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Full text of "Le Jardin"

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Le 


Jardin 


Journal  bi-mensuel   d'Horticulture  générale 


Directeur-Rédacteur   en   Chef:   H.    MARTINET 


DOUZIEME     ANNEE 
(1898) 


ABONNEMENTS 


FRANCE 


an... 
6  mois. 
.  mois 


.  12  fr. 
7  fr. 
1  fr. 

ÉTRANGER 

1  an 14  fr. 

6  mois 8  fr. 

3  mois 5  fr. 


Le  JARDIN  paraît  le  5  et  le  20 
de  chaque  mois. 


Jios  principaux  Collaborateurs  : 

MM. 

ALBERT     (CHARLES),     RALTET    (CH.),     BÉRANEK,     BERCY    (A),     BERGER    (E.), 

BERGMAN    (E.),    BLIN    (H.).    BOIDIN    (V.l.    BOIS    (D.l. 

BONNET   (L.),  BOSSCHÈRE  (DE).  BRUANT  (<..).  BUISSON  (J.  M.),  CAPPE  (L.), 

CAYEUX    (F.).    CAVEUX    (h.),  CHÀBANNES  (g.),   CHALOT    (c), 

CHATENAY    (A.).    CORDONNIER    (A.).    CORNU    (MAX.).    CORREVON    (II. I, 

COURTOIS    (E.),    CROUX,    DEGORGES    (L.)    lils,     DELMASURE     (A.).     DENAIFFE, 

DELONCLE    (C.).    DESPL\0\    II'.).    DUCRET   (A.l, 

DUVAL    (L.),     DYBOWSKI    (J.).     FLAMENT     (L.).     FOSSEY     I.I.),    FOUSSAT    (J.l. 

GAUTHIER    (D.).    GAY    IL.).    GÉROME    (J.).    GOUELLAIN    (A.). 

GOURLOT    (A.).    GRANGER    (P.).    GRIESSEN    (A.l.    GUILLAUME, 

GUILLEMAIN    (J.),    GUILLOCHON    (L.),    IIARIOT   (p), 

HARMAN-PAYNE    (G..),    HENRY    (I..).    JABB Y-DESLOGES    (B.).    JOUIN    (F..). 

KRELAGF,     LAYF.     (G.),     LE    CLERC    (L.).    LEMOINE    (il.), 

LETELLIER.    LÉVÊQUE,    LOCHOT    (.1.).    LOUZIER    (B.).    LUQUET    (j.), 

MAGNIEN    (ACH.),    MAIIOT    (J.).    MARON    (GII.). 

MAUMENÉ   (ALBERT),   MICHELI  (MABG).  MOSER,   MOTTET  (S.),    MOUILLEFEBT. 

ML'LNABD,     MUSSAT     (F..I.     NANOT    (J.),    NARDY, 

NICOLAS    (J.),    NOËL    (P.l.    NOMN    lA.h    Ol'OIX    (O.),    PAILLET.    F  AQUOT  I II.  ), 

PETIT    (A.).    POTBAT    (C.l.    RIVOIRE,    ROUGE    (V.), 

RUDOLPI1    (JULES).    SAHUT    (FÉLIX).    SALUER   (J.l.    SCHMITT, 

SCHNEIDER    (G.),    SIMON    (LÉOM.    SOLAND    (E.).    TESSONNIER    (P.). 

TÉRASSE   (L.).    THEULIER    (h.)    fils,    THIRION  IP.I. 

TRAVOUILLON  (F.),  TRÉBIGNAUD  (CLAUDE),  TREILLA1  D  (E.),  TRUFFAUT  (a.), 

VALLERAND   (F..),   VAN    DEN    HEEDE    (AI).),    VINCEY    (P.),   VRAY    (g 


ON  S'ABONNE  à  la  Librairie  horticole  du  "JARDIN",  167,  Boulevard  Saint-Germain.  Paris 


ET   DANS  TOUS   LES    IllJREATX   HE   POSTE. 


tfr 


1? 


A  Monsieur  le  Comte  OSWALD  de  KERCHOVE  de  DENTERGHEM 


A    L  AM  \  Il  II;    ECLAIRE    ET    DELICA  I  . 
\r    PI  BLICTSTE    l-.MIM  A  I  . 

AI'    PLUS    AIMABLE    DES    PRÉSIDENTS. 


JE  DEDIE  LA   DOUZIEME  ANNEE  DU   "  JARDIN 
Où  sont   décrites   les  merveilles   de   la   quatorzième   quinquennale. 

H    MARTINET. 

Paris,  le  20  Décembre  1898. 


M.  le  Comte  0.  DE  KERCHOVE  DE  DENTERGHEM 

PRÉSIDENT     DE      LA      SOCIÉTÉ      ROYALE      D  AGRICULTURE      ET      DE      BOTANIQUE     Dl      liANU, 
l'RI  SIDEN  I    m     I  ERI  I  I:    D  VRIJORII  i  in  re    DE    RELGIQ1  E, 

'■'  QAi  ii  i  i;  i;-,  ,  mm    de   la  Reçue  rf<    !' Horticulture  belrjr.  cl  étrangère 
Membre    i/honneur    de    la    société    nationale    d'hortiuui.tur frange. 

"I  FICIEK    DE    LA    LÉliiO       u'iionmm   r.    ETi 


1.  le  Comte  Dswald  de  Kerchove  de  Denterghem 


Le  comte  de  Kercho\  e,  dont  les  traits  sont  reproduits  ci-contre  d'après  le  magnifique  portrait  de  .Iules  Lefebvre  exposé 
au  dernier  salon,  est  une.  des  personnalités  les  plus  éminentes  et  les  plus  sympathiques  du  monde  horticole.  C'est  aussi 
une  des  plus  connues;  une  de  celles  dont  il  peut  paraître  superflu  de  retracer  la  biographie, 

Je  ne  résiste  pas  cependant  au  plaisir  de  rappeler  les  services  que  M.  de  Kerchove  a  rendus  à  1  Horticulture. 

Issu  d'une  famille  patricienne  qui  a  une  belle  page  dans  l'histoire  du  développement  de  la  Belgique  et  dont  il  sait 
garderies  traditions  alliées  à  un  grand  libéralisme,  M.  de  Kerchove  a  joué  un  rôle  officiel  important  dans  son  pays, 
comme  gouverneur  de  la  province  du  Ilainaut  et  comme  membre  de  la  Chambre  des  représentants. 

Sa  carrière  horticole,  celle  qui  nous  intéresse  le  plus  ici.  est  aussi  des  mieux  remplies. 

lui  18ii8.il  était  déjà  membre  effectif  de  la  Société' royale  d'agriculture  et  île  botanique  de  Gand  et  c'est  en  cette 
qualité  qu'il  fut  chargé,  avec  MM.  Ed.  Pynaert  et  H.  Van  Huile,  de  l'arrangement  de  la  première  grande  exposition 
quinquennale  qui  se  tint   au  moment  de  l'inauguration  de  la  grande  salle  du  Casino. 

En  18">.  nous  le  trouvons  parmi  les  membres  du  Conseil  d'administration  du  Cercle  d'arboriculture  de  Belgique, 
une  autre  association' horticole  très  puissante,  qui,  depuis  1871,  publie  un  bulletin  mensuel  fort  intéressant. 

On  le  voit  prendre  une  part  tics  active  à  la  rédaction  de  ce  bulletin,  puis  il  devient  président  du  Comité  central. 
composé  par  le  fameux  «  trèfle  à  quatre  feuilles  »  :  MM.  Rodigas,  Burvenicb,  Pynaert  et  Van  Huile.  Enfin,  en  1883, 
lorsqu  il  était  gouverneur  de  la  province  du  Ilainaut,  il  succédait  à,  son  père  comme  président  du  Cercle  d'arboricul- 
ture, dont  il  continue  à  diriger  les  travaux  avec  sa  grande  compétence. 

I  rois  ans  plus  tard,  il  lut  porté  à  la  présidence  de  la  Société  rov  aie  d'agriculture  etde  botanique  de  Gand,  la  doyenne 
'les  Sociétés  belges  d'horticulture.  Les  jurés  étrangers  qui  ont.  depuis  cette  époque,  assisté  aux  grandes  floralies  gantoises, 
ont  pu  apprécier  l'exquise  courtoisie  de  cet  aimable  président  et  la  grande  .autorité  avec  laquelle  il  remplit  ses  fonctions. 

Les  allocutions,pleines  de  bonne  grâce  et  d'à-propos  qu'il   prononça  en   ces  circonstances,   alors  qu'il  donnait    la 

répliqueau  fin  diseur  qu'était  Léon  Sav  et,  plus  récemni£n.t,  à  nn  autre  orateur  non    moins  goûté,    M.  Viger,  furent  de 
véritables  régals  escomptés  à  l'avance  par  -es  auditeurs. 

Ses  succès  comme  écrivain  ne  sont  pas  moindres.  Sou  magistral  ouvrage,  sur  les  Palmiers,  et  ceux, tout  aussi  remar- 
quables, consat  rés  aux  i  irehidées,  a  la  grande  culture  dans  les  terrains  sablonneux  des  Flandres,  aux  Laiteries,  etc.  font 
toujours  autorité. 

lien  est  de  même  pour  les  i breux  articles  qu'il  a  publiés  et  qu'il  publie  en'core  dans  divers  journaux  et  princi- 
palement dans  la  Renie  de  l'Horticulture  belge  et  étrangère  dont  il  est,  le   rédacteur  en  chef  :  c'est  un  île  ces  hommes 

dont  on  peut  dire  vraiment  qu'ils  honorent  la  carrière  à  laquelle  ils  appartiei ut. 

Je  sais  particulièrement  gré'  à  M.  de  Kerchove  de  l  inioréi  tout  amical  qu'il  porte  au  «  Jardin  »  donl  il  a  bien  voulu 
accepter  la  dédicace  dans  des  termes  extrêmement  flatteurs  pour  ce  journal  et  pour  sa  rédaction  tout  entière. 

H.  M. 


LE    JARDIN- 


LE  JARDIN.  -  N"  261. 


5  JANVIER  1898. 


CHRONIQUE 


Le  Pétunia  à  Heurs  doubles,  si  fréquemment  cultivé  ac- 
tuellement, n'a  fait  pourtant  son  apparition  dans  les  cul- 
tures que  récemment.  D'après  le  Journal  de  la  Société 
il' Horticulture  du  Rhône,  il  aurait  été  obtenu,  par  hasard, 
à  Lyon,  par  le  concierge  de  la  Banque  de  France.  Le  gain 
fut  vendu  à  un  marchand  de  soieries,  M.  Milson,  dont  le  jar- 
dinier le  propagea.  Il  fut  ensuite  mis  au  commerce  par  la 
maison  Schmidt,  de  Lyon.  Il  est  toujours  intéressant  de 
connaître  l'origine  exacte  des  formes  et  des  races  qui  font 
l'ornement  de  ïios  jardins. 


Le  Japon  est  en  progrès  incessants.  L'an  dernier,  ce  pays 
montrait  à  la  Chine  qu'il  fallait  dorénavant  compter  avec 
lui.  Au  point  de  vue  agricole,  il  n'est  pas  non  plus  quan- 
tité négligeable.  C'est  le  Riz  —  bien  entendu  —  qui  tient  le 
premier  rang  dans  la  culture,  2.749.670  hectares  lui  sont 
consacrés  qui  rapportent 75.013.558  hectolitres,  soit  près  de 
20  hectolitres  à  l'hectare.  La  culture  du  Riz  sec  ou  de  mon- 
tagne s'est  accrue  au  Japon  depuis  quelques  années  bien 
que  le  rendement  soit  de  moitié  inférieur  à  celui  du  Riz 
des  marais. 

La  quantité  produite,  si  considérable  qu'elle  puisse  pa- 
raître, y  est  presque  entièrement  consommée.  On  cultive 
aussi  l'Orge,  le  Seigle,  le  Blé,  mais,  principalement,  le 
Seigle  qufne  fournit  pas  moins  de  13.000.000  d'hectolitres, 
annuellement.  Les  autres  produits  sont  le  Da'iza  ou  Soja, 
le  Millet  d'Italie  ou  Awa,  le  Kibi  ou  Sorgho  dont  la  culture, 
d'ailleurs,  diminue,  tandis  que  celles  du  Sarrazin.  de  la 
Pomme  de  terre,  de  l'Igname  augmentent  chaque  jour  dans 
des  proportions  considérables. 

Le  Colza  et  le  Coton  sont  en  baisse,  tandis  que  le 
Chanvre,  l'Indigo  et  le  Tabac  sont  en  progression.  Il  ré- 
sulte de  ces  indications  que,  jusque  dans  ses  cultures,  le 
Japon  tend  à  s'européaniser,  s'il  prend  la  Pomme  de  terre, 
il  prend  aussi  le  Tabac  :  l'utilité  et  la  fantaisie  devenues 
nécessité.  Le  Thé  progresse,  mais  la  superficie  consacrée  à 
sa  culture  diminue,  preuve  évidente  que  la  culture  s'en  est 
modifiée  dans  de  bonnes  conditions.  La  Betterave  à  sucre 
n'a  pas  donné  lieu  à  une  industrie  bien  développée. 


Nous  empruntons  à  notre  excellent  confrère  de  la  Se- 
maine Horticole,  la  légende  du  Thé.  Autrefois,  Dharma, 
lils  d'un  roi  de  l'Inde,  célèbre  par  le  rigorisme  et  l'austérité 
de  sa  vie,  lit  un  voyage  en  Chine,  voyage  pendant  lequel  il 
lui  prit  la  fantaisie  —  fantaisie  que  peu  de  gens  de  ma 
connaissance  seraient  tentés  d'imiter  et  pour  laquelle  il 
détiendra  longtemps  le  record,  de  rester  neuf  ans  en  con- 
templation devant  un  temple.  Il  vint  plus  tard  au  Japon  où 
il  mourut.  Il  s'était  imposé,  comme  règle  essentielle  de  sa 
vie,  la  privation  de  sommeil.  Un  jour,  indigné  de  s'être  en- 
dormi, il  se  coupa  les  paupières  et  les  jeta  au  loin  comme 
de  misérables  pécheresses.  Le  sol  où  elles  tombèrent  donna 
naissance  à  un  arbrisseau  qui  est  le  Thé,  arbrisseau  dont 
la  liqueur, faite  avec  les  feuilles, chasse  le  sommeil.  La  lé- 
gende orientale  de  Dharma,  gracieuse  au  possible,  révèle 
une  fertilité  d'imagination  qui  nous  laisse  bien  loin  eu 
arrière,  nous  autres  occidentaux. 


La  Grande  Bretagne  est,  actuellement,  à  la  tète  des  sta- 
tions botaniques  coloniales.  C'est  en  1885  que  la  première 
a  été  fondée  aux  Antilles  pour  étudier  la  culture  des  plantes 
nouvelles  et  le  parti  qu'on  en  peut  tirer. 

Ces  stations  se  sont  étendues  rapidement  et,  actuelle- 
ment, on  en  compte  9  dans  cette  région  :  Grenade,  Barbade, 
Sainte-Lucie,  Jamaïque,  Iles  Leward,  Saint-Vincent,  fon- 
dées en  1890,  et  Honduras,  en  1894.  En  même  temps,  il  s'en 
créait  cinq  autres  sur  la  cote  occidentale  d'Afrique  :  Lagos, 
en  1888,  la  Côte-d'Or,  la  Gambie,  le  Niger  et  Sierra  Leone, 
en  1895. 

Les  iles  Fidji  en  ont  été  dotées  en  1889.  D'excellents  ré- 
sultats ont  été  partout  obtenus,  et,  actuellement,  les  Ber- 
mudes,  Bahama,  les  Seychelles  demandent  à  jouir  des 
mêmes  faveurs.  C'est  un  bon  exemple  à  suivre  chez  nous, 
mais  les  meilleurs  exemples  sont  généralement  ceux  qu'on 
ne  suit  pas.  Le  vers  du  poète  "sera  éternellement  vrai 
«  video  meliora  proboque,  détériora  sequor.  » 


La  société  protectrice  des  arbres  et  des  forêts  s'occupe 
activement  de  la  question  si  importante  des  reboisements. 
t  m  a  calculé  que,  depuis  1789,  la  France  a  perdu  au  moins  la 
moitié  de  son  domaine  forestier.  A  cette  époque,  elle  était 
couverte  de  17  millions  d'hectares  qui  sont  actuellement 
réduits  à  8  millions  1/2  dont  3  millions  seulement  sont  sou- 
mis au  régime  forestier,  tandis  que  5  millions  1/2  appar- 
tiennent à  des  particuliers.  La  surface  a  diminuée  de 
750  000  hectares  depuis  1825. 

On  est  obligé  de  faire  venir,  chaque  année,  de  l'étranger, 
quatre  millions  de  mètres  cubes  de  bois  d'œuvre.  Une  né- 
cessité s'impose  devant  cet  état  navrant  et  lamentable  : 
c'est  le  reboisement,  alors  que  le  sol  de  la  France  est  acca- 
paré par  quatre  millions  d'hectares  de  landes  et  de  bruyères 
stériles. 


Le  caractère  principal  de  la  végétation  des  Agaves,  ces 
grandes  plantes  appelées  habituellement  des  Aloès,  c'est 
de  ne  fleurir  qu'une  fois  dans  leur  txistence,  c'est-à-dire 
d'être  monocarpiques.  A  toute  règle,  il  y  a  des  exceptions 
et  on  connait  maintenant  un  certain  nombre  d'espèces  de 
ce  genre  qui  fleurissent  plusieurs  fois,  qui,  en  un  mot,  sont 
polycarpiques.  Sur  25  représentants  d'Agaves  fleuris  à 
Kew.le  Gardeners'  Chronicle  cite  neuf  espèces  quisontdans 
ce  dernier  cas.  Ce  sont  les  Agace  Bouchei,A.  Celsiana,  A.  al- 
bicans,A.dasylirioides,  A.  densiflora,A.  Haselofp,  A.poly- 
acantha,  A.  Sartori  et  A.  slriila,  appartenant  tous  au  seul 
genreLz((cea.LesAyaue  rigida  sinalaua  et  A.  hewensis  pro- 
duisent de  nombreuses  bulbilles  qui  permettent  de  les 
multiplier  avec  facilité. 


La  culture  du  Rosier  en  hiver  est  plus  ancienne  qu'on  le 
croit  généralement. 

Les  Romains,  il  y  a  deux  mille  ans  bientôt,  forçaient  le 
llosier.  On  trouve  indiqué,  dans  les  historiens  anciens, 
que  les  Egyptiens  envoyaient,  pendant  l'hiver,  un  bouquet 
de  Roses  à  l'empereur  Domitien. 

Ces  bons  Egyptiens  se  croyaient  toujours  à  la  tète  de  la 
civilisation,  mais  ils  retardaient  de  plusieurs  siècles  et 
leur  envoi  respectueux  fut  accueilli  par  des  éclats  de  rire. 
Rome,  à  cette  époque,  regorgeait  de  Roses.  Martial,  dont 
les  Epigrammes  sont  une  mine  inépuisable  de  renseigne- 
ments de  toutes  sortes,  disait:  «  Envoyez-nous  du  Blé, 
Egyptiens,  nous  vous  enverrons  des  Roses  ».  Il  n'y  a  hélas  ! 
ii   ii  de  nouveau  sous  le  soleil. 


M.  Decaux,  l'entomologiste  bien  connu,  ne  se  contente 
pa3  d'étudier  les  mœurs  des  insectes,  il  cherche  les  moyens 
de  les  détruire.  Dans  une  intéressante  note  relative  à  la 
mouche  des  Orchidées,  l'Isosoma  orchidearum,  qui  a  fait 
son  apparition  en  Europe  depuis  1869,  et  en  France  depuis 
1888,  M.  Decaux  indique  la  manière  de  s'en  débarrasser. 

Jusqu'ici,  les  cultivateurs  d'Orchidées  supprimaient,  en 
les  brûlant,  les  tiges  et  les  pseudo-bulbes  attaqués,  mais 
ce  procédé,  il  faut  le  reconnaître,  n'est  pas  très  écono- 
mique. 

Il  faudrait,  avant  tout,  chercher  à  tuer  la  larve  dans  la 
tige  sans  détruire  cette  dernière.  On  obtient  de  bons  résul- 
tats en  enfonçant  une  aiguille  fine  et  trempée  de  nicotine, 
dans  les  parties  qui  recèlent  les  larves,  en  prenant  soin  de 
ne  pas  traverser  la  tige  de  part  en  part  ;  la  tige  ne  souffre 
nullement  de  l'opération  et  continue  à  pousser.  Les  larves 
sont  atteintes  et  aucune  éclosion  ne  se  produit.  Une  injec- 
tion de  nicotine  est  également  eflicace,  à  condition  de 
pénétrer  dans  la  cavité  habitée  par  les  larves  ;  on  réussirai! 
probablement  plus  sûrement  encore  en  injectant  50  centigr. 
de  sulfure  de  carbone  dans  la  tige  malade,  et  bouchant, 
aussi  rapidement  que  possible,  le  trou  pratiqué,  au  moyen 
d'argile  ou  de  mastic,  pour  empêcher  les  vapeurs  de 
s'échapper  au  dehors.  A  la  suite  d'un  traitement  au  sulfure 
de  carbone,  on  a  trouvé  toutes  les  larves  mortes. 


La  connaissance  de  la  flore  des  hauts  plateaux  du 
Tbibet  permettait  d'en  fixer  la  limite  supérieure  â  l'alti- 
tude de  4.500  mètres  tout  en  constatant  sa  pauvreté  et  la 
rareté  des  individus.  L'étude  de  l'herbier  récolté  par 
MM.  Dutreuil  de  Rheins  et  Gérand,  reporte  cette  limite  jus- 
qu'à 19.000  pieds  anglais  ou  5.700  mètres.  C'est  une  Com- 
posée, le  Saussurea  Tridactglites  qui  se  rencontre  à  cette 
altitude.  A  5.600  mètres,  on  peut  encore  recueillir  six  Pha- 
nérogames dont  un  Carex.deux  Gentianées,une  Androsaee. 
une  LéL'uinineuse  et  une  Crucifère. 

1'.  IIARIOT. 


LE    JAHhlN 


NOUVELLES    HORTICOLES 


Légion  d'honneur.  —  A  la  suite  de  l'Exposition  de 
Bruxelles,  la  décoration  de  chevalier  de  la  légion  d'honneur 
a  été  conférée  à  MM.  Cordonnier,  viticulteur  à  Bailleul, 
Denaiffe,  marehand-grainier,  à  Carignan  (Ariennes  el 
I  )utei  -11  vrispe,  directeur  de  V Agriculture  moderne.  Tous 
nos  i  oinplim  ints  aux  nouveaux  légionnaires. 

Les  bureaux  des  Comités  d'admission  pour 
l'horticulture  et  l'agriculture  à  l'Exposition 
universelle  de  1900.  —  En  plus  des  bureaux  donl 
uous  avons  annoncé  la  composition  dans  notre  précé  ni 
numéro  (voir  à  ce  sujel  l'errata  au  bas  de  la  2'  colonne  de 
la  page  3).  les  classes  suivantes,  ayant  trait  à  l'agriculture, 
oui.  constitué  les  leurs  de  la  manière  suivante  : 

Il   i,SSl    39  PRODUITS    AGRICOLES  ALIMENTAIRES  D'ORI- 

GINE végétale.  -  Président  :  M.  Constant  Jonnart, 
député;  Vice-F résident  :  M.  II.  Lévêque  de  Vilmorin, 
membre  de  la  Société  nationale  d'Agriculture;  Rapporteur  : 
M.  Jules  Hélot,  secrétaire  honoraire  du  Syndicat  de< 
fabricants  de  sucre;  Secrétaire  .  M.  René  Fouqiier 
d'Hérouel,  agriculteur. 

Classe  10.  -  Produits  agricoles  alimentaires  d'ori- 
gine \nimai.i'.  —  Président  :  M.  Léon  Legludic,  sénateur  : 
Vice-Président:  M.  Armand  Chirade,  vice-présidenl  de 
la  Société  française  d'industrie  laitière;  Rapporteur  : 
M.  Paul  Cabaret,  secrétaire  général  de  la  Société  fram  aise 
d'industrie  laitière;  Secrétaire  :  M.  Achille  Herson, 
ancien  président  de  la  Chambre  syndicale  des  beurres  et 
I  roulages,  à  l'avis. 

Classi  12.  —  Insectes  utiles  et  leurs  produits, 
ixsia  res  nuisibles  et  végétai  s  parasitaires.  —  Prési- 
dent: M.  Edouard  Prilleux,  sénateur;  Vice-Président  : 
M.  De  Hérédia.  présidenl  de  la  Société  d'apiculture; 
Rapporteur  :  M.  le  1)'  Hennegnv,  professeur  à  I  I  oie 
nationale  d'horticulture  de  Versailles  ;  Secrétaire  : 
M.  Charles  Brongniart,  assistant  au  Muséum  d'Histoire 
naturelle. 

Elections  à  la  Société  Nationale  d'Horticulture 
de  France.  —  La  Société  Nationale  d'Horticulture  de 
[■'rance,  réunie  en  Assemblée  générale  le  ~:i  décembre  dernier, 
a  procédé  au  renouvellement  de  son  Bureau  qui,  par  suite  des 
élections  nouvelles,  se  trouve  ainsi  composé  pour  l'année 
1898  . 

Président  :  M.  Viger; 

Premier  Vice-Président  :  M.  Henri  Lé\  êquede  Vilmorin  ; 

Vice  Présidents  :  MM.  Honoré  Defresne,  J.  Nanot.  E. 
Mussat,  Th.  Villard  ; 

Secrétaire-général  :  M.  Abel  Châtenaj  : 

Secrétair.e-génèral-adjoint  :  M.  Emile  Chouvet  ; 

Secrétaires  :  MM.  Ernest  Bergmaji,  Vacherot,  Marcel, 
i  tzanne  : 

/      ;orier  :  M.  [Iuard  ; 

Trésorier  adjoint  :  M.  Paul  Lebœul  : 

Bibliothécaire  :  M.  <  libaull  ; 

Bibliothécaire-adjoint  :  M.  1'.  Hariot. 

Conseillers  d'administration  .-MM.  Isidore  Leroy.,   Cou- 
lombier,    Eugène    Veriier,    O.    Opoix,    I  »u\  illard.    l)oin, 
Trulfaut,  II.  Martinet,  Grenthe,  Quénat,  Levûque,  .1.  Sa! 
lier,  1».  Vitry,  Cappe  flls,  A.  Nonin,  Chemin. 

La  Commission  supérieure,  chargée  de  la  sur- 
veillance des  Halles  Centrales  de  Paris.  —  i  cite 
•  ',ommis> 
du  (i  déo 

Consei 
(  Irébain  ; 
(  ;onseill< 

que. 
MM.    i, 
Seine-el 
désignés 
teur  il-  ! 

s.-|v|  .     I 

uardj  m 


non  a  été  composée  comme  suit  (Journal  ofjiciel 
imbre)  : 

llers  municipaux  de   Paris    :    MM.    Lamoi \. 

il.  Labusquière,  Cornet,  Despatvs  et  Muzet.  — 
rs  généraux  de  la   Seine  :  MM.  Çollardeau  et  [Je- 

Conseillers   généraux    de    la    Sei it-Oise    : 

illy  et   llaussin; —  (  onseillers   généraux    de 

Maine  .  \IM.  Braudin  et  Desforges.  —  Membres 
pai  le  Ministère  de  l'Agriculture  :  \IM.  le  Direc- 
Agriculture ;  Legludic,  sénateur;  Audiffred,  Clu- 

ismao-Di inez,  de  Saint-Quentin,  députés;  Bé- 

mbre  -lu  conseil  supérieur  de  l'Agriculture;  Et. 


Salomon,  président  du  Syndical  des  primeuristes  français. 
Membres  désignés  par  le  Ministère  du  Commerce  . 
MM.  le  Directeur  du  Commerce;  Huguet,  sénateur; 
II.  Fontaine,  président  du  Syndical  des  négociants  en 
fruits  liais  et  primeurs;  Marguery,  président  du  Comité  de 
l'alimentation  parisienne;  Caheu,  fabricant  de  conserves 
alimentaires.  Membres  nommés  par  le  Ministère  de 
l'Intérieur  :  MM.  les  Préfets  de  la  Seine  el  de  Police  et 
M.  le  Directeur  de  l'administration  communale  et  départe- 
mentale. 

l.e  ciiei  du  1""  bureau  de  l'Administration  communale 
ci  départementale  du  Ministère  de  l'Intérieur  et  MM.  Dau- 
brée  ci  de  Toustain,  rédacteurs,  rempliront  les  fonctions 
de  secrétaire  el  secrétaires-adjoints. 

A  la  Société  horticole,  vigneronne  et  forestière 
de  l'Aube.  -  A  la  séance  solennelle  de  la  Société  horti- 
cole, vigneronne  et  forest  ière  de  l'Aube,  le  ^li  décembre  der- 
nier, la  médaille  d'honneur  (argent  )  du  Ministère  de  l'Agr-i- 
dulture,  a  été  remise  à  M.  Pierre  Ruelle,  chef  de  culture 
aux  pépinières  de  M.  <  Iharles  Baltet,  où  il  est  employé  depuis 
qua  rante-deux  a  ns. 

L'importation  et  l'exportation  des  produits 
horticoles  en  Allemagne  en  1896.  —  D'après  les 
statistiques  impériales  officielles,  nous  disait  le  Garten 
Magasin  du  mois  de  septembre  dernier,  la  valeur  des  im- 
portations ci  des  exportations  îles  produits  horticoles  a 
atteint,  pendant  l'année  1896,  les  chiffres  suivants  : 

1 .  Importations  : 

Fleurs,  etc 7.1  16.250  Fr. 

Plantes,   etc 11. SIS."!.»!)   lr. 

Légumes,  etc 13.948.750  lr. 

Fruits,  etc 27.432.500  lr. 

Semences,  etc 6.671  .'250  lr. 

b'7.017.500  fr. 

2.  Exportations  : 

Pleurs,  etc 1.053.750  fr. 

Piaules,  etc L271.250  fr. 

Légumes,  etc 5.598.750  fr. 

Fruits,  etc L 727. 500  lr. 

Semences,  etc 16.863.750  lr. 

32.515.000  fr. 
Balance  : 

Importations 67.017.500  fr. 

Exportations 32.515.000  fr. 

34. 51)2. 5l"« l  lr. 

Ainsi,  ajoute  notre  confrère  allemand,  nos  importations 
dépassanl  de  plus  de  34  millions  el  demi  de  francs  nos 
exportations,  nous  voyons  là  le  signe  que  nous  ne  pourrons, 
de  longtemps,  suffire  à  nos  propres  besoins. 

La  récolte  des  Raisins  secs  en  Grèce.  —  Le  prin- 
cipal produit  agricole  exporté  par  la  <  irèce  a  toujours  été  le 
Raisin  sec. 

Cette  année,  nous  ilii  le  Journal  delà  Société  nationale 
d'horticulture  de  France,  la  récolte  s'élè\  e  à  130.000  tonnes, 
contre  115.l):ii)  en  1896  et  170.000  en  1895.  En  1890,1a 
recolle  annuelle  u  excédait  pas  120.000  tonnes. 

A  cette  époque,  la  demande  sans  cesse  croissante  du  marché 
français  engagea  les  propriétaires  fonciers  à  planter  en  Vignes 
une  grande  pari  ie  de  leurs  terres. Malheureusement  pour  eux. 
par  suite  de  causes  dh  erses,  le  marché  i  rançais,  qui  absorbait 

su. oiin  t s,  réduisit  tout  à  coup  sa  demande;  celle-ci  en 

effet  dépasse  rarement  aujourd'hui  5  à  lO.OOOtonnes.  La  con- 
séquence doc. 'ite Mirpi'oduci ion  a  été  désa st relise  et,  bien  que 
la  situation  commencée  s'améliorer,  depuis  1896,  selon  le 
Gardeners'  Chronicle,  cette  circonstance  aurait  été  une  îles 
principales  causes  de  l'état  déplorable  des  finances  du  pays 
producteur. 

La  viticulture  et  l'horticulture  au  Kashmir. 

-  tin  a  commencé,  nous  dit  la  Feuille  d'Informations 
du  Ministère  'lr  l'Agriculture,  la  culturelle  la  Vigneau 
Kashmir  (Indes  anglaises),  en  1875,  avec  des  bouture-  de 
Vignes  françaises,  mais  ce  n  est  qu'à  partir  de  iNN','  qu  die 
-i  pris  une  certaine  extension,  t  in  a  poussé,  en  môme  temps, 


LE    JAHDIX 


avec  activité,  la  plantation  d'arbres  fruitiers,  ee  qui  ;i  été 
facile,  les  forêts  du  pays  abondant  en  sau\  ageons  sur  lequels 
la  greffe  a  été  pratiquée  avec  succès. 

Ln  ee  qui  concerne  la  Vigne,  des  mécomptes  se  produi- 
sirent dans  les  premières  années.  Les  feuilles  des  ceps  jau- 
nissaient et  les  plants  devenaient  rachitiques  par  suite  de 
la  présence  du  phylloxéra.  Il  en  résulta  que  K>  hecta res  seu- 
lement subsistèrent  sur  120  qui  avaient  été  plantés. 

Les  conditions  climatériques  de  la  région  ainsi  que  La 
nature  du  terrain  sur  les  collines  avoisinant  Srinagar  sont, 
parait-il,  très  ia\  orables  au  développement  de  la  \  iticulture; 
il  suffirait,  pour  atteindre  un  résultat  satisfaisant,  d'im- 
porter des  boutures  américaines  comme  porte-greffes  de 
jilanls  français.  Il  serait  possible  d'avoir,  dans  les  plaines, 
du  vin  blanc  dont  on  ferait  du  cognac,  et,  sur  les  bas  co 
teaux,  des  vins  île  très  bonne  qualité. 

Bien  que  le  climat  du  Kashmir  suit  propre  à  la  viticul- 
ture,  la  Vigne  y  rencontre  de  redoutables  ai  hersa  ires  ;  sans 
parler  du  phylloxéra,  il  y  a  l'oïdium  dont  les  ravages  sonl 
considérables  lorsque  l'année  est  pluvieuse.  Il  faudrait,  en 
nuire,  défendre  les  vignobles  contre  les  oiseaux.  De  plus,  la 
main-d  œ'u\  re  est  assez  chère. 

La  culture  maraîchère,  au  Kashmir,  est  très  intelligem- 
ment comprise  et  pratiquée  par  les  indigènes  qui  ont  orga- 
nisé, sur  le  grand  lac  de  Srinagar,  des  jardins  potagers  flot- 
tants; ce  s. ni t  (les  plates-bandes  de  roseaux  entrelacés  sur 
lesquels  une  couche  de  terre  est  accumulée.  Suivant  la 
saison,  ces  plates-bandes  qui  Unissent  par  former  un  tout 
compact,  smit  déplacées  à  la  volonté  de  leurs  propriétaires 
comme  autant  de  radeaux.  On  trouve  à  Srinagar  tous  les 
légumes,  île  même  que  tous  les  fruits  d'Europe  et  d'excellente 
qualité. 

Notes  d'Amérique.  —  Le  premier  arrivage  à  New- 
York  de  raisins  de  la  Californie  pour  la  saison  de  1897  a 
eu  lieu,  venant  de  Fresno,  le  H  septembre  dernier,  nous  an- 
nonçait, à  ce  moment,  le  Garden  and  Forest. 

La  récolte  îles  châtaignes,  nous  disait  le  même  journal, 
en  novembre  dernier,  est  désappointante  comme  quantité 
cette  année,  par  suite  de  la  température  sèche  du  mois 
ilaorii.au  moment  où  lés  iruits  se  forment  rapidement.  Les 
châtaignes  saines  de  grosseur  ordinaire  venant  des  états  sep- 
tentrionaux, se  vendent,  ici,  0  fr.  20  la  livre.  Celte  pénurie 
esi  particulièrement  due  au  manque  d'offres  de  la  part  îles 
vendeurs  italiens  îles  contre-allées. 

Malgré  de  tories  pluies  en  Californie,  pluies  qui  sont 
intervenues  dans  les  travaux  de  dessication,  la  production 
île  raisin  de  cet  état  est  estimé,  pour  celte  année,  d'après  le 
Fruit  Tradc  Journal,  a  1,875.000.000  de  tram-. 

Les  dernières  importations  de  raisins  d'Almeira  pour 
cette  année,  reçues  la  semaine  dernière,  rapportait  le  même 
journal  au  commencement  du  mois  dernier,  ne  montrent  pas 
d'amélioration  par  rapport  à  celles  vendu  es  précédem- 
ment :  beaucoup  de  grappes  n'étaient  pas  saines.  -Quelques 
caisses  de  fruit  de  choix  bien  sains  ont  atteint  le  prix  de 
75  francs  la  caisse,  en  unis.  La  saison  d'expédition  îles  rai- 
sins de  l'état  de  New- York  vient  de  prendre  fin.  Parmi 
les  raisins  de  cette  section  venant  îles  environs  du  lac  Erie, 
il  n'a  été  expédié  que  6.000  wagons. 

La  fin  de  novembre  a  vu  les  derniers  arrivages  de  raisins 
de  Californie,  dont  cinq  wagons  ont  été  vendus  à  New -York. 

La  saison  des  fruits  venant  de  la  côte  du  Pacifique  était 
terminée  à  cette  époque  et  celle  des  fruits  de  Citrus  com- 
mençait bien.  Ceux-ci,  oranges  et  limons,  étaient  cependant, 
irrégulièrement  cotés  sur  le  marché,  selon  leur  colorai  ion  et 
leur  grosseur. 

La  récolte  des  oranges  de  Morille  a  été  estimée,  pour 
cette  saison,  à  275.000  Imites.  La  récolte  de  l'an  dernier  se 

montait  à  160.000  boîtes  et  celle  de  IWI.i.  après  la  gelée. 
à  65.000  boites  seulement.  Les  l/ô  de  la  récolte  de  cette 
année  sonl  à  présent  vendus  parles  cultivateurs  ;  ce  fruit 
vaut  de  22  fr.,  50  à  27  fr.,  50  la  boite,  au  détail,  chez  les 
marchands  de  New-York.  Les  mandarines,  de  même  pro- 
venance, coûtent  30  francs  la  boite,  en  gros.  Les  oranges  de 
Tanger,  de  35  à  50  trains,  et  les  raisins.  27  fr,  50  à 
30  francs,  la  boite.  Parmi  les  fruits  récemment  exportés 
se  trouvaient  des  oranges,  venant  de  Californie  el  expédiées 


en  Angleterre  pour  la  vente  de  Noël,  un  wagon  de  poires 
de  l'Orëgon  el  cent  caisses  .le  pomme  de  Californie,  pour 
I  lambourg. 

lin  ces  m. lis  ,|  hiver,  nous  .lit  le  Garden  and  Forest  du 
15  décembre,  les  légumes  s. .ni  encore  nombreux   ih.ii  seule 
nient  sur  les  principaux  marchés,  mais  aussi  dans  les  stocks 
journaliers  des  marchands  de  comest  il  îles  îles  quartiers  de  la 
cité.  Lu  oui  re  îles  produits  d'été  cultivés  dans  le  nord,  tels 

queP un is  .1.-  terre  d'Irlande,  Patates,   Choux,  Céleris, 

Oig is,  Carottes,  Panais,  Betteraves,  Salsifis,  Topinam- 
bours, CllOUX  de  M  ru\e||es,  C  I  loll  \   |]el|  |s  e|    \';|\e|s,  des  |)rO 

iluiis  Irais  venant  des  cultures  forcées  el  .les  régions  méri- 
dionales sont  communs.  De  petites  Carottes  en  bottes  avec 
leurs  fanes  fraîches  s,, ni   clés   plus  engagea  nies  et   des  plus 

narquées  parmi  les  légumes  nouveaux  ;  .1.-  (  lhampignons 
de  choix  se  vendent  actuellement  0  fr.,  tiô  la  livré;  des 
Ki  lis.  venus  en  serre  dans  le  nord,  et  des  Concombres  de 
Boston  se  trouvent  dans  tous  les  loi-;  ,-■,  derniers  coûtent 
i)  fr.,  lô  pièce.  Les  Concombres  venus  en  plein  air  en  Flo- 
ride coût  eu  I  n  loi  l  ii;  i  nui  n  s.  Les  |  [arieots  à  0  fr.,  20  le  quart, 
le  r.u's  à  :,  francs  le  1  2  peck  ili  et  les  Tomates  à 
(t  fr.,  2u  la  livre  sont  1.-  autres  envois  venant  du  même 
état.  Aubergines,  Piments  ci  Okra  sont  d'une  récolte  régu- 
lière.   Des   Betteraves  ivelles,  de  la    Nouvelle  Orléans, 

content  i)  fr..  HT  la  l.otte  et  les  Pommes  de  terre  nouvelles, 
des  Bermudes,  atteignent  0  fr.,  50  le  1  I  peck.  Les  Arti- 
chauts, de  France,  se  vendenl  Ofr.,  '-'ô  pièce.  Chou-marin, 
Laitues.  Epinards,  Scaroles.  Pissenlits,  Cresson,  Cerfeuil, 
Persil,  Menthe,  Ciboulette  d  Estragon  sonl  abondants  à 
Kelly's,  au  marché  Washington,  mi  trouve  nombre  des 
plus  délicates  et  des  plus  tendres  verdures,  en  boites  bien 
rangées  en  petits  paniers,  venant  directement  des  cultiva- 
teurs de  New-Jersey  •■!   do  Long-Island. 

Piège  pour  la  chasse  aux  insectes  aquatiques 
—  M.  P.  Noël,  directeur  du  lai... rat. .ire  régional  d'entomo- 
logie agricole  de  Rouen,  dont  nos  lecteurs  n'ont  pas  oublié 
le  piège  pour  la  chasse  aux  insectes  nocturnes  il',  a  déi  ni 
l'an  dernier,  dans  le  Journal  de  l'Agriculture,  un  ingénieux 
piège  pour  la  chasse  aux  insectes  aquatiques.  Ce  piège  est 
appelé  à  rendre  des  services  non  seulement  aux  entomolo- 
gistes, mais  aussi  aux  pisciculteurs  en  leur  permettant  de 
protéger  leurs  jeunes  alevins  contre  les  nombreux  insectes 
aquatiques  carnassiers. 

Cet  appareil  est  formé  d'un  immense  piège  de  0  m..  Si) 
d'ouverture,  construit  exactement  sur  le  même  système  que 
les  petits  pièges  à  moineaux  dont  les  enfants  font  si  souvent 
usage  (trop  souvent  même);  ce  piège  est  garni  d'une  forte 
toile  d'emballage  recouverte  également  parmi  filet  de  fie. die 
à  mailles  ordinaires  d,.  2  à  :>  centimètres.  Le  déclic  <U\  piège 
esi  placé  au  centre,  au-dessous  d'une  lampe  légère  reliée  à 
un  accumulateur  électrique  par  un  fil  de  1  mètres  de  long 
environ,  et  communique  avec  une  ficelle  que  l'opérateur 
lient  à  la  main  lorsque  le  piège  est  ouvert. 

L'appareil  étant  plongé  dans  l'eau,  on  tourne  la  manette 
d.-  l'accumulateur,  la  lampe  s'allume  et  tout  ce  qui  est  vivant 
.Lins  la  mare,  surpris  et  aveuglé,  vient  se  précipiter  dans  le 
pi.  ge  :  il  n'y  a  plus  alors  qu'à  tirer  la  ficelle  pour  fermer  le 
piège  el  a  remonter  le  tout.  <  >n  l'ait  alors  sou  choix,  rejel 
tant  à  l'eau,  poissons,  têtards,  grenouilles,  etc.,  et  mettant 
à  part,  soit  pour  les  étudier,  soit  pour  les  détruire,  les  innom- 
brables insectes  ou   la  l' Vos  1 1   i  1 1  seeti  .-s  ai  11  s]  ea  pi  II  h '■  - . 

ERRATA 

La  note  relative  à  la  formation  des  bureaux  des  Comités 
pour  l'Exposition  universelle  de  l'JOO  ayant  été  composée 
et  insérée  a.  la  dernière  minute,  dans  notre  numéro  du 
20  décembre,  plusieurs  coquilles  et  omissions  importantes 
s'y  sont  glissées,  notamment  : 

l>aus  là  classe  5  (enseignement  agricole  ,  ajouter  :  seci  e- 
taire:  M.  L.  Dabat,  chef  de  bureau  au  Ministère  de  l'Agri- 
culture. 

Dans  la  classe  31  »,  (matériel  et  procédés  de  ta  viticulture 
lire  :  rapporteur:  M.  Couanon,  inspecteur  général  del'agri- 
m  Hure  (service  du   phylloxéra  aire  :   M.   Gazelle 

Sf0rétairede  JaSociété  des  Agriculteurs  de  France. 

Dans  la  classe  41  (produits  agricoles  non  alimentaires), 
ajouter:  rapporteur:  M.  Gustave  H euzé,  membre  de  la  So- 
ciélé  nationale  d'Agriculture;  secrétaire  :  M .  Bernard  Châ- 
teau. 


(1)  be  peck  vaut  4  litres  5.431. 


(I)  Le  Jardin,  année  189G,  p 


.]  A  H  1 1 1 N 


LES    FLEURS    POUR    TOUS 


Nous  publierons  désormais,  sous  cette  rubrique,  les  corri- 
munications  que  nos  lecteurs  nous  ferons  parvenir  sur  les 
questions  concernant  la  culture  des  fleurs  par  les  enfants  et 
par  les  ouvriers,  soit  sur  les  fenêtres,  les  balcons  et  dans  les 
cours, soit  dans  l'intérieur  desappartements.de  même  que  sur 
l'ornementation  des  façades  des  maisons,  en  un  mot  sur  tout 
ce  qui  est  fait  et  sur  ce  que  l'on  peut  faire  en  ce  sens.  Nous 
accueillerons  et  reproduirons  avec  plaisir  les  photographies  et 
dessins  que  voudront  bien  nous  transmettre  nos  correspon- 
dants. 

Cette  question  de  la  culture  des  fleurs  dans  toutes  les  classes 
de  la  Société,  tant  au  point  de  vue  philanthropique  et  morali- 
sateur qu'au  point  de  vue  ornemental  esta  l'ordre  du  jour. Sans 
compter  Le  Jardin,  qui  s'y  intéresse  depuis  longtemps,  cer- 
taines Sociétés  horticoles  s'en  occupent  activement  et  les 
grands  journaux  lui  consacrent  des  articles  très  élogieux  ten- 
dant à'répandre  ce  goût;  nous  commençons,  nous-mêmes,  dès 
aujourd'hui  la  publication  d'extraits  du  mémoire  «  Culture  des 
fleurs  par  les  enfants  et  par  les  ouvriers  »  de  noire  collabora- 
teur M.  Albert  Maumené  qui  fut  primé  par  le  Congrès  horti- 
cole de  1897  de  la  Société  Nationale  d'Horticulture  de  France. 

N.  D.  !..  ti. 

Actuellement,  la  culture  des  plantes  passionne  un  grand 

nombre  de  personnes,  et  l'Horticulture,  qui  est  à  la.  fois 
scientifique,  artistique,  commerciale  cl  économique,  'k\  ient 
de  plus  en  plus  populaire.  Et  c'est,  peut-être,  sous  ce  der- 
nier rapport,  qu'elle  plane  au-dessus  du  réel  par  la  noble 
mission  qui  lui  est  dévolue,  de  concourir  à  l'œuvre  sociale, 
humanitaire  et  moralisatrice  que  poursuivent  avec  psrsévé- 
rence  certaines  associai  ions.  Tous  ceux  qui  s'occupent  fie 
l'amélioration  des  classes  laborieuses  trouveront  toujours 
dans  l'Horticulture  un  précieux  auxiliaire  et  ne  sauraient 
trop  faire  pour  encourager  les  efforts  tentés  dans  le  luit  il'  la 
\  ulgariser. 

Que  les  sociétés  d'hygiène  el  de  tempérance  ne  la  perdent 
pas  de  vue!  Car  ce  n'est  pas  tout  que  d'engager,  par  une 
propagande  et  des  écrits,  l'ouvrier  à  rester  (liez  lui:  il  lui 

faut  trouver  u iccupation  récréative,   pouvant   lui   taire 

aimer  son  intérieur.  Cette  récréation  est  tout  indiquée  :  elle 
réside  dans  la  culture  des  plantes. 

Il  est  prouvé  que,  dans  les  ménages  où  l'on  cultive  les 
plantes,  régnent  l'accord,  l'ordre  et  la  propreté.  Le  bieti- 
être  s'\  révèle  généralement,  le  cabaret  et  s, -s  conséquences 
funestes,  l'alcoolisme,  y  étant  inconnus.  L'amour  des 
plantes  a  aussi  cet  avantage  :  »  il  pousse  à  la  bienveillance 
et  à  la  fraternité,  a  dit  Ernest  Legouvé,  et  les  personnes  -  in 
téressant  aux  plantes  sont  précisément  les  plus  charitables, 
les  plus  bienveillantes  et  les  plus  sympathiques,  l.a  vue 
d'une  lieu r  est  calmante  et  vous  repose,  » 

«  Le  degré  de  civilisation  d'un  pays,  dit  G.  Viaud,  est  en 
relation  directe  avec  le  culte  dont  les  fleurs  sont  l'objet  dans 
ce  pays.  Et,  à  ce  point  de  vue,  nous  ne  craignons  pas  de  dire 
que  la  France  tient  le  premier  rang  dans  le  monde;  nulle 
part  l'industrie  des  fleurs  n'est  aussi  florissante;  nulle  part 
la  passion  florale  n'est  aussi  vive. 

K  A  l'aris  et  dans  nos  grands  centres  manufacturiers,  les 
fenêtres  des  maisons  les  plus  misérables  sont  fleuries.  On 
peut  être  assuré  que  le  toit  de  ces  habitations  abrite  une 
famille  heureuse,  sinon  fortunée. 

((  C'est  un  critérium  infaillible,  une  preuve  que  la  mi- 
sère n'a  pas  tout  annihilé,  cl  qu'il  reste  encore,  au  fond  de 
ces  âmes  éprouvées,  le  sentiment  du  beau.  Ces  Géraniums, 
ces  Giroflées,  marquent,d'une  façon  certaiue,les  maisons  des 
ouvriers  honnêtes  et  laborieux.  S  il  n'y  a  pas  là  abondance, 
il  n'y  a  pas  non  plus  besoin;  s  il  n'y  a  pas  bonheur,  il  y  a 
ce  qui  son  rapproche  le  plus  dans  ce  monde,  contente- 
ment. » 

Le  Parisien  est  amoureux  d  un  brin  de  verdure  et  veut 
posséder  chez  lui  ce  bonheur. 

Sans  vouloir  affirmer  que  la  culture  des  plantes,  consi- 
dérée sous  le  rapport  d'œuvre  moralisatrice  et  philanthro- 
pique, apportera  un  changement  subit  dans  les  mœurs  et 
dans   les   habitudes  contractées,  vu  peut  cependant  présu- 


mer que  l'homme,  grâce  à  son  influence,  évitera  davantage 
le  cabaret.  Etsi,  dès  sa  plus  tendre  enfance,  on  lui  démon- 
trait l'utilité  des  végétaux  et  on  lui  apprenait  à  les  con- 
naitreetà  les  aimer,  on  pourrait  dès  lors  conclure  que  la 
génération  future,  ainsi  initiée  et  captivée,  pourrait,  à  un 
certain  i\r^tv,  ne  pas  connaître  l'amusement  factice  îles 
lieux  de  désœuvrement,  qu'elle  saurait  éviter.  Eu  général, 
lesoux  riers  trouvent  dans  la  culture  des  fleurs  un  agréable 
passe-temps;  ils  ont  de  l'attachement  pour  les  fleurs  qui 
leur  révèlent  des  jouissances  que  la  nature  réserve  à  ceux 
qui  l'étudient  et  la  scrutent. 

Ces)  lorsque  les  enfants  sont  encore  sur  les  bains  de 
l'école  qu'il  faut  leur  inculquer  les  bons  principes,  en  ne 
négligeant  pas  cette  partie  importante  de  l'instruction  du 
peuple:  l'amour  des  piaules.  L'instituteur,  en  donnant  à 
ses  élèves  des  notions  sur  le  rôle  que  jouent  les  plantes  el 
sur  l'influence  qu'elles  exercent  dans  l'économie  sociale,  de 
\  ient  pacificateur.  Pieu  plus,  il  fait  germer  et  développe 
chez  l'enfant  l'amour  de  la  vie  des  champs  et  réagit  contre 
la  fâcheuse  situât  ion  des  esprits:  celle  d'émigrer  vers  la  \  il  le. 
compromettant  et  amoindrissant  la  fortune  publique,  par  la 
dépréciation  qu'elle  fait  subira  la  propriété  rurale.  Ceci 
résoud  encore  un  problème  économique  en  vulgarisant  et 
en  faisant  pénétrer  dans  les  campagnes,  avec  de  saines  et 
salutaires  notions,  l'amour  du  lover.  Les  enfants  pensent 
moins  à  la  ville,  dont  ils  ne  voient  ordinairement  que  le 
prestige  séduisant,  mais  combien  trompeur! 

C'est  de  ce  côté  qu'il  y  a  beaucoup  à  faire,  ce  dont  nous 
nous  occuperons  le  prochain  numéro. 

ALBERT  MAUMENÉ 

BIBLIOGRAPHIE 

Plantations    d'alignement,    promenades,    parcs   et 

jardins  publics,  par  Georges  Lefèvre.  —  Prix  :  11  fr. 

—  I'    Vicq-Dunod  et  C°,  éditeurs.  —  Un  volumein-16  relié 

de  357  pages,  orné  de  36  ligures. 

Cet  ouvrage  est  divisé  en  deux  parties.  La  première  com- 
prend tout  ce  qui  a  trait  aux  plantations  d'alignement,  dis- 
position dos  plantations  :  l'élevage  des  arbres,  le  choix  des 
essences,  des  tableaux  très  bien  compris  des  essences  em- 
ployées pour  les  plantations  d'alignement;  l'exécution  des 
plantations  soit  avec  des  arbres  à  racines  nues,  soit  avec 
des  arbres  en  motte,  le  drainage,  l'irrigation,  l'entretien  des 
plantations  (tailles et  élagages,  arrosages,  remplacements, 
maladies  des  arbres  et  insectes  nuisibles),  etc.,  etc.  Cette 
partie  est  traitée  avec  beaucoup  de  compétence. 

La  seconde  est  réservée  aux  Parcs  et  Jardins  publics  et 

contient  l'historique  des  Jardins,  l'exécution  des  parcs  et 
jardins  publics  et  leur  entretien.  Elle  renferme  aussi  d'utiles 
notions  sur  leur  ornementation  florale  et  sur  les  plantations. 
L'auteur  s'est,  pour  cela,  inspiré  justement  de  quelques  ou- 
vrages sur  l'Art  des  Jardins. 

Enfin,  un  appendice, réservé  à  la  pratique  du  service,  devis 
et  cahier  des  charges  pour  les  plantations,  drainages,  etc., 
est  très  bien  conçu. 

M.  Lefèvre,  qui  est  conducteur  des  Ponts-et-Chaussées,  a 
très  habilement  mis  en  relief  ce  qui  a  trait  aux  plantations 
d'alignement  et  d'ornement. 

La  rédaction  et  la  disposition  des  divers  chapitres  sont 
méthodiques,  ce  qui  facilite  l'intelligence  du  texte  et  les 
recherches.  L'ouvrage  contient  nombre  de  renseignements 
très  précieux,  aussi,  nous  pensons  que  cet  ouvrage,  édite 
avec  luxe,  sera  bientôt  entre  les  mains  des  conducteurs  de 
travaux  publics  qui  y  puiseront  d'utiles  notions. 


EXPOSITION  ANNONCÉE 

Anvers.  —  Les  3  el  i  juillet  1898.  —  167"  Exposition 
d'horticulture  organisée  par  la  Société  royale  d'horticul- 
ture et  d'agriculture  d'Anvers,  pour  les  Roses  et  Heurs 
diverses  coupées,  plantes  diverses,  etc 

Les  demandes  doivent  être  adressées  à  M.  Anatole  de  Cock, 
secrétaire  de  la  Société,  '215,  chaussée  de  Malines,  à  Anvers, 
avant  le  27  juin  1898. 


LE  JARDIN" 


CULTURE  DES  BRUYERES  DE  SERRE 


11  v  a  déjà  longtemps  que  les  Bruyères  ont  été  introduites 
dans  nos  cultures  et,  dès  le  premier  jour,  elles  s'y  sort 
crée  une  place  qu'elles  onl  conservée.  D'ailleurs,  il  eûl  été 
difficile  qu'il  en  fut  autrement,  car  ces  charmantes  petites 
plantes  ont  tout  pour  plaire  :  porl  élégant  et  gracieux,  feuil- 
lage fin.  d'un  vert  gai,  souvent  bordé  de  longs  cils,  floraison 
éclatante  dont  les  nuances,  vives  et  brillantes,  varient  du 
blanc  au  violet  foncé  el  du  jaune  plus  ou  moins  verdâtre  au 
rouge  orangé.  Rien  de  plus  curieux  non  plus  que  la  forme 
dos  corolles  tantôt  en  grelot,  tantôt  en  cloche  ou  en  tube. 
Les  Heurs  se  groupent  nombreuses  en  épis  unilatéraux  ou 
verticillés,  en  corymbes  terminaux  ou  bien  elles  sont  dissé- 
minées sur  toute  la  longueur  des  rameaux,  niais  toujours 
de  façon  adonner  à  l'ensemble  un  aspect  riant  cl  coquet. 


Les  espèces  cultivées  ne  sont  donc  pas  très  nombreuses 
Pourquoi?  Est-ce  parce  que  leur  culture  est  trop  difficile  ? 
Nous  ne  le  pensons  pas;  mais  il  est  probable  que  la  néces 
site  de  tirer  pari i  îles  produits  de  la  culture  a  pour  ainsi 
dire  forcé  les  horticulteurs  à  établir  une  sorte  de  sélection 
dont  bénéficient  les  espèces  les  plus  belles  et  les  plus  rusti 

'pies. 

La  multiplication  peut  se  faire  par  semis  mais  ce  mode 
n'est  utilisé  que  par  ceux  qui  cherchent  des  plantes  nou- 
velles; d'ailleurs  il  est  fort  difficile  d'avoir  des  graines  el 
les  plantes  qui  en  proviennent  ont  nue  végétation  irrégulière 
et  ne  fleurissent  que  vers  la  Ie  année. 

Le  marcottage  peut  aussi  être  ulilisé,  pour  fixer  un  accident 
par  exemple;  mais  c'est  un  moyen  long  el  difficile  à  cause 
de  la  fragilité  des  rameaux  qu'il  faut  plier  progressivement. 
Dans  la  culture  courante,  ce  procédé  n'est  pas  employé  el 
seul  le  bouturage  peut  donner,  à  l'horticulteur  comme  à  l'a- 
mateur, de  lions  résultats. 


Fig.  1.  —  Serre  de  Bruyères  chez  M.  QuéncaH-I'oirier,  à  Snint-Cyr-mir-Loiri 


L'impératrice  Joséphine  en  avait  réuni,  dans  les  serres 
de  la  Malmaison,  une  collection  qui  passait,  au  dire  de  nos 
grands  pères,  pour  très  importante.  Plus  tard,  les  Paillet, 
les  Michel,  les  Rousseau  et  tant  d'autres  se  livrèrent  aussi, 
avec  succès  à  la  culture  de  ces  plantes.  Vers  1850,  on  en 
comptait  plus  de  300  espèces  ou  variétés. 

De  nos  jours,  on  en  cultive  encore  beaucoup,  cependant 
le  nombre  des  sortes  dont  la  vente  est  courante  est  restreint. 
En  effet,  on  ne  voit  guère,  sur  les  marchés  et  dans  les  bou- 
tiques des  fleuristes,  que  les  Erica  hyemalis  Hort.,  E. 
prœstans  Audr.,  E.  vestita,  Thunb  et  ses  variétés,  E.  eon- 
tricosa Thunb.  et  ses  superbes  variétés. E.  Caoendishi  Hort.. 
E.  odorata  Audr.  et  sa  variété,  E.  o.  Vilmoreana,  E.  aris- 
tiiin  Audr.  et  ses  nombreuses  variétés,  E.perspicua Wendl. 
el  s, ^  variétés/?,  p.  nana  et  E.  p.  Linnœana  superba,  E.  can- 
didissima  Hort../:'.  margaritacca  Hort.  Kew,  E.  persoluta 
L.  et  ses  nombreuses  variétés,  E.  cernix  Audr.  et  ses  va- 
riétés E.  v.  ovata  et  E.  r.  coccinea,  E.  gracilis  Salisb., 
E.  cylindrica,  E.  cylindrica  meyo/vainsi  que  quelques 
autres  en  petite  quantité. 


L'époque  du  bouturage  varie  de  février  en  juin,  selon  les 
espèces;  on  fait  même  en  automne  des  boutures  qui  réussis- 
sent bien.  Les  boutures  sont  des  sommités  de  rameaux  her- 
bacés dont  on  coupe,  avec  des  ciseaux  ou  le  greffoir,  les 
feuilles  des  parties  qui  sont  destinées  à  être  enterrées  ;  on 
peut  cependant  se  dispenser  de  ce  soin  surtout  lorsque  les 
boutures  sont  très  fragiles.  Lorsqu'on  ne  peut,  pour  une 
cause  quelconque  repiquer  les  boutures  aussitôt  faites,  on 
doit  les  mettre  à  tremper  dans  un  peu  d'eau  afin  qu'elles  ne 
fanent  pas. 

Le  repiquage  se  fait  en  pots  ou  bien  en  terrines  p  mi 
profondes,  bien  drainés,  remplis  de  terre  de  bruyère  très 
sableuse  jusqu'à  0m.  01  du  bord:  sur  cette  terre,  on  met  du 
sable  blanc  très  lin,  afin  d'empêcher  la  mousse  de  se  déve- 
lopper et  pour  que  le  talon  de  la  bouture  ne  touche  pas  la 
terre.  Quelques  horticulteurs  n'emploient  que  dos  terrines 
i  anées  et  laissent,  entre  le  sable  et  le  haut  de  la  terrine, 
assez  d'espace  pour  que  les  boutures  soient  à  l'aise,  puis 
au  lieu  de  mettre  une  cloche,  ils  se  contentent  de  poser 
dessus  une  feuille  de  verre. 


.lAHDIN" 


Quelle  que  soil  la  manière  adoptée,  il  est  urgent  que 
les  boutures  soienl  bien  étouffées  et  que  l'on  essuie  les  feuilles 
de  verre  ou  les  cloches  au  moins  une  fois  par  jour.  I  □ 
seringage  léger  avec  une  pomme  très  fine  doil  être  cl  iné 
aussitôt  après  le  repiquage  ci  chaque  fois  qu'il  est  néces- 
saire de  le  faire. 

Selon  la  saison,  les  terrines  sont  placées  en  serre,  sm' 
couche  tiède,  ou  même  simplement  dehors  en  plein  air  sous 
un  abri,  pour  les  boutures  faîtes  en  été. 

Les  boutures  reprennent  facilement  et,  au  bout  de  six  à 
huit  semaines,  on  peut  les  repiquer  dans  d'autres  terrines 
ou  dans  de  pel  ils  godets  que  l'on  étouffe  quelques  jours  pour 
assurer  la  reprise. 

Dans  1rs  ]n îiers  jours  d'avril,  les   plantes  sont  encore 

rempotées,  saul  celles  faitesdepuis  fe\  rier  et  qui  sont  t  raitées 

me  les  plus  anciennes  boutures.  Ensuite,  on  enterre  les 

puis  sous  châssis  que  I  on  étouffe  d  abord,  puis  que  l'on  aère 
progressivement  ensuite  jusqu'au  moment  où  l'on  enlève 
les  panneaux. 

Un  autre  procédé  est  le  suivant  :  au  lieu  de  mettre  les 
plantes  en  pois,  ou  les  repique  en  pleine  terre  de  bruyère 
sous  châssis  et  on  les  soigne  comme  les  autres,  niais  on  cons- 
tate que  leur  développement  est  beaucoup  plus  rapide;  le 
rempotagea  lieu  en  fin  août  ou  au  commencement  de  septem- 
bre et.avec  quelques  soins,  ombrage  el  bassinages,  on  ne  perd 
pas  une  seule  plante.  (  Vs  plantes  liassent  l'hiver  sous  châssis 
froid  ou  en  serre  froide  très  éclairée.  A  ce  sujet,  disons  que 
les  serres,  | mu i'  cou \  en i r  a u x  lîruvères. doivent  être  basses  el 
à  deux  versants  et  que  les  tablettes  doivent  être  élevées  de 
façon  à  ce  que  les  plantes  se  trouvent  placées  le  plus  près 
possible  du  verre  ;  l'aération  doit  être  aussi  complète  que 
possible,  c'est  pourquoi  tous  les  panneaux  de  la  serre  doivent 
être  mobiles.  Une  serre  ainsi  construite  esi  très  bonne  pour 
cultiver  les  Bruyères  en  hiver.  En  été,  on  peut  l'utiliser  pour 
la  culture  des  Bégonias  bulbeux  à  fleurs  doubles  par 
exemple. 

Presque  toutes  les  plantes  fleurissent  au  printemps  les 
E.  hyëmalis  donnent  leurs  fleurs  dés  novembre).  Lorsqu'elles 
sont  bien  fleuries,  on  peut  les  vendre  et  leur  valeur  varie, 
selon  les  espèces  et  leur  beauté,  de  l)  !>.  ■,'5  à  tt  fr.  50. 

Aussitôt  qu'elles  ont  Henri,  on  leur  donne  un  rempotage 
en  mars,  avril  ou  niai  el  on  les  laisse  encore  quelque  temps 

en  serr i  sous  châssis  en  les  habituant   progressivement 

au  grand  air;  puis'on  les  place  dehors  sur  des  planches  bien 
nivelées,  à  une  distancé  proportionnée  au  développement 
qu'elles  vont  acquérir  et.  au  bout  île  quelque  temps,  lorsque 
les  racines  commencent  à  tapisser  les  pots,  on  les  enterre 
au  :.'  :'.  de  la  hauteur  des  DOts  a|j„  (|  ,-.x  jt,.,.  [e  déssèehem  -ut 
de  la  motte. 

Les  soins  généraux  à  donner  aux  Bruyères  sont,  en  pre- 
mière ligne,  l'arrosage  qui  doit  être  lait  judicieusement  à 
tel  point  que,  dans  beaucoup  d'établissements,  ce  sont  les 
patrons  ou  les  premiers  garçonsqui  sont  chargés  de  ce  soin, 
(in  sait  fort  bien  que  l'humidité  nedoit  jamais  maie. 
mais  elle  ne  doit  pas  non  plus  être  surabondante,  car,  si  la 
soir  tue  une  Bruyère  en  deux  jours,  l'excès  contraire  amène 
égalemenl  la  mort  à  brel  délai. 

Ce  besoin  d'être  constamment  humide  sans  excès,  nous 
indique  de  suite  qU  il  tant  que  les  pots  soient  bien  drainés 
etque  la  terre  convenable  doit,  être  une  terre  de  Bruyère 
poreuse  plutôt  sableuse  que  tourbeuse. 

Le  choix  de  l'eau  pour  les  arrosages  n'esl  pas  non  plus 
indifférent  :  autant  que  faire  se  peut,  on  doit  se  servird'eau 
de  pluie,  les  eaux  calcaires  el  séléniteuses  doivent  être  pros 
crites  totalement. 

La  taille  se  fait  au  printemps  avant  ledéparl  delà  végé 

talion;  cil,-  a  pour  lait  d'équilibrer  toutes  les  parties  des 
plantes,  afin  de  leur  donner  nu  port  aussi  régulier  el  ;iussi 
compact  que  possible. 

Il  est  inutile  île  dire  que  l'on  doit,  au  moyen  de 
quelques  sarclages  et  binages,  tenir  les  planches  exemptes 
de  mauvaises  herbes;  ces  binages  el  sarclages,  auront  de 
plus,  1  avantage  d'entretenir  la  terre,  dans  laquelle  les 
pois  sont  placés,  dans  un  lion  état  de  porosité  el  de  perméa 
bilité.  ' 

Il  arrive  parfois  que  l'on  se  trouve  en  présence  d'un  été 
pluvieux,  mi   voit  alors  les  plantes  jaunir,  ce  qui  est    du  à 


l'humidité;  il  suffit,  dans  ce  cas.  de  déterrer  les  pots  pou 
que  les  plantes  reviennent  à  leur  état  normal.  Les  Bruyères 
boutonnent  mieux  aussi   lorsqu'elles  sont    levées  de   bonne 
heure  à  l'automne. 

Quand  l'automne  arrive,  on  rentre  les  Bruyères  en 
sern.'.  ainsi  qu'il  a  été  dit.  et  on  ne  tarde  pas  à.  obtenir  une 
belle  floraison  commençant  à  des  époques  variables  selon 
les  espèces. 

lui  hiver,  lorsqu'on  ne  peut  donner  de  l'air  aux  serres 
et  que  le  temps  est  couvert,  on  voit  quelquefois  'apparaître 
un  champignon,  c'est  le  blanc,  dont  on  se  débarrasse  par 
quelques  soufrages. 

On  a  aussi  à  combattre  le  grise. 

En  été,  certaines  espèces,  notamment  l'A.  translucens  et 
l'A.  ignescens,  sont  attaquées  par  un  champignon  dont  on 
constate  la  présence  sur  les  feuilles  par  l'apparition  de 
petites  taches  farineuses  couleur  de  rouille.  Les  plante-s 
attaquées  perdent  leurs  feuilles,  l 'n  sulfatage  fait  à  la  bouil- 
lie bordelaise  à  la  dose  de  1    p.  100   enraye    la    maladie; 

mais  le  plus  simple  est  encore  de  brûler,  dès  le  début,  les 
plantes  attaquées  ainsi  que  la  terre  contaminée. 

Le  moment  de  la  vente  est  celui  de  la  floraison;  les 
plantes  valent  alors  de  0  fr.  (il)  à  1  fr.  50,  2  francs  et  même 
ii  lianes,  selon  leur  force,  leur  âge  cl  les  variétés.  Celles  qui 
ne  sont  pas  vendues  ou  qui  sont  mal  venues  sont  rabat  lues 
au  printemps,  traitées  comme  il  a  été  dit  et  conservées 
pour  la  vente  suivante. 

Lorsque  des  sujets  âgés  de  plusieurs  années,  ont  été 
bien  cultivés,  ils  sont  de  toute  beauté.  Il  nous  a  été  lionne'' 
d'admirer,  cette  année,  chez  M.  Queneau-Poirier,  horti- 
culteur à  Saint-Cyr-sur-Loire  une  serre  garnie  de-Bruyères 
et  rien  ne  peut  r  end  iv  le  charme  de  cet  exhibition  dont  la 
figure  1  donne  une  idée  approximative. 

Les  plantes  qui  garnissaient  cette  serre  étaient  en  pleine 
fleur  à  la  mi-mai.  elles  appartenaient  presque  toutes  à  l'E. 
oentricosa  Thumb.  ou  à  ses  variétés,  parmi  lesquelles 
nous  citerons  : 

E.  r.  porcellana  Hort.,  superbe  plante  à  feuillage  étoffé, 
très  cilié',  à  inflorescence  en  corymbe  terminal  dont  les 
Heurs  globuleuses,  allongées  rose  vif,  à  gorge  carmin  foncé, 
se  montrent  jusqu'en  juin  : 

E.  r.  coccinea  minor,  à  feuillage  peu  cilié',  trois  lois  moins 
grand  que  dans  la  variété  précédente,  à  fleur  légèrement 
globuleuse  allongée,  rouge  a.  l'extérieure,  pourpre  intérieu- 
rement, à  bord  de  la  corolle  blanc  rosé',  à  macule  rouge 
carmin  foncé  à  la  gorge;  floraison  en  avril  mai; 

E.  r.  gîobosa  albct  Hort.,  variété  ressemblant  à  l'A",  r. 
■poFcellana,  mais  à  feuilles  et  à  fleurs  plus  petites,  blanc 
légèrement  rosé-; 

E.  r.  titliti  hirstttu,  jolie  plante,  à  fleur  blanche,  moins 
vigoureuse  que  la  variété  précédente,  mais  à  feuillage  plus 
serré'  ; 

E.  i .  magnifica  Hort.,  à  feuilles  petites,  s'étalanl  ho- 
rizontalement, à  peine  ciliées,  à  fleurs  d'un  riche  rouge 
carmin  brillant,  passant  au  rosi' tendre  sur  les  bords,  parais 
sant  en  mai. 

A  côté'  de  ces  piaules,  il   y    avait    encore  :  ['E.  Spenceri, 

i -olle  arquée  et  comme  tronquée,    rose  carmin    tendre  à 

boni  blanc  ei  à  éianiinos  brun  pourpre  très  apparentes,  l'E. 

Ciirrnilis/iii.ii  corolle  verdâtre  passant  au  jaune  en  vieil- 
lissant, ci  enfin  l'A',  perspicua  Wendl.  var.  nana,  mi- 
gnonne petite  plante  à  Heurs  ressemblant, quanta  la  forme, 
à  celles  de  l'E.  oentricosa  coccinea  minor,  mais  d'une 
couleur  blanc  rosé  très  tendre,  marquées  longitudinalement 
d'une  ligne  pourpre. 

Il  y  avait,  dans  cette  serre  de  vingt  mètres  de  long  sur 
cinq  de  large,  des   plantes  d'un   an  disparaissant   sous  les 
Heurs,  celles  de  deuxaus   avaient  de    là    à    ','tl    tiges    Qorj 
(ères  et.  sur  des  plantes  de  quatre  ans.  on  pouvait  compter, 
en  moyenne,  de  711  à  80  rameaux   termines  par  une  vraie 

couronne  de  fleurs. 

Considérée  isolément,  chaque  plante  était  remarquable, 
mais  que  dire  de  l'ensemble,  sinon  que  c'était  vraiment 
admirable  et  que  nous  avons  étéheureux  d'être  du  nombre 
de  eux  qui  ont  pu  contempler  ce  groupement  de  1500 
Bruyères  dans  toute  leur  beauté. 

II.  LEMOINE. 


LE    JARDIN 


CHRONIQUE     FLORALE 


Au  marché  des  Halles  et  chez  les  fleuristes.  — 
Les  fleurs  à  l'hôpital  Boucicaut.  —  Les  fleurs 
en  Amérique,  en  Angleterre  et  en  France,  pour 
Noël.  —  Une  gerbe  de  corsage.  —  Les  fleurs  à 
l'enterrement  d'Alphonse  Daudet.  —  Quelques 
compositions  florales.  —  Une  corbeille  hiver- 
nale. 

24  décembre.  C'est  par  une  bise  glaciale  que  j'arrive 
aux  Halles  à  six  heures.  Les  marchandes  sonl  frileusement 
emmitouflées  et  n'osenl  pas  déballer  leurs  fleurs  à  cause  de 
la  gelée.  Les  fleuristes  sont  très  affairésel  font  de  nombreux 
achats. 

Il  n  y  a  plus  de  fleurs 
de  plein  air,  mais  les 
l,,i,  .•lus  les  ont  remplacées 
par  des  :  Roses  Paul  Neg- 
l'on,  GènèralJacqueminot, 
Triomphe  de  l'Exposition, 
La  Reine,  Lilas  blanc, 
Houles  de  Neige.  Muguets, 
Anthurium  .  Camellias , 
toutes  ees  fleurs  soigneuse- 
ment enveloppées  :  je  vois 
encore  quelques  bottes  de 
Chrysanthèmes  —  les  der- 
nières ! 

Les  fleurs  du  Midi  sont 
nombreuses  H  toutes,  ser- 
rées dans  les  paniers  si 
typiques  i'Arundo  :  Ro- 
ses, <  Eillets,  Mimosas.  Ja- 
cinthes, (  riroflées,  Anthé- 
mis, Violettes.  Anémones, 
Résédas,  Erica,  <  Ihrysan- 
thèmesdeslacsfXeucanMe- 
mum  lacustre)et  les  Scilles 
bleues  fleurant  bon,  rappe- 
lant les  contes  de  Mistral 
et  dont  la  pénétrante  odeur 
se  répand  partout. 

A  la  section  des  feuil- 
lages, j(.  \  ois  i|  énormes 
branches  de  Houx  et  des 
faisceaux  deFragon  perlés 
de  rouge  ;  puis  des  feuilles 
de  Fougères,  des  rameaux 
de  Mahonia  empourprés, 
du  Gui,  ete. 

Les  bouquetières  ambu- 
lantes colportent  avec  leurs 
fleurs,  depuis  une  quin- 
zaine de  jouis,  tous  ces 
feuillages  et  principale 
ment  le  Houx. 

Aux  vitrines  des  fleuristes,  surgit  toute  une  floraison 
éphémère  qui  semble  un  démenti  à  la  température  hiver- 
nale. Parmi  les  Lilas  blancs,  se  dressent,  en  de  vigoureux 
contrastes,  les  forts  rameaux,  aux  fulgurantes  bractées,  du 
Poinsettia  pulcherrima.  A  côté  des  Roses,  voici  îles  Mu- 
guets, des  Cyclamens,  des  Bruyères,  des  Jacinthes,  des 
Tulipes,  du  Lilas  de  Perse  que  l'on  force  facilement  et  qui 
apparaît  en  quantité  cette  année.  Il  peut  geler,  ees  Heurs 
n'en  continueront  pas  tnpinsà  fleurir,  car,  avec  les  serres  el 
les  procédés  actuels  de  culture,  on  peut  dire  qu  il  n  j  a 
plus  de  saisons. 

Partout,  ou  ne  voit  que  des  Sapins  et  des  Pins,  ces  petits 
arbres  de-Noël  si  chers  aux  enfants  et  qui,  ce  soir,  vonl 
disparaître  sous  les  joujoux  et  resplendir  de  lumière. 


Elle  était  brillante  La  garniture  florale  faite  pour  l'inau- 
guration de  l'Hôpital  Boucicaut,  le  l'r décembre,  par  l'Ecole 


Fia. 


d'Horticulture  Le  Nôtre,  dont   M.   Guillaume  esl    l'intel- 
ligent directeur.  <  >n  ne  voyail  que  fleurs  el  plantes  vert 

Comme  on  le  sait,  eel  établissement,  dû  à  la  munifli 
de  Mme  Boucicaut,  a  été  con  truil  avec  ions  1rs  perfection- 
nements modernes  el  l'Horticulture  y  joue  un  certain  rôle. 

En  outre  des  jardins  el  parterre  plantés  d'arbre  et  d'ar- 
bustes qui   seronl  attenants   en    été,  ont   été  érigées    de 

vérandas  au  1 t  des  salles  de   malades.  On    s'esl   inspiré, 

pour  cela,  de  ce  qui  se   l'ail    en  Amérique  et  en    ^.nglei 
et,  dans   [es    perfectionnements,  on  a  compris  l'adjonction 

des  piailles. 

J'ai  pu  voir,  au  cours  de  ma  visite,  ces  vérandas  qui 
sonl  vitrées  en  verre  cathédrale  et  sont  séparées  des  salles 
par  de  viandes  glaces  sans  tain,  ce  qui  permet  aux  malades 
de  voir  les  plantes  de  leur  lit. 

Deux   portes    font    c 

muniquer  la  salle  des  ma 
lades  avec  la  véranda,  qui 
elle,  n'a  pas  de  communi- 
cation extérieure.  Les  con- 
valescents peuvent  aller 
s'asseoir  sur  les  bancs  qui, 
leur  sont  réservés  dans  ces 
petits  jardins  d'hiv  er. 

Itans  chaque  véranda, 
deux  petites  jardinières 
contiennenl  les  plantes 
vertes  :  Palmiers,  Draeœ- 
nas,  Aspidistras,  etc.  ;  de 
chaque  côté  des  tablettes, 
sont  deux  l'ori-  Lauriers 
d'Apollon  en  bac.  t  !el  en 
semble  esl  joli  el  bien  \  isi- 

ble  de  la  salle  des    malade. 

qu'il     égaie     comme     un 

rayon   de  soleil. 

("esi  l'Ecole  Le  Nôtre 
qui  est  chargée  par  l'As- 
sistance publique,  de  l'en- 
i  retien  el  du  remplacemenl 
les  plantes,  ce  avec  quoi  il 
faut  Compter  car  la  cha- 
leur \  e,i  un  p  mi  i  rop  êle- 
\  é  -.  Souhaitons  que,  dans 
les  autres  hôpitaux",  on 
fasse  aussi  placer  de  -  plan- 
tes bien  en  vue,  pour  l'é- 
gaiement  el  la  saule  des 
malades. 


Les  fêtes  de  Noël,  le 
ci  (  'hristmas  n  des  Anglais. 
sonl  le  prétexte  de  réjouis- 
sanees.en  Angleterre  el  en 
Amérique.  Les  Heurs  y  oui 
une  grande  place,  car  on 
en  décore  les  apparte 
>  marché  de  Corsent  Garden  est-il,  paraît-il, 
b lé  de  fleurs  et  de  plante-  qui  se  vendent 


Gerbe  de  corsage. 


inents.  Aussi  I 

•  uce  moment . 
un  bon   prix. 

Je  viens  de  voir,  dans  V American  Gardening,'  une 
ligure  représentant  la  garniture  d'une  cheminée  ainsi  dispo 
ée  :  d'un  côté,  étail  placée  une  guirlande  de  rameaux  de 
Smiliii  el  de  Houx  passant  au- dessus  de  la  glace  pour 
retomber  de  l'autre  côté  où  se  trouvai!  un  beau  Palmier. 
Les  fleuristes  américains  entreprennent  ainsi  d'orner  les 
demeures  avec  un  certain  goût . 

On  est  heureux  de  penser  que,  par  ces  temps  d'anglo- 
manie à  outrance,  où  beaucoup,  voulant   paraître  _  genth 
mm.  copient    jusqu'aux   gestes  el    tics  dei    Anglais,   cette 
rai  ieuse  coutume  ;e  répand  en  F  rance  el  que  chacun  pour 

eette  fête  orne  sa  de ure.  Aussi  aehète-t-on,  en    quantité 

du  Houx,  du  Gui  et  des  Narcisses,  que  l'on  dis], os,,  dans  les 
vases  et  corbeilles. 

J'ai  beaucoup  remarquérdevant  une  taverne,  une  mai- 


LE    JARDIN 


quise  tout  enguirlandée  de  Houx  et  de  Gui  et  disposée  là,  à 
l'occasion  des  fêtes  de  Noël.  Cette  ornementation  était  très 
jolie. 

Au  moment  dos  fêtes  et  des  bals,  je  crois  devoir  signaler 
une  charmante  gerbe  de  corsage  (fig.  2).  Ce  qu'elle  a  de 
particulièrement  original,  c'est  qu'elle  déroge  aux  prin- 
cipes actuellement  suivis  qui  veulent  qu'une  gerbe  de  eor- 
sagesoit  en  Roses,  en  Lilas  blanc,  en  Œillets,  en  Muguet 
mi  en  Orchidées.  Celle-ci  est  uniquement  et  très  gracieuse- 
ment composée  de  Violettes  de  Parme  et  de  Pensées  es 
dernières  de  tons  fauves  :  Violettes  et  Pensées  sont  montées, 
une  par  une.  sur  un  mince  lil  de  fer  presqu'invisible,  et,  du 

fond  bien  garni  de  Pensées  et  de  Violettes  de  cette  g 

partent  des  élancés  et  des  faisceaux  de  plusieurs  Violettes 
t]  ni  semblent  excessivement  fragiles  et  sont  dune  grâce 
frêle;  ces  fleurs  ne  sont  accompagnées  que  par  de  petits  frag- 
ments de  feuilles  de  Fougères. 

Les  coloris  s'harmonisent  bien  et  forment  un  ensemble 
d'une  douceur  exquise.  Je  ne  doute  pas  que  beaucoup  de 
dames  et  de  demoiselles,  adoptent  les  gerbes  de  ce  genre, 
qui  laissent  celles  en  Orchidées  loin  en  arrière  et  les  sur- 
passent  en  finesse  et  en  légèreté. 

Nos  lecteurs  ne  seront  pas  ('■tonnés,  de  la  grâce  exquise  de 
cette  gerbe  quand  je  leur  aurai  dit  qu'elle  est  signée  du  nom 
d'une  véritable  artiste,  Mme  Chenier,  qui  apporte  toujours, 
dans  ses  créations,  un  goût  parfait. 

* 

Les  fleurs  n'ont  pas  l'ait  défaut  aux  obsèques  de  l'illustre 
romancier  Alphonse  Daudet.  Dès  le  matin  de  l'enterrement, 
le  vingt  décembre,  le  catafalque  disparaissait  sons  les  cou- 
ronnes et  la  chapelle  ardente  était  toute  fleurie.  Le  char 
funèbre,  un  char  de  fleurs  et  trois  brancards  contenaient 
■  les  quantités  de  couronnes,  croix  et  coussins,  sans  compter 
les  couronnes  portées  à  liras.  La  plupart  des  journaux,  les 
théâtres,  la  ville  de  Paris,  la  ville  de  Nîmes,  de  nombreu- 
ses sociétés,  avaient  envoyé  une  couronne. 

Presque  toutes  étaient  confectionnées  en  Pensées,  en  Vio- 
lettes et  en  Narcisses,  avec  piquets  gerbes  en  Roses.  Celle 
du  Journal  était  entièrement  composée  de  Violettes  de 
l'arme.  A  ces  fleurs  véritables  et  toutes  fraîches,  Emile 
Zola  a  joint  des  fleurs  de  réthorique  qu'il  a  jetées  à  mains 
pleines,  en  un  adieu  suprême,  sur  la  tombe  de  son  ami. 

* 

J'ai  vu,  ces  jours  derniers,  trois  exquises  compositions  : 

L'une  était  un  panier  normand  avec  une  grande  anse, 
garni,  d'un  côté,  par  un  lapis  en  Anémones  jaune  orangé, 
tandis  que,  de  l'autre  côté,  s'élançaient  des  Roses  La 
France  et  Nabonnand,  qui  dépassaient  en  hauteur  les 
Anémones.  Cette  différence  de  tous  comme  de  taille  était 
exquise. 

Une  autre,  était  un  petit  panier  tout  en  Réséda  avec  un 
piquet  de  Roses  Maréchal  Niel;  c'était  à  la  fois  délicieux 
et  de  bon  goût. 

Enfin,  une  corbeille  entièrement  formée  de  Roses  Thé 
variées  et  sur  l'anse  de  laquelle,  formée  de  ramilles  entre- 
lacées, étaient  fixés  de  grès  bouquets  de  Violettes  aux  longs 
pédoncules  retombants.  Cette  composition  faisait  beaucoup 
d'effet  et  n'était  pas  banale  du  tout. 

* 
*  * 

Les  jardins  sont  bien  tristes  en  hiver,  car,  généralement, 
on  n'en  garnit  pas  les  corbeilles.  <  ra  pourrait  pourtant  l'aire 
des    garnitures  vraiment  jolies. 

Je  viens  de  voir,  dans  une  propriété  privée,  une  composi- 
tion hivernale  très  bien  comprise.  Le  milieu  delà  corbeille, 
qui.est  tn's  grande,  est  planté  en  Choux  d'ornement  ;  elle 
est  bordée  par  un  rang  d'Aucuba,  alternés  avec  de-  ra- 
meaux de  Houx  garni-  de  fruits  et  piqués  tout  simplement 
dans  la  terre,  puis  d'un  feston  de  Fusains  à  feuilles  pana- 
i  bées  de  jaune  sur  un  fond  de  Fusains  verts  et  enfin  le  rang 
extérieur  est  en  fusains  rampants  panachés  de  blanc.  De 
place  en  place,  parmi  les  Choux  d'ornement,  émerge  la  flè- 
che d'un  Buisson  ardenf . 

Cette  composition  est  très  jolie,  les  oppositions  de  cou- 
leurs en  sont  parfaites  et  s'harmonisent  1res  bien. 

ALBERT  MALMENÉ. 


Les  Cannas  à  fleurs  d'Orchidées 


Les  nouveaux  Cannas  hybrides  du  C.    flaccida,   mis  au 

commerce  depuis  quelques  années  à  peine,  ont  déjà  fait 
beaucoup  parler  d'eux. 

Les  deux  premières  variétés,  Italia  et  Austria,  étaient 
loin  d'être  parfaites,  et  j'ai  dit  l'an  dernier,  très  carrément. 
ce  que  j'en  pensais  (1).  Mais  M.  Da  ni  ma  un  nous  a  donné,  en 
1NH7,  de  nombreuses  variétés  nouvelles  dont  certaines  mar- 
quent un  réel  progrès. 

Que  reproche-t  -on  en  effet  à  Italia  et  à  Austria  '.'  —  Italia 
est  relativement  précoce,  mais  ses  fleurs,  dont  le  coloris  est 
d'ailleurs  charmant,  ont  1  énorme  défaut  de  ne  pas  s'ouvrir 
complètement  sous  notre  climat;  elles  restent,  huit  fois  sur 
dix,  roulées  en  cornet  et  il  faut  des  circonstances  exception- 
nelles pour  qu'elles  s'épanouissent;  de  plus,  on  leur 
reproche  d'être  d'une  contexture  délicate  :  l'étoffe  des  pétales 
en  effet  est  très  mince  et  ressemble  fort  à  du  papier  de  soie, 
le-  fleurs  résistent,  par  suite,  difficilement  aux  intempéries 
et  se  fanent  assez  rapidement.  Austria  a  les  mêmes  défauts, 

et.  de  plus,   il  produit  très  peu  de    Heurs. 

fin  revanche,  Alemannia,  une  des  meilleures  nouveautés 
de  1897  (voir  la  planche  en  couleurs  ci-contre),  ouvre  bien 
ses  Heurs,  et  il  est  rare  que  celles-ci  restent  en  boutons  :  il 
a  donc  un  énorme  avantage  sur  Italia.  Le  plus,  les  fleurs 
de  cette  variété,  vraiment  très  belles,  sont  beaucoup  plus 
grande-  dan-  toutes  leurs  parties  ;  elles  s  épanouissent  au 
nombre  de  trois  et  même  quatre  à  la  fois  et  la  plante,  très 
vigoureuse,  produit  de  nombreux  épis.  Le  coloris  des  fleurs 
ressemble  à  celui  d'Italia,  toutefois  le  rouge  du  centre  des 
pétales  est  moins  vif  et  tourne  à  l'orangé.  L'étoffe  en  est 
malheureusement  encore  délicate. 

L'ell'et  ornemental  de  cette  variété  est  incontestable;  elle 
sera  très  précieuse  pour  la  culture  abritée.  En  serre. -es 
de  m-  immenses  peuvent  ri\  aliser  avec  celles  des  t  (rchidees, 
avec  lesquelles  elles  ont.  comme  d'ailleurs  celles  A'Italia, 
une  vague  ressemblance. 

On  pourra  essayer  ce  Canna  en  pleine  terre,  à  la  condi- 
tion de  lui  choisir  un  endroit  très  chaud,  abrité  du  vent, 
de  le  planter  sur  une  lionne  couche  chaude  et  de  lui  do'nner 
des  arrosages  abondants  à  l'engrais  chimique.  Si  on  peut 
surtout  couvrir  les  plantes  au  moment  de-  fortes  pluies,  il 
i-st  permis  d'espérer  qu'on  en  obtiendra  de  Lions  résultats. 

J'essayerai,  en  plein  air.  cet  été,  une  petite  corbeille 
A' Alemannia,  chosequi  ne  me  serait  jamais  venue  à  l'esprit 
de  faire  avec  Italia. 

R.  JARRY-DESLOGES. 


Les  livraisons  de  plants  au  Jardin  d'essai  de 
Tunis.  —  Le  Jardin  d'essai  de  Tunis,  institué  par  les 
soins  de  la  Direction  de  1  Agriculture  ci   du   Commerce, 

livre,  chaque  année,  aux  colons  delà  Régence,  un  n bre 

de  végétaux  qui  va  sans  cesse  croissant. 

Pendant  1  hiver  1896cl897,  nous  dit  le  Bulletin  publié 
sou-  la  haute  direction  de  notre  collaborateur  et  ami.  M.  .1. 
Dybowski,  directeur  de  l'Agriculture  et  du  Commerce  de 
la  régence  de  Tunis,  il  a  été  vendu,  par  le  Jardin  d'essai. 
aux  colons  . 

lô.Tii'.i  arbres  fruitiers,  dont  .  198  Abricotiers.  5.146 
Amandiers.  1.592  Caroubiers,  lô','  Figuiers,  ~'.1K1  Oliviers, 
769  i  Mangers  mm  greffés,  847  Pêchers,  .">S7  Poiriers, 
225  Pommiers,  etc. 

60.294  arbre-  forestiers  et  d'ornement,  dont  .  13.010  Pins, 
11.139  Mimosa,  10.180  Eucalgptus,  1.783  Faux-Poivriers 
(Schinus  Molle),  L776  Casuarina,  34.00  Robiniers, 
1.645  Mûriers.  790  Parldnsonia,  etc. 

'.'NI  plantes  d'appartemenl  ou  de  luxe;  3.000  grilles 
d  Asperges  et  100  plants  d'Artichaut. 


(1)  Le  Jardin,  1SI7,  page  43. 


L  E      I  A  1'.  1)  1  N 


'&-* 


■  ' 


CANNAS      A      FLEURS      D'ORCHIDÉES 


[.  Austria.  —    2.  Italia.    -    3.  Alemannia. 


LE   JARDIN 


Le  Cratœgus  coccinea  comme  Sujet 

Dans  la  pratique  du  greffage,  on  a  besoin,  assez  souvent, 
d'employer  l'Aubépine  comme  sujet.  En  outre  îles  diverses 
espèces  du  genre  et  de  leurs  variétés,  ce  sujet  sert  couram- 
ment ou  pourrait  servir  dans  des  eas  déterminés,  pour 
certaines  autres  Rosacées,  par  exemple  pour  le  Néflier,  les 
Sorbiers  et  aussi  pour  divers  Poiriers,  pour  l'Amélanchier, 
le  Bibacier,  le  Rapkiolepis,  etc.  C'est  habituellement  à 
l'Aubépine  commune  {Cratœgus  oxyacantha  L.)  que  l'on 
a  recours. 

A  ce  propos,  il  u'est  peut-être  pas  inutile  de  remarquer 
que,  très  probablement,  les  pépiniéristes  emploient,  le  plus 
souvent,  non  pas  le  type  à  deux  osselets  par  fruit,  mais 
bien  l'Aubépine  monogyne.  Cette  dernière,  tantôt  considérée 
comme  espèce  distincte  sous  le  nom  de  C.  monogyna  Jacq., 
tantôt  rattachée,  comme  variété,  au  C.  oxyacantha,  est 
beaucoup  plus  répandue,  à  l'état  spontané,  que  l'Aubépine 
à  deux  osselets.  C'est  même  à  elle  qu'il  faut  rapporter  la 
plupart  de  nos  belles  variétés  à  (leurs  roses,  rouges,  écar- 
lates, etc.,  simples  et  doubles,  ("est  elle  aussi  qui  fournit 
la  majeure  partie,  sinon  la  totalité,  des  beaux  exemplaires 
arborescents  que  l'on  rencontre  souvent,  en  certains  pays, 
dans  l'iwt  de  la  France,  par  exemple,  en  pieds  isolés  à  la 
limite  des  sillons  ;  exemplaires  qui,  avec  l'âge,  atteignent 
les  dimensions  d'arbres  de  troisième  grandeur.  Plus  vigou- 
reux en  effet  que  le  C.  oxyacantha,  le  C.  monogyna  ac- 
quiert une  plus  forte  taille.  Et  comme  les  pépiniéristes  pré- 
fèrent naturellement,  pour  les  semis,  récolter  leurs  graines 
sur  les  Aubépines  les  plus  belles  et  les  mieux  venantes,  il 
y  a  de  grandes  chances  pour  que,  sans  même  s'en  rendre 
compte,  ils  sélectionnent  au  profit  du  C.  monogyna. 

Encore  qu'elle  présente  de  réelles  qualités,  et  qu'elle  soit, 
en  somme,  préférable  au  type  à  deux  osselets,  cette  Aubé- 
pine ne  laisse  pas.  cependant,  que  d'avoir  certains  incon- 
vénients ;  ,,n  peut  lui  reprocher  surtout  de  ne  se  développer 
qu'avec  une  lenteur  relative,  d'être  pourvue  de  nombreuses 
épines  dans  le  jeune  âge,  et  de  perdre  rapidement  sa  sève. 

Ces  inconvénients,  l'espèce  dont  je  veux  parler  ne  les 
présente  qu'à  un  bien  moindre  degré.  Il  s'agit  de  l'Aubépine 
à  fruits  écarlates  (C.  coccinea  L.)  (1). 

Espèce  américaine,  originaire  du  nord  des  Etats-Unis  et 
du  Canada,  l'Aubépine  à  fruits  écarlates  est  une  des  plus 
belles  du  genre  au  point  de  vue  ornemental.  Joli  petit  arbre 
atteignant  facilement  5  à  6  mètres  et  même  jusqu'à  7  ou 
S  mètres,  se  formant  bien  en  tête.  Ecorce  blanchâtre,  d'abord 
lisse,  puis  crevassée.  Epines  brun  noirâtre,  longues  et  fortes, 
légèrement  arquées,  pas  très  nombreuses.  Feuilles  relati- 
vement grandes,  ovales-élargies,  incisées-anguleuses,  à  lobes 
courts  et.  pointus,  irrégulièrement  et  finement  dentelés. 
Fleurs  blanches,  relativement  grandes  et  très  abondantes, 
en  corymbeg  courts.  Fruits  ovoïdes  ou  subglobuleux,  du 
volume  d'une  moyenne  cerise,  d'un  très  beau  rouge  écarlate, 
contenant  ordinairement  1  et  quelquefois  5  osselets.  Ces 
fruits,  d'un  coloris  superbe,  mûrissent  dès  le  mois  de  sep- 
tembre et  produisent  alors  un  brillant  effet;  malheureu- 
sement, leur  rôle  ornemental  est  souvent  de  peu  de  durée, 
parce  qu'ils  sont  très  recherchés  des  oiseaux,  surtout  des 
merles.  Sous  ce  rapport,  l'espèce  est  à  signaler  pour  les  parcs 
à  gibier. 

C'est  un  peu  par  hasard  que  j'ai  pu  me  rendre  compte 
des  a\  antages  que  présente,  comme  sujet,  l'Aubépine  à  fruits 
écarlates.  Kn  1885,  il  nous  fallut,  au  Muséum,  écussonner 

(1)  Le  C.  coccinea  de  Llaaé(Afespilus  coccinea  Willd.)  compte, 
parmi  de  nombreux  synonymes,  celui  de  C.  accrirolia  Hort. 
Or  ce  nom  d'arerifoUa  est  de  nature  à  produire  une  confusion, 
attendu  qu'il  a  été  appliqué  aussi  à  une  autre  espèce  très  dis- 
tincte, le  C.  cordata  Ait.  (Syn.  C.  populil'olia  Walt.,  C.  ace- 
r  i/o  lia  Mœnch,  Mespilas  coralUna  Desf.,  etc.)  Aussi  devrait-on 
l'abandonner  complètement. 

Le  C.  cordata  Ait.  a  été  indiqué,  en  1SS9,  par  M.  Ch.  Baltet, 
sous  le  nom  d'Aubépine  petit  Corail  (C  coralina),  comme 
donnant,  à  Reims,  entre  les  mains  de  notre  camarade,  M. 
Dubarle,  des  résultats  remarquables  en  tant  que  sujet.  Par 
des  échantillons  qu'a  bien  voulu  m'envoyer  M.  Dubarle,  j'ai 
pu  me  convaincre  qu'il  s'agissait  bien  du  C.  cordata.  Cela  n'a 
pas  été  sans  me  surprendre,  car  cette  espèce  se  montre  fort 
chétive  au  Muséum.  Tant  il  est  vrai  qu'il  faut  toujours,  en  cul- 
ture, compter  avec  le  sol  et  les  autres  conditions  extérieures 
et  bien  se  garder  ie  trop  vite  généraliser. 

L.  II. 


des  Cratœgus.  Les  sujets  d'Aubépine  ordinaire  n'étaient  pas 
en  nombre  suffisant  ;  par  contre,  nous  disposions  d'un  lot  de 
jenues  C.  coccinea  et  C.  crus-galli;  l'idée  me  vint  d'essayer 
de  cas  deux  dernières  espèces.  Le  résultat  fut  très  satis- 
faisant, aussi  bien  pour  l'une  que  pour  l'autre.  Mais  l'Aubé- 
pine Ergot  de  coq  est  pourvue,  même  chez  les  tout  jeunes 
exemplaires,  d'épines  redoutables  et  fort  gênantes  pour  le 
greffage;  aussi  en  sommes-nous  restés  là  de  nos  essais 
touchant  e  ■  r.  crus-galli.  Au  contraire,  tout  nous  engageait 
à  les  renouveler  à  l'égard  du  C.  coccinea,  dont  les  jeunes 
[liants,  jusqu'à  trois  ou  quatre  ans,  sont  ou  complètement, 
ou  presque  complètement  inermes. 

Une  étude  de  douze  années  nous  a  permis  d'apprécier 
encore  davantage  cette  espèce.  Elle  conserve  plus  longtemps 
sa  sève  que1  l'Aubépine  ordinaire  ;  à  âge  égal,  les  sujets  sont 
plus  gros,  plus  étoiles  et  plus  lisses;  1  ecorce  est  plus  épaisse 
et  plus  facile  à  lever;  les  greffes  poussent  plus  vigoureu- 
sement, au  moins   dans   les  premières  années. 

Nous  avons  pu  nous  assurer  que  les  espèces  habi- 
tuellement greffées  sur  l'Aubépine  ordinaire  réussissent 
également  sur  l'Aubépine  à  fruits  coccinés  :  espèces  et 
variétés  du  genre  Cratœgus,  Poiriers,  Sorbiers,  Néflier,  etc. 
L'Aubépine  de  Carrière  (C.  Carrierei)  notamment,  nous  a 
donné  ainsi  de  très  bons  résultats. 

Ajoutons  que  le  C.  coccinea  fructifie  abondamment  et 
donne,  en  général,  quatre  osselets  par  fruit,  ce  qui  permet 
d'obtenir  d'un  même  pied  un  bon  nombre  de  sujets,  et  enfin 
qu'il  parait  tout  aussi  accommodant  sur  la  nature  du  sol 
que  les  C.  oxyacantha  et  C.  monogyna.     L.  HENRY. 

SIR  LE  PLXCUICliLA  CAUDATA 

Tout  récemment,  dans  ce  journal,  il  à  été  question  de 
cette  plante,  vulgairement  Grassctic  à  long  éperon;  elle  a 
été,  d'autre  part,  présentée  en  fleurs  à  la  dernière  séance  de 
la  Société  nationale  d'horticulture  de  France  (23  décembre 
1897). 

C'est  une  espèce  fort  curieuse  à  plusieurs  points  de  vue; 
M.  Correvon  en  a  signalé  la  beauté  des  fleurs  dans  un  inté- 
ressant article,  très  documenté,  surtout  au  point  de  vue 
eultural  et  botanique  (1)  et  il  a  indiqué  qu'elle  était  classée 
parmi  les  plantes  dites  carnivores. 

Peut-être  y  aurait-il  lieu  de  rappeler  ici,  d'après  l'auto- 
rité de  Duchartre,  une  autre  propriété  très  curieuse  de  cette 
belle  plante  mexicaine,  et  qui  est  relative  à  son  mode  de 
végétation. 

D'après  des  observations,  poursuivies  pendant  une  année 
entière,  Duchartre  put  se  rendre  compte  qu'elle  a  deux 
manières  d'être, entièrement  dissemblables,  pendant  l'hiver 
et  pendant  l'été. 

En  hiver,  dit-il,  elle  a  une  rosette  de  petites  feuilles 
épaisses  et  raides,  serrées  l'une  contre  l'autre,  dont  le  nom- 
bre s'élève  de  quatre-vingt-dix  à  cent  ;  dans  cet  état,  elle 
avait  été  prise  d'abord  pour  une  espèce  distincte  et  séparée, 
le  P.  Bakeriana  Sander  (Voir  Gardeners'  Chronicle,  1881, 
p.  541,  fig.  102103),  puis  pour  l'état  jaune  de  la  plante 
(Voir  Botanical  Magasine,  pi.  6621). 

Kn  été,  au  contraire,  elle  offre  une  large  rosette  lâche  de 
feuilles  beaucoup  plus  grandes,  beaucoup  plus  minces,  et  au 
nombre  d'une  dizaine  seulement. 

Une  plante  présentée  à  la  Société  nationale  d'horticulture 
de  France,  le  28  avril  1887,  était  en  train  de  passer  de  l'état 
hivernal  à  l'état  estival,  et,  à  cette  date,  Duchartre  déclara 
qu'il  avait  pu  observer  le  fait  inverse,  c'est-à-dire  le  pas 
sage  de  la  forme  estivale  à  la  forme  hivernale,  et  qu'il  ne 
lui  restait  aucun  doute  sur  la  marche  de  la  végétation  dans 
cette  curieuse  espèce. 

Ce  singulier  mode  de  végétation  a  fait  l'objet  d'une  très 
intéressante  et  très  instructive  note  de  Duchartre  dans  le 
Journal  de  la  Société  nationale  d'horticulture  de  France. 
année  1887.  pages  421  à  137,  et,  dans  ce  même  journal 
(1887,  p.  186  à  510),  la  même  plante  y  est  considérée  comme 
espèce   insectivore. 

(>s  observations  de  Duchartre  sur  le  Pinguicula  caudata 
méritent  d'être  citées  et  je  les  signale  aux  lecteurs  qui  n'en 
ont  pas  connaissance;  ils  les  liront  avec  intérêt. 

J.  GEROME. 

Il)  Le  Jardin.  18117,  page  348. 


III 


K    JAHDIX 


Multiplication  du  Pinguicula  Caudata  Multiplication  des  Bégonia  semperflorens 


J'ai  fort  remarqué,  dans  le  dernier  numéro  du  Jardin,  un 
article  concernant  les  Pinguicula  (Grassettes),  ces  plantes 
si  jolies,  si  longtemps  .délaissées  et  qui  sembleraient  vou- 
loir reparaître  en  lumi.èrè  et  prendre,  dans  nos  cultures,  la 
place  qui  leur  est  si  légitimement  due. 

Je  ne  viens  pas  positivement  parler  dé  la  culture  de  cette 
plante,  qui  a  été  traitée  dans  l'article  en  question,  en  termes 
assez  pïéeis;  je  me  bornerai  à  dire  quelques  mots  de  leur 
multiplication. 

Le  semis  est    le   te  qu'il   convienl    d'employer  pour 

obtenir  des  résultats  appréciables,  mais    pour     avoir  des 

graines  qui   viei nt  à  parfaite  maturité,  il  est  certaines 

dispositions  dont  il  convient  de  tenir  compte. 

Le  Pinguicula  caudata,  quoique  plante  de  serre  froide, 
demande  a  être  rentréen  serrechaude  pour  la  fécondation; 
faute  de  cette  précaution,  on  risque  de  voir  la  tige  pourrir, 
ce  qui  arrive  généralement  lorsqu'on  le  féconde  en   serre 

fluide. 

Je  cultive  ce  Pinguicula  depuis  quatre  ans.  époque  à 
laquelle  un  de  mes  amis  me  lit  cadeau  d'un  exemplaire. 
Ayant  fécondé  cette  plante 
en  serre froide.sans  résultat, 
I  idée  me  vint  de  la  rentrer 
en  serre  chaude,  et,  cette 
luis,  la  fécondation  me 
donna  de  très  bonnes  grai- 
nes, en  décembre.  Je  semai 
ces  graines  en  janvier, 
également  à  chaud,  dans 
un  compost  de  terre  de 
bruyère  tourbeuse  mélan- 
gée de  sphagnum  et  j'en 
obtins  toute  uni'  légion  «le 
jeunes  piaules  qui  fleuri- 
rent au  bout  de  deux  an- 
nées de  culture  pour  les  plus 
vigoureuses  et  de  trois  an- 
nées pour  les  autres. 

Les  jeunes  semis  de /'///- 

guicula,    une    fois    levés, 

demandent    un    sol     très 

sain  ;    si  on    laissait    tint 

midité  s'emparer  de  la  terrine,  on  verrait,  petit  à  petit,  les 

jeunes  plants  se  couper  au  pied  et   disparaître  jusqu'au 

dernier. 

Quand  les  jeune,  plants  ont   développé  trois  feuilles,  on 

les  repique  en  terrine,  dans  le  mê lompost  que  puni-  le 

semis,  et  on  place  ces  terrines  sur  une  soucoupe  contenant 
un  peu  d'eau,  de  manière  à  ceque  les  plantes  se  trouvent 
mouillées  par  capillarité;  pendant  l'été,  une  serre  à  Géra- 
nium leur  suffit. 

Je  ne  suis  j>.i-  partisan  de  faire  subir  à  ces  plantes  un  repos 

absolu,  ■■in ■  le  font  certains  cultivateurs.  A  mon  avis, 

en  les  retirant  de  l'eau  vers  le  mois  de  septembr :tobre, 

elle,  perdent,  par  suite  de  cette  opération,  unecertai [iian- 

tité  d'eau,  suffisante  :  c  est  le  seul  repos  que  je  leur  don  ne. 

I."  Pinguicula  caudata  lieu  rit  depuis  novembre  jusq  l'en 
janvier  février  et,  comme  chez  certaines  de  nos  Orchidées, 
ses  fleurs  se  tachent  ass,./  facilement;  pour  obvier  à  cet 
inconvénient,  je  rentre  mes  Pinguicula  en  serre  chaude',  le 
plus  près  possible  ,|u  verre,  ce  qui  permet  aux  fleurs  -1  ■  se 
conserver  très  fraîches  sans  pour  cela  que  l'inflorescence 
s'amolisse  ce  qui  leur  lait  perdre  la  belle  tenue  qu'on  leur 
connaît. 

A.  COURMONTAGNE. 


Fig.  3.  —  Semis  de  Bégonias. 


PAR   SEMIS 

Le  semis  étant  le  moyen  de  multiplication  des  Bégonia, 
semperflorens  le  plus  simple  el  le  plus  pratique,  malgré  les 
petits  soins  qu  il  exige,  nous  allons  en  dire  deux    mots. 

Pour  tirer  tous  les  avantages  que  présente  la  culture  de 
ce  Bégonia  comme  plante  annuelle,  il  faut  en  faire  le  semis 
de  très  bonne  heure,  des  jan\  ier  ou  février  au  plus  ta  rd  et, 
par  suite,  en  serre  chaude.  Sans  serre  chauffée,  le  semis, 
comme  aussi  le  bouturage  printanier,  ne  sonl  guère  pos- 
sible. On  en  est  alors  réduit  à  faire  cette  multiplication  à 
l'automne  et  à  hiverner  les  plants  sous  châssis  soigneu- 
sement abrités  de  l'humidité  et  surtout  des  gelées. 

D'autre  pari,  les  "raines  du  Bégonia  semperflorens, 
comme  celles,  du  reste,  de  ses  congénères,  sont  excessivement 
fines  ci.  malgré  la  robusticité  de  la  piaule,  le  semis  d'a- 
bord et  ensuite  l'éducation  des  jeunes  plants  demande  cer- 
tains petits  soins. 

Voici  comment  on  peut  opérer,  non  seulement  pour  cette 
espèce,  unis  pour  Imites  les  autres  en  général. 

Selon  la  quantité  de 
plants  nécessaires  et,  par 
suite,  de  graines  à  .semer, 
on  emploie  des  terrines  ou 
des  puis  de  0™12  de  diamètre 
eu\  î  ci  m .  bien  drainés  el 
remplis  d'un  mélange  de 
terre  de  bruyère  et  de  sable 
très  finement  tamisé.  <  >n 
foule  modérément  et  on 
nivelle  soigneusement  à 
laide  d'une  planchette  ou 
du  fond  d'un  autre  pot. 

L'épandage  des  graines, 
suffisamment  clair  et  uni- 
formément, esl  assez  diffi- 
cile, par  suite  de  leur  té- 
nuité extrême.  (  In  les 
mélange  généralement  à 
du  sable  ou  à  de  la  cendre 
1res  fine  et  on  les  répand 
à  la  main  ;  mais  bien  plus 
commode  et  plus  certain  est  le  procédéque  montre  la  figure  3 
et  qui  consiste  à  se  servir  d'une  carte  pliée  en  gouttière, 
que  l'on  fait  trembloter  pour  laisser  tomber  les  graines 
régulièrement.  Il  est  inutilede  recouvrirees  graines  si  l'on 
a  l'intention  de  couvrir  les  récipients  eux-mêmes  il  une 
feuille  de  verre,  ainsi  que  l'indique  la  figure  1.  Cette 
feuille  de  verre  retient  l'humidité  et,  par  suite,  hâte  el 
facilite  la  germination.  Elle  réduit  aussi  la  fréquence  des 
arrosements,  opération  délicate  qu'il  ne  faut  effectuer  qu'à 
l'aide  d'une  seringue  à  trous  excessivement  lins,  ou  mieux 

encore  par  iiubibilion.  c  est  à-dire  en  plongeant  la  base  des 
récipients  pendant  un  certain  temps  dans  l'eau. 

Pendant  la  germination,  qui  est  rapide  si  la  température 
île  la  serre  esl  maintenue  aux  em  irons  de  20",  et  jusqu'au 
premier  repiquage,  les  pots  cl  terrine-  sont  tenus  très  près 
du  vitrage  de  la  serre,  en  pleine  lumière,  en  évitant  sim 
plement  les  coups  de  soleil. 

Lorsque  les  plants  sont  levés,  on  soulève  progressivement 
la  feuille  de  verre  pour  les  habituer  à  l'air,  et,  lorsque  les 
deux  premières  fausses  feuilles  (cotylédons)  s,, m  bien 
étalées  et  que  la  première  feuille  commence  à  pointer,  on 
procède  au  repiquage. 

La  petitesse  des  pi  a  ni  s  rend  leur  manipulation  difficile  à 


LE   JAHIHX 


11 


l'aide  des  doigts,  mais  si  l'on  use  ilu  petit  accessoire  que 
montre  la  figure  ô,  le  travail  devient  bien  plus  simple  et 
plus  rapide.  Cet  accessoire  est,  comme  on  le  voit,  une  pince 
ou,plus  exactement,  une  sorte  de  fourchette  en  bois  dont  les 
branches  sont  tenues  un  peu  écartées  par  unpetit  coin,  afin 
que  la  tige  des  piaules  ne  se  trouve  pas  serrée.  Les  plants 
étant   soulevés  de  terre,  on   les  prend  eh    passant  la   l< m i- 


TAILIE  DES  ROSIERS  FATIGIÉS 


Fiff. 


1.  —  Semis  de  Bégonias  couvert 
d'une  plaque  de  verre. 


ehette  sous  les  cotylédons  et  on  les  dépose  un  à,  un  dans  les 
trous  que  le  plantoir,  plus  fin  qu'un  crayon,  prépare  pour 
eux  de  l'autre  main.  Ce  repiquage  a  lieu  dans  la  même 
terré  que  le  semis  et  à  0m,01  ou  0",02  de  distance  seulement. 
Après  un  arrosage  donné  avec  soin,  1rs  récipients  sont 
replacés  près  du  vitrage  et  tenus,  pendant  quelques  jours, 
couverts  de  leur  feuille  de  verre  pour  faciliter  la  reprise. 

Lorsque  les  jeunes  plantes  commencent  à  se  gêner,   on 
les  repique  encore  une   fois  en  terrine,  à  ir.iil  ou  0™,05  de 


Fig.  5.  —  Repiquage  de  jeunes  Bégonias. 


distance,  cm  bien  on  les  emporte  de  suite  dans  des  godets, 
pour  leur  donner  plus  tard  un  rempotage  dans  des  pots  de 
0m,06  à  (l'Mi;  de  diamètre.  Dès  lors,  les  plantes  sont  faites, 
il  n'y  a  plus  qu'à  régler  leur  développement  par  une  plus 
ou  moins  grande  somme  de  chaleur,  de  façon  à  ce  qu'elles 
commencent  à  montrer  leur  première  fleura  la  fin  de  mai, 
époque  à  laquelle  on  effectué  les  garnitures  de  plein  air. 

S.  MOTTET. 


Par  suite  de  l'âge  ou  du  manque  de  fertilité  du  sol  ei 
principalement  à  la  suite  de  tailles  mal  faites,  beaucoup  de 
Rosiers  dépérissent.  Aussi  les  amateurs  cohstàterit-ils  une 
mortalité  de  plus  en  plus  grande  au  fur  et  à  ne-sure  que 
leurs  Rosiers  prennent  de  l'âge.  C'esl  la  conséquence  de  la 
\  ieillesse,  me  dira-t-on.  Oui,  mais  d'une  vieillesse  que  l'on 
peut  prolonger  par  un  rétablissement  judicieux  do  la  char- 
pente, si  Ion  peut  donner  ce  nom  aux  rameaux  principaux 
.In  Rosier. 

11  y  a  doux  ans,  j'avais,  dans  nia  collection  île  Rosiers, 
quelques  sujets  dépérissant,  mais  qu'il  était  cependant  pos- 
sible de  ramener  en  meilleur  état.  Comme  tous  les  Rosier 
qui  n'ont  pas  toujours  été  méthodiquement  taillés,  eeux-qi 
fiaient  surchargés  d'une  quantité  de  petites  pousses  malin- 
gres. En  présence  de  cet  état  de  choses,  je  me  suis  tenu  ee 
raisonnement  •  '-os  pousses  d'une  faible  végétation,  gue 
l'on  rencontre  sur  tous  les  Rosiers  languissants,  sont  inca- 
pables de  donner  des  fleurs,  elles  ne  portent  que  quelques 
feuilles  chétives  el  nuisent  au  développement  régulier  des 
a nlres  rameaux.  (  les  rameaux,  qui  sont  généralement  moins 
favorisés  par  la  sève,  sont  une  cause  du  dépérissement  du 
sujet,  les  rares  feuilles  qu'ils  portent  ne  pouvant  suffire  pour 
aider  le  Rosier  à  accomplir,  son  travail  vital. 

En  effet,  [dus  un  végétal  produit  de  feuilles  amples  el, 
vigoureuses;  plus  les  racines  peuvent  puiser  de  nourritureel 
mieux  celle-ci  est  élaborée  et  devient  nutritive.  Il  faut  donc 
faciliter  aux  végétaux  l'émission  de. ces  feuilles  grandes  et 
vigoureuses. 

Par  conséquent,  la  suppression  raisonnée  de  tous  les 
rameaux  chétifs  presqu'a'bandohnés  par  la  sève,  mais  qui 
en  épuisent  cependant  une  partie,  assure  le  développement 
régulier,  sinon  vigoureux;  des  rameaux  conservés  en  con- 
centrant la  sève  dans  ceux-ci.  Ces  rameaux  normalement 
constitués  portent  t\<^  feuilles  plus  amples  et,  par  suite,  pos- 
sèdent une  surface  feuillue  plus  grande,  tandis  que  la  quan- 
tité de  bois  sur  laquelle  les  feuilles  sont  réparties  est  consi- 
dérablement diminuée  en  longueur. 

Partant  de  ce  principe,  j'ai  donc  supprimé  tous  les  rameaux 
cheîifs  et  toutes  les  vieilles  ramifications  que  des  tailles 
excessives  avaient  rendues  noueuses  et  dans  lesquelles  la 
sève  ne  circulait  qu'avec  beaucoup  de  peine, et  n'ai  conservé 
que  deux  ou  trois  jeunes  branches  placées  directement  sur 
la  greffe  et  qui  ont  elles-mêmes  en1  rabattues  sur  deux  bons 
yeux. 

Toutes  les  coupes,  petites  ou  grandes,  ont  été  recou- 
vertes île  mastic  a  greffer;  car.  si  j'avais  négligé  de  fairee'e 
travail,  les  plaies  ne  se  seraient  pas  cicatrisées  aussi  vite  el 
les  parties  ainsi  mises  à  nu.  se  seraient  couvertes  de  cham- 
pignons, la  pourriture  s'y  serait  mise  et.  s'étendant  bientôt 
jusque  dans  le  corps  du  sujet,  eu  aurait  finalement  déter- 
miné la  mort. 

Tous  lossujois  ainsi  traités  ont  poussé'  vigoureusement  et 
"lit  fleuri  normalement.  Je  considère  ces  loyers  comme 
parfaitement  rétablis,  car  aucun  indice  dans  leur  végétation 
ne  révèle  l'état  préeaire  et  lamentable  dans  lequel  ils  s,. 
trouvaient  a\  anl   le  traitement. 

l'as  un  -ou  1  n'a  boudé,  tous  ont  émis  des  rameaux  d'une 
\  igueur  normale  el  je  n'ai  remarqué  aucun  rameau  souffre- 
teux, indice  d'une  mauvaise  végétation. 


12 


LE    JARDIN 


Ce  traitement,  je  dois  l'avouer,  a  été  un  peu  énergique, 

sév  ère  même,  mais  je  crois  que,  s'il  avait  été  plus  modéré,  les 
résultats  eussent  été  moins  positifs. 

Pour  les  Rosiers  ainsi  traités,  ainsi  que  pour  les  jeunes 
sujets,  il  faut  éviter  de  laisser  développer  nue  quantité 
inutile  de  rameaux  ehétifs,  car  ce  sont  eux  qui  diminuent 
la  vigueur  de  ces  arbustes  en  les  épuisant. 

On  laisse  ordinairement  trop  de  bois  et  certains  Rosiers 
tiges  présentent  l'aspect  des  Aubépines  que  l'on  a  taillées  en 
boule,  tellement  les  ramifications  sont  nombreuses,  courtes 
et  rabougries. 

Lors  de  la  taille,  il  suffit  de  Délaisser,  sur  un  Rosier  bien 
portant,  que  cinq  ou  huit  bons  rameaux  que  l'on  taille  plus 
oumoinslongs.  Ces  rameaux  doivent  être  situés  le  plus  près 
possible  de  la  greffe  et  ceux  qui  présentent  trop  de  bifur- 
cations, doivent  être  systématiquement  supprimés,  car  ils 
sont  une  des  causes  du  développement  chétif  d'un  grand 
nombre  de  rameaux. 

Certainement,  les  engrais  peuvent  toujours  avoir  un  effet 
stimulant  sur  la  végétation  *  ils  sont  judicieusement  appli- 
qués, mais  leur  action,  en  cette  circonstance,  est  encore  bien 
jilus  favorable,  car  ils  agissent  sur  de  jeunes  racines  qui 
se  les  assimilent  bien  plus  rapidement  que  ne  le  feraient 
celles  des  Rosiers  dont  la  charpente  n'aurait  pas  été  rajeunie, 

ALBERT  MAUMENÉ. 


NOTES   D'ANGLETERRE 


National  Chrysanthemum  Society. 

Il  m'a  été  impossible  d'envoyer  au  Jardin  aucun  compte- 
rendu  de  la  grande  exposition  de  novembre  récemment  orga- 
nisé par  la  X.  C.  S.,  premièrement  à  cause  de  l'énorme 
affluence  de  visiteurs  pendant  la  première  partie  de  l'après- 
midi  et  secondement  à  cause  de  la  mauvaise  condition  de 
l'éclairage  durant  la  soirée.  Qu'il  suffise  de  dire  que  ce  fut 
de  toutes  façons  cligne  de  la  Société  et  que  les  apports  ont  été 
aussi  nombreux  et  d'une  qualité  aussi  élevée  qu'on  pouvait 
le  désirer.  Une  mention  spéciale  doit  être  faite  des  mer- 
veilleux spécimens  de  la  variété  Mme  Carnot  que  M.  Nor- 
man-Davis exposait  à  cette  occasion. 

L'exposition  de  décembre  de  la  X.  C.  S.  est  à  présent  ter- 
minée et  bien  entendu  a  été  de  beaucoup  la  moins  importante 
comme  étendue,  mais  non  pas  la  moins  intéressante,  eu 
égard  à  la  saison.  L'étalage  des  fleurs  coupées  était  très 
beau  et  la  qualité  bonne.  Nombre  de  nouveautés  anglaises 
et  américaines  étaient  en  évidence,  quoique  les  variétés 
françaises  se  soient  trouvées  en  nombre  dans  les  lots  . 
Mflte  Carnot,  Mme  J.  Bernard,  M.  Chenon  de  Le, -lié, 
Mèphisto,  Etoile  de  Lyon,  Mlle  D.  Pankouke,  Louise  (très 
grande  et  belle),  M.  Gruycr,  Mme  Ad.  Chatin,  Mme  F. 
Capitant,  Mlle  A  .  de  Galbert,  Souvenir  de  Petite  amie,  etc. 

Un  lot  tout  a  fait  uniqueetd'un  effet  des  plus  remarquables 
était  formé  par  un  apport  entièrement  composé  de  variétés 
jaunes,  particulièrement  riche  de  ton,  en  raison  des  nuances 
variées  des  jaunes  qui  le  formaient.  Ce  lot  comprenait  : 
C.  W. Richardson,  Miss  V.  Fonder,  Bannie  Dundee.  Miss 
Georgina  Pitcher. 


M.  W.  .1.  Godfrey  exposait  une  collection  de  (leurs  cou- 
pées, la  plupart  d'origine  anglaise  et  américaine  :  quoique 
les  variétés  fussent  [jour  la  plupart  entièrement  blanches 
et  jaunes,  il  y  en  avait  cependant  quelques-unes  de  roses 
cl  de  bronzées;  les  tons  plus  violents  de  pourpre  et  de  cra- 
moisi n'étaient  guère  représentés. 

L'établissement  de  M.  IL  Owen  axait  envoyé  une  col- 
lection variée.  M.  W.  Wells  avait  apporté  un  curieux  pont 
rustique  construit  en  liège,  au-dessous  duquel  avait  été 
placé  de  l'eau  coulant  d'une  fontaine.  Cette  scène  était  dé- 
corée avec  des  fleurs  eoujjées  de  Chrysanthèmes,  de  la 
mousse,  des  Fougères,  etc. 

L'unique  médaille  d'or  a  été  décernée  à  M.  IL  .1.  Jones 
pour  une  table  décorée  avec  beaucoup  de  goût.  Parmi  les 
fleurs  qui  ornaient  cette  table,  les  unes  étaient  placées  dans 
des  vases,  d'autres  sur  des  tablettes  d'exposition;  l'ensemble 
était  artistiquement  disposé  et  arrangé  avec  des  feuilles  de 
('rotons,  de  Fougères,  des  Isolepis  gracilis  et  autres  feuil- 
lages décoratifs.  La  table  était  de  grande  longueur  et  for- 
mait un  spectacle  très  imposant. 

Les  variétés  suivantes  étaient  particulièrement  bien  :  G. 
C.  Selueabe.  Mme  Cariait,  C.  W.  Richardson  (très  joli 
jaune),  Julia  Scaramanga,  M.  Chemin  de  Lcchè,  George 
Seward,  Mary  Moitjneux  (belle  nouveauté  de  grandeur 
aussi  forte  que  possible,  d'un  beau  rose  brillant).  —  Si  cette 
variété  peut  pousser  en  France,  elle  deviendra  bientôt  favo- 
rite des  exposants.  —  Il  y  avait  aussi  :  G.  J.  Warren, 
(variété  jaune  issu.'  de  Mme  Cariait;  une  belle  acquisition) 
Louise,  The  Egyptian,  Julian  Hilpert,  Miss  V.  Fonder, 
Bonnie  Dundee  et  bien  d'autres  encore. 

Ces  groupes  en  mélange,  on  devrait  s'en  persuader,  ne 
ne  sont  pas  dignes  de  concourir;  ce  sont  ce  que  nous 
appelons  des  apports  commerciaux,  mais  ils  ne  valent  rien 
pour  rendre  l'exposition  attractive. 

D'autres  apports  de  Pelargonium,  fruits,  légumes,  etc., 
étaient  exposés  par  d'autres  horticulteurs  anglais  bien 
connus. 

Le  comité  floral  s'est  réuni,  le  premier  jour  de  l'exposition, 
c'est-à-dire  le  1"  décembre,  mais  il  n'a  accordé  qu'un  seul 
certificat  de  première  classe,  à  Miss  V.  Fonder,  un  large 
incurvé  jaune. 

C.  HARMAN-PAYNE. 


Les  jardins  maraîchers  et  les  vergers  en  Aus 
tralie.  —  Les  jardins  maraîchers  et  les  vergers,  nous 
disait  récemment  la  Feuille  d'informations  du  Ministère 
de  l'Agriculture,  accusaient,  en  Australie,  pour  l'année 
1806-1897,  une  augmentation  de  1.057  hectares  ou  16  l»  0 
sur  l'année  précédente,  soit  7. Mb'  hectares  au  lieu  de 
6.308  hectares. 

Les  vignobles  occupaient  7.333  hectares  renfermant 
6.809.737  ceps  d'un  rapport  de  66.964  hectolitres,  plus  de 
360.527  kilos  .le  raisin. 

Les  cultures  de  Pommes  de  terre  occupaient  ^.066  hec- 
tares; les  Oliviers,  de  48.252  pieds  en  1895-1896,  avaient 
passé,  en  1896-1897,  à  19.600,  etc. 


LK    JARDIN 


13 


Questions  Économiques  et  Commerciales     les  bonus  vieilles  plaintes 


CAUSERIE    HORTICOLE 

Cette  question  des  droits  qu'on  réclame  sur  Les  plantes 
de  provenances  étrangère  est  en  vérité  très  curieuse  à  étu- 
dier il  y  a  longtemps  déjà  que  je  me  suis  demandé  si  je  ne 

devais  pas,  moi  aussi,  faire  nia  partie  dans  ce  petit  concert 
qui  nie  parait  surtout  bien  peu  d'accord  et.  de  temps  à  autre. 
composé  de  notes  rudement  discordantes!  Quelquefois  je  nie 
disais:  «  Mon  vieux  Noël,  tu  devrais  causer  de  la  chose, 
puis  je  nie  ravisais  et  j'attendais  pour  voir  si  un  correspon- 
dant allait  surgir  qui  au  lieu  d'un  instrument  bruyant  ap- 
porterait, lui.  la  chandelle,  la  bienheureuse  chandelle,  capa- 
ble d'éclairer  un  peu  ceux  qui  ne  peuvent  arriver  à  com- 
prendre toute  cette  histoire  où,  malheureusement,  se  glisse, 
de  temps  en  temps,  comme  une  vague  ressemblance  d'une 
des  meilleures  t'aides  du  bon  Lafontaine,  à  laquelle  je  me 
contenterai  de  faire  simplement  allusion...  Sacristi!  il  n'y 
a  donc  pas  moyen  de  causer  d'une  chose  aussi  sérieuse  que 
celle-là  sans,  tout  de  suite,  en  arriver  à  se  dire  des  choses... 
désagréables.  Il  nie  semble  pourtant  qu'on  pourrait  y  arri- 
ver et  qu'il  serait  peut-être  bon  de  tracer  pour  le  Lecteur, 
cet  être  doux  et  pacifique  qui  ne  demande  qu'à  être  ren- 
seigné, un  petit  tableau  de  la  situation  des  deux  horticul- 
tures en  présence  :  le  belge  et  la  française.  Tout  d'abord  il 
nous  semblerait  pourtant  bien  compréhensible  d'écarter  de 
ce  débat  MM.  les  pépiniéristes;  que  diable  viennent-ils 
l'aire  dans  cette  affaire?  En  quoi  leurs  intérêts  sont-ils  sem- 
blables même  de  loin  à  ceux  des  horticulteurs  proprement 
dits".'  lue  simple  comparaison  nous  semble  suffisante  pour 
bien  établir  la  chose  :  si  nous  prenons  comme  base  un  éta- 
blissement horticole  d'un  hectare  d'étendue  et  que  nous  sup- 
posions qu'il  y  ait  été  construit  1.000  mètres  superficiels  de 
serres,  sans  compter  les  hangars,  les  chaufferies,  la  maison 
d'habitation,  etc.  etc.,  nous  en  arriverons  à  constater  que, 
pour  créer  un  tel  ensemble,  destiné  à  la  culture  des  plan- 
tes de  luxe,  la  dépense  ne  sera  pas  inférieure  à  250  on 
300.000  franc-set  encore!  Et  nous  ne  comptons  pas  les  plantes 
bien  entendu... 

Si  d'autre  part,  nous  voulons  examiner  ce  qu'un  pépi- 
niériste aura  à  dépenser  pour  défoncer,  fumer,  labourer  un 
hectare  de  très  bonne  terre  et  y  planter  des  végétaux  de 
1"  idioix  dont  il  tirera  partie  quelques  années  après,  nous 
verrons  qu'il  ne  s'agira  plus  que  de  quelques  millions  de 
francs,  mettons,  20.01)0,  MO. I KM),  ÎO.IKM)  même.  Est-ce- que  les 
intérêts  mis  en  jeu  ont  aucune  analogie"?  Est-ce  que  les  dé- 
bats qui  peuvent  s'agiter  entre  horticulteurs,  peuvent  être 
contrecarrés  par  des  cultivateurs  dont  la  situation  est  com- 
plètement différente? 

Cela  dit.  en  ce  qui  concerne  les  pépiniéristes,  voyons 
aussi  les  fleuristes,  puis  les  négociants  en  plantes,  tons 
gens  très  honorables  certes,  mais  tout  à  fait,  de  par  leur 
situation  même,  en  dehors  île  la  corporation. 

Il  fut  un  temps  —  qui  n'est  pas  à  regretter  du  reste  —  où 
les  choses  étaient  définies  d'une  façon  formelle  et,  dans  ce 
temps-là,  on  n'aurait  pas  vu  des  exemples  comme  celui  qui 
s'est  produit  dernièrement  :  une  chambre  syndicale,  dans 
laquelle  les  éléments  les  plus  divers,  les  intérêts  les  plus 
disparates  existent,  voter  sur  une  question  qui  n'inté- 
resse qu'une  seule  et  unique  branche  du  métier  horticole  : 
t'es  horticulteurs  producteurs.  J'ai  dit  en  commençant  que 
j'avais  suivi  les  échanges  de  lettres  et  les  explications,  les 
interventions  des  pépiniéristes,  des  forceurs et  celles  des  mar- 
chands de  primeurs... 

Tout  cela  est  bien  et  de  la  discussion  jaillit  la  lumière. 
Mais  que  deviennent  les  horticulteurs  producteurs  et  quelle 
est  la  situation  qui  leur  a  été  faite  depuis  dix  ou  quinze  ans'.' 
C'est  cela  qu'il  serait  peut-être  bon  d'examiner  attentive- 
ment, e'i'si  ce  que  nous  allons  essayer  de  faire,  dans  les 
prochains  numéros,  aussi  clairement  que  possible,  sans 
y  apporter  la  moindre  passion,  soyez-en  persuadés... 

NOËL  LAVERDY. 

(A  suivre.) 


I.YI 


Polygala  Dalmaisiana. 

Voici  une  très  jolie  plante  du  Cap  de  Bonne-Espéranca 
que  l'on  voit  trop  rarement  dans  les  serres  d'amateur. 
Quelle  en  est  la  raison".'  Il  n'y  en  a  qu'une  :  elle  est  trop 
ancienne!  Mais  ceux  qui  la  cultivent  encore,  — et  j'en  suis. 
—  savent  ce  qu'elle  vaut,  comme  Qoribondité,  comme»  durée 
île  floraison  et  comme  beauté!  Quand  cet  arbuste  gracieux 
est  couvert  de  Heurs,  il  est  charmant,  et  il  donne  des  fleurs 
pendant  une  grandi'  partie  de  l'année. 

Sous  peu  de  jours,  il  ouvrira  ses  corolles  si  gentilles,  en 
earènesà  aigrettes,  d'un  violet  riche,  dont  l'ensemble  forme 
comme  une  mouche  violette  prête  à  s'envoler.  Cette  plante 
semble  être  de  la  famille  des  Légumineuses  :  elle  n'en  l'ait 
cependant  pas  partie. 

Voici  son  état  civil  : 

Le  nom  générique  Polygala,  donné  par  l'illustre  Linné. 
est  tiré  du  grec  :polu,  beaucoup,  et  r/ulti  lait.  D'après  le 
savant  grec  Dioscoride,  le  Polygala  des  montagnes,  qui  ne 
ressemble  en  rien  à  celui  dont  nous  nous  occupons,  passait 
pour  donner  aux  nourrices  une  plus  grande  abondance  de 
lait.  En  Angleterre,  on  appelle  cette  plante  vivaee  Milk- 
icort  (Herbe  à  lait). 

i  in  trouve  dans  les  Alpes,  le  P.  chamœbuxus  ainsi  que 
le  P.  calcarala,  qui  ne  croit  que  dans  les  terrains  calcaires  ; 
le  P.  vulgaris,  de  nuances  diverses,  se  rencontre  dans  les 
prairies  du  centre  de  la.  France,  plus  rarement  dans  le 
nord.  Ces  plantes  sont  suffrutiqueuses  et  traçantes  .  le 
Poli/gala  Dalmaisiana,  de  serre  froide,  est  arbustif,  son 
port  est  très  élégant;  on  en  l'ait  facilement  de  jolis  jx-tit s 
arbustes  à  tète. 

Il  y  a  encore  bien  d'autres  espèces  et  variétés  :  Polygala 
myrtifolia,  P.  grandijlora,  P.  angustifolia,  P.  lanceolata, 
P.  soeciosa,  P.  onpositifolia,  P.  attehuata,  P.  cordata, 
P.  umbellata,  P.  airgata,  P.  stipulacea,  P.  bractcolaia, 
P.  Heisteria,  /'.  stricta.  —  Ce  genre  est  de  la  famille  des 
Polygalées. 

De  Puydl,  dans  son  bon  livre  sur  les  Plantes  de  serres. 
ne  parait  pas  enthousiaste  des  Polygala.  M.  A.  Marchais, 
dans  Les  Jardins  dans  la  région  de  l'Oranger,  en  dit 
beaucoup  de  bien.  Je  suis  de  ce  dernier  avis;  les  Polygala 
sont  dignes  de  la  culture,  et  surtout  le  P.  Dalmaisiana. 
Ses  grappes  terminales  de  Heurs  violettes  en  font  une  très 
belle  plante,  quand  elle  est  en  Heurs.  Lu  buisson,  elle  plait 
toujours,  même  à  ceux  qui  ne  sont  pas  amateurs. 

Le  Polygala  Dalmaisiana  se  cultive  en  serre  froide,  bien 
éclairée  et  bien  aérée.  Les  rempotages  se  font  annuelle- 
ment, en  terre  de  Bruyère,  légèrement  sablonneuse.  Pas  de 
trop  grands  pots,  surtout  :  c'est  ce  i|iii  tue  souvent  les 
[liantes  de  la  Nouvelle  Hollande  et  du  Cap.  En  hiver, 
arrosements  modérés,  jusqu'au  moment  où  la  plante  se 
met  à  fleurir. 

Pendant  l'été,  il  faut  à  cette  plante,  au  jardin,  une  place 
bien  ensoleillée  et  très  aérée,  isolée  même,  si  l'on  peut. 
Veiller  sérieusement  à  éviter  les  coups  d'eau  et  les  incur- 
sions des  lombrics  on  vers  de  terre  dans  la  motte  des  pots; 
pour  cela,  on  place  les  pots  sur  un  fond  de  scories  ou  sur 
un  caillou  plat.  Cela  doit  se  faire  pour  tontes  les  mignonnes 
ei  délicieuses  plantes  du  Cap  et  de  la  Nouvelle  Hollande. 

AD.  VAN  DEN  IIEEDE. 

Vice-président  de  la  Société  régionale  du  Xord  de  la  France. 


Ii 


LE   JAKIH.V 


ORCHIDÉES 


LES    ANGR/ECUM     DE    MADAGASCAR 


Il  sérail  certainement  prématuré  de  pronostiquer,  dès 
maintenant,  de  t'influence  que  pourra  avoir,  dans  L'avenir, 
sur  Le  commerce  horticole,  La  flore  de  Madagascar,  la  con- 
quête n'étant  définitive  que  depuis  quelques  mois  et,  pour 
le  moment,  les  travaux  ne  consistant  exclusivement  qu'en 
défrichements  eten  tracés  de  routes. 

Dans  quelques  années,  lorsque  la  pacification  sera  com- 
plète et,  que  Les  tribus  nomades,  qui,  dans  toutes  les  colo- 
nies, ne  se  soumettent  que  lorl  difficile ni  aux  Lois  appor- 
tées par  la  civilisation,  auront  enfin  compris  quels  services 
L'européen  peut  Leur  rendre,  lorsque,  par  suite,  Les  explora- 
tions botaniques  pourront-être  faites  plus  facilement  el  avec 
moins  de  danger,  il, est  possible  qu'alors  d'heureuses  trou- 
vailles soient  faites  et  dotent  l'horticulture  de  végétaux 
jusqu'alors  inconnus. 

D'ailleurs  tout  cela  esl  affaire  de  temps;  un  jardin  des?- 
sai  est  déjà  fondé  à  Tananarive  (Il  et  nous  croyons  savoir 
que  d'autres  jardins  du  même  genre  sont  en  voie  de  créa- 
tion sur  d'autres  points  de  l'Ile.  Par  conséquent,  attendons 
avec  confiance  Les  résultats  que  donneront  ces  établisse- 
ments scientifiques,  dirigés  par  des  hommes,  jeunes  el  dé- 
voués,  qui  n'épargneront,  nous  en  sommes  certains,  ni 
Leur  temps,  ni  leurs  peines  pour  favoriser  la  colonisation 
et,  en  même  temps  pour  renseigner  Les  botanistes-collecteurs 
qui  se  rendront  dansées  pays  pour  y  rechercher  des  plantes 
nouvelles, 

En  tous  ras.  quelles  que  soient  les  découvertes  horticoles 
faites  dans  œtte  île,  nous  ne  pensons  pas  que  l'on  y  trouve 
une  plant''  plus  jolie,  plus  brillante,  plus  décorative  el 
plus  facile  à  cultiver  dans  nos  serres  que  VAngrœcum 
sesquipedale,  cette  remarquable  '  irchidée  fleurissant  en 
janvier  et  dohl  les  fleurs,  de  texture  cireuse,  d'un  blanc 
plutôt  verdâtre,  rappellent  par  Leur  forme  l'Astérie,  appé1- 
Léè  plus  communément  Etoile  de  mer . 

Cette  espèce  croit,  à  l'état  naturel,  dans  les  endroits 
plutôt  ensoleillés,  ce  qui  indique  bien  aux  cultivateurs 
que,  dans  Leurs  serres,  ils  doivent,  pour  obtenir  quelque 
succès  dans  la  culturede  cel  Angrœcum,  le  placer  ou  belle 
lumière.  11  a  été  reconnu  d'ailleurs  que,  lorsqu'il  esl  cul- 
tivé à  l'ombre,  ses  fleurs  perdent  leur  brillante  couleur 
d'ivoire  et  tournent  au  crème,  au  détriment  de  leur  beauté. 

\J  Angrœcum  sesquipedale  fut  découvert,  à  la  fin  du  dix- 
huitième  siècle,  par  le  botaniste  Du  Petit-Thouars,  le  fon- 
dateur du  genre,  niais  []  n,.  lut  définitivement  acquis  a  la 
science  qu'en  1822,  année  pondant  Laquelle  ce  botaniste  fit 
paraître  son  histoire  des  végétaux  trouvés  à  Madagascar. 
Néanmoins,  cette  (liante  resta  inconnue  dans  les  eu 
jusqu'à  ce  que  le  révérend  W.  Ellis  l'ail  importée  en  Europe 
o ii  elle  fleurît,  pour  la  première  fois,  en  Angleterre,  au 
printemps  de  1857,  année  qui  marqua  dans  les  Fasl  de 
L'horticulture;  car.  bien  que  connu  depuis  longtemps,  le 
genre  Angrœcum  avait  été,  jusqu'alors,  à  peu  près  négligé. 
<  »n  rapporte  que  l'une  .les  premières  ventes  d'importations 
de  eeii,.  espèce,  arrivée  en   b itat,   a  fait,  à  elle  seule. 

50,000  lianes. 

i  l.utre  l'A.  sesquipedale,  on  trouve  encore  à  Madagascar: 
VA.  l'iiscuiiiin,  introduit  par  MM.  Low, de  Clapton,en  1822, 
el  dont  les  fleurs  blanchâtres  égalent  en  dimension  celles 
de  l'A.  caudattun,  natif  de  Sierra  Leone;  nous  ne  nous  y 
arrêterons  donc  pas.  L'A.  arliculalum,  aux  fleurs  blancltës 
produites  par  racèmes  de  0™15  à  0m20  de  longueur;  découvert 
par  Le  révérend  ELLis;  l'A.  citratum,  découverl  par  Du  Petit- 
ThoUars  et  dont  les  fleurs  blanches,  aussi  gracieuses  411  élé- 

1.  Le  Jardin,  5  juin  1897,  page  lui. 


gantes,  ont  une-odeur  délicate  et   s'épanouissent  en  I u \ ■  •  1- : 
plante  de  premier  ordre  pour  la  fleur  coupée, 

Nous  citerons  encore  .  1  A.  Buijssouii.  rapporté  en  Europe 
par  M.  le  capitaine  Temple,  qui  l'avait  rencontrésurla  côte; 
eeiie  espèce  parait  être  un  hybride  entre  l'A.  articulai  um  el 
l'A.  Ellisi  (ce  dernier  fut  découvert  par  le  révérend  Ellis. 
durant  sa  première  mission  à  Madagascar,  en  1854;)  l'A. 
eburneum,  découverl  la  même  année;  l'A.  superbum,  qui 
croit  sur  les  arbresdes  forêts  bordant  le  littoral  et  au  bord 
des  fleuves  ;  enfin  VA.fragrans,  dont  les  feuilles  sécliées 
sont  envoyées  en  Europe,  principalement  en  Angleterre,  el 
fournissent  .une  boisson  agréable  au  goût,  ayant,  parait-il, 
la  propriété  de  guérir  de  la  phtisie. 
Culture.  —  La  culture  des  Angrœcum  n'est  pas  difficile, 

bien  i)U pendant  certaines  espèces  s'ai  commodenf  mieux 

(pie  d'autres  des  traitements  qu'on  leur  fait  subir  dans  [es 
-erres.  Nous  pensons,  sans  vouloir  rien  affirmer  toutefois, 
que,  en  général,  on  les  cultive  dans  une  atmosphère  trop 
chaude,  certaines  espèces  ne  s'accommodant  pas  de  L'at- 
mosphère humide  d'une  serre  chaude  à  Orchidées. 

Nous  pensons  doneque  la  majorité  des  Angrœcum,  c'est- 
à-dire  les  espèces  croissant  à  Madagascar,  dans  la  colonie 
du  Cape!  aux  iles  Comores,  préfèrent  être  cultivées  dans  la 
parlie  la  plus  chaude  de  la  serre  tempérée  :  celles  de 
petite  taille,  suspendues  près  du  vitrage,  les  autres,  rempo- 
tées généreusement  et  placées  en  belle  lumière.  11  esl  en 
effet  reconnu  que  la  généralité  des  Orchidées  croissent,  à 
l'état  naturel,  dans  les  clairières  et  sur  la  lisière  des  forêts, 
dans  les  endroits  inondés  d'une  lumière  tamisée  par 
l'épaisse  végétation  de  la  forêt  même. 

Dès'la  réception  des  importations, le  premier  soin  doit  être 
de  les  laver  soignëusement,de  couper  les  racines  pourries  on 
sèches  et  de  coucher  les  plantes  sur  du  sphaguum  frais  sur  une 
tablette  dans  la  serre  chaude,  quelques  bassinages  doivent 
de  plus  être  donnés  et,  dès  l'apparition  des  racines,  sans 
trop  attendre  pour. faire.cette  opération  afin  de  ne  pas  les 
briser,  on  rempote  en  drainant  bien  et  eu  ne  s,,  servant 
que  de  sphagnum  frais  bien  vivant.  Le  rempotage  doit  être 
terminé  par  un  surfaçage  exclusivement  composé  de  têtes 
de  sphagnum,  qui  ne  tardent  pas  à  végéter  -ou-  L'influeuce 
des  arrosage-  ;  l'Humidité  entretenue  ainsi  constamment 
autour  de  la  plante  favorise  L'émission  de  jeunes  racine-. 
A  l'automne,  Lorsque  le-  journées  deviennent  sombresel 
courte-,  la  végétation  se  ralentit  d'une  manière  sensible 
pour  s'arrêter  même  au  bout  de  peu  de  temps.  Lesarrosages 
doivent  être,  en  conséquence,  diminués  notablement,  non 
pas  suspendus  toutefois,  ces  végétaux  n'ayant  pas  de  pseudo 
bulbes,  pour  se  nourrir  pendant  leur  période  inactivo.  Au 
printemps  suivant,  dès  que  la  végétation  se  manifeste,  le 
vieux  surfaçage  doit  être  enlevé  soigneusement  et  remplacé 
par  du  sphagnum  irai-,  comme  nous  L'avons  déjà  indiqué 
plus  haut, 

En  terminant,  nous  considérons  comme  un  devoir  de 
literies  principaux  voyageurs  qui,  au  prix  de  fatigues  el 
de    dangers,   ont    été,    dans  (elle    île   de    Madagascar   alors 

inhospitalière,  par  a ur  pour  la  science  botaniqueet  pour 

L'horticulture,  à  la  recherche  de-  végétaux  inconnus,  et  en 
ont  rapporté  ces  plantes  faisant  aujourd'hui  les  délices  des 
amateurs.  Ce  sont,  pour  ne  citer  ijtie  les  principaux  :  J.M. 
1  liidebrand,  le  Révérend  ELlis,  Humblot,  Barbosa  Rodrigue», 
cl  combien  d'autres  encore  donl  le  nom  n'esl  pa-  passé  à 
la  postérité  ci  que,  de  ce  i.-iii,  m, n-  ne  pouvons  citer.  Avec 

le  poêle  nous  (lisons  donc  : 

Passez,  passez,  pour  vous  point  de  liante  statue, 

Le  peuple  perdra  votre  nom  ; 
Car  il  ne  se  souvient  que  de  l'homme  qui  tue 
Avec  le  sabre  OU  le  canon. 

|  1  v  1   bji  nfaitt  urs  de  l'humanité,  demeurés 
inconnus.  — A.  Barbier) 

L.  GUILLOCHON. 


LE    JAKIMX 


15 


CULTURE   POTAGERE 


Les  premières  Fèves. 

La  Fève  de  marais  et  les  variétés  qui  s'y  rattachent  sonl 
cultivées  très  en  grand  dans  certaines  parties  de  la  France. 
Les  graines  ou  fèves  qu'elles  produisent,  arrivées  à  matu- 
rité, sont  très  nourrissantes.  Les  cosses,  elles-mêmes,  lors- 
qu'elles sont  encore  j<-u nés.  sont  très  appréciées.  Il  corn  ient, 
en  effet,  de  ne  pas  oublier  que  les  cosses  de  fèves,  quelle 
que  soit  la  variété,  prises  à  moitié  de  leur  grosseur,  ne  pos- 
sèdent  pas  de  parchemin;  'mi  cel  état;  les  graines  sont 
incomplètement  formées,  aussi  (•«•s  cosses  sont-elles  très  esti- 
mées de  beaucoup  de  personnes. 

La  Fève  '-si  une  plante  potagère  rustique  qui  devrait 
prendre  place  parmi  les  autres  plantes  du  jardin  potager; 
on  la  cultive,  soit  comme  primeur,  suit  comme  culture 
ordinaire. 

La  culture  des  primeurs  est  celle  que  je  désire  rappeler 
aujourd'hui. 

Les  variétés  convenent  le  mieux  pour  les  premiers 
semis  sont  les  variétés  Daines  :  la  Fèvenainc  hâtive(Rg.  11) 
él  la  Fùce  naine  verte  de  Dec!,  sont  toutes  deux  très 
recommajidàbles.  Je  tiens  à  rappeler  aussi  que  toutes  les 
Fèves  s,.ut  iirs  plantes   relativement    rustiques,   pouvant 


Fia;,  (i.  —  Fèce  naine  hâtive. 


des  hivers  ordinaires  s,, us  le  climat  de 
sont  protégées  simplement  par  quelques 


supporter  les  fron 
l 'ans.  lorsqu  elles 
abris  placés  au-dessus  d'ell 

Pour  récolter  des  Fèves  de  bonne  heure,   nous  avons  à. 

notre  disposition    plusieurs   moyens,  tous  donnant  de  I s 

résultats. 

I  n  îles  plus  avantageux  esl  le  suivant  :  Les  Fèves  sont 
semées  en  octobre,  en  novembre,  au  commencement  de 
décembre  même,  sur  une  plate-bande  profondément  labou 
rée  et  exposée  au  midi.  Le  semis  est  exécuté  en  lignes 
espacées  entre  elles  de  0",30  ou  0",35.  Les  graines  sont  pla- 
cées par  groupe  de  deux  ou  trois,  chaque  groupe  étant  séparé 
de  ses  \  oisins  par  un  inter\  aile  de  ir.'..'ô.  Lorsque  les  froids 
deviennent  inquiétants,  les  Fèves  sont  protégées  au  moyen 
de  coffres  et  de  châssis,  puis  de  paillassons.  A  défaut  de 
coffres  on  de  ehàssis,  toute  la  surface  du  sol  peut  êl  re  recou- 
verte de  grande  litière  ou  bien  encore  on  peul  abriter  les 
Fèves  par  .les  paillassons  maintenus  au-dessus  délies  au 
moyen  de  gaulettes  disposées  en  arceaux,  eu  travers  de  la 
plate-bande.  Litières  et  paillassons  sont  très  suffisants, 
dans  la  plupart  des  cas,  pour  permettre  aux  Fè\ es  de  passer 

l'hiver  en  pleine  terre. 

Le  procédé  suivant  est  aussi  très  r imandable  :  A  la 


lin  «lu  mois  de  novembre,  au  commencemenl  de  décembre 

tênie  quelquefois  dans  les  premiers  jours  do  janvier 

seulement,  on  dispose,  sur  une  plate-bande  exposée  au 
midi,  un  coffre  de  un,  deux  ou  trois  ehàssis,  suivant  l'im- 
portance que  l'on  \  eut  donner  à  la  culture.  Dans  l'intérieur1 
de  ce  coffre,  les  Fèves  sont  semées  très  rapprochées  les  unee 
des  autres,  à  0™,05e1  roeoin ertesdetr.nl  à  km n;de  terre.  I  II 
lois  la  germination  effectuée,  il  faut  donner  de  l'air  el  de  la 
lumière,  toutes  les  fois  que  la  chose  est  possible. 

Les  Fèves,  ainsi  élevées,  doivent  être  considérées  comme 
en  pépinière,  elles  fournissent  les  sujets  nécessaires  aux 
premières  plantations  en  pleine  terre,  sur  plate-bande  bien 
exposée  ou  sur  ados,  ei  cela  dès  le  mois  de  février,  si  le 
temps  le  permet.  Elles  sont  déplantées  avec  précaution  et 

mises  en  place  deux  par  deux  mi  trois  par  trois,  aux  dis- 
tances déjà  indiquées.  Toutefois,  qu'il  s'agisse  d'une  plan- 
tation sur  ados  ou  en  plate-bande,  si.  à  cette  époque,  les 
gelées  étaient  trop  rigoureuses,  il  faudrait  abriter  les  Fèves 
au  moyen  de  coffres  ci  de  châssis,  ou  simplement  depail 
lassons,  comme  il  a  été  dit  plus  haut. 

Enfin,  un  autre  procédé  pouvant  être  employé  pour 
obtenir  des  Fèves  de  bonne  heure  est  le  suivant  .  Lu  tin 
janvier  ou  au  commencement  de  février,  on  sème  les  Fèves 

dans  de  petits  j,ots.  à  raison  rie  deux  ou  trois  graines  par 
poi  ;  puis,  lorsque  la  levée  est  effectuée,  on  donne  de  l'air  cl 
de  la  lumière  tous  les  jours,  à  moins  de  froids  excessifs.  Un 
mois  après,  les  Fèves  peuvent  être  mises  en  place,  en  moite. 
sur  costiei'es  ou  sur  n  n  ados,  aux  distances  déjà  indiquées. 
i  icnèra  Ionien  i.  toutes  les  plantations  de  Fèves  s  exécutent 

en   rayons  un   peu  profonds,  afin  de  permettre  de  huiler  un 
peu  la  base  îles  tiges,  au  moment  du  premier  binage. 

Pendant  tout  le  cours  de  la  végétation  et  jusc|iià  la 
récolte,  les  Fèves  ne  réclament  pas  d'autres  soins  que  des 
binages  ci  des  désherbages. 

L'extrémité  des  tiges  est  fréquemmenl  attaquée  par  un 
puceron  noir,  moins  souvent  cependant  lorsqu'il  s'agit  de 
Fèves  récoltées  de  lionne  heure  que  lorsqu'il  s'agit  de  la 
culture  ordinaire. 

Après  la  floraison,  certaines  personnes  pincent  la  partie 
supérieure  des  tiges  pour  concentrer  la  végétation  sur  les 
fruits  conservés;  à  mon  avis,  c'est  une  opération  qui  esl 
surtout,  utile  pour  combattre  les  pucerons,  car.  en  suppri 
niant  ainsi  les  extrémités  des  tiges,  mi  enlève  en  même 
temps  les  pucerons  groupés  de  préférence  sur  ces  extrémités. 

J.  FOUSS'AT. 


CAUSERIE   SIR  LE  BRESIL 


Pétropolis  et  ses  Jardins. 

(Suite  et  lin  1  .) 

Après  avoir  passé  en  revue  la  plupart  des  grands  végé- 
taux qui  versent  leur  ombrage  et  répandent  leur  fraîcheur 
sur  ce  petit  coin  du  Brésil,  après  avoir  énuméré  les  arbus- 
tes i  lotit  les  fleurs  parfument  les  promenades,  les  parcs  ci 
les  jardins  de  cette  plaisante  retraite,  nous  cuirons  aujour- 
d'hui dans  les  parterres  proprement  dits,  c'est-à-dire  dans 
le  sanctuaire  des  petites  individualités  de  ce  monde  mer- 
veilleux où  les  coloris  et  lés  nuances  se  jouent  dans  l'infinité 
des  tous  les   plus  variés. 

Comme  toujours,  les  yeux  qui  examinent  d'abord 
l'ensemble  subissent  bientôt  l'irrésistible  attraction  des 
Roses  qui  s'épanouissenl  sur  des  pieds  greffés  rez-terre  ou 
sur  tiges  et  mêlent  leurs  tendres  couleurs  à  leur  délectable 
parfum. 

En  général,  les  Brésiliens  n'aiment  pas  les  massifs 
plantés  uniformément  d'une  seule  espèce  de  pla  nie.  I  ne  cor- 
beille de  Géranium  (Pelarganiuni)  n  aurait  pour  eux  aucun 
aurait.  Il  est  vrai  que  la  végétation  est  ici  tellement  exhu; 
bérente  qu'on  ne  saurait  ni  tenir,  ni  faire  fleurir,  cette 
piaule  avec  la  régularité  que  Ion  obtient  si  facilement  en 
Europe. 


1.  Lo  Jardin,  1897,  pages  26J    278',  302,  314,  328,  346  et  3G2 


16 


LE    JARDIN 


Pour  donner  une  idée  de  cette  exubérance,  je  dirai  que 
j'ai  \  h  de  véritables  haies  de  Géranium  (Pclargonium  )  de 
deux  mètres  de  hauteur,  mêlés  d'Achyranthes  Verschafl'elti 
min  moins  liants;  le  mélange  des  feuilles  vertes  et  rouges 
est  vraiment  admirable.  J'ai  vu  des  façades  de  certaines 
maisons  entièrement  tapissées  de  Géraniums  variés,  dont 
les  vigoureuses  branches  atteignent  et  fleurissent  les  bal',. us 
des  premiers  étages  ! 

Le  Bégonia  Wettsteini,  à  grosses  grappes  vermillon 
éclatant,  atteint  3  et  1  mètres  de  hauteur;  lorsqu'on  a  soin 
de  le  pincer,  il  forme  d'admirables  buissons  toujours  en 
Heurs. 

Mais  revenons  aux  massifs,  je  disais  doue  qu'ils  sont 
composés  des  plantes  les  plus  variées,  disposées  toutefois 
avec  goût  et  s'harmonisant  parfaitement  dans  leur  ensemble 
et  dans  leur  floraison. 

Je  dois  cependant  citer  une  exception  vraiment  remar- 
quable et  digne  du  plus  grand  intérêt  pour  les  amateurs 
d'Orchidées.  C'est  en  faveur  du  Limodorum  tankervillœ  ou 
Phajus  grandifolius,  superbe  Orchidée  terrestre  à  racines 
fibreuses  dont  on  fait  des  massifs  uniques  :  les  feuilles. 
d'un  beau  vert  tendre,  sont  longues  et  larges,  pointues  el 
plissées,  elles  résistent  très  bien  au  soleil;  vers  le  mois  de 
juillet,  les  hampes  commencent  à  se  montrer,  elles  s'élèvent 
à  la  hauteur  de  un  mètre  environ  formant  de  longues  grappes, 
dressées,  ornées  de  35  à  10  belles  Heurs  à  divisions  blanc  pur 
en  dehors,  rouge  brun  en  dedans  et  à  labelle  pourpre  brun 
roulé  en  cornet.  Les  corolles  s'épanouissent  successivement 
et  la  floraison  dure  jusqu'en  novembre.  Un  massif  planté 
de  25  pieds  de  Phajus  donne  jusqu'à  cent  hampes  de  Heurs 
dès  la  troisième  année  et  produit  un  effet  magnifique.  Voilà 
une  exception,  qui,  certes,  n'est  pas  banale. 

(  »n  plante  les  Cannas  et  les  Dahlias  isolément  et  on  em- 
ploie, de  préférence,  les  variétés  les  plus  naines. 

En  général,  on  voit  peu  de  plantes  molles,  on  s'en  tient 
surtout  à  cellesqui  donnent  le  plus  de  fleurs  .  Œillets,  Ver- 
veines, Giroflées,  Violettes,  Pensées,  Bégonias  ligneux, 
etc.;  puis  les  Tubéreuses,  Glaïeuls,  Bégonias  bulbeux, 
Gloxinias,  Griffinia,  Alstrœmeria,  Agapanthus,  Crinifm, 
etc.  ainsi  que  différentes  plantes  vivaces. 

•  in  fait  des  mélanges  très  heureux  et  très  curieux  de  ces 
diverses  espèces  que  l'on  entoure  de  bordures  de  Bégonias  à 
feuilles  ornementales.de  Catadium  et  d'Aroidées  variées. 

Enfin,  on  est  liés  surpris  de  trouver,  réunies  dans  les 
mêmes  corbeilles,  des  plantes  n'offrant  pas  les  mêmes 
caractères  et  semblant  ne  pouvoir  ni  s'accorder,  ni  s'har- 
moniser sous  un  autre  climat. 

(  in  dispose  les  Amaryllis  par  petits  groupes  que  l'on  Isole 
généralement  dans  les  pelouses  ou,  de  distance  en  distance, 
dans  les  bordures  des  grands  massifs.  Les  espèces  suivantes  : 
A.  Vittata,  A.  Reginœ,  A.  psittacina,  A.  reticulata,  A. 
fulgidum,  A.  procera  et  surtout  la  variété  appelée  Impéra- 
trice du  Brésil,  sont  les  plus  recherchées. 

Les  Orchidées  épiphytes  sont  disposées  sur  des  troncs 
d'arbres  avec  les  Broméliacées;  on  en  met  aussi  sur  les 
rocailles  à  coté  des  Crassulacées  diverses. 

Les  massifs  de  mosaïculture  sont  très  en  faveur,  on  s'in- 
génie à  créer  et  à  varier  les  dessins  à  l'instar  de  ce  qui  se 
fait  en  Europe. 

Les  es pèces d'Orchidées  que  je  remarque  sont  Iessuivantes  ; 
Burlingtoniajragrans,  etB.  frigida;  Catasetum  variés; 
Cattleya  Acltlandiœ,  C.  bicolor,  C.  labiata,  C.  candida 
C.  crtspa,  C.  citrina  etc.;  Colax  jugosus;  Epidendrum 
auratum,  K.  amabilis,  E.  roseum;  Lcelia  cinnabarina, 
L.  Dormaniano,  L.flucu,  L.  tonebrosn,  L.  Pcrrini,  L.  Per- 
ri  ni  a  Uni  (rare),  Masdevallia  infracia;  Miltonia  candida, 
M.  Clowesi,  M.  cuneata,  M.  flaéescens,  M.  spectabilis; 
Oncidium  batemanîe.num,  O.  concolor,  O.  crispum,  O. 
dasystylo,  O.  dipavicatum,  O.  Forbesi,  O.  phynxatochilum, 
Q.  pulmnatum,  O.  Rogersi,  O.  S \ar codes,  etc,.  Ornitho- 
cephalus  grandiflorus;  Sophronitis  cernua,  S.  coccinea, 
S.  oiolacea,  S.  grandiflora  ;  Zygopetalum  crinittîm, 
Z.  Gautieri,  Z.  intermedia,  Z.  Mackayiet  variétés;  Sfan- 
hopea  tigrina,  S.  însigniset  S.  superba. 

Voilà,  chers  lecteurs,  notre  connaissance  faite  avec  les 
curiosités  et  les  beautés  botaniques  de  Pétropolis  el  de  ses 
pittoresques  environs.  Je  regrette  que  ma  plume  ne  sache 
mieux  exprimer  et  détailler  ce  que  mes  yeux  y  ont  admiré. 


J'ai  tâché,  dans  ces  quelques  causeries,  de  vous  faire  partager 
l'enthousiasme  bien  légitime  que  j'ai  ressenti  dans  Ja  con- 
templation de  la  nature  vierge  au  sein  de  ces  forêts  immenses 
el  que  j'ai  éprouvéà  la  vue  de  ces  scènes  grandes  entre  toutes. 
de  ces  tableaux  grandioses,  vivants  sous  l'oeil  du  Créateur. 

Merci  à  vous,  amis  lecteurs,  qui  avez  bien  voulu  m'y 
suivre,  du  moins  par  la  pensée. 

Merci  à  vous,  cher  directeur,  qui  avez  bien  voulu  m  ac- 
corder une  place  parmi  les  fleurs  de  votre  in  (('■ressaut  Jardin. 

R.  LOUZIER 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 


Séanoe  «lu  2ii  décembre  1 8ï>7 

COMITÉ    DE     PLOHICULTUHE 

M.  Lemaire,  de  Montrouge,  avait  apporté  une  belle  cor- 
beille de  plantes  bulbeuses  d'une  remarquable  fraîcheur  de 
coloris  et  de  floraison. 

M.  Courmontagne,  jardinier  chef  au  pensionnat  des  frères 
des  Ecoles  chrétiennes  de  Passy  nous  a  montré  des  Pingui- 
cula  caudata  fleuris,  tout  à  fait  intéressants  à  cause'des 
difficultés  qu'il  y  a  à  amener  ces  plantes  à  cet  état  (1). 

Enfin  M.  Sallier,  de  Neuilly,  avait  déposé  sur  le  bureau 
deux  pieds  de  Bégonia  socotrana  type,  espèce  qui  adonné 
naissance  à  tant  de  variétés  si  méritantes,  telles  que  Gloire 
de  Lorraine  et  tant  d'autres. 

COMITÉ   DES  ORCHIDEES 

Un  remarquable  spécimen  de  Phajus-Calanthe  Arnol- 
diana,  hybride  bigénérique  obtenu,  il  y  a  deux  OU  trois 
ans,  par  M.  Sander,  était  soumis,  par  M.  Sallier,  de  Neuilly, 
à  l'appréciation  du  comité;  cette  plante,  d'une  grande  vi- 
gueur, possédait  cinq  hampes  florales  et  a  été  très  remar- 
quée. 

M.  Mantin,  amateur  à  olivet,  présentait  le  Lielia  falcala, 
plante  plus  botanique  que  commerciale,  mais  cependant 
intéressante  et  devant  trouver  place  dans  les  collections 
d'amateurs. 

COMITÉ    n'AlîBOMCULTUHE    FRUITIÈRE 

Un  seul  apport,  mais  fort  tentant  :  deux  boites  de  raisins 
provenant  de  ceps  soumis,  par  M.  V.  Enfer,  jardinier  chef 
au  domaine  de  Pontchartrain,  à  la  culture  tardive. 

COMITÉ  DE  CULTURE  POTAGÈRE 

De  M.  Congy,  jardinier  chef  du  potager  au  domaine  de 
Ferrières,  se  remarquaient  des  Haricots  verts  d'une  beauté 
exceptionnelle  pour  la  saison,  provenant  de  culture  en 
bâches  chauffées. 

.T.  FOSSEY. 


Les  Produits  de  Culture  forcée  aux  Halles 


Pendant  la  deuxième  quinzaine  de  décembre,  il  a  été 
apporté,  au  pavillon  n"  li  des  Halles  centrales,  environ 
90  hottes  d'Asperges  qui  ont  été  vendues  de  8  à  25  lr.  :  quel- 
ques licites  de  choix  ont  été  adjugées  pour  30,  36  el  lu  li.  : 
1200  kilos  de  Raisin  Blach  Ahcante,  au  prix  de  :«  à  7  ir.  le 
ki  In.  s,, ii  1  fr.50en  moyenne;  850  kilos  d'assez  beau  t  olman, 
de  :i  lr.  50  à  (i  lr..  soit  une  moyenne  de  1  li-  ■"><>. 

Une  douzaine  d'Ananas  en  pots,  à  environ  15  lr.  ;  les 
fruits  tout  à  fait  extra,  à  20  et  même  25  lr.  Ces  prix,  peu 
en  rapport  avec   les  longs  mois  de  chauffage  qu'exige  celte 


culture,     lien:. 


pas    le   primeuriste   à    continuer 


forçage. 

On  a  vendu  du  Lilas  blanc  à  .'!.  1  et5  lr.  la  botte.  Il  n'y 
a  plus  de  Chrysanthèmes;  il  y  a  peu  de  Violettes  et  elles 
se  vendent  à  des  prix  divers,  selon  la  quantité. 

.1.  M.  1!. 


(1)  LcJarili/i,  1897,  page  358;  1898,  pages  9  et  10, 


LK    JAKDIN 


17 


LE  JARDIN.  -  N"  262.  —  20  JANVIER  1898. 

CHRONIQUE 

Le-  légendes  se  transmettent  de  génération  en  génération 
avec  une  surprenante  facilité,  mais,  quand  on  en  cherche 
l'origine,  on  est  fréquemment,  pour  ne  pas  dire  toujours, 
fort  embarrassé  pour  la  retrouver.  C'est  ee  qui  arrive  pour  le 

Pistachier  Ee Ile  du  Jardin  des   fiantes  qui   aurait  été 

fécondé,  dans  le  courant  du  siècle  dernier,  par  un  pied  mâle 
de  la  même  plante  cultivé  dans  les  pépinières  des  Chartreux 
ou  du  Roule  —  on  ne  sait  pas  au  juste  lesquelles.  Au  siècle 
dernier  et  au  commencement  de  celui-ci,  personne  ne  parle 
de  cette  histoire.  En  1851  seulement,  Cap,  l'historien  du 
Muséum,  y  fait  allusion  et  en  tire  le  sujet  d'une  amplifi- 
cation qui  ne  manque  pas  de  charmes.  Ce  serait  en  1758, 
d'après  lui,  <|iie  la  fameuse  fécondation  aurait  eu  lieu  au 
grand  ébahissemenf  de  Bernard  de  Jussieu  qui  ne  pouvait 
y  croire  et  ne  savait  à  quel  Dieu  vouer  sa  méthode  naturelle 
de  classification.  Deeaisne,  dont  tout  ceux  qui  l'ont  approché 
se  rappellent  l'esprit  malicieux  sous  des  dehors  bonhommes, 

iroyait  guère  à  l'action  des  vents  entraînant  la  poussière 

mâle  fécondante.  Il  se  figurait  plutôt— et,  en  ce  sens,  il  pou- 
vait bien  avoir  raison  —  un  jardinier  apportant,  le  pied 
mâle  au  Jardin  du  roi  ou  tout  au  moins  nu  rameau.  Le 
commissionnaire  eût  été  1<'  vrai  fécondateur! 

L'Alliance  franco-russe  el  l'horticulture!  <>n  lit  dans 
l'Echo  deParis  :  «  M.  de Morenheim  a  reçu  pour  mission 
de  remercier  les  horticulteurs  d'Angers  qui,  axant  obtenu 
de  nouvelles  variétés  de  Roses,  avaient  eu  la  délicate  pensée 
d'en  faire  parvenir  un  bouquet  au  tsarel  à  l'impératrice  de 
Russie.  L'envoi  comprenant  également  des  pieds  de  Rosiers, 
l'empereur  les  a  fait  planter  en  corbeille  devant  le  château 

d'Alexandre,  le  petit  Trian le  Péterhof  ».  <  >n  ne  pouvait 

faire  une  meilleure  et  plus  gracieuse  réclame  aux  rosiéristes 
d'Angers.  Mais  leurs  confrères  vont  être  jaloux  el  devront 
aviser  au  plus  toi  el  au  mieux  de  leurs  intérêts. 

Le  mercredi  .">  janvier  dernier,  on  a  procédé  à  la  vente 
d'un  lotd'arbres  qui,  depuis  1871,  avaient  envahi  les  ruines 
du  palais  île  la  Cour  des  Comptes.  Pas  un  seul,  parait-il, 
n'a  été  vendit,  car  on  ne  pouvait  guère  que  les  utiliser  comme 
bois  de  chauffage,  et,  dans  ce  ras.  ils  étaient  passibles  d'un 
droit  d'octroi  qui  n'est  pas  exigé  pour  les  arbres  destinés  à 
la  transplantation;  quant  aux  arbustes  qui  formaient  de 
véritables  bosquets  et  contribuaient,  pour  une  part  impor- 
tante, à  la  flore  de  la  Cour  des  Comptes,  ils  ont  trouvé  dos 
amateurs  bénévoles  qui  les  mil  recherchés  avec  autant 
d'empressement  que  d'autres  s'attachaient  aux  vieilles 
pierres  de  l'édifice.  Le  l)r  Voisin,  M.  Laloux,  l'architecte 
chargé  d'édifier  l'édifice  qui  s'élèvera  à  la  place  du  disparu, 
ont  obtenu  de  l'entrepreneur,  qui  les  leur  a  gracieusement 
octroyés,  quelques  arbustes  pins  ou  moins  rares  que  le 
hasard  avait  fait  pousser  entre  les  pierres  dos  murailles  et 
qui  jouiront  du  triste  privilège  de  perpétuer,  quelque  temps 
encore,  les  souvenirs  peu  réjouissants  <le  nos  discordes  ei\  ilos. 

A  l'époque  déjà  lointain''  où  je  palissais  sur  les  bancs  de 
l'Ecole  de  Pharmacie  de  Paris  pâlir  esl  une  façon  de 
parler  —  un  des  maîtres  les  plus  éminents  qui  y  ensei- 
gnaient alors  avait  puur  habitude  de  d' 'mander  aux  examens 
quel  était  le  premier  vignoble  de  Frauce.  Quoique  la  réponse 
lui  I  raditionnelle,  on  lui  laissait  la  joie  de  répondre  :  «  Mon 
sis  r,  le  premier  vignoble  de  Franco  c'est  Bercy.  »  C<  il<- 
boutade,  aussi  malicieuse  que  juste,  me  revenait  à  lamé- 
moire  en  parcourant  le  tableau  statistique  de  la  récolte  du 
vin  en  France  en  1S97.  Les  résultats  sont  mauvais,  il  esl 
inutile  de  le  dissimuler,  puisqu'ils  accusent  un  déficit  de 
12.000.000  d'hectolitres  en  comparaison  de  1896  et  de 
126.000  hectolitres  eu  rapport  avec  la  moyenne  des 
10  dernières  années.  En  comptant  les  produits  de  l'Algérie 
et  de  la  Corse  qui  se  chiffrent  par  un  peu  plus  de  l  mil- 
lions d'hectolitres,  on  n'atteint  que  32.551.000  hectolitres 
évalués  821.752.000  francs,  sur  lesquels  Ios  vins  de  qualité 
au-dessus  de  l'ordinaire  comptent  pour  51!I.(HHI  hectolitres 


el  32.000.000  trams.  Dans  18  départements,  il  y  a  eu  aug- 
mentation par  suite  de  reconstitution  du  vignoble  et  d'in- 
fluences al sphériques  favorables.  La  récolte  par  contre 

.i  été  fortement  amoindrie  dans  47  autres  sous  l'action  des 
tçelées  tardives  et  des  maladies.  Malgré  tout,  nous  boirons 
encore  du  vin  cette  année,  les  coupages  d  la  chimie  vien- 
dront en  aide  ail  fabricant  ! 

M.  Raoul,  pharmacien  en  chef  do  la  marin.',  est  revenu 
récemment  d'un  v  oj  âge  d'exploration  dans  les  Indes  <  trien- 
lales,  Ceylan,  .lava  et  Sumatra,  rapportant  des  végétaux 
utiles  à  acclimater  dans  nos  colonies.  Plusieurs  milliers  de 
plantes  soin  provisoirement  déposées  au  Jardin  botanique 
de  Marseille,  des  Caoutchoucs  de  qualité  supérieure,  des 
arbres  à  huile,  etc.,  qui  seront  expédiéesen  Indo-Chine,  au 
Congo,  à  la  Guyane  où  ils  prospéreront  si  Dieu  leur  prête 
\  ie.  Au  commencement  de  la  nouvelle  année,  nous  taisons 
sincèrement  des  vieux  pour  leurs  succès  qui  seraient  l'occa- 
sion de  profits  considérables  à  réaliser  pour  noire  industrie 
d  noire  commerce. 

Les  prix  atteints  par  quelques  <  Irchidées  eussent  paru  l'an  ■ 

tasl  iques,  il  y  a  encore  deux  ans.  et  aujourd'hui  c'est  à  peina 

s  ils     ont    le  talent    d'attirer   l'attention.     Vous    trouverez 

cependant  qu'un  Ctjpripedium  hybride  à  L000  francs,  n'est 

pas  donné,  non  plus  qu  un Odontoglossum  Moortebeckicnse 

mi  Lindeni  à  5.000  et  à  7.500  francs.  Le  record  est  détenu. 

jusqu'à  ce  jour,  par  une  autre  plante  du  nié genre  l'Odon- 

toglossum  Luciani  qui  a  trouvé  facilement  acquéreur  pour 

la  modeste  somme  de  12.000  francs! 

■■■ 
• 

La  couleur  des  plantes  serait -elle  en  rapport  avec  la 
nutrition".'  Il  sein  filerait  en  être  ainsi  d'après  les  expériences 
du  ]r  Dos  au  jardin  botanique  de  Fribourg.  Des  bouture- 
laites  au  printemps  de  1896  avec  un  hybride  de  Pétunia  à 
Heurs  violettes  irrégulièrement  tachetées  de  blanc  ne  don- 
nèrent d'abord  quedes  fleurs  d'un  violet  pur;  quand  la  nour- 
riture fut  moins  abondante,  des  macules  blanches  firenl 
leur  apparition  ;  lors  de  la  mis' en  pleine  terre,  les  fleurs 
violettes  dominèrent  de  nouveau  et,  au  mois  de  juin,  le 
coloris  violet  pur  était  celui  de  la  plupart  des  plantes.  In 
In  bride  de  Dali  lin  oariabilis  lut  l'objet  d'obsen  ations  ana- 
logues. 

Il  y  a  là  une  voie  à  exploiter  pour  la  création  à  volonté  de 
variétés  nouvelles  et  pour  leur  conservai  ion. 

Le  Bulletin  de  la  Société  antimoine  d'horticulture 
donne  le  moyen  d'obtenir  facilement,  dans  des  conditions 
tout  à  fait  eoonoiiiiques.de-.  Asperges  hâtives.  Au  lieu  d'em- 
ployer les  fumures  habituelles,  on  l'ait  usage  des  balayures 
de  coton  qui  se  vendent  à  bas  prix  dans  les  filatures  et  on  en 
forme  une  couche  de  quatre  pouces  environ  d'épaisseur  au 
fond  de  la  fosse.  Des  carrés  ainsi  préparés  donnent  un  pro- 
duit énorme  sous  tous  les  rapports.  Le  moyen  est  fort  simple 
—  dans  les  régions  industrielles  —  et  peut  être  susceptible 
le  nombreuses  applications  dans  les  autres  branches  de 
l'art  horticole.  Les  bourres  de  soie  ou  de  laine  produisent 
probablement  les  mêmes  bous  effets. 

Le  repeuplement  delà  faune  ailée  s'impose  alors  que  par- 
tout fourmillent  les  insectes  el  les  chenilles, à  tel  point  que 
Ion  doit  se  demander  ee  que  deviendront,  dans  un  avenir 
prochain,  les  arbres,  les  arbustes,  les  plantes,  les  récoltes  au 

milieu  d ;tte  pullulai  ion  de  mauvais  aloi.  L'oiseau  insec 

tivore,  le  seul  adversaire  sérieux,se  fait  de  plus  en  plus  rare, 
et,  à  tout  prix,  il  faut,  coule  que  coule,  s'opposer  à  son  irré 
médiable  extinction  pendanl  qu'il  en  est  temps  encore,  Le 
i  ongrès  ornithophile  d'Aix  en  a  émis  le  vœu  et  a  demandé 
qu'on  .fixe  tout  au  moins  le  souvenir  des  espèces  qui  dispa- 
raissent par  le  choix,  par  l'empaillemeilt  el  la  conser- 
vation dans  les  musées,  des  derniers  représentants.  Peut- 
êl re  y  a-t-il  dans  cette  recommandation  une  pointe  de  pes- 
simisme, de-  plus  respectables  d'ailleurs  et,  avant  d'en 
arriver  là,  ne  pourrait-on  pas  donner  des  primes  élevées  à 
sus  qui  prendraient  à  tache  d'aider  à  la  conservation  des 
lourmilliers,  des  engoulevents,  'les  pies-grièehes  et  d'au- 
tres oiseaux  susceptibles  de  rendre  des  services  signalés  à 
l'agriculture  el  au  jardinage.  P.  llAIilOl- 


L8 


LE   JARDIN 


NOUVELLESJfORTICOLES 

Mérite  agricole.  Pardécrel  rendu  sur  la  proposition, 
ilu  Président  du  Conseil,  Ministre  de  L'Agriculture,  el  par 
arrêté  en  date  du  5  janvier  1898,  la  décoration  du  Mérite 
agricole  a  été  conférée  aux  personnes  ci-après  désignées  : 

MM,  Au  grade  d'officier. 

Curti  Antoine),  horticulteur  à  Nice  Alpes-Maritimes  : 
introduction  de  cultures  nouvelles.  Nombreuses  récom- 
penses: 40  ans  de  pratique  horticole.  Chevalierdu  t ('■  juil- 
let 1892. 

Dangi  v  René  .  directeur  de  l'Ecole  pratique  d'agricul- 
ture de  Faurelles  (Charente).  Chevalier  du  21)  août  1891 

DrnoiRi. -Bazin,  professeur  départemental  d'agricul- 
ture des  Landes:  32  ans  de  services.  Chevalier  du  31  juil- 
let 1889. 

Marchand  [Pierre-Louis-Joseph),  directeur  de  l'Ecole 
des  Barres  a  Nogent-sur-Vernisson  (Loiret)  ;  33  ans  de  ser- 
vices. Ghevaliei  du  i  juin  1893. 

Van  den  IIeeiie  (Adolphe),  horticulteur  à  Lille  (Nord, 
nombreuses  récompenses.  Membre  correspondant  de  diver- 
ses sociétés  d'horticulture,  Président  de  la  rédaction  et 
fondateur  du  Journal  de  la  Société  régionale  d'horticulture 
du  Nord  de  la  France;  35  ans  de  services.  Chevalier  du 
16  juillet  1892. 

IVI  m  .  -1k  grade  de  chevalier. 

Asselik  (Pierre-Jules), agriculteur-pépiniériste,  maire  de 
Mesnil-Kobert  (Calvados)  :  propagation  dans  la  région  des 
meilleures  variétés  de  pommes  a  cidre.  A  contribué  au  dé- 
veloppement des  pépinières  d'arbres  à  fruits  Nombreuses 
récompenses:  24  ans  de  pratique  agricole. 

Baui  (Jean-Baptiste-Auguste),  jardinier  en  chef  a  Bois- 
Boudran-Nangis  (Seine-et-Marne/  :  membre  de  la  Société 
nationale  d'horticulture  de  France.  Nombreuses  récom- 
penses dans  différents  concours  et  expositions;  32  ans  de 
pratique  horticole. 

Benoist  (Louis-Olivier),  propriétaire  agriculteur  à  Senlis 
(i  >ise  :  plantations  importantes  d'arbres  fruitiers.  Plusieurs 
récompenses  dans  les  expositions  d'horticulture  pour  un 
appareil  utile  dont  il  est  l'inventeur; plus  de  15  ans  de  pra- 
tique agricole. 

Bi.andeai'  (Etienne-Jean),  jardinier  principal  au  service 
de  la  Ville  de  Paris;  35  ans  de  services. 

Boihet  (Henri-André  ,  professeur  départemental  d'agri- 
culture a  Annecy  (Haute-Savoie)  :  ex-professeur  au  collège 
de  Saumur  et  à  l'Ecole  de  Dombasle.  Ex-répétiteur  à  l'Ecole 
nationale  de  Grignon.  Créateur  de  nombreux  champs 
d'expériences  et  de  cours  de  greffage:  15  ans  de  services. 

Boimn  (Léopold),  pépiniériste,  à  Louveciennes  (Seine- 
et-Oise  membre  du  Jury  dans  différentes  expositions.  Nom- 
breuses récompenses  dans  les  concours  régionaux. 

Bonnet  (Guillaume},  premier  jardinier  des  parcs,  jardins 
et  orangerie  du  Palais  de  Versailles  (Seine-et-Oise) ; 
'11  années  de  services. 

Bricon  (Louis-Désiré),  horticulteur  à  Caen  (Calvados  : 
nombreuses  récompenses  dont  plusieurs  premiers  prix. 

Brissok  \uguste),  jardinier  à  Gérardmer  Vosges)  : 
nombreuses  récompenses  dans  les  comices  agricoles.  Mem- 
inv  de  l.i  Société  d'horticulture  et  de  viticulture  .1rs 
Vosges;  33  ans  de  pratique  agricole. 

Campion  (Antoine),  horticulteur  à  Neuville-les-Dieppé 
(Seine-Inférieure  :  fondateur  et  vice-président  de  la  Société 
d'horticulture  de  Dieppe.  Plusieurs  prix  d'honneur  et  pre- 
mier prix.  Membre  du  Jury  dans  diverses  expositions: 
12  ans  de  pratique  horticole. 

Chantriei;  'Adolphe),  horticulteur,  adjoint  au  maire  de 
Mortefontaine  iiiise)  :  nombreuses  et  hautes  récompenses 
dans  les  expositions  d'horticulture  en  France  et  à  lYtran- 
ger;  30  ans  de  pratique  horticole. 

Charpentier  (Alfred),  propriétaire-pépiniériste  à  Aiguil- 
lon (Lot-et-Garonne)  ;  plusieurs  récompenses  dans  les 
comices  et  concours  agricoles.  Reconstitution  des  vignobles 
au  moyen  de  greffages.  Expériences  sur  les  tabacs  au  point 
de  vue  des  principes  fertilisants  ;  plus  de  25  ans  de  pratique 
horticole. 

Chassagne  (Barthélémy),  jardinier-horticulteur  à  Tulle 
1  orrèze  :  défrichements.  Acclimatation  en  Corrèze  de 
certaines  espèces  de  ileurs  et  d'arbres  fruitiers;  38  ans  de 
pratique  horticole. 

Chevrier  (François-Louis),  horticulteur  à  Villefranche 
\lli'  r  :    plusieui  impenses    dont    un    premier    prix. 

Membre  de  nombreux  jurys  agricoles  el  horticoles;  3".  ans 
de  pratique  agricole. 


Uaw  (Louis),  pépiniériste  à  Tigné  (Maine-et-Loire/  : 
nombreuses  récompenses;  plus  de  30  ans  de  pratique 
agricole. 

Dei.avili.e  (Charles),  jardinier  principal  auxiliaire  au 
service  des  promenades  et  plantations  de  la  ville  de  Paris  : 
Création  de  squares.  Travaux  d'entretien,  deplantations  et 
de  jardinage  de  divers  jardins  publics. 

De  Remiei.i.et  (Alexandre),  horticulteur  à  Valence 
Drôme)  ;  73  récompenses  dans  les  concours  tant  en  France 
qu'a  l'étranger.  Succès  très  distingués  dans  la  culture  du 
Chrysanthème. 

Dutrie  (Pierre-Frédéric),  horticulteur  à  Steenvverck 
(Nord/  :  création  d'un  important  établissement  d'horticul- 
ture; 37  ans  de  pratique  horticole. 

Fatzer  Henry),  directeur  des  forceries  de  l'Aisne  à 
Quessy  iAisnei  ;  introduction  de  différentes  cultures  do 
fruits  et  de  fleurs.  Plusieurs  prix  d'honneur  dans  les  con- 
cours et  expositions.  Membre  du  jury  de  diverses  exposi- 
tions en  France  et  à  l'étranger.  Nombreux  articles  dans  la 
presse  horticole  :  plus  de  15  ans  de  pratique  horticole. 

Foi  ré  s,  pépiniériste  à  Agen  (Lot-et-Garonne)  :  22  récom- 
penses dans  les  comices  et  expositions  agricoles.  Membre 
fondateur  de  sociétés  agricoles:  32  ans  de  pratique  agricole. 

G é lard  (Yves-Marie- Hyacinthe),  propriétaire-cultivateur 
à  Penvénau  (Côtes-du-Nord)  .'plantation  d'arbres  fruitiers. 
Travaux  de  drainage.  Nombreuses  récompenses  au  comice 
agricole  de  son  canton;  34  ans  de  pratique  agricole. 

Godard,  horticulteur  à  Soissons  (Aisne)  :  lauréat  de  la 
prime  d'honneur  de  l'horticulture  au  concours  régional  de 
Soissons.  Diverses  récompenses;  plus  de  35  ans  de  pratique 
horticole. 

Hànhedouche  (Alfred-François-Joseph),  inspecteur  pri- 
maire à  Sedan  (Àrdennes)  :  services  rendus  à  l'enseigne- 
ment agricole  et  horticole.  Plusieurs  récompenses;  30  ans 
de  services. 

L.wancry  (Louis),  jardinier-chef  de  la  faculté  de  méde- 
cine de  Paris  ;  introduction  en  France  de  diverses  plantes 
médicinales  et  ornementales.  Acclimatation  de  différentes 
Orchidées  d'un  grai.d  intérêt  scientifique;  20  ans  de  pra- 
tique horticole. 

Layison  Nicolas-Pierre-Marie),  arboriculteur  à  Sainte- 
Menehould  (Marne)  :  plusieurs  récompenses;  34  ans  de 
pratique. 

Letellier  Alfred-Louis),  pépiniériste  à  la  Maladrerie 
(Calvados)  :  création  d'un  important  établissement  de  pépi- 
nières. Nombreuses  récompenses,  dont  plusieurs  prix 
d'honneur;  32  ans  de  pratique  horticole. 

MaiKuuet  (Auguste),  horticulteur  à  Nantes  (Loire-Infé- 
rieure) :  plusieurs  récompenses  aux  diverses  expositions: 
20  ans  de  pratique  horticole. 

Martin  (Gustave-Ovide  ,  instituteur  à  Chessy  (Seine-et- 
Marne)  :  création  de  champs  d'expériences  et  de  démons- 
tration. Cours  de  greffe  et  de  taille.  Nombreuses  récom- 
penses; 26  ans  de  services. 

Martin  (Honoré-Paulin),  agriculteur,  maire  de  Lacroix 
(Alpes-Maritimes)  :  vulgarisation  des  meilleures  espèces 
d'arbres  fruitiers  et  de  cépages.  Distribution  de  plants  et 
de  greffes.  Lauréat  d'un  premier  prix  de  culture;  40  ans  de 
pratique  agricole. 

Nicolas  (Eugène-Marie),  jardinier  en  chef  à  Arc-en-Bar- 
rois  (Haute-Marne)  :  nombreuses  récompenses  aux  concours 
régionaux  et  départementaux.  Secrétaire  <lu  comice  agricole 
d'Ârc-en-Barrois  ;  plus  de  35  ans  de  pratique. 

Passet  (Joseph),  horticulteur-entrepreneur  de  jardins  à 
Boulogne-sur-Seine  (Seine)  ;  président  fondateur  de  la  so- 
ciété J  horticulture  de  Boulogne.  Nombreuses  récompenses  : 
40  ans  de  pratique  horticole. 

Peruin  (Elysée-Joseph),  horticulteur  à  Nice  (Alpes-Ma- 
ritimes) :  nombreuses  et  importantes  récompenses  dans  les 
expositions  françaises  et  étrangères;  30  ans  de  pratique 
horticole. 

Poisarii      (François),     horticulteur-viticulteur     à     Lyon 
Rhône);  nombreuses  récompenses  dans  différents  concours 
régionaux  el    départementaux.   Médaille    d'or  (exposition 
universelle  de  Lyon  I8&4);  25  ans  de  pratique  agricole. 

PiiEiNVEici.E  (Jean-Marie),  horticulteur-pépiniériste  à 
Saint-Just-en-Chaussée  Oise  :  s'est  particulièrement  con- 
sacré à  la  propagation  des  meilleures  variétés  de  pommes 
à  cidre.  Nombreuses  récompenses  dans  les  divers  concours 
agricoles;  22  ans  de  pratique  hoiticole. 

P.ANT/.  (Michel  .  horticulteur  chef  de  cultures  à  Cannes 
(Alpes-Maritimes:;  organisation  de  nombreuses  expositions 
d'horticulture;  28  ans  de  pratique  horticole. 

Rbmoville  (Charles),  horticulteur-pépiniériste  à  Charmes 
(Vosges):  organisateur  des  comices  agricoles.  Nombreuses 
récompenses;  44  ans  de  pratique  horicole. 


LE   JAHDIX 


I!) 


Iîocheheuil  (Joseph),  horticulteur-pépiniériste  à  binai) 

(Côtes-du-Nord)  :  nombreuses  et  importantes  récompenses 
dans  les  expositions. 

Roli.anu  (Joseph),  pépiniériste-viticulteur  à  Saint-Gilles 
(Gard)  :  services  rendus  dans  les  concours  agricoles  et  vi- 
ticoles.  Récompenses  dans  les  concours;  20  ans  de  pratique 
agricole. 

Roux  (Jacques),  propriétaire-cultivateur,  maire  de  Ri- 
beyret  (Hautes-Alpes)  :  plantation  d'arbres  fruitiers.  Ré- 
compenses dans  les  concours.  Services  rendus  en  qualité 
de  maire  depuis  38  ans:  60  ans  de  pratique  agricole-. 

Roy  (François-Auguste-Louis i,  instituteur  à  Grandcombe 
de  Morteau  (Doubs):  création  de  champs  de  démonstration. 
Auteur  d'un  cours  d'agriculture.  Travaux  agricoles;  18  ans 
de  services. 

Sannier  (Pierre),  horticulteur  à  Rouen  (Seine-Inférieure)  : 
nombreuses  récompenses  dont  plusieurs  médailles  d'or  et 
membre  du  .jury  dans  divers  concours  et  expositions  horti- 
coles; plus  de  40  ans  de  pratique  horticole. 

Svsixi  (Pierre -François), instituteur  àPietrancra  (Corse)  : 
création  et  entretien  de  champs  d'expériences  et  de  dé- 
monstration; 34  ans  de  services. 

V assort  (Pierre-Constant,,  horticulteur-pépiniériste  à 
Chartres  (Eure-et-Loir)  :  nombreuses  récompenses  dans  les 
expositions;  39  ans  de  pratique  horticole. 

Vehneuil  (François-Désiré),  propriétaire,  horticulteur  à 
Vigny  (Seine-et-Oise)  :  vice-président  de  la  société  d'agri- 
culture et  d'horticulture  de  Pontoise.  Nombreuses  récom- 
penses; 68  années  de  pratique  horticole. 

VoissiùRE  (Silvain-IIenri-Joseph),  directeur  de  l'Ecole 
publique  de  Saint-Marceau  à  <  irléans  (Loiret)  :  services  ren- 
dus à  l'horticulture  par  l'organisation  de  cours  pratiques 
d'arboriculture;  plus  de  20  ans  de  services. 

Réorganisation  du  Service  des  Promenades  de 
la  Ville  de  Paris,  —  Ainsi  que  nous  l'avions  fait  pré- 
voir (1),  la  réorganisation  des  Services  des  Promenades  est 
chose  laite  ;  et,  suivant  la  délibération  du  conseil  muni- 
cipal, un  arrêté  préfectoral  porte  que  à  dater  du  lr  janvier 
1898,  les  services  techniques  sont  constitués  comme  il  suit  : 

1°  LTne conservation  du  secteur  Ouest  comprenant  le  Huis 
de  Boulogne  et  les  pareset  squares  situés  dans  les  1.  2",  il  . 
7",  8e,  15',  10',  17' et  18e  arrondissements. 

2^ Ûae  conservatiou  du  secteur  Est  comprenant  le  bois  de 
Ytiicenn.es  el  les  parcs  et  squares  situés  dans  les  3°,  1'.  5e, 
10*,   11',  1~*.  13°,  IL.  19'  et  20e  arrondissements. 

S"  Un  service  du  Fleuriste,  des  Serres  et  des  Pépinières, 

L'Ec  île  d'arboriculture  est  placée  sous  l'autorité  du  con- 
servateur du  secteur  Est,  et  l'Institut  botanique  —  qui 
n'existe  pas  encore,  —  sous  celle  du  jardinier  en  chef  du 
Fleuriste,  Serres  et  Pépinières. 

M.  Forestier,  Conservateur  du  bois  de  Viucennes,  est 
nommé  Conservateur  du  secteur  Ouest,  et  M.  Lefebvre 
conducteur  des  Ponts  et  ('haussées,  détaché  du  service  mu- 
nicipal, Conservateur  du  secteu* Est.  Eulin,  M.  Gatellier 
conducteur  municipal,  chargé  de  l'intérim  du  service  de 
jardinage  depuis  ledépart  de  M.  Laforcade,  est  nommé  Jar- 
dinier en  chef  du  Fleuriste,  des  Serres  etdes  Pépinières. 

Notre  collaborateur,  M.  Luquet,  auquel  nous  adressons 
uns  bien  sincères  félicitations,  remplace.  M.  Gatellier 
comme  chef  de  bureau  de  ce  dernier  service. 

Les  raisins  de  table  à  l'Exposition  de  1900.  — 
Le  comité  de  la  classe  45  (Arboriculture  fruitière)  a  décidé 
de  se  réunir  le  deuxième  jeudi  de  chaque  mois,  ce  qui  a  été 
fait,  pour  la  première  lois,  le  13  j;m\  ier.au  siège  de  la  S.  X. 
d  ll.de  F.;  à  cetteséance,  M.  Georges  Boucher  fùl  nommé 
secrétaire-adjoint. 

Au  cours  de  cette  séance,  on  a  abordé  non  seulement  la 
i|iiesii(in  des  emplacements  à  affecter  aux  arbres  fruitiers, 
aux  fruits,  aux  serres-vergers  et  aux  treilles,  mais  aussi  on 
a  protesté  contre  les  prétentions  des  Sociétés  viticoles  qui 
voudraient  que  les  raisins  de  table  fussent  réunis  au  groupe 
VII,  (agriculture)  au  lieu  de  rester  au  groupe  VIII,  (liorti- 
<  ullure). 

11  est  en  effet  logique  que  les  raisins  de  table,  récoltés 
soit  en  serre,  soit  en  plein  air,  appartiennent  à  la  section 
de  l'Arboriculture  fruitière,  aussi  reste-t-il  aux  Sociétés 
liorticoles  à  appuyer,  comme  l'a  fait  M.  Viger,  ces  justes 
revendications. 

Cours    d'arboriculture    fruitière.  Les   s 

(1)  Lr  Jardin,  1SU7  page  J43 


théoriques  et  pratiques  d'Arboriculture  fruitière,  professé 
par  M.  Opoix,  jardinier  en  chef  des  Jardins  du  Luxembourg, 
commenceront  le  lundi.  31  janvier  prochain,  à  9heuresdu 
matin,   dans,    le   Pavillon  de    la    Pépinière,   (Jardins  du 
Luxembourg). 

Ces  cours  se  continueront  le  lundi,  mercredi  et  vendredi 
de  chaque  semaine,  à  la  même  heure. 

La  vente  des  fleurs  aux  Halles.  —  Sur  la  convo- 
cation du  Syndical  central  des  horticulteurs  de  France  el 
du  Syndicat  des  horticulteurs  de  la  région  parisienne,  une 
réunion  a  été  tenue,  le  18  courant,  dans  une  des  salles  de 
I  Hôtel  delà  Société  nationale  d'Horticulture  de  France,  à 
l'effet  d'examiner  la  question  de  la  vente  de  fleur  aux 
Halles. 

On  sait  en  effet  que  les  agriculteurs  réclament,  avec  la 
dernière  énergie,  lesemplac  iments  occupés  actuellement  par 
les  Heurs  aux  Halles  centrales. 

Or  l'application  de  la  nouvelle  loi  el  des  règlements  qui 
l.i  complètent  menace  assez  sérieusement  1»  intérêts  hor- 
i icoles. 

La  réunion  a  émis,  à  l'unanimité,  le  vœu  que  la  vente  de 
Heurs  soit   maintenue  aux    Halles  centrales  et  que  le  pa- 
villon i)  lui  suit  spéeialemenl  affec  té. 

On  se  rappelle  que  déjà  le  S}  ndicaf  central  des  horticul- 
teurs de  France  avait  fait  de  nombreuses  démarches  pour 
qu'un  emplacement  couvert  soit  réservé  aux  Heurs,  pro- 
duits essentiellement  fragiles  ne  pouvant  supporter,  sans 
donjages,  les  intempéries. 

Des  propositions,  qu'il  eut  été  sage  peut-être  d'adopter 
immédiatement  ont  été  faites  en  faveur  de  la  Bourse  du 
Commerce,  qui,  comme  emplacement  offrirait  de  réels 
avantages.  L'examen  de  cette  question  a  été  remis  à  plus  tard. 
Espérons  toutefois  que  les  Syndicats  en  question,  qui  doi- 
vent agir  auprès  des  pouvoirs  publics  peur  défendre  leurs 
intérêts,  obtiendront  gain  de  cause. 

Le  commerce  des  amandes.  —  Le  principal  centre 

de  la  culture  de  l'Amandier,  en  France,  est  l'arrondissement 
d'Aix.  Cetarbre  yoceupe6,000  hectares.  La  [daine  de  là 
h'are,  les  champs  qui  avoisinenl  l'étang  de  Berre,  nous  dit 
le  Journal  d'Agriculture  pratique,  en  renferment  aussi 
un  très  grand  nombre.  Dans  l'arrondissement  d'Arles,  les 
plus  importantes  cultures  d'Amandiers  se  trouvent  clans 
les  communes  de  Lamanon  el  d'I  Irgon  .  Dans  tout  le  dépa  r- 
tement  des  Bouches-du-Rhône,  l'Amandier  est  planté  seul 
nu  associé  à  la  Vigne.  (  'et  arbre  a  aussi  une  certaine  impor- 
tance dans  quelques  endroits  du  Vaueluse,  des  Hautes  et 
Basses-Alpes  et  du  Var. 

Les  Amandiers  sont  d'un  excellent  rapport  clans  les 
bonnes  années;  dans  les  années  ordinaires,  leur  produit  est 
encore  satisfaisant.  Les  années  complètement  nulles  sont 
rares.  On  peut  établir,  comme  règle  générale,  pour  une 
bonne  récolte,  qu'un  arbre  qui  dépasse  trente  années  doit 
rendre  en  Amandes  (lues  et  demi-fines,  de  7  à  8  francs, 
el  'm  Amandes  dures,  de -i  à  5  francs. 

<>n  a  souvent  constaté,dans  la  Provence,  que  les  Aman- 
diers en  plein  rapport  donnaient  en  moyenne,  par  hec- 
tare, 1,000  kilogrammes  d'amandes  à  coque  dure  et  300  ou 
li  m    kilogrammes    d'amandes    à   coque  tendre. 

Les  expéditions  de  fraises.  —  La  culture  du  Frai- 
sic  r.  nous  dit  l'Agriculture  nouvelle,  a  pris  un  grand  dé- 
veloppement dans  la  département  de  Vaueluse.  Pendant 
l'année  1897,  les  expéditions  de  fraises  se  sont  ainsi  repar- 
ties .  Carpentras,  1.768.000  kilog.;  Monteux,  1.180.000  kil. 

Pernes,  641. kilog.;  Aubignon-Loriol,   375.000  kilog.; 

Villëron,  75.000  kilog.;  Sarrians,  liT.niwt  kilog.  Toutes  ces 
gares  sont  situées  dans  l'arrondissement  de  Carpentras. 

Les  principales  villes  alimentées  par  les  fraises  de  Car- 
pentras sont  Paris,  Londres,  Genève  et,  Lyon.    Il   esta  re- 
marquer que  la  culture  ne  fait  que  débuter  dans  les  com- 
munes-de  Sarrians  et  de   Villëron.  Nul    doute  que,  dan 
deux  ou  trois  ans,  leurs  expéditions    paient  quadruplé. 

Les  plantations  au  café  de  Guatemala.  —Le  mi- 
nistre du  Fomento,  nous  dit  la  Feuille  d'informations  du 
Ministôrede  l'Agriculture,  vientde  taire  paraître  des  ren- 
seignements sur  les  différents  produits  naturels  du  Guate- 
mala.Ces  donne'''"-,  recueillies  avec  soin  en  1894 , ont,  parait- 


20 


i.k  j ai; dix 


il,  peu  varié  depuis  lors  ;  aussi  peut-on  considérer  que  les 
chiffres  donnés  à  cetteépoque  représ  ;ntenl  assez  exactement 
la  v  aleur  de  la  productien  actuelle  du  paj  s. 

Il  ressort  de  ces  renseigne nts  que  la  superficie  culli   sa 

en  Café  a  été  de  60.000  hectares,  supportanj  61  millions 
de  pieds  de  Caféiers;  la  récolte  a  donné  plus  de  33  millions 
de  kilogrammes  de  (  'a  té. 

Primevères.  Cinéraires  et  Calcéolaires.  L'ou- 
vrage, si  pratique  et  si  clair,  Primecères,  Cinéraires  el 
Calcéolaires  de  MM.  lïivoire  pèreel  fils,  faisant  part  ii' de 
la  Bibliothèque  du  Jardin,  vient  d'être  récompensé  tl  une 
médaille  de  vermeil  par  la  Société  d'horticulture  du  KhOne. 

PETITES    NOUVELLES 

Nous  apprenons  le  prochain  mariage  de  Mlle  AnaïsMolin 
avec  M.  L.  Voraz,  chef  des  cultures  de  la  maison  Molin,  de 
Lyon,  qui  aura  lieu  le  22  courant. 

Le  Cercle  horticole  du  Nord  a  changé  s<<n  litre  en  celui 
de  Société  centrale  d'horticulture  du  Nord. 


ERRATA 

Une  erreur  d'impression  dans  les  numéros  des  variétés 
de  Cannas  représentés  sur  notre  planche  en  couleurs  du 
5  janvier  a  fait  attribuer  au  n°  1,  le  nom  dltalia  au  lieu  de 
celui  d'Alemannia  et  réciproquement. 

Dans  le  compte  rendu  de  la  .société  d'horticulture,  une 
ligne  omise  a  fait  attribuer  à  l'Orchidée  présentée  par 
M.  Mantin,  le  nom  de  Loilia  falcata  au  lieu  de  celui  de 
Lœliodendrum  MargariUe  iLailia  grandis  ■  Epidendrum 
falcalum.) 

NÉCROLOGIE 

M.  Jean  Etienne  Sallier. 

Xous  avons  appris  avec  regrel  la  morl  de  M.  Jean  retienne 
Sallier.  chevalier  du  Mérite  agricole,  jardinier  chef  au  châ- 
teau du  Val, qui  est  demie  le  11  janvier,  dans  sa   eV  ; je, 

M.  Jean  Sallier.  père  de  notre  collaborateur  el  ami. 
M,  Jolianni  Sallier,  était  très  estimé  du  monde  horticole 
de  la  région  parisienne,  où  il  comptait  de  nombreux  amis. 

Il  dirigeait,  depuis  36  ans,  les  cultures  si  ren niées  du 

château  du  Val  avei  beaucoup  de  goùl  el  d'habileté  et. 
malgré  le  poids  d'une  carrière  bien  remplie,  il  étail  resté 
gai,  alerte  el  jeune  de  caractère. 

Il  fêta,  en  1895,  lesoixantiè anniversaire  de  son  entrée 

dans  le  jardinage,  entouré  de  nombreux  aniis  el  d  une  d<Ué 
gation  de  la  S.  X.  d'il,  de  V.  qui  visita  en  même  temps  b- 
cultùres  du  Val  1 1 1. 

Il  lai— e  derrière  lui.  en  partant,  d'unanimes  régies. 
Xous  adressons  à  son  fils,  M.  .1.  Sallier.  à  son  gendre. 
M.  Férard,  et  à  leur  famille,  l'expression  de  nos  bien  vives 
condoléances. 

M.  Jean  Linden. 

Le  12  janvier  dernier,  M.  Jean  Linden  esl  décédé  à 
Bruxelles  à  l'âge  de  81  ans. 

M.  Jean  Linden  fit  faire  un  grand  pas  à  l'horticulture 
pendant  ce  siècle,  par  l'impulsion  qu'il  donna  i)  la  <  nlture 
des  plantes  ornementales  et  parles  nombreuses  introductions 
dont  l'horticulture  el  la  botanique  lui  sonl  redevables.  Aussi 
son  nom  restera-t-il  populaire  parmi  tous  ceux  qui  aimenl 
les  plantes. 

11  es)  des  personnes  que  l'inconnu  passionne.  Jean  Linden 
étail  de  celles-là.  C'esl  pourquoi,  attiré  par  les  beautés 
végétales,   il    accepta,    ayanl   à    peine    10   an-,    une    mis- 

-i [ne    lui  confia  le  gouvernemenl    belge,   alors   qu'il 

étail  inscrit  c ue  étudianl  aux  Faculté:  des  ;i  iem  e   el  de 

médecine  de  Bruxelles. 

Apre-  ce   premier   voyage,  qui   dura    d'octobn     1835   a 
juin  1837,1e  même  gouvernement   lui  confia  d'autres  mis 
sions,  qu'il  accomplit  suceessivemenl  pendanl   une  dizaiiie 

(I)  Le  Jardin  1896  page  ïi. 


d'années  en  explorations  botaniques  au  Brésil,  au  Venezuela, 

en    Col bie,  à   <uba.  ;i   la  Jamaïque,   au    Mexique,  au 

i  iuatémala. 

Les  richesses  delà  dore  tropicale  de  ces  régions  furent 
alors  dévoilées  el  beaucoup  de  ses  représentants  prirent  le 
chemin  de  l'Europe.  Mais  toutes  ces  merveilles  végétales 
qui  vinrent  peupler  les  serres  ne  lurent  pas  introduites  en 
Europe  sans  peine.  M.  Linden  dut,  en  effet,  supporter  des 
privations  sans  nombre,  affronter  des  dangers  imprévus  et 
déployer  une  grande  énergie  pour  vaincre  les  obstacles  qu'à 
chaque  pasil  vil  surgir,  dans  ces  contrées  lointaines  où   la 

civilisât  i itail   encore  très  primitive  el    les  moyens  de 

locomotion  peu  perfectionnés. 

Certes,  sa  vaillance,  son  grand  amour  des  plaide-,  sa 
robuste  constitution,  lui  permirent  de  vaincre  plus  d'une 
fois,  mais,  cela  n'eut  pas  suffit  à  Jean  Linden  pour  doter 
I  liorl  icull  lire  des  milliers  de  belles  plantes,  -  il  n'eiil  pas  été 
observateur  éclairé  dan-  le  choix  des  végétaux  qu'il 
rencontra  dans  ses  ex  plorations. 


I  ig. 


M.  Jean  litienne  Sallier. 


Li 


mil 


h  ne  voyagea  plus  lui  même,  il  ne  cessa  cependant 
pasd  introduire  de  \  égétaux  ;  il  envoya,dans  les  pays  qu'il 
avail  explorés,  nombre  de  collecteurs  en  les  faisant  profiter 
de  l'expérience  qu'il  avail  acquise  et  des  remarques  qu'il 
avait  laites  el  en  leur  donnant  une  foule  d  indications  pré 

t-ieuses.  Doué  d'une  mé ire  remarquable,  il  continua   la 

di  réel  ii 'ii  de  ces  explorai  ions  jusqu  à  - lernier  jour. 

Les  orchidophiles  lui  doivent  beaucoup  el  ce  n'est  pas  à 
tort  qu'on  le  nomma  le  »  l'ère  des  Orchidées  »  ajoutons 
qu'il  étail  Consul  général  honoraire  du  Grand    Duché  du 

Luxembourg,  son   pays  natal,  officier  de  la  Légion  d'I - 

neur,  commandeur  des  ordres  de  François  Joseph  d'Autrii  lie, 
de  Saint-Stanislas,  de  la  couronne  d'Italie,  de  la  I  iouronne 
de  (  'héne.  etc.  etc. 

c blé  d'honneur,  il  n  sta  simple  el  sut  trouvei  maintes 

i  tion    au  sein  de  sa  famille,  à  la  douleur  de  laquelle 

nous  uous  associons  en  lui  envoyant  nos  bien  sincères  con- 
doléi 


LE    JAHIHX 


21 


DOMBEYA    CAYEUXII 


Le  elimal  de  Lisbonne  se  prête,  mieux  que  tout  autre,  à 
l  acclimatation  cl  un  certain  nombre  de  plantes  tropicales. 
Les  Palmiers,  par  exemple,  s'ydéveloppenl  toul  aussi  bien, 
pour  ne  pas  dire  mieux,  que  sous  le  elimal  de  Niée  ou  <  1< - 
('ai -.  C'esl  ainsi  que  certains  Areca  et  Kentia  \  mûris- 
sent parfaitement   leurs  fruits.  Gra.ce  à  la   clémence  cl 

ciel  en  ce  pays  ou  le  ther mètre  ne  descend  jamais  au- 
dessous  de  zéro,  il  nousaété  donné  de  faire  des  essais  sur 
différents  genres,  qui,  croyons  noii^.  n'ont  jamais  prospéré, 
en  plein  air  dans  les  jardins  européens, 


s. 


Do 


'/' 


r 


!/• 


Parmi  eeux-ei,  un  des  plus  intéressants,  tant  au  point  dé 
vue  du  feuillage  qu'à  celui  de  la  beauté  des  fleurs,  esi  certai- 
nement le  genre  Domhcya. 

Originaire  de  l'Afrique  australe,  de  Madagascar  et  aussi 
de  l'Inde,  le  genre  Do  m  ber/ a  comprend  environ  une  tren- 
taine d'espèces,  depuis  qu'on  \  a  joint  le  genre  As(rapœa\ 
il  appartient  à  la  famille  des  Bythnériaeées.  L'espèce  la  plus 
anciennement  cultivée  en  Europe  est,  très  probablement,  le 
Dombet/a  (Astrapœa)  Wallichii  de  Lindley  qui,  >l  après  le 
Botanical  Magazine  aurait  été  introduite  de  Calcutta  aux 

jardins  royaux' de  Kev,  parle  D1  Wallich,  S rrigine  e 

douteuse,  mais  il  y  toul  lieu  de  croire  qu'elle  habite  1  Ile  d  • 
Madagascar.  Sa  première  floraison  en  Europe  aurait  eu  lieu 
au  Jardin  de  La  Sociétéd  Horticulture,  à  Chiswick  (Anele- 
terre),  en  juin  1823. 


Il    in»  s'agit   donc    pas  d'une  introduction  récente,  niais 

plutôt  d'une  de  ces  bonnes  \  ieilles  plantes  si  chères  à  M.  Van 

l  mi  Heede,  laquelle,  sans  beaucoup  de  s< ii n-,  nous  gratifie 

es  gros  bouquets  de  fleurs  rouges  suspendus  à  l'extrémité 

rameaux  par  de  longs  pédoncules. 

I  neaul spèce,  connue  snu^  le  nom  de  Dombcya  i  Astra 

jni'a)  Masfnrsii  Hook,  fui  découverte,  en  Abyssinien  vers 
1M)2,  par  le  capitaine  Grant  et  fleurit  également,  pour  la 
première  fois  en  Europe,  auxJardins  royaux  de  Kew,  en 
IS67.  Elle  diffère  surtoul  du  D.  Wallichii,  par  -a  floraison 
plus  abondante,  par  s,. s  feuilles  d'un  vert  plus  clair  el  sut 
tout  par  ses    nombreuses  fleurs  en  bouquets,   du  blanc   le 

pins  pur.   EU i   parfaitement  rustique  sous  le  climat  de 

Lisbonne  où  elle  se  cou\  rede  fleurs  et  Fructifie,  chaque  année, 

en  l'A  rier,  sm<  qu'il  suit  né- 
cessaire de  L'abriter. 

Frappé  par  la  beauté  et   la 

rusticité    du    D.     Mastersii, 

nous   fécondions  cette  espèce, 

en  1895,  par  leZ>.  Wallichii, 

/  ^Jt  -  que  n,ous  possédions  également 

/lK  *!«''?  ''"  "''m's  ('anv  'rs  serres  du 
Jardin  botanique.  I  (es  graines 
semées,  naquirent  huit  plan- 
tes, dont  la  plus  forte,  confiée 
à  la  pleine  terre  la  même  an- 
née, épanouit  ses  splendides 
bouquets  de  fleurs  rose  tendre, 
au  printemps  de  1  S9(j. 

Voici   une   description  qui 
a  été  faite  de  la  plante  : 

«  Arbrisseau  de  quelques 
mètres  de  hauteur,  à  tiges  li- 
gneuses, cylindriques,  hispi- 
des  dans  le  jeune  aget  comme 
les  pétioles  et  les  pédoncules, 
l'étiolés  longs  de  0"12  à  0"15 
cylindriques, renflés  à  la  base, 
accompagnés  de  deux  stipu- 
les basilatres,  triangulaires, 
aiguës,  cuspidées,  ondulées; 
limbe  cordiforme  aigu,  vert 
foncé,  bordé  de  grosses  dents 
inégales  et  aiguës  ;  nervures 
saillantes  réticulées  en  des- 
sous, lnllorescence  pendante, 
naissant  à  l'aisselle  de  feuil- 
les supérieures.  Pédoncule 
commun  robuste,  droit  nu  légè- 
rement courbé,  vert,  hispide 
au  sommet  de  même  que  les 
bractées  involucrales  éta- 
lées, qui  sont  vertes,  puis 
rousses,  peu  nombreuses,  lan- 
céolées aiguës,  concaves,  lon- 
gues de  (Ï'".0I5  à  0"',0'20  sur 
0",005  ù  0"',00S  de  large  lnllo- 
rescence en  corymbe  simple, 
formé  de  trente  à  trente-cinq 
fleurs    à    pédtcelles     grêles, 

longs   de  .020   à  0",022,   un 

peu   courbés,   vert    très    pâle 
comme  les  bractées  et  les  sé- 
pales    subégaux,     longs     de 
0"'.01->   à   ()m,0!i  ;   étroitement 
lancéolés  aigus,  velus,  héris- 
sés, argentés. Corolle  en  coupe 
ouverte,  d'un  beau  rose  tendre  plus  paie  au  centre,  large  de 
0".030  a  0m,032  à  pétales  obliquement  obeordés,  non  équi- 
tants,  finement  veinés,  de  l'aspect  et  de  la  consistance  des 
pétales  du  Pêcher  ». 

L'hybride  est  parfaitement  intermédiaire  entre  les  deux 
parents,  tout  en  ayant  conservé  la  rusticité  el  la  floribondité 
la  plante-mère. 

La  li;:.  S  représente  notre  plante  livrée  à  la  pleine  terre 
en  1SMÔ.  Elle  atteint  aujourd'hui  environ  3m,50  de  hauteur 
sur  2m,50  de  large  et  l'orme  une  masse  de  verdure  du  plu-- 
bi'l  effet;  Elle  est  en  outre  chargée  de  270  inflorescences  qui 
ii"  tarderont  pas  à  épanouir  leurs  nombreuses  fleurs   d  un 

es  joli  rose  tendre.  L'ab lance  d'inflorescences  esl   telle 

e  nous  a\ons  pu  en  compter  jusqu  à  douze  sur  une  même 
ramification. 


LE    JARDIN 


Le  Dombeya  Cayeuxii,  rustique  à  Lisbonne,  où  le  ther- 
momètre a  accusé  une  température  rainima  de  +  1°,8  dans 
l'air  el  —  4°,6  rez  de  terre,  pendant  l'hiver  de  1896,  le  sera 
peul  être  égalemenl  suas  le  climat  de  Nier  etde  Cannes,  si 
on  a  le  soin  de  le  planter  à  bonne  exposition  bien  abritée. 

Dans  tous  les  cas,  il  se  recommande  comme  plante  a  nés 
grand  feuillage,  à  isoler  sur  les  pelouses,  à  l'instar  des 
Solarium,  Nicotiana,  Wigandia,  etc.  Cultivé  en  bonne 
terre  franche,  bien  fumée,  en  serre  tempérée  ou  planté  en 
pleine  terre  dans  un  jardin  d'hiver,  il  récompense  le  <  -n  1 1  i— 
vateur  de  ses  soins  par  sa  splendide  floraison  pendant 
l'hiver. 

En  -a  qualité  d'hybride,  le  1).  Cayeuxii  ne  produit  pas 
de  graines;  mais  on  le  multipliera  avec  facilité  de  boutures 
demi  ligneuses  qui  s'enracineront  assez  rapidement  dans  la 
bâche  à  multiplication. 

II.  CAYEUX. 


LES    FLEURS    POUR    TOUS 


La  culture  des  fleurs  par  les  enfants. 

C'est  à  l'école  primaire  qu'il  convient  d'inculquer  aux 
enfants  l'amour  de  la  culture  des  fleurs,  et,  si  on  arrive  à  le 
faire  d'une  façon  attrayante,  les  résultats  ne  peinent  être 
que  très  satisfaisants,  car  ils  auront  de  l'intérêt  pour  Inus  ou 
presque  tous  les  écoliers. 

Les  instituteurs  sont  maintes  luis  appelés  à  remarquer 
que  certains  entants,  souvent  les  plus  intelligents,  mani- 
festent, dès  leur  jeune  âge,  tin  goût  très  prononcé  pour  telle 
ou  telle  profession;  une  partielles  heures  de  récréation  sont 
parfois  consacrées  à  un  amusement  qui  se  rapporte  au  métier 
pour  lequel  ils  ont  des  aptitudes.  Beaucoup  d'enfants ,  dans 
certains  centres,  ont  le  eoùi  du  jardinage  et  plus  particu- 
lièrement celui  des  Heur-  :  ee  goût  est  inné.  Mais  beaucoup 
ne  portent  aux  fleurs  qu'une  très  faible  attention. 

C'est  àl  instituteur  qn  il  appartient  dëdévelopper  l'amour 
des  fleurs  chez  les  jeunes  écoliers  qu'elles  intéressent  el  de 
le  faire  naître  chez  ceux  qu'elles  ne  préoccupent  pas.  Pour 
cela,  il  est  nécessaire  que  le  maître  ait  le  goût  des  fleurs  et 
possède  des  connaissances  sur  leur  culture.  On  remarque,  en 
effet,  qu'on  attache  beaucoup  plus  d'importance  à  unechose 
que  l'on  connaît  bien  et  qu'un  professeur  enseigne  cette 
partiede  son  programmeavec  conviction,  je  dirai  même  avec 
passimi.  En  procédant  méthodiquement,  n'est-il  pas  logique 
que  l'instituteur,  pendant  sun  stage  d'élève-maître  à  l'école 
normale,  reçoive  les  notions  nécessaires  de  culture  qu'il 
enseignera  plus  tard  à  ses  élèves. 

L'enseignement  de  l'Horticulture  a  été  compris  dans  le 
programme  des  écoles  normales,  parla  loi  du lo juin  1N79, 
el  n'a  été  mis  en  vigueur  qu'après  la  réorganisation  pédago- 
gique, en  1882.  Mais  de  grandes  améliorations,  qu'il  ne  nous 
est  pas  loisible  d'examiner  ici,  s'imposent.  Cependant,  je 
crois  devoir  ajouter  que  l'on  devrait  tenir  sérieusement 
compte  de  cette  partie  de  l'enseignement  aux  examens  du 
certificat  d'aptitude  pédagogique;  les  élèves-maîtres  s'j 
intéresseraient  davantage  et  seraient  par  suite  plus  aptes  à 
enseigner  1  Horticulture  élémentaire  dans  la  catégorie  d  éta 
blissements  où  il-  exerceront. 

L'enseignement  de  la  culture  de-  fleurs  à  l'école  primaire 
ne  doit  pas  évidemment  être  fait  dan-  le  but  de  former  des 
jardiniers  plus  tard,  ce  serait  peine  perdue.  L'instituteur 
devrait,  à  mon  avis,  faireaux  enfants  de  nombreuses  leçons 
de  choses  sur  les  plantes,  donner,  toutes  les  lois  qu  il  serait 
possible,  desdevoirs  et  des  dictées,  dont  le  fond  menu-  serait 
la  physiologie,  la  vieet  la  culture  des  plantes.  Des  causeries 
familières,  dans  lesquelles  il  serait  question  des  moyens  si 
curieux  de  reproduction,  ne  manqueraient  pas  d'intéresser 
les  jeunes  auditeurs  dont  l'esprit  s'éveille  lorsqu'il  est  ques- 
tion de  choses  nouvelles  dans  cegenre.  Les  premiers  devoirs 
et  leçons  ne  comporteraient  certainement  aucun  détail  tech- 
nique. Ce  n'est  que  plus  tard,  lorsque  les  élèves  seraient  dans 
une  autre  classe,  par  exemple,  qu  il  coin  iendrait  de  s'éten- 
iii  les  moyens  pratique-  de  multiplication,  de  culture 

1.  Mémoire  récompensé  par  le  Congrès  horticole  de  1897. 


et  d'utilisation,  mais  toujours  élémentairement.  Là,  les 
devoirs,  les  dictées  et  de  simples  exposés  viendraient  encore 
compléter  les  notions  orales;  des  compositions  et  devoirs  de 
style  pourraient  même  être  faits  sur  ces  matières,  lorsque 
l'élève  posséderait  suffisamment  son  sujet.  Ces  lectures,  ces 
leçons  et  devoirs  ainsi  compris,  ne  surchargeraient  pas  l'es 
prit  de  l'enfant;  ils  développeraient  chez  lui  l'intelligence 
et  le  goût  des  belle-  choses.  Il  serait  nécessaire,  cependant, 
que  le  mail  re  complétât  ces  leçons  théoriques  par  îles  excur- 
sions, le  jeudi,  dans  les  jardins,  dans  les  bois  el  les  prairies. 

et  qu'il  familiarisât  les  jeunes  élèves  avec  les  fleurs  cultivées, 

les  fleurs  des  champs  ci  des  bois.  Les  démonstrations  laites 
par  lui  dans  le  jardin  de  l'école,  leur  montreraient  aussi 
l'application  de-  théories  qu'il  aurait  développées  en 
«lasse.  Il  coin  iendrait,  en  effet,  de  donner  île  l'extension 
au  jardin  scolaire  :  c'est  là  que  les  écoliers  peuvent  mettre 
en  pratique  les  leçons  qui  leur  sont  données  et  acquérir  les 
notions  nécessaires,  en  prenant  goût  au  travail. 

Cultiver,  multiplier,  faire  naître,  fleurir  et  produire 
quelques  plantes  :  ipiel  bonheur  pour  l'enfant!  L'idéal  est, 
à  défaut  d'un  petit  jardin  à  lui,  chez  ses  parents,  le  jardin 
scolaire  commun  à  tous  les  enfants  d'une  même  classe. 
Cesf  un  moyen  de  faciliter  le  travail  en  plein  air.  travail 
utile  au  moral  et  au  physique  des  enfants,  (est  pour  eux 
une  occupation  appropriée  à  leur  jeune  âge,  occupation 
variée,  utile  et  agréable,  excitant  l'intelligence,  piquant  la 
curiosité  et  provoquant  la  spontanéité  et  l'activité  si  dési- 
rables, constituant  les  prémices  de  l'individualité  de 
l'homme,  de  l'homme  actif  et  intelligent  qui  aime  à  com- 
muniquer sa  vie  et  à  mettre  aux  choses  qu'il  crée,  son 
empreinte  personnelle. 

Miehelet,  le  célèbre  historien  philanthrope,  a  plaidéélo- 
quemment  cette  cause  de  l'éducation  rationnelle  et  vérita- 
blement démocratique.  I.a  plupart  de  ses  œuvres  résument 
-a  penséeet  portent  de  rudes  coups  au  pédagogisme'primitif . 

Le  jardin  scolaire  s,-  présente  don,  comme  un  précieux 
auxiliaire  .  il  l'est  en  effet.  Ce  jardin  n'a  pas  besoin  d'être 
bien  grand.  L'instituteur  doit  en  consacrer  une  partie  à  la 
culture  des  Heur-  le-  moins  délicates,  partie  qui  peut  lui 
servir  pour  des  expérience-  d  pour  exéi  uter  le-  opérations 
de  saison  sous  les  yeux  des  élèves.  Les  plantes  à  admettre 
dan-  le  parterre  du  jardin  de  l'école  -ont  :  les  plantes 
annuelles,  bisannuelles,  vivaces  et  bulbeuses,  quelques 
petits  arbustes  d'ornement  à  fleurs,  entre  autres  le  Rosier, 
et  l'été,  quelques  plantes  de  serre,  lorsqu'il  est  possible  de 
s'en  procurer.  (  'es  catégories  de  plantes  suffisent  pour  mon- 
trer aux  enfants  :  la  récolte  des  graines  ci  le  semis,  l'écla- 
tagedes  drageons,  la  séparation  des  touffes  ci  le  bouturage, 
le  greffage  du  Rosier,  opération  qui  intéresse  les  enfants  au 
plus  haut  point,  le  marcottage,  la  taille  des  arbustes  d'or 
nement  et  une  multitude  de  procédés  culturaux.  Il  sérail 
même  également  très  bon  de  leur  apprendre  la  culture  dés 
plantes  en  pots;  ils  ne  manqueraient  pas  de  tenter  quelques 
essais  chez  eux.  Dans  le-  plantes  précitées,  il  en  est  de  tout 
indiquées  pour  cel  usage.  Il  ne  faut  pas  un  temps  aussi  cou 
sidérable  qu'on  se  rail  tenté  de  le  croire  pour  entretenir  cet  le 

porti lu  jardin  ;  les  loisirs  suffisent,  elles  quelques  fleurs, 

composant  le  bouquet  placé  sur  la  tablé  de  travail  de  1  ins 
tituteur,  seraient  déjà,  à  elle- seules,  une  grande  compen 
sation,  s'il  n'avait,  de  plus,  le  mérite.de  faire  œuvre  utile. 

Une  autre  partie  du  jardin  de  l'école,  pourrait  être  divisée 
en  petits  carres  réservés  aux  élèves;  tous  ceux  qui  auraient 
le  plu-  d'aptitudes  pour  les  travaux  de  jardinage,  j  soigne- 
raient quelques  fleurs,  feraient,  sous  les  yeux  del'instituteui 
et  sous  sa  direction,  quelques  essais  de  culture;  ce  serait 
pour  eux  le  moyen  de  montrer  ce  qu'il  savent  faire.  Mais 
c'est  pendant  la  récréation,  en  dehors  des  heures  de  classe, 
que  ces  petits  travaux  devraient  être  exécutés,  afin  que  les 
parents  ne  puissent  pas  croire  qu'on  initie  leurs  enfants  au 
jardinage  plutôt  que  de  leur  apprendre  à  lire. 

Il  serait  même  bon  d'encourager  les  enfantsà  avoir,  chez 
leur-  parents,  un  petit  carré  réservé  à  la  culture  de-  (leur-. 
Beaucoup  d'enfants  ont  déjà  leur  parterre,  dans  lequel  ils 
jardinent;  il  n'y  a  donc  qu'à  engager  les  autres,  pour  que 
tous  -e  mettent  courageusement  et  de  bon  cœur  à  leur  petite 

besogne.  Il-  apporteraient  de-  Heur-  de  leur  culture  à  1  iusti 
tuteur,  qui  pourrait  les  récompenser   cequiserait  pour  eux 


LE   .1  \HI>I\ 


23 


un  précieux  stimulant;  cela  permettrait  aussi  à  l'instituteur 
(h'  juger  chez  eux  le  caractère  et  l'esprit  d'observation.  En 
encourageant  l'enfant  à  exécuter  des  opérations  a  son  gré, 
on  lui  inculque  il''  bonne  heure  une  qualité  qui  esl  essen 
tielle  :  l'initiative,  plus  tard  l'individualité,  Bien  souvent, 
en  France,  un  ne  laisse  pas  à  l'enfant  assez  de  liberté  de  ce 
côté;  la  famille  donne  à  l'école  un  enfant  craintif  el  l'école 
lui  rend  un  adolescent  à  qui  il  manque  l'orgueil  d'être  quel- 
qu'un, l'orgueil  d'être  soi.  El  cela  à  uneépoqueou  l'éduca- 
tion, la  littérature,  l'Etat,  travaillent  en  e îun  à  l'éner 

vemenl  de  la  volonté  française!  -  à  l'époqueoù  un  champ 
d'action  est  ouverl  à  la  jeunesse,  autrement  grand  qu'un 
bureau,  où  la  terre  ensoleillée  ouvre  ses  bras  el  souritàqui 
\  ii'iit  vers  elle. 

ALBERT  MAUMENË. 
(A  suivre). 


Les  Bégonias  bulbeux  nouveaux 


Les  Bégonias  doubles  mis  au  commerce  cette  année  sont 
eu  grand  progrès.  Jamais  je  n'ai  vu  tant  de  belles  variétés, 
et  l'année  1897  devra  être  marquée  d'une  pierre  blanche. 

Je  dois,  en  première  ligne,  citer  M.  Vanrioï,  c'est  un  des 
plus  beaux  Bégonias  connus;  la  fleur,  de  coloris  rose  pâle 
à  centre  blanchâtre,  est  de  très  grande  taille,  les  pétales 
sont  larges,  la  forme  parfaite;  la  plante  est  vigoureuse  el 
florifère. 

I.es  ileux  variétés  suivantes  :  So'uoenirde  Pierre  Notting 
et  M.  Maurice  Jaqnet  ne  le  lui  cèdent  guère  en  beauté  el 
j'ai  été,  je  l'avoue,  a^v  embarrassé,  pour  savoir  celle  des 
trois  dont  la  valeur  est  la  plus  certaine. 

t 'e  n'est  guère  qu'à  cause  île  sa  floraison  aborîdante  el 
soutenue  que  j'ai  placé  M.  Vannot  en  première  ligne;  il 
('■lait  encore  magnifique  au  20  septembre  et  ses  Heurs 
n'avaient  rien  perdu  de  leur  taille. 

Soutenir  de  Pierre  Notting  peut  être  placé  au  second 
rang;  ses.  tleurs  sont  grandes  et  d'un  eoloris  orange  tnté 
ressant:  il  a  conservé,  jusqu'en  automne,  toute  sa  beauté. 

M.  Maurice  Jaquet a  des  fleurs  peut-être  moins  grandes, 
mais  leur  coloris  res,.  \  il  ;(  centre  plus  clair  est  charmant; 
les  pétales  s,, m  ondulés,  et  la  plante  ne  manque  ni  de 
\  igueur  ni  de  floribondité;  il  a  été  très  remarqué. 

Il  faut  aussi  citer,  en  bon  rang,  Countess  of  Warwiclt; 
c'est  le  plus  beau  Bégonia  anglais  de  ma  collection;  les 
fleurs  sont  grandes,  à  larges  pétales  peu  serrés,  rosi-  sau- 
moné pâle;  la  base  des  pétales  est  jaunâtre.  Ce  Bégonia, 
qui  a  fleuri  tardivement,  m'a  paru  être  d'une  vigueur  dou- 
teuse et  m'a  donné  peu  de  fleurs.  Mais  il  est  difficile  de  juger 
la  vigueur  et  la  floribondité  d'un  Bégonia  livré  en  petits 
tubercules,  surtout  quand  on  n'en  possède  qu'un  exem- 
plaire. 

Comte  Tolsfoïesi  aussi  une  variété  de  premier  ordre.  île 
coloris  abricot. 

Marcel  Baraquin  est  beau,  ainsi  que  Jules  1. ennuie, -, 

Lord  Llangaztock  est  peut  être  le  plus  beau  Bégonia  à 
(leurs  veloutées  rouge  très  foncé;  sa  taille  laisse  un  peu  à 
désirer  et.  asse/  souvent,  ses  Meurs  tombent  avant  de  s'ou- 
vrir complètement,  mais  le  coloris  est  magnifique;  c'est  un 
gain  anglais  de  valeur. 

Duke  ut  Grafton,  venant  du  même  pays,  est  aussi  assez 
beau. 

J'avais  demandé  à  M.  Laing  de  nie  choisir  les  plus  beaux 
Bégonias  anglais  et  je  ne  lui  avais  pas  caché  qu  ils  seraient 
comparés  aux  meilleures  variétés  françaises. 

J'ai  vu,  avec  plaisir,  que  nous  n'avions  rien  à  craindre 
îles  semeurs  anglais  ou  autres  d'ailleurs,  en  lait  de  Bégon  tas 
doubles  ou  simples;  il  n'en  esl  malheureusement  pas  île 
même  pour  toutes  les  plantes,  A  part  les  variétés  anglaises 
citées  plus  haut,  je  ne  vois  guère  à  nommer  que  Béailty  ni 
Belgrocc,  de  coloris  assez  intéressant  et  .1/.  Chamberlain, 
tentes  ifeux  mises  au  commerce  depuis  quelques  années. 

Revenons  donc  aux  variétés  françaises  : 

Puiis  de  Chatsannes,  à  grandes  fleurs  d  un  beau  coloris; 
Henriette  Rciterhart,  à    belles  fleurs  à  centre  blanc:  M. 


Sut, ii.  M.  Orgelet,  M.  Henri  du  Verdier, Mme Fanng  Vil- 
grain.  Orient,  Souvenir  de  Mme  Furtado,  M.  Charles 
Jacquot. 

Je  dois  aussi  nommer  une  ancienne  et  rare  variété,  à 
i  les  grandes  fleurs  blanches  :  Jeanne  d'Arc. 

l.e  Bégonia  odoratissima  rose»  plcna  constitue  un  pre- 
mier pas  .lans  la  voie  des  Bégonias  doubles  odorants.  Cette 
variété  a  beaucoup  de  ressemblance  avec  le  /-;.  Baumanni  ; 
la  Heur,  assez  grande,  esl  semi-double  ou  double,  le  parfum 
agréable  qu'elle  dégage   esl   très  fugace,  tantôt  il  est  lies 

pri ncé,  tantôt  il  est  à  peine  perceptible.  Cette  nouveauté 

mérite  une  place  dans  imites  les  collections. 

I.es  Bégonias  simples  nul  aussi  fail  des  progrès  d  la 
variété  picta  niarmorata  sera,  je  l'espère,  une  bonne 
plante,  surtout  quand  on  aura  obtenu  des  Heurs  de  plus 
grande  taille,  ce  qui  ne  peut  tarder.  Les  ]{.  cristata  fonl 
les  progrès  en  précocité  de  floraison  et  eu  grandeur  de 
Heurs.  Bientôt  nous  aurons,  dans  cette  section,  des  plantes 
aussi  hâtivesque  florifères.  I.es  excroissances  aussi  devien- 
nent plus  volumineuses;  on  arrivera  peut-être  à  en  couvrir 
complètement  la  Heur. 

fin  résumé,  les  progrès  qu'ont  lait  les  Bégonias,  depuis 
quelques  années,  sont  immenses  et,  quand  on  voit  lechemin 
parcouru  depuis  un  quart  de  siècle,  on  se  demande  quelles 
merveilles  K-  \  ingt  ième  siècle  nous  réserve. 

D'ailleurs,  le  genre  Bégonia  peut,  à  lui  seul,  se  charger 
d'orner  nos  jardins  et  uns  serres.  Peut-on  voir  de  plus  beaux 
feuillages  que  ceux  des  nouveaux  hybrides  du  H.  Rexl  Et 
les  Bégonias  ligneux,  qui  font  aussi  tant  de  progrès,  ne 
sont-ils  pas  du  plus  haut  mérite,  tant  en  serre  qu'en  pleine 
terre? 

Le  Bégonia  est,  sans  nul  doute,  la  plante  de  l'avenir. 

If.  JARRY-DESLOGES. 


Une  Petite   Découverte 


LE  PARFUM  NOCTURNE  DES  FLEURS 


Il  est,  dans  la  Flore,  une  tribu  nombreuseel  remarquable 
qui,  par  un  singulier  hasard,  porte  le  nom  de  Barbe-de-Dieu 
mi  Joubarbe,  (Joris  barba).  Etrange   privilège,  n'est  ce  pas. 

si   les   n s  étaient  des   réalités  '.'  Mais  que  présentent  les 

Barbes-de-Dieu  qui  réponde  à  ce  titre  superbe-.' 

Or,  dans  celle  tribu,  il  est  une  Heur  particulière,  sur 
laquelle  nous  voulons  fixer,  eu  passant,  votre  attention: 
c'est  le  Crassula  lactea. 

(  Jette  jolie  Heur,  appelée  (  'rassula  (de  crusse  |  en  rais le 

ses  feuilles  épaisses,  est  considérée  comme  inodore,  du 
moins  par  beaucoup  de  personnes.  Vingt  lois,  pondant  le 
jour,  j'y  avais  clierchéquelque  odeur,  toujours  sans  sucées; 
mais,  comme  j'aime  beaucoup  les   parfums,  je  ne  nie  dt- 

ourageai  pas. 

In  soir  donc,  sur  les  neul  heures,  me  promenant  dans 
un  jardin  et  voyant  briller,  comme  de  petirs  groupes 
d'étoiles,  es  belles  fleurs  blanches  bordées  de  ruse,  je  re- 
grettai plus  vivement  quelles  lussent  inodores  el .  pénétré 
de  ce  sentiment  de  regret,  je  m  approchai  et  les  interrogeai 
encore,  de  nuit,  comme  je  l'avais  fait  de  jour.  Quelle  sur- 
prise fut  la  miei ,  d,.  respirer  un   parfum  délicieux,  une 

deur  à  la  lois  Une  et  pénétrante,  léger  mélange  d'œillet, 
d'héliotrope,  de  narcisse  ci  de  jasmin,  mélange  où.  ce- 
pendant, le  jasmin  domine!  Ce  n'est,  du  reste,  pas  la 
seule  fleur  qui  n'exhale  son  parfum  que  la  nuit. 

Cette  première  petite  découverte  m'inspira  l'idée  de 
tenter  une  autre  expérience.  J'emportai  une  de  ces  fleurs 
chez  moi.  et,  le  lendemain  ;  «  N'oyons,  me  dis-je,  tâchons 
de' la  surprendre  encore,  puisque  le  Crassula  n'exhale  son 
parfum  que  la  nuit,  essayons,  faisons-lui  une  nuit  artili- 

ielle  et   peut  être    me  prodiguera- t-il  sa  douce  odeur.  » 


24 


LE    JARDIN 


J'enfermai  donc  ma  fleur  dans  l'obscurité  et,  deux  heures 
après,  j  allai  la  revoir.  Mon  espérance  ne  fui  pas  déçue  .  je 
retrouvai  le  parfum  aussi  fin  et,  cette  fois,  d'autant  pins 
vif  que  l'obscurité  avait  été  plus  complète  qu'elle  ne  peu! 
l'être  pendant  les  nuits  d'été;  mais  la  fleur,  exposée  au  jour, 
r'ùi  bientôt  perdu  son  parfum.  Ainsi,  que  les  personnes 
délicates,  dont  les  nerfs  redoutenl  lesodeurs,  ne  se  hasar- 
dent pas  à  conserver  dans  leur  chambre  des  fleurs  qui,  lé 
jour,  ne  disent  rien  à  l'odorat,  car  il  peut  en  être  tout  au- 
I  rement  pendant  la  nuit. 

Iei,  il  y  aurait  plus  d'une  expérieneeà  tan  ter  !  La  fleur 
s'épuisera-t-elle  ?  Combien  de  fois,  le  jour,  rendra-t-elle 
des  parfums?  Quelle  sera  l'influence  de  la  lumière  de  la 
lune  à  sos  différentes  phases  '.' 

Pour  moi,  j'ai  déjà  fait  un  essai  :à  une  heure  après 
minuit,  j'ai  entouré  nia  fleur,  très  odorante  en  ce  moment, 
de  lumières  artificielles  et,  au  bout  (l'une  demi-heure, 
le  parfum  m'a  paru  sensiblement  affaibli;  puis,  quelques 
instants  après,  il  m'a  semblé  se  réveiller  un  peu,  ] >i i i-  a 
reparu  tout  à  fait.  Ai-je  bien  vu,  bien  observé  '.'  Y  aurait-; 
il  des  oscillations?  Ces  oscillations  seraient-elles  dans 
l'odorat  ou  dans  la  plante  ?...  Tout  cela  demande  des  re- 
cherches si  patientes,  si  minutieuses,  que  l'on  n'ose  en 
parler  et,  certes,  j'en  ai  déjà  trop  dit. 

I  ii  mol  encore,  cependant,  à  propos  de  l'expression 
dont  je  me  suis  servi  comme  titre.  J'ai  dit  .  une.  petite 
découverte.  N'est-ce  pas  prêtera  rire  et  ne  dira-t-on  pas 
île  moi  cette  phrase  connue:  «  En  voilà  encore  un  qui, 
comme  tant  d'autres,  redécouvre  ce  que  l'on  a  découverl 
longtemps  a\  ant  lui  ?  » 

J'ai  dû  rendre  fidèlement  compte  île  la  première  expé- 
rience telle  qu'elle  a  été  faite;  mais,  les  nuits  suivantes, 
je  lai  recommencée,  multipliés,  variée  et  j'ai  obtenu  les 
mêmes  résultats,  mais,  et  cïla  est  une  indication  pré- 
cieuse, en  bien  moins  de  temps.  En  effet,  au  lieu  .le  deux 
heures,  le  parfum  se  dissipe  et  renaît  en  quinze  ou  vingt 
minutes,  et  même  moins  encore... 

II  ne  reste  plus  maintenant  qu'à  soumettre,  aux  mêm  'S 
épreuves,  les  plantes  qui,  comme  le  Crassula,  n'ont  île 
parfum  que  la  nuit,  ou  qui,  au  moins,  se  fermant  le  jour, 
telle  que  la  Belle-de-Nuit,  nous  privent,  pendant  ce 
temps,  de  la  douce  odeur  qu'exhale  leur  fleur. 

J'ai  tenu  la  plante  renfermée  dans  \ui  cabinet  au  nord 
-ans  ouvrir  les  fenêtres  et  j'ai  trouvé  qu'elle  conservait  son 
parfum  presque  toute  la  journée  ou  au  moins  bien  plus 
longtemps  que  lorsqu'elle  est  exposée  à  l'air  et  aux  rayons 
du  soleil  ;  ainsi  donc,  la  vive  lumière  et  l'air  libre  dis- 
sipenl  promptement  le  parfum  de  cette  fleur. 

11  sera  curieux  de  vérifier  si  les  Belles-de  Nuit,  plon- 
gées le  jour  dans  l'obscurité,  se  comportent  connue  le 
Crassula  et  si.  trompéas  par  cette  nuit  artificielle,  elles 
rouvrent  leur  calice  et  répandent  leur  parfum.  Il  sera  cu- 
rieux aussi  de  recueillir  les  graines  de  Heurs  sunini-e-  -, 
ces  expériences  et  d'observer  ce  qui  toi  adviendra.  Y  ou 
aura-t-il  altération,  faiblesse,  panachure  ou  autre  ano- 
malie, déjà  observée  ou  imprévue? 

La  lune,  à  sa  première  phase,  ne  parait  avoir  aucun,. 
influence  sur  mon  Crassula  lactea,  car  le  parfum  est 
aussi  vil    que   par  une   nuit  complètement    obscure.    I.a 

pleine  lune.    elle-Uléllle.  es|    sans   effet* 

La  Belle-de-Nuit,  soumise  à  l'expérience,  a  justifié  mes 

prévisions;  elle  a  ouvert  sa  corolle,  mais,  dans   l'endroit 

trais  où  elle  était  enfermée,  elle  n'a  laissé  exhaler  aucun 

parfum,  taudis  que,  placée   dans  un  endroit  sec  et   chaud, 

répandait    nue  suave  odeur. 

HENRI  THEULIER,  Fils. 


Les  Plantes  pour  la  Décoration  des  Jardins 


i 

LES   IRÉSINES 

préférer  pour  l'ornementation   florale 


de 


Les  plante 
jardins   sont    principalement    celles   qui   mil    lait   et    font 
annuellement  leurs   preuves  et  que,    par  cela    même,   les 
essais  i-t   l'usage  ont  consacrées.  A  l'appui  de  ceci,  je  puis 

dire  que   la    liste  de  celles  employées  ;t   Paris,    par    le  service 

municipal,  pour  la  garniture  des  squares  et  des  jardins 
publics  et  par  le  Jardin  du  Luxembourg,  n'est  déjà  pas  si 
longue.  Et,  cependant,  nous  admirons,  chaque  année,  de 
rav  issanles  compositions  Morales   dans  tous  ces  jardins. 

Les  nouveautés,  autour  desquelles  il  se  fait  parfois  beau 
coup  de  bruit  et  dont  on  vante  chaleureusement  la  valeur 
décorative,    ne  doivent   être  utilisées   à   ce   point  de  vue. 
qu'avec  circonspection  et,  très  souvent,  après  essai  préalable, 
car  toutes  ne  méritent  pas  les  éloges  que  l'on  en  fait. 

tarée  n'est  ni  dans  le  grand'nombre  des  plantes  ni  dans 
leur  v  aleur  commerciale,  que  réside  l'effet  produit,  mais  bien 


■'i-.  Ib 


Tresine  VerscJiciffelti  brillantissinta. 

i  Rameau  réduit  a.'  1  :'.  i 


dans  le  choix  judicieux  de  celles  ci  cl  dans  la  mise  en  relief 
de  leur  aspect  décoratif .  C'est  ce  que  je  me  propose  de  faire, 
de  temps  à  autre,  eu  commençant  aujourd'hui  par  les  [ré- 
sines. 

Ces  plantes  s, ,n I  plus  connues  snus  le  nom  d'Achyranthes, 
quoique  cette  dénomination  ne  soit  pas  ebrreete. 

La  nomenclature  des  espèces  ci  variétés  d'Irésines  est 
très  embrouillée.  <  tn  a  obt i  de  mêmes  plantes  fies  varié- 
tés semblables  qui  oui  été'  baptisées  différemmenl  dans 
plusieurs  régions,  de  sorte  que  les  horticulteurs  offrent  i\<-^ 
variétés  locales  absolument  identiques  sous  des  noms  diffé- 
rente. Je  nai  certes  pas  la  prétention  de  vouloir  démêler 
,eiie  dénomination  confuse,  mais  seulement  d'apporter  un 
peu  de  clarté  mi.  plus  précisément,  un  peu  d'ordre,  non  pas 
au  point  de  vue  botanique,  mais  au  point  de  vue  horticole 

tout  simplement  :  car.  j parle  ici   des  plantes  qu'en  ce 

qui  concerne  leurs  formes  extérieures  ornementales. 

L'I.  Verschaffelli,  dénommée  spécifiquement  et  figurée 
par  Ch.  Lemaire  (1),  fut.  \u\  peu  plus  tard,  nommée  par 
Hooker  /.  Hcrbstii  (2).  Elle  est  plus  connue  sous  le  pre- 
mier nom.  ci  c'est  sous  celui-là  que  je  la  désignerai. 

L7.  Verschaffelli  atteint  facilement  0",50  (3);  ses 
Mues  charnues  sont  carminées  et  ses  feuilles,  d'un  ion 
mat.  pourpre-brun  cuivré,  sont  teintées,  sur  toutes  les  ner- 

(l)  Ittust.  hori.,  pi.  409,  ISG4,  dénommée:  Achyrantlies  l'i  rs 

i-iiitiiiiti. 

(2j  Bot.  mag.  !.  5499.  l*iir>;  11.  H.  p.  331,  1365. 

(3)  L7.  Verscha  fTelti  lut  1res  contestée  lors  de  son  entrée  dans 
le  inonde  horticole,  quant  à  sa  valeur  décorative.  MM.  Naudin 
et  Hérincq  lui  trouvaient  toute  une  suite  de  défauts,  un  feuil- 
lage terne,  rachitique,  etc.  MM.  Ch.  Lemaire  et  Bruant,  au 
contraire,  la  trouvaient  lies  jolie,  très  ornementale;  lespro- 
nostics  favorables  de  ces  derniers  se  sont  réalisés. 


LE   JAISDIX 


25 


vures,  de  carmin  vil  clair  qui  se  détache  sur  ce  fond  sombre  ; 
le  limbe,  dont  la  face  inférieure  est  luisante,  esl  cloqué  sur 
toute  sa  surfa i  profondé ut  échancré  au  sommet. 

Les  variétés  qui  onl  gardé  la  forme  du  feuillage  de  17. 
Vcrschaffelti  sont  :  17.  V-.  hritlantissima  (flg.  9),  17.  V.  Co- 
uiessi,  17.  V.  aureo-reticttlata. 

Dans  17.  V.  brillantissima,  le  rouge  carmin  vif  a  été 
toul  à  l'ail  subst il u«'  à  la  teinte  pourpre  marron;  les  ner- 
vures -Mini   encore  lavées  d?  carmin    plus  pâle  s'étendanf 


Fw 


10.  —  [rcsinc  Verschaflelli   Wallisii. 

I  Rnmenu  i  eiluil  clo  I  i.  i 


parfois  irrégulièrement  au  départ  de  plusieurs  nervures  en 
formant  tache;  le  dessous  îles  feuilles,  qui  restent  un  peu 
cloquées,  est  ainsi  teinté  de  carmin  brillant.  Cette  colo- 
ration, à  la  fois  plus  claire  et  plus  vive,  rend  cette  variété 
bien  supérieure  au  type  pour  la  décoration  des  jardins,  car 
elle  esi  plus  voyanteet  moins  terne.  Elle  est  employée,  avec 
beaucoup  de  succès,  dans  les  jardins  du  Luxembourg  à 
Paris. 

1.7.  V.  Comessi,  toul  en  ayant  conservé  le  même  aspect, 
dépasse  rarement  0™,30;  ses  feuilles  sont  un  peu  plus  vio- 
lacées et  parfois  bandelettées  de  pourpre  violacé,  tandis  que 
les  nervures  sont  encore  lavées  de  carmin. 

1.7.  V.  aurco-rcticulafa,  dans  laquelle  nous  trouvons  un 
changement  complet  de  coloration,  diffère  un  peu,  car,  au 
lieu  d'être  roses,  les  feuilles  sont  il  un  vert  pair  ■•!  les  ner- 


Fig.  11 


—  Ircsine  Verschaflelli  acuminata. 

i  Rnmenu  l'étluil  de  2/3.) 


vures  sunt  lavées  irrégulièrement  île  jaune s'étalant  parfois 
et  formant  tache  au  départ  de  plusieurs  nervures. 

L7.  V.  Wallisii  (fig.  10)  diffère  de  la  plante  mère  comme 
port,  grandeur  de  feuillage  et  coloration  ;  elle  esl  naine,  tra- 
pue, très  ramifiée  cl  les  mérithalles  -mit  liés  rapprochés. 
Elleforme  une  touffe  nu  peu  dressée,  régulière  et  compacte. 
Les  feuilles  sont  uniformément  colorées  île  pourpre  noir 
bronzé,  à  reflets  violacés,  non  bronzées  et  luisantes  à  la  face  infé 
rieure;  le  sommet  du  limbe  est  échancré  et  récurvé  et  les  côté 


sontun  peu  relevés.  C'est  une  variété  très  apte  à  formerdes 
bordures  à  cause  de  son  port  compact,  niais  il  ne  faut 
pas  trop  multiplie:  ces  bordure!  en  raison  de  cette  coulent 
iinbre,  peu  voj  an  te  de  loin  et,  ■  ncore  nu'- m.',  il  ne  la  ut  em 
ployer  cette  plante  que  -i  elle  e.d  opposée  à  d'autres  do  cou- 
leurs pâles  ou  \  ives. 

L'aspecl  du  type  disparaît  dans  I /.  1'.  acuminata,  plus 
vigoureuse  el  s'élevant  jusqu'à  0°60  (1)  ;  absolument  dif- 
férente comme  poil  el  comme  feuilles.  Les  rameaux  sont 
de  beaucoup  plus  gros,  plus  vigoureux  el  plus  divariqués  ; 
I.--.  feuilles,  bien  plus  grandes,  sont  ovales,  lancéolées 
et,  au  lieu  d'être  échanerées,  sont  très  acuminées.  Le  limbe 
est  un  peu  cloqué  ''I.  1ms  de  la  végétation,  les  bords 
dos  feuilles  se  replient  intérieurement.  Le  coloris  du 
nul  est  déjà  moins  brun  cjue  celui  do  17.  Vcrschaffelti  el 
les  nervures  sont  plu-  largement  et  irrégulièrement  lavées 
de  carmin  pâle  s'étalant  parfois,  ce  qui  donne  à  l'ensemble 
nu  ion  plus  vif,  plus  voyant  el  moins  sombre;  le  dessous 
il. 's  feuilles  esl  également  moins  foncé. 

1.7.  V.  acuminata  (tig.  11)  a.  elle-même,  donné  naissance 
aux  sous-variétés  :  Souvenir  du  Parc,  différant  simplement 
par  le  coloris  général,  encore  moins  sombre,  et  par  la  plus 
grande  proportion  do  carmin  vif  el  Bicmulcri,  dont  le 
lmid  des  feuilles  o-i  rouge  carminé  au  lieu  d'être  rouge 
pourpre  et  dont  les  nervures  -mil  égale ni  lavées  de  car- 
min clair. 

\JÏ.  Linilrui  (flg.  12)  ost  uno  autre  espèce  aux  rameaux 
dressés  et  atteignant  0",50  ;  les  feuilles  sont  oblongues  lancéo 
loos,  aiguës,  allongées,  d'un  coloris  rouge  pourpre  bronzé  el 
\  iulaoi'.  à  nervure  médiane  un  pou  plu-  violacée;  mai-  peu 


Fig.  12.  —  Iresine  Lindoni. 

(Ram<  :ni    i.  .lui i  de  2/3 

distincte;  le  dessus  du  limbe,  qui  esl  uni.  a  quelques  reflets 
\  iolaçés,  tandis  que  la  face  inférieure  est  luisante. 

L7.  Lindoni  a  donné  naissanc  -à  la  variété  /.  L.formosa, 
donl  le  limbe,  au  lieu  d'être  rouge  foncé,  est  jauni'  clair 
strié  ih'  verl  pâle;  les  nervures  -mil  colorées  do  rose  cra- 
moisi. 

En  somme,  nous  nous  trouvons  eu  présence  de  quatre 
i\  pes  absolument  différents,  quant  à  leur  port  el  à  la  forme 
du  feuillage,  el  qui  permettent  de  rapprocher  d'eux  leurs 
variétés  ou  sous-variétés.  1.7.  Verschaffeltl  et  ses  variétés 
de  mémo  forme  de  feuilles  (flg.  \h  ;  17.  T'.  Wallisii. 
(fig.  1D);  17.  V.  acuminata  (flg.  11);  17.  Lindcni(fig.  12) 
oi  sa  variété. 

Toutes  ces  \  ariétés  n'ont  pas  la  même  valeur  ornementale, 
la  nt  s'en  faut .  Les  [résines,  à  feuillage  noiràl  re,  par  exemple, 

loivenl  pas  êl  re  répandues  à  profusion.  <  In  -ail.  on  effet, 

que  ees  teintes  sombres  amortissent  parfois  les  effets  bril- 

ni-  et  no  sont  pa-  toujours  très  visibles.  C'est  assez  dire 
qu'il  faut  les  distribuer  avec  parcimonie  dans  les  corbeilles 
éloignées  de    la    vue  et  dans  celles  qui   se  trouvent  dans 

(4)  Ces  chiffres  représentent  les  tailles  normales,  mais  que, 
ii  uis  les  cultures,  ou  ne  leur  laisse  pas  atteindre 


.'<; 


LK    JABIHX 


l'ombre,  à  moins  toutefois  qu'elles  ne  soient  opposées  à  d'au- 
tres plantes  à  coloris  trèsvifsel  très  clairs.  Même,  dans  les 
endroits  à  proximité  de  la  vue,  il  ne  faut  les  planter  qu'en 
bordure  de  massifs  d'arbustes,  en  disséminé  ou  borda  ni  des 
plantes  à  coloris  i  lairs;  ceci  s'applique  surtout  aux/.  Lin- 
dent,!.  V.  Wallisii  el  /.  V,  Comessi. 

On  les  emploie  beaucoup  dans  les  composition*  en 
mosaïeulture,  pour  sertir  les  corbeilles,  bordures  el  plates- 
bandeset  aussi  disséminées  dans  les  corbeilles.  Celles  qu'on 
préfère,  dans  ces  derniers  cas,  ^ont  les  /.  Verschqffblti,  I.  V. 
brillantissima,  I.  V,  acuminata,  I.  Lindeni;  pour  les  bor- 
dures, ce  sonl  principalement  :  les/.  Lindeni  el  /.  V.  Wal- 
lisii que  l'on  voit  le  plus  ;  enfin,  pour  la  saïculturo.  on 

les  m  ilise  presque  toutes. 

(  'c  que  beaucoup  ignorent,  c'esl  le  parti  que  l'on  peut 
tirer  des  Irésines  à  rameaux  divariqués  pour  taire  des  bor- 
dures et  pour  constituer  des  fonds  dans  les  corbeilles  en 
mosaïeulture.  Au  lieu  de  laisser  ces  plantes  dressées  et  de 
les  tailler  sévèrement  pour  les  maintenir  dans  des  dimen- 
sions voulues,  il  est  plus  logique  et  plus  rationnel  de  les 
palisser  sur  le  sol,  ce  qui  est  très  simple.  <  ni  plante  les 
[résines  toul  comme  si  elles  devaient  rester  dressées  et  on 
en  croehette  les  rameaux  à  plat  sur  le  sol  :  on  répète  cette 
opération  deux  ou  trois  Eois  au  fur  el  à  mesure  que  les 
bourgeons  se  développent  et  on  aainsi,  en  moinsd'un  mois, 
ilos  bordures  très  bien  fournies.  Car,  il  ne  faut  pas  oublier 
que  cette  opération  régularise  l'action  'I'1  la  sève,  en  faisant 

uniforme ut  développer  Ions  les  yeux.  <  )n  peut  constituer 

ainsi  d'étroites  comme  de  très  larges  bordures;  en  les  pin- 
çant de  très  près,  on  obtienl  un  tapis  absolument  lia-  ei 
touffu,  bien  garni,  que  l'on  peut  maintenir  à  une  hauteur 
de  (P. 10  à  0"',30.M.  Opoix  en  tire,  en  ce  sens,  un  excellent 
parti  dans  l'ornementation  estivale  des  jardins  du  Luxem- 
bourg en  en  faisant,  autour  des  corbeilles  et  le  long  des  mas- 
sifs d'arbustes,  de  ravissantes  bordures' de  0m,30à  0m,6Û  de 
largeur.  Pour  ces  larges  bordures,  on  plante  deux  ou  trois 
rang  •  de  plantes. 

Cela    indique  suffisamment  la  valeur  qu'a  cette  utilisa- 
tion des  (résines,  en  tapis,  pour  former  les  fonds  dans  les 
orbeille;  en  mosaïeulture. 

Mais  toutes  le-  variétés  cultivées  ne  sonl  pas  aptes  à  être 
ainsi  palissées  ;  celles  à  rameaux  dressés  telles  que  17.  Lin- 
deni et  celles  qui  sonl  trapues  et  naines  comme  17.  Wallisii 
ne  conviennent  guère  pour  cet  usageet  nedonnenl  ordinaire 
nient  pas  d'excellents  résultats;  dans  les  deux  cas,  les 
rameaux  sont  trop  raides  et  les  pousses  qui  se  développent, 
un  peu  trop  élancées.  Ce  sont  les  variétés  à  rameaux  diva- 
riqués, allongés,  ayant  tendance  à  se  coucher  naturelle- 
ment qu'on  doit  préférer,  comme  17.  Verschaffelti.  17.  V. 
acuminata,  17.  V.  brillantissima,  qui  sonl  les  trois  meil- 
leures à  cet  effet. 

Lorsqu'on  plante  en  disséminé  dans  les  corbeilles,  on 
peut  aussi  bien  employer  les  variétés  à  port  dressé  que  celles 
uni  s'étalent;  les  variétés  naines  sont, de  préférence, utilisées 
avec  des  plantes  d  une  hauteur  de0",15  à  0",25. 

Les  [résines  se  comportent  tout  aussi  bien  en  plein  soleil 
qu'à  l'ombre,  pourvu  que  les  arrosages  ne  leur  manquenl 
pas;  et,  sauf  peut-être  17.  V.  aureo-reticulata  qui  est  plus 
verte  à  l'ombre,  elles  sont  aussi  colorées  à  l'ombre  qu'au 
soleil. 

J'ai  même  remarqué,  plusieurs  années  de  suite  i  i  dans 
différents  endroits,  que  certaines,  telles  17.  V.  acuminata 
el  II.  V.  brillantissima,  avaient  des  coloris  plus  tendres, 
plus  liais  à  l'ombre,  tandis  que  ceux-ei  étaient  moins  frais, 
quoique  plus  brillants,  au  soleil.  Mais,  autant  que  possible, 
il  faut  s'en  tenir,  pour  planter  à  l'ombre,  aux  [résines  dont  les 
coloris  sont  bien  voyants  el  planter  principalement  au 
soleil  celles  à  feuillage  sombre  ;  non  pas  parce  qu'elles  ne 
croissent  pas  aux  expositions  ombragées,  mais  pan  "que. 
à  ces  expositions,  cette  teinte  se  trouve  encore  assombrie 
i    ne  fend  pas  ou  rend  moins  l'effet  qu'on  en  attend. 

J'ajouterai  que  les   [résines  croissent   mieux  dans  mi  sol 
el  humeux  comme  l'esl  ordinairement  celui  des  cor- 
beilles et  plates-bandes  et  se  montrent  un  peu  raehitiques 
dan-  une  terre  froide  et  compacte. 

Jedirai  encore  que  l'on  peut  cultiver,  sous  unefprmecapitéë, 
qui    vigoureuses,  telles  les  /.   Ver  chaffclti,  I.  Y. 


acuminata,  I.  V.  brillantissima  et  /.  Lindeni.  Pour  cela, 
on  bouture,  en  janvier,  des  rameaux  très  vigoureux  que  l'on 
rempote  dans  une  terre  riche.  <  >n  ne  conserve  que  le  rameau 
central  qu'on  ne  pince  pas  et  que  l'on  dirige  sur  un  tuteur 
en  supprimant  les  bourgeons  latéraux  lorsqu'il  s'en  déve 
loppe.  (  In  rem  pote  assez  sou  yen  lot  on  arrose  à  I  engrais  ;  quand 
ce  rameau  a  atteint  0*,90à  1  mètre,  on  pince  l'extrémité  el 
on  favorise  le  développement  des  bourgeons  supérieurs  qui 
sonl  eux-mêmes  pinces  pour  former  la  tête.  Ces  plantes 
peuvent  être  disposées  sur  les  pelouse-  ou  dans  les  corbeilles, 
en  les  laissant  en  pots,  où  elles  produisent  très  bon  effet. 
(  in  les  rentre  en  serre  à  l'automne,  la  tige  se  durcit  el  il  n'y 
a  plus  qu'à  s'occuper  de  maintenir  la  forme  de  la  tête,  sur 
laquelle  du  reste  on  peul  couper  des  boutures  au  printemps. 
i  in  peut  conserver  ces  [résines  ainsi  formées  plusieurs 
années  en  très  bon  état,  en  les  rempotant  annuellement. 

Pour  la  multiplication, on  rentre  en  serre  tempérée  un 
certain  nombre  de  pieds  mères  provenant  du  bouturage 
d'automne  ou  de  printemps.  Au  mois  de  janvier,  ces  plantes 
sont  rentrées  dan-  la  serre  à  multiplication  ou  dan-  la  -erre 
chaude;  les  jeunes  pousses  se  développent  vite;  on  les  bou- 
ture au  fur  ei  à  mesure  qu'elles  sont  assez  longues,  à 
l'étouffée,  et  elles  s'enracinent  en  peu  de  temps.  A  ce  mo- 
ment, on  les  rempote  en  godets  de  0",08  et,  au  bout  de 
quelques  jours,  on  les  pince:  les  portions  supprimées,  de 
même  que  les  autres  développées  sur  les  pieds  mères,  sonl 
encore  bouturées.  On  fait  ainsi,  jusqu'en  avril,  toute  une 
succession  de  boutures  que  l'on  coupe  au  lur  et  à  mesure' 
qu'elles  se  développent  sur  les  pied-  mères  et  sur  les  jeunes 
boutures  qu'il  convient  de  pincer  pour  les  maintenir  assez 
basses. 

Toutes  ces  Ijoulures  une  fois  rempotées  peuvent  être 
mises  sous  elià-sis,  -i  la  place  manque  dan-  la  serre. 

Grâce  à  la  végétation  rapide  et  à  la  reprise  facile  des 
Irésines,  on  peut  trè-  bien,  de  cette  façon,  avec  un  nombre 
très  restreint  de  pieds  mères,  obtenir  de  nombreux  sujets 
qu'on  plante  dans  les  premiers  jour-  de  juin,  car  ces 
plantes  restent  stationnaires  pendant  un  certain  temps,  -i 
on  les  plante  avant  que  la  température  -oit  a-sez  chaude. 

Si  1  on  n'a  pas  besoin  d'un  grand  nombre  de  pied-  on 
1  eut  commencer  le  bouturage  plu-  tard,  au  moi-  de  mai- 
an  lieu  de  janvier. 

ALBERT  MAUMEXÉ. 


Le  forçage  de  l'Acacia  (Mimosa)  dealbata 

sur  le  littoral  méditerranéen. 


Comme  importance,  après  la  culture  du  Rosier  et  celle 
de  l'Œillet  sur  le  littoral,  vient  immédiatement  celle  du 
Mimosa  ou  Acacia  dealbata.  Les  collines  de  la  Californie, 
de  la  Croix  des  Gardes,  de  la  Théoulc,  à  (aune-  el  tous  les 
merveilleux  jardin-  de  la  côte,  se  couvrent,  dès  les  pre- 
miers joui<  de  février,  d'un  splendide  manteau  d'or,  dont 
I  celai  resplendi!  sur  un  fond  de  verdure,  formé  pai  le  plut 
beau  feuillage  de  tous  les  végétaux  cultivés  dan-  ta  région 
C'est  alors  que  redouble  l'activité  des  expéditeurs,  el   les 

-   rapides   transportent,    à    pleins    wagons,    jusqu'aux 

confins  de  l'Europe,  les  Hem-  de  cet  arbre,  aussi  gracieux 
qu'élégant,  présentant  ainsi  aux  habitants  des  régions 
moins  favorisées,  la  earai  téristique  du  plus  beau  climat  de 

fiance. 

Les  fleurs  de  Mimosa  dealbata,  qui  paraissent  sur  les 
marchés  européens  dès  les  premier-  jour-  de  jan\  ier  et  jus 
qu'au  15  février,  proviennent  de  rameaux  forcé- à  l'aide  de 
la  chaleur  artificielle.  Les  rameaux  boutonnés,  détachés  de 
l'arbre,  sont  plongés  dans  des  \a-e-  rempli-  d'eau  e1  sou- 
mis à  une  température  de  30  degrés  de  chaleur,  à  l'obscurité 
complète;  quarante-huit  heures  de  ce  traitement,  pour  les 
premiers  forçages,  et,  trente  an  plus,  lorsque  la  saison  est 
plus  avancée,  suffisent  pour  obtenir  une  complète  floraison, 

Tous   les  rameaux  d  un  même  sujet  ne  sonl  pas  apte-  à 
être  forcés  le  même  jour;  leui  choix  judicieux  constitue  la 


LE  JAHDIX 


partie  la  plus  importante  de  cette  opération,  car  si  les 
rameaux  sont  coupés  trop  tôt,  les  boutons  noircissent  el 
n'épanouissent  pas. 

Les  rameaux  qui  n'onl  pus  reçu  directement  l'influence 
du  soleil  etceux  qui  se  trouvent  dans  l'intérieur  de  l'arbre 
attendris  par  le  manque  de  lumière,  doivent  être  utilisés 
pour  les  premiers  forçages;  ils  -•  ml  à  point,  lorsque,  en  rou 
1  a 1 1 1  quelques  boutons  dans  la  paume  de  la  main,  ils  se 
réduisent  facilement  en  i sorte  de  Une  farine;  s'ils  résis- 
tent à  cette  pression,  le  forçage  doit  être  remis  à  une  dal  i 
ultérieure. 

Le  forçage  s'effectue  soit  dans  des  chaudières  ad  hoc,  soit 
dans  de  vieux  foudres  à  \  in,  soit  enfin  dans  des  serres  basses. 

En  chaudières  munies  de  ()'",l(t  d'eau  environ,  les  rameaux 
sont  placés  par  bottes;  l'orifice  de  la  chaudière  est  bouché 
à  l'aide  de  plusieurs  vieilles  couvertures,  el  un  petit  four- 
neau, placé  en  dessous,  maintient  la  température  de  Iran 
à  30".  Cette  méthode,  quoique  très  primitive,  réussit  parfai1 
tement  lorsque  les  rameaux  ont  été  judicieusement  choisis. 

En  foudres  ou  vieilles  cuves,  les  branches  boutonnées, 
égalisées  à  la  base,  sont  placées  dans  des  vases  remplis 
d'eau,  ceux-ci  étant  placés  sur  îles  planchers  p;>rcés  de 
trous  el  étages  les  uns  au-dessus  des  autres,  à  distance  con- 
venable pouT  que  les  rameaux  ne  soienl  pas  trop  brusque- 
ment ployés.  Au  bas  de  la  cuve,  on  ménage  un  trou  auquel 
aboutit  l'extrémitédu  tuyau  ou  col  de  cygne,  communiquant, 
de  l'autre  bout,  à  une  chaudière;  la  vapeur  s'engage  dans  le 
tuyau  et  se  répand  dans  la  euve,  en  passant  successivement 
par  les  trous  des  planchers,  et  y  maintient  la  température 
de  30".  La  partie  supérieure  de  la  cuve  est  bouchée  au 
moyen  de  couvertures  maintenues  par  des  planches. 

l'ai  serres  basses,  des  vases  à  fleurs,  de  0",15  à  0",20  de 
diamètre,  remplis  d'eau,  sont  enterrés  près  à  près  sur  les 
banquettes  et  chacun  d'eux  reçoil  une  botte  de  rameaux. 
La  serre  étant  constamment  couverte  el  la  température  du 
dehors  aidant,  il  devient  facile,  avec  un  petit  appareil  de 
chauffage,  d'entretenir,  dans  la  serre,  la  chaleur  nécessaire. 
Ce  dernier  moyen  est  le  plus  rationnel  de  tous,  en  ce  sens 
que  le  travail  s'opère  avec  beaucoup  plus  de  facilité. 

A  moins  de  se  trouver  dans  un  endroit  très  privilégié  sous 
le  rapport  de  la  température,  il  est  assez  rare  que  l'on 
puisse  commencer  le  forçage,  avant  les  premiers  jours  de 
janvier.  Les  fleurs  qui  arrivent  avant,  sont  celles  du 
Mimosa  longifo.Ha,  que  l'on  accepte  faute  de  M.  dealbata. 

Cependant,  une  quatrième  méthode  de  forçage  du  M.deal- 
hiiln  permet  d'obtenir  dos  fleurs  (lés  les  premiers  jours  de 
décembre.  (  tette  méthode  consiste  à  cultiver  le  M.  dealbata 
dans  des  bacs,  à  le  laisser  souffrir  modérément  de  la  s  ïehe- 
resse,  depuis  le  moment  où  les  boutons  sont  parfaitement 
formés,  jusqu'en  août  époque  à  laquelle  on  le  place  à 
l'ombre,  en  le  tenant  fortement  arrosé  et  bassiné  malin 
et  soir.  Puis,  lin  novembre,  les  bacs  sont  entassés,  en  serres 
basses,  el  on  chauffe  à  30°,  en  donnant  de  forts  arrosages,  et 
des  bassinages  continuels.  Huit  jours  de  ce  traitement  suf- 
fisent pour  obtenir  une  magnifique  floraison,  dont  la  cueille 

dure  deux  à  trois  jours, [ui  permet  de  remplacer  sucées 

sivemenl  les  sujets  lorsqu'ils  sont  épuisés.  Cette  méthode, 
la  plus  onéreuse  de  toutes,  ne  peut  être  avantageusement 
employée  que  peur  les  premiers  forçages,  dent  les  produits 
sont  vendus  a  un  pri  s  très  élevé. 

G.  VRAY. 

Papier  de  fanes  de  Pommes  de  terre.  tl  y  a 
quelques  mois,  nous  dit  l'Agriculture  moderne,  on  a  fait, 
dan- la  Province  de  Groningne  (Hollande),  où  l'industrie 
du  papier  est  assez  développée  etoù  la  Pomme  de  terre  est 
largement  cultivée,  des  essais  de  fabrication  du  papier  au 
moyen  des  fanes  de  Pommes  de  terre,  essais  qui,  au  dire  du 
consul  d'Italie  à  Amsterdam,  auraient  donné  debons ré- 
sultats. 

I  .es  fabricants  île  papier  pavent  actuellement  5fr.  601a 
t le  defanes  de  l 'ommes  de  terre. 

