièces de
poésie que de pièces de vin.
La conservation des Pommes est de saison. En Allema-
gne, on emploie, pour cela, l'eau salée qui permet de les
conserver sans altération plus d'une année. On essuie les
fruits, on les met dans un tonneau et on les arrose d'eau
salée en ayant soin de les en recouvrir complètement. On
ferme le tonneau et on le place dans une glacière ou dans
tout autre lieu frais. Il faut employer environ un verre de
sel pour 25 litres d'eau bouilllie et refroidie. Les gourmets
— d'un goût douteux cependant —qui veulent avoir des
fruits aigrelets, les dénaturent en ajoutant, par 25 litres de
la solution salée, un kilogramme de farine de Seigle ou de
Froment. Essayez, ce procédé n'est pas difficile à mettre en
pratique.
*
Le Chou Palmiste de Napoléon est mort. Dans les récits
de Las Cases, le fidèle compagnon de Sainte-Hélène, il en
Notre colonie de Cochinchine renferme des forêts où l'ar-
bre à Teck est abondamment répandu, mais il ne semble
pas que l'exploitation en soit bien florissante. Au Siam, il
n'en est pas de même etl'iudustrie y est assez prospère pour
que le Gouvernement anglais ait établi un vice-consulat
à Chieng-Maï, localitéqui n'esl siamoise (pie sur les cartes.
Les forêts de Teck du Siam rapportent annuellement
(i. 000. 000 francs, avec un capital engagé de 20 millions et
une taxe de revenu, de 1 millions pour le gouvernement sia-
mois. Le marché principal du Teck est à Londres où où
paye le stère environ 200 francs. Il semblerait tout naturel
que notre marine s'approvisionnât, dans nos colonies, du
bois de Teck dont elle a besoin, et vous pensez certaine
ment qu'il n'en saurait être autrement. Détrompez-vous,
nous l'achetons à Bangkok!
La lumière fait varier la sexualité chez les plantes. Ce
fait, étrange à première Mie, est pourtant, exact et ressort
d'expériences récentes. On sait que les plantes dioïques de-
viennent assez fréquemment monoïques ou hermaphrodites,
par adjonction d'organes mâles aux organes femelles. On
sait aussi que. dans la nature, les pieds femelles sont plus
nombreux que les pieds mâles, à peu près 112 des uns pour
100 des autres. Kn serre, les plantes femelle-, augmentenl
encore en nombre, la plupartdes mâles offrant îles modifi-
cations qui amènent la réalisation plus ou moins complète
dune fleur femelle. Sur 117 plantes issues de graines ger-
mées en serre, on compte 119 femelles, 28 mâles donl 21
Heurs plus ou moins transformées dans le sens de la fémi-
nité. On a donc ainsi 125 plantes femelles pour 100 mâles.
Ces résultats obtenus avec le Chanvre sont dus à la faible
intensité de la lumière que reçoivent les plantes en expé-
rience, quelles que soient les conditions de sol, de tempéra-
ture et d'humidité,
P. I1ARIOT.
322
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Au Ministère de l'Agriculture. — Il est heureux
que les fluctuations politiques auxquelles notre pays
est
.*.„ .„ — j — „.,_..., ^ — ___ _ „ ,.„_, ..
si souvent et si regrettablement expose n aient pas une
trop grande influence sur les affaires de l'agriculture.
Les changements qui se sont produits dernièrement dans
la composition dû Gouvernement n'ont pas atteint le Mi-
nistre de l'Agriculture, M. Viger, qui a été prié par M. Ch.
Dupuy, président du Conseil, de rester dans le nouveau
cabinet.
M. Viger est trop connu de nos lecteurs, sa popularité est
trop grande, pour que nous ayons besoin de rappeler ici les
titres qui lui ont valu d'être appelé pour la septième fois à
prendre la direction du département de l'agriculture. Les
importants services qu'il a déjà rendus à la cause agricole
permettent d'envisager l'avenir avec confiance, et nous no
taisons que traduire l'opinion générale en disant que les
intérêts de l'agriculture, comme ceux de l'horticulture, sont
en bonnes mains.
»
* *
Le Journal officiel du 22 octobre a publié un décret
relatif à l'organisation de l'administration centrale du
Ministère de l'agriculture et en vertu duquel un nouveau
poste très important a été créé: celui de sous-directeur il''
l'agriculture.
Les nombreux services qui relèvent de la direction de
l'agriculture, prenant chaque jour une extension de plus en
plus grande, il était devenu nécessairede soulager leDirec-
reeteur dans sa tâche écrasante, en lui donnant un adjoint
bien au courant des services intérieurs.
Le choix s'est porté sur M. Dabat, le très distingué chef
de bureau au Ministère de l'agriculture, qui remplit actuel-
lement les fonctions de chef de Cabinet du Ministre.
M. Dabat a fait toute sa carrière à la Direction de l'Agri-
culture et a été, pendant plusieurs années, secrétaire do
M. Tisserand, alors directeur ; il a été attaché à diverses
reprises au Cabinet du Ministre et il connaît admirable-
ment toutes les questions administratives. De plus, son
expérience des hommes et des choses le mettront à mémo
de se rendre très utile dans l'exercice de ses nouvelles fonc-
tions. Nous lui adressons, à l'occasion de sa nomination,
nos bien sincères félicitations.
*
Un arrêté du Ministre, en date du 20 octobre, réorganise
également l'inspection de l'agriculture qui sera assurée
pour toute la France par trois inspecteurs généraux, habi-
tant à Paris et huit inspecteurs ayant leur résidence dans
leur région d'inspection. Le même arrêté- détermine le re-
crutement, les attributions, l'avancement et le traitement
dos inspecteurs généraux et des inspecteurs d'agriculture.
Exposition universelle de 1900. — Complétons
les renseignements que nous avons donnés, dans notre pré-
cédent numéro (1) sur les diverses questions agitées au
cours de la dernière séance des comités d'admission du
groupe VIII, le 13 octobre, par les suivants :
M.Vassillière, Directeur de l'Agriculture, ainsi queM. de
Claybrooke, délégué de l'Administration, assistaient à la
séance, qui était présidée par M. Viger. Ministre île
l'Agriculture. Tous les membres étaient présents, sauf MM.
Martinet el de La Devansaye, excusés.
Le Secrétaire lut le procès-verbal et, après son adoption.
expliqua que la réunion axait pour objet principal d'arrêter
les programmes de chacune des classes du groupe, principa-
lement au point de vue des concours temporaires.
M. le Président annonça à l'assemblée qu'il allait ouvrir
la discussion, mais il rappela que des obligations multi-
ples l'appelant au dehors, il ne pourrait provisoirement
diriger les travaux du Comité. Lerèglement s'opposant à' la
nomination d'un Vice-Président dans les ( Jomitésde groupe,
M. Viger proposa à l'assemblée de déléguer à la présidence,
M. Aboi Châtenay, qui est en relations constantes avec lui
et qui est entièrement au courant de tout ce qui a été fait
jusqu'à présent pour la préparation de l'Exposition horti-
(1) Le Jardin, 1898, ir 280, page 30G.
eole. Ce qui fut adopté, ainsi que nous l'avons dit dans
notre précédent numéro.
M. Viger, avant de quitter la séance, lit examiner les
plans de la partie réservée à l'Horticulture et prit bonne
note des observations qui lui furent faites à cet égard par
les Présidents de classes, notamment par M. Ch. Baltet,
Président de la classe 15, qui fit remarquer qu'aucune dis-
position n'était encore prise relativement à l'arborisation
fruitière. M. le Président engagea le bureau de la classe 15, à
se rendre, dès le lendemain, au commissariat général, et à
examiner, sur les plans officiels, les parties qui pourraient
être affectées à l'arboriculture fruitière. M. de Claybrooke
se mit à la disposition de la classe -15, et rendez-vous fut
pris pour le lendemain. M. Viger quitta la séance, et M.
Abel Châtenay prit place au fauteuil.
La discussion s'engagea sur le détail des programmes,
mais toute la séance fut consacrée à l'examen des questions
de principe, qui présentent d'assez sérieuses difficultés.
Il fut décidé d'abord qu'il y aurait 12 concours tempo-
raires répartis entre le 19 avril et le 18 octobre, ainsi que,
nous l'avons indiqué dans notre précédent numéro. Tous
ces concours commenceront le mercredi pour se terminer le
dimanche.
La question des fruits et légumes forcés souleva une dis-
cussion très ardue. Le règlement général rangeant, en effet,
ces produits dans la catégorie des plantes de serres, et les
classes 44 et 45 protestant contre cette disposition. Les
avis étant partagés et le Président de la classe 47
persistant à vouloir conserver les fruits et les légumes
forcés, le Président fit procéder à un vote, sur le point de
savoir s'il y avait lieu de réclamer une modification au
règlement général et le Comité adopta, en fin de compte,
cette demande de modification : à savoir que les légumes
forcés devront revenir à la classe 11, qui s'occupe de la
culture potagère, et les fruits forcés à la classe 45, qui a pour
attribution l'arboriculture fruitière.
M. Vassillière prit part à ces différentes diseussions et,
avec sa précision habituelle, donna au Comité les renseigne-
ments les plus utiles.
Il fut ensuite décidé qu'une seule circulaire serait adressée
au nom du groupe VIII à tous les exposants éventuels, et le
comité remit, à une prochaine séance et après la réponse de
l'administration, la rédaction définitive des programmes de
classes.
Les Congrès internationaux à l'Exposition
universelle de 1900. — Les membres de la section
VIII (sciences agricoles) des comités chargés de l'organisa
tion des Congrès internationaux à l'Exposition universelle
de 1900, se sont réunis, le 29 octobre, sous la présidence de
M. Méline, pour examiner l'organisation de ces Congrès.
Il a été décidé, en principe, qu'il y aurait -rrrrgrand con-
grès général et international d agriculture, un de sylvicul-
ture, un de laiterie. Il y en aura aussi un d'horticulture
générale dans la seconde quinzaine de mai, et un de pomo-
logie et de culture fruitière à l'automne, au moment de
l'exposition de fruits. A cette courte liste, il faudra certaine-
ment ajouter de nouveaux congrès au sujet desquelsdes propo-
sitions n'ont pas encore été faites. Ces propositions seront
d'ailleurs examinées par le comité qui aura à statuer si
l'importance des questions traitées motive l'institution
d'un congrès spécial ou s'il y aura lieu de les faire rentrer
dans le programme du grand congrès général.
En principe, il a été décidé que, toutes les fois qu'il
s'agirait île sujets techniques importants, il pourrait être
organisé un congrès spécial, ce qui n'empêcherait pas de
soumettre l'étude des moines questions à une commission
du grand congrès général, pour permettre aux personnes
habitant la province ou l'étranger et qui ne pourraient pas
se déplacer à chaque congrès, de prendre part à toutes les
diseussions au moment du congrès général.
Résumons brièvement les principaux points du règlement
de ces congrès :
Les Congrès internationaux de l'Exposition universelle
de 1900 sont placés sous le patronage du Gouvernement
français ; la surveillance des salles des congrès appartient
à l'Administration de l'Exposition.
Toutes les communications relatives à ces congrès doi-
LE JARDIN
323
vent être adressées au Commissariat général (Direction de
l'exploitation. — Congrès).
Toute demande d'inscription d'un congrès doit en indiquer
le programme général et le but qu'il se propose d'atteindre.
Les comités dressent, chacun en ce qui le concerne, une
nomenclature des congrès qu'il leur parait utile de provo-
quer ; cette nomenclature est soumise par le Commissaire
général à l'examen de la Commission supérieure.
Les congrès qui sont la suite de congrès antérieurs peu-
vent être autorisés à faire partie de la série des congrès
internationaux de l'Exposition universelle de 1900, en con-
servant intégralement l'organisation qu'ils possèdent.
Les commissions d'organisation doivent soumettre à
l'administration, au plus tard le 1er octobre 1899, le pro-
gramme général des délibérations des congrès, l'indication
des sujets qui doivent faire l'objet de rapports préparés à
l'avance et les noms des rapporteurs désignés, l'indication
du nombre présumé de séances, de l'époque proposée pour
la tenue des congrès et des locaux demandés pour les réu-
nions.
Les adhérents à un congrès, les délégués des administra-
tions publiques françaises et les délégués des gouverne-
ments étrangers peuvent seuls présenter des travaux en
séance et prendre part aux discussions et délibérations. Ils
reçoivent une carte personnelle qui leur est délivrée par le
Directeur général de l'Exploitation, sur la proposition des
comités spéciaux.
Exposition générale de Chrysanthèmes et de
fruits à Paris. — L'Exposition d'automne, organisée
par la S. X. D. H. F., ouvrira ses portes, mercredi pro-
chain, 9 novembre, à midi, au Jardin des Tuileries, el
durera jusqu'au lundi 14 novembre, a 6 heures du soir.
Nous en publierons le compte rendu dans notre prochain
numéro.
École nationale d'horticulture de Versailles.
— Le concours pour l'admission à l'Ecole nationale d'hor-
ticulture de Versailles a eu lieu les 10, 11, 12 et 13 octobre
dernier. Sur 80 candidats inscrits, 72 ont subi les épreuves.
A la suite de ce concours, le Jury a proposé à M. le Mi-
nistre de l'Agriculture d'admettre les 10 élèves suivants :
1. Cochet; 2. Lécha pt : 5. Costaz; 1. Louys (Paul); 5.
Dautry; 6. Le Lav; 7. Bûcher; 8. Vincent; 9. Verdan ;
10. Périer (Pierre); 11. Bernard (Ulysse); 12. Bret; 13.
Renoux ; 14. Iloulet; 15. Bonnat; 16. Tonnellier ; 17.
Grousseau; 18. Louis (Jérôme); 19. Vuillard ; 20. Bailly-
Maitre; 21. Whir; 22. Malterre; 23. Valentin; 24.Véran;
25. Porthelance; 26. Faucher; 27. Merle; 28. Bourgoin ;
29. Bourrières ; 30. Bernard (Henri); 31. Pereira; 32. Dan-
joud ; 33. Le Roy ; 34. Labarthe ; 35. Lochard ; 36. Lhégaret;
37. Madelain ; 38. Denize ; 39. Percot; 40. Boulet.
En outre, 8 élèves ont été autorisés à redoubler leur pre-
mière année d'études, ce qui porte le nombre des élève des
première année à 1S.
Actuellement.il y a donc à l'école : 48 élèves de 1"' année,
49 élèves de 2" année et 33 élèves de 3' année ; soit un effec-
tif total de 130 élèves, chiffre qui n'a jamais été atteint
jusqu'à ce jour.
Ecole d'agriculture coloniale de Tunis. — Les
examens pour l'admission à l'Ecole d'agriculture coloniale
de Tunis, dont nous avons annoncé la récente création (1),
ont eu lieu les 12 et 13 septembre dernier.
A la suite île ces examens, auxquels ont pris part 110
candidats, 17 élèves ont été admis à suivre les émirs; les
20 premiers en qualité d'internes, les suivants comme
externes ou demi-internes :
1° Comme internes ; MM. Delanoue (Allier). Larue
(Yonne), Glorieux (Savoie), Bonnaure (Aude), Rémy (Yonne),
Dumoulin (Seine), Courrat (Rhône), Blanc (Gard), Proska-
wiec (Seine), Boucher (Nièvre), Breuilh (Haute-Vienne),
Hue (Tarn), Nourry (Seine-et-Oise), Agogué (Cher), Clavel
(Seine-et-Oise), Rivière (Haute-Garonne), Saby (Haute-
Loire), Rouyer (Seine), De la Bruchollerie (Seine-Infé-
rieure), Délaye (Gironde).
2° Comme externes : MM. Attal (Tunisie), Tourméroux
(Haute-Vienne), Dubois (Seine-et-Oise), Rousset(Ardèehe),
(I) Le Jardin, 1898, n" 269 et 275, pages 132 et22ii.
Prévôt (Basses-Pyrénées), Nicolas (Ardennes), Martel (Jura),
Hoffmann (Doubs), Delonvin (Marne), Hérisson (Ardennes),
Vénèque (Manche). Leclerc (Pas-de-Calais), Cabrol (Gard),
Renault (Nièvre), Farcot (Seine), Noël (Bouches-du-Rhône).
Bastard (Seine-Inférieure), Davioud (Seine), Tronche (Tu-
nisie), Brossât (Savoie), Hunebelle (Algérie), Cagniant
(Tunisie), Mugnier (Seine-et-Oise), Chassaigne (Cher),
Dandrieux (Lot-et-Garonne), Chérif-Tage (Tunisie), Bac
couche (Tunisie).
En plus des élèves suivant régulièrement l'enseignement
de l'école, des auditeurs libres sont admis à assister aux cours
et aux exercices pratiques.
Huit auditeurs se sont déjà fait inscrire; ce sont: MM.
Camus (Indre-et-Loire), Gounot (Païenne), Faure (Basses-
Pyrénées), Ferrera (Tunisie), Legras (Seine-Inférieure),
Reuss (Seine-et-Oise), de Tarrade (Indre-et-Loire), Torranl
(Isère).
A l'École nationale forestière de Nancy. —
M. Lucien Boppe, directeur de l'Ecole nationale forestière
de Nancy, admis à faire valoir ses droits à la retraite,
vient d'être nommé directeur honoraire.
M. Guyot, professeur de législation et de jurisprudence,
sous-directeur de l'Ecole nationale forestière de Nancy, en
a été nommé directeur en remplacement de M. Boppe.
Union commerciale des horticulteurs et mar-
chands grainiers de France. — La prochaine assem-
blée générale de l'L'nion commerciale des horticulteurs et
marchands grainiers de France aura lieu le jeudi 10 cou-
rant, à 10 heures du matin, 84, rue de Grenelle, à Paris.
A l'ordre du jour : Proposition de vreu pour participation
officielle à l'Exposition de Saint-Pétersbourg. — Arrêt du
Conseil de Préfecture relatif aux patentes. — Tarifs des
chemins de fer. — Colis postaux pour l'étranger.
Syndicat des horticulteurs et marchands grai-
niers titulaires des Halles et marchés. — Le bureau
du Syndicat des horticulteurs et marchands grainiers titu-
laires des Halles centrales vient, dans sa dernière assemblée
générale, de renouveler son bureau, pour l'année 1899, ainsi
qu'il suit : Président : M. E. Boutreux ; Vice-présidents :
MM. Savart et Graindorge; Secrétaire : M. Pierre Simon;
Secrétaire adjoint : M. F. Etienne; Trésorier : M. Al-
phonse Simon ; Trésorier-adjoint : M. J. Fournier.
Le Syndicat, après avoirexamiué la situation créée, ainsi
que nous l'avons exposé, dans notre précédent numéro (1),
par le nouveau règlement des Halles, a délégué une Com-
mission auprès du Préfet pour lui exposer les inconvénients
de cette situation.
Cours d'arboriculture fruitière à l'Association
philotechnique. — Chaque jeudi, de 8 heures 1/2 à
ltl heures, depuis le 20 octobre, notre collaborateur, M. .1.
Guillemain, jardinier chef à l'Ecole vétérinaire d'Alfort.t'ait.
à la section du Lycée Charlemagne de l'Association philo-
technique, 4, rue Charlemagne, un cours public et gratuit
A' Arboriculture fruitière.
Les cinquantenaires des Ecoles d'Horticulture
de l'Etat en Belgique, — Le 18 septembre, dernier ont
eut lieu les fêtes jubilaires de l'Ecole d'horticulture et
d'agriculture de Vilvorde, fondée en 1843 par L. deBavay.
L'Ecole et ses abords étaient admirablement décorés.
Le Ministre de l'Agriculture de Belgique a honoré de sa
présence l'imposante cérémonie et a été reçu par le corps
professoral et la commission administrative de l'Ecole ayant
à leur tète M. Ch. Van Wambeke, président de cette com-
mission.
Dans l'assistance, se remarquaient, nombre d'anciens
élèves, ainsi que plusieurs représentants de l'Ecole d'horti-
culture de Gand.
Après les paroles de bienvenue adressées par M. Van
"Wambeke au Ministre de l'Agriculture et la réponse de
celui-ci, des discours ont été prononcés par MM. Bouillot,
directeur actuel de l'école, et De Beucker, doyen des profes-
seurs. Un banqueta clôturé cette fête des mieux réussies.
D'autre part, l'Ecole d'horticulture de Gand, fondée le
30 avril 1859, par le gouvernement belge s'apprête à fêter,
l'an prochain, son cinquantenaire.
0) Le Jardin, 1S98, n" 280, page 306.
•a-:\
LE JARDIN
Ces fêtes jubilaires auront lieu en juin 1899 et cotocid*
rorîavec lCugUration de l'Exposition provinciale qui
■■"Sg^'TTÏSfe voici le programme de ces
fê^T» exposition des productions inte lectuelles arUsti-
, .s'.-n H m'aies n comme* iales des anciens élèves ; 2 con:
S^WtelSttnemont de l'eiu«ign^ettt tortue;
Ffo&onPd'une association des anciens «J^4^.
lions officielles et réunions amicales , 5 excursions
Svante, qui est, croyo'ns-nous, de nature à intéresser nos
'^Lecommerce de Roses et de Heurs de la Riviera et de
nippon: i^**°*^&j*3z*£££
,.,. Halles De là les fleurs, achetées souvent a Prl\Qe™
SefpartaSnt jusqu'ici vers les susdit, pays et les ,ntar-
des pays septentrionaux el évitent, par là, les pertes, sou
,.„,.', fosses, amenées par l'entremise berlinoise
« Les fleurs, après trois jours de voyage arme nt fi. che,
• n,. ,„,t it<4 emballées soigneusement et liernituque
men lins le fleurs se vendent dans leNord, en décembre
Uti(m\ directes vers les pays septentrionaux, alors la
'f™.Vde ,ln.Us pr.,0.,^ - ^-^'Ê
car le fleuriste lui-même élèvera les prix de la maruiauu.-
"Tes fruits de table eu Allemagne. - D après not^
LiiKSché'qu'au commencement du-me-i^).
ReiaedesReine i. 20 fcW fc._50 ',*£££,* &£;
/l,-,n,' lies M' ("• ~« » ~- --; . • r> ,,./,„,.
NÉCROLOGIE
MA. Chargueraud
Nous avons appris avec regret la mort de M. A. Çhargue-
raud Pk l'esseur d'arboricultare de la Ville de Paris Secré-
ah-e' honoraire de la S. N D H F Secrétaire de a com-
mission des expositions de la S. N. D. H. F., Olticier au
Mpritp agricole. Officier d Académie.
Un arand nombre d'amis l'ont accompagne jusqu a sa
dernière demeure, le lundi 24 octobre dernier. On remar-
quait notamment' dans l'assistance un grand nombre de
"EÏS ££.*££& en fleurs naturelles avaient^
Su Muséum, parles élèves de l'Ecole d'arboriculture de la
VMevniPardSîperés'ident de la commission des expositions
de a S NI». Il F et M. Lefèvre, conservateur du Bois de
Vinoennes ont prononcé au cimetière l'éloge du de unt
Nous6 sommes heureux de pouvoir reproduire ici paroles
de M Villard qui résument très bien la vie et i ^œuv e uu
regretté professeur d'arboriculture de la Ville de Pans.
n Messieurs, . ....
« C'est avec une émotion attristée émotion que je sens
^^Si^fn^xposilions Savaient, depuis^ouze
années rapproché de cette personnalité si digne a tous
e""ards de la considération qu'elle méritait d insp , e r.
,1 ps longues années de travail persévérant qu il a\ait
consLaecrees0auexScuUures du Muséum d^»^ £
France, sous les auspices de ses maures et devanciers
horticulture française. ,„„„. à la tète de son Ecole
« La Ville de Paris, en le plaçant a la tête «e sou i.c
d'arboriculture, avait consacré cette notoriété
« J'ai le devoir d'ajouter, au nom de a S N. 1 ■ 11. ^ i ui'
èt-iit non seulement un de ses membres les plus eciaues,
annles par une collaboration toute .privée^ a un .In» sa.
ffiS6 ?eeSendfrPdae S C^gueraud. e't de
"."ëSSrSSlSSrà ^alnrafcoliaborateur, que mon
TS^rt' Chargueraud sera parmi nous tous
fidèlement conservé. » .
de Cassel, 25 franc;
Reinette du roi, 21
fr.
fr. ;
fruits de ménage 15 à 16_fr. 25;
BIBLIOGRAPHIE
Des styles et des genres de > l'"*™»*"^ de* 'Jardins et
leur application, par M. Albert Maumone.
20 pages; extrait du Congrès horticole de 1898.
mentation des jardins, comme celle que 1 on a eiaui ,
l'architecture des jardins. faoluterait beaucoup les
secrétaire général avant le 10 couranL
Fruits à ciill'f. par U'fl kl~
denpont, dlir. ^oa a/ir. o»,^> ='« . Duchesse
Caiillac, 20 francs; Doyemw d W, 32 ir. aO , y <
d'Angoùlème 25 à 31 Er. 25 : ^esstre^ 16 ^ ,5 .:
r,7/„!or 12 fr. 50; Triomphe de Jodotgne, .il fr._~o. Le
noifse Rendaient 22 fr. 5oi 25 francs etles prunes a fr. 2o
EXPOSITION ANNONCÉE
~SrSi™t™iS™«ïï; Co»e* ,1.0-Kole « .858, a été
récompensé d'une méd""1" H'arwnt.
(1) Le Jardin, 1898, N' 280, page 307.
LE JARDIN
325
CHRONIQUE FLORALE
Corbeilles et gerbes de Chysanthèmes. — Les
fleurs aux funérailles de M" Carnot. — Le Mi
mosa bleu. — Plus de fleurs aux funérailles. —
Les fleurs le 1" novembre.
Voici I.-i saison des Chrysanthèmes i partout, on fête, par
des expositions, cette reine de l'automne. Depuis quelque
temps déjà, ces fleurs monstrueuses, et parfois si puissam
ment décoratives, ont fait leur apparition aux montres dos
fleuristes.
Leur automnale
beauté brille d'une
splendeur merveil-
leuse, parmi les der-
nières frondaisons et
les pâles floraisons
d'un été passé. Leurs
teintes, si riches par-
fois, se marient ad-
mirablement avec
les fleurs et les feuil-
lages divers.
Voulez-vous obte-
nir un effet des plus
heureux"? Placez
quelques Roses de
couleur pourpre fi in-
eé imrmi des Chry-
santhèmes jaunes;
cela vous donnera
uneharmonieet une
richesse i\r tons, tel-
les que celles qui ont
tenté tous les grands
peintres de fleurs de
l'École hollandaise.
La (ig. 137 mon-
tre uni' excellente
et sobre décoration
faite avec des capi-
tules de Chrysan-
thème de la variété
Good Gracious.
C'est un panier mu-
ni d'une grande anse
simplement nouée
et entourée d'un
large ruban. Parmi
les feuillages des Ne-
phrolepis, Adiun-
tum, Àspidistra ,
Croton, Asparagus
Sprengéri, A. plu-
mosus et Lierre, que
l'on apperçoit discrètement, s'étalent de volumineux capi-
tules de Chrysanthèmes. Ces feuillages légers complètent, de
la façon la plus parfaite, l'élégance de cette composition,
élégance qui, sans eux, ferait peut-être défaut.
Les gros capitules ne -ont pas les seuls pouvant produire
d'aussi jolis effet-, disposés en gerbes ou dans des corbeilles;
ceux de grandeur ordinaire peuvent également être utilisés
d'une admirable façon. On aurait tort de s'en tenir uni-
quement aux feuillages de plantes de serre, alors que l'on
peut mettre en œuvre d'une façon judicieuse les feuillages
de bien des plantes de plein air, déjà roussis par l'automne.
Ces feuillages, colorés accidentellement de carmin ou d'or
pâle, constituent un fond ravissant pour ces fleurs d'automne,
tout en restant dans la note du jour. Associez, par exemple,
des capitules jaunes de Chrysanthèmes à des feuillage:
d'un pourpre décoloré, des rameaux feuillus du Prunus
Pissardi par exemple, vous verrez quelle merveilleuse et
artistique harmonie vous obtiendrez ainsi, les tons passés
Fig. 137. — Corbeille garnie de Chrysanthèmes.
des feuillages se mélangeant avec la nuance vive des fleurs
et, produisant une teinte générale pleine d'imprévu et
d originalité'. Au feuillage couleur viel or d'autres arbustes,
joignez les capitules roses ou pourpres de Chrysanthèmes,
vous obtiendrez encore un effet à peu près analogue.
Je conseillerai aux personnes qui réussissent difficile-
ment à confectionner une gerbe, de commencer par étendre
sur une table un lien solide, puis de poser ensuite dessus,
en formant une sorte d'éventail, les fleurs el les feuillages,
en donnant à chacun la position qu'ils doivent avoir dans
i gerbe. Toutes les tiges étant ainsi rassemblées, on les lie
solidement du bas, en maintenant en même temps l'écar-
temenf du liant pour qui» rien ne se déplace.
On acquerra vite l'habitude de composer ainsi des ger
bes ;i la fois légères el très élégantes. Cela appliqué sur-
tout, bien entendu,
aux gerbes confec-
tionnées à l'avance,
car, lorsqu'il s'agit
de garnir un vase
.-a eedes Heurs, il est
de beaucoup préfé
rable de disposer les
fleurs une à une, di
rectement dans le
vase, parmi de la
verdure.
# *
1 Ingrand nombre
de couronnes et de
gerbes ont été dépo-
sées chez Mme Car-
not le jour de son
enterrement par des
personnes désireuses
de lui rendre un der-
nier hommage.
Par suite d'une
innovation spéciale,
le catafalque, dans
l'église de la Made-
leine, a été couvert
de fleurs et flanqué
de nombreuses cou
ronnes et gerbes.
Je me suis rendu,
après la cérémonie,
au cimetière de Pas
sy où s'élève le tom-
beau de Mme Car-
not. C'est un ora-
toire très simple, au
fronton soutenu par
quatre pilastres et
surmonté d'une
croix grecque. Le
toit était entière-
ment recouvert de
couronnes et gerbes.
Sur la croix, était
une magnifique et riche couronne entièrement drapée de
crêpe sur lequel serpentaient des rameaux d'Asparagus 1c-
nutssimus etd'A. plumosus parsemés de fleurs de Cattleya
et de grappes d'Odontoglossum grande. Au centre, était
une touffe à' Adiuntum piquée de fleurs d'Orchidées. Voilà
certainement un modèle de couronne très original, dont il
serait bon de s'inspirer.
A chacun des pilastres, étaient suspendues d'autres cou-
ronnes. L'une était formée de Roses Lo Fronce et de Bouvar-
dia et recouverte d'un coté par un voile de crêpe, tandis que.
de l'autre, s'élançaient des Lis, Boutiardia et Chrysan-
thèmes, et qu'en haut était un ruban noir avec cette inscrip-
tion : «Mme Léon y Castilloet l'ambassadeur d'Espagne. »
La couronne de l'Union des femmes de France, nouée d'un
large ruban tricolore, était en Reines-Marguerites, Asters,
i Chrysanthèmes, eto. Aces couronnes, étaient jointes beaucoup
d'autres, en fleurs delà saison et nouées pour la plupart de
rubans mauves parmi des flots de crêpe. Deux bien belles
326
LE JARDIN
gerbes de Roses et de Chrysanthèmes avaient été envoyées
par M. et Mme Félix Faure.
L'autel de la petite chapelle était garni de Roses et de
Chrysanthèmes. Auxdeux angles, s'élançaient des Palmiers
parmi des fleurs diverses : Lis et Chrysanthèmes entre
autres. Au bas de l'autel, était un tapis d'Adiantum parsemé
de Meurs d'( Irchidëes.
Les fleurs on! été le dernier hum mage rendu à cette femme
de bien, qui, parvenue à l'improviste aux sommets, sut
tenir sa place avec une simplicité, une aisance, une distinc-
tion, une supériorité qui la tirent l'égale des souveraines.
*
* *
i »ù s'arrêtera l'intervention de la chimie? Voilà qu'on
nous promet pour l'hiver le Mimosa teint, le Mimosa bleu !
Ce n'était donc pas assez des Oeillets verts, des Lilas oran-
gés, des Jacinthes veinées de carmin, on veut substituer le
bleu au jaune de ces boules de Mimosa semblant sonner le
carillon de l'or qui se répand l'hiver sur les coteaux teintés
de mauve de la Riviera, de ces « Mimosâsses » chers aux
Niçois ! Transformer en panaches bleus ces inflorescences
jaunes qui apportent avec elles, sur la voiture de la bou-
quetière des rues, comme le reflet des rayons du gai soleil
méridional, ne me parait pas nécessaire. Mais cela suggère
la juste remarque suivanh' à Alexandre Hepp, et c'est déjà
quelque chose :
«Le Mimosa bleu, qui sait, fera parler de lui. Allons, qu'il
entre largement dans l'existence, qu'il fasse son chemin
dans le langage et dans la bataille des fleurs, et qu'un jour
un Dumas nous dise ce qu'il est devenu sur le cœur d'une
femme, — la Dame aux Mimosas bleus. »
Et, plus tard, nous nous souviendrons que nous l'avons vu
naître; c'était le beau temps, dirons-nous, la saison des Mi-
mosas bleus!...
* *
Il est heureux que de grands penseurs comme Alexandre
Hepp soient là pour consoler de ceux que l'on a nommés
« les sans fleurs », lui qui dit : « Fleurissez-vous, les fleurs
font excuser la vie ». Pourtant, on continue toujours à me-
ner en Belgique et dans le nord de la France, la campagne
contre la coutume de porter des fleurs aux funérailles et
l'on ne voudrait plus en voir sur les tombes! A la place de
fleurs, la terre nue ou la froide pierre ! Quel en est le vrai
motif? On ne sait, car voilà que l'archevêque de Cambrai
dit ne pas réprouver les fleurs et s'en fait le défenseur.
Souhaitons que cette campagne se termine, et louons
l'Union commerciale de Roubaix de l'initiative qu'elle a
prise de défendre les fleurs. A ceux-là mêmes qui voudraient
encore les proscrire, rappelons cette si jolie opinion de
Lamartine : « Parcourez toutes les religions, toutes les his-
toires, toutes les fables, il n'y en a pas une qui ne fasse
commencer l'homme dans un Eden, un jardin ». Pourquoi
donc vouloir lui défendre de reposer parmi les fleurs ?
*
1" Norcmbre. — Les personnes qui veulent, malgré
tout, abolir cette coutume de porter des fleurs au cimetière
ne semblent avoir eu jusqu'à présent aucune influence et
je crois qu'elles auront fort à faire pour réussir.
Comme tous les ans, une foule nombreuse, fidèle au culte
des morts, sous un ciel radieux, se presse dans les voies
proches des cimetières parisiens. C'est le pèlerinage de tous
ceux qui se souviennent, qui pleurent ou qui ont pleuré.
Je reviens du cimetière Montparnasse, dont les abords
sont envahis par des marchands de fleurs, de couronnes et
de bouquets. C'est le jour des Chrysanthèmes. Ils sont là
en nombreuses potées, en immenses brassées, les petits
Chrysanthèmes épanouis en plein air, aux tons atténués,
p.'issés, rouilles. Tout ce déploiement de fleurs donnerait
l'illusion d'un marché aux fleurs du Quai, la veille d'une
fête, si, dans le cimetière, les fleurs dispersées sur les pierres
tombales ne rappelaient à la réalité, en se détachant sur
le bleu du ciel et sur le roux des frondaisons agonisantes.
Ce sont, en général, des plantes et fleurs bon marché :
arbustes verts, Bruyères, Primevères de Chine et Chrysan-
thèmes, mais peu de gros capitules de ces derniers.
Bien remarquée, entre autres, la couronne que M. Blanc,
préfet de police, vient d'apporter sur la tombe des gardiens
de la paix, victimes du devoir : une grande couronne en
Chrysanthèmes, avec une longue jetée guirlande de Roses,
le fond drapé avec une étoffe tricolore portant cette simple
inscription : « Le Préfet de Police, 1" novembre 1898 », et
fixée par des bouffées de crêpe émergeant des fleurs.
Comme nouveauté, je note une couronne constituée par
deux feuilles de Cycas, se croisant dans le bas et se joignant
dans le haut, fixées sur un petit bourrage et parsemées de
quelques fleurs; c'est simple, mais de bon goût.
ALBERT MALMENÉ.
Les bonnes vieilles Plantes
LVI
EXACUM AFFINE
Cette Gentianée est une petite merveille florale, rehaussée
par un parfum délicieux. Elle est annuelle, et ses fleurs
sont de ce bleu foncé, particulier au genre, dont leGentiana
acaulis est un bel exemple, en pleine terre.
h'Exacum affine nous parait être voisin de VExacum
seulanicum figuré dans la Flore des serres et îles jardins de
l'Europe, volume V, 1849. C'est bien le même port, la
même jolie fleur et la même abondance. En ce moment
(27 septembre), j'ai sous les yeux, dans une de mes serres,
une certaine quantité de cet Èxaeum en jeunes exemplaires
couverts de fleurs; c'est très attrayant. La Heur est plus
grande dans la gravure de la Flore, mais, vous savez, le
papier porte tout, le papier se laisse écrire et les dessins,
plus ou moins agrandis, y trouvent leur place !
Quoi qu'il en soit, VExacum affine est une charmante
plante, trop peu répandue et que nous recommandons chau-
dement. Les plantes annuelles ont bien leur valeur; il ne
leur faut pas d'abri en hiver. Un paquet de graines se
fourre partout ; dans le secrétaire, dans la bibliothèque,
voire même dans l'armoire de la cuisine.
La Semaine Horticole, dans son numéro 8">, s'occupe de
cette jolie plante, elle nous apprend qu'elle a été décou-
verte (rc-dècoiirertr peut-être) par M. le D' Schweinfurth.
en 1882. Elle a été trouvée par ce savant à Socotora (Ile de
l'Asie), et MM. Haage et Sehmidt, d'Erfurt, la mirent au
commerce l'année suivante. Dans la chronique de ce jour-
nal, on insiste sur le parfum vanillé de cette espèce ; cela
est exact, les fleurs sont finement odorantes.
La culture de cette Gentianée aux fleurs lilas bleuâtre,
avec anthères jaunes tranchant fortement, n'est pas très
facile, dit la Flore, et, pour vaincre les difficultés, elle
donne les conseils suivants signés du célèbre horticulteur
Louis Van Houtte :
« 11 faudra surtout avoir soin de ne pas enterrer les
graines, de n'humecter la terre que par imbibitiou, en pla-
çant le vase dans une terrine contenant de l'eau, au lieu
d'arrosements qui déplaceraient immanquablement les
semences, enfin de tenir les terrines près des vitres de la
serre chaude. Une fois repiquées et, plus tard, empotées
chacune à part dans des pots proportionnés à leur grandeur,
les plantes doivent être arrosées modérément, en évitant de
laisser de l'eau stagnante autour de leur collet, caria nature
herbacée de la tige la dispose à pourrir dans un excès
d'humidité. M. J. Smith conseille d'en faire également
germer les graines sur la surface moussue des pots dans
la serre à Orchidées, le plus près possible des vitres. La
plante, ajoute-t-il, parait-être strictement annuelle dans
son pays natal, mais elle produit parfois, après sa floraison,
dans nos cultures, de. courts rejets latéraux à fleur de terre
que des soins particuliers peuvent conserver pendant l'hi-
ver et transformer sans doute en autant déplantes pour
la saison prochaine. »
Exaeon, nom appliqué par Pline à une Centaurée pur-
salive et tiré à'aketsthai, guérir. Cette plante, comme les
Chironia, les Lisianthus et autres genres de la même fa-
mille, est une plante médicinale, de la série des fébrifuges.
La nature, comme souvent, a placé le remède à coté du
mal : ces contrées asiatiques, où la fièvre est endémique, où
elle fait tant de victimes surtout chez les hommes étranger-
au pays, contiennent beaucoup de plantes fébrifuges qu'il
s'agit de connaître. Les indigènes s'en servent; elles les pré
LE JARDIN
327
servent do l'affreux mal qui rendrait ces pays inhabitables
sans leur secours.
Ce n'est pas à ce point de vue que nous recommandons la
culture de la gentille plante annuelle de serre tempérée
nommée Exacum affine. Par ses jolies fleurs, par >a flori-
bondité et par son port nain et élégant, elle mérite de figurer
dans la galerie des « Bonnes vieilles plantes ».
AD. VAN DEN HEEDE.
Vice-président de la Société réf/ionale
d'Horticulture du nord de la France.
Noies sur le Bégonia ricinifolia
J'ai rassemblé, depuis quelque temps, tous les Bégonias,
espèces, hybrides et variétés sous-frutescentes diverses que
j'ai pu me procurer ; j'en ai ainsi réuni plus (l'une centaine,
mais je suis encore bien loin de tous les avoir.
j>\
Fig. 138. — Bégonia ricinifolia.
Parmi ces Bégonias, j'en ai remarqué plusieurs ayant à
mes yeux une très grande valeur. J'attirerai peut-être plus
tard l'attention des amateurs sur diverses belles variétés qui
m'ont particulièrement frappé. En attendant, je ne puis
mieux faire, pour commencer, que de leur conseiller la cul-
ture du Bégonia ricinifolia. vieille plante bien connue,
mais une des plus belles que j'aie dans ma collection.
Ce Bégonia a été placé, à Remilly, l'hiver, en serre chaude.
Vers le commencement d'avril, il a été mis dans un jardin
d'hiver tempéré. A cette époque, il avait déjà développé
plusieurs hampes florales. Ces hampes, hautes de l'"30,
sont couvertes de nombreux et longs poils rouges à la base;
les fleurs sont petites, blanches, à peine rosées, du moins
en serre ombrée; elles sont fort nombreuses, disposées en
cymes rameuses et restent longtemps épanouies sans se
faner, si bien que chaque inflorescence reste fleurie parfois
pendant deux mois. Les feuilles, aux pétioles couverts de
poils, sont très grandes, élégamment découpées, vertes à la
l'ace supérieure, rouge à la face inférieure ; elles contribuent
pour une large part à l'effet ornemental de la plante.
Le spécimen ci-dessus (fig. 138), dessiné d'après une pho-
tographie, avait un diamètre de 1"10 à la hauteur des
feuilles et certaines cymes de fleurs atteignaient OMOdé dia-
mètre. On peut, d'après ces dimensions, se faire une idée de
l'effet ornemental que peut produire un pareil Bégonia dont
la floraison se prolonge excessivement longtemps. En effet,
en ce moment, novembre, il a encore trois hampes florales.
Six mois de floraison ininterrompue! Peu nombreuses sont
les plantes dont on peut en dire autant. Il faut ajouter, il
est vrai, que les arrosages à, l'engrais chimique ne lui ont pas
été épargnés.
R. JARRY-DESLOGES.
Spartocytisus albus var. durus c. Koch.
Le Spartocytisus allais Bork. (Cytisus albus Link.,
Genista alba Lam., Spartium album Desf.), originaire du
Portugal et du nord de l'Afrique, est l'unique représentant
d'un genre formé par le démembrement du genre Genista.
Cette espèce est l'une des plus charmantes parmi nos
nombreux arbustes à floraison printanière, mais elle craint,
malheureusement, les hivers de notre climat et résiste dif-
ficilement à des froids dépassant 8 à 10°.
Sa variété, le .S', albus durus, nommée ainsi, à cause de
sa rusticité, par l'éminent dendrologue allemand C. Koch.
est, par contre, plus rustique et peut résister à d'assez grands
froids. On ne sauraitdonc trop la recommander.
A part ce caractère de rusticité, le 5. albus durus est
absolument identique à son type.
Cette précieuse variété a été obtenue par l'établissement
Simon-Louis frères, de Plantières près Metz, vers 1865.
De plusieurs centaines de jeunes plantes obtenues de
st-mis, uneseule(la plante qui a été nommée .S', albus durus)
résista à un hiver assez rigoureux, taudis que toutes les
autres furent complètement détruites. Voyant l'avantage
que l'on pouvait obtenir en fixant cette forme, ses obten-
teurs la propagèrent par la greffe et les sujets obtenus se
firent également remarquer par une rusticité beaucoup plus
grande que celle du type.
Il serait intéressant et très avantageux d'appliquer ce
procédé à d'autres espèces délicates : par une sélection bien
comprise, onarriverait certainement à former des races plus
robustes et à acclimater des espères qui ne sont encore que
demi-rustiques.
Le cas précité n'est pas unique : le Populus angulata
Ait., si gélissedans son jeune âge, n'a-t-il pas produit une
variété très rustique, le P. angulata var. cordata!(\)
On pourrait également citer ici, avec bien d'autres, le
Spirœa Reeccsiana robusta qui est, lui aussi, plus rustique
que son type.
Le Spartocytisus albus durus forme un arbuste pou-
vant atteindre 1"50 à 2 m. de hauteur sur autant de lar-
geur, de même port que le Sarothamnus scoparius Koch
{Genista scoparia Lam., Spartium scoparium L.).
Rameaux grêles, cylindriques, un peu ■ anguleux, gra-
cieusement retombants, d'un vert glauque, pubescents.
Feuilles alternes, sessiles, généralement simples, rarement
trifoliolées, lancéolées, longues de3à5 mm. sur 1 à 1/2 mm.
de largeur, recouvertes de nombreux poils blanchâtres.
Fleurs blanches, très nombreuses, en mai, disposées tout le
K.ng des rameaux. L'arbuste est alors très joli et produit un
effet incomparable. Gousse longue de 15 à 20 mm. sur -1 à
5 mm. de largeur, velue, à une ou deux graines ; mais, gé-
néralement, dont une seule est fertile sous notre climat.
Multiplication par le greffage sur Laburnum Bulgare
(Iris. (Cytisus Laburnum Lin.), le semis ne reproduisant
pas identiquement la variété.
Le Spartocytisus préfère les sols secs, sans être cependant
trop exigeant sur la nature du terrain; il convient surtout
pour isoler.
E. JOUIN.
[Pépinières Simon-Louis frères).
(1) Le Jardin 1898, a' 274, page ?23,
328
LE JARDIN
Notre Enquête sur la Récole des Fruits en France
L'enquête oui ertepar Le Jardin sur la récolte des fruits il)
nous permet, grâce à l'amabilité de nos correspondants,
auxquels nous adressons nos bien sincères remerciements,
d'envisager, aujourd'hui, la question dans son ensemble.
Poires à cidre. — La récolte des poiresà cidre a été
benne dans quatre départements, moyenne dans douze,
médiocre dans neuf, mauvaise dans deux, très mauvaise
dans un. — Somme toute au-dessous de la moyenne.
Poires de table. — La récolte des poires de table a été
très bonne dans trois départements, bonne dans quinze,
assez bonne dans un, moyenne dans vingt-deux, médiocre
dans vingt et un, mauvaise dans.neui, très mauvaise dans
dans trois. — Elle a été. plutôt, au-dessous dé la moyenne.
Pommes à cidre. — La récolte des pommes 'à cidre
a lié très bonne dans deux départements, bonne dans neuf,
moyenne dans dix-neuf, médiocre dans huit, mauvaise
dans trois, très mauvaise dans deux. — Moyenne ordinaire.
Pommes de table. — La récolte des pommes à cou-
teau a été très bonne dans trois départements, bonne dans
dix-sept, assez bonne dans deux, moyenne dans vingt-
cinq, médiocre dans dix-sept, mauvaise dans treize, très
mauvaise dans deux. C'est aussi une moyenne ordinaire.
Pèches et Brugnons de plein vent. — La récolte
de ces fruits a été très bonne dans sept départements, bonne
dans douze, moyenne dans dix. médiocre dans huit, mau-
vaise dans sept, très mauvaise dans neuf.. — Donc, an-
dessous de la moyenne.
Pèches et brugnons d'espalier. — La récolte a été
très bonne dans cinq, bonne dans vingt-quatre, moyenne
dans douze, médiocre dans onze, mauvaise dans sept, très
mauvaise dans trois. — Au-dessus de la moyenne.
Raisins de cuve. — La récolte a été très bonne dans
quatre départements, bonne dans quinze, assez bonne dans
un. moyei l.-i us vingt deux, médiocre dans douze et très
mauvaise dans un. — Au-dessus de là moyenne.
Raisins de table. — La récolte des raisins de table a
été très lionne dans six départements, bonne dans dix-sept,
moyenne dans vingt-six, médiocre dans dix-neuf , mauvaise
dansquatre, très mauvaise dans un. — Moyenne ordiim ire .
Abricots. —La récolte a été très bonne dans deux dépar-
tements, bonne dans quatre, moyenne dans onze, médiocre
dans quinze, mauvaise dans dix-huit et très mauvaise dans
douze. La récolte a été plutôt mauvaise que bonne.
Prunes. — La récolte a été très bonne dans sept, bonne
dans dix-neuf, assez bonne dans un, moyenne dans treize,
médiocre dans quatorze, mauvaise dans huit, très mau-
vaise dans huit. — Au-dessous de la moyenne.
Figues. — La récolte a été très bonne dans trois, bonne
dans dix-sept, moyenne dans quatre, médiocre dans deux,
mauvaise dans un. — Au-dessus de la moyenne.
Groseilles et Cassis. — La récolte a été très lionne
dans trois, bonne dans trente-quatre, moyenne dans treize,
médiocredans douze, mauvaise dans treize. — Bonne.
Noix. — ■ La récolte a été très bonne dans cinq dépar-
tements, bonne dans dix-sept, moyenne dans dix-neuf, mé-
diocre dans quatorze, mauvaise dans cinq ; très mauvaise
dans un. — Bonne moyenne.
Noisettes. — La récolte a été très bonnedans deux dé-
partements, bonnedans quinze, assez bonne dans un. moyenne
dans quatorze, médiocre dans sept, mauvaise dans trois,
très mauvaise dans deux. — Au-dessus delamoyenne.
Fraises. — La récolte a été très bonne dans trente-et-un
départements, bonne dans vingt-neuf, moyenne dans neuf,
médiocredans sept, mauvaise dans trois. — Très bon\ne.
Amandes. — La récolte a été bonnedans deux dépar-
tements, moyenne dans neuf, médiocre dans quatre, mau-
vaise dans cinq. — Au-dessous de la moyenne.
Olives. — La récolte a été très bonne dan- un dépar-
tement, bonne dans quatre, moyenne dans deux, médiocre
dans un, très mauvaise dans un. — An-dessus de In moyenne.
La pénurie de fruits provient de différentes intempéries..
Ainsi, les gelées printanières, celle de la nuit du 2(i mars.
principalement, ont compromis la fructification des arbres
Le Jardin n" 278, 279, 280;pages 278, 279, 297, 298, 299 et 308,
à noyaux en dél misant les fleurs dans plusieurs départements
iln sud. Dans les Côtes-du-Nord, la température froide a
également nui à la floraison des arbres fruitiers. La séche-
resse a diminué les récoltes fruitières dans beaucoup d'en-
droits. Lagrêlea ravagé certaines régions. Des vents violents
ont contribué à la mauvaise floraison et à la chute des
fruits dans la Loire-Inférieure et dans le Yar.
Le printemps pluvieux et humiden'a pas favorisé la florai-
son et a compromis la fructification dans beaucoup d'endroits.
Somme toute, cette année n'a pas été très favorable pour
les cultivateurs de fruits, sauf pour la plupart de ceux qui
s'adonnent à la culture des fruits de luxeen espalier. Aussi,
est-il permis de supposer que les exportations françaises
ne subiront pas trop de diminution.
Cœsalpinia japonica sieb. et zuœ.
La tribu des Césalpiniées, de la famille des Légumi-
neuses, que certains auteurs considèrent comme une famille
distincte, n'a fourni jusqu'ici qu'un nombre relativement
restreint de plantes rustiques sous le climat parisien.
Parmi ces dernières, on doit cependant citer, comme assez
répandues, le Cercis siliquastrum (Arbre de Judée) la plu-
part des Gleditschia, le Gymnocladus cànadensis, le Poi-
ciana Gilliesi, qui ne résiste à nos hivers qu'à la condition
d'être cultivé en situation bien exposée au midi et d'être
même garanti à sa base par des feuilles sèches pendant les
grands froids, mais qui fait merveille dans le sud-ouest de
la France et mieux encore sur les bords de la Méditerrannée.
C'est à peu près tout ; mais on peut encore ajouter à cette
courte liste les Cassia et principalement le C. floribunda.
qui ornent nos pelouses en été, mais doivent être rentrés
en orangerie et le Ceratonia siliqua (Caroubier), qui croît
;i côté avec l'Olivier, sur les bords de la Méditerrannée.
En réalité, les Césalpiniées, pour la plupart originaires des
régions chaudes, réclament en général l'abri de la serre ou
de l'orangerie dans le nord et le centre de laFrance.
C'est donc une véritable bonne fortune que de pouvoir
introduire dans nos jardins une nouvelle espèce qui semble
devoir y être rustique, le Cœsalpinia japonica. dont nous
donnons ci-contre une très fidèle reproduction en couleurs,
grâce à l'obligeance de M. Léon Chenault, pépiniériste à
( (rléans, qui nous a envoyé des rameaux fleuris de ce bel
arbuste qu'il livre cette année au commerce.
Le Cœsalpinia japonica est. comme sou nom l'indique.
originaire du Japon, d'où il fut introduit par MM. Veitch,
de Londres, qui le virent fleurir, en 18S7. (première flo-
raison en Europe) dans leurs pépinières de Coonibe wood.
L'année suivante, il fut présenté à la Royal Hortienlt nral
Society, qui lui attribua un certificat de première classe.
Depuis cette époque, cet arbuste n'a pas fait beaucoup
parler de lui, ce qui peut paraître surprenant à tous égards,
car il est très décoratif et très vigoureux. Ses forts rameaux
sont pourvus de nombreuses épines recourbées et portent
des feuilles bipinnées pouvant atteindre jusqu'à 0'".30 de
long, d'un beau vert clair, glabres, à pétioles épineux,
comme les tiges, à folioles subsessiles. équilatérales.
Les fleurs, d'un beau jaune canari, sont disposées en fortes
grappes érigées naissant à l'aisselle des huit ou dix feuilles
les plus rapprochées de l'extrémité des rameaux. Les pédon-
cules sont alternes et uniflores. Les étamines, rouge orangé
brillant, se détachent bien sur le fond jaune des fleurs.
Le Cœsalpinia japonica sera certainement rustique dans
tout le centi t le midi de la France. Le sera-t-il à Paris?
M. Chenault n'a pas osé nous l'affirmer, bien qu'il ait par-
faitement résisté depuis plusieurs années, chez lui, à Or-
léans, sans le moindre abri.
11 a résisté de la même façon à Coombe wood, chez
MM. Veitch, et nos confrères anglais le considèrent comme
rustique dans le midi de l'Angleterre, dont le climat, il est
vrai, est généralement doux et rappelle, par certains cotés.
celui de la Normandie et de la Bretagne.
Quoi qu'il en soit, l'expérience mérite d'être tentéeetelle
le sera. Nous ne manquerons pas de tenir nos lecteurs au
courant des résultats que nous pourrons constater dans la
suite. H. MARTINET
LE JARDIN
CŒSALPINIA JAPONICA. — Sieb. et Zucc.
LE JARDIN
329
ARBORICULTURE FRUITIÈRE
LA PLANTATION
L'arrachage. — L'habillage. — Le pralinage. -
La mise en jauge. — La distance à observer
entre les arbres. — Epoques de la plantation.
— La plantation.
Il importe que les règles qui présidenl à la plantation
d'un arbre et surtout aux opérations préparatoires de cette
plantation soient observées avec la plus rigoureuse exacti-
tude; une bonne végétation pendant sa formation, puis de
longues années de production, dépendent en effel des pré-
cautions, très simples d'ailleurs, dont le jeune sujet aura
été l'objet à son début au jardin fruitier.
Ces précautions se résument ainsi : arracher soi-même,
ou obtenir du pépiniériste un arbre sain, jeune, de bonne
venue et muni d'un bon appareil radiculaire; procédera
l'habillage, puis à sa plantation à une époque convenable
et dans un terrain défoncé et amendé, en tenant compte
de ce point capital : le placement de la greffi de l'arbre à
une hauteur judicieuse par rapport à la surface du sol.
Arracher un arbre ne signifie pas. comme le mot l'in-
dique pourtant, l'extirper avec violence, ce qui se l'ait
encore trop souvent, mais bien le retirer du sol en lui mé
nageant toutes ses racines. Cette opération, dansle premier
cas. serait donc bien qualifiée; tandis qu'étant faite avec
beaucoup de soins, comme dans le second cas, il convien-
drait plutôt de l'appeler : déplantation.
Voici, d'une manière générale, comment on opère : avec
la fourche à dents plates, on creuse une tranchée circu-
laire profonde de 0'°6Û à 0"80 et large de 0°50, autour
de l'arbre et éloignée de celui-ci de 0m3Û jusqu'à 1 mètre et
plus, selon son développement. Puis, avec le cru,-, on attaque
la motte restée au pied de l'arbre en en faisant tomber la
terre dans la tranchée, qui est dégagée au fur et à mesure à
l'aide de la pelle. En approchant du pied du sujet, l'em-
ploi du croc deviendrait dangereux pour les racines, aussi
est-il remplacé par un petit piquet pointu en bois dur, à
l'aide duquel on béquille la terre pour l'émietter et la déta-
cher sans porter préjudice aux radicelles, petit à petit, le
chevelu se trouve dégagé sans qu'il ait eu à souffrir dan
cune meurtrissure. L'arbre est alors enlevé avec précaution
et, avec la serpette, sont coupées les dernières radicelles qui
l'ont encore résistance.
Est-il utile d'insister sur cette époque de déplantation?
Tout le inonde sait qu'on y procède depuis le moment
où les feuilles sont tombées jusqu'en février. Une belle
journée de fin d'automne est cependant toujours préférable.
Immédiatement après cette première opération, une
seconde s'impose : l'habillage. Bizarrement qualifiée aussi
cette opération qui consiste, non pas à envelopper l'arbre
comme on serait tenté de le croire, mais à rafraîchir, jus-
qu'au vif, toutes les extrémités des racines en faisant, autant
que possible, des coupes droites, celles obliques étant défa-
vorables à la cicatrisation de la plaie. L'habillage s'étend
jusqu'aux ramifications de l'arbre, lorsque, par accident,
quelques-unes ont été brisées.
Les pépiniéristes, qui souvent doivent expédier des arbres
à de grandes distances, emploient un excellent procédé pour
les préserver, au cours du voyage, contre l'action de l'air et
du hâleet pour conserver la fraicheurde l'épiderme : c'esl
le pralinage. Ils composent une sorte de bouillie faite d'ar-
gile délayée dans de l'eau à laquelle est ajoutée de la bouse
de vache, plus particulièrement pour le pralinage des
racines ; puis les arbres, préalablement mis en bottes, sont
plongés dans ce bain jusqu'au collet ou quelquefois tout
entiers.
Lorsque les arbres n'ont pas été pralinés et qu'ils sont
reçus en mauvais état, c'est-à-dire lorsque l'éeorce en est
ridée, on peut quelquefois lés ramènera la vie enlesenjau-
geant tout entiers dans nn las de sable maintenu humide
piendant huit à dix jours. Au bout de ce temps, on les
découvre et on les examine: si l'éeorce n'est plus ridée et
si les racines ne sont pas noircies (ce que l'on constate en en
sectionnant une), on peut, dès lors, les planter ou les metl re
« ii /auge. Dans le cas où la fraîcheur de l'épiderme n'est
revenue.il est inutile d'opérer la plantation, car les
arbres sont irrémédiablement perdus.
La mise en jaùgees\ une sorte de plantation provisoire
des sujets que l'on désire ne mettre en place définitive qu'au
printemps. Mais, dira-t-on, étant donné que la plantation
suivant immédiatement l'arrachage est toujours préférable,
pourquoi ne pas attendre le printemps pour procéder à la
déplantation et, aussitôt après, à la mise en place'.'— A
toute règle, il y a exception et celle-ci est très concevable :
dans un terrain humide, on doit planter le [dus tard pos-
sible; or, un arrachage tardif est une très mauvaise opéra-
tion, car les spongioles ou suçoirs terminant le chevelu
sont nées et fonctionnent bien avant le départ des bourgeons
ci si. à ce moment, un dérangement survient, une grande
quantité de ces organes se trouvent perdus et l'arbre en
souffre énormément. La déplantation d'automne et la mise
en jauge obvient à cet inconvénient, parce que celle-là
retarde le départ de la végétation et celle-ci met l'arbre
l.uis les conditions les plus favorables pour attendre la
plantation proprement dite, surtout si l'on a choisi pour
cela un terrain expose au Nord. L'opération par elle-même
est simple : il suffit d'ouvrir une tranchée large de 0°30 en -
n sur autant de profondeur, en plaçant la terre en ados
sur l'un des bords; puis, de coucher les arbres oblique-
ment contre cet ados et de recouvrir leurs racines avec de
la terre obtenue en élargissant la tranchée de la largeur de
la bêche.
Avant de procéder à la plantation, il est nécessaire que
l'espacement à réserver entre les sujets soit calculé d'avance
et ce, suivant les mesures aujourd'hui consacrées. Ces
sures s'appliquent aux deux catégories d'arbres qui_ gar-
nissent le jardin fruitier et qui sont : les arbres palissés,
ceux plantés en espalier et en contre-espalier, el les arbres
non palisses ou libres, veux formés en pyramide, fuseaux,
\ ases, etc.
Dans la première catégorie, où les branches dites char-
pentières constituant la forme de l'arbre sont fixées, à dis-
tance régulière, sur un treillage, on a adopté, pour les
arbres à fruits à pépins et pour ceux à fruits à noyau, sauf
le Pécher, un espacement de 0*30 entre ces branches ; en
sorte que la distance entre les arbres est subordonnée au
nombre de ces branches ; ce qui revient à dire que l'espace
ment est d'aulant de fois 0"30 qu'il y a d'unités de branches
de charpente. Exemple: 1 "20 entre deux arbres à quatre
branches, l'"80 entre deux arbres à six branches, etc.
Pour le Pêcher, la distance a observer est portée à 0'"50
entre les branches eharpentières ; le calcul de l'espacement
entre les pieds est donc l'ail, avec 0°50 connue base, de
la même manière que pour les autres essences avec 0™30.
Quant aux arbres de la seconde catégorie (arbres non
palissés), la distance de plantation est subordonnée a la
I or nie désirée» et aux sujets sur lesquels les arbres sont greffés.
Ainsi, on espace les pyramides de 4 à 5 m., les fuseaux et
les vases de 2 à 3 m. Ces mesures ne sont, pas absolues et
peuvent être modifiées selon la nature du terrain et l'espace
que l'on désire laisser aux cultures intercalaires.
J'ai dit plus haut que le choix de l'époque de plantation
est une des conditions principales de cette opérât ion. A mon
,i\ is, cette époque est, à quelques rares exceptions près, en
novembre et décembre. On dit : « Plantez à l'automne en
terre sèehe et au printemps en terrain humide, de peur que
cela entraine la pourriture des racines. » Il est évident que,
si I on examine le terrain en octobre par exemple, indubi-
tablement il sera trouvé humide. Or ce n'est pas pendant
les pluies qu'il faut constater le degré de perméabilité du
terrain, mais en juin ou juillet, pendant la belle saison. Si.
moment, il est humide, la plantation devra se faire au
printemps; en tout autre cas. plantez à l'automne, l'arbre
-liera un temps précieux à adhérer au sol, à s'attacher
à lui en un mot. et à s'apprêter à fournir une végétation
pr-sque aussi forte que s'il n'avait pas été dérangé..
Arrivons maintenant à la plantation proprement dite:
On ouvre un trou suffisamment grand pour que les
: nés de l'arbre puissent être étalées et non recourbées. i in
doit avoir soin de former, dans le tond, un petit monticule
v élevé pour que, l'arbre \ étant assis, ses racines éten-
330
LE JARDIN
dues ci le trou reeomblé, le point de soudure de la greffe
dépasse exactement de 0m05 à 0°'08 le niveau du sol. Pour
s'assurer de ce fait, ou place, en travers du trou, une règle
qui donne exactement le niveau du terrain et contre laquelle
on applique l'arbre. A ce moment il faut aussi tenir compte
du tassement qui se produit certainement et d'autant plus
marqué que le défoneement a été plus profond. Lorsqu'on
plante en espalier, l'arbre doit être posé obliquement et él'ôi
gnéde U'"10 à 0'"12 du pied du mur pour que, plus tard, la
tige ne suit pas gênée dans son accroissement.
Toutes '-es conditions étant remplies pendant que le che-
velu est à découvert, il reste à introduire de la terre fine
entre les radicelles qui ont été préalablement replacées au-
tant que possible dans la position primitive et à faire péné-
trer cette terre avec la main ou à l'aide d'un petit bâton.
Il ne faut jamais tasser avec le pied; cela produit toujours
mauvais effet.
Au mois de juin suivant toute plantation, il est utile de
pailler le sol avec une couche de fumier long, dans le but de
maintenir une humidité régulière favorable à la reprise.
Les bassinages journaliers par les journées chaudes du prin-
temps et de l'été concourent aussi au même résultat; il est
bon de ne pas les négliger.
CLAUDE TRÉBIGNAUD.
Les Jardins potagers à la Haute-Montagne
M. le D' Laehmann, professeur à la Faculté des Sciences
de ii renoble, poursuit, au Jardin botanique alpin de'Cham-
prousse, dans les Alpes du Dauphiné. des expériences du
plus haut intérêt au sujet de l'acclimatation des légumes.
Le jardin, fondé par la Société des Touristes du Dau-
phiné. aidée de la Société horticole dauphinoise, est à 1.850
mètres d'altitude, auprès du chalet de Roche-Béranger.
M. Laehmann espère que les essais d'acclimatation qu'il
poursuit à ces altitudes rendront de grands services aux
populations montagnardes, en leur faisant connaître les
légumes et les variétés de plantes potagères et fourragères
qu'elles pourront cultiver avec le plus de succès dans les
régions élevées.
En Suisse, où plusieurs jardins botaniques alpins sont
en plein développement, on n'a pas encore tenté des essais
pratiques de cultures potagères à la montagne. A la Linnœa
(1.780 mètres), en Valais, nous avons abandon né l'usage d'une
de nos plates-bandes à l'Association maraîchère de Genève,
qui y essaye, en ce moment, des plantations de Fraisiers a
gros fruits, mais nul n'a encore eu l'idée d'y faire des cultu-
res de Choux, de Poireaux, etc. Il est vrai que, dans notre
bon pays de Suisse où la montagne forme le fond du pays,
les Sociétés d'horticulture (du moins celles de la Suisse ro-
mande) n'allouent pas de subventions aux jardins botani-
ques du genre de celui de Champrousse, et que la Société
dauphinoise d'horticulture pourrait bien être donnée en
exemple chez nous.
Ce que ne font pas les sociétés ou les administrations de
jardins alpins des particuliers Tout commencé et il m'a été
donné, dans le courant de ces deux dernières années, de
noter quelques observations assez intéressantes à ce sujet.
Le village de Bourg-Saint-Pierre, qui est à près de 1.800
mètres d'altitude, a de fort beaux jardins potagers ou plan-
tages. On y cultive plus particulièrement les Choux, les
Choux-Raves, les Betteraves, les Carottes. Parlons du Chou-
Rave qui est la chose la plus extraordinaire, à mon avis:
Vous savez — ou vous ne savez pas— que, dans nos vallées
et dans nos plaines, ce légume est un abominable aliment,
tout au plus bon pour les animaux. Telle était, en tous cas,
mon opinion et, pour en avoir goûté quelquefois, j'avais la
chose en abomination. Eh bien ! à Bourg-Saint-Pierre, le
Chou-Rave cultivé dans les plantages est un mets délicat
et fin, que les voyageurs dînant à l'hôtel apprécient gran-
dement. Nous en avons planté dans un coin delà Linnoea
et le dégustons ici avec plaisir. La rapidité de croissance,
l'air raréfié et l'abondante lumière, tout contribue à rendre
ce légume délicat. L'aubergiste m'a, d'ailleurs, donné
son secret: pour le faire très bon. il faut le réchauffer, car,
si on frit les tranches de Chou-Rave après avoir bouilli la
pomme, il n'est pas bon. Il faut laisser refroidir, puis couper
en tranches et passer au beurre. Si on le passe au beurre
une seconde fois, le lendemain, il parait que c'est absolu-
ment délicieux.