Cette  industrie  est  assuréede  la  réussite,  à  la  condition 
que  la  culture  des  Pommes  de  terre  se  développe  encore 
considérablement  et   que    les  fabricants   pavent    un  prix 

plus  rémunérateur  aux  cultivateurs  pour  qui  les  fan t 

déjà  quelque  valeur  <  onime  engrais. 


CULTURE   POTAGERE 


Les  premiers  Pois  en  pleine  terre. 

Les  variétés  de  Pois  s,-  divisent,  comme  chacun  sait. 
en  plusieurs  catégories  :  d'abord  les  Pois  nains  el  les  Pois 
à  rames;  ces  groupes  sesubdn  isenten  :  Poisà  grains  rond r, 
et   Pois  à  grains  ridés,  puis  en  Pois  mange  tout  el   Pois 

ècosser.  Lés  Pois  mange  tout,  je  tiens  à  le  rappeler,  sont 
ceux  qui  possèdent  des  cosses  sans  parchemin  pouvant,  pai 
conséquent,  être  mangées  entières  avec  les  graines  qu'elles 
renferment. 

Les  variétés  de  Pois  sont  extrêmement  ibreuses  ;  disons 

deux ts  de  celles  qui  me  paraissent  les  |dus  remarquables, 

en  les  accompagnanl  de  quelques  appréciations.  Mais,  en 
tous  cas,  je  recommande  instamment  aux  lecteurs  du  Jardin 
de  s'adresser,  pour  l'achat  des  graines,  à  des  maisons 
sérieuses,  certaines  ne  se  faisant  aucun  scrupule  de  vendre 
des  Pois  n'appartenant  pas  à  la  variété  demandée,  et  dont, 
quelquefois,  les  3  1  ont  perdu  leurs  facultés  germinatives. 
Les  premiers  Pois  en  pleine  terre  se  sèment  d'ordinaire  en 
plate-bande  exposée  au  Midi,  labourée  seulement  quelques 
jours  à  l'avance  ou  à  l'automne  précédent. 

Les  graines  de  Pois  s,, ni  confiées  au  sol  dés  le  mois  de 
février,  aussitôt  que  le  temps  le  permet.  Les  variétés  qu'on 
peut  utiliser  peuvent  être  naines  ou  à  rames;  ces  dernières, 
par  suite  des  supports  qu'on  est  obligé  de  leur  procurer,  sont 
plus  encombrantes.  Aussi  est-il  préférable  d'utiliser  plus 
spécialement,  pour  les  premiers  s, -mis  m  plate-bande,  les 
variétés  naine3.  Le  reproche  qui  a  été  adressé  à  ces  dern  ières 
de  n'être  pas  suffisamment   productives  est  mal  fondé.  En 

général,  la  faute  est  imputable  à  ceux  qui   se ni    :   ils 

n'emploient  pas  suffisamment  de  graines. 

Naturellement,  les  graines  varient  degrosseur  suivant  les 

races  et  il  s'en  suil  qu'un   poids  déterminé  ne  saurail  ren 

fermer  le  même  nombre  de  graines,  le  nombre  augmentant 

du  diminuant    suivant    les    variétés.    Mais,  pour   fixer,  les 

lées,  je  puis  dire  que  1  kg.  500  de  gra  ines  de  Pois  Merveille 

d'Amérique. n'est  pas  -un  poids  exagéré   pour  l'enseme 

ment  d'Une  surface  de  25  mq.,  les  lignesétanl  distancée   li 

unes  des  autres  de 0m30.  Ai proportions,  larécoltequi 

uit  est  1res  convenable  et  rémunératrice. 

Parmi  les  p,,is  nains,  voici  les  plus  recomniandables  : 

Le  Pois  Merveille  d'Amérique  qui  est  une  variété  à,  grain 
i  ii II-,  dont  les  t  iges  ne  dépassent  pas  0"25. 

Le  Pois  Serpette  nain  oerteM  d'origine  assez  récente;  il 
s'élève  un  peu  plus  que  le  précédent,  à  0m35.  Il  est  très  pro- 
ductif et  vraiment  digne  d'être  cultivé. 

Le  Pots  nain  hâtif,  app  lé  aussi  Pois  Lèoéqup,  bien  que 
dit  nain,  ne  l'est  pas,  car  il  peut  s'élever  à  0"45.  Pour  en 
obtenir  toute  satisfaction,  il  faut  le  semer  un  peu  moins  serré 
que  les  précédents  et  enfoncer,  de  place  en  place,  de  petites 
rames,  très  inclinées,  pour  (pie  les  tiges  ne  se  courbent  pas 
lorsqu'elles  arrivent  à  leur  hauteur  définitive. 

Parmi  les  \ ariétés  il  rame  : 

Le  Pois  Prince-Albert  est  connu  un  peu  partout.  C'esl 
Ilot  une  "des  variétés  le-  plus  hâtives  II  n'est  malheu- 
reusement pas  très  productif. 

Le  Pois  Caractacus,  qui  lui  ressemble  beaucoup  et  qui 

n  est  que  de  quelques  jours  moins  hâtif,  est  plus  recomi 

dable  à  mon  avis. 

Un  peu  plus  bât  il  que  le  Pois  Caractacus,  le  Pois  L  epress 
•  i  enrôle  préférable,  suivant  moi,  au  Pois  Prince  Allen . 

Les  tiges  deces  trois  variétés  parvie ni  a  0m80  et  0m90 

de  hauteur. 

Pour  ceux  qui  désirent  obtenir  det ne  heure  quelques 

variétés  de  Pois  mange-tout,  le  Pois  sans  parchemin  très 
nain  hâtif  à  châssis  de0n,25  de  haut,  le  Pois  Corne  de  Bé- 
lier et  le  Pots  fondant  de  St  Désirât  à   rame,  sont   des 
ariétés  qu'on  peu!  choisir. 

Une  lois  que  l'on  a  fait  choix  de  la  variété,  il  s'agil  d'en 
e v  les  graineset  je  suppose  que  la  plate-bande  a  été  pro- 
fondément labourée  el  qu  elle  se  i  rom  e  dans  les  condition! 
requises  pour  le-  recevoir  s  il  s'agit  de  variétés  nain-'  il 
itltii  de  tracer  avec  une  serfouette  ou  une  petite  bim 


3s 


LE    JARDIN 


tous  les  0m30  de  petits  sillons  profonds  de  0m04  à  0"05  au 
fond  desquels  les  graines  sonl  distribuées  suivant  les  quan- 
tités déjà  indiquées.  Cue  fois  les  graines  recouvertes  et  la 
urfaee  du  sol  nivelée,  on  sème  des  graines  de  Laitues  à 
couper  el  quelques  graines  de  Radis.  Les  Radis  sonl  réeol 
tes  av  aiii  d'avoir  pu  nuire  aux  l 'ois. 

Lorsque  les  Pois  sonl  bien  sortis  du  sol  et  qu'ils  dépassent 
la  surface dusol  de 0*05 ou  0"'06,  il  faut  leur  donner  un  bon 
binage  par  un  beau  temps.  A  ce  moment,  si  les  Laitues 
n'ont  pas  été  toutes  utilisées,  celles  qui  restent  (si  on  n'en 
peut  rien  faire)  doivent  être  supprimées  comme  s'il  s'agissail 
de  mauvaises  lierbes.  Après  ce  binage,  si  les  Poissontdes 
variétés  à  rames,  il  convient  de  leur  donner  les  soutiens  ou 
rames  dont  ils  ont  besoin. 

Ce  semis  en  plaie  bande  peut  être  suivi  d'un  ou  de  plu- 
sieurs autres  en  pleine  teri I  eu  plein  carré,  en  employant , 

suit  des  variétés  naines,  soit  des  variétés  à  rames  et  en  lais- 
sant, cela  va  sans  dire,  un  intervalle  de  quinze  jours  entre 
chaque  semis. 

Les  variétés  naines  sonl  semées  comme  à  l'ordinaire  en 
lignes  et  en  rayons  tracés  à  0m301es  uns  des  autres. 

Pour  les  variétés  à  rames,  il  est  préférable  de  procéder  de 
la  manière  sui\  ante  : 

Le  semis  s'exécute  aussi  en  ligneset  en  rayons,  maisehaque 
groupe  de  deux  lignes  de  Pois  doit  être  séparé  par  un  sen- 
tier de  0m80, 

Il  est  vrai  que  certains  jardiniers  sèment  encore  les  Pois 
en  planches  de  quatre  ou  cinq  lignes,  chaque  planche  séparée 
parmi  sentier  de  0"40  ou -0"50,  mais  c'est  là  une  pratique 
défectueuse  que  je  ne  conseille  pas. 

Si,  dans  la  méthode  que  j'indique,  les  sentiers  paraissent 
trop  larges,  nu  peut,  à  la  rigueur,  les  utiliser  avec  des  Kpi- 
n  ards  ou  des  Laitues  à  couper. 

.1.  TOUSSAT. 


Nii  il  lis  nouvelles  ou  peu  connues 

LÏGUSTRUM  INSULARE  Decsn. 
et  LÏGUSTRUM  WALKERI   Decsn. 

Les  Troènes  rendent  d'immenses  services  à  l'ornemen- 
tation des  bosquets  el  les  paysagistes  savent  tous  combien  ils 
sent  précieux  sous  ce  rappport.  Dans  le  nombre  assez  élevé 
des  espèces  décrites,  :î7à  l'époque  où  Deeaisne  en  publia 
la  monographie,  —toutes  ne  sont  pas  également  méritantes 
et  recommandablés. 

Dans  la  section  caractérisée  par  les  Meurs  rotaeées,  les 
feuilles,  les  rameaux  de  1  inflorescence  pulvérulents  et  velus, 
section  dont  De  Candolle  avait  fait  en  partie  son  Visiania, 
deux  plantes  nous  mit  paru  devoir  être  signalées  à  l'atten- 
t  ion,  toutes  deux  de  mérite  et  d'intérêl  différents.  L'une  est 
le/.,  insulare  liru.  et  l'autre  /,.  Wnlkeri  du  même  auteur 

Le  Z. .  insulare  est  de  patrie  inc ue;  c'est  une  espèce  i|iii 

s'est  propagée  dans  les  jardins  sous  le  nom  incorrect  gramma- 
ticalement de  /..  insulense  el  de  /..  Stauntoni.  Le  vrai  /.. 
Stauntoni  D.C.  appartient  à  une  autre,  section  du  genre  dans 
laquelle  les  Heurs  sont  portées  par  des  pédoncules  très  grôlesj 
Le  /..  insulare  se  reconnaît  facilement  aux  caractères  sui- 
vants: rameaux  non  anguleux,  cendrés,  pourvus  de  lenti- 
celles  blanchâtres  peu  abondantes;  jeunes  rameaux  velu,; 
feuilles  lancéolées  ou  elliptiques,  atténuées  et  légèrement 
mucronées  au  sommet,  arrondies  ou  à  peine  rétréeies  à  la 
base,  quelquefois  ondulées  sur  le,  bords,  d'un  vert  gai  à  la 
face  supérieure,  plus  pales  on  dessous,  très  glabres;  fleurs  en 
liyrses développés,  déforme  pj  ramidale,  à  pédoncules  étalés 
velus  et  niull  illoies  ;  ralie  •  campanule,  membraneux,  plus 
ou  moins  denticulé;  corolle  dépassant  le  calice;  fruits  de 
a  grosseur  d'un  pois,  eordi formes,  noirs,  pruineux  et  commq 
marqués  de  très  petits  points  Mânes. 

Le  !..  insulare  est,  en  outre,  facilement  reconnaissable  à 
a  teinte  jaunâtre -de  -ou  feuillage,  à  ses  feuilles  fréquem-j 


ment  penchées  et  à  la  forme  toute  particulière  île  ses  fruits 
>|iii  sont  en  lorme  de  cœur,  ("est  une  espèce  Vigoureuse  et 
qui  ne  semble  pas  craindre  nos  hivers  sous  le  climat  de 
Paris 

Au  nu" nie  groupe,  appartient  nue  espèce  moins  répandue  le 
/..  Walheri  que  Deeaisne  lit  également  connaître  d'après 
des  échantillons  d'herbier  et,  originaire  de  la  région  tropi 
cale,  de  Ceylan.  Comme  affinités,  il  doit  être  classé  entre  le 
Ligustrum  australianum  V .  Y.  Millier,  du  Queensland  el 
le  /..  Ciimingianum  Decs.,  de  Manille,  ("est   un  arbuste  à 

rameaux  i anguleux  très  al damment  pourvus  de  len- 

tieelles.  eeuxde  l'année,  florifères,  grêles,  légèrement  velus, 
à  feuilles  lancéolées,  largement  atténuées  au  sommet  qui 
est  un  peu  mueronc.  arrondies  et  brièvement  pétiolées  à  la 
base,  planes  on  à  bords  redressés,  luisantes  en  dessus,  opaques 
à  la  laie  inférieure,  obscurément  nerviées  ;  Meurs  en  thyrses 
grêles  et  bien  garnis,  à  pédoncules  courts  légèrements  velus; 
corolle  de  petite  dimension  ;  calice  en  forme  de  coupe  dentée 
et  membraneux  dans  sa  partie  supérieure. 

Le Liguslrunx  Walheri  ne  paraît  pas  encore  avoir  Henri 
en  France  où  sa  ciîlture  est    toute  récente  et    n'a  été  laite, 

jusqu'à   ce  jour,  que  par  semis,   (est   un    arbuste  à  i - 

server  en  serre  froide  où  ses  feuilles  sonl  généralement 
persistantes.   Il  est    probable  qu'il  se   présentera  dans  des 

e litions  de  rusticité  satisfaisante,  cardans  son  pays  natal, 

à  Ceylan,  on  le  rencontre  à  5.800  pieds  d'altitude.  Il  y 
forme  l'ornement  de  la  végétation  grâce  à  ses  longues  pani- 
eules  de  Meurs  blanches. 

Il  y  aurait  beaucoup  à  dire  encore  sur  ce  beau  genre 
Lif/ustrum  dont  le  centre  de  végétation  est  essentiellement 
asiatique,  dans  les  régions  tempérées  de  l'Asie,  la  Chine  et 
le  .lapon.  Aucune  espèce  n'est  américaine  malgré  le  nom 
de  Ligustrum  californicum  si  abondamment  répandu  dans 
les  cultures,  (est  une  appellation  erronée  qui  doit  être 
rectifiée  en  /..  oralijblium  Hook.,  originaire  du  Japon.  On 
n'en  rencontre  pas  non  plus  dans  l'Afrique  chaude  el  tem 
pérée.  Le  L.  australianum  habite  le  Queensland  et  le  /..  ml 
gareou  Troëne  vulgaire  se  trouve  fréquemment  en  Europe. 

P.  HARIOT. 


lu  Mil 


Les  Produits  de  Culture  forcée  aux  Halles 

I.a  température  douée  des  premiers  jours  de  L'année  a 
favorisé  le  forçage  de  l'Asperge;  250  bottes  enviroir,apportées 
au  pav  illon  n°  (i.  mit  été  vendues  de  .">  à  26  francs  pièce,  soit 
11!  francs  en   moyenne. 

(in  a  reçu,  le  15  janvier,  les  premières  Aspe 

i|lli  se  sont  vendus  de  li  à   lit  lianes  la   botte. 

l.es  viticulteurs  français  oui  diminué  leurs  envois: 
550  kilosde  Black  Alicantt I  été  adjugés  2  fr.  -Ml.  :i  lr.   et 

H  lr.  50;  l'extra  jùsqu  à  ^  Ira  nés  le  kilo;  lill  kilos  de  CollIUtn. 

à  ■;  et  il  francs.  A  signaler  l'apparition,  le  16,  venant  de 
Belgique,  des  premiers  Raisins  Franhenthal  de  la  saison. 
i|iii  n'ont  pas  atteint  les  prix  que  l'on  espérait. 

l.es  premières  Fraises  oui  été  obtenues  par  M.  Gustave 

démolit  qui  a  lait  mettre  en  vente,  le  S  janvier,  :î  pots  de 
Marguerite  avant  chacun  un  fruit  moyen  à  maturité;  ils 
mil  été  adjugés  lOfranes;  les  premiers  envois  de  caisses  de 
Il  fruits  mit  tait  lit  lianes,  puis  i'.'  lianes  ;  les  Fraisiers  eu 
pol  ont  été  vendus  ô  francs  ouv  iroii. 

Les     Ananas    en    pot     sont    dune    vent» 
15  fruits  au  prix  moyen  de  12  lianes. 

l.es  boties  de  I.ilas  blanc  varient  de  2 

Roule  île  neige,   de  2  lianes   ;,    2  fr.  ."il!  :    le   pa. filet    de   MllgUet 

en  fleurs,  de  1  franc  à  1  lr.  ôi);  enfin  les  t;  petites  Tulipes. 
de  0  fr   10à0fr.75,  selon  les  uuancesel  la  beauté  des  fleurs. 

.1.   M.  H. 


assez  difficile 
à  . ">  francs  ;  1  < 


LE    JARDIN 


29 


Nouveautés  Horticoles 


Parmi  les  nouveautés  de  légumes  annoncées  cette  année 
parla  maison  Denaifie,  de  Carignan,  nous  signalons  par- 
tieulièremenl  à  nos  lecteurs,  1»  suivantes:  (1) 


'ïu.  13. 


Chou  pomme  plm  hùtij. 


Chou  pommé  plat  hâtif  lig.  13).  —  Ce  nouveau  Cliuu 
i  abus  constitue  une  variété  bien  distincte,  remarquable  par 
la  grosseur  de  sa  pomme,  large,  plaie,  entourée  de  feuilles 
peu  nombreuses  et  paraissant  presque  posée  sur  terre  tant 
le  pied  est  court. 

Bien  hâtive  et  tenant  peu  de  place  relativement  au  déve- 
loppement de  sa  pomme,  cette  belle  variété  sera  certaine- 
ment appréciée  des  amateurs  et  des  maraîchers. 


Fis.  11. 


Pomme  de  terre  Magnum  bleue. 


Pomme  de  terre  Magnum  bleue  (lig  14).  —  Nouvelle 
variété  de  moyenne  saison,  bien  productive,  ayant  le  grand 
avantage  d'être  extrêmement  résistante  à  la  maladie.  Les 
tiges,  teintes  de  rouge  violacé  à  la  base  sont  assez  courtes 
et  dressées.  Chaque  touffe  produit  10  à  12  tubercules  allon- 
gés, de  grosseur  bien  régulière,  à  yeux  peu  marqués  plutôt 
saillants  qu'enfoncés.  La  peau  est  bien  violette,  surtout  au 
sommet;  cette  teinte  étant  en  partie  masquée  à  la  base  par 
de  lines  craquelures  de  la  peau;  chair  fine  jaune  pâle. 

A  cause  des  dimensions  assez  réduites  de  son  feuillage, 
cette  variété  peut  se  planter  à  0"',60  d'écartement  avec  0'", 70 
entre  les  lignes,  ce  qui  permet  d'obtenir  ainsi  un  rendement 


Persil  géant  d'Eboli. 


considérable.  Sa  grande  richesse  en  fécule  (19,9  0/0)  en  fait, 
une  Pomme  de  terre  aussi  recommandable  pour  la  féculeric 
que  pour  le  potager. 

Persil  géant  d'Eboli    lig.  15).  —  Cette  race  de  Persil 
se  distingue  facilement  de  toutes  les  autres  par  le  grand 

1.  Descriptions  des  obtenteurs. 


développement  de  ses  pétioles  ainsi  que  de  ses  feuilles, 
dont  le  limbe  est  beaucoup  plus  large  et  moins  découpé 
le  goût  de  ces  feuilles  est  le  même  que  celui  du  Persil 
commun  et  elles  peuvent  être  employées  aux  mêmes  usages. 
Pois  Gradus  (lig.  16).  —  Celle  nouvelle  variété  est  une 
très    bonne  obtention  de  ces'  dernières    années,   pouvant 


Fig.  Hi.  —  Fois  Gradus, 

rivaliser  avec  les  meilleures  variétés  à  rames.  Presque 
aussi  hâtive  que  le  /}ois  Caractacus,  elle  a  de  plus  l'avan- 
tage de  présenter  de  nombreuses  cosses  très  pleines,  ayant 
la  longueur  de  celles  du  Pots  Téléphone. 


Fig.  IL  —  Poireau  jaune  très  longd'hicer. 

Les  tiges,  assez  grêles,  garnies  d'un  feuillage  léger  vert 
franc,  ont  0'\90  à  1  mètre  de  hauteur  et  portent  six  à  sept 
étages  de  cosses  atteignant  jusqu'à  0m;ll  de  longueur, 
droites  et  légèrement  recourbées  en  serpette  à  l'extrémité, 
bien  renflées  et  renfermant  sept  à  huit  très  gros  grains  ridés 
blancs. 


10 


LE    JARDIN 


Cotte  gramle  précocité,  jointe  à  la  beauté  de  ses  eusses  et 
de  ses  grains,  en  font  une  variété  très  méritante  qui  ne 
manquera  pas  d'être  fort  appréciée  des  amateurs  ainsi  que 
des  maraîchers. 

Poireau  jaune  très  long  d'hiver  (fîg.  17).  —  Cette 
nouvelle  variété,  extrêmement  distincte,  est  certainement 
appelée  à  obtenir  un  succès  mérité  à  cause  des  dimensions 
vraiment  extraordinaires  que  peut  atteindre  ce  légume. 

La  portion  inférieure  des  feuilles,  là  où  elles  se  recou- 
vrent les  unes  les  autres,  partie  appelée  pied,  est  bien 
blanche,  tout  en  mesurant  une  longueur  de  0"\ 45  à  0"', 50, 
avec  un  diamètre  de  0°', 035  à  0m,040;  la  hauteur  delà  plante 
est  de  i)",75  à  0"',80. 

Bien  rustique,  ce  nouveau  Poireau,  caractérisé,  en  dehors 
desa  taille  gigantesque,  parla  couleur  vert  blond,  presque 
jaunâtre,  de  son  feuillage,  rappelant  celle  du  Poireau  jaune 
du  Poitou,  constitue  une  variété  très  intéressante  de  Poireau 
d  hiver  à  grand  rapport;  il  est  bien  supérieure  à  l'ancien 
Poireau  long  d'hiver  de  Paris. 

P.  LEPAGE 


PRÉPARATION   DU   FRAISIER 

Pour  la  Culture  forcée. 


Lorsque,  au  printemps,  les  filets  de  Fraisiers  commencent 
à  pousser,  on  ne  conserve  que  ceux  situés  le  plus  près  du 
pied  mère  el  on  les  marcotte,  en  les  fixant  en  terre  au  ami  en 
de  petits  crochet! . 

Au  mois  de  juillet,  on  lève  ces  filets  el  on  les  plante  à 
demeure,  à  0'"15  ou  0"'20  en  tous  sens  les  uns  des  autres, 
dans  un  terrain  bien  fumé  à  l'avance.  On  donne  ensuite 
plusieurs  binages  pour  débarrasser  les  planches  îles  mau- 
vaises herbes  et,  en  même  temps,  on  enlève  les  filets  dès  qu'ils 
apparaissent.  Une  fois  tous  les  huit  jours,  un  mouille  à 
l'engrais  naturel.  Parfois,  il  arrive  que  les  feuilles  de  Frai- 
siers rouillent;  on  doit  alors  enlever  les  plus  atteintes  el 
soufrer  les  plants  plusieurs  luis  de  suite. 

Vers  le  mois  de  novembre,  on  rempote  les  fraisier-,  pfl 
pots  de  0*14  à  (i'"K>.  en  conservant  le  plus  de  motte  et  de 
racines  possible,  La  terre  dont  on  se  serl  pour  le  rempotage 
est  un  mélange  de  3  1  de  bonne  terre  franche  el  1  I  de  bon 
terreau  de  fumier.  En  rempotant,  on  ne  doit  pas  tropenter- 
rer  les  plantes  dont  le  collet  doit  être  toujours  complètement 
dégagé. 

Après  le  rempotage,  les  fraisiers  sonl  places  a  touche 
touche  dans  des  coffres,  de  manière  à  ce  que  l'on  puisse 
facilement  les  couvrir  s'il  vient  à  geler,  puis  on  les  mouille 
aussitôt. 

S  il  vient  à  tomber  de  la  neige  ou  si  les  Fraisiers  gèlent 
avant  qu'on  ail  eu  le  temps  de  les  cou\  rir.  il  faut  répandre 
une  bonne  couche  de  feuilles  ou  de  grande  litière  dessus, 
avant  que  le  soleil  n'ait  fait  fondre  la  neige;  sans  cette  pré- 
caution,la  neige,  en  fondant  sous  l'action  du  soleil,  brûle  le 
cœur  des  Fraisiers  qui  sont  ainsi  perdus. 

Suivant  l'époque  à  laquelle  on  veut  avoir  des  fraises,  on 
la  il  nue  bonne  .c  m,  die  et  on  l'élève  de  manière  à  ce  que,  une 
luis  les  puis  enterrés,  ils  se  trouvent  à  peine  à  ira",  du  verre, 
Les  pots  ne  doivent  pas  être  enterrés  de  plus  de  la  moitié 
de  leur  hauteur. 

Pour  cette  culture,  il  est  utile  d'avoir  des  bâches  chauffées 
au  thermosiphon,  sans  cela  il  faut  remanier  les  réchauds 
I  uns  les  quinze  jours.  Si  on  a  à  sadisposition  ces  bâches  chauf- 
fées, on  peut  5  installer  des  gradins  en  bois  sur  lesquels 
un  place  les  pots.  <  >n  peui  aussi  forcer  en  serre  el  sur  gradins 
également,  unis,  soit  en  serre,  soit  sous  haches,  les  gradins 
doivent  être  disposés  de  façon  à  ce  que  les  piaules  $e  trou 
vent  1res  près  du  verre.  Pour  ce  forçage,  les  bâches  sonl  bien 
pri  fera  ble  ■  au      erre 

Pour  commencer  à  forcer,  on  ne  doil  pas  avoir  plus  d% 
8  a  12  de  chaleur  dans  les  bâches;  on  augmente  ensuite 
graduellement,  pour  arriver  à  18  ou  20°.  Il  faut  veillera  ce 
que  les  plantes  ne  soient  jamais  sèches  et  ne  pas  négliger. 
non  plus  de  les  bassiner  une  ou  deux  fois  par  jour,  j 1 1^< 1 1 1  à, 
ce  qu'elles  soient  en  fleurs,  c'est  alors  seulement  que  l'un 
cesseles  arrosages  pour  ne  les  recommencer  que  lorsque  les 
fruits  sonl  bien  noués. 


Une  fuis  les  Fraisiers  en  Heurs,  on  w.  doil  pas  laisser 
descendre  la  température  au-dessous  de  15°,  car  une  tempe 
rature  plus  basse  les  ferait  couler  rapidement;  il  faut  aussi, 
à  ce  moment,  préserver  les  Fraisiers  du  soleil  s  il  est  trop 
ardent  et  donnerde  l'air  toutes  les  lois  que  le  temps  le  per- 
met el  toujours  à  l'opposédu  vent.  II  ne  faut  pas  laisser  plus 
de  ileux  ou  trois  fruits  par  tige  et  maintenir  celles-ci  bien 
droites  au  moj  en  de  petites  branches  en  forme  de  fourches. 

Suivanl    la   température  extérieure,  on   peut  avoir  des 
fraises  -m  boni  de  six  ou  huit  semaines. 

Pour  celte'  culture  forcée,  on  emploie  principalement  les 
variétés  Marguerite Lebreton  et  Docteur  Morue. 

DÉSIRÉ  GAUTHIER. 


Questions  Économiques  et  Commerciales 

Les  droits  de  douane  sur  les  produits 
horticoles  de  provenance  étrangère. 


Avant  ila  lier  plus  foin  dans  cette  étude,  je  voudrais  qu  il 
soit  bien  entendu  que  je  ne  songe  nullement  à  attaquer,  en 
aucune  façon  lagrande  honorabilité  el  la  parfaite  bonne  foi 
des  person  îles  qui  sont  inten  enuesdans  les  débats  pro\  oqués 
parles  ju  tes  revendications  des  horticulteurs,  —  ceci  dit, 
je  me  crois  cependant  oblige-  de  déclarer  qu'il  serait  bon  que 
chacun  apporte  dans  ees  débats  un  peu  de  franchise  et  qu'on 
ne  cherche  pas,  ainsi  qu'on  l'a  fait  à  donner  le  change  sur 
l'importance  des  réclamations  qui  se  produisent.  En  voici  un 
exemple  .  un  journal  horticole  de  Paris,  et  non  un  i\r^ 
moindres,  rend  compte  de  la  séance  du  Syndical  des  horti- 
culteurs et  marchands  grainiers  el  dit  ceci  textuellement  : 
»  Oh  sait  que  plusieurs  cultivateurs  de  fruits  forcés  du  Nord 
de  la  France  demandent  avec  insistance  le  relèvement  des 
droits  sur  l'importation  non  seulement  des  fruits  forcés, 
mais  aussi  de  tous  les  produits  horticoles  étrangers...  » 

Cet  articlea  étéreproduit  naturellement  par  les  journaux 
de  l'él  ranger  ei  notammenl  ceux  de  Belgique. 

Mais  sacredié!  Il  est  vraiment  curieux  que,  sitôt  qu'on 
s'occupe  dans  la  presse  de  certaines  questions,  fussent-elles 
horticoles,  on  cherche  ainsi  à  les  dénaturer  el  qu'on  dis,,  des 
choses  vraiment  trop  fortes.  Car  ce  n'est  pas  seulement  les 
cultivateurs  des  fruits  forcés  du  Nord  qui  se  plaignent  el 
réclament,  ils  sont  suivis  dans  leur  campagne  par  des  cen- 
taines d'horticulteurs,  par  des  chambres  syndicales,  par 
des  sociétés  d'horticulture,  etc.,  etc.;  que  tous  ces  i-eei.-i 
niants  aient  à  leur  fête  quelqu'un  qui  ait  attaché  le  grelot, 
parbleu,  cela  èsl  certain!  Mais  c'esl  fausser  la  question  el 
vouloir  en 'faire  une  affaire  personnelle  à  deux  ou  trois  des 
intéressés,  alors  qu'en  réalité  elle  a  fait  lâche  d'huile  et 
s'étend,  à  l'heure  actuelle,  dans  toute  la  France,  partout  où 
il  y  a  uu  vrai  centre  horticole. 

C'est  donc  pour  ces  diverses  raisons  que  nous  tenons  à 
faire  de  cette  question  des  causeries  très  étudiées  et  non  un 
champ  de  discussions  oiseuses,  d'autant  qu  il  nousa  paru  des 
plus  intéressants  de  savoir  pourquoi  les  horticulteurs  fran 
ç.'iis  réclament  des  droits  et  sur  quelles  bases  ils  établissent 
leurs  revendications. 

Pour  cela,  il  nous  faut  jeter  tout  d'abord  un  coup  d'œil  en 
arrière  ël  voir  ce  qu'était  I  I  lorticulture  à  l'étranger  dan-  ces 
dernières  années. 

Si  nous  prenons  comme  poinl  de  départ  les  années  qui 
suivirent  1878,  nous  verrons,  de  suite  el  très  facilement,  les 
comparaisons  s  établir,  essayons... 

Ce  fut  une  très  belle  fête  de  l'Horticulture  que  la  grande 
exposition  de  1878,  surtout  pour  les  piaule-  de  serre  qui 
figurèrent  en  grand  nombre  et  qui  venaient  soit  d'Angleterre, 
soit  de  Belgique... 

Le.  horticulteurs  français  y  puisèrent  un  nouvel  enthou- 
siasme pour  les  belles  piaules  ci  ce  fin.  pour  les  exposants, 
une  époque  doublement  fructueuse  en  distinctions  hono- 
rifiques el  en  affaires  excellentes... 

Nos  \  oisins  les  Belges  étaient,  à  cette  époque,  d'excellents 
cultivateurs   de    plantes   à    feuillage     les    grands    établisse 


LE    .1 A  11  DIX 


:il 


ments  se  li\  raienl  entre  eux  à  des  Luttes  pacifiques  dont  les 
merveilleuses  plantes  des  tropiques  faisaient  les  frais... 

Il  y  avait  bien  quelques  établisse  nients  moyenspourla  vente 
dite  marchande,  mais  on  les  connaissail  j  mmi  «  -t  lesachefeurs 
allaient  généralement  s'approvisionner  dans  les  grands  éta- 
blissements. 

Mais,  si  nous  taisons  un  saut  de  dix  années,  nous  trouvons 
déjà  un  changement  énorme. 

Certains  grands  horticulteurs  ont  disparu  ou  du  moin 
ont  modifié  leurs  cultures.  Ce  ne  sont  plus  des  plante  de 
serre  chaude  qu'ils  cultivent,  on  y  voit  des  Palmiers  par 
milliers,  des  Araucaria,  des Dracœna,  etc.,  de  cultivateurs 
émérites  sachant  présenter  et  cultiver  de  véritables  mer- 
veilles. Ces  horticulteurs  se  sont  fait  producteurs  de  plante: 
dites  marchandes,  dontils  vont  trouver  l'écoulement  prodi- 
gieux en  Angleterre,  'Mi  Amérique  et  aussi  en  France,  sans 
compter  les  autres  pays. 

Mais  bientôt  ce  ne-sont  plu-  les  grands  établissements  qui 
tiennent  la  corde  de  la  production,  ils  y  renoncent  même; 
ils  .ml  vu  se  créer  autour  d'eux,  partout  dans  tous  les  fau- 
bourgs de  Gand,  d'autres  établissements  de  second  ordre, 
où  la  fièvre  de  production  devient  prodigieuse, 

C'esl  par"  centaines  de  mille  qu'on  y  sème  les  Kentia,  les 
Cocos,  les  Latania  et  tant  d'autres.  <  l'est  par  milliers  qu'on 
j  greffe  les  Azalées  de  l'Inde,  qu'on  \  sème  les  Asalea  mol- 
lis, qu'on  y  bouture  les  Araucaria  ei  voilà  que,  bientôt,  les 
grands  établissements  ne  sont  plus  que  dévastes  <k;pc'ils.  que 
leurs  serres  sont  considérées  connue  des  hangars,  dans  les- 
quels, à  certaines  époques  de  l'année,  passent,  s'en  vont,  et 
repassent  pour  s'en  aller  encore,  des  milliers  et  des  milliers 
de  '"s  plantes  dont  la  nomenclature  pourrait  tenir  sur  une 
carte  de  visite  —  c'est-à-dire  cinq  ou  six  genres  .  Palmiers, 
Dracœna,  Araucaria t\  Azalées! 

La  production  augmente  toujours,  de  nouveaux  établisse 
ments  se  créent  encore,  il  en  sort,  de  partout,  ils  croissenl 
comme  des  champignons! 

La  ville  devient  trop  petite,  les  terrains  trop  chers  et  c'est 
à  la  campagne  que  vont  s'installer  les  nombreux  cultivateurs 
surgissant  de  toute  part. 

Lt  voici  ce  qui  arriva  el  c'était  fatal  :  tout  d'abord,  un 
excès  de  production  tel  que  les  grands  établissements 
marchands  ne  purent  débiter  cette  quantité  énorme  de 
plantes.  Puis  l'étranger  commençait  à  se  suffire;  les  Anglais 
avaient  construit,  eux  aussi,  <\'--  serres  immenses  où  la  pro- 
duction allait  bientôt  atteindre  son  maximum  d'intensité; 
les  Américains  restaient,  c'esl,  vrai,  niais  nous  verrons  ce 
qu'ils  firent  par  la  suite. 

D'autre  pari,  la  situation  des  cultivateurs,  assez  bonne 
lorsqu'ils  étaient  en  nombre  restreint,  devint  plus  précaire 
au  furet,  à  mesure  qu'ils  étaient  plus  nombreux.  Ils  assailli 
reni  de  leurs  offres  les  grands  acheteurs  locaux  lesquels  res- 
tèrent sourds,  qu'arriva-t.il?  lu  beau  jour,  beaucoup  de 
ces  cultivateurs  cherchèrent  des  débouchés  hors  du  pays 
soil  d'eux-mêmes,  soit  par  les  moyens  de  publicité 
en  leur  pouvoir;  ils  se  servirent  de  la  réclame  sous  toutes 
ses  formes;  ils  se  firent  vendeurs  directs  et  se  constituèrent 
ainsi  une  clientèle  composée,  en  partie,  de  celle  qui,  ne  les 
connaissant  pas,  s'adressait  avant,  de  préférence,  aux 
grandes  maisons,  lesquelles  d'ailleurs  leur  laisaienl  des 
avantages  comme  crédit. 

Très  ennuyées  tout  d'abord  el  naturellement  lésées  dans 
leurs  intérêts,  les  grandes  maisons  cherchèrent,  par  Puis  les 
moyens  possibles  à  maintenir  leur  chiffre  d'affaires.  C'est 
alors  qu'on  vit  se  produire  des  choses  bizarres,  de  nature  à 
compromettre  les  bonnes  relations  qui  doivent  exister  entre 
les  fournisseurs  el  leur  clientèle  ;  certains  horticulteurs  fran- 
çais ne  craignirent  pas  de  faire  la  place  eux  mêmes  et  de  ve 
nir,  après  avoir  vendu  des  piaules  à  des  horticulteurs  un 
certain  prix  et  par  grande  quantité,  les  proposer  aux  clients 

d s  nicmes  horticulteurs  à  des  prix  souvent  intérieurs...: 

il  fallait  bien  vi\  re  et  de  là  sont  venues  ces  tentatives  mal- 
heureuses qui  sont  restées  heureusement  très  restreintes... 

Tins  jusies  ,-t  plus  courageux,  beaucoup  d'autres  grands 
horticulteurs  se  sou!  mis  résolument  à  produire  aussi  et  on 
a  pu  voir,  en  ces  dernières  années,  le  spectacle  étonnant  d'un 
pays  comme  la  Belgique  alimentant,  à  lui  seul,  d'une  cer- 
taine eatégoried'espèees  de  plan  tes, l'Angleterre,  l'Allemagne 
1  Amérique,  la  France,  la  Suisseet  d'autres  pays  encore! 


i  ••  qu' ie  saii    pas.  ce  qu'il  esl   1 le  dire,  c'esl  que, 

sous  touies  les  formes,  par  tous  les  moj  eus  h  principalemenl 
par  celui  le  plus  légal  qui  consiste  à  faire  voyager  les  lils. 
i.'s  neveux  et  les  cousins  d'horticulteurs  sous  l'habit  'lu 
jardinier,  nos  chers  voisinsonl  pu  ainsi  se  rendre  parfai- 
tement compte  des  besoins  des  nations  chez  lesquelles 
ceux-ci  séjournaient  et  trouver  liés  facilement  le  place- 
ment de  leurs  produits... 

Si  on  s'en  était  tenu  là,  il  n'j  avait,  en  réalité,  pas  grand 
chose  à  dire,  mais  |i  \  a  eu  des  choses  malheureuses,  cons- 
tatées par  des  horticulteurs... 

Certains  garçon,  jardiniers  -ont  venus  non  seulement 
pour  travailler  el  voir  ce  qui  se  faisait  en  France,  mais 
aussi  pour  en  profiter  et  en  faire  profiter  leurs  compatriotes 
en  leur  passant  les  adresses  des  clients  relevées  ur  lespâniet 
expédiés  l  esont  des  faits  isolés,  nous  voulons  bien  le  croire, 
mais  ils  ii  en  existèrent  pas  moins  et  ils  non  donnèrent 
pas  moins  la  note  juste  de  l'esprit  commercial  de  ce  petit 

peuple,  mais  aussi  de  ce  besoin  impérieux  de  \ Ire  le  stock 

devenu  terriblement  encombranl  des  plantes  multipliées  en 
quantités  formidables. 

\oiis  en  arrivons,  après  avoir  examiné  la  situation  de  ces 
années  de  production  forcée  à  retrouver  des  ira  ces  du  mécon- 
tentement général  de  l'horticulture  française  dans  les  récla- 
mations qui  se  produisirent  au  moment  du  vote  des  droits 
actuels.  Déjà,  à  cette  époque,  on  se  plaignait  de  l'envahisse- 
ment du  marché  par  les  plantes  belges;  les  horticulteurs 
firent  entendre  leurs  doléances,  mais  elles  ne  furent  pas 
I ii  i  -es  en  grande  considération,  puis  un  accord  inten  int  et 
les  droits  de  :î  francs  les  cent  kilos,  droits  ridicules,  disons-le 
■  le  suite,  ci  absolument  nuls,  furenl  votés. 

Il  est  inutile  d'étudier  maintenant  la  situation  actuelle, 
c'est  -à-dire  l'état  de  l'horticulture  en  Belgique  et  la  situation 

faite  à  l'horticulture  française  par  suite  du  développe ni 

donné  aux  établissements  de  l'étranger  d'une  part  et  de 
celui  «j ni  a  cherché'  à  se  créer  en  France  d'autre  pari.  Nous 
nous  efforcerons  de  rester  absolument  impartial,  nous  nous 
contenterons  de  constater,  île  raconter  et  de  signaler  des 
laits,  des  choses  que  tout  le  monde  connaît  mais  que,  malheu 
reusement,  lapluparl  dutemps,  on  ne  veut  pas  voir,  taisant 
ainsi  comme  Paul  ruche,  qui  se  cache  la  tête  sous  l'aile  pour 
ne  pas  apercevoir  le  chasseur. 


(  .1  suit  re) 


NOËL  LAVERDY 


LES  DROITS  DE  DOUANE  SUR  LES  POIS 


M. 


/lier  monsieur  Mail  inet , 


Je  viens   demander  l'hospitalité  de   votre   journal    pour 
entretenir  vos  lecteurs  d'une  question  qui  intéresse  tous  L 
marehands-grainiers  de  France. 

Vous  savez  que  la  culture  des  Pois  de  semence,  qui  se 
pratique  en  France  dans  différentes  régions,  se  pratique 
également  à  l'étranger,  en  Allemagne,  en  Angleterre,  en 
Amérique,  el  notamment  au  Canada. 

Les  Marehands-grainiers  de  France,  désireux  de  donner 
à  leurs  clients  les  produits  les  plus  avantageux  el  comme 
qualité,  et  connue  prix,  sont  obligés  de  tenir  compte,  dans 
leurs  approvisionnements  de  chaque  année,  de  ces  Pois  de 
provenance  étrangère,  en  faisant  cultiver  hors  de  France 
certaines  espèces,  soit  qu'elles  soient  réputées  meilleures, 
soil  (pi'ils  veuillent  par  là  parer  à  un  manque  de  recolle  qui 
pourrait  survenir  dans  notre  propre  pays. 

Il  existe  un  droit  général  de  é  lianes  par  lmi  kilos  sur 
tous  les  Pois  étrangers  sans  exception,  qui  entrent  en  France, 

à  condition  qu'ils  y  entrent  directement  vent lu   p 

d'origine,  c'est-à-dire    an      arrêter  dam   aucun  port  inter- 
médiaire étranger. 

Dans  ce  dernier  cas,  c'est-à-dire  si  ces  l'ois  ne  sont  pas 
venus  directement  du  pays  d'origine,  mais  se  sont  arrêtés 
dans  un  port  étranger,  par  exemple  ont  été  transportés  'lu 
Canada  en  Angleterre  ci  d'Angleterre  en  France.au  lieu 
d'être  venus  direetemenl  du  Canada  en  France,  le  droit 
perçu  par  la  douane  est  'le  li  li .  (lu  par  11  m  Kilos. 


:ii 


LE    JARDIN 


Expliquons  es  droit  de  6  fr.  60  :  le  gouvernement .  et,  en 
ceci,  il  n'a  fait  qu'obéira  une  inspiration  heureuse,  en  éta- 
blissant ce  droit,  a  prétendu  favoriser  l;i  marine  man  haude 
française.  En  effet,  il  s'est  dit  avec  raison  que  les  l'ois,  qui, 
venant  d'un  pays  d'origine,  passeront  par  l'Angleterre, 
1  Allemagne  ou  tout  autre  pays  avant  de  revenir  en  France, 
seront  surtout  transportés  par  des  navires  étrangers,  d'où 
cette  élévation  de  droits  de  a  francs  à  li  fr.  60  par  100  kilos 
pour  cette  importation  indirecte,  en  faveur  de  l'importation 
directe  qui,  elle,  sera  faite,  la  plupart  du  temps,  pai  des 
navires  français,  cette  dernière  importation  étant  taxée  seu- 
lement à  3  francs  par  ion  kilos, 

Le  principe  peut  paraître  excellent  et,  au  premier  abord, 
la  distinction  à  faire  entre  ces  deux  droits,  leur  application, 
semblent  devoir  être  fort  simples;  il  suffirait,  pensera-t  on, 
île  teu ii  compte  des  déclaration  île  l'expéditeur,  déclarât  ions 
contrôlées  par  un  certificat  d'origine,  délivré  par  un  consul 
de  France.  Or,  il  n'en  est  rien  ci  la  pratique  de  l'application 
de  ees  droits  amè le  1res  gros  ennuis  aux  importa  leurs. 

En  effet,  ce  droit  de  li  fr,  liil  par  Mil  kilos  ne  paraissant 
pas  jouer  el  ne  semblant  pas  donner  tout  sou  effet,  on  est 
venu  aujourd'hui  à  contester  les  déclarations  de  l'expéditeur 
el  à  faire  procéder  à  l'expertise  des  l'ois  en  douane,  afin  de 
reconnaître  s'ils  s., ni  bien  du  pays  d'origine  indiqué. 

<  >r.  depuis  quelques  mois,  à  la  suite  de  ces  expertises, 
plusieurs  émois  de  Pois,  déclarés  comme  étant  d'origine 
anglaise,  ont  été  reconnus  (soi-disant)  comme  étant  du 
Canada,  c'est-à-dire  que  les  experts  ont  décidé  que,  par 
suite  île  fausses  déclarations,  les  importateurs  auraient 
essayé  de  frauder  la  douane,  et,  par  ce  fait,  essayé  de  béné- 
ficier du  droit  de3  fanes  par  100 kilos.  Et,  naturellement,  les 
importateurs  ont  été  frappés  d'amendés  assez  lourdes  et  ont 
du  payer  ii  fr.  60  par  Mil  kilos  pour  les  envois  incriminés. 

Eh  bien,  ees  expertises  nous  semblent  fâcheuses  à  deux 
points  de  \  ne  : 

1"  L'arrêt  des  marchandises  en  douane  [rendant  que  se 
fait  l'expertise  a,  au  point  de  vue  commercial-,  une  influence 
fort  préjudiciable.  Elle  a  d'abord  pour  effet  d'indispober 
l'exportateur  contre  l'importateur.  Celui-ci  se  trouve  de 
son  coté  désarmé  vis-à-vis  de  ses  clients  qui  attendent 
eux-mêmes  après  nue  marchandise  qui   n'arrive  pas.  En 

résumé,  des  rapports  commerciaux  se  trouvent  fâcheuse ni 

impressionnés  par  cette  question  de  douane. 

2°  Ensuite,  el  ceci  esl  très  grave,  les  experts  peuvent  fort 
bien  se  tromper,  malgré  toute  la  compétence  qu'ils  peuvent 
avoir  eu  la  matière,  el  malgré  leur  haute  impartialité.  En 
effet,  comment  reconnait-on  la  provenance  des  graines  '.' 

11  est  des  graines  dont  la  provenance  est  facile  d'établir; 
par  exemple.  |  mur  des  graines  légères,  i  ira  minées  ou  Trèfles, 
on  peut,  jusqu'à  un  certain  point,  indiquer  leur  pays  d'ori- 
gine par  les  impuretés  qu'elles  peuvent  contenir;  ces  impu- 
retés sont  constituées,' en  partie,  par  des  graines  étrangères; 
or,  on  sait  que  telle  piaule  ne  croit  qu'en  tel  ou  tel  pays 
étranger,  si  donc  plusieurs  graines  de  cette  piaule  se  trou- 
vent dans  un  échantillon  de  Graminées  ou  de  Trèfles,  on 

peut  en  r lureque  les  (  Iraminées  ou  les  T relies  en  question 

viennent  de  ce  pays  ou  mil  mélangés  à  des  graines  de  ce 
pays. 

Mais  il  n'en  esl  pas  de  même  pour  les  Pois,  qui  s. .ni  de 
grosses  graines,  faciles;!  épurer  et  à  hier,  el  dans  lesquelles 
il   ne  reste  aucune  impureté,  aucune  graine  autre  que  des 

l'ois. 

D'après  la  douane,  la  seule  base  de  discussion  sur  laquelle 
puissent  s'appuyer  les  experts  pour  décider  de  l'origine  des 
l'ois  est  la  suivante  :  en  général,  les  L'ois  récoltés  dans  un 
pays  à.  brouillard,  humide,  m, m  |,ins  mous  que  ceux 
récoltés  dans  un  pays  sec;  par  conséquent,  tout  l'ois  dont 

l'envelopj létachera  facilement  el  d'une  seule  pièce,  et 

dont  la  cassure  sera  nette,  sera  d'un  pays  sec;  tout  l'ois 
dont  l'envoloppe  se  détachera  difficilement,  c'est-à-dire  par 
morceaux,  sera  d'un  pays  humide. 

Ainsi,  par  exemple,  pour  reconnaître  un  Pois  anglais  d'un 
l'ois  du  Canada  :  l'Angleterre  étanl  réputée  plus  humide 
que  le  Canada,  l'enveloppe  du  Pois  anglais  devra  se  déta- 
t  lier  difficilement,  celle  du  Pois  canadien  facilement. 

i  >r.  on  voil  immédiatement  par  où  pèi  lie  ce  raisonnement, 
qui  ne  peut  être  absolu  et  qui,  par  conséquent,  manque  de 
base.  Cardes  Pois  anglais  peuvent,  même  dans  leur  pars 


humide,  être  récoltés  par  un  temps  1res  sec;  tandis  que  des 
l'ois  canadiens,  même  dans  leur  pays  sec  d'habitude,  peu- 
vent être  récoltés  par  un  temps  1res  humide;  d'où  renver- 
sement complel  du  raisonnement  précédent.  De  même,  la 
température  peul  être  très  différente  dans  un  même  pays 
suivant  les  différentes  régions  de  ce  pays  et  la  récolte  s'en 
r  'sscnl  née  '-sairenieut. 

Cela  s'est  produit  récemment  pour  deux  régions  en  France, 
les  environs  de  Paris  et  la  région  de  l'<  >uest,  où  les  condi- 
tions de  la  récolte  ont  été  tout  à  la  il  différentes  de  ce  qu'elles 
sont  d'habitude. 

D'où   l'on  peul  c dure  que  l'opinion  des  experts,  tout 

impartiaux  qu'ils  puissent  être,  doit  forcément  être  empi- 
rique. 

Il  faudrait  donc  trouver  un  moyen  qui  simplifierait  toute 
celle  procédure  amenant  tant  de  trouble  dans  les  transac- 
tions commerciales  des  marchandsrgrainiers.  Peut-être  la 
solution  serait-elle,  puisque  droits  il  y  a,  dans  un  droit 
uniforme  moyen  qui  imposerait  tous  les  l'ois  étrangers 
entrant  en  France? 

Nous  serions  heureux  si  notre  lettre  pouvait  engager 
quelques  marchands-grainiers,  également  intéressés  dans 
la  question,  à  exprimer  leur  opinion  sur  le  même  sujet.  On 
pourrait  ainsi,  lors  d  uif  prochaine  réunion  de  la  Société  des 
horticulteurs  el  marchands-grainiers  de  France,  exprimer 
un  vœu  qui,  transmis  à  la  commission  des  Douanes,  pour- 
rail  nous  sortir  de  cette  situati lifficile. 

Veuillez  croire,  etc. 

ANDRÉ  SIMON, 

Cultivateur-grainier  de  la  maison  Simon-Louis  frères  et  C", 
à  Metz  (Lorraine)  el  àUruyères-le-Cliâtel  (Seine-et-oise) 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 


S«;an<-e  du   lîî  Janvier   I  Wi>S 


l'eu  d'apports  à  cette  séance,  qui  a  été, en  grande  partie, 
consacrée  à  l'élection  des  bureaux  des  Comifés. 

COMITÉ    HE   FLORICULTURE 

M.  Fatzer  présentait  de  bien  jolis  rameaux  de  Poinsetlia 
pulcherrima  et  d'une  variété  nouvelle  de  cette  espèce  :  le 
P.  p.a(t>a,à  bractées  blanc  crème. 

Une  magnifique  collection  de  nouveautés  d'Hellébores 
hybrides  avait  été  apportée  par  M.  Dugourd;  nous  y  avons 
noté  les  variétés  suivantes  :  \V.  Robinson,  Président  Vi- 
ger,  Mlle  Lucie  Fsxirc,  Mme  Albert  Maunxené,  Tim.ba.le 
d'argent. 

COMITÉ    D'aRIJORICULTURE    FRUITIERS 

M.  Pierre  Passy  montrait  de  magnifiques  Poires  :  Passe 
Crassane  et  Doyenné  d'hioer,  ainsi  que  des  Pommes  Calville 
blanc. 

COMITÉ    UES    ORCHI  Dl  ES 

M.  Uagot  avait  des  Cypripedium  Niobe,  C.  Leanum  sn- 
perbum,  C.  insigne  Vhantini,  Epiphronitis  Veitchii, 
Odontoglossum  Andersonianum,  Ladia  Lindleyana. 

De  M.  Bert,  des  Galtleya  Trianse,  C.  T.  superba,  C.  I . 
Régime  et  Epipendrum  Wallisi. 

M.  Goulas  montrait  un  P/iafamqpsts  Schilleriana,  remar- 
quable, non  pas  par  la  variété,  mais  par  sa  végétation 
exubérante  et  son  admirable  floraison.  M.  Courmontagne 
présentait  un  Lycasle  Skinneri  couvert  de  fleurs"  el 
M.  Doin,  un  Liclia  autumnalis. 

Enfin  M.  l'eteers  avait  envoyé,  de  Bruxelles,  des  hybrides 
de  Cypripedium  d'une  grande  valeur,  les  :  C.  Alberlianum 
var,  punclatum,  (C.  Wallacei  X  C.  Spicerianvm)\  C-  Ro- 
mulus  (C.  Sallieri  Hycanum  X  C.  Chantini);  C.  Romulus 
iuiersa.C.  <  Il  i/mpiaiC.  Sallieri  H  yen  nu  m  XC.spircrianum) 
véritablement  remarquable:  C.  Terpsichore,  (C.  Sallieri- 
Uyeanum  ~X.C.  spicerianum);  C.  roseum,(C.spicerianum 
X  C.  Sallieri  Hyeanum),  magnifique  variété,  très  distincte. 

COMITÉ  DE  CULTURE  POTAGÈRE 

De  M.  Chapellier,  des  Ignames  de  Chine  et  des  Stachys. 

INTÉRIM. 

•^ 
Le  Gérant  :  L.  LE  CLEKC 


LE    JAHDIX 


33 


LE  JARDIN.  —  N"  263.  —  5  FÉVRIER  1898. 


CHRONIQUE 


Nous  apprenons  avec  regret  la  disparition  d'un  des  il- 
leurs recueils  horticoles  de  notre  époque,  le  Gardcn  and 
Forest.  11  semblait  pourtant  que  l'habileté  qui  présidai!  à 
sa  rédaction,  le  choix  et  l'originalité  des  articles  qui  fai- 
saient, de  es  périodique  américain,  une  publication  d'un 
ordre  tout  spécial,  auraient  dû  lui  assurer  longue  vie.  En 
serait-il  déjà  dans  le  nouveau  monde  comme  dans  l'ancien? 
Malgré  leur  renom  d'esprits  libres  et  larges,  les  Américains 
commenceraient-ils  à  regarder  de  trop  près  à  leurs  gros 
sous?  Quoiqu'il  en  soit,  le  Gardon  and  Forest  a  vécu  et 
nous  ne  pouvons  que  regretter  sa  disparition. 


En  France,  quand  nous,  taisons  les  choses,  nous  ne  les 
faisons  pas  à  demi.  Nous  n'avons  pas  été  les  premiers  à  faire 
îles  croisements  d'Orchidées,  mais,  du  jour  où  nos  ama- 
teurs s  \  sont  mis.  ils  ont.  de  suite,  occupé  un  rang  des  plus 
distingués. 

C'est  ce  qui  ressort  d'un  rapport,  que  nous  lisions  ces 
jouis  derniers,  relatif  aux  Orchidées  du  Luxembourg. 
M.  Opoix  a  pratiqué,  au  Luxembourg,  environ  1.000  semis 
provenant  de  croisements  entre  les  plus  belles  variétés  exis- 
tantes. 

Quarante-cinq  plantes  seulement  onl  été  conservées  qui, 
pour  la  plupart,  ont  été  présentées  à  la  Société  nationale 
d'horticulture  de  France, depuis  l'année  1888.  Il  s'agit  exclu- 
sivement de  Cypripedium.  (  V  n'est  pas  seulement  le  résultai 
obtenu  qu'il  faut  signaler,  mais  surtout  la  somme  de  l  ravail, 
de  perspicacité,  qu'il  a  fallu  déployer  pour  l'obtenir. 

Une  fleur  qui  daine  le  pion  au  drapeau  national,  c'est  la 
il' 'il i-  tricolore  !  «  Nos  lecteurs  seront  sans  doute  assez  sur- 
pris d'apprendre  qu'ii  existe  au  Mexique  dans  la  province 

il<  laxaca,  en  particulier  aux  environs  de  Téhuantepec, 

fleur  singulière  qui  change  de  couleur  très  régulièrement 
plusieurs  fois  par  jour,  i)  Ainsi  s'exprime  un  de  nos  grands 
journaux  quotidiens.  Cette  fleur,  que  les  Mexicains  appel- 
lent «  bleu-blanc-rouge,  »  pousse  sur  un  arbre  ressemblant 
au  Goyavier  el  ne  donne  son  parfum  que  pendant  une 
heure  ou  deux,  quand  sa  couleur  est  rouge.  Changeanl 
de  nuance  à  des  heures  fixes,  elle  pourrait  servir  de  pen- 
dule. Qu'elle  est  cette  plante  ?  D'après  son  habitai  en  para- 
site, probablement  une  Orchidée.  D'ailleurs,  malgré  l'éton 
nenienl  du  journal,  je  ne  suis  pas  du  tout  surpris  qu'elle 
existe.  Tout  le  monde  connaît  un  cas  analogue,  celui  de 
l'Hibiscus  mutabilis  qui  ne  se  gêne  pas  pour  présenter  une 
corolle  blanche  le  matin,  rose  pâle  à  midi  el  rose  vil  le 
soir. 

* 

Il  semble  que  la  fabrication  du  vin  de  raisin  secs,,ii  dé 
chue  de   sa    splendeur   d'autan.  Les  résultats    statistiques 
paraissent  du  moins  l'attester.   En  1896,  la  France  produi- 
sait encore    888.010   hectolitres  de  vin  ainsi    fabriqué;  en 

1897, ce chiffi sttombéà  151.422,  soit  environ  moitié.  Il 

faut  reconnaître  que  la.  boisson  à  laquelle  on  donnait  pré- 
tentieusement le  nom  de  vin  était  dune  remarquable  plati- 
tude, d'une  saveur  fadasse  et  d'une  teinte  qui  n'engageail 
pas  à  la  consommation.  Les  vins  île  sucrage,  obtenus,  comme 
on  sait,  en  traitant  les  marcs  par  de  l'eau  et  du  sucre,  la. 
\  ulgaire  resucée,  sont  aussi  en  baisse  «le  :siti).oitn  hectolitres, 

Quant    à  la.    piquette,    la     piquette  d'autan,    ce    sera     loim 
temps  encore  une  petite   boisson    de    bas    prix  et  3.742.188 
hectolitres  en  ont  do ;  la  preuve  en  l'an  de  grâce  1897. 


On  a  souvent  cherehéà  expliquer  la   coloration  bleuâtre 
que  présentent  les  Hortensia  en  certaines  circonstances,  <  >n 
a  attribué  cette  production  à  l'existence  du  fer  et  c'est  ac 
tuellemenl  l'opinion  la  plus  accréditée.  M.   Hugo  Molisch, 
dan-  un  fort  intéressant  article  du  Botanische  Zeitung.  a 


été  plu-  heureux  que  ses  devanciers  car  l'expérience  lui  peï'- 

mel  d  afliri '  que  cette  colorai  ion  esl  exclusivement  due  j 

la  présence,  dans  lesnl.de  l'alun.  Le  sulfate  d'alumine  et 
le  sulfate  ferrique  produisent  les  mêmes  résultats,  mais  les 
autres  sels  de  1er  n  agissent  en  quoi  que  ce  soit.  Il  semble 
que, dans  la  production  de  la,  teinte  bleue, ilyail  uneeom- 
liinaison  du  sel  de  ici-  ou  d'alumine  avec  la  matière  colo- 
rante habituelle  île  la  fleur. 

I.e  Kola,  si  à  la  mode  de  nos  jours  et  dont  on  abuse 
journellement,  est  l'objet  de  grandes  cultures.  Nos  posses- 
sions île  la  cote  occidentale  i ['Afriq ue  étaient,  jusqu'à  ces 
derniers  temps,  leur  terre  promise.  Peut-être  n'en  sera  i  il 
plus  longtemps  ainsi  V 

En  effet,  le  jardin  de  Kew,  fidèle  à  son  rôle,  a  distribué, 
il  y  a  déjà  quelques  années,  de  jeunes  plants  de  Kola  aux 
jardins  coloniaux  de  Calcutta,  de  Ceylan,  de  Zanzibar,  de 
la  Dominique,  de  Sydney,  de  Maurice,  de  Java,  de  Singa 
p  mre  et  de  Toronto.  C'est  dire  que  le  monde  entier  en  est 
infesté.  Il  parait  qu'il  prospère  un  peu  partout  et  déjà  la 
Jamaïque  peut  actuellement  en  fournir  de  grandes  quan- 
tités au  commerce.  Est-ce  nu  bienfait,  s'est-on  demandé, 
que  cette  propagation  effrénée  du  Kola  '.'  Sur  dix  personnes 
que  l'on  rencontre,  il  en  est  bien  six  qui  ne  pourraient  se 
passer  de  prendre  leur  Kola.  C'est  un  stimulant  de  premier 
ordre,  analogue  au  café,  qui...  stimule  trop,  surtout  quand 
il  est  associé  à  douze  ou  vingt-cinq  pour  cent  d'alcool. 


[.Australie,  (|iii  marche  de  l'avant  en  toutes  choses ,  se 
livre  de  plus  en  plus  à.  la  culturelles  plantes  destinées  à  la. 
parfumerie.  Il  y  a  longtemps  que  les  récoltes  de  Cannes,  de 
Nice,  délirasse  ne  sont  plus  suffisantes.  On  cite  une  seule 
usine  de  Cannes  qui  consomme  50.000  kilos  de  Çassie 
Farnèse,  70.000  kilos  de  pétales  de  Roses.  16.000  kilos  de 
Heurs  deJasmin,  10.000  kilos  de  fleurs  de  Tubéreuses,  eti 
etc.  Il  est  impossible  qu'une  seule  localité'  puisse  fournir 
toute  cette  masse  de  Meurs.  La  plupart  de  ces  plantes  crois- 
sent avec  vigueur  en  Australie,  ainsi  que  le  Réséda,  la 
Verveine,  la  Lavande.  l'Héliotrope,  le  Romarin,  laVioletl  •. 
la  Menthe,  l'Oranger  qui  déjà  >  sonl  cultivées  sur  une 
grande  échelle. 

Notre  confrère  d  •  la  Semaine  horticole,  à  qui  nous  em- 
pruntons ces  renseignements,  nous  apprend  en  outre  que 
ce-  produits  arrivent  régulièrement  en  Angleterre  où  l'im- 
portation des  parfumeries  dépasse  annuellement  la  somme 
de  10.00!)  livres.  L'huile  d'olive  de  provenance  austra- 
lienne fait  déjà  concurrenc  i  à  l'huile  d  i  Provence. 

Les  procédés  indiqués  pour  la  conservation  des  raisins 
Irais  sont,  toujours  accueillis  avec  faveur,  car  tout  le 
monde  aime  le  raisin.  En  Russie,  on  est  arrivé  à  un  fort 
bon  résultat  en  opérant  de  la  manière  suivante  :  <  (n  enlève 
de  chaque  grappe,  les  grains  a\  aiïés,en  ayant  soin  de  ne  pas 

froisser  ceux  qui  sont  en  bon  état.  Puis lépose  lesgrap- 

p  is  ainsi  préparées  dans  un  pet  il  tonneau  sur  une  couchede 
liège  râpé.  <  m  recoin  re  dune  nouvelle  couche,  de  manière  à 
combler  tous  les  vides  el  on  dispose  un  nouveau  lit  de  rai- 
sins surmonté  d'u touche  de  liège.  On  remplit  le  tonneau 

toujours  eu  ayant  bien  soin  de  supprimer  tous  les  inters- 
tices et,  le  raisin  ainsi  préparé  peut,  sans  inconvénient,  se 
conserver  pendanl  au  moins  une  année.  Il  sufflt.au  moment 
oi  on  veut  l'emploj  er,dele  retirer  du  tonneau,  de  le  secouer 
el  de  le  plonger  dans  l'eau  pour  le  débarrasser  des  pous- 
sières de  liège.  Le  Nord  horticole  nous  apprend  que  ces 
P  'lits  tonneaux  de  raisin  se  vendent  par  milliers  dans  toute 
la  Russie. 

# 
*  * 

M.  Prunel  est  arrivé,  au  cours  de  ses  recherches  sur  le 
Blach-Rot,  à  conclure  que  ce  sonl  surtout  les  feuilles,  celles 
qui   n'ont  pas    encore   atteint    leurs   dimensions    normales. 

qu  il  importail  de  préserver  par  l'action  de  suintions  anti- 
septiques. C'esl  de  cette  préservation  que  dépend,  presque 
entièrement,  cdle  des  fruits.  C'est  pour  ne  pas  avoir  prati- 
qué ce  traitement  des  extrémités,  qu'on  s  expose,  chaque 
ée,  à  perdre  une  bonne  pari  ie  de  la  récolte. 

P.  HARIOT. 


Mi 


i.i:  jahdix 


NOUVELLES    HORTICOLES 

Mérite  agricole.  —  Par  décret  rendu   sur  la  proposi 
tion  'lu  Présidenl  -lu  (  lonseil,  Ministre  de  l'Agriculture,  el 
par  arrêté  en  date  duôjanvier  1<SHS.  la  décoration  'lu  Nié- 
rite  agricole   ;<  été  conférée  aux  personnes   ci-après  dési 

gnées,  donl    les  noms  ont   été  bien  involontaireraenl  is 

dans  la  liste  publiée  dans  notre  précédent  numéro  : 

Au  grade  d'officier 
MM. 
Cboutelle   (Adolphe  .   pharmacien  à  Mantes    iseine-et- 
Oise).  secrétaire  de    la   Société   agricole    et   horticole   de 
Mantes,  i  hevalier  du  16décembre  1890. 

Mari, ei. lin  (Joseph-Pierre-Jean-Baptiste-Auguste-Frédé- 
ric), docteur-médecin  a  Sausses  (Basses-Alpes..  Travaux 
d'arboriculture  fruitière.  Chevalier  du  19  juillet  1893. 


MM. 


Au  grade  de    chei  alier 


|i (Eugène),  horticulteur  à  Loos  (Nord  | 

Grentue  i  Louis), constructeur  de  chauffages  pour  serres, 
àPontoise  Seine-et-Oise)  ;  améliorations  dans  la  cons- 
truction du  matériel  des  serres.  Installation  des  serres  du 
nouveau  fleuriste  de  la  Ville  de  Paris. 

Pirioi  (Jean-Marie),  propriétaire  cultivateur,  maire  de 
Lauriec  (Finistère;  :  succès  remarquable  dans  la  plantation 
des  Pommiers. 

Rotjlet  (Louis-Jean-Bapliste),  viticulteur  et  jardinier  à 
la  Petite  Tronche  (Isère.. 

Par  décret  en  date  du  15  janvier,  la  décoration  du  Mérite 
agricole,  a  été  conférée  aux  personnes  suivantes: 

Au  grade  d'officier 

M. 
t'..\iiiiiEi.  (.1.  L.  P.),  secrétaire  de  la  Société  d'horticulture 
d'Eure-et-Loir,  à  Chartres. 

Au  grade  de  chevalier 
MM. 

Dauzac  (.1.  J.),  ancien  vice-président  de  la  Société  d'horti- 
culture marseillaise. 

Fauvauque,  maraîcher,  trésorier  du  Cercle  horticole  de 
Roubaix. 

Le  Roux  (E.  A  .  propriétaire  arboriculteur,  à  Saliurs 
(Seine-Inlericun   . 

M  wvrix  11.  P.),  pépiniériste  viticulteur,  à  Aubignan  (Vau- 
cluse). 

Concours  régionaux  agricoles  de  1898  Par 
arrêté  en  date  du  13  janvier  1898,  le  Président  .lu  Conseil, 
Ministre  Je  l'Agriculture,  a  décidé  que  les  concours  régio- 
naux agricoles  se  tiendraient,  en  1898,  dans  les  villes  el 
aux  époques  sui\  anles  : 

I  .iiiin^e^.  >lu  ','S  niai  au  ô  juin  ; 

Mézières-Charleville,  du    1  au  11'  juin: 

Alençou,  du  25  juin  au  :i  juillet  : 

I  ari'  -.  du  20  au  28  août  : 

l.\ on.  du  ','";  août  au  I  septembre. 

Les  programm  :s  de  ces  c :ours  paraîtront  très  proehai- 

ii  -ni'ii I . 

Banquet  Mesnier.  —  Le  22  janvier  dernier,  a  eu  lieu. 
dans  les  salons  du  restaurant  Marguery,  le  banquet  offert, 
par  un  certain  nombre  de  jurés  el  d'exposants  de  la  section 
agricole  el  horticole  de  l'Exposition  de  Bruxelles,  à  M.  11. 
M"- nier,  le  zélé  commissaire  agricole  de  cetl ^position. 

Yassistaienl  :  MM.  Vassillière,  Directeur  de  l'Agricul- 
ture, Vigér  et  Gomot,  anciens  Ministres  <|e  l'Agriculture, 
Ouvré,  député,  etc.,  et,  comme  représentants  de  la  presse, 
MM.  H.  Sagnier,  directeur  du  Journal  de  l'Agriculture, 
11.  Martinet,  directeurdu  Jardin,  !..  Chauré,  directeur  du 
'tour  d'horticulture,   Abel  Châtenay,  secrétaire  'le  la 

S.   \.    II.    F.    ele. 

h  .  diseour  très  applaudis  oui  été  prononcés  par 
M.  Bajac,  le  distingué  ingénieur-constructeur,  président  i\>i 


comité  d'organisation,  par  M.  Vassillière,  par  M  .  Deny,  el 
enfin  par  M.  Mesnier  qui,  très  ému,  a  remercié  pour  cette 
manifestation  ainsi  que  pour  l'Ivau  bronze  d'art  qui  lui  a 

('•lé  offert  à  celle  occasion. 

Société  d'horticulture  de  Londres.  Le  banquel 
annuel  de  cette  Société,  d'une  utilité  incontestable  et  donl 
nous  avons  eu,  à  maintes  reprises,  l'occasion  de  parler  dans 
ces  colonnes,  vient  d'avoir  lieu  à  Londres,  le  lô  janvier 
dernier,  sous  la  présidence  de  M.  Herbert  Cutbush.  En 
outre  de  notre  sympathique  collaborateur,  le  dévoué  prési- 
dent de  la  Société,  M.  G.  Schneider,  et  des  membres  titulaires, 

de  la  Société,  nombre  de  pers alitésdu   monde  horticole 

anglais,  notamment  MM.  1I..I.  .loues.  \Y.  Cutbush,  llar- 
iuan-1'avno.  Harry-Laing,  .1.  Weathers,  etc..  \  assis- 
taient. 

De  cordiales  allocutions  ont  été  prononcées  par  M.  1  lerberl 
Cutbuscb,  qui  a  constaté  les  progrès  incessants  de  la  So 
ciété,  par  M.  (I.  Schneider,  i|iii  a  remercié  el  félicité  les 
membres  de  la  Société  de  l'esprit  de  confraternité  qui  n'a 
jaina  is  cessé  de  régner  eut  re  eux,  par  M.  i  rachelin,  au  nom 
des  mbres  de  la  Société,  etc. 

La    fête  s'est  terminée,  eomi l'habitude,  aux  accents 

du  ('mil  .surr  the  queen  el  de  la  Marseillaise. 

Association  des  anciens  élèves  de  l'École  na- 
tionale d'horticulture  de  Versailles.  A  la  suite 
des  élections  annuelles  qui  ont  eu  lieu  le  dimanche  30  jan- 
vier dernier,  le  bureau  de  l'Association,  dont  les  membres 
ne  sont  pas  rééligibles  à  la  même  fonction  avant  une  année 
d'intervalle,  a  été  constitué  connue  il  suit,  pour  l'année  1898  : 

Président  :  M.  A.  Magnien, 

Vice-président:  M.  L.  Henry. 

Secrétaire  :  M.  .1.  ( iérôme. 

Membres  du  Conseil  :  MM.  .1.  Bellair,  V.  lierai. 
F.  Cayeux, .T.  Fossey,  .1.  (  rérôme,  A.  Gourlot,  A.  (  !ra\  ereau, 
L.  Henry,  A.  Levièil,  A.  Magnien,  H.  Martinet,  .1.  Ma- 
thieu,  ]•:.  Xo.lot.  L'.   l'ollel.  <'.  W'elker. 

Réunion  d'horticulteurs  pour  la  discussion 
des  droits  de  douane.  --  lue  importante  réunion 
d'horticulteurs,  provoquée  par  le  Syndicat  des  Horticulteurs 
de  la  région  du  Nord  et  un  groupa  d'orchidophiles,  a  été 
tenue,  le  samedi  "211  janvier,  dans  l'hôtel  de  la  Société 
nationale  d'horticulture  de  France,  si.  me  de  Grenelle, 
a  lin  de  discuter  la  question  des  droits  de  douane  actuellement 
à  l'ordre  du  jour. 

Nos  lecteurs  sont,  du  reste,  déjà  tenus  au  courant  de  celle 
question  par  les  articles  que  nous  avons  publiés  jusqu'ici 
sur  ce  sujél  si  intéressa  nt. 

De  uombreux  horticulteurs  delà  région  parisienne  el  de 
diverses  parties  de  la  France,  principalement  du  Nord 
assistaient  à  celle  réunion,  qui  fut  présidée  par  notre  direc- 
teur rédacteur  en  chef,  M.  11.  Martinet,  que  ses  études  sur 
l'économie  horticole  et  son  impartialité  bien  connue,  dési- 
gnaient pour  remplir  cette  fonction. 

Les  deux  camps,  pépiniéristes  et  horticulteurs,  c'est-à-dire 
libres  échangistes  el  protectionnistes,  étaient  également  bien 
représentés  parles  membres  les  plus  marquants  de  l'horti- 
culture française. 

Divers  orateurs  ont  pris  la  parole.  les  uns  pour,  les  autres 
contre  les  droits  de  douane. 

Malgré  les  explications  courtoises  et  loyales  de  pari  ci 
d'autre,  l'accord  définitif  n'a  pu  se  faire  entre  les  pépiniéristes 
el  les  horticulteurs,  chaque  parti  persistant  à  croire  sa 
manière  de  \  oir  la  seule  bonne. 

Celle  réunion  a  cependant  eu  un    1res  heureux  résultat, 

edui  d'à ner  les  ai  1\ ri'si i res  à  se  mettre  d'accord  sur  un 

certain    nombre  de  points  de  détail  el  à  admettre,  cl  :   pari 
ci  d'autre,  le  bien  fondé  des  réclamations  formulées  par  le- 

lleUX     pallies. 


LE   JA1IDIX 


Quand  on  s'estima  el  qu'on  en  arrive;  à  pouvoir  discuter 
posément  une  question  aussi  épineuse,  e'esl  déjà  un  grand 
pas  de  lait  au-devani  d'une  solution  qui  doit  être  conforme 
aux  intérêts  supérieurs  de  l'horticulture  française. 

École  d'horticulture  Le  Nôtre,  à  Villepreux.  - 
Le  mercredi  2  fé\  rier,  ont  eu  lieu  les  examens  de  sortie  des 
élèves  de  l'École  d'horticulture  Le  Nôtre,  à  Villepreux.  I.1 
jury  était  composé  île  MM.  Caron,  conseiller  général  île  la 
Seine,  Président;  Chevallier,  secrétaire-général  île  la 
Société  d'horticulture  de  Seine-et-Oise;  I>.  Vitry,  arbori- 
culteur à  Montreuil;  Charguerraud,  professeur  d'arboricul- 
ture de  la  Ville  île  Paris;  (Jravereau,  horticulteur  à 
NeaupbleTe-Chàteau;  Oudot,  jardinier  chef  à  Marly-le- 
Roi. 

Les  élèves  présentés  par  le  Directeur  mil  été  reconnus 
aptes  à  recevoir  lec^rtificat  de  l'enseignemenl  professionnel 
el  mil  été  classés  dans  l'ordre  suivant  : 

1.  Tourret;  2.  l'uy;  :>.  Bail  ;  I.  Cherrière;  5.  Schubert  : 
6.  Vogel ;  7.  Viard ;  8.  Vachey ;  '■'.  Himart;  lu.  Rossiôre; 
11.  Hervier. 

La  Commission  a  été  unanime  à  reconnaître  les  grands 
progrès  accomplis  au  point  de  vue  de  l'instruction  théorique 
el  pratique,  et  a  adressé  ses  félicitations  au  Directeur  et  au 
personnel  du  corps  enseignant. 

Les  examens  sonl  fixés  à  cette  époque,  en  raison  de  la 
facilité  de  placer  les  jeunes  gens  au  printemps. 

Les  premiers  arrivages  de  l'année  des  fruits 
du  Cap  en  Angleterre.  Les  autorités  île  l'African 
Housc  de  Bishopsgate  E.  C.,  informaient  le  Gardeners' 
Chronicle,  à  la  date  du  28  janvier  dernier,  411e  les  fruits  du 
Cap  transportés  par  l'Union  Une  of  steamers,  étaient,  à  ce 
moment,  en  routée)  arriveraient  d'ici  uni'  semaine.  Il  faul 
espérer,  ajoutait  notre  confrère,  411e  les  échantillons  envoj  es 
cette  année  seront  en  progrès  sur  ceux  'I'"-  années  précé- 
dentes. 

L'horticulture  en  Tunisie  et  le  régime  anti- 
phylloxérique.  1  (ans  le  rapport  sur  le  commerce  exté- 
rieur de  la  Tunisie  en  1896,  rapport  publié  par  le  Bulletin 
de  la  direction  de  l'agriculture  et  du  commerce  de  la  Régence 
il'  Tuais,  du  lu  janvier  ÎS'.IS.  nons  relevons,  comme  avant 
rapport  à  l'horticulture:  1"  aux  exportations,  uniquement 
des  dattes  pour  121,708  fr.  ;  2"  aux  importations,...  rien! 

Cela  provient  du  régime  anti-phylloxérique  auquel  est 
soumise  la  Tunisie,  ce  qui  ne  permetd'y  introduire  aucune 
espèce  de  plante  de  crainse  d'y  laisser  pénétrer...  le  phyl- 
loxéra! 

Puisque  l'on  sait  que  le  phj  lloxéra  ne  \  if  que  sur  la  Vigne, 
ii"  suffirait  il  pas  d'empêcher  l'importation  de  la  \  igné, 
sans  pour  celaentraver  l'introduction  des  autres  plantes'? 

Xous  nous  permettons  d'appeler,  sur  ce  point,  l'attention 
de  notre  exeeltenl  collaborateur  et  ami,  M.  .1.  Dybowsky, 
Directeur  de  l'Agriculture  de  la  Régence  île  Tunis,  quia 
déjà,  à  diverses  reprises,  donné  maintes  pleines  ,|e  s;i 
sollicitude  bien  connue  pour  les  intérêts  horticoles  el  nous 
pensons  qu'il  voudra   bien  \  apporter  remède. 

La  culture  maraîchère  en  Tunisie.  —  «  Le  marché 
■  le  Tunis  est  abondamment  pourvu  de  légumes  ordinaires 
que  les  jardiniers  arabes,  siciliens  ou  maltais  obtiennent 
très  économiquement,  mais  il  manque,  presque  complète- 
ment, de  légumes  fins  et  de  primeurs,  et  il  n'esl  pas  douteux 
que  c'est  surtout  la  production  île  ces  légumes  de  luxe  .pie 
doivent  viser  les  maraîchers  français. 
«  La  demande  de  ces  produits  s'accroM  en   même  tejnps 

que  la  population  européen! 1  il  est  de  toute  évidence'que 

la  productibn  peut  augmenter  beaucoup  sans  que  Ton  a  il 
même  à  redouter  l'encombrement  du  marché'  local.  Toul  en 
fournissant  à  la  cou  soin  niai  ion  îles  principaux  centres  de  la 
Régence,  les  horticulteurs  pourront  s'occuper  d'exportation, 
Ci  race  à  la  douceur  du  cli  mal  de  la  Tunisie,  il  est  facile  de 


produire  des  primeurs  à  lion  marché.  <  m  -.1  i  1  combien  cette 
branche  du  jardinage  esl  prospère  aux  environs  d'Alger  el 
quels  bénéfices  importants  elle  laisse  à  nos  voisins. 
m  Dans  la  lutte  pour  approvisionner    les  grands  centres 

de    la    France  ou  de  l'Angleterre,   is  avons   l'immense 

avantage  de  pouvoir  exporter  de  1res  bonne  heure;  par  des 
serais  précoces  de  variétés  hâtives  judicieusement^  choisies, 
nous  devons  accroître  encore  l'avantage  naturel  don!  nous 
jouissons  :  les  envois  qui  arrivent  les  premiers  se  vendenl 
à   les  prix  bien  plus  élevés,  sans  compter  que  le  transporl 

5 'effectuant  à  un  enl  où  la  température  est  peu  élevée, 

il  y  à  moins  à  craindre  les  détérioriations  qui  se  produisent 
lai  ilenieiil  en  cours  de  roule.  11 

Tels  sont  les  excellents  conseils  que  donne  aux  cultiva- 
teurs tunisiens,  M.  p.  (her\  in.  dans  le  Bulletin  de  la 
direction  de  l'agriculture  et  du  commerce  de  la  Régence  de 
Tunis.  A  tous  les  cultivateurs,  en  général,  d'en  Taire  leur 
profil  ! 

Les  Phalaenopsis.  -  La  culture  des  PIfalœnops"s\ 
assez  généralement  mal  comprise,  n'esl  nulle ni  impos- 
sible, (Il  et    nous  vei s  d'en    avoir  la  preuve  dans  les 

serres  de  M.  le  Dr  Fournier,  à  Xeuiïlyrsur-Seine. 

('et  amateur  distinguéa  rassemblé  dans  sa  collection 
,1  1  irchidées  rares  ei  \ ariées,  une  centaine  de  Phalœnopsis 
qui  l'ont  lion  neuf  aux  soins  habiles  de  M.  Gautier.  Nous 
n'avons  jamais  vu  de    pareilles    plantes,    ni    une    aussi 

abondante    floraison,   el   nous  engag is   les  lecteurs   du 

Jardin  h  les  aller  voir,  car  une  description,  si  fidèle    soit- 

elle,  ne   pourrait  donner  qn' 1  idée  lié'-  vague  de  celle 

admirable  pluie  de  fleurs,  légèrement  rosées,  du  /'. 
Schiileriâna,  blanches  du  /'.  amabilis,  un  peu  maies, 
Ju  P.  leticorhodà,  poinl  illées  du  /'.  Si  un  ri  in  nu  etc.. 

('es  plantes  possèdenl   de  12  à   11  feuilles    mesurant  en 

yenn|0ra,'3u  à  II1".  H  de  long  sur  O-",^  à  il'", 2(1  de  large 

el   ne  ressenililenl  donc  en   rien  aux  échantillons    rachi 
iii|iiesi|U'on  rencontre  le  plus  souvent  dans  les  serres.  Les 
gra  ppes  pprtenl  de  60  à  Tô  fleurs,  e'esl  dire  que  le  speetai  le 
d'une  aussi  lu-Ile  floraison  ne  nous  a  jamais  éié  oileri  1I1. 

lit  ces  mëÈveilles  végètent  a  côté  d'autres  Orchidées  forl 
belles  et   d'iiN   grand   choix  de    plantes    très  intéressantes. 

C.    M. 


PETITES    NOUVELLES 

Société  royale  d'horticulture  et  d'agriculture 
d'Anvers.  —  Des  conférences  horticoles,  organisées  par 
la  Société  royale  d'horticulture  et  d'agriculture  d'Anvers, 
auront  lieu,  cette  année,  à  Anvers,  aux  dates  ci-après: 

Le  6  février,  conférence  en  flamand  sur  les  Orchidées 
exotiques,  par  M.  Gh.  de  Bosschère  ;  le  13  février,  coule 
rence  en  flamand  sur  les  plantes  d'appartement,  par 
M.  J.-I.  de  Beucker  ;  le  27  février,  conférence  en  flamand 
sur  les  soins  à  donner  à  un  jardin  de  ville,  par  M.  J.-I.  île 
Beucker;  enfin,  le  6  mars,  conférence  en  français  sur  les 
garnitures  florales,  par  M.  Ch.  de  Bosschère. 

Une  première  conférence,  faite, en  français,  par  M.  Ch.  île 
Bosschère,  sur  les  Orchidées  exotiques,  a  déjà  eu  lieu  le 
30  janvier  dernier. 

Société  française  des  Rosiéristes.  —  Nous  venons 
derecevoir  le  Bulletin  ir  S  île  la  Société  française  îles 
I;  siéristes  et  nous  avons  constaté  que  cette  Société,  qui 
n'a  que  deux  ans  d'existence,  est  en  bonne  voie  de  prospéri le. 

Son  deuxième  Congrès,  aura  lieu  à  Lyon  vers  la  lin  du 
mois  d'Août  de  cette  année.  Nous  en  parlerons  d'ailleurs 
en  temps  utile. 

Les  personnes  qui  désireraient  des  renseignements  plus 
complets  à  ce  sujet,  peuvent  s'adresser  au  secrétaire  géné- 
ral, M.  Octave Meyran,  59,  Grande-Rue  de  la  Croix-Rousse, 
à  Lyon.  (Rhône). 

(I)  Nous  avons  déjà,  à  ce  sujet,  publié  un  intéressant  article 
de  notre  collaborateur,  M.  Albert  Maumené.  sur  les  Plia- 
lutnopsie, cultives  à  Fontenay-sous-Bois,  par  M.Régnier,  qui 
esl  passe  maître  dans  la  culture  de  ces  plantes  el  possédait, 

en  lévrier  1SII7,  des  piaules  portant    plusieurs  grappes  de    su  a 
DU  Heurs.  (Voir  Le  Jardin,  IS97,  page  lie  ) 

.\.  1'.  I..  1(. 


36 


LE    JAKDIX 


Comités   d'admission   à  l'Exposition   de    1900    — 

M.  Jean  Forestier,  attaché  au  Cabinet  du  Ministre  du  Com- 
merce et  de  l'Industrie,  des  Postes  et  des  Télégraphes, 
vient  d'être  nommé  membre  du  comité  d'admission  de 
l'Exposition  de  1900,  classe  46. 

Chaire  de  physique  végétale  au  Muséum  d'his- 
toire naturelle.  —  La  chaire  de  physique  végétale  au 
Muséum  d'histoire  naturelle,  vacante  depuis  la  mort  de 
M.  Georges  Ville,  vient  d'être  donnée  à  M.  Maquenhc, 
docteur  ès-sciences,  assistant  au  Muséum. 

Concours  général  agricole  de  Paris.  —  Rapptlons 
que  le  Concours  général  agricole  de  Paris  aura  lieu  dans 
la  Galerie  des  Machines  au  Champ  de  Mars.  Les  délais  ac- 
cordés aux  exposants  pour  l'envoi  de  leurs  déclarations 
sont  expirés  depuis  le  15  janvier. 

L'exposition  des  instruments  sera  ouverte  dès  le  mer- 
credi Il  mars  à  !ii  heures  du  matin  et,  à  partir  du  vendredi 
11  mars  jusqu'au  mardi  15  à  5  heures  du  soir,  on  pourra 
yjsjter  toutes  les  diverses  parties  du  concours. 

Distribution  de  greffes.  —  Comme  les  années  précé- 
dentes, la  Société  centrale  d'horticulture  de  la  Seine-Infé- 
rieure mettra  en  distribulion,  à  titre  gratuit,  à  partir  du 
15  mars  prochain, 
des  greffes  d'arbres 
à  fruits  de  pressoir, 
provenant  de  son  Ver- 
ger-Ecole et  dont  la 
1  iste, corn  jiren  an  1 75  va- 
riétés de  pommes  et  1 1 
de  poires,  sera  envoyi  e 
à  toute  personne  qui  en 
fera  la  demande  au 
Président  de  la  Société, 
40,  rue  Saint-Lô,  à 
Rouen  (Seine-Inférieu- 
re). 

Concours  de  plans 
de  jardins.  -  La  So- 
ciété nationale  d'horti- 
culture de  France  a 
décidé  d'ouvrir  un  con- 
cours spécial  de  pians 
de  jardins  entre  les  ar- 
chitectes- paysagistes  . 
Ce  concours  a  pour  ob- 
jet la  transformation  de 
la  place  du  Carrousel, à 
Paris, en  jardin  dont  les 
grandes  lignes  se  relie- 
raient à  celles  des  jar- 
dins contigus. 

Les  projets  doivent 
être  rendus  au  local  de 
l'Exposition  de  la  So- 
ciété, au  plus  tard  le 
lùinai  1*98.  Lcsdeman- 
des  de  participation  à 
ce  concours  doivent 
être  adressées,  avant  le 
15  avril  18'.)8,à  M.  le  Pré- 
sident de  la  Société,  84, 
rue  de  Grenelle,  qui  fera 
parvenir  aux  intéres- 
sés les  conditions  du 
concours. 

M.  H.  Dauthenay, 
chef  de  culture  à  l'hospice  Sainte-Anne,  vient  d'être  nommé 
secrétaire  de  la  rédaction  de   la  Revue  horticole.  Nous  lui 
adressons,  à  cette  occasion,  nos  sincères  félicitai  ions. 

Société  d'horticulture  pratique  du  Rhône.  —  A 
partir  de  cette  année,  le  Bulletin  de  la  Société  d'horticul- 
ture pratique  du  Rhône,  devient  bi-mensuel  sous  le  titre 
de  L'Horticulture  pratique. 

L'Association  pomologique  de  l'ouest  \  ieui  de  chan- 
ger son  titre  en  celui  d'Association  pomologique  française 
pour  les  fruits  de  pressoir  et  l'industrie  du  cidre  et,  désor- 
mais, elle  étendra  son  action  sur  tout  le  territoire  fran   ai 

Au  jardin  botanique  de  Hambourg.  —  Nous  appre- 
nons avec  plaisir  la  nomination  de  M.  le  professeui  doc- 
teur Zacharias,  dont  nous  avons  été  a  même,  à  divi 
reprises,  d'apprécier  l'amabilité  et  l'érudition,  vient  il  être 
nommé  directeur  du  jardin  botanique  de  Hambourg  fous 
lui  adressons  nos  bien  sincères  félicitations. 

Exposition    internationale    et    quinquennale    de 

Gand.  —  La  Société  royale  d'agriculture  et  de  botanique 

e  Belgique  a  mis  au  concours,  pour  abriter  l'Exposition 

uinquennale    de   Gand,    un    bâtiment    provisoire  devant 


'  »™ 


Fig.  18.  —  Jeun  Linden. 


couvrir  une  superficie  de  31  ares  et  être  érigé  dans  les 
jardins  du  Casino.  C'est  M.  E.  de  Werdt,  architecte  à  Gand, 
qui  a  été  le  lauréat  de  ce  concours. 

L'Exposition  qui,  ouvrira  ses  portes  le  16  avril  prochain, 
ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit  s'annonce  suus  d'heureux 
auspices  et  de  nombreuses  récompenses  sont  prévues  pour 
ses  717  concours. 

Rappelons  aux  intéressés  que  les  demandes,  adressées  à 
M.  Fierons,  secrétaire  de  la  Société,  doivent  parvenir  avant 
le  19  mars  prochain. 

Jardin  d'acclimatation  d'Hyères. —  L'Établissement 
horticole  connu  jusqu'ici  sous  le  nom  de  Jardin  d'acclima- 
tation d'Hyères  s'appellera  désormais  :  Etablissement 
d'horticulture  et  d'acclimatation  du  Gros  Pin. 

A  partir  du  1"  juin  18£8,  le  siège  de  l'Etablissement  sera 
Iransfeié  aux  Jardins  du  Gros  Pin  , avenue  de  la  Gare,  à 
llyères. 

JEAN    LINDEN 

Nous  axons  retracé  à  grands  traits,  dans   notre   dernier 

numéro,  la  vie  de  Jean 
Linden  dont  nous  don- 
nons aujourd'hui  lepor- 
iiaii  très  fidèle  (fig.  18). 

Les  nouvelles  reçues 
de  Belgique  nous  ap- 
prennent que  ses  funé- 
railles ont  eu  lieu  au 
milieu  d'une  grande  al- 
fluence  de  monde  où 
se  remarquaient  la  plu- 
part îles  notabilités  hor- 
ticoles belges. 

Nous  profitons  de  cet- 
te occasion  pour  rappe- 
ler le  nom  de  quelques 
plantes,  parmi  les  in- 
nombrables espèces  ou 
\  ariétés  qu'il  a  dëcou- 
\  ert,  i  ii  (  roduil  ou  l'ail 
introduire  par  les  col- 
lecteurs qu'il  dirigeait  : 

Aerides  Augustiana, 
A.  Reickenbachi  ;  An- 
guloa  Cloioesii,  A. 
ebrunea  ;  Anthurium 
cristallinum,  A.  l)e- 
cliuriH .  A.magnifïcum , 
A.  regale  :  Avalia  ele- 
ganlissima,  A.  spec- 
labilis  ;  (  'altleya  Gi 
gas,  C.  Rcx,  C.  Ale- 
xandre; Bégonia  Rcx; 

Coc/i  I  ii  h  lu     Not .'  lia  nu . 

<  '.  sanguinca  :  Cocos 
Weddelliana  .  Cypripedium  Latcrenceanum,  C  Hyea- 
itiun  ;  Dieff'enbachici  imperialis;  Dion  edule ;  Dendro- 
bium  Stratiotes;  Draccena  Lindeni,  I>.  neo-ealcdonicà ; 
Epidendrum  Cappartianum,  /•.'.  nemorale  ;  Eucharis  ama- 
.in.,11  ;  Ficus  dealbata;  Filtonia  argyroneura ;  Tresinc 
Lindeni  ;  Kentia  Bclmoreana;  I  ailia  superbiens;  Lycaste 
Skinneri;  l.iboniajloribunda;  Masdecailia  eoccinea,  M. 
Rœtslï  ;  Ondontoglossum  crispum,  O.  Pescalorei,  O. 
prœstans,  O.  triumphans ;  Oncidium  Kramcrianum, 
(>.  Phahenopsis,  <>.  tigrinum;  Plialwnopsis  Schille- 
riiiini  ;  Philodendron  Lindeni  :  Selenipedium  caudatuni, 
S.  ciltatum;  Stanhopca  odoratissima ;  Sobralia  oio- 
lacea;  Sphœrogyne  imperialis;  Tillandsia  Lindeni; 
Tradescantia  reginœ  ;  Zamia  Lindeni;  Zygopetalum 
grandijlorum. 


LE   JAHblN 


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CHRONIQUE     FLORALE 

Au  marché  floral  des  Halles.  —  La  cascade  du 
Bois  de  Boulogne  à  l'Opéra.  Quelques  com- 
positions florales.  --  Roses  et  Genêt.  --  Les 
fleurs    dans  les     salons    modernes.  Notes 

d'Allemagne. 

25 Janoier.  —  La  matinée  esl  radieuse,  aussi  toutes  les 
fleurs  qui  sont  dehors,  et  elles  sont  nombreuses,  sont-elles 
d'une  fraîcheur  parfaite.  Celles  du  Midi  son!  mélangées  avec 
(■■Ile-;  de  Paris,  niais  l'observateur  on  distingue  nettement 
la  différence  : 

De  Paris,  de  belles  thyrses  de  Lilas  à  fleurs  doubles  ou 
simples,  blanches  ou  d'une  délicate  nuance  mauve,  sont 
très  fournies,  les  fleurs  en  sont  bien  formées  el  1''  feuil- 
lage, normalement  constitué,  comme  en  pleine  saison. 
Que  de  progrès  réalisés  dans  cette  culture  depuis  quelques 
années,  et  quelle  différence  avec  les  grêles  ih\  rses  dos  Lilas 
du  littoral  méditerranéen  ! 


Fig.  19.  —  La  Caseade"du  Bois  de  Boulogne  un  Bal  de  l'Opéra 

(V  n'est  pas  tout,  car  voici  duMuguet  et,  par  bottes  d'une 
douzaine,  des  Tulipes  Duc  de  27u>Zencore  munies  de  leurs 
oignons,  îles  rameaux  de  Staphylea,  des  Roses  Triomphe  de 
l'Exposition,  des  Anthurium,  des  Violettes,  puis,  en  boîtes., 
des  fleurs  d'Azalées  et  de  Camellias. 

l)u  Midi,  voici  des  rameaux  de  Mimosa,  ceux  de  1er  choix 
admirablement  fleuris  et  formant  des  panaches  jaunes  bien 
fournis,  des  Anémones,  des  Renoncules,  des  Jacinthes,  des 
Œillets,  des  Giroflées  brunes  et  des  Quarantaines,  des 
Anthémis,  des  Narcisses  tout  blancs  el  Narcisses  des 
poètes,  etc.  Les  Roses  ne  sont  pas  très  belles,  on  sent  leur 
déclin  momentané,  sauf,  cependant  les  variétés  Lamarqua 
et  Nabonnand  qui  sont  là  en  quantité. 

Un  soûl  commissionnaire  a  des  rameaux  feuillus  de 
Garrtja  cllipticu  et  G.  Thureti,  que  je  vois  pour  la  première 
fois  aux  Halles;  c'est  un  feuillage  assez  élégant. 


c  un  me  principal  décor,  pour  le  bal  du  22  janvier,  une  imita 

li le  la  Cascade  du  Bois  de  Boulogne,  dont  la  garniture 

a  été  faite  par  l'habile  décorateur  parisien,  M.  halle. 

Comme  toul  ce  qui  a  trait   à  l'horticulture  a  sa   place 
dansée  journal,  nous  avons  tenu  à  nous  rendre  compte  de 

clic  décorati le  salon,  tout  à  lait  différente  de  ce  qui  se 

l'a  ii  ordinairemenl . 

l'ourla  garniture  de  cette  cascade  aux  roches  bien  imi- 
tées, d'où  l'eau  tombait  le  long  d'un  invisible  treillis,  on 
avait  principalemenl  employé  îles  plantes  de  plein  air,  ainsi 
qu'on  peut  s'en  rendre  compte  par  le  croquis  pris  sur  le 
\ii  el  reproduit  par  la  figure  19.  C'est  précisément  ce  qui 
donnai!  à  cette  décora!  ion  toute  nouvelle  un  cachet  naturel 
d'un  aspect  particulier. 

Sur  les  roches  el  sur  les' côtés,  étaient  placés  des  Epicéa, 
des  l 'î us  noirs,  .les  Cedrus  Deodara  et  C.  Libani,Aes  Ifs, 
des  Cryptomeria  elegans,  des  Thuya  Lobb\  des  Bambous 
(B.  Meta/ce  et  B.  nii/rii).  des  Lauriers  Cerises  et  Lauriers  du 
Portugal,  des Strelitsia,  des  Troènes,  des  Romarins, au-dessus 
desquels  s'élançaient  onduleusement  deux  Cocos  flexuosa, 

tandis  que  des  rameaux 
île  Lierre  retombaient 
le  long  des  roches,  el 
que.  dans  un  petit  mas- 
sif étaient  groupés  avec 
goût,  des  Dracaena,  des 
Romarins.  desAucuba, 
des  Rétinospora,  des 
Rhododendrohs,ëtc.Ces 
végétaux,  avec  leurs 
teintes  naturelles,  don- 
naient     il      cette     scène 

beaucoup  d'attrait  :  ain- 
si, un  Gyneriunr,  avec 
ses  tiges  et  feuilles  mi- 
sèches,  formait  un  effet 
inattendu,  en  jetant  nue 
noie  claire  sur  les  feuil- 
lages verts  et  pourprés 
des     autres     végétaux. 

Nous  nous  permet- 
trons cependant  une 
petite  critique,  c'est  au 
sujet  de  l'éclairage  de 
ceite  scène  qui  n'était 
pas  suffisant. 

II  nous  faut  ajouter 
que  les  décors  avaient 
été  peints  par  M.  Jam- 
bon, l'artiste  bien  connu,  d  axaient  été  montés  par  son 
collaborateur,  l'habile  chef  machiniste,  M.  Vallenot. 


Nos  lecteurs  ont.  sans  aucun  doute,  lu.  dans  les  journaux 
uotidiens,  que  la  direction  de  l'Opéra  avail  tait  exécuter, 


Les  lleuristes  parisiens  innovent  journellement,  et  nous 
avons  peine  à  les  suivre  pour  passer  en  revue,  chaque 
semaine,  les  nouvelles  compositions  méritantes. 

Je  me  contenterai,  [mur  aujourd'hui,  de  mentionner  les 
sui\  ailles  : 

Tout  d'abord,  une  ravissante  corbeille  uniquement  gar- 
nie de  Tulipes  Duc  (/-■  Thol  el  surmontée  d'une  anse  que 
contournai!  un  Ilot  de  dentelles  marron. 

l'uis  une  corbeille  ovale,  remplie  de  Roses Lamarque  sur 

le  côté  desquelles  é rgeait  une  gerbe  de  Genêt  blanc  ;  le 

tout  était  surmonté  de  deux  autres  pdites  corbeilles  portées 
par  un  simple  montant  et  d'où  s'élançaient  des  grappes 
d'Odontoglossum  el  à'Oncidium  sur  un  fond  de  Gattleya 
Lœ'lia.  Ces  fleurs,  de  formes  et  d'origine  bien  diffé 


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I.K    JAHIHX 


rentes,  formaient  un  ensemble  dont  les  oppositions  étaient 
du  plus  bel  effel . 

Une  autre  composition,  que  j'ai  bien  remarquée,  consis- 
tait en  une  bourriche  entièremenl  garnie  de  Muguet  el  en- 
tourée d'un  large  ruban  de  faille  blanche  moirée  ;  composi- 
tion d'une  simplicité  remarquable,  en  même  temps  que 
très  luxueuse. 

Dans  une  quatrième  composition, se  dénotai!  la  recherche 
voulue  d'une  association  de  tons  différents  d'une  même 
nuance  dans  les  coloris  à  la  mode.  C'étail  une  corbeilleen 
bambou  garnie  de  Cyclamens  aux  fleurs  violacées  el  donl 
l'anse,  dissimulée  par  îles  bouffées  de  gaze  mauve,  était 
nouée  de  rubans  également  mauves. 

En  outre  de  celles-là.  nombreuses  étaient  les  corbeilles 
il  une  plus  grande  valeur,  telles  que  : 

l'n  bateau  en  osier  blanc  décoré,  dont  la  coque  n'était 
qu'un  tapis  d'Adiantum  constellé  de  grappes  blanches  de 
Muguet  et  donl  les  mâts  se  raccordaient  à  la  coque  par  des 
Unis  nuageux  de  gaze  blanche. 

Une  corbeille  en  bambou,  dans  laquelle,  sur  un  Fond  de 
fine  verdure  il  Adiantum,  étaient  piquées  des  fleurs  de 
Cypripedium,  tandis  que,  à  l'extrémité  d'un  montant,  un 
tampon  de  mousse,  dissimulé  par  tente  une  série  de  coques 
de  ruban  ruse,  permettait  de  piquer,  parmi  celles-ci.,  des 
fleurs  de  Cypripedium  entourées  des  molles  ondulations  de 
gaze  jaune  semblant  en  protéger  la  fragilité. 

Enfin  une  grande  corbeille,  enrubannée  de  large  faille 
rose  et  contenant  des  grappes  de  Muguet  en  quantité.  Au 
montant  de  cette  corbeille,  étaient  suspendues  deux  espèces 
de  petites  nacelles  en  bambou  d'où  s'élevaient  des  fleurs  de 
Cypripedium,  parmi  îles  Jacinthes,  du  Muguet  el  des 
frondes  d'Adiantum. 

Il  esi  à  remarquer  nue,  cet  hiver,  on  voit  beaucoup  de 
corbeilles  en  bambou  surmontées  d'autres  plus  petites. 

Les  corbeilles  munies  d'anses  sont  bien  moins  employées, 
el,  dans  la  plupart  des  cas,  Ta  use  est  remplacée  par  un  nu  m 
tant  simple. 

J'ai  beaucoup  ad  miré  une  gerbe  exquise  en  Roses  variées, 
sur  un  côté  de  laquelle  s'élançait  une  branche  liés  ramifiée 
de  Genêt  blanc  ayant  quelque  analogie  avec  cette  brandie 
de  Genêt,  si  pittoresquemenf  recourbée,  qu'exposait,  en  mai 
dernier,  aux  Tuileries,  M Morimoto. 

Voilà,  il  m'a  été  agréable  de  le  constater,  une  indication 
suffisante  prouvant  que  les  compositions  japonaises  ne  sont 
pas  si  ;,  dédaigner  qu'on  l'a  dit,  puisque,  dans  te  cas  pré- 
sent, on  >  a  puisé  une  excellente  inspiration.  C'est,  en  même 
temps,  une  preuve  que  l'art  floral  japonais  n'est  déjà  pas  si 
dérisoire,  lorsqu'il  est  logiquement  interprété. 

«  Plus  d'<  M  éludées,  ni  de  rarissimes  Fougères, des  bouquets 
de  Violettes  et  de  Réséda,  dos  branches  de  Roses;  ;,  cette 
époque  de  l'année  des  touffes  de  Gui  dont  le  feuillage  pâle 
et  les  perles  blanches  s'harmonisent  si  bien  avec  la  note 
dominante.  Aussi  le  sombre  Houx,  aux  cenelles  rouges, 
verdure  traditionnelle  du  moment,  lui  aussi,  n'est-il  admis- 
sible que  dans  les  vestibules  et  les  escaliers,  mais  il  \  prend 
sa  re\  anche.  »  (1). 

Telle  est  l'appréciation  de  M""  la  Baronne  Staffe  sur  les 
garnitures  florales  des  salons  modernes,  aux  tentures  de 
nuances  pales  et  aux  ameublements  de  bois  laqués. 

La  suppression  des  Orchidées  et  des  Fougères,  dans  la 
décoration  de  nos  salons  modernes,  ainsi  que  le  veut 
M""  la  Baronne  Staffe,  ne  me  semble  pas  justifiée.  Les 
fleurs  el  les  feuillages  de  teintes  fragiles  et  délicates  sont, 
cela  est  certain,  celles  qui  s'aecordenl  le  mieux  avec  les 
tentures  aux  tons  vieillis,  mais  peut-on  reprocher  aux  Or- 
chidées de  n'avoir  pas  de  nuances  délicates  ! 


Certes,  il  n'est  pas  possible  à  tout  le  monde, le  garnir  les 
appartements  avec  des  Orchidées,  mais  on  coin  iendra  que 
la  suppression  totale  de  ces  plantes  dans  la  décoration  flo- 
rale n'est  pas  à  souhaiter.  Ne  forment-elles  pas  comme  le 
complément  indispensable  des  salons  somptueux  ? 

Les  Fougères  ne  sont   pas    non    plus   si  rarissimes  qu'il 

t'aille,  sous  ce  prétexte,  les  exclure  de  la  décoration  florale 

des  appartements  ;  grâce,  en  effet,  à  la  délicatesse  de  leur 

feuillage,  elles  sont  le  complément  de  toute  belle  dé 'ation. 

# 
*  # 

Ce  n'est  certes  pas  dans  les  quelques  lignes  d'une  courte 
note  de  cette  chronique  que  l'on  peut  étudier  le  travail,  par- 
fois si  artistique,  des  fleuristes,  en  Allemagne.  Je  me  réserve 
d'ailleurs  de  traiter,  plus  tard,  cette  question  de  l'art  lierai 
allemand  comparé  à  l'art  lierai  français,  si,  toutefois,  il 
est  permis  de  préciser  quelque  chose  en  matière  d'art. Pour 
aujourd'hui,  je  me  contenterai  de  signaler  les  quelques 
renseignements  suivants,  extraits  d'une  lettre  reçue  d'Alle- 
magne ees  J0UrS-C'i  ! 

Actuellement,  les  fleuristes  allemands  emploient  beau- 
coup, pour  confectionner  le  fond  des  couronnes,  les  rameaux 
chargés  de  chatons  du  Saule  Marsault,  ainsi  que  ceux  cons- 
tellés de  fruits  de  VArdisia  crenulata ;  les  piquets  gerbes 
sont  formés  par  d'autres  fleurs.  11  n'y  a  pas  beaucoup  de 
Roses  et  de  Lilas  blanc,  mais,  en  revanche,  on  aime  beau 
coup  les  Meurs  coupées  du  Prunus  Irilobu. 

En  cette  saison,  les  montres  îles  fleuristes  sont  ornées  rie 
Medeola  et  d'Asparagus  Sprengeri.  Quant  aux  autres 
fleurs  utilisées  en  ce  moment,  ce  sont  à  peu  près  les  mêmes 
que  celles  que  nous  voyons  chez  les  fleuristes  parisiens  et, 
tandis  que  les  Œillets  et  Anémones  viennent  du  Midi  de 
laFranceel  d'Italie,  les  Orchidées  seul  expédiées  de  Bel- 
gique el  d'Angleterre  él  les  Muguets,  de  Magdebourg. 

ALBERT   MAUMENÉ. 


PLANTES  SIBERIENNES   NOUVELLES 


l)u  fait  qu'elles  nous  viennent  de  Sibérie,  il  ne  résulte 
pas  que  les  plantes  qu'on  nous  envoie  de  là-bas,  soient  des 
espèces  ni\ales.  If  est,  dans  cet  immense  pays  qui  couvre 
une  parlie  île  l'Asie,  des  contrées  chaudes  el  sèches  dont  la 
Non- a  le  caractère  steppique  et  se  rapproche  étonnamment 
île  celle  des  régions  méditerranéennes.  La  Sibérie  est  si 
\  aste  qu'elle  offre  un  grand  nombre  de  contrées  très  diverses 
que  caractérisent  des  plantes  spéciales. 

Depuis  longtemps  déjà,  elle  est  parcourue  par  des  natura- 
listes el   nos  jardins   renferment    des   plantes   sibériennes 

depuis    bien  des   siècles. 

I .es  Saxifrages  aux  larges  feuilles  épaisses  el  aux  fleurs 
ruses  (S.  ligulata,S.  crassifolia,  etc..  (l)nous  \  iennentde 
ces  régions,  ainsi  que  beaucoup  d'entre  b-s  bonnes  vieilles 
plantes  vivaces  des  anciens  jardins. 

11  y  a  partout,  dans  ces  immenses  régions  presque  inha- 
bitées, beaucoup  de  belles  fleurs  que  nous  ne  connaissons  pas 
encore,  et,  dans  les  plaines  ou  les  forets  que  ne  sillonnent 
pas  les  mutes  ordinaires,  loin  des  chemins  battus  des  cara 
vanes,  bien  des  trésors  végétaux  qui  feraient  les  dédiées  des 
amateurs.  C'est  pourquoi  fous  les  voyageurs  qui  se  rendent 
dans  l'Asie  centrale  et  septentrionale  doivent  avoir  l'œil 
ouvert  sur  les  graines  et  les  bulbes  (plus  facilement  trans- 
portables que  les  plantes)  qu'ils  rencontrent,  et  ne  doivent 
négliger  aucune  occasion  de  faire  connaître  la  flore  descon- 
t  rées  qu'ils  traversent. 


lli  Les  Annales  politiques  et  littéraires,  V  du  2  janvier  1S98.         (I)  Le  Jardin,  1897,  cage  120. 


I.K    .JARDIN 


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Aussi  ai-je  été  enchanté  — el  je  n'ai  garde  d'oublier  que 
c'est  à  M.  II.  Martinet  quejeledois  d'avoirpu.avantleur 
dépari  pour  la  Sibérie  el  la  Mongolie,  recevoir  chez  moi  et 
amènera  mes  idées,  les  trois  voyageurs  français  qui  viennent 
défaire  la  traversée  de  l'Asie  >'ii  diagonale:  MM.  Chaf- 
fanjon,  Gay  etMangini.  Le  Jardin  a  déjà  eu  l'occasion  de 
narrer  plusieurs  de  leurs  courses,  grâce  aux  lettres  de  l'un 
de  ces  messieurs  (1),  mais~ce  qu'il  n'a  pas  encore  donné,c'esl 
li-  résultat  botanique  <l<-  leurs  périgrinations,  du  Turkestan 
a  la  Mongolie,  en  passanl   par  l'Altaï. 

Parmi  les  graines  que  M.  Mangini  a  bien  voulu  envoyer 
au  jardin  alpin  de  Genève,  il  y  a  près  de  II) espèces  qui  uni 
germé  el  qui  se  développent  normalement.  Cequ'il  adviendra 

île  ces  piaules  il. ml    une  seule  a   Henri  jusqu'ici,  c'est  c  '  que 

je  vous  dirai  plus  tard,  au  turel  à  mesure  de  leur  floraison. 
On  peul  cependant,  d'ores  el  déjà,  affirmer  que  plusieurs 
espèces  nouvelles  et  intéressantes  mil  été  introduites  par  ces 
messieurs,  plus  particulièremenl  en  ce  qui  concerne  les 
espèces  mongoles. 

Nous  avons  eu,  de  juillet  en  novembre,  une  floraison  pro 
longée  d'un  Gypsophila  aux  racines  épaisses  el  charnues, 
au  feuillage  glabre  et  très  glauque,  presque  bleu,  aux  tiges 
basses  et  ascendantes,  aux  fleurs  nombreuses,  assez  grandes, 
d'un  ruse  tendre  el  disposées  en  petites  panicules. 

Je  n'ai  pu  l'identifier  à  aucune  îles  espèces  décrites  jusqu'à 
ce  jour  et,  s'il  est  bien  établi  que  la  plante  est  nom  elle,  elle 
sera  décrite  sous  le  nom  de  G.  Manginil. 

II  y  a.  parmi  ces  plantes  Sibériennes  ou  mongoles,  toute 
une  collection  de  Pavots  se  rattachant  au  Papacer  nudi- 
caule,  mais  qui  pourrait  bien  donner  quelque  chose  d'autre. 
Nous  verrons  cela  à  la  floraison.  Mais  il  y  encore  une 
curieuse  —  oh!  très  curieuse —  Jusquiame,  beaucoup  plus 
développée  que  la  nôtre  etqui.je  crois,  fleurira  cet  été.  Puis 
des  Composées,  des  Renonculacées,  plusieurs  Sedum,  bref, 
toute  une  flore  qui  donnera  certainement  quelque  chose 
-I  intéressant. 

Il  est  fort  désirable  que  tous  les  voyageurs  qui  vonl  en 
Asie  se  munissent,  comme  l'avaient  fait  ces  messieurs,  de 
petits  sacs  de  toile  imperméable  et  récoltent  les  graines 
qu'ils  rencontrent  en  route,  en  axant  grand  soin  d'indiquer, 
sur  l'étiquette,  la  nature  du  sol,  l'habitat,  les  conditions 
(humidité  ou  sécheresse,  ombre  ou  soleil)  dans  lesquelles 
l'espèce  croit  et,  si  possible,  l'altitude  avec  l'indication 
géographique. 

II  importe  aussi  que  ces  graines  soient  récoltées  à  l'état  mûr 
et  bien  sec.  Si  elles  soni  mouillées  ou  humides,  il  esl  facile 
de  les  faire  sécher  lelongdu  chemin.  Toutes  les  grainesqui 
ont  été  récoltées  à  l'état  mûr,  réussissent  avec  un  peu  de 
soins  et  donnent  de  bons  résultats. 

Avis  aux  voyageurs.  II.  CORREVON. 

Forçage  économique  du  Chasselas 

La  \  igné  est  un  des  arbres  fruitiers  les  moins  rebelles 
au  forçage  el  donnant,  pari séquent,  les  meilleurs  résul- 
tats, sans  beaucoup  de  connaissa  neos  pratiques.  Il  suffît,  pour 

bien  réussir,  d'apporter  quelque  peu  de  soins  à  l'exécution 
des  divers  travaux  énuméres  ci-dessous. 

Il   est  absolument  erroné  de   croire  que  Ion  esl  obligé, 

pour  pouvoir  entreprendre  el  ner  à  bien  la  culture  tore  ie 

du  Chasselas,  de  posséder  des  serres.  11  existe,  en  effet, 
depuis  très  longtemps  déjà,  un  mode  d'installation  donnant 
d'excellents  résultats  el  cela  à  peu  de  frais,  car  il  nécessite 
simplement  l'emploi  de  quelques  cbàssis  et  de  quelques 
planches,  auxquels  ou  adjoint  un  chauffage  de  faillies 
dimensions  et  quelques  mètres  de  tuyaux,  plus  ou  moins 
siiivanl  la  quantité  de  ceps  que  l'on  veut  forcer. 
(I)  Le  Jardin,  1S93,  pages  217  et  202. 


Pour  cette  opération,  il  est  nécessaire  d'avoir  des  Vigin 
plantées  en  contre-espaliers  de  1  30  h  liauteur,  formés  de 
d.-ux  cordons  superposés,  les  ceps  étant  plantés,  pa.r  consé- 
quent, à  lm.")0  en\  iron  les  uns  des  autres,  le  premier  cordon 
situé  à 0"20  du  sol  et  le  second,  à  0™70  environ.  II  esl  pré- 
férable de  planter  ainsi  plusieurs  contre-espaliers  les  nus  à 
eûtes  des  autres,  distants  entre  eux  de  1°'20,  ce  qui  permel  de 
forcer  chaque  année  une  ligne  différente  el  de  laisser  repo- 
ser, pendant  ce  temps,  celle  tra\ aillée  l'année  préi  éde 

Lorsque  Ton  veut  i imencerà   chauffer  la   Vigne  ainsi 

di  -posée,  on  place  ailloli  nie  la  treille  un  coffre  a\  a  ni  1"'33  de 
bailleur  par  derrière  e|    II"1:;:!  sur   le   devant    el    on    cloue,   de 

distance  en  distance,  des  barres  qui  en  maintiennent l'éear 
tement  en    même  temps  qu'elles  servenl   d'appui   pour  les 

panneaux  vitrés  qui  ne  sont  autres  que  des  châssis  ordi- 
naires, (in  installe  le  chauffage  dans  un  bout  de  la  ligne, 
plus  bas   naturellement  que  le  niveau  du  sol  et  on  dispose 

deux  rangs  de  tuyaux  sur  des  briques  posées  de  place  en 
place.  Celle  installation,  quoique  toute  sommaire,  permet 
le  forcer  le  Chasselas  dès  le  lô  novembre  el  d'obtenir  un 
résultat  1res  satisfaisant. 

Quanta  l'exposition  préférable,  il  est   presque  indispen- 
sable de  choisir  l'exposition  du  midi  surtout   pour  les  for- 
çages en   haute  primeur,  car.  à   cette  saison,  il  est   néi 
saire  de  pouvoir  faire  bénéficier  les  ceps  des  moindre,  raj  ons 
de  soleil,  toujours  trop  rares. 

Afin  d'éviter  la  trop  grande  déperdition  de  chaleur,  on 
élève  un  réchaud  de  fumier  tout  autour  du  coffre  et,  de  plus, 
mi  mousse  les  barres  servant  d'appui  aux  châssis  ;  après 
quoi  on  couvre  de  paillassons  jusqu'au  débourrage  des  \  eux. 

Pour  obtenir,dans  les  meilleures  conditions  de  succès  pos- 
sible, ce  débourrage,  que  Ton  active  par  de  fréquents  bassi- 
nâmes à  l'eau  tiède  continués  pendant  tout  le  temps  du 
forçage,  il  est  de  rigueur  de  ne  ehauffer  que  progressivement. 
Pendant  la  première  semaine,  10°  à  12"  de  chaleur  suffi- 
sent; on  élève  ensuite  la  température  de  2°  ou  3°  par  semaine 
pour  arriver  à  15"  ou  16°,  limite  qui  ne  doit  pas  être  dépassée 
jusqu'à  ce  que  les  yeux  commencent  à  se  développer.  Lu 

nuire,  pour  faciliter  ce  développement,  il  est  utile  de  ,| ier 

un  copieux  arrosemenl  à  l'engrais  liquide  et  de  renouvelé) 
cet  arrosage  pendant  le  cours  de  la  végétation,  suivant  le 
besoin,  principalement  pendant  le  grossissement  du 
raisin. 

Lorsque  les  yeux  coin n te nceul  a  se  développer  on  relire  le, 
paillassons  afin  dedonneraux  bourgeons,  qui  ne  lardent  pas 
a  se  montrer. la  plus  grande  sommede  lumière  possible.  Les 
bassinages  doivent  être  continués  el  Tébourgeonnage  doit 
être  fait  judicieusement,  au  furet  à  mesure  du  développe 
ment  des  bourgeons,  afin  de  ne  conserver  absolument  que 
■  eux  destinés  à  fi  production  el  au  remplacement  :  lesaut  res 
sont  supprimés  sur  leur  empâtement.  A  ce  moment,  la  tem- 
pérature doit  être  maintenue  entre  20°  el  22°,  pendant  le 
jour, et  IG°  à  18°,  pendanl  la  nuit . 

Quand  le  moment  delà  floraison  est  arrivé,  on  doit  ces- 
er  tout  bassinage  el  il  est  alors  nécessaire  de  donner  un  peu 
d'air,  mais  très  peu;  puis  on  augmente  un  peu  la  chaleur, 
(2"  ou  3°  seulement).  Il  est  aussi  de  rigueur  de  ne  plus  faire 
le  suppressions  à  cette  époque,  car  celles  ci  produiraient  des 
perturbai  ions  dans  la  végétation,  ce  qui  pourrail  oeeasi ter 

la    coulure. 

Aussi  lui  la  fécondation  opérée,  on  peul  continuer  lesopéra 
i  ions  du  pincement  et  du  palissage.ainsi  que  Tébourgeonnage 

des  bourgeons  qui  peuvent  avoir  été  oubliés.  Les  bourg. s 

portant  des  grappes  doivent  être  pinces  à  deux  feuilles  au- 
dessus  de  celles-ci,  et  les  vrilles,  être  enlevées  avec  soin,  car 
elles  forment  confusion  tout  en  absorbant  inutilement  la 
sève.  Les  bassinages  sont  alors  de  nouveau  donnés  deux 
lois  par  jour,  matin  el    soir,  el  toujours  avec  de  Teau  à  la 

lême  température  que  ['air  de  la  bâche. 


LE    JARDIN 


Lorsque  les  grains  de  raisins  atteignent  la  grosseur  ri  un 
tout  petit  pois,  il  est  temps  de  procéder  au  cisellement, 
opération  essentielle  pour  l'obtention  d'un  beau  produil  el 
consistant  à  supprimer,  à  l'aide  de  ciseaux  à  pointes  émotis- 
sées,  l'excédent  des  grains  sur  chaque  grappe,  alin  que  c  'ux 
conservés  puissent  atteindre  tout  leur  volume. 

Lorsque  les  grains  commencent  à  devenir  l  ransparents,  la 
maturité  est  proche  et,  à  ce  moment,  on  ne  doit  plus  seri  li- 
guer ni  arroser. 

Si  (m  craignait  les  attaques  de  l'oïdium,  pendant  le 
cours  de  la  végétation,  il  serait  utile  d'agir  préventivement 
et  de  répandre,  dès  le  début  du  forçage,  un  peu  de  soufre  sur 
les  tuyaux  du  chauffage,  précaution  suffisante  pour  enrayer 
les  ra\  âges  de  cette  maladie. 

Ainsi  traitées,  les  Vignes  peuvent  produire  du  raisin  mûr 
dans  les  premiers  jours  de  mars. 

F.  MÉNARD. 


Spiraea  japorjica  rUbra 

La  planche  en  couleurs  ci  -contre  représente  trois  corymbes 
de  Spirées.  Le  corymbe  central  appartient  au  Spirœa 
japonica  rubra  et  les  deux  autres  au  S.  Bumalda  et  au 
S.  /•'.  Anton;/  Waterer. 

Le  S.  japonica  rubra  est  une  nouveauté  qui  a  été  intro- 
duite directement  du  Japon    par  M.   Croux  qui   la  i  au 

commerce  cette  année.  D'après  lui,  elle  appartient  au 
groupe  des  S.  callosa  et  se  rapproche  surtout  de  la  va- 
riété S.  c.  superba.  Ce  grou] st  celui  des  .S'.  Fortunei  et 

.S".  Bumalda.  ce  dernier  étant,  (railleurs,  une  forme  du 
S.  Fortunei.  En  effet,  les  caractères  extérieurs  de  la  plante 
corroborent  ses  dires.  Le  .S',  callosa  est  également  originaire 
du  Japon  et  le  S.  Fortunei,  de  Chine  ;  le  synonyme  de  ce 
dernier  est  5.  japonica.  Une  de  ses  variétés,  qui  a  été 
introduite  directement  du  Japon  par  M.  Wiesener,  a  été 
nommée,  parCarrière,  S.  F.  rubra,  mais  je  ne  crois  pas 
que  le  synonyme  de  S.  japonica  lui  ait  été  appliqué.  En 
tous  ras,  le  S.  japonica  rubra  est  suffisamment  distinct 
de  cette  \  ariété. 

Voici  les  caractères  extérieurs  que  j'ai  notés  sur  la  plante, 
en  septembre  dernier,  au  moment  de  sa  seconde  floraison  : 

Arbuste  haut  de  0°',SO  à  1  m.,  dressé,  étalé,  ramifié;  ra 
meaux  herbacés  vert  pâle,  un  peu  tomenteux,  très  rigides 
feuilles  larges,  lancéolées,  acuminées,  dentées,  vertes  et 
glabres  en  dessus,  parfois  un  peu  poilues,  glauques  en 
dessous,  avec  cette  particularité,  de  présenter,  dans  linéi- 
ques raies  feuilles  seulement,  une  petite  panachure  blanc 
jaunâtre  ;  Heurs  de  (l™0ns  à  0"010  de  diamètre;  calice  velu; 
pétales  grands,  d'un  rouge  carmin  pourpré  vif  ;  étamines 
longues,  saillantes  rose  vif;  les  Heurs  sont  disposées  en 
petites  cymes  composant  une  inflorescence  terminale  co- 
rymbiforme,  d'un  diamètre  moyen  de  Omll  et  à  pédoncules 
légèrement  velus. 

La  floraison  normale  a  lieu  au  printemps  ;  mais  la  plante 
fleurit  de  nouveau  dans  le  courant  de  l'été  et  à  l'automne, 
surtout  si  l'on  a  soin  de  la  tailler  après  la  premi  re 
floraison. 

Vous  avons  comparé,  sur  place,  ce  nouveau  Spirœa  avec 
les  5.  Bumalda,  S. B.  ruberrima  et  .V  B.Antony  Waterer, 
qui  sont  tous  voisins,  puisque,  en  somme,  le  S.  Bumalda 
est,  comme  il  est  dit  plus  haut,  une  tonne  du  .S'.  Fortunei 
el  un  proche  parent  du  S.  callosa.  Ce  nouveau  Spùœa, 
le  S.  japonica  rubra  a,  du  5.  B.  ruberrima,  l'ampleuT 
lu  feuillage,  qui  est  plus  large  et  plus  étoffé  que  dans  le 
S.  Bumalda.  Cependant,  il  a,  de  ce  dernier,  une  panachure 
accidentelle  du  feuillage  ne  se  produisant    qu'à    de   rares 

espaces  el  sur  quelques   ra aux  seulement.   Ces  appari 

tions  partielles  de  panachure  n'ont  rien  de  commun  avec 

les  panachures,   plus  constantes  et  plus  breuses,  que 

présente  le  Feuillage  du  S    /•'.  Antonij  Waterer.  Il  n'a.  par 


conséquent,  rien  de  commun    avec  cette   dernière  variété 
et   il   m'a   paru  lui  être  supérieur. 

D'ailleurs,  il  est  plus  vigoit î-eii \  que  les  trois  Spirées  dont 
il  est  question  ici  el  principalement  que  le  .S'.  Jt.  Antonij 
Waterer.  .1  ai  attribué  cette  vigueur  à  l'absence  de  la  pana- 
chure qui  n'a.  d'ailleurs,  rien  de  semblable  avei  celle  de  ce 
dernier  surtout,  ni  avec  celle  du  S.  Bumalda. 

Les  corymbes  sont,  de  beaucoup,  plus  volumineux  que 
ceux  des  trois  autres  Spirées  citées  ci-dessus  ;  les  fleurs, 
qui  sont  plus  grandes,  sont  également  d'un  rose  ou  rouge 
carminé,  mais  de  ton  beaucoup  plus  vit  el  plus  intense. 
(  'est.  je  crois,  la  seule  coloration  brillante,  aussi  marquée, 
qui  existe  dans  les  Spirées. 

Enfin,  cette  nouvelle  venue  esl  franchement  remontante 
et,  bien  qu'elle  soit  continue,  la  floraison  est  abondante, 
surtoul  sien  a  soin  de  couper  les  corymbes  dont  les  fleurs 
sont  passées,  à  quelques  centimètres  au-dessous  de  ces  fleurs. 
Les  fleurs  de  cette  nouvelle  variété  feront  très  bien  dans  les 
bouquets  et  les  gerbes. 

11  ne  faut,  j'en  suis  convaincu,  ni  être  trop  prodigue 
d'éloges  pour  les  nouveautés,  tanl  que  celles-ci  n'ont  pas 
fait  leurs  preuxes,  ni  trop  s'enthousiasmer  dès  leur  appari- 
tion, car, parfois  elles  réservent  à  csux-là  même  qui  les  ont 
vantées d'amères  déceptions.  Mais,  pour  la  Spirée  qui  nous 
occupe,  je  crois,  d'après  les  sujets  que  j'ai  vus,  que  c'est  en 
somme  un  bon  arbuste  à  ajouter  à  la  liste  de  ceux  à  em- 
ployer dans  les  plantations  de  parcs  et  jardins.  Sa  place  esl 
en  bordure  des  massifs  d'arbustes  et  plantée  en  groupes  ou 
en  isolé  sur  les  pelouses.  L'avenir  nous  apprendra  si  notre 
appréciation  favorable  esl  juste. 

ALBERT  MALMENÉ. 


Questions  Économiques  et  Commerciales 

La  vente  des  fleurs  aux  Halles. 

•  '.•Me  question,  bien  qu'agitée  depuis  déjà  sept  ans  par  le 
Syndicat  central  des  Horticulteurs  de  France,  est  plus  que 
jamais  d'actualité,  du  fait  même  qu'elle  touche  aux  intérêts 
d?s  cultivateurs-vendeurs  qui  approvisionnent  le   marché. 

La  vente  îles  fleurs  aux  Halles,  de  par  la  nouvelle  loi, 
devrait  disparaître  de  ce  point  central  car,  chose  surpre- 
nante, quoique  cette  loi  ait  pris  naissance  par  le  bouquet 
de  Violette,  nos  législateurs  ne  lui  mil,  pas  conservé  sa  place. 
Aussi  est-ce  avec  la  plus  grande  énergie  que  nos  cultiva 
t'iirs  vendeurs  de   fleurs  aux    Halles   protestent    contre  leur 

expulsion. 

•  Mi  peut  nous  faii bserver  que  la  vente  des  Meurs  n'est 

nullement  exclue  des  Halles,  puisqu'un  pavillon,  le  n'ii. 
lui  est  spécialement  consacré.  A  cette  objection,  nous  répon- 
drons que  la  vente  ne  peu!  se  faire  que  par  des  mandataires 
cl  à  la  criée,  et,  eonséquemment,  que  les  Meurs  vendues 
actuellement  sur  le  carreau,  c'est-à-dire  sur  la  voie  cou- 
verte entre  le  pavillon  7  et  8  et  dans  la  rue  Baltard  ne 
peuvent,  de  par  la  loi,  être  vendues  dans  le  pavillon  (i. 

La  vente  >\i's  Meurs  à  la  criée  est  une  chose  insensée,  car 
les  intérêts  des  cultivateurs  seraient  sacrifiés.  Ce  que  nous 
disons  a  été  si    bien   compris  qu'aucun    mandataire    n'a 

pris  place  dans  le  pavillon. 

D'antre  part,  la  vente  faite  sur  le  carreau  devant  dispa- 
raître, par  suite  de  l'application  de  la   loi.  on  peut   c - 

prendre  l'émoi  dans  lequel  se  trouvent  nos  cultivateurs. 

Le  Syndicat  central  des  Horticulteurs  de  Franco  tou- 
jours sur  la  brèche,  a  eu  l'heureuse  idée  de  rassembler 
toutes  les  Forces  éparses  en  conviant,  ainsi  que  Le  Jardin  l'a 
rapporté  dans  son  précédent  numéro  (1), à  neréunion  géné- 
rale mixte,  le  Syndical  des  1  lort  ieiilteurs  de  la  région 
parisienne  ainsi  que  tous  les  cultivateurs  des  départe- 
ments qui  approvisionnent  les  Halles  en  Meurs  coupées. 
t'ette  réunion  a  été  un  véritable  succès  pour  ceux  qui  bout 

(/)  Le  .lui, hu,  1808  page  19 


LE    .1  Al'.  DIX 


Louis  Diiliois,  mm, icui    Wileui    Tm 


I    ,,      |!...|     ,■_■     .,;    i,     -     IllUI'l  I' 


1.      SPIR^EA    JAPONICA     RUBRA 
2.      SPIR^A    BUMALDA  3.      SPIR^A    BUMALDA    ANTONY    WATERER 


Ali  DIX 


pro\  oquée  :  l'appel  a\  ait  été  entendu  el  la  salle  eta.il  insuffi- 
sa  m  ni' -ut  grande  pour  contenir  tout  le  monde.  Ce  qui  est  le 
plus  admirable,  c  est  de  constater  l'entente  parfaite  avec 
laquelle  ont  été  prises  les  résolutions  qui  onl  clôturé  cette 
réunion. 

Voici  les  desiderata  votés  à  l'unanimité  el  que  doivent 
soutenir  les  Présidents  des  Syndicats  devant  la  Commis- 
sicMi  supérieure  des  Halles  centrales,  donl  dépend  !<•  sort 
réservée  tous  nos  cultivateurs-vendeurs  de  fleurs.  Le  pre- 
mier vœu  esl  le  maintien  de  la  vente  des  fleurs  aux  Halles. 
Le  second,  que  la  vente  des  fleurs,  faite  actuellement  sur  le 
carreau,  ait  lieu  dans  le  pa\  illon  6. 

Demander  que  la  vente  des  Heurs   soit    maintet aux 

Halles,  c'est  demander  un  droil  acquis,  puisque,  depuis  la 
création  des  Halles,  les  Heurs  y  ont  en  leur  place;  c'est, 
en  même  temps,  continuer  à  Faciliter  à  nos  cultivateurs  de 
la  région  parisienne,  la  vente  des  fruits  qu'ils  apportent 
en  même  temps  que  leurs  fleurs.  Enfin,  demander  que  les 
Heurs  soient  vendues  dans  un  pavillon  au  lieu  d'être  expo 
sées  à  la  pluie,  à  la  neige  on  à  la  gelée,  comme  elles  le 
sont  actuellement,  c'est  réclamer  une  réforme  très  compré- 
hensible et  très  juste. 

Nous  souhaitons  donc  ardemment  que  des  revendications 
aussi  légitimes  soient  entendues  el  prévalent  au  sein  de 
la  Commission  supérieure  des  Halles  (1). 

HENRI  THEULIER   FILS. 


Les  Droits  de  Douane  sur  les  Produits 
horticoles  de  Provenance  étrangère  l'i 


Il  est  donc  utile,  —  et  non  inutile,  comme  nousl'a  fait  dire 
l'imprimeur  dans  notre  dernière  causerie — de  voir  où  en  est 
l'horticulture  belge  à  l'heure  où  s'agite  cette  question  des 
droits,  si  importante  pour  les  horticulteurs  français.  J'ai 
déjà  dit  que,  grâce  à  l'abandonce  des  capitaux  mis  à  leur 
disposition,  les  horticulteurs  de  l'étranger  (car  ce  n'est  pas 
seulement  en  Belgique,  mais  ailleurs)  peuvent  donner  à 
leur  industrie  un  développement  considérable  ;  j'ai  dit  aussi 
quelles  étaient  leurs  aptitudes  commerciales,  leur  manière 
de  comprendre  les  affaires  en  voyageant  très  facilement. 
Mais  je  n'ai  pas  dit  que  les  horticulteurs  belges  fassent  des 
nov  teurs,  des  cultivateurs  dans  la  belle  acception  du  mot. 
Cela  non  !  Ceux  qui  connaissent  le  centre  horticole  de  Gand 
m'en  voudraient  si  je  ne  disais  pas  la  véiité,  et  la  vérité, 
la  voici  : 

En  culture,  les  Belges  sont  de  véritables  moutons  de  Pa- 
nurge  guettant  avec  soin  le  premier  qui  l'ait  un  genre  de 
plantes,  le  laissant  essayer  et  le  suivant,  tous  et  sans  au- 
cune exception,  —  petits  et  grands,  —  dans  sa  manière 
d'opérer,  et,  au  risque  de  faire  un  plongeon  formidable, 
(cela  s'est  vu!  fabricant  par  milliers,  les  plantes  faites  par 
tous...  ce  Lui  finit  par  former  une  véritable  légion. 

Demander  à  ces  cultivateurs  un  peu  d'initiative,  quelque 
goût  pour  les  belles  choses,  un  peu  d'attention  pour  les 
plantes  qu'ilsne  cultivent  pas, c'est  peine  perdue.  Leurhabi- 
leté  consiste  à  savoir,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  si  un 
genre  de  plantes  peut  se  cultiver  par  milliers  et  se  vendre 
a  bon  compte,  en  produire  le  plus  possible  et  lâcher,  si 
possible,  de  vendre  avant  le  voisin  et  meilleur  marché  que 
lui.  En  réalité,  si  l'on  veut  caractériser  le  centre  horticole 
gantois,  tel  qu'il  est  actuellement,  on  doit  se  servir  d'ex- 
pressions qui  s'appliquent  à  l'industrie  et  dire,  quand  on 
parle  des  centaines  d'établissements,  que  ce  sont  des  usines 
où  se  fabriquent  des  millers  de  plantes.  C'est  si  vrai  qu'il 
est  de  notoriété  que  certains  horticulteurs,  restés  devrais 
amis  des  plantes,  effrayés  de  cet  état  de  choses  qui  prépare 
à  leurs  fils  un  avenir  plein  d'écueils,  ont  dû  envoyer  ceux- 
ci  dans  les  pays  où  l'on  aime  encore  les  plantes,  où  on  les 
connaît  et  où  l'on  conserve  précieusement  les  collections, 
pour  que  ces  jeunes  gens  connaissent  autre  chose  que  les 
fientia,  les  Araucaria  et  les  Aspidist ra,  seules  divinités 
pour  lesquelles  brûle  en  ce  moment  à  Gand,  un  encens 
réservé  autrefois  à  bien  d'autres  idoles...  délaissées  com- 
plètement! 

Donc,  actuellement,  voici  la  situation  :  des  centaines, 
presque  des  milliers,  d'horticulteurs  produisant  îles  plantes 
plus  ou  moins  irréprochables,  dans  le  seul  but  de  vendre, 
et  même  sans  se  préoccuper  si  cette  formidable  production 

(1)  Voir,  \,n'j:<}  [S  de  ce  numéro,  la  note  complétant  cet  artii 
note  adressée  par  notre  collaborateur  a  la  dernière  minute 

(2)  Le  Jardin,  1897.  nages,  220,  235,251,  268  282,297,314,331,  3C6et 
381;  1898,  pages  13  et 30 


n'aura  pas  quelqu'issue  fatale  pour  eux-mêmes,  et  cher- 
chant à  les  écouler  sur  tous  les  marches  de  l'Europe  et 
surtout  sur  celui  qui  est  le  plus  à  leur  portée  :  Paris  et 
la  France. 

Maintenant,  voyons  de  notre  côté  où  en  est  l'horticulture 
française:  pour  cela,  il  nous  faut  forcement  faire  quelques 
pas  en  arrière  et  remontera  une  une  époque  assez  reculée. 

L'horticulture  fram  ai  ie  est  vraiment  révélée  et  a  com- 
mencé à  prendre  un  véritable  essor  vers  1805.  Nous  nous 
souvenons  de  ces  années,  ou  l'on  vit  le  grand  artiste  que 
fut  Barillet-Deschamps,  lancer  les  plantes  vertes  et  leur 
créer  une  réputation  de  solidité  et  do  valeur  décorative 
dont  on  n'avait  eu,  jusque  là,  aucune  idée.  Ce  fut  lui  qui 
In  planter  dehors  ces  massifs  restés  légendaires  d'Aroidées 
de  Dracœna,  dePaluiicrs.de  Pandanus,  de  Ficus,  etc. 
Les  squares  de  la  ville  de  Paris  et  notamment  le  parc  Mon- 
ceau devinrent  de  véritables  Eden.Les  grands  propriétaires 
voulurent  avoir  leurs  serres  garnies  de  ces  grands  végé- 
taux dont  ils  ne  soupçonnaient  pas  l'existence, ne  connais- 
sant, en  fait  de  plantes  à  feuillage,  que  les  médiocres 
échantillons  des  jardins  botaniques,  et  encore! 

Leshorticulteurs, comme  Ti  uffaut  père, A.  Chantin,Lemoine 
d'Angers.  Chantrier  et  tant  d'autres  ne  furent  dans  la  suite 
que  les  dignes  émules  et  les  continuateurs  intelligents  et 
convaincus  du  grand  artiste  qu'était  Barillet.  Très  artistes 
eux-mêmes,  ils  se  passionnèrent  pour  les  plantes,  non  pour 
ce  qu'elles  pouvaient  leur  rapporter,  mais  pour  leur  beauté, 
et  les  aimèrent  à  en  mourir,  tel  ce  pauvre  Lierval  trouvé 
mourant,  après  le  siège,  auprès  de  ses  chères  plantes  à 
feuillage,  qu'il  n'avait  pas  voulu  abandonner  et  qu'il  avait 
essayé  de  sauver  en  sacrifiant  ses  derniers  morceaux  de 
charbon  et  ses  dernières  ressources!.. 

Il  y  eut  donc  une  belle  période  qui  ne  fit  que  s'accentuer 
après  la  fatale  guerre;  il  semblait  alors  que  les  Français 
avaient  besoin  de  se  reposer  les  yeux  par  des  choses  d'un 
aspect  aimable,  et  les  plantes  le  sont,  certes! 

Onvit  alors  déjeunes  Français,  émules  desTruffaut  père, 
des  Chantin,  des  Thibaut  et  d'autres,  partir  à  l'étranger  et 
en  revenir  avec  des  idées  pratiques,  des  connaissances 
étendues,  et,  avec,  le  goût  des  belles  choses,  se  livrer  à  des 
cultures  où  la  perfection  fût  souvent  atteinte! 

Versailles  et  ses  environs  ont  vu  des  cultivateurs  de 
Dracœna,  de  Ficus,  d'Aralia  panachés,  de  Fougères,  de 
Broméliacées,  donner  une  preuve  de  leurs  capacités  horti- 
coles en  poussant  ces  cultures  aussi  loin  que  possible. 

Les  Gloxinia,  les  Bégonias  à  fleurs  furent  cultivés  en 
grand,  les  Azalées  y  lurent  greffées  par  milliers  et.  de  l'avis 
de  Gantois,  cultivateurs  émérites,  ils  étaient  aussi  beaux 
que  ceux  cultivés  en  Belgique.  Pendant  ce  temps,  Angers 
produisait  des  plantes  à  feuillage  dont  la  réputation  est 
encore  en  grand  honneur. 

Orléans.  Lyon,  Tours,  Nancy,  Dijon,  donnèrent,  à  leur 
tour,  la  mesure  de  ce  que  pou\  aient  faire  les  jeunes  horti- 
culteurs applaudis  par  leurs  maîtres. 

L'horticulture  française,  non  seulement,  avait  fait  un  pas 
de  fféant,  mais  elle  donnait  au  monde  ce  spectacle  remar- 
quable d'alimenter,  à  elle  seule,  l'Europe  de  belles  et  bon- 
nes plantes  provenant  des  hybridations  de  ces  semeurs 
dont  les  noms  sont  synonymes  de  succès  constant. 

Voyons,  faut-il  citer?  —  Dans  les  plantes  de  jardins  : 

Lemoine  et  ses  gains  superbes  de  Glaïeuls,  de  Géranium, 
de  Lilas,  de  Spirœa  etc; 

Les  Chantriers  avec  leurs  Crotons  et  leurs  Aroidées  ; 

Duval,  avec  ses  Broméliacées  et  ses  An thurium  : 

I  es  Vallerand,  les  Robert,  les  Crousse,  avec  leurs  Bëgo- 
nias  et  leurs  Gloxinia  ; 

Les  Crozy,  avec  leurs  Cannas; 

Les  Calvat,  les  Delaux, avec  leurs  (  hrysanthèmes  et  tous 
ceux  que  je  n'oublie  pas  et  qui  me  pardonneront  si  je  ne 
les  cite  pas,  car  «  ils  sont  trop  »,  ainsi  que  le  disait  je  ne 
sais  quel  auteur. 

Toute  cette  pléiade  d'horticulteurs  qui  alimentèrent 
l'Europe  et  l'Amérique  de  leurs  obtentions,  représente  une 
somme  de  travail  énorme,  d'aptitudes  spéciales,  de  soucis 
et  de  risques  perpétuels;  ils  sont,  me  direz-vous,  très 
admirables  et  très  admirés;  certes,  mais  il  sont  tous,  à  très 
peu  d'exceptions  près,  seuls  dans  leurs  établissements. 
Seuls  ils  ont  su  créer,  construire,  édifier  leurs  serres:  seuls 
ils  ont  organisé  ces  centre  s- de  production  qui,  malgré  tout, 
luttent  courageusement  et  à  armes  inégales  contre  l'étran- 
Car,  si,  d'un  eue,  nous  axons  à  constater  la  supério- 
riti  de  nos  nombreux  semeurs,  il  est  évident  que,  à  coté 
c,  autour  d'eux,  les  horticulteurs  qui  ne  font  que  mul- 
tiplier les  plantes  similaires  de  celles  de  la  Belgique,  ne 
sont  pas  du  tout  dans  les  mêmes  conditions  que  nos  voi- 
sins. 


',!> 


LE   JARDIN 


Si  les  élogîs  qu'on  adresse  journellement  aux  nombreux 
horticulteurs  de  France,  si  les  récompenses  que  le  Gouver- 
nement leur  accorde  (il  en  est  de  très  hautes)  sont  les 
preuves  des  progrés  qu'ils  ont  su  accomplir  et  que  nous 
avons  cherché  à  retracer,  combien  leur  situation  est  diffé- 
rente de  celle  de  leurs  redoutables  concurrents! 

Nous  l'avons  dit  et  nous  ne  saurions  trop  le  redire,  en 
Belgique,  l'argent  n'est  pas  plus  abondant  qu'en  Fiance, 
mais  ceux  qui  le  détiennent,  plus  appréciateurs  du  métier 
d'horticulteur,  que  les  capitalistes  français,  se  mettent 
plus  facilement  et  sons  des  formes  toutes  spéciales  à  la  dis- 
position des  cultivateurs;  ici,  rien  de  cela  ou  si  peu  qu'il  est 
inutile  d'en  parler,  l'est  donc  avec  ses  propres  ressources 
qu'un  homme  doit  compter  cl  qu'il  doit  édifier  toute  son 
affaire. 

J'ai  dit  que,  malgré  tout,  l'horticulture  française  avait  l'ait 
des  progrès  énormes,  avait  accompli  même  de  véritables 
prodiges  :  mais  qu'on  juge  un  peu  dans  quelles  conditions 
se  sont  opérées  les  diverses  transformations  de  l'horticul- 
ture française  : 

Tout  d'abord,  l'horticulteur  français  doit  donner  ses  lils 
ou  son  lils  au  pays  qui  le  lui  prend  trois  ans:  c'est  là  une 
obligation  sacrée  devant  laquelle  il  n'y  a  qu'a  s'incliner, 
mais  qui  n'existe  pas,  on  .lu  moins  est  très  atténuée,  chez 
nos  voisins. 

Puis,  lorsque  ces  jeunes  gens  ont  dû  quitter  la  maison 
paternelle  pour  la  caserne  et  que,  enfin,  ils  sont  revenus 
pour  travailler  en  commun,  les  vingt-huit  jours,  puis  les 
treize  jours,  les  enlèvent  encore  à  leurs  occupations.., 

Le  matériel?  Quoique  construit  dans  les  meilleures  con- 
ditions d'économie,  il  leur  coûte  toujours  sensiblement  plus 
cher  qu'en  Belgique:  plus  chers  les  pots,  le  charbon,  les 
loyers,  les  aliments,  etc..  etc.  A  quoi  bon,  du  reste,  dire  et 
redire  ces  choses  qui  sont  connues  de  tout  le  monde! 

Mais  alors,  allez-vous  me  dire,  pourquoi  s'obstinent-ils  à 
cultiver?  Pourquoi  ces  horticulteurs,  qui  reconnaissent  eux- 
mêmes  que  la  lutte  est  inégale,  qu'ils  ne  sont  pas  en 
mesure  de  pouvoir  produire"  aux  mêmes  conditions  que 
l'étranger,  nous  fatiguent-ils  de  leurs  doléances,  de 
leurs  réclamations?  Il  leur  serait  si  facile  de  ne  faire 
qu'acheter  et  revendre,  au  lieu  de  se  donner  du  mal  à  pro- 
duire et  d'avoir,  comme  vous  le  disiez  tout  à  l'heure,  des 
soucis  et  des  risques. 

C'est  justement  ce  que  disait  devant  moi,  l'autre  jour,  un 
excellent  négociant  qui  n'avait  pas  trouvé  lucratif  le  com- 
merce qu'il  faisait,  lequel  n'était  guère  poétique,  si  tant  est 
qu'il  y  ait  des  commerces  poétiques! 

—  «  Voyez-vous,  disait  cet  honorable  Monsieur,  je  prends 
dans  ma  poche  quelques  bons  chiffons  bleus,  je  vais  en 
Belgique,  j'achète  des  plantes  trois  francs,  je  les  revends 
si\:  quand  je  n'en  ai  plus,  je  recommence.  Ça  n'est  pas  plus 
malin  que  cela  et  il  n'y  a  pas  besoin  d'être  jardinier  pour 
s'j  connaître;  d'ailleurs,  je  m'y  connais  tout  deméme  eton 
ne  me  vendrait  pas  une  plante  pour  une  autre.  »...  Surtoul 
une  plante  de  trois  francs  pour  quatre,  n'est-ce  pas,  hono- 
rable négociant? 

Ça  n'est  pas  plus  malin  que  cela,  a  dit  notre  homme.  Oui, 
certes;  mais,  ce  qui  est  plus  malin,  c'est,  étant  donné  des 
conditions  d'infériorité  indiscutable,  d'arriver,  par  un  tra- 
vail perpétuel,  un  courage  indomptable,  une  persévérance 
étonnante  à  avoir  su  faire  ce  qu'ont  fait  les  horticulteurs 
français,  à  avoir  changé,  au  gré  des  fluctuations  de  la  mode, 
leurs  cultures,  partant  leur  matériel  ;  c'est  d'avoir,  malgré 
tout,  lutte  et  lutté  rudement:  c'est  de  produire, malgré  tout, 
des  plantes  belles,  solides,  et.  ce  qui  est  plus  malin  encore. 
Monsieur  le  ne  go  ci  ai  il.  c'est  de  les  vendre  le  même  prix,  ou 
à  peu  près,  qu'en  Belgique!  Mais  vous  ne  voulez  pas  en 
convenir  et  cela  vous  gênerait  que  votre  clientèle  sache  que 
vous  achetez  à  votre  porte  les  plantes  que  vous  lui  reven- 
dez .  Cessons  ce  badinage  qui  n'a  d'autre  but  que  celui  de 
dire  que,  à  ■  ite  des  horticulteurs  producteurs,  il  s'est  déve- 
loppé, en  France,  une  industrie  qui  n'existait  pas  il  y  a  vingt 
ans  :  celle  des  négociants  en  plantes. 

Bien  loin  d'en  penser  le  moindre  mal.  nous  tenons  pour 
gens  très  honorables  et  parfaitement  intelligents  ceux  qui 
exercent  ce  commerce;  mais  nous  estimons  cependant  que 
leur  raisonnement,  édité  à  pas  mal  d'exemplaires,  leur 
dédain  non  dissimulé  pour  ceux  des  horticulteurs  assez 
naïfs  pour  être  restés  des  artistes  (lisez  :  des  producteurs), 
tout  cela  n'est  pas  l'ail  pour  convaincre  les  capitalistes  qui 
prêtenl  une  oreille  complaisante  a  ces  raison  ements  et 
soin  ainsi  disposés  à  ne  voir  dans  les  horticulteurs  que  des 
gens  assez  fous  pour  vouloir  lutter  quand  même. 


Greffage  sur  Epine  Ergot-de-coq 


Pour  l'aire  suite  à  l'article  de  M.  I..  Henrj  sur  l'emploi 

-le  1  Aubépine  comme  sujet  porte-grelïe  (1),  s  dirons  que, 

depuis  une  dizaine  d'années,  nous  utilisons,  avec  un  succès 
complet.  l'Epine  Ergot-de-Coq  (Cratœgus  Crus-Galli), 
pour  recevoir  la  greffe  de  variétés  plus  ou  moins  sympa- 
thiques à  l'Aubépine  ordinaire. 

L'Epine  Petit  Corail  {C.  corallina),  m  précieuse  en  hiver 
par  l'effet  brillant  de  ses  corymbes  de  petits  fruits  rouge 
corail,  s'3  développe  à  merveille  el  dune  façon  régulière. 
I.e  Néflier  ne  s'y  montre  nullement  capricieux  ;  belle 
\  igueur,  bourrelet  faible,  etc.. 

I.e  plant  d'Epine  Ergot-de  coq,  élevé  par  semis,  est  facile 
à  trouver  dans  les  pépinières  d'élevage  de  la  matière  pre- 
mière el  Ion  peut  en  Faire  des  haies  vives,  bien  épineuses 
el  de  grande  taille.  Nous  avons  indiqué'  le  proeédé  île  gref- 
fage dans  les  5"'  et  i;n"  éditions  de  Y  Art  do  greffer  (2). 

Les  premiers  succès  appellent  de  nouvelles  expériences. 

CHARLES  BALTET. 


Les  Produits  de  Culture  forcée  aux  Halles 


Le  pavillon  n  lia  reçu,  pendant  le--  deux  dernières  se- 
maines de  janvier,  environ  80  boite-  d'Asperges;  les  prix 
n'ont  pas  subi  de  changements  :  soit  de  6  à  2~  francs,  avec 
un  prix  moyen  de  16  Ir.  50  la  botte;  il  y  a  plutôt  tendance 
à  la  baisse,  pour  ces  jours  derniers. 

Reçu,  le  22  janvier,  les  premiers  Haricots  verts:  une 
caisse  de  380  grj tes  moyens,  vendue  1  fr.  50. 

:>ôti  kilos  de  Black  Alicante,  adjugés  de  i  ;i  s  franc-  le 
kilo;  200  kilos  d.e  Colman,  de5à8  francs;  un   loi    tout,  à 

lail  extra  a  [ail   12  Ir.  50  le  kilo. 

Les  envoi-  journaliers  de  fraises  vont  cesser,  les  séries 
de  Marguerite  el  de  Princesse,  qui  devaient  faire  suite  à 
ci d les  mises  en  vente  actuellement,  ayant  coulé.  '  >n  compte 
sur  le-  premières  fraises  W  Morère,  pour  le  20  I •  '■  x  riér.  La 
eaisse  de  1  l  Marguerite  s'esl  vendue  de  6  a  12  francs, 
les  eaisses  ,\  ■  petits  fruits,  depuis  :.'  Ir.  ~'i  jusqu'à  7  francs. 
Le  26  janvier,  une  corbeille  de  120  grammes  de  Fraise 
des  Quatre  suis,, us.  envoyée  d'Hyères.  a  lail  ô  francs. 

Les   Ananas  sont    toujours  d'un   placement    peu  avants 
geux ;  quelques  fruits  coupés   n'ont   pas  été    vendus  sensi- 
blement   plUS  cher   que  ci'UX   importés   des  Aoolos. 

Le  Lilas  blanc  ou  teinté  s'est  vendu  de  1  fr.  50  à  6  francs 
la  botte;  le  paquet  de  Muguet,  de  0  fr.  60  à  1  fr.  -'ô;  le 
gros  boulot  de  Violettes,   depuis  0  fr.    10;   les   Tulipes,  île 

Il   fr.  :iil  a   1   franc,    le  paquet  de  six   ogllons  eu  fleurs. 


ERRATA 

Dans  le  précéden numéro,  page  31.  I"  colonne, 66*  ligne, 
mot  français  doit  être  supprimé  et  reporté  à  la  6cS»  ligne, 
caril  s'agit  des  horticulteurs  belges;  les  lecteurs  d'ailleurs 
auront  rectifié  cette  erreur.  N.  L. 


I  sui 


NOËL LAVERDY. 


i  I  l.  Le  Jtf,/iii,  1898,  page  D. 

(2).   Prix  n  francs.  —   t:n  vente  a   la   Librairie  horticole  du 
Jardin,  IG7,  Boulevard  Saint-Germain,  a  l'aris. 


Al!  DIX 


Nouveautés  Horticoles       CULTURE  POTAGÈRE 


>av  I 
[eux 


serai 
et  bi 


nui  le-  aouveautés  mises  au  commerce,  cette  année, 
:i  maison  II.  Valtier,  nous  remarquons  surtoul  les 
suivantes  (1  )  : 

Pois  ridé  Duc 
d'York  (fig.  10).  — 
Depuis  quelques  an- 
nées, la  culture  des 
Pois  ridés  ou  sucrés, 
et  principalement 
celle  de  la  variété 
appelée  fois  Trlc- 
phone,  a  pris  énor- 
mément d'extension. 
On  reproche  seule- 
ment à  celte  dernière 
sa  taille  trop  élevée 
exigeant  l'emploi  de 
rames. 

Le  Pois  ridé  Duc 
d'York  qui  a  d'ailleurs 
les  qualités  de  son  ai- 
ne, n'atteint  que  0"'C0 
à  0n70  de  haut  ;  ses 
cosses  énormes  sont 
remplies  de  dix  à 
douze  gros  grains,  ex- 
cessivement tendres 
et  savoureux  une  fois 
cuits. 

De  plus,  la  matu- 
rité en  a  lieu  dix  à 
douze  jours  avant 
celle  du  Pois  Télé- 
phone,  qualité  inap- 
préciable pour  la 
production  sur  les 
marchés. 

Œillet  hybride 
Marie  Duval.  fig. 
21).  —  Curieuse  plante 
obtenue  par  le  croise- 
ment de  l'Œillet  de 
poète  et  de  l'Œillet 
l'Ion. 

Les  fleurs,  blanches, 
semi-doubles,  de  la 
grandeur  de  celles 
de  l'Œillet  l'Ion  et 
finement  iimbriées, 
sont  réunies  en  gros 
eorymbes  du  plus  bel 
effet.  Les  hampes  flo- 
ral es  extrêmement 
rigides  et  la  belle 
couleur  blanc  pur  de 
ses  fleurs  en  font  une 
plante  à  bouquet  de 
premier  mérite. 

Les  semis  de  prin- 
temps  fleurissent    en 
août  :    néanmoins    le 
d'automne  donne  des  plantes  bien  plus  vigoureuses 
n  plus  ramifiées.  P.  LEPAGE. 


.  20.  —  Pois  ridi 
Duc  d'York. 


Florigelium  Harlemense. 

Planches  coloriées  de  plantes  bulbeuses  et  tuberculeuses  avec 

descriptions,  publiées  sous  les  auspices  de  1'  «  Algemeene 

vereeniging  voor  blœmbollencultuur  »  de  Haarlem. 

La  livraison  5  de  cet  ouvrase,  parue  en  janvier,  contient 

la  reproduction  en  couleurs  et  la  description  des   plantes 

suivantes  :  Jacinthe  King  ofthe  blues:  Tulipes  :  Geleprins, 

lilveren  Stnndaard  ;  Clùonodoxa.  Lucilix,  C. 


Culture  des  Oignons  de  couleur 

Quoique  1  i  lis; soit  une  plante  potagère  vivace,  on  le 

cultive  géuéralemenl  comme  piaule  bisannuelle.  Le  semis 
peut  se  taire  à  deux  époques  différentes,  soit  en  lévrier- 
mars,  soit  en  août,  mais  le  semis  de  printemps  donne  de 
bien  meilleurs  résultats. 

L'Oignon  demande  une  terre  bien  ameublie  el  douce,  plu- 
tôt légère  que  forte,  el  riche  en  engrais  On  sème  gêné 
paiement  à  la  voIée,à  raison  de  100  grammes  environ  à 
are,  puis  on  recouvre  légèremenl  la  graine  en  ramenant  la 
terredessusà  l'aided'un  râteau.  Pour  assurer  l'adhérence  des 
graines  à  la  terre,  il  esl  nécessaire  de  bien  tasser  le  sol;  on 
peut  dire  que  cette  opération  doil  se  pratiquer  pour  tous  les 
serais  d'Oignons  effectués  dans  le  courant  de  l'année.  Ce 
lassement  peut  se  faire  de  deux  manières  :  soit  avec  le  dos 
d'une  pelle,  soit  par  le  piétinemenl  avec  des  sabots  à  talons 
usés,  en  ayant  soin  de  maintenir  toujours  les  pieds  rappro- 
chés de  façon  à  tasser  bien  également  toute  I  étendue  de  la 
planche. 

Après  le    lasse nt,  on    recouvre    le  sol    d'une   couche 

mince  et  uniforme  de  terreau  bien   décomposé,  ou,  à   son 


La  Reine  et  Zi 

sardensis  et  Scilla  sibirica. 


(I)  Descriptions  des  obtenteurs. 


Fig.  21.  —  Œillet  hybride  Marie  Ducal. 

défaut,  d'une  couche  de  sabl i  de  terre  très  légère.  Si  le 

temps  est  see.  on  arrose  pour  faciliter  la  germination  des 
graines.  Ainsi  soignés.les  plants  peuvenl  être  mis  en  place 
en  avril-mai.  dans  un  sol  bien  ameubli  et  enrichi  par  des 
engrais  bien  décomposés. 

Lorsque  le  plant  est  suffisamment  fort  pour  le  repi- 
quage, on  l'arrache  soigneusement  et  l'on  procède  à  une 
rigoureuse  sélection  en  éliminant  les  plants  trop  faibles. 
Puis  on  raccourcit  légèremenl  les  feuilles  et  les  racines  de 
ceux  qui  sont  reconnus  bons,  en  ayant  soin  de  ne  pas  abî- 
mer le  bourgeon. 

Mais,  pour  activer  cette  opération,  qui  est  assez  longue, 

on  peut  réunir  les  Oig is  par  poignées,  en  avant  soin  de 

les  placer  tous  au  même  niveau,  el  rafraîchir  alors  toutes 
les  racines  en  même  temps.  La  plantation  s'exécute  ensuite 
comme  celle  des  Poireaux. 

Certains  jardiniers  plantent  les  Oignons  de  couleur  à 
l'automne  et  s,, ni  obligés,  pour  cela,  de  faire  le  semis  en 
août-septembre,  en  même  temps  que  l'Oignon  blanc.  A 
mon  point,  de  vue,  cette  époque  n'est  pas  favorable,  car 
ainsi  le  terrain  se  trouve  occupé  par  cette  culture  pendant 
près  d'un  an,  et,  d'autre  pari,  beaucoup  de  plants  montent 
.1  Heurs  avant  d'avoir  atteint  leur  complet  développement 
ce  qui  esl  très  préjudiciable. 


I.K    JARDIN 


Si  l'on  sème  en  féi  rier  et  que  l'on  plante,  par  conséquent . 
en  avril-mai,  I'1  terrain  n'est  alors  occupé  que  six  mois 
au  plus,  et  I  "ii  a,  il'1  plus,  la  satisfaction  d'obtenir  de  plus 
beaux  produits. 

{  et  te  méthode  permet  de  faire  une  récolte  de  Chicorées  et 
de  Laitues  d'hiver  qui  sont  enlevées  dès  le  mois  d'avril 
pour  faire  place  à  la  plantation  d'Oignons,  ce  qui,  je  le 
répète,  permet  d'obtenir  de  plus  beaux  produits. 

J'ose  croire  que  ce  double  avantage  sera  très  appréeié  des 
lecteurs    du  Jardin  et  que,  désormais,   ils  ne  planteront 

qu'en    avril-mai   des   <  tii; !■<    semés  en    février;  je  suis 

convaincu  à   l'avam  s  qu'ils  en  seront  très  satisfaits. 

Lorsque  les  feuilles  commencent  a  se  dessécher,  on  les 
cabal  :i\  ec  I''  dos  d'un  râteau  afin  d'activer  leur  dessicat ion. 
Quelques  jours  plus  tard,  nu  arrache  les  <  lignons  a  la 
main,  en  s'aidant,  si  cela  est  utile,  d'un  outil  quelconque. 
Puis, bien  débarrassés  de  la  terre  qui  peut  y  adhérer,  ces 
Oignons  sont  transportés  sur  un  terrain  sec  bien  exposé  au 
soleil,  où  on  les  laisse  si>  ressuyer  quelques  jours,  après  quoi 
nu  les  rentre  à  l'abri. 

Il  ne  reste  plus  alors  qu'à  on  faire  des  bottes  que  I  nu 
suspend  dans  un  local  bien  sec  nu  à  1rs  monter  en 
meules,  selon  le  mode  de  conservation  adopté. 

L'Oignon  le  meilleur,  celui  qui  peut  se  conserver  In  plus 
longtemps,  est  ['Oignon  jaune  de  Lescure  ou  Oignon  de 
St-l  'rgent. 

Pour  porte-graines,  on  plante,  on  février-mars,  à  0"1, 25 
en  tous  sens,  des   bulbes  bien  conformés  et    bien  conservés. 

Pour  obtenir  une  levés  régulière,  on  doit  semer  les  graines 
les  plus  jeunes,  car  leur  faculté  germinative  ne  dépasse 
pas  doux  nu  trois  ans. 

!..   fKRASSE. 


Les  Fraisiers  remontants 


L'histoiredes  Fraisiers  est  pleine  d'intérêt,  car  les  plantes 
aujourd'hui  cultivées  sont  l'œuvre  patiente,  presque  totale, 
des  jardiniers.  Avant  1750,  on  ne  cultivait  que  quelques 
espèces  .  leFraisier  dos  bois  (Fragaria  cesca  Linn.),  le  Ca- 
piton nu  Fraisier  étoile  (Fragaria  con?(/iaEhrh.),le  Capron 
(Fragaria  elatior  IChrh.)  et  deux  ou  trois  Fraisiers  améri- 
cains tels  que  le  Fraisier  du  Chili  (Fragaria  chilocnsis 
Duch.)et  lo  Fraisier  éearlate  i  Fragaria  mrginiana  Duch.). 
Le  Fraisier  Ananas  (Fragaria  grandiflora  Ehrh.)  n'a  été 
introduit  qu'en  1759,  et  encore  son  origine  est-elle  contes- 
tée; certains  auteurs  le  considèrent  comme  uni'  variété  du 
Fraisier  du  Chili. 

Ce  n'est  que  vers  1760  qu'apparut  lo  Fraisier  dos  quatre- 
saisons  i  /•'.  eesca  semperflorens  Heyn)  indigène  dos 
Alpes,  qui  nr  diffère  guère  du  type  que  par  son  aptitude  à 
fleurir  successivement,  plusieurs  fois  pendant  l'année.  On 
lii  alors  grand  bruit  autour  de  lui.  ni  c'était  justice,  car  on 
venait  de  trouver  le  premier  Fraisier  remontant. 

Duchesne,  dan-  -a  remarquable  Histoire  naturelle  des 
Fraisiers,  nous  apprend  qu'il  tira  ses  premiers  de  Barge- 
mon,  en  Provence,  et  que  Fougerou  lo  rapporta  du  Mont- 
Cenis,  on  1764.  Mais  les  Anglais  et  les  Hollandais  le  |><>s- 
sédèrenl  quelques  années  avant  nous  et  «  une  pincée  de 
graines  se  payait  jusqu'à  uneguinée  (1)  ». 

L'auteur  précité  no  pouvait  mentionner,  (puisqu'ils 
n'existaient  pas  encore,)  les  Fraisiers  hybridesà  gros  fruits, 
si  populaires  de  uns  juins.  On  ne  cultivait,  en  fait  do 
ïukss  fraises,  que  les  trois  espèces  américaines  précitées, 
d'où  devaient  cependant  sortir,  par  la  suite,  ces  Fraisiers  à 
fruits  énormes.  Il  on  lui  ainsi  pendant  do  longues  années 
encore,  car  ce  n'est  que  vers  1830  que  commencèrent  à  pâ- 
li) l.a  guinée  vaut  20  Ir.  j:.. 


raître  quelques  nouveautés.  Un  Bon  jardinier  de  1835,  que 

nous  axons  smis  la  main,  n'en  mentionne  que  Ht  variétés, 
groupées  après  les  types  spécifiques  dont  elles  descendent. 
En  1840,  cm  on  possédait  déjà  15  variétés  à  gros  fruits  les 
seules  que  nous  envisagions  ici. 

Leur  origine  s'étant  établie  très  progressivement  et  sans 
bruit,  la  littérature  est  très  pauvre  en  documents  sur  les 
grosses  fraises.  Ce  n'est  que  depuis  une  vingtaine  d'années 
que,  les  obtentions  devenant  de  plus  en  plus  nombreuses, 
par  suite  dos  croisements  successifs  et  répétésentre  les  types 
ni  leurs  meilleures  variétés,  il  ne  fut  plus  possible  de  les 
tenir  groupées, et  c'est  alors  qu'on  les  réunit  sous  le  nom  col- 
lectif de  Fraisiers  hybrides  à  gros  fruits.  Actuellement,  les 
variétés  sont  an  nombre  de  plusieurs  centaines  et  les  types 
primitifs  ont  presque  complètement  disparus  des  cultures; 
mais  il  osi  intéressant  do  remarquer  que  plusieurs  variétés 
anciennes  telles  que  Mr/att.'s  Prolific  nu  Wonderfull,  ob- 
tenue en  Angleterre  en  1835  et  Princesse  Royale,  qui  date 
de  1844,  sont  encore  au  rang  Af<  bonnes  variétés  cultivées. 

Possédant  leFraisier  dos  quatre-saisons,  donnant  pendatn 


Jeanne  d'Art 


toute  l'i ie,  il  est  bien  évident  qu'on  a,  dès   l'apparition 

dos  premières  grosses  fraises,  songé  à  unir  l'avantage  des 
premières  à  la  grosseur  dos  fruits  dos  autres,  c'est-à-dire  à 
obtenir  une  fraise  remontante  à  gros  fruits.  Mais  ici  cm 
s  est  heurté  aune  difficulté  que  Dame  Nature  n'a  pas  laissé 
surmonter  sans  difficultés,  ni  de  si  tôt,  car,  après  de  nom- 
breux essais,  tentés  presque  partout  et  en  différents  -eus.  nu 
arriva  à  la  conclusion  que  les  Fraisiers  à  gros  fruits  no  se 
croisaient  pas  avec  les  Fraisiers  des  Quatre-saisons,  et  cette 
opinion  prévaut  encore,  car  les  produits  de  leurs  croisements 
reproduisent  l'un  nu  l'autre  dos  deux  parents. 

Néanmoins,  le  désir  d'obtenir  un  Fraisier  remontant  à 
gros  fruits  était  -i  naturel  et  -i  tentant  pour  le  chercheur, 
que  l'idée  n'en  fut  jamais  complètement  abandonnée,  ce  qui 
esi  forl  heureux,  earolie  est  aujourd'hui  couronnée  d'un 
plein  succès.  Mais,  auparavant,  combien  n'avons  nous  pas 
vu  apparaître  de  variétés  sous  le  nom  de  remontantes,  sans 
qu'elles  puissent  le  justifier  d'une  façon  a ptable! 

Ce  nu  d'abord,  vers  1870,  le  Fraisier  L'Inépuisable,  qui 
se  répandit  rapidement  eteul  une certainevoguepareequ'il 
fleurissait  bien  ci  abondamment  même  pendant  tout  l'été 
el  jusqu'en  septembre-octobre,  mais  la  plupart  de  ses  fleurs, 


LE    JAliltlN 


étant  imparfaites^  nouaient  forl  mal  el  l'on  ne  pouvail  en 
obtenir  que  quelques  fruits  el  encore,  le  plus  souvent, 
difformes.  Inférieur,  sous  ee  rapport,  au  Fraisier  des  quatre 
saisons,  il  fut  bientôt  délaissé  des  cultivateurs.  11  en  lui  de 
même  du  Fraisier  Roi  Henri  i|iii  lui  succéda. 

Certains  Fraisiers  à  gros  fruits  présentent,  à  l'auton 

sous  l'influence  de  conditions  particulières,  quelques  grappes 
de  (leurs  qui  se  couronnenl  alors  de  fruits.  La  fraise  Vi- 
comtesse Hèricari  deThury,  si  estimés  •■'<  tant  cultivée  esl 
une  de  celles  qui  produit  le  plus  souvent  quelques  fruits  à 
l'automne.  Les  chercheurs  avides  de  nouveautés  ont  saisi 
ces  accidents  et  les  cuit  livrés  au  commerce  pour  des  Frai- 
siers remontants,  niais  les  conditions  qui  occasionnaient  la 
floraison  automnale  ayant  disparu,  le  phénomène  ne  se 
reproduisait  pas  et  la  plante  était  bientôt  délaissée. 

Chez  d'autres  Fraisiers,  le  pied-mère  ne  remonte  pas  à 
proprement  parler,  mais  les  coulants  sont  très  précoces,  car 
ils  fleurissent  dès  l'année 
même  de  leur  naissance 
et  donnent  alors  une  fruc- 
tification tardive.  Ceux- 
là  aussi  ont  reçu  le  nom 
de  Fraisiers  remontants 
nu  ils  ne  justiii  -lit  que 
très  imparfaitement,  aus- 
si leur  vogue  a-t-elle  été 
très  éphémère. 

Pourtant,  le  Fraisier 
remontant  à.  gros  fruits 
existe  aujourd'hui,  ans 
si  franchement  remon- 
tent et  fructifère  qu'on 
peut  le  désirer,  grâce  aux 
patientes  recherches  d'un 
modeste  curé  de  campa- 
gne, l'abbé  Thivolet,  qui, 
depuis  longtemps,  s'est 
passionnément  voué  à. 
l'amélioration  des  Frai- 
siers, el  qui  a  déjà  obtenu 
plusieurs  \  ariétés  remar- 
quables,notamment  Léon 
XIII ,  à  demi  remontante 
el  parente  du  reste  de 
la  suivante. 

Son  plus  beau  gain  esl 

certain m  le  Fraisier 

remontant   à  gros  fruits 
Saint- Joseph. .'(fig.  23).La 

Maison  Vilmorin  en  a  acquis  l'édition  el  l'a  mi-  au  com- 
merce l'année  dernière.  Ce  Fraisier  «si  tellement  supérieur 
à  tous  ses  devanciers. qu'on  est  en  droit  de  1.'  dire  1,.  premier 
Fraisier  à  gros  fruits  franchement  remontant.  Les  diverse 
présentations  que  MM.  Vilmorin  en  oui  faites  aux  expo- 
sitions et  les  cultures  qu'ils  en  possèdent  dans  leurs  établis- 
sements do  Verrières  el  de  Reuilly,  nous  permettent  d'être 
très  affirmât  il    à   cet  égard. 

C'est  bien  du  cœur  de  la  touffe  que  naissent  successive- 
ment les  tiges  florales,  et  Ion  voit,  pendant  toute  la  période 
do  production,  c'est-à-dire  de  mai  à  octobre,  dos  pieds  dont 
les  premiers  fruits  ont  été  cueillis,  d'autres  qui  sont  en  voie 
de  développement,  et  des  fleurs  qui  assureront  la  production 
ultérieure.  En  octobre  dernier,  ce  Fraisierétail  encore  chargé 

do  fort  bons  fruits. 

La  figure  23  montre  nettement  ce  Fraisier  avec  les  di- 
vers états  de  sa  production.  Son  feuillage  esl  court,  trapu, 
arrondi,  vert  foncé  et  un  peu  étalé.  Leshampessont  courtes 
obliques  pendant  la  floraison  el  se  courbent  sous  le  poids 
des  fruits,  elles  ont  besoin  d'être  soutenues  si  on  no  \,.m 
pas  (pie  les  fruits  traînent  à  terre,  fait  commun  du  resteel 
reprochable  à  la  plupart  de-  autres  Fraisiers.  Le-  fruits  son! 


yens  ou  un  peu  petits  quand  il-  -oui  très  abondants,  ne 

dépassant  guère  0"'025  a  0™030  de  diamètre,  mais  d'un  baau 

rouge,  el  à  graines  peu  enfoncées,  la  chair  e  tégale ni  foi 

tement  colorée,  juteuse  el  de  toute  première  qualité;  ils  112 
cèdent  en  rien,  -ou-  ce  rapport,  à  la  fraise  Vicomtesse 
Hèricari  de  Thury,  la  plus  estimée  peut-être.  La  matu- 
rité est  assez  précoce,  elle  arrive  peu  après  Matj-Queen  et 
Crescent-seedling.  Nous  en  avons  cueilli,  cette  année,  dans 

is  derniers  jours  de  mai.  Ses  coulants  sonl  très  précoces  el 
lloribonds;  si  l'on  repique  el  soigne  bien,  pendant  l'été,  les 
premiers  développés  au  printemps,  ils  donnent  déjà  une 
passable  récolte  de  fruits  à  l'automne. 

Quoique  remarquablement  parfait,  le  Fraisier  Saint  Jo 
seph  ne  parait  pas  constituer  le  dernier  mot  des  Fraisiers 
remontants;  nul  doute  qu'en  le  croisant  avec  des  variétés  à 
fruits  [dus  volumineux  el  en  amplifiant  encore,  par  la  sé- 
lection, son  aptitude  à  remonter,  on  obtienne,  par  la  suite, 


5? 


Fi-.  23. 


Fraisier  remontant  à  grosfruits  Saint-Joseph. 

de-  variétés  supérieures.  Déjà,  la  Fraise  Jeu/me  d'Arc, 
(flg.  22),donnée  comme  une  amélioration  de  la  Saint-Joseph, 
a  fait  son  apparition,  avec  des  fruits  plus  gros  el  l'on  peut 
s'attendre  maintenante   les  voir  apparaître  en  foule.  C'es! 


histoire  du  pr< 


Mais,  tel  qu'il  est,  il  constitue  néan- 


moins un  résultai  depuis  longtemps  cherché  el  parfaitement 
acquis  aujourd'hui  :  à  savoir  qu'il  existe  un  Fraisier 
lontant  à  grosfruits, et,à  ee  titre,  nous  n'hésitons  pas  à 
le  recommander  tout  particulièrement  aux  amateurs  don  1  il 
fera  les  délices,  el  aux  cultivateurs  qui  trouveront  un  écou- 
lement assuré  el   rémunérateur  de  -on  produit  automnal. 

Jetons  maintenant  un  coup  d'œil  en  arriérée!  comparons 
nos  fraise-  à  celles  du  siècle  dernier.  Nous  avons  les  grosses 
fraises  et  les  fraises  remontantes. pet  ites  el  grosses,  qui  n'exis- 
taient pas  alors  et  dont  on  ne  soupçonnait  guère  l'existence 
ultérieure.  Quelle  serait  la  surprise,  la  stupéfaction  même 
de  nos  pères,  s'il  nous  était  donné  le  bonheur  de  pouvoir  I  ■- 
imitera  n  tre  table  et  de  leur  offrir  de  plein-  compotiers 

de  ces  fruits  savoureux  et    rubiconds  que   is   achetons 

maintenant  pour  quelques  sous  au  coin  de  toutes  les  rues? 

s.  MOTTET. 


i(> 


LE    JARDIN 


Les  Distributions   de  Graines  et  plantes 

AU    MUSÉUM 


On  sait  que,  chaque  an  née,  en  hiver,  le  Muséum  fail  pa- 
raître deux  listes,:  l'une  des  «  Graines  et  Plantes  mises  à  la 
disposition  des  rétablissements  publies  d'instruction  »,  el 
I  autre  intitulée  :  Index seininum  in  hortis  Mttsei paris'u  ;i- 
sis  a  a  m'  1897  collectorum,  desl  inéesaux  jardinsbôtaniques 
proprement  dits. 

I.  Index  seminum  esl  envoyé  dans  le  monde  entier,  à  Ions 
les  grands  établissements  scientifiques  qui  possèdent  un  jar- 
din botanique  el  qui  publient  eux-mêmes  un  catalogue. 
C'est  par  le  moyen  de  ces  envois  réciproques  de  catalogues 
que  les  jardins  botaniques  peuvent  s  enrichir  mutuellement. 

Ajoutons  que,  aussi  bien  celui  de  notre  Muséum  que 
ceux  imprimés  au  Japon,  à  Java,  en  Australie,  dans  les 
Indes  analaises,  aux    Etats-Unis,   en    Russie,  en    Allema- 


gne, en  Suéde,  etc.,  etc.,  tous  ces  catalogues  sont  en  latin, 
la  langue  universelle  des  sa\  ants. 

Tout  autre  et  de  caractère  moins  scientifique, est  le  cata- 
logue destiné  aux  Etablissements  publics  d'instrucl  ion  dans 
lequel  les  plantes  sont   désignées  à   la   fois  par   leur  nom 

français  et  leur  nom  latin,  et  «jui  s'adresse  à  u :atégorie 

d'établissements  exclusivement  français  el  plus  modestes 
que  tes  jardins  botaniques  proprement  dits. 

Inutile  d'ajouter  que  la  distribution  spéciale  el  absolu- 
ment gratuite  des  graines  demandées  d'après  cette  liste  est 
très  appréciée  el  rend  de  grands  serviees. 

A  titre  de  document,  nous  donnons  ci-dessus  le  résumé 
des  distributions  de  graines  et  de  plantes  laites  per  le  Mu- 
séum pendant  ledernier  exercice  : 


RÉSUMÉ    DES    DISTRIBUTIONS 

liE  GRAINES,    PLANTES    VIVANTES,   BULBES,    ARBRES    ET   ARBUSTES,    GREFFONS   ET   BOUTURES  FAITES  PAE  LE  MUSEUM 

d'histoire  naturelle  (Culture)  du  1er  octobre  1896  au  1er  octobre  1897. 


i.h  \im:s 

l'I    W  1  1  s 

PLAN  rES 

ARBRES 

GREFFONS 

NOMBRE 

ÉTABLISSEMENTS    D  INSTRUI    [TON     ET    CORRESPONDANTS 

(Saehels) 

de 

\  e  v<  lis 

et 

•1 

SERRE 

île  plein  air 

IRB1    -II- 

BOC  TORES 

I.  —  France. 

27 

.la ni i ns   botaniques  français 

1.9-13 

965 

3  12 

195 

56 

15 

2.258 

Il  1 

527 

112 

18 

68 

Établissements  d'enseignement  secondaire  el   d'enseigne 
ment  primaire  supérieur  (Lycées,  Collèges,  Écoles  nor 

nia  les,  Écoles  primaires  supérieures  el  Jardins  scolaires). 

L569 

liii 

1.12-1 

1.266 

ii 

IIS 

Établissements  d'enseignement  agricole  et  horticole  (Ecoles 
nationales,    Ecoles    pratiques    d'agriculture,    Eermes- 
Écoles,  Écoles  primaires  agricoles  et  horticoles,  Orphe- 

18 

3.900 

207 

1.  176 

1.798 

1 1 

Stations   agronomiques,    Professeurs    départementaux  et 

715 

n 

117 

250 

» 

IS 

Sociétés  d  agriculture  el  d'horticulture  pourvueside  jardins 

1 

719 

» 

270 

116 

50 

Établissements  de  bienfaisance  et  d'utilité  publique  (Ecoles 

lu 

d 

5.  136 

95 

35 1 

18 

305 

15 

2.161 

528 

219 

II.  —  Colonies  française  s  (1). 

1  1 

Jardins  coloniaux  français  (Jardins  botaniques  et  Jardins 

21 

267 

12 

2-1 

117 

» 

Correspondants  dans    les    Colonies    françaises  (Stations, 

SI 

» 

686 

288 

n 

111.        Étranger. 

inii 

8. 58-1 

1.030 

99 

216 

» 

13 

257 

» 

129 

» 

n 

TOTAl  \ 

123 

23.871 

2'.  112 

12.  121 

5.3-11 

774 

lia  été  délivré,  en  outre,  15.160  échantillons  de  plantes  vivantes,  (fleurs,  rameaux  feuilles,  etc.),  donl  3.347  aux 
établissements  d'enseignement  supérieur,  et  11.813  aux  étudiants,  artistes  el  dessinateurs  industriels. 

Le  nombre  des  autorisations  (cartes  valables  pour  un  an)  accordées  pour  dessiner  sur  place  dans  les  Serves  el  les 
Parterres,  a  été  de  935.  Celui  des  autorisations  (également  valables  pendant  une  année)  pour  recevoir  des  échantillons 
d'étude  dans  les  Parterres  de  l'Ecole  de  Botanique,  a  été  de  525.  Soit,  en  tout,  1.460  cartes  délivrées  dans  le  courant  de  1897. 
Il  \  a  une  quinzaine  d'années,  le  nombre  de  ces  cartes  ne  dépassait  pas  une  centaine  par  an.  Il  a  plus  que  décuplé 
dupmsIXSl.  A.  GOl'ULOT. 

(I)   Los  envois  faits  dans  nos  colonies  portent   exclusivement  sur   des  espèces  rares  et  d'un  liés  grand  irèl  pour  les 

pays  auxquels  ces  végétaux  sont  adressés. 


,E   JAliDIN 


La    Rouille    de    l'Asperge        LES  fleurs  pour  TOUS 


(PDCCrNTA    ASPAB  VGl) 


I>«'|iui-  quelques  années,  I"-  cultivateurs  d'Aspergas  du 
Woreestershire,  en  Angleterre,  se  plaignent  du  dommage 
que  leur  cause  ce  Cryptogame  parasite.  Ils  ont  constaté  que 
les  plantations  attaquées  par  ce  Champignon  minuscule 
leuravaient  donné,  principalement  l'année  dernière,  une  ré- 
colte très  inférieure. 

I  „-i  maladie,  ayant,  depuis  son  invasion,  augmenté  très 
rapidement  et  ayant  étéj  d'autre  part,  signalée  en  Krance 
mit  plusieurs  points,  nous  croyons  utile  de  retracer  briève- 
ment le  eycle  de  son  développement,  afin  de  pouvoir  en  dé- 
duire le  remède  qu'il  con\  ient  d'appliquer. 

Le  Champignon  causant  cette  maladie  est  une  véritable 
rouille  appartenant  au  même  genre  que  la  rouille  du  Blé 
(genre  Puccinia);  les  Cryptogames  de  cette  classe  (Urédia- 
cées)  sont  caractérisés  par  ce  fait  qu'ils  développent  plu- 
sieurs formes  de  corps  reproducteurs  sur  la  même  plante 
ou  sur  deux  plantes  différentes.  On  sait  que  la  rouille  du 
Blé,  qui  est  la  plus  connue,  se  trouve,  au  printemps,  sui- 
tes Ëpines-yinettes  {Bevbcris)  où  elle  produit,  dans  le  tissu 
de  feuilles,  des  corps  reproducteurs;  puis  les  spores 
qui  s'en  échappent  sonl  emportées  par  le  vent  et,  si  elles 
viennent  à  tomber  sur  des  feuilles  de  Blé,  elles  germent  et 
pénètrent  <laus  le  parenchyme,  à  l'intérieur  duquel  elles 
produisent  successivement  deux  nouvelles  formes  d'appa- 
reils sporifères  que  l'on  désigne  communément  si. us  le  nom 
de  rouille  rouge  et  de  rouille  m. ire. 

La  rouille  de  l'Asperge  présente  ceci  de  particulier  qu'elle 
développe  toutes  si-s  formes  sur  la  même  plante.  La  maladie, 
que  favorise  singulièrement  un  temps  chaud  et  humide,  esi 

reeniin.-iiss.'ihle  aux  taches  mu". 'aiiue  que  I  on  obsen  e  sur 

les  rameaux.  Plus  tard,  en  août  ou  en  septembre,  ces  taches 
sont  remplacées  par  d'autres,  de  couleur  brune  ou  brun  noir, 
formées  par  l'agglomération  de  petits  corps  reproducteurs  : 
ce  sont  des  spores  d'hiver,  qui  tombent  sur  le  sol  pour  ne 
germer  qu'au  printemps  et  attaquer  de  nouveau  la  plan  te  hos- 
pitalière. 

On  conçoit  facilement  que,  si  tous  les  rameaux  axant  été 
ainsi  attaqués  sonl  laissés  sur  le  sol  pendant  l'hiver,  ils  se 
décomposent  et  mettent  en  liberté  les  innombrables  spores 
du  parasite  qu'ils  portent  à  leur  surface  ou  dans  leurs 
tissus. 

Il  ne  nous  semble  pas  que  l'emploi  de  solutions  cu- 
priques (bouillie  bordelaise  ou  bouillie  bourguignonne) 
puisse  donner  de  lions  résultats  pour  combattre  cette  mala- 
die, car,  d'une  pari,  on  sait  que  les  traitements  contre  les 
rouilles  sont  des  traitements  préventifs  et  non  eu  rat  ils  et  que 
lemploi  de  fongicides,  alors  que  la  maladie  est  évidente, 
ne  peut  que  l'enrayer  dans  une  certaine  mesure  en  empê- 
chant les  nouvelles  spores  formées  de  germer  à  la  surface 
.les  rameaux  ou  des  feuilles;  d'autre  part,  il  est  bien  diffi- 
cile, sinon  impossible,  dans  le  ras  des  Asperges,  de  pul 
vériser  le  liquide  sur  des  rameaux  aussi  grêlés. 

II  n'est  pas  non  plus  possible,  au  printemps,  de  songer 
à  couper  les  tiges  d'Asperges  vertes  alors  que  l'on  aperçoit 
à  leur  surface  les  taches  jaunes  orangé,  car  le  remède  pour- 
rail  être  aussi  préjudiciable  que  le  mal,  surtout  dans  les 
jeunes  plantations  d'Asperges,  ainsi  privées  d<>  leur  appa- 
reil végétatif  et  par  conséquent  ne  pouvant  plus  s'accroître. 

Le  seul  remède  efficace  consiste,  puisque  la  maladie  se 
propage  d'une  année  à  l'autre  à  l'aide  de  spores  d'hiver  ou 
rouille  noire  qui  tombe  sur  le  sol,—  à  ramasser,  en  au- 
tomne, avec  le  plus  grand  soin,  puisa  brûler  toutes  les 
tiges  et  rameaux  présentant  ces  taches  noires. 

Nous  conseillons  également,  une  fois  que  l'on  a  cessé  la 
cueillette  des  Asperges,  de  pulvériser  à  la  surface  du  sol 
une  solution  de  sulfate  de  cuivre  composée  de  3  kilos  de 
sulfate  de  cuivre  pour  100  litres  d'eau,  Les  cultivateurs 
d'Asperges  devront  donc,  dans  le  cas  ou  ils  constateraient 
les  taches  oranges  indiquant  la  présence  de  ce  cryptogame, 
prendre  leurs  précautions  pour  combattre  cette  maladie  i  m 
ceptible  de  compromettre  la  culture  si  rémunératrice  de  c  • 
légume  de  grande  valeur. 

('.  DENAIFFE, 


La  culture  des  fleurs  par  les  enfants.  (1 1. 
(Suite  (2).) 


La  création  d  herbiers  hor  icoles  esl  également  une  tris 
bonne#ehose;  dans  les  expositions  d'horticulture,  .assez  sou- 
vent, des  instituteurs  en  présentent,  qui  s,, ni  très  bie i- 

pris.    C'est    un    moyen    qui    engage  l'enfanta  réunir  et   à 
classer  les   plantes  qu'il    recueille  le  jeudi.  Son    herbier  lui 

est  utile  | r  reconnaître  les  plantes  qu'il  cultive  et  dont  il 

pourrait  a\  oir  oublié  le  nom. 

Les  sociétés  horticoles,  locales  ou  départementales,  peu- 

vent  égale ni   aidera  l'extension  de  la  culture  des  fleurs 

parles  enfants.  Quelques  sociétés  se  sont  lancées.dans  cette 

voie  fée le,  et  les  résultats   obtenus  permettent   de   bien 

augurer  de  l'avenir.  Ces  sociétés  organisent  des  conférences 
auxquelles  maîtres  et  élèves  assistent.el  ce  sontgénéra  i 
ment  les  communes  où  ces  conférences  s. mi  faites  qui 
possèdent  les  jardins  scolaires  les  mieux  tenus.  Les  sociétés 
ne  doivent  e?pendanl  passe  borner  aux  le.;:. us  seules;  les 
distributions  de  graines  et  de  fleurs  doivent  venir  les  com- 
pléter. Certaines  ont  même  établi  des  concours  entre  les 
instituteurs  et  ent  re  les  enfants  ;  au  printemps,  elles  disi  ri- 
buent  (en  indiquant  sommairement  leur  traitement)  des 
jeunes  piaules  qui  s, mi  numérotées  et  que  les  bambins 
cultivent  tout  l'été  et  doivent  présenter  à  l'automne  :  les 
récompenses  vont  naturellement  aux  plus  méritant  . 

Dans  ies  écoles  des  villes,  où,  la  plupart  du  temps,  il 
m- peut  y  avoir  de  jardin,  ne  pourrait-on  pas  placer,  sur 
les  rebords  extérieurs  des  fenêtres,  i\<-<  sortes  de  jardinières, 
dans  lesquelles  on  planterait  des  fleurs,  qui  serviraient  au 
maître  d'exemples  de  démonstration  '.'  Les  enfants  appren- 
draient ainsi  a  connaître  et  a  cultiver  ces  fleurs,  ils  en  par- 
leraient à  leurs  parents,  et  tenteraient  chez  eux.  pour  la 
plupart,  quelques  essais  dans  le  même  genre.  Rien  n'em- 
pêcherait, lorsque  les  eu: irs  îles  écoles  sera  ierit  suffisamment 
la  rues.  île  ménager  le  long  des  murs  de  petites  plaies-bandes 
qui  seraient  plantées  de  Heurs,  el  dégarnir  les  murs  eux- 
mêmes  de  piaule-  sarmenteuses.  Puisqu'on  areconnuque 
les  végétaux  à  feuillage  étaient  de  précieux  auxilliairos 
il  assainissement  | rquoi  n'en  placerait-on  pas  quelques- 
uns  dans  les  salles  d'ét  ude  '.' 

Je  vais  même  plus  loin.  Il  n'est  pas  loisible,  on  le  sait, 
aux  instituteurs  des  grandes  villes  de  faire,  le  jeudi,  des 
exclusions  a  la  campagne,  mais  les  municipalités  ne  pour- 
raient-elles pas  leur  permettre  des  promenades  horticoles 
dans  les  jardins  publics,  ce  qui  les  mettrait  à  mêmede  pou- 
voir l'aire  remarquera  leurs  élèves  les  piaules  intéressantes 

el  décorât  i\  es  '.' 

Il  convient  dore  que  les  communes,  les  sociétés  horti- 
coles et  les  particuliers  s'intéressent  à  une  aussi  bonne 
muvre,  en  ""éc&mpensant  les  enfants,  par  des  livres  se  rap- 
portant à  laeulturedes  fleurs,  par. les  plantes,  des  graines, 
de  petits  outils  de  jardinage,  voire  même  par  des  diplôme 
el  des  médailles. 

Il  appartient  aux  sociétés  d'horticulture,  non  seulement 
de  prendre  l'initiative  d'organiser  des  conférences  sur  des 
sujets  culturaux  d'actualité,  mais  anssi  d'établir  des  con- 
cours entre  les  instituteurs  afin  d'encourager  ceux  qui 
obtiennent  des  résultats  dans  l'enseignement  du  jardinage, 
ainsi  que  des  concours  entre  les  élèves.  Ces  joules  amicales 
seraient,  en  quelque  sorte,  de  petites  expositions  de  Heur-. 
véritables  occasions  de  réunions,contribuant  beaucoup  à  faire 
aimer  ces  fleurs.  Le  corollaire  de  ces  joules  serait  certaine- 
ment les  récompenses  de  diverses  natures  qui  auraient  une 
.mande  valeur  pour  qui  en  obt  iendrait.  Je  suis  loin  de  eon- 

ili  Mémoire  récompensé  par  le  Congrès  horticole  de  1837, 
[2)  /..-  Jardin,  1898,  pages  1  el  22. 


w 


LE    JARDIN' 


naitre  l'organisation  de  toutes  les  sociétés  horticoles  fran- 
çaises, sur  cette  partie,  mais  celles  dont  j'ai  eu  l'occasion  de 
suivre  les  travaux,  soit  en  assistant  aux  séances,soil  parla 
voie  de  leurs  publications,  entre  aul  res  la  Société  d'horticul- 
ture de  Picardie,  font  bien  les  choses  au  point  de  vue;  de 
l'instruction  horticole  des  instituteurs  et  îles  éloA  es.  par  les 
cours  spéciaux  qu'elles  organisent.  Les  sociétés  d'iiorticul- 
i  nre  du  département  de  l'(  >ise  sent  également  à  citer  :  aussi, 
dans  ce  département,  les  enfants  ont-ils  un  goût  tout  spé- 
cial pour  le  jardinage. 

(Mi  saii  aussi  que  les  examens  sont  les  régulateurs  des 
études,  el  que  les  jeunes  élèves  travaillent  dans  ce  but.  Eh 
bien,  aux  examens  du  certificat  d'études  primaires,  il  serait 
bon  qu'une  note  distincte  soit  consacrée  à  une  question 
posée  sur  un  sujet  horticole.  Cela  produirait  le  meilleur 
effet. 

[1  serait  également  excellent  de  tenter  quelques  essais 
il  i  ce  genre  dans   les  écoles  primaires  de  jeunes  filles  el  de 

leur  d r  quelques   notions  sur  l'emploi   décoratil   des 

fleurs  dans  la  confection  des  bouquets,  dans  l'art  de  les 
grouper  dans  les  vases  et  dans  les  garnitures  :  elles  sera  ienl 
enchantées  de  cet  enseignement  pour  lequel  elles  onl  des 
aptitudes  toutes  spéciales.  Cela  peut  avoir,  plus  tard.  'Unis 
leur  ménage,  les  meilleures  conséquences,  car,  dans  les 
campagnes  par  exemple,  ce  s.mt  souvent  les  femmes  qui 
aident  leur  mari  dans  l'entretien  du  jardin.  Xe  sont-ce 
point  aussi  les  femmes  el  les  enfants  qui,  dans  certaines 
régions,  font  la  cueillette  des  Heurs,  soil  peur  les  fleuristes, 
soit  pour  l'industrie  '.' 

Il  sérail  à  désirer  qu'il  existât,  peur  la  culture  des 
fleurs,  des  guides  rédigés  spécialement  pour  les  écoliers  et 
pour  les  ouvriers.  Les  unset  les  autres,  y  trouvant,  sim- 
plement traitées,  toutes  les  questions  qui  soûl    à   mci le 

1  i  ■  intéresser  et  d  •  leur  être  utile,  ne  manqueraient  pas  d'en 
profiter.  VLBERT  MAI  MENÉ 


LA   VENTE   DES   FLEURS   AUX   HALLES 


in 


A  la  dernière  minute,  nous  recevons,  de  notre  collaborateur 
M.  H.  Theulier  fils,  la  note  suivante  faisant  suite  à  son 
article  sur  la  Vente  des  fleurs  aux  Halles,  inséré  page  lu 
de  ce  numéro.  La  mise  en  pageétanl  aehe\  ée,  nous  ne  pou 
vous,  à  notre  regret,  l'insérer  à  la  suim  de  cal  article, 
auquel  nous  prion    nos  lecteurs  de  vouloir  bien  se  reporter. 

L'Administration  ayant  eu  connaissance  de  la  réunion 
dont  nous  parlons  dans  noire  article  s'est  aussitôt  mise  a 
la  disposition  des  intéressés  pour  leur  offrir  la  Bourse  du 
Commerce,  ne  pouvant  pas,  leur  a-t-elic  dit,  donner,  dans 
les   Halles,  un  emplacement  pour  la  vente  des  fleurs. 

Quoique  cette  proposition  ait  été  accueillie  favorablement 
par  la  majorité  des  vendeurs,  aucun  d'eux  n'a  répondu 
affirmativement. 

Les  intéressés  nous  ayant  demandé  noire  avis  à  ce  sujet, 
nous  leur  avons  conseillé  de  ne  rien  faire  tant  que  la  Com- 
mission supérieure  n'aurait  pas  statué. 

D'autre  part,  nous  apprenons  qu'un  groupe  de  vendeurs 
ont  l'intention  de  demander  que  fa  vente  des  Heurs  aie  lieu 
sur  le  plateau  dû  Marche  aux  Heurs  de  la  Cité. 

s'il  doit  y  avoir  translation,  nous  préférons  que  ce  soit  à 
la  Bourse  du  Commeice;  car  la  demande  de  centraliser  la 
vente  des  fleurs  sur  le  marché  de  la  Cité  qui,  nous  le  savons, 
sera  formulée  par  certains  intéressés,  aurait,  à  noire  avis, 
de  graves  conséquences  pour  les  Horticulteurs  de  Paris. 
J'espère  que  cet  avis  suffira  pour  que  la  majorité  ne  se 
laisse  pas  prendre  par  celte  alléchante  proposition. 

11.  T. 

Le  Syndicat  central  des  horticulteurs  et  marchands  titu- 
laires des  Halles  et  marchés  aux  Heurs  de  la  région  pari- 
sienne convoque  les  intéressés  à  une  réunion  qui  aura  lieu 
demain  dimanche,  6  février,  à  deux  heures  très  précises,  en 
l'Hôtel  de  la  Société  nationale  d'horticulture  de  Fiance, 
84,  rue  de  Grenelle,  a  Paris,  pour  examiner  la  question  de 
la  vente  des  fleurs  aux  Halles. 

(I)  Le  Jardin,  1898,  page-  40  de  ce  numéro. 


BIBLIOGRAPHIE 

La  multiplication  secrète  dans  l'horticulture,  par 
M.  Victor  Lesaffre,  horticulteur  à  Mons-en-Barceuil. 

Cet  intéressant  "ouvrage,  hien  documenté  sur  les  diffé- 
rentes questions  de  la  multiplication  des  plantes,  est  cent 
par  un  praticien,  qui,  avant  d'être  horticulteur,  a  rempli  les 
fonctions  de  multiplicateur  dans  plusieurs  établissements 
horticoles  belges  et  était  tout  préparé  pour  aborder  ce  sujet. 
Aussi  a-t-il  traité,  d'une  façon  simple  et  pratique,  les  divers 
procédés  de  multiplication  employés  et  a-t-il  fait,  en  un 
mot,  une  narration  des  travaux  que  nécessitent  fa  propaga- 
tion des  plantes.  M.  Lesaffre  passe  successivement  en 
revue  la  multiplication  des  plantes  sous  châssis,  en  serre 
froide,  en  série  tempérée  et  en  serre  chaude  en  donnant  à 
chaque  partie  abordée,  les  développements  qu'elle  com- 
porte. Ces  renseignements  sont  complétés  par  les  listes 
des  plantes  qui  doivent  être  multipliées,  soit  sous  châssis, 
soit  en  se/re  froide,  soit  en  serre  chaude  ou  tempérée. 

Cependant,  nous  aurions  aimé  trouver  un  exposé  un  peu 
plus  méthodique  et  quelques  notions  théoriques  qui  auraient 
heureusement  complété   la  pratique.  Malgré  cela,  c'est  un 

livre  que   nous  recon îdous  à  tous  ceux  qui  s'occupent 

d'horticulture. 

Dictionnaire  iconographique  des  Orchidées,  par 
A.  Cogniaux  et  A.  Goossens.  —  L'avant-dernier  fascicule 
paru  de  cet  ouvrage  contient  la  description  et  la  représen- 
tation en  couleurs  des  Orchidées  suivantes:  Cataselum 
Bungerothi  el  ses  variétés,  C.B.  av.ra.ntia.cvim  et  C.  Ii.  im- 
périale, Ccelogyne  fuliginosa,  <  'ymbidium  giganleum.Den- 
drobium  Dalhousieanum, Epidendrum  pseudepidendrum, 
Epiphronitîs  Veitchii,  Lselia  crispa,  >  asdevallia  Veit- 
i  hiana  grandiflora,  etc. 

Le  dernier  fascicule  du  même  ouvrage  donne,  en  Ire  au  Ires, 
la  description  ei  la  figuration  en  couleurs  des  espèces  sui- 
vantes: Caltleya  granulosa,  *'.  Leopoldi,  C.  Parthenia, 
Cypripedium  bellatulum,  C.  Youngianum,  Lxlia  glauca, 
Miltonia  candida,  etc.,  ainsi  qu'une  chronique  orchidéenne 
des  plus  intéressantes. 

La  Lindenia,  iconographie  des  Orchidées,  par  J.  et 
L.  Linden.  —  La  dernière  livraison  parue  de  cet  ouvrage, 
contient  la  description  des  Orchidées  suivantes  qui  y  sont 
figurées  en  couleurs  dans  huit  grandes  planches  .-  Sobralia 
Lindeni,  Odontoglossum  X  del  Tecto,  Vanda  suavis  ma- 
gnifiez, Miltonia.  vexillaria  Kirsteiniœ,  Cattleya  Mèndeli 
Kegeljani  Odontoglossum  .<  Adrianœ,  Vanda  amœna  et 
Lxlio-Caltleya  X  îlii>iiolyta. 

Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 

Sôanoe  «lu   lit  Janvier   1SÎ)S 

COMITÉ  DE  CULTURE  FOTAGÈRE. 

De  magniques  Scaroles  et  Chicorées  étaient  présentées 
par  M.  Lambert  ;  ces  beaux  produits  très  bien  conserves 
provenaient  de  semis  faits  sur  couche  sous  châssis,  le  là 
septembre,  et  hivernes  sous  châssis. 

II.  Louvet  avait  apporté  de  belles  potées  de  Fraisiers 
à  gros  fruits  de  la  variété  Marguerite  Lebrelon. 

COMITÉ    D'ARBORICULTURE    FRUITIÈRE. 

M.  R.  l'inot  présentait  une  corbeille  de  pommes.  M.  Passy 
des  poirés  Doyenné  d'hiver  et  M.  Lebreton,  un  poire  nou- 
velle 

COMITÉ    DES    ORCHIDÉES. 

C  esl  la  où  les  beaux  apports  étaient  les  plus  nombreux 
M.  halle  preseniaitun  Phalxnopsis  Schilleriana,  un  Onci- 
dium  Rogersiigrandiflorum  superbe  et  un  Caltleya  Trinité' 
alba  Emilianœ. 

De  M.  Page,  un  Cypripedium  hybride  de  C.  Leanum 
X  C.  Chamberleiànum  et,  de  M.  Belin,  un  C.  microchilum 
nireinn  X  C.Druryi  et  uni'.  Zampa  C.  Leanum  X''-  hir- 
sutissimum.) 

M.  Driger  avait  un  Lycaste  Skinneri  alba,  un  Aerides 
Lawrenceana  et  une  belle  potée  de  M  asdevallia  alba  et 
M.  Béraneck,  un  Cattleya  labiala  automnale  alba  var.  De- 
raneck. 

COMITÉ  l>E    FLOHICULTURE . 

M.  de  Langhe-Vervaene  avait  envoyé  un  lot  de  Cyclamen 
papilio  ayant  un  aspect  si  différent  des  autres  Cyclamens; 
c'est  une  "heureuse  acquisition  qui  sera  certainement  appré- 
ciée, si  le  semis  fournit  une  proportion  suffisante  de  plantes 
ayant  les  caractères  du  type. 

Enfin,  M.  Masse  présentait  un  bouquet  de  Primula 
obeonica. 

INTERIM. 


LE    JARDIN 


49 


LE  JARDIN.  —  N"  264.  —  20  FÉVRIER  1898. 


CHRONIQUE 

Paul  Arène,  qui  lut  un  des  plus  charmants  esprits  de  cette 
seconde  partie  du  siècle,  a  consacré,  daus  son  Paris  ingànv, 
quelques  lignes,  aux  cours  d'Arboriculture  du  Luxembourg. 
Il  en   connaissait  la  valeur  el   s'y   intéressait.    D'ailleurs, 

disait-il,  c'esl  une  des  meilleures  m  cupal  ions  à  laquelli 

puisses!'  livrerav  uni  de  déjeuner.  L'engouement  qui  animait 
le  délical  porte  de  Jean  des  Figues  ne  paraîl  pas  s'ètra 
ealnié  d'après  ce  que  nous  voj  ions  le  :il  jauv  ier  dernier.  I  '•■ 
jour-là,  plus  de  250  auditeurs  se  pressaient  dans  la  sali' 
habituelle  des  cours  devenue  trop  petite.  Il  eût  presque  la  Un 
un  sei\  iee  d'ordre  à  la  perle,  absolumenl  comme  au  Palais 

en  ees  derniers  jours.  Cel  empressement,  'pie  i -  . 

p  ie  non  s  parfaitement  et  qui  est,  de  tous  points,  justifié,  t'ai  I 
i leur  aux  leçons  et  à  cslui  qui  les  donne,  le  sympa- 
thique M.  Opoix,  que  nous  félicitons  bien  sincèrement. 

t  lu  est  le  Marronnier  du  20  mars,  L'arbre  lég  ndaire  qui, 
jadis,  dérangeait  tout  Paris  aux  alentours  du  printemps 
nouveau?  Si  nous  ne  nous  trompons  il  est  mort,  el  son  bois 
a  dû  disparaître  en  fumée.  Mai--,  voici  qu  il  est  avanta- 
geusement remplacé.  Notre  ami  Charles  Baltel  gardait 
jalousement,  en  un  des  bous  coins  des  pépinières  de  Cron- 
<•  >ls.  un  Marronnier,  qui,  lui.  dédaigne  d'épanouir  ses  bour- 
g s  au  '-'H  mars.  Cest  heu.  tout  au  plus,  pour  un  Mar- 
ronnier îles  Tuileries  !...  A  Tmv  .'s.  on  est  dans  le  progrès  el 
les  Marronniers  se  réveillent  au  10  février.  Il  parait  môme 
qu'un  peu  plus,  si  quelques  petits  froids  n'étaient  survenus 

vers  la  .lin  de  l'année  dernière,  nous  aurions  eu  un  Mar lier 

du  lu  décembre.  <  >u  peut  se  demander,  dans  ce  dernier  cas, 
s'il  eût  été  en  avance  ou  en  retard. 


Dans  la  dernière  séance  de  son  Conseil,  la  Société  natio- 
nale d'Horticulture  de  France,  a  pris  une  importante  déi  i 
sion.  Imitant  la  Société  canine,   le  Concours  hippique,  elle 
a  décidé  que,  à  partir  de  la  prochaine  exposition  de  prin 

temps,  un  salon  de  peinture  serait  adjpinl  .; s  floralies  de 

mai.  Les  peintres  de  fleurs  sont  légion,  et,  malgré  les  6  kilo- 
mètres de  galeries  offerts  aux  artistes  par  le  Palais  des 
Machines,  tableaux,  aquarelles,  dessins,  afflueront  certai- 
nement aux  Tuileries.  La  seule  condition  ''mise  par  la 
Société,  c'esl  que  les  exposants  soient  membres  de  la  Société. 

C'esl  donc  un  troisième  salon  qui  se  prépai i  un  nouveau 

vernissage. 

La  flore  des  Pyrénées  est.  je  ne  dirai  pas  la  plus  riche  des 
flores  françaises,  mais  une  des  plus  remarquables.  De  nom- 
breuses formes  végétales  lui  sont  spéciales  el  lui  donnent  un 
caractère  que  ne  présente  pas  la  flore  alpine  qui  est,  cepen- 
dant, si  riche.  [1  était  fâcheux  qu'un  travail  sérieux  ne  lui 
fût  pas  consacré,  et,  depuis  la  flore  de  Picol  de  Lapeyrouse, 
vieille  de  plus  d'un  demi-siècle,  elle  n'avait  rien  inspiré. 
Cette  lacune  vient  d'être  comblée  ou  plutôt  elle  est  en  voie 
île  dispa raître. 

Ceux  ipii  s'intéressenl  à  la  botanique  systématique, 
savaient  qu'une  flore  pyrénéenne  avail  été  depuis  long- 
temps élaborée  par  un  botaniste  italien  rei i.mé  pour  l'a- 

prete  de  ses  critiques,  Bubani.  L'auteur  était  morl  sans 
avoir  publié  quoique  ce  fut  du  travail  attendu,  mais  il  le 
laissait  en  manuscrit  achevé.  C'est  cette  oeuvre  posthume 
que  M.  Otto  Penzig,  professeur  de  botanique  à  l'Athénée  de 
(  iènes,  vienl  de  livrer  au  momie  savant.  Le  premier  volume 
a  paru  récemment  sous  le  titre  de  Flora  pyrena>a<  apportant 
aux  botanistes  une  ample'  moisson  de  documents  critiques 
el  d'audacieuses  innovations. 

Il  \  aura  eu.  cette  semaine,  une  fausse  joie  pour  les 
amateurs  de  Truffes,  dont  je  fais  partie,  je  l'avoue  hum- 
blement. Le  duc  de  (  ira  m  mont  deLespare  a  envoyé  à  l'Aca 
demie  des  Sciences  une  communication  suivie  d'une  note 
relative  à  la  germination  des  spores  de  (■•  champignon, 
cette  fameuse  germinatiou  qu'on  n'a  jamais  pu  obtenir 


Hélas,  il  faut  eu  rabat!  re  beaucoup  de  ce  succès  qui  n'avait 
pas  manqué  de  faire  dresser  l'oreille  aux  mycologues.  [1  y  a 
bien  des  spores  qui  ont  germé,  mais  elles  appartiennent  à 
t"iii  ce  qu'on  veut,  excepté  à  des  t  ru  Iles.  Nous  serons  encore 
réduits,  —  la  violence  sera  douce  —  à  manger  dés  truffes 
sans  savoir  comment  elles  se  reproduisent  ! 

■ 
Les  Aliiscs  et  les  autres  insectes  du  même  groupe  qui 
s'attaquent  a  nos  cultures  seraient  elles  condamnées  à  dis- 
paraître'.' Le  fait  parait  probable  d'après  nue  communi- 
cation de  M.  Iraliut.  Un  champignon,  Sporotrichum  glo- 
buliferum,  est,  depuis  quelques  années,  employé  aux  Etats- 
I  nis  pour  combattre  la.  punaise  du  blé  et  les  Laelinostemma, 
n  sectes  voisins  de  nos  vers  blancs.  M.  Trabut  l'a  fait  expé 
rimenter  en  certains  points  de  l'Algérie  et  en  a.  obtenu  -le 
bons  succès  en  1892  contre  le  ver  blanc,  <-\\  18Ô6  contre  les 
Altises  ,|ni  s,, lit  atteintes    dans    leurs  refuges  d'hiver.   La 

questii 'esl   pas  encore  complètement  résolue,  mais  i,.. 

résultats  obtenus  s,, ni  assez  encourageants  pour  qu'on  puisse 
l.i  considérer  con 'tant  en  lionne  voie.  I.  Institut  Pas- 
teur d'Alger  a  préparé  le  Sporotrichum  en  quantité  as^e/ 
i  onsidérable  pour  qu'on  puisse  le  distribuer  à  tous  ceux  qui 
désirent  l'expérimenter. 

i  Mi  se  trouve  souvent  eu  présence  de  vieilles  graines  qui 
ne  veulent  pas  germer.  De  nombreuses  recettes  ont  été  indi 
quées   pour  donner  à  ces  graines  la  vitalité  qu'elles  n'ont 

plus.  M.  Wangh.  de  Y-en I,  (Etats-Unis),  reprenant  la 

question  rationnellement  est  parvenu  à  renforcer  la  faculté 
germinative  des  grains  en  les  faisant  tremper  dans  un 
liquide  tenant  en  dissolution  des  ferments  solubles,  par 
exemple  une  solution  de  malt  frais  à  ô  ou  h)  tt  0,  pendant 
un  ou  deux  jours.  L'auteur  de  ces  recherches,  qui  possèdent 
le  plus  haut  intérêt  au  point  de  vue  de  l'horticulture  et  de 
I  agriculture,  a  déjà  obtenu  de  remarquables  résultats.  Il  a 
pu.  par  exemple,  faire  germer  des  graines  île  Tomate  vieilles 
de  douze  années.  La  germination  ordinaire  en  présence  de 
l'eau  distillée  n'avait  don  né  comme  résultats  que  12  pour  0/0; 
avec  la  pepsine,  à  ô  0/0  et  à  lu  no,  7i)  à  80  graines  ont 
germé  sur  100  qui  avaient  étésoumisesà  l'expérience;  avec 
la  diastase,  les  résultats  sont  encore  meilleurs,  puisque  pour 
lin  graines  préparées  pour  la  germination,  Sô  d'entre  elles 
oui  iloiiné'  des  jeunes  plantes. 

Le  jardin  de  Saigon,  fondé  en  1864,  par  l'amiral  de  la 
(  Irandière  a  rein  lu  île  très  grands  services  aux  cultures  colo- 
niales depuis  sa  fondation.  Dans  l'espace  des  trois  années 
qui  se  sont  écoulées  de  1N~  I  à  1N7T.  il  a  fourni  aux  demain  les 
qui  lui  ont  été  faites:  161.130  pieds  de  Caléiers,  1.600  de 
Manguiers.  210d'Arbresà  teck,  600  de  Pandânus  utilis  ou 
Yuquois,  des  quantités  de  ton  Iles  il'i  irlie  de  Chine,  de  nom- 
breuses graines  de  Jute,  d'Indigotier,  de  Caféier  et  plus  d'un 
million  de  (  'aunes  à  sucre,  de  diverses  provenances  appar- 
tenant à  différentes  variétés,  ('es  renseignements  statis- 
tiques sont  déjà  vieux  de  vingt  années;  nul  doute  que  les 
succès  n'aient  lait  que  progresser. 

Qu'elle  est  la  superficie  occupée  en  France  par  la  culture 
de  la  Vigne"?  En  ces  dernières  années,  le  relevé  officiel  aie- li- 
sait exactement  1.800.-189  hectares  parmi  lesquels  il  faut 
compter  1.-191.500  hectares  de  Vignes  anciennes  en  pro- 
duction normale  el  305.989  hectares  de  plantations  nou- 
vi  lies.  Dans  le  nombre  des  hectares  de  A  ignés  anciennement 
plantés,  il  esl  intéressant  de  signaler  1.386.303  hectares  de 
\  i^ues  mêlées  de  cultures  intercalaires.  Les  Vignes  déplus 
d'un  hectare  représentent  1.  ti  0  i>  de  la  superficie  totale, 
celles  qui  occupent  plus  de  In  hectares,  environ  31  0  n.  Ces 
premières  comptent  dans  l'ensemble  pour  136  milliers  d'hec- 
t,i  res  et  les  aui  res  jours  ôôN  n  il. 


I  in-  pe lie  cueillie  dans  le  Bulletin  d'une  Société  hortii 
île  province,  dont  nous  garant  issons  l'authenticité  : 

I  (émission  :  Monsieur  X..  décédé. 

II  n'y  a  plie-  qu  à  t  irer  l'échelle  ! 

P.  ll.UiH  il. 


50 


LE    JARDIN' 


NOUVELLES    HORTICOLES 

École  nationale  d'horticulture  et  de  viticul- 
ture de  Nantes.  —  M.  Durand-Gosselin,  légataire  uni- 
versel de  M.  Dobrée,  morl  en  laissant  une  fortune  évaluée 

a  près  de  30.000.000.  a  d lé  au  départemenl  de  la  I  oiré 

Inférieure,  300.000  francs  pour  l'édification  el  l'amén  ;e 
ment  d'une  École  nationale  d'Horticulture  et  de  Viticulture, 
el  un  million  de  Francs  pour  la  construction  de  serres 

tinées  surtoul  à  des  plantes  exotiqu I  coloniales,  pour  des 

améliorations  et  des  embellissements  dans  le  parc  el  les 
bâtiments,  ainsi  que  pour  constituer  un  capital  destiné 
à  l'entretien  du   parc,   des  serres  et  des  maisons. 

i  Jette  Ecole  doil  61  re  construite  dans  le  parc  du  (  Iraiid 

Blottereau,  à  quelque  distance  de  Nantes,  dans  la  i • 

de  Doulon.  La  c mission  départementale  a  accepté  le  don 

de  M.  1  lurand-Gosselin. 

Les  Comités  techniques  de  la  Société  natio- 
nale d'horticulture  de  France.  Les  Comités 
techniques  de  la  Société  nationale  d'horticulture  de  France 
mit  renouvelé  leurs  bureaux  dans  la  réunion  du  jeudi 
13  janvier  dernier.  Ces  Comités  ont  été  constitués  comme 
il  suit,  pour  l'auné  •  1898  : 

Comité  scientifique.  —  Président  .  M.  le  1)  Bornet; 
Vice-présidents  :  M,  M.  Mussat  et  Mangln;  Secrétaire  : 
M.  P.  Hariot  ;  Vice-secrétaire  :  M.  le  D'  Henneguy. 

Arboriculture  fruitière.  —  Président  :M.  Coulombiér  ; 
Vice-présidents  :  MM.  Georges  Boucher  etOpoix:  Sei  re- 
faire .  M.  Michelin;  Vice-secrétaire  :  M.  Nomblot. 

Culture  potagère.  —  Président  :  M.  Niolet  ;  Vice-prési- 
dents :  MM.  Laurent  Hébrard  et  Lambert;  Secrétaire  : 
M.  II.  Dauthenay  ;  Vice-secrétaire  :  M.  Beudin 

Floriculture.  —  Président  :  M.  Savoye  ;  Vice  prési- 
dents :  MM.  Tavernier  et  Millet;  Secrétaire  :  M.  Welker 
lils  ;  Vice-secrétaire  ;  M.  Lange. 

Orchidées.  —  Président  :  M.  •'.  Loin  ;  Fice-présidente  : 
M.  M.  Galpin  et  Martin-Cahuzac  ;  Seci  étaire  :  M.  Page  lils  ; 
Vice-secrétaire  :  M.  Belin. 

Arboriculture  d'ornement  et  forestière.  —  Président  : 
M.  tïoux;  Vice-présidents  :  M.  M  Chargueraud  et  Ch.- 
Baltet  ;  Secrétaire  ;  M.  Luquet;  Vice  secrétaire  :  M.  Bouté. 

Art  des  jardins.  —  Président  :  M.  Touret;  ^ice-prési- 
dents  ;  MM.  Iledont  et  Declais;  Secrétaire  :  M.  Loiseau; 
Vice-secrétaire  :  M.  Riousse. 

Industries  horticoles.  —  Président  .  M.  Hanoteau;  Vice- 
présidents  :  MM.  Pradines  et  Besnard  ;  Secréiai?"c  . 
M.  Ozanne  lils;  Vice-secî'éiaire  :  M.  Robert  Dorléans. 

Section  des  Chrysanthèmes.  —  Président  :  M.  Lemaire; 
Vice-présidents  :  MM.  Launay  et  Boutreux;  Secréfaii'e  . 
M.  *i  von  lils;  Vice-secrétaires  ;  MM.  '  ludot  et  Bernard. 

Section  des  Koses.  —  Président  :  M.  Maurice  Levêque 
de  Vilmorin;  Vice-présidents  :  MM-  .lupeauei  Ad.  Rothberg; 
Secrétaire  :  M.  Pierre  Cochet;  Vice-secrétaire  :  M.  E. 
Poirier. 

Cours  publics  et  gratuits  d  arboriculture  frui- 
tière a  Lille.  —  Comme  les  années  précédentes,  notre 
collaborateur  ci  ami.  M.  L.  Saint-Léger,  a  recommencé',  1'' 
:>n  janvier,  ses  cours  publics  ci  gratuits  d'arboriculture 
fruitière  à  Lille 

Ces  cours   ont  lieu  à  'Ii\   heures  du    malin,  chaque  di 
manche,  jusqu'au  2 1  avril;  puis,  les  8  el  23  mai,  le  19  juin  el 
les  10 el  'M  juillet,  auront  lieu  les  cours  sur  les  opérations 
d'été. 

Dans  es  cours  seronl  traités  : 
fruitier,  le  greffage,  la  taille  ci 
Pommier,    'lu    I  'ê<  lier,   de  la  '\ 
l 'miner  el  du  Cerisier. 

Cours  d  horticulture  du  département  de  la 
Seine.  —  Ce-  cours,  commencés  depuis  le  G  février,  ont 
Heu  aux  endroits  ci-dessous  désignés  : 

Le  cours  d'arboriculture  pi  if<  i  pai  M.  I  tu  1  lier, 
chemin  SI   Vntoine,  n'   15,  à  Montreuil  'ous-bois. 


l'organisation  du  jardin 
i  culture  i\u  l 'oirier,  du 
gne,  de   l'Abricotier,   du 


Le   cours   d'arboriculture  professé  par  M.    Vauvel,   à  la 

mairie  de  (   1  ki I ■  •  n a \  .  le  2"i  courant . 

|,e  coursd  arboriculture  professé  par  M.  Gornin,  àl'école 
dc|a  i le  Joinville,  à  Fontenay-aux-Roses. 

Le  cours  d  arboriculture  professé  par  M.  Vincent  fils,  à 
la  mairie  de  Nogent-sur-Marne. 

Le  cours  de  culture  maraîchère  professé  par  M.  Duvil- 
lard,  26.  rue  Bert  hollet,  à  Arcueil. 

A  la  suite  de  chaque  leçon.  MM.  les  professeurs  in- 
I  iquenl   la  date  clu  cours  -ni  vaut . 

Concours  pour  remploi  rationnel  des  engrais 
en  horticulture.  —  La  Société  nationale  d'horticulture 
de  France  a  adjoinl  a  l'Exposition  de  mai  prochain,  un 
concours  pour  encourager  ci  développer  l'emploi  rationnel 
des  engrais  en  horticulture.  Les  conditions  de  ce  concours 

SOllI    les  SUh  aides   ; 

Les  essais  pourront  porter  sur  toutes  les  plantes  inté- 
ressant l'horticulture  (arboriculture  fruitière  et  d'ornement; 
floriculture  de  serre  et  de  plein  air  ;  culture  maraîchère.) 

Chaque  expérience  présentée  devra  c  un  prendre  au  ni 

quatre  échantillons   témoins  et  quatre   exemplaires  pour 
chaque  traitement  employé. 

Les  résultats  défavorables  étant  aussi  instructifs  que  les 
autres,  devront  également  être  représentés.  A  cet  envoi. 
les  présentateurs  devront  joindre  un  mémoire  indiquant  la 
composition  chimique  des  plantes  et  des  sols  mis  en  expé- 
rience ainsi  que  les  raisons  qui  les  ont  déterminés  dans  le 
choix  de  l'ciierais  employé  dont  un  échantillon  devra  être 
présenté  eu  même  temps  que  le  mémoire,  avec  indication 
de  sa  composition  chimique  :  azote,  potasse,  acide  phos- 
phorique  pour  100. 

Les  conditions  bien  raisonnées  de  l'expérience  seront 
enregistrées  avec  soin  dans  le  mémoire. 

im"  notera,  par  exemple  :  la  date  du  commencement  de 
l'expérience,  la  date  et  le  mode  d'application  de  l'engrais, 
les  changements  dans  la  couleur  et  dans  le  port  des  plan- 
tes, l'apparition  détaches,  les  maladies,  etc;  enfin  les  i  on- 
cl usions  que  l'on  tire  des  expériences. 

Les  mémoires  porteront  une  devise  et  devront  'ire  par- 
ce,us  à  la  société  quinze  jours  au  moins  avant  l'ouverture 
du  Concours.  Une  enveloppe  cachetée  portera  la  devise  et 
renfermera  le  nom  et  l'adresse  des  auteurs. 

l'n  jury  spécial  sera  chargé  de  juger  le  Concours.  Des 
récompenses  diverses  seronl  mises  à  sa  disposition  pour  être 
décernées  s'il  y  a  lieu. 

Les  fleurs  de  France  en  Russie.  -  Il  se  fait  un 

grand  com rce  de  fleurs  naturelles  entre  la   France  ci    la 

Russie.  L'année  dernière,  cepa\  -  a  acheté,  à  lël  rangei  -  pour 
plusde  3.200.000  fr.  de  fleurs  qui  se  composent,  en  grande 
pallie,  de  (leurs  coupées,  telles  que    :  Ko---.  Œillets,    \  io 
lettes,  etc.   Elles    -oui    fournies,    pour   la   plupart,  par    le 
midi  de  la  France  el  Nice  particulièrement. 

Depuis  cinq  ans.  l'importation  française  de  fleurs  a  pris 
une  très  grande  extension,  qu'elle  n'avait  pas  eue  jusque  là 
parce  que  le  système  d'emballage  était  défectueux  el  que, 
jusqu'à  ceiic  date,  le  marché  de  Saint-Pétersbourg  se  four- 
nissait uniquement  aux  halles  de  Berlin.  Celles-ci  rece 
vaient  directement  de  Niée  leurs  fleurs  et  envoyaient  à 
Sainl  Pétersbourg  leur  rebut  ou  tout  au  moins  des  Meurs 
fanées.  Delàétail  venu  une  grande  dépréciation  des  Heurs 
él  rangères. 

En  1892,  de-  horticulteurs  niçois  sont  venus  dans  la  ca- 
pitale de  la  Russie  el  j  ont  créé  des  entrepôts  de  fleurs  ar 
rivant  directement  du  midi  de  la  France. 

Le  chargé  d'affaires  de  Saint-Pétersbourg,  en  transmet- 
tant ces  renseignements,  fournil  des  indications  sur  L'em 
balla.ee.  qui  se  fait  à  présent  dan-  de  petites  caisses  :  la 
fleuresl  assez  serrée;  les  boites  sont  enveloppées  dans  des 
planches  de  feutre.  Ce  feutre  est  un  amalgame  de  chanvre 
el  de  chiffons  qui  isole  absolument  la  caisse  de  l'air  exté 
rieur.  Un  feutrage,  pour  une  caisse  de  5  kilos,  coûte  un 
franc. 

Le  transport  se  fait  en  trois  jours  de  Paris  à  Saint-Pé- 
tersl rg,  ci  en  quatre  jour-  de  Nice,    par  grande  vitesse. 


LE  JARDIN 


:.l 


Lorsqu'il  a  lieu  par  wagon  entier  (10.000  kilos),  les  prix 
-uni  alors  ceux  de  la  petite  \  itew  e. 

I  ii  envoi  de  5  kilos  de  fleurs  de  choix  (Roses.  Lilas)  vaul 
environ,  au  l" décembre,  72  francs  rendu  à  Sainl  Péters 
bourg,  tout  compris,  saul  le  feutrage.  Le  transport  de  Paris 
jusqu'à  la  capitale  de  la  Russie  re\  ient  à  22  fr.  50. 

Le  gouvernement  russe  promel  du  reste,  très  prochaine- 
ment, l'établissement  des  transports  par  colis  postaux:. 

Les  fleurs  sonl  expédiées  sur  tiges  longues.  Il  esl  défendu 
d'importer  des  feuilles  de  ^  igne,leur  mélange  avec  les  fleurs 
doil  donc  être  soigneusemenl  è\  ité. 

Saint-Pétersbourg   reçoit   envii 78  0/0  îles   Heurs   iin- 

portées;  Moscou,  17  0/0;  les  5  0/0  complémentaires  vonl 
sans  doute  à  Varsovie,  sur  la  consommation  de  laquelle  on 
ii 'a  pas  de  don  nées  exactes . 

1  n  renseignement  utile  pour  terminer.  Les  fleurs  et  les 

plantes  naturelles  son!  soumises,  à  leur  entr n  Russie,  à 

un  droil  de  50  kopecks  or  par  poud  (16  kilos  380),  soil 
2  francs,  emballageet  feutrage  compris. 

Exportations  de  graines  d'Angleterre.  -  Les 
semences  sonl  expédiées  d'Angleterre  en  grandes  quantités 

vers  le  continent  de  l'Asie  australe.  La  uioyei annuelle 

de  ces  envois  pour  la  période  189 1-96,  nous  dit  le  Gardencrs, 
Mu  i,i  .  ine,  s'élève  à  plus  de  51.000,000 quintaux  d'une  va- 
leur de  5.500.000  de  francs. 

L  industrie  fruitière  dans  la  Colombie  britan 
nique.       D'après  le   rapport  du  département  de   l'Agri 
culture  de  la  Colombie,  nous  dit  I"  Gardcners' Magazine, 
la  production  fruitière  en    vue  du  rapport    peut   être  entre 
prise  avec  fruit  dans  une  grande  partie  de  cette  colonie. 

Des  colons,  grands  el  petits,  y  ont  établi  des  jardins  frui- 
tiers, dont  la  plupart  se  comportent  et  prospèrent  dune  fa- 
çon satisfaisante.  Les  cultivateurs  ont  cependant  à  lutter 
contre  de  grandes  difficultés. 

A  peu  d'exceptions  près,  l'industrie  a  été  entreprise  el 
poursuivie  sans  grandes  connaissances,  et  lesarbresont  été 
achetés  -an-  qu'on  se  soil  beaucoup  inquiété  du  choix  des 
meilleures  variétés,  les  plu-  appropriées;  aussi  en  est-il 
résulté  un  mélange  de  variétés  clans  lequel  celles  de  pre- 
mière qualité  se  trouvent  en  petil  nombre.  De  plus,  on 
s'est  trop  peu  inquiété  des  méthodes  de  plantation,  de 
taille  ''l  de  culture  générale,  Enfin,  le  manque  de  eomuiu 
ni.  al  ions  par  vo"ie  ferrée,  l'éloignement  des  colons  les  uns 
ik's  autres,  ainsi  que  les  difficultés  inhérentes  à  la  prépa 
ration.  ;i  la  plantation  el  à  l'entretien  des  jardins  fruitiers, 
oui  beaucoup  fait  pour  retarder  le  succès  de  cette  industrie. 
Mais,  ajoute  notre  confrère  anglais,  ces  difficultés  seroul 
graduellement  prévenues  ou  surmontées  el  les  efforts  de 
l'Association  des  cultivateurs  de  fruits  ont  déjà  beaucoup 
aidé  au  développement  delà  production  de  cette  région, 
appelée  à  devenir  un  centre  importantde  production  frui- 
tière. 

La  production  des  légumes  dans  les  provinces 
napolitaines.  —  1" Légumes  secs.  —  *  les  légumes,  Haricots, 
Pois,  Lentilles,  Fèves,  Lupins,  etc.,  sonl  l'objel  d'une  cul 
turc  en  progrès  dans  toute  l'Italie,  el  les  provinces  napoli 
laine,  \  entrent  pour  30  0/0.  La  production  loi  al"  de  l'Italie 
esl  de  1.555.155  hectolitres;  celles  des  provinces  napoli- 
taine- de  1 .356.905. 

2  /  ii/ murs  /'rais.  '  *n  n'a  pas  de  don  nées  statistiques  sur 
cette  culture,  mais  on  sail  qu'elle  esl  en  voie  de  grande 
exteii  ion.  Les  Choux-fleurs.  Choux-Brocoli,  Artichauts, 
Tomates,  eti  .  sont  l'objel  d'une  exportation  importante 
comme  légumes  d  hiver  :  ils  sonl  aussi  e  rportés   ious  forme 

I us  -rve-  alimentaires. 

L'exportation  des  légumes  ;eçs  et  frais  a  pris  un  grand 
développement.  L'exportation  des  léguffiés  secs  a  été,  en 
1895,  de  25.316  tonnes,  et.  eu  1896.  de  10.111  quintaux. 


L'exportation    des    légumes    frais    a    été,   en    1895,    de 
160.584  quintaux,  et,  en  1896,  de  193  678  quintaux. 

Les  destinations  principales  des  légumes  secs  sonl    II 
pagne,    le    Portugal,    l'Antriche-IIongrie,  et,    en  moindre 
quantité,  la  Suisse,  l'Angleterre  el  la  France. 

i  elles  des  légumes  frais  sont,  par  rangs  de  quantité,  l'Au- 
triche-Hongrie,  l'Allemagne,  la  France,  la  Suisse,  el  I  \n 
gletérre. 

.'!'  —  Pommes  de  terre.  Cette  production  est  station  nain 
I        iluaiiou  moyenne  annuelle  pour  toute  l'Italie  était,  en 

1870-74,  de  7.189.000  quintaux.  Elle  i bai t,  en   1883,  à 

5  700.000  quintaux,  pour  remonter,  en  1891,  à  6.213.68" 
quintaux,  dont  ion  0,  soit  2.510.180  quintaux,  appartien- 
nent aux  provinces  méridionales. 

L'exportation  générale  a  augmenté  :  on  1895,  '-Ile  était  de 

19.155  i s  et,  en  1896,  de  24.629  tonne-,  L'Autriche- 

llonjgrie,  Malle.  l'Allemagne,  en  absorbent  la  plus  grande 
partie. 

/  ftiilli  ci  Infoi  mations  du  Miniztct 
de  l'Agriculture,  i 

Fruits  rustiques  en  Hongrie.  —  La  culture  des 
fruits  rustiques  s'esl  tellement  développée  en  Hongrie,  dans 
ces  dernières  années,  nous  ,iit  le  Gardener  s' Magasine, 
qu'une  enquête  officielle  a  été  prescrite  dans  1'-  bul  de  cou 
naître  le  nombre  des  arbres  et  celui  de-  variétés  des  divers 
gains  cultivés  dans  l'empire. 

Mais  le  bruit  ayanl  e. .uni  que  cette  enquête  étail  fait 
dans  i,.  bul  détaxer  les  arbres,  les  enquêteurs  ont  ren- 
contré de  grandes  difficultés  dans  la  vérification  des  rap- 
ports fournis  :  aussi  les  résultats  de  l'enquête  ne  sont-ils 
pas  aussi  exacts  qu'on  pouvait  le  désirer.  Smi<  cette  res- 
triction, le  nombre  d'arbres  fruitiers  existant  en  Hongrie, 
serait  de  14.000.000 de  Pommiers  et  Poirier-.  En  Croatie 
eien  Slavonie,  8.500.000  Pruniers  el  2. .000  de  Pom- 
miers et  Poiriers  oui  été  dénombrés. 

Les  Palmiers  au  Brésil.  --  Comme  suite  à 
intéressantes  I  au-  cries  sur  le  Brésil  1 1  »  el ,  en  particulier,  à 
celle  parue  dans  le  n°  257  du  Jardin,  noire  collaborateur 
M.  II.  Louzier,  non-  communique  le.  nui'-  suivantes  sur 
trois  intéressantes  espèce  de  Palmiers.  Cargota  urens, 
Eutcrpe  edulisn[  Cocos  Maria  rosa,  qui  ornent  les  jardins 
de  Pétropoiis  . 

»  heCargota  urens,  souveul  vu  dans  le-  jardins  d'hiver 
d'Europe;  a.  en  raison  de  ses  belles  feuilles  ascendantes, 
pennées,  à  larges  folioles  tronq liées  el  lacérées,  un  aspect  de 
légèreté  et  d'ampleur  nue  n'ont  passes  congénères. 

d  L'Euterpe  edulis,  appelé  aussi  Areca  oleracca  ou 
Euterpe  Caribœra,  dont  j'aidéjà  eu  I  occasion  de  parler  en 
décrivant  le-  forêts  vierges  du  Brésil,  est  très  remar- 
quable dans  l'ornementation  ;  son  ti c  est  fin,   droit,  très 

élancé,  ses  longues  feuilles  disposées  en  couronnes  sont  d'un 
beau  vert  foncé  ■•!  brillant,  largement  étendues  en  vaste 
parasol.  Il  constitue  le  Chou  palmiste,  si  apprécié  des  gas- 

i roi e-  brésiliens. 

Le  Cocos  Maria-rosa,  donl  je  ne  me  souviens  pas 
avoir  jamais  lu  la  des<  ription  dans  n  i  m  poil"  quel  ou\  rag  • 
botannique,  est  un  singulier  et  curieux  Palmier.  Il  ne  e 
semble,  à  mon  avis,  à  aucun  autre  el  je  puis  .lire,  -ail- 
le liai  ter.  que  sa  vue  me  plonge  dans  un.  •-..rie  d'adiniration 
toutes  le-  lui-  que  j'ai  l'avantage  de  le  voir.  J'en  con 
nai-  ici.    plusieurs  qui  atteignent  dix  el  quinze  mètres  d'é- 

lé\    Mou.  I longues  feuilles  gracieusement  arr lie- eu 

an   aux  offrent,  de  loin,  l'aspect  de  véritables  guirlandes,  car 

le-  folioles  étant  placies  irrégulièrement  surchaqu té  du 

pétiole,  semblent  en  partir  dan-  tous  les  sens,  excepté  sur 
ne  médiane;  elles  se  recourbent,  pui    viennentaude    u 
réunir  leur-  extrémités  en  formant  de .  cercles  curieusement 
entre-croisés.  » 

Jardin,  ISS)",  pages  2G1, 278    102,  \U    128  346    II 


:,-> 


LE    JARDIN" 


L'importation  des  légumes  en  Allemagne.  - 
En  1895,  nous  dit  le  Garten  Magasine,  82.512.700  kilo 
grammes  dé  légumes  irais,  venant,  pour  la  plupart,  de 
Hollande,  d'Autriche,  de  Danemark,  d  Italie,  de  Belgique 
cl  d'Egypte,  furenl  importés  en  Allemagne,  d'où,  d'autre 
part,  36.682.600  kilogrammes  furenl  expédiés  principa- 
lement vers  l'Autriche  el  I  Angleterre.  L'Allemagne,  ajoute 
notre  confrère,  a  donc  envoyés  l'étranger  de  l'argent  pour 
payer  15.831,100  kilogrammes  de  légumes  Frais,  <  'qui 
donne  à  songer  ! 

Les  distributions  de  Graines  et  Plantes  au 
Muséum.  —  Une  erreur  de  Copie  nom  a  fait  donner, 
dans  le  tableau  inséré  dans  notre  dernier  numéro,  des 
chiffri  [ne  v  en  c  ■  qui  e  incerne  les  en\  ois  faits  ajux 
colonies  françaises. 

Ces  chiffres  doivent  être  rétablis  comme  il  suil  : 
Graines  (sachets)  envoyés   aux  jardins  coloniaux.     352 

—  aux  correspondants. ...       85 
Plantes  de  serres  envoyées  aux  jardins  coloniaux . .     276 

—  aux  correspondants....       15 
Plantes  vivaces  de  plein  air  envoyées  aux  jardins 

coloniaux 58 

Plantes  vivàces  de  plein  air  envoyées  aux  jardins 
correspondants 686 


PETITES    NOUVELLES 


On  nous  fait  part  du  mariage  de  M.  Gaston  ValleraCnd, 
fils  de  l'horticulteur  bien  connu  de  Tavcrny  avec  M"  Cé- 
cile Leclère. 

Nous  avons  appris  avec  plaisir  la  nomination,  a  la  troi- 
sième classe  de  l'ordre  du  Lion  et  du  Soleil  de  Perse,  de 
notre  compatriote,  M.  A.  Simon,  jardinier  en  chef  de  S.  M 
le  Schah  de  Perse. 

*  » 

A  la  dernière  séance  de  la  S.  N.  II.  F.,  M'.  Viger,  prési- 
dent de  la  Société,  a  annoncé  la  décorai  ion  de  noire  col- 
laborateuret  ami,  M.  Charles  Ballet,  horticulteur  a  Troyes. 
dans  l'ordre  de  Sainte-Anne  de  Russie,  aux  acclamations 
des  membres  présents. 

Le  jardin  alpin  d'acclimatation  de  Genève  (suisse,  vient 
de  nous  communiquer  la  liste  des  graines  de  plantes  raies 
ou    nouvelles    importées    récemment    des    montagnes    de 
l'Amérique  boréale  ;  nous  y  remarquons  nombre  d'esp  ■ 
des  plus  intéressantes. 

La  Société  d'horticulture  et  d'agriculture  d'Anvers  vient 
de  nommer  membre  d'honneur  M.  Viger,  ancien  ministre 
de  l'Agriculture,  président  de  la  Société  nationale  d'Horti- 
culture de  France. 

Dans  une  de  ses  dernières  séances  la  Société  d'horticul- 
ture d'Epernay,  a  nommé,  comme  Secrétaire  général,  notre 
jeune  camarade,  Paul  Dauvissat,  ancien  élève  de  l'Ecole 
nationale  d'horticulture  de  Versailles. 


BIBLIOGRAPHIE 


Les  Essences  forestières  (Essences  feuillues  el 
Essences  résineuses),  par  LOUBIE  (Henri),  secrétaire 
de  la  Bibliothèque  et  des  Archives  de  la  Société  des  Agri- 
culteurs de  Fiance,  Professeur  de  Sciences  naturelles  à 
l'Association  polytechnique.—  2  vol.  brochés  petit  in-8' 
2  fr.  ôll  pièce  ;  i  artonnés  3  fr.  pièce. 


Dans  son  premier  volume,  ayant  pour  titre  Les  Essences 
'euillùes,  M.  11.  Loubié  a  indiqué  quel  choix  il  convient 
de  taire  entre  telle  ou  telle  nature  d'arbre  selon  la  compo- 
sition physique  du  sed  et  l'industrie  régionale  à  laquelle 
l'exploitant  compte  vendre  les  produits  de  ses  bois.  In 
outre,  il  met  en  lumière  les  meilleures  méthodes  de  propa- 
gation pouvant  assurer  l'avenir  du  repeuplement.  Cette 
première  étude  reçoit  un  complément  des  plus  utiles  dans 
le  second  volume  que  vient  d'écrire  M.   11.  Loubié  sur  les 


Essences  résineuses.  Se  basant  sur  celte  vérité  aujourd'hui 
partout  admise  que  le  placement  en  biens-fonds  boisés 
est,  surtout  en  sols  moyens,  médiocres  ou  pauvres,  le  seul 
rémunérateur,  l'auteur  a  montré  quel  parti  avantageux  on 
pouvait  tirer  des  plantations  résineuses  partout  où  elles 
sont  rationnellement  possibles. 

Le  Courrier  de  la  Presse,  fondé  en  1880,  par  M.  Gal- 
lois. 21,  boulevard  Montmartre,  à  Paris,  répond  à  ce  besoin 
de  la  vie  moderne  de  pouvoir  recueillir  dans  les  journaux 
du  monde  entier  tout  ce  qui  paraît  sur  un  sujet  quelconque 
sur  une  question  dont  on  aime  à  s'occuper  ;  vous  pouvez 
donc  savoir  ainsi  ce  que  l'on  dit  de  vous  et  de  vos  ouvres, 
dans  la  presse. 

France- Album  (I  \ient  de  faire  paraître  le  second 
fascicule  de  la  série  du  Pays  du  Soleil,  consacré  à  la  Côte 
d'Azur  et  contenant  31  vues  de  Nice,  Villefranche,  Beau- 
lieu,  Eze,  La  Turbie,  Monaco  et  Menton  :  une  notice  due  à 
la  plume  autorisée  de  M.  II.  Moris,  archiviste  du  départe- 
ment, et  une  carte.  Avec  le  précédent  numéro,  qui  va  de  la 
Napoule  à  l'embouchure  du  Var  et  celui  du  littoral  com- 
pris entre  Hyères  et  Agay,  l'illustration  de  la  Cd(e  d'Azur 
est  complète. 

Dictionnaire  populaire  d'Agriculture  pratique.— 
Le  fascicule  2  fr.  5u  :  franco  3  francs. — Beaucoup  d'articles 
à  signaler  dans  le  neuvième  et  avant-dernier  fascicule,  qui 
vient  de  paraître  et  qui  contient  tous  les  mots  compris 
entre  Pédicelle  et  Rouille,  notamment  les  articles: 

Pépinières,  Peuplier,  Pin,  plantation,  Poirier,  Pommier, 
Prunier,  quinconce,  Rosier,  phylloxéra.  Raisin,  phosphates, 
pluies,  Pomme  de  terre,  pompe,  pulvérisateurs,  etc. 


EXPOSITIONS   ANNONCÉES 


Montreuil-sous-bois.  —  Du  3  au  l'J  septembre  1S98.  — 
Exposition  générale  d'horticulture  (plantes  fleuries, 
fleurs  coupées,  Conifères,  arbres  fruitiers,  fruits,  légumes, 
etc),  organisée  parla  Société  régionale  d'horticulture  de 
Montreuil-sous-bois.  —  Adresser  les  demandes  à  M.  E. 
Bédenne,  secrétaire  général,  271  rue  de  Paris,  à  Montreuil- 
sous-bois  (Seine. 

Évreux.  —  Le  1"  juin  1898.  —  Exposition  d'horticul- 
ture, organisée  par  la  Société  libre  d'agriculture  de  l'Eure, 
au  Jardin  des  Plantes,  a  Evreux.  — Adresser  les  demandes 
a  M.  Léon  Petit,  secrétaire  perpétuel  de  la  Société,  à 
Évreux  (Eure.) 

LeVésinet.  —  Juillet  1898.—  Concours  pour  toutes 
les  plantes  fleuries,  organisé,  dans  la  première  quinzaine 
de  juillet,  par  la  Société  d'horticulture  du  Vésinet,  —  A- 
dresser  les  demandes  à  M.  Ancellin,  trésorier,  22,  avenue 
Alsace-Lorraine,  au  Vésinet  (Seine-et-Oise). 

Le  Vésinet.  —  Novembre  1898.  —  Concours  de  Chiiv 
santhèmes,  organisé,  au  commencement  de  novembre,  par 
la  Société  d'horticulture  du  Vésinet.  —  Adresser  les  dé- 
ni rudes  à  M.  Ancellin,  trésorier,  22  avenue  Alsace-Lor- 
raine, au  Vésinet    Seine-et-Oise). 

Lyon.  —  Féorier,  mars  et  avril  1898.  — Exposition  in- 
ternationale DU    COMMERCE     ET    UES  INVENTIONS  NOUVELLES. 

—  Adresser  les  demandes  au  secrétariat,  32  rue  des  Rem- 
parts d'Ainay,  à  Lyon    Rhône). 

Anvers.  —  Du  12  au  l'i  novembre  t898.  —  I6S"  Expo- 
sition d'horticulture,  organisée  par  la  Société  royale 
d'horticulture  et  d'agriculture  d'Anvers,  pour  les  Chry- 
santhèmes et  plantes  diverses.  Les  demandes  doivent 
être  envoyées  à  M.  Anatole  de  Cock,  secrétaire,  215  c  haus- 
sée de  Malines,  à  Anvers  iBelgique),  avant  le  7  novembre 
•898. 

Vichy-Cusset.  —  Du  25  au  28  juillet  1898.  —  Exposi- 
tion HORTICOLE,  \  ITICOLE,  APICOLE,   AGRICOLE  ET  INDUSTRIELLE 

organisée  par  la  Société  d'horticulture,  d'apiculture  et  de 
viticulture  de  Vichy-Cusset  (Allier). 

adresser  les  demandes   à   M.   le 
Vichy-Cusset  (Alliei  . 

Cannes.    —  Du   10  au    l'i   mars 
d'horticulture,    organisée     par   la 
d'horticulture  et  d'acclimation  de  Cannes  et  de  l'arrondis- 
sement de  Grasse  (Alpes  Maritimes). 

Adresser  les  demandes  à  M.  le  Président  de  la  Société, 
25.  boulevard  Carnot,  à  Cannes  (Alpes  Maritimes). 

Nice.  —  Du  31  mars  au  o  avril  IS'J8.  —  Exposition 
D'HORTii  i  i.ii  iîe  organisée  par  la  Société  centrale  d'agri- 
culture. 

adresser  les  demandes  à  M.  le  Secrétaire  de  la  Société, 
11,  place  Garibaldi,  à  Nice. 


Secrétaire    général    à 

1898.    —    Exposition 
Société  d'agriculture, 


1 1)  chaque  uiiuin  séparément, 
IG-47  l  Ir.  15. 


'.v  franco  O  fr.  60 


LE    JARDIN 


.-,:■, 


LES    CANNAS    NOUVEAUX 


Le  Canna  est,  après  le  Bégonia,  la  plante  qui  a  fail  le 
plus  de  progrès  en  l'année  1897.  Les  semeurs  se  sonl  sur- 
passés el  nous  ont  donné  des  plantes  de  réelle  valeur,  soil 
par  la  dimension  de  leurs  fleurs,  soit  par  leur  nouveau 
coloris.  Un  grand  pas  a  été  franchi  dans  la  voie  de  l'obten- 
tion du  coloris  jauni'  ivnicolore  doul  Aurca  avait  si  lu.l- 
lammenl  ouvert  la  série.  I  >  un  autre  côté,  certaines  variétés 
ont,  assez  couramment,  quatre  pétales  égaux  et  l'obten- 
tion de  fleurs  régulières,  à  l'instar  des  Clicia,  ne  paratl 
plus  être  qu'une  question  de  temps.  I.a  duplicature  du 
Canna  peut  même  s'entrevoir  dans  les  brumes  de  l'avenir, 
mais  nous  n'en  sommes  pas  encore  là.  malheureusement. 
Pourtant,  j'ai  déjà  noté  certaines  variétés  qui  oui  parfois 
six  pétales. 

N'ayant  pas  été  complètement  satisfait  des  méthodes  de 
culture  que  j'avais  employées  jusqu'à  présent,  suit  en  lais- 
sant tout  le  temps 
les  i  aimas  on  serre, 
soit  en  les  y  ren- 
trant seulement  au 
monient  de  la  flo- 
raison, j'ai  essayé, 
cette  année,une  nou- 
velle méthode  qui 
m'adonne  des  résul- 
tai excellents,  pour 
no  pas  dire  parfaits  . 

J'ai  l'ait  construire 
une  charpente  on 
bois  devant  suppor- 
ter doux  châssis  de 
couche  de  l'"30  sur 
lm35, posés  on  dos 
d'âne  ;  cette  char- 
pente s'appuie  sur 
dos  montants  en  foi- 
avant  1"35  île  hau- 
teur environ  ;  j'ai 
ainsi  un  abri  ayant 
2"'50ile  largeur,  1"85 
de  hauteur  au  centre 

et   1">35  sur  les  côtés 

(liii.  24).  Ainsi,  l'air 
circule      librement 

tout    à  lenteur  des 

\  il  l'es  el    que  le: 


lantes, 

ohàssis  du 


puisque  les  côtés  ne  sont  pas 
sommet  préservent  les  Cannas 
des  pluies  et  leur  assurent  une  température  douce.  Cette 
installation  m'a  permis  de  faire  la  plantation  dès  le  courant 
de   mai.    Inutile  de  dire  que  j'avais  fait  une  bonne  eoiielio 

chaude  sous  l'abri  et  que  les  plantes   ri vaienl    tous   les 

bassinâmes  el  arrosages  nécessaires.  De  plus,  le  composl 
employé  était  très  riche.  Je  pense  qu'il  serait  bon  de  mettre, 
dans  ce  compost,  une  petite  quantité  dé  superphosphate,  car, 
par  ce  moyen,  on  obtiendrai!  dos  épis  plus  abondants.  Il 
faut,  en  effet,  se  méfier  de  l'excès  d'azote  pour  beaucoup  de 
plantes  ;  c'esl  ce  que  les  amateurs  ont  pu  constater  de  \  isu. 
lors  de  l'exposition  de  Paris  on  juin  l.S'.IT.  Il  y  axait  là  un 
loi  di  Cannas  d'une  végétation  absolument  exubérante,  avec 
un  feuillage  merveilleux,  du  vert  le  plus  foncé,  mais  très 
peu  de  fleurs;  ce  résultat  était  dû  à  une  erreur  de  culture. 
La  floraison  des  Cannas,  sous  mon  abri,  a  commencé  dès 
le  courant  de  juin  ;  au  5  juillet,  elle  était  dans  tonte  sa 
beauté.  Les  épis  se  sont  succédés  pendant  toul  l'été  sans 
interruption  et  les  fleurs  étaient  encore  nombreuses  en 
novembre,  car,  au  moyen  de  paillassons,  j'avais  protégé  les 
plantes  contre  l«-s   premières  gelées. 


J'ai  planté  trois  rangées  de  Cannas  de  chaque  cote  d'un 
petit  sentier  central  mesurant  0m40  de  largeur  ;  les  plantes 
étaient  assez  serrées  el  pourtant  très  peu  onl  atteint  le 
vitrage,  à  peine  trois  ou  quatre  sur  150  ;  i  1  «-^t  vrai  que  les 
variétés  les  plus  hautes  étaient  plantées  vers  le  centre  de 
l'abri. 

En  résumé,  il  ne  me  parait  guère  possible  d'avoir  une 
plus  splendide  floraison .  Les  fleurs,  protégées  dos  pluie-. 
sont  restées  intactes  el  certaines  variétés  m'ont  donné  jusqu  à 
i  mil  tiges  fleuries  à  la  fois. 

Là  se  côtoyaient  les  nouveautés  des  Bruant,  (  'relier,  Crozx. . 
Dammann,  Ernst,  Fray,  Lacroix,  Vilmorin,  etc..  près  de 
cent  nouveaux  gains  '.  C'esl  beaucoup,  mais  il  faut  avouer 
qu'il  y  en  axait  un  très  grand  nombre  do  jolies  et  le  choix 
étail  même  bien  difficile,  surtout  dans  les  coloris  rouge  vif. 
Il  y  axait  même  quelques  variétés  'le  ce  coloris  qui  se  res- 
semblaienl  fort,  el  j'avoue  n'avoir  pu  me  faire  une  opinion 
bien    nette    sur   la    valeur    respective  des    nouveautés  de 

i  cl  le  couleur. 

Voici  les  plantes 
que  j'ai  le  plus  re 
marquées  pour  leur 
teinte  nouvelle  ou 
rare  : 

M.  Chenet,  jaune 
foncé  unicolore,  à 
macule  centrale 
rouge  sombre  ;  belle 
plante  sous  tous  les 
rapports;  coloris  uni- 
que. 

Mme  Sallier,  jau- 
ne, couvert  de  lignes 
rouges  ;. nouveau  eo 
loris. 

Comte  de  Turin, 
jaune  saumon  rou- 
geâtre,  ligné  de  plus 
foncé  ;  belle  plante 
florifère  et  vigou- 
reuse. 

Attira  ,  variél  e 
tardive  ;  feu  i  liage 
rouge;  fleur  de  colo- 
ris saumoné  pâle; 
genreAfmc  Fera  ni , 
plante  curieuse  mais 
sans  mérite  décora- 
tif. 

Mme  Fùrard,  variété  naine  axant  bien  fleuri  chez  moi  : 

coloris  très  intéressant,  unique,  saumoné  rose  pâle,  avec  des 

reliefs  nacrés  ;  teinte  très  variable  suivant  le  plus  ou  moins 

de  soleil  que  reçoivent  les  fleurs. 

Sémaphore,  plante  de  valeur,  à  feuillage  pourpre,  à  fleurs 

jat s  ;  c'est    le   Canna   à  feuillage  coloré  qui   m'adonne 

les  fleurs  se  rapprochant   le  plus  du  jaune;  peut-être  est-il 
tm  peu  tardif. 
Mademoiselle  Frai/,  coloris  unique,  jaune  paille. 
F.  Pearson,  fleurs   jaunes,   couvertes  de   lignes  rouges 
s 'entrecroisant  ;  coloris  bien  remarquable;  plante  florifère; 
souvent  quatre  pétales  et  fleurs  régulières. 

Louis  Voras,  bonne  plante  florifère  d'une  teinte  saumon 
n  isé. 
Idéal,  fleur  crème,  pointillée  de  rose;  coloris  remarquable. 
Eurêka,  coloris  blanchâtre,  méritant. 
Tendresse,  rose  paie  et  crème,  très  remarquable  comme 
coloris. 
M.  Rambos,  coloris  intéressant. 
Fraîcheur,  rose  pâle,  très  intéressant. 
Comme  je  l'ai  dit,  toute--  ces  plantes  onl  des  coloris  nou- 
veaux ou  rares.  Il  ne  s'ensuit  pas  qu'elles  doivent  être  toutes 
essayées  comme'  [liantes  à  corbeilles,  loin  de  là;  mais  elles 


Abri  pour  Cannas,  clies  M.  R.  Jarry-Desloges, 
à  Rèmilltj  (Ardennes). 


I.R    JA  111)1  X 


méritent  d'attirei  l'attenti I'--  amateurs  el  des  semeurs. 

iin  pourra  essayer,  comme  plantes  à  massifs,  les  variétés 
suh  antes  qui  -mil  belles  el  florifères  : 

Jaune  saumoné.       Comte  de  Turin,  All.mt  un.' 

:.i  ,  1896 

S  M  MON   ROSÉ.    —  LoittS    1  "ru    . 

Jaune   fonci   i  mu :i     -  macule  rougf.  centrai.!  ■    - 

M.  Chenet. 

Jaune  paille  unicolore.  Mlle   Frai/,   vigueui  dou- 

teuse. 

.1  \r\l'      ln\il      LION  il      l  l'i         Fi  >i.  m  \ll  '.  i      DE     I: 

F,  Pearson. 

Jaune  i'Ointille  de  rouge  "■>  rtosi  .  (Tei nie  générale, 
jaune  assez  pâle).  M.  Benoit,  Soucenir  du  l'ointe  de 
Cibens;  Vire  Président  Douinet  Adanson,  variété  naine 
(1896). 

Feuillage  rouge.        Iiu   Breitil,    fleurs   rouges;   s    un 
phore,  Heurs  jaunes. 

Coloris  rouge  fonci-:  vif.  Anne  Fui  rie/ion,  '  'onila  de. 
Sarhs,  Sourenir  de  Ci'ètier  aine  (1896). 

l; i'  i-iis  (H    \ini^   ISRIQUE  Ol    ORANGE  Mrnèlirl;, 

Hum  illr.  demi    nain. 

Rriquejai  natre.         Aui/uste  \'(IH  dru  Unir. 

Rouge  rordi:  jai  ne.  Reine  d'Italie,  variété  tenanl  le 
milieu  entre  Soucenir  de  .t.  Croît/  el  Reine  Charlotte; 
(il, tire  desCannds,  grandes  fleurs,  très  peu  bordées  jaune. 

Blani  n  \  i  re.        Eureha. 

N\in   rose   saumoné.  Mme  Férard,    vigueur    don 

ti  ii  - 

Rougi  fortement  tacheté  jauni  Wnu  Musset  i  I  si  is  i. 
Soutenir  de  Mme  Crosi/  (1896  . 

J'avais,    l'année  dernière,   espéré  que    la   variété     /'.m- 

Ad  vandre  III  il rail  de  I s  résultats  coin  ni  nie  plante 

à  massif,  mon  espoir  n'a  pas  été  confirmé,  à  Remilly. 

i  lutre  les  variétés  nommées  plus  haut,  je  dois  encore  cite;' 
quelques  nouveautés  méritantes  el  donner  des  détails  sur 
quelques  unes  de  celles  dont  je  viens  de  parler  : 

Duchesse  d'Aoste,  joli  coloris  rouge,  maculé  de  sang. 

Goliath,  rouge  pourpre  velouté,  très  foncé  :  très  longs 
pétales;  feuilles  arrondies,  verl  foncé  ;  les  Heurs  seraient  I  rès 
grandes  -i  elless'oin  raient,  mai  elles  ne  s'ouvrent  malheu- 
reusemenl  pas  bien. 

Gloire  des  Cannas,  une  des  plus  grandes  fleurs  connues. 
.1  i  ii  ai  mesuré  une  Heur,  exceptionnellement  grande  il  est 
vrai,  qui  a\ait  les  dimensions  suivantes:  longueur  du 
pétale  d'il,  largeur  0"'v)56,  diamètre  sans  étendre  les  pé- 
tales 0m115. 

M.  François  Grasel  M.  Louis  1  ru:  sonl  de  très  belles 
plantes,  ainsi  que  M.  Bitloud,  Baron  de  Belleroehe, 
/Je  lil  te,  Louis  Votfiw,  Mmr  l 'm  rit- h  mi.  (  V-  trois  dernières 
\  ai  iélés  mu  de  grandes  Heurs. 

.1  ai  déjà  \Kii-\r<\  Aleimiiiitiu  1 1  l.Jec  ai  ndèrecel  an  na  i  i  ni  mu' 

ayant  n I.--  plus  grandes  Heurs  connues,  puni-  ne  pas  dire 

la  plus  grande.   Des  .■•-sais  vont   être   tentés  à    Remilly,  en 
plein   air  el    sous    abri,    avec    tous   le:     nouveaux    Cannas 
hybrides  du   C.   flaeeida;  je  tiendrai  les  amateurs  au  cou 
lanl  des  résultats  obtenus. 

MM.i'in/x  et  Crétier  m'avaient  envoyé  des  nouveautés 
inéditesqui,  toutes,  étaient  très  remarquables.  J'ai  particu- 
lièrement noté  ilfine  Musset ,  variélé demi-naine  l  rès  llorifôre, 
jauni'  a  grandes  taches  rouges,  genre  Aegla,  mais  en  plus 
\  igoureux  el  Horifère. 

R.  JARR"i   DESLOtiKs. 


UNE  NOUVELLE  CONIFÈRE  AMERICAINE 


ABIES    SHASTENSIS 

Lemmon  1 1 1 


Truite  des  arbres  et  arbrisseaux.  p.irP.Motiillefert,  professeur 
de  Sylviculture   a    l'Ecole   nationale  d'Agriculture  de  (Jri- 
gnon. 
i   i     ;â'    livraison   de    ici    utile    traité   contient    la    lin 

de  l'importante  étude  sur  les  Chênes,  la  description    il«'s 

principales  espèces  de  Noyers,  d'Ormes,  de   Fig rs,  de 

Platanes,  ed 

(Il  '  180      page  8.  —  Numéro  2  .le  la  plan. -lu ■  .-n  

leui 


On  sail  combien  I.--  montagnes  il.'  l'Amérique  septen- 
trionale et,  plu--  spécialement,  .1.'  la  partie  occidentale  des 
Ltats  Unis,  sonl  riches  en  espèces  de  Conifères.  Les  ama 
I  'iirs  de  beaux  arbres  résineux  savenl  aussi  que  c'esl  de  là 
que  n. m-  -mil  venues  L-  pin-  majestueuses,  les  plu-  recher- 
.  liées  il  mil  i.'  les  (  lonifères. 

Dans  ces  contrées,  où  la  végétation  conserve  des  earac 
tèresqui  la  relient,  dan-  bien  des  cas,  à  celle  de  l'époque 
tertiaire,  les  Conifères  revêtent  il'--  homes  grandioses. 
ll-nllii  de  rappeler  les  antiques  bosquets  de  Wellini/tonin 
donl  quelques  échantillons  sont,  d'entre  I.--  arbres  I.'-  plus 
élevés  du  globe  e|  rivalisenl  .m  hauteur  avec  1  -  plus  grand 
Eueali/ptus  australasiens.  \mi-  possédons  d'ailleurs,  dans 

nu-  parcs,  un-  musées  el   uns  herbiers,  un  grand   i bre 

d'espèces  d'entre  le-  pin-  belles  d:  la  famille,  originaires 
.1.'  e  '.  conl  rées  privilégiées. 

C'esl  la  Californieel  les  Montagnes  Rocheuses  i|iii  -mil 
plus  spécialement  hantées  par  le-  b^aux  arbres  d'essence 
résineuse.  Les  .  ibies  maijni/ica  M  m  i ..  il  •  la  Sierra-Nev  ai  la 
el  A.  nobilis  I.iinll..  de-  sommets  boisés  d?  l'Orégon,  -mit 
d'entre  1  -s  plu-  remarquables  .lu  genre.  Il  n'esl  aucun 
pépiniériste  qui  ne  les  considère  comme  tels  ;  ce  -mil  deux 
arbres  majestueux,  atteignant,  le  premier  60  mètres,  L> 
second  Un  mètres  il  •  ha  ni.  Il  ■•  -mil  I  rès  voisins  l'un  de  l'autiv 
ei  .ml  même  été  longtemps  confondus.  C'esl  le  professeur 
h'ngelmann  qui.  en  18~8,les  détermina  défini  tivémenl  el  les 
classa  méthodiquenienl  ensebasanl  mu- la  forme  des  brac- 
tées du  rené,  rêeurvées  chez  1.1.  mai/ni/ira,  ineurvé?s  chez 
l'autre.  Plus  tard,  après  avoir,  en  compagnie  .lu  professeur 
(  '.  S.  Sargent,  lesavanl  direcl  -m-  .1  ■  l'Àrboretum  .1  i  l'I  ni 

versité  de  Cambridge  (Mass.)  el    le  l lai  m   généreux  du 

très  important  défunl  journal  ..  Garden  and  Foresi  i>, 
visité  I.'-  forêts  un  croissent  ces  espèces,  il  confirma  -a 
détermination  el  la  précisa  par  d'autres  caractères  qu'il 
découvrit  -m  plu  .■  i  pin-  particulièrement  en  .■.■  qui  coneei  ne 
les  aiguilles). 

Iian-  le  courant  de  l'année  dernière  il','  niai  1897), 
M.. 1.(1.  I. ''111111  m  publiait,  dans  le  Garden  and  Forent, 
VAbies  Shastensis,  sujel  de  cette  note  et  qui  se  rapproche, 
lui  au— i.  de-  deux  superbes  espèc  -  susmentionnées.  C'esl 
un  arbre  superbe,  atteignant  une  hauteur  moyenne  de 
ôf)  mètres  avec  un  diamètre  moyen  de  P'OO  à  1":!  i  à.  la  base. 
Keorce  noirâtre  à  l'extérieur,  rouge  à  l'intérieui',  profondé 
mm  il  ridée  ;  feuillage  moins  raide  que  chez  VA.ntui/nij 
cônes  généralemenl  elliptiques  à  écailles  protubérantes,  les 
apopln  -''-  garnies  .le  poils  brimai  res,  dressés  cl  ré  un.  ■  i 
les  bractées  i  ré-  dévelop] -,   longues  de  U"'0i  ii    p.;u  p;\s. 

M.  Covillc,    du   département   de  l 'agriculture   à    \Ya 
hington    a   visité  récemmenl  le-   territoires  des  montagne 
île  1  i  h.'. mi  ei  .  pin-  parti)  ulièrein  ni    le  M. m t  Shasta  el  il 
a  constaté  que  le-  immenses  forets  qui  s'étendent  an  pied 

de-  M.ml-  de-  (  'a-ea.le-  el  qu'oïl  l'un  ail  liai  il.'.'-  pa  r  1  .  IbieS 

nobilis,  le  -mil.  en  réalité,  par  II.  Shastensis.  Il  en 
déeouvril     des    territoires    entiers     sur     la     frontière     .le 

I  )  irég i  de  la  Californie,  à  près  .le  2000  mètres  d'altitude. 

Lu  compagnie  de  M.  Kl  mer,  de  Klamagh  l'alls  (l  irégon),  il 
parcourut  tous  le-  territoires  avoisinants  el   lui  surpris  de 

la   beauté  el   de    la    majesté  des    forêts  i lées  par  l'Aides 

Shastensis,    Sur    le-  Cascade-Montains,    le    Shasta    Fir, 
comme  on  le  nomme  là  lias,  atteint  une  altitude  de  2300  ni. 
ce  i|iii    lait  supposer  qu'il    pourra   s'acclimater   dan-    nos 
Alpes  ei  dans  notre  jardin  botanique  de  la  Liniwa,  à  Bourg 
si   Pierre.  Sa  hauteur  commune,  dans  ces  endroits  là.   esl 

(l)  lu  'ne' den  and  Forest,  ir  181,  p.  1-'.. 


LE    JAIiDIN 


55 


de  150  à  200  pieds,  e'est-à-dire  de  plus  de  60  mètres  !  L< 
branches  en  sont  symétriquement  étalées  et  les  ra  meaus  tri 
régulièrement  ramifié  •  en  sorte  qu'on  peut,  à  première  vue 

disl  in  guet    cet  arl le     voisin     qui  l'entourenl   da  n    ■ 

parages:  les  .1  concolor  l.  amabilis,  A.  grandis  ou 
tasiocarpa.  Les  très  grands  cônes  qui  se  dressenl  le  long  de 
ses  brandies  [onl  penser,  dit  M.  Coville,  à  autant  de  petits 
hiboux  alignés  sur  les  ra  ineaux. 

Dans  son  apparence  générale,  l'A.  Shastensis  offre  une 
ressemblance   frappante  avec  VA.  nobilis.  Cependant,   dil 

M.   Coville,   I diffèrenl   assez  sensiblement    i ' 

qu'il  -"il  facile  de   les   idi  ntifier  de  pri abord.  Tandis 

que  le  cône  de  1  \  ■  nobilis  (pris  dans  cinq  collections  diffé- 
rentes) mesure  133  millimètres  de  haut,  5"i  d'épaisseur, 
c'est-à-dire  qu'il  esl  plus  de  deux  fois  | >  1 1 1 ~-  long  que  large. 
ceux  del  I .  Shastens.isi  provenant  de  six  endroits  différents  i 
mesurent  131  mm.  de  haut  et   70  de  large.   Les  écailles  du 

cône  de  1.1.   Shastensis  onl  générali  ment  de  30  a  3.: n. 

de  large  et  les  graim  s,  13  mm.  de  long,  tandis  que  ceux  de 
1.1.  nobilis  ont   <l<'  20  à  25  et    les  graines,  10. 

Mais  c'est  dans  la  feuilleque  réside  le  meilleur  caractère 
spécifique;  chez  l'A.  nobilis.  la  feuille  ou  aiguille  est  mar 

quée  d  une  étroite  mais  profonde  rai 'e  longitudinale  à 

partie  supérieure,  tandis  que,  chez  I  .1 .  Shastensis,  . ,,  ,a> 
su])érienre  esl  simplem  -m  earéi comme  I  inférieure. 

M.    Sêhwanger    ayant    bien    voulu    nous  adresser,   de 

l'Etat  de  Washingl i  il  l'a  découvert  dans  les  en\  irons 

du  Skamokava-River,  deux  eCmasd'Abie.iShastrnsis,  non 
en  avons  fait  un  semis  et  avons   remis  une  partie  de  ces 
graines   à   l'établissement     llaagé    et    Schmidt,   d'Erfiirt, 
qui  le  un  •tira  sans  doute  au  commerce,  car  l'espèce  n'a  pas 

encore  été  introduite  en  Europe.  Les  a  qui  nous  ont  été 

envoyés  répandent  une  odeur  de  résine  si  fortequela  pièce 
.tans  laquelle  on  les  a  tenus  est  tout  •  imprégnée  de  ce  par 
l'uni  balsamique.  Il  faut  espérer  que,  clans  quelques  années, 
le  bel  Abiès  du  Mont  Shas/a  ornera  m»  pares  et 
jardins. 

IL  CORRKVON. 


PLANTES  NOUVELLES  OU  RARES 


SENECIO    SMITHII 


'I 


On  peut,  sans  être  taxé  d'exagération,  dire  que  le  Senecio 
Smithu  esi  absolument  inconnu  de  nos  jours  dans  les  cul 
lui'-.  Kl  pourtant,  quand  Smith  en  parla  pour  la  première 
fois, en  1805.  il  figurait  depuis  quatre  ans  dans  les  jardin 
de  rhomas  Evans  où  il  avait  fleuri  <-n  juillet  de  la  même 
année.  Son  introduction  du  Cap  Horn  datait  de  1801.  En 

1883,  nous  l'avons  rencontré  à  profusi 'nanl   toutes   les 

plages  de  la  Terre  de  l'eu  de  ses  larges  touffes  aux  feuilles 
amples,  aux  corymbes  développés.  A  cause  de  «es  (leurs 
blanches,  les  matelots  de  la  mission  de  la  Romanche,  lui 
avaient,  de  suite,  imj posé  le  nom  de  i Grande  Marguerite  », 
Les  Eûégiens  leeonnaissent  sous  ladénomi nation  de  Govjîen. 
Nous  n'avons  pas  été  assez  heureux  pour  voir  arrivi 
bien  les  nombreuses  touffes  que  nous  avions  rapporté 
qui,  nous  semble-t  il.  ne  demandaient  qu'à  prospérer.  Tout 
récemment,  le  Botanical  Magasine  lui  a  consacré  une 
planche  et  un  article. 


1.  s.-necio  Smithii  D.  <...  Prodr.  vu.  316;  Hook,  î.  PL  arcl, 
il,  316;  S.  verbascifolius  Hombr.  et  Jacq.  Voy.  PôteSud,  t.  12; 
Cineraria  gigantea  Smith.  Exot.  bot.  u,  p.  1 1. 1.  05:  Brachypappus 
Smithii  Schultz  bipont.  in  llohenacker,  PI.  MagclL  Lccliter, 
n'  1238;  Cineraria  leucanthema  Banks  et  sol.  Mk, 


C'est  sous  le  nom  de  Cineraria  gigantea  que  Smith  fil 
connaître  cette  plante.  Mais,  en  pa    anl  du  genre  Cinei 

i    .'in.-    Senecio    elle  devint  Senecio  Smithii,  \ De 

i   mdoili     un    Senecio   giganteus  existant  éé    par 

Desfontaines  pour  une  espèce  algérienne,  Hombron  et  Jac- 
quinet,    en   raison   de  ses  larges  feuilles,  en   onl    fait    le 

Senecio  verbascifolius.  Sans  •  inquiéter  davantage  de 

la  complexité  de  cette  synonymie,  rappelons  que  le  Senecio 
Smithii  esi  une  plante  des  plus  ornementale: .  à  tige  simple, 
lierbaeée,  robuste,  flstuleuse,  à  feuilles  amples,  couvertes 
il  un   duvet   aranéeux,   les   radicales  épaisses,   pétiolées   et 

rossièremenl  crénelées-dentées,  marquées  d  un ite  ép 

et  de  nervures  proéminentes.  Les  fleurs  forment  des  cor_>  mbes 
terminaux    feuilles,  portés  par  de  robustes  pédoncules.  Les 

ivons  de  la  périphérie  sonl  nombreux,  courts  ou  allongés, 
lires,  de  couleur  blanche;    les   fleurs  du  disque   sont 
quinqué-dentées  et  jaunes. 

La  désignation  générique  de  Cineraria  rend,  on  ne  peul 
mieux,  le  faciès  du   Senecio   Smithii  qui    ne  saurait   être 

re  coin  pi (u'â   un  gigantesque  <  inéraire.    <   esl  encore 

du  nom  de  Cineraria  leucanthema,  Cinéraire  à  fleurs 
blanches,  que  l'avaient  baptisé  Ranks  et    Solander,  mais 

l'tte  dénominal de    beaucoup    la    plus    ; ienne,  esl 

restée  manuscrite  et  doit,  par  conséquent,  rentrer  dans 
I  oubli. 

Banks  et  Solander  avaient  vu  sur  place  cette  jolie  Com- 
posée, en  janvier  1769,  alors  qu'ils  faisaient  partie  du  pre 
inier  voyage  d'exploration  de  Cook,  l'illustre  navigateur. 
i  esi  à  la  Terre  de  l'eu,  enexploranl  la  Good  Success  11"*/ 
[La  baie  bon  succès),  où  non-  l'avons  également  revu  en 
1n,s:{.  que  les  1 1.  n  v  eélôbri  s  botanistes  anglais  ont  découvert 
Senecio  Smithii.  Il  n'est  pas  rare  non  plus  .tans  le 
détroit  môme  à  Punta-Arenas  h  sur  la  côte  ouesl  du 
i  liili  austral.  Il  s'étend  jusqu'à  I  Ile  de  (  hiloé  el  on 
rencontre  aussi  aux  Malouines  ou  Falklands. 

Ce  grand  Séneçon,  appartient  a  un  »roupe  d'espèces  de 
l  Amérique  australe,  toutes  remarquables  par  l'ampleur  'I" 
leurdé\  eloppement. 

Le  Senecio  sagitlifolius  en   fait  également    partie;  ses 
fleurs  sonl  blanches,  aussi  réunies  en  vaste  paniculecorym 
Informe;  mais    ce  qui  le  distingue  à  première  vue,  c'esl  la 
présence,  à    la,  face  supérieure  des  feuilles,  'lune  double 

ête  étrangement  festonnée  qui  peut,  cependant,  ne  pas 
toujours  exister.  Ce  Senecio  esl  originaire  de  l'Uruguay. 
I  espèc  •  qui  nous  occupe  présente  également  'I  aussi  él  roites 
affinités  avec  le  Senecio  Hualtata,  autre  plante  chilienne, 

alement  à  peu  près  inconnue  dans  les  cultures  européen 
n  ai-  dont  les  fleurs  sont  jaune  paille. 

Les  trois  Senecio  signalés  plus  haut  seraient  d'excellentes 

«•crues  | r  nos  jardins;  leur  culture  facile,   leur  rusticité 

assurée  permettraient  de  les  répandre  rapidement  el   d'en 

oi  loin  le  parti  que  leur  valeur  ornementale  esl  susceptible 
de  fournir.  Seul,  le  Senecio  sagitlifolius  aétére  ommandé 
lors  de  son  introduction,  il  y  a  quelques  années;  les  deux 
a  lires  méritaient  également  d'être  popularisées. 

Puisque  nous  en    ommes  à  parler  de  Séneçons,    ignalon 

eore  une  autre  espèi  i  de  ce  genre,  toute  différente  et  d'un 
(oui  autre  intérêt  ornemental,  c'esl  le  Senecio  candia 
\alil.  La  Terre  de  Feu  el  le  détroit  de  Magellan  sonl  sa 
région  d  origine.  Il  n  est  pas  gigantesque  comme  les  espèees 
du  groupe  Hualtata  :  d'humble  structure,  il  est  laineux  ef 
blanc  argenté  dans  toutes  ses  parties;  ses  feuilles,  grâce  à 
leur  duvet   soyeux,  rap|)ellenl   celles  du    Stachijs  lanata; 

-  fleurs  forment  un  petit  corj  mbe  constitué  par  sept  à  huit 
i  apitules  ne  présentant  que  des  tubes  discoïdes,  sans  an 
;  »ule  périphérique.  Lecolorisdes  fleurs  esl  jaune. 

Coin  mers léeouvrit   le    Senecio   candidans   dans    le 

détroitde  Magellan,  il  y  a  plus  d'un  siècle  et  c'est  sur  un 
i    liantillon  de  son  herbier  communiqué  par  Thouin  ques 
\alil  le  décrivit.   Retrouvé  par  la   plupart  des   botaniste 
oui  ont  \  isité  la  curieuse  région  de  Magellan,  non-  l'avons 
re.\  u  .-n  1883,  mais  en  bien  moins  grande  abondance  qi 

n.  rU,  Smithii.  Maintenant  que  le  Détroit  et  la  ITerre  de 
I  .-u  sont  en  train  de  se  civiliser,  c'est  n spèceà  intro- 
duire. 

P.  HARK  'I 


56 


Il      .lARMN 


ABB0KM1ULTIRE  FIH'ITIEM 


Taille  trigemme  des  coursonnes  du  Poirier 
et  du  Pommier 


Fis. 


La  taille  trigemme  esl  ci  une  exl  renie  simplicité  el  repose 

sur  des  règles  très  élémentaires,  aussi  est-elle  facile ni 

mise  en  pratique  par  les  débutants. 

Le  nom  de  tailla  trigemme,  que  lui  a 
donné  son  inmn  ateur,  M.  .1.  <  !oui  tois, 
le  distingué  arboriculteur  de  Chartres 
indique  bien  le  mode  de  traitement,  le 
mol  i  rigemme  étaiil  formé  de  deux  mots 
latins:  très,  trois  el  gamma,  bouton. 
Il  suffit  donc  simplement  de  savoir 
distinguer,  suj  les  branchés,  les  bou- 
tons que  nous  appelons  aussi  yeux,  ei 
alors,  en  coupant  chacun  de  ces  rameaux 
au-dessus  du  troisième  œil,  on  pratique 
la  tailla  trigemme. 

Mais,  si  cette  distinction  esl  extrê 
memenl  facile  à  faire  pour  les  personnes 
habituées  à  s'occuper  de  leurs  arbres,  il 
n'en  esl  pas  de  même  pour  celles  qui  ne 
fonl  que  di  buter  en  arboriculture  H  cela 
pour  deux  raisons  :  d'abord,  parce 
qu'elles  croient  rencontrer  des  difficultés 
là  où  les  choses  sont  très  simples,  el  ensuite  à  cause 
(h-  dh  erses  formes  que  peuvent  prendre  les  yeux. 

Supposons-nous  en  hiver,  à  l'époque  actuelle,  en  l'aae 
d'une  branche  de  prolongement  pourvue  de  eoursom  s. 
Cette  branche  de  prolongement  se  présente  à  nous,  soùs 
l'aspect  d'un  rameau  plus  ou  moins  ligneux  et  uniquement 
garni  d'yeux. 

Négligeons,   pour  aujourd'hui,    les   règles  présidant    au 
traitement   des   prolongements  el  disons  seulement  que  la 
taille  conserve,  sur  ces  prolongements,  une  quantité"  cI'a  eux 
alculéede  façon  à  ceque  tous  de\  iennenl 
bourg is  et,  plus  tard,  coursonnes. 

La  période  de  végétation  qui  suit  la 
taille  des  prolongements  les  I  ransforme, 
et,  de  simples  qu'ils  étaient,  ils  devien- 
nent rameux,  c'est  alors  que  l'on  peul 
appliquer  la  taille  à  i  rois  yeux. 

II  importe  de  sa\  oir  que  la  première 
taille  des  bourgeons  latéraux  placés  sur 
le  bois  de  doux  ans  (prolongement  de 
I  année  précédente)  se  fait  toujours  à 
trois  veux  (flg.  25). 

Si  chacun  de  ces  bourgeons,  appelés 
désormais  coursonnes,  recevait  la  même 
quanl  ité  d'air,  de  lumière  et  de  sè\  e,  les 
trois  yeux  qu'il  porte,  subiraient,  tous 
trois,   les  mêmes  modifications.   Mais. 

s    savons   que    la    situation    d'une 

braneh i  d'un  œil  influe  diversement 

sur  cette  branche  ou  sur  cel  œil,  et,  par 
suite,  au  lieu  de  n'obtenir  qu'une  seule  sorte  de  coursonnes, 
jl  sou  présente  de  différentes  tonnes;  M.  .1.  Courtois  lésa 
ramenées  aux  six  cas  distincts  suivants: 

1"  (  loursonne  à  i  rois  j  eux  a  bois    ûg.  26)  : 

'-'  '  l 'ours e  à  deux  \  eux  à  bois  et  un  dard 

n  (flg.  27)  : 

■'i  '  •  loursonne  à  un  œil  à  bois  et  deux  dards  ou  deux 
ons  (flg.  '.'Ni  : 

I"  <  îoursoi à  trois  dards  ou  i  rois  boutons  (flg.  29  i  : 

5°  Coursonne  à  deux  dards  ou  deux   boutons   el    un 
annulé  (flg,  30)  ; 


6"  Coursonne  à    un  dard   ou   un  boulon   unique  et  doux 
\  eux  annulés  (flg.  ill  I. 

b  Aucune  autre  combinaison,  dit    M.  .1.   Courtois,   n'esl 
possible  avec  la  taille  à  trois  yeux  ou  boulons.  » 

Nous  n'avons  plus  à  revenir  sur  la  première  taille  (flg.  25), 

puisque  nous  savons  qu'elle  se  fait   à  trois  yeux.  Mais,  si, 

l'année  qui  suit  cette  taille  à  trois  yeux,  un   afflux  de  sève 

les  l'ait  développer  chacun  en  boiirgeons  et  si  les  pincements 

n'ont  pas  été-appliqués  judicieusement,  il  faut  alorsenlever 

toute  la   pari  ie  de   la  coursonne  sil  née 

au-dessus  du  premier  bourgeon  (suppri 

mer  les  doux  bourgeons  supérieurs,  par 

conséquent  I  et   tailler  à    I  rois  yeux    le 

bourgeon  inférieur  (flg.  26). 

1  ne  telle  eotirsonne  est,  en  quelque 
sorte,  rajeunir,  après  sa  seconde  taille, 
suivant  les  deux  traits  noirs  marqués 
sur  la  figure  26. 

1  lans  un  arbre  bien  i  onduit  par  la 
taille  et  surtout  par  les  pincements,  les 
coursonnes  doivent  toujours  être  ni  unies 
ilnn  œil  à  bois  :  c'es.t  à  cette  condition 
principale  que  l'on  peul  arriver  à  équi- 
librer la  \  égétation. 

Le  premier  soin  à  prendre,  par  un  dé- 
butaul  <|iii  veut  tailler  s  .s  arbres,  c'est 
>t  de  simplifier  chaque  coursonne  en    ne 

lui  laissant,  indépendammenl  dos  bou- 
tons ou  dos  dards,  qu'un  seul  œil  à  bois. 

Lequel?  -  1°  Quand  il  n'existe  ni  dard,  ni  bouton  à  fruit, 
on  conserve  l'œil  à  bois  le  plus  rapproché  de  la  charpente. 
2"  Quand  il  y  a,  à  la   base,  un  ou  doux  dards,  on  taille 
sur  le  premier  œil  au-dessus  de  ces  dards.      3°  Si,  sur  une 
coursonne,  il  existe,  au  même  point.  5,  li  ou  7  yeux        ee 
que  nu  s  auditeurs  de  Compiègne  appellent  le  cas  difficile 
d'une  tète  de  saule,  —  il  ne  faut  en  conserver  qu'un,  de 
grosseur  moyenne,  muni  de  sous-yeux  assez  apparents. 
J'ai  donné  ces  détails  supplémentaires  pour  los  personnes 
qui  désirent  traiter   leurs   arbres   déjà 
formés  par  la   taille  trigemme.   Repre- 
nons maintenant,  pour  los  examiner,  los 
types  de  M.  .1.  (  lourtois  : 

1"  Coursonnes  à  deux  yeux  à  buis 
et  un  dard  ou  un  boulon.  —  La  flg.  '-'7 
ew  montre  la  taille  .  on  compte  1  pour  le 
dard  et  2  et  ■>  pour  les  doux  yeux  à  bois 
situés  au  dessus. 

2"  Coursonnes  à  un  œil  et  (leur  dards 
ou  deux  boulons.  —  Nous  comptons 
(flg.   28),    1    el    2    pour   los  dards   OU    los 

boutons,puis  3  pourl'œil  placé  au  dessus. 

3°  Coursonnes  à  Irais  dards  OU  Irais 

boutons.  —  ( 'os  trois  dards  sont    issus 
dos  trois  yeux  i\e  taille  :  ils  se  transfor 

ni.    généralement,    par  la   suil  ',  en 

boulons   à.  fruits  (fig.  29). 
'.-■-''•  1"  Coursonne   à    deux  dards   ou  à 

deux  bauious.      Des  trois  yeux,  un  s'esl 
tutres  so  sonl    transformés  en  dards 


m   nu  Iiimi- 


il 


annulé  el    los  deux 
(flg.  :!,l>  et,  plus  lard,  comme  dans  le  cas  précédent,  en  b  >u 
Ions  à  fruit. 
5°  Coursonne  ù  un  dard  ou  à  un  banian  unique.  ■-  Ici, 

deux  yeux  se  sont  annulés  ( une  le  montre  la  Bg.31,  el  il 

n  y  a  plus,  sur  la  coursoi qu'un  dard  qui  so  tranforme 

en  lambourde. 

Des  pincements  ou  cassements 
M.  .1.  Courtois  a  proposé  de  substituer  le  mol  cassement 
au  mol  pincement. 
«  Pincer,  dit-il,  dans  l'acception  \  ulgaire  du  mot,  een  esl 


LE   JARDIN 


Fie. 


»  pas  enlever  le  morceau.  Le  pinceur  n'enlève  rien  à  l'objet 
il  pincé;  il  lui  laisse,  au  contraire,  la  marque  de  ses  senti- 
«  ments,  parfois  équivoques,  une  meurtrissure. 

«  L'acte  es!   réellement  une   rupture,  un  cassen I,  on 

«  dira  cassement  herbacé,  ce  qui  permettra  d'opposer  cette 

«  opérai  ion  à  une 
M  autre,  qui  cassé 
«  el    qui    rompl 

"  êg  a  I  e m  i  . 

»  mais  donl  les 
«  effets  «ml  1 1 pu i 
«  autres  :  le  cas 
»  se  m  0  il  i  I  i  - 
u  i/nrii  i  .  ii 

Chaque  bour 
geon  lierbacédoil 
61  iv  cassé  à  0m20 
Im25  de  lon- 
gueur, ce  qui  re 
présente  environ 
cinq  feuilles  bien 
consl  ituées.  1  n  second  et  même  un  troisième  cassemenl  peu' 
vent  être  souvent  nécessaires,  ils  se  font  à  trois  feuilles  au- 
dessus  du  précédent . 

11  laui  au^^i  comprendre  les  èbourgeonnements  el  démem- 
brements parmi  les  opérations  d'été. 

«Taillée  à  trois  yeux  ou  boutons,  ajoute 
u  M.  .1.  (  Jourtois,  chaque  eoursonne  il'' 
«  Poirier  ou  Pommier  de\  ia.  normale- 
ci  ment,  ne  développer  qu'une  pousse 
ii  à,  bois ,  née  de  l'œil  ou  bouton 
u  n°  M.  li-  supérieur,  les  deux  yeux  ou 
h  boutons  inférieurs  n"  2  et  1  restant 
«  à  l'étal  il«'  rosette  ou  dans  la  voie 
«de  fructification.  Mais  un  excès  de 
u  vigueur  sur  certaines  coursonnes 
«  peut  faire  se  développera  bois  le  n"  2 
«  el  même  le  n"  1  ;  une  seule  pousse  à 
»  buis  i|,'\  anl  êl  re  conservée  sur  chaque 
ii  eoursonne,  le  n"  :!  est  ébourgeonné,  si 
k  ii  bois  si'  développe  le  n"  2,  qui  est 
m  ébourgeonné  à  son  tour,  si  à  bois  se 
»  développe  le  n"  1.  La  mis.'  à  huit  de 
n  lacoursonne,  dans  ce  cas,  est  àrecom 
n  mencer,  mais,  chose  pins  importante 
«qu'une  fructification  partielle,  l'égalité  entre 
n  sonnes  est  rétablie  ou  maintenue.  » 

Comme  on  peut  le  voir,  ce  mode  de  traitement  il«'s  cour- 
sonnes du  Poirier  etdu  Pommier  est  très  simple  à  mettre 
en  pratique  :  il  présente,  en  même  temps,  l'avantage  de  réus- 
sir sur  toutes  les 
variétés  de  \  i- 
gueur  normale. 
Aussi,  ne  saurai- 
je  trop  engager 
les  amateurs  peu 
initiés,  à  l'em- 
ployer; ils  s'en 
trouveront  bien 
el  éviteront  sur- 
luiil  ainsi  Les 
mécomptes  que 
d'autres  métho- 
des .  pi'ui  êl  re 
remplies  d'aléas 


Fi».  30. 


I! 


Fig.  '.'S. 


plus  rationnelles,  mais,  à  coup  sur,  plu 

pour  l«'s  débutants,  peuvent  leur  faire  éprouver. 

E.  COURTOIS. 

Professeur  ri  la  Soriété  d'Horticulture 
de  Conipii'ijne. 


Arbustes  à  Floraison  tardive 


A  la  lin  de  l'été,  les  jardins  sont  dans  tout  leur  éclat  :  les 
corbeilles,  les  plates-bandes,  les  devants  de  massifs  avoi- 
sinant  les  habi 
lai  ions,  toutes  les 
plantations  lima 
les  enfin,  onl 
atteint  leur  déve- 
loppement nor 
malet  leurmaxi 
m  u  m  de  beauté. 

11  non  est  pas 
de     même     des 

plantations      ai 

bustives  et,  si  on 
pénètre  plus  a- 
vant  dans  le  jar- 
din paj sager  où 
les  arbustes  seuls  donnent  la  note  gaie,  on  esl  surpris  de  voir 
qui' la  majeure  partie  de  ces  derniers  entrenl  déjà,  à  cette 
époque,  dans  la  période  de  repos. 

(  ,.    n'est     pas  encore   l'automne    et,     cependant,    dans 
certains  genres  à   floraison    printanière,   la  végétation  est 
r plôtement   arrêtée,   les  feuilles  jau- 
nissent, l'effet  ornemental  est  déjà  bien 
diminué. 

Par  contre,  il  en  esl  quelques-uns  dont 
les  joli. ^   fleurs  il'-  formes  '■!  de  coloris 
variés,  no  font  que  commencer  k  s'épa- 
nouir  et    qui,   jusqu'aux    gelées,    font 
l'ornement    des    massifs. 
C'esl  cettedernièfecatégoriequifait  l'ob 
jetdecel  article  où  nous  allons  signaler 
les  quelques  genres,  espèces   et  variétés 
les  plus  méritants  au  point  de  vue  de 
la  rusticité  el  des  qualités  ornementales  : 
Hibiscus  syriacus.  s\n.   Althœa 
,,(|  frutex.      -  Tout  le  monde  connaît  ce 

charmant  arbuste  aux  jolies  feuilles  lui- 
santes, trilobées,  qui  omet,  depuis  août 
jusqu'en  octobre,  ses  belles  fleurs,  ou  forme  de  Rose- 
Tréiàiéres.  Les  fleurs  naisseul  a  l'aisselle  des  feuilles,  sont 
portées  par  dos  pédoncules  plus  longs  4110  ces  dernières  el 
s.-  présentent  bien  à  la  vue.  L'Althœa,  très  vigoureux  et 
rustique,  peut  être  cultivé  dans  tous  les  terrains  sanssoin- 
spéciaux  :  cepen- 
dant, il  préfère 
uni-  terre  fran- 
che légère.  Son 
feuillage  luxu- 
riantetson  abon- 
dante floraison 
doivent  le  faire 
admettre  dans  de 
notables  propor- 
tions lors  do  la 
plantation  des 
massifs.  Il  so  prê- 
I  ■  très  bien  à  la 
taille  et  on  peut  en  faire  de  jolies  pyramides  pour  isoler  ou 
grouper  sur  les  pelouses.  Les  variétés  à  fleurs  simples  sont, 
dans  ee  cas,  très  reeommandables  ;  de  coloris  franeset  bien 
tranchés,  elles  sont  d'un  effet  ravissant.  Elevé  sur  petites 
tiges  de  lm00  à  1"'10,  c'est  un  arbuste  de  premier  ordre 
pour  les  plates-bandes  dos  carrés  français.  Il  forme  une 
tête  régulière  qui,  i\!^  les  premiers  jours  d'août,  se  couvre 
littéralement  de  fleurs.  En  un  mot.  c'est  un  des  plus  beaux 


58 


LE    JARDIN 


arbustes    parmi    ceux    à    floraison    estivale.    Voici     un 
choix    des   meilleures    variétés   à    fleurs    doubles  de    cette 

pèce  :  iillin  plena,  blanc  double,  extra  :  ainaranthe, 
rouge  amaranthe  :  ardcns,  rouge  pourpre,  superbi  irea 

plena,  bleu,  très  beau;  bicolor  hybrida,  blanc,  maculé 
violel  :  Boule  de  feu,  rouge  pourpre;  Comte  de  Hainaut, 
blanc  carné;  Duchesse  de  Brabant,  rouge  violacé,  très 
beau;  élégant  issima,  blanc,  maculé  rose,  extra;  grandi 
dora  superhu,  panaché  blanc  el  rouge  :  Jeanne  d'Arc, 
blanc  pur  (un  des  plus  tardifs )  :  l.mhj  Stanley,  blanc 
carné,  maculé  de  rose,  extra  :  La  Reine,  rose,  très  beau  ; 
Leopoldi  plena,  blanc,  à  base  des  jiétales  pourpre;  luleola 
pli-nu.  blanc  crème,  fond  jaune  ;  purpurea  plena  fol.  car., 
pourpre  foncé,  à  cultiver  pour  son  feuillage  panaché,  les 
(leurs,  trop  doubles,  s'épanouissenl  mal;  raniincnli/lora 
violet,  maculé  blanc  :  speciosus,  blanc  rosé. 

Parmi  les  variétés  a  Heurs  simples,  nous  cil.ions. 
cwlestis,  bleu;  totus  albus,  tout  blanc  ;  rubra,  rouge. 

Ceanothus  americanus  et  ses  variétés.  Ar- 
bustes 1res  gracieux  avec  leurs  élégants  thyrscs  de  Heurs 
légères,  variant  'lu  blanc  pur  au  bleu  foncé  en  pas-aui  pa.' 
toutes  les  nuaneesd  :  cette  couleur  :  quelques-uns  sont  i .>-.•-. 
D'une  abonda  née  de  floraison  exl  raord inaire,  les  (  'eanofhus 
-.nui  fleuris  depuis  juin  jusqu'aux  gelées.  IN  oui  très 
rust'ques  ci  peu  délicats  sur  le  choix  du  i  irrain  qu  il--  peéle 
renl  cependant  frais  ci  léger,  '  in  doit  tailler  conrl  au  pïin 
temps  ;  les  (leurs  naissent  sur  le  bois  d  •  l'année.  (' 's  ar 
bustes  se  plant  ■  1 1 1  en  group  'S  ou  en  bor  Jure. 

Ca3Sia  marylandica.  Ji  i  arbrisseau  donnant, 
d'aoùl  en  octobre,  de  nombreuses  fleurs  en  grappes,  I  un 
jaune  éclatant.  A  planter  eu  groupes  sur  le  (levant  des 
mas-iis  nu  vu  i-  )..,  plates-bandes. 

Cytisus  nigricans.       Plante  naine  formant  de  jolis 
buissons  qui  s  -  couvrent,  on  juillet,  de  longues  grappes  do 
fleurs  jaiiu  ■-.  odoranl  s.  l£n  ayant  soin  de  couper  les  fleurs 
dès  qu'elles    sont    passées,    I  ■-   yeux     inférieurs  s.'  déve 
loppenl    el    dnuncn!    une  nouvelle   floraison  qui    dure  jus 
qu  en  octobre. 

Cytisus  schipkaensis.  --  Charmanl  arbuste  n,.u- 
vellemen!  in  m  luil  des  lîilk  i:i-  el  d  muant,  à  profusion, 
de  jolies  fleurs,  blanches    pendanl  tout  l'été. 

Ces  deux  ai-l.uvi.-s  s'emploient  dans  les  bordu'es.  i  m  les 

cultive  égale ni   sur   petites  tiges  à   l'usage  d  >s  carrés 

français,  en  les  greffant  sur  C.  Lul/wniim. 

Dasmodium  psndulifloi^um.       Charmante   Papil- 
lionacée  originaire  du  .lape ci  ;  lit;  -s  de  l'"5Û  à  2  mèl  res.  gra 
eie  isem  -ni  retombant  ■-,  terminé -s  par  de  longn  ■-  pan  i  ouïes 

.le  fleur.-!  rouge,    violacé.  AI lante  floraison  d'; i    ju- 

qu'aux   gelées.    Propre  surtout   à  l'ornementation  des   ro- 
ea  i  lies  i  i  des  pari  ies  accidentées, 

Hydrangea  paniculata  grandillora.  IL  (  i  , 
mode  depuis  quelque  aune  ■ .  ,  tte  magnifiqu  •  plante 
mérite  d'être  plus  répandue  encore.  Peu  d'arbustes  m  tique 
de  plein  air  peuvent  lu!  .'-ire  comparés  comme  abondance  .-i 
durée  défloraison.  Kn  elîet,  ses  superbes  panicules  de  fleurs 
blanches  passant  au  rose,  durent  depuis  lin  juillet  jus 
qu'aux  grands  froids.  <  >n  le  plante  en  groupes  isolés  ou 
sur  le  devant  des  massifs,  lilevésur  petites  tiges,  on  l'em- 
ploie dans  les  plaies  Lan. les  des  carrés  français.  Pour  obte- 
nir le-  énormes  paniculesque  l'on  admire  dans  le-  e.xposi 
lions,  il  faut  tailler  court,  à  deux  ou  trois  yeux,  ci .  au  début 

delà  végétati mlever  une  partie  des  jeunes  bourg s. 

en  ne   conservant    que  1.--  mieux  constitués,   afin  que  ces 
derniers  soient  suffisamment  espacés  pour  ne  pas  se  nuire. 

Indigofera    dosua.  I  i      joli  arbuste  de   1"()0  à 

l"..'iit,  originaire  des  montagnes  .lu  Népaul.    Pendant  tout 

l'été    il  est   couvert  de  fleurs  violacé  en  grappes  dres 

sées   Précieux  p.. m- la  garniture  des  rocailles. 


Leycesteria  formosa.  Joli  arbuste  originaire  .lu 
Népaul,  atteignanl  lm50à2  mètres  el  produisant  d'abon- 
dantes fleurs  roses,  en  grappes  terminales,  .hua ni  tout  l'été. 

A  I  automne,  ces  fleurs  .1 îenl  naissance  à  des  fruits  rouge 

violacé  d'un  effet  très  ornemental.  A  planter  dans  les 
parties  ombragées,  a  1  intérieur  des  massifs. 

Potentilla  fruticosa.         Petit  arbrisseau   des  Pyré- 

ni par  conséquent  très  rustique,   donnant,  tout  l'été,  de 

jolies  fleurs  jaune  d'or  disposées  en  cory m be.  A  planter  eu 
bordure  .1.--  massifs. 

Spirées  variées.      Spircea  Billardi.   -  Dejuinàsep 
teinbre,  fleurs  en  épis  d'un  beau  rose    vif  ;  arbuste  attei- 
gnant 1"50  à  ■-'  m'q.ivs.  Intérieur  .1.--  massifs. 

Spinra  Bumalda.  Floraison  interrompue  depuis 
juin  jusqu'aux  gelées  :  fleurs  en  eon  mbe,  d'un  joli  rose  \  il. 
Depuis  quelques  années,  il  existe  des  variétés  à  (leurs 
rouges  Lien  pin.  brillantes  que  chez  le  type  :  \.  Bumailu 
ruberrima,  S.  Anthony  Watcrer,  S.  japonica  rubra  1 1 1  qui, 
cm  une  le  Spinra  lin  m  al  du ,  peuvenl  être  avantageusement 
employées  en  bordure  des  groupes  .1  arbustes. 

Spircea  callosaci  ses  variétés.  Charmants  arbustes 
nain  -.  à  fl. -urs  eu  eon  mbe.  Abondante  Floraison  en  juillel 
septembre.  Formentde  jolies  bordures. 

Vitex  Agnus  castus  i  Ai  lu.- a  poivre).  Arbrisseau 
indigène  atteignanl    2"rô0  de  hauteur,  à    f.'uilles  ai.. ma 

tiques,  digitées,    blanchâtre     en    .1- i    ;  depuis  aoùl  .•! 

pendant  tout  l'automne,  nombreuses  fleurs  blanches,  roses 
mi  violettes,  en  .'-pis.  Vigoureux  el  rustique.  A  piauler 
.Unis  1  intérieur  des  ma  -i i -. 

Kn  tenant  compte  de  l'époque  de  floraison  .les  arbustes 
lors  delà  plantation  et,  en  intercalant,  parmi  les  espèces  à 
florai/bn  printanièro,  celles  que  nous  venons  d'énumérer, 
on  obtient  une  succession  de  fleurs  ininterrompue  depuis 
les  premier-:  beaux  jour    jusqu  à  I  approche  .le  I  hiver. 

MAXIME  MARCHAIS. 


Les  produits  de  Culture  forcée  aux  Halles 

Si,  dans  mes  notes,  il  m'arrive  de  parler  de  produits  du 
Midi  ou  d'importation,  dont  la  culture  n'a  pas  été  for- 
cée; c'est  parce  que  ces  produits  sont  vendus  concurrem- 
ment avec  nos  produits  forcés  et  qu'il  y  a  Intérêt  à  faire 
u lomparaison. 

Les  Asperges  de  I.auris.  qui  sont  fort  belles  .cite  ann<  e 
et  qui  atteignent  jusqu'à  l'i  lianes  la  crosse  botte,  font  m  e 
concurrence  redoutable  a  nos  Asperges  dites  jardinières 
(des  environs  de  Paris  ;  ces  dernières  n'uni  lait  que  13  fr.  eu 
en  moyenne,  avec  des  prix  variant  de  8  a  -.'i  lianes,  pour 
l'O  bottes  cnvoye.-s  au  pavillon  n  G,  dans  cette  dernière 
quinzaine. 

Quelques  caisses  de  Haricots  verts  au  prix  de 8  à  10  Iran, 
les  0  kg.  500. 

100  kilos  de  /;/,.-./,  Alicante  vendus  de  i  a  n  francs  le  I. il... 
.i  200  kilos  de  Colnian  de'i  a  0  francs. 

Depuis  le  12,  l.-s  prend  res  Fraises  l>  Morére,  les  caisses 
de   .   ..   10  fruits  irréguliers,  adjugées  10  fr.  50  et  il  francs. 

A  signaler  un  envoi  .le  Fraises  le  Morére  du  Midi,  dont 
les  fruits   ass.v  réguliers, ont  lait  de  1  franc  a  I  fr.  50  pièce. 

In.-  corbeille  d'une  demi-livre  de  Fraisedes  ijuahi'  sai- 
sons d'Ihercs.  a  été  vendue  11  francs. 

Il  a  été  expédie  au  l'avili  un,  venant  de  Londres.  en\  iroii 
,u  caisses  .1.-  pêches  du  Cap.  caisses  de  Î0  a '.'4  fruits  asses 

colorés  arrivés  dans   de   1 nés   conditions;  les   prix,   qui 

étaient   au  début  de  30  a   i.'  Iran. -s,  -..m   tombés  à  18  el 
2(1  francs  :  ..n  n'en  veut  déjà  plus. 

Peu  d'Ananas  en  pois,  à  des  prix  toujours  faibles. 

Lilas  blanc  de  2à6  francs  la  botte;  le  paquet  du  Muguet 
deOfr.  75  à  I  fr.  50  ;  les  bottes  de  Roses  à  environ  4  francs  : 
le  gros  boulot  de  Violettes,  depuis  0  fr.60  :  enfin  des  Tulipes, 
de  t)  fr.  40  à  1  franc  le  paquet. 

J.  M.  B. 


(i. 


/      TarUin    1898   page  40.  —  Planche  en       Meurs. 


LE    JAlïliiV 


Les  Nouveautés  inédites  de  Chrysanthèmes 

Présentées  en    1897. 

m.   M      le  i  planti     ne  m  mquenl  jamais, 

lins   ceux   qui   i iprennenl   bien   leurs   intérêts,  de 

iter  au  public,  tous  les  an     leui    gains  les  plus  remar 
's.  L'exposition  de  Paris  esl    toujours  bien    pai 

■  rapporl  el  nous  pou\  on    affl pie  i  e  n  esl   pas 

ses  moind  res  atl  ra  il   .  surtout   pour  I  a  mateur  qui  \ 
étudier  le    | ires  ace plis  depuis  La  saison  der- 


Les 

du  m 
pré:  ei 
quabl 
sous  i 
nu  di 
\  ienl 
n  ière. 


Parmi  les  semeurs 


c  es|  à  qui  em  portera   le  plus  grand       q 


ii  se  lassail  pas  d'admirer  les  superbes  variétés  :  Modcstia, 
Y'Ula  Ernest o,  \mi  Pacidto  el  d'autres  encore,  toutes  pri- 
mées. Malheureusement,  au  bout  de  quelque     innée  ,  quel 

qucfois  même  dès  la  première  année,  le  dësanch; uienl 

commence.  Qui  ne  se  souvient,  en  effet,  de  la  belle  variété 
Erâ/elli  Callrimbo  au  ion   superbe  carmin   velouté.  (  oni 

bien   la  réussissenl  e e  aujourd'hui  '.' 

(  esl  à  croire  que.  pour  conserver  leurs  brillantes  cou 
leurs,  toutes  ces  jolies  variétés  réclament  le  beau  ciel 
d'Italie  qui   les  vil   naîtr i,  tout   au  moins,  celui  de  la 

1  'io\  e 

Malgré  cela,  que  les  amateui      e  rassurent,  car,  si,  cha 
!■  année,   un  certain  nombre  de  variétés  disparaissent, 


Fis.  ::•'. 


C/irysantfi  me  Priai  i  )ndu(. 


nombre  il rtificuls  de  mérite.  Comme  les  années  précé- 
dentes, \l.  Calvat,  de  Grenoble,  esl  toujours  le  grand 
maître,  el  les  gains  qu'il  a  présentés  en  189"!  oui  été 
très  admirés.  C'esl  que  M.  Calvat  esl  non  seulement  un 
habile  semeur,  mais  ;  n  :oreun  cultivateur  émérite  qui  sait 
faire  atteindre  aux  variétés  nom , -lies  qu'il  obtient  leur 
développement  maximum.  Mais,  le  climal  de  Ui 
noble,   ipii   seconde,    i I  »st   juste  de   le  dire,   les  efforts  de 

M.  t 'ah  al ,  n'esl  pa    c mu  à  toutes  le     région  .  ■  I  •  ■ 

ce  qui  explique  les  désillusions  qui  se  produisent  chaque 
année,  lorsque  l'on  cultive  ses  nouveautés  dans  un  sol  .1  iffé- 
i-oiii  et  sous  un  climal  moins  favorisé. 

[1  en  est  de  même  pour  les  variétés  de  provenance   ita- 
lienne présen par  M    Scalarandi;    de  Monza.  Le  public 


empressons  is  d  ajouter  que,  chaque  année  aussi,  s'aug- 
mente le  nombre  des  semeur  dont  les  obtentions,  aussi 
remarquables  que  celles  qui  disparaissent,  surgissent  de 
h  us  côtés. 

Très  admirées  aussi  étaient   les  iveautés  de  M.  Chan 

I lier,  de  Ba\ ■  :  Dur,  d'Orléans,  rouge  grenat;  Ville  de 

Hordeuui  :  LcMureadem,  rouge  feu;  Commandant  Fris 
son,  rouge  chaudron  :  qui,  toutes,  onl  obtenu  des  certificats. 

Les  gains  de  M.  Chantrier  peuvent   rivaliser  avec  ceux 
des  premiers  semeurs,  je  dirai  même  avec  ceux  de  M.  (';il 
\.ii,  car  ils  se  tiennent  toul   aussi  bien,  mais  M.  Chantrier 
ne  les  présente  pas  assez  au  public  dans  les  expositions,  ne 

1 -s  v net  pasassez  aux  comités  floraux,  el  surtout  ne  les 

<  ultive  pas  assez  à   la  grande  lleur. 


60 


[.!•.    JARDIN' 


M.  de  Reydellet,  l'exeelleni  semeur  bien  connu,  main- 
tient toujours  sa  réputation  et  M.  Héraud  apporte  djm  ses 
nouveautés  il''  bien  jolis  coloris. 

Parmi  les  nouveaux  semeurs,  nous  citerons  M.  Mori<  res, 
de  Moissae  (Tarn-et-Garonne)  qui  a  présenté  de  superbes 
gains  tels  que  Joseph  Morièrcs,  Le  Tsar  Nicolas  el  sur- 
tout Grande  Duchesse  Olga,   magnifique  variété  | rpre, 

pointé  or,  il''  i  rès  belle  forme. 

La  région  parisienne  a  été  représentée  par  M.  Nonit  de 
Châtillon  (Seine)  qui,  depuis  deux  au--,  nous  montre  des 
obtentions  de  valeur  :i\.'ini  an  moins  te  mérite  de  réussir 
par  toutes  les  cultures.  Parmi  les  variétés  les  plus  remar- 
quées de  ce  cultivateur,  nous  citerons  :  Mme  Gabriel  Debrie, 
blanc  carné,  coloris  rare;  Mlle  BertheDaupias,  au  délicat 
coloris  blanc  porcelaine;  Mlle  Yvonne  Parage,  forme  des 
plus  éclïevelées  que  l'on  connaisse;  Mme  Frédéric  limants, 
blanc  soufré;  M.  Georges  Robert,  rouge  el  or;  el  surtout 
Paul  Oudot  (fig.  32),  île  coloris  maïs  transparent . 

Nous  h,'  pouvons  terminer  eette  courte  revue  des  nou- 
veautés sans  exprimer  le  regrel  que  nous  avons  éprouv  de 
ne  pas  voir  figurer,  à  eette  exposition  île  Pars,  les  nou- 
veautés île  MM.  Louis  Lacroix,  Bruant  el   Delaux. 

Les  amateurs  auraienl  été  charmés  -le  pouvoir  juger  les 
nouveautés  obtenues  par  ceux  qui  mu  eu  1  heureuse  chance 
de  trouver  des  variétés  de  valeur  telles  que  Viviand  Morel 
et  Phœbus  peur  M.  !..  Lacroix  ;  Arthur  Gué  el  Mme  Jane 
Leoy-Alcares,  peur  M.  Bruant  et  les  fameux  panachés 
île  M.  Simon  I  >  •lau\  1 1 1. 

Nous  espérons  que,  en  novembre  1898,  chacun  étant  bien 
préparé,  les  apports  seront  encore  plus  nombreux  el  surtout 
bien  choisis,  car  tous  les  s 'meurs  auronl  à  cœur  de  figurer 
à  cette  exposil  ton. 

Quelques  personnes  pourraient  penser  que  le  nombre  îles 
nouveautés  mises  au  commerce  chaque  année  est  bien  grand 
malgré  la  sélection  qu'entraîne  l'attribution  des  certificats 
Je  mérite,  mais  nous  leur  ferons  obs  i\  er  qu'il  en  disparaît 

presqu'autanl  d'aneie s  qui  ne  peuvent  plus  lutter  avec 

les  nouvelles  venues,  tant  au  peint  île  vue  île  la  fornle, 
qu'au  peint  île  vue  du  coloris  el  de  la  vigueur.  Ni. us  som- 
mes en  effel  obligés  île  constater  que  bien  des  variétés, 
ayanl  brillé  d'un  vif  éclal  au  moment  île  leur  première 
floraison,  mu  aujourd'hui  entièrement  disparu  des  collec- 
tions. V.  ROUGE. 


LA  VENTE  DES  FLEURS  AUX  HALLES 

Cette  importante'  question  passionne  les  esprits  et  non 
seulement  les  intéressés,  mais  aussi  les  acheteurs  eux- 
mêmes  s'en  occupent.  Cette  confraternité,  aura,  nous  en 
smnmes  persuadés,  d'heureuses  conséquences  pour  les 
résultats  attendus  avec  impatience  depuis  de  longues 
années  par  nos  cultivateurs-vendeurs. 

Dans  l'importante  et,  pouvons-nous  dire,  imposante  réu- 
qui  a  eu  lieu  le  dimanche  6  courant,  la  résolution  suivante 
a  été  adoptée  à  l'unanimité  : 

«  Les  différents  syndicats  d'horticulteurs  et  vendeurs  de 
«  Heurs,  réunis  en  Assemblée  générale,  le  G  février,  prient 
ii  leur  bureau  de  désigner  une  délégation  pour  continuer 
«  les  démarches  auprès  de  l'Administration  et  de  la  Com- 
«  mission  supérieure,  et  demander: 

«  1°  Le  maintien  de  la  vente  des  fleurs  coupées  aux  Halles. 
,  «  2-  Le  tranfert  du  Carreau  des  lleurs  au  pavillon  n°  6  et 
«  ses  abords,  avec  le  mode  de  vente  actuelle. 

«  Ils  repoussent  énergiquemenl  toutes  propositions  qui 
«  tendraient  à  les  éloigner  des  Halles.  La  Bourse  du  Com- 
«  merce,  notamment,  ne  pouvant  pas  être  considérée 
«  comme  faisant  partie  des  Halles.  » 

MIL  les  Préfets  de  la  Seine  et  de  Police,  ayant  exprimé 
aux  Présidents  des  Syndicats  le  désir  que  la  décision  prise 
dans  cette  réunion,  leur  soit  communiquée,  afin  d'en  trans- 
mettre copie  à  chacun  des  membres  de  la  Commission  supé- 
rieure des  Halles,  la  présente  décision  fut  donc,  la  réunion 
une  fois  terminée,  immédiatement  copiée  et  envoyée. 

Il  est  doue  bien  évident  que  l'Administration  semble 
disposée  à  discuter  les  propositions  qui  lui  seront  laites  et 
mémo  à  les  appuyer  auprès  de  la  Commission  supérieure. 
Nous  sommes  donc  convaincus  par  suite,  que  nos  cultiva- 
teurs-vendeurs obtiendront  satisfaction. 

HENRI   THEULIEB  I  ils. 

l)LeJardin,  1897,  page 72;  Flanche  en  couleurs. 


UTILISATION    DE    LA   CHALEUR 

perdue  dans  les  Chaufferies. 


l 

Aujourd'hui,  les  établissements  horticoles  chauffent 
leurs  serres  et  leurs  bâches  à  multiplication,  à  laide  de 
thermosiphons  ou  d'autres  systèmes  analogu  «de  chauffage, 
à  la  vapeur.  Les  fourneaux  ;ï  conduits  de  fumée  ne  sont 
presque  plus  en  usage,  étant  incommodes  el  ne  fournissant 
pas  une  chaleur  régulière. 

Ce  que  chaque  horticulteur  cherche,  c'est  à  avoir  un  sys- 
tème de  ehaulfage  pratique,  satisfaisant  à  toutes  les  exi- 
gences  de  s,. s  cultures  tout  eu  réalisant  une  économie  de  tra- 
vail et  de  combustible.  Aussi  doit-on  porter  beaucoup  d'at- 
tention à  eette  question.  Mais,  dans  presque  tous  les  chauf- 
fages, il  se  perd  une  notable  quanl  ité  de  chaleur  et  surtout 
dans  les  grands  établissements  où  le  système  de  chauffage 
■  ■si  commun  à  toutes  les  serres.  La  chaufferie  n'est  généra- 
lement pas  fermée  el  la  grande  quantité  de  chaleur  qui 
s'échappe  du  foyer  n'esl  pas  recueillie.  On  pourrait  cepen- 
dant utiliser  cette  chaleur  à  de  nombreux  usages,  tels  que 
chauffage  'les  bâches  à  multiplication,  des  serres  portatives, 
des  ateliers  de  rempotages  ou  de  travail  hivernal  quel- 
conque, etc. 

La  chaufferie  étant  toujours  plus  liasse  que  le  niveau  du 
sol, ou  peut  très  bien  la  recouvrir  et  la  fermer  complètement 
par  nue  légère  construction.  Supposons  que  vous  vouliez 
utiliser  cette  chaleur  pour  une  bâche  à  multiplication  ou 
une  serre  portative  ;  pour  cela,  vous  placez,  au  dessus  de  la 
chaufferie,  un  fort  griilageen  bois  mi  en  1er.  que  vous  gar- 
nissez, ii  sa  partie  supérieure,  d'une  légère  couche  de  mousse 
ou  de  tannée,  laissant  facilement  pénétrer  la  chaleur; 
celle-ci  étant  plus  légère  que  l'air  ambiant,  se  porte  tou- 
jours en  haut  de  la  chaufferie  pour  se  condenser  dans  la 
loin  lu-,  qui  se  trouve  ainsi  constamment  chaudeel  se  main- 
tient a  un  degré  de  température  assez  élevé.  Il  n'y  a  plus 
i]U  ;i  disposer  au-dessus  le  coffre  destiné  à  recevoir  les  châs- 
sis  .m  la  petite  serre  portative. 

Les  plantes  placées  dans  ces  petits  locaux  se  portent  très 
bien,  car  il  n'y  a  là  aucune  poussière,  celle-ci  étant  tami- 
sée par  la  mousse.  La  chaleur  n'y  est  ni  sèche,  ni  aride, 
paire  ((lie,  en  traversant  la  couche  quiest  imprégnée  des  eaux 

d'arrosages,  elle  se  sature  toujours  d'humidité.  En  somme. 
on  a  ainsi  une  bonne  el  forte  chaleur  de  fond,  chose  que 
lmi  recherche  si  souvent  pour  certaines  plantes. 

La  construction  d'un  atelier  de  rempotages  ou  de  travail 
hivernal  esl  aussi  facile.  Le  ciel  de  noire  chaufferie  est 
alors  formé  par  une  très  forte  grille  à  barreaux  résistants, 
grille  411e  l'on  ne  recouvre  pas,  car  le  peu  de  poussière  qui 
s'échappe  de  la  chaufferie  ne  peul  nuire  aux  travaux  effec- 
tués en  cet  endroit.  On  peul  aussi  remplacer  le  dil  grillage 
par  un  plancher  dans  lequel  mi  ménage  quelques  ouver- 
tures grillées.  <  >n  recom  re  le  toul  d  une  construction  quel- 
conque soit  en  briques,  soil  en  pierres  et  de  grandeur  appro 
priée  aux  besoins  et  au  travail  que  l'on  veut  y  faire. 

Une  foule  d'autres  petits  édicules  et  d'autres  petits  lo- 
caux dans  le  genre  de  ceux  sus-indiqués  el  nécessitant  un 
certain  degré  de  chaleur  peinent  très  bien  être  établis  dans 
ces  mêmes  conditions.  s..u\  cm.  la  chaufferie  est  embarrassée 
et  non  disposée  pour  recevoir  une  de  ces  constructions,  vous 
pouvez  alm-s  avoir  recours  à  l'établissement  d'un  petit  cou- 
loir souterrain  partant  de  la  chaufferie  (recouverte  el  fermée) 
et  allant  communiquer  avec  le  local  situé  à  l'endroit  dé- 
siré pour  5  amener  la  chaleur  ordinaire ni  perdue. 

•  In  peul  donc comme  vous  le  voyez,tirer de  grands  avan- 
tages des  chaufferies,  el  c'esl  un  des  meilleurs  principes 
économiques  que  d'utiliser  cette  chaleur  jusqu'ici  perdue. 

Dans  une  prochaine  causerie,  je  ferai  connaître  une  fa- 
çon d'utiliser  avantageusement  l'air  chaud  qui  s'échappe 
des  thermosiphons,  par  les  petits  tuyaux  en  plomb  situes 

aux  angles  des  conduites  d'eau  chaude. 

JOSEPH  ALARY. 


LE   JARDIN 


61 


LES  FLEURS  POUR  TOUS 


La  culture  des  fleurs  par  les  ouvriers.  1 1 1. 


Pans  la  première  partie  de  cette  étude,  j'ai  examiné  ce 
i|iii  étail  fail  el  ce  qu'on  pouvait  tenter  dans  le  bul  'I  incul- 
quer aux  enfauts  le  goûl  des  fleurs  et,  par  là,  leur  faire 
aimer  la  vie  rurale.  Majs  la  culture  des  fleurs  esl  égale- 
ment appelée,  par  les  améliorations  qu'elle  |  >- - 1 1 1  apporter  el 
par  les  moyens  variés  de  récréation  qu'elle  fournil  aux  ou- 
vriers des  villesel  à  ceux  des  campagnes,  à  rendre  de  grands 
servicesdans  les  classes  laborieuses. 

Il  \  a  lieu  d'examiner,  à  part,  ce  qui  esl  fail  el  ce  que  1  on 
peut  tenter  dans  le  but  de  vulgariser,  chez  les.  ouvriers  des 
villes  et  chez  ceux  des  campagnes,  le  culte  des  fleurs,  étant 
donné  qu'ils  ont,  chacun,  des  moyens  bien  différents  pour 
s'exercer  dans  cette  culture. 

Les  nu\  riers  des  \  illes  ne  possèdent  en  effel  que  les  appuis 
de  fenêtres,  parfois  un  balcon  (quelques-uns,  en  très  petit 
nombre  ceux-là,  un  petit  jardin)  pour  cultiver  les  fleurs  ; 
iN  font  donc  du  jardinage  en  chambre,  de  l'horticulture 
d'appartement.  Les  ouvriers  des  campagnes,  au  contraire, 

uni  généralemenl  un  petit  jardin  donl  une  parcell iquel- 

ques   plates-bandes  sont  réservées  aux   fleurs;  leur  champ 
il  essai  est  donc  plus  vaste. 

Les  Parisiens  ont,  de  tous  temps,  aimé  les  fleurs.  Déjà, 
au  xiv'  siècle,  les  ordonnances  de  police  tentèrent  d'empê- 
cher de  cultiver  les  fleurs  sur  les  fenêtres.  Lm  auteur  raconte 
que,  en  1699,  les  Parisiens  s'obstinaient,  malgré  la  défense 
île  la  police,  à  cultiver  des  fleurs  sur  les  fenêtres. 

La  flore  des  fenêtresesl  assez  étendue  à  Paris,  et,  chose 
Remarquable  mais  non  étonnante,  c'est  dans  les  quartiers 
ouvriers  que  les  fenêtres  des  petits  logements,  perchés  bien 
haut,  sont  les  mieux  garnies.  Voyez  aux  Champs-Elysées 
et  dans  (uns  les  quartiers  riches  el  cosmopolites,  vous  n'y 
trouverez  que  très  peu  .le  fleurs.  Les  habitants  de  ces  quar- 
tiers  ont  d'autres  distractions;  le  théâtre,  les  fêtes  el  les 
bals  les  captivent  et  les  entraînent. 

La  place  donnée  aux  fleurs  est  restreinte  et  parcimonieu- 
-  imenl  distribuée  afin  de  loger,  sur  les  fenêtres,  le  plus  de 
pois  possible.  Beaucoup  d'ouvriers,  ne  se  contentant  pas 
de  l'espace. réservé  sur  les  fenêtres,  garnissent  une  partie 
des  façades  avec  des  plantes  sarmenteuses.  l>ans  les  rues 
étroites,  des  ficelles  sont  tendues  d'une  fenêtre  à  l'autre 
ri  servent  de  support  à  quantité  de  [liantes  grimpantes  el 
particulièrement  au  Cobœa,  qui  semble  être  un  lien  d'amitié 
entre  mhmus.  Les  plantes  les  plus  cultivées  sont  celles  que 
les  un\  riers  peuvent  se  procurer  à  bon  compte  sur  les  mar- 
chés el  qui  lent  preuve  de  rusticité.  I  ne  toute  petit.'  plante, 
grâce  à  des  snins  constants,  grossit  \  itéet  donne  des  quan- 
tités de  boutures.  Ces  boutures  sont  tendrement  aimées,  car, 
les  ayant  obtenues  lui-même,  l'ouvrier  y  attache  plus  de 
prix.  Les  Pelargonium,  Fuchsia, Bégonia,  Basilic.  Œillet, 
Rosier,  Giroflée,  etc..  sont  les  plantes  qui  sont  le  plus  gêné 
ralemenl  cultivées  dans  le  centre  de  la  b'rance. 

Sur  les  balcons,  on  cultive  très  souvent  quelques  arbustes 
à  feuillage  vert  et  quantité  de  plantes  sarmenteuses  ou  par- 
fois considérées  comme  telles,  qui  serpentent  parmi  les 
balustres  et  retombent  ensuite  gracieusement  comme  une 
cascade  fleurie.  On  ne  saurait  trop  recommander  d'orner 

ainsi  les  balcons  et  les  fenêtres;  cette  éclosion  aérie le 

Heurs  est  charmante;  parmi  les  plantes  à  préférer  pour  cet 
usa,".''.  1''  Pétunia  et  le  Pelargonium  peltatum  (Géranium 
à  feuilles  de  Lierre)  sont  des  plu-  recommandables. 

L'ouvrier  voit  arriver  avec  tristesse  les  premiers  froids, 
qui,  sauf  quelques  arbustes  verts  et  plantes  rustiques,  vont 

(I)  Mémoire  récompensé  par  le  Congrès  horticole  de  1S97. 


faire  disparaître  la   végétati les  fenêtres  el  des  balcons. 

Ces!  alors  qu'il  se  livre,  à  l'intérieur  de  son  étroit  logement, 
avec  une  sollicitude  égale,  a  la  culture  des  plantes  dites 
d'appartement  représentées  principalement,  à  Paris,  par  les 

Aralia,  Caouteh (Ficus  ),  Draca'na,  Aspidistra,  Lato 

(le  Palmier  des  Parisiens)  Phœnix,  Araucaria,  <  'licia,  etc. 
Ces  plantes  sont  les  hôtes  de  l'intérieur  pendant  presque 
toute  l'année.  A  l'approche  des  froids,  une  partie  de  celles 

cultivées    .i|r    les   lellétres    e|    que    I  "Il    con-er\  e    |iol|r   faire  .le, 

boutures  au  printemps,  ainsi  que  les  oignous  à  fleurs  cultivés 
en  potsel  sut  carafes,  viennent  s'adjoindre  à  elles. 

Beaucoup  d'ou\  riers  cultivent  maintenant  de  mignonnes 
petites  plantes  grasses  dans  des  serres  minuscules  et  porta- 
tives :  c'est  une  charmante  invention,  qui  permet  .|,>  réunir 
quantité  de  petits  végétaux  dans  un  espace  restreint  où  ils 
croissent  vigoureusement  Le-  serres-fenêtres  seraient  à  pré- 
coniser si  leur  installation  n'était  aussi  coûteuse  ci  en  de- 
hors des  nin\  ens  que  possèdent  les  ou\  riers. 

Il  faut  voir  comme  ils  les  soignent  leurs  chères  Heurs,  et 
cm  m  nie  ils  sont  contents  de  les  pet  rouver  sur  l'appui  de  leur 
fenêtre  en  rentrant  de  l'atelier  el  de  leur  prodiguer  les  -iiin- 
qu'elles  exigent . 

Malheureusement,  la  plupart  n'ont  pas  les  notions  suffi- 
santes et  subissent  des  échecs  parfois  continus  dans  la  culture 
.le  leurs  plantes  d'appartement.  Tous  ne  peinent  discerner, 
à  première  vue,  quand  il  convient  de  les  arroser  :  ils 
donnent  tropd'eau  ou  pas  assez.  1  le  là,  de  nombreuses  petites 
déeeptionsqui  parfois  découragent,  car  souvent  des  plantes 
nouvellement  achetées  dépérissent  :  ce  n'est  pas  extraordi- 
naire, le  traitement  n'étant  plus  le  même,  il  faut  qu'elles 
s'acclimatent  dans  le  nouveau  milieu. 

Il  y  aurait  certainement  lieu  d'organiser  des  cours  d'hor> 
tieulture  populaire  dans  certains  centres  ;  cours  qui  vise- 
raient principalement  la  culture  des  fleurs.  Ce  serait  un 
enseignement  fécond.  A  défaut  de  leçons  suivies,  des  confé- 
rences y  suppléeraient.  Beaucoup  d'ouvriers  y  assisteraient 
tainement,  car  ils  seraient  enchantés  d'y  venir  puiser  des 
nui  in n s  qui  leur  seraient  précieuses.  Mais  Userait  nécessaire 
que  ces  cours  soient  absolument  élémentaires  et  que  le  pro- 
fesseur appuie  ses  exposés  théoriques,  par  de  petites  opéra- 
lions  manuelles  el  pratiques.  Cel  enseignement  populaire, 
dans  les  villes,  ne  devrait  comprendre  que  tout  ce  qu'il  esl 
indispensable  de  connaître  pour  cultiver  les  plantes  sur  les 
lenétres.  dans  [es  appartements  et  dans  les  petits  jardins: 
s'étendre  au  delà  serait  inutile.  Cependant  rien  de  ce  qui 
peut  aider  à  la  bonne  intelligence  dans  ces  cultures  ne  de- 
vrait être  négligé.  Par  exemple,  on  sait  que.  pour  cultiver 
des  Heurs  sur  les  lenétres  et  balcons,  il  faut  tenir  compte  de 
l'exposition.  11  serait  donc  lion  que  le  conférencier  n'omit 
pas  de  donner  là-dessus  les  explications  nécessaires  et.  en 
désignant  les  plantes  à  cultiver,  énumérâl  celles  qui  s,, 
comportent  le  mieux  à  telle  ou  telle  exposition.  Il  ne  serait 
pas  inutile  non  plus  de  parler  de  l'emploi  des  Heurs  coupées 
ci  des  plantes  dans  l'ornementation  etde  la  composition  des 
bouquets  et  corbeilles.  Ce  serait  là  un  moyen  sûr  d'attirer 
un  auditoire  plus  nombreux  encore. 

•  'equil  conviendrait  défaire,  toujours  pour  encourager  la 
culture  des  fleurs,  ce  seraient  des  distributions  gratuites  de 
graines,  boutures,  plantes,  pots  el  terre  pour  les  cultiver, 
laites  aux  mi\  riers.  Le  sen  ice  municipal  des  plantations  de 
la  ville  de  Paris,  pour  ii'  parler  que  de  lui.  ne  pourrait-il 
pas  mettreà  la  disposition  des  classes  nécessiteuses  les  plan- 
te- qu'il  a  en  trop  pour  les  garnitures  des  parcs  et  jardins 
urbains,  ou  bien,  faire  multiplier  un  plus  grand  nombre 
de  piaules  à  cet  effetV  Pour  leur  distribution,  il  serait  facile 
de  nommer  une  commission  spéciale  qui  ferait  les  démar- 
ches nécessaires,  a  lin  que  la  distribution  soit  judicieusement 
et  légalement  faite  et  que  les  piaules  soient  utilisées  dans 
d'excellentes  condition-.  Les  journaux  techniques"  et  autre 


62 


LE    JAKUIX 


et  les  revues  populaires  ne  manqueraienl  eertainemenl  pas 
(je  donner  leur  appui  a  cette  œm  re  philanthropique  II 
y  a  eertainemenl  quelque  chose  à  tenter  de  ce  coté,  lil  '  ela 
n'empêcherait  pas  la  vente  courante  des  plantes  de  îc  l'aire, 
cela  ne  pourrait,  au  contraire,  que  l'accentuer,  au  fur  el  à 
mesure  que  le  goùl  des  Heurs   se   populariserai!   davan 


' 

l-'ig.  33.  —  Coquelicot  japonais  doubla  '""» 
rompue/  varie. 


a  ei 

nrga- 

nème 


N''  pourrai!  on  pas,  à  Paris,  cette  ville-lumière  pai 
lence,  de  même  que  dans  les  grands  centres  Français 
niser  des  concours  floraux  entre  les  ouvriers,  voire 
des  concours  de  balcons  et  'I''  [enctres  fleuries  analogues  à 
ceux  qui  obi  inrent,  dans  quelques  \  illes  belges  et  à  Genève, 
de  si  remarquables  succès  les  années  précédentes'?  Ces  con- 
cours i stitueraienl  une  puissante  émulation  el  contribue- 
raient mêmeàrembellissernenl  des  villes.  Quel  magnifique 
spectacle  oflriraienl  les  longues  rues  ainsi  pavoiséesel  déco- 
rées d'une  éclosion  de  fleurs!  El  comme  il  sérail  agréable,  pour 
l'ouvrier,  en  rentranl  de  son  lra\  ail,  d'apercevoir  les  fenêtres 
de  s.ni  logement  enfouies  dans  les  Feuillages  el  dan  les 
fleurs.  A  ce  point  de  vue,  <|"''  toutes  les  villes  françaises 
suivenl  l'exemple  donné  par  la  citélilloise  el  par  quel  u 
villes  étrangères  ;  elles  en  retireront  quintuplés,  les  fruits 
de  leurs  efforts. 

i.l  suierc.)  ALBERT  MALMENÉ. 


(1) 


Nouveautés  HortiG0^e? 


Parmi  les  nouveautés  mises,  cette  année,  au  commercé, 
par  la  maison  Vilmorin,  Audrieux  el  C",  nous  remarquons 
surtout  les  quatre  sui\  antes  : 

Coquelicot  japonais  double  nain  compact  -varie 
(fig.  'i'.i  .  —  Variété  naine  'In  Coquelicot  japonais,  a  fleurs 
bien  doubles  et  de  coloris  très  variés. 

Ce  Coquelicot  est  extrêmement   florifère,  de  taille  com 
pacte,  ne  dépassant  guère  Om-iO  de  hauteur;  il  pourra  riva- 
liser avec  les  meilleures  plantes  qui  entrent  dans  la  déco- 
ration des  jardins  au  printemps. 

Bocconiamicrocarpa  tig.  34j.  —  A  tige  vigoureuse,  for- 
mant un  buisson  d'un  ton  glauque,  presque  pruineux,  ce 
joli  Bocconia  mérite  d'être  cultivé  dans  les  parties  des  jar- 
dins qu'on  veut  rendre  pittoresques.  Ses  fleurs  no mbreu  i  i 
en  panicule  allongée,  t'ont  place,  vers  la  fin  de  l'été,  à  des 
petits  fruits  très  élégants,  qui  augmend  ni  eni  ore  le  mérite 
décoratif  de  cette  belle  plante^ 

(l)  Descriptions  des  obtenteurs. 


Bégonia  gracilis  lu.  15  —  I  rèsjolie  varié  lé  d<  mi-naine, 
haute  de  0™20  à  0™25  formant  des  touffes  régulières,  aussi 
hautes  que  larges,  à  rameaux  nombreux  el  légers,  entière- 
ment couverts  de  charmantes  fleurs  ro  e  tendre  Ce  nouveau 
Bégonia,  qui  rappelle  beaucoup  le  /;.  versalliensis,  est 
1res  décoratif. 

Sun  élégance,  autan!  que  l'éclat  el  la  durée  de  sa  flo- 
raison, en  fait  une  plante  de  premier  ordre  pour  la  déco- 
ration des  bordures,  corbeilh  el  m  ifs.il  se  reproduit 
bien  de  semis. 

Gaillarde  vivace  compacte  à  grande  fleur  fig  16 
—  Atteignants  peine  0m40,  d'une  floraison  abondante  et  pro- 
longée, cette  jolie  Gaillarde  est  à  grandes  et  belles  lieu i  s 
jaunes,  souvent  maculées  de  rouge  a  la  base  des  pétales, 
qui  se  prêteront  admirablement  à  la  confection  des  bou- 
quets, corbeilles  el  autres  garnitures  d'appartement.  Elle 
fera  également  bien  dans  les  parterres,  en  bordures  ou  en 
touffes  isolées. 

P.  LEPAGtë. 


Questions  Économiques  et  Commerciales 

Les  droits  de  douane  sur  les  produits  horticoles 
de  provenance  étrangère  (1). 


r,>  appréciation  concernant  les  horticulteurs  français 
(|iii  s'occupent  'exclusivement  de  produire,  ne  sont  pas  par 
ticulières  aux  honorables  personnes  que  je  citais  dans  ma 
dernière  causerie,  elles  sont  fou!  aussi  bien  formulées  par 
une  certaine  catégorie  d'horticulteurs  qui  auraient  à  souf- 
frir, disent-ils,  des  il  mil  s  nouveaux,  el  surtout  par  les  pépi- 
niéristes. Si  le  sujet   n'était  pas  si  grave,  si  sérieux,  s'il  ne 


Fig.  31.  -  Bocconia  microcarpa- 

mettait  pas  en  jeu  des  intérêts  énormes,  ce  -  irai!  trè    risiblc 
de  raconte!  avec  quel   dédain   pai  exemple    sonl  traités  les 
vingl  el  quelques  horticulteurs  cl  une  même  ville  qui,  I  ai 
sans  exception    protestent  contre  l'étal  de   chose  actuel  el 
réclament   énei  m  ml    des  droits  protect  tirs.    Il    serait 


(1)  La  Jardin    IS!)7,  pages  220,  22G,  233, 
331    3UG,  3SI  :   ISSJS,  page  •  1  I,    10  Cl  il. 


il,   23 


2C8,  282,  297,  3H, 


LE  JARl'iV 


63 


curieux  pour  les  lecteurs  de 
Messieurs  les  culti\  ateurs 
de  déclarer  que  la  situation 
touche  pas...  que,  d'ailleur 
touchés,  c'est  tout  ce  qu'ils 


savoir  avec  quelle  désinvolture, 
d'arbres  el  d'arbustes  affectent 

faite  à  i horl  iculteurs  ne  les 

;,  pour\  n  qu'eux   ne  soienl   pas 
demandenl  ! 


Fn 


35.  —  Bégonia  gracilis. 


futurs  soienl  à  la  hauteur  de  leur  tâche  el  soienl  capables, 
avec  leurs  ressources,  soil  'I''  créer  de»  établissements,  soil 
de  continuer  el  d'augmenter  ceux  de  leurs  prédécesseurs. 
C'est  certainement  là  le  bul  que  se  propose  le  gouverne- 
ment, car  je  ne  suppose  pas  qu  ilsoil  nécessaire  dedépenser 
tanl   d'argent,   de    mettre  en   œuvre  i , i  n i   de   professeurs, 

d'avoir  à  entretenir   u ieole  qui    fail    l'admiration  du 

monde  savant  el  horticole,  si  c'esl  | '  former  des  horti- 
culteurs auxquels  on  tiendra  ce  langage  :  «  Tout  ce  que 
\  mu  ,  avez  appris  à  I  école  d  horticulture  ne  vous  sei  \  ira  pa 

à     l'and'chose,  c'esl    parfaite m    inutile  de  vous  donner 

tanl  de  mal,  il  vous  suffira  de  savoir  distinguer  un  Palmier 
d'un  Dracœna,  un  Araucaria  d'un  Aspidistra,  d'avoir 
I  e  prit  du  négoce  assez  développé  pour  savoir  bien  acheter 

et  bien  vendre,   inutile  de  vous  d 1er  du   mal  pour  cul 

tiver,  ne  vous  occupez  pas  décela.  N'avez- vous  pas  la  Bel- 
giqueqniest  là  pour  approvisionner  les  horticulteurs  de 
tniii  ce  qu'ils  peuvent  avoir  besoin'?  Mieux  que  cela.  nos 
Palmiers  du  Midi,  vous  pouvez  les  faire  venir  de  Belgique'? 

Pa    la  |"'i I'1  les  cultive]  v< lûmes,  les  horticulteurs 

belges  s'en  chargeront .  i>  Ki  les  jeune    horl  iculteurs  à  qui  l'on 
tiendra  ce  langage  se  demanderont  si.   en  vérité,  c'était  la 
pii ne  de  se  donner  du  mal  à  apprendre  leur  métier,  puis 
qu  il  suffisait  de  prendre  le  train  avec  de  1  argent  en  poche 
el  'I  acheter  des  plantes  qu'ils  oui  appris  à  cultiver... 

Ce  qui  ressort  de  tout  cela,  c'esl  qu'il  \  a  des  intérêts 
différents  en  jeu  el  que  ceux  qui  supposent  queles  droits 
demandés  par  les  cull  ivateurs  ont  chance  'I  être  admis,  em- 
ploient tous  les  moyens,  même  ceux  un  peu  vifs,  pour  que 
satisfaction  ne  soil  pas  donnée  aux  intéressés,  se  préoccu 
pant,  ce  qui  est  très  humain  après  tout,  de  leurs  intérêts 
avant  ceux  des  autres.  C'esl  ainsi  qu'en  qualité  d'écrivain 
horticole,  j'ai  pu  relever,  de  ci  de  là,  certains  faits  signifi- 
catifs, certains  dires  un  peu  trop  forts  tout  de  même,  a  pro 
pos  des  votes  de  certain  syndical  à  propos  desquels  son 
honorable  président  déclare  que  la  plupart  clés  horticul- 
teurs se  refusent  aux  droits... 


11  est  en  effet  bien  difficile  de  < huiler  tout  le  le  et, 

si  ceux  qui  réclament  les  nouveaux  droits  ne  sont  pas  légion 
comme  on  l'a  dit,  il  faut  leur  reconnaître  cette  qualité,  c'est 
que,  étant  les  lutteurs  par  excellenceet  aj  ant  tout  leur  a\  oir 
dans  leurs  entreprises,  ils  sont  les  plus  courageux  et,  de  ce 
l'ait,  les  plus  intéressants  ! 

Le  gouvernement  ne  peut  pas  laisser  ruiner  ces  travail- 
leurs pour  lesquels  il  s'est,  dans  toutes  les  circonstance 
montré  si  généreux,  si  plein  de  sollicitude,  il  ue  peul  pas 
se  contenter  d'écouter  leurs  justes  réclamations  en  leur 
répondant  :  «  Je  sais  que  votre  situation  est  très  fâcheuse,  je 
sais  que  vous  ne  pouvez  pas  lutter  clans  les  conditions 
actuelles,  je  sais  que  vous  êtes  écrasés  d'impôts,  de  Irais. 
de  charges,  mais,  que  voulez-vous,  si  je  vous  donne  gain 
deeauseel  que,  parcela  même,  votre  industrie  prospère,je 
\ais  fortement  contrarier  MM.  les  pépiniéristes,  lesquels 
sont  le  nombre,  eux,  et,  après  avoir  eu  vos  reinerclments 
et  la  prolixe  de  votre  reconnaissance,  il  me  faudra  entendre 
les  lamentations  et  les  récriminations  de  vos  excellents 
collègues...  de  plein  air  !  » 

Les  horticulteurs  ont  doue  raison  de  maintenir  ferme- 
ment leurs  demandes  de  droits  nouveaux,  il  ne  me  parai I 
pas  possible  qu'ils  puisse;:!  continuer  à  cultiver  el  surtout 
à  essayer  de  développer  leur  industrie  sans  ces  droits  ! 

1  (ailleurs,  si  on  veul  examiner  tontes  les  'pie, lion 
les  unes  âpre,  les  autres,  on  verra  qu'il  en  est  une  très 
importante  dont  on  nous  para  il  avoiT  totalement  oublié 
de  parler.  En  effet,  ne  eherche-t-on  pas  justement  à  loi  nier. 
pour  l'avenir,  des  horticulteurs-cultivateurs  habiles,  dans 
cette  Ecole  d'horticulture  créée  par  le  gouvernement?  Ne 
donne-t-on  pas  à  ces  jeunes  puis  une  instruction  théo- 
rique  et  pratique  absolument  complète?  Ne  les  renseigne-t- 
on pas  -m  toul  ce  qui  touche  non  seulement  à.  l'art  de 
l'horticulture,  mais  à  l'exercice  du  métier,  au  point  de  vue 
commercial?  N'envoié-t-on  pas  à  l'étranger  quelques  uns 
de  ceux  qui  sont  diplômés  pour  y  puiser  les  éléments  d'une 
instruction  plus  complète  encore?  Ne  veut-on  pas,  par  tous 
les  moyens,  préparer  ainsi,  pour  l'avenir,  'les  horticulteur 
ayant  les  capacités  les  plus  étendues,  les  plus  parfaites  V 

'  Si  l'on  agit  ainsi,  c'est  qu'on  veul  que  nos  horticulteurs 


.  . — ■■         ~  >>."; 

D'ig.  36.  —  Gaillarde  vioace  compacteù  grande  fleur. 

Il  y  a,  je  l'ai  dit,  horticulteurs  el  horticulteurs;  si  ce  sont 
les  marchands,  c'esl  toul  naturel,  mais,  si  ce  sont  les  cul- 
tivateurs dont  il  s'agit,  il  importe  de  citer  les ideux  exemples 
frappants  que  voici  :  il  y  a,  autour  de  Paris,  à  Versailles, 
a  Rambouillet,  environ  is  cultivateurs  d'Orchidées  pour 
la   fleur  coupée,    ces    18  établissements  représentant    (ser- 


lii 


I.K    JARDIN 


res,  terrains  et  plantés),  un  capital  d'environ  deux  mil- 
lions de  francs.  Ces  dix-huit  horticulteurs  onl  tous,  à 
l'unanimité,  voté  les  droits  sur  les  piaules  et' les  (leurs  cou- 
pées.., 11  3  a,  rien  qu'à  Versailles  el  dans  la  ville  même, 
x'1  horticulteurs  taisant,  à  peu  de  chose  près,  les  mêmes 
plantes  qu'à  Gand  ;  ces  21  établissements  représentent  plus 
dedeux  millions  cinq  eenl  mille  francs  de  capitaux,  en 
serres,  châssis,  terrain,  plantes,  etc.  L'es  21  horticulteurs 
ont  tous  signé  la  demande  îles  droits  protecteurs. 

Soni  -ce  là  des  chiffres  à  nier?  Non  !  Sont-ce  là  des  horti- 
culteurs sans  valeur?...    11   y  a   même,  nous  le  savons  el 

is  s,, mines  bien  renseignés,  îles  pépiniéristes  de  la  région 

de  Versailles,  qui  réclament  les  droits  protecteurs... 

Toutes  les  quesl  ions  s'agitent  malheureusement  enl  re  gens 

fort  h irables  qui,  pris  individuellement,  ne  pensent  pas 

autrement  que  ceux  qui  réclament  les  droits,  mais  qui  font 
cause  commune,  pour  des  raisons  qu'il  serait  délicat  el  trop 
difficile  d'étudier  ici,  avec  une  quantité  d'autres  horticul- 
teurs dont  les  intérêts  ne  sont  pas  du  tout  les  mêmesique 
ceux  dont  nous  avons  donné  la  situation  plus  haut.  Ces  der- 
niers, comme  nous  le  disions  en  commençant,  s'ils  ne  s, mi 
pas  légion,  s'ils  ne  sont  paslenombre,  représentent  la  partie 
la  plus  intéressante  de  l'horticulture,  celle  qui  a  mis  le 
plus  de  capitaux    en    mouvemenl  et   celle  qui  travaille  el 

lutte  le  plus. 

Cette  étude  doit  se  terminer,  car  ce  serait  fatiguer  les 
lecteurs  du  Jardin,  'pie  île  leur  ressasser  la  même  élu  s  ■ 
pendant  des  journées  entières.  Cependant  il  est  utile  de 
répondre  à  certains  arguments  lancés  aux  horl  iculteurs,  ar- 
gumentsqui  sonl  dénature  à  fausser  complètement  les  idées 
île  ceux  qui  lisent  ces  lignes  el  ne  connaissent  pas  |  horti- 
culture. 

On  a  dit  ceci:  u  Les  horticulteurs  onl  bien  tort  de 
demander  des  droits  pr  tecteurs,  ils  n'ont  qu'à  faireconime 
leurs  voisins  les  Anglais,  ils  n'ont  qu'à  construire  des  éta- 
blissements immenses  comme  les  Roebiord,  par  exemple, 
cpii  oui  ','7  hectares  de  serres,  connue  |  ..nids  qui  eu  a  ^  ou  S. 
Ils  n'ont  qu'à  acheter  les  Palmiers  du  Midi  en  masse,  à  les 
cultiver  sous  verre  dans  de  grands  espaces  chauffés  et  ils 
pourront  ainsi,  comme  les  Anglais,  se  passer  des  Belges  el 
produire,  en  quanti  tésénormes,  les  plantes  qu'il  faut  acheter 
à  l'étranger;  ça  n'esl  pas  plus  difficile  que  cela  et  c'est  'n'en 
plus  intelligent  que  de  réclamer  des  droits.  » 

Eh  bien,  à  cela,  je  répondrai  le  mot  d'Alphonse  Karr  : 
»  Que  MM.  les  capitalistes  commencent!  »  Car  il  ne  \  ientdra 
à  l'idée  de  personne  que  les  établissements  de  1  éi  rang  t.  que 
ce  soil  à  Londres  ou  à  Dresde,  en  Belgique  ou  en  Amérique, 
lorsqu'ils  dépassent  une  certaine  importance,  se  soient  faits 
ainsi  s;i  ns  1  aide  de  puissants  capitaux.!  »u  ne  construit  pas. 

comme  MM.  Seidel,  de  Dresde,  :i  ou  1  hectares  de  serres, 
avec  des  noyaux  de  pêches!  l'as  plus,  en  Angleterre!  Et  le 
nerf  de  la  guerre  esi  aussi  nécessaire  ici.  eu.  h' raine,  crue 
partout  ailleurs  ! 

Mais  aile/  donc  parler  d'horticulture  en  grand,  de  déve- 
loppement à  donner  à  des  établissements,  'le  la  création  de 
\astos  cultures,  etc.,  aux  capitalistes  français,  «-'est  perdre 
son  temps  et  c'est  vouloir  constater,  une  lois  de  plus,  le  peu 
de  cas  ipie  l'on  tait,  dans  notre  pays, de  la  capacité  des  hom- 
mes ci  de  l'espril  d'entreprise  qui  les  anime  toul  aussi  bien 
qu'ailleurs... 

Lisez,  pour  vous  en  convaincre,  l'article  de  M.  F.  Sarcey(l), 
à  propos  de  l'émigration  aux  colonies.  Voici  le  pas  âge  qui 
a  l'apport  à  ce  que  nous  disions  :  «  Lu  Angleterre,  un  ban- 
quier prête  couramment  à  des  jeune;  ueus  qu'il  sait  énei^i- 
ipies  ei  débrouillards  la  somme  dont  ils  ont  besoin  pour 
fonder  soit  une  exploitation  agricole,  soil  une  maison  de 
commercedans  les  colonies,  (est  presque  toujours  un  très 
bon  placement,  bien  que  l'emprunteur  n'ail  d  autres  gages 
à  fournir  que  son  cerveau  h  ses  bras.  » 

Voulez- vous  maintenanl  la  contre-partie  ;  la  voici  :  c'est 
nu  passage  i l'une  lettre  émanant  du  représentant  d'un  capi- 
taliste auquel  un  jei homme,  qui  voulail   créer  ita- 

blisseméut,  s'était  adressé  :  o  Les  seules  conditions  dans 
lesquelles  un  capitaliste  pourrail  traiter,  seraien!  celle    qui 

lui  permettraient    de  prendre   une  hypothèque  sur  u 

meuble  appartenait!  a  votre  demandeur,...  sa  moralité,  sou 

(1)  Annales  politiques  i  littéraires,  u    du  30  janvier  ISUS. 


courage,  ses  capacités,  ne   sonl    pas  ici  en  jeu...  D'ailleurs 

ceci  n'entre  pas  en  ligne  de  c pte   pour  un  capitaliste 

cela  lui  esl  parfaitement  indifférent!...    » 

Après  ces  deux  eitations.il  n'y  a  plus  qu'ai  irer  l'échelle, 
n'est-ce  pas,  et  à  conclure  par  un  argument  qui  nous  sem- 
ble indiscutable:  quand,  dans  un  pays  riche  connue  le 
mitre,  les  capitaux  ne  vonl  pas  à.  l'industrie  quelle  qu'elle 
soit,  celle-ci  doit,  ou  péricliter  ou  chercher  à  se  soutenir 
par  des  moyens  artificiels  Parmi  ces  moyens  artificiels,  le 
seul,  c  est  la  protection  qui  permel  à  eux  qui  mil  à  cœur 
de  travailler,  de  produire,  de  le  faire  dans  les  moins  niau- 
\  aises  conditions  possibles,  puisqu'ils  ont  au  moins  une  cer- 
taine compensation  dans  les  prix  .le  revient  des  produits 
venant  du  dehors. 

Hors  de  cela,  c'est  la  morl  lente,  lacessation  progressive 
du  travail,  la  fermeture  des  établissements  d'une  branche 
d'industrie  intéressante  et  la  concentration, entre  les  mains 

I rtains  privilégiés,  d'un  négoce  très   lucratif,  d'autant 

plus  lucratif  qu'il   ne   sera  même    plus    combattu    par   la 
production  du  pays,  celle-là  ayant  disparu  ! 

Si  c'est  là  l'avenir  réservé  à  l'horticulture  française,  met- 
tons un  bouquet  de  Pensées  noires  à  notre  boutonnière  el 
n'en  parlons  plus  !  !  ! 

NOËL  LAVERDY. 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 


S«;aiu-e  ilu    II)  Février   1  Si»H 


COMn  E  HE    FLOBICULTURE  . 

Un  très  beau  lot  de  Primevères  de  Chine  frangées  doubles 
géantes,  de  coloris  des  plus  variés,  était  présente  par 
MM.  Vilmorin,  Àndrieux  et  Cie.  Nombre  de  coloris  étaient 
vraiment  remarquables. 

M.  Uugourd,  de  Fontainebleau,  qui  s'occupe,  avec  tant 
de  persévérance  et  de  succès  de  l'obtention  des  Hellébores 
hybrides  à  grandes  Heurs,  soumettait  à  l'appréciation  du 
Comité  un  superbe  lot  de  ces  plantes,  semis  de  1803  et 
1S94.  Ces  nouveautés  ont  été  très  admirées  et  àjusle  tilre. 

COMITE    I1ES   ORCHIDÉES. 

Un  beau  Cymbidium  eburneo-Lowianum  était  pré- 
senté par  M.  Dallemagne,  en  outre  d'un  Cattleya  Triartai, 
d'une  bonne  forme  et  d'un  coloris  fort  beau,  de  deux  Cypri- 
pedium  Exul,  d'un  Odontoglossum  crispum,  etc. 

Le  Cattleya  Trianœ  Docteur  Fouruier.  apporté  par 
II.  l'iret,  est  une  splendide  acquisition. 

A  signaler  aussi,  un  Cattleya  Triante  alba,  de  M.  Bert. 

Enlin,  M.  Cappe,  en  outre  a'un  très  beau  Cattleya  Trianai 
superba  et  de  quatre  Cypripedium,  présentait,  hors  con- 
cours, mi  Cypripedium  nouveau,  hybride  de  C.  villosum 
X  C.  Chamberleianum,  qu'il  se  propose  de  montrer  à  nou- 
veau, en  exemplaires  plus  nombreux,  afin  que  le  Comité 
puisse  bien  apprécier  cette  jolie  nouveauté. 

COMITE    Il'ARIlORICI ILTURE    h'ORNEMENT. 

Un  seul  apport,  mais  très  intéressant  :  le  Marronnier  du 
10  février,  présenté  par  M.  Ch.  Baltet.  Voilà  le  fameux 
Marronnier  du  20  mars,  disparu  cet  hiver  avec  quelques 
autres  arbres  des  Tuileries,  ainsi  que  le  rapportait  M.  P. 
Ilariot,  dans  une   de  ses  dernières    chroniques,  supplanté 

Rt  ™'»P""*- J,  FUSSEY. 

Les  prunes  japonaises  dans  l'Afrique  du  sud. 
A  la  suite  des  essais  faits  dans  l'Afrique  du  sud  relative- 
ment aux  prunes  japonaises,  M.  E.  Tidmarsh,  du  jardin 
botanique  de  <  Irahamstov  n,  a  reconnu,  nous  dit  le  Gctrde- 
n, ts  Magasine,  que  ces  variétés,  quoique  n'égalant  pas 
lout-à  l'ail  comme  goût  les  meilleures  variétés  cultivées  en 
Europe,  ont  cependant  de  sérieux  avantages  pour  ce  cl  i  mai. 
Pour  nen  citer  qu'un,  ces  variétés,  autant  qu'on  peut  en 
piger,  croissent  en  plein  vent  greffées  sur  Pêcher. Tandis  que, 
au  contraire,  un  certain  nombre  de  variétés  européennes 
refusent  de  croître  sur  Pêcher,  ce  qui  esl  nu  désavantage  à 
[eu-  points  de  vue  :  1°  parce  que  le  Pêcher  est,  après  tout 
le  sujet  |e  mieux  adaple  à  'e  climat:  2"  parce  qu'il  esl 
difficile  d'élever,  'Lm-  ce  pays,  des  sujeis  de  Pruniers  con- 
venables. 


LE   JAliDIX 


65 


LE  JARDIN.  -  N"  265.  —  5  MARS  1898. 


CHRONIQUE 


Si  la  Société  nationale  d'horticulture  de  France  encou- 
rage les  beaux-arts  eu  leur  ouvrant  un  asile  au  milieu  des 
fleurs  dans  son  exposition  de  niai,  il  n'en  est  pas  de  même 
ailleurs.  Dans  la  ville  d'X  — située  sur  les  confins  de  la 
Bretagne —  la  société  d'horticulture,  animée  des  plus  pures 
intentions,  avait  l'ait  installer,  dans  son  jardin  ouvert  au 
publie,  un  superbe  groupe  représentant  la  Nymphe  et  la 
chèvre  Amalthée  nourrice  de  Jupiter.  L'œuvre  date  de  plus 
de  cent  ans  et  n'avait  jusqu'ici  provoqué  que  des  témoi- 
gnages d'admiration.  Que  les  temps  sont  changés  I  Certains 
habitants  de  ladite  villeont  pétitionnéet  la  société,  menacée 
de  la  démission  de  ses  sociétaires,  a  dû  céder  et  reléguer  la 
pauvre  nymphe,  qui  n'en  peut  niais,  dans  un  coin.  I\n  ce 
pays  de  Béotie,  on  aime  mieux  le  beurre  et  les  andouilles! 

Les  concours  en  séances  que  la  Société  nationale  organise 
de  temps  en  temps  sont  en  passe  de  devenir  de  véritables 
expositions.  Ainsi,  l'été  prochain,  les  concours  'le  Glaïeuls, 
Bégonias,  Dahlias,  Phlox,  Cannas,  Fuschsias  et  autres 
Heurs  ainsi  que  fruits  de  saison,  dureront  deux  jours.  La 
commission  des  expositions  eu  prend  l'organisation  sous  sou 
contrôle  et  de  nombreuses  récompenses  viendront  stimuler 
les  ardeurs.  Ajoutons  à.  cela  qu'une  publicité  bien  entendue 
leur  sera  faite  pour  en  créer  de  petits  événements  parisiens. 
San-,  nul  doute,  le  visiteur  qui  sera  venu  eu  ressortira 
émerveillé  et  dira  ce  que  Paul  Bourgel  lait  dire  à  une  île 
ses  héroïnes,  à  propos  de  l'exposition  des  Chrysanthèmes  : 
«  Nous  avons  passé  à  l'exposition  des  Chrysanthèmes.  Ado 
rable,  maman,  adorable!  11  faut  que  tu  ailles  la  voir  aujour- 
d'hui même  ».  Quelle  plus  belle  réclame  peut-on  exiger! 

Natural  Science,:  à.  propos  de  la.  production   de  graines 

sur  les  hampes  coupées  i\e^  piaules  bulbeuses  nous  fait  re- 
marquer que  ce  n'est  pas  d'hier  que  ce  fait  est  connu. 

Conrad  Gesner  a  constaté,  dès  1577,  que  des  plantes  bul- 
beuses stériles  donnent,  des  graines  quand  mi  sépare  les  I  iges 
florifères  du  bulbe  qui  les  porte.  En  179(1.  Medicus  lit  la 
même  observation  sur  un  Anthericum  qui  végétait  depuis 
trois  années  sans  grainer  et  sur  un  Amaryllis  Regina  sté- 
rile durant  vingt  ans.  Ce  dernier  botaniste  en  tirait  cette 
conclusion  que  le  bulbe,  n'étant,  plus  là  pour  détourner  à 
son  profit  les  éléments  nutritifs,  les  organes  reproducteurs 
en  tiraient  profit. 

Lindemuth,  en  1866,  remarqua  le  même  fait  sur  les 
Lachenalia  lutcola  et  Lilium  candidum.  11  a  pu  signaler 
en  même  temps,  à  la  base  des  tiges  coupées  plongées  dans 
l'eau,  l'apparition  de  bulbïlles,  ainsi  que  sur  des  inflores- 
cences privées  de  fleurs,  à  l'endroit  même  où  les  fleurs 
s'étaient  normalement  trouvées.  La  nourriture  n'ayanl 
plus  à  aller  aux  fleurs  exerce  son  action  utile  autre  part,  el 
contribue  à  la  formation  des  bulbilles.  Connue  il  est  bon 
parfois  .le  consulter  les  anciens! 

* 

■ 

Personne  n'aime  les  chenilles.  Aussi  recommandons-nous 
avec  la  Société  horticole,  vigneronne  et  forestière  de 
l'Aube,  le  procédé  suivant,  signalé  par  un  de  ses  membres 
et  nui,  parait-il,  permet  île  s'en  débarrasser  :  il  suffi!  de 
planter  des  Fusains  dans  les  jardins,  les  vergers,  les  haies 
partout  en  un  mot  où  habile  cette  détestable  engeance.  Ces 
bestioles  se  réunissent  au  printemps  sur  les  Fusains  à  l'ex- 
clusion des  arbres  cl.  des  arbustes  environnants  ;  on  peut 
alors  profiter  de  celte  préférence  pour  -détruire  facilement, 
par  l'un  des  nombreux  procédés  connus,  ces  redoutables 
ennemis  des  arbres  fruitiers.  Le  remède  est  facile  à  pratiquer 
et,  dés  le  prochain  printemps,  on  saura  à  quoi  s'en  tenir  à 
son  sujet. 

*  '  * 

l'n  journal  des  plus  mondains  que  l'on  nie  communique, 
donne  un  moyen  lï'imprimer  aux  fleurs  un  parfum  artifi- 
ciel. On  les  place  dans  une  caisse  garnie  de  glace  après   les 


avoir  mouillées  légèrement  avec  de  la  glycérine,  puis  on  fait 
arriver  un  courant  de  gaz  carbonique  chargé  du  parfum  que 
l'on  préfère.  Les  fleurs  ainsi  traitées  se  parfument,  parait- 
il.  rapidement. 

On  p eut  agir  le  même  avec  des  fleurs  artificielles  en 
papier  ou  en  étoffe.  Le  même  journal  communique  une 
i  «ette  pour  rendre  aux  fleurs  fanées  leur  fraicheùr  primi- 
tive. Il  suflii  de  les  tremper,  si  déjetées  soient-elles  dans 
une  solution  de  chlorhydrate  d'ammoniaque.  Elles  se 
redressent  et  redeviennenl  fraîches.  Ce  procédé  peul  aller 
de  pair  avec  l'art  d'aeeomoder  les  restes.  Nous  n'engageons 
personne  à  l'essayer,  les  fleuristes  seraient  trop  mécontents. 

lui  Allemagne  el  en  Angleterre,  on  plante  des  arbres  coni- 
mérhoratifs  chargés  de  rappeler  la  date  de  quelque  grand 
événement.  Chez  nous,  on  y  a  bien  songé  lors  fle  la  plan- 
tation des  arbres  de  la  liberté.  De  ces  derniers,  la  plupart 
sont  morts  de  leur  belle  mort,  quand  la  malveillance  n'a  pas 
hâté  leur  trépas.  Les  arbres  piaules  par  la  reine  Victoria 
sont  devenus  célèbres,  leur  ensemble  constitue  presque  une 
forêt.  Il  est  actuellement  question,  eh  Hollande,  d'en  planter 
un  sur  la  place  de  chaque  ville  et  village  pour  fêter  le  cou- 
ronnement de  la  jeune  reine  Wilhelmine. 

Mais  quel  arbre  choisira  ton'.'  Tlmt  is  t/ie  question, 
comme  disait,  cel  excellent  Shakspeare.  <>n  fera  certai- 
nement pour  le  mieux,  car  le  Hollandais,  au  dire  il le 

nos  confrères  de  la  presse  horticole  belge,  est  un  hommede 
réflexion  sage  et  raisonnèe. 


Cypripedium  doit-il  être  maintenu'?  Les  meilleurs  juges, 
après  avoir  longtemps  réfléchi,  se  sont  prononcés  de  la 
manière  suivante:  Cypripedium  n'a  aucune  signification 
eu  rapport  avec  ce  qu'on  veut  lui  faire  dire. 

Au  contraire,  Cypripodium  peut  être  adopté,  puisqu'il 
signifie  Pied  île  Vénus,  et,  mieux  encore,  Cypripedilum, 
Sandale  ou  Sabot  de  Vénus,  qui  est  actuellement  admis 
par  la  plupart,  des  botanistes.  Il  faudra  modifier  de  même 
Selenipedium  en  Selenipedilum.  On  est  allé  plus  loin  et 
l'on  n'a  maintenu,  dans  les  Cypripedilum,  que  les  espèces  à. 
feuilles  caduques,  telles  que  le  Cypripedilum  Catceolus 
qu'il  vaudra  mieux  appeler  Cypripedilum  Mar'ianum. 
Toutes  les  autres  espèces  d'origine  exotique,  à  feuilles 
épaisses  et  persistantes,  cultivées  dans  les  serres,  sont  main- 
tenant des  espèces  du  genre  Paphiopediuni  (Sandale do 
Paphos).  Nous  nous  proposons  de  revenir  sur  ce  sujet  pro- 
chainement et  de  lui  consacrer  un  article  spécial. 


L'union  fait  la  force,  rien  n'est  plus  vrai  et  ce  qui  vient 
d'arriver  avec  deux  sociétés  d'horticulture  du  département 
du  Rhône  le  prouve  une  fois  de  plus.  Ces  deux  sociétés, 
malgré  les  tentatives  les  plus  louables  faites  pour  les  réunir 
n'ont  jamais  pu  s'entendre.  I.e  Conseil  municipal  de  Lyon, 
qui  a  pourtant,  à  maintes  reprises,  manifesté  les  excellentes 
intentions  dont  il  est  animé- en  faveur  de  l'horticulture,  s'est 
ému  de  cet  étal  de  choses  ci,  a  bonnement,  et  simplement 
supprimé  les  mille  francs  qu'il  servait  annuellement  aux 
deux  sociétés,  en  exprimanl  le  regret  que  «  ces  deux  sociétés, 
qui  ont  le  même  but  et  qui  devraient  n'en  faire  qu'une,  ne 
puissent,  pas  ou  no  veuillent  pas  s'entendre  quand  ily  a  lieu 
d'organiser  une  manifestation  horticole  clans  la  ville  de 
Lyon,' et  estimant  que  leur  dissentiment  ne  doit  pas  être 
encouragé  ». 


Les.  Orchidées  ont  augmenté  dans  des  conditions  qui  I  ien- 
nent  du  merveilleux  depuis  le  commencement  du  siècle  au 
point  de  vue  du  nombre  des  genres  et  des  espèces  sans  vou- 
loir préjuger  en  quoi  que  ce  soit  leur  valeur.  Ces  plantés 
souvent  épiphytes  ont  pu  passer  longtemps  inaperçues, 
mai-  il  n'en  est.  pas  de  même  des  Palmiers  qui  sevoientà 
l'ieil  nu.  Aussi  ne  peut-on  qu'être  stupéfait  en  constatanl 
que.  en  1797,  on  n'en  connaissait  que  16,  tandis  qu'actuel- 
lement on  en  adécrit  plus  de  1.200  espèces,  dont  plus  de 
deuxeentsont  été  introduites  parle  regretté  Jean  Linden. 

P.  HARIOT. 


66 


LE   JARDIN 


NOUVELLES   HORTICOLES 

Instruction  publique.  —  Viennent  d'être  nom mésAU 
grade  d'Officier  de  l'Instruction  publique  : 

MM.  Henry  Marchand,  chef  de  bureau  au  Ministère  de 
l'Agriculture; 

Mûntz,  professeur  à  l'Institut  national  agronomique; 
Marign  m.  sous  chel  de  bureau  au  Ministèrede  1  Agricul- 
ture. 
Nous  adressons  aux  nouveaux  officiers  nos  plus  si res 

félicitations. 

Ecole  d'horticulture  Le  Nôtre,  à  Villepreux.  - 

Une  nouvelle  que  nous  connaissions  depuis  quelque  temps 
déjà,  niais  que  nous  n'avions  pas  cru  devoir  livrer  à  la  pu- 
blicité, c'est  la  nomination  de  M.  Guillaume,  directeur  de 
I  Ecole  d'horticulture  Le  Notre,  aux  fonctions  de  Régisseur 
des  Domaines  de  la  Ville  de  Paris. 

On  ne  peut  411e  regretter  le  départ  de  M.  Guillaume  de 
cette  École  des  Pupilles  de  laSeinequ'il  avait  fondée,  amé- 
liorée et  fait  prospérer  pendant  de  longues  années  el  à  la- 
quelle il  avait  donné,  avec  tant  de  sollicitude,  son  temps  et 
ses  peines,  de  cette  école  enfin  qui,  en  un  mot,  lui  doit  tant. 
Espérons  que  son  successeur,  qui  n'est  pas  encore  désigné, 
marchera  sur  ses  traces  et  continuera  dignement  son  œuvre. 

Association  des  anciens  élèves  de  l'Ecole  natio- 
nale d'horticulture  de  Versailles.  --  Le  bulletin 
annuel  de  cette  Association,  que  nous  avons  reçu  ces  jours 
derniers,  contient,  eu  outre  du  compte-rendu  de  la  situation 
financière  toujours  meilleure  d'année  en  année,  d'intéres- 
sants articles  sur  diverses  questions.  C'est,  tout  d'abord,  la 
fin  de  l'étude  si  documentée  et  si  complète  sur  le  Potager  du 
Roi  et  l'Ecole  nationale  d'horticulture  de  Versailles,  com- 
mencée, dans  le  Bulletin  de  l'an  dernier,  par  MM.  J.  X, t. 

directeur  de  l'Ecole,  et  Ch.  Deloncle,  secrétaire  général  de  la 
rédaction  de  V 'Agriculture  Nouvelle,  et  achevée  cette  année 
avec  force  détails  des  plus  intéressants.  Puis,  des  notes  très 
utiles  sur  le  Jardin  d'essai  et  la  végétation  à  Tananarive, 
par  M.  A.  Fauchère,  jardinier  en  chef  du  jardin  d'essai;  un 
article  pratique  sur  «  tu  châssis  sans  mastic  »,  par 
M.  E.  Courtois:  un  autre  sur  «Lu  nouveau  mode  de  taille 
rationnel  de  la  brandie  fruitière  de  la  Vigne)),  par  M. 
C.  Potrat,  etc,  etc.. 

A  la  mémoire  de  J.  Linden.  —  Le  numéro  du  2  fé- 
vrier de  notre  confrère  belge,  Lu  Semaine  horticole,  est  en- 
tièrement consacré  à  J.  Linden.  à  sa  vie,  à  ses  introductions, 
à  ses  cultures,  à  son  œuvre  en  un  mot.  C'est  là  un  pieux  hom- 
mage rendu  à  sa  mémoire  par  son  tils,  M.  Lucien  Linden, 
qui  a  reçu,  en  cette  triste  circonstance,  de  nombreux  témoi- 
gnages de  sympathie  delà  part  non  seulement  de  ses  com- 
patriotes, mais  de  nombreux  étrangers  admirateurs  de 
J.  Linden. 

Les  importations  en  Amérique.  —  V American 
Florist  annonce  l'application  de  la  loi  suivante  dont  il 
vient  de  recevoir  notification  de  l'Agent  général  de  la 
Compagnie  «  Express  American  »  . 

«  Les  lois  de  l'Etat  de  Michigan,  acte  137,  lois  du  1897, 
section  4,  stipulent  ce  qui  suit  : 

«  Lors  de  l'importation,  dans  cet  Etat,  d'arbres,  arbustes, 
plantes  ou  Vignes  provenant  d'un  Etat,  province,  ou  pays 
voisin,  tous  les  colis  devront  être  munis  d'une  étiquette 
indiquant  le  nom  de  l'expéditeur  et  celui  du  destinataire  du 
contenu  ainsi  que  d'un  certificat  attestant  que  les  marchan- 
dises ont  été  inspectées  par  un  agent  de  l'Etat  ou  du  gou- 
vernement et  que  les  arbres,  plantes,  arbustes  ou  Vignes, 
renfermés  dans  les  colis,  ont  été  jugés  à  l'inspection  dé- 
pourvus de  tout  insecte  nuisible  oulle  maladies.  Dans  le 
cas  où  ces  mêmes  articles  seraient  introduits  sans  que  ce 
certificat  se  trouve  placé  en  évidence  à  l'extérieur  du  colis, 
de  la  caisse  ou  de  la  voiture  qui  renferme  les  plantes,  le 
fait  devra  être  signalé,  dans  les  vingt-quatre  heures,  au 


Ministère  fie  l'Agriculture,  par  les  compagnies  de  transport 
ou  par  les  personnes  s'occupant  du  transport  de  ces  articles 

«  Les  agents  de  ces  compagnies  et,  en  général,  tous  ceux 
qui  violeront  cet  arrêté  seront  poursuivis  pour  contraven- 
tion et,  dans  le  cas  de  culpabilité,  seront  condamnés  à  une 
amende  variant  de  25  à  100  dollars  ou  à  un  emprisonnement 
de  5  à  30  ijours  selon  la  décision  des  tribunaux  ;  les 
amendes  seront  encaissées  par  le  Ministère  de  l'Agricul- 
ture. 

«  Les  agents  de  la  Compagnie  «Express  American  «rem- 
plissant des  fonctions  dans  les  Etats  qui  exportent  les 
marchandises  précitées  vers  le  Michigan  ont  été  chargés 
d'appelerl'attention  des  expéditeurs  sur  cette  loi. 

«  Voici  maintenant  la  formule  du  certificat  qui  doit  être 
appliqué  sur  le  côté  de  la  caisse  renfermant  les  plantes  : 

189.. 

«  Par  la  présente,  je  déclare  avoir  examiné  les  produits 

horticoles  et  les  cultures  de  l'établissement  de   M , 

a et  ne  pas  avoir  trouvé  de  traces  de  la   présence  des 

San  José  S'cafcs(f)  ou  d'autres  insectes  nuisibles,  ni  de  ma- 
dies  cryptogamiques  et  autres. 

{Signé) ,  Inspecteur.  » 

L'agent  général  de  la  Compagnie  de  transport  «  Express 
American  »  ajoute  :  »  Nos  agents  n'ont  reçu  aucun  ordre 
de  refuser  cette  mesure,  niais,  à.  moins  que  certaines  tolé- 
rances soient  admises,  nous  serions  obligés  de  nous  y  oppo 

sel'.    » 

Et,  en  effet,  si  certaines  tolérances  ne  sont  pas  admises, 
n'est-ce  pas  l'interdiction  absolue  des  importations  de 
plantes  en  Amérique;  car.  ainsi  que  le  fait  très  justement 
remarquer  le  Bulletin  d'arboriculture,  à  qui  nous  emprun- 
tons la  nouvelle,  existe  t-il  au  monde  une  plante  n'ayant 
pas  d'insectes  qui  lui  soient  propres"? 

Les  fruits  d  Amérique  en  Allemagne  et  en 
Autriche.  —  L'importation  des  fruits  frais  d'Amérique, 
annonce  la  Feuille  d'Informations  du  Ministère  de  l'Agri- 
culture, vient  d'être  interdite  en  Allemagne.  Celte  mesure 
se  fonderait  sur  la  découverte  récemment  faite  par  un  sa- 
vant de  l'Allemagne  «lu  Sud,  dans  un  envoi  de  pommes 
américaines,  d'un  insecte  de  la  famille  îles  Cochenilles, 
VAspidiosus perniciosus ou  San  José  Scalc,dèfo  signalé' eu 
Amérique,  où  ses  progrès  redoutables  s,, ni  combattus  avec 
énergie  par  l'administration. 

Les  décisions  provisoires,  prises  par  le  Ministère  impérial 
des  finances  et  parle  Sénat  de  Hambourg  en  vue  de  pré- 
server l'empire  allemand  del'invasion  dece  fléau,  viennent 
d'être  révisées  parle  Bundesrath.  Dans  sa  séance  du  :i  fé- 
vrier, cette  assemblée  a  rendu  l'arrêt  suivant  : 

«  L'importation  des  fruits  frais  est  interdite  au  cas  seule- 
ment oit  ces  fruits  seraient  attaqués  par  l'insecte sus-désigné. 
l'ai-  contre,  est  interdite,  d'une  façon  absolue,  l'importation 
des  déchets,  matériel  d'emballage  el  de  plantes.  Cette  inter- 
diction ne  s'applique  pas  aux  fruits  secs.  » 

Cette  décision  a  causé  une  certaine  émotion  en  Alle- 
magne, en  ce  qu'elle  paralyse  une  branche  très  importante 
de  son  commerce.  En  effet,  l'importation  des  pommes 
d'Amérique  avait  pris  des  proportions  considérables  pen- 
dant ces  dernières  années.  Au  cours  de  l'année  1ND7,  1  im- 

portati les    fruits    frais   en   Allemagne    s'esf    élevée  à 

1.413.728  quintaux    métriques,    provenant,  pour    la    plus 

grande  partie,  des  pays  suivants  :  Quintaux  nttriq 

Etats-Unis 103.365 

Hollande 130.86<> 

Autriche-Hongrie 303.995 

Italie ' 151.259 

Belgique • 269.671 

D'autre  part,  l'importation  des  fruits  secs  se  monte  à 
191.220  quintaux,  dont  178.502  expédiés  d'Amérique.  Il  faut 
tenir  compte. dans  le  tableau  ci-dessus,qu'une grande  partie 
des  fruits  importés  de  Belgique  et  de  Hollande  sont  d'ori- 
gine américaine  et  n'ont,  fait  que  traverser  ces  pays. 

(1)  Aspidi08US  perniciosus,  insecte  de  la  famille  des  Coche- 
nilles. 


LE    JARDIN 


D7 


Cette  mesure" a  également  soulevé  de  vives  protestations 
aux  Etats-Unis. 

D'autre  part,  le  Wiener  Illustrirte  Garten  Zeitung  jette 
aussi  un  cri  d'alarme  au  sujel  de  l'importation  des  fruits 
d'Amérique  en  Autriche  où,  dit-il,  il  fut  introduit,  en  no- 
vembre dernier,  890  quintaux  métriques  de  pommes  el 
580  quintaux  métriques  de  fruits  séchés  venant  de  l'Amé- 
rique du  Nord.  Et,  à  ces  quantités,  il  faut, parait-il,  ajouter 
encore  nombre  de  fruits  venant  d'Allemagne  et  d'Angle 
terre,  niais  d'origine  américaine  e(  n'ayant  fait  qu'un 
court  séjour  dans  ces  pays. 

Exportation  des  fruits  frais,  légumes  verts  et 
fleurs  naturelles.  —  M.  Pallain,  directeur  général  des 
Douanes,  a  adressé  dernièrement,  nous  dit  le  Bulletin  de  la 
Société  d'horticulture  de  Picardie,  la  lettre  suivante  à  la 
Compagnie  du  Nord  : 

«  L'exportation,  par  les  ports  de  Calais  et  de  Boulogne, 
à  destination  de  l'Angleterre,  des  fruits,  des  légumes  et  des 
Heurs  naturelles,  prend,  de  jour  en  jour,  une  extension  de 
plus  en  plus  considérable  et  il  en  résulte  certaines  diffi- 
cultés pour  la  perception  du  droit  de  statistique  établi  par 
la  loi  du  22  janvier  IK72.  En  effet,  les  fruits  de  table  frais  et 
les  légumes  verts  n'acquittent  cette  taxe  qu'à  raison  de 
0  f r.  10  par  dizaine  de  colis  ne  dépassant  pas  le  poids  de 
?5  kilogrammes,  tandis  que  les  Heurs  naturelles  sont  sou- 
mises à  la  dite  taxe  de  0  fr.  10  par  dizaine  de  colis  pe- 
sant chacun  1  kilogramme  au  plus;  d'autre  part,  comme 
les  exportateurs  l'ont  charger,  dans  le  même  wagon,  les 
fruits,  les  légumes  et  les  fleurs,  et  que  les  emballages  sont 
identiques,  le  service  sous  mes  ordres  se  trouve  fréquem- 
ment dans  l'impossibilité  de  procéder  même  à  une  recon- 
naissance sommaire  des  colis,  d'autant  plus  que,  pour  ne 
pas  entraver  le  trafic  dont  il  s'agit,  la  Douane  a  consenti  à 
poursuivre  ses  opérations  de  nuit,  ce  qui  constitue  une 
exception  a  la  règle,  basée  sur  la  loi  même  d'après  laquelle 
les  chargements  et  les  déchargements  ne  doivent  avoir 
lieu  qu'entre  le  lever  et  le  coucher  du  soleil. 

«  Préoccupé  de  cette  situation,  qui  a  également  fixé  l'at- 
tention de  l'Inspection  générale  des  Finances,  le  Directeur 
des  Douanes  de  Boulogne  s'est,  en  juin  dernier,  adressé  au 
représentant  de  votre  Compagnie  à  sa  résidence,  a  l'effet 
d'obtenir  qu'il  soit  exigé  des  expéditeurs,  des  indications 
précises  de  façon  à  donner  satisfaction  à  la  Douane.  C'est 
ainsi  qu'il  avait  proposé  d'adopter  des  marques  distinctes, 
selon  qu'il  s'agissait  de  fruits  (FR),  de  fleurs  (FL)  ou  de  lé- 
gumes (L).  Depuis,  aucune  modification  n'a  été  apportée  à 
l'état  de  choses  signalé,  et,  à  différentes  reprises,  les  chefs 
locaux  ont  du  autoriser  l'embarquement  sans  visite,  pour 
ne  pas  retarder  l'expédition  des  colis  déposés  sur  les  quais 
dans  la  plus  grande  confusion. 

«  En  vous  "entretenant  aujourd'hui  de  la  question,  j'ai 
l'honneur  de  vous  prier,  Monsieur  l'Ingénieur  en  Chef,  de 
prendre  des  mesures  pour  permettre  à  la  Douane  de  rem- 
plir son  mandat.  A  défaut  des  dispositions  nécessaires, 
l'Administration  se  trouverait  dans  l'obligation,  pour  sau- 
vegarder les  intérêts  du  Trésor,  d'opérer  la  taxation  la  plus 
élevée  sur  tout  lot  comprenant  des  produits  différemment 
taxés  d'après  leurs  poids  respectifsou  le  mode  de  groupe- 
ment employé,  et  dont  le  dénombrement  par  espèces  ne 
pourrait  être  effectué  avant  l'embarquement.  » 

La  Compagnie  du  Nw:l  a  invité  les  Chefs  de  gare  ci  de 
station  à  donner  connaissance  de  ces  dispositions  aux  expé- 
diteurs. Elle  leur  a  prescrit  d'engager  ceux-ci  à  grouper 
leurs  colis  par  nature  cl  à  adopter  les  marques  distinctes 
indiquées  par  le  service  des  Douanesdans  la  lettre  ci-dessus, 
suivant  qu'il  s'agira  île  fruits,  de  fleurs  ou  de  légumes,  s'ils 
veulent  éviter  d'acquitter  la  taxe  la  plus  élevée. 

Les  promenades  de  la  ville  de  Reims.  —  Imitant 
en  cela  la  plupart,  des  grandes  villes  de  France,  la  ville  de 
Reims,  qui  possédai!  déjà  de  très  beaux  jardins,  a  ouvert 
dernièrement  un  concours  pour  la  réfection  de  ses  prome- 
nades. 

Nous  croyons  savoir  que  ce  concours,  qui  doit  être  jugé 
ces  jours-ci,  a  réuni  un  nombre  respectable  de  concurrents. 

Conséquence  inattendue  de  la  Convention  de 
Berne.  —  On  sait  que,  en  vertu  de  la  Convention  de  Berne 
signée  par  les  principaux  grands  Etats  européens  ayant 
intérêt  à  protéger  leurs  Vignes  contre  l'invasion  phylloxé- 


rique,  toute  expédition  de  piaules  entranl  dans  ces  pays 
doit-cire  accompagné  d'un  certificat  d'origine. 

<  >r.  l'Angleterre,  qui  n'a  pas  de  vignobles  à  protéger,  n'a 
pas  adhéré  à  la  Convention  de  Berne;  ses  envois  ne  sont 
donc  pas  accompagnés  de  certificat  d'origine  et,  d'après  un 
correspondant  italien  du  Gardeners'  Magasine,  certains 
envois  de  plantes  et  de  bulbes  provenant  de  ce  pays  se  sont 
vus,  pour  cette  raison,  refuser  l'entrée  en  Italie. 

1 1  après  cela,  il  semblerait  donc  que  les  plantes  provenant 
de  pays  non  phylloxérés  pour  la  bonne  raison  [que  la  Vigne 
n'y  est  pas  cultivée,  seraient  plus  dangereuses  que  celles 
provenant  de  pays  phylloxérés  accompagnées  de  leur  certi- 
ficat d  origine. 

Comme  conséquence  des  mesures  de  protection  phylloxé- 
riquê  par  la  prohibition  des  plantes  autres  que  la  Vigne. 
celle-là  est  bien  bonne!  C'est  un  nouvel  argument  eu  fa- 
veur de  la  thèse  soutenue  si  énergiquement  par  Le  Jardin 
en  laveur  de  la  libre  circulation  internationale  de  toutes 
les  plantes  vivantes,  à  l'exception  de  la  Vigne. 

Choix  de  l'œil  sur  le  sarment  destiné  à  servir 
de  greffon.  —  La  Société  des  agriculteurs  de  France  a 
ouvert  un  concours  dans  le  but  d'élucider,  au  moyen  d'une 
in  II  lire  expérimentale  et  comparée,  les  questions  suivantes  : 

1"  V  a-t-il,  sur  un  même  sarment,  des  yeux  qui.  par  le 
lait  seul  du  rang  qu'ils  occupent  sur  ce  sarment,  sont  plus 
fertiles,  plus  fructifères'? 

2° Cette  aptitude  spéciale  peut-elle  se  transmettre  par  le 
greffage? 

Toute  latitude  est  laissée  aux  concurrents  pour  l'organi- 
sation et  la  conduite  de  cette  expérience.  L'essai  pourra 
porter  soit   sur  un  seul  cépage,  soif  sur  plusieurs. 

Les  déclarations  devront  être  remises,  avant  la  fin  de 
l'année  1900,  à  la  Société  des  Agriculteurs  de  France,  soit 
directement,  soit  par  l'intermédiaire  de  lune  des  Sociétés 
affiliées.  Dans  ce  dernier  cas,  elle  devront  être  accompagnées 
d attestation  de  cette  Société. 

Les  médailles  à  décerner  sonl  généreusement  mises  à  la 
disposition  delà  Société  par  l'un  de  ses  membres,  M.  Chap- 
pellier;  le  nombre  et  la  nature  des  récompenses  seront  dé- 
terminés d'après  les  résultats  du  concours. 

Pour  plus  amples  renseignements  sur  le  mode  et  tes  con- 
ditions des  expériences,  les  concurrents  sont  invités  à  se 
reporter  aux  indications  contenues  dans  les  procès-verbaux 
des  séances  des  28  octobre  1896et  19  mai  1897 de  la  Section 
de  Viticulture  de  la  Société  et  à  s'adresser  à  M.  Chappel- 
lier  qui  leur  enverra,  sur  ce  sujet,  une  notice  détaillée. 

L'abatage  des  arbres  par  l'électricité.  —  Depuis 
longtemps  déjà,  l'énergie  électrique  a  été  employée  avec 
succès  dans  les  grands  travaux  de  sondage,  ainsi  qu'aux 
percements  de  tunnels.  Sur  le  front  d'attaque,  se  nient  un 
chariot  portant  une  série  de  forets  mécaniques  qui  percent 
la  roche  et  qui  sont  actionnés  par  un  moteur  électrique  dont 
la  puissance  se  transmet  souvent  à  de  grandes  distances. 

C'est  au  moyen  d'un  procédé  semblable  que,  dans  les 
forêts  de  Galicie,  rapporte  la  Chronique  industrielle,  on 
procède  à  l'abatage  des  arbres  par  l'électricité.  Une  tarière 
animée  d'un  mouvement  de  rotation  est  montée  sur  un 
chariot  qui  peut  tourner  autourd'un  axe  vertical  et  que  l'on 
fixe  au  tronc  de  l'arbre.  La  mèche  de  l'outil  décrit  un  arc 

de  cercle  et  fait  une  saignée  dans  le  tronc  en  opérant unie 

nie.'  machine  à  mortaiser  le  bois.  Lorsqu'une  passe  est  pra- 
tiquée, on  avance  l'outil  pour  approfondir  la  saignée  jusqu'à 
ce  que  celle-ci  soit  arrivée  à  la  moitié  du  diamètre  du  tronc; 
on  met  alors  des  cales  pour  empêcher  la  fente  de  se  refermer, 
et  on  opère  de  l'autre  côté  jusqu'à  ce  qu'il  devienne  dange- 
reux d'aller  plus  avant.  L'opération  est  terminée  à  la 
hache  ou  avec  une  scie  à  bras.  On  abat  ainsi  un  arbre  avec 
un  fil  électrique  en  huit  fois  moins  de  temps  qu'avec  une 
scie  ordinaire. 


88 


LE    JARDiX 


A  la  Société  d'horticulture  de  Picardie.  Le 
dimanche  ~'7  février  dernier,  à  l'assemblée  générale  do  la 
Société  d'horticulture  de  Picardie,  à  Amiens,  notre  c  41a- 
borateur.  M.  Albert  Mauniené,  a  l'ait.  de\  anl  une  nom- 
breuse assistance,  un  ■  c  mférence  horticole  suc  Les  Fleurs 
à  travers  les  âges.  Les  applaudissements,  qui  n'ont  pa  été 
ménagés  au  jeune  conférencier,  onl  prouvé  qu'il  avail  vi- 
vement intéressé  s  s  an  liteuvs,  les  ni  smbres  d  i  eetl  :gra  id  : 
société  de  Picardie  qua  M.  Decaix  Matifas  préside  avec 
tant  de  compétence. 


NÉCROLOGIE 


PETITES    NOUVELLES 


Par  arrêté  royal  du  7  février  1898,  MM.  Jules  Cartuyvels, 
Inspecteur  général  de  l'Agriculture,  IIuli.  Van-Huile,  pro- 
fesseur honoraire  à  l'Ecole  d'horticulture  de  l'Etat,  à  Gand, 
Charles  Van  Wambeke,  président  de  la  Commission  de 
surveillance  de  l'Ecole  d'horticulture  de  Vilvorde,  sont 
promus  au  grade  d'Officier  de  l'Ordre  île  Léopold. 

Par  arrêté  de  la  même  date,  MM.  F.  Giele,  directeur  du 
Jardin  botanique  de  Louvain,  Et.  Griffon,  professeur  à 
l  Ecole  d'horticulture  de  Tournai,  Jules  Hye-Leysen,  hor- 
ticulteur à  Gand  et  Louis  Sels,  horticulteur,  à  Duffel,  sont 
promus  au  grade  de  Chevalier  de  l'Ordre  de  Léopold 

+  * 
A  partir  de  cette  année, le  Bulletin  de  la  Société  horticole 
dauphinoise  parait  sous  le  titre  de  :  Le  Daupliiné  horti- 
cole 

* 

Rappelons  que  le  3'  concours  organisé  par  la  Ligue  orni- 
thophilc  française  et  dont  le  sujet  est  le  suivant  :  «  Des 
moyens  pratiques  de  prévenir  la  destruction  totale  des 
oiseaux  insectivores.  Examiner  l'idée  de  repeuplement.  » 
sera  clos  le  30  avril. 

Tous  les  mémoires,  anonymes  et  précédés  d'une  devise 
reproduite  sous  un  pli  cacheté  contenant  le  nom  et  l'adresse 
de  l'auteur,  doivent  être  adressés  à  M.  L.  A.  Levât,  prési- 
dent de  la  Ligue,  grand  hôtel  Sextius,  à  Aix-en-Provence. 

La  Société  botanique  de  France  a  élu  comme  président, 
pour  cette  année,  M.  F.anchcl  et,  comme  vice-présidents  : 
MM.  Bondier,  Clos,  Rose  et  Zeiler. 

Le  monument  élevé  à  Chirouble  (Rhône  .  à  la  mémoire 
de  Pulliat,  sera,  parait -il,  inauguré  en  août  prochain,  à 
l'occasion  du  Congrès  viticole  de  Lyon. 


EXPOSITIONS    ANNONCÉES 


Paris. 


Du  18  au  25  mai  1898.  —  Exposition  huorti- 


M  Pailloux.  —  Le  8  du  mois  dernier,  est  mort,  à  l'âge 
de  X5  ans,  M.  Pailleux,  qui  a  introduit  un  si  grand  nombre 
de  végétaux  comestibles  et  a  vulgarisé  la  culture  d'un  plus 
grand  nombre  encore,  tels  que  le  Stachys  tuberifera  ou 
Crosne.  C'est  à  lui  que  l'on  doit,  en  outre,  en  collaboration 
avec  M.  D.  Bois,  l'intéressant  ouvrage:  Le  Potager  d'un  cu- 
rieux. 

M.  Albert  Anfroy.  —  Nous  apprenons  la  mort,  à 
l'à^'e  de  '21  ans,  de  M.  Albert  Anfroy,  lils  du  constructeur 
bien  connu  d'Andilly  (Seine-et-Oise).  Nous  adressons  à  sa 
famille  n  is  sincères  condoléances. 


cultuhe  organisée  par  la  Société  nationale  d'horticulture 
de  France.  Nous  venons  de  recevoir  le  programme  détaille 
de  cette  exposition  dont  nous  avions  annoncé  les  dates 
d'ouverture  et  de  clôture  depuis  quelque  temps  déjà.  Les 
demandes  doivent  être  adressées  à  M.  le  Président  de  la 
Société,  81,  rue  de  Grenelle,  Paris. 

Limoges.  —  Du  28  mai  au  l"  juin  1898  —  Exr  isitiOS 
d'horticulture  organisée  parla  Société  d'horticulture  de 
Limoges.  —  Adresser  les  demandes  an  Secrétaire  gi  néral 
delà  Société,  rue  des  Carriers,  à  Limoges. 

Alençon.  —  lui  2,9  juin  au  i  juillet  1898.  —  Exposition 
d'horticulture  organisée  par  la  Société  d'horticulture  de 
l'Orne.  —  Adresser  les  demandes  au  Secrétaire  général  de 
la  Société,  22,  rue  Candie,  à  Alençon  (Orne). 

Ledeberg-lez-Gand.  —  Du  28  au  30  non/  i8U8.  —  Ex- 
position D'HORTicn.i  i  re  organisée  parle  Cercle  horticole 
Van  Houtte.  —  Adresser  les  demandes  à  M.  Ernest  De- 
laruye,  Secrétaire,  à  Ledeberg  (Belgique). 

Versailles.  —  Du  28  au    31    mai   1898.  —   ExposrrjON 
d'horticulture  organisée  par  la  Société   d'horticulture  de 
se  ne-et-Oise,  dans  ie  Parc  de  Versailles.—  Adresser  les 
demandes  an  Secrétaire  général  de  la  Société,  5,  rue  Gain 
betta,  à  Versailles. 

Sens.  —  Du  i  au  7  juin.  —  Exposition  d'uûrticui  ti  re 
organisée  par  la  Société  horticole,  viticole  et  forestière  de 

sens.  Adresser  les  demandes  à  M.  Malluile,  Secrétaire 
général,  à  Sens,  avant  le  15  mai  1898. 


BIBLIOGRAPHIE 

Dictionnaire  d'Horticulture,  par  D.  Bois.  —  Nous 
venons  de  recevoir  la  '26"  livraison  de  ce  dictionnaire.  Ce 
fascicule  contient  les  mots  se  rapportant  à  l'horticulture 
de  Malva  a  Métis. 

Dictionnaire  pratique  d'Horticulture  et  de  Jardi- 
nage, de  G.  Xicholson,  traduit  par  S.  Mot'et.  —  La  67e  li- 
vraison de  cette  publication  contient  les  mots  compris 
entre  Spigella  et  Stipule. 

L'avenir  de  l'horticulture  à  Lyon,  par  A.  Hivoire.  — 
Cette  brochure,  d'une  quarantaine  de  pages,  expose  clai- 
rement l'état  de  l'horticulture  lyonnaise  comparée  à 
l'horticulture  dans  les  pays  étrangers.  C'est  une  rapide 
étude  que  voudront  lire  tous  ceux  qui  s'intéressent  aux 
questions  horticoles. 

Culture  du  Chrysanthème,  par  Ernest  Ballet.  — 
Petite  brochure  d'une  dizaine  de  pages  donnant,  d'une 
façon  succinte.  les  principes  généraux. des  soins  à  donner 
aux  Chrysanthèmes. 

Nepehthes,  par  Ilarry  James  Veitch.  —  Brochure  de 
30  pages,  traitant  de  la  culture  des  Nepenthes  et  de  leur 
distribution  géographique  avec  une  compétence  indiscuta- 
ble et  donnant,  sur  leur  culture,  de  précieux  renseigne- 
ments. 

Fabrication  du  cidre,  par  E.  Courtois.  —  Notre  colla- 
borateur et  ami.  M.  E.  Courtois,  professeur  de  Culture  à 
Compiègne,  vient  de  nous  adresser  cette  très  utile  brochure 
dans  laquelle  les  cultivateurs  puiseront  de  précieux  détails 
sur  les  divers  procédés  de  fabrication  et  de  conservation 
du  cidre. 

Note  pour  servir  à  l'étude  de  la  mouche  des  Or- 
chidées, par  M.  F.  Decaux,  délégué  de  la  société  entomolo- 
giquede  France. —  Brochure  extraite  de  la  Itevue  des  tra- 
vaux scientifiques.  Cette  noteest  du  plus  grand  intérêt  pour 
les  horticulteurs  ou  amateurs  orchidophiles.  Après  l'étude 
des  mœurs  de  cet  insecte  (/sosoma  orchidearum),  l'auteur 
expose  des  moyens  fort  curieux  de  destruction  de  la 
larve. 

Excursion  agricole  en  Russie  en  août  1897,  par 
Henry  Sagnier,  rédacteur  en  chef  du  Journal  de  l'agricut- 
fure.  — Cet  ouvrage  de  notre  confrère,  M.  H.  Sagniez,  donne 
des  notes  très  utiles  et  très  précises  sur  l'état  agricole  delà 
Russie.  De  jolies  gravures,  reproductions  de  photographies, 
accompagnent  le  texte  et  ajoutent  encore  à  son  intérêt. 

Culture  pratique  des  Orchidées  pour  la  fleur  cou- 
pée, par  Albert  Griessen.  —  Dans  cette  brochure,  fort  bien 
comprise,  notre  collaborateur  M.  Griessen,  traitede  la  cul- 
ture générale  des  Orchidées  et  des  variétés  sélectionnées 
pour  la  fleur  coupée.  Un  aide-mémoire  pour  la  culture  îles 
variétés  décrites,  complète  utilement  la  plaquette  et  sera 

fort  apprécie. 

La  condition  et  les  salaires  des  anciens  jardi- 
niers, par  G.  Gibault.  —  Brochure  extraite  du  Journal  de 
la  Société  nationale  d'horticulture  de  France.  —  Dans  cette 
élude,  M.  G.  Gibault  fait  un  tableau  des  plus  intéressants 
île  la  situation  des  anciens  jardiniers,  depuis  les  Romains 
jusqu'à  l'époque  de  Louis  XIV  et  nous  donne  des  détails 
des  plus  instructifs  que  l'on  lira  avec  intérêt. 

Dictionnaire  iconographique  des  Orchidées,  par 
A.  Cogniaux  et  A.  Goossens.  —  La  dernière  livraison  reçue 
de  ce  dictionnaire,  contient,  entre  autres,  les  planches  sui- 
vantes :  Cattleya  Dowiana  aureaalba,  Cypripedium  bella- 
tulum  album.  Dendrobium  formosum,  Epidendrum  ra- 
diatum,  Odoritoglossum  grande,  etc.  ainsi  que  la  des- 
cription de  ces  espèces. 

Lindenia.  —  Iconographie  des  Orchidées,  par 
.1.  et  L.  Linden. —  La  livraison  de  janvier  donne  la  repro- 
duction en  couleurs  et  la  description  de  sept  Orchidées, 
parmi  lesquelles  nous  citerons  le  Cattleya  Hardyana,  le 
Cypripedium  insigne,  le  Cypripedium  Beeckmani,  etc. 


LE   JARDIN 


6!) 


CHRONIQUE     FLORALE 


Corbeilles  d  Azalées  et  associations  des  coloris. 
Compositions  de  plantes  et  de  fleurs.  —  La 

bataille  de  fleurs  à  Nice       Les  fleurs  à  Sainte- 
Pélagie. 

La  vogue  des  Orchidées  et  leur  emploi  si  recommandable 
dans  l'ornementation,  n'a  cependant  pas  influé  surl'utilisa 
tion  des  Azalées,  et  il  eutété  vraiment  dommage  qu'il  en  fui 
autrement.  Telle  est  la  réflexion  qui  m'est  venue  à  l'esprit,  ces 

jours  derniers,  tandisqueje  contemplais  l; tre  d'un  fleu- 

fiste  où  les  corbeilles  et 
autres  objets  fleuris  étaient 
presqu'exclusivement  gar- 
nis d'Azalées. 

("était  d'abord  un  vaste 
panier  normand  doré,  mu- 
ni d'une  grande  anse,  dans 
un  éblouissement  d'Aza- 
lées rouge  vif,  encore  ac- 
centué par  de  gros  noeuds 
île  large  ruban  d'un  rouge 
non  moins  vif. 

Au  premier  plan, étaient 
d'autres  corbeilles  d'Aza- 
lées :  l'une  garnie  A'Asalea 
Vereaneana,  à  fleurs  ruse 
saumoné  vif  bordées  de 
blanc,  et  toute  enrubanéeet 
n  niée  de  large  ruban  rose, 
était  d'une  fraîcheur  par- 
faite. Lue  autre  Azalée,  de 

même  variété,  était  lée 

de  beaux  rubans  vertd'eau. 

Puis,  c'était  un  grand 
panier  tout  rempli  d'Aza- 
lées blanc  pur,  tle  Lilium 
Harrisii,  de  Muguets  aux 
grappes  merveilleuses,  et, 
derrière,  un  fort  Kentia  ; 
un  large  ruban  de  soie 
blanche  contournait  le  pa- 
nier et  formait  de  place  en 
place,  de  grosses  coques  et 
de  gigantesques  nœuds. 

Nombreuses  étaient,  en 
outre,  les  autres  corbeilles 
remarquables,  à  tel  point 
que,  s'il  fallait  les  décrire 
toutes,  l'espace  réservé  à 
ma  chronique  n'y  suffirait 

pas.  De  ces  corbeilles  fleuries,  véritablement  artistiques. 
je  veux  cependant  retenir  une  chose,  la  principale  dans 
l'arrangement  des  plantes  et  des  fleurs  :  c'est  cette  exquiseet 
harmonieuse  association  des  nuances. 

Je  voudrais,  à  ce  sujet,  attirer  l'attention  de  bien  des 
fleuristes  et  des  personnes  qui  doivent  composer  des  gar- 
nitures de  fleurs,  et  leur  faire  comprendre  combien  il  est 
regrettable  que,  dans  certaines  compositions  ravissantes, 
l'intérêt  delà  composition  soit  amoindri  par  la  mauvaise 
association  des  coloris.  Ils  peuvent  s'inspirer  de  cet  exemple, 
d'une  simplicité  naïve  si  on  le  veut,  mais  d'une  conception 
parfaite,  car,  partout,  nous  trouvons  deux  couleurs  :  celle 
des  fleurs  et  celle  du  feuillage;  la  couleur  des  rubans  est 
assortie  tantôt  à  l'une,  tantôt  à  l'autre. 

Dans  ma  dernière  chronique,  j'ai  exprimé  mon  opinion 
au  sujet  de  l'emploi  des  fleurs  d'Orchidées  dans  les  garni- 


Fia.  T, 


turea  des  appartements  somptueux.  11  ne  tant  cependant 
pas  croire  que,  seules,  les  Orchidées  soientà  rechercher, car 
alors  ces  garnitures,  tort  coûteuses,  ne  seraient  abordables 
que  pour  les  personnes  ne  craignant  pas  U  dépense. 

L'association  des  Heurs  d'Orchidées  axe,-  d'autres  Heurs, 
donne  parfois  d'excellents  résultats;  les  trois  exemples  ci- 
dessous  sont  d'ailleurs  de  nature  à  convaincre  les  piUs  SCep 

tiques. 

C'est  d'abord  la  gerbe  d'Orchidées,  représentée  par  la 
figure3"i  et  qui  est  l'œuvre  de  Mme  Chénier.  Comme  on 
peut  le  voir,  avec  les  Cattleya,Odontoglossum,  Oncidium, 
Cypripedium, etc,  sont  des  spathes  d'Anthurium, des  Roses, 

quelques  feuilles  de  Cocos 
Weddolliana  et  quelques 
frondes  de  Fougères.  Elle 
est  à  la  fois  légère  et  gra- 
cieuse, celle  gerbe,  dont, 
eliae  u  ne  des  dél  icates 
fleurs  qui  la  composent 
re  m  pli  t  admirablement 
son  rôle.  L'association  des 
formes  est  exquise,  celle 
des     coloris,     si     doux,    est 

ravissante. 

Voici  autre  chose,  vu  à 
la  montre  de  Nilson,  une 
composition  qui  ne  le  cède 

en  rien,  comme  originalité, 
à  tout  ce  que  l'on  peut  faire  : 
t'est  une  sorte  de  pied  rus 
I  ique,  tonné  d'une  branche 
noueuse  à  éeorce  rugueuse, 
reposant  sur  trois  pieds  et 
dont  chaque  ànfraetuosité 
esl  garnie  de  tampons  de 
mousse  dans  laquelle  sont 
piquées  de  petites  Bromé- 
liacées disposées  d'une  fa- 
çon si  naturelle,  que  cela 
lait  supposer,  de  la  part  de 
la  personne  qui  a  imaginé 
cette  composition,  une  étu- 
de faite  sur  place  de  la 
végétation  si  caractéristi- 
que des  plantes  épiphytes. 
11.-  cet  ensemble,  émergent 
des  spathes  d' Anthurium 
Scherserlanum,  des  fleurs 
de  Cypripedium  etdeCa^- 
tlcya,  des  grappes  d'Odon- 
loglossum  et  quelques 
frondes  de  Pferis. 
.le  le  répète,  l'ensemble  parait  si  naturel  et  est  si  artis- 
tiquement arrange,  que  l'on  croirait  voir  une  branche 
d'arbre  envahie  d'une  végétation  épiphyte  que  l'on  vient 
de  détacher  de  l'arbre  pour  la  poser  là  ;  et  cela  est  exquis 
et  pittoresque  à  la  fois,  d'une  délicate  originalité. 

Une  autre  composition  enfin,  quoique  révélant  d'une  façon 

plus  positive  l'interventi lu  fleuriste,  n'en  est  pas  moins 

jolie  :  C'est  une  gentille  corbeille  que  garnissent,  d'un  coi,'. 
quelques  grosses  bottes  de  Violettes,  que  l'on  n'a  même  pas 
pris  la  peine  de  délier,  et.  de  l'autre  cet,'.. un  gros  lais,-. au 
formant  un  bouquet  arrondi,  une  grosse  touffe  si  Ion  veut. 
Parmi  tout  cela,  sont  piqués  des  Cattleya,  Cypripedium, 
Odontoglossum,  Anthurium  et  Fougères,  tandis  que  quel- 
ques légers  rameaux  flexueux  d'Asperge  tenue  contournent 
la  use  surmontée  d'un  petit  piquet  d'Orchidées. 

#     * 

Nice,  le  21  février.  —  Je  viens  de  voir,  pour  la  première 


"  Gerbe)  l'Orch  idées. 


70 


LE    JARDIN 


fois,  la  seconde  bataille  de  fleurs  deeette  année.  àNiee,  el 
j'en  suis  resté  émerveillé. 

La  promenade  des  Anglais  esl  bariolée  sur  toute  sa  lon- 
gueur, car  c'est-là  qu'a  lieu  le  défilé  des  (leurs. 

Et  c'est  une  vision  agréable,  toute  d  azur  et  d'or,  qui  se 
déroule  près  de  cette  Méditerrannée,  si  calme  dans  le  bleu 
transparent    de  ses  flots,  en    même  temps    qu'une  bouffée 

parfumée  révélant  si  bien  la  grâce  rayonnante  .1 s  rives 

éternellement  fleuries. 

Elles  sont  nombreuses  les  voitures  décorées,  el  .elle- qui 
ne  sonl  pas  absolument  parée,  de  fleurs,  sonl  au  moins 
garnies  de  gros  bouquets  remplaçant  le-  lanternes.  Les 
cochers  des  voitures  publiques  n'onl  pas  manqué  de 
varier  I  aspect  ordinaire  .le  leur  attelage  par  quelques 
rameaux  constellés  de  fleurs. 

Je  ne  veux  citer  que  quelques  voitures  fleuries.  Voici 
d'abord  une  Victoria,  traînée  par  quatre  chevaux  recouverts 
de  housses  bleues,  qui  disparaît  sous  une  floraison  de 
brandies  d'Amandier  et  de  Lilas,  nouées  de  larges  rubans 
biens.  Sur  une  des  portières,  sont  composées,  en  Meurs,  les 
armoiries  du  prince  Lubomirski. 

Puis,  c'est  un  original  hamac  que  surmonte  un  dais 
rouge  amarante,  soutenu  par  quatre  lances  dorées  et  tout 
festonné  de  Jonquilles  et  de  Jacinthes  ;  la  charrette  est 
drapée  de  la  même  étoffe  que  recouvre,  comme  d'un  trans- 
parent, un  treillis  en  losange  de  Giroflées  blanches  et  de 
Jonquilles  ;  çà  et   là.  des  Ilots  de   rubans,    ('est   délicieux. 

Voici  une  autre  voiture  qui  n'est  qu'une  immense  touffe 
de  Roses  Maréchal  Niel  dont  les  brandies  se  rejoignent 
eu  formant  un  dôme;  le  sommet  en  est  orné  d'un  gros 
nœud  de  ruban  rose. 

C'est  ensuite  le  breack  des  officiers  <\u  1e''  chasseur,  com- 
plètement dissimulé  sous  de  la  mousse,  des  rameaux  de 
Bruyères  et  des  fleurs,  el  portant,  en  avant,  deux  cors  de 
chasse,  une  cuirasse,  ainsi  que.de  chaque  coté,  des  panoplies. 

Ce  que  je  dois  faire  remarquer,  c'est  la  recherche  d'har- 
monie entre  la  couleur  des  costumes  et  celle  des  (leurs  garnis- 
sant certaines  voitures.  Ainsi,  dans  une  voiture  toute  garnie 
de  Giroflées  blanches  et  de  Violettes  .le  Parme  niâmes,  les 
dames  et  les  messieurs  étaient  vêtus  de  blanc,  les  dames 
avec  des  rubans  mauves  formant  ceinture,  les  messieurs 
avec  les  rubans  de  chapeaux  et  les  cravates  mauves.  11  en 
était  de  même  dans  une  autre  voiture  ornée  de  Bleuets  et  de 
Giroflées  blanches,  où  les  toilettes  blanches  des  personnes 
se  complétaient  par  des  rubans  bleus. 

Combien  j'aurais  encore  de  voitures  élégamment  parées 
et  fleuries  à  citer,  si  je  ne  voulais  me  borner  à  ne  consacrer 
à  cette  fête  des  fleurs  qu'une  simple  note  ! 

Tout  le  monde  veut  en  être  de  cettelêteoù  toutes  les  per- 
sonnes portent  des  brassées  de  petits  bouquets  qu'elles 
lancent  sur  tout  le  parcours.  On  riposte  des  voitures  el 
.  e-t  une  pluie  de  fleurs,  une  envolée  de  pétales,  qui  tracenl 
un  sillage  éphémère,  multicolore  et  embaumé. 

Les  fleurs  feront  donc,  désormais,  partie  de  toute,  les 
manifestations  ".'  Je  viens,  en  effet,  de  lire  que  beaucoup  de 
personnes  avaient  tenu  à  porter  ou  à  envoyer  des  fleurs  à 
Kocbel'ort.  au  moment  de  son  internement  à  Sainte- 
Pélagie;  tellement  de  bouquets  qu'on  n'a  pas  pu  tout  loger 
dans  sa  cellule  et  qu'on  a  dû  on  laisser  dans  les  couloirs.  Et, 
tous  les  jours,  pendant  les  cinq  jours  de  son  internement, 
on  lui  fit  parvenir  des  gerbes  et  des  bouquets  en  (Millets 
rouges  et  en  Mimosa  principalement. 

Ces  envois  de  fleurs  ont  fait  dire  à  un  journaliste  qu'ainsi 
disparaissait  la  légende  de  la  paille  humide  des  cachots, 
remplacée  par  un  lit  de  fleurs  épanouies. 

Puissent-elles,  ces  (leurs,  adoucir  les  événements  qui  ont 
marqué  le  commencement  de  cette  année. 

ALBERT   MAUMENË 


FLORAISONS     HATIVES 

de  Rameaux  d'Arbres  et  d'Arbrisseaux 


Alors  que  le.  fleurs  de  certains  arbres  et  arbrisseaux  sont 
encore  en  boutons,  ilestpossibleel  souvent  même  aisé-  A'vn 
bâter  l'épanouissement  de  quinze  jours,  trois  semaines,  un 
mois  et  quelquefois  davantage.  Cela  ne  manque  ni  île 
charme,  ni  d'intérêt,  et  peut-être  y  aurait-il  là  matière  à 
quelque  chose  de  plus  qu'à  une  simple  distraction,  voire  à 
l'obtention  facile  de  bouquets  pour  appartements  :  peut 
être  le  commerce  des  (leurs  coupées  y  trouverait-il  son  compte. 
Je  sais  bien  qu'en  général  les  floraisons  d'espèces  ligneuses 
ne  sont  pas  de  bien  grande  durée  et  que  très  souvent  les 
corolles  tombent  assez  vite.  Mais  encore  y  a-t-il  des  excep- 
tions, et  qui  sait  si,  dans  le  nombre,  on  ne  trouverait  pas 
des  plantes  véritablement  bonnes  pour  cet  usage  '.' 

La  chose  n'est  pas  nouvelle,  probablement.  Pour  notre 
compte,  depuis  dix  ans,  nous  l'essayons  au  Muséum  chaque 
liiver,  et  M.  le  Professeur  Max.  Cornu  en  a  même  (ail,  il  \ 
aquelques  années,  l'objet  d'une  présentation  à  la  Société 
nationale  d'horticulture.  11  ne  semble  pas  cependant  qu'elle 
soit  bien  connue,  ni  surtout  qu'elle  soit  appréciée  comme 
elle  le  mérite. 

Que  l'on  délai  lie,  vers  la  mi-décembre,  un  peu  plus  tôt 
ou  un  peu  plus  tard  suivant  les  circonstances  atmosphéri- 
ques et  l'état  des  piaules,  que  l'on  détache;  sur  les  exem- 
plaires en  plein  air,  des  rameaux  de  Chimonanthe  (  C/dmo- 
nanthus  fragrans),  de  Rhododendron  de  Dahourie  {Rhodo- 
dendron dahuricum  )  et  de  Jasmin  nudiflore  (Jasminum 
nudifloruni)  garnis  de  leurs  boulons,  qui  n'attendent  qu'un 
rayon  du  débile  soleil  d'hiver  pour  s'entrouvrir;  que  l'on 
place  ces  rameaux  dans  un  vase  rempli  d'eau,  ou  qu'on  les 
pique  dans  un  pot  garni  de  sable  (rais  ou  de  mousse  mouil- 
lée; qu'on  les  rentre  dans  une  serre  tempérée  ou  tempérée 
chaude  et  que  l'on  maintienne  le  tout,  rameaux  et  mousse 
ou  sable,  toujours  suffisamment  humide,  au  moyen  de  fré- 
quents et  légers  bassinages  :  au  bout  d'une  huitaine,  d'une 
douzaine,  d'une  quinzaine  de  jours  au  plus,  on  obtiendra 
la  floraison  jaunâtre,  intérieurement  maculée  rouge  brun  et 
si  suavement  odorante  du  premier  ;  celle  rouge  pourpré  du 
second;  celle  jaune  d'or  du  troisième. 

Un  peu  plus  tard,  ce  pourra  être  le  tour  du  Parrotia 
persica,k  (leurs  nues,  mais  belles  cependant  par  leurs  éla- 
niines  rouge  cramoisi  foncé;  du  Pêcher  de  David  (Amyg- 
dalus  Damdiuna),  blanc  pur  ou  rosé  ;  du  remarquable 
Prunier  d'Alpband  (Prunus  Munie  Alphandi),  d'un  joli 
rose  ;  i\u  Chamécerisier  liés  odorant  et  du  Chamécerisier de 
Standish  ( Lonicera  fragrantissima  et  /..  Standishii), 
aux  mignonnes  corolles  blanches  ou  jaunâtres,  d'un  par 
(uni  délicat;  du  Cornouiller  [Cornus  Mas),  notre  Cor- 
nouiller si  commun,  si  dédaigné  et  cependant  si  charmant 
lorsque,  dès  le.  tout  premiers  beaux  jours,  il  revêt  en  bâte 
sa  fraîche  et  légère  parure  \  ieil  or  ;  du  non  moins  \  ulgaire 
Daphné  Bois-joli  (Daphnc  Mezèreum),  coquet  et  odorant; 
du  curieux  Hamamelis  cirginica,  aux  longs  pétales  dorés, 
étroits,  rubanés  et  contournés;  de  son  parent,  le  Corylopsis 
spicata,  dont  les  Meurs  sont  en  longues  grappes  jaune  pâle; 
puis  des  brillants  Forsythia  il)  (F.  Fortunei,  F.  suspensa 
et  /''.  oiridissima),  aux  tons  jaunes  d'une  si  grande 
richesse;  du  modeste  Saule Marsault  (Salix  Caprea),  dont 
les  beaux  chatons  mâles  fleurent  le  miel;  du  Berberis 
Daririnii,  aux  nombreuses  petites  grappes  jaune  orangé 
chaud;  du  rude  Prunellier  (Prunus  spinosa),  que  mars 
coin  re d'innombrables  corolles  blanc  de  neige;  de  l'Aman- 
dier nain  (Amygdalus  nana),  humble  buisson  et  graciles 

(1)  Les  Forsythia  se  cultivent  aisément  en  pots  et  bacs: 
forcés,  ou  simplement  datés,  ils  fournissent  ainsi  de  super- 
bes  potées  pouvant  durer  une  quinzaine  de  jours  en  apparte- 
ment. 


LE    JARDIN' 


rameaux  se  garnissant  de  carmin,  de  rose  On  de  blanc; 
même  de  l'Amandier  commun  et  de  l'Abricotier,  blanc  ou 
rosé;  du  Pêcher...  fleur  de  Pêcher  etc. 

J'en  ai  passé  certainement,  et  d'intéressants. 

Tout  celadonne,  presque  sans  peine,  des  floraisons  ravis 
santés.  Vingt  fois  nous  en  avons  essayé  et  toujours  avec 
un  égal  succès,  et  aussi,  disons-le,  avec  un  égal  plaisir. 

Bien  entendu,  ces  floraisons  n'ont  leur  raison  d'être 
qu'à  uni'  seule  époque:  l'époque  si  périlleuse  comprise 
entre  la  lin  de  décembre  et  la  mi-mars,  pendant  laquelle 
les'espèces  primavérales,  en  boutons  près  de  s'entr'ôuvrir, 
n'attendent  pour  cela  qu'une  série  de  journées  quelque  peu 
douces  et  claires  ;  période  souvent  fatale  pour  elles,  à  cause 
tles  brusques  retours  de  froid  qui  caractérisent  notre  climat. 

C'est  un  fait  digne  de  remarque  que  les  boutons  suppor- 
tent d'assez  forts  abaissements  de  température  tant  qu'ils 
ne  sont  pas  épanouis,  et  que,  seules,  souffrent  des  gelées,  du 
moins  ilrs  gelées  pas  trop  fortes,  les  (leurs  écloses.  Cela 
explique  comment  les  floraisons  arrêtées  et  mémo  en  partie 
atteintes  par  les  froids,  reprennent  dès  que  reviennent  des 
jours  plus  cléments. 

Précisément,  cette  période  incertaine  est  celle  qui  con- 
vient pour  rentrer  dans  une  atmosphère  tiède,  où  ils  n'au- 
ront plus  rien  à  craindre  des  gelées  tardives,  les  rameaux 
sur  le  point  de  fleurir.  Une  fois  qu'au  dehors  se  produit  la 
floraison  des  Pêchers,  il  n'y  a  plus  guère  d'intérêt  à  hâter 
l'épanouissement  des  arbres  et  arbrisseaux  de  plein  air. 

11  y  aurait  une  étude  intéressante  à  taire  sur  la  facilité 
avec  laquelle  se  prêtent,  à  cette  sorte  de  forçage,  lesdiverses 
espèces.  Celles  que  j'ai  précédemment  citées  s'en  accommo- 
dent toutes  très  volontiers  ei  à.  peu  près  au  même  titre. 
Mais  il  en  est  d'autres  qui  ne  se  comportent  pas  aussi  bien. 
encore  qu'elles  soient  également  très  précoces.  C'est  le  cas 
des  Groseilliers  à  floraison  hâtive  iRibes  albidum,  R.  mal- 
oaceum,  R.  sanguineum,  etc.)  ;  ici  les  fleurs  sont  en  grap- 
pes, comme  on  sait,  et  ces  grappes  débourrent  assez  mal  ; 
nous  avons  cependant  réussi  à  en  obtenir  la  floraison,  mais 
seulement  sur  des  rameaux  déjà  un  peu  avancés  en  végéta- 
tion. On  pourrait  en  dire  autant  d'autres  espèces  à  inflo- 
rescences également  bien  fournies  :  il  semble,  et  cela  s'expli- 
que assez,  que,  dans  le  cas  particulier  en  question,  les  fleur* 
s'ouvrent  mieux  et  plus  facilement  lorsqu'elles  sont  soli- 
taires ou  en  petits  groupes  que  lorsqu'elles  sont  réunies  en 
plus  grand  nombre.  Le  Lilas  nous  fournit  encore  un 
exemple  de  ce  fait.  Les  Syringa  oblata  et  S.  pubescenx, 
malgré  leur  extrême  précocité,  fleurissent  généralement  mal 
de  cette  manière.  Cette  année  cependant,  nous  avons  beau- 
coup mieux  réussi  que  d'habitude  avec  le  curieux  Lilas 
pubescent. 

Nous  avons  constaté  aussi,  dans  ces  essais,  que  les  fleurs 
■-impies  s'épanouissent  généralement  mieux  que  les  double-. 

Il  ne  iaut  pas  perdre  de  vue  que,  pour  avoir  toutes  les 
chances  de  réussite,  il  importe  de  ne  prendre  les  rameaux 
qu'à  l'époque  où  les  boutons  sont  déjà  bien  conformés  et 
annoncent  un  prochain  épanouissement.  En  plein  air, 
cet  épanouissement  se  fait  toujours  attendre  plus  ou  moins 
longtemps  ;  quelquefois,  il  est  longuement  retardé  par  des 
abaissements  de  température  :  en  serre,  les  rameaux  coupés 
s'épanouissent  en  quelques  jours,  d'où  ta  différence  que  je 
signalais  en  commençant.  Si  l'on  prenait  les  rameaux  trop 
tôt.  les  boutons  se  dessécheraient  au  lieu  d'arriver  à  bien. 

Des  Heurs  notablement  plus  tôt  qu'en  plein  air,  et  qui 
ne  risquent  pas  d'être  touchées,  du  jour  au  lendemain,  par 
les  gelées;  .les  fleurs  qui  offrent  une  réelle  diversité  de 
formes  et  de  coloris  ;  qui  présentent  une  disposition  parti- 
culièrement favorable  pour  la  garniture  des  grands  vases 
d'appartements;  —  et  pour  les  obtenir,  pas  autre  chose 
qu'un  petit  coin  de  serre  et  quelques  menus  soins,  point  du 
tout  fatigants  ni  absorbants:  cela  ne  vaut-il  pas  d'être 
essayé?  L.  HENRY. 


Les  Chrysanthèmes  nouveaux 


Je  n'ai  pas,  en  1897.,  acheté  systématiquement  la  plupart 

de  variétés  parue-  en   fram t  à  l'étranger,    comme   je 

lavais  fait  l'année  précédente.  J'avais,  en  effet,  reconnu 
l'inconvénient  d'encombrer  mes  cultures  de  centaines  de 
Chrysanthèmes  nouveaux  dont  très  peu  devaient  mériter 
d'être  conservés.  Je  me  suis  borné,  l'année  dernière,  à  cent 
nouveautés,  mais  choisies  avec  le  plus  grand  soin,  et  j'ai 
\;u,  avec  plaisir,  qu'à  part  quelques  rares  variétés,  tous 
le-  plus  beaux  gains  de  l'année  ont  fleuri  chez  moi. 

Voici  les  plantes  que  j'ai  le  plus  remarquées: 

Sénateur  Jean  Dupuy,  d'un  coloris  très  intéressant,  rose 
mauve  avec  des  tons  cuivrés  et  violacés,  grandes  fleurs  bien 
doubles.  J'appelle  l'attention  des  amateurs  sur  cette  plante 

que  je  n'ai  pas  vue  à  l'Expositi le  Paris.  Elle  a  été  très 

admirée  à  Remilly. 

.Y.  C.  S.  Jubilee,  magnifique  variété  sous  tous  les  rap- 
ports, d'un  coloris  délicieux,  mauve  très  pâle;  une  des  belles 
nouveautés  de  l'année. 

Mme  Ed.  Roger,  de  coloris  unique,  verdâtre;  Heurs 
incurvées  très  doubles. 

Directeur  Lieberi .  à  très  grande-  (leurs  d'un  rose  char- 
mant et  Mme  A.  Rousseau,  d'un   rose   un  peu  plus  foncé, 

sont  île-  plante-    de   valeur   qui  ont   très   bien     réussi    clie/ 

moi, 

Souoenîr  du  D'  Pierre  Gouel,  est  un  beau  rose  lié-  irai-; 
il  ne  faut  pas  lui  donner  trop  d'engrais  azoté,  comme 
d'ailleurs  à  Mme  A.  Rousseau 

Baronne  de  Vinols  est  un  rose  groseille  intéressant;  ses 
Heurs  sont  très  résistantes;  on  peut  lui  donner  de  l'engrais 
-ans  danger  de  pourriture. 

I.a  différence  de  résistance  à  la  pourriture  de  certaines 
fleurs  de  Chrysanthèmes  est  très  curieuse,  étant  donné 
que  ces  Chrysanthèmes  sont  cultivés  delà  même  manière 
que  d'autres  du  même  coloris  et  reçoivent  les  mêmes  doses 
d'engrais. 

Baronne  de  Vinols,  variété  naine  île  tenue  rigide,  a  des 
fleurs  de  longue  durée,  très  doubles,  très  épaisses,  aux 
pétales  pointés  de  blanc:  certaines  d'entre  elles  ont  trois  ou 
q  uatre cœurs,  à  l'instar  de  quelques  Bégonias doubles.Ce  sera, 
je  crois,  une  bonne  plante  pour  les  amateurs.  Elle  peut 
rendre  des  services  aux  horticulteurs.  Plusieurs  potées  de 
ee-  Chrysanthèmes  étaient  exposées  à  Paris,  mais  les  Heurs 
étaient  loin  d'être  aussi  bien  réussies  que  les  miennes. 

Comtesse  de  Laurence-,  est  d'un  blanc  crémeux  à  centre 
jaunâtre,  d'un  coloris  très  frais  et  brillant  ;  la  Heur  a 
besoin  d'être  poussée  fortement  pour  atteindre  un  grand 
diamètre,  et  l'étoffe  des  pétales  me  parait  un  peu  délicate'; 
le  coloris  en  est  bien  intéressant. 

Souvenir  de  Pont  d'Avignon,  belle  Henri  pétales  jaune 
marron;  Pamphile,  rougeâtre,  bien  double,  beau  coloris; 
(  ongrèsde  Bourges. magnifique  rouge  foncé,  centre  incur\  é; 
<  'ommandant Silhol,  coloris  tout  particulier.  Heur  moyenne. 
Soquart  Martin,  belle'  incurvée  ;  Rèhibfandt,  Watteau, 
(  'omtesse  de  Beauliueourt,  Bed  Varrior, Président  Noniu, 
sont  de  belles  plantes  qui  ont  bien  réussies  chez  moi. 

.le  dois  attirer  l'attention  des  amateurs  sur  Boyal  Stan- 
dard, variété  que  je  n'ai  pas  vue  représentée  à  l'Exposition 
de  Paris.  Le  coloris  velouté  en  est  très  riche,  d'un  pourpre 
foncé  violacé,  la  fleur  grande,  do  forme  japonaise,  manque 
peut-être  un  peu  Je  duplicature,  mais  elle  n  en  est  pas  moins 
très  remarquable.  C'est  le  coloris  très  foncé  qui  m'a  paru  le 
plus  beau  après  Georges  V.  Childs.  J'engage  les  amateurs 
à  en  tenter  l'essai,  car  nous  manquons  de  beaux  Chrysan- 
thèmes rouges,  c'est  de  ce  coté  que  devraient  se  porter  les 
efforts  des  semeurs  ;  en  effet,  les  teintes  jaunes  ou  blanche-  se 
rencontrent  abondamment,  tandis  que  les  coloris  foncés 
lent  défaut.  Il  suffisait  de  jeter  un  coup  d'oeil  sur  les  groupes 
de  Chrysanthèmes  du  haut  de  l'escalier  de  l'Exposition  de 
Paris,  pour  être  frappé  du  manque  de  fleurs  rouges:  on 
voyait  du  jaune,  du  blanc  et  un  peu  de  rose,  mais  surtout 
du  jaune  et,  quoique  le  jaune  soit  une  couleur  que  j'aime 
beaucoup,  j'avoue  que  j'aurais  étécontent  d'en  voir  moins. 
Les  amateurs  devront  donc  essayer  avec  soin  Boyal  Stan- 


LE    JAR1HX 


dard  et  Congrès  de  Bourges,  car,  malgré  toute  l'attention 
que  l'on  puisse  donnée  à  un  choix  judicieux  du  coloris, 
le  jaune  cl  le  blanc  dominent  toujours.  <  m  ne  peut  pourtant 
pas  répéter  indéfiniment  les  exemplaires  des  quelques  belles 
variétés  foncées  que  nous  avons. 

Outre  les  nouveautés,  citées  plus  haut,  j'ai  remarqué,  à 
Paris,  les  suivantes  que  je  n'avais  pas  réussies  ou  que  je  ne 
possédais  pas:  Rayonnant,  belle  plante  d  an  joli  rose  pâle, 
Piémont,  M.B.  Verloi  et  MrsJ.  Warren  étaient  exposés 
en  beaux  exemplaires,  (ils  ont  été  médiocrement  réussis  à 
Remilly),  Artaxerxès,  M.  de  Salvady,  Mlle  Laurence 
Zèdè,  Général  Beziat. 

11  serait  facile  d'allonger  cette  brève  nomenclature,  car 
beaucoup  de  (  hr\  s'anthômes  méritants  ont  été  mis  au  com- 
merce l'année  dernière,  niais  les  nouveautés  de  1897  sont 
déjà  de  l'histoire  ancienne,  et  les  Chrysanthémistes  ont  les 
yeux  fixés  sur  celles  de  1898.  Je  donnerai,  prochainement, 
le  nom  des  plantes  qui  ont  été  certifiées  tant  à  Paris  qu'a 
<  Mléans.  Lyon  ou  Lille;  niais,  auparavant,  je  dois  dire  que 
je  ne  suis  nullement  de  l'avis  de  l'auteur  de  l'article  sur 
les  Chrysanthèmes,  paru  dans  le  dernier  numéro,  au  sujet 
des  mécomptes  qu'a  donné,  en  France,  la  variété  italienne, 
Fratelli  Cattaneo  (1),  non  plus  que  sur  ses  appréciations 
au  sujet  des  nouveautés  de  MM.  Scalarandis  et  Calvat. 

Fratelli  Cattaneo  rouge  intense,  a  fait  ses  preuves,  on  l'a 
vu  admirablement  représenté  dans  presque  toutes  les  expo- 
sitions. En  1896,  en  particulier,  la  maison  Vilmorin  en 
exposait,  dans  son  lot  de  plantes  à  grandes  Heurs,  un  exem- 
plaire merveilleux.  D'ailleurs,  la  différence  de  climat  entre 
l'Italie  et  la  France  est  bien  peu  de  chose,  si  on  la  compare 
à  l'effroyable  changement  quedoivent  supporter  les  variétés 
de  Chrysanthèmes  venant  d'Australie,  autre  climat  et  antre 
hémisphère.  Cela  n'empêche  pourtant  pas  ces  variétés  de 
réussir  à  merveille  en  Europe. 

Quanta  celles  qui  ont  été  obtenues  à  Monza  cl  exposées 
par  M.  Scalarandis,  elles  viennent  d'un  climat  qui  res- 
semble à  celui  de  Rayonne  et  de  Toulouse  avec  des  Invers 
plus  froids.  Il  suffit,  pour  s'en  assurer,  de  jeter  un  coup 
d'œilsur  les  lignes  isothermiques  d'Europe  (2)  :  on  voil  que 
la  ligne  de  janvier  de  1"  passe  au-dessous  de  Monza;  il  y 
ferait  donc  plus  froid  l'hiver  qu'à  Cherbourg'.  Bien  plus, 
d'après  les  récents  travaux  du  célèbre  météorologiste  Julius 
Hann,  Milan  se  trouverait  au  centre  d'une  dépression  de 
température,  et  il  indique,  pour  les  environs,  îles  lignes  de 
Pet-';  janvier  est  doue  plus  froid  à  Monza  qu'à  Paris, 
plus  froid  même  qu'à  Bergen  (Norwège).  Par  contre,  les 
lignes  isothermiques  de  juillet  montrent  qu'il  y  fait  Mes 
chaud,  aussi  chaud  qu'à  Toulouse,  si  ce  n'est,  plus  11  n  y  a 
donc  aucune  raison,  puisque  Vioiand  Morel,  venant  de  cette 
dernière  ville,  réussit  sous  tous  les  climats  des  cinq  parties 
du  monde,  de  croire  que  les  Chrysanthèmes  de  M.  Scala- 
randis n'en  puissent  taire  autant. 

Il  en  est  de  même  des  variétés  de  M.  Calvat;  non  seule- 
mentelles  réussissent  parfaitement  dans  le  nord  de  la  France, 
niais  encore  dans  des  pays  beaucoup  plus  froids.  On  n'a 
qu'à  consulter  la  liste  des  plantes  exposées  en  Angleterre, 
pour  s'apercevoir  que  c'est  M.  Calvat  qui  arrive  bon  pre- 
mier, avec  une  mande  avance  sur  tous  les  semeurs  anglais 
ou  autres. 

Il  ne  faudrait  pas  croire,  cependant,  que  tout  le  monde 
puisse  obtenir  des  fleurs  aussi  grandes  que  celles  qu'expose 
le  distingué  semeur  grenoblois.  Quoique  certains  amateurs 
aient  eu  pour  leurs  coups  d'essai,  de  véritables  coups  de 
maître,  il  est  bien  certain  qu'on  n'obtiendra,  qu'avec  beau- 
coup de  difficultés,  un  résultat  approchant,  car.  M.  Calvat 
est  un  très  bon  cultivateur.  Mais  l'amateur  n'obtiendra  pas 
plus  facilement  de  liés  grandes  Heurs,  avec  d'autres  varié- 
tés, c'est  même  le  contraire  qui  arrivera  fréquemment. 

M.  Calvat,  pour  les  grandes  fleurs  bien  pleines,  et  M. 
Scalarandis,  pour  la  forme  et  le  coloris,  voilà  les  deux  triom- 
phateurs de  l'année. 

Du  reste,  la  plupart  des  belles  variétés,  mises  au  com- 
merce dans  ces  dernières  années  ont  du  sang  de  la  race 
(  'alvat  dans  les  veines,  et  cela  en  France  comme  à  l'él  ranger. 
Il  est  probable  qu'avec  les  coloris  et  formes  nouvelles  de 

(1)  Indiquée  par  erreur  sous  le  nom  de  Fratelli.  Collambo. 

(2)  Berghaus  Physikal  Atlas. 


M.  Scalarandis,  on  arrivera  aussi  à  obtenir  d'autres  nou- 
veautés intéressantes.  Il  suffisait  de  voir  avec  quel  empres- 
sement, à  la  dernière  exposition.  les  semeurs  admiraienl 
et  notaient  ces  tonnes  nouvelles  pour  être  sur  qu'elles  ser- 
viront dans  leurs  hybridations  futures. 

Loin  de  moi  la  pensée  de  vouloir  dire  que,  seuls,  ces  deux 
semeurs obtiennenl  de  belles  plantes,  nous  avons, en  France, 
nombre  d'obtenteurs  qui  ont  fait  leurs  preuves,  et  qui  nous 
donnent  fous  les  ans  d'excellentes  variétés,  d'autres  non 
veauXjComme  M.  Nônin,  sont  entrain  de  se  faire  connaître 
par  de  très  lions  gains,  mais  il  faut  rendre  à  César,  ce  qui 
appartient  à  César. 

R.  JARRY-DESLOGES. 


Deux  belles  variétés  de  Cattleya  labiata 

Le  Cattleya  labiata,  connu  aussi  sous  le  nom  de  C.  Wa- 
rocqueana,  est  d'une  introduction  déjà  ancienne.  Malheu- 
reusement perdu  pendant  une  cinquantaine  d'années,  il  fut 
réintroduit,  vers  1890. 

Parmi  les  nombreuses  et,  si  jolies  variétés  appartenant  à 
cette  espèce,  nous  en  signalerons  deux  qui,  en  1896,  ont 
Henri  dans  les  serres  de  M.  Dallemagnê,  et  dont  nous  don- 
nons aujourd'hui  une  reproduction  en  couleurs,  qui  rend  inu  • 
tile  une  description  détaillée. 

Le  Cattleya  labiata  est  certainement  un  des  plus  beaux 
du  genre.  Il  fleurit,  en  hiver,  est  très  rustique  et  offre  cette 
qualité  d'être  très  facile  à  cultiver  et  à  faire  fleurir  dans  une 
serre  tempérée. 

Ses  fleurs  amples  et  bien  étoffées  sont  d'un  joli  rose  \  il. 
avec  le  lobe  antérieur  du  labelle  pourpre  sombre  et  la  gorge 
marquée  de  deux  macules  blanches  ou  souvent  jauneorangé 
îles  itelix  Côtés. 

On  a  dit,  à  tort,  le  Cattleya  labiata  originaire  de  la  pro- 
vince de  Rio  de  Janeiro  et  de  la  montagne  ,],■<  Orgues.  II  fut 
envoyé  en  Europe,  'sers  1818,  par  William  Swainson.  qui 
l'avait  découvert,  fort  probablement,  dans  les  provinces  du 
Nord  du  Brésil. 

En  1836,  le  Dr  Gardner,  explorant  la  province  de  Rio  de 
Janeiro,  mentionna  le  C.  labiata,  qu'il  disait  avoir  vu  en 
fleurs  sur  le  Mont  da  Cavea.  C'est  plus  vraisemblablement 
le  Lœlia  lobata,  qu'on  retrouve  encore  dans  celle  région, 
que  le  1)'  Gardner  prit  pour  le  C.  labiata. 

Plus  tard,  ce  même  botaniste,  à  Sapucala,  confondit  le 
('.  labiata  avec  le  C.  Warnerii,  habitant  cetterégion  et  qui 
a  une  aire  assez  étendue. 

Mais,  en  définitive,  le  Cattleya  labiata  a  pour  habitat 
l'état  de  Pernambuco  et  ses  provinces  limitrophes,  Parahj  ba 
et  AllogoaSj  où  on  le  rencontre  sur  les  montagnes. 

Ainsi  que  nous  le  racontait  notre  compatriote,  M.  Forget, 
un  des  meilleurs  collecteurs  de  ce  temps,  il  vil  sur  les 
gros  arbres  des  forêts,  déjà  garnis  d'autres  plantes  épiphytes  ; 
à  l'ombre  du  feuillage,  il  enlace  de  ses  longues  racines  (cer- 
taines atteignent  jusqu'à  deux  mètres)  les  branches  latérales 
de  ces  arbres,  puisant  dans  l'air  humide  une  partie  des  élé- 
ments nécessaires  à  sa  végétation. 

Très  rarement  on  le  voit  sur  les  arbres  morts,  car  ceux-ci 
perdent  leur  école:',  et  les  (  Mv h  idées  qu'elle  portail  tombent 
avec  elle. 

Fleurissant  de  janvier  à  mars,  il  émet  de  nombreuses 
feuilles  et  de  nouvelles  racines  à  l'époque  des  pluies,  d'avril 
à  juin. 

Il  en  existe  un  certain  nombre  de  belles  «  variétés  i) 
répandues  dans  les  cultures;  celles  que  nous  signalons 
aujourd'hui  comptent  parmi  les  meilleures. 

F.  DESPINOY. 


►— I 

Q 

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E-i 


O 
Z 


LE   JARMX 


LES    INSECTICIDES 


LE  LYSOL 


Nombreuses  sont  les  préparations  connues  sous  le  nom 
d'insecticides,  employées  pour  combattre  les  insectes  et 
maladies  qui  ravagent  nos  cultures. 

Pour  se  rendre  un  compte  exact  de  la  valeur  de  ces  subs- 
tances et  des  effets  qu'elles  produisent,  il  faut  en  faire  une 
étude  très  attentive  et  bien  suivie,  car,  en  général,  une 
première  application,  faite  sans  comparaison  aucune,  ne 
donne  que  des  résultats  imparfaits. 

Grâce  aux  expériences  comparatives  entreprises  par 
M. Chevalier,  professeur  d'horticulture  à  Montreuil,  qui  a 
bien  voulu  nous  en  transmettre  les  résultats,  nous  sommes 
heureux  de  faire  profiter  nos  lecteurs  des  observations 
de  cet  excellent  praticien,  concernant  le  Lysol,  dans  ses 
divers  emplois  comme  insecticide. 

Pour  combattre,  à  l'aide  du  Lysol,  le  Puceron  lanigère, 
ce  fléau  trop  connu  de  nos  Pommiers,  on  doit,  au  prin- 
temps, en  mars-avril,  déchausser  le  pied  de  l'arbre,  et  ba- 
digeonner le  tronc  de  haut  en  bas  avec  cet  insecticide  à  la 
dose  de  1  p.  100  :  deux  applications  semblables  suffisent 
pour  le  faire  entièrement  disparaître. 

Pour  détruire  le  Kermès  du  Pécher  (Chermes  persical,  on 
badigeonne  en  sec,  après  la  taille,  soit  en  février-mars,  les 
branches  charpentières  et  les  coursonnes  du  Pécher,  avec 
une  dissolution  de  50  grammes  de  Lysol  dans  3  litres  d'eau  ; 
cela  donne  de  très  bons  résultats. 

Trois  sujets  très  atteints,  dont  un  datant  de  1810,  traités 
une  seule  fois,  ont  été  ainsi  complètement  guéris  et  il 
n'y  reste  plus  trace  de  ces  insectes,  tandis  que  d'autres, 
voisins,  non  traités,  sont  entièrement  envahis. 

Contre  le  Kermès  du  Pommier  et  du  Poirier  (Chermes 
jiyri),  le  traitement  indiqué  ci-dessus,  commencé  il  y  a 
ileux  ans,  avait  fait  disparaître  une  grande  partie  des  in- 
sectes ;  une  deuxième  opération,  faite  l'an  dernier  en  jan- 
vier, a  achevé  la  guérison.  La  végétation,  qui  avait  été  peu 
vigoureuse  jusqu'à  ce  moment,  a  repris  actuellement  active- 
ment ;  l'écorce  des  arbres  traités  est  saine  et  bien  lisse. 
Pour  détruire  cet  insecte,  il  est  également  bon  de  donner, 
en  juillet,  au  moment  de  son  éclosion,  des  bassinages  à 
la  dose  de  1  p.  100,  en  opérant  le  matin. 

Contre  le  blanc  du  Pécher,  qui  atteint  spécialement  cer- 
taines variétés,  telle  que  la  Madeleine  rouge  de  Courson, 
la  poudre  de  Lysol  peut  être  avantageusement  employée. 
Préventivement,  on  doit  commencer  en  mai,  le  matin  et 
pendant  deux  jours  consécutifs,  en  se  servant  d'un  soufflet 
à  pulvériser;  puis  on  continue  ensuite,  toutes  les  trois  se- 
maines, suivant  l'intensité  de  la  maladie,  et  cela  jusqu'à  la 
maturité  des  fruits. 

Contre  la  Pyrale  des  pommes  et  des  poires,  fCarpocapsa 
pomonana),  qui  rend  les  fruits  véreux,  on  peut  aussi  em- 
ployer le  Lysol  de  la  façon  suivante  : 

Au  moment  de  la  lloraison,  on  trempe  des  chiffons  de 
laine  dans  le  Lysol  pur  et  on  les  suspend  aux  branches 
charpentières,  tous  les  mètres  environ.  L'odeur  que  dégage 
ce  produit  incommode  à  tel  point  les  papillons  qu'ils  se 
gardent  bien  d'approcher  et,  par  suite,  de  pondre  en  cet  en- 
droit, donc  plus  de  fruits  véreux. 

Le  même  procédé  a  donné  également  de  bons  résultats 
contre  la  Lisette  ou  Coupe-bourgeon. 

Contre  les  Pucerons,  les  bassinages  à  la  dose  de  1  0/0, 
sont  d'un  effet  foudroyant  si  l'on  répète  deux  ou  trois  fois 
le  traitement. 

Le  Lysol  a  donc  l'avantage  de  pouvoir  s'employer  en 
toute  saison  et  pour  combattre  la  plupart  des  maladies 
et  des  insectes  qui  attaquent  les  arbres  fruitiers.  Bien 
entendu,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut  il  faut  prendre 
le  mal  à  son  début,  et  même  opérer  préventivement. 

V.  ROUGE. 


/Irpebia     echioides 


Parmi  les  quelques  genres  et  espèces  de  Borraginées  cul- 
tivés dans  les  jardins,  le  genre  Arnebia  esl  sans  doute  le 
moins  connu,  mais  non  le  moins  intéressant  au  point  de 
vue  horticole.  L'espèceà  laquelle  nous  consacrons  cette  note 
est,  en  effet,  une  charmante  plante  vivace,  rustique  ri  à  flo- 
raison printannière  très  al huit'',  qu'il  est  regrettable  de 

ne  pas  voir  figurer  dans  toutes  les  collections  de  plantes  vi- 
\  aces  île  choix. 

Le  genre  Arnebia,  (1 1  créé  par  Forskal,  en  1775,  pour  une 
espèce  égyptienne,  l'A.  tetrastigmu,  qui  n'est  jamais  sortie 
du  domaine  de  la  botanique  pure,  renferme  aujourd'hui 
17  espèces  dispersées  dans  le  nord  de  l'Afrique  et  surtout 
dans  la  partie  occidentale  et  méridionale  de  l'Asie.  Il  y 
aurait  pas  mal  à  dire  sur  la  nomenclature  assez  nombreuse 
de  ee  genre,  cinq  autres  noms  lui  ayant  été  successivement 
lionnes  par  li 's  auteurs,  de  même  aussi  que  sur  ses  affinités 
botaniques,  mais  nous  laissons  volontiers  ces  questions  de 
mie  pour  ne  nous  occuper  ici  que  de  V Arnebia  echioides 
au  point  de  vue  horticole. 

Toutefois,  nous  devons  taire  remarquer,  au  sujet  de  cette 
espèce,  que  le  genre  Arnebia  n'est  pus  exactement  le  sien, 
car  elle  aété  classée,  par  Boissier,  dans  le  genre  Macroto- 
n  tin  (2).  en  compagnie  de  trois  autres  espèces,dont  le  M.  Bcn- 
thami  a  seul  été  introduit  dans  les  jardins.  Et  ce  transfert 
étant  admis  par  les  botanistes  modernes,  V Arnebia  echioides, 
du Prodromus  de  DeCandolle,  est  ainsi  devenu  le  Macro- 
tomia  echioides,  dans  la  Flora  orientalis  de  Boissier. 

Mais  si  l'horticulture  bénéficie  souvent  des  sages  conseils 
que  lui  donne  là  botanique,  doit-elle  suivre  avec  une  rigueur 
absolue  tous  les  changements  quelle  apporte  à  la  nomen 
elai ure  des  végétaux?  Nous  ne  le  pensons  pas,  car,  pour 
une  simple  appréciation  de  la  valeur  de  tels  ou  tels  carac- 
tères,il  n'y  a  pas  lieu,  selon  nous,  de  dénommer  une  plante, 
déjà  répandue  et  connue  dans  les  jardins  sous  un  autre'  nom 
plus  ancien,  pour  lui  en  donner  un  nouveau,  sans  autre 
bénéfice  que  pour  l'auteur  qui  lui  attache  désormais  son 
nom.  Ces  diverses  raisons  sont  celles  qui  nous  ont  engagea 
conserver  ici  le  nom  A' Arnebia  echioides  employé  dans  la 
plupart  des  ouvrages. 

C'est  une  [liante  vivace,  haute  de 0",15  à0",25,  devenant 
peu  volumineuse  malgré  l'âge,  à  végétation  très  précoce, 
émettant  plusieurs  tiges  étalées,  puis  dressées  et  se  termi- 
nant par  un  corymbe  de  cymes  scorpioïdes  et  multiflores 
de  fleurs  printannières,  d  un  jaune  vif  et  très  voyantes. 

Les  feuilles  radicales  et  celles  des  rosettes  stériles  sont 
assez  grandes,  loueurs  de  15  à  20  centimètres,  lancéolées,  à 
limbe  se  prolongeant  jusqu'à  la  base  de  la  nervure  médiane. 
molles,  d'un  vert  gai  et  finement  poilues.  Les  feuilles  des 
tiges  sont  beaucoup  plus  petites,  nombreuses,  rapprochées, 
alternes,  sessiles,  mais  non  embrassantes. 

Les  fleurs  sont  réunies  au  sommet  des  tiges  en  deux  ou 
trois  cymes  scorpioïdes,  courtes  mais  multiflores  et  chaque 
fleur  est  accompagnée  d'une  bractée  triangulaire-lancéolée; 
le  calice  a  cinq  divisions  profondes  et  lancéolées  et  la  corolle, 
d'un  beau  jaune  vif,  est  étroitement  tubuleuse  intérieure- 
ment, puis  élargie,  ouverte  en  entonnoir  et  découpée  en 
cinq  lobes  peu  profonds;  à  l'angle  de  chaque  sinus,  existe 
une  tache  grosse  comme  une  tête  d'épingle,  d'abord  d'un 
beau  brun  foncé  et  très  apparentée  l'épanouissement,  mais 
pâlissant  bientôt  et  disparaissant  presque  totalemement  au 
bout  de  quelques  jours;  il  est  ainsi  curieux  de  yoir,  sur 
une  même  inflorescence,  des  fleurs  présentant  des  ponctua- 
tions d'intensités  différentes  et  d'autres-non  ponctuées.  Il  y 
a  cinqétamines  sessiles  et  insérées  dans  le  tube  et  un  style 
simple,  à  stigmate capité,  plus  long  que  les  étamines.  La 
floraison  a  lieu  en  avril-mai  et  se  prolonge  pendant  pres- 
que tout  l'été,  mais  bien  moins  abondante  qu'au  printemps. 
Habite  l'Arménie  et  le  Caucase,  d'où  il  a  été  introduit 
en  1835. 

h'Arnebia  echioides  est  très  rustiqueet  de  longue  durée; 
nous  en  connaissons  des  pieds  vieux  de  plus  de  dix  ans, 

(1)  Arnebia  Forsk.,  FI.  Egijpt.  et  Arab.  62  .  1775. 

(2)  Macrotomia  D  C,  in  Meissn,  Gen.  'U0. 


LE    JARDIN 


qui  ont  résisté  en  pleins  champs  à  nos  plus  rudes  hivers 
e(  qui,  chaque  année,  se  couvrenl  d'une  abondance  de 
jolies  fleurs  jaunes.  Leur  vue,  ee  printemps  dernier,  nous 
a  beaucoup  engagés  à  publier  la  présente  note,  car  il  esl 
vraiment  dommage  qu'une  aussi  jolie  fleur  ne  figure  pas 
dans  tous  les  jardins.  La  plante  n'est  pas  délicate,  elle 
demande  simplement  un  sol  léger,  siliceux,  plutôt  que  cal- 
caire, et  sain. 

Le  plus  grand  obstacle  à  sa  dispersion  dans  les  jardins 
est  qu'elle  ne  produit  pas,  au  moins  s,, us  le  climat  pari- 
sien, suffisamment  de  graines  ;  c'est  tout  au  plus  si  l'on 
parvient  àen  trouver  quelques  unes  sur  chaque  pied,  niais 
l'éducation  des  jeunes  s, .mis  n'offre  aucune  difficulté.  <  >n 
sème  en  terrines,  s,, us  châssis  froid,  ou  repique  les  plants 
en  godets  .■(  mi  les  hiverne  suus  abri,  pour  les  mettre 
ensuite  en  pleine  terre  au  printemps  suivant.  A  défaut  de 
graines,  on  peut  avoir  recours  au  bouturage  îles  rosettes 
stériles,  411e  l'un  détache  si  possible  avec-  un  talon  et  que 
l'on  tait  enraciner  à  l'étouffée,  ou  par  le  bouturage  des 
viosvrs  racines,  que  l'on  place  dans  du   sable  et   sur  une 

petite  couche,  afin  de  loin-  faire  développer  des  bourg is 

avant  de  les  diviser. 

Quant  à  ses  emplois  horticoles,  VAmebia  echioides  peut 
être  planté  isolément,  de  préférence  par  touffes  de  trois  a 
cinq  pieds,  eà  et  là  dans  les  plates-bandes  longeant  les 
allées  ou  sur  les  pelouses,  mais  il  a  surtout  sa  place  bien 
marquée  dans  les  roi  ailles,  où  il  produit  au  printemps  le 
plus  charmant  effet  décoratif. 

S.  MOTTET. 


ENCORE     UN     MOT 

St'R    LE 

Crateegus  coccinea  comme  Sujet 

L'article  paru  ici  dernièrement  (1)  relativement  au  Cra- 
iiri/us  coccinea  employé  comme  sujet,  ai 'a  valu  quelques 
observations  qui  m'obligent  à  revenir  sur  laquestior.. 

Peut-être  n'ai-je  pas  assez  l'ait  ressortir  que  [es  jeunes 
plants  de  cette  espèce  sont  ou  complètement,  ou  presque 
complètement  inermes  :  les  épines  n'apparaissent  qu'assez 
tard,  et  pas  axant  la  troisième  ou  même  la  quatrième 
année:  par  suite,  elles  se  montrent  seulement  à  une  cet 
taine  hauteur;  cela  donne  une  réelle  facilité  pour  le  gref- 
fage en  pied.  Il  n'en  esl  pas  de  même,  comme  on  le  sait, 
pour  les  autres  Cratœgus  employés  pour  sujets,  lesquels 
sont  tous  plus  ou  moins  épineux,  même  chez  le-  tout 
jeunes  exemplaires.  Cette  absence  d'épines  dans  les  pre- 
miers temps  est  précisément  ce  qui  nous  a  fait  préférer  le 
('.  coccinea  au  C.  Crus-galli,  encore  que  nous  ayons 
reconnu  ce  dernier  comme  très  apte  à  recevoir  les  greffes  ; 
l'Aubépine  Ergot-de-coq  est  toujours  fortement  épineuse,  et 
cet  inconvénient  11  est  pas  négligeable,  lors  tic^  éeusson- 
nages  surtout. 

'Mi  nio  permettra  de  redire  qu'à  cet  avantage  fort  appré- 
ciable de  n'avoir  pas  ou  presque  pas  d'épines  sur  les  jeunes 
exemplaires,  l'Aubépine  à  fruits  coccinés  en  joint  d'autres 
il  assrz  grande  valeur  :  elle  conserve  sa  sève  plus  longtemps 
que  l'Aubépine  ordinaire;  a.  âge  égal,  les  sujets  sont  plus 
étoiles  et  plus  lisses;  reçoive  est  plus  nette,  plus  êpaisse-et 
plus  facile  à  lever;  enfin  les  greffes  se  développent  en  géné- 
ral plus  vigoureusement,  au  moins  dans  les  premiers  temps. 

L.  11. 

Expériences  de  vinification,  par  ,T.  Vidal.  —  Dans  ce 
rapport,  présenté  au  congrès  viticole  de  Toulon,  l'auteur 
expose  les  résultats  de  trois  années  d'expériences  relatives 
à  la  fermentation  de  la  vendang-e,  aux  températures  qu'elle 
produit  et  à  la  réfrigération  dés  cuves  au  moyen  de  l'air 
humide  pendant  la  fermentation. 

(1)  Le  Jardin    1  98,  V  du  5  janvier,  page  9. 


Du  pincement  de  la  Vigne 

SES  APPLICATIONS.  SES  EFFETS 


Le  pincement  des  bourgeons  de  la  Vigne  est  une  opéra 
lion  connue  depuis  fort  longtemps,  mais  elle  est  relative 
ment  peu  employée  en  viticulture  proprement  dit.'. 

l'ai  contre,  pratiquée  par  l'arboriculteur,  cette  opération 
fait  merveille  :  elle  lui  permet,  lorsqu'elle  est  bien  appliquée, 
de  garnir,  en  peu  de  temps,  avec  nos  meilleures  variétés  de 
raisin  de  table,  les  murs  les  plus  élevés,  de  maintenir 
longtemps  en  pleine  prospérité  telle  ou  telle  forme  donnée 
à  la  charpente  d'une  treille.  Le  pincement  a  surtout  une 
importance  considérable,   en  ce  sens  qu'il   permet  d'arrêté,. 


Fig.  :«. 

ou  de  modérer,  tout  au  moins,  la  croissance  de  tel  ou  tel 
bourgeon  inutile  pom  l'avenir  t\\\  cep,  en  faveur  de  tel  autre 
devant,  lui,  jouer  un  rôle  important  dans  l'établissement  de 
la  charpente. 

Mais,  indépendamment  du  rôle  qu'il  remplit  comme 
régulateur  de  la  sève,  le  pincement  contribue  aussi  à  favo- 
riser la  nutrition  des  fruits  portés  par  les  rameaux  pinces. 
('est,  on  peut  le  dire,  un  véritable  stimulant  qui  facilite 
le  développement  des  grappes,  en  assure  la  fécondation. 
et  permet  d'obtenir  des  fruits  plus  volumineux. 

Tel  est,  au  point  de  vue  physiologique,  l'exposé  des  résul- 
tatsqui  peuvent  être  obtenus  par  l'application  du  pincement 

En  viticulture,  le  pincement  n'est  entré  dans  la  pratique 
courante,  que  depuis  l'application  des  formes  raisonnées,  et 
encore  est-il  souvent  mal  appliqué.  Cet  état  de  choses  est 
o\  idemment  dû  à  l'indifférence  du  viticulteur  qui.  à  de  rares 
exceptions  près,  ne  sait  pas  apprécier  les  avantages  qu'il 
pourrait  tirer  de  cette  opération. 

Dans  les  régi:  ns  où  les  Vignes  sont  le  mieux  tenues,  la 
Champagne,  la  Bourgogne,  etc. ...le  pincement  est  remplacé 
par  le  rognage,  sorte  de  pincement  tardif  qui  peut  suffire 
parfaitement  lorsqu'on  s'en  tient  aux  anciennes  formes, 
mais  que  l'on  doit  abandonner  lorsque,  pour  uni'  cause 
quelconque,  ou  se  voit  forcé  de  renoncer  à  ces  anciennes 
formes,  pour  aborder  la  taille  Guyot,  une  de  ses  variantes, 
ou  tout  autre  forme  arborescente. 

Il  est  des  formes  pour  lesquelles  le  rognage  est  insuffisant; 
pour  d'autres,  au  contraire,  il  facilite  trop  l'élévation  des 
souilles;  pour  telle  autre,  enfin,  plus  arborescente,  il  n'est 

(t)  V  176  a  182. 


LE    JAMlilN 


plus  suffisant  pour  empêcher  la  confusion 
éviter  la  coulure,  èf  l'avortement  des  grappes. 

i  m  était  donc  en  droit  de  le  considérer  comme  une  opéra- 
tion mécanique,  suffisante  pour  certaines  cultures  locales, 
mais  d'une  inefficacité  réelle  lorsqu'on  l'applique  au\ 
i ies  types  de  la  viticulture  moderne. 

' 'ependant,  le  rognagne  avait  une  qualité  qui,  jusqu'à  ce 
jour,  était  scientifiquement  méconnue.  Dans  une  étude  de 
mieux  suivies,  sanctionnée  par  une  expérience  de  plus  de 
10 années  el  que  vient  de  publier,  la  Reçue  de  Viticulture (1), 
M.  P.  Viala,  dont  la  haute  compétence  est  bien  connue, 
aidé  parla  collaboration  de  M.  (i.  Rabault.  vient  de  mettre 
cette  qualité  en  évidence.  Ces  messieurs  nous  démontrent, 
et  nous  prouvent  que.  par  l'ancienne  pratique  du  rognage, 
les  raisins  portés  par  des  sarments  rognés  à  quatre  feuilles 
au  dessus  de  la  grappe,  sont,  d'une  façon  générale,  pour  les 
cépages  les  plus  vigoureux,  les  raisins  les  plus  riches  en 
sucre  et  ,  partant,  les  moins  acides.  D'autre  part,  ces  expéri- 
mentateurs nous  démontrent  aussi  que  les  tailles  courtes. 
comparativement  aux  tailles  arborescentes,  tendent  encore  à 
nous  donner  le  maximum  de  richesse  saccharine. 

Nos  ancêtres  n'avaient  donc  pas  tort  d'appliquer  les 
tailles  courtes,  les  formes  peu  développées  el  les  pince- 
ments tardifs  à  leurs  tins  cépages. 

Mais,  depuis,  la  situation  viticolea  complètement  changé; 
la  crise phylloxérique et  les  multiples  maladies  sont  venues 
jeter  le  désarroi  dans  les  milieux  viticoles. 


du   feuillage,      la    Champagne,    région  encore   indemne   des 
phylloxéra,   mais  qui,   fort  menacée,  pourra, 
l'autre,  être  complètement  envahie  et  obligée 
l,i  culture  qui  lui  esl  chère. 


ravages  du 
d'un  jour  à 
'abandonner 


Fig.  39, 

Le  viticulteur,  obligé  de  lutter  contre  la  concurrence  el 
surchargé  de  irais,  a  dû  demander  davantage  à  sa  Vigne. 

11  lui  a  fallu  changer  ses  habitudes,  et  eùt-il  voulu  lss 
i  onserver,  que  la  Vigne  greffée  eût  exigé  d'autres  soins  pour 
sa  bonne  venue. 

Je  n'examinerai  pas  les  conséquences  de  cet  état  de  choses 
pour  la  France  entière;  je  me  contenterai  de  le  taire  poui 

(I)  V  176  a  181. 


Fig.  lo. 


Le  vigneron  champenois,  conservant  ses  anciennes  habi- 
tudes ne  connaît  que  le  rognage;  lois  de  la  reconstitution 
de  son  vignoble,  il  devra  connaître  les  pincements,  il  est 
donc  bonde  l'initier,  dès  maintenant,  à  ces  opérations,  en  lui 
indiquant  les  règles  précises,  qu'il  devra  suivre, 

Disons  de  suite  que  les  tonnes  futures  de  la  Champagne 
devront  être  aussi  réduites  que  possible,  nécessitant  ain~i, 
à  l'hectare,  un  nombre  suffisant  île  ceps,  pour  permettre  de 
parer  rapidement  aux  désastres  des  gelées  d'hiver.  De  plus, 
ces  Vignes  subiront  une  taille  mixte  permettant  d'obtenir 
des  sarments  taillés  courts  et  d'autres  taillés  longs;  ceci  afin 
d'atténuer,  le  plus  possible,  les  effets  désastreux  des  gelées 
prin  tanières. 

A  quelle  époque  deera-t-on  appliquer  les  pincements  ? 
Si  nous  suivons  M.  P.  Viala  dans  ses  savantes  dissertations 
sur  les  avantages  des  pincements  relativement  à  la  richesse 
en  sucre  des  raisins,  nous  serons  tentés  d'admettre  qu'il  faut 
opérer  le  plus  tard  possible,  c'est-à-dire,  quelque  temps 
après  la  floraison  et  le  plus  haut  possible  au-dessus  des 
grappes.  Tous  les  pincements  sur  la  grappe  ou  trop  près 
d'elle,  nuiraient  au  développement  des  principes  sucrés. 


76 


LE    JARDIN 


Nous  ne  discutons  j  >a^  ce  fa.il  que  nous  reconnaissons 
exact,  lorsque  les  pincements  courts  sont  appliqués  tardive- 
ment comme  le  recommandait  l'arboriculteur  Trouillel  pour 
éviter  i'échalassage.  Mais,  nous  croyons  sincèrement  que,  en 
appliquant  le  pincement  court  au  moment  opportun,  on 
peut  bénéficier  des  a\  antages  que  personne  ne  lui  a  .om. -si,'., 

tout  en  atténuant,  dans  une  large  sure,  les  inconvénients 

relatifs  à  la  richesse  en  sucre  des  raisins. 

Nous  sommes  partisan  absolu  .les  pincements  courts  et 
précoces,  et,  comme  tel,  nous  avons  cherché,  depuis  1883,  à 
les  faire  entrer  dans  la  pratique  courante  des  vignobles  du 
Nord.    Nous   nous  sommes    surtout 
attachéàen  régulariser  l'application. 
Ces  pincements  se  font,ehaque année, 
sur  une  surface  de  près  de  10  hectares. 
et    nous    avons   toujours   obtenu    les 
meilleurs  résultais.  Nombre  de  nés 
confrères  ont  admiré  les  belles  grap- 
pes  primées,   d'une   régularité  par- 
lait:' et  d'une  égale  maturité,  obte- 
nues  par  l'application  de  noire  pro- 
cédé, raisonnée  et   bien  comprise  du 
personnel  exécutant. 

Pour  nous,  l'opération  du  premier 
pincement  doit  se  confondre  avec 
I  ébourgeonnage.  En  mettant  a.  terre 
tout  le  bois  inutile  qui  ne  porte  pas 
fruit,  nous  pinçons  de  suite  les  bour- 
geons fructifères  qui  ne  doivent  pas 
concourir,  dans  l'avenir,  à  la  forma- 
tion de  la  souche. 

A  ce  moment,  les  formes  .l.s 
grappes  sont  apparentes;  il  .'st  pos- 
sible d'opérer,  mais  il  va  sans  dire 
que  1.'  viticulteur  ne  peut  pas  tout 
faire  en  un  jour,  aussi  les  bourgeons, 
durant  l'opération,  continueront  à 
s'accroître  et  dépasseront  la  dernière 
forme  de  0"10  à  0~15, 

Devons-nous  pincer  uniformé- 
ment pendant  toute  la  durée  de 
I  opération  :'  Non  !  L'expérience  nous 
a  démontré  que,  si  un  pincement 
radical,  fait  immédiatement  sur  la 
grappe  des  son  apparition,  favorise 
son  développement  et  lui  permet 
.le  résister  aux  intempéries,  l'opé- 
ration deviendrait  funeste  si  on  la 
pratiquait  sur  un  bourgeon  ayant  de 
veloppé  trois  ou  quatre  feuilles  au- 
dessus  de  ses  formes.  Dans  ce  cas,  il 
faudrait  alors  être  moins  radical  et  le 
rogner  à  une  ou  deux  feuilles  suivant 
l'état  du  bourgeon  au  moment  de 
l'opération. 

Par  ce  procédé,  on  exécute  deux  opérations  du  même  coup 
.-I  le  végétal  souffrira  à  peine  des  suppressions  tandis  que 
les  fruits  seront  fort  favorisés. 

Il  va  sans  dire  que  ces  pincements  nedoivent  s'appliquer 
qu'aux  bourgeons  des  sarments  fructifères,  qui,  en  aucun 
cas,  ne  concourent  à  la  formation  de  la  charpente  des  ceps. 
Les  pincements  précoces,  suivant  notre  manière  de  voir, 
se  pratiquent  donc  de  trois  façons  différentes,  selon  l'état  du 
bourgeon  traité.  Pour  être  plus  clair,  nous  reproduisons 
(fig.  38,  39,  40  cl  11)  les  différents  états  de  végétation  des 
bourgeons  devant  supporter  tel  ou  tel  mode  de  pincement 
précoce. 

Dès  le  commencement  de  l'opération  qui,  en  Champagne, 
peut  avoir  lieu  vers  le  ;'.">  mai.  les  bourgeons   se   présentent 


Fia.  11 


sous  l'aspect  des  figures  38  et  39.  Dans  ce  cas,  on  les  rogne 
soit  sur  la  grappe  A.  soit  sur  la  feuille  accompagnant  la 
grappe  B.  Quelques  jours  plus  tard,  la  végétation  étant  très 
active,  les  jeunes  organes  présentent,  en  partie,  l'aspect  de 
la  figure  10.  On  les  pince  alors  sur  la  feuille  située  au- 
dessus  de  la  grappe  C.  Plus  tard,  enfin,  loBsque  le  sommet 
des  axes  s'est  allongé  de  0"30et  plus  au-dessus  de  la  der- 
nière forme  (fig.  11).  on  adopte  le  pincement  à  deux  feuilles 
au-dessus  des  grappes,  en' D.  D'une  façon  générale,  cette 
opération  doit  toujours  être  terminée  avant  la  floraison. 
Nous  verrons  plus  loi  n  que,  dans  nos  applications  en  grand, 
nous  avons  combiné  nos  travaux  île 
façon  à  ce  que  cette  opération  ne 
dure  pas  plus  de  douze  jours. 

Que  se  passe-t-it  après  relie  opé- 
rai ion  :'  Les  grappes  des  bourgeons 
traités  prennent  un  développement 
rapide  et  plus  grand  que  d'habi- 
tude (1);  leurs  organes  floraux  se  for- 
tifient et  la  fécondation  se  fait  mieux, 
même  par  des  temps  contraires. 

Les  bourgeons  anticipés,  appelés 
communément  ailerons  en  Cliam- 
pagne,  commencent  à  s'accroître 
environ  quinze  jours  après;  celui  de 
l'extrémité,  en  particulier,  s'allonge 
assez  rapidement.  Lorsque  les  plus 
favorisés  ont  de  cinq  à  six  feuilles, 
il  est  temps  de  pratiquer  le  deuxième 
pincement  qui  devra  mettre  en  har- 
monie le  feuillage  et  le  fruit.  Ce 
travail  commence,  en  général,  à  la 
lin  de  juin. 

Si   nous  nous  reportons  aux  tra- 
vaux île  M.  Viala,  nous  constatons 
quequatre  feuilles  au-dessus  du  fruit 
sont  nécessaires  pour  obtenir  le  ma- 
ximum de  richesse  en  sucre.  Partant 
de   ce    principe,    les    pincements  à 
faire  sont  tout  indiqués.    L'aileron 
ou    bourgeon    anticipé   du    sommet 
sera  l'objet  de  toute  notre  attention. 
Comme     pour    les   bourgeons    des 
figures  38  et  39,  pinces  sur  la  dernière 
grappe  ou  sur  la  feuille  qui  accom- 
pagne celle-ci,  le  bourgeon  anticipé 
supérieur  sera,  à  ce  moment,  rogné 
à  trois  mi  quatre  feuilles.  Quant  aux 
bourgeons   pinces  plus  tardivement 
à  une  ou  deux  feuilles  (fig.  40  et  41), 
ils    seront    pinces,  suivant  le   cas.  à 
deux  ou   trois  feuilles,  de   façon    à 
conserver  toujours  trois,  quatre   ou 
cinq  feuilles  au-dessus  des  grappes; 
ce  nombre  de  feuilles  semble  du  reste 
indispensable  pour  soustraire  es.  1er  n  ières  aux  rayons  directs 
«In  soleil  qui  les  durcit  et  empêche  la  pulpe  de  se  dilater. 
Quant  à  l'ensemble  des  autres  bourgeons  anticipés,  ils  sont 
peu  intéressants  et  sont  rognés  à  une  ou  deux  feuilles;  on 
peut  même  les  enlever  complètement  s'ils  font  confusion. 
Remarquons,  en  passant,  que  l'évolution  de  ces  bourgeons 
se  lait  .le  irès  lionne  heure,  au  moment   où   la  sève  est  en 
pleine  activité.  Celui  du  sommet  est  donc  toujours  vigoureux 
et  continue  parfait. 'ment  le  prolongement,  remplaçant  ainsi 
l'axe  principal  dans  son  rôle  de  protecteur  du  fruit. 

(A  suivre.)  I..   BONNET. 

(1)  Le  phénomène  est  surtout  très  accentué  dans  les  variétés 
à  grappes  lâches  et  à  grains  d'ordinaire  peu  serrés,  comme, 
par  exemple  :  Chasselas,  Malingre,  Boudâtes  et  Malbec. 


LE    JARDIN 


7, 


LES  ENGRAIS  Al  POTAGER 


Le  fumier  est  le  roi  des  engrais.  Ce  dicton  esl  accrédité 
ni  culture  potagère  plus  encore  qu'en  agriculture  et  il 
semble  que,  de  nos  jours,  rien  ne  vaille  le  fumier,  les  com- 
posts et  les  terreaux  pour  la  fumure  du  potager  et  du  verger. 
Il  faut,  suivant  l'usage,  «  rendre  à  César  ce  qui  appar- 
tient à  César  »,  c'est-à-dire  reconnaître  la  valeur  et  l'utilité 
incontestables  des  «ngrais  organiques  pour  la  fertilisation 
des  jardins;  mais,  si  l'on  veut  pousser  plus  loin  l'étude  de 
cette  question  si  importante  des  engrais  en  horticulture,  il 
i lc\  Lent  nécessaire  de  raisonner  plus  terre  à  terre  le  principe 

delà  restitution, en  passant  en  revue  les  < sidérations  fort 

importantes,   trop    souvent   négligées   ou   incomprises  eh 
pareille  matière. 

(  in  sait  que  les  terres  destinées  à  la  culture  potagère  sont 
généralement  riches  en  humus  où  terreau,  produit  de  la 
décomposition  îles  débris  végétaux  et  du  fumier  ou  autres 
matières  organiques.  Mais  ces  terres,  appelées  généralement 
terres  grasses,  possèdent  parfois  un  stock  considérable 
d'engrais  azoté  qiii,  d'une  grande  utilité  dans  des  cas  bien 
déterminés,  devient  inutile  et  même  quelquefois  nuisible 
pour  certaines  cultures. 

Dans  de  semblables  conditions,  l'engrais  chimique  de- 
\  ieiit  alors  le  correctif  du  fumier  eu  apportant  au  sol  le  ou 
les  éléments  dont  la  plante  a  plus  particulièrement  besoin. 
Nous  n'avons  pas  l'intention  <  1<»  nous  poser,  dans  cette 
étude,  en  propagateur  passionné  ou  aveugle  de  la  doctrine 
des  engrais  chimiques.  Ce  serait  l'inverse  du  but  que  nous 
nous  proposons  d'atteindre,  car  on  n'ignore  pas  que  l'appli- 
cation irraisonnée  des  engrais  chimiques  ne  conduit  qu'à 
des  déboires.  Eh  toutes  choses,  il  faut  procéder  avec  pru- 
dence et,  dans  le  "cas  qui  nous  occupe,  il  importe,  avant 
tout,  de  régler  judicieusement  la  dépense  d'engrais  scion  les 
ressources  du  maraîcher,  selon  les  besoins  du  sol  et  les  exi- 
gences des  plantes  cultivées. 

Sans  doute,  le  fumier  est  l'engrais  complet,  parce  que, 
indépendamment  de  l'humus  qu'il  apporte  au  sol.  il  four- 
nit aussi  l'azote,  l'acide  phosphorique  et  la  potasse  au 
meilleur  compte:  mais,  en  jardinage,  on  ne  s'applique  pas 
assez  à  l'emploi  sagement  combiné  du  fumier  et  des  engrais 
chimiques,  ces  derniers  devenant  indispensables  pour 
l'apport  d'éléments  fertilisants  qui'  le  fumier  ne  contient 
qu'en  proportions  insuffisantes  par  rapport  au  résultat  que 
l'on  veut  obtenir.  On  fait  même  souvent  abus  du  fumier. 

Des  expériences  du  plus  haut  intérêt,  ont  été  faites  par 
M.  Zacharewicz,  professeur  d'agriculture  de  Vaucluse,  qui 
s'est  d'ailleurs  l'ait  une  spécialité  en  ce  qui  concerne  l'appli- 
cation des  engrais  chimiques  à  la  culture  légumière. 

Parmi  ces  expériences,  il  en  est  une  dont  l'importance 
mérite  d'être  signalée'.  Elle  fut  pratiquée  en  terré  riche  en 
humus,  argilo-calcaire  et  à  sous-sol  caillouteux  et  porta  sur 
plusieurs  légumes,  par  parcelles  d'égale  superficie,  ayant 
reçu  des  soins  culturaux  identiques. 

l»és  le  30  avril,  les  parcelles  fumées  aux  engrais  chi- 
miques si'  montrèrent  plus  vertes  et  plus  vigoureuses 
cela  se  conçoit,  car  les  engrais  solubles  absent  plus  rapi- 
dement que  le  fumier —  à  partir  de  tin  mai  et  jusqu'à  la 
récolte,  ces  parcelles  présentèrent  une  végétation  égale  à 
celles  n'ayant  reçu  que  du  fumier,  mais  la  récolte  des  Hari- 
cots cultivés  sur  fumier  si'  lit  le  III  juin,  alors  que  1''  cours 
de  ce  légume  était  de  10  franc-  les  100  kilos,  tandis  que  les 
Haricots  venus  avec  engrais  complet,  furent  récoltés  le 
:i0  mai,  soit  dix  jours  plus  tôt,  alors  que  le  prix  était  de 
lin  francs  les  100  kilos. 

Ainsi,  on  peut  juger,  par  ce  résultat,  de  l'influence  con- 
sidérable que  peinent  avoir  les  errerais  chimiques  conve 


ii.ii.leineni  employés  :  produits  hâtifs  et,  conséquemment, 
vendus  à  un  prix  plus  rémunérateur.  N'est-ce  pas  là  un 
a\ aiiiage  appréciable? 

lie  c  qui  précède,  on  peut  tirer  cette  déduction  que  l'en- 
grais chimique  est  l'engrais  complémentaire  du  fumier,  car 
la  culture  potagère,  moins  encore  que  tonte  autre  peut  se 
passe*  de  ce  dernier.  Mais,  d'autre  pari,  il  faut  tenir  compte 
de  ce  fait  que.  pour  subvenir  aux  exigeilces  des  différentes 
récoltesqui  se  succèdent  dans  l'assolement  du  potager,  on  se 
voit  forcé  d'employer  'les  quantités  de  fumier  souvent  <-< m- 
sidérables  et  même  dans  œs  conditions,  on  n'atteint  pas 
toujours  le  but  que  l'on  se  propose.  I .a  fumure  est  insuffi- 
sante et  l'expérience  le  prouve  péremptoirement.  Ainsi,  on 
voit,  tout  d'abord,  que  l'azote  incorporé  au  sol  ne  se  trouve 
pas,  de  suite,  dans  un  étal  favorable 'à  l'assimilation  par 
les  végétaux.  Il  faut  que  la  nitrification  se  produise,  ce  qui 
n'a  lieu,  le  plus  souvent,  qu'au  bout  d'un  laps  de  temps 
assez  long,  de  sorte  que  la  plante  n'en  profite  que  dans  une 
assez  faible  mesure. 

Ensuite,  les  plantes  potagères,  comme  les  plantes  de 
grande  culture,  ont  des  exigences  que  le  fumier  ne  peut 
satisfaire  complètement,  en  raison  «lésa  composition  même, 
ainsi  que  nous  l'avons  expliqué  précédemment. 

Un  exemple  fera -comprendre  la  portée  de  ces  observa- 
tions : 

On  estime  qu'une  récolte  de  70*000  kilos  de  Choux  enlève 
au  sol  168  kilos  d'azote,  99  kilos  d'acide  phosphorique  et 
406  kilos  de  potasse.  <  »r.  1.000  kilos  de  fumier  renferment. 
en  moyenne,  5  kilos  d'azote,  3  kilos  d'acide  phosphorique 
et  6  kilos  de  potasse. 

D'après  ces  chiffres,  on  peut  constater  que  33.600  kilos  île 
fumier  suffiraient  à  réparer  la  perte  d'azote  ;  mais,  d'autre 
pari,  en  ce  qui  concerne  la  potasse,  on  voit  qu'il  en  faudrait 
près  de  68.000  kilos;  de  cela,  on  peut  conclure  qu'une 
fumure  au  fumier  seul,  suffisante  quant  à  l'apport  de 
potasse,  serait  de  beaucoup  excessive  quanta  l'azote,  puis- 
qu'elle fournirait  à  la  plante  une  quantité  de  cet  élément 
double  de  la  quantité  nécessaire,  <  »n  ferait  donc,  de  la  sorte 
une  dépense  en  pure  perte 

In  simple  raisonnement  suscite  la  question  suivante  : 
Xe  serait-il  pas  plus  économique  de  substituer  à  une 
partie  du  fumier,  c'est  à-dire  à  la  différence  cidre  33.600  et 
68.000  kilos,  un  engrais  minéral  —  chlorure  de  potassium, 
sulfate  de  potasse  ou  kaïnite  —  qui  fournirait  la  même 
quantité  de  potasse  sans  apporter  un  autre  élément  inutile  ? 
—  En  calculant  le  prix  de  la  fumure,  par  comparaison  entre 
le  prix  du  fumier  et  celui  de  l'engrais  chimique,  on  arri- 
verait à  taire  ressortir  tous  les  avantages  dé  l'association 
convenable  des  engrais  minéraux  au  fumier  et  il  est  évident 

que  ce  qui  vient  d'être  dit  relative ut  à  la   potasse  peut 

s'appliquer  pareillement  à  l'azote  et  à  l'acide  phosphorique. 
Cette  démonstration   étant    admise,  examinons   mainte- 
nant les  divers  points  qui  s'y  rattachent. 

Tout  d'abord,  sur  quelles  bases  repose  l'application  des 
engrais  chimiques  à  la  culture  des  légumes?  Comment  dis- 
cerner, parmi  ces  engrais,  ceux  qui  conviendront  à  telle. 
plante  plutôt  qu'à  telle  autre  el  qui,  dans  des  condition- 
de  culture  favorables,  remédieront  à  l'insuffisance  de  la 
fumure  organique? 

—  Toutes  les  plantes  cultivées  onl  un  élément  de  prédi- 
lection, une  préférence  marquée  pour  tel  principe,  autre- 
ment dit,  selon  l'expression  de  M.  Georges  Ville,  une 
dominante,  et  c'est  ce  principe  qui  influe,  d'une  manière 
certaine,  sur  la  récolte,  ci.  par  suite,  sur  le-  revenus  que 
celle-ci  peut  procurer. 

C'est  ainsi  que  les  Légumineuses  (Pois,  Haricots.  Fèves, 
etc.)  ont  pour  dominante  la  potasse,  alors  que  les  Crucifères 
(Choux,  Navets,  Raves,  Radis)  et  les  Solanéés  (Pommes  de 
bure.  Tomates)  préfèrent  l'acide  phosphorique;  la  Bette- 


78 


LE    JARDIN" 


ravi'.  1  azote;  les  Composées  (Artichauts,  Cardons,  etc.),  les 
Liliacées  (Asperges),  demandent  :  les  premières,  beaucoup 
d'azote  et  d'acide  phosphorique,  les  secondes,  beaucoup 
d  acide  phosphorique  et  de  potasse. 

Le  principe  des  dominantes  peul  'loue  servir  de  guide 
dans  l'emploi  rationnel  des  fumures  minérales  sur  les  cul- 
tures potagères,  mais,  bien  entendu,  eu  égard  à  la  nature  du 
sol  qui  doit  porter  ces  cultures.  Dan-  tous  les  cas,  il  ne  faut 
pas  oublier  que,  pour  une  plante  considérée,  il  convient 
d  appliquer  une  fumure  plus  riche  en  azote,  en  potasse  ou 
en  acide  phosphorique,  suivant  que  l'on  a  en  vue  la  pro- 
duction des  feuilles  ou  des  racines,  ou  celle  des  truits  ou 
des  graines. 

I, 'azote  est  l'agent  de  ta  production  foliacée,  c'est  cel  élé- 
ment, par  exemple,  qui,  employé  en  excès  sur  une  culture 
de  Pommes  de  terre  ou  de  Tomates,  favorisera  particulière- 
ment le  développement  des  fanes  êl  des  tiges  au  détriment 
des  tubercules  et  des  fruits. 

Il  est  à  remarque*-,  —  car  c'est  là  une  observation  impor- 
tante. —  que  les  Légumineuses  ne  demandent  que  peu  ou 
point  d'azote,  par  la  raison  qu'elles  enrichissent  te  solde 
cet  élément  :  elles  sont  désignées,  à  cause  de  ee  pouvoir 
particulier,  sous  le  nom  de  plantes  améliorantes; 

L'acide  phosphorique  est  l'agent  de  la  fructification  et  de 
la  production  granifère.  Ajoutons  enfin  que  la  potasse  a 
une  action  très  marquée  sur  te  fruit  et  sur  le  développement 
du  végétal;  on  peut  en  juger  par  l'influence  remarquable 
que  cet  élément  exerce  sur  une  plantation  do  Fèves  ou  de 
Haricots. 

Ce  sont  là,  croyons-nous,  des  données  faciles  à  retenir 
pour  quiconque  veut  suivre  les  régies  relatives  à  la  fumure 
rationnelle  pouvant  seule  permettre  de  réaliser  des  béné- 
fices dans  un  espace  de  temps  restreint,  ainsi  que  nous 
l'avons  démontré  par  l'expérience  do  M.  Zacharewiez, 
mentionnée  au  début  de  cet  article. 

Produire,  en  abondance,  des  légumes  à  une  époque  où  ils 
sont  rares  sur  les  marchés,  devancer  le  moment  de  la  pro- 
duction obtenue  dans  les  conditions  ordinaires  de  culture, 
faire,  en  quelque  sorte,  une  culture  analogue,  dans  ses  résul 
tats,  au  forçage,  quant  à  la  précocité  :  tels  sont  le-  a\  antages 
que  peut  procurer  au  maraîcher  l'application  des  engrais 
interprétée  selon  les  principes  indiqués  ci-dessus. 

Mais,  nous  insistons  sur  ce  point  :  il  ne  sullit  pas  de  com- 
biner les  fumure--  minérales  eu  égard  à  la  plante  que  l'on 
veut  cultiver,  il  est  absolument  nécessaire  de  tenir  compte 
d'un  facteur  important,  le  m.1,  de  sa  richesse  initiale  et  de 
la  culture  précédente. 

Dans  un  prochain  article,  ii.hi-  étudierons  pratiquement 
l'application  de  ces  principes. 

(A  suiore)  HENRI  BLIN. 


Thermomètre  champêtre  et  parlant.  —  <  m  sait 
que  le  cri  des  Grillons  est  soumis  à  un  rythme  absolument 
régulier  et  que,  d'un  bout  à  l'autre  de  l'horizon,  leur  chan- 
son monotone  s'accorde,  suivant  une  mesure  rigoureuse,  en 
un  ensemble  parfait.  Mais,  ce  que  l'on  sait  moins,  nousdit 
le  Petit  Français  Illustre,  c'est  que  le  rythme  de  cette 
chanson  varie  pour  ainsi  dire  chaque  soir,  sous  l'influence 
île  la  température  ambiante.  Un  observateur  attentif  prétend 
avoir  constaté  que  le  nombre  des  manifestations  sonores  pro- 
duites par  le  Grillon  dans  une  unité  de  temps  donnée  est  en 
proportion  si  directe  de  la  température,  qu'il  permet  de 
déterminer  exactement  te  degré  thermométrique  -an-  re- 
courir à  aucun  instrument. 

A  15  degrés,  le  nombre  île-  ,  ris  est  de  80  par  minute;  à 
24  degrés,  il  monte  jusqu'à  120;  de  sorte  qu'on  pourrait  dire 
que  chaque  élévation  de  1°  dans  la  température  incite  le 
grillon  à  accélérer  de  -1  cris  par  minute  le  mouvement  de  sa 
phrase  musicale. 


Questions  Économiques  et  Commerciales 

Les  droits  de  douane  sur  les  produits  horticoles 
de  provenance  étrangère  1 1  > 

Le  dernier  numéro  du  Jardin  contient  un  article  qui  se 
termine  dans  le  pessimisme  le  plus  complet.  —  Nous  n'avons 
puisqu'une  chose  à  faire  ;  porter  à  la  boutonnière  un  bou- 
quet de  Pensées  noires...,  les  droits  prohibitifs  ne  sont  pas 
votés!  Pensez  donc  la  jolie  barrière  :  75  francs  le  kilo- 
gramme aux  fleurs  d'Orchidées  et  40  francs  les  100  kilogr. 
aux  plantes,  terre  et  poteries  comprises!  Avec  cela,  la 
France  deviendra  la  première  nation  horticole  du  monde! 
N'en  déplaise  à  M.  Noël  Laverdy,  cette  nation  est  déjà  la 
première  nation  du  monde  sous  le  rapport  horticole.  Je 
m'explique  ;  la  France  est  la  seule  en  Europe  qui  puisse 
faire  pour  des  millions  de  Heurs  coupées  en  plein  air.  C'est 
la  grande  fournisseuso  de  toutes  les  Cours  d'Europe,  de 
tous  les  pays  du  monde,  en  articles  de  pépinières.  Demandez 
aux  Orléanais  et  aux  Angevins  si  les  droits  stupidement 
votés  en  Amérique  ne  leur  font  pas  du  tort!  La  France  par 
ses  pépinières  d'arbres  fruitiers  formés  ou  non  formés,  par 
ses  collections  nombreuses  d'arbres  et  d'arbustes  d'orne- 
ment, par  ses  Rosiers,  est  la  grande  productrice.  La  France 
est  le  pays  des  Roses!  Comme  cultures  forestières  et  de 
reboisement,  n'est- elle  pas  à  la  tête  des  producteurs?  Comme 
cultivateurs  de  Palmiers  en  plein  air,  n'est-ce  pas  en 
France  que,  seulement,  ils  existent  en  Europe?  Et  comme 
producteurs  de  graines  potagères,  fourragères,  fruitières  et 
d'ornement,  ou  trouverez-vous  l'équivalent  de  la  France? 
Et  l'on  voudrait  risquer,  d'un  coup  de  plume,  de  perdre  les 
débouchés  nécessaires  à  une  surproduction  extraordinaire  ! 
Dans  ces  discussions,  —  où  l'on  ne  laisse  pas  assez  de 
place  à  la  controverse,  —  onoublie  trop  souvent  que  la  plu- 
part des  produits  horticoles,  —  ceux  qu'on  veut  imposer, — 
ne  sont  pas  des  objets  de  première  nécessité,  comme  le  Blé 
et  autres  céréales.  Ce  qu'il  faut  craindre,  avant  tout,  c'i'sl 
l'avilissement  îles  prix  :  la  chose  existe  déjà  avec  un  petit 
droit;  qu'arrivera-t-il  avec  la  prohibition? 

Les  Anglais  l'ont  bien  compris.  Tout  doucement,  sans 
bruit,  sans  tapage,  ils  se  sont  montés,  ils  ont  édifié  de 
grands  établissements  et  aujourd'hui,  chez  eux.  l'horticul- 
ture peut  se  passer  de  l'étranger.  Et  cela,  sans  demander 
de  droits  protecteurs.  Et,  très  libéralement,  ils  laissent 
entrer  nos  Heurs  du  Midi,  nos  Heurs  forcées  et  nos  fruits. 
Us  ont  compris,  avec  leur  tact  d'hommes  d'affaires,  d'hommes 
pratiques  ;  ils  se  sont  dits  :  «  prenons  garde  d'éveiller  le 
cha.1  qui  dort;  si  nous  demandons  des  droits,  quantité  de 
maisons  comme  les  nôtres  vont  s'établir.  Les  frais  généraux 
seraient  les  mêmes  et  nos  prix  s'abaisseraient  tellementque 
nous  irions  directement  à  un  krach  horticole.  Les  produits 
arriveraient  en  telles  quantités  à  Covent-Garden  et  à  tous 
les  marchés  de  Londres  et  de  l'Angleterre  qu'on  se  jetterait 
les  produits  à  la  tète.  »  Cela  s'est  démontré  en  Belgique, 
avec  les  droits  qu'on  a  maladroitement  appliqués  aux 
fruits  forcés.  Les  prix  étaient  avilis  avant  que  la  France 
ait  voté  les  droits!  Ne  l'oublions  pas,  la  demande  n'aug- 
mente pas  proportionnellement  avec  la  diminution  des 
prix.  11  n'y  a  pas  d'équilibre,  car  il  s'agit,  je  le  répète,  de 
denrées  qui  ne  sont  pas  de  nécessité  première.  On  peut  se 
passer  de  fleurs,  de  plantes,  de  léçumesou  de  fruits,  tandis 
qu'on  ne  peut  se  passer  de  pain,  de  viande  et  de  vin!  Voire 
même  de  bière. 

Et  qu'on  ne  dise  pas  que  les  capitaux  manquent  en 
France.  J'en  connais  —  sans  les  nommer  —  des  maisons 
qui  sont  soutenues  par  des  commanditaires!  C'est  même  au 
moment  ou  les  capitaux  afflueraient  vers  la  culture  que 
l'on  cherche  a  fermer  les  débouchés.  C'est  illogique! 

En  effet,  je  sais  pertinemment  que,  si  la  France  prenait 
le  parti  d'écouter  les  doléances  de  quelques  personnes  à 
à  courte  vue,  les  pays  étrangers  prohiberaient  nos  Heurs 
coupées,  nos  articles  de  pépinières,  nos  vins  mêmes!  Cela 
m'a  été  affirmé  par  des  personnes  sérieuses!  —  Ce  serait 
la  guerre  qui  serait  compliquée  par  des  établissements 
étrangers  gui  se  créeraient,  en  dedans  de  nos  frontières, 
des  succursales  dans  les  endroits  où  la  terre  et  les  frais 
généraux  sont  de  prix  moins  élevés  qu'autour  des  grandes 
villes.  Ce  serait  la  concurrence  chez  nous,  concurrence  que 
rien  ne  pourrait  combattre,  et  la  concurrence  serait  bientôt 
si  acharnée  que  ce  serait  la  ruine. 

Donc,  pour  résumer,  M.  Noël  Laverdy  trace  à  l'encre  très 
noire  un  tableau  de  l'horticulture  française,  tableau  qui 
n'est  pas  exact,  puisque  je  connais  une  maison  encore  ré- 

(1)  Le  Jardin,  1897.  pages  220.  2:«,  2fiS,  2S2,  2!I7,  314,  3:tl,  :«i  et 
381;  1898,  pages  M.  30,  il  cl  62. 


LE    JARDIN 


79 


cente  qui  se  vante  d'avoir  800  clients  en  France:  à  cote,  de 
nouvelles  maisons  se  créent,  à  chaque  instant,  avec  des 
capitaux  avancés  ou  non  :  c'est  donc  couleur  de  ruse.  Et 
moi,  je  dis  que,  comme  ce  qui  se  passe  pour  les  Raisins  et 
les  légumes,  avec  une  augmentation  de  droits  les  prix  .tom- 
beraient à  rien. 

En  somme,  la  liberté  pour  nos  produits  faciliterait  les 
relations;  la  France  est  grande;  elle  produit  comme  plan- 
tes, fleurs  et  graines  suffisamment  trop  pour  se  passer  de 
débouchés  à  l'extérieur. 

AU.  VAN  DEN  HEEDE. 


Nouveautés  Horticoles 


LES  FLEURS  POUR  TOUS 

La  culture  des  fleurs  par  les  ouvriers.  (11. 
(S«tVe(2)). 


Les  concours  floraux  proprement  dits  ceux  qui  auraient 
trait  à  l'ornementation  florale  des  fenêtres,  se  feraient  chez 
les  ouvriers.  C'est-à  direque,  à  une  époque  déterminée,  une 
commission  passerait  chez  eux  et  jugerait  leurs  plantes.  Ou 
bien,  on  les  convierai!  à  exposer  leurs  plantes  dans  un 
mcinfr local  :  à  Paris.  dans  les  locaux  de  la  Société  natio- 
nale d'horticulture,  par  exemple.  Il  ne  faudrait  pas  se-beT 


Parmi  les  nouveautés  mises  au  commerce,  cette  année 
par  la  Maison  Rivoire  pèreet  fils,  de  Lyon,  nous  signale- 
rons particulièrement  à  nos  lecteurs  les  deux  suivantes  : 


Crysanthème  à  carène  à  feuillage  doré  (fig.  12). 
--  Les  Chrysanthèiïies  à  carènesonl  '\<;^  plu-- estimée-  parmi 
les  plante-  annuelles  fleurissant  abondamment. 

La  nouvelle  variété,  qui  présente  l'avantage  d'avoir  une 
taille  très  basse,  ce  qui  permet  de  l'employer  pour  bordures, 
et  un  joli  feuillage  jaune  doré,  sera  donc  bien  reçue.  Lèse 
mis  donne  une  grande  proportion  de  fleurs  doubles,  mais 
l'on  sait  aussi  combien,  dan-  cette  plante,  les  fleurs  simples 
sont  jolies  à  cause  de  leurs  disques  de  couleurs  tranchées, 
nettement  dessinées. 

Chicorée  frisée  mousse  blonde  (fig.  13).  —  Cette 
Chicorée  frisée  moussa  blonde  a  exactement  le  même  as- 


Fig.  12. 


Chrysanthème  à  carène  à  feuillage  don 


peet  et  la  même  végétation  que  la  Chicorée  mousse  connue 
depuis  longtemps  et  si  appréciée  en  raison  de  l'agréable 
apparence  de  son  feuillage  si  fin. 
La  nouvelle  variété  sera  plus  appréciée  encore  à  cause  de 

la  couleur  blonde  de  ses  feuilles;  elle  est  aussi  rustique  que 
l'ancienne  variété  et  est  à  cœur  plein. 

P.  LEPAGE. 
(1)  Descriptions  des  obteuteurs. 


Fig.  13.       Chicorée  frisée  muasse  blonde. 

lier  aux  seuls  concours  floraux  d'été;  on  pourrai!  ondevrail 
même,  en  organiser  au  printemps  el  a  l'automne,  en  com- 
prenant les  plantes  qui  fleurissent  à  ces  deux  saison-. 
Exemple  :  en  distribuant,  à  l'automne,  des  oignons  à  fleurs 
et  d'autres  plantes  à  floraison  printanière  aux  ouvriers  et  en 
leur  indiquant  les  procédés  eulturaux,  ils  les  amèneraient  à 
fleurir  avant  la  saison  normale.  Il  va  évidemment  laques- 
lion  de  dépenseque  nécessite  l'achat  des  oignons,  des  piau- 
le-, des  pots  et  des  composts,  car  il  conviendrait  que  ce  oe 
soit  pas  une  cause  de  frais  pour  l'ouvrier.  Maison  pourrait 
réunir,  Vraisemblablement,  la  somme  d'argenl  nécessaire  ou 
tout  a;:  moins,  une  partie  des  plantes  par  des  dons  que  ne 
manqueraient  pas  de  faire  certaines  personnes  charitables 
el    généreuses. 

Je  ne  doute  même  pas  que  quelques-uns  des  grands  horti- 
culteurs et  marchands-grainiers,  les  Sociétés  d'Horticulture 
et  les  directeurs  des  journaux  horticoles,  ne  mettent  à  la  dis- 
position de  la  commission  spéciale,  des  graine-,  des  oignons 
el  des  plantes.  Je  crois  que  beaucoup  de  personnes  s'y  inté- 
resseraient. En  outre. des  entrées  payantes  fourniraient  une 
somme  qui  couvrirait  une  partie  des  dépenses. 

Il  faudrait  nécessairement  un  contrôle,  question  qui  sé- 
rail facilement  résolue,  les  sociétés  horticoles  n'ayant  qu'à 
nommer  une  commission  à  cetellet.  Les  membres  auraient, 
non  seulement  à  juger  les  collections  de  plantes  cultivée-, 
mais  aussi,  à  vérifier,  par  des  visites,  si  les  plantes  devant 

(1)  Mémoire  récompensé  par  le  Congrès  horticole  de  1897. 
'.■■  Jardin,  1898,  pages  I,  22,  17,  et  61. 


.,1 


LE    JARDIN 


être  présentées  au  concours,  sont  bien  celles  quLontété  dis- 
tribuées donneraient,  le  cas  échéant,  dès  conseils  sur  les 
i  ultures,  et  prévoiraient  les  échecs  causés  par  l'inexpérience 
des  ouvriers. 

Ces  matchs  floraux  entr ivriers  ne  manqueraient  pas 

de  charme  et  seraient  un  précieux  encouragement  et  un 
stimulant  énergique,  dans  les  classes  laborieuses.    I"ous  les 

ouvriers,  exposants  ou  non,  seraient  admis  gratuite ut  à 

visiter  ces  petites  expositions.  Les  bonnes  cultures  s  iraient 
récompensées  à  leurjuste  mérite,  par  des  plantes,  des  grai- 
nes, des  instruments,  des  li\  res  el  des  diplômes. 

Au  poinl  de  vue  vulgarisation,  ne  serait-il  pas  bon  que 
les  ouvriers  fussent  admis  gratuitement,  en  en  faisant  la 
demande  à  l'avance,  à  visiter  les  expositions  des  sociétés 
d'horticulture  '.' 

En  dehors  des  ouvriers  qui  n'ont  que  leurs  fenêl  ras  comme 
champ  de  culture,  certains  uni  un  petit  coin  de  jardin  en 
dehors  des  murs  des  villes,  jardins  auxquels  ils  consa- 
crent leurs  moments  de  loisir,  ces  ouvriers  peuvent  être  assi- 
milés à  ceux  des  campagnes.  J'en  connais  particulièrement 
avec  lesquels  j'ai  souvenl  de  longs  entretiens;  ils  passent 
dans  leur  jardinet  toutes  leurs  journées  libres,  à  semer,  bou- 
turer, sarcler;  ils  n'y  trouvent  pas  seulement  des  pro  laits. 
mais  aussi  3es  jouissances  continuelles.  C'est  là  qu'ils  pas- 
sent leur  dimanche,  c'est  leur  «  partie  de  campagne  »  préférée. 

Nous  arrivons  maintenant  aux  mûriers  des  campagnes. 
Pour  eux  aussi,  la  culture  des  fleurs  est  attrayante,  et  j'ai 
eu  plusieurs  fois  l'occasion  de  remarquer  qu'ils  aimaient 
d'autant  plus  les  Heurs  qu'ils  en  étaienl  plus  privés  :  il 
convient,  en  effet,  déconsidérer  que,  quoiqu'étant  à  la  cam- 
pagne, certains  ouvriers  travaillent  constamment  dans  des 
ateliers.  En  général,  on  constate  que  ces  derniers  cultivent 
les  fleurs  avec  plus  de  goût  et  les  aiment  plus  passionné- 
ment que  les  ouvriers  agricoles. 

(A  suivre)  ALBERT  MAUMENÉ. 

Les  produits  de  Culture  forcée  auz  Halles 

Pendant  ces  derniers  quinze  jours,  environ  lin  bottes 
d'Asperges  dites  jardinières,  mit  été  apportées  an  Pavillon 
n-  6,  et  vendues  au  prix  moyen  de  17  fr.  50;  une  botte 
tout  à  tait  extra  a  tait  jusqu'à  32  francs. 

Les  Haricots  verts  se  sont  vendus  de  r>  fr.  50à  lu  francs 
les  n  bgr.  500,  selon  la  finesse. 

Le  23  février,  a  eu  lieu  le  premier  arrivage  de  petits  l'ois 
du  Midi:  ils  ..ni  .'•!.'•  adjugés  à  2  lianes  le  kilo. 

Le  Raisin  est  un 'peu  en  hausse:  1.000  Kilo-  de  Black 
Alicante,  de  1  a  !i  francs  le  kilo,  et  200  kilos  de  Colmun  de 
li  à  S  francs. 

Presque  tous  les  fraisiéristes  ont  .-n  partie  manqué  la 
première  saison  de  D'Morère;  ceux  qui  ont  un  pende  lraises. 
n  ont  que  de  petits  fruits  irrëguliers  ;  les  caisses  de  21  à  8 
fruits  sont  adjugées  de  1  à  il  francs,  selon  la  grosseur  des 
fraises;  prix  peu  rémunérateurs. 

lie  !i  à  11  francs,  se  vendent  les  corbeilles  de  Fraises  des 
Quatre-saisons,  d'Hyères. 

Les  pèches  du  Cap  sont  à  d.-s  prix  très  variables,  <elon 
la  beauté,  et  surtout  selon  l'état  des  fruits:  de  luà  lu  lianes 
la  eais-e  de  gO. 

Le26,  venant  aussi   du  Cap,  par   Londres,   sont   arrivées 

deux  caisses  de  15  Brugnons  adjugées  28  à  33  francs,  et 
deux  caisses  .le  27  Prunes,  de  tu  fr.  on  à  21  li'.:  ces  fruits 
étaient  arrivés  on  lion  état. 

J'ai  goûté  une  Pêche  choisie  dans  un  de  ces  arrivages, 
elle  était  de  bonne  qualité,  la  pulpe  se  détachait  Lien  du 
noyau,  j'ai  cru  reconnaître  la  Mignonne. 

Beaucoup  .1.-  Lilas,  de  '-'  à  5  lianes  la  botte;  le-  bottes  de 
Roses,  de '4  à  18  francs  ;  les  iô  brins  .le  Muguet,  'le  1  fr. 
a  1  fr.  75;  Tulipes,  de  0  fr.  lin  à  2  francs;  (I  bran,  lies  de 
Houle  de  Neige,  pour  2  et  M  francs;  la  caisse  de  Camélias, 
à  2  francs  environ  ;  enfin  legros  boulot  de  Violettes,  à  n  fr.  tiU. 

J.  M.  P. 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 


Séance  «lu  H\  Février  1898 


CONCOURS    D  ORCHIDEES. 

Très  brillant  était  le  concours  d'Orchidées  et  nombreux 
les  concurrents. 

MM.  Maron.  Peeters,  Bleu,  Cappe,  Duval,  Mantin,  liert, 
Régnier,  Garden,  etc.,  s'étaient  surpassés. 

Notons  surtout,  dans  le  lot  de  M.  Maron:  Millonia 
cuneala,  Odontoglossum  luteo-purpureum,  Lycaste  Skin- 
neri  alba,  avec  trois  fleurs,  Dendrobium  chrysanthum,  etc. 

Dans  celui  de  M.  Peeters:  tout  d'abord  uii  remarquable 
hybride  bi-génériqne,  le  Zygocolaxy.  Veitchii  (Colax  jugo- 
sus  X  Zygopetalum  crinitum),  puis  un  Odontoglossum 
excellens  var.  Haroengtense,  un  Dendrobium  nobile  nobi- 
lius,  un  bel  Epiphronïtis  Vetchii,  etc. 

Dans  celui  de  M.  Cappe  :  an  Cypripedium  Latfiamianum 
(C.  spicerianum  X  C.  oillosum)  splendide  et  des  mieux 
fleuris,  un  Cattleya  Trianœ  semontensis,  etc. 

Dans  celui  de  M.  Mantin  :  Cypripedium  X  Cérès  var. 
bellaerense  (C.  hirsutissimum  XC.  Spicerianum),  Cypripe- 
dium aurelianense  (C.  callosum  X  O,  javanico-super- 
biens),  etc, 

De  M.  Régnier:  des  Phalœnopsis  comme  il  sait  les  obte- 
nir, des  Calanthe  Regnieri,  etc.  Orchidées  provenant  des 
importations  directes  du  présentateur. 

De  M.  Duval  :  tout  un  lot  de  Dendrobium  de  diverses 
espèces  et  variétés,  des  mieux  fleuris,  un  Cattleya  Trianx 
Mariai,  etc. 

De  M.  Bleu  :  un  beau  Cymbidium  eburneum  et  des 
Cypripedium  hybrides  qui  sont  sa  spécialité  incontestable. 

Enlin,  de  M.  Bert  :  un  exemplaire  d' Odontoglossum  cris- 
pum  grande,  d'un  développement  et  d'une  beauté  absolu- 
ment remarquables. 

J'en  passe  à  regret  et  non  des  moindres,  mais  on  ne  peut 
tout  ci  ter  sous  peine  d'occuper  plusieurs  col  on  nés  du  journal. 

COMITÉ  DE   FLORICULTURE . 

Trois  apports  intéressants  : 

De  M.  Duval,  de  Versailles,  un  splendide  Anthurium 
Scherzerianum  de  semis,  dont  la  spathe  dépassait  en  gran- 
deur et  en  éclat  de  coloris,  tous  les  jolis  gains  déjà  obte- 
nus par  ce  spécialiste. 

De  MM.  Cayeux  et  Leclerc,  un  fort  bel  apport  de  la 
fameuse  Primevère  bleue  de  Veitch,  de  ton  variant  entre 
le  bleu  violet  et  le  bleu  presque  pur.  Cette  jolie  acquisition 
obtenue  en  Angleterre,  par  M.  G.  Wilson,  est  très  intéres- 
sante, non  seulement  parce  que,  jusqu'à  présent,  le  bleu 
n'existait  pas  dans  les  variétés  du  Primula  acaulis,  mais 
aussi  parce  que  les  variétés  obtenues  dans  ce  nouveau  colo- 
ris sont  très  remarquables,  très  vigoureuses  et  tout  aussi 
rustiques  que  le  type. 

Entin,  de  M.  Millet,  de  Bourg-la-Reine,  trois  Violettes: 
la  Violette  Princesse  de  Sumatra,  la  Violette  Mlle  A. 
Augustine  etle  Viola  odorata  sulfurea,  la  curieuse  Violette 
jaune  soufre,  trouvée  à  l'état  spontané  aux  environs  d'Or- 
léans et  qui,  améliorée  et  sélectionnée,  arrivera  sans  doute 
à  donner  des  variétés  jaunes  aussi  développées  (pie  les 
plus  belles  variétés  violettes. 

COMITE    DES    ORCHIDÉES. 

T'ue  seule  présentation  était  faite  à  ce  Comité,  cela  en 
raison  du  Concours  d'Orchidées  qui  avait  lieu  d'autre  part. 
C'était  un  remarquable  Lœlio-Cattleya  Etoile  d'or  {Catt- 
leya Trian;rXL<rlia  flava),  envoyé  par  M.  Maron,  l'habile 
chef  des  cultures  de  M.  le  D'  Fournier,  de  Marseille. 

COMITÉ     D'ARIIORICULTURE    FRUITIÈRE. 

M.  Passy,  dont  on  admire  toujours,  avec  juste  raison,  les 
très  beaux  apports,  présentait  quatorze  poires  Passe  Cras- 
sane de  tout  premier  choix. 

COMITÉ    HE    CULTURE    POTAGÈRE. 

M.  Léfièvre,  jardinier  chez  Mme  Lefcvre,  à  Lagny,  sou- 
mettait à  l'appréciation  du  Comité  1  kilog.  710  de  Haricots 
verts,  provenant  de  semis  du  28  décembre  et  récoltés  dans 
sept  panneaux.  Cette  présentation  a  été  très  remarquée. 

COMITÉ    D'ARIIORICULTURE    D'ORNEMENT. 

M.  Ch.  Baltet,  de  Troyes,  avait  apporté  quelques  rameaux 
ileuris  de  Prunus  Mume  var.  Alphandi,  intéressant 
arbrisseau  à  jolies  Heurs  doubles,  d'un  beau  rose  tendre. 

J.   FOSSEY. 


LE    JARDIN 


81 


LE  JARDIN.  -  N"  266. 


20  MARS  1898. 


CHRONIQUE 


Le  bon  observateur  trouve  toujours  à  glaner  et,  chaque 

jour,  ce  qui  paraissait  le  mieux  connu,  se  montre  scms  de 
nouveaux  aspects.  Un  habile  botaniste  d'Angers,  l'abbé  Hy, 
\  Lent  de  montrer  que  la  Lavande  cultivée  dans  tous  les  jar- 
dins île  temps  immémorial,  n'est  pas  une  espèce  définie, 
qu'elle  ne  présente  exactement  les  caractères  d'aucune  des 
deux  espèces  communes  dans  le  midi  de  la  France.  Il  faut 
y  voir  toute  une  série  de  formes  hybrides,  depuis  longtemps 
fixées  par  la  culture,  entre  les  Lacandula  ocra  et  L.  lati- 
f'olia.  Ce  qui  semble  confirmer  cette  manière  de  \<>ir,  c'esl 
la  stérilité  habituelle  de  la  plante.  M.  l'abbé  Hy  a  donné  à 
cette  vulgarissime  Labiée,  la  dénomination  nouvelle  et 
bien  portée  de  Lavandula  korteiisis,  qui  indique  son  ori- 
gine cultivée. 

Les  oranges,  cet  hiver,  sont  fréquemment  recouvertes,  en 
tout  ou  en  partie,  par  une  matière  nuire  qui  n'est  autre  que 
la  fumagine.  En  Algérie,  une  autre  affection  est  venue 
s'abattre  sur  les  mandarines  qui  étaient  déjà  attaquées  par 
la  larve  d'une  mouche,  le  Ceratitis  hispanica.  Le  nouveau 
champignon  étudié  par  M.  Trabut,  cause  aux  mandarines 
une  lésion  analogue  extérieurement,  consistant  en  une  tache 
noire  formant  une  dépression  irrégulière  due  à  l'atrophie 
des  glandes.  Sous  la  peau,  la  partie  malade  correspondante 
est  verdâtre  :  il  en  est  de  même  du  dos  des  quartiers  qui 
ont  un  goût  désagréable.  L'examen  a  montré  des  spores  d'un 
champignon  qui  détermine  la  tache,  fait  fermenter  lesucre 
et  l'acide  citrique  en  produisant  le  goût  caractéristique  que 
révèlent  les  tissus  attaqués.  Le  Scpioria  glaucesccns  cause 
de  sérieux  dégâts  en  Algérie. 


La  Ville  de  Paris  produit,  chaque  année,  570.000  tonnes 
de  gadoues  qui  représentent  une  valeur  de  cinq  millions  de 
francs.  Les  frais  occasionnés,  chaque  année,  pour  leur  enlè- 
vement montent  à  trois  millions.  Que  va-t-on  en  faire  à 
partir  du  mois  de  janvier  1899,  époque  à  laquelle  cesse  le 
traité  contracté  par  la  Ville  pour  s'en  débarrasser"?  L'inci- 
nération proposée  a  été  écartée,  c'eut  été  une  perte  énorme 
pour  la  culture  qui  en  utilise  39  0/0  dans  le  département 
de  la  .Seine,  11  0/0  en  Seine-et-Marne  et  Seine-et-Oise  et 
le  reste,  livré  par  eau  ou  par  chemin  de  1er,  en  province. 
Trois  systèmesd'utilisation  se  présentent  :  la  cuisson  en  auto- 
claves où  la  matière  perd  sa  mauvaise  odeur,  le  criblage  et 
le  broyage.  En  résumé,  la  commission  instituée  pour  étu- 
dier la  question  n'est  pas  ennemie  de  l'utilisation  des  gadoues 
et  il  y  a  tout  lieu  d'attendre  une  solution  favorable. 


La  découverte  d'un  Pauloœnia  nouveau,  n'est  pas  un 
fait  banal,  car  les  espèces  de  ce  genre,  pour  employer  une 
expression  vulgaire,  «  ne  courent  pas  les  rues  »,  C'est  cepen- 
dant ce  qui  vient  d'arriver  au  1)''  Henry,  qui  a  trouvé, dans 
le  sud-ouest  de  la  Chine,  un  Paulowniak  feuilles  persis- 
tantes qui,  en  fleurs,  constitue  le  plus  magnifique  spectacle 
qu'il  soit  possible  d'imaginer.  Dans  cette  région  du  Céleste 
Empire,  se  retrouvent  aussi  le  Loniecra  Hildebrandtiana  à 
fleurs  jaune  foncé,  découvert  antérieurement  par  le  général 
Collett  dans  les  Shan-states  et  le  Leucosceptruni  canum  du 
nord  de  l'Inde,  remarquable  Labiée  à  port  de  Buddlcia, 
atteignant  5  à  li  mètres  d'élévation. 


pénible  qui  dura  quelques  jours.  L'année  suivante  el  à  la 
même  époque,  le  malaise  reparut  ainsi  que  l'autre  année 
jusqu'à  ce  qu'une  fièvre  typhoïde  mit  fin  à  cette  étrange 
affection.  Le  héros  de  ce  fait  divers,  quelques  années  plus 
tard,  se  flottant  les  mains  avec  une  feuille  de  Rhus,  fut  de 
nouveau  en  proie  àl'étrange  maladie.  M.  Meehan,  botaniste 
distingué,  a  observé  un  cas  analogue.  Il  faut  donc  se  défier 
du  Toxicodendron,  qui  pourtant,  aux  Etats-Unis,  n'est  pas 
le  plus  dangereux  représentant  du  genre.  En  France,  on 
connaît  quelques  accidents  qu'il  a  causés  jadis,  entre  autres 
relui  dont  s'est  ressenti  longtemps  un  jardinier  du  Muséum 

qui,  dans  un    moment d'expansion    intime,    en    avail 

employé  les  feuilles. 

* 

*  * 

Voulez-vous  avoir  de  beaux  Epi nards  ?  Il  suffit  de  les 
arroser  avec  une  solution  d'oxalate  ferreux  à  la  dose  de 
un  pour  mille;  cinq  litres  suffisent  pour  un  mètre  carré.  Les 
résultats  obtenus  se  sont  montrés  des  plus  satisfaisants. 

*  '  * 

La  température  douce  de  la  fin  de  l'année  1897  et  du  pre- 
mier mois  de  1898,  a  singulièrement  hâté  la  floraison  d'un 
grand  nombre  de  plantes  que  l'on  n'est  pas  habitué  à  voir 
se  produire  d'aussi  bonne  heure.  Ainsi  l'Hellébore  fétide  a, 
cette  année,  fleuri  au  10  décembre  au  lieu  de  février  ; 
VEranthis,  le  23  décembre  ;  le  Perce-Neige,  le  15  janvier  : 
le  Xoisettier,  le  14  janvier,  tandis  qu'ordinairement  ces 
plantes  printanières  n'entrent  en  floraison  qu'en  février  el 
mars.  Dès  le  19  janvier,  paraissaient  les  tleursde  l'Hépatique, 
de  la  Violette,  du  Tussilage,  devançant  de  plus  d'un  mois 
leur  époque  normale. 

L'Aucuba  montrait  ses  fleursle  29  janvier  au  lieu  de  juin 
ainsi  que  le  Daphne  Laureola.  Les  Primevères  ouvraient 
leurs  corolles  le  21  janvier.  Je  ferai  remarquer,  à  propos  de 
cette  dernière  plante,  que,  dans  l'Est  de  la  France,  sous 
un  climat  où  la  végétation  retarde  de  quinze  jours  sur 
celle  de  Paris,  les  Primevères  étaient  en  pleine  fleur  le 
1"  janvier  dernier  et  eu  avance;  au  15  septembre  1897, 
elles  étaient  également  fleuries,  se  montrant  ainsi  en  retard. 
Maisi  1  y  a  un  revers  à  la  médaille  :  si  la  douceur  du  temps 
a  avancé  la  floraison  des  végétaux,  elle  a  aussi  hâté  le 
développement  des  limaces  et  des  pucerons  qui  mangent 
déjà  tout  ce  qu'ils  trouvent,  feuilles  des  plantes  vivaces  et 
jeunes  bourgeons  des  Rosiers. 

*  * 

Le  Dahlia,  jusqu'ici,  ne  faisait  parler  de  lui  qu'en  raison 
de  la  magnificence  de  ses  fleurs.  Tout  au  plus  eut-on  pu 
songera  manger  ses  tubercules  gorgés  d'inuline.  Mais  voici 
que  ces  derniers  organes,  à  leur  tour,  vont  acquérir  une 
célébrité  de  bon  aloi.  Ils  ne  sont  ni  plus,  ni  moins  qu'un 
antidote  contre  le  venin  des  vipères.  M.  Physalix,  du  Mu- 
séum, qui  poursuit,  depuis  longtemps,  seul  ou  en  collabora- 
tion avec  M.  Bertrand,  de  très  remarquables  recherches  sur 
les  venins  et  leurs  vaccins,  vient  de  découvrir,  dans  la 
tyrosine,un  corps  doué  de  propriétés  intéressantes  contre  le 
venin  de  la  vipère.  Or  cette  tyrosine  existe  à  dose  assez  con- 
sidérable dans  les  tubercules  de  Dahlias.  Deux  à  trois  centi- 
gr  a  m  mes  de  tyrosine  en  suspension  àl  pour  100  dans  l'eau, 
injectés  sous  la  peau  d'un  cobaye,  préservent  ce  dernier,  au 
bout  de  21  heures,  de  l'action  mortelle  du  venin  île  vipère. 
Avec  10  ou  20  milligrammes,  le  même  animal  est  nette- 
ment vacciné  pour  25  jours.  Le  Dahlia  est  donc  le  premier 
végétal  qui  recèle  eu  lui  un  corps  capable  d'immuniser 
l'économie  animale  contre  le  venin  et.  ce  qui  est  intéressant 
et  remarquable  au  plus  haut  degré',  c'est  que  son  action  n'a 
pas  lieu  seulemenl  par  la  tyrosine  qu'il  renferme,  un  à  deux 
centigrammes  .lu  sue  frais  des  tubercules  ayant  le  pouvoir 
de  vacciner  un  cobaye  contre  une  dose  mortelle  de  venin. 


Tout  le  monde  connaît,  de  nom  tout  au  moins,  le  Man- 
eénillier,  l'arbre  aux  effluves  mortelles.  Il  en  est  même 
question  dans  l'Africaine.  Il  n'y  a  pas  que  le  Mancénillier 
qui  jouisse  de  ce  redoutable  privilège.  Il  paraît  qu'aux 
Etats-Unis,  leRhus  Toxicodendron  présente  des  particula- 
rités analogues. 

Le  professeur  Sargent  cite  le  cas  bien  curieux  d'un  de  ses 
amis  qui  s'étanl  assis  sous  un  Rhus  et  axant  frôlé  légère- 
ment ses  feuilles  fut  pris,  le  lendemain,  d'un  malaise  très 


Le  microbe  de  la  choucroute!  A  quand  celui  des  pommes 
de  terre  frites  V...  Rien  d'étonnant  d'ailleurs  à  la  présence 
d'un  microbe  dans  la  choucroute,  puisque  la  préparation  de 
cette  substance  est  bien  une  fermentation.  M.  Conrad  a 
dérouvert,  après  21  heures  de  préparation,  sur  les  lames  de 
choux,  une  bactérie  qui,  cultivée,  répand  l'odeur  de  la  chou- 
croute. Il  lui  a  donné-  le  nom  de  Bacterium  brassicœ  aciilu-. 
Brassica  acida  (chou  acide)  étant  la  traduction  exael  de 
Sauerkraut.  P.  HARIOT. 


82 


LE    JARDIN 


NOUVELLES   HORTICOLES 

Officiers  d'Académie.  —Viennent  d'être  nommés  au 
grade  d'officier  d'académie: 

MM.  H.  de  Lapparent,  Inspecteur  général  de  l'Agricul- 
ture ; 

L>r  Delacroix,  Maître  de  conférences  à  l'Institut  agro- 
nomique ; 

D'  Sauvaigo,  bibliothécaire  à  Nice,  auteur  d'ouvrages 
sur  les  cultures  méridionales. 

Concours  régionaux  de  1898.  —  Les  délais  dans 

lesquels  doivent  être  laites  les  déclarations  pour  chacun 
des  concours  régionaux  de  1898.  dont  nous  avons  donné  les 
tlates  d'ouverture  et  de  clôture,  dernièrement,  sont  ainsi 
fixés:  pour  Limoges,  jusqu'au  Kl  avril;  pour  Mézières- 
Charjeville,  jusqu'au  15  avril  :  pour  Alençon,  jusqu'au 
6  niai  ;  pour  Tarbes,  jusqu'au  1"  juillet  ;  pour  Lyon,  jus- 
qu'au 10  juillet. 

Concours  régionaux  de  1899  et  1900.  Lu 
1899.  les  Concours  régionaux  auront  lieu  dans  les  cinq  dé- 
partements suivants.  Vienne,  Somme,  Côte  d'<  tr,  An  le  el 
Bouehes-du-Rhône,  et,  en  1900,  dans  les  cinq  suivants  : 
Loire-Inférieure,  Indre,  Vosges^  Tarn-et-Garonne  et  Alpes- 
Maritimes.  Rappelons  que,  pour  ces  derniers,  c'est  le 
1"  mars  1899.  qu'expirera  le  délai  de  déclaration  des  con- 
currents pour  la  prime  d'honneur,  aux  prix  culturaux,  aux 
prix  de  spécialités  et  d'irrigation  à  décerner  en  1899  dans 
ces  concours  régionaux. 


;  bureaux  des 
de  1900  sont 


pn 


sident 


Exposition  de  1900.  —  La  plupart  de 
différents  groupes  de  l'Exposition  universelle 
aujourd'hui  constitués. 

Ce  sont  les  présidents  de  classes  qui  ontà  élire 
et  le  secrétaire  du  groupe. 

A  la  suite  de  ces  élections,  le  groupe  de  1  horticulture  se 
trouve  avoir  pour  président  M.  Viger,  président  de  la 
classe 43 et  delà  Société  nationale  d'horticulture  de  France, 
et  pour  secrétaire.  M.  Abel  Chàtenay. 

Le  groupe  de  l'agriculture  a  élu  Si.  Eugène  Tisserand, 
loin  me  président,  et  notre  collaborateur,  XL  Ch.  Deloncle, 
coin  me  secrétaire. 

La  classe  45  (arboriculture  fruitière),  se  réunit  chaque 
mois  et  s'occupe  activement  des  préparatifs  de  ces  grandes 
assises  internationales. 

Après  avoir  nommé  M.  Georges  Boucher,  secrétaire- 
adjoint  et  s'être  entendue  avec  l'administration  supérieure 
sur  plusieurs  points,  elle  s'est  divisée  en  quatre  sections 
principales  pour  faciliter  ses  travaux  : 

1°  Correspondance  ;  rapports  avec  l'administration  et 
les  exposants.  —  Président:  M.  Charles  Baltet  ;  Vice-pré- 
sident :  M.  Honoré  Defresne;  Secrétaire:  M.  Loiseau. 

'2"  Programme  des  concours  permanents  ou  temporaires. 
-Président:  M.   F.  Jamin  ;   Secrétaire:  M.   <>.(>|,,ii\; 
Membres  :  MM.   Boucher.   Bruneau.    Lapierre,    Salomon, 
Yitry  ; 

3°  Choix  des  cm  placements.  —  Président  :  M.  Cotilom- 
loier;  Secrétaire  :  M.  Kauquet  ;  Membres:  MM.  Cordonnier, 
llelaville.  Marinier,  Vitry; 

4°  Exposition  rétrospective.  —  Président:  M.Michelin; 
Secrétaire  :  M.  L.  Leroy  ;  Membres  :  MM.  Daurel,  Jamin, 
Nanot,  Léon  Simon. 

Le  bureau  du  Comité  fait  partie  de  droit  de  toutes  les 
commissions. 

Création  d'une  Ecole  d'agriculture  coloniale  à 
Tunis.  —  Au  mois  d'octobre  prochain,  aura  lieu,  à  'J'unis, 
l'ouverture  d'une  grande  Ecole  d'Agriculture.  Le  brevet  que 

Ieselevesobtiendront.au  bout  de  deux  ans  de  stage  (inter- 
nat et  externat),  aura  la  même  valeur  que  (•■lui  de  Gri- 
gnon.   La  pension   sera  de  750  francs  par  an. 

Cette  innovation  en  matière  de  culture  coloniale  est  due 
à  l'initiative  de  M.  J.  Dybowski,  directeur  de  1  Agricul- 
culture  de  la  Régence  de  Tunis,  qui  apporte  tous  ses  soins 
et  toute  sa  sollicitude  au  développement  de  l'agriculture  et 
de  l'horticulture  dans  notre  belle  colonie  tunisienne. 

L'Angleterre  à  l'Exposition  de  1900  Pour 
aviser  aux  moyens  de  donner  une  importance  et  une  influ- 


ence remarquable  à  la  section  industrielle,  agricole  et  hor- 
ticole anglaise  a  l'Exposition  Universelle  île  1900,  une 
commission  royale  aéténommée.  Voici,  d'après  le  Garde- 
ners' Magasine,  la  composition  de  cette  commission  : 

Le  prince  de  Galles,  le  duc  d'York,  Sir.  h'.  A.  Abel.  Sir 
George  Birdwood,  Major-Général  Sir  Owen,  Tudor 
Burne,  Sir  G.  II.  Chubb,  Major-général  sir  John  Don- 
nelly.  Lord  Kelvin.  Sir  James  Ivitson,  Sir  Trevor 
Lawrence,  Lord  Lister,  Sir  John  Lubbock,  Sir  Cléments 
Markham,  M.  AV.  H.  Preece,  M.  E.  Windsor-Richards, 
Earl  Spencer,  M.  W.  T.  Thiselton-Dyer,  Sir  E.  Maunde 
Thompson  et  Sir  W.  IL  White. 

Le  concours  de  parc  public  pour  la  ville  de 
Reims.  —  Nous  avons  annoncé,  dernièrement.  I  ouverture 
de  cet  important  concours.  Le  Jury  nommé  par  la  munici- 
palité s'est  réuni  à  Reims  le  11  et  le  12  mars;  il  était  ainsi 

COlllpos,.  ; 

Président.  —M.  Aubert.  adjoint  au  maire  de  Reims. 

Membres.  —  MM.  Charles  Baltet,  horticulteur  à  Troyes; 
Albert  Benoist,  conseiller  municipal  de  Reims  ;  Diancourt, 
sénateur;  Gozier,  architecte  à  Reims;  IL  Martinet,  archi- 
tecte-paysagiste, directeur-rédacteur  en  ehel  du  Jardin: 
l'orlevin,  conseiller  municipal  de  Reims;  Quénat,  archi- 
tecte pa\  sagiste  à  Paris. 

M.  Portevin  a  été  nommé  secrétaire  et  M.  Martinet,  rap- 
porteur. 

Le  Jury  avait  à  examiner  les  projets  de  quatre  i cur- 

ivnts  qui,  eu  général,  avaient  présenté  des  éludes  très 
consciencieuses  et  intéressantes.  Les  deux  premiers  projets 
primés,  principalement,  étaient  très  complets  et  renfer- 
maient d'excellentes  idées. 

Les  projets  ont  été  classés  dans  1  ordre  suivant  : 

1".  --  Prime  de  loi»:)  francs:  MM.  Durand,  Redonl  "l 
Margotin. 

2".    —   Prime  de  800  francs:  MM.  Yacherot  et  Brtehier. 

'■"    -  Prime  de  500  francs  :  M.  Guillaume  Chervet. 

1'.  —  Prime  de  400  francs.  M.  J.  B.  Thomereau. 

lieux  primes,  la  deuxième  et  la  troisièma,  ont  été  rele 
vées  il'  chacune  100  francs,  à  titre  d'indication,  pour  bien 
montrer  que  ces   projets  n'étaient  paut-être  pas  suffisam- 
ment récompensés  au  point  de  vue  pécuniaire,  en  raison  îles 
efforts  faits  par  leurs  auteurs. 

Tontes  les  décisions  du  jury  ont  été  prises  à  l'unanimité 
et  tous  les  membres  de  cette  commission  ont  été  également 
d'accord  pour  reconnaître  que,  si  aucun  des  projets  primés 
ne  répondait,  dan<  son  ensemble, à  tous  les  desiderata  de  la 
municipalité,  ils  renfermaient  néa inoins  les  éléments  néces 
saires  pour  établir  un  projet  définitif. 

En  entreprenant  les  importants  travaux,  qui  seul  appelés 
faire  de  la  ville  de  Reims  une  dt>s  plus  belles  villes  de 
France,  le  maire.  M.  Noirot,  et  ses  collaborateurs  du  Con- 
seil municipal  et  des  services  techniques  font  œuvre  utile 
à  tous  égards.  Il  y  a  lien  de  les  en  féliciter  chaudement  et 

de   les  en  remercier. 

Le  commerce  des  poires  et  des  pommes  en 
Allemagne.  —  Francfort  est  une  des  villes  d'Allemagne 
qui  fait  le  plus  d'affaires  sur  les  pommes  et  les  poires  : 
en  189li.  par  exemple,  on  estime,  rapporte  le  Journal  de  la 
Société  nationale  d' horticulture  de  France,  qu'il  s'y  est 
vendu  866.215  kilogrammes  de  pommes  et  12.500  kilo- 
grammes de  poires.  Il  s'agit  principalement  de  fruits  de 
table.  Les  cours  des  principales  variétés  mil  été  les  suivants  : 
ppmmes  Caloille  dhioer,60  marks  les  5ti  kilogrammes: 
Reinettes,  20  marks  ;  qualités  communes  11  à  II  marks: 
poires  Saint-Germain,  IN  marks;  Beurrés, 24 à 28 marks; 
qualités  communes,  ,"i  à  9  marks. 

Les  fruits  du  Cap  en  Angleterre  I  .e  Gardeners 
Chronicle  du  12  courant  annonçait  le  second  arrivage  de 
fruits  du  Cap  pour  cette  saison.  Cet  arrivage  comprenait  : 
242  caisses  de  nectarines,  en  excellentes  conditions  :  62 
huiles   de     pèches   à   chair    non   adhérente,    vendues   à   bon 

prix:  117  boites  de  jjêches  à' chair  adhérente,  qui  ne  sont 
pas  considérées  comme  étant  de  bonne  vente  sur  le  marché. 
Environ  30  boîtes  de  raisin  noir,  très  petit  et  de  médiocre 
qualité,  se  sont  vendus  à  des  prix  ordinaires,  lo  caisses 
de  poires,  les  premières  de  la  saison,  en  excellente  condi- 
tion, se  sont  vendues  à  très  bon  prix. 


LE   JARDIN 


83 


Le  transport  des  plants  d'arbres  et  d'arbustes 
par  Chemins  de  fer.  -  La  section  de  sylviculture  de 
la  Société  des  Agriculteurs  de  France,  dans  une  de  ses 
dernière  séances  a  émi.slevoeu  suivant,  sur  la  proposition 
de  M.  Camion  : 

La  section  de  sylviculture  de  la  Société  des  Agriculteurs 
de  France  : 

Considérant  que  les  délais  abusifs  des  Compagnies  de 
chemins  de  fer  pour  le  transport  des  plants  d'arbres  et 
d'arbustes,  tels  que  ceux  d'espèces  forestières,  fruitières 
et  de  Vignes,  sont,  par  leur  longueur,  extrêmement  préju- 
diciables aux  plants,  qui  risquent  d'arriver  dans  un  état 
déplorable. 

Que  le  tarif  de  transport  des- dits  plants,  qui  sont  taxés 
à  la  série  la  plus  élevée  du  tarif  général  P.  V.,  esttrop  oné- 
reuse aux  moyennes  et  aux  grandes  distances. 

Qu'il  arrive  souvent  ainsi  que  le  destinataire  paye  un 
port  plus  élevé  que  la  valeur  des  plantes  : 

Que  toute  concession  accordée  par  les  Compagnies 
s'est  bornée  à  des  expéditions  de  fortes  quantités  très 
rarement  reçues  par  un  sylviculteur  ou  un  arboriculteur. 

Que  l'ensemble  de  ces  conditions  est  prohibitif  des  entre- 
prises de  reboisement  éloignées  des  centres  horticoles. 
entreprises  pourtant  nécessaires  à  la  prospérité  de  la 
Fiance  : 

Emet  le  vœu  : 

Que  M.  le  Ministre  des  Travaux  Publics  soit  invité  à 
entamer,  avec  les  Compagnies  de  chemins  de  fer,  des 
négociations  à  l'effet  d'obtenir  :  que  les  plants  d'arbres  et 
d'arbustes  soient  assimilés,  pour  la  vitesse,  aux  produc- 
tions maraîchères  et  voyagent  en  wagons  couverts;  et  qu'il 
soit  accordé  pour  ces  plantes,  en  petite  vitesse,  un  barème 
à  base  décroissante,  selon  la  distance  totale  parcouru1, 
soit  sur  un  seul  réseau,  soit  sur  plusieurs,  et  sans  restric- 
tion ù  des  minima  de  poids. 

Souhaitons  qu'il  soit  fait  droit  à  cette  légitime  revendi- 
cation, qui  intéresse  à  un  si  haut  point  le  commerce  hor- 
ticole. 

Les  droits  de  douane  sur  les  plantes.  —Il  Inion 
commerciale  des  horticulteurs  et  marchands  grainiers  de 
France  vient  de  publier  le  résultat  de  l'enquête  qu'elle  a 
provoquée  concernant  les  propositions  du  Syndicat  du  Nord, 
tendant  à  augmenter  le--  droits  sur  les  végétaux  à  leur  entrée 
en  France,  et  .le  lès  porter  à  50  fr.,  au  lieu  'le  .">  fr.  au  tarit 
général  et  à  35  lr..  au  lieu  Je  3  fr.  au  tarif  minimum  par 
KHI  kilog.,  plus  :fô  fr.  par  kilog.  pour  le-  Heurs  d'Or- 
chidées. 

11  résulte  de  cette  enquête  :  que  l'unanimité  des  horticul- 
teurs qui  ont  répondu,  sauf  deux,  s'est  montrée  opposée  à 
teuugmentation  de  ces  droits,  et  l'Union  a  remis  entre  les 
l'aains  de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture,  Président  du 
monseil,  une  protestation  énergique  contre  toute  nouvelle 
Cugmentation  îles  droits  «le  douane  sur  les  produits  horti- 
aoles  importés  en  France. 

c  L  assemblée  générale  de  l'Union  se  tiendra,  le  19  mai 
prochain,  à  2  heures,  au  siègede  la  Société  nationale  d'hor- 
ticulture de  France,  pendant  l'Exposition.  Cette  question 
sera  reprise  el  mise  en  discussion  à  nouveau. 

mcole  cantonale  d'horticulture  de  Genève. 
L'Ecole   cantonale  d'horticulture  de    Genève,    d<>nt    nous 
axons  déjà  eu,  à  plusieurs    reprises,    l'occasion    de    parler, 
recommencera  le   1"   mai  prochain    une    nouvelle  année 
scolaire,  la  onzième  de  son  existence. 

Fondée   en     ISS',    cette   école   n'a    cessé,   depuis    lors,   de 

prendre  de  plus  en  plus  d'extension  et  se  compose  actuelle- 
ment d'un  vaste  domaine. 

Toutes  les  branches  théoriques  et  pratiques  de  l'horticul- 
ture y  sont  enseignées  par  quatorze  professeurs  et  cinq 
chefs  de  pratique. 

Les  études  durent  3  ans  pendant  lesquels  la  théorie  et  la 
pratique  sont  réparties  comme  suit,  :  en  1"'  année.  2/3  île 
pratiquée!  1  3  de  théorie  ;  en  ~'  année,  3/4  de  pratique  el 
1  1  de  théorie;  en  :i"  année.  1  .">  .1.-  pratique  et  1/5  de 
théorie.  Les  élèves  sont  internes  et  reçoivent,  à  la  tin  de  la 
3e  année,  s'ils  sont  jugés  capables,  un  diplôme  d'horticulteur. 

Une  statistique  dressée  dernièrement  montre  qu'il  y  a  eu 
jusqu'à  la  fin  de  1896,  103  élèves  diplômés  ou  munis  de 
certificats. 

On  peut  se  procurer  le  programme  des  études  auprès  de 
la  direction  de  l'Ecole,  à  Châtelaine,  près  Genève  i  Suisse). 

Syndicat  central  des  horticulteurs  de  France. 


Le  Syndicat  central  des  horticulteurs  de  France  vient 
dans  son  assemblée  générale  tenue  le  ti  mars  dernier,  de 
procéder  au  renouvellement  de  son  bureau  qui.  par  suite 
de  ces  élections,  se  trouve  ainsi  constitué  pour  l'année  1897  : 

Président  d'honneur  :  M.  Viger,  députe,  ancien  ministre 
de  l'agriculture,  président  de  la  Société  nationale  d'horti- 
culture de  France. 

Président  .  M.  Eugène  Delavier ; 

I  '  Vice-Président  :  M.  Chouvet; 

Vice-Présidents  :  MM.  Gentilhomme  et  Housseau; 

Secrétaire  Général  :  M.  IL  Theulier,  fil-: 

Secrétaire  général-adjoint  ;  M.  Brault; 

Secrétaire  .  M.  Lapierre  fils.; 

trésorier  .  M.  Lange! 

I  n-<.rier  adjoint  .  M.  Debac. 
archiviste  :  M.  Victor  Delavier; 

Conseillers   :   MM.    Biguon.    Milliard.    Emile    Bmllef. 
Cappetils.  Charon,  Fournier,  Graindorge,  Maxime  Joberl 
IL  Martinet  el  Tissot. 

Syndicat  central  des  agriculteurs  de  France. 
L'Assemblée  générale  du  Syndicat  central  des  agricul- 
teurs de  Francea  eu  lieu  le  2  mars  dernier  à  la  Société  de3 
agriculteurs.  M.  Welclie,  Président  du  conseil  du  Syndi- 
cat,adonné  lecture  du  rapport  établissant  la  situation  pros 
père  du  Syndicat  et  constatant  les  progrès  accomplis. 

Les  membres,  actuellement  au  nombre  de  9.0'):),  étaient 
loi!  uombreuxà  la  séance. 

Le  Syndicat  a  public,  dans  1  un  des  numéros  de  son  bul- 
letin, le  programme,  rédigé  par  MM.  Dehérain.  Aimé 
Girard,  Muut/,  Grandeau, d'un  concours  ouvert  pour  l'exa- 
men de  la  valeur  relative  dans  les  différents  terrains  des 
engrais  chimiques,  superphosphates,  phosphates  et  .sco- 
ries, et  le  rapport  invite  les  syndicats  à  prendre  part  à  cette 
étude  destinée  à  déterminer  dans  iliaque  espèce  de  fcer 
rain  la  valeur  et  l'efficacité  de  ces  diverses  sortes  d'engrais. 

II  serait  à  désirer  que  les  expériences  fussent  distribué'  s 
sur  le  sol  de  la  France  de  façon  à  permettre  d'étudier  les 
diverses  natures  de  terrains  qui  le  composent  et  de  guider 
les  agriculteurs  dans  Le  choix  qu'ils  feront  des  engrais.  »ui- 
vant  la  composition  de  leur  sol. 

L  assemblée  a  l'ait  bon  accueil  à  ces  communication-, 
elle  a  approuvé  le   rapport   et  les   comptes  qui  lui  étaient 

présentés  et  a   n nié.   comme  administrateur    nouveau, 

M.  le  comte  de  Vogue,  fils  du  Président  de  la  Société  des 
agriculteurs  et,  comme  secrétaire-adjoint  du  conseil. 
M.  St-Maiv  Girardin. 

Une   plante    à  cuivre.   Le   Gardeners,   Chronicle 

rapportait  dernièrement  que,  dans  le  Queensland,  existe  une 
Caryophyllée,  le  Polycarpœa  spirostylis,  préférant  les 
terrains  contenant  du  cuivre  à  tel  point  que  sa  présence 
sert  à  signaler  aux  mineurs  la  présence  du  cuivre  dans  le  sol 

Floraisons  hâtées  de  rameaux  d'arbres  et 
arbrisseaux,  —('est  le  litre  que  devait  porter  l'inté- 
ressant article  de  noire  collaborateur,  M.  L.  Henry,  dans 
le  dernier  numéro  du  Jardin,  lue  erreur  d'impression  nous 
a  lait  mettre:  Floraisons  liâticcs,  ce  qui  n'a  pas  la  même 
signification.  M.  L.  Henry  indique  en  effet  le  moyen  de 
hâter  l'épanouissement  des  boulons  sur  des  rameaux  coupés 
d'arbres  et  arbustes  à  floraison  précoce,  et  d'obtenir  facile- 
ment des éclosions  charmantes,  bien  avant,  celles  du  plein 
air. 

Le  premier  emploi  des  mots  «  horticulture  » 
et  »  horticulteur  ».  —  M.  (>.  Gibault,  dont  les  recher- 
ches de  bibliographie  horticole  sont  toujours  lues  avec 
fruit,  nous  donne,  dans  le  Journal  de  la  Société  national  c 
d  horticulture  de  France,  les  renseignements  suivants  sur 
l'origine  des  mots  horticulture  et  horticulteur. 

Ces  mots  sont,  dit-il,  de  création  relativement  récente 
dans  la  langue  française  et  ne  paraissent  pas  avoir  été 
employés  avant  le  commencement  du  siècle.  Ce  serait  un 
sieur  Béville,  ancien  procureur  fiscal,  propriétaire  à  Saint- 
Denis,  qui  aurait  pris  le  premier  la  qualification  d'horti- 
culteur dans  un  ouvrage  imprimé  en  1801.  Mais  ce  mot  ne 
fut  pas  adopté  de  suite  et  fut  combattu  par  des  hommes 
éniiiieiits.  tels  qUe  François  de  Xeufchâteau,  membre  de 
l'Académie  française.  (  '.-  dernier,  en  1830,  lit  le  procès  de 
ces  mots,  selon  lui   ridicules,  leur  préférant  ceux  de  jardi- 


84 


LE    JARDIN 


nier,  jardinage  ou  culture  des  jardins,  et  conclul  en  dou- 
tant que  le  nouveau  terme  «  horticulture  »  réussisse,  sui- 
vant son  expression,  «  à  usurper  l'empire  de  Pomone  el  de 
Flore  sa  sœur.  » 

Cette  m  prophétie»  ne  s'est  pas  réalisée  et  les  mots  horti- 
culture »  et  «  horticulteur  »,  qui  ne  font  nullement  double 
emploi  avec  ceux  de  jardinier  et  de  jardinage,  sont  bel  el 
bien  liasses  dans  la  langue. 

Rectification  inutile.  —  Un  de  nos  collaborateurs 
nous  communique  un  article  paru  récemment  dans  un 
petit  journal  d'horticulture  belge  contre  les  expositions  de 
la  Société  nationale  d'horticulture  de  France  et  un  établis- 
sement d'horticulture  français. 

Les  tennis  mêmes  de  cel  article  indiquent  un  tel  parti 
pris,  nous  allions  dire  une  telle  mauvaise  foi,  qu  il  ne  sup- 
porte  même  pas  la  critique. 

Il  s'agit  évidemment  là  d'un  cas  isolé  et  non-  voulons 
croire  qu'il  ne  reflète  pas  l'opinion  de  la  grande  majorité 
des  horticulteurs  belges  qui  savent  à  quoi  s'en  tenir.  Nous 
sommes  surpris  toutefois  que  le  journal  qui  a  inséré  cet  ar- 
ticle ait  accepté  de  pareilles  divagations. 

Destruction  des  limaces  et  limaçons.  —  Nous  re- 
cevons à  ce  sujet,  de  M.  Rozain-Boueharlat,  horticulteur 
à'Cuire-Ies-Lyon,  les  intéressantes  lignes  suivantes  que 
nous  nous  empressons  démettre  sous  les  yeux  de  nos  lecteurs: 

Il  me  semble  avoir  indiqué  un  moyen  très  efficace  pour 
se  débarrasser  des  limaces  et  limaçons,  au  Congres  delà 
Société  française  des  ehrysanthémistes,  je  crois,  à  Bourges, 
en  1896.  Mais  on  ne  saurait  trop  répéter  les  bons  procédés. 

Lors  de  la  rentrée  dos  plantes,  en  automne,  malgrétoùtes 
les  précautions,  on  rentre  en  même  temps  nombre  d  œufSde 
limaces  qui.  se  trouvant  alors  à  la  chaleur  ne  tardent  pas 
à  donner  naissance  à  une  masse  de  jeunes  limaces  :  celles- 
ci,  quoique  petites,  font  autant  de  ravages,  souvent  même 
plus  queles  adultes,  car  elles  s'introduisent  plus  facilement 
dans  les  plus  petits  yeux  îles  plantes   qu'elles  éborgnènt. 

Le  moyen,  très  simple  et  très  pratique,  de  se  débar- 
rasser de  ces  hôtes  désagréables,  c'est  d'employer  la  i  haux 
hydraulique,  absolument  comme  on  emploie  le  soufre  ; 
mais  il  faut  bien  choisir  son  heure  car.  pour  être- dé- 
truite, chaque  limace  doit  être  touchée.  C'est,  deux  heures 
environ  après  la  chute  du  jour  qu'il  faut  faire  cette 
opération  qui  doit  être  répétée  deux  ou  trois  lois,  plus  même 
s  il  est  nécessaire,  pour  atteindre  celles  qui  auraient  échappé 
aux  premières  applications. 