Mais c'est dans la vallée de Tourtemagne, dans le Haut-
Valais, qu'il m'a été donné d'apprécier le mieux la culture
potagère à la haute montagne. Le vallon est pittoresque et
sauvage, encaissé entre deux pentes d'Aroles et de Rhodo-
dendrons, et l'hôtel de Meiden se trouve au pied du glacier,
à deux heures en dessous des moraines, à l'altitude de 1.850
mètres. Il y a là, tout autour d'un hôtel des plus caractéris
tiques, tout garni de galeries en bois résineux, un jardin
pittoresquenient couché au pied de gigantesques Mélèzes et
île Pins d'Aroles. Ce jardin se compose d'une terrasse ombra-
gée, il un jardin alpin et d'un jardin potager. ( 'est du pota-
ger que je voudrais vous parler, parce qu'il m'a vivement
intrigué. M. Steiner, le propriétaire de l'hôtel, a semé et
planté là toutes les espèces de légumes susceptibles de croître
à l'altitude de 1.800 mètres et dans l'air si frais du vallon
élevé de Tourtemagne.
Pour me prouver qu'il y a réussi, car j'étais sceptique, en
juillet, quand je le vis pour la première fois. M. Steiner
vient de m adresser une corbeille pleine des produits de son
potager. Ces produits étaient, je ne dirai pas superbes, mais
très joliment présentables. Les pommes de terre, grosses,
bien faites et. une fois bouillies, très farineuses, éclatées,
ouvrant de larges bouches bien blanches et fort appétis-
santes, ont été déclarées supérieures par tous ceux qui en ont
goûté. La salade (Cabusse) laissait plutôt à désirer sous
le rapport de la délicatesse. On sentait qu'elle avait crû trop
lentement, à l'automne, et que ses organes foliacés s'étaient
constitués de façon à pouvoir résister aux nuits froides de
l'Alpe. Il en était à peu près de même du chicot. Mais,
quant aux Choux el à leurs dérivés, surtout les Choux-
fleurs, c'était absolument remarquable. Je ne crois pas avoir
jamais goûté de Chou-fleur aussi délicat et aussi fin comme
goût que celui qui nous a été adressé de ce jardin à la haute
montagne. C'est un véritable succès pour M. Steiner et son
jardin. Les Carottes étaient délicates et tendres, très douces
et les Pois gourmands de première qualité et presque dé-
pourvus de parchemin. Bref, il est prouvé que, à l'altitude
de 1.80Û mètres et sous le vent du glacier, on peut élever
de bons légumes. Que ne généralise-t-on pas cesexemples?
Rien n'est assommant comme la nourriture, toujours par-
tout la même, de ces tables d'hôte que les halles de nos
grandes villes approvisionnent de tout ce que nous inan-
g is chez nous. Retrouver à la montagne, au sein des
pâturages fleuris et des troupeaux aux pittoresques sonnailles
le même menu qu'on a eu le jour auparavant à Lausanne
ou à Genève, c'est écœurant. On voudrait des produits du
cru. quelque chose de spécial, de .s- Ht generis. II me sou
vient du plaisir que me fit, dans les Alpes d'Italie, un plat
de légume vert à moi inconnu et qui se trouvait être du
Chenopôdium Bonus Henricus (délicieux à la haute mon-
tagne et incomparablement supérieur à l'Epinard), et je
me demande souvent pourquoi on ne fait pas, dans nos
montagnes suisses, une cuisine spéciale, qui offre une cer-
taine originalité, au lieu de nous offrir toujours les menus
à la mode du jour.
Dans le frais vallon de Tourtemagne. que le gros public
n'a pas encore envahi et où ni la vapeur ni même l'électri-
cité n'ont élu domicile, où l'on monte quatre heures durant
à mulet par le sentier le plus pittoresque qui soit au monde.
on donne, à table d'hôte, des légumes du cru, servis par
une gentille tille du pays et non par un pédant sommelier
tout de noir vêtu. Cela m'a fait plaisir à voir et j'ai mis
dans ma tête d'y retourner l'été prochain, ne fût-ce que
pour étudier les progrès de ce jardin potager qu'on a cons-
truit l'an dernier, et qui me parait avoir un bon avenir.
H. CORREVON.
Dictionnaire d'horticulture, par D. Bois. —33- livraison. —
La 33" livraison de cet utile et précieux dictionnaire va
du mot Punica au mot Robinia et contient, entre autres
intéressants articles, ceux consacrés aux Quercus, Radis,
Ranunculus, Rhammis, Rhipsalis, Rhododendron, Rhyn-
chiles, Ribes, etc.
LE JARDIN
331
ORCHIDÉES
ETUDE SUR LES DISA HYBRIDES
L'hybridation chez les Orchidées formera, incontestable-
ment, les plantes de l'avenir, étant donné le haut degré de
perfection déjà obtenu ainsi. Il n'est pas de plantes, ayant
été soumises à l'hybridation, qui n'aient fourni une amé-
lioration plus ou moins notable sur l'un de leurs parents. Il
est un fait certain,
c'est que cette opé-
ration doit reposer
sur de bonnes ba-
ses, afin d'obtenir
ce qu'on désire
comme résultat.
Nous a v o n s ,
journellement, de-
vant nous des preu-
ves indubitables
de la supériorité en
ce qui concerne la
rusticité des hy-
brides chez les Or-
chidées.
Voyons les ré-
sultats obtenus
parmi les Ct/pri-
pedium, ainsi que
parmi les Cat-
tleya, Lœlia, Epi-
deiidrum, etc. Un
exemple entre
cent: prenons l'in-
téressant Epiphro-
nitis Vettchii,
plante sensation-
nelle, hybride d'E-
pidendrum radi-
rans et de Sophro
niiis grandijlora;
si nous poussons
notreanalyse,nous
trouvons dans le
produit la vigueur
de YEpidendrum,
dont il a gardé
le port, et nous re-
marquons sans dif-
ficulté dan s la fleur
l'influence du So-
phronitis.
11 en est de mê-
me chez les Disa,
mais ici nous pou-
vons, sans difficul-
té, retracer d'une
façon simple l'his-
toire de l'évolution
du genre, ce qui
serait chose impossible si nous abordions |.>s autres genres
cités plus haut.
Il nous est aussi impossible de tracer l'histoire des plantes
employées, mais, néanmoins, nous avons réuni, dans la
figure 139, un document plein de valeur; malheureusement,
l'une des plantes, leD.racemosa, n'étant pas en fleurs au mo-
ment où a été faite cette photographie, manque sur le cliché.
L'évolution du genre Disa n'a jusqu'ici englobé que trois
espèces types, toutes originaires du Sud de l'Afrique : le
D. grandijlora qui nous est certainement familier avec ses
brillantes' fleurs (fig. 139); le D. tripetaloides, qui est plus
rare et ne produit que de petites fleurs blanches avec quel-
ques macules roses à l'intérieur du sépale dorsal (fig. 139)
et le D, raçemosa, manquant sur la gravure et possédai! i
Fig. 139,
D. X Premier.
D. x langtei/cnsis.
les fleurs sensiblement plus larges que celle du D. X
l fln/cnsis (fig. 139) et d'un brillant pourpre.
suivons, pour notreétude, l'ordre chronologique : le D. X
Veitehti (fig. 139) esl celui qui parut le premier dans la sec-
tion des hybrides; il fut obtenu par Seden, de l'Etablisse-
ment Veitch, de Chelsea. Il fleurit, pour la première fois,
en juin 1891, époque à laquelle il réçul un certiflcatde pre-
mière classe de la Royal Horticultural Society de 1 .ondres.
Cet intéressant hybride est le résultatd'un croisement entre
D. raçemosa connue mèi t D. grandijlora comme père ;
il a gardé les principaux caractères de ce dernier. L'histoire
rapporte que la première plante fleurit au bout de vingt et un
mois à dater du se-
mis.
Puis, nous
voyons apparaître
le D. X heaensis
^fig. 139), obtenu
a o v Jardins
royaux de Kew
par M. \V. Wat-
son et qui fleurit,
pour la premier!'
luis, en mai 1893.
Cet hybride de va-
leur est le résultat
du croisement en-
tre D .grandijlora
comme mère et D.
tripetaloides com-
me père, desquels
il possède l'exact
caractère moyen .
L'influence du D.
grandiflora y est
très prédominante,
mais le coloris est
totalement changé
par l'intervention
du D. tripetaloi-
des, quoique les
macules du pre-
mier se retrouvent
sur le sépale dor-
sal. La première
plante fleurit dix-
huit mois après le
semis.
Le D. X Pre-
mier (fig. 139) est,
une autre obten-
tion de Kew et pro-
vient du croise-
ment du D. tripe-
taloides comme
mère et D.X Veit-
ehti comme père.
Cette plante reçut
aussi un certificat
île mérite de la
Royal Horticultu-
ral Society, en oc-
tobre, lors de sa
première floraison. Les fleurs sont sensiblement plus grandes
que celle du D. raçemosa et d'un riche coloris pourpre
provi 'liant de l'influence des parents du D. X Veitchii. En
effet, par un examen attentif, on retrouve la modification
apportée dans le labelle par le /;. Tripetaloides. tandis que
le brillant coloris est entièrement dû à la combinaison des
D. raçemosa et D. grandijlora.
\cD. X langleyensis (fig. 139) Eut obtenu par l'établis-
•II t Veitch, ainsi qu'aux Jardins de Kew. et fleurit en
mai 1891. dans les deux établissements. Un fait assez
curieux, c'est que cet hybride, résultat d'un croisement
entre les D. raceniOsa c.orame mère et D. tripetaloides
me père, fut aussi obtenu dans l'ordre inverse, c'est-à-
dire D. tripetaloid.es < [e mère et D, raçemosa connue
Disa types et Disa hybrides.
D. grandijlora.
D. X Veitchii.
D. x leewensis.
D. tripetaloides.
332
LE JARDIN
père, produisant exactement la même plante, ce qui prouve
qu'elle esf exactement intermédiaireentre les parents. Quoi-
que les fleurs, dans les deux cas. .-lient gardé le type du
D. racemosa, dans les formes inférieures, les macules du
D. tripetaloides sont plus prédominantes. Cette intéressante
plante fut aussi primée par la Royal Horticultur al Society.
Il existe, en outre, encore un autre hybride obtenu par
I établissement Veitch, provenant du croisement du D. x
Veitchii comme mère et D. grandijlora camme père, et
connu sous le nom de D. X Diores; celui-ci fleurit en
juillet 189-1 Cette plante a spécialement gardé les caractère
du I). grandiflora et est malheusement difficile à cultiver.
Ici se termine la liste des hybrides de ce genre actuelle-
ment en culture. Disons cependant que nos possédons un
hybride entre D. grandiflora comme mère et D. X kewensis
comme père, qui sera d'ici peu de force à fleurir. Il est à
espérer que cette plante gardera les caractères du culture du
D. X lieuseasis et que le coloris des (leurs sera modifié.
La supériorité des hybrides deDisa sur les espèces types
est extraordinaire, tant au point de vue de la vigueur qu'à
celui de la floribondité. Chez eux, les difficultés culturales
du D. grandiflora ont en partie disparu ; ils ont gardé, dans
une glande proportion, les principaux caractères des autres
variétés.
Disons que les Disa en général sont d'une culture extrê-
mement facile; ce sont d'excellentes plantes de serre froi-
de et, nous ne saurions assez les recommander pour la
fleur coupée. Ils sent aussi très faciles à multiplier, tant
par semis que par division des touffes faite en automne.
Ils ne réclament pas beaucoup d'eau durant l'hiver, mais
se trouvent bien d'une constante humidité de l'atmosphère,
dès février. Un des plus grand secrets île leur culture, e'esl
une permanente ventilation.
Pour terminer, rapportons les paroles de M. \V. Watson,
de Kew : « Je me rappelle les avoir vus pousser en énor-
mes touffes sur les bords de sources ou cascades des mon-
tages du Cap, où ils étaient fort souvent couverts d'une
constante rosée. »
Xous devons le cliché accompagnant, cet article à l'ama-
bilité de l'éditeurde l'Orchid Rèview ; c'est une reproduit ion
d'une de nos photographies prise en juillet dernier.
ALBERT GRIESSEN
Les Chozigema
Les Fruits de choix aux Halles
Les pèches tardives Salway sont adjugées à environ
1 franc ; les extra-grosses vont jusqu'à 2 fr. et 2 fr. 50.
Les grosses poires de choix à la pièce se vendent: Beurré
Clairgeau, environ Ofr. '.'5; Duchesse d'Ahgoulêriie. deO fi\25
àO fr. 40; la température ayant aidé la maturité de cette
dernière variété, elle ne se gardera pas, c'est ce qui expli-
que ce prix relativement peu élevé; Cressane, environ Ofr. 60;
Doyenné du Comice, 0 fr. 75 ; Beurre magnifique environ
0 fr. 30. — Les grosses pommes saines se vendent jusqu'à
1 fr. 25 pour la Calville et 1 franc pour la Reinette du Ca-
nada.
Les raisins de Thomery sont en légère hausse; le Chas-
selas se vend jusqu'à 4 fr. le kilo et le Frànkenthal 2 fr.
* *
Le raisin de serre est toujours aux mêmes prix: Muscat
d'Alexandrie, de 9 à 13 francs le kilo ; Black- Alicante,
de 2 à 3 fr. 75. De fort beaux Colman, de 8 à 11 fr. le kilo.
Quelques caissettes de Fraises des Quatre-Saisons ren-
trées sous verre, à 1 fr. 50 les 150 grammes.
Les premières Asperges, de 15 à 24 fr. la botte.
* *
D'Espagne, les premières Mandarines, à 2fr. 50 et 3 fr. la
caisse de 25 fruits : la caisse de 420 oranges, à 26 et 28 fr.
Du raisin de Malaga, de 75 à 80 fr. les 100 kilos. Des gre-
nades, de 0 fr. 15 à 0 fr. 30 pièce.
*
* #
Les fruits exotiques sont sans changements : le régime
des Bananes, de 15 à 25 fr. ; les Ananas des Açores de 4 à
9 fr. ; les Avocats de 1 fr. 50 à 3 fr. pièce ; les Anona Cheri-
molia, de 2 à 3 fr. ; les Mangues, de 6 à 8 fr. la douzaine et
les Letchies, de 3 fr. 50 à 4 fr. les 500 gr.
J.-M. BUISSON.
C'est à la Nouvelle-Hollande que nous sommes rede-
vables de ce joli genre de plantes, ou plutôt d'arbustes en
petits buissons épais, arrondis, à feuilles semblables à
celles du Houx, et à fleurs papillonaeées petites, élé-
gantes et fort curieuses.
Si nous appelons aujourd'hui l'attention de nos lecteurs.
sur ces charmantes plantes, que sont les Chorizeiua, c'est
parce que. quoique fleurissant en avril-mai, on peut, en
les plaçant en ce moment en serre tempérée, obtenir sans
soins spéciaux de superbes buissons fleuris depuis la lin
de décembre.
Leurs tiges, grêles, flexibles et avec cela très vigou-
reuses, permettent de les palisser sur des carcasses eu fil
de fer. de formes diverses, comme on le fait pour les Œillets
ou autres plantes grimpantes. Ils supportent facilement la
taille; le meilleur moment de l'exécuter est celui où les
plantes ont tini <le fleurir.
Parmi les espèces cultivées, nous citerons :
Chorisema cordaturn, à fleurs rouges ou jaunes réunies
en grappes pendantes. Espèce naine, atteignant, tout au
plus. 0™,35 de hauteur.
C , diversifolium, à grappes multiflores. axillaires et ter-
minales de fleurs rouge orangé.
C. Hençhmannii, belle espèce, à tige sous-ligneuse,
ferme, rameuse, garnie .le petites feuilles aiguës, presque
vertieillées ; fleurs très nombreuses axillaires et terminales,
pourpre cramoisi, avec une tache jaune au bas de l'éten-
dard.
C. longifolium . espèce à longues feuilles lancéolées; fleur
terminales en épi serré, à étendard jaune et ailes pourpres.
C rhombeum, arbrisseau à tiges filiformes, de 0"'.7ll à
2 mètres, presque volubiles, grimpantes ; feuilles peu nom-
breuses, simples, variables, les inférieures arrondies et cu-
néiformes, les supérieures lancéolées et linéaires; fleurs
axillaires et terminales de couleur orangé foncé.
C. mucrophijllain, fleurs dont l'étendard est complète-
ment jaune, avec les ailes et la carène violacées.
C. rariiini oerum à fleurs à étendard très grand, de cou-
leur orangé, à ailes et carène pourpres; grappes dressées,
multiflores. Un peu plus longues que les feuilles; feuilles
absolument semblables à celles du Houx.
Les CliorLeriia demandent, pour bien prospérer, »n mé-
lange de terre franche et de terre de bruyère plutôt sa-
bleuse que fibreuse; un bon drainage au fond des pois leur
est indispensable, car ils craignent l'humidité stagnante
aux racines. La terre doit être foulée assez fortement au
moment du rempotage. La meilleure époque pour faire
ce rempotage, c'est lorsque les nouvelles pousses com-
mencent à se montrer.) c'est-à-dire vers la lin de juillet.
Les plantes sont ensuite placées dans une serre froide,
pour en faciliter la reprise.
Un mois après, on peut les sortir et les placer en plein
air dans un endroit abrité. On les rentre ensuite, à la fin
d'octobre ou les premiers jours de novembre, dans une
serre chauffée à 15 ou 18°. Les plantes, traitées ainsi, com-
mencent à fleurir en décembre. Leurs fleurs brillantes
seront employées, avec leurs rameaux feuilles, pour la dé-
coration des vases ou la confection des gerbes, ou elles pro-
duisent un effet superbe, non seulement par leurs jolis
coloris variés, mais aussi, par leur élégance et leur légèreté.
Les Chorisema se multiplient de semis ou de boutures
au printemps ; les boutures reprennent avec une facilité
étonnante. Il leur faut la terre de bruyère, peu d'arrosements,
en hiver surtout. Une fois établies, les plantes sont traitées
comme nous l'avons expliqué plus haut.
Nous espérons que les quelques lignes, que nous venons
de consacrer à ce beau genre, engageront les horticulteurs,
à en cultiver les diverses espèces comme plantes forcées.
HENRI THELLIER fils.
LE JARDIN
333
La Culture des Orchidées en plein air
La culture des Orchidées en plein air pendant la belle
saison a ses détracteurs comme elle a ses partisans con-
vaincus. Les premiers prétendent que, lorsqu'on a une
installation convenable en serre, il est bien inutile de se
donner la peine de transporter ses plantes dehors pour les
rentrer à l'approche des froids; ils ajoutent même que, en
employant ce moyen, il y a toujours des surprises désa-
gréables à redouter, soit des variations de température, soit
de différentes autres causes.
Tout en partageant un peu cette manière de voir, il nous
semble cependant que la culture en plein air a des avan-
tages dans bien des cas ; nous avons déjà eu l'occasion de
faire ressortir ses mérites dans un journal horticole, il y a
une dizaine d'années, et, depuis, des exemples sont venus
journellement s'imposer en faveur de ce procédé.
Il faut, cependant, agir avec prudence; c'est-à-dire qu'il
ne suffit pas, une fois la saison chaude arrivée, de livrer ses
plantes au grand air; il est nécessaire, d'abord, d'avoirà sa
disposition un emplacement convenable et surtout desavoir
choisir cet emplacement. Nous avons vu autrefois, chez un
amateur du centre de la France, des Orchidées de toutes
sortes, en plein air, depuis les Odontoglossum, Oncidium et
Cattleya, jusqu'aux Cypripedium, Vanda et Phalœnopsis.
A voir la vigueur, l'aspect luisant et plein île santé des
bulbes et des pousses, il semblait que les plantes se trou-
vaient à l'aise d'être débarrassées de l'atmosphère plus ou
moins concentrée et viciée des serres; elles semblaient faire
une provision de sève qui leur permettrait de passer avan-
tageusement la saison où", forcément, on devrait les enfermer.
Nous devons dire que ces plantes étaient suspendues aux
branches des arbres d'un grand bois, garanties des grands
vents et au-dessus d'un petit cours d'eau qui répandait une
fraîcheur constante; c'est-à-dire dans les conditions les plus
favorables. Nous sommes donc convaincu que, toutes les fois
que l'on disposera d'un emplacement convenable, en pre-
nant quelques précautions, les Orchidées ne feront que
gagner en vigueur et par suite en longévité par un séjour
plus ou moins prolongé en plein air.
1 1 y a d'autres cas où l'on peut avoir recours au plein air ;
c'est quand on a affaire à des espèces fleurissanl difficile-
ment. Il nous est arrivé plusieurs fois de suspendre, dans
les arbres, pendant l'été, des Lcelia autumnalis qui s'ente
taient à ne pas fleurir; chaque fois, les plantes ont très bien
fleuri. De même pour les Oncidium Ror/ersi, qui nous ont
donné des bulbes très vigoureux bien constitués et, saui
les plantes trop petites, ont produit des tiges de fleurs, d'un
grand développement.
En dehors de nos propres expériences, nous avons vu,
chez différents amateurs ou horticulteurs, des essais du même
genresm des Cattleya labiata qui développaient des bulbes
moins allongés qu'en serre, mais plus gros, des feuilles plus
larges et plus épaisses et la floraison n'était pas sans
éprouver les bienfaits d'une telle végétation.
A l'une des dernières séances de la Société nationale
d'horticulture de France, on a pu remarquer un superbe
Vaiidu teres, présenté par M. Page, l'habile chef des cul-
tures de M. Robert Lebaudy, à Bougival ; c'est encore à la
culture en plein air qu'il nous a été donné d'admirer les
magnifiques fleurs de cette espèce. M. Page avait, depuis
longtemps, une touffe de Vanda teres qui ne fleurissait
jamais: il résolut, l'été dernier, de la mettre en plein air
pour essayer de faire mûrir les tiges et, par suite, de faire
former les boutons; le résultat a été absolument confir-
matif.
Il est probable qu'on obtiendrait le même résultat avec
le Vanda Kimballiana qui, dans beaucoup d'endroits, se
montre rebelle à la floraison. Tous les faits que nous rap-
portons sont dus à des expériences faites sur un petit nombre
de plantes. Quand il s'agit d'une vaste exploitation, il y ;i
lieu de réfléchir; au lieu d'avoir à sortir une douzaine ou
même une centaine de plantes, s'il faut en déplacer plusieurs
milliers, une double installation devient nécessaire, une
pour l'été et une pour l'hiver, et on peut se demander si les
frais occasionnés par une telle entreprise seront compensés
par un plus grand rendement dans la végétation et la flo-
raison des plantes. D'après le Bulletin de la Société régio-
nale d'horticulture 'lu Nord de la France, il semble que
des essais viennent d'être lentes, en ce sens, en Belgique;
ils ne peuvent manquer d'être suivis par d'autres et, s'ils
donnent des résultats satisfaisants, l'avenir uous réserve
peut-être bien des surprises à ce sujet.
LOUIS CAPPE.
Notes sur les Cultures fruitières en Tunisie
Les cultures fruitières ont une grande importance en
Tunisie; le seul marché de Tunis accuse près de un million
de vente de fruits de table par an; les Arabes sont encore
I producteurs à peu près exclusifs de ces fruits.
Nos arbres fruitiers, Poirier, Pêcher, Cerisier, etc....
étaient déjà en honneur en Tunisie axant la domination
française, et cela sur des points très variés du territoire, no-
tamment :
1" Dans les oasis du Sud, à Djerba, à (iabès, dans le
Djerid. Là, l'irrigation est abondante; les Palmiers, à peu
près alignés, y découpent des quadrilatères dans lesquels
poussent à ravir les légumes, les fourrages et nos arbres
fruitiers; à défaut d'autres renseignements, signalons que
cette région des oasis compte 150.000 Figuiers.
2" Dans les régions montagneuses du Centre où les sources
abondent, à Zaghouan où l'on a compté notamment 2.800
Cerisiers et 7.000 Pruniers, au Bargou où l'on cultive les
Pêchers, à Testoux où sont plantés 2.000 Pommiers.
3° Enfin, comme complément, de grandes orangeries, aux
environs des villes riches, Tunis, Sfaxel Nabeul, Sans des
jardins puissamment irrigués.
Presque partout, la végétation de ces arbres est vigoureuse,
les maladies rares et la fructification abondante; mais le
groupement des arbres est fantaisiste et, de plus, les Arabes,
s ils , connaissent et pratiquent le greffage, n'ont pas su
améliorer par des semis les variétés, très anciennes et mé-
diocres, i)u'ils se s,,nt transmises de père en fils. D'autre
part, ces variétés ont au moins le mérite d'être adaptées
au pays, détail qui n'est certes pas négligeable.
En effet, dans le superbe verger du Jardin d'Essai de
Tunis, créé en 1894-95 e! contenant nos meilleures varié-
té- frutières de France, introduites à la faveur d'un décrel
spécial, sur b'I) variétés de pêches et brugnons, il est à
remarquer que cinq variétés hâtives seulement donnent
de bons résultats. Ces variétés sont les suivantes :Alexander,
Amsden,Early Rioers, Grosse mignonne hâtii e et Wilder.
Ces cinq variétés donnent des pêches mûres du 1" juin
au 15 juillet. Depuis cette dernière date, on n'a pas récolté,
au Jardin d Essai, 1 été dernier, une seule pêche mangeable.
Le mal se manifeste avant la maturité, sous forme de
pourriture partielle du fruit qui ne larde pas à tomber.
Dans cette pourriture, on trouve des insectes, à propos des-
quels, le dévoué Docteur Marchai écrivait à M. Castet,
alors jardinier-chef, qui lui avait envoyé des échantillons,
en juillet 1897 : « Le tube n" 1 renfermait des Diptères :
comme les Diptères ne pondent que sur des substances en
décomposition, vos pêches devaient être altérées axant
1 invasion de ces larves; le tube n" 2 renfermait des Coléo-
ptères de dix erses espèces qui, encore, n'ont pu être attirées
que parla décomposition préalable du fruit ou par les
larves de Diptères, auxquelles ils sont venus donner la
chassé; n La cause de l'altération initiale des pèches reste
donc inconnue ; en résumé, on ne peut cultiver, en Tunisie,
que des pêches très hâtives.
Nous sommes moins fixés sur les arbres fruitiers des
autres essences, quant au choix de leurs variétés convenant
a ce pays. Dans la collection du Jardin d'Essai, beaucoup
de variétés n'ont pas encore fructifié. Pourtant, il est déjà
acquis que les variétés précoces, en général, de pommes et
de poires sont à cultiver; citons, en outre, par ordre alpha-
bétique : Beurré Clairgeau, Bon Chrétien d'hioer,
Doyenné blanc, Duchesse d'Angouléme, Fondante des
bois', Louise-Bonne d'Acranches, Messire Jean, Pusse-
33 !
LE JARDIN
a . comme poires, et Ducovojè, Earli/ Hareest, les
Ules, les Reinettes, comme pommes, ayant déjà donné
I exci dents résultats (fertilité et bonne maturité.)
Les variétés d'Abricotier de France réussissent médiocre-
ment : nous sommes condamnés à nous contenter d une va-
riétë arabe, le Vheàhi, qui. d'ailleurs, a des qualités.
Toutes nos variétés françaises de Prunier réussissent
très bien : nous avons eu des résultats parfaits «les Damas.
Mirabelles, Reines-C laudes et Sainte-Catherine.
Le fait île cultiver en Tunisie n'implique rien de parti-
culier .[liant à la plantation, aux fumures, à la taille, aux
Façons du sol ; mais l'arrosage s'impose à raison de deux
irrigations au moins et de quatre au plus, parété.
La composition chlorurée (saumâtre) de uns eaux de
puits n'est pas visiblement préjudiciable aux arbres qui
nous occupent. Aux environs de Tunis. l'irrigation aux
eaux d'égout est parfaite.
Les Arabes ne savent pas tailler leurs arbres et beau-
coup de colons sont dans le même cas. D'ailleurs, l'idée
est assez répandue que. dans les colonies, le terrain ne
coûtant pas cher, le colonayant l'amour des espaces et non
celui des menus soins, on pourrait cultiver à l américaine.
II nen est rien: les soins sont indispensables : bonne
taille, pincements répétés, etc.
Il faut surtout recommander les formes palissées en contre-
espaliers, — l'espalier étant généralement tropchaud, — car
les arbres palissés ne sont pas endommagés par les vents.
L'utilité des brise-vents est incontestable, mais on a une
tendance, en Tunisie et en Algérie, à tonner ces abris
avec des arbres vivants : Eucalyptus, Mimosa, Casuarina,
ce qui a pour inconvénients : 1" de n'abriter qu'au bout de
plusieurs années ; 2° ensuite, unefoiscès arbres assez grands
pour leur rôle, ils nuisent par leurs racines voraces aux
arbres fruitiers du carré qu'ils sont chargés de protéger.
En résumé, il y a lieu de recommander les brise-vents
secs, roseaux et lattes, à moins que l'on ne préfère s'en
passer et s'astreindre à la culture en contre-espaliers.
M. GÔURRON.
CULTURE POTAGERE
HIVERNAGE DES ARTICHAUTS
En avril dernier, j'attirais l'attention des lecteurs du Jar-
din, sur l'œilletonnage et la plantation des Artichauts (1),
me promettant de revenir, au commencement del'automne,
sur les diverses méthodes employées pour les hiverner.
A première vue, on croirait que cette plante peut braver
nos hivers rigoureux, tandis que les gelées un peu fortes en
ont raison, si l'on n'a pas le soin île la protéger par un
abri artificiel. Il ne faut pas non plus se contenter d'abriter
simplement l'Artichaut et ne plus s'en occuper ensuite jus-,
qu'au printemps. Il faut, au contraire, apporter toute son at-
tention à cette opération, car l'Artichaut est assez délicat;
il ai me à être couvert, mais pas trop, sous peine d'être étouffé,
et, 'I autre part, si on le laisse au grand air, il gèle.
Aussi ne saurais-je trop recommander aux personnes pos-
sédant des Artichauts dans leur jardin el lësirant leur voir
passer la mauvaise saison sans accidents, de redoubler de
précautions dans les diverses opérations qui ont pour but
de les mettre à l'abri des gelées.
Pour obtenir ce résultat, on connaît plusieurs moyens
qui donnent plus ou moins satisfaction : ce -nui cesdr\ erses
méthodes que je vais passer en revue.
Aussitôt que les premières gelées sont passées, dans le
présent mois de novembre, on coupe l'extrémité des grandes
feuilles, puis, avec un osier, on réunit celles qui restent. On
peut ensuite procéder au buttage de la manière suivante:
on prend «le la terre autour du pied en axant soin de ne pas
déchausser les racines et de façon à formel' un épais bour-
relet autour de chacun des pieds, en évitant de couvrir le
coeur. On laisse les choses en cet état, jusqu'à coque les
froids soient plus rigoureux ; à ce moment, il devient néces-
saire d'abriter la partie des feuilles située au-dessus de la
butte de terre. Pour cela, on se sert ordinairement, soit de
feuilles, soit deFougères, soit de paille Une fois cette opé-
ration achevée, il ne faut pas oublierde découvrir les buttes,
toutes les fois que le temps le permet, et de ne les recouvrir
que par les temps rigoureux.
Quand revient le printemps et que les fortes gelées ne
sont plus à craindre, on peut enlever la litière qui peut-être
conservée pour l'année suivante ou bien être répandue dans
la plantation et enfouie lors du labour, selon que l'on a
employé, de la paille, de la Fougère ou des feuilles.
Cette' première méthode d'hivernage est la plus générale-
ment employée.
Voici un deuxième procédé que j'emprunte à un
journal quotidien et dont je m'empresse de faire part aux
nombreux lecteurs du Jardin, car je crois que cette méthode
donnera pleine satisfaction aux amateurs d'Artichauts.
M. Guillaumet nous dit, dans sa causerie rurale:
« Ceci fait, c'est-à-dire le buttage achevé, on place
debout, autour de chaque pied, deux tuiles creuses ou trois
ou quatre planchettes dé même hauteur, qui forment une
espèce de cheminée par laquelle l'air et la lumière pénètrent
au cour de la plante. On butte encore la circonférence pour
que toutes les cavités soient hermétiquement bouchées; puis
on place, au-dessus de la terre et jusqu'au haut de la petite
cheminée, une bonne couche bien épaisse de feuilles ou de
fumier.
a Tant que les gelées ne sont pas trop fortes, la cheminée
peut demeurer ouverte. Mais, dès qu'il fait froid, on bouche
l'ouverture avec un tampon de fumier, qu'on laisse là tant
que les fortes gelées persistent, en prenant soin, cependant,
de le soulever pendant les quelques heures de soleil qui
brille en certains jours.
« On affirme que. malgré leur délicatesse, pour peu que
la terre soit saine, les Artichauts se conservent très bien
par ce système.
« Enfin reparait le printemps ! Alors on procède par
gradation: le tampon disparait le premier, puis, c'est la
litière qu'on enlève, ensuite la cheminée et enfin le bour-
relet de terre. »
Comme on peut le voir, ce procédé parait être excellent,
mais hélas! il n'est pas très pratique, surtout losrqu'on a
une certaine quantité d'Artichauts.
Avant de terminer, je me permets d'attirer plus particu-
lièrement l'attention des lecteurs sur la méthode suivante,
beaucoup plus facile et. je crois, plus pratique que la précé-
dente, et qui donne aussi d'excellents résultats.
Prenez deux cercles de bois, des cerceaux de barriques
par exemple, dont l'un, devant servir de base. doit, par
suite, être plus grand que l'autre. Ces deux cercles doivent
et te placés à 0'". ltl de hauteur l'un de l'autre ; ceci fait, vous
mettez, tout autour de la charpente, soit de la Fougère, soit
de la paille, que vous consolidez au moyen d'osier ou de
lil de fer. en ayant soin toutefois que la Fougère ou la paille
dépasse le dernier cercle de 0°,15 environ, puis cette extré-
mité est solidement réunie par un fil de fer. Cette opération
terminée, vous ajoutez encore deux autres cerceaux, dont
l'un à la base et l'autre à la hauteur du second: ainsi,
il y a deux cercles à l'intérieur et deux à l'extérieur, ce
qui augmente de beaucoup la solidité de l'ensemble. On se
trouve par suite en possession d'une sorte de cloche qui.
surtout si elle a été faite d'une épaisseur suffisante, peut
parfaitement garantir les Artichauts des plus fortes gelées.
Dans ce système, le buttage doit se faire également;
puis, lorsque les gelées commencent à être à craindre, il
n'j a qu'à mettre la cloche sur les Artichauts, en ayant
soin, bien entendu, de l'enlever toutes les fois que le temps
le permet.
Au printemps, ces cloches sont retirées et mises soigneu-
sement de côté. car. bien conservées, elles peuvent servir
plusieurs années.
Employez, chers lecteurs, ces divers petits systèmes, le
dernier en particulier, et je suis persuadé à l'avance que
vous obtiendrez de très beaux résultats.
LOUIS fÉRASSE.
(t) Le Jardin. 1898, n- 267, page 109,
LE JARDIN
:s:î;
Anemia rotundifolia
Les Anémia . connues en Angleterre sous le nom de Flo-
u-cri ng Ferns, c'est-à-dire Fougères fleurissantes, sont des
Fougères produisant deux sortes de frondes, les unes sté-
riles, de formes diverses, selon les espèces et les variétés, les
Fig, 110.— Anémia rotundifolia,
précédentes, une espèce intéressante et très ornementale,
originaire du sud du Brésil. Ses frondes stériles, composées
de huit à douze paires de folioles et terminées par une
longue vrille enroulée, sont étalées, tandis que ses frondes
fertiles, composées de courts segments contractés et disposés
en panicules de 0"\05 à 0m,07, portées par une frêle tige de
h .HT à l)'",10 de long, sont dressées. Dans leur jeune âge,
les frondes slériles sont d'une
couleur bronzée rose ; elles de-
viennent vertes à l'état adulte.
Cet te espèce, qui a été récom-
pensée d'un certificat de pre-
mière classe par la Royal hov-
ticultural Society, de Londres,
est mise au commerce par M.
William Bull, de Londres.
La plupart des espèces ap-
partenante ce genre sont ori-
ginaire de l'Amérique tropi-
cale.
Les Ane/nia réclament de
la chaleur et une grande
lumière. Un compost formé de
deux parties de bonne tourbe
fibreuse, une partie de terreau
de feuilles et une partie de
sa ble blanc grossier est recom-
mandé pour leur culture, par
M. G. Schneider, dans son re-
marquable ouvrage The BiioL
ofChoice Ferns. Ces Fougè-
res aiment être tenues près du
verre et redoutent les- arrosa-
— ges trop abondants. Elles pré-
fèrent être cultivées en petits
:.\ pots plutôt qu'en plein sol
' dans la serre à Fougères. La
multiplication se fait aisé-
ment par les spores qui ger-
ment facilement. Le semis
de ces spores doit, bien en-
tendu, être effectué dans les
conditions spéciales que ré-
clament les semis de spores
de toutes les espèces de Fougè-
à res de serre.
v La plupart des espèces et
>. variétés appartenant à ce genre
B possèdent une certaine valeur
décorative et sont vraiment
ornementales, soit qu'on les
groupe, soit qu'on les mélange
à d'autres espèces naines ou
de taille moyenne.
D'ailleurs, n'auraient-elles
pour elles que leur curieux
mode de fructification que, â
ce seul titre, elles mériteraient
d'être cultivées.
J. F.
autres fertiles, affectant généralement l'aspect d'inflorescences
spiciformes ou paniculées.
Les plus connues des vingt-six espèces appartenant à ee
genre sont : A. adiantifolia, A. collina, A. Dregeana,
A. liliformis, A. hirsuta, A. mcxicana. A. mandioccana,
A. Phyllitis et ses variétés, A. tomentosa.
L'A. rotundifolia Schrad. (fig. 140) est. de même que les
Dictionnaire pratique d'horticulture et de jardinage, par (l.
Nicbolson, traduit par S. Motlet. — 75" et 76* livraisons.
Dans les deux livraisons 75 et 76 de cet important dic-
tionnaire, sont contenus les mots se rapportant à l'horticul-
ture de Vigne à Zinnia. Signalons, entre autres intéres-
sants articles, ceux consacrés aux Vignes, Vinca, Viola,
Violettes, Vitis, Wigandia, Wislavia, A'anthosoma, Yucca,
Zumia, Zephyranthes et Zinnia.
336
LE JARDIN
Société Nationale d'Horticulture de France
Séance du 27 octobre 1SÎ)S
La séance était relativement peu fournie en apports; en
revanche, certains lots avaient une réelle valeur.
Comité de Culture potagère
De superbes Chicorées et Scaroles, quelques assiettées
de Radis appartenaient à M. Germond ; M. Lambert, jar-
dinier en chef de l'hospice de Bicêtre, nous a montré de
beaux Cardons pleins inermes.
M. Lapierre, psur la bonne bouche, avait un pied de Frai-
sier des quatre saisons portantjdes fruits, et une corbeille
de ces mêmes fruits.
Une variété de Pomme de terre La Négresse, apportée
par M. Pottier, était curieuse ; plusieurs fruitiers parisiens
l'ont baptisée Pomme de terre de Madagascar.
Comité d'Arboriculture d'ornement
M. Godefroy-Lebeuf avait soumis à l'appréciation du
Comité d'arboriculture d'ornement un rameau de Peuplier
du Chili, présenté comme étant à feuilles persistantes. Le
Comité croit plutôt que les feuilles sont résistantes au lieu
de persistantes et, avant de se prononcer, il invite le pré-
sentateur à lui apporter, dans deux mois, un rameau dans
le même état de végétation.
Comité d'Arboriculture fruitière
M. Parent, de Rueil, nous a fait admirer de superbes
pèches Salway, variété tardive, bien mûres et d'une colo-
ration parfaite. Cette présentation avait d'autant plus d'in-
térêt que les produits étaient venus à l'air libre.
M. Baltet, de Troyes, a offert à la dégustation des mem-
bres du Comité plusieurs variétés de poires de saison, pour
lesquelles l'assemblée a émis l'opinion suivante : Cale-
basse Oberdieck, bon; CaZebasse Abbé Fetel, très bon;
Mme Chaudy, bon ; William Duchesse, bon ; Beurre Hilai-
reau, bon; Amélie Bailly etJulia Bailly, variétés inédites,
assez bon.
Plusieurs fruits de semis ont également été dégustés et,
en général, reconnus bons.
De M. Legrand, nous avons noté une assiettée de raisin
Plant d'Arbois.
M. Gorion, d'Epinay, avait aussi des pèches Salway;
moins belles que celles de M. Parent.
M. Pierre Passy nous a habitué aux beaux fruits ; nous
avons bien remarqué de lui des Duchesse d'Angnulème
et des Doyenné du Comice, irréprochables.
M. Jourdain, de Maurecourt, avait de belles Reinettes du
Canada et de volumineux Grand Alexandre.
M. Fatzer, directeur des Forceriès de l'Aisne, avait,
comme toujours, des produits forcés de supérieure beauté.
Il nous montrait des raisins Gros Colman qui n'ont plus
du raisin que la forme des grappes, car les baies sont
grosses comme de moyennes prunes.
Des grappes de la variété Alicanle étaient également
superbes.
Comité de Floriculture
De M. Couturier, nous avons admiré un lot de Bégonias
tubéreux, à fleurs marbrées; de M. Ballu, deux potées
d'Œillets de semis : l'un à port élancé, l'autre plus petit ;
tous deux cultivées à la fleur unique.
De M. Duval, de Versailles, un Vriesea hybride de
semis, très intéressant, appelé V. Docteur Lebel, issu du
V. concerta X V. Rex. Du même présentateur, nous
avons admiré un joli Tillandsia Lindcni superba rosea,
aux bractées d'un si beau bleu, supérieur au type par le
port plus érigé de son inllorescence.
MM. Cayeux et Le Clerc avaient apporté des tiges munies
d'inflorescences de Nicotiana sylvestris, plante Très orne-
mentale au dire des présentateurs.
M. Laridant, de Longpont, avait soumis au comité une
potée d'Abutilon panaché, plante toujours belle et orne-
mentale.
La discussion entamée à la dernière séance du comité
de lloriculture au sujet du très joli Bégonia nouveau Jac-
ques Welker (i), présenté par l'habilo spécialiste, M. Bil-
lard, du Vésinet, s'est terminée par l'attribution à cette
nouveauté d'une prime de 1" classe avec félicitations; les
objections soulevées au sujet de cette nouveauté n'ont plus,
devant la décision de la commission, aucune valeur. —
Signalons aussi les Bégonias multiflores erecla, de M. Va-
cherot, à fleurs doubles à centre blanc ou jaune. L'assem-
blée, tout en jugeant ces fleurs méritantes, a prié le pré-
sentateur de vouloirbien lui présenter des potées.
(1) Le Jardin, 1898, n° 280, page 320.
Comité des Chrysanthèmes
Nous retrouvons encore M. Fatzer avec quelques fleurs
de Chrysanthème Mme Edouard Reij, bien faites et de
bonne grosseur.
Parmi les autres présentateurs de Chrysanthèmes, signa-
lons M. Proust et M. Houdot ; dans le lot de ce dernier deux
variétés nous ont frappé : Rayonnant et Triomphe de
Saint-Laurent.
M. Lévéque avait apporté trois nouveautés cultivées à la
grande fleur, et M. Lionnet, de beaux spécimens de plantes
cultivées pour le marché.
M. Ragoût avait soumis au comité deux variétés nou-
velles, inédites, une à fleurs blanches qui lui a valu des
remerciements, et une à fleurs jaunes qui a obtenu un cer-
tificat de mérite de 1" classe.
M. Mazier avait également des plantes de semis, mais
qui peuvent être rapportées à des variétés déjà existantes.
Comité des Orchidées
M. Belin présentait un Caltleya labiata autumnalis var.
DucdeMortemart aux sépales et pétales blancs et le labelle
avec une tache violette.
M. Ballu, jardinier-chef à Bois Boudran -.Cattleya labiata
autumnalis très foncé et Cattleya aurea.
M. Godefroy, un Renanthera Storei.
M. Bleu, Cattleya Parthenia et Lselia Perrini alba.
M. Duval, un lot varié.
M. Cappe, Lxlio Cattleya pumilo-aurea.
M. Bert, Cattleya maxima aurea.
M. Beranek, Caltleya superba, Lielia pumila, Dendro-
chillum glumaceum.
M. Page, Physosiphon Loddigesi et Cattleya labiata,
M. Trùffaut.'CaM/eî/a aurea labiata.
M. Mantin, La^lio-Cattleya crispo-Schilleriana, Laslio-
Cattleya Fresexeriana, Lxlio-Caltleya LaFrance (L. tene-
brosa X C. bicolorquia. produit le plus bel hybride connu,
et le joli Laeliodendrou Margaritse (Lselia grandis X Epi-
dendrum falcatum). A. GOURLOT.
Concours public de Chrysanthèmes précoces
A la S. N. D. H, F.
Les L! et 11 octobre dernier, a eu lieu, en l'hôtel de la
S. X. D-. H. F., rue de Grenelle, 81, un concours publie
de I Ibrysanthèmes précoces.
Les principaux exposants étaient : MM. Nonin, Le maire.
Rosette, Pitrais, Proust, Cnuillard et Iiebrie-Lacliaume.
Des certificats de mérite ont été décernés aux nouveautés
suivantes : Princesse Alice de Monaco, japonaise à gran-
des Heurs blanches aux reflets d'argent; Mme Georges
Halphen, japonaise à fleurs roses à revers argentés et Van-
dendael, japonaise à fleurs soufre, présentées toutes trois par
M. Xonin, de Chàtillon-sous-Bagneux ; ainsi qu'aux deux
nouveautés égalemenl japonaises : Vulcain, à Heurs rouge
feu et Rayon d'or, à fleurs jauned'or, présentées par M. Le-
maire, de Montrouge.
De M. Xonin. on a beaucoup remarqué, en outre, le lot de
l'hn san thèmes destinés à lagarnituredes corbeilles et plates-
bandes en plein air, citons entre autres : Rose d'été, rose
carné, Little Bob, brun rouge cuivré, Yellow gem. Yellovo
Condorcetet Flora .tous trois jaunes, et bien d'autres variétés
recommandablès dont il a du reste entretenu cette année
les lecteurs du Jardin au cours de son article sur Les Chry-
santhèmes pour corbeilles de plein air ( 1 ).
De M. Lemaire, a été aussi bien admirée la collection de
Chrysanthèmes précoces en pots,d'uneculture irréprochable,
hauts de 0"70 au plus et munis de 1 à •"' tiges robustes à
feuillage large et à fleurs d'un diamètre remarquable, no
tammenl : Rayonnant, Iserette, el Mme Liger-Ligneau.
Les lots de fleurs coupées étaient plus nombreux.
Dans celui de M. Debrie-I.aehaume.de Paris, étaient
pari iculièrement bien représentés : Phœbus, Etoile de Lyon,
Baronne de Rothschild, Reine d'Angleterre et Iserette.
Dans celui de M. Hosette, de Caèn Mlle Thérèse Masier el
Oceana. Dans celui de M. Proust.de Chatou : Soleil d'oc-
tobre el Mlle Elisa Pariés. Dans celui de M. Couillard,
de Baveux: Mme Eugène Teston. Dans celui de M. A. Pi-
trais. de Baveux : Mme Alexandre Pitrais, accident fixé
de Mme Edouard Rey. ' .T. FOSSEY.
(1) Le Jardin, 1898, N- 267, page 104.
LE JARDIN
337
LE JARDIN.
N° 282. - 20 NOVEMBRE 1898.
CHRONIQUE
On se décide, parait-il, à mettre en valeur le Soudan
français. Cette tentative n'est pas due à l'initiative privée,
niai- elle a été conçue par le général de Trentinian, qui
s'est attaché à sa réalisation el s'est mis à la tète d'une mis-
sion qui va partir incessamment, dans le courant mène'
de ce mois. Indépendamment des études relatives à
l'ethnographie, les membres de la mission soudanaise au-
ront à .s'occuper des questions commerciales, de celles qui
intéressent le caoutchouc, la gutta, les cotons et de la bota
uique de cette région absolument inconnue. Un botaniste a
été spécialement attaché au général de Trentinian et nul
doute que notre ami Chevalier ne S'acquitte a\ listinc-
tion de La part qui lui a été dévolue dans l'entreprise.
Le vent est aux Chrysanthèmes; sous toutes les formes el
partout on les exhibe en ce moment, et, bientôt, si cela con-
tinue, ce seront, de toutes les rieurs, les plus populaires et les
plus choyées. Ils sont donc bien connus, mais ce que l'on
sait moins — lue j'ignorais absolument — c'est que les
lapins en sont très friands. Un journal du Loir-et-Cher an-
nonce que ces animaux pullulent dans le cimetière de Blois
et qu'ils s'attaquent tellement aux ( 'hr\ santhèmes, que les
tombes sont absolument dégarnies. L'organe blésois propose
même, comme solution à la question de la suppression des
octrois de Blois, de mettre eu adjudication la chasse du ci-
metière. Ce serait, vu la qualité des lapins qui s'y trouvent,
un revenu des plus productifs pour les finances dé la ville.
Tout n'est ici-bas que légende! En horticulture, particu-
lièrement, la légende joue un grand rôle et l'une des meil-
leures est celle que rapporte la Semaine hortii-ole, relative
à la rose Maréchal Niel. Le nom de cette Rose aurait été
donné par l'impératrice Eugénie après la guerre franco-
allemande. Le maréchal Niel, qui n'était alors que simple
général, aurait offert à l'impératrice un bouquet de Roses
jaune pâle qui n'avaient pas de nom. L'impératricc.ëtonnée
qu'une si belle rose n'eût pas eu de parrain, aurait dit : Je la
nomme Maréchal Niel, apprenant ainsi à l'heureux général
qu'il venait de recevoir le bâton île maréchal de France.
La légende est jolie certainement, mais elle ne tient pas
compte de la mort du maréchal axant la guerre de 1870 et
de plus, elle oublie qu'après la guerre franco-allemande
l'impératrice avait, bien malgré elle, quitté la France.
Quel est le meilleur Chrysanthème? Des goûts et des
couleurs on ne saurait discuter, cependant les ehrysanthé-
mistes semblent unanimes pour rei naître que la variété
Madame Carnot, japonaise blanche, doit venir au tout
premier rang et tenir indiscutablement la tête. Les plébis-
cites en ont jugé ainsi, non seulement en France mais encore
en Nouvelle-Zélande. M. Ernest Calvat doit être à juste
titre lier de son obtention.
*
■
La conférence, que mon ami Lecomte a l'ait tout demie
renient à la Société de géographie, est des plus intéressantes,
quoiqu'elle ne soit pas faite précisément pour relever noire
amour-propre national. Le sympathique conférencier, par-
lant des jardins botaniques coloniaux, constate que leur
rôle chez nous est à peu près nul jusqu'à ce jour. Ils ne
touchent que 200.000 francs du budget, alors que celui de
Buitenzorg reçoit plus du double et que le petit jardin de
Démérara, à la. Guyane anglaise, en reçoit à lui seul cent
mille. Combien s'étonner que les résultats soient absolu-
ment insignifiants en présence de l'humilité du budget, de
leur dépendance des administrations locales qui mettent
fréquemment des bâtons dans les roues, du manque de
communication entre eux et avec l'administration centrale.
Les jardins anglais.au contraire, sont de véritables stations
agricoles el horticoles, à la tête desquelles SOnt placés des
botanistes versés dans l'étude des flores tropicales, et les ré-
sultats qu'ils ont produits sont remarquables. Nos colonies
ne nous donnent que du sucre, à peine de café ou de cacao,
ni coton ni jute. Une commission a été nommée qui doit
-occuper de la question des jardins coloniaux, composée de
MM. Milné-Bdwards, Risler, Cornu, Grandidier, Viala,
Rivière, Lecomte, Milhe-Poutingon et Guy. Souhaitons-
lui bonne chance et initiative énergique en même temps
qu'éclairée.
-
La presse horticole annonçait, il y a peu de temps, la dé-
couverte d'une Violette jaune à la Terre de Feu en même
temps que sa. multiplication par M. Thays, au jardin bo-
tanique de Buénos-Ayres. Cette Violette rappellerait la Vio-
lette russe, mais à coloris jaune d'or. La plante dont il
s agit est connue depuis longtemps; il s'agit du Viola ma-
gellanica abondant dans toute la région forestière de la
Terre de Feu et probablement aussi du V. maculata qui a
également les fleurs jaunes et habite les gazons humides du
détroitde Magellan et de la Patagonie. Nous axons rapporté
ces plantes en 1883 et elles ont été cultivées au Muséum, où
idles ont fleuri et se sont maintenues quelques années avant
de rentrer dans le néant.
*
* *
La censure s'attaquera-t-elle un jour aux catalogues de nos
grainiers et de nos horticulteurs? Il est de fait que dame
Anastasio aurait de quoi exercer sur eux ses rigueurs. Ne
lit-on lias. dans quelques-uns. des passages d'une immora-
lité flagrante, comme les suivants pris au hasard : Courge
blanche, noncourettse ; Aubergine coureuse, prolifique, très
hâtive?
La culture du Topinambour paraît bien oubliée dans la
plus grande partie de la France et, de nouvelles variétés
obtiendraient-elles plus de laveurs et rendraient-elles à ce
tubercule une place qu'il mérite réellement, quand on a su
l'apprécier en dehors de tout parti pris? Le Topinambour
jaune et le Topinambour patate fournissent davantage évi-
demment que le rose ordinaire, environ 7,000 kilogrammes
de plus par hectare, mais ils sont moins riches en inuline
et en synanthrose. On peut les cultiver dans le même sol.
pendant douze années de suite, avec des engrais chimiques
el ils sont susceptibles de pouvoir fournir jusqu'à 35,000 ki-
logrammes à l'hectare. 11 est vrai qu'ils demandent beau-
coup d'azote et de potasse.
* *
Des microbes il y en a. partout, non seulement ici-bas
mais encore dans les hautes régions de l'atmosphère. C'est
ainsi que la grêle en est farcie littéralement. A Varsovie.
par centimètre cube, on y trouve environ 21,000 bactéries
tandis qu'à Saint-Pétersbourg on n'en découvre plus que
de 628 à 729. Aux Etats-Unis — où l'on fait tout en grand
- un grêlon de vingt millimètres cubes en renferme jusqu J
3600 en moyenne, ainsi que des spores de champignons.
Toutes ces bactériacées appartiennent à des espèces déjà con-
nues sur la terre, sauf deux qui sont considérées comme nou-
velles : le Bacillus et le Micrococcas grandinis. On a tout
lieu de supposer que ces microbes tirent leur origine d'eaux
enlevées de la surface du sol et transformées en grêle, dan
les régions supérieures de L'atmosphère. Peut-être y trou
vera-t-on des microbes fertilisants et utiles?
P. IIARIOT.
ERRATUM
t'ne erreur d'impression a fait attribuer, dans le compte
rendu de la séance du il octobre de la Société nationale
d'horticulture de France (comité de lloriculture), n° 281 du
Jardin du 0 novembre 1898, page 336, 1" colonne, 3'avant-
dernière ligne, a M. Vacherot, des Bégonias multifloreu
erecta présentés en réalité par M. Louis Urbain, horticul-
teur àulamart (Seine).
338
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Distinctions à l'horticulture. - Instruction
publique. — A l'occasion de l'Exposition d'horticulture
de Troyes, la croix d'Officier de l'Instruction publique a
été remise à notre collaborateur M. Cn. Baltet, pépinié-
riste à Troyes, auquel nous adressons nos meilleures félici-
tations.
Palmes académiques. — A l'occasion de l'Exposition
d'horticulture de Troyes, les palmes académiques ont été
remises à M. Demandre, secrétaire de la Société horticole,
vigneronne et forestière de l'Aube et à Mlle Robillot,
peintre de fleurs.
Mérite agricole. — A l'occasion de la visite du Prési-
dent de la République pour l'inauguration de l'Exposition
de Chrysanthèmes organisée à Paris parla Société nationale
d'horticulture de France, la décoration du Mérite agricole
a été conférée aux personnes suivantes :
Grade d'officier.
M. Vii.i.ahd (Théodore), vice-président de la Société na-
tionale d'horticulture de France :
Grade de chevalier.
MM. Cracotte (Henri], horticulteur et viticulteur à Con-
llans Saint-Honorine (Seine-et-Oise), secrétaire général
du syndicat agricole et horticole de Conllans Sainte-
Honorine ;
Dubois (Ernest), jardinier en chef des palais du Louvre
et des Tuileries ;
Kratz (Charles), sous-directeur des magasins de la niai-
son Vilmorin, Andrieux et Cie, de Paris ;
Rosette, horticulteur-grainier à Caen (Calvados1).
A l'occasion de l'Exposition d'horticulture de Troyes la
décoration du Mérite agricole a été conférée aux personnes
suivantes :
Grade d'officier.
M. de la Boullaye, président de la Société horticole, vi-
gneronne et forestière de l'Aube.
Grade de chevalier.
MM. Baltet (Ernest-Lyé), ancien horticulteur-pépinié-
riste à Troyes (Aube).
Huc.uier, vice-président de la Société horticole, vigne-
ronne et forestière de l'Aube.
A l'occasion du Congrès de la Société t\i^ Chrysanthé-
mistes du Nord, tenu à Lille le 10 courant, la décoration
de chevalier du Mérite agricole a été conférée à
M. Mulnard (Emile-Victor), horticulteur à Lille, secré-
taire général de la Société centrale d'horticulture du
Nord.
A l'occasion de l'inauguration de la gare d'Arras, la dé-
coration de chevalier du Mérite agricole a été conférée à
M. Scailliére/.-Petit (Alcide), horticulteur à Arràs (Pas-
de-Calais).
Médailles d honneur agricole. — A l'occasion de
l'inauguration île la gare d'Arras. îles médailles d'honneur
agricoles ont été accordées à MM. Bourdez (François
Joseph), jardinier des hospices civils d'Arras et François
(Jean-Baptiste-Joseph), jardinier chez M. Doutriaux, à
Saint-Laurent-Blangy (Pas-de-Calais. I
A l'occasion de l'inauguration de l'école el de la mairie
de Villiers-Adam (Seine-et-Oise), la médaille d'honneur
agricole a été accordée à M. Barré (François), jardinier
chez M. Bedel, à Villiers-Adam (Seine-et-Oise).
Exposition universelle de 1900. — Les chefs de
groupes, chargés d'être les intermédiaires entre les Comités
et l'Administration, viennent d'être définitivement désignés
par l'Administration de l'Exposition.
Des deux solutions proposées, charger de ce soin desem
ployés spéciaux ou déléguer un mandat bien défini à de
liantes personalités jouissant d'une autorité très sérieuse,
c'est la seconde qui a prévalu et c'est à M. Vassillière, le
zélé el dévoué Directeur de l'Agriculture, qu'esl dévolue la
tâche de diriger les groupes VII, VIII et IX.
Création de Jardins d'essais. — Ainsi que le relaie
notre collaborateur. M. P. Hariot, dans sa chronique (1).
le Ministre des Colonies a institué par un arrêtédu24 octo
(1) Le Jardin, 1898, présent numéro, page 337.
bre dernier, une commission en vue d'étudier Imites les
questions relatives aux jardins d'essais à créer, soit dans
la métropole, soit dans les colonies. C'est à la suite d'un
tort intéressant rapport de notre confrère. M. A. Milhe-
Poutingon, directeur de la Rn ue des cultures coloniales,
sur les jardins botaniques et les jardins d'essai et la main
d'oeuvre africaine, ainsi que sur une mission aux jardins
royaux de Kew, qu'a été prise cette décision.
De ce rapport, nous extrayons les passages suivants
comme exposant nettement la situation actuelle.
« Nos jardins coloniaux sont loin d égaler en nombre et
en importance les institutions similaires anglaises. Deux
ou trois colonies seulement en possèdent plus d'un; dans
quelques autres, ils sont seulement projetés. La plupart du
temps, ils correspondent à peine, comme superficie, outil-
lage, personnel et budget, au type le plus modeste des
institutions coloniales anglaises: la station botanique.
Seul, le Gouvernement de l'Indo-Chine possède actuelle-
ment un véritable Département botanique, pourvu des
annexes: laboratoires, publications, qui font défaut par-
tout ailleurs.
«Les services que rendent ces établissements sont, dès
lors, très inégaux. Certains d'entre eux sont bien plutôt des
jardins d'agrément que des champs d'expérience. — Parmi
les autres, il convient de mettre à part, le jardin d'essai
de Libreville, le plus riche en végétaux économiques et
l'un des plus intelîigemmeiil dirigés, qui, grâce à ses abon-
dantes pépinières, distribue libéralement aux colons et in-
digènes des graines et des plants des principales plantes de
grande culture : café, cacao, vanille, caoutchouc, etc. Mais,
dans les autres jardins, de création plus récente ou moins
favorisés comme budget ou direction, il y a pénurie de
plantes, parce qu'il faut, la plupart du temps, se les procu-
rer au dehors, non sans grandes difficultés et grands frais.
11 faut faire venir les meilleures variétés de caoutchouc, de
l'Amérique du Sud, le café du Libéria résistant aux ma-
ladies, de la côte occidentale d'Afrique, les meilleures va-
riétés de cacao des Antilles et de l'Amérique centrale.
« Or beaucoup de ces graines perdent rapidement leur
faculté gerniinative, on ne saurait les transporter du bas-
sin de l'Atlantique dans l'Océan indien ; il est nécessaire,
comme nous l'avons vu faire à Kew, pour les graines
à'Hecea, d'en obtenir des plants, qui sont expédiés ensuite
aux colonies.
« Comment des établissements isolés, disséminés sur tout
notre domaine colonial pourraient-ils entreprendre des
opérations de ce genre sans le secours d'un intermédiaire '!
« Actuellement, ils ont recours au Muséum de Paris, à
l'Institut colonial de Marseille, à la villa Thuret d'An-
tibes, aux services desquels il est juste de rendre hommage;
mais les ressources de ces établissements sont limitées, et
nombre de nos jardins coloniaux, insuffisament approvi-
sion nés d'espèces de grande culture, ne sont pas à même
de satisfaire aux demandes sans cesse croissantes.
d X'est-il pas manifeste que la création d'un centre d'ap-
provisionnement pour nos jardins d'essais apporterait une
première assistance des plus efficaces au développement de
la colonisation agricole': ))
( )n ne saurait mieux dire.
La vente des fleurs aux Halles. — Dans une réu-
nion mixte des horticulteurs, tenue à la Société nationale
d'horticulture de France, le S courant, la question de la
vente des fleurs aux Halles (1) a été de nouveau agitée el
la résolution suivante a été voté :
« Les différents Syndicats d'horticulteurs, cultivateurs et
vendeurs de fleurs aux Halles, réunis en assemblée géné-
rale le 8 novembre 1898, protestent énergiquement contre
tout projet qui tendrait à déplacer le marché des fleurs cou-
pées des Halles centrales et notamment de le transporter
sur les trottoirs environnants la Bourse du Commerce.
« Ils considèrent que cet emplacement défavorable serait
la désagrégation de ce marché et la ruine complète des petits
cultivateurs qui ne trouveraient plus l'écoulement de leurs
produits.
h En outre, ce marché pourrait y tenir, en hiver, la fragi-
lité des produits qu'on y apporte ne pouvant supporter le
froid rigoureux et la Bourse du Commerce ne comportant
pas de sous-sols assez vastes pour y tenir ce marché. »
(1) Le Jardin. 18i)s, ir 280, page 3«i.
LE JARDIN
339
Les grands travaux de la Ville de Pau. — Depuis
quelques années, la Ville de Pau a entrepris une série de
grands travaux qui, lorsqu'ils seront entièrement achevés,
la placeront au premier rang des stations hivernales des
Py rénées.
On sait que la Ville de Pau est située sur un plateau
dominant la vallée du Gave et d'où l'on jouit d'une vue
merveilleuse sur la plus grande partie de la chaîne des
P\ rénées : 150 kilomètres de longueur environ.
Un nouveau boulevard, construit àgrands hais sur le bord
même du plateau face aux montagnes, limite la ville au
sud et forme une promenade magnifique conduisant au
Palais d'hiver. Ce palais, dont la construction est presque
terminée, se compose d'une immense serre vitrée, d'une
salle de théâtre, de grands salons, etc., œuvre dé M. Ber-
trand, le distingué architecte du Palmarium du Jardin
d'acclimatation de Paris.
La Municipalité de Pau continue cette série de travaux
par l'aménagement de ses parcs et promenades publiques.
L'étude du projet a été confiée à notre directeur, M. II. Mar-
tinet, et les travaux seront commencés très prochainement
-.nus sa direction (1).
Cette création offre d'autant plus d'intérêt au point de
vue de l'art des jardins que la région de Pau jouitd'un cli-
mat à la fois chaud et humide que l'on pourrait définir
comme tenant le milieu entre le climat de la Bretagne et
celui des bords de la Méditerranée. Aussi, M. Martinet
eompte-t-il profiter de cette particularité pour donner un
caractère bien spécial aux plantations dont Le Jardin don-
enra plus tard le détail.
Le commerce des fruits et primeurs à Anvers.
— « Depuis la fondation des criées à Anvers, il y a. quel-
ques années, nous dit le Bulletin de lu Société d'horticul-
ture de Picàrdie,h coutume s'est établie chez les fruitiers,
marchands de légumes, épiciers, hôteliers d'y faire tous
leurs achats, les bonnes mêmes des maisons bourgeoises s'y
rendent souvent, le matin de bonne heure, sûres d'y trouver
leurs approvisionnements plus frais et à meilleur compte,
("est donc là, à la criée, que nos exportateurs français doi-
vent s'adresser pour trouver chance d'écouler leurs fruits et
leurs légumes.
« Les trois criées existant à Anvers sont les suivantes:
Wagemans, halles centrales ; Willekers, place de l'ancien
canal ; Pierre de Wingaert frères, rue Van Ertborn.
« Les oranges sont ici l'objet d'un grand trafic et, parmi
les maisons s occupant de fruits, on cite particulièrement :
MM. Van Lidth, Van Rossom et Meeur, Janssens frères,
François Wellms, H. de Lauvv, négociants à Anvers. »
Transport rapide des produits alimentaires
(légumes, fruits etc.) en Italie. — La société adria-
tique, nous dit II Giardinuggio, d'accord avec les Chemins
de ter autrichiens et allemands, vient de créer un train
spécial rapide quotidien de Xaples à Kufstein, Monaco et
Berlin. Ce train prend, à Foggia, les wagons venant des
provinces de Bari et de Lecce, à Castellamare d'Adriatique
ceux venant des Abbruzzes, à Portocivitanovaet à Faleo-
nara, ceux de l'Ombrieet des Marches, à Bologne, ceux de
Toscane, etc.. Ce nouveau train parcourt en 33 heures les
Olli kilométresqui séparent Xaples d'Alba. va en 00 heures
environ de Xaples à Monaco et en 7;' heures environ arrive
à Berlin. De-- wagons spéciaux, convenablement aérés, ser-
vent exclusivement au transport des fruits frais qui arri-
vent ainsi dans le meilleur état possible ie conservation.
Un nouvel ennemi des arbres fruitiers. —Après
le Pou de San-.Iosé signalé en Amérique et annoncé comme
devant sous peu envahir nos arbres fruitiers si nous n'y
prenions pas garde, voici le Japon qui vient de faire cadeau
à l'Europed'un nouvel ennemi des arbres fruitiers, encore
un Kermès, le Diaspis Amygdali. Un récent numéro du
Gardeners' Chronicle relate en effet l'introduction de cet
insecte, introduction qui aurait eu lieu au mois de janvier
dernier, dans un envoi de Prunus pseudo-Ccrasus du Japon.
Cet insecte n'a aucunement souffert du changement de cli-
mat et menace de se répandre d'autant plus que les remèdes
que l'on a expérimentés pour en arrêter l'expansion sont
(1) Voir au v Annonces lesdétails relatifs à l'adjudication.
restés sans résultat. Le seul moyen efficace c'est, parait-il,
il.> détruire les arbres attaqués.
Syndicat central des primeuristes français. -
Le Syndicat central des primeuristes français, dans son
assemblée générale du 10 novembre, jugeant que les droits
actuels de 150 francs les 100 kilos de fruits forcés sont suf-
fisants pour protéger la production forcée nationale, a décidé,
à l'unanimité îles membres présents, qu'il était inutile
d'augmenter les droits sur ces fruits à l'entrée en France.
Les -Syndicats de Thomery, Maurecourt et Conflans se
sont ralliés à eettp décision.