Ce  même  procédé  peut  être  employé  dehors,  mais  tou- 
jours le  soir  de  préférenceau  matin  :  il  a  donné  un  plein 
succès  sur  différents  semis. 

Les  récompenses  à  l'horticulture  au  Concours 
général  agricole  de  Paris.  —  Voici  la  liste  des  prin- 
cipales récompenses  accordées  à  l'horticulture  à  la  suite  du 
Concours  général  agricole  de  Paris  : 

Les  prix  d'honneur  ont  été  décernés  :  l'un  à  M.  Paillet 
lils,  pour  le  plus  beau  lot  de  plantes  et  de  Heurs  vivantes: 
l'autre  à  M.  Compoint,  pour  l'ensemble  de  son  exposition 
de  légumes. 

Pour  les  plantes  vertes  d'ornement  et  de  pleine  terre, 
les  récompenses  suivantes  ont  été  accordées  : 

Médailles  d'or.  — ■  MM.  H.  Defresne,  D.  Bhuneai  ,  Croux 

ET  I'ILS. 

Médaille  d'argent  grand  module.  —  M.  Paillet  i  ils. 

Médailles  d'argent.  —  MM.  A.  Rothuerg,  Moseh,  Le- 
cointe,  Boucher',  M""  V"  Chantin  et  fils. 

Pour  les  plantes  bulbeuses  ileuries  : 

Médaille  d'or.  —  MM.  Yii.morin-Axdriei  x  et  C". 

Médaille  d'argent.  —  M.  Millet  fils. 

Pour  les  plantes  non  bulbeuses  fleuries  : 

Médailles  d'or.  —  MM.  Vilmorih-Abdrieux  et  C",  Millet 
fils. 

Médailles  d'arge>it  grand  module.  —  MM.  Dugourd,  Cau- 
lier. 

Pour  les  arbustes  d'ornement  forcés  : 

Médailles  d'or.  —  MM.  Paillet  fils,  Croux  et  fils. 

Médailles  d'argent  grand  module.  —  MM.  II.  Dli  i.esne, 
F.  Lellieux. 

Médailles  d'argent.  —  MM.  G.  Boucher,  Levèque  euil^. 

NlCKLAUS. 

Pour  plantes  forcées  cultivées  pour  leurs  fruits  : 
"Médaille  d'argent  grand  module.  —  M.  V.  Mesll. 
Puur  Heurs  coupées  de  la  région  du  midi. 


Médaillrs  d'argent.  —  MM.  Vilmorin-Ahdrieux  et  O, 
E.  Clarion. 
Pour  poires  et  pommes  de  table  : 
Médailles  d'or.  —  MM.  P.  Chevalier,  P.  Dupont. 
Médailles  d'argent  grand  module.  —  MM.  a.  Bureau,  A. 

ROTHBERG. 

Médailles  d'argent.  —  MM.  Pagnond,  A.  Bhochard. 
Pour  légumes  forcés  ou  provenant  du  midi  de  la  France  : 
Médailles  d'or.  —  MM.  Yilviorin-Andrieux  et  C",   COM- 
POINT. 

Médaille  d'argent.—  M.  II.  Gagnet. 

Pour  légumes  de  saison  : 

Médaille  d'or.  —  M.  Buisson. 

Médaille  d'argent  grand  module.  —  M.  Pruniot. 

Médaille  d'argent. —  M.  H.  Gagnet. 

La  nouvelle  société  des  viticulteurs  de  France 
et  d'ampélographie.  --  Nous  apprenons  avec  plaisir 
que  la  société  de  Viticulture  et  d'Ampélographie  vient  de 
fusionner  avec  la    Société  des  viticulteurs  de  France.  I.a 

rivalité  qui  n'aurait  pas  manqué  de  s'établir  entre  ces 
deux  sociétés,  si  elles  avaient  continué  à  travaille]'  cote  à 
<ote.  aurait  certainement  nui  aux  intérêts  de  la  viticulture 
française. 

Il  y  a  donc  lieu  de  féliciter  les  bureaux  des  deux  sociétés, 
i|iii  se  sont  placés  sous  la  présidence  de  L'éliment  Directeur 
Honoraire  de  l'Agriculture  M.  Eugène  Tisseraud,  de  la 
décision  qu  ils  mit  prise.  Fuisse  cet  exemple  être  suiv  i 
toutes  les  lois  que  l'occasion  s'en  présente. 

Nous  donnerons  dans  notre  prochain  numéro  la  eompo- 
tion  définitive  du  bureau  de  la  nouvelle  société. 


PETITES    NOUVELLES 


Mme  Madeleine  Lemaire.  la  célèbre  artiste,  qui,  depuis 
1879,  s'est  entièrement  consacrée  aux  tableaux  de  fleurs  et 
de  fruits,  vient  d'être  nommée  professeur  de  dessin  au 
Muséum.  Pour  la  première  l'ois,  une  femme  est  appelée  à 
remplir  un  poste  importantdansl'enseignement  secondaire. 
C'est  un  triomphe  de  bon  aloi  pour  les  féministes,  auquel 
tout  le  monde  applaudira. 

Notre  rédacteur  en  chef,  M.  H.  Martinet,  officier  de  re- 
serve d'artillerie,  attacha  au  service  d'Etat-Major  de  l'ar- 
mée, vient  d'être  promu  au  grade  de  lieutenant. 


EXPOSITIONS   ANNONCÉES 


Chaumont.  —  Du  QO  au  23  août  1898.  —  Exposition 
d'horticulture  et  de  viticulture,  organisée  par  la  Société 
horticole,  viticole,  forestière  et  apicole  de  la  Haute-Marne. 
—  Adresser  les  demandes  à  M.  Louis  Bolut,  Secrétaire  gé- 
néral de  la  Société,  à  Chaumont  (Haute-Marne),  avant  le 
I"  août. 

Damville.  —  Le  j  avril  1898.  —  Exposition  de  produits 
horticoles  et  agricoles,  organisée  sous  le  patronage  du 
Comice  agricole.  —  Adresser  les  demandes  de  renseigne- 
ments à  M.  Léon  Petit,  Président  du  Comice  agricole,  à 
Evreux  (Eure). 

BIBLIOGRAPHIE 

Les  jardins  d'essai  coloniaux,   par  J.  Dybowski,  directeur  de 

de  1  agriculture  et  du  Commercé,  de  la  Kégenee  de  Tunis.  — 

Opuscule  de  40  pages  avec  14  gravures. 

<•  liés  que  la  conquête  d'une  région  nouvelle  est  faite, 
les  que  1ère  de  la  pacification  commence,  il  convient  de 
songer  à  mettre  en  valeur  les  territoires  acquis.  Il  ne  faut 
pas  "oublier  que  leur  possession  n'a  été  obtenue  qu'au  prix 
de  bien  des  sacrifices  d'argent  et  même  d'existences,  et 
qu'il  importe  que  tous  ces  dévouements  n'aient  pas  été 
généreusement  offerts  en  pure  perte. 

"  Il  ne  suffit  pas  que  ces  conquêtes  aient  eu  pour  consé- 
quences d'élargir  le  patrimoine  de  la  nation  et  d'accroître 
l'étendue  des  régions  où  llottera  désormais  le  pavillon  na- 
tional, niais  il  faut  encore,  et  surtout  peut-être,  savoir  en 
tirer  un  parti  réel  par  une  exploitationmetbodique  dusol.  » 

Ainsi  s'exprime  notre  éminent  collaborateur  dans  son 
intéressante  étude  sur  les  jardins  d'essai  coloniaux  et  sur 
les  ressources  qu'offrent  nos  colonies  au  point  de  vue  des 
cultures,  fous  ceux,—  et  ne  sommes  nous  pas  tous  dans 
isa  l'heure  actuelle?  —  que  préoccupe  l'avenir  de  nos 
colonies,  liront  avec  ".rand  intérêt  et  non  sans  fruit  les 
quarante  courtes  pages  de  cet  opuscule  instructif. 


LE   JAlihlX 


85 


CULTURES  COLONIALES 


Culture    du    Giroflier 


Bien  que  le  Giroflier  {Caryophyllus  aromaticus  L.) 
(flg.  lliviil  plutôt  une  plante  de  culture  secondaire,  il  nous 
a  paru  utile  d'appeler  sur  lui  l'attention  de  ceux  qui  vou- 
draient aller  faire  de  l'agriculture  aux  colonies. 

Knell'et.  depuis  quelques  années,  résout  surtout  le  Caféier 
et  le  Cacaoyer  que  l'on  cultive  sur  de  grandes  surfaces,  et 
cela  avec  raison,  car,  autant  qu'on  peut  prévoir,  il  n'y  aura 
pas.  de  longtemps,  surproduction  en  ce  qui  concerne  nos 
colonies. 

Mais  là,  moins  qu'en 
Europe  peut-être,  il  n'est 
pas  prudent  de  s'en  tenir  à 
une  seule  culture,  comme 
le  font  la  plupart  des  plan- 
teurs. Les  enseignements 
i lu  passé  doivent  nous  met- 
tre en  garde  contre  cette 
tendance  et  les  surprises 
qui  pourraient  en  résulter 
pour  l'avenir.  C'est  pour- 
quoi, chaque  fois  que  les 
conditions  climatologiques 
seront  favorables, -il  sera 
sage  d'adjoindre  aux  gran- 
des cultures  dont  nous  par- 
lions plus  haut,  d'autres 
cultures  accessoires  com- 
me celles  de  la  Vanille,  du 
Poivrier,  du  (  riroflier,  etc. 
C'est  de  cette  dernière 
plante  que  nous  allons  par- 
ler aujourd'hui. 

L'histoire  du  Giroflier 
est  ,-elle  île  la  pluqart  des 
arbres  à  épiées.  Sa  culture, 
ainsi  que  l'a  rappelé  M.  .1. 
Dybowski,  dans  un  précé- 
dent article  sur  cette 
plante  (1),  fut  monopolisée, 
en  quelque  sorte,  par  les 
Hollandais,  après  qu'ils  eu- 
rent chassé  les  Portugais 
des  Moluques,  en  160i;  ces 
conquérants  voulurent,  à 
tout  prix,  conserver  pour 
eux     seuls    le     commerce 

du  girofle  et  ils  n'hésitèrent  pas,  dans  ce  but,  à  entre 
prendre  de  véritables  expéditions  pour  détruire  toutes  les 
plantes  autres  que  celles  existant  dans  [es  cultures  de  la 
petite  île  d'Amboine,  dont  des  mesures  extrêmement  sévères 
empêchaient  la  dissémination. 

C'est  à  Poivre,  intendant  des  Mascareignes,  que  l'on  doit 
l'introduction  du  Giroflier  dans  ces  îles.  On  raconte  que  cet 
administrateur  philosophe  fit  partir,  en  1  769,  deux  \  aisseaux 
commandés  par  les  lieutenants  de  Trémignon  et  d'Etche- 
verry,  qui  parvinrent,  non  sans  peine,  à  se  procurer,  près 
des  rois  de  Gueby  et  de  Patany  (dans  la  mer  des  Indes), 
une  grande  quantité  d'arbres  à  épiées,  au  nombre  desquels 
était  le  Giroflier. 

Le  déplacement  de  Poivre  faillit  presque  anéantir  tout  ce 
que  les  soins  de  ce  philanthrope  avaient  créé.  Il  se  trouva 
toit    heureusement,  dans  l'île   de  la  Réunion,  un  de   ces 
(I)  l.o  Jardin,  1894,  page  255. 


Fis 


11. 


hommes  qui  joignent,  à  l'amour  du  bien  publie,  des  connais- 
sances tic  .tendues  sur  les  cultures  et  qui  fit  réussir  les 
plantations  de  Giroflier.  Cet  hommeétaitde  Céré,  directeur 
h-  Jardins  que  Poivre  avait  établis.  Ce  fut  lui  qui  envoya. 
en  grande  quantité,  des  plants  ,]e  Giroflier  à  Cayenne,  à 
Saint-Domingue  et  à  |a  Martinique,  vers  1770.  A  la 
Dominique,  le  Giroflier  fut  introduit,  en  1789,  par  M.  Buée. 
Aujourd'hui,  e'esl  Zanzibar  qui  est  le  principal  centre 
pour  la  production  des  clous  de  girofle.  Eh  1891,  on  a 
e  porté  de  cette  ile  une  masse  de  clous  évaluée  à  6  millions 
de  tilog. 

Au  Gabon,  le  Giroflier  a  été  introduit,  <-\\  1889,  par  les 
soins  de  M.  Maxime  Cornu,  professeur  de  Culture  au 
Muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris,  auquel  les  nouvelles 

colonies  sont  redevables  de 
nombreuses  plantes  utiles. 
Les  pieds  de  Giroflier 
du  Jardin  d'Essai  de  Libre- 
\  ille  fructifient  mainte- 
nant abondamment,  et  il  y 
a  lieu  d'espérer  que.  avec 
les  plants  distribués  gratui- 
tement aux  colons,  la  cul- 
ture de  cet  arbre  précieux 
scia  faite,  d'ici  à  quelques 
années,  sur  une  grande 
échelle  dans  notre  colonie 
du  Congo  français,  et  qu'elle 
contribuera  à  en  augmenter 
les  ressources. 

Le  Giroflier  est  certai- 
nement un  des  plus  beaux 
représentants  delà  famille 
des  Myrtacées.  De  forme 
pyramidale,  atteignant 
une  dizaine  de  mètres  de 
hauteur,  il  porte  des  feuil- 
les opposées,  coriaces,  per- 
sistantes, acuminées,  légè- 
rement ondulées,  dont  le 
beau  vert  s'accorde  si  bien, 
avec  la  couleur  rosée  des 
jeunes  feuilles  et  le  rouge 
des  pétales. 

Il  commence  à  fleurir 
vers  la  sixième  année.  Au 
Gabon,  c'est  au  mois  de 
mai.  quelquefois  même  en 
avril,  qu'il  se  couvre  de 
boutons,  réunis  par  grou- 
pes de  cinq  à  quinze,  en 
cymes  terminales.  Ces  bou- 
tons, qui  ont  la  forme  d'un  clou,  d'où  leur  nom,  sont  blancs 
à  leur  apparition,  puis  prennent  une  teinte  rosée,  un  mois 
et  demi  ou  deux  mois  après,  ('est  alors  qu'il  faut  procéder 
à  la  cueillette,  car  ils  ne  tarderaient  pas  à  s'ouvrir.  Si  on 
les  laisse  sur  les  arbres,  ils  s'épanouissent  et  donnent  des 
fruits  qui  mettent  environ  six  mois  à  mûrir.  Ce  sont  ces 
fruits  qui.  ramassés  sous  l'arbre  dés  qu'ils  en  sont  tombés 
et  mis  en  terre  de  suite,  donnent  naissance  à  de  jeunes 
plants. 

t  clture.  _  Le  Giroflier  peut  se  multiplier  par  marcottes. 
lu  mches  que  l'on  couche  dans  le  sol  et  qui  émettent  des 
racines  au  bout  de  trois  ou  quatre  mois,  ou  bien  encore  par 
boutures;  mais  on  emploie  ordinairement  le  semis,  comme 
moyen  de  propagation. 

L'essentiel  est  de  se  procurer  des  graines  fraîches,  car 
elles  perdent  rapidement  leur  faculté  germinative.  Si  on 
pos    'de  des   Girofliers   en   rapport,  il  n'y  a  qu'à  ramasser 


Giroflier  (Caryophyllus  aromaticus). 


8fi 


LE    JARDIN" 


les  fruits  dès  qu'ils  tombent  de  l'arbre,  ce  qui  est  le  meil- 
leur indice  de  maturité,  et  à  1rs  enfoncer  de  un  centi- 
mètre et  demi  à  deux  centimètres,  le  sommet  du  fruit  en 
bas,  dans  des  vases  en  bambou,  remplis  de  terreau  el  que  l'on 
place  à  l'ombre;  les  jeunes  tiges  sortent  six  à  sepl 
semaines  après  le  semis. 

Il  convient  d'insister  sur  ce  point  très  important  que  les 
graines  de  Giroflier  ne  doivent  pas  être  semées  en  pleine 
terre,  car  les  racines  îles  petits  plants  sont  extrêmement 
délicates,  et,  malgré  tous  les  soins  que  l'on  puisse  prendre 
pour  leur  enlèvement  en  molle,  au  moment  de  la  plantation 
définitive,  ils  resteraient  stationnaires  pendant  longtemps, 
et  ne  se  développeraient  que  très  lentement. 

In  an  après  le  semis,  c'est-à-dire  lorsque  les  plants 
auront  trente  à  quarante  centimètres  de  hauteur,  ils 
pourront  être  mis  en  place  dans  un  terrain  dont,  s'il  était 
boisé,  on  couperait  les  arbres  et  arracherait  leurs  racines. 

Des  trous  assez  grands  seront  creusés  et  remplis,  au  bout 
d'un  certain  temps,  de  fumier  ou,  mieux  encore,  de  terreau. 
Une  bonne  distance  pour  le'  Giroflier  est  cinq  mètres  en 
tous  sens.  Comme  pour  toutes  les  plantations,  le  moment  le 
plus  favorable  est  la  reprise  des  pluies. 

Lîn  sol  sablonneux  et  riche  convient  mieux  à  la  culture 
du  Giroflier  qu'un  sol  trop  consistant  ;  il  faut  aussi  que 
les  eaux  puissent  s'en  écouler  facilement. 

Le  Giroflier,  comme  beaucoup  d'autres  plantes  d'ailleurs, 
craint  le  soleil  lorsqu'il  est  jeune.  Il  sera  donc  nécessaire 
de  faire,  autour  de  chaque  jeune  plant,  un  entourage  en 
feuilles  de  Palmier  qu'on  laissera  pendant  une  ou  deux 
années. 

Des  arrosages  seront  nécessaires  de  temps  à  autre,  pen- 
dant la  saison  sèche  au  début  de  la  plantation. 

A  six  ans,  le  Giroflier  commence  à  se  couvrir  de  boutons. 
Comme  nous  l'avons  déjà  dit,  ce  sont  ces  boutons  que  l'on 
cueille  au  moyen  d'échelles  spéciales  ou  bien  de  gaules  ;  il 
faut  opérer  avec  soin  pour  ne  pas  endommager  les  branches 
très  cassantes  de  l'arbre.  Si  on  se  sert  de  gaules,  il  sera  bon 
de  disposer  des  toiles  sur  le  sol,  afin  de  ne  pas  être  obligé 
de  ramasser  les  clous  à  la  main.  Il  n'y  a  plus  ensuite  qu'à 
faire  sécher  la  récolte  au  soleil  et  à  mettre  les  clous  de 
girofle  en  sacs  ou,  de  préférence,  en  barils  bien  secs  pour 
l'expédition  en  Europe.  Dans  certains  pays,  on  fume  les 
clous  sur  des  claies,  après  les  avoir  exposés  au  soleil, 
mais  il    parait  que  cela  n'est  pas  utile. 

On  compte  qu'un  Giroflier  adulte  peut  fournir  de  1  à  2 
kilog.  de  produit.  Il  y  a  environ  10.000  clous  secs  par 
kilog  ;  la  perte  au  séchage  est  de  60  pour  100. 

Le  prix  du  girofle,  suivant  les  cours,  est  de  90  à  100 
francs  les  100  kilog.,  et  celui  des  griffes  (pédoncules),  de 
40  à  45  francs.  En  dehors  des  boutons  floraux,  on  coupe 
également  les  branches  les  plus  menues,  qui  valent  à  peu 
près  le  cinquième  du  prix  des  clous  de  girolle. 

Rappelons  que,  d'après  le  tarif  général  des  douanes,  les 
droits  perçus  sur  le  girofle  à  son  entrée  en  France,  ou 
plutôt  à  sa  sortie  de  l'entrepôt,  sont  de  208  francs  par 
100  kilog.  Celui  qui  provient  des  colonies  françaises  paye 
moitié  des  droits  du  tarif  métropolitain,  c'est  à  dire  loi 
francs  par  100  kilog. 

L'art  culinaire  fait  une  grande  consommation  de  girofle  ; 
ordinairement,  on  l'associe  à  des  viandes  noires  et  lourdes, 
afin  de  faciliter,  par  une  stimulation  vive,  la  digestion  qui 
serait  trop  laborieuse. 

L'essence  de  girofle,  mélangée  à  d'autres  huiles  volatiles, 
est  fréquemment  employée  comme  parfum. 

C.  CHALOT. 

Agent  général  de  culture, 
Directeur  du  Jardin  d'Essai  de  LibraotUe. 


ARBORICULTURE   FRUITIÈRE 


La  Formation  du   Bouton  à  Fruit 

dan9  les  principales  espèces  fruitières. 


L'intéressant  article  que  notre  collaborateur,  M.  Eugène 
Courtois,  a  récemment  publiéàcette  même  place  d),  sur  la 
la  taille  trigemme,  m'a  remis  en  mémoire  une  conférence 
que  son  homonyme,  feu  .1.  Courtois,  de  Chartres,  lit  aux 
élèves  de  l'Ecole  Nationaled'Horticulture,  -dont  j'étais  —  le 
211  octobre  1876,  en  présence  de  son  vieil  ami,  notre  regretté 
mail  re,  M.  Hardy. 

(in  peut  contester  le  mérite  du  système  de  taille  de 
M.  Jules  Courtois;  la  taille  dite  trigemme,  du  nom  que  lui 
a  donné  M.  Courtois  lui  même,  a  eu  et  a  encore  ses  parti- 
sans et  ses  adversaires.  Ce  que  l'on  ne  peut  lui  refuser,  c'est 
la  simplicité  de  la  méthode,  c'est  l'extrême  clarté  de  l'ex- 
posé qu'en  a  fait  son  auteur.  C'est  ce  qu'il  faut  aussi  rap- 
pelé]-, c'est  la  netteté'  sans  sécheresse,  c'est  la  limpidité  que 
ce  conférencier  disert  apportait  dans  ses  causeries.  Ce  qu'il 
convient  enfin  de  lui  reconnaître,  ce  sont  des  vues  d'en- 
semble, des  aperçus  réellement  originaux,  des  comparai- 
sons ingénieuses  et  marquées  au  coin  d'une  judicieuse 
observation. 

Je  pense  qu'il  n'est  pas  sans  intérêt  de  transcrire  ici  un 
passage  de  la  conférence  en  question.  Je  rapporte  textuelle 
ment  la  rédaction  que  j'en  ai  faite  tout  aussitôt,  d'après 
mes  notes,  et  encore  sous  le  coup  de  la  forte  impression  que 
m'avait  produite  ce  très  interressant  et  très  attrayant  e  ntre- 
tien.  Il  s'agit  de  l'évolution  du  bouton' à  fruit  envisagée 
comparativement  chez  les  principales  espèces  fruitières.  Je 
cite  : 

«  Les  principales  espèces  fruitières  sont  au  nombre  de 
sept  :  Abricotier,  Cerisier.  Pêcher,  Poirier,  Pommier,  Pr  u 
nier  et  Vigne.  D'après  leur  mode  de  floraison,  plus  ou  moins 
prompt,   elles    peuvent   être  rangées  en    quatre   catégories 
comme  suit  : 

1"  Vigne. 

2'  Pêcher. 

3"  Abricotier.  Prunier,  Cerisier. 

4"  Poirier  et  Pommier. 

Voyons,  pour  chaque  catégorie,  ce  que  devient,  au  bout 
de  la  période  végétative,  un  œil  pris  au  moment  où  il  com- 
mence à  se  développer. 

I.  Vigne,  —  L'œil  se  transforme,  dès  la  première  année 
de  pousse,  en  un  sarment  qui  fructifie.  Voilà,  à  coup  sur, 
une  espèce  fruitière  des  plus  promptement  généreuses, 
puisque,  dans  le  court  espace  d'une  année,  l'œil  donne  : 
bois,  feuilles,  fruits,  et  des  yeux  nouveaux  pour  l'avenir. 

II.  Pêcher.  —  Le  Pêcher  est  moins  promptemenl  géné- 
reux. Chez  cette  espèce,  un  œil  ne  donne  que  trois  chose-  : 
bois,  feuilles,  des  yeux  pour  l'avenir,  mais  pas  de  fleurs. 
(  'elles-ci  n'apparaîtront  que  sur  le  rameau  âgé  d'une  année, 
c'est-à-dire  à  la  saison  printanière  suivante,  accompagnées 

île  pousses  à  liois. 

Toutefois,  cela  ne  se  passe  pas  toujours  ainsi  ;  il  arrive, 
la  deuxième  année,  quecertains  yeux  ne  se  mettent  ni  à 
bois,  ni  à  fruit,  mais  se  transforment  en  une  pousse  grêle  et 
liés  courte  (3  à  5  centimètres.)  La  troisième  année,  cette 
production,  appelée  Boui/uct  de  Mai  ou  encore  Cochonnet, 
se  couvre  de  fleurs  et  ne  donne,  ordinairement,  pas  d  autre 
œil  à  bois  que  celui  de  l'extrémité.  Les  Bouquets  de  Mai 
produisent  de  beaux  fruits,  mais  ils  doivent  être  l'excep- 
tion sur  un  arbre  bien  taillé:  on  les  évite  généralement 
comme  coursonnes,  parce  qu  il  est  difficile  d'en  obtenir  de 
lions  remplacements. 

III.  Abricotier,  Prunier  et  Cerisier.  —  Ici, de  même 
que  dans  le  Pêcher,  l'œil  ne  donne  pas  de  fruit  la  première 
année  de  son  développement,  mais  un  simple  rameau.  Sur 
ce  rameau,  apparaissent  quelques  fleurs  la  seconde  année 
Mais  la  troisième,  la  floraison  est  abondante,  et  se  montre 
surtout  suc  les  Bouquets  de  Mai,  que  ces  trois  espèces  loin 
nissent   en  plus  grand  nombre  que  le  Pêcher. 

Uj  Le  Joe, lin    i$98,  u-  964  du  W  fèorier, page 56. 


LE    JAIÎDIX 


s: 


IV.  Poirier  et  Pommier.  —  Dans  le  Poirier  et  Le  Pom- 
mier, la  floraison  est  plus  lente  encore  à  se  produire.  L'œil 
peut  ou  non  se  mettre  à  bois.  S'il  ne  part  pas  à  buis,  il  se 
transforme  en  une  production  ayanl  une  grande  analogie 
avec  les  Bouquets  de  Niai  observés  sur  le  Pêcher.  Ghez  le  Poi- 
rier, cette  production  a  reçu  le  nom  spécial  île  Rosette. 

Mais,  tandisque,  sur  le  Pêchèf  et  sur  les  autres  espèces 
à  noyau,  on  attendrait,  île  cette  élaboration  florale,  du  fruit 
pour  la  troisième  année,  il  n'en  faut  point  encore  espérer  sur 
le  Poirier  et  lePommier.  Certaines  circonstances  peuvenl 
même  déterminer  cette  production  (bouton  en  voie  de  forma- 
tion), à  se  développera  bois. 

En  admettant  qu'elle  ne  quitte  pas  la  voiedela  fructifica- 
tion, et  que  rien  ne  vienne  contrarier  son  évolution  régulière, 
elle  passera  successivement  par  les  phases  suivantes.  Elle 
sera  :  1*  an  née,  bouton  accompagné  d'une,  deux,  rarement 
trois  feuilles;  —  2e  année,  bouton  avec  lî-4  feuilles;  —  3' 
année;  bouton  avec  6-8  feuilles;  —  i" année,  bouton  s'épa- 
nouissant.  En  théorie,  l'oeil  qui  nés  est  pas  développé  abois 
pe'ul  donc  fructifier  au  bout  de  quatre  années. 

Si  l'on  essaie  de  résumer,  de  condenser  en  un  petit  tableau, 
ce  qui  se  passe,  pour  les  principales  espèces  fruitières,  dans 
l'évolution  de  l'œil,  on  arrive  à  ceci  : 


CATÉGORIES 

Aiilit'r 

PRODUCTIONS 

r 

La  fructification 
a  lieu 

J  Espèces  tniitiiTes 

au  bout  de  : 

i  Vigne 

l* 

fruit, 

l  ne  période  végé- 
tative. 

1- 

r 

Rameau. 

Sur  ce  rameau:  bois,] 

souvent  fruit,  quel/Deux  périodes  ou 

Il   PÊCHEB 

quefois  bouquet  de,    trois     périodes 
Mai.                            .     végétatives, 
M  oraison  du  bouquet! 
de  Mai.                     i 

3* 

1- 

Rameau. 

2' 

Sur  ce  rameau  :  bois, L  ,„„„,„-„,„,_  .., 

iii  abricotier 
Cerisier 
Prunier 

! 
1 

quelquefois  fruit! fe Pg i°trS0VS 
souvent   bouquet     "g",™*    ^ 

Floraison  du  bouquetl    tafcives- 

'    S- 

, 

de  Mai. 

I1" 

Un   rameau    ou   une 
rosette. 

H  Poirier 
Pommier 

1 

| 

La    rosette,    toutes 
choses   se    passant 
régulièrement,  fruc- 
tifie habituellement 

au  bout  de 

Quatre     périodes 

végétatives. 

M.  .1.  Courtois  se  bâte  d'ajouter  que  si  révolution  del'œilet 
sa  transformation  en  bouton  se  font  rigoureusement,  pour 
les  trois  premières  catégories,  comme  il  est  indiqué  ci-des- 
sus, il  n'en  est  pas  absolument  de  même  pour  la  quatrième, 
qui  offre  de  nombreuses  anomalies. 

Quoi  qu'il  en  soit,  on  ne  peut  nier  que  cette  classification 
en  quatre  catégories  ait  sa  raison  d'être,  puisqu'elle  montre 
les  espèces  fruitières  telles  qu'elles  sont,  c'est -à-dire  de  moins 
en  moins  promptement  fructifères. 

Le  conférencier  part  de  ce  principe  :  le  temps  plus  ou 
moins  long  que  met  chaque  espèce  à  élaborer  son  fruit  est 
naturellement  une  cause  de  complication  dans  le  traitement 
a  lui  faire  subir.  Et  il  en  tire  cette  conclusion  :  Etudions 
les  espèces  dans  l'ordre  suivant  lequel  elles  donnent  leurs 
produits.  Car,  ajoute-t-il,  en  toute  chose,  il  faut  procéder 
par  ordre;  pour  enseigner  comme  pour  apprendre,  on  doit 
aller  du  facile  au  moins  facile,  du  simple  au  composé...  » 

N'y  a-t-il  pas  là  une  remarquable  et  originale  entrée  en 
matière  pour  exposer  la  taille  des  principales  espèces  fru- 
tières'.'  Cette  classification  et  ces  considérations,  tiréesd'une 
judicieuse  observation  des  faits,  m'ont  toujours  paru,  à 
l'égard  d'un  débutant,  des  traits  de  lumière  lui  aidant  puis- 
samment à  comprendre  ensuite  le  fonctionnement,  —  si 
l'on  veut  me  passer  cette  expression  d'ordre  plutôt  mé- 
canique,— le  fonctionnement  de  la  taille.  Pour  mon  propre 
compte,  j'en  ai  toujours  su  «ré  à  J.  Courtois. 

L,  HENRY. 


L'Horticulture  au  Concours  Général  Agricole 

DE    1898. 


Les  arbres  fruitiers  et  les  arbres  d'ornement. 
-  Les  plantes  forcées  et  de  serre.  —  Les  fleurs 
du  Midi. 

Ainsi  que  je  le  disais  l'an  dernier,  l'Horticulture  occupe 
une  place  de  plus  en  plus  importante  au  Concours  général 
agricole  et  on  ne  peut  qu'en  être  satisfait. 

'Comme  l'année  dernière,  la  partie  réservée  à  l'Horticul- 
ture se  trouve  au  premier  étage  au  bout  de  la  galerie  des 
Machines.  En  outre,  comme  l'exposition  des  deux  salons  de 
peinture  doit  succéder  immédiatement  au  Concours  et  que 
des  salles  sont  déjà  établies  tout  autour,  on  a  ménagé,  entre 
les  entrées  de  chacune  d'elles,  des  massifs  qui  sont  garnis 
de  Conifères  et  de  végétaux  à  feuilles  persistantes. 

Ce  sont  principalement  les  Heurs  forcées  qui  intéressent 
le  plus  car  elles  sont  vraiment  gracieuses  dans  leur  florai- 
son prématurée  et  éphémère. 

A  l'entrée,  voici  un  massif  de  Conifères  et  d'autres  plantes 
vertes,  certaines  en  magnifiques  exemplaires,  et  d'autres, 
plus  petites,  surtout  intéressantes  par  leur  délicatesse: 
M.  Bruneau  en  est  l'exposant.  Nous  retrouverons  encore, 
de  lui,  plus  loin,  deux  plates-bandes  garnies  d'arbres  frui- 
tiers très  bien  formés. 

Traversons  rapidement  la  galerie  en  notant,  de  chaque 
côté,  les  massifs  d'arbustes  verts  de  toute  beauté  de 
MM.  Georges  Boucher,  Croux,  liothberg,  Paillet,  Carnet, 
Lecointe,  Defresne,  Derudder.  Les  arbres  fruitiers  île 
MM.  Bruneau,  Georges  Boucher,  Lecointe  et  les  arbres 
tiges  de  MM.  Carnet. 

Xous  voici  au  pied  du  grand  escalier  qui  conduit  à  la  sec- 
tion horticole.  Les  plates-bandes  d'un  petit  parterre  régu- 
lier méritent  de  nous  arrêter  un  instant.  C'est  M.  Félix  Lel- 
lieux  qui  les  a  garnies,  avec  l'habileté  des  fleuristes  déco- 
rateurs parisiens.  Il  a  supposé  faire  une  garniture  en  rideau 
et  a  disposé  toutes  ses  grandes  plantes  dans  fe  fond  avec, 
en  avant,  toute  une  série  de  plantes  fleuries,  dont  les  tons 
s'entremêlent  agréablement,  et  qui  émergent  d'un  délicieux 
fouillis  de  feuillages. 

Aussitôt  l'escalier  gravi,  trois  cônes  tout  garnis  de 
plantes  bulbeuses  fleuries,  principalement  de  Jacinthes 
disposées  en  losanges,  se  présentent;  c'est  un  lot  de  la 
maison  Vilmorin,  Andrieux  et  Cie.  Avec  ces  Jacinthes,  sont 
des  Freesia,  des  Narcisses,  des  Anémones,  des  Tulipes, 
tous    représentés  par  un  grand  nombre  de  variétés. 

Parmi  les  Tulipes,  je  citerai  deux  variétés,  l'une,  la  T. 
double  hâtive  Murillo,  à  fleurs  doubles,  d'un  blanc  à  peine 
rose,  est  fort  goûtée  par  les  fleuristes  parisiens;  l'autre,  la 
T.  cottage  Maid,  simple,  à  pétales  blancs,  lamés  de  rose 
vif,  est  très  aimée  en  Angleterre. 

Puis,  ce  sont  des  Primevères  de  Chine,  P.  dentelées, 
lonopsidium  acaule,  dont  j'ai  vu  à  Nice,  ces  jours  derniers, 
de  charmantes  plates-bandes  ;  des  Cinéraires  à  fleurs  dou- 
bles, etc.  l'n  peu  plus  loin,  une  autre  plate-bande  garnie  de 
splendides  Cinéraires,  a  côté  de  laquelle  est  une  corbeille 
toute  émaillée  de  Girofléesjaunes  dans  laquelle  M.  Philippe 
de  Vilmorin,  me  fait  remarquer  une  nouvelle  variété  à  fleurs 
jaunes  et  roses,  nommée  Aurore,  qui  est  à  la  fois  jolie  et 
intéressante;  cette  corbeille  est  bordée  de  Primula  obeo- 
nica  à  grandes  fleurs  frangées 

Toutprès,  M.  Léon  Caulier  expose  des  Cinerairesqui,  pour 
n'être  pas  parfaitement  cultivés,  sont  véritablement  remar- 
quables par  leurs  fleurs  de  coloris  pâles  où  le  rose  domine 
surtout;  c'est  une  race  d'avenir,  caractérisée  par  ses  teintes 
atténuées  et  comme  lavées,  tandis  que  les  autres  Ciné- 
raires n'offrent  à  peu  presque  des  coloris  vifs,  seuls  ou 
ressortant  sur  du  blanc  en  des  contrastes  marqués. 
M.  Millet  expose,  dans  de  petites  caisses  de  bois  et  dans 
des  corbeilles  disposées  avec  beaucoup  de  goût,  une  col- 
lection ravissante  de  Violettes  simples  et  doubles;  j'y 
remarque  les  Viola  puhescens  à  fleurs  jaunes,  V.  cucu- 
lata,  V.  sulphurea.  etc. 

MM.  Lévêque  et  lils  ont  garni  plusieurs  plates-bandes  de 
l.ilas  variés  forcés,  de  Camélias,  Lauriers  Tin,  Rosiers 
forcés  variés  :  je  note  la  charmante  variété  Crimson  Ram- 
Ider.  A  coté,  M.  Nlklaus  a  des  Lilas  forcés  également  jolis 
dans  les  variétés  Marie  Legray,  Virginalis,  Charles  A- 
M  Duaourd  a  une  splendidè  collection  d'Hellébores  hys 
brides'fleuries  en  plein  air,  qui  font  bonne  figure  à  côté  de  t 
fleurs  forcées.  Les  variétés  présentées  sont  nombreuses  e. 
la  plupart  sont  ravissantes; j'aurai  l'occasion  d'en  reparler. 
M.  Boucher  a  un  beau  lot  de  Clématites;  M.  Dallé  des 
plantes  vertes  de  serre  variées  et  des  Orchidées,  et  M.  Chan 
tin,  des  plantes  de  serre  fleuries  et  à  feuillage. 


SX 


LE    JARDIN 


A  côté,  est  un  massif  d'Andromède  et  cl'Aucuba  qui  n'est 
pas  moins  attrayant  ;  les  Aucubas  sont  constellés  de 
fruits  rouges,  jaunes,  orangés,  etc.,  selon  les  variétés.  C'est 
une  excellente  idée  qu'a  eu  là  M.  Moser,  de  montrer  le  parti 
décoratif  que  l'on  peut  tirer  des  végétaux  à  fruits  colorés. 
Il  nous  faut  maintenant  jeter  un  coup  d'oeil  sur  les  massifs 
d'arbustes  forcés.  Celui  de  M.  doux  est  ravissant;  les  ar- 
bustes sont  nombreux  et  très  variés;  citons,  parmi  les  plus 
beaux,  les  Xanthoceras  sorhifolia,  que  l'on  devrait  forcer 
pour  la  fleur  coupée,  Deutzia,  Azalées,  Cerasus  Sieboldi, 
Spira'a  Van  Houttei,  Pivoines,  Lilas  de  Perse,  Glycine,  etc. , 
Celui  de  M.  Paillet  est  également  bien  joli,  mais  les  Heurs 
eussent  mieux  ressorti  si  elles  avaient  eu  pour  fond  un 
peu  plus  de  feuillage.  Parmi  les  arbustes  forcés,  notons  : 
Cerasus  Wateri,  magnifique,  Spirœa  Van  Houltei,  S.  ar- 
gula,  S.  Reevesiana,  S.  Thunberqii,  Corchorus. 

A  côté,  est  celui  de  M.  Honoré  Defresne  où  se  font  remar- 
quer les  Chamœcerasus  roseajlydrangea  hortensis  Otaksa, 
Forsythia  Fortunei,  Ribes  aureum,  R.  sanguineum.  Cy- 
doniajaponica  var.  aurora.  Rosier  var.  magna  charta. 

M.  Millet  et  M.  Paillet  avaient  encore  de  fort  jolies  potées 
de  Muguet  forcé  race  Fortin. 

M.  Henri  Kaczka  expose  toute  une  série  de  ileurs  coupées, 
de  provenance  méridionale  pour  la  plupart,  utilisées  pour 
la  confection  des  bouquets.  Les  Œillets  surtout  sont  remar- 
quables; aussi  citerai-je  les  variétés  suivantes;  Aurore, 
Dncreux,  Mme  Cuggio,  Soleil  de  Nice,  Mme  Crespe,  En- 
fant de  Nice,  Antoine  Guillaume.  Ducreux  (violets  <:i;ure 
Varichon,  La  Fontaine,  Mme  Ernest  Bergman,  M.  1  tclor 
Delavier,  Princesse  Alice,  Mignardise.  Rose  Riooire,  Miss 
Moore.  D'  Raymond,  toutes  excellentes  pour  la  Heur  coupée. 
M.  Ernest  Clarion  avait  envoyé  d'oilioules  toute  une  série 
de  fleurs  coupées  cultivées  sur  le  littoral  méditerranéen: 
Giroflées,  Anémones,  Œillets,  Jacintbes,  etc. 

Puisque  je  parle  des  fleurs  du  Midi,  je  ne  dois  pas  non 
plus  oublier  le  lot  de  rameaux  ileuris  d'arbres  et  d'arbustes 
qu'exposaient  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  Cie.  Eucalyptus 
meliodora,  E.  globulus,  E.  leucoxylon.  E.  jugalis  Bhn- 
gum.  E.  concolor.  E.  robusta.  ce  dernier  ravissant;  la  plu- 
part portant  des  fleurs  et  des  fruits,  de  ces  fruits  recou- 
verts d'une  pruine  mauve  argenté;  Genista  monosperma. 
aux  mignonnes  fleurs  blanches  tachetées  de  carmin;  Cy- 
trorysema  ilicifolia.  Grevillea  rosmarinifolia,  Cytisus  pro- 
tiferus,  Acacia  dealbala.  A.  Dodomefolia.  A.  pycnantha, 
A.  obliqua,  A.  pubescens,  A.  albicaus,  A.  cultriformis,  A. 
tongifolia.  A.  rigens,  A.  binervata,  dont  la  plupart  mérite- 
raient d'être  utilisés  dans  les  compositions  florales. 

Signalons,  pour  terminer,  le  lot  de  légumes  forcés  et  con- 
servés, des  plus  intéressants,  de  la  maison  Vilmorin,  An- 
drieux  et  Cie,  et  attendons  le  prochain  Concours   agricole 

Aluert  Maiwiené. 

Les  Fruits  et  Primeurs 

Dans  la  collection  de  raisins  présentés  par  M.  Salomon, 
le  lot  de  Chasselas  était  toui  à  fait  remarquable. 

Remarquable  aussi  le  superbe  lot  de  Black  alicante  de 
M.  Anatole  Cordonnier. 

Pour  les  primeuristes  proprement  dits,  le  concours  avait 
lieu,  cette  année,  dix  jours  trop  tôt. 

M.  Meslé  avait  avec  des  Cerisiers  dont  les  fruits  n'étaient 
pas  arrivés  à  maturité,  un  assez  joli  lot  de  Fraisiers,  parmi 
lesquels  on  pouvait  remarquer  des  Royal  Sovereign  et  une 
curieuse  fraise  obtenue  par  le  croisement  du  Généra!  Chanzy 
et  de  la  Noble  (Laxton).  . 

Un  lot  d'arbres  fruitiers  en  pots,  dont  les  fruits  n  étaient 
pasarrivésà  maturité,  et  des  Fraisiers  D'  uorère  étaient 
exposés  par  les  Forceries  d'Hardricourt. 

M.  Pascal  Chevallier  avait  une  belle  exposition  pour 
l'année,  un  superbe  lot  de  poires  Belle  angevine  dont  plu- 
sieurs pesaient  jusqu'à  900  grammes  ;  de  beaux  Doyenne 
d'hiver  remarquables  par  leur  coloris,  de  très  grosses  Rei- 
nette de  Canada  cultivées  en  cordon,  enlin  des  pommes 
Calville  d'un  beau  coloris  rouge,  obtenues  par  une  culture 
spéciale.  C'est  ce  producteur  qui  a  frappé  aux  armes  de 
Russie  et  d'Angleterre  des  pommes  Calville  et  Api. 

M.  Pierre  Dupont  avait  dans  son  lot  de  belles  pommes 
(  'alville  et  Api,  et  des  poiresPasse  Crassane  de  toute  beauté. 

Ont  été  aussi  fort  remarquées,  les  poires  Passe  Cras- 
sane et  les  pommes  Calville  de  M.  Bureau,  les  poires  St- 
Germain  d'hiver  de  M.  A.  Pagnoud,  les  poires  Belle  ange- 
vine et  Passe  Crassane  de  M.  Brochard  ainsi  que  les  nom- 
breuses variétés  de  pommes  et  poires  de  M.  G.  Chevallier. 

Enlin  une  collection  assez  complète  de  pommes  tardives 
présentée  par  M.  A.  Rothberg  pépinériste. 

Comme  il  est  d'usage,  les  plus  beaux  lots  ont  été  acquis 
par  les  grands  restaurateurs  parisiens. 

J.  M.  Buisson. 


CULTURE  DU  ROSIER,  SOUS  ABRIS  VITRÉS, 

sur  le  littoral  méditerranéen 


Dans  un  précédent  article  (1),  nous  avons,  à  grands  traits, 
résumé  la  culture  du  Rosier  eu  plein  air,  sur  le  littoral 
méditerranéen.  Aujourd'hui,  nous  nous  proposons  de  dé- 
crire, sommairement,  la  culture  du  Rosier,  sous  abris  vitrés, 
Ce  n'est  guère  que  depuis  une  dizaine  d'années,  que  cette 
méthode  de  culture  a  pris  une  assez  grande  extension. 

Primitivement,  l'abri  vitré,  non  chauffé,  était  le  seul 
moyen  employé  pour  activer  la  végétation;  mais  les  horti- 
culteurs, avee  raison,  ayant  compris  que,  malgré  l'adjonce 
tion  de  l'abri  vitré,  leurs  cultures  restaient  encore,  dans  un- 
certaine  mesure,  exposées  à  l'influence  de  la  température  du 
dehors,  eurent  recours  à  l'emploi  du  thermosiphon.  Au 
début,  il  y  eut  des  déceptions,  L'horticulteur  en  cette  oceu- 
rence,  sortait  eu  eflel  des  conditions  normales  de  la  culture 
habituellement  suivie.  Le  thermo  siphon  étant  un  appareil 
jue,  depuis  trop  longtemps,  il  considérait  comme  un 
appoint  inutile  à  ses  cultures,  ne  pouvait,  en  effet,  être 
avantageusement  utilisé  sur  le  littoral,  qu'autant  qu'il 
permit  d'amener  la  floraison  des  Roses  cultivées  sous  abris 
vitrés  à  une  date  précise,  à  l'époque  où  la  production  des 
Roses  est  terminée  en  plein  air. 

Les  variétés  de  Rosiers  sarmenteux  les  plus  communé- 
ment cultivées  sont  :  Maréchal  Niel  et  La  France;  puis 
viennent  ensuite  :  Nip/ietos,  Lamarque,  Gloire  de  Dijon, 
et  quelques  autres  variétés,  mais  en  quantité  bien  moins 
importante.  Les  variétés  de  Rosiers  nains  sont,  en  première 
ligne  :  Souvenir  de  la  Malinaison.  Cette  variété  est  cultivée 
sous  bâches,  à  froid  ou,  partiellement,  très  modérément 
chauffé  la  nuit,  seulement  au  moment  où  la  majorité  des 
boutons  ont  acquis  la  moitié  de  leur  développement  ;  avec 
aérage  énergique  pendant  le  jour,  ce  qui  est  des  plus  faciles 
à  pratiquer,  en  raison  de  la  clémence  du  climat.  Parmi  les 
hybrides,  les  plus  cultivés  sont  ;  Paul  Néron,  La  Reine, 
Anna  de  Diesbacli  ;  puis,  en  seconde  ligne  :  Souvenir  de  la 
Reine  d'Angleterre,  Baronne  de  Rothschild,  etc. 

Les  branches  charpentières  des  Rosiers  sarmenteux,  cul- 
tivés in  pleine  terre,  suivent  l'inclinaison  du  vitrage  à 
0",25  ou  U"'.:iO  de  distance.  Le  milieu  de  la  serre  est  garni 
d'Œillets,  de  Rose  Souvenir  de  la  Malinaison  et  même 
d'hybrides.  Disons,'  en  passant,  que  cette  adjonction  de 
plantes  naines,  au  milieu  de  la  serre,  n'est  pas  reeoninian- 
dable,  car,  se  trouvant  trop  éloignées  du  vitrage  et  ne  rece- 
vant qu'un  degré  de  lumière  fortement  tamisée  par  la 
ramure  des  Rosiers  sarmenteux,  les  fleurs  sont  toujours 
d'un  choix  très  secondaire.  La  méthode  qui  consiste  à  uti- 
liser le  milieu  de  la  serre  par  une  plantation  de  Rosiers 
sarmenteux  de  la  même  variété  que  ceux  qui  garnissent  le 
vitrage,  lorsqu'ils  sont  palissés  sur  un  treillis  peu  élevé,  est 
de  beaucoup  préférable. 

Abordons  maintenant  l'un  des  points  les  plus  importants 
de  cette  culture,  en  ce  qui  touche  les  variété  sarmenteuses. 
Les  Rosiers,  découverts  pendant  l'été,  privés  de  tout  arro- 
sage, subissant,  par  conséquent,  l'influence  d'une  sécheresse 
excessive,  ont  traversé  leur  période  de  repos  normal  pour  la 
région  ;  les  conditions climatologiques,  en  effet  ne  permettent 
le  départ  de  la  végétation  en  plein  air  que  vers  la  fin  de 
septembre,  selon  l'arrivée  des  premières  pluies  (celles-ci 
(■tant  complètement  nulles  de  mai  à  septembre),  qui,  en 
plein  air,  amènent  la  floraison  vers  la  mi-novembre. 

Le  but  d'une  culture  rénumératrice,  sans  abri  vitré,  n'est 
pas  de  produire  à  cette  époque,  puisque  les  Roses  abondent 
au  dehors,  mais  de  retarder  la  floraison,  afin  de  la  produire 
de  mi-janvier  à  lin  mars. 

Deux  moyens  sont  à  la  disposition  du  cultivateur  pour 
atteindre  ce'  résultat.  Le  premier,  le  plus  défectueux,  con- 
siste à  faire  usage  de  l'arrosage  à  partir  de  fin  septembre, 
afin  de  hâter  ledépartde  la  végétation  et  de  taillera  la  même 


(1)  Le  Jardin.  1S!>7,  n"  255,  page  301. 


LE   JARDIN 


S9 


époque,  afin  d'obtenir  une  première  florais n  novembre 

décembre.  Les  ablations  occasionnées  par  les  cueilles  des 
Imiitims  font  l'orifice  d'un  pincement  en  vert  en  provoquant 
I  émission  de  nouveaux  bourgeons  florifères  qui,  nue  seconde 
l'ois,  fleurissent  en  janvier-mars,  si  toutefois  la  chaleur  est 
artificiellement  produite  modérément. 

Une  autre  méthode,  se  rapprochant  de  la  première  en  ce 
qui  concerne  l'époque  du  départ  de  la  végétation  et  celle  do 
la  faille,  consiste  à  supprimer  une  partie  dos  bourgeons 
florifères  lorsque  les  boutons  sont  déjà  1res  apparents,  afin 
de  refouler  la  sève  dans  les  yeux  de  la  hase  et  d'obtenir 
ainsi  une  floraison  plus  tardive. 

Les  mauvais  côtes  de  ces  deux  méthodes  sont  de  pro- 
voquer une  première  floraison  au  moment  où  les  Roses, son! 
à  vil  prix  et  d'épuiser  l'arbuste  sans  aucun  profit  pour  le 
cultivateur,  et  cela  au  détriment:  même  de  la  beauté  et  de 
l'abondance  de  la  seconde  floraison,  arrivant  au  contraire 
à  une  époque  où  les  Roses  sont  rares  et,  par  conséquent,  d'un 
prix  beaucoup  plus  élevé. 

I.e  second  moyen,  bien  préférable  au  premier,  consiste  à 
prolonger  la  période  du  repos,  à  ne  tailler  que  vers  la  mi- 


nant la  perte  sèche  d'une  certaine   proportion  de  sève,  au 
dét  riment  de  la  floraison. 

La  disposition  précédente  dans  la  construction  desserres 
n'est,  pas  toujours  observée,  el  bien  des  horticulteurs  du 
littoral  ont  conclu  que  la  production  des  Roses  à  époque 
fixeé.tait  matériellement  impossible,  se  basanl  sur  les  points 
caractéristiques  du  climat  de  la  région.  C'ssl  une  profonde 

erreur,  car  les  échecs  qui   se   produisent,  dans   cette  çin 

stance,    ne    proviennent    uniquement    que  d'un   vice    de 
construction  dans  les  abris  vitrés. 

Là  lîose  Souvenir  de  la  Malmaison  est  généralement 
cultivée  sous  bâches,  en  pleine  terre. 

Les  mêmes  principes  de  culture  employés  pour  retarder 
le  départ  de  la  végétation  sont  applicables  à  la  culture  des 
Rosiers  sarmen.teux.  Avec  la  chaleur  artificielle  très  modé- 
rément produite  et  beaucoup  d'air,  ils  s'accommodent  géné- 
ralement mieux  de  deux  floraisons  successives  que  leurs 
congénères  de  la  première  catégorie.  Mais,  tout  compte  fait, 
il  \aut  mieux  encore  ne  produire  qu'une  belle  floraison  de 
janvier  à  mars,  plutôt  que  d'épuiser  les  plantes  par  une 
preniièfe  floraison  en  novembre,  époque  à  laquelle  les  Êtb'ses 


Fig.  45.  —  Boses  Maréchal  Ntel,  sous  abri  vitré. 
(D'après  une  photographie  prise  dans  les  serres  de  M"*  Solignac,  ù  Cannes. 


novembre,  en  donnant  un  arrosage  énergique,  afin  d'obtenir 
une  seule  floraison,  mais  bien  plus  abondante,  de  janvier  à 
mars. 

Pour  prolonger  la  durée  du  repos,  des  serres  spéciales, 
quoique  de  construction  très  sommaire,  sont  indispensables, 
le  seul  moyen  de  retarder  le  départ,  de  la  végétation,  étant 
de  préserver  les  racines  de  l'arbuste  de  tout  contact  d'humi- 
dité. A  cet  effet,  les  serres  sont  recouvertes  de  châssis  avant 
l'arrivée  des  premières  pluies.  Ces  serres  sont  juxtaposées, 
c'est-à-dire  que  les  sentiers,  très  étroits,  qui  les  séparent, 
sont  en  planches,  garnies  de  zincet  clouées  sur  les  poteaux 
pieds  droits  de  la  serre;  ces  chemins  forment  gouttières  et 
évacuent  les  eaux  d'égouts  à  chaque  extrémité.  <  lotte  dispo- 
sition est  absolument  nécessaire,  car,  ne  l'oublions  pas.  si 
on  néglige  cette  précaution,  les  Rosiers,  ayant  la  plus  grande 
partie  de  leurs  racines  au  dehors  de  l'abri,  recevront  l'eau 
des  pluies  aussi  fortement  que  si  les  serres  n'étaient  pas 
couvertes,  ce  qui  provoquera  ainsi  le  départ  prématuré  de 
la  végétation.  Donc  le  but  poursuivi,  le  prolongement  de  la 
durée  du  repos,  ne  sera  pas  atteint  si  l'on  opère  ainsi.  11  est- 
vrai,  que,  dans  ce  dernier  cas,  les  yeux  du  sommet  du  bour- 
geon seuls  se  développeront,  mais,  au  moment  de  la  taille, 
il  se  produira  un  refoulement  de  sève,  circonstance  toujours 
préjudiciable  à  la  bonne  végétation  de  l'arbuste  et  oecasion- 


sotd  abondantes  au  dehors. 

l'eu  d'horticulteurs  encore  se  sont  adonnés  au  forçage 
régulier  des  hybrides,  pour  lesquels  les  mêmes  conditions 
de  culture  précédemment  d'écrites  doivent  être  observées, 
sauf  en  ce  qui  concerne  les  deux  floraisons  successives  pour 
les  mêmes  sujets,  ce  à  quoi  il  ne  faut  pas  songer  pour  cette 
catégorie  de  Rosiers.  Mais,  à  leur  égard,  le  climat  du  littoral 
se  prête  admirablement  à  leur  forçage  régulier,  car  il  permet 
d'obtenir,  aussi  facilement .   de  .spleiidîdés    floraisons  pour 

Noël  elle  jour  de  l'An,  connu les  obtient,  dans  le  Nord. 

à  la  fin  de  mars;  cela,   bien  entendu,  sj    la  période  de  re,pos 
est  bien  observée. 

Inutile  d'ajouter  que,  quelque  suit  la  catégorie  de  Rosiers 
cultivés,  des  fumures  ultra  copieuses  sont  de  rigueur.  Les 
fumiers, de  ferme,  largement  additionnés  de  phosphate  et 
de  calcaire,  sont  généralement  ceux  qui  produisent  les 
meilleurs  résultats,  tout  particulièrement  en  terres  granit  i- 
ques,  dans  lesquelles  ces  deux  éléments  font  défaut.  Je  me 
borne  à  cette  simple  observation,  la    question  des   engrais. 

ne  pouvant  être  que  difficilen I  traitée  efficacement  d'une 

manière    positive,    car    il    faut    toujours    tenir  compte  des 

besoins  de  la  plante  et  de  la  ( [position  du  sol. 

G.  VRAY. 


90 


LE    JARDIN 


our g, 


LES  CHRYSANTHÈMES  DE  1898 


Voici  la  liste  (1)  îles  Chrysanthèmes  ayant  reçu  des  cer- 
tificats, des  diplômes  de  mérite  .miles  "félicitations  de  la 
Société  française  des  Chrysanthémistes  (Congrèsd  i  irléans 
compris),  de  la  Société  des  Chrysanthémistes  du  nord  de 
la  l'iaïui'.  de  la  section  îles  Chrysanthèmes  de  la  Société 
nationale  d'horticulture  de  France  el  du  Jury  de  1  Expo- 
sition de  Paris. 

Les  semeurs  ayant  obtenu  le  plus  de  variétés  inédites 
récompensées  sont  les  premiers  de  la  liste: 

M.  Calvat,  38  variétés. 
(  'élesteFalconet,**  Chrysanthèmiste  Lemaire,  *  Dei- 
damia,  **  Etienne  Salomon,  *  François  Coppèe,  *  Fia- 
minct;  ' Général Paquiè,  *  le  Grand  Dragon,  *  Marinette, 
"■Marie  Causât,  *  Mimosa.  *  M.  H.Fatzer*  M.  Henri 
Capitant,  s  M.  Louis  Dallé,  *  M.  Henri  de  Vilmorin, 
*  Mme  Paul  Beriet.  "'Mme  Henri  de  Vilmorin,  *  Mme 
Baudoin.  -  Mme  H.  J.  Bernard.  **  Mme  Robert  de 
Mttssrij,  **  Mme  Jossier,  *  Mme  Raymond,  *  Mme  Cou- 
vai du  Terrait,  *  Mi  stress  T.  A.  Compton,  'Mlle  Lau- 
rence  Ckabannes,  * Mlle  Delaire,  *  Mlle  Lèonie  Seince, 

Mlle  Madeleine  Expulson,  *  Mlle  Jane  Lieber,  '  Mlle 
(iabricllc     Seince,    **    Natacha,     *    Président    Becan. 

Surdon.  *  Sitâ,  'Secrétaire  Rieoire,  * Susie,  '  Soleil 
de  Décembre,  *  Taiiana. 

M.  de  Reydellet,  lu. 

André    Sibourg,    "    M.   Antonio    Almeida  da    Costa, 

M.  Pierre  Simon,  M.  Jacob,  *  M.  Ernest  Ballet. 
Mme  d'Aigremont,  Mme  F.  Bomarcl,  Mme  Marie  Hen- 
îïeguy,  Mme  Marie  Simon.  Mm,- Fortunée,  *  Mine  Alexan- 
dre de  Reydellet,  Mlle  Bleu.  Mlle  Eugénie  Sibov 
Mlle  Marie  Couillard,  Petit  Henri,  Petite  Fadelte. 
M.  Héraud,  14. 
Brimborion,  Comte  de  Bernis,  Elégante,  M.  Albert 
Réveiller.  Mme  Henri  Leterrier,  Mme  Pauline  de  Clans- 
sonne,  *  Mme  André  Silhol,  **  Mme  Chambry,  Mlle  An- 
toinette Motte,  Mlle  Marie  I. nuise  Héraud.  Président 
Renault.  Président  Félix  SaJtut,  *  Soutenir  de  la  Société 
des  Chrysanthémistes  du  Nord,  Vice-Président  Couil- 
lard. 

M.  Chantier,  13. 

Bassin  CoUioure,  Commandant  Frisson,  **  Dur  d'Or- 
léans, *  Duvet  des  Pyrénées,  Le  Guide  Fô,  Le  Mercadon, 
Mme  Eugène  Delacie,  Plateau  de  Stamboukè,  Pic  de 
Leijrcy,  Sourenir-  de  la  Ville  de  Bordeaux,  St  Martorcy, 
Ville  Claustal,  Vallée  de  Ludion. 

MM.  Nonin  et    Rozain   ont  obtenu  chacun    11   recoin 
penses  : 

M.  Nonin,  11. 

Baronne  de  Dietrich,  Baron  F.  de  Schikler,  le  Gra- 
cieux, M.  Georges  Robert,  *  Mme  Gabriel  Debrie,  Mme 
Frédéric  Daupias,  Mme  Jean  Burlat,  *  Mlle  Yvonne  Pa- 
rage,   *  Mlle  Berthe  Daupias.   **  Paul  Uudot.    Président 

Lemaire. 

M.  Rozain,  11. 
Blé  d'Or,  *  Capricieuse,   D'  Albin  Meunier,  Fleur-  de 
Lilas,  File  d'Honneur,  *  Joseph  Biessy,  La  Gaule   Mme 
Poinsignon,  Mme  Antoine  Morel,  Mme  B.  Fray,  '  Perle 
Rose. 

MM.  Sealaraiidis  et  Modères,  ont  obtenu  chacun  8  ré- 
i  ompenses  : 

M.  Scalarandis,  8. 

'*  Ami  Pacotto,  Ami  Rieoire,  *E.  Berti,**  Hommage 

uni-   Collègues    français.    *    ïrde    des    Chrysanthèmes, 

-•  Modœtta,   **' Rédacteur  Ed.  André,  '  »  Villa  Ernesto. 

M.   Morières,  8. 


-Grande  Duchesse  Olga,* Joseph  Morières.* Le Csar 
Nicolas,  *  L'ami  Caillou,  "M.Ld.  Vidal,  Mme  Marie 
Baude,Mlle  de  Laoolcene,  Mlle  Marie  Mourguès. 

(1)  Malgré  tout  le  soin  apporté  au  triage  des  variétés,  quel 
ques  rares  nouveautés  ont  pu  être  omises  et  quelque»  piaulas 
de  1897  se  sont  peur-être  glissées  dans  la  liste,  certain'  -  s  cié 
lés,  en  effet,  certifient  des  Chrysanthèmes  des  années  précé- 
dentes el  les  mélangent  au\  variétés  inédites, 


M.  Bonnefous,  ô. 
Etoile  de  Landerosc,  M.  Boiseson,  "  Mlle  Emma  Bon- 
nefous, Magloire,  Rath/a. 

M.    Delaux,  3. 
Amitié   de.   l'Agriculture  nouvelle,      '    Cœur  Rosé, 

*   Panaché  de  Delau.e. 

M.  (  rirardin,  3. 
Joséphine  Mathian,   M.    Alexandre   Baille,  Président 
Duchoux. 

M.  Marchand.  3. 
Mme  Léon    Rolland.   Mlle  Marguerite  Rolland,   Sou- 
renir-  de  Mme  Desoignes. 

M.  Delvert,  3. 
*  Le    Châlonnais,  *  M.  Prosper   Caleel,   Mme  Pierre 
Dechert/. 

M.  Molin.  :.'. 
Soleil  de  Li/on,    Vicomte  de  La/aille. 
M.   De  la  Rocheterie,  2. 
M.  Dejouy,  Mlle  Louise  Cordonnier-. 
M.  Bertrand,  1. 
Vicomtesse  Henri  d'Espous  de  Paul. 

M.  Mazier,  1. 
'  Mlle  Thérèse  Masier. 

M.   Ragoût,  1. 
Mlle  Àngèle  Berteàux. 

M.   Mourand,  1. 
Sourenir  de  L.  Mourand. 

M.   Montignj ,  1. 
Mme  Vce  Montigny. 

M.  Cordonnier,  1. 
Don  de  la  Madone. 

M.  Patrolin,  1. 
Sourenir  du  1"  Congrès. 

M.   Hemy,  1. 
Lucien  Remy, 

Soit  118  variétés  récompensées. 

Certains  semeurs  ont  débaptisé  les  variétés  après  qu'elles 
ont  été  certifiées  -.mis  le  nom  que  j'indique  et  les  mettent  au 
commerce  sous  un  autre  nom;  on  ne  peut  trop  s'élever  contre 
une  pareille  manière  de  taire  et  les  sociétés  devraient  dis- 
qualifier ceux  qui  se  livrent  à  de  tels  errements.  L'un  pré 
sente  une  variété  à  divers  comités  sous  des  noms;  différents 
entre  autres  une  plante  qui  après  avoir  été  certifiée  sous 
deux  noms  distincts  a  été  mise  au  commerce  sous  un  troi- 
sième ;  1  autre  fait  mieux,  si  possible,  deux  plantes  diffé- 
rentes sont  présentées  ou  exposées  sous  le  même  nom,  1  une 
des  deux  le  conserve,  mais  l'autre  en  change.  Comment  le 
simple  amateur  pourrait-il  se  reconnaître  dans  une  pareille 
confusion,  ("est  la  tour  de  Babel,  et  je  ne  parle  pas  d'une 
variété  dont  le  nom  est  déjà  pris,  il  suffira  de  lire  cette  liste 
pour  » 'aperi «voir  qu'un  Chrysanthème  certifié  cette  année, 
porte  le  nom  d'une  variété  de  l'année  dernière,  qu'elle  soit 
étrangère  ou  française,  peu  importe  ;  il  est  \  rai  qu'avec  une 
pareille  production,  les  noms  inédite  deviennent  rares. 

Je  n'ai  compris  dans  cetteliste  que  les  plantes  récompen- 
sées parle»  trois  sociétés  les  plus  importantes;  si  on  voulait 
rechercher  les  autres  variétés  certifiées  en  France  par  des 
sociétés  moins  connues,  il  ne  serait  pas  difficile  d'arriver 

a  200. 

Et  s  il  fallait  joindre  à  ce  chiffre  le»  nouveautés  récom- 
pensées en  Angleterre,  en  Amérique,  en  Australie,  etc..  je  ne 
sais  trop  où  l'on  s'arrêterait.  Et  encore  un  grand  nombre  de 
variétés  méritantes  n'ont  pas  été  présentées  aux  comités  et 
expositions  ;  plusieurs  de  no»  principaux  semeurs  se  sont  à 
peu  près  abstenus  et  j'estime  que  plu»  de  500Chr>  santhèmes 
nouveaux  seront  mis  au  commerce  en  1898.  11  est  inutile 
'I  insister  sur  la  difficulté  de  faire  un  choix  dans  une 
pareille  quanti  té  de  nouveaux  gains,  et  leur  nombre  empêche 
l'amateur,  si  fanatique  qu'il  puisse  être,  de  tous  les  essayer. 

Il  faut  donc  faire  une  sélection  et  se  résoudre  à  n'essayer 
que  les  variétés  qui  promettent  le  plus,  par  leur  coloris 
nouveau,  leur  forme  ou  la  dimension  des  (leurs.  Quoi  qu  il 
ne  faille  attacher  aux  certificats  qu'une  importance  très 
relative  et  ne  pas  croire  qu'ils  soient  des  brevets  de  bonne 
réussite.  1,^  récompenses  accordées  peuvent  pourtant  beau- 
coup non»  guider  dans  |e  choix  à  faire 


LE  JARDIN 


91 


Malheureusement,  les  certificats  donnés  à  l'Exposition 

de  Paris,  ou  par  la  section  des  Chrysanthèmes  delà  Société, 
nationale  d'horticulture  de  France,  nous  indiquent  seule- 
ment 411e  le  Chrysanthème  récompensé,  a  un  mérite  quel 
conque,  mais  lequel  ?  En  effet,  ces  certificats  sont  délivrés 
d'une  façon  primitive,  sans  points,  et  l'on  juge  à  vue  de  nez 
à  la  bonne  franquette,  si  bien, qu'on  ne  sait  si  c'est  pour  le 
coloris,  la  forme  ou  le  diamètre  que  la  variété  est  recoin 
pensée.  Tout  autre  est  le  résultat  obtenu  avec  le  mode 
d'opérerde  la  Société  française  des  Chrysanthémistes  ou 
de  la  Société  des  Chrysanthémistes  du  Nord  de  la  France. 
Les  points  donnés  vont  guider  l'amateur  dans  son  choix,  et 
il  pourra  facilement  voir  pour  411c!  genre  de  mérite,  le 
Chrysanthème  a  obtenu  une  distinction. 

Voici,  par  exemple,  les  certificats  donnés  par  les  deux 
Sociétés  à  une  même  variété,  Marie  Caloat,  Japonais là 
fond  blanc  crémeux,  légèrement  lavé  et  ligné  de  rose 
violacé  : 

SOCIÉTÉ   FRANÇAISE  DES  CHRYSANTHÉMISTES 

„  .     .  Forme  el  Port  et        t  .   . 

Coloris       Ampleur       ,iu|.liciUure       feuillage      Toto1 


Points  donnés 
Moximuni 


36 
40 


2(1 
20 


18 
20 


10 
20 


90 
100 


-'m  111- 1".  DES  CHRYSANTHEMISTES 


DU  NORD  OF.  LA  FRANCE 

Port  et 
Coloris     Forme    Dimension    Duplicature        feuillage 


points  donnés  26.66  18.33     19.66  9  17.33 

Maximum  30  20  20  10  20 


Total 

100 


On  voit  Immédiatement,  en  regardant  ce  tableau,  que 
cette  variété  approche  beaucoup  de  la  perfection,  et  le 
résultat  est  le  même  dans  ces  deux  Sociétés.  A  Paris,  elle 
a  reçu  un  certificat  de  1"  classe  sans  félicitations,  et 
n'adonc  pas  eu  le  maximum. 

La  manière  de  compter  les  points  adoptée  parla  Société  des 
Chrysanthémistes  du  Nord  de  la  France  serait  la  meilleure 
si  elle  donnait  une  plus  forte  cote  au  coloris,  35  parexemple 
au  lieu  de  30,  on  pourrait  n'accorder  au  port  et  feuillage 
que  15  au  lieu  de  20  ;  elle  donne  la  duplicature  à  part  ce  qui 
est  précieux.  C'est,  cette  méthode  qui  me  paraîtrait  devoir 
être  adoptée  par  la  Section  des  Chrysanthèmes  de  la  Société 
nationale  d'horticulture  de  France,  car  il  est  impossible 
qu'elle  continue  à  juger  les  nouveautés  d'une  façon  aussi 
sommaire.  Beaucoup  de  plantes  n'ont  pas  un  ensemble  de 
qualités  aussi  saisissant  que  Marie  Caloat  et  je  donne  ci- 
l''-suus  deux  variétés  récompensées  parla  Société  française 
des  Chrysanthémistes,  pour  le  coloris,  surtout  la  première, 
car  la  seconde  est  mieux  cotée  comme  ampleur.  Forme  et 
duplicature. 


Coloris    Ampleur   a 

E.  Berli. 
Japonais, rouge  pourpre 
noir  velouté  a  revers 
bronze  clair '•<  >  lo 

Cœur  rose. 
Forme  régulière,  réflé- 
chie, blanc  de  lait,  a 
cœur  violetclair  s'éten- 
dant  sur  la  moitié  de 
la  fleur 38  18 


Forme  et       Pm  I  el 
uplicature    feuillage 


Total 


1-1 


16 


16 


1! 


87 


En  somme,  cette  manière  de  donner  les  certificats  peut 
rendre  les  plus  grands  services.  (  'haeun  choisira  les  variétés 
suivant  sa  prédilection  pour  le  coloris,  la  duplicature  ou 
l'ampleur,  .l'ai  marqué  d'un  ou  deux  astérisques  les  plantes 
qui  m'ont  paru  avoir  le  plus  de  chance  de  réussite.  Mais, 
qui  vivra  verra,  et  n'oublions  pas  que  MM.  Lacroix, 
Delaux  et  Bruant  n'ont  pas  concouru  pour  les  certificats 
ou. du  moins. pas  sérieusement.  Ils  nousdonnent pourtauttous 
les  ans  des  nouveautés  de  mérite;  mais  ceux  qui  n'ont  pas 
visité  leurs  cultures,  ne  peuvent  guère  juger  les  plantes  que 
d'après  la  description  des  catalogues  ce  qui  est  bien  dif- 
ficile ! 

R.  JARRY-DESLOGES. 


Du   Pincement  de  la  Vigne 

SES  APPLICATIONS,  SES  EFFETS 
(SnitcW). 


Nous  avons  dit,  dans  le  précédent  numéro,  qu'au  point 
de  vue  du  développement  des  principes  sucrés,  les  raisins 
d'un  bourgeon  traité  comme  nous  l'avons  expliqué  de- 
vaient être  aussi  favorisés  parle  rognage  ordinaire. 

Pour  nous  renseigner,  nous  avons  fait  faire  plusieurs  ana- 
lyses en  1894,  1895,  1897. 

L'analyse  de  1891,  faite  au  laboratoire  du  Comice  agricole 
de  Reims,  portail  sur  îles  raisins  récoltés  en  vieilles  Vignes 
chez  M.  Paulet-C'ouvreur,  deHilly-la-Montagne,et  accusait, 
pour  les  grappes  portées  par  les  bourgeons  soumis  au  pince- 
ment court,  21 1  gr.  51  de  glucose  et  1  gr.  167  d'acidité  totale 
par  litre  de  moût. 

Les  grappes  portées  par  les  bourgeons  soumis  au  rognage 
ordinaire  accusaient,  par  litre.  193  gr.  93  de  glucose  et 
1  gr.  510  d'acidité  totale.  L'avantage  était  donc  ici  au  pin- 
cement court  et  précoce. 

L'analyse  de  1895  fut  faite  par  M.  E.  Manceau,  profes- 
seur au  collège  d'Kpemay,  qui  voulut  bien  se  mettre  gra- 
cieusement à  notre  disposition  pour  continuer  cette  étude. 
File  portait  sur  des  raisins  récoltés  sur  une  Vigne  de  4  ans 
et  accusait,  pour  les  grappes  soumises  au  pincement  court, 
17 1  gram  mes  de  glurose  et  S  gr.  (.H  d'acidité  par  litre  et.  pour 
ceux  soumis  au  rognage,  181  gr.  7  deglucoseet  8  gr.  05  d'aci- 
dité. 

L'avantage  était  ici  pour  les  fruits  soumis  au  rognage. 

Ces  données  contradictoires  m'obligèrent  à  poursuivre  mes 
expériences.  En  1896,  j'eus  le  regret  de  ne  pouvoir  adresser 
les  raisins  que  j'avais  soignés  dans  ce  but,  au  laboratoire, 
car  la  pourriture  se  développa  avec  tant  d'intensité  dans  les 
premiers  jours  d'octobre,  qu'il  ne  me  restait  plus  que  des 
lambeaux  de  grappes  saines.  Au  printemps  dernier,  je  repris 
mes  essais  en  soumettant  mes  ceps  à  un  traitement  rigoureux 
et.  le  30  septembre,  je  pus,  à  nouveau,  adresser  des  échantil- 
lons à  M.  Manceau  qui  fit  une  analyse  très  détaillée  des  troii 
catégories  envoyées,  analyse  résumée  dans  le  tableau  sui- 
vant : 

É  hantillons  de  Raisins  (Récolte  de  1897)  adressés 
par  M.  Bonnet,  le  30  septembre  1897. 


Ilaisins  provenant  de  bourgeons  souifiis  à  différentes 
méthodes  de  pincements,  mais  portés,  de  part  et  d'autre, 
par  des  bourgeons  également  favorisés  par  la  sève  au  début 
de  la  vèi/étation  : 


A 

B 

c 

isr 

ti  f. 

gr. 

Poids  moyen  de  la  grappe.. 

77.30 

73.37 

19.28 

Constitution  de  J  Rafles. . . . 

4.27 

5.21 

5.12 

la  grappe.       (  Grains. . . 

95.73 

94.76 

94.88 

Poids  moyen  du  grain 

1.196 

1.171 

1.147 

.-.     •       ,    i  Pulpe — 

87.64 

87.84 

87.60 

i  ^institution  du  1  p    *j 

8.20 

6 .  75 

6.61 

[  Pépins. .  . 

4.16 

5.41 

5.  76 

■  Eau 

(  'constitution  \  Matières   or- 
de           ■       ganiques. . 

70.48 

70.12 

68.00 

27.17 

27 .  25 

29.60 

la  peau.       i  Matières  mi- 

nérales . .  . 

2 .  35 

2.10 

2.40 

Eau 

i  'institution  \  Matières   or- 

36.52 

37.  lu 

35. 68 

des                 ganiques. . 

61.52 

60.53 

61.91 

pépins.       i  Matières  mi 
nérales  . . . 

1.96 

2.07 

2.41 

(1)  Le  Jardin,  18^8,  page  71. 


92 


LE    JARDIN 


A 

B 

c 

■J.  V. 

Û  I' 

Analyse  du  moût  : 

1.0722 

1.0742 

1.(1716 

Degré    Beaumé    correspon- 

9"73 

9*97 

1002 

Suere  (glucose  par  litre). . . . 

179.  77 

182.1,7 

182.91 

Acidité  en  acide  sulfurique 
par  litre 

9.30 

8.70 

8.10 

Bitartrate    de    potasse    par 
litre 

8.19 
0.018 

8.65 
0:020 

S.  15 
11.020 

Matières  azotées  par  litre. . 

1.906 

1.812 

1 .  937 

\.  —  Raisin  provenant  de  bourgeons  soumis 

au  i  >  i  ii- 

ee m  court  et  précoce  (fi'g.  38,  39  et  40O). 

B.  —  Raisin  provenant  de  bourgeons  soumis 

au  pin- 

cernent  normal  à  doux  fouilles  (fig.  11  O). 

('. —  Raisin  provenant  do  bourgeons  soumi 

s  au  io- 

gnage  après  la  Heur. 

9  novembre  1897. 

E.  MANCEAU 

Le  tableau  ci-dessus  représente  : 

Pour  la  catégorie  A,  le  résultat  obtenu  sur  des  bourgeons 
pinces  sur  la  grappe  au  25  niai,  dans  l'étal  de  végétation 
représenté  par  les  figures  38,  39  et  10  (')).  Ils  ont  été  soumis  à 
l'aile  ronnage  vers  le  1"  juillet,  en  conservant  trois  et 
quatre  feuilles  sur  le  bourgeon  anticipé  supérieur. 

De  nouveaux  ailerons  de  troisième  génération  se  sont 
ensuite  accrus  librement,  mais,  comme  d'ordinaire,  ils 
furent  peu  nombreux  et.  peu  développés.  Les  grappes,  pen- 
dant leur  développement,  furent  en  général  suffisamment 
soustraites  à  l'action  directe  des  rayons  solaires. 

Pour  la  catégorie  B,  les  bourgeons  furent  pinces  un  peu 
plus  tard,  vers  le  8  juin,  mais  avant  la  floraison  et  à  deux 
feuilles  au  dessus  des  grappes;  l'aileronnage  fut  pratiqué  à 
la  même  époque  que  dans  la  catégorie  A,  vers  le  1'"  juillet. 

Pour  la  troisième  catégorie,  les  bourgeons  se  développèrent 
librement  jusqu'au  rognage  qui  eut  lieu  vers  le  25  juin, 
c'est-à-dire  quelques  jours  avant  l'aileronnage  des  deux  caté- 
gories précédentes  P)).  Profitant  de  cette  opération,  les  bour- 
geons anticipés  les  plus  vigoureux  ont  été  écimés  à  une  ou 
deux  feuilles;  le  rognage  portait,  d'une  façon  uniforme,  sur 
quatre,  cinq  ou  six  feuilles  au-dessus  des  grappes  et.  à  ce 
moiiH.nt,  les  grains  de  raisin  étaient  gros  comme  des  plombs 
à  lièvre. 

Si  nous  examinons,  sur  le  tableau  ci-dessus,  les  composi- 
tions du  moût,  nous  verrons,  comme  nous  l'avons  dit,  que 
la  différence  est  relativement  faible  dans  la  richesse  en 
sucre  de  ces  diverses  catégories.  Cependant,  l'avantage  reste 
aux  bourgeons  soumis  au  rognage  avec  sensiblement 
3  grammes  par  litre  pour  les  bourgeons  pinces  les  premiers 
sur  la  grappe,  et  un  peu  plus  d'un  demi  gramme  pour  les 
bourgeons  pinces  à  deux  feuilles  au-dessus  de  la  grappe.  (  'e 
tableau  est  absolument  en  concordance  avec  les  données  de 
MM.  P.  Viala  et  Rabault.  tant  sur  les  effets  des  pincements 
appliqués  dune  façon  plus  ou  moins  hâtive  que  sur  le 
nombre  de  feuilles  conservées  au-dessus  de  la  grappe  par  le 
pincement. 

Mais  on  ne  peut  nier  que  les  différences  soient  beaucoup 
moins  sensibles,  car  ces  Messieurs  assureraient  la  supériorité 
du  rognage  à  quatre  feuilles  sur  le  pincement,  paruneaug- 

;    (1)  Le  Jardin,  1898,  pages  74,  75  et  76. 

(2)  Lors  de  nos  applications,  ne  connaissant  pas  les  résultats 
obtenus  par  MM.  Viala  et  Rabault,  dans  leurs  recherches  sur 
la  valeur  des  pincements  appliqués  a  telle  ou  telle  époque, 
nous  avons  opéré  comme  nous  le  faisons  dans  la  pratique 
courante  pour  la  bonne  exécution  de  nos  travaux. 


mental  ion  de  52  grammes  de  glucose  par  litre  (1);  le  pince- 
ment à  doux  feuilles  serait  encore  inférieur  au  rognage  à 
quatre  feuilles  par  uni'  diminution  de  2o  gr.  de  glucose  tan- 
dis que,   dans  notre  tableau,  il  y  a  seulement    un  1  2  gr. 

Les  dispositions  spéciales,  prises  pour  l'application  de  nos 
pincements  courts  et  précoces,  sont  donc  d'une  efficacité  réelle 
au  point  de  vue  du  développement  et  de  la  richesse  saccha- 
rine des  raisins.  Ces  pincements  ont  encore  pour  eux  les 
avantages  précités  relatifs  à  la  bonne  distribution  de  la  sève 
qui  est  ainsi  utilisée  pour  la  formation  du  cep  et  pour  le 
développement  des  raisins.  Ces  avantages  ne  sont  pas  con- 
testés et  ils  sont  affirmés  par  le  tableau  ci-dessus,  tant  pour 
le  développement  des  grappes  et  pour  la  constitution  des 
rafles  que  pour  le  poids  individuel  ou  total  des  grains. 

Conséquences  pratiques.  —  Les  avantages  que  l'on 
peut  tirer  des  pincements  précoces  ont  des  conséquences  con- 
sidérables au  point  de  vue  pratique.  Si,  pour  bénéficier  de 
quelques  grammes  de  sucre  par  litre,  nous  nous  astreignons, 
dans  nos  régions  du  Nord,  à  attendre  la  floraison  pour  mettre 
un  peu  d'ordre  dans  la  végétation,  nous  aurons  à  supporter 
de  très  grandes  déceptions.  Cela,  en  admettant  même  que 
nous  ayons  recours  aux  plantations  à  10.000  ceps  par  hec- 
tare, soumis  à  une  forme  dérivée  du  système  Guyot.  La 
coulure  de  la  plus  grande  partie  des  grappes  serait  la  con- 
séquence fatale  de  cet  état  de  choses,  conséquence  qui  se 
renouvellerait  presque  tous  les  ans.  C'est  que  nous  ne 
devons  pas  oublier  que,  sous  notre  climat  de  Champagne, 
la  floraison  se  fait  rarement  sans  contre  temps;  il  est  bon 
que  la  terre  puisse  se  réchauffer  au  moindre  rayon  de  soleil 
et  se  ressuyer  à  la  première  poussée  de  vent.  Or,  notre 
Pinot  est  un  cépageext  ra  \  igoureux  dont  tous  les  bourgeons, 
lorsqu'il  est  soumis  aux  formes  arborescentes,  s'entrelacent, 
s'accrochant  les  uns  les  autres  à  laide  des  vrilles  et  rendant 
ainsi  le  travail  d'une  lenteur  extraordinaire. 

Pour  donner  à  nos  lecteurs  une  idée  de  la  difficulté  qu'on 
(•prouverait,  il  me  suffit  de  dire,  qu'au  début  du  premier 
pincement  avec  ébourgeonnage,  une  personne  peut  traiter 
un  iron  S50  à  900  souches  par  jour,  chaque  souche  portant 
deux  rameaux  fructifères  longs  de()'"50;  dans  les  derniers 
jours  de  l'opération,  alors  que  les  bourgeons  sont  plusdéve- 
loppés,  la  même  personne  éprouve  déjà  des  difficultés  pour 
arriver  à  traiter  500  souches  seulement  par  jour. 

Que  serait-ce  si  nous  débutions  une  quinzaine  de  jours 
plus  tard,  alors  que  l'accrochage  des  vrilles  serait  complet'.' 
•Te  n'ose  dire  ce  que  coûteraient  les  quelques  grammes  de 
sucre  recueillis  en  échange. 

En  employant  les  pincements  courts,  nous  axons  pu  régle- 
menter notre  travail  d'une  façon  fort  rationnelle  en  per- 
mettant de  terminer  toutes  les  opérations  de  l'année  à  temps 
et  sur  une  surface  déterminée. 

C'est  ainsi  que,  pour  une  plantation  de  10.000  ceps  à  l'hec- 
tare, une  personne  peut  exécuter  les  travaux  surune  surface 
d'un  hectare  environ  (2),  dans  un  laps  de  temps  sensible- 
ment égal  aux  chiffres  ci-dessous  : 

Ebourgeonnage  et  1"  pincement 12  jours. 

Liage "'      — 

Rognage 24  à  28  heures. 

Aileronnage  ou  suppression  raisonnée 
des  bourgeons  anticipés  développés 
sur  l'ensemble  du  cep 15  jours. 

Comme  on  le  voit,  nos  opérations  les  plus  délicates  sont 
toutes  exécutées  dans  un  maximum  de  15  jours.  Nous  esti- 
mons qu'il  est  urgent,  tant  pour  le  bon  développement  des 
fruits  que  pour  l'avenir  du  cep  et  la  bonne  exécution  du 
travail  qu'il  faudra  dorénavant  que  le  vigneron  champenois 
ne  dépasse  pas  les  limites  citées  plus  haut  s'il  ne  veut  pas 
s'exposer  à  compromettre  ses  intérêts. 

L.  BONNET. 

(I)  Rei  ue  ,ir  :  iticulture,  paj<v  i«i7. 

{■l\  Un  ouvrier  habile  peut  arriver  jusqu'à  1  hectare  1/4. 


LE    JAHDIN 


93 


Nouveautés  Horticoles'1  Questions  Économiques  et  Commerciales 


Parmi  les  Fraisiers  à  gros  fruits  annoncés,  cette  année, 
par  M.  A.  Belin,  horticulteur  à  A.rgenteuil  (Seine-el  <  >ise), 
nous  remarquons  les  trois  suivants  : 


Wq 


PÂ 


TÊh 


Fig.  46.  —  Fraise  Monarch. 

Fraise  Monarch  (Laxton)  (flg.  16). 
Plante  trapue,  feuilles  épaisses  el  charnues;  fruit  hâtif, 
d'un  beau  rouge  carmin,  avec  face  jaune  cire,  chaire  blan- 
che, très  ferme- 
Fraise  Sensation  (Laxton)  (flg.  17). 
Une  des  grosses  fraises,  de  maturité   moyenne,    forme 
ovale,  chair  rose  d'un  arôme  agréable;   les  hampes  qui 
portent   les  fruits  sont  énormes  et  rigides  ;   sera  bonne  à 
forcer. 


Fig.  17.  — Fraise  Sensation. 

Fraise  Victor  Douy  (Faroult)  (flg.  18). 
Plante  excessivement  robuste,  donnant  de  très  gros  fruits 
rouge  vif  ;  graines  très  apparentes;   chair  saumonée,  fon- 
dante, juteuse,   d'un  parfum  délicieux  et  de  maturité  tar- 
dive. Variété  du  plus  haut   mérite. 

IV  LEPAGE. 

(1)  Descriptions  des  obtenteurs. 


Les  droits  de  douane  sur  les  Pois  (l) 


Dans  le  numéro  du  20  janvier  du  Jardin  (1),  a  paru  un 
article  de  M.  André  Simon,  intéressant  les  marchands 
grainicrs. 

Je  vous  demande  de  vouloir  bienaccueillir,  à  titre  de  ré- 
ponse, les  observations  ci-après  qui  me  semblent  de  na- 
ture à  intéresser  MM.  les  marchands-grainiers  et  particu- 
lièrement les  cultivateurs-grainiers  importateurs  directs 
de  Pois  de  semence. 

L'auteur  de  l'article  précité  voudrait  provoquer  un  mou- 
vement tendant  à  faire  modifier  notre  législation  douanière 
en  matière  de  Pois  de  semence. 

La  réussite  de  ce  projet  aurait,  selon  moi,  pour  résultat 
de  sacrifier  le  commerce  français  au  commerce  étranger, 
de  priver  notre  marine  marchande  d'une  indispensable 
protection  et  de  frustrer  la  douane  de  tarifs  protecteurs 
établis  dans  l'intérêt  de  notre  pays. 


Fig.  -18.  —  Fraise  Victor  Douy. 

Actuellement,  les  Pois  étrangers  qui  entrent  en  France 
directement  en  venant  du  pays  d'origine,  paient  un  droit 
de  douane  de  3  francs  par  cent  kilos. 

Au  contraire,  les  Pois  étrangers  qui  entrent  en  France 
indirectement,  c'est-à-dire  après  s'être  arrêtés  dans  un 
port  étranger  avant  d'être  introduits  dans  notre  pays,  paient 
un  droit  de  6  fr.  60  par  cent  kilos.  Exemple  :  des  Pois 
transportés  du  Canada  en  Angleterre,  et  d'Angleterre  en 
France,  au  lieu  d'être  venus  du  Canada  en  France,  ont  à 
payer  un  droit  de  6fr.  60.  , 

Cette  législation  protège  actuellement  le  négociant  fran- 
çais, le  producteur  français,  l'importateur  français,  la  ma- 
rine marchande  française  et  la  douane  nationale. 

Mais,  par  contre,  cette  législation  gêne,  dans  une  cer- 
taine mesure,  le  commerce  étranger  ef  l'exportateur  étran- 
ger ainsi  que  la  marine  étrangère. 

La  vérité  est  que,  actuellement,  ce  sont  des  maisons  an- 
glaises et  quelques  maisons  allemandes  qui  approvision- 
nent le  marché  français.  La  production  française  est 
presque  négligeable  comparativement  à  la  production 
étrangère.  Les  pays  de  production  sont  l'Australie,  la  Tas- 
manie,  et  surtout  l'Amérique  du  Nord  et  le  Canada. 

Voici  quelques  chiffres  qui  donneront  une  utile  indication 
sur  les  exportations  des  Etats-Unis, notamment:  ces  chiffres 
sont  empruntés  au  Yearbook  du  département  de  l'Agri- 
culture du  30  juin  1892  au  30  juin  1S95. 

1892  Pois  et  Haricots  kil.  23.809.122  —  fr.    828.576    » 

1893  —  •<    47.804.647  —   »   9.104.697    » 

1894  —  »    32.254.366—   »   5.869.337,25 

1895  —  »    41.839.550   —  »   8.131.026,  75 


1.  Le  Jardin,  1898,  page  31. 


94 


LE   JARDIN' 


et  la  récolle  de  lSDô  est  de  beaucoup  supérieure  à  la  plus 
forte  des  récoltes  sus-mentionnées. 

En  ce  qui  concerne  le  Canada,  son  exportation  dépasse 
considérablement  l'exportation  des  Etats-Unis. 

Or,  c'est  l'Angleterre  qui  vient  inonder  le  marche  fran- 
çais de  ces  produits. 

Le  commerce  anglais  ne  nous  apporte  pas  des  Pois  nés 
sur  le  sol  du  Royaume-Uni.  La  production  anglaise  est 
presque  nulle.  Seul  le  comté  de  Kent  cultive  une  faible 
quantité  de  Pois  de  semence  sous  un  climat  mal  approprié 
et  dans  des  circonstances  difiiciles. 

Les  Pois  apportés  en  France  par  les  navires  anglais  sont 
précisément  les  Pois  d'origine  extra-européennne  et  parti- 
culièrement les  Pois  américains  et  canadiens  transportes 
indirectement  dans  notre  pays  après  passage  en  Angle- 
terre. 

Pour  échapper  au  droit  de  6  fr.  60  qui  frappe  les  Pois 
d'importation  indirecte,  les  maisons  anglaises  font  une 
fausse  déclaration  à  la  douane  française  et  déclarent 
comme  récoltés  en  Angleterre  des  Pois  récoltés  en  réalité 
au  Canada,  par  exemple. 

Il  est  si  vrai  que  le  commerce  britannique  fraude  la 
douane  française,  que  ces  mêmes  anglais,  qui  nous  appor- 
tent chaque  année  pour  40  à  50  millions  de  légumes  secs, 
déclarent  seulement  une  partie  infime  de  ces  denrées 
comme  étant  de  production  extra-européenne.  L'adminis- 
tration des  douanes  doit  savoir  à  quoi  s'en  tenir,  à  ce  point 
de  vue. 

MM.  les  Anglais  trouvent  que  cette  gène  douanière  est 
encore  excessive  :  Il  faut  tout  de  même  taire  une  déclara- 
tion; cette  déclaration  peut  être  contestée.  On  a  vu  la 
douane  saisir  et  faire  expertiser,  quant  à  leur  origine 
réelle,  des  Pois  suspects  d'avoir  été  couverts  d'une  décla- 
ration mensongère. 

Les  plaintes  anglaises  ont  cherché  un  écho  en  France  et 
l'ont  trouvé.  Les  relations  commerciales,  le  jeu  des  inté- 
rêts comportent  de  ces  répercussions. 

L'article  de  M.  Simon  dénonce  les  méfaits  de  la  douane  : 
l'expertise  fait  subir  aux  denrées  suspectées  un  temps 
d'arrêt  dans  leur  trajet  vers  l'acquéreur.  Et  de  plus,  dit- 
on,  les  experts  peuvent  se  tromper  malgré  leur  compé- 
tence et  leur  impartialité. 

Ceux  qui  ont  suivi  de  près  les  opérations  de  la  douane 
française  peuvent  affirmer  que  cette  administration  pro- 
cède avec  une  réserve  et  une  timidité  qui  semblerait  ap- 
peler le  reproche  d'un  autre  coté. 

Quant  à  la  valeur  technique  des  expertises,  ceux-là  seuls 
qui,  volontairement  et  au  mépris  de  la  loi,  s'exposent  à  les 
encourir,  peuvent  la  dénoncer  et  la  dénigrer. 

Comment  reconnaître  la  provenance  des  graines? 

Existe-t-il  des  procédés  certains? 

Oui!  Il  existe,  pour  vérifier  la  provenance  des  Pois  de 
semence,  des  moyens  d'une  simplicité  parfaite  ne  nécessi- 
tant ni  étude  approfondie  ni  expérience  consommée. 

Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  d'entrer  dans  des  détails  circon- 
stanciés relativement  aux  climats  les  régions  oit  l'on  cul- 
tive les  Pois  de  semence. 

Une  expérience  et  une  pratique  constantes  ont  établi  que 
les  Pois  d'origine  extra-européenne,  à  raison  même  de  la 
nature  du  climat  de  ces  régions  se  reconnaissent  à  un 
sii'ne  certain  :  la  décortication. 

Si  l'on  met  quelques  minutes  dans  l'eau  le  Pois  canadien, 
par  exemple,  ou  tout  simplement,  si  on  le  garde  quelques 
minutes  dans  la  bouche,  le  Pois  se  décortique  avec  facilité  ; 
l'épidémie  du  Pois,  sa  peau  se  détache  de  la  fève. 

Il  en  est  tout  autrement  pour  les  Pois  d'origine  euro- 
péenne. Malgré  l'immersion  sus  indiquée,  la  décortication 
ne  se  fait  pas.  Il  faut  gratter  et  arracher  l'épiderme. 

Cette  différence  dans  la  décortication  tient  à  ce  que  les 
Pois  de  la  première  catégorie  (Pois  extra-européens)  ont 
été  surpris  et  séchés  par  des  coups  de  chaleur  de  35  à  45° 
centigrades  qui,  en  impressionnant  vivement  et  brusque- 
ment l'épiderme,  l'ont  détaché  de  la  substance  même  du 
Pois.  L'épiderme  a  cessé  de  faire  corps  avec  la  fève  char- 
nue et  ne  la  moule  plus  avec  précision.  Les  variations  re- 
latives des  saisons  n'ont  jamais  troublé  cet  état  de  choses 
climatérique  et  sesconsequences.il  n'y  a  jamais  eu  inter- 
version des  qualités  relatives  des  climats  qui  nous  inté- 
ressent. On  n'a  jamais  vu  l'état  climatérique  du  Canada 
passer  à  nos  régions  européennes,  pas  plus  qu'on  n'a  vu 
le  caractère  climatérique  des  régions  européennes  sauter 
au  Canada,   même  accidentellement. 

D'autres  sisrnes,  d'autres  indices,  d'autres  éléments  de 
preuve  corroborent  et  confirment  en  cas  d'expertise,  le 
procédé  de  vérification  des  experts. 

Non!  Je  veux  espérer  que  le  yœu  exprimé  dans  l'article 
de  M.  Simon  n'aura  pas  de  suite,  s'il  en  était  autrement, 
nous  assisterions  à  l'un  des  mille  épisodes  de  l'éternelle 
jirin     faite  à    notre   commerce    national    par    l'étranger. 


Tant  mieux  pour  nos  rivaux  si  l'industrie  française  allait 
être  sacrifiée  à  l'industrie  étrangère,  tant  mieux  pour  nos 
rivaux  si  un  changement  de  notre  législation  douanière 
pouvait  permettre  à  leurs  navires,  au  détriment  des  nôtres, 
de  transporter  les  denrées  dans  nos  ports  français! 

Les  forces  industrielles  et  commerciales  d'une  nation, 
ses  éléments  de  prospérité  se  tiennent  comme  les  anneaux 
d'une  chaine,  comme  les  mailles  d'un  filet.  Il  ne  faut  pas 
porter  atteinte  à  l'intégrité  de  l'œuvre  nationale. 

HOUEDRY 
Culticateur-grainier  à  Dol-de-Bretagn 


Noir-  recevons,  d'autre  part,  la  lettre  suivante  : 
Mon  cher  Monsieur  Martinet, 

A  la  suite  de  la  lettre  que  je  vous  avais  envoyée  der- 
nièrement et  que  vous  avez  bien  voulu  faite  paraître  dans 
Le  Jardin,  en  date  du  20  janvier  dernier,  j'ai  reçu  de  nom- 
breuses réponses  relatives  à  la  question  que  je  soulevais 
de  l'introduction  des  Pois  en  France. 

Toutes  ces  réponses,  qui  émanent  de  personnes  très  com- 
pétentes et  très  versées  en  la  matière,  sont  intéressantes. 

J'en  relève  une  offrant  une  solution  qui  pourrait  être 
adoptée  et  donnerait  peut-être  un  résultat. 

Cette  solution  serait  de  faire  admettre  officiellement  par 
la  Douane  le  principe  du  certificat  d'origine. 

F.n  elïet,  jusqu'à  présent,  le  certificat  d'origine  des  Pois 
n'est  pas  admis  régulièrement.  En  délivre  celui  qui  le  veut 
bien,  et  les  certificats  ainsi  délivrés  sont  souvent  incom- 
plets et  ne  présentent  pas  toujours,  par  conséquent,  une 
garantie  suffisante  pour  appuyer  les  dires  des  exportateurs. 

La  douane  se  croit  dès  lors  autorisée  à  mettre  en  marche 
l'appareil  un  peu  vexatoire  et  compliqué  des  expertises, 
ainsi  que  nous  l'avons  dit  dans  notre  dernière  lettre. 

Le  jour  où  la  douane  admettrait  olliciellement  le  certi- 
ficat d'origine,  les  ennuis  actuels  seraient  évités. 

Car,  alors,  les  certificats  seraient  établis  régulièrement: 
c'est-à-dire  toujours  signés  par  les  chefs  de  maisons,  la  si- 
gnature de  ceux-ci  certifiée  conforme  par  un  officier  de 
T'Etat  civil  du  lieu  d'origine,  et,  enfin,  ce  certificat  serait 
visé  par  un  Consul  de  France  du  pays  d'origine. 

Nous  croyons  que  de  tels  certificats  seraient  d'une  réelle 
valeur  vis-à-vis  de  la  douane  et  permettraient  à  celle-ci  de 
renoncer  aux  complications  d'expertise  et  d'arrêt  de  mar- 
chandises. Surtout,  si  ces  certificats  portaient  le  lieu  exact 
de  culture  des  Pois,  ainsi  que  le  nom  des  cultivateurs  de 
ces  Pois.ce  qui  permettrait  au  Gouvernement  français,  par 
ses  Consulats,  de  se  rendre  compte,  si,  dans  les  contrées 
ainsi  désignées,  il  est  cultivé  des  Pois. 

D'ailleurs,  il  y  a  un  précédent  à  cette  procédure  du  cer- 
tificat d'origine  ;  nous  autres  Français,  lorsque  nous  vou- 
lons expédier  aux  Etats-Unis,  par  exemple,  des  marchan- 
dises, nous  devons  produire  un  pareil  certificat  à  l'admi- 
nistration des  douanes  américaines,  et,  moyennant  cette 
simple  formalité,  tous  les  ennuis  sont  évités. 

Si  cette  solution  venait  à  être  adoptée,  bien  des  diffi- 
cultés seraient  épargnées  aux  importateurs  comme  aux 
exportateurs;  la  régularité  dans  les  transactions  serait 
recouvrée  et  les  relations  commerciales  y  gagneraient  en 
cordialité  et  en  bonne  confiance  réciproque. 

Veuillez  aeréer,  etc.. 

ANDRE  SIMON 
Culticateur-qrainier,  de  la  maison  Simon  Louis  frères  et  Cie, 
à  Mt:  (Lorraine)  et  à  Bruyères-le-Cliâtel  (Seinc-ct-Olsci. 


Un  intermédiaire  du  greffage  sur  Aubépine 

Le  bon  accueil  fait  à  notre  communication  du  greffage 
du  Néflier  à  fruits  comestibles,  del'Epine  Petit  Corail  sur 
l'Epine  l£rgot-de-coq  (Cratœgus  Crus  galli),  nous  engage 
à  dévoiler  encore  un  secret  de  métier. 

Lorsqu'il  s'agit  d'élever  à  tige  une  Pomaeée  délicate  en 
végétation,  il  esl  impossible  d'employer  le  greffage  direct 
sur  notre  Aubépine  indigène  (Cràtœgusàxyacantha  mono 
qyha  ou  digyna).  Après  avoir  essayé  le  surgreffage  par  l'in- 
termédiaire de  l'Aubépine  à  Heur  rose  double  on  du  Sorbier 
des  oiseaux,  nous  avons  accordé  lapréférence  au  Néflier  de 
Smith  (Mespilus  Smithii).  Greffé  au  pied  de  l'Epine  vul- 
gaire ou  de  l'Ergot  de  coq.  il  s'élève  et  recevra  en  tête  le 
surgreffage  de  l'espèce  à  rameaux  fluets  et  retombants. 

Mais  qui  doue  viendra  débrouiller  la  nomenclature  des 
Pomacées  '.' 

i  11.  I3ALTET. 


LE    JAHDIX 


95 


LES  ENGRAIS  AU  POTAGER 

(Suite  (•)). 

Nous  avons  montré,  que  l'emploi  des  fumures  minérales 
au  potager  doit  marcher  de  pair  avec  celui  du  fumier  pro- 
prement dit  el  que  la  fumure  ne  doit  pas  être  seulement 
considérée  eu  égard  à  la  plante  cultivée,  mais  aussi  eu  égard 
au  sol,  à  sa  richesse  initiale  et  à  la  récolte  qui  précè  le. 

Partant  de  ce  principe,  on  peut  constater  qu  il  n'y  a  pas 
de  différence  entre  l'application  des  engrais  minéraux  à  la 
■  iilture  maraîchère  et  à  la  grande  culture  productrice  di 
eéréales.  de  fourrages  et  de  plantes  industrielles. 

De  part  et  .1  autre,  les  mêmes  règles  peuvenl  être  inter- 
prétées, comme  on  doit  pareillement  préparer  les  terres, 
faire  les  semailles  et  appliquer  les  soins  culturaux. 

I, 'engrais  chimique  est  donc  bien  aussi,  dans  ce  cas,  le 
complément  du  fumier  de  ferme  cm  des  engrais  organiques 
client  le  jardinier  peut  disposer,  Cdà  étant  admis,  voyons 
maintenant  ce  qui  a  trait  à  la  fumure  du  potager  ou  du 
terrain  en  plein  champ  destiné  à  la  production  légumière. 

Si  le  sol  est  déjà  en  bon  état  de  fertilité,  autrement  dit. 
s'il  renferme  f  pourlOO  de  chacun  des  trois  principes  fertili- 
sants :  azote,  aeide  phosphorique  et  potasse,  eu  supposant: 
i|iie  la  chaux  n'y  fasse  pas  défaut,  on  pourra  se  borner  à  en- 
tretenir le  coeflcientde  fertilité  en  employant  les  engrais  en 
quantité  nécessaire  pour  réparer  les  pertes  causées  par  le< 
récoltes.  Dans  Le  cas  contraire,  il  faudrait  enrichir  le  sol 
proportionnellement  aux  quantités  de  principes  enlevés  par 
les  récoltes,  en  se  basant,  par  exemple,  sur  les  chiffres  sui- 
vants qui  résultent  des  analyses  faites  par  M.  Grandeau  : 

Éléments  fertilisants  enleoès  ausolpar  une  récolte  potagère. 


ESPÈCES   CULTIVÉES 


Rfi»>LTt 
l'krelaK 


Pois 

Haricots 

Pommes  de  terre 

Choux 

Choux-fleurs  .  .  . 
Choux-raves.  .  .  . 
Concombres.  .   .  . 

Carottes 

Raifort 

Oignon 

Laitue 


î  IÎ00 

I  s  m 
25.000 
To.i  mu 

24. J 

30.000 
60.000 
50.000 
15.000 
30.000 
li  mo 


VI INTIIES  DC  PMSCIPfS  XIKtRir1 

--MI  M  -    DANS    I  \     RÊCOLT1 
TOI  Ml  .   IN   KILOS 


\.  cl-- 

phofspho 
itque 


126 

96 

96 

108 

156 

203 

96 

133 

64 

81 

31 


•15 
99 

59 

Si 

130 
53 
99 


57 

155 

404 

204 

230 

63 

153 

27 

81 

54 


Ces  chiflre.s  donnent  un  aperçu  des  quantités  de  principes 
fertilisants  à  restituerait  sol  pour  chacune  des  plantes  pota- 
gères  mentionnées  ci-dessus. 

En  tenant  compte  de  la  dominante  de  chaque  plante,  on 
peut  combiner  les  fumures  d'une  manière  rationnelle 

Il  arrive  tissez  souvent  que  nous  sommes  consulté  relati- 
vement aux  tornades  d'engrais  a.  appliquer  à  telle  ou  telle 
plante  potagère.  Pour  répondre  d'une  façon  satisfaisants  à 
ces  diverses  questions,  il  faudrait  évidemment,  connaître  le 
terrain,  sa  richesse  et  la  culture  qui  a  précédé  celle  que  l'on 
désire  fumer,  conditions  que  nous  avons  déjà  mentionnées 
et  sur  lesquelles  on   ne  saurait  trop  insister. 

Mais,  en  principe,  ou  ne  peut  préconiser  les  formules 
toutes  faites,  attendu  que  la  fumure  doit  varier  selon  les 
circonstances  dans  lesquelleson  se  trouvea  l'égard  du  terrain 
et  des  revenus  que  l'on  peut  en  retirer. 

Toutefois,  il  est  utile  de  s'appuyer  sur  les  expériences 
déjà  laites  à  ce  sujet  et  de  se  guider  sut-  des  l\  pes  de  formu- 
les dont  on  a  reconnu  l'efficacité. 

Nous  prévenons  donc  le  lecteur  que  les  formules  qui  vont 
être  indiquées  ne  constituent  que  des  données  très  approxi- 
matives qu'il  conviendra  d'interpréter  selon  les  conditions 
qui  se  présenteront  eu  faisant  des  restrictions  ou  des 
augmentations,  voire  même  eu  supprimant  l'apport  d'un 
élément  dont  l'inutilité  serait  reconnue,  eu  les  modifiant, 
en  un  mot.  selon  la  nature  et  le  degré  de  fertilité  du  sol. 

Les  mélanges  indiqués  dans  les  précédents  numéros  sont 
calculés  pour  la  culture  maraîchère  pratique  sur  des  super- 


ficies ass v  grandes,  avant  pour  bul  la  production  intentive 

des  légumes  pour  le  c nerce. 

Il  nous  paraît  utile  de  compléter  ces  données  par  d'au- 
tres plus  particulièrement  propres  à  éclairer  le  jardinier- 
amateur  et  résultant  des  essais  de  M.  de  Paris,  président 
delà  Société  d'Horticultuee  de  Melun  et  Fontainebleau  : 

,     N'ftrale  de  soude 3k.    00 

l>,ni'i;.,o-icées         1    Superphosphate  de  chaux       a 
t  apilionacees  chlorure  de  potassium   .    .      I 

(Haricots,  Pois,  etc.)  /    Sulfate  de  chaux 2 

{    Sulfate  de   1er  .    .    .    ,    ,    .     2 
.     Nitrate  de  soude  .....      1  k. 
Solauées  |    Superphosphate  de  chaux.      4         — 

(Pommes  de  terre,     ,    gn  or.ur°  de  potassium   .    .     2 

l'omates   pic  \        I    sulfate  de  chaux 2         — 

tomates,  etc.)        l    sulfate  de  ter 2 

Sulfate  d'ammoniaque   .    .  1  k.    — 

Composées  \    "superphosphate  de  chaux  .  2 

(Laitues,     Chicorées,       chlorure  de  potassium    .    .  1 

otc  l    Sulfate  de  chaux 2 

elc,)  '     Sulfate  de  1er 1 

Nitrate    de   soude    ....  2  k.     6ihi 

Composées  \    Superphosphate  de  chaux.  4 

(Ut.c.hau.s.Cardons.,    CU.or^de-poUssium    .    .  Jt    600 

elc-'  [    Sulfate  de  fer 1 

Nitrate  de  soude  .        .    .    .  2  K 

.....  \    Superphosphate  de  chaux.  4 

LHlacees  Chlorure  de  potassium  .    .  3 

(Asperges)  j    Sulfate  de  chaux    ....  2         — 

Sulfate  de  fer 2         — 

t  in  répandra  chacun  de  ces  mélanges  à  raison  de  200  à 
300  grammes  par  mètre-carré,  avant  un  binage  ou  bien 
avant  de  semer  ou  planter. 

tin  doit  même  appliquer  ces  engrais  toutes  les  lois  que 
Ion  prépare  le  sol  au  semis  ou  à  la.  plantation,  car  les 
récoltes  précédentes  ont   enlevé  au    sol    une  partie  de  ses 

éléments  fertilisants  ef   d'autre  pari  les  pluies  ohtentrt 

une  certaine  quantité  de  ces  principes  dans  le  sous-sol. 

Avec  ces  formules.  M.  de  Paris  a  réussi,  parait  il,  a 
activèr'la  végétation,  a  avancer  de  trois  semaines  la  matu- 
rité et  -,  accroître  notablement  la  qualité  des  légumes. 

Les  nombreux  exemples  que  nous  avons  mentionnes 
sont  les  résultats  d'importantes  expériences,  mais  est-il 
ep.eore  nécessaire  ,Je  faire  remarquer  que  l'horticulteur  ne 
doit  point  les  appliquer  aveuglément  ?  Cela  nous  parait 
superflu,  vu  que  l'application  des  engrais  miné  raux  en 
culture  potagère  exige  encore  de  sérieuses  études  pratiques. 

Sans  doute,  ces  notions  ne  laissent  pas  que  d'êtres i  très 
précieuses;  elles  méritent  de  fixer  l'attention  des  horticul- 
teurs maraîchers  qui,  s'ils  peuvent  s'en  inspirer,  ne  doi- 
vent [ias  hésitera  opérer  les  modifications  qu'exigent  les 
conditions  spéciales  de  cultui t  de  milieu. 

Il -s  essais  comparatifs  seraient  d'une  très  grande  uti- 
lité, car  seuls,  ils  permettraient  de  résoudre  pratiquement 
le  problème  de  l'emploi  raisonné  des  engrais  chimiques, 
au  potager  comme  en  grande  culture.         HENRI  BLIN 


CULTURE  DE  QUELQUES  PORTE-GRAINES 


de  légumes-racines 


(I)  Le  Jardin,  année  fses    paj 


::. 


I,  époque  delà  mise  en  plaça  de  baaucoupde  porte-"  rai  nés 
est  arrivée,  l'ai  effet,  c'est  dans  ce  mois  de  mars  et  surtout 
vers  la  fin  que  s'effectue  leur  plantation. 

Le  mode  de  culture  le  plus  employé  généralement^ est  à 
peu  près  le  même  pour  toutes  les  sortes  de  légumes  :  c'est  à- 
dire,  préparation  du  terrain  et  plantation  à  clés  distances 
variables  suivant  la  nature  des  plantes. 

Il  en  est  cependant  quelques-unes,  telles  que,  Carottes. 
Navets  et  Choux-Navets,  pour  lesquelles  en  peul  changer 
ou  au  moins,  modifier  le  mode  de  culture  des  porte-graines. 

Lu  effet,  il  n'est  pas  indispensable  d'employer  les  racines 
entières  de  ces  légumes  eton  pauf  se  contenter  des  collets. 
t  derniers  sont  coupés  au  moment  de  la  récolte  el  conser- 
vés absolument  comme  des  racines  entières  ou  bien  encore 
ils  ne  sont   sépares  qu'au  moment  de   leur  mise  en  place. 

1  ne  fois  en  contact  avec  l'humidité  du  sol.  des  ra  ficelles 
se  développent  sur  toul  le  pourtour  de  ce;  collets  et  suffisent 
amplement  à  la  noiirrilui'e  de  toutes  les  ramifications.  Pen- 
dant  le  cours   de    leur   végétati i    leur  donne   1"-  soins 


96 


LE    JARDIN 


nécessaires,  c'est-à-dire,  tuteurage,  binages  el  sarclages; 
mm  évite  ainsi  la  décomposition,  qui  se  produit  parfois  beau- 
coup trop  rapidement  lorsqu'on  emploie  les  racines  entières. 

Les  graines  obtenues  sur  les  hampes   florales  provenant 

de  ces  collets,  sont  d'aussi  1 nés  qualités,  sans  toutefois 

être  aussi  nombreuses  que  dans  le  '-as  ordinaire. 

Ce  moyen  a  surtout  un  immense  avantage,  c'est  que, 
en  grande  culture,  on  è\  ite  ainsi  la  perte  d'un  grand  nombre 
déracines.  P.  THIRIOX. 


Les  Produits  de  Culture  forcée  aux  Halles 


LES    PLEURS    POUR    TOUS 

La  culture  des  fleurs  par  les  ouvriers.  (1). 


Je  me  rappelle,  avec  plaisir,  le  village  où  j'ai  été  élevé; 
il  peut  être  cité  comme  exemple,  car  le  goût  des  fleurs  se 
manifeste  rarement  d'une  façon  aussi  probante.  C'est  un 
\  illage  industriel.  La  plupart  des  ouvriers  habitent  de  gen- 
tilles'" maisonnettes  construites  sur  un  même  modèle  et 
appartenant  au  propriétaire  de  l'usine.  Chacune  d'elle  est 
accompagnée  d'un  petit  jardin,  et  l'ensemble  de  tous  ces 
jardinets  est  vraiment  délicieux.  Il  y  a,  dans  chaque  jardin, 
un  parterre  toujours  joli,  peuplé  de  plantes  que  les  ouvriers, 
aidés  de  leurs  femmes,  multiplient  eux-mêmes.  1. a  plupart 
ont  établi  des  tonnelles  que  recouvrent  des  plantes  sarmen- 
teiises  ;  ces  plantes  dissimulent,  sous  un  fouillis  de  verdure, 
les  barrières  qui  séparent  chacun  de  ces  jardins. 

Ce  n'est  pas  tout  .  les  fenêtres  sont  garnies  de  plantes 
(Pclurgoniuiii  conalc,  P.  peltatum,  Fuchsia,  Campanules 
pyramidales  et  Giroflées, principalement),  toutes  en  magni- 
fiques spécimens  d'une  culture  irréprochable.  Mais  avec 
quelle  sollicitude  elles  sont  soignées!  Les  moment-  de  lui- 
sirs  sont  consacrés  à  l'établissement  de  charpentes  de  bois 
sur  lesquelles  ils  palissent  les  Géraniums  (Pelargoniifm)  à 
feuilles  de  Lierre  et  les  Fuchsias  qui  donnent,  hiver  comme 
été,  des  centaines  de  Heurs.  D'ailleurs,  les  plantes  sont 
placées,  l'hiver,  à  l'intérieur  prés  du  jour  et,  l'été,  à  l'exté- 
rieur ;  ni  l'air,  ni  la  lumière,  ni  les  soins  ne  leur  manquent. 

Ce  sont  les  femmes  (occupées  i  liez  elles  à  repriser  des 
pièces  d'étoffe)  qui  multiplient  et  cultivent  les  plantes 
(qu'elles  nomment  des  bouquets),  ("esta  qui  aura  les  plus 
jolies.  Généralement  les  conversations  roulent  sur  les  «bou- 
quets ».  Elles  se  racontent  leurs  essais,  échangent  des  bou- 
tures et  des  graines.  Les  moments  de  liberté  sont  consacrés 
aux  fleurs;  la  plupart  sont  nées,  ont  été  élevées  dans  la 
famille  et  en  font  partie;  on  en  cause  à  table.  D'ailleurs, 
ces  ouvriers  ont  un  peu  d'expérience  et  les  plantes  s  accom- 
modent facilement  de  leurs  traitements,  ce  qui  l'ait  qu'il 
y  a  peu  d'échecs.  Il  y  a.  entre  tons  les  ouvriers,  une 
émulation  qu'on  ne  saurait  décrire;  la  culture  des  fleurs 
n'est  cependant  pas  encouragée,  mais  si  elle  l'était  et  que 
des  leçons  fussent  données,  des  exemples  mis  sous  les  yeux, 
je  ne  sais  pas  quel  point  elle  al  Ici  mirait.  Aussi,  chaque  fois 
que  je  retourne  dans  ce  paj  s,  je  revois  toujours  avec  plaisir 
ces  longues  files  brunes  des  maisons,  qu'émaillent  la  gaie 
verdure  des  plantes  et  les  teintes  éclatantes  des  fleurs. 

Ernesl  Legowé;  cet  ami  des  fleurs,  s'intéresse  beaucoup  à 
leur  culture.  En  parlant  d'un  village,  il  dit  :  J'y  ai  vu  se 
développer,  d'une  façon  tout  à  fait  extraordinaire,  ce  goût 
charmant.  Je  trouve,  même  parmi  les  paysans,  de  véritables 
amateurs.  Vn  de  mes  voisins  a  à  sa  fenêtre,  un  Cactus  que 
je  lui  envie.  Nous  causons  culture  avec  les  voisins;  nous 
éprouvons  les  uns  pour  les  autres,  toutes  sortes  de  senti- 
ments sympathiques;  nous  nous  aimons,  comme  les  fidèles, 
en  ce  que  nous  aimons.  » 

On  pourrait  en  dire  autant  de  bien  des  villages;  je  n'ai 

rien  vu  de  plus  joli  que  certaines  petites  c munés  du 

département,  de  la  Marne,  où  la  plupart  des  habitations 
sont  précédées  d'un  parterre;  el  quel  parterre!  une  véritable 
éclbsion  de  fleurs  les  plus  belles  pendant  l'été.  On  nous 
ilonne  sans  cesse,  comme  exemples,  les  cottages  anglais  au 
point  de  vue  de  laculturedes  tleurs.  Je  ne  les  croi  pas  supé- 
rieure à  certaines  maisons  d'ouvriers  en  France  qui,  je  le 
présume,  pourraient  rivaliser  avec  les  plus  délieieuS  de 
ce    cottages.        (A  suivre.)        Al.HL.UT   MAI'MKNE. 

(1|  Mémoire  récompensé  par  le  Congrès  horticole  de  ist)7.  — 
Voir  Le  Jardin,  1898,  pages  '..  22,  '.:,  61  et  79. 


Peu  d  Asperges  dites  jardinières  pendant  ces  derniers 
quinze  jours,  et  à  des  prix  toujours  soutenus. 

Généralement,  on  lave  l'Asperge  avant  de  la  botteler,  ce 
lavage,  tout  en  lui  donnant  plus  de  coup  d'oeil,  lui  fait 
perdre,  de  sa  qualité;  à  titre  d'essai,  quelques  producteurs  ont 
expédiédes  Imites  d'Asperges  non  lavées;  ces  essais  n'ont 
pas  donné  de  mauvais  résultats  à  la  vente. 

Les  Haricots  verts,  de  ti  à  1^  francs  les  500  grammes 
selon  la  qualité  et  la  finesse. 

600  liilogs  de  Black  Alicante  de  10  à  16  francs  le  kilog. 

Le  10 mars,  .1.  G.  Parent  a  envoyé  le  premier  Cerisier  de 
la  variété  May  Queen  ayant  5  fruits  dont  4  à  maturité  ; 
il  a  été  adjugé  15  francs. 

Les  corbeilles  de  fraises  Quatre- Saisons  d'Hyères,  de  6  à 
11  francs. 

40(1  caisses  de  fraises  Dr  îvlorère  dont  les  prix  varient  de 
3  à  18  francs  selon  le  nombre  de  fraises  et  la  qualité  de  la 
marchandise.  Les  beaux  fruits  font  environ  1  franc  pièce. 

Dans  le  dernier  envoi  de  fruits  du  Cap,  il  y  avait  des 
caisses  .le  poires  William  de  moyenne  grosseur,  vendues  1  I 
et  16  francs  la  caisse  de  21:  l'importateur  ayant  perdu 
de  l'argent  sur  ces  fruits,  je  ne  le  crois  pas  décidé  à  conti- 
nuer la  ventede  ces  poires. 

La  vente  îles  Ananas  en  pot  est  presque  nulle. 

Les  belles  Roses,  de  fi  à  15  francs  ;  le  Lilas,  de  3  à  (i  fr.  ; 
la  caisse  ,1e  Camélias,  de  2  à  2  fr,  50  ;  les  Boule  de  Neige, 
de  2  à  25  :  les  tulipes,  .le  Ofr.  50  à  0  fr.  60  ;  le  Muguet,  de 
1  fr.  50  à  2  fr.  ;  le  gros  boulot  de  ViolettesdeO  fr.  50à  1  fr.  50 

J.  M.B. 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 

Sônnt-e  du   ÎO  Mars   1898 


COMITE  HE    FLORICULTIRE. 

M  Max.  Cornu,  professeur  de  Culture  au  Muséum  avait 
envoyé  une  intéressante  plante,  introduite  du  Yunnam  en 
1894,  le  Dermaiobotrys  Saundersi.  L'apport  se  composait 
d'un  échantillon  fleuri  et  portant  un  fruit,  et  de  deux  bou- 
tures. Notre  collaborateur,  M.  P.  Hariot,  consacrera  d'ail- 
leurs prochainement  un  article  à  cette  plante  qui  vient  de 
fructifier  pour  la  première  fois  en  France,  peut-être  même 
en  Europe. 

M.  Vallerand,  de  Taverny,  soumettait  à  l'appréciation  du 
comité  pour  en  faire  valoir  les  qualités  ornementales 
comme  plante  d'appartement,  une  vieille  plante,  insuffi- 
samment répandue  clans  les  cultures,  le  Dircsea  (Gesneria) 
macrantha.  Le  spécimen  présenté  a  fait  l'admiration  de 
tous  par  son  port  trapu  et  touffu,  ses  larges  feuilles  velou- 
tées non  cassantes  et  ses  belles  inflorescences  de  longues 
Heurs  rouge  éclatant,  pouvant  se  conserver  pendant  plu- 
sieurs mois  en  appartement. 

M.  Truffaut,  de  Versailles,  avait  apporté  six  magnifiques 
Imantophyllum  [Olivia)  miniata,  résultant  de  croise- 
ments habilement  opérés  entre  les  meilleures  variétés  du 
commerce. 

COMITÉ    DES   ORCHIDÉES. 

De  M.  Régnier,  de  Fontenay,  un  Phalœnopsis  amabilis 
fort  joli,  qui  a  reçu  le  nom  de  P.  amabilis  Fournieri  et  un 
intéressant  Saccolabium,  le  S.  Regnieri,  aux  mille  petites 
Heurs  jaunes  réunies  en  inflorescences  compactes  d'un  effet 
très  brillant. 

De  M.  Chantrier,  de  Mortefontaine,  un  très  beau  Phajus 
Wallichi  «l'une  végétation  remarquable. 

De  M.  Cardoza,  une  très  belle  variété  de  Caltleya  Triamr. 

Enfin,  de  M.  Bert,  de  Louveciennes,  également  une  belle 
variété  de  Caltleya  Trianœ,  à  labelle  très  foncé  qui  a  reçu 
le  nom  de  C.  Trianœ  var.  M.  Dutremblay. 

COMITÉ    D'ARBORICULTURE    FRUITIÈRE. 

M.  Congy,  jardinier  chef  au  domaine  de  Ferrières,  avait 
apporté  des  fruits  murs  à  point  de  Guigne  Hamon  Oliva, 
Guigne  noirede  Tarascon  et  Guigne  noire  hâtive,  de  toute 
beauté,  qui  faisaient  honneur  aux  cultures  qu'il  dirige,  étant 
donné  les  difficultés  occasionnées  par  la  mauvaise  saison 
ac Ue.  J.  FoSSIA". 


LK    JAHMN 


97 


LE  JARDIN.  -  N»  267. 


5  AVRIL  1898. 


CHRONIQUE 

Rien  de  ce  qui  concerne  L'Agriculture,  ne  saurait  laisse* 
l'Horticulture  indifférente.  Tout  Le  mondé  connaît  la  rouille 
des  céréales  qui,  en  certaines  années  et  dans  quelques 
régions,  cause  de  réers  dégâts.  Oh  sait  quelle  en  est  la  cause; 
des  expériences  célèbres  et  classiques  nous  ont  appris  les 
relations  qui  existent  entre  Les  céréales  et  l'Epîne-vinetteel 
Jusqu'à  ces  dërnièrés*ânnéés,  c'était  un  article  de  foi  que, 
■  ■n  l';ibsence  de  Berberis,  la  maladie  de  la  rouillé  ne  saurait 
exister.  Les  pouvoirs  publies  avaient  ordonné,  à  diverses 
reprise^,  la  destruction  Ses  pieds  d'Epine-vinetfce  plantés  en 
bordure  des  champs  et  des  voies  ferrées.  Il  faut  rabattre  un 
peu  de  cette  belle  assurance  depuis  les  recherches  de 
M.  ISrikson,  professeur  à  l'Académie  d'agriculturedë  Copen- 
hague, couronnées  par  l'Académie  des  Sciences.  Ce  dernier  a 
montré  que  les  Champignons  producteurs  de  la  rouille 
étaient  au  nombre  de  sepl  espèces  avec  formes  spécialisées, 
c'est-à-dire  ne  pouvant  infecter  que  telle  ou  telle  céréale'; 
que  la  propagation  entre  les  céréales  et  les  Graminées  sau- 
vages est  des  plus  restreintes  et,  ce  i|iti  esi  capital  en  ['es- 
pèce, que  l'origine  de  la  rouille  peut  provenir  dans  un  grand 
nombre  do  cas.  d'un  germe  interne  résidant  dans  [a  céréale 
elle-même. 

(v»ui  connaît  le  Haricot  sauteur"?  C'est  un  végétal  animé 
qui  se  meut  pendant  plusieurs  mois,  Lu  végétal  qui  se 
meut  n'eSl  peut-être  pas  très  juste;  il  vaudrait  mieux  dire 
une  graine  qui  se  livre  à  de  simples  accès  de  sauterie  et  à  dé 
curieuses  gambades.  Il  y  a  quelques  jours  encore,  on  nous 
en  apportait  qui,  depuis  plusieurs  mois,  ne  voulaient  pas  se 
reposer.  Ces  graines-,  de  la  grosseur  d'un  grain  de  café,  sont. 
originaires  du  Mexique  et  proviennent  d'un  fruit  triangu- 
laire composé  de  trois  parties  égales.  Deux  de  ces  parties 
donnent  des  grailles  normales,  l'autre  est  habitée  par  une 
petite  chenille  noire  longue  d'un  centimètre.  Si  on  touche 
la  graine,  les  sauts  s'arrêtent  ;  ceux-ci  sont  d'autant  plus 
rapides  (pie  la  température  est  plus  élevée,  et  peuvent  durer, 
après  la  maturité'  de  la  graine  quia  lieu eti  juillet,  jusqu'au 
mois  dé  mai  de  l'année  suivante.  La  petite  chenille  du  Ha- 
ricot sauteur  est  connue  sous  lé  nom  de»  Uarpocapsa éal- 
iilans  ou  Dcshtiisiana  et  la  graine  appartient  à  une  PJu- 
phorbiacée  de  l'Amérique  tempérée,  le  Croéon  Colliguaya. 


On  ne  saurait  trop  encourager  lace  lima  leur  aux  colonies. 
Dans  les  résultats  qu'il  acquerra,  la  mère  pairie  saura 
trouver  bénéfice  el  gloire.  Mais  eucure  faut-il  qu'on  sache 
acclimater.  Que diriez-vous  de  celui  qui  voudrait  doter  la 
France  de  la  culture  du  Calé  ou  de  la  Canne  à  sucre"?  Vous 

n'hésiteriez  pas  à   n nnaitre  ses  bonnes  intentions  et,  en 

même  temps,  son  manque  absolu  de  jugement  et  de  qualités 
d'observation.  C'est  pourtant  ce  qu'on  a  tenté  de  l'aire  en 
Nouvelle-Calédonie.  Le  Blé  a  réussi,  mais  la  Vigne  n'a 
donné  que  des  résultats  médiocres.  A  Madagascar  aussi, 
dans  la  région  çôtière,  on  a  essayé  la  culture  du  petit  Pois, 
de  la  Laitue,  de  la  Carotte...  qui  pourtant  se  cultive  par 
tout.  Rien  n'est  plus  louable  assurément  que  cette  envi"  de 
manger  dé  la  salade  el  de  faire  de  petit  jardinets  rappelant 
ceux  de  la  banlieue  pari  ienne  aux  environ-  des  fortifs  ; 
mais  enfin  ne  serait-il  pas,  plus  -âge  de  cultiver,  dan;-  un 
pays,  ce  qui  s'y  trouve  déjà,  ce  qui  y  croit  avec  succès,  en 
s  appliquant  à  apporter  à  cette  culture  les  données  acquises 
en  Europe'.'  On  améliorerait  les  espèces,  on  créerait  de 
races  et  des  variétés  nouvelles  et  ainsi  on  aurait  bien  mérite 
de  ceux  qui  s'intéressent,  de  bonne  foi,  aux  affairés  colo- 


niales. De  ceux-là,  il  est  vrai,  il  y  en  a  beaucoup  moins 
i  ii  on  est  disposé  à  le  croire. 

*  ■*• 

<  la  s'instruit  toujours  en  lisant.  C'est  ainsi  que  le  Bulle- 
tin de  la  Société  de (permettez- moi  de  ne  pas  insister) 

m'apprend  à  l'instant  —  ce  que  j  ignorais  complètement  — 
qu'un  île  ses  membres  vient  de  proposer  de  greffer  l'Ar 
bousier  ou  Arbjitus  unedo,  arbus.te  \"isin  des  Bruyères  sur 
l'Epine  blanche.   Dans  un  recueil  non  moins  distingué,  je 
trouve  encore,  qu'en  Chine,  on  greffe  l'Oranger  sur  le  Co 
gnassier.  Qui  a  bu  boira,  dit  la  sagesse  des  nations. 

Rien  n'est  plus  vrai,  puisque  ce  dernier  mode  de  greffe 
esl  indiqué  par  le  même  personnage  qui  avait  conseillé  de 
greffer  la  Vigne  sur  la  Ronce pas  artificielle. 

Nous  recommanderons,  avec  noire  confrère  de  i-,  Semaine 
Horticole,  un  nouveau  Lis  chinois,  le  Lilium  Henryiqui, 
connu  seulement  depuis  peu  de  temps,  a  obtenu  le  plus 
grand  succès.  A  foutes  les  qualités  qui  ont  l'ail  du  Liliuin 
spccîosuïn:,  une  plaide  hors  de  pair,  la  beauté  ornementale, 
la  rusticité,  l'époque  tardive  de  floraison,  il  joint  le  mérite 
de  présenter  des  Heurs  jaune  orangé,  comblant  ainsi  une 
lacune  véritable  dans  ee  groupe  de  jolies  Liliacées. 

Il  ne  semble  pas  que  les  Chanips-Élyîsées  aient  beaucoup 

à  gagner  du  voisinage  de  1  Exposition  de  1900.  La  pi e 

parisienne  s'en  esi  déjà.,  â  maintes  reprises,  inquiétéeet,  mal- 
gré ses,  .protestations,  il  semble  quelle  ail  prêché  dans  le 
désert,  Il  avait  été  entendu  que  l'on  respecterait,  dans  la 
mesure  du  possible  les  arbres  des  Champs-Elysées  et,  mal- 
gré cela,  les  admirables  Marronniers  qui  faisaient  du 
Cuirs  la  Heine  un  point  de  vue  que  toutes  les  capitales 
nous  enviaient,  ont  été  arrachés  et  mis  à  l'hôpital,  au  lin 
fond  du  bois  de  Boulogne.  Il  est  probable  que  la  chose  n'est 
pas  tout  à  l'ait  du  goût  des  contribuables  parisiens  qui.  pour 
être  contribuables,  n'en  sont  pas  moins  admirateurs  de  tout 
ce  qui  peut  être  utile  à  la  grandeur  el  -à  l'ornementation 
de  leur  cité.  Messieurs  les  entrepreneurs  de  démolitions 
n'ont  probablement  pas  les  mêmes  instincts  artistiques  et, 
à  la  grâce  d'un  arbre,  ils  préfèrent  la  grosseur  d'un  bloc  dé 
moellon. 

Les  jardins  de  Kew  tiennent  à  conserver  leur  universelle 
réputation  et,  pour  cela,  ils  ne  reculent  devant  rien.  Ainsi, 
ils  viennent  de  Construire,  en  vue  de  l'exhibition  au  public 
une  N.epentlws  housc,  une  serre  spéciale  à  Népènthes;  une 
paiiie  seulement  de  la  collection  de  ces  plantes  était  visible 
jusqu'à  ce  jour. 

La  nouvelle  bâtisse  a  70  pieds  de  long  sur  12  de  large  et 
il  1  '-.'  de  lia  ii  leur:  elle  esl  installée  de  telle  sorte  que  llmini- 

dité  y  esl,  ab lanle  el  que  les  plantes  qui  y  sont  cultivées 

se  trouvent  dans  des  conditions  analogues  à  celles  qu'elles 
rencontrent  dans  leurs  pays  d'origine.  Les  portes  s'ouvrent 
sur  le  ehaulfage  et  ne  smil  pas  extérieures,.  Les  végétaux 
sont  plantés  dans  des  paniers  de  bois  de  teck  suspendus  à 
la  voûte.  Cette  collection  de  Népènthes,  d'après  les  indica- 
tions du  heu  Bulletin,  s'annonce  comme  des  plus  impor- 
tantes puisqu'elle  comprend  une  centaine  d'échantillons 
répondant  à  23  espèces  types  el  à  25  hybrides.  Le  Muséum 
possédait,  il  y  a  quelques  années,  une  torl  belle  collection. 

Ces-  jours  derniers,  était  mi-  à  la  retraite',  le  gênerai  Le- 
i  Leri  ,  commandant  de  la  di\  i  ion  I  oi  i  upatiori  de  Tunisie. 
I.  le  rticulture  lui  doit  un  témoignage  dereeonuai  an 
faveur  dès  encouragements  qu'il  n'a  cessé  de  prodiguer  aux 
plantations  dams  notre  colonie  d'Afrique.  Le  nipathique 
officier  général  avait  mi:-,  comme  on  dit  la  main  a  la  pâte, 
et  les  premières  Vignes  qui  ont  pris  ra  ine  sur  le  sol  de 
l'antique  Cartilage,  provenaient  d'introductions  qu!il  avait 
laites  lui  même  des  vignobles  Ivonnais.      P.  HARIOT. 


9 


LE    JARDIN* 


NOUVELLES   HORTICOLES 

Mérite  agricole.  —  A  l'occasion  du  Concours  général 
agricole,  la  décoration  du  Mérite  agricole  a  été  conférée 
aux  personnes  suivantes  : 

MM  Grade  d'officier  : 

Boitel  (Adrien),  chef   des  travaux  à   l'Institut    national 
agronomique,  chef  du  secrétariat  aux  Concours  généraux. 
Paye,  sénateur,  ancien  ministre  de  l'Agriculture. 

»,,!  Grade  de  chevalier  : 

Lellieus  (Félix),  dit  Bjrox,  horticulteur-décorateur  à 
Paris. 

Rothderg  Adolphe),  horticulteur-pépiniériste  à  Gerine- 
villiers  (Seine). 

Distinction  à  l'Horticulture.  -  M.  Bois,  a  sistanl 
du  Professeur  de  Culture  au  Muséum  el  notre  collaborateur. 
a'i, Mil  d'être  promu  Officier  de  l'Ordre  du  Dragon  de  l'An 
nain.  Nous  lui  adressons  nos  bien  cordiales  félicitai ions, 

L'horticulture  à  l'Exposition  de  1900.  Dans 
a  séance  du  24  mars  dernier,  le  Comité  du  groupe  Mil  a 
décidé  que  toutes  les  classes  (43  à  18)  de  l'horticulture  se 
réuniraient,  rue  de  Grenelle,  84,  à  2  heures,  le  second  mer- 
credi de  chaque  mois.  Le  Comité  du  groupe,  composé  des  si\ 
présidents,  se  réunira  ensuite  s'il  y  a  lieu. 

La  première  séance  générale  est  fixée  au  mercredi 
11  mai.  A  l'ordre  du  jour,  seront  inscrites  les  communi- 
cations des  pièces  relatives  au  programme  el  au  choix  des 
emplacements. 

Ecole  Le  Nôtre  à  Villepreux.  —  Par  suite  de  la  no- 
mination île  M.  Guillaume,  au  poste  d'Inspecteur  des 
Domaines  de  l'Assistance  Publique,  et  non  Régisseur  de  la 
Ville  de  Paris,  la  place  de  Directeur  de  l'Eeole  des  pupilles 
de  la  Seine  ou  Ecole  Le  Nôtre  à  Villepreux  était  vacante, 
ainsi  que  nous  ledisions  dans  un  précédent  numéro. 

Nous  venons  d'être  informé  que  M.  Potier,  ancien  élève 
de  Grignon,  professeur  d'agriculture,  qui  a  l'ait  un  stage  de 
quinze  mois  à  cette  école,  eu  a  été  nommé  directeur. 

M.  Guillaume  n'en  continuera  pas  moins  à  faire,  gratui- 
tement, le  cours  qu'il  professait  à  l'Ecole  Le  Noire  et  res- 
tera ehargédu  placement  des  élèves. 

Cours  de  Cultures  Coloniales  au  Muséum. 
M.   Maxime  Cornu,   Professeur,  a  commencé  ce  cours  le 

iô  mars.  11  le  continue  à  neuf  heures  du  matin,  dans  l'am- 
phithéâtre de  la  Galerie  de  Minéralogie,  les  lundi-,  mer- 
credis et  a  endredis. 

Ce  cours  a  pour  objet,  celte  année  :  l'exposé  des  cultures 
dans  l'Asie  tropicale,  principalement  de  celles  qui  peuvenl 
être  entreprises  par  nos  colons  (plantes  industrielle-,  alimen- 
taires, oléagineuses,  aromatiques,  Thé,  Quinquina.  Café; 
textiles  :  caoutchouc,  gutta-percha';  a  épiées:  Giroflier,  Mus- 
cadier, Cannellier,  Badiane,  Poivre,  etc.)  et  des  végétaux 
utilisables  dans  nos  colonies  (arbres  à  huile,  à  cire,  à 
résine;  Sagoutier  ;  bois  précieux  et  bois  deconstructionjetc.) 

Les  leçons  du  mercredi  sonl  'les  leçons  pratiques  (Etude 
de-  végétaux  el  de-  produits  en  relation  avec  1'"  cours)  ;  elles 
ont  lieu  au  Laboratoire  de  Culture,  rue  de  Buffon.  niil.  à 
lient  heures,  pendant  la  durée  du  coms. 

Les  Cours  du  Muséum  sont  publics. 
Nous   n'avons  pas  besoin   de    Eaire  ressortir    le  grand 
intérêt  d'un  L'ours  de  Cultures  coloniales,  à  notre  époque  où 
Il  s'agil  de  mettre  en  valeur  no-  établissements  il  au-delà 
de-  mer-. 

L'initiative  de  cel  utile  enseignement  en  France,  et 
même,  croyons-nous,  en  Europe,  car  notre  pays  a  de  le 
premier  à  entrer  dan-  cette  voie,  cette  initiative  revient  à 
M.  Maxime  Cornu.  Dès  sa  nomination  à  la  chaire  de  Cul- 
ture, en  1884,  il  avait,  pressentant   toute  l'importance  que 


devail  prendre,  dan-  un  avenir  prochain,  le  mouvement 
colonial,  entrepris  la  tâche,  qu'il  poursuit  avec  persévé- 
rance, de  doter  .nos  colonies  de  productions  nouvelles  :  elles 
lui  doivent  de  nombreuses  el  précieuses  introductions.  Au 
commencement  de  1888,  il  inaugura  le  cours  de  Cultures 
coloniales,  en  imaginant  pour  le  désigner,  la  dénomination 
qu'il  porte  aujourd'hui.  Il  n'avait  encore  été  question  nulle 
part  d'un  enseignement  de  ce  genre  :  il  n'est  que  juste  de 
taire  remonter  à  qui  de  droit  cette  heureuse  innoA  al  ion. 

Ce  n  est  que  beaucoup  plus  tard,  alors  que  déjà,  dans  la 
-erir  des  leçons  annuelles  du  Muséum,  toute-  les  partiesdu 
globe  présentant  quelque  intérêt  pour  no-  cultivateurs 
■  oloniaux  avaient  été  étudiées  successivement  par  le  Proies*- 
-eiirde  Culture,  'i'1''  l'on  songea  à  doter  (il  y  a  quatre  ou 
cinq  ans)  l'Ecole  coloniale  et  (il  y  a  deux  ans)  l'Institut 
Agronomique  d'un  cours  de  même  nature. 

Fête  de  bienfaisance  à  la  Société  nationale 
d'horticulture  de  France.  -  Sur  lavis  favorable  de 
-on  bureau,  le  Conseil  de  la  Société  nationale  d'horticul 
lure  de  France  a  aulorisé  la  formation  d'une  Commission 
chargée  d'organiser  une  fête  de  bienfaisance  au  profit  de  la 
caisse  de  secours  de  la  Société. 

(  etie  fête,  qui  consistera  en  un  concert  cl  eu  un  liai,  aura 
lieu  le  21  mai  prochain;  nous  en  publierons  ultérieurement 
le  programme  détaillé.  Le  prix  du  billet  a  été  fixé  à 
UI  francs  pour  les  messieurs,  et  à  ô  francs  pour  les  dames. 

La  Société  entend  n'encourir  aucune  responsabilité  rela- 
tivement à  1  ore.au i-ati t  aux  résultats,   mais  elle  prête 

gracieusement  son  Hôtel  et  fournil  l'éclairage. 

Dans  le  but  de  nommer  le  Comité  chargé' de  1  organisa 
tion  de  cette  fête,  une  réunion  de  membres  de  la  Société, 
habitant  la  région  parisienne,  a  eu  lieu  le  2  courant,  et  le 
Comité  d'organisation  a  été  ainsi  constitué:  Président: 
M.  Truffaul  père;  Vice-Président  :  M.  Defresne,  père; 
Secrétaire:  M.  E.  Bergman;  Trésorier:  M.  P.  Lebpeuf. 

Dans  celte  réunion,  oui  été  discutées  diverses  questions 
relatives  à  l'organisation  de  la  fête  pour  laquelle  le  con- 
cours d'artistes  de  l'Opéra,  et-de  l'Opéra  Comique  est  dés 
à  présent  acquis. 

Souhaitons  que  celle  tête  familiale  de  bienfaisance,  ait 
ui\r  pleine  réussite,  ce  qui  ne  peut  manquer.  Chacun  tien- 
dra en  effet,  a  envoyer  son  obole,  pour  permettre  à  la  Com- 
mission d'atteindre  le  but  charitable  qu'elle  s'est  imposé. 

Exposition  quinquennale  de  Gand.  Rappelons 
que  l'Exposition  quinquennale  de  Gand  s'ouvre  le  16  cou- 
rant et  promet  d'être,  ce  qu'elle  est  chaque  fois,  nue  impur 
tante  manifestation  horticole.  Le  Jardin  y  sera  représenté 
par  son  directeur.  M.  II.  Martinet,  qui  l'ait  partie  du  Jury 
international,  el  par  plusieurs  de  ses  rédacteurs. 

Les  fruits  d'Amérique  et  le  Pou  de  San  José. 

—   Non  seulement   l'Amérique  l I  à  nous  envahir  el   à 

submerger  noire  commerce  par  ses  importations  de  fruits, 
-an-  cesse  croissantes,  mais  voici  que,  ainsi  que  nous  l'avons 
déjà  signalé  dans  une  noie  précédente!  1 1,  elle  menace  nos  cul 
tures  d'un    nouvel  insecte,  véritable  fléau  :    le  San  José 
Scalc  ou  l'on  de  Sau-José; 

Ce  n'était  pas  assez  de  nous  avoir  doté  du  Phylloxéra  de 
la  Vigne,  du  Dorlphoru  de  la  Pomme  de  terre,  du  Puceron 
lanigère  du  Pommier  el  de  nombre  d'autres  insectes  el 
maladies  aussi  terribles,  voici  encore  un  dangereux  cadeau 
américain  à  l'horizon  !  Il  esl  signalé;  tâchons  de  ne  pas  le 
laisser  pénétrer  chez  nous  ! 

Le  Pou  de  Sau-.lu-é,  dont  le  nom  'scientifique  est  Aspi- 
diotus  perniciosus',  appartient  à  la  famille  des  Coecidée  el 
fut  introduit .  pense-Ion.  à  San^José,  en  1873.  avec  un  lot 
d'arbres"  venant  du  Chili.  Peu  a  peu.  il  étendit  ses  ravages 
et  déjà  en  1893,  il  était  signalé  en  Virginie,  dans  la  Nou- 
velle-Angleterre, en  Floride,  etc. 

(1)  I.rJnrrlin  lS'is,  page  toi 


LE   JARDIN 


99 


Cêl  insecte  cause  d'effroyables  ravages  èb,  protégé  qu'il 
est  par  une  carapace  du  genre  de  celle  du  Kermès  coquille, 
ilse  trouvé  à  l'abri  des  insecticides  qui  n'ont,  pour  ainsi 
dire,  aucune  action  sur  lui.  Les  fruits,  les  feuilles  el  les 
rameaux  des  arbïes  envahis  sont  attaqués  :  les  fruits  se 
tendent,  se  déformenl  et  deviennent  invendables,  les  feuil- 
les el  les  rameaux  meurent.  En  peu  de  temps,  enfin,  les 
arbres  sonl  détruits. 

Sauf  l'incinération  des  arbres  attaqués,  remède  un  peu 
trop  radical  on  en  conviendra,  tous  les  procédés  dedestruction 
expérimentés  en  Amérique  onl  été,  jusqu'à  présent,  non  pas 
absolument  inefficaces,  mais  tout  à  la  il  insuffisants,  car  l'in- 
ei  te  seloge  si  facilement  partout  qu'il  esl  bien  diffii  ile  de 
1  exterminer. 

Surveillons  donc  de  près  les  arrivages  de  fruits  aniérii  a  in 

Les  fleurs  de  France  en  Russie.  -  La  note  que 
nous  avons  publiée,  le  20fé'\  rier  dernier,  sous  ce  titre  (1  ),nous 
a  valu,  delà  pari  île  M.  II.  Kaczka,  exportateur  de  Heurs 
coupées  à  Paris,  une  longue  lettre  sur  cette  question,  lettre 
dont    nous   extrayons  les  intéressants  passages  suivants: 

Permettez-moi  d'ajouter  que  si  la  défectuosité  de  l'em- 
ballage a  longtemps  entravé  l'extension  de  nos  expéditions 
à  l'étranger,  ce  n'était  pas  là  le  seul  inconvénient.  Le  prin- 
cipal résidait  surtout  dans  la  durée  du  parcours  qui  a  été 
heureusement  réduit  depuis.  De  cet  inconvénient,  je 
parle  savamment,  car,  depuis  15  ans  que  je  suis  établi  à 
Paris,  comme  exportateur  de  Qeurs  coupées,  mon  unique 
préoccupation  a  toujours  été  d'agrandir  mes  relations  el 
mes  débouchés  à  Ici  ranger  et  ce  n'est  qu'après  main  (s  essais 
infructueux,  —  mes  colis  restant  eu  souffrance  des  jours  en- 
tiers dans  1rs  bureaux-frontières  de-douane, — que  j'ai  polaire 
parvenir,  d'une  façon  régulière, mes  envoisà  Saint-Péters- 
bourg. Mais,  à  peine  installé  dans  la  placé,  j'ai  eu  à  lutter 
el  je  lutte  ''iienre  contre  la  Heur  italienne,  exportée  par 
l'Allemagne,  toute  à  courte  tige,  d'un  choix  inférieur  el 
naturellement  meilleur  marché  que  celle  que  je  liens  à 
vendre  :  la  fleurextïa.e!  à  longue  lige.  .1''  un'  heurte  aussi 
à  la  routine  des  fleuristes  qui  uni  [iris  l'habitude  de  se  ser- 
vir de  ces  Heurs. 

I  (epuis  deux  ans  que  j'ai  .substitué  une  succursale  directe 
à  mon  nom,  au  représentant  que  j'avais à  Saint  Pétersbourg, 
les  progrès  ont  été  sensibles  et  le  moment  est  proche  où 
nous  serons  parvenus  à  affirmer  notre  réelle  supériorité  sur 
nos  concurrents. 

Dans  le  même  but,  j'ai  également  fondé,  il  >  a  quatre 
an>.  une  succursale  à  Varsovie  et  les  résultats  sont  sems 
bfables.  ,plutol  même  meilleurs,  cette  ville  étant  moin- 
ëloignée  que  la  précédente. 

II  n'y  a  pas  qu'en  Russie  où  notre  action  doive  s'étendre  el 
à  Copenhague  et  à  Stockholm  entre  autres,  deux  succursa- 
les "ni  donné  des  résultats  satisfaisants. 

Dans  estte  dernière  ville  surtout,  où  l'importation  alle- 
mande de  Qeurs  italiennes  n'existe  pour  ainsi  dire  plus,  la 

i !'■  des  Heurs  de  l'1'  choix  et  à  longues  tiges  à  pris,  en  peu 

de  temps,  un  développement  considérable.  11  y  a  lien  de 
nous  montrer  satisfaits  de  ce  résultat,  caria  lleurdelCr  choix 
ne  peu!  êl  i-e  fournie  que  par  nus  liorl  iculteurs  qui  eut  éle\  é 
la  Culture  des  Heurs  à  la  hauteur  d'un  art. 

Ayant  une  certaine  expérience  de  la  question  de  l'expor- 
tation à  longue  distance  des  Heurs  coupées,  je  puis  avoir 
quelques  raisons  de  parler  de  ses  inconvénients  et  des  ré 
sUltâts  acquis  et  d'engager  nos  compatriotes  à  poursuivre 
sans  relâche  1  agrandissement  de  nos  débouchés  de  façon  à 
favoriser  la  culture  française  et.  par  là,  à  travailler  daii 
1  intérêt  gênerai  de  l'horticulture  nationale. 

Exposition  internationale  de  Bruxelles  en 
1897.  —  Voici  le>  récompense pdées,  à   la    iuite  de 

(1)  Le  Jardin,  is:is.  page  50. 


l'exposition  générale  de  pomologie  a  Tervueren,  (décision 
du  jury  du  26  mars  1898),  aux  traités  d'arboriculture  [frui- 
tière, imprimés  ou  manuscrits,  écrits  au  point  de  vuedel'en- 
seignement,  de  l'analyse  et  du  commerce  des  fruits  : 

1"'  prix.       Médaille  d'or  de  100  lï. 

M.  Balte!  (Charles),  pépiniériste  à  Troyes. 

M.  Passy  (li.i,  arboriculteur  au  Désert-de-Betz,  par 
Saint-Germain-en-Laj  e. 

Hors  concours,  médaille  de  vermeil  grand  module.  (L'ou- 
vrage présenté  ne'  remplissant  pas  les  conditions  du  pro 
gramme)  : 

M.  Chevalier,  à  Montreuil-sous-Boisj 

Concours  de  plans  de   jardins  a  Limoges 
Comme  les  années  précédentes,  la  Société  d'hortii  ulturà  de 
Limoges  a  adjoint  à  son  Exposition,  qui  aura  lieu,  ain  i 
que  nous  l'avons  déjà   annoncé,  du    28  mai    au    l"  juin 
proi  bain,  un  Concours  de  plans  de  jardins. 

Le  I bénie  proposé  a  peur  but  la  création  d'un  parc 
public  dans  un  emplacement  choisi  le  long  de  la  Vienne, 
entre  le  quai  St-Martial  el  les  bains  du  l'eut  Saint-Mar- 
tial. 

Le  programme  de  ce  concours  sera  envoyée  toutes  per- 
sonne qui  en  fera  la  demande  à  M.  le  Secrétaire  de  la  Société 
rue  .les  Carriers,  à  I .iiuoges. 

Ces  concours  de  plans  de  jardins  qiia  inaugurés,  il  y  a 
déjà  plusieurs  années,  la  Société  d'horticulture  de  Limoges, 
procèdent  d'une  excellente  idée,  aussi  n'y  a-t-il  vieil  d'é- 
tonnant à  ce  que'  d'autres  sociétés  aient  songea  en  ouvrir 
également. 

Société  française  des  Chrysanthèmistes.  — 
Cette  société,  dont  l'importance  s'accroil  de  jour  en  jour,  a 
tenu,  le  13  mars  dernier,  son  assemblée  générale  annuelle 
et  a  procédé  au  renouvellement  partiel  de  son  bureau. 

<  lui  été  élus  .  Vices-Présidents  :  MM.  Charles  Ballet,  de 
Troyes  ; Delaux,  deTouIouse  ;  Van  den  Heede,  de  Lille. 

Membres  .lu  Comité  général  :  MM.  Ed  .  André,  de  Paris  ; 
Avniard.de  Montpellier;  Bourgette,  de  Nantes;  Derlay. 
il  Arias  ;  Marchand,  de  Poitiers  ;  Bonnefond  .  de  Menue  : 
Parent,  de  Chainbéry;  Combet,  Grillet  et  Rozain  Bou- 
charlat,  de  Lyon. 

Membres  du  Comité  floral  :  MM.  Couillard,  deBayèux; 
Fatzer,  de  Quessy;  Laforge,  de Saint-Bgrève  Grenoble. 

Rappelons,  à  cette  occasion,  que  le  prochain  Congrès  aura 
lieu  à  Troyes,  le  5  novembre,  à  l'occasion  de  l'exposition 
organisi'-e  par  la  Société  horticole  de  l'Aube,  lent  lait  pré- 
voir que  ce  Congrès  aura  le  même  succès  que  celui  d'Or- 
léans. 

Pièce  d'eau  des  Suisses  à  Versailles.  -    Nu 
avons  \u  avec  plaisir  que  des  travaux  de  réparation  oui  dé 
faits  à  la  pièce  d'eau  des  Suisses  qui  est   rétablie   aujour 
d'hui  dans  son  élal  primitif. 

On  sait  que,  l'an  dernier,  à  la  suite  d'émanations  qui 
avaient  soulevé'  les  protestations  de  toute  la  population  ve  r 
saillaise,  le  curage  de  la  laineuse  pièce  d'eau  avait  été  en- 
trepris. Ce  travail  d'assainissement  a  été  complété  par  un 
I  pavai!  d'embellissement. 

Les  berges  ont  élé  refaites  d'après  le  tracé'  primitif  ;  deux 
allées  sablées  séparées  par  une  bande  de  gazon  font  toul  le 
tour  de  la  pièced'eau,  commeau  teihps  du  (  Irand  Uni. 

La  promenade  setrom  e.  de  celait,  facilitée, el  le  coup  d'œil 
n'a  qu  à  y  gagner.  11  faut  donc  féliciter  l'administration  qui 
a  l'ail  procéder  à  l'exécution  de  cet  utile  travail. 

Les  jardins  des  gares.  -  A  diverses  reprises,  nous 
avon    parlé  de  ce  que  faisaient  nos  voisins  d'Outre  Manche, 

poui uragerle    chei    de  gare    à  la  création  et- à  l'entre 

tien  de  jardin-  dan  I"  gares.  L'an  dernier,  à  pareille 
ëpoqiv  nous  avon  égalemenl  ignalé  en- y  applaudissant, 
I  initial ivede  la  Société  nationale  cl  horticulture  de  Franc", 
décidant  de  mettre   un   certain     nombre  de   médailles  à  la 


100 


LE    JARDIN 


disposition  des  Compagnies  pour  récompenser  les  chefs  de 
garé,  qui  se  seraient  le  plus  distingués  dans  eel  ordre  d  idées. 
La  commission  de  la  Société  chargée  de  s'occuper  de  la 
question  et  composée  de  MM.  Bergman,  Truffaut  et  (  'haurè, 
a  informé  la  Société  que  les  Compagnies  de  Chemins  de  fer 
étaient  favorable  à  cette  idée. 

En  conséquence,  le  Conseil  delà   Société  vient  de  voter 
une  somme  de  500  francs,  pour  être  distribuée  en  médailles 
aux  chefs  de  gares   ayant  créé  h    entretenu   les  jardiss  les 
plus  remarquables  dans  leurs  paves. 
A  propros  d'Orchidées. —Xous  recevons  la  lettré  sui 
■\  a  n te  : 

Paris  le  '-'S  mars  Î898. 
Monsieur  te  directeur, 

«Dans  votre  estimable  journal  du  5  février  dernier:  vous 
avez  fait  paraître  une  note  très  élogieuse  sur  le-  i  ulture  des 
Phalœnopsis  de  M.  le  D'  Fournier.  à  Neùilly-sUr-Seine 
(Seine).  Permettez-moi  d'ajouter,  aux  intéressants  rensei- 
gnements que  vous  avez  publiés,  que  les  Phalœnopsis  de 
M.  Fournier  sont  cultivés  dans  une  serre  construite  d'après 
mon  système  breveté  à  double  vitrage. 

«Si  j'appelle  votre  attention  sur  ce  point, c'esl  parce,que, 
eette  serre  n'ayant  pas  été  construite  par  mes  soins,  j'ai  du 
faire  des  réserves,  quant  à  l'emploi  de  mon  système  qui  a 
fait  ses  preuves,  mais  qui  reste  ma  propriété  absolue. 
«  Veuillez  agréer,  etc..". 

"   K.    (  '<>,  III.  » 


PETITES    NOUVELLES 


L'ouverture  du  Cours  public  et  gratuit  d'Apiculture  (cul- 
ture des  abeilles),  professé  au  Jardin  du  Luxembourg,  par 
MM.  Sevalle  et  Saint-Pée,  aura  lieu  le  samedi  9  avril,  à 
0  heures  du  matin.  Les  leçons  seront  continuées  les  mardis 
et  samedis  suivants. 

Dans  une  assemblée  tenue,  le  l'.l  mars  dernier,  au  Jardin 
botanique  de  Bruxelles,  les  sommités  horticoles  belges  ont 
décidé  qu'un  monument  serait  érigé,  à  Bruxelles,  à  la  mé- 
moire de  J.  Linden  et,  dans  ce  but,  une  souscription  a  été 
ouverte. 

On  ne  peut  qu'applaudir  a  cette  initiative. 

* 

A  1  occasion  du  Congrès  international  horticole  de  18'.is, 
qui  aura  lieu,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà  annoncé,  en  mai 
prochain,  les  membres  de  la  Société  nationale  d'horticul- 
ture jouiront,  comme  les  années  précédentes,  d'une  réduc- 
tion de  50  0/0  sur  les  Compagnies  du  chemin  de  fer  français, 
pour  se  rendre  au  Congrès. 

Par  suite  d'une  erreur  d'impression  du  programme,  l'Ex- 
position d'horticulture  de  Paris  a  été  annoncée  comme  de- 
vant avoir  lieu  du  18  au  25  mai.  c'est  du  18  au  25  c.vcïusti'e- 
ment)  qu'il  faut  lire. 

*  * 

La  nouvelle  loi  des  finances  de  Russie  vient  de  résoudre 
affirmativement,  en  principe,  la  question  de  l'adoption,  en 
Russie,  à  titre  officiel,  du  système  métrique. 

La  Commission  des  Douanes  à  la  Chambre  des  Députés 
a  approuvé  le  rapport  de  M.  Galpin,  député,  concluant  à 
l'augmentation  des  droits  sur  les  raisins  et  les  fruits  forces. 


EXPOSITIONS   ANNONCÉES 


IMPOSITION 

d'horticul- 
M.    Olivier, 


Moulins.  —  Du  3  au  6  novembre  1898.  — 
de  Chrysanthèmes  organisée  par  la  Société 
ture  de  l'Allier.  —  Adresser  les  demandes  à 
Président  de  la  Société,  à  Moulina. 

Bar-le-Duc.  —  Du  25  au  28  juin  1898.  —  Exsûsition 
d'Horticulture  et  des  arts  et  industries  qui  s'y  rattachent, 
organisée  par  la  Société  horticole,  maraîchère  et  viticole 
de  l'arrondissement  de  Bar-le-Duc  Adresser  les  demandes 
à  M.  B.  Joffroy,  Secrétaire-Général  de  la  Société,  à  Bar-le- 
Duc,  avant  le  1" juin. 

Rouen.—  Du  28  au  31  mai  1898.  —  Exposition  générale 
des  produits  horticoles,  organisée  par  la  Société  centrale 
d'horticulture  de  la  Seine-Inférieure.  —  Adresser  les 
demandes  au  Secrétaire-Général  de  la  Société,  à  lïouen. 


Paris.  — Du  9  au  13  novembre  1898.  —  Exposition  de 
Chrysanthèmes,  fruits,  arbres  fruitiers,  plantes  fleuries  et 
légumes  de  saison  organisée  par  la  Société  nationale 
d'horticulture  de  France.  —  Adresser  les  demandes  à  M.  le 
Président  de  la  Société,  Si  rue  de  Grenelle,  à  Paris. 

BIBLIOGRAPHIE 

Dictionnaire    populaire  d'Agriculture    pratique  illustre,  par 
Charles  Deloncle  et  Paul  Dubreuil    —  Ouvrage  in-8*  colom- 
bier à  2  col..   1600  pages,  750  gravures,  broché  S  tram  s. 
Le  dixième  fascicule,  qui  vient  de  paraitre,  achève  cet 
important  ouvrage  entrepris  par  MM.  Gaston  Percheron  et 
Paul   Dubreuil.  puis  repris   et  mené   à   bien,  avec  tant  de 
compétence,     par    MM.    Charles    Delonc  e    et    Paul    Du- 
breuil. 

Sous  une  forme   permettant    facilement  les  recherches, 
sont  réunies  dans  ce  dictionnaire  les   si  nombreuses  et  si 
diverses  notions  scientifiques  et  pratiques  intéressant  l'a- 
griculture, et  c'est  bien  plutôt  une  œuvre  de  vulgarisation 
des  sciences  agricoles,  qu'une  simple  encyclopédie 
Le  vignoble  champenois  et  l'invasion  phylloxérique.  par  L 
Bonnet.  —  En  livraisons  a  Ofr.  30,  paraissant  fous  les  quinze 
jours  a  partir  du  1"  avril.  L'ouvrage   complet  sera  vendu 
10   fr.   Les    souscriptions   ou    abonnements   sont   reçus    an 
bureau  du  Jardin  et  chez  M.  !..   Bonnet,  viticulteur  a  Muri- 
gny,  près  Reims  (Marne). 

Nous  sommes  heureux  d'annoncer  a  nos  lecteurs  l'im- 
portant travail  que  notre  collaborateur,  M.  L.  Bonnet 
ancien  élève  de  l'Ecole  nationale  d'horticulture  de  Ver- 
sailles, doit  faire  prochainement  paraitre. 

Cette  publication,  cours  de  viticulture  pratique,  spéciale 
pour  les  régions  septentrionales  et  la  Champagne  princi- 
palement, formera  un  volume  de  300  pages  environ,  in-4" 
raisin,  orné  de  plus  de  "00  figures  en  zincographie  qui  aide- 
ront à  l'intelligence  d'un  texte  clair  et  précis.  Le  vigneron 
pourra  donc,  sans  recherche  ni  fatigue,  suivre  la  crois- 
sance de  son  plant,  assister  à  toutes  les  phases  de  sa  vie 
jusqu'à  l'âge  adulte,  et,  arrivé  à  cette  période,  se  pénétrer 
des  moyens  de  l'entretenir  le  plus  longtemps  possible  en 
pleine  prospérité:  enfin,  lorsque  l'âge  l'emportera,  malgré 
ses  soins,  il  trouvera  le  chapitre  traitant  de  la  restaura- 
tion, l'un  des  plus  importants  de  ce  travail. 

L'auteur  donne  ensuite  les  conseils  nécessaires  pour 
prévenir  et  anèter  les  maladies  cryptogamiques,  les  rava- 
ges des  insectes,  etc.,  en  signalant  au  viticulteur  des  auxil- 
iaires précieux,  souvent  trop  délaissés. 

La  multiplication  de  la  Vigne  forme  un  chapitre  très 
intéressant,  traitant,  avec  une  grande  compétence,  du  bou- 
turage et  de  la  greffe,  et  décrivant  uniquement  les  bons 
procédés  connus,  seuls  utiles  aux  travailleurs. 

Les  plantations  et  les  travaux  qu'elles  nécessitent  dans 
les  différents  sols,  l'éducation  des  ceps,  font  l'objet  d'une 
description  savante  et  pratique. 

La  théorie  de  laisser  aller,  applicable  aux  ceps  en  for- 
mation, donne  lieu  à  une  étude  comparée  qui  réduit  a 
néant  certaines  habitudes  barbares  de  l'ancienne  école. 

Enfin,  sachant  combien  le  commerce  a  besoin  de  ren- 
contrer toujours,  dans  les  vins  de  Champagne,  un  caractère 
de  race  qui  permette  son  expansion  aux  quatre  coins 
du  globe  sans  se  heurter  à  des  concurrents  sérieux,  l'auteur 
s'est  attaché  à  décrire  les  seules  formes  qui,  tout  en  tour- 
nant les  inconvénients  de  l'arborescence,  se  rapprochent 
autant  que  possible  de  l'ancien  mode  de  culture  et  assu- 
rent à  toutes  les  parties  du  cep  un  développement  parfaite- 
ment équilibré  qui  seul  peut  assurer  la  qualité  et  le  carac- 
tère constants  des  produits. 

Manuel  de  la  culture  des  plantes  en  appartement  (Handbueh 
der  praktischçn  Zimmergartnerei)  par  Max  llesdorffer.  - 
Un  volume  .le  512  pages,  illustré  de  32s  gravures  et  lu  plan- 
ches hors  texte.  —  Prix  :  !)  fr.  45;  relié,  11  fr.  25. 
Cet  ouvrage,  très  complet  et  véritablement  pratique,  éci  it 
en   allemand,   détaille    avec  précision   et    clarté  tous   les 
soins  de  culture  et  de  multiplication  que    réclament    les 
nombreuses  plantes  que  l'on  peut  cultiver  dans  les  appar- 
tements. 

La  première  partie  contient  les  soins  généraux  de  cul- 
ture :  le  semis,  les  soins  de  multiplication,  l'arrosage,  les 
engrais,  les  soins  de  propreté,  la  température  des  appar- 
tements, les  plantes  d'appartement  en  été  au  jardin  et  sur 
les  fenêtres,  etc. .. 

La  seconde  partie  a  trait  aux  principales  plantes  à  cul- 
tiver :  plantes  à  fleurs  et  plantes  à  feuillage  pour  pièces 
chaudes  et  pour  pièces  froides,  plantes  bulbeuses,  Bromé- 
liacées, Aroidées,  Gesnériacées,  Palmiers,  plantes  succu- 
lentes, plantes  d'aquarium,  etc,  etc.. 

La  troisième  partie  traite  du  forçage  des  plantes  en  ap- 
partement. 


LE    JARDIN 


101 


CHRONIQUE     FLORALE 


L'harmonie  des  nuances  dans  une  composition 
florale.  --  Un  éventail  fleuri.  --  Ornementa- 
tion méridionale.  —  Les  fleurs  aux  funérailles. 
Quelques  jolies  corbeilles.  —  Les  fleurs  dans 
le  cortège  de  la  Mi  carême. 

Le  principal  talent  de  quelques  fleuristes  allemands  réside 
principalement,  je  l'ai  déjà  dit,  dans  l'ail  si  délicat  d'asso 
cier  et  d'harmoniser  les  nuances  ;  ils  créenl  ainsi  des  choses 
ravissantes. 

Ce  n'est  ordinaïremehl  pas  ce  bul   que  semblent  viser  la 
majorité  des  fleuristes  français.  Cependant,  voici  une  com 
position  semblant  procéder  de  ces  principes  : 

lue  corbeille  avec  une  grande 
anse  est  garnie  de  Violettes  de 
Parme,  montées  en  faisceaux  très 
légers,  piqués  sur  un  fond  de 
feuillage  d  Adiantum,  et  formant 
comme  un  huâge  mauve,  sur 
lequel  sonl  disséminés,  d'un  côté 
de  l'anse,  de  gros  Œillets  jaune 
paille,  et,  de  l'antre,  des  An 
thetnis  Etoile  d'Or.  L'anse  est 
complètement  dissimulée  par  des 
rubans  mauves,  avec,  à  la  partie 
supérieure,  quelques  nœuds  éga 
lement  mauves,  du  centre  des- 
quels part  un  faisceau  de  rubans 
jaune  pâle.  Enfin,  sur  les  bords 
de  la  corbeille,  des  nœuds  jaune 
pâle  se  succèdent  et  sont  mêlés 
à  d'autres  noeuds  mauves. 

Certes,  ceci  est  distini  i  des 
associations  de  fleursetde  rubans 
de  tons  divers,  d'une  seule  cou 
leur  dans  une  même  composition, 
mais  c'est  tout  de  même  ravis- 
sant, au  possible,  cette  harmo- 
nie du  mauve  et  du  jaune.  Et 
combien  il  serait  désirable  que 
cela  se  généralisât  ! 


h.   semble  mieux   se  prêter  à  une  décoration  florale. 
\     si,  comme  on  peut  s'en  taire  une  idée,  cette  gracieuse 

i  Ro    i,  Odontoglossum,  Muguet  et  teuillage  d'As- 

perge  et  à' Adiantum,  suivant,  en  une  ligne  élégamment 
le  toi n  de  1  éventail,  fait  elle  très  bon  effet. 

Dans  le  midi  de  la  France,  on  tire  un  très  heureux  parti 
de  ceux  des  citrons  qui  sont  trop  petits  pour  être  livrés  à  la 
consommation.  Les  branches  feuillues  qui  les  portent  sont 
fort  goûtées  pour  la  décoration  des  appartements.  Lés  étran- 
gers surtout,  qui  viennent  passer  quelques  mois  sur  le  lit- 
toral, aiment  beaucoup  ces  sortes  de  garnitures. 

Avec  los  rameaux  portant  plusieurs  fruits,  on  confectionne 
de  graeieuses  guirlandes  dont  on  entoure  les  glaces  et  les 
tableaux  en  laissant,  de  temps  à  autre,  une  branche  s'élan- 


i  er  '-I ,   de   place  en  place 


Nous  sommes  en  pleine  saison 
des  bals  ;  les  fleurs  et  les  jeunes 
tilles  qu'elles  parent,  rivalisent 
de  grâce  et   de    fraîcheur.    Les 

fleurs  sont,  en  effet,  le  complément  obligé  de  toute  toilette  : 
aussi,  les  dames  et  les  demoiselles  s'en  parenl  elles  volontiers 
avec  plaisir; 

Si  le  bouquet  que  l'on  portait  autrefois  à  la  main  a  cédé 
la  place  à  l'éventail,  parce  qu'il  était  parfois  encombrant  ; 
par  contre,  l'éventail  est  très  souvent  garni  de  jolies  gerbes 
de  (leurs.  En  effet,  en  même  temps  qu'on  adoptait  la  mode 
île  fleurir  les  bourses  et  les  aumônières,  l'usage  d'orner  île 
fleurs  les  éventails  se  répandait  et  on  lui  faisait  bou  accueil. 
Aussi,  dans  les  bals  mondains,  voit-on  peu  d'éventails, 
comme  de  corsages  d'ailleurs,  qui  ne  soient  parés  d'une 
grappe  d'Orchidées,  d'une  guirlande  de  Violettes  ou  d'une 
gerbe  de  Roses. 

L'éventail  que  nous  figurons  (fig.  49)  est  fort  heureuse- 
ment drapé  d'étoffe  pâle  sur  laquelle  retombent  quelques 
tlots  de  dentelle  relevés  par  des  coques  de  ruban  de  nuance 
assortie.  Ou  le  confectionne  souvent  pour  une  soirée  seule 
ment,  il  n'y  a  donc  pas  à  craindre  que  les  fleurs  le  dété- 
riorent, car  on  ne  le  conserve  généralement  que  comme  sou 
venir.  La   forme  de  cet  éventail,  qui  est  plutôt  celle,  d'un 


Fig.  49.  —  Ecran  fleuri 


quelques  fruits  retomber.  I  ette 
ornementation  est  fort  cur.„eus 
et  rappelle'  celle  que  les  Améri- 
cains et  les  Anglais  font  pour  les 
fêtes  de  Noël.  Il  me  faut  du  reste 
ajouter  que  ces  Américains  el  An 
glais,  qui  se  trouvent  en  villégia- 
ture dans  le  Midi  au  moment  de 
Noël,  font  un  emploi  considérable 
de  ces  rameaux.  Le  tout  se  con- 
serve frais  et  en  bon  état  pendant 
trois  ou  quatre  semaines.  J'ai  eu 
occasion  de  voir,  il  y  a  un  mois, 
une  décoration  de  ce  genre  dans 
un  hôtel,  à  Nice,  et  son  aspect, 
tout  à  fait  original,  m'a  complète- 
ment ravi. 


Voilà  que  l'on  réprouve  l'em- 
ploi des  fleurs  aux  funérailles! 
C'est  du  Nord  que  nous  vient 
cette  nouvelle,  lu  correspondant 
d'un  journal  catholique  de  cette 
région  se  plaint  de  voir  des  fleurs 
aux  funérailles  et  de  les  voir  ré- 
pandues sur  les  tombes  ;  il  vou- 
drait qu'une  association  empê- 
chât cela,  qu'il  traite  d'abus  sous 
ce  seul  prétexte  que  les  fleurs  ont 
jadis  été  employées  dans  les  l'êtes 
païennes  et  les  considérant,  dés 
lors,  comme  anti-chrétiennes  ' 

Faudrait-il    donc,    pour    cette 

raison,  les  proscrire  des  églises. 

où  les  personnes  pieuses  les  portent  à  foison  et  qu'elles  dé- 

corenl  si  bien  les  jours  de  certaines' solennités?  Faudrait-il 

doni   aussi  que  les  gens,  dont  le  regret  est  sincère,  se  privent 

I muet  hommage  rendu   à   la  mémoire    de  Ceux  qu'ils 

pleurent  ! 

Heureusement,  cette  propagande  ne  trouvera  guère  de  par- 
tisans et  la  voix  de  celui  qui  a  prononcé  le  premier  mot 
n'aura  pas  d'écho.  Par  contre,  tous  ceux  qui  ont  cette  chose 
à  cœur,  ont  pris  la  défense  des  fleurs  et  la  plupart  des  jour- 
naux de  cette'  région  se  sont  fait  leurs  interprètes.  Notrecol- 
laboratéur,  M.  Ad.  Van-den-Heede  a  publié,  dans  un  journal 
quotidien,  un  article  tout  à  fait  juste  à  ce  sujet,  et  le  Cercle 
horticole  du  Nord  a  consacré,  dans  son  Bulletin,  quelques 
pages  bien  documentées  en  faveur  de  l'emploi  des  fleurs 
dans  les  cérémonies  religieuses  et  funéraires. 

Et  voilà  maintenant  que  M.  Alexandre  Hepp,  dans  une 
de  ses  spirituelles,  ironiques  et  vives  «  Quotidiennes  »  du 
Journal,  semblerait  condamner  aussi,  mais  à  un  tout  autre 
point  de  vue,  les  fleurs  que  l'on  envoie  pour  honorer  la  mé- 
moire du  défunt.  Et,  sous  sa  verve  piquante,  sous  ses  mots 


102 


LE    JARDIX 


qui  portent-,  pointe  une  lueur  de  vérité.  G'est  que  ce  n'est 
pas  absolument  1rs  fleuré  elles-niênies  qu'il  réproin  e,  mais 
bieii  plutôt  1  intention q'ui  n  est  pas  toujours  sincère. o  \  oila, 

au    hasard,' dit-il,   tournis  en   bloc,  envoyés  sans  auei 

valeur  de  sentiment,  mais  riclieel  selon  le  protocole   caor 
tuaire,  les    Violettes,  les  Lilas  blancs,  les  Camélias,  etc. 
Mais,  en  réalité;  est-il  quelque  chose  de  plus  mélancolique 
quecette  floraison  truquée,  ces  somptueux  liol» uiage*  d'une 
indifférence  courante?  » 

11  est  bien  dommage,  en  effet,  que  ces  avalanches  de  cou- 
ronnes e(  do  bouquets  ne  soient  pas  toujours  offertes  comme 
une  preuve  «le  sincère  regret.  Il  faut  cependant  laisser  les 
choses  suivre  leur  cours,  far  on  ne  i  hangera  pas  les  habi- 
tudes :  c'est  une  prodigalité  de  Heurs,  suit;  mais  il  faul  plu- 
tôl l'encôuragei  «pie  la  blâmer.  El  puis,  il  y  a  tanl  de  labo- 
rieux qui  eu  vivent  ! 

-  Beaucoup  de  personnes  recherchent  la  simplicité  dans 
I  assemblage  des  fleurs.  A  leur  intenl  ion,  je  \  iens  île  noter, 
à  la  montre  d'un  fleuriste  dont  je  remarque  toujours  les 
heureuses  conceptions^  quelques n  positions  îles  plus  élé- 
gantes. 

Comn lli' est  cliai-niaiite  et  combien  empreinte  de  naï- 
veté, dans  sa  simplicité  voulue,  cette  corbeille  ainsi  dispo- 
sée: sur  un  fond  de  feuillage  léger  à'Adiantum  sonl  piquées 
des  Meurs  volumineuses  de  Renoncule  Pivoine,  desquelles 
se  détachent  seulement. quelques  feuilles  deCrotons;  sur 
un  côté,  un  faisceau  de  branches  fleuries  de  Pêcher  aux 
feuilles  naissante^  semble  posé  là  comme  par  oubli  et 
négligemment. 

Une  autre  corbeille  est  toute  en  Azalées  ruses,  avec,  en 
avant,  quelques  Tulipes.  Le  tout  est  complété  par  des 
nœuds  de  ruban  vert  pâle. 

lui  voici  encore  une  autre  qui  est  tout  à  l'ait  graciçuse, 
C'esl  un  petil  panier  normand,  dans  lequel  sont  piquées  des 
Violettes  de  Parme,  montées  en  faisceaux,  sur  un  fond  de 
légère  verdure.  Surun  côté,  part  un  faisceau,  de  jolies  petites 
Tulipes.  Enfin,  sur  l'anse,  est  une  grande  jetée-guirlande 
toujours  en  Violettes.  Quelques  nœuds  de  ruban  rose  pâle. 
posés  de  ci  de  là.  rehaussent  heureusement  l'effet  de  l'en- 
semble. 

Enfin,  une  corbeille,  garniede  Roses  Baronne  de  Roths- 
child, derrière  lesquelles  sent  des  thyrses  deLilas  blanc  et, 
m  avant,  deux  gros  bouquets  en  Violettes  de  l'arme.  Sur 
l'anse,  sonl  deux  jetées-guirlandes  en  Violettes  de  Panne 
finement  montées.  Quelques  nœuds  de  ruban  rose  pâle  sont 
placés  sur  l'anse  et,  ça  et  là,  sur  la  corbeille  elle-même.  Cette 
composition  esl  inflnimenl  gracieuse  et  d'une  exquise  dou- 
ceur de  tons, 

On  n'a  pas  manqué  de'  faire  appel  aux  fleurs  | r  le  cor- 
tège de  la  Mi-carème.  On  en   voyail  des  N eeaux.dans 

tous  les  chars:  des  gerbes  de  Lilas  blanc  el  des  Roses,  prin- 
cipalement. Le  comité  des  étudiants  a  offert  a  Mme  et  à 
Mlle  Félix  l'an  re,  des  corbeilles  d  Azalées,  de  Roses,  d  Hoteia 
et  de  Lilas,  ainsi  que  d'autres  corbeilles  de  ces  mêmes 
fleurs  et  d'Orchidées,  à  Mme  Blanc,  à  Mme  de  Selvesel  à 
quelques  antres  personnalités  Au  monde  politique  parisien. 

La  reine  ducortègeful  tellement  comblée  de  fleurs-,  que 
-a  chambre  en  était  bondée  et  fui.  pour  quelques  journées, 
convertie  en  un  véritable  jardin  embaumé. 

('es  fleurs,  qu'on  avail  offerl  en  hommage  à  sa  royauté 
momentanée,  ont  dû  lui  faire  penser,  lorsqu'elle  les  \it,  le 
lendemain  à  son  réveil,  combien,  par  leur  durée  éphémère,  sa 
royauté  et  son  triomphe  d'un  jour  avaient  d'analogie  avec 
elles.  Et  cela  même  a  dû  la  consoler  du  peu  de  durée  de  son 
règne  et  de  sa  majesté  m  vite  déchue  ! 

ALBERT  MAUMEXÈ. 


Dermatobotrys  Saundersii 


('elle  curieuse  Scrophularinéc,  originaire  de  Xata'l  el  du 
Zululand,  seuleespèceconnue  du  genre  DermàlobotrySj,  créé 
en  1891  seulement,  a  été  présentée  à  la  Société  nationale 
d'horticulture  de  France,  séance  du  lu  mars  dernier,  miik 
la  forme  d'un  petil  exemplaire  portant  à  la  fois  fleurs  e\ 
fruit  par  les  soins  de  M.  Max.  Cornu,  Professeur  de  cul- 
ture au  Muséum  d'Histoire  Naturelle.. 

C'était  la  première  lois  qu'on  voyait,  à  Paris,  un  échan- 
tillon fleuri  et  fructifié  de  cette  plante  nouvelle,  relative- 
ment liés  i-are  :  en  dehors  du  mérite  ornemental,  la  pré- 
sentation de  cette  espèce  avait  donc  un  intérêt  botanique 
de  premier  ordre,  mais  qui  a  passé  inaperçu. 

Voici  des  renseignements  pour  l'histoire  de  cette  espèce. 

l.e  pied  présenté  à  la  séance  du  lu  mars  dernier  de  la 
Société  nationale  d'horticulture  de  France  provient  d'un 
envoi  lait  par  MM.  Lemoine  el  tils.  horticulteurs  à  Nain  j , 
le  1'.'  avril  1897;  la  piaule  portail  à  ce  moment  :t  fruits 
dont  l'un,  presque  mur,  lut  récoltéle  '-'1  avril;  moitié  des 
graines  furent  réservées  pour  être  distribuées  aux  jardins 
botaniques,  les  autres  furent  semées  aussitôt,  germèrent  le 
:t  mai,  et  nous  donnèrent  1511  plantes  qui  purent  être  assez 
fortes  pour  être  déjà  distribuées,  à  titre  d'échange,  en  juillet 
1897,  aux  Jardins  botaniques  français  ci  étrangers. 

l.e  deuxième  fruit  lut  récolté  en  octobre  1897;  le  troisième 
était  encore  sur  le  pied  le  Kl  mars  dernier,  et  on  pouvait 
voir  les  pêdicelles  des  deux  autres. 

A  côté  du  pied  initial,  acheté  chez  M.  Lemoine  en 
avril  1S!I7.  le  Muséum  présentait  des  jeunes  plantes  pro- 
venant du  semis  lait  le  21  avril  dernier,  et  des  boutures 
racinées  faites  en  automne  (boutures  de  tôteel  boutures  de 
tronçons  de  lige)  obtenues  a\ec  des  piaules  jeunes,  ceci 
pour  montrer  que  le  Dermatobotrys  se  multiplie  facile- 
ment. 

Le  Dermatobotrys  Saundersiia,  été  décrit  et  figuré,  pour 
la  j  ire  n  itère  lois.  pai'M.  Bol  us.  en  1  S!  11. .la  us  les  Icones.plan- 
taricm  de  Hooker,  planche  liili).  M.  Bolus  le  plaçait,  avec 
doute,  dans  la  famille  de  Solanées,  tribu  des  Cestrinées  ; 
mais,  dans  la  courte  notice  qui  suit  la  description  de 
M.  Bolus,  M.  le  Professeur  Olivier  émel  l'opinion  qu'il 
faut  rapprocher  cette  plante  des  Scrophularinées,  à  cause 
île  sa  tige  carrée  et  de  quelques  autres  caractères  tirés  de 
l'embryon  et  de  l'estivation  de  la  corolle. 

Les  premières  graines  envoyées  en  Europe  le  furenl  aux 
jardins  royaux  de  lvu  .  en  1892,  par  les  soins  du  Directeur 
du  Jardin  botanique  de  Natal;  la  plante  fleurit  à  Keu  en 
décembre  1893  el  fournit  les  éléments  de  la  planche  7369 
du  Botanical  Magazine,  parue  en  189-1. 

Dans  le  texte  accompagnant  cette  figure,  M.  .1.  1).  Hookei 
place,  avec  doute,  le  Dermatobotrys  Saundersii  parmi  lei 
Scrophularinées,  tribu  des  Chélonées,  et  il  le  rapproche  du 
Phyyelius  capensis  dont  les  fleurs  ont  même  couleur  et  à 
peu  près  même  aspect,  mais  n'ont  pas  la  même  disposition, 
n'ont  que  quatre  étami  nés  didynames  el  un  fruit  capsulaire, 
tandis  que,  dans  le  Dermatobotrys,  il  \  a  cinq  étamines 
parfaites  i-i  égales,  un   fruit  bacciforme  rappelanl  comme 

aspeCl    celui  dll   l'ailloli  llid  . 

Le  Bulletin  de  Kew,  année  1893,  page  :iii7.  consacre  aussi 
une  courte  noie  au  Dermatobotrys  Saundersii. 

I. es  journaux  horticoles   fiançais   n  mil    pas  encore  luen 

lionne  cette  piaule,  à  ma  connaissance  du  moins,  sauf  i  rois 
ou  quatre  lignes  qui  lui  sont  consacrées  par  M.  Bois  en 
1894. 

J'ai  dit  plus  haut  que  le  Muséum  se  l'était  procurée  elle/ 

MM.  Lemoine  et  fils  en  avril  1897;  ce    habiles  horticulteurs 

la  nu  fient  eu  vente  depuis  1895. 


LE  JAIihIX 


103 


Sa  rareté  -a  nouveauté,  le  fait  A'être  montrée  pour  la 
première  fois  en  ffeurireten  fruit,  son  intérêt  botanique  au 
point   <lc  vue  de  la  classification  (trait-cVunion  entre  les 

Scrophularinées  et  les  Solanées),  sont  des  tifs  suffisants 

pour  signaler  celte  espèce  mu-  amateurs,  de  plus  en  plus 
rares,  et  aux  curieux, 

Voici  mu'  description  sommaire  de  la  plante,  prise  sur 
li'  \if.  el  aussi  d'après  les  auteurs  cités  plus  haut  (Rolus, 
Prof,  Oliver,  .1.  D.  iïooker). 

C'est  un  arbrisseau  sarmenteux,  glabre  (souvent  épi- 
phyte,  paraît-il,  dans  son  lieu  d'origine,  mais  croissanl 
aussi  surlesol);  la  tige, un  peu  charnue,  esl  quadrangulaire 
à  l'état  jeune,  glabre;  elle  porte  des  feuilles  opposées,  un 
peu  charnues,  obovales,  aecuminées  à  bonis  sinués  dentés, 
mesurant  10,  13,  15  centimètres  il'1  long  (pétiole  compris) 
sur  5,  li,  9  centimètres  de  large;  le  pétiole  mesure  il'1  1  à 
.">  centimètres  de  longueur;  ces  feuilles  sonl  chez  nous 
caduques,  tombent  à  l'automne,  dès  octobre  :  la  plante 
prend  alors  un  arrêt  complel  Je  végétation  pendant  lequel 
elle  doit  être  tenue  en  serre  tempérée,  à  sec.  Enfin  en  jaiu  ier, 
la  végétation  reprend,  elle  est  alors  accompagnée  de  la 
floraison  :  les  fleurs  naissent  à  la  base  de  la  jeune  pousse. 
sur  des  pédicelles  ternes  et  courts,  nés  à  l'aisselle  de  brac- 
tées courtes.  Celle  disposition  laii  que  les  fleurs  forment 
rumine  mi  vertieille  étalé  à  la  base  des  jeunes  pousses 
feuillées  en  voie  de  développemenl . 

Le  calice  est  herbacé,  petit,  à  ■">  divisions  de  trois  à 
quatre  millimétré  de  long;  la  corolle,  de  couleur  rouge  clair, 
jaunâtre  extérieurement,  plus  pâle  à  l'intérieur,  esl  fcubu- 
leuse,  allongée,  courbée,  (s'évasant  surtout  à  partir  de  sa 
moitié  supérieure,  la  partie  inférieure  étant  presque  cylin- 
drique); cette  corolle  qui  mesure  Ci  centimètres  de  long 
porte  à  son  sommet  5  lobes  courts  (3-4  millimètres)  d'abord 
rapprochés,  puis  entièrement  étalés  à  complet  épanouisse- 
ment. Il  y  a  ô  étamines  égales  fixées  au  sommet  du  tube, 
un  ovaire  à  deux  loges,  surmonté  d'un  style  aussi  long  que 
le  tube  de  la  corolle  et  dont  le  stigmate  en  tête  esl  au  menu' 
nivuau  que  les  étamines  ;  le  fruit  est  une  baie  ovoide,  aiguë, 
surmontée  de  la  base  du  style  ;  le  péricarpe  (peau  du  Iruii  i 
est  épais,  coriace,  de  couleur  verte  devenant  ardoisé  à 
maturité  :  cette  baie  à  écorce  épaisse  renferme  beaucoup  de 
graines  nichées  dans  une  pulpe  gluante  et  d'une  odeur  peu 
agréable;  ces  graines  sont  parfaitement  constituées  et 
capables  de  germer,  comme  en  témoignent  les  jeunes  plants 
de  semis  présentés  par  le  Muséum. 

Nous  ne  pouvons,  comme  renseignements  culturaux,  que 
donner  les  deux  indications  suivantes  : 

1"  I.e  Dermatobotrys  Saundcrsii  est  originaire  d'une 
contrée  dans  laquelle  il  y  a  une  période  serbe  bien  carac- 
térisée, qui  correspond,  pour  la  piaule,  à  l'époque  de  repos  ou 
de  végétation  ralentie  ; 

2e  I.a  floraison  se  montre  dès  la  reprise  de  la  végétation. 

Pendant  lélé  1897,  notre  plante  a  été  cultivée  en  plein 
air,  en  situation  ehaude.et  abritée;à  l'automne,  elle  a  été 
rentrée  eu  serre  tempérée,  où  elle  a  pris-une  période  de 
repos  depuis  octobre  à  fin  janvier,  époque  à  laquelle  la 
végétation  a  repris  son  activité,  pour  donner  la  floraison 
en  mars. 

A  Keu .  la  floraison  a  été  aussi  hivernale  (décembre); 
MM.  I.cuioine  et  fils,  dans  leur  catalogue  de  1895,  donnent 
cette  piaule  comme  fleurissant  en  août;  cela  n'arien  d'extra- 
ordinaire, i't  peut  être  obtenu  par  un  mode  de  culture  qui 
fasse  coïncider  la  période  de  repus  dé  la  piaule  avec  le 
milieu  de  lété.  C'est  à  essayer. 

.1.  GÉROME. 


LE  CHAUFFAGE  DU  FLEURISTE 

De  la  Ville  de  Paria  à  Auteuil 


[.'installation  du  chauffage  .lu  Fleuriste  .le  la   Ville  de 
Pai'is,  à  Auteuil,  esl   terminée  de) mis  ((uel<jue  temps    ' 
ainsi  que  le  Jardin  l'a  déjà  annoncé  (1),  mais  nous  ne  vou 
liiuis  en  parler  qu'après   l'avoir  vue  en    fonctionnement 
régulier. 

('online  ou  le  sait,  la  question  du  chauffage  constant  el 
régulier  des  serres  n'est  pas  toujours  très  facile  à  résoudre. 
Tant  qu'il  s'agit  seulement  de  faibles  étendues,  on  peut 
employer  l'eau  chaude,  avec  un  thermosiphon  quelconque. 
l 'eiie  solution  est  commode  el  ne  demande  que  des  appa- 
reils simples.  Mais,  qu'il  faille  chauffer  un  groupe  de 
serres  de  grandes  dimensions,  séparées  les  mies  des  autres. 
comme  dans  le  cas  qui  nous  occupe,  la  question  se  com- 
plique et  l'on  voit  facilement  que  l'emploi  du  thermosiphon 
devient  impossible.  Il  faul  alors  recourir  à  un  autre  véhi- 
eulc  de  chaleur,  à  la  vapeur,  mais  ;i  la  vapeur  à  basse 
pression,    juste  suffisante  pour  vaincre  les  diverses  résis- 

i: s  qui  s'opposenl  au  mouvement  dans  les  conduites.  Il 

est  illogique  d'employer  la  vapeur  à  haute  pression,  car  un 
même  poids  de  vapeur,  à  haute  ou  à  basse  pression,  donne 
sensiblement,  en  se  condensant,  la  même  quantité  de  cha- 
leur, et  le  chauffage  par  la  vapeur  à  basse  pression  a  pour 
lui  la  simplicité,  la  facilité  de  manœuvre  des  appareils,  el 
présente,  on  ne  saurait  trop  le  répéter,  une  sécurité  abso- 
lue, tous  les  appareils  communiquant  librement  avec  l'air 
extérieur. 

La  vapeur  à  basse  pression  est  un  bon  véhicule  de  lâcha 
leur,  qu'elle  permet  de  transporter  sans  trop  de  pertes,  mais 
elle  a  l'inconvénient  de  ne  pas  constituer,  par  elle-même, 
un  valant  suffisant,  rendant  insensibles  les  faibles  varia- 
tions de  régime  nui  se  produisent  pendant  le  fonctionne- 
ment des  appareils,  l'u  des  avantages  do  l'eau  chaude,  au 
contraire,  est  d'assurer  cette  fixité  de  régime,  par  suite  de 
la  grande  masse  de  liquide'qui  serl  de  réservoir  de  chaleur. 

Xoiis  allons,  en  quelques  mots,  indiquer  comment,  sous 
la  haute  direction  deM.  Formigé,  architecte  des  promenades 
de  la  Ville  de  Paris,  M.  Grenthe,  dont  le  projet  avait  été 
adopté  après  concours  préalable  entre  les  constructeurs,  a 
SU  réunir,  dans  l'installation  qu'il  vient  de  terminer.  les 
avantages  de  la  vapeur,  employée  comme  transporteur  de 
chaleur,  â  ceux  del'eau  chaude  utilisée  comme  réservoir  de 
chaleur. 

La  disposition  générale  adoptée  esl  la  suivante  que  nos 
lecteurs  pourront  suivre  sur  la  planche  en  couleurs  ci- 
contre.:  La  vapeur,  produite  dans  une  chaufferie  unique  est, 
après  séchage,  envoyée,  par  une  canalisation  en  galeries, 
ramifiée  suivant  les  besoins,  jusqu'à  l'entrée  des  serres  à 
chauffer.  Là,  dans  des  appareils  spéciaux,  ç-alorifieateurs, 
qui  constituent  pour  ainsi  dire  thermosiphons,  elle  aban- 
donne sa  chaleur  à  l'eau  qui  circule  dans  uiw  canalisation 
placée  dans  la  serre.  Cetteeauesl  absolument  séparée  de  la 
vapeur  el  ne  peut  se  mêlera  l'eau  de  condensation,  qui  est 
renvoyée  parmi  tuyau  de  retour  jusqu'aux  chaudières. 

La  vapeur  est  produite  par  quatre  chaudières,  à  foyei 
intérieur  et  à  retour  de  flamme  par  faisceau  tabulaire.  En 
vue  d'une  extension  ultérieure,  on  a  ménagé,  dans  la  salle 
de  chauffe,  la  place  de  deux  aunes  chaudières.  Pour  un 
chauffage  à  vapeur  d  une  pareille  importance,  il  esl  néces- 
saire de  n'utiliser  que  de  la  vapeur  aussi  sèche  que  pos 
sible.  Quand  la  vapeur  est  saturée  d'eau,  ou  molle,  on 
transporte  de  l'eau  qui  ne  sert  à  rien  pour  le  chauffage 
(puisqu'on  n'utilise  que  la  chaleur  latente  de  vaporisation) 
et  surtout,  on  augmente  beaucoup  les  perles  dans  les  eana 
lisations. 

Pour  réduire  autant  que  possible  les  entraînements  d  eau 
à  la  sortiede  la  chaudière,  M.  Grenthe  a  eu  l'idée  de  mu- 
nir le  faisceau  tubulaïre  d'une  série  d'écrans  en  tôle  mince. 
en  forme  de  V  renversés  et  ouverts  en  haut  :  de  la  sorte, 
beau  s'élève  le  long  du  tube  loyer  et  du  faisceau  tubulaire. 
et  redescend  en  suivant   les  parois  extérieures.  Les  bulles 


(1)  Le  Jardin,  1898,  pages  267  et  299; 


104 


LE   JARDIN 


tle  vapeur  se  dégagent  ainsi   facilement,  en    n'entraînant 
que  de  faibles  quantités  d'eau. 

Les  tuyaux  de  vapeur  des  chaudières  aboutissent  tous  à 
l.i  partie  supérieure  d'un  collecteur  unique,  tube  horizontal 
d'où  part  lu  canalisation  qui  dessert  les  appareils  falsifi- 
cateurs. L'eau  recueillie  dans  ce  collecteur  s'écoule  libre 
ment-  dans  une  bouteille  d'alimentation,  placée  directement 
au-dessous.  A  la  sortie  du  collecteur,  les  conduites  qui  se  ra- 
mifient suivant  les  besoins,  présentent  l'aspect  de  crémail- 
lères, inclinées  suivant  la  pente  générale  des  galeries,  com- 
posées d'une  série  de  parties  faiblement  incUnées  de  liant 
en  bas,  aboutissant  à  des  boites  de  condensation,  qui  partent 
d'autres  parties  presque  verticales  se  raccordant  aux  précé- 
dentes par  des  soufflets  en  cuivre  rouge,  permettant  la  libre 
dilatation  des  divers  éléments  de  la  canalisation. 

La  vapeur  arrive  ensuite  dans  les  appareils  échangeurs 
de  chaleur,  nu  calorificateurs,  constitués  essentiellement 
par  \\\\  faisceau  tubulaire,  placé  dans  un  cylindre  vertical 
et  débouchant  dans  les  doubles  fonds  du  cylindre;  l'eau  qui 
circule  dans  la  serre  à  chauffer,  passe  dans  cet  appareil 
comme  dans  un  thermosiphon.  I.a  vapeur  se  condense  au- 
tour.du  faisceau  en  quantité  suffisante  pour  maintenir  une 
température  constante.  Toutes  les  eaux  de  condensation, 
provenant  des  calorificateurs  ou  il'--  boîtes  de  purge,  s,, ni 
réunies  dans  un  seul  tuyau  de  retour,  qui  revient  jusqu'à 
la  bouteille  d'alimentation  placée  -nus  le  collecteur.  On 
peut  remarquer  ici  qu'il  n'y  a  pas  de  purgeur  automatique 
il  aii'  du  d'eau;  la  seule  purge  consiste  à  ouvrir  un  petit  rù 
binet  placé  sur  les  calorificateurs  et  à  le  fermer  quand  la 
vapeur  sort  sèche,  c'est-à-dire  quand  elle  n'entraîne  plus 
de  gou'ttelettes  d'eau. 

Les  boîtes  de  purge  communiquent  avec  la  conduite  de 
retour  d'eau  par  l'intermédiaire  de  siphons,  logés  dans  des 
petits  puits.  i'i  prolongés  par  des  tubes,  débouchant   libre- 


ment à  l'intérieur,  à  une  hauteur 


2n,50  au-dessus  du 


plan  d'eau  de  la  chaudière,  (correspondant  à  une  pression 
de  251)  grammes  par  centimètre  carré).  La  conduite  de 
retour  d'eau  aboutit  à  la  bouteille  d'alimentation  qui  com- 
munique axer  les  clapets  d'alimentation  des  chaudières, 
de  sorte  que  l'eau  de  condensation  rentre  constamment  dans 
la  circulation  et  qu'on  a  un  cyle  continu,  fermé. 

L'eau  échauffée  par  son  passage  dans  ces  calorificateurs 
eïrculeà  l'intérieurdes  serres  dans  une  canalisation  analogue 
àeelled'un  thermosiphon, comprenant  des  tuyaux  àailettes, 
qui  permettent  un  échange  de  chaleur  bien  plus  considé- 
rable, avec  une  moindre  longueur  de  tuyaux,  maisd'un  éta- 
blissement plus  délicat  que  les  tuyaux  lisses  ordinairement 
employés. 

Quand  il  faut  desservir  plusieurs  séries  côte  à  côtej  par 
des  branchements,  tous  ces  branchements  sont  pris  sm-  un 
même  tuyau,  l'eau  chaude  partant  du  haut  et  revenant  à 
la  partie  intérieure  après  circulation.  Tous  ces  tuyaux  sont 
d  ailleurs  munis  de  clef  de  réglageque  le  jardinier  peut  dé- 
placer à  volonté,  et  permettant  de  chauffer  exactement  au 
degré  voulu.  Lorsque  ces  clefs  sont  presque  toutes  fermées. 
la  circulation  est  très  faible  et  l'échange  de  chaleur  peu 
i  onsidérable  dans  les  calorificateurs. 

i  in  évite  l'élévation  de  pression  qui  en  résulterait,  en 
munissant  chaque  chaudière  d'un  régulateur  automatique 
de  tirage;  la  vapeur  vient  presser  à  la  surface  de  l'eau  con- 
tenue dans  un  réservoir  fermé,  communiquant  par  sa  partie 
inférieure  avec  un  cylindre,  au  piston  duquel  est  suspendue 
la  chaîne  du  registre  de  la  cheminée,  convenablement  équi 
libre.  La  pression  augmentant  déplace  le  piston  et  détermine 
la  fermeture  plus  ou  moins  complète  du  registre. 

La  pression  normale  de  marche  est  de  l"50d'eau,  c'est-à- 
dire  ()  kilog.  150  par  centimètre  carré,  et,  n'était  une  eon- 
trepente  de  0"50  environ,  la  pression  nécessaire  atteindrait 
;i  peine  1  mètre,  nécessaire  pour  vaincre  les  frottements  et 
les  résistances  dans  les  conduites. 

Ajoutons  que  les  .serre-  chauffées  ont  une  superficie  de 
1G.0U0  mètres  carrés  en;  iron,  et  que  les  appareils  île  chauf- 
fage correspondent  à  une  surface  de  1.800  mètres  carrés  de 
tuyaux. 

Tous  les  détails  de  construction  sont  bien  étudiés;  le- 
tuyaux  sont  montés  à  dilatation  libre,  placés  sur  rouleaux 
et  munis  desoufflets  de  dilatation  ;  le-  cuude-  sont  à  grand 


rayon;  les  calorificateurs,  munis  de  vannes  permettant  >l<- 
le-  isoler  de-  conduites  en  cas  d'a\  arie,  et  suspendus  de  ma- 
nière à  pouvoir  être  démontés  facile ni. 

Pour  le  cas  où  le-  -erres  à  multiplication  auraient  besoin 
d'être  seules  chauffées,  l'installation  comprend*  à  côté  des 
calorificateurs  correspondants,  unechaudièré  permettant  de 
le-  chauffer,  sans  être  obligé  de  faire  fonctionner  !<*.-  grandes 
chaudières.  De  cette  disposition';  résulte  une  économie  qui 
n'est  pas  à  dédaigner. 

Cette  magnifique  installation,  digne  de  la  Ville  île  Paris, 
lait  le  plus  grand  honneur  à  ion-  ceux  qui  \  oui  participé 
<-i  .loin  particulièrement,  à  I  habile  constructeur,  M.(  Irenthe, 
auquel  nous  adressons  toutes  nos  félicitations. 

P.  LECLEIL 

Ingénieur  des  A  rta  et  Manufactures. 


Les  Fruits  du  Cap  et  de  Tasmanie  en  Angleterre 


Le   Gardeners'Çhronicle  du  26    mars    annonçait    lar- 

rivée  en  Angleterre  du  \ai-seau  le  «  M :  ».  de  «l'Union 

Steamship  Company  »  avec  une  cargaison  de  742  caisses 
de  raisin  et  de  poires  du  Cap.  Sur  cette  quantité,  29;  caisses 
de  raisin  et  20  caisses  de  poires  sont,  arrivées  en  très  bon 
état  et,  contenaient  des  produits  de  tonte  première  qualité; 
le  reste  était  de  qualité  moyenne. 

D'un  autre  côté,  on  annonce  l'arrivée  en  Angleterre,  pour 
le  il  avril,  du  navire  la  «  China  »,  avec  une  cargaison  de 
16.000  caisses  de  fruits  de  la  Tasmanie,  et  du  «  Cuzço  ». 
avec  une  cargaison  de  10.000  caisses.  Enfin,  le  Gav- 
deners'  Chroniclc  reçoit  de  Melbourne  la  nouvelle  que 
1'  «  Oruba  »  et  la  »  Victoria  »,  qui  mit  embarqué  respec- 
tivement 6.000el  10.000  caisses,  arriveront  vers  le  24  avril. 


LES 

Chrysanthèmes  pour  Corbeilles  de  plein  air 


Le  dédain  —  on  pourrait  presque  dire,  l'oubli  —  dans 
lequel  sont,  tombés  les  Chrysanthèmes  Pompons,  ce  dis- 
crédit plu-   ou   moins   justifié,    serait-il   sur  le   point  de 

cesser'.'    l'il     p. 'Il    de    la     laW'lll'.    jusqu'à    ce    jour    croissante, 

dont  le-supi'ib's  variétés  à  grandes  fleurs,  admises  aujour- 
d'hui partout  dans  les  garnitures  d'appartements,  i par- 
celle de  cette  vogue  se  reporterait  elle  sur  leurs  sœurs,  infi- 
niment plu-  modestes,  niais  encore  si  charmantes  en  plein 
air'.'  C'est  du  moins  ce  nui  semblerait  résulter  d'articles 
parus  depuis  peu  dans  les  périodiques  horticoles  français,  i  in 
s'avise  que  les  Chrysanthèmes  Pompons  et  autres  "variétés 
à  Heurs  moyennes  ou  petites,  peuvent;  à  lautoiniie  el  jus- 
qu'aux fortes  gelées, 'Constituer  des  corbeilles  variées;  on 
signale  un  mouvement  qui  se  dessine,  en  Angleterre,  en 
Faveur  de  ce-  dédaignées,  et  l'on  reproduit  des  listes  de  va- 
riété- indiquées  par  les  journaux  horticoles  anglais,  comme 
recommandables  pour  garnitures  automnales  de  plein  air. 

llu  moment  OÙ  la  chose  nous  est  donnée  comme  venant 
d'Outre-Mànche,  elle  a  toutes  les  chances  d'être  bien 
accueillie  chez  nous  et  d'y  être  à  la  mode  sous  peu  :  ainsi 
sommes-nous  fait-  dans  notre  beau  pays  de  France. 

El  cependant  — -  comme  il  arrive  souvent  en  horticulture 
—  la  priorité  ne  revient  pas  à  nos  \oisins.  C'est  en  France 
que  ce  genre  d'ornementation  a  été  tout  d'abord  essayé,  il  y 
a  de  cela  plus  de  douze  ans.  puis  continué' el  préconisé.  A 
mainte-  reprises,  Le  Jardin  a  parlé  de  ces  tentatives,  par- 


VILLE    DE    PARIS 

PLAN    DU    CHAUFFAGE    DES    SERRES    DU    FLEURISTE    D'AUTEUIL 


M.  FORMIGÉ.  Architecte. 


*«#.,     UARCf/AOlC»  ittPMC 


Légende 


L.  GRENTHE,  Ingénieur  A  &  M,  Constructeur. 


G.  —  Générateurs  de  vapeur. 

Tuyaux  de  distribution  de  vapeur. 

....    Postes  de  réchauffement  de  l'eau  de  circulation. 
Tuyaux  de  circulation  d'eau  chaude. 


r.aicT-jp-;  pour  le  service  du  chauffage, 
g.  —  Chaudière  d'été  pour  la  multiplication. 
R.  —  Cheminée. 

*■ — 


LE    JARDIN 


105 


ticuiièrement  heureuses,  disons-le  toul  de  suite;  il  a  cité 
tel  de  nos  grands  jardins  publics,  paré  en  octobre,  novembre 
.'i  jus, pi  à  la  mi-décembre,  aussi  brillamment  qu/en  plein 
cie  je  sont  les  plus  beaux  de  la  Capitale;  et  cela,  alors  que, 
partout,  corbeilles  et  massifs  s'étaient  dégarnis  depuis  Long- 
temps, atteints  par  les  premières  gelées  blanches.  Un  des 
colla.borateurs  habituels  du  Jardin,  M.  L.  Henry,  eue!  de 
i  lulture  .ni  Muséum,  a  même  publié,  dès  ÎKSÎS,  dans  le  Bul- 
letin de  /Association  des  anciens  clercs  de  I  Ecole  Natio- 
nale d'Horticulture  de  Versailles,  une  étude  détaillée  sur 
ce  sujet,  intitulée  »  Emploi  des  Chrysanthèmes  d'automne 
pour  massifs  »,  dans  laquelle  il  traite  de  la  culture,  du 
chois  des  variétés,  de  la  composition  des  massifs.  do  la 
protection  à  leur  donner  à  l'automne,  etc. 

Le  Temps,  lui  aussi,  par  la  plume  charmeuse  de  M.  d<' 
Cherville,  a  signalé,  à  maintes  reprises  el  avec  éloges,  les 
résultats  ainsi  obtenus  au  Jardin  des  Plantes.  Quelques 
autres  journaux  onl  fait  de  même,  en  manifestant  leur  sur 
prise  de  ne  pas  voir  les  autres  jardins  publics  parés  de 
cette  façon. 

Cependant  I  exemple  ne  rencontrait  guère  d'imitateurs, 
chez  nous  du  moins,  puisque,  nous  dit-on.  il  est  maintenant 
suivi  en  Angleterre.  11  fallait  cette  sanction  de  nos  émules-; 
cest  aujourd'hui  chose  faite. 

Je  songeais  à  toul  cela,  par  uni-  après-midi  de  lin  no- 
vembre-dernier, en  parcourant  le  Jardin  des  Plantes  dont 
les  corbeilles  —  une  cinquantaine  peut-être  étaient  gar- 
nies de  Chrysanthèmes  dans  toute  leur  splendeur.  Des  ge- 
lées de  4  à  5°  avaient  déjà  sé\i.  tous  les  autres  jardins  pu- 
blies avaient  complètement  perdu,  el  depuis  longtemps, 
leur  parure  de  Heurs.  Ici,  floraison  complète  :  corbeilles 
varices,  corbeilles  unicolores,  jaune  d'or  éclatant,  jaune  pâle, 
blanc  pur.  rouge  cramoisi,  rouge  vif,  lilacé  tendre,  rose 
Irais,  acajou...  jetant  des  notes  ou  puissantes  et.  vives,  ou 
discrètes  et  douces  au  regard,  parmi  les  nombreuses  lignes 
de  collections,  aux  nuances  d'une  richesse  et  d'une  variété 
infinies.  Sous  le  pâle  soleil  de  celte  fin  d'automne,  dans  le 
gris  de  cette  mélancolique  journée,  précédant  de  si  peu  celle 
qui  on\  re  l'hiver  (1),  dans  ce  cadre  de  grands  arbres,  main- 
tenant dépouillés  de  verdure,  l'effet  était  saisissant. 

Il  y  a  treize  ans  que  furent  essaj  ées,  an  Jardin'des  Plantes, 
les  premières  corbeilles  de  Chrysanthèmes.  M.  le  Profes- 
seur Max.  Cornu,  nommé  depuis  une  année  à  peine,  avait, 
dès  lois,  deviné  tout  l'intérêt  d'une  ornementation  de  ce 
genre,  et   résolu  de  la  faire  succéder  à  la  garniture  estivale. 

u  Non-seulement,  nous  disait-il  au  cours  d'une  récente 
conversation  sur  ce  sujet,  non-seulement  les  corbeilles  de 
Chrysanthèmes  sont  précieuses  pour  la  garniture  autom- 
nale de  nos  jardins  publics,  mais  songez  qu'elles  sont  pré 
cisémènt  d'ans  tout  leur  éclat  à  l'époque  des  chasses,  c'est- 
à-dire  à  l'époque  où  les  propriétaires  ruraux  sont  à  la 
campagne.  Les  grands  domaines  réunissent  alors  de  nom- 
breux invités,  en  général  amateurs  de  belles  choses.  Quelle 

satisfaction  pour  l'hôte  qui,  au    lieu  d'un  parc  dépouillé 

par  les  premières  gelées,  le  montrerait  superbement  fleuri! 
et  quel  triomphe  pour  le  jardinier!   » 

La  remarque  est  fort  juste.   Et  l'on  pourrait  ajouter  que 

si.  s,, us  le  climat  de  Paris,  les  corbeilles  de  Chrysanthèmes 

'  ont  une  aussi  longue  durée,  il  y  a  toutes  chances  pour  que, 

dans  les  régions  plus  méridionales,  elles  persistent  une  très 

grande  partie  de  l'hiver. 

Ait  Muséum,  dans  les  premiers  temps,  une  denii- 
doiizaine  seulement  de  variétés  (des  Pompons  surtout) 
lurent  employées  ;  mais  bientôt  diverses  autres,  qui  s'étaient 
fait  remarquer,  dans  la  très  nombreuse  collection  de  réta- 
blissement, par  leurs  qualités  particulières  :  port  nain, 
floribondité,  résistance  aux  premières  gelées,  etc.,  vinrent 
s'ajouter  aux  premières.  Certaines  se  montrèrent  avanta- 
geuses el  on  les  multiplia  ;  d'autres  ne  répondirent  pas  aux 
espérances  qu'elles  avaient  t'ait  concevoir  ;  elles  furent  éli 
minées.  Un  assez  grand  nombre  passèrent  ainsi  successive- 
ment eu  observation.  Aujourd'hui,  sans  compter  une 
dizaine  de  variétés  encore  à  l'essai,  et  après  une  sélection 
sérieuse,  le  Muséum  emploie,   pour  ses  massifs,  une  ving- 

1.  Certaines  variétés  telles  que  Julia  Logeai  ère.  Qiqutqut, 
Marguerite,  Mont  d'Or,  se  sont  maintenues  jusqu'au  15  dé- 
cembre. 


laine  de  variétés  donl    nous  donnerons  plus  loin  l'énumé- 
ration. 

Parmi  ces  variétés,  il  en  est  qui  fleurissent  de  bonne 
heure  et  dès  la  lin  de  l'été;  d'autres  qui  s'épanouissent  en 
saison  ordinaire;  d'autres  enfin  qui  vont  jusqu'aux  der- 
niers jours  de  l'automne.  Et  cette  succession  de  floraisons 
permet  une  garniture  ininterrompue  pendant  des  mois  où 

les    jardins  sont    ordinairement  dépourvus  de  Heurs.  Plante 

véritablement  merveilleuse,  le  Chrysanthème  se  déplace 
tout    épanoui,    sans  en   souffrir  le   moins  du   monde.   Vos 
massifs  sont  passés  ;  du  jour  au  lendemain,  vous  les  re 
nouvelezen  Chrysanthèmes,  ci  Iesavez  plus  beaux  et  (dus 
fleuris  qui'  jamais. 

('ne  taille  peu  élevée,  une  bonne  tenue,  une  floraison 
abondante,  une  résistance  aussi  grande  que  possible  aux 
intempéries,  telles  sont,  indépendammepl  de  la  beauté  du 
coloris,  les  qualités  primordiales  que  doivent  présenter  les 
Chrysanthèmes  de  massifs.  ( 'es  qualités,  les  variétés  em- 
ployées par  le  Muséum  les  réunissent  à  des  degrés  divers  ; 
mais  on  est,  fondé  à  tenir  pour  particulièrement  sérieuses 
cl  très  dignes  d'attention  les  indications  que  donne  cet  éta- 
blissement eu  mettant,  s,,us  les  yeux  du  publie,  ses  mas- 
sifs bien  étiquetés  eî composés  non  pas  au  hasard,  mais  à 
la  suite  de  longues  observations  el  de  recherches  persévé- 
rantes, portant  sur  une  série  considérable  de  variétés  (plus 
de  800),  et  poursuivies  pendant  déjà  treize  années. 

Voici,  d'après  la  brochure  de  M.  I..  Henrj  .  et  d'après  des 
indications  complémentaires  qu  il  a  bien  voulu  nous  donner, 
comment,  au  Muséum,  on  procède  pouf  la  préparation,  fort 
simple  d'ailleurs,  des  plantes  de  massifs,  et  comment  on 
les  emploie. 

L'auteur  fait  tout  d'abord  remarquer  que  lune  des  prin- 
cipales qualités  du  Chrysanthème,  c'est  de  pouvoir  se  trans 
planter  en  boutons  très  avancés  et  même  en  fleurs.  Il  n'est 
pas  nécessaire,  pour  cela,  de  faire  une  culture  en  pots  :  la 
plante,  élevée  eu  pleine  terre,  se  relève  avec  la  plus  grande 
facilite,  surtout  si  le  sol  a  \\u  peu  de  corps. 

Le  mode  de  multiplication  le  plus  pratique  pour  le  cas 
spécial  des  variétés  de  massifs,  c'est  la  séparation  des 
liousses  enracinées  qui  se  développent  autour  des  vieux 
|iieds,  dès  novembre.  <  >n  pourrait  les  détacher  aussitôt  leur 
apparition,  mais  il  est  plus  sur  de  relever  les  touffes  après 
la  floraison,  de  les  mettre  en  jauge  en  les  enterrant  suffi- 
samment, et  en  recouvrant  de  paille  ou  de  long  fumier 
l'intervalle  des  lignes,  et  d  éclater  eu  avril.  Les  éclats,  tout 
enracinés,  sont  mis  en  planches,  à  0"25-0m30  de  distance 
en  tous  sens  ;  chaque  brin  donnera  une  plante  ;  aussi  peut- 
on  planter  les  éclats  un  à  un.  surtout  si  ['on  a  affaire  à  un 
sol  favorable  :  on  peut  aussi  les  mettre  deux  à  deux. 

Les  soins,  tout  élémentaires,  consistent  en  nettoyages, 
binages  et  pincements.  Il  est  rare  que  l'on  ait  besoin  d'arro- 
ser, mais  un  bon  paillage  est  à  recommander. 

Les  pincements  sont  indispensables.  Le  premier  se  l'ait 
dès  que  la  jeune  plante  à  environ  0"15  de  haut  :  on  la  rabat 
à  LTOS  ou  Ù"'1U  du  sol.  II  se  développe  deux  ou  trois  rami- 
fications, chacune  d'elles  est  pincée  à  son  tour,  à  une  lon- 
gueur d'environ  0°05,  des  quelle  a  atteint  une  dizain-  de 
centimètres.  On  pratique  un  troisième  pincement  si  la 
végétation  est  très  vigoureuse,  et  si  les  plantes  ont  une  ten- 
dance à  trop  s'élever;  celui-ci  se  fait  beaucoup  plus  long  ; 
il  ne  doit  jamais  avoir  lieu  après  la  mi-juillet, sous  peine 
de  retarder,  et  quelquefois  même  de  compromettre  la  flo- 
raison. 

Le  Chrysanthème  est,  comme  chacun  sait,  l'une  des 
plantes  cultivées  qui  profitent  le  mieux  des  engrais.  Toute- 
fois, lorsqu'il  s'agit  de  la  culture  pour  corbeilles,  il  n'y  a 
pas  avantage  à  trop  favoriser  la  végétation;  ce  serait  au 
détriment  de  la  bonne  tenue  des  touffes;  on  doit  chercher 
à  obtenir  des  plantes  basses,   trapues,  et  à  ramifications 

fermes  et   dressées,  et  les  plantes  allongées,  grêles  et 

déjetéès. 

Ainsi  élevé  en  planches,  les  Chrysanthèmes  peuvent  y 
rester  jusqu'au  commencement  de  leur  floraison. _  On  les 
relève  alors  en  motte  après  avoir  pris  soin  de  mouiller  co- 
pieusement les  planches  la  veille,  au  moins  unedemi- 
ji  ornée  à  l'avance.  On  les  transplante  ensuite  en  corbeilles 
dontle  ten.tiu  a  été  lui  même  préalablement  mouillé.  Il  est 


mi: 


LE    JARDIN 


prudent,  surtout  si  l'on  opèn  pai  un  temps  sec.  de  ména- 
ger une  cuvette  autour  de  chaque  pied,  et  de  tenir  aux  arro- 
sages les  pi'  miers  jours  après  la  plantation. 

Comn [ieut  déplacer  le  Chrysanthème  toul   fleuri,  il 

es!  facile  de  composer  des  corbeilles  de  mélange  en  assnrtis- 
anl  les  eouleursel  les  tailles;  cela  ne  manque  pas  d'agré- 
ment ;  mais  l'etîel  esl  encore  plus  heureux  avec  les  massifs 
unieolores  ou  simplemenl  bordés. 

Aux  premières  gelées,  beaucoup  de  variétés  souffrent  eh 
pleine  terre,  mais  tant  411e  le  thermomètre  ne  descend  pas 
,u  dessous  de  1".  il  n'y  a  que  peu  île  craintes  à  avoir  en 
ce  qui  concerne  le--  bonnes  variétés  pour  corbeilles.  11  esl  à 
remarquer  d'ailleurs  que  ces  premières  gelées  n'atteignent 
que  le<  fleurs  épanouies,  et  non  les  fleurs  en  boutons.  (  esl 
pourquoi  les  variétés  tardives,  après  avoir  supporté  plusieurs 
dégrés  'le  froid,  s'épanouissenl  dans  toute  leur  beauté,  si 
une  période  île  temps  doux  survient  ensuite. 

Depuis  longtemps,  M.  le  Professeur  Max.  Cornu  avajt 
remarqué  que  les  premiers  froids,  avant-coureurs  des 
grandes  gelées,  ne  persistent  pas  au-delà  de  trois  ou  quatre 
jours.  11  en  avail  tiré  cette  conclusion  que,  sj  lors  îles  pre- 
mières gelées,  il  était  possible  d'abriter  les  variétés  les  plus 
résistantes,  il  y  aurait  ensuite  beaucoup  .le  chances  'le  les 
avoir  belles,  bien  au-delà  'les  limites  ordinaires. 

Aussi,  des  isss.  m-il  installe]  sur  les  collections  .-t  sur 
corbeilles,  des  abris  peu  coûteux  et  très  pratiques  ;  ces  abris 

donnèrent  les  résultats  attendus.  En   ce  qui  coi me  les 

corbeilles,  ils  se  composent  simplement  de  deux  piquets 
ou  mieux  .le  deux  fers  à  T  placés  aux  extrémités  de  la  cor- 
beille, el  reliés  au-dessus  de  celle-ci,  par  un  lil  de  fer  bien 
tendu  et  solide.  Chaque  soir,  lorsqu'il  \  a  crainte  dégelée, 
on  jette  une  toile  grossière  par-dessus;  cette  toile  esl  ten- 
due de  chaque  côté  en  forme  de  loil  ou  de  tente,  et  fixée,  au 
moyen  déficelles,  à  'les  piquol  enfoncés  presque  rez-terre. 
Je  le  répète  :  c'est  simple,  pratique  el  efficace  pour  le  but 
cherché;  j'ajouterai  que  cela  11  s  s'aperçoit  qu'à  peine  une 
lois  les  toiles  retirées.  Moyennant  cette  précaution,  si  l'on 
a  choisi  judicieusement  les  variétés,  et  pour  peu  que  l'on 
soit  favorisé  par  la  température,  on  peu!  prolonger  les  flo- 
raisons jusque  vers  la  mi-décembre. 

Voici,  avec  une  courte  description,  quelles  sont  les  va- 
riétés actuellement  cultivées  au  Muséum    pour  corbeilles. 

Variétés  de  Chrysanthèmes 
cultivées  en  corbeilles  au  Jardin  des  Plantes 

(Notes  communiquées  par  M.  /..  Henry) 
1"  Variétés  a  floraison  estivale  (fin  été). 

Mme  (  'astex-Desgrangcs.  —  Japonais  à  fleurs  moyennes, 
blanc  pur.  Plante  naine,  d'excellente  tenue,  très  boane 
pour  corbeilles.  Floraison  très  abondante  el  soutenue.  A 
donné  une  variation  jaune  pâle,  G.  Werinig,  moins  conve- 
nable pour  corbeilles,  à  cause  de  son  coloris  un  peu  terne. 

M  Caboclu  !■  leur  petite. peu  serrée,  d'un  jaune  intense. 
Plante  basse,  de  très  bonne  tenue,  très  florifère.  Ancienne 
variété,  très  méritante  pour  corbeilles. 

Rose  d'Eté,  C'est,  en  rose  li lacé,  ce  qu'est,  en  jaune. 
la  \  ariété  précédente. 

Rouge  lilacè  d'été.  —  De  coloris  plus  foncé  et  de  [aillé 
un  peu  plus  élevée  que  le  C.  rosed'ètè. 

II.  —  Variétés  a  floraison  automnale  précoce 

Souvenir  du  Directeur  Hardy,  —  Nouveauté  obtenue  il 
\  à  quatre  ans,  par  M.  Puteaux  de  Versailles,  el  essayée 
tout  d'abord  au  Muséum  :  s'est  révélée  de  suite  comme 
excellente  pour  corbeilles.  Plante  naine,  trapue,  de  végéta- 
tion régulière  et  uniforme,  de  tenue  parfaite.  I.a  fleur,  de 
moyenne  grandeur, est  du  groupe  qui,  au  Jardin  desPlantes 
a  été  qualifié  «  fleurs  légères  »  groupe  intermédiaire  entre 
les  h  Pompons  u  et  les  ci  Japonais  ».  Son  coloris  est  d'un 
beau  rouge  pourpré  tout  spécial.  Cette  variété  est  des  plus 
ie,  ommandables. 

Président  Grèoy.  —  Taille  moyenne:  tenue  très  bonne. 
Fleur  assez  grande,  4è -la  série  des  «  Japonai         1   uge  vio- 


lacé à  reflets  et  a  revers  argentés.  Plante  excellente  pour 
corbeilles. 

Lord-Maire.  Plante   basse,   très    ramifiée,    à    tiges 

rigides, dune  tenue  parfaite.  Fleurs  petites,  presque  du  type 
(i  Pompon  »  mais  extrêmement  nombreuses,  à  ligules  rose 
lilaeé  sur  fond  blanc.  (  "est  l'une  îles  \  ariétés  qui  réunissent 
le  plus  de  qualités  pour  la  garniture  des  corbeilles,  après 
les  premières  gelées. 

Sœur  Mèlanie.  Fleur  légère  d'un  blanc  d'abord  très 
trais  et  très  pur,  se  nuançant  de  rose  sm-  la  fin  de  la  flo- 
raison. Cette  variété  qui  est  d'une  extrême  floribondité  et 
d'une  rare  beauté  en  groupes,  serait  parfaite  pour  cor- 
beilles si  sa  taille  assez  élevée  n'obligeait  à  employer  des 
entourages  de  légers  tuteurs  entrecroisés. 


III. 


Variétés  a  floraison  automnale  intermédiaire 


éblouissant.  Piaule 
taille  asse/  élevée. 


Deuil  de  Thicrs.  --  fleur  légère,  assez  grande,  rouge 
pourpre  foncé,  l'aille  moyenne.  Tenue  assez  bonne.  Coloris 
très  spécial  et  d'un  bel  effet . 

Deuil  de  Carnot.  — Variation  delà  précédente,  dont  elle 
diffère  nettement  par  sa  nuance  cramoisie  noirâire;  plus 
belle  encore  que  le  type.  Trouvée  par  M.  Puteaux. 

Genre  Aimée  Ferrière.  —  Variété  rappelant  l'ancienne 
«  Chinoise  «si  connue  autrefois  sous  le  nom  A' Aimée  Fer- 
rière. mais  s'en  distinguant  par  ses  Heurs  plus  petites,  plus 
\  iolacées,  sa  taille  plus  réduite  et  sa  tenue  meilleure.  (  lette 
forme,  certainement  très  ancienne,  a  été  trouvée  sans  nom 
dans  la  vieille  collection  du  Muséum;  elle  n'a  pu  être 
encore  assimilée. 

Samson.  —  Fleur  moyenne,  jaune 
d'une  tenue  satisfaisante,  bien  que  di 
Effet  puissant. 

Capitaine  Lambert.  —  Fleur  plutôt  petite,  rose  carminé 
argenté.  Plante  ne  dépassant  guère  0*70,  ce  qui  est  une 
taille  satisfaisante  pour  le  Chrysanthème;  très  bonne 
tenue. 

Madame  Bon (lars.  —  Grande  tleur  rose  glacé  frais,  d'un 
très  beau  coloris.  La  planteest  malheureusement  de  grande 
taille  et  elle  se  tient  assez  mal.  ce  qui  oblige  à  entourer  les 

corbeilles  de  tuteurs  entrecroisés.  \ n\  ienf  qu'en  grandes 

masses. 

Semis  Japonais.  —  Plante  trouvée  dans  un  semis  l'ait 
au  Muséum,  de  graines  provenant  directement  des  Jardins 
impériaux  deTq-Kio.  Elle  est  du  typa  japonais;  sa  tenue 
très  lionne  et  sa  taille  réduite  permettent  de  l'employer  en 
corbeilles.  Le  coloris  est  d'un  beau  rose  lilaeé. 

Mlle  Marthe.  —  Pompon  d'abord  blanc  jaunâtre,  puis 
blanc  pur.  Tenue  assez  lionne;  mais  taille  un  peu  élevée. 

IV.  —Variétés  a  floraison   automnale  tardive 

Miniature.  -  Curieuse  variété  à  petites  fleurs  fausse- 
ment tubuleuses,  d'un  très  gracieux  effet,  d'abord  blanc 
verdâtre;  puis  blanc  pur.  Bonne  tenue.  Taille  moyenne. 

Marguerite.  —    Pompon,   d'abord  jaune  à  cœur  un  peu 
acajou,  puis  jaune  d'or  chaud  :  ton    éclatant.    Bien    une 
d'une  taille  assez  élevée,  cette  variété  se  tient  parfaitemen  t 
el  elle  1 ipte  parmi  les  meilleures  poui  corbeilles. 

Mont  d'Or.        Le  plus  nain  de  tous  les  Chrysanthèmes, 
le  plus  réduit  de  tous  les  Pompons  :  sa  fleur  ne. dépasse  pas 
en  diamètre,  la  grandeur   cl  une  pièce  de  cinquante  cen 
limes.  Mais  la  tenue  esl  irréprochable;  la  floraison  est  tel- 

lemenl  al lante  qu'il  est  difficile  de  s'en  faire  une  idée  ; 

le  coloris  est  acajou  doré  chaud,  d'un  superbe  effet  ;  enfin 
la  taille  réduite  de  la  plante  et  sa  rigidité  permettent  de  l'em 
ployer  en  bordure  des  autres  variétés.  CeChrysanthèmeest 
le  premier  que  Ton  ail  essayé  en  massifs  au  Jardin  îles 
Plantes  ;  c'est  en  le  voyant  que  M.  Cornu  a  eu  l'idée  de  ce 
genre  d'ornemental  ion. 

Jttliit  Lagraeére.  —  Remarqué  presqueen  même  temps 
que  le  précédent .  celui-ci  a,  lui  aussi,  toujours  été'  consen  c 
Il  le  mérite  à  tous  égards  par  son  beau  coloris  rouge  cra- 
moisi très  foncé,  son  extrême  floribondité,  sa  tenue  parfaite 
et  sa  très  grande  résistance  aux  premières  gelées.  Cet  hiver, 
au  Muséum,  nous  l'a vqns  vu  encore  en  très  bon  état  huit 
jours  avant  Noël;  en  massits  de  plein  air. 


LE   JARDIN 


107 


Riquiqui.  —  Fleui  légère,  acajou  jaunâtre    Plante  de  très 
bonne   trime,  malgré  sa    taille    un    peu    au-dessus  de  la 

moyenne.  De  même  que   la   précédente,  ell i    tn     n 

tante  aux  gelées.  Elle  fori le  très  beaux  massifs. 

Etoiln  fleurie.  —  Acajou  jaunâtre 
brillant,  rappelant  la  variété  précédente 
comme  l'orme,  renue  également  très 
bonne  ;  résistance  remarquable  aux 
froids. 

A.  XOXIX. 


Les  Hellébores 


Ceux  d'entre  vous,  mes  ehers  lecteurs 
du  Jardin,  qui  ont  jamais  hanté  les 
pentes  du  Salvatore  dans  notre  lumineux 
Tessin  m  ,|\ii  uni  parcouru  le  T.\  roi, 
ont  admiré,  dans  les  premiers  mois  du 
printemps,  1  Hellébore  à  la  grande  Heur 
d'un  blanc  rosé,  notre  Rose  de  Noël, 
surgissant  partout  à  l'état  naturel  entre  les  cailloux  calcaires 
et  --mus  les  buissons.  IN  en  <>nt  aimé  davantage  l'antique 
plante  de  nos  jardin     que  les  botanistes    nomment  Ilellc 

limus  niger  (fig.  50),  à 
cause  ih-  la  couleur  sombre 
de  nu  racine. 

(  "est  mu'  très  belle  plante 

que   la    Rose  de  Xoël,   en 

\  érité,  '-i  nulle  autre  ne  la 

vaut    ru    tant    que    fleurs 

.1  hi\  er.  i  >u  en  possède  des 

variétés    à     très    grandes 

■i  les  Anglais  atta- 

■aueoup   d'impor- 

certaines    il  entre 


i  -bonis  niger. 


Fie.  51,  —  Eranthis  hiomalis 


fleur: 

client    l> 

lance   à 

elles. 

Pour   moi,  j'aime  notre 

Rose  'li'  Xoël  telle  qu'on  la 

rencontre,  avec  sa  belle 
grande  fleur  rose  clair  cachée  sous  un  épais  <■!  sombre 
feuillage  et  n'en  demande  pas  davantage.  Elle  me  rend  -i 
heureux  telle  qu'elle  est  que  je  ne  cherche  pas  à  obtenir 
mieux. 

Nous  avons,  on  Suisse,  deux  et  mê- 
me trois  autres  Hellébores,  m  l'on 
comprend  dans  ce  genre  le  joli  Eran- 
this hicmalis  (fig.  51),  une  sorte  de 
Renoncule  jaune  qui  est  une  Hellébore 
et  qui  fleurit  aux  tous  premiers  beaux 
jours  du .  printemps.  Les  deux  autres 
i  pèces  sont  à  IleUrs  certes  ou  verdâtres; 
positivement  vertes  chez  17/.  oiridis, 
elles  sont  bordées  de  brun  rouge  chez 
[II.  fœtidus  (fig.  53).  Elles  fleurissent 

toutes  deux,  en  ce  u lent,  sur  les  peu 

tes  île  nos  monts,  mais  ce  -uni  des 
fleurs  de  peu  d'apparence  et,  i<-i.  c'est  le 
feuillage  qui  rehausse  l'éclat  de  la  plante 
car  il  est  réellement  beau,  presque  archi- 
tectural. 

En  <  trient,  c\  déjà  dans  l'Europe 
orientale,  on  rencontre  tonte  une  série 
d'Hellébores  aux  fleurs  rougeâtres,  brunâtres  ou  cuivrées. 
Le  Caucase, nous  offre  \'H.  colcliicus,  qui  est  la  plus  belle 
.le  toutes  ces  espèces  il  Orient.  Ses  fleurs,  très  nombreuses, 

nui  grandes,  d'un  pourpre  violacé,  foncé,  cuivré  | tué, 

avec,  au  centre  de  la  fleur,  un  bouquet  d'étamines    d'un 
blanc  jaunâtre.  Les  feuilles,  comme  chez  tout     I         p 


Fis;,  5','.  -  HeUrbonis  caucasiens 


le  cette  catégorie    -ont   persistant       i    ti  -  ornementa 
elles  même     Les  fleurs  s'épanouissent  il''  mais  en  niai  et 
mil   de  longue   i  rès  longue  durée. 

Les  horticulteurs  ont  croisé  1rs  llclle- 
horus  niger,  U.  uiridis,  IL  colchicus, 
II  caucasiens  (fig.  52),  etc..  et  ont 
obtenu  une  certaine  quant  ité  de  \  ariétés 
.|iii  suiii  \  raimént  très  belles.  Ji  ne 
dirai  pas  que  les  fleurssoient  éclatantes, 
ni  décorai  ives  :  mais  elles  ont  une  beauté 
propre  qui  ne  peut  s'expliquer  par  des 
paroles.  Ce  sont  de  ces  fleurs  d'artistes 
qu'un  peintre,  un  sculpteurou  un  poète 
placera  devant  ses  yeux  pour  faire  ger 
tuer  '1rs  formes  élégantes,  des  idées 
géniales  dans  son  cerveau,  filles  sont 
grandes,  ces  fleurs  au  ealiee  teinté  en 
sombre  ou  en  clair,  tirs  grandes  par 
fois  ;  elles  <>m  de  larges  sépales  colorés 
qu'on  prend  à  tort  pour  des  pétales, 
eoux-ui  étant  très  petits  ri  placés  à  la 
base  de  la  gerbe  d'étamines  blanc  jaunâtre  nui  occupe  le 
rentre  de  la  fleur.  Leurs  teintes  -mil  tellement  délicates, 
tellement  fondues  el  harmonieuses,  leur  forme  est  -i  belle 
qu'elles  mil  un  langage  qui 

plaît    illlinillirlll. 

Je  \  irn-  il  en  cueillir  une 

gerbe  dans  mon  jardin  el 

l'ai  placée  là  <lr\  anl  moi, 

sur  ma  fable  de   travail, 

llli  bien,   vous  1  avouerai- 

ir.  ces    fleurs    m'attirent 

elles  me  fascinent  el  m'eiu 

pèchent  de  i  ra\  ailler  alors 

qu'elles  devraient  me  don- 
ner des    idées.   Ah  !  c'est 

Hiie  la  grande   variété  de 
es  teintes  de  toutes  sortes, 

depuis  le  blanc  pur  tai  lieté 

de  pourpre  jusqu'au    vert 

jaune,  depuis  le  rose  clair  au  rouge  brun,   avec  des  stries 

vertes  ou  jaunâtres,    tout    cela   esl    troublant,    délicieux, 

enivrant. 

En  Allemagne,  oùl'on  s'est  beaucoup 
occupé  du  croisement  >\c  ces  Hellébo- 
res (1),  on  en  cultive  des  collections  im- 
menses et  je  virus  d'en  voir  à  Leipzig, 
il  y  a  quinze  jours,  un  véritable  champ 
toul  coloré  el  nuancé  de  blanc,  de 
pourpre  el  de  rose.  11  est  à  souhaiter 
<j  ^  que,  chez  nous,  cette  plante  se  répande 

el  se  vulgarise,  carelle  est  extrêmement 
précieuse,  -"il  à  cause  de  la  beauté  in- 
trinsèque de  ses  Heurs,  soit  surtout  à 
cause  de  leur  floraison  très  printanière. 
Leur  culture  est  des  plus  faciles. 
filles  se  contentent  de  tout  sol  sain  et 
profond  et  de  la  mi-ombre.  (  >n  les  mul- 
tiplie  par  drageons  ou  semis. 

Une  excellente  m  ette,  en  terminant, 
au  sujet  des  Unir-  de  ces  variétés  d'Hel- 
lébores .  Il  rst  birii  connu  qu'elles  ne 
se  conservent  pas  dans  1  eau  et  i  e  I  là 

re  qui  leur  a  nui  dans  l'esprit  des  amateurs.  Cueillez  une 

-,  ibu  de  ces  belles  fleurs  d'Hellébores  hybrides,   mettez-la 

dans  l'eau  et,  au  bout  d'une  journée,  elle  se  fanera.  Eh  bien. 

je  vais  vous  indiquer  un  -\  stèmebien  simple  pour  conserver 

11)  Nous   engageons  notre  collaborateur  a  venir  visiter   les 
cultures  deM.  Dugourd,  a a   bleau,—  NVD.  L.  R. 


Fig.  53.     Helleborusfœtidus, 


108 


LE   JARDIN 


à  ces  mêmes  Heurs  leur  fraîcheur  absolue  pendant  deux  et 
même  trois  semaines  :  en  les  cueillant,  entaillez  légèrement 
avec  la  pointe  d'un  canif,  la  base  de  la  tige  de  deux  ou  trois 
côtés,  c'est-à-dire  faites  une  incision  longitudinale  à  la 
partie  inférieure,  sur  le  tiers  de  la  longueur  de  la  tige... 
c'esl  tout.  Mais  essayez  el  vous  verrez  que  j'ai  rais.. m. 

II.  CORREVON 


Questions  Économiques  et  Commerciales 

Les  droits  de  douane  sur  les  produits  de 
l'horticulture  d'origine  étrangère. 


Nousavons,  dan--  le  dernier  numéro  du  Jardin,  annoncé 
l'apparition  du  Bulletin  spécial  de  l'Union  commerciale 
des  horticulteurs  el  marchands  grainiers  de  France,  faisant 
connaître  Jes  réponses  des  horticulteurs  français  qui  sont 
opposés  à  toute  augmentation  des  droits  de  douane.  Notre 
impartialité  nous  fait  un  devoir  de  publier  la  lettre  ci-des- 
sous qui  nous  est  adressée  par  un  groupe  important  d  lioi 
ticulteurs  d'Angers  : 

Angers,  le  25  mars  I89S 
monsieur  Martinet,  Directeur  du  Jardin, 

Nous  venons  de  lire  clans  le  numéro  du  1"  mars  1898,  de 
o  l'Union  commerciale  des  horticulteurs  et  marchands 
grainiers  de  France  »  sous  le  titre  :  Enquête  sur  la  situation 
qui  serait  créée  à  l'Horticulture,  par  l'augmentation  des 
droits  de  douane  demandés  par  le  Syndicat  des  horticul- 
teurs du  Nord,  cette  assertion  qui  nous  surprend  et  contre 
laquelle  nous  tenons  à  protester: 

«  Protestation  contre  les  droits  proposés.  » 

«  Horticulteurs  et  Pépiniéristes  d'Angers.  » 

«  Pétition  protestant  éiierglquement  contre  les  droits, 
signée  de  tous  les  ■principaux  établissements  horticoles 
d'Angers  ». 

Nous  sommes  obligés  de  vous  faire  connaître,  que  de 
nombreux  et  importants  établissements  horticoles  d'Angers, 
s'associent  au  contraire,,  à  la  demande  faite  par  le  syndi- 
cat des  horticulteurs  de  la  région  du  Nord  pour  ('augmen- 
tation des  droits  de  douane. 

Le  Syndicat  horticole  de  Maine-et-Loire  notamment,  dans 
sa  séance  du  17  octobre  dernier,  a  pris,  à  la  grande  majorité 
de  ses  membres,  la  décision  de  demander,  par  une  pétition 
à  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture,  l'augmentation  des  droits 
de  douane  sur  les  plantes  venant  de  Belgique. 

Aux  onze  /omis  cités  dans  l'article  de  l'Union  commer- 
ciale, nous  opposons  les  noms  des  vingt  sept  signataires 
de  cette  lettre  qui  se  sont  déclarés  dans  le  sens  de  la  pro- 
tection, et  qui  se  sont  fait  représenter  à  la  réunion  générale 
de  la  société  nationale  d'Horticulture  de  France. 

Nous  tenons  à  faire  remarquer  que  l'expression  employée  : 
tous  les  principaux  établissements  horticoles  d'Angers,  est 
beaucoup  trop  générale,  et  nous  ne  voulons  pas  que  cette 
assertion  puisse  induire  en  erreur,  soit  les  Pouvoirs  Publics, 
soil  le  monde  horticole. 

Veuillez  agréer,  etc.. 

MM.  L.  Goisnard,  secrétaire  du  Syndicat  horticole  de 
Maine-et-Loire,  Chedanne-Giinoisseau,  Flon  Père  et  1  ils, 
Mihier-Halopé,  Faroeïon  fils,  GiiiNoissEAi',  Choinii.re, 
Ragot,  Frémont,  Mulot,  Charles  Denis,  Bai  driller-Doi- 
neau,  Massicot,  Perrault  fils  aîné,  Auguste  Henneoiin, 
Bécuet,  Ed.  IIeumexot,  Picherit,  Ch.  Charozé,  Bei.soeur, 
Tessier-uoisnaru.  Dubois,  Rapin,  B.  Gelineac,  Lelous 
Dorgère,  Hennequin-Denis,  Bavard. 


D'autre  part,  nous  recevons,  avec  prière  il  insérer,  com- 
munication de  la  lettre  suivante  adressée  à  M.  Galpiii, 
rapporteur  de  la  proposition  Berteaux,  à  la  Commission  des 
Douanes  : 

Paris  le  28  mars  U 

Monsieur  le  Député, 

A  l'occasion  du  projet  de  loi  présenté  par  M.  Berteaux, 
Député  de  Seine-et-Oise,  tendant  à  la  surélévation  des 
droits  de  douane  actuels  sur  les  raisins  et  fruits  forcés, 
Il  nion  commerciale  des  horticulteurs  de  France,  repré- 
sentant les  intérêts  des  producteurs  de  fruits  de  toutes  les 


régions  du  territoire,  tient  à  appeler  votre  attention,  sur 
l'importance  de  la  production  fruitière  de  notre  pays  et  sur 
la  nécessité  de  conserver  à  l'étranger  les  débouchés  néces- 
saires pour  écouler  une  partie  de  cette  production. 

La  France  est  considérée,  ajuste  titre,  comme  le  pays  le 
plus  favorisé  pour  la  culture  fruitiè  e.  La  région  du  Midi 
expédie,  dans  tous  les  pays  du  nord  de  l'Europe,  les  fruits 
à  noyaux  tels  que  cerises,  prunes,  pêches,  abricots  de 
même  que  les  fraises  et  les  raisins.  De  lîordeaux  et  de 
Montauban,  viennent  les  raisins  et  les  prunes;  des  régions 
de  la  Loire  et  de  Normandie,  les  poires  et  les  pommes,  de 
Seine-et-Oise,  les  raisins  de  Conflans,  les  cerises,  les  abri- 
cots, les  poires;  de  la  Seine,  les  beaux  fruits  de  Montreuil, 
pèches,  poires  et  pommes;  de  Seine-et-Marne,  les  renom- 
més chasselas  de  Fontainebleau,  en  fruits  frais  et  conser- 
vés; enfin,  du  centre  de  la  France,  les  noix,  châtaignes, 
amandes,  etc.,  etc. 

Les  pays  qui  sont  les  principaux  acheteurs  de  nos  fruits 
sont  :  l'Angleterre,  l'Allemagne,  la  Suisse,  la  Belgique,  la 
Russie,  etîa  Hollande. 

D'après  l'annuaire  officiel  statistique  la  France,  publié 
par  le  Ministère  du  Commerce, la  valeur  des  exportations 
de  fruits  de  table,  s'est  élevée,  de  1891  à  1806,  à  une  moyenne 
annuelle  de  30.000.000  de  francs.  Il  est  bien  certain,  que 
cette  valeur  ne  tardera  pas  à  augmenter,  grâce  à  des 
tarifs  de  transport  plus  économiques,  et  surtout  par  la 
création  de  nouveaux  débouchés  à  l'étranger  où  les  fruits 
français  font  prime. 

Il  est  à  craindre  que  les  puissances  étrangères,  pour 
repondre  a  la  surélévation  projetée  des  droits  sur  les  fruits 
forcés  entrant  en  France,  ne  surtaxent  nos  produits  Déjà 
la  Belgique,  à  laquelle  nous  expédions  chaque  année  des 
fruits  de  table  pour  une  valeur  moyenne  de  2000.000  de 
francs,  tandis  que  nous  n'en  recevons  de  ce  pays,  que  pour 
C00.000  francs,  n'a  pas  hésité,  après  l'application  du  droit 
actuel  de  t  fr.  50  sur  les  fruits. bircés,  à  frapper  les  fruits 
naturels  venant  de  France,  de  droits  qui  s'élèvent  dé  50  à 
100  0/0  de  leur  valeur. 

Nous  pouvons  donc  craindre  de  voir  se  fermer  en  partie 
les  marchés  étrangers  à  notre  production  nationale  qui 
occupe  des  milliers  d'ouvriers,  qui  forme  la  principale 
source  de  richesse  de  bien  des  régions  de  la  France,  et 
cela  au  profit  seulement  d'une  industrie  de  grand  luxe 
exercée  par  quelques  producteurs  (dont  une  partie  proteste 
contre  la  surélévation  des  droits)  et  qui  .n'occupe,  dans  son 
ensemble,  que  quelques  centaines  de  bras,  dans  toute  la 
France. 

C'est  pourquoi,  le  Bureau  de  l'Union  commerciale  des 
horticulteurs  de  France,  proteste  énergiquement  contre 
toute  surélévation  de  tarifs,  ces  droits  ne  devant  profiter 
qu'à  quelques  personnalités,  au  détriment  de  lamasse  des 
cultivateurs  français. 

Je  vous  prie  d'agréer.  Monsieur  le  Député,  l'assurance  de 
mes  sentiments  les  plus  distingués. 

Le  Président  de  l'Union  commerciale, 
A.  ÏRUFFAUT. 


OUVRAGES    REÇUS 

Les   fruits  â    l'exposition   d'automne  de   Paris,  par   Charli  s 
liai tet.  —   Brochure  de   s  pages,  extraite  du   Journal  de-  la 

Société  nationale  d'horticulture  de  France. 

Le  Concours  cidricole  de  Nantes  en  1897,  par  Charles  Ballet. 
Brochure  de  s   pages  extraite  du  Journal   delà   Société 
nationale  d'horticulture  de  France. 

Congrès  ornithologique  d'Aix  en  1897,  par  Ernest  Bergmann. 

—   Brochure  de  16  pages  extraite  du  Journal  de  la  Société 

nationale  d'horticulture  de  France. 
Traité  des  arbres  et  arbrisseaux,  par  P-  Mouiltetert.  — 

La    36"    livraison    de  cet   ouvrage  comprend   la   fin  des 
espèces  du  genre  Liquidambar ,  la  famille  des  Casnarinées, 
celle   des   Gnétacées   et  le  commencement  de   la   grande 
famille  des  Conifères. 
Dictionnaire  d'Horticulture,  par  D.  Bois.  — 

La  27°   livraison   de  ce   dictionnaire  se  termine  au  mot 
Nidularium  et  contient,  entre  autres. un  intéressant  article 
sur  les  Narcisses. 
Dictionnaire    pratique   d'Horticulture    et   de  Jardinage,  par 

G,  Nicholson»  traduit  par  S.  Motlet.  — 

La  68"  livraison  de  ce  dictionnaire  contient,  entre  autres 
articles  principaux,  ceux  se  rapportant  aux  genres  Syrhiga 
et  Tagetes,  ainsi  que  le  commencement  de  l'article  taille. 


LE    JARDIN 


III!) 


Œ  lletonnage  et  plantation  des  Artichauts        La  Culture  retardée  de  la  Vigne 


Dans  la  pratique,  on  ne  multiplie  presque  jamais  les 
Artichauts  par  le  semis,  car  ils  dégénèrent.  Il  arrive  même, 
très  souvent,  qu'une  partie  des  plantes  provenant  '1''  semis 
ne  fournissent  que  des  têtes  ressemblant  à  celles  des  Char- 
dons. On  ne  doit  donc  employer  ce  mode  'le  reproduction 
que.  lorsque,  à  la  suite  d'un  hiver  très  rigoureux,  on  ne 
peut  se  procurer  îles  œilletons. 

Le  proeédé  le  plus  généralement  employé  est  celui  qui 
•  c  m -Nti' à  planter  des  oeilletons,  au  printemps  ou  en  automne. 

i  le  mode  de  multiplication  offre,  sur  les  semis,  de  sérieux 
avantages.  En  effet,  il  est  de  beaucoup  plus  rapide  que  ce 
dernier,  car  il  donne,  presque  toujours,  une  petite  récolte 
dès  la  première  année,  et.  en  outre,  il  reproduit  exactement 
les  variétés  que  l'on  désire  propager. 

L'œilletonnage  se  fait  toujours  au  printemps;  cependant, 
lorsque  l'on  veut  faire  une  plantation  à  l'automne,  on  doil 
enlever,  à  cette  époque,  les  œilletons  donton  a  besoin  poui 
la  plantation,  et,  au  printemps,  procéder  à  l'ceilletonnage 
général.  Pour  mener  à  bien  cette  opération,  il  faut  déchausser 
le  pied-mère  et  écarter  les  rejetons  qui  se  trouvent  au  collet. 
On  ne  doit  laisser,  sur  chaque  pied,  que  les  trois  plu- 
beaux  œilletons;  de  cette  façon,  on  est  assuré  d'obtenir  de 
beaux  produits. 

Pour  taire  une  bonne  plantation,  on  doit  défoncer  le  ter- 
rain à  0"50  "U  0"6fj  de  profondeur,  en  ayant  sein  de  bien 
retourner  la  terre  ;  puis,  on  répand,  sur  le  terrain,  une  bonne 
eouche  de  fumier  bien  décomposé  que  l'on  enfoui'l  par  un 
profond  labour;  on  trace  ensuite  les  lignes  pour  la  plan- 
tation. Dans  un  potager,  une  distance  de  C'SO  à  I  mètre  en 
buis  sens  suffit.  Si,  au  contraire,  il  s'agit  d'une  plantation 
en  plein  champ,  destinée  à  être  labourée,  on  doit  planter 
à  l™2o  on  lm50  entre  les  lignes  et  à  I  mètre  sur  les  lignes. 

Pour  la  plantation,  on  doil  choisir  de  forts  œilletons 
muni-  d  un  fragment  de  rhizome.  <  In  repique  au  plantoir 
en  plantant  le-  œilletons  deux  par  deux,  en  laissant  0™25 
entre  eux  et  en  observant  les  distances  données  plus  haut. 
On  doit  arroser  pour  faciliter  la  reprise  des  plants  et  sur- 
tout s  il  s'agit  de  plantations  de  printemps  qui  ne  peuvent 
se  faire  qu'en  avril.  De  celle  façon,  en  est  assuré  d'avoir 
une  belle  plantation  bien  garnie. 

Dans  le  courant  de  l'été,  çyj  demie  quelques  binages  afin 
d'entretenir  le  sol  propre. 

Dans  le  Sud-Ouest  et  dans  le  Midi,  il  y  a  intérêl  à 
œilletonner  à  l'automne,  car  la  reprise  se  fait  beaucoup 
mieux  a  cette  saison  et  on  a  ainsi  quelques  produits  au 
printemps.  A  cet  effet,  on  se  sert,  avec  avantage,  des  tige! 
qui  ont  ees-é  de  donner  des  fruit-. 

Quoique  j  engage  fortement  à  faire  la  plantation  en 
automne,  il  est.  bon  de  dire  que  celle  de  printemps  est  I  rè 
digne  d'intérêt  et  qu'il  y  a  même  grand  avantage  de  la  faire 
également,  car.  vers  le  mois  d'août  et  dans  le  courant  de 
septembre,  on  a  la  satisfaction  d'obtenir  des  produits  qui 
•eiil  Ire-  appréciés.  Mais,  pour  cela,  ilfautavoir  bien  soin. 
pendant  l'été,  d'arroser  et  de  biner  de  temps  en  temps, 
comme  d'ailleurs  on  le  fait  poui  toutes  plantes  qu'on  veul 
entretenir  en  bon  état  de  végétation.  Pour  obtenir,  chaque 
année,  des  produit-  à  l'automne,  il  faut  donc,  (nus  le-  an-. 
faire  une  petite  plantation  au  printemps.  En  outre,  une 
plantation  d'Artichauts  ne  peut  donner  de  bons  produits 
que  pendant  1  et  ô  ans  au  plus,  si  Jonc  on  a  eu  soin  de 
faire  la  plantation  annuelle,  ou  se  trouve  avoir  toujours  la 
même  quantité  de  pieds  en  lié-  lion  rapport. 

A  l'automne,  on  doit  mettre  une  bonne  couche  de  fumier 
et  l'enfouir  par  un  bon  labour. 

Il  existe  plusieurs  variétés  d'Artichauts,  et-,  chaque 
localité  en  a  adopté  une  spéciale  :  ainsi,  dans  le  Nord,  on 
cultive  en  grand  ï Artichaut  vert  do  Laon;  dans  le  Nord- 
Ouest,  c'est  Y  Artichaut  gros  camus  de  Bretagne  ;  dans  le 
Sud-Ouest,  on  ne  cultive  généralement  que  l'Artichaut 
gros  camus  du  Mèdoc;  dans  le.  Midi,  l'Artichaut  oert  el 
l'A  i  tichaut  violet  de  Provence  et  enfin,  dans  le  Roussillon. 
1  Artichaut  blanc.  Toutes  ces  variétés  sont  très  bonnes  et 
réussissent  partout  où  on  veut  bien  les  cultiver. 

LOUIS  TARASSE. 


lui  1895,  M.  Anatole  Cordonnier  publiait  une  brochure, 
intitulée  Les  eu, /mis  pratiqués  <-n  horticulture,  dan-  la 
quelle  il  donnait  quelques  détail-  sur  la  culture  retardée 
le   la  Vigne.  Voici  ce  qu'il  disait  : 

<(  La  culture  retardée  consiste,  après  avoir  réuni  dans  une 
même  serre  des  variétés  liés  tardives,  a  retarder  autanl  que 
faire  se  peut  le  dépari  de  p,  i-égétation,  en  aérant  beaucoup 
et  en  arrosanl  peu. 

»  Au  dépari  de  la  végétation,  on  cultive  commedaus  la 
culture  hâtée  en  aérant  cependant  davantage,  et  en  mainte- 
nant généralement  une  température  de  quelques  degré 
iiioin-eie\  éeque  ue  1  indique  le  tableau  (page  27).  Au  mois 
de  septembre,  il  faut  commencer  à  wiitenir  la  végétation 
par   la    chaleur  artificielle  el    maintenir  une  température 

ulii-ante  jusqu'à  la  maturité  complète  qui  arrive  - 

vembre,  détembi i  janvier,  suivant  le  traitement  donné. 

A  partir  de  ce  moment,  aérer  quand  on  le  peut,  et  se  con- 
tenter d'une  chaleur  très  tempérée,  variant  entre  :!  et  S". 

«  Les  derniers  -oins  consistent  à  protéger  la  récolte  des 
rayons  du  soleil  par  un  badigeonnage  -m-  les  carreaux  de  ]a 
-erre,  ou   peut  ainsi  conserver  le  raisin  -m-  la   Vigne    jus 
qu'au  mois  de  mars.  » 

Voilà  donc  des  indications  précise-. 

L'an  dernier,  un  cultivateur  s'est  inscrit  en  faux  contre 
cel  article,  prétendant  que  la  culture  retardée  n'existait  pas, 
et  que  son  auteur  roulait  induire  le  public  en  erreur. 

A  l'Exposition  de  Chrysanthèmes  et  de  fruits  de  la 
Société  nationale  d'horticulture  de  France,  en  novembre 
dernier,  on  pouvait  lire,  dan-  une  vitrine  où  étaient  expo 
iés  des  fruits,  un  entrefilet  prévenant  les  amateur-  de  -e 
tenir  en  garde  contre  les  indications  de  culture  retardée, 
celle-ci  n'existant  pas  et  n'ayant  été  indiquée  que  pour 
induii n  erreur  les  per-onnes  peu  expérimentées. 

t'es  contradictions  m'intéressant  sérieusement,  je  me 
promis  de  suivre  el  d'expérimenter  moi  même. 

Voici  donc  le  résultat  de  -  observations: 

A  cette  date,  ','n  mars  1SIIS.  M.  Anatole  Cordonnier  vend 
encore  des  quantités  do  superbes  raisins  Black  Alicanle 
de  culture  retardée  (selon  lui),  avec  des  rafles  absolument 
vertes  et  fraîches,  et  des  baies  noire-,  pruinëes  et  non 
i  idée 

J'avoue  que,  maigre  me    e     m    de  i  ulture  retardée,  je  ne 
ni-  arrivé  à  conserver  dès  raisins  en  bon  état  que  jusqu'aux 
premiers  jours  de  février.  J'espère  dépasser  cette  époque 
l'année  prochaine.  Y  arriverai  je.' 

Il  est  àisê  de  comprendre  que.  pour  aller  jusqu'à  celle 
laie,  il  n'y  ait  pas  de  culture  retardée;  niais  celui  qui  nie 
l'existence  de  cette  culture,  pourrait-il  nous  dire  quel  e-t  ],. 
nom  cle  celle  qu'a  employée  M.  Cordonnier  pour  être  à 
même  de  vendre  encore  a  l'heure  a.  nielle  de  -i  beaux 
fruits'.'  S'il  n'y  a  pas  île  culture  retardée,  il  y  eu  a  une 
autre,  quelle  est-elle  ".' 

Le  fait  brutal  est  là.   le   raisin  est  magnifique  de  beauté 
i  de  fraîcheur,  ce  n'est  pourtant  pas  du  raisin   forcé'.   Il 
serait  intéressant  de  vider  celle  question. 

A.  DELMAZURES. 


Dictionnaire  iconographique  des  Orcnidèes,  par  A.  Cogniaux 

et  A.  Goosens. 

Voici  les  noms  des  principales  Orchidées  figurées  en 
couleurset  décrites  dans  le  fasciculcde  ceDictionnaireparu 
ces  jours-ci  :  Cattleya  Mantinii.  Milloma  Peetersiana, 
i  idontoglossum  Rossh  albens,  Leelia  anceps  Schrœderiana, 
Dendrebium  fimbriatum,  Bifrenaria  Harrisoniœ,  Cyprt- 
pedium  Avtlwrianum,  etc.. 


tio 


LE    JARDIN' 


Piaules  nouvelles  on  peu  connues 


SPIRiEA    MILLEFOLIUM   Torrey 


Le  Splrœa  MUlofoliilin  est,  sans  contredit,  la  plante  la 
plus  étrange  de  la  famille  des  Rosacées.  Rien  en  '-11"  ne 
rappelle  un  végétal  appartenant  àcette  famille:  par  son 
feuillage,  paï  sa  glandulosité,  par  on  odeui  on  dirait  une 
Composée  et,  pardessus  tout,  un  Artemisia  »  est  l'im- 
pres  ion  que  m'a  produit  cette  plante,  la  première  foi  ;  que 
i  ai  eu   1  m  i  asion  de  la  voir. 

Découvert,  il  y  a  environ    10  ans,  en  Californie,  dan 

-  montagneuses  qui  nous  ont  déjà  donné  leCarpt  ntcna 

:  aïifoi  ni i  VHeuchera  sanguinca, le  Spirœa  Millefolium, 

en   raison  même  de  son  aspect  étrange,  a  été  rapporté.  t"iii 

cl  abord,  à  un  genre  nouveau,  que  des  analogies  antériei i 

mil  fait  nommer  Chamœbaliaria,  par  rapport  au  Chamœ- 
batia  foliolosa,  également  californien,  appartenant  à  la 
même  famille  et  antérieurement  connu.  <  )n  1  a  trouvé  dans 
l'Utah,  1  Arizona  et  le  territoire  de  Wyoming. 

i  esl  un  petit  arbrisseau  buissonnant,  à  rameaux  épars 
couvert  d'un  tomentum  blanc  étoile  sur  toutes  ses  parties, 
pourvu  d'unegrande  quantité  de  glandes  résineuses  et  odo- 
rantes sur  l'inflorescence  et  le  calice  :  les  feuilles  sont  dis- 
posées en  fascicules  au  sommet  des  rameaux  qui,  par  suite, 
sont  dégarnis,  sur  une  grande  étendue  ;  ceux  de  l'année,  qui 
-mil  florifères,  en  portent  également  quelques  unes;  les  sti- 
pules distinctes  du  pétiole  sont  petites,  membraneuses,  liné- 
airesel  caduques;les  feuilles, glabres  en  dessus,  sont tomen- 
teuses,  étoilées  en  dessous,  brièvement  pétiolées,  obliques, 
bipinnatiséquées,  composées  d'environ  vingt  paires  de 
folioles  décurrentes  sur  le  rachis  quiesl  convexe  en  dessus 
et  sillonné  en  dessous,  les  terminales  conlluentes  entré 
rites;  les  segments  de  second  ordre  forment  des  paires  in- 
termédiaires, au  nombredelSpu  17,  alternes,  imbriqués, 
obtus,  très  entiers,  à.  peine  décurrents  et  très  courts. 

L'inflorescence  de  cette  curieuse  S  pi  rée  termine  les  ra- 
meaux de  l'année;  elle  est  multiflore,  tomenteuse,  étoilée 
el  Forme  des  grappes  dont  l'ensemble  constitue  une  panicule 
pourvue  de  bractées  dont  les  inférieures  sont  foliacées,  tan- 
disque  celles  du  sommet  sont  caduques  ou  avortent;  le 
calieeest  formé  de  sépales  deltoïdes  aigus  ;  lacorolle.de 
pétales  un  peu  plus  longs  que  le  calice,  arrondis,  de  cou- 
leur blanche  :  les  étamines  sont  incluses  :  les  carpelles  lan- 
céolés donnent  naissàneeà  cihc(  follicules  coriaces,  inclus 
dans  le  calice  et  un  peu  plus  courts  que  lui.  oblongs  et 
atténués  aux' deux  bout-,  s'ouvranl  le  long  de  ta  nervure 
ventrale  et  au  sommet",  les  graines  sohl  au  nombre  de  huil 
au  plus,  linéaires,  oblongues  et  suspendues. 

Le  Spirœa  Millefolium,  comme  son  nom  générique  l'in- 
dique, appartient  à  la  tribu  des  Spirëacées  où  il  se  plaçait, 
pour  Maximovicz,  à  côté  des  Sorbaria  dans  le  voisinage  de 
Spirœa  Lindleyana,  S.  grandi/Jojna,  S.  Kirilowi;  mais,  par 
son  aspect  étrange,  il  se  distingué  dé  toutes  les  espèces  con- 
nues. Par  ses  feuilles  pinnées  composées  de  folioles  très  peti- 
tes, ta  présence  de  stipules,fleurs  hermaphrodites,  il  s  éloigné 
des  Aruncus;  les  feuilles  habituellement  simples,  dentées 
ou  lobées,  l'absence  de  stipules  chez  les  Spirées  propre- 
ment dites,  distinguent  égalemenl  la  plante  californienne 
qui  pourrait,  sans  trop  de  témérité,  a  l'exemple  de  ce  que 
pensaient  Maximovicz  et  Porter,  constituer  un  genre  auto- 
nome. 

Le  Spirœa  Millefolium,  que  son  terme  spécifique  définit 
parfaitement  par  suite  de  la  ressemblance  de  ses  feuilles 
a  i'-  celles  del  Achilléemillefeuille(Ac/wW«?aMiWe/b7t«m), 
esl  a  peine  connu  dans  les  cultures  et  non-  ne  l'avons 
encore  \  u  qu'au  Muséum.  On  l'a  confondu,  dans  des  publi- 


cations horticoles  justement  estimées;  ave.c  une. autre  plante 
à  laquelle  nous  avons  l'ail  allusion,  le  Chamœbatiafolio- 
losa  de  Bentham.  Cette  dernière  j liante,  décrite  en  1850  et 

découverte  par  Hartweg  dans  la  région   du   Sacr; nto, 

a.  .mi  effet,  le  faciès  du  végétal  dont  nous  avons  parlé'  plus 
haut;  elle  s'en  distingue  de  suite  et  à  première  vue  par 
les  segments  médiansdes  feuilles  obovales  et  plus  larges, 
par  l'inflorescence  paueillore  et  non  ramifiée,  tandisque, 
dans  le  Spirœa.  elleforme  une  grappe  large  el  abondamment 
fournie.  En  regardant  de  plus  près,  on  trouve  encore  de 
différences  plus  profondes.  Les  carpelles  sont  nom- 
breux, ne  < tenant  qu'un  seul  ovule,  ,jt  nesont  pasiuclus 

dans  le  calice  les  ;raines  sont  dressées  ou  ascendante  .  Le 
fruit  esl  donc  formé  de  follicules  <lan-  le  Spirœa  et 
d'achaines  dans  le  Chamœbaïia,.  Ce  dernier  appartienl  i 
la  tribu  de-  Dryadées,  tandis  que  I  autre  est  une  Spiréaeée. 
Le  Spirœa  Millefolium  parait  supporter  la  pleine  terre 
sous  leclimat  de  Paris  :  il  sera  peut-être  prudentde  te  ren- 
trer en  orangerie   pendant  l'hiver,  Ou  a  conseillé  la  mul- 

tiplicati le  boutures  dans  le  sable,  sous  châssis,  à  froid 

Le  semis  donne  de  lions  résultats. 

P.    llAHIml  . 


UTILISATION    DE    LA   CHALEUR 

perdue  dans  les  Chaufferies,  W 


il 
Il  se  perd  aussi  une  notable  quantité  de  chaleur  par  les 
prtiis  tuyaux  de  plomb,  placés  aux  circuits  des  conduites, 
.les  thermosiphons. 

Ces  petits  tubes  servent  à  faciliter  la  sortie  de  l'air,  ren- 
fermé dans  les  conduites,  lorsque  l'eau  se  met  en  mouve- 
mement  ou  se  retire  dans  la  chaudière;  mais, pendant  que 
celle-ci  esl  sous  pression  el  qu'elle  fonctionne  régulière 
ment,  l'échappement  d'air  n'est  plus  qu'une  Euite  de 
vapeur,  se  dégageant  de  l'eau  bouillante  en  mouvement  ; 
c'est-à-dire  une  perte  de  vapeur  et  non  d'air. 

Dans  un  but  économique,  il  est  donc  bon  de  recherchera 
recueillir  cette  vapeur,  dans  la  mesure  du  possible,  el  à 
s'en  servir  pour  un  chauffage  quelconque. 

La  perte  de  cette  chaleur  est  d'autant  plus  grande,  que 
les  conduites  d'eau  chaude  sont  plus  longues  et  qu'elles  ont 
plusieurs  tubes  d'échappement,  ce  qui  arrive,  lorsqu'elles 
forment  de  nombreux  circuits. 

Il  est  tout  aussi  facile  d'utiliser  cette  vapeur,  que  d'utili- 
ser la  chaleur  perdue  dans  les  chaufferies,  an  chauffage  de 
petites  serres,  bâches  etc.,  ainsi  que  nous  l'avons  vu 
dans  un  numéro  précédent  (1).  Mais,  pour  cela,  il  faut  que 
le  thermosiphon  soitassez  fort,  car,  avec  des  petits  modèles, 
mi  n'obtient    pas  une   somme  de  chaleur  suffisante. 

En  ce  cas,    le  local  à  chauffer  peut   être  établi   près  de 
chaque  tuyau  d'échappement  :  il  n'y  a  alors  qu'à  prolonger 
ledil  tube,  de  façon  à  lui   taire  faire  une  ou  mieux  plu 
sieurs  lois  le  tour   de  cette  construction.,  en  le  disposant 

et  le  plaçant    de   la   même  façon  que  les  c luites  d'eau 

chaude  ii.s  i hermosiphons. 

Sun  extrémité  doit  être  ouverte  et  donner  accès  au  dehors 

du  local,  cals  après  avoir  parcouru  toute  la  petit tduite, 

la  vapeur  esl    faible  el    ne   sort    que  -mis  forme  de   buée 
légère.   De  plus,  cette  ouverture  est  nécessaire,  comme  il  a 

été  dit  plu-  haut,  i r  assurer  les  mouvements  de  l'eau, 

dans  les  conduites  du  thermosiphon. 

(  ette  iiiilisaiioii  de  vapeur  perdue  ne  gêne  nullement 
le  fonctionnement  du  therinosiphon,  cari  échappement  'I  air 
n'est  loin  simplement  qu'un  peu  éloigné  et  sa  régularité 
resté  la  même  qu'auparavant. 

(   est  un  dés  meilleurs  principes  économiques  que  d'uti 
liser  celte  chaleur  jusqu'ici  perdue,  et,  vous  en  conviendrez, 
les  avantages  a  i  mit  dès  chaufferies  et  des  petites  conduite ! 
à  échappement  d  air  nesont  pas  à  dédaigner. 

JOSEPH  AI.ARY. 
(1)  /  i  Jardi  M    r-'i     page  (il). 


LE   JARDIN 


11 


Nouveautés  Horticoles 


m 


Parmi  !'•-  nouveautés  mises  cette  année  au  commerce  par 
la  maison  Ch.  Molin,  de  Lyon  (Rhône),  nous  remarquons 
les  deux  légumes  suivants  : 

Chou-fleur  de  Lyon  très  nain 
à  forcer  (flg.  54). 
Julie  race  distincte  el  d'un  très  grand  mérité  en  raison  de 
-;i  précocité,  il"  sa  rusticité  et  de  -a  zrande  production.  (  '  est, 


Fig.  5-1.  —  <  liou-tU'iir  de  Lyon  très  nain. 

sans  contredit,  la  meilleure  variété  pour  forcer,  el  celle  qui 
résiste  le  mieux  à  la  chaleur  sous  châssis;  elle  donne  très 
prompteaient  de  belles  pommes,  bien  blanches  el  à  grain 
fin. 

Nous  la  recommandons  aussi  pour  les  premiers  semis  en 
pleine  terre,  et,  comme  elle  occupe  relativement  peu  de 
place,  on  fera  bien  de  la  planter  un  peu  serré. 


Mâche  ronde  améliorée  à  larges 
feuilles  (flg.  55). 

Belle  amélioration  de  la  Mâche  ronde  coi une,  différant 

de  celle-ci  par  ses  feuilles  qui  sonl  beaucoup  plus  larges  el 
d'une  teinte  vert  foncé. 

Elle  forme  une  rosette  compacte  et  bien  plein.-  dans  le 
cœur.  C'est,  en  un  mot,  une  variété  très  productive,  d'un 
développement  rapide,  ce  qui  la  fera  rechercher  par  les 
jardiniers  maraîchers  etde  maison  bourgeoise. 

P.  LEPAGE. 


LES  FLEURS  POUR  TOUS 


La  culture  des  fleurs  par  les  ouvriers.  (2). 
(Fin  (3)). 


11  y  a  des  "U\  riers  qui  sont  amateurs  dans  le  sens  vrai  du 
met  ;  certains  spécialisent  même  leurs  cultures  ou  collec- 
I  ionnent  des  plantes  variées  :  ce  ne  sont  pas  les  moins  intel- 
ligents et,  dans  les  campagnes,  on  les  nomme  des  »  curieux  » 
et  on  les  envie.  J'en  connais  un  qui  s'est  adonné  ,â  la  cul- 
ture du  Rosier;  .sa  collection  est  vaste;  c'est   lui  qui  va 

chercher  ses  Eglantiers,  qui  les  piaule  el  les  éi  uss îe;  de 

cette  fac,on.  sa  collection  augmente  chaque  année. 

Mais  la  majorité  des  ouvriers  ne  Collectionnent  pas  ainsi 
les   plantes:  ils  en  réunissent  une  certaine  quantité  qu'ils 

(1)  Description  des  obtenteurs. 

I.'i  Mémoire  récompensé  par  le  Congrès  horticole  de  1897. 

(3)  Le  Jardin,  1898,  pages  4,  22,  47.  61,  79  et  9B. 


disposent,  le  plu    agréablement  possible,  dans  un  petit  par- 
;   généralement    des   piaule-,  vivaces,  bisannuelles  el 
annuelles.  Le  plus  souvent,  ce  sont  les  femmes  qui  soignent 
ces  Heurs;  ce  qui  rentre  bien  dans  leurs  aptitudes. 

Cette  narration  peut  donner  une  idée  du  degré  auquel  les 
fleurs  sont  aimées  par  les  classes  ouvrières  dos  villes  et  des 
campagnes.  L'idéal  est  certainement  de  développer  le  goùl 
et  l'amour  des  fleurs,  chez  ceux  qui  déjà  les  cultivent,  el  de 
le  faire  naître,  chez  ceux  à  qui  elles  sont  indifférentes.  Les 
conférences  populaires  faites  par  des  professeurs -ou  pai  cl 
jardiniers   instruits,    le   dimanche,   dans    les   campa' 
donneraient  certainement  d'excellents  résultats.  Les  Oui  1 1 
qui  aiment  les  Heurs  ne  manqueraient  pas  d  ;  assister  et  \ 
amèneraient  leurs  amis  qui,  par  la  suite,  formeraient  autant 
il  adeptes.  Les  cours  périodiques,  quand  il  est  possible  de  1" 
l'airej  sont  encore  préférables,  oar  ils  constituent  un  ensei- 
gnement continu.  Beaucoup  d'ouvriers,  du  reste,  font  partie 
l  ■-  sociétés  horticoles  de  leur  région  et  assistent  réguliè- 
remeul  ou  fréquemment  aux  réunions. 

t  »n  ne  doit  pas  s'arrêter  là  :  ou  sait  que  certaines  sociétés 
il  liorticùlture  ont  organisé  des  concours  de  petits  jardins 
d'ouvriers;  des  commissions,  nommées  spécialement  à  cel 
ctîet,  se  rendent  dans  ces  jardins  et  examinent  les  cultures, 
tout  des  rapp.nl-  spéciaux  et  récompensent  les. ouvriers 
selon  leur  juste  mérite,  par  des  médailles,  diplômes,  livrets 
de  caisse  d'épargne  et  livres  de  jardinage.  11  convient  donc 
de  donner  plus  d'extension  à  ces  Visites  de  jardins,  qui 
prouvent  à  l'ouvrier  qu'on  s  intéresse  véritablement  à  lui. 
cela  seul  l'encourage.  Les  sociétés  qui  n'ont  pas  encore 
compris  ces  travaux  dans  leur  programme  Ae\  raient  le  faire. 
en  ne  négligeant  pas  de  jeter  un  coup  d'œil  sur  les  cultures 
dos  fenêtre-:  elles  verraient,  parla  suit'',  dans  leur  contrée, 
les  ouvriers  se  mettre  à  l'œuvre. 

l'inlin.  il  serait  utile  également  de  faire  pour  les  ouvriers 
des  campagnes  ce  que  j'ai  indiqué  pour  ceux  des  ■wllo-  :  la 
distribution  de  graines,  de  bouline-  el  de  jeune-  plante-. 
1  organisation  de  concours,  en  quelque  sorte  de  petites  expo 
-il  ions  Morale-,  un  l'oneom  ierail  tous  les  ouvriers  -i  exposer. 
Ce  sérail   une   petite  fête  dans  les  villages.   Beaucoup  de 


Fig.  ôô.  —  Mâche  ronde  améliorée  à  larges  feuilles. 

monde  s'y  rendrait  el  ce  serait  la  meilleure  méthode  de 
recueillir  de-  adhésions  de  nouveaux  cultivateurs  de  fleurs. 
Du  reste,  ce  dont  j'ai  parlé  pour  les  ouvriers  des  villes  est 
applicable  pour  ceux  de-  campagnes  en  tenanl  i  ompte  de  la 
différence  des  milieux. 

A  l'heure  où  des  questions  féminines  s'agitent  et  sont 
d'actualité,  il  me  parait  utile  d  ajouter  que  la  culture  des 
fleurs,  par  les  jeunes  filles  et  par  les  femmes,  doit  éga- 
lement être  encouragée  Ne  onl  ee  pas  les  femmes  qui. 
dans  la  majorité  des  cas,  aident  leur  mari  dans  l'entretien 


112 


LE    JARDIN" 


ilu  jardin  et  éneouragent  ses  travaux,  qui  cultivent  le  par- 
terre e(  donnent  aux  plantes  d'appartement  les  soins  déli- 
cats et  multiples  qu'elles  exigent  '.'  Si  l'on  veut  envisager  le 
jardinage  au  point  de  vue  commercial,  nous  voyons  les 
femmes  seconder  leur  mari  dans  les  diverses  opérations 
culturales,  vendïe  les  Heurs  el  régler  les  dépenses;  dans 
le  Midi,  ce  sont  1rs  femmes  i|iii  font  la  cueillette  des  fleurs 
coupées. 

Aussi  ne  serait-il  pas  déplacé  qu'elles  assistassent  aui 
conférences  et  aux  cours  de  culture  florale,  el  prissent  part 
aux  concours  spéciaux. 

Je  m'arrêterai  là:  les  mémoires  ne  devant  pas  dépasser 
Une  certaine  limite,  je  ne  puis  entrer  dans  les  détails  pra- 
tiques et  si  divers  des  méthodes  culturales  à  adopter  pour 
encourager  la  culture  des  fleurs  'die/,  les  entants  et  chez  les 
ouvriers.  Je  suppose,  du  reste,  que  ces  matières  sortenl  du 
cadre  de  la  question  posée. 


Eh  bien!  voilà  la  voie  dans  laquelle  devraient  s'engager 
imites  les  sociétés  d'horticulture  :  répandre  le  goût  des  Meurs 
à  l'école  et  chez  l'ouvrier,  par  des  exemples,  un  enseî* 
gnement  et  des  encouragements. 

(  vi  exposé,  d'une  question  mise  à  1  étude  avec  jus  le  raison 
par  la  commission  du  Congrès,  peut  sembler,  dans  quelques 

cas,  d'une  ap.plicati liffleile.  El  ce  mémoire,  sans  douté, 

contient  des  lacunes  el  comporte  des  modifications  que  sau- 
ront résoudre  ci  ttre  au  point  les  membres  du  Congrès 

cl  les  personnes  plus  compétentes.  Mais  je  le  crois  facile  à 
appliquer  dans  ses  grandes  lignés,  avec  l'aidedes  munici- 
palités, des  sociétés  horticoles  el  populaires,  des  personnes 
reconnaissant  l'utilité  de  cette   partie  de  l'instruction  du 

peuple. 

La  France  ne  sauvait  rester  eu  arriére  et  doit  montrer 
que,  lorsqu'il  s'agit  du  progrès  cl  des  améliorations  a  appor- 
ter dans  les  classes  ouvrières,  où  elle  puisera  ses  défenseurs 
de  demain,  elle  sait  montrer  qu'elle  est  là,  et  veille  sur 
leurs  destinées  ! 

ALBERT   MALMENÉ: 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 


Séance   du  ii  \   Alars   1888 


COMITE   ME    l'-LOEICl  1.11  RE. 

MM.  Vilmorin,  Andrieux  et  G",  en  outre  de  trois  luis  de 
Cinéraires  [Cinéraire  Boule  tir  neige,  à  fleurs  blanc  pur, 
Cinéraires  à  grandes  fleurs  et  à  grandes  fleurs  striées) 
présentaient  un  lot  de  plantes  alpines  fleuries  fort  intéres- 
santes, parmi  lesquelles  se  remarquaient  les  jolis:  Narcis- 
sus  calathinus,  Iris  reliculata,  Primula  denticulata,  Chio- 
uodoxa  luciliif,  Triteleia  uniflora  cterulea,etc. 

M.  Lemaire,  de  Montrouge,  avait  apporté  un  superbe 
exemplaire  de  Mimosa  Ben  llieriana  en  pleine  floraison. 

Enlin  M.  L.  Cadot,  jardinier  au  château  de  Mpntgobert, 
soumettait  à  l'appréciation  du  comité  trois  potées  de  Saiht- 
paulia  ionantha  (la  Violette  d'Uzambara)  dont  une  à  Heurs 
rouges  n'ayant  pas  encore  une  tenue  aussi  bonne  que  le 
type,  mais  trèsintéressanle  en  ee  qu'elle  pourra  sans  doute 
donner  naissance  à  de  meilleurs  gains  dans  ce  nouveau 
coloris. 

COMITÉ    D' ARBORICULTURE   FRUITIÈRE. 

M.  Cordonnier,  de  Baillent,  avait  envoyé  huit  caissettes 
de  superbe  Raisin  Black  Alicante. 

M.  Parent,  de  Rueil,  deux  caissettes  de  Cerises  Muij  duke 
ou  Anglaise  hâtive,  absolument  irréprochables,  d'une  gros- 
seur et  d'un  coloris  admirable,  ainsi  qu'une  caissette  de 
Framboise  F.  Homet;  apports  qui  ont  été  très  remarqués 


COMITE    MES    ORCHIDEES. 

Des  gousses  de  Vanille,  récoltées  en  serre,  étaient  pré- 
sentées par  M.  L.  Cadot,  jardinier  au  château  de  Montgo- 
bert.  Un  Catlleya  Triana:  SchrcsderXj  par  M.  Kégnier,  de 
Fohten'ay  ;  un Odonioglossum  Rossi  majus,  par  M.  Poirier, 
jardinier  chez  M.  Cardoso,  à  Paris  ;  un  Cjfpripeditim  pva  - 
staus.  par  M.  Berigeon,  Enlin  un  Z  y  tj  ope  lalum  Makayi  et 
un  Cypripedium  hybride  qui  a  recule  nom  de  Général 
llenrion  Berthier,  étaient  apportés  par  M.  Dutremblay  du 
May. 

COMITÉ    DES  INDUSTRIES  UOUTICOLES 

M.  Poullailler  soumettait  à  l'appréciation  du  comité  une 
nouvelle  poudreuse  à  insecticide.  M.  Chantin,  un  ingénieux 
système  pour  nettoyer  les  vitres  des  serres. 

Des  commissions  ont  été  nommées  pour  examiner  les 
diverses  objets  présentés  à  ce  comité. 

J.  FOSSEY. 


Les  Produits  de  Culture  forcée  aux  Halles 


l'eu   de  Haricots  \  erts  et  eu  baisse,  ve  ndlis  île   n  à  12  fr. 

le     kilo. 

500  kilo,  de  Raisin  Black  Alicante,  de  il  à  12  fr.  le  kilo: 
l'exl  ra,    lô  francs. 

Nous  avons,  depuis  quinze  jours,  du  Raisin  Frankcn- 
i/iul  de  provenance  belge,  de  12  à  lô  francs  le  kilo. 

l.e  1S  mars  oui  été  apportées,  par  M.  Léon  Purent,  les 
premières  Framboise  Homet  ;  de  ce  producteur,  arrivent 
des  envois  journaliers  de  caisses  de  Cerise  anglaise,  vrai- 
ment remarquables  par  leur  beauté  et  se  vendant  un 
franc  pièce  environ. 

Les  lorceries  d'Hai'dricourl  ouf  lait  mettre  en  venti 

beau  Cerisier  en  pot.  Bigarreau  Jaboiday,  avec  80  fruits: 
le  prix  de  67  francs  auquel  il  a  été  adjugé' aurait  certaine 
ment  été  dépassé  s'il  avait  eu  huit  jours  de  plus,  car  les 
fruits  n  étaient  pas  encore  arrivés  à  entière  maturité. 

I  ne\  in  "j  ai  no  de  I  Cerisiers  en  pot.  portant  deôà  10  fruits. 
ont  été  vendus  à  des  prix  peu  élevés;  la  vogué  de  cette  vérité 
diminue. 

80  Caisses  de  Fraise  Dr  Morùre,  par  jour,  à  des  prix 
variant  entre  1  fr.  50  et  lu  francs  la  caisse  ;  la  production 
est  trois  lois  moindre  que  l'aimée  dernière  à  pareille  épo- 
que, et.  malgré  cela,  les  prix  sont  à  peu  prés  les  mêmes; 
le  temps  froid  que  nous  avons  eu  la  quinzaine  dernière 
n  engage  réelle ni  pas  à  la  consomation  de  ces  fruits. 

l.e  ::l  mars,  deux  caisses  de  Frnisc  Vicomtesse  H&ri- 
cart  de  Tkwy  oui  été  adjugées  5  et  li  francs:  cette  variété 
n  est  pas  recommandable  pour  le  forçage  parce  que  se. 
fruits  sont  de  moyenne  grosseur;  malgré  sa  qualité',  les 
grands  marchands  de  primeurs  ne  se  soucient  pas  de  mettre 
en  vente  un  fruit  qu'ils  ne  pourraient  pas  fournir  s'il  leur 
était  redemandé. 

Les  Fraise  Quatre- Saisons  d;'ilyères,  de  li  à  I  I  francs 
la  corbeille. 

I.es  premières  Pèches  forcées  eM   Belgique  oui   été  veil 
dues   le  2!t  :   5   pour   2S   francs  et  1   pour  25.   Elles  étaienl 
plutôt  petites  que  moyennes  et  n'avaient  aucun  coloris. 

I.es  Roses,  à  12.  lô  et  20  francs  la  botte. 

Le  Lilas,  de  3  à  1  francs;  les  Violettes  de  l'arme. 
à  t'iix  iron  0,50;  les  Tulipes,  de  0. 10  à  0.70. 

Enlin  la  caisse  de  Camélias,  à  2  fr.  50. 

J.   M.    15. 

ERRATA 

Dans  le  compte-rendu  de  la  séance  du  lu  mars  dernier, 
une  confusion  de  noms,  nous  a  fait  attribuer  à  M.  Chan- 
trier,  de  Mortefontaine,  le  superbe  Phajus  Walliçhi,  pré- 
sente, en  réalité,  par  M.  Auguste  Chantin,  de  la  rue  de 
l'Amiral  Mouchez,  à  Paris. 


LE    JARDIN 


113 


LE  JARDIN.  —  N"  268.  -  20  AVRIL  1898. 


CHRONIQUE 


Sait-on  l'origine  de  la  plupart  des  Fuchsia  de  pleine 
terre,  de  ceux  dont  la  culture  esl  devenue  partout  popu- 
laire? Il*  proviennent,  parait-il,  rlu  Fuchsia  macrns- 
temma,  Julie  espèce,  importée  en  1823  du  Chili  par  un 
marin  anglais.  Le  célèbre  horticulteur  James  Lee  en 
aperçut  un  pied  sur  la  fenêtre  dune  maison  d'ouvrier  et 
l'introduisil  en  Europe.  C'est  donc  bien  au  hasard  que  nous 
devons  le  Fuchsia  rustique,  au  hasard  qui  l'ait  parfois  si 
bien  les  clios.'s  et  qui  est  le  vrai  maître  de  tout  ici  bas. 

-*- 
-*-  ■*- 

Quelle  est  la  limite  de  l'altitude  de  la  végéta.'ion  des 
plantes  phanérogames?  C'est  en  Asie  vraisemblablement 
qu'il  faut  la  chercher  dans  les  hautes  régions  thibétiques 
ou  himalayennes.  Les  célèbres  explorateurs  Schlatwingeit 
ont  en  effet  rencontré  des  végétaux  jusqu'à  6038  mètres 
dans  les  montagnes  du  Kashruir.  A  5700  mètres,  nu  a  re- 
cueilli une  Composée,  le  Saussurea  tridactylites,  sur  les 
liants  plateaux  du  Thibet,  à  une  élévation  de  mille  mètres 
supérieure  à  celle  du  sommet  de  notre  Mont  Blanc.  Dans 
l'Amérique  australe,  à  la  Terre  de  Feu,  par  contre,  les 
plus  hauts  points,  où  des  plantes  aient  été  rencontrées,  ne 
dépassent  pas  sensiblement:  300  mètres,  et  encore  à  cette 
altitude  ne  rencontre-ton  guère  que  des  Graminées. 

I.e  Gouvernement  hollandais  commence  à  s'inquiéter  du 
laineux  San  José  Seule,  l'Aspidiofiis  perniciosus  et  la 
seconde  chambre  des  Liais  généraux  a  voté  une  loi  en 
vertu  de  laquelle  les  frontières  de  la  Hollande  sont  fermées, 
pendant  quatre  mois,  aux  produits  venant  des  Etats-Unis. 
De  plus,  M.  Ritzema  Bos,  le  pathologiste  bien  connu,  est 
parti  pour  l'Amérique,  aux  tins  d'étudier  sur  place  le 
petit  insecte  qui  fait  tant  parler  de  lui.  La  fermeture  dé- 
finitive di's  frontières  ou  leur  réouverture  dépendra  du 
résultat  de  cette  enquête.  Faut-il  tant  s'épouvanter  de 
l'arrivée  en  Europe  de  VAspidiotns  ?  D'après  l'avis  de  gens 

bien  informés,  il  est  probable  que  la  frayeur  est  exagé) 

et  qu'on  a  fait  beaucoup  plus  de  bruit  que  de  raison.  Telle 
est  entre  autres  l'opinion  des  meilleurs  entomologistes 
anglais.  Il  y  a  vraisemblablement  dans  cette  affaire,  dont 
on  a  voulu  faire  un  épouvantail,  des  dessous  d'ordre  écono- 
mique avec  lesquels  la  science  n'a  absolument  rien  à  faire. 

■    ■ 
Encore   un    vieil    arbre   qui    vient    de   disparaître!    Le 
célèbre   Tilleul  de   Murât  vient  en  effet  d'être  abattu  par 

:oup  de  vent  après  avoir  résiste  à  toutes  les  intempéries 

pendant  plusieurs  siècles.  Il  avait  servi  d'observatoire  à 
Murât  dans  la  journée  du  I  1  octobre  1813,  pendant  une 
des  phases  de  la  bataille  des  Nations,  avant  l'attaque  de 
Wachau.  Napoléon  se  serait  également  reposé  sous  son 
abri.  Cet  arbre  historique  mesurait  vingt  mètres  de  hau 
teur  sur  l'",50  de  diamètre. 

I  tans  nos  colonies,  où  l'usage  de  la  quinine  est  journalier, 
ce  produit  est  encore  coté  à  un  prix  assez  élevé  qui  ne 
permet  pas  ;ï  tontes  les  bourses  d'en  faire  usage.  Les  Anglais. 
plus  pratiques  sont  arrivés  à  faire  vendre,  dans  l'Inde, 
par  les  bureaux  de  poste,  le  paquet  de  vingt-cinq  centi- 
grammes de  sulfate  de  quinine  au  prix  infime  île  0  fr.  02 
à  i)  fr.  03,  ce  qui  le  meta  U  fr.  08  ou  0  fr.  12  le  gramme. 
Dans  ces  conditions,  tous  les  fiévreux  peuvent  s'en  servir. 
Autrefois,  et  il  n'y  a  pas  encore  bien  longtemps  de  cela, 
h'  gouvernement  anglais  importait  pour  6.200.000  de  francs 
de  quinine  dans  ses  possessions  de  l'Inde.  Récemment,  on 
s'est  avisé  de  remédier  à  cette  dépense  exagérée  et  M.  (I. 
Ring,  le  distingué  surintendant  du  Jardin  de  Calcutta  a 
mené  l'entreprise  à  bonne  lin.  11  a  introduit  l'arbre  à  qui- 
nine et  a  fait  planter,  dans  le  Bengale,  quatre  millions  de 
pieds  des  meilleures  variétés  qui  s'j  sont  parfaitement 
acclimatées.  L'introduction  déjà  ancienne  du  quinine  à  la 


Réunion  ne  semble  pas  avoir  fait  baisser  sensiblement  le 
prix  de  la  quinine  dans  nos  colonies.  La  élu, se  est  vraiment 
regrettable. 

Des  raisins  qui  empoisonnent  '  La  chose  peut,  a  pre- 
mière vue,  paraître  bizarre el  pourtant  elle  esl  parfaitement 
exacte.  Il  ne  s'agil  pas  .les  bouillies  bordelaises  projetées 
sur  les  grappes  et  qui  seul  incapables  d'empoisonner,  étant 
donné  que  tes  sels  de  cuivre  ne  son!  pas.  peur  certaines 
raisoris,  aussi  toxiques  qu'on  esl  tenté  de  le  croire,  ("est  la 
nicotine  qui  est  la  empaille,  suri  ont  quand  elle  est  emploj  ée 
à  l'état  très  concentré,  lue  serre  à.  Vignes  avait  reçu 
plusieurs  fumigations  cl  les  raisins  n'avaient  pas  été  serin 
gués,  comme  on  le  fait  habituellement,  à  la  suite  de  l'opé- 
ration. 

Plusieurs  personnes  qui  avaient  mangé  de  ces  raisins, 
auraient  été  gravement  indisposées.  Le  cas  peut  intéresser 
la  Société  contre  l'abus  du  tabac  qui  fera  constater  une  fois 
de  plus  combien  est  dangereux  ce  poison  lent,  qui  n'a 
jamais  tué  qui  que  ce  soit. 

i    ■ 

Vous  seriez-vous  jamais  douté  que  le  phénomène  du  flux 
ei  du  reflux  de  la  mer  put  influer  sur  la  circulation  de  la 
sève! 

C'est  pourtant  un  journal  de  Marseille' ipii  nous  l'affirme. 
In  viticulteur  de  Naples  aurait  reconnu  et  expérimenté 
sur  ses  Vignes  ci  sur  d'autres  arbres  fruitiers,  que  la  sève 
monte  ou  descend  dans  les  branches,  d'un  mouvement 
périodique,  analogue  à  celui  du  flux  et  du  reflux  et  syn- 
chrone avec  ce  dernier.  11  faudrait  donc  tenir  compte  de 
l'état  de  la  mer  dans  les  opérations  de  la  taille  et  delà 
greffe.  Depuis  14  ans,  le  viticulteur  en  question  —  qui 
habite  bien  près  de  Marseille!  —  applique  ce  principe  el 
relire  de  ses  Vignes  des  produits  bien  supérieurs  à  ceux  de 
ses  voisins.  Dorénavant,  les  viticulteurs  ne  pourront  plus 
se  séparer  de  V Annuaire  de  la  connaissance  des  temps  et 
c'est  parmi  eux  que  devra,  raisonnablement  se  faire  le 
recrutement  de  notre  marine! 

■ 

Deux  opinions  régnent  sur  le  repos  des  griffes  d'Ané- 
mones et  de  Renoncules.  L'abbé  Rozier,  le  célèbre  agro- 
nome du  siècle  dernier,  soutient  l'une  de  ces  opinions  qui 
veut  que,  les  griffes  d'Anémones,  desséchées  puis  laissées  au 
repos  pendant  un  an  ou  deux,  donnent  des  plantes  plus 
vigoureuses  et  à  coloris  plus  intense.  Pour  les  tubercules 
de  Renoncule,  il  en  a  vu  se  développer  qui  étaient  restés 
quatre  années  hors  de  terre.  Contrairement  à  l'idée  qui 
attribuait  à  l'action  du  repos,  l'amélioration  donnée,  l'abbé 
Rozier  croit  qu'elle  provient  de  ce  que,  au  lieu  de  rester 
dans  une  terre  épuisée,  les  tubercules  ou  les  griffes  sont 
replantés  dans  un  sol  plus  meuble  et  mieux  préparé.  11  se- 
rait facile  défaire,  à  ce  sujet,  qui  ne  manque  pas  d'intérêt 
pratique,  des  recherches  qui  ne  laisseraient  pasque  d'être 
concluantes 

Notre  excellent  ami  Dybowski  vient  d'appeler  l'atten- 
tion de  l'Académie  des  Sciences  sur  une  Graminée  indi- 
gène qui  peut  rendre  de  très  grands  services  au  Soudan. 
Les  céréales  qui  y  sont  cultivées  ne  sont  pas  originaires  de 
la  région  :  telles  que  le  Maïs,  le  Sorgho,  le  Riz  de  mon- 
tagne, etc.  La  plante  dont  il  s'agit  est  au  contraire 
spontanée  dans  toute  la  région  tropicale  de  l'ancien  conti- 
tinent.  Elle  est  cultivéeau  Fouta-Djalon,  et  est  alimentaire 
au  Soudan.  C'est  le  Digitaria  longijlora  ou  Paspalum 
longiflorum.  dont,  la  dénomination  correcte  sciait,  d'après 
l'Index  de  Kew,  Paspalum  breoifolium .  Mais  laissons  cette 
question  de  synonymie  de  côté  pour  constater  que  cette 
Graminée  a  un  réel  avenir  pour  nos  colonies,  que  sa  cul- 
ture est  facile  et  qu'elle,  produit  trois  mois  après  le  semis 
sur  un  sol  débarrassé  de  broussailles  et  préparé  par  l'in- 
cendie —  condition  qu'il  est  on  ne  peut  plus  facile  de  réali- 
ser. Les  qualités  nutritives  du  Paspalum  sont  de  premier 
ordre;  la  composition  du  grain  rappelle  celle  du  Riz,  avec 
cependant  plus  de  matières  grasses  et  moins  de  son;  la 
foi  nie  du  iii'ain  se  rapproche  de  celle  du  Maïs. 

P.   IIARIOT. 


lli 


LE    JARDIN 


NOUVELLES   HORTICOLES 

Mérite  agricole.  —  A  l'occasion  du  banquel  de  la 
Société  royale  d'agriculture  de  Gand,  M.  Viger  a  remis,  de 
la  part  de  M.  Méline,  Ministre  de  l'Agriculture,  la  croix 
du  Mérite  agricole  à  M.  Pynaerl  Van  Geert,  horticulteur  à 
Gand,  pour  les  services  rendus  par  lui  à  l'Horticulture 
belge  et  française. 

Nous  adressons  à  M.  Pynaerl  Van  Geert,  nos  bien  sin- 
cères félicitations. 

Médaille  de  Veitch.  —  Au  mène'  banquet,  la  médaille 
commémorative  de  Veitch  a  été  remise  à  M.  le  comte 
Oswald  de  Kerehove,  auteur  d'importants  ouvrages  d'hor- 
ticulture, entre  antres.  Les  Palmiers  el  Les  Orchidées,  el 
à  M.   Edouard  André. 

Notre  planche  en  couleurs.  En  raison  de  l'ex 
tension  que  prendra,  dans  les  prochains  numéros,  le  compte 
rendu  de  l'Exposition  quinquennale  de  Gand,  don!  nous 
donnons  aujourd'hui  le  commencement,  et,  d'autre  part, 
désirant  appeler  l'attention  de  nus  lecteurs  sur  une  plante 
nouvelle  très  intéressante,  nousfaisons  passer  notre  planche 
en  couleurs  dans  le  présent  numéro. 

Les  fruits  du  Cap  et  de  la  Tasmanie  en  Angle 
terre.  —  Le  Gardeners'Chronicle  nous  annonce  l'arrivée 
du    vaisseau    le  «  Sent    »    avec    570   caisses   de  raisins    et 
22caissesde  poires  du  Cap,  Les.  poires  étaient,  parait-il.de 
toute  première  qualité,  mais,  parmi  les  caisses  de  raisins, 

nue  partie  seulement  se  trouvaient  en  de  bonnes c litions. 

D'autre  pari,  on  annonce  le  départ  de  Tasmanie,  des 
navires  1'  «  Ormuz  »  avec  16.000  caisses  de  pommes  et 
1  "  India  »  avec  18.000  caisses.  Le  premier  arrivera  en  An- 
gleterre vers  le  7  mai. 

Les  warrants  agricoles.  --  Dans  sa  séance  du 
31  mars  dernier,  la  Chambre  des  Députés  a  adopté  le  projet 
de  loi  sur  les  warrants  agricoles,  dont  nous  avons  déjà 
parlé  à  diverses  reprises  (1).  A  la  liste  des  produits  war- 
rantés ont  été  ajoutés,  entre  autres  :  plantes  officinales, 
fourrages  secs  et  graines  à  ensemencer. 

Les  colis  agricoles.  —  Le  Gouvernement  a  présenté 
à  la  Chambre  des  Députés  et  celle-ci  a  voté  s;liis  retard, 
un  projet  de  loi  sur  le  transport  des  colis  agricoles.  Ce 
projet  a  pour  objet  d'étendre  le  tarif  réduit  à  0  fr.  10  pour 
le  timbre  des  colis-postaux  aux  expéditions,  par  chemins 
de  1er.  de  colis  agricoles  d'un  poids  inférieur  à.  50  kilo- 
grammes. D'après  l'exposé  des  motifs,  les  Compagnies  de 
Chemins  de  fer  se  sont  engagées,  si  le  droit  de  timbre-.au 
profit  de  l'Etat  était  abaissé  de  0  fr.  35  à.  0  Ir.  lit.  à  aban- 
donner leur  droit  d'enregistrement  de  0  l'r.  10,  et  à  proposer 
à,  l'homologation,  peur  les  colis  agricoles  d'un  poids  infé- 
rieur à  50  kilogrammes,  un  tarif  spécial  commun  aux 
grands  réseaux,  établi  par  coupures  du  poids  de  20,  30  et 
lit  kilogrammes,  par  zones  de  100  kilomètres  environ. 
L'adoption  de  ce  projet istituerait  un  progrès  très  impor- 
tant pour  le  transport  par  grande  vitesse  de  certaines 
denrées  agricoles,  telles  que  le  lait,  les  œufs,  les  Leurres  et 
les  fromages,  les  crèmes,  les  fruits  et  les  légumes,  les  vian- 
des, les  volailles  mortes,  le  gibier,  etc. 

Société  des  viticulteurs  de  France  et  d  ampé 
lographie.  --  La  nouvelle  Société  des  viticulteurs  de 
France  el  d'ampélographie  dont  nous  avons  annoncé, 
dans  notre  numéro  du  20  mars  dernier,  la  formation  par 
suite  de  la  fusion  de  la  Société  des  viticulteurs  de  France 
et  de  la  Société  de  viticulture  et  d'ampélographie,  vient 
d'élire  son  bureau. 
M.  Tisserand,  Directeur  honoraire  de  l'Agriculture  en  a 

(1)  Le  Jardin,  1897,  pages  338  el  354. 


été  nommé  Président;  MM.  H.  Saint-René  Taillandier, 
le  comte  Raoul  Chandon  de  Briailles,  Duporl  el  Daniel 
Bethmont,  Vices-Présidents;  M.  Prosper  Gervais,  Serré 
taire-général. 

Société  des  jardiniers-horticulteurs  du  dépar- 
tement de  la  Seine.  -■  Nous  venons  de  recevoir  le 
compte  rendu  de  l'état  financier  pour  1897,  de  orito  société 

de  secours  mutuels  et  avons  été  heureux  d' :onstater  I  état 

prospère. 

L'avoir  général  au  10  janvier  1897,  s,,  montait  à 
531.051  Ir..  85.  l'endani    l'année  1897,  les  recettes  se  sont 

élevées  -l  la  somme  de   14.682  fr.,  28  et  les  dépenses  n 

atteint  que  20.888  fr.,  13,  si  bien  qu'au  13  janvier  1898, 
l'avoir  général  de  la  société  se  trouvait  être  de  55  1.848  Ir..  (>:.'. 
qui  ont  été  répartis  de  la  manière  suivante  sur  les  dix  erses 
caisses  :  86.446  Ir.  71)  pour  la  caisse  des  retraites  ; 
391.597  francs  pour  la  caisse  des  pensions  ;  33.945  fr.,  Il 
pour  la  caisse  des  convois;  30.138  Ir.,  89  pour  la  caisse  de 
prévoyance;  1.608  fr.  50  pour  la  caisse  des  orphelins; 
11.112  lianes  pour  la  caisse  Moynet. 

La  Société  compte  actuellement  1.062  membres  hono- 
raires et  ililS  membres  participants,  donl  97  sont  déjà 
retraités. 

I.a  prochaine  assemblée  générale  delà  société  aura  lieu, 
le  S  mai  prochain,  à  2  heures,  SI.  rue  de  Grenelle,  en 
l'hôtel  de  la  Société  nationale  d'horticulture  de  France. 

Le  nom  scientifique  du  Black  rot.  Cette 
maladie,  sj  connue  et  si  redoutée  aujourd'hui  pour  nos 
Vignes,  a  été  observée  pour  la  première  fois  en  Amérique, 
en  1861,  par  M.  Engelmann,  qui  lui  donna  le  nom  de 
Nemaspora  ampclicida. 

M.  E.  Roze  résume,  dans  le  Bulletin  tir  lu  Société 
mycologique  de  France,  les  transformations  du  nom 
scientifique  de  ce  Champignon,  dont  les  diverses  tonnes 
ont  reçu,  successivement,  les  dénominations  suivantes  : 
Phoma  ucicola,  Phyllosticla  citicola,  Sphœria  Bidwcllii, 
Physalospora  Bidwcllii,  Lœstadia  Bidioellii,  Guignardia 
Bidwcllii. 

Ce  dernier  nom,  appliqué  par  M.  M.  Viala  et  Ravaz,  doit, 
selon  M.  Roze,  être  changé  en  celui  de  Guignardia  ampc- 
licida, pour  se  conformer  à  la  loi  de  priorité'  admise  en 
nomenclature  botanique. 

Le  prochain  Congrès  des  Chrysanthémistes. 
—  (luire  les  questions  suivantes,  que  le  Congrès  d'Orléans 
a  décidé  de  maintenir  à  l'ordre  du  jour  du  Congrès  de 
Troyes  : 

1"  De  la  fécondation  dans  le  Chrysanthème  (rôle  du 
père  et  de  la  mère)  : 

2°  Des  meilleurs  entrais  et  composts  à  employer  dans  la 
culture  du  Clin  sanlhème; 
:>'  Qu'entend-on  par  races  de  Chrysanthèmes? 
1"  Classement   alphabétique  des  Chrysanthèmes.  (Quel 
mot  doit  guider  Tordre  alphabétique".') 
5°  Maladies  el  parasites. 

Le  Congrès  mettra  a  l'étude  toutes  celle-  que  lui  sou- 
mettront les  membres  de  la  Société,  en  les  adressant  au 
Secrétaire. 

Le  fermage  en  Calabre.  —  D'un te  de  la  F, -mile 

d'informations  'lu  Ministère  de  l'Agriculture  relative  au 
fermage  en  Calabre.  non-  extrayons  les  renseignements 
suivants,  intéressant  plus  particulièrement  la  viticulture  el 
l'horticulture  : 

Les  baux  a  long  terme  ne  sont  jamais  passés  pour  une 
durée  de  plus  de  sept  à  douze  ans,  el  encore  n'emploie-t-on 

ce  genre  d tral  que  pour  la  location  .le  te  nés  incultes 

■  m  de  lit-  de  torrents  abandonnés  par  les  eaux.  Ces  terrains 
sont  utilisés  généralement  pour  les  plantations  d'Oliviers, 
île  Mûriers,  d'Orangers  ci  même  pour  les  Vignes. 


LE    JAlil'IN 


115 


Tous  les  frais  sont  alors  à  la  charge  de  l'enl repreneur  qui 
jouit,  en  compensation,  de  toul  le  produit  de  la  terre. 

A  l'expiration  du  contrat,  le  propriétaire  doit  faire  expsr 
tiser  les  plantes  ou  les  arbres  en  plein  rapporl  el  <l"h  payer 
le  tiers  de  leur  valeur  à  son  ancien  locataire. 

De  nombreux  baux  de  catégorie  particulière  sont   passés 

I r  les  diverses  cultures  et  donnent  lieu  à  des  obligations 

différentes  selon  qu'il  s'agit  de  Vignes,  de  Figuiers,  d'Oli- 
vïers,  etc. 

Les  contrats  qui  ont  pour  objel  la  location  des  vignobles 
sont  d'une  durée  de  deux  à  quatre  ans  au  plus  et,  souvent 

même,  un  an  seulement.  Le  vig ■ si  tenu  au  marcottage 

■  •r  à  la  taille  des  ceps,  il  ne  fournil  que  par  moitié  les 
engrais  el  les  substances  employées  contre  le  phylloxéra. 

Quand  lerapportdu  vignoble  esl  considérable,  le  paysan 
a  droit  au  tiers  du  moûl  et  à  une  dizaine  d'hectolitres  de 
vin.  Les  Irais  .1"  transporl  du  pressoir  à  la  cave  du  pro- 
priétaire suiii  à  la  charge  de  c  'lui  ci. 

s'il  s'agil  Je  figues  fraîches,  le  tiers  'lu  produil  appar- 
tient au  paysan  ;  il  garde  la  moitié  si  les  figues  ^"in  séchées. 

Les  olives sonl  expertisées  sur  les  a  rbres.  Dans  les  petites 
propriétés,  le  cultivateur  fait  la  cueillette  el  porte  les  Eruil 

au  moulin.  Il  perçoit  en  huile  1: itié  du  produit.  Dans 

les  plantations  importantes,  ou  afferme  tous  1'--  arbres,  el 
le  propriétaire  est  payé  en  barriques  d'huile  de  0*  à  ^u  hec- 
tolitres. 

Les  coupes  de  bois  sont  toujours  portées  au  bénéfice  'lu 
propriétaire,  qui  paye  les  bûcherons  à  la  journée. 

Les  jardins  potagers  s,'  louent  à  l'année  et  sonl  très 
recherchés  en  Calabre,  car  leur  rapporl  est  de  là  500  francs, 
par  hectare. 

NÉCROLOGIE 


Rochefort-sur-Mer.  —  De  juin  à  octobre  1898.  —  Expo- 
sition INTERNATIONALE  ET  'COLONIALE.  —  Le  groupe  XII  COlll- 
pri  nd:  serres  et  matériel  horticole,  graines  et  plantes  orne- 
iii  itales  et  agricoles,  produits  du  potager  et  du  verger.  — 
Ad  esser  les  demandes  à  M.  l'Administrateur  de  l'Expo- 
sition, Maire  de  Rochefort-sur-Mer  (Charente-Inférieure). 


M.  Aimé  Girard.  —  Le  12  courant,  a  succombé,  à  l'âge  de 
08  ans,  après  une  courte  maladie.  M.  Aimé  Girard,  membre 
de  l'Institut,  professeur  au  Conservatoire  des  Arts  et 
Métiers,  membre  de  l'Académie  des  Sciences  et  de  la 
Société  nationale  d'agriculture  de  France. 

M.  Aimé  Girard  s'était  universellement  fait  connaître  par 
ses  importantes  recherches  sur  la  culture  des  Betteraves 
et  des  Pommes  de  terre,  ainsi  que  par  ses  études  de  techno- 
logie agricole  et  de  chimie  agricole. 

Les  nombreux  services  qu'il  a  rendu  à  l'Agriculture  ne 
sauraient  laisser  l'Horticulture  indifférente  a  la  perte  de  ce 
savant  dont  les  recherches  et  expériences  concluantes  ont 
donné  lieu  à  tant  d'applications  pratiques  d'une  incontes- 
table importance. 

M.  Victor  Bart.  —  Nous  apprenons  la  mort  de  M.  Victor 
Bart  qui  était  président,  depuis  de  nombreuses  années,  de 
la  Société  d'horticulture  de  Seine-et-i lise. 


EXPOSITIONS   ANNONCÉES 


Armentières.  —  Du  11  au  t8  juillet  1898.  —  Exposition 

des  produits  iie  l'horticulture  en  général,  organisée  par 
la  Société  d'horticulture  d' Armentières.  —  Adresser  les 
demandes  à  M.  Ch.  Carpentier,  Secrétaire-général,  à  Ar- 
mentières (Nord),  avant  le  15  juin. 

Nancy.  —  Du  2  au  5  juillet  1898.  —  Exposition  d'eorti- 
CULTURE,  organisée  par  là  Société  centrale  d'horticulture  de 
Nancy.  —  Adresser  les  demandes  à  M.  le  Président  de  la 
Société,  à  Nancy,  avant  le  10  juin. 

Fontainebleau. —  Du  18  au  21  juin  1898. —  Exposition 

DES  PRODUITS  DE  L'HORTICULTURE  ET  DES  INDUSTRIES  HORTI- 
COLES, organisée  par  la  Société  d'horticulture  de  Melun  et 
Fontainebleau.  —  Adresser  les  demandes  à  M.  Duval,  Se- 
crétaire-général, 19,  rue  de  Viarmes,  à  Paris,  avant  le 
2  juin. 

Francfort-sur-le-Mein.  —  De  juin  à  septembre  189S. 
—  Grande  exposition  de  Doses.  —  Les  demandes  doivent 
être  adressées  à  M.  C.  P.Strassheim,  au  bureau  de  l'Expo- 
sition de  lîoses,  Sachsenhausen,  Frankfurt-am- Mein  (Alle- 
magne), avant  le  15  mai. 


BIBLIOGRAPHIE 


Les  Œillets,  par  s.  Mottet.  —  1  vol.  de  100  pages  et.'ll  figures, 

avec  jolie  brochure  de    luxe  liés    solide    —    Prix  lfr.75 

l'iité  par   la   Librairie  Horticole  du  Jardin,   hi7,  Boulevard 

Saint-Germain,    à    Paris. 

Dans  cet  ouvrage,  dont  le  besoin  se  faisait  sentir  pour 
combler  la  lacune  existant  à  l'endroit  d'ouvrages  vraimènl 
à  jour  sur  la  culture  et  la  classification  des  Œillets,  l'auteur 
a  tenu  à  vulgariser  les  meilleures  et  les  plus  nouvelles 
races  et  variétés  et  à  mettre  à  la  portée  de  tous  les 
meilleures  méthodes  de  culture,  ce  à  quoi  il  a  pleinement 
réussi. 

Après  avoir  1res  judicieusement  analysé  les  caractères 
distinctifs  principaux  des  esp  ces  essentiellement  horti- 
coles, les  plus  répandues  dans  les  jardins,  il  reprend  cha- 
cune d'elles,  en  fait  l'historique,  en  expose  l'emploi  en 
horticulture,  en  décrit  les  principales  raies  et  variétés; 
puis,  avec  des  détails  pratiques  très  précis,  traite  longue- 
ment de  leur  multiplication  et  enfin  en  explique  la  culture 
avec  force  renseignements  fort  utiles  à  connaître. 

Ainsi  sont  examinées  successivement:  VŒillet  des  fleu- 
ristes (Dianthus  caryophyllus)  et  les  races  qui  en  sont 
'.s,  Œillet  Grenadin,  Œ.  Marguerite,  'Eillel  remon- 
tant, Œ.  perpétuel.  Œ.  de  fantaisie.  Œ  flamand,  etc., 
l'Œillet  Mignardise,  [D.  plumarius),  l'Œillet  de  Chine 
H  chinensis),  VŒillet  de  Poète  {D.  barbatus),  VŒillet  Flon 
li  semperflorens),  VŒillet  de  Gardner  (D.  Gardneri), 
VŒillet  superbe    I).  superbus),  etc., 

Cet  ouvrage  est  appelé  à  rendre  de  véritables  services 
aux  nombreux  amateurs  de  ces  superbes  lleurs  que  sont 
les  Œillets  et,  vu  son  prix  modique,  il  se  trouve  être  à  la 
portée  de  toutes  les  bourses,  tout  comme  les  conseils  et 
explications  qu'il  renferme  se  trouvent  à  la  portée  de  tous. 

Aide-mémoire  de  Botanique  générale,  anatomie   et    physio 

logie  végétales,  par  le  professeur  Henri  Girard.  —  Prix  :i  Ir. 

Baillère  et  fils,  éditeurs. 

Le  Manuel  d'histoire  naturelle  du  professeur  Henri  Gi- 
rard, donl  le  neuvième  volume,  traitant  de  la  botanique 
générale,  anatomie  et  physique  végétale,  vient  de  paraître 
et  qui  sera  complet  en  dix  volumes,  a  pour  objet  de  per- 
mettre aux  candidats  ayant  à  subir  un  examen  dont  le 
programme  comporte  l'étude  des  sciences  naturelles,  de 
repasser,  en  un  temps  très  court,  les  diverses  questions 
qui  peuvent  leur  être  posées.  L'auteur  de  ces  Aide-mé- 
moire s'esl  efforcé  d'embrasser,  aussi  brièvement  que  pos- 
sible, mais  sans  rien  omettre,  les  sujets  des  derniers  pro- 
grammes. 

Cet  ouvrage  permet    d'acquérir  rapidement   les  notions 
nécessaires  pour  profiter  des  cours  spéciaux  ou  lire  avec 
fruit   les  traités  complets. 
Missouri  botanical  garden,  8'  rapport  annuel. 

Cette  publication  de  230  pages  contient,  en  outre  du  rapport 
du  Directeur  et  de  l'état  des  finances,  une  longue  étude  sur 
les  Mousses  des  Açores,  avec  11  planches,  par  J.  Cardot.une 
autre  sur  quelques  Mousses  récoltées  à  Madère,  par  Wil- 
liam Trelease  et  enfin  une  troisième  sur  des  observations 
sur  la  flore  des  Açores,  avec  55  planches,  par  William  Tre- 
lease, etc.  etc. ..En  outre  des  66  planches  sus-mentionnées. 
nous  y  trouvons  une  vue  de  la  serre  aux  Agaves,  une  scène 
hivernale,  une  vue  prise  après  un  cyclone,  une  scène  de 
plantes  aquatiques,  etc..  et  nombre  de  notes  botaniques  et 
horticoles  des  plus  intéressantes. 

Les  Palmiers  (Palmenzucht  und  Palmenpflege),  par   le   D' 

Udo   Dammer,  des  jardins  botaniques  de   Berlin.  —  Un  vol. 

in-8°,  relié,  de  128  pages,  avec  24  gravures  hors  texte. 

Cet  ouvrage  (écrit  en  langue  allemande)  sur  l'obtention 
et  la  culture  des  Palmiers  est  divisé  en  six  chapitres  : 
Conditions  nécessaires  à  la  végétation  des  Palmiers,  mul- 
tiplication, culture  et  soins  à  leur  donner,  engrais,  soins 
à  donner  aux  Palmiers  malades,  genres  les  plus  impor- 
tants et  leurs  variétés. 

Non  seulement  la  partie  botanique  de  cet  ouvrage  semble 
très  complète,  mais  la  partie  culturale  et  pratique  n'a 
pas  été  négligée  et  les  51  pages  qui  lui  sont  consacrées 
sont  des  plus  instructives. 

I  s  27  illustrations  hors  texte,  très  soignées,  repré- 
sentent les  espèces  et  variétés  les  plus  remarquables. 

A  =■ 


LE    JARDIN 


Exposition  quinquennale  d'Horticulture 

DE    GAND 


Coup  d'œil  général.  —  Les  plantes  du  Cap  et  de 
la  Nouvelle  Hollande.  —  Les  fêtes  et  la  récep- 
tion royale. 

L'Exposition  internationale  quinquennale  de  Gaud  qui 
vient  .!<'  s'ouvrir,  est  digne  de  celles  qui  l'onl  précédée; 
elle  les  surpasse  même,  au  dire  des  personnes  qui  onl  -uivi 
el  admiré  ces  expositions  quinquennales:  aussi  est-ce  un 
véritable  succès .  <  >n  sent  vraiment  que  là  esl  un  centre 
horticole  où  la  culture  des  plantes  de  serres  esl  admirable- 
ment comprise. 

L'exposition  aété  inaugurée  le  16  avril  par  la  famille 
royale:  le  Roi,  la  Reine  el  la  Princesse  Clémentine.  Le  Roi  a 
longuement  visité  l'exposition  :  il  y  est  resté  trois  heures 
et  s'est  entretenu  avec  les  exposants  au  sujet  de  diverses 
plantes  que  contenaient  leurs  apports: 

La  vue  d'ensemble  des  plantes  massées  dans  le  grand  hall 
du  Casino  et  dans  son  annexe,  me  cause  la  même  impres- 
sion générâleque  celle  que  j'ai  déjà  éprouvée  à  l'Exposition 
d'horticulture  de  Hambourg,  l'an  dernier.  Mais,  en 
analysant  bien  mes  sentiments,  je  trouve  cependant  que 
cette  impression  diffère  nu  pou  dans  les  détails  -  si  ce  mol 
est  ici  applicable.  C'est  que,  en  effet,  à  Hambourg,  s  il  fut 

donné  à  i  le nde  de  pouvoir  contempler  des  apports 

considérables  de  végétaux,  on  ne  put,  proportionnellement, 
voir  autant  de  plantes  aussi  bien  cultivées  et  d'une  richesse 
de  végétation  el  de  floraison  aussi  frappante  qu'ici.  En 
somme,  ici,  à  Gand,  il  Tant  associer  l'idée  de  la  valeur 
individuelle  des  plantes  à  celle  de  leur  quantité. 


Avant  d'examiner  en  détail  les  principaux  lots  exposés, 
il  convient  de  jeter  un  coup  d'oeil  sur  l'ensemble. 

Vu  du  haut  du  perron  donnant  dans  la  salle  des  récep- 
tions, le  grand  hall  (flg.  56),  situé  en  contre  bas,  présente 
un  aspect  vraiment  ravissant  et  féerique  avec  ses  plantes 
exotiques  au  feuillage  si  pittoresque  et  aux  fleurs  parfois  si 
originales  el  généralement  bien  jolies. 

En  face  de  ce  petit  perron,  est  un  petit  roi  hei  au  pied  du- 
quel se  trouve  une  petite  pièce  d'eau  au  milieu  d'une 
pelouse  minuscule,  parsemée  de  quelques  plantes  exotiques 
dont  l'ensemble  se  reflète  dans  une  glace  très  heureusement 
placée  au  bas  du  rocher;  derrière,  une  allée  passant  con- 
tre ce  rocher  est  bordée  par  un  massif  dont  une  autre 
grande  glace,  masquant  la  porte  d'entrée,   forme  le  fond. 

Puis  les  massifs  situés  à  droite  et  à  gauche,  au  bas  du  per- 
ron, sont  occupés  par  dos  plantes  à  feuillage  el  dos  plantes 
à  fleurs:  au-dessus  du  feuillage  si  diversement  coloré  des 
i  Protons,  des  spathes  rutilantes  d'Anthurium,  dos  Heurs  par- 
lois  bizarres  dos  Orchidées,  s'élancent  les  frondes  majes- 
tueuses des  Palmiers  et  des  Fougères.  Enfin,  sur  la  petite 
pelouse  sont  disséminés  de  beaux  spécimens  et  des  groupes 
de  plantes  variées  :  plantes  à  fleurs  et  plantes  à  feuillage. 

Traversons  maintenant  la  salle  de  réception  et  non-- nous 
trouvons  en  haut  de  l'escalier  dominant  l'annexe  (flg.  57). 
Là,  c'est  une  éclosion  de  fleurs,  un  parterre  de  plantes  fleu- 
ries, dont  les  coloris  sont  étincelants  sous  la  lumière  tamisée 
par  une  étoffe  rayée  de  rose  et  do  vert  pâle,  el  ressortent  sur 
le  ton  vieux  vert  des  tentures,  un  peu  foncé  cependant. 

\  oici  des  lots  d'Azalées  de  serres,  de  Camellias,de  plantes 
du  Capot  de  la  Nouvelle  Hollande,  dune  culture  non  seu- 
lement i  arlaite  mais  extraordinairement  bien  comprise; 
aussi  les  amateurs  de  ces  plantes  s'extasient-ils  devant  la 
beauté  des  exemplaires  présentés. 


Puis  ce  sont  encore  des  plantes  vertes  etd'autres  à  feuil- 
lage coloré,  dos  Azalées  de  plein  air,  etc.,  le  tout  relevé  ça 
el  là  par  des  spécimens  remarquables  de  Palmiers,  de  Pou 
gères  el  d'autres  plantes  analogues,  Ailleurs,  des  Orangers 
couverts  de  fruits  et  qu'on  croirait  venus  de  notre  belle  cote 
méditerranéenne,  des  Acacia  paradoxa,  A.vcrlicillata  et 
autres,  en  exemplaires  hors  ligne.  Enfin,  au  fond,  un  mas- 
sif d'Azalées  tout  à  fait  volumineuses,  un  véritable  éblouis- 
semenl  de  fleurs.    Ions  lots  qu'il  faut  examiner  en  détail. 

Il  y  a  tant  et  tant  de  fleurs  brillantes,  tant  de  coloris 
opposés  les  uns  aux  autres  que  la  vue  finit  par  en  être  fati- 
guée. (  !ela  me  rappelle  une,  naguère,  quelqu'un  —  ce  fut  un 
belge,' si  mes  souvenirs  sont  exacts,  — lançaces  mots  ((  trop 
de  fleurs  »  :  comme  ce  serait  le  cas  de  les  appliquer,  ces 
mots,  à  cet  amoncellement  d'Azalées  ! 

Dans  d'autres  salles,  ce  sont  dos  plantes  bulbeuses,  des 
<  Irchidées,  îles  plantes  nouvelles  dont  nous  reparlerons,  etc. 

Dehors,  ce  sont  des  lots  d'arbustes  \aries.  de  Conifères, 
qui  ne  peuvent  —  et  il  s'en  faut  de  beaucoup  —  soutenir  la 
comparaison  avec  les  massifs  de  ces  moines  plantes  expo 
ses  à  Paris  pai-  les  horticulteurs  el  pépiniéristes  français. 
P  antre  part,  voici  dos  Lauriers  d'Apollon  diversement 
formés,  qui  sont  u les  spécialités  de  l'horticulture  gan- 
toise; puis  du  matériel  horticole:  serres,  châssis,  chaut 
Eages,  etc.,  en  bien  inoins  grande  quantité  qu'à  Paris,  et  ce 
n  esl  pas  dommage. 

Avant  de  passer  en  revue  les  lots  exposés,  qu'on  me  per- 
mette d'exprimer  une  opinion,  c|iii  n'est  pas  seulement 
mienne,  mais  que  j'ai  également  entendu  souvent  formuler: 

leiies.  i  e\|,o-ition  est  de  tous  points  réussie  sous  le  rap- 
porl  de  la  valeur  des  lots  ,-t  de  chacune  des  plantes  indivi- 
duellement, mais  combien  plus  joli  serait  l'ensemble  si  des 
locaux  plus  vastes  eussent  permis  d'adopter  la  méthode 
française  de  grouper  les  plantes  de  telle  s. nie  que  chacune 
soit  bien  en  évidence  sans  que,  pour  cela,  l'ensemble  en  souf- 
fre et  si.  de  plus,  les  massifs  étaient  surélevés  el  entourés 
de  bordures  de  gazon  presque  verticales. 

l'ne  exposition  ile.es  plantes,  dispos,'.,,  comme  la  com- 
prennent et  l'exécutent  certains  horticulteurs  parisiens, — 
l'art  associé  à  la  beauté  et  à  la  majesté  des  spécimens  de 
plantes  exposées,  —  mais  ce  serait  l'idéal  ! 

Nombreuses  étaient  les  plantes  nouvelles  intéressantes  : 
notre  directeur,  M.  II.  Martinet,  en  a  d'ailleurs  pris  les 
descriptions  et  en  parlera  dans  le  prochain  numéro. 

* 

■ 

Parmi  les  choses  les  plus  intéressantes  de  l'exposition, 
les  collections  de  plantes  du  Cap  et  de  la  Nouvelle  Hol- 
lande présentent  un  très  grand  intérêt.  Ces  collections  sont 
nombreuses  et   chacune  d'elles  renferme  dos   sujets  , l'une 

culture  admirablement  comprise.  Certaines  d s  plantes 

peuvent  compter  à  juste  titre  parmi  les  pins  belles  de 
l'exposition  et  je  ne  serais  pas  , '.tonné  que  celle  exhibition 
],.s  remit  en  vue  el  en  laveur,  car.  en  général,  leur  culture 
n'a  été  abandonnée  ou  du  moins  fort  délaissée,  que  parce 
que  souvent  on  la  croit  difficile  à  mener  à  bien.  Je  ne 
doute  même  poinl  que  certaines  d'entre  elles  ne  soient  très 
appréciées  à  Paris,  si  quelques  horticulteurs  se  incitaient  à 
les  cultiver. 

Les  exposants  de  ces  plantes  sont  :  tout  d'abord,  Mme  la 
Comtesse  de  Kerchove,  dont  le  loi  ravissant  contient  nom- 
bre de  beaux  exemplaires  parmi  lesquels  je  «itérai  :  Diosma 
cordata,D.  capitata,  Chorizema  Lowi,  Polygala  Dal- 
maisiana  grandiflora,  Kennedya  purpurea,  Adenandra 
fragrans,  Erica  cucullata,  Acacia  cordata,  A.  paradoxa, 
etc.,  etc. 

Puis  M.  Bedinghaus,  avec  une  collection  remarquable, 
dans  laquelle  se  trouvent  :  Eriostemon  myrtifolium,  E. 
linearifolium,  Boronia  elatior,  Leptospermum  scoparium, 


LE    JARDIN 


117 


Adenandra  fragrans,  Acacia  longifolia,  A.  grandis,  A. 
cordata,  Tetratheca  ericoides,  Brachysema  acuminata, 
Diosina  ericoides,  D.  alba,  Clianthus  magnifiais.  Cette 
dernière  espèce  esl  une  superbe  plante  cultivée  couram- 
ment à  Gand  comme  plante  de  marché 

Un  peu  plus  loin,  M.  Jules  de  Cock  présente  une  série 
de  ces  mêmes  plantes,  parmi  lesquelles  le  curieux  Pimelea 
spectabilis,  le  Boronia  polygaUvfolia,  absolument  splen- 
dide,  le  Brachysema  latifolia,  Genistaformosa,  etc. 

1  11  très  beau  groupe  aussi  de  M.  Emile  de  Cock  :  l'inté- 
ressant Asalea  lincarifolia,  dont  on  peut  voir,  dans  l'expo- 
sition, plusieurs  nouveautés  autrement  colorées;  VAphe- 


horticole  de  Belgique,  à  la  municipalité,  aux  membres 
du  Jury,  à  la  presse  horticole  et  aux  horticulteurs.  Cette 
fête  eut  lieu  dans  une  salle  superbement  décorée,  donl  du 

te  je  reparlerai. 

Enfin,  aujourd'hui,  17.  l'après-midi  s'est  passée  dans  les 
superbes  serres  du  château  de  Laecken  s  m- invitation  du  Roi  ; 
nombreuse  était  la  foule  qui  admirait  les  beautés  de  ces 
si  rres  universellement  réputées  et  où,  pour  la  circonstance, 
les  toilettes  rivalisaient  avecles  fleurs. 
Gand,  17  avril. 

ALBERT  MAUMENË. 


Fig.  56.  —  Plan  du  grand  hall  de  l'Exposition  quinquennale  de  Gand. 


lexis  macrantha  rosea,  leKennedya  purpurata,  lePul- 
lenœa  stricta,  etc. 

Les  exemplaires  d'Acacia,  ainsi  que  quelques  Melrosi- 
deros,  étaient  absolument  remarquables. 

Bien  des  choses  seraient  encore  à  citer  dans  cette  série  des 
plantes  de  serre  froide;  c'est  du  reste  ce  que  je  ferai  dans  le 
prochain  numéro. 

- 

L'Exposition  internationale  quinquennale  d'horticul- 
ture de  Gand.  est  l'occasion  de  nombreuses  fêtes  offertes  aux 
membres  du  Jury. 

Ainsi,  le  15,  la  municipalité  convia  les  invités  à  une  fête 
d'art  qui  eut  lieu  à  l'Hôtel-de- Ville. 

Hier,  lii.  un  raout  international  a  été  offert  par  le  Cercle 


Anomalies  florales.  —  La  Chronique  orchidéenne 
rapporte  avoir  reçu  de  M.  Debois,  chef  des  cultures  de 
M.  Madoux,  à  Ànderghem,  les  deux  curieuses  fleurs 
monstrueuses  suivantes  : 

1"  L"n  Cypripedium  insigne  muni  de  trois  labelles,  de 
consistance  assez  molle,  à  poches  moins  profondes  que 
d'habitude,  mais  à  peu  pn'^  semblables;  les  deux  labelles 
supplémentaires  tiennent,  la  place  des  pétales,  qui  sonl 
absents  ou.  pour  mieux  dire,  qui  ont  servi  à  les  former.  Le 
staminode  est  tout  petit,  d'un  jaune  verdâtre  et  presque 
rond. 

2°  Un  Dendrobium  Wardianum  dont  la  fleur  est  presque 
dépourvue  de  labelle,  celui-ci  étant  réduit  à  une  petite 
masse  charnue  et  blanche,  plus  courte  que  la  ci  don  ne. 


118 


LE    JARDIN 


Orchidées  originaires  des  mêmes  régions        Planles  nouvelles  ou  peu  connues 

que  le  Catttleya  labiata  autumnalis 


LES    GYNERIUM 


La  région  dans  laquelle  on  a  retrouvé  le  Cattleya  labiata 
autumnalis  1 1  ),  renferme  également  quelques  bonnesespèces 
et  variétés  nouvelles  donl  la  science  el  l'horticulture  tirent 
bon  profit. 

En  première  ligne,   vient   le  Cattleya   Victoria  Reyina 
qui,  n'étant  qu  un  hybride  entre  le  (  '.  labiata  et  le  (  '.  /  eo 
poldi\a.T.  pernambucaensis,  restera,  parce  seul  t'ait    ma] 
heureusement  toujours  rare.  Puis,  le  Cattleya  LeC  ■■     éga 
[émeut  hybride  naturel,  mais,   cette  lois,  entre  les  (  .    la- 
biata et  C  granulosa.  Pour  l'un  comme  pour,  l'autre  de  ces 
hybrides,  la  parenté  os!  indéniable. 

Le  Cattleya  Leopoldi  y  ax.  pernambucaensis  est  distinct 
du  type  originaire  de  Santa-Catharina,  par  sa  taille  plus 
naineet  son  port  plus  érigé;  sa  fleur, de  forme  parfaite  et  de 
coloris. plus  foncé,  est  marquée  de  macules  également  plus 
larges  que  dans  le  type.  <  >n  ne  le  rencontre  que  dans  un 
district  très  limité  où  il  croît  sur  des  arbres  moins  élevés 
que  ceux  sur  lesquels  se  rencontre  le  C.  la biata  qui,  lui, 
réclame  une  température  plus  chaude  et  plus  aride  ;  il  fleurit 
en  octobre  et  no\  embre. 

Le  Cattleya    granulosa    est    une    remarquable    espèce 

robuste  qui  devrait  êl  re  plus  cultivé,  étant  donné  le  n bre 

des  belles  variétés  qu'il  a  produit.  Son  coloris  va  du  vert 
jaunâtre  pointillé  au  rose  foncé  ou  au  jaune  d'or  pur.  Cette 

espt se  rencontre  à  une  altitude  de  200  à  300  mètres,  d : 

bien  plus  t.as  que  le  C.  labiata,  sur  les  arbres  des  forêts 
où  l'atmosphère  est  plus  lourdeet  plus  humide;  il  fleurit 
en  décembre  et  janvier.  Unedeses  meilleures  variétés  est 
le  i  '.  g.  Buyssoniana. 

Le  Miltonia  spectabilis  Moreliana  atrorubens  est  une 
remarquable  variété  que  l'on  rencontre  avec  le  C.  labiata 

sur  les  arbres  où  il  produit  un  supert ffet  lorsque,  en  jan- 

\  ier,  il  est  en  fleurs.  <  m  ne  le  rencontre  cependant  pas  partout 
où  se  trouve  leC  labiata  et  il  semble  localisé  sur  deux  ou 
trois  sommets  où  l'air  est  sensiblement  plus  frais  et  où  les 
nuits  provoquent   presque  toujours  nue  rosée  bienfaisante. 

Le  Rodrigucsia  pubescens  (syn.  :  R.  Lindeni)  est  une 
variété  très  florifère,  très  ornementale  et  d'un  effet  char- 
mant lorsqu'elle  est  en  Heurs  dans  son  pays  d'origine.  (  lu 
la  rencontre  surtout  dans  les  fends,  entre  les  montagnes, 
dans  [es  bois  et  broussailles  appelées  Capoeira  alta  ;  elle  est 
franchement  épiphyte-,  ne  tenant  aux  branches  des  arbres 
que  par  quelques-unes  de  ses  racines,  tandis  que  nombre 
d'autres  se  balancent  dans  l'air  chaud  et  aride  de  ces  lieux. 

L'Oncidium  Grovesianum,  nouvelle  espèce  voisine  de 
l'Oncidium  crispum,  peut  être  un  peu  inférieure  à  cette 
dernière  comme  coloris,  est  plus  florifère  qu'elle  el  produit 
de-,  hampes  florales  plus  ramifiées,  formant  de  longs  racèmes 
absolument  décoratifs.  Elleexiste  à  la  même  altitude  que 
le  C.  labiata,  mais  en  des  endroits  plus  chauds  et  plus 
arides  ;  elle  fleurit  en  mars. 

i  >n  trouve  eue.  .c,',  parmi  les  (  tu  ri  d  in  m  :  les  O.  Cebolleta, 
(  >.  barbatum  el  autres  Oncidium  de  collection. 

Li'Epidendricm  osmanthum,  découvert  en  1  ss  1  et  ayant 
pour  synonymes  /•.'.  Godseffianum  et  E.  Capartianum,  est 
une  de  plus  belles  espèces  du  genre  ;  il  devrait  être  plus 
cultivé,  étant  donné  sa  floraison  automnale.  h'Epidcndrum 
Wattsonii  est  aussi  très  beau.  Ces  deux  espèces  se  rencon- 
trent un  peu  partout  dans  la  région  dur.  labiata. 

<  >n  treu\ e  encore^  dans  cette  région,  comme  belles  espèces 
decollection  .-des  Cyrtopodium,  Stanhopea.  Coryanthes, 
Catasetum,  Plcurothallis,Bulbophyllum,  Ionopsis,Ma  >  il 
laria,  Sobralia,  etc.,  dent  bon  nombre  d'espèces  et  de 
variétés  sont  déjà  bien  connues  parmi  les  pins  méritantes. 

A  propos  du  Cattleya  granulosa,  il  est.  important  de 
remarquer  que  cette  espèce  fut,  à  plusieurs  reprises,  depuis 
1840,  importée  de  Parohyba  et  de  Pernambueo  el  non  du 
Guatemala,  c'est  donc  à  tort  qu'on  indique  ce  dernier  pays 
comme  étant  son  pays  d'origine.  L.   F. 


(1)  Le  Jardin,  1897,  page  2<6. 


M.  O.  Stapf,  attaché' à  l'herbier  de  Kevr,  a  récemment 
publié,  dans  le  Gardencrs'  Çhronicle,  une  i  n  té  ressan  te  his- 
toire du  genre  Gynerium  dent  nous  présentons  le  résumé 
aux  lei  leurs  du  Jardin. 

On  connaît  surtout  les  Gynerium  par  le  Gynerium 
enteum  ou  Herbe  des  Pampas  el  le  G.  saccharoides 
on  LTva,  dent  les  panicules,  quoique  moins  fréquentes  que 
celles  île  la  première  espèce,  sont  presque  aussi  décoratives. 
Le  G.  argenteum  est  à  peu  près  rustique  sous  noire  climat. 
l'autre  esl  très  rarement  cultivé  et  n'est  guère  connu  que 
par  ses  belles  inflorescences  importées  d'Amérique. 

Le  G.  saccharoides  est  le  type  du  genre.  Marcgraf,  il  y 
a  deux  cent  cinquante  ans  environ,  l'avait  rencontré  près 
de  Pernambueo  et  de  Rio  (  Irande  et  le  décrivit  sous  le  nom 
île  Arundo  sagittaria,  dès  1648.  Auflet  le  connut  égale- 
ment et  le  signala  dans  la  Guyane,  en  1775,  comme  Sac- 
charum  sagittatum.  [/aspect  extérieur  n'est  pas.  en  effet, 
sans  analogie  avec  celui  des  Arundo  et  des  Sàccharum. 
En  1809,  lIumbol.lt,  Bonpland  el  tvunth  dans  les  Planta 
œquinoctiales  le  figurèrent  et  en  tirent  le  type  d  un  genre 
nouveau  qu'ils  appelèrent  Gynerium  d'après  les  échantil- 
lons récoltés  au  Venezuela,  à  Cumana. 

Les  célèbres  botanistes  que  nous  venons  de  citer,  insis- 
tèrent surtout  sur  la  structure  des  épillets,  leur  diœcie  el 
leur  dimorphisme  sexuel.  I.a  conséquence  en  était  que 
toutes  les  espèces  rapportées  au  genre  Arundo  ci,  dioïques 
étaienl  .les  Gynerium.  Neès  appliquant  ce  principe,  ap- 
pela G.  argenteum.,   l'Arundo  dioica  Spreng  ou  A.  Sel- 

loaiia    ScllUlt,    en      même    temps   que    quelques    espèces  du 

nouveau  genre  qu  il  réduisit  plus  lard.  Somme  toute,  après 
.le  nouvelles  créations  dues  à  Standel,  Philippi,  Dœll,  etc.* 
le  veine  Gynerium  l'oiupreud  actuellement  20  espèces.  Là 
question  esl  desavoir  s  il  faul  toutes  les  maintenir'.' 

Une  réduction  s'impose  de  suite:  Gynerium  sagittatum 
n'est  que  le  G.  saccharoides;  il  en  est  de  même  du 
G.  Leoyi.  Quand  aux  G.  Neesei  et  G.  pygmœum,  on  ne 
peut  les  séparer  du  G.  Quila  et  le  G',  dioicum  n'est  autre 
chose  que  le  C.  argenteum.  Il  resterait  à  examiner  la  vali- 
dité de  Il  esp,.res  placées  sous  deux  types  distincts  d'après 
le  mode  de  végétation  et  la  structure  des  Heurs.  L'un  est 
fondé  sur  i.-  G.  saccharoides,  l'autre  sur  le  G.  argenteum. 

Dans  le  premier,  la  croissance  esl  rhizomateuse  comme 
dans  la  Canne  de  Provence;  dans  l'autre,  elle  est  eespiteuse 
comme  dans  le  Gynerium. 

Dans  le  (,.  saccharoides,  nous  trouvons  un  rhizome 
rampant  et  allongé,  le  dimorphisme  sexuel  bien  marqué, 
deux  Heurs  dans  chaque  épillet  avec  le  rachis  terminé  par 

le  sec |e  Heur,  deux  ('lamines  ou  staminodes,  les  chaumes 

\  ivaees  ayant  de  10à  (in  entre  nœuds.  Le  genre  Gynerium 
présente  donc  des  caractères  ambigus  si  on  y  englobe  ces 
deux  piaules  tandis  que,  réduit  à  c,.  saccharoides,  ilest  des 
plus  naturels.   M.  O.  Stapf   propose  de  le   limitera  cette 

dernière  espèce. 

Que  faut-il  faire  du  G.  argenteum  ?  Faut-il  faire  rentrer 
dans  le  genre  Gynerium  les  autres  espèces?  Le  G.  paroi- 
fîorum  parait  n'être  que  le  G.  saccharoides,  de  même 
que  le  (i.  arcuato-nebulosum  ('arrière,  les  <;.  (juila. 
H.  speciosum,  G.  atacamense  sont  plutôt  voisins  du  G. 
argenteum. 

Le  G.  argenteum  n'est    donc  pas  un  Gynerium,   genre 

i lotype  qui  restelimité  au  G.  saccharoides.  Est-ce  un 

Arundo,  au  sens  dans  lequel  on  comprend  actuellement  .-e 


LE   JARDIN 


19 


genre?  Le  genre  Annula,  dénomination  très  vague  autre- 
fois, comprend  pour  les  botanistes  spécialistes  de  nos  jours  : 
:!  espèces  méditerranéennes,  Arundo  Donax,  A.  mauri- 
tanien,  ete  ;   l'autre  espèce  qui    habite  l'Inde,    la  Malais 


Fig.  07.  —  Plan  de  l'annexe 
(Exposition  quinquennale  de  Gand). 
sie,  Madagascar  et    le  sud   de  l'Afrique,    l'A.  Reynau- 
diana,   devient  le  type  du 'genre  Reynaudia   Hook.   I.   : 
2espèceàde  la  Nouvelle  Zélande,  A.  Kakao  et  A.  conspicua 
dont  Steudel  avait  fait  le  G.  zcelandicum  et  qui  né  diffère 


ilu  G.  argenteum  que  par  ses  fleurs  hermaphrodites  : 
enfin  il  faut  joindre  cinq  espèces  de  l'Amérique  du  sud, 
telles  que  A.  pilosa,  A.  nitida,  etc.. 

En  comparant  les  caractères  de  ces  Arundo  et  du  Gyne- 
rium argenteum,  ilest  hors  de  doute  qu'on  ne  peut  réunir 
des  plantes  aussi  diverses.  Les  premières  -nui  hermaphro- 
dites sans  dimorphisme,  les  secondes  sont  dioïques  avec 
dimorphis-me  floral  ;  les  unes  sont  2-7  flores  avec  rachis 
court,  les  autres  3-6  Dur,--  avec  un  rachis  allongé.  Les  gtu 
mes  sont  uninerviées,  très  étroites  dans  les  Gynerium, 
tandis  qu'elles  se  montrent  tri  ou  quinqué-nerviées,  larges 
el  lancéolées  dans  les  Arundo.  Le  nombre  des  étamines  est 
le  même,  c'est-à-dire  limais  les  glumessont  très  différentes 
comme  forme,  nervation,  longueur  et  indumentum.  Les 
"raines  elles-mêmes  présentent  des  distinctions  fort  nettes. 
Tous  ces  caractères  sont  suffisants  pour  faire  du  Gynerium 
argent  eu  m  le  type  du  nouveau  genre  Cortaderia  comprenant 
cinq  espèces  qu'ilfaul  caractériser  ainsi  : 

1°  Glumes  longues  défi  à  8  lieues  ]  2,  très  étroites, 
linéaires,  prolongées  en  un  acumen  1res  long  et  très  fin  ; 
glumelles  longues  de  6  à  8  lignes,  lancéolées,  longuement 
acuminées  ; 

-\-  Panicule  à  peu  près  déjetée  d'un  même  «Hé, 

Un  peu  distinct.'  dans  les  pieds  mâles  et  femelles, 

glumelles  mâles,   presque  glabres  à  nervure  mé- 
diane non   prolongée  au  sommet 

V.  argentea  Staff. 

4-  Panicule  symétrique  et  identique;  glumel- 
les mules  poilues  à  ner\  ure  prolongée  en  une  lon- 
gue soie C.  araucana. 

•-'"  Glumes  longues  de  1  lignes,  lancéolées,  acuminées  ; 
glumelles  de  même  longueur,  acuminées. 

-(-Panicule  très  serrée;  glu  mes  longues  de  là 
I  lignes  ]  2  ainsi  que  les  glumelles  : 

a.  Panicule  raide.  longue del  pied,  symé- 
trique, très  mollement  soyeuse  bril- 
lante  C.  speeiosa  st. 

h.  Panicule  courbée,  souvent  lobulée,  lon- 
gue de  1  pied  1/2,  rude,  à  peine  bril- 
lante  C.  riidiuscula  St. 

-f-  Panicule  un  peu  lâche,  longue  de  1  à  '-'  pieds. 
formée  de  petits  rameaux  très  grêles  .  C.  Qiiila  St. 

Ces  cinq  espèces  s.  .ut  très  voisines  l'une  de  l'autre  et  dif- 
ficiles à  distinguer  en  herbier  quand  on  n'a  que  des  échan- 
tillons incomplets  ou  bien  seulement  l'un  des  sexes.  Une 
seule  est  cultivée,  c'est  le  Cortaderia  argentea.  Toutes 
sont  originaires  de  l'Amérique  du  sud  extratropicale,  des 
Andes  et  de  l'Equateur. 

Le  Cortaderia  argentea  Stapf.  (Synonymes:  Arundo 
dioica  Spr.  ;  A.  Selloana  Sch.  ;  Gynerium  argenteum 
Nées  ;  G.  dioicum  Dallière  ;  G.  pwpureum  Carr.)  se  ren- 
contre du  sud  du  Brésil  au  sud  de  la  Patagonie.  lia  été 
figuré,  pour  la  première  fois.sousle  nom  de  Pampas-Grass 
par  Paxton,  en  18ôo.  nouvellemnf  introduitparMoore.de 
Glasnevin.  D'après  Niderlein,  il  n'est  pas  aussi  commun 
dans  les  Pampas  que  son  nom  semblerait  l'indiquer,  mais 
on  le  rencontre  dans  les  hautes  altitudes  des  Andes.  Le  (i. 
araucana  est  une  espèce  nouvelle  du  Chili  et  de  Chiloë, 
c'est  une  très  élégante  graminée  aux  panicules  étroites  et 
lustrées.  Le  G.  spociosa(G.  speciosum  Nées)  est  du  Chili 
et  du  désert  d'Atacama.  Quant  au  G.  rudiuscula,  également 
nouveau,  on  le  rencontre  clans  l'Argentine,  à  Tucuman, 
dans  le  <'hili  où  il  monte  jusqu'à  8000  pieds  dans  la  serra 
Aconquaga.  Reste  le  G.  Quila  décrit  également  sous  les 
noms  de  G.  Quila  Nées;  G.  jubatum  Lemoine;  G.  ro- 
seum  Rendatleri  Carr.;  ';.  argenteum  carminàtum  Ren- 
datleri  FI.  .1.  et  Ser.  :  il  habite  la  Bolh  ie  de  !l  à  12500  pieds 
!  altitude,  le  Pérou,  la  région  du  ho-  Titicaca,  leChimbo- 
razo  et  le  Cotopaxi.  ,,    harioT 


120 


LE    JARDIN 




COTOMASTER   l'AWOSV    Francli 


(i) 


Cette  nouvelle  espèce  a  été  introduite  par  le  Muséum 
d'Histoire  Naturelle  de  Pari  au  commeneemenl  de  1888. 
M.  le  Professeur  Max.  Cornu  la  reçut,  a  I  étal  de  graine  de 
M.  L'abbé  Delavay,  missionnaire  au  Vunnan.  Ces  graine 
portaient  l'indication  suivante:  n  Hu-Chan  Meu,  fruit 
rouge  n  Le  premier  nom  esl  celui  de  la  localitéoù  '-II"-  nnl 
été  recueillies. 

Semées  aussitôl  (le  28  mai  1888),  elles  fournirent  un 
nombred'exemplaires  assez  élevé  pour  permettre,au  Muséum, 
de  mettre  la  plante  en  distribution  dés  1890.  Elle  figure 
sur son  (  Catalogue  des  plantes  \  i\  ;i n t<-^.  proposées  en  échange, 
aux  autres  Jardine  botaniques,  en  aoûl  1890,  et  sur  celui 
de  juillet  1892:  elle  j  est  désignée  sous  le  nom  de  '  oto 
neaster  .s/*.  (  funrian). 

Elle  fleurit  el  fructifia  pour  la  première  fois,  au  Mu  éum, 
'■•i  1896  ;  toutefois,  cette  première  floraison  fut  peu  abondante. 
M;tis,  en  IXH7,  (leurs  et  fruits  se  montrèrent  à  profusion: 
cela  permit  de  porter  le  Coloneasier  pannosa,  pour  les  dis- 
tributions, sur  l'Index  seminum  de  lin  189"  (2).  Il  lui  pré- 
senté, par  M.  (  lornu,  comme  plante  nouvelle,  à  la  Société  na- 
tionale d'horticulture  de  France   le  28  octobre  1897(3). 

Telle  est,  en  deux  mois,  et  dans  toute  «on  exactitude, 
l'histoire  de  l'introduction  de  ce  '  'otoneaster. 

En  voici  la  description,  d'après  les  spécimens  qui  ont 
fleuri  el  fructifié  sous  nos  yeux. 

Arbrisseau  de  t"50  à  2  mètres,  à  végétation  diffuse;  port 
assez  Irrégulier,  et  souvent  un  peu  pleureur.  Ramifications 
grêles,  effilées,  divarlquées  ou  arquées;  jeunes  pou  ies 
velues,  a  extrémité  tuiiiuntcuse,  blanchâtre.  Ecorce  grisâtre 
sur  les  tiges  et  sur  les  branches  déjà  anciennes  brun  noi- 
râtre ou  rougeâtre,  luisante  et  s'exfoliant  sur  les  rameaux 
peu  âgés.  Feuilles  persistantes,  fermes  et  épaisses,  ovales 
ou  ovales-oblongues,  mucronées, longues  de  20à  :i5  milli- 
mètres,  el  larges  de  10  a  'jn  millimètres,  verl  foncé,  va  peu 
luisantes,  pubescentes  en  dessus,  fortement  tomenteuses 
et  blanc  argenté  en  dessous,  finement  ciliées  Bur  les  bords. 
Stipules  étroites,  filiformes,  rougeâtres  ou  lu-unes,  de  lon- 
gueur variable,  atteignant  souvent  et  dépassant  même 
quelquefois  la  longueur  du  pétiole,  fleurs  en  corymbes 
denses  et  bien  ion  nus,  bombés.  Corolle  blanche  Examines 
luun  violacé  Calice  et  pédlcelles  recouverts  d'un  tomentum 
blanchâtre.  Prultsd'abord  oblongs  ou  subcylindriques,  puis 
globuleux  ou  suliglobuleux.  surmontes  •  i ■  i  calice,  qui  l  este 

clos  ou  niirin.s  et  devient  grisâtre.  Ces  fruits  sont  pri- 
mitivement pourvus  d'un  tomentum  blanc  qui  finit  par 
disparaître  au  moins  partiellement;  ils  deviennent  alors 
luisants  el  prennent  une  teinte  rougi;  ocreux,  qui  se  trans- 
forme en  une  belle  couleur  rouge  vermillon  vif,  quelque 
fois  finement  striée  rouge  plus  foncé.  \  cel  état,  ils  t  appel- 
lent, comme  grosseur  et  c  tmme  coloris,  ceux  du  Buisson- 
Ardent,  el  ils  ne  leur  ce. lent  en  rien  comme  éclat.  Ils 
persistent  plus  longtemps  et  durent  une  bonne  partie  de 
l'hiver. 

Comme  on  le  voit,  le  C.  pannosa  se  distingue  biei I 

temenl  îles  autres  espèces  du  genre. 

\n  point  de  vue  de  l'effet  décoratif,   il  se  recommande 
à  la   fois  par  s,,n  feuillage   persistant,  discolore,  el  donl   le 
revers,  il  un  beau  blanc  argenté,  tranche  nettemenl    sur  le 
verl  intense  '-t  lustré  de  la  face  supérieure;  par  son  abon 
dante  floraison,  et  surtout  par  sa  brillante  fructification. 

C'est,  pensons  nous,  une  acquisition  de  réel  mérite:  elle 
viendra  heureusement  s'ajoutera  la  série  îles  arbrisseaux 

qui,  durant  l'ingrate  saison  d'hiver,  parviei ni  à  égayer 

nos  jardins  par  leur  verdure  perpétuelle,  el  parleur  fructi 
ftcation,  parfois  éclatante  el   décorative   à  l'égal  des  plus 
riches  floraisons, 

(1)  Franchet,  Plantœ  Delaoayanœ. 

(2)  Le  Jardin  Royal  de  Kew  le  lait  également  figurer  sut- 
son  Catalogue  de  1897-H8.  Cet  établissement  le  recul  du  Mu    t, 

en  Jeune  plante,  en  1890. 

(3)  Journal    de   la    Société    national.-    d  tcul  nul  turc,    :;•   série 

r.  mx,  p 


Nous  croyons  le  Ç.  pannosa  ru  tique  sous  le  climat  de 
de  Paris.  Le  ■••  ai  tentés  à  ce  poinl  de  vue,  au  Muséum, 
ont  donné  des  résultats  satisfaisants.  Toutefois,  il  convient 
i  ajouter  que  les  exemplaires  abandonnés  au  plein  air  n  ont 
pas,  jusqu'ici,  subi  de  grand*  froids.  L'altitude  (2,000  à 
2,500  mètres),  donnée  par  M.  l'abbé  Delavaj  comme  étant 
colle  à  laquelle  la  plante  croit  à  léiai  spontané,  ne  peut 
fournir  nue  certitude  sous  ce  rapport:  telle  plante  alpine 
i|tti.  ila  n-  sa  station  naturelle,  supporte  aisément  des  abais- 
sements considérables  de  température,  protégéi  qu'elle  est, 
pendant  tout  I  hiver,  par  un  épais  manteau  île  neige. 
demande  un  abri  dans  La  plaine,  où  cependant  les  rigueurs 
de  la  mauvaise  saison  sont  bien  moindres,  mais  où  la  neige 
fait  souvenl  défaut,  et  où  les  alternatives  de  gel  el  de  dégel 
soiti  fréquentes. 

Sous  le  rapport  du  sol,  Le  C.  pannosa  paraît  fort  àccom 
modant.  Il  se  multiplie  facilement  de  semis  el  aussi   par 
bouture  estiv aie  à  I  étal  mi  ligneux. 

!..   HENRY. 


Multiplication  des  Cannais  florifères 

Les  améliorai  ions  notables  des  premiers  types  de  Canna 
datenl  de  1860  em  iron. 

Sisley,  Allégatière,  Année  (  rozj  fécondèrenl  les  C.  in- 
deca,  C.  glauca,  etc.,  el  obtinrent  de  bonnes  plantes  déco 
ratives.  Le  progrès  s'accentua  de  jour  en  jour  par  suite  de 
efforts  constants  d'un  maître  tel  que  Jean  Sisley,  -i  bien 
que,  en  1865,  unjeuneel  savant  botaniste  écrivait  :  «  Il  ne 
faut  pas  nourrir  l'espoir  d'obtenir  ces  fameux  Balisiets  à 
fleurs  grandes  comme  des  Glaïeuls,  sur  Lesquels  M.  Année 
comptai!  autrefois,  non  plus  maintenant  :  que  les  Balisiers 
sonl  encore  susceptibles  d'améliorations  dans  toutes  leurs 
parties,  mais  que  les  modifications  futures  ne  dépasseront 
pa    le  cercle  de  celles  déjà  obtenues.  » 

l  n  semeur  infatigable,  M.  (  irozj ,  \  int  plu-  tard  démen- 
tir cette  appréciai  ion  en  mettanl  au  commerce  des  plantes 
de  plus  en  plus  méritantes. 

Nous  voici  en  1898,  les  (  'a  m  ta  s  oui  des  Heurs  comme  des 

Glaïeuls,  el  notre  ancien  je botaniste  peut   méditer  sur 

son  article,  écrit  il  \  a  plus  de  trente  ans,  el  sedireque 
i  rozj  a  bien  mérité  de  L'horticulture  en  présentant  des 
(leurs  de  Canna  à  pétales  arrondis,  larges  de  plus  de  0",05, 
des  piaules  nain'-.-  à  rameaux  prolifères,  îles  coloris  variés 
à  l'infini,  depuis  le  jaune  pâle  jusqu'au  rouge  cramoisi. 
tigrés,  marbrés,  maculés,  etc. 

Les  Cannas  peuvent  se  cultiver  en  pots,  en  serr t  en 

pleine  terre,  s'avancer  ou  se  retarder  ;  il-  se  conservent  i  rès 
facilement,  ce  qui  m'amène  à  dire  quelques  mots  de  leur 
culture. 

Multiplication  par  semis. 

Le  semis  doil  se  faire  de  février  à  avril.  Nous  obtenons 
Je  in'--  bon-  résultats  en  opéranl  de  la  manière  suivante  . 
nous  remplissons  des  terrines  ou  petites  caisses,  de  terre  de 
bruj  ère  mélangée  de  sable  de  ri\  ière,  de  manière  à  obtenir 
un  bon  drainage  ;  nos  graines  sont  placées  sur  terre,  non 
enterrées,  mais  seulement  recouvertes  de  mousse  bâchée  qui 
doit  être  maintenue  humide  par  de  fréquents  bassin  âges. 
i  e    terrines  sont  placées  sur  les  tuyaux  de  chauffage  de  la 

rn    a  muli iplical ion. 

Au   bout  de  trois  semaine-,   la   plus  grande  partie  des 

graine-  sont  levées  et  l nés  à  mettre  en  pots.  Le  rempo 

tace  peul  -'•  faire  dans  des  godets  de  tr.tiT  à  0,"08  de  dia- 
mètre, en  terre  composée  d'une  par  lie  de  terre  franche,  de 
deux  parties  de  terreau  et  de  deux  pari  iesde  terre  de  bruyère; 
à  défaut  de  terre  de  bruyère,  on  peul  employer  le  compost 
suivant  :  1  ti  de  sable,  1  6  de  terre  franche  et   I  6  de  ter 


LE    JARDIN 


COTONEASTER     PANNOSA     Franch. 


LE   JARDIN 


121 


peau.  Ces  semis,  bien  suivis,  fleurissent  dans  le  courant  de  l'été. 
,  Nous  ne  recommandons  pas  beaucoup  cette  multiplica- 
tion par  semis  qui  ne  donne  pas  toujours  ce  que  l'on  pour- 
rail  en  attendre,  car  la  plus  grande  partie  des  variétés  ne  se 
reproduisent  pas  franchement,  et,  après  quelques  mois  de 
culture,  on  s'aperçoit  que  certaines  plantes  ne  valent  ni 
le  temps,  ni  la  place  qu'on  a  [m  leur  sacrifier. 

Multiplication  par  rhizomes. 
Tout  autre  est  le  mode  de  mulplication  par  la  division 
des  souches  ou  mieux  par  rhizomes. 
Voici  comment  nous  procédons  :  dans  les  premiers  jours 

.le  mars,  nous  niellons  la  touffe  entière  en  végétation,  en 
serre  ou  sur  couche  tiède  très  peu  Recouverte  de  terre.  Au 
bout  de  quinze  à  vingt  jours.  1rs  pousses  sont  suffisamment 
développées  pour  que  la  division  puisse  s'opérer  selon  la 
grosseur  voulue.  Chaque  fragment  doit  être  rempoté  dans 
tles  vases  de  grandeur  proportionnée  et  entent''  sur  couche 
chaude  à  l'étouffée  pendant  quelques  jours  ;  avoir  soin 
d'ombrer  si  le  soleil  se  montre  trop  ardent.  On  doit  aérer 
graduellement  jusqu'à  ce  qu'on  puisse  les  découvrir  corn 
plètement  en  attendant  la  mise  en  place  qui  doit  se  faire  à 
partir  de  Bn  mai,  de  manier.' à  éviter  les  quelques  froids 
tardifs  qui  peuvent  survenir  et  durcir  les  plantes. 

Aux  personnes  qui  achètent  des  rhizomes  à  I  él  U  sec  ou 
à  l'état  de  repos,  nous  recommanderons  d'être  prudentes; 
souvent,  en  effet,  ces  rhizones  ont  été  coupés.  Il  faut,  îles 
leur  réception,  les  mettre  en  végétation  sur  couche  tiède, 
pas  trop  humide  ou  en  serre  chaude,  en  les  recouvrant  lé- 
gèrement de  terre.  Il  ne  faut  pas  les  mouiller  avant  que  les 
pousses  soient  développées;  quelques  bassinages,  au  plus 
loi'i  de  la  chaleur,  sont  suffisants  pour  activer  le  dëparl 
de  la  végétation.  Le  rempotage  se  l'ait  ainsi  qu'il  estdil  plus 
haut  pour  la  division  des  souches. 

Nous  avons  dit  que  le  bon  moment  de  la  plantation  est 
la  fin  de  mai.  Le  terrain,  destiné  à  les  recevoir,  choisi  bien 
au  soleil,  aéré  autant  que  possible  et  néanmoins  abrité  des 
grands  vents,  doit  être  bien  labouré  et  fumé.  Dans  ces  eon 
ditions,  les  [liantes  s'étiolent  moins  et  sont  plus  florifères 
qu'à  l'ombre. 

L'espace  à  réserver  entre  chaque  plant;'  peut  varier  entre 
ii.  lo  ci  0,5Q,  selon  la  vigueur  des  variétés  employées.  Au 
pieddechaque  plante,  il  faut  faire  une  petite  cuvette,  pour 
maintenir  l'eau  des  arrosages,  et  mettre  un  bon  paillis 
■'•pais,  nécessaire  pour  y  entretenir  la  fraîcheur.  Au  mo- 
ment de  la  pleine  végétation,  il  est  nécessaire  de  mouiller 
eopieusemenl  avec  addition  d'engrais,  purin,  guano,  etc.  ; 
tout  leur  est  bon,  à  condition  qu'on  n'en  abuse  pas. 

Lorsque,  à  l'automne,  les  gelées  commeneenl  à  se  faire 
sentir,  on  coupe  les  tiges  à  environ  0m,15  de  hauteur,  on 
arrache  les  touffes  en  conservant  la  terre  adhérente  et,  après 
les  avoir  laissé  se  ressuyer  quelque  temps,  on  les  rentre 

soit  e 'angerie,  soit  en  serre,  soit  dans  un  cellier,  en  les 

plaçant  sous  des  gradins  ou  sur  des  tablettes,  en  un  endroit 
où  il  3  ait  un  peu  de  chaleur  et  de  lumière  C'est  ainsi  que 
vous  les  conserverez  sans  peine. 

Je   recommanderai,   parmi   les  variétés   hors   ligne  : 

Amiral  Aoellan  (Roz.),  Souvenir  du  Président  Carnoi 
(Cr.),  Papillon  (Vil.),  Léon  Vassillière  (B.  B.),  Colonel 
Doods  (Cr.),  <  'omtede  Bouchaud  (Cr.),  Souoenir  d'Antoine 
('m.,/  (Cr.),  M.  Tisserand  (B.  B.),  .4.  Biltiard  (Cr.), 
Mine  d'or  (Cr.),  Tendresse  (Crét.),  Ami  J.  Chrétien  (Cr. ), 
Souoenir  île  ./.  Chaurè  (Cr.),  Uijp-  Barbereau  (Cr.).  Sou- 
oenir de  filme  Crosy  (Cr.),  Mme  H.  Martine/  (B.  B.), 
Mme  L.  Le  Clerc  (Cr.),  Comte  de  Sachs  (B.  B.),  A.  Van 
dru  Heede  (Cr.),  Mlle  Berrat  (Cr.),  Mme  Barré  (B.  B.), 
Charlemagne  (Cr.),  Franz  Buchner  (Pft.),  Incendie  (Vil.), 
Sir  Tréoor  Lawrence  (Cr.). 

A.   BILLIAKD. 


LES    LILAS 


En  ce  moment  où  s'i ntue  la  végétation,  un  mot   sur 

les  Lilas,   bientôt  en  fleurs,  est   tout  d'actualité.  Tout  le 

nde  aime  ces  charmants  arbrisseaux  et,  chaque  année, 

ils  sont  à  moitié  détruits  par  ceux  à  qui  ils  offrent  avec 
abondance,  et  leurs  fleurs,  et  leur  parfum  En  effet,  sans 
souci  de  compromettre  la  floraison  suivante,  on  les  massacre 
presque  entièrement  pour  s'approprier  leurs  thyrses  fleuris 
et  en  former  d'immenses  gerbes  qui  font  toujours  partie 
obligée  du  bagage  des  citadins  à  leur  retour  dune  prome- 
nade à  la  campagne. 

Mais,  à  l'encontre  de  certains  autres  arbrisseaux,  les 
I.ilas,  eux,  ne  gardent  point  rancune  des  mutilations  qu'on 
leur  fait  subir,  et  n'en  refleurissent  pas  moins  l'année  sui- 
vante. Ils  oui  acquis  une  telle  popularité,  que  fout  roman- 
cier qui  se  respecte,  l'ail  toujours  figurer  les  Lilas  dans  les 
diverses  péripéties  qui  traversent  le  cours  de  son  roman, 
car  le  Lilas  est  l'hôte  obligé  des  descriptions  du  printemps 
dans  ces  sortes  d'écrits.   Les  poètes,  les  chansonniers  ont 

aussi  célébré  les  Lilas.  et  on  | t  dire  hautement  qu'ils  ont 

quis  victorieusement  leur  droit  .le  cité'  parmi  uous. 

Le  i.ilas  [Syringa  oulgaris),  faisant  partie  de  la  famille 
I .■-  i  lléinées  suivant  certains  botanistes,  des  i  iléacées  sui- 
vant d'autres  til  n'j  a  que  l'orthographe  qui  diffère),  est 
un  arbrisseau  dont  la  patrie  est  inconnue,  mais  qui  est 
naturalisé  dans  toute  l'Europe.  Malgré  cela,  certains  au- 
teurs nous  disent  que  le  Lilas  nous  t  ient  de  l'Asie  Mineure  ? 

l'on -lie/  la  plupart    des  végétaux,  la  culture  a  fail 

surgirde  nouvelles  variétés;  mais  très  longtemps,  on  n'en 
a  possédé  que  quelques-unes  vraiment  méritantes,  parmi 
lesquelles  les  suivantes  tenaient  le  premier  rang  :  purpurea 
(Lilas   de  Marly)    pourpre   violacé,  variété  que  l'on  forée 

pour  obtenir  les  Lilas  blancs  si  i herehés  pendant  l'hiver; 

alha,  fleurs  blanches;  rubra  insiç/nis,  rouge  foncé  ;  enfin 
celle  qui  venait  eu  première  ligne  :  le  Lilas  Charles  X. 

Aujourd'hui,  ces  variétés  sont  dépassées  par  de  phn  ];  ni- 
velles, dont  les  Heurs  sont  plus  amples  et  chez  lesquelles  1  s 
coloris  rouges  sont  plus  accentués.  Quant  à  celles  à  Heurs 
blanches,  parmi  lesquelles  on  ne  trouvait  que  des  plantes 
ne  donnant  que  des  thyrses  très  courts,  elles  sont  rempla- 
cées par  des  variétés  à  très  grandes  fleurs  ;  nous  citerons, 
•■ni  ré  autres,  Marie  Legray,  un  des  plus  beaux  Lilas  blancs. 

Citons,  dans  les  rouges,  les  plus  remarquables  et  ceux  à 
plus  grandes  fleurs.  Souoenir  de  Louis  Spath,  Aline  Moc- 
r/ueris,  Liberty,  Massart,  qui  sont  des  variétés  hors  ligne. 

Là,  ne.s'arrêtent  pas  encore  les  progrès  accomplis  par  la 
culture,  et  une  surprise  importante  nous  étaitencore  réser 
vée  dans  le  genre  Lilas  :  c'était  l'apparition,  il  y  a  déjà 
quelques  années,  des  variétés  à  fleurs  doubles;  ou  en  cite 
un  assez  grand  nombre  dont,  les  suivantes  sont  les  princi- 
pales et  sont  de  coloris  différents  : 

Alphonse Laoallèe,1  omtcHoracede  Choiseul,  Condor- 
cet,  Jean  Bart,  La  Tour  d'Auoergne,  Lemoinei,  Léon  si 

n,  Mat/iicu  de Dombasle,  Michel  Buckner,Mme  Casi 

r  Périr/-,  et  Mme  Lemoinejce  dernier,  blanc  pur,  ayanl 
des  thyrses  conipads  de  \  ingt-cinq  centimètres,  bifurques  el 
garnis  de  très  grandes  fleurs  pleines. 

Les  Lilas,  sauf  celui  de  l'erse,  ne  souffrent  pas  des  froids 
les  plus  intenses.  Ils  ne  sont  pas  difficiles  sur  le  choix  des 
terrains,  et  s'accommodent  presque  de  tous.  On  les  taille 
après  leur  floraison  en  enlevant  toutes  les  fleurs  fanées,  à 
moins  qu'on  en  réserve  quelques-unes  pour  opérer  des  semis 
quand  toutefois  les  graines  arrivent  à  maturité.  C'est 
ainsi  que  les  magnifiques  variétés  que  nous  venons  de 
citer,  ont  été'  obtenues  par  d'habiles  semeurs  qui  ont  ajout'' 
quelques  joyaux  de  plus  à  l'ornementation  des  jardins. 

A.  BERTIN. 
Jardinier-Chef  de  la  Bille  de  St-Quentin. 


an 
aa 


1 22 


LE    JARDIN 


CULTURES    MERIDIONALES 


LES  CULTURES  FORCÉES 

dans  la  Région  Méditerranéenne 


Par  suite  de  la  douceur  du  climat  méditerranéen  el  tout 
particulièremenl  en  raison  de  l'éclatante  lumière  qui  le 
caractérise,  condition  provenant  d'un  ciel  toujours  serein 
en  hiver,  cette  région,  qui  paraît  être  l'une  des  plus  pro 

pices  à  la  réussite  de  toutes  les  cultures  forcées,  est   | i- 

sément  celle  nu  elles  sont  encore  le  moins  pratiquées. 

Mais,  m  [a  clémence  .lu  climat  et  la  sérénité  du  ciel  en 
hiver  sont  des  appoints  considérables  pour  mener  à  bonne 
lin  une  culture  forcée  quelle  qu'elle  suit,  même  aidé  par  ces 
deux  dernières  conditions,  le  succès  ne  peut  être  complet 
qu'autant  qu'il  est  pénible  .le  donner  aux  plantes  un  repos 
absolu  pendant  un  certain  laps  de  temps  suffisant,  avanl 
d'entreprendre  le  forçage. 

Si  des  insuccès  nombreux  se  son I  produits  dans  les  essais 
de  culture  forcée  entrepris  dans  la  région  méditerranéenne, 
e'esl  que  les  cultivateurs  ne  se  sont  pas  préoccupé  de  pro- 
curer au  végétal  le  repos  nécessaire  a^  a  ut  de  le  soumetl  re  au 
forçage.  Cette  condition,  cependant  si  importante,  sinon 
indispensable,  au   peint  de  vue  de  la  réussite,  est   rendue 

singulièrement  difficile  à  remplir,  en  raison  de  la  clé nce 

même  du  climat  .lu  Midi. 

Pour  le  forçase  de  nés  produits  maraîchers,  tels  que  le 

Haricot,  le  Melon,  la  T aie.  issus  directemenl  de  graines, 

la  question  de  repus  disparail  ;  au  i.  dans  le  Midi,  partoul 
où  ces  cultures  ont  été  entreprises,  elles  ont  réussi  à  mer- 
veille. Il  esl  en  effet  très  facile,  dans  cette  région,  même 
avec  une  installai  ion  sommaire,  d'obtenir  des  Haricots  verts, 
du  15  décembre  à  la  lin  de  février,  des  Melons  au  15  avril, 
'•t  enfin  des  Tomates  an  commencement  Mo  mai.  Mais   ht 

culture  du  Haricot   et  principalen I  celle  de  la  Tomate, 

qui.  il  va  une  dizaine  d'années,  se  faisaient  sut'  une  grande 
éehelle,'sous  châssis  vitrés  aux  enviions  d'Antibes.  oui  du 
être  presque  complètement  abandonnées,  par  suite  des  im- 
portations considérables,  provenant  de  l'Algérie,  de  la  l'u 
nisie  et  de  l'Egypte.  Malgré  cela,  dans  la  catégorie  des 
légumes  issus  de  graines,  h'  forçage  du  Melon  est  encore 
une  culture  très  rémunératrice  sur  le  littoral  méditer- 
ranéen. 

Mais,  en  ce  qui  concerne  le  forçage  de  nos  arbres  fruitiers, 
tels  que  la  Vigne,  le  Pêcher,  de  même  que  pour  le  Fraisier, 
l'observation  du  repos  étant  une  condition  sine  '/un  non  de 

la  réussite,  le  cultivateur  se  heurte  à  îles  difficultés,  i pas 

insurmontables,  mais  sur  lesquelles  il  doit  porter  toute  s, m 
attention  pour  en  atténuer  les  conséquences. 

La  Vigne  esl  peut  être  le  seul  de  nos  arbres  fruitiers  qui 

s'accomi le  à  peu  près  d'un  repos  insuffisant,  lorsqu'elle 

est  destinée  au  forçage,  si  des  variétés  précoces,  telles  que 
le  Lignait,  lePrécocé  de  Courtillcr,  le  Chasselas,  le  Fran- 
henthal,  étaient,  dans  le  Midi,  l'objet  d'une  culture  forcée 
bien  conduite,  il  serait  facile,  dès  le  15  avril  (1),  d'en  obte- 
nir des  récoltes  très  rémunérât  riceset  de  bien  meilleure  qua- 
lité que  dans  le  Nord.  En  effet,  l'air,  la  lumière  et  la  cha- 
leur, facteurs  indispensables  à  la  production  des  fruits  de 
première  qualité,  ne  leur  feraient  jamais  défaut,  ce  qui  n'ar- 
rive pas  dans  le  Nord,  où  le  soleil  se  montre  si  rarement 
pendant  le  cours  du  forçage. 

l.e  pêcher  est,  de  toits  les  arbres  fruitiers,  celui  qui  exige 
le  plus  impérieusement  un  repos  absolu  parfaitement  accusé, 

(1)  Il  serait  possible  de  produire  des  raisins  plus  lût.  mais 
je  considère  cette  prétention  comme  un  tour  .le  ton  ayant 
le  grave  délaut  de  n'être  jamais  rémunérateur. 


avant  d'être  soumis  au  forçage,  cela  sons  peine, 1,-  non  réus- 
site. 

Voici,  à  grands  traits,  la  marche  suivie  par  la  végétation 
du  Pêcher  sur  le  littoral  méditerranéen  :  dans  les  immenses 

cultures  entreprises  i •  la  vente  des  fruits  obtenus  à  l'air 

libre,  la  sécheresse  excessive  pendant  l'été  arrête  de  bonne 

heure  la  végétation,  c'est  mê pour  cette  raison  que,  au 

point  de  \ne  industriel,  on  ne  cultive  que  îles  variétés  à 
maturité  précoce;  cet  arrêt  de  végétation  provoque  préma- 
turé  ni  la  chut.-  des  feuilles.  Dans  les  années,  ..u  les  pluies 

dites  .le  la  Saint-Michel  arrivent  de  bonne  heure,  le  Pêcher 
entre  en  végétation,  et,  dans  les  terres  sèches  de  coteaux,  il 
n  est  pas  rare  .le  voir  des  Heurs,  en  octobre  et  novembre. 
Mais,  en  culture  forcée,  culture  devant  avant  tout  être  inten- 
sive au  premier  chef  el  dans  laquelle  généralement  on  n'a 
affaire  qu'à  de  jeunes  arbres,  la  chute  .les  feuilles,  malgré 
qu'on  sesoitgardé  de  recourir  à  l'arrosage  en  été,  ne  s'effecl  ne 
complètement  que  du  15  au  20  novembre.  Or,  s'il  est  certain 
qu'un  arbre  qui  se  dépouille  .le  ses  feuilles  en  est  arrivé  au 
commencement  .le  son  repos  normal,  la  même  circonstance 
ne  peut  indiquer  la  tin  de  cette  période.  Il  faut  au  Pêcher 
destiné  au  forçage,  dans  le  Midi,  au  moins  six  semaines  de 
repos,  à  compter  à  partir  de  ht  chute  .les  feuilles,  avanl 
de  pouvoir  commencer  à  forcer. 

Dans  le  Nord,  où  le  repos  s'effectue  plus  normalement, 
en  raison  d'une  température  beaucoup  plus  basse  en  hiver, 
le  cultivateur  pourrait  réduire  le  laps  de  temps  de  repos, 
parce  que  la  température  descend  bien  souvent  au-dessous 
de  zéro;  mais,  dans  le  Midi  où  ce  fait  ne  se  produit  que 
rarement,  il  est  indispensable  de  gagner  par  le  temps,  ce 
que,  dans  le  Nord,  on  gagne  parla  rigueur  "de  la  saison.  De 
sorte,  que,  dans  cette  dernière  région,  n'était  la  crainte  de 
l'influence  néfaste  dès  temps  sombres  pendant  le  forçage,  il 
serait  possible  .le  commencer  ce  forçage  au  moins  nu  mois 
plus  tôt  que  dans  le  Midi. 

En  somme,  puisque  j'ai  établi  u -oui parais, m  entre  la 

culture  Forcée  du  Pêcher,  entreprise  dans  les  deux  régions 
précitées,  s  il  n'est  pas  possible  de  produire  plus  tôt  dans  le 
Midi  que  dans  le  Nord,  le  cultivateur,  dans  la  première  .le 
ces  régipns,  procède  avec  beaucoup  plus  de  sécurité  au  point 
de  vue  .le  la  réussite,  tout  en  obtenant  des  fruits  bien  plus 
colorés  et,  par  conséquent,  de  bien  meilleure  qualité. 

Quant  au  forçage  du  Fraisier  dans  le  Midi,  les  difficultés 
seul  plus  importantes  que  pour  aucun  des  v  égétaux  soumis 
ordinairement  au  forçage.  Les  plants,  .'■tant  préparés  comme 
cela  se  pratique  dans  le  Nord,  ne  se  reposent  pas.  ils  entrent 

en     floraison,   à    l'air  libre,   dès   le    mois  dé    novembre.    I  lr   les 

spécialistes  en  cette  culture,  dans  le  Nord,  connaissent,  par 
expérience,  les  conséquences  fâcheuses  qui  s'en  suivent. 
lorsque  chez  eux,  par  suite  d'une  température  élevée  mais 
anormale,  le  même  fait  se  produit  au  nu. ment  .lu  début  du 
forçage.  Ces  conséquences  sont  identiques  dans  le  Midi,  où 
il  faut  une  modération  excessive  dans  la  production  de  la 
chaleur  artificielle,  si  l'on  tient  à   réussir  à   peu  près   les 

saisons  de  la    lin  de  janv  ier  et  du    is  de  lëv  fier.   I.e  desi- 

derafum  du  forçage  de  Fraisier,  dans  le  Midi,  serait  de  pou- 
voir élever  les  plants  à  forcer  dans  le  X.ud  et  de  les  expé 
(lier  dans  le  Midi,  au  moment  du  forçage  :  à  moins  .pie  l'on 
puisse,  dans  cette  dernière  région,  utiliser  des  appareils 
réfrigérants,  ce  qui  rendrai!  alors  possible  l'obtention  .le 
splendides  récoltes  à  partir  du  15  février. 

Pensant  que  cette  question  du  forçage  dans  le  Midi  pré 
seule  quelque  intérêtjpour   les  lecteurs  du  Jardin,    je  me 
ferai    un  véritable  plaisir  .le  traiter  séparément,  dans  ce 
journal,  chacune  des  cultures  forcées  que  je  considère  comme 
étant  les  plus  rémunératrices. 

(i.  YKAY. 


LE    JARDIN 


1 23 


/Lrafia  nVrrçpbœfoIia  Hort. 


La   plante  qui  fait  le  sujet  de  cette  note  est  connue  de 
horticulteurs  sous  le  nom  (!l  Aralia  nymphœfolia,  mais  elle 
appartient   botaniquemenl    au    genre   Oreopanax  el    doit 
s'appeler:  Oreopanaa  nymphœfolia  Dci t  Plancli. 

C'esl  un  arbuste  pouvant  atteindre  de  2  à  I  mètres  de 
hauteur,  à  rameaux  arrondis  '-t  assez  gro  .  portant  des 
i'  ailles  ait.' ni'1  s.  longuement  pétiolées,  persistantes,  et  d'un 
beau  vert.  Ces  feuilles,  de  dimensions  variables,  m>hi  pres- 
que rondes,  comme  celles  des  Nénuphars  ou  Nymphœa  (i  est 
d'ailleurs  à  cette  ressemblance  que  cette  plante  doit  son  nom 
spécifique),  de  0™10  à  O^O  de  long  sur  autant  de  large, 
acuminées  avec  leurs  nervures  palmées  et  saillantes  en 
dessous. 

L'Aralia  nymphœfolia  est  une  plante  très  décorative, 
vigoureuse  et  de  culture  facile:   sous  le  climat  de  Paris, 


Tenu  '"'ii  puis,  il  forme  de  beau:     ù jets  décoratifs,  i ve 

nables  pour  l'ornementation  des  appartements  où  il  résiste 
parfaitement  bien,  et,  en  sujets  un  peu  forts,  c'esl  une  excel 
.  nte  pli le  garniture;  au-si  conseillons-nous  aux   hor- 
ticulteurs de  l'essayer  en  grand  pour  la  rente  sur  le  marché, 
u  i  il  fera  un  peu  diversion,  parmi  les  autres  végétaux  clas- 
siques cultivés  pour  la  décoration  de  nos  habitations. 
Comme  plante  à  employer  pour  la  garniture  des  jardins 
été,  nous  recommandons  VAralia  nymphœfolia  au  même 
que  tous  les  végétaux  utilisés  pour  cela,  c'esl  a  din  i  n 
aroupes  "ii  isolés  sur  les  pelouses.  I  ne  exposition  chaude. 
nu  endroil  abritée!  plutôt  mi-ombragé,  tin  sol  riche  assurent 
■  '  ''(K-  plante  un  beau  déi  eloppement.  Nous  avons  vu,  i  lu 
MM.  Chantrier  frères,  a  Morteiontaine,  de  très  beaux  exem 
plairés  de  cel  Aralia,  se  i  omporter  admirablement  bien  de 
cette  façon,  à  l'air  libre,  les  pots  enterrés  et  recouverts  d'un 
paillis. 

JULES  RUDQLPH. 


Fig.  58.  —  Aralia  nymphœfolia 


V 


c'esl  un  végétal  exigeant  la  serre  froide  en  hiver,  mais  puu- 
vanl  parfaitement  passer  toute  la  belle  saison  à  l'air  libre. 

Il  \  a  lieu  de  l'envisager  sens  deux  points  de  vue  diffé- 
rents: 1°  comme  plante  commerciale  ;  2°  comme  sujel  de 
décoration  des  jardins  en  été. 

Nous  voudrions  appeler  l'attention  des  horticulteurs  sur 
cri  An/lin  qui,  s'il  n'a  pas  au  môme  degré  l'élégance  de 
VAralia  Sieboldii,  n'en  possède  pas  moins  une  certaine  élé 
gance  avec  ses  grandes  feuilles  entières,  bien  dégagées  sur 
île  longs  pétioles,  son  port  robuste  et  son  aspect  vigou- 
reux. I.e  seul  reproche  qu'on  pourrait  lui  adresser,  c'esl  qu  il 
existe  assez  souvent  un  vide  sur  les  rameaux,  à  partir  de 
l'endroit  où  la  plante  a  fait  une  nouvelle  pousse  jusqu'à 
celui  où  commencent  les  premières  feuilles  de  celle-ci.  Mais 
cet  inconvénient  n'est  pas  toujours  visible. 

Les  autres  qualités  de  cette  plante  sont  presque  iden- 
tiques à  celles  de  VAralia  Sieboldii  et  son  traitement  cul- 
tural  peut  lui  être  entièrement  appliqué  ;  sa  multiplication 
peut  avoir  lieu  facilement  par  boutures  qui  s'enracinent 
promptement,  comme  celles  de  tous  les  Aralia. 


CULTURES  COLONIALES 


LA  CHAYOTE 

(Sechium  edule.) 


La  Chayote  esl  originaire  du  Mexique  et  des  Antilles. 
C'est  une  plante  \i\  ace.  à  Heurs  dipïques,  pouvant  se 
cultiver  sur  tout  le  littoral  de  la  Méditerranée.  Sa  culture 
tend  à  se  répandre  dans  tous  les  pays  chauds  où  elle  peut 
devenir  un  produit  d'exportal  ion  t  rès  important.  Les  grandes 
villes,  en  effet,  en  consomment  des  quantités  provenant  de 
son  pays  d'origine  et  du  Midi  de  l'Espagne  où  sa  culture 
a  pris  une  grande  extension  en  ces  dernières  années.  L'Algérie 
peut  fournir  ce  précieux  produit  en  quantité,  et  il  est  a. 
retter  qu'un  ait  négligé  cette  Cucurbitacée  aussi  long- 
temps. Bien  qu'introduite  en  1845,  elle  esl  en  effet  restée 
inconnue  jusqu'à  ces  dernières  années  où  M.  le  Docteur 
Trabut  a  fait  paraître  de  nombreuses  unies  concernant  cette 
iieuse  plante, 


124 


LE    JARDIN 


Sa  culture  est  des  plus  simples.  L'essentiel  est  d'avoir  îles 
supports  appropriés  à  eel  usage,  c'est-à-dire  des  tonnelles, 
treillages,  abris,  etc.  Les  arbres  nous  fournissent  bien  des 
supports  à  prix  réduit,  mais,  par  contre,  la  végétation  n'est 
pas  régulière  sur  toutes  les  tiges,  en  général  trop  ombragées 
et  où,  très  souvent,  lèvent  exerce  une  mauvaise  influence; 
la  récolte  devient  alors  moins  abondante. 

Chaque  fruit  ne  possèdequ  une  graine  qu'on  peul  extraire 
en  le  divisant  à  l'aide  d'un  eoutaau  sans  passer  par  la  partie 
médiane.  Celle-ci.  privée  de  son  enveloppe  charnue,  doit 
être  mise  en  terre  immédiatement,  sous  peine  de  perdre  ses 
facultés  germinatives.  La  terre  destinée  à  la  recevoir  doit 
être  parfaitement  meuble  et  tenue  humide  par  de  fréquents 
arrosages,  puisque  la  graine  doit  être  simplement  à  peine 
recouverte.  Ce  mode  de  procéder,  bien  que  permettant  d  utili- 
serla  partie  alimentaire,  n'est  pas  recommandable.vu  que  la 
germination  risque  d'être  compromise.  Il  est  plus  avantageux 
de  sacrifier  le  fruit  et,  dés  la  récolte,  en  déeembi u  jan- 
vier, de  placer  les  Chayotes  entières,  horizontalement,  dans 
des  pots  garnjs  de  terreau  el  de  les  recouvrir  à  moitié  ou  aux 
trois-quarts,  mais  jamais  entière ni.  Pendant  la  germina- 
tion, on  doit  les  maintenir  à  l'ombre  et  les  arroser  souvent. 

Ce  n'est  que  lorsque  la  plante  a  atteint  de  0*25  a  0"30, 
qu'on  procède  à  sa  mise  en  place.  A  cel  effet,  le  terrain  doit 
être  bien  défoncé  el  fortemenl  lune'-.  Si  l'on  ne  lait  qu'une 
faible  quantité  déplantas,  il  est  avantageux  d'ouvrir  une 
tranchée  de  l°50  de  large  sur  0m60  de  profondeur,  de  la 
remplir  de  fumier  bien  décomposé,  de  bien  tasser  et  d'a- 
jouter d.-  0"15  à  0"20  de  bonne  terre. 

La  mise  en  place  doit  être  faite  en  enterrant  1res  peu 
les  jeunes  plaids,  car  la  Chayote  ne  végète  bien  que  lorsque 
ses  racines  tracent  à  0m02  ou  0m03  de  la  surface  du  sol.  Un 
copieux  arrosage  doit  suivre  la  plantation  et,  s'il  est  pos- 
sible d'aménager  une  rigole  autour  du  pied  et  d'arroser  à 
l'eau  courante  tous  les  deux  ou  trois  jours,  durant  la  végéta 
tion,  le  succès  est  certain. 

Au  début,    il  est   bon  de  palisser   les  premiers  bourg is. 

afin  de  leur  d 1er  une  bonne  direction.  Mais,  des  que  les 

tiges  ont  acquis  '-'  ou  :!  mètres,  elles  poussent  rapidement  et 
s'aecrochenl  d'elles-mêmes  à  l'aide  de  leurs  vrilles. 

lies  la  première  année,  un  seul  pied  peut  donner  lui)  fruits. 
(  ette  quantité  va  en  augmentant  jusqu'à  3  ou  I  ans.  Vers 
la  cinquième  année,  les  produits  diminuent  et  il  devient 
alors  urgent  de  faire  de  nouvelles  plantations.  Après 
ehaque  fructification,  les  tiges  sont  rabattues  au  ras  du  sol. 

Comme  apprêt  culinaire,  la  Chayote  doit  être  passée  à 
l'eau  bouillante  avanl  toute  préparation;  puis,  ensuite,  on 
enlève  la  peau  par  lambeaux  et  on  supprime  la  graine.  Ce 
légume  présente  alors  une  chair  blanche  qui.  coupée  en 
tranches  ou  miseen  purée,  peut  se  préparer  à  toutes  les  sau- 
ces.*',.si  auL'ratin.  aveclieiirreei  fromage,  qu'elle  a  généra 
lement  le  plus  de  succès.  I  in  y  ajoute  aussi  un  peu  de  (  'éleri. 
Elle  peut  se  mettre  autour  de  la  viande  relie.  Elle  peul  être 
enfla  consommée  en  confiture  ou  en  fruits  confits. 

Eu  outre  de  ions  Ces  avantages,  la  Chayote  mérite  une 
place  comme  décoration  temporaire  d'été.  Mlle  couvre  des 
tonnelles  d'un  feuillage  un  peu  lourd,  mais  fournissant  un 
ombrage  très  salutaire  sous  noire  climat. 

La  ville  de  Londres  lait  déjà  une  grande  cons nation 

de  Chayotes,  aussi  quelques  horticulteurs  en  font-ils  la  cul- 
ture en  serre  depuis  quelques  années. 

Ce  produit  c mence  à  être  connu  des  consommateurs 

parisiens.  Il  est  donc  bon  que  les  horticulteurs  aient  con- 
naissance de  ce  légume  encore  nouveau,  qui  pourrait  être 
cultivé  en  serre  et  même  en  pleine  terre  dans  quelques 
régions  du  Midi. 

C'est  pour  cela  que  nous  avons  écrit  ces  lignes  pour  les 
nombreux  lecteurs  du  Jardin.  q    j>  y  YNAUD. 


Notes  sur  la  Culture  des  Orchidées 


Rempotage  des  Importations 

Lorsqu'on  reçoit  des  Orchidées  de  leur  pays  d'origine,  il 
faut  les  mettre  en  végétation  par  tous  les  moyens  possibles 
pour  réparer  les  pertes  qu'elles  ont  subies  pendant  le  cours 
du  voyage.  Pour  cela,  on  les  place  sous  les  gradins  d'une 
serre  et  on  les  bassine  trois  ou  quatre  lois  par  jour.  Pour  les 
Cattleya,  Lœlia  et  autres  plantes  analogues,  il  est  bon  de 
les  tenir  la  tète  en  bas.  afin  de  faciliter  l'écoulement  de  l'eau 
et  d'éviter  la  pourriture. 

Lus  pie  les  racines  commencent  à  se  développer,  on  pro- 
cède au  rempotage.  <  >n  ne  doit  pas  attendre  trop  longtemps 
pour  faire  cet!  i  opération,  car.  sans  cela,  on  risquerait  de 
briser  les  racines  en  rempotant.  Il  faut,  auparavant,  soi- 
gneusement nettoyer  les  plantes,  les  laver  au  savon  noir 
et  enlever  quelques-uns  des  plus  vieux  bulbes,  ainsi  que 
ceux  qui  smit  avariés.  Autant  que  possible,  on  conserve  [es 
plantes  entières,  car  une  plante  divisée  pousse  toujours 
moins  vigoureuse ni. 

Parfois,  quand  on  a  îles  piaules  à  rhizomes,  tels  que  les 
Cœlogyne,  il  peut  arriver  qui!  v  ait  des  pseudo-bulbes 
morts  sans  que,  pour  cela,  le  rhizome  soit  atteint;  dans  ce 
i  ,i  on  enlève  les  pseudo-bulbes  morts  et  on  empote  ensuite 
les  rhizomes  tels  qu'ils  sont. 

Trois  composts  différents  sont  employés  pour  le  rempo- 
tage des  <  irehidées  : 

1  Les  Cattleya,  Lœlia,  Dendrobium,  Oncidium,  Stanko- 
pea,  odontoglossum  grande,  Odontoglossum  citrosmum 
Miltonia,  Epidendrum,  Brassîa,  Burlingtonia,  Dendro 
chilum,  Brassaoola,  Maxillaria,  Trichopilia,  sont  empo 
tés  dansdela  terre  fibreuse  et  du  sphagnum,  mélangés  à  peu 
près  par  moitié.  Les  puis  s,, ni  choisis  tels  que,  une  fois 
la  plante  mise,  il  j  ait  juste  la  place  pour  permettre  le 
développement  don  ou  de  deux  nouveaux  bulbes,  c'est-à- 
dire  un  centimètre  et  demi  à  deux  centimètres  et  demi  du 
bord  du  pot  au  dernier  bulbe.  Ces  pois  sont  emplis  à  peu 
près  aux  2  3  de  tessons,  disposés  le  plus  possible  entre  les 
racines  et  verticalement,  de  façon  à  faciliter  le  placement 
des  tuteurs.  La  plante  est  mise  d'abord  dans  le  pot,  puis  on 
la  maintient  d  une  main,  tandis  que,  de  l'autre,  on  place  les 
lessnns.  lin  doii  toujours  apercevoir  au  moins  la  moitié  du 
rhizome  sur  le  compost  qui  est  légèremenl  l> bé. 

Lorsque  l'on  a  plusieurs  pièces  d'une  même  [liante,  on 
place  ces  pièces,  les  unes  après  les  autres,  en  les  maintenant 
au  furet  à  mesure  avec  le  compost.  Celui-ci  est  pris  par 
petites  poignées  et  placé  de  manière  à  ce  qu'il  n'y  ait  aucun 
espace  v  ide. 

Sauf  pour  les  Dendrobium,  le  compost  ne  doit  pas  être 
trop  fortemenl  pressé,  de  façon  à  ce  que  les  racines  puissent 
facilement  pousser  au  travers,  el  assez  poreux  pour  que 
l'eau  se  répande  bien  également  dans  toute  la  niasse. 

Une  fois  la  plante  fixée  dans  le  pot,  on  la  redresse  si  elle 
en  a  besoin  et.  au  moyen  de  tuteurs,  on  lui  donne  une  forme 
convenable.  11  faut  s'appliquer,  autant  que  possible,  à 
bien  former  ses  plantes  en  employant  le  moins  de  tuteurs 
possible.  Quelques  lètes  de  sphagnum  vert  doivent  être 
piquées  à  la  surface,  afin  de  donner  aux  plantes  un  coup 
d'oeil  agréable;  ce  sphagnum  vert,  en  poussant,  entretient 
mieux  l'humidité. 

Pour  le  rempotage,  on  se  sert  indifféremment  de  pots, 
terrines  et  paniers:  l'essentiel  est  que  ces  réeipients,  ainsi 
que  les  tessons  que  l'on  emploie,  soient  bien  propres. 

2°  Les  Anguloa,  Cymbidium,  Zygopetalum,  Lycaste, 
Phajûs,  Cœlogyne,  <  '<tltttitl«>,  Sobralia,  Thunia,  Spato- 
glottis,  Ansellia,  sont  rempotés  dans  des  mottes  de  gazon 
grossièrement  concassées. de  la  terrefibreuse  ci  du  sphagnum, 


LE    JARDIN 


125 


mélangés  à  peu  près  par  tiers,  avec  très  peu  de   drainage. 
I  n  tiers  du  bulbe  seulement  doil  être   enterré  et  on   doil 

laisser  un  bon  vide  entre  la  surface  du  i iposl  el   le  bord 

du  pot  afin  de  faciliter  l'arrosage. 

Les  Spatoglottîs,  qui  demandent  beaucoup  d'humidité, 
sont  rempotés  presque  exclusivement  dans  la  terre  franche, 
pardessus  laquelle  on  met  une  bonne  couche  de  sphagnum; 
les  pots  sont  ensuite  placés  dans  d'autres  d'un  diamètre  un 
peu  plus  grand  et  rempli--  de  mousse. 

3°  Presque  tous  ies  Odontoglossum  :  O.  Alexandrœ,0. 
i  e  lilhiriimi.  etc.,  les  Masdecalia,  les  Oncidium,  sonl 
rempotés  dans  un  compost  île  terre  fibreuse  el  'le  spha- 
gnum  coupés  assez  grossièrement  et  bien  mélangés  à  peu 
prés  par  moitié.  On  ajoute  une  assez  forte  quantité  de  tes- 
sons piles  el  'le  grès,  afin  de  faciliter  l'écoulement  de  l'eau. 

Pour  celles-ci,  plus  encore  que  pour  les  autres  '  trchidées, 
le  compost  doit  être  très  peu  foulé  :  il  suffit  queles  plantes 
soient  maintenues  droites.  Les  pots  sont  emplis  presque 
jusqu'aux  deux  tiers  de  tess.ms.  et  l'on loil  pas  crain- 
dre d'élever  la  plante  de  trois  ou  quatre  centimètres  au- 
dessus  du  bord  du  pot.  Quelques  tètes  do  mousse  verte  sonl 
aussi  plantées  sur  le  dessus  afin  do  donner  un  beau  coup 
d'œil  à  l'ensemble.  Pour  ce  rempotage,  on  n'emploie  que 
des  pot-.  Lorsqu'on  a  une  plante  de  plusieurs  pièces,  on 
place  toujours  celles-ci  de  façon  à  ce  que  les  jeunes  pousses 
se  trouvent  au  milieu  du  pot. 

1"  Les  Vanda,  Angrœcum,  Aerides,  Renanthertt,,  Pha- 
lirnnpsis,  Vanilla  étant  complètement  épli\  phites,n'onl  tout 
simplement  besoin  que  d'être  maintenues  ,ln>iie«  dans  leur 
pot.  On  les  cale  du  mieux  que  l'on  peut  avec  des  tessons  et 
on  place,  sur  le  dessus,  une  couche  de  sphagnum  bien  vert 
afin  de  parer  les  plantes.  Autant  que  possible,  '-es  plantes 
doivent  être  placées  au-dessus  d'un  bassin  ou  d'un  récipienl 
quelconque  contenant  de  l'eau.  Les  racines,  qui  partent 
un  peu  de  tous  les  côtés,  cherchent  toujours  à  y  plonger 
et  les  plantes  ne  s'en  portent  que  mieux. 

Les  Vanda  teres  et  V.  Hookerii  sont  tout  simplemenl 
fixés  sur  des  tuteurs  et  plantés  dans  la  poussière  de  terre 
fibreuse  qui  a  été  proprement  tamisée  auparavant.  Pendant, 
la  végétation,  ees  plantes  demandent  beaucoup  d'humidité 
atmosphérique  et  les  pots  qui  les  contiennent  ne  doivent 
jamais  être  secs;  tout  en  demandant  la  même  humidité, 
les  Vanda   teres  et  V.  Hookerii  résistent  au  plein  soleil. 

Une  fois  que  les  plantes  sont  rempotées,  on  les  transporte 
dans  les  serres  qui  leur  sont  propres  et  on  les  bassine 
légèrement  à  la  seringue  jusqu'à  ce  que  les  bulbes  se  dé- 
veloppent. A  mesure  que  ceux-ci  s'allongent,  on  mouille  à 
l'arrosoir  en  augmentant  progressivement  et  on  continue 
de  bassiner  légèrement  une  ou  deux  fois  par  jour. 
(A  suivre).  DÉSIRÉ  GAUTHIER. 

Une  nouvelle  maladie  des  Cannas.  \J Ameri- 
can. Gardening,  nous  signale  les  dégâts  causés  sur  les  Canna 
par  un  petit  champignon  l'Uredo  Cannas  qui  agit  comme 
Je  Puccinia  Malcacearum.  On  l'a  observé  pour  la  première 
fois  au  Brésil  à  San-Paulo  en  1884  et,  cette  année,  il  a 
paru  aux  serres  de  Kew  sur  des  plantes  reçues  de  la  Tri- 
nité'. L'origine  de  cette  plante  est  cependant  plus  ancienne, 
car.  bien  qu'elle  n'ait  été  mentionnée  que  tout  récemment, 
l'herbier  du  Muséum  en  renferme  des  échantillons  recueil- 
lis aux  Antilles  au  commencement  de  ce  siècle.  Faut-il 
s'inquiéter  outre  mesure  de  ce  petit  champignon  qui  se  bor- 
nera peut-être  àtaeher  les  feuilles'eomme  l'ait  l'Uredo  An- 
thuriiqxie  nous  avons  signalé,  il  y  a  quelques  années  déjà, 
sur  les  feuilles  de  certains  Anthurium  tels  que  VAnthu- 
riiun  Hookerœ.  C'est  d'ailleurs  à  cela  que  se  bornent  les 
inconvénients  du  Puccinia  Maloaccarum,  auquel  on  l'a 
comparé.  P.  IL 


CULTURE   POTAGERE 


LES  OIGNONS  D'ALSACE 


Trois  méthodes  de  culture  s,,nf  employées  pour  fournir 
annuellement  la  quantité  d'<  lignons  nécessaire  au  s  besoins 
de  la  consommation, 

Il  y  a,  en  premier  lieu,  au  mois  d'août,  le  semis  en  pépi- 
nière des  Oignons  blancs  hâtifs  dont  on  retire  ceux  qu'on 
repique  habituellement  au  mois  d'octobre  ou  en  mars.  (>- 
<  ognons  supportent  assez  bien  nos  hivers  ordinaires  et  se 
récoltent  à  la  fin  du  mois  d'avril  et  pendant  tout  le  mois  de 
mai. 

Il  y  a  ensuite  le  semis  d'<  lignons  fait  directement  en  place 
en   février-mars.  Les  variétés  surtout   employées   sonl   le 
Oignons  dits   de  couleur.  Leurs  bulbes  se  récoltent  en   tep 
tembi t  ce  sont  eux  qui  produisent  le  stock  le  plu-  impor- 
tant des  i  lignons  de  garde. 

Le  troisième  genre  de  culture  esl  celui  qui  estcaraeféri-e 
parla  plantation  de  tout  petits  bulbes  récoltés  l'année  d'à 
\  int  et  obtenus  d'une  façon  lente  particulière.  La  culture  .< 
laquelle  ils  donnent  lieu  n  est  pas  précisément  pratiquée 
partout  avec  autant  de  régularité  que  dan--  l'Est  de  la 
Pianee.  C'esl  peut-être  un  tort,  car  elle  est  susceptible  de 
fournir  des  bulbes  volumineux,  d'excellente  qualité,  à  un 
moment  où  les  autres  sont  rares.  Puis  elle  a  l'avantage  d'être 
simple,  ce  qui  la  rend  accessible  à  tous. 

Vous  n'avez  certainement  pas  été'  sans  remarquer  aux 
devantures  des  magasins  de  graines,  en  février-mars,  des 
corbeilles  ou  des  paniers  remplis  de  jolis  petits  bulbes  d'(  li- 
gnons, le  plus  souvent  d'un  beau  jaune  avec  une  légère 
nuance  rouge  clair.  Les  bulbes  se  vendent  ordinairement 
par  quantités  considérables  dans  le  département  de  Meurt  lie 
et-Moselle  et  sont  connus  là  sous  [es  noms  d'Oignons  d'Al- 
sace ou  d'Oignons  de  Mulhouse.  Nous  verronstoutà  l'heure 
ce  qu'il  faut  penser  de  ces  dénominations  spéciales. 

.1  ai  laissé  entendre  que  la  culture  des  i  lignons  d'Alsace 
n'offrait  aucune  difficulté,  ce  qui  va  suivre  ne  laissera 
aucun  doute  à  ce  sujet. 

Avant  de  parler  de  la  plantation,  je  de-ire  préciser  quel- 
ques points  concernant  les  caractères  extérieurs  des  petits 
bulbes. 

Tout  d'abord,  ceux-ci  ne  doivent  pas  être  trop  gros,  mais 
il  ne  faut  pas  non  plus  qu'ils  soient  trop  petit-:  toutes 
choses  égales,  les  petits  conviennent  cependant  mieux  que 
les  gros. 

Pour  fixer  les  idées,  je  dirai  que  les  bulbes  ayant  environ 
les  dimensions  d'une  de  nos  plus  grosses  noisettes,  sont  ceux 
qu'il  faut  préférer.  Un  centimètre,  un  centimètre  et  demi  à 
deux  centimètres  de  diamètre,  au  maximum,  dans  la  plus 
grande  largeur,  sur  deux  à  trois  centimètres  de  hauteur. 
correspondent  aux  tailles  les  plus  convenables. 

La  plantation  se  l'ait  ordinairement  dans  le  courant  de 
mars  et  d'avril,  sur  un  sol  profondément  ameubli,  puis 
ayant  eu  le  temps  de  se  raffermir,  de  se  rasseoir.  De  plus. 
les  Oignons  préférant  croître  dans  des  terres  fertilisées  d'a- 
vance, il  faut  c\  iier  d  incorporer  du  fumier  au  moment  du 
labour,  à  moins  qu'il  ne  soit  très  décomposé. 

Beaucoup  de  persi s,  pour  enterrer  les  bulbes,  se  ser- 
vent du  plantoir,  et  alors  c  esl  sur  la  ligne  que  donne  le  cor- 
deau que  s'effectue  directement  la  plantation. 

Par  contre,  d'autres  personnes  préfèrent ,  à  l'aide  d'une  ser- 
fouette ou  d'une  petite  binette,  ouvrir  de  petits  rayons,  au 

1 1  desquels  les  bulbes  sont  placés  tous  les  il'"  10  ou  O™^. 

La  plantation  suivant  l'une  ou  l'autre  de  ees  deux  méthodes, 
donne  d'excellents  résultats.  Cependant,  je  préfère  la  deu- 


126 


LE    JARDIN 


xième,  et  voici  pourquoi  :  la  plantation  au  plantoir 

jamais  aussi  parfaire  par  la  s<  i  que  le  trou  ouvert 

par  cet  outil  laisse  souvent  un  vide  immédiatement  au- 
dessous  du  plateau  et  que  celui-ci  n'adhère  jamais  parfai- 
tement au  s 

En  rayons,  l'inconvénient  que  je  viens  de  signale: 
I  une  qui  dispose  les  petits 

dans  le  fond  de  la  petite  rigole,  ne  fait  pas  senlemenl 
les  5  placer,  elle  exerce  encore  une  légère  pression  de  haut 
en  bas  pour  que  la  partie  inférieure  du  bulbe,    le  pla 
non  seulement  adhère  à  la  terre.niais  pénètre  à  tra\ 
particules  terreuses  jusqu'à  ce  qu'il  soit    presque  entière- 
ment recouvert.  On  aehève  la  plantation  des  bulbes  en  ra- 
menant sur  eux  la  terre  de  la  rigole  projet.'- •  do  cl 
par  le  passage  du  rayonneur. 

A  quelle  distance  la  plantation  doit-elle  être  laite"? 
<vhi  i:  une  plantation  au  plantoir  ou  on  rayons, les 

lignes  doivent  être  distancées  les  unes  dos  aunes  de  0~18  à 
les  bulbes,  plantes  ;,  irm  on  0*12  sur  ces  lig 

Il  convient  à  présent  do  taire  connaître  comment  s'ob- 
tiennent les  tout  petits  i  lignons  d'Alsace  et  quelles  -ont  les 
variétés  qui  les  produisent. 

Je  tiens,  en  premier  lieu,  à  faire  remarquer  qu'une  variété 
quelconque  peut  donnerde  tout  petits  Oignons,  comme  il 
a  été  dit.  mais  que.  parmi  les  races  communes,  il  >  <■»  a 
qu'il  faut    préférer  à- toutes  les   autres.  La  plus  recoin 

ion  de  Cambn  fulhpuse. ;  Vient 

ensuite  l'O.  faune  paille  des  Vertus  et,  en  troisième  I  a 
YO. rouge  pâle  de  Niort.  Mais  il  no  suffit  pas  de  poss 
.raines  d'une  de  ces  variétés,  il  faut  aussi  qu'elles  soient 
esd  une  certaine  façon.  Les  graines  del'O.  de  <  'ambrai, 
semées  comme  a  l'ordinaire,  produiraient  des  i  liguons  de 
grosseur  moyenne,  ce  n'est  pas  ee  que  nous  ms. 

I.e  seniisdoil  être  fait  très  •■pais  et  pas  avant  le  mois  de 
mai.  La  quantité  de  graines  à  somer  est  d'environ  100  à 
150  -ranimes  à  lare.  Comme  il  y  a.  approximativement, 
250  graines  dans  un  gramme,  cette  quantité  portes  100.080 
ou  112,000  le  nombre  dos  bul  surface  pou 

produire  m  les  graines  étaient  bonnes  et  -i  toutes  germaient 
convenablement. 

La  préparation  du  terrain  -e  fait  comme  pour  tontes  les 
autres   cultures  :  un  labour,   mais   un   labour  sans  encrais. 

I  es  graines  -  >nt  distribuées  à  la  volée  ou  eu  rayons  espa- 

■  0™15  et,  par  la  suite,  il  n'y  a  pas  lies,, in   d'éelaircir. 

II  n'est  pas  besoin  non  plus  d'arroser,  à  moins  que.  aussitôt 
après  le  semis,  on  s'aperçoive  qu'une  mouillure  soit  in 
saire  pour  activer  la  germination. 

La  récolte,   suivant  les  années,  a  lieu  en   septembre  on 
tue  d'ailleurs  que  lorsque  les      _  - 
jauni  s  sonl      menées   sui  sol.  Les  alors 

arrachés  et  classés  par  catég 

dimensions  indiquées.  Ceux  trop  gros  et  ceux  trop  | 
connue  îles  pois  par  exemple,  sont  mis  à  part  pou 
besoins  de  la  cuisine. 

Laissas  Se  ressuyer  sur  le  sol  pendant  quelques  jours  a 
l'arrachage,  les  bulbes  sont  ensuite  montés  au  grenier  ou  ils 
au  moment  de  la  plantation. 

.1.  FOUSSAT. 


L'ACROCLINIUM 


(  '■■  petit  genre  de  la  famille  des  Composées  ne  renferme 

qu'un  aux  capitules  ressemblant  aux  Immor- 

s;  Bentliam  et  Hookerl'ont  réuni  aux  Helipterum.  C'esl 

une  plante  annuelle,  à  tiges  sillonnées,  dressées,  rameuses 

des  la  base. à  feuilles éparses,  linéaires-acuminées,  clan 

-  Les  capitules  terminaux  sont  solitaires  au  sommet 
imeau.x;  à  involucre  largement  campanule,  imbriqué 
d'écaillés  lisses  et  brillantes,  les  intérieures  devenant  pro- 
gressivement pétaloïdes:  à  réceptacle  plan  ou  coniqueet  un 
peu  poilu;  à  petits  fleurons  jaunes,  tubuleux.  infundibu- 
ïiformes,  à  cinq  dents  et  à  anthères  munies  de  deux  courtes 
so  sa  leur  base.  Les  fruits  sont  des  akènes  turbines,  cou- 
tils blancs  et  surmontés  d'une  aigrette  persistante. 

L'Acrolinium  roseain  a  été  introduit  du  Texas  il 
environ  30  ans.  (  "est  une  dos  plus  jolies  plantes  d'ornement. 
s..it  que  l'on  veuille  eu  faire  des  bordures  ou  des  massifs 
dans  le  jardin,  ^oit    qu'où  en  emploie  les  fleurs  cou 
Elle  a  donné  naissance  aux  variétés  suivantes  : 

I'ne  varié'!.- à  fleurs  blanches,  qui  existe  depuis  un  grand 
nombre  d'années,  diffère  du  type  par  les  écailles  de  l'invo- 
lucre  qui  sont  blanches  au  lieu  d'être  roses,  les  fleurons  du 
disque  sont  jaunes,   puis  -  s.  absolument   comme  le 

type.  Cette  variété  se  reproduit  parfaitement  par  le  semis, 
ainsi  suivantes,  obtenues  il  j  a  peu  d'années 

et  nui  sont  des  plus  recommandables,  tant  pour  la  fleur 
coup.'.'  fraîche  que  pour  la  confection  des  bouquets  d'hiver, 
sque  jaune,  qui  dépare  un  peu  la  fleur  simple,  est  ici 
remplacé  par  des  fleurons  roses  vU  blancs  qui  gardent 
longtemps  leurs  fraîches  couleurs.  Ces  deux  variétés  -ont 

-  _uées   par  les  noms  :   A.  rosetim  var.  duplex,  à  capi- 
■   doubles  roses;  A.    roseum  var.  albijlora  dupl 
capitules  doubles  blancs. 

L' Acroclinium  rose  et  ses  variétés  demandent  une  terre 
léger  -   saine   avec   une  exposition    chaude   et   bien 

. 

Ces  charmantes  plantes  se  multiplient  par  le  semis  à 
l'automne  ou  au  printemps,  mais  0n  comprend  que  le 
semis  d'automne,  avec  repiquage  en  j>ots  hivernes  sons 
châssis el  placés  le  plus  près  possible  de  la  lumière, afin  .le 
rver  1»  plantes  de  l'étiolement  et  de  l'excèsd  humidité, 
fournit  .les  plantes  plus  belles,  plus  fortes  et  plus  longue- 
ment florifères.  Le  semis  fait  dans  le  mois  de  septembre 
est  mis  en  place  en  avril,  en  espaçant  les  plantes  d'environ 
s  fait  en  mars-avril  sur  couche  est  repiqué 
sur  set]  lemeure  en  mai.  On  peut 

aussi  semer  en  avril  sur  place,  eu  terre  légère  au  midi. 
Dans  le  premier  cas.  la  floraison  a  lieu  de  la  fin  d'avril  ou 
île  mai  eu  juin:  dans  les  -  s  se  su      dent 

de  juin  en  juillet,  et  dans  le  troisième  de  juillet  en  août. 

I    s  fleurs  d' Acroclinium  conviennent  très  bien  aussi  aux 

bouquets  dits  perpétuels:  mais,  comme  pour  i'Helichry- 

sum  a  bractées,  ou  doit  couper  les  tiens  avant  leur  complet 

nouisseinent  et  1»  taire  sécher  à  l'ombre,  la  tête  ren- 

vers. 

HENRI  THEULIER  fil-. 


La    Normandie   et   sa  végétation  arborescente,   s  n  [  \  l  L. 

Chrysanthème,  sa  culture  au  Japon  et  en  Europe,  par  Félix 

Sahut.  —  Brochure  de  ;,       -    - 

Iians  cette  brochure,  complétant  le  volume  :  Mêla 
agricoles,  horticoles,  oilicoles,  botaniques,  climat. 
etc..  compose  .les  diverses  notes  publiées  par  M    F.  Sahut 
sont  contenues  d'intéressantes  relations  sur  : 
la  session   de  Rouen  du  Congres   Pomologique  de  lé 
les  fruits  à  l'Exposition  nationale  et  coloniale  .le  Rouen,  le 
Jardin  des  plantes  de  Rouen,  l'historique  du  Chrysanthème 
et  sa  culture  au  Japon  et  en  Europe,  etc. 


La  Lindenia.  —  Iconographie  des  Orchidées.  - 
Les"        N    livraisons  du vV  volumedela2   série  de  ce  ma- 
ouvrage  renferment,   avec    leur  description,  des 
luleurs  d'-s  ~;ii\  ante  •  : 

.  i.  I        ■   s-  Qui    n,  Oncidiu      Bat     lania- 

num.    0  mm    Thibaultiannri      •  pen- 

dului      s  un  j     anteum  var.  P  i.ctc 


LE  JARDIN 


121 


Nouveautés  Horticoles"        ONI  SALADE  4  B0\  COMPTE 


Parmi  les  variétés  nouvelles  intéressantes,  mises  au  com 
meree  par  la  maison  Molin,  de  Lyon,  nous  remarquons    la 
suivante  : 
Dahlia  simple  multiflore  Etoile  de  feu  (fig.  59). 

Ce  nouveau  type  de  Dahlia  simple  est  destinée  prendre 
une  des  premières  places  dans  l'horticulture  décorative. 


Celui  qui   traverse,  en  ce  moment,   les  marais  de  \  ira 

il.:\  ci  des  "ii\  irons,  remarque  de  nombreux  tei  i  iin    fe 

-    rts  de  quelques  centimèl  resde  terre  rapportée...  Que  peut 

il  bien  y  avoir  sous  cette  terre  rapportée  de  ci  de  là  el  \\  nié- 

i     [uenient  distribuée.  Quelleestd •  la  production  qu'en 


Ne  dépassant   guère  0m60   de    hauteur,  cette  variété  esl       attend  le  maraîcher V 

touffue  dès  la  base  el   très  précoce .  Ses  fleurs  nombreuses  Delà  Chicorée  sauvage  blanchie  ou  étioléepar  p vre 

(depuis   mai)  s'épanouissent   en    grand  nombre  à  la  fois  el       nient,  sevendanl  au  marché  comme  salade  printanière. 


------     •» „,    .. 

Fig.  59.  —  Dahlia  simple 

sont  d'une  forme  absolument  uouvelle  pour  le  genre,  à 
pétales  (ligules)  plans  à  la  base,  ascendants  el  repliés  en- 
suite en  doucine  ondoyante.  La  couleur  est  veloutée  rouge 
pourpre  sanguin  intense, à  reflet  d'alizarineà  la  face  inté- 

rieui i  à  revers  d'un  rouge  anglais  mat.  Le  contraste   de 

ces  deux  nuances,  l'une  mate,  l'autre  brillante  el  veloutée, 
est   idmirable. 

loutes  les  personnes  qui  ont  vu  cette  belle  plante,  dans 
les  cultures  de  la  maison  Molin,  depuis  deux  ans,  sont 
unanimes  à  dire  quec'esl  une  nouveauté  remarquable  pour 
la  composition  des  massifs,  plates  bandes  el  corbeilles. 

P.   LKPACiK. 

(l)  Descriptions  des  obtenteurs. 


■ 

—  ■■.?.■  ?Tl    ...        •  ■     -r 


■ 


flore  Étoile  de  feu. 

<  ette  Chicorée  a,  il  esl  vrai,  un  goût  prononcé  et  passa 

ble ntaraer,  mais,  malgré  cela,  elle  plall  généraleinenl  a 

saison  :  de  plus,  elle  est.  en  quelque  sorte,  pieu-  bien 
I     gens,  autant  médicament  qu'aliment. 

\  "ilà  un  légume  el  une  culture  à  recoi andei  chaleu- 

ement  pour  le  jardinet  de  l'amateur,  culture  pour  la 
quelle  il  \  a  peu  de  frais  à  faire,  pas  d'installation,  el  peu 
A  ■  main-d  œm  re.  Et,  en  réi  ompense  de  toul  c  i  peu  de  soins 
:    de  ces  minimes   sacrifices,  on  obtient    une  abondante 
'h*',  pendant  au  moins  une  bonne  couple  de  mois. 
Mais,  allez-vous  nous  dire,  que  faut-il  donc  pour  entre 
prendre  cette  culture  que  vous  rec nandez  comme  très 


12» 


LE   JARDIN 


simple  et  à  la  portée  de  tous?  Ma  foi  oui,  elle  esl  toute 
primitive  nous  ne  pourrions  dire  autrement.  D'ailleurs, 
vous  allez  vous-même  pouvoiren  juger. 

Los  variétés  ou  espèces  à  employer  seront  celles  que  vous 
voudrez,  exception  faites  de  celles  dites  améliorées,  à  larges 
feuilles  ou  à  feuilles  de  Laitue,  qui  ont  de  la  difficulté  à, 
percer  la  terre  mise  en  couverture.  Pour  celles  à  feuilles 
panachées  ou  à  feuilles  rouges  (telle  la  variété  dite  de  I  .om- 
bardie)  attendez-vous  à  récolter,  après  étiolage,  une  salade 
de  feuilles  panachées  ou  rose-rougeàtre,  étant  donné  que 
la  couleur  rouge  ne  fait  que  s'atténuer  par  la  privation  de 
lumière,  sans  disparaît  re  complètement. 

Ceci  liant  dit  et  votre  choix  comme  variété  à  cultiver 
étant  fixé,  vous  semez  alors  votre  graine  en  rayons  distants 
deOra25à  0m30,en  avril  ou  en  mai,  voir  mêmeaucommen- 
cemenl  île  juin,  mais  pas  plus  tard.  Le  semis  en  rayons  est 
de  beaucoup  préférable  à  tous  les  autres  modes  de  semis, 
parée  qu'il  rend  les  quelques  opérations  eulturales  d'été 
moins  dispendieuses  et  plus  faciles  ei  qu'il  simplifie  beau 
coup  la  main-d'œuvre  de  la  récolte. 

Quelques  bassinages,  en  cas  de  sécheresse,  sont  de  toute 
utilité  pour  faciliter  la  levée;  ils  doivent  être  continués  pen- 
dant quelque  temps  encore  si  la  sécheresse  persiste,  afin 
de  permet  i  re  au  jeune  plant  de  se  défendre  contre  l'aridité  du 
sol  et  lui  assurer  une  bonne  et,  vigoureuse  végétation,  liés 
qu'on  juge  les  plantes  suffisamment  fortes,  on  cesse  les  bas- 
sinages et  les  arrosages. 

Lu  lait  de  soins  culturaux,  on  a  l'éclaircissage,  quand  le 
soinis  ,-i  été  fait  trop  dru,  et  un  ou  deux  désherbages  au  plus. 

l'aidons,  à  présent,  du  blanchiment  qui  se  pratique,  soit 
à  l'entrée,  soit  à  la  lin  de  l'hiver. 

Dans  ce  dernier  cas.  à  la  fin  de  février  ou  au  commenc:- 
mont  de  mars  au  plus  tard,  suivant  l'époque,  la  saison  et 
le  lieu  où  l'on  se  trouve,  on  nettoie  les  planches  et  les  rayons 
de  Chieorées  en  enlevant  toutes  les  feuilles  mortes  et  même 
celles  qui  ont  été  jaunies  par  le  froid.  Puis,  on  terreaute 
celles-ci  sur  une  épaisseur  de  quelques  centimètres,  après 
quoi  il  no  reste  plus  qu'à  recoin  rir  de  i)'"li»  à  0m12  de  terre 
friable  prise  dans  les  sentiers  séparanl  les  planches. 

Trois  semaines  environ  après,  les  Chicorées  eommeiicenl 
à  pointer  ou,  pour  mieux  dire,  à  percer  la  terre  qui  les 
recou\  re;  c'est  à  ce  moment  qu'on  doit  commenc  t  à  récolter. 

t 'ette  récolte  s'effei  lue  de  deux  façons  différentes  : 

La  première  s'applique  aux  racines  destinées  à  produire 
delà  Witloof,  appelée  vulgairement  Endive.  Pour  cela,  ou 
découvre  les  plantes  an  moyen   du  crochet  et  on  coupe  les 

petites  i mes  de  feuilles  qu'elles  ont  formées,  un  peu«au- 

dessous  du  collet.  Dans  cette  première  méthode,  les  rai  jnes 
ne  donnent  qu'une  seule  récolte  et  la  variété  à  employer  de 
préférence  est  celle  qui  porte  le  nom  de  Witloof. 

La  seconde  esl  celle  laite  en  vue  de  la  grande  production 
de  feuilles  étiolées  que  l'on  cou  somme  en  guise  de  Barbe  de 
Capucin.  Elle  est  laite  un  peu  différemment  el  se  répète 
plusieurs  lois  sur  les  mêmes  racines  parce  que,  au  lieu  de 
couper  les  petites  pommes,  on  les  effeuille  en  ayant  soin  de 
laisser  intact  le  bourgeon  central.  \'w  lois  recouvert  à  nou- 
veau, ce  bourgeon  central  ne  tarde  pas  à  donner  une  seconde 
récolte  qui  esl  elle-même  suivie  de  plusieurs  autres  si  l'on 
sait  bien,  lors  de  chacune  d'elles,  ménager  le  cœur  de  la 
Chicorée  ou  plutôt  les  jeunes  feuilles  de  son  bourgeon  cen- 
tral, tout  en  le  recouvrant  immédiatement  de  l'épaisseur 
île  terre  voulue. 

Pour  terminer,  nous  dirons  encore  que  ce  légume  est 
épuisant  et  qu'il  faut,  pour  en  pratiquer  la  culture,  avoir 
des  racines  \  igoiirenses  el  productives.  On  ne  devra  donc 
pas  négliger  le  renouvellement  des  semis  ou  planches  de 
production,   tous  les  ans.  en  terrain  copieusement  fumé. 

C.   POTRAT. 


Les  Produits  de  Culture  forcée  aux  Halles 

Haricots  verts,  de  1  à  13  francs  le  kilo. 

C'est,  à  peu  près  près  la  fin  du  Raisin  Blach  Alicantc 
conservé  sur  ceps;  il  est  encore  fort  beau  ;  les  5110  kilos  appor- 
tés au  Pavillon  ont,  lait  de  S  à  1;.'  francs  le  kilo. 

Peu  de  Raisin  Frankenthal  de  provenance  française;  il 
«si  rouillé  et  de  qualité  ordinaire;  de  6  à  8  francs  le  kilo. 

Les  belles  Cerise  anglaise,  à  des  prix   toujours  soutenus. 

20  (  Jerisiersen  pot,  avec  fruits  à  maturité,  de  H  à  In  francs. 

lue  moyenne  de  1  in  caisses  île  Fraise  1)"  Morère  par 
jour,  aux  mêmes  prix  que  pendant  la  dernière  quinzaine 
de  mars.  Quelques  caisses  de  Fraise  Vicomtesse  Hèricarl 
de  Thunj,  de  :i  à  (j  francs.  La  Fraise  D'  Veillard  est  peu 
demandée  et  faitdes  prix  insignifiants. 

Un  horticulteur  du  département  du  Nord  expédie  régu- 
lièrement de  fort  belles  Fraise  Louis  Vilmorin.  Ces  fraises, 
bien  présentées,  se  vendent  deO  fr.  60  à  1  Er.  tO  pièce. 

Peu  de  prunes  ;  de  l)  fr.  71»  à  2  fr.  pièce,  selon  la  variété. 

Les  Framboise  Hornct,  de2à  1  fr.  50. 

Le  15  avril,  les  cinq  premières  Pèche  Amsden,  apportées 
par  M.  Léon  Parentel  adjugées  12 francs. 

1  hi  a  reçu  de  Belgique,  depuis  le  1"  avril,  environ  280  pè- 
ches, vendues  L650  francs  environ. 

Les  premiers  melonsduMidi,  dont  la  grosseur  varie  entre 
celle  d'une  orange  el  celle  du  poing,  ont  été  adjugés  à  de^ 
prix  variant  entre  1  francs  et,  12  fr.  50. 

Les  Roses,  de  :',  à  S  francs  la  botte.  Les  Lilas,  de  2  fr.  50 
à  3  francs.  Le  Muguet,  2  francs.  Les  Tulipes,  de  11  fr.  35 
à  Ofr.  50.  La  Violette  de  l'arme,  à  I  francenviron;  le  cent 
de  Violettes  ordinaires,  à  I  fr.  50  et,  li  francs.  Enfin  la 
caisse  rie  Caniellias,  de  1  à  2  fr.  .1.   M.  H. 

Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 

Sôaïu-e  du    \\  avril   18»8 


COMITE  DE   FLORICULTURE. 

Un  seul  apport,  mais  très  remarquable:  de  beaux  gros 
Œillets  aux  tons  Irais  et  chatoyants,  provenant  de  la  région 
du  Midi  et  présentés  par  M.  Victor  Delavier. 

COMITÉ    D'ARBORICULTURE    D'ORNEMENT. 

Un  seul  apport  également  :  des  branches  coupées  d'ar- 
bustes d'ornements  à  floraison  printanière,  aux  fleurs  de 
gais  et  frais  coloris,  présentées  par  M.  Bruneau.de  Bourg- 
la-Reine,  dans  le  seul  but  de  montrer  que  les  fleurs  ne 
manquent  pas  au  printemps,  comme  on  le  dit  souvent. 

On  a,  en  effet,  le  tdus  grand  tort  de  ne  pas  planter  plus 
souvent,  clans  les  jardins,  desPnmus  triloba,  Malus  spei- 
tabilis  floribunda  pendilla.,  Persica  sinensis  flore  albo 
pleno,  Amygdalus  flore  roseo  pleno,  Forsythia  oiridis- 
stma,  Ribes  sanguineum,  SpirataThunbergii,  etc.,  dont  les 
précoces  floraisons  viennent,  au  tout  premier  printemps, 
égayer  les  jardins  encore  bien  endormis. 

COMITE     D'ARBORICULTURE  FRUITIERE. 

M.  Parent,  de Rueil,  avait,  comme  àdaprécédenteséance, 
apporté  deux  caissettes  de  Cerise  anglaise  hâtive  toujours 
aussi  irréprochables  et  excitant  bien  des  convoitises  ;  de 
plus,  il  présentait  cinq  Pèche  Amsden,  mures  à  point, 
d'un  velouté,  d'un  coloris  et  d'une  grosseur  remarquables. 

De  M.  Cordonnier,  de  Bailleul,  huit  caissettes  de  Raisin 
Blach  Alicante,  toujours  aussi  beau  que  les  apports  précé- 
dents et  nous  sommes  au  14  avril  ! 

COMITÉ    DES   ORCHIDÉES. 

Deux  Cypripedium  hybrides,  soumis  à  l'appréciation  du 
Comité  par  M.  M.  Cappe  et  fils,  du  Vésinct  :  l'un  hybride 
de  C.villosum  x  C.  Chamberleianum.,  l'autre  de  C.  spice- 
rianum  X  C.  Chamberleianum,  ce  dernier  était  très  joli. 

M.  Belin,  d'Argenteuil,  présentait  plusieurs  Cypripe- 
dium, entre  autres  :  le  C.  Boxalli  superbum  aureum,  le  0. 
callosum  et  le  G'.  Elliotianum;ce  dernier,  très  belle  espèce 
déjà  ancienne,  est  toujours  très  remarqué. 

Énlin  M.  Martin,  jardinier  chez  M.  Terrier,  àAuteuil, 
avait  apporté  un  Odonloglossum  Wilckeanum  très  bien 
lleuri  et  un  Cypripedium  Germinyanum  (C.  villosum 
x  C.  hirsutissimum). 

3.  FOSSEY. 


LE   JARDIN 


129 


LE  JARDIN.  -  N"  269. 


5  MAI  1898. 


CHRONIQUE 


Signalons,  avec  un  de  nos  confrères,  une  singulière 
manière  d'honorer  les  gens  de  Leur  vivant.  L'hommage 
rendu  au  Baron  P.  Von  Millier,  le  célèbre  botaniste  aus- 
tralien, mérite  en  effet  d'être  cité.  Dans  une  circulaire  invi 
tant  les  botanistes  <lu  monde  entier  à  participer  à  la  sous- 
cription organisée  pour  lui  élever  un  monument,  il  est  dit 
que  ledit  monument  sera  érigé  dans  le  cimetière  de  Mel- 
bourne «  oii  un  terrain  avait  été  offert  à  Von  Mùller  avant 
qu  il  succombât  à  la  maladie  qui  devait  l'emporter  ».  Cette 
façon  d'exprimer  aux  gens  l'admiration  qu'on  ressent  pour 
eux  est  un  peu  trop  nouveau  jeu,  et  nous  doutons  qu'elle 
réussisse  de  longtemps  encore  à  s'introduire  dans  nos  socié- 
tés européennes,  d'imagination  certainement  moins  macabre. 


L'importance  que  tend  à  prendre,  aux  États-Unis,  l'in 
dustrie  des  conserves  de  légumes  et  de  fruits  est  chaque  jour 
plus  considérable.  De  nouvelles  méthodes  de  préparation 
..ni  été  imaginées  ;  de  nouveaux  produits  ont  été  expéri- 
mentés et  bientôt  toutes  les  ressources  végétales  du  Nouveau 
Monde  seront  enfermées  dans  des  boites  métalliques.  En 
une  seule  année,  deux  millions  de  Imites  en  fer  blanc  et  de 
caisses  ont  été  expédiées  et  ont  rapporté  la  somme  énorme 
de  375  millions  de  francs.  Rien  n'est  perdu  actuellement  : 
les  fruits  qui  séchaient  sur  l'arbre  ou  pourrissaient  sur  le 
sol  sont  expédiés  et  l'Europe  elle-même  sait  s'en  contenter. 
60.000  ouvriers  et  ouvrières  sont  occupés  à  cette  besogne  que 
les  Américains  songent  encore  probablement  à  amplifier 
en  v  ajoutant  les  produits  de  Cuba,  de  Porto-Rico,  d'Haw  ai 
et  des  Philippines. 

On  a  souvent  fait  allusion  aux  prix  atteints  par  certaines 
Orchidées  dans  les  ventes.  En  ce  qui  concerne  les  Cypri- 
pedium,  nous  croyons  que  le  record  en  ce  genre  est  détenu 
à  ce  jour  par  le  Cypripedium  Beeckmani  qui  s'est  vendu 
dernièrement  la  modeste  somme  de  160  livres  sterling, 
soit  t. 000  francs.  Il  parait  que  cette  Orchidée  est  absolu- 
ment merveilleuse  et  tout  à  fait  distincte,  née  d'un  croise- 
ment entre  le  Cypripedium  Bondit  superbum  cjui  a  servi 
.le  porte-graine  et  peut-être  le  C.  bellatulum  qui  aurait 
donné  son  pollen.  L'action  fécondante  de  ce  dernier  reste 
douteuse  et  on  a  songé  au  ('.  Sallieri,  à  .anse  du  coloris 
rouge  luisant  des  pétales  et  du  labelle.  Quoiqu'il  en  soit, 
cette  très  belle  plante,  qui  doit  être  chère  à  celui  qui  l'a 
achetée,  présente  des  airs  de  famille  avec  les  C.  Adratus  et 
C.  sibyrolcnse,  mais  leur  est  de  beaucoup  supérieure. 

# 
*  * 

Qui  se  serait  douté  que  Catherine  II,  la  grande  Cathe- 
rine, eut  eu  un  faible  très  marqué  pour  le  jardinage  ou 
plutôt,  pour  l'art  des  jardins.  Waliszewski,  dans  son  Roman 
d'une  Impératrice,  donne  d'intéressants  détails  à  ce  sujet. 
Chez  elle,  la  plantomanie  allait  de  pair  avec  le  goût  pour 
les  constructions.  En  1772,  elle  écrivait  qu'elle  aimait 
follement  les  jardins  anglais,  avec  leurs  lignes  courbes, 
leurs  pièces  d'eau,  leurs  accidents  de  terrain,  leurs  archi- 
pels en  terre  ferme  et  que  les  lignes  droites  lui  inspiraient 
une  profonde  aversion.  Elle  se  plaint  que  ses  jardiniers, 
fervents  compagnons  de  La  routine,  ne  la  comprennent  pas: 
niais,  d'un  autre  côté,  elle  est  heureuse  que  le  Comte  i  trlof 
s'intéresse  à  sa  plantomanie,  la  mime,  la  critique,  la  plai- 
sante et  c'est  avec  fierté  qu'elle  constate  que  l'on  reconnaît 
ses  mérites  comme  jardinier.  Un  détaillions  fait  sourire,  à 
noire  époque  où  Saint-Pétersbourg  est  si  prés  de  Paris,  à 
tous  les  points  de  vue,  celui  du  coeur  comme. celui  de  la 
distance  :  la  grande  Catherine  désirait  avoir  à  son  service 
un  jardinier  écossais  du  nom  d'Abercrombie  ;  ce  dernier 
avait  d'abord  accepté,  mais,  au  dernier  moment,  effrayé  des 
périls  qui  pouvaient  ne  présenter  au  cours  d'un  tel  voyage 
par  mer,  il  résilia  son  engagement  et  trouva  plus  prudent 
île  rester  chez  lui. 


Bientôt  on  à»  saura  où  s'arrêter  quand  il  s'agit  dé  trans- 
planter des  arbres.  L'Italia  nous  apprend  qu'au  cirnetièn 
de  Buckland,  prés  Douvres,  existait  un  arbre  âgé  d'au 
moins  un  millier  d'années,  qui  a  été  arraché  el  replanté 
c  plein  succès...  De  copieux  arrosages  ont  suiv  i  la  trans- 
plantation et  le  vétéran  est  actuellement  dans  les  meilleures 

i I it ions  de  vie  et   ,|,.  santé',   ("est  un   peu  plus  que  le 

M.iihusaleni  de  la  végétation.  A  Chatsworth,  des  arbres 
âfîés  el  ne  pesant  pas  moins  de  cinquante  tonnes  ont  subi 
la  même  opération  sans  s,,  plaindre  —  aussi  bien  que  des 
Conifères  avant  déjà  de  lo  à  12  mètres. 

* 
■    ■ 

i.mi.    se   souvient   de    ces    fleurs  colorées   qui   onl    tant 

intrigué  Le  public  parisien,  il  y  aura  tantôt  dix  ans?  On 

semble    \    revenir  actuellement,  du    moins    à    l'étranger. 

M.  Brockbanck  nous  donne  quelques  renseignements,  qui 

ne  manqueront  pas  d'intéresser  les  expérimentateurs.  L'é- 

carlafe  d'aniline  et  l:indigo-carmin  semblent,  être  les  deux 

substances  lui.  toriales  qui  donnent  les  meilleurs  résultats. 

Avec  le  premier,  on  obtient   rapidement  tous  les  tons  du 

rouge,  avec  le  second,  ceux  .du  bleu;  le  mélange  reproduit 

la  nombreuse  gamme  des  violets  el    les  pourpres.  Le  Mu- 

guet  se  colore  en  six  heures;  le  Narcisse  devient  pourpre  en 

douze  heures  ;  des  Asphodèles  jaunes  sont  écarîate  foncé, 

en  un  même  laps  de  temps.  La  coloration  est  encore  plus 

lapide  avee  la  Tulipe,  la  Jacinthe  et  le  Cyclamen.  Dans 

l'Abutilon,  le  calice  seul  subit  la  teinte;  dans  les   Onlan 

thas,  les  nervures  seules  se  colorent.  11  n'est  pas  jusqu'aux 

feuilles  panachées  qui  ne  se  soient  susceptibles  de  se  prêter 

à  ce  changement  de  couleur;  il  en  est  ainsi  de  VAucuba  qui 

gagne  à  cette  opération  de  jolis  effets  d'ornementation. 

Le  ver  de  terre  est-il  utile?  On  ne  le  croirait  pas  à  voir 
l'empressement  avec  lequel  on  Le  détruit.  En  Angleterre,  il 
n'en  est  pas  ainsi,  et  ce  peu  sv  lupathique  animal  esl  consi- 
déré comme  un  ami  et  un  utile  collaborateur.  Dans  le 
comté  d'Essex,  25,000  hectares  de  terrains  littoraux  ayant 
été  envahis  par  la  mer,  les  vers  ont  disparu,  dévorés  par  les 
oiseaux  de  mer  qui  les  saisissaient  à  mesure  qu'ils  sortaient 
de  leurs  retraites  pour  se  dérober  à  l'action  peu  agréable  de 
l'eau  salée.  Les  riverains  ont  l'ait  tous  leurs  efforts  pour 
repeupler  cette  vaste  otemhie  île  territoire  et  partons  les 
moyens  possibles  L'ont  enrichi  de  vers  de  terre,  comme  on 
lavait  déjà  l'ait  dans  d'autres  parties  de  l'Angleterre. 

*  * 

Un  arbre  nouveau  pour  la  flore  française!  Le  l'ait,  si 
invraisemblable  suit-il.  est  pointant  absolument véridique. 
On  signalait,  depuis  de  longues  années,  à  Comboire,  prés 
Grenoble,  la  présence  d'un  Genévrier  que  les  uns  rap- 
portent  au  Juniperus  Sabina,  tandis  que  les  autres,  avec 
tout  autant  de  raison,  y  voyaient  une  forme  robuste  du  Juni- 
perus phœnicea.  M.  de  Coincy,  qui  a  eu  l'occasion  de  s'oc- 
cuper de  cette  Conifère  Litigieuse,  n'a  pas  hésitéà  y  recon- 
naître le  Juniperus  thurifera,  auquel  il  la  rapporte  comme 
variété  gallica.  C'est  probablement  la  même  plante  que  le 
Juniperus  Villarsii,  de  Cap,  décrit  par  Jordan.  Nous  avons 
eni  ie  Les  mains  des  échantillons  de  ce  Genévrier,  et  il  nous 
parait  hors  de  doute  que  la  détermination  de  M.  de  Coincy 
est  exacte.  Le  Juniperus  thurifera  forme  de  véritables 
forêts  en  certaines  parties  de  l'Espagne;  on  l'a  signalé  en 
Sardaigne  et  on  le  trouve  aussi  en  Algérie.  Cet  exemple 
nous  montre,  une  fois  de  plus,  combien  la  végétation  des 
régions  les  plus  connues  de  notre  pays,  réserve  encore  de 
surprises  agréables  à  ceux  qui  prennent  à  tâche  de  l'étudier 
avec  soin. 

*  # 

1rs  journaux  de  toutes  opinions  nous  annoncent  la 
floraison  des  Azalées  des  -erres  de  la  Ville  de  Paris.  Maigre 
les  progrès  que  la  culture  des  Azalées  a  faite;  malgré  1  in- 
nombrable variété- des  nuances  qu'on  a  su  obtenir,  on  n'a 
pas  encore  trouvé'  l'Azalée  bleue,  au  grand  désespoir  dun 
brave  jardinier  qui  ne  pouvait  s'empêcher  de  s  écrier,  en 
faisant  admirer  ses  piaules:  «  Sacrée  Azalée  bleue;  elle 
nous  en  l'ait  voir  de  verte-  '.   D 

P.  HARIOT, 


130 


LE   JARDIN 


NOUVELLESJ[ORTICOLES 

Mérite  agricole.  --  La  décoration  de  chevalier  du 
Mérite  Agricole  a  été  conférée  au  titre  étranger  aux  per- 
sonnes suivantes  : 

A  l'occasion  de  l'Exposition  d'horticulture  d'Ams 
terdam  : 

M.  Galesloot,  horticulteur  à  Amsterdam; 

A  l'occasion  de  l'Exposition  d'horticulture  de  Ham- 
bourg : 

MM.  le  Dr  Zacharias,  Directeur  du  Jardin  botanique 
de  Hambourg; 
le  IV  Herz,  Président  delà  commission  admi- 
nistrative de  I  Exposition  de  Hambourg; 

En  raison  de  nombreux  services  rendus  à  l'Horticulture: 
M.  Si  ai, ai;  \M'is,  jardinier  en  chef  du  i"i  >l  Italie,  à 
Monza. 

L  Horticulture  à  l'Exposition  de  1900.  —  La 
réunion  générale  des  comités  <1  admission  des  six  classes  de 
l'Horticulture  à  l'Exposition  de  1900,  aura  lieu  le  20  mai. 
à  4  heures,  en  l'hôtel  de  la  Société  nationale  d'hortii  ulture 
I"  France,  NI,  rue  de  Grenelle,   à  la  suite  de  la  séance  'lu 

Congrès  horticole,  sous  laprési  le le  M.  Viger,  Président 

du  groupe  VIII. 

L'Exposition  de  peinture  de  la  Société  natio 
nale  d  horticulture  de  France.  —  Ainsi  une  nous 
l'avons  annoncé  dans  notre  numéro  du  20  février  il),  la 
Société  nationale  d'horticulture  de  France  a  décidé  d'ad- 
joindre u\i  salon  'I''  peinture,  aux  Tuileries,  à  son  Exposition 
il''  printemps  nui  ouvre  le  mercredi  IN  courant  et  ferme 
ses  portes  le  mardi  2  1. 

L'idée  a  déjà  lait  son  chemin  et  a  reçut accueil.  Nom- 
breux seul    les   peintres  de  Beurs  qui  s.,  sont   affiliés  à  la 
Soi  iété;  uiir  cinquantaine  mil  déjà  lait  leur  demande  pour 
exposer,  et  il  faut  compter,  comme  dans  toutes  les  ex'po 
sitimis,  avec  les  inscriptions  de  la  dernière  heure. 

Une  (.'ut''  spéciale,  de  600  mètres  superficiels  avec  instal- 
lation et  décoration  ml  hoc.  sera  réservée  pour  cette  Expo- 
sition. 

Le  nouveau  salon  s'annonce  donc  sous  de  bons  auspices, 
pour  \\\m-  première  année,  et  ce  succès  l'ail  bien  augurer  de 
l'avenir. 

Fête  de  bienfaisance  de  la  Société  nationale 
d  horticulture  de  France.  Nous  avons  1''  plaisir 
d'apprendre  à  nos  lecteurs  que  la  fête  de  bienfaisance  donl 
nous  les  avons  déjà  entretenus  aura  définitivement  lieu  le 
21  courant. 

Le  Conseil  d'administration  de  la  Société,  appelé  à  se 
prononcer  à  la  dernière  réunion,  prend  cette  fête  sous  son 
patronage,  ce  qui  en  lait  bien  réellement  la  fête  de  la  So 
ciété.  C'étail  d'ailleurs  le  seul  moyen  d'assurer  son  succès. 
Nous  en  ferons  connaître  le  programme  dès  qu'il  sera  défi- 
nitivement arrêté. 

Ajoutons  qu'un  grand  nombre  d'adhésions  sont  parvenues 

au  c ité,  <•'  qui  ne  doit  pas  empêcher  les  retardataires  de 

so  hâter  d'en  faire  autant.  Il  est  nécessaire  ou  effet  que  le 
comité  s,,it  fixé  le  plus  promptemenl  possible,  pour  faire 
sos  préparatifs,  sur  le  nombre  des  assistants. 

Exposition  internationale  d'horticulture  à 
Saint-Pétersbourg,  en  1899.  —  La  Société  impé- 
riale d'horticulture  de  Saint-Pétersbourg,  la  plus  impor- 
tante de  toutes  les  sociétés  d'horticulture  laisses,  a  1  in  ton  lion 
d'organiser,  l'an  prochain,  une  grande  exposition  interna- 
tionale. 

i  ''il-'  exposition  comportera  deux  parties  distinctes  :  une 
exposition  d'horticulture  (fleurs  et  plantes),  qui  ouvrira.le 
17  mai  1899  et  durera  dix   jours  .-i  une  exposition  de  fruits 

(1)  l-i  Jardin,  1858,  vago  in. 


qui  aura  lion  à   l'aiil e  e(  qui  durera  huit  à  dix  jours 

également, 

I.  exposition  sera  organisée,  à  Saint-Pétersbourg,  dans  [e 
Palais  de  la  Tauride,  qui  sera  spécialement  restauré  pour 
la  circonstance,  ainsi  que  dans  les  célèbres  jardins  qui  avoi- 
sinent  le  palais. 

Un  peut  prédire  un  tics  grand  succès  a  cette  exposition 
qui  sera,  espèrent  les  organisateurs,  placée  sous  le  liant 
patronage  'le  S.  M.  l'Empereur. 

D'après  les  renseignements  qui  nous  ont  été  très  aima- 
blement tournis  par  le  très  distingué  directeur  du  Jardin 
botanii|iic  '!'■  Saint-l'olersbour-.  M.  Fischer  d''  Walilheim. 
le  programme  de  cette  exposition  est  déjà  élaboré  et  ne  tar- 
dera pas  à  être  communiqué  aux  intéressés. 

Nous  savons  d'ailleurs  que  plusieurs  exposants  français 
ont  promis  d'envoyer  leurs  produits  à  l'exposition  et  nous 
ne  doutons  pas  que  l'exemple  sera  suivi  par  tous  ceux  qui 
ont  ouci  de  maintenir  au  loin  l'excellente  et  vieille  répu- 
tation île  1  horticulture  française. 

Les  Azalées  de  la  Ville  de  Paris.  —  La  splendide 
'"Ile.  limi  d'Azalées  'le  la  Ville  de  Paris  est  actuellement 
en  pleine  floraison  ;  nous  engageons  nos  lecteurs  à  se  rendre. 
pour  l'y  admirer,  au  fleuriste  de  ht  Ville,  route  de  Bou- 
logne, près  de  la  porte  d'Auteuil.  L'exposition  sera 
publique,  de  1  lieure  à  (i  heures,  jusqu'au  15  courant. 

Les  raisins  de  table  à  l'Exposition  de  1 900.  - 
Nous  avons  signalé,  dans  notre  numéro  du  20  janvier  der- 
nier, en  exprimant  l'espoir  qu'il  y  serait  lait  droit,  la  juste 
réclamation  présentée  par  le  comité  de  la  classe  15  (arbo- 
riculture fruitière),  pour  protester  contre  le  rattachement, 
demandé  par  quelques  Sociétés  viticoles,  des  raisins  .le 
table  au  groupe  VII  (agriculture). 

M.  E.  Tisserand,  Président  du  groupe  de  l'Agriculture, 
\ient.  par  lettre  adressée  à  M.  Charles  Baltet,  Président  de 
la  classe  15,  de  proposer  de  trancher  le  différent  de  la  la 

-Il  i\  aille  : 

Les    raisins   de  table  récoltés   en   serre  ou  en    plein   air 

restent    acquis  à    l'Horticulture   (groupe    VIII,  classe    15) 

toutefois,  les  agriculteurs  qui  exploitent  la  grande  culture 

de   raisin   pour  le  marché  pourront  exposer,  à  leur  choix. 

eii  m  groupe  VIII,  soit  au  groupe  VII. 

Cette  solution  iloune.  en  principe,  satisfaction  à  toits,  et, 
quant  aux  questions  de  détails,  il  n'esl  pas  douteux  que  les 
présidents  ,|os  lieux  groupes,  M.  E.  Tisserand  et  M.  A.  \  i  ■ 
ger  trouveront  le  moyen  de  les  régler  au  mieux  des  intérêts 
des  horticulteurs  et  des  \  iticulteurs. 

L'enseignement  des  cultures  coloniales  en 
France.  —  Nous  avons,  dans  un  de  nos  précédents  numé- 
ros, signalé  les  services  rendus  par  le  cours  de  <  lultures  colo- 
niales professé  au  Muséum  par  M.  Maxime  Cornu.  Nous 
devons,  pour  compléter  cette  note,  qui  touche  à  un  sujet  si 
importa  ut  pour  1  avenir  de  ics  colonies,  signaler  également 
les  résultats  obtenus  à  l'Institul  national  agronomique,  où 
les  Cultures  coloniales  seul  enseignées  par  m. Ire  ami  et 
col  la  liera  leur  M .  .1 .  I  >\  bov  ski.  directeur  de  l'Agriculture  el 
du  (  ' ineree  de  la  Régence  de  Tunis . 

C'est  M  Viala,  qui,  à  l'Institul  agronomique,  a  le  pre- 
mier I  rai  lé'  ce  sujet  dans  -on  COlirS  de  (  'u  II  lires  Coloniales  et 

de  Viticulture.  Mais  c'est  surtout  depuis  1>S!)2.  lorsque  c 
cours  fut  dédoublé  et  confié  pour  la  partie  des  Cultures 
Coloniales  à  M.  Dybowski  qu'il  a  pris  toute  son  impor- 
ta     Déjà  un  certain  nombre  des  élèves  qui  oui  suivi  c 

cours  sont  établis  dans  les  Colonies  françaises,  soit  à  la  tête 
de-  services  administratifs  agricoles,  soil  comme  colons,  et 
nous  apprenons,  en  outre  avec  plaisir,  que  dix  stages  en 
Tunisie  seront  accordés  celte  année  aux  élèves  de  1  Institut, 
dont  un  grand  nombre  rivalisent  d'émulation  pour  être 
parmi  les  élus.  Il  y  a  lieu  de  se  féliciter  île  voir,  enfin,  l'a- 


LE    JARDIN 


131 


grii  ulture  coloniale  occuper  une  telle  place  dans  les  préoc- 
cupations nationales. 

Beaucoup  de  personnes  <|iii  sont  disposées  à  aller  aux 
colonies  s'imaginent,  en  effet,  qu'elles  peuvenl  aussi  bien 
faire  de  l'agriculture  que  de  vendre  des  cotonnades  ou  s'oc- 
cuper de  le  mi  autre  commerce,  ce  qui  est  une  grave  erreur  el 
explique  tant  d'échecs.  Aujourd  nui,  cette  erreur  n'es!  plus 
permise,  puisque,  indépendamment  de  l'enseignement  offi- 
ciel dans  les  écoles,  le  cours  fait  au  Muséu si   public  el 

gratuil  i'i  que  tous  les  intéressés  peuvent  j  assister. 

Création  d'un  nouveau  jardin  botanique  à 
Gand.  -  Dans  un  des  discours  <|ii  il  a  prononcés  au 
moment  des  fêtes  de  1  Exposition  de  Gand,  le  bourgmestre 
de  la  Ville  a  annoncé  que  la  Municipalité  se  proposai!  de 
faire  des  modifications  dans  ses  pares  publics,  et  notamment 
de  créer  un  nouveau  et  grand  jardin  botanique. 

On  peut  voir  par  là,  que  la  grande  cité  flamande  ne 
négligera  rien  pour  conserver  la  suprématie  qu'elle  a  su 
s'assurer  dans  l'horticulture. 

Une  école  forestière  américaine.  Le  Gardeners' 
Magasine  nous  annonce  la  fondation,  dans  l'Etat  de  New- 
York,  dune  école  forestière,  la  première  de  ce  genre  en 
Amérique.  Une  somme  de  50.000  francs  a  été  accordée  par 
le  Gouvernement  pour  couvrir  les  dépenses  de  la  pre- 
mière année,  et  l'autorisation  a  été  accordée  pour  l'achat, 
dans  la  région  d'Aidirondack,.de  forêts  d'une  étendue  de 
1.214  hectares.  La  nouvelle  école  forestière  sera  rattachée  à 
la  Cornell  Unioersity. 

Le  monument  de  J.  Linden.  -  Ainsi  que  nous 
l'avons  annoncé  dans  notre  numéro  du  5  avril  il),  une 
souscription  publique  a  été  ouverte  pour  élever  un  monu- 
ment à  la  mémoire  de  J.  Linden. 

Le  comité  constitué  sous  la  présidence  de  M.  le  comte 
ii.  de  Kerchove  de  Dentreghem,  Président  de  la  Société 
iu\  aie  d'agriculture  el  de  botanique  de  Gand,  a  décidé  qu'un 
appel  serait  adressé  aux  botanistes,  aux  amateurs  d'horti- 
culture, aux  horticulteurs,  aux  établissements  publics  et 
aux  sociétés  scientifiques,  tant  de  Belgique  que  de  l'étranger, 
les  invitant  à  coopérer  à  cette  manifestation  et  à  lui  donner 
un  caractère  international. 

Les  souscriptions  sont  reçues  par  le  trésorier  du  comité, 
M.  Kegeljan,  Président  de  la  Société  royale  d'horticulture, 
à  N'ainur  (  Belgique). 

Un  nouveau  jardin  botanique  en  Ecosse.  —  lue 
somme  de  300,000  francs,  rapporte  le  Gardeners' Magasine, 
vient  d'être  offerte  à  l'Université  d'Aberdeen  en  Ecosse,  par 
Miss  Cruikshanek,  sœur  de  feu  le  Dr  Cruikshank,  pour 
fonder  en  cette  ville  un  jardin  botanique,  en  mémoire  de 
son  frère. 

Les  droits  de  douane  sur  les  plantes.  —  Nous 
avons  reçu,  sous  forme  de  brochure,  une  réponse  aux  résui 
tais  de  l'enquête  provoquée  par  l'Union  commerciale  de 
horticulteurs  et  marchands  grainiers  de  France,  au  sujet 
de;  droits  de  douane  sur  les  végétaux  à  leur  entrée  en 
France,  enquête  dont  nous  avons  rendu  compte  dans  notre 
numéro  du  20  mars  (2). 

Dans  cette  brochure,  signée  de  deux  cent   soixante-dix 

producteurs,  l'augmentation  îles  droits  de  doua ;sl  récla 

niée  avec  la  même  énergie  qu'elle  est  combattue  par  l'Union 
et  cela  également  avec  des  chiffres  à  l'appui. 

Cela  prouve  donc  qu'il  s'est  formé  en  France,  au  point 
de  vue  économique,  deux  grands  partis  qui  semblent  pro- 
fondément divisés  quant  aux  moyens  à  employer  pour 
protéger  l'horticulture  nationale. 

La  division  est-elle  aussi  profonde  411e  la  lecture  de  ces 
documents,  où  des  questions  personnelles  ont  tendance  à 
prendre  une  place  trop  grande,   pourrait  le  faire  croire'.1 

(1)  Lu  Jardin,  1S9S,  page  ton. 

(2)  Z,«  Jardin,  1898,  page  83 


Nous  ne  le  croyons  pas  et  nous  avons  même  la  conviction 
qu'il  y  aurai!  intérêt  à  faire  disparaître  certains  malen- 
tendus sur  lesquels  il  serait  d'ailleurs  facile  de  s'expliquer 
el  de  s'entendre. 

Cela  ne  pourrait  se  taire  qu'à  l'aide  dune  réunion  à 
I  iquelle  seraient  convoqués  tous  les  intéressés  -ans  excep- 
tion et  où  la  question  serait  examinée  sou-  toute-  ses  faces 
el  sans  parti  pris  par  les  uns  comme  par  les  autres. 

Est-ce  chose  impossible  à  réaliser"?  Difficile  peut-être, 
impossible  non. 

Les  fruits  du  Cap  et  de  la  Tasmanie  en  Angle 
terre.  —  Le  Gardeners'  C/tronicle  annonce  l'arrivée  en 
Angleterre  du  (i  Briton  a  avec  911  caisses  de  Raisin  et 
IN  de  Poires.  Quelques  Raisins  seuls  sont  arrivés  en  bonnes 
conditions. 

D'autre  part,  le  même  journal  a  reçu  avis  de  l'arrivée  de 
«  l'Austral  aetdeo  l'Australia  »,  l'un  avec  20.000  caisses 
de  fruits  de  Tasmanie,  l'autre,  avec  8.700  caisse-. 

Société  d'horticulture  de  l'arrondissement  de 
Valenciennes.   -     Cette  Société  a  tenu  son    assemblée 

annuelle,    avec    le    C »urs    des    autorités,    le    dimanche 

21  avril  dernier,  dans  la  grande  salle  du  théâtre  de  la  ville. 

Notre  rédacteur  en  chef,  M.  IL  Martinet,  avait  été  invité 
pour  la  circonstance  à  faire  une  conférence  sur  l'horti- 
culture populaire  et  la  vulgarisation  du  jardinage  pratique. 

Profitant  de  la  présence  de  nombreux  instituteurs  et 
institutrices  à  la  réunion,  M.  Martinet  a  longuement  in- 
sisté sur  l'enseignement  du  jardinage  dans  les  écoles  pri- 
maires, non  pour  former  des  professionnels,  mais  pour 
intéresser  les  enfants  à  la  culture  des  plantes  qui  leur 
réserve  plus  de  joies  et  de  profits  pour  l'avenir  que  les 
longs  séjours  au  cabaret. 

Insistant  sur  le  côté  moral  de  la  question,  M.  Martinet, 
reprenant  la  thèse  de  son  ami  G.  Bonvalot,  a  dit  qu'il  ne 
fallait  pas  beaucoup  compter  transformer  la  génération 
actuelle,  mais  qu'il  fallait  surtout  préparer  l'avenir  en 
commençant  par  les  jeunes  entants. 

L'accueil  qui  a  été  fait  au  conférencier  semble  prouver 
qu'il  n'a  pas  prêché  dans  le  désert.  D'ailleurs,  la  jeune 
Société  d'horticulture  <\''  l'arrondissement  de  Valenciennes. 
qui  compte  environ  2iio  membres  à  l'heure  actuelle,  con- 
tribue beaucoup,  par  des  leçons  nombreuses  et  par  de- 
distributions  de  plantes,  à  répandre  le  goût  de  l'horticulture 
dans  la  région.  C'est  un  exemple  que  nous  nous  permettons 
de  signaler  à  nombre  d'autres  sociétés  d'horticulture. 

Excursion  annuelle  des  élèves  de  l'École  d  hor 
ticulture  Le  Nôtre.  -  Cette  année,  M.  Potier.  le 
nouveau  directeur  de  l'École  d'horticulture  Le  Notre,  à 
Villepreux,  accompagné  de  M.  Guillaume,  s'est  rendu  avec 
huit  élèves  à  l'Exposition  quinquennale  d  horticulture  de 
Gand.  L'itinéraire  de  l'excursion  a  été,  cette  année,  Lille, 
Ostende,  Brunes.  Gand,  Bruxelles  et  Hœylaert. 

Rappelons  que,  grâce  à  l'initiative  deM.  Guillaume,  les 
meilleurs  élèves  de  Villepreux  ont  toujours  lait  chaque 
année  une  excursion  de  ce  genre  à  l'étranger. 

Expéditions  de  fleurs  en  Angleterre.  —  Les  An- 
glais deviendraient  ils  protectionnistes"?  Le  Garde  nos' 
Chronicle  nous  apprend,  en  effet,  que  l'administation  des 
postes  n'admet  plus  l'envoi  des  (leurs  du  Midi  comme 
échantillons;  sans  doute  parce  que  ce  ne  sont  réellement  pas 
des  échantillons. 

Noire  confrère  proteste  contre  cette  mesure  qui  ne  peut 
avoir  pour  résultat  que  d'empêcher  les  Anglais,  séjournant 
sur  le  littoral  méditerranéen,  de  faire,  à  leurs  amis,  de  petits 

idéaux  toujours  bien  accueillis   II  ajoute  que  cette  mesure 

ne  peut  protéger  en    rien    les   intérêts   des    commerçants 

anglais  qui  n'en  vendront  pas  une  fleur  de  plus  pour  cela. 

Les  plantes  nouvelles  à  l'Exposition  de  Cannes. 

—  Des  intéressantes  notes  reçues  de  M.  Martichon  fils,  horti- 


132 


LE    JARDIN 


culteur,  a  Cannes,  au  sujet  de  l'Exposition  tenue  en  cette 
ville,  en  mars  dernier,  nous  extrayons  les  passages  sui\  anfcs 
ayant  plus  particulièrement  trait  aux    plantes  nouvelles 
exposées  à  cette  occasion  : 

«  Dans  les  Crotons,  il  convient  de  mentionner  les  nou- 
veautés suivantes,  obtenues  par  M.  Troncy,  chef  des  cul- 
tures .lu  château  de  Thorene,  qui  a  remporté  le  prix  du  Pré- 
sident dé  la  République  :  Lady  Rendell,  Lord  Rendell, 
Maurice  Rouoier,  Mme  Dcinole,  Claude  Guillin,  etc 

Un  massil  de  Saloia  améliorée  d'Empel,  nouveautéde 
la  maison  Vilmorin,  provenant  de  ses  cultures  d'Empel 
dirigées  par  M.  Voilliot,  a  reçu  les  félicitations  unanimes 
du  Jury. 

«  M.  Elysée  Perrin,  un  habile  semeur  de  Nice,  montrai! 
une  très  grande  collection  d'Œillets  en  fleurs  coupées,  nou- 
veautés de  l'année  pour  la  plupart,  et  dont  les  suivants 
sonl  à  citer:  Mme  Agatltc  Nabonnand,  ardoisé  nuancé, 
Mme  Martickon,  ardoisé  marbré,  Mme  Hélène  Mari,  blanc 
marbré.  Grande  duchesse  Olya,  blanc  strié  de  rose  extra»  » 

Exposition  de  1900.  —  Groupe  VII.  classe  38 
(Agronomie  et  statistique  agricole).  —  Le  comité 
d'admission  de  cette  classe,  vient  de  taire  appel  à  toutes  les 
bonnes  volontés  pour  assurer  une  brillante  participation  ,i 
I  Exposition.  Nous  ne  doutons  pas  que  celles-ci  ne  fassent 
défaut  et  ne  permettent  ainsi  de  mener  à  bonne  fin  la  tâche 
de  la  section  d'agronomie  et  de  statistique  agricole. 

Préservation  des  paillassons.  —  Pour  préserver 
les  paillassons  des  atteintes  des  souris  —  pendant  tout  l'été 
—  il  suffit,  nou^  dit  la  Semaine  horticole,  et  le  cas  est 
authentique,.,  une  fois  qu'ils  ne  sont  plus  en  usage,  dé  les 
faire  bien  sécher  et  de  les  rentrer  en  pile  sous  un  hangar  à 
l'abri,  en  ayant  bien  soin  île  saupoudrer  tons  les  lits  atec 
de  la  cendre  de  bois  ou  de  la  cendre  de  houille. 

Voilà  qui  n'est  pas  difficile  et  qui  est  surtout  pratique 
pour  sauvegarder  ces  abris  de  la  dent  des  rongeurs  ! 


EXPOSITION    ANNONCÉE 


PETITES    NOUVELLES 


On  nous  fait  part  du  mariage  de  Mlle  Thérèse  Guillot, 
tille  de  M.  Guillot-Pelletier,  constructeur  de  matériel  hor- 
ticole, avsc  M.  tlené  Barbier,  lils  deM.  A.  Barbier,  un  des 
propriétaires  des  pépinières  Transon,  à  Orléans. 

* 

LaSociétérégionale  d'horticulture  du  Nord  de  la  France, 
dont  le  siège  se  trouve  comme  on  sait  au  Palais  Rameau, 
à  Lille,  vient  d'être,  par  décret  du  25  avril  dernier,  reconnu 
comme  établissement  d'utilité  publique. 

* 

Nous  venons  d'apprendre  la  nomination  de  notre  colla- 
borateur, M.  L.  Guillochon,  au  poste  de  Directeur  des  cul- 
tures du  Jardin  de  la  Résidence  à  Tunis  et  de  celui  de  la 
Marsa  (résidence  d'été).  Nos  meilleurs  compliments  au  jeune 
Jardinier  en  chef  du  Jardin  d'essai  de  Tunis. 

* 

La  Société  de  secours  mutuel  des  jardiniers-horticulteurs 
de  la  Seine  tiendra  son  assemblée  générale  ordinaire  di- 
manche prochain  8  mai  au  siège  de  la  Société,  84,  rue 
de  Grenelle,  à  Paris. 


NÉCROLOGIE 


M.  Raoul.  —  Nous  avons  le  regret  d'apprendre  la  mort, 
de  M.  Raoul,  pharmacien  en  chef  de  première  classe  des 
colonies.  M.  Raoul,  qui  professait  à  l'Ecole  coloniale  un 
cours  sur  les  productions  de  nos  colonies  et  avait  été 
chargé  de  diverses  missions  aux  colonies,  était  une  auto- 
rité en  matières  coloniales.  Il  est  mort,  à  Lannilis,  près 
Brest,  où  il  s'était  retiré  ces  temps  derniers  au  retour  de 
sa  mission  on  Birmanie  Malaisie  et  Indo-Chine  (1),  des 
suites  de  maladies  contractées  aux  colonies  au  cours  de 
ses  périlleuses  missions. 

(1)  Le  Cardin, 4898,  page  (15.  *v 


Lyon.  —  Exposition  d'horticulture  annexée  au  concours 
régional  de  1898.  —  L'ouverture  de  cette  exposition  inter- 
nationale, organisée  par  la  Ville  de  Lyon,  a  été  fixée  au 
1"  septembreTLe  programme  en  sera  publié  prochainement. 
Adresser  les  demandes  de  renseignements  à  M.  Ant.  Ri- 
voire,  Président  delà  commission.  10,  rue  d'Algérie,  à  Lyon. 


BIBLIOGRAPHIE 


Les   Heurs    à  travers   les  âges,  par  Albert  Maumené.  — 
Brochure  de  16  pages.  —  Prix  :  0  tr.  liO.  —  Conférence  faite  a 
l'Hôtel  de  Ville  d'Amiens,  le  27  février  1898,  sous  les  auspices 
de  la  Société  d'horticulture  de  Picardie. 
Dans  cette  rapide  causerie,  l'auteur   retrace  brièvement 
le  rôle  joue,  chez  les  divers  peuples,  dans  les  diverses  cir- 
constances de  la  vie  et  aux  diverses  époques,  par  les  Heurs; 
nous  donnant  ainsi  un  intéressant  aperçu  d'ensemble,  d'une 
lecture  attrayante  et  très  instructive. 


Une  École  d'Agriculture  coloniale  à  Tunis 

La  science  agricole  a  pris,  durant  la  seconde  moitié  de 
ce  siècle,  un  essor  considérable  et  elle  a  exercé  sur  le  déve- 
loppement de  l'agriculture  une  influence  prépondérante 
que  tout  le  monde  se  plait  à  apprécier  :  toutes  les  nations 
semblent  avoir  reconnu  l'inévitable  besoin  de  perfec- 
tionner, par  d'incessantes  recherches,  les  procédés  utilisés 
pour  la  mise  en  valeur  du  sol,  et  chacune  s'occupe  de  faire 
pénétrer,  par  un  enseignement  approprié  à  ses  besoins,  les 
sages  doctrines  et  les  meilleurs  préceptes  dans  l'esprit  de 
ceux  qui  se  destinent  à  l'agriculture. 

La  France,  donnant  l'exemple,  possède  aujourd'hui  un 
faisceau  d'institutions  agricoles,  depuis  l'Institut  National 
Agronomique  jusqu'aux  Ecoles  primaires  d'Agriculture. 

Si  une  telle  organisation  est  utile  dans  la  Mère-Patrie  où 
l'agriculteur  a  déjà  cependant  pour  se  guider,  de  saines 
traditions  agricofes  et  de  nombreuses  publications  spé- 
ciales, il  est  bien  autrement  indispensable  que  ceux  qui  se 
destinent  à  la  mise  en  valeur  du  sol  colonial,  y  soient  pré- 
parés par  un  enseignement  adapté  aux  exigences  particu- 
lières de  cette  agriculture  nouvelle. 

Le  colon  doit  tout  innover;  il  n'a  pour  le  guider,  pour  lui 
indiquer  la  bonne  voie,  ni  l'expérience  des  siècles,  ni  le 
concours  de  gens  spéciaux,  et,  bien  plus  que  le  cultivateur 
français,  il  a  besoin  d'être  initié  aux  conditions  nouvelles 
en  présence  desquelles  il  doit  se  trouver. 

Au  moment  où  ceux  qui  se  tournent  vers  les  colonies  de- 
viennent de  plus  en  plus  nombreux,  il  était  indispensable 
de  créer  une  Ecole  spéciale  dont  l'enseignement  soit 
adapté  aux  besoins  de  l'agriculture  coloniale. 

C'est  en  Tunisie,  qui  de  toutes  nos  colonies  est  en  mémo 
temps  la  plus  proche  et  la  plus  prospère,  que  vient  d'être 
fondée  la  première  Ecole  d'Agriculture  coloniale. 

Cette  Ecole  est  annexée  à  un  immense  Jardin  d'Essai,  à 
une  Ferme  d'Expériences,  à  une  Huilerie  modèle,  à  une 
station  météorologique,  etc.,  elle  ouvrira  ses  cours  dès  la 
seconde  quinzaine  d'octobre  et  sera  de  suite  en  mesure  de 
fournir  un  enseignement  théorique  et  pratique  aussi  com- 
plet que  celui  des  Ecoles  Nationales  de  la  Métropole  mais 
spécialement  adapté  aux  besoins  de  l'Agriculture  coloniale. 

La  durée  des  études  sera  de  deux  années,  et  les  élèves 
sortis  dans  le  premier  tiers  pourront  continuer,  pendant 
un  an,  soit  dans  les  Laboratoires  de  l'Ecole,  soit  dans  une 
Ferme,  l'étude  des  questions  spéciales. 

Tout  élève  de  l'Ecole  pourra,  en  faisant  une  déclaration 
de  séjour,  demander  à  faire  son  service  militaire  en  Tu- 
nisie. La  durée  du  service  est  d'un  an,  à  la  condition  que 
les  jeunes  gens  soient  installés  dans  la  Régence  six  mois 
au  moins  avant  leur  tirage  au  sort  et  qu'ils  s'engagent  à 
résider  pendant  dix  ans  aux  colonies. 

Maigre  le  prix  modique  de  la  pension,  rien  ne  sera  ni- 
li       pour  assurer  aux  élèves  tout  le  bien-être  désirable. 

Les  vacances  seront  groupées  pendant  la  période  dès- 
grandes  chaleurs  de  façon  à  permettre  aux  jeunes  gens 
venant  de  la  Métropole  d'aller  passer  ce  temps  dans  leurs 
familles. 

Cette  Ecole  relève  de  la  Direction  de  l'Agriculture  et  du 
Commerce  de  la  Régence  de  Tunis.  Des  programmes  sont 
envoyés  gratuitement  sur  demande. 


LE   JARDIN 


133 


CHRONIQUE     FLORALE 

Les  concours  de  bouquets.  —  Pâques  fleuries.  - 
Les  bouquetières  et  fleuristes  à  Gand.  --  Les 
bouquetières  à  Bruxelles  -  Bouquetterie  et 
fleuristerie.  —  Notes  de  Copenhague. 
C'est  une  bien  charmante  idée  que  l'on  a  eu  d'ouvrir, 
depuis  deux  ans,  à  l'Exposition  d'horticulture  de   mai,  à 

Paris,  un  e xrars  de  bouquets,  s'inspiranl  en  cela  de  ee 

qui  se  faisait  déjàdans  d'autres  villes  et niant  les  fe les 

du  monde  et  les   fleuristes  à  concourir  et  à   montrer  leurs 
talents  dans  cet  art  si  délirai. 

Bien  plus  jolie  encore  est  l'idée,  mise  à  exécution  l'an  der- 
nier, d'un  concours  de  confection  de  bouquets  et  de  gerbes 
en    public.    Entre    paren-  , 

thèses,  il  ne  fut  guère  pu- 
blic, ce  concours  !  mais 
l'idée  n'en  reste  pas  moins, 
et  c'est  le  principal. 

Mettre  les  Parisiennes . 
même  de  faire  valoir  cet 
art  si  délicat  de  grouper  le- 
fleurs,  de  placer  les  Roses, 
de  fixer  Œillets  et  Lilas 
el  de  chiffonner  feuillages 
et  rubans,  est  une  idée  ex- 
quise. La  besogne  est  char- 
mante et  digne  des  doigts 
les  plus  tins,  puisqu'elle 
met  eu  évidence  le  goût, 
cette  qualité  innée  par  ex 
cellence  des  femmes.  <  '  est, 
en  même  temps,  une  pi- 
quante évocation  que  la 
e,  1 1 1 1  e  1 1 1  plat  ion  de  ces  da  mes 
qui  se  font  fleuristes,  alors 
que  tant  de  petites  fleuris- 
tes deviennent  femmes  du 
monde  ! 

I.a  seule  chose  regretta- 
ble, r  est  que  quelques  fleu- 
ristes, croyant  voir  là  une 
innovation  pouvant  leur 
porter  préjudice,  aient  cru 
devoir  s'abstenir.  Il  en  est 
cependant  ainsi,  et  ceux-là 
n'admet  t  ront  jama  is 
qu'unechose  qui  nesort  pas 
de    leur     boutique     puisse 

être  présentée  el  être  jolie.  Xe  devraient  ils  pas.  au  con- 
traire, se-  réjouir  de  cette  manifestation  qui,  en  même  temps 
quelle  consacre  leur  talent  incontesté,  met  en  relief  le  goût 
réputé  des  femmes  françaises  ;  de  cette  manifestation  qui, 
en  épuraut  ce  qui  peut  paraître  mesquin,  banal  et  est  une 
souffrance  pour  les  vrais  artistes,  permet  de  mieux  apprécier 
ce  qui  est  véritablement  beau  et  artistique'  el  développe  chez 
le  publie  le  vrai  sentiment  du  beau,  chose  toujours  favora 
ble '.'  Ne  devraient-ils  pas,  pour  ces  diverses  raisons,  pa- 
tronner  au  contraire  cette  innovation  el  faciliter  à  leurs 
aides-fleuristes  la  possibilité  de  eoucourir  elles  aussi?  Xe 
pourraient-ils,  au  besoin. ainsi  qu'il  fut  fait  l'an  dernier  à 
I  Exposition  de  Hambourg,  demander  l'institution  d'un 
concours  spécial  à  leur  intention  ?  Lesuccès  qu'obtint  un  tel 
concours  à  Hambourg,  où  quatre-vingts  exposantes,  élèves 
fleuristeset  élèves  des  écoles,  présentaient  '257  motifs  floraux 
et  furent  jugées  et  récompensées  par  un  jury  composé  de 
dames,  n'est-il  pas  probant? 
Combien  cet   art,  cette  mode  si  l'on  veut,  d'arranger  les 


Fig.  60.  —  Bouquetière  bruxelloise 


fleurs  gagnerait,  comme  signification,  cachet,  charme  ori- 
ginal et  caractère,  à  être  interprété  selon  les  idées  personr 
nelleset  avec  la  fantaisie  parfois  neuve  de  chacun,  plu- 
tôt qu'à  la  grosse  et  à  la  brassée  de  certains  «  garnisseurs  » 
qui    n'ont    aucune  notion  de   l'esthétique  florale  ! 

Allons.  M. -s, lames,  confiantes  en  votregoût  propre,  n  hé- 
sitez pas  à  nous  montrer  votre  talent,  à  la  prochaine  Expo- 
sil  ion  horticole  parisienne  du  1 S  courant,  cherchez,  innovez, 
mettez,  en  un  mot,  dans  hi  confection  d'une  gerbe,  un  peu 
de  vos  idées  personnelles  el  de  votre  rêve.  Ainsi, vous  prou- 
verez quel  idéal  et  quel,  goût  sont  ceux  de  la  femme  fran- 
çaise pour  chiffonner  un  ruban,  comme  pour  grouper  des 
fleurs! 

*  * 

2   avril.  —  C'est    la  veille  de    Pâques  fleuries.    Aussi 

1  affluenee  est-elle  considé- 
rable au  Quai  aux  fleurs 
où  l'on  vend  du  Buis  en 
quantité.  Partout,  ce  ne 
sont  que  monceaux  de  bot- 
tes de  cet  arbuste  que  des 
fleuristes  et  même  de  pau- 
vres gens  achètent  et  que, 
demain,  ils  revendront  à 
la  porté  des  églises, 

Aux  Halles,  en  plu-  des 
fleurs  de  la  saison,  il  y  a 
des  apports  considérables 
de  Buis,  en  belles  branches 
hautes  de  deux  à  trois  mè- 
tres et  des  palmes  de  Phœ- 
nix,  pour  la  cérémonie  de 
demain. 

3  avril.  —  Dans  la  rue, 
on  ne  coudoie  que  des  per- 
sonnes portant  un  petit 
paquet  de  Buis  acheté  aux 
marchands  installés  près 
îles  églises.  Par  ci,  par  là, 
on  en  croise  quelques  unes, 
la  p  portant,  au  lieu  de  Buis, 
de  longues  palmes  de  Phce- 
nix.  Cette  mode  de  rem 
placer  le  Buis  par  des 
feuilles  de  Palmier,  sem- 
ble vouloir  prendre. 

C'est  le  jour  du  Buis  bé- 
nit, et  nombreux  sont  .eux 
qui  eh  arborent  un  ra- 
meau ;  les  cochers  enornent 
[es  œillères  des  chevaux.  C'est  aussi  un  peu  comme  au 
jour  de  la  Fête  des  morts,  beaucoup  de  personnes  s,'  diri- 
gent vers  les  cimetières  et  \  portent  des  branches  de  Buis. 
Et,  près  de  ces  cimetières,  sont  installées  des  marchandes 
aux  éventaires  desquelles  se  voient  de-  couronne-  el  des 
bouquets  de  Buis,  parsemés  d'Immortelles  et  de  grappes 
jaunes  de  Mimosa.  Les  malheureux  attendent  cette  journée 
qui,  par  la  vente  qu'elle  leur  fait  faire,  leur  rapporte 
quelque  argent. 


Gand,  15  avril.  —  Bien  que  Gand  soit  une  ville  essen- 
tiellement horticole,  l'art  du  fleuriste,  «  la  fleuristerie  » 
plutôt,  pour  employer  le  terme  consacré  là-bas,  n'est  pas, 
comme  on  pourrait  le  croire,  à  la  hauteur  de  la  science 
horticole. 

Il  y  a  peu  de  fleuristes  à  Gand,  six  ou  sept  seulement. 
et,  m'a-t-on  dit.  il  y  a  quelques  années  encore,  il  n'y  en 
avait  qu'un  seul.  M.  Van  den  Heede.  Saul  ee  dernier,  qui 


i:n 


LE    JARDIN 


emploie  presque  exclusivement  les  fleurs  à  longues  tiges, 
les  autres  ne  mettent  en  œuvre  que  les  fleurs  ordinaires  et 
à  courtes  tiges;  c'est  pourquoi  on  ne  peut  pas  voir  de  belles 
montres  de  fleuristes.  Quelques  fleurs  sont  disposées  dans 
des  vases  disséminés  parmi  de  petites  plantes  vertes  dont 
les  pots  sont  cachés  en  avant  par  nue  étoffe  de  velours 
mauve  ou  rouge  grenat,  selon  les  boutiques. 

Les  fleuristes  doivent  aller  achètera  lacriée,  à  Bruxelles, 
les  fleurs  dont  ils  ont  besoin.  Le  fleuriste  cité  plus  haut. 
va  chaque  jour  acheter  les  Roses  à  longues  tiges,  I.ilas, 
Boule  de  Neige,  —  forcés  à  Bruxelles  et  à  Malines,  car  on 
n'en  fait  pas  à  Gand,  ainsi  que  les  fleurs  de  provenance 
méridionale,  comme  les  Œillets.  Les  autres  fleuristes  n'y 
vont  que  de  deux  à  quatre  fois  par  semaine.  Aussi,  n'est-il 
pas  étonnant  que  leurs  travaux,  je  parle  de  ceux  que  j'ai  vu 

à  l'Exposition  quinquennale,  ne  soient  pas  des  rveilles, 

ni  même  des  exemples  dont  on  puisse  s'inspirer,  confec- 
tionnés qu'ils  sont  avec  îles  fleurs  de  second  choix  el  dont 
la  disposition  révèle  un  goût  peu  ('■pure. 

Dans  les  mes.  je  n'ai  pas  vu  de  bouquetières  ;  e'esl  éton- 
nant, car  ici  on  les  aime,  les  Heurs,  puisqu'il  n'j  a  guère 
de  fenêtre  au  travers  de  laquelle  on  n'aperçoive  quelques 
plantes.  Cependant,  au  marché  aux  fleurs,  qui  a  lieu  plu- 
sieurs lois  par  semaine  sur  la  Place  d  Armes,  les  gens  des 

environs  vendent  des  bouquets  à  la   main,   c posés  avec 

les  fleurs  de  la  saison,  bouquets  qu'ils  étalent  à  la  bonne 
franquette  sur  les  bancs  de  la  place,  ainsi  tranformés  en 
éventaires  fleuris. 

-s 

*   * 

Bruxelles,  18  avril.  —  Prés  des  gares,  delà  gare  du 
Nord  principalement,  sont  de  nombreux  marchands  et  de 
marchandes  île  Heurs.  Leur  éventaire  (flg.  60)  se  compose 
d'un  panier  en  osier  grossièrement  confectionné  dont  le 
dessus  est  recouvert  d'une  enveloppe  bombée,  en  zinc.  I  Me 
enveloppe  laisse  juste  le  passage  de  la  main,  sur  l'un  des 
côtés,  pour  l'anse;  elle  est.  en  outre,  percée  da  trous  assez 
larges  dans  lesquels  sont  passés  des  bouquets  de  Rose 
Maréchal  Niel,  de  Rose  Sqfrano  el  de  \  tolettes  princi- 
palement, parfois  aussi  de  Jonquilles.  Bouqueliers  et  bou- 
quetières sont  aussi  nombreux  qu'insinuants  et  assaillent 
les   passants  pour  leur  offrir  leurs  Heurs. 

Sur  quelques  places,  sont  installées  d'autres  bouquetières, 
dont  les  étalages  sont  surtout  composés  de  Narcisses  et  de 
quelques  fleurs  dû  Midi.  Ce  sont  des  étalages  primitifs.  Les 
tiges  des  Heurs  sont  enveloppées  de  papier  d'étain  dont  les 
bouquetières  semblent  faire  une  grande  consommation  ici. 
Certes,  toutes  ces  bouquetières  bruxelloises  on I  une  certaine 
originalité,  mais  elles  n'ont  pas  le  pittoresque  et  l'imprévu 
qui  caractérisent  si  bien  les  bouquetières  parisiennes. 

Nos  lecteurs  ont  appris,  par  Le  Jardin,  que.  l'an  dernier, 
un  cours  d'enseignement  de  l'Art  du  fleuriste  avait  été 
ouvert  à  I  Ecole  d'horticulture  de  l'Etat,  à  Gand,  sous  le 
nom  de  cours  de  «  fleuristerie  ».  C  est  un  enseignement  que 
l'on  ne  peut  qu'approuver,  car  il  développera  chez  leséjèves 

les  notions  de  l'art  de  l'orne ntation  florale,  en  général 

dans  les  groupements  de  plantes  et  de  fleurs. 

Mais  voilà  que  ce  mol  de  ci  fleuristerie  »  incite  notre  très 
spirituel  confrère.  M.  Viviand-Morel,  à  une  boutade  des 
plus  ironique,  «  Fleuristerie  est  un  mol  belge,  dit-il,  je  ne 
le  trouve  pas  dans  le  dictionnaire  de  l'Académie,  édition 
ancienne  il  est  vrai.  Je  le  crois  récent.  Fleuristerie  ne  me 
dit  rien;  il  rime  avec  horticulture  connue  hallebarde  et 
miséricorde.  11  y  a  déjà  gendarmerie...  etc.,  niais  fleuristerie 
est  inconnu.  » 

Détrompez-vous,    mon   cher  confrère,  ce  mot   n'esl  peut 
être  pas  exclusivement  belge,  et  puisque  nous  sommes  dans 
le  siècle  des  revendications,  je  vous  dirai  qu'un  chroniqueur 


parisien,  M.  Hugues  Le  liniix.  parlant, en  1890,des  travaux 
des  fleuristes  parisiens,  s'exprima  ainsi  «  le  quatre-vingt 
neuf  de  la  fleuristerie  moderne.  » 

Peut-être  ce  mot  sera-t-il  adopté  comme  celui  de  «  hlora- 
liesn  qui  esl  d'essence  belge,  puisqu'il  fût  lancé  jadis  par 
Charles  Morren. 

Ne  dit-on  pas  aussi,  très  couramment,  bouquetterie,  en 
Suisse   principalement,   en    Belgique  et   en    Allemagne? 

Xotr Uaboratenr,M.  11.  <  ;orrevon,n'a-t-il  pas  dit.  eu  1890, 

dans  Le  Jiirdin.it  II  faut  aller  en  France  pour  trouver  dans 
l'art  «le  la  bouquetterie,  le  goût  vraiment  artistique,  etc.  » 

l'ai  Allemagne,  lorsqu'on  veut  traduire  en  français  l'in- 
dustrie du  bouquet,  on  dit:  «  Telle  chose  est  employée  dans 
la,  bouquetterie».  Ces  mots  nesonnenl  guère  bien  à  l'oreille, 
cependant,  el  les  termes  .  «  Art  de  la  fleur  naturelle  » 
ou  d  An  du  fleuriste",  semblent  meilleurs. 

* 

Il  se  fait  un  grand  commerce  de  fleurs  en  hiver  à  Copen- 
hague, m'écrit-on  de  cette  ville.  Les  fleuristes  font  des 
compositions  dans  le  genre  de  celles  qu'on  voit  en  Aile 
magne.  Les  fleurs  les  plus  employées  en  ce  moment  sont. 
les  Roses  Maréchal  Niel,  La  France,  el  Général  Jacque 
minot,  les  Lilium  Harrisii,  Lilas,  Houles  de  Neige,  Calla 
/Ethiopica,  Datura,  Boucardia,  Leucanthemum  lacustre. 
Giroflées,  Cinéraires,  Narcisses,  Hoteia  japonica,  Clivia. 
Muguet demai,  Erica,  Myosotis,  etc.  Beaucoup  de  ces  Heurs 
v  ien  tient  du  Midi  de  la  France. 

Pendant  cette  période,  on  confectionne  les  couronnes  en: 
Jacinthes,  Tulipes.  Giroflées,  Roses,  Lilium  Harrisii. 
avec  feuillage  de  Thuya    et  de  Mahonia. 

ALBERT  MAUMENË. 


LE  PARROTIA  JACQIMONTIANA 

et  sa  floraison  au  Muséum 


Cette  curieuse  Hamaméiidée  ne  fut.  pendant  longtemps, 
connue  que  parles  échantillons  qu'en  avait  recueillis.au 
Cachemyr,  l'infortuné  Victor  Jacquemont  (1),  et  que  De- 
caisneavait  décrits,  figurés  el  nommés  en  1SII  (2).  En  ISSii. 
notre  camarade  Bouley,  superintendant  des  cultures  du 
Maharadjah  de  Cachemyr,  donl  le  sorl  rappelle  celui  de 
V.  Jacquemont  (3),  rapporta  des  graines  de  cette  plante  au 
Muséum  el  à  divers  autres  établissements. 

Confiées  aussitôt  (10  février  1887).  par  M.  le  Professeur 
Maxime  Cornu,  au  service  des  semis,  ces  graines  fournirent 
un  certain  nombre  de  piaules  dont  l'étiquette  fut  perdue. 
Deux  exemplaires,  remis  plus  tard  aux  Pépinières,  restèrent 
sans  indication,  avec  un  simple  numéro  d'inscription  au 
Livre  d'entrée  des  Pépinières. 

letie  plante  ne  laissait  pas  de  m'intrigUer  beaucoup.  La 
floraison,  que  j  observai  à  son  déclin  en  1SU7.  et  qui,  vrai- 
semblablement, s'était  déjà  produite  l'année  d'avanl  et  êtail 
passée  inaperçue,  augmenta  encore  ma  curiosité.  Cette 
année,  je  pus  la  suivi..'  des  le  commencement,  et  cela 
permil  de  déterminer  la  plante.  Il  s'agissait  du  Parrotia 


(3)  Bouley  (Louis)  est  mort,  en  1889,  à  Arnoy-Ie-Duo  (Côte- 

d'Or),  de  lièvres  contractées  à   Bombay,  lors  de  son    passage 
dans  cette  ville,  a  son  retour  du  Cachemyr. 


LE    JARDIN 


135 


Jacquemontiana    Dcne.,  espèce  encore   forl    rare  dans  les 
cultures. 

On  sail  qu'une  auh spècedu  même  genre,  le  P.  persica 

(  .  A.  Meyer,  se  rencontre  assez  fréquemment  dans  les  jar 
dins  botaniques,  et,  i'i  même,  j'ai  plusieurs  lois  signalé 
ses  singulières  fleurs  .1  étainines  d'un  beau  rouge  foncé,  qui 
s'épanouissent  dès  janvier  ou  au  commencement  de  février. 
Le  /'.  Jacquemontiana  est  plu--  tardif  ''11  floraison  :  cette 
année,  alors  que  son  congénère  étail  en  pleines  fleurs  le 
1  février,  celui-ci  n'a  fleuri  qu'à  la  mi-avril,  un  peu  avant 
li'  bourgeonnement. 

Il  en  diffère  en  outre,  el  très  nettement,  par  ses  inflores- 
cences beaucoup  plus  développées  :  disposées  en 
sortes  d'épis  dressés,  rappelant  a--.-/,  par  leur  as- 
pect, les  chatons  mâles  du  Saule  Marsault,  ces 
inflorescences,  longues  d'environ  15  millimètres 
ri  larges  d'autant,  sont  pourvues,  à  leur  base, 
de  bractées  involucrales  uni  nombre  île  1  à  6),  de 
ilcux  à  quatre  fois  plus  grandes  que  celtes  du  P. 
persica,  mesurant  12 à 20  millimètres  de  longueur, 
et  formant  une  pseudo-corolle  large  de  35  ù  lit 
millimètres.  L'apparence  de  ces  bractées  est  tout 
à  lait  pétaloïde;  leur  coloris,  au  lieu  d'être  brun 
plus  ou  moins  foncé,  comme  dans  le  P.  persica, 
est  blanc  crémeux  ou  un  peu  jaunâtre  sur  la  face 
supérieure,  blanchâtre  ou  légèrement  brunâtre 
sur  la  face  inférieure,  avec  de  très  nombreuses 
et  fini'-  ponctuations  brunes  dues  à  la  présence  de 
curieux  poils  étalés.  Les  étamines,  -ont  plus  nom- 
breuses, et,  au  lieu  d'avoir  1rs  anthères  n 
foncé,  el  d'être  en  petites  houppes  très  courtes, 
elles  1rs  ont  plus  petites,  d'un  beau  jaune  d'or, 
ri  étagées  le  long  de  l'épi. 

Ces  larges  bractées  pétaloïdes,  blanc  crémeux, 
entourant  la  base  île  l'inflorescence  conique  et  net- 
tement saillante  ;  le  coloris  jaune  d'or  desétami- 
nes  :  tout  cela  donne  à  la  floraison  un  aspect 
original  et  particulier,  qui  ne  manque  pas  de 
charme. 

Les  feuilles  -ont  brièvement  pétiolées,  beau- 
coup plus  arrondies  que  dans  le  P.  persica;  orbi- 
culaires,  erénelées-denticulées,  revêtues,  sur  les 
nervures  de  la  face  inférieure,  d'une  fine  pubes- 
eenee  blanche  et  étoilée,  qui  n'existe  pas  dans 
l'autre  espèce  ;  elles  ne  sont  pas,  comme  dans  celle- 
ci,  bordées  de  brun  rougeâtre  dans  leur  jeune  âge; 
le  vert  en  est  moins  intense  et  plus  gai,  et  elles 
prennent,  à  l'automne,  une  jolie  couleur  orangée. 
La  consistance  en  est  aussi  plu-  molle  et  moins 
ferme.  Les  stipules  sont  plu-  grandes  et  plu- 
larges. 

Les  bourgeons  jeunes  sont  un  peu  bronzés,  mais  moins 
que  ceux  du  P.  persica;  1>--  jeunes  pousses  sont  également 
moins  colorées  en  rouge  que  dan-  ce  dernier  :  enfin  le- 
rameaux  sont  à  écorce  gris  cendré  et  fortement  lenticellée. 

Le  P.  Jacquemontiana  atteint,  paraît-il,  de  5  à  6  mètres 
de  hauteur.  L'exemplaire  dû  Muséum  ne  mesure  encore  que 
2  mètres  environ;  il  est  tir-  ramifié  et  à  rameaux  érigé-. 

Il  parait  bien   rustique  sous   le  climat  de  Paris,  et  tort 
accommodant    comme    sol    J'ai   la  preuve   qu'il  reprend 
parfaitement  au  greffage  -m-  P.  persica.   Il  j    a  lieu  d'es 
pérer  que  le  Muséum  en  récoltera  des  graines  cette  année. 

On  ne  peut  lui  dénier  un  assez  grand  intérêt  à  cause  de 
-a  Heur,  d'une  certaine  beauté,  et  de  -mi  feuillage,  qui 
prend  à  l'automne  un  coloris  particulier.  Toutefois,  il  ne 
semble  pas  que  cette  très  intéressante  espèce  -oit  de  celles 
qui  se  répandent  dans  tous  les  jardins. 

L.   HENRY. 


Exposition  quinquennale  d'Horticulture 


DE    G  AND  ll 


11 

Dans  le  rapide  compte  renilu  que  le  Jardin  a  été  le  pre- 
mier en  Erance  à  publier  sur  l'Exposition  internationale 
1  Horticulture  de  Gand,  certains  détails  n'ont,pu  être  dôn- 
;  sur  lesquels  il  me  paraît  utile  de  revenir  aujourd'hui. 

Et  d'abord  à  tout  Seigneur  tout  honneur. 

Je  commencerai  par  adresser  mes  bien  sincères  félicita- 
lions  à  l'architecte  paysagiste  de  l'Exposition,  mon  exeel- 


Fig/61.  —  Aculijpha  Sanderi. 

lent  ami,  M.  Ed.  Pynaert,  dont  les  plans  aux  lienes  har- 
monieuses (voir  les  figures  50,  57  dans  le  dernier  n"  du 
Jardin  répondaient  parfaitement  aux  besoins  de  la 
situation. 

Cette  année,  l'annexe  avait  été  réunie  au  Casino,  de 
sorte  que  l'on  pouvait  visiter  toute  l'Exposition  sans  sortir 
dehors.  C'est,  parait-il,  à  M.  Hubert  Van  Huile,  profes- 
seur honoraire  de  l'Ecole  d'Horticulture  de  Gand,  que  l'on 
doit  cette  heureuse  idée.  Quant  à  l'arrangement  de  l'an- 
nexe, il  était  très  bien  compris.  Le  vélum,  composé  de 
bandes  alternatives  roses  et  vert  pâle,  tamisait  la  lumière 
dans  des  conditions  très  favorables  a  la  beauté  des  plantes. 
Les  parois  du  bâtiment  avaient  été  garnies  d'étoffes  vertes, 
ce  qui  était  parfait  pour  les  plantes  Ueuries,  mais  était 
moins  heureux  lorsqu'il  s'agissait  des  plantes  vertes  à 
feuillage. 

M.  Maumené  a  déjà  décrit,  dans  un  précédent  article, 
la  façon  dont  les  plantes  étaient  disposées  et  réparties 
dans  l'Exposition.  Je  n'y  reviendrai  donc  pas;  mais  je  tiens 
cependant  à  constater  combien,  en  Belgique,  la  manière  de 
grouper  les  plantes  pour  arriver  à  un  effet  d'ensemble  est 


(1)  Le  Jardin,  1898,  pages  116. 


136 


LE    JARDIN 


différente  de  la  nôtre.  C'est  surtout  dans  le  détail  que  cette 
différence  s'accentue.  Ainsi,  à  Paris,  les  plantes  sont  réu- 
nies de  façon  à  former  des  massifs,  des  groupes  dans 
lesquels  on  s'attache  à  faire  disparaître  les  pots  et  les  sup- 
ports, en  un  mot,  tout  ce  qui  n'est  pas  la  plante,  par  de  la 
terre  recouverte  de  gazon  ou  par  des  plantes  à  feuillage 
formant  encadrement  ou  bordure. 

A  Gand,  dans  la  plupart  des  cas,  les  plantes  sont  expo- 
sées uniquement  pour  elles-mêmes;  elles  sont  posées  sur 
le  sol,  sur  des  tréteaux  ou  des  caisses  qui  ne  sont  que  peu 
ou  pas  dissimulés.  En  bordure  de  ces  massifs,  une  bande 
de  gazon  à  plat  et  c'est  tout.  Il  me  semble  que  les  plantes 
n'auraient  rien  à  perdre  et  que  l'Exposition  aurait  beaucoup 
à  gagner  au  point  de  vue  artistique,  à  un  arrangement  un 
peu  plus  recherché  dans  la  présentation  des  plantes. 

Si  j'insiste  sur  ce  petit  détail,  sans  grande  importance 
au  fond  et  qui  n'enlève  rien  à  l'intérêt  considérable  rie 
l'Exposition,  c'est  pour  chercher  à  préciser  la  note  qui  dis- 
tingue les  expositions  françaises,  qui  sont  des  manifes- 
tations d'art  en  même  temps  que  des  expositions  horticoles, 
des  expositions  étrangères,  où  l'on  s'occupe  surtout  des 
plantes  elles-mêmes  sans  viser  autant  à  les  utiliser  au 
point  de  vue  décoratif. 

Je  ne  m'étendrai  pas  longuement  sur  la  série  des  fêtes 
qui  ont  été  offertes  aux  membres  du  Jury,  pendant  leur 
séjour  à  Gand.  L'hospitalité  des  Belges  en  pareille  circon- 
stance est  traditionnelle  et  je  ne  serai  contredit  par  per- 
sonne, en  affirmant  que,  cette  année,  ils  se  sont  encore 
surpassés. 

Une  des  plus  intéressantes  d'entre  toutes  ces  fêtes  a  été 
certainement  la  Garden-Party  offerte  aux  membres  du  jury 
par  S.  M.  le  Roi  des  Belges,  dans  ses  merveilleuses  serres 
de  Laeken. 

Dans  un  des  plus  beaux  jardins  d'hiver  qui  existent,  au 
milieu  des  spécimens  de  Palmiers  et  autres  plantes  de 
serres  les  plus  rares,  parmi  les  ileurs  les  plus  éclatantes, 
le  roi  Léopold  II,  entouré  de  toute  la  cour,  tenait  cercle  et 
recevait,  en  même  temps  que  les  membres  du  Jury,  le  tout 
Bruxelles  officiel  et  le  monde  diplomatique.  Il  est  impos- 
sible d'imaginer  une  scène  à  la  fois  plus  grandiose  et  plus 
gracieuse  que  celle  offerte  par  cette  réception  tenue  dans 
ce  décor  magnifique,  où  les  toilettes  claires  des  dames  et 
les  brillants  uniformes  des  militaires  mettaient  une  note 
gaie,  et  rehaussaient  encore  la  splendeur   du  cadre. 

Les  serres  de  Laeken  mériteraient  mieux  qu'une  simple 
mention;  mais  ne  pouvant  nous  écarter  du  sujet  qui  nous 
occupe  aujourd'hui  :  l'Exposition  quinquennale  de  Gand, 
nous  en  remettrons  la  description  à  un  peu  plus  tard. 

Quelques  heures  après  la  réception  de  Laeken,  un  grand 
banquet  réunissait  dans  le  foyer  du  grand  Théâtre  de 
Gand  les  autorités,  les  membres  de  la  Société  R.  d'Aet. 
de  B.  et  les  membres  du  Jury,  au  nombre  de  211  dont 
68  Français,  53  Belges,  28  Anglais  25  Allemands,  1  Autri- 
chien, 1  Brésilien,  I  Espagnol,  3  Luxembourgeois,  17  Hol- 
landais, 1  Japonais,  6  Italiens,  4  Russes,  2  Norvégiens 
et  4  Suisses. 

L'intérêt  de  ce  banquet,  somptueusement  servi,  comme 
de  coutume,  résidait  surtout  dans  les  discours  qui  y  ont 
été  prononcés  : 

C'est  réminent  Président  de  la  Société,  M.  le  Comte 
l  iswald  de  Kerchove,  à  la  haute  autorité  et  à  la  courtoisie 
duquel  je  me  fais  un  devoir  de  rendre  hommage, 
qui  a  ouvert  le  feu  en  portant  un  toast  à  S.  M.  le  Roi  des 
Belges;  puis,  avec  le  talent  de  parole  qu'on  lui  connaît, 
M.  de  Kerchove  a  remercié  les  autorités,  qui  ne  manquent 
jamais  d'apporter  leur  précieux  concours  à  la  réussite  des 
Expositions  de  la  Société  Royale  d'Agriculture  et  de  Bota- 
nique de  Gand. 

M.  de  Bruyn,  Ministre  de  l'Agriculture,  qui,  avec  son  col- 
lègue de  la  Justice,  M.  Bergeren.  assistait  au  banquet,  but 
ensuite  à  la  santé  du  Président  de  la  Société  et  de  ses 
collaborateurs. 

C'est  alors  que  M.  Viger,  ancien  Ministre  de  l'Agricul- 
ture et  Président  de  la  Société  Nationale  d'Horticulture  de 
France,  auquel  les  hautes  et  délicates  fonctions  de  Pré- 
sident général  du  jury  international  avaient  été  confiées, 
s'est  levé  et  a  prononcé,  tout  d'improvisation,  un  des  plus 
magnifiques  discours  que  nous  ayons  jamais  entendu  de 
lui.  M.  Viger,  après  s'être  l'ait  l'interprète  des  sentiments 
du  jury  au  sujet  de  l'accueil  qui  lui  était  fait,  a  félicité  les 
organisateurs  de  l'exposition  et  tout  spécialement  M.  Ed. 
Pynaert,  Vice-Président,  et  MM  Fierens  et  Armand  de 
Meulenaere,  Secrétaire  et  Secrétaire-adjoint  de  la  Société, 
qui  ont  contribué  pour  une  grande  part  à  la  réussite  de 
l'Exposition.  Nous  nous  plaisons  à  constater  ici  le  très  vif 
succès  obtenu  par  M.  Viger,  à  la  fois  comme  orateur  et 
comme  président  général  du  Jury. 

M.  Albert  Ceuterick,  qui  a  bien  voulu  nous  exprimer  ses 
egrets  d'avoir,  dans   le  feu  d'une   improvisation,   omis  le 


Jardin  dans  un  toast  précédent,  a  ensuite  levé  son  verre 
en  l'honneur  des  délégués  des  sociétés  horticoles  repré- 
sentées à  l'exposition. "MM.  Masters,  Ruys  de  Beerenbroek, 
Baron  von  Saint-Paul  Illaire,  II.  de  Vilmorin  et  Fischer 
de  W'aldheim  se  sont  joints  aux  orateurs  précédents,  qui 
pour  remercier,  qui  pour  féliciter.  Enfin,  la  série  des  toasts 
a  été  close  par  une  spirituelle  et  charmante  allocution 
de  M.  le  Bourgmestre  de  Gand. 

Ce  tribut  payé  aux  cérémonies  officielles,  j'entrerai  main- 
tenant dans  le  vif  de  la  question  en  commençant  par  la 
description  des  principales  plantes  nouvelles  ayant  figuré 
à  l'Exposition. 

III 

Les  Plantes  nouvelles. 

L'exposition  quinquennale  réservait  cette  année  d'agréa- 
bles surprises  aux  amateurs  et  connaisseurs. 

l>e  tous  les  lots  présentés,  le  plus  important  était,  sans 
contredit,  celui  de  M.  Sander,  l'horticulteur  si  avantageu- 
sement connu  de  Saint-Albans  (Angleterre)  et  de  Bruges 
(Belgique). 

Ce  lot  occupait  tout  le  fond  de  la  salle  du  premier  étage, 
où  sont  habituellement  confinés  toutes  les  plantesdélicatcs. 
tous  les  joyaux. 

Acalypha  Sanderi.  —  Au  premier  rang  des  plantes 
de  M.  Sander,  je  citerai  la  nouveauté  sensationnelle,  l'A- 
calypha  Sanderi  (fig.  61),  introduite  de  la  Nouvelle  Gui- 
née par  M.  Micholitz. 

Cette  Euphorbiacée  est  très  différente,  par  son  mode  de 
floraison,  des  autres  plantes  du  même  genre.  Tandis  que 
les  Acalypha  sont,  en  général,  recherchés  uniquement  pour 
leur  feuillage  diversement  coloré,  leurs  Heurs  étant  insi- 
gnifiantes, l'A.  Sanderi,  offre  de  longs  épis  de  fleurs  d'un 
beau  rouge  groseille  que  l'on  ne  peut  pas  mieux  comparer 
qu'aux  «  chenilles  »,  qui  entourent  la  base  des  globes  de 
pendule  encore  employées  dans  les  campagnes. 

Cette  plante  est  plus  curieuse  que  réellement  belle  peut- 
être,  mais  il  n'en  est  pas  moins  vrai  qu'elle  force  l'attention 
et  qu'elle  est  appelée  par  conséquent  à  un  très  grand 
succès. 

Voici  la  description  sommaire  que  j'en  ai  pris  sur  place. 

Plante  arbustive  à  l'état  spontané,  —  d'après  la  décla- 
ration que  m'en  a  faite  M.  Sander  lui-même,  —  à  tige  éri- 
gée, bien  droite,  gris  verdàtre.  Feuilles  alternes,  pétioles 
de  15  à  25  centimètres,  limbe  étalé  ovale  acuminé,  de  20  à 
25  centimètres  de  long  sur  15  à  20  centimètres  de  large, 
denté,  vert  foncé  sur  la  face  supérieure  et  vert  un  peu  plus 
clair,  luisant,  en  dessous,  à  nervures  un  peu  saillantes. 

De  l'aisselle  de  chaque  feuille  part  un  épi  cylindrique  de 
fleurs  d'un  beau  rouge  groseilleou  carmin  atteignant  jus- 
qu'à 70  centimètres  "de  long.  Certains  de  ces  épis  por- 
tent, à  leur  naissance,  de  2  à  10  petites  ramifications 
plus  ou  moins  longues  qui  augmentent  encore  l'effet  orne- 
mental de  la  plante.  Les  plantes  exposées  sont  dioïques 
et  ne  portent  que  des  fleurs  femelles  très  petites  et 
sessiles. 

La  plante  est  de  serre  tempérée  et  se  multiplie  très  fa- 
cilement de  boutures.  Elle  ne  tardera  donc  pas  à  se  répan- 
dre et  à  devenir  aussi  populaire  que  l'Amaranthe  queue 
de  renard,  avec  laquelle  elle  n'est  pas  sans  présenter,  sous 
le  rapport  des  inflorescences,  une  certaine  analogie. 

Je  me  propose,  sans  grande  confiance  d'ailleurs,  d'en 
essayer  la  culture  dans  le  Midi  de  la  France,  où  elle  ne 
résistera  sans  doute  pas  aux  températures  des  nuits  d'hiver; 
mais  j'espère  être  plus  heureux  au  Caire,  où  je  la  planterai 
à  coté  d'un  arbuste  de  la  même  famille,  le  Poinsetlia  pul- 
cherrima.,  avec  lequel  elle  présente,  sous  le  rapport  de  la 
végétation,  une  certaine  ressemblance,  et  qui  est  très  pré- 
cieux sous  le  climat  de  l'Egypte  pour  la  formation  des 
massifs. 

Acalypha  Godseffîana  (fig.  63).  —  Très  différente  de  sa 
voisine, petite,  trapue,  ramifiée,  cette  plante,  originaire  de 
!a  Nouvelle  Calédonie,  se  recommande  par  son  beau  feuil- 
lage. Les  feuilles,  assez  longuement  pétiolées,  ovales,  lan- 
céolées, légèrement  cordiformes  à  la  base,  régulièrement 
dentées  sont  d'un  beau  vert  clair  luisant  et  marginées 
d'une  bande  blanc  crème  de  5  à  10  millimètres  de  large.  L'est 
aussi  une  plante  de  serre  tempérée. 

Leea  sambucina  Roehrsiana  (fig.  Gti  Ampélidées.  — 
Nouvelle-Guinée.  Elégant  arbuste  à  tige  dressée,  noueuse, 
vert  foncé  marbrée  de  vert  très  clair,  rugueuse.  Feuilles 
pennées,  longues  de  40  à  (>0  centimètres,  à  pétiole  engai- 
nant, épais  à  labase;  folioles  ovales  lancéolées,  acuminées, 
crénelées  et  légèrement  ondulées  sur  les  bords,  vert  foncé 
marbrées  de  vert  clair,  à  nervure  médiane  rosée,  vert 
bronzé  quand  elles  commencent  à  se  développer. 


LE   JARDIN 


137 


Pandanus  Sanderi  ffig.  62)  Timor.  Plante  très  touffue  à 
feuilles  longues  Je  plus  d'un  mètre  et  gracieusement  retom- 
bantes à  l'extrémité,  larges  de  6  à  H  centimètres,  pourvues 
de  petites  épines  disposées  en  scie  sur  les  bords,  alterna- 
tivement colorées  dans  toute  leur  longueur  de  bandes 
étroites  vertes  et  jaune  ivoire. Ce  Pandanus  rappelle  assez 
à  première  vue,  le  P.  Veitchi,  dontil  diffère  cependant  par 
la  disposition  et  la  couleurjaune  ivoire  de  sespanachures. 
Serre  chaude. 

(A  suivre  II.  Martinet. 

VI 
Les  Orchidées.    Anthurium    et   Broméliacées. 

Comme  il  y  a  cinq  ans,  les  orchidées  étaient  expo- 
sées dans  une  grande  salle  au  premier  étage,  maison  n'a- 
vait pas,  cette  fois,  disposé  des  salons  plus  ou  moins  co- 
quets, plus  ou  moins  originaux  ;  on  s'était  contenté  de  pla- 
cer les  plantes  sur  des  tables  et  de  laisser  aux  exposants 
le  soin  de  disposer  leurs  apports  d'une  manière  plus  ou 
moins  heureuse.  Eh  bien!  il  faut  le  dire  de  suite,  une  orga- 
nisation semblable,  à  coté  de  celles  qu'on  avait  si  parfai- 
tement comprises  pour  les 
plantes  vertes  et  les  Aza 
lées  est  absolument  pitoya- 
ble, mesquine,  et  indigne 
d'une  société  aussi  impor- 
tante que  l'est  la  société 
Royale  de  Flore...  Il  est 
pénible  de  constater  que 
rien  n'a  été  tenté  maigre 
l'essai  (assez  original, 
mais  malheureux  pour  les 
plantes)  tenté  en  1 893, 
nous  sommes  bien  forcés 
dédire  que  c'est  faire  vrai- 
ment peu  de  frais  pour 
présenter  ces  merveilleu- 
ses plantes,  que  de  se 
contenter  de  les  poser 
d'une  façon  fort  précaire 
sur  des  tables,  alors  qu'el- 
les devraient  avoir  (nous 
l'avons  déjà  dit)  un  salon 
digne  d'elles  et  de  leurs 
propriétaires. 

Dans  cette  immense  sal- 
le, la  lumière  est  mau- 
vaise, la  poussière  intense, 
et,  si  les  exposants  veu- 
lent mouiller  leurs  plan- 
tes, on  les  en  empêche  à 
cause  des  planchers  qui 
sont  rapidement  traversés 
par  l'eau... 

Une  exception  avait  été 
faite  pour  deux  superbes 
lots  exposés  dans  la  salle 
même  du  Casino,  bien  en 
lumière  et  d'une  façon  un 
peu  artistique,  pourquoi 
n'a-t-on  pas  étendu  cette 
mesure  à  toutes  les  collec- 
tions ? 

Nous  espérons  bien  que,  dans  cinq  ans,  cette  salle  de  bal 
sera  tout  à  fait  délaissée  et  qu'on  ne  s'en  servira  plus  que 
pour  les  réceptions;  les  membres  du  jury  n'auraient  qu'à  s'en 
louer  et  seraient,  j'en  suis  sur,  très  reconnaissants  à  l'ad- 
ministration de  la  société  d'être  reçus  et  traités  lors  du 
lunch  dans  cette  salle,  au  lieu  d'être  entassés  et  enfumés 
dans  la  salle  du  dessous,  tout  à  fait  indigne  d'une  réception 
à  laquelle  on  convie  les  plus  hautes  notabilités  delà  science 
et  du  monde  horticole. 

Maintenant  que  nous  avons,  comme  de  coutume,  dit  très 
franchement  ce  que  nous  pensions,  passons  en  revue  les 
apports,  non  sans  regretter  l'absence,  que  nous  ne  nous 
expliquons  pas,  des  principaux  amateurs  de  la  Belgique, 
cmi  avaient  pris  une  part  si  brillante  à  l'exposition  de  I  S9  I. 
Nous  voyons,  tout  d'abord,  un  très  joli  lot  présenté  par 
M.  Van  Imschoot,  amateur  à  Gand  ;  il  y  avait  là  des  choses 
extrêmement  intéressantes  et  qu'on  ne  voit  nulle  part,  non 
pas  qu'elles  fussent  toutes  brillantes,  mais  parcequ'elles 
sont  peu  recherchées  des  cultivateurs  el  qu'à  peu  près 
seul  M.  Van  Imschoot  les  possède.  Citons:  Dendrobium 
Kinzianum,  Odontoglossum  sulfureum.  Ma.sdeva.lia  trian- 
gularis,  Dendrobium  cymbidioides,  Epidendrum  Andre- 
sia,  Lycaste  lasioglossa,  etc.,  culture  bonne,  plantes  bien 
fleuries  et  fort  gentiment  groupées. 

De    M.   Vanderstraeten.    quelques    plantes     méritantes, 


entre  autres:  Cypripedium  Lathamianum,  <  'attleya  Schrœ-? 
derse  Lœlia  elegans. 

De  M.  Pauwels  d'Anvers,  d'excellentes  plantes  d'une 
très  bonne  culture,  entre  autres:  Odontoglossum  Pauwel- 
sianum  ,  un  Cypripedium  Uothschildianum,  merveilleux 
de  couleur,  un  très  bel  Odontoglossum  Rossi  majus,  (  'ypri- 
pediumSallieri,C.  Hyeanum.  M.  PynaertVan  Geert  avait 
envoyé  une  très  belle  collection  de  Cypripedium  à  laquelle 
■  ependant  je  reprocherai  un  peu  l'absence  de  variétés 
colorées;  niais  la  culture  était  excellente  et  j'y  ai  relevé 
des  perles,  entre  autres:  Cypripedium  Lambertianum, 
C.  Anna,  C.  Charles  Madoux,et  le  C.  bellatulum  album, 
frileusement  abrité  sous  une  cloche,  autant  à  cause  de  sa 
délicatesse  que  de  sa  très  grande  valeur  :  puis  C-  Van 
Imschotianum,   et  enfin  un  très  beau  C.  Exul. 

M.  Delanghe-Vervaene  avait  apporté  ses  beaux  Onci- 
dium  Sarcodes,  cultivés  dans  le  terreau  de  feuillescertes, 
mais  dont  les  racines  abondantes  faisaient  une  collerette 
compacte  autour  et  hors  du  pot,  ce  qui  nous  paraîtrait 
un  indice  que  le  terreau  de  feuilles  joue  là  un  rôle  bien 
secondaire  !   Il  avait  aussi  un  beau  CatUeya   Schrœderœ 

d'une  extraordinaire  abon- 
dance de  Heurs. 

Puis  M.  de  Smet-Duvi- 
vier,  avec  un  très  joli  lot 
où  l'on  retrouvait  les  bel- 
les plantes  marchandes 
toujours  si  prisées:  Cat- 
Ueya Mendeli,  C.Schiller- 
iana,  Dendrobium  Val- 
housianum ,  Masdevalia , 
Cymbidium  eburneum  . 
quelques  beaux  Odonto- 
glossum,  un  Oncidium  la- 
melligerum,  etc  ;  du  même 
exposant,  quelques  exem- 
plaires présentés  à  part 
et  fort  jolis. 

M.  Thompson,  amateur 
anglais  du  nord  de  l'An- 
gleterre, nous  dit-on,  avait 
apporté  des  merveilles 
comme  Odontoglossum  : 
non  seulement  comme  va- 
rié tés,  mais  comme  culture; 
impossible  de  voir  rien  de 
plus  beau,  de  plus  parfai- 
tement sain  et  vigoureux. 
On  remarquait,  dans  ce 
bel  apport,  les  Odontoglos- 
sum Wilkeanum  compac- 
lum.i).  Wilkeanum  conci- 
itum,  0.  Wilkeanum  no- 
i,i  lior, O.crispum  Thomp- 
son i  <c,  O.  Coradmei 
splendens,  et  quantité  d'au- 
tres belles  variétés  d'une 
très  grande  valeur  intrin- 
sèque et  d'une  culture 
irréprochable. 

M.  Met  de  Penningen, 
amateur  à  Gand,  présent 
tait  d'excellentes  plantes 
d'une  bonne  culture  et  d'une  sélection  absolument  par- 
faite ;  nous  avons  vu  :  Cypripedium  Lawrenceanum , 
l 'atlleya  amethystoglossa,  Odontoglossum  luteo-purpu- 
reum  coronarium,  O.  guttatum,  O.  Alexandre,  d'une  forme 
et  d'une  texture  spleiidides.  Puis  une  très  belle  variété 
d'Odoritoglossum  àlleurs  jaunes,  présentée  comme  étant  un 
hybrided'Ô. crispum et  d'O.  scepfrum.et  qui  n'est  pas  autre 
chose  qu'une  admirable  forme  de  VOdontoglossum  II  ilkea- 
num,  comme  celui  que  nous  avons  vendu,  il  y  a  quelques 
dix  ans,  à  M.  le  Baron  Schrœder.  De  M.  Moens.  amateur, 
un  très  joli  hybride  de  Cypripedium,  exposé  sous  un 
globe,  étant  donné  sa  grande  valeur;  c'est  en  effet  le  pro- 
duit du  Cypripedium  swanianum  ■  Cypripedium  concolor 
et  nommé  Anna  Measure  :  c'est  très  beau;  les  divisions 
(spales  et  pétales)  sont  d'un  blanc  légèrement  rosé,  tout 
pointillé  de  violet,  le  sabot  est  blanc  et  peu  développé  ; 
I  ensemble  est  des   plus  coquets  et   des  plus   imprévus. 

Nous  avons  dit  que,  dans  la  grande  salle  d'en  bas, 
MM.Winck  et  Peeters  avaient  disposé  leurs  lots  d'une  façon 
heureuse  ;  en  effet,  examinons  celui  de  M.  Winck,  et  nous- 
y  trouverons,  en  pleine  lumière  et  bien  présentées,  de  bien 
jolies  choses,  telles  que  Odontoglossum  crispum  grandi- 
florum,  Phajus  Coocksoni,  Masdevalia  Veitchi,  Odonto- 
glossum elegans,  O.  Alexandre  excellens,  Lœlia  elegans, 
Cattleya  Mendeli  Reine  des  Belges,  Cymbidium   ebur 


Pandanus  Sanderi. 


138 


LE    JARDIN 


Lowianum,  Odontoglossum   Gabrieli,     Caltleya.  Lawren- 
ceano-supei'ba  admirable,  et  tant  d'autres  belles   eh- 

Dans  le  lot  de  M.  Peeters,  les  très  belles  plante  ne 
manquent  pas  non  plus  ;  on  y  pouvait  admirer  à  l'aise  : 
Odontoglossum  Hyslrix,  Miltoi\  ta  Bleuana  aurea,  M.  Bleu- 
aria  nobilior, Odontoglossum  liuckeri  punclatissimum  les 
Zygopetalum  Perrenondi  y  étaient  nombreux  et  bien1 
beaux;  les  Odontoglossum  crispum  gultatum,  Catlleya 
Parlhenia  gratissima,  C.  Hippolyta  et  C.  Latona,  —  deux 
hybrides  toujours  rares,  —  C.  Parlhenia  et  C.  intermedia 
alba,  Odontoglossum  excellens  ;  très  beau  lot,  très  bien 
présenté  et  fort  coquettement  agencé. 

Nous  avons  gardé  pour  la  fin,  notre  compatriote 
M.  Marron,  horticulteur  à  Brunoy,  lequel  a  eu  un  bien 
joli  succès,  comme  récompenses  et  comme  vente,  avec  ses 
charmants  hybrides  de  Catlleya  Trianae  fécondé  par  G. 
Lawrenceana. 

Voilà  une  victorieuse  réponse  à  la  demande  du  résultat 
dans  les  hybridations  des  Orchidées,  faire  du  même  coup 
une  très  jolie  plante  dont  la  floraison  arrivera  à  point  pour 
succéder  à  celle  des  C.  Trianx  et,  par  conséquent,  étant 
donné  qu'elle  est  très  jolie  et  qu'elle  sera  vigoureuse,  en 
faire  de  suite  d'excellents  écus  et  ce  a  sans  même  s'en 
préoccuper...  A  coté  de  cette  jolie  opération,  M.  Marron 
avait  une  plante  très  remarquable  comme  hybride  entre  le 
Lœlia  elegans  Stelzeriana  et  le  Catlleya  Ilardyana  et  qu'il 
a  nommé  Henry  Greenwood,  du  nom  sans  doute  de  son 
heureux  acquéreur  :  puis 
un  Lœlia  Oybgiana  de 
toute  beauté  '  Cela  fait 
plaisir  de  voir  qu'en  réalité 
un  des  clous  île  l'exposi- 
tion des  Orchidées  était 
l'apport  si  intéressant  de 
M.  Marron  et,  dans  les 
autres  lots,  quelques  [lian- 
tes d'origine  française, 
comme  le  Zygopetalum 
Perrenondi  et  les  splen- 
dides  Miltonia  Bleuana, 
sans  oublier  le  Catlleya 
Parlhenia  gratissima  qui 
est  une  admirable  perle 
dans  son  genre  ! 

Tout  au  fond  de  la  gale- 
rie  et    parmi   les   plantes 
nouvelles,  M.  Sander  avait 
exposé  un  Odontoglossum 
à  Heurs  pointilléès  mou- 
chetées nommé  0.  Leopol- 
<li  :  cette  plante  était  fort 
jolie  et  digne  d'attention  ; 
nous   avons  entendu   dire 
qu'elle  avait  été  vendue  un 
très    gros    prix,    quelque 
chose  comme  7.00u  fr.  On 
ne  peut  s'empêcher  cepen- 
dant de  se  poser  mentalement    un    point   d'interrogation 
quand  on  entend  énoncer  des  chiffres  semblables    qui   ne 
paraissent  pas  s'accorder  avec  la  beauté  mémo  de  la  plante 
et,  en  simple  fraction  très  infime  du  public,  on  est  en  droit 
de  se  demander  si,  de  temps  à  autre,  on  ne  se  paie  pas  irré- 
vencieusement  notre  tète  avec  ces  chiffres  qu'on  ne  peut 
contrôler,  qui  servent  ainsi  à  épater  ce  qui  constitue  la 
masse  du  public,  mais  qui  laissent  plus  ou  moins  incré- 
dules ceux  qui  ne  veulent  y  voir  qu'un  moyen  très  habile 
de  réclame.  Cela  soit   dit  sans  vouloir  offenser  personne... 

En  résumé,  les  Orchidées  ont  figuré  très  honorablement 
à  l'Exposition,  sans  cependant  avoir, à  beaucoup  près,  l'éclat 
des  apports  si  remarquables  de  1893.  Souhaitons  que,  dans 
5  ans,  les  horticulteurs-amateurs  belges  prennent  tous  la 
décision  de  présenter  leurs  collections  y  compris  les  nom 
breux  semis  qui  sont  leur  espoir  et  nous  pourrons  alors 
préparer  le  double  de  papier  que  nous  employons  aujour- 
d'hui pour  vous  retracer  les  belles  choses  que  nous 
avons  admirées. 

Cette  fois,  pour  les  Anthurium  dont  nous  nous  occupe- 
rons tout  d'abord,  il  y  a  progrès  et  réel  progrès;  nous  avons 
pu  admirer  de  très  beaux  apports,  des  lots  superbes  bien 
présentés,  étant  donné  la  nature  même,  un  peu  raide,  des 
Anthurium.  Nous  avons  pu  voir  les  apports  de  M.  Arthur 
de  Smet,  composés  de  potées  d'A.  Scherzerianum  énormes, 
dont  la  floraison  ne  laissait  rien  à  désirer  :  des  variétés 
panachées  appartenant  à  la  race  dite  Rothschildianum  et 
d'autres  à  spatbes  de  dimensions  respectables,  relevaient 
ers  lois  et  se  faisaient  admirer  par  leur  bonne  culture.  De 
M.   Wartel,  directeur  de  la  Société  horticole  gantoise,  de 


Fig.  63. 


à  spathes  roses,  blanches  et  maculées,  puis  des  hybrides 
d'A.  Andreanum  très  remarquables.  Les  lots  de  MM.  Arthur 
.h'  Smet,  Vervaene-Veraet  et  le  nôtre  offraient  aux  visi- 
teurs tout  ce  que  l'hybridation  bien  conduite  peut  obtenir 
de  neuf  .tans  ce  genre  à  spathes  aux  coloris  nouveaux, 
■  erise,  saumon,  rose,  ardoisé,  blanc-crème  etc.  Il  ne  faut 
plus  parler  maintenant  de  VAnthurium  a  spathes  rouges, 
il  faudra  désormais  se  décider  à  étiquetter  chaque  variété 
nouvelle  et  il  y  en  aura  énormément  à  un  moment  donné  à 
i  i  égard. Nous  ne  voudrions  pas  nous  arrêter  autrement  que 
pour  la  signaler,  mais  une  plante  exposée  par  nous,  sous  le 
nom  de  La  FYance,  a  été  très  admirée,  car  ses  spathes 
sont  d'un  blanc  bleuté,  toutes  constellées  de  dessins  car- 
mins, du  plus  joli  effet  ;  c'est  tout  à  fait  unique  dans  les 
Anthurium. 

M.  Peeters  avait  de  très  beaux  A.  Rothschildianum  et 
une  plante  surtout  très  remarquable  qui  a  eu  le  prix  offert 
par  M.  de  la  Devansaye. 

M.  Kuyck,  de  Mont  Saint  Amand,  a  eu  le  premier  prix 
avec  son  Anthurium  Président  Varnot,  véritable  mer- 
veille au  feuillage  ample  et  de  forme  parfaite.  Cela  était 
pour  nous  faire  plaisir,  car  c'est  nous  qui  avons  obtenu  et 
vendu  cette  plante,  il  v  a  7  ou  S  ans,  et  qui  l'avons  cédée 
avec  la  condition  expresse  qu'elle  ne  changerait  pas  de 
nom.  Au  total,  les  collections  et  les  apports  de  toutes 
sortes  représentant  les  Anthurium  étaient  des  plus  remar- 
quables Ils  témoignent  d'une  culture  parfaite,  répartie  il  est 

vrai  entre  peu  de  mains  ; 
l'avenir  révélera  certai- 
nement d'excellentes  cho- 
ses dont  l'horticulture  pro- 
fitera, VAnthurium  étant 
une  plante  excellente  à 
tous  points  de  vue. 

Dans  les  expositions,  les 
Broméliacées  sont  généra- 
lement peu  regardées  ;  le 
public  les  trouve  raides, 
d'un  aspect  métallique  et 
les  traite  un  peu  dédai- 
gneusement de  «  plantes 
en  zinc  !  »  Il  ne  sait  pas 
qu'elles  sont  excellentes 
pour  la  garniture  des  ser- 
res et  des  salons  et  qu'el- 
les peuvent  rendre  des 
services  énormes  pour  l'or- 
nementation des  roches, 
des  troncs  d'arbres,  et 
qu'elles  donnent,  aux  ser- 
res tempérées  qu'on  sait 
arranger  artistiquement, 
un  caractère  d'originalité 
tout  particulier. 

Nous  avons  pu  admirer 

de   bonnes  collections  de 

MM.  Delaruye- Cardon    et 

llections   pas   assez   fleuries   à  notre 

grosses  erreurs  d'étiquet- 


très  beaux  apports  d'A.  Scherzerianum  et  de  ses  variétés 


Acalypha  Godseffiana,. 

de   M.   A.   Rigoul 
idée   et  dans  lesquelles  d'asse 

taie  se  faisaient  remarquer.  Ainsi,  dans  le  lot  de  M." De- 
laruye, le  Vriesea  longibracteata  (de  Witte)  était  étiqueté 
Warteli.  Que  signifie  cette  manie  de  vouloir  baptiser 
une  plante  pour  pouvoir  placer  son  nom?  C'est  là  une 
chose  à  réprouver  complètement.  Ce  Vriesea  a  été  im- 
porté et  nommé,  et  ce  n'est  pas,  parce  qu'il  est  entre  les 
mains  de  tel  ou  tel  horticulteur,  qu'il  doit  changer  de  nom. 

De  M.  Moen  de  Lède,  un  joli  lot.  De  M.  Van  Driessche- 
I.evs.  île  M.  Makoy  de  Liège,  une  plante  curieuse,  et  enfin, 
exposé  par  nous-même  quelques  hybrides  nouveaux  comme 
Vriesea  Rex-superba,  V.  Griesseni,  \~.  Poelmani  et  un 
groupe  de  15  espèces  ou  variétés  toutes  en  fleurs,  afin  de 
fane  justement  apprécier  le  coloris  brillant  et  durable 
des  longues  bractées  si  curieuses  et  si  bizarres  dans  leur 
forme.  Et  nous  en  aurons  fini  avec  les  trois  genres  de 
plantes  dont,  à  la  demande  de  notre  ami  Martinet,  nous 
avons  à  vous  parler  ici. 

Devons-nous  constater  un  progrès  bien  grand  sur  ce  qui 
a  été  fait  il  y  a  5  ans?  Nous  avons  dit,  en  commençant,  ce 
que  nous  pensions  de  l'agencement.  En  ce  qui  concerne  les 
collections,  il  y  a  certainement  une  différence  très  grande, 
en  moins  beau  pour  les  Orchidées.  Pour  les  Anthurium, 
il  y  a  certes  progrès  et  ce  que  nous  avons  vu  nous  fait  bien 
augurer  pour  l'avenir.  Pour  les  Broméliacées,  il  en  est 
de  même  et  certainement  ces  plantes  se  présenteront  en- 
core plus  brillantes,  plus  étranges,  dans  5  ans. 

D'ailleurs,  personnellement,  nous  sommes  toujours  heu- 
r  ux  de  nous  promener  au  milieu  des  merveilleuses  flo- 
ralies  gantoises  et  c'est  un  double  plaisir  que  celui  de  les 


LE    JARDIN 


139 


avoir  vues  et  d'en  pouvoir  décrire  les  beautés  pour  les  lec- 
teurs du  Jardin,  l,  DUVAL. 

P.  S.  —  Au  dernier  moment,  j'apprends,  de  la  bouche 
même  de  l'heureux  vendeur  de  VOaontoglossum  Roi  Léo- 
pold que  c'est  bien  7.00!)  francs  qu'il  a  été  payé  ;  j'en  suis 
très  satisfait  pour  lui  el  les  Odontoglossum  en  général.  Ue 
qui  ne  m'empêche  pas  de  maintenu'  mon  opinion  qu'à  ce 
compte  certaines  plantes  et  principalement  ['Odontoglos- 
sum apiatum,  synonyme:  ".  Du.va.li,  valent  entre  15,000  et 
20.030  francs  !!!  I,.  I). 

IV 

Les  Azalées,  Rhododendrons  et  plantes  de 
serre  froide.  -  Plantes  forcées.  Plantes 
herbacées  et  bulbeuses.  —  Miscellanées.  — 
Les  plans  de  jardins  et  les  compositions  flo- 
rales. —  Les  Conifères  et  arbustes  de  plein 
air.  —  L'industrie  horticole. 

La  disposition  régulière  des  massifs  de  l'annexe  était 
très  bien  conçue,  facilitait  l'ordonnancement  des  plantes 
exposées  et  faisait  valoir  la  régularité  des  massifsd'Azalées 

Les  lots  d'Azalées  étaient,  nombreux  et  très  jolis;  on  ne 
concevrait  pas  d'ailleurs  qu'il  en  soit  autrement  à  Gand  ; 
car  là.  les  massifs  d'Azalées  remplacent  ceux   de   plantes 


des  exemp  aires  n'eut  pu  avantageusement  rivaliser  ave 
ceux  qui  sont  exposés  chaque  année  à  Paris. 

Les  Camellias,  qui  étaient  groupés  ou  disséminés  çà  et  là, 
étaient  en  gênerai  assez  beaux. 

Parmi  les  autres  plantes  de  serre  froide,  il  me  faut  signa- 
ler les  Orangers  minuscules,  mais  couverts  de  tant  de 
ii  taux  fruits  d'or  qu'on   les  aurait   crus  importés   directe- 

lenl   des  rives  éternellement  fleuries  delà  Méditerranée; 

s  sortaient  des  cultures  tic  M.  Van  de  Wynckel. 

Les  Araucarias  de  M.  Léon  Fretin  ont  dû  être  bien  remar- 
qués, pas  autant  peut-être  par  leur  force  que  par  leur  for- 
mation régulière,  leur  excellente  culture  et  le  nombre  des 
espèces  et  variétés,  parmi  lesquelles  les  variétés  suivantes 
de  l'A.  excelsa  :  Roi  rfes  Belges,  robusta,  glauca,  Muleri, 
elegnns,  iVapiZéon  Bauman,  glauca  robusta;  ainsi  que 
quel'A.  Gunninghami  ex:elsa,  ayant  le  port  de  l'A.  exceisa 
I  aspect  du  feuillage  de  l'A.  Cunninghami. 

Quatre  exemplaires  de  Gnaphalium  lanatum  étaient 
exposés  par  M.  Eggermont.  Je  n'en  ai  jamais  vu  de  sujets 
aussi  forts.  Deux  étaient  dirigés  en  colonne  et  avaient  une 
hauteur  de  2  mètres  à  2m20  :  les  deux  autres  étaient  à  tige 
et  en  boule  et  avaient  un  diamètre  de  l'°.J0  environ,  a»ree. 
une  tige  bien  droite.  Tous  étaient  formés  à  l'aide  d'une  car- 
casse en  ni  de  fer. 

Peu  d'arbustes  et  de  [liantes  forcées  :  ce  serait  en  vain  que 


Fig.  64.  —  Vue  des  lots  d'Azalées  à  l'Exposition,  de  Gand. 


de  plein  air  que  l'on  admire  tant  aux  expositions  parisiennes. 
Toutes  ces  collections  d'Azalées  étaient  éblouissantes  et  se 
trouvaient,  dans  l'annexe,  en  une  notable  proportion.  La 
vue  d'ensemble  (fig.  64)  que  M.  Duval  a  heureusement  pho- 
tographié peut  en  donner  une  idée  :  au  premier  plan,  sont 
les  lots  de  MM.  Van  Houtte,  Ad.  d'Haene,  Joseph  Vervaene, 
Léopold  Botelberge,  Sander,  Octave  Brack,  Auguste  Van 
Acker  et,  dans  le  fond,  les  massifs  de  forts  spécimens  ad- 
mirables dans  leur  floraison  eblouissante.se  détachantsur 
un  fond  de  plantes  vertes,  de  M.  Joseph  Vervaene,  Mme  la 
Comtesse  de  Kerkove,  etc.  M.  de  Schepens  présentait  des 
Azalées  de  semis,  très  intéressantes  à  fleurs  simples  et  à 
Heurs  doubles. 

De  forts  Palmiers  étaient  disposés  de  place  en  place,  près 
de  ces  Azalées  o  t  parmi  elles  et  y  produisaient  très  bon 
effet  par  leurs  frondaisons  s'élancant  au-dessus  des  masses 
fleuries,  dans  lesquelles,  en  général,  la  verdure  faisait  un 
peu  défaut. 

Au  centre  de  cette  annexe,  était  un  vaste  parterre  occupé 
par  des  Azalea  mollis  et  hybrides  dont  on  voyait  en  plus 
des  lots  de  place  en  place,  tous  apports  très  importants  et 
dont  beaucoup  renfermaient  de  magnifiques  variétés,  de 
MM.  Pynaert.Van  der  Cruyssen,  Arthùrde  Smet,  Jean  Brack. 

Çà  et  là.  étaient  quelques  beaux  groupes  de  Rhododen- 
drons, notamment  celui  de  M.  Pynaert,  et  ceux  de  MM. 
Fortie,   Spae-Vandermeulen  et  Bernard  Spae.  Mais  aucun 


l'on  chercherait  quelques-uns  de  ces  beaux  lots  d'arbustes 
comme  on  en  voit  à  Paris.  Cependant,  de  place  en  place, 
on  rencontrait  de  belles  potées  de  Deutzia  gracilis  et  D. 
Lemoinei,  forcés  dans  la  perfection. 

L'œil  se  réjouissait  aussi  à  la  vue  du  petit  envoi  d'ar- 
bustes forcés  (Lilas  et  Deutzias  de  .M.  Lemoine,  de  Nancy. 
Les  variétés  de  Lilasétaient  nombreuses  :  Michel  Ducliner, 
Président  Carnot.  Emile  Lemoine,  Charles  Joly,  Grand- 
it m:  Constantin,  Abel  Carrière,  Léon  Simon,  Louis  Henry, 
virginalis,  etc.,  en  petits  exemplaires,  il  est  vrai,  mais 
c  pendant  jolis.  Les  Deutzias  exposés,  dont  certains  sont 
a  sez  nouveaux,  étaient  très  intéressants  et  j'en  citerai 
les  noms  :D.Lemoineicompacta  h  gracilis  .  h  parviflora); 
D.  hybride  de  D.  gracilis  x  D.  purpurascens,  rappelant  sur- 
tout le  D.  gracilis  ;  le  D.  hybride  de  D.  purpurascens  x  D. 
t/racilis,  aux  fleurs  bien  plus  grandes.  Ces  deux  plantes  sem- 
blent montrer  l'influence  prépondérante  de  la  plante  mère. 

Viennent  ensuite:  M.  Léopold  de  Bock  avec  des  Lilas  for- 
cés :  Marie  Legray,  Charles  A",  Marly.  oirginalis,  n'attei- 
gnant pas  la  perfection;  M.  Bedinghaus,  avec  une  belle 
touffe  i'Hydrangea  hortensis  ;  M.  Korter,  avec  des  Pivoines 
arborescentes;  M.  A.  Van  den  liée  le,  avec  des  Hoteiajapo- 
iiici  magnifiques.  Enfin,  je  signalerai  un  lot  de  lïosiers 
tiges  forcés  de  M.  Van  den  Haegen,  assez  mal  présentés 
et  de  beaucoup  inférieurs  à  ceux  que  l'on  force  dans  les 
cultures  françaises. 


1 10 


LE    JARDIN 


Ce  n'est  pas  a  Gand  qu'il  faut  venir  pour  admirer  les 
cultures  de  plein  air  et  les  cultures  de  plantes  herbacées 
qui  n'étaient  représentées  que  par  quelques  lots.  De  M.  Fie- 
rens,  de  bien  beaux  Cinéraires  simples  et  doubles:  de 
MM.  Vilmorin,  de  superbes  Calcéolaires,  Cinéraires  et 
Primula  obconica.;  de  M.  Je  Vriesere-Remens,  des  Résédas 
■  le  M.  Chevalier  Hynderick,  deTheulegoet,  des  Calcéolaires. 
M.  Cutbusb  avait  envoyé  de  beaux  Œillets,  et  M.  Pfitzerj 
de  Stuttgard,  de  bienjolis  l 'alla  xthiopica. 

Parmi  les  lots  de  plantes  bulbeuses,  le  signalerai  ceux 
de  Pivoine,  de  ces  jolies  Tulipes  de  Darwin  de  M.  Krelage; 
ceux  d'Hippeastrum,  Jacinthes,  Narcisses  et  Tulipes,  de 
M.  .1.  Kuyck  ;  de  Jacinthes,  de  M.  Byvoet;  de  Cyclamen 
Papilio,  de  M.  de  Lange-Vervaene  ;  d'Amaryllis  île  toute 
beauté,  de  M.  F.  d'Hooghe;  de  Narcisses  et  Jacinthes,  de 
M.  Van  Houtte;  de  superbes  Amaryllis,  de  M.  R.  Ker  et 
de  M.   Boclens. 

Avant  de  pénétrer  dans  le  grand  hall,  il  me  faut  signaler 
les  lots  de  Clivia,  véritablement  remarquables  par  leur 
excellente  culture.  Certains  exemplaires  portaient  jusqu'à 
sept  hampes  florales  d'une  bonne  grosseur.  Les  exposants 
étaient  M~°  Veuve  Snoeck.MM.  Baumann,  Charles  Vermeire, 
de  Bisschops,  Emile  de  Cock,  etc.  A  signaler,  les  variétés 
John  Laing,  Roi  Léopold,  Lindeni,  Reine  des  Belges. 

Et  enfin  les  plantes  sarmenteuses,  parmi  lesquelles  les: 
Manettia  bicolor,  JEchynanthus  splendens,  Thunbergia 
laurifolia,  Paulinia  thalictrifolia,  Bognonia  Pandore,  B. 
discolor, etc.,  de  M.  Emile  de  Cock. 


Je  ferai  maintenant  une  rapide  excursion  dans  la  grande 
salle  au  milieu  des  richesses  végétales  de  serre  chaude  et 
tempérée  et  des  exemplaires  d'une  force  peu  commune  et 
admirables  comme  végétation.  S'il  fallait  seulement  faire 
l'énumération  de  forts  spécimens,  plusieurs  pages  du  Jar- 
din n'y  suffiraient  pas.  Mes  citations  seront  donc  très  res- 
treintes. 

Voici  d'abord  le  superbe  lot  de  plantes  introduites  par 
M.  Jean  Limlen,  qui  formait  le  groupe  «  In  memoriam  ». 
au  centre  duquel  était  placé  le  buste  de  l'introducteur. 
Ce  groupe,  composé  rapidement  après  la  mort  de  M.  .T.  Lin- 
den,  ne  contenait  pas  toutes  les  introductions  du  célèbre 
botaniste-explorateur,  et  cependant  la  collection  de  plantes 
exposées  était  déjà  considérable:  certaines  plantes  aujour- 
d'hui très  populaires  y  coudoyaient  des  raretés.  C'est, 
croyons-nous,  une  excellente  idée  que  de  rendre  ainsi 
hommage  à  Jean  Linden,  et  ce  groupe  de  plantes  formait 
un  monument  élevé  à  sa  mémoire  qui  en  valait  bien  un 
.mi  re. 

Dans  le  lot  de  la  Société  horticole  gantoise,  sont  des 
plantes  de  toute  beauté  comme  les  :Caryota  itrens,  Kentia 
anstralis ,  Phœnicophorinm  Seycliellarum,  Areca  luti-s- 
cenx,  Maximiliana  regia.  etc.,  des  raretés  :  Ptgclwrhapis 
augusta,  Dannonorops  javanensis,  Ceratololms  Lindleyà- 
nus.  Et  enlin,  des  spécimens  variés:  Crolon.  Heliconia 
illustris,  Alpinia  vittata,  Dracœna  Sanderiana,  D.  Bar- 
lellii,  etc.  M.  Arthur  de  Smet,  en  dehors  des  Anthurium 
dont  parle  M.  Duval,  nous  montrait  de  bien  jolis  Palmiers 
et  des  Fougères  translucides. 

Dans  un  groupe  très  bien  disposé  où  l'esthétique  s'alliait 
avec  la  beauté  des  plantes,  M.  Bernard  Spae  avait  groupé 
des  Palmiers,  Aroidées  et  Fougères. 

Après  avoir  jeté  un  coup  d'œil  sur  les  Palmiers  de 
M.  Praet,  de  M.  Spae-Vandermeulen,  les  Fougères  arbores- 
centes et  aeaules  d'une  rare  beauté,  de  M.  de  Vuese,  les 
l'on  gères  et  les  Bertolonia,  de  M  Jules  de  Cock,  les  plan- 
tes diverses  de  M.  de  Smet-Duvivier.  les  Dracœna,  de 
M.  Wallecamps,  je  m'arrête  devant  le  lot  de  M.  Bedhin- 
ghaus  qui  renferme  de  belles  plantes  grasses  et  devant 
celui  de  M.  fiigouts,  composé  d'une  belle  collection  de 
plantes  variées  :  Dieffenbachia  au  feuillage  gigantesque, 
Philodendron,  Dracœna  Godseffiana,  Leeaamabilisspteri- 
dens,  Maranta  variés,  Phyllotenium Lindeni  magnificum, 
un  exemplaire  incroyablement  gros  de  VErica  Cavendishi 
ne  formant  qu'une  masse  de  fleurs  etc.:  collection  très  im- 
portante et  renfermant  des  exemplaires  remarquables. 

Les  Crotons  de  M.  Dallière  étaient  aussi  bien  jolis  ainsi 
que  le  fauteuil  entièrement  tapissé  du  très  curieux  Cyrto- 
deira  fulgida 

MM.  de  Smet  frères  avaient  de  très  b  -aux  Palmiers,  no- 
tamment une  collection  de  Kentia,  des  Fougères  arbores- 
centes en  forts  exemplaires  d'une  grande  valeur,  des  Cy- 
cadées  ;  citons  les  :  hâta  nia  borbonica  aureo-striata,  Za  lia 
Lehmanni  glauca.  le  très  curieux  et  rare  Zamia  Gellinchii 
aux  frondes  ébouriffées,  et  un  i'gca<  non  dénomme. 

Le  lot  également  très  varié  de  M.  Emile  de  Cock  conte- 
nait un  joli  Marrotia  sorbifolia. 

Très  curieux  est  le  Dracœna  fragrans  aureo-striata  de 
M.  Michicls.  et  le  Glaziera  insignis  accompagné   de  bien 


beaux  Pandanus  Veitchii  de  M.  J.  Kuyck  et  les  fortsSfre 
litzia,  de  M.  Botelberne. 

De  MM.  Pynaert,  dé  gracieuses  Fougères  et  des  beaux 
Pandanus;  Story,  un  lot  de  Dracœna  à  feuillage  coloré: 
Millet-Richard,  des  Spatiphyllum,  Croton  en  forts  exem- 
plaires des  Palmiers  et  des  plantes  variées:  Verdouck,  de 
très  forts  Pandanus  Veitchii. 

Unlotd'une  très  grande  importance  était  celui  de  M.  Louis 
Van  Houtte  contenant  des  Palmiers,  de  superbes  Croton, 
Caladium,  Dracœna,  Aroidées,  etc. 