L'assemblée a en outre décidé qu'il y avait lieu de faire
de nouvelles démarches pour faire réduire, à l'Ecole natio-
nale d'horticulture de Versailles, la culture forcée, au stricl
nécessaire à l'enseignement pratique des élèves,
Une belle poire Passe-Crassane. — Notre colla-
borateur, M. Claude Trébignaud,nous a envoyé, ces jours
derniers, un spécimen de poire Passa-Crassane tout à lait.
volumineux. Ce fruit, haut de0'",10, mesurait 0"',33 de cir-
conférence dans tous les sens et pesait 570 grammes ; il
provenait d'une greffe de bouton à fruits, pratiquée ainsi
que l'a indiqué notre collaborateur aux lecteurs du Jardin,
en août dernier (1). C'est un résultat tout à fait remar-
quable, montrant, une fois de plus, quels avantages on peut
retirer du greffage des boutons à fruits, méthode qui n'est
pas assez miseen pratique. pour l'obtention de beaux et bons
fruits.
Un Champignon monstre. -- Un de nos abonnés
nous signale le fait suivant :
<( Depuis quelques jours, je récoltais dans une planche
de Carottes, de superbes Champignons parfaitement comes-
tibles (Agaricus edulis), ce qui arrive souvent dans les
endroits fumés abondamment.
(( Or, le 24 octobre, j'en remarquai un beaucoup plus
gros que les autres. Je le laissai se développer complète-
ment et, le 28, les lames étant passées du rose au noir, je le
récoltai: il mesurait 0",30 île diamètre ; son pédicule haut
île 0"', 15 avait 0"', 18 de circonférence à la base; il pesait
1 kilogramme 320 grammes! »
La rouille des Chrysanthèmes. — La rouille des
Chrysanthèmes produite, d'après le Journal of Horti-
culture par l'Uredo Chrysanthemi ('.'), apparut en 1897 et
s'est depuis beaucoup propagée en Angleterre.
Ce serait, parait-il, encore un cadeau américain, car il
s introduisit, dit-on, sur des plantes venues d'Amérique
et fut constaté ensuite en Angleterre et en Italie.
Plusieurs piocédés -ont conseillés par M. Abbey, auteur
de l'article du Journal qf Horticulture, pour empêcher la
rouille des Chrysanthèmes de se développer et de se pro-
pager, entre autres : prévenir la maladie en trempant les
boutures dans une forte bouillie bordelaise, ne pas prendre
de boutures sur les plantes malades, laver les feuilles avec
du sulfite de potassium ou du permanganate de potasse,
imbiber les feuilles avec une éponge imprégnée d'une solu-
tion de bisulfite de chaux, seringuer les plantes après les
avoir couchées sur le côtéavec une mixture composée de un
verre de pétrole pour 1 litres etdemi d'eau, enfin enlever le;
feuilles attaquées et les brûler ainsi que les plantes infestées.
Traitons nos Chrysanthèmes préventivement, si nous ne
voulons pas les voir bientôt envahis par cette terrible rouille
qui attaque cette plante dans tous ses divers états de
croissance, mais surtout à l'arrière-saison.
Exposition internationale d horticulture de
Saint-Pétersbourg. — Le premier supplément au pro-
gramme de la 3e Exposition internationale d'horticulture
de Saint-Pétersbourg (mai 1890), vient de paraître; il con-
tient l'indication des changements apportés dans quelques
concours et la nomenclature de plusieurs nouveaux con-
cours.
Laboratoire de pathologie dans l'Etat du Congo.
— Le Gouvernement de l'Etat du Congo étudie pour le
m minent, nous dit La Semaine horticole, les conditions
d'établissement d'un laboratoire de pathologie végétale. Il
est probable que cette institution si utile sera fondée à»
Coquilhatville, centre important de culturel
(1) Le Jardin, 1SUS, a' 27«, page 2Û2.
310
LE JARDIN
Le monument de Kerchove au parc de Gand.
La Revue de l'horticulture belge annonce L'érection, à
l'entrée du Pare public de Gand, d'une fontaine monu-
mentale ornée du buste de M. le Comte Charles de Ker-
chove de Dentreghem, ancien président du Cercle d'arbori-
culture de Belgique, un des magistrats les plus ai niés des
habitants de la ville. Cette inauguration a été l'occasion
d'une imposante manifestation et a provoqué Le défilé d'un
long cortège composé des principales sociétés de la ville,
précédées de leurs bannières ou de grandes compositions
florales dont plusieurs étaient magnifiques. Citons, entre
autres, celles de la Société royale d'agriculture et de
botanique de Gand, du Cercle d'arboricultu-re de Belgique,
de la Chambre syndicale des horticulteurs, de l'Avenir
horticole, du service des plantations publiques, etc.
Exportation des Pommes de terre de France
en Italie. — Des agriculteurs se plaignaient des opé-
rations de lavage et de nettoyage âuquelles la douane ita-
lienne soumettait, depuis quelques temps, les Pommes ,(,.
terre de provenance française.
Le Ministre du Commerce d'Italie a supprimé, nous dit
Lu Feuille d'Informations du Ministère de l'Agriculture,
la prescription du lavage des Pommes dé terre, mais les
tubercules devront être dépouillés de terre à leur entrée en
Italie, conformé-mentaux règles établies par la convention
antiphyiloxério^ûe de Berne.
L'assimilation chlorophyllienne chez les plan-
tes du littoral. — Influence du sel marin sur les
feuilles. — De fort intéressantes recherches poursuivies
au laboratoire de biologie végétale de Fontainebleau. M. E.
Griffon vient de tirer les conclusions suivantes :
Les feuilles des plantes maritimes subissent une réduc-
tion de la chlorophylle sous l'influence du sel marin et
acquièrent, par contre, une épaisseur plus grande et un
développement plus marqué des tissus assimilateurs ; mais
cette modification de structure, qui tend à atténuer le rôle
nuisible du chlorure de sodium, n'arrive pas à compenser
l'action que produit le sel. L'assimilation, rapportée à
l'unité de surface, reste toujours moindre pour les feuilles
d'une espèce maritime que pour les feuilles comparables
de la même espèce qui croît dans l'intérieur des terres.
Les colis postaux pour le Japon. — Depuis le 1" oc-
tobre, les colis postaux français pour le Japon, qui devaient
jusqu'ici emprunter la voie anglaise, sont acheminés désor-
mais à destination par le service des paquebots-poste fran-
çais. Ils bénéficient, de ce chef, d'une détaxe de 3 fr. 10. Le
tarif, qui était de 7 fr. 20 par voie anglaise, est abaissé à
4 fr. 10 par voie française.
Les colis postaux pour le Luxembourg. — Le Mi-
nistre de France à Luxembourg vient de signer, avec le
Ministre d'Etat du Grand-Duché "de Luxembourg, une con-
vention ayant pour but d'organiser l'échange des colis pos-
taux de 5 à 10 kilogrammes, entre la France et le Grand-
Duché, ainsi qu'une convention réglant le service télégra-
phique entre les deux pays.
Liste des principales récompenses accordées
à l'Exposition de Chrysanthèmes de Paris.
GRAND i'RIX D'HONNEUU.
Objet d'art donné par M. le Président de la République.
— MM. Vilmorin, Andrieux et Cie, pour Chrysanthèmes.
I'RIX D'HONNEUR.
Obief d'art donné par M. le Ministre de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts. — M. A. Lemaire, pour Chry-
santhèmes.
MÉDAILLES D'HONNEUR
Médailles d'honneur de M. le Ministre de. l'Agriculture.
— M. A. Salomon, pour raisins ; MM. Vallerand frères,
pour Bégonias. , .
Médailles d'honneur offertes par la Société. — M. A.
Nonin, pour Chrysanthèmes; M. D. Bruneau, pour arbres
fruitiers; MM. Vii.morin-Andrieux et Cie, pour légumes.
MÉDAILLES D'OR
MM. G. Boucher, pour collection de fruits; D. Bri neau,
pour collection de fruits, pour arbres fruitiers formés ; Cal-
\at, pour nouveautés de Chrysanthèmes; Chantrier, pour
nouveautés de Chrysanthèmes: Chevallier, pour corbeilles
de fruits ; Compoint, pour Asperges; Croux et fils, pour col-
lection de fruits, pour arbres fruitiers formés, pour arbres
fruitiers de pépinière; Ed. Debrie, pour bouquets ; Decom-
mier. pour corneille de fruits; Fatzer, pour raisins; Frère
Allais, pour collection de poires, pour col,. , -lion de lé-
gumes; Géiîand, pour collection de Chrysanthèmes; Hou-
dot, pour Chrysanthèmes à la très grande fleur; Laforge,
pouroollection de Chrysanthèmes; Lambert, pour collection
de légumes; Launav, pour collection de Chrysanthèmes;
LEDOuxrpour corbeilles de fruits; Lemaire, pour lot déco-
ratif de Chrysanthèmes; Magne, pour collection de Chry-
santhèmes; Moreau, pour corbeilles de fruits;. A. Nonin,
pour collection de Chrysanthèmes, pour nouveautés de
Chrysanthèmes ; Paillet fils, pour arbustes d'ornement ;
Patrolin, pour Chrysanthèmes à tige ; Rosette, pour col-
lection de Chrysanthèmes; Rothberg, pour collection de
fruits; Salomon et fii.s, pour collection de Raisins; Val-
lerand frères, pour Bégonias bulbeux; Vilmorin, Andrieux
et Cie, pour collection cie Chrysanthèmes, pour Chrysan-
thèmes à tige, pour Chrysanthèmes en touffes basses, pour
variétés de Chrysanthèmes de 181)8, pour Chrysanthèmes
en pots, pour légumes; Wells, pour nouveautés de Chry-
santhème; Whir, pour raisins; Y von et fils, pour col-
lection de Chrysanthèmes.
grandes médailles de vermeil
MM. Bernard, pour lot de Chrysanthèmes greffés ; Bert,
pour Orchidées; Billiard, pour nouveautés de Chrysan-
thèmes; Bourgoin, pour lot de Cyclamens; D. Bruneau,
pour arbres fruitiers de pépinière ; Courdron, pour collec-
tion de Chrysanthèmes; Cnoux et fils, pour arbres d'orne-
ment; G. Derrie, pour gerbe de Heurs forcées; Dupanloup
et Cie, pour variétés de Chysanthèmes ; Epaulard, pour cor-
beilles de fruits; Fatzer, pour Chrysanthèmes; GÉRAND,
pour collection de Chrysanthèmes; GermOND, pour collec-
tion de légumes; Guérard, pour collection de Chrysan-
thèmes; Hamel-Pigache, pour Chasselas : Jourdain, pour
Chasselas ; Juge, pour collection de Chrysanthèmes; Kahn,
pour collection de Chrysanthèmes; Leroux, pour Chrysan-
thèmes à la très grande Heur; Leykque et fils, pour col-
lection de Chrysanthèmes; Milet, pour Violettes: Moser,
pour gerbe de fleurs forcées; Paillet fils, pour Dahlias-
Cactus; Parent, pour pèches; Régnier, pour Œillets; Ri-
gault, pour Pommes de terre; H. Vacherot, pour collec-
tion de Chrysanthèmes; Vallerand frères, pour Nœgelia ;
Vilmorin, Andrieux et Cie, pour Chrysanthèmes en touffes
basses; Yvon et fils, pour collection de Chrysanthèmes à
la très grande Heur.
médailles de vermeil.
MM. Arnoult- Crapotte , pour Chasseras; Bagnard,
pour lot de poires, pour lot de pommes; Barbier et Drussy,
pour Chrysanthèmes à la très grande fleur; Billiard, pour
Bégonias; Boutreux, pour collection de Chrysanthèmes,
pour Chrysanthèmes à tige, pour Chrysanthèmes en touffes
basses; Cappe et fils, pour Chrysanthèmes en pots; Car-
net, pour arbres fruitiers formés; Champenois, pour collec-
tion de Chrysanthèmes; Courbon, pour Chrysanthèmes à
tige ; Delaux, pour Chrysanthèmes nouveaux; Eve, pour
corbeilles de fruits; Goulas, pour Chrysanthèmes en pots
à la très grande fleur, pour Chrysanthèmes en fleurs cou-
pées à la très grande fleur; Hébuterne, pour Chrysan-
thèmes à tige; Héraud, pour Chrysanthèmes nouveaux;
Laveau, pour Chrysanthèmes à la très grande fleur; Levé-
que et' fils, pour 150 variétés de Chrysanthèmes, pour
ÎUO variétés de Chrysanthèmes, pour 75 variétés de Chry-
santhèmes, pour Chrysanthèmes nouveaux de 1898, pour
Œillets; Malot-Boulley, pour collection de Chrysanthèmes;
MicHiN.pour Chasseras ; A. Nonin, pour Œillets; P. Passy,
pour corbeilles de fruits; Pitrais, pour Chrysanthèmes à la
très grande fleur; Quétier, pour collection de Chrysan-
thèmes: Ragoût, pour collection de Chrysanthèmes ; Roth-
iîerg, pour arbres fruitiers formés; Scalarandis, pour nou-
veautés de Chrysanthèmes ; Vacherot, pour lot d'Œillets,
pour Œillet Président Viger.
EXPOSITION ANNONCÉE
Anvers. — Du 9 au }:\ avril 1899. — Exposition inter-
nationale D'HORTICULTURE , organisée par la Société royale
d'horticulture et d'agriculture d'Anvers avec le concours du
Gouvernement, de la Province et de la Ville d'Anvers, au
Palais des fêtes de la Société royale de zoologie, à l'occa-
sion du troisième centenaire de la naissance d'Antoine Van
Dyck (1599-1809).— Adresser les demandes au Secrétariat,
215, chaussée de Malines, à Anvers, avant le 10 mars 1899.
LE JARDIN
341
Fleuriste japonais
Rien n'est plus charmant que ce marchand de fleurs
japonais près de son éventaire, si bien représenté par la
fig. 141 et comme on en rencontre tant, nous dil l'Âme
ncan Gardening, dans les rues de Tokio.
Il esl bien pittoresque cet éventaire, disposé artistique
ment comme le sont du reste tous ceux des fleuristes japonais.
Aux longues et mornes journées d'hiver, a succédé le
printemps, synonyme de soleil et de Heurs, les marchands
le vendeur a détaché dextrementdelabotte où il était noué.
L'ëventaire est bien assorti : dans le haut, se trouvent
des branches de Saule pourvues de chatons ainsi que des
rameaux fleuris de Genêt, de Cerisier et de Spiréeet, dans le
bas, des rameaux d'Azalée et quelques feuillages.
Tout eeei esl disposé avecgpût, dans des tubes en bambou
remplis d'eau et que l'on voit fixés autour des deux supports
en bambous croisés, réunis par une traverse à l'aide de
laquelle le marchand porte le tout surses épaules, dès qu'une
personne lui a lait quelques achats ; à chaque client qui se
présente, le fardeau Henri est posé à terre pour permettre à
I acheteur de faire son choix.
\t -■ \^.m!ë kk
Fig. 141. — Fleuriste japonais.
de fleurs apparaissent de suite, et celui qui est figuré ici
a certainement été photographié au printemps. En effet, son
étalage est surtout composé de branches de Genêt, d'Aza-
lée, de Pommier et de Cerisier, de Cerisier dont la floraison
est, pour les Japonais, l'occasion d'une grande fête nationale,
celle du travail ! Car, dès que les (leurs de Cerisiers éclosent
sur la promenade publique de l'Empire (Erokaïdo) où ces
arbres sont plantés, une foule nombreuse vient contempler
ces multiples fleurs roses et blanches, et les personnes qui ne
peuventsortirenachètentquelques rameaux aux marchands.
Il n'est pas de peuple qui ait plus l'amour des fleurs que
les Japonais qui, chaque saison, consacrent une ou plu-
sieurs journées à leur adoration.
Sur la figure 111. est aussi une petite mousmé venant de
choisir un rameau de d Azalea mollis que, aveu ses ciseaux,
Le vendeur porte le vêtement de la classe ouvrière, le
kimono ouaté, car. malgré le soleil, l'air est encore froid au
printemps. Ce vêtement, serré à la taille par une ceinture,
forme une poche contenant différents objets, entre autres
ses ciseaux et la tabatière inséparable de chaque Japonais.
La jeune fille est revêtue de ses vêtements de fête; son
kimono de soie est serré à la taille par une ceinture d'un
éclatant coloris. Les rameaux qu'elle achète vont fleurir
sa maison et, en leur compagnie, elle oubliera qu'elle n'a
pu assister, avec ses compagnes,à la fête florale printanière.
Elle va grouper ces rameaux artistiquement dans les
diverses potiches qui ornent sa demeure; soyez persuadé
que chacune; des branches ne sera pas divisée et qu'elle
sera, bien au contraire, employée telle quelle, avec sa forme
propre et les inflexions de ses rameaux ; la fleuriste improt i-
3i-2
LE JARDIN
"■ qu est cette jeune japonaise, comme elles le sont toutes
du reste d'intuition, accentuera même encore ces inflexions
et courbes naturelles. Soyez certain que sa décoration florale
s'harmonisera avec les pièces du logis où elle sera faite.
A ce sujet, dans un article intitulé Harmonie florale il).
M. P. (ientil fait, fort justement, les remarques suivant'- :
» Au Japon, une mode, impérieuse autant qu'infaillible.
veut que l'harmonie étroite existe entre les fleurs dans les
appartements et la pièce où se trouve le bouquet. Il faut se
représenter une chambre japonaise. Le lit est le meuble
principal. La cloison contre laquelle il se dresse est divisée
en deux parties : l'une à laquelle le lit s'appuie, l'autre où
se place un divan pour les visiteurs, ces deux parties quel-
quefois séparées par une légère cloison percée d'une fenêtre
Sur le panneau, en face du lit, est accroché le tableau,
kakémono, qui doit orner une pièce un peu élégante: de-
vant ce tableau, est posé le bouquet de l'artiste. Souvent, il
y a, en même temps que plusieurs tableaux, plusieurs com-
positions florales. Le reste delà chambre reste vide : point
de meubles ni de bibelots, aucune de ces superfluités néces-
saires qui encombrent nos demeures.
« Les règles de l'art poétique japonais ont prévu quelles
fleurs seront suspendues au-dessus de la couche, quelles
fleurs au-dessus du divan, celles qui conviennent ou ne
conviennent pas au caractère de. la pièce, enfin, celles qui
seront en rapport avec le jardin, ce bouquet extérieur, sur
lequel s'ouvrent toujours les chambres principales des habi-
tations japonaises, celles qui sont décorées de bouquets
artistiques. Les cadres de bois léger, recouverts d'un papier
transparent, qui remplissent chez les Japonais l'emploi de
fenêtres, de portes et de cloisons, sont retirés pendant pres-
que tout le cours de l'année, ce qui fait du jardin une pro-
longation delà pièce : il importe donc, là encore, que les lois
des rapports soient observées. »
Les Japonais ont. ce que nous n'entrevoyons encore qu'à
peine en Europe, des traités de l'art floral, des professeurs
spéciaux l'enseignant et l'historique, par époques, du déve-
loppement, des changements et de la progression de cet art!
Tout en s'inspirant de la nature, ils font des arrange-
ments de fleurs très artistiques, quoi qu'on en ait dit, mais
que n'admettent pas les personnes pour qui un bouquet
esl il autant plus beau qu'il est plus chargé de fleurs.
L'éventairedece fleuriste japonais (flg. 141), dans sa char-
mante simplicité naturelle, en dit certes plus que de lon-
gues dissertations. ALBERT MALMENE.
Plantes nouvelles ou peu connues
CUCURBITA PERENNIS A. Gray
Une Courge vivace ! je vois d'ici l'étonnement de bon
nombre de lecteurs. Les Courges vivaees. mais oui, il y en
a plusieurs dont celle qui va nous occuper, est je ne dirai
pas la plus connue, mais la moins ignorée.
C'est en 1850, qu'un voyageur du Muséum, qui devait
devenir un botaniste émiiient. Tréeul. rapporta du Texas
les graines d'une Cucurbitacée peu connue. Cultivée au Mu-
séum, cette plante y était étudiée par M. Naudin. Un Amé-
ricain, le capitaine James, en avait fait, il y a longtemps
déjà; la première découverte et lui avait donné le nom im-
propre de Cucumis perennis, changé par Asa Gray en celui
de Cucurbita perennis.
La Courge vivace se comporte comme la Brj ône, enfon-
çant dans le sol une racine très développée et verticale. Du
collet de la racine, partent des tiges nombreuses, acquérant
rapidement de très longues dimensions. M. Naudin en cite,
qui. en moins de trois mois, se sont allongées de ti à S
mètres. Elles sont très tenaces, difficiles à rompre et, dans
les régions où elles se développent en abondance, elles gênent
singulièrement la marche et occasionnent aux cavaliers
de fréquents accidents.
Les feuilles sont absolument différent'- de celles de tous
les autres Cucurbita ou Cucumis. Elles rappellent de très
'•elles de YEcballium, la vulgaire Cucurbitacée si abou-
ti) Reçue de l'Horticulture belge et étrangère, 1898, page 218.
damment répandue dans les lieux vagues du midi et du sud-
ouest de la France. Elles sont grisâtres comme elles, entières
fermes et raides, scâbres et rugeuses en dessous. Les vrilles
sont préhensiles et divisées en cinq branches, naissant des
aisselles des feuilles.
Les fleurs s, mt.com me dans toutes les plantes de ce genre.
axillaires, un peu plus orangées et de mêmes dimensions
que celles de la Courge, mais elles présentent cette particu-
larité que les mâles paraissent longtemps avant les femelles
el sont beaucoup plus nombreuses que ces dernières. L'ovaire
est peu volumineux et le fruit reste toujours de" petite taille.
Il atteint rarement la grosseur d'une orange; il est arrondi,
velu d'abord, puis lisse, vert foncé, marqué de vert paie, puis
devient jaune. La chair est peu abondante, flasque, légère-
ment amère. Ses graines et ses tiges sont à peine marginées.
Cette petitesse des fruits est des plus remarquables, étant
donnés la longueur et l'abondance des tiges, l'épaisseur et le
développement exagéré des racines. C'est un bel exemple de
balancement organique que nous fournit la Courge vivace:
une preuve de cette loi qui veut qu'il y ait compensation
entre les organes, la faiblesse chez l'un étant rachetée par
l'a luxuriance chez l'autre.
Le Cucurbita perennis est encore intéressant, par ce fait
qu'il constitue l'espèce la plus septentrionale du genre.
Tréeul l'a rencontré en effet au Texas; on le retrouve en
Californie, dans les parties les plus arides et les plus sèches
des Montagnes Rocheuses, au Mexique et dans le Nouveau-
Mexique. Si la synonymie proposée actuellement pour cette
plante est exacte, sa découverte remonterait aux premières
années de ce siècle. Ce seraient Humboldt et Bonpland qui
l'auraient signalée au Mexique et Kunth l'aurait décrite
sous le nom de Cucurbita fœtidissimà qui devrait lui rester.
C'est la désignation adoptée par M. Cogniaux dans sa mo-
nographie des Cucurbitacées.
Mais le Cucurbita perennis, ainsi que le fait remarquer
Asa Gray, n'est pas fétide et, déplus, le C. fœtidissimà
était considéré comme annuel. Il est monoïque dans la plu-
part descas, mais, au Jardin botaniquede Cambridge (Mas-
sachusetts), ses fleurs se sont montrées dioïques. Il ne sem-
ble pas cependant qu'il y ait de différences suffisantes en
faveur d'une séparation d'espèce et le nom de C. perennis.
beaucoup plus connu, a beaucoup de chances pour lui rester.
( le n'est pas d'ailleurs la seule espèce vivace et, sur les dix
espèces qui composent le genre, il en est sept qui se trouvent
dans ce dernier cas, dont six sont originaires de l'Amérique
du Nord, distribuées du Mexique à la Californie. Les C. r,i-
dicans, C. digitata, C. palmata, C. californica, ont les
feuilles plus ou moins lobées; seul le C. Galeottii. du
Mexique, partage, avec le C perennis, la singularité de pos-
séder des feuilles entières; mais elles sont membraneuses,
minces, vertes, et les segments du calice dépassent de beau-
coup la longueur du tube.
Pourquoi la Courge vivace est-elle aussi peu connue?
Pourquoi, depuis bientôt cinquante années qu'elle a fait son
apparition en France, n'est-elle pas plus répandue".' Il serait
difficile de répondre sans invoquer la routine. En dehors du
Muséum où cette Courge a toujours été soigneusement cul-
tivée et multipliée, nous ne l'avons rencontrée qu'une seule
fois, sur les pelouses en pente du parc de Pont-sur-Seine
i Aube). Elle y produit un effet ornemental des plus remar-
quables; les longues tiges, divergentes à partir du collet,
s'étendent sur le gazon en rayonnant et les feuilles, dressées,
contrastent par leur teinte grisâtre avec le ton vert de la
pelouse. On peut également palisser les tiges el s en servir
pour garnir les murs ou couvrir des treillages. La multipli-
cation se fait avec la plus grande facilite : par boutures
proprement dites, par marcottes en faisant passer la tige
dans un pot rempli de terre, où l'enracinement a lieu au
bout de très peu de temps, ou bien encore par semis, les
graines mûrissant sous le climat de Paris. Il peut arriver
que l'enracinement des tiges se fasse naturellement. Le fait
s'est produit, il va quelques années, au jardin botanique de
Montpellier, où des rameaux avaient passé par-dessus l'un
des murs du jardin et avaient donné des racines de l'autre
coté. L'année suivante, ces boutures naturelles avaient, à leur
tour, produit des pieds vigoureux et donné naissance à de
nouveaux individus. P. HARIOT.
LE JARDIN
343
li' Exposition d'aUtorrjne
de la S. N. H. D. F.
L'Exposition d'automne, qui vient île fermer ses portes,
laissait bien loin derrière elle celles que, chaque année à
la même époque, la Société nationale d'horticulture a l'ha-
bitude d'organiser.
L'objet principal de l'exposition était tout naturellement
la plante à la mode, le Chrysanthème. Il y en avait telle-
ment que bien malin eut été celui capable déjuger du mérite
respectif de chaque plante.
Le nombre des variétés était relativement peu élevé, mais,
en revanche, ces variétés représentaient le choix ou plutôt
le surchoix de ce que l'on est arrivé à obtenir jusqu'à ce
jour.
Les plantes apportées étaient, pour la plupart, des
plantes, dites « spécimens » portant des (leurs de moyenne
grandeur.
Quant aux monstruosités qu'on est arrivé à obtenir en
cultivant le Chrysanthème à la fleur unique, nous n'en avons
pas vu de pieds: quelques Heurs coupées, et c'est tout.
La culture des plantes basses, plantes de marché, tend à
faire son chemin, quelques exposants avaient des lots de
ces plantes qui n'étaient pas sans intérêt.
La culture en godets, pratique surtout pour le spécialiste.
en ce sens qu'un grand nombre de plantes peuvent être
cultivées sur une surface relativement restreinte, est l'objet
de l'attention soutenue de plusieurs horticulteurs qui m'ont
dit en être très satisfaits.
Le Chrysanthème élevé en tige, voilà qui est vraiment
élégant et relativement peu connu. Une magnifique pré-
sentation, que nous n'hésiterons pas à qualifier un des
clous de l'exposition, nous a complètement émerveillé. Tous
les visiteurs ont admiré ces quelques jolies variétés si bien
présentées sous cette forme en boule, élégante, agréable et
de bonne tenue. Cette culture en tige devra désormais être
faite par les jardiniers, ils obtiendront ainsi de superbes
spécimens pour la garniture des appartements. Malheureu-
sement, les soins nécessités pour obtenir de pareilles
plantes sont nombreux et de tous les instants et, justement,
rares sont les jardiniers qui, à cette époque de l'année, ont
du temps superflu à consacrer à ces soins.
C'est certainement pour cette raison que ces plantes tiges
sont pour ainsi dire inconnues dans nos jardins.
Citons, pour mémoire, les plantes greffées sur Anthémis
qui, chaque année, figurent à l'exposition, plantes de fortes
dimensions, d'un port trop raide, produisant des fleurs de
grandeur moyenne.
Pour terminer cet examen d'ensemble, n'oublions pas
de signaler un petit lot de plantes cultivées sans artifices:
on l'avait relégué dans un coin, bien entendu, car il aurait
fait vilaine figure à côté de lots à grandes fleurs; mais
cela m'a fait plaisir de voir qu'il y avait encore, à part quel-
ques établissements scientifiques, quelques cultivateurs qui
respectent le Chrysanthème.
Comme nous l'avons vu, le Chrysanthème formait le fond
de l'exposition; les accessoires étaient fournis par de belles
présentations de fruits et par d'intéressants apports de
légumes.
Au dehors, des plates-bandes renfermaient les modèles de
formes d'arbres fruitiers, servant d'utile indication aux
amateurs qui ont des plantations fruitières à établir.
Cet aperçu d'ensemble terminé, examinons les princi-
paux lots de nos exposants.
Chrysanthèmes.
En entrant, une grande plate-bande et, sur le coté, deux
autres plates-bandes renfermaient les spécimens de la Mai-
son Vilmorin, Andrieux et Cie. Bonnes et belles plantes
très bien présentées. Remarqué, dans ces différents lots:
Parachute et Etoile de feu. A. signaler aussi un lot de plantes
cultivées en godets, présentant chacune une superbe fleur.
Continuant notre visite, nous remarquons le lot d'un cul-
tivateur peu connu, mais qui fait bien, M. Ragoût. Ce lot
renfermait des plantes de bonne culture et deux variétés
nouvelles : Président Couturier- Mention, carmin à centre
argenté, et M. J. J. Loiseau, acajou à revers ocre.
De M. Férard, signalons un lot de plantes en touffes, ren-
fermant des variétés ordinairement cultivées.
M. Rosette, de Caen, avait une belle présentation de fleurs
coupées, énormes. Les amateurs de cette grande fleur ont
pu voir, représentées là, les variétés qui se prêtent le mieux
à ce genre de culture.
M. Levèque avait une très belle présentation de fleurs
coupées, et un magnifique lot de plantes basses cultivées
pour le marché.
N'oublions pas de citer le lot d'un amateur, — car ils sont
rares ceux qui exposent, — M. Magne. Ce lot renfermait des
plantes spécimens d'une bonne culture et pourvues de très
belles fleurs.
M. Lemaire avait un lot déplantes dites plantes de mar
port plutôt nain, plantes trapues, feuilles d'un beau vert
luisant, fleurs moyennes.
De M. Courbon, signalons un lot de plantes basses et de
plantes spécinlens.
M. Vacherot avait des Chrysanthèmes en spécimens, d'une
bonne culture.
M. Cappe, du Vésinet, avait composé un lot spécialement
formé de plantes cultivées en godets, et renfermant une
centaine de variétés fleuries. L'ensemble de ce lot était
superbe ; chaque fleur se détachait franchement de sa
voisine. Ces petites plantes, d'uneculture irréprochable, ont
été bien admirées. Pour notre compte, nous les avons tel-
lement regardées que nous y avons vu une variété, unique
dans l'exposition : Walter-Scott, magnifique fleur tubulée,
ocre avec revers or.
M. Boutreux avait un lot bien méritant ; ici, nous ne voyons
pas de bien grandes fleurs, ni de bien grosses plantes, mais
«les plantes plutôt basses portant des fleurs moyennes. Ces
fleurs sont d'un coloris beaucoup plus frais que celles qui
viennent de plantes travaillées, et, à mon avis, beaucoup
plus élégantes que celles n'ayant plus du Chrysanthème
que le nom.
Bien intéressant était le lot de M. Patrolin, que nous
avons qualitié plus haut de clou de l'exposition. Remarqué,
comme variétés se formant bien en tige: Georges W. Childs,
Phœbus, Lilian B. Bird, Mme R. Grenier.
M. Vvon, nous a montré ses magnifiques spécimens cul-
tivés à la grande fleur.
De M. Dupanloup, signalons un lot de plantes cultivées
en godets, et de plantes spécimens.
M. Nonin avait apporté de superbes plantes d'une culture
irréprochable. Son lot était un des plus beauxde l'exposition.
Les plantes exposées avaient soit de grandes fleurs, soit
des fleurs moyennes.
Le lot de MM. Cayeux et Le Clerc, composé d'une seule
variété de Chrysanthème, Pluie d'or, a retenu bien des
visiteurs. Le port de cette plante, l'époque de sa floraison,
la résistance de ses fleurs, qui sont d'un beau jaune luisant,
en font une plante à massif tout indiquée.
M. Bernard avait apporté ses Chrysanthèmes greffés sur
Anthémis.
D'un jardinier, M. Oudot, nous avons admiré de bien belles
fleurs coupées.
Nouveautés.
Parmi les nouveautés présentées, signalons :
De M. Nonin : Mlle Geneviève Sardou et Baron de Mon-
taut.
De M. Calvat : //. Martinet, Mme Clémence Kléber,
M.Dhangest, MmeAristide de Rey, Mme Colletet Mme Ter-
rier.
De M. de Reydellet : Mme Arnaud et Mme Reboul.
M. Chantrier avait également plusieurs nouveautés dont
il nous a été malheureusement impossible d'avoir les noms
afin de pouvoir les ajouter à ceux des gains cités plus haut.
Plantes diverses.
En plus de tous ces lots de Chrysanthèmes, il y avait
aussi d'autres fleurs. C'est ainsi que M. Vallerand avait
composé un magnifique massif de Bégonias tubéreux de
coloris bien tranchés, avec, au centre, un groupe de Nse-
i/elia.
M. Régnier avait un lot d'Œillets, parmi lesquels quel-
ques bonnes nouveautés.
M. Nonin, à part ses Chrysanthèmes, avait aussi com-
posé un lot d'Œillets aux coloris bien vifs et bien tranchés.
De M. Lévèque, signalons également un lot d'Œillets.
M. Truffaut avait une intéressante présentation de Bé-
gonia Gloire de Lorraine, bien en fleurs.
M. Millet avait composé un lot de variétés de Violettes
en fleurs, qui ont été bien admirées.
M. Vacherot nous a montré de beaux Œillets, parmi
lesquels une nouveauté : Ministre Viger, carmin clair à
centre carné, et ses toujours beaux Bégonias Abonda7tce
île Boissu.
M. Gerànd avait un lot d'Aster grandiflorus, jolie plante
d'automne à fleurs d'un ton bleu violacé intense, bien franc.
Un lot de Cyclamen avait été exposé par M. Bourgouin.
M. Billiard, du Vésinet, nous a montré ses gentils et
Mignons Bégonia Frœbeli Robert Sallier.
M. Boucher avait un lot de Clématites bien fleuries.
Enfin, M. Paillet, des fleurs coupées de sa superbe col-
lection de Dahlias-Cactus.
344
LE JARDIN
Fruits.
Les lots de fruits étaient fort nombreux, et, malgré le
peu de place qui lui avait été réservée, cette partie de
l'exposition était fort réussie. Ce succès, on le doit, en
grande partie, aux gros marchands de fruits et primeurs,
qui achètent très cher les lots exposés. Les producteurs,
certains de trouver un prix rémunérateur de leurs produits,
n'hésitent plus à exposer.
En général, le fruit n'est pas très gros cette année, aussi
a-t-on pu remarquer l'absence de poires monstres, telles
que la Belle Angevine dont les échantillons exposés
n'étaient que de moyenne grosseur.
La température clémente d'octobre a avancé la maturité
de nombre de variétés qui étaient représentées par des
fruits blets ou trop avancés.
Très importante était la collection de M. Bruneau ; elle
occupait le quart d'un des côtés réservés aux fruits.
Les collections de MM. Croux et fils, G. Boucher et
Rothberg ont été très remarquées par les vrais amateurs.
Les poires de l'Ecole d'Igny, quoiqu'un peu mûres, étaient
bien étiquetées.
Les lots de MM. Bagnard et Brandet, composés de fruits
de moyenne grosseur, ont été assez remarqués.
MM. E. Salomon et lils avaient une très belle collection
de soixante variétés de raisins tous à maturité; le clou du
lot, c'étaient des grappes de Chasselas doré dont les grains
étaient d'une grosseur inconnue jusqu'à ce jour.
Avec M. Fatzer, des Forceries de l'Aisne, nous sommes
habitués aux surprises; il présentait, cette année, de belles
grappes de Gros Colman, Muscat d'A/exandrie, Blach
Âlicante et Gradiska, d'une grosseur extraordinaire; les
grains du Gros Colmau étaient comparables à des prunes
de bonne taille.
M. Whir avait un assez beau lot, remarquable par son
Chasselas Napoléon qui était de toute beauté.
La culture du Chasselas doré était représentée par six
beaux apports, parmi lesquels ceux de MM. Jourdain lils,
Hamel-Pigache, Arnoult-Crapotte, et Michin ont été fort
remarqués.
Dans son ensemble, le lot de M. Pascal Chevallier était
parfait, ses Doyenné d'hiver, Doyenne du Comice et Passe-
Crassane étaient d'une grande finesse ; les Calville et Api,
bien marquées, soit d'un coq surmontant les initiales RF,
soit d'une république ou d'armes diverses, sont toujours
très admirés.
M. Moreau avait de grosses Calville et de belles poires.
Les fruits de M. Ledoux étaient très fins et ses poires de
plein vent ont été très remarquées par les amateurs.
Puis, plus beaux les uns que les autres, les lots de
MM. Epaulard, Eve, Bureau et Passy.
M. Degommier présentait des poires Passe-Crassane et
Doyenné d'hiver très grosses pour l'année.
Il est regrettable que l'on ne puisse parler de chaque ex-
posant en particulier, car tous mériteraient d'être men-
tionnés.
Pour finir, bien imprévu à cette époque de l'année, le lot
de M. Léon Parent avec de grosses pèches Salway bien
colorées. Depuis le 9 avril, ce producteur livre, sans inter-
ruption, des pèches à la consommation.
A. (iOURLOT.
Les Compositions florales.
Il y avait peu de compositions florales à l'Exposition de
Chrysanthèmes et, sauf quelques motifs en Orchidées ex-
posés par M. Gabriel Debrie et par M. A.Moser, rien de bien
saillant.
M. Gabriel Debrie (maison Lachaume) avait plusieurs
grands vases fleuris de gros Chrysanthèmes et une ravis-
sante corbeille d'Orchidées.
C'était la première fois que, comme fleuriste, M. Al-
bert Moser apparaissait dans une exposition d'horticulture
avec un délicieux motif d'Orchidées. C'était une colonne
terminé par une coupe. Du bas de cette colonne, partait un
faisceau de grappes d'Orchidées, tandis qu'une multitude
d'autres Orchidées, jaillissaient de la coupe et retombaient
gracieusement tout autour. Cet ensemble exquis de florai-
sons semblait sortir du feu de la coupe illuminée à l'élec-
tricité. Dans cette débauche de fleurs, ne pointaient, ça et là,
que quelques discrets feuillages. Cette présentation était
complétée par une panier de "Chrysanthèmes et une belle
gerbe de Lilas blanc.
De M. Edouard Debrie, un immense panier dont les volu-
mineux et nombreux capitules des Chrysanthèmes se dé-
tachaient du fond des rameaux de Mahonia, tandis que, du
tout, s'élançaient des rameaux de Bambou et le feuillage
découpé de trois Cocos Weddeliana.
M. Fatzer avait arrangé quelques corbeilles et gerbes de
Chrysanthèmes, parmi des rameaux fleuris de Bougain-
villea.
Iirlicieu.se aussi la corbeille de fruits variés et de fleurs
de Mme Buisson, le tout entremêlé de sarments de Vigne.
C'est une idée très originale qui a été assez goûtée, pour la
décoration des tables, il y a quelques années. On nous
promet une présentation complète de ce genre pour la
prochaine exposition d'horticulture. Nous l'admirerons ainsi
que, très probablement, bien d'autres personnes.
A signaler aussi, les compositions de M. Hamelin, faites
dans des vases en écorce, bien que, pour ma part, je les
aie peu admirées. Ce serait assez original si les écorces
étaient employées telles quelles, mais^ ainsi teintées de di-
verses façons, dorées et argentées, cela produisait un effet
qui n'était pas précisément très heureux.
ALBERT MAUMENÉ.
Les Orchidées.
M. Bert, horticulteur à Colombes, avait exposé un joli
lot très varié se composant de Cypripedium Charlesuorthi
var. Lowi,C. colombense (hybride deC.Cu7--ii.siXC. nitens),
C. Dutrembleyanum (hybride de C. nitens X C. caliosum),
Cypripedium œnantkum superbum, plusieurs Cattleya
labiata autumnalis en bonnes variétés, Vanda cœrulea,
Oncidium Forbesi, O. Rogersi, 0. crispum, n. prœtexïum,
0. tigrinum, un très bel O. superbiens, Oilontoglossum,
Alexandrie, Miltoma Binoti (hybride naturel suposé entre
M. candida X M. Regneli), Miltonia Clowesi splendens,
Lselia puinila marginata.
En dehors de ce lot, il n'y avait que deux Vanda cœrulea,
exposés par M. Régnier qui leur a ajouté le titre ronflant
superba magnifica n'ayant aucune raison d'être, car ils ne
sont ni plus ni moins beaux que tous les autres Vanda
cœrulea. C. BERANEK.
Hibiscus militaris cav.
Parmi les plantes anciennes, beaucoup ne sont pas suffi-
samment employées, malgré les qualités qu'elles possèdent;
tel est ['Hibiscus militaris CaV.,encore nommé H. hastatus
Mich. et //. riparius Pers.
Originaire de l'Amérique septentrionale, VH. militaris
est une plante vivace, à tiges annuelles, simples. disposées
en touffes et pouvant atteindre une hauteur de lm50 et
même lm60.
Si-s feuilles sont glabres, alternes, pétiolées, parfois
ovales, aiguës, parfois trilobées en forme de hallebarde et
toujours irrégulièrement dentées. Les fleurs, pédonculées,
axillaires, sont en forme de cloche et ont une largeur de
0*08 à 0"09 : leur coloris est d'un beau rose foncé devenant,
par la suite, rose pâle strié carmin ; les pétales ont leur
partie inférieure et intérieure rouge pourpre foncé.
Remarquable par sa taille, sa bonne tenue et la beauté
de ses Heurs, \'H. militaris est très précieux pour la garni-
ture des grands massifs et plates-bandes; il est également
d'un très bon effet employé en isolé pour l'ornementation
des pelouses; sa floraison est prolongée et a lieu d'août à
octobre.
De culture assez facile, cette plante végète relativement
bien dans tous les terrains, cependant elle préfère une terre
forte, profonde et fraîche. Divers moyens son) employés
pour sa multiplication. On le sème au printemps sur
couche ou en mai-juin en pépinière; malheureusement, les
plantes ainsi obtenues ne peuvent fleurir qu'au bout de :! à
1 ans.
On peut encore le multiplier par la division des touffes,
ce qui a l'inconvénient de fatiguer énormément les plantes..
Le procédé le plus pratique et peut-être le moins connu,
est h- bouturage fait en août, en plein soleil, sur petite
coucl i sous châssis. Celle méthode, employée cette
année par notre collaborateur M. I..llenry. a don néde très bons
résultats ; les boutures d'Hibiscus faites ainsi se sont toutes,
san^ exception, enracinées au bout de quelques jours. Grâce
à ce procédé, l'H. militaris étant devenu d'une multiplica-
tion lapide et facile, il est à soiiliailor qu'on rende justice à
ses qualités <-\i le propageant comme il le mérite.
G. I.AYK.
LE JARDIN
34.")
LES ASTERS
Au nombre des meilleures plantes vivaces, celles qui
brillent de tout leur éclat lorsque les autres fleurs s'en
retournenl el qui nous font attendre sans impatience la
saison des Chrysanthèmes, les Asters Bgurent au premier
pane.
Fig. 14~. — Aster ulpinus.
Ce sont, on le sait, des herbes, la plupart de haute stature,
formant souvent des buissons volumineux, atteignant
1 mètre à 1'", 50 et plus, et qui se constellent de nombreuses
fleurettes, blanches, bleu violet, lilas ou roses, «'épanouis-
sant successivement, et durant, les unes ou les autres, depuis
la mi-septembre jusqu'aux gelées.
A ces qualités, les Asters joignent encore une \ igueur el
une rusticité qui leur permettent de croître partout, s'ae-
Fig. 143. — Aster Amellux.
commodant des soins les plus rudimentaires, durant pour
ainsi dire indéfiniment, faisant beaucoup d'effet par leur
volume et l'extrême abondance de leurs fleurs, et fournis-
sant enfin une ample moisson de fleurs à couper pour l'orne
ment des grands vases des appartements et pour la confec-
tion des gerbes de fleurs.
Tout cela, on le sait et on en use largement dans les jar-
dins, mais ce qu'on sait moins, c'est choisir et cultiver de
préférence les plus belles espèces. Cela tient sans doute au
grand nombre d'espèces, à leur variabilité quand on les
reproduit par le semis et aux différences très légères que
présentent entre elles ces espèces et leurs variétés et, par
suite, à la grande confusion qui régne dans leur nomencla-
ture.
On en connaît plus de deux cents espèces et beaucoup
sont introduites dans les jardins, mais leurs caractères dis-
tinctifs sont, en général, si superficiels qu'elles sont sou-
vent confondues entre elles ; leur connaissance parfaite est
surtout affaire de botaniste et d'herbier, car bien peu peu-
vent se vanter deconnaltre les Aster. Néanmoins, il existe
un petit nombre d'espèces, les plus belles et les plus répan-
dues, qu'on rencontre assez fréquemment bien nommées et
qu'il y a tout intérêl à connaître et à cultiver de préférence.
< est sur celles-là que nous désirons particulièrement attirer
l'attention des lecteurs du Jardin et nous en donnons, ci
après, un choix descriptif des meilleures espèCesau peint de
Fig. 144. — Aster nooce-angliœ.
vue de l'ornementation des jardins et de la production des
Heurs à couper.
Aster alpiniis L. (fig. 142). — Entièrement distinct de ses
congénères par son port ne rappelant nullement un Aster.
Ses' tiges n'atteignent que il",l I à 0",25 et ne portent qu'un
seul grand capitule violet brillant, s'épanouissant en juillet,
i i Aster convient particulièrement pour la formation
des bordures, pour orner les rocailles, etc. Il en existe une
\ ariété à fleurs blanches.
A. AmellusL. (A. Œil du Christ) (fig. 143). - Un
plus beaux el au moins celui qui produit les plus grandes
fleurs. Ses fleurs ont jusqu'à 0™,06 à 0"'.u7 de diamètre et
sont d'un beau bleu lilas. La floraison est précoce; elle
commence dès la fin d'août el se prolonge jusqu'aux gelées,
li plante n'atteint que O^ôO environ. Il en existe plusieurs
mes dont l'A. a. amelloidns, à floraison plus tardive,
et l'A. ". bessarabîcus sont les meilleures et les plus répan-
dues.
A. atnplextcaulis Miihlb. — Grande espèce, haute de
1 mètre et plus, à liges panieulées, portant de très nombreux
346
LE JARDIN
petits capitules violet lilacé, (leurissanl en août-septembre.
A. Bigelowii Asa Gray. — Plante également bien dis-
tincte, liante de 0™,80 à I mètre, à rameaux étalés, portant,
• •h juillet-août, des grandes fleurs d'un beau violet lilas, dont
l'involucre est tout hérissé de l'extrémité étalée des bractées
nui lé composent.
.1. ericoides L. — Jolie plante touffue, de 1 mètre de
liant, à feuilles linéaires et à fleurs blanches, petites et
étoilées.
A. floribundus Willd. ■ — Plante de 1"',20 de haut, à
rameaux corymbiformes et à fleurs violet pâle.
A. formossissimus llort. — 'Très belle espèce, haute de
I mètre, dont l'origine est inconnue ; ses fleurs sontgrandes,
d'un beau bleu lilas, avec le disque passant du jaune au
pourpre, et, réunies en panicule lâche et pyramidale.
A. grandijlorus !.. — Espèce remarquable par la gran-
deur de ses fleurs qui mesurent jusqu'à 0'". 05 de diamètre;
avec de longues ligules rayonnantes et ne fleurissant qu'en
octobre-novembre. Elle atteint 0",80 et se reconnaît assez
facilement à ses petites feuilles hispides et crépues.
A. multiflorus Ait. — Fleurs blanches, petites, réunies
en grand nombre en corymbes allongés, sur des tiges d'en-
viron 1 mètre de haut, garnies dé feuilles linéaires.
A. novœ angliœ L. (flg. 111). — Grande espèce atteignant
jusqu'à 2 m., ramifiée et étalée dans le haut, avec d'innom-
brables capitules violets, formant dos sortes de grappes ter-
minales. Sa grande taille et sa vigueur, la rendent utile
pour border les massifs d'arbustes et en regarnir les vides.
II faut y rapporter, comme variété. l'A. roseus, considéré
parfois comme distinct, bien qu'il n'en diffère guère que
par ses fleurs d'un très beau rose a>-oz vif pour permettre
de le reconnaître de loin; c'est le plus vivement coloré des
Aster et. à ce seul titre, il devrai! figurer dans tous les
jardins et dans toutes les collections.
A. novi-belgii L. — Plante de 1°,20 de haut, ramifiée,
touffue, à jolies fleurs bleu pâle et très nombreuses. Il en
existe quelques variétés, Ion t. 4. n.-b.albus, à fleurs blanches,
et A. n.-b. amethystinus, à Heurs plus foncées et plus
grandes.
A. pendulus Ait. — Aussi connue sous le nom d'A. hori-
sontalis, cette espèce se distingue facilement par sa taille,
qui ne dépasse guère 0'"60, et, en particulier, par ses nom-
breux rameaux étalés horizontalement, rendant la touffe
déprimée au sommet- Ses fleurs sont petites, mais très
nombreuses, passant du blanc au rose. La plante est touffue,
compacte, très rigide et se tient parfaitement sans tuteur.
A. Reecesii Hort. — Plante n'ayant qu'une trentaine de
centimètres de hauteur, avec des rameaux grêles el des (leurs
blanches, petites, disposées en panicules pyramidales. Cet
Aster convient particulièrement pour l'ornementation des
rocailles.
A.repertus Hort. — Espèce distincte par la couleur rose
rougeàtre de ses fleurs dont le disque passe en outre dujaune
au pourpre. Ses tiges sont ramifiées et atteignent 0"'.T5 à
1 mètre.
A. tenuifolius Willd. — Plante légère, haute de 1 mètre
environ, ramifiée, à feuillage filiforme et à ramilles termi-
nées par de nombreux petits capitules blancs, étoiles et
fort élégants.
A.TradescanWL. — Très belle plante atteignant 1"',50
et plus de haut, avec des tiges ramifiées, pyramidales, dont
les innombrables fleurs blanches et assez grandes forment
• les sortes d'épis sur les ramilles latérales. C'est une des
plus belles espèces à fleurs blanches et des meilleures pour
fournir des Heurs à couper.
A. turbinellus Lindl. — Bel et vigoureifx Aster,k ramure
al tant et effilée, haut de 1°.50 environ, dont les nom-
breuses ramilles se terminent par un à trois élégants capi-
tules violet lilas clair, avec le disque d'abord jaune et pas-
sant ensuite au pourpre.
Aces divers Aster, nous devrions joindre quelques-unes
des plus belles espèces de certains genres très voisins bota-
niquement et que plusieurs auteurs autorisés y réunissent
du reste : ce sont surtout les genres Biotia et, en particulier,
Galatella qui fournissent à nos jardins quelques belles plan-
trèa recommandables, quoique moins répandues que les
vrais Aster. Leur utilisation décorative, leur traitement et
leur aspect général sont ceux des Aster proprement dits.
Nous nous contenterons de citer les plus méritants.
Biotia corymbosa D. C. vel Aster corymbosus Ait. — A
fleurs blanches, étoilées, très nombreuses et disposées en lar-
ges corymbes très ramifiés. Plante de 0",50 à 0™ ,60 de haut.
Le B. latifolia ne diffère de cette espèce que par des
détails secondaires au point de vue décoratif.
Les Galatella se distinguent facilement des Aster par
leurs (leurs formées seulement de cinq languettes étalées el
pointues, très nombreuses et souvent réunies en corymbes
compacts. Les G. punctata, G. eana, G. linifolia, G. hys-
sopifolia, etc., sont de jolies espèces dignes d'être cultivées.
Les Boltonia et Caltmeris sont aussi des genres très voi-
sins des Aster et se traitant comme eux, mais leur port et
leur aspect, autant que leurs caractères botaniques, justi-
fient qu'on les maintienne séparés.
La culture des Aster est si facile que deux mots suffisent
à cet égard. Toutes les terres de jardin leur conviennent et
toutes les expositions leur sont bonnes, sauf l'ombre obs-
cure. Cependant, ils poussent d'autant mieux que la terre
est plus profonde, fertile, fraîche, et l'endroit bien aéré et
ensoleillé. Ils peuvent rester de longues années à la même
place sans qu'il soit nécessaire de les transplanter et de les
• li\ iser ; cette opération augmente cependant beaucoup leur
vigueur et leur beauté ; il est avantageux de la pratiquer
tous les deux ou trois ans. Ce procédé est celui qu'il con-
vient d'employer pour conserver bien franches les plus
belles espèces et, en général, quand on n'a besoin que d'un
petit nombre de pieds.
Le semis donne des plantes très vigoureuses et souvent
fort belles. On le fait au printemps en pépinière comme
celui de la plupart des plantes vivaces et rustiques. Bien
traités, les pieds ainsi obtenus fleurissent la même année.
A l'aide de pincements pratiqués lorsque les tiges ont tT^O
à 0"30, on obtient des plantes basses et trapues, qui se tien-
nent bien sans tuteur et qui sont très convenables pour la
mise en pots, la garniture automnale des corbeilles, la for-
mation des bordures, etc. Il suffit, pour les utiliserainsi.de
les relever en motte à l'approche de la floraison et de les
tenir à l'ombre et bien arrosés pendant les quelques jours
qui suivent, afin de faciliter leur reprise. Il s'en vend par-
fois à cet état sur les marchés aux Heurs, ou même en bour-
riches.
S. MOTTET.
Les Fruits de choix aux Halles
et à l'Exposition de Chrysanthèmes.
Les dernières pêches Salway ont été adjugées à environ
3 francs. Les poires de premier choix sont à environ : Beurré
Diel, 0 fr. 40 ; Duchesse d'Angoulême, de 0 fr. 40 à 0 fr. 50;
Doyenné du Comice, Doyenné d'hiver et Beurré d'Arem-
berg, à 1 franc; Passe-CYassan*", de 0 fr. 75 à 0 fr. 80. Les
pommes extra, à environ : pour les Calville, 1 fr. 25; pour
les Reinette de Canada., 1 franc et pour les Api, 0 fr. 20. Les
Chasselas doré, de Maurecourt, Conflans et Thomery, à
3 fr. 50 et même 4 à 5 francs nour l'extra-beau.
•- --
Sous verre : le Muscat d'Alexandrie, de 9 à 15 francs, le Gros
Colman. de 5 à 10 francs et le Black Alicanle, de 2 fr. 50
à 3 fr. 50.
La botte d'Asperges, de 12 à 1S francs, selon les demandes.
"- sic-
D'Espagne : le raisin Alicante, à 130 francs; la caisse de
25 Mandarines de 0m,06, à 3 fr. 50 ; la caisse de 420 oranges,
de 25 à 30 francs; les 9 et 12 grenades extra grosses, 2 fr. 75.
Les fruits exotiques sont sans changements de prix.
* *
Je ne puis laisser passer sous silence les prix qu ont
atteint les beaux lots de fruits de l'Exposition de Chrysan-
thèmes. Quelques pommes Calville ont fait 3 francs : les
poires Doyenné d'hiver, jusqu'à 2 francs et les autres 1 fr.
et 1 fr. :.0'; l'Api marquée, environ 0 fr. 40. Les lots de rai-
sins cultivés sous serre ont été vendus 8, 10 et 15 francs le
kilo.
.T. M. BUISSON.
LE JARDIN
ARBORICULTURE FRUITIERE
Les fruits étrangers. — L'ignorance de nos cul-
tivateurs. — La nécessité de créer des écoles
d'arboriculture.
Quelques journaux de province se font les champions de
l'arboriculture française en publiant des articles dans les
quels est déplorée la concurrence faite à nos fruits par les
cultivateurs étrangers.
Les nobles sentiments qui ont inspiré les auteurs de ces
articles sont des plus louables et trouveront écho chez tous
ceux qui ont à cœur le développement, dans notre pays, de
l'horticulture en général et plus particulièrement de l'arbo-
riculture fruitière.
On nous signale ledanger venant surtout du Tyrol, pays
favorisé, où les arbres, cultivés à haute tige ou àdemi-tige,
donnent des fruits aussi beaux que ceux de nos arbres taillés.
M. Martinet a déjà longuement entretenu les lecteurs du
Jardin au sujet des produits de cette région et nous a fait
suffisamment entrevoir les dangers qu'ils créent pour notre
commerce (1) pour que je nie dispense d'en reparler.
« Attendre, dit VAcenir du Puy-de-Dôme, que cette con-
currence soit bien établie, qu'elle ait pris possession de nos
marchés où nos fruits tiennent la meilleure place, pour
prendre des mesures, serait une négligence qui pourrait
coûter cher. Les pays voisins sont armés pour la lutte et
l'ont déjà commencée, il faut faire comme eux, prendre au
besoin leurs procédés pour les mieux combattre. »
Armés pour la lutte, nous le sommes ou, tout au moins,
nous le devenons et d'une façon rassurante : les livres de
compte des pépiniéristes sont là pour l'attester. Les jeunes
arbres, variétés commerciales surtout, partent de chez eux
par milliers et vont constituer de nouvelles plantations qui
seront certainement dirigées d'une façon moderne par des
hommes ayant la connaissance parfaite de la culture d'au-
jourd'hui, ainsi que des exigences du consommateur.
Toute crainte de ce côté est donc mal fondée; mais, où le mal
réside encore, c'est chez cette catégorie de cultivateurs mixtes
établis en grand nombre aux environs de Paris et des grands
centres et pour qui la culture de l'arbre et les soins qu'il
réclame sont lettre morte. Imbus de leur routine, ces arbo-
riculteurs ont pour réponse aux observations qui leur sont
présentées pour leur faire adopter les nouveaux procédés :
« Ce n'est pas la peine, puisque nous obtenons des fruits
tout de même. » Et la nature toute seule, sur laquelle est
fondé leur espoir, fait parfois qu'ils ont raison ! Taillés à
coups de serpe, ou pas du tout, ce qui vaut mieux pour eux,
leurs malheureux arbres plient quelquefois sous le poids de
la fructification.
Mais aussi quels fruits! Il en faut de ces fruits pour les
petites bourses, direz-vous. Certes, il en faut ; mais il serait
préférable, dans l'intérêt du producteur, que sa marchan-
dise soit plus belle, le prix en serait élevé d'autant. D'un
autre côté, en supposant que les fruits de choix arrivent en
trop grand nombre sur le marché, le petit consommateur
y trouverait son compte, pouvant s'en offrir à de meilleures
conditions. De plus, les produits extra seront toujours re-
cherchés et cotés à un prix relativement rémunérateur.
Me faisant l'interprète de beaucoup, je dirai donc qu'il
est déplorable que, de nos jours, cette scieur.' soit encore igno-
rée, surtout par ceux qui en vivent et ont, par conséquent,
le plus besoin d'en connaître au moins les notions les plus
nécessaires.
Cependant, l'arboriculture est, depuis longtemps, dans la
voie de la vulgarisation ; des cours sont partout institués
ayant cette question pour sujet; il n'est pas une Société
d'horticulture, dont presque tous les départements sont
dotés, qui n'ait son professeur d'arboriculture. A Paris,
cette branche est admirablement traitée et développée en
plus de dix endroits par des personnes dont les capacités
en la matière et les mérites sont incontestables.
Mais qu'on me permette une critique :
Toutes ces institutions, où il est parlé de la culture et de
la taille des arbres fruitiers d'une manière exclusivement
(1) Le Jardin 1898, n" 223 a 227, pages 126, 142, 151, 16C et 171.
scientifique, sont-elles utiles à la culture spéculative? Por-
tent-elles leurs fruits dans l'esprit de ces arboriculteurs qui,
je le disais plus haut, ignorent l'art qui cependant les fait
vivre? A mon avis, non! ( )n n'y développe pas assez les
procédés simples et pratiques de culture commerciale; on
y parle trop de science.
Loin de moi la pensée de combattre les programmes de
ces cours bien laits pour inculquer aux amateurs et aux jar-
diniers qui en sont les auditeurs ordinaires, le goût de cet
art dont jesuis moi-même un fervent admirateur! Je déplore
seulement qu'il n'existe pas, dans chaque département,
une école d'arboriculture dont le programme aurait pour
but exclusif de « développer la culture commerciale, c'est-
à-dire d'enseigner la taille rationnelle, de propager les
variétés méritantes, d'introduire, d'acclimater les variétés
étrangères; autrement dit de donner exemple au cultiva-
teur propriétaire du terrain qui, méfiant naturellement, ne
s'engage dans le progrès que lorsqu'il a vu de ses yeux,
lorsqu'il a touché ».
Pourquoi la Ville de Paris, qui, si souvent, est entrée la
première dans la. voie du progrès, ne prendrait-elle pas,
cette fois encore, l'initiative, en créant, à côté de son Ecole
d'arboriculture d'ornement, une autre École d'arboriculture
fruitière"? Ce serait, à mon avis, le plus sûr moyen de lutter
avec succès contre l'invasion des fruits étrangers.
Puisque nous sommes, en ce moment, sur le chapitre
" Plantations commerciales n, je veux ajouter quelques mots
à ce sujet :
Parmi les variétés de poires admises sur le marché, il en
est une qui a joui jusqu'alors d'une juste renommée, c'est
la Pâsse-Crassane. Le fruit, très caractéristique par sa
forme arrondie qui le rend semblable à une pomme, pos-
sède, àsa maturité, en janvier ordinairement, une agréable
saveur quelque peu acidulée. Je souligne le mot agréable
précisément parce que ce goût acidulé n'est pas aimé de
tout le monde. Cette particularité étant, il se pourrait que
le prix jusqu'alors très élevé qu'atteint ce fruit, baissât
considérablement par suite de la surabondance que les plan-
tations nouvelles, presque exclusivement faites en cette
variété, ne manqueront pas de produire.
Or, je le répète, beaucoup de consommateurs préfèrent
encore les fruits à saveur douce : Doyenné d'hiver, Berga-
mote Esperen, Joséphine de Malines, Beurré d'Aremberg,
etc., qui paraissent quelque peu délaissés par les planteurs.
Planteurs, prenez garde, de faire four en plantant trop
de Passe-Crassane! C'est la conviction intime de ven-
deurs aux Halles et des pépiniéristes eux-mêmes.
CLAUDE TRÉBIGNAUD.
Les Hortensias à fleurs bleues pour tous
Tout le monde connaît et admire les Hortensias à fleurs
bleues; mais, ce que l'on ne connaît pas bien encore, e'esl
la manière de les faire bleuir; aussi les Hortensias à (leurs
bleues sont-ils toujours rares et très recherchés.
Que n'a-t on pas cherché à employer comme mélanges
pour obtenir le bleuissement des fleurs de ces plantes : terres
provenant d'ardoisières, ardoise pilée, terres ferrugineuses,
sulfate de fer, etc. ; en un mot, un tas de matériaux et d'in-
grédients que l'on n'a pas toujours sous la main et que l'on
ne peut pas toujours se procurer facilement.
Le compost que je vais indiquer est, au contraire, à la
portée de tout le mondeet consiste simplement dans l'em-
ploi de la cendre de charbon de terre.
Voici, du reste, le mélangeque j'emploie depuis cinq ans
pour faire bleuir les fleurs de mes Hortensias : terre de
Bruyère, un tiers; terreau découche, un tiers; cendres de
charbon de terre, un tiers.
J'obtiens toujours ainsi îles Hortensias du bleu le plus
pur que l'on puisse rêver.
ERNEST BAR.
348
LE JARDIN
Les Orchidées à bon marché
m
Pour continuer la collection dont nous avons parlé dans
de précédents articles (1), nous ajouterons les sis espèces et
variétés d'Orchidées suivantes :
Cattleya Trianœ, Cypripedium Lawrenceanum, Dendro-
bium nubile, Lœlia anceps, Lyçaste Skinneri et Cypripe-
dium Sedeni.
-
C'est peut-être, parmi les C. Triante que l'on trouve les
plus belles fleurs dans la section des C labiata ; on ne sau-
rait trop recommander cette superbe variété fleurissant en
hiver et jusqu'au printemps. La forme, les dimensions et
le coloris des fleurs varient à l'infini et les plus rares et les
plus recherchées sont celles qui sont les plus opposées de
coloris, c'est-à-dire les variétés blanc pur et les variétés les
plus foncées; les dimensions des fleurs entrent également
en ligne de compte, car certaines fleurs sont relativement
énormes comparées aux variétés ordinaires. Elles sont toutes
originaires de la même contrée, la Nouvelle-Grenade.
Le C. Trianœ a quelquefois un défaut assez difficile à
corriger. cVst celui de donner deux pousses de suite, pousses
qui, toutes deux, sont pourvues de tiges florales, mais
celles-ci sont un peu moins belles que s'il n'y avait qu'une
seule pousse. Pour remédier à cet inconvénient, il est néces-
saire de donner un long temps de repos à ces plantes après
leur floraison et de leur laisser faire leur végétation le plus
tard possible. Puis, cette végétation terminée, il faut les
tenir un peu plus secs que précédemment et un peu plus au
froid s'il est possible. Ile cette façon, on arrive à n'avoir,
qu'une seule pousse, d'autant plus vigoureuse et donnant
de plus belles fleurs.
Le rempotage doit être fait lorsque les plantes commen-
cent à faire de nouvelles racines; c'est aussi le moment
de sectionner et de diviser les variétés supérieures, en axant
soin de les mouiller modérément après le rempotage, jus-
qu'à ce que les racines aient pris possession du compost.
Le Cypripedium Lawrenceanum, remarquable espèce
originaire de Bornéo, demande une bonne serre tempérée et
humide; il fleurit abonda m m'eut et ses grandes fleurs,
portées sur de longs pédoncules, sont très remarquables; le
sépale dorsal est large et bien étalé, blanc avec des lignes
rougeàtres; le labelle. presque cylindrique, est brun pourpre
sur le dessus et jaune verdâtre en dessous. Les feuilles sont,
elles-mêmes, très ornementales avec un fond vert foncé
marbré de teintes blanc verdâtre. Si l'on veut conserver aux
feuilles cette belle teinte, ainsi qu'une bonne végétation, il
faut prendre bien soin de ne pas les laisser attaquer par les
Yœllow thrips. qui en sont très friands et qui détériorent les
plantes très promptement. Des bassinages fréquents el des
fumigations sont recommandables pour détruire ces insectes,
on les em pécher de se développer, puis si cela ne suffisait pas,
il faudrait employer un pinceau passé dans l'aisselle des
feuilles avec de l'eau additionnée d'un dixième de jus de tabac.
Cette précaution est indispensable dans la culture de ces
plantes qui sont affectées très facilement par ce genre d'in-
secte et qui perdent de suite leur belle apparence de végéta-
tion. — La floraison a lieu pendant les mois d'été.
*
* - ,
Le Dendrobiurh nobileest une Orchidée qui donne satis-
faction à tous ceux, et ils sonl nombreux, qui veulent bien
l'accepter dans leurs serres; aussi le I>. nobile se trouve-t-
il dans toutes les collections, quelque petites soient-elles.
Chaque année, pendant les mois d'hiver et de printemps.
on peut jouir de sa belle floraison, qui se produit sur les
bulbes de l'année précédente dépourvus de feuilles et par
bouquets de deux à trois fleurs, tout le long de la tige ou,
tout au moins, dans les deux tiers supérieurs. Les Heurs
sont blanches avec les pointes des divisions roses : le labelle
est pourvu d'une grosse macule purpurine à la gorge.
(1) Le Jardin, 1898, n" 277, et 280; pages 264, et 312.
On peut avoir des D. nobile an fleurs depuis janvier jus-
qu'en juin, en avant soin de tenir ces plantes au repos et
de ne les mettre en végétation qu'au fur et à mesure des
besoins. Les plantes au repos doivent être tenues dans une
seiie tempérée froide et abritées des rayons du soleil; pen-
dant ce temps, elles doivent recevoir très peu d'eau, simple-
ment assez pour empêcher les bulbes de se rider.
Le D. nobile a déjà donné naissance à de nombreux
hybrides qui sont tous très beaux et très appréciés des ama-
teurs. 11 est originaire de l'Inde et de la Chine.
Pendant le mois de novembre, les serres à Orchidées
doivent être maintenues humides dans les sentiers, en
raison de la sécheresse que donnent les tuyaux selon que
l'on est obligé de chauffer plus ou moins fort d'après la
rigueur de la saison; mais les plantes, elles, doivent être
tenues le plus sec possible, afin de ne pas en activer la végé-
tation qui, pour la majorité, doit être terminée. J'entends
toujours par repos plutôt uu abaissement de température
qu'une trop grande sécheresse aux racines, car cette dernière
provoquerait un épuisement de la plante et serait très préju-
diciable à la floraison suivante et à la végétation future.