Dans  une  autre  salle,  M.  sander  avait  une  très  belle  col- 
lection contenant  des  nouveautés  intéressantes  que  décrit 
d'autre  part  M.  Martinet:  M.  de  Coninck,  une  collection  de 
Pelargonium  zonale  à  feuillage  panaché;  M.  Van  Lethem, 
di's  Gloxinias  :  M.  Bonfiglioli,  des  Gardénia  Fortunei 
florida;  M.  Van  Houtte,  des  Nepent lies:  M.  Veitch,  des  A'e- 
penthes,  Sarracenia,  Cephalotus,  etc.  M.  Georges  Truf- 
faut  mettait  sous  les  yeux  du  public  les  magnifiques  résul- 
tats obtenus  dans  ses  expériences  du  traitement  des  plantes 
avec  ses  engrais  comprimés;  il  ne  se  contente  pas  de  pré- 
senter seulement  des  plantes  traitées,  mais  il  les  oppose  à 
d'autres,  à  des  témoins  patents,  dont  certains  montrent  sura- 
bondamment la  différence  totale,  et  dans  le  développement 
et  dans  la  coloration.  Nul  doute  que  ses  expériences  fassent 
fur.'  un  grand  pas  à  l'emploi  des  engrais  chimiques. 


Nous  voici  parmi  les  plans  de  jardins,  nous  ne  sommes 
plus  dans  les  cultures  et,  aussi,  quelle  déception  ! 

Sauf  les  plans  de  M.  Nivet,  de  Limoges,  qui  ont  rem- 
porté le  premier  prix,  les  autres  n'offraient  qu'un  médiocre 
intérêt,  et  comme  étude,  et  comme  rendu.  D'après  les  plans 
exposés,  l'art  des  jardins  ne  semble  pas  être  très  bien 
compris  en  Belgique  et  offre  quelque  analogie  avec  les 
jardins  d'Allemagne. 

Près  des  plans  de  jardins,  sont  les  compositions  florales  ; 
là  encore  c'est  une  déception  :  je  croyais  voir  des  choses 
magnifiques,  disposées  avec  goût,  bien  présentées  :  il  n'en 
était  rien.  Quelques  motifs  floraux  étaient  placés  sur  une 
longue  table  avec  une  absence  complète  de  goût  pur  et 
sans  la  moindre  notion  d'esthétique  florale.  Quand  on 
pense  à  cette  richesse  de  compositions  florales  qu'étalaient, 
à  l'Kxposition  de  Hambourg,  les  fleuristes  allemands,  et 
aux  groupements  si  artistiques,  quoique  moins  nombreux, 
des  fleuristes  français;  combien  est  arriérée  cette  infime 
présentation  des  fleuristes  gantois! 

De  M.  Van  den  Aele,  une"  garniture  de  table  assez  origi- 
nale se  composant  d'une  corbeille  centrale,  d'où  partaient 
deuxarceaux(unde  chaque  côté)  dont  chacune  de  s  extrém  if  es 
extérieures  était  fixée  sur  une  autre  toute  petite  corbeille,  et 
de  deux  bouts  de  table  composés  de  deux  petites  corbeilles 
reliées  par  un  même  arceau.  Le  tout  était  garni  uniformé- 
ment de  Jonquilles  et  de  Violettes  de  Panne  avec  du 
feuillage  d'Asparagus.  Cette  décoration,  quoique  assez 
réussie,  péchait  un  peu  par  les  accessoires  :  les  nœuds 
de  ruban,  par  exemple,  étaient  trop  maigres  ;  on  sentait 
aussi  que  c'était  une  composition  que  l'on  avait  voulu 
copier  et  dont  l'interprétation  n'était  pas  absolument  juste. 
Delà  même  maison,  quelques  corbeilles  de  plantes  assez 
bien  comprises. 

tin  lait  encore  à  (  iand  beaucoup  de  bouquets  ronds  ;  ceux 
offerts  à  la  Reine  et  à  la  Princesse  Clémentine  avaient 
cette  l'orme.  M.  de  Grotte  enexposait  un,  ainsi  qu'une  gerbe 
aussi  allongée  que  lourde  dans  laquelle  les  fleurs  étaient 
montées  trop  court  et  trop  près.  Mais,  par  contre,  un  bou- 
quet de  mariée,  en  Oranger,  confectionné  avec  des  boutons 
fins,  montés  sur  du  laiton  vert  roulé  en  spirales  allongées, 
expose  par  M.  de  Vriese,  avait  un  certain  cachet.  Les  bou- 
tons étaient  serrés  et  formaient  un  fond  duquel  quelques- 
uns  s'élançaient  au-dessus,  tandis  que  d'autres  retombaient 
en  grappes  sur  la  dentelle  du  porte-bouquet.  Ce  bouquet 
était  joli,  quoique  très  gros  et  peu  allonge. 

Le  même  exposant  avait  deux  bouquets  de  demoiselle 
d'honneur,  l'un  en  fleurs  d'Odontoglossum  montées  séparé- 
ment, d'Oranger  par  faisceaux,  de  Muguet,  de  Roses 
blanches,  et  feuillage  d'Adiantum,  avec.  Ilot  de  dentelle 
sur  l'un  des  côtés  ;  l'autre  était  composé  de  grappes  d'Odon  ■ 
toglossum  et  de  Coelogyne  avec  feuillage  d'Adiantum  .  il 
n'était  pas  dans  un  écran,  mais  accompagné  d'un  flot  de 
dentelles  et  de  rubans.  Ces  gros  bouquets,  trop  gros 
mené',  rappelaient  les  bouquets  de  demoiselle  d'honneur, 
en  Allemagne. 

Les  suspensions  et  pieds  rustiques  garnis  de  plantes  à 
feuillage  et  de  plantes  sarmenteuses,  étaient  très  beaux. 
On  ne  voit  pas  ce  genre  à  Paris  et  c'est  regrettable,  car 
cela  rendrait  des  services  pour  les  garnitures  permanentes. 

M.  P.  Wiemer  présentait  une  garniture  de  table  dont  le 
milieu  assez  élevé  se    rejoignait   avec   les  bouts  de  table 


LE    JAHDIN 


141 


par  des  guirlandes  d'Asparagus  et  des  Heurs  de  Jacinthe;  les 
fleurs  qui  composaient  cette  garniture  étaient  des  Roses, 
Jacinthes,  Lilas,  etc.  A  côté,  étaient  de  gracieux  écrans 
garnis  de  Heurs,  un  bouquet  rond  dont  les  Heurs  étaient 
montées  sur  de  petits  paquets  de  mousse,  avec  l'insé- 
parable et  surannée  collerette  de  papier  dentelle,  et  une 
gerbe  de  Roses.  Lilas,  Azalées,  lourde  et  dont  le  mon- 
tage n'était  psa  assez  dissimulé. 

\  côté,  M.  Van  den  Abeele  présentait  une  belle  composi- 
tion en  fleurs  d'<  Irchidées,  des  gerbes  et  un  vase  très  bien 
garni  de  Jacinthes  et  de  Lis  des  Bermudes  :  ensemble  qui 
taisait  mieux  ressortir  une  gerbe  de  mauvais  goût  d'un 
autre  exposant,  gerbe  grossièrement  montée  sur  un  long 
bâton,  étroite  et  longue  et  ayant  comme  écran  une  feuille 
A'Aroca. 

L'ensemble  des  compositions  de  M.  de  Vriesere-Remay, 
ne  laissait  pas  trop  à  désirer,  saut  une  qui  était  trop  basse 
et  trop  mesquine  pour  le  vase  qui  la  contenait  et  qui  n'a- 
vait comme  cachet  que  des  grappes  formées  de  fleurs  d'A- 
zalées retombant  élégamment.  Puis,  c'étaient  des  bouquets 
de  bal  en  Roses  et  en  Orchidées,  noués  de  rubans,  et  une 
longue  gerbe  en  Ruses,  Lilas,  Orchidées  et  Azalées,  avec 
une  grande  feuille  de  Phœnix  comme  fond. 

11  est  à  remarquer  que  les  fleuristes  gantois  n'ont  pas  le 


.les  serres-abris,  le  tout  très  bien  compris,  et  M.  Dutry- 
i  ilson,  de  Garni,  avait,  dans  une  salle  spéciale,  une  expo- 
sition  d'outils. 


Si  cette  exposition  fut  splendide  au  point  de  vue  des  col- 
lections, des  spécimens  remarquables  et  des  raretés  de 
plantes  de  serre  qu'elle  contenait,  elle  fut  aussi  intéres- 
sante par  cette  réunion  de  végétaux  si  divers.  Mais,  pour- 
tant, son  intérêt  ne  me  semble  pas  être  supérieur  à  celui 
de  nos  expositions  parisiennes,  et  voici  pourquoi  :  à  Gand, 
on  convie  les  amateurs  et  les  horticulteurs  à  venir  admirer 
li  s  merveilles  végétales  des  pays  tropicaux,  en  spécimens 
tels,  qu'ils  ont  besoin,  pour  croître,  de  serres  gigantesques 
el  de  personnes  assez  riches  et  assez  amateurs  pour  ache- 
ter et  entretenir  ces  collections  coûteuses,  tandis  qu'en 
France,  a  Paris,  par  exemple,  les  amateurs  ne  sont  plus 
les  mêmes:  ils  veulent  des  collections  de  plantes  plus  mo- 
destes, moins  conteuses,  et,  de  ce  fait,  ce  sont  ces  collec- 
tions que  l'on  doit  exposer,  collections  de  plantes  molles 
et  de  plantes  de  plein  air  ne  laissant  rien  à  désirer  et  ayant 
bien  leur  intérêt. 

Les  spécimens  dePalmiers,  de  Cycadées,  de  Fougères, 
que  nous  avons  vus  cette  année,  reparaîtront  vraisembla- 


Fig.  65.  —  Vue  d'une  partie  de  lu  grande  salle  à  l'Exposition  de  Gand 


cachet  des  fleuristes  parisiens  pour  maintenir  leurs  fleurs 
fraîches  le  plus  longtemps  possible;  celles-ci,  en  effet,  se 
fanent  de  suite.  Je  signalerai,  pour  terminer,  les  jardinières 
en  bambou  et  en  liège,  très  bien  garnies,  de  M  J.  Medo 
et   les  porte-lleurs  en  ferronnerie  cle  M.  F.  de  la  Croix. 


Je  passerai  rapidement  en  revue  les  plantes  de  plein  air, 
qui,  si  elles  étaient  assez  intéressantes  comme  collections, 
étaient  en  aussi  petits  exemplaires  que  les  Palmiers  étaient 
en  forts  spécimens  et  qui  ne  sauraient,  à  beaucoup  près, 
rivaliser  avec  celles  exposées  chaque  année  à  Paris. 

De  M.  Van  Eckaute,  des  Lauriers  Tin  en  pyramide.  Une 
collection  de  I'usains  en  bac  et  de  Lierres  en  arbre,  très 
bien  formés,  de  M.  Bedinghaus.  Des  collections  de  Conifères 
et  arbustes  à  feuilles  persistantes,  de  MM.  Burvenich,  Van 
Iloutte,  Braeckman,  Kerkvoorde,  de  Smet-Duvivier,  etc. 

Au  dehors,  étaient  exposées  des  serres  en  bois  :  combien 
elles  semblaient  inférieures  et  comme  aspect  et  comme  fini 
à  celles  de  nos  constructeurs  français  !  Une  cependant 
était  intéressante  :  le  châssis,  au  lieu  de  se  soulever,  glisse 
dans  une  coulisse  entre  deux  barres  munies  de  rigoles 
pour  l'écoulement  de  l'eau;  des  crans  permettent  de  don- 
ner aux  châssis  l'ouverture  voulue. 

M.  Carpentier,  de  Doullens  (Somme),  exposait  des  châssis 


blement  à  la  prochaine  Quinquennale.  Bientôt,  en  effet 
l'attention  des  horticulteurs  gantois  va  se  porter  sur  l'ex- 
position de  1903,  et  ceux-ci  vont  préparer  de  nouveau 
quelques  autres  superbes  plantes.  Celles-ci,  ayant  une 
trop  grande  valeur  commerciale  pour  être  toutes  vendues, 
si  Mit, "après  chaque  exposition,  replacées  en  serre  ;  certaines 
sont  coupées  et  multipliées  et  d'autres  jetées  au  fumier;  telle 
est  leur  destinée  ! 

Aussi,  devant  ce  déploiement  considérable  d'une  végéta- 
tion luxueuse,  une  chose  reste  acquise  à  nos  expositions 
françaises  :  c'est  leur  caractère  artistique. 

Et,  si  les  floralies  gantoises  montrent  des  végétaux 
superbes,  irréprochables,  uniques  même,  l'esthétique  ne 
semble  jouer  qu'un  rôle  secondaire  dans  l'ordonnancement 
général,  dans  l'aspect  et  dans  l'arrangement  des  collec- 
tions. Certes,  on  y  voit  une  richesse  incomparable  de  vé- 
L'claux.  mais  à  côté  se  montre  une  insuflisance  de  senti- 
ment artistique  dans  leur  présentation  ! 

ALBERT  MAUMENÉ. 

Nous  publierons,  dans  notre  prochain  numéro,  un  article  de 
notre  excellent  collaboralcur  M.  Ad.  Van  den  lleede  sur  Les 
honnes  vieilles  plantes  à  l'L'x/josition  de  Gand. 

N.  D.  L.  R. 


I  4-2 


LE    JARDIN 


LE  PRINTEMPS  IU1VS  LES  ALPES 


Quand  les  étrangers  visitenl  nos  Alpas,  c'est  dans  les 
chaleurs  de  L'été,  pendant  l'époçfue  des  vacances,  dans  un 
moment  où  les  plus  brillantes  espèces  de  la  flore  monta- 
gnarde sont  déjà  défleuries.  Aussi  les  plantes  vernales,  les 
Primevères,  les  Gentianes,  les  Anémones,  sont-elles  peu 
connues  du  public  ascensionniste. 

C'est  ii  li  tm  da  mai  ou  dans  le  courant  de  juin  qu'il 
faut  visiter  la  montagne  pour  jouir  de  sa  flore  vraiment 
incomparable  à  ce  moment  là.  L'époque  du  réveil  est  la 
plus  intéressante  à  observer  et  c'est  aussi  la  plus  riche 
en   tons  éclatants.   Dans   l'époque   qui    va   du   15   mai  .ni 

15  juillet,  la  régi îontagneuse  et  sous  alpine  (de  1.000  à 

2.000  mètres)  offre  un  coup  d'œil  absolument  féerique.  11 
y  a  d'abord  les  champs  de  Crocus,  de  ces  petits  Crocus 
alpins,  qui   sont    infiniment    plus   délicats    que    les 

Crocus,  dont  i s  ornons  nos  plates-bandes  et  nos  gazons. 

II  < - n  est  de  blanc  pur,  c'est  la  majorité;  il  en  est  de  gris 
perle  ou  de  blanc  lilacé  et  il  en  est  de  lilas  plus  cm  moins 
foncé;  puis  il  y  a  les  teintes  intermédiaires  entre  ces  deux 
couleurs  el  toute  la  gamme  des  tons  qui  les  réunissent. 

Rien  n'est  beau  comme  ces  vastes  étendues  11 'ies  où 

des  milliards  de  corolles  serrées  les  unes  à  côté  des  autres 
forment  roui  nie  une  nappe  blanche  aux  arabesques  <l  azur, 

comme  une  plage  aux  reflets  de  ci iléon.  Il  n'y  manque 

pas  même  le  jaune  d'or  el  l'orangé,  puisque,  alors  même 
qu'il  nous  manque  les  jolis  Crocus  jaunes  des  montagnes 
sud-orientales,  ces  couleurs,  sont  prodiguées  aux  styles  el 
aux  étarniues  de  nos  petits  Safrans  alpins.  Le  soleil  les 
dote  des  plus  riches  teintes  de  sa  palette  et  les  innom- 
brables insectes  qui  les  visitent  se  gorgent  de  ces  pollens 
d'or  et  de  vermillon. 

Après  eux  et  presqu'en  même  temps,  surgil  la  Soldanelle, 
ladouce,  la  rêveuse  fleurs  des  neivés.  J'ai,  pour  cette  fleur 

en  deuil,  une   tendresse  spéciale;   sa  grâce    mystique   

plaît  surtout 

«  Quand,  sous  le  vent  du  Nord  elle  courbe  la  tête. 

«  Qu'en  frissonnant,  sa  Ileur  redit  son  chant  plaintil   » 

Puis  \  iennenl  les  Anémones,  les  belles  d'entre  les  belles, 
les  reine,  ii  pâturage  alpin.  Qui  dira  la  gloire  des  champs 
d'Anémones  de  nos  Alpes?  On  a  chanté,  et  l'on  a  eu  raison, 
avec  toute  la  verve  provençale,  les  rouges  Anémones  du 
Midi  :  c'est  du  feu,  c'est  de  la  \  ie  et  c'est  un  sp  ictacle  qui 
rend  la  force  aux  fatigués.  Mais  nos  douces  Anémones 
blanches  à  reflet  d'azur  el  nos  champs  d'Anéi es  sou- 
frées, qu'ils  seul  reposant  à  l  espril  et  quel  calme,  quelle 
harmonie  s'en  exhale  ! 

Au  fond,  l'Anémone  jaune  i  1.  sulfurea)  n'est  que  la 
forme  granitique  de  la  grande  Ané ne  alpine.  La  pre- 
mière est  d'autant  plus  jaune  que  le  sol  renferme  moins  de 
calcaire  et  la  seconde  est  d  un  blanc  pur  sur  les  terrains  non 

cristallins;  mais  il  y  a  des  tonnes  intermédiaires  c nue 

entre  les  Crocus  et,  dans  les  sols  mélangés,  on  ne  sait  plus 

où  s'arrête  l'espèce  alpi t   où   commence  l'A.  sulfurea. 

C'est  doue  la  même  espèce.  Et,  si  vous  voulez  vous  rendre 
compte  île'  la  «ho,...  moule/  i  juin  au  ravissant  petit 
vallon  de  Fully-en- Valais.  Là,  vous  verrez  les  pentes  qui 
s.ml  granitiques  couvertes  d'Anémone  sulfurea,  tandis 
que  le  côté  calcaire  du  vallon  est  recouverl  d'Anémones 
blanches. 

Ce  sont  là.  avec  les  Draves  jaunes  (Draba  aizoidcs),  les 
premières  fleurs  de  1  \lp\  j'entends  du  pâturage  I .  ces 
floraisons  sont  si  hâtives  de  se  montrer  qu'elles  n  attendent 
pas.  quelques  lois,  la  fonte  de  la  neige,  niais  que  les  corolles 
d'azur,  de' soufre  ou  d'améthyste  traversent  la  couche  rlacée 
et  qu'après  l'avoir  p  ireée  de  leur  tête  i  ni  patiente,  elles  s  épa- 


nouissent au-dessus  da  la  neige,   qui   sépare  ainsi  la  tète 
du  corps  et  recouvre  le  feuillage. 

Mais.  le  soleil  et  le  fœhn  (le  vent  chaud  des  Alpes) 
aidant.  I  a  vie  et  les  fécondes  floraisons  prennent  bientôt  le 
dessus  sur  la  neige  et  le  froid;  l'AIpe  en  enfantement  pro- 
duit d'harmonieux  accords  que  seul  comprend  celui  qui 
a  le  bonheur  de  les  observer  avec  intelligence  et  suite. 

II.  CORREVON. 


Questions  Économiques  et  Commerciales 

Les  Droits  de  douane  sur  les  Pois 


Mon  cher  Monsieur  Martinet, 

J'ai  lu  dernièrement  dans  le  Jardin  (1)  la  réponse  que 
M.  Houédry  a  cru  devoir  faire  à  mon  article  paru  le  20  jan- 
vier dernier  [i). 

J'ai  eu  le  regret  de  constater,  après  cette  lectii'e,  que 
M.  Houédry,  d'ailleurs  avec  les  meilleures  intentions  du 
monde,  s'était  absolument  mépris  sur  le  but  que  je  pour- 
suivais. 

Je  répète  donc,  que  j'ai  simplement  voulu  attirer  l'atten- 
tion sur  les  inconvénients  des  expertises  en  douane,  exper- 
tises que  je  prétendais  n'être  pas  toujours  exactes  et  par 
conséquent  concluantes;  ce  que  je  maintiens  d'ailleurs. 
Encore  tout  récemment,  en  effet,  nous  avons  vu  des  lots 
de  Pois  venant  d'Angleterre,  être  reconnus  à  la  douane 
comme  étant  d'origine  extra-européenne, et, dans  une  contre- 
expertise  que  l'importateur  avait  réclamée,  ces  mêmes 
Pois  être  reconnus  comme  étant  d'origine  a  nui  ai  se  ;  il  nous 
semble  que  ce  simple  fait  justifie  pleinement  les  doutes 
que  l'on  peut  émettre  sur  nombre  d'expertises.  Car,  de 
deux  choses  l'une,  ou  bien  l'on  s'est  trompé  à  la  douane,  ou 
bien  lesexperts  se  sont  trompés  dans  la  contre-expertise  : 
on  a  donc  assuré  d'abord,  ce  que  l'on  a  nié  ensuite.  Com- 
ment voulez-vous,  après  pareil  démenti,  avoir  confiance 
dans  les  expei  lises  Y 

Nous  eonnaissionsdéjà  la  très  savante  et  très  ingénieuse 
méthode  indiquée  par  M.  Houédry  pour  reconnaître  l'ori- 
gine des  Pois  ;  nous  ne  doutons  pas  que  M.  Houédry  ne 
soit  dès  lors  très  versé  dans  la  faç  in  de  faire  les  exper- 
tises :  nous  savons  d'autres  experts  qui,  eux  aussi,  par 
leur  grande  expérience,  sont  à  peu  près  certains  de  ne  pas 
se  tromper:  mais  en  est-il  ainsi  de  tous  les  experts  Y  Non, 
certes,  puisque  le  résultat  d'une  contre-expertise  peut  venir 
détruire  un  jugement  porté  dans  une  première  expertise  et 
par  conséquent  convaincre  d'erreur  les  premiers  experts. 

Le  but  de  notre  article  était  seulement  d'émettre  un 
doute  sur  la  valeur  de  quelques  expertises  et  de  recher- 
cher si  l'on  ne  pourrait  pas  trouver  un  moyen  permettant 
d'éviter  l'expertise,  qui  semble  à  tel  point  desavantageuse, 
que  plusieurs  importateurs,  et  nous  en  sommes,  préfèrent 
dès  maintenant  payer  le  double  droit  (bien  qu'ils  soient 
certains  de  l'origine  anglaise  de  leurs  Pois),  plutôt  que  de 
s'exposer  à  voir  leurs  expéditions  passer  par  toutes  ces 
formalités. 

M.  Houédry  parait  croire  que  nous  nous  sommes  faits 
l'écho  des  plaintes  anglaises  ;  nous  avons  la  prétention 
de  n'avoir  besoin  de  personne  pour  exposer  des  idées  qui 
nous  .semblent  justes.  Nous  savons  en  clïet  que  l'on  s'est 
servi  de  notre  article  pour  en  forger  une  arme  contre  la 
douane  française;  ceux  qui  ont  agi  ainsi,  nous  tenons  à  le 
déclarer  bien  haut,  ne  nous  ont  |ias  consulté  le  moins  du 
monde  pour  le  faire;  ils  n'ont  d'ailleurs  fait  qu'user  d'un 
droit  qui  est  acquis  à  tous  :  c'est  le  droit  pour  tous  de  citer 
un  article  paru  dans  n'importe  quel  journal,  lorsque  cet 
article  peut  être  de  quelque  utilité  à  leur  cause. 

Si,  en  attirant  l'attention  sur  un  point  de  notre  législa- 
tion douanière,  nous  sommes  entrés  dans  les  vues  de 
l'importation  anglaise  en  France,  nous  n'avons  jamais  eu 
l'intention  de  favoriser  ceux  des  négociants  anglais  qui 
cherchent  à  tort  à  faire  passer  en  France,  comme  anglais, 
des  l'ois  ici  elles  au  Canada  ou  dans  toute  autre  partie  du 
monde  autre  que  l'Angleterre  :  mais,  au  contraire,  ceux  qui 
importent  en  France  des  Pois  réellement  récoltés  en  Angle- 
terre ;  et  ils  existent,  ces  négociants  qui  ont  des  cultures 
de  Pois   en  Angleterre   et   dont  les   relations  ne  sont  pas 

(I)  Lu  Jardin,  189S,  page  !«. 
C2  Le  Jardin,  1898,  page  31. 


LE  JARDIN 


143 


assez  étendues  pour  être  obligé';  d'aller  chercher  hors  de 
leur  pays  des  récoltes  dont  ils  n'auraient  pas  le  placement. 
Ceux-là  agissent  de.  très  bonne  foi  et  très  honnêtement  : 
ce  n'est  que  d'eux  seuls  que  nous  avons  voulu  parler. 

Nous  croyons  d'ailleurs  être  assez  connus  dans  le  monde 
des  affaires  et  de  la  culture  pour  que  l'on  soit  certain  que, 
chaque  fois  que  nous  écrivons  sur  une  question  intéres- 
sante, nous  n'avons  en  vue  que  l'intérêt  général  et  la  pensée 
parfaitement  désiméressée  de  jeter  un  peu  de  lumière  sur 
cette  question,  et  ainsi  d'apporter  notre  humble  concours  à 
la  recherche  de  la  vérité,  ce  qui  est  le  mobile  qui  doit  con- 
tinuellement suider  tout  homme  véritablement  soucieux 
du  bien  public.  Nous  avons  la  prétention  très  justifiée 
d'être  de  ceux  à  qui  la  culture  et  le  commerce  français 
tiennent  te  plus  au  cour:  nous  avons  toujours  tout  lait 
pour  protéger  le  cultivateur  français  dans  la  mesure  du 
possible  contre  la  concurrence  étrangère. 

Nous  sommes  d'ailleurs  de  l'avis  "de  M.  Houédry,  en  ce 
sens  qu'il   faut  favoriser  l'importation  directe  en    France, 


^mhsi 


w    i   irtl 


Fig.  66.  —  Leea  satnbucina  Rœhrsiana. 
(Voir  page  136) 

Nous  sommes  même  tout  disposés  à  faciliter  cette  impor- 
tation directe  des  Pois  en  France,  ce  qui  serait  un  moyen 
de  plus  d'éviter  les  expertises  en  douane  des  Pois  venant 
d'Angleterre,  expertises  sur  lesquelles  nous  n'insisterons 
plus. 

Il  serait  bon  que  beaucoup  de  marchands-grainiers  puis- 
sent se  grouper  alin  de  faire  entrer  en  France  directement 
ces  Pois  extra-européens  ;  ils  pourraient  ainsi,  par  la  grande 
quantité  qu'ils  en  feraient  entrer,  obtenir  des  prix  de  vente 
assez  bas  pour  permettre  un  gain  rémunérateur  et  prouve- 
raient, une  fois  déplus,  que  l'union  fait  la  force. 

Nous  sommes  tout  prêts  à  étudier  cette  question  d'im- 
portation avec  ceux  qui  voudraient  adopter  une  pareille 
combinaison. 

Nous  aurions  ainsi  le  bonheur  de  nous  montrer  vraiment 
bons  fiançais,  en  favorisant  le  commerce  français,  la  navi- 
gation française  et,  en  même  temps,  le  consommateurfran- 
cais,  qu'il  ne  faut  pas  non  plus  oublier  au  milieu  de  nos 
discussions. 

ANDRK  SIMON. 
(  'ultivateur-Grainier. 


Dictionnaire  pratiqué  d'horticulture  et  do  jardinage, 

par  G.  Nicholson.  —  Traduit  par  S.  Mottet.  —  69"  livraison. 

A  signaler,  dans  cette  livraison  qui  se  termine  à  l'article 
thermomètre  :  la  lin  de  l'article  taille  et  les  articles  tiupin, 
terre,  terreau  et  thermomètre. 


Notes  sur  la  Culture  des  Orchidées 


n 

Rempotage  des  plantes  établies.  —  Les  Orchi 
poussant  <■!   Qeurissahl  a  des  époques  très   différentes 
dcl'année,  selon  les  espèces  et  les  variété     il  esl  impossible 
il    procéder  au  rempotagede  toutes  au  même  moment. 

I  ,e  rempotage  doit  se  faire,  de  préférence,  quand  les 
plantes  sont  en  repos,  quelque  temps  avant  la  reprise  de  la 
végétation.   Mai--,  pour  celles  dont  la  floraison   a  lieu  au 

ment  delà  végétation  sur  les  pousses  de  l'année  préo 

dente,  il  esl  préférable  d'attendre  la  lin  de  la  floraison;  -i 
l'on  opérait  avant,  on  risquerait  d'annuler  en  partie  la 
Il  raison. 

(  >n  rempote  les  plantes  établies  comme  il  a  été  dit  pour 
I"-  importations,  dans  le  précédent  numéro  (1);  il  faut  seu- 
lement avoir  grand  soin  de  ne  pas  blesser  les  racines  el  de 
démotter  les  plantes  le  moins  possible. 

On  ne  doit  avoir  recours  au  rempotage  qu'à  la  dernière 
-  trémité et  seulement  si  les  pots  sonl  devenus  trop  petits 
mi  si  le  composl  s'esl  aigri,  Parfois  aussi  l'état  maladil  de 
la  plant''  indique  le  besoin  urgent  d'un  rempotage. 

\u  lieu  irun  rempotage,  il  y  a  plus  d'avantage  parfois  à 
sur'facer  seulement  les  pois  ;  dans  ce  cas.  on  enlève  à  la  sur 
face  un  peu  du  vieux  composl  el  on  le  remplace  par  du 
compost  neuf. 

Arrosage.  —  Pour  les  plantes  venant  d'être  rempotées, 
il  est  toujours  préférable  de  procéder  à  l'arrosage  au  moyen 
delà  seringue.  Mais,  lorsque  les  bulbes  se  développent,  on 
emploie  l'arrosoir. 

11  faut   agir   modérément  au  commencemenl  el    n'aug 

ment'er  la  quantité  d'eau  qu'au  lui-  et  à   mesure  que  les 

bulbes  s'allongent.   Il  faul   aussi  avoir  soin  que  l'eau  ne 

tombe  pas  dans  les  jeunes  pousses  ei  ne  séjourne  pas  à,  l'ais- 

des  feuilles,  ce  qui  les  ferait  pourrir.  Il  esl  nécessaire, 

liaque  lois  que  l'on  arrose,  de  bien  tremper  les  plantes. 
Tous  les  quinze  jours  ou  toutes  les  trois  semaines,  on  doit 
laisser  les  plantes  sans  eau  pendant  deux  ou  trois  jours, 
de  façon  à  assainir  le  compost. 

Enfin,  lorsque  les  bulbes  commencent  à  mûrir,  on  dimi- 
nue graduellement  les  arrosages. 

Aération.  —  L'aération  à  appliquer  aux  senes  dépend 
beaucoup  de  la  température  de  l'atmosphère  extérieure. 

Pour  les  serres  tempérées,  on  donne  de  l'air  par  les  ou- 
vertures situées  de  chaque  côté  en  bas  des  murs,  toutes  les 
l'ois  que  le  vent  n'esl  pas  trop  violent  et  qu'il  ne  gèle  pa  .  ; 
en  donne  de  l'air  par  le  haut  de  ces  senes.  toutes  les  lois 
que  la  température  extérieure   ne  descend   pas  au-dessou 

de    S". 

Pour  1"-  serres  chaudes,  les  températures  extérieure  ■•< 
intérieure  indiquent  suffisamment  la  marche  à  suivre. 

Dans  les  serres  froides,  ou  donne  de  l'air,  chaque  fois 
qu  il  ne  gèle  pas,  mais  il  faut  è\  iter  avec  soin  les  courants 
d'air. 

Lu  hiver,  la  température  des  série-  froides  doit  se  main 
tenir  entre  6  ei  9°;  celle  des  serres  tempérées,  entre  12  el 
16";  celle  des  serres  chaude-,  entre  16  el  20". 

Ombrage.  —  Lorsque  les  bulbes  --oui  encore  jeune-, 
on  doit  les  préserver,  le  plus  possible,  de  l'action  des  rayons 
du  soleil.  Pour  cela,  on  plaeei  sur  les  séries,  des  toiles  ou 
de-  claies  que  l'on  a  soin  de  relever  sitol  que  le  soleil  a  dis- 
paru; puis  on  habitue petil  à  petit  les  piaules  au  soleil,  de 
façon  a  ce  que,  lorsque  les  bulbes  sonl  arrivés  à  leur  gros- 
seur, on  puisse  supprimer  presque  c plètemenl  l'ombrage, 

sauf  aux  heures  les  plus  chaudes  de  la  journée:  les  bulbes 
mûrissent  alors  complètement  et  on  assure  ainsi  une 
bonne  pou--'-  el  une  bonne  floraison  pour  l'année  suivante. 

Autant  que  possible,  il  est  préférable  que  les  toiles  ou  les 

claies  que  1 m  ploie  pour  1  ombrage  soient  placéesà  une 

certaine  distance  du  vitrage,  afin  que  l'air  puisse  circuler 
librement  entre  elles  et  ce  dernier. 

Repos.  —  Toutes  les  Orchidées  demandent  un  temps 
plus  ou  moins  long  de  repos;  mais,  comme  elles  végètent  à 

(I)  Le  Jardin,  1898,  page  121. 


144 


LE    JARDIN 


des  époques  'différentes  de  [an ilesl  irù  possible  de  n\er 

une  époque  générale  eonvenanl  à  toutes. 

lin  doit  suivre  attentivement  la  végétation  de  chacune 
p0ur  augmenter  el  diminuer,  en  temps  voulu,  la  quantité 
d'eau  à  leur  donner.  En  général,  c'esl  lorsque  la  végétation 
esl  terminée  et  que  lès  bulbes  sont  bien  formés,  pour  lès 
Genres  semi-éphyphites  tels  que  CatUeya,.L'œliaetDendrô- 

llum  (ceux-ci  surtout),  que  le  repos  doil  être  trèsproi ce. 

Pendant  la  période  de  repos,  qui,  pour  ces  plantes,  a  lieu 
,.,i  hiver,  il  esl  suffisant  de  les  mouiller  seulemenl  tous  les 
huit  ou  dix  jours,  mais  on  ne  doil  pas  pour  cela  les  laisser 
se  rider. 

Pour  les  espèces  terrestres,  le  repos  doit  être  moins  pro- 
noncé; on  diminue  les  arrosements  après  la  végétation, 
mais  on  ne  doit  pas  laisser  sécher  les  ppt's.  Font  exception 
à,  cette  règle  :  les  Calanthe,  Thunia  et  Catasetum,  quon 
peut  enlever  des  pots  une  fois  la  floraison  terminée  el  tenir 
au  sec  dans  la  serre,  toul  comme  s'il  s'agissait  'le  simples 
Bégonias. 

Les  Vanda,  Aerides,  Angrœcum  et  Henanthara.  étant 
complètement  épipbytes,  doivent  recevoir  toujours  la  même 
quantité  d'eau  ;  mais,  au  moment  où  la  végétation  s'arrête, 

on  peut  les  rentrer  dans  un  endroit  un  peu  ins  chaud. 

Pour  les  Orchidées  de  serre  froide,  telles  que  les  Odon- 
toglossum  el  Masdevallia,  on  se  contente  tout  simplement 
de  modérer  les  arrose nts.  En  tous  temps,  on  doit  cher- 
cher à  obtenir  le  plus  d'humidité  possible  dans  les 
en  répandant  de  l'eau  dans  tous  les  coins,  plusieurs  fois 
par  jour. 

Floraison.  —  <  In  évite,  autant  que  possible,  de  mouiller 
les  piaules  quand  elles  sont  en  fleurs.  On  assure  ainsi  par- 
fois la  prolongation  de  la  durée  de  floraison,  mais  il  est 
quelquefois  utile  de  supprimer  les  Heurs,  qui  pourraient 
trop  .'■puiser  les  piaules. 

Les  Orchidées  ne  fleurissent  pas  toutes  de  la  même  ma- 
nière. Les  unes  fleurissent  sur  les  pousses  de  l'année  atjs- 
sitôt  après  la  floraison,  tels  sonl  les  Cattleya  G.askelliana, 
Calanthe,  Odontoglossum  grande,  etc.  D'autres  fleurissent 
en  même  temps  qu'a  lieu  la  végétation,  sur  les  jeunes 
pousses  et  quelquefois  sur  les  vieilles,  tels  les  Zygopetalwm, 
Phajus,  etc.  D'autres  enfin  fleurissent,  après  le  repos.  SUr 
les  pousses  de  l'année  précédente,  tels  sonl  les  Cattleya 
Mossùe,  Odontoglossum  citrosnium,  Miltonia  vexilla- 
ria.  etc. 

C'esl  sur  l'époque  de  la  floraison  que  l'on  doit  se  baser 
pour  opérer  le  rempotage  des  plantes. 

DÉSIRÉ  GAUTHIER. 


Peu  de  Prunes,  vendues  de  0  fr.  40  à  0  fr.  80. 

Enfin,  a  signaler  un  envoi  de  Pommes  hâtives  importées 
de  Madère  par  M.  <  Hlier  ;  ces  pommes,  qui  sont  de  qualité 
très  ordinaire  et  paraissent  être  du  Calville  d'été,  viennent 
sur  des  arbres  qui,  grâce  au  climat  tempéré  de  l'île,  ne 
perdent  jamais  leurs  feuilles  et  portent  en  même  temps  des 
fruits  et  des  fleurs. 

Le  Lilas  s'est  vendu  à  3  francs  environ  ;  les  Poses,  de  3  à 
12  francs;  les  Tulipes,  de  0  fr.  30  à  0  fr.  50;  les  15  brins 
de  Muguet,  I  lr.  50. 

J.  M.  BUISSON. 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 


Séance  du    28  avril    1898 


Les  Produits  de  Culture  forcée  aux  Halles 

Encore  quelques  belles  grappes  de  Raisin  Black  Alicante 
conservé,  vendues  jusqu'à  22  fr.  le  kilo. 

Le  Raisin  Franhenllial,  de  qualité  moins  ordinaire  que 
la  quinzaine  précédente,  de  9  à  13  fr.  50  le  kilo. 

Le  30  avril,  le  premier  Raisin  Foster  Seedling  de  prove- 
nance française,  apporté  par  M.  Kose-Charmeux,  a  été  ad- 
jugé S  fr.  le  kilo. 

Les  belles  Cerise  anglaise  sont  rares  et  se  vendent  en- 
viron 1  franc  pièce,  qu'elles  soient  en  caisses  ou  sur  arbres 
en  pot. 

De  remarquablement  beaux  Bigarreaux  ont  été  adjugés 
à  0  fr.  50. 

Abondance  de  Fraise  D"  Morère  à  de  faibles  prix.  Les 
gros  fruits  arrivent  difficilement  à  0  fr.  50;  dans  les  autres 
variétés,  il  ne  convient  de  mentionner  que  la  Fraise  Louis 
Vilmorin  qui  fait  0  fr.  30  environ. 

De  0  fr.  G0  à  10  francs,  les  Pêche  Amsden  de  provenance 
française.  Les  Forceries  de  l  Usn,e  ont  envoyé  des  fruits 
d'une  grosseur  exceptionnelle  qui  ont  atteint  15  et  même 
20  francs. 

Les  deux  premières  Pèche  Mignonne,  envoyées  par  M. 
Léon  l'aient,  se    sont  vendues  le  30  avril  l)  fr.  50. 

Depuis  le  23  avril,  les  premiers  Brugnons  belges  ont  été 
adjugés  de  3  à  5  francs. 

Les  Melons  des  environs  de  Paris,  presque  tous  de  la 
variété  l'antalovp  fond  blanc  (plus  ou  moins  dégénérée  . 
sont  peu  demandes  et  vendus  h  des  prix  très  irréguliers, 
variant  de  3  à  22  francs  ;  vers  le  20  avril,  quelques-uns  ont 
atteint  exceptionnellement  40  francs. 


COMITÉ  DE   FLORICULTURE. 

Nombreux  et  fort  intéressants  étaient  les  apports  soumis 
à  l'appréciation  de  ce  comité. 

MM.  Billiard  et  Barré  avaient  apporté  une  nouvelle  va- 
riété de  Canna  à  Heurs  rouge  puissant,  dont  l'inflorescence 
bien  fournie  semble  indiquer  une  bonne  variété  florifère; 
elle  a  reçu  le  nom  de  Général  de  Boisdeffre. 

Des  Pelargonium  à  grandes  fleurs,  variétés  nouvelles 
de  semis  de  M.  Boutin,  ont  été  bien  remarqués,  notamment 
une  â  fleurs  blanc  pur  irréprochable,  qui  mériterait  d'être 
nommée. 

M.  Simon  Louis  présentait  quelques  fleurs  du  beau  Tu- 
lipa  Greigii,  espèce  malheureusement  un  peu  délicate, 
mais  recommandable  pour  la  lleur  coupée. 

Un  beau  lot  de  Giroflées  en  arbre  â  Heurs  doubles,  de 
M.  Dupanloup,  contenait  de  remarquables  coloris,  notam- 
ment un  violacé  lie  de  vin  et  un  jaune  soufre  brillant. 

D'admirables  (Eilleis  Le  Colosse  étaient  présentés  par 
M.  Vacberot  et,  par  M.  Legrand,  amateur  à  Vincennes,  le 
Veltheimia  capensis,  une  bonne  vieille  plante  que  l'on  ne 
voit  plus  souvent. 

Un  Anthurium  hybride,  présenté  par  M.  Vallerand,  sem- 
blait devoir  être  fort  joli,  malheureusement  il  était  un  peu 
avancé  comme  floraison  et  le  comité,  pour  se  prononcer,  a 
demandé  à  le  revoir  dans  de  meilleures  conditions. 

M  Millet  avait  apporté  deux  intéressantes  Violettes  : 
Viola  pubescens  et  Viola  palmata. 

Quant  à  MM.  Vilmorin,  Andrieux  et  Cie,  aussi  brillants 
que  nombreux  et  variés  étaient  les  lots  qu'ils  exposaient  : 
des  Calcéolaires  hybrides  irréprochables,  une  jolie  variété 
de  Myosotis  des  Alpes  à  fleurs  bleu  foncé,  des  Primula 
obeonica  à  fleurs  blanches,  treize  variétés  de  Narcisses, 
parmi  lesquelles  il  faut  citer  surtout  le  Narcissus  incompa- 
rable* sulfurais  plenus,  et  enfin  une  collection  de  cin- 
quante cinq  espèces  ou  variétés  de  plantes  alpines,  toutes 
plus  intéressantes  les  unes  que  les  autres. 

comité  d'aruoriculture  d'ornement. 

Trois  jolis  apports  d'arbustes  d'ornements  à  floraison 
précoce.  Dans  celui  de  M.  Bruneau,  nous  avons  remarqué  : 
Malus  spectabilis  flore  pleno,  Berberis  dulcis,  Cerasus 
avium  flore  pleno,  Kerria.  japonica  flore  pleno,  etc.. .  Dans 
celui  de  M.  Simon  Louis,  plusieurs  variétés  de  Chœnomeles 
et  de  Ribes.  Enfin,  dans  celui  de  M.  Croux  :  Malus  flori- 
bunda  purpurea,  Cytisus  elongatus,  Eleagnus  edulis, 
divers  Magnolia,  etc.. 

En  outre,  M.  Maurice  de  Vilmorin  présentait  un  Berberis 
assez  rare  et  M.  Chargueraud,  VHalesia  parciflora  et  le 
Parrotia  Jacquemontiana. 

COMITÉ  DE  CULTURE  POTAGÈRE. 

De  M.  Parent,  un  joli  petit  Melon  Cantaloup  bien  formé. 

De  M.  Eugène  Aiidet,  une  assiette  de  Fraise  Docteur 
Morère. 

COMITÉ   d'arboriculture  fruitière. 

M.  Congy  présentait  des  rameaux  chargés  de  fruits,  de 
six  variétés  de  Cerisier;  très  bel  apport. 

M.    Parent,  deux  caisses  de  fort  belles  Pêches  Amsden. 

M.  Ollier,  des  pommes  récoltées  à  Madère,  dans  les- 
quelles le  comité  a  cru  reconnaître  le  Calville  d'été. 

M.   Theveny,  une  collection  de   pommes  bacclformes,...- 
merveilleusement  imitées. 

COMITÉ    DES    INDUSTRIES  HORTICOLES. 

\'n  élégant  modèle  de  bac  d'ornement,  apporté  par 
Mlle  Loyre,  a  été  très  remarqué,  ajuste  titre. 

J.  FOSSEY. 


LE  JARDIN 


145 


LE   JARDIN. 


N"  270.  -  20  MAI  1898. 


CHRONIQUE 


Les  arbres,  aussi  bien  que  les  murs,  ont  changé  de  teinte 
parce  temps  d'élections.  Les  Marronniers  bariolés  des  nom- 
breuses nuances  de  l'arc-en-ciel  tiennent  compagnie  aux 
Platanes  accablés  sous  les  professions  de  foi  qui  les  écra- 
sent. Jusqu'ici  pourtant,  on  les  épargnait  nos  malheureux 
arbres;  maintenant  rien  ne  peut  plus  les  sauvegarder.  On 
pourrait  cependant  rappeler  à  MM.  les  afficheurs  qu'un 
règlement,  daté  du  mois  d'octobre  1886,  leur  interdit  de  tou- 
cher, en  aucune  façon,  aux  arbres  dépendant  de  la  voie 
publique.  Les  commissaires  de  police  ont,  parait-il,  été 
invités  à  faire  respecter  ce  règlement  'et  à  sévir,  le  cas 
échéant,  contre  les  délinquants.  Mais  ils  ont  bien  autre 
chose  à  taire  et,  d'ailleurs,  les  arbres  ne  se  plaignenl  pas. 


Une  exposition  qui  certes  n'est  pas  banale,  c'est  celle  qui 
vient  d'être  organisée  parla  Ligue  centrale  des  végétariens 
de  Berlin.  Il  s'agit  d'une  exhibition  d'enfants  nourris 
exclusivement  de  matières  végétales.  Plus  de  soixante 
enfants  ont  été  expérimentés  et  placés  dans  des  stalles  con- 
venablement disposées  de  la  Berliner  Ressource.  Soixante 
marmots  des  deux  sexes  gavés  de  légumes!  jamais  en 
France  nous  n'aurions  songé  à  cela.  Le  journal  allemand, 
auquel  nous  empruntons  ces  détails,  ajoute  qu'au  milieu  de 
la  salle  se  dressait  une  table  chargée  de  fruits.  On  avait 
promis  aux  patients  —  j'allais  dire  aux  jeunes  animaux 
exhibés,  —  que  le  tout  leur  serait  intégralement  distribué 
s'ils  se  tenaient  tranquilles  pendant  toute  la  durée  de  la 
représentation. 

- 

Le  Mexique  et  la  Basse  Californie  sont  la  terre  de  prédi- 
lection des  Cactus.  Les  Echinocactus  y  poussent  à  foison 
et  avec  des  dimensions  que  nous  ne  sommes  pas  habitués 
à  leur  voir  chez  nous.  M.  le  1)'  Weber,  qui  s'est  fait  une 
spécialité  de  l'étude  des  plantes  grasses,  vient  de  décrire 
deux  nouveaux  représentants  de  ce  genre,  des  plus  remar- 
quables. L'un  dédié  à  M.  Diguet,  qui  l'a  découvert  récem- 
ment, sous  le  nom  de  Echinocactus  Digueti,  est  le  géant 
du  genre,  dépassant  en  hauteur  tous  ses  semblables;  il 
atteint  jusqu'à  1  mètres  de  hauteur  sur  0m,S0  de  diamètre  ; 
les  petits  exemplaires  sont  encore  élevés  de  plus  d'un  mètre. 
Le  long  des  tiges  sont  disposées  31  cotes  avec  des  faisceaux 
d'aiguillons  groupés  par  6  à  7  et  longs  de  4  centimètres  ; 
les  fleurs  sont  jaunes  et  occupent  .le  sommet  du  tronc.  Ce 
qui  ajoute  encore  aux  particularités  que  présente  cette  gigan- 
tesque Cactée,  c'est  qu'elle  croit  au  bord  de  la  mer,  si  près 
qu'à  certains  moments,  elle  est  certainement  éclaboussée 
par  l'eau  salée.  Dans  les  Cardonales  ou  forêts  de  Cactées 
du  golfe  de  Californie,  on  trouve  encore  une  autre  plante 
également  de  grande  dimension,  Y  Echinocactus  Peninsuhr 
Weber,  à  fleurs  jaunes  d'or  lignées  de  rouge  sur  le  milieu,  et 
sept  autres  espèces  dont  la  plupart  méritent  de  (i.xer  l'atten- 
tion par  l'intérêt  qui  s'y  attache. 


La  lune  rousse  vient  chaque  année  se  rappeler  à  nous 
par  les  ravages  avec  lesquels  elle  coïncide.  Les  gelées  prin- 
tanières  vont  faire  parler  d'elle,  la  chose  est  à  peu  près 
ioi  laine.  Dans  le  vignoble  méridional,  la  période  dégelée 
s'étend  du  15  mars  au  15  mai.  Dans  la  Gironde,  ees  époques 
maudites  reviendraient,  d'après  les  uns  tous  les  neuf  ans,  ■'. 
d'après  d'autres,  une  année  sur  trois.  En  l'année  1809,  on  Â 


aurait  même  constaté  une  véritable  gelée  d'été  le  jour  de  la 
Saint-Jean,  le  24  juin.  Autrefois,  les  campagnes  des  envi- 
rons de  Bordeaux  se  rendaient  le  15  mai  à  l'Eglise  de 
Saint-Seurin  et  y  passaient  la  nuit  en  prières  entourant  le 
iiHnbeau  de  Saint-Fort,  le  dernier  .les  Sainls  marchands 
île  vin.  Le  bon  saint  semble  s'être  désintéressé  de  ceux  qui 
l'imploraient  autrefois  et  il  a  poussé  l'ingratitude,  affirme 
['Agriculture  moderne,  jusqu'à  laisser  geler  le  jour  corn 
mémoratii  do  sa  tète. 

-    ■ 

L'origine  de  bon  nombre  do  variétés  horticoles  cultivées, 
est  restée  inconnue.  Sous  quelle  influence  telle  ou  telle 
variété  s'est-elle  produite  ?  C'est  ce  que  nous  ignorons  dans 
beaucoup  de  cas,  Dos  recherches  de  M.  Molliard,  publiées 
dans  la, Revue  générale  de  Sofont'ç«e,'peuvent  nous  éclairer 
surce point  en  nous  faisant  constater  que  des  végétaux  atta- 
qués par  des  parasites  se  modifient  complètement  dans  leurs 
caractères  extérieurs  et  subissent  sous  cette  influence  un 
dimorphisme  véritable.  Il  est  probable  que  certaines  varié- 
tés cultivées  doivent  avoir  cette  origine.  Quelquefois  même, 
la  idante  toute  entière  et  dans  toutes  ses  parties,  est  pro- 
fondément modifiée  jusque  dans  l'intimité  de  ses  tissus.  Il 
en  est  ainsi,  par  exemple,  de  la  grande  Fougère  si  com- 
mune dans  nos  bois,  lePteris  aquilina.  Les  segments  sont 
plus  profondément  découpés  ;  l'ensemble  de  la  fronde  n'est 
plus  dans  le  même  plan  et  de  plus,  les  sporanges  ne  se  dé- 
veloppant pas,  la  plante  reste  stérile.  Tout  cela  est  dû  à  la 
présence  d'un  petit  Acarien,  le  Phytoptus  Pteridis,  qui  se 
loge  sur  les  feuilles  et  en  modifie  la  structure  interne.  Il 
es)  toujours  intéressant  de  signaler  ces  cas  tératologiques, 
•  es  monstruosités  ;  leur  apparition  nous  éclaire  souvent 
sur  la  cause  de  certains  phénomènes  dont  l'explication  nous 
avait  échappé  jusque-là. 

-, 

L'Eucalyptus  —  ou  plutôt  les  nombreuses  espèces  dont 
se  compose  le  genre  —  est  un  arbre  excessivement  précieux 
et  dont  la  croissance  rapide  est  absolument  surprenante. 
Malheureusement,  en  bien  des  points  de  notre  territoire,  il 
ne  supporte  pas  la  température  de  l'hiver  et  sa  culture  en 
grand  en  est  rendue  impossible.  Il  y  aurait,  en  Angleterre, 
dans  le  Devonshire,  un  Eucalyptus  coccifera,  qui  serait  . 
âgé  d'au  moins  une  cinquantaine  d'années  et  qui,  jusqu'ici 
a  victorieusement  résisté  aux  intempéries.  Planté  vers  1840, 
col  arbre  a  actuellement  une  vingtaine  de  mètres  de  hau- 
teur sur  une  circonférence  d'au  moinsdeux  mètres. Quoiqu'il 
fleurisse  abondamment  chaque  année,  ses  fruits  ne  donnent 
pas  de  graines.  Il  y  aurait  tout  intérêt  à  acclimater  ce  pré- 
cieux végétal  et  à  doter  notre  pays  d'un  Eucalyptus  rus- 
tique. 

*  * 

Puisque  nous  sommes  sur  le  chapitre  des  maladies  des 
végétaux,  il  est  de  circonstance  de  constater  comment  les 
Américains  s'entendent  à  appliquer  les  règlements  édictés 
en  vue  de  leur  traitement.  Ils  n'y  vont  pas  de  main  morte, 
loin  de  là.  C'est  ainsi  que  l'Etat  de  Pensylvanie  a  pro- 
mulgué l'an  dernier  une  loi  tendant  à  réprimer  les  négli- 
gences des  cultivateurs  dans  la  lutte  qu'ils  ont  à  soutenir 
contre  les  maladies  des  arbres  fruitiers.  On  ne  peut  conserver 
chez  soi  aucun  arbre  attaqué  par  des  champignons,  des 
insectes  ou  menu»  atteints  de  chlorose.  Ces  derniers  doivent 
être  détruits  comme  constituant  un  danger  public,  quand 
leur  propriétaire  aura  refusé  de  les  traiter,  sans  qu'aucun 
recours.puisse  être  porté  contre  les  officiers  municipaux  qui 
auront  appliqué  la  loi.  Les  Américains,  somme  toute,  ont 
raison  et  un  peu  de  leur  fermeté  ne  serait  pas  de  trop  i-ln-z 
nous,  où  l'on  se  moque,  autant  qu'il  est  possible,  des  règle- 
ments et  des  lois. 
I  P.  11ARIOT. 


146 


LE    JARDIN 


NOUVELLES   HORTICOLES 


Instruction  publique.  —  A  l'occasion  de  l'Exposition 
il  horticulture  de  l'avis,  la  décoration  d'officier  de  l'Instruc- 
tion publique  a  été  remise  à  notre  collaborateur  M.  Ernesl 
Bergman,  Secrétaire  île  la  Société  nationale  d'horticulture 
de  France,  auquel  nous  adressons  nos  meilleures  félicitai  ions. 
On  sait  que  M.  E.  Bergman  organise,  chaque  année,  avec 
un  zèle  infatigable,  le  Congrès  horticole  dont  il  esl  le  se- 
crétaire. 

Mérite  agricole.  —  A  l'occasion  de  l'Exposition  de 
Hambourg,  en  outre  des  nominations  d'officiers  à  titre 
étranger  dans  l'ordre  du  Mérite  agricole,  nominations  que 
nous  avons  annoncées  dans  notre  précédent  numéro,  nous 
sommes  heureux  d'apprendre  également  celle  de  notre  dis- 
tingué confrère,  M.  Jurgens,  architecte  paysagiste  de 
l'Exposition  de  Hambourg,  au  grade  de  chevalier. 

A  l'occasion  de  l'Exposition  d'horticulture  de   Pari-,  la 
décoration  du  Mérite  agricole  a  été  conférée  : 
1°  .lu  grade  d'officier. 

A  M.  Coulctmbier,  arboriculteur.  Président  du  comité 
d'arboriculture  fruitiéreàla  Société  nationale  d'horticulture 
de  France. 

2"  Au  grade  de  chevalier. 

A  M.  Stinvii.le,  Président  de  la  Société  de  secours 
mutuels  des  jardiniers-horticulteurs  du  département  de  la 
Seine. 

Ordre  de  Sainte  Anne  de  Russie.  —  Le  5  juillet 
1896,  le  Jardin  publiait  la  noie  suivante  que  nous  croyons 
intéressant  de  reproduire  : 

«  Nous  regrettons  que  l'administration  russe  n'ait  pas 
récompensé,  comme  le  désir  en  avait  été  exprimé,  un  hor- 
ticulteur qui  a  obtenu  les  plus  hautes  récompenses  à  Saint- 
Pétersbourg  et  qui,  entre  de  nombreux  exposants  très 
méritants,  était  particulièrement  designé  pour  une  dis- 
tinction spéciale. 

«  Nous  espérons  que  ce  n'est  qu'affaire  de  temps  et  que 
cet  exposant  recevra  à  son  tour  une  distinction  qu'il  a  bien 
méritée,  en  contribuant  d'une  façon  très  effective  au  succès 
de  l'Exposition  internationale  de  culture  fruitière.» 

La  plupart  de  nos  lecteurs  avaient  certainement  com- 
pris que  l'exposant  en  question  n'était  autre  que  M.  Croux, 
pépiniériste  au  Val  d'Aulnay.  Or,  nous  apprenons  avec 
plaisir  que  M.  Croux  vient  de  recevoir  les  insignes  de  Che- 
valier de  Sainte-Anne. 

Tout  est  bien  qui  finit  bien  et  nous  adressons  à  M.  Croux 
nos  bien  sincères  félicitations. 

Conférences  promenades  à  l'Exposition  d'hor 
ticulture  de  Paris.  —  Comme  chaque  année,  la  Société 
nationale  d'horticulture  de  France  a  organisé  des  confé- 
rences, promenades  qui  auront  lieu  pendant  la  durée  de 
l'Exposition,  à  dix  heures  du  matin;  en,  voici  la  liste  et 
Tordre  : 

Le  19  mai.  —  Décoration  desparcs  et  jardins;  M.  Mar- 
tinet, architecte  paysagiste,  Professeur  à  l'Ecole  nationale 
d'horticuture de  Versailles.  Directeur-Rédacteur  en  chef  du 
Jardin-. 

Le  20  mai.  —  Les  OrcMdès;  M.  Léon  Duval,  Vice- 
Président  de    la    Société   d'horticulture  de  Seine-et-Oise. 

Le  21  mai.  —  Les  Roses  et  Rosiers  ;  M.  Charles  Baltet, 
Président  de  la  Société  d'horticulture  de  l'Aube. 

Le  22  mai.  —  Les  végétaux  d'ornement  ligneux  de  plein 
air;  M.  Chargueraud,  Professeur  de  la  Ville  <le  Paris. 

Hommage  à  M.  Keteleer.  —  Le  comité  constituéà 
l'efiel  de  témoigner  une  juste  reconnaissance  à  M.  Keteleer 
pour  les  services  nombreux  et  considérables  rendus  à  l'hor- 
ticulture par  cet  habile  praticien,  s'est  rendu  à  Sceaux,  hier. 
19  mai,  pour  lui  remettre  l'objet  d'art  offert  par  ses  nom- 
breux amis. 


A  la  Société  nationale  d'horticulture  de 
France.  —  Dans  son  assemblée  générale  du  2S  avril 
dernier,  la  Société  nationale  d  horticulture  de  France  a 
proclamé  membres  d'honneur  : 

MM.  Onderwater,  président  de  la  Société  néerlandaise 
'I  horticulture;  le  Comte  Oswaid  de  Kerchove  de  Den- 
terghem,  président  de  la  Société  royale  d'agriculture  et  de 
botanique  de  Garni;  <  >sy  de  Zegwart.  président  de  la  Société 
royale  d'horticulture  d'Anvers. 

En  outre,  ont  été  nommés  membres  correspondants  : 

MM.  Fierens,  secrétaire  général  de  la  Société  royale 
l  agriculture  et  de  botanique  de  Gand;  Lub.bers,  secrétaire 
général  de  la  Société  royale  de  Flore  à  Bruxelles:  Scala- 
randis,  jardinier-chef  des  jardins  royaux  à  Monza  (Italie); 
de  Cock,  secrétaire  de  la  Société  royale  d'horticulture 
d'Anvers;  Siniirenko,  pomologue  à  fiorodisischa,  gouver- 
nement de  Kiew  (Russie). 

Concours  d'Orchidées  à  la  Société  nationale 
d'horticulture  de  France.  —  Le  Concours  trimestriel 
du  28  avril,  spécial  aux  Orchidées,  n'a  pas  réuni  de  nom- 
breux concurrents,  mais  la  qualité  suppléait  à  la  quantité. 

De  M.  Opoix,  jardinier  en  chef  du  Luxembourg,  un 
nouveau  Phajus  hybride  (P.  Walliçhii  X  P-  Humboltii) 
dénommé  P.  Opoixii  était  tout  à  fait  hors  ligne.  En  outre, 
le  même  présentateur  avait  de  magnifiques  Dendrobium 
nob  le,  Odontoglossum  Pescatorei,  etc. 

Dans  le  lot  de  M.  Bert.  de  Bois-Colombes,  on  remarquait 
surtout  1  Odontoglossum  Edwardi,  de  belles  et  bonnes  va- 
rioles à' Odontoglossum  crispum  et  de  Cattlei/a  Trianœ,  le 
Masdei  allia  ignœa  superba,  etc.. 

M.  Poirier,  jardinier  de  M.  Cardoso,  était  le  troisième 
concurrent  dont  on  admirait  surtout  un  splendide Masde- 
oallia  ignœa  superba,  un  Cattleya  Lawrenaeana,  un 
'  i/pripedium  Loicii.  etc.. 

Les  prochains  concours  d'Orchidées  auront  lieu  aux 
séances  des  23  juin  et  24  novembre. 

Le  prochain  congrès  des  Chrysanthémistes  à 
Lille.  —  Les  questions  suivantes  sont  mises  à  l'étude 
pour  être  traitées  au  prochain  Congrès  des  Chrysanthémistes, 
à  Lille,  le  10  novembre. 

1  Des  terres,  composts  et  engrais  qui  conviennent  le 
mieux  aux  Chrysanthèmes  ; 

2°  Des  meilleurs  insecticides  et  anticryptogamiques  pro- 
pres aux  Chrysanthèmes  ; 

2°  De  l'influence  du  climat  sur  les  variétés  de  Chrysan- 
thèmes : 

4°  Du  dïmorphisme  chez  les  Chrysanthèmes  :  1  "  Quelles 
sont  les  causes  qui  produisent  les  accidents  ou  sports. 
2°  Peut-on  les  provoquer? 

D'antres  questions  pourront  être  ajoutées  à  l'ordre  du  jour, 
à  la  demande  des  congressistes  qui  voudront  bien  en  en- 
voyer le  libellé,  le  plus  tôt  possible,  au  Secrétaire  de  la 
Soi  iété  des  Chrysanthémistes  du  nord  de  la  France,  àBail- 
leul  (Nord). 

Une  Société  nationale  de  Chrysanthémistes 
en  Italie.  —  Une  Société  nationale  de  Chrysanthémistes 
est  en  voie  de  formation  en  Italie,  sous  la  présidence  pro- 
visoire de  M.  A.  Scalaraiidis.  jardinier  chef  des  jardins  du 
Roi  d'Italie,  à  Monza,  La  cotisation  annuelle  serait  fixée 
à  5  francs. 

Cette  Société  ne  sera  définitivement  constituée  que  si  le 
nombre  d'adhésions  adressées  au  secrétaire  provisoire. 
M.  Radaelli  Paolo,  Corso  Magenta.  90,  à.  Milan,  est  suffi- 
sant. 

Destruction  des  Hannetons.  —  Une  ordonnance  du 
Préfet  de  police  a  dernière:. tent  enjoint  aux  propriétaires, 
fermiers,  colons  ou  métayers  du  département  de  la  Seine 
«  d'avoir  à  ramasser  el  a  détruire  les  hannetons  et  vers 
blancs  existant  dans  les  immeubles  qu'ils  possèdent  et  cul- 


LE    JARDIN 


147 


tivenl  "ii  dont  ils  ont  [a  jouissant t  l'usage.  »  Proprié- 
taires et  fermiers  devront,  de  plus,  sur  simple  réquisition 
des  agents  de  l'autorité,  permettre  à  ces  derniers  de  péné- 
trer sur  leur  terrain  [mur  vérifier  si  les  mesures  prescrites 
..ni  été  exécutées.  Les  hannetons  et  vers  blancs  capturés 
pourront  être  apportés  à  la  mairie  où  il-  seront  pesés,  puis 
détruits.  C'est  en  exécution  d'une  délibération  du  Conseil 
général,  en  datedu  21  décembre  dernier,  qu'a  été  prise  l'or- 
donnance dont  il  s'agit. 

Les  Pommes  de  la  Nouvelle-Zélande.  Les 
importations  de  pommes  de  la  Xouvelle-Zélande,  nous  dif 
le  Gardeners'  Magasine,  n  auront  pas  lieu  cette  sais. m  à 
cause  d'une  rupture  entre  les  cultivateurs  de  truits  et  le 
Gouvernement  colonial.  Le  Gouvernement  garantissait  un 
penny  (0  fr.  10)  par  livre,  comme  minimum,  et,  à  ce  taux 
un  nombre  de  cultivateurs  étaient  disposés  à  expédier,  les 
truits.  Dernièrement,  cependant,  le  département  de  l'Agri- 
culture mil  comme  condition  que  les  exportateurs  devaient 
avancer  cinq  shillings  (6  fr.  25)  par  caisse  pour  couvrir  les 
dépenses,  en  outre  de  paiements  d'autres  sortes,  et  prendre 
eux-mêmes  leur-  arrangements  pour  La  consignation.  L'as- 
sociation des  cultivateurs  de  fruits  d'Auckland  prit  les 
devants  en  rompant  toutes  négociations  avec  le  Gouverne- 
ment, après  ces  radicales  altérations  de  conditions. 

Les  fruits  forcés  en  Angleterre.  -  Selon  le 
Journal  de  lu  Société  royale  cl' horticulture  d'Angleterre, 
la  culture  des  fruits  forcés  pour  les  marchés  a  fait  d'énor- 
mes progrès  en  Angleterre  depuis  vingt-cinq  ans. 

Si  l'on  remonte  au  commencement  du  régne  <  1< -  la  reine 
Victoria  (1837),  l'Ananas  et  les  Raisin-  forcés  n'étaient  cul- 
tivé'-, ei  en  très  petite  quantité,  que  par  quelque-  riches  ama- 
teurs. Quant  à  la  Tomate,  elle  était  inconnue  au  point  de 
vue  alimentaire,  car  on  regardait  ordinairement  ses  fruits 
comme  vénéneux.  Aujourd'hui,  ou  peut  évaluer  approxi- 
mativement la  production  annuelle  de  ce  pays  à  1.000 
tonnes  de  Raisins,  6.000  tonnes  de  Tomates  et  500.000  dou- 
zaine- de  Concombres  forcé-,  i  in  estime  que,  dans  le 
Royaume-Uni,  la  superficie  vitrée  indispensable  à  la  cul- 
ture forcée  est  de  32  millions  de  pieds  carrés,  -oit  29.400 
ares  environ. 

Les  fruits  d'Amérique  et  le  San  José  Scale.  - 
Après  l'Allemagne,  puis  la  Hollande,  qui  oui.  ainsi  que 
nous  l'avons  relaté  précédemment,  fermé  leurs  portes  à 
l'introduction  des  fruits  d'Amérique  pour  se  protéger  contre 
l'invasion  du  San-Jose  Scale,  voici  la  Suisse  qui,  à  -on 
tour,  vient,  par  arrêté  du  Conseil  fédéral,  de  prohiber  sur 
son  territoire  l'importation  des  fruits  frai-  et  secs,  ainsi  que 
îles  arbres  et  arbustes  provenant  de  l'Amérique. 

D'autre  part,  nous  apprenons  .pie  les  Etats-Unis,  malgré 
la  gravité  des  circonstances  actuelles,  viennent  d'attacher  à 
l'Ambassade  américaine  à  Berlin,  M.  Ch.  \V.  Sviles,  qui 
devra  tenir  son  Gouvernement  au  courant  des  recherches  el 
des  découvertes  relatives  à  l'agriculture.  Cette  excellente 
mesure  que  les  Etats-Unis  se  disposent  à  généraliser,  aura 
aussi  pour  but  pratique  de  protéger  les  produits  d'origine 
américaine  contre  les  lois  allemandes. 

Congrès  international  d'agriculture  à  Lau- 
sanne. —  La  Commission  internationale  d'Agriculture  à 
Paris,  désirant  organise]' eu  Suisse  le  prochain  congrès  agri- 
cole de  1898,  avait  formulé  le  vœu  que  ce  congrès  s,,  tint  à 
Lausanne,  en  septembre  prochain.  Le  Conseil  fédéral  vient 

d'informer  le  Gouverne ni  qu'il  verrait  avec   plaisir  i'1 

congrès  agricole  se  réunir  dans  cette  ville  à  l'époque  indi- 
quée et  qu'il  lui  accorderait  volontiers  sou  concours  pour  la 
réunion  projetée. 

La  viticulture  en  Russie.  —  Il  est  difficile,  nous 
dit  la  Feuille  d'Informations  du  Ministère  de  l'Agriculture, 
d  indiquer  exactement  la  surface  totale  des  terrains  viti- 
cole's  en  Russie.  La   Vigne   n'j    étant    pas  soumise  à   un 


impôt  général,  ce  moyen  d< trôle  manque  à   la    tatis- 

n'que.  <  'n  ne  peut  doue  qu'évaluer  approximativement 
oiie  superfii  ie  qui  para  il  être  bien  supérieure  .;i  200.000  dé- 
ciatines(la  déciatine=l  Ha. 09). Ces  terra  ins  se  répart  issent 
dans  la  partie  méridionale  de  l'empire,  principalement  en 
Bessarabie,  en  Crimée,  au  Caucase,  en  Transcaucasie el  au 
Turkestan. 

Lacontréeoù  la  culture  de  laVignea  fait  les  p     .      1 
plus  considérables,  est  la  région  du  sud.  En  Tauride,  l'éten- 
due cultivée  a  presque  doublé  pendant  ce    cinq  deri 

;es.  Sur  les  bords  du  Dnieper,  par  exemple,  s'étendent 

lôO.OOOdéciatinesde  terrains  sablonneux,  absolument  réfrac- 
laires  au  phylloxéra,  où  la  Vigne  réussit  à  merveille  et  qui, 
chaque  jour,  sont  livrés  progressivement  à  la  culture. 

Dans  la  Transcaucasie.  qui  est  la  région  vitieole  par  excel- 
lence, la  culture  de  la  Vigne  a  fait  également  de  grands 
progrès,  ainsi  qu'en  Crimée,  où  les  conditions  climatériques. 
li  composition  et  le  relief  du  sol  font  de  cette  contrée  un 
\  rai  jardin  pour  la  \  1    ne 

Au  point  de  vue  du  rendement,  la  production  des  variétés 
locales  qui  proviennent  vraisemblable ut  de  plants  dégé- 
nérés de  l'Europe  occidentale  ou  de  1  '<  (rient  est  généralement 
faible;  quant  aux  cépages  français,  dont  le  nombre  est 
encore  relativement  restreint,  ils  donnent  un  vin  de  qua- 
lité' supérieure  et  sont  cultivés,  comme  par  exemple  aux 
environs  d '1  Idessa,  pour  fournir  des  raisins  de  table. 

Liste  des  principales  récompenses  accordées 
à  l'Exposition  d  horticulture  de  Paris. 

GRAND    PRIX   D'HONNEUR 

itbjet  d'art  donné  par  M.  le  Président  de  la  République. 
—  M.  Moser,  pour  Rhododendrons. 

PRIX  d'honneur 
Objet  d'art  donné  par  .1/.  le  Ministre  de  l'Instruction 
publique  et  des  Beaux-Arts.  —  MM.  Lévèque  et  fils,  pour 
Roses. 

MEDAILLES    D'HONNEUR 

Grande  médaille  d'or  donnée  par  M.  le  Ministre  de 
l'Agriculture.  —  M™'  Veuve  Chantin  et  ses  enfants,  pour 
Palmiers. 

Grande  méilaille  d'or  donnée  par  M.  le  Ministre  de 
I   igriculture.  — M.  Brineau,  pour  Vibres  fruitiers. 

Grande  médaille  d'or  du  département  de  la  Seine.  — 
MM.  Vilmorin-Andrieux  et  Cie,  pour  Plantes  annuelles  et 
Légumes. 

Prix  donné  par  la  Ville  de  Paris.  —  Société  de  secours 

MUTUELS   DES  JARDINIERS   HE    LA  SEINE,  pour   Légumes. 

Prix  des  Dames  patronesses.  —  M.  G.  Debrie  (maison 
Lacliaume),  pour  Bouquets  et  Garnitures. 

PrixdeAfAf.de  Vilmorin.  —  M.  Truffait,  pour  Plan- 
tes de  serres. 

Prixde  M.  Lecocq-Dumesnil.  — M.  Bert,  pour  Orchidées. 

Prix  fondé  en  mémoire  de  M.  le  D'  Andry.  —  M.  Simon, 
pour  Pnyllocactus. 

Prix  Joubert  de  l'Hiberderie.  —  M.  Dupanloup  et  Cie, 
pour  Cannas. 

Prix  fondé  en  mémoire  du  maréchal  Vaillant.  — 
M.  Nonin,  pour  Pelargonium  zonale. 

Prix  offert  par  la  Société.  —  M.  Touret,  pour  le  concours 
spécial  de  plans  de  jardins  (Carrousel). 

Prix  offert  par  la  Société.  —  M.  Comiiaz  et  Cie,  pour 
rucher. 

Le  Jury  aadresséses  plus  vives  félicitations  à  M.  Opoix, 
jardinier  en  chef  du  Luxembourg,  pour  son  magnifique  lot 
de  Plantes  de  serre  varice.-. 

MÉDAILLES    D'OR 

MM.  Bert,  pour  Orchidées;  Boutreux,  pour  Pelargo- 
nium à  grandes  fleurs  ;  Boyer,  pour  Azalées  de  l'Inde  : 
Boucher,  pour  Clématites,  pour  Rosiers  grimpants;  Bru- 
neau,  pour  arbres  fruitiers  en  pots,  pour  arbres  fruitiers; 
Broquet,  pour  pompes  ;  Blanquier,  pour  chauffage  ;  Chan- 
tier frères,  pour  plantes  de  serre  à  fleurs  ou  à  feuillage  ; 
1  te  et  fils,  pour  Orchidées  :  A.  Chantin.  pour  Bégonias 
rhizomateux  à  feuilles  ornementales,  pour  Grotons  ; 
Mme  Veuve  Chantin  et  ses  enfants,  pour  Palmiers; 
MM.  Croux  et  fils,  pour  arbres  et  arbustes  à  feuillage  per- 
sistant, pour  Rhododendrons,  pour  arbres  fruitiers  ;  Delma- 
sure,  pour  plantes  à  feuillage  ornemental  ;  Duval  et  fils. 
pour  Anthurium Scherzerianum  ;  Dupanloup  et  cie,  pour 


148 


LE    JARDIN 


Cannas;  E.  Deiirie,  pour  garnitures  en  Heurs  d'un  salon, 
pour  belles  gerbes  variées,  pour  garnitures  de  jardinières 
et  de  suspensions  d'appartements,  pour  sujets  décoratifs 
en  fleurs  d'Orchidées  ;  Dubois,  pour  kiosques  et  bancs 
couverts;  Durey-Sohy  ,  pour  outillage  horticole  ;  Durand- 
V aillant,  pour  chauffage  ;  Mme  Dumas,  pour  garniture  en 
fleurs  d'un  salon,  pour  ornementation  en  fleurs  et  fruits 
pour  tables  et  buffets;  MM.  Ferry,  pour  serre  à  dou- 
ble vitrage;  Gehand,  pour  plantes  vivaces  et  bubeuses; 
Gthardin,  pour  Asperges;  Jupeau,  pour  Rosiers  variés; 
Levèoue  et  fils,  pour  cent  Rosiers  haute  tige,  pour  50  Ro- 
siers Thé  haute  tige,  pour  100  Rosiers  Thé,  pour  Rosiers 
variés;  Lambert,  "pour  légumes  et  salades  forcés  et  de 
saison;  Leduc,  pour  grille"  artistique;  Leboeup,  Guion  et 
Damien,  pour  chauffage;  Moser,  pour  Erables  japonais, 
pour  Rhododendrons;  Murât,  pour  vitrerie;  Nabûnnand, 
pour  Roses  en  fleurs  coupées;  Nonin,  pour  Pelargonium 
pour  massifs;  Plet,  pour  Bégonias  tubéreux  à  fleurs  sim- 
ples; Poirier  et  fils,  pour  Pelargonium  à  fleurs  simples; 
Paillet,  pour  plantes  marchandes  fleuries,  pour  arbres  ou 
arbustes  à  feuillage  non  persistant;  Parent,  pour  fruits 
mûrs  forcés;  PerrÏer,  pour  système  d'ouverture  nouveau, 
pour  chauffage;  Rothberg,  pour  50  Rosiers  Thé  haute  tige, 
pour  200  Rosiers  basse  tige;  Redont,  pour  plans  et  ma- 
quettes de  parcs  et  jardins;  Simon,  pour  Cactées  fleuries; 
Société  de  secours  mutuels  des  Jardiniers  de  la  Seine, 
pour  légumes  et  salades  forcés  et  de  saison;  Société  du 
Val-d'Osne,  pour  vases  et  statues;  Truffaut,  pourplantes 
de  serre  à  fleurs  ou  à  feuillage;  Tiiiébait,  pour  plantes 
bulbeuses  diverses  ;  Touret.  pour  plans  dejardins;  Urbain, 
pour  Bétronia  multiflore  Président  Savoye  ;  Vallerand  Frè- 
res, pour  Gloxinias;  De  la  Villegontier,  pour  Odontoglos- 
sum;  Vilmorin  Andrieux  et  Cie,  pour  Calcéolaires  herba- 
cées, pour  plantes  annuelles,  bisannuelles  et  vivaces  fleu- 
ries, pour  massifs  de  plantes  fleuries,  pour  plantes  alpines, 
pour  légumes  et  salades  forcés  et  de  saison. 

grandes  médailles  de  vermeil 

MM.  Beraneck,  pour  Orchidées  exotiques  en  fleurs;  Bou- 
cher, pour  Hortensias;  Bruneau,  pour  plantes  marchandes 
fleuries;  Beaijme  fils,  pour  jardinière  en  fer  forgé;  Croux 
et  fils,  pour  plantes  nouvelles,  pour  plantes  ligneuses 
rares  ou  d'obtention  récente,  pour  Hydrangea  paniculata, 
pour  Azalea  pontica  et  A.  mollis,  pour  Pivoines  ligneuses, 
pour  arbres  fruitiers  en  pots  ;  Gayeu.x  et  Le  Clerc,  pour 
plantes  bulbeuses  diverses;  Mme  Chenier,  pour  gerbes 
variées,  pour  sujets  décoratifs  en  fleurs  d'Orchidées; 
MM.  Cochu,  pour  serre  à  double  vitrage  perfectionnée, 
pour  claies-persiennes;  Delmasure,  pour  Palmiers;  Duval 
et  fils,  pour  Broméliacées  fleuries;  Dupanloup  et  Cie, 
pour  Choux-Fleurs;  Dessert,  pour  Pivoines;  G.  Debrie, 
pour  gerbes  variées;  Dufour  aîné,  pour  abri  pour  espaliers 
et  contre-espaliers;  David,  pour  manège  de  pompes;  Fa- 
laise, pour  Pensées;  Ferard,  pour  plantes  annuelles,  bi- 
sannuelles et  fleuries;  Garden,  pour  Orchidées  exotiques; 
Graveraux  ,  pour  Nemesia;  Gillard  ,  pour  Anthémis; 
Grenthe,  pour  serre  à  Vigne,  pour  chauffage;  Leduc,  pour 
pour  serre  enfer;  Lavaud,  pour  échelles;  Le  Mei.i.e,  pour 
tondeuses;  Moser,  pour  plantes  hybrides,  pour  Rhododen- 
drons nouveaux,  pour  Rhododendrons,  pour  lot  de  Rhodo- 
dendrons; Magne,  pour  plantes  fleuries;  Miciiin,  pour  raisin 
conservé  frais;  MansiON,  pour  bacs  et  paniers  à  Orchidées; 
Nonin,  pour  Œillets;  Poirier,  pour  Pelargonium  pour 
massif;  Pradines,  pour  sécateur;  Rothberg,  pour  Rosiers 
haute  tige,  pour  Rosiers  basse  tige,  pour  Rosiers  grimpants: 
Mme  A.  Rivière, pour  belles  gerbes  variées;  MM.  Régnier, 
pour  fleurs  en  fer  forgé;  Saluer,  pour  Bégonias  tubéreux 
à  fleurs  doubles;  Siry,  pour  kiosque  et  porte  normande; 
Sohier,  pour  grillage,  clôture  et  pont;  Touret,  pour  plans 
et  maquette  de  parcs  et  jardins;  Vilmorin  Andrieux  et  Cie, 
pour  Cinéraires  à  fleurs  doubles  ;  Zeiiren  frères,  pour  valve 
pour  tuyaux. 

Union  commerciale  des  horticulteurs  et  mar- 
chands grainiers  de  France.  —  La  réunion  annuelle 
de  cette  société  vientd'avoir  lieu  à  l'heure  où  nous  mettons 
sous  [liesse. 

Elle  a  offert,  cette  année,  un  intérêl  toul  partieuliei    en 

raison  de  l'importance  de  la  questio ise  à  l'ordre  du  jour  : 

droits  de  doua  ne  à  appliquer  à  l'entréi  en  France  des  plantes 
de  serre  de  provenances  61  rangères. 

Après  une  très  longue  discussion  à  laquelle  ont  pris  pari  : 
MM.  Truffaut,  président,  Chatenaj .  secrétaire,  Delmasure, 
Leroy,  Crousse,  Guichard,  H.  de  Vilmorin,  IL  Martinet, 
Dauvesse,  Fontaine.    Duval    fils,    Mary.   Martichon   etc> 


rassemblée  a  émis  un  vote  concluant  au  maintient  du  sta- 
tu quo. 

Nous  reviendrons  prochainement  sur  cette  importante 
question,  que  le  manque  de  temps  et  de  place  nous  empêche 
de  ■  1 1  ■  \  eloppeT  aujourd  hui. 


PETITES    NOUVELLES 


Le  Gouvernement, pour  couper  court  à  toute  spéculation 
tendant  à  faire  augmenter  le  prix  du  blé  et,  par  consé- 
quent, celui  du  pain,  a  suspendu,  du  4  mai  au  30  juin,  le 
droit  d'entrée  de  7  francs  applique  aux  blés  en  grains  d'im- 
portation. 

■ 

Le  programme  de  la  prochaine  Exposition  de  Chrysan- 
thèmes de  Paris,  qui  aura  lieu,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà 
annonce,  du  9  au  li  novembre  prochain,  vient  de  paraître 
dans  le  Journal  de  la  Société  nationale  d'horticulture  de 
France. 


NÉCROLOGIE 


M.  de  Cherville.  —  M.  le  marquis  de  Cherville,  écrivain 
de  grand  mérite,  amateur  passionné  d'horticulture,  chro- 
niqueur de  la  Vie  à  la  campagne  dans  le  journal  Le  Temps, 
et  qui  fut  un  des  collaborateurs  de  la  première  heure  du 
Jardin,  vient  de  mourir  à  l'âge  de  soixante-dix-sept  ans. 

La  simplicité  de  style,  le  grand  esprit  d'observation,  les 
connaissances  approfondies  et  le  grand  amour  de  la  vie 
des  champs,  dont  M.  de  Cherville  faisait  toujours  preuve, 
avaient  assuré  à  ses  écrits  un  succès  mérité  et  toujours  re- 
nouvelé. Nos  abonnés  n'ont  certainement  pas  oublié  les 
spirituelles  nouvelles  qu'il  a  écrites  pour  Le  Jardin. 


EXPOSITIONS   ANNONCÉES 


Lyon.  —  Du  'i  au  13  novembre  1898.  —  exposition  in- 
ternationale de  chrysanthèmes,  organisée  par  l'Associa- 
tion horticole  lyonnaise  sur  le  Cours  du  midi  à  Perrache. 
—  Adresser  les  demandes  au  Secrétaire  général  de  l'Associa- 
tion, 66,  cours  Lafayette  prolongé,  à  Villeurbanne  (Rhône). 


BIBLIOGRAPHIE 


L'Ecole  nationale  d'horticulture  dv  Versailles.  —  (Guide 
.i  l'usage  des  candidats),  par  MM.  Jules  Nauot  et  Cnarles 
Deloncle.  —  1  vol.  in-ltj,  de  MO  pages  avec  5  plans  et  23  gra- 
vures. —  Prix  :  3  fr.  50. 

En  publiant  en  volume,  les  articles  qu'ils  avaient  fait 
paraître  dans  le  Bulletin  de  l'Association  des  aucuns 
élèves  de  l'Ecole  nationale  d'horticulture  de  Versailles, 
MM.  Jules  Nanot,  Directeur  de  l'Ecole,  et  Charles  Deloncle, 
secrétaire-général  de  l'Agriculture  Nouvelle,  ont  fait 
une  œuvre  très  utile. 

Cet  ouvrage  constitue  le  guide  indispensable  de  tous  les 
jeunes  gens  qui  veulent  entrer  à  l'Ecole  nationale  d'hor- 
ticulture de  Versailles  et  même  de  tous  ceuxqui  se  destinent 
à  la  carrière  horticole. 

L'histoire  de  l'ancien  potager  de  Louis  XIV,  devenu 
l'Ecole  de  Versailles,  forme  une  première  partie  très  docu- 
mentée, d'un  intérêt  tics  grand.  Puis  viennent:  la  des- 
cription complète  de  l'école  avec  plans  et  gravures,  une 
étude  complète  sur  l'enseignement  donné  à  l'école,  le  ré- 
gime de  l'école,  les  conditions  d'admission,  etc. 

Ajoutons  que  le  texte  des  épreuves  des  examens  d'entrée 
ayant  eu  lieu  depuis  1893  est  inséré  dans  cet  ouvrage  ce 
qui  guidera  avantageusement  les  jeunes  gens  désirant  se 
préparera  passer  ces  examens. 


ERRATUM 

Dans  la  description  du  Parrolia  Jacquemontiana 
iv  269  du  Jardin,  p.  135),  une  erreur  d'impression  nous 
a  fail  dm-  (3*  alinéa),  au  sujet  des  bractées  involucrales, 
qu'elles  sont  recouvertes,  sur  leur  face  inférieure,  de  nom- 
breuses ponctuations  brunes,  dues  à  la  présence  de  poils 
étalés.  C'est  étoiles  qu'il  faut  lire.  Ajoutons  que  ces  bradées 
sont  ovales-oblongues  ou  ovales-arrondies,  et  aussi  que  les 
feuilles  rappellent  assez  bien  celles  du  Noisetier. 


LE    JARDIN 


149 


Le  Bégonia  Gloire  de  Lorraine 


Le*  journaux  horticoles  anglais  et  américains  ont  parti- 
culièrement mis  eu  relief,  ces  temps  derniers,  avec  une 
certaine  insistance,  les  qualités  ornementales  d'une  variété 
de  Bégonia  qui  ne  me  paraît  pas  suffisamment  connue  en 
France. 

La  plante,  présentée  aux  expositions  on  aux  sièges  des 
Sociétés  horticoles  de  ce  pays,  a  toujours  été  accueillie  avec 
enthousiasme;  en  pleines  fleurs,  elle  a  obtenu  partout  les 
éloges  les  plus  chaleureux.  Pour  donner  un  aperçu  de  la 
faveur  dont  cette  variété  est  l'objel  en  Angleterre,  je  trans- 
cris la  traduction  d'un  article  paru  dans  le  numéro  du 
15  décembre  1897  du  journal  Gardon  and  Forest.  Le  eonvs 
pondant  du  journal  amé- 
ricain s'exprime  ainsi  : 

«  Bégonia  Gloire  de 
«  Lorraine.  —  Au  risque 
"  de  paraître  trop  insister, 
«  je  me  voisobligéde  taire 
«  encore  l'éloge  de  cette 
«  magnifique  [liante.  Ça  a 
«  été  le  clou  de  toutes  les 
«  Expositions  que  j'ai  \  ues 
«  depuis  deux  mois.  Ça  a 
«  été  et  c'est  l'attrait  prin- 
«  eipal  de  bien  des  jardins 
«  où  se  trouve  une  serre 
«  chaude,  et,  toutes  les 
«  (dasses  d'amateurs,  mê- 
«  me  les  adorateurs  de 
«  Chrysanthèmes,  s'arrê- 
«  tent  pour  l'admirer.  Les 
«  brouillards  ne  paraissent 
«  pas  lui  nuire  d'une  façon 
«  appréciable  et  sa  flor- 
»  aisnn  se  prolonge  eonti- 
»  nuellement  tout  l'hiver, 
(i  Ses  fleurs  élégantes  de 
«  couleur  rose  brillant  sont 
h  1res  décoratives  et  per- 
»  mettent  à  la  planted  et  re 
«  utilisée  île  bien  des  fa- 
«  çons.  On  pouvait  voir 
«  une  quantité  de  beaux 
ii  spécimens  à  la  dernière 
«  réunion  de  la  Société 
h  nivale  d'horticulture  de 
«   Londres. 

\Y.  'Watson.  » 

Pour  ceux  qui  connaissent  les  qualités  ornementales  de 
la  plante,  il  n'y  a  là  rien  qui  soit  de  nature  à  les  surprendre. 
Je  trouve  seulement  singulier  que  le  Bégonia  Gloire  de 
Lorraine  ne  soit  pas  plus  fréquemment  vu  aux  Expositions 
horticoles  françaises.  Le  cultiverions-nous  moins  bien  qu'en 
Angleterre,  par  exemple?  Je  ne  [mis  dire.  Mais,  si  oui, 
pourquoi  ".' 

Je  connais  des  horticulteurs  qui  s'étaient  empressés  d'in 
traduire  cette    magnifique   nouveauté    dans  leurs   serres, 
l'avaient  multipliée  en  grand,  puis  en  ont  réduit  la  culture 
sous  prétexte  qu'elle  était  délicate.  Il  s'agil  de  s'entendre 
sur  cette  définition,  car  il  y  a  bien  peu  de  plantes  vérita 
blement  de  serre  chaude  qui  ne  soient  pas  délicates. 

Si  je  consacre  aujourd'hui,  dans  le  Jardin,  un  article  au 
Bégonia  Gloire  de  Lorraine,  c'est  que  j'ai  l'espoir  de  mon- 
trer que  les  conditions  favorables  au  développement  de  cette 
variété  sont  de  celles  que  tout  horticulteur  peut  lui  fournir. 
Je  ne  surprendrai  d'ailleurs  personne  eu  disant  que  les 
hybrides  sont  loin  d'avoir  toujours  les  aptitudes  observées 
chez  leurs   parents.  Il  faut  quelquefois  tâtonner   pendant 


Fig.  07.  —  Bégonia  Gloire  de  Lorraine 


quelques  années  avant  de  découvrir  et  le  mode  de  culture 
el  l'état  du  milieu  qui  conviennent. 

Les  obtenteurs  eux-mêmes,  MM.  Victor  Lemoine  et  fils, 
horticulteurs  à  Nancj .  onl  été  les  premiers  à  remarquer 
les  exigences  de  la  plante.  Mais,  actuellement,  ils  sont  maî- 
tres de  la  situation  el  leBegonia  Gloire  de  Lorraine  devient 
entre  leurs  mains  une  plante  éminemment  décorative,  fleu- 
rissant pendant  si\  mois  de  l'année. 

Avant  de  m'occuper  de  la  culture,  je  tiens  à  rappeler  les 
origines  de  cel  h\  bride. 

Le  Bégonia  Gloire  de  Lorraine  est,  un  produit  de  la 
fécondation  croisée  entre  le/»'.  Dregeietle  B.  socotrana. 

La  première  de  ces  deux  espèces  est  une  plante  du  groupe 
les  /;.  Weltoniensis,  possédant  un  tubercule  de  la  grosseur 
du  poing.  Ce  tubercule  n'a  rien  de  particulier,  il  produit 
des  tiges  assez  ramifiées  pouvant   s'élever  à  ()'"Ho  ou  0°40. 

Les  Heurs  groupées  en  pa- 
nictiles,  le  long  des  tiges, 
sont  mâles  et  n'ont  que 
deux  pétales. 

Le  B.  socotrana  n'est 
pas,  à  proprement  parler, 
une  espèce  tubéreuse  ;  c'est 
une  piaule  pourvue  d'un 
rhizome  court,  sur  lequel 
naissent  des  espèces  de 
bulbilles  à  développement 
rapide  et  qui  apparaissent 
au  niveau  du  sol.  Les  bul- 
billes,  si  toutefois  on  peut 
appeler  ces  organes  ainsi, 
peuvent  être  utilisées  à  la 
multiplication  de  la  plante. 
Mais,  cequi  caractérise  par- 
ticulièrement cette  espèce. 
c'est  sa  période  de  repos  qui 
a  lieu  l'été,  au  lieu  de  coïn- 
cider avec  l'hiver  et  une 
partie  du  printemps,  com- 
3hez  les  autres  Bégo- 
nias. C'est  peut-être  la  rai- 
son pour  laquelle  l'espèce 
est  si  peu  répandue  dans 
les  serres.  Quoi  qu'il  en 
suit,  il  résulte  de  cela  que 
le  Bégonia  socotrana  est 
une  plante  qui  commence 
à  pousser  à  l'automne  pour 
ne  fleurir  que  l'hiver.  La 
plante  produit  une  seule  tige  qui  ne  se  ramifie  pas.  Les  feuilles 
iiesont  pas  nombreuses,  les  piedsquej'ai  eul'occasion  d'étu- 
dier chez  MM.  Lemoine,  ne  portaient  jamais  plus  de  trois 
feuilles  (deux  ou  trois),  D'un  joli  vert  clair,  ces  feuilles  ont 
une  forme  spéciale,  elles  sont  rondes,  peltées,  à  bords 
recourbés  et  à  nervures  1  rès  saillantes  en  dessous.  L'inflores- 
cence, une  sorte  de  panicule,  termine  la  tige  et  porte  des 
fleurs  d'un  beau  ruse  de  0n,03  à  0"04  île  diamètre  au  plus. 
Les  tleurs  mâles  ont  quatre  pétales,  tandis  que  les  fleurs 
femelles  en  portent  six. 

Des  deux  parents  ainsi  sommairement  décrits,  est  sorti 
l'hybride  Gloire  de  Lorraine.  Ce  nouveau  Bégonia,  présenté 
à  la  séance  du  11  lévrier  1892  de  la  Société  nationale 
d'horticulture  de  France,  lut.  vivement  apprécié.  Il  reçut 
une   prime  de    1"   classe   et   un   certificat    de  mérite  de 

lre  Classe. 

C'est  une  plante  qui  devrait,  il  me  semble,  présenter 
quelques  caractères  du  père  ou  de  la  mère,  quant  au  mode 
■  le  végétation  et  cependant  elle  n'est  ni  tubéreuse,  comme 
le  B.  Dregei,  ni    rhizomoteuse  et  bulhifère,  îme  le  B. 


150 


LE    JARDIN 


socotrana.  Ce  qui  la  caractérise  el  la  fait  remarquer  au  pre- 
mier abord,  c'est  sa  fai  u  1 1  ■  ■  de  se  ramifier  prodigieusement 
dès  la  base.  Les  tiges  se  présentent  tellement  nombreuses 
chez  un  spécinien  âgé  seulement  de  six  à  sept  mois,  qu'on 
est  tout  disposés  croire  qu'il  \  a  plusieurs  pieds  dans  le 
même  pot.  Les  tiges  et  les  ramifications,  très  feuillées  pes- 
tent toujoursà  l'état  herbacé,  touten  possédant  une  certaine 
résistance  à  la  base.  Les  feuilles,  d'un  vert  clair,  diffèrent 
beaucoup  de  celles  'lu  B.  DregeieX  elles  ne  ressemblent  eu 
rien  à  celles  du  B.  socotrana.  Elles  ne  sont  ni  anguleuses, 
ni  asymétriques,  ni  peltées.  La  forme  se  rapproche  de  celle 
qu'on  a  l'habitude  de  désigner  en  botanique  sens  le  nom  de 
cordiforme  arrondie. 

Toutes  les  tiges  se  terminent  par  des  <•>  mes  formées  d'une 
multitude  de  Heurs.  Les  pétales,  'I  nu  beau  rose  Irais,  sont 
au  nombre  de  quatre,  placés  en  croix,  les  deux  intérieurs 
plus  pelits  et  beaucoup  plus  étroits  que  les  deux  autres. 

Les  Heurs  restent  épanouies  et  fraîches  plusieurs  semaines. 
qualités  qu'elles  tiennent  du  B.  socotrana  dont  les  ileurs 
sont  marcescentes.  Sur  le  point  de  tomber,  elles  n'ont  même 
pas  perdu  tout  leur  éclat;  c'est  le  pédoncule  qui  cède. 

La  floraison  commence  en  octobre  el  dure  jusqu'en  mars. 
ou  en  avril,  avec  une  profusion  de  fleurs  inimaginable. 

J'ai  compté,  sur  une  pilante  de  U"'3(J  à  0™35  de  diamètre 
âgée  de  18  mois.  240  fleurs  et  sur  une  autre  de  7  mois, 
ayant  0"20  de  diamètre  au  plus,  120  Ileurs.  Mais,  chose  sin- 
gulière, presque  toutes  ces  Ileurs  sont  mâles,  le  nombre  'les 
fleurs  femelles  étant  très  réduit.  Bien  plus,  suivant  MM. 
Lemoine  qui  les  ont  étudiées,  les  étamines  sont  stériles, 
le  pollen  semble  ne  pas  a\  oir  toutes  ses  qualités  fécondantes. 
Le  groupe  d'étamines  d'un  beau  jaune,  au  centre  de  la 
fleur  n'en  produit  pas  moins  le  plus  joli  effet. 

La  figure  67  esl  la  reproduction  d'une  photographied  un 
spécimen  âcL;é  .le  huit  mois.  Comme  il  est.  facile  île  le 
remarquer  le  feuillage  est  presque  entièrement,  caché  par 
les  Ileurs,  tellement  elles  sont  nombreuses.  Arrivée  à  cet. 
état,  c'est  une  plante  très  décorative  et  précieuse  pour  la 
garniture  des  serres  chaudes  et  des  jardins  d'hiver. 

J'ai  laissé  entrevoir  que  la  culture  de  B.  Gloire  de  Lor- 
raine n'était  pas  précisément  entreprise  par  tous  les  horti- 
culteurs avec  le  même  succès.  Assurément,  les  échecs, 
pour  toutes  les  plantes,  peuvent  provenir  de  causes  diverses, 
mais,  dans  le  cas  présent,  la  principale,  pour  tout  horticul- 
teur qui  sait  quels  soins  généraux  il  convient  de  donner 
aux  plantes  comprises  dans  cette  catégorie,  n'est  autre  que 
celle  qui  résulte  de  l'état  du  milieu  dans  lequel  la  plante 
est  placée.  Je  vais  [n'efforcer,  dans  les  lignes  suivantes,  de 
mettre  eu  relief  les  conditions  sine  qua  non  qu'il  faut 
observer  pour  obtenir  toute  satisfaction. 

Il  importe,  tout  d'abord,  de  ne  pas  oublier  que  ce  Bégo- 
nia est  une  plante  de  serre  chaudeet  ijue  sa  culture  ne  peut 
être  entreprise  qu'en  pot.  Il  peut  passer  au  jardin  d'hiver 
et  même  en  appartement,  chauffé  cela  s'entend,  maisseule- 
ment  lorsqu'il  est  parvenu  à  une  certaine  période  de  florai- 
son sur  laquelle  je  i>'\  i'  mirai. 

Le  Bégonia  Gloire  de  Lorraine  j  après  avoir  passé  Ileurs, 
se  ramifie  beaucoupà  la  base  des  tiges;  les  rameaux,  lors- 
qu'ils sont  encore  tout  petits,  -ont  utilisés  pour  le  boutu- 
rage. 

Le  bouturage  se  lait  en  serre  à  multiplication  à  l'étouffée, 
les  boutures  piquées  dans  de  tous  petits  godets  remplis  de 
terre  de  bruyère. 

Les  rempotages  successifs  ont  lieu  comme  pour  les  autres 
plantes,  lorsqu'ils  sont  nécessaires. 

.le  recommande  par  exemple  de  ne  pas  exagérei   la  gran 
deur  des  pots;  il  est  préférable  de  s'en  tenir  aux  diinen- 
féduites  plutôt  que  grandes. 

Rien  de  particulier  n'est  à  signaler  au  sujet  des  arrosages. 
Les  bassinages    eront  modérés  dans  la  première  période  de 


végétation  pour  devenir  nuls  lorsque  la  plante  esten  pleine 
fleurs. 

J'arrive  maintenant  aux  points  les  plus  importants,  de 
nature  à  faire  manquer  une  culture,  si  les  conditions  de 
détail  n'en  sont  pas  bien  observées. 

Les  jeunes  plantes  enracinées,  rempotées,  passent,  de 
la  --erre  à  multiplication  dans  nue  autre  s. 'ire,  mais  il  ne 
faut  pas  les  placer  n'importe  comment. 

MM.  Lemoine  mit  en  effet  remarqué  dans  leurs  cultures 
que  le  B.  Gloire  de  Lorraine  réclamait  beaucoup  d'air. 
De  cette  constatation,  nous  pouvons  conclure  que  les  pots 
placés  à  plat,  les  uns  près  des  autres,  sur  uiu>  tablette  de 
serre,  par  exemple,  ne  se  trouvent  pas  dans  les  conditions 
les  meilleures. 

Préférablemenf  on  les  placera  sur  des  gradins  établis  par 
les  horticulteurs  eux-mêmes,  et  c'est  là  un  des  points  prin- 
cipaux. 

Le  second  point  est  le  suivant:  cet  hybride,  tout  en  récla- 
mant beaucoup  d'air,  supporte  mal  les  rayons  directs 
du  soleil;  il  faut  donner  aux  plantes  une  lumière  atténuée 
eu  les  plaçant  aux  endroits  que  l'on  peut  parfaitement  om- 
brer, mais  non  pas,  ce  qui  serait,  une  faute,  à  l'ombre  absolue. 
Même  en  hiver,  alors  que  les  rayons  soûl  très  affaiblis,  le 
soleil  ne  doit  jamais  frapper  la  plante,  il  est  indispensable 
de  m.  pas  l'oublier. 

A  vrai  dire,  ce  sont  là  les  seules  précautions  à  prendre 
et.  comme  on   le  voit,  elles  sont  faciles  à  observer. 

J'ai  laissé  entendre  que  le  Bégonia  Gloire  île  Lorraine 
pouvait  contribuer  à  la  décoration  des  jardins  d'hiver  et 
des  appartements  convenablement  chauffés,  cela  est  vrai. 
Là,  cet  hybride  se  comporte  relativement  bien,  à  la  condi- 
tion que.  de  la  serre  chaude,  il  ne  sorte  qu'en  pleine  fleurs. 

En  tenant  compte  de  ces  petits  détails,  on  évite  les  échecs 
et  I'-  succès  est  absolument  certain. 

J.  POUSSAT. 


Exposition  d'Horticulture  de  Paris 


Coup  d'œil  général. 

La  Société  nationale  d'horticulture  a  inauguré  avant- 
hier,  dans  les  Jardins  des  Tuileries,  son  exposition  géné- 
rale de  printemps. 

C'est  une  des  fêtes  préférées  des  Parisiens  que  cette 
manifestation  florale,  en  plein  mois  de  mai,  le  mois  des 
fleurs  par  excellence;  aussi  le  Tout-Paris  qui  aime  les 
plantes  et  les  fleurs  avait-il  peine  à  circuler  le  jour  de 
l'inauguration. 

Praticiens,  amateurs  et  curieux  du  beau  sont  venus  en 
foule  admirer,  les  nombreux  végétaux  que  présentent,  dans 
toute  leur  splendeur,  nos  horticulteurs  les  plus  en  re- 
nom. 

De  grandes  tentes  abritent  les  merveilleux  produits  de 
l'Horticulture  française. 

En  pénétrant  sous  la  tente  principale,  on  est  émerveillé 
du  coup  d'oui  vraiment  féerique  résultant  du  groupement 
harmonieux  des  (leurs  et  des  [liantes. 

Le  tracé  du  jardin  qui  présente  la  transition  entre  le 
style  paysager  et  le  style  régulier  est  commandé  par  l'em- 
placement qu'il  est  nécessaire  de  réserver  à  chaque  expo- 
sant et  par  l'utilité  qu'il  y  a  de  ménager  de  spacieuses 
allées  pour  la  circulation  des  nombreux  visiteurs. 

Du  style  régulier  à  l'entrée,  le  tracé  nous  amène,  sans 
brusque  transition,  à  une  scène  paysagère  d'un  bel  aspect. 

Je  veux  citer  ici  la  scène  de  rochers  créée  par  M.  Combaz. 

D'une  grotte,  toute  couverte  de  verdure,  part  un  court 
ruisseau  qui  s'élargit  bientôt,  découpant,  dans  la  pelouse 
qui  l'environne,  une  gracieuse  pièce  d'eau. 


LE    JARDIN 


151 


Sur  la  droite,  le  talus  accoté  aux  rochers  est  garni 
d'un  lot  de  plantes  grasses  et  de  plantes  saxatiles  exposé 
parla  maison  Vilmorin-Andrieux  et  C'°. 

Dès  l'entrée  dans  la  tente  principale,  le  regard  se  porte 
sur  un  lot  remarquable  de  Pelargonium  zcuiale  exposé 
par  M.  Poirier 

A  droite,  les  superbes  Rhododendrons  et  les  Azalées  en 
Heurs  de  M.  Moser  font  un  heureux  pendant  au  lot  de 
M.  Croux  situé  sur  la  gauche.  De  cet  horticulteur,  nous 
citerons  encore  un  lut  de  Pivoines  et  d'Hydrangea  dont 
quelques-uns  sur 
tiges. 

La  maison  Vil- 
morin-Andrieux et 
Gie  expose  de  nom- 
breuses plantes  an- 
nuelles, bisannuel- 
les et  vivaces,  ainsi 
qu'un  massif  très 
remarqué  de  Cal- 
céolaires  bordé  de 
Nycterinia  selagi- 
noides  aux  petites 
Ileurs  blanches. 

11.  Auguste  Chan- 
tin  expose  un  beau 
lot  de  Bégonia  Rex 
et  la  maison  Vve 
Chantin  et  ses  en- 
fants, de  magnili- 
ques  plantes  vertes 
et  de  serres. 

M.  Dupanloup  a 
exposé  un  fort  lot 
de  Cannas  florifères, 
et  M.  Sallier  des 
spécimens  variés  de 
Bégonias,  Sauges  et 
diverses  nouveau- 
tés. 

Très  admiré  aussi 
le  lot  de  Pelargo- 
niums  et  d'Œillets 
île  M.  Nonin. 

M.  Vacherot  pré- 
sente un  lot  d'Œil- 
lets en  ileurs  très 
élevées  sur  tiges  ; 
MM.  Billiard"  et 
Barré  une  jolie  col- 
lection de  Cannas. 

Les  Vriesia  et 
Autliurium  de  M. 
Duval,  les  multico- 
lores Crotons  de  M. 
Chantrier,  les  plan- 
tes de  serres  de 
M.Cappe,  les  beaux 
Phyllocactus  de  M. 
Simon,  les  lots  de 
MM.  Cayeux  et  Le 
Clerc,  ceux  de  MM. 
Boutreux,  celui  des 
grands  établisse- 
ments horticoles  de 

Roubaix -Tourcoing   et    d'autres,   nombreux    encore,    ont 
été  très  admirés. 

De  chaque  côté  des  rochers,  deux  escaliers  nous  mè- 
nent  à   l'exposition  des  fleurs   coupées. 

Là,  Anémones,  Narcisses,  Iris,  Roses,  etc.,  en  un  mot 
toute  une  légion  de  délicates  corolles  captivent  le  regard. 

En  passant,  on  s'arrête,  étonné,  devant  les  superbes  fruits 
qu'expose  M.  Parent. 

M.  PailletprésentedejolislotsdePivoines  etd'Hydrangea. 

De  M.  Magne,  nous  signalerons  un  lot  de  plantes  de  ser- 
res ;  de  M.  Truffaut,  un  magnifique  lot  également  de  plantes 
de  serres  parmi  lesquelles  on  remarque  un  bel  exemplaire 
d'Acalypha  Sanderi,  cette  plante  nouvelle  autour  de  laquelle 


Fie.  68. 


Me 


un  fait  tant  de  bruit  et  dont  M.  Sander  présente  aussi  de 
superbes  spécimens;  de  M.  Chantin,  une  belle  collection  de 
Rosiers  ;  de  M.  Bruneau,  un  lot  de  belles  Pivoines,  Cléma- 
tites, Azalées,  Bruyères  et  autres  arbustes  bien  fleuris. 

Passons  maintenant  dans  la  tente  plus  spécialement 
réservée  aux  Rosiers;  nous  y  remarquons  les  belles  collec- 
tions de  MM.  Boucher,  Levéque,  Niklaus,  Rothberg,  etc. 

Les  maisons  Vilmorin   et  Férard  présentent,  dans  cette 
tente,  de  jolis  lots  de  plantes  annuelles  et  vivaces. 
si  nous   arrêtons  ici  cette  sommaire    enumôration,   c'est 

que  la  liste  des  ex- 
posants est  longue, 
et  que  la  place  nous 
est  malheureuse- 
ment limitée  pour 
aujourd'hui. 

Toutefois,  je  cite- 
rai encore  les  lots  de 
légumes  exposes  par 
les  principaux  mar- 
chands grainiers  ou 
sociétés  particuliè- 
res, les  spécimens 
d'arbres  et  arbus- 
tes d'ornements,  de 
MM.  Moser,  Paillet 
et  Croux,  les  collec- 
tions d'arbres  frui- 
tiers de  MM.  Bru- 
neau, Croux,  etc. 

Une  des  tentes 
annexes,  qui  com- 
munique avec  la 
tente  principale,  a 
ses  murs  tapissés 
de  nombreux  tab- 
leaux représentant 
des  sujets  de  cir- 
constance :  fruits, 
Ileurs,  etc. 

Ce  petit  salon, 
qui  est  une  heureuse 
innovation,  a  eu  sa 
part  du  succès  gé- 
néral. 

Une  partie  im- 
portante de  cette 
salle,  est  réservée 
aux  plans  de  parcs 
et  jardins  et  à  l'ex- 
position des  jour- 
naux horticoles. 

Au  dehors,  l'in- 
dustrie occupe  un 
vaste  emplacement. 
Les  pompes,  serres. 
châssis,  appareils 
d'arrosage  et  de 
chauffage,  bacs  et 
pots  à  fleurs,  prou- 
vent, par  leur  per- 
fectionnement, que 
cette  industrie  de 
l'outillage  horticole, 
a    su    marcher    de 


Hardy. 


front   avec   les   progrès 
(A  suivre.) 


de 


l'Horticulture. 
F. 


Despinoy. 


Le  Monument  Hardy.  —  L'inauguration  du  monu- 
ment élevé  dans  les  jardins  de  l'Ecole  nationale  d'horti- 
culture de  Versailles,  à  la  mémoire  du  regretté  Directeur  et 
fondateur  de  l'Ecole,  A.  Hardy,  tant  de  fois  annoncée  et 
i  mi  fois  remise,  est  enfin  fixée  au  22  courant,  à  trois  heures 
de  l'après-midi.  Espérons  qui-  rien  ne  viendra,  cette  lois, 
contrarier  la  cérémonie  dont  nous  donnerons  un  compte- 
rendu  détaillé  dans  notre  prochain  numéro.  Nous  donnons 
i  i  dessus,  la  reproduction  de  ce  monument. 


152 


LE    JARDIN, 


Exposition  quinquennale  d'Horticulture 

DE    GAND 


Plantes  nouvelles  (Suite  l1)). 

Le  lot  de  M.  Sander,  dont  j'ai  commencé  la  description 
dansle  dernier  numéro  du  Jardin,  comprenait  un  lot  de 
Palmiers  fort  intéressants,  mais  dont  certains,  encore 
trop  jeunes  pour  pouvoir  être  caractérisée,  ne  comportent 
pas  une  description  détaillée. 

Ceratolobus  Micholitziana  (fig.  69,  page  152).  —  Pal- 
mier très  élégant;  rachis  pourvus  de  fortes  épines  isolées 
sur  toutes  ses  faces;  folioles  sessiles  linéaires-oblongues, 
irrégulièrement  disposées  par  groupes,  en  spirales  incom- 
plètes, abords  finement  épineux. 

Geonoma  Pynaertiana.  (Malaisie)  (fig.  70,  page  152) .  — 
Palmier  formant  une  touffe  de  grandes  feuilles  courtement 
pétiolées,  atteignant  jusqu'à  1  mètre  de  long,  larges  de 
0-60  à  0m70,  profondément  lobées  à  leur  extrémité,  d'un 
beau  vert,  légèrement  plissées  dans  le  sens  des  nervures 
secondaires  obliques,  irrégulièrement  dentées.  Ce  Palmier, 
dont  la  détermination,  vu  l'absence  de  fruits,  n'est  peut- 
être  pas  définitive,  semble  avoir  peu  de  tendance  à  s'élever. 

LicualaJeanenceyi  (Asie  australe)  — (Palmier). (fig.  71, 
page  153).  —  Feuilles  à  pétioles  assez  longs  à  section 
demi  circulaire, à  arêtes  épineuses,  limbe  étalé,  palmatifide 
à  divisions  plissées,  d'un  beau  vert  luisant  marbré  de  vert 
plus  clair,  surtout  par  transparence. 


nées,  à  folioles  linéaires,  vert  foncé,  irrégulièrement  dis- 
posées sur  un  pétiole  rouge  noirâtre. 

Linospadyx  Petrickiana  (Nouvelle-Bretagne).  —  Pal- 
mier à  feuilles  pennées  à  pétiole  vert  jaunâtre,  à  folioles, 
longues  et  étroites  vert  clair. 

Alocasia  Wavriniana  (fig.  72,  page  153)  (Célèbes). 
—  Très  curieuse  Aroïdée,  à  feuilles  en  touffe,  érigées, 
pétioles  longs  de  0m30  à  0"50,  vert  clair,  marbré  de  vert 
plus  clair  ;  limbe  étalé,  de  0"50  à  0™70  de  long,  lancéolé, 
très  curieusement  et  irrégulièrement  lobé  et  denté  sur  les 
bords,  d'un  beau  vert  très  foncé  et  à  nervures  vert  noirâtre 


Fig.  69.  —  Ceratolobus  Micholitsiana. 

Ptychosperma  Varleti  (Palmier)  (fig.  74,  page  155).  — 
Tronc  gris  argenté  à  feuillage  penné  vert  en  dessus, 
argenté  en  dessous.  Spécimen  encore  un  peu  jeune  pour 
pouvoir  être  décrit  d'une  façon  certaine. 

Parmi  les  autres  Palmiers  qui  se  trouvent  un  peu  dans  le 
même  cas,  je  citerai  encore: 

Le  Kentia  Sanderiana,  originaire  de  la  Nouvelle 
Guinée,  à  feuilles  pennées,  vert  brillant.  Très  gracieux  et 
léger. 

Kentia  Warteliana  (Ceram).  —  Palmier  à  tronc 
robuste,  conique,  vert  clair,  couvert,  ainsi  que  les  pétioles 
des  feuilles,  d'une  pubescence  noirâtre  ;  feuilles  à  peine 
caractérisées,  pennées  à  folioles  assez  écartées  et  larges. 

Areca  llsemanni  (lies  du  Pacifique). —  Feuilles   pen- 

(1)  Le  Jardin,  1S9S,  page  136. 


Fig.  70. 


Geonoma  Pynaertiana. 


Panax  Mastertianum(tig.  73,  page  155)  (Iles  Salomon). 
—  Elégante  Araliacée,  de  forme  arbustive,  à  tige  érigée, 
portant  des  feuilles  très  longuement  pétiolées,  pennées, 
gracieusement  retombantes,  vert  foncé,  à  pétiole  fourchu 
à  l'extrémité,  folioles  opposées,  ovales  lancéolées,  créne- 
lées, à  nervures  saillantes. 

Pinus  Thunbergii  variegata  (.lapon).  —  Variété  pana- 
chée du  P.  Thunbergii.  Aiguilles  colorées  alternative- 
ment et  transversalement  de  vert  pur  et  de  jaune  clair,  ce 
qui  donne  à  la  plante  un  aspect  sinon  joli,  du  moins 
curieux. 

II.  MARTINET. 
(A  suivre). 


L'horticulture  au  Parlement.  —  Nos  lecteurs  onl 

appris  certainement,  avec  plaisir,  la  réélection  de  M.  Viger, 
Président  de  la  Société  nationale  d'horticulture  de  France, 
qui  a  obtenu  un  nombre  considérable  de  voix,  dans  sa  cir- 
ci inscription  d'Orléans,  où  il  s'esl  présenté  sans  concurrent. 

Indépendamment  de.  M.  Viger,  dont  le  dévouement  à 
I  horticulture  est  bien  cênnu  et  d'un  certain  nompre  d'ama- 
teui  éi  lairés  d'horticulture,  on  pouvait  s'attendre  à  \oir  les 
professionnels  représentés  par  quelques-uns  d'entre  ceux 
qui  axaient  posé  leur  candidature  :  MM.  Lévèque,  dans 
l'arrondissement  de  Sceaux,  M.  Ti  an  sou,  à  Orléans  et  M.I.. 
A.  Leroy,  à  Angers.  Malheureusement,  si  ces  canditats  ont 
obtenu  un  nombre  de  voix  fort  important,  qui  témoigne  de 
la  haute  estime  dans  laquelle  ils  sont  tenus  dans  leurs 
régions  respectives,  ils  n'onl  pas  été  élus  et  le  monde  hor- 
ticole ne  peut  que  le  regretter. 

Devons-nous  ajouter  que  c'est  avec  un  très  grand  plaisir 
que  nous  avons  vu  le  nouveau  succès  remporté  auprès  de 
ses  électeurs  par  M.  Méline  (dont  la  réélection  n'avait 
d'ailleurs  jamais  été  menacée)  qui.  comme  Ministre  de 
l'agriculture  a  donné  tant  de  preuves  d'intérêt  et  de  sym- 
pathie à  la  cause  de  l'horticulture. 


LE   JARDIN 


153 


LES  BONNES   VIEILLES   PLANTES 

à  l'Exposition  quinquennale  de  Gand. 

J'ai  si  souvent  défemlu,  ici,  les  charmes  de  ces  pauvres 
délaissées,  que  je  regarde  comme  un  devoir  de  pousser  un 
cri  d'allégresse,  lorsque  je  les  vois  de  nouveau  reprendre 
leur  place  chez  les  amateurs,  lorsque  je  vois  qu'à  Gand, 
elles  reçurent  plus  d'admiration  que  les  autres  et  que,  poul- 
ies jeunes,  elles  étaient  une  révélation. 

Il  faut  du  reste  rendre  un  hommage  bien  dû  au  Conseil 
d'Administration  de  la  Société  royale  d'agriculture  et  de 
botanique  de  Gand,  qui  s'était  évertué  à  créer,  pour  ces 
plantes  intéressantes,  des  concours  largement  récompensés. 

Le  programme,  en  effet,  comportait,  en  dehors  des  Aza- 
lea,  Camellia  et  Orchidées,  environ  60  concours,  pour  les 
plantes  de  serre  froide  en  fleurs  et  les  plantes  de  la  Nou- 
velle Hollande  et  du  Cap  de  Bonne-Espérance,  sans  comp- 
ter les  concours  pour  plantes  bulbeuses  dont  beaucoup  ne 
sont  plus  cultivées  comme  elles  le  méritent. 

Par  bonnes  vieilles  plantes,  je  n'entends  pas  seulement 
les  arbustes  de  la  serre  froide.  Il  y  a  bien  d'autres  plantes 
qu'on  ne  voyait  plus! 

De  très  grands  prix  étaient  offerts,  entre  autres  :  un  de 
la  Reine,  d'une  valeur  de  500  francs;  une  médaille  d'or 
d'une  valeur  de  200  francs,  offerte  par  M.  Léon  Van  den 
Bossche,  sénateur;  trois  médailles  (3110  francs,  '200  francs  et 
100  francs),  offertes  par  un  Comité  anglais  formé  pour  hono- 
rer la  mémoire  de  Louis  Van  Houtte  père.  Beaucoup  de 
médailles  d'or,  de  vermeil  et  d'argent,  étaient  en  outre 
offertes  par  les  Sociétés.  Aussi,  beaucoup  d'exposants 
avaient-ils  répondu  à  l'appel.  Comme  amateur,  il  convient 
de  citer  au  premier  rang  M.  Bédinghaus,  propriétaire  à 
Wondelghem,  près  Gand.  Vous  connaissez,  comme  moi, 
ces  bonnes  ligures  d'amateurs,  amants  de  leurs  plantes, 
sachant  sacrifier  leur  temps  et  leur  argent  pour  réunir  une 
belle  collection  de  plantes  rares  et  jolies,  des  spécimens 
uniques  achetés  à  prix  d'or  :  tel  est  M.  Bédinghaus  !  Avec 
cela,  une  bonhomie  de  bon  aloi,  une  amabilité  toute  natu- 
relle :  c'est  bien  l'amateur  de  tradition,  celui  que  j'aimais 
à  rencontrer  dans  mon  jeune  temps  :  le  collectionneur.  Ce 
fut  à  Gand  un  des  champions  de  l'Exposition;  il  obtint  neuf 
médailles  d'or.  Et  ses  collections  pouvaient  être  dénom- 
mées :  des  bonnes  vieilles  plantes.  Je  ne  puis  les  nommer 
toutes,  mais  je  vais  vous  signaler  les  plus  belles,  les  mieux 
cultivées  :  un  Bauera  rubioïdes,  aux  fleurs  roses  renversées, 
délicieuse  plante  devenue  très  rare;  un  Boronia  elatior  aux 
fleurs  abondantes,  en  grelots  rose  vil",  charmants  ;  un 
Diosma  ericoides,  en  exemplaire  d'un  mètre  d'envergure, 
de  forme   irréprochable;  le   gracieux   Tremandra    (Tel  ci  - 


Fig  71.  —  Licuala  Jeanenceyi. 
(Plante  nouvelle.) 

theca)  ericoides;  un  Adenandra  fragrans,  sorte  de  Diosma 
à  très  grandes  fleurs  blanches,  produisant  beaucoup  d'effet, 
surtout  lorsque  la  plante  a  0=75  d'envergure,  comme  celle 
de  M.  Bédinghaus:  un  Libonia  floribunda  dont  les  fleurs 
abondantes  sont  colorées  de  jaune  et  de  rouge  sur  leurs 
corolles  gracieusement  penchées;  un  splendide  exemplaire 
de  Chorozema  ilicifolia  Lowi,  une  des  plus  belles  plantes 
de  la  série  ;  un  Clianthus  puniceus  magnificus,  d'une  force 
extraordinaire,  couvert  de  fleurs  rouge  carminé:  un  Gene- 


tltyllis  tulipifera,  de  belle  culture  ;  un  Brachysema  acumi- 
nata,  de  foire  peu  commune,  en  pleine  floraison:  un  Erica 
Spenceri,  de  culture  remarquable;  l'Acacia  oordafa.en  des 
fort  exemplaire,  une  rareté:  ce  Mimosa  est  délicat  à  élever, 
I  excès  d'eau  le  tue  et  la  soif  ne  l'épargne  pas  ;  le  charmant 
Acacia  Drummondi,  aux  longs  et  élégants  chatons;  le  su- 
perbe Mimosa  (Acacia  grandis  en  "beau  spécimen;  un 
Eriostemon  floribundum  admirablement  fleuri;  un  fort 
Leptospermum  bullatum,  cette  gracieuse  Myrtacée  aux 
abondantes   fleurs   blanches   en  rosace;    le   Melrosideros 


Fig.  72.  —  Alocasia  Wavriniana. 
(Plante  nouvelle.) 

semperflorens,  garni  de  ses  nombreux  goupillons  rouge 
vif;  un  Polygala  Dalmaisiana,  aux  fleurs  violettes  bien 
abondantes  et  très  gracieuses  et  un  riche  Hardenbergia 
ovatâ  oœrulea,  couvert  de  ses  charmantes  grappes  bleues. 
Dans  ce  lot  de  vingt-cincj  plantes  de  serres,  il  y  en  avait 
encore  d'autres  à  signaler:  sachons  nous  borner. 

Le  lot  de  quinze  plantes  de  serres  variées,  en  fleurs,  nous 
montrait  quelques  admirables  plantes  et  surtout  le  rare  et 
précieux  Boronia  serrulala.  la  perle  du  genre;  on  y  voyait 
encore  le  Tremandra  oerticillata,  le  Grevillea  alpestris, 
Yllliciuiit  religiosum,  l'Eriostemon  myrtifolia  et  le  Wes- 
tringia  longifolia,  Labiée  assez  rare. 

Dans  le  concours  271,  nous  admirons  un  exemplaire  hors 
ligne  de  Doryanthes  Palmeri,  de  2  mètres  de  hauteur; 
cette  Amaryllidée  à  fleurs  rouges  sera  en  fleurs,  sous  peu 
d'années,  sur  des  exemplaires  de  cette  force;  le  superbe 
Fourcroya  Lindeni  qui  fit  fureur,  jadis  ! 

Dans  un  autre  groupe,  nous  rencontrons  :  Acacia  arma/a, 
Pultênœa  stricta,  Erica  cuciillata,  Zieria  trifoliata  dont 
les  petites  et  mignonnes  fleurs  forment  un  nuage;  le  riche 
Correa  cardinalis,  au  port  un  peu  maigre  racheté  par  l'in- 
florescence la  plus  belle  du  genre;  les  Grevillea  rosmari- 
nifolia  et  G.  Preissi  :  les  Boronia  megastigma,  au  parfum 
vanillé  et  B.  heterophylla,  difficile,  mais  charmant;  le  rare 
Correa  lutea:  le  Lithospermum  fruticosum,  aux  fleurs 
azurées;  les  Eriostemon  brevifolium  et  E.  linearifolium  : 
la  gracieuse  Veronica  diosmœfolia;  VEutaxia  myrtifolia 
aux  fleurs  dorées;  encore  un  Eriostemon,  VE.  myopo- 
roides  et  le  Choysia  ternata,  rustique  sous-bois  dans  le 
Nord.  Comme  Bruyères,  on  doit  citer  les  Erica  arborea  et 
E.  mediterranea  que  M.  Bédinghaus  présentait  en  forts 
exemplaires.  Le  même  amateur  exposait  le  plus  bel  Eurya 
japonica,  arbuste  au  beau  feuillage  panaché,  un  lot  ae 
plantes  ornementales  ;  le  concours  des  vingt  arbustes  de 
pleine  terre  à  feuilles  panachées:  les  vingt  arbustes  du 
Japon  à  feuilles  persistantes:  le  lot  de  douze  Evonymus 
en  douze  variétés  de  superbe  culture  ;  une  collection  de 
quinze  sortes  de  Lierres  cultivés  en  pots  et  très  forts:  la 
collection  des  Agaue  et  genres  analogues;  des  Fuccaoua- 
dricolor  de  fortes  dimensions  ;  une  collection  d'A/oe,  Me- 
sembryanthemum  et  Echeveria; une  collection  de  dix  sortes 
de  Yucca;  une  collection  admirable  de  cinquante  sortes  de 
Cactées  en  forts  exemplaires,  une  autre  de  vingt -cinq,  une 
de  douze  Euphorbia  et  une  dernière  de  Sempervivum  de 
pleine  terre  —  les  modestes  Joubarbes.  —  Je  vous  disais 
bien  en  commençant  que  M.  Bédinghaus  est  un  grand  ama- 
teur :  ce  qu'il  a  exposé  nous  le  prouve.  Honneur  à  ce  char- 
mant homme  protecteur  de  l'Horticulture  qui  obtint,  je 
crois,  vingt  et  une  récompenses. 


15  i 


LE    JARDIN 


Un  autre  amateur  s'était  aussi  fait  fort  remarquer.  Je  veux 
parler  de  M.  Emile  de  Cock,  le  sympathique  trésorier  de  la 
Société  gantoise.  Dans  son  magnifique  lot  de  vingt-cinq 
plantes  de  serres  variées,  en  Heurs,  nous  avons  admiré  un 
exemplaire  extraordinaire  de  Yllelychrysum  spectabile; 
cette  Immortelle  aux  fleurs  carminées  si  jolies,  si  abon- 
dantes sur  les  branches  sèches  comme  si  elles  étaient  en 
papier!  Cette  bonne  vieille  plante  est  devenue  rare.  Jadis, 
Gand  en  multipliait  beaucoup. 

Nous  admirons  encore  un  superbe  Rhododendron  Gibsoni 
dont  le  parfum  est  si  agréable;  un  superbe  Pimelea  sjiec- 
tabilis,  la  (leur  à  l'ouate,  disait-on  dans  mon  jeune  temps; 
un  Eucharis  amazonica,  aux  fleurs  blanches  délicieuse- 
ment parfumées;  un  Eriostemon  densiflorus ;  un  très  fort 
Mimosa  paradera,  en  belle  pyramide;  un  Azalea  indica 
énorme,  de  la  variété  tardive  Souvenir  dn  Prince  Albert, 
déjà  ancienne  dans  les  cultures:  un  fort  Diosma  alla;  un 
bel  Acacia  verlicillala  ;  un  Carnellia  Contessa  Lavinia 
Maggi,  une  des  plus  telles  variétés  du  genre;  un  beau 
Correa  cardinalis  et  un  superbe  Polygala  Dalmaisiana. 
Toutes  ces  plantes,  comme  celles  de  M.  Bédinghaus,  étaient 
de  culture  parfaite. 

Dans  d'autres  concours,  M.  E.  de  Cock  nous  montrait, 
comme  bonnes  vieilles  plantes,  des  sujets  en  bonne  culture 
de  Boronia  megastigma  et  B.  elatior,  Epacris  hybrida, 
Bracliysema  acumihatum,  Erica  cucullata,  Cissus  disco- 
lor,  Paullinia  thalictrifolia  argentea.  Bougainvillea  spec- 
tabilis,  Bignonia  violacea,  Manettia  bicolor,  Mikania 
Eckautei,  Hoya  picta.  des  Epacris  très  beaux,  Solarium 
elegans,  Carnellia  Angelo  Cocchi,  Œschynanlhus  splen- 
dehs,  etc.  M.  Emile  de  Cock  exposait  dans  15  concours;  il  • 
obtint  aussi  beaucoup  de  récompenses.  C'est  encore  un 
amateur  sérieux. 

Comme  horticulteur.  M.  E.  Collumbieii,  à  Meirelbeke,  est 
réputé  pour  ses  cultures  de  plantes  du  Cap  et  de  la  Nou- 
velle-Hollande. Bien  que  ses  plantes,  en  général,  étaient 
moins  fortes  que  celles  des  précédents,  il  y  "avait  beaucoup 
à  noter:  j'ai  admiré  surtout  ses  Boronia  elatior  bien  diri- 
gés sur  haute  tige  de  0=50  à  0"60  de  hauteur  avec  belles 
couronnes  de  fleurs:  c'était  original  et  joli.  Dans  ses  lots, 
j'ai  remarqué  un  énorme  sujet  de  la  belle  espèce  Erica 
arborea  odorata,  des  Eriostemon  linearis.  Mimosa  longi- 
folia,  Correa  speciosa,  Grevillea  alpestris,  un  fort  Erica 
cucullata,  des  Pimelea  spectabilis,  Pultenœa  stricta,  Aca- 
cia rerticillata  et  A.  Drummondi,  Leptospermum  bulla- 
tum  et  L.  fruticosum,  Abelia  floribunda,  Callistemon 
a.mœnum,  Epacris  rosea  magnifica,  Metrosideros  grandi- 
flora  superba,  Chorozema  splendens,  Correa  i^enlricosa, 
Diosma  ambigua,  Pimelea  decussata,  Boronia  Mollini  ou 
B.  polygalœfolia,  Lomatia  heterophylla,  Kennedya  pur- 
purea  bimaculata.  ainsi  que  bien  d'autres  plantes  dont  les 
pareilles  existaient  dans  les  lots  des  exposants  précédents. 
La  culture  des  plantes  de  M.  Collumbien  était  très  bonne; 
ces  amoncellements  de  fleurs  sur  des  plantes  vigoureuses 
produisaient  un  effet  magique. 

Il  est  juste  de  citer  parmi  les  exposants  de  bonnes 
vieilles  plantes:  MM.  Spae,  De  Meyer,  Toffaert,  De  Clercq- 
Van-Guyseghen,  Van-Driessche-Lye,  De  Saeglher,  G.  de 
Cock,  T.  Piens,  Vervaene-Verraet,  De  Smet-Duvivier  qui 
eut  le  prix  pour  le  plus  beau  Boronia  heterophylla,  P.  Van 
Rehterghem,  Van  Dillewyn,  Nivet,  A.  Glyn,  De  Vos,  J.  Boe- 
lens,  De  Vrieser-Remens,  Ilendrick,  tous  de  Gand  et  des 
environs,  et  M.  de  Berckelaers,  d'Anvers. 

Mme  la  comtesse  de  Kerchove  de  Denterghem  démontrait 
son  bon  goût  pour  les  plantes  en  présentant  un  lot  magni- 
fique dans  le  concours  3?4.  J'y  ai  remarqué  Genista  race- 
mosa  et  G.  Evaristiana,  Acacia  Drummondi,  A.  lineata, 
A.  Latrobei  et  A.  cordata,  Brachysema  myricans,  Erios- 
temon linifolium  et  E.  microcoides  ;  Phylica  ericoides, 
cette  Rhamnée  aux  petites  ombelles  serrées  qu'on  appelle 
improprement  Bruyère  du  Cap;  Correa  floribunda  et  Bo- 
ronia polygalœfolia.  Un  magnifique  Choysia  ternata  était 
exposé  comme  plante  de  culture,  ainsi  qu'un  superbe  Erios- 
temon. En  outre,  étaient  exposés  également  de  très  belles 
Fougères  arborescentes,  des  Fougères  herbacées,  des  Pal- 
miers spécimens  et  de  magnifiques  Azalées  de  l'Inde. 

De  splendides  sujets  de  la  curieuse  Bruyère  à  fleurs 
jaunes,  Erica  Cavendishi,  figuraient  en  exemplaires  de 
près  d'un  mètre  de  diamètre,  dans  les  lots  très  importants 
de  MM.  Rigouts  et  Van-IIoutte.  Ces  exemplaires  étaient  de 
culture  exceptionnelle. 

Un  Cyrtodeira  fulgida,  cette  bonne  vieille  Gesnériacée 
aux  jolies  feuilles  moirées,  marginées  et  rayées  d'argent  ,où 
miroitent  les  fleurs  rouge  carmin,  était  exposé  par  M.  Dal- 
lière  en  un  énorme  exemplaire  arrangé  en  forme  de  fau- 
teuil. Cette  idée  originale  était  archaïque,  en  rapport  avec 
l'espèce  déjà  vieille. 

Les  Skimmia  japonica  et  S.  oblata  en  fruits,  ces  charmants 


arbustes  japonais  étaient  exposés  par  divers  horticulteurs. 
Et  les  vieux  Ardisia  crenulata  fructu-rubra  figuraient 
aussi,  exposés  par  M.  B.  spae  ;  un  lot  du  bel  arbuste  japo- 
nais, Eurya  latifolia  foliis  rariegalis  attirait  les  regards 
même  des  indifférents! 

Un  énorme  sujet  de  Platycerium  alcicorne  était  exposé 
par  M.  A.  De  Smet  de  la  firme  Louis  De  Smet  ;  cette  Fou- 
gère est  toujours  originale! 

Dans  les  lots  de  M.  Van  Drièsshe-Leys,  nous  avons  re- 
marqué :  rilabrotamnus  Nereli,  dont  le  coloris  est  plus  vif 
que  chez  \'H.  elegans;  le  vieil  et  excellent  Carnellia  Chau- 
dleri  elegans;  l'IIebeclinium  pallidum;  le  Toxicophlœa 
Humboldti,  YHàbrotamnus  elegans  en  fort  pied  ;  ainsi  que 
quelques  jolis  genres  déjà  nommés. 

Un  lot  de  20  Leptospermum  bullatum  sur  tige  était  ex-1 
posé  par  M.  G.  Fretin  :  c'est  bien  joli  cette  Myrtacée  cultivée 
de  cette  façon. 

Le  groupe  de  12  Acacia,  Mimosa,  Cistus  et  Genista,  en 
beauxexemplaires,  était  disputé  par  plusieurs  concurrents  : 
le  premier  prix  fut  accordé  à  M. A. de  Clercq-Yan-Guyseghem 
et  le  second  à  M.  G.  de  Cock,  deux  Gantois. 

Dans  le  groupe  exposé  par  la  maison  Linden  de  Bruxelles, 
à  la  mémoire  de  Jean  Linden,  il  y  avait  bien  quelques-unes 
de  ces  bonnes  plantes  peu  cultivées,  mais,  en  général,  elles 
étaient  de  serre  chaude  et  tempérée. 

En  somme,  on  peut  dire  que  la  dernière  Exposition  gan- 
toise a  su  faire  renaître  le  goût  pour  les  belles  plantes  à 
fleurs  abondantes  et  gracieuses  du  temps  passé.  C'est  d'un 
bon  augure  pour  l'avenir  des  bonnes  vieilles  plantes. 

AD.  VAN  DEN  HEEDE 


La  Production  et  le  Commerce  des  Fruits 


EN    EUROPE 


La  consommation  des  fruits,  j'entends  des  bons  fruits, 
va  sans  cesse  en  augmentant,  suivant  eu  cela  le  développe- 
ment normal  des  progrès  de  la  civilisation,  lesquels  engeu-- 
drent,  on  le  sait,  de  nouveaux  besoins,  surtout  dans  le  sens 
d'une  alimentation  meilleure el  plus  variée.  Ce  mouvement 
progressif  ne  pourra  aller  qu'en  s'accentuant,  au  fur  et  à 
mesure  que  le  goût  du  public  s'affinera  et  que  la  grande 
masse  des  consommateurs  saura  faire  la  différence  entre  les 
bons  fruits  et  les  fruits  médiocres. 

Cette  constatation  faite,  on  peut  se  demander  si  la  pro- 
duction est  eu  mesure  de  faire  face  à  tous  les  besoins.  Au- 
jourd'hui, il  est  possible  de  répondre  oui.  car,  depuis  quelques 
années,  il  a  été  planté,  non  seulement  en  France,  mais  aussi 
ri  surtout  à  l'étranger,  une  quantité  considérable  d'arbres 
fruitiers. 

Pendant  longtemps,  la  France  a  eu  le  monopole  de  la 
production  des  beaux  fruits,  et  c'est  sur  nos  marchés,  c'est 
chez  nos  cultivateurs  que  des  marchands  île  l'étranger 
venaient  s'approvisionner. 

La  production  fruitière  à  l'étranger.  —  Confiants 
dans  leur  vieille  renommée,  les  cultivateurs  français  ont, 
peut-être,  trop  compté  jusqu'ici  sur  leur  supériorité,  qui  est 
cependant  très  réelle  et  se  sont  désintéressés  de  ce  qui  s'est 
fait  à  l'étranger.  Mais,  en  présence  de  faits  accomplis,  ils  com- 
mencent maintenant  à  reconnaître  qu'une  concurrence 
redoutablese  développe  contre  eux  au-delà  de  nus  frontières. 

Ce  n'est  guère  qu'après  avoir  visité  l'Exposition  interna- 
tionale de  culture  fruitière  de  1894  que  les  exposants  français 
comprirent  pourquoi  nos  exportations  allaient  sans  cesse  en 
diminuanl  sur  les  principaux  marchés  de  l'Europe  orientale. 
Ce  fut  presque  une  révélation  lorsqu'on  vit  les  fruits  tins  du 
Tj  roi,  par  exemple,  se  partager  avec  les  nôtres  les  faveurs 
du  public. 

lui  gens  avisés,  les  producteurs  du  Tyrol,  avaient  pris  la 
peine  de  se  déplacer,  et  d'aller  étudier  sur  place  les  besoins 
desdifférents  marchés  qu'ils  voulaient  accaparer  et  ils  avaient 
très  bien  organisé  leur  représentation  commerciale.  Ven- 
dant, un  peu  meilleur  marebéque  nous,  des  produits  légère" 


LE    JARDIN 


155 


ni    inférieurs,  il  est    vrai,   mais  néanmoins  de  bonne 

qualité,  faisant  aux  maisons  sérieuses  un   crédit  que,  par 
principe,  la  plupart  des  commerçants  français  refusent  in 

variablernentaux  bonscon aux  raaui  aisclients étrangers, 

établissant  leurs  offres  de  prix  avec  l'unité  de  monnaie  des 
pays  d'exportation*,  emballant  leurs  produits  avec  soin  et 


fBlt\  v 


Fig.  73.  —  Panax  Mastersianum. 
(Plante  nouvelle,  voir  page  152.) 

recherche,  sinon  avec  goût,  donnant  en  un  mot  aux  ache- 
teurs mille  petits  avantages,  que  ceux-ci  ne  trouvaient  et  no 
trouvent  pas  encore  toujours  en  France,  ils  ne  tardèrent  pas 
à  s'assurer  des  débouchés  importants,  là  où  nous  avions  été 
jusqu'alors  les  seuls  fournisseurs. 

Encouragés  parées  premiers  sucrés,  ils  augmentèrent  con- 
sidérablement leurs  plantations,  ne  cultiva  ut  qu'un  très  petit 
nombre  de  variétés —  mais  les  meilleures  —  et  ne  s'em- 
barrassant  pas  des  «  fi  uitsdecol  lection  »,  comme  nous  avons 

tenda •  à  le  faire  chez  nous.  C'est  ainsi  que  prit  naissance 

l'industrie  des  «  fruits  de  luxe  »  dans  le  Tyrol  du  Sud. 

Les  cultivateurs  du  Tyrol  ont  eu  de  nombreux  imitateurs 
et  des  plantations  considérables  ont  été  faites  ces  dernières 
années  :  en  Styrie  (Pommiers),  en  Hongrie  (Pommiers, 
Vignes,  Pruniers),  dans  l'Allemagne  du  Sud  (Poiriers  et 
Pommiers),  en  Crimée  (Pommiers)  et  sur  de  nombreux 
points  de  la.  Russie  méridionale  (Bessarabie,  Podolie),  en 
Belgique,  en  Hollande,  en  Angleterre,  etc.  Faut-iJ  aussi 
parler  du  Canada  et  des  Etats-Unis  où  des  milliers  d'hec- 
tares sont  plantés  d'arbres  fruitiers  —  principalement  des 
Pommiers  —en  pleine  production? 

Est-ce  à  dire  que  la  situation  soit  désespérée  et  que  les 
cultivateurs  doivent  abandonner  la  lutte'.' Non  pas.  Mais 
il  est  grand  temps  d'aviser. 

Grâce  aux  merveilleuses  et  inépuisables  ressources  qu'offre 
notre  beau  pays  de  France;  grâce  aux  sérieuses  qualités  du 
cultivateur  français,  qui  es!  routinier,  certes,  mais  qui  aussi 
est  intelligent,  travailleur  et  économe,  nous  pouvons,  j'en 
ai  la  conviction,  envisager  l'avenir  avec  confiance. 

Avec  de  l'initiative,  de  la  persévérance  et  un  sentiment 
juste  des  besoins  futurs,  [es  cultivateurs  peuvent  non-seule- 


ment conserver  leur  situation  actuelle,  en  ce  qui  touche  au 
commerce  d'exportation,  mais  encore  l'améliorer  considéra 
blement.  Prévoir  et  organiser:  la  solution  du  problème  est  là. 

Danger  de  la  surproduction.  —  Ainsi  que  je  l'ai 
dit  plus  haut,  les  plantations  d'arbres  fruitiers  prennent 
chaque  jour  une  importance  de  plus  en  plus  grande  dans 
toutes  les  régions  tempérées  et  habitées  du  globe. 

Indépendamment  des  pays  que  j'ai  déjà  cités,  la  colonie 
du  cap  de  l'.r.nne  Espérance,  1  Australie,  la  Tasmanie,  etc. 

commencent  en  effet,  à  is  envoyer  régulièrement  chaque 

année  des  fruits  variés  d'assez  lionne  qualitéqui,  heureuse- 
ment, ne  font  pas  grand  tort  aux  nôtres,  par  suite  du  renver- 
sement des  saisons  dans  les  deux  hémisphères. 

Il  faut  donc  compter  sur  une  énorme  surproduction  à  bref 
délai,  surproduction  qui  aura  pour  conséquences  naturelles 
l'avilissement  desprixet  lamèxsente des  produits  inférieurs. 

Nécessité  de  ne  produire  que  de  bons  et  beaux 
fruits.  —  Cette  perspective  ne  serait  certes  pas  faite  pour 
nous  rassurer  si  nous  ne  savions,  par  contre,  que  les  fruits 
de  qualité  inférieure  seront  les  seuls  eu  tout  au  moins  les 
premiers  atteints  et  que  les  beaux  fruits  trouveront  toujours 
preneur  à  des  prix  rémunérateurs. 

Est-çè  que  les  grands  crûs  ont  eu  à  souffrir  de  la  mévente 
des  vins  en  1896?  Non!  il  en  est  de  même  pour  tous  les 
articles  de  qualité  supérieure.  C'est  là  une  vérité  économi- 
que dont  nous  devons  tenir  grand  compte.  Aussi,  conseille- 
rai-jeaùx  cultivateurs  français  de  s'attacher,  dès  maintenant, 
à  ne  produire  et  à  ne  livrer  à  la  consommation  que  de 
/"  au  c  fruits  de  bonne  qualité. 

Le  Poirier  et  le  Pommier  —  je  ne  m'occuperai  ici  que  de 
ces  arbres  —  sont  cultivables  dans  tous  les  pays  tempérés, 


Fig.  74-  —  Ptychosperma  Warleti. 
(Plante  nouvelle,  voir  page  152.) 

mais  ils  sont  loin  de  donner  partout  les  mêmes  produits.  11 
faut,  pour  obtenir  de  beaux  et  bons  fruits  des  conditions  de 
sol  et  de  climat  qui,  nulle  part,  ne  se  trouvent  aussi  souvent 
réunies  qu'en  France.  C'est  une  supériorité  incontestable 
q  ne  nous  avons  sur  les  autres  pays.  Sachons  donc  en  profiter. 

(A  suivre.)  H.  MARTINET. 


156 


LE    JARDIN 


CULTURES    MÉRIDIONALES 


LA    BANETTE 


La  Banette  ou  Dolique  est  une  Légumineuse  que  l'on 
cultive  beaucoup  en  Provence  et  dans  le  Bas-Languedoc. 
Elle  doit  son  nom  de  Banetteà  la  conformation  desesgousses 
qui  ressemblent  à  des  cornes  de  bélier.  La  Banette  se  nomme 
encore  Haricot-dolique  et  Dolique  mongette  (Dolichus  un- 
guiculatus).  C'est  une  plante  naine  dont  les  tiges  n'ont  que 
de  0"40  à  O^ôO  de  hauteur;  ses  feuilles  sont  d'une  belle 
couleur  verte,  lisses  et  trifoliées,  à  trois  folioles  triangu- 
laires. 

La  culture  de  cette  plante  est  la  même  que  celle  du  Hari- 
cot nain;  elle  est  donc  peu  difficile  à  pratiquer  et  peut  être 
entreprise  par  tous,  sans  qu'il  soit  nécessaire  d'avoir  de 
grandes  connaissances  en  horticulture. 

Le  terrain,  dans  lequel  doit  être  semée  la  Banette.  sera 
au  préalable  bien  préparée!  bien  ameubli.  On  doit  aussi  bien 
le  fumer.  Le  fumier  de  ferme  est  la  meilleure  fumure  pour 
cetteculture.  La  Banettesesème,  en  Provenceetdans  leMidi, 
un  mois  environ  après  les  Haricots,  Une  température  sen- 
siblement plus  chaude  que  pour  la  germination  des  Haricots, 
est  nécessaire  à  la  germination  de  la  Banette.  On  sème  en 
lignes  ou  en  touffes,  et  il  faut  avoir  soin  d'enterrerlesgraines 
assez  profondément.  Si  on  sème  en  touffes,  il  faut  semer 
quatre  ou  cinq  graines  par  touffe.  Les  touffes  doivent  être 
espacées  entre  elles  de  0*30.  On  peut  semer  à  la  main  sur 
ados. 

La  Banette  est  plus  délicate  que  le  Haricot,  et  une  frai- 
cheur  constante  doit  être  maintenue  durant  sa  germination  ; 
dans  les  commencements  de  la  croissance  de  la  plante.  îles 
binages  assez  fréquents  et  des  sarclages  sont  également 
nécessaires;  il  faut  sarcler  quand  les  plantes  ont  0"06 à 0"07 
de  hauteur.  Un  binage  est  nécessaire  une  quinzaine  de  jours 
après  ce  sarclage.  Si  la  terre  est  légère,  et  si  la  séche- 
resse survient,  buttez  légèrement  pour  activer  la  croissance 
des  plantes. 

La  Banette  n'exige  pas  des  terrains  fertiles  et  l'un  de  ses 
avantages  est  qu'elle  se  passe  d'arrosages  et  qu'elle  croît, 
malgré  cela,  rapidement.  Les  fleurs  de  dimensions  assez 
grandes  changent  de  nuances  et  passent  du  blanc  au  rose 
et  au  lilas;  elles  ont  sur  leurs  pétales  une  tache  plus  ou 
moins  foncée  qui  les  caractérise.  Les  gousses  sont  de  forme 
presque  arrondie.  Les  graines  qu'elles  renferment  sont,  lors- 
qu'elles sont  mûres,  d'un  blanc  jaunâtre  avec  un  point  noir 
au  milieu.  La  maturité  de  la  Banette,  semée  à  la  fin  mai, 
arrive  à  la  mi-août.  Le  meilleur  mode  de  la  cueillir,  c'est 
de  faire  la  cueillette  delà  mi-août  à  la  mi-septembre,  en 
plusieurs  fois.  Cette  espèce  de  Dolique  a  produit  des  variétés 
ayant  des  graines  de  couleur  et  de  grosseur  différentes.  La 
Banette  ne  craignant  pas  la  sécheresse  et  ayant  besoin  d'une 
assez  grande  chaleur,  est  bien  la  Légumineuse  par  excellence 
de  la  Provence  et  des  régions  du  climat  méditerranéen. 
Aussi  cultive-t-on  la  Banette  ou  Dolique  mongette  dans  les 
pays  du  bassin  de  la  Méditerrranée,  en  Italie,  en  Espagne 
et  en  Egypte. 

Outre  le  Dolique  nain  ou  Banette  dont  nous  venons  de 
parler,  on  cultive  aussi  le  Dolique  à  rames.  Le  plus  appré- 
cié des  Doliques  à  rames  est  le  Haricot-dolique  de  Cuba 
ou  Dolique  asperge  (Dolichus  Asparagus)  très  cultivé  en 
Italie.  Ce  Dolique  atteint  deux  à  trois  mètres  de  hauteur;  ses 
fleurs,  de  couleur  jaune  verdatie,  produisent  des  gousses  lon- 
gues et  pendantes  qui  contiennent,  lorsqu'elles  sont  mûres, 
des  graines  petites  et  rougeâtres.  11  est  cultivé  comme  les 
Haricots  à  rames  et  ses  gousses  sont  consommées  en  vert. 


Une  autre  variété  de  Dolique  à  rames,  est  le  Dolique 
Lablab,  que  l'on  cultive  beaucoup  en  Egypte.  Ce  Dolique  a 
les  feuilles  tant  soit  peu  gaufrées,  et  atteint  quatre  à  cinq 
menés  île  hauteur.  Ses  fleurs  en  grappes  s,, ut  violettes  ou 
blanches,  el  -es  gousses  contiennent  des  graines  blanches 
ou  noires.  Ses  Heur-,  sonl  très  jolies  et  leur  floraison  dure 
d'août  en  octobre.  Cette  variété  est  cultivée  comme  plante 
d'ornement  dans  le  Midi,  tomme  pour  les  Haricots,  des 
tuteurs  sont  nécessaires  pour  soutenir  les  Doliques  à  rames. 

Nous  avons  consacré  ces  lignes  à  la  Banette  pour  faire 
connaître  davantage  cette  excellente  Légumineuse  de  Pro- 
vence, qui.  par  ses  qualités,  mérite  que  l'on  donne  une  plus 
grande  extension  à  sa  culture  dans  la  région  de  l'Olrt  ter  el 
dans  tout  le  Midi.  LAG. 


CULTURE  EN  POTS  DES  CANNAS 

Mon  intention,  en  écrivant  cet  article,  n'est  pas  de  parler 
des  Cannas  tant  au  point  de  vue  botanique  et  descriptif 
qu'au  point  de  vue  décoratif,  ce  sur  quoi  il  est  superflu  de 
revenir,  le  sujet  ayant  été  déjà  à  maintes  reprises  suffisam- 
ment traité  dans  ses  moindres  détails,  dans  ce  journal. 

Je  me  propose,  plus  particulièrement,  de  parler  aujour- 
d'hui de  la  culture  des  Cannas  en  pots  et  d'en  développer 
les  principes  de  culture  basés  sur  les  procédés  pratiques 
dont  les  résultats  sont  des  plus  satisfaisants. 

Bien  que,  en  principe,  le  Canna  soit  réputé  d'une  culture 
facile  et  soit  relativement  peu  exigeant  sur  le  choix  du  sol, 
il  est  néanmoins  certains  modes  de  cultures  paraissant 
être  a  tous  points  de  vue  préférables. 

La  culture  des  Cannas  en  pots  diffère  essentiellement 
de  leur  culture  en  pleine  terre.  Si  l'on  tient  compte  de 
l'extrême  vigueur  de  ces  plantes  el  des  -oins  assidus  néces- 
saires au  maintient  de  l'équilibre  de  la  végétation  dans 
une  culture  pratiquée  aussi  étroitement  que  la  culture  en 
pots,  il  est  facile,  même  aux  plus  inexpérimentés,  de 
reconnaître  le  mérite  incontestable  de  cette  culture,  encore 
trop  peu  connue  et  qui  est  appelée  à  rendre  de  réels  services. 

Lors  de  la  mise  en  végétation,  variant  suivant  l'épo- 
que et  le  but  que  l'on  se  propose,  il  convient  de  prendre 
toutes  les  précautions  nécessaires  pour  détacher  les  rhizo- 
mes de  la  souche  mère.  On  facilite  cette  première  opération 
en  débarrassant  les  rhizomes,  à  l'aide  d'une  spatule,  de  la 
terre  y  adhérant  depuis  l'arrachage;  c'est  ainsi  que  l'on 
j ■•■ut  éviter  toutes  mutilations  dans  la  division.  Dès  que  le 
choix  des  rhizomes  les  mieux  conformés  est  fait,  on  les  ra- 
fraîchit avec  la  serpette.  J'engage  à  se  servir  de  poussière 
deeharbon  de  bois  pour  appliquer  sur  chaque  plaie  afin  d  en 
faciliter  la  cautérisation  plus  rapide  ;  faute  de  cette  précau- 
tion, les  rhizomes  risqueraient  de  pourrir.  Avant  de  pro- 
céder au  premier  em potage,  il  est  bon  d'attendreun  ou  deux 

jours,  afin  que  les  plaies  se  cicatrisent  bien  sons  l'acti le 

l'air. 

Premier  empotage.  —  Il  est  difficile  de  préciser  au 
justeladate  du  premier  empotage;  d'une  manière  géné- 
rale, l'époque  varie  du  15  février  au  15  mars,  selon  que  la 
mise  en  végétation  a  été  effectuée  fin  décembre  ou  fin 
janvier.  A  cet  effet,  on  choisit  des  godets  de  grandeur  en 
rapport  avec  la  force  et  la  nature  des  rhizomes,  des  goilei^ 
de  0ra,09  à  0°',1Û  de  diamètre  conviennent,  si  toutefois  ils 
sont  suffisamment  profonds  pour  permettre  d'y  placer  un 
drainage  suffisant. 

La  composition  de  la  terre  à  employer  est  la  suivante: 
deux  parties  de  bonne  terre  de  jardin,  une  de  terre  franche 
calcaire  et  une  de  bon  terreau  de  couche.  A  ce  mélange,  il 
esl  bon  d'ajouter  un  peu  de  sable.  Le  foui  est  ensuite  inti- 
mement mélangé  et  grossièrement  tamise. 


LE   JARDIN 


157 


Les  godets  étant  bien  drainés,  chaque  rhizome  esl  déposé 
an  fond  et  placé  de  façon  à  ee  que  sa  partie  supérieure 
puisse  être  aussi  recouverte  q n<'  possible,  puis  on  appuie 
quelque  peu  la  terre  autour  de  ce  dernier  dans  sa  partie 
inférieure,  de  manière  à  le  maintenir  aussi  fixement  que 

possible  ;  à  la  surface,  la  terre  doit  au  traire  être  tenue 

meuble,  pour  que  les  racine--,  lors  de  leur  développement 
oe  rencontrent  aucune  résistance  et  que,  de  plus,  l'air,  la 
chaleur  et  l'humidité  puissent  pénétrer  plus  facilement. 

Les  godets  son  I  ensuite  placés  sur  une  iuih-Iih  préalable- 
ment montée  à  cette  intention el  donnant  une  température 
moyenne  de  15  à  IN"  environ.  On  les  enterre  de  moitié  de 
leur  hauteur  seulement  et  de  façon  â  ce  qu'ils  se  trouvent 
à  peu  de  distance  du  vitrage.  De  celle  façon,  le  volume 
d'air  étant  plus  restreint,  la  chaleur  y  est  plus  élevée. 

Les  Cannas,  comme  beaucoup  d'autres  plantes  cultivées 
s, lit  sous  verre,  suit  en  serre,  soit  encore  sous  châssis, 
réclament  une  grande  s. un  nie  de  lumière,  il  est  donc  indis- 
pensable de  maintenir  les  châssis  aussi  propres  que  possi- 
ble en  lavant  le  vitrage  dès  que  le  besoin  s'en  fait  sentir. 
D'autre  part,  je  recommande  tout  particulièrement  d  éviter 
I  arrosage  des  godets  nouvellement  placés  sur  la  couche  et 
cela  jusqu  â  ce  que  la  végétation  si1  manifeste.  En  cas  de 
trop  grande  sécheresse,  il  est  facile  d'y  remédier  en  don- 
nant quelques  bassinages  avec  de  l'eau  dans  laquelle  un  a 
fait  dissoudre  du  nitrate  de  soude  à  la  dose  de  1/2  gramme 
pour  1  litre  il 'eau. 

Je  crois  indispensable  de  faire  ici  une  première  remarque 
au  sujet  des  rhizomes  laissés  ainsi  sans  être  arrosés  contrai- 
rement àce  que  l'on  est  tenté  de  faire.  Il  est  en  etfet  inu- 
tile d'arroser,  car,  d'une  part,  les  rhiziunes  de  nature  succu- 
lente sont  par  conséquent  gorgés  de  matières  nutritives  en 
quantité  suffisante  pour  aider  la  végétation  à  se  déclarer, 
et,  d'autre  part,  ces  rhizomes  sont  en  contact  avec  la  terre 
fraîche  et  l'humidité  développée  par  la  couche  en  fermen- 
tation. Dans  ces  conditions,  l'émission  des  racines  se  pro- 
duit de  la  façon  la  plus  naturelle. 

Si   l'on  tient  c pte  de  ces  quelques  détails  donnés  en 

passant,  les  Cannas  se  mettent  en  végétation  d'une 
manière  uniforme  dans  un  délai  relativement  court  variant 
de  quinze  jours  ;,  t  h  lis  semaines. 

A  ce  moment,  il  faut  apporter  toute  son  attention  aux 
suins.  qui  consistent  à  donner  de  l'air  et  à  ombrer  légère 
ment,  pour  protéger  ainsi  les  bourgeons  encore  trop  tendres 
de  l'action  trop  directe  des  rayons  solaires.  Six  à  huit 
semaines  suffisent  pour  que  les  jeunes  plantes  aient  garni 
eu  parti''  leurs  godets  de  racines.  Les  réchauds  ayant  été 
renouvelés  environ  quinze  jours  avant,  on  doit  songera 
établir  d'autre  part  une  seconde  couche  destinée  à  recevoir 
les  plantes  lors  du  deuxième  rempotage. 

Deuxième  rempotage.  —  D'une  manier:'  générale, 
même  si  quelques  plantes  ne  sont  pas  encore  prêtes  à  subir 

celle  ii  pi 'ration,  on  procède  au  deuxiè 'em  potage  dans  le 

courant  d'avril.  On  se  sert  de  pots  de  0",1 1  à0°,15,  suivant 
la  force  des  plantes;  le  compost  à  employer,  préparé  depuis 
deux  mois  environ,  doit  se  composer  des  quantités  sui- 
vantes :  trois  parties  de  bonne  terre  de  jardin  et  une  partie 
de  terre  franche;  on  ajoute,  pour  un  dixième  du  mélange, 
du  terreau  de  couche  dans  lequel  on  a  mélangé  intime- 
ment du  fumier  en  décomposition  avancée,  pour  la  va- 
leur de  1  ::. 

Si  l'on  veut  avoir  une  bonne  végétation,  condition  essen- 
tielle pourobtenii  une  belle  floraison ,  le  compost  doit  ren- 
fermer les  encrais  suivants  :  superphosphate  minéral 
500  grammes;  sulfate  de  potasse  250  grammes  et  nitrate 
de  soude  150  grammes  pour  100  kilos  de  terre.  Dans  le 
cours  de  ces  deux  mois,  on  doit  avoir  remanié  le  mélange 
deux  ou  trois  fois. 
Environ  sept  à  huit  jours  avant  de  procéder  au  nouveau 


rempotage,. on  ajoute  les  engrais  organiques  suivants,  qui 

i   à  base  d'azote  el    susceptibles  d'être  utilisés  par   la 

plante  dans  un  laps  de  temps  relativement  court:  pou- 
di eiie  250  grammes,  colombine  150  grammes,  sang  des- 
séché 100  grammes,  corne  torréfiée  500  grammes. 

i  eci  fait,  on  prend  les  pins  grandes  précautions  pour 
conserver  intacte  les  mottes  des  Cannas.  On  draine  forte- 
ment les  pois,  puis  on  recouvre  les  tessons  employés  à  cet 
effet  avec  du  fumier  décomposé  que  l'on  appuie  fortement 
sur  ces  derniers  et  on  ajoute  un  peu  de  sable  pour  éviter 
que  les  racines  ne  soient  en  contact  direct  avec  le  fumier. 
Cette  opération  a  pour  but  d'empêcher  que  les  engrais  ne 
se  filtrent  trop  facilement  dans  la  suite  par  les  arrosages 
de\  enus  fréquents. 

La  terre,  que  l'on  fait  glisser  autour  de  la  motte  à  laide 
d  un  tuteur  assez  flexible,  est  ensuite  serrée  assez  fortement 
autour  de  cette  dernière  en  ayant  soin  de  toujours  conserver 
la  surface  meuble. 

Les  plantes  sont  alors  enterrées  de  nouveau  sur  la  couche 
et  distancées  suivant  les  besoins.  Étant  donné  la  saison  plus 
avancée  et  la  plus  grande  robusticité  des  plantes,  une 
température  de  12  â  15"  suffit  pour  entretenir  une  bonne 
végétation.  Pour  faciliter  la  reprise   plus  rapide,  on  tient 

le-  châssis  fermés  et    on  doi leux  où  trois  bassinages 

par  jour.  Dès  que  la  végétation  se  manifeste  à  nouveau, 
on  donne  de  l'air,  et  des  arrosages  suivant  les  besoins. 

Dans  la  première  quinzaine  de  mai,  les  plantes  ont  une 
tendance  à  prendre  un  développement  considérable,  aussi 
est-il  indispensable,  à  ce  moment,  de  redoubler  d'attention 
et  d'enlever  complètement  les  châssis.  Ainsi,  les  plantes 
subissent  des  alternatives  de  froid  et  de  chaleur,  ee  qui  a 
pour  but  de  maintenir  l'équilibre  de  la  végétation,  de  for- 
tifier les  tissus  sous  l'action  de  l'air  et  de  permettre  aux 
inflorescences  de  se  former  dans  de  meilleures  conditions. 
Néanmoins,  il  faut  veiller  à  ceque  les  plantes  ne  durcissent 
pas  par  suite  de  l'air  encore  trop  vif  à  cette  époque  de  l'année. 
D'autre  part,  je  recommande,  d'une  manière  toute  spé- 
ciale, de  surveiller  attentivement  les  [liantes  pour  éviter 
quelles  s'enracinent  dans  la  couche,  soit  par  le  fond  des 
pots,  soit  pardessus  les  bords.  Faute  de  cette  précaution, 
les  plantes  ne  tardent  pas  à  devenir  disgracieuses,  par 
suite  d'une  mauvaise  conformation.  On  évite  cet  inconvé- 
nient en  ayant  soin  de  tourner  les  pots  de  temps  en  temps. 
Si  l'on  observe  bien  cette  recommandation,  on  est  surpris 
plus  tard  des  résultats  obtenus  :  les  plantes  sont  bien  com- 
pactes et  d'une  végétation  ramassée,  et  le  feuillage,  très 
étoffé  d'ailleurs,  tonne,  par  suite  de  la  profusion  des 
bourgeons  qui  se  développent,  de  magnifiques  touffes  dont 
les  inflorescences  nombreuses  se  produisent  avec  ensemble, 
donnant  à  la  plante  un  cachet  tout  particulier. 

Vers  la  fin  de  mai  ou  au  commencement  de  juin,  les 
plantes  commencent  à  fleurir.  Il  est  bon  d'éviter  que  les 
inflorescences  ne  s'épanouissent  complètement  sous  châssis, 
t  in  y  arrive  en  les  plaçant  en  serre  lorsque  l'inflorescence 
se  montre.  Dès  lois,  [es  plantes  pourront -être  utilisées  avan- 
tageusement. La  plupart  des  lionnes  variétés  étant  très 
florifères  et  multiflores,  la  floraison  est  d'autant  plus  pro- 
longée que  l'on  maintient  les  plantes  en  végétation  plus 
constante  par  d  abondants  arrosages  à  l'eau  contenant 
différents  engrais,  tels  que:  matières  fécales,  purin,  nitrate 
de  soude,  etc. 

Si.  au  contraire,  on  s,-  propose  d'obtenir  de  meilleurs 
résultats  et  de  produire  des  plantes  poussées  à  un  maximum 
de  culture  remarquable.  Je  conseillerai  alors  de  donner  aux 
plantes  un  troisième  rempotage  en  pois  de  0°,18,  0",20  à 
0'",22  suivant  la  force  des  sujets.  Ce  dont  nous  parlerons 
dans  un  prochain  article. 

(A  suivre).  JEAN  GACHELIN. 


158 


LE    JARDIN 


CULTURE   POTAGERE 


CULTURE   DU  CARDON 


Le  Cardon  esl  une  plante  qui  a  passablement  de  ressem- 
blances extérieures  avec  l'Artichaut.  Comme  chacun  sait,  le 
Cardon  est  cultivé  pour  ses  feuilles  ou,  plus  exactement,  pour 
leur  base  et  les  cotes  qui  constituent  un  légume  loin 
d'être  dépourvu  de  qualités.  Les  plantes  potagères  ayantune 
véeétation  aussi  lente  nue  le  Cardon  sont  rares.  Semé  de 

bonne  heure  par  exemple  sur  coud t  planté  aussitôl  que  le 

temps  le  permet,  il  ne  commence  vraiment  à  prendre  du 
développement  qu'à  l'arrière  saison. 

Les  semis  de  Cardon  se  fonl  de  plusieurs  manières  :  sur 
couche  OU  directement  en  pleine  terre. 

Je  tiens  à  taire  remarquer  que  le  Cardon  supporte  mal 
la  transplantation,  à  moins  qu'il  ne  soit  tout  petit  :  dans 
ce  cas.  la  reprise  est  certaine  et  n'est  pas  trop  lente. 

A  un  autre  point  de  vue,  le  Cardon  est  une  plante  qui 
n'apparaît  sur  les  tables  qu'à  l'automne  et  pendant  l'hiver. 

A  mon  avis,  il  me  semble  donc  y  avoir  bien  peud'intérêt 
à  chercher  à  l'obtenir  plus  tôt. 

Quoiqu'il  en  soit,  le  I  lardon  est  semé  : 

1"  Sur  couche  sous  châssis,  en  plein  terreau  cm  dans  de 
petits  godets  vers  la  fin  du  mois  d'avril  :  puis  mis  en  place 
dans  lé  courant  du  mois  de  mai.  M'appuyanl  sur  les  consi- 
dérations que  j'ai  données,  je  ne  vois  aucun  avantage  à  agir 
ainsi. 

2°  Directement  en  place,  vers  la  fin  du  mois  de  mai,  dan 
un  sol  de  fertilité  ordinaire  et  profondément  labouré 
linéique  temps  avant  qu'il  reçoive  les  semences.  Cette 
deuxième  méthode  est  susceptible  de  donner  de  1res  beau  ; 
Cardons.  Dans  la.  majorité  des  cas,  il  est  préférable  de  s'en 
tenir  à  celle-là . 

Le  Cardon  étant  une  plante  qui  atteint  habituellement 
de  grandes  dimensions,  les  pieds  doivent  être  suffisamment 
distancés  entre  eux.  Un  mètre  en  tous  sens  est  une  bonne 
distance  permettant  aux  feuilles  de  se  développer  dans  toute 
leur  longueur  sans  trop  se  gêner. 

Aux  emplacements  déterminés  et  marqués,  après  avoir 
incorporé' au  sol  un  peu  de  terreau,  on  pratique  à  la  main,  de 
légères  dépressions  de  0™15  de  diamètre  environ,  au  fond 
desquelles  on  sème  quatre  ou  cinq  ".raines,  ii  ll"0:i  de  dis- 
i ; 1 1 1 .  e  les  unes  des  autres. 

Une  fois  la  germination  effectuée,  lorsque  les  jeunes  Car- 
iions sont  très  apparents  au  dessus  du  sol,  et  qu'il  n'y  a  plus 
aucune  crainte  à  eonce^  oir  sur  l'avenir  de  ceux  qui  doivent 
cire  conservés,  on  l'ail  choix  des  pieds  les  plus  vigoureux, 
puis  on  supprime  tous  les  autres,  pour  n'en  conserver  qu'un 
seul  à  la  distance  indiquée. 

J'ai  dit  que  le  Cardon  avait  une  végétation  lente,  aussi 
convient-il  d'utiliser  la  surface  comprise  entre  les  lignes  par 

une  plantation  de  salade-  (Laitues,  Cbi 'ées)  el  même  un 

semis  de  Radis.  Pendant  la.  croissance,  indépendamment 
des  binages  assez  fréquents  du  sol,  assez  souvent,  le  Cardon 
réclame  de  fréquents  arrosages,  surtout  pendant  les  mois  de 
juillet  et  d'août. 

Nous  le  saxons,  [a  partie  alimentaire  du  Cardon  réside 
dans  les  côtes  des  feuilles  qui  se  sont  élargies  el  épaissies. 
Mais  le  rhizome  qui  se  trouve  dans  la  terre  est  aussi  excel- 
lent, il  faut  donc  avoir  soin,  lors  de  l'arrachage,  de  ne  pas 
le  laisser  dans  la  terre. 

Les  col  es  des  feuilles  ne  sont  vraiment  excellentes  qu'après 
avoir  été  privées  de  lumière  pendant  quelque-temps,  lors- 
qu'elles  sont  devenues  blanches. 

Les  Cardonsse  blanchissent ordinairemenl  lorsqu'ils  sont 
parvenus  à  leur  entier  développement,  à  la  (in  du  mois  de 


septembre  ou  dans  la  première  quinzaine  du  mois  d'octobre. 
Le  blanchiment  peut  se  faire  sur  place  ou  bien  dans  une 
cave  ou  dans  un  cellier. 

Dans  la  première  méthode.  les  feuilles  des  Cariions  sont 
toutes  relevées  et  maintenues  dans  cette  position  au  moyen 
de   plusieurs   lien-.  Ainsi  réunies,  elle-   -oui  entourées  de 

paille  sur  u épaisseur  suffisante  pour  empêcher  la  lumière 

il  \  pénétrer,  puis,  puni-  donner  plu-  de  fixité  aux  pied-,  on 
en  butte  la  base. 

Dans  la  deuxième,  les  Cardons  préparés  comme  il  vient 
d'être  dit,  empaillés  ou  non.  suivant  l'obscurité  du  local. 
sontarrachés  puis  portés  à  la  ca\  e  où  ils  sont  plantés  les  uns 
à  coté  des  autres,  le  rhizome  enfoncé  dans  du  terreau  ou  dans 
du  sable.  Si  la  caveesl  suffisamment  obscure,  il  est  absolu 
mont  inutile  de  les empaïller,  on  se  contente  do  le-  \  placer 
en  maintenant  le-  feuilles  relevées. 

Lorsque  le-  cote-  sont  jugées  suffisamment  blanches,  les 
Cardons  peuvent  être  livres  à  la  consommation. 

Les  pieds  destinés  à  blanchir  au  dehors  peuvent  être  ren- 
trés en  cas  de  froids  \  if-. 

Le  ('avion  de  Tours  et  le  Cardon  plein  inermesoni  deux 
excellentes  va riéi es  ;  quoique  la  seconde  ail  l'avantage  de  ne 
pas  être  munie  d'aiguillons,  la  première  est  cependant  tou- 
jours la  plus  cultivée. 

.1.  FOUSSAT. 


LES   SOUCIS 


Si  ce  u  i;iai  l  le  dédain  stupide  qu'on  montre  chez  nous, mais 
heureusement  chez  nous  seulement,  pour  les  (leurs  jaunes 
en  générale!  pour  les  Soucis  en  particulier,  que  Ton  trouve, 
dit-on,  trop  u  couleur  de  ménage   »,  ils  seraient  sans  doute 

autant  estimés  qu'il i  dédaignés.  Mais  est-ce  à  dire  que 

e  dédain  soit  justifié?  Mille  fois  non.  car  il  n'est  pas  à 
notre  connaissance,  de  plantes  produisant  plus  d'effet  déco- 
ratif pour  aussi  peu  de  soins  ipi  en  exigent  les  Soucis.  Mais 
voilà,  leurs  fleurs  sont  jaunes  ! 

Les  arguments  ne  manquent  pourtant  pas  pour  plaider 
la  cause  du  jaune.  C'est  une  des  trois  couleurs  fondamen- 
tales, une  de-  plus  communes  dans  les  fleurs,  la  plus 
voyante,  celle  qui  s'altère  le  moins  à  la  lumière,  lapins 
durable  el  aussi  la  moins  fragile.  11  suffit,  pour  se  rendre 
compte  de  sa  valeur  décorative,  de  la  comparer  aux  autres 
couleurs,  ou  même  simplement  de  comparer  une  touffe  de 
Soucis  à  une  autre  plante  voisine. 

Du  reste,  les  Soucis  ne  sont  pas  tous  uniformément  jau- 
ne-, il  \  en  a  de  toute-  les  nuances,  depuis  le  blanc  jau- 
nâtre jusqu'au  jaune  d'or  foncé,  à  l'orangé,  à.  l'abricot  el 
aussi  des  panachés  de  brun. 

Les  Soucis  ont  un  avantage  prépondérant  au  point  de 
vue  cultural  sur  les  autres  plantes  d'ornement  el  cet  avan- 
tage esl  tout  particulièrement  appréi  table  pour  les  amateurs 
.u  ue  peinent  consacrer  beaucoup  de  temps,  ni  d'argent  à 
leur  jardin. 

Quelques  sous  suffisent  pour  se  procurer  les  graines 
nécessaires  à  l'ensemencemenl  d'une  corbeille  et,  au  besoin, 
ces -raines  se  contenteront  d'être  jetées  au  hasard  sur  la 
terre.  Quelles  sont  doue  les  plante-  qui  peuvenl  bien  être 
moins  exigentes  qu'eux  '.' 

Leur  porl  est  d'une  régularité  remarquable,  leurs  tiges  et 
pédoncules  sont  suffisamment  forts  pour  ne  jamais  se  cou- 
cher ni  se  casser  et  ne  nécessitent  par  suite  aucun  tuteurage 
ni  pincement  :  ils  supportent  sans  souffriT  la  grande  cha- 
leur, la  longue  sécheresse  et  ne  nécessitent  aucun  arrose- 
meiii  :  il-  -eut  absolument  exempts  de  toute  maladie  et 
des  ravages  des  insectes;  leur  tiiiraison  esi  généreuse  el  de 
longue  durée  el  la  couleur  vive  et  bien  tranchée  des  Heur- 


LE    JARDIN 


150 


permet  d'en  former  des  groupes  bien  voyants  sur  les  points 
éloignés  des  vues  perspectives,  d'en  obtenir,  en  les  asso 
eianl  à  d'autres  plantes  à  Qeurs  de  couleurs  différentes  (rouge, 
lilas,  bleue  ou  violette),  des  contrastes  d'un  très  bon  effet. 

<'n  peut  encore  et  très  avantageuse ut  en  disséminer  des 

pieds  sur  les  bords  des  massifs  d'arbustes,  en  former  des 
bordures,  des  lignes,  des  touffes  éparses  dans  les  plates 
bandes  ou  en  orner  au  besoin  complètement  les  corbeilles. 
Enfin,  leur  peu  de  délicatesse  permet  facilement  d'en  obte- 
nir en  fleurs  à  toute  époque  de  l'année,  même  en  plein 
hiver  et  alors  ils  ne  feraient  pas  mauvaise  figure  dans  les 
serres  froides  et  jardins  d  biver. 

Tous  les  Soucis  de  nos  jardins  sont  des  variétés  horti- 
coles et  à  fleurs  doubles  du  Calendula  ofjicinalis.  origi- 
naire de  l'Europe  australe.  Ces  variétés,  dont  l'origine  de 
quelques-unes  est  déjà  fort  aneienne,  sont  au  nombre  du  m- 
bonne  demi-douzaine  et  remarquables  par  les  grandes 
dimensions  de  leurs  Heurs  et  leur  duplicature  parlait'-,  i 
tant  est  qu'on  puisse  appliquer  ce  terme  à  des  Composées. 
Les  pins  distinctes  el  les  plus  remarquables  sont  : 


-JfPI 


t 


.  ..:*•  f^ 

Fig.  75.  —  S suci  double  panaché  Météore. 

Souci  double  à  grandes  fleurs,  à  fleurs  très  grandes  et 
d'un  beau  rouge  orangé  foncé. 

Souci  double  blanc  jaunâtre,  à  fleurs  un  peu  petites, 
mais  blanc  crème  ou  jaunâtre. 

Souci  double  panaché  Météore,  à  Heurs  larges,  dont  les 
ligules  sont  curieusement  lignés  d'orange  et  de  saumoné, 
avec  l'extrémité  frangée,  ce  qui  leur  donne  un  aspect  pana- 
ché et  très  élégant  (fig.  75). 

Souci  double  panaché  Prince  d'Orange,  diffère  simple 
ment  du  précédent  par  sa  couleur  plus  foncée. 

Souci  double  jaune  vif,  que  son  nom  caractérise  suffi- 
samment. 

Souci  double  à  la.  Reine,  ou  Souci  de  Trianon,  à  fleurs 
jaune  clair,  parfois  nuancées  d'un  peu  de  brun,  à  l'extrémité 
des  ligules. 

Souci  double  Le  Proust,  à  fleurs  un  peu  bombées,  jaune 
nankin  ou  abricoté  spécial,  avec  le  sommet  des  ligules  hm- 
brié  et  finement  bordé  de  brun. 

Souci  double  prolifère,  S.  à  bouquet  ou  .S'.  Mère  de 
famille.  Variété  plus  curieuse  que  réellement  décorative, 
dont  les  capitules  produisent,  comme  dans  la  Pâquerette 
de  ce  dernier  nom,   plusieurs  autres  petits  capitules  pédi 

celles,    disposés    eu     i-niiro sous  le  capitule   principal. 

ainsi  qu'on  le  voit  nettement  dans  la  fig.  715. 


i  >n  cultive  encore  dans  les  jardins  quelques  autres  espè- 
ce   de  Soucis,  dont  les  deux  suivantes  sont  les  principales; 
la  dernière  n'est  pas,  du  reste,  un  Souci  dans  le  s.-ns  bota 
nique  et  n'est  plus  admise  dans  ce  genre. 

Souri    suffrutescent    (Calendula     suffruticosa    Yahl). 
h.  pèce  à  longues  tiges  rameuses,  grêles,  divariquées,  touf- 


Fig.  76.  —  Souci  prolifère. 

lues,  garnies  de  petites  feuilles  étroites  et  produisant  de 
nombreuses  petites  fleurs  jaune  vif,  simples  et  longuement 
pédonculées  (fig.  77).  Malgré  son  nom,  qui  peut,  le  faire 
supposer  vivace,  il  n'en  est  pas  moins  parfaitement  an 
nuel.  Il  est  encore  peu  répandu,  car  son  introduction  de 
I  Algérie  ne  date  qtie  de  1889. 

Souci  plumai  (Calendula  vel  Dimorphotheca  pluvialis 
Mœnch.) Plante  annuelle,  introduite  du  Cap  depuis  plus  de 
deux  siècles,  formant  une  touffe  étaiée,  diffuse,  dont  les 
rameaux  se  terminent  par  des  capitules  longuement  pédon- 
cules, simples,  à  fleurons  rayonnants  blancs  en  dedans, vio 
lacés  en  dehors,  avec  le  disque  pourpre  violacé.  Ces  capi- 
tules s'épanouissent  le  matin  et  restent  ouverts  jusqu'à  3  ou 
1  heures;  mais,  lorsque  le  temps  s'assombrit  ou  qu'il  sur- 
vient un  orage  plus  tôt,  ils  se  ferment  et  cette  aptitude  bien 


Souci  suffrutescent. 


connue  du  teste,  qui  a  valu  ;\  la  plante  ses  noms  familiers 
il.- Souci  pluvial  on  Souci  hygrométrique.  Il  eu  existe  une 
variété  double,  dont  les  capitules  restent  épanouis  toute  la 
journée,  et  leur  aspect  est  particulier  à  cause  de  la  couleur 
violacée  de  la  face  externe  des  languettes,  <■'•  qui  les  lait, 
paraîtrecomme  panachés.  Enfin,  on  a  obtenu  une  formedite 


160 


LE    JARDIN 


hybride,  don)  Les  fleurons  Liguléssont  blanc  jaunâtre  ci  non 
violacés  en  dehors. 

Quelques  autres  espèces  de  Calendula  et  de  Dimorpho- 
ieca  ont  encore  été  introduites,  niais  comme  elles  ne  valent 
pas  la  précédente  au  point  de  vue  décoratif,  on  ne  les  ren- 
contre guère  que  dans  les  jardins  botaniques. 

La  culture  des  Soucis  e*t  m  simple,  que  nous  pourrions 
parfaitement  nous  dispenser  d'en  parler.  Nous  pensons 
néanmoins  qu'il  n'est  pas  inutile  d'en  dire  quelques  mots, 
ne  serait-ce  même  que  pour  en  faire  ressortir  l'extrême 
simplicité. 

Tour  obtenir  îles  plantes  forte- ci  llcuries  de  bonne  heure, 
on  sème  en  septembre  el  on  repique  les  plants  en  pépinière 
abritée,  pour  ne  les  mettre  en  place  qu'au  printemps  sui- 
vant. Pour  la  floraison  estivale,  on  sème  de  mars  en  mai, 
préférablement  en  pépinière,  et  pour  obtenir  des  plantes 
fleuries  à  l'auto I  au  besoin  en  hiver,  on  sèmeen  juillet- 
août.  Les  plants  supportent  facilement  la  transplantation, 
même  à  une  époque  avancée,  si  on  a  soin  de  leur  ménager 
une  petite  motte  et  de  les  arroser  pendant  quelques  jours. 
L'espacement  nécessaire  entre  les  pieds  esl  d'environ  0m50. 
On  peut  au  besoin  semer  en  place  au  printemps,  mais  alors 
très  clair  et  il  faul  encore  ne  pas  craindre  d'éclaireir  les 
plants,  car  les  plantes  deviennent  alors  plus  fortes  et  plus 
belles.  Les  soins  sommaires  de  propreté  son)  ensuite  seuls 
indispensables,  car  ces  plantes  supportent  facilement  la 
sécheresse. 

Le  Souci  pluvial  supportant  difficilement  le  repiuage 
ordinaire,  on  le  sème  habituellement  en  place,  au  prin- 
temps, et  de  préférence  en  touiîos  de  plusieurs  pieds. 

Souhaitons,  pour  terminer,  que  ces  lignes  puissent  faire 
pâlir  aux  yeux  de  nos  lecteurs,  le.  malheureux  jaune  de  nos 

Soucis. 

S.  MOTTET. 


Les  Froduiis  de  Culture  forcée  aus  Halles 


Les  Haricots  vert  tins  se  sont  vendus  de  3  fr.  50  à  8  francs 
le  kilo. 

Pendant  cette  première  quinzaine  de  mai,  il  a  été  apporté 
environ  200  Melons  chauffés;  selon  sa  grosseur  et  sa  finesse, 
le  Melon  de  bonne  qualité  fait  de  10  à  30  francs. 

Environ  180  kilos  de  Raisin  Frankenthal,  de  8  à  14  francs 
le  kilo. 

De  M.  Anatole  Cordonnier,  le  premier  Raisin  Muscat,  le 
12  mai,  vendu  22  francs  le  kilo;  puis  ensuite  de  15  à  21  francs. 

De  ce  même  producteur,  du  Raisin  Fosfer's  Seedling, 
adjugé  de  12  à  17  fr.  50  le  kilo. 

Quelque  beaux  Cerisiers,  bien  couverts  de  fruits  à  matu- 
rité, de  6  à  30  francs. 

La  caisse  de  Cerises  Anglaise,  de  5  à  6  francs. 

Les  dernières  Framboises  Hornet,  à  3  fr.  50  le  petit  pot. 

Les  prix  des  Fraises  sont  toujours  faibles;  quelques 
caisses  de  Fraise  Noble  (Laxton)  se  sont  vendues  encore 
moins  cher  que  la  Fraise  D'  Movère. 

Les  mauvais  temps  des  premiers  mois  de  l'année  ont 
occasionné  la  chute  de  beaucoup  de  Pèches  de  première 
saison;  il  en  reste  peu,  mais  elles  sont  belles,  aussi  sont- 
elles  adjugées  à  des  prix  assez  élevés  variant  entre  1  et 
2  francs  pour  les  moyennes,  et  3  à  12  francs  pour  les  grosses 
et  les  extra. 

Quelques  Pêches  Grosse  Mignonne,  qui  ne  se  sont  pas 
vendues  plus  cher  que  les  Pêches  Amsaen,  parce  qu'elles 
ne  sont  pas  d'un  aussi  beau  coloris  que  ces  dernières. 

Les  Brugnons  de  provenance  belge  s'adjugent  de  14  fr.50à 
26  francs  la  caisse  de  6  fruits. 

Environ,  200  Prunes  à  1  franc. 

La  vente  des  Ananas  en  pots  est  presque  nulle. 

Les  fleurs  printanières  ont  remplacé  les  fleurs  de  culture 
forcée;  il  ne  reste  d'intéressant  à  signaler  que  les  bottes 
de  Roses  depuis  1  franc  jusqu'à  8  francs,  pour  les  Roses 
La  France  extra. 

Les  Lis,  de  3  à  4  francs. 

J.  M.  BUISSON. 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 

Séance   du    13  mai    1898. 

COMITÉ    D'ARBORICULTURE   D'ORNEMENT. 

Le  principal  attrait  de  la  séance  résidait  surtout  dans  les 
nombreux  apports  de  Lilas. 

Tout  d'abord,  le  lot  de  remarquables  variétés  présentées 
par  le  Muséum,  parmi  lesquelles  :  les  intéressants  hybrides 
de  Syringa  Josikea  et  de  Syringa  Emodi,  le  curieux  Lilas 
de  Perse  à  feuilles  laciniées,  les  belles  variétés:  Aline 
Moqueris,  Lucie  Balte).  Géant  des  batailles,  Léon  Si- 
mon, etc.  En  outre,  plusieurs  jolis  Deutzia. 

L'apport  de  M.  Croux,  du  Val  d'Aulnay,  était  également 
fort  beau  ;  en  outre  des  variétés  à  fleurs  doubles  :  Mme  Le- 
moine  blanc,  Michel  Buchner  ardoise,  etc.,  et  des  variétés 
simples,  comme  Marie  Legray,  Alun'  Moqueris,  etc..  une 
très  belle  variété  nommée  Macrostachia,  à  grandes  fleurs 
rosées,  a  été  très  admirée. 

M.  Lecointe,  de  Louveciennes,  présentait  sa  remarqua- 
ble variété  de  Lilas  Mlle  Fernande  Viger,  à  fleurs  blanc 
pur,  en  thyrses  énormes. 

M.  Thureau,  de  Garches,  soumettait,  à  l'appréciation  du 
Comité,  deux  variétés  de  Lilas:  l'une  inédite  à  (leurs  violacées 
très  jolies,  l'autre  à  fleurs  blanches  nommée  Mme  Thureau, 
peu  différente  de  Mlle  Fernande  Viger. 

M.  Cochet-Cochet,  de  Coubert,  avait  apporté  la  variété 
de  Lilas  improprement  dénommée  Phitemon  Cochet  et 
dont  le  nom  véritable,  ainsi  que  l'a  fait  remarquer  le  pré- 
sentateur, est  Philemon  tout  court. 

M.  Bruneau,  de  Bourg-la-Reine,  en  outre  de  quelques 
belles  variétés  de  Lilas  et  d'arbustes  variés  divers,  tels 
que  Spirœa  Van  Houtei,  etc.,  un  Chamœcerasus  à  fleurs 
roses,  a  très  grandes  fleurs. 

Enfin,  de  M.  Baltet,  de  Troyes,  un  apport,  très  important 
d'arbustes  divers  fleuris:  Lilas,  Paria,  Cytisus  etc.,  parmi 
lesquels  se  remarquait  le  toujours  curieux  Cytisus  Aaami. 

COMITÉ   D'ARBORICULTURE   FRUITIÈRE. 

M.  Parent,  de  Rueil,  continuait  ses  apports  de  Pêche 
Amsden  et  présentait  en  môme  temps  six  splendides  Pêche 
Grosse  Mignonne. 

COMITÉ  DE  CULTURE  POTAGÈRE. 

M.  Parent  présentait  également  deux  jolis  petits  Melon 
Cantaloup  Prcscott,  encore  mieux  formés  et  plus  beaux  que 
celui  apporté  à  la  dernière  séance. 

COMITE  DE   PLORICULTURE. 

M.  Page,  jardinier-chef  chez  M.  Robert  Lebaudy,  avait 
apporté  un  lot  de  Caladium  du  Brésil  d'une  culture  irré- 
prochable et  de  coloris  remarquable,  ainsi  que  de  beaux 
Srreptocanpus,  de  coloris  très  variés. 

M.Gillard,de  Boulogne,  de  superbes  Chrysanthemum  fru- 
tescens  var.  Etoile  d'or  ou  Anthémis  Etoile  d'or,  bien 
fleuris  et  bien  boutonnés  ;  variété  déjà  ancienne,  que  le 
présentateur  est  parvenu  à  faire  fleurir  toute  l'année 
abondamment . 

M.  Béraneck  présentait  un  Gardénia  Fortunei,  ancienne 
plante  très  vigoureuse,  mais  moins  florifère  que  les  variétés 
plus  nouvelles. 

De  très  beaux  Pétunia  superbissima  à  /'leurs  doubles 
étaient  présentés  par  M.  Dupanloup  :  par  M.  Caulier,  de 
Beauvais,  des  fleurs  de  ses  remarquables  variétés  de  Ciné- 
raires tant  admirées  au  dernier  Concours  agricole  de  Paris. 

Enfin,  M.  Jarry-Desloges  avait  apporte  de  très  belles 
Meurs  d'Arisio/ochia  brasiliensis,  espèce  très  florifère  et 
très  ornementale,  confondue  à  tort,  ainsi  que  l'a  fort  bien 
expliqué,  l'an  dernier,  notre  collaborateur,  M.  J.  Gérôme, 
avec  les  A.  grandiflora  et  A.  gigantea  (t). 

COMITÉ   DES  ORCHIOÉES 

M.  Ragot,  de  Paris,  présentait  un  fort  joli  Lœlia  hybride 
de  L.  grandis  XL.  cinnabarina  et  quelques  belles  espèces 
et  variétés  de  Masdevallia.  M.  Piret,  d'Argenteuil,  un  beau 
Cattleya  Mossiœ.  M.  Bert,  de  Bois-Colombes,  une  nouvelle 
variété  remarquable  A'Odontoglossum  crispum,  qui  a  reçu 
le  nom  de  Président  Viger.  M.  Belin,  d'Argenteuil,  un  Cat- 
tleya Skinneri  alba  et  "le  Sobralia  imperatrix,  présenté 
pour  lapreniiere  fois  àla  Société  et  m111  '■<■  été  1res  admiré. 

M.  Béraneck,  de  Par  s,  un  fiel  exemplaire  d'Oncidium 
Marschallianum.  M.  Bouchardot,  de  Paris,  le  Masdevallia 
Veitchiana  grandiflora,  assurément  la  plus  belle  variété  de 
Masdevallia,  Enfin  M.  Mantin,  amateur  à  Olivet,  d'intéres- 
sants hybrides  de  son  obtention,  parmi  lesquels  :  le  La-lio- 
Cattleya  elegans  bicolor,  le  Cypripedium  inversanium,  etc. 

J.  FOSSEY. 

(1)  Le  Jardin,  1897,  page  308. 


LE  JARDIN 


161 


LE  JARDIN.  -  N"  271.  -  5  JUIN  1898. 


CHRONIQUE 


Doit-on  dire  un  bulbe  on  une  bulbe'?  L'habitude  fait  de 
bulbe  un  mot  masculin,  l'Académie,  au  contraire,  !<•  veul 
au  féminin.  Quelques  botanistes,  peu  nombreux  il  est  vrai, 
sontde  l'avis  de  l'Académie,  entré  autres  Duchartre.  Larousse 
penche  pour  le  masculin.  Il  nous  semble  qu'il  n'y  a  pas 
grand  inconvénient  à  laisser  dire  un  bulbe  ou  une  bulbe. 

Les  intéressés  choisironl  suivanl  leur  tendance  d!esprit, 
d'autant  plus  que.  pour  Littré,  les  bulbes  des  botanistes  sont 
féminins,  tandis  que  le  bulbe  des  anatpmistes,  (bulbe  du 
cerveau,  bulbe  artériel  etc.)  est  du  masculin.  Suivant  l'an- 
tique usage  et  malgré  l'Académie,  je  suis  avec  les  anato- 
mistes  et,  si  vous  n'j  voyez  pas  d'inconvénient,  je  conti- 
nuerai à  dire  et  à  écrire  :  un  bulbe. 

* 

■ 

Du  rôle  des  éclipses  dans  la  botanique!  M.  Marshal 
Woodrow  nous  le  fait  connaître  dans  une  note  du  Garde 
nors'  Çhroniclo  relative  aux  collections  botaniques  faites 
dans  le  Deccan,  par  la  mission  chargée  d'observer  l'éclipsé 
totale  du 22  janvier  1898.  La  dominante  dans  la  végétation 
naturelle  était  formée  de  Prosopis  spicigera,  de  Dichros- 
iachys,  de  Cassia,  de  Crotalaria,  de  Cardiospermun  Hali- 
cacabum.  130espècesont  été  recueillies,  parmi  lesquelles  1rs 
Graminées  6gurent  pour  26  et  les  Légumineuses  pour  27. 
Une  seule  était  nouvelle  pour  la  science,  une  Graminée  à 
laquelle,  en  raison  des  conditions  dans  lesquelles  elle  a  été 
découverte,  M.  Woodrow  adonné  le  nom  de  Isachne  obs- 
cure et  qui.  sous  sa  dénomination  vernaeulaire  de  Tan- 
Sawa  esl  usitée  dans  l'alimentation. 

L'Exposition  de  la  Société  nationale  d'horticulture;  qui 
vient  d'avoir  lieu,  aétéun  véritable  succès  à  tous  les  points 
de  vue.  Son  Salon  des  Beaux-Arts  est  une  des  plus  heu- 
reuses innovations  qu'on  pouvait  imaginer.  La  presse  toute 
entière  a  été  unanime  à  célébrer,  comme  elles  le  méritaient . 
les  floralies  des  Tuileries.  C'est  à  peine  si  une  voix  discor- 
dante signale  à  la  vindicte  publique  «  les  vendeurs  de  ca 
talogues,  qui  se  croient  obligés  de  hurler  leur  marchandise 
d'une  voix  agaçante  ».  Notées  en  passant  quelques  appré- 
ciations plus  ou  moins  fantaisistes  telles  que  :  «  les  Arums 
sont  froids  mais  ils  embaument  non  bien  encore:  «  les 
l'élargoniums  sont  honnêtes  aussi,  avec  un  peu  des  fautes 
de  coloration  qui  sentent  la  province  et  fonl  songer  à  des 
chapeaux  de  notairesses  ou  de  préfètes  à  l'office  du  diman- 
che »  et  ailleurs  .  «  les  Lilliacées,  plus  ardentes  que  les 
Lys  et  moins  sataniques  pourtant  que  leurs  frères  les  Lys 
rouges,  les  courbes  voluptueuses  des  Clématites  comme  de 
jeunes  veuves  consolables  et  amoureuses...  »   Après  cela. 

tirons  l'échelle. 

■ 

Lu  dans  ua  journal  qui  se  publie  en  Algérie:»  M.X.,  hor- 
ticulteur de  Paris,  a  l'honneur  d'informer  «  l'honorable  pu- 
blic »  qu'il  arrive  dans  cette  ville  avec  un  assortiment  con- 
sidérable de  plantes  venant  directement  de  ses  pépinières  : 

arbres  fruitiers,  arbres  et  arbustes  d'ornement,.,  une  gratifie 
collection  de  Rosiers  nouveaux  et  remontants  ayant  obtenu 
1rs  premiers  prix  aux  Expositions  de  Paris.  Dernière 
semaine  de  vente  ;  prix  réduits.  »  Est-ce  la  collection  mise 
en  vente  qui  a  obtenu  les  premiers  prix  ou  bien  est-elle 
formée  de  variétés  ayant  été  honorées  de  cette  haute  récom- 
pense ?..  On  ne  peut  que  conseiller  aux  habitants  de  la 
ville  de  1).  de  faire  un  ample  choix....,  il  est  plus  que 
probable  qu'ils  en  recevront  pour  leur  argent. 


Ya-t-il  falloir  mettre  bientôt  les  Orchidées  à  l'index! 
i  rn-iiiies  d'entre  elles  s. un  aussi  dangen  uses  que  lés  fruits 
américains  qui  ont  amené  en  Europe  l'énigmatiqùe  San 
Jose'jScale.  Avec  une  touffe  de.  Chysis  aurea,  est  arrivé  à 
Londresun  insectedu  pays  du  fameux  l'on  de  Saint-Joseph, 
un  cousin  de  VAspidiotus,  leCereplastes  cistudiformis,  du 
Mexique  et  du  Chili.  L'Angleterre  va-t-elle,  en  manière 
de  représailles,  prohiber  les  arrivages  de  végétaux  ou  de 
fru^ps  de  ces  deux  pays"?  Ce  ne  uè  serait  que  logique,  si 
elleagissait  comme  L'Allemagne,  oh  plutôt  si  elleavaiten 
vie'ae  ehereher  une  querelle...  d'allemand. 

i  » 1 1  va  pouvoir,  parait-il,  prévoir  la  température  minima 
de  la  nuit,  dans  l'après-midi  de  la  journée  qui  précède. 
D'après  le  Directeur  du  Jardin  botanique  de  Dresde,  les 
celées  nocturnes  du  printemps  peuvent  être  évitées  en 
déterminant  d'avance,  comme  suit,  le  maximum  d'abaisr 
e ut  du  thermomètre  pendant  la  nuit.  <»n  prend  la  tem- 
pérature à  deux  heures  de  l'après-midi  avec  un  thermo- 
mètre mouillé  dont  le  réservoir  a  été  entouré  de  gaze  imbi- 
bée d^eau  et  on  déduit 4  degrés  et  demi.  La  difléren oi- 

responct,  à  un  demi  degré  prés,  à  la  température  minium 
de  la  nuit  suivante.  Ainsi,  si  le  thermomètre  mouillé  donne 
li"  à  deux  heures,  il  faudra  s'attendre  à  avoir,  comme  mi- 
nimum de  l'abaissement  nocturne,  2  degrés  1/2.  Si,  ces  indi- 
cations sont  exactes,  nul  doute  qu'elles  ne  rendent  de  signa- 
lés services  aux  horticulteurs. 

Le  Gardcncrs'  Chronicle  nous  annonce  l'apparition 
d'une  nouvelle  rose  qui  sera  certainement  la  bienvenue  ;  la 
planche  qui  accompagne  l'article  est  tout  à  fail  engageante. 
Ce  nouveau  Rosier  n'est  autre  que  le  produit  d'un  croise- 
ment entre  le  Rosier  Polyantha  Golden  Fainj,  variété 
naine  introduite  par  Bennett,  et  le  curieux  ÇrimsonRam- 
bler  qui  a  joué  le  rôle  de  porte-pollen.  Par  l'ensemble  de 
ses  caractères  végétatifs,  il  rappelle  le  Crimson  Rambler, 
tout  en  étant  un  peu  plus  délicat.  Le  coloris  est  blanc  teinté 
de  rose  et  de  saumon  et  les  fleurs,  réunies  en  groupe  par  15 
à  25.  Cette  rose  à  sensation  est  encore  une  haute  nou\  eauté 
puisque  les  premières  fleurs  n'ont  été  présentées  à  la  Société 
royale  d'horticulture  de  Londres  que  le  26  avril  dernier  par 
MM.  Paul  and  Son. 

■ 
Quelle  est  au  juste  la  valeur  alimentaire  des  Champi- 
gnons? On  a  donné  comme  parole  d'Evangile  que  ces 
Cryptogames  peuvent  rivaliser  avec  les  aliments  les  plus 
substantiels  ;  e'esl  de  la  chair  végétale,  répète-t-on  à  s.-itiéié. 
Dernièrement  encore,  le  mycologue  américain  Peck  décla- 
rait que,  secs,  ils  renferment  jusqu'à  50  0/0  de  protéine  ou 
de  matières  azotées.  Ce  serait  trop  beau  et,  à  l'époque  de  la 
poussée,  les  boucheries  n'auraient  plus  qu'à  se  fermer.  11 
faut  en  rabattre  de  beaucoup  devant  les  analyses  ininu 
lieuses  faites  par  Mendel.  Le.  Champignon  de  conclu-  ne 
contient  que  1,12  pour  0/0  d'azote;  le  Coprinus  comatus 
5,79; le  Marasmius  oreades,  5,97  el  la  Morille,  1,66.  I.1' 
pouvoir  nutritif  est  donc  infiniment  moindre  qu'on  se 
l'était  imaginé.  La  teneur  en  azote  est  faible,  mais  relie  en 
hydrocarbonés  nutritifs,  permet  d'eu  l'aire  des  aliments 
.iri-essoii-es,  sans  pouvoir  leur  attribuer  un  rôle  essentiel 
dans  la  nutrition. 

Willy,  le  joyeux  Willy,  demande  pourquoi  on  ne  s'ali- 
niénte  pas  uniquement  de  légumes  et  de  fruil  ,  i  bai  nu  sui- 
vant ses  affinités.  Ainsi  le  Cèpe  serait  réservé  aux  vigne 
rrjôs,  les  Navets  aux  artistes,  les  Carottes  aux  troupiers, 
les  Fruits  secs  aux  employés  de  ministères,  les  Groseilles 
à  maquereaux  aux  gentilshommes  sans  moeurs,  la  Poi 
aux  filles  d'Eve,  la  Chi-Corèe  aux  Chinois,  les  Pois  aux 

lutteurs,  les   Dattes  aux    historiens  et arrêtons-nous 

car  «  le  lecteur  français  veut  être  respecté.  »    P.  1IARIOT. 


162 


LE    JARDIN 


NOUVELLES   HORTICOLES 

Mérite  agricole.  —  A  l'occasion  de  l'inauguration  du 
Monument  Hardy,  M.  le  Directeur  de  l'Agriculture  a  re- 
mis, au  nom  du  Gouvernement,  à  M.  X.  Lafosse  le  dé- 
voué Professeur,  agent  comptable  de  l'Ecole,  la  croix 
d'officier  du  Mérite  agricole,  récompensant  ainsi  les  nom- 
breux services  rendus  par  le  collaborateur  infatigable  de 
M.  A.  Hardy.  Cette  distinction  bien  méritée  a  été  saluée 
d'applaudissements  répétés  auquels  s'associeront  tous  ceux 
qui  connaissent  M.  Lafosse. 

D'autre  part,  M.  J.  Coutan,  l'un  des  sculpteurs  du  Mo- 
nument, a  été  nommé   chevalier  du  mêmeordre. 

Le  Conseil  supérieur  permanent  de  l'Enseigne- 
ment agricole.  —  Ce  n'est  un  secret  pour  personne  que 
renseignement  agricole,  malgré  son  organisation  excellente 
en  principeet  malgré  les  immenses  services  qu'il  a  déjà 
rendus,  n'a  pas  donné  encore  tous  les  résultats  qu'on  en 
attendait  et  a  surtout  réussi  à  une  chose,  à  grever  assez 
notablement  le  budget. 

Le  rapport  de  M.  Méline  sur  l'enseignement  agricole, 
inséré  au  Journal  Officiel  du  28  mai.  après  avoir  exposé  le 
classement  hiérarchique  en  trois  degrés  correspondant  aux 
trois  degrés  universitaires  (le  primaire,  le  secondaire  et  le 
supérieur)  des  créations  se  rapportant  à.  cet  enseignement 
et  après  avoir  établi  que  les  quatre-vingt  deux  écoles  for 
ment  un  budget  de  4  millions  de  francs,  constate  que  la 
première  chose  dont  ou  est  frappé,  est  la  disproportion 
existant  entre  le  nombre  des  professeurs  (tiô!)  et  celui  îles 
élèves  (2.850  seulement!).  De  plus,  ajoute  le  rapporteur, 
dans  beaucoup  d'établissements,  il  n'y  a  guère  que  des 
boursiers  et,  sans  eux,  il  faudrait  presque  fermer  l'école. 
Enfin,  à  leur  sortie  des  écoles,  ces  boursiers.au  lieu  d'aller 
à  l'agriculture,  comme  cela  devrait  être,  demandent  pres- 
que tous  des  emplois  de  l'Etat  et  surtout  des  places  de  pro- 
fesseurs. Si  bien  que,  pour  une  quinzaine  «le  places  actuel- 
lement vacantes,  il  y  a  plus  de  cinq  cents  demandes! 

Il  est  donc  bien  démontré  qu'il  y  a  d'urgentes  réformes  à 
apporter  et  c'est  clans  le  but  d'étudier  en  quoi  elles  doivent 
consister  qu'a  été  décidée  la  création  d'un  conseil  perma- 
nent supérieur  de  l'agriculture. 

Ce  conseil  sera  composé  de  membres  de  droit  et  de  trente 
membres  nommés  par  décret. 

Les  membres  de  droit  sont  : 

Le  ministre  de  l'agriculture,  président  ;  le  directeur  de 
l'agriculture;  le  directeur  des  forêts;  le  directeurde l'hydrau- 
lique agricole;  ledirecteur  des  haras;  le  chef  du  cabinet  du 
ministre  de  l'agriculture;  les  inspecteurs  généraux  de  l'agri- 
culture et  de  renseignement  agricole;  l'inspecteur  général 
des  écoles  vétérinaires;  le  directeur  de  l'Institut  agrono- 
mique ;  le  directeur  de  l'Ecole  forestière  ;  le  directeur  de 
l'Ecole  nationale  d'agriculture  de  Grignon  ;  le  président  de 
la  Société  nationale  d'agriculture  de  France;  le  président 
île  la  Société  nationale  d'encouragement  à  l'agriculture  ; 
le  président  de  la  Société  des  agriculteurs  de  France. 

Les  autres  membres  sont  choisis  parmi  les  notabilités 
agricoles  et  scientifiques,  parmi  les  membres  du  corps 
enseignant,  parmi  les  agricultures  et  les  présidents  d'asso- 
ciations agricoles.  Voici  leurs  noms: 

MM.  Bénard,  membre  de  la  Société  nationale  ((agricul- 
ture; Berge  (René),  directeur  d'exploitations  agricoles; 
Cornu,  professeur  au  Muséum  d'histoire  naturelle  ;  Dehé- 
rain,  professeur  au  Muséum  ;  Dybowski,  directeur  de 
I  agriculture  et  du  commerce  de  la  régence  de  Tunis  ;  Egrot, 
[.résident  du  syndicat  des  constructeurs  de  machines  et 
d'instruments  d'agriculture;  Portier,  administrateur  du 
comice  agricole  de  Rouen  ;  Grandeau,  professeur  au  Conser" 


vatoire  des  arts  et  métiers  ;  Jonnart,  du  Périer  de  Larsan, 
de  Saint-Quentin,  Yiger.  députés;  Le  Play  et  Teisserenc 
de  Bort,  sénateurs:  Lhotelain,  président  du  comice  agricole 
de  Reims;  Lugol,  président  de  l'Union  des  associations  agri- 
coles du  Sud-Est;  Maldant.  président  de  la  Société vinieôle 
de  Beaune  ;  Magnien,  professeur  d'agriculture  de  la  Côte- 
d'Or  ;  Mersey,  conservateur  des  eaux  et  forêts:  Moisant, 
Nouette-Delorme,  Prillieux,  Sagnier.  Têtard  et  Vacher, 
membres  de  la  Société  nationale  d'agriculture  ;  Petit,  pré- 
sident du  syndicat  agricole  de  Seine-et-Oise  ;  Saint-René- 
'taillandier,  vice-président  de  la  Société  des  viticulteurs 
de  France  ;  Tisserand,  directeur  honoraire  de  l'agriculture  ; 
Tribou.  ancien  président  de  l.a  Société  des  agriculteurs  du 
Nord  ;  Trouard-Riolle,  inspecteur  de  l'enseignement  agri- 
cole. 

L'horticulture  n'est  donc  représentée,  dans  ce  conseil,  que 
par  MM.  Yiger,  député,  Président  de  la  Société  nationale 
d'horticulture  de  France  et  Max-Cornu,  le  savant  Professeur 
de  Cultures  du  Muséum .  Il  est  vrai  que  leur  compétence 
ci  leur  dévoùmentà  la  cause  de  l'horticulture  nous  sont  des 
garants  que  l'enseignement  horticole  ne  sera  pas  oublié. 

Fête  de  bienfaisance  de  la  Société  nationale 
d'horticulture  de  France.  —  Cette  tète,  organisée  au 
profit  de  la  caisse  de  secours  de  la  Société,  a  eu  lieu  le  samedi 
21  mai  dans  la  grande  salle  des  séances  de  la  Société  et  a 
été  de  Ions  points  réussie. 

La  salle  avait  été  admirablement  décorée  par  M.  Dallé, 
horticulteur  à  Paris,  qui  avait  tenu  à  se  surpasser,  et  y 
avait  réussi.  Aussi,  tous  les  assistants,  qui  formaient,  on 
peut  le  dire,  autant  de  connaisseurs,  ont-ils  été  unanimes 
pour  lui  adresser  leurs  compliments  aussi  vifs  que  sincères. 

Le  concert,  organisé-  par  M.  Emile  Bourgeois,  avec  le 
concours  d'artistes  de  la  Comédie-Française,  de  l'Opéra- 
Comique,  de  l'Odéon,  etc..  a  été  des  plus  intéressants,  tant 
par  la  valeur  des  artistes  que  par  le  choix  des  sujets. 

Le  bal,  très  animé,  qui  a  succédé  au  concert  et  a  clôturé 
la  fête,  a  eu  un  cachet  parfait  de  bon  ton  et  d'élégance,  en 
même  temps  qu'un  véritable  caractère  familial.  Il  réu- 
nissait nombre  de  jolies  jeunes  femmes  et  jeunes  filles  aux 
fraîches  et  élégantes  toilettes,  et  ne  s'est  terminé  qu'à  cinq 
heures  du  matin. 

Chacun  s'est  séparé  en  se  promettant  à  l'année  prochaine. 
Étant  donné  le  succès  parfait,  répétons-le,  obtenu  par  celle 
première  tentative,  il  n'est  pas  douteux,  en  effet,  que  cette 
fête  ne  prenne  une  importance  chaque  année  de  plus  en 
plus  grande,  au  profit  îles  infortunés  de  l'Horticulture  ël 
pour  la  grande  joie  de  la  jeunesse  horticole  et  de  l'âge  mûr 
aussi. 

Celle  première  fêle,  dont  le  produit  a  élé  de  3.700  francs, 
laisse,  une  fois  les  frais  déduits,  une  somme  d'environ 
500  à  600  francs  dans  la  caisse  de  secours,  ce  qui  est  un  fort 
joli  résultat. 

M..  Mme  et  la  toute  charmante  Mlle  Fernande  Viger 
avaient,  en  honorant  la  fêté  de  leur  présence,  marqué 
quelle  profonde  sympathie  ils  portent  à  tout  ce  qui  touche 
à.  l'horticulture. 

Le  Congrès  horticole  de  1898.  —  Le  14°  Congrès 
organisé  par  la  Société  nationale  d'horticulture  de  France 
s  est  ouvert,  en  présence  de  215  membres,  le  vendredi  20  mai, 
à  3  heures,  sous  la  présidence  de  M.  A.  Viger.  Etaient  pré- 
sents au  bureau.  MM.  IL  de  Vilmorin,  Mussat,  Chatenây 
ei  Bergman. 

M.  Le  Président,  dans  une  de  ces  allocutions  si  spirituelles 
dont  il  a  le  secret,  a  tout  d'abord  examiné  brièvement 
l'importance  des  travaux  misa  l'étude  el  la  valeur  des 
mémoires  présentés.  lia  adressé  ensuite  ses  félicitations  et 
celles  du  congrès  au  secrétaire,  M.  Bergman,  promu,  ainsi 
que  nous  l'avons  annoncé,  au  grade  d'officier  de  l'Instruc- 
tion Publique.à  l'occasion  du  Congrès  dont  il  est  le  secré- 


LE    JARDIN 


IG3 


taire  depuis  1  I  ans.  Puis,  après  avoir  remercié  les  auteurs 
des  mémoires  préliminaires,  il  a  procédé  à  la  nomination 
des  récompenses  suivantes  : 

Pour  la  deuxième  question  (Des  styles  et  des  genres  de 
l'ornementation  des  jardins  et  leur  application),  une 
médaille  d'argent  a  été  accordée  a  notre  collaborateur 
M.  Albert  Maumené. 

Pour  la  cinquième  question  (Des  assolements  eu  culture 
potagère,  principalement  étudiés  pour  le  jardin  du  proprié 
taire  ou  du  particulier:  indiquer  tout  ni  qui  est  de  nature  à 
favoriser  la  succession  régulière  dos  récoltes),  quatre  mé- 
daillesonl  été  décernées  :  une  médaille  d'or  &  noire  cama- 
rade M.  A.  Magnien,  chef  de  cultures  à  l'Ecole  nationale 
d'agriculture  do  Grignon;  une  médaille  de  oermeil  à  notre 
camarade  et  collaborateur  M.  .1.  Foussat,  chef  de  cultures  à 
l'Ecole  pratique  d'agriculture  Mathieu  de  Dombasle,  àTom- 
blaine  près  Nancy  ;  une  médaille  d'argent  à  M.  Ed.  Zacha- 
rewiez,  professeur  départemental  d'agriculture  de  Vaucluse  : 
une  médaille  de  bronze  à  M.  .1.  B.  Lavialle,  instituteur  à 
I  londat. 

Pour  la  sixième  question  (Etude  des  parasites  végétaux 
qui  attaquent  les  Rosacées  usitées  en  horticulture;  exposé 
des  moyens  propres  àen  prévenir  ou  a  en  combattre  l'action), 
le  mémoire  de  M.  Roze  a  été  admis  à  l'impression. 

Pour  la  huitième  question  (Dos  poteries  usuelles  et  do 
leur  importance  dans  l'horticulture),  une  qrande  médaille 
d'argent  a  été  décernée  à  M.  Wiriot,  ingénieur,  fabricant 
de  poteries. 

Pour  la  neuvième  question  (De  l'influence  du  sujet  sur  le 
greffon  et  du  greffon  sur  le  sujet),  le  mémoire  de  M.  L.  Da- 
niel, professeur  au  lycée  de  Rennes,  a  été  admis  à  l'impres 
sion. 

Pour  la  dixième  question  (Des  arbres  e(  arbrisseaux 
d'ornement  de  plein  air  cultivés  pour  leurs  Heurs  ;  opérations 
de  taille  en  rapport  avec  la  connaissance  de  leur  mode  de 
floraison),  une  grande  médaille  de  oermeila  été  décernée  à 
M.  Chargueraud,  professeur  d'arboriculture  de  la  Ville  de 
Paris,  et  une  grande  médaille  d'argent  à  M.  Charles  Bal- 
tet.  horticulteur  à  Troj  es. 

La  première  question,  au  sujet  de  laquelle  aucun  mé- 
moire n'avait  été  déposé,  adonné  lieuàune  communication 
très  intéressante  île  M.  Buisson  qui,  appuyé  par  M.  Salo- 
mon.  a  fait  voter  à  l'unanimité  le  vœu  suivant  : 

«  Le  Congrès  demande  à  M.  le  Ministrede  l'Agriculture, 
de  restreindre  la  culture  des  fruits  forcés  à  l'Ecole  natio- 
nale d'horticulture  de  Versailles  dans  les  mesures  des  be- 
soins de  renseignement  ». 

La  sixième  question  a  donné  lieu  à  des  échanges  de  vues 
fort  intéressantes  entre  M.  E.  Roze,  auteur  du  mémoire 
imprimé,  M.  Lucet  et  quelques  autres  membres  du  Con- 
grès. 

Sur  la  neuviève  question,  M.  L.  Daniel,  auteur  du  mé- 
moire imprimé,  a  apporté  des  échantillons  des  résultats 
obtenus  eta  donné  des  explications  fort  goûtées;  il  promis  de 
nouveaux  échantillons  pour  1899. 

L'ordre  du  jour  étant  épuisé'.  M.  Théveny  a  fait  adopter 
le  vœu  suivant  : 

h  Le  Congrès,  persuadé  de  L'intérêt  et  de  l'utilité  que  pour- 
rail  présenter  l'établissement  de  musées  régionnaux  horti- 
coles et  agricoles,  exprime  le  désir  de  voir  ces  musées  se 
créer  en  France,  laissant  aux  initiatives  locales  le  soin  de 
les  décider  et  de  les  exécuter.    > 

Axant  de  se  séparer,  le  Secrétaire  a  demandé  aux  personnes 
présentes  de  vouloir  bien  lui  faire  parvenir,  le  plus  tôt  pos- 
sible, les  questions  qu'elles  voudraient  voir  poser  pour  1<» 
Congrès  de  1899,  la  commission  d'organisation  désiranl 
publier  le  programme  de  l'an  prochain  en  même  temps  que 
le  procès  verbal  de  la  séance  de  1898. 


M.  Moser.  —  Le  grand  prix  d'honneur  de  l'Exposition 
printanière  de  la  Société  nationale  d  horticulture  de  France 

a,  on  lésait,  été  décerné  cette  f"is  ci  à  M.  Moser,  horticul- 
teur à  Versailles.  Suivant  en  cela  les  traditions  du  Jardin, 
nous  donnons  aujourd'hui  le  portrait  de  l'heureux  lauréat 

M.  Moser  est  une  des  figures  les  plus  sympathiques  de 
l'horticulture  française.  Ancien  élève  de  l'Ecole  d'horticul- 
ture Van  Montre,  a  l'iand,  iloù  il  sortit  avec  le  n'  1,  il  prit, 
en  rentrant  en  France,  la  suite  des  affaires  de  M.  Bertin,  le 
célèbre  pépiniériste  versaillais. 

Sous  son  active  et  intelligente  impulsion,  sou  établisse- 
sement  a  pris  une  importance  chaque  jour  de  plus  en  plus 
grande,  et  il  renferme  aujourd'hui,  une  quantité  considé- 
rable de    spécimens   végétaux   absolu ni    remarquables. 

principalement  parmi  les  plantes  de  terre  de  bruyère. 

La  récompense  qu'il  vient  d'obtenir  est  donc  bien  méritée 
et  nous  lui  adressons  à  nouveau  nos  bien  sincères  félicita 
lions. 


M.  Moser,  horticulteur  à  Versailles. 

Hommage  d'une  Société  étrangère  à  un  horti- 
culteur français.  —  Nous  sommes  heureux  d'insérer 
la  lettre  suivante  qui  a  été  adressée  dernièrement  à  notre 
compatriote  M.  Lemoine,  par  la  Société  royale  d'agriculture 
et  de  botanique  de  Gand  et  qui  est  un  hommage  dont  l'hor- 
ticulture française  toute  entière  peut  être  fière. 
Monsieur  Lemoine, 

La  Société  royale  d'agriculture  et  de  botanique  de  Gand 
ac.ru  ne  pas  pouvoir  vous  adresser  les  médailles  obtenues 
par  vos  belles  collections  de  Lilas  et  de  Deutzia  sans  y 
joindre  une  médaille  spéciale,  une  de  ses  médailles  d'or. 
Elle  vous  prie  de  l'agréer  comme  l'expression  de  la  recon- 
naissance des  horticulteurs  et  des  amateurs  de  la  Belgique 
au  praticien  patient,  au  jardinier  émérite,  à  l'horticulteur 
sagace  qui  a  doté  l'horticulture  de  si  charmantes  formes 
nouvelles  et  qui,  par  ses  hybridations  heureuses,  a  créé  des 
races  admirables  qui  réjouissent  autant  et  plus  peut-être 
les  horticulteurs,  qu'elles  n'embarrassent  les  phytographes. 

Aussi,  est-ce  à  l'unanimité  que  le  Conseil  a  pris  la  réso- 
ution  suivante  : 

Considérant  les  éminents  services  rendus  à  l'horticulture 
par  les  hybridations  faites  par  M.  Lemoine  (Pierre-Louis- 


164 


LE    JARDIN 


Victor),    horticulteur   à    Nancy,   membre    du   jury    de    la 
xiv  Exposition  internationale  d'horticulture; 

Vu  le  vœu  manifesté  par  l'Assemblée  générale  de  la 
Société  royale  d'agriculture  et  de  botanique  de  Gand,  le 
Conseil  d'administration  arrête  : 

t'ne  médaille  d'or  de  la  Société  sera  offerte  à  M.  P.-L.V.- 
Lemoine  en  témoignage  de  reconnaissance  pour  les  pro- 
[u'il  a  fait  réaliser  à  l'horticulture. 
Nous  avons  le  plaisir  de  vous  la  faire  parvenir  avec  vos 
autres  médailles  en  vous  priant  de  bien   vouloir  agréer 
l'expression  «le  nos  sentiments  les  plus  distingués. 
Le  Sécréta  re  Le  Président, 

E.  Fiérens.  Ctb  de  Kehchove. 

Nom   i  ensorj  ■  que  toul  commentaire  ne  ferai1  qu  affaiblir 

l.i  | m 1"  cette  lettre  -i  flatteuse  pour  celui  auquel  elle  a 

adressée. 


OPINIONS 


La  Convention  commerciale  franco-américaine. 


PETITES    NOUVELLES 


On  nous  annonce  la  formation,  à  Naples,  d'une  société 
coopérative  pour  l'amélioration  de  l'agriculture  méridio- 
nale. Applaudissons  à  cette  idée  et  souhaitons  longue  vie 

a  la  nouvelle  Société. 

+ 

La  Société  des  sylviculteurs  de  France  et  des  colonies, 
dans  son  assemblée  du  '24  mai,  a  voté  la  création,  à  l'occa- 
sion de  l'Exposition  de  1900,  d'un  concours  international 
avec  médailles  et  prix  divers  entre  les  sylviculteurs,  fores- 
tiers, etc..  du  monde  entier  qui  auront  planté  le  plus  grand 
nombre  d'arbres. 

EXPOSITIONS   ANNONCÉES 


Clermont.  —  Du  :'i  au  26  septembre  1S9*.  —  Exposition 
de  fruits  et  pleurs  coupées,  organisée  par  la  Société 
d'horticulture  de  l'arrondissement  de  Clermont .  —  Adresser 
les  demandes  à  M.  Tarlier,  trésorier  de  la  Société,  a  Cler- 
mont (Oise),  avant  le  18  septembre. 

Neuilly-Plaisance.  —  Du  13  au  ISaoùl  1898.  —  Expo- 
sition générale  d'hobti culture,  organisée  par  la  Société 
d'horticulture  de  Neuilly-Plaisance.  —  Adresser  les  de- 
mandera M.  Dénard.  commissaire  général,  26,  avenue  Ga- 
brielle,  à  Neuilly-Plaisance,  avant  le  1"  août. 

Cette.  —  Du  29  octobre  au  3  novembre  1898-  —  Exposi- 
riON  de  Chrysanthèmes,  organisée  par  la  Société  d'horti- 
i  ulture  et  d'histoire  naturelle  de  l'Hérault.  —  Adresser  les 
demandes  à  M.  F.  Aubouy,  secrétaire  général  de  la  Société, 
rue  de  la  Gendarmerie,  12,  à  Montpellier  (Hérault). 

Gotha.  «-  Du  9  au  12  juillet  1898.  —Exposition  de  Roses  et 
de  fleurs  coupées,  et  Congrès  ues  Rosiéristes  allemands. 

—  Adresser  les  demandes  à  M.  Wilh.  Kliem,  à  Gotha  (Al- 
lemagne) avant  le  l°r  juillet. 

Lille.  —  Du  10  au  15  novembre  189S.  —  exposition  in- 
ternationale de  chrysanthèmes,  organisée  par  la  Société 
des  Chrysanthémistes  du  Nord  de  la  France,  par  la  Société 
centrale  d'horticulture  du  Nord  et  par  la  Société  régionale 
d'horticulture  du  Nord    de   la   France,  au   Palais  Rameau. 

—  Adresser  les  demandes  au  Secrétaire  général,  au  siège  de 
la  Société,  19,  rue  de  Pas,  à  Lille  (Non!  . 


BIBLIOGRAPHIE 

Le  greffage  de  la  Vigne  el  la  greffe  en  écusson-placage, 

■  Sonnet,  par  L.  Bonnet  —  Brochure  de  16  pages,  illustrée  de 

i  figures.  —Prix  :  0  fr.  i».  Edité  par  la   Librairie  horticole  du 

Jardin,  167,  boulevard  St-Germain,  à  Paris. 

«  L'écusson-pZacage,  dit  l'auteur,  tient  à  la  fois  des 
greffes  par  œil  et  îles  greffes  par  fraction  de  rameaux  déta- 
i  lie,;  il  réunit  tous  lés  avantages  de  l'un  et  de  l'autre  de 
.  .  s  modes  de  greffages  et  eu  tournant  leur  inconvénient,  il 
apparaît  comme  la  greffe  la  plus  rationnelle,  parce  que 
nous  n'osons  croire  "qu'il  puisse  y  en  avoir  de  réellement 
parfaite.  » 

Apres  avoir  expose  les  avantages  et  les  inconvénients 
que  présentent  les  divers  modes  de  greffages  jusqu'à  présent 
en  usage,  notre  collaborateur,  M.  L.  Bonnet,  s'est  attaché 
à  démontrer  les  avantages  de  la  greffe  en  écusson-piacage 
ei  à  en  expliquer  la  pratique:  il  y  a  pleinement  réussi  dans 
eeite  étude,  aussi  pensons-nous  que  ceux  que  préoccupent 
la  question  de  la  reconstitution  de  nos  vignobles  ne  vou- 
dront pas  négliger  de  lire  ces  quelques  pages  si  ins- 
truçtives. 


Les  journaux  politiques  nous  apprennent  qu'une  conven- 
tion commerciale  vient  d'être  conclue  entre  la  France  et  les 
Etats-Unis.  A  cela,  rien  île  mieux,  et  nous  pensons  même 
que  notre  diplomatie  mérite  des  félicitations  pour  avoir  con- 
clu cet  accord  dans  des  circonstances  qui.  par  suite  des  me- 
née- audacieuses  d'une  certaine  presse  ennemie  de  la  France, 
paraissaient  peu  favorables. 

Mai-  nos  lecteurs  n'ont  pas  oublié  les  notes  publiées  par 
Le  Jardin  lors  de  la  discussion  de-  droits  dédouane  par  le 
Sénat  américain,  fit  A  ce  moment,  les  horticulteurs  fran- 
çais s'étaient  émus  îles  prétentions  des  horticulteurs  améri- 
cain-, qui  réclamaient  des  droits  d'entrée  excessifs  sur  le- 
produit-  horticoles  de  provenance  étrangère. 

Malgré  les  protestation-  des  horticulteurs  français,  qui 
prièrent  le  Gouvernemenl  français  d'intervenir  pour  que 
ces  droits  ne  soient  pas  appliqués,  le  Sénat  américain  les 
vota  tels  qu'ils  étaient  demandés. 

La  productipn  américaine  u  étanl  pas  encore  en  mesure 
de  faire  lace  aux  besoins  de  la  consommation,  les  horticul- 
teurs américains  n'ont  pu  cesser,  du  jour  au  lendemain,  leurs 
achats  à  l'étranger  el  les  droits  de  douane  n'ont  pas  encore, 
par  conséquent,  produit  toul  leur  effet.  Pour  le  moment,  les 
Américains  sont  même,  pour  certaines  spécialités,  le-  propres 
victimes  de  leur  proteetionisme  exagéré. 

Mais  nous  ne  perdrons  rien  pour  attendre,  éd.  on  peut  être 
assuré  que,  dans  quelques  années,  ils  -e  passeront  à  peu  près 

e plètement  de  nous,  de-  établissements  importants  étanl 

en  voie  de  formation  pour  la  production  des  végétaux  et 
de-  sentences  qui,  jusqu'ici,  ont  été  tirés  de  l'étranger. 
C'est  ainsi  que  Ion  verra,  petit  à  petit,  diminuer  le-  expor- 
tations européennes  en  Amérique  jusqu'au  jour  où  les 
Américains,  d'importateurs,  chercheront  à  devenir  expor- 
tateurs. 

11    était   donc    permis  d'espérer  qu'en  présence  d lie 

situation,  le  Gouvernement  français  prendrait  en  cou  tidé 
ration  les  justes  réclamations  îles  horticulteurs.  Or,  c'est 
précisément  tout  le  contraire  qui  arrive. 

Non-seulement,  les  droits  prohibitifs  dont  sonl  frappés 
le-  plantes  d'origine  française  à  leur  entrée  en  Amérique 
sonl  maintenus,  mais  encore  les  Américains  obtiennent,  de 
notre  part,  l'application  du  tarif  minimum  pour  les  fruits 
île  talde.  les  fruits  séché-  et  conservés,  les  pommes  et  les 
poires  séohées  et  proparées,  etc... 

En  résumé,  la  situation,  qui  était  mauvaise  hier,  esl 
encore  pire  aujourd'hui,  car.  qu'on  ne  l'oublie  pas,  dans 
quelques  années,  nos  marchés  seront  littéralement  envahis 
par  les  pommes  américaines,  comme  le  marché  anglais  Lest 
déjà  depuis  quelques  années,  au  grand  détriment  de  noire 
exportation. 

Nous  voulons  croire  qu'il  n'y  a  là.  qu'un  oubli  regrettable, 
niais  (|ni  pourra  être  repaie,  car  non-  espérons  que  lorsque 

oeii vention  sera  sou  mise  à  l'approbation  des  Chambres 

françaises,  des  voix  s'élèveroni  pour  exiger  que  l'horticul- 
ture el  l'arboriculture  françaises,  qui  sont  des  industries 
d'une  importance  considérable  chez  nous,  ue  soient  pas 
ainsi  sacrifiées  pour  d'antres  intérêts  qui  sonl  respectables 
certes,  mais  ne  sont  pas  les  seuls  à  être  [iris  en  considéra 
lion.  IL  MARTINET. 


NÉCROLOGIE 

Nous  avons  le  regret  d'apprendre  la  mort  de  Mme  José- 
phine Larchet,  veuve  de  M.  Joseph  Marie  et  belle-mère  de 
M.  Treyve,  l'horticulteur  bien  connu  de  Moulins. 

1.  Le  Jardin  1S97,  pages  t>7,  102  et  226. 


LK    JARDIN 


ir,: 


CHRONIQUE     FLORALE 


être  beau  à  voir,  pendant  la  saison 
de  fleura  ! 


le  mal  in  <l  une  bataille 


Les  marchés  auxfleurs  de  Marseille  et  de  Nice.  — 
Le  marché  floral  des  Halles.  —  La  fête  des 
fleurs.  —  Compositions  florales  de  saison.  — 
Guirlandes  fleuries. 

Marseille,  30  avril.  —  Le  marché  aux  fleurs  des  ail"'-  de 
Meilhan.  Il  est  très  pittoresque,  tout  à  lait  primitif  ef  très 
siiixi,  ce  marché,  qui  se  tienl  mh^  ledômedes  vigoureux 
Platanes  des  allées  du  Meilhan.  Beaucoup  de  plantes  vertes 
et  surtout  des  Fusains  eu  colonnes,  d'une  végétation  exubé- 
rante, des  Phœniœ,  des  Chamœrops,  el  aussi  ,u-^  Pelarqo- 
nium,  Cinéraires,  Anthémis  el  quelques  autres  plantes  de  la 
-lis, m.  eu  pots  y  sonl  vendus. 

A  côté  de  ces  étalages,  sont  ceux  des  fleurs  coupées,  en 
bottes,  présentées  dans  de  grands  paniers  très  évasés,  posés 
sur  d'autres.  Certains  sont 
recouverts  de  branchages 
do  Conifères  sur  lesquels 
sont  étalés  de  petits  bou- 
quets :  parfois  aussi,  des 
toiles  mouillées  rempla- 
cent ces  branchages  ;  beau- 
coup de  bottes  de  feuillages 
et  de  beaux  Œillets.  Tout 
cela  dans  un  désordre  char- 
mant. 

Les  marchandes  sont 
aguichantes  et  offrent  leur 
marchandise  avec  insis- 
tance. Si  l'on  achète  quel 
ques  plantes,  elles  en  font 
la  livraison  dans  un  panier 
qu'elles  portent  sur  la  tête. 

Tout  cela  est  agréable  à 
voir.caron  sentqu'on  aime 
les  Heurs,  tout  le  monde  en 
rapportant  des  brassées. 


Fig.  78.  —  Décoration  d'un  portique  à  l'Exposition 
quinquennale  de  Gond. 


leurs  toilettes  printanière 

ce    oleil  de  lin  niai  qui  lit  tard  défaut   le 


Xice,  12  tuai.  —  Il  est 
bien  typique,  ce  marché 
du  cours  Saleyaet  du  bou- 
levard Mac-Mahon  et  sur- 
tout très  animé  le  matin. 
Ce  sont  des  Heurs  et  îles 
Heurs  en  quantité.  Chaque 

marchande  a  son  éventaire  composé  d'un  ou  de  plusieurs  sup- 
ports en  planches  qui  ne  -oui  autres  que  des  bancs  très  hauts, 
sur  lesquels  sont  posés  des  paniers  bas  mais  très  évasas. 
Dans  ces  paniers,  ce  sont  des  Œillets  d'une  même  couleur, 
jaune  soufre,  roses,  blam  rouges,  que  les  fleuristes  <-i  les 
commissionnaires  achètent  par  plusieurs  bottes  ou  par  stock 
entier,  ou  bien  des  Roses  Maréchal Niel,  Saphrano,  Comte 
d'Eu,  etc.,  bien  disposées  les  unes  contre  les  autres  ou  réunies 
en  bottes  d'une  ou  de  deux  douzaines,  ou  encore  des  Ané- 
mones, des  Narcisses,  des  Mimosas;  d'autres  paniers,  plus 
petits,  s,,nt  bondés  do  branches  fleuries  •  •>  de  boulons  d'Oran- 
ger, mi  bien,  contiennent  des  lioses  de  choix  ou  des  Gardé- 
nias. 

Et.  derrière  ces  petits  éventaires,  les  brunes  marchandes 
vous  offrent  ces  fleurs:  «  Achetez  moi  mes  Mimosûsses,  mon- 
sieur, je  vous  la  vend  dix  sous  cette  botte:  combien  que  vous 
m'en  donnez.  »  Plus  on  avance  dans  le  marché,  plus  les 
offres  deviennent  nombreuses,  car  toutes  avec  ce  chaud 
accent  niçois,  veulent  à  toute  fin  vous  vendre  leurs  fleurs. 
Oh!  ce  délicieux  marché  du  coups  Saleya,  comme  il  doit      les  fleurs  desquelles  on    oil  gli    er  un  brin  de  réclame.  Dans 


Paris,  28  mai.  —  On  voit  que  c'est  la  loi  odes  fleurs  aujour- 
■  I  h  ni.  car  les  fleurs  sont  arrivées  par  charretées  ;  déjà,  depuis 
deux  jours,  le  marchés  perdudeson  aspect  habituel,  et,  d 
jeudf,  les  achat-  ont  été  faits  en  quantité.  Avei   1      I. 
voici  des  Pivoines,  dos  monceaux  de  Pivoines,  des  Pivoines 
partout,  car  ee  sont  les  Pivoines  qui  sont   principalei 
m  iliséos  pour  orner  les  voitures  et  aussi  comme  projecl  îles. 
Voici  des  iris  en  quantités,  dos   Pyrêtres  du  Cauca  e,  des 
Campanules  à  fleurs  agglomérées,  des  bottes  de  Réséda 
(  ilaïeuls,  des  Œillets,  etc. 

<  '■rtains  fleuristes  et,  principalement,  «  les  fournisseurs 
de  la  fête  des  fleurs  »  achètent  en  quantité,  el  c'esl  pai 
grandes  voitures  qu'ils  emportent  ces  fleurs  variées  au  Lois, 

à  l'allée  des  Acacias,  où  ils  vont  confeetio r   les  mille 

corbeilles  de  fleurs  qui  sonl  offertes  aux  voitures,  et  les  petits 

bouquets,  les  projectiles  de 
la  joule.  Aussi,  beaucoup 
ferment-ils  leurs  magasins 
pendant  deux  jours,  el  sont- 
ils  en  entier  à  leur  «  fête 

des  Heurs.   » 

Les  petits  marchands 
profitent  aussi  de  ces  deux 
journées  qui  augmentent 
leurs  recettes,et  ilsbondent 
leurs  paniers  de  fleurs  qui 
vont  être  réunies  en  bou- 
quets et  \ lues, Cet  après 

midi,    dans    l'avenue    du 
Lois  aux  personnes  se  ren 
dant  à  la  fête  des  fleurs. 


Dos  Roses  et  des  Orchi- 
dées,  des  Pivoines  el  des 
Iris,  des  Marguerites  el  des 
Bleuets,  des  Œillets  el  des 
■is.  toute  la  gamme 
de  ces  belles  fleurs,  ca  rgai 
sons  odorantes  dos  voitures 
fleuries.  Et,  de  cet  ama  -  de 
floraisons    de    printemps. 
émergeant  ,     radieu  ses  . 
triomphantes    et    surtout 
batailleuses,  nos  Parisien- 
nes,   heureuses   de    sortir 
elles  que  permel  l>   gai  soleil, 
autres  jouis,  ce 
soleil  de  la  Fête  des  Fleurs  ! 

La  décoration  du  Lois  était  de-  mieux  comprises.  Toute  la 
partie  de  l'avenue  de  Longehamps  enclavée  dans  1  enceinte 
de  la  fête  êtail  coquettement  parée  de  guirlandes  fleurie  ,  1 1 
i  lisceaux,  de  drapeaux  et  d'oriflammes. 

Vussi,  l'allée  de    acacias  était-elle  féerique  dans  cette  el 
solaire  où  chatoyaient  les  teintes  vives  des  soies  et  celles  le 

fleurs. 

Les  voitures  lieu  ries  ont  fait  l'admiration  de  toul  le  monde, 
et  surtout  des  ouvriers,  qui,  sortant  de  l'atelier  et  aperce^ 
ces  voitures  revenant  du  Lois,  ne  montrent  aucune  envie. 
car  ils  savent  que  demain,  dimanche,  c'esl  la  ilaire 

des  fleurs,  à  laquelle  ils  peuvent  prendre  part. 

Plus  populaire  et  très  unie  la  seconde  journée  ;  les  m 
tiques  équipages  côtoient  les  fiacres  simplement  décorés  de 
quelques  guirlandes  de  fleurs,  les  bicyclettes  ornées  d'un 
bouquet  d'Aubépine,  et  les  voitures  'les  commerçants  entre 


1GG 


LE    JARDIN 


oel  ensemble,  partent  en  fusées  les  projectiles  gracieux  que 
sont  les  fleurs. 

Et,  parmi  les  voitures  fleuries,  des  trouvailles  liés  heu- 
reuses, comme  ce  «  duc  »  transformé  en  ruche  ou  en  hutte 
champêtre,  des  mails  disparaissant  sous  les  Pivoines,  de 
jolies  charrettes  constellées  d'Œillets  et  de  Roses,  des  Victo- 
ria- tapissées  de  Heurs  des  champs.  Plus  de  quinze  cents 
voitures  Henri'-,  tel  est  le  bilan  de  la  fête  des  Heurs  de  cette 
année. 

• 

Parmi  les  nombreuses  garnitures  florales  que  j'ai  eu 
l'occasion  de  voir  dernièremenl  chez  quelques  fleuristes,  en 
voici  quelques-unes  que  je  recommande  particulièrement: 

l'n  panier  tout  enrubanné  de  rouge  grenat,  dans  lequel 
des  Gloxinias  sont  disposés  parmi  le  léger  feuillage  de  quel - 
ques  Fougères,  dans  une  harmonieuse  association  de  tons. 

lu  panier  carré,  grossièremenl  tresséen  arundo,  contourné 
d'un  large  ruban  rose  pâle,  et  d'où  s'échappe  une  touffe 
d'Azalées  constellées  de  fleurs  rose  pâle.  Toujourscet  assem- 
blage de  mêmes  couleurs,  dont  le  succès  s'affirme  de  plus  en 

pllK. 

Autre  chose  également  bien  joli,  ("est  une  corbeille  de 
Myosotis,  d'où  s'échappent  des  Roses  Pompon  de  Bour- 
gogne et  des  Anthémis  Etoile  d'or.  Sur  l'anse,  sont  un  piquel 
et  une  guirlande  d' Anthémis  Étoile  d'or,  légèrement  montées 
et  très  artistemenl  groupées,  si  artistement  que,  pendant  que 
je  les  examinais,  une  dame  disait  qu'elles  donnaient  «  l'illu- 
sion de  fleurs  artificielles  très  fines».  Dans  le  même  genre: 
fond  de  Myosotis,  sur  lequel  sont  de  petits  piquets  de  Roses 
Pompon  deBourgogneeti' Anthémis  Etoile  d'or :  Sur  l'anse, 
quelques  piquets  de  ces  Roses,  élégamment  confectionnés. 

Les  associations  de  ces  trois  fleurs  sont  toujours  1res  heu- 
reuses,  aussi  bien  pour  de   moyennes  que  pour  de  petites 

corbeilles. 

- 
■ 

La  décoration  d  une  salle  de  fête  est  une  chose  assez  déli- 
cate à  bien  réussir  pour  que  je  signale  celle  si  bien  comprise 
du  raout,  à  Gand,  le  16  avril  dernier.  L'orchestre  disparais- 
sait s.. us  les  fleurs.  Sur  le  devant,  étaient  des  groupes  et  des 
plates-bandes  de  plantes  à  feuillage  et  de  fleurs  qui  se 
reflétaient  dans  les  glaces.  De  chaque  côté,  et  en  arriére, 
dissimulant  les  murs,  étaient  de  ravissants  rideaux  de: 
Cocos  flexuosa,  Kentia,  Phcenix,  très  grosses  Azalées,  et 
quelques  autres  plantes  fleuries  disposées  avec  beaucoup 
de  goût,  se  détachant  bien  les  uns  des  autres,  de  telle  façon 
que  l'on  voyait  à  peine  les  musiciens,  ce  qui  a  l'ait  dire  à 
quelqu'un  :  «  l'orchestre  est  dans  les  fleurs  !  » 

En  haut  des  portes  et  des  portiques,  étaient  de  jolies  guir- 
landes bien  proportionnées  el  plus  larges  au  milieu  qu'aux 
deux  bouts.  La  fig.  78  représente  un  portique  ainsi  décoré. 
En  haut,  est  un  faisceau  de  drapeaux,  au-dessous  duquel 
une  guirlande  décrit  une  courbe  gracieuse;  au  milieu  de 
cette  guirlande,  composée  de  Narcisses  et  de  Jacinthes,  est 
un  piquet-gerbe,  se  détachant  bien,  composé  de  Narcisses 
entourés  de  quelques  frondes  de  Cycas.  Ainsi  qu'on  peut  le 
voir,  cette  guirlande  est  accrochée  dans  le  haul  et  d'autres 
petites  semblent  la  continuer.  Quelques  autres,  plus  légères, 
s'enroulent  également  dans  le  lustre. 

Au-dessus  d'autres  portes,  d'autres  guirlandes,  non  sur- 
montées de  drapeaux,  en  Narcisses,  avec  le  piquet  du  centre 
en  Camellias  étaient  très  brillantes.  Ces  guirlandes,  très 
larges  au  milieu, font  bien  mieux  que  celles  qui  ont  partent 
ht  même  largeur, et  le  piquetgerbeen  rehausse  encore  l'effet. 
Il  est  facile  de  composer  de  semblables  guirlandes,  en 
piquant  les  Heurs  sur  des  bourrages  de  mousse  préparés  à 
l'avance. 

ALBERT  MALMENE. 


La  Production  et  le  Commerce  des  Fruits 


EN  EUROPE 

(Suite  W) 


Les  frais  de  production.  —  Il  ne  suffit  pas  que  la 
vente  des  beaux  fruits  soit  assurée  ;  il  faut  encore  que  les 

frais  de  production  soient  assez  réduits  pour  laisser  un  béné- 
fice convenable  aux  cultivateurs  et  leur  permettre  de  sou- 
tenir la  concurrence  étrangère.  En  effet,  si  notre  pays  a  sur 
les  autres  de  sérieux  avantages,  il  ne  son  suit  pas  que  ces 
derniers  soient  complètement  déshérités.  Nous  devons  tou- 
jours compter  avec  des  rivaux  qui  seront,  il  est  \rai,  en 
nombre  d'autant  plus  restreint  que  notre  production  sera 
meilleure,  mais  rivaux  entreprenants  et  actifs  qui  ne  man- 
queront pas  délirer  parti  des  avantages  économiques  qu'ils 
auront  sur  nous.  Ne  l'oublions  pas. 

L'étude  des  milieux  économiques  des  différents  pays  pro- 
ducteurs de  pommes  et  de  poires  à  couteau  nous  apprend 
que,  i'u  ce  qui  concerne  tout  au  moins  les  fruits  de  luxe,  les 
cultures  françaises  sont  placées  dans  des  conditions  généra- 
lement défavorables.  La  comparaison  que  j'ai  établie,  dans 
mon  rapport  sur  mon  voyage  au  Tyrol(2),  entre  les  cultures 
ce  pays  et  les  cultures  françaises,  peut  s'appliquer  à  beau- 
coup d'autres  pays.  Il  est  facile  de  s'en  convaincre. 

La  production  française  des  fruits  lins  de  table  est  géné- 
ralement localisée  autour  des  grandes  villes,  et  principale- 
ment dans  la  région  parisienne.  Là,  le  terrain  représente  une 
\  a  leur  souvent  considérable  en  traînant  de  gros  frais  de  loyer. 
et  la  main  d'oeuvre  y  est  plus  chère  qu'ailleurs,  considéra- 
tion qui  a  d'autant  plus  d'importance  que,  sous  le  climat  pari- 
sien, beaucoup  d'arbres  ne  donnent  de  beaux  fruits  que  s'ils 
sont  cultivés  en  espaliers  ou  soumis  à  des  formes  exigeant 
îles  snins  constants  et  très  longs. 

La  proximité  du  lieu  d'écoulement  des  produits  est  bien 
un  avantage  qui  fait  que  ces  cultures  auront  toujours  leur 
raison  d'être  pour  l'approvisionnement  du  marché  intérieur; 
mais,  avec  les  moyens  de  transport  rapides  dont  nous  dis- 
posons actuellement,  cet  avantage  disparaît  lorsqu'il  s'agit 
des  expéditions  au  loin. 

Aussi,  je  n'hésite  pas  à  dire  que  si  les  cultivateurs  fran- 
çais ne  modifient  pas  leurs  procédés  de  culture  en  réduisant 
leurs  frais  de  production,  ils  ne  pourront  bientôt  plus  lutter 
sur  les  marchés  étrangers  avec  des  concurrents  qui,  ayant 
des  frais  de  revient  moindres,  ne  manqueront  pas  de  baisser 
les  prix  de  vente  pour  s'attacher  la  clientèle.  Bieu  heureux 
encore  si  cette  concurrence  ne  vient  pas  s'établir  jusque 
chez  nous,  ainsi  que  peuvent  le  faire  craindre  des  tentatives 
déjà  faites  en  ce  sens.  Il  est  vrai  que,  si  les  choses  en  venaient 
à  ce  point,  les  cultivateurs  ne  manqueraient  pas  de  deman- 
der la  protection  de  l'Etat-Providence  sous  forme  de  droits 
dédouanes.  Mais  cette  solution,  qui  est  quelquefois  néces 
saire  quand  la  lutte  est  tout  à  fait  impossible,  ne  doit  même 
pas  être  envisagée  ici,  puisque.au  contraire,  nous  pouvons, 
avec  de  l'initiative,  développer  notrecommerced  exportation. 
Pour  obtenir  la  réduction  des  frais  de  production,  qui  est 
la  condition  sine  qua  non  du  succès  dans  le  présent  et  surtout 
dans  l'avenir,  nous  devons  donc  cherchera  établir  lescul- 
turesdans  les  milieux  les  plus  favorables,  au  point  de  vue  éco- 
nomique  comme  au  point  de  \  ne  géologique  et  climatérique. 
Fort  heureurement.  nous  avons  en  France  d'assez  nom- 
breuses régions  où  ces  conditions  se  trouvent  réunies  de  la 
façon  la  plus  satisfaisante  et  comme  je  l'ai  vu  bien  peu  sou- 
vent à  l'étranger. 

La  culture  fruitière  en  Auvergne.  —  Le  meilleur 
exemple  que  j'en  puisse  citer  est  la  partie  basse  de  l'Auvergne, 
la  fertile  Limagne,  où,  depuis  de  longues  années,  la  culture 

(1)  Le  Jardin,  1898.  page  154. 

(2)  Le  Jardin,  1896,  pages  126.  142,  151  et  166. 


LE    JARDIN 


167 


île*,  arbres  fruitiers  est  pratiquée  avec  succès  et  profit.  I  In 
pautévaluer  à  10.000  hectares  environ  la  superficie  plantée  en 
Pommiers  Reinette  du  Canada,  seule  variété  qui  y  soit 
cultivée  en  grand. 

Toutes  les  vallées  de  cette  contrée  sont  admirablement 
propres  à  la  culture  fruitière.  Le  sol  en  est  excellent  et  peut 
être  facilement  irrigué,  par  suite  de  la  présence  des  cours 
d'eau  jamais  taris  qui  descendent  des  montagnes;  le  climat 
est  aussi  très  bon,  à  tous  les  points  de  vue;  la  position  îles 
plantations,  au  flanc  des  collines  et  des  montagnes,  permet 
d'obtenir, sans  grands  frais  et  sur  des  arbres  en  plein  vent,les 
mêmes  résultats  qu'au  long  des  murs  d'espalier  qu'il  faut 
construire  en  plaine,  dans  le  Nord  de  la  France:  d'où  écono- 
mie dans  les  frais  de  premier  établissement  el  d'entretien. 
Enfin,  le  prix  de  la  terre  nue  y  est  relativement  peu  élevé 
et  la  main-d'œuvre  y  est  bon  marché. 

Forme  nouvelle.  —  Il  y  aurait  avantage  à  introduire, 
dans  les  vergers,  les  meilleurs  arbres  à  fruits  pour  le  com- 
merce et  à  les  cultiver  sous  une  forme  rationnelle  permet- 
tant d'obtenir  en  plein  vent,  sans  faire  les  frais  de  murs, 
de  treillages,  d'entretien  journalier,  etc.,  des  fruits  aussi 
beaux  et  aussi  fins  que  sur  les  arbres  en  espalier.  Cette 
forme  nouvelle,  la  forme  de  l'avenir,  ne  serait  soumise  qu'à 
une  taille  et  à  des  pincements  sommaires,  destinés  à  main- 
tenir l'équilibre  entre  les  différentes  parties  de  l'arbre,  à 
permettre  la  circulation  de  l'air  et  de  la  lumière,  si  néces- 
saire au  développement  et  à  la  coloration  des  fruits,  à  faci- 
liter l'éclaircissage  des  fruits,  la  cueillette  et  les  soins  divers. 

Elle  présenterait  donc  sur  les  formes  palissées  l'avantage 
d'une  grande  économie  en  ce  qui  concerne  les  frais  de  premier 
établissement,  et  d'entretien,  et,  sur  les  formes  ordinaires  de 
plein  vent,  l'avantage  d'une  plus  belleet  meilleure  production. 

Malheureusement,  les  cultivateurs  du  pays  ne  savent  géné- 
ralement pas  tirer  parti  de  toutes  les  ressources  qu'ils  ont  à 
leur  disposition.  Leurs  plantations  sont  presque  toujours  trop 
rapprochées  ;  leurs  arbres  sont  souvent  mal  équilibrés  et  ne 
sont  jamais  soumis  à  la  moindre  taille;  les  maladies  cryp- 
tera iniques  qui  se  développent  très  facilement  sous  l'influence 
de  l'humidité  des  irrigations,  sont  peu  ou  mal  combattues; 
la  production  n'étant  pas  limitée,  la  «quantité  »  nuit  à  la 
«  qualité  ».  au  grand  détriment  du  cultivateur  qui  ne  sait  pas 
où  résilie  son  avantage;  enfin  la  cueillette  des  fruits  est  sou- 
vent mal  faite  ainsi  que  l'emballage. 

En  un  mot,  bien  que  la  culture  fruitière  soit  la  principale 
industrie  du  pays,  il  reste  encore  beaucoup  à  faire  pour  que 
le  rendement  maximum  soit  atteint.  Et  cela,  parce  que  la 
bonne  parole  n'a  pas  encore  été  portée  à  ces  braves  gens.  J'en 
ai  vu  cependant,  lorsque  j'ai  visité  la  Limagne,  en  1896,  qui 
ne  demanderaient  pas  mieux  que  d'entreprendre  des  expé- 
riences et  de  donner  le  bon  exemple  à  la  condition  d'être 
guidés,  conseillés  el  encouragés.  La  masse  des  cultivateurs, 
qui,  dans  tous  les  pays,  est  généralement,  réfractaire,  sinon 
hostile  à  toute  innovation,  ne  manquerait  pas  de  les  imiter 
en  voyant  les  excellents  résultats  atteints. 

C'est  donc,  ainsi  que  je  l'ai  déclaré  aux  sénateurs  et  aux 
députés  de  l'Auvergne  qui  m'ont  fait  l'honneur  de  me 
demander  des  notes  à  ce  sujet,  par  des  cours  et  des  leçons 
pratiques  faites  dans  tous  les  centres  de  production  sur  les 
meilleurs  procédés  de  culture,  sur  la  cueillette  et  l'embal- 
lage, les  débouchés,  etc.,  peut  être  aussi  par  la  création 
d'une  école  spéciale  et  de  vergers  d'expérience,  qu'on  arri- 
vera à  améliorer  la  situation  de  ces  populations  si  intéres- 
santes. 

Il  y  a,  en  outre,  Nun  intérêt  national  à  organiser  l'ensei- 
gnement de  l'arboriculture,  dans  cette  région  d'abord,  dans 
toutes  celles  qui  offrent  les  mêmes  avantages  ensuite. 

C'est  ainsi  que  la  France,  qui  importeencore  actuellement 
de  grandes   quantités  de  pommes   et  de  poires  de   table, 


(1.182.331  fr.  en  1894—  chiffre  au-dessous  de  la  vérité) 
cessera  d'avoir  recours  h  l'étranger  et  deviendra,  au  contraire, 
le  verger  où  le  monde  entier  viendra  s'approvisionner  en 
beaux  et  bons  fruits.  IL  MARTINET. 


Achyranthes    borbonica 


Rien  n'est  plus  embarrassant  que  la  détermination  exacte 
des  Amarantacées.  Achyranthes  et  Iresine  en  sont  la 
preuve.  L'étude  des  herbiers  n'est  pas  faite,  loin  de  là, 
pour  dissiper  les  incertitudes,  et  la  comparaison  des  nom- 
breux échantillons  conservés  dans  les  grandes  collections 
ne  parvient  pas  souvent  à  détruire  les  doutes.  Si  l'on  com- 
pare entre  elles  les  diagnoses  des  tribus  et  des  genres  de  la 
famille  des  Amarantacées,  on  s'aperçoit  bien  vite  que  les 
caractères  distinctifs  reposent  sur  des  détails  qui  sont  par- 
lois  bien  minces. 

C'est  ainsi  que  les  tribus  sont  caractérisées  comme  suit  : 

Cèlosièes.  —  Anthères  biloculaires;  ovaire  pluriovulé. 

Achyranthèes.  —  Anthères  biloculaires;  ovaire  uniovulé. 

Gomphrènèes.  —  Anthères  uniloculaires  ;  ovaireuniovulé. 

Nous  ne  parlerons  pas  des  (  ï-losiées.  Quant  aux  Achyran- 
thèes. la  distiction,en  sous-tribus,  sépare  des  plantes  qui  ont 
entre  elles  les  plus  grandes  affinités  et  qu'il  n'est  pas  naturel 
d'éloigner  l'une  de  l'autre.  Les  Amarantes,  par  exemple, 
dans  lesquelles  le  fruit  s'ouvre  en  py.xide,  sont  distinguées 
des Euxolus,  à  fruit  indéhiscent. 

Ces  genres  sont  tellement  voisins  qu'il  peut  paraître 
étrange  de  placer  les  premiers  dans  les  Amarantacées  et  les 
seconds  dans  les  Aervées.  C'est  à  cette  dernière  sous-tribu 
qu'appartiennent  les  Achyranthes  et  les  JEroa.  Si  nous 
regardons  les  Gomphrénées,  nous  y  trouvons  les  genres 
Iresine,  Gomphrena,  Alternantheraet  Telanthera,  les  deux 
premiers  appartenant  à  un  groupe  dans  lequel  les  fleurs 
présentent  des  staminodes, tandis  que  ces  organes  manquent 
dans  les  deux  autres. 

Il  faut  reconnaître  que  ces  caractères  distinctifs  peuvent 
sembler  parfois  un  peu  faibles  et  pas  toujours  faciles  à  saisir. 
La  plante,  dont  if  s'agit  ici,  m'a  été  présentée,  il  y  a 
quelque  temps. sous  le  nom  d' Achyranthes  borbonica. C'est 
sons  ce  nom  qu'on  la  trouve  dans  le  commerce  et 
qu'elle  est  cultivée  aux  Canaries  en  vue  de  la  production 
pour  le  commerce  des  graines.  La  description  de  V Achyran- 
thes borbonica,  telle  qu'elle  est  donnée  par  Willdenow,  est 
tellement  vague  et  peu  précise  qu'il  est  impossible  d'y 
reconnaître  une  espèce  quelconque.  Les  monographes  ont 
donc  rangé  cette  plante  parmi  les  espèces  douteuses.  Les 
échantillons  conservés  sous  ce  nom  dans  l'herbier  du  Mu- 
séum ne  ressemblent  en  rien  à  la  plante  dont  nous  parlons. 
Des  genres  voisins,  le  genre  .Erra  était  le  seul  qui  pût  être 
examiné  et  en  effet,  c'est  bien  à  une  espèce  de  ce  genre  qu'ap- 
partient YAchyranthes  borbonica  du  commerce  horticole. 
Nous  avons  affaire  à  une  variétéde  l'/Eroa  scandens  Wall. 

Cette  dernière  plante,  il  est  vrai,  est  indiquée  comme 
formant  un  sous-arbrisseau  ligneux  atteignant  de  0m50  à 
irtiO  de  hauteur.  Nous  né  pouvons  rien  en  conclure  en  défa- 
veur de  l'échantillon  que  nous  avons  eu  à  examiner,  puis- 
qu'il provenait  d'un  semis  de  l'année  et  que  rien  ne  pouvait 
fixer  sur  ses  véritables  caractères  deduréo.L  epithètedescrtra- 
dens  (grimpant)  pouvait  également  laisserdes  doutes  sur  la 
lionne  détermination,  si  le  descripteur  des  Amarantacées  du 
Prodromus  ne  faisait  lui-même  suivre  le  mot  scandens 
d'un  point  de  doute.  Quoiqu'il  en  soit,  Wï'rva  scandens, 
tel  que  nous  l'avons  vu,  est  une  plante  haute  de  0°30  à  0™4U, 
à  tiges  grêles  et  rameuses,  colorées  en  rouge  sang,  presque 
glabres;  les  feuilles  sont  opposées,  pétiolées,  acuminées, 
mucronées,  glabres  ou  à , 'peine  pubescentes,  atténuées  à  la 


168 


LE    JARDIN 


\ 

base  a  sez  lo  iguement  elliptiques,  rouge  sang  sur  les  deux 
faces;  les  fleurs  sont  rassemblées  en  épis  solitaires,  géminés 
ou  disposés  par  trois  dont  un  médian,  plus  long  que  les 
latéraux;  elle  sonl  rougeâtres  et  luisantes. 

Aucune  variété  eoloTée  n'est  indiquée  pour  cette  plante, 
lue  autre  espèce  voisine  à  laquelle  on  aurait  pu  songer  en 
raison  de  son  nom  spécifique  est  l'jEroa  sanguinolenta 
Blume,  depuis  longtemps :  connue  sous  les  noms  de  Verbena  ru- 
bra  Roxb.,  Achyranthes  sanguinolenta  L.,  Gomphrenaou 
Celosia  lactea  Hort.  Mais  c'est  une  grande  plante  à  rameaux 
cendrés,  blanchâtres,  à épis'soyeux,  luisants,  blanc  argenté. 
C'est  dom  bien  à  l'^Ërva.  scandens  qu'il  faut  rapporter  la 
plante  qui  nous  occupe.  Elle  est  originaire  de  1  Iode  orien- 
tale où  elle  a  été  signalée  pour  La  première  lois  par  Roxburgh 
qui  en  (it  Y  Achyranthes  scandens.  Sa  parenté  avec  les 
Achyranthes  est  on  ne  peut  plus  proche,  si  l'on  songeque 
les  caractère  distinctifs  sont  les  suivants  : 

Achyranthes.  —  Calice  à  4  ou  5  sépales  légèrement  iné- 
gaux, habituellement  glabres;  staminodeslaciniésou  ciliés; 
2  stigmates. 

J-'.mi.  —  Calice  à  5  sépales  à  peu  près  égaux,  laineux; 
staminodes  subtriangulaires  entiers;  2  stigmates. 

Quant  aux  caractères  communs,  il  résident  dans  les  éta- 
mines  soudées  à  leur  base  et  la  présence  de  staminodes. 

Cette  variété  à'JErva  scandens  est  une  jolie  plante  dont 
la  mosaïculture  peut  tirer  de  bons  effets  d'ornementation, 
.■m  mêmetitre  que  des  Iresine  Verschaïffelti,  Alternant  her  a, 
Telanthera. 

P.  HARIOT 


CLLTHRE  M  POTS  DES  CAMUS 

(Suite  (.»)). 

Troisième  Rempotage.  —  L'époque  la  plus  lavo- 
rable  pour  procéder  à  ce  troisième  rempotage,  varie  du 
15  au  25  juin.  A  cet  effet,  les  plantes  ont  du  subir  une  pré- 
paration consistant  à  suspendre,  pendant  une  quinzaine  de 
jours,  les  arrosages  sans  toutefois  les  supprimer  totalement  ; 
ici  i  a  pour  but  de  marquer  un  arrêt  sensible  dans  la  végé- 
tation des  plantes  qui,  lors  de  cette  dernière  opération, 
souffrent  moins  du  rempotage  et  résistent  mieux  ainsi  aux 
grandes  chaleurs  assez  fréquentes  a  cette  époque  de  l'année. 
Comme  dans  le  deuxième  rempotage,  il  faut  observer 
strictement  tous  les  soins  concernant  le  drainage.  La  com- 
position de  la  terre  doit  être,  dans  ce  rempotage,  absolu- 
ment différente,  étant  donné  la  nature  des  plantes  qui 
exigent  une  nourriture  très  abondante  et  à  l'insuffisance  de 
laquelle,  à  une  époque  donnée,  ou  doit  suppléer  à  l'aide 
d'engrais  minéraux  et  organiques  employés  à  fortes  doses. 
Le  mélange  doit  être  ainsi  composé:  trois  parties  de  terre 
de  jardin,  deux  de  terre  franche,  deux  de  terreau  en  décom- 
position, lieux  de  terreau  de  couche  et  une  de  fumier  décom- 
posé. 

A  ce  mélange,  doivent  ël gaiement  ajoutés  les  engrais 

suivants,  pour  lui)  kilos  de  terre:  750  grammes  de  super- 
phosphate minéral.  150  grammes  de  sulfate  de  potasse, 
250  grammes  de  sulfate  d'ammoniaque,  300  grammes  de 
nitrate  de  soude.  500  grammes  de  sulfate  de  1er.  Ces  engrais 
étant  préparé^  d'avance,  comme  il  a  été  dit  pour  le  second 
rempotage,  on  y  ajoute,  quelques  jours  avant  de  les  em- 
ployer, les  engrais  organiques  suivants:  poudrette,  500 
grammes  ;  colombine,  350  grammes  ;  sang  desséché, 
'.'50  "ranimes;  corne  torréfiée.  150  grammes. 

Pour  ce  dernier  rempotage,  il  faut  prendre  le  soin  d'ap- 
puyer très  fortement  la  terre  autour  de  la  motte  en  se  ser- 
ti) LaJardm,  1898,  page  156. 


vaut  d'un  tuteur  en  spatule  très  arrondie  à  l'une  de  ses 
extrémités  peur  tasser  fortement  la  terre.  On  ménage  égale 
ment  un  espace  assez  grand  entre  la  terre  et  les  bords  supé- 
rieurs des  pots  pour  pouvoir  surfacer  avec  du  fumier  gras  et 
pouvoir,  en  même  temps,  donner  d'abondants  arrosages. 

A  ce  uniment,  on  choisit  dans  le  jardin  un  emplacement 
favorable  où  les  plantes  puissent  recevoir,  pendant  le  cours 
de  leur  végétation,  toute  la  lumière  nécessaire,  en  plein 
soleil,  de  même  que  beaucoup  d'air.  En  cet  endroit,  on  dis- 
pose les  plantes  en  lignes  sur  des  tranchées  de  fumier  de 
h  30  de  profondeur  sur  0'"15  de  large.  Les  pots  une  lois  pla- 
cés, mi  relève  la  terre  en  ados  en  ménageant,  entre  chaque 
ados,  un  espace  de  O^bO  destiné  aux  besoins  du  service  et 
que  l'on  submerge  deux  à  trois  fois  dans  ie  courant  de  la 
végétation  pour  entretenir  ainsi  une  grande  fraîcheur,  sou 
tenue,  d'ailleurs,  par  des  bassinages  le  malin  avanl  le  lever 
du  soleil  et  le  soir  après  sou  coucher. 

Ile  cette  façon,  les  plantes  fleurissent  sans  interruption 
jusqu'aux  gelées  et  il  est  facile  d'en  tirer  le  meilleur  parti. 

D'après  mes  observations,  j'ai  pu  constater  que  des  Can- 
nas siti\  is  sans  interruption,  d'après  les  principes  de  culture 
exposés  dans  le  cours  de  cet  article,  donnaient  des  résultats 
bien  supérieurs  à  ceux  des  plantes  cultivées  en  pleine 
terre  :  les  plantes  sont  plus  florifères,  et  l'ensemble  de  la 
floraison  ne  disparait  pas,  coin  me  en  pleine  terre,  dans  un 
feuillage  trop  abondant.  De  plus,  les  fleurs  sont  beaucoup 
plus  grandes,  les  nuances  plus  vives  et  les  plantes  plus 
naines,  .le  conformation  plus  solide.  Au  contraire,  des 
plantes  soumises  à  cette  culture  et  auxquelles  on  néglige 
de  donner  les  soins  assidus  qu'elles  réclament  ne  produisent 
que  des  résultats  tout  à  lait  défectueux. 

1\  oici  la  liste  des  variétés  auxquelles  je  conseillerai  d'ap- 
pliquer plus  spécialement  ce  mode  de  culture  : 

Abondance  (Bruant,  1897),  feuillage  vert  clair;  fleurs 
grandes,  rouge  orange  maculées  de  rouge  vif,  bordées  de 
jaune  réunies  en  très  beaux  bouquets;  1  mètre. 

Auguste  Van  den  Ueede  (Crozy,  1897),  feuillage  verte 
grandes  et  nombreuses  fleurs  arrondies,  d'une  riche  nuanc  : 
safran  vif  à  bords  lisérés  de  feu;  1  mètre. 

Comte  de  Sachs  (Billard  et  Barré,  1897),  feuilles  vertes; 
épis  très  nombreux  ;  grandes  fleurs  rouge  sang  brillant, 
d'un  effet  éblouissant  ;  1  mètre. 

Goliath  (Ernst,  1896),  feuillage  vert-pomme;  épis  com- 
pacts ;  très  grandes  fleurs  à  pétales  larges  de  forme  ovale 
allongé,  d'un  coloris  rouge  sang  de  bœuf;  plante  unique; 
(MO  de  haut. 

Mireille  (Billard  et  Barré,  1897),  feuillage  vert  ;  nombreux 
épis  de  grandes  fleurs  d'un  magnifique  rouge  grenat  clair, 
à  pétales  récurvés  ;  plante  d'un  port  et  d'une  tenue  irrépro- 
chables; 1  mètre. 

Ménélick  (Crozy,  1897),  feuillage  vert;  fleurs  des  plus 
grandes  du  genre,  très  nombreuses;  épis  compacts  d'un  beau 
rouge  brique  vif,  veiné,  nuancé  vermillon  :  cette  variété,  des 
plus  remarquables,  est  appelée  à  un  grand  succès;  0m80  de 
haut. 

Mme  Férard  (Crozy,  1897),  feuillage  vert;  épis  nombreux  ; 
grandes  fleurs  arrondies  d'une  belle  nuance  chair  légère- 
ment saumonée,  coloris  nouveau  unique;  0"80  de  haut. 

Ami  Jules  Chrétien  (Crozy,  1896),  feuillage  vert;  épis 
nombreux;  très  grandes  fleurs  arrondies,  rouge  abricot 
passant  au  rose;  ttm80  de  haut. 

Beauté  Poitevine  (Bruant,  1896),  feuillage  vert;  nombreux 
épis  ;  grandes  fleurs  à  pétales  ondulés  et  dentés,  d'un  rouge 
fulgurant  magnifique;  1  mètre. 

Charles  Paul  (Crozy,  1896),  feuillage  pourpre  rigide,  d'as- 
pect métallique:  épis  nombreux;  grandes  fleurs  larges  et 
rondes,  aurore  vif  passant  au  saumon  nuancé;  0"80  à 
1  mètre. 

Czar  Alexandre  III  (Crozy,  1896),  feuillage  vert  glauque: 
épis  nombreux  et  forts  ;  grandes  tïeurs  rouge  minium  bril- 
lant; i»20. 

"".François  Barré  (Crozy,  1896),  feuillage  vert  ;  nombreux 
éois  ;  grandes  fleurs  grenat  à  large  et  "régulière  bordure 
jaune  canari:  1"20. 

Incendie  (Vilmorin,  1896).  feuillage  vert  ;  plante  demi- 
naine  compacte  :  grandes  fleurs  nombreuses  en  bouquets 
très  fournis,  orange  vif,  largement  bordées  et  maculées  de 
jaune  d'or,  coloris  très  éclatant;  0°80  de  haut. 


LE    JARDIN 


ÎE     CAPTAIN     CHRISTY     PANACHE 


LE    JARDIX 


169 


Madagascar  (Crozy,  18%),  feuillage  vert  foncé  ;  forts  épis 
de  grandes  Heurs  jaune  d'ocre,  fortement  ponctuées  et  en 
partie  recouvertes  de  carmin  foncé. 

Mme  la  baronne  de  Thénard  (Vilmorin,  189G),  feuillage 
vert  ;  plante  ramifiée  formant  de  fortes  touffes  ;  grandes 
Heurs  orange,  très  amples,  passant  au  rose  saumoné,  coloris 
très  frais  et  très  distinct  ;  plante  hors  ligne;  1  mètre. 

Mine  d'or  (Crozy,  1896),  feuillage  vert,  surmonté  de  nom- 
breux épis,  d'un  coloris  jaune  foncé  brillant,  sauf  le  pétale 
inférieur  très  légèrement  ligné,  pointillé  rose  tendre; 
1-20. 

Papa  Treyve  (Crozy,  189G),  beau  feuillage  vert  ;  nombreux 
épis  forts  ;  grandes  rieurs  orange  vif  à  reflets  ;  1  mètre. 

Roi  des  Rouges  (Crozy,  1896),  feuillage  vert,  compact  ; 
épis  nombreux  et  forts;  grandes  fleurs  cramoisi  brillant; 
0-80  de  haut. 

Sir  Trewor  Lawrence  (1896).  feuillage  vert  foncé;  épis 
nombreux,  forts  et  compacts  .  .^urs  carmin  rose,  à  gorge  et 
bords  légèrement  bordés  d'uniiiet jaunebienapparent;  lm10. 

Souvenir  de  Jean  Chauré  (Crozy,  1896),  feuillage  vert; 
épis  nombreux  et  forts,  grandes  fleurs  arrondies  d'un  ma- 
gnifique rouge  pourpre  :  1  mètr'e. 

T.ancrède  (Vilmorin,  1896),  feuillage  vert  ;  plante  très  rus- 
tique d'excellente  tenue  :  tige  très  ferme  ;  fleurs  très  grandes, 
arrondies,  d'un  jaune  d'or  intense,  couvertes  de  larges  ma- 
cules écartâtes  ;  bonne  variété  à  forcer;  1  mètre. 

Vice-Président  Luizet  (Crozy  1896),  magnifique  feuillage 
vert  sombre  ;  épis  nombreux,  compacts  ;  grandes  fleurs 
arrondies,  d'un  riche  coloris  rouge  cerise  à  reflets  carminés. 

Reine  Charlotte  (Pfitzer,  1895),  feuillage  vert  compact  ; 
épis  nombreux  risides;  grandes  fleurs  à  pétales  rouge  car- 
miné foncé,  inégalement  et  largement  marqués  de  jaune 
vif;  0"80  de  haut. 

Léon  Vassilliére  (Billard  et  Barré,  1896),  feuillage  pourpre 
foncé  ;  très larges  feuilles  épaisses  ;  nombreux  épis  bien  éri- 
gés ;  grandes  fleurs  vermillon  vif;  plante  extrêmement  flori- 
fère; 1  =  10. 

Papillon  (Vilmorin,  1895),  feuillage  vert;  plante  vigou- 
reuse, trapue  ;  épis  compacts;  très  larges  fleurs  rose  écar- 
late  passant  au  rose  carmin  ;  0'"90  de  haut. 

Papa  Can?ia  (Crozy,  1895),  feuillage  vert  ;  épis  compacts; 
très  grandes  fleurs  rouge  minium  nuancé  reflété  vermillon, 
0m80'de  haut. 

Souvenir  d'Antoine  Crozy  (Crozy,  1895),  feuillage  vert  ; 
nombreux  épis  compacts  bien  érigés,  vermillon  intense, 
large  bordure  jaune  canari  ;  0m95  de  haut. 

Otto  Frœbel  (Crozy),  feuillage  vert  ;  épis  nombreux  mul- 
tiflores  ;  grandes  fleurs  bien  ouvertes  rouge  cinabre  vif,  tla- 
uellées,  bordées  jaune  ;  0m75de  haut. 

Mme  Crozy  (Crozy),  grandes  fleurs  vermillon  orange 
lisérées  jaune  :  très  florifère;  0m70  de  haut. 

Fra.nzBuch.ner,  feuillage  vert  ;  grandes  fleursjaune  clair, 
nuancées  et  maculées  carmin  extra;  0m80  à  1  mètre. 

JEAN  GACHELIN. 


Rose  Captain  Christy  panaché 


La  jolie  variété  nouvelle  de  Rose,  figurée  sur  la  planche 
en  couleur  ci-contre  et  mise  au  commerce  à  la  fin  de  l'an 
dernier  par  MM.  Letellier  et  fils,  de  Caen,  a  été  trouvée 
par  hasard,  c'est  un  accident  fixé. 
Voici  ce  que  nous  écrivent,  à  son  sujet,  ses  obtenteurs: 
«  Il  y  cinq  ou  six.  ans,  nous  avions  vendu  à  un  horti- 
culteur de  uns  environs,  un  lut  de  Rosiers  basse-tige  pour 
mettre  en  pots  et  destinés  à  être  vendus  en  fleurs  pendant 
la  saison  des  bains  de  nier.  Dans  ce  lot,  l'horticulteur  en 
question  remarqua,  sur  une  îles  branches  d'un  sujet  de  [a 
variété  Captain  Christy,  une  fleur  superbement  striée,  et 
nous  écrivit  immédiatement  pour  nous  aviser  de  cette 
découverte.  Le  sujet  nous  fut  remis  et  nous  avons  multi- 
plié et  fixe  l'accident  en  question.  Les  pétales  des  fleurs  de 
cette  variété  sont  frisés  ;  la  striature  se  montre  surtout  bien 
à  l'automne,  quelquefois  au  printemps,  et  peu  sur  les  fleurs 
apparaissant  en  été.  La  plante  est  très  vigoureuse,  peut- 
être  plus  vigoureuse  que  le  type.  Nous  avons,  l'année  der- 
nière, coupé  des  fleurs  le  ~0  octobre.  Cet  hiver,  les  pieds- 
mères  ont  conservé  leur  feuillage  jusqu'en  janvier.  » 


Exposition  d'Horticulture  de  Paris 


Le  Concours    de   Bouquets.    —    Les   composi- 
tions florales.  —   Les  Rosiers. 