A partir de novembre, aucun ombrage ne doit être
donné aux serres à Orchidées; l'excès de température que
peut donner le soleil doit être combattu à l'aide des ventila-
teurs, que l'on ou\ re aussitôt que la température s'élèveau-
dessus de la moyenne que l'on désire conserver dans la serre.
* *
Parmi les floraisons d'automne et notamment de novem-
bre, on peut citer les :
Cattleya labiata, C. maxima. Odontoglossum grande,
O. Insleayi, O. Krameri, quelques Cœlogyne, tous les
Cypripedium insigne et C. ' hantini, les formes de Cypri-
pedium jaunes unieolores dont : C. Sanderianum, Epi-
dendrum arachnoglossum, Oncidium caricosum, O. cris-
pum. O. ornithorhynchum et sa belle et rare variété
O. o. album, Zygopetalum Gauthieri, '/. . intermedium,
/. . Mackayi, quelques Vanda suavis, V. insignis, Lycaste
Schilleriana, Dendrobium forniosum giganteum, Lœlia
elegans, Cymbidium giganteum, C. eburneùm, C, grandi-
llorum ou C. Hookerianum, Dendrobium album, D. chry-
santliitm. Le charmant et rare Galeandra Deeoniana finit
sa floraison.
CH. MAROX.
Culture et emploi du Tigridia
Le Tigridia esl connu et cultivé sous les noms vulgaires
d'Œil de paon, de Fleur du tigre, etc. Il eût été plus piste de
lui donner le nom botanique A'Hernandesia, attendu que
c'est au voyageur Hernandez. que nous .levons la connais-
sance du Tigridia ; il en a donné' la figure, sous le nom de
Flos tigridis, dans son ouvrage sur le Mexique, de 1593 à
lliiil). Joseph dejussieu, près d'un siècle et demi plus tard.
envoya à Paris le Tigridiapaooniaen échantillon d'herbier.
Ce lut en 1785 seulement, que Dombey nous en expédia des
graines, qui ont parfaitemenl réussi en France, où elles ont
donné naissance à plusieurs variétés.
Les botanistes ont successivement fait passer le Tigridia
dans plusieurs genres, parmi lesquels ses caractères botani-
ques paraissent lui assigner une place. Il appartient à la
belle et nombreuse famille des Liliaeées. Il est très recher-
chédes amateurs et passablement répandu dans nos jardins
depuis la lin du siècle dernier. Le bulbe a quelque analogie
avec celui des Glaïeuls; il est composé de tuniques écail-
leusos assez pressées les unes contre les autres. Les feuilles
sont ensiformes et striées de sixàsepf plis, qui représentent
une sorte d'évantail. Du centre île ces feuilles, s'élève une
hampe, haute de 0"':(ô à il" lu. garnie de feuilles et couron-
née par une spathe verte, quis'ouvre vers les huit heures
du matin en août et livre passage à une, deux ou trois
grandes fleurs d'un superbe écarlate, qu'on voit successive-
ment s'épanouira huit jours d'intervalle, étaler toute leur
pompe ci se flét rir avant les cinq heures de l'après-midi. .
LE JARDIN
349
( ette fleur se compose desix pétales inégaux (f une ravis-
sante beauté. Les trois extérieurs, empourprés, très grands
el ovales, formeiit, par leur réunion, une espèce de coupe
• > 1 1 de tasse d'un jaune d'or, uchetée sur les bords, sur les
parois et te fond, de taches ou macules à peu près rondes,
brunes ou d'un rouge sang, semées sans ordre, à l'instar de
la robe d'un léopard ou de la queue somptueuse du paon.
Les trois pétales inférieurs sonl plissés, petits el colorés de
même que la base des trois autres. Le rentre est occupé par
trois étamines adhérentes parleurs fi Ici s à la lame verte,
parsemée de points noirs. Le tube cylindrique est traversé
par le style, que couronnent trois stigmates bifides, de
couleur carmin. Aucune fleur, puis-je dire, n'approche,
pour 1 élégance et la richesse, des Tigridia. Cependant ces
plantes sent peu cultivées, ou du moins, ne le sont pas
comme elles devraient l'être, ce qui tient sans doute à ce
qu'on les croit moins rustiques qu'elles ne le sont en réalité.
. Leurs Heurs ne sont point de longue durée, il est vrai :
mais, chaque jour, des nouvelles viennent remplacer celles
de la veille; si l'on a soin do cultiver ces plantes en touffes,
par groupes, leur bulbes assez rapprochés les.unsdes autres,
on peut obtenir une floraison continue et très remarquable.
de juillet en septembre. On peut aussi les cultiver en pots.
Les Tigridia sont plus rustiques que les Glaïeuls, car,
plantés en terrain très sain, ils peuvent passer l'hiver
dehors, dans les départements du Centre et de l'Ouest.
Cependant, dans la plupart des cas, notamment sous le
climat de Paris et dans les départements plus septen-
trionaux, il sera prudent de les couvrir durant les grands
froids, au moyen de feuilles mortes ou d une petite couche
de litière. Mais la méthode la plus sure encore et la plus
simple, est d'arracher les bulbes à l'approche des pre-
mières gelées, et, après avoir coupé les feuilles mortes un
peu au-dessus du collet, de les faire ressuyer eu les étendant
dans une pièce saine et très aérée; après quoi, on les pla-
ce sur des tablettes en un lieu sain, abrité et obscur, tel qu'un
cellier, une cave, ou bien (ce qui vaut mieux encore) on les
stratifié dans du sable sec. où ils demeurent jusqu'à l'épo-
que de leur replantation (février-fin avril).
Les Tigridia demandent le grand air et surtout le plein
soleil pour épanouir leurs magnifiques fleurs; cependant,
ils réussissent aux expositions demi-ombragées. Comme
mélange de terre qu'ils préfèrent, il convient tout simple-
ment, de les confier à la pleine terre du jardin. La réussite
est d'autant plus certaine, que la couche de terre labou-
rable est plus profonde, composée ()e terre franche, doue,
un peu calcaire ou marneuse. On profite du beau temps
pour donner des labours successifs, dent le sol a besoin, afin
d'être convenablement préparé pour recevoir les bulbes ou
caïeu.x. que l'on plante en mars ou avril au plus tard, dans
des rayons profonds de O'"10 à0"12, faits dans une planche
à ce destinée ou sur le devantdes plates-bandes, des corbeilles
ou massifs d'un parterre. Les Tigridia produisent ainsi, en
été, un effet des plus éclatants, lorsqu'ils marient les brillan-
tes couleursde leurs corolles, aux teintes plus ou moins car-
nées des Verveines, aux reflets vifs des fleurs de Fuchsias,
à l'azur des Sauges, au violet velouté des Pétunias, au blanc
virginal de la Matricaire-Mandiane.
Le fumier non consommé, que l'on sait être contraire à la
plupart des plantes bulbeuses, est également pernicieux
pour les Tigridia. Si la terre était par trop forte, on l'amen-
de par des sables lins ou de vieilles terres de dépotage, au
moyen desquels on diminue la compacité du sol tout en cor-
rigeant sa trop grande humidité, seule cause d'insuccès, qui
peut se présenter dans cette culture.
Il ne faut pas séparer les caïeux du bulbe principal avant
l'époque de la plantation, ils sont traités comme les bulbes
adultes, avec cette différence qu'on les plante en pépinière,
plus rapprochés et moins profondément enterrés; jusqu'à
ce qu'ils soient de force à fleurir.
< lu emploie, également , comme mode de multiplication
des Tigridia, le semis, que l'on lait en mars avril, sur
couche, ou en pots, en terre de bruyère: le repiquage des
plantes se fait de même sur couche, jusqu'au moment ou
ils sont de force à être mis en place. Très souvent, quel
ques plantes fleurissent la première année. A l'automne, les
jeunes bulbes sont traités comme les adultes; presque tous
fleurissent la seconde année. Lé semis peul aussi se taire à
l'air libre, à mi-ombre cl en terre de bruyère ; il esl préfé-
rable, dans ce cas, de semer très clair, afin de ne pas être
obligé d.' repiquer les plantes en pépinière; puisque les
Les bulbes, obtenus dans es conditions, ne doivent pa
être arrachés ;i l'automne, ils doivent, être garantis des
tes gelées, par une assez forte couche de litière .m de pré-
férence de feuilles sèches; au printemps, tous les bulbes
sont arrachés et plantés en bonne terre franche mélangée
de terreau. La floraison de la majeure partie de ces bulbes
di semis a lieu dès la deuxième ani
Vous dirons, pour terminer, qu'outre le Tigridia paoonia
ss superbes variétés, qui ont fait le sujetdecel article,
nu possède quelques autres espèces dent le Tigridia conchi-
llora, espèce moins recherchée, sa floraison et sa rusticité
laissant beaucoup à désirer.
HENRI THEULIER fils.
CULTURE POTAGERE
Buttage et blanchiment des Cardons
Le Cardon est, par sa nature et par son mode de végéta
lion qui ressemblent beaucoup à ceux de l'Artichaut, une
plante d'automne et il est assez difficile, quoi qu'on fasse.
par les moyens naturels, de l'obtenir plus tôt. Je ne sais
même pas s'il y aurait quelque avantage à activer sa
cr lissance afin qu'il soit dans les conditions requises pour
pouvoir être livré à la consommation dès la fin de l'été.
Quoi qu'il en soit, il a ceci de commun avec beaucoup
d'autres légumes : les feuilles, mais plus spécialement la
lui- ■ de celles-ci, les pétioles, les côtes principales, doivent
être blanchis avant de pouvoir être mangés, sans quoi ces
diverses parties ont une saveur acre qui n'est pas agréable.
Aussi, est-il d'usage de faire blanchir les Cardons avant
qu'ils soient livrés à la vente.
Le blanchiment, à moins de cas particuliers, doit être
retardé le plus qu'on peut, si les gelées du mois de novembre
ne sont pas trop rigoureuses. < Irdinairement, c'est dans ce
mois que cette plaide est préparée pou r être étiolée.
Tout d'abord, il faut se rappeler que les feuilles de cer-
taines variétés sont extrêmement épineuses et que ces épines
produisent des piqûres douloureuses. Par contre, à côté de
ces variétés, il en est d'autres qui sont inermes et faciles à
approcher.
La première chose à faire esl de relever les feuilles, celles
de l'extérieur étroitement appliquées sur celles du centre,
puis maintenues ainsi dans cette position au moyen de
liens de paille. Les Cardons peuvent rester ainsi pendant
quelques jours. La décoloration des feuilles ne pouvant
s obtenir que par la privation de lumière, plusieurs moyens
sont à notre disposition pour cela.
Les Cardons peuvent être blanchis sur place, soit dans une
cave obscure, soit dans un cellier facile à priver de lumière.
Les Cardons sont alors levés en motte puis portés dans un
de ces locaux, — les feuilles relevées et maintenues ainsi
au moyen de liens, comme il a été dit, — et rangés les uns
à coté des autres.
Au cas contraire, les Cardons doivent être blanchis dans
le jardin même. Pour cela, axant de chercher à priver les
feuilles de lumière, il faut, tout d'abord, butter la base des
pieds sur une hauteur de Dm. 25 à Om.30, la terre étant
prise tout autour des Cardons. Cela fait, toute la partie des
plants non abritée est enveloppée d'une bonne épaisseur
(Dm.05: de paille de seigle pas trop brisée, maintenue éga-
nenl à l'aide de liens.
Ainsi abrités, les Cardons demandent trois semaines
pour être dans les condition, voulues de blancheur, et
■nteni davantage. Il est même bon de s'assurer quel
lois que les feuilles ne pourrissent pas. Le même laps de
: nips est nécessaire dans une cave ou un cellier obscur.
Je n'ai pas besoin de dire que les Cardons doivent être
prêtés axant d'être portés à ta cuisine; cette préparation
nsistedans la suppression du parenchj me plus ou moins
décomposé, les côtes devanl être biej ttes à la hase.
350
LE JARDIN
Pendant l'arrachage des Cardons, je recommande dé ne
pas mutiler le rhizome qui est une partie excellente à
manger, je tiens .:i le faire observer, car, bien souvent, ce
rhizome est sacrifié.
Buttage des Pissenlits
Le mois de novembre est encore l'époque à laquelle on
butte cette salade des plus précieuses pour le printemps.
Le Pissenlit amélioré et quelques autres variétés rendeut.
en effet, de grands services pendant les mois de mars et
d ;i\ vil. Il est d'usage, îtrairement à ce que l'on a l'habi-
tude d'observer pour les Pissenlits récoltés dans les prairies.
de faire blanchir les feuilles de ceux récoltés dans les
jardins. Le blanchiment des Pissenlits s'obtient de diffé-
rentes manières.
Si cette plante a été cultivée en lignes, suffisamment
espacées, le buttage se pratique au moyen de terre prélevée
de chaque côté des lignes. Pendant l'hiver, les Pissenlits
ainsi recouverts de terre poussent des feuilles blanches qui
n'apparaissent vraiment au-dessous des buttes qu'aux mois
de mars et d'avril. Lorsque les feuilles sont jugées assez
grandes, la terre est enlevée, puis les Pissenlits sont arra-
chés au moyen d'une bêche.
Les feuilles peuvent encore s'obtenir blanches de deux
manières différentes:
Les Pissenlits, repiqués ou semés directement en place
dans un carré, sont recouverts de terreau très fin provenant
de fonds de couches et cela sur une épaisseur de Dm. 10 ou
Dm. 15. Ce procédé donne des Pissenlits dont les feuilles sont
très engageantes comme aspect. Pour la récolte, il n'y a
qu'à déplacer le terreau, puis à arracher les Pissenlits.
Inutile d'ajouter que les Pissenlits qu'on désirerait eon-
serveT plusieurs années au même endroit ne seraient pas
arrachés.
Enfin, au lien d'être recouverts de terreau, ils peuvent
l'être de feuilles mortes.
Je rappelle aussi que les Pissenlits supportant très bien
1 étiolage exécuté en caves, comme s'il s'agissait d'obtenir
de la Barbe de capucin avec des pieds de Chicorée sauvage.
La salade obtenue ainsi est très belle et de toute première
qualité.
.1. POISSAT.
Les Plantes de Serre
Les incessants progrès de l'horticulture dans la sélection
■ ■! 1 hybridation, ainsi que dans les perfectionnements cul-
turaux. mit eu peur résultat de doter nos jardins de plein
air d une foule de végétaux, dont la beauté n'a quelquefois
rien à envier aux plantes de serre en général, et, conséquence
naturelle, les amateurs, toujours plus nombreux, aban-
donnent peuà peu la culture sous abris vitrés, peur chercher,
au parterre, des Heurs parfois aussi belles et moins coûteuses
d'entretien que les végétaux frileux des pays chauds.
D'autre part, la littérature horticole a suivi et encou-
ragé ce même mouvement, et, dans la plupart des publications
actuelles, en trouve peu d'écrits et d'auteurs s'oecupant de la
floriculture des serres, peu, surtout, cherchant à éveiller le
goût des amateursde belles plantes.
Sun- vouloir médire des herbes à lupins- de nos jardins.
— car nous estimons la valeur des plantes à leur beauté,
— qu'il nous soit cependant permis dédire que les plantes
de serre ii" méritent pas cet oubli progressif dans lequel
elles disparaissent aujourd'hui.
Une serre, quelle qu'elle soit, est certainement un lieu
bien agréable, dans lequel les saisons n'existent plus, et où
il y a des fleura et des feuilles en plein hiver, alors qu'au
dehors il neige et gèle, où l'on peut suivre, chaque jour, les
Meures des plante- que l'en cultive, où Ion peut enfin
jouir de leur beauté à l'abri du soleil trop ardent, des vents
et de la pluie !
A l'amateur île fortune modeste, nous conseillons d'avoir
une serre froide, qui abritera sous son vitrage 'les plantes
peut-être moins riches de coloris et de végétation, mais
tout aussi variées comme formes et comme fleurs, que les
végétaux des serres chaudes.
Un choix raisonné de genres procure une suite ininter-
rompue de floraisons brillantes.
N'est -ce pas dans la serre froide que, dès janvier et
février, s'épanouissent les plantes bulbeuses qui ne fleuris-
sent à l'air libre 'qu'en avril et mai. la série nombreuse
des Tulipes, Jacinthes. Crocus, Scilles, etc.'.1 N'est-ce pas
encore en même temps que les Camellia, les Primevères
de Chine, les Cyclamens, les Epacris, certains Erica. les
Im<nif,)p/ti/(/uin, et toute la catégorie innombrable des
plantes de la Nouvelle-Hollande, prodiguent leur florai-
son remarquable et variée.
Puis viennent les Azalées de l'Inde, les Calcéolaires, les
Cinéraires, les Pelargoniums. qui n'ont rien à envier aux
plus brillantes fleurs de nos parterres.
Mais il existe aussi des plantes intéressantes parleur
feuillage ou par leur port qui méritent d'être les hôtes per-
manents des serres froides : des Fougères majestueuses ou
gracieuses, des Palmiers et des Dracoaaas variés dans leur
feuillage et leur port, des plantes grasses diverses et des
Cactées qui trouvent là une température favorable, sont
d'admirables motifs de décoration que l'on peut choisir
grands ou petits, selon les espèces, pour les adapter à l'im-
porta nce de la serre.
A partir des mois de mai et juin, cette même serre froide,
vide de ces végétaux que l'on a transportés à l'air libre pour
y passer la belle saison, se trouve naturellement transformée
en serre chaude pour peu que l'on ait soin d'y emmagasiner
la chaleur solaire et d'avoir préparé sur couche ou en serre
d'autres plantes pour la garnir pendant l'été et jusqu'en
octobre. Les Caladium du Brésil aux feuilles admirables,
les Coleus si variés et les Bégonia Rex parmi les plantes
à feuillage, les Bégonias tuberculeux doubles, les Gloxi-
nias, les nombreuses plantes de la famille des Gesnériacées
et tant d'autres, ne suffisent-ils pas à garnir richement la
serre froide qui, sans ces plantes, serait vide durant toute
la belle saison.
Lu octobre, ces mêmes plantes se reposent puis cèdent la
place aux mêmes végétaux qu'elles avaient remplacés en
juin et qui reviennent dans la serre avec une nouvelle
v igueur et l'espérance d'une floraison nouvelle.
La serre tempérée n'abrite pas les bijoux qui brillent
dans la serre chaude, mais les végétaux qu'elle conserve en
permanence diffèrent déjà de ceux de la serre froide et for-
ment un monde intéressant de plantes où les espèces à feuil-
lage dominent sur celles à fleurs : les Palmiers, les Fou-
gères et les Sélaginelles en général, les Cycas, les Zamia,
les Pandanus, certains Philodendron, parmi les plantes de
grandes dimensions, forment une forêt de verdure, où l'élé-
gance, l'ampleur et la diversité des formes offrent un agréable
contraste.
Mais c'est surtout la serre chaude qui captive l'intérêt et
porte à l'enthousiasme; tentes les plantes qu'elle renferme
ont d'incroyables beautés dans les coloris de leurs feuilles
ou de leurs' fleurs, et l'on sent bien qu'une sève généreuse
et riche doit circuler sous ces corolles et ces limbes!
C'est Là que les Anthurium, les Alocasia, les Nepenthes
les <'roton. les Broméliacées et les Dracœna colorés, parmi
les plantes à feuillage, forment, dans chacun de ces genres,
une série variée et splendide ; certains Anthurium et des
Broméliacées rivalisent de beauté florale avec les ( hvhidées,
— que l'étrangeté des formes, la richesse et la variété des colo-
ris ont fait jes reines du jour. — pour fournir à la serre
chaude îles fleurs incomparables.
Les Anœctoehilus, les Bertolonia et les Sonerila ne sont-
ils pas des merveilles végétales?
N'est-ce pas d'ailleurs parmi ces végétaux tropicaux que
se rencontrent les espèces les plus délicates et les plus
luxueusement douées au point de vue ornemental et curieux'.'
Mais ce rapide coup d'oeil jeté dans les serres ne peut
exprimer to«s les plaisirs de l'amateur, qui n'a qu'une
porte à ouvrir pour se croire transporté au milieu d'un
pav sage exotique.
JULES lil'DOLPII.
LE JARDIN
351
Greffage en fente de la Vigne
La greffe en fente de la Vigne se fait sur fable et sur
place, indifféremment.
Il y a trois sortes de greffes en fente :
1" La greffe en fente pleine.
2° La greffe en fente à èpaulemeni .
3" La greffe en fente à onglet.
Greffe en fente pleine. — Dans
ce procédé, le sujet est fendu à l'aide du
greffoir à une profondeur égale à 0IU,02
ou 0™;03 et bien en son milieu.
Le greffon est taillé en coin immé-
diatement au-dessous de l'œil (fig. 1 loi
et introduit dans la fente du sujet.
Sujet. — Pour fendre le sujet, il faut
avoir bien soin de faire glisser la lame
de son greffoir du talon à la pointe, afin
que le bois soit bien coupé et non écar
télé, comme cela se fait pour les arbres
fruitiers, et de façon à ce que la moelle
ne soit pas meurtrie.
Greffon. — Le coin dvi greffon doit
être bien régulier et de même grosseur
des deux côtés; les deux coupes doivent
être très planes, le coin très mince.
Dans la greffe en
fente, comme dans la
greffe anglaise, le sujet
et le greffon doivent
avoir exactement la
mêmegrosseur, de façon
à ce que la soudure se
fasse des deux côtés à la
fois.
Si l'on n'a pas de
greffon s'adaptant exac-
tement ;i SOU sujet, on
choisit alors un greffon
plutôt petit que trop
m
t
Fig. 145.
Greffon de la
greffe en fente
pleine.
n"os et on veille à ce
que les écorces coïnci-
dent bien exactement
d'un côté seulement.
Une inclinaison 'légère du greffon surfe
côté du sujet donne quelquefois de très bons
résultats. Il faut avoir
bien soin, en plaçant
le greffon, de conserver
aux yeux leurs positions
respectives.
La greffe en fente
pleine est une très bonne
greffe. Sur table, elle
ne vaut, pas la greffe
anglaise, car elle est
moins solideet plus dis-
gracieuse à l'œil ; mais,
sur place, elle donne des
résultats excellents.
Elle a, sur la greffe anglaise, un
avantage, c'est.d'être très facile à exè-
cuter et de pouvoir être faite à peu près
par tout le monde; il suffit de quelques
jours pour former un greffeur à la prati
que de cette greffe.
Greffe à épaulement. — La greffe
à épaulement est, d'une exécution diffi-
cile et lente à la main ; elle se fait
généralement à la machine.
Fig 111. Le sujet est taillé de la même façon
Greffon que pour la greffe en fente pleine; mais
delà greffe le greffon, au lieu d'être taillé en coin.
à onglet. comme dans lu greffe en fente pleine,
porte, de chaque côté, un épaulement
avec une languette au milieu(fig. 146).
Fig. 146.
Greffon
de la greffe
à épaulement.
L'introduction île la languette dans la fente du sujet doi
se laireavec beaucoup de précautions. Pour cela, on main-
tient la pointe de son greffoir au bas de la fente du sujet et
mi ne la retire que lorsque le greffon est en partie in
iluit. On presse ensuite assez fortement lesujet et legreffon
l'un sur l'autre, de façon à ce que 1 introduction soit bien
empiète et que les coupes coïncident bien dans toutes leurs
parties.
La greffe en fente à épaulement est moins disgracieuse
à l i'il que la greffe en fente pleine, mais elle est aussi de
qualité bien inférieure; ellenese soude jamais bien à l'épau-
lenient.
C'est la greffe des constructeurs de machines à greffer, ce
n est pas celle des planteurs de Vignes.
Greffe à onglet. — La greffe à onglel diffère de la
le à épaulement en ce que l'onglet, au lieu d'être placé
transversalement par rapport au bois, est incliné de dedans
en dehors (fig. 147).
Cette greffe, faite à la main, est d'une exécution encore
plus difficile et plus lente que la greffe en fente à épaule-
ment. A la machine, elle se fait assez bien.
Ses défauts sont les mêmes -que ceux de la greffe à épau
lement.
F. CI1AMBAUD.
Congrès des Chrysanthémistes
et Exposition de Troyes
I est ii la Société horticole vigneronne et forestière de
l'Aube, si habilement dirigée par M. de La Boulaye, son
président, qu'a échu, en 1SS98, l'honneur de recevoir le Con-
grès de la Société française des Chrysanthémistes.
Quelques centaines de congressistes, venus de tous les
l'oinlsile la France et même de l'étranger, se trouvaient
donc réunis le 5 courant dans la vieille cité troyenne pour
discourir sur leur fleur favorite.
l'ondée en 1895, à la suite de l'Exposition remarquable.
organisée à Lyon par la vieille Société' d'horticulture du
Rhône, la Société française des Chrysanthémistes tint, en
LS%, son premier Congrès à Bourges et y obtint un écla-
tant succès.
Le deuxième Congrès eut lieu, l'an passé, ù Orléans, et, le
succès ne fit que grandir. Cette année-ci, le Ministre de
l'agriculture. M. Viger, en personne, est venu ouvrir le
Congrès et donner la consécration officielle à cette jeune et
vaillante société qui compte aujourd'hui parmi ses adhé-
rents tous les admirateurs de la « Reine de l'automne ».
Dès huit heures et demie, le Jury de l'exposition et le
comité floral sont reçus dans le magnifique local de la
Société horticole vigneronne et forestière de l'Aube par
M. de La Boulaye qui nous souhaite la bienvenue i* tous. Le
Jury se divise ensuite en sections et acclame M. de la Roehet-
terie, président de la Société' française des Chrysanthé-
mistes, comme Président, et M. Debrie, de Paris, comme
Secrétaire général.
Nous nous mettons ensuite à l'oeuvre et examinons r avec
le plus' grand soin, les 150 à 200 semis qui sont soumis j
notre appréciation.
La place nous étant limitée, nous ne parlerons pas,
aujourd'hui, des variétés félicitées et certifiées, nous ré
vaut, les séances du comité floral une fois terminées, de
donner aux lecteurs du Jardin un tableau de toutes les va-
riétés récompensées pendant la saison de 1898,avec lescotes
obtenues et leur description succincte. Nous nous bornerons,
pour aujourd'hui, à dire que tons les semeurs y avaient
t'ait des envois : Calvat. Delaux, De Reydellet, Chantrier,
Iléraud, Nonin, Nicolas, Rozain. Delvert, Scalarandis.
( ,i veux et Le Clerc, etc. Des semis annoncés par MM. Bon-
nefous-Moriêres, de Moissac, et des semeurs étrangers à la
France ne sont point pari • as eztôt pour être jugés.
Vers onze heures, les accents de la Marseillaise se font
entendre et nous annoncent l'arrivée de M. le Ministre
Viger; Conduit par M. Huguier, il fait le tour de l'exposi
tioii. admire les beaux lots de fleurs et de fruits présentés et
352
LE' JARDIN
a belle Organisation qui a présidé à la disposition et à
l'arrangement >les lots. Pour chacun de nous, M. A igei a
un mol aimable.
La visite terminée, nous nous rendons dans la coquette
salle de la. Société horticole, vigneronne <'t forestière il''
l'Aube, où un magnifique banquet est servi. Deuxcentcin-
quante convives environ y prennent place.
Au Champagne, M. le Préfet île I Aube remercie M. \ iger
d'avoir bien voulu honorer cetti fête hortic&lede sa présence
et porte le toast loyal au Chel de l'Etat.
M. Viger, dans un discours humouristique, plein d'à-
propos et d'une rare finesse, remercie la ville de Troyes, la
Société française des Chysanthémistes et la Société horti-
cole, vigneronne et forestière de l'Aube, de l'aimable récep-
tion qui lui est faite ; il dit qu'il aime toujours à se retrou-
ver au milieu des horticulteurs et qu'il fera toujours tout
son possible pour rendre l'Horticulture florissante et pros-
père. La fin de son discours est saluée par un tonnerre
d'applaudissements. M. le maire de Troyes, M. île la Ro-
chetterie, M. île la Boulaye et M. Ch. Baltet prennent
ensuite la parole et sont également fort applaudis.
M. le Ministre distribue .ensuite diverses décorations
d'officiers et de chevaliers du Mérite agricole, d'officiers
d'Académie et d'officiers de l'Instruction publique dont il
est question dans les « Nouvelles horticoles » de ce
numéro (1).
L'heure étant trop avancée pour permettre à M. Viger de
se rendre à l'Hôtel de Ville, il demande la permission
d'ouvrir le Congres dans la salle même du banquet. La
proposition de M. le Ministre est acclamée, et le troisième
Congrès de la Société française des Chrysanthémistes
csi déclaré ouvert.
Quelques minutes après, M. Viger reprenait le train pour
Paris et les congressistes se rendaient à l'Hôtel de Ville, où
une salle avait été réservée par la municipalité de Troyes
pour les travaux du congres.
La première séance a lieu sous la présidencede M. de
la Rnchetterie.
On décide : 1" que le 4e Congrès de la S. F. I). C. aura
lieu en 1899. à Lyon, sous les auspices de la Société d'hor-
ticulture du Rhône.
2° La médaille du Congrès est attribuée a M. Rozain-
Boucharlat. de l.\ on.
3" Une demande de médaille d'or en laveur de M. Couil-
lard, archiviste de la Société, pour le récompenser de son
travail ardu du Catalogue des Chrysanthèmes, est ren-
voyée au comité administratif qui statuera.
1" M. Chifflot, chef des travaux pratiques à la Faculté
des sciences de Lyon, donne lecture d'un mémoire qui fait
suite à son remarquable travail sur les parasites animaux
et végétaux des Chrysanthèmes. Il dëcritle terrible ennemi
dont la larve ronge lecteur des boutons et le collet des jeunes
plantes dont la description nette n'avait pas été donnée
jusqu'à ce jour. Nous reviendrons, plus tard, sur ce travail
que nous ferons connaître aux lecteurs du Jardin.
M. Dauthenay donne ensuite lecture d'un rapporl sur la
question des races. M. Dauthenay n'est point d'accord sur
cette question avec M. Chantrier, de Rayonne ; il soutient
sa thèse avec la compétence qu'on lui reconnaît et conclut
en demandant que cette question soit maintenue à l'ordre
du jour de l'an prochain.
La seconde séance est iupée, en grande partie, trop
longtemps même, par une discussion sur la façon de catalo-
guer les plantes.
M. deMeulnaëre, de Gand, défend, avec chaleur et convic-
tion, son système de classification qui nous paraît excel-
lent et que tout le momie approuvera lorsque l'habitude en
aura été prise. Enfin, après plusieurs heures de discussion.
le principe de cette classification est adopté, et le Comité
rédacteur île la Société esl invitée publier, le plus tôt pos-
sible, une clef de ce système dont le principe fondamental
est celui de placer en tête d'un nom de variété le mot sur .
lequel l'obtenteur de la variété a voulu le plus attirer
l'attention. Ainsi, l'on écrira : Rosette {Souoenir de A/"'),
Lèoèque (Rosièriste), Bourges (Congrès de), Champsaur
(Fée de), etc.. etc.
(I) Le Jardin, présent numéro, page 33S.
Le temps se trouvant trop limité, les intéressantes ques-
tions des engrais, du bouton couronne et du bouton termi-
nal, sont renvoyées au Congrès de Lyon, l'an prochain.
11 est cependant donne connaissance d'une formule d'en-
grais minéral recommandée par M. Gérard. Directeur des
collections botaniques de la Ville de Lyon, qui donne
d'aussi bons résultats que la matière fécale.
Cet engrais se compose de :
Azotate île sonde 2 grammes/
Superphosphate de chaux. 2 —
kaïnite 3 — \
par kilo
de compost
Ajouter 1 grammes de plâtre si le compost ne renferme
pas a-sez de calcaire.
M. Dauthenay ayant demandé la mise à l'ordre du jour
de l'an prochain, de la question de l'épuration des eaux
d'arrosage, M. C Tuffaut dit qu'il vient de publier, dans
le journal de la Société d'horticulture de Seine-et-Oisë, un
art nie donnant le moyen de pratiquer cette épuration avec
facilité et tranchant cette intéressante question. M. le Pré-
sident remercie M. Tuffaut, et la 3e session du Congrès est
déclarée cluse.
G. CHABANNE.
EXPOSITION DE CHRYSANTHÈMES DE RENNES
Une exposition de Chrysanthèmes, organisée par la So-
ciété horticole d'flle-et-Vilaine, s'est tenue à Tiennes, du
:i au 6 novembre dernier, sous la vaste halle des Lices.
Très bien décorée et organisée de main de maitre par le
dévoué Président de la Société, M. Sirodot, cette exposition
a obtenu plein succès. Outre les Chrysanthèmes, on y admi-
rait des fleurs diverses, des arbustes d'ornement, des fruits
de table (raisins, poires, pommes) et des légumes dont les
propriétaires ont reçu de nombreuses récompenses.
A citer parmi les principaux lauréats .'Amateurs.' M. Beau,
chef des travaux horticoles à l'Ecole nationale d'Agricul-
ture, Mmes Bouscassi, Ilamon, Manceau, Chochon,
MM. Sirodot, Reuzé, Jacquart, Colleu, Descombes et l'Ecole
normale d'Instituteurs; Horticulteurs : MM. Mouraud de
Nantes, Courtois, Emile Gorieux, Desmars, Pépin, Prual,
Simon, etc.
M. C.
Le commerce des fruits à Vienne. — « Les mai-
sons suivantes, d'après le Nord horticole, s'occupent du
commerce des fruits Irais à Vienne: « H. Scheild, I.
Churhausgasse, 2 ; Eduard Sacher, I. Augustinerstrasse;
Henri Fournier, I. Tuçhlauben, 11 ; Louis Joussard, I.
Franziskanplatz, 7. »
i Puis un certain nombre dç grands hôtels qui ont une
consommation plus grande : Grand Hôtel, I. Kartnerring,
9; Hôtel impérial, I. Kartnerring, 16 ; Hôtel Bristol. I.
Kartnerring. 7; Hôtel los, Krautz, I. Neuer-Markt. 6.
h La statistique d'Autriche-Hongrie accuse les chiffres
suivants comme chiffres d'importation puni- les:
En 1896 En is:c
Poires, pommes prunes, etc., pour une
somme de florins 1.090.722 1 700 236
Soiten quantité (quintaux) 17:.. 722 273.791)
La France figure pour (quintaux). . . 105
L'Allemagne 14.182
La Grande-Bretagne 1.205
L'Italie. . . 105.958
La Russie. . . . ' B55
La Suisse — 15.11:)
La Roumanie 6.4*2
La Serbie (très grand commerce de
prunes) - H8.387
« La part que la France prend dans l'importation de
fruits frais, poires, pommes et prunes, n'est que bien fai-
ble, et On pense que, si les producteurs français faisaient un
petil effort, ils pourraient prendre une part plus large. Ce
n'est pas en s'adressant aux négociants qu'ils doivent cher-
cher à taire des affaires, mais en faisant îles dépôts et en
recherchant la grande clientèle bourgeoise riche qui est
susceptible de se faire envoyer régulièrement des paniers
de fruits frais. I, Italie pratique ainsi les affaires et arrive
à faire le plus gros chiffre. »
LE JARDIN
353
LE JARDIN.
N« 283. — 5 DECEMBRE 1898.
CHRONIQUE
L'Exposition des Chrysanthèmes, organisée par la So-
ciété nationale d'horticulture, a donné desuperbes résultats.
Les recettes se sontélevées à 40.000 francs, taisant présager
d'asse/ jolis bénéfices pour la caisse et pour la pins grande
joie des sympathiques trésoriers. Les entrées du premier
jour — le jour smart ou toison d'or comme vous voudrez !
— se sont chiffrées par 3.Ô00 francs. Allons vivent les Clin -
. santhèmes, et puisse leur vogue durer longtemps.
#
* *
Il y a longtemps qu'on cherche à détruire, dans les jar-
dins, les mauvaises herbes vivaces et de nombreux procé-
dés ont été proposés. Il en est un qui est aussi radical et
énergique que possible. Il a été signalé, il y a déjà long-
temps, dans la Flore des jardins et des serres de Van
Huiitte. Il consiste à employer l'acide suif urique ou vitriol.
On remplit de ce liquide, aussi actif que populaire, une
fiole de verre à tube capillaire et on en laisse tomber une
goutte dans le cœur de la plante qu'on veut détruire. Les
feuilles se noircissent, se détachent, tandis que l'acide con-
tinue son action désorganisatrice et amène la mort irrévo-
cable de la plante. Le procédé est ingénieux, mais est-il
d'une application facile".' Il faudrait créer une appellation
nouvelle pour le jardinier chargé de le mettre en pratique.
Cesera, si vous le voulez, un citrioleur.
*
■•■ .
Notre excellent confrère, la Semaiw horticole, dans un
article relatif aux Cèdres, laisse passer deux petites erreurs
que nous lui demandons la permission de rectifier. D'une
part, il est dit: « l'arbre que Bernard de Jussieu a planté
au Muséum de Paris et qui, si nous ne nous trompons pas,
a été renversé il y a quelques années par un ouragan ».
Rassurez-vous, cher confrère, le Cèdre du Labyrinthe vit
toujours et, espérons-le, sera, de longues années encore, le
but d'un pieux pèlerinage. Plus loin, nous trouvons : « à
l'Ile de la Réunion, il y a une Conifère très répandue que l'on
nomme le filao, les indigènes le regardent comme une
espèce de Cèdre ». Je ne sais si les feuilles de cet arbre,
sous le souffle de la brise : « chantent mélodieusement,
d'une voix que l'on recherche toujours dés qu'on l'a en-
tendue une fois » ; ce qui est certain, c'est qu'il n'y a pas
de Cèdres à la Réunion et que le mot Filao est le ternie
habituel qui sert à désigner les Cnsuarina.
* *
Avis aux jardiniers qui demandent uni' place! ("est au
Gardeners' Chroniclc de 1852 que nous l'empruntons : « Un
membre du clergé anglican demande un jardinier sobre et
industrieux, sachant entretenir une serre froide et un jar-
din. Il doit savoir traire une vache et être de bonne volonté
pour se livrer à toute espèce d'ouvrage intérieur, attendu
qu'aucun homme n'est employé habituellement dans la
maison. Il doit être en état de tout enseigner dans l'école
primaire du village, savoir diriger un orchestre et chanter
dans l'église. Un jeune homme de bonne disposition, ayant
un caractère doux et docile, y trouverait, le confort et une
existence très agréable ; ses gages seraient progressivement
augmentés; mais. pour commencer.il ne gagnerait pas grand
chose. » Cette demande n'est-elle pas un petit chef-d'œuvre!
Elle a du moins le mérite d'être franche. Quand au fond
même, il n'y a pas trop à s'en ('tonner. A quelques détails
près, les choses ne se passent-elles pas encore, chez nous,
souvent ainsi et le jardinier n'est-il pas un factotum ? Ce
n'est pas encore le cas de dire avec le chantre d Athalie :
« que /es temps sont changés ! »
*
* *
La création des hôpitaux végétariens, ne pourrait être
que d'un heureux augure pour la prospérité des cultures
maraîchères et, à ce point de vue, on ne peut que féliciter
les organisateurs du premier de ces établissements, qui
vient d'être organisé dans le comté d'Esses à Loughton.
Le menu se compose : au déjeuner, d'un potage, pain,
beurre, fruits confits el cacao; au dîner, de macaroni, légu-
mes frais, fromage, pudding; au souper, de pain, beurre et
fruits. Deu\ fois par semaine, le théest autorise; les autres
jours, la boisson est composée de cacao et de farine d'avoine
à l'eau. Ajoutez à cela, la lecture de quelques versets de la
Bible pendant le repas, et vous vous ferez une juste idée de
la douce gaieté qui doit régner à l'hôpital végétarien de
Loughton.
■ ■
A rapprocher du menu végétarien, les renseignements
suivants, qui ne peinent manquer d'intéresser tous les
lecteurs du Jardin qui, en bons français, sont d'avis que la
gloire vinicole de la France ne sera jamais trop célébrée. La
semaine dernière, aux celliersde l'Hôtel-Dieu de Beaune, a
eu lieu la fameuse vente des vins de la région. Tout s'est
bien vendu, et le Pomard a été donné pour 1910 francs,
les 456 litres. Suivant l'usage antique et solennel, les négo-
ciants de Beaune, réunis à l'Hôtel de Ville, ont fixé les
cours de 1898. Le Corton est mis à la disposition de
ceux qui en veulent pour IliO francs les 220 litres, le
Beau ne et. le Volnay pour 540, le Musigny et le Vougeol
pour 900, le Chamliertin et le Romanée-Conti pour 1000.
Je me. contenterais du Pomard, si, par malheur, la Fa-
culté ne m'avait condamné à l'usage et même à l'abus de
l'eau.... j'allais dire à la question de l'eau. '
*
L'acétylène ne servait jusqu'ici qu'à l'éclairage et aussi,
par raccroc, à faire sauter ceux qui l'emploient. M. Rodier.
de Bordeaux, vient de lui découvrir un autre usage dans le
traitement du Black-Rot. Les grapilles, attaquées par ce
terrible champignon, ne peuvent que gagner à être sau-
poudrées de carbure de calcium, dans le courant du mois
de septembre. Au bout de quelques jours, on constate que
toutes les spores ont disparu, sous l'influence de l'acétylène
développé, et il ne reste plus qu'à secouer la poussière de
chaux, pour avoir un raisin de tous points parfait et présen-
table.
*
* *
La vitalité des graines en présence des grands froids est
véritablement merveilleuse. C'est ainsi que MM. Escombe
et Brown ont communiqué à la, Royal Society, le résultat
de très intéressantes observations qu'ils ont faites à ce sujet.
Us ont maintenu, pendant 110 heures, des graines placées
dans un tube de verre mince où l'on avait fait le vide,
dans de l'air liquide entre - 183 et - 192". Ces graines
avaient été soigneusement séehées à l'air auparavant et ne
contenaient que 12 0/0 d'humidité naturelle. Lentement
dégelées, pendant cinquante heures, et ensemencées en
même temps que des graines témoins, elles ont germé iden-
tiquement et il a été impossible de constater la moindre
différence entre elles. Les plantes amenées à la maturité
se s,mt présentées également saines et robustes. Les expé-
riences ont porté sur l'Orge escourgeon, l'Avoine, le Poti-
ron, le Pois, le Fénugrec, la Balsamine, le Soleil, la Belle
de jour, YHeraclcum villosum, le Ci/clanthera explodens
etc., en un mot, sur des plants aussi dissemblables que
possible au point de vue végétatif . Malgré cela, il sera
toujours prudent de ne pas laisser geler ses graines!
■
# *
La synonymie amène parfois de singulières confusions.
Le Chrysanthème est tout à la fois un Pyrnthrum et un
Chrysanthemum ; il en est de même des Pyrèthres propre-
ment dits. Aussi, clans un rapport du consul de France à
Trieste, trouve-t-on avec surprise que la récolte des tleur<
de Chrysanthèmes, comme insecticide, est une matière
importante de commerce de Fiume, à Trieste et dans les
îles de l'Adriatique. Par Chrysanthème, c'est Pyrèthre
qu'il faut entendre, le fameux Pyrèthre du Caucase ou
d'ailleurs. Notons que, dans les deux lies deLussin-Grande
et de Lussin-Piccolo, on ne récolte pas moins de 280 quin-
taux qui rapportent 33.100 francs. Il y a là une culture à
organiser sur notre littoral méditerranéen, plus favorisé
que celui de la Dalmatie, où les pluies sont assez fré-
quentes.
P. HARIOT.
354
LE JARDIN
NOUVELLES HORTICOLES
Concours général agricole de Paris. — Par arrêté
on date du '„'ii novembre, pris sur l'avis du conseil des Ins-
pecteurs de l'agriculture, M. le Ministre de l'Agriculture
;i décidé que le Concours général agricole de Paris, se tien-
drait à la Galerie des Machines du Champ de Mars, du
lundi 27 février au mardi 7 mars 1899.
Exposition universelle de 1900. —Le comité
du groupe VIII s'esl réuni le 24 novembre dernier el a
continué l'examen des programmes des concours des
diverses classes qui seront complètement élaborés pour la
fin de ce mois.
Le comité a adopté un vœu émis parla classe 13 (maté-
riel et procédés de l'horticulture et de l'arboriculture), de-
mandant que des expériences soient faites pendant la durée
de l'Exposition pour certains instruments tels que chauf-
fages, tondeuses, etc...; il n'y aura pas de concours tempo-
raires pour cette classe.
Pour les autres classes du groupe VIII, les dates des con-
cours temporaires que nous avions données dans un précé
dent numéro (1) doivent être modifiées connue suit, ces con^
cours devant ouvrir le mercredi pour se terminer lediman-
i lie soir:
17 avril, S et 22 mai, 12 el 26 juin. 17 juillet, 7 et 21 août,
11 et 25 septembre. Il et 23 octobre.
Les concours généraux auront lieu les 22 mai. 17 juillet,
11 septembre, 9 et 23 octobre : ce dernier c sours du 23 oc-
tobre comprendra les Chrysanthèmes.
Les jardins coloniaux. — A la commission chargée
d'étudier les questions relatives à la création des jardins
d'essais, commission dont nous avons donné la composition
dans notre précédent numéro (2), le Ministre des Colonies
vient d'adjoindre : MM. Prillieux, de Lanessan, Le Myre
de Yilliers, J. Dybowski, Chailley-Bert, Deloncle, Chalot
et Paul Bourde.
Syndicat central des horticulteurs de France.
- A la dernière réunion du Syndicat central des horticul-
teurs deFrance, qui a eu lieu, le lit novembre, en l'Hôtel
des Sociétés savantes, la formation d'une Section des horti-
culteurs-marchands de fleurs aux Halles a été décidé et le
bureau eu a été ainsi formé: Président: M. Kaczka; Vice-
Président: M. Célestin Gaillard; Secrétaire: M.Declere;
Secrétaire adjoint: M. Arthur Féraud.
D'après les démarches laites auprès du Préfet de police,
celui-ci serait décidé à maintenir à présent les fleurs aux
Halles sur 1 emplacement actuel, c'est-à-dire la voie cou-
verte rue Antoine Carême.
Union commerciale des horticuleurs et mar-
chands grainiers de France — Dans son assemblée
du 10 novembre, l'Union commerciale des horticulteurs et
marchands grainiers de France a émis les vœux suivants ;
1" Que le Gouvernement français prenne officiellement
part à l'exposition internationale de Saint-Pétersbourg en
1899, par l'envoi de commissaires, de délégués, et par le
vote d'un crédit destiné à aider les exposants à supporter les
frais de transport;
2* Que l'affranchissement des catalogues soit ramené ci
l'ancien tarif;
3° Que le service des colis-postaux de 10 kilogrammes
soit étendu aux pays étrangers; '
1 Que îles mesures de défense soient prises contre le Pou
de San José à l'égard des envois de végétaux el de fruits
des Etats-Unis.
Notre planche en couleurs. — Notre planche en
couleurs du mois de décembre paraîtra dans notre prochain
numéro du 20 courant.
(t) Le Jardin, 1898, n"280; page 306.
(2) Le Jardin, 1898, ir 282, page 337.
Association de la Presse agricole. - Dans sa
séance du 11 novembre, le comité directeurde l'Association
de la Presse agricole, réuni sous la présidence de M.L. Le-
gludic, sénateur, président, a pronom é l'admission de qua-
rante-cinq membres adhérents.
Le comité directeur s'est, en outre, occupé des mesures à
prendre en vue d'obtenir, en faveur des publicistes agricoles
appartenant à l'Association, un certain nombre d'avantages
et de pi-i\ ilèges.
Au Ministère de l'Agriculture. — A l'occasion de
delà réorganisation des services centraux du Ministère de
l'Agriculture, ont été nommés :
Faisant fonctions de chef de bureau du service vétéri-
naire. M. Cayol, sous-chef de bureau au service vétérinaire;
Sous-chef du même bureau, M. Wéry, qui remplissait
autrefois les mêmes fonctions au bureau du Cabinet;
Faisant fonctions de sous-chef au bureau du secrétariat.
M. Leroy, le très sympathique et actif chef du secrétariat
de M. le Ministre de l'Agriculture.
Ajoutons que M. Leroy est un peu notre confrère, car il
a eu jusqu'ici dans son service, la rédaction delà Feuille
d'Informations dit Ministère de V Agriculture.
Nous lui adressons, ainsi qu'à MM. Cayol et Wéry, nos
bien sincères félicitations.
Une treille merveilleuse. — À Frontignan, dans le
voisinage de Cette (Hérault), les visiteurs ont pu admirer,
au moment de la récolte, une treille merveilleuse.
Elle couvrait, en 1S1I7. d'après la Petite Renie, une
surface de 90 mètres carrés. Cette année, la surface couverte
était de 19 mètres de longueur sur S mètres de largeur, soit
136 mètres carrés. Le nombre des grappes a pu être évalué
à 100 ; ces grappes avaient une longueur moyenne de0°,35
et pesaient environ :i kilogrammes. Cette treille n'a que
six ans.
Manifestation en l'honneur de M. Th. Villard.
— Un groupe d'exposants a eu, ces jours derniers, l'heureuse
pensée d'offrirun objet d'art à M. Th. Villard, le distingué
président de la commission des expositions delà S. N. D.
H. F., à l'occasion de sa nomination au grade d'officier du
Mérite agricole.
Malheureusement, la spontanéité, excellente en soi mais
regrettable en fait, avec laquelle cette manifestation a été
organisée n'a pas permis de lui donner toute l'ampleur
qu'elle aurait dû avoir, en égard aux importants services
rendus par M. Villard aux exposants et à la S. N. 1). H. F.
<.)in 'in u il en soit, l'idée était bonne et M. Villard a pu
voir ainsi combien sont appréciés son dévoument et sa
grande courtoisie.
Le Jardin tient, en cette circonstance, à lui adresser ses
bien sincères félicitations.
A la Société nationale d'horticulture de
France. -- En raison des élections qui auront lieu le
22 décembre prochain, une réunion préparatoire se tiendra
dans l'Hôtel de la Société, le dimanche IN décembre, à
2 heures de l'après-midi.
Jeudi prochain, 8 courant, à 2 heures précises de l'après-
midi, aura lieu, sous la présidence de M. le Ministre ,1e
l'Agriculture, la distribution des récompenses accordées ces
temps derniers par la S. N. D. IL F.
La maison Vilmorin-Andrieux et Cie. — Fidèle
fi sa coutume. Le Jar-din donne aujourd'hui le portrait de
l'exposant qui a obtenu le grand prix à la dernière exposi-
tion de la Société nationale d'Horticulture de France.
Cette fois-ci, c'est la maison Vilmorin-Andrieux qui a
obtenu ce premier prix qui lui était déjà échu l'année der-
nière et i|ue la beauté' des plantes exposées, le nombre et
surtout le choix et la nouveauté des variétés présentées lui
avait largement mérité.
LE JARDIN
:;.;:
C'est une branche relativement nouvelle de l'horticul-
ture que la culture de Chrysanthème à la grande Heur et,
eu exposant des plantes ainsi traitées, la maison Vilmorin,
qui ne l'ail pas Le commerce des plantes fleuries, a surtout
pour but de faire voir à ses clients et au public en général
ce que sont les plantes dont elle offre des boutures et ce
qu'on en peut obtenir en les traitant avec les soins et les
précautions convenables.
Conserver esl tout aussi laborieux que de créer, et c'est en
apportant aux industries nouvelles de l'horticulture la
même attention et les mêmes efforts qui ont établi sa
renommée séculaire, que la maison Vilmorin entend con-
server la position qu'elle occupe dans l'horticulture uni-
verselle.
Ses chefs ad nid s seul M. Henrj L. de Vilmorin, dont nous
donnons ci-dessous le portrait, et son frère, M. -Maurice !..
Fig. 1 18. — M. II. Lèvéque de Vilmorin.
de Vilmorin, particulièrement connu comme dendrologue
et i ontinuateur de l'œuvre de M. Alphonse Lavallée, repré-
sentant la quatrième génération d'hommes consacrés, de
père en fils, à l'étude et à l'amélioration Ai^ races culti-
vées de plantes utiles.
Nous n'avons pas à rappeler leurs services rendus à l'agri-
culture et à l'horticulture, l'histoire en est à chaque ligne.
dans la presse et dans la littérature spéciale îles cent vingt
dernières années.
Ce qu'il peut être utile dédire c'est qrje les Vilmorin
sont bien décidés à maintenir, autant qu'il dépendra d'eux,
le rang et la situation de l'établissement qu'ils possèdent
et dirigent et qu'ils en prennent les moyens en formant les
nouvelles générations par de fortes études et par la visite
de ce qui existe de plus sérieux au point de vue horticole
dans le monde entier. C'est ainsi que M. Philippe L. de
Vilmorin n'a été associé à La direçti Le L'établissement
àncestral qu'après avoir conquis son diplôme de licenciées
sciences naturelles et avoir parcouru les établissements
publics et privés les j,iUs remarquables de l'Europe et de
l'Amérique du Nord.
< * 1 1 peut faire fond sur [e succès durable d'une maison
dont les chefs ne craignent rien tant qui de la laisser vivre
sur une antique réputation, mais s'attachent au contraire a
être toujours au niveau et s'il se peut en avant des néces-
sités de l'heure présente.
Un Abricotier en fruits à 1.200 mètres d'alti-
tude. — Les touristes attardés qui franchissent le col des
Ai-avis, près d'Albertville (Savoie), nous disait la Petite
Reçue, à la date du 20 novembre, peuvent voir, contre le
mur du presbytère de la Guettaz, à plus de 1.200 mètres
d'altitude, un magnifique Abricotier surchargé de fruits
de toute beauté et mûrs à point, quoique ayant été visité
plus d'une fois par la neige tout récemment.
Influence de la lumière bleue sur la germina-
tion des Fougères. — D'après M. F. de Forest-Heald,
rapporte le Journal de la Société nationale d'acclimata
tion de France, la lumière et notamment les rayons bleus
sont favorables à la germination des spores de Fougères.
Celles.-*» peuvent aussi germer à L'obscurité, à condition
toutefois que la tempérai ure suit plus élevée.
Mesures prises pour empêcher l'introduction
en France du Pou de San José. - Nos lecteurs
savent de quel danger nos cultures sont menacées par le
l'on de San José qui fait de -i terribles ravages dans l'A-
mérique du Xord.
< i race à l'initiativedeM. Viger, Ministre de L'Agriculture,
le Gouvernement français vient de prendre des mesures
qui paraissent suffisantes, quant à présent, pour protéger
nos cultures.
Voici le texte du décret qui a i>a,mk l'Officiel du premier
décembre :
Le Président de la République française,
Vu les dangers que peut causer à nos plantations d'arbres
huiliers et forestiers l'introduction en France du pou de
San -José (Aspidiotus perniciosus), dont la présence a été
signalée à Hambourg dans un envoi de fruits provenant
il Amérique;
Vu l'article :il de la Loi du 17 décembre 1814;
Vu l'avis de la commission technique chargée de l'étude
et de l'examen des procédés de destruction des insectes.
cryptogames et autres végétaux nuisibles à l'agriculture;
Sur le rapport du ministre de l'agriculture.
Décrète :
Art. 1". — Sont interdits l'entrée et le transit en France
des arbres, arbustes, produits des pépinières, boutures, et
tous autres végétaux, ou parties de végétaux \ ivants, ainsi
que leurs débris frais provenant des États-Unis, soitdirec-
tement, soit des entrepôts '.'
Cette prohibition s'étend aux caisses, sacs et autres objets
d'emballage servant ou ayant servi à. transporter les objets
ci-dessus mentionnés.
Art. 2. — Lorsque la présence de l'insecte aura été ions
tatée dans des envois de fruits frais et de débris de fruits
I ra i . l'entrée en France de ces envois ainsi que du matériel
ayant servi au transport et à l'emballage sera prohibée.
L'our permettre l'exécution de cette mesure, lesdits envois
seront examinés, à ce point de vue spécial, à leur entrée
en France.
Art. 3. — Le ministre de l'agriculture et le ministre des
finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l'exécution du présent décret.
Fait* Paris, le 30 novembre 1898.
FélIx Faure
Par le Président de la République :
Le ministre de l'agriculture,
Viger Le ministre des liimuccs,
P. Peytral
LE JARDIN
Les Bruyères indigènes
Il y a quelque trente ans. on cultivait un peu partout
les Bruyères du Cap. La mode en a passé comme celle
des plantes de la Nouvelle-Hollande. A qui et à quoi s'en
prendre? Est-ce à la difficulté de la culture elle-même ou
bien n'est-ce pas plutôt un caprice qui en est la cause? Et
pourtant la Bruyèi -I nue fleur favorite du Parisien en
rupturedeboulevard.il suffit, pour s'en convaincre, de
voir les gerbes de ces jolies Heurs dont il se charge, quand
il passe quelques heures à la campagne. Sans être ilu Cap,
nos Bruyères indigènes ne manquent pas de charme, en
elle!, quelques espèces surtout qui habitent l'Ouesl et le
Midi de la France.
En France, les Bruyères son! représentées par deux gén-
ie Çalluna a Erica. Au premier, appartient la plante la
plus répandue, le Calluna vulguris, bien caractérisée par
ses feuilles épaisses, imbriquées sur quatre rangs, obtuses.
courtes el glabres, rarement plus ou moins ciliées. La corolle
esl plus petite'que le calice qui est coloré el péta loïde ; les
Heurs sont roses et penchées, disposées en grappe unilaté-
rale, au sommet des rameaux.
Dans les Erica, la corolle dépasse nettement le calice
qui est Herbacé ou coloré; les êtamines sont plus ou moins
longues, saillantes ou incluses. Dans le premier groupe
caractérisé par les êtamines saillantes, on rencontre les :
Erica mediterranea L.. carnea I... multiflora I... vagans
L. De ces quatre espèces, la première esl très localisée en
France puisqu'elle n'a encore été rencontrée que dans une
lande sablonneuse des environs de Pauillac, dans la Gi-
ronde; l'JErica carnea L.. habite la région alpestre des
forêts delà Savoie et île la Maurienne; l'Erica multiflora
L. est assez répandu en Provence, et la dernière s'étend
du Sud-Ouest ei de l'Ouest jusqu'à l'Isère et aux environs
île Rambouillet, constituant une îles grandes raretés de la
flore parisienne.
Au second groupe, à êtamines incluses, se rattachent
lis : Erica ciliaris L. de l'Ouest, du Sud-Ouest et acciden-
tel lement des environs de Paris ; E. tetralia I.. assez répandu
en France surtout dans le centreet dans l'Ouest; E. cinerea
1... la Vulgaire Bruyère cendrée qui manque à peu près
dans l'Est.; E. .striera Don, des montagnes .le la Corse;
E. arborea L.. île la région méditerranéenne; /■.'. lusitanien
Rud. cantonné aux environs de la Teste-de-BucH. près
Arcachon, el E. scoparia L., la.Brur/ère " balai, de l'Ouest,
du Sud l luest, du Midi, ou elle forme îles landes étendues.
Il est bon d'ajouter une espèce hybride, VErica Wat
so/uBenth.. produit du croisement des E. tetralix eX E. ri lia
ris, trouvédanS les Basses-Pyrénées, la Mayenne, le Calva-
dos, l'Orne en d'assez nombreuses localités. Ses caractères
sont intermédiaires à ceux des parents qui lui ont donné,
l'un ses organes floraux, l'autre -es organes végétatifs.
lion nous. en quelques lignes, les diagnôses comparatives, le
'■e- différentes espèces,
1 Bruyères a êtamines saillantes.
/■.'. larditerrawa L. — Plante glabre ; feuilles verticiUées
par quatre, planes-convexes en dessus, cannelées en des
-mis; calice de moitié plus court que la corolle qui est
rose, tubuleuse, un peu resserrée à la gorge; êtamines à
demi saillantes, pourvues d'anthères terminales; fleurs en
grappes subunilatérales, à pédoncules plus courts que la
corolle. Floràisoiî en janvier.
E. carnea I.. — Espèce nés voisine de la précédente,
dont elle diffère par ses tiges couchées, à rameaux redressés,
par ses anthères plus saillantes. par sa floraison automnale.
/•.'. multiflora I „ - Tige haute de 0™,50 à 1 mètre, glabre ;
jeunes rameaux pubérulents ; feuilles pubérulentès à la
base, verticiUées par 4-5, convexes el marquéesd'un sillon
en dessous ; calice de VE. mediterranea ; corolle rose et
ovoïde allongée, plus longue que large; étaminej a
anthères latérales à loges séparées seulement dans le haut :
fleurs en grappes verticiUées le long ou à l'extrémité des
rameaux, sur des pédoncules dépassant2-3 lois la corolle.
ans L. — Tige à rameaux plus allongé-, que dans
l'espèce précédente et feuilles au-dessus de la grappe qui
labituellement très fournie et allongée; calice et corolle
plus courts el plus larges ; anthères à logés séparées dans
toute leur longueur.
2" Bruyères a êtamines im lusj s.
A. Etamines pourrîtes d'appendices :
E. tetralixli.. — Rameaux pubescents ou glanduleux;
feuilles verticiUées par 4, linéaires, pubescentes ouglandu-
leuses, à bords enroulés, grisâtres ; Heurs en grappe courte,
terminale ou compacte, roses ou blanches, accidentellement
dé] vues d'éliminés (var. unundra), portées par des pé-
doncules laineux blanchâtres; calice cilié; coroRe en forme
de grelot, allongée ; anthères munies de deux appendices
denticulés et larges ; ovaire pubescent.
/-.'. Watsoni lienth. — Se rapproche de l'A', tetralix par
ses anthères appendiculées et ses ovaires pu bescents. -a grappe
Horale courte; fleurs roses ; la tige et les feuilles sont celles
de VE. ciliaris. On en trouve des formes intermédiaires.
E. cinerea L. — Rameaux pubérulents; feuilles dispo-
sées par 11, glabre-, ires étroites, munies de fascicules de
feuilles à leur ai-selle ; Heurs formant une panicule termi-
nale ; calice glabre, scarieux aux bonis; corolle en grelot
rose ou violette; anthères à appendices en forme de soies ;
eapsiile glabre.
E. stricta Don. — Rameaux glabres; feuilles disposées
par 1. glabres, linéaires ; fleurs en petites ombellesdistinctes
au sommet des rameaux ; calice très légèrement cilié sur
les bords et scarieux : corolle en grelot allongée ; anthères
de VE. cinerea mais a -..jes plus allongées ; capsule soyeuse.
/•.'. arborea L. — Tige atteignant 3 mètres, très rameu-
se, à rameaux couverts d'une laine blanchâtre formée de
poils, les uns simples, les autres rameux ou plumeux ;
feuilles par 3-4, linéaires, sillonnées sur le dos, glabres;
Heurs petites formant une panicule pyramidale très
allongée, pouvant dépasser 0"',2."> : calice glabre ; corolle
blanchâtre, campanulëe; anthères pourvues à leur base de
deux appendices aplatis, dentelés, aussi larges que longs :
capsule glabre.
E. lusitanica Rud. — Tiye laineuse à poils tous sim-
ples ; feuilles peu sillonnées sur le dos ; Heurs médioi re-
çu vaste panicule pyramidale: corolle rose campaaulée ;
anthères a appendices filiformes, poilus; capsule glabre.
Plante très voisine dé la précédente el qu'on trouve, depuis
quelques années, naturalisée sur les talus des chemins de
fer dans le Finistère.
B. Etamines dèpourcuee d'appendices :
E. ciliaris L. — Tige hérissée, peu élevée; feuilles ova-
les, blanchâtres à la face inférieure et roulées sur les bords
qui sont munis de cil- très longs; Heurs très grandes, lon-
gues d un centimètre, en grappe lâche, subunilatérale;
calice longuement cilié; corolle rose foncé \ il. très élégante,
tubuleuse-urcéolée, un peu courbée ; capsule glabre.
E. scoparia L. — Tige élevée, à rameaux nombreux.
dressés et glabres ; feuilles rapprochées, très étroites, très
glabre- ; fleurs très petites ne dépassant pas deux millimè-
tres, en longues grappes très fournies; calice glabre; corolle
verdâtre-globuleuse.
Les deux espèces de ce groupesont les (dus distinctes de
toutes celles qui croissent en Europe et, aussi différentes
entre celles qu'il esl possible de s'imaginer.
Les plantes dont nniis venons de parler ne sont pas Inities
aussi méritantes au point de vue ornemental. Eu tête vien-
nent les grandes espèce- presque arbore-conte- I elles <[\\' Erica
arborea et E. lusitanica, très élégantes avec leurs vastes
panicules de Heurs. L'Erica ciliaris. par l'éclatantcoloris de
ses corolle-, tiendrai! un rang distingué au jardin, aussi
bien que l'Erica Watsoni qui lui ressemble beaucoup. Par
la vigueur de sa végétation, VErica carnea. quoique des
régions élevées de la Savoie, occupe un rang distingué
dans la flore des plantes de terre de Bruyère. Au Jardin
botanique du Muséum, c'esl une des rares espèces qui ait
-ii s'accommoder des conditions dans lesquelles elle est
placée et, nous l'j voyons prospérer depuis de longues
années. L'Erica tetralix avec sa teinte grisâtre et VE. sco-
pariasont plutôt à rechercher comme pilantes de collection.
Rappelons que VErica stricta, qui chez nous ne croit que
dans les montagnes de la Corse, est depuis longtemps cul-
tivé el que Don et Wildencre en le décrivant, le'croyaient
originaire du Cap de Bonne Espérance. P. HARIOT.
LE JARDIN
357
CHRONIQUE FLORALE
L'art floral japonais. — Lies Fleuristes. — Com-
positions nouvelles. — Album de compositions
florales. — Couronnes en feuillage au Dane-
mark. — Fleurs du midi.
L'année dernière, une Japonaise montrait aux visiteurs
île l'Exposition d'horticulture du mois de mai quelques
exemples île groupements floraux japonais. Ces décorations
furent admirées sans réserve par certaines personnes, blâ-
mées injustement par
d'autres. Ces dernières ont.
à mon avis, envisagé cette
question au point de vue
matériel, ce qui est une
grande faute. Il est bien
regrettable que cette ques-
tion ait été abordée par
ceux-là mêmes auxquels
elle n'était pas familière et
qui la connaissaient seu-
lement par un exemple
isulé.
La critique, dans un cas
semblable, n'a qu'une fa-
çon de regarder, et il y a
vingt manières devoir!
Moi-même, en en par-
lant, je ne croyais pas que
ce genre serait adopté. Je
nu- suis même un peu
avancé, car plusieurs de
nos fleuristes ont, depuis,
créé de jolies choses dans
cel ordre d'idées. Toute-
fois, ceux-ci interprètent
cet art avec le goût fran-
çais, à la parisienne plu-
tôt, et ils marient telle-
ment bien les deux façons
de grouper les lleurs qu'ils
créent des choses ravissan-
tes. Un an après nue M'"'
Morimoto eut donné une
idée de cet art, dont les Ja-
ponais sont si tiers et que
M. Michel Revon a traité
dans une thèse admirable,
M""' Chenier, trouvant cet
art tellement bien défini
et tellement original, s'en
est inspirée et nous a mon-
tré la composition que re-
présente la figure 1 19.
D'un ample vase artis-
tique japonais, en bronze,
surgit une touffe de fines
frondaisons A'Adiantum toutes constellées des spathes
rutilantes i'Anthurium que surmontent les palmes gra-
cieusement découpées du Cocos Weddelliana et les rameaux
d'une délicatesse exquise de l'Asparagus tenuissimus.
Le vase est rempli d'eau et c'est d un tampon de mousse
que s'avancent ces feuillages et ces fleurs, tandis que des
rameaux A'A. Sprcngrri retombent négligemment et que
des spathes d'Anthurium, comme de fantastiques oiseaux,
semblent se mirer dans l'eau limpide! Tout cela, mis en
œuvre, par M"" Chenier, avec grâce, avec une sûreté de
goût et un idéal parfait. Et, en attendant de voir de plus
en plus nombreuses ces compositions sans rubans et sans
dentelles, ces compositions dont on peut dire « qu'elles seul
à peindre », il convient de rendre hommage au fleuriste
d'avoir des pensées, fussent-elles quelconques quand ce
qu'elles rendent est si joli!
Qu'on aille maintenant dire que les arrangements japo-
nais sont des bouquets sans lleurs ! Ceux qui le diraient
Fie. Mil.
encore feraient preuve de peu de goût en matière de corn
positions florales.
Les fleuristes en boutique de Paris se sont syndiqués der-
nièrement. J'ai eu l'occasion de lire le journal publié parle
syndicat et je puis dire que leurs revendications sont jus-
tifiées. Entre autres réformes, dans le commerce des lleurs
dans les rues, ils voudraient voir disparaître ces marchands
de lleurs. la plupart des jeunes gens, qui vont s'installe]'
sans que rien les y autorise devant les boutiques de ces
commerçants patentés. Naturellement, ils ne demandent
pas l'abolition de la vente des lleurs sur les voies publiques,
mais ils voudraient que ces fleuristes improvisés, sauf les
indigents et les vieillards,
paient un droit, de même
que les bouquetières qui
s'installent en perma-
nence aux terrasses des cafés
et sous l.-s portes cochères.
Il est à souhaiter que
leurs réclamations soienl
prises en considération ; il
n'est, en effet, pas de cor-
poration, plus digne d'in-
térêt, car les fleuristes ont
-■u élever leur métier —
plutôt leur art — à un
tel degré de perfection
qu'ils jouissent, à juste
titre, d'une grande renom-
mée, aussi bien en France
qu'à l'étranger.
C'est le moment de rap-
peler qu'il ne fut pas tou-
jours loisible à tous de
vendre des lleurs dans les
lues et, sous le règne de
Louis XIV, parut une or-
donnance de police, ayant
pour but de supprimer la
concurrence faite aux
fleuristes officielles par les
marchandes des fleurs des
rues, ordonnance ainsi con-
çue : « Faisons défense à
toutes revendeuses publi-
ques et autres personnes de
s'attrouper sur les ponts
Notre-Dame et au Change.
quais Neuf, de ( lèvres, ni
aux environs et près des
portes des églises et autres
lieux de cette ville, sous
prétexte d'y exposer en
vente des bouquets, ni pour
quelque cause que ce soit,
à peine de cinquante livres
d'amende pour la première
lois et du fouet en cas de
récidive. »
I ne telle mesure serait certes par trop sévère aujourd'hui,
les fleuristes ne la réclament bien entendu pas. et un peu
du pittoresque des rues de Paris disparaîtrait avec les
riantes floraisons des bouquetières ambulantes et les trot-
tins ne pourraient plus épingler le bouquet de violettes à
leur corsage, si de telles mesures étaient prises, mais il n'y
en a pas moins, nous semble-t-il, quelque chose à faire!
L'actualité joue un grand rôle dans une foule de circons-
tance. Les fleuristes doivent s'y soumettre autant qu'aux
changements de mode. Aussi n'ai-je pas été surpris en
voyant', à quelques vitrines de fleuristes, une corbeille d'une
forme nouvelle : la grande roue de l'Exposition. Apres les
tours Eiffel en osier d'où s'échappaient des fleurs, l'imi-
tation de la grande roue était inévitable.
Cette roue transformée en corbeille, ce n'est pas précisé-
ment beau, c'est simplement original : chacun des wagon
Composition florale à la façon japonaise.
358
LE JARDIN
esl représenté par une mignonne petite corbeille suspendue
d'où s'échappent tantôt des Violettes, tantôt des Roses,
ntôl des Orchidées ou desŒillets. C'est le présent du jour.
Parmi de plus jolies choses, j'ai noté, ces jouis derniers,
d'exquises compositions à la vitrine d'une fleuriste dont je
me plais toujours à contempler de nouvelles créations.
D'abord une corbeille surmontée d'une grande anse et
bondée de fleurs et de grappes d'Orchidées. Sur l'anse,
étaient axés, çà et là, tantôt les (leurs en haut, tantôt en bas.
des bouquets de Molettes faits sans recherche, les tiges for-
mant un faisceau qu'au lieu de dissimuleron avait placé en
évidence en les écartant el en les faisant concourir à l'effet
général; de ces bouquets, s'élançaient, ici et là. des piquets
de Violettes de l'arme.
Dans ce môme ordre d'idées, une corbeille de Ro-e-
Safrano, avec une longue jetée de Violettes sur l'anseefc, au
bas, quelques bouquets de Violettes tout simplement posés
el dont les tiges écartées sortent du panier, était d'un goûl
heureux et bien original.
La façon de faire concourir non seulement la fleur elle-
même, mais aussi tout ce qui l'accompagne, feuillage, pé-
doncules et tiges, ainsi que les pétioles des feuilles, à l'or-
nement général tend à s'affirmer. L'heure est proche où,
an lieu d'être cachées, les tiges des bouquets de corsage
s'étaleront librement. Les bouquets, dont je viens de parler,
posés çà et là sur l'anse des corbeilles et dans les corbeilles
sont les présages de cette façon de faire.
A signaler aussi, une corbeille de Chrysanthèmes blancs,
d'Œillets couleur chair et de Roses pâles, surmontée d'une
grande jetée i'Anthemis Etoile d'or d'un côté, tandis que,
de l'autre, un flot de dentelles serpente le long de l'anse.
*-
-* *
M. Olbertz, d'Erfurt, vient de publier un album de com-
positions florales, sous le titre de Musterbltitter der Binde-
lnnsr. contenant] une cinquantaine de jolies planchés tirées
sur beau papier glacé et reproduisant une série de compo-
sitions florales dont la plupart sont très bien comprises.
Cet album ne manque pas d'intérêt pour les fleuristes et
les personnes sïoecupant de cette question; en ce sens ipi'il
renferme des modèles de l'art floral allemand: corbeilles.
couronnes, croix, bouquets, voitures fleuries et autres com-
positions. 11 peut être facilement consulté par tous, eïj ce
sens qu'un index en cinq langues donne le nom de chacune
des compositions.
Parmi les nombreuses couronnes envoyées pour les
funérailles de la Reine de Danemark, citons celle du
Roi de Suède, en feuilles de Cycas avec une croix en Lilium
auratum el celle de la Reine de Suède, en feuilles de Pal-
miers et en Lilium avec les armes de Suède. La plupart des
autres couronnes et croix étaient composées de feuillage de
Thuya, Houx, Mahonia et frondesde Cycas et de Palmiers.
Il est à remarquer que la plupart des couronnes et des
croix riches sont, au Danemark, plutôt confectionnées avec
des feuillages qu'avec des fleurs.
#
Les semis et les plantations automnales, grâce à quel-
ques pluies bienfaisantes, faisaient augurer une ample
moisson de (leurs pour cet hiver. Malheureusement . lesora
ges, qui se sont abattus sur la côte méridionale de notre pays,
ont dû ravager plus d'une exploitation.
L'expédition des Violettes était commencée depuis Ion-
temps et déjà partaient, pour Paris, Londres. Berlin, des
paniers de Jacinthes, Narcisses. Giroflée, Réséda, Œillets,
Roses: Safrano, Lamarque, Comte d'Eu, Papa Gontier,
nie Bobrinski, Comtesse de Leude, Gloire de Dijon.
Il serait désolant que ces cultures -oient anéanties, . car,
non seulement elles donnent lieu à un commerce considé-
rable, mais encore la cueillette, le bottelage, l'emballage
proeurent un tra\ ail assuré à un grand nombre de personnes.
Combien île Parisiennes aussi regretteraient cette dispa-
rition ou la cherté des petit < bouquets de Violettes1, de
Résédas, de Narcisses, fleurs écloses sous le beau soleil de
Provence qui, à leur heure ou à leur tour, sont épinglées
au corsage ou vont •'■- lyer la mansarde !
ALBERT MALMENE.
Salvia splendéns
Il n'existe pas de plantes plus brillantes, à l'automne
surtout, que le Salvia splendéns. Il y a longtemps que les
jardins en l'ont leur parure habituelle et cette Sauge aura
certainement toujours une vogue -outenue.cn raison de
l'éclat et de l'abondance de ses (leurs, de la beauté et de la
régularité de son port, et de la facilité de sa culture.
Cette année, l'automne étant particulièrement clément.
la floraison du Salvia splendéns s'est prolongée, en plein air.
jusqu'en novembre; non pas une floraison médiocre, com-
posée seulement de quelques fleurs malingres, mais bien de
beaux el gros épis floraux qui faisaient l'admiration de tout
le monde.
Il convient d'ailleurs d'insister sur ce point que. généra-
lement, en octobre, les plantes les plus florifères et réputées
les meilleures pour la décoration des jardins n'ont plus
beaucoup d'éclat tandis que. au contraire, le Su lr ia splendéns
est dans toute sa merveilleuse beauté. A cette époque de
l'année, -es magnifiques et nombreuses grappes de fleurs,
du plus bel écarlate. font sensation à côté de la couleur, de
plus en plus décroissante, des (leurs des autres végétaux les
plus employés pour les garnitures estivales.
Le Salvia splendéns Sellow. (syn.: 5. brasiliensis Spr.,
S. colorans Hort.) fut introduit du Brésil en Europe vers
1822. C'est une plante vivace, frutescente dans les pays mé-
ridionaux et dans les serres, mais, sous le climat de Paris,
elle est cultivée comme annuelle. Sa tige, ramifiée dès la
k-i-e. atteint de 0"',8Û à 1 mètre de hauteur; ses rameaux
sont glabreset quadrangulaires ; ses feuilles sont ovales acu-
minées. cunéiformes, arrondies à la base ou presque cordi-
formes, d'un vert intense en dessus et grisâtres en dessous;
ses (leurs, d'un rouge écarlate très vif dans toutes leurs par-
lies, sont di-posées en épis terminaux, dressés. Les Heurs
se montrent, en pleine terre, de la fin de juin jusqu'aux
gelées, suivant la culture, mais, généralement, la floraison
n'esl entière qu'à partir d'août et se prolonge — ainsi que je
le fais remarquer plus haut — jusqu'en octobre et novembre.
La Sauge éclatante (Salvia splendéns) ne doit pas être
confondue avec les Salvia coecineaL... de la Ploride, et .S'.
fulgens Cav.(5'. cardinalis ILB.K.l. du Mexique, qui por-
tent le même nom vulgaire.
Le Salvia splendéns forme de splendides corbeilles,
d'éblouissants massifs, et il est très propre à la décoration
des plates-bandes, planté à dislance, au centred'autres \ égé
taux de basse taille; il produit un effet charmant disposé
par petits groupes, çà et là, sur les pelouses non loin des
massifs d'arbres et arbustes.
Le mode de multiplication le plus pratique esl le boutu-
rage que l'on opère, au printemps ou en août-septembre
avec de jeunes rameaux de tête, dont la reprise est toujours
assurée. Les boutures de printemps donnent des sujets qui
fleurissent la même année, tandis que ceux issus de bou-
tures faites en août-septembre, ne donnent des fleurs que
l'année suivante. Ces boutures se font sur couche tiède el
sous cloches.
On multiplie égalemenl de semis, en mars-avril, sur
couche, ou de mai en juillet, en pépinière, en pots ou en
teri ine-, à mi-ombre.
On rencontre, dans les jardins, plusieurs variétés du Sal-
via splendéns ipii. à vrai dire, ne diffèrent guère du type
que par suite du genre de culture auxquelles elles sont sou-
soumises. La \ ariété Sniielieiii parait être une des plus
anciennes; puis, sonl venues ensuite les variétés nana,
Ingénieur Claocnad, etc.
J. LUQUET.
Dictionnaire iconographique <!<•* Orchidées, par A.
Cogniaux et A. Goossens. — N" 17, 18 et 16 de la Chronique or-
nne.
Parmi les plantes liçurées sur les planches de ces trois
livraisons,nons cilerons: Cypripediutn hirsutissismum, C.
microchïlum, C. Winnianum, Ëpidendrum Cooperianum,
Oattleya labiataalba Bêranek, Zygopetalum grandiflorum,
Aerides multiftorum, C&ttleya Mossiœ Germinyana, Cy-
pripedium purpuratum, C. Charles Richman, Cattleya
Schilleriana, Pnajvs Owenianus, etc.
LE JARDIN
359
k'/Lr)afyse des EaU^
L'analyse des eaux est une opération de la plus haute
importance, tant au point de vue de leur potabilité qu'à
celui de leurs usages dans les besoins de la vie. Dans la
pratique horticole, il importe fréquemment de connaître la
composition d'une eau, aussi croyons-nous qu'il ne sera pa-
inutile d'indiquer à grands traits les procédés pratiques
d'analyse.
On dit généralement qu'une eau limpide est de bonne
qualité ; on ne saurait trop s'élever contre cette assertion, les
germes dangereux et les bactériacées qu'elle renferme n'en-
levant rien à la limpidité de l'eau Elle peut également
contenir des quantités anormales de matières minérales ou
organiques sans rien perdre de sa belle apparence. Ce n'est
donc pas là un critérium.
Les matières contenues dans l'eau sont minérales ou or-
ganiques. Voyons comment on peut les reconnaître et les
déceler.
Matières minérales. — L'eau tient en dissolution des sels
de chaux, de magnésie, de soude, de potasse. Un excès des
deux premières bases les rend indigestes; elles cuisent mal
les aliments, elles incrustent les chaudières et abandonnent
sur les feuilles des plantes des dépôts blanchâtres qui leur
enlèvent une partie de leur valeur marchande. < >n y trouve
aussi du fer, de l'alumine et de l'ammoniaque. Les acides
qu'on aura à y chercher sont les acides carbonique, silieique.
suif urique, chlorhydriq ne. phosphorique. azotique et l'hydro-
gène sulfuré
La prise de l'échantillon d'essai doit, être faite avec les
plus grandes précautions. Sutton, dans son Manuel métho-
dique d'analyse chimique volumètrique, dit qu'il faut
recueillir deux litres pour la plupart des eaux en vue d'une
analyse générale et trois quand il s'agit de l'eau d'un lac ou
d'une source de montagne. Les bouchons qu'on emploie
doivent être neufs et lavés dans l'eau où l'on a puisé l'échan-
tillon. Le prélèvement devra, autant que possible, être fait
au-dessous île la surface liquide, jamais à. la surface ou sur
le fond et, dans labouteilleelle-mêmeoù l'eau sera conservée.
S'il s'agit de l'eau d'une pompe, on laisse d'abord écouler le
liquide qui a séjourné dans le tuyau. On a soin de remplir
d'abord la bouteille de prélèvement, puis de la vider et de
rincer plusieurs fois avant d'opérer la prise définitive.
Les échantillons seront conservés dans l'obscurité et dans
un lieu frais avant l'analyse, qui doit être laite, autant que
possible, dans les quarante-huit heures. Il sera bon égale-
ment de s'assurer de la nature géologique du sol à travers
lequel coule le cours d'eau, dans lequel on a percé le puits,
d'où jaillit la source dont l'eau doit être analysée.
Un examen préliminaire portera sur la couleur, la limpi-
dité, l'odeur, la réaction qui doit être normalement légère-
ment acide ou à peine alcaline.
Essai qualitatif. — L'essai qualitatif doit toujours être pra-
tiqué, il dirigera l'analyse dans la détermination quantita-
tive. On cherche d'abord la quantité de matière solide laissée
par un litre d'eau, en évaporant 100 centimètres cubes dans
une capsule de platine tarée.
Silice. — Le poids est obtenu en évaporant 500 centi-
mètres au bain-marie, après légère addition d'acide chlorhy-
drique pour aciduler la liqueur. On reprend le résidu par
de l'eau bouillante acidulée, on sèche et on pèse.
Acide sulfurique. — Est dosé à l'état de sulfate de ba-
ryum, par précipitation d'un volume d'eau déterminée au
moyen du chlorate de baryum additionné d'acide chlorhy-
d ri que.
Chlore. — A l'état de chlorure d'argent, au moyen du
nitrate d'argent. Le chlorure obtenu est séché, fondu et pesé.
Acide phosphorique. — A l'état de pyrophosphate de
magnésie, en précipitant un volume déterminé d'eau préala-
blement débarrassée d'alumine et de fer, par le chlorure
de magnésium et l'ammoniaque.
Hi/ilrogène sulfure. — Sa présence est décelée, la plupart
du temps, par l'odeur caractéristique qu'il répand et qui
rappelle celle des œufs pourris. On distille un volume
donné d'eau, acidulée parl'acidesulfuriqueoucblorliydrique
et on recueille le produit de la distillation dans une solution
d'acétate de plomb acidulée par l'acide acétique. Le sulfure
île plomb formé est transformé en sulfate. On en déduit la
quantité d'hydrogène sulfuré par un calcul très simple
Acide asotique. — Cet acide est dosé après sa transfor-
mation en ammoniaque ^iih l'influence de l'hydrogène
naissant, en opinant comme il suit. Dans un volume d'eau
déterminé, on dose l'ammoniaque contenu, puis on ajoute
h n gramme de potasse ou de soudé et 2à:i la im-s d'aluminium.
Au boutde~l heures et sous l'influence d'une douce chaleur,
l'acide azotique est entièrement transformé et le dosage
d'ammoniaque peutêtre opéré. Laquantité d'acide a/otiquo
est réprésentée par la différence entre les deux dosages.
Dans une eau qui ne contient pas île matières organiques,
on peut utiliser, pour le dosage de l'acide a/ntique, un pro-
cédé recommandé par Boussingault, basésur le fait sui\ ant .
l'acide azotique décolore le sulfate d'indigo proporti lelle-
ment à laquantité de cet acide. Le carbazol, en solution
dans l'acide sulfurique, est aussi un réactif de l'acide azo
tique, doué d'une extrême sensibilité. On peu avec ce
dernier réactif, déceler des traces infinitésimales d'azotates.
La coloration obtenue est verte et 1res nette.
Nitrites. — La présence de nii rites dans uneeau est cor-
rélative de celle de matières organiques. L'eau distillée
renferme du nitrite d'ammoniaque. ( in peut les déceler par
le procédé de Griess, basé sur la propriété que possède
I acide sulfanilique de donner naissance, en présence de
nitrites, à, un composé diazoïque, d'une magnifique couleur
rose quand on fait intervenir ultérieurement une trace de
naphtylamine. Ce réactif, des plus sensibles, décèle une
partie d'acide azoteux dans 10 millions de parties d'eau.
On peut encore avoir recours, et avec plus de succès en-
core, au procédé- de Tiemann el l'reusse. à condition il opérer
dans une solution incolore. C'est, dans ce cas encore, un
titrage eolori métrique qui est d'autant plus sensible que
l'acide azoteux est plus étendu. Ce dosage est basé sur la
propriété dont jouit la métaphénylène diamine de donner
naissance, en présence de l'acide azoteux, au brun de phé-
nylène ou triamido-azo-benzol.
Fer et alumine. — Après avoir séparé la silice, comme
nous l'avons dit plus haut, on verse de l'ammoniaque dans
le liquide filtré pour précipiter ensemble le fer el l'alumine.
Le précipité séché est calciné et fondu avec du bisulfate de
potasse pur, puis dissous dans l'eau. Dans cette solution, le
1er est dosé par le permanganate de potasse, après avoir été-
soumis à l'action de l'hydrogène naissant qui le ramène du
maximum au minimum. L'alumine est obtenue par sous-
traction du poids du fer de celui du précipité.
Chaux. — La chaux peut exister dans les eaux s,, us
Forme de chlorure, de carbonate ou de sulfate. Les eaux
calcaires sont celles qui renferment un excès de bicarbonate
de calcium et les séleniteuses, de sulfate de calcium. Elles
sont, dans ces deux cas, impropres à la cuisson desaliments
et à la plupart des usages industriels ou horticoles. On dose
la chaux, après avoir séparé le fer et l'alumine, en concen-
trant la liqueur et en l'additionnant de carbonate et de
chlorhydrate d'ammoniaque. Il se l'ait un précipité de car-
bonate de calcium qu'on transforme en sulfate de calcium
au moyen d'acide sulfurique. On calcine et ou pèse.
Magnésie. — Au liquide dont on a séparé la chaux, ou
ajoute du phosphate de sodium et de l'ammoniaque et on
laisse au repos pendant 12 heures. Il se forme un précipité
de phosphate ammoniaco magnésien qu'on pèse après
l'avoir calciné-.
Soude et potasse. — Deux procédés enprésence. ou bien
transformation en chlorure parle chlorhydrate d'ammo-
niaque dans une eau débarrassée de sels ammoniacaux '-t
séparation dupotassium à l'étal de i hloroplatinate.le sodium
est obtenu par différence, ou bien en opérant directement
sur l'eau par le procédé Péligot, On acidulé l'eau par l'acide
sulfurique et on évapore. Un reprend le résidu desséché
par un excès d'eau de baryte; il se sépare un précipité de
sulfate de baryum et on se débarrassé de l'excès do cette
base par l'acide carbonique. On filtre pour enlever le car-
bonate de baryum, on évapore à sec le liquide acidulé- par.
l'acide chlorhydiiquc Le résidu est traité comme plus haut.
Aiumoniai/ue. —L'ammoniaque peut être dosée en opé-
rant directement sur 10 litres d'eau qu'on évapore après
l'avoir acidulée par l'acide sulfurique; le résidu est fin
360
LE JARDIN
à de la magnésie et distillé. L'ammoniaque qui se dégage
est reçu dans de l'acide titré avant l'opération, qu'on titre
de nouveau après. La différence donne la quantité d'ammo-
niaque.
Quand on n'a affaire qu'à des traces d'ammoniaque, on
peut recourir au réactif de Nessler composé d'iodure de
potassium saturé de biiodure de mercure, en solution léger
rement alcaline, ("est alors un titrage colori métrique pat
comparaison de teintes. L'eau distillée qui sert à la prépa-
ration du réactif doit être absolument privée de toute trace
d'ammoniaque par distillation sur du permanganate de
potasse, puis sur du sulfate d'alumine. On peut contrôler
l'analyse par la méthode de Fleck et, de Ritter, basée sur ce
principe que le précipité mercuriel donné par le liquide
Nessler contient, pour deux parties de mercure, une dose
d'azote qui répond à une partie d'ammoniaque.
Alcalinité de Veau. — Une eau peut être alcaline à l'excès
par mélange avec des eaux provenant des blanchisseries.
On l'éprouve en y ajoutant quelques gouttes de teinture de
cochenille ou de solution d'auréosine. Avec la première
substance colorante, sous l'influence de l'acide sulfurique,
la teinte passe du violet rouge au jaune brun; avec la se-
conde. il se produit, une belle fluorescence verte qui disparaît
par l'acidité de la liqueur. Il suffit, pour se rendre compte,
de l'alcalinité, d'ajouter, goutte à goutte, à l'eau colorée,
une solution titrée d'acide sulfurique.
On constate encore dans l'eau la présence de traces de
plomb, de cuivre et de zinc qui peuvent être nuisibles dans
l'alimentation, mais, aupointde vue industriel, ne produi-
sent aucun effet désastreux. Le plomb sera décelé par l'iodure
de potassium qui donnera de l'iodure de plomb d'un beau
jaune; le cuivre par addition d'ammoniaque dans le ré-
sidu de l'évaporation repris par de l'eau acidulée d'acide
azotique ou bien encore par le ferrocyanure de potassium,
qui produiront avec le premier réactif une coloration bleu
céleste et avec le second un précipité rouge. Le zinc sera
caractérisé, après évaporation préalable et addition d'acide
sulfurique. par un précipité blanc de sulfure de zinc, en
faisant passer dans la liqueur un courant d'hydrogène sul-
furé.
(A suivre). P. HARIOT.
Tilia orbieularis
(T. alba X T. euchlora)
Ce joli Tilleul, obtenu par l'établissement Simon Louis
frères, de Plantières, il y a une trentaine d'années, a été
propagé sous le nom de Tilia argentea orbieularis, déno-
mination tout à fait impropre et que nous croyons utile de
rectifier.
Cet arbre, étant issu d'une graine du Tilia alba Ait.
(T. petiolaris D. C), ne saurait, être rattaché, comme va-
riété, au Tilia argentea Desf. (T. tomentosa Moench.)
vulgairement Tilleul argenté.
Par son port et le luisant de la face supérieure de ses
feuilles, il rappelle le T. euchlora C. Koch (T. dasystyla
Stev.) ; par son feuillage argenté en dessous et par ses
fleurs, il ressemble au T. alba.
Ce serait donc, d'après ces caractères, un hybride de
Tilia alba et de T. euchlora. ce qui semble certain car le
T. alba. sur lequel a été récoltée la graine qui a produit le
Tilia orbieularis, a, pour voisin, dans l'arboretum de Plan-
tières, le T. euchlora.
Nous allons donc abandonner la dénomination de T. ar-
gentea orbieularis qui nous semble impropre, et nous
nommerons cet arbre simplement T. orbieularis ( T. allia
X T. euchlora), allusion à la forme de ses feuilles.
Voici la description de l'arbre :
Très vigoureux, formant une tête conique, de même
aspect que le T. euchlora ; comme celles de ce dernier, ses
branches sont réfléchies, avec jeunes rameaux pendants.
La flèche de l'arbre est, comme du reste tous les autres
jeunes rameaux, toujours penchée; mais elle se redresse à
mesure qu'elle prend de la force et, finalement, forme une
tige très droite.
Jeunes rameaux vert jaunâtre; fréquemment colorés de
rouge sombre du côté exposé au soleil, recouverts d'un duvet
blanchâtre. Eeorce des rameaux plus âgés grisâtre. Ra-
milles florales à bractées très longues, spatulées.
Fleurs grandes (pour le genre), jaunâtres, très odorantes.
Fruits de la grosseur d'un pois, sphériques légèrement côte-
lés, mucronés au sommet, recouverts d'un duvel grisâtre.
Feuilles grandes, irrégulièrement cordiformes, épaisses.
accuminées. fortement dentées, rarement planes, m;iis.
généralement, à limbe convexe, quelquefois même cucul-
lées. La face supérieure est, d'un vert foncé luisant (comme
chez le T. euchlora), la face inférieure est argentée (comme
chez le T. alba).
Les feuillesdu Tilia orbieularis tiennent très longtemps
à l'arbre et ne tombent que vers la fin d'octobre et même
plus tard, ce qui est une qualité très précieuse et en fait
un arbre d'avenue de premier ordre. Isolé, il produit égale-
ment beaucoup d'effet.
e: jouin.
{Pépinières Simon-Louis frères).
Plantons des Pommiers à couteau
Je viens de lire, dans le journal américain The Cana-
ri/an Horticulturist, le compte rendu des achats de fruits
faits par l'Angleterre en 1896, et, après avoir vu avec
satisfaction que la France tient le premier rang pour les
exportations de prunes dans ce pays, — elle en a exporté
en 189(5, pour 3.655.570 fr., et pour les poires 3.033.960 fr.
dans la même année — , je vois avec regret qu'elle tient le
dernier rang, ou à peu près, pour les pommes à couteau, cul-
ture qui pourrait, cependant être développée en France. Les
chiffres ci-dessous feront juger de notre infériorité, nous qui
sommes cependant les plus proches voisins du pays im-
portateur.
L'Angleterre a importé, en 1896, en pommes à couteau :
D'Allemagne pour 9"i . 360 fr.
D'Australie » 1.967.715 »
De Belgique n 1.681.825 »
Du Canada » 15.725.70.") »
Des Etats-Unis d'Amérique. » 16.357.910 »
1 le France » 1 . 275 . 405 »
De Hollande » 339.840 »
Du Portugal » 968 . 185 »
De diverses contrées » 153.130 »
D'après le tableau ci-dessus, on peut voir le rang tout à
fait secondaire que nous tenons pour l'exportation d'un
fruit de culture facile. Je crois que les cultivateurs français,
surtout ceux se trouvant dans les régions où il est- déjà fait
des expéditions d'autres produits pour l'Angleterre, où il
va des commissionnaires ou des syndicats s'occupant de
l'exportation, et où la culture du Pommier réussit, ont
tout intérêt à planter maintenant. Plusieurs raisons m'ont
suggéré cette idée. D'abord, il se pourrait que, sous peu,
l'Angleterre fermât ses portes aux envois de fruits de l'Amé-
rique .lu Nord, à cause du Pou de San José (1). Déjà,
l'Allemagne a prohibé, ou à peu près, pour cette raison,
les fruits américains, et se prépare à planter de grandes
quantités de Pommiers à couteau, et il n'y aurait rien de
surprenant à ce que, dans un temps peu éloigné, de der-
nière puissance exportatrice pour ce fruit, elle devint pre-
mière. Ne restons pas en arrière et sachons profiter de notre
voisinage avec l'Angleterre pour ne pas laisser nos concur-
rents nous supplanter et pour ne pas perdre un débouché
i|iii devrait nous être presque particulier à cause de notre
situation géographique.
J'ai cru bien faire eu attirant l'attention des spécialistes
sur ce point et je souhaite que des personnes plus compé-
tentes que moi sur ce sujet viennent, dans les colonnes de
«■e journal et dans d'autres, expliquer quelles seraient les
variétés qui auraient le plus de chance de se vendre ou de
réussir comme culture, dans telles ou telles régions , en un
mot, renseigner complètement les intéressés sur ce sujet.
E. TURBAT.
(1) Le Jardin, m*.n" 265,267 ,2(ÏS, 270 et 274, p. 66,98,113,147 et 21S
LE JARDIN'
301
Nouveautés Horticoles CHRYSANTHEMES
FICUS RADICANS VARIEGATA
Cette charmante variété de Ficus radicans de grand
effet, que représente la h'g. 150, est mise au commerce par
M. W. Bull, 53b', King's Road, Londres (Angleterre).
Ses obtenteurs donnent, sur cette variété à feuilles pana-
chées, les renseignements suivants :
« Sa culture facile, sa panachure pleine d'effet et sa
croissance régulière font de cette'plante une des meilleures
Les nouveautés françaises dans les
établissements anglais.
La' plupart des nouveautés de Chrysanthèmes des deux
dernières années mit été vues en conditions excellentes dans
les déploiements commerciaux. Il n'y a pas àcraindreque
1rs semis français n'occupent plus une place prépondérante,
mais il est curieux de constater que, cette année, un très
grand nombre de nouveautés australiennes ont été vues ri
qu'elles sont certainement de beaucoup d'avenir.
Fig. 150. — Ficus radicans'mra riegai a .
qui aient été obtenues jusqu'ici dans la série des plantes
ornementales à feuilles panachées.
« Cette variété est d'un aspect très élégant en raison de
ses feuilles abondamment et irrégulièrement marginées de
blanc ; la panachure s'étend parfois à toute la surface.
« Comme plante à feuillage panaché pour suspensions,
de même que pour former des bordures ou pour cultiver
seule en la palissant sur des tuteurs ou sur un treillage,
elle est de tout premier ordre. » G, VALLIER.
liiilletin de la Direction tle l'Agriculture et du Com-
merce de h» Régenee tle Tunis. — 'i' trimestre isn.x.
Le Bulletin de la Diredlion de l'Agriculture et du Com-
merce delà Régence de Tunis (3e trimestre de 1898), que
nous venons de recevoir, contient, entre autres intéressants
articles: l'Arboriculture fruitière en Tunisie, par notre col-
laborateur, M. L. Guillochon, jardinier-chef du Jardin
d'Kssai; les végétaux ligneux à planter dans les différents
sols du nord de la Régence, par M. Grandidier; la dispari-
tion des boisements dans le sud de la Régence, par M. L.
Tellier ; la culture du Tabac, la production légumière, la
situation phylloxérique en Tunisie, etc.
Chez MM. Veitch cl (ils. de Chelsea, les variétés sui-
vantes, d'origine continentale, étaient les meilleures : Pré-
sident Non in, Werther, remarquable comme grandeur et
couleur, Général Paq'uiè, N. ('. S. Jubilee, Souvenir de
Matines, Lèocadie Gentils, la variété plumeuse jaune
pâle; M. Louis Rèmy. Il y avait aussi là de nombreuses
variétés françaises plus anciennes etde mérite reconnu.
M. W. 'Wells, d'Earlswood, qui, tout récemment, a
obtenu une médaille d'or à l'exposition de Taris, a toujours
les nouveautés françaises en très belle forme et spéciale-
ment celles de la race Calvat.
Lors d'une récente visite, je vis chez lui : Président Félix
Sithut, X. C. S. Jubilee. Lèocadie Gentils, Président
Béran, très gros et très beau. Mme Gabriel Debrie, une
fort belle fleur, Surpasse Amiral, Perlefine, Mme Robert
de Massy, Mme M. Expulson, Docteur Liebert, Iserette,
M. Hoste, Marie Calvat, M. Fatzer, Président Nonin,
Président Lemaire, Werther, Mistress F. A. Compton,
Mme Couvât de Terrait, Général Paquiè, Mme Bertet,
M. Frèd. Daupias, Le armai dragon, Tatiana, Papa
Vieillard et une vingtaine ou deux en outre.
362
LE JARDIN
MM. Cannell et fils, de Swanley, sonl d'autres cultiva-
teurs chez lesquels les dernières et les meilleures variétés
du continent peuvent être vues et leur collection, en même
temps qu'elle renferme plusieurs autres gains, est très riche
en \ ariétésfrançaises de 1897-98. L'espace me l'ait défaut pour
lesmentionner toutes, aussi n'en citerai-je que quelques-
unes telles que: M. Fatser, Topaze orientale, Mme Gas-
ton Morren, Mme Léon Roland. M . Louis Rémi/. Mlle M.
Expulson, Présideni Bée an. Mme Robe/i de Massy, Le
grand tlrugon. Mèlusine, Emile Nonin, Surdon. Paul
dm h ii. Tatiana,Mme Ferlât, Président Nonin, Situ, Ami
Brouillât, Mme Frèd. Daupias, Général Paquiè, Mme
Gabriel Debrie, Mme Bonnefoy, Marie Calvat, Mme
Louis Brossilloji. etc., etc.
Ryecroft nursery est 1 établissement de M. II. .1. Jones,
qui possède aussi la plupart des nouveautés et spécialement
bonnes étaient: Topaze orientale, Chr iy santhèmiste Bruant,
François Coppée. Marie Calent. Le grand dragon. Doc-
leur Noël Martin. Secrétaire Rivoire, Mme Ed. Roger.
vert, M. Fatser, Mèlusine, Général Paquiè, Président
Nonin, Abbé Brosson, M. Hos/e. M. Caillebotte, M. Louis
L'en ii/. Fleur de Lilas.
l'n autre cultivateur de premier ordre, c'est M. II. Shoes-
rnith, de Woking. C'est, un vieil exposant et, s'il a une col-
lection moins importante que les précédents; chaque 'plante
est parmi les meilleures et bien choisie. En splendide
forme étaient : M. Louis Rèmy, Mme Robert de Massy,
N. C. S. Jiibilec, Secrétaire Riooire, Mme Bertet, Sou-
venir de Matines. Mme E. Roger, Le grand dragon,Mme
< i >nrat de Terrait. Mèlusine, Mme M. Expulson, Tatiana,
Sita, Werther et autres.
Enfin, mais non moindre, doit être cité l'établissement
de M. Ft. Owen, à Maidenhead. Bien qu'il cultive un
grand nombre .le ses propres obtentions, M. Owen a, cette
année, uni' très importante collection de nouveautés fran-
çaises. Mme Ecerard, Président Bévan, Tatiana, Mme
Ed. Roger, surtout, étaient très belles.
C. HARMAN-PAÏXK.
ARBORICULTURE FRUITIÈRE
LE POIRIER
Considérations sur la taille.
Au moment où les l'oiriers se dépouillent île leur feuil-
lage, laissant apparaître à nu leurs ramifications, l'arbori-
culteur que cet examen intéresse au plus haut point, les
regarde de plus près et c'est avec plaisir, mêlé d'un cer-
tain orgueil, qu'il constatequ'un bon nombre de boutons à
fruits lui promettent, une lois de plus, une respectable
récolte. Cet orgueil est en effet bien légitime ; eau, si une
future production est promise et s'il eu est de même tous
les ans, c'est une [neuve que ses arbres reçoivent des soins
intelligents, que .toutes les opérations qui constituent la
taille sonl appliquées d'une façon rationnelle, raisonnée,
enfin que, par un éclaircissage sévère des fruits, la produc-
tion est réglée avec la vigueur des sujets et la qualité du
terrain dans lequel ils sont plantés. Ces simples notions
de culture fruitière, facilement apprises et trop souvenl
négligées, sonl le proprede l'arboriculteur qui professe pour
sesarbres un amour véritable; ces! pourquoi il a lieu d'être
orgueilleux, lorsque ses efforts sont couronnés de succès.
Cetexamen qui, pour un œil exercé, peut être fait dès le
mois .le juillet, n'est d'ailleurs pas la seule occupation de
1 époque présente. Une opération d'une certaine importance
doit être commencée: c'est la taille eu se,-, par laquelle il
convient d'apporter un complément à toutes les tailles
faites pendant la végétation, en opérant, sur un grand
nombre de branches fruitières, une section à l'endroit pro-
pice, indiqué par le résultat déjà obtenu, par le but que
l'on se propose, autrement dit, désigné par la raison.
Les branches fruitières, âgées de plus d'un an, soumises
te taille, se présentent sous deux formes distinctes:
Ellesont, à leur base, un ou plusieurs dards de différentes
grosseurs, ou bien, elles possèdent une ou plusieurs lam-
bourdes ou boutons éi fruits.
Dans le premiers cas. en considérant le résultat acquis,
c'est-à-dire les dards sur lesquels repose l'espoir d'une fu-
ture récolte, et le but, c'est-à-dire la transformation de
ces dards en lambourdes, la taille doit être faite de manière
qu'il subsiste, au-dessus de ceux-ci, au moins un œil
comme tire-'sève. Pour comprendre ce qu'est le tire-sève et
quel est son rôle, il faut savoir que la sève se porte, à de
très rares exceptions près, en plus grande abondance vers
les extrémités des ramifications qui développent abus des
pousses d'autant moins vigoureuses qu'elles sont nées plus
près de la base. La longueur de ces ramifications étant ré-
duite par là taille, l'œil le plus favorisé est donc, pour
notre branche fruitière, celui situé immédiatement au-
dessous de la coupe. Il se développe fortement, tandis que
les dards ou yeux delà base, moins bien partagés, ne s'ac-
croissent que faiblement. Or, c'esfprécisément cette parti-
cularité' qui fait atteindre le but cherché etvoici comment:
Le dard. qui provient de l'évolution chélive d'un œil après
une ou plusieurs années, est la production la plus prompte
à se mettre à fruit, à condition qu'elle reçoivede la nourri-
ture en quantité suffisante, mais cependant pas en trop
grande abondance, sous peine de la voir sedévelopper en
bourgi , ce qui anéantit l'espoir d'une récolte immédiate.
C'est pourquoi il faut tailler assez près des dards pour qu'ils
soient fortifiés dans une bonne mesure, et cependant lais-
ser au -dessus d'eux un œil pour que le trop-plein du liquide
nourricier puisse être dépensé en faisant développer cet œil
en un bourgeon méritant bien son nom de tire-séec. L'ar-
boriculteur sachant se servir de ce bourgeon, possède en
lui un véritable régulateur à l'aide duquel il peut activer
ou modérer l'accroissement des dards de la base ; pour cela,
il le pince pendant sa végétation, long ou court, herbacé
ou ligneux, suivant sa vigueur propre et la quantité
de sève jugée nécessaire pour que la transformation des
dards en boutons à fruits s'opère le plus rapidement possî
ble. Du reste, nous étudierons le pincement à son heure.
Ce sont probablement ces particularités qui ont fait naî-
tre, dans l'esprit de M. Courtois, sa méthode de taille tri-
gemme, condamnant l'ancienne taille ci Vécu et simplifiant
tous les procédés complexes provenant de ce que chacun se
pique d'honneur à ne pas imiter son voisin, et de ce que
chaque maître veut avoir sa manière d'opérer à lui, ne
voulant pas taire comme son collègue.
Cette taille à trois yeux ou trigemme est. a mon avis, la
plus recommandable et, à quelques rares exceptions près,
mérite d'être appliquée en toutes circonstances. Ces excep-
tions, toutes naturelles du reste, sont celles-ci : aux bran-
ches fruitières vigoureuses, il est indispensable de laisser
quatre gemmes afin d'éviter le départ en bourgeon de ceux
de la base ; aux branches fruitières très faibles, deux seule-
ment sont nécessaires.
La dérogation la plus importante que je conseille de
faire à cette méthode de taille, c'est de tailler la branche
fruitière immédiatement au-dessus de la lambourde lors-
qu'elle en possède une à sa base et non pas à deux yeux
plus haut, comme le dit la règle.
Pourquoi, en effet, laisser la sève se répartir inutilement
dans ces deux organes '.' Les fruits, s'il en vient, profiteront
davantage, il me semble, si le petit rameau qui les sup-
porte termine la branche fruitière. De plus, en admettant
que les poires ne tiennent pas, il restera toujours la bourse
où elles étaient attachées, laquelle est, on ne l'ignore pas,
une véritable source de boutons à fruits.
Cependant, je neveux pas dire par là qu'il faille tailler,
comme beaucoup le disent, au-dessus de la lambourde la
plus près de la base, une branche fruitière en possédant
deux ou trois. Sauf quand l'arbre est chétifet qu'il est trop
chargé', il est préférable de les laisser toutes trois ou tout
au moins deux. Le principal avantage qui plaideen faveur
de c traitement réside en la faculté que l'on a de pouvoir
choisir les fruits sur celui des trois boutons. qui possède les
plus beaux (c'est presque toujours le plus élevé). II est de
plus préférable de pratiquer l'éelaircie des fruits, que de
courir le risque de ne pas en avoir; car la seule lambourde
laissée peut être rongée intérieurement par un Charançon,
sans ijue l'ieil le plus exercé puisse s'en apercevoir, ou bien
LE JARDIN
•m
elle peut être, plus tard, annulée par les oiseânx ou par les
insectes de toutes sortie.
Il faut reconnaître qu'en pratique, ceux qui recomman-
dent la taille sur la première lambourde n'opèrent presque
jamais de la sorte.
Taillons donc tout au moins au-dessus de la- seconde
lambourde afin qu'il y en ait une pour les oiseaux el les
insectes et une pour nous, et, de cette façon, nous scions
certains de récolter notre part.
CLAUDE TRÉBIGNAUD.
LES JARDINS ALPINS PARISIENS
Les difficultés très réelles que l'aceliniateùr de plantes
alpines rencontre sur son chemin lorsqu'il veut introduire
ses préférées dans un grand centre comme Paris, les y cul-
tiver, les faire fleurir et prospérer, ne sont pas si insurmon-
tables qu'on ne trouve, ici et là, de jolies collections de ces
délicats enfants de nus montagnes. Sans parler du Jardin des
Plantes dont la mauvaise situation a cependant permis
l'introduction et la culture de plusieurs plantes vraiment
alpines, il y a, dans Paris même, il y a surtout dans les
environs immédiats de la capital.', plusieurs jardins alpins
qui méritent d'être visités et décrits.
Je viens d'en visiter quelques-uns et. malgré les brumes
de l'automne, sous l'âpre vent du nord et dans le froid
brouillard, l'impression que j'en ai rappor.téeà Genève est
délicieuse.
*
, .
A Paris même, au coeur de la grande fournaise, rue
de la Tour d'Auvergne, il est un petit coin privilégié
qu'on dirait transporté de'Suiss i du llauphiné. .lai
nommé le jardin de Mme Bassot, dont les collections alpines
de son ancien jardin de Montmorency sont connues de tous
les amateurs. Quand Mme Bassot, il y a quelque dix ans.
annonça sa décision de quitter la campagne pour fixer sa
résidence continuelle à Paris, ses amis, dont j'ai le bonheur
d'être, tremblèrent pour ses belles cultures alpines. Qu'al-
laient devenir ces collections de Saxifrages et de Semperci-
oMmque nul ne connnalt.et n'apprécie mieux qu'elle? Où
pourrait-on loger, dans Paris, tous ces trésors végétaux amas-
sés depuis tant d'années et avec une telle sollicitude?
Eh bien! ces collections, ces plantes délicates que
Mme Bassot et quelques amis couvaient depuis de longues
années, elles ont résisté au déménagement ; elles -ont
installées à Paris, y lleurissentsous les fenêtres de leur a mie.
1 embaument des parfums du Daphne Cneorum, des Violet-
tes suaves, de délicats Pavots alpins. C'est merveille de
voir ces gentilles fleurettes sur leur terrasse ensoleillée,
s'étendre, s'étaler et se multiplier. Lors de ma visite, le
lit novembre passé, il y en avait encore en fleurs.
Dans des rocailles disséminées avec art et infiniment de
goût, sur une pelouse bien verte, s'étalent la plupart de nos
plantes alpines, depuis le Rhododendron ferrugineum qui
y fleurit bien, jusqu'à l'Edelweiss et même VAndrosace des
glaciers. Les Saxifrages, les Sedum et les Semperoivum
semblent avoir la préférence de la da le céans qui, pro-
bablement, a fait l'expérience de leur grande rusticité.
Tout ce petit monde est soigné, étiqueté avec le plus
grand soin, disposé bien à la place que réclame chaqu
pèce et prospère à merveille. Dans les lieux ombragés, au
pied des murs et même le long d'une terrasse en ciment
sur laquelle Mme Bassot a fait construire une plate-bande
postiche, s'étale la plus belle collection de Fougères rustiques
qu'on puisse imaginer, depuis les espèces japonaises dont
plusieurs ne sont pas rustiques à Genève, jusqu'à celles des
Alpes, de l'Amérique du Nord ou des régions antarctiques,
l'n l'ait à noter c'est que plusieurs plantes qui gèlent à
Montmorency ou à Versailles peuvent être conservées sur
cette terrasse qu'abritent de grands bâtiments et que tem-
père, sans doute, la chaleur latente de la grande cité.
- ■
Prenons le bateau pour Boulogne-stir-Seine, si vous le
voulez bien, et allons sonner à la porte d'un amateur qui
vient de se révéler comme excellent cultivateur de plantes
alpines et qui a remporté de beaux succès à l'exposition
du printemps dernier. C'est M.<1. Magne, un retiré
des affaires, qui s'adonne ainsi à la culture de no- préférées
dans une délicieuse petite villa adossée au Bois de Boulo
Ici, les conditions sont meilleures ; je dirai même qu'elles
sont excellentes car le sol est bon el l'air est imprégné de
frâîcheurel d'humidité. M. Magne cultive admirablement
l'Edelweiss, qu'il élève par semis et dont il a de tort beaux
échantillons. Un loi de Pavot des Alpes, dans sa forme la
plus pure, a été obtenu de semis également, ainsi que V Ar-
nica montana, le Myosotis aipestris, l'Œillet des Chartreux
etd'autres plantes bien caractéristiques.
Un lot de Primula (la collection complète des espèces
alpines), des Cypripèdes de plein air, le ravissant Calypso
horealis qu'on rencontre si rare nt dans les cultures
(pourquoi'.'), des Lys île montagnes, Gentianes, Campa
nules, etc. -ont. en parfaite santé et sourient au soleil 'le
la Seine comme leurs sœurs le font au rayonnement di
grands sommets. M. Magne, comme Mme Bassot, sur-
Veille lui-même ses plantes; c'est là le secret de sa réussiti .
*
-
Mais c'est à Soisy, près de Montmorency, et à Enghien
qu'il faut aller pourvoir la flore alpine dans son plu- beau
développement et, pour y rencontrer L'illusion absolue
qu'on e-t transporté dans la haute montagne.
Depuis plus de vingt ans. M. et surtout Mme Daigre
mont cultivent non seulement une collection de plantes
alpines, mais encore la lion' alpine tout entière. 11 serait
plus aisé d'énumérer ce qui n'est pas à Soisj que ce qui \
est. Et, plus l'espèce est délicate et difficile à cultiver, plus
on persévère, plus on insiste, plus on persiste dans les
essais. Aussi réussit-on, la ou d'autres se désespèrent.
De belles rocailles ont été' i struites il y a prés de quinze
ans déjà; puis on a renoncé au grand enrochement, à la
rocaille pour la rocaille et l'on aarrangé de joli- mamelons
pierreux et pittoresques, consacrés, le- uns aux plantes de
la famille des Renonculacés, les autres à celle des Cruci-
fères, d'autres aux Cariophyllées, et ainsi de suite, ("est une
très ingénieuse application des règles du classement bota-
nique au Jardin pittoresque et naturel. L'arrangement est
tort heureux el satisfait a la loi- [e -avant, l'artiste et le
cultivateur. En outre, le procédé' est si ingénieux qu'il
permet de cultiver, à l'ombre des arbre- de ce jardin tri -
pittoresque, les espèces d'ombre et.au soleil, celles qui le
réclament.
Les collections proprement dites -ont disposées dans des
plates-bandes qu'on recouvre l'hiver pour empêcher l'humi-
dité d'y pénétrer. Les espèces délicates sont rentrées eu
-erre froide.
Mais ce qu'il y a de plus remarquable à Soisy, c'est la
culture dite « en baquets », dont, je l'espère. M. et Mme
Daigremont voudront bien nous parler un jour dans ce jour-
nal et qui constitue un progrès énorme sur tous les sv stèmes
de culture adoptés jusqu'à ce jour, même sur celui des ter-
rains de sphagnum que nous préconisons au Jardin alpin
d'acclimatation. Le système, inventé par un chimiste
de grand mérite, dont nous irons visiter l'installation a
Enghien avant de nous quitter, parait plus complique
qu'il ne l'est.
Il consiste à laisser les plantes s'arroser par capillarité
en plaçant, au-dessous d'elles et dans un double fond, de
l'eau de pluie qui est maintenue à son niveau par un gros
flacon retourné et posé sur un trépied. Nous reviendrons, plus
tard, sur ce systèmede culture dont les résultats -ont abso-
lument merveilleux. Les plantes les plus délicates, le- plu-
rebelles à la culture, l'Azalée de- Upes, le- Androsaces îles
zones supérieures et, plus particulièrement, les plantes calci-
fuges (l'eau de pluie ne renfermant pas de calcaire leur con-
vient parfaitement), s tmportenl très gaillardement dans
les baquets de Soisy. L'Oxycoccos oulgaris, le ravissant
et rarissime Mimulus primuloides, de la Nouvelle-Zélande
le délicat Campanula kederacea, \ deviennent gênants et
envahissants. ( Jhacun de ce- baquet terme un tableau dont
l'amateur et le connaisseur a de la peine a détacher ses
regards.
Terminons noire rapide visite parle jardin de M. Rosen
Stiehl, à Enghien ; c'est à un kilomètre à peu près du j
LE JARDIN
que nous venons de quitter.M'étant déjà étendu longuement
dans ce journal sur l'intérêt considérable qu'offrent les
cultures de M. Rosenstiehl (les personnes qui possèdent
l'année 1895 du Jardin \ trouveront deux notes sur ce
sujet, (1), je ne veux pas répéter un thème déjà développé.
i.iii il me suffise de dire que le rocher siliceux, dont j'avais
tant admiré la végétation en 1895, est plus superbe et plus
intéressant que jamais et prospère au delà de toute idée.
Les Asplenium germanicum et A. septentrionale, le Ble-
rhnum, les Lycopodium, les Vaccinium, de imites espèces,
le Gymnogramme crispa, le Linnœaborealis, les Chrysos-
pleriium, ï Empetrum, 1 Azalée alpine, sont ici comme chez
aux, sur la haute montagne. L'ensemble de ces végétaux.
artistiquement et pittoresquement groupés sur deux rochers
dont l'on surplombe une nappe d'eau, produit un effet
charmant, bien que le tout soit peu considérable comme
étendue. C'est la montagne, (les Vosges dirait M. Rosen-
stiehl) qui a envoyé un de ses contreforts à Enghien*
c'est un coin de la belle nature, un vallon de l'Alpe qui
- est établi aux portes de la grande fourmilière humaine
pour y parler de paix, de lumière et de joie. C'est une oasis
qu'on aime à rencontrer sur la route de notre vie agitée;
Soisj et Enghien, se complétant l'un l'autre, forment le
plus remarquable jardin alpin qu'on puisse voir en France.
Et cela vaut bien de beaux parterres, je vous assure, mes
cher.-; amis du Jardin! H. ÇORUEVOX.
Conservation du feuillage de Chrysanthème
Le Chrysanthème est une fleur de plus en plus à la mode;
chaque année voit éclore des nouveautés rivalisant entre
elles par l'ampleur des fleurs et le brillant de leurs coloris.
Mais, pour un amateur de bon goût, un admirateur de la
nature, il ne suffit pas. pour qu'il admire une plante,
i|ii - Meurs -nient erandes et belles, il faut qu'elles soient
bien portées et encadrées par un feuillage sain et vert.
Une variété qui ne réunit pas cette dernière qualité ne
peut être considérée, dans une collection, que comme un
oiseau de passage ; l'amateur, pas plus que le jardinier,
ne peut admettre cette imperfection.
Malheureusement un certain nombre de bonnes variétés
sont affligées de cette imperfection, et Louis Bœhmer serait
encore le roi des collections, si son feuillage avait une rus-
ticité- suffisante.
Le feuillage des Chrysanthèmes succombe à une invasion
parasitaire due à un champignon inférieur qui désorganise
les feuilles à la mode du mildew de la Vigne; celte inva-
sion se fait dans le courant de la belle saison et dés que les
plantes sent mises à la pleine terre; il faudrait donc les
préserver par un traitement préventif.
Cette question nous a beaucoup occupé, parce que nous
admirons ce genre de plante. Pour atteindre ce but, nous
avons arrosé le feuillage de certaines variétés délicates avec
différentes solutions à base de cuivre, etc.
Seuls, les composés cupriques se sont montrés d'une effi-
cacité réelle, et les meilleurs sont les solutions à ~' 0 0 de
sulfate de cuivre et 1 0/0 de chaux, ou bien encore celle' à
l'animnieure de cuivre ou eau céleste, à2,0/0 également.
Pour obtenir un résultat complet, trois traitements sont
nécessaires durant la fougue de végétation de la plante,
c'est-à-dire, pour nos régions du Nord, de lin juin à lin aoùti,
en le- échelonnant de 25 à 30 jours environ.
L'aspersion des suintions se fait à l'aide de pulvérisateur
à Vignes avec jets divisant le plus possible le liquide;
quant à la quantité à employer, elle varie de huit à quinze
litres à l'are, suivant la quantité de feuillage que portent
les plantes; il est urgent qu'à chaque traitement tout le
feuillage soit mouillé par la solution.
Nous engagerons fortement tous les cultivateurs de Chry-
santhèmes à essayer ces traitements; nous attirons aussi
; attention des amateur- de plantes vivaces sur ces solutions
qui pourront leur être d'une grande utilité, beaucoup de ces
plantes ayant, en effet, au cours de leur développement,
leur feuillage désorganisé par des maladies cryptogamiques.
L. H' iNNET.
(1) Le Jardin, 1895. n" 201 et 202, pages 154 et 162.
CULTURE POTAGERE
Culture de la Pomme de terre de primeur
Les Pommes de terre qui nous arrivent annuellement du
Midi et de l'Algérie ont. depuis quelques années surtout,
singulièrement diminué l'importance de la culture de ce
précieux tubercule sous châssis. Les Pommes de terre de
primeur nous arrivent, en effet . de très bonne heure, de
ces pays, dan- des conditions relative ut excellentes de
Lien marché. Aussi nos maraîchers parisiens ont-ils dû
abandonner cette culture qui ne devenait plus suffisam-
ment rémunératrice pour eux. les conditions de lutte étant
par trop inégales. Bien que les moyens de transports actuels
nous donnent la possibilité de nous procurer de très jolies
Pommes de terre nouvelles dès le mois de janvier, la cul-
ture de cette pilante peut avoir, malgré tout, peur une
maison bourgeoise, un certain intérêt â être connue.
11 n'y a nul intérêt à l'entreprendre de bonne heure. Les
premières couches, montées dans les premiers jours de jan-
vier, produisent des tubercules assez tôt et à un moment où
les tubercules anciens de nombreuses variétés ont encore
conservé toutes leurs qualités, en cave.
Les variétés employées pour la culture sur couche sont
des variétés hâtives; les plus hâtives sont les meilleures.
Mais il faut qu'à ces qualités elles en joignent une autre,
non moins précieuse, celle de ne posséder que peu de tiges
(fanes) et des tiges relativement basses.
lue variété des plus anciennement cultivées est la
Pomme de terre Marjolin, appelée encore Kidney ou Pomme
de terre deux fois Van. Elle joint, à une grande précocité,
d'autres avantages non moins précieux : le nombre de ses
tiges, de faible hauteur, est relativement restreint; son tu-
bercule, bien fait, est d'excellente qualité'; puis Son rende-
ment est ordinairement convenable peur une Pomme de
terre franchement hâtive. A ces qualités, se joignent quel-
ques inconvénients, mais faciles à prévenir : le tubercule
ilonue peu de germes, quelquefois un seul au sommet d'une
de ses extrémités; il est donc important de ne planter que
de- tubercules germes.
La Pomme de terre Victor n'est pas. il s'en faut, aussi
anciennement connue, mais, depuis qu'elle l'est, elle a pris
une grande place dans les jardins pour la culture de pri-
meur et la culture de pleine terre. Les fanes qu'elle produit
ne sont, ni trop nombreuses, ni trop hautes.
L'une ou l'autre de ces variétés convient très bien pour
la culture sur couche et sous châssis.
Il est préférable, pour cette variété comme pour la
Pomme dr terre Marjolin,àe planter des tubercules germes;
mais ici, on est assuré d'en voir plusieurs.
La première couche se fait donc dès le commencement
du mois de janvier. Elle doit être composée de fumier de
cheval frais mélangé par moitié de fumier recuit ou de feuil-
les; sa longueur dépend de l'importance qu'on désire donner
à ceite culture. Les coffres, placés sur la couche, reçpivenl
de la terre seule ou de la terre mélangée de terreau par
moitié, sur une épaisseur de 0"'20 à 0°25, puis ilssont en-
tourés de réchauds de fumier larges iJo(P:Ci à II" 10. Lorsque
la température, après s'être élevée, est redescendue à :.'',' ou
25", la plantation des tubercules peut avoir lieu.
Cette plantation se fait en lignes tracées parallèlement
aux planches des coffres. La première, à 0'°:-!i) du haut du
coffre et la dernière, à 0™35 du bas; l'intervalle compris
cuire les deux lignes étant divisé en deux parties égales.
..■la fait quatre lignes de Pommes de terre pour des châssis
de V'.'M) de longueur. Les tubercules semences, germes.
soui plantés dans des trous profonds de 0m06 où 0"'07, et
ions les 0™30, environ. Les coffres destinés à la plantation des
l'ouï s de terre doivent avoir 0™, lu de haut dans le haut et.
0m30 dans le bas. 11 la m avoir soin de les relever aux quatre
coins, au moyen de Iniques ou de fumier, à seule fin que
les tiges ne touchenl pas le verre des châssis, cela au fur
et à mesure de leur croissance, car il ne faut pas oublier que
les feuilles sont très sensibles au froid.
Pendant la végétation des Pommés de terre et aussitôt
qu'elles sont germées, il faut donner, tous les jours, de l'air,
LE JARDIN
365
le plus qu'on peut, puis couvrir, tous les soirs, les châssis
avecdes paillassons. Si la terre de la couche devient par
trop sèche, il faut arroser et cela le matin pour que les
feuilles aient le temps de se ressuyer avant la nuit.
Deux mois à deux mois et demi après la plantation, on
peut commencer à récolter quelques Pommes de terre: on
esl prévenu de la maturation par le jaunissement des
feuilles.
Suivant les exigences de la maison, u leuxième couche
peut être faite dans les mêmes conditions, mais en em-
ployant moins de fumier, à la fin de janvier ou dans les
premiers jours de lévrier. Au commencement du mois de
mars, la culture de la Pomme de terre, avec quelques
abris, peut être entreprise en costière bien exposée et
abritée.
.1. POUSSAT.
Culture du Gardénia
Le Gardénia de la Floride (Gardénia florida) (fig. loi)
appelé aussi Jasmin du Cap, quoiqu'il soit originaire des
r '? : *f
Pig. 151. — Gardénia florida.
Indes, csi un élégant arbuste de 1"',30 à ll".iin de hauteur,
aimant un buisson rameux, garni de feuilles ovales-lan-
céolées,' lisses, d'un beau vert.
Les fleurs, qui s'épanouissent île juin en août, sont d'un
blanc d'albâtre, jaunissant en vieillissant el exhalant une
délicieuse odeur de girofle. Elles durenl très longtemps et,
suivant les variétés, sont simples ou doubles. La variété à
fleurs doubles est presque uniquement cultivée el tout le
mon. le sait que le Gardénia est la fleur aristocratique des
bouquets el surtout des boutonnières.
La culture de cette plante n'est pas difficile, mais elle
nécessite cependant quelques soins particuliers que nous
allons rappeler ci-dessous :
Le Gardénia doit être tenu en serre tempérée (12 à 15"
en hiver), mais être placé en plein air ou sous châssis froid
aéré, ou bien encore en serre froide pendant l'été, c'est-à-
dire de juin en octobre.
Il prospère dans nue terre légère, mais cependant subs-
tantielle: moitié de terre de Bruyère ou de terreau de feuil
les. un quarl de terre franche et un quart de terreau.
Il faut le placer à mi-soleil, donner des arrosages fré-
quents pendant la belle saison et bassiner les feuilles une
ou deux fois par joui'.
Mais le grand reproche que Ion fait au Gardénia, c'esl
d'être trop facilement attaqué' par les insectes; il y a peu
de plantes, en effet, qui doivent, autant que celle-ci, être
défendues contre des ennemis si nombreux.
La cochenille, la grise et l'araignée rouge lui causenl de
grands dégâts, si l'on n'a pas la précaution de le tenir très
propre. Toul le remède est là et îles soins permanents doi-
vent prévenir le mal: il ne faut pas attendre qu'il appa-
raisse, mais, au contraire, il est indispensable de surveiller
les plantes avant son apparition. Des lavages répétés sur
les rameaux et les feuilles avec de l'eau nicotinisée à un
dixième, des fumigations au tabac, des lavages au pétrole
sur le bois, sont .les remèdes à employer presque continuel-
lement. Il faut dire aussi que, plus les plantes sont tenues
;i l'humidité et moins elfes se trouvent à la chaleur, plus
elles sont bien portantes.
Le Gardénia se multiplie surtout par boutures que l'on
doit fait n janvier-février, en choisissant des rameaux
latéraux pourvus, autant que possible, d'un talon. Ces bou-
tures sont piquées en petits godets et placées sur couche
chaude ou en serre chaude, à la chaleur de fond. Un rem-
potage .est donné lorsque cela esl nécessaire, puis les plantes
sont placées sous châssis, au chaud, où l'on doit leur donner
des bassinages et des arrosages abondants. Des boutures de
janvier peuvent donner quelques fleurs en été, mais la flo-
raison est plus belle la sec le année.
Après la floraison, on peut diminuer un peu les arrosages
et c'est à cette époque que doit avoir lieu le rempotage des
plantes. Celles-ci sont hivernées en serre, puis, l'été sui-
vant, placées à Pair libre, dans un endroit abrité, ou sous
châssis ou en serre froide. Ajoutons qu'il vaut mieux re-
nouveler les plantes de temps en temps, car les jeunes
sujets sont toujours plus florifères et plus vigoureux.
JULES RUDOLPII.
Exposition de Chrysanthèmes
au Royal Aquarium de Londres.
La première semaine de novembre pourrait être appelée
la grande semaine, eu se plaçant au point de vue à la fois
des cultivateurs et des admirateurs de cette reine d'automne
qui a nom le Chrysanthème.
Chaque jour, nousavonseu ici, à Londres, exposition nou-
velle : fous les quartiers île la v ille ont eu leur tour, de même
que chaque ville du Royaume lui. L'enthousiasme sus-
cité' par cette belle Heur n'est pas encore près de dispa-
raître.
Naturellement, l'exposition la plus importante, a été
tenue sous les auspices de la National Chrysanthemum
Society qui, pour la vingt et unième lois, empruntait à
cet effet, le grand hall du Royal Aquarium.
L'ensemble était magnifique, bien que l'impression géné-
rale laissât un peu à désirer. Nous rappelant les merveilleuses
expositions de ces dernières années à Paris, nous aurions
aimé voir les Chrysanthèmes constituer l'unique attraction
du lieu; malheureusement, il y avait un peu «le tout dan-
cette immense salle : emplacements pour théâtres, concerts,
aquarium, etc.. sans oublier d'encombrants ustensiles
d'acrobatie, et, ma loi. nos préférées semblaient un peu
reléguées au second plan.
Les Anglais se préoccupent beaucoup moins du pointde
vue esthétique que du coté- pratique. Pour eux, les expo-
sitions sont surtout affaire de réclame, et. il n'est pas -le
meilleure réclame, assurément, que celle d'exposer dans un
endroit où l'on s'amuseel on les plantes sont plus suscep-
tibles, par conséquent, de trouver des acquéreurs.
Xous allons essayer de donner un compte rendu, aussi
succinct que possible, des lots les plus remarqués.
Nous trouvons deux catégories : les concours d'amateurs
et les concours ouverts indistinctement à tous.
Dans cette dernière catégorie et parmi les fleurs cou-
pées, les japonais proprement dits occupent de beau
coun la place la plus importante. Dans le concours pouf
366
LE JARDIN
quarante-huit variétés distinctes, M. V. 11. I s. jardinier
de M. Revan. emporte la coupe d honneur et dix li\ res ster-
ling avec une magnifique exhibition c prenant d'énormes
fleurs de Madame Carnot, qui semble toujours la reine
.les ( Ihrysanthèmes jusqu'ici. Vieiand-Morel, Mrs C. Il"i-
man-Payne, blanc à reflets roses, Phœbust splendide jaune,
Soutenir de Petite Amie, blanc. EdwinMolyneux, cra-
moisi.
M. Kenyon, jardinier de M. Hills, est premier dans le
concours pour vingt-quatre variétés distinctes. Notons,
parmi les plus jolies: Swanley giant blanc Iilacé, John
Ncmllc, jaune à reflets bronzés.Mmc Gustave Henry, blanc
d ivoire, Mme Bruant, rose, etitfmc Carnot à fleurs jaunes.
Le groupe des variétés plumeuses présente de jolies choses
en Harry Wonder, Arthur, Abbè Pieorie et une nouveauté
à magnifiques Heurs jaune pâle, Lèocadie Gentils.
Les incurves, sans être en aussi grand nombre que les
japonais, forment cependant un ensemble assez respectable.
Notons", parmi les plus remarquées : Dûchess oj Fife,
blanc teinté de lilas, Empress of India, blanc pur. le type
parfait des incurves vrais, John Lambert, jaune d'or à
reilets bronzés, Globe d'or,hea.v jaune. Jeannea'Arc, blanc,
Princess of Wales, rosé. Ma Perfection, blanc pur, Quecn
of England, etc.. M. Higgs obtient le premier prix.
Dans un concours pour les six meilleures fleurs en une
seule variété i incurves), la première récompense est accordée
a la variété Duchess oj Fil'-, el la seconde kChas. II. Curtls,
un beau jaune.
Notons, parmi les récurves : Dr. Sharpe, cramoisi. Cul-
b dii écarlate. Parmi les variétés à fleurs d'anémones.:
Descartes, écarlate, Ernest Caille, jaune orange, Didatcare,
blanc crème, Junon, lilas pâle, Fleur de Marie, blanc pur.
Nelson, pourpre, Queen Elisabeth, etc..
Dans les pompons, nous remarquons : Mlle Elise Dor-
dan, à jolies fleurs rose argenté, Mlle Marthe, blanc. West-
lake, jaune.
N'oublions pas les Chrysanthèmes à fleurs simples qui
deviennent de plus en plus en vogue. Notons : Lady Chur-
rhill, rouge, Alphonse, blanc posé, Springfield Beauty,
jaune. Framfield Jjeauty, rose velouté, Purity, blanc pur.
Lu prix spécial est accordé à M. Davis pour 12 variétés
japonaises en 3 couleurs, blanc, jaune et rouge : Mme Cur-
ant. .1 . Chamberlain. Président Npnin, Mutual Friend,
Phœbus, F. Molyneux, S. C. Probyn, Oceana, Dorot/iy
Seward, Mme G. Henry. ' rênéral Robertset G. J. Warrcn.
Si nous abandonnons les fleurs coupées, nous trouvons
une magnifique exhibition île plantes cultivées comme
spécimens avec un nombre considérable de fleurs. Citons,
parmi les variétés les mieux représentées : Cleopatra, Via
Knowles, W. Trickeret, parmi les pompons: W . Kennedy-,
Fren .-//, Saint-Michel.
Le meilleur groupe de Chrysanthèmes (culture ordinaire)
esi présenté par M. .1. Spink. L'ensemble, entremêlé de
plantes à feuillage (Codiœum et Cuens Wcddelliana), est
magnifique.
l 'armi les horticulteurs. M .lunes présente, sans contredit,
le meilleur groupe de toute l'exposition avec un magnifique
loi de plantes et de fleurs coupées. La grande médaille d'or
lui est accordée pour la seconde fois".