Ainsi  que  nous  l'avions  annoncé,  le  concours  de  bouquets 
.levant  un  jury  a  eu  lieu,  cette  année,  le  jour  de  l'ouverture 
de  l'Exposition.  Il  a  réuni  trente  et  une  concurrentes,  tant 
amateur  que  professionnelles.  On  a  donné,  àchacuned'elles, 
un  lot  de  fleurs  composé  de  deux  douzaines  de  Roses  et  de 
quelques  épis  de  Glaïeuls  de  Colville  ou  de  Gypsophile,  un 
petit  paquet  de  fil  de  fer  et  une  pelote  de  fil. 

Les  professionnelles  ont  concouru  à  neuf  heures;  elles 
étaient  quinze;  la  durée  fixée  pour  la  confection  de  leur 
bouquet  était  de  vingt  minutes;  certaines  n'ont  mis  que 
cinq  minutes  et  d'autres  sept,  dix  et  quinze  minutes.  Chose 
curieuse,  les  bouquets  confectionnés  le  plus  vite  étaient 
ceux  qui  avaient  le  plus  de  cachet.  J'ai  surtout  bien  admiré 
ceux  de  Mmes  Berard  et  Hardouin  et  de  Mlle  Marais. 

Le  concours  entre  amateurs  a  eu  lieu  dès  dix  heures;  11 
réunissait  seize  concurrentes  qui,  avec  moins  d'habileté, 
peut-être,  ont  également  fait  leurbouquet  en  temps  voulu  : 
deux  en  six  minutes  et  les  autres  en  dix,  douze  et  quinze 
minutes.  Quoique  quelques-unes  aient  été  un  peu  ner- 
veuses, aucune  d'elles  n'a  laissé  son  bouquet  inachevé.  Par 
ordre  de  mérite,  voici  le  nom  des  amateurs,  dont  les  bou- 
quets étaient  les  mieux  faits  ;  Mlle  Bavrachin,  Mme  Bazin, 
Mlle  de  Bertrand,  Mlle  la  comtesse  Etienne  d'Orves,  Mlle  L. 
Levèque,  Grefîulhe,  de  Perthuis. 

Malheureusement,  le  cadre,  car  ce  concours  a  toujours 
lieu  au  buffet-glacier,  ne  répond  pas,  je  l'ai  déjà  dit  l'an 
dernier,  à  un  pareil  concours,  et  il  est  bien  étonnant  qu'une 
tente  n'y  soit  pas  spécialement  affectée,  surtout  si  l'on  veut 
en  accroître  l'importance.  Cela  a  l'air  d'être  par  trop  im- 
provisé. 

Et,  si  c'est  une  excellente  idée,  d'avoir  donné  les  mêmes 
fleurs  à  chacune  des  concurrents,  ce  qui  les  met  toutes  au 
même  rang  pour  le  concours,  l'idée  est  moins  bonne  d'avoir 
permis  à  celles  qui  le  voulaient  qu'une  personne  les  aida.  Il 
est  évident,  qu'une  personne  ayant  un  aide  lui  préparant 
et  lui  donnant  les  fleurs  au  fur  et  à  mesure  qu'elle  les  place, 
est  de  beaucoup  avantagée,  surtout  que  l'aide  voit  très 
souvent,  dans  le  bouquet,~le  défaut  qui  échappe  à  celle  qui 
le  confectionne,  et,  en  lui  donnant  en  même  temps  un  con- 
seil de  temps  à  autre,  elle  lui  permet  de  prendre  une  place 
que,  seule,  elle  n'aurait  pas  atteint  ;  dans  ce  cas.  celle  qui 
est  seule  est  évidemment  dans  un  état  d'infériorité  au 
point  de  vue  du  concours.  Je  souhaite  d'attirer  l'attention 
des  organisateurs  du  concours  de  bouquets  de  l'an  pro- 
chain sur  cette  partie  du  programme. 

Si  elle  n'avait  pas  une  importance  considérable,  cette 
section  des  garnitures  florales,  les  fleuristes,  qui  étaient 
venus  avaient  exposé  de  bien  jolies  choses. 

Ils  étaient  installés  de  chaque  côté  des  deux  escaliers  de 
la  Terrasse  et,  sur  la  Terrasse  des  Feuillants  dans  une  partie 
de  la  tente  annexe  qui  succédait  immédiatement  à  la  grande 
tente.  De  chaque  côté  de  l'escalier,  se  tenait  l'exposition 
îles  fleuristes  qui  avaient  un  certain  nombre  de  composi- 
tions, ce  qui  constituait  là,  surtout  à  droite  où  il  y  avait 
trois  fleuristes,  deux  coins  ravissants. 

Malheureusement,  dans  ces  conditions,  exposées  au  vent, 
les  fleurs  se  conservent  peu  ;  aussi  les  petits  salons  qui 
étaient  réservés  aux  fleuristes,  en  1895,  étaient-ils  de  tous 
points  préférables;  il  faudrait,  pour  les  compositions  flo- 
rales, un  endroit  tout  à  fait  clos.  J'ajouterai  aussi  que  le 
jugement  n'a  pas  été  fait  d'une  façon  satisfaisante,  cela 
tient  un  peu  à  ce  que  le  jury,  ayant  à  examiner  les  con- 
cours de  bouquets  à  la  main,  les  gerbes  des  amateurs  et 
les  compositions  des  fleuristes,  n'a  pas  pu  consacrer  à 
chaque  chose  le  temps  nécessaire.  Je  crois  qu'il  serait  bon 
ipte  la  besogne  fut  partagée  en  deux  sections  ;  de  cette 
façon,  les  choses  pourraient  être  mieux  faites  et  tout  le 
monde  serait  plus  content. 

Ceci  dit,  je  vais  passer  rapidement  en  revue  les  diverses 
compositions,  me  réservant  de  revenir  plus  tard,  soit  dans 
ma  chronique  florale,  soit  dans  des  articles  spéciaux,  sur 
les  pièces  dignes  d'attention. 

Remarquable  en  tous  points,  l'exposition  de  la  maison 
Lachaume,  dont  les  compositions  étaient  de  véritables 
œuvres  d'art  ;"  leur  présentation  était  également  digne 
d'éloges.  Elles  étaient  placées,  à  divers  plans,  sur  un  fond 
de  verdure  qui  les  faisait  ressortir,  de  sorte  que  chacune 
d'elle  conservait  sa  valeur. 

Les  motifs  dont  la  légère  armature  de  bambou  suppor- 
tait des  faisceaux  de  fleurs  d'Orchidées,  étaient  tout  à  fait 


170 


LE    JARDIN 


gracieux.  Une  autre  corbeille,  garnie  de  feuillage,  était  sur- 
montée de  quelques  piquets  de  fleurs  d'Orchidées.  Et  cette 
immense  boule  d'Hortensia,  bleu,  rose  et  blanc,  aux  tons 
atténues,  .l'on  partaient  des  feuilles  d'Areca;  était-elle  assez 
jolie  dans  sa  quasi  régularité?  Elle  n'était  pas  absolu- 
ment régulière, puisque,  de  ça  de  là,  une  panicule  se  déta- 
chait du  tout.  Elle  était  disposée  dans  un  grand  vase  bleu 
qui,  lui-même,  était  posé  sur  une  haute  colonne  autour  de 
laquelle  serpentait  une  guirlande  de  Myrsiphyllum. 

Puis  c'étaient  encore  de  ravissantes  gerbes  de  Roses,  des 
corbeilles  de  plantes  fleuries  ou  à  feuillage,  en  un  mot  tout 
un  ensemble  des  plus  délicieux,  dont  une  corbeille  en  Lis 
îles  Bermudes.HydraTigeapamcMiafa./faZmia,  Erica  ctMu- 
guet  de  mai,  d'où  se  détachaient  des  fleurs  bleues  et  blanches 
de  Clématites  (fig.  79). 

Mme  Chénier  avait  également  des  compositions  tout  à  fait 
exquises,  tel  ce  nid  tressé  de  rameaux  de  Bouleau  (lig.  80), 
posé  à  la  fourche  d'une  branche  dont  les  ramifications 
supportaient  toute  une  végétation  épiphyte  et  une  véritable 
pluie  de  fleurs.  Une  frondaison  de  Caladium,  Asparagus, 
et  une  floraison  d'Orchidées  semblaient  surgir  autour 
de  ce  nid,  dont  l'intérieur  était  occupé  par  un  réservoir 
rempli  d'eau  dans  laquelle  quelques  oiseaux  semblaient 
se  mirer. 

A  coté,  dans  une  potiche  en  bronze  contenant  de  1  eau, 
était,  sur  l'un  des  côtés,  un  piquet  de  feuillage  fin  et  de  spa- 
thes  d'Anthurium,  arrangées  à  la  façon  japonaise,  en  un 
tour  de  main  habile  et  dans  une  très  heureuse  inspiration, 
ce  qui  prouve  que  l'art  floral  japonais  a  véritablement 
quelque  chose  de  bon  puisqu'il  est  mis  en  pratique  par  des 
fleuristes  à  qui  le  titre  d'artiste  est  bien  du. 

En  dernier  plan,  était  une  corbeille  d'Hortensia  bleu,  par- 
semée de  piquets  de  Tulipes  jaunes.  Et,  avec  tout  cela,  bien 
d'autres  compositions   toutes  plus  belles  les  unes  que  les 

1  lit  1*  i*  ^ 

Indépendamment  de  sa  belle  et  grande  gerbe  de  fiancée, 
tout  en  Lilas  blanc  et  en  Lis  des  Bermudes,  qu'un  large  ru- 
ban blanc  coupait  en  diagonale,  de  ce  bien  joli  panier  d'Hor- 
tensia bleu,  noué  de  rubans  bleus  et  de  cette  toute  char- 
mante corbeille  de  Roses  blanches,  Bleuets  et  épis  de  Blé, 
M.  Debrie  avait  eu  l'excellente  idée  d'exposer  une  table 
Louis  XV,  dont  nous  parlerons  et  que  nous  figurerons  une 
autre  fois,  d'un  dessin  nouveau  pour  notre  époque  puis- 
qu'on n'a  rien  fait  dans  ce  genre  depuis  Louis  XV,  décorée 
d'une  manière  tout  à  fait  particulière  et  charmante  à  la 
fois. 

M.  Dumas  avait  constitué  un  ensemble  de  compositions 
ravissantes  et  avait  eu  l'excellente  idée  de  faire  revivre 
avec  elles  les  fêtes  organisées  en  l'honneur  des  souverains 
russes  lors  de  leur  visite  à  la  France.  Là,  c'étaient  des 
colonnes  fleuries  qui  garnissaient  le  bas  des  escaliers  ; 
d'autre  part,  les  corbeilles  ornant  les  salons,  chambres  à 
coucher  et  cabinet  de  toilette  et,  ce  qui  surtout  avait  son 
cachet,  c'étaient  les  deux  corbeilles  de  table,  l'une  en 
Tulipes  perroquet,  parsemées  de  spathes  d'Anthurium  et 
d'épis  de  Blé  ;  des  anses  en  branchages  retombaient  des 
grappes  de  raisin,  parmi  une  floraison  des  plus  riches. 

Une  autre  garniture  de  table  était  composée  de  Roses  La 
France  d'où  partaient  des  rameaux  d'Aubépine  rose  qui  se 
réunissaient  en  formant  des  arcs  et  étaient  parsemées  de 
Heurs  d'Orchidées. 

Il  est  bien  regrettable  que  l'espace  restreint  n'ait  pas 
permis  à  M.  Dumas  d'isoler  davantage  ses  motifs  floraux, 
car  beaucoup  étaient  dissimulés  par  d'autres. 

Les  autres  fleuristes  qui  exposaient  des  choses  dignes 
d'attention,  étaient,  en  premier,  M.  Rivière  qui.  indépendam- 
ment de  deux  bien  belles  gerbes,  l'une  en  Orchidées, l'autre 
en  Roses,  avait  composé  une  très  élégante  corbeille,  que 
nous  reproduirons  et  qui,  par  ses  couleurs,  était  tout  à  fait 
d'actualité.  Sur  un  fond  de  Roses  Maréchal  Niel,  étaient 
piquées  des  spathes  d'Anthurium  Sch.erzeria.nurn,  dont  le 
rouge  vif  s'harmonisait  très  bien  avec  le  jaune  pâle:  l'anse 
et  le  panier  étaient  enrubannés  de  rubans  vieux  vert  ; 
enfin,  sur  l'anse,  était  un  piquet  gerbe  d'épis  de  Ble  argen- 
tés. Cette  corbeille  fût  bien  admirée.  Le  bouquet  de  Boules 
de  neige, Iris  mauve, Tulipes, Lupins  et  Pyrèthres  était  joli; 
sur  le  vase  qui  le  contenait,  étaient  fixés  par  un  ruban 
quelques  Pivoines. 

M.  Limousin  exposait  deux  gerbes,  dont  l'une,  composée 
de  Roses  Gabriel  Luizet  d'une" fraîcheur  de  tons  exquis,  fit 
l'admiration  de  tout  le  monde.  Mme  Charliat  présentait 
une  gerbe  de  Lilas  blanc,  Lis  des  Bermudes,  Roses  Captain 
Christy,  Arums  et  panicules  d'Hortensia  .rose,  traversée 
diago-  alement  par  un  large  ruban  rose. 

M.  Frich-Metzer  avait  apporté  de  belles  gerbes  de  Lilas 
foncé  blanc  et  mauve,  et  MM.  Fréling,  Léon  Vallée,  Bérard, 
llaidouin,  Mme  Lance,  des  gerbes  et  des  bouquets. 
Voilà  pour  les   fleuristes.  Les   amateurs    étaient  moins 


nombreux,  mais  certains  d'entre  eux  exposaient  des  choses 
très  originales  et  de  bon  goût,  dans  lesquelles  on  trouvait 
de  bonnes   idées. 

Mlle  de  Germiny  avait  garni  une  potiche  d'une  façon  ori- 
ginale :  tandis  que  des  Iris  et  des  Lis  s'élançaient,  des  pani- 
cules d'Hortensia  et  des  thyrses  de  Lilas  étaient  placées 
plus  bas  et,  de  l'ensemble,  émergeait  un  piquet  de  gros 
Œillets.  Mlle  de  Greffulhe  avait  confectionné  une  jolie 
gerbe  de  Roses  et  d'Orchidées  avec  des  élancés  d'Onci- 
dium.  ,        , 

Mme  la  comtesse  de  Waldener  exposait  une  grande  gerbe 
de  feuillage  vert  et  pourpre,  principalement:  Kpine-vinette 
et  Noisetier  pourpres  et  Prunus  Pissardi. 

La  gerbe  de  Mme  de  Bertrand,  en  branches  fleuries  de 
Tamaris  et  de  Genêt  et  en  Iris,  sortait  tout  à  fait  de  l'ordi- 
naire par  son  allure  très  naturelle. 


Fig,  79.  —  Corbeille  fleurie  à  l'Exposition  d'horticulture 
de  Paris. 

La  gerbe  de  Mme  Savigny  de  Moncorps,  tout  en  fleurs 
des  champs,  arrangées  régulièrement  par  rangs,  était  aussi 
bien  originale  ;  dans  le  bas,  étaient  les  Coquelicots,  puis 
les  Marguerites  des  champs,  auxquels  succédaient  les 
Renoncules  Bouton  d'or,  et  enfin;  en  arrière,  des  Lupins 
formaient  le  fond;  des  épis  de  Blé  et  d'Avoine  étaient 
disséminés  un  peu  partout  et  formaient, d'autre  part, comme 
une  collerette  autour  du  bouquet. 

Bien  jolies  aussi  étaient  :  la  gerbe  d'Aubépine,  de  Genêt 
et  de  Tamarix,  parsemée  de  gros  Pavots  d'Orient,  avec  des 
grappes  de  Glycine  qui  retombaient  élégamment,  à  Mme 
A.  Pouzadoux;  celle  d'où  s'inclinaient  gracieusement  des 
rameaux  de  Genêt  parmi  les  Rhododendrons  et  les  Lilas,  à 
Mme  Deroulède  ;  et  cette  autre,  en  Aubépine  rose,  Margue- 
rite des  prés,  Boule  de  Neige  et  Graminées,  à  Mme  Migeon. 

J'arrêterai  là  cet  examen,  quoique  quelques  bouquets 
soient  encore  à  citer.  Je  dois  dire  que  ce  concours  de  bou- 
quets, institué  pour  les  amateurs,  ne  manque  pas  d'intérêt, 
car  il  suscite  des  idées  très  originales  aux  personnes  qui 
examinent  les  bouquets  exposés.  Il  met  en  lumière  la  façon 
dont  ces  dames  procèdent  lorsqu'elles  sont  chez  elles  pour 
garnir  leurs  vases  et  leurs  potiches.  Et,  certes,  comme  elles 


LE    JARDIN 


171 


n'utilisent  pas  toujours  leurs  Heurs  à  la  façon  des  fleu- 
ristes, plus  d'une  chose  non  encore  vue  est  ainsi  montrée 
en  public,  en  contribuant  à  répandre  le  goût  des  décora- 
tions florales.  Car  ces  dames  ont  des  vues  bien  différentes, 
aussi  bien  pour  leur  toilette  i|ue  pour  les  arrangements  de 
plantes  et  de  fleurs  qui,  souvent,  ont  un  caractère  bien 
délini  de  grande  allure  et  généralement  ont  beaucoup  de 
cachet.  Ainsi,  par  exemple,  on  pouvait  voir,  entre  autres  un 
emploi  très  large  des  rameaux  ileuris  d'arbustes  et  de  Heurs 
de  plein  air,  le  tout  bien  associé  dans  la  plupart  des  cas. 
s'il  est  quelque  chose  de  fâcheux  à  reprocher  à  quelques 
bouquets,  c'est  leur  manque  de  légèreté,  et,  ce  défaut,  car 
cela  en  est  bien  un,  provient  surtout  de  ce  que  beaucoup  de 
dames  sachant  que  leur  bouquet  va  être  jugé  le  chargent 
davantage  qu'elles  n'ont  l'habitude  de  le  faire  lorsqu'il  doit 


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Composition  florale. 


orner  leur  appartement,  croyant  faire  bien  en  mettant 
davantage  de  Heurs  et  n'osant  pas  toujours  le  composer  à 
leur  façon.  Je  crois  que  cela  disparaîtra  au  fur  et  à  mesure 
que  l'on  sera  plus  habitué  à  ces  Concours  de  bouquets. 

C'est  aussi  pourquoi  les  bouquets  confectionnés  devant 
un  jury  ne  sont  pas  toujours  très  réussis.  Toutes  les  concur- 
rentes se  pressent  pour  qu'ils  soient  vite  terminés  et  sont 
aussi  parfois  trop  émotionnées  pour  mener  leur  tâche  à  bien. 

i  ili  !  cette  tente  des  Roses,  a-t-elle  été  assez  admirée  : 
c'est  très  heureux  d'avoir  réuni  les  Roses  dans  une  tente 
très  longue,  très  aérée,  où  il  était  possible  de  bien  les 
admirer;  aussi  tout  le  monde  se  pressait-il.  les  dames  sur- 
tout, heureuses  de  respirer  à  pleins  poumons  cette  atmos- 
phère embaumée. 

Nous  y  voyons  les  mêmes  exposants  que  d'habitude, 
toujours  avec  des  collections  parfaites  et  des  plantes  bien 
cultivées  prouvant,  une  fois  de  plus,  que  la  France  est  bien 
le  pays  de  prédilection  des  Roses. 

Voici  M.  Lévêque  avec  des  Rosiers  tiges  et  nains,  très 
bien  fleuris,  des  Rosiers  Thé  admirables  ;  M.  Rothberg 
avec  des  Rosiers  tiges,  des  Rosiers  nains  et  avec  ses  Rosiers 
sarmenteux  en  boule,  dont  il  a  la  spécialité  ;  M.  Boucher 
avec  des  Rosiers  sarmenteux,  des  Rosiers  tiges  et  des  Ro- 
siers nains  ;  MM.  Jupeau,  Chantin  etNiklaus.  tous  avec  des 
massifs  très  bien  composés.  M.  Nabonnand  avait  apporté 
du  Midi  une  collection  de  Roses  fleurissant  l'hiver  sous  ce 
climat  privilégié  et  se  répandant  ensuite  dans  toute  l'Eu- 
rope; d'autres  Roses,  dans  d'autres  groupes,  et  notamment 
quelques  obtentions  récentes.  ALBERT  MAUMENÉ 


III. 
Les  Orchidées. 

Nous  constatons  avec  plaisir  les  progrès  incontestables 
dans  nos  cultures  qui,  faute  de  grands  capitaux,  ne  sont 
pas  encore  à  la  hauteur  des  besoins  journaliers  de  notre 
riche  clientèle.  Mais  les  efforts  continus  dans  cette  branche 
d'hortic  Unie,  nous  placent  déjà  au  premier  rang  comme 
cultivateurs  et  obtenteurs  de  très  beaux  hybrides  qui  sont 
la  gloire  de  l'horticulture  française.  S'il  y  a  quelquefois 
manque  de  jugement  précis,  il  ne  faut  pas  nous  arrêter  à 
île  pareilles  peccadilles.  Les  amateurs  et  le  public  parisien, 
qui  aiment  tant  les  Heurs,  nous  récompensent  au  delà  par 
leurs  nombreuses  visites  et  leur  appréciation  plus  juste  et 
ne  manquent  jamais  de  dire  leur  admiration,  surtout  poul- 
ies Orchidées.  Tous  ceux  qui  ont  souvent  l'occasion  de  voir 
des  expositions  à  l'étranger  sont  unanimes  à  dire  que  la 
notre  est  une  de  celles  dont  nous  pouvons  être  tiers  à  tous 
les  points  de  vue. 

Les  exposants  étaient  nombreux  et  nous  noterons  seule- 
ment les  plantes  marquantes. 

M.  Danzanvilliers,  horticulteur  à  Rennes,  avait  apporté 
un  très  beau  Cattleya  speciosissima  a/tia,  plante  très  rare, 

M.  Bert,  horticulteur  à  Colombes  des  plantes  bien  culti- 
vées,  de  beaux  Odontoglossum  Alexandrœ,  O.  citrosmum 
avec  six  tiges  bien  fleuries,  0.  Edwardi,  Lœlia  purpurata. 
Cattleya Mendeli.C.  Mossiœ,  Masdevallia  Veitchi  grandi- 
flora,  Oncidium  Papilio,  0.  Marschallianum,  etc.,  le  tout 
d'un  bel  aspect. 

M.  Magne,  amateur  à  Boulogne,  un  joli  lot  de  Cypripe- 
dium,  Cattleya,  Lai  lia  et  Oncidium. 

M.  Bleu,  horticulteur  à  Paris,  un  Ladio-Cattleya  purpu- 
rato-Roe:li  fastuosa  d'une  rare  beauté,  Milloniopsis  Bleui 
splendens,  Lselio-Cattleya  purpurato-Mossiœ,  Cattleya 
Parthenia  aurea  aux  divisions  blanches,  et  au  beau  labelle 
jaune  veine  de  pourpre,  Masdevallia  trochilus  toujours 
rare;  toutes  ces  obtentions  de  l'exposant  font  honneur  à 
notre  premier  semeur  d'Orchidées. 

M.  Bertin,  horticulteur  à  Paris,  quelques  Cattleya  Mos- 
siœ, parmi  lesquels  un  beau  C.  M.  lîeineckiana. 

M.  Gard  en  exposait  un  beau  lot  bien  varié  en  bonnes  plan- 
tes, une  grosse  touffe  de  Lselia  purpurata  bien  Ileurie  avec 
le  labelle  très  foncé,  Oncidium  St.Legerianum,0.  amplia- 
tum,  Odontoglossum  Alexandrœ,  parmi  lesquels  un  U.  A. 
maculàtum qui  se  faisait  remarquer  par  ses  belles  taches 
Cattleya  Skinneri,  L:rlia  majalis,  Oncidium  Papilio,  etc. 

M.  Elie,  horticulteur  à  Paris,  Cattleya  Mossise. 

M.  Régnier,  horticulteur  à  Fontenay-sous-Bois,  plusieurs 
beaux  spécimens  de  Phalœnopsis  amabilis,  P.  Dayana,  P. 
Schilleriana,  P.  leucorhoda,  avec  de  longues  grappes  bien 
Hernies  aux  dimensions  extraordinaires,  Vanda  lamellata, 
V.  Boxalli  et  V.  cierulescens. 

M.  Dutremblay  du  May,  amateur  à  Courbevoie,  des  plantes 
très  intéressantes,  parmi  lesquelles  se  trouvait  une  belle 
variété d'Oncidium  Marshaltianum,  0.  leucochilum,  Odon- 
toglossum cirrhosum  et  quelques  Cattleya  et  Livlia. 

Les  Jardins  du  Luxembourg,  dont  M.  Opoix  est  le  jardi- 
nier-chef, quelques  Orchidées  disposées  entre  les  Crotons. 

Parmi  les  plantes  variées  de  M.  Sallier,  horticulteur  à 
Neuilly,  nous  remarquons  un  Dendrobium  nobile  aux  divi- 
sions très  foncées. 

Dans  notre  lot,  citons  :  Masdevallia  Veitchi  Prince  de 
Galles,  une  ancienne  variété  qui  réapparaît  et,  qui,  à  cause 
de  son  coloris  vif.est  très  recherché,  Cattleya  II  arneri  très 
foncé,  Lœlia  purpurata  aux  grandes  divisions  et  à  labelle 
pourpre  foncé,  Oncidium  Krameri,  Odontoglossum  Alexan- 
drœroseum  plutôt  violet  et  tranchant  bien  parmi  les  autres 
variétés  blanches,  Phajus  Coohsoni  hybride  de  P.  gran- 
difolius  X  P.  tuberculosus,  plante  très  appréciée  des  ama- 
teurs, également  le  Zygopetalum  Perrenondi,  au  labelle 
d'un  beau  bleu  foncé. 

M.  le  comte  de  laVillegontier,  dont  M.  Lesage  est  le  jardi- 
nier,avait  un  beau  lot  d'ffdontoglossum  Alexandrie  bien  cul- 
tivés. Des  Lœlia  purpurata  Nèlsoni,  L.  p.  elegans,Cattleya 
Mendeli  et  quelques  Oncidium  embellissaient  ce  joli   loi. 

M.  Piret,  horticulteur  à  Argenteuil,  parmi  ses  Cattleya 
M ossia',  ava.it  des  CM.  Reinekiuna.  C.  M.  iestalis,C.  M.  va- 
riabilis  et  une  très  belle  variété  d'un  blanc  d'ivoire  que 
l'exposant  a  dédié  au  président  de  la  Société  nationale 
d'horticulture  de  Franc  .  M.  Viger. 

Dans  le  joli  lot  de  MM.  Cappe,  horticulteurs  au  Vésinet, 
nous  avons  remarqué  de  belles  variétés  de  Lycaste  Skin- 
neri alba,  Cattleya  Mossiœ  Reineckiana,  Cypripedium  insi- 
oesitenense,  Lœlia  lobata,  Cattleya  Mendeli,  au  labelle 
foncé,  et   beaucoup  d'autres  belles  plantes  bien  cultivées. 

Ce  qu'il  y  a  à  remarquer  le  plus,  c'est  que  nos  amateurs 
fiançais  ont  fait  quelques  bonnes  acquisitions,  facilitant 
ainsi  le  développement  de  nos  belles  cultures. 

C.  BERANEK. 


172 


LE    JARDIN 


IV 
La  Floriculture  de  Serres. 

La  floriculture  de  serre  est  toujours  bien  représentée  à 
l'Exposition  d'horticulture  de  Paris  et  contribue,  pour  une 
large  part,  à  son  succès  chaque  année  plus  vif. 

Les  serres  du  Jardin  du  Luxembourg  exposaient  hors- 
concours  un  lot  de  plantes  à  feuillage  ornemental  diverses, 
spécialement  des  Galadium  et  des  Crotons,  dont  la  culture 
et  la  bonne  disposition  faisaient,  comme  à  l'habitude,  hon- 
neur à  l'habile  jardinier-chef,  M.  Opoix. 

Non  loin  de  là,  les  grands  exemplaires  de  Palmiers  :  Cha- 
mœrops  excelsa,  Gorypha  australis,  Kentia  Forsteriana, 
Lalania  borbonica,  etc.,  s'élançant  au-dessus  de  nombreux 
Pandanus,  Dracœna,  Zamia,  Anthurium,  Maranta,  Philo- 
dendron, etc.,  et  exposés  par  la  maison  Veuve  Chantin  et 
entants,  de  Montrouge,  étaient,  comme  toujours,  admirés 
par  les  amateurs  de  plantes  à  feuillage  ornemental. 

Il  en  était  de  même  des  deux  lots  de  MM.  Chantrier  frères, 
de  Mortefontaine,  dans  lesquels  on  voyait  :  Pandanus  cari- 
cosus,  Cyanophyllum  magnificum,  Dracœna  Doucetti, 
Ficus  Parcelli,  'Pavetta  borbonica,  Pandanus  Baptisti, 
Croton  Jarry- Desloges,  Sphœrogyne  imperialis,  Sarra- 
cœnia  divers,  Nepenthes  divers,  Helieonia,  Maranta,  etc. 

liés  remarque  également  le  beau  lot  de  M.  Truffant,  de 
Versailles,  très  bien  présenté  et  dans  lequel,  en  outre,  de 
nombreux  Palmiers,  Aroïdées,  Pandanées,  etc.,  il  faut  citer  : 
un  beau  pied  de  Medinella  magniflea,  un  magnifique  exem- 
plaire d'Hydrangea  Otaksa,  les  gracieux  Davallia  Fnljen- 
sis  et  Plens  serrulata  gracilis  multiceps,  les  Aralia  elegan- 
tissima  ci  A.  Chabneri,  le  Rhopala  corenvadensis,  etc., 
ainsi  que  les:  Diosma  ericoides,  Metrosideros  grandiflora, 
Boronia  heterophylla,  etc. 

MM.  Duval  et  (ils,  de  Versailles,  détiennent  toujours  le 
record  avec  leurs  Anthurium  à  spathes  ornementales;  noté 
spécialement,  dans  leurs  intéressantes  variétés,  La  France, 
à  spathe  rouge  foncé  au  centre,  abondamment  éclaboussée 
et  pointillée  de  rouge  sur  fond  blanc  vers  les  bords;  il  en 
est  de  même  de  leurs  admirables  Vriesea,  notamment  des 
l  .  Poelmani,  V.splendens  major,  etc. 

Chaque  année,  le  lot  de  M.  Sallier,  de  Neuilly,  attire  de 
nombreux  visiteurs  sûrs  d'y  trouver  de  bonnes  plantes  peu 
connues,  ou  trop  peu  répandues  quoique  très  ornementales  ; 
cette  année,  en  outre  des  Bougainvillea  Sanderiana,  Saint- 
paulia  ionantha,  etc.,  deux  plantes  grimpantes  ont  été  très 
remarquées:  le  Pilogyne  suavis  et  le  Vitis  Voineriana. 

Les  Gloxinias  de  MM.  Vallerand  frères,  de  Bois-Colombes, 
les  Bégonia  Rex  de  M  A.  Chantin.de  Paris,  les  Calcéolaires, 
les  Cinéraires  à  fleurs  doubles  et  les  Pétunias  de  MM.  Vil- 
morin-Amliieux  etCie,  \esCaladium  de  M.  Torcy-Vannier, 
deMelun.les  Pélargoniums  à  grandes  fleurs  de  M.  Boutreux, 
de  Montreuil-sous-Bois,  les  Pélargoniums  à  fleurs  simples  et 
à  fleurs  doubles  de  M.  Poirier,  de  Versailles,  de  même  que 
les  Pélargoniums  pour  massifs  de  M.  A.Nonin,  de  Chàtillon, 
sont  toujours  remarquables  et  remportent,  chaque  année, 
une  large  part  de  succès  et  c'est  justice. 

Parmi  les  Crotons,  si  habilement  cultivés  par  JIM.  Cappe 
et  fils,  du  Vésinet,  se  remarquaient  les  variétés  bien 
franches,  de  bien  jolis  coloris:  Lucie  Linden,  Eugénie 
Chantrier,  Baron  Adolphe  de  Rothschild,  etc. 

M.  Delmasure,  directeur  des  établissements  horticoles  de 
Koubaix-Tourcoing.  en  outre  de  trois  lots  de  Palmiers  con- 
i. ■liant  de  beaux  Caryota,  Phœnix,  Kentia,  Chamœrops, 
Ceroxylon  niveum,  Gorypha  Wigami,  etc..  les  uns  en  fortes 
plantes  marchandes,  d'autres  en  grands  exemplaires,  expo- 
sait des  Araucaria  excelsa  de  toutes  tailles,  très  bien  for- 
més. 

La  splendide  collection  de  Phyllocactus  de  M.  Simon, 
l'habile  cultivateur  de  Cactées,  de  Saint-Ouen,  bien  pré- 
sentée et  bien  fleurie  comme  chaque  année,  fait  toujours 
pousser  des  cris  d'admiration  devant  la  variété  et  l'éclat  de 
coloris  des  grandes  Heurs  si  curieuses.  Ailleurs,  du  même 
exposant,  un  lot  d'Epiphyllum  Gœrtneri  bordé  de  Ma- 
millaria,  ne  formait  qu'une  éclatante  masse  orangé  vif, 
tant  ces  Epiphyllum  étaient  abondamment  fleuris. 

MM.  Billard  et  Barré,  les  spécialistes  en  Cannas,  de  Fon- 
tenay-aux-Roses,  exposaient  les  belles  variétés  :  Léon 
Vassillière,  Vice-Président  David,  Papa  Treyve,  Auguste 
Nonin,  etc.,  ainsi  que  nombre  d'autres  bons  gains  obtenus 
dans  ces  dernières  années  dans  ce  beau  genre. 

Il  en  était  de  même  de  MM.  Dupanloup  et  Cie.  de  Paris, 
dont  les  deux  massifs,  bordés  de  Rhodanthe,  renfermaient, 
entre  autres, les  beaux  :  Comte  de  Bouchaud,  Papa  Canna, 
<<■  Alexandre,  Doyen  Liabaud,  Lœwin  Rossels,  etc. 

De  MM.  Cayeux  etLe  Clerc,  de  Paris,  on  remarquait  un 


fortjoiilot  de  Calcéolaires  aux  tons  bien  variés:  de  M.  Cou- 
turier, de  Cliatou,  de  beaux  Bégonias  tubéreux  à  fleurs 
simples  et  des  Coleuà;  de  M.  Nicklaus,  de  Vitry-sur-Seine, 
des  i  'rangers,  Citronniers,  Cédratiers.  Myrtes,  etc. 

Enfin,  nous  n'aurions  garde  d'oublier  de  citer  les  Azalées 
de  l'Inde  de  M.  Boyer.  d'une  grande  fraîcheur  de  coloris  et 
d'une  abondante  floraison. 

Parmi  les  amateurs,  toujours  trop  peu  nombreux,  qui 
exposaient  cette  année,  M.  Magne,  de  Boulogne-sur-Seine, 
présentait  d'importants  lots  de  plantes  dénotant  des  cul- 
tures admirablement  conduites  et  parfaitement  entendues, 
notamment  en  ce  qui  concerne  sa  collection  de  Gloxinias 
et,  dans  son  lot  de  plantes  diverses  de  serres,  des  Pal- 
miers, des  Aralias,  des  Vrisea,  des  Anthurium,  etc.,  ainsi 
qu'un  bel  exemplaire  du  gracieux  A  but  ilon  megapotamicum 
aux  nombreuses  fleurs  jaune  et  rouge. 

Un  autre  amateur,  M.  Plet,  du  Plessis-Piquet,  exposait 
une  collection  remarquable  de  Bégonias  tubéreux  de  semis 
à  fleurs  simples. 

Enfin,  M.  Laridan,  jardinier  chez  Mme  la  comtesse  de 
Montesquieu,  à  Longpont.  avait  un  lot  hors-pair  de  Bégo- 
nias hybrides  de  B.  Rex  X  B.  décora,  dans  lequel  se  trou- 
vaient" des  variétés  faisant  penser  à  de  beaux  Bertolonia 
et  qui  n'ont  pas  été  assez  remarqués. 

J.  FOSSEY. 


Nous  publierons,  dans  noire  prochain  numéro,  les 
comptes-rendus  sur  la  floriculture  de  plein  air,  l'arbori- 
culture et  l'industrie  horticole. 


Les  Différences  d'intensité  d'Odeur 

chez  quelques  plantes. 

t  m  a  observé  que  plusieurs  plantes  ne  sont  odorantes  que 
la  nuit,  tandis  que  d'autres  ne  possèdent  cette  qualité  que 
pendant  l'ardeurdu  soleil.  Théophraste  parle  d'une  plante 
qui  dégage  plus  d'odeur  la  nuit  que  le  jour,  et  que  Lécluse 
(appelé  par  tous  les  auteurs  Clusius)  nomme  Hesperis 
syriacci. 

Jacques  Connu  décrit  également  un  Géranium  noc- 
tuolens,  dout  l'odeur  de  muse  disparaît  au  lever  du  soleil. 
La  plupart  des  plantes  de  la  famille  des  X  y  et  agi  nées  et, 
en  particulier,  le  Mirabilis longijlora, sont  dansée  cas.  Cette 
remarque  peut  encore  s'appliquer  aux  Onagres  et,  plus 
spécialement,  aux  Œnothera  suaveolens  et  Œ.  odorata. 

C'est  surtout  le  soir  que  les  bosquets  de  Genêt  d'Espagne 
(Genista  juncea),  le  Bouvardui  grandiflora,  le  Datura 
arborea  laissent  exhaler  leur  délicieux  parfum.  Deux 
plantes  du  même  genre,  les  Cestrum  diurnumetC.noctur- 
n  mu.  offrent  le  singulier  phénomène  d'êtreen  opposition  sous 
ce  rapport.  Enfin  l'Heliotropium  peruvianum  dégage  une 
odeur  plus  forte  au  lever  du  soleil. 

Ainsi  donc,  certaines  plantes  ne  sont  .ululantes  411e  pen- 
dant la  nuit,  d'autres  seulement  pendant  l'ardeur  dûsoleil, 
tandis  qu'il  en  est  qui  ne  dégagent  leur  parfum  que  le  soir 
ou  seulement  au  lever  de  l'aurore. 

<  M-,  puisque  l'on  a  l'ait  une  horlogede  Flore  en  rangeant, 
par  ordre,  les  fleurs  dont  les  corolles,  en  s'ouvranf  à  des 
heures  fixées,  indiquent  à  la  vue  la  marche  du  temps,  je 
ne  doute  pas  que  Ion  ne  parvienne  aussi  un  jour  à  établir 
une  autre  horloge  de  Flore,  horloge  suave,  horloge  aroma- 
tique, en  rangeant,  dans  l'ordre  voulu,  les  fleurs  dont  le 
parfum,  s  exhalant  à  certaines  périodes  du  jour,  marquera 
les  heures  pour  l'odorat.  Cette  horloge,  j'en  suis  persuadé, 
sera  appelée  à  avoir,  auprès  des  dames,  un  grand  succès  et 
aura,  comme  heureuse  conséquence  de  doter  nos  jardins 
d'une  collection  de  plantes  qui.  jusqu'alors,  y  sont  incon- 
nues. 

IIEXRITHEULIER. 


LE  JARDIN" 


173 


Inauguration  du  Monument  Hardy 


L'inauguration  du  Monument  Hardy  a  enfin  eu  lieu  le 
dimanche  22  Mai,  a  3  heures,  par  un  temps  splendide. 

M.   Vassillière,  l'éminent  et  si    sympathique   Dii teur 

de  l'Agriculture,  représentait  M.  Méline,  Président  du  Con- 
seil, Ministre  de  l'Agriculture,  dont  il  a  exprimé  les  regrets 
Je  m1  pouvoir  assister  à  la  cérémonie,  étant  retenu  à  Paris 
par  les  élections 

Parmi  les  notabilités  remarquées  dans  la  foule  nom- 
breuse, que  l'on  peut  évaluer  à   plus  de  2.000  pers . 

citons  : 

MM.  Viger,  ancien  Ministre,  président  de  la  Soeièté 
nationale  d'horticulture  de  France;  Gentil,  préfet  de 
Seine-et-Oise ;  Lèfèvre,  maire  de  Versailles;  Heuzé, 
inspecteur  général  honoraire  de  l'Agriculture  el  président 
'lu  Comité  du  monument  Hardy;  A.  Magnien,  président 
île  l'Association  des  anciens  élèves  de  l'Ecole  d'horticul- 
ture, secrétaire  du  même  Comité;.!.  Nanot,  directeur  de 
l'Ecole  nationale  d'horticulture;  Ch.  Baltet,  président  de 
la  Société  d'horticulture  de  l'Aube  ;  Besnard,  président  de 
la  Société  d'agriculture  de  Seine-et-Oise  ;  Truffaut,  vice- 
président  de  la  Société  d'horticulture  de  Seine-et-Oise, 
Marcel  Lambert,  architecte  des  Palais  nationaux  de  Ver- 
sailles; Pressoir,  Président  de  la  Société  des  Sciences 
Naturelles  et  Médicales  de  Seine-et-Oise;  A.  Châtenay, 
secrétaire  général  de  la  Société  nationale  d'horticulture 
de  France;  Bussard,  Gérôme,  Henneguy,  Henry.  Lafosse, 
Martinet,  Mussat,  Petit,  professeurs  à  I  Ecole;  Chevallier, 
secrétaire  général  de  la  Société  d'horticulture  de  Seine-et- 
i  lise;  Jamin,  pépiniériste;  Huard,  trésorier  de  la  Société 
nationale  d'horticulture;  un  grand  nombre  d'anciens 
élevés  de  l'Ecole  venus  des  tous  les  points  de  la  France,  ainsi 
que  les  élèves  actuels,  assistaieut  à  cette  fête. 

Au  niomentoùle  voile  recouvrant  le  monument  esi  tombé, 
la  musique  du  27l  régiment  de  dragons  a  joué  la  Marseil 
laise,  pendant  que  chacun  admirait  l'ceuvrede  MM.  Marcel 
Lambert,  architecte,  .1.  Coutan,  Cougny  et  Guilloux  seul 
pleurs,  Berson.  fondeur  de  bronze  et  Chapelle,  entrepreneur 
iln  socle  œuvre  dont  non-  avons  donné  la  reproduction 
dans  notre  précédent  numéro. 

Voici  le  texte  de  l'éloquent  discours  prononcé  par 
M.  Viger  : 

Messieurs, 
Je  suis  persuadé  de  traduire  fidèlement  votre  pensée 
unanime  en  priant  notre  excellent  Directeur  de  l'Agricul- 
ture, M.  Vassillière,  qui  représente  ici  le  Ministère  de 
l'Agriculture,  de  transmettre  à  M.  le  Président  du  Conseil 
la  sincère  expression  de  nos  regrets.  Si  les  devoirs  que  lui 
impose  sa  haute  situation  lui  avaient  permis  de  venir  parmi 
vous,  j'aurais  été  heureux  d'entendre  sa  parole  éloquente 
et  si  autorisée,  louer  un  bon  serviteur  de  l'Horticulture. 
Mais  je  lui  suis  reconnaissant  d'avoir  chargé  le  Président 
delà  Société  Nationale  d'Horticulture  d'être  son  interprète 
pour  prononcer  l'éloge  d'Auguste  Hardy. 

N'est-ce  pas,  en  effet,  un  devoir  bien  doux,  une  noble 
tache  à  remplir  que  de  rappeler  la  mémoire  d'un  homme 
de  bien,  d'apprécier  la  carrière  d'un  administrateur  dis- 
tingué, de  glorifier  l'œuvre  d'un  maître  éminent  au  milieu 
de  ses  anciens  collaborateurs,  devant  des  praticiens,  des 
publicistes,  déjeunes  professeurs  qui  furent  ses  élèves  et 
qui  conservent  précieusement  le  souvenir  de  ses  vertus  pri- 
vées et  de  son  admirable  enseignement. 

Le  savant,  Messieurs,  était  le  digne  héritier  intellectuel 
d'une  véritable  dynastie  d'horticulteurs  distingués,  parmi 
lesquels  il  faut  citer  son  père  Julien  Hardy;  ce  Cincinnatus 
de  l'art  horticole  qui,  après  avoir  combattu  dans  les  armées 
impériales  de  1806  à  1812,  avait  aban  lonné  sa  profession 
pour  défendre  la  Patrie  en  danger  en  1815.  Décoré  sur  le 
champ  de  bataille  pour  sa  belle  conduite  militaire,  il  avait, 
après  la  chute  de  l'Empire,  repris  la  pratique  du  jardinage 
et  occupa  pendant  plus  de  40  ans  les  fonctions  de  jardi- 
nier-chef du  Luxembourg.  Il  s'est  signalé  à  la  reconnais- 


sance des  horticulteurs  par  son  adorable  Rosarium,  et  à 
celle  des  ampélographes  par  sa  collection  de  toutes  les 
espèces  de  Vignes  connues. 

Auguste  Hardy  essaya,  après  de  brillantes  études,  de  se 
lancer  dans  le  barreau,  puis  dans  la  médecine;  mais,  par 
un  véritable  phénomène  d'atavisme,  la  lecture  du  Code  le 
ramenait  à  l'étude  des  lois  de  la  nature,  et  la  physiologie 
de  l'homme  lui  inspirait  l'invincible  désir  de  connaître  la 
vie  des  plantes.  Aussi,  revient-il  bien  vite  à  la  botanique, 
à  l'horticulture,  à  l'aimable  science  des  végétaux.  Et,  par 
sa  collaboration  au  beau  traite  d'arboriculture  fruitière 
avec  son  père,  par  ses  nombreuses  publications  périodiques, 
par  sa  collaboration  aux  grandes  revues  et  aux  diction- 
naires encyclopédiques  d'agriculture  et  d'horticulture,  par 
ses  belles  recherches  avec  Duchartre  sur  l'oïdium  et  sur  la 
botanique  agricole,  il  est  parvenu  à  donner  un  éclat  plus 
grand  encore  au  nom  de  Hardy,  déjà  célèbre  parmi  les 
savants  et  les  praticiens  depuis  près  d'un  siècle. 

Tout  ce  qui  nous  entoure,  Messieurs,  dans  cette  E^ole,  au 
milieu  de  ce  jardin  de  La  Quintinye,  tout  nous  rappelle  ce 
que  fut  le  professeur.  Pas  un  seul  de  ses  élèves  qui  ne 
puisse  exprimer  ici  son  admiration  pour  son  enseignement 
a  la  fois  théorique,  par  la  méthode  scientifique,  pratique 
par  la  connaissance  profonde  des  applications,  intuitif  par 
la  vivacité  du  langage  et  par  la  noble  passion  d'instruire 
en  vulgarisant.  Depuis  1849 jusqu'en  1891,  depuis  le  moment 
où  il  inaugurait  son  enseignement  par  les  conférences  aux 
élèves  de  l'ancien  institut  agronomique,  jusqu'à  sa  mort,  il 
ne  cessa  de  professer.  Ce  vaillant  soldat  du  travail  national 
était  de  ceux  que  la  fin  dernière  surprend,  pour  ainsi  dire, 
sur  le  champ  de  bataille,  celui  de  l'enseignement.  Pour 
apprécier  ce  que  fut  cet  enseignement,  il  suffit  de  citer  une 
phrase  que  je  retrouve  sous  la  plume  d'un  de  ses  élèves 
distingués  :  «  Les  cours  de  M.  Hardy  resteront  comme  une 
source  inépuisable  d'indications  précieuses  et  essentielle- 
ment pratiques,  a 
Messieurs, 
Nous  avons  inauguré  naguère  le  buste  de  Joigneaux 
pour  rendre  hommage,  non  seulement  à  la  mémoire  d'un 
homme  de  grand  talent  et  de  grand  cœur,  mais  nous  avons 
tenu  aussi  à  rappeler  la  pensée  généreuse  des  législateurs 
patriotes  qui  voulurent  fonder  en  France  un  enseignement 
horticole  national.  Mais  la  conception  parlementaire  qui 
s'était  traduite  par  un  texte  législatif  fut  restée  stérile  sans 
la  mise  en  valeur  qui  lui  fut  donnée  par  ce  véritable  ini- 
tiateur de  cet  enseignement  en  France:  j'ai  nommé  Au- 
guste Hardy. 

C'est  lui  qui,  après  avoir  étudié  les  deux  enseignements 
des  Ecoles  de  Vilvorde  et  de  Gand,  en  Belgique,  sut,  avec 
cette  admirable  intelligence  des  faits  qui  le  distinguaient, 
doter  la  France  de  cette  belle  école  de  Versailles  où  il  sut 
combiner  un  enseignement  théorique  solide  avec  une  pra- 
tique rationnelle,  faisant  ainsi  la  part  de  la  technique  et 
de  la  science,  arrivant  à  cette  heureuse  alliance  de  l'art  et 
de  la  théorie  qui  sont  inséparables  pour  faire  un  bon  hor- 
ticulteur. 

On  peut  donc  dire  qu'il  fut  un  créateur,  car,  avant  lui, 
l'arboriculture  fruitière  était  presque  la  seule  branche  de 
l'horticulture  qui  eut  fait  l'objet  d'un  enseignement  suivi. 
Messieurs,  les  qualités  qui  font  le  professeur  de  sciences, 
la  clarté  de  l'esprit,  la  méthode  dans  l'exposition,  la  sim- 
plicité du  langage,  et  qui  se  trouvaient  à  un  si  haut  degré 
dans  l'enseignement  de  Hardy,  étaient  complétées  chez  lui 
par  les  facultés  spéciales  de  l'administrateur. 

La  décision  dans  les  résolutions,  l'autorité  dans  le  com- 
mandement, l'emploi  judicieux  des  crédits,  en  ont  fait,  un 
précieux  collaborateur  du  Gouvernement,  dans  la  direction 
de  cet  établissement  dont  il  assura  le  succès  par  sa  per- 
sévérance dans  les  desseins,  par  son  activité  dans  l'exécu- 
tion de  ses  plans. 

Par  une  rare  coïncidence,  cet  administrateur  qui  gouver- 
nait avec  autorité  tout  en  inspirant  par  sa  loyauté,  par  son 
équité,  une  respectueuse  déférence  à  ses  collaborateurs 
comme  à  ses  élevés,  cet  homme  possédait  les  rares  qua- 
liti  s  de  cœur  qui.  unies  à  celles  de  l'esprit,  font  l'éduca- 
teur. C'est  là  tout  le  secret  de  la  popularité  d'Auguste 
Hardy  parmi  ses  anciens  élèves.  Voilà  pourquoi  ceux  qui 
ne  l'ont  pas  connu  personnellement,  comme  celui  qui  parle 
en  ce  moment,  peuvent  apprécier  l'influence  considérable 
qu'il  a  eue  sur  plusieurs  générations  d'horticulteurs  dont 
il  a  fait  l'éducation.  Ces  sentiments  de  gratitude,  nous  les 
retrouvons  parmi  tous  ceux  qui  ont  pratiqué  Auguste 
Hardy,  mais  ils  ne  sauraient  être  plusvivace  que  dans  notre 
Société  nationale  d'horticulture  où  ses  travaux  ont  laissé 
une  trace  si  lumineuse  et  creusé  un  sillon  si  profond. 

Tour  à  tour,  président  du  Comité  d'arboriculture  frui- 
tière, vice-président,  enfin  premier  vice-président  élu  à  la 
presque  unanimité  des  suffrages,  il  nous  apporta  le  pré- 


LE   JARIHX 


cieux  concours  de  sa  haute  compétence  dans  les  questions 
horticoles,  de  son  tact,  de  son  urbanité  pour  diriger  les 
discussions,  en  un  mot  de  tous  les  dons  de  l'intelligence 
et  du  cœur  qui  ont  perpétué  parmi  nos  membres  le  sou- 
venir de  son  nom  et  de  ses  fonctions. 

Au  point,  de  vue  horticole,  ce  travailleur  acharné  a,  par 
son  énergie,  contribué  à  placer  en  pleine  lumière  les  ser- 
vices que  peut  rendre  l'art  horticole;  il  a  été  un  des  pro- 
tagonistes les  plus  ardents  de  l'idée,  qui  a  fait  son  chemin, 
et  qui  consiste  à  réserver  à  l'horticulture  sa  vraie  place 
dans  la  production  nationale.  Il  a  été  parmi  les  hommes 
clairvoyants  qui  ont  assigné  à  nos  horticulteurs  le  rang 
élevé  qu'ils  doivent  occuper  parmi  les  agriculteurs,  et 
nous  ne  saurions  oublier  avec  quelle  ardeur,  quelle  géné- 
rosité de  cœur,  il  a  défendu  leurs  intérêts  aux  Expositions 
universelles,  et  notamment  en  1889  où,  comme  président  du 
groupe  IX,  il  sut  faire  prévaloir  les  droits  de  l'horticulture 
aux  récompenses  qui  lui  étaient  dues  par  le  mérite  de  ses 
adeptes,  par  la  beauté  de  leurs  expositions,  par  la  valeur 
de  leurs  produits. 
Messieurs, 

Parmi  les  créations  qui  sont  dues  à  Auguste  Hardy,  il  en 
est  une  que  je  dois  mentionner  spécialement,  car  il  y  avait 
mis  tout  son  cœur,  je  veux  parler  de  l'Association  amicale 
des  anciens  Elèves  de  cette  Ecole.  Il  voulait  ainsi  établir 
entre  ceux  qui  en  sont  sortis  cet  esprit  de  solidarité  qui 
survit  à  la  camaraderie  de  l'école  et  qui,  transporté  au 
milieu  de  la  lutte  pour  la  vie,  est  d'un  si  précieux  secours, 
en  soustrayant  l'homme  à  cet  isolement  moral,  si  cruel 
aux  heures  de  l'épreuve,  si  poignant  dans  l'adversité. 
Messieurs, 

Un  Comité,  composé  de  ses  collaborateurs  et  de  ses 
anciens  élèves,  tous  ses  amis,  eut  la  pensée  touchante  de 
perpétuer  par  un  monument  le  souvenir  des  services  rendus 
par  l'ancien  Directeur  de  l'Ecole  de  Versailles.  Un  de  nos 
éminents  statuaires  a  réalisé  ce  vœu,  en  reproduisant  la 
vivante  image  de  Hardy,  entourée  des  gracieux  attributs 
de  l'art  qu'il  a  si  personnellement  contribué  à  faire  pro- 
gresser. 

On  aurait  pu  y  graver  ces  lignes,  qui  résument  tout  ce 
que  je  viens  de  vous  dire  : 

Salut  au  savant  modeste  dont  la  renommée  fut  acquise 
sans  réclame,  et  qui  laisse  après  lui  des  amitiés  fidèles  et 
des  cœurs  reconnaissants. 

Ce  discours  futcouverl  de  nombreux  el  fréquents  applau- 
dissements qui  montrèrent  combien  l'orateur  avail  touché 
juste  et  s'était  lait,  d'une  façon  heureuse,  l'interprète  des 
sentiments  de  l'assemblée. 

M.  A.  Trufiaut,  vice-président  de  la  Société  d'horticul- 
turede  Seine-et-Oise,  prit  ensuite  la  parole  et,  en  termes 
émus,  s'attacha  à  faire  revivre  le  souvenir  de  l'homme  privé 
iiiv  Auguste  Hardy,  en  même  temps  qu'il  rappelait  les 
services  éminents  rendus  par  cet  homme  de  bien  à  la  So- 
ciété d'horticulture  de  Seine-et-Oise. 

Puis  M.  A.  Magnien,  Président  de  l'Association  des 
anciens  élèves  de  l'Ecole  nationale  d'horticulture  île  Ver- 
sailles, parla  au  nom  des  disciples  de  M.  Hardy,  qui  tous, 
^aiis  exception,  ont.  conservé  pour  sa  mémoire  un  culte 
presque  religieux  et  impérissable. 

M.  J.  Nanot,  directeur  de  l'Ecole,  a  ensuite  remercié,  en 
termes  excellents,  les  souscripteurs  et  le  comité  »  qui  ont 
Fait  ériger  ce  monument  à  la  mémoire  du  vénéré  fonda- 
teur de  l'Ecole»;  puis,  après  avoir  adressé  un  respectueux 
hommage  à  Mme  et  à  Mlle  Hardy,  qui  n'avaient  pu  assister 
,;i  la  cérémonie,  il  a.  aux  applaudissements  unanimes  de 
l'assistance,  terminé  son  discours   par  ces    mots  :' «   Pour 

nous,    nous  inspirant  de  ses  doctrines  el  de   s \emple, 

nous  tâcherons  de  continuer  à  donnera  nos  élèves  l'eiisei 
gnement  clair  et  précis  de  notre  glorieux  prédécesseur,  et 

de   conserver  à  cette  grande  et  belle  Ecole  la  1 mi  née 

qu'elle  possède,  et  dont  Hardy  (''lait  si  justement  lier.  » 
Nous  savons  d'ailleurs  que  M.  Nanot  ne  faillira  pas  dans 
cette  lourde  tâche  qu'il  a  assumée,  et  que  les  succès  que 
I  Ecole  a  déjà  obtenus  s,, us  sa  direction  l'on!  bien  présager 
de  l'avenir. 

Nous  regrettons  que  le  manque  de  place  nous  empoche  de 
reproduire  ces  trois  derniers  discours  in-extenso,  comme 
nous  aurions  aimé  à  le  faire. 


Ainsi  que  nous  l'annonçons  plus  haut,  ont  été  promus 
dans  l'ordre  du  Mérite  agricole,  à  l'occasion  de  cette  inau- 
guration, au  grade  d'officier,  M.  X.  Lafosse,  et.  au  grade 
de  chevalier,  M.  .1.  Coutan. 

A  l'issue  de  la  cérémonie.  M.  Vassillière  a  l'ait  réunir  les 
ele\  es  dans  une  des  salles  d'études etaprès  les  avoir,  dans  une 
chaleureure  improvisation,  exhortés  au  travail,  leur  a 
i lé  un  jour  de  congé. 


LES    PELLIONIA 


Le  genre  Pellionia,  dédié  à  A.  Pellion,  officier  de 
marine  du  Voyage  autour  du  monde  de  Freycinet,  a  été 
fondé  par  Gaudichaud  et  appartient  à  la  famille  des  Ur- 
ticées. 

Il  comprend  environ  dix-huit  espècesde  plantes  herbacées, 
rarement  suffrutescentes,  le  plus  souvent  rampantes,  ori- 
ginaires de  l'Asie  tropicale  occidentale,  jusqu'au  .lapon,  et 
des  îles  de  l'Océan  Pacifique,  mais  on  ne  trouve  généra 
lement  dans  les  cultures  qui-  les  deux  espèces  suivantes, 
de  serre  chaude,  et  cultivées  pour  la  beauté  de  leur  feuillage. 

P.  Daveauana  X.  E.  Br.  (Bégonia  Daoeauana  God. 
Leb.)  — Cochinchine,  1880.  —  Tiges  charnues,  retombantes, 
pouvant  atteindre  de  0"',30  à  IV".  10  de  longueur;  feuilles 
stipulées,  alternes,  arrondies-elliptiques  ou  elliptiques- 
oblongues,  obtuses,  d  un  vert  olive  bronzé  e(  foncé,  légère- 
ment teintées  de  violacé  ou  marquées  d'une  large  bande 
médiane,  irrégulière  et  d'un  verl  gai.  Meurs  insignifiantes, 
disposées  en  cimes  et  apparaissant  en  juillet-août. 

P.  D.  viridis  Hort.  —  Variété  à  leuilles  d'un  vert  gai, 
maculées  de  taches  blanches,  et  donl  les  tiges,  pétioles, 
nervure  médianeel  secondaires  son!  couvertes  de  poils. 

P.pulchraX.  E.  B.  —  Cochinchine,  1882.  -  Plante 
glabre,  sauf  sur  la  face  inférieure  où  il  existe  quel,  pies  poils; 
tiges  charnues,  rampantes,  mais,  lorsqu'elles  sont  jeunes, 
souvent  presque  dressées,  beaucoup  plus  vigoureuses  el  de 
végétation  plus  rapide  que  chez  l'espèce  précédente;  feuilles 
stipulées,  pétiolées,  très  obtuses,  obliquement  oblongues 
eordiformes  à  la  base,  à  face  supérieure  noirâtre  le  long 
de  nervures  médianes  el  secondaires,  à  lace  inférieure  plus 
pâle,  presque  pourpre  et  teintée  de  pourpre  terne.  Inflores- 
cences plus  fortes  que  celle  de  1  espèce  précédente,  mais  aussi 

moins  abondantes.  Pleurs  insignifiantes. 

Pu  parlant  des  Pellonia,  nous  voudrions  attirer  l'atten 
tion  sur  deux  charmantes  plantes  de  serre  chaude,  dont  le 
Faciès  général,  comme  les  emplois  auxquels  on  peut  les 
faire  servir,  rappellent  assez  bien  le  populaire  Tradescan- 
ioi  sebrina  que  tout  le  monde  connaît  comme  plante  de 
suspensions. 

Les  plantes  précitées  conviennent  exactement  à  ce  même 
rôle  ci  nous  les  recommandons  fort  aux  amateurs  pour 
former,  de  jolis  vases  suspendus,  avec  ces  Pellionia,  em- 
ployés comme  espèces  retombantes. 

I.a  culture  de  ces  végétaux  esl  facile.  Ils  exigent  la  serre 
chaude, c'est-à-dire  nie  température  de  |Nà  23°  en  moyenne, 
mais  on  peul  très  bien  les  tenir  en  serre  Froide  pendant  I  été 
avec  les  autres  plantes  que  l'on  a  coutume  d'y  cultiver 
pendant  la.  belle  saison. 

Ils  réussissent  très  bien  dans  de  la  terre  de  bruyère  un 
peu  siliceuse,  à  laquelle  on  aura  ajouté  une  petite  quantité 
.le  terre  franche,  on  doit  les  tenir  prëférablemenl  un  ter- 
rines à  Nepenthes,  percées  de  trous  ci  pourvues  d'un  bon 
drainage,  mais  ,,n  en  obtiendrait  certainement  aussi  en 
bon  résultat  en  les  cultivant  en  panier  à  Orchidées,  en  bois. 
en  fil  de  fer  ou  en  poterie,  entourés  intérieuremenl  d'une 
couche  de  sphagnum.  puis  remplis  de  terre. 


LE   JARDIN 


17. 


Ces  pots  on  panier,  doivent  être  suspendus  el  placés  à  une 
bonne  lumière.  Des  arrosements  abondants  el  des  seringuages 

fréquents  a\ le  l'eau  de  pluie  sonl    très  favorable  aux 

l'rlliona.  Le  P.  Daveauana  aies  branches  moins  raide 
et  plus  naturellement  rétombantes  que  celle  > lu  P.  pulchra. 
Disons  aussi  que  ces  plantes  se  dénudant  après  un  certain 
temps,  il  est  bon  de  les  renouveler  presque  chaque  année. 

Leur  multiplication  est  d'ailleurs  des  plus  simples  et 
peut  s'effectuer  en  toute  saison,  en  coupant  des  extrémités 
de  branches  sur  une  longueur  de  0",05  à  ir.itT  et  en  les 
piquant  au  nombre  d'environ  douze  à  quinze  au  plus  dans 
une  terrine  d'environ  0™,20  à  0°*,25  de  diamètre  qui  for- 
mera bientôt  une  jolie  suspension. 

On  voit  qu'ils  sont  aussi  faciles  à  traiterque  le  Trades- 
cantia. 

Il  nous  reste  à  dire  quelque  mots  de  leurs  fleurs,  qui 
apparaissent  assez  nombreuses,  en  été  surtout,  el  sont  dis- 
posées en  cimes  bien  apparentes  au-dessus  du  feuillage. 

Ces  Heurs  sont  de  nulle  valeur  ornementale,  maisde^  ien 
nent  intéressantes  parce  qu'elles  présentent,  au  moment 
do  leur  épanouissent  le  mémo  phénomène  de  projection  du 
pollen  par  les  étamines  qui  a  rendu  lé  Pile.a  oallitrichoides 
(appartenant  à  la  mémo  famille)  sj  populaire  sous  le  nom 
île  plante  à  feu  d'artifice. 

Au  moment  où  la  fleur  s'ouvre,  les  étamines  lancent 
comme  une  fusée  le  pollen  contenu  dans  les  anthères  '■! 
chaque  inflorescence  étanl  composée  'l'un  certain  nombre 
de  fleurs  prêtes  à  s'épanouir,  on  peut  jouir  pendant  un  cer- 
tain temps  de  ce  phénomène,  qui  se  produit  surtout  par  les 
les  journées  chaudes  et  si  l'on  a  soin  de  jeter  un  peu  d'eau 
ayec  une  seringue  sur  les  boutons  prêts  à  s'ouvrir.  Ajou- 
tons que  la  projection   du  pollen  oh.-/  ces  plantes  est  bien 

plus  fortes  que  chez  le  l'Uni  oallitrichoides  qui  létient 

donc  pas  le  record  d'être  une  planteà   /<■»  d'artifice. 

(.'est  un  mérite  de  plus  à  l'actif  des  Pellionia  qui  ont 
besoin  d'être  mieux  connus  comme  plantes  de  suspensions 

îles   serres   chaudes. 

JULES  RUDOLPH. 


Les  Produits  de  Culture  forcée  aux  Halles 


Les  Concombres  se  vendent  de  3  à  5  francs  la  douzaine. 

Environ  380  Melons,  aux  prix  moyens  de  8  â  20  francs:  les 
beaux  Caiifa/oiiyi  font  de  bons  prix;  le  27  mai,  M.  Whir  en 
avait  un  irréprochable,  pesant  4  kilos  50(1  grammes;  il  a  clé 
vendu  44  francs. 

335  kilos  de  Raisin  Franhenthal  de  S  à  10  francs,  et  même 
12  francs  pour  la  belle  marchandise. 

85  kilos  environ  de  Raisin  Foster's  Seedling  de  12  à 
22  francs. 

Du  Raisin  Muscat,  de  13  fr.  50  à  24  francs,  et  du  Raisin 
Chasselas  royal  de  12  a  17  fr.  50. 

Les  derniers  Cerisiers  en  pots,  de  8  à  20  francs. 

Les  Cerises  Anglaise,  de  2  à  G  francs  la  caisse. 

Quelques  corbeilles  de  Groseilles  et  de  Framboises,  à 
des  prix  très  irréguliers. 

Le  prix  des  Fraises  remonte  depuis  dix  jouis;  les  beaux 
plateaux  de  D'  Mordre  se  vendent  de  9  à  12  francs;  la 
Fraise  Général  Chanzy  n'est  pas  demandée  cette  année, 
elle  se  vend  mal. 

Les  belles  Pèches  Ams'den,  Grosse  Mignonne  et  Précoce 
île  Haie  sont  toujours  à  des  prix  soutenus;  le  prix  des 
petites  et  des  moyennes  est  fort  en  baisse. 

Peu  de  Brugnons,  de  2  à  10  francs;  ceux  des  Forceries  de 
l'Aisne  sont  "extraordinairement  gros,  le  28  mai,  j'en  ai 
mesuré,  de  la  variété  Précoce  de  Croncels  1  ) ,  qui  avaient 
0m26  de  circonférence. 

Quelques  Prunes,  adjugées  à  1  franc  environ. 

Les  Roses,  de  3  à  4  francs  la  botte;  les  Lis,  de  3  à  4  francs  ; 
les  Boule  de  Neige,  de  1  fr.  50  à  2  francs  la  grosse  botte. 

J.-M.  BUISSON. 


(Il  Lu  Jardin,  1*1)7,  page  2%. 


Exposition  quinquennale  d'Horticulture 

DE    GAND 

Les  Plantes  nouvelles 
(Fin  (D) 

Calamus  Laucheanus  (Sarawak,  Bornéo).  Palmier.  — 
Pétiole  vert  clair,  couvert  de  pubescence  blanchâtre,  armé 
sur  la  face  dorsale  de  bouquets  d'épines  régulièrement 
espacés  et  atteignant  jusqu'à  3  cent.;  folioles  linéaires 
longues  de  20  à  30  cent.,  larges  de  2  oent.,  disposées  par 
groupes  de  trois  et  plus,  généralement  quatre,  de  chaque 
coté. 

Calamus  Caroli  (Indes  Orientales).  —  Palmier  déjeà 
bien  caractérisé  ;  premières  folioles. longues  de  40  cent., 
étroites,  d'un  beau  vert;  base  du  rachis  jaune,  ce  dernier 
très  épineux  sur  toutes  ses  faces  à  la  partie  inférieure  et 
seulement   sur  la   face   dorsale   plus  haut.  Très  élégant. 

Calamus  Alberti  (Océanie).  —  Palmier  plus  élancé  et 
plus  grêle  que  le  précédent,  avec  lequel  il  offre  beaucoup 
de  rapports;  il  est  moins  épineux  et  ses  épines  sont  plus 
longues. 

Kentia  Kirsteriana  (Palmier).  —  Tronc  robuste,  coni- 
que, pétiole  inerve,  rond,  engainant,  vert  foncé;  folioles 
alternes,  triangulaires  et  irrégulières. 

Kentia  Sanderian.„  (Nouvelle-Guinée).  —  Joli  petit 
Palmier  cespiteux;  pétioles  grêles  à  gaines  triangulaires, 
comprimés,  vert  minéral,  parsemé  de  tâches  noires  lai- 
neuses; palmes  lines  vert  brillant,  bifurquées  au  sommet 
en  forme  d'éventail. 

Restio  spec.  F.  W.  Moore  (Transvaal).  —  Plante  cu- 
rieuse touffue,  vert  clair,  ébouriffée  comme  une  chevelure; 
tiges  grêles  rameuses,  articulations  à  gaines  brunes, 
feuilles  capillaires  réunies  en  faisceaux. 

Dracœna  Broomfieldi  (Ile  du  Jeudi).  —  Feuilles  li- 
néaires lancéolées,  longues  de  40  à  50  cent,  larges  de  6  à 
S  cent.,  vert  clair,  striées  de  blanc  crème,  surtout  sur  les 
bords;  tronc  droit,  rigide,  brun  rougeàtre,  sur  lequel  les 
cicatrices  des  feuilles  sont  bien  marquées.  Belle  plante  qui, 
malheureusement,  par  sa  raideur,  ressemble  un  peu  à 
une   plante   artificielle. 

Fourcroya  Watsoniana  (Amérique  tropicale). —  Feuil- 
les épaisses,  charnues,  étalées  et  ondulées  sur  les  bords, 
lancéolées-aigries  (longues  de  60  à  70  cent.,  larges  de  S 
à  10  centimètres)  bordées  de  vert  foncé  brillant  sur  blanc, 
lavé  de  jaune  ivoire,  parsemé  de  bandes  vert  clair. 

Aralia  Balfouriana  (Nouvelle  Calédonie).  —  Touffe 
rameuse  arrondie;  tige  vert  blanchâtre  à  la  base,  rou- 
geâtre  au-dessus,  recouverte  de  oonctuations  ou  de  lenti- 
celles  claires  et  saillantes;  feuilles  nombreuses  réniformes, 
largement  crénelées,  vert  clair  panachées  de  blanc  crème 
surtout  sur  les  bords,  limhe  échancré  à  la  base  ;  long  pé- 
tiole rende  au  sommet,  légèrement  engainant,  vert  rou- 
geàtre ponctué  de  blanc  à  la  base,  se  divisant  en  deux  ou 
trois  parties,  à  deux  ou  trois  articulations,  portant  les 
folioles,  à  nervures  tines,  saillantes  et  rayonnantes. 

Odontoglossum  crispum  var.  Roi  Léopold.  —  Fleur 
de  grandeur  moyenne  bien  formée,  d'un  blanc  lavé  de  vieux 
rose  et  tacheté  de  rouge  brun  ;  callus  et  gorge  d'un  beau 
jaune  soufre. 

Ancectochilus  Leopoldi  —  (Philippines)  Feuilles  nom- 
breuses, amples,  ovales,  cordiformes-aigues,  zone  médiane 
d'uu  beau  vert  clair,  nervures  principales  dorées,  nervures 
secondaires  vert  c1  air  doré  et  rosé  sur  fond  vert  très  foncé,  ve- 
louté ;  pétiole  engainant  rosé.  Cette  jolie  plante  a  été  rappor- 
tée dernièrement  par  le  vapeur  Chemnitz,  sans  avoir  souffert, 
d'un  voyage  de  27.000  kilomètres  d'une  durée,  de  i  mois. 

Lycaste  Baroness  Schrœder.  —  Fleur  de  coloris  très 
frais,  plus  foncé  à  la  base  des  divisions  extérieures;  inté- 
rieur rose  foncé  taché  de  blanc  sur  deux  divisions  ;  labelle 
blanc  crème  et  jaune  à  la  gorge. 

Lycaste  Skinneri  alba.  —  Fleurs  d'un  beau  blanc 
laiteux. 

Toutes  les  plantes  énumérées  plus  haut  appartenaient  au 
lot  de  M.  Sander.  Celles  qui  suivent  étaient  présentées 
par  M.  Jacob  Makoy.  . 

Dieffenbachia  Kerchoveana.  —  Feuilles  vert  clan, 
tachées  de  blanc,  verdàtre  surtout  dans  la  partie  centrale. 

Asplenium  Mayi.  —  Pinnules  en  double  dents  de  scie. 

Pteris  Drinkvaleri.  —  Frondes  vert  clair. 

Nephrolepis  Davalloides  plumosus.  —  Frondes  plu- 
nieuses  élégantes. 


(1)  Le  Jardin,  1898,  pages  lui  et  152. 


176 


LE    JARDIN 


Clerodendron  Balfouri  fol.  varieg.  —  Feuilles  pana- 
chées de  vert  clair. 

Vriesea  Meziana.  —  Longues  inllorescences  pendantes. 

A  signaler,  de  M,  Rigouts,le*DracœnaRigoutsià  teuilles 
panachées  et  le  Vriesea  memoria  Moenzii  à  inflores- 
cence orangée,  bordée  de  jaune. 

M.  Dallière  exposait,  en  plus  d'une  collection  d'Ancec(o- 
chilux  nouveaux  : 

Croton  Chantriere  major.  —  Feuilles  lancéolées, 
arquées,  entières,  rouge  taché  de  vert  très  foncé  et  jaune 
rougeâtre  dans  leur  jeune  âge. 

Gymnogramma  Laucheana.  —  Frondes  bien  dorées 
en  dessous. 

Adiantum  décorum  foliis  argenteo  striatis.  —  Pin- 
nules  offrant  une  panachure  peu  intéressante;  plante 
exposée  par  M.  Arthur  Van  den  Heede. 

Comme  il  fallait  s'y  attendre,  on  a  présenté  un  Sàint- 
paulia  ionantha  aux  feuilles  irrégulièrement  panachées  de 
jaune:  cette  plante  appartenait  à  JI.  de  Coninck. 

Gymnogramma  peruviana  argyrophylla.  —  Plante 
frondes  farineuses  présentée  par  M.  De  Smet  Duvi- 
vier. 

Cypripedium  villosum  variegatum.  —  Feuilles  pa- 
nachées de  jaune.  Envoyé  par  M.  Cari  Lachner  de  Berlin. 

Nidularium  amazonicum  Treyerani.  —  Broméliacée 
aux  feuilles  finement  dentées  de  rose  au-dessous  et  de 
rouge  au-dessus,  striées  de  vert  sur  fond  blanc  lamé  de 
jaune  clair.  Exposée  par  M.  Duprat  de  Bordeaux. 

Callasethiopica  var.  —  Cctle  variété  se  distingue  de  l'or- 
dinaire par  son  port  plus  compact  et  par  ses  feuilles  éta- 
lées, plus  rigides,  d'un  vert  foncé.  Les  padiceest  plus  court 
la  spathe  plus  évasée  ;  cette  variété  sera  préférable  à  celle 
qui  est  cultivée.  Exposé  par  M.  Pfitzer,  de  Stuttgard. 

H.  MARTINET. 


Association  des  anciens  élèves  de  l'École  na- 
tionale d'horticulture  de  Versailles.  —  l'As- 
semblée générale  des  anciens  élèves  de  L'École  nationale 
'I  horticulture  le  Versailles  a  eu  lieu,  sous  la  présidence  il" 
M.  A.  Magnien,  président  de  1  Association,  le  dimanche 
22  mai,  à  l'issue  de  l'inauguration  du  monument  Hardy. 

L'Assemblée  a  décidé  de  maintenir  la  date  de  la  réunion 
annuelle  à  l'époque  de  l'Exposition  d'horticulture  de  Paris. 
tout  au  moins  pour  l'année  prochaine. 

Elle  a  en  uite  décidé  d'offrir  le  titre  de  président  d'hon- 
neur :  à  M,  le  Ministre  de  l'Agriculture,  à  M.  Viger, 
député,  ancien  Ministre  de  l'Agriculture,  président  de  la 
Soi  iété  nationale  d'horticulture  de  France  et  à  M.  .1. 
Xa  n.  ii .  directeur  de  l'École. 

Puis  elle  a  envoyé  un  télégramme  de  sympathiqae  et 
respectueux  souvenir  à  Mme  et   Mlle  Hardy. 

Le  soir,  le  banquet  annuel  a  réuni  les  anciens  élèves  et 
le-  professeurs,  sous  la  présidence  d'honneur  de  M.  .1.  Xa- 
not.  directeur  de  l'Ecole,  auquel  s'étaient  joints  deux  mem- 
bres honoraires  de  l'Association,  MM.  Charles  Baltet,  de 
[royes  el   A.  Petil .  professeur  a  l'École. 

Conférences-promenades  à  l'Exposition  d'hor- 
ticulture de  Versailles.—  Pendant  1  Exposition  1  hor 
ticulture  de  Versailles,  qui  vient  d'avoir  lieu  du  '.'S  au  :il 
mai  et  ilmit  nous  donnerons  un  compte-rendu  dans  notre 
prochain  numéro,  ont  eu  lieu  deux  conférences-promenades  : 
l'une,  1.'  lundi  30  mai,  a  été  faite  par  notre  collaborateur, 
M.  Albert  Maumehé,  sut  les  plantes  en  plein  air  el  leur 
emploi  dans  l'ornementation  de-  jardin!  el  des  appartements, 
ainsi  que  s(lr  les  bouquets  et  garnitures  florales  :  1  antre,  le 
mardi  31,  par  M.  G.  Bellair,  jardinier  chef  des  jardins  du 
Palais  de  Versailles,  sur  les  plantes  de  serre  et  leur tutili- 
sation. 

Ces  conférences-promenades,  tout  comme  celles  qui  ont 
eu  lieu  pendant  l'Exposition  de  Paris  et  dont  nous  avons 
donné  le  programme  dans  notre  précédenl  numéro,  ont  été 
trë    suivies  et  ont  obi i  un  véritable  succès. 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 


Séance    du    2«  mai    1JSÎÏÎS. 


COMITE    D'aRUORICULTURE    D'ORNEMENT 

Les  apports,  à  cette  séance,  étaient  peu  nombreux  ;  on 
sentait  une  séance  de  lendemain  d'exposition. 

Un  seulapportau  comité  d'arboriculture  d'ornement  :  des 
rameaux  d'arbustes  fleuris  envoyés  par  MM.  Simon  frères, 
de  Nancy  :  Sarotha.rn.nus  scoparius  foins  variegatis,  Cara- 
gana  altagana  microphylla,  Caragana  pygrhaea  aurantiaca 
erecta,  Gcnista  hispanica,  Cytisus  trinorus,  Cytisus  pur- 
pureus  ft.  alb.,  Spirsea  amurensis,  Eleagnus  argenlea, 
Asimina  Iriloba,  Othera  japonica  et  nombre  d'autres 
encore. 

COMITÉ   D'ARBORICULTURE   FRUITIÈRE 

Un  seul  apport  :  des  Brugnons  et  des  Pèches  provenant 
d'arbres  forcés  en  pots,  par  M.  Congy,  chef  potagiste  au 
domaine  de  Ferrières  :  Brugnon  Corel  Napier,  Pêche 
Grosse  Mignonne  et  Brugnon  Cardinal:  cette  dernière 
variété  est  une  nouveauté  que  le  comité  a  trouvé  déli- 
cieuse. 

COMITÉ   DE   FLORICULTl  RE 

Un  seul  apport  également  :  de  MM.  Billard  et  Barré,  de 
Fontenay-aux-Roses,  deux  belles  variétés  de  Cannas  :  Sur- 
prise et  Marquise  Saporta  :  cette  dernière,  à  grandes  fleurs 
rouges,  finement  bordées  de  jaune,  a  été  très  admirée. 

COMITÉ    IIE    CULTURE    POTAfiÈRE 

l>eux  apports  :  l'un  de  M.  Jules  Lefievre,  jardinier  chez 
M™*  Lefebvre,  àLagny,  consistant  en  un  beau  Melon  Ganta- 
loup  fond  blanc;  l'autre,  de  M.  Jarles,  de  Méry,  compre- 
nant deux  caisses  de  fraises  des  variétés  Docteur  Morère 
et  Général  Chanzy,  d'une  grosseur  et  d'un  coloris  irrépro- 
chables, et  une  caisse  de  Pois  nain  Gonthier,  vieille 
variété  très  hâtive  et  très  productive,  trop  délaissée,  très 
recommandable  pour  les  premières  saisons  de  plein  air. 

COMITÉ    DES   ORCHIDÉES 

M.  L.  Piret,  d'Argenteuil,  soumettait  à  l'appréciation  du 
comité  une  belle  variété  de  Cattleya  Mossise,  d'un  délicat 
coloris  et  de  forme  parfaite,  qui  a  été  nommée  Président 
Doin. 

De  M.  Doin,  on  admirait  deux  superbes  variétés  d'Odon- 
toglossum  crispum  :  VO.  c.  fastuosum  et  VU.  c.  semon- 
lianum. 

De  M.  Martin,  jardinier  de  M.  Ferrier,  à  Auteuil,  une 
très  belle  variété  d'Odontoglossum  Alexandrse  dénommée 
0.  A.  Ferrierae. 

Enfin,  M.  Bert,  de  Louveciennes,  avait  apporté  un  bel 
exemplaire  d'Oncidium  iCyrtochilum)  leucochilu m  st/yier- 
bum  avec  deux  longues  inflorescences  bien  développées 
et  abondamment  fleuries. 

COMITÉ    DES    UNDUSTRIES    HORTICOLES 

MM.  Ch.  Paris  et  C",  de  Paris,  montraient  un  ingénieux 
système  permettant  de  maintenir  les  fleurs  aisément  dans 
les  vases  dans  n'importe  quelle  position  et  de  composer 
instantanément  et  sans  difficulté  toutes  décorations  flo- 
rales. L'appareil  consiste  en  deux  grillages  distants  entre 
eux  de  quelques  centimètres  et  supportés  par  un  trépied 
de  hauteur  variable  selon  les  besoins.  On  le  place  dans 
les  vases  que  l'on  veut  décorer,  et  il  n'y  a  plus  ensuite 
qu'à  entrer  les  tiges  des  fleurs  entre  les  mailles  des  gril- 
lages, en  les  inclinant  comme  on  le  désire  pour  que,  la 
composition  florale  une  fois  disposée,  l'ensemble  en  soit 
léger  et  bien  aéré,  tout  en  étant  bien  maintenu  dans  la 
position  voulue. 

J.  FOSSEY. 


ERRATUM 

Dans  le  compte-rendu  de  la  séance  du  12  mai  de  la 
Société  nationale  d'horticulture  de  France,  page  160,  une 
erreurd'impression  a  fait  attribuer  le  nom  de  Cypripedium , 
inversanium  au  Cypripedium  Rimbertianum  apporté 
par  M.  Mantin,  amateur  à  Olivet,  qui  lui  a  donné  ce  nom 
en  l'honneur  de  M.  Rimbert.  orchidophile  bien  connu, 
notaire  à  Lamotte-Beuvron.  Parmi  les  autres  apports  de 
M.  Mantin,  à  signaler  encore,  en  outre  de  ceux  déjà  cités, 
le  Cattleyodendrum  x  Bellaerense,  hybride  entre  Cattleya 
Forbesii  et  Epidendrum  rochleatum. 


LE    JARDIN 


177 


LE  JARDIN.  -  N«  272.  —  20  JUIN  1898. 


Euphorbes,  il  ne  possède  aucun  pouvoir  spécial  el  ses  pro- 
priétés semblenl  être  purement  négatives. 


CHRONIQUE 


La  Rose  a  eu  au  siècle  dernier  pour  fervents  adorateurs 
Robespierre  et  Carnot,  qui  ont  brillé  du  plus  vit  éclat  au 
sein  de  la  Société  des  Rosati.  Ces  derniers,  qui  ont  voué  à 
la  reine  il*1*  fleurs  un  culte  véritable,  célèbrent  chaque 
année  la  fête  des  Roses  sous  les  ombrages  de  Fontenay-aux- 
Roses.  Le  12  juin  dernier,  ces  félibres  du  Nord,  un  peu 
moins  tapageurs  que  leurs  confrères  du  Midi,  sans  cependant 
manquer  d'entrain,  ont  couronné  le  grand  paysagiste  Har- 
pignies,  qui  étaitle  héros  de  la  fête.  Au  banquet,  la  Rose  n'a 
pas  été  oubliée.  Mme  Auguste  Darchain  a  récité  la  superbe 
ode  de  Leconte  de  l'Isle  qui  est  dans  toutes  les  mémoires  :  .4 
la  liose,  et  le  conseil  du  vieux  Ronsard  a  été  suivi  : 

Versons  des  roses  en  ce  bon  vin, 
En  ce  bon  vin  versons  des  roses. 


Qui  connaît  l'arbre  pieuvre'.'  Un  journal  de  province 
signale,  d'après  l'Ecolier  illustre,  cet  arbre  fantastique  qui 
croit  à  Madagascar.  Il  est  capable  de  saisir  et  d'étouffer  de 
grands  animaux,  tels  que  des  singes  et  même  des  hommes 
quand  ils  s'aventurent  à  escalader  ses  branches  et  à  monter 
jusqu'à  son  sommet.  Les  feuilles  de  cet  arbre  rappellent 
celles  de  Y  Agace  americana.  Pour  un  canard,  c'est  un  beau 
canard  !  Enfoncées  les  plantes  carnivores,  le  Drosera  et 
toute  la  compagnie  ! 


La  fève,  qui  est  encore  d'un  usage  fréquent  comme  ali- 
ment dans  le  midi  de  la  France,  n'a  pas  i i    le  tous  les 

peuples  un  accueil  également  favorable.  Si  les  Romains  la 
cultivaient,  si  les  Grecs  la  mettaient  au  rang  des  meilleurs 

légumes,  pan treles  Egyptiens  la  tenaient  pour  immonde 

et  leurs  prêtres  n  osaient  même  pas  jeter  les  yeux  sur 
elle.  Pythagore  défendait  à  ses  disciples  d'en  manger. 
Cicéron,qui  cherche  une  explication  à  ces  faits,  insinue  que 
la  fève  empêchait  de  faire  des  rêves  divinatoires,  parce 
qu'elle  échauffe  trop  et  que,  parcelle  irritation  des  esprits, 
(die  ne  permet  pas  à  l'âme  de  posséder  la  quiétude  qui 
est  nécessaire  pour  la  recherche  de  la  vérité,  Anstote  trouve 
une  autre  explication  qui  ne  manque  pas  de  piquant:  dans 
certaines  villes  de  la  Grèce,  on  donnait  son  suffrage  avec 
des  fèves;  en  proscrivant  ce  légume,  Pythagore  défendait  à 
ses  disciples  de  se  mêler  des  affaires  du  Gouvernement. 

■ 

Le  domaine  royal  de  Laecken  vient  de  s'agrandir  de  nou- 
veaux terrains  sur  lesquels  d'importants  travaux  de  cons- 
truction viennent  d'être  entrepris.  Il  ne  s'agit  de  rien  moins, 
dit  le  Nord  horticole,  que.  de  15  serres  à  raisins,  longues 
chacune  de  30  mètres  sur  S  mètres  de  largeur  et  de  21  serres 
à  Heurs  de  mêmes  dimensions  .  De  ces  dernières,  trois  seront 
doubles  et  renfermeront  toutes  les  plantes  du  Congo  nouvel- 
lement introduites.  Il  y  aura  autant  à  glaner  pour  le  bota- 
niste que  pour  l'horticulteur  de  profession.  Autour  de  ces 
vastes  constructions,  régnera  une  large  galerie  vitrée  qui 
remplira  le  rôle  d'orangerie.  C'est  encore  du  Nord,  cette 
fois  ci,  savez-vous,  que  nous  vient  la  lumière  et,  le  progrès. 


La  statistique  n'est  pas  souvent  drôle,  mais  quand  elle 
s'occupe  de  parfums,  elle  semble  moins^ rébarbative  qu'à 
l'ordinaire.  Signalons  les  données  qu'elle  nous  fournit  rela- 
i  ivement  à  la  production  des  fleurs  odorantes  dans  les  Alpes 
Maritimes.  Ce  département  du  soleil  et  du  ciel  bleu  ne  four- 
nit pas  moins  de  3.308.000  kilos  de  fleurs  chaque  année, 
qui  sedécomposent  de  la  façon  suivante:  1.860.0000  kilos 
de  fleurs  d'Oranger;  1.000.000  de  kilos  de  Roses;  157.00  kilos 
de  Violettes;  147.000  kilos  de  Jasmin  :  74:000  kilos  de.  Tubé- 
reuses ;  50.000  kilos  de  Jonquilles  ;  20.000  kilos  de  Réséda. 
Cette  masse  de  fleurs  rapporte  au  département  des  Alpes 
Maritimes  la  jolie  somme  de  quinze  millions  de  francs. 
C'est  le  cas  ou  jamais  de  dire  «  que  c'est  comme  un  bou- 
quet de  fleurs.  » 

■ 

M.  Zacharewicz,  professeur  d'agriculture  de  Vaucluse,  a 
donné  dernièrement  d'utiles  indications  relatives  au  trai- 
tement des  Vignes  gelées.  Trois  points  sont  importants  à 
suivre  :  tailler  en  vert,  deux  à  trois  jours  après  la  gelée,  sur  le 
nœud  le  plus  rapproché  du  eourson,  afin  de  favoriser  le  déve- 
loppement du  bourgeon  dit  bourillon;  employer  comme 
engrais  l'azotate  de  soude  et  le  superphosphate  de  chaux, 
aussitôt  après  la  taille,  sans  oublier  le  soufrage  et  les  trai- 
tements aux  sels  de  cuivre  pour  favoriser  la  fructification  et 
la  végétation  ;  ébourgeonner  avec  soin  pour  donner  à  ht 
taille  toutes  les  chances  possibles  de  réussite. 


Certaines  plantes  ont  une  action  curieuse  sur  les  viandes, 
action  due  aux  ferments  peptonisants  que  renferment  les 
sucs  de  ces  végétaux.  Un  des  exemples  les  plus  connus  est 
celui  du  Carica  Papaya.  fréquemment  cultivé  dans  les 
serres  et  dont  le  fruit  est  utilisé  dans  l'alimentation  des 
pays  chauds.  Le  pouvoir  peptogène  du  suc  du  Cariai  le 
rapproche  de  la  pepsine  d'un  côté  et  de  la  trypsine  de  l'au- 
tre. C'est  donc,  dans  tous  les  cas,  un  puissant  stimulant 
de  la  digestion.  L'observation  a  montré  que  la  viande  entou- 
rée de  feuilles  de  Carica  s'amollit,  et  cette  pratique  est 
depuis  longtemps  suivie  dans  les  régions  tropicales.  L'arbre 
à  pain  agit  à  peu  près  de  la  même  façon  et  il  est  probable 
que  les  feuilles  du  Figuier  se  comporteraient  sensiblement 
de  même,  car  le  latex  qu'elles  renferment  est  peptonisant  au 
plus  haut  degré.  Quant  au  suc  des  Pavots,  de  l'Eclairé,  des 


Les  rayons  colorés  agissent  de  manière  variable  et  avec 
une  efficacité  différente  sur  la  végétation.  M.  Camille  Flam- 
marion, le  vulgarisateur  bien  connu,  vient  de  faire,  à  ce 
sujet,  d'intéressantes  expériences  dans  sa  propriété  de  Juvisy. 
Il  a  lait  construire  1  serres  :  l'une  à  vitres  blanches,  les  autres 
à  \  itraux  rouges, bleus  et  verts.  La  lumière  bleue  a  endormi  les 
Sensitives,  qui  se  sont  contentées  de  vivre  languisamment, 
atteignant  au  contraire  leur  maximum  de  végétation  dans 
la  lumière  rouge.  lien  a  été  de  même  pour  les  Fraisiers,  les 
Géraniums  et  les  Pensées.  La  Laitue  ne  se  comporte  pas 
autrement.  La  coloration  dos  fleurs  peut  être  modifiée.  Le 
Lilas  peut  varier  du  blanc  au  rouge  foncé  sur  le  même  pied, 
suivant  la  lumière  que  l'on  fait  agir.  Les  parfums  subis- 
sent également  une  remarquable  influence.  Ainsi,  l'odeur 
îles  fraises  est  exaltée  au  maximum  dans  la  serre  à  vitraux 
rouges  ;  une  Crassule  est  à  peine  odorante  en  plein  air. 
tandis  que,  sous  des  cloches  de  couleur,  elle  est  délicatement 

parfumée. 

* 
*  * 

Le  Jardin  a  annoncé,  il  y  a  quelque  temps,  la  création, 
sous  la  direction  de  notre  ami  Dybowski.  d'une  école  d'agri- 
culture coloniale  à  l'unis,  école  qui  ouvrira  en  octobre  pro- 
chain et  dont  les  cours  dureront  deux  années.  Une  instal- 
lation  de  même  ordre  vient  d'être  réalisée  en  Indo-Chine 
par  les  soinsdeM.  J.  Capus,  l'explorateur  bien  connu,  aidé' 
de  M.  G.  Monod  qui  créa  le  service  géologique  dans  notre 
colonie  d'Extrême-Orient.  Il  y  a  certes  beaucoup  à  faire 
là-bas  pour  créer  quelque  activité  «  en  dehors  de  celle  des 
fonctionnaires  qui  coûte  beaucoup  et  ne  rapporte  guère  ». 
Cette  dernière  réflexion,  que  nous  livrons  à  l'appréciation 
de  nos  lecteurs,  n  est  pas  île  nous  ;  elle  a  été  émise  par  une 
revue  dos  plus  sérieuses,  toujours  bien  documentée,  qui  n'a 
pas  l'habitude  d'écrire  pour  m?  rien  dire. 

Un  de  nos  amis,  M,  Diguet,  de  retour  d'un  important 
voyage  d'exploration  en  Californie  et  au  Mexique,  nous 
signale  un  Jairopha,  plante  de.  la  famille  des  Euphorbia- 
(■<■-  qui  y  fournil  une  gutta  bien  connue  des  indigènes 
et  de  toute  première  qualité  ;  mais,  si  nous  voulons  arriver  à 
temps,  il  n'y  a  pas  une  minute  à  perdre  ;  déjà  les  Allemands 
oui  donné  l'éveil  ci  s'apprêtent  à  l'exploiter. 

P.  1IARIOT. 


L78 


LE   JARDIN 


NOUVELLES    HORTICOLES 


Notre  planche  en  couleurs.  —  Acalypha  Sanderi. 
-  Il  a  été  beaucoup  question,  ces  temps  derniers,  de  VAcà 
lypha  Sandcri,  la  ti  plante  aux  chenilles  ».  ainsi  qu'on  la 
nomme  familièrement. 

Dans  un  précédenl  numéro,  nous  avons  donné  la  des- 
cription ainsi  qu'une  figure  noire  de  cette  remarquable  nou- 
veauté, introduction  de  M.  Sander,  de  Saint-Albans  (An- 
gleterre), tant  admirée  à  l'Exposition  de  Gand,  en  avril 
dernier,  el  à  celle  de  Paris,  [e  mois  passé. 

Certains  de  répondre  en  cela  au  désir  de  nos  abonnés, 
nous  sommes  heureux  d'ax  ancer  de  quinze  jours  l'apparition 

de  notre  plancl n  couleurs  mensuelle,  pour  leur  donner 

dés  maintenant,  la  primeur  delà  reproduction  en  couleurs, 
de  VAcalypha  Sanderi. 

Grâce  à  la  rapidité  d'un  procédé  de  reproduction  dont  les 
perfectionnements  réalisés  permettent  d'espérer  mieux  en- 
core pour  l'avenir,  Le  Jardin  *■<[  donc  le  premier  journal 
horticoledu  monde  entier  à  donner  une  gravure  coloriée  de 
cette  plante,  qui  est,  en  quelque  sorte,  la  nouveauté  sen- 
sationnelle de  l'année. 

Primes  à  l'horticulture  et  à  l'arboriculture.  — 
A  la  suite  du  concours  régional  de  Limoges,  les  primes 
d'honneur  ont  été  accordées  à  M.  Jean-Baptiste   Baillot, 

horticulteur-maraîcher  à  Limoges,  pour  l'hortieultui I  à 

M.  Henri  Nivet  jeune,  horticulteur-pépiniériste  à  Limoges, 
pour  l'arboriculture,  Un  rappel  de  prime  d'honneur  a  été, 
en  outre,  attribué  à  MM.  Laurent  et  Goyer,  horticulteurs- 
pépiniéristes,  à  Limoges,  pour  l'arboriculture. 

Fondation  de  l'Association  de  la  presse  agri- 
cole. —  Il  existe  déjà  un  certain  nombre  d'associations  de 
journalistes,  mais  jusqu'ici  la  presse  agricole  s'était  tenue 
à  1  écart  de  ces  groupements  syndicaux  qui  ont  pour  but  de 
défendre  1rs  intérêts  généraux  professionnels,  en  même 
temps  que  de  venir  en  aide  à  ceux  de  leurs  membres  qui 
se  trouvent  dans  le  besoin. 

Les  éléments  ne  manquaient  cependant  pas  pour  fonder 
une  association  de  ce  genre,  car  la  presse  agricole  s'est  con- 
sidérablement <V'\  eloppée,  depuis  une  dizaine  d'an  nées  sur- 
li.nl  :  mais  il  fallait  prendre  l'initiative  de  les  réunir.  C'esl 
ce  qu'a  très  courageusement  fait  notre  ami  et  collaborateur 
M.  Charles  Deloncle,  secrétaire  général  de  la  rédaction  de 
l'Agriculture  Nouvelle.  Nous  disons  courageusement,  car 
il  lui  a  fallu  beaucoup  de  persévérance  et  de  foi  dans  l'ave- 
nir pour  triompher  de  certaines  rivalités,  disons  le  mot,  de 
mesquines  questions  de  boutique  qui  menaçaient  de  faire 
échouer  l'en!  reprise. 

Grâce  au  concours  d'hommes  aux  idées  larges  et  désinté- 
ressées(ilj  en  a  heureusement),  l'association  esl  aujourd'hui 
fondée. 

La  réunion  qui  a  eu  lieu  le  Hi  courant,  dans  le  local  de  la 
Société  nationale  d'encouragement  à  l'Agriculture,  prêté 
gracieusemenl  par  cette  Société,  a  consacré  la  fondation  de 
l'Association  de  la  presse  agricole.  Une  quarantaine  de  per- 
sonnes :  directeurs,  administrateurs  et  rédacteurs  de  jour- 
naux agricoles,  horticoles,  viticoles,  apicoles,  etc.,  avaient 
répondu  à  l'appel  des  organisateurs.  Après  avoir  discuti'  el 
adopté  le  projet  de  statuts  élaboré  par  les  organisateurs  de 
la  réunion,  les  membres  présents  ont  procédé  à  l'élection  du 
bureau  et  du  comité  directeur  qui  se  trouvent  ainsi  consti- 
tués pour  l'année  1898  : 

Président  d'honneur  :  M.  Charles  Dupuy,  sénateur,  pré 
sidenl  du  comité  général  îles  associations  de  la  presse  fran- 
çaise. 

Président:  M.  Lëgludic,  sénateur. 


Vice-présidents:  MM.  André,  Battanchon,  Grandeau. 
Sagnier. 

Secrétaire  <jrncn.il :  M.  Charles  Deloncle. 

Secrétaire  général  adjoint  :  M.  .1.  Troude. 

Secrétaires:  MM.  Hocher.  Brechemin,  de  Loverdo. 

Trésorier:  M.  Paul  Dubreuil. 

Membres  du  Comité:  MM.  Bourguignon,  Briot-Laujar- 
dière,  dé  ('cris,  Chauré,  Pegrully,  Dutéy-Hàrispe,  de 
Lagorsse,  Lesage,  Lesne,  Marsais,  II.  Martinet,  Menault, 
Dr  Trabut,  Viala. 

Nous  souhaitons  longue  vie  et  prospérité  à  cette  associa- 
tion qui  est  appelée,  espérons-le,  à  cendre  de  réels  services, 
non  seulement  à  ses  adhérents,  mais  encore  à.  l'agriculture 
toute  entière. 

La  convention  commerciale  franco -améri- 
caine. —  Les  Américains  doivent  se  féliciter  de  la  con- 
vention, qui  vient  d'être  conclue  entre  leur  pays  et  le  nôtre, 
ainsi  que  nous  l'avons  annoncé  dans  notre  précédent  nu- 
méro. En  effet,  d'après  la  Feuille  d'Informations  du  Minis- 
tère de  l'Agriculture,  la  récolte  prochaine  des  fruits  en  gé- 
néral, dans  le  nord-ouest  des  Etats-Unis,  s'annonce  dans 
d'excellentes  conditions. 

La  vente  des  fleurs  aux  Halles.  —  Nous  apprenons 
que  le  Syndicat  central  îles  horticulteurs  de  France,  par 
suite  d'un  dissentiment,  qui  existe  entre  la  Préfecture  de 
la  Seine  et  la  Préfecture  île  Police,  au  sujet  de  remplace- 
ment à  donner  pour  la  vente  en  gros  des  fleurs  aux  Halles, 
va  faire  des  démarches  auprès  des  Conseillers  municipaux 
afin  de  faire  adopter  par  ceux-ci  la  proposition  d'emplace- 
ment, présentée  par  la  Préfecture  de  la  Seine,  laquelle  con- 
siste à  donner,  à  nos  cultivateurs-vendeurs,  pour  la  vente 
de  leurs  produits,  la  voie  couverte  (Hue  Antoine  Carême). 
Cet  emplacement  donnant  satisfaction  aux  intéressés,  nous 
souhaitons  que  le  Syndicat  central  des  horticulteurs  de 
France,  qui  fut  le  premier  à  s'occuper  de  cette  question. 
obtienne  satisfaction,  dans  l'intérêt  de  nos  cultivateurs. 

Le  jardin  des  Tuileries.  —  Le  distingué  architecte 
en  chef  du  palais  du  Louvre  et  des  Tuileries.  M.  Redon,  a 
pris  l'initiative  de  reconstituer  le  jardin  des  Tuileries  tel 
qu  il  lui  dessiné  autrefois  par  Le  Nôtre.  Divers  parterres  de 
fleurs  el  de  gazon  ayant  été  supprimés  depuis  de  longues 
années,  il  les  a  fait  rétablir  dans  leurs  formes  primitives. 
C'est  ainsi  qu'à  la  place  des  espace-  sablés  de  deux  quin- 
conces, on  voit  aujourd'hui  des  pelouses  rectangulaires  en- 
tourées de  plaies  bandes  de  fleurs  variées. 

Cette  reconstitution  embellit  certes  le  jardin  et  il  y  a 
lieu  de  féliciter  M.  Redon  de  l'avoir  tenté;  mais  il  est  per- 
mis de  se  demander  si  l'ombrage  épais  fourni  par  les  arbres 
entourant  les  parterres  ne  sera  pas  un  obstacle  à  la  belle 
venue  des  plantes  fleuries  et  du  gazon.  Nous  ne  serions 
même  pas  éloignés  de  supposer  que  c'est  ce(  inconvénient 
qui  a  occasionné  autrefois  la  suppression  de  ces  parterres. 
Espérons  néanmoins  que  le  jardinier  des  Tuileries  saura 
triompher  de  cette  difficulté. 

Les  Jardins  de  S.  A.  R.  le  Prince  Ferdinand  de 
Bulgarie.  —  Nous  sommes  heureux  d'apprendre  à  nos 
lecteurs  que,  sur  la  proposition  de  M.  II.  Martinet,  archi- 
tecte-paysagiste de  S.  A.  R.  le  Prince  Ferdinand  de  Bul- 
garie, M.  I.ochof.  ancien  élève  de  l'Ecole  nationale  d'horti- 
culture de  Versailles,  ancien  jardinier  en  chef  de  la  ville 
de  Dijon,  viënl  d'être  nommé  directeur  des  Jardins  prin- 
ciers de  la  Bulgarie. 

Nos  lecteurs  savenl  déjà  que  le  Souverain  des  Bulgares 
esi  un  amateur  éclairé  el  passionné  d'horticulture.  Grâce  à 
son  initiative,  de  beaux  jardins  ont  été  créés  el  se  créent 
chaque  jour  dans  la  principauté. Il  avait  donc  besoin  dëtre 
secondé  par  un  jardinier  expérimenté.  Nous  constatons  avec 
plaisir  que  c'est  un  de  nos  compatriotes  qui  esl  chargé  du 


LE    JARDIN 


17!) 


soin  de  propager  les  bonnes  méthodes  culturales  dans  ce 
pays  jeune,  si  intéressant  el  si  avide  de  progrès  qu'est  la 
Bulgarie. 

Nous  adressons  à  M.  Lochot,  nos  meilleurs  souhaits  en 
même  temps  que  nos  sincères  félicitations. 

Bulletin  de  la  Société  française  d'horticulture 
de  Londres.  —  Nous  venons  île  recevoir  le  Bulletin  de 
la  Société  française  d 'horticulture  de  Londres  et  nous 
avons  constaté,  une  fois  de  plus,  qu'il  continuait  à 
être  des  plus  intéressants  et  des  plus  instructifs.  Nous 
signalerons,  entre  autres,  les  articles  sur  les  Anthurium,  les 
Lis,  les  Adiantttm,  les  Gymnogrammes,  la  culture  forcée 
des  Œillets  pour  la  Heur  coupée,  la  culture  anglaise  des 
Bouoardia,  les  bordures  mixtes,  les  Phgllanthus,  etc., 
accompagnés  de  nombreux  clichés. 

Lu  tête  du  bulletin,  nous  avons  vu  avec  plaisir  le  por- 
trait de  M.  C.  Harman-Payne,  l'aimable  secrétaire  de  la 
National  Chrysanthemum  Society,  accompagné  d'une 
spirituelle  notice  du  dévoué  président  de  la  Société,  notre 
collaborateur,  M.  G.  Schneider,  retraçanl  les  nombreux 
services  rendus  avec  tant  de  bienveillance  et  d'obligeance 
à  tous  les  jeunes  gens  parlant  français  et  habitant  l'Angle- 
terre, par  M.  Harman-Payne  «  l'ami  des  Français,  plus 
Français  que  les  Français  eux-mêmes  ».  ainsi  que  le  dit 
M.  ( i.  Schneider. 

Les  comptes-rendus  des  séances  et  l'exposé  de  la  situa- 
tion financière  de  la  Société  montrent  qui:'  cette  ceuvre  utile 
fondée,  avec  MM.  Schneider  el  Villard,  par  notre  rédac- 
teur en  chef,  M.  IL  Martinet,  continue  à  prospérer  et 
marche  toujours  de  l'avant. 

Les  fraises  de  Plougastel  en  Angleterre.  —  Nous 
avons,  à  plusieurs  reprises  déjà,  patrie  des  cultures  de  fraises 
faites  sur  une  grande  échelle  en  Bretagne,  à  Plougastel  et  à 
Lauberlach,  prés  Brest,  principalement  pour  l'expédition 
vers  l'Angleterre  où  ces  fruits  arrivent  en  quantités  considé- 
rables à  Plymouth. 

("est  un  curieux  spectacle  que  l'embarquement  de  ces 
expéditions  dans  le  passage  de  Plougastel.  étant  donné  l'ac- 
tivité que  déploient  les  cultivateurs  et  expéditeurs  pour  arri- 
ver à  cueillir  les  fraises,  à  les  mettre  en  boites,  à  les  arrimer 
dans  les  calesdes  cargoboat,  et  à  permettre  aux  navires  d'ap- 
pareiller dans  la  même  journée  afin  de  ne  pas  trop  faire  durer 
la  traversée  du  passage  de  Plougastel  à  Plymouth. 

Voici  du  reste  la  description  pittoresque  qu'en  fait  la  Dé- 
pêche de  Brest,  description  vivante  qui  donne  bien  l'idée 
de  ce  tableau  inoubliable  : 

«  Des  caisses,  le  parfum  des  fraises  fraîches  cueillies 
s'échappe,  mêlant  ses  fragrances  aux  effluves  salées  mon- 
tant des  varechs  mis  à  nu  par  la  marée  basse.  Et,  dans  ce 
milieu  bon  odorant,  hommes,  femmes,  enfants,  en  de  pit- 
toresques costumes,  s'agitent,  se  hâtent,  concourent  de 
toute  leur  activité  au  chargement  des  paquebots,  tandis 
qu'au  long  des  rempes  escarpées  par  où  l'on  gagne  Plou- 
gastel et,  plus  loin,  Lauberlach,  sonnent  sur  la  pierraille  le 
fer  des  chevaux,  les  roues  des  voitures  se  pressant  vers  les 
lieux  d'empaquetage  du  fruit  savoureux,  ou  dévalant  vers 
le  port. 

«  Au  bourg,  nombreuses  sont  les  maisons  devant  lesquelles 
s'amoncellent  les  boites  vides  attendant  qu'on  les  remplisse, 
et  barrant  routes  et  chemins  de  leurs  entassements,  alors  que, 
courbés  sur  la  glèbe,  les  cultivateurs,  entre  les  lignes  de 
fraisiers,  recueillent  les  fruits  arrivés  à  maturité,  et,  leurs 
paniers  remplis,  les  apportent  aux  lieux  choisis  pour  pré- 
parer les  expéditions.  » 

Celte  année,  sous  l'influence  de  l'hiver  doux,  les  Fraisiers 
avaient  prématurément  fleuri,  mais,  ces  premières  fleurs 
ayant  été  roussies  par  les  gelées  tardives,  on  a  pu  craindre 
que  la  récolte  ne  fut  compromise.  Il  n'en  a  rien  été;  d'autres 
Heurs  n'onl  pas  lardé  à  se  montrer,  el  déjà  avaient  été  expë 
diêes  sur  Plymouth,  à  la  fin    du    mois    dernier,   environ 


30.000  bottes   de    fraises,    représentant,  en  chiffre   rond, 
50.000  kilos. 

La  saison  semble  donc  devoir  être  meilleure  encore  que 
celle  de  l'an  dernier  et  cela  en  raison  de  l'organisation  du 
service  de  transport  plus  rapide. 

La  production  de  l'essence  de  Roses  en  Bul- 
garie (1).  —  Le  Courrier  des  Balkans  du  9  courant  rapporte 
que,  d'après  les  nouvelles  de  la  vallée  des  Roses,  située  en  ire 
Kazanlik,  Karlovo  et  Kalofer,  on  Bulgarie,  la  récolte  des 
Roses,  qui  a  déjà  commencé,  était,  cette  année,  des  plus 
abondantes  el  de  qualité  supérieure.  La  production  des 
essences  devant  ainsi  être  plus  grande,  on  prévoit  une 
baisse  dans  les  prix,  comparativement  à  ceux  de  l'année 
dernière. 

Le  Canna  plante  aquatique.  —  Un  correspondant 
de  la  Société  d'horticulture  de  Genève  confirme,  en  ces 
ternies,  dans  le  Bulletin  de  cette  Société,  les  bons  résultats 
que  l'on  peut  obtenir  en  cultivant  les  Cannas  comme 
plantes  aqual  iques, ainsi  que  notre  collaborateur  M.  L.  Cappe 
l'a  explique'  dans  Le  Jardin,  en  1  S! Mi  (2)  : 

«  Nous  avons  lu,  dans  Le  Jardin,  que  les  Cannas  pou- 
vaienf  secultiver  dans  l'eau  ef  servir  d'ornementation  dans 
les  bassins  ou  pièces  d'eau  pendant  l'été:  Nous  avonsessaj  é, 
l'année  dernière,  quelques  bonnes  variétés  de  Crozy  et 
d'autres,  entre  lesquelles  la.  magnifique  Reine  Charlotte, 
cet  essai  nous  a  pleinement  réussi,  et  nous  engageons  vive- 
ment nos  collègues  à  l'essayer;  de  cette  façon,  on  obtient 
une  végétation  luxuriante,  constellée  des  brillants  épis  de 
cette  ravissante  plante,  et  qui  donnent,  aux  pièces  d'eau 
une  note  imite  particulière.  » 

Maladie  de  l'Olivier  en  Italie.  —  Le  Bulletin  de 
la  Société  di's  agriculteurs  italiens  vient  de  publier  un  arti- 
cle relatif  à  l'état  de  dépérissement  dans  lequel  se  trouve 
la  culture  de  l'Olivier  en  Italie  depuis  trois  ou  quatre 
ans. 

En  Ligurie,  en  Toscane  et  presque  dans  foule  l'Italie  cen- 
trale et  méridionale,  en  un  mot  partout  où  l'Olivier  est 
cultivé,  on  se  plaint  'le  la  modicité  du  produit  recueilli  pen- 
dant ces  dernières  années. 

Des  recherches  mil  été  faites,  dans  ces  derniers  temps,  par 
la  Station  royale  de  pathologie  végétale  de  Home,  et  on  a 
remarqué  que  les  feuilles  tombées  précocement  des  i  Hi\  iers 
ci  a  ient  affectées  d'un  petit  champignon  microscopique  appel.' 
Cycloconium  oleaginum  produisant  des  taches  circulaires 
bien  distinctes,  dites  vulgairement  mil  do  paon. 

Ce  champignon,  qui  a  été  signalé  pour  la  première  fois, 
eu  Italie,  dans  la  province  de  Teramo,  en  1889,  el  en  France, 
en  1891,  ne  se  Viorne  pas  à  envahir  la  surlace  des  feuilles, 
mais  il  atteint  aussi  les  pëdicelles,  les  pédoncules  et  les 
Fruits.  D'après  des  expériences  récemment  tentées  à.  Velletri, 
la  bouillie  bordelaise  a  donné  d'assez  bons  résultats,  mais 
il  reste  encore  beaucoup  à  faire  pour  rendre  ce  remède 
dune  application  facile. 

On  estime  aussi  qu'une  application  d'engrais  convena- 
blement choisi  pourrait  donner  à  l'Olivier,  sinon  uiw  par- 
faite immunité,  du  moins  une  plus  grande  force  île  résis- 
tance contre  la  maladie. 

Le  phylloxéra  en  Suisse.  —  Le  département  fédé- 
ral de  l'agriculture  vient  de  publier  son  rapport  sur  le  phyl- 
loxéra pendant  l'année  1897. 

La  découverte  du  fléau  dans  le  canton  du  Tessin  date  de 
l'année  dernière;  mais  la  maladie  devait  y  exister  depuis 
longtemps  déjà,  car  l'enquête  des  experts  fédéraux  a  révélé 
que  toute  la  partie-  du  canton  situ,'-,,  au  sud  de  Melide  en 
étail  infectée  au  point  de  rendre  impuissants  les  moyens 
curai  ils  ordinaires. 

Les  progrès  du  phylloxéra,  ont  été  également  constatés 

(i)  Voir  à  ce  sujet  Le  Jardin,  189'.',  page  235,  217.  231)  et  2Sli. 
(2)  Le  Jardin,  1S9G,  page  28B. 


isn 


LE    JARDIN" 


dans  les  cantons  de  Neuchâtel  el  de  Thurgovie.  Une  grande 
activité  a  été  imprimée  au  travail  de  reconstitution  du 
vignoble  sous  la  direction  de  la  station  d'essai  de  l'Ecole 
de  viticulture  d'Auvernier,  qui  a  livré,  l'an  dernier,  320.000 
plants  greffes  aux  propriétaires  des  communes  où  la  plan- 
tation de  cépages  américains  est  autorisée. 

Par  contre,  les  ravages  de  la  maladie  diminuent  dans  les 
cantons  de  Zurich.  Yaud  et  Genève.  Dans  le  canton  de  Vaud, 
le  phylloxéra  a  été  cependant  découvert  dans  cinq  com- 
munes jusqu'ici  épargnées:  Duillier,  (iennllier,  l'oin-ins, 
Lausanne  et  Lutry. 

Dans  le  canton  de  Genève,  la  reconstitution  du  vignoble 
se  poursuit  activement,  car  la  station  de  Kutli.  qui,  en 
1896,  avait  fourni  122.300  mètres  de  sarments  américains, 
a  délivré,  en  1897,  13.535  plants  greffés  el  269.595  métrés 
de  sarments  américains  tirés  de  France  el  se  composant 
des  variétés  suivantes  :  Riparia,  193.035  mètres;  Solonis, 
lô.HSô  mètres;  Rupestris,  12.375  mètres;  Hybrides,  IX. 700 
mètres. 

Cette  station,  poursuivant  ses  essais  ave.  les  variétés 
hybrides,  a  analysé,  en  outre,  loi  échantillons  de  terre 
prélevés  dans  toutes  les  parties  du  canton.  Ces  travaux  ont 
démontré,  nous  dil  la  Feuille  d'informations  du  Ministère 
de  l'agriculture,  que,  dans  la  plupart  des  cas,  la  proportion 
de  chaux  renfermée  dans  le  sol  n'était  pas  un  obstable  à  la 
culture  dos  Vignes  américaines. 

Les  importations  de  plantes  en  Grèce.  —  Par 
décret  en  date  de  janvier,  la  Grèce,  en  vue  de  prévenir  l'in- 
troduction du  phylloxéra,  vient  d'interdire  les  importations, 
provenant  de  pays  phylloxérés  ou  non  :  1  de  parties  quel- 
conques de  Vigne,  sèches  ou  fraîches  ;  2°  d'aucune  plante 
vivante  ou  partie  quelconque  de  ces  plantes:  3"  de  (  larance  et 
île  Réglisse;  I  d'échalas  avant  servi  aux  Vignes  :  d'engrais 
végétaux  ou  mixtes;  5  de  composts  végétaux  et  d'aucune 
espèce  de  lest  de  navire  consistant  en  cailloux,  terre  ou 
sable  mélangé.  Seules  sont  permises,  sous  eeriaines  condi- 
tions, les  importations  venant  de  Belgique,  de  Hollande. 
du  Danemarck,  de  Suéde  et  de  Norwège,  pays  où  le  phyl- 
loxéra n'existe  pas.  Les  greffes  et  les  boutures  de  plantes 
(Vigne  exceptée)  destinées  aux  stations  d'essais  agricoles. 
peuvent  être  importées  par  certains  ports,  après  plusieurs 
formalités.  L'importation  de  certains  articles,  entre  autres 
toutes  espèces  de  graines  sèches,  de  fruits  secs  et  de  plantes 
médicinales  sèches  est  cependant  permise. 

PETITES    NOUVELLES 

L'Exposition  d'horticulture  organisée  par  la  Société  hor- 
ticole, maraîchère  et  viticole  de  l'arrondissement  de  Bar- 
le-Duc  et  dont  l'ouverture  devait  coïncider  avec  l'inaugu- 
ration de  la  statue  du  maréchal  Exelmans,  le  26  courant, 
est  ajournée  à  une  date  ultérieure  qui  sera  fixée  prochai- 
nement, en  raison  de  la  remise  de  l'inauguration  de  cette 

statue. 

* 

Par  suite  de  l'inclémence  de  la  température  et  par 
crainte  du  peu  d'abondance  de  roses  à  cette  époque,  l'expo- 
sition de  roses,  qui  devait  avoir  lieu  les  18  et  1!)  juin  au 
Palais  Rameau  à  Lille,  a  été  remise  à  une  date  ultérieure. 

Pour  compenser  chez  les  exposants  présumés  de  juin,  la 
déconvenue  qui  provient  de  ce  contre-temps,  le  Conseil 
d'administration  de  la  Société  régionale  d'horticulture  du 
Nord  de  la  France  a  décidé  que  les  concurrents  inscrits 
pourront,  sur  leur  demande,  être  visités  dans  leurs  cul- 
tures par  une  commission  spéciale  du  20juin  au  I"  juillet 
et  participer  aux  mêmes  récompenses  que  s'ils  avaient 
exposé. 

Nous  apprenons  la  nomination  de  M.  Louis  Gentil,  au 
poste  de  Directeur  des  cultures  de  Caféiers  et  de  Ca- 
caoyers, à   Equaturville  (Congo).    Nous  lui  adressons  nos 

meilleures  félicitations. 

* 

Le  Syndicat  pomologique  de  France,  présidé  par  M.  Le 
Breton^  ancien  sénateur,  tiendra  son  prochain  congrès,  en 
octobre,  à  Quimperlé. 


EXPOSITIONS   ANNONCÉES 


Neuilly-sur-Seine.  —  Du  18  au  22j'iun  1898-  —  Expo- 
sition des  produits  de  d'horticulture,  organisée  par  la 
Société  d'horticulture  de  Neuilly.—  Adresser  les  demandes 
à  M.  le  Secrétaire  général,  15,  rue  Chauveau,  à  Neuilly- 
sur-Seine  (Sein* 

Paris.  —  Du  9  au  li  novembre  1S0S.  —  Exposition 
r.ÉNÉRALE  de  CHRYSANTHÈMES  et  fruits,  organisée  par  la 
Société  nationale  d'horticulture  de  France.  Le  programme 
de  cette  exposition  vient  de  paraitre  et  sera  envoyé  a  toute 
personne  en  faisant  la  demande  a  M.  le  Président  de  la 
Société,  84,  rue  de  Grenelle,  à  Paris,  avant,  le  30  octobre. 

Chevreuse.  —  Du  13  au  J5  août  JS'JS.  —  Exposition 
d'horticulture  organisée  par  la  Société  d'horticulture  des 
cantons  de  Palaiseau,  Chevreuse  et  Limours.  —  Adresser 
les  demandes  à  M.  Fichot.  secrétaire,  au  château  de  Bre- 
teuil,  par  Chevreuse  (S. -et-O.),  avant  le  20  juillet. 


BIBLIOGRAPHIE 

Les  plantes  aquatiques  et  de  tourbières  (Die  Sumpf- 
uiid  Wasseruflanzen)  par  Wilh.  Monketneyer,  des  jardins 
botaniques  de  l'Université  de  Leipzig.  —  Ouvrage  de  190  pa- 
ges avec  126  gravures. 

Ce  livre,  très  intéressant,  écrit  en  langue  allemande,  con- 
tient de  nombreux  et  utiles  renseignements  botaniques  et 
culturaux  sur  les  plantes  aquatiques  et  de  tourbières 
depuis  les  Ma.vcha.ntia.,  Ghara,  Sphagnum  jusqu'aux  plus 
belles  plantes  décoratives,  Victoria,  Iris,  Calla,  Ponte- 
deria,  etc..  Chaque  plante  y  est  décrite  botaniquement  à 
sa  place  respective  dans  la  classification  et  chaque  des- 
cription est  suivie  de  quelques  notes  culturales  fort  utiles. 
Les  gravures  très  bien  faites -qui  accompagnent  le  texte, 
n'en  sont  pas  l'un  des  moindres  attraits.  C'est,  en  somme, 
un  ouvrage  très  documenté  que  liront  avec  fruit  tous  ceux 
qu'intéressent  ces  plantes  aquatiques  et  de  tourbières  dont 
l'étude  est  toujours  si  pleine  d'attraits. 

Les  engrais  et  amendements,  par  E.  Roux,  assistant  de 
Physique  végétale  au  Muséum  d'Histoire  Naturelle.  — 
Ouvrage  petit  in-8"  de  212  pages.  —  Prix  :  broché,  2  fr.  50;  car- 
tonné, 3  francs. 

Un  certain  nombre  de  connaissances  spéciales  sont  indis- 
pensables pour  employer  rationnellement  les  engrais.  En 
publiant  cet  ouvrage,  Ni.  1".  Poux  a  voulu  présenter  sous  1a 
forme  la  plus  réduite,  les  données  scientiliques  actuelle- 
ment acquises  sur  lesquelles  on  doit  s'appuyer  à  cet  effet 
et  en  dégager  les  principes  qui  servent  à  établir  des  règles 
pratiques.  Ce  volume  sera  lu  avec  intérêt  par  tous. 
L'Exposition  quinquennale  de  Gand,  par  Marc  Micheli. 
Dans  tes  15  pages  de  cette  intéressante  brochure,  extraite 
du  bulletin  de  la  Société  d'horticulture  de  Genève,  l'auteur 
donne  un  rapide  compte-rendu  précis  et  bien  condensé, 
tracé  à  larges  traits,  de  la  grande  quinquennale  qui  vient 
d'avoir  lieu  à  (  land. 

Les  engrais  spéciaux  et  rationnels  pour  l'horl  iculture, 
par  M.  Georges  Trufîaut.  —  Brochure  rie  42  pages.  —  S'adres- 
ser à  l'auteur,  39,  avenue  de  Picardie,  à  Versailles. 
Dans  cette  brochure,  M.   Georges  Trufîaut  rend  compte 
de  ses  importantes  études  sur  l'application  des  engrais  à 
l'horticulture  et  en  tire  des  conclusions  pratiques  que  vou- 
dront lire  tous  ceux  qui  s'intéressent  à  cette  question  si 
complexe    de  l'application  des  engrais  chimiques  en  hor- 
ticulture. 

Dictionnaire  iconographique  «les  Orchidées,  par  A. 
Cogniaux  et  A.  <looss~ens.  —  Livraison  de  lévrier. 
Parmi  les  belles  espèces  et  variétés  figurées  sur  les  treize 
planches  en  couleurs  de  cette  livraison,  nous  citerons  : 
Cypripedium  Niobe  et  C.  niveum,  Epidendrum  ciliare, 
Masdevallia  (  'ourtauldiana,  Pleurothailis  Rœzlii,  Sophro- 
nitis  Rossiteriana,  etc.. 

Le  Vignoble  champenois  el  l'invasion  phyllôxérique, 
pur  !..  Bonnet.  —  En  livraisons  a  0  fr.  30.  —  t. 'ouvrage  com- 
plet sera  vendu  10  francs.  —  Les  souscriptions  ou  abonne- 
ments sont  reçus  aux  bureaux  du  Jardin  et  chez  M.  !..  Bon- 
net, viticulteur  a  Miingny,  près  Reims  (Marne). 
Nous  avons  reçu,  ces  jours  derniers,  la  seconde  livaison 
de  cette  intéressante  publication  dont  nous  avons  déjà 
tracé  à  grands  traits  le  programme  d'ensemble  (1). 

Cette  seconde  livraison  traite  spécialement  de  la  prépa- 
ration des  boutures.  Treize  gravures,  pour  la  plupart  gran- 
deur naturelle,  viennent  très  heureusement  compléter  les 
observations  et  conseils  pratiques  donnés  dans  le  texte  et 
ajoutent  encore  à  la  clarté  des  explications  et  renseigne- 
ments si  utiles  de  cet  ouvrage. 
(1)  Le  Jardin  1898,  page  100 


LE    JARDIN 


181 


Un    Hydrangea    grimpant 

Il  me  parait  intéressant  de  signaler  cette  plante  qui  est 
testée,  jusqu'ici,  confinée  dans  les  jardins  botaniques  et  qui 
mérite  certainement  d'être  mise  en  lumière. 

Les  végétaux  grimpants  rustiques  ae  seul  pas  déjà  si 
«ombreux  pour  que  l'on  délaisse  encore  plusieurs  d'entre 
eux  qui  pourraient  être  utilisés  avantageusement  dans  nu 
grand  nombre  de  cas. 

h'Hydrangea  petiolaris  est  originaire  du  Japon  et  de 
s-ikhaliiie.  C'est  un  arbrisseau  grimpant  d'une  taille  dé- 
I  assaut  la  moyenne,  à  tiges  touffues,  revêtues  d'une  écoree 
brune.    Les  feuilles  supérieures  s, mi  arrondies  ou   ovales. 


Fig.  81.  —  Hydrangea  scandens. 

(D'après  une  photographie  prise  dans  les  pépinières 
.le  M.  Moser,  à  Versailles.) 

allongées,  brièvement  acuminées,  et  celles  de  la  base  sont 
arrondies  ou  en,  cœur,  presque  lisses,  d'un  vert  foncé  àla  face 
supérieure,  tandis  que  la  face  inférieure  est  velue;  elles 
ont  de  Û'"06  à  0°09  de  longueur,  sur  0™05  à  (T'Oo  de  largeur. 
Les  fleurs  se  montrent  eu  juin  et  forment  des  ombelles 
aplaties  mesurant  de  0"'20  à  0"",'.j  de  largeur,  perlant  sur 
leur  bord  un  grand  nombre  de  fleurs  stériles  et  composées 
de  trois  ou  quatre  sépales  blancs;  les  fleurs  fertiles,  d  un 
blanc  verdâtre,  restent  avortées  au  sommet,  et  se  trouvent 
ainsi  cachées  par  lesétamines,  lesquelles  sont  généralement 
au  nombre  de  quinze,  et  deux  ou  trois  styles  épais. 

La  Semaine  Horticole,  de  Bruxelles,  qui  a  consacré  der- 
nièrement deux  notes  à  ['Hydrangea petiolaris,  écrit  ce  qui 
—  1 1 1 1  au  sujet  de  ce  végétal  : 

«  Dans  les  forêts  du  Japon,  dit  le  professeur  Sargent,  il 
m  élève  le  long  des  arbres,  jusqu'à  une  hauteur  de  2  mètn 


et  revêt  souvent  des  arbres  gigantesques  dune  superbe 
parure.  Avec  lui,  et  non  moins  prospère,  on  rencontre  le 
Schisophragma  hydrangoides  qui  avait  d'abord  été  con- 
fondu avec  Y  H.  petiolaris,  et  sous  le  nom  duquel,  ce  dernier 
fut  introduit  en  Europe,  en  1875.  Le  vrai  Schisophragma 
ire  aussi  dans  nos  cultures,  mais  seulement  en  assez  petits 
exemplaires,  de  s,, rie  qu'on  ne  peut  pas  encore  se  pronom  er 
d'une  façon  certaine  sur  sa  valeur,  mais  certainement  il 
rendra  à  peu  près  les  mêmes  services  que  V Hydrangea 
petiolaris.  » 

(  >n  voit,  par  ce  qui  précède,  que  ce  n'est,  pas  une,  mais 
bien  deux  plantes  grimpantes  dont  les  cultures  peuvent 
s'enrichir  dès  maintenant;  toutefois,  le  Schisophragma  ne 

me  paraissant  pas  avoir  été  suffisant nt  étudié  en  Europe, 

au  point  de  vue  horticole,  je  le  laisserai  de  côté  pour  le 
moment  et  j'attendrai  pour  le  recommander,  d'être  fixé 
d'une  façon  définitive  sur  sa  valeur  ornementa  le. 

L' Hydrangea  petiolaris  est  très  variable  tant  par  la 
forme  que  par  la  grandeur  des  feuilles  et  des  fleurs;  aussi 
Siebbld  et  Zuccharini,  qui  nommèrent  cette  plante,  en 
avaient-ils  distingué  trois  espèces,  que  le  botaniste  Maxi- 
mowicz  a  réunies  en  une  seule  avec  deux  variétés  qui  por 
tent  les  noms  de  H.  cordifolia  et  H.  bracteata.  Il  con\  ient 
d'ajouter  que  ce  botaniste  a  donné  le  nom  spécifique  de 
//.  scandens  à  l'H.  petiolaris  Sieb.  et  Zucc. 

Il  existe  une  autre  espèce  grimpante,  V Hydrangea  altis- 
sima,  originaire  de  l'Himalaya,  également  peu  répandue  et 
d'ailleurs  plus  délicate  que  l'H.  petiolaris. 

Lue  exposition  à  mi-ombre  parait  convenir  particulière 
mental'//,  petiolaris,  mais  il  est  certain  qu'il  se  déve- 
loppe également  bien  dans  un  endroit  expose  au  soleil, 
pourvu  qu'il  ait  une  humidité  suffisante  aux  racines.  Il  est 
d'ailleurs  absolument  rustique  et  ne  craint  pas  les  froids 
les  plus  rigoureux  de  notre  climat. 

C'est  une  qualité  sur  laquelle  je  ne  saurais  trop  insister, 
attendu  que  les  végétaux  qui  la  possèdent  sont  assez  rares. 

La  multiplication  en  est  très  facile  par  boutures  de 
rameaux  herbacés  ou  de  bois  aoùté. 

h'Hydrangea  petiolaris  est  très  propre  pour  garnir  les 
murs  et  les  vieux  troncs  d'arbres,  pour  tonner  des  haies,  en 
compagnie  d'autres  végétaux  grimpants,  ainsi  que  pour 
orner  les  rocailles.  Son  joli  feuillage  et  ses  belles  inflores- 
cences  en  font  un    sujet   de   tout   premier  ordre  pour  ces 

différents  usages. 

.1.  LUQUET. 


DANS  LES  ROCHERS  DU   MIDI 


Quand,  il  y  a  quelques  semaines,  notre  directeur  me  fil 
savoir  qu'étant  chargé  de  créer  un  parc  à  Monte-Carlo,  sur 
une  colline  rocheuse,  il  avait,  l'intention  de  comprendre 
dans  ses  listes  de  plantations  un  certain  nombre  de  plantes 
que  je  cultive  dans  les  Alpes,  je  médis  qu'il  plaisantait.  El 
cependant,  me  voici  son  hùte,  dans  ce  pays  du  soleil  et  des 
fleurs  où  nous  venons  de  disposer  ensemble,  dans  le  parc  le 
plus  original  et  le  plus  agréable  qu'il  soit  possible  d'imagi- 
ner sous  ce  ciel  de  l'eu,  une  collection  variée  de  plantes,  ne 
disons  point  alpines,  ce  serait  paradoxal,  mais  tout  au 
moins  saxatiles.  Je  me  hâte  d'ailleurs  d'ajouter  que  l'in- 
tention de  M.  Martinet  consistait  non  point  à  faire  un  jardin 
alpin  proprement  dit.  mais  à  réunir,  dans  un  cadre  qui  leur 
con\  ientà  merveille,  toutes  les  plantes  saxatiles  décoratives 
susceptibles  d'ouvrir  leurs  corolles  dans  le  cours  delà  saison 
hivernale  et  printanière.  C'est  là  une  idée  très  intére 
saute  et  qui,  jusqu'ici,  à  ma  connaissance,  n'a  jamais  été 
appliquée  en  grand. 

J'ai   l'absolue    conviction  que    les    végéaux     que    non-- 
confions  en  ce  moment  au  sol  monégasque   vont  y   pros- 


1*2 


LE    JARDIN 


I"  rer  et  donner  à  la  création  de  M.  Martinet  un  cachet  très 
spécial,  unique  sous  le  ciel  bleu  des  rives  méditerranéennes. 

Il  s'agissait  ici,  non  point  de  construire  un  jardin 
alpin  dans  un  morceau  de  terrain  quelconque,  mais  de  tirer 
le  meilleur  parti  possible  d'une  situation  donnée,  en  taisant 
un  Eden  d'un  coin  de  terrain  rocheux  et  sauvage,  sur  lequel 
la  célèbre  C"  internationale  des  Grands-Hôtels  est  venue 
planter  un  luxueux  hôtel.  .Sous  un  bois  d'Oliviers  gigan- 
tesques et  de(  Ihênes  verts,  de  Caroubiers  et  de  Pins  d'Alep, 
sur  un  terrain  très  incliné,  regardant  la  mer  et  tout  cou- 
vert de  gros  rochers  calcaires,  il  fallait  créer  l'une  il s 

féeries  florales  dont  ce  pays-ci  a  la  spécialité.  L'idée  d'uti- 
liser dans  ce  but  les  rocailles  naturelles,  après  les  avoir  grou- 
pées et  artistiquement»  patinées  »  pour  leur  donner  l'aspect 
harmonieux  qu'il  convient,  est  très  naturellement  venue  à 
l'esprit  de  M.  Martinet,  qui  a  réussi  à  créer  là  le  plus 
curieux,  le  plus  original  et  le  plus  délicieux  jardin  de 
cette  contrée-ci. 

Les  parcs  bien  peignés  et  soigneusement  entretenus 
qu  on  rencontre  dans  ees  parages  heureux  ont  un  cachet  de 
grandeur  et  de  richesse  qui  vous  en  imposent.  Celui  de 
Monte-Carlo-supérieur  aura  le  mérite  d'offrir,  sur  un  espace 
de  quelques  hectares,  toute  la  végétation  susceptible  de 
vivre  dans  le  midi,  et  de  la  rassembler  en  un  jardin  qui, 
tout  en  étant  un  Musée  des  plantes  les  plusrares  et  les  plus 
merveilleuses,  c'est-à-dire  un  jardin  botanique,  offrira, 
sous  le  rapport  artistique,  ce  que  notre  ci\  ilisation  actuelle 
est  en  droit  d'espérer.  Le  rocher  naturel  a  été  supprimé,  — 
ce  qui  fait  dire  que  le  jardin  s'est  construit  à  coups  de 
d\  namite  —  partout  où  il  gênait  ou  présentait  un  caractère 
de  monotonie.  A  sa  place,  on  a  apporté  de  la  terre  végé- 
tale (1)  et  l'on  a  planté  des  Palmiers,  des  Bananiers,  des 
(leurs.  Grilee  à  la  collaboration  d'un  rocailleur  habile, 
M.  Bellandou,  qui  a  bien  su  comprendre  et  exécuter  les 
parties  du  projet  de  M.  Martinet  concernant  sa  spécialité, 
l'ensemble  dos  rochers  offre  un  caractère  pittoresque  et 
artistique.  Des  sentiers,  zigzaguant  sous  les  arceaux  des 
arbres  les  plus  gracieux,  escaladent,  par  des  marches  déli- 
cieusement disposées,  les  différents  étages  de  ce  terrain 
penché  vers  les  Ilots;  des  rochers  surgissent  du  sein  d'une 
\  égétation  tropicale  et  de  leur  sein  s'échappe  une  source  mur 
m  mante;  des  masses  de  fleurs  et  de  buissons,  le  tout  artisti- 
quement groupé  pour  des  combinaisons  de  feuillages  et  de 
colorations  les  plus  diverses,  tout  ce  qui  peut  vivre  et  fleurir 
sous  ce  soleil  si  généreux  est  rassemblé  ici  et  fort  ingé- 
nieusement disposé  au  sein  d'un  cadre  pittoresque  et  natu- 
rel qui  est  lui-même  une  merveille.  Les  Cactus  les  plus 
invraisemblables  rampent  à  la  surface  des  rochers  enso- 
leillés, tandis  que  les  Cistes  divers,  les  Roses  et  les  Géra- 
niums colorent  le  tableau.  Un  rocher,  qui  surgit  du  milieu 
du  sentier  serpentant  sous  les  Oliviers,  porte  un  l'in 
d'Alep  au  tronc  bruni  par  l'âge  et  tordu  par  les  tempêtes; 
une  terrasse  naturelle,  convertieen  un  parterre  plus  brillant 
que  le  plus  coloré  des  tableaux,  les  groupements  de  Palmiers 
et  depins.de  Dracœnas  et  d'Araliacées,  toutes  les  essences 
des  /eues  tempérées  et  chaudes  avec  leurs  noms  et  celui  de 
leurs  pays  d'origine,  et  puis,  dans  les  fentes  et  les  poches 
naturelles  ou  artificielles  qui  abondent  dans  les  rochers, 
toute  la  végétation  saxatilede  nos  montagnes  ou  des  rochers 
ensoleillés,  les  Hélianthèrnes,  les  Saxifrages,  les  Sedum, 
Sempercicum,  Acicna,  Véroniques,  Ert/simum,  Campa- 
nules, tout  ce  qu'une  patiente  étude  a  permis  de  consi- 
dérer comme  propre  à  former  un  brillant  tableau  dans 
ce  cadre  si  spécial  et  sous  ce  climat  si  particulier  :  voilà 
pour  les  grandes  lignes. 

Et,  quant  aux  détails,  ils  ne  peinent  être  donnés  ici  ;  il 
faut  venir  les  voir,  car  le  jardin  vaut  la  peine  qu'on  se 
dérange  pour  le    visiter.   Il   sera  —  que  dis-je,  il  est  déjà 

(1)  Cette  terre  est  transportée  là  à  dos  d'homme! 


—  la  réalisation  de  ce  rêve  formé  par  tant  d'amis  des  fleurs, 
une  combinaison  de  l'art  et  de  la  science,  une  délicieuse 
création  réunissant,  à  l'ombre  des  arbres  les  plus  divers, 
tout  ce  que  le  jardin,  dans  le  sens  vrai  du  mot.  peut  offrir 
de  jouissances  artistiques  et  scientifiques  sur  les  bords  heu- 
reux ci  riants  de  l'antique  Méditerrannée. 

•  II.  COBREYON. 


PLANTES  NOUVELLES  OU  RARES 


Deux  arbustes  japonais 

La  flore  japonaise  ne  nous  a  pas  encore  fait  connaître 
toutes  les  merveilles  qu'elle  recèle  et  chaque  jour  en  livre 
quelques-unes.  C'est  ainsi  qu'à  l'une  des  dernières  séances 
de  la  Société  nationale  d'horticulture,  M.  Charles  Baltet 
avaitenvoyé  un  Viburnum  indéterminé,  originaire  du  Japon 
d'où  il  avail  été  directement  introduit  et  qu'il  nous  a  été 
facile  de  reconnaître  pour  le  Viburnum  Sieboldi  Miquel. 

Cette  Morne  fait  partie  d'une  série  de  treize  espèces  dont 
quelques-unes  seulement  sont  connues  dans  les  cultures 
européennes,  telles  que  Viburnum  plicatum  Thunb  ;  T. 
odoratissimum  Ker.  Les  autres  sont:  V.  Opulus  L.;  V. 
furcatum  Blurne,  V.  Lantana  var.  japonica  Er.  et  Sav., 
V.  erosum  Thumb.,  V.  dilatatum  Thunb;,  V.  Wfightii 
Miq..  V.  Buergeri  Miq.,  quelquefois  confondu  avec  le 
V.  niacrocephalum  Port.,  qui  est  d'origine  chinoise,  V.ur- 
ceolatum  Sieb.  et  Zucc,  V.  Sandankwa  Hassk.,  également 
chinois,  V.  phlebotrichum  S.  et  '/..,  au  feuillage  très  élégant 
et  qui  mériterait  d'être  introduit  et  V.  Sieboldii  Miq.  Il 
faut  mettre  de  côté  le  V.  niacrocephalum  qui  est  un  Hy- 
drangea . 

Le  Viburnum  Sieboldii,  connu  au  Japon  sous  la  dénomi- 
nation de  Goinagi,  Ghomaki,  est  un  arbuste  à  rameaux 
lisses,  les  jeunes  étant  tétragones  et  les  jeunes  pousses  cou- 
vertes d'une  pulvérulence  étoilée  :  les  feuilles  sont  pétiolées, 
sans  stipules,  elliptiques  aiguës  aux  deux  bouts  ou  obo- 
vales,  ou  bien  obovales-oblongues  arrondies  au  sommet  ou 
légèrement  aiguës,  crénelées,  parcourues  par  des  nervures 
nombreuses  et  rapprochées,  pubescentes  à  la  face  intérieure, 
principalement  aux  aisselles  des  nervures  et  sur  ces  der- 
nières ;  inflorescences  occupant  le  sommet  des  rameaux  et 
des  ramules  latéraux,  en  panicules,  rarement  en  corymbes. 
trie  liolômes  ;  fleurs  solitaires  ou  groupées  par  trois;  calice 
glabre  à  limbe  étalé  dentelé;  corolle  blanche,  rotacée,  gla- 
bre, a  lobes  de  même  longueur  que  les  étamines.  L'en 
semble  des  rameaux  florifères  forme  une  cyiue  arrondie. 

Le  Viburnum  Sieboldii,  qui  parait  peu  répandu  au  Japon, 
ou  on  l'a  signalé  à  Kiusiu.  dans  le  centre  de  Nippon,  au 
Mont  Ilakône,  est  une  excellente  recrue  pour  nos  jardins  et 
on  ne  peut  que  féliciter  notre  ami  Ch.  Baltet  de  l'avoir  lait 
connaître. 

L'autre  arbuste  japonais  dont  nous  voulons  parler  est 
une  Rosacée,  le  Stephanandra  flexuosa  que  Siébold  et 
Zuccarini  tirent  connaître  en  1813.  Thunberg  en  avait  déjà 
parlé  sous  le  nom  de  Spircea  incisa,  aussi  faut-il  s'étonner 
que  les  créateurs  du  genre  Stephanandra  n'aient  pas  rap- 
pelé la  priorité  de  l'illustre  botaniste,  à  qui  la  flore  de 
l'Extrême-Orient  est  si  redevable  en  faisant  le  5.  incisa 
(Thunb.)  S.  et  Z.  Quoiqu'il  en  soit  de  cette  disgression  bota- 
nique, le  gei  ne  de  Siébold  est  parfaitement  caractérisé  et  tient 
nettement  sa  place  parmi  les  Spiréacées.  au  voisinagedesSpi- 
rées,  des  Neillia,  Exochorda,  Gillenia.Kerria,  Rliodotijpos, 
Neviusia.  Cette  parenté  avait  semblé  évidente  aux  créa- 
teurs du  genre  qui  le  rapprochaient  du  Kerria  etdu  Neillia 
et  de  l' Adenisema  de  Blume.  Or,  ce  dernier  genre,  placé  par 
Endlicher  à  la  queue  des  Saxifragacées,  n'est  autre  que  le 
Neillia.  Paisons  remarquer  en  passant  que  le  Spirœd  opu- 
lifolia  L.  est  un  Neillia,  ainsi  que  le  S .  amurensis  Max., 
puisque  c'est  à  ce  dernier  genre  qu'il  faut  rattacher  le  Phy- 
socarpus  auquel  on  a  rapporté  les  deux  Spirées  que  nous 
venons  de  signaler. 

Le  Stephanandra  se  distingue  essentiellement  des  Neillia 
par  ses  étamines  relativement  peu  nombreuses,  insérées  sur 


LE    JARDIN 


183 


un  seul  rang  à  la  gorge  du  calice  et  par  son  follicule  formé 
d'un  seul  carpelle  ne  renfermant  qu'une  ou  deux  graines. 

La  plante  de  Siébold  et  Zuccarini,  t> •  1  le  que  nous  l'avons 
vue  à  la  dernière  exposition  des  Tuileries,  présentée  par 
M.  Moser,  s,,  reconnaît  à  --os  rameaux  grêles,  flexueux, 
ramifiés-distiques,  portant  des  feuilles  alternes,  pétiolées, 
ovales  deltoïdes,  légèrement  cordées  à  la  base,  pinnati 
Sdes  et  profondément  incisées,  à  lobes  oblongs-incisés  ou 
dentés  en  scie,  prolongées  au  sommet  en  une  longue  pointe, 
membraneuses,  pubeseentes  en  dessous  et  caduques  ;  Les 
stipules  sont  foliacées,  simples,  entières  et  persistantes; 
lesfleurs  sont  disposées  en  grappes  simplesou  sub-décom- 
posées-fastigiées  occupant  le  sommet  des  camules  ou  les 
aisselles  des  feuilles  supérieures;  elles  renferment  dix 
étamines,  libres  entre  elles  niais  fixées  à  la  gorge  du  calice 
sur  les  dents  du  disque.  Au  Japon,  le  Stcphanandra  est 
connu  sous  les  noms  de  Kago  ma  Utsugi  el  de  Foussounu 
Outsni.  Il  habile  Nippon,  autour  de  Yokohama,  de  Yokoska 
et  de  Siniiida. 

En  1876,  MM.  Franchet  et  Savatier  ont  fait  connaître 
deux  espèces  nouvelles  du  même  pays,  les  Stephanandra 
Tcmakce  et  S.  graciHs.  Le  premier,  du  Mont  Hakone  et 
du  Fudsi-Yama,  rappelle,  parses  fleurs,  le  S.  flexuosa  avec 
15  à  20  étamines  et.  par  la  forme deses  feuilles,  les  Neillia 
i/n/rsifloraet  X.  rubijïora;  le  second  a  les  feuilles  vertes, 
glauques  en  dessous,  ne  présentant,  de  chaque  côté,  que  trois 
à  quatre  nervures,  la  particule  est  très  tenue,  à  rameaux  et 
à  pédicelles  capillaires;  les  fleurs  sont  très  petites.  Il  se 
rencontre  dans  les  mêmes  localités  que  le  précédent. 

Enfin,  eu  1882,  M.  Hance  a  décrit  une  quatrième  espèce 
chinoise,  le  S.  chinensis  qui  se  rapproche  du  S.  flexuosa 
par  ses  étamines  au  nombre  de  dix,  mais  s'en  sépare  par 
ses  feuilles  ]iins  grandes,  ovales-lancéolées,  et  profon- 
dément incisées,  vert  pâle,  poilues  sur  les  nervures,  le 
pétiole  pubescent,  l'inflorescence  plus  ampleet  plus  fournie'. 
On  connaît  donc  actuellement  quatre  espèces  appartenant 
à  ce  genre,  toutes  ornementales,  à  port  de  Spirées,  et  il 
est  à  désirer  que  l'introduction  dans  les  cultures  euro- 
péennes s. m  fasse  aussi  proiuptément  que  possible, 

P.  HARIOT. 


La  Culture  des  Fruits  au  Cap  et  en  Australie 

Nos  lecteurs  savent,  par  les  notes  que  le  Jardin  a  pu- 
bliées fréquemment  sur  la  culture  des  fruits  de  table  dans 
l'hémisphère  austral,  quelle  est  l'importance  qu'il  faut 
attacher  à  cette  production. 

Nous  sommes  convaincus  qu'avec  la  rapidité  de  plus  en 
plus  grande  des  communications  et  avec  le  perfectionne- 
ment des  moyens  de  transport,  la  production  et  le  com- 
merce de  ces  fruits  tendront  à  s'accroitre,  et  cela  d'autant 
mieux  que  les  expériences  déjà  faites  ont  eu  pour  premier 
résultat  de  créer  de  nouveaux  besoins. 

Il  nous  a  paru  intéressant  de  recueillir  sur  ce  sujet 
l'opinion  des  principaux  importateurs  de  fruits. 

Nous  sommes  heureux  de  pouvoir  commencer  aujourd'hui 
la  publication  d'une  note  très  intéressante  de  notre  com- 
patriote, M.  J.  Monier,  négociant  en  fruits  fixé  en  Angle- 
terre et  membre  delà  Chambre  de  commerce  française  de 
Londres,  qui  a  traité  le  sujet  avec  sa  compétence  et  son 
autorité  bien  connues. 


Voici,  exposé  aussi  simplement  que  possible,  l'état  actuel 
île  la  culture  fruitière  dans  les  deux  colonies  anglaises  du 
Cap  et  de  l'Australie. 

Au  Cap  de  Bonne  Espérance. 

Au  Cap,  ce  h  est  (pie  depuis  environ  1890  que  les  colons 
anglais  ont  compris  le  réel  avantage  qu'ils  pouvaient 
retirer  des  plantations  d'arbres  fruitiers:  dans  ces  vastes 
contrées,  aux  terres  pour  ainsi  dire  vierges,  sous  une  lati- 
tude presque  européenne,  où  les  saisons  sont  justement  aux 
paêmes  époques,  en  opposition  avec  colles  de  notre  conti- 
nent. 

Le  gouvernement  du  Cap,  après  une  étude  approfondie, 
a  montré  le  mouvement  et  prêchéd'exemple  par  l'installa- 
tion de  cultures,  de  jardins  d'essais  et  d'écoles,  dans  diffé- 
rents districts  de  la  colonie, 


D'après  les  statistiques  les  plus  i  i  i   puis  dire  que 

I  s  résultats  importants,  très  satisfaisants  ont  été  obtenus. 
Comme  cela  arrive  dans  tout  début,  I  lires  on( 

planté  toutes  sortes  île  qualités.  ( Juelq ues-uns,  plus  réflé- 
chis, onl  fait  cependant  une  sélection  parmi  nos  meilleurs 
arbres  fruitiers  d'Europe,  et  je  suis  heureux  de  le  dire,  leur 
choix  s'est  porté-,  pour  le  Poirier  principalement,  sur  nos 
plus  belles  variétés  françaises,  cultivées  aujourd'hui  dans 
1    inonde  entier. 

Devant  les   résultats   des   premières  années,  un  mouve 
ment  général  s'est  alors  produit.  Les  mis  mit  imité  les  au- 
tres, et  les  plantations  se  sont  rapidement  multipliées  pour 
les  fruitiers  de  choix. 

Et,  pour  donner  un  aperçu  de;  ce  mouvement  en  avant, 
\oici  ce  que  disait,  le  11  décembre  dernier,  à  une  séance 
de  la  Société  d'horticulture  de  Londres,  M.  .1.  Garcia,  dont 
la  grande  compétence  en  matière  de  fruits,  est  hautement 
appréciée  en  Angleterre, 

Etudiant  la  marche  ascendante  de  l'arboriculture  frui- 
i  ière,  il  nous  < l i t  : 

«  Quelques  grands  propriétaires  de  la  Californie  s.-  sont 
consacrés  à  la  culture  du  fruit  dans  d'autres  pays,  et  l'un 
des  plus  importants  a  planté  lui-même  dans  la  colonie  lu 
Cap,  il  y  a  quatre  ans.  250.000  arbres  dont  une  partie  de 
la  première  récolte  sera  expédiée  en  Angleterre. 

«  Ces  propriétaires  n'ont  pas  seulement  eu  vue  d'écouler 
leur  récolte  dans  leur  propre  pays,  mais  aussi  del'envoyer 
sur  les  marchés  anglais,  et  ils  espèrent  que.  dans  quelques 
.muées,  poires,  prunes  et  pommes  seront  égales  aux  meil- 
leurs fruits  récoltés  en  Californie.  Elles  seront  expédiées 
par  bateau\.  qui  arriveront  dans  la  Mère  Contrée,  durant 
les  premiers  mois  de  l'année. 

«  Dans  une  seule  propriété,  90.000  arbres  à  fruits  ont  été 
plantés  l'année  dernière  ». 

Voilà  une  citation  sur  laquelle  doivent  réfléchir  nos  pro- 
ducteurs français,  tant  en  France  qu'en  Algérie  et  Tunisie. 

Je  suis  heureux  cependant  de  constater  l'énergie  déployée, 
dans  cette  dernière  colonie,  par  notre  savant  et  énergique 
compatriote  M.  Dybowski,  dont  j'admire  la  persévérance 
opiniâtre  et  vois  avec  plaisir  l'élan  qu'il  donne  à  l'agricul- 
ture, par  ses  créations  nouvelles. 

Aux  colons  de  suivre  sis  généreux  conseils,  et  surtout  de 
s'occuper,  comme  le  fait  l'Anglais,  de  produire  et  en  même 
temps  de  rechercher  les  places  directes  d  écoulement. 

Ençela  seul  réside  leur  avenir,  leur  fortune,  c'est  en  effet. 
le  but  poursuivi  parie  colon  anglais,  dans  toutes  ses  colonies 

Aussitôt  qu'il  prévoit  que  les  marchés  vont  être  ample- 
ment approvisionnés,  il  songe  à  la  Mère  Patrie  dont  il  est 
sûr  du  bon  accueil  pour  ses  produits. 

Ainsi  ont  agi  les  propriétaires  du  Cap. 

Tout  d'abord,  deux  obstacles  se  présentaient  à  eux  : 

Comment  faire  arriver  fes  fruits  en  bon  état  à  Londres  '.' 

Comment  pouvoir  payer  les  frais  de  transport  si  élevés 
dans  le  moment  '.' 

En  gens  pratiques,  ils  ont  vite  résolu  ces  deux  questions. 

Deux  compagnies  de  bateaux-poste,  font  un  voyage  beb 
domadaire entre  le  Cap  et  l'Angleterre.  Après  entente,  ces 
deux  sociétés,  comprenant  les  ressources  qu'elles  étaient 
appelées  à  trouver  dans  le  transport  des  denrées  fraîches  du 
Cap,  ont  immédiatement  aménagé  ad  ho<-  leurs  bateaux 
et  augmenté  l'importance  des  frigorifiques. 

l'oiir  le  fret,  des  tarifs  spéciaux  oui  été  créés  sous  réserve 
d'un  certain  poids  ou  volumede  marchandises. 

Afin  d'arriver  à  ce  dernier  desideratum,  chaque  proprié 
taire  ne  pouvant  faire  tout  d'abord  l'appoint  exigé,  un 
s\  ndicat  de  producteurs  a  été  aussitôt  créé,  chacun  mettant 
sur  son  envoi  une  marque  spéciale,  el  l'ensemble  formant 
une  seule  expédition,  la  question  a  été  résolue. 

i '-tic  entent"  entre  colons  qui  comprennent  leur  intérêt, 
esl  encore  un  bel  exemple  à  citer  à  nos  compatriotes,  mal- 
lieureusement  quelquefois  trop  divisés. 

Ces  bateaux  rapides  mettent  18  jours  pour  faire  leur 
M.yage.  Malgré  cela,  ou  fient  dire  qu'en  général  le  fruit 
arrive  dans  de  très  bonne-  eondil  ions. 

De  son  coté,  le  producteur  apporte   ses  meilleurs  so 
dans  l'emballage,   qui  demande  cependant  pour  l'avenir 
quelques  améliorations. 

Abricots,  pêches,  brugnons,  prunes,  poires  sont  entourés 


184 


LE    JARDIN 


d'une  feuille  de  papier  suie,  et  chaque  fruit  est  séparé  du 
\nisiii  par  une  cloison  de  fine  fibre  de  bois. 

Le  eaissage  usité  est  une  boîte,  ayant  généralement  les 
dimensions  suivantes  50X35X10. 

Le  fruit,  de  grosseur  uniforme,  est  emballé  sur  une  seule 
couche  et  parrangées  régulières. 

Les  boîtes  contiennent  lu  et  50  abricots  ou  36  et  40  bru- 
gnons ou  10.  '-'0  et  24  pêches  ou  15  et  18  poires  ou  00  et 
Nu  prunes. 

Le  raisin  est  expédié  dans  uncaissage  un  peu  plus  grand. 

La  pomme  est  aussi  entourée  de  papier  soie,  elle  est  en- 
voyée en  vrac  dans  un  emballage  plus  large. 

L'exportation  de  ce  dernier  fruit  n'a  pas  été  bien  impor- 
tante. 

.1.  MONIER. 
(A  suivre.) 


Les   Glaïeuls   nouveaux 


Les  Glaïeuls  en  général  et,  en  particulier,  les  <:.  Lemoinei, 
G.  bleuâtreset  G.  nanceianus  ont  aussi  fait  des  progrès  en 
1897. 

Les  G.  gandaoensis,  il  faul  l'avouer,  restent  un  peu 
stationnaires  sous  le  rapport  des  coloris  nouveaux,  pourtant 
il  y  a  des  variétés  méritantes  à  signaler  dans  les  gain-  des 
dernières  années  et  je  ne  manquerai  pas  de  donner  leurs 
noms,  .le  donnerai  aussi  les  noms  de  quelques  belles  varié' 
tés  anciennes,  car  plusieurs  personnes  m'ont  reproché  dé 
n'avoir  cité,  autrefois,  que  peu  de  G.  gandaoensis.  J'indi- 
querai donc  toutes  les  variétés  qui  m'ont  paru  véritable- 
ment belles  à  la  floraison  et  dont  je  n'ai  pas  donné  le  nom 
dans  mon  article  de  l'année  dernière  (1).  Je  crois  posséder 
la  plupart  des  meilleurs  G.  gandaoensis,  surtout  de  la  race 
Souchet,  car  je  me  suis  procuré  tous  ceux  qui  m'ont  été 
signalés  comme  remarquables  par  les  obtenteurs  eux- 
mêmes. 

J'ai  particulièrement  admiré,  dans  les  G.  Lemoinei: 
Méphistophélès  au  coloris  étrange  et  unique;  Voie  Laclèe 
très  beau  ;  Jarry  Desloges,  le  Glaïeul  écarlate  feu  le  plus 
vif  de  toute  ma  collection. 

Dans  les  bleuâtres,  il  faut  signaler,  comme  hors  de  pair. 
chacun  dans  son  genre:  Baron  Joseph  Hulot  et  Claude 
Moiiet ,  le  premier  d'un  bleu  foncé  magnifique,  le  second 
aux  pétales  bleuâtres  avec  macule  d'un  coloris  cerise  cra- 
moisi velouté  sur  les  segments  inférieurs,  disposition  de 
coloris  non  encore  vu.  Il  faut  aussi  nommer,  dans  ce  genre, 
les  variétés  Arménien  et  Pierre  Loti  qui  sont  des  plus 
belles. 

Les  G.  nanceianus  ont  été  bien  représentés  en  1897  par 
Csarine  variété  d'un  joli  coloris,  C.  H.  Kuijk  très  beau. 
Ferdinand  Keljelj an  qui  esl  un  notable  perfectionnement 
de  la  curieuse  \  ariété  Pacha,  Charles  de  Bosschere  d'un  beau 
rose  pourpre  violacé.  On  voit,  par  les  quelques  noms  que 
j  ai  rites  plus  haut,  que  1897  nous  a  apporté  des  gains  de 
réelle  \  aleur. 

Les  G.  gandaoensis  ont  particulièrement  bien  fleuri  à 
Remilly  l'année  dernière.  Mon  attention  avail  été  surtout 
attirée  par  nue  variété  nouvelle  venant  d'Allemagne,  Weisse 
Dame,  mise  au  commerce  en  France  sous  le  nom  de 
DameBlanche.  Cette  variété  était  annoncée  comme  devant 
être  du  blanc  le  plus  pur. 

Ce  n'est  pas  la  première  fois,  dans  ces  dernières  années, 
qu'on  annonce  l'obtention  du  G.  gandaeensis  blanc  pur. 
Snow  White  avait  été  présenté  comme  variété  blanche  ; 
c'était  en  effet  peut-être  le  G.  gandavensis  le  plus  blanc  à 
cette  époque,  car  il  n'avait  parfois  que  très  peu  de  lignes 

(l.i  Le  Jardin,  1897,  page  52. 


d'un  rose  très  pâle  sur  la  point.'  et  les  bords  des  pétales;  la 
plante  était  peu  vigoureuse  et  les  fleurs  manquaient  d'am- 
pleur. 

lieux  épis  de  Dame  Blanche  se  sont  épanouis  chez  moi. 
Les  épis  se  sont  montrés  d'une  taille  médiocre,  les  Qeurs 
sont  loin  d'être  grandes.  La  Heur  est  blanchâtre  sans  rose 
apparent  ;  mais  la  base  des  pétales  est  teintéede  jaune  paille 
et  le  pétale  inférieur  a  même  une  petite  macule  decette 
couleur.  En  somme,  ce  Glaïeul  marque  un  réel  progrès  sur 
les  variétés  que  nous  possédons,  puisqu'il  n'a  pas  de  roseel 
seulement  une  coloration  jaune  pâle  assez  légère. 

Dame  Blanche,  par  la  dimension  de  ses  fleurs  et  l'aspect 
général  de  la  plante,  ne  peut  être  comparé,  ni  au  point  de 
vue  de  la  grandeur  et  de  la  beauté  des  Meurs,  ni  au  point  île 
vue  ornemental,  aux  variétés  que  je  vais  citer  plus  bas; 
c'est  une  plante  fort  intéressante  puisqu'elle  marque  un 
progrès  notable  vers  l'obtention  du  G.  gandaoensis  blanc 
pur  ornemental  qui  n'existe  pas  encore,  mais  Dame  Blan- 
che n'est  pour  moi  qu'une  curiosité  qui  pourra  peut-être 
rendre  plus  tard  des  services  aux  fleuristes  pour  les  bouquets 
blancs;  nous  ne  sommes  cependant  pas  prés  de  le  voir 
employer  couramment  à  cet  usage,  car  son  prix  est  très 
élevé  et  sa  vigueur  douteuse. 

Voici  les  G.  gandaeensis,  que  j'ai  le  plus  remarqués  ;  je 
commencerai  par  les  plus  beaux,  sans  m 'occuper  s'ils  sont 
anciens  ou  nouveaux   : 

D'abord  Hellé,  (-'est  un  des  plus  beaux  G.  gandaoensis, 
il  peut  soutenir  la  comparaison  avec  Enchanteresse  et 
Liley'les  deux  perles  du  genre;  la  teinte  nacrée  de  Hellé 
contient  moins  de  rose  que  Liley,  mais,  par  contre,  il  a  une 
petite  macule  jaune  pâle.  Ensuite,  nommons  Gargantua. 
très  belle  plante  rose  carminé  striée  de  rouge  violacé,  Pro- 
serpine  d'un  coloris  très  remarquable.  Maréchal  Vaillant, 
Reine  de  l'Eté  variété  intéressante,  Minos,  Aldebaran 
très  beau,  L'Ardoisière  coloris  particulier,  Eugène  Souchet, 
Hèbè  belle  plante,  John  Thorpe,  Gerbe  de  feu,  Gulioer, 
Formosa,  Girandole,  Attila,  Daubenton,  Schiller,  Tour- 
nefort.  Diadème  beau  coloris,  Valkyrie,  Mme  Auber,  Con- 
querrant,  Angélique,  Agnès  Sorel. 

Dans  cette  liste,  comme  je  l'aiindiqué  plus  haut,  il  y  a  des 
variétés  toutes  nouvelles,  comme  Hellé  et  Hèbè,  et  d'autres 
très  anciennes,  mais  ce  ne  sont  pas  toujours  les  plus  nou- 
velles qui  sont  les  plus  belles  et  Enehanieres.se  qui  est  une 
ancienne  plante  n'est  pas  encore  dépassée,  si  elle  est  égalée, 
ni  en  grandeur  de  fleurs,  ni  en  beauté. 

Je  veux  parler  d'un  Enchanteresse  bien  réussi  comme 
floraison,  car,  sur  une  dizaine  de  Glaïeuls  de  cette  variété 
que  je  possède,  tous  sont  loin  de  me  donner  la  même  flo- 
raison :  pourtant  ils  viennentde  la  même  maison  et  provien- 
nent tous,  parait-il,  de  bulbilles.  Il  ne  faudrait  pas  croire 
que.  du  terrain  seul  ou  de  l'exposition,  dépend  la  beauté  de 
la  plante,  car  j'ai  un  bulbe  qui  me  donne  de  bons  résultats 
à  des  expositions  fort  différentes.  Certains  Enchanteresse 
sont  trop  pâles,  d'autres  trop  foncés,  d'autres  encore  ont  une 
floraison  ayant  moins  d'ensemble,  des  fleurs  moins  grandes 
ou  une  tenue  un  peu  moins  parfaite  que  le  vrai  type. 

Si  tous  ces  Enchanteresse  proviennent  de  bulbilles  d'un 
seule!  unique  pied,  il  faudrait  admettre  que  les  bulbilles 
ne  reproduisent  pas  exactement  la  plante  mère. 

En  tous  les  cas,  il  n'y  a  pas  de  doute  au  sujet  des  varia- 
tions observées  et  Enchanteresse  est  loin  d'être  une  excep- 
tion ;  parfois  même,  très  rarement  il  est  vrai,  la  variété 
est  à  peine  reconnaissable,  tant  elle  diffère  de  l'aspect  du 
t\  pe  primitif. 

Les  amateurs  ne  devront  donc  pas  s'étonner  s'ils  éprou- 
vent des  déceptions  avec  certaines  variétés. 

R.  JARRY-DESLOGES. 


LE  JARDIN 


VCALYPHA    SANDERI,    Hort. 


LE    JARDIN 


18  S 


Observations  relatives  aux  Cultures  légumières  dans  le  Sud-Est  Tunisien 


Nous  avons  reçu  communication  de  uotes  et  d'observations  précises  touchant  des  essais  de  cultures  légumières  dans 
U'  Sud-Est  tunisien.  Ces  mites,  dues  à  M.  Louis  Bernard,  ancien  élève  de  l'Ecole  nationale  d'horticulture  de  Versailles, 
actuellement  sergent  d'infanterie  légère,  nous  ont  paru  d'autant  plus  intéressantes  que  les  documents  de  cette  nature  font 
à  peu  près  complètement  défaut.  Aussi  eroyons-nous  devoir  les  reproduire  sans  commentaires.  Les  numéros  portés  dans 
la  première  colonne  de  gauche  du  tableau  ci-dessous  se  rapportent  à  ceux  inscrits  sur  le  plan  que  nous  reproduisons 
ci-dessous. 


Fig.  82.  —  Plan  du  jardin  potager  du  poste  militaire  de  Foum-Tatahouinc  (Tunisie  du  sud). 


N" 

des 

P»te«ll« 

et  des 
Planches 


9 

lu 

1U 

11 

12 

12-13 

15 
16 

17 

18 
19 

20 

21  -22 


ESPECES   ET  VARIETES 


Laitue 

—  romaine 

Chicorée  Irisée 

Laitue  romaine 

i  rignon  blanc 

Laitue  romaine 

Ail 

Semis  divers 

Laitue 

Persil  commun  et  frisé  .  . 
Cerfeuil  commun  .  .  .  . 
Navet  1  2  long  des  Vertus. 
Carotte  rbuge  courte  hâtive. 
Pois  nain  merveilled'A  mé 

rique 

Laitue  Batavia 

—  romaine  verte.    .    . 
Repiquages  divers  .... 

Salsifis  blanc 

Navet  1/2  long  des  Vertus. 

Carotte  rouge  longue  obtuse 

Haricot  d'Alger  beurre  noir. 


DATE 
des 

semis 

DURÉ! 

en  jours 
île  U 

germina- 
tion 

DATE 

du 
repiquage 

DATE 
de  la 
mise 
en  5 
place. 

DATE 

delà 

floraison 

MIE 
Doyenné 

de  la 

reeolte 

» 

» 

» 

19  12 

)) 

» 

)) 

» 

19  12 

» 

30  2 

» 

» 

» 

19  12 

» 

10  2 

» 

)) 

» 

21  12 

» 

25  2 

9  11 

26 

28  12 

M 

» 

» 

» 

n 

1U  2 

» 

» 

» 
» 

12  1 

27/1 

)) 

15  12 

» 
» 
» 
)> 

1    1 
» 
» 
1/3 

29  11 
29  11 
29  11 
29/11 

25 

21 
15 
30 

» 
» 

» 

i) 
» 

» 

12/2 
15  2 
20  3 
28  3 

26  11 
9  11 
9  11 
9/11 

17 
7 
9 

» 

» 
23/11 

29  1 1 

» 
21   1 
21   1 

n 

10  2 

» 

» 

6/3 

1/4 
» 

30/11 
29/11 

40 

13 

» 
» 

» 

» 
22  3 

29/11 

32 

» 

» 

» 

1  4 

26/11 

» 

» 

» 

» 

« 

AB 

B 

AB 

B 

» 

AB 

» 

m 

AB 

B 

B 

AB 

B 

B 
B 

u 
» 


AB 

B 

» 


Plants  provenant  du  jardin  des 
spahis. 

Plants  provenant  du  jardin  de  la 
poste. 

Plants  provenant  du  jardin  d'un 
négociant. 

Plants  provenant  du  jardin  de  la 
poste. 

1/3  du  reste  de  cette  planche  oc- 
cupé par  un  repiquage  de  Poi- 
reau (de  mêmes  dates)). 


Tomates,  Aubergines,  Alkekenge. 
plants  provenant  du  jardin  de  la 
poste. 


Semés  à  la  volée  ;  sont  Miles  à  grain». 
Semées  en  rayons. 

Ont  souffert  du  vent  du  sud. 
Plants  magnifiques. 

Les  plus  forts  plants  du  semis 
ont  tous  été  repiqués  avant  leur 
mise  en  place  définitive. 

Semés  en  rayons;  sont  montés  a 

graine. 
Semées  en  rayons;  sont  montées  à 

graine. 
Semés  trop  tût.  Arrachés  etrem- 

placés  par  des  Choux  quintal. 


186 


LE    JARDIN 


26 

•r, 

28 
29 
31 
30 
32 
33 
3  1-36 

;r, 
38 
39 

39 
40 

11 

12 
13 

11-17 

15 
16 

48 


2. ià: 

8 

9 

10-13 
14 

15 

16 
17 

18-20 

21 

22 

23 

23-25 


1.17 

39 


ESPECES  ET   VARIETES 


Laitue  BataA  ia 

Laitue  merveille  des  qua- 
tre saisons 

Betterave  rouge  noire 
d'Egypte 

l 'oirée  à  cardes  blanches.  . 

Chou  quintal 

—    coeur  de  bœuf.  .    .    . 

Chou  de  Bruxelles  .    .    .    . 

(  linu-fleui'  d'Alger.    .    .    . 

<  hou  i'. i- m-  de  bœuf  .  .  . 
de  Bruxelles  .... 

Humaine  verte  maraîchère. 

Pois  nain  merveille  d'Amé- 
rique   

Poirée  à  cardes  blanches 

Semis  d'arbres 

Radis  long  royal  à  bout 
blanc- 

Radis  1  /2  long  êcarlate. 

i  Iresson  alénois 

Laitue  merveille  des  qua- 
tre saisons 

Semis  d'arbres 

(  'lmu  cœur  de  bœuf.  .    .    . 


—    quintal    .    .    . 

Semis  divers.   .    .    . 
<  ii'iu  cœur  de  bu-ut. 


i  Chicorée  frisée  de  Meaux, 

(  îresson  de  fontaine.   .    .    . 


Semis  divers 

(  larotte  rouge  longue  obtuse 

rouge  courte  hâtive. 


Fèves  naines 

Radis 

(  liunon    jaune     paille    des 

\  ertus 

<  larotte  rouge  courte  hâtive. 

—         -       longue  obtuse 

Navet  1/2  long  des  Vertus. 

Epinards  à  larges  feuilles. 
Oseille  large  de  Bellevile. 
(  Ihicorée  sauvage  améliorée 
Pommes  de  terre.    .    .    .   . 

Chou-fleur  d'Alger.    .    .    . 


Oignon  jaune  paillcde  Vertus 
Haricot  d'Alger  beurre  noir 


DAT] 

des 

semis 


9/11 

9  11 

9/11 

9/11 

9  11 

9  11 

12/11 

in  11 

11/11 

12  11 

9  11 

13/12 
9/11 
2  11 

10/12 
li)  12 
23  11 


11/11 

» 
9  11 


9   11 


5  2 
9/11 


9   11 
9  11 


9  11 
24   11 

24/11 

22/11 
23  11 


11  11 
24  11 

24   11 

25/11 

26  11 
26  11 
26  11 

» 
11)  11 


11  11 
16/3 


IHCl  F 
en  jours 
ilt   i 
germina- 
tion 


12 

11 
8 

8 
S 

i 

8 

8 

10 

12 
12 

» 


6 

11 
8 
8 
» 


30 

28 
18 

17 
30 

28 

10 

30 
43 

40 
15  1 


23  11 

23/11 

15  12 

24  12 


» 
27  12 
17   12 


24/11 


1  3 


29  11 


1  3 


24/1 

24  1 

15/12 
24  12 
24  12 
24/12 
24  12 

24  12 

25  12 
s   ] 

11,1 


» 
20  12 

» 

» 

» 

11  1 

» 
ls  i 

12/1 

» 
24/1 

■.'.s  '  l 
» 


» 

» 

1  3 

» 

» 


25  11 
1  2 


1/3 


Util 

de  la 

Soraison 


« 
)) 
» 
» 
25 

M 


» 

)) 

» 
M 

)l 

12/3 


1  2 

» 

» 


DATE 

inoyonni 

de  la 


I  1 

5  1 

8  1 

21  3 

s  l 

12  1 

» 

6  1 
8  1 

)> 


15  3 

12  1 

» 

1  2 
28  2 
25,  1 

6  1 

» 

12/4 

I   1 

» 
11    1 

« 
5/3 


» 
10   1 

9    1 

25  3 

15  1 


9  4 
10/4 
15  3 

10/3 

m  3 

15/3 

2   1 


QHÀLITl 

îles 

fiTMrl  ;i  j  î  ■-. 


B 

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B 
B 
B 

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B 

B 

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B 


B 

B 

B 
B 

» 
B 

B 

AB 

B 
B 
B 

B 


PLANTES 
traitées 


OBSERVATIONS 


Très  belle  et  bonne. 


Grosseur  plutôt  petite   dans    la 
moyenne. 


Peu  volumineux. 

Assez  productif. 
(Voir  détails  plus  bas.) 
Plus  tardif. 


(Voir  détails  plus  bas.) 

Date  probable  de  récolte  avant 
départ  pour  Zarzis. 

Date  probable  de  récolte  avant 
départ  pour  Zarzis  ;  pour  l'ordi- 
naire. 

Date  probable  de  récolte  avant 
départ  pour  Zarzis;  pour  la  G'*. 


Semis  un  peu  trop  dru. 

A  la  volée;  récolté  avant  complet 

développement. 
En  rayons  ;  récolté  avant  complet 

développement. 


Semé  trop  dru. 

A  la  volée  ;  commencé  à  récolter 

avant  complet  développement. 
En  rayons  ;  commencé  à  récolter 

avant  complet  développement. 
Montrent   leurs    hampes  florales 

en  partie  le  6/3,  avant  l'époque 

de  récolte. 
Qualité  excellente. 


Peu  productives. 

Plantés  entre  deux  rangs  de  Pom- 
mes de  terre. 


Oignons  semés  dans   la  planche 
1-1.1. 


SEMIS   DE   PLANTES   LIGNEUSES   (Graines  envoyées  du  Jardin  d'essais  de  Tunis)  (Planches  38  el   12). 


1.38.1 

2 

3 

1 
5 
6 

7 


ESPECES   ET   VARIÉTÉS 


Schinus  molle.  .  .  . 
Pin  des  Landes  .  .  . 
Acacia  <-\  clopis  .    .    . 

—  cyanophj  lia   . 

—  Farnesiana.  . 
Parkuisiona  aculeata . 
Poinciana  Gilliesii.  . 


DATE 
du  semis 


2/12 
2  12 
2  12 
2  12 
2  12 
2  12 
2/12 


DATE 

v  le   Parcelle 

dt  b  L'iTuinatioi 

l'I  ilr  p] 

1.38.8 

15/2 

9 

25  3 

10 

» 

11 

« 

12 

» 

13 

ls  l 

42 

ESPECES   ET   VARIETES 


i  lœsalpinia  sepiaria  .  . 
echinata  .  . 
i  lassia  floribunda  .  .  . 
Hyperieum  canariensis. 
Coronilla  speciosa  .   .   . 

Tecoma  stans 

Acacia  (Gommier),   .   . 


DATE 
du  semis 


2   12 

2  12 

2  12 
2  12 

2  12 

2/12 

15/11 


DATE 

de  la  germination 


LK   JARDIN 


L87 


Écho  des  Expositions  de  Province 


Exposition  d'Horticulture  de  Versailles. 

Elle  était  pimpante  et  faisait  beaucoup  d'effet,  cette  expo- 
sition, dans  le  cadre  ombreux  et  merveilleux  du  Parc  de 
Versailles.  La  vaste  tente  circulaire  renfermait  toute  une 
floraison  admirable  de  Rosiers,  de  plantes  de  plein  air  et 
de  serre  que,  d'un  seul  coup  d'œil,  on  découvrait. 

Beaucoup  de  petits  lots,  mais,  par  contre,  quelques-uns 
de  ces  lots  étaient  de  véritable  petits  bijoux  floraux.  Le 
Jury,  dont  je  faisais  partie,  fut  divisé  en  deux  sections  qui 
se  partagèrent  la  besogne,  l'une  examinant  les  plantes  de 
plein  air  et  l'autre  les  plantes  de  serre. 

Dès  l'entrée,  une  délicieuse  coulée,  appuyée  de  chaque 
coté  par  deux  massifs  de  grandes  plantes,  sur  laquelle  la 
vue  était  attirée  et  retenue  par  des  massifs  aux  couleurs 
vives  de  Pelargonium  zonale  placés  en  premier  plan,  avait 
été  très  bien  comprise;  tout  cela  était  complété  par  une 
allée  circulaire  et  par  d'autres  petites  allées  courtes. 

Je  ne  puis  m'étendre  longuement  sur  les  divers  lots  expo- 
sés et  je  me  bornerai  à  dire  quelques  mots  des  principaux. 

M.  Lévèque,  avec  une  collection  ravissante  de  Rosiers 
tige,  nains  et  avec  un  joli  groupe  de  Rosiers  Crimson 
Rambler  enlève  le  grand  prix  "d'honneur. 

Tout  près  de  là,  M.  Truffant  exposait  hors  concours  toute 
une  belle  collection  de  plantes  de  serre,  groupées  avec 
beaucoup  de  goût. 

La  maison  Vilmorin  avait,  comme  toujours,  un  massif  de 
toute  beauté  de  plantes  de  plein  air  ;  MM.  Cayeux  et  Le 
Clerc,  des  Pyrèthres  du  Caucase  ;  MM.  Bellanger,  des  Cléma- 
tites, pas  très  belles,  et  des  Rosiers  ;  M.  Pidoux  exposait 
plusieurs  lots  de  Pelargonium,  Pétunias  et  Anthémis. 

Les  Rhododendrons  isolés,  les  massifs  de  Rhododendons  et 
les  Azalea  mollis  de  M.  Moser  sont  bien  admirés,  de  même 
que  les  plantes  à  feuillage  ornemental  et  les  superbes  Aza- 
lées de  l'Inde  de  M.  Lemaitre. 

M.  Derudder  montrait  de  beaux  Fusains  du  Japon  verts 
et  à  feuillage  panachés,  des  Fusains  rampants,  des  Fusains 
nains,  des  Lauriers  d'Apollon  bien  formés,  des  Araucarias, 
Draccenas  et  Cytises.  M.  Arthur  Simon  avait  de  très  jolis 
Physalis  Franchelti,  dont  les  fruits  n'étaient  pas  encore 
murs,  mais  dont  le  présentateur  avait  peint  quelques-uns 
pour  donner  une  idée  de  leur  coloration  rouge. 

Toutes  mes  félicitations  à  M.  Morandjardinier  de  M. 
Steinbach,  pour  le  superbe  massif  d'Azalées  de  l'Inde  qu'il 
avait  amené  en  pleine  floraison. 

Bien  belle  et  combien  tentante  était  la  collection  de 
Fraisiers  en  pots  constellés  de  beaux  fruits  mûrs  à  point, 
les  corbeilles  d'un  rouge  vif  d'autres  fraises,  de  M.  Millet  ; 
ses  Iris  germanica  n'étaient  pas  moins  beaux. 

Le  lot  de  plantes  de  serre  et  les  Bégonias  de  semis  de 
MM.  Duval  et  fils  étaient  de  tous  points  dignes  d'éloges. 

Remarqué  encore  les  fruits  forcés  et  Melons  de  primeur 
de  M.  Léon  Parent,  les  plantes  de  serre  et  les  bizarres 
Calcéolaires  herbacés  si  bien  cultivés  par  M.  Hadre,  jardi- 
nier de  M.  Denevers  ;  les  plantes  de  serre,  plantes  mar- 
chandes, Bégonias,  Orchidées  et  Fougères  de  M.  Rouland; 
les  plantes  lleuries.  Verveines  et  Bégonias  de  M.  Benoit: 
les  Orchidées  de  M.  Dallemagne;  les  Giroflées  et  Renon- 
cules de  M.  Mondain;  le  Spirœa  japonica  rubra  dont  j'ai 
déjà  parlé  dans  ce  journal  (1),  de  M.  Croux,  et  surtout  les 
plantes  cultivées  à  l'aide  des  engrais  chimiques  de  M.  Geor- 
ges Truffaut;  le  lot  charmant  de  plantes  vivaces,  Erigeron, 
le  groupe  si  curieux  des  Orchidées  indigènes  de  M.  Du- 
gourd,  ainsi  que  le  lot  d'arbres  fruitiers  forcés  et  de  fruits 
d'une  culture  parfaite  de  l'Ecole  nationale  d'horticulture 
de  Versailles,  qui  reçoit  les  félicitations  unanimes  du  Jury. 

De  très  jolies  choses  seraient  aussi  à  examiner  dans  les 
bouquets  et  garnitures  llorales  qu'exposaient  MM.  Rouland, 
Rousseau,  Bérard  et  M""  Simon.  J'ai  surtout  bien  remarqué 
le  très  joli  et  très  léger  bouquet  rond,  montrant  une  heu- 
reuse association  des  fleurs  de  plein  air  à  celles  d'Orchi- 
dées ;  on  y  voyait,  à  côté  des  Lupins,  Pyrèthes  du  Caucase, 
Heuchera  sanguinea,  Ancolies  et  Graminées,  des  Cattleya, 
Lœlia  et  Odontoglossum;  aussi  féliciterai-je  Mlle  Marie 
Boyer,  qui  l'avait  composé  avec  beaucoup  de  goût. 

ALBERT  MAUMENÉ. 

Exposition  d'horticulture  de  Limoges. 

L'Exposition  organisée  à  Limoges,  du  28  mai  au  1"  juin 
dernier,  par  la  Société  d'horticulture  de  Limoges  a  été  des 
mieux  réussies  et  a  obtenu  plein  succès. 

(1)  Le  Jardin,  1898,  page  40. 


Le  grand  prix  d'honneur  du  Président  de  la  République 
a  été  décerné  à  M.  H.  Nivet,  horticulteur-paysagiste  à 
Limoges,  qui  avait  grandement  contribué  à  l'embellisse- 
ment de  l'exposition.  Au  même,  pour  l'ensemble  de  son 
exposition,  ont  été  attribués  le  prix  d'honneur  du  Mi- 
nistre de  l'Instruction  publique,  ainsi  que  huit  médailles 
d'or.  . 

Le  concours  de  plans  de  jardins,  dont  nous  avons  déjà 
parlé  à  diverses  reprises,  a  donné  lieu  à  l'attribution  d'ob- 
jets d'art  à  MM.  Touret,  F.  Bréhieret  J*.  Lamba. 

Pour  leur  remarquable  lot  de  plantes  diverses,  une  mé- 
daille de  vermeil  a  été  remise  à  MM.  Cayeux  et  Le  Clerc. 

Une  médaille  de  vermeil  également,  à  M.  Gravereau, 
pour  l'ensemble  de  ses  apports. 

Il  n'est  pas  inutile  de  faire  remarquer  que,  parmi  les 
lauréats,  MM.  H.  Nivet,  F.  Bréhier,  J.  Lamba,  F.  Cayeux, 
L.  Le  Clerc  et  A.  Gravereau,  sont  anciens  élèves  de  l'Ecole 
nationale  d'horticulture  de  Versailles,  ce  qui  est  tout  à 
l'honneur  de  l'enseignement  donné  en  cette  école. 

Concours  de  Roses  à  Rennes. 

Un  concours  spécial  de  Roses,  auquel  étaient  annexées 
des  expositions  de  Heurs  et  plantes  diverses,  ainsi  que  de 
produits  maraîchers,  a  eu  lieu  à  Rennes,  du  9  au  12  juin, 
organisé  par  la  Société  horticole  d'Ille-et-Vilaine.  Grâce 
au  dévouement  du  distingué  Président  de  la  Société, 
M.  Siraudot,  Doyen  honoraire  de  la  Faculté,  l'exposition  a 
été  des  plus  réussies. 

Parmi  les  principaux  lauréats,  citons  :  MM.  Gorieux, 
Siraudot,  Jacquart,  Le  Bailly,  Desmars  jeune.  Desmars 
aîné,  Reuzé,  Fresnel,  Cosson,  Courtois,  Decombe,  Pépin 
fils,  etc.;  MmesManceau,  Jacquard,  Desmars  aine,  N'aillant, 
Durand,  Chabot. 

M.  Colleu,  Directeur  du  Jardin  des  plantes,  avait  orné 
d'une  façon  superbe  le  vaste  hall  des  Lices  avec  ses  admi- 
rables collections. 

M.  Le  Baillv,  instituteur  à  Janzé  présentait  un  accident 
fixé  de  la  rose  Wliite  bon  Silène,  obtenu  l'année  dernière. 
Cette  variété  est  de  couleur  saumonnée,  plus  large  et  plus 
fournie  que  la  variété  mère. 

1  M.    C. 


DAHLIAS    CACTUS 


Depuis  que  les  Dahlias  Cactus  ont  tait  leur  apparition, 
toutes  les  autres  races  de  ce  genre,  si  éminement  propre  à 
l'ornementation  des  jardins,  ont  été,  à  l'exception  toutefois 
des  Dahlias  simples,  à  peu  près  totalement  éclipsées.  Aujour- 
d'hui, dans  un  parterre,  dans  un  massif  et,  mieux  encore, 
seuls,  dans  les  expositions,  les  Dahlias  Cactus  retiennent 
l'attention  et  arrêtent  les  visiteurs.  Ils  doivent  ce  privilège 
à  leur  forme  bizarre,  particulière,  à  la  disposition  de  leurs 
pétales  enchevêtrés  contournés,  disposés  sur  le  capitulede 
façon  si  irrégulière,  si  bizarre,  si  artistique  même,  qu'on 
hésite,  à  première  inspection,  à,  croire  que  l'on  se  trouve  en 
présence  de  fleurs  de  Dahlias. 

Pour  beaucoup  de  gens,  pour  qui  le  mot  Dahlia  est  syno- 
nyme d'un.'  masse  de  pétales  plus  ou  moins  arrangés  en 
boule  ou  imbriqués  régulièrement  sur  le  capitule,  ce  nouveau 
genre  est  totalement  inconnu  et  nous  avons  lait  souvent  cette 
remarque  que  ces  mêmes  personnes,  à  qui  on  présentait  pour 
la  première  fois  des  Dahlias  Cactus,  les  prenaient  pour 
d'autres  fleurs,  des  Chrysanthèmes  notamment. 

Ce  n'est  guère  que  depuis  une  dizaine  d'années  que  le 
D.  Cactus  a  fait  son  apparition  et  encore  véritablement  on 
ne  peut  guère  faire  remonter  au-delà  de  1893-1894  l'appa- 
rition des  premières  variétés  dignes  de  porter  ce  nom.  Au 
début,  un  certain  nombre  de  Dahlias  ('anus,  issus  soi- 
disant  du  type,  qui  était  représenté  dans  les  collections  par 
le  D.  Juaresii  nu  Etoile  du  Diable,  sont  maintenant  ou  dis- 
parus ou  relégués  tout,  à  fait  à  l'arrière  plan,  par  suite  delà 
disposition  trop  régulière  des  pétales.  Telles  sont  :  Asia, 
Impératrice  des  Indes.  King  of  Cactus,  The  Shah,  Henrt 
Patrick,  Mme  Hawkins  et.  beaucoup  d'autres  pour  lesquels 
une  section  dite  des  D.  décoratifs  a  été  créée,  afin  de  les 
distinguer  des  Dahlias  complètement  réguliers,  de  forme 

-bilieuse,  dits  Dahlias  à  grandes  Heurs. 

1  (ans  ces  Dali  lias  décoratifs,  ont  donc  .'-té  classés  tous  les 
anciens  D.  Cactus  n'ayant  pas  une  forme  assez  irrégulière 


188 


LE    JARDIN 


pour  prendre  rang  parmi  lesZ).  Cactus  unis,  de  même  que 
certaines  variétés  comme  Grami  duc  Alexis,  aux  ligules 
enroulées  et  à  fleur  plate,  se  présentant  de  face,  de  même 
que  Colosse,  ce  gain  si  intéressant  de  M.  Jules  Chrétien  de 
Lyon,  et  Gloire  de  Paris,  aux  capitules  immenses,  obten- 
tion de  M.  Baudriller. 

Au  fur  et  à  mesure  que  les  nouveaux  semis  voyaient  le 
jour,  des  formes  de  plus  en  plus  légères  surgissaient  et  on 
peut  dire  que,  d'année  en  année,  les  progrès  ont  été  extrême- 
ment rapides.  En  quatre  nu  cinq  ans,  les  collections 
anglaises  et  françaises  ont  été  complètement  modifiées  et, 
dès  maintenant,  on  peu!  facilement  grouper  50  belles  varié- 
tés et  même  plus,  donnant  satisfaction  aux  plus  difficiles, 
au  moins  quant  à  la  fleur  considérée  isolément  ;  car  les  nés 
bennes  seiles  réunissant  toutes  les  qualités  requises  s,, ut 
encore  rares,  la  race  îles  /*.  Cactus  ayant  le  grand  défaut 
d  avoir  des  pédoncules  trop  courts,  laissant  les  fleurs  un  peu 
,  nfoncées  dans  le  feuillage.  Les  efforts  des  semeurs  devront 
désormais  se  porter  sur  ce  point  pour  arriver  à  augmenter  le 
nombre  îles  plantes  remarquables,  non  pas  seulement  par 


•  ^Ai  . ._. _ , _i 

Fig.  83.  —  Dahlia  Cactus  oar.  Porcupine. 

leurs  fleurs  détachées  pour  couper,  maisaussi  el  surtout  par 
l'ensemble  de  leur  floraison  qui  les  fera  rechen  lier  comme 
plantes  propres  à  tous  emplois:  massifs,  corbeilles,  plaies- 
bandes,  groupes,  etc.,  etc. 

Nous  .sommes  bien  à  regret  obligés  de  le  constater,  mais, 
dans  l'obtention  des  D.  Cactus  nouveaux  el  malgré  leur 
climat  défavorable  au  point  de  vue  de  la  production  de  la 
graine,  nous  nous  sommes  laissés  distancer  par  nos  \oisins 
les  Anglais,  et  les  gains  d'origine  française  véritablement 
appréciés  sont  très  rares. 

Pour  s'en  rendre  compte,  il  suffit  simplement  de  lire  les 
étiquettes  des  variétés  exposées  ou  cataloguées  et,  immédia- 
tement, on  s'aperçoit  que  la  majorité  des  noms  sont  d'ori- 
gine britannique.  11  ne  nous  serait  cependant  pas  bien  diffi- 
cile, là  aussi,  si  quelques-uns  de  nos  bons  semeurs  voulaient 
ou  avaient  voulu  h  travailler  »  le  genre,  d'arriver  à  des 
résultats  de  premier  ordre.  En  Angleterre,  où  on  parait 
s'occuper  très  activement  du  Dahlia,  une  société  spéciale 
existe,  qui  juge  de  récompenser  les  meilleurs  semis  de  certi- 
ficats de  mérite,  qui  organise  une  exposition  spéciale  très 
suivie;  mais,  en  France,  rien  de  pareil  n'existe,  si  ce  n'est 
un  concours  institué  par  la  Société  nationale  d'horticulture 
de  France,  concours  qui.  nous  le  constatons,  prend  de  plus 


eu  plus  d'importance  et,  dont  l'intérêt  augmente  d'année  en 
année. 

Il  reste  encore  à  doter  le  genre  de  lionnes  variétés  de 
coloris  inédits  et,  sans  nul  doute,  nous  verrons  surgir  en 
France  de  bons  gains  d'ici  peu,  mais  il  est  temps  des'y  mettre. 

Quels  sont  actuellement  les  caractères  d'un  bon  11.  Cactus 
rr-ni:'  Ils  peuvent  être  résumés  ainsi: 

Hauteur  moyenne  (1  mètre  à  l'"20  au  plus),  port  bien 
érigé,  feuillage  vert,  étoffé,  pédoncules  termes  portant  bien 
au-dessus  de  la  plante  les  nombreux  capitules  aux  ligules 
rayonnantes,  plus  ou  moins  repliées  sur  elles-mêmes  ou 
tordues  ou  enroulées.  L'ensemble,  bien  qu  irrégulier, doit  être 
gracieux  et  léger. 

Nous  donnons,  ci-dessous,  une  petite  liste  descriptive  de 
quelques  variétés  considérées  comme  les  meilleures,  dans  p. 
but  d'aider  les  amateurs  dans  leur  choix  : 

Arachne  (fig.  SI).  --  Variété  remarquable;  centre  de 
chaque  pétale  blanc  pur  avec  une  bande  île  rouge  cramoisi 
brillant  ;  recommandable  pour  la  fleur  coupée  à  cause  de 
la  longueur  de  ses  capitules  (1  ). 

Aurora  (Green,   1897).     -   Saumon   orange   I ié,   très 

florifère,  capitules  petits,   propres  aux  gerbes  et    bouquets. 

Austin  (  annell  (Cannell,  1897).  —  Pétales  longs,  étroits 
et  pointus,  rose  tirant  sur  le  mauve,  fleur  élégante. 

Béatrice  (Turner,  18913).—  Rose  pâle,  éclairé  rose  \  il  aux 
pointes,  couleur  distincte. 

Béatrice  Martin  (Keynes,  1896).  —  Blanc  teinté  chair, 
teinte  très  délicate. 

Cœsar  (Keynes,  1896).—  Rouge  écarlate  clair. 

Cannell's  Gejn  (Cannell,  1896).  —Aurore  cuivré  plus 
pâle  au  pourtour,  tleur  petite,  élégante  pour  bouquets  et 
gerbes,  variété  très  floribonde. 

Karl  of  Pembrocke  (Keynes,  1895).  -  Violet  punie, 
teinte  plus  vive  veloutée  au  centre  :  extra. 

Fusilier  (Keynes,  1896).  --  Saumon  foncé  et  corail  à 
revers  teintés  lilas. 

Gloriosa  i  l\e\  nés,  1894).  —  Carmin  vif,  un  des  plus  beaux 
.types  de  l).  (  'actas. 

J.  E.  Frewer  (Keynes,  1896).  —  Beau  rouge  vermillon, 
forme  parfaite,  pétales  pointus  et  émoulés. 

Miss  Irène  Cannell  (Cannell,  1894).  —Cramoisi  brillant 
teinté  violet. 

Marie  Millier  (West).  —  Aurore  cuivré,  pétales  longs  et 
pointus. 

Mme  Ferdinand  Cayeux  (II.  Cayeux,  1898).  —  Jaune 
canari  brillant,  variété  de  premier  mérite. 

Matchless  (Perkuis).  —  Marron  noir  velouté,  plante  à  effet. 

M.L.GrentheÇF.  Cayeux,  1894).  -  Ecarlate  vif,  variété 
récompensée  d'une  médaille  d'argent  au  concours  de  la 
Société  nationale  d'horticulture  de  France  de  1895. 

Mislress  A.  Peart  (Ware).  —  Fond  blanc  pur,  nuancé 
crème  au  centre. 

Porcupine  (fig.  8:S).  —  Pétales  très  pointus;  très  jolie 
forme;  coloris  écarlate  foncé  (1). 

Robert  Cannell  ((/annell).  -  Rose  carmin  vif,  teinte  déco- 
lorée au  pourtour. 

Royal  George  (Keynes,  1896).  —  Carmin  claii  ombré 
pourpre;  longs  pétales  tuyautés. 

Sainte-Catherine.  —  Jaune  d'or  strié  el  lavé  aurore, 
forme  parlai  le. 

Souvenir  de  Germaine  (H.  Cayeux,  1898).  —  Rougegro- 
seille  lavé  eu  mauve  lie  devin,  forme  distincte. 

Avec  ces  \  ingi  deux  variétés,  toutes  les  exigences  peuvent 
être  satisfaites. 

Nous  cultivons  actuellement  plus  de  lôn  variétés  de 
1).  Cactus  parmi  lesquelles  les  nouveautés  anglaisesde  1898 
qui,  à  en  croire  les  descriptions,  doivent  laisser  loin  derrière 

elles  toutes  les  sortes  connues  à  ce  jour.  Il  y  aura  il •  encre 

d'agréables  surprises  parmi  ces  nouvelles  venues,  si  réelle- 
ment elles  seul  en   progrès  sur  les  \  a piétés  ex isl a  n tes. 

La  culture  du  D.(  'actus  est  identique  à  celle  qu'on  appli- 
que aux  aut  res  races.  Il  est  très  vigoureux  el  ses  tubercules  se 
conservent  très  bien  en  hiver  dans  un  endroit  sec.  à  l'abri 
delà  gelée.  En  mars-avril,  les  touffes  sont  placées  sur  cou- 
che, sons  châssis,  puis  divisées  ou  bien  encore,  les   pousses 

Cl)  Nouveautés  anglaises  mises  au  commerce  cette  année  et 
qui  seront  en  vente  a  l'automne  d  au  printemps  prochain. 


LE    JARDIN 


189 


qu'elles  donnent  en  assez  grande  quantité  sont  détachées  du 
pied-mère  el  bouturées  en  godets.  Les  sujets  obtenus  de  cette 
dernière  façon  fournissent  des  plantes  plus  régulières,  des 
fleurs  plus  nombreuses  el  mieux  faites. 
La  mise  en  place  a  lieu  ilu  20  mai  à  fin  juin,  à  un  mètre 

de  distai n  tous  sens  si  on  plante  en  plein  carré.  Le  jeune 

sujel  '"-:  planté  auprès  d'un  tuteur  dépassant  de  terre  de 
l"50  environ  sur  lequel  il  est  attaché  au  fur  et  à  mesure 
de  son  développement. 

La  floraison  du  Dahlia  Cactus  est  un  peu  tardive,  elle 
a'esl   véritablement   belle  qu'à   partir  de  fin  août.   Depuis 


Dali  lia  Cactus 


Arachnc. 


cette  époque  jusqu'aux  gelées,  les  fleurs  sont  produites  en 
quantité  et  servent  à  la  confection  de  magnifiques  gerbes, 
soit  seules,  soit  associées  à  d'autres  plantes. 

•  •n  voit  donc,  parce  qui  précède,  qu'on  ne  saurait  trop 
encourager  el  recommander  celle  nouvelle  race  de  I  lahlias. 
Outre  qu'ils  ne  sont  pas  plus  difficiles  à  cultiver  que  les 
autres,  ils  sont  plus  légers,  plus  artistiques,  nous  le  répé- 
tons, plus  à  la  mode  en  un  mot.  En  1  lahlias,  ci  mue  en  toutes 
choses,  il  faut  sacrifier  à  cet  entraînement  capricieux  et  des- 
potique qu'est  la  mode,  d'autant  mieux  quen  l'espèce,  la 
vogue  dont  jouissent  les  plantes  qui  nous  occupent  esl  de 
tous  points  justifiée. 

PERD.   CAYEUX. 


Exposition  d'Horticulture  de  Paris 


Les  plantes  nouvelles 

Il  y  a  eu,  cette  année,  bien  peu  de  plantes  nouvelles  pré- 
sentées, ou  tout  au  moins  peu  de  jolies  nouveautés.  Nous 
ne  citerons  que  celles  qui  nous  ont  paru  les  plus  intéres- 
santes. 

En  premier  lieu,  nous  signalerons  cette  plante  sensation- 
nelle a  qui  lit  tant  parler  d'elle  à  l'exposition  de  Gand.  J'ai 
nommé  X'Acalypha  Sanderi  dont  nous  publions  une  planche 
en  couleur  dans  le  présent  numéro  et  qui  valu  à  l'exposant 
M.  Sander  une  médaille  de  vermeil. 

M.  Louis  Urbain  présentait  un  nouveau  Bégonia  qui  a  reçu 
lenom  de  Président  Savoye,  aux  Heurs  d'un  jaune  sulfureux. 

Dans  les  lots  de  plantes  annuelles  et  vivaces  de  la  maison 
Vilmorin-Andrieux,ôn  remarquait  surtoutdeux  nouveautés  : 
le  Gilia  multicaula  àfleurs  bleu  violacé  et  le  Nemesia  d'A- 
frique. 

Cette  dernière  plante  était  également  exposée,  en  beau 
lot  par  M.  Gravereau  ainsi  que  le  Nemesia  strumosa  com- 
pacta floribunda. 

La  maison  Férard  présentait,  dans  son  lot  de  plantes  an- 
nuelles et  vivaces,  l'Erynimum  ochroleucum,  encore  une 
nouveauté. 

L'Œillet  Le  Colosse,  si  élevé  sur  tige,  présenté  par 
M.Vacherot  vaut  la  peine  d'être  cité,  ne  serait-ce  que  pour 
l'originalité  de  son  port. 

M.  Croux  exposait  quelques  Rhododendrons  nouveaux  : 
Mme  Bertaux  à  pétales  légèrement  ondulés  et  d'un  rouge  vif; 
M  me  Rattier.  à  pétales  maculés  de  jaune  sur  fond  rosé;  Com- 
tesse de  Greffulhe  ;  Baron  ne  de  Verdière  aux  lleurs  roses. 

Enfait  de  Rhododendrons  nouveaux,  M.  Moser  présentait 
de  fort  beaux  exemplaires,  dont  nous  ne  pouvons  citer  que 
M  me  Emma  Leduc,  à  fleurs  rose  tendre,  les  autres  étant  nu- 
mérotés. 

M.  Delahaye  présentait  un  Azalea  indica  nouveau  :  La 
France,  aux  pétales  blanc  rosé  teintés  de  rose  ;  M.  Tabar,  un 
Carex  gàllica  à  feuilles  étroites;  M.  Dupanloup  plusieurs 
Cannas  nouveaux,  dont  un  surtout,  Fleuve  d'or,  était  très 
remarquable  par  le  coloris  de  ses  lleurs  et  leur  disposition 
en  épis  très  denses. 

Nous  rappellerons  encore  :  un  Bégonia  Rex  rubis,  intéres- 
sant, présenté  par  M.  Duval  ;  un  Zggopetalum  Perrenondi, 
un  PkajusColsoniet  un  A maryllis  Président  Faure, exposés 
par  M.  Béranek:  un  Pelargonium  :<mate  Petit  Henri  de 
MM.  Bouyer  Fontenaux;  unBegonià  Mme  Chantepie;  une 
belle  variété  de  Caladium  du  Brésil  de  MM.  Cayeux  et 
Le  Clerc;  enfin,  un  Cattleya  speciosa  nivea  de  A.  Danzan- 
villiers,  de  nouvelles  Pivoines  de  M.  Paillet  et  des  Œillets 
nouveaux  de  M.  Régnier,  notamment  Vicomtesse  de  Pour- 
tades. 

VI 

La  floriculture  de  plein  air. 

De  l'immense  succès  remporté  par  l'exposition  d'horti- 
culture, la  floriculture  de  plein  air  a  quelque  peu  le  droit 
de  revendiquer  sa  part,  car  elle  y  a  grandement  contribué. 

De  M.  Louis  Urbain,  nous  signalerons  de  jolis  exemplai- 
res de   Bégonia  Lafayette. 

De  M.  Sallier,  de  beaux  Coleus  au  feuillage  lacinié, 
crénelé  et  diversement  coloré,  ainsi  qu'un  lot  de  Salvia 
Alfred  Ragueneau  et  de  Bégonia  Lafayette. 

M.  Nonin  exposait,  indépendamment  d'une  superbe  col- 
lection de  Pelargonium,  un  lot  magnilique  d'Œillets  remon- 
tants et  un  autre  de  Salvia  Alfred  Ragueneau. 

Delà  maison  Vilmorin,  Andrieux  et  Cie,  je  signalerai  la 
superbe  corbeille  de  Calcéolaires  bordée  de  Nycterima 
selaginoides  aux  petites  lleurs  blanches  et  les  lots  super- 
bes de  plantes  annuelles,  bisannuelles  et  vivaces  dont  un 
se  trouvait  dans  la  tente  des  Rosiers.  Dans  ces  lots,  en  un 
gracieux  mélange,  se  rencontraient  la  Giroflée  Quaran- 
taine, le  Pétunia  blanc,  l'Œillet  d'Inde,  le  Schizanthus 
Grahami  aux  lleurs  roses,  la  Verveine  bleue,  le  Souci 
double,  la  Julienne  deMahon,  le  Coquelicot  japonais,  e 
Xcmesia  compacta,  le  Thalictrum  aquilœgifolium,  le 
Linaria  asparogoides  et  d'autres  encore  dont  l'enumeration 
serait  trop  longue  ;  enfin,  une  belle  collection  de  Pétunias 
hybrides  doubles  à  grandes  lleurs  et  de  coloris  variés. 

De  beaux  Œillets  très  élevés  sur  tige  étaient  exposés 
par  M.  Vacherot,  ainsi  que  quelques  variétés  de  Bégonias. 

La  maison  Férard  exposait  deux  lots  importants  de  plan- 
tes annuelles,  bisannuelles  et  vivaces.  Le  massif  que  cette 
dernière  maison  exposait   dans   la  tente  des  Rosiers  était 


190 


LE   JARDIN 


très  bien  disposé.  Là,  rivalisaient  de  beauté  les  Coquelicots, 
Capucines,  Anthémis,  Lupins,  Ancolies,  etc..  Citons  sur- 
tout les  superbes  spécimens  de  Viola  cor  muta  grandiftora, 
de  Phlox  divaricata  canadensis,  d'Amaryllis,  de  Pavots 
aux  pétales  maculés  de  noir,  de  Zinnia  doubles  à  grandes 
fleurs,  etc.  ,  ,   .        , 

De  M.  Gillard,  nous  signalerons  les  forts  exemplaires  de 
Chrysanthemum  frutescens.  De  la  superbe  collection  de 
plantes  vivaces  et  bulbeuses  et  de  plantes  de  rocailles 
exposée  par  la  maison  Thiébault-Legendre,  nous  citerons 
le  Gypsophila  repens,  les  Campanula  glomerata  et  per- 
sicœfolia  Veronica  gentianoides,  le  Corydalis  lutea,  le 
Pœonia  tenuifolia  au  feuillage  lacinié  et  aux  fleurs  d'un 
rouge  sanguin,  enfin  quelques  beaux  Fragaria  indica. 
M  Géraud  présentait  un  beau  lot  de  plantes  aquatiques  et 
de  très  belles  Primevères  du  Japon  ;  M.  Béraux  un  joli  lot 
de  Pensées  doubles  de  coloris  variés  ;  M.  Falaise  un  superbe 
lot  de  Pensées  à  grandes  macules  cuivrées  ;  M.  Dugcurd, 
un  lot  d'Orchidées  de  pleine  terre  et  diverses  autres  plantes: 
Asphodèles,  Anémones,  Alyssum,  Ajuga,  Convallaria 
Polygonatum  à  fleurs  doubles,  Phlox  divers,  Pensées, 
Saxifrages,  ainsi  qu'un  lot  de  Primula  japonica. 

De  très  jolis  Phlox  canadensis  divaricata  étaient  pré- 
sentés par  MM.  Cayeux  et  Le  Clerc.  M.  Bournissier  exposait 
un  lot  remarquable  de  plantes  officinales  et  de  Primevè- 
res du  Japon. 

De  chaque  enté  du  rocher  créé  dans  la  grande  tente,  la 
maison  Vilmorin-Andrieux  et  Cie  avait  dissséminé,  sur  un 
talus  rocailleux,  une  très  belle  collection  de  jolies  plantes 
alpines  et  de  plantes  saxatiles. 

Enfin,  du  Midi,  M.  Delavier  apportait  une  magnifique  col- 
lection d'Œillet's  pour  la  fleur  coupée. 

F.  DESPINOY. 
VII 

Arboriculture. 

Les  végétaux  d'ornement  occupaient,  comme  les  années 
précédentes,  une  large  place  dans  l'exposition  d'horticul- 
ture. 

En  pénétrant  dans  la  grande  tente,  nous  remarquons,  a 
droite,  sur  le  côté,  et  formant  fond,  une  très  grande  plate- 
bande'  toute  garnie  de  superbes  spécimens  de  Rhododen- 
drons, toujours  tant  admirés  par  leur  floraison  remarquable. 
Que  de  frais  et  francs  coloris  l'on  rencontre  dans  les  fleurs 
de  ces  plantes. 

Des  Azalées,  tout  aussi  fleuries  et  aussi  belles,  complé- 
taient cette  présentation  vraiment  admirable  qui,  du  reste, 
a  valu  à  son  propriétaire,  M.  Moser.  la  prime  d'honneur. 

A  l'extrémité,  et  pas  assez  en  vue,  étaient  quelques  nou- 
veautés de  Rhododendrons  d'une  réelle  valeur  et  fort 
appréciées  des  amateurs. 

Faisant  le  pendant  à  cet  important  lot,  on  remarquait,  à 
gauche,  les  beaux  exemplaires  de  Rhodendrons  de  M.Croux, 
également  tout  couverts  de  fleurs,  accompagnés  de  non 
moins  belles  Azalées.  Nous  avons  aussi  remarqué  de  ce 
présentateur  un  petit  lot  de  nouveautés  de  Rhododendrons, 
vraiment  méritantes,  qui  feront  certainement  bonne  mine  à 
coté  de  nos  variétés  actuelles. 

Quelle-  jolies  plantes  sont  ces  Rhododendrons,  que  d'ad- 
mirateurs ils  ont!  Pour  les  amateurs,  signalons  quelques 
bonnes  et  belles  variétés  prises  dans  le  lot  de  ces  deux 
exposants  qui,  depuis  longtemps,  ont  acquis  une  réputation 
justifiée  dans  la  culturelle  ces  plantes:  Mme  Carcalho, 
blanc  maculé  jaune,  Mistress  Williams,  rose,  Bouquet  de 
Flore,  rose  pourpre,  Comte  Adrien  de  Germiny,  nias  rosé, 
Joseph  Fia/a,  lilas,  Schiller,  pourpre. 

Parmi  les  variétés  A'Azalea  mollis  exposes,  nous  signa- 
lerons :  Isabelle  Van  Houtte,  jaune  clair  taché  d'orangé, 
Papadoli,  rose  maculé  orangé  pâle,  Comte  de  Quincey, 
jaune  pale  mélangé  de  jaune  foncé,  etc. 

Les  \.alca  ponlica  figuraient  dans  ces  lots:  nous  avons 
noté,  comme  variétés  florifères:  Belle  </'  Angleterre,  Eugé- 
nie lui  puis,  Fleur  de  Pêcher, etc. 

De  M.  Moser,  signalons  encore  ses  superbes  Erables  japo- 
nais, qui  sont  toujours  tant  recherchés. 

Indépendamment  de  son  exposition  de  plantes  de  terre 
de  bruyère.  M.Croux  avait  réuni  une  collection  d'arbustes, 
la  plupart  à  floraison  printanière  et  beaucoup  d'introduc- 
tion récente. 

Remarqué  le  joli  et  fin  Spirasa  japonica  rubra,  le  Sp.  An- 
lony  Waterer,  le  Ru  bus  sorbifohus,  le  Daphniphyllum 
<.  le  Colutea  bullata.  et  quelques  Conifères. 

Du  mémo  exposant,  de  jolies  touffes  et  des  tiges  bien 
formées  d'Hydrangea  paniculata.  de  beaux  spécimens 
d'arbustes  à  feuillage  persistant,  qui  font  toujours  bonne 
figure  à  rentrée  de  l'exposition. 

Nous  terminerons  avec  cet  exposant  en  signalant  ses 
arbres  fruitiers  formés  dirigés  par  une  main  habile,  et  ses 
arbres  en  pots,  cultivés  en  vue  du  forçage. 


Nous  sommes  attirés,  après  avoir  visité  les  bouquets, 
par  les  lots  de  M.  Paillet,  qui  nous  montrait  des  Pivoines 
ligneuses  dans  la  culture  desquelles  il  est  passé  maitre. 
Ses  Hydrangea  paniculata  forment  un  massif  tout  blanc, 
un  beau  lot  d'arbustes  à  floraison  printanière,  dans  lequel 
nous  avons  remarqué  quelques  bonnes  Spirées,  guirlandes 
de  Rose  Crin/non  Rambler,  et  le  toujours  mignon  Azalea 
amœna. 

Au  dehors,  nous  admirons,  du  même  exposant,  de  ma- 
gnifiques spécimens  d'Erables  à  feuillage  coloré,  renfer- 
mant les  plus  belles  espèces  du  genre.  Dans  ce  lot,  un  des 
plus  beaux  de  l'Exposition,  nous  remarquons  d'autres  végé- 
taux tels  que  Prunus  Pissardi,  Cornus  Mas,  de  végéta- 
tion luxuriante. 

A  côté,  est  installée  l'exposition  de  M.  Bruneau:  arbres 
d'une  conduite  irréprochable,  arbres  en  pots  bien  formés. 
Sous  une  des  tentes,  nous  rencontrons  un  petit  lot  d'ar- 
bustes à  floraison  printanière,  de  M.  Bruneau.  Remarqué 
entre  autres,  dans  cette  présentation,  un  Rhododendron, 
Mme  Rosenthal  élevé  sur  tige. 

Terminons  notre  visite  sous  la  tente  principale  en  notant 
le  lot  d'Azalées  (plantes  nouvelles)  de  MM.  Delabaye  et  Dal- 
lières  et  le  lot  de  Clématites  de  M.  Boucher. 

VIII 
Culture  maraîchère 

Les  produits  de  la  culture  maraîchère  étaient  peu  nom- 
breux ;  en  revanche  ils  étaient  de  toute  beauté.  En  premier 
lieu,  vient    la  maison  Vilmorin-Andrieux   et  Cie  avec   ses 
légumes  sélectionnés  :    L'ace    pure,    tel  est  le  cachet  que^ 
l'on  peut  apposer  sur  chaque  légume  présenté. 

M.  Lambert,  qui  cultive  de  main  de  maitre.  nous  montrait 
un  assortiment  de  légumes  d'une  venue  parfaite. 

IX 
Industries  horticoles 

L'emplacement  de  la  tente  des  Roses  a  donné,  à  l'Indus- 
trie horticole,  une  disposition  des  plus  défavorables  augmen- 
tée encore  par  le  mauvais  état  du  terrain  à  la  suite  des 
pluies  torrentielles  qui  n'ont  guère  cessé  pendant  la  durée 
de  l'Exposition. 

Les  serres  disposées  sous  les  arbres  n'avaient  pas,  pour 
le  visiteur,  l'aspect  accoutumé,  ce  qui  n'a  pas  empêché  les 
nombreux  fabricants  de  rivaliser  d'ardeur  et  de  nous  mon- 
trer les  nombreux  spécimens  de  leur  construction. 

Dans  la  visite  faite  à  travers  cette  Exposition  du  Travail, 
nous  avons  remarqué  la  maison  Bergêrot,  avec  diverses 
serres  d'amateurs  et  de  culture,  ainsi  qu'un  joli  travail  en 
fer  forgé  qui  a  fait  l'admiration  des  amateurs  de  ferronne- 
rie artistique. 

M.  Brochard  fils  présentait  des  serres  d'amateurs,  des 
serres  à  Vignes  d'une  belle  couue.des  châssis  le  couclieen 
fer  spécial,  et  aussi  une  série  d'espaliers  et  contre-espaliers 
simples  et  doubles  palissés  et  recouverts  d'abris  vitrés 
mobiles.  Notons  aussi  ses  nombreux  appareils  d'arrosage 
pour  villes  et  châteaux. 

M.  Grenthe  exposait  différentes  serres  et  ses  chauffages 
dont  on  n'a  plus  à  faire  l'éloge.  La  maison  Mathian  avait 
également  plusieurs  modèles  bien  compris  de  serres, 
chauffage  et  coffres.  Les  divers  modèles  de  grillage  ondulé 
de  M.  Solder  a  fort  intéressé  les  amateurs  de  clôtures 
de  luxe. 

M.  Cochu  a  eu  beaucoup  de  succès  pour  sa  claie  persienne 
et  sa  serre  en  bois  à  double  vitrage. 

N'oublions  pas  les  serres,  châssis,  coffres,  etc.,  de 
M.  Ozanne. 

Dans  la  spécialité  des  chauffages,  nous  trouvons  toujours 
M.  Lebœuf  avec  ses  appareils"  mobiles  et  de  nombreux 
types  de  chaudière. 

M.  Durand-Vaillant  présentait  un  nouvel  appareil  de 
chauffage  supprimant  la  maçonnerie. 

Remarqué  les  chauffages  de  M.  Blanquier,  ainsi  que  ceux 
de  MM.  Dedieu  et  Hallay. 

La  maison  Besnard,  avec  ses  pulvérisateurs  et  alambics, 
innovait  cette  année  sa  nouvelle  soufreuse  «  Eole  »  très 
perfectionnée. 

M.  Aubry  et  M.  Pradines  exposent  toujours  une  coutelier 
rie  horticole  de  premier  choix. 

M.  Tissot  avait  une  exposition  complète  de  quincail- 
lerie horticole  et,  en  général,  tout  ce  qui  concerne  l'outil- 
lage de  l'horticulteur  et  de  l'amateur. 

SI.  Vidal-Bcaume,  avec  ses  moteurs  à  vent,  installait  une 
grande  quantité  de  pompes,  manèges,  rouleaux,  ton- 
deuses, etc. 

M.  Floucaud  présentait  cette  année,  en  plus  de  ses  appa- 
reils d'arrosages  très  perfectionnés,  un  nouvel  instrument 
servant  â  déboucher  les  orifices  pulvérisateurs. 


LE  JARDIN 


lill 


A  signaler  une  nouvelle  tondeuse  de  gazon  «  La  Pari- 
sienne »  présentée  et  perfectionnée  par  M.  Lemelle. 

M.  Plançon  avait  exposé  plusieurs  kiosques  à  couver- 
tures démontables,  ainsi  que  de  claies  et  paillassons  qui 
font  la  renommée  de  sa  maison. 

Egalement  à  signaler  les  kiosques,  claies  et  paillassons 
de  M.  I)  irléans. 

Remarqué  les  claies  et  paillassons  de  M.  Autrui  . 

M.  Philippon  exposait  également  un  kiosque  et  un  por- 
tique en  rustique. 

Dans  toutes  ces  merveilles,  les  amateurs  et  profession- 
nels ont  pu  trouver,  à  leur  choix,  l'utile  et  l'agréable  en  se 
rendant  compte  que  l'Industrie  horticole  est  à  la  hauteur 
de  sa  tâche  f>t  que  ses  ingénieux  constructeurs  marchent 
toujours  de  l'avant  dans  la  voie  du  Progrès. 

A.  GOURLOT. 


LE   NETTOYAGE    DES   VITRAGES    DES  SERRES 


Tous  ceux  qui  possèdenl  des  serres  savent  avec  quelle 
rapidité  les  vitrages  de  celles  ci  se  salissent,  et  quels  désa 
çréments  proviennent  dé  la  formation  sur  ceux  ci  d'une 
sorte  de  limon  gélatineux  el  verdâtre  de  l'aspeel  le  plus 
désagréable.  Ce  n'esl  pas  seulement  l'aspect  de  propretédes 
serres  qui  souffre  de  cet  état  de  choses:  les  plantes  i 
aussi,  en  subissent  les  conséquences,  cardes  gouttes  d'eau 
chargées  ((.•  ces  saletés  tombent  sur  les  feuilles  et  les  tachent  ; 
enfin,  ces  amas  de  mousses  et  conferves  gélatineuses  sont 
trop  souvent  de  véritables  nids  à  insectes  et  cela  seul  suf- 
fit pour  justifier  leur  destruction. 


CULTURE    POTAGERE 


A  propos  du  pincement  des  Choux 
de  Bruxelles. 

Une  question  qui  nous  parait  assez  intéres" 
santé,  a  été  agitée  dernièrement  à  la  Société 
centrale  d'horticulture  de  la  Seine-Inférieure. 

Elle  est  relative  au  pincement  des  Choux  de 
Bruxelles.  Certains  praticiens  étaient  parti- 
sans de  cette  opération,  d'autres  prétendaient 
qu'elle  était  peu  utile,  quelques-uns  même 
affirmaient  qu'elle  était  inutile  et  sans  effet. 

Cependant,  des  explications  données  et  des 
expériences  faites  par  des  jardiniers  sérieux, 
il  semblerait  ressortir  que  les  deux  opinions 
peuvent  être  admises,  le  pincement  pouvant 
trouver   sa  raison  d'être   dans    certains    cas. 

C'est  du  moins  notre  avis,  parce  que,  d'un 
côté,  si  l'on  retranche  la  tète  des  tiges  .1  un 
moment  donné,  lorsque  les  pommes  ont  atteint 
déjà  un  certain  développement,  !a  sève  assu- 
rément est  refoulée  dans  les  parties  infé- 
rieures autrement  dit  dans  les  petites  pommes, 
or,  celles-ci,  recevant  une  quantité  de  nour- 
riture plus  abondante,  se  développent  en 
conséquence  plus  rapidement  et,  en  outre, 
presque  toutes  au  même  moment,  ce  qui  pro- 
duit une  récolte  instantanée  et  probablement 
des  pommes  plus  grosses  et  moins  serrées. 

Ce  procédé  peut  avoir  son  utilité  dans  les 
grands  établissements,  où  le  jardinier  doit 
fournir    à   la    fois  des  quantités  de    légumes. 

Mais,  d'un  autre  côté,  la  plupart  du  temps 
là  n'est  pas  le  but  de  la  culture  du  Chou  de 
Bruxelles.  AU  contraire,  dans  les  maisons 
bourgeoises,  il  faut  des  Choux  de  Bruxelles 
les  plus  petits  possible,  d'une  fermeté  irrépro- 
chable et  d'une  cueillette  prolongée. 

Nous  croyons  que.  pour  obtenir'ce  résultat, 
il  est  indispensable  de  laisser  les  tiges  s'al- 
longer à  volonté  de  façon  à  faciliter  la  forma- 
tion successive  des  pommes  latérales  qui  sont 
cueillies  au  fur  et  à  mesure  de  leur  dévelop- 
pement et   du  besoin. 

Il  ne  faut  donc  pas,  croyons-nous,  adopter 
une  de  ces  deux  mesures  comme  règle  générale. 

Peut-être  le  pincement,  comme  on  l'a  dit, 
avance-t-il  de  quelques  jours  la  production. 
Alors,  dans  ce  cas,  si  l'on  est  pressé,  et  que 
l'on  soit  obligé  de  donner  des  Choux  de 
Bruxelles  à  une  époque  fixe,  l'opération  peut 
être   faite    sur  quelques  sujets   seulement. 

<  )n  a  également  émis  l'avis,  qu'il  était  utile,  pour  accé- 
lérer la  formation  des  petites  pommes,  de  rogner  une 
partie  des  feuilles  de  Choux. 

Nous  n'avons  pas  fait  cette  expérience,  mais,  théorique- 
ment, nous  ne  voyons  pas  trop  quelle  influence  cette 
ablation  peut  avoir  sur  le  développement  plus  ou  moins 
rapide  des  parties  comestibles?  Nous  pensons  au  contraire 
que  ces  suppressions  ne  peuvent  avoir  pour  résultat  qu'un 
arrêt  dans  la  végétation  en  général,  de  ces  légumes. 

Si,  parmi  les  lecteurs  du  Jardin,  il  se  trouve  quelques 
personnes  que  la  question  intéresse,  nous  espérons  qu'elles 
voudront  bien  en  faire  l'expérience  et  en  faire  connaître 
le  résultat. 

A.  GOUELLAIN. 


laclette  Henri/  Çhantin  pour  nettoyer-  les  vitrages  des  serres 

L'entretien  de  la  propreté  du  vitrage  des  serres  est  donc. 
d'une  importance  indiscutable  dans  la  culture  sous  verre. 

Mais,  en  pratique,  la  chose  0  est  pas  aussi  aisée  qu'elle 
en  a  l'air,  car,  ou  bien  il  faut,  pour  atteindre  tous  les  recoins 
des  vitrages,  se  servir  de  brosses  ou  d'épongés  emmanchées 
au  bout  de  longs  bâtons  et  alors  on  risque  défaire  tomber 
l'eau  sale  sur  les  plantes  et  de  les  tacher,  ou  bien  encore  il 
faut  déranger  les  plantes  et  les  replacer  une  fois  le  nettoyage 
terminé,  ce  qui  est  toujours  long  el  n'est  pas  toujours  pos- 
sible. 

Avec  hiRacleiir  Henry  Chantin  figurée  ci-dessus  (fig.  85), 
ces  inconvénients  sont  e\  i  tés. 

Cet  instrument  se  composed'unelamede  caoutchouc  serrée 
entre  deux   lames  de  cuivre  auxquelles  tient  une  longue 


192 


LE    JARDIN 


poignée,  et  d'une  cuvette  mobile  placée  au-dessous  de  la 
lame  caoutchoutée,  de  façon  à  ce  que,  lorsque  l'on  passe 
celle-ci  sur  les  vitres  pour  les  nettoyer,  cette  cuvette  mobile, 
pestant  verticale,  reçoive  tontes  les  matières  ramassées  par 
la  lame  caoutchoutée. 

Cet  ingénieux  système  breveté,  imaginé  et  mis  en  venté 
par  M.  Henri  Chantin,  a  déjà  reçu  l'approbition  de  tous 
ceux  qui  en  ont  tait  lassai:  aussi  pensons-nous  que  c'est 
rendre  service  à  tous  les  amateurs  de  serres  de  leur  signaler 
cette  intéressante  nouveauté. 

p.  lepage: 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 


Séance    du    î)    juin    189S. 


COMITE   DE   I'LORICULTURE 

MM.  Cayeux  et  Le  Clerc  avaient  apporté  une  collection 
de  Pyrèthres  du  Caucase  {Pyrethrum  roseum)  renfermant 
de  très  belles  variétés,  telles  que:  Emile  Lemoine,  d'un 
coloris  cramoisi  extrêmement  foncé;  White  aster,  blanc; 
Triomphe  de  France,  rouge  vif:  Toison  d'Or,  jaune 
soufre,  etc..  En  outre,  ils  présentaient  deux  autres  lots  de 
ces  mêmes  Pyrèthres  :  l'un,  de  semis  de  1897,  renfermait  de 
fort  jolis  gains,  tels  que  :  La  Pureté,  à  fleurs  très  pleines, 
blanc  pur  et  Frédégonde,  à  fleurs  rose  pourpre,  également 
très  pleines;  l'autre,  de  semis  de  1S98,  se  signalait  par  des 
perles  telles  que  Marie  Le  Clerc,  à  très  grandes  fleurs,  très 
pleines,  d'un  blanc  d'une  pureté  remarquable;  Surpasse 
Panorama,  Walkyrie,  etc.  Enfin,  les  mêmes  présentateurs 
nous  montraient  des  Lychnis  viscaria  flore  pleno  au  puis- 
sant coloris  carmin  violacé,  des  Juliennes  à  fleurs  doubles 
panachées  et  une  Violette  à  fleurs  blanches. 

Une  collection  des  meilleures  variétés  d'Iris  germanica 
aux  coloris  si  variés,  depuis  les  jaunes  tels  que  Ariane  et 
Idion,  les  blancs  tels  que  Innocenta,  jusqu'aux  violets  plus 
ou  moins  pâles  tels  que  Irma,  ou  plus  ou  moins  foncés  tels 
que  Assuérus,et  aux  violets  rougeàtres  veloutés  tels  que  Jac- 
quesiana  et  Èsmeralda,  était  présentée  par  MM.  Vilmorin, 
Andrieux  et  Cie,  ainsi  que  des  Hemerocallis  (lava  et  H. 
Middendorfiana,  l'Arum  Dracunculus  et  le  curieux  Arum 
muscivorum  ou  Helicodiceros  ermitus,  connu  sous  les 
noms  français  de  Gouet  chevelu  et  d'Attrape  mouche,  dont 
le  spadice  et  la  spathe  énorme,  rouge  vineux,  très  poilue, 
exhalent  une  forte  odeur  très  désagréable. 

Deux  très  beaux  Œillets,  cultivés  sur  tige  unique  par 
M.  Batardy,  amateur  à  Paris,  ont  été  très  admirés. 

COMITÉ    DES   ROSES. 

En  outre  des  deux  jolies  variétés  hybrides  de  The  :  Sou- 
venir  du  Président  Carnot  et  Mme  Eugène  Verdier,  et  de 
la  rose  moussue  Mme  Louis  Lèvèque,  MM.  Lévêque  et  lils, 
d'Ivry,  montraient  un  semis  non  nommé,  dont  les  fleurs, 
d'un"  beau  blanc  d'ivoire,  étaient  remarquables  comme 
pureté  de  coloris  et  de  forme. 

D'autre  part,  les  mêmes  présentateurs  avaient  apporté 
deux  gros  bouquets  de  la  jolie  variété  qui  a  tant  fait  parler 
d'elle^et  avec  juste  raison,  depuis  son  apparition  encore 
relativement  récente,  la  rose  Crimson  Rambler.  L'un  des 
deux  bouquets  était  cueilli  depuis  trois  semaines  déjà, 
l'autre  l'avait  été  le  matin  même,  et,  malgré  cela,  la  diffé- 
rence était  à  peine  sensible:  les  fleurs  étaient  admirable- 
ment conservées  et  à  peine  plus  pâles  de  coloris  dans  le 
bouquet  cueilli  depuis  trois  semaines;  c'est  un  bon  point 
de  plus  à  l'actif  de  cette  charmante  variété  florifère. 

COMITÉ   DES   ORCHIDÉES 

Les  Çaltleya  Mossiœ  alba  étaient  représentés,  à  cette 
séance,  par  deux  bien  belles  variétés  d'une  grande  pureté: 
le  C.  M.  alba  excelsior,  présenté  par  M.  Belin,  d'Argenteuil, 
et  le  C.  M.  alba  Berti,  apporté  par  M.  Piret,  d'Argenteuil. 

Les  autres  apports  étaient  :  un  très  beau  Cattleya  Men- 
deli  Morganiœ,  de  M.  Bert,  de  Bois-Colombes,  un  remOT- 
quable  C.  MAVagneri  delicatissima,  de  M.  Belin,  d'Argen- 
teuil, un  joli  Angrœcum  Sanderiànum  ou  A.  modestum, 
de  M.  Lavanchy,  jardinier-chef  du  Jardin  botanique  de  la 
Faculté  de  médecine  de  Paris,  un  beau  et  curieux  Cymbi- 
dium  Lowianum  eximium,  de  M.  Béranek,  de  Paris,  un 
Oncidium  macranthum,  à  longue  inflorescence  remarqua- 


blement développée,  de  M.  Opoix,  jardinier-chef  des  Jar- 
dins du  Luxembourg,  etc. 

COMITÉ   D'ARBORICULTURE   FRUITIÈRE 

M.  Fatzer  avait  un  apport  absolument  hors  pair  :  huit 
pêches  Précoce  de  Haie  et  une  pêche  Grosse  Mignonne, 
d'un  coloris,  d'une  grosseur,  d'une  perfection  de  forme 
hors-ligne  ainsi  que  des  brugnons  Précoce  de  Croncels 
apportes  avec  leurs  branches  sur  lesquelles  ils  étaient 
groupés  par  deux  et  trois,  tous  d'une  grosseur,  d'un  coloris 
et  d'une  forme  admirable. 

Pour  récompenser  d'une  manière  spéciale  l'habile  direc- 
teur des  Forceries  de  l'Aisne,  la  Société  a  décidé  de  lui 
décerner  une  médaille  d'argent  pour  l'excellence  de  ses 
nombreux  apports  faits  en  séances  au  cours  de  l'année. 

COMITÉ    DE    CULTURE    POTAGÈRE 

M.  Lambert,  jardinier-chef  de  l'hospice  de  Bicètre,  avait 
apporté  des  Carottes  :  courte  de  Guérande,  grelot  et  demi 
longue  de  Chàtenay,  ainsi  que  des  Navets  :  plat  hâtif  à 
feuilles  entières  et  plat  blanc  de  Milan,  bien  francs  et 
bien  purs,  des  plus  appétissants. 

COMITÉ    n'.\RI!ORICULTURE    D'ORNEMENT 

I*n  lot  fort  important  d'arbustes  à  feuilles  panachées 
envoyé  par  MM.  Simon  Louis  frères,  de  Nancy,  contenait 
bien  des  choses  intéressantes  et  plaidait  en  faveur  de 
nombre  de  jolies  variétés  d'Erables  à  feuilles  panachées, 
du  Tulipier  et  du  Tilleul  à  feuilles  panaehées,  du  Forsythia 
oîridissima  foliis  variegatis,  du  Fagus  sylvatica  atropur- 
purea  tricolor,  de  VOrnus  europeus  foliis  variegatis,  du 
Lupistrum  vulgare  foliis  variegatis,  etc. 

M.  Bruneau,  de  Bourg-la-Reine,  en  outre  du  Spirœa 
opulifolia  type  du. Sarothamnus scoparius  foliis  variegatis, 
du  joli  Seringat  à  fleurs  doubles  nommé  Poule  d'argent,  etc.. 
avait  plusieurs  variétés  de  Weigelia,  dont  les  variétés 
Pascal  et  Descartes,  à  fleurs  rouge  sang  très  foncé  et  surtout 
la  remarquable  variété  florifère  et  décorative  Eva  Rathkc, 
aux  crandes  fleurs  nombreuses  cramoisi  brillant,  d'un 
grandeffet.  J.  FOSSEY. 


Les  Produits  de  Culture  forcée  aux  Halles 


(  )n  peut  se  demander  jusqu'où  peut  aller  la  naïveté  de  cer- 
tains journalistes,  en  lisant,  en  première  page  d'un  grand 
journal  quotidien,  un  écho  paru  la  veille  du  Grand  Prix. 

Dans  cet  écho,  on  expliquait,  fort  sérieusement  du  reste, 
comment,  à  l'aide  d'une  seringue,  on  colorait  les  beaux 
fruits  :  pêches,  abricots  et  fraises  en  les  traitant  par 
injections. 

Au  laboratoire  municipal,  où  le  journal  en  question 
disait  avoir  puisé  ces  renseignements,  on  n'a  même  pas  eu 
de  pèches,  abricots  ou  fraises  à  examiner  pour  leur  coloris. 

Il  a  été  mis  en  vente  au  pavillon  n°  6,  pendant  ces  quinze 
premiers  jours  dejuin,  environ  1050  Melons. 

Les  bons  Melons  Cantaloup  ont  été  adjugés  de  5  à 
iô  francs  et  même  25;  la  production  ayant  sensiblement 
augmenté  depuis  le  12juin,  les  prix  ont  diminué  de  moitié. 

5011  kilos  de  raisin  Frankenthal,  de  li  à  !)  francs;  un  lot 
bien  noir  et  de  toute  première  qualité  a  fait  jusqu'à  14  fr.  50. 

Environ  300  kilos  de  raisin  Foster's  Seedling.  de  10  francs 
à  lu  fr.  501e  kilo. 

160  kilos  de  raisin  Chasselas  royal,  de  8  à  19  francs  le  kilo, 
et  exceptionnellement  24  francs. 

Enfin  du  raisin  Napoléon,  Muscat,  Duc  de  Bucklanil  {?), 
à  des  prix  divers  et  fort  irréguliers. 

Le  premier  raisin  Muscat  d'Alexandrie,  le  2  juin,  adjugé 
1 1  fr.  50  le  kilo. 

Quelques  Groseilliers  en  pots  avec  fruits  à  maturité,  de 
3  a  12  francs. 

Les  fraises  D'  Morère  se  sont  soutenues  jusqu'à  la  fin. 

Quoiqu'ayant  diminué,  les  pêches  sont  encore  à  de  bons 
prix;  on  paie  les  12  extra,  de  30  à  70  francs. 

Plus  de  brugnons  que  la  quinzaine  précédente;  de  20  à 
55  francs  les  12  beaux  fruits. 

J.  M.  B1TSSON. 


LE  JARDIN 


L93 


LE  JARDIN.  -  N°  273.  -  5  JUILLET  1898. 

CHRONIQUE 

Le  respect  s'en  va  chaque  jour  de  plus  en  plus  !  Bientôt,  on 
ne  mangera  plus  de  fruits  naturels.  Un  journal  du  matin,  donl 
nous  reproduisons  l'information  sous  toutes  réserves,  nou 
apprenait dernièrement,eneffet,qu'on  maquillerait  les  fruits, 
que  les  fraises  aux  belles  couleurs,  que  les  abricots  si  gra 
cieux  sous  leur  apparence  de  cire,  que  [es  pèebes  à  l'incarnat 
délicat  et  velouté,  seraient  l'objet  de  maquillages  prati- 
qués sur  une  grande  échelle.  Ces  fruits  se  comporteraient 
comme  de  simples  mondaines.  La  coloration  sérail  assez 
coûteuse  comme  temps  et  comme  matière,  puisque  chaque 
produit  devrait  être  injecté  isolément,  aussi  ne  "s'en  servi- 
rait-on que  pour  les  primeurs  les  plus  chères.  La  loi  ne 
pourrait  rien  contre  les  maquilleurs  qui  se  trouveraient 
placés  sur  le  même  rang  et  dans  les  mêmes  conditions  que 
les  confiseurs  et  les  fabricants  de  jouets,  à  qui  on  tolère  un 
petit  nombre  de  substances  colorantes.  Mais  nous  pouvon 
être  rassurés  pour  le  moment,  puisqu'un  collaborateur  du 
Jardin  nous  a  appris,  dans  le  dernier  numéro,  que  le  ren- 
seignement était  inexact. 

Le  papillon  de  nos  jardins,  pourtant  si  gracieux,  est, 
parait-il,  un  affreux  ivrogne.  Un  expérimentateur  patient 
et  avisé.,  a  enfermé  dans  une  serre  douze  papillons  mâles  et 
autant  de  femelles,  pour  pouvoir  se  livrer  à  loisir  à  leur 
observation.  Les  dames  ailées  sont  d'une  sobriété  parfaite, 
tandis  qui' les  mâles  sont  d'une  révoltante  intempérance. 
Ils  recherchent  les  fleurs  dont  la  distillation  fournit  le  plus 
d'alcool  et  s'abreuvent  de  leurs  sucs  au  point  de  rester  ina 
nimés  pendant  plusieurs  heures.  <  »n  peut  alors  ramasser 
des  papillons  ivres-morts!  L'action  enivrante  est  encore 
plus  rapide  et  plus  marquée,  si  on  verse  sur  le  carreau  de 
la  serre  quelques  gouttes  d  une  liqueur  al lique  telle  'iu- 
le gin.  11  est  temps,  croyons-nous,  de  fonder  une  société  de 
tempérance  pour  papillons. 

-    ■ 

Parmi  les  questions  mises  au  concours  puni-  1899,  par  la 
commission  du  Congrès  horticole,  signalons:  le  forçage  des 
légumes  et  des  fruits  au  point  de  vue  commercial;  la  cou 
lure  des  fleurs  des  arbres  fruitiers  et  son  traitement;  le  rôle 
de  la  lumière  et  du  renouvellement  de  l'air  dans  la  culture 
en  serres;  la  forme  de  l'absorption  de  l'azote  par  les  raci- 
nes; les  parasites  végétaux  des  Rosacées  cultivées  et  leur 
destruction,  etc.  Notons  encore  une  question  supplémen- 
taire, ajoutée  après  coup  :  étude  de  la  maladie  de  la  galle 
de  la  Pomme  de  terre.  M.  le  baron  de  Kerzpedron,  qui  en 
a  fait  la  proposition,  s'engage  en  même  temps  à  donner  la 
niiles  récompenses  que  mériteront  les  concurrents.  C'est 
d'un  heureux  exemple,  qui  ne  saurait  être  trop  imité  et  qui 
vaudra  certainement  au  sympathique  membre  de  la  Société 
nationale,  les  sincères  félicitations  de  tous  ceux  qui  ont  pris 
à  cœur  le  succès  de  notre  Congrès  horticole. 

Quelles  sont  les  meilleures  graines  à  employer  dans  les 
semis'.' Faut-il  donner  la  préférence  à  celles  qui  sont  lour- 
des ou  bien  à  celles  qui  sont  légères?  La  question,  pour 
banale  qu'elle  peut  sembler,  ne  laisse  pas  que  d'avoir  une 
certaine  importance.  MM.  Iliehs  et  Dabney,  aux  Etats- 
Unis,  ont  observé  que  des  graines  de  petits  pois,  choisies 
parmi  les  plus  lourdes,  ont  fourni  des  plantes  qui  ont  Qeui  i 
quatre  jours  plus  tôt  que  d'autres  provenant  de  graines  de 
densité  moins  élevée.  La  mise  à  graines  a  été  également 
plus  précoce  de  quatre  jours.  Avec  des  Haricots,  les  résul- 
tats ont  été  exactement  de  même  ordre.  I  e  poids  des  racines 
présentait  des  différences  sensibles  dans  1  un  et  l'autre  i  as  : 


il  était  supérieur  d  un  quarj  pour  les  plantes  auxquelle   le 
raines  lourde    avaient  donné  naissance.  La  moral  . 
-i"  ces  faits,  c'est  qu'il  ne  faut  pas  imiter  les  cultivateurs, 
qui  vendent  leurs  meilleures  graine   et  gardent,  pour  semer, 
-  elles  de  qualités  inférieures. 

- 

La  Primevère  était  la  fleur  de  prédilection  de  Lord  I 
consfield,   aussi  [i     conservateurs   anglais   ont-ils  créé  la 

ligue  de  la  Primevère  | n  élébrerla  mémoire  deeet  non 

cl  Etat.  Les  admirateurs  de  Gladstone  se  sont  rappelé  que 
leG/-ea(  old  Man  aimait  la  Rose  blanche,  l'un  ligue  à 
Rose  blancheest  en  voie  de  création,  qui  réunira  les  libé- 
raux le  10  mai  de  chaque  année,  en  souvenir  du  grand 
politique  que  l'Angleterre  vient  de  perdre.  Nos  voisins  ont 
eu  jadis  la  guerre  des  deux  Rosés,  Lancastre  contre  Ybrek  ; 
nous  verrons  la  lutte  de  la  Primevère  contre  la  Ro  - 
blanche. 

- 

-       - 

Lotions  à  l'Hoya  !  Qui  se  serait  douté  que  VHoya  carw 
la  Heur  aux  apparences  de  porcelaine,  était  susceptible  d  être 
employée  en  lotions  hygiéniques?  lu  pourtant,  d'après  la 
Semaine  horticole,  on  peut  voir,  dans  quelques  alons  -I" 
coiffure,  une  élégante  réclame  recommandant  la  lotion  à 
I  lliiv.-i  et  encadrée  de  trois  gentilles  têtes  Féminines.  Qui  a 
pu  séduire  l'esprit  aux  abois  d'un  inventeur?  Est-ce  le 
latex  qui  existe  en  effet  dans  la  plupart  des  ^selépiadée    ' 

\  est  ce  pas  plutôt  le  n  de  Hoya   qui  a  pu  lui  paraître 

étrange  et  sonore?  Il  en  fut  de  même  pour   le  Corylopsis 
du  Japon,  qui  apporta   de  beaux  et  bons  deniers  au  parfu- 

urqui    I"    lança  sur  la    recommandation  d'un   de  mes 

amis  qui  ne  veut  pas  que  je  dévoile  son  nom.  Et  pourtant 
l'odeur  des  fleurs  du  Corylopsis  est  encore  à  trouver. 

- 

l 'ne  Intéressante  étude  du  professeur  Hamj .  nous  fournit 
de  précieux  documents  sur  les  anciens  jardiniers  du  Jardin 
des  Plantes.  Le  premier  en  date  est  Jean  Brémanl  qui,  en 
eptembre  1672,  touchait  2500  livres  pour  ses  gage  el 
I  cntretèneineni  du  jardin  du  Roi.  Il  faisail  même  quelques 
•i\  ances  pour  achat  de  treillages  et,  en  1688,  on  lui  allouait  150 
In  respour  «  aeoir  esté  herboriser  et  rechercher  des  plantes 
pendant  la  présente  annèepour  le  jardin,  n  En  l'année  1698, 
il. avait  ramassé  5.000  plante-  el  ieméS  000  sortes  de  grai- 
nes. Son  apprenti,  L.  Esmery,  avait  dan-  ses  attributions 
de  balayer  et  de  nettoyer  l'amphithéâtre  pour  les  démons- 
trations, ainsi  que  le  bas  de  la  terrasse  dans  la  rue,  le  jour 
de  la  Fête-Dieu.  En  1702,  apparaît  P.  Saintard,  un  ex-voi- 
turier  qui,  pendant  cinq  ans,  avait  fourni  le  fumier  m 

ire  pour  (i  couvrir  les  plantes  et  faire  les  couches  du  Jardin 

al.»  En  1721,  mourait  ce  jardinier  d'occasion.  Son  billet 

de  faire  part  porte  que  «  1rs  Dames  se  trouveront  s'il  leur 

plaist  »  à    es   obsècj qui   eurent  lieu  à  Saint-Médard. 

Connaissez- vous  les  Plantes  exotiques  naturelles  stèrili 
sues?  C'est  ainsi  qu'on  nomme  dans  un  prospectus  que  j'ai 
sous  les  yeux,  des  Palmiers,  Latanias,  Dattiers,  Arécas, 
Cycas,  Dracénas,  etc.,  qui  n'ont  plus  besoin  d'aucuns  soins 
de  culture,  ni  d'eau,  ni  d'air.  Il  n'est  plus  nécessaire  d'avoir 
un  jardin  à  sa  disposition,  aussi  l'inventeur  parle-t-il  de 
sa  «  Manufacture  de  fleurs  pour  églises  et  appartements.  » 
On  peut  les  resserrer  —  non  pas  les  appartements  ou  les 
églises,  mais  les  Heurs — dans  une  caisse,  dans  une  armoire, 
i  les  laisser  à  la  cave  comme  au  grenier;  on  les  reti 
toujours  jeunes,  fraîches  et  vertes,  souples  et  vigoureuses, 
comme  des  plantes  en  pleine  sève.  Le  prix  est  beaucoup 
moindre  que  celui  des  plantes  vivantes  qu'une  intempérie 
m  détruire.  Il  y  a  d'ailleurs  des  piaules  pour  tous  les 
goûts:  lé  NolinaBeaucarnea  du  Mexique  et  des  palme 
toutes  dimension--  el  de  t<  utes  formes.  On  ne  dit  pas  -i  i  i 
sont  dès  palmes  académiques  !  P.   HARIOT. 


I!li 


LE   JARDIN 


NOUVELLES    HORTICOLES 

Au  Ministère  de  l'Agriculture.  —  Par  suite  de 
h  démission  du  cabinet  qu'il  présidait,  M.  Méline  a  quitté 
le  Ministère  de  l'Agriculture,  à  la  tête  duquel  il  se  trou  iil 
depuis  \  ingl  six  mois. 

Le  passage  de  M.  Méline  au  Ministère  de  l'Agriculture 
i  tera  marqué  par  den breu  es  el  utiles  réformes  inté- 
ressant principalement  la  grande  culture. 

s.',  accablantes  occupations  ne  lui  ont  peut-être  pas  per- 
mis d'étudier  de  près  les  problèmes  concernant  plusspécia- 
lement  l'Horticulture  ;  mais  nous  savons  qu'il  est  loin  de 
e  dé  intére  erdece  questions  et  il  a  d'ailleurs  donné  fré- 
quemment des  preuves  de  sa  sollicitudeà  l'égard  des  horti- 
culteurs; aussi,  a-t-il  droit  à  leur  reconnaissa 

Son  successeur  est  M.  Viger,  député  du  Loiret,  président 
de  la  Société  nationale  d'horticulture. 

M.  Viger  est  trop  connu  de  nus  lecteurs,  pour  que  nous 
ayons  besoin  d'énumérer  les  immenses  services  qu'il  a  ren- 
dus à  l'Agriculture  en  général  et  à  l'Horticulture  en  parti- 
culier. 

11  nous  suffira  de  rappeler  que  les  précédents  séjours  de 
M.  Viger  au  Ministère  de  l  Agriculture,  lui  ont  valu  le  qua- 
lificatif de  <(  Ministre  de  l'Horticulture  »,qui  restera  son 
meilleur  titre  à  nos  veux. 

Les  intérêts  de  l'Horticulture  sont  doue  en  bonnes  mains 
el  nous  sommes  certain  de  ne  pas  trop  nous  avancer  en 
disant  que  la  nomination  du  dévoué  président  de  la 
S.X.  II.  1».  F.  au  Ministère  de  l'Agrieulture,  a  été  univer- 
sellement bien  accueillie. 

M.  Viger  s'est  de  nouveau  entouré  de  la  plupart  de  ses 
anciens  collaborateurs,  parmi  lesquels  nous  sommes  heu- 
reux «le  retrouver  de  bons  amis. 

M.  Dabat,  chef  de  bureau  au  Ministère  de  l'Agriculture, 
est  nommé  chef  du  cabinet  ;  M.  François,  sous-préfet,  est 
nommé  chef-adjoint,  et  M.  Leroy  remplira  les  fonctions 
de  chef  du  secrétariat  particulier. 

Légion  d'honneur.  —  A  la  distribut  ion  des  récom- 
penses «lu  Concours  régional  de  Mézières-Charleville,  la 
de  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  a  clé  remiseà 
M.  Fiévet,  le  sympathique  professeur  départemental  d'agri- 
culture, secrétaire  général  du  Syndicat  des  agriculteurs  'les 
Ardennes. 

Ordre  royal  de  Léopold.  —  A  la  suite  de  l'Exposi- 
tion internationale  de  Bruxelles,   viennent  d'être  non is 

dans  1 1  trdre  royal  de  Léopold  : 

I"  Au  grade  de  commandeur  : 

M.  Gomot,  sénateur,  ancien  Ministre  de  l'Agrii  ulture. 

2"  Au  grade  de  checalier  : 

MM.  Defresne  (Camille),  horticulteur-pépiniériste  à 
Vitry-sur-Seine  ; 

|ii:w  (Eugène),  architecte-paysagiste  à  Paris. 

Primes  d'honneur  à  l'Horticulture  et  à  l'Arbo 
riculture.  —  A  la  suite  du  Concours  général  agricole  de 
I  Algérie  et  de  la  Tunisie,  qui  \  ienl  d'avoir  lieu  à  M  a -'-ara. 

'les  pri s  d'honneur  ont  étéaccordées  à  M.André  Bonfils, 

de  Dublineau,  pour  l'horticulture  et  a  M.  François  Jean, 
île  |  lemeen,  pour  I  arboriculture. 

\  la  mite  du  Concours  régional  de  Mézières-Charleville, 

les  primes  d'honneur  onl   été  i rdées  a   M.  Gentil.de 

Warcq,  pour  l'horticulture  et  à  MM.  Clément  et  Henry 
lienaiile.  cultivateurs-grainiers,  a  Carignan  (Ardennes), 
pour  l'arboriculture.  In  rappel  de  prime  (|  honneur  a  été, 
en  outre,  attribué  à  M.  Darbour,  pépiniériste,  a  Sedan, 
pour  l'arboriculture. 

Association  de  la  presse  agricole.  ■-  Le  -iège 
social  de  cette  Association,  dont   nous  avons    annoncé  la 


fondation  dans  notre  précédent  numéro,  a  été  provisoire- 
ment fixé,  IS.  rue  d'Enghien.  Les  demandes  d'admission 
et  de  renseignements  doivent  être  envoyées  à  cette  adresse, 
à  M.  Charles  Deloncle,  secrétaire  général  de  l'Association. 

En  donnant  la  composition  du  bureau  de  l'Association, 
uni1  erreur  d'impression  nous  a  lait  attribuer  le  prénom  de 
Charles  au  lieu  de  celui  de  Jean  à  M.  Dupuy,  président 
d'honneur.  Il  s'agit  de  M.  Jean  Dupuy,  sénateur  et  non 
de  M    t 'h. nie-  1  ni;  uv,  député. 

Exposition  de  1900.  —Les  divers  comités  d'admis- 
sion commencent  à  entrer  dans  la  période  active. 

Sur  la  demande  qui  a  été  adressée  à  M.  Viger.  président 
du  groupe  de  l'horticulture,  par  le  commissariat  général  de 
l'exposition,  les  diverses  classes  de  l'horticulture  ont  été 
invitées  à  élaborer  leur  programme  en  prenant  pour  base 
le  programme  de  1SS0.  II  va  sans  direque  toutes  les  modi- 
fications nécessaires  seront  apportées  à  ce  programme  qui 
servira  simplement  de  canevas. 

Lorsque  les  classes  auront  terminé  leur  travail,  ce  qui 
ne  saurait  larder,  le  comité  du  groupe  examinera  le  pro- 
gramme de  chacune  et  soumettra  ensuite  l'ensemble  à  la 
direction  de  l'agriculture  qui  donnera  également  son  avis  au 
commissariat  général  de  l'exposition.  Cet  important  tra\  ail 
achevé,  il  pourra  être  adressé  un  appel  à  tous  les  futurs 
exposants,  lesquels  pourront  taire  leurs  préparatifs  en 
toute  (un naissance  de  cause. 

Reste  à  régler  l'importante  question  des  emplacements. 
A  ce  sujet,  il  est  impossible  de  rien  préciser,  le  plan  gène 
rai  et  définitif  de  l'exposition  n'étant  pas  encore  arrêté  ; 
mais  une  solution  ne  tardera  pas  à  intervenir,  tout  au  moins 
pour  les  emplacements  affectés  aux  végétaux  devant  être 
plantés  de  longs  mois  à  l'avance. 

Exposition  universelle  de  1900.  —  Congrès 
internationaux.  —  Par  arrêté  du  12  juin,  le  Ministre 
du  Commerce  a  constitué  les  Comités  spéciaux  chargés  de 
l'étude  des  questions  relatives  à  l'organisation  des  Congrès 
internationaux  en  1000. 

Dans  la  huitième  sec  lion  (Sciences  agricoles),  ayant  dans 
ses  attributions  l'agronomie,  l'agriculture,  la  viticulture, 
les  industries  agricoles,  l'horticulture,  la  sylviculture,  la 
chasse  oi  la  pêche,  nous  relevons  les  noms  de  : 

MM.  Ernest  Bergman n,  secrétaire  général  du  congrès 
horticole;  Abel  Cliàtenay.  secrétaire  général  de  la  Société 
nationale  d'horticulture  de  France;  Louis  Lévêque,  horti- 
culteur rosiériste  à  Ivrv  ;  Jean  Moser,  horticulteur  pépinié- 
riste à  Versailles;  A.  Viger,  député,  président  de  la  Société 
nationale  d'horticulture  de  France;  Henry  Lévêque  de 
Vilmorin,  vice-président  de  la  Société  nationale  d'horti- 
culture de  France. 

La  Belgique  a  l'Exposition  universelle  de 
1900.  —  Le  comité  de  l'horticulture  de  la  section  belge 
de  l'Exposition  universelle  de  1900  vient  de  se  constituer 
de  la  façon  suivante  : 

Président  :  M.  le  comte  deKerclio\edeDcnlergliem  \Vice- 
présideni  :  M.  Van  den  Bossche;  Trésorier  :  M.  L.  Lub- 
bers  ;  Délégués  :  MM.  Fuchs,  Ed.  Pynaert,  Uillekens,  Fr. 
Burvenich,  II.  Millet,  V.  liage.  Jules  (  Jolson,  Ein.  Rodigas, 
L.  I.inileu.  Jules  Hyeel  Romain  de  Smet. 

Nomination  d'un  professeur  d'horticulture 
danslePuy-de  Dôme.  —  Nous  somme-  heureux  d'an- 
noncer à  nos  lecteurs,  la  nomination  de  M.  Lavé,  jardi- 
nier en  chef  de  la  ville  de  Clermont-Ferrand.  aux  fonctions 
de  professeur  départemental  d'horticulture  et  ,1  arbori- 
culture du  Puy-de-Dôme. 

C'est  le  premier  poste  de  ce  genre  créé  jusqu'ici  en 
I  rance  el  on  oepeul  que  se  féliciter  du  choix  qui  a  été  fait, 
à  la  lois  du  titulaire  et  delà  région. 

M.  Lavé,  ancien  élève  de  l'école  nationale  d'horticulture 
de   Versailles,  d'où  il  est   sorti  avec  le  n    1.  a  fait   ses 


LE    JARDIN 


I '.!.-, 


preuves  comme  jardinier  en  chef  de  la  ville  de  Clermont- 
Ferrand  et  comme  arboriculteuT. 

En  1894,  nous  avons  eu  l'occasion  de  le  voira  I  œm  re  dans 
les  vergers  de  l'Auvergne,  dont  nous  avons  récemment  parlé 
dans  ce  journal,  et,  depuis  cette  époque,  nous  désirions 
vivement  voir  le  gouvernement  charger  M.  Layé  de  portei 
la  bonne  parole  aux  arboriculteurs  de  cette  région,  parmi 
lesquels  il  est  déjà  t  rès  populaire. 

Nous   reviendrons  prochainement   sur  cette    importante 
question  de  l'enseignement  horticole.   En  attendant,   nous 
tenons  à  faire  ressortir 
I  importance  du  ser- 
\  ii  c   qui  \  ient  d'être 

ainsi  rendu  à   l'arbo- 

riculturefrançaisepar 
le  Ministèredel'Agri- 
eulture  et  par  tous 
ceux  qui  ont  collaboré 
à  la  création  de  cet  te 
chaire,  notamment 
M.  (  iomot .  sénateur, 
ancien  Ministre  de 
l'Agriculture  et  M. 
Lecuellé,  maire  de 
Clermont-Ferrand. 

Excursion  des 
élèves  de  l'Ecole 
nationale  d'horti- 
culture, en  Belgi- 
que —  Une  trentaine 
d'élèves  de  l'Ecole  na- 
tionale d'horticultu- 
re, sous  la  conduite 
de  leur  directeur,  M. 
.1.  Nanot  et  de  MM 
l.alusse  et  Russard, 
professeurs,  viennent 
de  taire  une  excursion 
en  Belgique. 

Partis  de  Versail- 
les le  samedi  18  juin. 
ils  ont  d'abord  visité, 
à  Bruxelles,  le  remar- 
quable Jardin  bota- 
nique, les  serres  de  la 
Société  internationale 
-I  horticulture,  l'éta- 
blissement d'Orchi- 
dées île  M.  Peeters, 
situé  dans  le  quartier 
de  Saint!  !illes,lebois 
de  la  (  'ambre,  et  enfin 
les  principaux  monu 
ments  de  la  ville. 

Le  lundi,  ils  sont 
allés  par  le  Vicinal 
(Tramway  à  vapeur) 
voir  les  nouvelles  serres  de  Moortebeck,  dirigées  par  M.  Lin- 
den.  I.a  vigueur  et  les  belles  fleurs  -le-  Odontoglossum, des 
Catteleya,  etc.,  ont  émerveillé  les  visiteurs.  L'aprês  midi 
du  même  jour,  ils  visitèrent  les  célèbres  serres  a  Vignes 
ou  «  Grapperies  » d'Hoeylaert,  village  situé  à  20  kilomètres 
de  Bruxelles. 

l.e  mardi,  ils  se  rendirent  àAnversoù,  pendant  la  matinée, 
ils  visitèrent,  sous  la  conduite  de  M.  Bosschere,  fnspecteui 
des  promenades  delà  ville,  les  célèbres  Jardins  zoologiques 
'■'   botaniques,   le  Parc,   le  Port,  ainsi  que  les  )llllh  1|1IM 

monuments  de  la  ville.  A  deux  heures,  ik  partirent  | 

Gand,  et  ils  partagèrent  leur  soirée  entre  les  magnifique 


M.  Viger,  Ministre  de  l'Agriculture. 


établissements  boni,,, les  de  MM.  Dallière,  de  Smel  frères 

et  Pynaerl  V ri. 

La  journée  de  mercredi  futeinployée  à  \  isiter  les  cultures 
de  la  maison  Van  Houtte,  le  splendide  Jardin  d'hiver  du 
comte  Oswald  de  Kerchove,  les  collections  d'Orchidées  de 
M.Jules  Hye,  el  enfin  l'Ecole  d'horticultu're  et  d'agricul- 
ture de  l'Etat,  où  les  élèves  des  deux  écoles  ne  tardôrenl  pas 
à  Eraterniser. 

Le  jeudi,  les  excursi listes  se  dirigèrent  sur  Lille  el 

Bailleul,  oùils  furenl   admis  à  visiter  les   remarqu 

Grapperies  de  M. 
<  ordonniez  qui  reeou- 
\  ient  une  surface  vi- 
trée de  près  de  quai  re 
ii'-  lare-. 

Partout,  le  meilleur 
ei  plu-  cordial  accueil 
leur  a  été  réservé. 

A  la  Société  na- 
tionale d'horticul 
ture  de  France.  - 
Les  récompenses  sui- 
vantes  ont  éié  déi  er 
nies  par  la  Société,  en 
plus  de  celles  accor- 
dées à  la  suite  de  l'ex- 
position de  mai  et  du 
congrès  et  dent  nous 
avons  déjà  donné'  la 
liste: 

1°    Pour   bons   et 

.    loi/aux    services.     — 

Médaille  de  vermeil  : 

M.  Launay.— Médaille 

d'argent  :  M.  Itouys. 

2'  Pour  publications 

—  Médaille  d'or  :  M. 

Ch.  Baltet.  —  Mention 

■  lionorable  :  M.  Méné- 

trot  fils. 

3'  A  la  suite  des  rap- 
ports émanants  d<-.« 
comités.  —  Médaille 
'lui-  :  MM.  G.  Truffaut 
et  Hébert.  —  Gran- 
s  des  médailles  de  ver- 
meil :  MM.  Carriat  et 
Gauthier.  —  Médailles 
de  vermeil  :  M.  Molin 
et  MM.  Besnard  père, 
lilset  gendre.—  Gran- 
des médailles  <i'ar- 
gent  :  MM.  Jolivet  et 
Pecquenard.  —  Mé- 
daille  d'argent  :  MM. 
Poulailler,  Paris  et 
Henri  Chantin. 

En  outre,  la  Soi  iété 
a  décerné  le-  récom- 
penses suivantes  : 
Rappel  dç  lagra 
médaille  d'Or,  décer- 
née, le  i  juin  bS'JB,  a  M. 
Sallier  père. 

Prix  du  Conseil  d'administration.  —  Médaille  d'or.  —  M. 
Mdlet,  pour  ses  belles  importations  de  Violettes. 

Médaille  d'or.  — M.  Fatzer,  pourses  apports  intéressants 
au  comité  d'arboriculture  fruitière  pendant  l'année  1897. 

Concours  pour  l'emploi  rationnel  des  engrais 
chimiques  en  horticulture.  —  LaSociété  nationale 
d'horticulture  de  France  a  ouvert,  cette  année,  pour  la 
première  lois,  ainsi  que  le  Jardin  la  annoncé  en  février 
lernier  (1),  un  concours  spécial  pour  favoriser  et  déve- 
er  l'emploi  rai  ionel  de  engrais  chimiques  en  hortieul- 
■ 

Le  Jardin,  ls'is.  page  50. 


196 


LE    JARDIN 


I   ■  programme  très  scientifique  exigeait: 

1"  La  connaissance  exacte  des  besoins  alimentaires  des 
plantes,  besoin*  déterminés  par  des  analyses  chimique 

2°  La  connaissance  de  la  composition  des  sols  dans 
lesquels  les  expériences  auraient  lieu. 

3  La  nature,  le  dosage  exact,  la  composition  el  le  mode 
d'emploi  des  engrais  ehiniiques*utilisés  dans  ces  e  pé- 
riences. 

Tous  ces  laits  et  chiffres  devaient  être  consig 'Lins 

un  mémoire  cacheté  et  un  jury  spécial,  après  avoii  pris 
connaissance  de  ces  documents,  devait  examiner  el  appré- 
cier les  résultats  obtenus. 

seuls  MM.  Georgos  Truffant  el  Cie,  de  Versailles,  ont 
pris  part  à  ce  concours.  Le  jurj  spécial  leur  a  décerné 
une  grande  médaille  d'orel  aémis  le  vœu  que  leurs  tableaux 
d'analyses  de  plantes  soient  publiés  aussitôt  que  possible, 
afin  de  doter  1  Horticulture  de  sables  de  composition  sem- 
blable aux  sables  de  Wolf  qui  ont  rendu  aux  agriculteurs  de 
i  réel     ervices. 

Le  transport  des  raisins  frais.  —  Lors  de  la  mise 
eu  vigueur,  l'an  dernier,  de  la  loi  sur  les  colis  postaux  de 
H)  kilos  transportés  sur  tous  les  points  du  territoireau  prix 
de  1  lr.  5.").  soil  125  francs  par  tonne,  les  viticulteurs  de 
l'Hérault  avaient  demandé  que  la  taxe  du  transporl  des 
fruits  frais  sur  le  réseau  du  P.-L.-M.  suit  réduite.  Le  tarif 
actuel  est  en  effet  de  175  lr.  75  par  tonne  pour  le  simple 
voyage  de  Montpellier  à  Paris  el  le*  producteurs  de  l'Hé- 
raull  expédient  journellement,  chaque  année,  pendant 
■Jeux  mois,  30  à  lu  wagons  de  raisins. 

Cette  demande  n'ayant  pas  été  agréée,  M.  Leenhardt- 
Pomier,  président  de  la  Société  'I  agriculture  de  l'Hérault, 
\  ient  de  protester  dans  une  lettre  adressée  au  Ministre  des 
travaux  publics,  en  répondant  aux  objections  formulées  par 
la  Compagnie  du  P.-L.-M.  Nous  souhaitons  que  cette  juste 
demande  soif  prise  en  considération  el  que  les  viticulteurs 
de  l'Hérault  obtiennent  enfin  satisfaction. 

D'un  autre  côté,  la  Chambre  de  commerce  et  la  Société 
d'agriculture  d'Alger,  qui,  à  diverses  reprises,  avaient 
demandé  que  les  raisins  Irais  expédiés  en  France  et  payant 

actuellement   171  lianes  par  toi de  Marseille  à   Paris, 

soient  taxés  à  129  fr.  60  par  tonne  comme  les  légumes  frais, 
viennent  de  recevoir  en  partie  satisfaction.  En  effet,  la 
compagnie  du  P.-L.-M.  a  soumis  à  l'homologation  minis- 
térielle la  proposition  de  réduire  à  155  francs  par  tonne,  le 
prix  de  transport  de*  raisins  frais  d'Algérie  sur  Paris. 

A  propos  de  la  maladie  des  Oliviers.  —  Nous  rece- 
vons la  lettre  suivante  de  notre  excellent  collaborateur 
M.  P.  Haiii.t  : 

Mon  cher  1  tireeteur, 

Un  entrefilet  du  dernier  numéro  du  Jardin,  extrait  de 
la  Feuille  d'informations  du  Ministère  de  l'Agricultw  o  el 
relatifs  la  maladie  de  l'Olivier,  semble  dire  que  le  Cijclo- 
conium  oleagineum  n'esteonnuén  Italie  que  depuis  1889. 
el  en  France  depuis  1891.  La  connaissance  de  ce  champi- 

'-' si    beaucoup  plus  ancienne,  puisqu'il  a  été  signalé, 

pour  la  première   fois  aux    environs  de   Marseille  par  le 

botaniste  Castas [ui   le  décrivit,   en    1845.   Le    Cyclo- 

conium  a  fait  l'objet  d'une  mention  de  von  Thunsen  dans 
les    l'il-r  des  Œlbaumes   en    1883  et,  plus    récemment, 
M.  Boyer  lui  a  consacré  un  mémoire  des  plus  intéressants. 
Veuillez  agréer,  etc.  p.  Hariot. 

A  l'Association  d'horticole  lyonnaise.  —  A  l'as- 
semblée générale  de  l'Association  horticole  lyonnaise,  le 
lit  juin  dernier,  notre  excellent  collaborateur,  Al.  H.  Cor- 
revon,  Directeur  du  Jardin  alpin  d'acclimatation  de  i  lenève, 
a  fail  une  intéressante  conférence  sur  les  plante*  vivaees  et 
alpin.'*.  Inutile  d'ajouter  que  le  conférencier,  po  édant  à 
fond  s, -n  sujet,  a  tenu  les  auditeur*  sous  l-  charme  de  sa 
paroi.»  si  vive  et  si  autorisée  en  pareille  matière  et  qu  il  ■, 
obtenu  un  véritable  succès. 


Exposition  internationale  d'horticulture  de 
Lyon.  --  Le  programme  de  l'Exposition  internationale 
d'horticulture  qu'organise  la  ville  de  Lyon  pour  le  1"  sep- 
tembre prochain  vient  de  paraître  :  il  sera  envoyé  à.  toute 
personne  qui  en  iera  la  demande  à  M.  le  Président  de  la 
commission  d'organisation,  16,  rue  d'Algérie,  àJLyon. 

Cette  Exposition  s'annonce,  dès  aujourd'hui,  comme  de- 
vant avoir  une  importance  exceptionnelle;  exposants  et 
visiteurs  j  seront  très  nombreux.  Lyon  sera,  du  l'an  (sep- 
tembre, le  rendez-vous  .le  t. .us  .eux  qui  ont  un  nom  en 
horticulture. 

Exposition  internationale  de  Saint  Péters- 
bourg.  -  Lr  Jardin  a  déjà  annoncé  qu'une  grande  Expo- 
sition internationale  d'horticulture  aurait  lieu  l'année  pro- 
chaine à  Saint-Pétersbourg. 

Nous  venons  d'apprendre  que  S.  M.  l'Empereur  de  Rus- 
sie  a  accordé  son  haut  personnage  à  cette  exposition,  qui 
esl  appelée  à  avoir  une  importance  considérable. 

Déjà  les  préparatifs  .1  installation  sont  commencés  dans 
les  jardins  de  la  Tauride,   à    Saint-Pétersbourg  et  le  cata 
gue,  qui  est  sous  presse,  sera  bientôt  mi*  à  la  disposition 
île*  exposants. 

11  est  décidé  officiellement  que  l'exposition  du  printemps 
sera  internationale.  Elle  aura  lieu  du  17  au  27  niai. 

Il  a  aura  aussi,  au  mois  de  septembre,  une  grande  expo- 
sition de  fruits  qui  sera  probablement  internationale.  Cette 
question  doit  .'-ire  examinée  prochainement  et  sera  proba- 
blement résolue  dans  ce  sens. 

Nous  avons  appris  avec  plaisir  que  S.  E.  M.  Fischer 
de  Waldheim,  directeur  du  jardin  botanique  de  St-Péters- 
bourg,  était  nommé  président  de  la  section  étrangère  de 
l'exposition  internationale  i\w  printemps. 

C'esl  une  garantie  de  succès  pour  cette  exposition. 


PETITES    NOUVELLES 


M.  Bazin,  le  sympathique  et  dévoué  professeur  de  la  So- 
ciété d'horticulture  de  Clermont  (Oise),  a  célébré  ses  noces 
d'or,  hier.  4  juillet.  A  cette  occasion,  l'a  Société  d'horticul- 
ture de  Clermont  lui  a  offert  un  banquet  en  témoignage 
d'estime  et  de  reconnaissance  pour  son  dévouement  à  la 
cause  de  la  vulgarisation  de  l'enseignement  horticole,  de- 
puis trente-sept  ans. 

Par  suite  du  mauvais  temps  mettant  les  horticulteurs 
dans  l'impossibilité  de  faire  une  Exposition  digne  de  Nancy, 
la  Société  centrale  d'horticulture  de  Nancy  s'est  vue  dans 
l'obligation  de  ne  pas  ouvrir  son  exposition  qui  aurait  dit 
avoir  lieu  du  2  au  5  courant. 


Quelques  Sociétés  d'agriculture,  dont  la  fondation  re- 
monte à  la  lin  du  siècledernier,  entre  autres  celle  de  la 
Marne  et  celle  de  la  Haute-Garonne,  ont  célébré  leur  cen- 
tenaire cette  année.  L'an  prochain,  la  Société  centrale 
d'agriculture  de  l'Hérault,  fondée  en  l'an  VII,  fêtera  le  sien 
el  organisera,  à  cette  occasion.,  de  nombreux  concours  et 
visites  d'exploitations. 


NÉCROLOGIE 


M  Chabot-Karlen.  —  M.  Chabot-Karlen,  ancien  élève 
de  l'Institut  agronomique  de  Versailles,  ancien  régisseur 
de  l'établissement  de  pisciculture  de  Hunningue,  vient  de 
mourir.  Chargé,  en  188:!,  d'organiser  l'enseignement  de 
la  pisciculture  dans  les  écoles  pratiques  d'agriculture,  il 
s'en  acquitta  avec  honneur. 

M.  H.  F.  Michelin.  —  M.  H.  F.  Michelin,  arboriculteur 
distingué,  un  des  doyens  du  comité  d'arboriculture  fruitière 
à  la  Société  nationale  d'horticulture  de  France,  vient  de 
mourir  à  Paris,  le  27  juin  dernier,  dans  sa  89°  année.  Nous 
adressons  à  sa  famille  nos  bien  vives  condoléances. 


LE    JARDIN 


19' 


CHRONIQUE     FLORALE 


Pleurs  d'antan    —  Corbeille  fleurie.  —  Pète  des 
fleurs  des  artistes.  —  Fête  des  fleurs  enfantine 
à  Londres.  —  Les  fleurs  au  théâtre.  —  Le  luxe 
des  fleurs.  —  La  Pète  Dieu.  —  La  Reine  de  Hol 
lande  bouquetière. 

Il  y  eut  aux  Halles,  pendant  une  partie 'lu  mois  de  juin, 
une  Véritable  débauche  de  Pivoines  de  Chine  el  d'Iris 
hybrides  des  jardins.  C'était  la  saison  de  ces  (leurs,  aussi 
rivalisaient-elles  avec  les  Roses  el  les  Œillets. 

Ce  n'est  guère  que  depuis  trois  ou  quatre  ans  que  l'on 
voit  autanl  de  (leurs  d'Iris.  On  semblait  faire  li  de 
fleur  que  l'on  considérait 
comme  trop  commune. 
Heureusement,  on  a  su  n 
connaître  que  ces  belles 
variétés  aux  tons  fauvesou 
aux  nuances  douces,  aux 
pétales  dune  contexture 
délicate  et  veloutée,  pou- 
vaient rivaliser  '-n  cela 
avec  les  Orchidées.  On  ap- 
porte ces  Iris  avec  de  lon- 
gues tiges.  On  les  vendait, 
il  y  a  trois  ans  jusqu'à 
trois  francs  la  douzaine;  ils 
sont  un  peu  moins  ehers  à 
présent.  Ils  sont  toujours 
réunis  en  bottes  d'une  dou- 
zaine, les  tiges  écartées  par 
un  tampon  de  paille  ou  de 
feuilles  pour  que  les  (leurs. 
très  fragiles,  ne  se  froisseni 
pas.  Ces  bottes  sont  main- 
tenues droites  dans  des  pa- 
niers au  moyen  d'un  qua- 
drill.igede  lamelles  de  bois. 