MM. Cannell et fils, les bien connus horticulteurs de
Sw anlej . montrenl aussi un splendide groupe comprenant,
en delmrs des Chrysanthèmes, i collection de fleuré
coupées de Pelargonium sonale el de Cannas. Parmi les
autres horticulteurs dont les lots s,, ni les plus remarqués,
il tant citer aussi : MM. William el fils dl lollov av el < ut-
bush et dis d'Highgate.
Indépendamment de toutes ces richesses florales, nous
avons eu aussi l'utile, représenté par les fruitsel les légumes;
Nous allions clore cette énumération en oubliant de Ht t
les bouquets et les décorations de tablequi montrent cepen^
dant admirablement tout le parti qui peu! être tiré du
Chrysanthème à ce point de vue ci prouvent aussi, sans
nul doute, que les fleuristes iondoniens ne sont en rien iniv-
ieurs à leurs confrères parisiens.
A. MÉNISSIER.
LES FETES HORTICOLES DU NORD
Congrès des Ghrysanthémistes
et Exposition de Lille
La Sociététles Ghrysanthémistes du Nordde la France a
organisé une grande exposition qui s'est ouverte au public
le 10 novembre dernier.
L'inauguration officielle en a été faite par M. Vassillière,
Directeur de l'Agriculture, entouré de MM. Lefebvre, Prési-
dent, A. Cordonnier, Secrétaire de la S. C. D. N., Richard,
Président de la Société d'agriculture du Nord, ainsi
que de nombreuses notabilités. M. le Directeur de l'Agri-
culture a remis, pendant sa visite, la croix de Chevalier du
Mérite agricole, à M. Mulnard, Secrétaire général de la
Société centrale d'horticulture du Nord, ainsi que l'a an-
noncé le Jardin dans son précédent numéro.
Le Palais Uamcau a été transformé pour la circons-
tance en un délicieux jardin. Quand on entre, on est frappé
de la beauté du coup d'œil qui y est offert.
Dans le fond, un massif de verdure formé de plantes
ornementales cache un rocher d'où l'eau s'échappe goutte
à goutte. Les cotés disparaissent également sous de super-
bes frondaisons qui offrent tout ce que l'art de l'acclimata-
tion a pu implanter dans la région du Nord. De superbes
Palmieis, des Dracœnas, des Aralias, des Bégonia Rex.des
Olivia., des Ficus et des Fougères arborescentes encadrent
a merveille les Chrysanthèmes.
Le milieu du vaste hall a été transformé en un jardin
anglais admirablement dessiné au milieu duquel a été cons-
truit un bassin. Le tracé est l'œuvre de M. Cantal, archi-
tecte paysagiste.
Toutes les corbeilles des pelouses sont remplies de ma-
gnifiques Chrysanthèmes, les uns presque géants, les
autres moins élevés, il est vrai, mais partout des fleurs
énormes.
Parmi les plus beaux spécimens poussés à un haut degré
de perfection culturale comme grosses fleurs, on remarque.
Madame Courot du Terraif Madame Carnot, dans sa
blancheur exquise, Suzie, Harry Wonder, Edouard André
et Colosse Grenoblois dont les fleurs sont énormes.
Les principaux lauréats sont :
Prix d'honneur : MM. Vilmorin, pour plantes de Chrysan-
thèmes ; Couillard, pour fleurs coupées de Chrysanthèmes;
Delmasure. pour plantes ornementales ; Cantal, architecte,
pour plan de l'Exposition.
Chrysanthèmes en pots. — Objet d'art, vase de Sèvres
offert par M. le Président de la République, M. Vilmorin.
— Médaille d'or, M. Vilmorin.
Plantes ou spécimens portant de 5 a 12 fleurs. — MM.W'ul-
veyrick, Faniau, Bernard, Mulnard, Delobel.
Culture de Chrysanthèmes sur tige. — MM. Verhack et
Logez.
Culture unicolore. — M. A. Cordonnier remporte cinq
prix dans cette section.
Culture de 3 à i fleurs. — M. Nys fils.
Fleurs coupées. — MM. Bérot, Drussy, Anatole Cordon-
nier, Dagniaus, Tondelier, Armand Delannoy, Faniau,
Couillard, etc.
Art décoratif du Chrysanthème. — MM,. Verhack, Mul-
nard, Lucien François, Dagniaux.
Plantes ornementales. — MM. Delmasure, Bérat, Delobel.
Hors programme. — Médaille d'or, M. Tatoux pour son
rocher. — Médailles de vermeil, MM. De Bruynes, "Wilhem,
Van den Leede.
A 3 heures, M. Vassillière, Directeur de l'Agriculture, a
ouvert le Congrès des Ghrysanthémistes par un charmant
discours dans'lequel il a adressé ses chaudes félicitations
aux organisateurs de cette charmante fête. Il a terminé, en
assurant tous les cultivateurs de cette intéressante plante,
de la sympathie du Gouvernement et en particulier du Mi-
nistre de l'Agriculture.
A l'issue de l'exposition et du Congrès, la S. CD. N.
avait organisé, pour le vendredi, plusieurs excursions hor-
ticoles ayant pour but de visiter quelques-uns des princi-
paux établissements de la région.
La première visite a été faite, à Roubaix, aux établisse-
ments de M. Ilippolyte Villhem qui cultive, sous un hectare
de serres, des plantes ornementales. De là, les excursion-
nistes se rendirent à Tourcoing, dans l'établissement Del-
masure.qui comprend trois hectares de serres, chauffées par
la vapeur à basse pression, par une batterie de générateurs,
qui distribue la vapeur là où elle est nécessaire. C'est la
première grande installation de ce genre en France. < m j
cultive un hectare de Vignes planté de Gros Colman et de
LE JARDIN
367
Black Alicante, les autres serres sont oocupées par des
plantes ornementales.
Dans l'après-midi, les congressistes se sont rend us à S teen-
verck, chez M. Dutrie. où se trouvent 3 hectares de culture
dont '2 environ vitrés. L'établissement s'occupe spéciale-
ment de semis de plantes ornementales. On y remarque,
particulièrement, la construction économique des serres.
Enfin, la journée se termine chez M. Anatole Cordonnier,
à Bailleul. Le vaste établissement, que l'on agrandit encore,
sera certainement, dans quelques années, le plus vaste du
monde ; actuellement cent ouvriers y sont occupés et, d'ici
peu, il en faudra trois cents. On y admire les magnifiques
serres, surtout celles qui servent au forçage du raisin :
68.000 grappes de raisin, dont les grains, d'une grosseur
prodigieuse, sont suspendus aux ceps de Vignes ; aussi
s'extasie-t-on devant ce spectacle unique.
En dehors des pêches et des raisins forcés, les grappe-
ries du Nord ont une culture spéciale de Chrysanthèmes,
et M. Cordonnier avait réuni, dans une immense serre mo-
numentale de 80 mètres de longueur sur 18 mètres de lar-
geur, toutes ses belles collections si variées et si bien dis-
posées; éclairées à la lumière électrique, toutes ces plan-
tes produisaient un effet féerique.
En résumé, toutes les personnes qui ont eu l'avantage
de suivre ces excursions ne peuvent que remercier les
propriétaires île ces divers établissements de la façon si
cordiale dont elles ont été reçues et féliciter les organisa-
teurs de cette charmante promenade d'avoir fait passer
à leurs invités une journée si instructive et si agréable.
L. LOI SK AU.
Nous r. cevons, d'autre part, les renseignements suivants
concernant les concours de nouveautés.
Les récompenses pour les variétés nouvelles ont été attri-
buées comme suit :
58° Concours. — 1" Prix. Objet d'art. M. Calvat, G varié-
tés, moyenne: 92 points. — 2"" Prix. Médaille d'or. M. Cor-
donnier, 7 variétés, moyenne : 91 points. — 3"" Prix. Grande
Médaille de vermeil. M. Chantrier, 11 variétés, moyenne :
70,28 points. — i"' Prix. Grande Médaille de vermeil. M. De
Reydellet, 12 variétés, moyenne : 70,08 points. — :7"" Prix.
Grande Médaille d'argent. M. Bonnefous, 14 variétés,
moyenne : 61,28. — 6m° Prix. Médaille d'argent. M. Héraud,
13 variétés, moyenne: 58,23.
59° Concours. — 1" Prix. Grande Médaille de vermeil
M. Cordonnier, 4 variétés, moyenne: 76,5 points. — 2'°° Prix.
GrandeMédaille d'argent. M. Lacroix, 3 variétés, moyenne:
71, s points. — 3»» Prix. Médaille d'argent. M. Chantrier,
17 variétés, moyenne : 53,54 points.
Près de 200 nouveautés étaient exposées, dont 9ô bri-
guaient des distinctions.
Trente-quatre variétés, dont 27inédites, ont été certifiées
de première classe : 6 variétés ont reçu un diplôme de
mérite.
M. Calvat a obtenu 6 certificats ; M. Wells, 4, ; M. Cordon-
nier, 10 et 2 diplômes: M. De Reydellet, 2 ; M. Mulnard, 1 ;
M. Chantrier, 6 et 2diplômes; M. Héraud, 2: M. Bonnefous,
3 ; M. Lacroix, 1 et 1 diplôme; M. Remy, 1 diplôme.
Quatre variétés certifiées de M. Wells et 3 de M. Cordon-
niei n'étant pas inédites, ne contribuèrent pas à la moyenne
pour le 58" Concours.
EXPOSITION DE CHRYSANTHÈMES DE VIRE
Destruction des Criquets et des Sauterelles
DE PASSAGE
L'Exposition spéciale de Chrysanthèmes qui vient d'avoir
lieu à Vire (Calvados), du 10 au 15 novembre, sous les aus-
pices de la Société d'horticulture de l'arrondissement de
Vire, a été pleinement réussie.
Les médailles d'or ont été attribuées à MM. Bisson, hor-
ticulteur à Vire, pour les plantes cultivées en pots et Pitrais,
de Bayeux, pour les fleurs coupées.
Cette exposition était dirigée par le Président et par le
Secrétaire général de la Société d'horticulture de Vire,
MM. Lahonf et Emile Balle. B.
L'art d'associer les Deurs dans les compositions do-
râtes, par M. Albkkt Madmené. —Conférence causerie faite
sous les auspices de la société horticole vigneronne et fores-
tière de l'Aube, le 24 août 189S. — Brochure de 25 pages.
Dans cette intéressante conférence, notre collaborateur
M. Albert Maumené a traité d'une façon claire et résumée
les principales règles à connaître dans l'art d'associer les
Heurs dans les compositions florales : la forme de la com-
position florale, l'harmonie et le contraste des formes,
l'association et le contraste de coloris, le rôle des feuil-
lages, etc..
La grande Sauterelle voyageuse
(Schistocerca paranensis i
delà république Argentine (>).
Les pays chauds de l'orient, du nord et du sud de l'Afri-
que, lie centre de l'Australie, certaines régions de l'Amé-
rique où se trouvent d'immenses territoires arides et déserts
comme en Tartarie. dans l'Arabie, au Sahara, sont exposés
à des invasions périodiques de criquets ou sauterelles de
passage.
La grande sauterelle voyageuse de la République Argen-
tine {Schistocerca. paranensis) diffère du genre Acridium
particulier au vieux monde et de la sauterelle americana
par la grosseur de la tête, et de l'orientale peregrina par
la couleur: mais, si elle offre au point de vue entomologique
des différences nettement tranchées, ses mœurs et ses ha-
bitudes se rapprochent assez de celles des autres Acridiens
pour que les mêmes procédés de destruction puissent s'ap-
pliquer aux criquets de l'Algérie et de la Tunisie.
La Schistocerca paranensis passe l'hiver dans la région
qui borde le Rio-Saladodans le sud de Santiago del Estero,
au nord-est de Cordoba et au nord de Santa- Fé.
Cet insecte hiverne également dans les provinces de Cata-
marca et d'Eatre-Rios, points qui se trouvent compris entre
les parallèles 28 et 32 de latitude sud. Dans leurs quartiers
d'hiver, les sauterelles se réunissent par masses innombra-
bles dans les ronces, les herbes et les arbustes, formant
parfois des monticules de plus d'un pied de hauteur. Quand
le pampero, le simoun île la Pampa, souffle ou lorsque les
nuits sont froides, il se produit un mouvement de resserre-
ment dans la masse ; quand le soleil brille, ces sauterelles
remuent et cherchent quelques aliments dans le voisinage.
Dans les contrées incultes, la sauterelle argentine se
nourrit des feuilles des arbres, des ronces et des herbes.
Dans les régions cultivées, elle s'attaque d'abord aux pousses
des plantes et des arbres, à l'exception de l'Eucalyptus et
de quelques autres espèces. Après les pousses tendres et
les graines, elle s'attaque aux feuilles du Saule, du Pécher,
du Poirier, du Prunier, du Peuplier, des divers Acacia et aux
plantes des jardins. Le Mil, le Mais, le Sorgho ne sont man-
gés qu'accidentellement, lorsque les vols de sauterelles
s'abattent sur ces plantes, ne trouvant pas d'autre nourri-
ture à leur portée. 11 en est de même des Patates, des Topi-
nambours, des Cucurbitacées qui ne paraissent pas leur
convenir. A l'exception de certaines mauvaises herbes, peu
de plantes échappent à leur voracité.
Les larves de la paranensis restent agglomérées jusqu'à
l'époque où. arrivées au second état, leur corps a acquis
assez de vigueur pour leur permettre de se mouvoir libre-
ment. Plus marcheuse que sauteuse, contrairement à l'ante-
ricana, la jeune sauterelle ne saute pas à plus de 5 à 6 pouces
au-dessus du sol jusqu'à l'époque où elle peut voler comme
la sauterelle nomade d'Afrique.
Procédés de destruction— La profondeur à laquelle la
paranensis dépose ses œufs rend leur destruction plus dif-
ficile que celle des espèces plus petites de l'Amérique du
Nord et de l'Europe. Le moyen le plus pratique et le plus
expéditif consiste à labourer profondément avec une charrue
le terrain où les œufs sont déposés, de façon à atteindre
les poches qui se trouvent à 5 ou 6 pouces de profondeur;
on passe ensuite le râteau pour séparer, éparpiller les œufs
qui se dessèchent au soleil et à l'air, ou on les écrase avec
un rouleau. Le foulage du terrain par des bestiaux produit
aussi de bon résultats dans un sol humide et mou.
Pendant les matinées froides et brumeuses du printemps,
surtout quant il pleut, on peut ramasser à la pelle les sau-
terelles volantes, immobiles et entassées sur les arbres, les
clôtures, partout où elles trouvent des abris contre le vent
de la Pauma et l'humidité. Une machine spéciale, la « Car-
carana », permet d'en ramasser d'énormes quantités dans
les herbes, pendant la nuit. Au moment de la ponte ou de
l'accouplement, elles se réunissent sur un sol dur et décou-
vert où il est facile de les broyer sous de pesants cylindres,
de même lorsqu'elles forment, en hiver, une couche de
plusieurs pouces d'épaisseur. Dans les pâturages secs et
élevés, le feu est le procédé le plus rapide de destruction,
lorsqu'on peut y recourir sans danger.
(1) Rapport de M. Lawrence-Bruner, professeur d'entomolo-
gie de l'université de Nebraska, traduit par M. Claisse, vice-
consul de France à Rosario.
368
LE JARDIN
Différents types de machines rotatives servent à capturer
ou à écraser les sauterelles dans les provinces de Santa-Fé.
Entre-Rios, Gordoba et Santiago del Estero, où les nom-
breux bosquets ne permettent pas de recourir à l'incendie
des herbes sèches. Les jeunes sauterelles ou saltonas se
détruisent de la même manière. Dans les Vignes, les pépi-
nières, les jardins, où l'on ne peut recourir'à l'usage de la
carcarana, on les capture à l'aide de pièges, de caisses
fabriquées avec des feuilles de zinc ou de fer-blanc. L'em-
poisonnement par du son mêlé d'arsenic, par des aspersions
de pétrole présente de nombreux inconvénients; on ne peut
y recourir que dans les endroits parfaitement clos.
Conduite des sauterelles. — Pour se débarrasser des
petites invasions de sauterelles, les jardiniers ont recours
à une méthode qui permet aux femmes et aux enfants de
les écarter ou de les conduire vers quelque fosse ou tran-
chée préparée à l'avance.
Munis d'un drapeau d'une couleur vive, à l'exception du
vert, les personnes qui veulent les diriger vers un point
déterminé marchent à coté ou en arrière des sauterelles, à
une distance de 1 ou 2 mètres, en agitant régulièrement,
mais sans précipitation, un drapeau. Si la personne qui les
suit s'approche trop près ou agite trop vivement le drapeau,
les insectes effrayés se dispersent dans toutes les direc-
tiens, sautent ou se cachent dans les herbes et ne bougent
plus. Il est dune indispensable de procéder lentement et
d'une manière méthodique.
Manière d'écarter les vols de sauterelles. — Dans la Répu-
blique Argentine, on a recours aux mêmes procédés que
dans l'Algérie. Les feux allumés de manière que la fumée
passe au-dessus des champs que l'on veut protéger empê-
chent en général les insectes de descendre ou les l'ont chan-
ger de direction. L'usage des drapeaux d'une couleur
voyante, le mouvement, le bruit sont encore de bons moyens
pour effrayer et éloigner les Acridiens.
LAWRENCE-BRUNEL.
(Feuille d'informations du Ministère de l'Agriculture.)
Les Fruits de choix aux Halles
Société Nationale d'Horticulture de France
Séance du IO novembre 1SÎ>S
Le premier choix de poires, à la pièce : Passe-Crassane,
0 fr. !10; Doyenné d'hiver, 1 franc et l fr. 25 ; Beurré d'Arem-
berg, environ 1 franc; Joséphine de Matines, 0 fr. 40;
Beurre magnifique, jusqu'à 0 fr. 60.
Les grosses pommes de choix: Calville, 1 fr. 25 avec ten-
dance ~à la baisse et Reinette de Canada, 1 franc avec ten-
dance à la hausse pour tin décembre; enfin, l'Api, de 10 ;i
25 francs le cent.
*
Culture sous verre : \e Muscat d'Alexandrie, toujours très
recherché, de 10 à 15 francs le kilo. Le Gros Colman, aux
environs de 6 francs et le Black Alicante, en abondance
(environ 1500 kilos pour cette dernière quinzaine), de 1 fr. 50
à 4 fr. 25 le kilo, avec une moyenne de 3 francs.
La botte d'Asperges de 22 à 28 francs.
*
D'importation espagnole : La caisse de 12 grosses gre-
nades, 3 francs; de 4 à 5 francs la caisse de 25 mandarines
extra; 28 francs la caisse de 420 oranges et 90 francs les
100 kilos de Malaga, raisin moins beau que précédemment.
*■
-
Les prix des fruits exotiques sont sans changement,
c'est-à-dire Ananas de 4 à 10 francs et régimes de bananes
de 15 à 25 francs.
J. M. Bl'ISSoX.
Les colis- postaux pour l'Espagne. -- D'après une
décision récente du Gouvernement espagnol, les colis-pos-
i;im\ entranten Espagne, depuis le 15 octobre dernier, ne
seronl dispensés du certifieal d'origine qu'autant qu'ils ne
feront pas partied'un envoi commercial.
Seronl considérés comme envoi commercial, par la
douane espagnole, les colis postaux arrivant à un bureau
dédouane le même jour ou à des jouis consécutifs et con-
tenant des marchandises de même espèce pour un même
destinataire. Les envois commerciaux devront donner lieu
à l'établissemenl d un certificat d'origine pour chaque colis.
A défaut de ce document, les marchandises expédiées seront
considérées comme provenant d'un pays avec lequel l'Es-
pagne n'a pas de traité de commerce et grevées, par suite,
du droit de tarif général.
Séance peu importante en apports, en raison de l'Expo-
sition de Chrysanthèmes qui a lieu en ce moment aux
Tuileries.
Comité d'Aruoriculture d'ornement
MM. Simon Louis frères, de Plantières-les-Metz. avaient
envoyé, en outre du Ribes Billardi et de VElœagnusumbel-
latus, une intéressante collection de Symphoricaruos où se
remarquaient : S. ?-acemost<s, S. occidenlalis, S. glome-
ratus, S. Heyeri, S. parviflorus, etc..
Comité des Orchidées
Deux beaux apports :
De M. Georges Mantin, un lot de Cattleya hybrides dont
C. x Buriumde (C. Loddigesii superba x C. maxima peru-
riaiia) qui lleurit pour la première fois en 189a ; C. X Man-
tini bellaerensisi C. Bowringiana /loribunda'X.C. Dowiana
aurea); C. Bowringiana floribunda. colorata X C. labiata
W'arncqueana; Lœlio-Catllcya X bellaerensis (Lvlia au-
I a m italisatrorubeusX.C. Bowringiana floribundacolorata).
De M. Gauthier, jardinier de M. le D' Fournier, à Neuilly-
sur-Seine, unEpidendrum macrochilum à fleurs blanches
et un Cypripedium Gauthieri {C. Leeanum x C. callosum)
très joli.
INTKRIM.
Le Concours d'Orchidées du 24 novembre
à la S. N. D. H P.
Les apports n'étaient pas nombreux au concours d'Orchi-
dées du 24 novembre, mais le concours n'en a pas moins été
cependant des mieux réussis.
M. Peeters, de Bruxelles, nous a fait admirer le Vanda
cœrulea var. Peetersiana, d'une nuance blanche bariolée de
rose, d'un effet charmant, ainsi que d'autres Vanda
cœrulea, aux grandes fleurs bien foncées. Un Cymbidium
Tracyanum, plante superbe avec une belle tige de douze
fleurs d'un grand effet, un Odontoglossum Uro-Skinneri
var. album au labelle blanc et quelques beaux Cypripe-
dium Alberti, complétaient le lot qui a été récompensé d'une
médaille d'or.
M. Page, jardinier de M. R. Lebaudy, à Bougival, nous
a ébloui avec deux plantes d'une culture irréprochable :
Cypripedium Leeanum superbum et une douzaine de Ca-
lauthe Veitchi avec des grappes de trente à quarante fleurs.
— Grande médaille de vermeil.
M. Ch. Maron, de Brunoy, présentait un L:vlio-Cattleya
Berthe Fournier var. crenafa, hybride de L. elegans X C.
aurea, pour lequel il obtint une grande médaille d'argent.
M. Opoix, jardinier-chef du Luxembourg, avait un lot de
très beaux Cypripedium. parmi lesquels nous avons remar-
qué Cypripedium rexillamum et Cypripedium René Joli-
bois. — Médaille de vermeil.
M. Duval, de Versailles, avait également un joli lot de
Cypripedium où l'on voyait: C. Lucile et Angèle et une
variété foncée du C. Charltsworthi. — Médaille Ile vermeil.
M. Bert, de Colombes, pour ses Miltonia Binoti, Vanda
cœrulea,Odontoglossum Alexandrai.Oncidium Rogersi, en
très belles plantes bien cultivées, s'est vu attribuer une
grande médaille d'argent.
Enfin M. Régnier, de Fontenay, pour ses Vamki cœrulea,
Phahrnopsis âmabilis et un JErides nouveau, une médaille
d'argent.
C. BERANEK,
L'abondance des matières du présent numéro ne nous
permet île rendre compte que du Concours d'Orchidées,
qui a été du reste le principal événement de la séance du
24 novembre.
Nous parlerons des séances des divers comités dans
notre prochain numéro.
N. D. L. R.
ERRATUM
Dans le n* 282. page 346, 2° colonne, ligne 60, au lieu
d' Alicante, c'est Malaga qu'il faut lire.
LE JARDIN
309
LE JARDIN. - N° 284. - 20 DÉCEMBRE 1898.
CHRONIQUE
La culture des plantes par les enfants, qui est encore
chez nous à l'état de mythe, est entrée dans le domaine de
la pratique en Hollande. C'est ainsi que, récemment, la
Société néerlandaise d'horticulture et de botanique de Til-
bourg taisait une exposition, composée d'apports dus à des
enfants. La salle était en grande partie ornée par leslots
des exposants. Au mois de mai, il avait été distribué
600 boutures de Pelargonium zorudo et de Fuchsia. Les
résultats obtenus étaient brillants et ont vivement intéressé
les nombreux visiteurs de cette exposition d'un nouveau
genre. Les prix consistaient en diplômes et en livrets de
caisse d'épargne.
Sait-on quel est le nombre d'arbres qui ornent nos bou-
levards et nos avenues, non compris bien entendu les squares
et le bois de Boulogne? La statistique, qui s'attaque à tout
et qui a la prétention de ne jamais se tromper, nous annonce
86.395 arbres, parmi lesquels les platanes dominent avec
25.817. Puis viennent les Ormes, 14.640 et les Marronniers
qui se chiffrent parl4.520. Les frais d'entretien ne dépassent
pas 330.000 francs. C'est pour rien !
Le bsurre de Cocotier est en train de détruire le beurre
d'origine animale. Des syndicats agricoles algériens le re-
commandent instamment aux consommateurs. Il est, dit
le prospectus, plus digestif et plus salutaire que le beurre
de vache, ne rancissant jamais, et les deux tiers font le
même usage que les trois tiers de l'autre. De plus, il est
bénit, s'il faut en croire le dit prospectus, qui recommande
de s'adresser à l'abbé X, directeur du Syndicat à X et qui
nous apprend en outre que « sans religion, la société serait
un enfer, Voltaire et Rousseau l'ont reconnu ».
Les jardins coloniaux n'ont jamais tant lait parler d'eux
que depuis ces derniers temps. Nous avons dit qu'une com-
mission spéciale était chargée de s'occuper de leur organi-
sation <>u plutôt de voir ce qu'on pouvait faire à leur sujet.
Plusieurs séances ont déjà été tenues, qui paraissent devoir
donner de bons résultats. On a rejeté, à la presque una-
nimité, la bizarre proposition qui avait été faite de créer un
jardin colonial à Paris. Vous croyez peut-être que je plai-
sante, mais rien n'est plus vrai et une proposition, dans ce
sens avait été réellement faite par un colonial en chambre.
Nous n'avons pas voix au chapitre, mais nous croyons
pouvoir affirmer qu'on ne fera rien d'utile, tant que les direc-
teurs des jardins coloniaux ne seront pas en rapports
directs avec la métropole et soustraits au joug des gouver-
neurs et des administrateurs.
Parmi les cadeaux faits par le Sultan à l'empereur
allemand, dans son récent voyage en Orient, figurent deux
jeunes Cèdres et un Caféier, que 1 impérial voyageur avait
admirés dans les jardins de Yildiz. Pas n'était besoin
d'aller aussi loin et, en tirant légèrement les cordons de sa
bourse, le souverain pouvait se procurer de pareils végé-
taux, sans obérer outre mesure son budget. Nous ne parlons
pas des autres cadeaux; on en trouvera la liste agrémentée
et enjolivée, dans un numéro spécial du journal le Rire, tout
à fait désopilant.
La récolte officielle des vins en France n'est pas aussi
élevée qu'on s'était plu à l'annoncer tout d'abord. Elle est
évaluée à 32.28?. 000 hectolitres, accusant une diminution
de 68.000 hectolitres sur la récolte de l'année précédente ci
de 995.000 hectolitres sur la moyenne des dix dernières an-
nées; L'Algérie a fourni environ 4.500.000 hectolitres, cequi
élèverait le total de la récolte à 37 millions. Quarante-cinq
départements ont fait une récolte dépassant celle des années
précédentes, en raison de la reconstitution du vignoble et
des influences atmosphériques favorables. De ce nombre
-ont ['Aube, l'Yonne, la Côte-d'Or, la Gironde, la Charente-
Inférieure, h' Gers, etc. L'Hérault, par contre, a perdu plus
de trois millions d'hectolitres. La richesse alcoolique est
supérieure de 2" à celle de 1897, et, d'après les estimations
faites dans chaque département, la France auraii récolté
du vin. pour 961.700.000 francs.
Le Thé est en voie de prospérité culturale au Caucase.
M. Solovtsov. dont le père a été l'initiateur de cette culture.
possède une propriété de H0 hectares qui lui est entièrement
consacrée. Depuis 1NP7, le thé, qui auparavant, restait
par suite d'une fermentation incomplète, intermédiaire
entre les thés noirs el les thés verts, est d'excellente qualité
et ne laisse plus rien à désirer. Le bénéfice, qu'on est suscep-
tible de retirer de l'exploitation de l'arbre à thé, est de 12à
17 pour 100 et pourrait s'élever jusqu'à 30 pour 100. On
commence a espérer qu'un jour — relativement prochain —
la Russie produira tout le thé qu'on y consomme.
< in a déjà donné bien des procédés de conservation des
pommes; en voici encore un autre. On prend des pommes
parfaitement saines et on les place dans une chambre, sur
îles claies d'osier, en ayant soin qu'elles ne se touchent pas.
On ferme les portes et les fenêtres et on allume, un feu de
sarment, qu'on entretient pendant quati u cinq jours, de
façon à donner beaucoup de fumée. Au bout de ce temps, on
retire les fruits un à un et on les met dans uue caisse avec
des menues pailles. Sur une première couche, on en dis-
pose d'autres successives pour remplir la caisse, et on ferme
hermétiquement. Il parait que, par ce procédé, on peut con-
server les pommes pendant l'hiver et une grande partie de
l'été.
Le Congrès de Lausanne a adopté', en principe, les plan-
tations routières et a recommandé de planter des arbres
fruitiers, rie préférence aux arbres forestiers et, par-dessus
tout, des Poiriers à cidre.
LeGartcnftora signale l'apparition d'un curieux hybride
obtenu par M. L. Spath, entre les Catalpa Kaempferi et
C. bignonioides. La nouvelle obtention est. parait-il, des
plus méritantes et réunit les caractères des deux espèces qui
lui ont donné naissance, tout en laissant une certaine pré-
dominance au Catalpa Kaempferi. La couleur et la disposi-
tion des fleurs rappellent le Catalpa bignonioides ; le mode
de nervation de la face inférieure des feuilles est celle que
l'on trouve dans le Catalpa Kaempferi avec, en plus, les
longs poils du Catalpa bignonioides.
La rose de l'Avenir! Les (leurs de forme monstrueuse,
nous dit l'Echo de Paris, sont de plus en plus à la mode.
Mais il y a mieux encore; un horticulteur tout à fait smart,
serait en train de cultiver une espèce de rose tout à fait
curieuse. C'est la rose qui sentira mauvais; elle sera bientôt
dans tous les salons également Smart.
Prière à l'horticulteur qui cultive laro.se qui pue de se
faire connaître.
*
Avec les champignons on peul remplacer tous le- autres-
aliments , à ce que nous affirme le mycologue anglais
Badham, qui n'a pas hésité à écrire « la Fistuline est un
vrai beefsteak croissant sur la souche du Chêne; l'Hydne
rappelle les huîtres fraîches et le Lactaire délicieux, les
tendres rognons d'agneau ». Des goûts et des couleurs on
discutera éternellement !
P. IIARIOL.
370
LE JARDIN
AVIS IMPORTANT A NOS ABONNÉS
En vue d'éviter les erreurs pouvant résulter de
l'encombrement qui se produit généralement à cette
époque, nous prio7is instamment nos abonnés dont
Vallonnement expire à la fin du mois, de nous faire
parvenir, le plus tôt possible, le montant dé leur
renouvellement pour l'année 1899, en un mandat-poste
adressé à M. l'Administrateur du o Jardin », 167,
boulevard Saint-Germain, Paris.
NOUVELLES HORTICOLES
Mérite agricole. — A l'occasion de l'Exposition orga-
oisée par la Société nationale d'aviculture de France, la
décoration de chevalier du Mérite agricole a été conférée à
M. Bréchemin (Louis), publieiste agricole à Pans, secré-
taire de la Société nationale d'aviculture de France.
A l'occasion de l'inauguration d'un groupe scolaire à
Boulogne-sur-Seine, la décoration de chevalier du Mente
aaricoîe a été conférée à M. Berger (Achille-Léonard),
horticulteur à Boulogne-sur-Seine. président du Syndicat
des entrepreneurs de jardins.
Concours général agricole de Paris. — Le pro-
gramme du Concours général agricole de Paris, qui aura
lieu, comme nous l'avons dit, du '-'7 lévrier au 7 mars, vient
de paraître. On peut se le procurerai! Ministère de l'Agri-
culture (Direction de l'Agriculture, 3' bureau). 78. rue de
Varenne, à Paris.
C'est M. de Lapparent, Inspecteur général de 1 agricul-
ture, qui est chargé de l'organisation du Concours.
Distribution des récompenses à la Société
nationale d'horticulture de France. — La Société
nationale d'horticulture de France, dans sa séance du
9 décembre courant, a procédé à la distribution des reeom-
penses accordées aux exposants de la dernière exposition
de Chrysanthèmes de Paris, aux personnes dont lesouvrageS
. .ii les cultures ont été l'objet de rapports faits à la Société, etc.
En plus des récompenses accordées à la suite de l'expo-
sition de Chrysanthèmes et dont nous avons publié les
principales, les récompenses suivantes ont été décernées :
1* Pour longs et bons services. — Médaille d'or : à
M. Rousseau (Louis), jardinier chez Mme Brandon, pro-
priétaire, 47, rue de Longchamp, à Neuilly-sur-Seine,
42 années de service. — Grande médaille de vermeil : à
M. Petit (Victor), jardinier chez Mme Foye. château de
Chettainville, par Marolles-en-Hurepoix (seine-et-Oise),
36 années de service. — Médaille d'argent :à M. Marie (Fer-
dinand . jardinier chez M. Bucquet, au château de la Ronce,
à Ville d'Avray (Seine-et-Oise), '21 années de service.
2° Pour publications horticoles. —Médailles de oermeil :
à MM. Lucet. pour son ouvrage ayant pour titre : Les Insectes
nuisibles aux Rosiers sauvages et cultivés en France:
Boucher (G.) et Mottet (S.), pour leur livre : Les Clématites.
— Médailles d'argent : à MM. Orengo, pour son livre inti-
tulé : Culture de l'Œillet sous châssis : Decaux, auteur d'une
note sur la. Mouche des Orchidées {Isosoma orchidearum);
Mottet, pour son livre intitulé: Les Œillets ;J.Rudolph, pour
son livre : Les Aroidées de serres: Mottet. pour la 3- édition
de son livre avant pour titre : La Mosaïculture. — Médaille
de bronze : à M. Lamy, instituteur, à Méricourt (Seine-et-
Oise). pour la création d'une Société protectrice scolaire
des animaux utiles.
3° A la suite de rapports émanant des Comités et des
Sections. — Diplôme d'honneur, à la Société d'horticulture
de Soissons pour les importants services qu'elle rend
par des cours publics, de nombreuses conférences et l'en-
tretien d'un jardin école. — Médailles d'or : à MM. Labitte
(Jules), de Clermont (Oise), pour ses importantes et remar-
quables cultures d'arbres fruitiers; Mari (Antoine), horti-
culteur habile, propriétaire de l'établissement du « Parc-
aux-ltoses », à Nice ; Chouteau (Auguste), jardinier-chef
chez M. Brault. à Yères (Seine-et-Oise), pour ses preuves
d'habileté: Lemaire, horticulteur, rue Priant, 26, à Paris,
pour la parfaite organisation de son établissement.— Rap-
pel de la médaille d'or, décernée l'an dernier à M. Truf-
fant (A.), horticulteur à Versailles, pour l'importance et la
perfection de ses cultures. — Grandes médailles de vermeil:
a MM. Piret, horticulteur à Argenteuil (Seine-et-Oise), pour
sa remarquable collection de Cattleya et Welker fils, jar-
dinier en chef chez M. Hirch, au domaine de Beauregard.
— Médaille de vermeil: à M. Lardin, de Montreuil (Seine),
dont le jardin peut être considéré comme un modèle pour
la culture du Pécher. — Grandes médailles d'argent : à
MM. Boucher (G.), horticulteur, avenue d'Italie, à Paris,
pour la construction d'une machine à emballer les arbres;
Macé (Fernand). jardinier-chef chez M. Garnier (E.), à Brie
Comte-Robert (Seine-et-Marne); Billard (Arthur), horticul-
teur au Vésinet (Seine-et-Oise), pour ses importantes et
remarquables cultures de Bégonias tubéreux. — Médailles
d'argent : à MM. Brault,. jardinier à Fleury-Meudon (Seine-
et-Oise); Paullard, de Fontenay-sous-Bois (Seine), pour
une nouvelle variété de Pèche, nommée P. hatice Paullard;
Gorion, d'Epinay (Seine), pour la Prune Gloire d'Epinay,
variété trop peu connue ; Lavergne, pour la création d'un
jardin fruitier remarquable, à Saint-Martin-Longeau, près
Pont-Sainte-Maxence (Oise) ; Lejeune (François), qui compte
vingt années d'excellents services comme jardinier en chef
du jardin école de la Société d'horticulture de Soissons.
— Rappel d'une médaille d'argent, décernée l'an dernier,
à M. liosset. jardinier chez M. Dessoudeix, à Villemonble
Seine). — Médaille de bronze : à M. Savart, de Bagnolet
(Seine), pour une nouvelle variété de Pèche, désignée sous
le nom de P. Girardot.
Médaille d'argent accordée au livre « Les Œil-
lets ». — Ainsi qu'il est dit plus haut, la Société d'horti
culture de France vient de décerner une médaille d'argent
au livre de M. S. Mottet. Les Œillets ; c'est un succès de
plus à l'actif de notre collaborateur et pour la Biblio-
thèque du Jardin dont fait partie cet utile et intéressant
ouvrage.
Les colis postaux pour le Nicaragua. — Depuis
le 1" courant, en exécution d'une convention conclue entre
la France et la grande république de l'Amérique centrale
au nom de l'Etat du Nicaragua, les colis postaux n'excé-
dant pas ."> kilogr., à destination directe du Nicaragua, sont
taxés à 3 fr. 50 au départ de France et deéfranes au départ
de l'Algérie.
Contre le Pou de San José. — A la suite du rapport
du professeur l'itsema Bos, qui avait été délégué en Amé-
rique afin d'étudier les dégâts causés aux arbres fruitiers
par le Pou de San José (Aspidiotus perniciosus), le Gouver-
nement des Pays-Bas vient d'interdire l'entrée des végétaux
provenant d'Amérique, mais non des fruits.
Syndicat horticole et floral des Alpes-Mari-
times. — On nous annonce la formation à Cannes d un
syndicat d'horticulteurs producteurs de la région.
Ce syndicat, fondé dans le but de défendre les intérêts
commerciaux el professionnels des producteurs de la région,
a déjà réuni un grand nombre d'adhésions. Il a pris le titre
de Syndical horticole et floral des Alpes-Maritimes.
Le bureau en est ainsi composé: Président: M. Léopold
Martichon, horticulteur à Cannes; Vice - présidents :
MM. Carriat, horticulteur à Antibes, et Paul Blanc, de
Cannes; Secrétaire général : M. S. Page, horticulteur-
fleuriste au Golfe-Juan; Secrétaires adjoints : MM. Bon
et Chauniont. de Cannes; Trésorier : il. P. Burdinat.
La récolte des griffes de Muguets en Alle-
magne. — La récolte des grille-- à forcer de Muguets en
Allemagne esi., ci te a n née. Je 1 3 intérieure;! celle de l'année
dernière. Voici les renseignements que nous donne, à ce
sujet, le Moller's deutsche Gartner Zeitung, sur les prin-
cipaux centres ou cette culture est faite en grand.
Les boutons à Heurs sont très l'eau dans les griffes, mais
les griffes elles-mêmes sont moins grosses qu'en 18971 el on
a dû en mettre 35 à 40 pour 100 au deuxième choix. Cette
année, ont été récoltés, dans les deux grands-duchés de
Mecklembourg, 2 millions de griffes à forcer des premier
et deuxième choix. Pour les petites commandes, on payait
24 marks, c'est-à-dire 30 francs le mille.
Pour 1899, sont déjà plantés 5 millions de grilles et l'on
va encore en planter (i millions.
Les griffes conservées dans les glacières ont fait monter
les prix des grilles à forcer.
A Erfurt, le développemenl des Muguets a été très bon
ci la récolte suffisante. Pour l'Amérique, le prix a été de
LE JARDIN
371
2 1 à 27 marks, soit 30 à 33 fr. 75 c, rendus franco à New-
York.
Dans la marche de Brandebourg, la récolte des Muguets
est encore au-dessous de la moyenne; il n'est pas douteux
que les griffes de Berlin, cultivées dans le sable, soient les
meilleures pour le premier forçage et, cette année, les cul-
tures de Muguets dans le sable sont très maigres et n'ont
donné que de petites récoltes. Beaucoup de cultivateur-.
doivent mettre au moins la moitié de la récolte au deuxième
choix, qui ne vaut rien pour l'exportation et, par suite, il
y aura plus tard une baisse sur le marché des fleurs
coupées.
A Stargard, la récolte des Muguets a été très bonne cette
année quant à la quantité, elle n'a donné que 7.. pour 100.
l.es prévisions pour l'année prochaine sont très bonnes,
parce qu'il y a eu, cet été, peu de plantes brûlées par le
soleil.
A W'andsbeek. la récolte des Muguets a été superbe cette
année. Pendant l'été, on ne croyait pas qu'il y aurait une
bonne récolte à cause de la pluie qui est tombée en grande
abondance. Mais, le mois de septembre, ayant été très doux,
a. fait bien profiter les griffes. On a payé, pour une bonne
marchandise. 22 à 25 marks, soit 27 fr. 50 à 31 fr. 10 c.
le mille.
A Wittemberg, la récolte des Muguets a été excellente.
Le développement faisait espérer une très bonne récolte,
mais la sécheresse, qui a commencé dans la première moitié
de juillet et qui a duré jusqu'en octobre, a arrêté le déve-
loppement des griffes qui n'ont pas été aussi fortes qu'à
l'ordinaire. On a reçu, pour le mille de premier choix, 26 à
28 marks, s,, il 32 à :!."> lianes, et pour le mille de deuxième
choix, 12 à 22 marks, soit 15 à 27 fr. 50.
Catalogue des graines et plantes vivantes
offertes par le Muséum d'histoire naturelle,
pendant l'hiver 1898-1 899, aux établissements
publics d'instruction. Nous venons de recevoir
cet intéressant catalogue que fait paraître régulièrement,
chaque année, le Muséum d'histoire naturelle. Les dons de
graines et plantes sont faits aux seuls établissements pu-
blics d'instruction nationaux, départementaux : ou muni-
cipaux et les demandes doivent être adressées à M. le
Directeur du Muséum, 57, rue Cuvier. à Paris, axant le
25 décembre.
Les origines de la culture forcée. — Nous avons
déjà eu l'occasion de signaler à diverses reprises à l'atten-
tion de nos lecteurs, les patientes recherches et les intéres-
santes études publiées par M. 0. Gibault. bibliothécaire
de la S. X. I). II. F., dans le journal de cette Société. Cette
lois, il sae.ii d'une étude sur les origines de la culture for-
cée et nous en extrayons les passages suivants :
« Me nombreuses citations des auteurs latins établissent
que la civilisation antique a connu ce genre de culture. On
sait, d'ailleurs, jusqu'où furent poussés les raffinements du
luxe chez le peuple romain, au temps de l'empire surtout.
Ne fallait-il pas des primeurs à ces fameux sybarites de
l'ancienne Rome, dont la gourmandise est demeurée pro-
verbiale? Le forçage de la Rose ne s'imposait-il pas, puis-
que, pour eux. les festins eussent manqué de charme s'ils
avaient été privés de la fleur que la coutume générale de
l'antiquité prodiguait comme un ornement obligatoire dans
les repas. D'après Suétone', à un festin donné par lin ami de
Néron, eu hiver sans doute, les Roses que l'on y employa
coûtèrent s. 'ides la somme de 1 millions de sesterces 1).
Pour satisfaire à cette énorme consommation, les Roses
s'importaient par navires, de l'Egypte et de laCampanie.
Mais plusieurs épigram mes du poète Martial (2) nous apren
nent qu'il existait, en outre, à Rome, une certaine culture
forcée de la Rose.
« Quant à la production des primeurs, Columelle dit- que
l'on servait des Concombres, en hiver, sur la table de l'em-
pereur Tibère, qui était dartreux et s'était prescrit pour
régime d'en manger tous les jours de l'année. Selon l'his-
torien Trebellius Pollion, l'empereur Gallien pouvait offrir
à ses convives, au plus fort de l'hiver, « des Melons, des
(1) Un sesterce équivalait à 0 fr. 20 de notre monnaie
(2) Martial IV, 22 ; XIII, 127.
Figues vertes, des fruits récemment cueillis dans îles saisons
qui ne leur appartiennent ».
« Une véritable culture géothermique existait donc chez
les Romains. Pline et Sénècpie n'ont pas manqué de la
maudire dans leurs déclamations contre le luxe antique.
Au nom des principes de la morale stoïcienne, ces philo-
sophes moroses proscrivaient tout ce qui contribuait à ren-
dre la vie agréable. X'accusaient-ils pas de sensualité ceux
qui mangeaient des légumes tels que l'Asperge et l'Arti-
chaut, sous le singulier prétexte ,|ue les (Jineinnatus et au-
tre- héros des anciens temps se contentaient de- légumes
du pauvre : les Oignons, les Navets et les Hâves!
« Dan- 1,.- / ergers clliciens iCiliciunpomarin i. c est ainsi
que Martial appelle des sortes de serres, on cultivait surtout
îles arbustes donnant un produit aromatique. Columelle
cite le Baumier de Judée, les arbres de l'Arabie et de
l'Ethiopie qui produisent la myrrhe, l'encens et le Casia
qui est peut-être un Canriellier (Cinnamomum < 'assia ).
« Mais si nous constatons l'existence d'une culture forcée
dans l'antiquité, nous sommes dans l'ignorance à peu près
(empiète au sujet des procédés employés. Aucun auteur
latin, parmi les agronomes, historiens ou poètes, qui ont,
mentionné incidemment ce'genre de culture, n'a jugé utile
d'en parler au point de vue technique. A travers leurs des-
criptions insuffisantes, on conjecture que les jardiniers
romains ont dû cultiver leurs primeurs dans des caisses
suspendues sur des roues {horti pensilés), sorte de couches
mobiles que l'on pouvait exposer au soleil et remiser peu
dant la nuit dans un lieu clos. Comme les orangeries citées
plus haut, ces couches portatives étaient protégées contre le
froid par des vitrages en pierre transparente (specularia).
Le verre était connu cependant; mais les anciens, peut-être
parce qu'ils fabriquaient difficilement des lames de verre
d'une certaine étendue, ont employé, de préférence, pour
les vitrages, des pierres spcculaircs : mica, albâtre, talc,
pierre qui se lève par feuillet comme l'ardoise.
« Dans tous les cas. en dehors des horti pensilés, nul
indice ne permet de croire que l'on se soit servi, à cette
époque, des couches de fumier, des bâches chauffées, des
cloches, etc., pour hâter le développement des végétaux ».
Le bois d'Ébène à Madagascar. — Le commerce des
bois d'Ébène, rapporte l'Echo de l'i'lecage, est tout nouveau
à Majunga. car, sous la domination nova, la loi malgache
interdisait l'exportation des bois.
Les premières expéditions ont été faites en 1894; et il est
certain que le commerce de bois rares et précieux de la
grande île prendra bientôt de l'extention.
Actuellement, c]est surtout sur Hambourg que les expé-
ditions de bois d'Ébène sont faites; if y a encore peu de
demandes en France. La sortie mensuelle de Majunga est
d'environ 20 tonnes par mois.
Le prix en est de 230 francs la tonne.
Jusqu'à ce jour, on n'a pas commencé à exploiter les bois
de Palissandre et bois de Rose, nombreux dans le pays.
Cependant, il faut noter les exportations de bois de San la I
et de Palétuviers faites par les Indiens.
Destruction de la Saperde chagrinée du Peu
plier. — Pour débarrasser lés arbres de ces insectes, M. P.
Noël, directeur du laboratoire d'entomologie agricole de
Rouen, recommande le procédé suivant : On enduit le tronc
des Peupliers, jusqu'à la hauteur de l'"70. d'une couche de
terre glaise pétrie avec de la bouse de vache, mélangée
d'un peu de goudron, pour que l'odeur chasse l'insecte; ici
enduit, empêche la femelle d'aller pondre sur l'écorce du
Peuplier.
PETITES NOUVELLES
Nous avons appris avec regret la mort de la mère do
notre excellent collaborateur, M. Ad. Van den Heede,
Mme Vve Séraphin Van den lleede, qui s'était beaucoup
occupée d'horticulture.
•
Un comité d'initiative s'est formé à Paris pour rendre un
hommage suprême à la mémoire d'Aimé Girard. Les sous-
criptions sont reeues par M. Domerçue, trésorier, 42, rue
du Louvre, au Journal de VAqriculture, lîû, boulevard
Saint-Germain et au Journal d'Agriculture pratique, 26,
vue Jacob, à Paris.
372
LE JARDIN
Le Cucurbita perennis et le Thladiantha dubia
Leur culture. — La greffe du Melon sur ces plantes.
J'ai parcouru avec un intérêt tout particulier,dans l'avant-
dernier numéro du Jardin (1), 1 étude due à la plume
autorisée de M. P. Hariot, sur la Courge vivace {Cucur-
bita perennis A: Gray). Notre collaborateur appelle très
judicieusement l'attention sur cette belle et curieuse plante;
il s'étonne' avec raisnn.de ne pas la voir plus répandue,
malgré son ancienneté relative (1850), malgré son mérite,
déjà signalé par Decaisne et Naudin ('-'). et nonobstant les
nombreuses distributions qu'en a laites le Muséum (3). A
ni"ii tour, je vims apporter mon humble contribution à
l'histoire de cette très intéressante espèce, devant laquelle
je me suis arrêté bien souvent depuis que -- il y aura
bientôt quinze ans de cela — je l'ai rencontrée pour la pre-
mière l'ois au Muséum.
C'est surtout d'un tait, nouveau je crois et inédit, que je
voudrais parler: la Courge vivace peut servir de sujet pour
le greffage du Melon.
11 y a deux ans. en poursuivant, sur l'instigation de
M. li- professeur Max. Cornu, une série d'essais de greffa-
ges, j'eus l'idée d'enter le Melon {Cucumis Mclo L.) sur
Courge vivace {Cucurbita perennis A. Gray). sur Bryone
(Brt/onin dioica Jacq.) et sur Thladiantha {Thladiantha
dubia Bnge.), toutes Cueurbitacées à racines vivaces, char-
nues et plus ou moins volumineuses. Une demi-douzaine
de jeunes racines de Courge vivace, mises en pots au mois
de mars, lurent ainsi greffées (13 juin 1896), au moyen de ra-
meaux un peu durcis, insérés en demi-fente sur la partie
supérieure de la racine, dont les bourgeons normaux subi-
rent en même temps un pincement sévère. Deux de ces
greffes réussirent. L'une d'elles mourut au bout de peu de
temps; mais la seconde se développa, atteignit 1"',50 envi-
ron, fleurit, et donna même un fruit qui, à cause de la
saison avancée, n'eut pas le temps de se développer au-
delà du volume d'une noix. Les premières gelées survinrent;
la tige du Melon se dessécha et, après l'hiver, les seuls
bourgeons du Cucurbita perennis se développèrent. Les
essais faits en même temps sur les racines napiformes de
la Bryone et sur les racines tuberculeuses du Thladiantha
ne furent pas aussi heureux : je n'obtins aucune soudure.
L'été dernier, je repris mes tentatives avec la Courge
vivace, en les faisant porter, cette fois, non plus sur les
racines, mais sur les rameaux, et en recourant à la greffe
en approche. 11 y eut bien quelques velléités d'agglutina-
tion, mais en réalité je n'obtins pas le résultat espéré. L'an
prochain, des essais nouveaux seront tentés à la lois sur
racines et sur tiges, non seulement de la Courge vivace.
mais encore de la Bryone et du Thladiantha. Quoi qu'il en
soit des résultats futurs, un fait est certain dès maintenant,
c'est que le Melon peut reprendre au greffage, vivre, se dé-
velopper et fructifier sur racines de Courge vivace. Selon
toutes probabilités, le Melon se comporterait de même.
,le n'ai trouvé nulle part que ce greffage ait déjà été
essayé, ni même indiqué connue possible. Mais André'
Thouin, dans sa Monographie des Greffes, signale et
ligure la greffe du Melon sur tige de Concombre {Cucumis
Melosox Cucumis saticus). Il n'est pas inutile de remar-
quer qn il ne s'agit plus ici d'une greffe disgénère comme
dans le cas du Melon sur Courge vivace {Cucumis Melo
sur Cucurbita perennis). u Lorsque, dit André Thouin (1),
le Melon est parvenu à la grosseur dune noix, coupez la
tige un pouce el demi au-dessous île l'insertion du pédon-
cule; taillez en coin celte section de tige et introduise/ ce
coin dans une incision oblique antérieurement pratiquée,
en posant la pointe de l'instrument dans l'aisselle d'une
l'euilleque vous aurez soulevée.
«En greffant sur Concombres à différentes époques,
depuis le mois de mai jusqu'au mois de juin. M. Tscboudy
a obtenu, en 1819, des fruits de Melon depuis le 15 sep-
(1) Le Jardin, 1SU8. n- 282, page 342.
(2) Manuel de l'Amateur des Jardina, T. II, page 531.
(3) Au commencement de 1896, notamment, cet établissement
ii envoya de très beaux exemplaires a une trentaine de jardins
botaniques français et étrangers.
(ï) Monographie des GreJJes, 1821, page 90.
tembre jusqu'en novembre, et ces fruits furent trouvés meil-
leurs que ceux qui étaient venus sur leurs propres pieds. i>
Comme on le voit, c'est à Tscboudy qu'André Thouin
attribue la découverte de cette greffe, comme, du reste, de
toutes les greffes herbacées en général, et notamment celle
de la Tomate sur la Pomme de terre. Soulange Bodin, cité
par Poiteau dans son Cours. d'Horticulture (1) confirme.
cette paternité. Ni Tscboudy, ni André Thouin. ni Sou-
lange-Bodin, ne possédèrent la Courge vivace. Quant à
Poiteau il publia son Cours d'Horticulture l'année mê
(1850) où Trécu rapportait la plante du Texas au Muséum
( et établissement l'a toujours conservée depuis cetteépoque,
et die y fructifie de temps à autre.
M. Hariot a rappelé le lait vraiment bien curieux de la
production de racines ri cures — constituant autant de pieds
dans la suite — par les longues tiges annuelles qui courent
sur le sol : la conclusion naturelle, c'est que l'on peut mul-
tiplier la Courge vivace en provoquant cet enracinement
par le marcottage, ("est ce qui vient à l'esprit de tout
multiplicateur, d'autant plus que les tiges «le diverses
Cucurbitacées. par exemple des Potirons, s'enracinent aisé-
ment de la sorte, (est aussi sur cette idée que je m'étais
moi-même basé cet été, pour obtenir un bon nombre de jeu-
nes plantes. Or le résultat n'a aucunement répondu à mon
attente. Aucune des tiges ainsi marcottées n'a émis de raci-
nes à l'endroit où elle avait été recouverte de terre. Par con-
tre, plusieurs en ont fourni spontanément à un endroit où
je ne m'attendais guère à en voir se produire: à leur extré-
mité libre. J'ai observé ceci dans chacun des cas : le bour-
geon s'arrête en un point où la terre est meuble; il pique
en quelque sorte dans le sol, et la racine napiforme se
constitue ; à la partie supérieure de celle-ci, à l'opposé du
rameau initial, et symétriquement, un nouveau bourgeon
se développe et continue la plante. De sorte que, quand on
relève la racine ainsi formée, on trouve qu'elle tient, non
pas seulement à un rameau unique comme cela aurait eu
lieu dans le cas d'un marcottage ordinaire, mais bien à
deux rameaux, un de chaque côté le rameau primitif et un
autre provenant d'un bourgeonnement subséquent 'de la
racine.
Je tiens à dire que. jusqu'à nouvel ordre, je ne conclus
nullement, décile observation, à l'impossibilité de l'en-
racinement des tiges de cette Courge à la manière de celles
des Potirons, .le i :on tente d'enregistrer une constatation
de laquelle il résulterait, si elle se confirme, qu'au lieu de
marcotter les rameaux de la Courge vivace sur leur l"ii-
gueur. il faudrait le taire à leur extrémité.
La production spontanée de ces racines vivaces est très
fréquente, surtout en sol meuble.
J'ajouterai que ces racines peuvent prendre, avec le
temps, de grandes dimensions ; nous en avons trouvé, au
Muséum, qui ne mesuraient pas moins de 1"'..">I) de long sur
0",12 à 0"',ir> de diamètre dans leur partie la plus renflée.
La plante est bien rustique et a parfaitement supporté,
en terrain aride, dans des plâtras, les hivers, dont quelques-
uns très rigoureux, qui se sont succédé depuis trente ans.
J'ai cité le Thladiantha dubia.Cette autre Cucurbitacée
est également assez rare, même dans les jardins botaniques.
Decaisne et Naudin (2) la signalent dans la série des plantes
ornementales grimpantes à tiges annuelles. « C'est, disent-
ils, une espèce dioïque s'élevanf à 1 ou ô mètres, à feuilles
eordiformes et velues, à fleurs jaune vif, très abondantes et
se succédant tout l'été. Les fruits sont ovoïdes, de la gross
seur d'un petit œuf de poule, d'un rouge vif à la maturités
Elle se propage avec une grande facilité par des tubercule.
souterrains, de tous points semblables à de petites pomme-
do terre, mais non comestibles à cause de leur amertume.
Sans être de premier ordre, le Thladiantha ne manque pas
d'une certaine beauté par ses fleurs jaunes et ses fruits d'un
brillant écarlate ; sa rusticité esta toute épreuve et sa pro-
pagation par tubercules se fait, d'elle-même... »
Le Thladiantha occupe, au Muséum, le pied d'un mur
au midi, dans un sol i rès sec; il est là depuis fort longtemps
et parait n'avoir jamais été relevé. Il y fleurit abondam-
ment et y fructifie assez régulièrement, ce qui permet de le
l'ai n; li gu rer dans l'Index seminum. L. II E NRY .
(1) Annales de la Soc eent.dliovt.de France, 1850, page 352,
(2) Manuel de l'Amateur des Jardins, t. II, p. 535.
LE JARDIN
373
ARBORICULTURE FRUITIERE
LE POIRIER
Les différentes branches fruitières.
Applications de la taille.
Je considérais prëcédein ment (1) la taille en sec an point
de vue théorique, eu faisant ressortir les deux formes sous
lesquelles se présentent, le plus généralement, les diverses
branches fruitières d'un Poirier; mais il existe plusieurs
variations de ces formes.
C'est pourquoi je dési-
re compléter aujourd'hui
les données théoriques
précédentes en y joi-
gnant un peu de prati-
que au moyen de quel-
ques figures parlant
toujours mieux que les
meilleures explications
écrites.
Prenons, par exemple.
une branche charpentière
verticale d'une palmette,
(fig. 152). En l'observant
de près, 011 remarque fa
cilement les tailles qu'a
subies, chaque année, le
rameau terminal dit de
■prolongement. 11 est donc
possible de déterminer
1 âge de chacun de ces
prolongements ; autre-
ment dit, 1 âge du bois à
un point quelconque de
la branche charpentière.
En examinant chacu-
ne des ramifications d'une
façon méthodique, c'est-
à-dire en commençant
par celles du prolonge-
ment le plus élevé (A, fig.
1Ô2) jusqu'à celles que
porte le bois de quatre
ans, (lJ. fig. 152) on aura
une idée exacte de ce
qu'est la formation des
diverses sortes de bran-
ches fruitières, des pha-
ses par lesquelles il leur
a fallu passer pour arri-
ver à la 1" fructification.
Voyons d'abord le
prolongement de deux
ans, (B.tig. 152); ila don-
né naissance, sur toute
sa longueur, à une série
de ramifications que, par
Vàbourgeonnement, on a
distancées judicieuse-
ment ; ce sont les nou-
velles branches fruitières à leur première année de forma-
tion. Elles sont conformées de différentes façons, suivant la
place qu'elles occupent. C'est vers le tiers supérieur, où la
sève se porte en plus grande abondance, que ces ramifica-
tions sont les plus vigoureuses, ce sont des rameaux ordi-
naire*. Plusieurs pincements leur ont été appliqués, dont
le premier à trois ou quatre feuilles ; aujourd'hui, nous
devons les tailler à trois yeux apparents, c'est-à-dire à l'en-
droit même du premier pincement (a, 1™ année, fig. 1 2).
A mesure que l'on descend vers la base du prolonge
ment, les ramifications sont de moi us eu moins vigoureuses.
Vers le milieu, ce sont, des brindilles, dont les plus fortes,
qui ont été pincées, sont taillés à trois yeux. Le plus sou-
vent cette taille est inutile, car l'œil situé immédiatement
(1) Le Jardai, 1S!)S, Q° 233, page 36:!.
année.
Fig. 152. — Taille des dicerses coursonnes d'une brun
charpentière verticale de Poirier'.
en dessous du point de pincement s'est transformé en bou-
ton à fruit (b. 1" année); il en est de même pour les brin-
dilles moins vigoureuses i|iii n'ont pas une longueur supé-
rieure à Û"1. 15 et qui, terminées ou non par un bouton à.
fruits, ne nécessitent aucune taille (c, 1 année).
Plus bas encore, ce sont des dards, dont quelques-uns
sont parfois terminés par un boulon à fruits : on les quali-
fie, dans ce cas, de lambourde lisse [d, Qg. 152). Les uns et
les autres ne subissent aucune taille.
Sur le prolongement de trois ans, nous retrouverons
toutes ces ramifications modifiées par une année de pousse
de plus.
Ainsi, parmi celles du
tiers supérieur, les unes
Ile plus grand nombre)
onl . à leur base, deux ou
trois dards, puis un ra-
meaux à leur extrémité :
ce dernier, axant joué le
rôle de tire-sèce pendant
la végétation, doit être
taillé près de sa base sur
le premier ou le deuxiè-
me œil apparent (a, 2'
année). Ces branches re
présentent le t\ pe ordi-
naire suivant lequel une
eoursonne doit être éta
blie.
D'autres branches fini
tières ont un dard et deux
rameaux à l'extrémité;
d'autres encore, plus vi-
goureuses et par consé
([lient plus défectueuses,
ont développé tous leurs
\ eux à bois; on ramène
ces branches « anorma-
les « à la forme ordinaire
en les rabattant sur le
rameau inférieur et en
taillant celui-ci à deux
ou trois yeux. Il faut
ajouter que ces deux sor-
tes de branches fruitières
ne doivent pas, au mo-
ment de la taille, exister
sur des arbres bien soi-
gnés, car les suppressions
qu'elles nécessitent sont
toujours faites avec plus
d'efficacité, pendant la
végétation, par la (aille
en cen.
Voici maintenant les
brindilles de l'année
précédente, elles ont subi
différentes modifications
suivant leur état primi-
tif. Ainsi, celles taillées
à trois yeux ont une ou
deux lambourdes et une
autre brindille à l'extré-
mité; il faut les tailler au-dessus de la lambourde la plus
élevée. Celles qui étaient munies d'un bouton à fruit possè-
dent de ce fait une bourse dont l'extrémité doit être rafraîchie.
(b, 2' année). Dans le cas où ces mêmes brindilles donnent
naissance à une ou plusieurs autres lambourdes plus bas
que la bourse, il faut alors tailler immédiatement au-des
sus de ces lambourdes (c, 2' année).
Les lambourdes lisses de l'année précédente, quelles
aient fructifié ou i, sont aussi munies d'une bourse;
celle-ci est rafraîchie. Rafraîchir la bourse consiste à sup-
primer sa pointe qui, d'ordinaire, se dessècheet, n'étant
enlevée, sert de refuge aux insectes. Si. comme cela arrive
fréquemment, un rameau a pris naissance dans la bourse.
il est taillé au-dessus des deux yeux apparents de sa base.
Parmi les dards nés a la base du prolongeaient de trois
LE JARDIN
ans, quelques-uns se sont transformés en lambourdes.
D'autres, les plus vigoureux, dont l'œil terminal s'est dé-
veloppé à bois, sont taillés dans leurs rides; ce qui a pour
résultat de faire sortir plusieurs autres dards autour de la
coupe.
Je n'insisterai pas sur le traitement des branches frui-
tières nées sur le prolongement de quatre ans et plus; à
part l'âge, elles présentent les mêmes caractères que celles
dont je viens de parler. Plus nombreuses certainement sont
les lambourdes; car la plupart des dards situés à la base
des branches fruitières les plus vigoureuses ont opéré leur
transformation; la taille, dans ce cas, est des plus simples:
suppression directe de chacune de ces branches au-dessus
de la ou des lambourdes (a, 3' année, fig. lô.').
( tn n'est pas tenu de laisser subsister tous les boutons à
fruits ; ce serait même une cause d'épuisement pour cer-
tains arbres trop fertiles. Aussi bien actuellement par la
taille, que plus tard par l'éelaircie des fruits, il faut savoir
régler la production, en mettant en harmonie la force de
l'arbre, sa vigueur propre, avec ht nature du sol dans lequel
il est planté. Si la suppression d'un certain nombre de
boutons h fruits s'impose, qu'elle soit faite dans la partie la
plus âgée de l'arbre, où les branches fruitières s'allongent,
•se rident, perdent de leur vigueur. De cette manière, la res-
tauration se fera graduellement et on atteindra ce but qu'il
faut toujours avoir en vue : le rapprochement, le rajeunis-
sement de la branche fruitière.
CLAUDE TRÉBIGNAUD.
k'/Lrçalyse de$ EaU^
tu
11
Matières organiques. — La recherche des matières
organiques est spécialement intéressante au point de
\ ne de l'hygiène. Leur provenance est due à la présence de
matières végétales on animales qui s'y sont décomposées.
ou bien au contact d'excréments ou d'immondices. Dans
l'un et l'autre cas, la putréfaction survient rapidement et
avec elles prennent naissance les bactériacées. Quand une
eau contient plus d'un milligramme d'ammoniaque par
litre, elle doit être rejetée pour la boisson ; la présence de
traces de nitrates, nitritesou sels ammoniacaux, suffit à la
rendre suspecte.
On peut se borner à y doser l'azote, par le procédé clas-
sique de l'analyse élémentaire d'une substance organique.
11 est plus facile et moins sujet à erreur de transformer
l'azote en ammoniaque par le permanganate de potasse et
d'établir la proportion de cette base au moyen du réactif
de Xessler. ( in opère au sein même de l'eau a analyser. On
se borne quelquefois à opérer avec le permanganate de potasse
en solution titrée, qu'on verse goutte à goutte dans l'eau
soumise à l'essai, jusqu'à ce qu'on obtienne une teinte rose
persistante.
A ir et gaz. — Le dosage de l'air et des gaz est de moindre
importance. On y arrive en faisant bouillir l'eau et en fai-
sant rendre les gaz dans une éprouvette graduée. L'acide
carbonique est absorbé par la potasse ; l'oxygène, par l'acide
pyrogallique. Il ne reste que l'azote. Nous ne parlons pas
de l'argon ni des autres fluides signalés depuis quelques
années dans la composition de l'air. L'oxygène peut-être
aussi dosé par la méthode colorimétriqùe, par le procédé
à l'hydrosulnte de soude de MM. Schutzenberger et Gé-
rard in.
Examen microscopique. — Nous n'insisterons pas sur
l'examen microscopique qui nous ferait sortir du cadre
restreint réservé à cette note. Son importance est capitale
au point de vue de la potabilité. On n'ignore plus actuel-
lement que l'eau est i,. véhicule de transport d'une série de
bactériacées nocives, telles que celles qui provoquent la
lièvre typhoïde, le choléra, etc. L'examen direct ne peut
suffire dans la plupart des cas et il a besoin d'être corro-
boré par la méthode des cultures.
Koch a montré que l'eau distillée bouillie renferme
(I) Le Jardin, 1898, .V 283, page 359.
encore de 1 à 6 colonies bactériennes (1) par centimètre
cube, tandis que l'eau d'égout peut être habitée par 38 mil-
lions de ces colonies sous un même volume. Dans les cours
d'eau qui fournissent le liquide bu dans certaines villes
d'Allemagne, il existe jusqu'à 125.000 colonies par centimè-
tre cube, avant la filtration, et encore 120.000 après !
Essai hydrotimêtrique. — Il existe une autre méthode
d'analyse, dite ht/drotiaiètrique, qui fournit des résultats
rapides, mais pas toujours suffisants, en ce sens qu'elle ne
décèle pas la présence des matières organiques et des nitrates.
Nous en dirons quelques mots. Cette méthode est entiè-
rement basée sur cette observation bien connue, que le saxon
rend l'eau pure mousseuse, tandis qu'une eau chargée de
sels terreux ne produit de mousse que quand les sels ont été
décomposés et neutralisés par une certaine quantité de savon.
On emploie d'autant plus de savon, pour amener un résultat,
que l'eau est plus chargée de sels, plus dure. La liqueur
hydrométrique contient 1 décigramme de savon par degré,
ce qui revient à dire que. si une eau ne devient mousseuse
qu'après avoir exigé une addition de 10 degrés de liqueur
(pour 40 c. c. d'eau d'essai), son degré hydrotimêtrique
est Kl et qu'il faut 1 grammes de savon par litre pour la
rendre utilisable pour la cuisson des légumes, le blanchis-
sage, etc. Par ce procédé, on calcule la teneur en sels de
chaux, en magnésie, en acide carbonique. Le degré hydro-
timêtrique correspond par Jitre d'eau à 0 gr. 0057 de chaux ;
à il gr. 0103 de carbonate de chaux, à 0 gr. 0140 de sulfate
de chaux, à 0 gr. 0114 de chlorure de calcium, à 0 gr. 0012
de magnésie, à 5 ce. d'acide carbonique gazeux.
Donnons, à titre de renseignements, les chiffres suivants :
L'eau distillée correspond à 0" hydrotimêtrique
L'eau de pluie 3°
L'eau du puits de ( i renelle 9"
L'eau de Seine à Ivrx 17° —
Chai Ilot 23"
L'eau delà Vanne 17"-2ir
L'eau de la Marne 23"
L'eau de la Dhuis 24°
L'eau de l'Ourcq 30°
L'eau de Belleville 128
I" ne eau à 30" hydrotimêtrique est excellente (en dehors des
matières organiques, bien entendu); de 30" à 6(1", elle est
impropre à beaucoup d'usages industriels; de 60" à 150 ,
elle doit être rejetée.
Conclusions. — De ce que nou* venons de dire, il reste
quelques conclusions a tirer :
1° Une eau potable ne doit pas renfermer plus deO gr. 60
de matières solides par litre;
2° Elle ne doit pas tenir en dissolution plus de 0 gr. 25 de
sulfate de chaux par litre;
3" Les chlorures alcalins s'y rencontent à la dose de
0 gr. 003 à 0 gr. 015 par litre;
1 A la dose précédente, l'eau renfermant du chorure de
calcium est inutilisable;
5° Plus de cinq milligrammes de matières organiques
par litre doivent faire rejeter une eau;
6" 11 en est de même d'une eau qui renferme plus d'un
milligramme d'ammoniaque;
7° De même aussi de ce liquide s'il a donné plus d'un
milligramme de métaux (zinc, cuivre, plomb) et plus de
0 gr. 005 de fer par litre;
S" L'eau ne doit pas contenir une trace quelconque d'hy-
drogène sulfuré;
9" Une eau potable doit tenir en dissolution pourlOOcc,
3c. c. 25 de gaz dont 10 00 d'acide carbonique et 30 à 35 0 0
d'oxygène.
10° La silice, d'après Sainte-Claire Deville, est néces-
saire à la composition d'une eau potable,
Ajoutons que les filtres actuels ne sont pas exempts de
tout inconvénient. Ils doivent être lavés fréquemment intus
ou extra ou renouvelés. Les bougies des filtres à bougies
finissent au bout de peu de temps par être obstruées. On les
traite à l'eau fortement acidulée par l'acide chlorhydrique
ou azotique pour dissoudre les dépôts calcaires, puis on les
stérilise à 120° et même au-dessus; pour détruire les matières
(1) Nous n'employons pas le mot microbe dont la significa-
tion est aussi peu précise que possible.
LE JARDIN
375
organiques qui obstruent les pores, il est bon de les soumettre
à la caleination. J'ai toujours obtenu d'excellents résultats
en agissantainsi avec les filtres Chamberland (Système Pas-
teur).
Epuration des eaux. — Les eaux trop chargées de ma-
tières organiques ou minérales ont besoin d'être épurées.
Quand elles tiennent en dissolution un excès de chaux ou de
magnésie, on les en débarrasse au moyen de nombreux pro-
cédés, tous ou presque tous basés sur l'action de la soude
caustique qui précipite ces bases terreuses sous forme.de
carbonate. Plusieurs appareils se trouvent dans le com-
mence; nous recommanderons tout particulièrement celui
delà maison Grellet. < >n trouvera, sur cette question de
l'épuration des eaux, un article publié récemment, par
M. (i. Truffaut, dans Le Journal de la Société d'horticul-
ture de Seine-et-Oise.
P. HÀKIOT.
Les Jardins coloniaux
et leur approvisionnement en végétaux utiles.
Nous avons, dans ce journal et à maintes reprises.
parlé de l'utilité des Jardins coloniaux, et insisté sur les
services qu'ils sont appelés à rendre dans la mise en valeur
de cette partie du domaine national représentée par nos
acquisitions d'outre-mer.
Depuis quelques années, ou plus exactement depuis
quelques mois, un courant très accentué se manifeste dans
les revues, dans les journaux, voire dans une partie du
public, en faveur de ces jardins. Même on apporte en ce
moment une hâte, une sorte de fièvre, je n'ose dire d'embal-
lement, à s'occuper de ces questions : il semble que l'on
veuille mettre les bouchées doubles et rattraper le temps
perdu. Cela part évidemment d'une intention louable.
Mais il ne serait peut-être pas inutile de rappeler qu'aller
vite n'est pas toujours le moyen de faire de bonne besogne,
et de redire ces mots du bon La Fontaine :
Rien ne sert de courir ; il faut partir a point.
Le bruit qui s'est fait autour de cette question des Jar-
dins coloniaux a eu du moins un premier résultat : celui
de faire nommer, par le Ministère des Colonies, une Com-
mission des Jardins coloniaux, dont nous avons donné la
composition primitive dans notre numéro du '20 novembre.
Cette commission n'a pas chômé, car, depuis sa première
réunion, il y a moins d'un mois, elle a tenu une demi-
douzaine de réunions, et il nous revient qu'elle a, ces jours
derniers, terminé ses travaux par la proposition ferme de
créer, dans le bois deVincennes. à deux pas de Nogent-sur-
Marne, un établissement destiné à approvisionner nos
colonies en plantes utiles des pays chauds. Une somme
rondelette (cent mille francs, dit-on), serait- prochaine-
ment demandée au Parlement pour cela.
Ce serait, comme on le voit, une création toute nouvelle.
Kew est le modèle que l'on aurait eu en vue.
Nous avouons ne pas saisir bien clairement la ressem-
blance. Kew est destiné à approvisionner les colonies en
plantes vivantes utiles, et aussi à fournir des indications
culturales : tout y concourt à ce double but. Mais il y a là,
en même temps, un centre scientifique important; un corps
de botanistes et de cultivateurs éminents. avec, à sa tête,
une autorité scientifique incontestée : quelque chose comme
notre Jardin des Plantes, avec cette différence fondamen-
tale cependant que toutes les sciences naturelles et physiques
sont représentées au Muséum, tandis qu'à Kew, l'établis-
sement est purement, exclusivement , jalousement bota-
nique; qu'ici, les ressources sont bien autrement impor-
tantes que chez nous; que la surface est bien plus considé-
rable; que les conditions sont meilleurs. A Kew, où tout
est subordonné aux plantes vivantes, où l'on produit les
végétaux pour les Colonies, et où l'on prépare les jardi-
niers pour les jardins coloniaux, à Kew, nous le répétons,
tout concourt à ce but, et le rôle colonial bénéficie des
efforts et des ressources considérables de l'ensemble.
En serait-il de même dans l'établissement projeté au bois
de Vincennes"? Il ne le semble pas, loin de là. On parle
d'une institution autonome, d'une direction confiée à une;
Commission, de trois serres, avec autant de jardiniers. Et,
dans l'esprit des pi teurs, on tirerait de là, tout ce qu'il
faut en fait de plantes pour les colonies.
Nous ne voyons ici, ni l'unité d'impulsion, qui fait la
force, la vigueur et le succès de Kew ; ni l'autorité d'une
direction unique, sûre d'elle-même, préparée par des études
spéciales et un entraînement particulier. — car, c'est une
grosseerreur de croire que l'on improvise ces choses-là ; —
ni les ressources lentement accumulées et sonsidérables que
fournit un établissement scientifique durable et solide, avec
collections de toute nature, avec méthodes rigoureuses
d investigations, de recherches, de travail...
Nous aurons probablement l'occasion de revenir sur cette
conception.
Pour le moment, nous nous bornerons à regretter que
l'on n'ait pas tout simplement donnéà celui de nos établis-
sements français qui, botaniquement, correspond à Kew,
le moyen de parfaire et d'augmenter ce qu'il fait, depuis
quinze ans, au point de vue colonial, sans ressources spé-
ciales.
Car on a fait quelque chose au Muséum sous ce rapport ;
on a même fait beaucoup, et nous sommes en droit de nous
demander si l'organisation projetée ferait plus et mieux.
Des tentatives, dues à une Société' qui ne manque pas de
ressources, ont déjà eu lieu ces années dernières, et dans
des conditions cependant bien plus économiques que celles
projetées : on a dépensé des sommes assez fortes et l'on n'a
pas abouti...
Souvent, dans le Jardin, nous avons rendu compte des
efforts faits par le Professeur de Culture du Muséum en
vue des Jardins coloniaux et de ses envois considérables.
Aujourd'hui, nous avons, sous les yeux, une brochure. Le
Jardin des PUntes et les Colonies françaises, qui est des
plus instructives à cet égard. Cette brochure, imprimée fin
novembre dernier, montre un travail considérable et des
résultats importants et trop ignorés.
C'est par centaines qu'ont été expédiées, chaque année,
depuis quatorze ans, les sachets de graines et les plantes
aux jardins coloniaux ; et remarquez qu'il ne s'agit que
■d'espèces vraiment utiles, souvent précieuses.
Il suffisait d'ajouter quelques milliers de francs au
budget, vraiment par trop modeste, de notre Jardin des
Plantes et de lui donner quelques serres nouvelles — un
projet a été, parait-il, présenté en ce sens à la Commission
— pour parfaire une organisation qui a, jusqu'ici fonctionné
presque sans frais, sans tapage, il est vrai, mais avec un
plein et réel succès. On avait l'appoint de nombreuses et
riches collections; toute la sûreté scientifique désirable;
toute l'autorité d'un homme qui a fait ses preuves,
qui a été en France, on peut le dire, le promoteur, l'ini-
tiateur de l'enseignement des cultures coloniales; on avait
un personnel tout dressé, une expérience acquise, des rela-
tions toutes créées.
Mais, ce n'était sans doute pas assez coûteux; sans doute
était-ce trop simple, trop pratique, trop sûr. Il nous faut,
en France, de la poudre aux yeux, du compliqué, de
l'aléa...
Nous voj'ons, au Muséum, nos camarades de Versailles
se préparer avec fruit à la direction des Jardins coloniaux,
profitant là de collections lentement et péniblement ras-
semblées, bénéficiant d'un cours spécial de cultures colo-
niales. Nous avions pensé qu'un cours semblable, professé
à l'Ecole de Versailles — qui n'a pas d'analogue en Angle-
terre; — puis le séjour au Muséum, avec les conseils et les
leçons d'un homme particulièrement qualifié pour les pré-
parer : nous avions pensé qu'une telle méthode était vrai-
ment pratique et excellente. Il paraît que la majorité de la
Commission des Jardins coloniaux en a jugé autrement, et
qu'elle a préféré à une dépense minime une dépense bien
plus forte; à la certitude d'une organisation qui a fait ses
preuves, les risques et l'imprévu d'une organisation nou-
velle; à une impulsion vraiment éclairée, une impulsion
composée d'éléments divers et nécessairement flottante...
Nous suivrons curieusement cette tentative, si elle se
réalise, ce qui n'est peut-être pas encore certain.
H. MARTINET.
370
LE JARDIX
POMMES DE BRETAGNE
La Bretagne, comme la Normandie, est renommée pour
ses cultures fruitières; mais, il tant le dire tout de suite.
ce sont principalement les fruits à cidre qui ont valu à l'un
comme à l'autre pays cette légitime réputation.
Ce n'est, pas que les fruits de table y soient précisément
rares ou médiocres, Certaines localités en produisent même
de fort beaux et en assez grandes quantités, mais ces Idéa-
lités sont malheureusement trop peu nombreuses; voilà le
fait. La France possède, un certain nombre de régions par-
ticulièrement propres à la culture fruitière envisagée au
point de vue industriel et commercial : les environs de
Caris. l'Auvergne, les vallées basses du plateau central, des
Pyrénées, du Dauphiné, la Touraine. l'Anjou, sans compter
la Hretagne, la Normandie et bien d'autres pays encore.
Mais, s'il a déjà été fait beaucoup pour améliorer cette pro-
duction, il reste plus à faire encore — je ne me lasserai pas
de le répéter — pour que notre arboriculture puisse con-
server sur divers pays étrangers très en progrès, sa \ieille
et légitime supériorité.
Ayant été appelé, dernièrement, au cours d'une création
de parc dans un coin ravissant des en\ irons de Conearneau
(Finistère), à établir d'importantes plantations fruitières,
j'ai cru devoir, au préalable, m'entourer de renseignements
précis sur la production locale, afin de savoir quelles étaient
les meilleures variétés susceptibles de réussir dans cette
région. Cette étude m'a révélé les qualités très réelles d'une
pomme assez peu connue, quoique très ancienne, portant
le joli nom de Teint frais et que l'on ne cultive guère, je
crois, en dehors de la Basse-Bretagne.
L'arbre qui la produit est d'une vigueur et d'une fertilité
remarquable. Quant au fruit, il est généralement gros ou
très gros, très beau d'aspect, de qualité excellente et de con-
servation facile; c'est un fruit d'hiver par excellence, car
on peut le garder communément jusqu'en mai et juin.
Voici, d'ailleurs, la description qu'en donne André Leroy
dans son Dictionnaire de Pomologie.
« Grosseur : considérable et parfois énorme. Forme :
conique raccourcie et très ventrue, ou conique légèrement
allongée mais toujours pentagone et moins développée sur
une face que sur l'autre. Pédoncule : court ou assez long,
très fort, souvent renflé à ses deux extrémités, profondé-
ment inséré dans un vaste bassin. Œil: grand mi-clos ou
des plus ouverts, à larges et courts sépales, modérément
enfoncé dans une cavité plissée, bossuée et assez étendue.
Peau: mince, lisse, jaune clair, amplement lavée de rouge
cerise à l'insolation, toute maculée à la base, et parfois
aussi dans la cavité ombilicale, de fauve légèrement squam-
meux, puis ponctuée de brun et de gris. Chair : blanche, fine,
tendre et croquante. Eau : très abondante, sucrée et des
plus savoureuses, quinque fortement acidulée. Maturité :
janvier à juin. Qualité : première. »
M. Louis le Noc. horticulteur à Quimperlé (Finistère), a
fait connaître à André Leroy, en 18(i'f, cette admirable
pomme, qu'il a multiplié depuis lNiiô. File doit à son ravis-
sant coloris le nom de Teint-frais, et le surnom local Ker-
liriu, à une demoiselle de Kerlivio qui, voilà plus d'un
siècle, la propagea dans les environs de Quimperlé.
La photogravure en couleurs ci-contre, prise directement
d'après nature, représente deux types assez distincts de cette
même variété (l'un à gauche, l'autre à droite).
Le premier type (celui de gauche sur la photogravure en
couleurs) est, bien celui qui a été décrit par André Leroy.
La peau, d'un beau jaune et fortement colorée de carmin du
côté exposé au soleil, est parsemée, sur la partie jaune prin-
cipalement, de petites squammosités fauves qui donnent
quelque peu à cette pomme l'apparence de certaines Rei-
nettes. Elle est de première qualité.
Le second type (celui de droite sur la photogravure en cou-
leurs) qui est connue également dans le pays sous le nom
de Teint-frais appartient bien à la même \ ariété, ainsi que
me le confirme M. Cherrueau, horticulteur à Quimper, à
l'obligeance duquel je dois les fruits qui ont servi à cette
reproduction. Il est généralement de forme plus régulière
que le premier; la peau jaune clair, fortement lavée de
carmin par l'insolation est plus lisse et présente, au lieu
des s,|uammosiiés, île petites ponctuations brunâtres très
clairsemées L'œil est gros et enfoncé dans une cavité ordi-
nairement très profonde.
Bien qu'aussi grosse, de conservation aussi facile et
d'apparence ;iussi séduisante que la première, cette forme
est pourtant moins reeommandable, car elle n'est que de
deuxième ou même de troisième qualité.
Fn résumé, c'est le premier type qu'il me pavait inté-
ressant de propager dans toute la Bretagne et même ailleurs
sans doute, comme un fruit de commerce de premier ordre,
qui. vu sa qualité, sa beauté et l'époque de sa maturité, ne
peut manquer d'être très apprécié sur les marchés français
et étrangers.
A côté des Teint-frais, se trouve reproduit (au centre de
la photogravure) un Calville rouge d'automne qui, comme
le Calville rouge d'hiver,est très répandu en Bretagne. C'est,
en effet, à ces deux variétés que doivent être rattachées, à
mon avis, les formes assez nombreuses, mais très voisines
entre elles, de Calville rouge, que l'on cultive dans la région.
Ce sont des variétés trop connues pour qu'il soit nécessaire
d'en rappeler ici les descriptions. Files sont de bonne qua-
lité, et, à ce titre, méritent bien les honneurs d'une repro-
duction. H. MARTINET.
Les Orchidées à bon marché
(1!
IV
Le gemeLycaste se compose de vingt-cinq espèces et va-
riétés environ, dontle Lykaste Skinneri est la plus belle. Ses
grosses (leurs charnues sont portées séparément sur des tiges
qui s'élèvent au pied de gros pseudo-bulbes supportant des
feuilles larges et plissées. Chaque pseudo-bulbe peut four-
nir de six à sept fleurs et quelquefois plus. Une potée avec
trois ou quatre pseudo-bulbes peut donc fournir une abon-
dante floraison.
Ces fleurs se conservent pendant très longtemps dans
toute leur fraîcheur et quelques variétés sont fort remar-
quables ; la variété blanc pur est surtout très recherchée,
mais le prix en est encore relativement assez élevé.
La culture en est facile. On doit cultiver ces plantes en
pots moyens et appropriés à leur grosseur, avec delà terre de
bruyères grossièrement concassée. Elles demandent beaucoup
d'eau aux racines pendant la végétation et la température
d'une serre tempérée. La floraison a lieu en mars et avril.
* #
Le Cypripedium Sedeni est ce bel hybride de Cypripe-
dium qui a été le point de départ de toutes les variétés
rouges existant maintenant ; on peut donc considérer cette
plante comme l'un des hybrides ayant rendu le plus de
services à l'horticulteur qui s'occupe d'hybridation. Elevé,
depuis de longues années, par l'établissement Veitch, entre
le Cypripedium Schimi et le Cypripedium longifolium. il
est maintenant répandu dans toutes les collections. Ses
tiges multitlores s élèvent bien au-dessus du feuillage et
produisent, successivement et pendant de longs mois, leurs
belles fleurs à divisions blanchâtres avec uu labelle rose
foncé pointillé de cramoisi sur fond blanc dans l'intérieur.
La serre aux Cattleya est l'endroit qui lui convient le
mieux et celui où il prospère le plus convenablement.
Le compost qu'il demande est le même que celui em-
ployé pour tous les Cypripedium. Pour beaucoup d'auteurs,
cette plante est rangée dans les Selenipedium.
*
* *
Bon nombre de beaux hybrides de Cattleya sont en
fleurs en décembre, tels sont : Lœlio-Cattleya Salliiri,
L. C. intcrmedio-flaoa, Cattleya Fernand Denis (2e flo-
raison), C. dubia, Lœlio-Cattleya callistoglossa. Les
l'Imla'iiùjisis commenceront à fleurir à la fin de décembre.
Les charmants petits Oncidium cheirophorum sont couverts
de fleurs. Le Mesospinidium oulcanicum et combien
d'autres, puis des quantités de Cypripedium hybrides et
tous les C. insigne et leurs variétés, fleurissent également
en décembre. CH. MARON.
(1) Le Jardin 1898, n" 277, 280 et 282, pages 264, 312 et 34S.
r.
lu
<
F-
UJ
ÛC
GQ
UJ
LU
o
LE JARDIN
Le Jardin Leichtlin à Baden-Baden
Depuis de longues années, j'éprouvais le désir de visiter
les cultures de M. Leielitlin. ce jardin célèbre de Baden-
Baden dont les parfums embaument (•eux de tous les pays
civilisés. Je savais que. pour n'être pas grand, ce jardin
n'en est pas moins d'une importance capitale. Aussi fut-ce
un grand bonheur pour moi que celui qui m'amena, au
printemps dernier, dans l'antique Aurélia aquensis de
Trajan et de Caracalla.
C'est une bien jolie ville que cette ex-résidence des an-
ciens margraves de Baden, avec ses maisons el ses villas
construites en amphithéâtre, avec les pittoresques ruines de
l'ancien château d'Hermann IV, avec les légendes gra
cieuses que le poète Uhland a immortalisées, a\ ec s. m b ir-
ceau de verdure et de fleurs qui transportent l'imagination
dans le midi de la France, tant la végétation, ici, a le carac-
tère méridional. En la voyant, on éprouve le désir d'y
vivre et l'on se dit qu'il doit y faire bon.
Par une ruelle étroite, déjà zigzaguant dans la partie mon-
tante de l'antique cité, je grimpe a la colline. Partoul les
murs sont tapissés de ces gentilles Fougères capillaires qui
hantent les vieux castels; le sentier serpente délicieusement
au-dessus de la ville, entre les murailles ou les haies des
vergers rustiques: c'est un enchantement.
Mais voici une bifurcation; il faut choisir et j'allais
questionner un passant quand, tournant la tète du côté où
la pente est ensoleillée, je vis une villa charmante, aux
volets bleuâtres, des serres, des terrasses superposées, des
fleurs... et je pris à ma gauche afin d'atteindre le clos déli-
cieusement situé et dominant le pays. Car il n'y a pas
d'hésitation possible à avoir, c'est bien là que doit être la
demeure de cet ardent ami des fleurs... C'était bien cela,
effectivement, car je n'eus pas fait vingt pas dans le sentier
qui y mène que l'aimable propriétaire qui m'avait vu
venir en ouvrait la grille bien large et m'y recevait avec-
la plus parfaite cordialité.
J'ai vu de bien beaux jardins en ma vie et fréquenté chez
de grands «.jardiniers » depuis Alphonse Karr, mon vieil
ami d'an tan, qui fonda avec nous ce Jardin qui, pourn'être
qu'un journal, n'en est pas moins un centre parfumé el
fleuri, jusqu'à Hanbury, le Grand Maître, à la Mortola.
en passant par l'Angleterre où se rencontrent les plus belles
créations phytologiques. Mais je n'ai rien vu d'aussi inté-
ressant, d'aussi suggestif, que ces quelques terrasses buvant
le soleil après la rosée, inondées de lumière et sur lesquelles
un homme, qui est à la fois un artiste de goût, un cultiva-
teur entérite et un botaniste, doubléd'un parfait gentleman,
cultive, croise, féconde et sélectionne les plantes les plus
délicates et les plus rares.
Ce jardin n'est pas grand; mais, il est admirablement
situé. Epaulé d'un côté à la pente verte qui se fond dans la
belle forêt allemande et, de l'autre, descendant vers un frais
vallon où l'eau murmure son chant poétique, il s'appuye à
la base de la montagne comme pour s'y protéger contre les
vents froids du nord et se chauffer le dos au soleil du midi.
Il est admirablement entretenu et rien d'inutile ou de pa-
rasite n'y est toléré. M. Leichtlin est un artiste, mais non
point un poète rêveur. Il veut l'utile et l'agréable, mais non
le superflu. Son but est déterminé et précis. Il s'est donné
la belle mission d'introduire dans l'horticulture les plantes
des régions tempérées et plus spécialement les bulbes rus-
tiques ou semi-rustiques. Dans ce but. il envoie des expé-
ditions scientifiques un peu partout, mais plus particuliè-
rement dans les pays orientaux que hantent les brigands
et les voleurs. C'est à lui que nous devons la réintroduction,
cette année-ci, d'une plante rarissisme et belle, le Jankœa
Holdraichii Hoiss.. qui croit seulement dans les fissures des
rochers supérieurs du mont Olympe deThessalie, au-dessus
du monastère de Dyonysios. C'est au prix de mille peines
et d'incroyables difficultés que le voyageur botaniste de
Leichtlin a pu récolter une provision de cette curieuse
Bamondée velue et soyeuse- qui fera les délices de beaucoup
d'amateqrs et collectionneurs. Le nombre des plantes rare-,
introduites par M. Leichtlin, est si considérable qu'on ne
saurait en d r la liste ici. Les Iris du groupe Oncocyclus
(et plus particulièrement 17. Gatesi), les Fritillaires,
Kniphoplua, Galanthus, Crocus. Tulipes asiatiques, sem-
blent plus particulièrement chères à son cœur, mais il n'a
aucun parti pris et, s'il semble s'adoi avec plus de pas-
sion aux espèces bulbeuses, il n'en a pas moins introduit un
grand nombre de Dicotylédonées. Les plantes duTurkestan
l'ont particulièrement intéressé et les Eremurus,l'Ostroit -
skya magnifica, le Delphinium Zalil sont parmi ses meil-
leures introductions.
Il a fouillé les Balkans et les montagnes serbes pour leur
faire rendre leurs plus précieux trésors et c'est à lui que
nous devons ces deux curieux Ramonda, si extraordi-
naires par leur habitat et leur habitus, les R. Nathaliœ èl
R. serbica. C'est lui qui essaye de nous doter, en ce moment,
du superbe Dianthus callizonus des Alpes transylvai
et du magnifique Silène Hookeri des Montagnes Rocheuses
de la Californie. C'est dire que Leichtlin est, non seulement
un artiste et un cultivateur, mais encore un bienfaiteur du
jardinage. Si l'horticulture avait besoin d'un saint pour
plaider sa cause auprès du Créateur, je proposerais que son
nom fut choisi et que Leichtlin fût canonisé.
On comprendra, dès lors, quel était le respect religieux
avec lequel je franchis la porte de ce tabernacle. C'était lin
|.\ fier et je ne devais pas y trouver grand chose. Pourtant,
gri au soleil qui luisait si brillant ce jour-là, grâce à la
grande lumière qui descendait du ciel bleu, ce lut un en-
chantement que j'y subis.
Le Tecophyllœa cyanocrocus, l'une des plus belles fleurs
que j'aie jamais rencontrées, épanouissait ses corolles d un
bleu intense, d'un bleu de Gentiane de Bavière, au centre
d'une plate-bande qu'entouraient les jaunes Eranthis ou les
Primevères. Ce Tecophyllœa devrait être partout, car c'esl
une fleur merveilleuse. Originaire des parties monta-
gneuses duChili, il n'est pas rustique «liez nous, mais passe
Êorl bien l'hiver dans une orangerie ou sur une couche.
Dans le midi et l'ouest de la France et dans une partie de
l'Angleterre, c'est une plante de pleine terre. Le Tecophllœa
est une Hœmodoracée, c'est-à-dire qu'il est voisin desAma-
ryllidéeset des Iridées. Il en existe deux seules espèces, les
T. cyanocrocus Leyb. et T. eiolœ/lora Bert. La première
fie ces deux espèces a donné deux variétés horticoles,
le T. c. Leichtlini, qui est d'un bleu céleste et sans trace
de jaune et T. c Reyetii.ii fleurs et feuilles plus étroites
que le type.
M. Leichtlin m'a fait visiter ses couches toutes remplies
de semis en pots, terrines ou caissettes. Il m'a présenté' le
célèbre Campanula mirabilis que le botaniste Alboff, qui
l'a découvert et décrit, aurait été bien heureux de voir
fleurir avant de mourir. Cet excellent ami m'avait montré
sa plante au déballé, une fleur sèche qui ne disait plus
grand'chose. maisdont il chantait merveilles. Il m'en donna
quelques graines, puis il eut la bonne idée d'en remettre à
M. Harbey-Boissier qui les adressa à M. Leichtlin. Mes
graines germèrent et les plantes se développèrent; elles se
développent encore chez moi, dans mon mur et mes godets,
mais n'ont pas encore fleuri, tandis que M. Leichtlin. lui,
sous le ciel allemand et entre les fentes de ses murailles.
les a vues fleurir du premier jet. Ce que c'est que d'avoir la
main heureuse et d'ètreen coquetterie avec cette capricieuse
de Flore qui protège si bien ceux qu'elle aime!
Il y avait, à ce moment-là, chez Leichtlin. toute une
couche de plantes rares et intéressantes qui nie hantent
encore le cerveau; ce fameux Erodium jaune d'Orient.
entre autres (E.chrysanthum), dont il voulut bien me donner
un pied qui s'empressa de pourrir pendant les sécheresses
de cet été. parce que mon personnel l'arrosait trop. Il y avait
des Silène Hnokeri, la plus capricieuse d'entre les plantes,
des Papacer radicatum, des Tschihatcheffîa Isatidea
(encore une introduction de Leichtlin, et une bonne, malgré
son nom barbare). Il y avait... mais je m'arrête, commej'ai
dû me lasser d'admirer, parce que chaque admiration me
valait le don gracieux, de la part de mon aimable ampli \ -
trion, delà plante admirée et presque, il faut l'avouer, con-
voitée.
378
LE JARDIN
M. Leicfatlin me montra ses croisements d'Aroïdées
i( 'alla, Arum, etc.), mais mon cœur était sur ses terrasses,
parmi ses plantes d'Orient que je n'oublierai jamais et que
je compte bien revisiter dans une saison plus convenable.
H. CORREVON.
Carbosanol-bouillie
Nous demandons à M. le Directeur du Jardin de nous
permettre de signaler à ses nombreux lecteurs un nouveau
produit destiné à combattre les maladies cryptogamiques
de la Vigne, question toujours des plus importantes et qui
nous parait avancée d'un grand pas avec l'emploi de la
nouvelle bouillie au Carbosanol.
Si les résultats obtenus jusqu'à ce jour avec les diffé-
rentes bouillies ou préparations à base de sulfate de cuivre
ont été quelquefois très satisfaisants, ils ont été aussi sou-
vent incomplets.
Il n'en est pas de même avec le nouveau produit qui a
été expérimenté, cette année, dans plusieurs jardins de notre
contrée, notamment chez MM. Tourguenefi, propriétaire,
et Roger, jardinier, à Rueil ; Brenu. Giroux et Gouvet, cul-
tivateurs a Louveciennes, Delattre. propriétaire, J. E. Cou-
turier, pépiniériste à Saint-Michel, et Page, jardinier à
Bougival; ces personnes s'étaienl chargées d'en faire l'essai,
et les résultats qu'elles en ont obtenus sont absolument re-
marquables.
Nous pouvons affirmer, d'après ces expériences, que
toutes les maladies cryptogamiques : Mildew, oïdium, black-
rot, etc., qui attaquent chaque année nos Vignes, sont
complètement évitées sur les Vignes traitées préventive-
ment et sont radicalement détruites sur celles déjà atteintes.
Certaines parties traitées au sulfate de cuivre présen-
taient avec celles traitées au Carbosanol, une différence des
plus sensibles dans l'aspect général de la végétation: Celles
traitées par ce dernier procédé étaient garnie^, de bas en
liant, de larges feuilles d'un vert foncé et de grappes
saines attestant l'efficacité du traitement qu'elles avaient
subi.
L'emploi du sulfate de cuiyi i des produits similaires
dangereux après la formation de la grappe-, ne l'est pas
avec le t arbosanol qui a le précieux avantage d'être inso-
luble et absolument inoffensil.
Par l'emploi du Carbosanol, on combat toutes les mala-
dies de la Vigne, ce produit se fixe fortement aux feuilles
et ne se décompose qu'au fur et à mesure des attaques des
cryptogames, il no brûle ni le feuillage, ni les plantes dont
il parait nu contraire constituer un stimulantet il n'entrave
nullement la respiration ni la transpiration des feuilles.
Nous avons aussi remarqué que son odeur semble écarter
1rs guêpes des fruits murs.
Los dernières expériences dos personnes compétentes ont
prouvé que les cryptogames de la Vigne se manifestent
sous l'influence de l'ozone (notamment pondant les orâgeâ),
or la bouillie au Carbosanol ne se dissolvant que sous l'in-
fluence de l'ozone, le remède est par conséquent très
efficace.
En plus do son efficacité, il a l'avantage d'être très facile
à employer et d'occasionner moins do dépenses que tons les
autres traite nts connus.
On emploie cette bouillie, qui se délaye presque instan-
tanément, à la dose de 2 pains par 100 litres d'eau dans les
cas graves où la maladieafait son apparition: on peut dimi-
Duercette dose dans les cas bénins. < In se sert d'un pulvérisa-
teur et 3 opérations suffisent pour obtenir un résultat préven-
tif certain : l°en novembre; 2' lorsqueles pousses de la Vigne
ont 0"',I5 à 0™,20 de longueur; 3" après la floraison.
Le Carbosanol nous semble tout indiqué pour combattre
également les maladies de certains arbres fruitiers ou de
plantes fréquemment attaquées par des Cryptogames. Des
expériences, que nous n'avons pu faire, de^ raient être tentées
de ce côté par les personnes qui peuvent y être intéressées.
La préparation de la bouillie au Carbosanol est faite
par l'inventeur, M. Routier, ex-pharmacien et chimiste
distingué, qui, depuis île nombreuses années, travaille à la
recherche d'insecticides et autres produits utiles à la des-
truction des parasites ennemis à l'horticulture. Son Car-
bosanol est le résultat de longues recherches et de nom-
breux essais, nous sommes convaincus que les services qu'il
est appelé à rendre seront considérables.
J. E. COUTURIER.
Président de la Soeietê d'horticulture
de Bougival.
C, PAGE.
Jardinier chef chez M. R. Lebaudtj.
ORCHIDÉES
L.ES CYPRIPEDES W
Le groupe d'Orchidées que Linné a placé sous le patro-
nage de Vénus est aujourd'hui le sujet de discussions scien-
tifiques causant bien des hésitations dans le monde horti-
Fig. 153. — Prrfoliation conduplîquée ou duplicative.
cole. En voyant dans ht Revue de l'horticulture belge, le
portrait (2) d'une ravissante < Irchidée de ce groupe, publiée
sous le nom de Paphiopedum Rothschildianum, des lecteurs
nous ont demandé pourquoi cette modification du nom
adopté par la langue horticole '.' Celte < irchidée ne serait-
elle plus un Cypripedium ?
Fig. 154. — Préfoliation couoolutèe.
L'auteur de l'article. M. Ed. l'y naert, avait déjà répondu
en quelques lignes : « La plante appartient à ce groupe
de Cypripèdes désignées scientifiquement aujourd'hui sous
le nom de Paphiopedium. Ce sont toutes plantes tropicales,
remarquables par la persistance et la beauté de leur feuil-
lage. »
Avec raison, croyons-nous. M. Pvnaert et la Reçue de
l'horticulture belge ont adopté la séparation des Cypripè-
des en genres, distincts ainsi que Pfitzer le proposait en
1886 et l'établissait en 1SSS (3).
(1) Extrait de la Reouede l'horticulture belge, t. XXIV, 1898,
n' 11 page 246.
(2) Reçue de l'horticulture belge, t. XXIV, p. 221.
(3) Die naturltcnen PJlansenJamiUen, von A. Engler und K.
Prantl, Leipzig, Engelman,22. Lieferung Orchidacœ.voa Pfitzer
p. 82.
LE JAHD1N
3/9
La réforme préconisée par le savant botanographe alle-
mand ne fut pas admise d'emblée : elle troublait trop les.
habitudes, du monde horticole, elle froissa même certai
fibres patriotiques! lui vain faisait-on remarquer qu'il
convenait de répartir le groupe horticole des ( lypripèdes en
genres distincts, tant au point de vue scientifique qu'au
point de vue géographique et horticole. < >n s'obstina* malgré
tout, à réunir sous lemême nom desplantesdifférentesdeport,
d'aspect et de patrie, bien que déjà, en 1842, Lindley eût,
avec son admirable esprit dedivination, prédit la nécessité
où l'on se trouverait un jour de séparer les Cypripèdes
indiens de leurs congénères européens (1).
En 1891. je n'hésitais pas à me ranger (2) à l'opinion du
savant professeur de l'université de Heidelberg. Mon travail
fut même, à ce point de \ ne, l'objet des critiques très vives
Linné, le grand botaniste suédois, créa, en L737, un genre
spécial pour u ;urieuse Orchidée européenne (jHg. lr>5) à
laquelle s"v prédécesseurs, séduits parla bizarrerie du la-
belle en forme de sabot, avaient donné le nom de Calceolus
Marin- Sabol delà Vierge, lien fil le tj pe d'un genre qu'il
appela Ct/pripodiùm, nom composé de Kupris, un des sur-
noms de Vénus et de Podion . petit pied.
Ses successeurs immédiats modifièrent ce nom, peut-être
intentionnellement, plus a raisemhlablement par erreur: ils
I appelèrent ( 'ï//>r//>e<2i"um.'Cettedénomiriation prévalut dans
l'usage : elleétàit défectueusePedtoft signifiant petite plaine.
Petite plaint de Vénus! Cypripedium!!!. Cela n'avait aucun
sens^ nous,. m convenons. On eût pu rectifier jadis ce nom.
niais, aujourd'hui que l'oreille s'est fait à cette consonance
vicieuse, il est trop tard pour revenir aux principes.
Ct/pripediiim Calceolus L.
de certains orohidologues et notamment du savant rédacteur
de l'Orchid Review. Le genre Paphiopedium n'était pas
un genre (3). disait-on! Depuis hn-s, M. H. A. Rolfe, dont
nul ne contestera la haute compétence en orchidologie, admit
le genre (1) et Boianiral Magasine, t. 7ô';:t. se rallia à sa
manière de voir en publiant, sous le nom de Paphiopedilum
Victoriae Muriae, le portrait d'un fort beau Cypripède
originaire de Sumatra.
La pratique horticole est entrée dans la même voie; après
maintes hésitations, elle reconnaît aujourd'hui l'utilité
pratique d'une dénomination différente pour les Cypripèdes
à feuilles sessiles et à feuilles permanentes.
(t) Botanical regiMer, XXVIII. sub. t. 17.
(2) Le liere des Orchidées, par le Comte O. de Kerchove de
Denterghem. Gand, Ad. Hoste; Paris. E. Masson, 1894.
(;t) Orchid tieoiew, t. il p. 267.
(4) Orchid Eeeiew, t. IV, p. 330 et Fig.
Le genre créé par Linné, en 17:!;. resta indiscuté jusqu'en
18-lfJ. A cette époque, Lindley, frappé des longs pétales
anormaux d'un Cypripède importé par Linden, créa pour
lui un genre spécial Uropediurn Lindeni. Examinant cette
< trcliidée au poind de vue critique, Reichenbach, en 1NÔ 1.
fitrejetërce nom, laforme décrite par Lindley n'étant qu'une
forme anormale d'un Cypripède originaire de l'Amérique
tropicale; maisayant remarqué que tous ceux de ces régions
étaient distincts des Cypripèdes européens par leur ovaire
triloculaire, le botaniste bambourgeois créa pour eux un
genre spécial auquel il donna le nom île Sclrnipediumo\\
i pripèdes ;< ovaire triloculaire, le botaniste hambourgeois
. i pour eux un genre spécial auquel il donna le nom de
Selempedium il). Poursuivant son étude: il futamenëà re-
(1) lie Sélènlq, petit croissant de lune ou Selènê, surnom
donné parfois à Diane.
380
LE JARDIN
connaître que les Selenipedium ou Cypripèdes àovaire trilo-
culaire se différencient encore entre eux par la préfoliation
et la substance du parenchyme de la feuille.
En 1882. Pfitzer, clans sa classification des Orchidées,
sépara les Cypripèdes en deux grands groupes : celui à. pré-
foliation convolutive et celui à préfoliation duplicative.
Dans le bourgeon de
certaines < (rchidées, la
feuille est pliëe en long sur
s;i cote médiane, de façon
à rapprocher les deux moi-
tiés <le sa surface supé-
rieure (fig. 153), c'est ce
qu'en appelle la préfolia-
tion condupliquée ou du-
plicative.
1 >.i ns le bourgeon d'un
grand nombre d'< Irchi
dées, l'une tles deux moitiés
du limbe, extérieure par
rapport à l'autre, est en-
roulée autour d'elle, celle-
ci étant elle-même enrou-
lée à l'intérieur de la pre-
mière (fig. 154), c'esl ce
qu'on appelle préfoliation
convolutée ou convolutive.
Pfitzer établit, comme
l'use de sa classification des
Cypripèdes, la préfoliation
convolutive, ce fut le pre-
mier groupe et la préfolia-
tion duplicative, ce fut le
second groupe.
Le premier groupe de Pfi-
tzer se composait : 1" îles
Cypripèdes anciens dont
l'ovaire était uniloculaire :
il appela Cypripedium
ceux dont le tégument sé-
minal était mince, et
2" les Selenipèdes qu'il ap-
pela Seleiiipriliiim, recon-
naissables à leur ovaire
triloculaire, profondément
sillonné, et à leur tégu-
ment séminal erustacé.
Le second groupe se com-
posait d'Orchidées ayant
un ovaire triloculaire. dans
toute leur longueur ou seu-
lement à la pointe, et un
tégument séminal mince.
Pfltzer les appela Paphio-
pcdiluni (1), mot composé'
de Paphia un des surnoms
de Vénus et Pediton, san-
dale que les Grecs atta-
chaient sous le pied.
R. A. Rolfe fit observer
à très juste' titre que. sous
le nom de Selenipedium ,
Pfitzer avait compris des
Orchidées ayant des carac-
tères très différents, il pro-
posa à. son tour de subdi-
viser les ( Irchidées àovaire
triloculaire en deux grou-
pes :1° les Sclen ipedium vrais de Reichenbacb ayant des feuil-
les plissées, un périanthe persistant el des graines subglobu
leuses : 2° un genre nouveau composé des Selenipedium de
la section Acaulia coriifolia, auquel il donna le nom de
Hhragmipedium, parce qu ils rentraient dans un groupe,
appelé Phragmopedilum par Pfitzer.Lesplantesdece groupe,
.iss.y nombreuses, ont l'ovaire des Selenipedium, mais en
(1) Voir Le Jardin. 1898, n- 274, page 219, Le genre Pa.phiop.e->
tiiutin, article de notre collaborateur m. lJ. llariot.
N. D. L. H.
diffèrent par leur port, leurs feuilles condupliqués, leur
fleur décidue el leurs graines fusiformës.
Se basanl sur la nature de l'ovaire et la place delà graine,
R. A. Rolfe divisa les Cypripèdes en deux grands groupes,
ceux à ovaire triloculaire, à placentas axiles, et ceux à o\ aire
uniloculaire, à placenta pariétal; il subdivisa chacun de
Fig. 156 — Phragmipedium caudatum Rolfe.
ces groupes en deux genres, selon que les feuilles étaient
convolutées ou convolutives, dans ce cas le périanthe est
décidu.
D'autres caractères accessoires différencient encore ces
genres entre eux. Voici le tableau synoptique tel qu'il a été
dressé pa r Rolfe :
Ovaire triloculaire à placentas axiles. sépales val-
vaires :
Préfoliation convolutive, périanthe marcescent,
graines subglobuleuse. . Selenipedium Rcbb. 1''.
LE JARDIN
::si
Préfoliation conduplicative. périanthe caduc, tom-
bant de bonne heure (deeiduus); graines fusi
formes Phragmipedium Roi fe.
( Ivaire uniloculaire à placenta pariétal ; graines fusifor-
mes :
Préfoliation convolutive, périanthe, marescent, se
pales valvaires Cypripedium. I..
Préfoliation couduplicative, périanthe caduc, sé-
pales imbriqués Paphiopedium Pfitz.
Pans cette classification, les Selenipedium se réduisent à
trois espèces : S. Clara Relit, S. Isabelium Rodr. et S. pal-
mifolium Rehb. f. Elles mit des fleurs petites venant sur
un racème terminal; les deux premières sont remaquables
pai- rôdeur de leurs fruits semblable a celle dès fruits de
la Vanille.
Les Phragmipedium de Rolfe (1) comprennent la section
des Selenipedium de Reichenbach acaules et à feuilles coria-
ces, et la section des Phragmopedilum de Pfitzer. IN ont. le
même ovaireque les
Selenipedium vrais,
mais ont le port,
la préfoliation, la
fleur caduque, arti-
culée au-dessus de
l'ovaireet les graines
fusiformes îles Pa-
phio pedilum de Pfit-
zer dont ils diffèrent
par leur ovaire tri-
loculaires et leurs
sépales valvaires. Ce
groupe est composé
d'espèces tropicales
originaires du nou-
veau monde : /'.
Schlimii. P. Lin-
dleydnum., P. Sar-
gentianum., P. eit-
tatum., P. longifo-
lium., P. Boissie-
ranum , P. Cser-
n iskoroianum., P.
caricinum . . P.
Klotsschianum et
P. caudatum (fig.
loti).
Les Ci/pripcdium
comprennent envi-
ron trente espèces
originaires de l'Eu-
rope, de l'Asie tem-
pérée et du nord de
l'Amérique: Carie-
linum. R. Br., C.
pubescens Wild.,
C. parvitloruin Sa-
li-.li., ('. Calceolus
I,. (fig. 155), C. mon-
tanurn 1 kmgl., ( '. candidum Muhl., C. cordigerum D. Don.
C Henryi Rolfe., C. yunnanensc Franchèt., C.fasciola-
tum Franchèt., C. maeranthum Swartz., C. tiboticum
King..r. himalaicum Rolfe., C. Régime Walt., C. luteum
Franchèt., C. passerinum Richards., C. Irapeanum Llavc
et Lex., C. californicum A. Gray., C.guttatum Swartz. C
acaule Ait., C. fasciculatum'VelL, C. elegans Rchb. I..
(.'. deliile Rchb. I'.. C. japonicum Thunb., ('. ebracteàtum
Rolfe., C micranthum Franch., C margaritaceum
Franeh., C. Fargesii Franch.
Tous les autres'Cypripèdesdu vieux monde appartiennent
aux Paphiopedium (1) : quarante-deux espèces sont décrites.
(1) Ce nom a un défaut qui semble avoiréchappé à l'attention
toujours en éveil de Bolfe, il se différencie trop peu de nom
d'un genre botanique Ptiragmedium, nom donné à un petit
groupe de Champignons intérieurs appartenant au groupe
des Urédinées.
(2) Si l'on s'en tenait aux règles strictes de la priorité botani-
que, on devrait maintenir a ce genre le nom PaplUtfpedilum
créé par Pfitzer, mais alors il faudrait, pour conserver l'unité
Fig. 157. — Paphiopedi
toutes originaires de l'Asie, de l'archipel Malais el de la
Nouvelle-! ruinée.
Si nous ne tenons compte ni des hybrides naturels, ni de
i :tte légion d'hybrides crées par la main de jardiniers
experts; les Paphiopedium se subdivisent en deux groupes
Im^'.s sur le feuillage linéaire oblong ou linéaire allongé'.
vert, ou sur le feuillage elliptique ou oblong, généralement
tesseléde taches vertes pinson moins foncées. Dans le pre-
miergroupe, les fleurs viennent, soiten racèmes : P. Stonei,
P. philippinense, P. prœstans, P. Sandcrianum, P. glan-
dutiferum,P. Rothscnildianum, P. Parishii, P. Haynaldi-
iiiim. P.Lowii, P. Chamberlaianinum, P. Victoriœ-Mariœ;
soil solitaires, parfois billoresdans les spécimens vigoureux :
]'. oUlosum(&g. I"i7). P. Boxallii, P. insigne, P. Exul.
P.Druryi, P '. Oharlesworthi P '. Spicerianum, P. hirsutis-
simum; P. Faîrieanum
Le second groupe comprend les P. Hookeri. P. Bullenia-
num, P. Appletonianum, P.Mastcrsianum, P. tonsum,
P. renustum. P. rirons, P. jaoanicum. P. Dayanum, P.
n if/ri i u m. P. cilio-
lure, P. Curtisii, P.
superbiens, P. Ar-
gus. P. purpura-
iiiin. P. barbatum,
P. cullosum, P.
Lavorenceanum, P.
concolor, P. Gode-
froyne, P. bellatu-
I u m, I'. nieeum.
En résumé et en
passant sous silence
les Selenipedium
vrais, rarement cul-
tivés, lesCypripèdes
cultivés appartien-
nent à trois genres :
h >s Cypripedium
\ rais, originaires de
la partie septentrio-
nale de l'Amérique
el des régions tem-
pérées de l'Europe el
île I Asie, remarqua-
bles par leur feuil-
lage caduc; les Pa-
phiopedium, genre
comprenant les Or-
chidées del'Asietro-
picale, de l'Océanie
et de l'Australie,
reconnaissables à
leur feuillage per-
sistant, et les Sele-
nipedium. originai-
res de l'Amérique
tropicale et recon-
naissables par la
longueur de leurs
pétales, ceux que
Rolfe a appelés Phragmipedium.
Comte de KERCHOVE DE DENTERGHEM.
Le vignoble champenois et l'invasion phylloxérique,
par L. Bonnet. 10 et il* livraisons. — En livraisons 0 (r. 30. —
L'ouvrage complet sera vendu 10 francs, — Les souscriptions
et abonnements sont reçus aux bureaux du Jardin, W7, bou-
levard Saint-Germain â Paris.
Dans les 10° et 11° fascicules de cet intéressant et utile
ouvrage, M. L. Bonnet termine l'étude des divers modes de
greffage de la Vigne et, à l'aide plusieurs jolies gravures
très explicites, expose très clairement l'écussonnage à œil
poussant et l'écusson-placage Bonnet. Puis, il commence
l'étude de la plantation.
dans la classification, débaptiser Selenipedium et Cypripedium.
A quoi bon? J'avais proposé, en 1894, de garder la désinence
Pnlium qui depuis plus d'un siècle était adoptée partout De-
puis lors, Buser a discuté la question a fond (Bulletin de l'her
l/i',7' Huissier, II, p. 642) et Kolfe admet également que la dési-
nence termina lePeC<«»idoit remplacer celle de Pedilum. pro-
posée et défendue par Pfitzer, bien qu'au point de vue de la for-
mation du mot, Pedilum soit étymologiquement plus correct.
villosum PJil ■ r.
382
LE JARDIN
CHRYSANTHEMES RECOMPENSES EN 1898
par le Comité floral de la Société française des Chrysanthêmistes.
Dans un précédent numéro, nous avions promis aux lecteurs du Jardin, la liste dés variétés récompensées par la
S. F. D. C. en 189S. Le tableau ci-dessous sera, croyons-nous, très mile ;iux amateurs qui pourront y choisir les coloria
de leur goût, parmi ces variétés toutes excellentes el choisies entre les centaines présentées cette année au comité durai.
NOMS ET DESCRIPTIONS
DES VAHIETKS
1° Variétés certifiées.
COTES
OBTENUES
pour
M. Didon, Jap. lég. inc. jaune canari ligné acajou, revers jaunes. .. .
1'"" Bassar \r. \ de Brancowan, Jap. à il. violette à revers blancs. . . .
M"" Lucie Recoura, Jap. blanc de lail teinté d'ivoire au centre
Lydia, inc. globuleux, rouge lilacé, revers vieux rose
M. Henri Martinet, Jap. inc. rouge caroubier, revers or
Mme Loris Voraz, Jap. inc. rouge cramoisi, revers rose argenté. . . ■
( ' \i.vat. 1899, Jap. inc. blanc teinté rose aux pointes
M"" Clément Kléber, Jap. inc. blanc lilacé ligné rose foncé
Chrysanthrmiste Lçmaire, Jap. inc. acajou clair, revers vieil or...
M1" Jeanne Liéber. Jap. blanc ligué et tacheté de ruse vif
M" C. Terrier, Jap. inc. vieux rose foncé
Roselyn, Jap. rouge pourpre vif revers argentés pointés or au centre de
la fleur ■
M"' Blanche Martin, Jap. inc. rose lilacé, centre jaunâtre
M"' Marguerite Coi LON/Jap. inc. blanc ivoire lavé rose tendre. rentre
jaune :
W. Wells, Jap. inc. revers vieil or seuls apparents, reflets verdàtres
M"" Louise Couillard, Jap. inc. blanc pur
M. Dhangest, Jap. inc. rouge \ iolacë, revers argentés
Nuée Kose, Jap. réflexe rose came crème au centre
M Socquard, Jap. inc. blanc tics pur _
Comm' Marchand, Jap. inc. acajou revers très apparents jaune clair
verdâtre
Fashoda, Inc. globuleux rouge noir velouté revers or ligné rouge noir.
Etoile du matin, Jap tubulé et spatule à revers et pointes vertes
M André Charmet, Jap. inc. réflexe à l'intérieur rose frais, centre
vert revers rose plus clair
M. Van den Daele, Jap. inc tourmenté jaune paille, revers jaune
soufre
M"" Ragueneau, Jap. inc. rosevil lilacé, revers jaune saumoné centre
plus jaune
Amateur J. Le Chapelais,, Jap. inc. vieux rose teinté acajou revers
jaune chamois
Baron de Montcuit, Jap. inc. pétales Irises et dentelés en 1 le de
chicorée jaune d'or ;'-|
.h us Bernard, Jap. inc. rouge \ iolacé revers argentés :>
r Alice de Monaco, Jap. inc. tourmenté, larges pétales blanc pur
teinté de vert clair au centre
Négus Ménélick, Jap. tubulé, spatùlé brun uoir vçtbuté à revers or
ligné de rouge noir
M < 'u uïanon, Jap. jaune intense
M [rêne, Jap. rouge amarante, revers dorés
M"" Reboul. Jap. fleur de pêcher ■
M. Lucien Naulier, Jap. muée cramoisi sombre revers or pétales
ligules et tourmentés
M . Paviot, Jap. \ iolet groseille intense
3' Congrès de la S. F. D. C, Jap. inc. très duveteux rose ligné plus
foncé
M"" Félix SahUt, Jap. blanc de lait centre crème. .,
M. B. Vidier, Jap. inc. tubulé' au centre rouge chaudron revers or
rougéâtre
Congrès de Troyes, Jap. \ leux rose revers jaune rosé
36
::;
36
16 s:,
u; iti|sr.
.-. iQime plante
.!■■■ native de colo-
i . ipinal.
15
n
16
11
15
16
15
16
16
15
i:.
15
15
16
15
16
n
15
15
15
15
11
15
15
16
16
16
DATES
de la
Présentation
26 octobre
ô novembre
NOMS
des
Présentateurs
17 novembre
Calvat,
/ de Grenoble.
26 octobre
5 novembre
(Rozain-Boucharlat
de Lyon.
5 novembre
Nonin,
de Chatillon-
sotiK-Bagneux
l semé).
26 octobre
ô novembre
ô novembre
de Reydellet,
de Valence;
Ilérauil.
de
Pont-d' Avignon
(Vaucluse).
LE JARDIN
383
NOMS ET DESCRIPTIONS
DES VARIÉTÉS
Merveille Toulousaine, Jap. violet clair strié de ronge, revers blancs
apparents au centre
Ruban Chinois, Jap. inc. jaune strié de cramoisi pourpre, revers vieil or.
Ami Desaint, Jap. inç. tubulé et spatule rouge sombre velouté revers
rouge plus clair
Chrysanthëmiste Louis Petit, Jap. inc. nankin franchement e< cons-
tamment strié rouge cramoisi
Chrysanthëmiste Henri Patrolin, Jap. inc. rouge cramoisi, revers
nr
COTES
obtenues
pour
M'"" V Cla vérin, Jap. inc. tub. rouge clair lilacé à revers roses
Délice du Jardin
Fiamma, Jap. inc, rouge purpurin revers blancs pointés or au centre. • .
Corcoran, Chinois mauve lilacé pétales plus clairs à la périphérie. . .
Kaolin, Jap. inc. rouge acajou revers vieil or
Panaché des Pyrénées, Jap. crème ligné rose, centre jaune d'or
M"" Héloise Ciiantrier. Jap. inc. acajou revers or, pétales en forme
de griffes
M Joseph Daurel, Jap. rose passant au blanc, centre rose plus vif
M Emmanuel Bocher, Jap. rouge caroubier
M"' d'Arnonville, Jap. inc. rose frais à revers blancs, pointes jaune
verdàtre
M. Pagnier-Lemoine, Jap. inc. cramoisi velouté revers or formant une
marge sur les pétales
M. Pierre Lebeau, Jap. inc. fond jaune, recouverl de cuivre rouge
pointes et revers Or
Zuzu Druz. Jap. inc. rouge foncé re\ ers jaune clair
Ami Charmet, Jap. inc. jaune canari centre plus chaud
M"" Marguery, Jap. genre Viviand-Morel d'un beau rose glacé et
d'une rare élégance. (Extra)
Prince Wladimir Ghika, Jap. inc. rouge sombre violacé passant au
blanc rosé au centre
Marguerite Laforge, Jap. blanc pur pétales dentés, découpés el
enchevêtrés
Certifié comme plan
te décorative.
Total des variétés certifiées: 61.
2° Variétés félicitées.
Mon Petit Jean, Jap. inc. jaune d'or
Zéphoris, Jap. jaune d'or pâle, revers soufre
M Collet, Jap. inc. rose violacé revers argentés très apparents.. . .
Sarah Bernhardt, Jap. tub. tourmenté ruse lilacé passant au blanc,
pétales très longs
Henri Confourier, Jap. rouge chaudron peintes et revers or
Pluie d'Or, Jap. jaune jonquille
DATES
de la
Présentation
noms
des
Présentateurs
26 octobre
5 novembre
I lelaux.
f de Toulouse.
Avenir de la S. F. D. C, Jap. inc. violet revers mauves seuls appa
rents
M""' Malhabiau, Jap. inc. ivoire verdàtre crème à la périphérie, pét.
retombants
Caroline Le Trial Dumanoir, Jap. inc. larges pétales blanc d'ivoire
ligné rose tendre
Cœur Joyeux. Jap. pét. lancéolés rosi' à la périphérie violet intense au
centre
Phidias, Jap. inc. larges pét. jaune paille
L. L'ruya, inc. jaune, centre plus foncé", pétales extérieurs lignés rose.
Pauvre Job, Jap. tub. inc. rayonnant blanc crème centre jaune foncé
verdàtre
Dr Paris, Jap. incurv. duveteux rose lilacé vif
La Céze, Jap. inc. jaune vieil or centre verdàtre
M"' M" de Torsiac, Jap. inc. ivoire verdàtre crème à la périphérie. . .
Total des variétés félicitées: 16.
Félicité comme pki
te décorative.
17
13
13
14
i:>
16
16
15
16
12
16
11
16
12
15
15
15
11
11
16
12
15
13
15
14
11
11
14
15
14
26 octobre Bonnefous,
( de. Moissac.
5 novembre
Chantrier.
de Bayonne.
/ Delvert,
de Châtillon-sur
i Saône.
Scalarandis,
de Monza (Italie)
17 novembre Borie,
de Bègle (Gironde)
( Iharmet,
de Lyon.
Poneel .
de Grenoble.
Calvat,
de Grenoble.
ô novembre '
17 novembr
) Nonin,
ô novembre ! Chàtiiion-sous-
i Bagneux (Seine'
Cayeux et Le Clerc
de Paris.
26 octobre J Héraud,
F de
■ Pont-d'Avignon
l (Vauciuse).
ô novembre
Délaux,
de Toulouse.
17 novembre
5 novembre
17 novembre)
Chantrier^
de Bayonne.
Borie,
de Bègle (Gironde).
26 octobre I 1 le Fabry,
— (de Tain (Drôrae)
Cr. CHABANNE, membre du Comité Jloral.
384
LE JARDIN
Exposition de Chrysanthèmes de Bordeaux
L'Exposition de Chrysanthèmes que la Société d'horticul-
ture de la Gironde a organisée, cette année, s'est tenue à
Bordeaux, du 5 au 10 novembre, sur la terrasse du Jardin
public, salle des Amis des Arts.
Magnifique exposition s'il en fut ; pas de non-valeurs ; les
exposants ont tenu à montrer qu'ils étaient à la hauteur
de leur tache, aussi les en felicitons-nous, car ils nous ont
présenté, cette année, des produits remarquables en tant
que Heurs et cultures. Que de progrès en dix ans! Il faut
avoir pu le constater comme nous pour pouvoir aisément
s'en rendre compte II en est de même ailleurs probable-
ment.
Parmi les grands prix, nous mentionnerons: MM. Borie,
de Bègles, Castros-Gérand, Chauvelin, Dessarps, etc., etc.
Ensuite venaient: MM. Caps, Dutlond, Ossards, Laville,
Régis, etc.
En fleurs coupées, semis: MM. Chantrier, Brun, Borie,
etc.
Une magnifique collection de Rosiers à M. Gaufreteau: de
Conifères, à M. Auguste Fau ; de Bégonia nouueau (abon-
dance), genre Bruanti à fleurs roses ;de très beaux légumes
et fruits à M. Brun, jardinier de M. Decrais, etc.
En résumé, il nous faudrait des pages et des pages pour
mentionner tous les lots. Disons, en terminant ce rapide
exposé, que c'est une des expositions de ce genre les mieux
réussies que le Comité a fait jusqu'à présent. Nous espé-
rons que cela continuera.
E. BERGER.
Les Fruits de choix aux Halles
Les poires Passe-Crassane atteignent 0 fr. "5à 1 franc
pièce; les Doyenné d'hiver jusqu'à 1 fr. 50. — Les pommes
Calville extra, de 1 fr. 23 à 1 fr. 50; Reinette du Canada,
0 fr. 75 et même 1 franc; enfin l'Api, de 15 à 25 francs le
cent. — Le Chasselas doré, de Thomery, provenant des
murs, de 4 à 6 francs le kilo, avec une moyenne de 5 fr. 50
pour la belle marchandise.
De la culture sous verre, 2.500 kilos environ de raisin
Black Alicanle, de 2 fr. 25 à 3 fr. 50, dépassant même 4 francs
lorsqu'il est irréprochable et bien noir; le Gros Colman
varie de 3 fr. 50 à 5 fr. 50. Enfin la fin du Afuscat crA/e.vaii-
drie, à 9. 10 et 1 2 francs. — Les Asperges, en grande baisse,
de 8 à 14 francs la botte.
■ -
Le prix des importations d'Espagne n'a pas varié.
*
La vente des fruits exotiques est assez active; les beaux
régimes de Bananes sont recherchés de 15 à 30 francs; les
Ananas des Açores, de 3 fr. 50 à 8 francs; les A?iona Che-
rimolia, de 2 à 3 francs.
J. M. BUISSON.
Société Nationale d'Horticulture de France
Séance du '£.'* Novembre 1898.
Comité de floriculture.
MM. Vallerand frères, de Taverny. présentaient une nou-
velle variété à spathes panachées d'Anthurium Scher:e-
rianum qui a reçu le nom de Madame Lenormand'.
M. Jarry-Desloges. amateur, avait apporté des M aranta
picta et Ficus radicans oarieg ata,cette jolie nouveauté dont
le portrait et la description ont été donnés dans le précé-
dent numéro du Jardin.
MM. Cayeux et Le Clerc, deuxjolis Abulilon Sawitzii.
Comité des Chrysanthèmes.
Deux apports : 7 capitules de Chrysanthèmes présentés
par M. Proust, jardinier de M. Bethmont. .•> Chatou, et quel-
ques nouveautés, par M. Mazier, de Triel.
Comité d'arboriculture fruitière.
Une intéressante collection de poires et de pommes de
M. Ch. Baltet. de Troyes: on y remarquait, entre autres :
Belle de Pontoise, Calville d'Angleterre, Candile Sinape,
Beauty of Kent, GallovrayPippin, Mme Galopin, Sans i<a-
reille de Peasgood, etc.
M. Buisson, de Paris, avait apporté un fruit de Pandanus
utilis reçu de Madère.
M. Savart.de Bagnolet, une nouvelle pomme de semis.
INTÉRIM.
Séance du S Décembre 1 898.
Comité de floriculture.
M.Maxime Jobert est un de nos plus distingués cultivateurs
de Cyclamens. <>n se souvient des superbes apports qu'il
a faits à diverses reprises à la Société et aux expositions.
Aujourd'hui, les plantes qu'il présente, sans avoir des
Heurs démesurées, sont parfaites de tenue, de coloris, de
vigueur et de floribonditê. Sur certains pieds, on compta
jusqu'à 50 (leurs développées, ou en voie de développement-
M. Opoix.du Luxembourg, avait apporté quatre superbes
touffes du Bégonia Gloire de Sceaux, hybride dcsfî. subpel-
tata et B. socotrana. C'est toujours la belle et bonne plante
qu'on sait. La culture avait communiqué aux spécimens du
Luxembourg, une telle largeur de feuilles, qu'on pouvait
hésiter à reconnaître la variété susdénommée, de l'avis des
connaisseurs.
Comité des Chrysanthèmes.
M. Launay, de Sceaux, présentait 16 fleurs coupées do
Chrysanthèmes, comme exemple de floraison tardive.
Comité des Orchidées.
M. Maron soumettait à l'appréciation du Comité: L;rlio-
CaltleyaSallieri. hybride des Lrelia purpurata et Cattleya
Loddigesi, en deux variétés dont une très belle de teinte
pâle ; Lxlio-Callleya callistoglossa produit du croisement
du Lxlia purpurata et du Cattleya gigasbnperialis ; trois
Callleya hybrides, dont un de parente inconnue pourrait
fort bien être dû à la fécondation du C. Trianx par le
Las lia xanthina; ce serait encore un nouveau Lœlio-Cal-
tleya. Le Cattleya Fernand Denis est un C. Acklandias
croisé avec le C. gigas et le C. dubia, un C. Trianse hy-
bride avec un C. narrisçniana.
M. Ben présentait: Cypripedium rolombense, produit
du croisement des C. nitens superbum avec C. Curtisii et
Oncidium Gardneri. en très beau spécimen.
Trois plantes à M. Régnier, toutes trois de toute beauté
et provenant de ses importations des Philippines en 1885 :
Vanda cserulea, idéal de formes et de coloris; Vanda San-
deriana et l". lamellata Boxalli.
Enfin, à M. Doln, l'amateur bien connu, un très curieux
et intéressant Cypripedium hybride, sous le nom de
C. X Watteau. C'est un C. Chamberlainianum croisé avec
une autre espèce pas suffisamment déterminée. On avait
pensé d'abord à un croisement c ntre Cypripedium et Sele-
nipediùm, mais il parait qu'il reste irop d'incertitudes
pour voir dans cette nouvelle plante un véritable Seleni-
pr'ypedium, Le port, la fleur, la couleur et la forme du
pavillon ainsi que le staminode rappellent le U. Chamber-
lainianum.
Comité d'arboriculture fruitière.
De nombreuses pommes et poires présentées, générale-
ment en bel état, par MM. Jarles. de Méry (Oise), Lévèque.
de Yilliers-sur-Orge. Budan, de Carrières-Saint-Denis.
De très beaux raisins: Muscat d'Alexandrie et Lady
Downes seedling ont valu une prime de première classe
à M. Enfer, de Pontchartrain.
Notre ami Ch. Baltet soumettait à la dégustation un nou-
veau gain de ses pépinières, la Poire professeur Bazin.
dont le Jardin a donné récemment (1) le portrait et la des-
cription, et qui a été jugée de très bonne qualité: chairline,
juteuse, sucrée : fruit gros, gris roux.
Enfin M. Ed. André montrait un rameau et des fruits du
fameux Feijoa Sellowiana, Myrtacée austro-américaine qui
fait chaque jour parler d'elle. Le fruit est par trop aroma-
tique, mais il laisse à la bouche un goût fort agréable de
bonne poire.
P. IIARIOT.
(1) Le Jardin, 189S, n" 280, page 313.
TABLES
TABLE DES AUTEURS
2(33.288,
Alary (Joseph), 60, 110.
B. 367.
Baltet (Charles), 42, 313.
Bab (Ernest), 347.
I'.artre (Jean), 314.
Béranek (C), 171, 296, 341, 3C8.
Bernard, (L.), 1S5.
Bertin, 121.
Billiard, 120.
Blin (Henri), 77, 95.
Bonnet (L.), 74, 91, 364.
Buisson (J. M.) 144, 160, 174, 192, 208, 222, 232, 256,
3112,318,332, 345 3li8, 384.
C. B., 55.
Capi>e (Louis), 333.
Cayeux (F.), 187,224.
Cayeux (H.), 21,214.
Chauannes (G.), 351, 382.
Chalot (C), 85.
Chamhaud (F.), 351.
Correvon (H.), 39, 54. 107, 142, 181, 198, 213, 266, 202,302,
316, 330, 332, 363, 377.
COURTMONTAGNE (A.), 10.
Courtois (E.), 53.
Couturier (J. C), 378.
Denaiffe (C), 47.
Delmazures (A.). 100.
Despinoy (F.), 72, 150, 190.
Di val (L.), 137.
Fontaine (L ). 236.
Fossev (J.), 16, 64, 80,116, 112, 128, 141, 160, 172, 171., 192, 208,
256, 272, 288, 304, 320, 336.
FOUSSAT (J.), 15, 27, 125, 110, 158, 208, 238, 310, 301.
C. \ ., 310.
Gachelin (Jean), 156, 168.
Gauthier (Désiré), 30, 124, 113.
GÉROME(J.), 9, 1H2.
UOLELLA1N (A.), 190.
Gourlot (A.), 46, 190, 207, 336, 343.
Gourron (M.), 333.
Griessen (A.), 331.
Gwllochon m..), 14.
(ii ii.i.on (J.), 205, 221, 239.
IIariOT (P."), 1,17, 28, 33, 49, 55,65. NI, 97, 110, 113, 118, 125.
129, 145, 161, 107, 177, 182, 193,200, 209, 219, 225, 231. 24),
241, 216, 257, 2j2,273, 2n2, 289, 292, 305, 31(1, 321,337,342,351,
356, 359, 360, 374, 384.
Harman-Payne (C), 12, 287, 319, 361.
IIenio il. i, II, 70. 86. 120, 134, 372.
Intérim, 32, 48, 368, 384.
J. T.. 335.
J. M. B.. 16, 28, 42, 58, 80, 96, 112, 128.
Jarry-DeslOges (B.), 8, 23, 53, 71, 90, 181, 32;.
Jouin (F..), 223, 237, 217, 263, 201, 300, 327, 360.
Kerchove de Dënterghem (Comte de), 37N.
L. F., Un.
I,. II., 74, 308.
Laverdv (Noël), 13, 30, 41, 62.
Lawrence-Brunel, 368.
Layé (G.), 309, 311.
Le Clerc 221.
Leclerc, (P.), 103.
Lemoine (II.), 5.
Lemoine (Louis), 28- .
Lemoine (E.), 215.
Lepage (P.), 29, 43,(2, 70, 93, 111. 127, 101, 313.
Loiseau (L.), 366.
Loizier (B.). 15. 206, 223, 233.
Li-nVETM... INI. 216, 2,2, 2115. 317. 358.
M. C. 1N7. 352.
Marchais (Maxime,. 57.
Maron (Ch.). 264, 312. 348, 378.
Martinet (H.), 136. 137. 152. 15t. 164, 175, 217. 244, 278,297,
308, 312. 328. 375, 376.
Maumené (Albert). 4,7. 11. 22. 2i. 3,7, 10. 17. 61,60.79. 06, ml.
111. 133, 137. 139. 163. 169. 197. 229. 233. 2tN. 255, 261. 268, 27o.
276, 280, 284, 293. 296. 300. 319, 325. 313. 337.
Mlnard (F.). 39. 237.
Mlmssier (A.), 365.
Micheli (Marc). 218.
Monier (J.). 183, 202.
Mottet (S.), 10. il. 73, 158; 218, 220. 239. 250, 277. 303. 315.
Naruy, père. 210. 286, 315
Nonin (A.). 104.
P. L., 320.
Page (C), 314. 318.
Potrat (C). 127.
Baynauu 'G. , 123.
LÎIVOIRE A , 2113
Rouge (V.i. 58. 73.
Bi'DOLr-H (J.), 123,174, 231. 350, 365.
Simon (André), 31, 93. 112.
Térasse (Louis). 43, 109. 33t.
Theulier (IL) lils. 23, 10, IN, 60, 12 1. 172. 28 . 301. 33
Thirion (P.). 95. 270.
Trébioxaid (Claude).
Truffaut, 108.
Turbat (E.), 360.
Vallerand (lîugène).
V ALLIER (G.), 361.
Van iien Heede (Ad/
Vray (G.). 26,88, 122.
14, 252, 269, 283. 311, 329.
232.
13, 78. 153. 251. 263. 326.
362
348.
373.
TABLE DES FIGURES
Pages
Abri pour Cannas chez M. R. Jarry-Deslog s à Re-
milly 53
Acalypha Sanderi (A . hispidn L35
Godseffîana !38
Alocasia Wa.vrinia.na 153.
Anémia rotundifolia 335
Apocynum androsœmifolium 303
Aralia nymphœfolia 123
Aster alpinus 345
- Amellus 345
novœ-angliœ 343
Bateau lleuri à la fè'e nantfqtte rt'Arcachon ^93
Bégonia gracilis 03
Gloire de Lorraine 149
ricinifolia 327
Bocconia microcarpa 62
Bouquetière bruxelloise 133
Boutures d'Œillets 221
Bottelage des griffes de Mnguet 271
Botillon de 271
Cascade du bois de Boulogne au bal de l'Opéra.... 37
Ceralolobus Micholitziana 152
Chicorée frisée mousse blonde '9
Choit-fleur de Lyon très naiv 111
Chou pommé plat hâtif 29
Chrysanthème à raréne à feuillage doré 79
MytchettWhite 201
Paul Oudol 59
Clemalis Davidiana 277
Coquelicot japonais double nain compac t varié 62
Composition florale 171
en Muguet 281
— — à la façon japonaise 357
Corbeille fleurie à l'Exposition d'horticulture de Paris. 170
de Roses et d'Authurium 197
d'Orchidées et de Raisin 2 il
garnie de Chrysanthèmes 125
Cypripedium (Préfoliation des) 378
— Calceohts ........ 379
Dahlia Cactus var : Porcupine 188
— var : Arachne 189
— simple multifllore Etoile de feu 127
Décoration d'un portique à l'Exposition de Gand — 165
Détails du pot à fleurs à irrigation souterraine 284
Deutzia corymbiflora 2*5
Disa types et Disa hybrides 331
Dombeya Cayeuxii 21
Echinopsis multiceps 213
Ecran lleuri 101
Pages
Eranthis hiemalis 107
Eretnurus Elwesii 219
Erica hiemalis alb;i 264
Fève naine hâtive 15
Ficus radicans variegatu : oi
Fleuriste japonais 311
Fraise Jeanne d'Are 4 4
— Monarch 93
Sensation 93
Victor Douy 93
Fraisier remontant à gros fruits St-Joseph 45
Gaillarde oivace compacte à grandes fleurs 63
Gardénia florida 365
Gerbe de corsage 7
— d'Orchidées i 9
Geonoma Pynaertiana 152
Giroflier (Caryophyllus aromaticus) 85
Greffe du bouton à fruits 252, 25:!
Greffon de la greffe en fente 351
à onglet 351
à épaulement '-''A
Habillage des grifïes de Muguet 271
Helleborus caucasiens L07
niger lh7
fœtidus 107
Helianthus giganteus ■.-...• — 254
Hydrangea scandens — 180
Icerya Purchasi 21 5
Iresine Lindeni 2.".
Verschaffelti brillantissima 2!
Wallisii 2:,
acuminata 25
Kentia rempoté dans un pot à fleurs à irrigation sou-
terraine 28)
Laitue crêpe 301
de la Passion 301
— rouge d'hiver 301
Leea sambucina Romrsiana 1 43
Licuala Jeanenceyi ' ' '
Lupinus arboreus 239
Mâche ronde améliorée à larges feuilles 111
Montanua heracleifolia :l(,il
Monument Hardy '''
Muguet forcé à divers degrés d'avancement 280
— (Les trois choix de griffes de) 270
Œillet hybride Marie Duval ■>'■'•
Œillets remontants — ' ■
Œillet tige de fer 205
Orchis pyramidalis 316
IV
LE .lAUMX
Pages
Orrlris bifolia 316
— hircina -ti;
— conopeca 317
Panax Mastersianum 155
Pandanus Sanderi 137
Paphiopedium caudatum 3811
— villosum 381
Persil géant d'Eboli 29
Phormium tenax en fleurs 295
Pincement de la Vigne 74, 75, 76
Plan du grand Hall de l'Exposition de Gand 117
Plan de l'annexe de l'Exposition de Gand 119
— duJardinpotagerdupostedeFoum-Tatahouine. 185
Poire Professeur Bazin 313
Poireau jaune très long d'hiver 29
Pois Gradus 29
Pois ridé Duc d' York 43
Pomme de terre Magnum bleue 29
Portrait de M. Linden (Jean) 36
Sallier (Jean-Etienne) 20
Moser 103
Viger, ministre de l'Agriculture 19.">
— H. Levèque de Vilmorin 355
Pages
Poudreuse à insecticide 207
Plychosperma Warleti 155
Pyramide de Muguet 280
Raclette Henri Chantin pour nettoyer le vitrage des
serres 191
Repiquage des jeunes Bégonias 11
Rose Maréchal Niel sous abri vitré 89
Scènes prises dans le parc de M. Hanbury, à la
Mortola , 199, 200, 213, 207
Semis de Bégonias 10, 11
Serre de Bruyères chez M. Quenau-Poirier 5
Souci double panaché Météore 159
Souci prolifère 159
Souci suffrutescent 159
Table Louis XV 248, 249
Taille trigemme des coursonnes du Poirier et du
Pommier 56. 57
Taille des coursonnes du Poirier 373
Traitement des bourgeons du Pêcher 234, 235
Voitures automobiles lleuries 229
Vue des lots d'Azalées à l'Exposition de Gand 139
d'une partie de la grande salle à l'Exposition
de Gand 141
TABLE DES PLANCHES EN COULEURS
Pages
Acalypha Sanderi (A. hispida) 184
Csesalpinia japonica 328
( 'annas à fleurs d'Orchidées 8
Caltleya labiata 72
Chauffage (Plan du) des serres du fleuriste de la
Ville de Paris 104
Cotoneaster pannosa 120
Pages
Dirara lateritia rnacrantha 232
En'ca hyemalis alba 264
Œillets de Bohême à grandes fleurs •.96
Pommes de Bretagne 376
Rose Caplain Christy panaché 168
Spirma japonica rubra 40
TABLE DE LA CHRONIQUE
et des Houvelles horticoles.
CHRONIQUE par P HARIOT
Pages
Abattage ries arbres par l'électricité 1.7
Abricotier (Un) en fruits à 1 200 mètres d'altitude
Acalypha hispida ?7:i. :; <7
Acétylène (L') et le Black-rot :::. i
Afrique du Sud (Prunes japonaises dans 1') 64
Agaves (Floraison des) 1
Agrumes (Production des) en Calabro 2 M
Alimentation originale ■ pu
Alliance franco-russe et l'horticulture 17
Attises (Champignon parasite des), l'i
Amandes (Le commerce des) 19
Ananas (Origine de l'importation des 2 il
Anémones (Repos des griffes d') 1 1 _s
Anomalies florales 117
Arboriculture fruitière (Cours d') 19
Arbres (Transformation des) 129
(Le nombre des) de nos boulevards 3h9
— à Teck (Exploitation des) 321
— aux effluves mortels M
— commémoratifs 65, 2;9
— de la Cour des Comptes (Vente des) 17
— et arbrisseaux (Floraisons hâtées des) 83
— et arbustes (Transport des) par Chemin de
fer 81
— (Les) et les élections 1 i:>
— (Abattage d') par l'électricité < »T
— pieuvres 177
— symboliques devant la colonnade du Louvre 273
Arbre nouveau (Un) l_".i
Arum maculatum (Valeur alimentaire de 1')., ;i0ï
Asperges hâtives (Production des, 17
Assimilation chlorophyllienne chez les plantes. .. . :!i!i
Association horticole lyonnaise pi;
— pomologique de l'Ouest :; ;
Aster miniature '-'13
Azalées bleues 129
— (Les) de la Ville de Paris 129, 1 '.0
Banquet Mesnier '■'■ i
Beaux-Arts et Horticulture 65
Beurre de Cocotier (Le) 369
Black-Rot (Le) ::;:
— Destruction du) 289, 3i3
— (Non scientifique du) lit
Blé (Récolte du) en 1898 289
Bois de Boulogne (Reboisement du) 289
Bois (Le) d'ébène à Madagascar .17 1
Bolo (Le) aux Philippines 2f'9
Boutures de Pommes de terre 225
Bulbe? (Un ou une) lui
Cactus (La terre de prédilection des) 145
Café (Plantations de) au Guatemala Pi
— (Le) en Nouvelle-Calédonie 257
Canna (Le) plante aquatique |7'.i
Cap (Premiers arrivages de l'année des fruits du)... 3î
— (Les fruits du) en Angleterre 82,114, 131
Câpres (Syndicat pour lavente des) - 27 ;
Casuarina et Filao 353
Catalpa (Un) hybride 3 9
Catherine II (Son goût pour l'art des jardins) 129
Cèdre (Le) de la Haute Foret 225
— (Le) du Jardin des plantes 353
Censure et horticulture 3:t7
Centenaire des Sociétés d'Agriculture 196
Ceraiitis his/ianica ni
Pajres
Céréales (La Rouille des) ;i
Cereplasles cistudiformis des Orchidées P 1
l 'li a ire de physique végétale au Muséum i
i îhampignon monstre : i
parasite des Al lises , i
— (Procédé de conservation des 321
Valeur alimentaire îles 161
Chenilles (Destruction des) Ci
Chou palmiste (Le) de Napoléon 321
Choucroute Le microbe de la) s|
Chrysanthème (Le meilleur) 337
— (Le) et les lapins 3(7
— Rouille des) ' 39
Chrysanthrmum el Pyrethrum :;;.',
Chrysanthème Mytchett White 2no
Cinéraires (Les) 2>l
Cocotier (Le beurre de) ih9
Colis agricoles 114
— pûstaux (Les) 211,226,258,340, :i7l
Colletotrichum Lindmuthianum Jii
Colonies (L'acclimateur aux) '.17
Coloration artificielle des fruits 193
— des fleurs I-'.1
Commerce (Le) des amandes 19
— des fleurs de France et d'Italie pour la
Russie, le Danemark, etc 50, 321
des Heurs en Allemagne 259
— aux Halles W6
— des fruits à Vienne 152
— — et primeurs à Anvers. i.'i'i
— des poires etpommesen Allemagne 82
— des produits horticoles en Bavière 290
Compte rendu des travaux du service du Phylloxéra. 210
Conférences promenades à l'Exposition d'Horticul-
ture de Paris 1 iii
Conférences promenades à l'Exposition d'Horticul-
ture de Versailles 176
Concours à la Société Nationale d'Horticulture... . 65
— général agricole de Paris Si, 351, 370
— d'Orchidées à la S. N. D. H. F 146
— de Parcs publics pour la Ville de Reims. . . .n.'
— de plans de jardins à Limoges 99
— — à Paris 36
— de plantes fleuries de saison 227
— pour l'emploi rationel des engrais 195
— régionaux agricoles en 1898 :ii
_ — de 1S'J8, 1859, H 00 82
Congrès des Chrysanthémistes 111. 146
horticole de 1898 162
_ de 189!) 193, 210
— international d'agriculture de l'.lOO. ...... _. 210
— — à Lausanne 147, 369
internationaux de 1900
pomologique de 1S9S, de Dijon
— — ~ du Mans
— -■ de Quimperlé
— des rosiéristes 290
Conseil supérieur de l'Agriculture 27 1
Conserves de légumes et de fruits aux Etats-Unis... 129
Convention de Berne (Conséquence de la) 67
— commerciale franco-américaine 178
Correspondance hambourgeoise 275
Couleur des plantes (La': 17
Cours d'arboriculture à Lille 50
LE
\RDIN
Pages
Cours d'arboriculture du Luxembourg 11
— — fruitière 19,306, 323
— de Botanique 30"
— de Cultures coloniales au Muséum 3
— de floriculture et de compositions florales... 306
— de culture fruitière 306
— d'horticulture du département de la Seine 50
— publics d'arboriculture d'alignement 3tG
Création de jardins d'essai : 18
Croisements (Les; d'Orchidées 3i
Culture forcée (Origine de la) oTl
Cultures (Les) au Japon 1
— coloniales en France L30
— maraîchères en Tunisie t 5
( ypripedium et Cypripodium i :.
Dahlia (Le) antidote du venin des vipères si
Dauphiné (Le) horticole lis
Déboisement en France (Le) 1
Découverte d'un Paulownia 81
Destruction des mauvaises herbes 3.ï3
Diaspis amygdali 3(9
Digittaria longiflora (Culture du) au Soudan 113
Dimorphisme des végétaux 14)
Directeur des cultures à Equaterville (Le) 180
Douane (Droits de) sur les plantes 3-1,83, 131
Doyen de l'horticulture (Le) 257
Eau Absorption de 1') par les arbres 305
Eclipses (Les et la Botanique 161
Ecole d'agriculture coloniale de Tunis 82,226, 323
— — en Indo-Chine 177
— forestière américaine 131
— d'horticulture de Genève 83
— — de l'Etat (Le centenaire des en
Belgique) 323
— d'horticulture d'Hyères 212
municipale et départementale d'arboriculture.
— nationale forestière de Nancy
— d'horticulture de Versailles 195,258,
d'horticulture de Versailles (Asso-
ciation des anciens élèves de 1')
34, 66, 176,
— d'horticulture et de viticulture de
Nantes
— Lenôtre à Villepreux 35,66,98, 131,
— pratique d'horticulture d'Antibes
Engrais Concours pour l'emploi rationnel des . . 50,
— (Importation d') en Italie
— pour Epinards
Ennemi (Un nouvel) des arbres fruitiers
Enseignement agricole (Conseil supérieur perma-
nent de 1')
Epuration des eaux d'égouts
Erica hyemalis alba
Escargots (Destruction des)
Essence de Doses Production de 1') en Bulgarie....
Eucalyptus coccifera en Angleterre
Expédition .le Heurs en Angleterre
Exportation de fruits frais, légumes verts et fleurs
naturelles
— .le graines d'Angleterre
— de Pommes de terre de France en Italie
— île pommes américaines
— des produits horticoles en Allemagne
en 189 i
Exposition de 1900 L'Angleterre à)
— (Bureau des comités de l'agricul-
ture et de l'horticulture 2,
— — (Comités d'admission à 1')
— — Raisins de table à 1') 19,
— Notes diverses) 98, la 132, lui.
210, 242, 271. 306, 322, 33S,
— de Cannes
— de Chrysanthèmes à Paris 323,340,
— d'horticulture de Chàlons-sur-Marne..
— — de Gand
— — de Paris
internationale de Bruxelles en 1897
— — d'horticulture de Lyon,
196, ■-'.'7. 242,
— — d'horticulture n St-Péters-
bourg en 1899, 130. 196,
■J.".s.-i74. 290,
— — et quinquennalede Gand,
— de peinture de la S. N. D. II. F. 19. 130,
peu banale des végétariens de Berlin . . .
— de Doses à Francfort-sur-Mein
— à Troyes
323
32 i
217
50
271
228
19ô
24!
.si
3.79
162
Vil
'.'70
241
2t:;
145
lîl
67
51
3'.o
259
s;
s;
36
1 '0
3'>4
131
353
2. '7
98
147
99
3.Ï9
ltil
n:.
211
Expositions remises 181, 196,
Falsification de produits empruntés au règne végétal.
Famine ^La) et les plantes
Faune ailée (La)
Fermage (Le) en Calabre
Fête de bienfaisance à la S. N. D. II. F 130,
Fête des fleurs à Montreux
Fève Lai dans l'antiquilé
Filao et Casuarina
Fleur Une étrange et grande) ._
Fleurs (Commerce desT aux Halles 19, 178,306,
(Les) coupées aux Expositions
_ (Les) de France en Russie
de Lavande (Récolte des)
de Pivoine (Conservation des
(Commerce des) en Allemagne
— (Expéditions de) en Angleterre
— (Commerce des) entre la France et la Russie.
— (Les) et 'a politique
— naturelles (Exportation des)
odorantes (Culture des) dans les Alpes-Mari-
times
— orangées
— tricolores
Flore des hauts plateaux du Thibet
— pyrénéenne
Floraison des Agaves
— précoce
— hâtée de rameaux d'arbres et arbrisseaux.
Fougères (Germination des spores de) 273,
Fraises (Expédition de)
— (Façon de manger les)
— Les) de Plougastel en Angleterre
Froids (Vitalité des graines en présence des grands .
Fruits (Coloration artificielle des)
— Conserves de) aux Etats-Unis
— 'Commerce des) à Vienne
— Les) d'Amérique et le Pou de San José. 98,
— .le table (Les) en Allemagne 30.,
— (Les) du Cap et de Tasmanie en Angleterre
82, lui. lli.
— Récolte des) en Amérique
— (Les) en Amérique, en Allemagne et en Autriche.
— ! Importation des) en Angleterre
— (Les) en Californie 259,
— (Commerce des) et primeurs à Anvers
— forcés en Angleterre
— Irais i Exportation des)
— rustiques en Hongrie (Les)
Fuchsia (Origine des)
Gadoues (Valeur des) de la Ville de Paris
Galle de la Pomme de terre (La)
Garden and Forest
Germination (Températures nécessaires à la)
Graines (Choix des meilleures)
— (Différence des)
— (Germination des vieilles)
Exportation des) d'Angleterre
— et plantes au Muséum (Distribution de)
— du Brésil
(Production des) par les plantes bulbeuses.
— (Vitalité des) en présence des grands froids..
Graminée indigène 'Culture d'une) au Soudan
G.appe Une) de 0m41 de long
Greffage fantaisiste
Greffes (Distributions de)
Greffon (Choix du)
Grêle (Microbes dans la)
Guêpes (Remède contre la piqûre de
Halles (Commerce des Heurs aux Halles) 19, 178,306,
— centrales (Commission de surveillance)
— (Modification à leur réglementation
Hannetons (Destruction des)
Haricot (Maladie du)
— chers (Des'
— sauteurs
Herbes (Destruction des mauvaises)
Herbier (Le premier)
Heuchera sanguines
Hibiscus mutabilis
Holzbibliothek (La)
Hommaçre à M. Bazin
— ~ à M. Keteleer
— au Baron P. Von Millier
— d'une Société étrangère à un horticulteur
français
Hôpitaux végétariens i Création d')
Pages
212
273
220
17
lli
162
289
177
353
209
338
242
99
259
305
259
lil
50
193
67
177
243
33
1
49
1
81
si
3:::.
19
20(1
179
353
193
129
352
147
324
131
227
66
227
291
3:tn
147
67
M
113
NI
2H|t
33
203
193
257
i;i
51
<>o
i,:.
353
113
321
'.'7
36
i 7
337
305
33S
2
290
116
2il
22 >
97
353
225
225
::î
291
i1.' i
146
129
K2
353.
].!•: JARDIN
Hortensias (Coloration bleue des)
Horticulture (L') au parlement. . .'.
— au Kashmir
en Angleterre
— en Tunisie
et Horticulteur ( Premier emploi des
mots)
— 'L') et l'Alliance franco-russe
Hybrides (Bizarrerie de la production des)
Importations de fruits et de légumes en Angleterre.
de plantes en Grèce 7
de végétaux coloniaux
d'engrais en Italie
île légumes en Allemagne
— en Amérique
Importation et exportation des produits horticoles
en Allemagne en 1898
Incendie (L1) des forets
Industrie fruitière de la Colombie britannique
Innovation (Curieuse) bien américaine
Insectes aquatiques (Pièges pour la chasse des)
Insecte (Nouvel) des Orchidées
Insectes (Les) et les plantes
— nuisibles à l'horticulture
Inspection de l'Agriculture au Sénégal
instruction publique (Nominations) 66, 148,
Jsosoma orchidearuni
Jardin alpin de Genève
— botanique à Gand (Nouveau)
— botaniques coloniaux 337, 338
— — — anglais
— de Hambourg
— de Manille (Dévastation du)
— — nouveau en Ecosse
— d'acclimatation
— — d'Hyères,
— — — de Saigon
— de Kew 97,
— — (Odeurs des)
Jardins de S. A. 1!. le Prince Ferdinandde Bulgarie.
Jardins des Gares
Jardin des Plantes (Le premier jardinier du ;
Jardin d'essai de Tunis s. 132,
Jardins des Tuileries
Jardins maraichers et vergers en Australie
Jardinière émérite (Une)
Jardinier-chef de la famille royale de Hollande
Jardiniers (Avis aux) qui demandent une place
Jalropha (Le) en Californie et au Mexique
Jean Linden (A la mémoire de)
Journal of the Kew Guild (Le)
Kashmir (Viticulture et horticulture au)
Kew (Jardins de) 97, 241,
Kola (La)
Laboratoire de pathologie au Congo
Laecken (Agrandissement du domaine de)
Lapins (Lesi et les Chrysanthèmes
Lavande cultivée
— (Récolte des fleurs de) dans les Alpes
Léeende du The
Légion d'honneur (Nominations) 2, 10t. 210,
Légumes (Conserves de) aux Etats-Unis
Légumes (Importations de) en Allemagne
— — — en Angleterre
— (Production des) en Italie
— verts (Exportation des)
Ligue coloniale de la jeunesse
— ornithophile française
Lilas en Heurs en septembre
Limaces et limaçons (Destruction des) Si,
Lis chinois (Un nouveau)
Loi (Nouvelle) relative aux maladies des arbres en
Pensylvanie
Lumière (Action de la) sur les végétaux 289, 321,
Lune rousse (La)
Maison Vilmorin-Andrieux et Cie (La)
Maladie des Oliviers 179,
— du Haricot
— des oranges
— pustuleuse de la Pomme de terre
Mancénillier (Effluves mortels du)
Marronniers des Champs-Elysées (Les)
— du 20 mars
Médaille de Veitch
Mérite agricole, 18, 34, 98, 114, 130, 146. 102 210, 221,
242, '274, 280,291), 300, 338,
Mérite agricole et industriel en Italie
Pages
33
1 52
•s!
1
305
227
180
17
243
52
66
2 19
51
211
3
161
211
211
212
338
1
52
ni
369
1
36
209
131
306
36
49
2;:,
2il
178
99
19!
275
178
1 •>
289
244
353
177
66
212
2
275
33
339
177
337
81
259
1
22 -i
129
52
227
51
07
2:0
68
27.".
2 i::
97
145
355
145
355
196
241
S!
2 19
81
■J7
19
114
370
■»7r,
■i es
Microbes dans la grêle
— de la choucroute m
Ministère (Au) de l'Agriculture 194, ::22 351
M. Moser '. 163
M. Th. Villard (Manifestation en l'honneur de ;; i
Monument de Kerchove au Parc de Gand 110
— Hardy 151. 172
— Linden |.;l
— Pulliat 68
Mouche (La) des Orchidées 1
Muguet (La récolte des griffes de) en Allemagne :; I
M u rier (Le) 241
Muséum d'histoire naturelle (Catalogue des plantes
vivantes) 228
Narcisses (Les) à la fête des (leurs de Montreux 289
Nepenthès (Nouvelle serre de) à Kew 97
Noyer (Culture du) en France 105
Oflicier d'Académie (Nominations) 82, 138
Oignons (Comment on préserve les) en Zélande 259
oiseaux (Protection des) • 275
— (Les) nuisibles aux Crocus 225
utiles (Protection des! aux Etats-Unis 259
Oliviers (Maladie des) 179. 196
Oranges Maladies des) M
— ~ (Les) d'Australie en Angleterre 259
< irchidées (Les croisements d') 33
— La mouche des) 1
— (Nombre des espèces d' 65
— (Un nouvel ennemi des) 257
— (Nouvel insecte des) 161
— (Prix atteints par les) 17. 129
— (Concours d') a la S. N. D. IL F lie,
(A propos d') Ii m
La folie des) au Japon 305
ÏLes) de l'Europe centrale 107
Ordre royal de Léopold (Nominations) OS. 194
de Ste-Anne de Russie Nominations).. 146
— du Dragon de l'An nam ... 98
— du Lion et du Soleil de Perse — ... 52
Origine du Pistachier femelle 17
Orties (Potage d') 241
Paillassons (Préservation des) 132
Palais de l'horticulture en 1990 212
Palmiers Les au Brésil 51
Papier de fanes de Pommes de Terre 27
Papillon ivrogne 193
Parc agricole d'Achères 211
Parfum (Le) artificiel des Heurs 65
(Production de) dans les Alpes-Maritimes. . 257
Parfumerie et plantes 193
Paulownia nouveau (Découverte d'un) 81
Pepiots (Les) sont-ils des Bluetsou des Coquelicots ? -il
Perle! (Une) l'.i
Pétunia à Heurs doubles (Origine du) 1
Phalamopsis (Les) 35
Phylloxéra (Le) 275
— (Compte rendu des travaux du service du). -I'1
(Le) en suisse 179
Phytocoris militaris (Nouvel ennemi des Orchidées . 257
Pièce d'eau (La) des Suisses à Versailles 99
Pistachier femelle Origine du) 17
Pivoine (Conservation clés Heurs de) 305
Plante (Une à cuire 83
Plantes (Action des rayons colorés sur les) 241
— (Droits de douane sur les) 83, 131
— nouvelles à l'exposition de Cannes 131
— à parfum dans les Alpes-Maritimes 257
— bulbeuses (Production des graines par les). 65
— (Faciès des) croissant au bord de la mer... 305
— (importation des) en Grèce 180
— du Brésil 227
— et graines au Muséum (Distribution des) 52
— (Culture des) par les enfants 369
— (Les) et la famine 225
— exotiques naturelles stérilisées 193
— phanérogames (Limite de la végétation des . 1 I :
— (Consommation des) pour la parfumerie.... 33
— (Action curieuse des) sur les viandes 177
— vivantes (Catalogue de) au Muséum 228
— — (Entrée "des) en Algérie 210
Poires (Pour faire grossir les) 243
— (Commerce des) en Allemagne 82
— (Une belle) Passe-Crassane 139
Poiriers (Rouille des) 27::
Pois (Soufrage des)... 260
Pollinisation (La) 225
Pommes (Conservation des) 321, 369
VIII
LE .lAUIUN
Pages
Pommes (Commerce des) en Allemagne s-
— américaines (Exportation des) 259
— (Les) de la Nouvelle-Zélande 147
— de terre (Papier de fanes de) 2,
— (Gale de la) 209
(Boutures de) 225
Pou de San José (Ls) 98,113.147,355, 370
Presse agricole l'Association de la) 178, 194, 212, 242,
2. i, S>i
Primes à l'horticulture et à l'arboriculture 178, 194,
210, -.4
Primeurs (Commerce des) à Anvers 139
Primevères ; Les) 21
Production des légumes dans les provinces napoli-
taines 51
— du vin 1'
Professeur de botanique (Nomination d'un 275
— d'horticulture ( ) 194
Promenades de la Ville de Paris (Réorganisation du
seiwice des) 19
Promenades (Les) de la Ville de Reims 07
Prunes japonaises (Les) dans l'Afrique du Sud 64
— (Récolte des) en Bosnie et Herzégovine 212
Pyretlirum et Ghrysa.nthem.um 353
Quinine (La) aux colonies 11:;
Rafftesia (Le) '-2 '9
Raisin (Conservation du) 33
— i Vente du) de la treille du Roi ! :,
— de table à l'Exposition de 1900 19, I3j
Raisins frais (Transport des) 10 ;
— secs (Préparation des) 27:;
— (Récolte des) en Grèce.. 2
— toxiques 113
Rayons colorés (Les) et la végétation 17;
Reconnaissance de l'horticulture au général Leclerc. 97
Rectification inutile 84
Régime antiphylloxérique en Tunisie 3.ï
Renoncules (A propos des griffes de) 113
Rhus (Danger des) 81
Roses (Nouvelles. l';l
— (Exposition de) à Francfort-sur-Mein 291
— - àTroyes 211
— (La) dans les fêtes 177
— qui pue 369
— (Production d'essence de) en Bulgarie. . 179, 210
— Captain CltriMy panachoe lui
— Maréchal Niel (La légende de la) ::.:7
— trémières i Culture forcée des) 2,.">
Rosier (Origine de la culture du)
— (Vente à prix réduits des 161
— thé (Origine du) 2.7
Rosiéristes (Congrès des) 290
— (Société française des) 211
Rouille (La) des céréales 97
— — des Chrysanthèmes 3i9
— des Poiriers 273
Sauves (Destruction des) par le sulfate de cuivie... 210
Saperde du Peuplier (Destruction de la)
Saule pleureur historique (Un) 219
Schizophragma hydrangoides (Rusticité du; 243
Septoria gtaucescens N^
Serre (Une; de dimensions colossales 25'
— (Une nouvelle) de Nepenthes à Kew 97
Sève (La) et la marée 1.1 3
Société académique de l'Aube 259
— botanique de France 68
— centrale d'horticulture de France 321
_ _ du Nord 20
— des jardiniers et horticulteurs du département
de la Seine 114
— des sylviculteurs de France 164
— des viticulteurs de France et d'ampélogra-
phle 84, 111
— d'horticulture de Valenciennes 131
— — de Picardie h8
— — du Rhône 6i
— — et d'agriculture d'Anvers 52
— — d'Epernay 52
— de Londres 34, 179
Pages
- ité d'horticulture pratique du Rhône 36
— française des Chrysanthémistes 99, 290
— Rosiéristes 35, 211
hollandaise des sciences de Harlem (Con-
cours à la) 273
— horticole, vigneronne et forestière del'Aube 2, 259
— nationale de Chrysanthémistes en Italie 146
_ — d'horticulture de France 2, 49, 08,
130, 140, 161, 162, 195, 25S, 354, 370
— régionale d'horticulture du Nord 112
— royale d'horticulture et d'agriculture d'An-
vers 35
So i lan français (Mise en valeur du) 337
Soufrage des Pois 2 ai
Souris (Préservation des paillassons contre les) 132
Spà -œa flagelliformis 22s
Spirées (Des) 22S
Sporotrichum globv,liferum ^9
Station (Nouvelle) d'essai des semences 2'«i
— de recherches à Hambourg 2i2
Sulfate d'ammoniaque (Utilité dui 273
Svn licat rentrai des agriculteurs de France K3, 307 354
— des horticulteurs et grainiers de France 83,
307, 323
— central des primeuristes français 339
— horticole et floral des Alpes-Maritimes 370
Tasmanie (Les fruits de) en Angleterre 114, 131
Terfaz Les d'Afrique '-'~
Température nocturne Prévision de la) 161
— extrêmes (Influence des) sur le nanisme
des plantes -'90
Thé (Légende du '
— (Le)" du Caucase '_'"
Thermomètre champêtre et parlant («
TInbet (Flore des hauts plateaux du) 1
Tilleul (Le) de Murât \ ■;
Tomates (Conservation des) -00
Topinambour (Culture du) 33 1
Toxicodendron Danger du) £'
Transport des arbres et arbustes par chemin de 1er. 83
— des raisins frais J96
— rapide des produits alimentaires en Italie. 339
Treille merveilleuse (Une) £54
Truffes (Obtention des) -',>'•
— (Germination des spores de) 49
— et terfaz -.','.
Tunisie (Culture maraîchère en) ; • ■> '
Union commerciale des horticulteurs et marchands
grainiers de France 147, 323
Union française de la jeunesse (Cours à 1') •>',"'
/ 'rtica dioica '-'*!
Végétaux coloniaux (Importation de) \'
Ver de terre (Utilité du) J|?
— gris de la Vigne '-^
Verres colorés (Action des) sur les végétaux 24]
Vol (Un) à l'exposttion o Temple Show » |l
Vii.'ne (La) de Jean Racine 3<sl
— (Surface des cultures de) en France 49
— gelée (Traitement de la j"''
— (Usage peu connu de la) •>«*
— (Ver gris de la) — °
Ville de Paris Réorganisation du service de prome-
un tics) •
Ville de Pau (Grands travaux de la) 339
— de Reims Les promenades de la 0>- 8.
Vin (Production du Jl
aliacé jj'
de raisin sec jjj»
— i Récolte des) en France jjbS
— (Vente des) des Hospices de Beaune oai
Violette jaune (Découverte d'une; 337
Vipères (Le Dahlia antidote du venin des) 81
Vitalité des graines en présence des froids 35a
Viticulture à l'Exposition de 1900 -,n
au Kashmir -
en Russie 'il
Vitres (Influence de la couleur des. • ■ 'j«
Warrants agricoles ''*• -'-
TABLE DES ARTICLES
Pages
Abies Shas.tensis, H . Corre von 54
Acacia dcalbata (Forçage de 1') sur le littoral médi-
terranéen, G. Vray 26
Acœna (Les), P. Hariot 26!
Acalypha Godsefftana, II. Martinet 136
Aca.lyplia Sanderi, — 136
Achyranthes borbonica, P. Hariot 1,67
Acrochnium (L'), H. Theulier 126
Adiantum décorum fotiis argentée- striatis, H. Mar-
tinet 176
Allemagne (Notes d'), Albert Maumené 37
Alocasia Warriniana, H. Martinet 152
Althcra frutex, Maxime Marchais 57
Analyse (L') des eaux P. Hariot 35'.) 37*
Anémia rolundifolia, J. F 335
Anémones (Les) sous les cieux méridionaux, Nardy
père 216
Angrœcum (Les) de Madagascar, L. Guillochon 14
Anœctochilus Leopoldi, H. Martinet 175
Anthurium (Les) à Gand, L. Duval 137
Appartement (Campanules d'), Ad. Van den Heede. 251
— (Culture du Muguet en), Albert Maumené. 2<o
Arnlia Ba.lfouria.na,, H. Martinet 175
nymphirfolia, Jules Rudnlph 123
Arboriculture fruitière, 56, 80, 234, 252, 269, 283, 311,
314,329,333,347,362, 37!
Arbres lleuris (Les) auxvr* siècle, Albert Maumené. 293
fruitiers (Plantation des), Claude Trébignaud. 329
Arbustes à floraison tardive, Maxime Marchais 5'
japonais (Deux), P. Hariot 182
de plein air, Albert Maumené 139
Ardisia (Culture des), Jules Rudolph, 251
Areca Ilsemanni, H. Martinet 152
Arnebia echinoides, S. Mottet 7.(
Art (L') des compositions florales, Albert Maumené. . 248
— (L') floral japonais, Albert Maumené 3.57
Artichauts (Hivernage des), L. Térasse 334
— (Œilletonnage et plantation), L. Térasse.. 109
Asperge (Rouille de 1'), C. Denaiffe 17
Asplenium Mayi, H. Martinet 173
Asters (Les), S. Mottet 345
Attrape-mouche (L'), S. Mottet 303
Australie (Culture des fruits en), J. Monier 183, 202
— — L. Fontaine 236
Azalées (Corbeille d'), Albert Maumené 69
— (Les) à Gand, Albert Maumené 139
Banette (La), Lag 156
Bataille de fleurs à Nice, Albert Maumené 69
Bégonias bulbeux nouveaux, II. Jarry-Desloges 23
Bégonia Gloire de Lorraine (Le), J. Foussat 149
— ricinifolia (Notes sur le), R. Jarry-Desloges. 327
— xemper/'foren.s/Multiplicationparsemis des"),
S. Mottet lu
Bibliographie 4. 43. 48. 52. 54, 68. 84. 100 108. 109,
115, 126, 132, 142, 148, 164, 180, 202, 224, 228, 232, 244,
253, 200, 208, 295, 324, 335
Blanchiment des Cardons, J. Foussat 349
Bocconia microcarpa, P. Lepage i>2
Bouton à fruits (Formation du), L. Henry 86
Bouquetières et fleuristes à Gand et à Bruxelles,
Albert Maumené 133
Bouquets (Les Concours de), Albert Maumené I <■'(
Bouquetterie et fleuristerie, Albert Maumené 13::
Broméliacées (Les) à l'Exposition de Gand, L. Duval. 13'
Bruche (La) du Haricot, L. H 308
Bruyères de serre (Culture des), H. Lemoine 5
indigènes (Les). P. Hariot 350
Buttage des Pissenlits, J. Foussat 350
— " et blanchiment des Cardons, J. Foussat. .. . 349
Cali-eolaria scabiosœfolia. Ad Van den Heede 20 i
C;esalpiniajaponica,H. Martinet 328
Ga.la.mus Alberti, C. Laucheanus et C. Caroli... 175
Calla. xthiopica, H, Mai't jnet , 170
Pages
Campanules d'appartement. Ad. Van den Heede.... 231
Cannas Culture en pots des), Jean Gàchelin. . 156, 168
— florifères (Multiplication des), A. Billiard.. . 120
— nouveaux Les, II. Jarry-Desloges 53
— à fleurs d'Orchidées, R. Jarry-Desloges.... s
Cap (Culture des fruits au), J. Monier 1S3, 202
— — L. Fontaine 236
Carbosanol bouillie, C. Page et J. C. Couturier 178
Cardon (Culture du), J. Foussat 15*
— (Buttage et blanchiment du), J. Foussat 359
Caryophyllus âromatieus (Culture du), C. Chalot... 85
Cascade (La) du Bois de Boulogne à l'Opéra, Albert
Maumené 37
— (La) de l'Opéra à Port-Louis, Albert Mau-
mené 293
Cassia marylandica, Maxime Marchais 58
Catlleya labiata (Deux belles variétés de), F. Des-
pinoy 72
Causeries sur le Brésil, R. Louzier 15, 206, 223, 236
Ceanothus àmericanus et ses variétés, M. Marchais. 5S
Ceratotobus Mitcholitziana, II. Martinet 152
l'haine d'Estrelle (Sur la), R. Louzier 206
— des Orgues (La), — 223, 23a
Chaleur (Utilisation de la) perdue dans les chauffe-
ries, Joseph Alary 60, lin
Chasselas (Forçage économique du), F. Ménard 39
Chauffage (Le) d"u lleuriste de la Ville de Paris,
P. Lecler 103
Chayotte (La), G. Raynaud 123
Chicorée frisée mousse blonde, P. Lepage 79
Chorizema (Les), H. Theulier iils 332
Chou pommé plat hatif, P. Lepage 29
Choux de Bruxelles (Pincement des), A. Gouellain. 190
Chou-fleur de Lyon très nain à forcer,?. Lepase, 111
Chronique florale, Albert Maumené, 7. 37, 09. 100, 133,
165, 190. 229. 201, 293, 325
Chrysanthème à carène à feuillage doré, P. Lepage. 79
Chrysanthèmes (Corbeilles et gerbes de), Albert
— Maumené 325
— (Ouverture de la saison des) en An-
gleterre, C. Harman-Pavne 287
de 1898 (Les), R. Jarry-Desloges. ... 90
— (Nouveautés inédites de} présentées
en 1897, V. Rouge 58
— nouveaux, R. Jarry-Desloges 71
— pourcorbeillesdepleinair,Â.Nonin. . 104
— précoces (Concours de), J. Fossey. . . 330
(Les) certifiés au Congrès de Troyes,
G Chabanes 382
— (Les nouveautés françaises de) dans
les établissements anglais, C. Har-
man-Payne 361
— (Conservation du feuillage des), L.
Bonnet 364
(Exposition de) au Royal Aquarium
de Londres, A. Ménissier 3i>5
Exposition de), de Lille, L. Loiseau 366
de Troyes, G. Cha-
bannes 315
Clématites tubuleuses, S. Mottet 277
Clerodendron Balfouri, H. Martinet 176
Commerce (Le) extérieur de la France, A. Rivoire. 203
Commerce et production des fruits en Europe, H.
Martinet 154 lô6
Coloris (Association des), Albert Maumené 6'.!
Compositions lloral s, Albert Maumené 7,37, 105. 248, 357
Concours agricole (L'Horticulture au) 87
— (Les) de bouquets, Albert Maumené 133
de Roses à Rennes, M. C 1 s7
— de Chrysanthèmes précoces, J. Fossey... 336
Congrès desChrysanthémistesàTroyes, G. Chabannes 351
— à Lille, L. Loiseau 367
— pomologique de France, Q. V 3JÛ
I.K JAliliIN
Pa
i onifères (Les à Gand, Albert Maumené
Conifère américaine Une nouvelle), II. Correvon...
Convention franco-américaine La), 11. Martinet
Coquelicot japonais double nain compact varié.P.
1 ,epage
Corbeilles (Quelques jolies . Albert Maumené
d'Azalées, Albert Maumené
de plein air (Chrysanthèmes pour), A.
Nonin
( 'orbeilles d'Orchidées et de raisin, Albert Maumené.
et gerbes de Chrysanthèmes, Albert
Maumené
Corbeille fleurie, Albert Maumené
— hivernale I ne . Albert Maumené
Cotoneaster pannosa, L. Henry
Couronnes en feuillage au Danemark, Albert Mau-
mené
Cratœgus coccinea comme sujet, L. Henry 9,
— leucophlœos, E. Jouin
Criquets (Destruction des), Lawrence-Brunel
Croloit Chantrieri niger, II. Martinet
Cucurbita perennis, P. Hariol
(Le) et le Thladiantha dubia, L. Henry.
Culture (Nouveau procédé de) des Anémones sous
les cieux méridionaux, Nardy père
Cultures coloniales 85, 123,
Culture des fleurs par les enfants et les ouvriers,
Ubert Maumené 4. 22, 47, 61, 79. 96, 111,
Culture forcée (Produits de aux Halles. J.M. Buisson,
16,28,42, 58, 80.96, 112. 128,144, 160,174, 152,208, 222,
Culture forcée du Fraisier (Préparation). D. Gauthier.
— — de la Digitale, Albert Maumené
_ — Je la région méditerranéenne,! i.Vray.
— — des Jacinthes, H. Theulier fils
_ __ du Muguet, Albert Maumené. 27D, 280,
de la Pomme de terre de primeur, J.
Foussat
— — du Gardénia., , Jules Rudolph
(allures fruitières en Tunisie 'Notes sur les), M.
Gourron
Culture fruitière et récolte des fruits dans les Pyré-
nées-Orientales, Jean Bartre
I 'ultures légumières Observations relatives aux)dans
•le Sud-Est tunisien, Louis Bernard
Cultures méridionales. 2R 88, 122. 156, 205, 216, 221,
Culture potagère, 15, 27, 43,77,95, 125, 158, 190, 208, 238,
1 5 288,301,334,
Culture retardée de la Vigne, A. Delmazuies
— du Muguet, Albert Maumené. 280,
Cyanure de potassium (Le . s. Mottet
Cypripèdes (Les). Comte de Kerchove
Cypripedium mllosum varipgalum, II. Martinet
Cytisus nigricans et C. schiphaensis, Maxime Mar-
chais
Dahlias-t 'actus, Ferd. Cayeux
Dahlia simple multiftore Etoile de feu, P. Lepage.
Décoration des jardins (Plantes pour la , Albert
Maumené
Dermatobotrys Saundersii, J. Gérôme
Uesrnodium penduliftorum. M. Marchais
Destruction des Criquets et Sauterelles, Lawrence
Biunel
Deutzia corymbîflora, E Lemoine
Dieffenbachia Kercb.ovea.na, IL Martinet
Digitale (La). — Culture et emploi, Albert Maumené.
Dirccea. lateritia macrantha, Eugène Vallerand
Disa hybrides (Etude sur les , Albert Griessen
Dombèya Cayeuxii, IL Cayeux
Douane 'Droits de), sur les Pois, André Simon, 31, 03,
— sur les produits horticoles de
provenance étrangère, Noël La-
verdy 13, 30. il,
_ — Ad. Van ilen Heede
_ — Truffant
Dracœna Broomfieldi, II. Martinet
Eaux (L'analyse des). P. Hariot 359
Ecole (Une) d'agriculture coloniale à Tunis
Ecoles d'arboriculture ' Nécessité de créer des ,
Claude Trébignaud _•_•
engrais (Les) au potager, Henri Blin 77,
Ennemi (Un nouvel) des jardins, L. H
Enquête (Notre) sur la récolte des fruits en Fra»ce
en 1898. 244, 278, 297, 308,
Epine Ergot de Coq, Charles Baltet
Eremurus (Notes sur les espèces de genre. M. Mi-
cheli
Erica hyemalis alba,
Erodium Deux), P. Hariot
ges
139
54
164
02
lin
69
'■04
261
325
197
120
360
71
237
367
17,6
312
372
216
2)4
319
232
30
233
122
286
296
364
31 5
333
314
185
239
349
ii'.i
2 h.
250
378
176
Pages
368
187
58
367
215
175
■- :;
232
;]:;!
21
142
62
7 s
108
175
374
132
347
95
308
32^
42
218
2 ',4
216
Errata.. 3, 20, 42, 11?, 148. 176, 212, 244, 291, 308, 337,
Essences forestières Les) aux Etats-Unis. p. Hariot.
Eventail fleuri, Albert Maumené
Exacum affine, Ad. Van den Heede
Expositions annoncées, 4. 52, 68,84, 100, 115, 132, 148,
164, 180, 212, 228, 241.260, 276,291,307, 32i,
Exposition d'automne de la S. N. 1). IL F. :
Fruits, Chrysanthèmes, Plantes diverses,
A. Gourlot
Compositions florales, Albert Maumené.
i (rchidées, C. Béranek.. '.
Exposition de Chrysanthèmes de Rennes. M. C
— de Troyes, G. Chabanne
— d'horticulture de Limoges,
— de Montreuil
de Chrysanthèmes à Londres, A. Ménissier
— de Vire, B
de Lille, L. Loiseau
de Bordeaux. E. Berger
— d'horticulture, de Nantes. IL M
Exposition d'horticulture de Paris. :
Coup d'œil général, F. Despinoy
Arboriculture, culture maraîchère, industries
horticoles, A. Gourlot
Fleurs coupées, Albert Maumené
i Irchidées, Béranek
Floriculture de serres, J. Fossey
Plantes nouvelles et floriculture de plein air,
F. Despinoy
Exposition d'horticulture de Versailles, Albert Mau-
mené
Exposition quinquennale d'horticulture de Gand. :
Azalées, plantes herbacées etc., Albert Mau-
mené
Coup d'œil général, Albert Maumené 116
Orchidées, Antliurium, Broméliacées, L. Du-
val
Plantes nouvelles. II. Martinet 13G, 132,
Feuillage ornemental (Une bonne plante à), G. Layé.
Fête des Heurs (La) à Paris, Albert Maumené
— à Luchon et à Cauterets, Albert Mau-
mené
— des artistes. Albert Maumené
— des enfants à Londres, Albert Mau-
mené
Fête-Dieu (La), Albert Maumené '97
Fête tlorale nautique d'Arcachon, Albert Maumené.. 203
Feuillage (Conservation du) des Chrysanthèmes, L
Bonnet
I-'èves (Les premières), J. Foussat
2'.'2
loi
326
340
343
344
344
252
315
187
278
3i 5
307
366
384
312
150
190
169
171
189
!>7
139
137
173
309
165
261
107
304
15
pFeurs du Midi, Albert Maumené 357
Ficus radicans oariegata, G. Vallier 361
Fleuriste (Le Chauffage du) de la Ville de Paris,
P. Lecler
Fleuristes (Les). Albert Maumené
Fleuriste japonais, Albert Maumené
Fleurs (Culture des) par les enfants et les ouvriers,
Albert Maumené.'. 4,22, 47,61. 79,90, 111,
Fleurs (Le parfum nocturne des), IL Theulier fils...
— (Les) à l'hôpital Boucicaut, Albert Maumené.
(Les) aux funérailles, Albert Maumené, 7. 10,
* ' 270 293,
Vente des) aux Halles, H. Theulier fils W të,
Les) à Sainte-Pélagie, Albert Maumené
vLes) au théâtre, Albert Maumené
coupées (Soleil pour), Albert Maumené
dans le cortège de la Mi-Carême, Albert Mau-
mené
(Les) dans les salons. Albert Maumené
Les) d'antan, Albert .Maumené
Les) de noces d'or et d'argent, Albert Mau-
mené
— (Les) pour Noël, en Amérique en France, en
Angleterre
— (Les) le 1" novembre. Albert Maumené
— (Les) pour tous, Albert Maumené 4.22.47,61,
v ,y 79,96,111,
Floraison du Phormium lenax à Paris, J. Luquet...
— hâtée de rameaux d'arbres et arbrisseaux,
L. Henry
— hivernale des Œillets remontants,
S. Mottet
Forçage de l'Acacia dealbata sur le littoral méditer-
ranéen, G. Vray • • • • • • •
— du Muguet. Albert Maumené 2^0, .80,
— économique du chasselas, F. Ménard
F»urcroya Watsoniana, H. Martinet
103
357
3 il
319
23
325
oo
69
107
101
37
197
203
325
319
295
70
220
296
39
175
LE .IAK1HX
XI
Pages
Fraises Monarch, Sensation. Victor Douy, P. Le-
page ', 93
Fraisier (Préparation du) pour la culture forcée,
I lésiré Gauthier 30
Fraisiers remontants (Les). S. Mottet ....... ïi
Fruits de choix (Les) aux Halles, .1. M. Buisson 256
263, 238, 302, 318, 332, 346,308, 385
Fruits (Culture des) au Cap et en Australie, J. Mo-
nier IX:; 202
Fruits (Culture des) au Cap et en Australie, L. Fon-
taine 236
Fruits étrangers, Claude Trébignaud ;;>:
— (Enquête sur la récolte des), en France, en 189?
244, 278, 297, 308, 328
1 initier (Installation du), Claude Trébignaud 311
Funérailles (Les fleurs aux), Albert Maumené, 7,
„-_,., 10, 27d, 293, :;2r»
Gardénia (Culture du), Jules Rudolph 3b5
Gazons (Les Orchis dans les), H. Correvon 310
Gazon (Un) résistant aux plus fortes sécheresses.
H. Correvon 302
Genêt et Roses, Albert Maumené '. . . . 37
Geonoma Pynertiana. H. Martinet 152
Gerbes de Chrysanthèmes, Albert Maumené 3.'5
— de corsage, Albert Maumené . 7
Giroflier (Culture du), C. Chalot xs
Glaïeuls nouveaux (Les), II. Jarry-Deslnges 184
Graines et plantes (Distribution de) au Muséum,
A. Gourlot ', id
Greffe du bouton à fruits du Poirier, Claude frébi-
gnaud 252
Greffage en fente de la Vigne, F. Chanibaud.. '. . '. '.'.'.'. 351
— sur Epine Ergot de Coq, Charles Baltet VI
— du Melon sur Cucurbita perennis et Thla-
diantha dubia, L. Henry 372
Griffes de Muguet (Obtention des), Albert Maumené. 270
Guirlandes fleuries, Albert Maumené 165
Gynerium (Les), P. Hariot Ils
Gymnogramma Laucheana, II. Martinet 176
— peruviana, 176
Halles (Au marché floral des), Albert Maumené 7, 37, 163
— (Les produits de culture forcée aux), J. M. B.
1G, 28, 42, 5S, 80, 96, 112, 128, 144, 160. 174, 192, 208,
■>.)■> 232
Halles (La vente des fleurs aux) 4U, 48,' GO
Haricot (La Bruche du), L H 308
Haricots verts (Les derniers) de pleine terre, J.
Foussat 23S
Harmonie des nuancesdans les compositions florales,
Albert Maumené lui
Hellébores (Les), H. Correvon !."!!.'] 107
Hibiscus milHaris (L'), G. Layé 344
— syriacus, Maxime Marchais 57
— — et ses variétés, E. Jouin 294
Hôpital Boucicaut (Les fleurs à 1, Albert Maumené. 7
Hortensias (Les) à fleurs bleus pour tous, Ernest Bar. 347
Horticulture (L') au concours agricole 87
Hydrangea grimpant (Un), J. Luquet 181
— paniculatagra.ndifl.ora, Maxime Marchais 58
Icerya purchasi (Destruction de 1'), H. Cayeux 214
Ignorance des cultivateurs, Claude Trébignaud 347
Indigofera dosua, Maxime Marchais 58
Insecte (Un redoutable), H. Cayeux !.. 214
Insecticide universel (Un nouvel), S. Mottet 2511
Irésines (Les), Albert Maumené 24
Jacinthes (Culture forcée des), H. Theulier, fils 286
Jardins potagers de la haute montagne, H. Correvon. 332
— alpins parisiens, H. Correvon 363
— Leichtlin (Le) à Baden-Baden, II. Correvon. 377
(Petropolis et ses), R. Louzier 15
(Les) coloniaux et leur approvisionnement
en végétaux utiles, II. Martinet 375
Jean Linden 2i 36
Kentia Kirsteriana, K.Sanderiana,'èt K. wàrtelià-
na, H. Martinet 152, 175
Laitues d'hiver (Culture des), II. Theulier, fils. .' 3U1
Lavandula hortensis, P. Ilàriot 282
Leea sambucina Rœhrsiana, II. Martinet. '. .'. 136
Leycesteria formosa, Maxime Marchais 58
Lx-uala Jeanenceyi, H. Martinet 152
Ligustrum insulare et L. Walkeri.P. Hariot 8
Lilas (Les), A. Bertin 1>1
Limnospadix Petrickiana, H. Martinet 152
Longchamps fleuri, Albert Maumené 229
Lupiniis arboreus, S. Mottet 239
Luxe (Le) des fleurs, Albert Maumené 197
Lycaste Baroness Schrœder, II. Martinet 17;.
— Skinneri alba. H. Martinet 17
Lysol (Le)-, V . Rouge
Mâche (La), J. Eoussat
Mâche ronde améliorée à larges feuilles, 1*. Lepage.
Madagascar (Les Angrœcum à), L. Guilllochon
Maladie des Cannas (Une nouvelle), P. II
Marcottage des CEillets, F. Ménard
Marché aux fleurs de Marseille et de Nice, Albert
Maumené
Melon (Greffage du) sur Cucurbita perennis et Thla-
diantha dubia, L. Henry
Mimosa bleu (Le), Albert Maumené
Mimosa deabalta (Forçage du) sur le littoral médi-
terranéen, G. Vray
Mirabelliers (Quelques mots sur lesi, E. Jouin
Montanoa heracleifolia, G. Layé
Monument Hardy (Inauguration du)
Mortola (La), H. Correvon 198, 213,
Muguet (Culture du), Albert Maumené 270, 280,
Multiplication des Cannas florifères, A. Billiard
— du Pinguiculacaudata, A. Courtmon-
tagne
Muséum (Distribution de eraines et plantes au . A.
Gourlot
Xational Chrysanthemum Society, C. Harman-
Payne , 12,
Nécrologie MM. Jean Etienne Sallier
— Jean Linden 20,
— Pailleux
— Albert Anfroy
Aimé Girard."
— Victor Bart,
— Raoul
Marquis de Cherville
— Joséphine Larcbet
— Chabot-Karlen
II. F.Michelin
— Philémon Cochet
Ferdinand Hédiard
— Commandant Deloncle
— Amédée Torcy
— A. Chargueraud
Nephrolepis davalloides plumosus, H. Martinet
Nidularium amazonicum , H. Martinet
Notes d'Allemagne, Albert Maumené
— d'Angleterre, C. Harman-Payne
— de Copenhague, Albert Maumené
Nouveautés horticoles, P. Lepage. 29,43,62,78,93,
111. 127.
Nouvelle Conifère américaine, II. Correvon
Odeurs (Différence d'intensité d') chez quelques
plantes, H. Theulier, fils
Odontoglossum crispum, H. Martinet
Œillets (Floraison hivernale des) remontants, S.
Mottet
Œillets (Marcottage des), F. Ménard
— (Les) à grandes fleurs, C. Béraneck
— remontants (Culture et multiplication des),
S. Mottet 204,
Œillet hybride Marie Du val, P. Lepage
Œilletonnage et plantation des Artichauts, L.Térasse.
1 iignons d'Alsace, J. Foussat
Oignons de couleur (Culture des). L. Térasse
Orchidées, 14, 72, 118, 124, 137, 264, 312, 316, 331, 333,
— (Les) à ( land, L. Duval
— (Notes sur la culture des), Désiré Gau-
thier 12 4,
— (Les), à bon marché, Ch. Maron, 264, 312
(Culture des) en plein air, Louis Cappe.
(Concours d') à la 8. N. D. H. F.,C. Be-
ranek
— originaires des mêmes régions que le
Cattleya labiata autumnalis, L. F
Orchis (Les), dans les gazons, H. Correvon
( Irnementation méridionale, Albert Maumené
Ornithogalum pyrenaicum. P. Hariot
Panax Masterhanum, II- Martinet
Pandanus Sanderi, 11. Martinet
Paphiopedilum (Le genre), P. Hariot
Pâques fleuries, Albert Maumené
Parfum nocturne des fleurs. Il . Theulier (ils
Parrotia Jacnuemontiana (Sa floraison au Muséum ,
L. Henry
Pécher (Le), Claude Trébignaud
Pêchers (Nos) précoces américains, Nar.lv père, 2^'..
l 'élimina (Les). Jules Rudolph ."
Persil géant d'Eboli, P. Lepage
Petite découverte (Une), Henri Theulier (ils
Petropolis et ses Jardins, U. Louzier
73
20S
111
11
125
237
16)
372
323
26
309
17J
266
2!)6
120
10
46
31A
20
16
1.8
68
113
ht,
132
lis
164
196
196
2i2
212
212
244
324
17.5
17ii
37
12
133
313
54
172
173
22f>
237
296
220
43
109
125
43
348
i.;,
143
3 S8
333
368
118
316
101
282
1:..'
137
219
1.:::
13 4
234
315
174
2',l
23
15
LE JARDIN
Pages
Phlox divaricala, J. Luquet • 21j5
Phormium tenax (Floraison du) à Paris,.). Luquet. 2J5
Pincement (A propos du) des Choux de Bruxelles,
A. Gouellain • • •
— de la Vigne, L. Bonnet ~±,
Pinguicuta caudaCa (Multiplication du). A. Cour-
montagne
— — (Sur le), J. Gérome
Pinus Thunbergii variegata,R. Martinet 152
Pissenlits (Buttage des), J. Poussât 3o0
Plantes (Les bonnes vieilles), Ad. \ an Den Ileede,
13, 153, 251, "-63,
Plante (Une bonne) à feuillage ornemental, G. Layé.
Plantes de serre (Les), J. Rudolph ;■•••.■'
— et graines au Muséum (Distribution de), A.
Gourlot K
forcées, herbacées et bulbeuses a l'Exposi-
tion quinquennale de Gand, Albert Mau-
mené
— intéressantes (Deux), P. Hariot
nouvelles ou peu connues, P. Hariot. 28. 55,
110, 118, 182, 200,245, 262, 310,
— Culture des) propres à la parfumerie. J.
Guillon 205. 221,
— sibériennes nouvelles, II. Correvon
— (Tailleur pour), J. Luquet • • ■
Plantation (La) des arbres fruitiers. Claude 1 rébi-
gnaud • • • m'xi.-'
Poires (Récolte et conservation des), Claude lrebi-
gnaud
Poire professeur Bazin, Charles Baltet
Poireau jaune très long d'hiver, P. Lepage. ....
Poirier (Taille trigemme des coursonnes du), E.Cour-
— (Greffe du 'b'oiiton'à fruit du), Claude Trébi-
gnaud
— (Considérations sur la taille du), Glande
Trébignaud 362,
Pois (Droits de douane sur les), André Simon, 31, Ko,
— en pleine terre (Les premiers), .1. Poussât
Pois Gradus, P. Lepage
— ridé Duc d'York, P. Lepage
Pommes (Mise en sacs des), Claude Trébignaud
— de Bretagne, II. Martinet
— aux armes de Russie, Claude Trébignaud . .
Pomme de terre (Culture de la) de primeur, J. Fous-
Ppmmë de terre Magnum bleue, P. Lepage
Pommier (Le), Claude Trébignaud ;•;",'•'
— (Taille trigemme des coursonnes du), !..
Courtois • ■ •
Pommiers à couteau (Plantons des), E. lurbat
Polygala.Dalmaisia.na, Ad. Van den Ueede
Poputus angulata, E. Jouin •■••
Porte-graines de légumes racines (Culture des),
P. Thirion •„••
Potager (Les engrais au), Henri Blin 'i,
Potagers(.Iardins) delahaute montagne, II .Correvon.
Potentilla frutieosa, Maxime Marchais
Pots à fleurs à irrigation souterraine, Albert Mau-
mené î68. '-•">»•
Pou de San José (Destruction du), S. Mottet
Poudreuse à insecticides, A. Gourlot
Primula capitata, H. Correvon
Printemps (Le; dans les Alpes, II. Correvon
Pteris Drinhvaleri, IL Martinet
Ptychosperma Varleti, H. Martinet ,n"'**V
Ouestions économiques et commerciales. 13, 30, 41,
62,78, 93, ION, 142, 203.
Raisin (Conservation du), Claude Trébignaud
Pages
191
'.il
10
'.I
326
309
139
342
23 I
30
252
32)
283
313
30
373
142
27
29
13
269
376
269
361
29
268
5 i
3o0
13
223
96
95
330
58
300
218
207
'>'.rj
142
175
152
236
311
Récolte des fruits (Enquête sur la) en 1898, H .M
244, 278, 29/, 308,
— — et culture fruitière dans les Pyré-
nées-Orientales, Jean Battre • • •
Heine de Hollande (La) bouquetière, A. Maumene
Restio species. II. Martinet • • •
Rhododendrons et Azalées à Gand, Albert Maumenô
Khododendrons nouveaux, P. L
Rochers (Dans les) du Midi, H. Correvon
Roses (Concours de) à Rennes, M. C
— et Genêt, Albert Maumené
Rose (La) et la légende, J. Luquet..................
Rosiers (Quelques nouvelles espèces de). P. Hariot.
— fatigués (Taille des), Albert Maumené
Itosier (Culture du) sous abris vitrés sur le littoral
méditerranéen, G. Vray
Rouille (La) de l'Asperge, C. Denoiffe
Russie (La viticulture en)
Salade (Une) à bon compte, C. Potrat
Salviasplendens, J. Luquet
Saules nains (Les), P. Hariot •
Sauterelles (Destruction des), Lawrence-Brunel.. . .
Sechium edule, G. Haynaud
Senecio Smithii, P. Hariot
Serres (Nettoyage du vitrage des), P. Lepage.......
Service militairè'(Le) des jeunes horticulteurs, II. M.
Société nationale d'horticulture de France (Comptes
rendus de a) ^ ^
192, 203, 256, 272, 288, 304,
A. Gourlot
P- Hariot wïs'ïfi*"
Intérim 32, 48, 368,
Soleils (Les) pour la ileur coupée, Albert Maumené.
Soucis (Les), S. Mottet
spartocytisus albus, E. Jouin
Spiraea millefolium, P. Hariot
— japonica rubra, Albert Maumené
Spirées ligneuses (Etudes sur les), E. Jouin... ai,
— variées, Maxime Marchais
Stephanophysum longifolium (Le), P. Thirion
Taille des Rosiers fatigués, Albert Maumene........
(Considérations sur la) du Poirier, Claude Ire-
bignaud *™*>
Taille trigemme de coursonnes du Poirier et du
Pommier, E. Courtois
Tailleurs pour plantes. J. Luquet
Table Louis XV, Albert Maumené •••••
Thladiàntha dubïa (Le) et \eCucurbitaperennis, L.
Henry
Tiqridia (Culture et emploi des), 11. Theulier fils...
' — (Les) dans les corbeilles de table, Albert
Maumené
Tilia orbiciilaris, K- Jouin
Tomate (Culture de la) en plein air et en pots darjs
l'Europe septentrionale, Louis Lemoine
Tunisie (Culture fruitière en), M. Gourron. ......... .
Utilisation de la chaleur perdue dans les chaufferies,
Joseph Alary • • ; • • ■ • °g'
Vente des fleurs aux Halles, H. Theulier fils 40, ■*«,
Vers de terre (Destruction des), C. Page .
Vigne (Du pincement de la), L. Bonnet '-*,
— Culture retardée de la), A. Delmazures
— (Greffage en fente de la), F. Chambaud
Violettes à fleurs jaunes, P. Hariot ;' V,
— jaunes (À propos des), Cayeux et Le Clerc.
Vilex Agnus-castus, Maxime Marchais
Viticultuie (La) en Russie •
Vitrage des serres (Nettoyage du), P. Lepage
Vriesea Meziana, H. Martinet
328
314
107
175
139
321)
isl
187
37
317
310
11
88
47
302
127
358
231
367
123
55
191
217
320
336
240
384
255
158
327
111)
40
265
58
27(1
11
373
Mi
252
248
372
348
293
361)
■:s,s
333
lio
iio
314
01
uni
351
200
224
58
302
101
180
i
—*
i
:
-
■ "
\