Beaucoup  d'autres  fleurs 
de  plantes  vivaces  ou  bien 
connues,  que  Ton  semblait 
dédaigner,  ont   repris  leur 
vogue    d'antan,   et    il    est 
vraiment  heureux  que  les 
fleuristes,  se  montrant 
moins     rigoureux     quant 
aux  tleurs  qu'ils  utilisent, 
admettent  quantité  de  cel- 
les nui.  jadis,  firent  les  dé 
lices  de    nos    pères.   C'est 
ainsi  que  l'on  pouvait  voir, 
ou  que  Ton  peut  voir  ac- 
tuellement,   aux    montres 
des  fleuristes  le-  plus  i  otés 
les  panicules  de  la  Spirée 
Barbe  de  bouc,  des  Coqueli- 
cots,Digitales, Fraxinelles, 
Pieds  d'Alouettes,  et  decombien d'autres,  qui,  les  années  pré 
cédentes,  semblaient  n'avoir  aucun  prix  et  étaient  reléguée 
dans  les  boutiques  des  petites  fleuristes,  dan-  les  échoppe 
des  bouquetières  de  nos  boulevards  et  se  fanaienl  sous  les 
rayons  du  soleil  dans  les  voitures  ..le-  marchandes  de  fleurs 
des  rues  ! 

Les  Graminées, épis  de  Blé,  d'Avoine,  de  Seigle, 
aussi,   cette  année,  très    employés  dans   les  compositions 
Florales  e(  on  doit  savoir  gré  à  ceux  qui  ont  eu  l'idée    de 
les  admettre  ainsi. 

Les  parisiens,  qui  vont  chaque  dimanche  à  la  campagne, 
en  rapportaient  des  brassées;  peut-être  cela  rendait-il  ces 
fleurs  par  trop  communes,  Si  c'est  par  snobisme  qu'on  les 
dédaignait,  peut-être  est-ce  encore  par  snobisme  qu'on  les 
achète,  à  force  de  les  voir  à  la  montre  des  fleuristes  du  Tout 
Paris  ? 

Saluons  néanmoins  cette  influence  bienfaisante,  en  <  .- 
cas,  du  snobisme  et  cette  tendance  de  nos  fleuristes  à  ne  plus 


L_      : 


Fie 


arder   favorablement,    seules   les    héraldiques  fleurs  de 
rre  et   le    Lan  ;oureuses  fleurs  épanouies  à.  conl  re     tison 

qui  s'échangenl   contre  de  l'or.  Grâceà  cette  réminisi ■ 

ils    accordent    également    leurs    faveurs    aux   fleurs  qui, 
pour  croître  dans  les  jardins  de  tous  et  dans  les  champs,  n  en 

ml  pas  moins  belles  el  ont  bien  leurgr; aneestrale  et  leur 

ichel  distinetif;  quelques-unes  ont    même  cette    beauté 
antique  des  fleurs  de  Lotus  ehoj  ées  dans  I  ancienne  Egj  pte. 

H  1  ata\  isi [ue  celui-là  ! 

Et  c'esl  aussi  la  revanche  de  la  belle  natui i  le  retour 

imprévu  des  gens  de  goût  vers  la  simplii  ité. 

\u  moins  peut-on  dire, devant  une  gerb  ■  idéalemenf  jolie 
de  Pavots,  d'Iris  ou  d'autres  de  ces  fleurs,  que  ce  ne  sont  pas 
les  fleurs  qui  en  l'ont  la  valeur,  mais  bien  la  grâce,  le 
■     l'art  de  les  arranger,     -  car  c'est  bien  un  art  que  de    rou 

per  les  fleurs  ! 

- 
•    ■ 

Tout  à  fail  ravissante 
lit  i  '  i beille  de  for- 
me gracieuse  qu'exposai! 
M.  l(i\  ière,  à  I  Exposition 
du  mois  de  niai  dernier. 
piquée  de  Ro  es  Mari  <  ha  ! 
Ntel,  desquelles  se  déta 
chaient,  en  un  véritable 
contraste  des  spathes  rul  i- 
Iantesd'^4  nthurium  Scher- 

•  i  ut  i,  uni. 

Autour  de  l'anse,  éta  ienl 
des  torsades  el  des  nœuds 
de  rubans  ainsi  que  sur  le 

panier;  1  anse  ëlai!    le  plus 

surmontée  d'un  piquel  d'é- 
pis de  Blé  argentés.  La 
lu.  sij.  faite  il  après  une 
photographie,  donne  une 
juste-  idée  de  cette  corbeille 
eompo  ée  a  ei  beaucoup 
de  goût.  L'harmonie  du 
jaune  pale  et  du  rouge,  qui 
donnaitleeaehetd'actualité, 
que  l.,n  n'avait  pas  cher- 
ché et  que  seul  le  hasard  de 
l'association  des  nuances 
avait  produit,  avait  je 
sais  quel  aspeel  d  imprév:  u 
el  d  originalité. 

■ 

i  i  une  fête  des  fleurs 
toute  nouvelle,  mais  déjà 
classée,  que  le  défilé  Henri 
des  automobiles  el  des  bi- 
cyclettes ;  —  une  fête  des 
fleurs  touted  actualitédans 
cette  période  d'automobi- 
lisme  et  de  c}'disme  ;  — 

dant    à    l'autre,   celle   qui 
n    au    Bois   le  Tout- 
Paris  1 1 n  Grand  Prix,  cette  fête  des  fleurs  i\^<  artistes. 
Elle  a  eu  lieu  immédiatement  après  la  course  des  arti 
I-  lu  juin.  Une  cinquantaine  de  véhicules  j  ont  pri     pa 
-  lettes, automobiles  el  motoej  clés,  quelq  ui     un     I    ■ 
avec  beaucoup  de  goût.  Ce  fut  doue  un  spectacle'charmanl 
que  cette  suite  de  véhicues  ainsi  parés  ef  auxquels  les  fleurs 
donnaient  un  peu  de  cette  légèreté  qui  manqueàcertainsd'en- 
leux.Parmi  les  mieux  ornés,  il  faut  signaler  uneautomo- 
bile  dont  l'avant  simulait  un  cygne  toul  en  Pivoineseten 
Roses.  Mlle  Dupré,  sur  une  bicj  lette  fleurie,  étail  conduite 
ecdesguides  de  Roses,  par  Mlle  de  Rycke. 
Cette  fête  sporl  ive  el  des  fleurs,  d'un  nouveau  genre  el  dont 
le  succès  s'est  affirmé  1  an  dernier  à  I  rouville,  pour  la  pri 

fois,  est  donc  une  fête  toute  parisienne,  qui  sera  très- 
suivie  désormais. 

Voici  ce  qui  manque  dans  nos  Expositions  horticoles  pa- 
risiennes et  ce   que  peut-être    un  jour  nous  verra 


86.  —  Corbeille  de  !•     r«  et  d'Anthurium 

à  Pa  '   i  i 


198 


LE    JARDIN 


fête  des  fleurs  enfantine;  qui  eul  lieu  le  10  juin,  à  L'Exposi- 
tion d'horticulture  de  la  Société  royale  de  botanique,  au 
Rogent-Parek,  à  Londres, el  à  laquelle  assistaient  le  Prince 
et  la  Princesse  de  Galles. 

1    :  défilé  11. Mui  eut  lieu  dans  une  galerie  c  luverte  te 
de  tentures  jaunes  ;  à  chacun  des  véhicules  les  mieux  dé  orés, 
fut  attribuée  une  bannière  par  la  Princesse  de  Galles. 

La  voiturette  de  M.  G.  Ivemps  était  très  jolie  :  elle  por- 
tait des  petites  filles  et  était  traîné  s  par  deux  b  ibés  fleuris 
eux  aussi.  Elle  était  ornée  de  Marguerites,  Rhododen  Irons 
'•I  feuillages  et  nouée  de  rubans  jaunes  :  '1  une  ombrelle  pla- 
i  ée  au-dessus,  retombaient  en  cascade  des  fleurs  et  feuillages. 

Une  autre  petite  voiture    à    M.   Gardford,  attelée  d'un 

pi y,  étail  aussi    très  jolie  dans  son  arrangement  de  Vi 

burnum,  de  Rhododendrons,  Œillets,  Roses.  Celle  surnom- 
mée Rayon  d'or,  de  M.  Gardford's,  étail  toute  décorée  d  Iris 
jaunes  etde  Marguerites.  I  ne  petite  fille  Mlle  L.  Bayley, 
avait  sa  bicyclette  fleurie  d'Iris  et  de  Marguerites  jaunes. 
Comme  on  le  voit,  ce  fût  la  journée  du  jaune,  car  i  tte 
couleur  dominait  partout. 

Enfin,  il  fallait  quelque  chose  d'excentrique  el  cette  chose 
était  une  petite  fille  constellée  de  Lis  et  autres  fleurs  ainsi 
que  de  petites  plantes,  le  chapeau  n'était  qu'un  parterre 
fleuri,    qui    représentait,   nous    .lit    Lady's   Pictorial    un 

0  paquet  de  graines  de  fleurs  »  !  cette  jeune  tille  était  ehar- 

de   remettre  un   bouquet    d'Œillets  à  la  princesse  de 
t  îalles. 

Ce  doit  être  bien  charmant  cette  parade  florale  des  en- 
fants et  cela  doit,  chaque  année,  attirer  quantité  de  per- 
onnes  à  l'Exposition  il  horticulture.  Et,  non  seulemenl  les 
journaux  horticoles  s'j  intéressent,  mais  aussi  les  jour- 
naux illustrés  qui,  comme  The  lllustrated  London,  pu- 
blient des  photographies,  et  les  journaux  de  modes  mon- 
dains lui  consacrent  des  articles.  On  ne  peut  d'aill  n 
qu'approuver  la  grande  presse  anglaise  de  s'intéresser,  plus 
qu'on  ne  le  fait  en  France,  à  toutes  les  manifestations  dont 
les  fleurs  sont  l'objet. 

Je  crois  qu'une  fête  semblable,  à  côté  des  c :ours  de 

bouquets  et  du  salon  de  peinture  de  fleurs,  attirerai!  et 
intéresserraif  le  Tout-Paris  mondain,  si  elle  était  jointe 
aux  floralies  du  mois  de  mai.  Certaines  personnes  seraient 
heureuses  de  voir  leurs  bébés  concourir  dans  ces  pa 
florales.  Ces  petites  voitures  ne  demandent  déjà  pas  tant  de 
place  pourcireuler.  Aussi  souhaitons-nous  qu'un  jour  l'e  po- 
sition horticole  parisienne  ait,  elle  aussi,  sa  fête  des  fleurs 
enfantine. 

Elle  est  bien  typique,  cette  distribution  de  fleurs  à  Pari- 
siana.  Pendant  un  des  entr'actes,  dan-  cette  désopilante 
revue  de    Cyrano   à    Paris,  Reschal,  le  joyeux   Cyrano, 

informe  le  public  qu'il  ne  distribue  pas  des  gâteaux  i une 

le  Cyrano  de  la  Porte  Saint-Martin,  car  il  trouve  mieux 
>\  offrir  des  fleurs  aux  dame-,  g  Acceptez  ces  fleurs,  ce  sont 
vos  sœurs  »,  leur  dit-il  très  spirituellement.  Et,  aidé  de 
deux  affriolantes  bouquetières,  qui  apparaissent  avec  leurs 
i  orbeilles  bondées  de  fleurs,  il  assaille  d  une  grêle  de  bou- 
quets toutes  les  dames  qui  environnent  la  scène. 

N  est-i  e  pa    i  harmant,  cette  appariti les  fleurs  dans 

les  circonstances  les  plus  diverses? 

Le  luxe  des  fleurs,  i -tant  bien  réputé  à   Paris,  n'égale 

pas  toujoui  relui  déployé  en  Amérique.  Cependant,  il  est, 
des  personnes  qui  ont,  chez  des  fleuristes,  un  abonnement 

de  soixante  et   parfois  de  plus  de  cents  francs  la  seuu 

Un  boursier    bien   connu   paye  des   notes    mensuelles   de 

1  500  francs  chez  un  grand  fleuriste  el  telle  dame  du  inonde 
dépense  jusqu'à  25.000  francs  pour  ses  garnitures  florales 
p  mdant  la  durée  de  ses  réception; .  <  le  luxe  de    fleur     qui 

a  pris  naissance  sous  le  S idEmpire     est    urtoul  aecen- 

depuis  douze  à  treize  an-. 

Mais  ceci  n'est  rien  à  côté  du  bal  que  le  duc  de  Portland 
a  donné  le  mois  dernier,  en  l'honneur  du  due  .-t  de  la  du- 
'  li  ■  'l  York,  dan-  le-  souterrains  qui  se  trouvent  à  trois 
cents  mètn  -  au  dessous  de  sa  p.-opriél  VelbecI     l!  Eul 

dépensé,  pour  la  de 'ation  de  la  giganù  sque    .'!' 

mesurant  cenl  lètre    de  longueur  sur  trente-deux  de 


hauteur  el  seize  de  largeur,  70.000  francs  de  tapisserie  et 
50.000  francs  de  (leurs! 

12  juin.  —  C'était  la  Procession  de  la  Fête-Dieu  à  la 
Madeleine.  Le  reposoir,  sous  le  péristyle,  était  admirable- 
ment fleuri,  les  degrés  du  devant  étaient  bordés  d  une  rangée 
île  pla  ni  !S  el .  sur  l'autel,  était  une  grande  corbeille  bon  lé  ■ 
de  fleurs.  De  chaque  coté,  ainsi  qu'entre  les  colonnes,  étaient 
des  massifs  bordés  de  rotin  doré,  lies  jeunes  Mlles  en  blanc 
des  jeunes  hommes  el  les  assistants  sortaient  des  bouquets 
p  mi'  faire  bénir  ou  pour  déposer  sur  les  autel-. 

Certaines  dames  du  monde  trouvent  autant  de  plaisir  à 
composer  de-  bouquets  que  d'autres  à  faire  de  la  peinture 
ou  de  la  musique;  c'est  leur  distraction  favorite  et  nous 
avons  vu,  à  la  dernière  exposition  d'horticulture  de  Paris, 
que  quelques-unes  axaient  pour  cela  un  véritable  talent. 

C'est  aussi  l'occupation  que  goûte  la  reine  de  Hollande. 
Malgré  ses  quatre-vingt-un  ans,  elle  passe  ses  matinées  à 
cueillir  ses  fleurs,  à  les  réunir  en  gerbes  et  à  en  garnir  ses 
jardinières  el  ses  corbeilles.  N'est-ce  pas  charmant  de  voir 
une  reine  se  faire  bouquetière,  profession  bien  douée,  s'il  en 
esl  une,  qui  rehausse  son  éclat,  lui  dit  combien  tout  est 
éphémère  et  lui  fait  aimer  ce  qui  fleuri!  ' 

ALBERT  MAUMENË. 


LA   MOR¥OLA 


Il  est  sur  terre  bien  des  lieux  charmants  où,  quand  on 
les  visite,  on  se  prend  à  désirer  de  planter  sa  tente,  d'y 
vivre  el  d'y  mourir.  11  e-t.  le  loue  des  rives  heureuses  que 
baigne  la  mer  bleue,  des  milliers  d'endroits  qui  semblent 
choisis  toul  expie-  peur  tenter  votre  imagination  et  vous 
inviter  à  tout  lâcher  et  à  rester  là.  Vous  en  savez  quelque 
i  bo  ■.  n  eu-  tous  qui  avez  hanté  les  côtes  merveilleuses  de 
la  Méditerranée,  eette  mère  de  notre  civilisation,  des  bords 
de  laquelle  nous  \  ient  tout,  ce  qui  nous  met  au-dessus  de  la 
brute.  De  t  ribraltar  aux  Dardanelles,  et  de  Smyrne  à  Tan- 
ger, en  passant  par  les  côtes  abruptes  de  la  Terre  Sainte. 
partout,  sur  les  bords  heureux  de  la  reine  d'entre  le-  mers, 
il  est  des  autres  délicieux  où  l'âme  s'arrête  et  voudrait  pou- 
voir rê\  er.  <  '••  ne  sont,  de  part  et  d'autre,  que  cap-  élégam- 
ment découpés  el  fendant  l'onde  azurée  qu'ils  déchirent  de 
leur-  'lent-  idc h, aise-  et  multicolores, ou  baies  donnant  tran- 
quilles sous  un  soleil  d'or. 

La  Méditerranée  a  toujours  exercé  sur  mon  âme  une -mie 
de  fascination  et,  chaque  l'ois  que,  de  loin,  j'aperçois  ses 
flots  bleus,  je  -eus  fermenter  en  moi  cette  impatience  de 
I  aiguille  aimantée  qu'attire  invinciblement  le  Nord. 

N  est-ce  pas  d  elle  que  nous  vient  notre  civilisation,  nos 
mœurs,  nos  lois,  notre  langue  et  notre  religion  et  n'est-ce 
pas  la  le  berceau  du  monde  civilisé  ?  Aussi  est-elle  pour 
nous  imn  plus  seulement  «  La  Mer  a   par  excellence,  mais 

en La  Mère  »  —   qu'on  me  pardonne  le  jeu  de  mots 

très   involontaire  —  la  source  généreuse  de  toute] ie    Je 

tout  ce  qui  est  grand  el  noble  en  ce  monde.  C'est  toujours 
n  le  plus  profond  amour  que  j'en  parle  et  avec  le  respei  I 
dû  aux  êl  res  supérieurs. 

Mais  -'il  est,  dans  ce  pays  d'orel  d'azur,  un  coin  privi- 
légié entre  tous, une  rive  fleurie  et  parfumée, c'esl  bien  cette 
eornidie  iiea  \  eilleuse  qui,  de  Rappalo  el  (  rênes,  \  a  jusqu'à 
Hyères  el  [oulon,  dominée  et  abritée  qu'elle  est  par  les  pre- 
miers contreforts  de  la  grande  chaîne  alpine.  Partout  .les 
Palmier-  el  des  fleurs,  partout  des  Roses  el  des  Myrtes, 
partout  La  vie  la  [dus  intense  revêtanl  les  couleurs  le-  plus 
les  formes  les  plus  élégantes. 

i  ii  sous  cette  ,,ii  niche  heui'euseet  choyée  du  soleil,  il  est 
un  c  iin  qui,  plus  spécialement  et  plu-  fortement  que  toul 
autre,  attire  el  retient  1  ama-,1  de-  Heurs  ;  un  Eden  au  sein 
du  Paradis  terrestre,  le  plu-  brillant  bijou  d'entre  ceux  que 
contient  l'éi  rin  de  la  Riviera,  c'est  le  paysage  de  La  Mor- 


LE    JARDIN 


199 


tola,  ainsi  nommé  à  cause  de  L'abondance  des  Myrtes  qui 
croissent  dans  les  plus  petites  anfractuosités  des  rochers. 

La  Mortola  est  un  petit  village  perdu  dans  les  Oliviers 
bien  des  fois  séculaires, dans  les  Caroubiers  el  les  Orangers. 
Insignifiant  en  lui-même,  l'endroit  n'a  de  valeur  que  grâce 
au  promontoire  fleuri  qui  s'avance  en  un  cap  hardi,  bra 
vant  les  flots  et  tonnant  comme  une  flèche  qui  montre  l'Ile 
de  <  !orse,  la  belle  voisine  qu'on  voil  se  dessiner  gracieuse  el 
colorée  au  Sud-Est,  quand  le  soleil  se  lève.  Il  y  a  là  une 
cinquantaine  d'hectares  d'un  terrain  rocheux,  autrefois 
aride  et  nu,  qu'un  Anglais  du  plus  grand  mérité,  le  marquis 
Hanbury,  commandeur  de  la  Croix  d'Italie,  a  converti  en 
un  parc  admirable,  unique  en  son  genre. 

Tous  les  botanistes  du  monde  connaissent  de  réputation 
les  célèbres  jardins  Hanbury  ;  leur  désir  à  tous  esl  certaine- 
ment de  réaliser  un  jour  ou  l'autre  les  impressions  que  sus- 
cite dans  l'âme  la  lecture  des  innombrables  récits  qu'en 
ont  l'ait  les  visiteurs  enchantés.  Les  catalogues  de  graines 
—  offerts  gratuitement  et  le  plus  libéralement  du  monde  — 
le  richissime  Index,  publié  en  1897,  par  M.  Dinter,  le 
CUrator  (gérant   scientifique)  de   ces  jardins,   mil  enflammé 


Fig.  87.  —  Scène  prise  dans  le  parc  de  AI.  Hanbury,  à  la  Mortola 


l'imagination  de  beaucoup  par  leur  variété  et  l'étendue  de 
leurs  collections. 

Depuis  bien  des  années,  le  seigneur  de  céans  m'invitait  â 
venir  jouir  de  toutes  les  merveilles  répandues  sur  ses  ter- 
rasses et  m'offrait  une  hospitalité  que  seuls  connaissent 
ceux  qui  ont  fréquenté  l'Angleterre,  l'hospitalité  écossaise. 
qui  consiste  à  installer  un  ami  dans  sa  maison  de  telle 
façon  qu'il  finisse  par  s'y  croire  chez  lui.  Mais  hélas,  le 
Midi  est  bien  loin,  le  voyage  long  et  ennuyeux  et  le  temps 
est  si  cheren  cette  fin  de  siècle,  que  les  invitations  du  bota- 
taniste  anglais  restaient  sans  réponse.  Il  fallut  l'insistance 
de  notre  directeur,  M.  H.  Martinet  et  son  intervention 
énergique,  pour  me  sortir  de  l'ornière  où  me  rivaient  nies 
occupations  habituelles,  et  me  forcer  à  venir  à  la  Corniche 
pour  y  planter  et  aussi  pour  y  récolter,  car  le-  impressions 
glanées  sur  ces  bords  heureux  ont  forme  une  gerbesuperbe 
qui  s'étale  glorieusement  sous  l'auvent  de  mes  greniers. 


lie  Menton-Garavan.  la  dernière  station  sur  le  territoire 
français,  la  route  monte  sur  les  rochers  qui  bordent  la  mer, 
enjambe  un  ravin  profond, qui  forme  la  frontière  et  ascende 
une  côte  aride  au  sommet  de  laquelle  se  trouve  la  douane. 
J'étaisà  bicyclette;  comme  \a.R.dogana  se  Eerme  à  (i  heures 


dans  ce  bienheureux  paj  s  du  fur  niante  et  qu'il  était  6  heu- 
p(  3  ei  demie,  je  dus  laisser  ma  bête  sous  le  toit  hospitalier 
des  douaniers  jusqu'au  lendemain  matin,  afin  de  pou  voit 
tenir  le  laisser-passer  que  me'  vaut  ma  carte  de  membre 
■  lu  T.  C.   s. 

M.  Hanbury  avait  tieureusemenl  envoyé  sa  voiture  me 
chercher  à  la  gare,  préVoyant/s.ans  doute  qu'il  pourrait  se 
produire  quelque  eho-e.  ei  aussi  pour  transporter  mes  baga- 
ges, en  sorte  que  rinconvénient  ne  tut  pas  grave.  Mai 
j-clistes  ne-  amis,  dites-vous  que,  sur  cette  bienheureuse 
route  de  la  Corniche,  on  esl  sujet  à  stopper  une  nuit  à  la 
douane,  si  l'on  n'arrive  pas  ayant  la  fermeture  des  portes . 

Que  de  chose-  ravissantes  il  \  a  le  long  de  ces  tain-  cal- 
caires rocheux  !  L'Hèliahthème  rose  3  abonde.  Le  délicieux 
'  iris  monspeliensis  (pourquoi  Coris,  oh  botanistes  ?)  élève 
partout  ses  épis  diaprés,  et  les  Cistes  blancs  ou  roses,les  déli- 
cats Conzolmilus,  étalent  de  tous  côtés  leurs  corolles  écla- 
tantes, ("est  une  profusion  de  fleurs,  un  enchantement  per- 
pétuel! Les  vergers  d  1  (rangers,  tout  en  Heurs  en  ce  moment, 
parfument  l'atmosphère,  à  tel  point  qu'on  en  serait  incom- 
modé, si  la  brise  de  la  mer  ne  venait,  de  temps  en  temps, 

souffler  au  visage. 

lie  Garavan  à  La  Mortola, 
il  y  a  plus  d'une  demi-heure 
de  \  oiture  ;  la  route  monte 
pi.-, pie  tout  le  temps  ;  puis, 
arrivée  au  sommet  d'un  cône 
rocheux  qui  domine  la  nier 
et  porte  à  son  sommet  l'une 
de-  Ecoles  dues  à  la  munifi- 
cence de  M.  Hanbury,  elle 
redescend  brusquement,  fait 
un  grand  contour  et  vous 
amène  au  pied  d'un  haut 
portail  d'architecture  très  ita- 
lienne du  Palazzo  Orengo,  la 
résidence  du  bienfaiteur  de  ces 
lieux. 

Les  voitures  n'entrent  pa- 
dans  le  parc  qui  est  le  sanc- 
tuaire de  la  botanique  et  au- 
quel M.  Hanbury  a  tenu  à 
donner  un  cachet  pittoresque 
en  même  temps  que  solennel. 
(  est  une  demeure  paisible  ou 
le  piaffement  des  chevaux.,  le 
bruit  des  roues  et  le  sifflet  des 
locomotives  —  le  train  passe 
en  un  tunnel  assez  long,  pré- 
cisément sous  la  propriété 
Hanbury,  —  sont  choses  in- 
connues. 

Les  sent  iers ,  a  d  111  i  r  a  b  1  e  - 
ment  entretenus,  serpentent  en 
tous  sens  sur  une  pente  de  quarante  et  quelques  hectares 
au  sein  des  plus  merveilleux  arbres  el  végétaux  de  la  Créa- 
tion. L'antique  Via  Aurélia,  construite  VA  ans  avant 
.1  us-Christ,traverse  toute  la  propriétéet  M.  Hanbury  main- 
tient, avec  le  plu-  grand  soin,  tout  ce  qui  en  existe  encore  ; 
sur  des  plaques  de  marbre  blanc,  sont  gravés  les  noms  des 
grands  personnages  qui  l'ont  suivie  dans  le  cours  des  âge-. 
L'immense  propriété  offre  des  sites  très  variés  et  forl 
hétérogènes;  elle  comprend  un  ravin  frais  qu'arrose  un  tor- 
rent murmurant,  les  cotes  de  la  mer  sur  plusieurs  kilo- 
mètres de  longueur,  le  rocher  surplombant  et  portant  une 
antique  tour  ruinée  qu'on  dit  d'origine  romaine  et  qui,  en 
tous  cas,  fut  utilisée  par  les  Sarrazins.  Elle  renferme,  au 
point  de  vue  du  pittoresque  connue  sous  celui  des  différents 
-ois.  tous  les  avantages  possibles.  D'ailleurs,  grâce  à  la  belle 
fortune  du  propriétaire,  le-  terrains  ont  pu  être  amendés 
avec  du  sol  rapporté  et  toute  la  pente,  aride  il  y  a  30  au-. 
convertie  en  un  parc  des  plus  frais  et  des  plus  merveilleux. 
Le  palais  —  car  c'en  est  un,  et  un  vrai  —  est  situé  à  mi- 
côte  au  centre  des  jardins.  Il  appartenait  autrefois  à  la 
noble  famille  Orengo  de  Vintimille  et  était  entouré  d'un 
bois  d'Oliviers.  Non  loin  de  là,  se  voit  encore  le  moulin  à 
li  m  le,  l'une  des  curiosités  qui  m'ont  le  plus  intrigué.  Le 
palais,  autrefois  sans  aucun  doute   un  château-fort,  a  été 


200 


LE    JARDIN 


considérablement  agrandi  el  embelli  par  1"  propriétaire 
actuel.  La  salle  d'entrée,  voûtée  comme  dan-;  les  anciens 
cloîtres,  renferme  un  meuble  curieux  qu'on  prend  généra^ 
lemenl  pour  un  fourneau  el  qui  n'est  autre  que  l'an  n 
puits  du  château  qu'on  avait  installé  à  l'intérieur  (en  cas 
de  siège  sans  doute).  Une  superbe  colonnade  en  marbr.  île 
Carrare  entoure  la  belle  terrasse  qui  précède  le  grand  salog 
et  d'où  la  vue  s 'étend  sur  la  mer,  les  jardins,  les  cotes 
déchiquetées  el  la  plage  d'azur. 

In  riche  herbier  el  une  bibliothèque  botanique  de  la 
plus  grande  importance  sont  disposés  dans  une  des  salles 
accessibles  au  publii  sous  une  terrasse  inférieure,  à  côté  du 
bureau  du  curator. 

Le  porche  de  la  maison  d'habitation  est  décoré  des  bustes 
de  Linné  et  de  mon  illustre  compatriote  Aug.  P.  de  Can- 
dolle,  ce  qui  proin  e  assez  quelle  est  la  sollicitude  du  maître 
de  céans  pour  les  études  botaniques.  N'est-ce  pas  lui,  d'ail- 
leurs, qui  a  doté  si  richement  (100.000  fr.  d'un  coup),  l'Uni- 
versité de  i  rênes,  à  laquelle  il  a  donné  un  superbe  Institut 
de  botanique,  auquel  il  conl  inue  à  s'intéresser. 


PLANTES  NOUVELLES  OU  RARES 


(.1  suivre). 


II.  CORREVON. 


I  ig_  ss.  —  Scène  orise  dans  le  tare  de  M.  Wanbury,  à  la  Mortola 


Chrysanthème  Mytchett  white 


Parmi  les  Chrj  anthèmes  nouveaux,   misau  commerce 

l'an  dernier  par  M    II.  .1.   Jones.  Ryecroft  nursery,  Hithei 

l       ,  h:, -,i    i  Angleterre),   la   belle  variété  Myt  hett 

,'rhite  (Rg.  89)  se  recommande  d  une  façon  toute  particulière. 

Sa  précocité  île  floraison  (elle  fleurit  en  plein  air.  en 
Ecosse,  en  septembre),  la  pureté  parfaite  de  -e,  grands 
capitules  blancs  aux  larges  ligules  ébouriffées  et  leur  grande 
il lance,  la  rigidité  des  longues  tiges  Qorales,  soin  au- 
tant de  qualités  très  rei  herchées  el  le  nombre  des  variétés 
les  réunissant  n'est  déjà  passi  nombreux. 

Comme  fleur  coupée,  en  raison  îles  avantages  ci-dessus 
énoncés,  elle  peut  êtee  d'un  grand  secours  dans  l'arrange- 
ment de  nombre  Je  compositions  florales,  chaque  fois  que 
sont  requi        !  I  pur. 


Violettes  à  fleurs  jaunes 


1  'ne  Violette  à  Heurs  jaunes  !  C'est  presque  un  contre-sens 
qui  détruit  nos  idées  reçues  au  sujet  du  coloris  de  la  Vio- 
lette. Et  cependant  il  n'y  en  a  pas  qu'une  qui  jouisse  de  ce 
privilège;  les  espèces  à  fleurs  jaunes,  rares  en  Europe  et 
dans  l'ancien  continent,  sont  au  contraire  abondantes  dans 
le  nouveau  monde.  LeFlora  of  Nortli  America  de  Torrey 
et  Asa  Gray  (1838-1840)  en  décrit  en  effet  11  espèces, 
appartenant  à  une  section  caractérisée  par  le  stigmate 
capité,  muni  d'une  touffe  de  poils  sur  chaque  côté  et  d'uni' 
petite  ouverture  latérale,  le  style  comprimé,  claviiorme, 
1  étamines  oblongues,  rapprochées,  la  capsule  habituelle- 
ment triangulaire.   Sur  douze  espèces  que  comporte  cette 

section,  onz il    les  fleurs  jaunes.   La  douzième,  le  Viola 

canadensis,  les  a  blan 
châtres,  \  iolette    exté- 
rieurement. 

(  les  onze  es  pèees  ne 
sont  pas  également  ré- 
pandues. La  plupart 
.1  entre  elles  sont  loi  a 
Usées  comme  les  Viola 
Nuttallii  Pursh.  du 
Missouri,  V.  linguœfo- 
lin  Nuit,  el  V.  prœ- 
morsa  Nutl.  de  1  l  iré 
gon,  V,  pedunculata 
A.  G.  de  la  Californie 
où  croissent  également 
les  V.  ocellata  A.  G. 
et  1*.  chrysantha  Hook. 
dans  lequel  les  feuilles 
sont  linement  découpées 
et  les  (leurs  sans  épe- 
rons; Y .  hastataMieh. 
de  la  Pensylvanie  el  de 
la  Floride;  V.  triparti- 
id  EU.  de  la  Géorgie  ; 
V.  glubella  Xutt.  îles 
sources  de  l'<  Irégon  el 
V.  sarmentosa  Dougl. 
de  la  même  région.  1  ne 
seule  espèce  habite  sous  plusieurs  formes,  les  bois  secs  du 
i  anada,  de  la  Géorgie,  du  Missouri,  de  la  Pensylvanie, 
c'est  le  Viola pubescens  Ait.  qu'on  trouve  quelquefois  dans 
tltures  européennes 
Sa  tige  est  velue,  dressée,  nue  et  poun  ne  de  stipules  a  sa 
base:  les  feuilles,  disposées  par  ■!  à  :(  à  la  partie  supérieure 
île  la  tige  -ont  oblongues-lancéolées,  légèrement  aeuminées, 
rarement  tout  à  fail  glabres;  le-  pédoncules  floraux  sont 
plus  i, unis  que  les  feuilles;  les  fleurs  de  dimensions 
moyennes  sonl  jaunes,  à  pétales  élégamment  stries,  a  épe 

ion  très  court.  <  'cite  jolie  Molette  esl  également  c me  s.nis 

le  nom  'le  Viola  pensyleanica  Michaux  et  a  été  introduite 
en   Europe  eu  1  ""'. 

Toutes  ces  plantes  sonl  pourvues  d'une  tige;  dans  un 
autre  groupe  composé  d'espèces  acaules  ou  eaulescentes  à 
stigmates  munis  d'un  bec  et  à  style  atténué,  nous  trouvons 
également  deux  Violettes  américaines  à  fleurs  jaunes,  le 
Viola  rotundifolia  Mich.  sans  tige  et  à  petites  fleurs  et  le 
V.  striata  An.  grande  plante,  à  fleurs  larges  et  jaune  soufre, 

cultivée iment  sous  la  désignation  de  Viola  ocliro- 

leuca  Schw.  Le    liai-  Puis  possèdent  donc  13  Violettes  à 


LE   JARDIN 


201 


Fig.  89.  —  Chrysantl       \  Mytchctt   White. 


202 


LE   JARDIN 


(leurs    jaunes  sur   31   espèces  qui   habitent   cette   région. 

Cette  coloration  se  retrouve  encore  dans  le  sud  de  l'Amé- 
rique, chez  les  Viola  maculata,  V.  magellanica  et 
V.  microphylla  qui  habitent  les  rives  du  détroit  de  Magel- 
lan et  l'archipel  de  la  Terre  de  Feu  ;  on  la  constate  également 
dan-s  les  Viola  aspera  Ging.  du  Népaul,  à  fleurs  jaune  et 
pourpre;  V.  humilis  H.  B.  K.  du  Mexique,  blanc  rayé  de 
jaune;  V.palmaris  Buch.  également  asiatique,  à  fleurs 
jaune  pâle;  V.  ftaoicdns  Wedd.  de  Bolivie;  V.  lutea  Vell. 
du  Brésil,  etc.. 

Toutes  ces  espèces  sont  des  Molettes  proprement  dites; 
nous  avons  laissé  de  côté  les  Pensées  dans  lesquelles  le 
coloris  jaune  se  présente  assez  fréquemment  et  sert  à  carac- 
tériser de  jolies  variétés  telles  que  le  Viola  lutea  Huds.,  etc.. 

En  Europe,  les  Violettes  à  fleurs  jaunes  sonl  seulement 
représentées  par  deux  plantes  dont  l'une  est  une  des  plus 
gracieuses  habitantes  de  la  zone  alpine,  le  Viola  bi fiant  et 
dont  l'autre,  le  Viola  sulfurea,  présente  d'intéressantes 
particularités. 

Le  Viola  bijlora  L.,  qui  habite  les  régions  tempérées  de 
l'hémisphère  nord,  se  rencontre  en  France  dans  les  lieux 
humides  du  haut  Jura,  les  Alpes,  les  Pyrénées.  Il  y  fleurit 
de  juin  à  juillet.  Les  pétales  sont  étroits,  l'inférieur  à 
éperon  court  déliassant  à  peine  les  appendices  du  calice; 
les  pédoncules  sont  plus  longs  que  les  feuilles  qui  sont 
réniformes,  crénelées,  obtuses,  munies  de  petites  stipules 
entières;  les  fleurs  sont  jaunes,  striées  de  brun;  les  tiges 
sont  grêles,  habituellement  biflores;  toute  la  plante  est 
glabre  et  dépasse  rarement  un  décimètre.  Cette  jolie  petite 
plante  compose,  à  elle  seule,  dans  la  flore  française,  une 
section  caractérisée  par  ses  quatre  pétales  supérieurs  redres- 
sés et  imbriqués,  son  style  couché  à  la  base  puis  redressé, 
épaissi  au  sommet,  son  stigmate  presque  bifide.  Par  ces 
caractères,  elle  tient  le  milieu  entre  les  vraies  Violettes 
(Nominium)  et  les  Pensées  {Melanium),  sous  le  nom  de  Dis- 
chidium. 

L'autre  plante  dont  nous  voulons  parler  n'est  qu'une 
forme  —  mais  des  plus  remarquables  —  du  Viola  odorata. 
Signalée  par  l'abbé  Cariot  dans  la  cinquième  édition  de  son 
Etude  des  fleurs,  elle  avait  été  découverte  dans  le  Forez, 
aux  environs  de  St-Jean  Soleymieu.  Le  Viola  sulfurea 
présente  les  principaux  caractères  de  la  Violette  odorante, 
mais  ses  tiges  ne  sont  pas  radicantes  ;  les  fleurs  sont  assez 
grandes,  d'un  jaune  pâle  dans  les  deux  tiers  inférieurs, 
blanc  jaunâtre  dans  le  tiers  supérieur,  avec  l'éperon  violacé 
et  les  pétales  tous  dépourvus  de  poils  à  la  gorge.  Ce  curieux 
Viola  n'avait  pas  été  retrouvé  depuis  longtemps  et  on 
n'avait  connu  jusqu'ici  que  les  spécimens  qui  avaient  servi 
à  sa  description.  Tout  récemment,  on  l'a  rencontré  dan-  le 
département  de  l'Indre  et  dans  celui  de  la  Sa\oie.  Aussi 
a-t-on  pu  l'introduire  dans  les  cultures  et  M.  Léon  Che- 
nault,  le  pépiniériste  bien  connu  d'Orléans,  a .  envové,  l'an 
dernier,  à  la  direction  du  Jardin,  plusieurs  jolis  spéci- 
mens de  cette  intéressante  variété  qu'il  a  mise  au  com- 
merce. 

Le  Viola  pubescens  et  surtout  le  Viola  bijlora  -ont 
des  espèces  dont  les  jardins  de  rocaille,  les  rochers  alpins 
ne  sauraient  se  passer.  D'autre  part,  nous  avons  vu  ré- 
cemment, dans  un  lot  de  plantes  alpines  de  la  maison 
Vilmorin,  la  Violette  odorante  à  fleurs  jaunes  et  elle  y 
tenait  dignement  son  rang. 

P.  HARIOT. 

La  Liudenia.  —  Iconographie   des  Orchidées,  par  J.  et    I  . 

Linden. 

Les  9'  et  10"  livraisons  du  3*  volume  de  la  2-  série  de  ce 
bel  ouvrage  contiennent  entre  autres,  des  planches  en 
couleurs  des  beaux  hybrides  suivants  :  Lœhocattleya  X 
Hrubyana.  Catasetum  x  splendens  var.  Lansbergeanum, 
Odontoglossum  X  Adrianœ  var.  Crans/tai/anum,  Lcnio- 
cattleya  X  Cheremetef/îœ,  etc.. 


La  Culture  des  Fruits  au  Cap  et  en  Australie 


Au  Cap  de  Bonne-Espérance 

(Sw'ti>  t')). 

Qualité  du  fruit.  —   Son  importance  d  écoule 
ment.  —  L'abricot  est  d'une  bonne  couleur,  de  dimension 
moyenne  et  d'un  bon  goût.  Il  arrive  à  Londres  à  la  fin  de 
janvier  et  au  commencement  de  février. 

La  pêche  comprend  les  deux  espèces  :  la  Freestone,  à 
noyau  libre,  et  la  Clingstone,  à  noyau  adhérent;  ces  fruits 
d'un  beau  velouté,  très  juteux,  qui  arrivent,  maturité  à 
point,  sont  absolument  délicieux.  Cependant  la  Clingstonc 
ne  vaul  pas  l'autre.  Elle  ne  jouit  pas  de  la  même  estime  de 
la  part  du  consommateur.  Quelques  expéditeurs  se  sont 
même  illusionnés  cette  année,  en  mélangeant,  dans  le  même 
e.iissage.  l'une  et  l'autre,  pensant  ainsi  égarer  l'acheteur; 
leurs  intérêts  s'en  sont  ressentis,  par  suite  des  prix  offerts 
lors  de  la  vente.  C'est  une  grande  erreur  en  effet  pour  tout 
producteur  de  faire  un  semblable  travail. 

La  pêche  arrive  fin  février  et  courant  mars  ou  avril. 

La  nectarine  ou  brugnon  a  aussi  un  très  beau  coloris  ; 
elle  est  très  ferme  de  chair.  Elle  arrive  dans  le  courant  de 
mars  et  d'avril. 

Les  variétés  de  prunes  sont  :  Reine-Claude,  Victoria  et 
Diamond. 

Parmi  les  poires,  on  peut  citer:  William,  carminée  sur 
une  de  ses  faces,  très  juteuse  et  très  parfumée,  d'un  goût 
exquis  ;  Louise-bonne,  très  appréciée  aussi;  Duchesse,  qui 
ne  parait  pas  avoir  été  l'objet  d'une  récolte  importante 
et  dont  très  peu  d'échantillons  ont  été  présentés. 

Toutes  ces  poires  paraissent  en  fin  mars  et  avril. 

Enfin,  pour  terminer  cette  catégorie  de  fruits,  il  reste  à 
citer  le  Bon  Chrétien. 

Comme  raisins  expédiés  jusqu'à  ce  jour,  on  trouve  les 
espèces  et  variétés  suivantes  :  le  Muscat,  au  goût  très  pro- 
noncé, à  belle  grappe,  quelquefois  tant  soit  peu  dorée;  le 
Hanepoot,  certains  disent  Lanepoot,  blanc,  et  le  même 
rouge,  sur  lesquels  on  compte  beaucoup  ;  ïHermitage  noir, 
le  même  blanc,  l'un  et  l'autre  à  petits  grains;  enfin,  la  va- 
riété Barbarossa  noir. 

Tous  ces  raisins  sont  bien  appréciées  pour  la  table. 

Cette  année,  quelques  variétés  se  sont  ressenties  des  atta- 
ques du  phylloxéra,  qui  vient  de  faire  son  apparition,  dit- 
on.  dans  le  district  de  Paare  et  dans  quelques  autres. 

Les  producteurs  du  Cap  se  sont  plaints,  cette  année,  de  la 
sécheresse  ;  leurs  fruits  en  ont  souffert  et  n'ont  pas  acquis, 
par  suite,  tout  leur  développement,  Aussi,  pour  y  obvier 
dans  l'avenir,  quelques-uns  ont-ils  déjà  entrepris  la  créa- 
tion de  canaux  d'irrigation,  comme  il  en  existe  dans  les 
grandes  plantations  d'arbres  fruitiers  en  Californie  et  en 
Australie. 

Cette  création  prouve  le  grand  intérêt  que  certains  pro- 
priétaires portent  à  leurs  cultures.  Ils  comptent  sur  un 
réel  avenir  et  ne  craingnent  pas  de  faire  tout  le  néces- 
saire pour  obtenir  les  meilleurs  résultats  possibles.  Ils  se 
plaignent  néanmoins  et  désireraient  obtenir  du  marché  de 
la  Métropole  des  prix  de  vente  plus  rémunérateurs. 

Comme  généralement  tous  les  expéditeurs,  ils  croient  que 
tous  leurs  fruits  arrivent  à  destination  dans  le  même  état 
de  bonté  qu'ils  les  ont  vu  au  départ. 

Il  est  vrai  que  tous  ces  expéditeurs  producteurs  n'ap- 
portent pas  tous  la  même  attention  dans  le  choix  des 
fruits  à  emballer. 

Certains,  en  effet,  les  cueillent  trop  avancés  et.  malgré 

(1  Le  Jardin,  1898,  p.ifre  183. 


LE   JARDIN 


203 


les  chambres  frigorifiques,  ces  fruits  arrivent  dans  de  mau- 
vaises conditions,  gâtés  el  quelquefois  pourris. 

11  est  incontestable  qu'il  y  a  à  faire  un  apprentissage  en 
toutes  choses,  et  sûrement,  comme  les  autres,  ils  arriveront 
j > i ptement  à  bien  faire. 

D'ailleurs,  ils  ne  peuvent  qu'être  encouragés  à  continuer 
el  à  forcer  l'importance  de  leurs  expéditions,  qui,  parvenant 
en  Angleterre  presque  encore  en  pleine  saison  d'hiver,  ont 
toute  chance,  vu  le  manque  de  fruits,  même  de  serre,  de 
réaliser  des  prix  très  élevés  et  rémunérateurs. 

Il  faut  cependant  signaler  un  point  noir  concernant  tous 
ces  fruits,  abricots,  pêches,  poires,  etc.,  venant  du  Cap. 

Suivant  l'expression  usitée  dans  lecommerce,  ils  ne  sont 
pas  de  conserve,  et  en  voici  la  raison  . 

Tous  ces  fruits  sont  cueillis  et  emballés  à  un  moment  où 
le  ferment  de  la  maturité  commence  à  accomplir  son 
oeuvre,  pour  arriver  à  donner  au  fruil  ce  goûl  succulent 
qui  charme  le  gourmet. 

Or,  emprisonné,  pendant  deux  semaines  et  demi,  à  une 
température  glaciale,  le  fruit  subit,  aussitôt  son  débarque- 
ment et  son  contact  à  l'air  libre,  une  altération  qui  se 
constate  peu  de  jours  après.  Il  se  produit  en  effet  une  décom- 
position, débutant  au  centre  du  fruil  pour  gagner  rapide- 
ment l'épiderme,  qui  a  d'ailleurs  déjà  commencé  à  se  couvrir 
de  rides-. 

Aussi  ces  fruits  à  pulpe  demandent-ils  à  être  consommés 
de  suite,  à  moins  qu'on  ne  continue  à  les  conserver  pendant 
quelques  jours  encore  dans  un  réfrigérant;  même  malgré 
cette  précaution,  il  y  a  toujours  du  déchet. 

En  résumé,  les  propriétaires  fonciers  du  Cap  cultivent 
en  plein  air  les  fruits  d'Europe  el  les  recollent  au  moment 
où  nos  réserves  commencent  à  s'épuiser,  c'est-à-dire  en 
janvier,  février,  mars  et  avril. 

La  qualité  de  leurs  fruits  est  bonne  et  choisie  ;  ils  espèrent, 
en  augmentant  l'importance  de  leurs  plantations,  obtenir 
d  excellents  résultats,  ayant  sérieusement  étudié  les  moyens 
et  les  lieux  d'écoulement  pour  toute  leur  récolte. 

Avant  de  quitter  le  Sud-Africain,  pour  donner  un  exemple 
de  cette  dernière  opinion,  voici  comment  s'exprime,  dans  la 
New  Reciew  de  janvier,  M.  \V.  F.  Bailey,  sous  le  titre: 
Avenir  de  V Agriculture  au  Transirai  : 

«  Cette  contrée  a  peu  de  rivales  [jour  la  production  de  toutes 

espi Je  fruits  européens,  à  l'exception  de  la  cerise  et  de 

la  groseille  à  maquereau.  Aux  cultivateurs  anglais  indus- 
trieux qui  s'établiraient  dans  les  pays  de  la  république 
Sud-Africaine,  il  est  présagé  une  occupation  absolument 
remunérative.  » 

Dans  ce  même  pays  du  Transwal,  il  a  été  créé,  il  y  a 
environ  trois  ans.  un  grand  établissement  de  confiserie,  à 
Pretoria.  Par  son  travail  considérable  de  confitures  et  mar- 
melades, faites  avec  le  fruit  des  contrées  environnantes, 
(■■Ile  maison  est  appelée  à  porter  une  très  grande  atteinte 
au  commerce  des  maisons  européennes. 

Voici,  d'après  The  Journal  of  Greengrocerg,  un  aperçu 
de  su  fabrication  de  confitures  en  1896  :  Pêches,  75.000  livres  ; 
Abricots.  107.000  livres;  comme  marmelades  :  Abricots, 
150.000  livres;  Groseilles  à  maquereau.  35.000  livres; 
Prunes,  25.000  livres;  Raisins.  40.000  livres;  ainsi  qu'une 
grande  quantité  de  Figues,  Melons.  Coings,  etc.,  en  con- 
serve. Il  y  a  a  ajouter  encore  75.000  livres  de  Tomates  en 
conserve. 

11  ressort  de  cet  exposé  que,  non  seulement  la  culture  de 
l'arbre  fruitier  acquiert  de  jour  en  jour  plus  d'importance 
dans  la  colonie  du  Cap,  mais  qu'elle  est  déjà  pratiquée  au 
Transwal  et  dans  la  République  d'Orange,  pays  où  cette 
culture  est  appelée  à  augmenter  rapidement,  par  suite  de 
l'invasion  incessante  des  nombreux  émigrants  que  les  com- 
pagnies d'émigration  y  déversent  régulièrement  chaque  jour. 


En  Australie. 

Passant  à  la  production  australienne,  il  est  à  signaler, 
de  même  que  pour  le  Cap.  que  le  fruit  européen  s'y  récolte 
dans  d'excellentes  conditions. 

Les  provii -  de  Victoria,  de  la  Nouvelle-Galle  du  Sud. 

le  Queensland,  etc...,)  compris  les  lies  de  Tasmanie  el  la 
Nouvelle-Zélande,  fournissent  toutes  des  fruits  excellents. 

De  très  importantes  plantations  ont  été  créées,  avei  toutes 
les  dernières  améliorations   inventées  ces  années   pass 
De  large  canaux  sillonnent  en  tous  sensées  vastes  entre 

prises. 

Beaucoup  de  fruits  à  pulpe,  ne  pouvant  pas  être  expédies 
en  Europe  (le  voyage  étant  trop  long:  30  à  40  jours)  sont 
desséchés  par  évaporation,  dans  des  fours  spéciaux,  puis  ils 
sont,  en  cet  état,  exportés  en  Angleterre. 

La  pomme  seule  est  expédiée  à  l'état  Irais  vers  ce  pays, 
où  elle  arrive  en  mai  et  juin.  Cefruil  est,  cette  année,  géné- 
ralement petit,  mais  cependant  bien  sain;  les  variétés  sont 
toutes  de  provenance  anglaise. 

Malgré  les  prix  obtenus  à  Londres,  qui  sont  assez  élevés, 
les  expéditeurs  désireraient  d'avantage,  car  le  fret,  vu  la 
distance,  est   assez  lourd. 

Si  les  compagnies  de  navigation  diminuaient  leur  tarif, 
nul  doute  que  l'exportation  de  ces  pommes  augmenterait 
dans  de  très  grandes  proportions. 

Croyant  avoir  donné  tous  les  renseignements  que  je  puis 
mettre,  pour  le  moment,  à  la  disposition  des  lecteurs  du 
Jardin,  sauf  omissions,  je  désire  qu'ils  puissent  les  in- 
téresser. 

.1.  MONIER. 


Questions  Économiques  et  Commerciales 


Le  Commerce  extérieur  de  la  France 


S  il  est  une  chose  que  les  horticulteurs  français  connais- 
sent bien  peu,  c'est  assurément  l'importance  de  leur  com- 
merce avec  l'étranger.  Ce  sont  pourtant  des  renseignements 
bien  utiles  à  connaître,  mais  que  nos  journaux  spéciaux 
nous  donnent  rarement.  .Te  «rois  donc  bien  faire  en  publiant 
ici  ceux  que  je  possède. 

Parlons  d'abord  des  importations. 

Sous  la  rubrique  Plants  et  arbustes  de  pépinières  et  de 
serres,  les  statistiques  officielles  classent  nos  produits  en 
deux  catégories  : 

1°  Aroidées,  Amaryllidées,  Araliacées,  etc.  Nous  avons 
importé  : 

En  1895 1.283.343  fr. 

En  1896 1.324.683  fr. 

En  1897 1.232.300  fr. 

On  remarque  que  si,  en  1896,  les  importations  ont  été 
supérieures  de  41.340  fr.  à  celles  de  l'année  précédente. 
par  contre,  eu  1897,  elles  ont  brusquement  diminue  de 
92.383  fr. 

.Te  me  borne  à  faire  cette  constatation,  car  je  ne  veux 
accompagner  ce  travail  d'aucun  commentaire:  chacun  en 
tirera  les  conclusions  qu'il  voudra. 

2"  Autres  plantes  : 

En  1895 751.493  fr. 

Eu  1896 915.449  fr. 

Eu  1897 918.650  fr. 

Même  observation  que  ci-dessus,  sauf  que  la  chute  en 
IS',17  est  presque  insignifiante. 

Sous  cette  autre  désignation  :  Produits  et  végétaux  non 
dénommés,  nous  trouvons  les  chiffres  ci-après.  Selon  toute 


204 


LE    JARDIN 


probabilité,   c'est  dans  cette  classe  que  doivent  figurer  les 
arbres  et  produits  de  pépinières  : 

En  1895 1.471.605  fr. 

En  1896 1.848.568  fr. 

En  1807 2.191.760  fr. 

Ici  nous  remarquons  une  augmentation  très  sensible  et 
soutenue  d'année  en  année. 

Les  graines,  cette  importante  branche  de  l'horticulture, 
sont  classées  sous  trois  dénominations: 

1"  Graines  de  Betteraves  : 

En  1895 4.342.989  fr. 

En  1896 3.693.282  fr. 

En  1897 1.050.280  fr. 

L'énorme  droit  d'entrée  imposé  aux  graines  de  Bette 
raves  n'empêche  pas,  on  peut  s'en  rendre  compte,  l'intro- 
duction de  quantités  considérables. 

2°  Luzernes  et  Trèfles  : 

En  1895 449.080  fr. 

En  1896 178.708  fr. 

En  1897 252.200  fr. 

3°  Graines  à  ensemencer. 

Ici  la  statistique,  plus  explicite,  nous  permet  de  donner 
.les  renseignements  plus  détaillés: 

En  1895              En  1896  En  1897 

Angleterre.     1.070.227  kil.     1.369.120  kil.  1.301.800  kil. 

Belgique.   -        328.589    »         328.253     »  350.71)0    » 

Allemagne.     2.800.422    »      -2.690.965     »  2.584.700    » 

Autrespays    1.751.393    »      2.141  098    »  4.036.200    » 

Valeurs  frmcs   6.823.755  fr.      6.159.268  fr.      5.127.161  fr. 

Nous  constatons  dans  ce  chapitre  une  diminution  con- 
tinue de  bon  augure,  car  elle  prouve  nue  la  Franco  produit 
de  plus  en  plus  [es  semences  dont  elle  a  besoin.  Je  ferai 
remarquer,  en  outre,  que  le  droit  de  douane  n'est  ici 
pour  rien,  puisque,  pendant  ces  trois  années,  il  est  resté  le 
même  et  qu'il  est  d'ailleurs  assez  minime. 

Passons  maintenant  aux  exportations.  Les  renseigne- 
ments seront  moins  complets,  car  il  nous  manque  le  cha- 
pitre si  important  de  Produits  et  déchets  eègètaux  non 
dénommés. 

Comme  plantes,  nous  avons  d'abord,  toujours  sous  la 
rubrique  Plants  et  arbustes  de  serres  et  de  pépinières. 

1"  Aroidées,  Amaryllidées,  etc.  : 

En  1895.    .' 73.662  fr. 

En  1896 8ir  168  fr. 

En   1897 38.300  fr. 

Si  l'on    met   ces  maigres   chiffres  en  regard  de  ceux  des 
importations,  on  sera  bien  obligé  de  conclure,  malheureu- 
sement, que  la  France  n'est  guère  encore  un   pays  de  pro- 
duction. 
2°  Autres  plan  te 

lui  18VC, 1.956.386  fr. 

En  1896 2.001.573  fr. 

En  1897 2.203.300  fr. 

Ce    chiffre     par  contre,  sont  consolants  et  encourageants. 
Les  graines  ne  sont  pas  détaillées  à  la  sortie  connue  à 
l'entrée.   Voici  les  totaux  qui  nous  sont  donnés: 

En  1895 11.181.063  fr. 

lui   1896 11.597.115  fr. 

lui  1897 9.618.315  fr. 

L'effort  qui  s'était  produit  en  1896.  ne  s'est  pas  soutenu 
en  1897.  bien  au  contraire.  J'appelle,  là-dessus,  1  attention 
de  tous  mes  confrères  marchands-grainiers. 

i  omme  je  le  dis  plus  haut,  chacun  tirera  de  ces  chiffres 
les  conclusions  qu'il  voudra,  mais  il  me  semble,  à  moi, 
qu'il  y  a  de  bien  intéressantes  constatation?  à  faire. 

A.  RIVOIRE. 
Président  du  Syndicat  des  horticulteurs  lyonnais. 


Les  Œillets  remontants 


Des  nombreuses  race-,  sorties  île  l'Œillet  des  fleuristes 
(Dianthus  caryophyllus),  celle  à  laquelle  nous  consacrons 
cette  étude,  est  aujourd'hui  des  plu-  estimées  et  très  répan- 
due dans  les  cultures,  à  cause  de  son  aptitude,  tout  particu- 
lièrement méritante  au  point  de  vue  horticole,  d'émettre 
successivement  des  tiges  florifères  et  île  prolonger  ainsi 
considérablement  la  durée  de  sa  floraison. 

Rien  que  l'obtention  de  cette  belle  race  remonte  déjà  au 
delà  d'une  cinquantaine  d'années,  sa  vulgarisation  est  rela- 
tivement récente;  elle  date  surtout  de  l'apparition  de  sa 
sous-race  naine,  dite  à  tige  de  fer.  Mais  laissons,  à  ce 
sujet,  la  parole  à  M.  Seringe,  qui  a  pris  soin  de  consigner 
l'origine  des  Œillets  remontants  dans  sa  «  Flore  des  jar- 
dins et  des  grandes  cultures  »  (vol.  III.  p.  308.)  : 

m  En  1835,  M.  Dalmais.  jardinier  de  M.  Lacène,  à  Lyon, 
remarqua  dans  ses  cultures  un  Œillet  ponctué  qui  fleuris- 
sait continuellement  et  qu'il  attribuait  au  croisement  de 
[Œillet  de  St-Antoine  et  d'un  Œillet  Grenadin.  Il  en 
obtint  des  graines:  les  individus  qui  en  naquirent  lurent 
eux-mêmes,  en  1812.  la  source  de  15  à  20  variétés  remon- 
tantes ou  à  floraison  continue  qui.  en  18L!.  donnèrent  des 
graines...  En  181Ô.  M.  Dalmais  fit  un  nouveau  semis... 
des  boutons  se  montrèrent  en  octobre  et  c'est  de  là  que  pro- 
\  i  nnent  les  élégantes  variations  qui  ont  paru  depuis  dans 
toutes  les  expositions  d'horticulture.  » 

(liez  les  Œillets  de  M.  Dalmais,  la  floraison  successive 
s'effectuait  sur  des  tiges  qui,  au  lieu  de  porter  directement 
les  Heurs,  donnaient  naissance  à  des  rameaux  qui  produi- 
saient eux-mêmes  les  Heurs,  ces  tiges  devenaient  ainsi  très 
longues  et  lâches,  ce  qui  était  évidemment  un  défaut.  Mais 
le  premier  pas  était  fait,  et  divers  horticulteurs  lyonnais, 
M.  Schmidt  et,  en  particulier.  M.  Alégatière,  de  Lyon, 
s'adonnèrent  à  la  culture  des  Œillets  remontants,  les  amé- 
liorèrent rapidement  et  varièrent  beaucoup  les  coloris.  Ce 
dernier  horticulteur  modifia  aussi  considérablement  leur 
port  ;  il  les  rendit  plus  nains,  [dus  trapus  et  obtint,  vers 
1866,  des  Œillets  remontants  à  tiges  florales  courtes  et 
raide-.  qui  constituent  aujourd'hui  la  sous-race  dite  :  c'<  tige 
de  h'r  (lig.  91). 

Ces  Œillets  remontants  nains  joignent,  à  une  taille  qui 
ne  dépasse  guère  0"'. 20  à  0",25  et  aune  tenue  parfaite,  une 
végétation  soutenue  et.  très  prolongée,  qui  (moyennant  un 
traitement  spécial  que  nous  indiquerons  ici.  dans  un  pro- 
chain article)  leur  permet  de  fleurir  eu  serre  en  plein  hiver. 

C'est  à  cette  aptitude,  non  moins  importante  que  le 
lait  de  remonter,  que  ces  Œillets  doivent  la  plu-  grande 
partie  Je  leur  popularité',  car  la  plupart  des  cultures 
qui  en  sont  laites,  le  sont  en  vue  de  la  floraison  hivernale. 

Et  cela  se  comprend  facilement:  1  été  est  la  saison  nor- 
male de  floraison  de  toutes  les  autres  races  d'Œillets  qui. 
selon  l'époque  de  leur  plantation,  fleurissent  à  des  époques 
différentes,  et  l'on  a  en  outre  à  sa  disposition  une  quantité 
d  autres  fleurs  pour  l'ornement  des  jardins  et  pour  la  eon- 
fei  lion  des  bouquets.  Tout  autre  est  le  cas  de  l'hiver,  et 
une  culture  appropriée  permet  d'obtenir  des  Œillets  remon- 
tants nains  en  fleurs  à  n'importe  quelle  époque  entre  octobre 
et  mars-avril.  C'est  en  outre  cette  même  race  que  I  on  cultive 

le  plu-  aujourd'hui   dans    le   Midi,  pour  la  productii I 

1  expédition  hivernales  des  Heurs  dans  les  \  il  les  du  Nord. 

Les  fleurs  des  Œillets  remontants  sont  de  dimensions 
moyennes,  plutôt  petites  que  grandes,  plus  ou  moins  doubles, 
peu  crevardes  ou  du  moins  tardivement,  à  pétales  entiers 
ou  plus  souvent  dentelés.  Les  coloris  sont  très  variés,  uni- 
colores  ou  panachés,  tantôt  dans  le  genre  des  flamands, 
tantôt  et  plus  généralement  dans  celui  des  Œillets  de  fan- 
taisie, avec  lesquels  la  race  gçande  au  moins  a  une  certaine 


LE   JARDIN 


203 


analogie  et,  en  plus,  la  faculté  de  remonter.  Cette  der- 
nière a  besoin  d'être  tuteurée,  connue  du  reste  la  plupart  des 
autres  Œillets,  tandis  que  celle  à  tige  de  1er  se  tient  parfai- 
tement droite  et  forme  des  touffes  naines  et  compactes. 

Traités  de  la  façon  ordinaire,  les  Œillets  remontants 
conviennent  parfaitement  â  la  culture  en  pleine  terre:  ils 
y   fleurissent   depuis   juin  juillet   jusqu'en  octobre,   moins 


Fig.  90.  —  Œillets  remontants. 

abondamment  toutefois  après  la  floraison  principale.  Il 
faut,  du  reste,  pour  favoriser  leur  aptitude  à  remonter, 
couper  les  Heurs  au  fur  et  à  mesure  quelles  se  fanent,  à 
moins  toutefois  qu'on  désire  en  récolter  des  graines,  et  sur- 
tout soutenir  et  exciter  même  leur  végétation  à  l'aide  d'ar- 
rosements  copieux  et  de  quelques  doses  d'engrais  liquides. 
La  race  grande  convient  à  la  culture  en  pleine  terre  en 
vue  de  la  fleur  â  couper,  tandis  que  les  tiges  de  fer  sont 
bien  préférables  pour  l'ornementation  des  corbeilles  et, 
comme  nous  l'avons  déjà  dit,  sont  seuls  employés  pour  la 
floraison  hivernale. 


lifeteft 


Fig.  91. 


Œillet  tige  de  1er. 


Toutes  deux  produisent  des  graines,  qu'un  trouve  dans  le 
commerce,  et  reproduisent  une  assez  forte  proportion  de 
plantes  à  fleurs  doubles  si  celles-ci  ont  été  récoltées  sur  des 
pieds  de  choix.  Pour  la  culture  en  vue  de  la  floraison  hiver- 
nale, on  emploie  de  préférence  des  variétés  nommées,  dont 
il  existe  aujourd'hui  un  très  grand  nombre,  chaque  spé- 
eialistc  ayant  à  peu  près  les  siennes,  mais  ces  variétés  ne 
peuvent  être  propagées  que  par  le  bouturage  ou  le  mar- 


cottage au  besoin;  c'est  généralement  le  premier  procédé 
que  les  fleuristes  emploient.  Ils  évitent  ainsi  les  pieds 
simples  qui  se  présentent  toujours  eu  plus  ou  moins  grand 
nombre  dans  les  cultures  de  plantes  provenant  de  semis  et 
ils  ne  propagent  en  outre  que  les  variétés  qu'ils  jugent  les 
plus  belles  et  les  meilleures  pour  cette  culture  hivernale. 

Dans  un  prochain  article,  nous  indiquerons  les  procédés 
spéciaux  de  culture  et  de  multiplication  mis  en  pratique 
par  les  fleuristes. 

S.  MOTTET. 


CULTURES    MÉRIDIONALES 


Culture  des  plantes  propres  à  la  Parfumerie 

L'industrie  de  la  parfumerie  étant  arrivée  à  un  degré 
développement  tout  à  faif  remarquable,  nous  espérons  inté- 
er  les  lecteurs  du  Jardin  •  ■n  leur  donnant  quelques  ren- 
seignements sur  les  procédés  de  culture  employés  par  les 
cultivateurs  qui  se  livrent  à  la  production  en  grand  des 
plantes  servant  à  alimenter  les  usines. 

C'est  en  général  de  Grasse,  que  l'on  a  surnommée  la  till" 
des  parfums,  que  s'expédie  la  presque  totalité  des  extraits 
d  odeurs  employés  en  France  el  à  l'étranger. 

C'est  aussi  aux  environs  de  Grasse,  que  se  rencontrenl 
des  champs  entiers  de  Rosiers,  de  Jasmin,  de  Violettes,  de 
Réséda,  Orangers,  etc.,  etc.,  d'où  sont  tirées  les  matières 
premières. 

Examinons  successivement  la  manière  d'obtenir  chacune 
de  ces  plantes,  eu  débutant  par  la  Rose,  la  reine  des  fleurs. 

Roses.  —  L'espèce  employée,  appelée  Rose  de  mai.  est 
issue,  suivant  les  uns,  du  Rosa  gallica,  suivant  les  autres, 
du  Rosa  prooincialis,  et  fleurit  en  mai,  comme  du  reste 
son  nom  l'indique. 

Pour  effectuer  une  plantation  de  Rosiers  de  mai.  il  faut 
choisir  un  bon  terrain,  le  défoncer  dès  le  mois  de  novembre 
et  le  fumer  copieusement.  Les  jeunes  pieds  mis  en  terre 
proviennent  de  drageons. 

Ces  drageons  sont  plantés,  en  janvier,  en  lignes  espacées 
de  1°25  et  les  pieds  sont  distancés  de  0°50  1  un  de  l'autre 
sur  les  lignes. 

Un  an  après,  la  récolte  commence,  d'abord  faible,  mais 
allant  en  augmentanl  au  furel  a  mesure  que  les  pied-  ac- 
quièrent de  la  ton  e. 

l.a  cueillette  des  Qeurs  a  toujours  lieu  le  matin,  el  seules 
sont  ramassées  les  roses  bien  épanouies.  La  récoltées!  alors 
portée  immédiatement  aux  usines.  En  moyenne,  l. 000  pieds 
de  Rosiers  donnent  250  kilos  de  fleurs  par  an.  payées  à 
raison  de  0  fr.  50  à  0  fr.  60  le  kilog.  Ces  prix  ont  bien 
diminué,  car.  il  y  a  une  dizaine  d'années,  le  kilog  valait 
1  fr.  et  1  fr.  25.  La  main-d'œin  re  pour  la  cueillette  se  paie 
à  raison  de  (I  fr.  05  par  kilog. 

Au  mois  de  juillet-août,  commence  la  taille.  Elle  con- 
siste simplement  en  la  suppression  du  bois  mort  et  de  quel- 
ques jeunes  pousses  mal  placées;  les  autres  branches  son! 
palissées.  Point  n'esl  besoin  ici  de  tuteurs,  de  lattes,  de  fils 
de  ter  pour  le  palissage,  car  les  branches  sont  attachées 
d'un  pied  à  l'autre  de  manière  à  former  une  sorte  de  haie, 
atteignant  1  mètre  te  haut  sur  iP.">(i  de  large  et  ayant  la 
longueur  de  la  ligne. 

Pendant  tout  l'été,  il  esl  bon  d'irriguer,  lorsque  cela  est 
possible,  ce  qui  n'es!  pas  le  cas  aux  environs  de  Grasse,  car 
il  y  a  souvent  disette  ,]  eau  à  cette  saison. 

En  décembre,  les  Rosiers  sont  fumés  et  labourés. 

Une  plantation  de  Rosiers,  laite  et  soignée  dans  les  con 
ditions  ei-dessus  énoncées,  peut  durer  de  15  à  20  ans. 


208 


LE    JARDIN 


Jasmin.  —  Le  sol  qui  doit  recevoir  une  plantati le 

Jasmin,  doit  avoir  été  fumé  et  défoncé  à  une  profondeur  de 
n   70  à  0-80. 

La  plantation  a  lieu,  en  mars,  en  lignes  distantes  de 
CT80  et  les  pieds  sont  espacés  de  0m05  :  le  plant  est  un  Jas- 
min sauvage  venantdu  Piémont,  c'est  le  Jasminum  hui  die 
!..  ou  le  /.  italicum  Hort. 

L'année  d'après,  le  Jasmin  cultivé  est  greffé  en  fente,  au 
mois  d'avril,  sur  les  pieds  déjà  plantés;  la  variété  greffée 
est  le  J.  officinale. 

Les  greffes  reprises  sont,  au  fur  et  à  mesurede  leur  élon- 
gation,  palissées  sur  un  ni  de  Ici-  tendu  à  0°60  au-dessus 
du  niveau  du  sol.    Le  palissage  n'a    pas  lieu   branche  à 

branche,  les  cultivateurs  font  de  petites  poignées  de  | 

qu'ils  attachent  sur  le  til  de  1er  tendu  à  cet  effet;  il  est 
recommandé  de  ne  pas  faire  ces  paquets  débranches  trop 
volumineux,  car  alors  elles  se  trouvant  au  milieu  ne  fleu- 
riraient pas.  Dès  que  les  plantes  sont  palissées,  le  terrain 
reçoit  un  léger  labour  pour  l'ameublir  et  le  débarrasser  d<3 
toutes  les  plantes  salissantes. 

Tout  en  labourant,  le  cultivateur,  qui  peut  ;i\  oir  de  1  eau, 
ménage,  auprès  et  en  arrière  de  chaque  ligne,  un  petit  fossé 
pour  irriguer  sa  plantation.  Le  canal  d'irrigation  est  fait 
immédiatement  au  pied  d'une  ligne  de  Jasmin  et,  pour  la 
régularité  du  travail,  on  adopte  une  règle  générale,  c'est  de 
faire  le  canal  toujours  du  même  cote;  la  terre  provenant  de 
ce  petit  affouillement  est  placée  au  pied  du  rang  précédent. 

Vers  la  mi-juillet,  commence  la  récolte,  laquelle  se  con- 
tinue jusqu'à  la  mi-octobre.  Elle  a  lieu  tous  les  matin-  -ans 
exception.  Les  fleurs  sont  cueillies  une  à  une  sans  pédon- 
cules et  portées  immédiatement  à  la  parfumerie. 

L'n  point  important  à  observer  est  le  suivant  :  les  jours 
de  pluies,  les  fleurs  sont  également  cueillies,  mais  elles 
sont  inutilisables,  attendu  que  l'eau  leur  a  enlevé  une  grande 
partie  des  essence-  pour  lesquelles  le  Jasmin  est  cultivé. 

Le  prix  de  vente  du  kilogramme  de  fleurs  est  de  1  fr.  50; 
encore  faut-il  qu'un  traité  passé  entre  les  intéressés,  pour 
un  certain  nombre  d'années,  garantisse  ce  prix,  qui  est  sujet 
à  île  grandes  fluctuations. 

Autrefois,  le  kilogramme  de  Heurs  valait  '2  fr.  50  et  M  fr. 

La  main-d'œuvre  pour  la  cueillette  se  paie  0  t'r.  501e 
kilogramme  et  l'on  estime  que  1.000  pieds  fournis  enl 
environ  50  kilogr.  de  fleurs  par  an. 

I  m  léger  binage  suit  la  récolte.  A  l'approche  de  l'hiver, 
le-  pieds  de  Jasmin  sont  fortement  Imites  pour  les  garantir 
de-  gelées.  En  janvier,  on  procède  à  l'épandage  du  fumier 
entre  les  rang-. 

Au  printemps,  en  (in  mars-avril,  la  terre  est  égalisée  et 
le  buttage  disparaît;  enfin,  en  mai,  commence  la  taille.  Il 
e-t  bon  d'attendre  en  mai  pour  faire  cette  opération,  car  les 
pousses  ont  alors  irlO  environ  et  l'on  est  sur  de  ne  pas 
garder  des  rameaux  gelés  l'hiver. 

Violettes.  —  lue  terre  un  peu  forte,  à  demi-ombragée 
par  des  Oliviers,  voilà  l'endroit  où  s'obtiennent  le-  plus 
belle-  Violettes  de  Parme,  et.  partant,  les  plus  propres  pour 
la  parfumerie, 

Axant  choisi  le  terrain,  il  s'agitdele  défoncer  et  de  le 
fumer  copieusement  et  cela  en  octobre  pour  que  les  pieds  de 
Violette  puissent  être  plantés  de  novembre  à  mars.  D'après 
les  uns.  le  mois  de  novembre  serait  le  plus  convenable, 
d'autres  préfèrent  le  mois  de  février.  Que  la  plantation  ait 
eu  lieu  à  l'une  ou  à  l'autre  de  ces  deux  époques, nous  obtien- 
drons toujours,  l'année  suivante,  une  petite  récolte  qui  -ou- 
vrira les  frais  de  mise  en  place. 

Les  plantes  sont  disposées  en  lignes  espacée-  de  0*80  et 
les  pied-  -ont  à  0'"  10  les  uns  des  autres. 

Dans  le  courant  de  l'été,  les  filets  doivent  être  entière- 
ment supprimés.  A  ce  moment,  il  arrive  souvent  que  le- 
pieds  de   Violettes,  le-    Violettiers  comme  on  les  désigne 


couramment,  souffrent  de  la  sécheresse;  il  faut  bien  se 
garder  de  les  arroser  copieusement,  un  léger  arrosage  de 
temps  à  autre,  juste  pour  entretenir  la  végétation,  suffit.  Si 
les  arrosages  étaient  répétés,  les  plantes  émettraient  beau- 
coup de  feuilles  et.  au  moment  de  la  récolte,  elles  n'auraient 
que  quelques  fleurs. 

En  octobre,  les  arrosages  peuvent  être  un  peu  plus  fré- 
quents ;  la  plante  se  développe,  les  boutons  se  forment  et, 
en  février,  commence  la  récolte  qui  bat  son  plein  à  la  mi- 
mars. 

La  cueillette  a  lieu  toute  la  journée;  une  femme  cueille 
journellement  use  moyenne  de  ;;  a  [  kilogr.  île  fleurs  sans 
pédoncules;  le  prix  de  la  main-d'œuvre  est  de  n  fr.  50  par 
kilog.  et  le  prix  de  vente  varie  entre  -1  et  5  fr.  1.000  pieds 
de  Violettes  fournissent  de  25  à  30  kilog-  de  fleurs  par  an. 

Les  cultivateurs  s'efforcent  de  sélectionner  leurs  pieds  de 
Violette-  pour  obtenir  une  fleur  bien  pleine,  bien  double 
autrement  dit.  ce  qui  élèverait  notablement  le  poids 
moyen. 

La  cueillette  terminée,  le  sol  est  biné  pour   l'ameublira 
nouveau  et.  en  septembre,  un  labour  et  une  bonne  fumure 
doivent  précéder  le  dépari  île  la  végétation. 

Une  plantation  de  Violettes  ainsi  comprise  et  ainsi  soi- 
gnée dure  ô  à  <i  ans  ;  passé'  ce  délai,  les  fleurs  diminuent  de 
grandeur,  aussi  en  faut-il  plus  pour  faire  un  kilog.  Il  y  a 
doue  avantage  à  replanter  les  filets  provenant  de  ces  vieux 
pieds. 

il  suivre.)  J.  GUILLON. 


CAUSERIES   SLR  LE   RRÉSIL 


SUR   LA    CHAINE   D ESTRELLE 


Pour  continuer  la  série  des  quelques  notes  que  j'ai  don- 
nées l'année  dernière  sur  le  Brésil (l)et  qui,  parait-il,  ont 
eu  l'avantage  d'intéresser  les  nombreux  lecteurs  du  Jardin. 
je  prie  aujourd'hui  les  amateurs  d'excursions  de  bien  vouloir 
se  transporter  (par  la  pensée),  sur  la  chaîne  des  montagnes 
d'Estrelle  [Serrada  Estrella)  et  m'accompagner  dans  une 
intéressante  et  pittoresque  escalade  que  je  viens  de  faire 
avec  un  de  mes  compatriotes,  M.  <•.  de  I,***. 

Partis  avant  qui'  le  coq  eût  fait  entendre  son  chant  aigu, 
à  la  pointe  du  jour  nous  commençons  notre  ascension  en  par- 
tant d'un  plateau  déjà  élevé  de  Nuit  mètres  au  dessus  de 
I  i  ii  i'an. 

La  nia -se  soni  luv  des  mont  s  se  dresse  confusément  devant 
nous  et  le  murmure  des  torrents  trouble  seul  ces  hautes 
solitudes  à  cette  heure  matinale.  Bientôt,  nous  distinguons 
vaguement  à  l'est,  une  bande  légère,  d'un  blanc  lumi- 
neux qui  croit  rapidement  à  l'horizon,  c'est  l'aurore  chas- 
sant la  nuit  qui   luit  devant  les  premiers  rayons  du  soleil. 

La  nature  semble  s'éveiller  brusquement  et  manifeste  sa 
vitalité  par  les  chants  de  ses  créatures  :  les  oiseaux  et  les 
insectes  saluent  le  jour. 

lie-  vapeurs  blanches  et  légères  flottenl  sur  les  pentes 
vertes  des  monts,  tandis  que  les  végétaux,  chargés  des 
gouttes  limpides  d'une  bienfaisante  rosée  qui  bordent  leurs 
feuilles  et  leurs  fleurs,  resplendissent,  aux  rayons  qui  les 
dorent,  commedes  rivières  de  diamant. 

Les  corolles  qui  s'étaient  fermées  la  veille,  se  sont  com- 
plètement épanouies  à  nouveau  et  répandent  dans  les  val- 
ions de  suaves  parfums  qui  attirent  les  papillons  et  les 
colibris  aux  brillantes  couleurs. 

Mais,  tout  en  admirant,  n'oublions  pas  notre  but  ;  enga- 
geons-nous  dans  ce  champ  de  Capim  (Foin  du  pays).  Sui- 

(1)  Le  Jardin,  1897.  pages  ÎGt,  278,  302,  314,328,311)  et  362;1898p.  15. 


I.K    JARDIN 


207 


vons  ce(  étroit  sentier  qui  serpente  el  qui  monte  (la  picada  i. 
Pénétrons  dans  l'épaisse  forêt  dont  la  montagne  est  cou- 
verte. 

Nous  voici  sous  l'ombreuse  ramure  des  Figuiers,  Cannel- 
liers,  Jacarandiers,  Tamburilliers,  etc.,  puis  des  Mélasto- 
macées  chargées  de  leurs  fleurs  violettes  et  des  Cassias  aux 
corolles  jaunes.  Il  n'y  a  bientôt  plus  aucune  trace  de  sen- 
tier; il  faut  marcher  à  l'aventure,  au  milieu  des  hautes 
herbes  et  d'un  inextricable  fouillis  de  toutes  espèces  de 
plantes  et  d'arbres  chargés  d'Orchidées  et  de  Broméliacées 
poussant  avec  une  incomparable  vigueur. 

Nous  admirons  l'éclat  des  coloris  des  bractées  et  des  fleurs 
des  Vriesca,  Nidularium .  Gusmania,  Bilbergia, Tillandsia . 
Les  Mimosas  sont  couverts  de  petites  Broméliacées  aux 
bractées  roses  et  aux  fleurs  bleues,  notamment  des  Anoplo- 
phytum  strictum. 

Je  fais  aussi  une  remarque  intéressante  au  sujet  îles  BH- 
hergia  rhodocganea,  dont  cet  endroit  est  abondamment 
pourvu:  les  uns  ont  les  feuilles  courtes,  droites,  rigides, 
très  épineuses,  marquées  de  bandes  d'un  beau  blanc  coton- 
neux ;  l'inflorescence  est  très  grosse  et  bien  dressée;  c'est 
bien  le  type  qui  est  actuellement  dans  le  commerce;  les 
autres  qui  m'intéressent  en  ce  moment  ont  les  feuilles  lon- 
gues de  1  mètre  et  plus,  retombant  longuement  vers  le  sol, 
et  à  panachures  moins  franches  et  plus  distantes  que  dans 
la  précédente;  les  fleurs  sont  plus  petites;  le  bout  des  pé- 
tales est  franchement  azuré  et  la  hampe  légèrement  inclinée. 

Parmi  les  Orchidées,  je  remarque  des  Oncidium, Epidcn- 
drum,  Miltonia,  Sobralia, Burlingtonia,  Cattleya,  Lœlia. 
La  plupart  des  troncs  des  Fougères  sont  garnis  de  Zygopc- 
talum  crinitum,  Z.  Mackayii  et  Z.  maxillare,  en  pleine 
floraison.  Des  Vanilles  chargées  de  fleurs  enlacent  les  troncs 
de  différents  arbres. 

D'énormes  blocs  de  rochers  à  peine  recouverts  de  terreau 
végétal  produit  par  les  feuilles  tombées,  nous  barrent  sou- 
vent le  passage;  ils  sont  garnis  de  petites  Fougères  variées  : 
Adiantuni,  Ptcris,  Scolopendrium,  Doryopteris,  Gymno- 
gramrna,  Asplenium,  etc.,  de  Bégonias,  de  Sélaginelles, 
Lyeopodes,  Pcpcromia.  Amaryllidées,  Aroïdées  et  A'Epi- 
phyllum  truncatum,  fort  remarquables. 

La  marche  devenant  de  plus  en  plus  difficile,  nous  des 
cendons  dans  un  torrent  pour  en  remonter  le  cours  en  sau- 
tant de  pierre  en  pierre  ou  plutôt  de  bloc  en  bloc  ;  les  lon- 
gues lianes  pendant,  ainsi  que  des  cordes,  des  nombreux 
arbres  qui  étendent  leurs  tètes  gigantesques  au-dessus  de  ce 
cours  d'eau,  nous  servent  souvent  à  gravir  les  rochers. 

Nous  admirons  la  beauté  des   Eulerpe  edulis,  dont  les 
stipes  fins  et  lisses  ont  plus  de  20  mètres  de  haut.  Les  Fou 
gères  en  arbres  sont  aussi  fort  remarquables  par  la  hauteur 
de  leurs  troncs  et  l'ampleur  de  leurs  frondes. 

Au  fur  et  à  mesure  que  nous  avançons  dans  cet  escalier 
de  géant,  le  torrent  devient  de  plus  en  plus  encaissé  et 
escarpé;  ce  n'est  bientôt  plus  qu'une  suite  déchûtes  et  de 
cascades  plus  ou  moins  grandes  où  l'eau  mugit  et  retombe 
en  blanche  écume. 

A  midi,  d'après  notre  calcul,  nous  arrivons  à  1-100  mè- 
tres :  nous  déjeunons  rapidement  de  quelques  \  ivres  empor- 
tées et  nous  nous  régalons,  comme  dessert,  d'une  tête  de 
Chou-palmiste,  qui  nous  semble  délicieuse  et  qu'un  oura- 
gan avait  depuis  peu  déraciné  et  renverse?  dans  le  torrent. 

Après  une  gorgée  de  cette  excellente  eau-de-vie  de  Canne 
à  sucre,  que  l'on  appelle  ici  Cachaça  et  dont  nos  gourdes 
sont  pleines,  nous  continuons  notre  gymnastique  ascension- 
nelle. 

Plus  nous  avançons,  plus  la  végétation  change  ;  les  Bam- 
bous deviennent  plus  nombreux;  les  Broméliacées  sont  tou- 
jours abondantes,  mais  les  Orchidées  deviennent  rares  ;' 
quelques  espèces  terrestres  à  fleurs  brunes,  telles  les  Houllctia, 
fleurissent  au  pied  des  roches  et  des  arbres. 


Un  petit  arbrisseau  excessivement  florifère  attire  mon 
attention,  c'est  un  Centropogon  à  fleurs  rouges  dont  l'extré- 
mité des  pétales  esl  d'un  jaune  largement  et  parfaitement 
tranché.  Cette  plante  me  parait  digne  d'intérêt  et  pourrait, 
sous  réserve  de  dénomination  antérieure,  porter  le  nom  de 
C.  hicolor  (1)  ;  ses  feuilles  sont  plus  petites  et  plus  rappro- 
chées les  unes  des  autres  que  dans  la  G.  surinamensis,  bien 
cordiformes.  légèrement  velues  et  d'un  vert  moins  foncé 
que  dans  l'espèce  ci-dessus. 

A  3  heures,  nous  nous  décidons  à  ne  fias  pousser  plus 
haut  cette  fatigante  promenade.  Du  reste,  nous  nous  trou- 
vons arrêtés  par  une  énorme  muraille,  véritable  fortere 
de  rochers  à  pic,  de  plus  de  300  pieds  d'élévation  ;  nous 
devons  être  à  plus  de  1700  mètres.  La  vue  est  magnifique, 
quoique  bornée  par  l'encaissement  naturel  des  masses  gra- 
nitiques qui  nous  enveloppent  sur  trois  côtés.  Nous  redei 
cendons  donc  par  le  même  chemin.  La  nuit  nous  surprend 
au  pied  de  la  montagne.  Nous  rentrons  à  Pétropolis  un  peu 
fatigués,  mais  fort  en  appétit,  et  nous  nous  installons  de- 
vant  un  plantureux  diner  à  la  brésilienne. 

R.  LOUZIER. 
10  mai  1S9S. 


Poudreuse  à  Insecticides 


Depuis  quelques  années,  nos  chimistes  s'ingénient  à  cher- 
cher des  poudres  insecticides  pour  combattre  les  diverses 
maladies  et  les  insectes  s'attaquant  aux  arbres  et  aux  plan- 
tes; mais  la  plupart  de  ces 
poudres  ne  devant  être  ré- 
pandues que  modérément, 
afin  de  ne  pas  nuire  à  la 
végétation,  il  était  de  toute 
nécessité  d'avoir  un  appa- 
reil pulvérisateur  en  per- 
mettant l'emploi  efficace. 
L'instrument  qui  vienl 
d'être  présenté  à  la  Société 
nationale  d'horticulture  de 
France  par  M.  Poulailler, 
et  qui  répond  au  nom  de 
Poudreuse,  est  appelé  à  ren- 
dre de  grands  services  poui 
la  répartition  parfaite  des 
insecticides.  Son  prix  mo- 
déré la  met  à  la  portée  de 

tous. 

D'un  maniement  si  m  [île 
et  facile  en  même  temps 
que  très  pratique,  cet  appa- 
reil permet  de  projeter  très 
régulièrement  et  rapide- 
ment les  insecticides  sur 
les  plantes.  En  outre,  il  sert 
également  pour  les  appar- 
tements, habillements  et 
fourrures. 

Pour  le  fonctionnement  : 
Après  avoir  rempli  aux 
trois  quarts  la  poire  en 
caoutchouc,  en  foncer  le 
tube  dans  l'ouverture,  sai- 
sir entre  les  deux  premiers  doigts  l'appareil  au  deux  tiers 
de  sa  hauteur  en  plaçant  le  pouce  à  la  base;  presser  avec  le 
pouce  et  l'index  pour  produire  la  projection  en  avant  par 
le  tube,  ramener  ensuite  le  pouce  en  arrière  pour  laisser 
pénétrer  l'air. 

C'est  en  somme  un  mouvement  alternatif  d'avant  en 
arrière  du  pouce  qui  fait  fonctionner  l'appareil. 

A.  GOURLOT. 

(1)  Ne  s'agirait  il  pas  du  Siphocampylus  crenatifolius  Pohl? 

N.  D.  L.  R. 


Eig.  02.  —  Poudreuse 
à  insecticides. 


208 


LE    JARDIN 


Les  Produits  de  Culture  forcée  aux  Halles 

La  vente  des  Melons  n'a  pas  été  favorisée  par  le  temps 
froid  des  quinze  derniers  jours  de  juin;  les  bons  Melons 
arrivent  difficilement  aux  prix  de  3  fr.  50,  4  francs  et  4  lr.  50. 

Les  arrivages  en  raisins  de  production  forcée  française 
suffisent  amplement  aux  demandes;  aussi  les  envois  de 
raisins  belges  sont-ils  presque  nuls:  augmenter  les  droits 
de  douane  dans  ces  conditions  serait  aller  inutilement  au 
devant  de  représailles. 

Les  derniers  jours  de  juin  marquent  une  très  sensible 
tendance  à  la  baisse,  surtout  pour  le  Franhenthal  qui, 
ayant  débuté  à  la  rai-juin  entre  7  et  10  francs  le  kilo,  est 
aujourd'hui  à  3  et  i  francs  environ  ;  le  Foster's  Seed 
de  ti  à  10  francs;  divers  Chasselas,  de  7  à  15  francs  le  kilo; 
Muscat  noir,  de  5  à  15  francs;  Muscat  d'Alexandrie,  de 
13  à   17  francs. 

Les  Raisins  blancs  à  gros  grains,  Duchess  de  Buccleugh 
et  Canon  Hall,  de  8  a  16  fr.  50. 

Enfin,  du  Black  Alicante,  de  iï  à  9  francs. 

Ces  cours  sont  très  variables,  selon  la  beauté  de  la  mar- 
chandise et  les  besoins  des  marchands,  aussi  les  prix  ci- 
dessus  ne  sont-ils  qu'une  moyenne,  qui  n'est  quelquefois 
pas  atteinte. 

Les  pèches  Précoce  de  haie  et  Mignonne  ont  aussi  baissé 
derniers  jours;  les  fruits   extra  s'adjugent  encore  de 
3  à  8  francs. 

Quelques  pèches  Sea  Eagle,  quoique  grosses  et  d'assez 
bonne  qualité,  ne  font  aucun  prix,  parce  qu'elles  ne  se 
colorent  pas. 

Après  avoir  été  abondants,  les  brugnons  Précoce  de  Cron- 
cels  et  Lord  Napier  sont  rares  depuis  huit  jours,  aussi  les 
gros  fruits  sont-ils  en  hausse  de  2  à  4  francs. 
J.  M.  BUISSON. , 

CULTURE   POTAGÈRE 

LA  MACHE 

Je  n'exagère  rien  en  disant  que  la  Mâche,  en  tant  que 
salade,  est  très  favorablement  appréciée  de  tous.  Ses  qua- 
lités, que  tout  le  monde  connaît,  justifient  amplement  la 
faveur  qu'elle  s'est  acquise. 

Il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que  c'est  une  plante  qui  est 
particulièrement  appréciée  à  l'arrière  saison,  depuis  latin 
du  mois  de  septembre  jusqu'au  mois  de  mars  de  l'année  qui 
suit.  Mais  il  faut  se  rappeler  aussi  qu'il  n'est  pas  possible, 
contrairement  à  ce  que  beaucoup  de  personnes  pensent,  de 
retirer  de  la  Mâche  tous  les  avantages,  qu'on  en  peut 
espérer,  en  n'exécutant  qu'un  seul  semis.  Il  en  faut  plu- 
sieurs ;  deux,  et  preférablement  trois,  suffisent  pour  assu- 
rer des  récoltes  régulières  pendant  six  mois  de  l'année. 

Bien  qu'on  puisse  commencer  les  semis  au  moisde  juillet, 
je  crois  qu'il  est  préférable,  dans  la  plupart  des  cas,  de 
n'exécuter  le  premier  qu'au  commencement  du  mois  d'août 
ou  alors  en  fin  juillet. 

Il  n'est  pas  toujours  nécessaire  de  labourer  le  sol,  un  bon 
piochage  suffit  souvent  après  une  récolte.  Toutefois,  si  le 
sol  est  en  mauvais  état,  il  faut  alors  labourer. 

La  graine  de  Mâche  se  sème  ordinairement  a  la  volée, 
puis  est  hersée  à  la  fourche,  toute  la  surface  du  sol  étant 
ensuite  recouverte  d'un  centimètre  à  un  centimètre  et  demi 
de  terre  fine. 

Apres  la  levée  des  graines,  si  des  endroits  sont  .jugés 
trop  épais  on  peut  éclaircir,  mais  il  est  rare  qu'on  soit 
obligé  d'en  arriver  là,  car  la  Mâche  est  une  plante  qui  ne 
redoute  pas  autant  que  d'autres  d'être  serrée. 

11  n'est  pas  inutile  de  rappeler  que  la  récolte  des  Mâches 
doit  se  faire  au  couteau  en  coupant  les  rosettes  rez  de  terre; 
il  ne  faut  pas  les  arracher. 

Les  premières  cueillettes  se  font  naturellement  aux  places 
trop  épaisses  et  sur  les  touffes  ies  plus  avancées. 

Ce  premier  semis  est  bon  a  récolter  dès  la  fin  du  mois  de 
septembre  et  au  commencement  d'octobre;  la  récolte  s'en 
continue  jusqu'en  lin  novembre. 

Un  deuxième  semis  est  nécessaire  pour  fournir  de  la 
salade  pendant  la  fin  de  l'automne  et  tout  l'hiver;  il  doit 
être  fait  dans  le  courant  du  mois  de  septembre. 

Cependant,  il  faut  se  rappeler  que  la  Mâche  ne  supporte 
réellement  bien  les  froids  rigoureux,  observés  pendant  les 
hivers  ordinaires  sous  le  climat  de  Paris,  que  si  les  rosettes 
sont  petites.  Aussi  est-il  préférable  de  faire  un  troisième 
semis,  au  commencement  du  mois  d'octobre,  de  façon  à 
avoir,  à  la  fin  de  l'hiver  et  pendant  une  partie  du  prin- 
temps, cette  salade  dans  les  meilleures  conditions. 

Le  premier  semis  (fin  juillet,  commencement  d'août), 
étant  fait  pendant  une  période  ou  se  produisent  de  fortes 


chaleurs,  doit  être  arrosé  convenablement  pour  activer  la. 
germination  des  graines,  qui  demande  12  jours  environ. 

A  ce  propos,  je  tiens  à  rappeler  que  les  graines  récoltées 
récemment  (les  graines  de  l'année)  mettent  plus  de  temps 
à  germer  que  celles  qui  ont  un  an,  deux  ans  et  plus. 

Pendant  la  végétation,  la  Mâche  n'est  pas  très  exigeante. 
A  l'égard  des  mauvaises  herbes  seulement,  elle  est  assez 
sensible,  surtout  en  ce  qui  concerne  celles  qui  sont  enva- 
hissantes comme  le  Mouron  aux  oiseaux.  Les  désherbages 
ne  doivent  donc  pas  être  négligés. 

Les  variétés  suivantes  ont  insensiblement,  pris  la  place 
de  la  Mâche  commune  :  la  Mâche  ronde  et  la  Mâche  verte 
d'Etampes,  variétés  pouvant  donner  toute  satisfaction  dans 
un  jardin  particulier,  ainsi  que  la  Mâche  verte  â  cœur 
plein.  La  deuxième  variété  passe  pour  mieux  résister  aux 
froids  que  la  première,  et  la  Mâche  verte  à  cœur  plein  est 
estimée  en  raison  de  son  goût  un  peu  plus  délicat  que 
celui  des  autres  variétés. J.  POUSSAT. 

Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 

Séante    du    23    juin    1898. 

Cette  séance,  présidée  par  M.  Vassillière,  directeur  de 
l'Agriculture,  assisté  de  M.  Viger,  Président  de  la  Société, 
et  du  Bureau  de  la  Société,  a  été  consacrée  à  la  distribution 
des  récompenses  accordées  à  la  suite  de  l'Exposition  de 
mai,  du  Congrès  horticole,  de  rapports  de  commis- 
sions, etc.. 

M.  Viger,  dans  une  vive  et  spirituelle  allocution,  fré- 
quemment interrompue  d'applaudissements,  a  félicité  les 
lauréats  ainsi  que  la  commission  d'organisation  ;  il  a  cons- 
taté aussi  et  relaté,  une  fois  de  plus,  le  succès  toujours 
croissant  de  l'Exposition  de  mai,  dont  l'éclat  a  encore  été 
rehaussé  cette  année  par  l'adjonction  de  l'exposition  des 
beaux-arts  si  réussie. 

Après  l'appel  des  lauréats,  dont  nous  donnons  d'autre 
part  la  liste,  et  l'exécution  de  quelques  brillants  morceaux 
de  musique,  ont  été  lus  les  rapports  des  comités. 

COMITÉ  DE   FLOR1CULTURE 

Les  plantes  alpines  et  les  plantes  vivaces  ont  eu  tous  les 
honneurs  :  d'une  part  MM.  Vilmorin,  Andrieux  et  Cie  avaient 
une  fort  intéressante  collection  de  plantes  de  rocailles, 
plantes  alpines,  etc..  parmi  lesquelles  les  Lactuca  Plumieri 
aux  beaux  capitules  pourpres,  Gillenia  /t  ifoliata  aux  mul- 
tiples fleurettes  blanches  bordées  de  rose.  Eryngium  alpi- 
num  aux  involucres  des  capitules  d'un  si  beau  bleu  métal- 
lique, Lilium  colchicum  aux  grandes  Heurs  jaune  pâle, 
Œnothera  fruticosa,  Scabiosa  caucasica,  etc..  attiraient  et 
retenaient  l'attention. 

D'autre  part,  M.  Dugourd,  de  Fontainebleau,  avait  deux 
lots  très  brillants  :  l'un  comprenant  des  plantes  vivaces  en 
Heurs  coupées,  l'autre  des  Orchidées  indigènes,  dont  nom- 
bre sont  si  jolies.  Dans  le  premier  lot,  se  trouvaient  les 
plantes  les  plus  variées  :  Eriophorum  angustifolium,  As- 
trantia  major, Lysimachia  certieillata,  iSpirsea  filipendula, 
Erigeron  speciosum,  Stipa  pennata,  etc..  et  le  très  remar- 
quable Achilliea  Eupatoriuiu  Bieb.,  ou  A.  filipeitdulina 
Lam..  aux  brillants  corymbes  jaune  vif  de  l'effet  le  plus 
décoratif.  Dans  le  second,  nous  avons  revu,  avec  un  plaisir 
toujours  nouveau,  les  plus  belles  espèces  de  nos  gracieuses 
Orchidées  indigènes  :  les  toujours  curieux  Ophrys  abeille 
(Ophrys  apifera),  Ophrys  frelon  (().  arachnites),  Ophrys 
araignée  0.  aranifera),  Ophrys  mouche  {().  musci- 
fera),  etc....  le  Loroglossum  hircinum  au  labelle  en  longue 
lanière  enroulée  en  spirale,  le  rare Limodorum  abortivum, 
le  Neottia  nidus-avis,  le  Gymnadenia  couojjsea  et  tant 
d'autres  qui,  pour  n'être  pas  aussi  brillantes  que  les  espèces 
exotiques,  n'en  méritent  pas  moins  que  l'on  s'occupe  d'elles 
plus  qu'on  ne  le  fait,  et  qu'on  leur  réserve  une  petite  place 
dans  les  jardins. 

En  outre  de  ces  deux  apports,  de  beaux  Œillets  étaient 
présentés  par  M.  Béranek,  de  Paris  et  des  Pelargonium, 
par  M.  Launay,  de  Sceaux. 

COMITÉ   D'ARBORICULTURE   FRUITIÈRE 

Un  admirable  lot,  composé  de  Brugnons  Lord  Napier  et 
Précoce  de  Croncels  et  de  Raisins  Muscat  d'Alexandrie, 
C  mon  Hall,  Foster's  seedling  et  Franhenthal,  a  valu,  une 
fois  de  plus,  de  nombreux  compliments  à  M.  Fatzer,  direc- 
teur des  forceries  de  l'Aisne. 

I  OKCOURS  d'orchidées 

C'était  aussi  concours  d'Orchidées  et  les  lots  apportés 
étaient  très  importants.  L'abondance  des  matières  nous 
oblige  à  en  renvoyer  le  compte-rendu  au  prochain  numéro 
du  20  juillet.  J.  FOSSEY. 


LE   JARDIN 


209 


LE  JARDIN.  -  N°  274.  -  20  JUILLET  1898. 


CHRONIQUE 


La  Lutte  qui  a  Lieu  en  ce  moruenl  entre  L'Espagne  et  La 
grande  République  du  Nouveau  Monde,  neserl  pas  précisé 
menl  les  intérêts  de  la  botaniqup.  lue  dépêche  annonçait, 
en  effet,  ces  jours  derniers,  que  les  Espagnols  venaient  de 
détruire,  de  fond  en  comble,  le  Jardin  botanique  de  Manille. 
Malgré  toute  la  sympathie  'pie  nous  proies,, us  général'' 
ment  en  France —  à  tort  ou  à  raison  —  pour  l'Espagne,  un 
tel  fait,  accompli  froidement  et  de  parti  pris,  ne  peut  que 
mériter  le  blâme  le  plus  sévère  et  le  plus  absolu.  Nous  dou- 
tons fort  que  les  Américains  du  Nord,  qu'on  a  l'habitude 
de  traiter  durement  depuis  quelque  temps,  aient  été  capa- 
bles d'en  faire  autant. 


Il  parait  que  la  maladie  pustuleuse  ou  la  gale  de  la 
Pomme  de  terre,  a  trouvé  son  traitement  et  qu'elle  n'exis 
fera  plus  bientôt  qu'à  l'état  de  souvenir.  Le  docteur  Rem)  . 
a,  la  station  allemande  de  culture  de  la  Pomme  de  terre,  a 
fait  des  expériences  d'inoculation  du  sol  qui  permettent  de 
concevoir  quelque  espoir  de  guérison.  On  a  communiqué 
au  sol  même,  des  microbes  qui  entreront  en  lutte  avec 
ceux  qui  s'attaquent  à  la  Pomme  de  terre  et  sont  la  cause 
de  L'affection. Que  résullera-t-il  delà  batàilleentre  infiniment 
petits*?  On  peut  tout  espérer  en  attendant  le  grand  jour  des 
résultats. 


Voulez-vous  conserver  des  Tomates  pendant  plusieurs 
années".'  Prenez  des  Tomates  bien  mures  et  bien  saines, 
placez-les  dans  un  bocal  à  large  ouverture  et  versez  dessus 
un  liquide  composé  de  huit  parties  d'eau,  une  partie  de 
vinaigre,  une  partie  de  sel.  On  recouvre  ensuite  le  tout 
d'une  couche  d'huile  d'olive  d'un  centimètre  environ.  Le 
mode  de  conservation  parait  des  plus  rationnels  et,  en  tous 
cas.  il  est  d'une  pratique  facile.  On  peut  essayer  sans  entrer 
dans  de  grands  Irais. 


11  n'est  pas  de  journal,  politique  ou  horticole,  qui  n'éprouve 
de  temps  à  autre,  rappelant  en  cela  le  traditionnel  .serpent 
de  mer  du  Constitutionnel,  le  besoin  de  signaler  un  Saule 
pleureur  historique.  Tantôt  c'est  un  arbre  issu  d'une  bou- 
ture faite  par  Pope  avec  un  brin  de  saule  d'une  corbeille 
dans  laquelle  on  lui  avait  apporté  des  fruits  ;  aujourd'hui, 
c'estd'un  descendant  du  saule  de  Sainte-Hélène  qu'il  s'agit. 
Il  existerait,  d'après  la  Semaine  horticole,  à  firasschaet. 
dans  un  endroit  humide  et  ombreux  où  se  complaisent  les 
Fougères,  un  saule  pleureur  d'illustre  origine.  Il  provien- 
drait d'un  rameau  cueilli  à  Sainte-Hélène  par  le  Adèle 
compagnon  du  grand  Empereur,  le  général  Bertrand,  qui  le 
donna  à  son  ami  le  général  Brialmont,  le  père  du  célèbre 
ingénieur  militaire.  Mais  ce  qui  ne  ferait  pas  l'éloge  du 
terrain  où  il  a  été  planté,  c'est  la  taille  de  1°50  que  lui  assi- 
gne notre  confrère  de  Belgique,  à  moins  d'une  coquille. 


Amateurs  de  Truffes,  soyez  heureux  et  bénissez  M.  le  duc 
de  Lesparre  !  Oyez  et  retenez  bien  ce  qui  va  suivre.  Il  suffit 
d'avoir  une  terre  un  peu  calcaire  et  un  climat  qui  convienne 
à  la  culture  de  la  Vigne.  Sur  cette  terre. on  dépose,  dejuillel 
en  janvier,  des  feuilles  de  Chêne  ou  de  Noisetier  que  l'on 
abrite  du  soleil  pendantquelques  jours. Elles  ont  été  enduites 
de  spores  de  Truffes  que  l'on  se  procure  en  écrasant  une  truffe 
avec  un  peu  d'eau.  On  étend  la  pâte  ainsi  obtenue,  avec  un 
pinceau,  sur  la  nervure  centrale  des  feuilles.  Huit  jours 
après,  la  germination  commence,  puis  la  fécondation  des 
spores  femelles  et  enfin  la  production  du  mycélium,  qui 
pénètredans  le  sol  où  il  se  transformera  plus  tard  en  belles 
et  bonnes  truffes,  au  bout  de  5  à  6  ans.  Tout  cela  est  bien 
simple  et  bien  beau,  capable  d'amener  la  Truffe  à  un  prix 
tel,  qu'elle  détrône  la  Pomme  de  terre  et  le  Haricot.  Quoi  de 
plus  facile  que  de  pratiquer  cette  culture".'   On  peut  en  ins- 


taller à  domicile  dans  son  cabinet  de  toilette,  sous  son  lit 
pourne  pas  perdrede  place.  Mais, entre  la  coupe  el  les  |,.\  r,s. 
il  reste  bien  de  L'espace  el  puis  la  fécondation  de  la  Truffe 
esl  encore  à  trouver.  A  cela  près,  la  culture  de  la  Truffe  est, 

un  fait  accompli  ! 

■ 

Chaque  année,  on  enregistre  de  nombreux  incendies  dan  ; 

les  forêts,  et  la  eau rj  est,  la  plupart  du  temps,  douteuse. 

On  la  met  sur  le  dos  des  innocents  fumeurs  —qui  ont.  bon 
dos,  il  le  faut  —  ou  de  la  malveillance,  qui  doit  avoir  le 
caractère  solidement  trempé  depuis  le  temps.  La  foudre  en 
coçeesl  mise  en  cause,  mais  ce  à  quoi  on  n'avait  pas  souvent 
pensé,  c'est  au  vent.  D'après  un  observateur,  qui  a  suivi  le 
phénomène  dans  toute  son  étendue,  le  Mechan's  Monthly 
nous  dit  qu'un  arbre  mort,  de  haute  taille,  abattu  par  la 
tempête,  la  plupart  du  temps,  s'arrête  dans  sa  chute  retenu 
par  d'autres  arbres  ou  par  des  lianes  sur  lesquels  il  se  cou- 
che. Les  arbres  agités  sans  cesse,  sont  vigoureusement  trotte- 
s'échauffent,  on  voitdela  fumée  se  produire,  puis  lesflam- 
mes  se  montrent  et  l'incendie  se  généralise  sous  l'action  du 
cent.  Ou  avait  tout  invoqué  pour  expliquer  les  incendiés 
de  forêts  ;  on  n'avait  oublié  que  la  cause  naturelle  par 
excellence. 


Une  jolie  Heur  de  boutonnière,  c'est  celle  que  signalait 
ÏEchode.  Paris  il  y  a  quelques  jours  !  Un  botaniste  alle- 
mand aurait  découvert  aux  Philippines  une  fleur  étrange 
à  cinq  pétales,  qui  mesure  3m50  de  circonférence.  Son  plus 
petil  bouton  est  plus  gros  qu'une  tête  d'enfant;  la  tige  a  0"05 
d'épaisseur.  Le  Bolo  des  indigènes  croit  dans  les  forêts  éle 
vées à  une  altitude  de  1000  à  l200mètres.Ne  s'agirait-il  pas 
du  gigantesque  Rafflesia  de  cette  région,  dont  la  Heur  est  la 
plus  grande  de  toutes  .elles  que  l'on  i  onuaisse.  Si  c'est  à  ce 
merveilleux  parasite  'les  C'issus  que  l'on  fait  allusion,  on  a 
oublié  de  dire  que  son  odeur  est  infecte  et  rappelle  celle  de 
la  viande  corrompue.  A  part  cela,  pour  une  jolie  fleur  de 
boutonnière,  c'en  est  certainement  une,  qui  n'aurait  pas  de 
peine  à  éclipser  celle  du  Gardénia.  Mais  il  faul  être  au 
moins  trois  pour  la  porterel  de  plus  elle  n'est  pas  à  la  dis- 
position de  tontes  les  bourses. 


Comment  doit-on  manger  les  fraises  ?  Chacun  les  mange 
à  sa  manière  et  comme  il  lui  plait,  et  tout  est  pour  lemieux 
du  moment  qu'on  les  trouve  bonnes.  Brillât-Savarin, danssa 
Physiologie  du  goût,  nous  dit  que  le  Comte  de  Laplace  — 
celui  qui  déclarait  que  Dieu  était  une  belle  hypothèse  — 
mouillait  ses  fraises  avec  le  jus  d'une  orange  douce.  Il  frot- 
tait le  sucre  contre  le  zeste.  D'après  un  lambeau  de  manus- 
crit échappé  à  l'incendie  de  la  Bibliothèque  d'Alexandrie, 
la  fraise  était  ainsi  servie  dans  les  banquets  des  dieux  au 
Mont  Ida.  Les  Dieux  connaissaient  donc  le  sucre,  mais  quel 
sucre?  Je  laisse  la  responsabilité  de  cette  assertion  à  Bril- 
lât-Savarin, qui  connaissait  certainement  mieux  tout  ce 
qui  se  rapporte  aux  harnais  de  gueule,  qu'à  l'histoire  des 
temps  anciens. 

De  bien  singulières  observations  peuvent  être  laites  rela- 
tivement à  la  température  nécessaire  à  la  germination. 
(  ette  grande  fonction  naturelle  nécessite  souvent  une  tem- 
pérature plus  élevée  que  celle  qu'il  faut  produire  pour  ame- 
ner le  développemenl  complet,  ("est  ainsi  que  le  Primai, < 
iiaperialis  de  java,  où  il  croit  à  de  haute--  altitudes,  exige  à 
Kcw.pour  germer,  le  séjour  d'une  serre  à  plantes  tropicales; 
le  Ranunculus  Lgallii  qui,  à  la  Nouvelle-Zélande,  est  fré- 
quemment recouvert  par  la  neige,  ne  peut  amener  ses 
grains  à  germer,  sous  notre  climat  d'Europe,  qu'à  une  tem- 
pérature capable  de  tuer  la  plante  d'où  elles  proviennent. 
Souvent,  les  graines  de  ces  plantes  ont  de  la  difficulté  à  germer 
par  suite  des  moisissures  qui  les  envahissent  presque  tou- 
jours. On  a  conseillé,  et  la  pratique  a  été  couronnée  de 
succès,  de  saturer  le  sol  des  cultures  d'une  solution  faible 
de  permanganate  de  potasse  qui  détruit,  les  germes,  ou  d'y 
tremper  les  graines  directement,  si  elles  sont  assez  gros 

P.  HARIOT. 


210 


LE    JARDIN 


NOUVELLES    HORTICOLES 

Légion  d'honneur.  —  A  l'occasion  du  11  juillet,  ont 
été  promus  dans  l'ordre  de  la  Légion  d'honneur  . 
1"  Au  grade  d'officier  : 

MM.  Cabaret,  chef  de  division  au  Ministère  de  l'agri- 
culture : 

le  D'  Vidal,  conseiller  municipal  et  viticulteur  à 
Hyères;  un  des  promoteurs  de  la  création  .1  u tôle  d  hor- 
ticulture dans  cette  ville. 

2"  Au  grade  do  chevalier  : 

M.  Rivière,  professeur  départemental  d'agriculture  de 
Seine-et  (.lise. 

A  la   suite  'I"  l'Exposition   universelle  de  Bruxelles  la 

décoration  de  chevalier  de  la  Légi l'honneur  a  été  ion  - 

Férëe,  au  titre  étranger,  à  MM.  Romain  De  Smet,  de  la 
maison  de  Smel  frères  horticulteurs  à  Ledeberg  ;  Charles 
Vuylstei  ke,  horticulteur  à  Loochristi. 

Toutes  nos  félicitations  aux  nouveaux  légionnaires. 

Mérite  agricole.  —  A  l'occasion  de  la  distribution  des 
récompenses  aux  élèves  îles  cours  de  l'Association  polj 
technique,  la  décoration  d'offlciér  du  Mérite  agricole  a  été 
conférée  à  M.  Grès  (Louis-Léon),  délégué  <!<■  1  Association 
pour  la  section  'le  Roniainville,  professeur  île  l'association 
depuis  plus  de  quinze  ans  ;  organisation  'h'  cours  el  confé- 
rences horticoles;  publications  scientifiques.  Chevalier  du 
2  juin  1S9.S. 

Primes  d'honneur  à  l'horticulture  et  à  l'arbo- 
riculture. —  A  la  suite  du  Concours  régional  agricole 
d'Alençon,  lespriines.rhiiiineuri.nl  été  accordées  à  M.  Le- 
l'euvre  i  Ubert),  horticulteur  à  Lonray,  pour  l'horticulture, 
.'i  a  M.  Bissuu,  horticulteur-pépiniériste  à  Alençon,  p'our 
l'arboriculture. 

Exposition  universelle  de  1900.  -  Nous  appre- 
nons, avec  plaisir  que,  par  arrêté  ministériel  en  .lai.'  .lu 
12 juin  dernier,  M.  Sohier,  le  constructeur  .1.'  serres  bien 
connu,  a  été  nommé  Secrétaire  .lu  comité  supérieur  de  revi- 
sion. 

Aux  termes  de  l'article  34  du  règlement,  il  cesse  donc  de 
faire  parti.'  du  comité  d'admission  de  la  clas  e  ht,  auquel  il 
appartenait. 

M.  Sohier  était  secrétaire-général  du  groupe  de  1  horticul- 
tureni  1889  et,  a  cette  occasion,  il  tir  preuve  d'un  très 
grand  dévouement  aux  intérêts  de  1  hortii  iilture. 

On  doit  donc  se  féliciter  de  le  voir  appelé  pour  1900  a 
une  importante  fonction  qui  lui  permettra,  nous  n'en  dou- 
tons pas,  .!'•  rendre  de  nouveaux  services  à  la  cause  horti- 
cole. 

Congrès  international  d'agriculture  de  1900 

—  Le  comité  delà  huitième  section  des  Congrès  de  1900 
(sciences  agricoles)  s'est  réuni,  le  8  courant,  pour  procéder  à 
l'élection  de  son  bureau  qui  a  été  ainsi  constitué: 

Président  :  M.  Mëline  : 

Vice  président  :  M.  E.  1  isserand  ; 

s, , , ,  r, ijrr  •  >,].  Gariel. 

La  viticulture  à  l'Exposition  universelle  de 
1900.  —  Le  comité  d'admission  de  la  classe  36  à  I  Expo- 
sition universelle  de  1900,  vient  de  publier  une  circulaire 
relative  a  l'exposition  rétrospective  de  ce  qui  concerne 
1  histoire  et  les  variations  delà  viticulture  en  France  et  d'en 
arrêter  le  programme  ainsi  qu'il  suit  : 

t°  Kdits  royaux  concernant  la  culture  de  la  Vigne.  —  Ar- 
rêtés municipaux.  —  Régime  fiscal.—   Bans  de  vendange. 

—  Documents  concernant  les  usages  locaux. 

2°  Documents  statistiques.  —  Importance  des  vignobles 
anciens. — Nomenclature  des  crus  anciennement  renommes. 

—  Prix  des  vins  à  diverses  époques.  —  Valeur  des  terres 
plantées  en  Vignes.  —  Taux  des  fermages  et  taux  des 
salaires. 

3°  Matériel,  outils  et  ustensiles  employés  aux  travaux  de 


culture  et  de  vinification. — Vieilles  mesures   de   capacité 

1"  Les  premiers  appareils  de  distillerie,  leurs  modifica- 
tions. 

5°  Anciens  traités  de  viticulture  et  de  vinification.  — 
Documents  relatifs  aux  maladies  de  la  Vigne  anciennement 
connues  et  aux  remèdes  employés. 

6°  Tableaux,  estampes,  miniatures  représentant  des  scè- 
nes de  vendanges  ou  les  divers  travaux  des  vignerons. 

Le  Congrès  horticole  de  1899.—  Le  quinzième 
Congrès  liorticole,  organisé  par  la  Société  national.5  d'horti- 
culture de  France,  se  réunira  à  Paris,  pendant  la  dure.'  de 
l'Exposition  liorticole  qui  aura  lieu  au  mois  de  juin  189P. 
Les  questions  suivantes  ont  été  mises  à  l'étude  : 

1°  Du  forçage  des  fruits  ou  des  légumes  au  point  de  vue 
industriel  e(  commercial  en  France. 

2°  De  la  coulure  des  fleurs  des  arbres  fruitiers.  Etude 
des  principales  causes  déterminantes,  moyens  de  la  pré- 
\  en  ir. 

3°  Du  rôle  de  la  lumière  et  du  renouvellement  de  l'air 
dan-  la  conservation  des  fruits. 

I"   De  la  culture  des  légumes  étiolés. 

.")"  Culture  pratique  des  Odontoglossum  de  serre  froide. 

6°  Etude  des  parasites  végétaux  qui  attaquent  les  Rosa- 
cées usitées  en  Horticulture.  Exposé  des  moyens  pratiques 
propres  à  eu  prévenir  ou  à  en  combattre  l'action. 

7°  De  l'application  pratique  de  la  vapeur  à  basse  pres- 
sion peur  le  chauffage  des  serres. 

S"  Des  formes  -nu-  lesquelles  l'azote  est  le  mieux  ab- 
sorbé par  les  racines  de-  plantes. 

fl"  De  l'influence  de  l'état  hygrométrique  de  l'air  sur  la 
végétation  des  plantes  cultivées  en  serre. 

10"  Des  meilleures  espèces  et  variétés  de  Palmiers  à 
cultiver  dan-  la  région  méditerranéenne  et  de  leur  culture 
au  point  de  \  ne  commercial. 

11°  Etude  de  la  gale  de  la  Pomme  de  terre.  Moyens 
pratiques  de  la  prévenir. 

Les  mémoires  doivent  parvenir  au  siège  de  la  Société, 
avant  le  15  mars  1899. 

Compte  rendu  des  travaux  du  service  du  phyl 
loxéra.  —  Le  compte  rendu  des  travaux  du  service  du 
ph\  lloxéra  pour  les  années  1895  à  1S!>7  publié  par  le  Minis- 
tère de  l'agriculture,  vient  de  paraître.  11  contient,  en  outre 
des  lui-,  décrets  et  arrêtés  relatifs  au  phylloxéra,  les  très 
intéressants  rapports  de  MM.  Vassillière,  directeur  de 
l'Agriculture,  Georges  Couanon,  inspecteur  général  de  la 
viticulture,  Foëx,  inspecteur  général  de  la  viticulture,  un 
rapport  sur  la  situation  de  la  viticulture  en  Algérie,  un 
autre  sur  cette  situation  eu  Tunisie,  des  renseignements 
sur  le  phylloxéra  dans  les  pays  étrangers,  etc. 

La  destruction  des  Sanves  par  le  sulfate  de 
cuivre.  —  La  Société'  nationale  d'agriculture  de  France, 
dans  une  .le  ses  dernières  séances,  a  décerné  une  médaille 
d'or  à  l'effigie  .1  Olivier  de  Serres,  à  notre  excellent  colla- 
borateur el  ami,  M.  L.  Bonnet,  ancien  élé\e  de  l'École 
nationale  d'horticulture  de  Versailles,  viticulteur  à  Muri- 
gny-les-Reims,  pour  sa  découverte  du  procédé  de  destruc- 
tion des  Sanves.  par  le  sulfate  de  cuivre.  Nos  lecteurs  -e 
souviennent,  sans  aucun  doute,  de-  intéressants  articles 
de  M.  L.  Bonnet,  qui  a  exposé  lui-même  le-  données  .le 
son  procédé  Lan  dernier,  dans  Le  Jardin  (1). 

L'entrée  des  plantes  vivantes  en  Algérie.  - 
Non-    recevons   la   lettre  suivante  qui  vient   nous  prouver 
que  L-  vexations,  infligées  aux  expéditeurs  de  plantes  en 
Algérie,  que   nous   avons   dénoncées  a  diverses    reprises, 
.-..ni  inueul 

Monsieur  H.  Martinet, 

Rédacteur  du  Jardin. 

Je  me  rappelle  avoir  lu  dans  le  Jardin  l'exposé  des  diffi- 
cultés qu'ij  y  a  pour  introduire  des  plantes  en  Algérie.  Je 
croyais  cette  question  aplanie,  puisque,  depuis  deux  années, 
j'ai  fait  des  envois  sans  difticultés.  Mais  il  n'en  est  rien. 

(1)  Le  Jardin,  IS!)7,  page  174. 


LE  JARDIN 


•211 


car,  les  premiers  mois  1808,  un  amateur  d'Alger  partait 
avec  des  plantes  et  porteur  du  certificat  selon  1 arrêté 
ministériel;  la  douane  d'Alger  a  l'ait  laver  les  racines  de 
ces  plantes  (c'est  dire  :  n'a  pas  laissé  pénétrer). 

Il  serait  bon  de  savoir  s'il  y  a  trois  Fiance  :  une  pour  le 
département  d'Alger,  une  autre  pour  celui  de  Constantine, 
et  enfin  une  pour  la  Mère  Patrie. 

C'est  une  question  qui  doit  être  soumise  et  élucidée,  elle 
n'est  pas  sans  importance. 

Veuillez  agréer,  etc.. 

ROZAIN-BOUCHARLAT 

Nous  ne  doutons  pas  que  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture 
ne  prenne  des  mesures  pour  que  les  décrets  qn  il  fit  rendre  a 
<•'■  sujet  le  30  décembre  1893  et  le  Ri  mars  lxni  soient  res- 
pectés et  qu'un  simple  arrêté  du  Gouverneur  de  l'Algérie, 
nullement  motivé,  n'en  vienne  plus  contrecarrer  les  effets. 

L'Angleterre    à    l'Exposition    universelle    de 

1  900.  —  La  commission  chargée  d'organiser,  la  partici- 
pation de  l'Angleterre  dans  lesgroupes  VII,  VIII,  IX  et  \ 

(classes  :t."i  à  62)  < îprenant  l'agriculture,   l'horticulture, 

l'arboriculture,  les  forêts,  la  pêche,  les  produits  alimen- 
taires, etc.,  est  composée  comme  il  suit: 

MM.  le  Comte  Spencer,  président;  le  Comte  de  Crewe; 
li'  1  lue  de  File:  le  Comte  de  Dudley;  le  comte  de  Jersey  : 
le  Général  Sir  Redvers  II.  Buller;  le  très  honorable  Horace 
('.  Plunkett,  membre  du  Parlement;  Sir  Edward  Grey- 
Bart  ;  Sir  Trevor  Lawrence  Bail;  Sir  Jacob  Wilson;  Tlii- 
selton  Dyer,  directeur  des  Jardins  royaux  do  K.ew;  Law- 
rence Grattan  Esmonde;  Paul  .1.  Madde'n. 

M.  le  1)'  M.  T.  Masters,  directeur  du  Gardeners'  Chro- 
nirir.  est  également  adjoint  à  cette  commission. 

Les  insectes  nuisibles  à  l'horticulture.  — -  Les 

insectes  nuisibles  à  l'horticulture  sont,  en  ce  moment,  plus 
que  jamais,  à  l'ordre  du  jour,  hélas!  aussi  n'hésitons  nous 
pas,  dans  le  présent  numéro',  à  leur  consacrer  deux  articles  : 
l'un  traitant  do  la  destruction  du  Pou  de  San-Josédonl  il 
a  déjà  été  question  ici  à  diverses  reprises;  l'autre  signalant 
la  première  apparition  en  Europe  d'un  nouvel  insecte  nui- 
sible, jusqu'alors  réservé  aux  autres  parties  du  monde, 
l'Icerya  Purchasi. 

Nous  aimerions  certainement  mieux  signaler  à  nos  lec- 
teurs une  belle  plante  ou  un  hou  fruit,  mais  nous  estimons 
qu'il  n'en  est  pas  moins  important  de  les  mettre  en  garde 
contre  les  fléaux,  insectes  et  maladies,  qui.  chaque  joui. 
deviennent  de  plus  en  plus  nombreux  et  menaçants. 

Le  parc  agricole  d  Achères  et  l'épuration  des 
eaux  d'égoûts.  —  Depuis  le  :t  courant;  la  Ville  de 
Paris,  a  organisé  des  visites  publiques  et  périodiques 
dans  le  Parc  agricole  d'Achcres,  où  est  appliquée  en  grand 
l'épuration  des  eaux  d'égoûts.  t'es  visites  ont  lien  chaque 
dimanche  et  se  continueront  pendant  toute  la  belle  saison 
sur  le  vu  de  cartes  spéciales  d'autorisation  délivrées  gra 
tuitement  aux  personnes  en  faisant  la  demande  à  M.  Béch- 
mann,  ingénieur  en  chef  du  service  technique  de  l'assai- 
nissement, 9,  place  de  l'Hôtel-de- Ville.  Sur  la  présentation 
de  ces  cartes,  il  sera  délivré  aux  guichets  delà  Compagnie 
de  l'Ouest  (gare  Saint  Lazare),  des  billets  spéciaux  d'aller 
et   retour    à  prix   très  réduits   :   3  fr.   en   première  classe, 

2  fr.  en  seconde  et  1  fr.  30  en  troisième,  pour  le  voyage 
de  Paris  à  Achères  par  le  train  partant  de  Saint  Lazare  à 
1  h.  30  et  le  retour  par  les  trains  ordinaires  (gares  d'Acbères, 
de  Maisons  ou  d'Herblay). 

Un  vol  à  l'Exposition  a  Temple  Show  ».   —  A 

1  Exposition  que  la  Société  royale  d'horticulture  de 
Londres,  a  organisée,  en  mai  dernier,  au  squaredu  Temple. 
à  Londres,  s'est  produit,  un  fait  sans  précédent  : 

Une  remarquable  collection  d'Orchidées,  exposée  par 
M.  Jules  Hye,  le  célèbre  amateur  gantois,  et  renfermant 
des  variétés  d'une  valeur  considérable  a  été  volèî,  malgré 
les  précautions  prises  par  les  organisateurs  de  l'Exposition. 


\n  nom  de  la  Société  royale  d  hdrti  ulfcure  de  Londres, 
MM.  Veitch  ontoffertune  récprtt]  sn  >  «uj  qui  pour- 
raient les  mettre  sur  les  traces  !  irs;  mais,  que  nous 
sachions,  rien  n'est  enedeeTreteeuvé  à   l'heure  actuelle. 

Société  française  des  Rosiéristes.      Lédeùxième 
Congrès  de  la  Société  française  des  Rosiéristes  aura  lieu  à 
L\mi,  [es  2  et  3  septembre  prochain,  à  l'occasion  du  <  'mi 
cours  régional  et  de  l'Expositiônd'horticulturé. 

Les  questions  que  la  Société  a"  décidé  de  mettre  a  l'étude 
i  le-  suivantes  : 

1"' De  la  classification  des  Roses; 

2°  Des  différents  porte-greffes  et  de  leur  valeur; 

3"  Des  maladies  des  Rosiers  et  des  remèdes  à  j  apporter; 

ln  De  la  synonymie  chez  les  Roses; 

5°  Du  forçage  des  Rosiers  et  des  meilleures  variétés  à 
forcer  ; 

6°  Tics  meilleures  variétés  de  Roses  pour  la  Seur  coupée; 

7"  De  la  taille  des  Rosiers  : 

S"  De  l'emploi  des  différents  engrais  dans  la  culture  des 
Rosiers. 

Les  personnes  désirant  traiter  une  ou  plusieurs  de  ces 
questions,  doivent  envoyer  leurs  manuscrits  au  Secrétaire- 
général,  M.  Octave-  Meyran,  59,  Grande-rue  de  la  Croix- 
rousse,  à  Lyon,  avant  le  lô  août,  délai  de  rigueur. 

Les  colis  postaux  pour  l'Angleterre   et   pour 

l'Egypte. —  Depuis  le  1"  juin,  des  colis-postaux  livrables 
par  express  peuvent  être  expédiés  delà  France  et  de  l'AIgé 
rie  à  destination  du  Royaume-Uni,  de  la  grande  Bretagne 
et  d'Irlande,  ainsi  que  des  colonies  et  possessions  anglaises 
admettant  la  livraison  par  express.  Le  droit  additionnel  à 
paver  par  l'expéditeur  en  sus  du  port  ordinaire  d'un  colis 
postal  est  lixé  à  0  fr.  50. 

Depuis  lel"rjuin  ('gaiement,  des  colis-postaux  avêcdécla 
ration  de  valeur  jusqu'à  concurence  de  500  francs  peuvent 
être  échangés,  par  la  voie  des  paquebots  français,  entre  la 
France,  l'Algérie  d'une  pari,  et  l'Egypte,  d'autre  pari, 
moyennant,  un  droit  d'assurance  fixé  ainsi  qu'il  su  il  ;0fr.20 
pour  300  francs  ou  fraction  de  300  francs  pour  les  colis  de 
valeur  déclarée  originaires  de  la  France,  et  0  fr.  35  pour 
les  provenances  de  l'Algérie,  lies  colis-ppstaux  contre  rem- 
boursement jusqu'à  concurence  de  500  francs  pourront  être 
acceptés  pour  l'Egypte  moyennant  un  droit  additionnel  de 
0  fr.  20  par  20  francs  ou  fraction  de  20  francs. 

L'Exposition  des  roses  de  Troyes.  —  L'Exposi- 
tion de  roses  organisée  à  Troyes.  du  IN  au  20  juin  dernier, 
par  la  Société  horticole  et   viticole   de  l'Aube   ai  été    très 

réussie. 

La  superbe  collection  de  Rosiers  tiges  et  de  rose-  en  fleurs 
coupées  do  M.  Balfet,  le  Troyes,  lui  a  valu  le  grand  prix 
d'honneur  ;  son  groupe  d'arbu'stes  nouveaux  ou  d'Importa- 
tion récente,  parmi  lesquels  se  remarquaient  le  Côianeastcr 
pannosa,  décrit  et  figuré  dans  Le  Jardin  en  avril  der- 
nier, le  Vitis  Voinieri,  le  Prunus  Mt/robolan  à  feuillles 
liscrées  d'argent,  etc.,  a  été  en  outre  récompensé  d'une 
médaille  dur. 

D'autres  médailles  d'or  ont  été  également  décernées  b 
M.  Ravïnet  pour  260  variétés  de  roses,  à  M.  Royei  et  à 
M.  Soubirous  pour  bouquets  et  compositions  florales,  etc. 

Une  curieuse  innovation  bien  américaine. 

L  I  /riculturenouvelh'.  danssesnoiu  elles,],.]  étra  n  i  relate 
ainsi  cette  invention  :  ci  En  cas  de  perturbations  atmosphéri- 
qui  -  prévues,  notamment  de  gelé de  print  I  au- 

tomne, des  signaux  avertisseurs  annonçant  le  temps  probable 
soni  fixés  aux  locomotives  des  trains  L'agriculteur  habitant 
loin  d'une  station  ou  d'un  bureau  télégraphique  aperçoit  le 
signal  et  la  nouvelle  se  propage  de  bouche  en  bouche  ainsi 
d'une  manière  générale.  » 


C!2 


LE  JARDIX 


Ecole  d'Horticulture  d'Hyères.— Le  Jardin  a  déjà 
annoncé  la  prochaine  ouverture  de  l'Ecole  d'horticulture 
il  H yères  qui  est  destinée  k former  des  producteurs  pour  la 
région  du  Midi: 

L'école  esl  officiellement  ouverte  depuis  environ  deux 
mois;  mais,  en  raison  des  travaux  de  construction  el  'I  amé- 
nagement < 1 1 1  il  esl  nécessaire  d'effectuer  sur  le  domaine  de 
la  Dindonne,  où  sera  installée  1  école,  les  élèves  ne  pourront 
guère  être  admis  avant  quelques  mois. 

Par  décret  en  date  du  IN  courant,  M.  ().  Rothberg,  frère 
du  pépiniériste  bien  connu  de  Gennevilliers,  vient  d'être 
nommé  directeur  de  cette  Ecole. 

M.  (i.  Rothberg,  qui  a,  pendant  un  certain  nombre 
d'années,  dirigé  avec  beaucoup  de  sure.-  l'Orphelinat  hor- 
ticole d'Isvantélek,  en  Hongrie,  a  passé  une  partie  de  sa  vie 
dans  l'enseignement  horticole.  II  a.  en  outre,  séjourné  pen- 
dant plusieurs  années  en  Espagne',  où  il  a  pu  se  lami- 
liariser  avec  les  cultures  méridionales. 

L'école  d'horticulture  d'Hyères  doit  être,  dans  l'esprit  de 
-os  fondateurs  (,t  en  particulier  de  M.  Vassillière,  Directeur 
do  I  agriculture,  qui  a  étudié,  avec  un  soin  tout  spécial,  les 
moindres  détails  de  son  organisation,  une  école  essentielle- 
ment pratique. 

Nul  douteque,  dans  ces  conditions,  elle  ne  soit  appelée  à 
tendre  de  réels  services  aux  cultivateurs  du  Midi  de  la 
France;  A  eux  de  profiter  et  île  faire  profiter  leurs  enfants 
de  l'excellent  enseignement  qui  sera  donné  dans  le  nier 
veilleux  champ  d'expériences  et  de  démonstration  qui  no 
tardera  pas  à  être  mis  à  leur  disposition. 

The  journal  of  the  Kew  Guild.  —  Nous  avons  reçu, 
ces  temps  derniers,  le  bulletin  annuel  de  celte  association 
des  jardiniers  de  Kew  (passés  et  présents).  En  outre  du 
rapport  annuel,  du  compte-rendu  de  l'Assemblée  générale 
et  de  la  liste  des  Old  Kcwitcs.  le  présent  bulletin  contient, 
un  portrait  du  professeur  Oliver  ainsi  qu'une  notice  sur  sa 
vie  et  son  couvre,  d'intéressantes  notes  do  correspondance, 
un  portrait  de  Miss  Annie  M.  Guilvin,  ainsi  qu'une  note 
sur  cette  «  jardiniire  »  qui  vient  d'être  chargée  du  jardin  do 
M.  J.  Brogden  à  Iscoed,  Ferryside  (S.  Wales),  etc. 


NÉCROLOGIE 


PETITES    NOUVELLES 


On  nous  fait  part  du  mariage  de  Mlle  Emilie  Simon;  fille 
de  Pierre  Simon,  l'horticulteur  bien  connu  de  MalaUoff. 
avec  M.  Louis  Lapalue. 

Dans  sa  séance  du  1"'  juillet  courant,  le  Comité-Directeur 
de  l'Association  de  la  Presse  agricole  a  proclamé  membre 
du  Comité,  en  qualité  de  conseiller  et  en  remplacement  de 
M.  Dutey-Harispe,  qui  n'avait  pas  accepté  ces  fonctions, 
notre  excellent  confrère,  M.  Claude  Brun,  de  Marseille,  dont 
le  nom.au  scrutin  du  16  juin  dernier,  venait  aussitôt  après 
ceux  des  quatorze  conseillers  proclamés  élus. 

La  date  à  laquelle  aura  lieu  l'Exposition  générale  d'hor- 
ticulture organisée  par  la  Société  horticole,  maraîchère  et 
viticole  de  l'arrondissemet  de  Bar-le-Duc,  retardée  en 
raison  de  la  remise  de  l'inauguration  de  la  statue  du  maré- 
chal Excelmans,  vient  d'être  "définitivement  fixée.  C'est  du 
13  au  15  août  qu'aura  lieu  cette  Exposition. 

Par  arrêté  du  21  juin  dernier,  une  inspection  d'agriculture 
a  été  créée  et  réglementée  au  Sénégal  et  M.  Enfantin 
nommé  titulaire. 

Dans  sa  séance  du  8  juillet,  le  Sénat  a  adopté  le  projet  de 
loi  sur  les  warrants  agricoles,  déjà  voté  par  la  Chambre  des 
députés  avant  la  fin  3e  la  législature  et  dont  nous  avons 
parlé  à  diverses  reprises. 

ERRATUM 

Une  coquille  que  nos  lecteurs  auront  rectifiée  d'eux- 
mêmes  ;  page  196,  du  dernier  numéro,  c'est  :  tables  de  coin- 
position  semblables  aux  tables  de  Wolf  et  non  sabirs,  qu  il 
faut  lire. 


M.  Philemon  Cochet.  —  Le  S  courant,  est  mort  à  Cou- 
bert,  à  l'âge  de  76  ans,  M.  Philemon  Cochet,  le  rosiériste 
bien  connu,  directeur,  avec  son  frère  M.  Scipion  Cochet, 
fondateur  du  Journal  des  Roses,  de  l'établissement  horti- 
cole de  Suisne  (Seine-et-Marne). 

M  Ferdinand  Hédiard.  —Le  14  courant,  est  mort  à 
Luc-sur-Mer,  à  l'âge  de  66  ans,  M.  Ferdinand  Ilediard,  le 
négociant  bien  connu  en  produits  de  l'Algérie  et  des  colonies. 

Le  commandant  Deloncle.  —  L'émotion  produite  par 
le  naufrage  de  la  «  Bourgogne  »  est  à  peine  calmée  que 
déjà  le  nom  du  vaillant  et  sympathique  marin  qui  com- 
mandait ce  navire  et  qui  a  trouvé  la  mort  en  faisant  si 
noblement  son  devoir  est  devenu  populaire.  Des  plumes 
autorisées  ont  retracé  la  brillante  carrière  de  cet  officier,  si 
distingué,  chez  lequel  les  qualités  du  cœur  ne  le  cédaient 
en  rien  à  celles  de  l'esprit.  Nous  venons,  à  notre  tour, 
exprimer  nos  bien  vives  et  sympathiques  condoléances  à  sa 
famille  si  éprouvée  et,  en  particulier,  à  son  frère,  notre  ami 
et  collaborateur,  M.  Ch.  Deloncle,  secrétaire  général  de  la 
rédaction  de  l'Agriculture  nouvelle. 


EXPOSITIONS   ANNONCÉES 


Grenoble.  —  Du  28 au  30  octobre  1898.  —  Exposition  de 
Chrysanthèmes,  organisée  par  la  Société  horticole  dauphi- 
noise.—  Adresser  les  demandes  à  M.  le  Secrétaire  général 
de  la  Société,  au  Jardin  des  Plantes,  à  Grenoble  (Isère), 
avant  le  15  octobre. 

Bourges.  —  Du  3  au  7  novembre  1898. —  Exposition  he 
Chrysanthèmes,  organisée  par  le  Comité  régional  du  Cher 
(Société  française  de  Chrysanthémistes).  —  Adresser  les 
demandes  à  M.  de  Goy,  Secrétaire  général  de  la  Société, 
ÎO,  rue  de  Paradis,  à  Bourges  (Cher)",  avant  le  15  octobre. 

Nantes.  — Du  3  au  5  octobre  189$.  —  Exposition  régio- 
nale de  POMOLOGiE  et  d'horticulture,  organisée  par  la 
Société  des  horticulteurs  de  Nantes.  —  Adresser  les  de- 
mandes à  M.  François  Bureau,  Secrétaire  général  de  la 
Société,  46,  rue  de  la  Fosse,  à  Nantes  (Loire-Inférieure). 

Arras.  —  Du  2.N  août  au  1"  septembre  1898.  —  Expo- 
sition d'horticulture ,  organisée  par  la  Société  artésienne 
d'horticulture  d'Arras.  —  Adresser  les  demandes  à  M.  E.  Poi- 
ret,  Secrétaire  général,  4,  rue  VictorHu-go  à  Arras  (Pas-de 
Calais). 

Troyes.  —  Du  ~>  au  10  novembre  1898-  —  Exposition  de 
Chrysanthèmes,  organisée  par  la  Société  horticole,  vigne- 
ronne et  forestière  de  l'Aube.  —  Adresser  les  demandes  à 
M.  Demandre,  Secrétaire  général  de  la  Société,  6,  rue  du 
Beffroi,  à  Troyes  (Aube). 

Langres.  —  Du  22  au  24  octobre  1898.  —  Exposition  i>e 
Chrysanthèmes  organisée  par  l'Association  Haut-Marnaise 
d'horticulture,  de  viticulture  et  de  sylviculture.  —  Adresser 
les  demandes  à  M.  le  Président  de  l'Association,  à  Langres 
(Haute-Marne),  avant  le  10  octobre. 

Pau.  —  Du  10  au  12  novembre  1898.  —  Exposition  de 
Chrysanthèmes,  organisée  par  la  Société  d'horticulture  et 
de  viticulture  des  Basses-Pyrénées. —  Adresser  les  demandes 
à  M.  le  Secrétaire  général  de  la  Société,  à  Pau  (Basses- 
Pyrénées). 

La  Fertè-sous-Jouarre.  —  Du  8  au  11  septembre  1*9S. 

—  Exposition   des  produits   de   l'horticulture   organisée 
parla  Société  d'horticulture  de  l'arrondissement  de  Meaux. 

—  Adresser  les  demandes  à   M.   A.  Droz,  président  de   la 
Société,  à  Meaux  (Seine-et-Marne). 

Nantes.  —  Du  23  au  25  juillet  1898.  —  Concours  de 
plantes  fleuries  et  de  pleurs  coupées,  organisé  par  la 
Société  nantaise  d'horticulture.  —  Adresser  les  demandes 
à  M.  P.  Champenois.  Secrétaire  des  Expositions,  16, rue  Capi- 
taine Corhumel,  à  Nantes. 

Nantes.  —  Du  24  au  2ti  septembre  1898.  —  Concours  de 
fruits  et  de  légumes,  organisé  parla  Société  nantaise  d'hor- 
ticulture. —  Adresser  les  demandes  à  M.  P.  Champenois, 
Secrétaire  des  Expositions,  rue  Capitaine  Corhumel  16,  à 
Nantes,  avant  le  1"  septembre. 

Montreuil-sous-bois.  —  Du  3  au  12  septembre  1898.  — 
Rappelons  qu'à  l'exposition  générale  des  produits  de 
l'horticulture,  organisée  par  la  Société  régionale  d'horti- 
culture de  Montreuil-sous-bois,  sont  invités  à  prendre  part 
les  sociétés  d'horticulture  et  les  horticulteurs  étrangers. 


LE   JARDIN' 


213 


LA    MORTOL/L 

(Suite  10), 

La  végétation  spontanée  et  naturelle  de  la  Mortola  est, 
ainsi  que  je  lai  dit,  italienne.  Nous  des  buis  d'Oliviers  el 
de  Caroubiers,  se  prélassenl  les  Myrtes,  les  Cistes,  les 
Lauriers-roses. et  d'Apollon,  les  Pins  d'Alep,  les  Euphorbes 
en  forme  île  petits  arbres,  les  Bruyères  du  Midi,  le  Lavatera 
maritime/.,  le  Coris  monspeliensis,  ete.  Cette  végétation  est 
fortement  entamée  par  la  flore  subspontanée,  qui  s'est  répan 
due,  des  jardins  Hanbury,  dans  tous  lesenvirons.  Citons:  le 
Nicotiana  glauca,  grande  plante  brésilienne  et  argi  min.'. 


Luîtes  de  Cactées  de  toutes  les  couleurs  et  de  toutes  les  for- 
mes. Il  y  a  aussi  une  richissime  collection  d'Aloès  c ipre 

liant  prés  de  50  espèces  et  variétés.  I  ,a  plus  belle  de  touies 
est  VAloe  Hanburyana  Naud.,  dont  les  (leurs  d'un  orangé 

lies  vil'  sont  disposées  eu  un  doi le  feu  qui  semblerait 

devoir  éclairer  le  paj  sage  dans  les  jours  sombres,  s  il  en  était. 
Puis  les  Agaves,  dont  j'ai  compté  près  de  si)  espèces  et  va- 
riétés différentes,  les  Stapelia,  très  nombreux  aussi  et  dont, 
les  Heurs  étranges,  puantes,  aux  formes  in\  raisemblables 
ei  aux  teintes  livides,  font  le  eoutrasle  le  plus  étonnant 
avec  les  brillantes  Cactées.  Il  y  a  des  Aeonium  (la  collée 
tien  la  plus  complète  que  j'aie  vue),  des  Euphorbes,  des 
Semperoioum,  d'énormes  Kalanchoc  (dont  un  A",  marmo 
rata  bien  curieux),  des  Mesembrianthemum  les  plus  divers; 


Fig.  92.  —  Echinopsis  multiceps. 
(D'après  une  photographie  prise  à  la  Mortola. 


aux  fleurs  jaune  orangé,  qui  envahit  les  rochers,  le^  vieille 
ruines  et  jusqu'aux  clochers  des-^gli ses  et  donne  à  certaines 
parties  de  la  corniche  un  caractère  exotique  très  accentué; 
le  Mesembrianthemum  cristallinum  (la  Glaciale  que  nos 
campagnards  cultivenl  sur  leurs  fenêtres),  l'Ajonc  qui  a 
été  introduit  dans  le  pays  par  M.  Hanbury,  etc. 

Mais  il  est  temps  de  parcourir  les  jardins  eux-mêmes,  qui 
s'étalent  à  nos  pieds,  après  le  passage  de  la  belle  porte  ita- 
lienne dont  j'ai  déjà  parlé.  Sur  les  talus  arides,  au  sommet 
des  ruines,  dans  lesanfractuosités  des  roches,  on  voit  briller 
les  fleurs  de  très  nombreuses  Cactées.  Nous  reproduisons  ici 
(flg.  92)  l'une  des  plus  remarquables  et  des  plus  belles. 
le   Cereus  (Echinopsis)  multiceps,  du  Brésil  méridional. 

Il  y  a  des   pentes   entières   recouvertes  des   fleurs    bril- 
(1)  Le  Jardin,  1S98,  pagre  198. 


bieï.  la  flore  des  plantes  succulentes,  depuis  les  espèces  de 
nos  (limais,  jusqu  a  celles  des  ^ones  torides,  d'un  bout  du 
inonde  à  L'autre.  Tout  ce  beau  monde  grassouillet  et  dodu 
est  là,  réuni  en  des  plages  colorées  et  colorantes  qui 
produisent  un  effet  indescriptible.  Les  Ficoïdes  surtout 
(Mesembrianthemum)  abondent  de  toutes  parts  et  la  collec- 
tion en  est  à  peu  près  complète. 

Passons  à  de  moins  charnus  et  hantons  les  lieux  moins 
ensoleillés.  Les  arbres  forment  ici  un  monde  à  part,  c'est 
la  forêt  des  enchantements.  Les  arômes  des  différents  Euca 
lyptus,  les  parfums  des  Acacias  ou  Mimosas,  les  délicieuses 
effluves  du  Magnolia  fuscata  à  la  petite  fleur  qui  répand 
dans  l'air  des  parfums  d'ananas,  de  fraises,  de  vanille  et  de 
li  lianes,  les  essences  des  arbres  résineux  ;  tout  cela  vous 
le  des  choses  étranges,  non  vécues. 


214 


LE    JARDIN 


Vous  heurtez  du  pied  des  feuilles  mortes  qui  répandent  un 

parfum  de  verveine  odorante,  vous  ramassez  la  l'iiille 

et  reconnaissez  {'Eucalyptus  citriodora.  Plus  loin,  ce  sont 

les Liquidambar,  aux  feuilles  si  hardiment  découpées,  't  le 

verger  d'Orangers,  dont  on  cultive  ici  de  25  à  3(J  espèi  -  ou 
variétés.  Ce  verger  '--t  uiiii|iie  en  son  genre  avec  ses  belles 
lignes  de  Citrus  de  tonte-  formes  et  variétés.  M.  Hanbury 
me  montre  un  Oranger  Bergamotte  qui  lui  donne  une  es- 
sence délicieuse  dont  une  seule  goutte  vous  parfume  pour 
bien  îles  juins.  Dé  grands  carrés  dHIEilletset  de  Rosiers  (.ici, 
les  Rosiers  ne  se  taillent  pas  et  donnent,  malgré  céda, 
abondamment),  un  jardin  botanique  systématiquement 
arrangé  et  dans  lequel  on  cultive  une  Foule  de  ehoses  inté- 
ressantes; à  l'ombre  des  Oliviers  plusieurs  fois  centenaires, 
des  dépotoirs  el  une  installation  pour  les  tra\  au\  de  poterie, 
a\ec.  tout  autour;  dés  plantes  grimpantes,  des  Heurs,  des 
fruits  et  les  dênix  mystères  qu'apporte  aux  travailleurs 
l'ombre  discrète  des  vieux  arbres. 

De  nombreuses  et  élégantes  pergolas,  toutes  ornées  de 
courges  multiformes  et  de  fleurs  parfumées,  i\i\<-  de  ces  lon- 
gues  avenues  dé  Cyprès  so-mbresel  raides,  comme  on  les  voit 
dans  les  tiiands  jardins  de  Klorenee,  arec  de  grands  \  a  ses 
d'ornenjenl  qui  se  découpent  sur  leur  fond  noir,  des  che- 
mins et  des  sentiers,  îles  esealiers  se  croisant  dans  tous  les 
sens  qui  permettent  de  traverser  des  fouillis  de  Bambous 
aussi  hauts  que  des  Chênes  ou  de$  bosquéts-.d  Orangers  recou- 
verts de  roses  grimpantes  bu  de  Bignonia.  etc. 

Les  plantes  les  plus  merveilleuses  hantent  tout  ce 
paysage:  D'énormes  bosquets  de  Solarium  (il  y  en  a  une 
trentaine  d  espèces  diverses),  d'où  pendent  les  longues  Heurs 
bleu  foncé  aux  anthères  d'or  du  lochrpma  tubulosa.  font  un 
effel  magnifique,  l.es  gigantesques  chatons  dressées  des 
Banksia  se  découpent  sur  un  feuillage  raide  et  sombre, 
tandis  que  les  plus  gracieuses  d'entre  les  lianes  exotiques 
urinipent  sur  leurs  épaules. 

Ces  Lianes  sont  bien  l'un  des  plus  jolis  souvenirs  que 
m  ait  laissé  ma  visite.  11  y  en  a  de  toutes  formes  et  de  toutes 
espèces.  Les  Bignonia  aux  fleurs  les  plus  éclatantes  y  cô- 
toient certain  Fuchsia  qui,  ici,  devient  grimpant,  et  les 
superbes  Caitiun  du  i'érou.  Le Buddleya  madagascariensïs, 
une  merveille  qui  m'était  encore  inconnue,  grimpe  au  plus 
haut  des  arbres  et  en  laisse  retomber  ses  énormes  grappes 
de  fleurs  d'un  jaune  ardent.  Les  Senecio  grimpants  («S.  mtj- 
hanioides.  S.  angulatus,  S.  maeroglossus)  montent  par- 
tout, ledernier  surtout,  dont  les  grandes  fleurs  jaunes  res- 
semblent à  un  beau  Chrysanthème  d'automne.  L'Ephedra 
altissinta,  qui  est  si  modeste  chez  nous,  est  ici  une  belle 
plante  grimpante  dont  on  forme  de  superbes  tonnelles 
pleines  d'ombre  et  de  mjrstère,  el  l'Asparagits  acullfohus 
grimpe  au\  arhjes  e|  aux  murailles.  II  y  a  des  Bignonia 
absolument  renversantes  comme  effet  :  le  Pithccoc 
tenium  buccinatorium  (un  nom  bien  barbare  pour  la  mer- 
veille que  c'est)  grimpe  partout,  aux  murailles  et  aux 
arbres  et  jusqu'au  sommet  des  grands  exprès.  Ses  grandes 
fleurs  en  i  loches  suspendues  sont  d  un  rouge  ponceau 
ardeni  nuaneédé  pourpre  et  de  violacé  et  semblent,  à  cer- 
tains moments,  mettre  le  feu  au  paysage.  A  leur  coté  et 
entremêlant  ses  branchages  aux  leurs,  on  voit  surgir  les 
grands  rameaux  pendants  du  Bignonia  Tweediana,  dont 
les  belles  fleurs  d'un  jaune  vit  et  le--  doux  parfums  VOUS 
transportent  l'imagination .  Les  Passiflores  et,  plus  parti- 
ticuliërement  leurs  alliée-  les  Taeksoriia  aux  Ûeuss  vermil- 
lon, font  un  effet  superbe;  le  Philodendron  pertusum  grimpe 
murailles  et  produit  d'excellents  fruits. 

I   ne    tonnelle   est   surtout  digne  d  attention   car. elle  ren- 
ferme; à  elle  seule,  une  collection  inestimable  de  plantes 
le  mérite,   Klle  a  bien  50  à  60  mètre--  de  long  et  se  trouve 
très  près  de  la  maison  d'habitation,  en  sorte  qu'on  peut  la 
■i   comme  le  lieu  de  prédilection   de   la    famille 


Hanbury.  Aussi  le  seigneur  de  céans  n'a  t-il  rien  négligé 
pouT  la  rendre  séduisante,  Lés  Bégonias  grimpants  y  cô- 
toient les  Broméliacées,  qui  sont  suspendues  aux  branches 
des  arbres,  et  les  senteurs  les  plus  délicieuses  y  remplissent 
l'atmosphère.  1.  eau  d'une  source  murmure  tout  auprès  des 
chants  joyeux  et,  le  soir,  les  lucioles  vagabondes  y  dansent 
leur  sarabande  dans  l'airembaumé. 

i.l  suiore.)  11.  CORREVON. 

Un  redoutable  Insecte 

nouvellement  introduit  en  Europe 


L'ICERYA  PURCHASI 


Actuellement  que  le  Pou  de  San  José  ou  San  JosO  Seule 
es)  à  l'ordre  du  jour,  et  que  presque  ton-  P-s  pays  prennent, 
des  précautions  contre  son  introduction,  il  nous  semble  à 
propos  de  faire  connaître,  aux  lecteurs  du- Jardin\  un  autre 
insecte  qui  cause  déjà  d'assez  grands  dégâts  dans  les  vergers 
portugais,  nous  voulons  parler  de  Vlcerya  Piifchasi  ou 
Fluted  Scaledes  Américains. 

L'Icerya  appartient  à  la  famille  des  Coccidées  et  est  origi- 
naire de  l'Australie,  d'où  il  se  répandit  au  Cap -de  Bonne 
Espérance,  puis  en  Californie,  aux  Etats-Unis',  et  de  là 
probablement  au  Portugal. 

C'est  en  1S9R.  dans  une  propriété  d'Algés.  près  Lisbonne, 
que  Pou  remarqua  les  premiers  insectes,  dont  les  cultivateurs 
ne  firent  aucun  cas,  croyant  se  trouver  en  présence  d'une 
Cochenille,  comme  il  en  existe  beaucoup  dans  les  régions 
tempérées,  et  au  Portugal  notamment, 

Ce  n'est  guère  qu'un  an  plus  tard,  que  quelques'  insecte-, 
furent  envoyés  à  l'Institut  agricole,  où  M.  le  Professeur  YéHs- 
simo  d'Almeida  reconnut  avoir  affaire  au  terrible  parasite 
qui  fait  l'objet  de  cette  note.  Le  gouvernement  portugais  prit 
de  rigoureuses  mesures  afin  d'enrayer  le  mal,  mais  il  était 
déjà  trop  tard.  et.  aujourd'hui,  il  est  reconnu  que  les  environs 
deLisbonne.  au  nm-d  comme  au  sud  du  l'âge,  en  sontirifestés. 

L'Icerya  attaque  toutes  les  plantes  en  général,  aussi  bien 
les  ligneuses  que  les  herbacées,  préférant  toutefois  celles  à 
feuillage  persistant  et  de  tissus  tendres.  Parmi  les  plus 
attaquées,  citons  les  Acacias  australiens,  les  Orangers,  Ci- 
tronniers. Pittosporum,  Myoporum,  Figuiers,  Amandiers, 
Pêchers,  Buis,  Vignes,  Rosiers,  quelques  Pins  et  Cyprès, 
Muchlenbcckia,  Jasmins,  Géranium,  Mauves,  (  Irties,  Plan- 
tain. Pommes  de  terre,  Haricots.  Choux  etc.,  ainsi  que 
tous  les  arbres  fruitiers  en  général.  Il  n'existe,  à  notre  con- 
naissance, que  deux  plante--  qui  paraissent  rester  indemne-., 
ce  sont   les   Néfliers  du  Japon  (Eriobotrya)  et  l'Olivier. 

Les  plantations  ,|(  (rangers  et  de  Citronniers  sont  surtout 
celles  qui  ont  le  plus  souffert,  à  tel  point  qu'il  a  fallu  en 
recéper,  cette  année,  plusieurs  hectares  aux  environs  de  Lis- 
bonne. Nous  connaissons  même  des  cultivateurs  qui  ven- 
daient leurs  oranges  pour  3  et  1.U0Û  francs  dans  les  bonnes 

a Ses,  avant  l'invasion  deï'Icerya,  et  qui  n'ont  pas  trouvé 

d'acquéreur  pour  leur  dernière  récolte,  tellement  leurs  fruits 
étaient  petits,  mal  venus  et  acides. 

Les  dégâts  sont  doie  énormes,  et  menacent  de  devenir  plus 
considérables  encore,  si  on  ne  trouve  immédiatement  un 
remède  effli  ace  contre  ce  redoutable  ennemi. 

Etant  donné  son  pays  d'origine,  Vlcerya  semble  donc 
menacer,  particulièrement,  les  régions  où  croit  l'Oranger.  Les 
cultivateurs  du  midi  de  la  France,  pour  qui  les  fleurs  d  Aca- 
cia. d'Oranger,  de  Jasmin  etc.,  sont  une  source  de  bénéfices 
assez  considérables,  feraient  bien,  à  notre  humble  a\  is.  de  se 
préserver,  autant  que  possible,  contre  l'invasion  de  ce 
terrible  in  ecte,  s  ils  ne  veulent  pas  voir,  en  peu  de  temps, 
diminuer  considérablement  leurs  produits. 


LE    JARDIN 


215 


Les  plantes  attaquées  par  l'Iccrya  ne  tardent  paa  a  deve- 
nir chétives,  la  végétation  se  ralenti!  à  vue  d'oeil,  au  point 
môme  que  les  jeunes  bourgeons  se  fanent,  les  feuilles  tom- 
bent, les  branches  les  plus  fortes  sèchent  et,  relativement 
en  peu  de  temps,  la  plante  meurt,  si  la  main  de  1  liomme 
n'intervient  pas  à  temps  pour  la  débarrasser  des  milliers  de 
suceoirs,  qui  absorbent  sa  sève.  Les  insectes  adultes  fixés  sur 
1rs  rameaux  «mt  parfois  tellement  nombreux  et  agglomérés 
qu'ils  font  croire,  vus  à  quelque  distance,  que  les  plantes 
sont  en  Heurs,  ou  qu'elle--  ont  été  chaulées,  ou  bien  encore 
que  les  branches  sont  recouvertes  de  rot. m  (fig.  93). 

A  1  état  adulte,  les  femelles  sont  munies  il  un  sac  o\  igère, 
constitué  par  une  substance  filamenteuse  el  blanchâtre, 
agglutinée  par  une  autre  substance  cireuse,  qui  forme  une 
espèce  de  feutre  imperméable.  Cette  substance  est  secrotéc 
par  .les  glandùïes  disposées 
autour  de  la  face  inférieure 
du  corps,  laquelle,  réunie 
en  faisceaux,  forme  une 
superficie  régulièrement 
ondulée,  dont  les  canaux 
sont  disposés  dans  le  sens 
de  la  longueur.  Ce  sac  sert 
a.  préserver  du  froid  et  de 
la  pluie,  une  légion  de  lar- 
ves presque  inperceptibles, 
jusqu'à  ce  qu'elles  soient 
assez  fortes  pour  quitter 
leur  abri  naturel,  et  se  ré- 
pandre sur  les  rameaux 
qui  environnent  la  mère. 
Les  femelles  sont  excessi- 
vement fécondes,  arrivant 
à  pondre  jusqu'à  1.200 
œufs. 

h'Icerya  se  reproduit 
donc  avec  une  rapidité  ex- 
traordinaire, ayant  d'au- 
tres auxiliaires,  comme  les 
oiseaux,  les  abeilles,  les 
fourmis,  etc..  qui  empor- 
tent, attachées  aux  pattes 
ou  à  tout  autre  organe,  de 
petites  larves  presque  mi- 
croscopiques, les  déposent 
sur  les  végétaux,  et  con- 
tribuent inconsciemment  à 
sa  propagation. 

A  l'état  de  larves,  les 
mâles  ne  se  distinguent 
pas  des  femelles.  Ce  n'est 
que  lorsqu'elles  sont  en  état 
.le  se  transformer  en  insectes  parfaits  et  ailés,  que  les  mâles 
se  cachent  sous  les  vieilles  écorces  ou  dans  leurs  lentes,  ou 
bien  encore  sous  quelques  groupes  de  femelles,  s  enfermant 
d'abord  dans  une  espèce  de  petit  cocon  formé  d'une  matière 
cireuse,  semblable  à  celle  sécrétée  par  les  femelles,  mais  plus 
soyeuse.  Les  niâles  adultes  sont  rouges,  mesurent  de  3  à 
■1  millimètres  de  longueur  et  7  à  t>  de  l'extrémité  dune 
aile  à  l'autre  quand  elles  sont  ouvertes. 

Les   moyens  de   destruction   préconisés   sont    nombreux, 
mais  bien   peu  sont  vraiment  efficaces  à  cause  de  la  diffi- 
culté éprouvée  à  atteindre  les  jeunes  générations  qui   s,, ut 
préservées  par  la  matière  cotonneuse  du  sac  o\  igère.  Pour 
arriver  à  obtenir  de  bons  résultats,  il  est  donc  indispen 
sable  d'employer  un   insecticide  capable  île  détruire  pre 
mièrement  ce  sac  et  de  mettre  les  insectes  eu  contact  avei   le 
liquide  destructeur,  tout  en  ne  causant  aucun  dommage  . 
la  plante. 


Fig.  113.  —  Iceri/a  Purchasi. 
(D'après  une  photographie  grandeur  nature.) 


Les  formules.  qUj   i ont  surtout  donné  de  bons  résul- 
tais, sont  les  deux  suivantes  : 
1'  Faire  dissoudre,  dans  .">  litres  d'eau  chaude,  environ 

2  kilog.  de  savon  noir,  ajouter  peu  à  peu  1  kilog.  d'essence 

térébenthine;    puis,   quand   le  tout  est  bien. homogène, 
compléter  le  mélange  avec  100  litres  d'eau. 
2"  Paire  la  même  dissolution  de  savon,  mélanger  à  froid 

3  kiiog.  1   2  à  1   kilog.  de  sulfure  de  carbone  pour  100  litres 
I  '-au. 

Ces  deux  formules  s'emploienf  à  laide  d'un  pulvéri- 
sateur mi  d  un.-  pompe  de  jardin,  aspergeant  toutes  les 
parties  des  végétaux  attaqués.  Deux  jours  après  l'appli- 
cation, il  est  bon  .le  laver  à  l'eau  claire,  les  plantes  ainsi 
traitées,  afin  de  faire  tomber  les  insectes  morts  qui  sont 
restés  adhérents,  et  de  procéder  au  nettoyage  des  mousses. 

lichens  ou  vieilles  écorces 
qui  peuvent,  exister  sur  les 
plantes. 

Le  moyen  de  destruc- 
tion le  plus  efficace,  et  sur 
tout  le  meilleur  marché. 
e-t,  celui  employé  par  les 
Américains  depuis  quel- 
ques années  déjà,  et  qui 
parait-il,  a  donné  de  très 
bons  résultats.  Il  consite  a. 
protéger  les  ennemis  natu- 
rels 0e  l'Icerya  entre  les- 
quels figure,  en  premier 
lieu,  un  petit  Coléoptère  du 
nom  de  Vcdalia  cardi- 
halis,  dont  la  larvesenour-" 
rit  exclusivement  de  la 
fameuse  cochenille.  Voici 
du  reste  ce  qu'en  dit  Le 
Temps  dans  un  article  à 
propos  de  la  chasse  aux 
chenilles  : 

«  Il  n'y  a  pas  très  long- 
«  temps  les  vergers  de  Ca- 
«  lifornie  étaient  dévastes 
a  par  un  insecte.  ITccrya 
«  Purchasi,     qui     s'atta- 
«  quait  en  particulier  aux 
«  (  (rangers  et  les  réduisait 
«  à  la  ruine.  Rien  n'y  fai- 
«  sait.  Sur  ces  entrefaites, 
u  C.  Y.  Riley  (agronome 
«  californien)    s'informa, 
«  fit  une  enquête  à  l'étran 
«  ger,  apprit,  qu'en  Austra- 
le lie  Ylcerya  existait  aus- 
«  si,  mais  qu'il  était  tenu 
«  en  échec  par  un  ennemi 
o   naturel,  le  Vcdalia  cardinalis,  qui  est  aussi  un  insecte.  II 
«  envoya  l'un  de  ses   agents   vérifier   les  dires,  et  ceux-ci 
»  lurent  pleinement  confirmés.  Dans  ces  conditions,  il  était 
»  tout  indiqué  de  chercher  à   se  procurer  les  concours  .lu 
a    Vcdalia,  et  un  lot  en  fut  expédié  en  Californie.  Aussitôt 
I.  barques,  les  insectes  furent  en  partie  mis  en  liberté  dans 
u  les  reliions  les  plus  dévastées,  en  partie  conservés  en  lieu 
elospours'y  multiplier.  L'expérience  réussit  à  merveille: 
u   les   Vcdalia   firent    une   chasse    acharnée  aux   Icerya  et 
d  ceux-ci  sont  à  peu  près  exterminés.  I.---  choses  en  sont 
..   même  venues  à  ce  point,  que, pour  avoir  -..us  la  main  des 
o   Vcdalia  qu'on  prit  expédier  sur  tel  ou  tel  point  au  pemier 
signal,  il  fallut,  à  un  moment,  créer  en  quelque  sorte  des 
réserves  A'icerya.  Ou  en  introduisit  .loue  dans  de  grands 
champs  d'Ortie  et,  quand  ils  furent  nombreux,  on  \  lâcha 
.les  Vedalia  quise  multiplièrent  sans  peine  dans  ce  terrain 
deèhassesi  propice,  OÙ  l'on   venait   s  en   emparer  quand 
«  besoin  en  était.  Le  procédé  est   ingénieux,  simple  et  etfi- 
«  cace.  Ceci  se  passait  vers  1890  » . 


216 


LE    JARDIN 


Au  Portugal,  on  a  égalemenl  importé  des  Vedalia  et, 
quoique  les  insectes  soient  arrhes  en  petit  nombre,  et  grâce 
aux  soins  r]e  l'Institut  agronomique,  tjui  a  su  les  propager  en 

h  nie  quantité,  plusieurs  distribut  ions  en  ont  déjà  été  faites 
dans  les  endroits  les  plus  éprouvés  par  VIcerya.  Espérons 
que  les  Vedalia  s'acclimateront  facilement,  et  faisons  des 
\  ceux  pour  qu'ils  nous  débarrassent,  à  bref  délai,  de  ce  ten  ible 
insecte,  qui  a  déjà  causé  tant  de  pertes  aux  cultivateurs  por- 
tugais. 

H   CAYEUX 
Lisbonne,  le  26  juin  1898. 

Les  Anémones  sous  les  cieux  méridionaux 


Un  nouveau  procédé  cultural. 


L'horticulture  sous  les  cieux  de  l'Oranger,  cieux  aux 
hivers  à  température  printanière,  est  naturellement  cher- 
cheuse, soit  de  nouvelles  plantes  à  floraison  hivernale  -ou- 
ces  cieux  pour  exporter  à  prix  rémunérateurs,  soit  de  moyens 
nouveaux  permettant  d'obtenir  plus  belles  ou  plus  abon- 
dantes les  floraisons  déjà  exploitées  de  maints  végétaux. 

En  compagnie  d'autres  espèces  ou  races  spéciales  d'Ané- 
mones appelées,  sur  le  littoral  d'Hyères  à  l'Italie,  Capelan, 
Rose  de  Nice,  deux  sortes  indigènes  en  Provence  comme 
les  A.  stellata  et  les  éclatants  A.  fulgcns,  les  Anémones 
dites  de  Caen  étaient,  jusqu'à  nos  jours,  par  la  seule  plan- 
tation de  leurs  griffes,  cultivées  pour  fournir  en  hiver  leurs 
jolies  fleurs  abondamment  exportées. 

On  avait  cru,  d'aucuns  ne  savent  pas  encore  le  contraire, 
que  cette  plantation,  faite  avec  de  belles  griffes  et  en  temps 
choisi  était,  sinon,  le  seul,  mais  du  moins  le  meilleur  moyeu 
pour  obtenir  de  hâtives,  belles  et  abondantes  productions  à 
exporter  de  fleurs  d'Anémones  de  Caen. 

Un  observateur,  peut-être  plusieurs,  nous  regrettons  ici 
notre  ignorance,  a  ou  ont  remarqué  que  le  semis  fait  de 
bonne  heure,  en  mai-juin,  sous  les  cieux  du  littoral,  de 
graines  qui  viennent  ici  d'être  récoltées  d'Anémones  de 
Caen,  semis  auquel  sont  donnés  ultérieurement  des  soins 
spéciaux  mais  faciles  de  culture  estivale,  donne,  dès  la 
saison  hivernale  suivante.  îles  récoltes  de  fleurs  de  tous 
points  supérieures  à  celles  que  produisent  les  cultures  de 
griffe-. 

La  supériorité  réside  spécialement  dans  la  bien  plus 
hâtive  précocité  de  la  floraison  et  dans  sa  plus  grande 
abondance,  mais  elle  se  montre  aussi  dans  la  beauté  des 
[leurs  que  les  plantes  plus  vigoureuses  donnent  solidement 
pédonculées. 

Maints  producteurs.de  fleurs  d'exportation  sur  le  littoral 
ne  font  plus  d'Anémones  de  Caen  que  par  le  semis  des  grai- 
nes qu  ils  récoltent  eux-mêmes. 

Nous  ajoutons  en  passant  —  ce  que  nous  avons  vu  —  que, 
de  plu-,  il  est  de  ce-  producteurs  qui.  par  suite  de  I  attention 
intelligente  qu'ils  mettent  à  ne  récolter  leurs  semences  que 
sur  îles  plantes  à  fleurs  de  surchoix,  obtiennent  de  leuts 
semis  de-  bien  intéressantes  et  bien  belles  améliorations. 

Voici  commen)  le-  plus  habiles  opèrent,  sur  le  littoral, 
leurs  semisd  Aaiémones  de  Caen,  et  quels  sont  les  soins  qu'ils 
donnent  d  abord  au  semis  pour  lefaire  bien  lever  et  ensuite 
peur  en  obtenir  une  belle  et  vigoureuse,  végétation  produc- 
tive, d'octobre  à  avril,  d'une  abondante  et  belle  floraison 
successive  : 

Sur  une  terre  fortement  enrichie  d'engrais  bien  consom- 
més, terre  bien  meuble  et  bien  nivelée;  la  graine  mêlée 
avec  du  sable  tin  est  senïée  drue,  plutôt  très  drue.  Il  faut  la 
couvrir  soigneusement,  mais  légèrement,  de  terreau  tamise  ; 
puis  arroser  aussitôt  assez  copieusement,  mais  avec  des 
arrosoirs  à  pomme  très  finement  percée  —  comme  pour 
les  arrosages  ultérieurs  du  reste  —  et  cela  jusqu'à  la  bonne 
levée  du  semis. 

Il  est  indispensable,  étant  donné  la  chaleur  solaire  en 
mai  juin,  d'ombrer  le  semis  pendant  la  germination  et 
jusqu  à  quelques  jours  après  la  complète  levée.  On  obtient 
cette  ombre,  soit    à    1  aide  de  iiaillassons  ordinaires,  soit 


mieux  encore  avec  des  treillis  de  Bruyère  qui  tamisent  la 
lumière.  Paillassons  ou  treillis  sont  placés  à  une  certaine 
distance  (0™50  à  0m80)  au-dessus  du  sol.  Le  semis  garde 
ainsi  la  lumière  et  l'air  nécessaires.  La  surface  du  sol.  sur- 
tout jusqu'à  la  levée  des  graines,  doit,  par  des  arrosages  et 
bassinages,  être  toujours  tenue  humide. 

Le  semis  une  fois  bien  levé,  on  supprime  l'ombrage. 
Mais,  pendant  tout  l'été,  les  arrosages  ne  doivent  jamais, 
par  les  temps  secs,  être  négligés.  Ce  sont  eux  qui  rendent 
fortes  et  vigoureuses  les  plantes  qui  donneront,  l'hiver  sui- 
vant, dès  octobre  et  sans  abri,  l'abondante  et  belle  récolte 
successive  de  fleurs  hivernales  dont  nous  avons  parlé. 

NARDY  père. 


Phlox  divarieata 


Les  personnes  qui  visitèrent  le  Fleuriste  de  la  Ville  de 
Paris,  au  mois  de  mai  dernier,  furent  émerveillées  par  les 
corbeilles  et  plates-bande-  aux  fleurs  bleu  tendre  du  Phlox 
divarieata. 

Elles'  ne  se  doutaient  certainement  pas  que  cette  ravissante 
plante  —  que  beaucoup  voyaient  pour  la  première  fois  —  est 
connue  depuis  plus  d'un  siècle  et  demi.  J'en  fis  la  remarque 
à  quantité  de  visiteurs:  mais  aucun  ne  voulut  me  croire. 
Tous  me  répondirent  que  je  devais  faire  erreur,  qu'ils 
n'avaient  jamais  vu  cette  «  fleur  »  dans  les  jardins. 

01)  !  quant  à  cela,  oui,  répondis-je  à  mes  interlocuteurs, 
il  est  très  possible.  —  il  est  même  certain, — que  vous  n'avez 
pas  encore  rencontré  le  Phlox  divariqué,  tant  il  est  oublié 
et  méconnu  ;  mais,  je  maintiens  qu'il  est  plus  que  cente- 
naire, des  documents  dignes  de  foi  me  permettent  d'affirmer 
la  véracité  de  ce  dire. 

Il  n'en  est  pas  moins  regrettable  que  l'une  des  meilleures 
plantes  printanières,  et  certainement  la  plus  belle,  soit  si 
peu  cultivée. 

Mais,  heureusement,  cet  oubli  va  cesser  bientôt,  car, 
l'année  prochaine,  nous  verrons  cet  excellent  végétal  dans 
les  parcs,  squares  et  jardins  publics  de  Paris.  Le  Fleuriste 
du  Parc  des  Princes  prend  ses  dispositions,  pour  que  bon 
nombre  de  corbeilles  en  soient  garnies,  et  nul  doute  que  sou 
effet  décoratif  charme  le  publie,  qui  l'accueillera  ensuite 
avec  enthousiasme,  j'en  suis  persuadé. 

Le  Phlox  divarieata  L.,  syn.  :  Phlox  canadansis 
S  «cet,  nu  introduit  île  Virginie  en  Europe,  en  17 16  ;  on  le 
considéra  longtemps  comme  étant  une  plante  délicate,  ne 
pouvant  être  cultivée  qu'en  terre  de  bruyère,  d'où  certaine- 
ment le  long  abandon  dont  il  fut  l'objet.  Il  prospère,  au  con- 
traire, dans  toute  terre  de  jardin,  pourvu  qu'elle  ne  soit  pas 
trop  compacte,  et,  comme  exposition,  il  affectionne  surtoul 
le  plein  soleil.  Sa  rusticité  e-t  grande,  el  j'ai  pu  remarquer 
que,  ni  le-  matinées  froides  du  printemps,  ni  les  pluies  pro- 
longées,  ne  lui  portaient  atteinte.  Il  forme  de  ravissantes 
touffes  rameuse-,  de  0"30  à  0*35  de  haut,  fleurs  comprises, 
et,  du  commencement  il  avril  à  la  fin  de  mai,  il  se  couvre 
entièrement  de  fleur-. 

Voici  du  reste  ses  caractères  principaux  .  herbe  vivace,  à 
tiges  grêlés  et  dressées,  légèrement  pubeseente  et  -cabre  : 
feuille-  étroites,  ovales  ou  oblongues ;  Meurs  grandes,  d'un 
bleu  léger,  assez  semblables  comme  coloris  à  celles  du  Pltim- 
bago  cœrulea,  disposées  en  petites  panicules  corymbifor- 
mes,  lâche-;  calice  légèrement  pubescent,  scabre,  à  lobes 
linoaires-subulés  ;  corolle  à  divisions  échancrées-bifides. 

La  multiplication  en  e-t  de-  plu-  faciles  par  la  divi- 
sion de-  pieds,  soit  à  l'automne,  soit  au  printemps,  et  par 
boutures,  que  l'on  peut  faire  presque  tout  l'été  et  qui  s'en- 
racinent très  facilement.  L'hivernage  de  cette  plante  doit 
avoir  lieu  sous  châssis  froid-,  en  aérant  chaque  fois  que  le 
temps  le  permet. 


LE    JARDIN 


217 


LePhlox  divariqué  forme  des  corbeilles  d'une  très  grande 
élégance  et  de  merveilleuses  bordures;  il  est  très  propre  à  la 
décoration  des  plates-bandes,  ^oir  seul,  soii  associé  à  d'au- 
tres végétaux  de  printemps,  aux  Malcolmia.maritima,  par 
exemple. 

En  résumé,  par  sa  rusticité,  par  l'élégance  de  son  port, 
et  surtout  par  la  beauté  de  ses  Heurs,  cette  plante  vivace 
est  digne  de  figurer  dans  tous  les  jardins. 


Un  journal  étant  une  tribune  ouverte  à  tous  les  échos,  je 
terminerai  cet  article  par  le  petit  dialogue  suivant  entre  un 
visiteur  et  un  ouvrier  du  Fleuriste  de  la  Ville  de  Paris  : 

Le  Visiteur.  —  Monsieur,  pourriez-vous  me  dire  le  nom 
de  cette  plante? 

L'Ouvrier.  —  Je  ne  sais  pus. 

Le  Visiteur.  — Est-ce  une  plante*  vivace? 

L'Ouvrier.  —  Je  ne  sais  pas. 

Le  Visiteur  (s'en,  allant)-  —  Pourquoi  ne  met-on  pas 
d'étiquettes  aux  végétaux?  Au  moins  le  public  serait  ren- 
seigné. 

L'ouvrier  dont  il  s'agit  était  un  manœuvre  occupé  au  net- 
toiement des  allées  et  n'était  nullement  jardinier;  mais,  il 
n'en  est  pas  moins  vrai  que  ce  visiteur  avait  mille  fois  rai 
son  en  réclamant  l'étiquetage  des  plantes  dans  un  établis 
sèment  public. 

J'ajouterai  que  le  végétal  qui  faisait  l'objet  de  ce  dialogue 
n'était  autre  que  le  P/ilox  diearicata. 

J.  LUQUET. 


Le  Service  militaire  des  jeunes  Horticulteurs 

Les  Élèves  de  l'École  nationale  d'horticulture 

de  Versailles  et  les  Élèves 

des  Écoles  nationales  d  horlogerie. 


Nous  lisons  dans  l'Armée  territoriale,  l'article  suivant 
que  nous  reproduisons  in-extenso  : 

La  Chambre  de  commerce  de  Besançon,  sur  la  proposi- 
tion de  l'un  de  ses  membres,  M.  Gondy,  chef  de  bataillon 
au  54°  territorial,  a  émis  dernièrement  un  vœu  qui  nous 
semble  absolument  fondé.  Il  tend  à  admettre  à  bénéficier 
de  l'article  23  de  la  loi  sur  le  recrutement,  les  élèves  des 
écoles  nationales  d'horlogerie  ayant  obtenu  le  diplôme  su- 
périeur délivré  dans  ces  institutions.  Comme  l'a  fort  bien 
expliqué  M.  Gondy,  voici,  en  effet,  ce  qui  se  passe  pour  ces 
élèves  : 

Pendant  sept  ans,  jusqu'en  1896,  ces  élèves  avaient  été 
admis  à  subir  les  examens  devant  le  jury  départemental, 
au  titre  des  industries  d'art  et  pouvaient  être  de  ce  chef 
compris  parmi  les  dispensés  visés  par  le  paragraphe  3  de 
l'article  23.  Mais,  par  suite  d'une  très  regrettable  interpré- 
tation de  ce  paragraphe,  une  décision  ministérielle  récente 
ne  permet  plus  à  ces  mêmes  élèves  de  prendre  part  aux 
examens  des  ouvriers  d'art.  En  sorte  qu'il  se  présente  ce 
fait  exorbitant  qu'un  simple  apprenti  horloger  en  boutique, 
qui  ne  peut  être,  en  somme,  qu'un  élève  imparfait  avant 
l'âge  de  vingt  ans,  est  plus  favorisé  que  l'élève  qui  a  passé 
trois  ou  quatre  ans  dans  une  école  nationale  d'horlogerie 
et  qui  a  été  pour  sa  famille  l'objet  de  grands  sacrifices. 
C'est  pour  protester  contre  une  telle  anomalie,  pour  ne  pas 
dire  une  pareille  injustice,  que  la  Chambre  de  commerce 
de  Besancon  a  émis  à  l'unanimité  le  vœu: 

«  Que  les  élèves  des  écoles  nationales  d'horlogerie  ayant 
obtenu  le  diplôme  supérieur,  soient  dispensés  de  deux  an- 
nées de  service  militaire; 

«  Et,  subsidiairement,  en  attendant  qu'une  loi  intervienne, 
que  les  élèves  de  ces  écoles  soient  admis  comme  précédem- 
ment aux  examens  d'ouvriers  d'art.  » 

Il  y  a  lieu  d'espérer  que  ce  vœu,  qui  a  été  adressé  aux 
ministres  de  la  guerre  et  du  commerce,  ainsi  qu'aux  séna- 
teurs et  députés  du  département,  portera  ses  fruits  et  sera 
pris  en  considération.  Il  le  mérite  à  tous  égards  et  un  pré- 
cédent y  obligerait,  au  besoin,  le  ministre  de  la  guerre  qui, 
pour  y  faire  droit,  n'a  pas  même  besoin,  suivant  nous,  de 


modifier  la  loi.  Depuis  le  décret  du  23  novembre  1889,  qui 
énumère  les  différentes  écoles  dont  les  élèves  bénéficient 
de  la  dispense  instituée  par  l'article  23,  des  Ecoles  supé- 
rieures de  commerce  se  sont,  en  effet,  fondées.  Or,  grâce 
aux  diligences  de  leurs  directeurs  et  des  bureaux  du  minis- 
tère de  commerce,  le  ministre  de  la  guerre  les  a  introduites 
par  voie  de  décrets  dans  la  liste  des  établissements  confé- 
rant la  dispense  précitée.  Il  doit,  par  analogie,  en  être  de 
même  pour  les  écoles  nationales  d'horlogerie.  On  ne  com- 
prendrait pas  que  le  principe  dont  on  s'est  inspiré  pour 
admettre,  par  les  décrets  des  14  juillet  1892,  29  août  1895  et 
2  octobre  1896,  les  élèves  des  écoles  de  commerce  de  Mont- 
pellier, Nancy  et  Rouen  à  bénéficier  de  la  dispense,  ne  fût 
pas  appliqué  aux  élèves  des  écoles  nationales  d'horlogerie. 
Ils  y  ont  droit  absolument  de  la  même  manière  et  au  même 
titre  que  les  élèves  de  l'Institut  agronomique,  des  écoles 
nationales  d'agriculture,  des  écoles  des  maîtres  ouvriers 
mineurs,  des  écoles  des  Arts  et  Métiers  et  de  bien  d'autres 
encore.  C'est  ce  que  pensera,  sans  doute,  le  ministre  de  la 
guerre,  en  allant  au  devant  du  vœu  formulé  par  la  Cham- 
bre de  commerce  de  Besançon.  Il  n'attendra  pas  qu'une 
proposition  de  loi  vienne  traduire  ce  vceu  et  en  démontrer 
toute  la  justesse.  Il  conférera,  par  voie  de  décret,  comme 
il  l'a  fait  pour  les  écoles  supérieures  de  commerce,  le  droit 
à  la  dispense  réclamé  pour  les  élèves  des  écoles  nationales 
d'horlogerie.  Ce  décret  fera  suite,  en  les  complétant,  à 
«fini  du  23  novembre  1889  et  à  ceux  précités  des  14  juil- 
let 1892,  29  août  1895  et  2  octobre  1.^96. 

Les  raisons  invoquées  par  la  chambre  de  commerce  de 
Besançon  sont  excellentes,  mais  est-ce  que  celles  dont  Le 
Jardin  s'est  fait  l'écho  (1),  en  ce  qui  concerne  l'Ecole  na- 
tionale d'horticulture  de  Versailles,  ne  le  sont  pas  moins'.' 

Nous  avons  dit  et  nous  répétons  qu'il  est  absolument 
inique,  du  moment  que  le  principe  d'une  loi  est  adopté,  que 
cette  loi  ne  soit  pas  la  même  pour  tous  et  que  les  élèves  de 
toutes  les  écoles  nationales  françaises,  dépendant  des  divers 
ministères,  ne  soient  pas  mises  sur  le  même  pied. 

Nous  dirons  plus.  Il  est  absolument  inadmissible  que 
des  écoles  de  la  même  classe  dépendant  du  même  ministère, 
ne  jouissent  pas  des  mêmes  avantages  ait  point  de  vue  des 
règlements  militaires.  On  sait  cependant  que  les  élèves  des 
Ecoles  nationales  d'agriculture  de  Grignon,  Renne-,  ci 
Montpellier,  bénéficient  des  dispositions  de  l'article  23  de 
la  loi  du  16  juillet  1889,  tandis  que  ceux  dp  l'Ecole  natio- 
nale d'horticulture  de  Versailles  en  sont  privés. 

Il  y  a  là  une  véritable  iniquité  que  nous  signalons  à  la 
bienveillante  attention  de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture, 
qui  voudra  bien  se  rappeler,  en  cette  circonstance,  qu'il  est 
aussi  le  «  Ministre  de  l'Horticulture.   » 

Puisqu'il  suffit,  paraît-il,  d'un  simple  décret  pour  mettre 
l'Ecole  nationale  d'horticulture  de  Versailles  sur  le  même 
pied  que  les  écoles  nationales  d'agriculture,  nous  espérons 
que  M.  le  Ministre  de  la  guerre  ne  se  refusera  pas  à  prendre 
l'initiative  de  cette  mesure. 

Quels  que  puissent  être  les  inconvénients  —  inconvé- 
nients que  nous  reconnaissons  et  que  nous  avons  déjà 
signalés  —  de  la  loi  du  16  juillet  1889,  cette  loi.  tant  qu'elle 
restera  en  vigueur,  devra  être  égale  pour  tous. 

Les  horticulteurs  ne  sollicitent  pas  une  faveur.  Ils  récla- 
ment l'exercice  d'un  droit. 

H.  M. 

Association  des  anciens  élèves  de  l'Ecole 
nationale  d'horticulture  de  Versailles.  —  Vendredi, 
15  juillet,  une  délégation  des  anciens  élèves  de  l'Ecole 
nationale  d'horticulture  de  Versailles  s'est  rendu  auprès 
de  \|.  Viger,  Ministre  de  l'Agriculture,  pour  le  prier  d'ac- 
cepter le  titre  de  président  d'honneur  de  l'Association  des 
anciens  élèves  de  cette  école  qui  lui  avaitéte  décerné  dans 
la  dernière  assemblée  générale  de  cette  Société. 

M.  Viger  a  répondu  qu'il  acceptait  d'autant  plus  volon- 
tiers la  présidence  d'honneur  de  l'Association  qu'il  a  pu 
apprécier  les  services  que  1  Ecole  de  Versailles  a  déjà  ren- 
dus et  est  appelée  à  rendre  dans  l'avenir  à  l'horticulture 
nationale. 


[1)  Le  Jardin,  1896,  pages  US.  163  et  282. 


218 


LE   JARDIN 


Destruction  du  Pou  de  San  José 


On  a  dit,  non  sans  raison,  que  la  destruction  de  ce  redou- 
table Aearjen  était  extrêmement  difficile,  sinon  à  peu  près 
impossible,  par  suite  de  sa  propagation  extraordinairement 
prodigieuse;  il  sullit  qu'une  seule  femelle  soit  épargnée 
pour  qu'en  quelques  semaines  sa  descendance  ail  reformé 
un  foyer  d'infection. 

Comme  il  importe  de  ne  pas  se  croiser  absolument  les 
bras  devant  ce  nouveau  fléau  menaçant,  auquel  nous 
sommes  maintenant  plus  exposés  que  les  autres  nations 
européennes,  non  seulement  par  manque  d'une  loi  protec- 
trice, mais  par  suite  des  nouveaux  traités  avec  les  États- 
Unis,  leur  facilitant  l'importation  de  leurs  fruits,  nous  pen- 
sons être  utiles  en  mettant  sous  les  yeux  des  lecteurs  du 
Jardin  les  moyens  préventifs  et  curatifs  que  vient  de  pu- 
blier notre  confrère  The  Garden  dans  un  de  ses  derniers 
numéros. 

Traitement  m  gaz  hydrocyanique  des  plants  h. ar- 
bres FRUITIERS  PROVENANT  DES  PÉPINIÈRES.  —  «  La  mé- 
thode suivante  est  donnée  dans  le  Bulletin  n"  87  du  New- 
York  Expcrimcnt  Station  Gcncva.  —  Ce  gaz  étant  plus 
léger  que  l'air,  il  agira  plus  efficacement  si  le  générateur 
est  placé  sous  le  tas  d'arbres  à  traiter.  Un  dispositif 
pratique  sciait  de  confectionner  une  sorte  de  cage  de  2  mè- 
tres de  long,  l"'50de  large  et  environ  1°'20  de  haut;  le  fond 
serait  fait  de  quelques  perches  tenues  à  15  ou  20  centimètres 
au  dessus  du  sol,  afin  de  pouvoir  placer  dessous  le  généra- 
teur de  gaz.  Lorsque  la  cage  sera  pleine,  il  faudra  la  cou- 
vrir d'une  toile  imperméable,  la  fixer  sur  les  côtés  el  jeter 
de  la  terre  humide  sur  les  bords  à  la  base  pour  boucher 
toutes  les  ouvertures.  Il  faut  avoir  soin  de  laisser  un  Côté 
ouvert  afin  de  pouvoir  placer  sous  le  tas  le  récipient  qui 
contiendra  les  produits  chimiques  devant  produire  le  gaz. 
Ce  gaz  est  très  dangereux  et  mortel,  il  faudra  bien  prendre 
garde  de  ne  pas  le  respirer  pendant  qu'on  met  le  récipient 
en  place.  Pour  le  produire,  on  prend  un  plat  en  terre  ver- 
nie, dans  lequel  on  verse  100  grammes  d'eau,  puis  ;tn  gram- 
mes d'acide  sulfurique.  On  met  le  plat  en  place  el  on  y 
ajoute  30  grammes  de  cyanure  de  potassium  fondu. 

Ces  substances  produisent  une  quantité  suffisante  de  gaz 
pour  saturer  environ  15  mètres  cubes.  Au  bout  d'une  heur1 
environ,  toutes  les  mites  seront  sans  doute  détruites.  » 

Moyens  applicables  sir  place.  —  «  Lorsque  les 
arbres  sont  fortement  infestés,  le  seul  traitement  certain  est 
de  les  arracher  et  de  les  brider  de  suite.  Même  lorsque  l'in- 
vasion est  légère,  les  seringages  et  brossages  ne  peuvent 
guère  être  parfaits  au  point  de  n'épargner  aucun  insecte  et 
la  multiplication  est  si  rapide  que  l'arbre  est  bientôl  envahi 
de  nouveau  si  un  seul  reste  vivant.  Si,  cependant,  on  tient 
absolument  à  conserver  certains  arbres  exceptionnellement 
méritants,  il  faut  les  traiter  énergiqûement  au  printemps, 
axant  que  les  insectes  ne  soient  entrés  en  activité.  Deux 
substances  sonl  recommandées  pour  cet  usage  :  le  savon. et 
le  pétrole.  » 

Savon.  —  «  La  solution  se  prépare  en  faisant  dissoudre 

I  kilog  de  savon  noir  dans  ô  litres  d'eau.  Il  est  absolument 
nécessaire  que  ee  savon  soit  à  base  de  potasse,  car  celui  qui 
est  à  base  de  soude  ne  peut  être  tenu  en  solution  à  cette  dose. 

II  serait  bon  que  le  fabricant  garantisse  sa  fabrication,  sa 
force  et  son  degré  de  solubilité.  La  solution  doit  être  appli- 
quée chaude  et  de  préférence  pendant  une  belle  journée.  » 

Pétrole.  —  «  Lorsque  des  grands  arbres  de  verger  sont 
fortement  infestés,  il  y  a  peu.  d'espoir  de  les  débarrasser 
totalement  de  cet  insecte.  S  ils  sont  de  petite  taille  ou  par- 
ticulièrement précieux,  on  peut  tenter  de  les  sauver  à  l'aide 
du  traitement  au  pétrole.  Il  faut  d'abord  les  tailler  sévère- 


ment, en  évitant  toutefois  de  leur  faire  de  larges  plaies.  Le 
tronc  sera  ensuite  débarrassé  de  sa  vieille  écorce  rugueuse 
et  tous  les  débris  de  taille,  raclures,  etc.,  seront  soigneuse- 
ment enlevés  du  dessous  des  arbres  et  brûlés.  Ensuite,  les 
arbres,  sauf  les  Pêchers  et  les  Cerisiers,  seront  totalement 
aspergés  avec  du  pétrole  pur,  en  prenant  bien  soin  de  ne 
faire  que  mouiller  l'écorce,  sans  permettre  au  liquide  de 
couler  le  long  des  branches;  ses  mauvais  effets  se  feraient 
alors  presque  certainement  sentir.  Il  ne  faut  employer  que 
du  pétrole  rectifié,  le  pétrole  brut  étant  plus  dangereux 
pour  les  arbres.  Le  traitement  doit  être  fait  pendant  une 
journée  ensoleillée  et  chaude,  lorsque  les  arbres  sont  bien 
secs  et  on  ne  doit  employer  de  liquide  que  juste  ee  qu'il 
faut  pour  humecter  convenablement  toutes  les  parties  de  la 
plante,   » 

A  ces  remèdes,  il  convient  d'ajouter  les  bienfaits  de  cer- 
tains oiseaux,  notamment  ceux  de  la  Mésange  à  tète  bleue, 
dont  les  américains  ont,  paraît-il,  fait  venir  des  quantités 
d'Allemagne  pour  détruire  les  insectes  dans  leurs  vergers.  Un 
parasite  du  pou  de  San  José,  ïAphclinus  fuscipenius,  a 
aussi  été  cité. 

Puisque  nous  n'avons  sans  doute  pas  encore  chez  nous 
ce  redoutable  fléau,  le  mieux  sera  de  nous  en  préserver  le 
plus  efficacement  possible  et  cela  en  tirant,  aussi  peu  d'ar- 
bres que  nous  le  pourrons  i\e^  péninières  américaines  et  en 
passant  le  peu  que  nous  recevrons  au  gaz  hydrocyanique 
indiqué  plus  haut. 

S.  MOTTET. 


Notes  sur  les  espèces  du  genre  Eremurus 

Les  Eremurus  appartiennent  à  la  famille  des  I.iliacées  et 
à  la  tribu  des  Asphodélées.  Leur  apparence  générale  rappelle 
celle  du  genre  Asp/todelus,  dont  ils  se  distinguent  par  des 
caractères  d'ordre  exclusivement  botanique.  Les  18  ou  20 
espèces  qui  s'y  rattachent,  habitent  toutes  la  Russie  asia- 
tique, la  Perse,  le  Turkestan,  une  seule,  L'Himalaya.  Sur  ce 
nombre,  12  environ  ont  été  introduites  dans  les  jardins  et 
nous  donnerons  plus  loin  quelques  détails  sur  les  plus  in- 
téressantes. Ce  sont  toutes  des  plantes  à  rhizome  court,  por- 
tant de  nombreuses  fibres  radiculaires  souvent, fort  grosses 
el  charnues.  Le  rhizome  se  termine  par  un  bourgeon  termi- 
nal d'où  sortent  les  feuilles  et  la  hampe  florale.  J'ai  observé, 
sur  la  plupart  des  espèces,  une  tendance  naturelle  à  se  sub- 
diviser sur  place  en  sorte  qu'une  plante  qui,  normalement. 
ne  doit  porter  qu'une  hampe  florale,  arrive,  au  bout  de  peu 
d'années,  à  former  une  véritable  touffe. 

Les  Eremurus  sont  des  plantes  robustes,  qui  aiment  une 
exposition  saine  et  bien  ensoleillée,  mais  ne  sont  point  dif- 
ficiles; sur  la  nature  du  sol.  Leur  végétation  commence  de 
bonne  heure  au  printemps  et  ils  exigent,  après  la  floraison, 
lorsque  les  feuilles  commencent  il  se  faner,  une  période  de 
repos  absolu.  Dans  les  climats  humides,  il  est  même  pru- 
dent, à  ce  moment,  de  les  abriter  au  moyen  d'une  plaque 
de  verre  pour  qu'ils  ne  reçoivent  pas  île  pluie.  Vers  le  mois 
il  octobre,  la  végétation  se  réveille,  le  bourgeon  terminal  se 
développe  et  vient  effleurer  le  sol.  Ils  ne  craignent,  en  géné- 
ral, absolument  pas  les  froids  de  l'hiver  très  intenses  dans 
leur  paj  s  d'origine.  Ils  produisent  beaucoup  de  graines  dont 
la  germination  est  facile;  mais  le  développement  de  la 
jeune  plante  est  lent  et  ce  n'est  qu'au  bout  de  plusieurs 
années  qu'elle  est  de  force  à  fleurir. 

Les  espèces  d'Eremurus  se  répartissent  assez  naturelle- 
ment en  deux  groupes  dont  la  valeur  horticole  est  bien  dif- 
férente. Dans  le  premier,  les  pédicelles  sont  redressés  après 
la  floraison  et  les  capsules,  dont  la  surface  est  souvent  ridée, 
sont  appliquées  contre  l'axe;  les  fleurs  sont  généralement 


LE    JARDIN 


21!) 


petites  el  peu  brillantes,  el  les  espèces  qui  s'j  rattachent 
mil  shrtout  de  la  valeur  comme  plantes  de  collection.  (  ielles 
dont  j'ai  eu  l'occasion  d'observer  la  floraison  sont  les  sui- 
vantes :  E.  altaicus,  E.  bucharicus,  E.  Kaufmanni,  E.por- 
sicus,  E.  spectabilis  etE.  turkestanicus,  Ce  dernier  est  ce 
pendant  intéressant  par  ses  (leurs  d'un  brun  foncé  assez 
rare  dans  le  règne  végétal. 

Le  second  groupe  se  distingue  par  des  pédicelles  étalés 
horizontaux  après  la  11' irai  son  el  des  capsules  toujours  lisses. 
Les  espèces  suivantes,  qui  en  fonl  partie,  suni  des  plantes 
décoratives  qui  mériteraient  d'être  répandues  ilans  tous  les 
grands  jardins.  Je  les  énumère  par  ordre  alphabétique  . 

/'.'.  Bungei  sj  n.  E.aurantiucus,  plante  relativement  basse, 
ne  dépassant  pas  I,n30  à  1"50  de  hauteur;  feuilles  étroites, 
glauques  ;  fleurs  d'un  jaune  vif,  en  grappe  serrée.  Espèce 
robuste,  se  divisant  spontanément  sur  place  et  donnant,  au 
bout  de  2  à  3  ans,  de  belles  touffes  avec  plusieurs  hampes 
florales,  l'oraison  du  milieu  de  juin  au  milieu  de  juillet. 


Fig.  94.  —  Eremurus,  Elwesii. 
(D'après  une  photographie'communiquée  par  M.  Micheli  ) 

E.  Elicesii  (lia.  94),  très  grande  espt dont  les  hampes, 

chargées  de  fleurs  roses,  atteignent  et  dépassent  trois  mètres 
de  hauteur.  Les  feuilles  larges  et  d'un  beau  v'erl  sont  encore 
fraîches  au  moment  de  la  floraison  qui  a  lieu  vers  le  milieu 
de  mai  et  se  prolonge  pendant  trois  à  quatre  semâïlies. 

E.  himalaicus,  grande  espèce  de  plus  de  deux  métrés,  à 
fleurs  d'un  blanc  pur  et  à  feuilles  larges,  bien  vertes,  sem- 
blables à  celles  de  l'espèce  précédente,  commençant  à  fleu- 
rir dès  le  mois  d'avril. 

E,  Olgae,,  piaule  un  peu  plus  délicate  que  les  précédentes 
mais  fort  jolie.  Hampe  de  l'"50  à  l'"80.  Feuilles  étroites  et 
grisâtres,  fleurs  rpsées  peu  serrées  le  long  de  la  hampe.  C'est 
l'espèce  dont  la  floraison  est  la  plus  tardive;  elle  ne  com- 
mence pas  avant  les  premiers  jours  de  juillet. 

E.robustus,  l'espèce  le  plus  anciennement  cultivée.  Hampe 


atteignant  trois  mètres  de  hauteui  portant,  dans  sa  moitié 
supérieure,  des  fleurs  rosées  qui  rappellent  celles  de  VE. 
Elicesii.  Les  feuilles  grisâtres  sont  épaisses  el  commencent 
déjà  à  se  flétrir  au  moment  de  la  floraison,  qui  a  lieu  géné- 
ralement dans  la  seconde  moitié  du  monde  mai. 

M.  MICHELI. 


Le  genre  Paphiopedilum 


L'étymologie  même  du  mot  nous  l'enseigne  déjà  sur  les 
affinités  du  genre.  Paphiopedilum  et  Cypripedilum  sont 
bien  voisins  en  effet  et  ont  la  même  signification,  flans  un 
cas,  il  s'agit  de  la  déesse  de  (  Chypre,  dans  l'autre,  de  celle  de 
l'aphos,  et,  dans  les  deux,  de  sa.  sandale.  C'est  que  Paphio- 
pedilum, au  point  de  \  ne  générique,  est  un  dérivé  de  l'ancien 
Cypripedilum.  On  remarquera  que  nous  écrivons  Cypripe- 
dilum et  non  Cypripedium  suivant  l'ortographe  fautive 
longtemps  admise.  Cypripedium  ne  signifie  rien  tandis 
que  Cypripedilum,  c'est  littéralement  le  Sabot  ou  la  San- 
dale de  Venus. 

Il  n'est  pas  besoin  d'être  docteur-ès-Orchidées  pour  taire 
la  remarque  que,  parmi  les  Cypripedilum,  il  y  a  des  diffé- 
rences de  port  et  d'aspect  qui  sautent  aux  yeux.  Si  nous 
regardons  le  Cypripedilum  Calccolus  ou,  plus  exactement. 
('.  Marianum,  —  en  associant  très  irréligieusement  le  nom 
de  la  ^Vierge  Marie  à  celui  de  Vénus  Astarté  —  et,  si  nous 
le  comparons  au  C.  insigne  ou  à  toute  autre  espèce  exotique, 
nous  voyons  de  suite  que  le  port  des  deux  plantes  n'est  pas 
le  même,  que  les  feuilles  y  sont  tout  autrement  disposées  et 
conformées,  que  la  fleur  aussi  présente  des  caractères,  qui 
permettent  d'établir  une  distinction. 

Dans  le  C.  Calceolus,  les  feuilles  sont  membraneuses,  à 
nervation  bien  nette,  à  préfoliaison  convolutée,  c'est  à  dire 
qu'elles  sont  enroulées  avant  leur  complet  épanouissement; 
le  périgone  est  persistant  sur  la  capsule  qui  est  uniloculaire, 
les  graines  ne  sont  pascrustacées.  Toutes  les  espèces  qui  lui 
ressemblent  sont  originaires  des  régions  tempérées  de  l'hé- 
misphère boréal.  <  »n  en  connaît  environ  21,  partagées  en 
plusieurs  sections.  1"  Eucypripedium  :  sépales  latéraux 
eonnés;  labelle  non  caréné  en  dessous  :  multiflora,  fleurs 
nombreuses;  pauciflora,  une  fleur  ou  un  petit  nombre.  Au 
premier  groupe,  appartient  le  Ç.  californicum  A.  Gray;  au 
second,  les  C.  acaule,  Calceolus,  elegans,  macranthum, 
parviflorum,  pubescens,  spectabile,  etc.;  en  tout,  18  espèces 
de  l'Amérique  boréale,  de  l'Europe,  du  Népal,  du  Japon, 
du  Sikkim,  de  l'Asie  (  Irientalé,  de  la  Sibérie,  du  Mexique. 
2"  Diphylla,  sépales  latéraux  soudés,  deux  feuilles  plus 
larges  que  longues  et  opposées,  fleurs. peu  nombreuses, 
C.japônicum  Thunb.  3"  Trigonopedilum,  sépales  latéraux 
soudés,  labelle  caréné  en  dessous,  trigône  sur  la  coupe: 
C.  margaritaceum,  Franchet,  de  Chine.  i°  Arietinum, 
sépales  latéraux  non  soudés,  C.  arietinum  Sw.de  1  Amé- 
rique boréale,  de  la  Chine  et  du  Thibet;  C.  plectrochilum 
Franchet,  du  Japon. 

Considérons  maintenant  un  Cypripedilum  cultive  :  .le 
<  e'.  nous  serons  frappés  par  ses  lénifies  coriaces,  à  préfo- 
liaison duplicative.  c'est  à  dire  que  les  feuilles  sont  pliées 
eu  long  avant  leur  épanouissement,  son  périgone  caduc,  sa 
ule  uniloculaire  ou  triloeiilaire.  Les  graines  sont  celles 
îles  Cypripedilum  proprement  dits.  Ce  sont  des  plantes  de 
1  \sie,  de  l'Australie,  le  l'Amérique  tropicales  ou  sub- 
tinpicales. 

Les  70  espèces  que  ce  groupe  renferme  présentent  nette- 
ment les  caractères  que  nous  venons" d'énumérer.  Ce  sont 
-  I  es  qui  constituent  le  genre  Paphiopedilum  que  Pfitzer  a 


220 


LE    JARDIN 


publié  en  y  comprenant  les  sections  acaulia  parvifolia  des 
Selenipedilum  et  coriacea  des  Ci/pripedilum  de  Reicbën- 
bach.  La  modification  proposée  par  Pfitzér  n'a  pas  été  de 
suite  admise  ;  mais,  actuellement,  elle  garait  avoir  été  com- 
prise et  leBotanical  Magasine  la  suit  maintenant. 

Dans  ce  genre,  qui  comprend  bon  nombre  d'espèces,  les 
affinités  sont  proches  entre  les  formes  des  mômes  régions, 
aussi  des  coupes  artificielles  s'imposent-elles  pour  la  classi- 
fication et  pour  aider  à  la  détermination  ;  elle  sont  basées 
sur  la  conformation  de  Fovaireen  premier  lieu,  sur  le  nombre 
des  Heurs,  sur  la  coloration  des  feuilles.  On  peut  les  établir 
de  la  façon  suivante  : 

I.  Cœlopedilum.  —  Capsule  uniloculaire;  plantes  de 

l'ancien    confinent. 

A.  —  Eremantha.  —  Uniflores,  très  rarement  biflores. 

(a)  Tessellata .  —  Feuilles  marbrées.  —  Dans  cette  subdi- 
vision, on  trouve  27  espèces,  dont  nous  indiquons  les  plus 
connues  :  Paphiopedilum  Argus  Rclib.,  barbât  uni  Lindl., 
bellatulum,  callosum,  CharlesworthiTtôlîe,  ciliolare.  con- 
color,  Curtisii,  Dayanum,  Godofroytc,  Hookerœ,  jacani- 
ctthi.  Lawrenceanum,  nitseum,  superbiens,  Boxalli,  etc. 

(b)  Viridia.  —  Feuilles  vertes  concolores.  —  Les  b'  espèces 
connues  sont  :  P.  Druryi,  Fairieanum,  hirsutissimuni, 
insigne,  Spicerianumet  oillosum,  de  l'Inde  et  du  Moulmein. 

B.  —  Polyantha .  —  Fleurs  plus  ou  moins  nombreuses. 

13  espèces  de  Java,  Bornéo,  Malaisie.  Philippines,  Nou- 
velle Guinée,  et  1  du  Moulmein  :  P.  Cliambcrlainianum, 
prœstans,  Robbelini,  Rothschildianum,  de  la  Nouvelle 
Guinée;  P.  Elliottianum.  Haynaldianum,  Lowii.  phi- 
lippinense,  des  Philippines;  P.  Stonci,  de  Bornéo;  P.  San- 
derianum,  de  la  Malaisie  et  P.  Parishii  du  Moulmein. 

IL   Phragmopedilum.  —  Capsule  triloculaire  ;  plantes  du 
nouveau  continent. 

lu  espèces  qui  sont  :  P.  Boissieri,  caricinum.  cawlatum, 
<  '  rriciakowianum  du  Pérou  ;  P.  Hincksianum  de  Panama  ; 
P.  Klotschianum  et  Lindleyanum  delà  Guyane;  P.  Hart- 
xcegii.  longifolium,  reticulatumàe  l'Ecuador;  /'.  Roezlii  et 
Schlimi  de  la  Colombie;  P.  vittatum  de  la  Serra  Orgaos  au 
Brésil;  P.  Wallisiiet  Warscsewicsii  du  Pérou. 

Pestent  maintenant  à  placer  trois  plants,  qui  ont  en 
commun  des  feuilles  membraneuses  à  la  préfoliaison  enrou- 
lée comme  celles  des  Cypripedilum.  le  périgone  marces- 
ronl,  la  capsule  triloculaire,  trilobée  ou  trisillonnée,  des 
graines  crustacées  comme  dans  les  Vanilles.  Elles  sont  de 
l'Amérique  centrale  et  méridionale  et,  par  l'ensemble  de 
leurs  caractères,  t  iennent  tout  à  la  fois  des  deux  genres  précé- 
dents, tout  en  ayant,  par  leurs  fleurs,  plus  de  rapport  avec 
le  Paphiopedilum.  On  a  gardé  pour  elle  le  genre  Seleni- 
pedilum qui.  ainsi  constitué,  parait  ■  I •  ■  ^  mieux  caractérisés. 

Les  plantes, qui  enontétéretirées,sont  celles  que  nous  avons 
signalées  plus  haut  comme  formant  la  section  Paphiope- 
dilum du  genre  Paphiopedilum .  Le  genre  Selenipedilum 
comprend  actuellement  le  S.  Chica  Rchb.  1.  de  Panama, 
palmifolium  (Lind.)  Rchb.  1.  de  la  Guyane,  et  Isabelior 
num  Rod,  du  Para. 

Ainsi  s'expliquent  les  différentes  opinions  qui  ont  été 
émises  sur  la  valeur  des  anciens  genres  Cypripedium  et 
Selnrdpedium,  les  uns  admettant  les  deux  genres,  les  autres 
les  réunissant.  Dernièrement  encore,  un  recueil  estimé 
signalait  l'obtention  d'un  h  y  bride  certain  de  Paphiopedilum 
avep  un  Selenipedilum,  par  suite  du  croisement  P.  bai - 
bato  \  Veitchi  avec  le  S.  Rceslii.  11  s'agit  là  tout  simple- 
ment d'une  plante  provenant  de  l'hybridation  d'un  Pa- 
phiopedilum par  une  autre  espèce  du  même  genre  et,  tout 
reste  normal. 

P.  HARIOT. 


Multiplication  et  Culture  des  Œillets  remontants 

pour  leur  floraison  hivernale  il). 

La  multiplication  des  (Eillets  destinés  à  la  floraison 
hivernale  se  fait  généralement  par  boutures,  soit  à  chaud, 
en  janvier-février,  s,,it  à  froid  et  sous  cloches,  en  juin- 
juillet,  ou  encore,  mais  plus  rarement,  par  marcottes  à  l'é- 
poque ordinaire,  soit  en  juillet,  et  comme  pour  les  autres 
Œillets. 

Le  semis  ne  s'emploie  guère  que  pour  l'obtention  de 
variétés  nouvelles,  car  les  plantes  simples  ou  inférieures 
qu'il  fournit  toujours  causent  une  perte  trop  sensible  pour 
que  le  producteur  puisse  l'employer,  en  vue  de  la  floraison 
hivernale. 

Les  boutures  faites  de  très  bonne  heure  fleurissent  dès  le 
premier  hiver,  tandis  que  les  boutures  ou  les  marcottes 
d'été  fleurissent  dans  le  courant  de  l'été  suivant  si  on  les 
laisse  faire,  ou  seulement  à  l'automne  ou  en  hiver  si  on 
retarde  leur  floraison  par  des  pincements  et,  par  la  sup- 
pression des  tiges  florales  qui  se  montrent.  Les  plantes  de 
deux  ans  sont  naturellement  plus  vigoureuses,  plus  fortes, 
et  fleurissent  ainsi  plus  abondamment. 

Quand  on  possède  le  matériel  nécessaire,  le  bouturage 
printanier  est  très  recommandable.  On  le  pratique  aussitôt 
qu'on  le  peut,  si  possible  dès  la  mi-janvier.  Les  boutures 
sont  fournies  par  les  pieds  de  belles  variétés  rentrés  en  serre 
pour  la  floraison  hivernale  et  lorsque  celle-ci  est  terminée 
ou  du  moins  bien  avancée.  Les  petites  pousses  latérales  que 
portent  en  abondance  les  tiges  principales  vers  leur  base 
sont  excellentes  pour  cela.  Après  les  avoir  «  habillées»; 
c'est-à-dire  taillées  comme  d'ordinaire  à  la  base  et  au 
sommet,  on  les  pique  plusieurs  ensemble  dans  des 
godets  de  0"',08  ou  dans  des  terrines,  dans  une  terre  légère, 
fortement  additionné  de  sable;  puis  on  place  ces  récipients 
dans  une  serre  à  multiplication,  sous  cloches,  sur  une  cha- 
leur de  fond  de  20  à  22",  en  maintenant  l'atmosphère  de  la 
serre  entre  15  et  18°. 

On  peut  aussi  faire  enraciner  ces  boutures  sur  une  petite 
couche,  soit  en  y  plaçant  les  pots  ou  les  terrines,  soit  en  les 
y  plantant  à  même  la  terre  de  la  surface  de  la  couche  pré- 
parée à  cet  effet,  mais  il  convient  alors  d'attendre  la  mi- 
février.  C'est  ce  second  procédé  qu'emploient  de  préférence 
ceux  qui  propagent  ces  Œillets  en  très  grand  nombre,  car 
il  est  plus  simple  et  plus  pratique. 

Dès  que  l'enracinement  est  opéré,  oh  empote  les  jeunes 
plantes,  soit  séparément  dans  dés  godets  de  0",05,  soit,  par 
deux  ou  trois  ensemble  dans  des  pots  de  II'". 118  à'0"\K).  si 
l'on  désire  obtenir  des  touffes  plus  fortes.  On  les  replace 
ensuite  sur  une  petite  couche  que  l'on  tient  étouffée  pen- 
dant quelques  jours,  pour  faciliter  leur  reprise;  on  le- 
endurcit  enfin,  graduellement,  de  façon  à  ce  qu'elles  soient 
en  série  froide  en  avril.  A  cette  époque,  on  les  rempote  ou 
même  on  les  met  en  pleine  terre.  C'est  encore  ainsi  que  pro- 
cèdent certains  praticiens,  notamment  ceux  de  la  région 
lyonnaise,  ce  qui  est,  du  reste,  plus  simple  et  préférable,  si 

on  lient,  au  contraire,  lés  plantes  en  pots,  on  enterre  alors 
ceux  ci  dans  une  planche  du  jardin  bien  expos,.,.. 

Pendant  l'été  et  jusqu'à,  la  fin  d'août,  si  la  lloraison  doit 
être  tardive,  on  supprime,  tous  les  quinze  jours,  les  tiges 
florales  qui  se  montrent  et  on  donne,  de  temps  à  autre, 
quelques  arrosages  à  l'engrais  liquide. 

En  septembre,  si  les  plantes  sont  en  pleine  terre,  on  les 
empote  séparément  et  selon  leur  force  dans  des  pots  de 
0m,15  à  0",18;  si.  au  contraire,  elles  ont  été  tenues  en  pots, 
on   leur  donne  un  deuxième  rempotage  dans  des  pots  un 

(1)  Pour  leur  historique  et  description,  voir  Le  Jardin.  1898, 
page  204. 


LE    JARDIN 


221 


peu  plus  grands.  On  les  place  enfin  sous  châssis,  où  on  les 
tient  étouffées  pendant  quelques  jours  si  elles  ont  été  relevée 
de  la  pleine  terre,  et  cela  afin  de  faciliter  et  de  bâter  leur 
reprise. 

Si  les  plantes  ne  doivent  fleurir  qu'à  la  deuxième  année 
on  bouture  ou  on  marcotte,  comme  nous  l'avons  dit,  en  saison 
ordinaire,  on  empote  les  jeunes  plantes  dans  de*  pots  de 
O'".0X  mi  ii'".in  pour  les  plus  fortes,  et  on  les  hiverne  sous 
châssis  froid,  comme  toutes  les  autres  marcottes.  Au  prin 
temps,  mi  leur  donne  un  rempotage  dans  des  pots  de  0",12  à 
0",15,  puis  un  deuxième  dans  des  pots  de  0 "' ,  1  ô  à  II'", IN  et 
on  les  tient  en  plein  air  et  en  planches,  comme  nous  L'a\  ons 
indique  plu-  haut.  1 1rs  la  fin  d'août,  dans  un  cas  comme 
dans  l'autre,  on  laisse  les  tiges  florales  se  développer,  on  les 
tuteure  au  besoin  et  on  excite  même  la  vigueur  des  plantes 
en  leur  donnant  quelques  doses  d'engrais  liquide. 

A  la  fin  de  septembre  ou  au  commencement  d'octobre,  on 
rentre  les  plantes  dans  une  serre  froide  bien  éclairée  et  on 
arrose  fortement  pour  commencer.  On  maintient,  par  la 
suite,  une  température  de  8  à  10", en  chauffant  modérément 
ou  en  donnant  de  l'air,  selon  la  température  extérieure.  Ku 
tenant  les  piaules  bien  arrosées  et  en  leur  administrant 
encore  un  peu  d'engrais  liquide,  on  obtient  une  floraison 
abondante,  qui  se  prolonge  jusqu'au  commencement  du 
printemps  suivant. 


l'ig.  95.  —  Boutures  d'Œillet. 


Potur  la  culture  en  pots  des  Œillets,  on  emploie,  de  pré- 
férence, un  compost  formé  de  : 

Deux  parties  'I''  bon  ni'  terre  fraîche  siliceuse  ou  de  vieil  b' 
terre  de  gazon  (le  fameux  loam  de-  Anglais)  fibreux  et.  con- 
easséà  la  main,  mais  pas  trop  finement. 

lue  partie  'I''  bon  terreau  de  feuilles  on  d iches  a 

défaut. 

l'n  peu  de  sable  grossier,  de  rivière  -i  possible. 

Ce  compost  devra  être  préparé  un  certain  temps  a  1  a- 
vance  pour  qu'il  suit  bien  homogène. 

Çdi ngrais  liquide,  on  pourra  emploj  er  de  la  vidange 

forœment  dilue'',  du  fumier  de  ferme  bien  lait,  de  la  Bente 

de  poule  ou  d.'  pig< eti   ,  de  la  bouse  de  vache,  ou  encore 

I  engrais  chimique  dont  voici  une  formule  ili  à  employer 
a  raison  de  1  grammes  par  litre  d'eau. 

Superphosphate  de  chaux 40  pour  cent. 

Sulfate  d'ammoniaque 30     — 

Chlorure  de  potassium 20     — 

Sulfate  de  chaux 10     — 

Voici,  en  outre,  une  seconde  formule  d'engrais  donnée 
par  M.  Yiviand-Morel. 

Nitrate  de  potasse Mû  gr. 

Superphosphate  d'os 500    — 

Sulfate  de  magnésie 100    — 

Eau 500  litres. 

Pour  la  petit''  culture,  l'engrais  Jean nel  est  in'-  conve 

nable. 

Les  Œillets  cultivés  en  pots,  sous  châssis  ou  en  serre, 
'■I  en  particulier  les  Œ.  remontants,  sont  plus  exposés  que 
les  autres  aux  ravages  des  insectes  et  en  particulier  des 
l'hrips  et  surtout  des  Pucerons.  Les  seringages  au  jus  de 
tabac  dilué  au  dixième  ou  les  fumigations,  ainsi  que  les 
vaporisations  de  ce  même  insecticide,  sont  les  meilleurs 
moyens  de  destruction.  Il  faut  appliquer  ces  remèdes  sans 
retard,  chaque  fois  qu'on  constate  la  présence  de  ces 
insectes,  mais  surtout  quand  les  plantes  sont  jeunes  et 
cela  même,  plutôt  préventivement,  car,  une  fois  envahies, 
les  plantes  sont  \  ite  endommagées  et  hors  d'état  de  taire  de 
belles  potées. 

S.  MOTTET. 


Le  point  essentiel  dans  cette  culture  en  vue  de  la  floraison 
hivernale  est  d'obtenir,  à  la  fin  d'octobre,  des  plantes  bien 
garnies  de  vigoureuses  tiges  florales  et  ayant  des  boutons 
d'autant  moins  avancés  que  la  floraison  devra  s'effectuer 
plus  tard. 

C'est  surtout  par  les  pincements  qu'on  règle  cette  époque 
de  floraison,  car  l'Œillet  remontant  et  ses  sous-variétés  ont 
besoin  d'être  pinces,  même  plusieurs  fois,  pour  les  taire 
ramifier  du  pied.  Cependant,  il  y  a  là  une  question  de  dates 
qu'il  n'est  pas  possible  d'indiquer  d'une  façon  précise,  car, 
d'une  part,  h'  mode  île  végétation  varie  selon  les  variétés,  et. 
de  l'autre,  l'époque  à  laquelle  on  désire  obtenir  les  plantes 
en  fleurs  varie  aussi  selon  les  circonstances.  Le  nombre  des 
pincements  varie  de  même  selon  l'âge  des  piaules. 

Deux  ou  trois  pincements  suffisent  généralement.  Le 
premier  se  fait  lorsque  les  jeunes  plantes  commencent  à 
s'allonger  sur  une  tige  simple;  le  deuxième,  lorsque  les 
ramifications  qui  résultent  de  ce  premier  pincement  se 
ramifient  à  leur  tour,  et  le  troisième,  si  toutefois  on  le  pra- 
tique, ne  doit  pas  être  effectué  après  la  mi-août;  plus  tard, 
les  plantes  n'auraient  plus  le  lemps  de  dé\  elopper  leurs  tige- 
florales  ou  ne  parviendraient  pas  à  fleurir. 

Pour  cette  culture  en  vue  de  la  floraison  hivernale,  on 
n'emploie  exclusivement  que  des  jeunes  plantes  à  leur 
première  floraison,  comme  aussi,  du  reste,  pour  la  culture 
en  pleinte  terre  des  autres  races,  car  les  plantes  jeunes  sont 
bien  plus  trapues,  mieux  faites,  plus  vigoureuses  et,  par  suite, 
bien  plus  florifère-. 


CULTURES    MÉRIDIONALES 


Culture  des  plantes  propres  à  la  Parfumerie 

(Suite   (2)) 


Tubéreuse.  —  Pour  la  culture  de  la  Tubéreuse,  il  faut 
un  terrain  sec.  car.  dan-  les  s,,ls  humides,  la  pourriture 
gagne  facilement  le-  variétés  à  fleurs  doubles. 

Le  terrain  étant  choisi,  il  faut  le  défoncer  et  le  fumer 
copieusement.  La  plantation  a  lieu  en  mars-avril, en  rangs 

espacés  de  0";ill  les  un-  de-  autre- et  à  0™10  "il  IPIÔslir  les 
ia  ngs . 

s  il  est  possible,  il  fautirriger  mi  arroser  une  toi-  ou  deux 
par, semaine  suivant  le  temps,  mais  les  arrosages  doivent 
ne  plutôt  modérés  qui'  copieux. 

En  juillet-août,  a  lieu  la  récolte.  Pendant  la  cueillette, 
qui  se  fait  deux  ou  trois  lois  par  semaine,  il  faut  éviter  de 
'  asser  les  hampes  florales,  aussi  les  Heurs  sont-elles  déta- 
chées délicatement  une  à  une 

Le  prix  de  vente  des  fleurs  esl  de  1  fr.  à  1  Ir.  25  le  kilog; 
il  paraîtrait  qu'il  y  a  une  dizaine  d'années,  le  kilog  se  ven- 
dait jusqu'à  5  fr. 

(1)  Lis  engrais  en  horticulture,  par  Joulie  et  Desbordes. 

(2)  Le  Jardin,  1898,  page  205. 


-■>--)•■> 


LE    JARDIN 


Il  arrive  quelquefois  que  la  prodm  Son  'les  Beurs  de  I  ubé- 
reuse  dépasse  la  quantité  utilisée  par  tes  usines:  il  n'y  a 
plus  alors  '|u  a  les  expédier  à  Paris  pour  la   confo  des 

bouquets. 

Apres  [a  récolte,  les  hampes  florales  et  les  feuilles  sont 
complètement  rasées,  et  la  terre  esl  alors  binée  el  san  lée. 

En  prévision  d'un  hiver  rigoureux,  dès  le  mois  de 
nn\  embre,  les  bulbes  sonl  recouverts  aveedes  feuilles  sèches, 
de  la  paille,  des  chiffons,  etc.';  souvent  aussi,  les  cultiva- 
teurs les  arrachent  pour  les  conserver  à  l'abri  dans  un  cel- 
lier ou  dans  une  cave. 

Au  printemps,  quand  les  froids  ne  sonl  plus  à  cri  i  mire, 
les  abris  sont  enlevés  él  l'on  donne  une  bonne  fumure 
enfouie  aussitôl 

Tous  les  trois  ans,  les  plantations  de  Tubéreuses  sont 
entièrement  renouvelées.  A  l'automne,  tons  les  bulbes  on! 
arrachés  et,  dans  le  courant  de  l'hiver,  on  procède  au  triage 
ou  plutôt  à  la  séparation  des  cayeux  des  pieds  mères.  Ces 
cayeux  s,. ni  mis  en  pépinière,  aux  premiers  beaux  jours. 
en  terre  fumée  et  ameublie.  Au  bout  de  trois  ans,  ils  sont 
de  grosseur  suffisante  pour  pouvoir  être  mis  en  place,  en 
remplacement  des  anciens  bulbes  qui  sont  alors  jetés. 
Ces  nouveaux  bulbes  donnent  une   récolte   l'année  de  leur 

plantation. 

La  variété  cultivée  est  la  Tubéreuse  .simple. 

Réséda.—  Le  Réséda  cultivé  pour  la  parfumerie  est 
moins  gros  que  le  Réséda  Machet,  mais  les  fleurs  contien- 
nent plus  d'essences  volatiles  qu ■  demie]-  ;  c'est  [pourtant 

une  forme  du  R.  Mur!, ri. 

I.e  semis  a  lieu  à  la  volée  en  planches  et  l'époque  la  plus 
convenable  est  le  mois  île  mars. 

Un  point  important  à  observer,  c'esl  de  semer  aussi  clair 
que  possible,  ce  qui  évite  d'éclaircir  ensuite  les  jeunes  plantes. 

Dès  que  les  pieds  de  Réséda  --oui.  suffisamment  forts, 
l'arrosage  fait  place  à  l'irrigation;  aussi,  est-ce  pour  cela 
que  les  cultivateurs  tout  les  sentiers  plus  élevés  que  les 
planches;  ces  dernières  communiquenl  cuire  elles  trois  par 
trois. 

De  temps  en  temps,  des  binages  permettent  d'ameublir 
la  terre  tout  en  enlevant   les  herbes  salissantes. 

La  récolte  a  lieu  dans  le  courant  de  mai  :  les  (leurs  seules 
sont  cueillies,  c'est-à-dire  que  la  hampe  florale  est  détachée 
de  sa  base  juste  au-dessous  du  premier  verticille  de  fie  us. 
I.e  rendement  étant  peu  élevé,  point  n'esl  besoin  de  main 
il  o m  re  pour  la  récolte. 

Le  prix  de  vente  actuel  varie  entre  1  Ir.  25  e"t  1  h.  50ié 
kilog.  Il  v  a  quelques  années,  ce  prix  êtail  'le  2  tram  -  et 
2  I  r.  50.  ' 

La  récolte  laite,  les  pieds  sont    arrachés  et  u nlture 

potagère  succède  généralemenl  au  Réséda. 

Jonquille.  —  La  Jonquille,  Narcisse-Jonquille  ou  Jon- 
quille à  bouquets  se  piaule  en  septembi i  sol  bien  fumé 

et  ameubli,  à  la  distance  de  0B30  entre  les  lignes  et  0ra40 
entre  les  pieds. 

Cette  Jonquille,  délicieusement  parfumée,  est  d'un  beau 
jaune  d'or.  Plantée  en  septembre,  cette  charmante  plante 
fleurit  en  avril.  La  fleur  est  seulement  employée  en  parfu- 
merie, aussi  es!  elle  coupée  le  plus  près  possible  du  calice. 

Le  prix  de  vente  esl  de  1  Ir.  r>n  le  kilog. 

La  multiplication  a  lieu  par  éclats  debulbilles  ou  <  ineu- 
Ics.  comme  les  appellent  les  cultivateurs;  tous  les  quatre 
mi  cinq  ans.  il  est  nécessaire  de   renouveler  la  plantation. 

En  examinant  des  champs  de  Jonquille,  l'on  est  surpris 
oirque  les  plus  belles  viennent  en  lieux  sei  -  el  ni       oi 
enl  aucun  arrosage,  au  cours  de  leur  végétation. 

Ces  plantations  en  sols  secs  ont  pour  ellel  de  prévenir  la 
pourriture  ou  graisse  qui.  dans  les  terrains  humides,  atta- 
que  tous  les  ognons  en  général. 


Cassie.  -  La  Cassie  (Acacia  Farnesiana)  esf  un 
arbrisseau  île  lm.VI  à  2  mètres, le  haut:  ses  Heurs  sont  globu 
leuses,  portées  sur  un  pédoncule  court. 

In  sol  légeT  et  une  exposition  abritée  conviennent  le 
mieux  a  cet  arbuste.  Quelquefois,  dans  les  hivers  rigou- 
reux, les  pieds  de  Cassie  gèlent,  aussi  est-il  prudent  de  les 
butter  ton-  les  ans  ;i  i  entrée  de  la  saison  froide; 

La  plantation    se  laii  en    sol   bien  défoncé  et  fumé,  en 
mars-avril,  a    lm50  en  tous  sens.  Les  jeunes  plantes  corn 
mencent  à  fleurir  l'année  d'après.  La  récolte  a  lieu  en  sep- 
tembre-octobre. I.e  prix  de  vente  au  kilog.  est  actuellement 
de  I  ir.  on  a  2  francs  :  autrefois,  ce  prix  a  atteint  :i  et   1  fr. 

En  novembre,  a  lieu  le  buttage.  Au  printemps,  avant  le 
départ  delà  végétation,  les  pieds  sont  débmttés,  tailles  et  le 
terrain  est  laboure. 

La  taille  consiste  à  enlever  simplement  le  bois  mcrl  : 
certaines  personnes  donnent  en  outre  à  leurs  plantes,  une 
forme  arrondie  pour  faciliter  la  circulation  cuire  les  rangs. 

La  taille  achevée;  il  n'y  a  plus  qu'à  labourer. 

l'ne  plantation  île  (assie  peut  durer  de  lô  à 20  ans  dans 
un  lieu  abrité. 

Oranger.  —L'Oranger  fournit  l'essence  de  Heurs  il  <  Iran 
ger,    généralement    nommée  eau  de  fleurs  d'Oranger;  en 
outre,  avec  les  feuilles  et  les  jeunes  pousses,   la  parfumerie 

fabrique  u ssence.qui  n'a  pas  les  qualités  de  la  première 

et   esi   désignée   dans    le  commerce  sous  le  nom  d'eau  de 
feuilles  ,i  i  iranger. 

Les  fleurs  sont  cueillies  sur  les  Orangers  a  fruit  non 
comestibles  bu  orangés  amères.  La  récolte  a  lion  en  avril 
et  mai.  La  main-d'œuvre  se  paie  1  Ir.  50  et  2  francs  la 
journée  de  femme  :  certains  cultivateurs  patent  à  raison  de 
0  fr.  20  le  kilog. 

Le  kilog.  de  Heurs  était  pavé'  autrefois  par  les  parfume- 
ries 1  fr.  50  et  2  francs,  mais  ,-es  prix  ont  notablement 
diminué  et  ils  ne  sont  plus  que  de  1  franc  el  1  fr.  25.  Un 
Oranger  donne,  annuellement,  un  rendement  de  10  à  12  ki- 
logs  de  fleurs. 

La  taille  suif  la  réelle;  les  branches  et  les  feuilles  en 
provenant  sont  encore  expédiées  aux  usines  pour  être  trai- 
tées. 

L'Oranger  exige,  pour  avoir  une  bonne  végétation,  Un 
lieu  abrité  et  un  sol  profond,  substantiel  et  perméable;  en 
été,  il  faut  irriger  souvent . 

Le  sol  doit  être  labouré  de  lionne  heure,  en  janvier  géné- 
ralement et,  aussitôt  après  la  taille,  pour  être  bien  ameubli. 
Les  labours  île  printemps  doivent  incorporer  au  sol  du 
fumier  décomposé  et  deux  pour  entretenir,  tout  l'été,  une 
végétation  luxuriante;  les  arrosages  se  font  à  l'engrais 
liquide. 

(,1  suicre)  J.  GUILLON. 


Les  Produits  de  Culture  forcée  aux  Halles 


Il  est  entré  ail  pavillon  n°  6  des  halles  centrales  environ 
2.800  kilos  de  raisins  pendant  cette  première  moitié  du 
mois  (lejuillet. 

Le  raisin  Frarikenthal,  Je  1  à  6  fr.  50  le  kilog;  le  raisin 
Foster's  seedling,  de  5  à  10  francs;  le  Chasse/as,  de  7  a 
12  francs:  les  autres  raisins  a  des  prix  irréguliers. 

La  pêche  hâtive  Amsden  île  plein  air  de  Montreuil  a  fait 
son  apparition  sur  le  carreau;  aussi  seules  les  pêches  for- 
cées dont  le  noyau  n'est  pas  adhérent  obtiennent-elles  un 
prix  satisfaisant  variant  de  1  à  ô  francs  pour  les  beaux 
fruits. 

Le  16  juillet,  une  assez  belle  pêche  Galande,  du  poids 
de  250  grammes. 

Les  brugnoi.s  de  bonne  grosseur,  de  1  à  4  francs. 

J.  M.  BI  ISSON. 


LE    JARDIN 


•2-23 


CAUSERIES  SDK  LE  BRESIL 

SUR  LA  CHAINE  DES  ORGUES 

(Serra  dos  Orgùos.) 


Par  une  de  ces  splendides  matinées  brésiliennes  où  le  soleil 
d'automne  verse  ses  rayons  d'or  et  se  mêle  au  parfum  des 
(leurs  pour  en  augmenter  les  attraits;  nous  résolûmes, 
Ed.  V***  et  moi,  de  taire  une  excursion  sur  la  Serra  dos 
Orgàos. 

Grave  entreprise  pour  des  Européens,  et  qui  nécessitait 
tout  au  moins  quelques  sérieuses  réflexions  (à  faire  sourire 
plus  d'un  coureur  des  bois),  mais  qui,  pour  nous,  exigeait 
des  préparatifs  prenant  tout  le  caractère  d'une  petite  expé- 
dition. 

Vivres,  armes,  appareils  photographiques,  jumelles,  bous 
Mile,  pharmacie,  sabres  d'abatis  à  la  ceinture,  couvertures 
de  campement,  etc.  il  faut  tout  calculer  et  ce  n  est  pas  une 
petite  affaire,  je  vous  assure,  car  nous  étions  bien  décidés  à 
ne  pas  prendre  de  guide  et  à  franchir  à  pied  quelques  cen- 
taines de  kilomètres  en  pays  de  montagnes,  à  travers  les 
Mato-tirgems,  histoire  de  nous  dégourdir  les  jambes  et  de 
faire  connaissance  avec  les  paysages  environnants. 

Nous  traversons  le  joli  village  de'Cascatingha,  dont  la 
fabrique  de  tissus  de  coton  est  une  merveille  du  genre  :  puis, 
Stahipava,  tout  de  cultures,  et  nous  arrivons  à  Pedro-do-Rio, 
où  nous  décidons  d'abandonner  la  route  pour  entrer  dans  les 
montagnes  en  suivant  une  picada,  c'est-à-dire  un  étroit 
sentier  qui  monte,  tracé  par  les  muletiers  des  importantes 
fasendas  (2),  transportant  les  produits  de  leurs  cultures  dans 
les  centres  habités. 

Il  est  deux  heures  de  l'après-midi,  notre  marche  s'effec- 
tue à  raison  de  cinq  kilomètres  à  l'heure  dans  une  succes- 
sion île  vallées  et  de  vallons  échelonnés  qui  se  déroulent 
continuellement  sous  nos  yeux.  De  loin  en  loin,  des  cases  de 
nègres  élevées  près  des  clairs  ruisseaux  s'offrent  à  nos  regards  ; 
elles  sont  construites  sur  de  petites  tertres  et  perdues  sous 
des  massifs  de  Bananiers,  tels  des  nids  d'oiseaux  craintifs 
fuyant  la  cohue  des  cités. 

Les  vallées  dont  je  parle  sont  généralement  très  fertiles  ; 
elles  dépendent,  pour  la  plupart,  des  grandes  fasendas  dont 
les  propriétaires  acceptent  les  charges  envers  le  gouverne- 
ment. Dans  quelques-unes,  les  fa^endeiros  font  cultiver  le 
Café,  le  Mais,  la  Canne  à  sucre,  les  Haricots,  les  Pommes 
de  terre,  les  Patates  douces,  etc..  Mais  combien  restent 
sans  cultures! 

Nous  admirons  surtout  les  Cafés  et  les  Maïs,  dont  le  bon 
entretien  et  la  vigueur  sont  remarquables  et  promettent  une 
magnifique  récolte. 

11  nous  est  pénible  de  penser  que,  dans  un  pays  aussi  fer- 
tile, où  le  soleil  et  l'eau  ne  manquent  pas,  les  habitants 
sont  encore  réduits  à  faire  venir  de  l'étranger  la  plupart 
des  fourrages  nécessaires  à  l'écurie! 

Que  de  fécondes  et  larges  vallées  au  fond  desquelles  cou- 
lent de  jolies  rivières  grossies  dans  leur  cours  par  une  mul- 
titude de  petits  ruisseaux  descendant  en  murmurant  gaie- 
ment des  collines  qui  les  bornent.  Ces  endroits  magnifiques 
dorment  encore,  plongés  dans  le  silence  des  grands  calmes 
que  parfois  trouble  la  voix  des  tempêtes;  longtemps,  ils 
attendront  encore,  sous  la  puissante  ramure  de  leurs  arbres 
séculaires,  que  les  pionniers  de  la  civilisation  viennent 
mettre  un  terme  à  leur  repos  et  demander  à  la  terre,  le 
grain  qui  devra  nourrir  leurs  enfants  ' 

Tout  en  devisant  ainsi,  nous  avançons  en  gravissant  sans 

(\)Le  Jardin,  1897  pages  261,  278,  302,  314,  328,  346  et  362,  1898; 
pages  15  et  206. 
(2)  Immenses  propriétés  isolées  dans  les  forêts. 


cesse.  Du  reste,  le  spectacle  change  a  chaque  pas;  il  j  a 
toujours  une  nouvelle  surprise,  un  intérêt  de  curiosité  qui 
fait  trouver  le  temps  court  :  ici,  c'esl  tin  impénétrable  ta  il 
lis  de  plantes  épineuses,  de  touffes  de  Bambous  de  plus  de 
\  ingt-cinq  mètres  de  haut, des  végétaux  herbacés  et  ligneux 
entrelaçant  leurs  branches,  formant  d'infranchissables  bar- 
rières. Il  est  très  dangereux  de  s'aventurer  dans  ces  épais 
fourrés,  car,  outre  qu'ils  sont  infestés  de  serpents,  on  risque 
fort  de  rouler  dans  d'énormes  trous  recouverts  <  le  broussai  lie  ;  ; 
de  plus,  le  sol  est  humide  et  cède  par  endroits  sous  les  pas; 
on  enfonce  souvent  jusqu'aux  genoux  dans  la  tourbe  qui 
parfois,  ne  lâche  plus  sa  victime. 

Là  nous  entrons  dans  une  étroite  gorge  laissant  a  peine 
passage  pour  une  personne,  les  montagnes  semblent  s'être 
re  serrées  comme  pour  nous  écraser;  d'énormes  blocs  sur- 
plombent le  sentier  et  sont  comme  en  suspension  au-dessus 
de  nos  tètes.  Tout-à-coup,  l'aspect  change  :  d'un  côté,  c'est 
bien  toujours  la  masse  rocheuse  dressant  son  flanc  à  pic, 
mais,  de  l'autre,  c'est  un  précipice  insondable  du  fond  du- 
quel monte  le  bruit  d'un  impétueux  torrent. 

L'n  des  phénomènes  les  plus  curieux  que  j'ai  observé  est 
le  suivant  :  de  gros  nuages  blancs  (luttent  souvent  sur  les 
versants  des  montagnes  et  les  coupent  de  telle  sorte  qu'on 
ne  voit  que  leur  base  et  leurs  cimes  qui,  elles,  semblent 
suspendues  dans  les  airs,  le  milieu  disparaissant  derrière 
les  nuages  figurant  l'horizon.  Si  vous  suivez  un  chemin 
tournant  et  si  le  vent  déplace  ces  nuages,  il  s'opère  alors  un 
effet  d'optique  très  bizarre,  ce  sont  les  cimes  qui  semblent  se 
déplacer  et  flotter  sur  les  nues,  emportant  avec  elles  l'étrange 
végétation  dont  elles  sont  recouvertes. 

Souvent  aussi,  il  pleut  à  la  base  des  montagnes  peu  éloi- 
gnées de  vous,  on  voit  l'eau  ruisseler  à  leurs  pieds  sous 
1  ombre  épaisse  des  nuages  qui  les  inondent,  tandis  que  le 
soleil  fait,  au-dessus,  resplendir  leurs  pics  qui  semblent 
s'élancer  dans  l'azur. 

R.  LOUZIER. 
•21  mai  1898. 

(A  suivre.) 


Populus  angulata 


Ait.  var. 


cordata 


Le  but  de  ces  quelques  lignes  est  de  faire  connaître  l'une 
des  plus  intéressantes  \  ariétés  du  genre  Populus.  le  P.  angu- 
lata cordaïa. 

Pourquoi  ce  bel  arbre  se  rencontre  t-il  si  rarement  dans 
nos  parcs  et  jardins"?  Cela  tient-il  à  la  fausse  dénomination 
sous  laquelleil  figure  sur  les  catalogues  des  pépiniéristes  (1)'.' 

Le  Populus  angulata  var.  cordata  est.  il  n'y  a  aucun 
doute,  une  forme  du  P.  angulata  comme  le  dit,  du  reste. 
M.  Alfred  Wesmael.  dans  son  intéressante  monographie  du 
genre  Peuplier. 

Cette  variété  diffère  du  /'.  angulata  par  les  nervures  de 
ses  feuilles  qui  sont  généralement  vertes  —  on  sait  que 
celles  du  P.  angulatasont  roug«s  —  et  surtout  par  sa  très 
grande  rusticité.  Le  P.  angulata,  vu  sa  sensibilité  aux 
grands  froids,  surtout  pendant  sa  jeunesse,  ne  convient 
nullement  pour  les  pays  froids  ou.  du  reste,  il  est  peu  cultive 
pour  cette  raison. 

Sa  variété  P.  a.  cordata,  par  contre,  résiste  aux  plus 
grands  fjoidsetle  terrible  hiver  de  1879-80  ne  l'a  nullement 
affecté;  elle  pourra  donc,  dans  les  contrées  où  le  P.  angulata 

(1)  Nous  l'avons  cultivé  pendant  longtemps  sous  le  nom  de 

P.  cordata,  dénomination  que  nous  avons  rejetée  afin  d'éviter 

la  confusion,  /'.  cordata  Hort.  étant  synonyme  du  P.  tremu- 

s  Mich.  (P.  grwca  Willd.)D'un  autre  côte,  on  aurait  aussi 

pu   confondre  avec  P.    cordifolixi   Burgsd.  qui   est  synonyme 

:  i  P.  heterophylla  L. 


22  i 


LE    JARDIN 


ne  peut  résister,  remplacer  très  avantageusement  ce  dernier. 

Les  collections  dendrologiq'ues  de  l'Établissement  Simon- 
Louis  frères,  à  Plantiè'res-les-Metz,  possèdent  un  Popultis 
angulata  cordata  que  nous  présumons  âgé  d'environ 
HO  ans;  il  a  les  dimensions  suivantes  :  hauteur  20  mètres 
environ  ;  circonférence  à  1  mètre  du  sol,  2  mètres  ;  circon- 
férence près  du  sol,  3  mètres. 

Cet  exemplaire  est  femelle  et  est  surtout  remarquable  par 
l'abondance  de  coton  qui  entoure  la  graine. 

Nous  n'avons  remarqué  sur  aucun  autre  Peuplier  autant 
decoton  et,  quand  ce  dernier  tombe,  il  forme  sut  le_sol 
eomme  nu  tapis  de  neige. 

En  somme,  nous  ne  saurions  trop  recommander  cette 
intéressante  variété  que  nous  considérons  comme  lune 
des  plus  belles  du  genre. 

Comme  ses  congénères,  le  Populus  angulata  cordata  est 
peu  exigent  sous  le  rapport  de  la  nature  du  terrain,  mais  il 
préfère  les  sols  frais  et  humides. 

11  ,i  produit  une  sous- variété  nommée  P.  angulata  cordata 
robusta,  que  l'Établissement  Simon-Louis  frères  livrera  au 
eommercecette  année  et  qui  diffère  de  sa  mère  par  sa  «trois- 
sance  extrêmement  rapide. 

Ce  sera,  à  notre  avis,  le  plus  vigoureux  des  Peupliers, 
remarquable  aussi  par  la  grandeur  et  l'ampleur  de  son 
feuillage. 

Cette  sous-variété  nous  semble  être  un  métisde  Populus 
angulata  cordata  et  de  Populus  Eugènci  1 1 1,  ces  deux 
arbres  se  trouvant  placés  non  loin  l'un  de  l'autre  dans  les 
collections  de  Plantières. 

.KU  IX. 

A  propos  de  Violettes  jaunes 

L'article  de  M.  P.  Hariot  sur  les  Violettes  jaunes,  paru 
dans  Le  Jardin  (2),  nous  a  beaucoup  intéressés,  et  les  ama- 
teurs du  genre  Viola  regretteront  avec  nous  que  la  plupart 
des  espèces  décrites  ou  citées  ne  leur  soient  connues  que 
par  des  échantillons  d'herbiers,  car  la  coloration  jaune  est 
ici  un  attrait  déplus  par  sa  singularité  même. 

Le  Viola  odorata  var.  sulfurea  a  eu.  à  ce  titre,  un  succès 
mérité  cette  année  dernière,  dû,  c'est  certain,  à  soi,  coloris 
jaune  chamois,  jusqu'alors  inconnu  dans  le  groupe  des 
Violettes  des  1  saisons.  Un  point  qui  a  son  intérêt  à  divers 
titres,  sera  de  savoir  si  cette  teinte  particulière  se  repro- 
duira par  semis,  ou  si  même  on  n'obtiendra  pas  nue  fleur 
plus  grande  et  d'un  jaune  plus  franc.  La  plante  donne  des 
graines  abondamment,  et  nous  serons  fixés  d'ici  peu  à  ce 
sujet,  car  nous  en  possédons  de  nombreux  plants  de  semis. 

Antérieurement,  une  espèce  à  fleurs  jaune  d'or,  le  Viola 
pubcsccns  reçue  par  nos  prédécesseurs,  en  1893,  d'un  corres- 
pondant américain,  avait  retenu  notre  attention  lors  de  sa 
réception. 

A  proposde  cette  espèce  distincte,  nous  ignorons  si  le  moyen 
que  nous  employâmes  alors  pour  propager  celte  espèce  est 
connu  ;  voici  comment  nous  avons  procédé.  Il  importe  de 
dire,  au  préalable,  que  le  Viola  /mbescens  est  fhizoniateux 
et  que  le  rhizome  porte  des  racines  Eàseiculées.  Sous  nous 
et  ions  aperçus  que.  pendant  le  I  rajet,  quelques  racines  cassées 
avaient  formé,  au  sommet  de  la  section,  un  bourrelet.  Ces 
débris  de  racines  furent  mis  en  terre,  et  des  bourgeons  ne 
tardèrent  pas  à  sortir,  nous  donnant  ainsi  autant  de  sujets 
que  de  portions  de  racines  stratifiées. 

Ce  procédé,  que  nous  employons  du  reste  encore  mainte- 

(1)  Le  Populus  Eugenei  est  un  Peuplier  a  croissance  très 
rapide  (présumé  hybride  de  P.  monililera  Ait.  X  P-Jasligiata 
Desf.),  obtenu  par  l'établissement  Simon-Louis  frères,  qui  en 
possède  un  exemplaire  âgé  de  tii  ans,  ayant  6"ô0  rie  circonfé- 
rence à  1  mètre  du  sol  et  plus  de  9  mètres  près  de  terre. 
(2)  Le  Jardin,  1898,  nage  200. 


nant,  méritait  à  notre  avis  d'être  signalé.  D'autre  part, 
l'espèce  se  reproduit  parfaitement  et  identiquement  de  semis. 
En  1893,  à  notre  connaissance  du  moins  et  aussi  à  celle  de 
quelques  personnes  consultées,  le  V.  pubescens  était  sinon 
inconnu  dans  les  cultures  françaises,  du  moins  fort  rare,  et 
il  avait  fait  l'admiration  des  visiteurs,  au  moment  de  sa 
floraison,  par  sa  teinte  franchement  jaune  qui  le  différenciait 
des  autres  Violettes.  Sa  diffusion  fut  assez  rapide. 

Depuis,  en  1896,  il  nous  est  parvenu,  toujours  de  l'Ame 
rique  du  Nord,  quelques  pieds  à  peu  près  desséchés  d'une 
autre  Violette  curieuse,  citée  dans  l'article  de  M.  P.  Ha- 
riot. avec  cette  simple  indication:  Violette  crème  En  1X97. 
le-  quelques  pieds  qui  avaient  poussé  ont  fourni  une  végé- 
tation vigoureuse  et  se  sont  couverts  de  fleurs  d'une  belle 
grandeur,  non  pas  crème,  mais  jaune  soufre.  Cette  Violette 
a  été  présentée  par  nos  soins  au  Comité  de  floriculture  de  la 
Société  nationale  d'horticulture  de  France,  le  9  juin  dernier, 
afin  d'en  connaître  la  vraie  dénomination,  mais,  aucun  de 
nos  collègues  du  Comité  ne  put  la  déterminer.  Notre  ami 
Gérôme,  professeur  île  floriculture  à  l'École  nationale 
d  horticulture  de  Versailles,  à  qui  un  échantillon  avait  été 
envoyé,  nous  a  fait  savoir  le  véritable  état  civil  de  cette 
Violette  crème.  Notre  plante  n'est  autre  chose  que  le 
1'.  striata  Ait.  nom  qui  lui  convient  toutefois  moins  bien 
que  celui  de  V.  ochroleuca  Schw.,  sous  lequel  elle  a  été 
aussi  décrite.  Cette  dernière  appellation  possède  l'avantage 
de  rendre  beaucoup  mieux  l'idée  de  coloration. 

Nous  sommes  donc  en  possession  de  cette  dernière  espèce, 
vieille  connaissance  des  anciens  jardins,  il  est  vrai,  que 
nous  n'avons  jamais  vue  dans  les  collections.  Son  mérite 
réside  dans  la  grande  vigueur  des  touffes,  sa  floribondité, 
l'époque  à  laquelle  elle  montre  ses  fleurs  (mai-juin)  et  enfin 
l'aptitude  spéciale  qu'elle  possède  de  croître  facilement  dans 
les  endroits  ombragés.  En  bordures  de  massifs  ou  en  tapis 
sous  bois,  elle  sera  très  décorative.  Comme  le  V.  pubescens. 
le  V.  striata  n'a  aucune  odeur;  sa  multiplication  est  asse/ 
lente  et  difficile  et  ne  peut  s'opérer  que  par  la  division  ou 
par  le  semis. 

C'A  YEUX  et  LE  CLERC, 


BIBLIOGRAPHIE 


I„e  Vignoble  champenois  et   l'invasion   phylloxérique, 

par  L.  Bonnet.  —  En  livraisons  à  0  fr.  30.  —  L'ouvrage  com- 
plet sera  vendu  10  francs.  — Les  souscriptions  ou  abonnements 
sont  reçus  aux  bureaux  du  Jardin  et  chez  M.  L.  Bonnet, 
viticulteur  à  Murigny,  près  Reims  (Marne). 
Nous  avons  reçu,  dernièrement,  les  3',  4°  et  5'  livrai- 
sons de  cette  intéressante  publication  dont  nous  avons 
déjà  parlé  à  diverses  reprises. 

Les  deux  livraisons  3  et  4  sont  exclusivement  consacrées 
à  la  plantation  des  boutures  et  à  leur  déplantation  une  fois 
enracinées.  C'est  assez  dire  avec  combien  de  détails  sont 
exposées  ces  deux  opérations,  rendues  plus  claires  encore 
par  les  21  gravures  très  soignées  accompagnant  le  texte.  La 
S"  livraison  comprend  le  commencement  de  l'étude  sur  le 
grell'age. 
Dictionnaire  d'horticulture,  par  D.  Bois. 

Les  livraisons  28  et  29  qui  viennent  de  paraitre  vont  de 
Nidularium  à  Pêcher  et  contiennent,   entre  autres   inté- 
ressants articles,  ceux  consacrés  aux  Nymphcea,  Opuntia., 
Pœonia,  Passiflora,  Pécher,  etc.. 
Traité  des  arbres  et  arbrisseaux,  par  P,  Mouillefert. 

La  37"  livraison  de  cet  important  traité  comprend  la  suite 
et  la  fin  des  Pins,  les  Araucarias,  les  Cyprès,  les  Chamce- 
cyparis,  les  Thuya,  Biota,  Juniperns,  etc. 
Influence  du  sujet  sur  le  greffon,  par  L.  Daniel.  —  Mémoire 
extrait  du  Congrès  horticole  de  18!)8. 

Dans  cette  brochure,  M.  L.  Daniel  rend  compte  de  di- 
verses expériences  fort  intéressantes  qu'il  a  entreprises 
pour  étudier  l'influence  du  sujet  sur  le  greffon,  notamment 
dans  la  greffe  de  l'Aubergine  sur  la  Tomate,  du  Chou  sur 
l'Alliaire,  du  Chou  sur  le  Navet,  de  VHelia.nth.us  lœtiflorus 
sur  VHeliauthus  annuuset  sur V H elianthus  tuberosus,  etc. 


LE    JARDIN 


22? 


LE  JARDIN.  -  N°  275.  -  5  AOUT  1898. 


CHRONIQUE 


La  faim,  dit-on,  fait  sortir  le  loup  du  bois!  Elle  rend 
aussi  l'homme  industrieux  et  lui  fait  trouver  des  aliments  là 
où  l'on  n'en  aurait  pas  soupçonnés.  C  est  ceque  nous  mon!  re 
une  fois  de  plus,  le  Kew  Bulletin.  Les  indigènes  du  Zùlu- 
land.  dans  une  périodede  famine  qni  a  désolé  le  pays  l'an 
dernier,  mit  fait  usage  de  e7  végétaux  alimentaires  dont 
32  ne  paraissaient  pas  avoir  été  utilisés  dans  ce  buf  essen 
tiellement  utile,  jusqu'à  ce  jour.  <  >n  trouve,  dans  la  liste 
dressée  à  Kew,  les  plantes  les  plus  dissemblables,  des 
Strtjchnos,  des  Hypoxis,  des  Lantana,  des  Seilles,  des 
'  tp/rioglossum,  des  Aloès,  des  Celosia,  etc.,  et,  à  coté  d'elles, 
le  vulgaire  Laiteron  el  la  Morelle  noire.  <  ,js  37  plantes 
appartiennent  à  23  familles  différentes  et  à  une  trentaine 
degenres,dont  3  ne  sont  pas  représentées  dans  la  Bore  euro- 
péenne, celle  dess  Loganiacées,  des  Olacinées  et  des  Corn- 

mélinacées. 

* 

l'n  physiologiste,  M.  Corbett,  vient  défaire  d'intéres 
santés  expériences  sur  les  boutures  de  Pommes  de  terre.  Les 
tiges,  coupées  à  environ  (t'"12ile  leur  sommet,  s'enracinent 
très  facilement  et  donnent  des  tubercules  qui  naissent  à  la 
surface  des  sections,  en  même  temps  que  les  racines,  ou  bien 
à  l'aisselle  des  feuilles.  Ce  dernier  cas  est  le  pins  fréquent. 
I  .es  tubercules  une  fois  arrivés  à  maturité,  racines  et  tiges 
dépérissent  ;  quant  à  eux,  ils  présentent  toutes  les  propriétés 
ils  tubercules  normaux.  Malheureusement,  ils  ne  sont 
réellement  que  .les  diminutifs  de  tubercules  et  leur  utilisa- 
tion ne  vaut  pas  qu'un  s'attache  à  leur  production.  La  bon 
ture  des  l'ouïmes  de  terre  non  est  pas  moins  intéressante 
an  point  de  vue  de  la  théorie. 

Tous  ceux  qni  s'occupent  de  botanique  savent  quels  sont 
les  immenses  services  que  peut  rendre  un  herbier.  Linné, 
le  grand  législateur  des  sciences  naturelles,  n'a-t-il  pas  dit 
qu'un  herbier  était  préférable  à  la  meilleure  des  figures"' 
Et  il  avait  mille  fois  raison.  Sait-on  quel  est  le  premier 
botaniste  qui  a  confectionné  un  herbier"?  Ce  serait  l'anglais 
Falconer,  dont  l'herbier  date  de  lô2:i  ;  puis  Aldrovandi  réu- 
nit 5.000  espèces  ;  Césalpin,  en  1ôti3,  qui  a  laissé  son  nom 
au  genre  Cesalpinia,  revit  encore  avec  son  herbier  qui 
existe  de  nus  jours  au  Muséum  de  Florence. 

D'intéressantes  observations  ont  été  faites  au  Mexique 
par  un  élève  du  Muséum,  M.  Seurat.  Elles  ont  trait  à  la 
pollinisation  des  Cactées.  Dans  les  Opuntia,  les  ëtamines 
sont  facilement  excitables  el  très  mobiles;  les  Heurs  res 
tent longtemps  épanouies  el  c'est  sous  l'influence  des  insec 
tes.  des  abeilles  particulièrement,  que  les  étamines  excitées 
se  rabattent  sur  le  style.  Dans  les  Cercns,  les  choses  s,. 
passent  tout  autrement.  Les  fleurs  sont  fugaces,  se  ferment 
12  heures  au  plus  après  leur  épanouissement  el  paraissenl 
alors  llétries.  La  fermeture  des  pétales  rejette  mécanique- 
ment les  ëtamines  vers  le  centre  de  la  Heur,  et  le  dépôt  de 
pollen  sur  le  stigmate  en  est  la  conséquence.  Dans  le  cas 
des  CereiiSj  la  fécondation  par  transport  de  pollen,  opéré 
par  des  insectes,  n'existe  pas  ou  bien  n'a  lieu  que  tout  à  fait 
incidemment. 

Les  oi.-caux.  comme  les  humain.-,  sont  susceptibles  d'ac- 
quérir de  mauvaises  habitudes.  C'est  ainsi  qu'en  certaines 
régions,  les  moineaux  se  sont  ingéniés  à  déchirer  les  fleurs 
des  Crocus,  à  le-  mettre  en  pièces, même  avant  leur  Complet 


épanouissement.  Dans  d'autres  localités  voisines,   les  Sa- 

f ni  us   sont,   e plètement   épargnés.    Ils  ont  trouvé,  dans 

le  premier  cas,  que  les  Heurs  de  Crocus  renfermaient 
une  matière  agréable,  qu'ils  n'ont  pas  encore  remarquée  ail- 
leurs. Il  serait  intéressant  de  voir  si  cette  nouvelle  habi- 
tude locale  devient  générale  et  si  tous  les  moineaux  man- 
gent les  fleurs  île  Crocus. 

\u lendemain  des  fête  de  Michelet,  il  n'esl  pas  sans 
intérêt  —  en  tout  cas  il  est  d'actualité,  —  de  signaler  le 
Cèdre  de  la  Haute  Forêt.  C'est  presque  dans  nu  faubourg 
de  Xantes,  que  le  plus  philosophe  des  historiens  de  notre 
époque  était  allé,  accablé  de  tristesse,  chercher  la  paix  du 
eieuret  le  calme  de  l'esprit,  au  lendemain  du  coup  d'Etat 
de  Décembre.  Dans  |e  petit  domaine  du  sage,  existait  un 
superbe  Cyprès,  à  l'ombre  duquel  cuit  été  pensées  quelques 
pages  de  1  Oiseau.  Hélas,  l'arbre  historique  est  frappé  mor- 
tellement ;  il  n'est  plus  que  du  bois  mort  qui  va  être  tran 
formé  en  support  de  kiosque  aérien.  Michelet  avait  le  pres- 
sentiment de  ce  qui  devail  arriver  quand  il  disait  :  «  Mon 
Cèd î-e vit-il"?  Je  ne  sais.  Les  architectes  ont  la  haine  des 
arbresen  ce  temps.  »  Que  dirait-il  maintenant,  s'il  voyait 
les  hécatombes  d  arbres  auxquelles  'les  architectes  barbares 

se  1  ivrent  de  tous  côtés  '.' 

* 

*  * 

On  a  indiqué  bien  des  procédés  de  destruction  du  ver 
gris  de  la  Vigne  et  les  résultats  n'ont  pas  souvent  répondu 
aux  expériences.  Il  parait,  cependant,  que  les  remèdes  sui- 
vants sont  infaillibles.  On  enfouil  des  chiffons  gras  imbibés 
de  pétrole,  qui  ont  en  même  temps  le  grand  avantage  de 
détruire  le  ver  blanc  On  allume  le  s,,ir  des  feux  de  paille. 
auxquels  viennent  se  brûler  les  papillons.  Mais  il  parait 
que  le  meilleur  des  destructeurs  es|  le  crapaud.  I  n  seul  de 
ces  peu  gracieux  batraciens,  avale,  par  nuit,  de  su  à  100 
vers  gris.  Le  crapaud  vit  en  moyenne  de  vingt  à  trenteans. 
Un  petit  calcul  permet  de  s'imaginer  quelle  énorme  quantité 
d'ennemis  il  est  capable  de  supprimer.  Il  serait  donc  prati- 
que d'introduire  des  crapauds  dans  les  Vignes,  de  disposer 
des  abris  et  îles  fossés  pour  favoriser  leur  reproduction  el  de 
nourrir,  pendant  quelque  temps,  les  jeunes  têtards  qui,  sans 
cela,  se  mangeraient  entre  eux. 

* 

*  * 

Aimez"-vous  les  Haricots?  Si  oui,  n'allez  pas  au  Klon- 
dvke.  En  ce  singulier  pays,  où  l'on  meurt  de  misère  et  de 
faim  à-côté  d'un  las  d'or,  sur  un  s..|  qui  contient  120  gram 
mes  d'or  par  mètre  cube  de  terre,  il  ne  fait  pas  bon  man- 
uel .les  Haricots.  La  portion  de  cet  intéressant  légume,  ne 
vaut  pas  moins  d'un  dollar,  suit  cinq  trains.  Un  repas 
complet,  dans  le  grand  restaurant  de  Dawson-City,  ne  peut 
guère  se  faire  à  moins  d'une  demi  once  de  poudre  d'or.  Il 
est  \  rai  qu'on  gagne  communément  deux  cents  francs  par 
jour.  Et  dire  qu'on  s,,  plaint  de  la  cherté'  des  vivres  et  du 
prix  élevé  du  pain  ! 

L'Heucherasangiiinea  a  fait  sensation  lors  de  son  appa- 
rition et.  de  fait,  il  est  à  peu  près  impossible  de  r trer 

dans  le  règne  végétal,  un  plus  beau  coloris  rouge.  I  roi  ë 
avec  le  Tiarclla  purpurea,  il  a  donné  naissance  à  nn<-  jolie 
plante,  rustique,  très  ornementale  par  ses  feuilles  qui  sont 
luisantes,  rouge-bronzé  pendant  leur  développement  I  ne 
seule  touffe  peut  donner  jusqu'à  U>  hampes  couvertes  de 
Ces  dernières  ont  le  calice  rose  carminé  clair  à 
p.. in  les  plus  foncées  ;  les  pétales  sont  petits,  blanchâtres  :  i... 
ëtamines  rouges  sont  inclus,...  Quel  nom  lui  donner"?  Faut 
il  en  faire  un    Tiarclheuchera  ou  un  Heuchcradarella  ' 

Ca  m'est  égal. 

P     I1ARIOT. 


LE   JARDIN 


NOUVELLES   HORTICOLES 

Légion  d'honneur.  —A  l'occasion  de  l'inauguration 
des  prisons  de  Fresnes-les-Rungis,  le  19  juillet,  la  croix  de 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur  a  été  remise  à  M.  l'aul 
Vincey,  ingénieur-agronome,  professeur  d'agriculture  de 
la  Seine. 

Mérite  agricole.  -  A  l'occasion  île  la  distribution  des 
récompenses  de  l'Union  française  de  la  jeunesse,  le  2-1  juil- 
let, la  décoration  'le  chevalier  du  Mérite  agricole  a  été 
remise  à  : 

MM.  Gourlot  (Alphonse),  administrateur  du  journal  Le 
Jardin,  professeur  d'horticulture  à  l'Union  française  de  la 
jeunesse. 

Morgan  D  (Armand-<  yr-Marie),  professeur  de  chimie 
agricole  à  l'Union  française  de  la  jeunesse. 

Par  décret  en  date  du  25  juillet,  ont  été  promus  dans 
l'ordre  du  Mérite  agricole  . 


MM. 


1"  Au  grade  d'officier. 


Berdin  (Henri-Alexandre s  sous-chef  de   bureau   au  Mi- 
nistère de  l'Agriculture. 

Bernard  (Adrien),  directeur  du  laboratoire  agronomique 
de  Cluny  (Saône-et-Loire). 

Couston  (Pierre),  horticulteur  à  Marseille,  président  de 
l'Union  horticole  des  Bouches-du-Rhone. 

Degrully  (Jean),  professeur    à  l'Ecole   nationale  d'agri- 
culture de  Montpellier. 

Dela\  ier  (Eugène),  horticulteur-fleuriste  à  Paris. 

Deloncle  (Charles),   directeur  du  journal  l'Agriculture 
\  ouvelle. 

Gitton  (Thomas-Jacques),   professeur  d'arboriculture  de 
la  ville  d'i  irléans. 

Henry  (Louis-Armand),    chef  de  culture   au   Muséum  et 
professeur  a  l'Ecole  nationale  d'horticulture  de  Versailles. 

Lecointe  (Amédé),  pépiniériste  à  Louveciennes. 

Leroy  (Isidore),  horticulteur  à  Armainvilliers. 

Porte  (Arthur-François),  directeur  du  Jardin  d'Acclima- 
tation du  Bois  de  Boulogne. 

Ringelmann  (Maximilien j,  professeur  à  l'Institut  national 
agronomique. 

"s au. lard  (François),  sous-chef  de  bureau  au  Ministère  de 
l'Agriculture. 

Treyve  (François),  horticulteur  à  Moulins. 

Tore  (Asciscle-François-Pierre).  commis  au  Ministère  de 
l'Agriculture. 


MM. 


2°  Au  grade  de  chevalier 


Ala/ard,  commis  au  Ministère  de  l'Agriculture. 

André  (François,  Pascal,  Aimé),  vice-président  de  la  So- 
ciété d'horticulture  de  Saint-Lô. 

Belin  (Auguste),  horticulteur  à  Beaune. 

Bknard  (Paul),  commis  auxilliaire  au  Minitsère  de  l'Agri- 
culture. 

Bercer  (Emile-Joseph),  jardinier-tleuriste  à  Bourg. 

Berteaux    (Alphonse)  ,    jardinier-maraicher-lleuriste    à 
Dôle. 

Blanchard  (Théodore-Thomas),   directeur   de   l'école   de 
grelïage  du  Pallet. 

Boizat    Etienne),  secrétaire  général  de  la  Société  d'horti- 
culture de  Vichy-Gusset. 

Boudei  (Désir),  horticulteur  à  Angoulème. 

BotîSsARn  (Paul-Emile),  grainetier  à  Chartres. 

Bouteilly  (Alexandre-Henri),  horticulteur  a  Nice. 

Boi  ii'eai   (Jean),  pépiniériste  à  Nice. 

Brosserok  (Justin-Isidore),  secrétaire  de  la  Société  d'hor- 
ticulture de  Chartres. 

Busigny  (Edouard-Victor),  architecte-paysagiste  à  Paris. 

Carre  (Louis-Antoine),    horticulteur  à   Saint-Julien  près 
Troyes. 

i  assarini,  professeur  départemental  d'agriculture  de  la 
-arthte. 

l  i  \rpi    Louis-Joseph),  président    de   la   Société  d'horti- 
i  ulture  et  de  viticulture  d'Epinal. 

nverset  (Charles),  horticulteur  à  Baume-les-Dames. 

Couturier  (Emile),  horticulteur  à  Chatou. 

Darcq  (Ferdinand),  jardinier  de  la  ville  de  Provins. 

Delarvje  (Félix-Alexandre,,  horticulteur  a  Ste-Adresse. 

Delhomme  (Jean),  jardinier  à  Autun. 

Denis  (Charles),  pépiniériste  à  Angers. 

Detriché  (Charles),  arboriculteur  â  Angers. 

Diard  (.Joseph),  jardinier  chef  du  Jardin  des  Plantes  de 
Nantes. 


Doci.KANs  (Maxime-Ernest),  industriel  à  Cliehy. 

Dctey-Harispe  (Adrien-Marie),  directeur  du  journal 
l'Agriculture  Moderne. 

Famechon  (Georges-Pierre),  rédacteur  au  Ministère  de 
l'Agriculture. 

F'ontaine  (Amand-Joseph-Marie),  commis  au  Ministère  de 
l'Agriculture. 

Faire  (Jean-Baptiste),  horticulteur  à  Limoges. 

Fouché  (Paul),  cultivateur-herboriste  à  Iloudan. 

Gardia,  horticulteur  à  Lorient. 

Gatdois  (Louis- Joseph),  vice-président  du  Syndicat  cen- 
tral des  primeuristes  tramais. 

Geneac  (Guy-Francisque-Augustin-Henri),  rédacteur  au 
Ministère  de  l'Agriculture. 

Grayereau  (Augustin),  hortieulteur-grainier  à  Neauphle- 
le-Château. 

Guérin  (Léon-Jules-Victor,\  commis  au  Ministère  de 
l'Agriculture. 

Hautin  (Frédéric-Jean-Marie),  horticulteur  à  Lambé- 
zellec. 

Jourdain  (Louis-Charlemagne-Georges),  professeur  d'a- 
griculture à  Montreuil-sur-mer. 

JoivET  (François),  professeur  départemental  d'agriculture 
du  Jura. 

Lagatu,  professeur  à  l'École  nationale  d'agriculture  de 
Montpellier. 

Lebqeuf  (Henri),  industriel  à  Paris. 

Leprince,  horticulteur  à  Contlans-Ste-IIonorine. 

Mme  Vve  Lizk  aine,  horticulteur  à  Nantes. 

Lo/.É  (Louis-Albert),  commis  au  Ministère  de  l'Agriculture. 

Marre  (Eugène-Antoine),  professeur  départemental  d'agri- 
culture de  l'Aveyron. 

Martinet  (Auguste),  horticulteur-pépiniériste  à  Chàtel- 
lerault. 

Millet  (Armand-Joseph),  horticulteur  à  Bourg-!a-I!eine. 

Molard  (William),  rédacteur  au  Ministère  de  l'Agriculture. 

De  MoNiiENAiiii,  délégué  général  de  service  du  phylloxéra 
dans  le  Sud-Ouest. 

Pabst  (Camille),  secrétaire  de  la  rédaction  de  l'Agricul- 
ture moderne. 

Perrier  (Charles),  pépiniériste  à  Sennecy-le-Grand. 

Pili.ion  (Jean-Joseph i,  professeur-adjoint  à  la  Société 
d'horticulture  de  l'arrondissement  de  Valenciennes. 

Pouzergues  (Jean-Pierre),  pépiniériste-horticulteur  à 
Cahors. 

Ragot  (Jules  ,  jardinier  en  chef  de  la  Société  d'horticul- 
ture du  Mans. 

Ramart  (Emile-Elisée-Octave),  président  de  la  Société 
d'horticulture,  de  botanique  et  d'agriculture  de  Beauvais. 

Recoura  (Albert),  directeur  de  la  station  agronomique 
de  Dijon. 

Renoc  (Joseph),  pépiniériste  à  Ancenis. 

Thiéry  (Constant-Albert),  commis  au  Ministère  de  l'Agri- 
culture. 

Trenouier  (Pierre-Anicet),  pépiniériste  à  Meynes. 

I'riiun  père,  horticulteur  à  Clamart. 

Vacherot  (Henri-Marcel),  horticulteur,  secrétaire  de  la 
Société  nationale  d'horticulture  de  France. 

Vaquin  (Louis),  horticulteur,  vice-président  de  la  Société 
d'horticulture  de  la  Seine-Inférieure. 

Vidau  (Joseph),  jardinier  à  Saint-Remy. 

Vivien  (Félix),  marchand-grainier  àSeurre. 

Wei.ker  (Jacques),  horticulteur  à  la  Celle-St-Cïoud. 

A  l'occasion  de  la  célébration  du  centenaire  de  la  Société 
d'agriculture  de  la  Marne,  le  lit  juillet  dernier,  la  décora- 
tion de  chevalier  du  Mérite  agricole  a  été  conférée  à  : 

M.  Kenl  Lemoine,  horticulteur  à  Chàlons-sur-Marne. 

Nous  sommes  particulièrement  heureux  de  trouver  dans 
cette  liste  les  noms  de  M.  A.  Martinet,  père  de  nuire  direc- 
teur qui  se  plaît  à  rappeler  souvenl  qiie  son  père  fui  son 
premier  maître  en  hcirticulture.de  M.  A.  Gourlot,  admi- 
nistrateur du  Jardin,  ancien  élève  de  l'Ecole  nationale 
d'horticulture  de  Versailles,  professeur  à  l'Union  française 
de  la  jeunesse,  et  de  nos  excellent:  collaborateurs  MM. 
L    Henry  et  Ch.  De!onele. 

A  tous,  nous  adressons  nos  plus  vives  félicitations. 

Ecole  d  agriculture  coloniale  de  Tunis.  —  Le 
concours  d'admission  à  l'Ecole  d'agriculture  colonial'-  de 
Tunis  aura  lieu  les  12  et  13  septembre  prochains,  à  huit 
heures  du  matin,  dans  les  villes  ci-après,  au  choix  des  can- 
didats : 

A  Tunis,  dans  l'une  des  salles  de  l'école  ; 

A  Alger,  Constantine.  Oran.  Angers,  Bordeaux.  Lyon, 
Nancy  et  foulouse,  à  l'Hôtel  de  la  Prélecture  ; 


■LE   JARDIN 


A  Paris,  a  l'Institut  national  agronomique,  16,  rue  Claude 
Bernard. 

Les  candidats  sont  invités  à  adresser,  sans  retard-,  leurs 
demandes  d'admission,  accompagnées  des  pièces  justifies 
tives,  à  M.  le  Directeur  de  l'Agriculture  et  du  Commerce,  à 
Tunis. 

Des  programmes  des  conditions  d'admission  sont  envoyés 
gratuitement  à  toute  personne  qui  en  t'ait  la  demande. 

Les  colis  postaux  pour  la  Russie.  Depuis  le 
1"  ('durant,  îles  colis  postaux  ne  dépassant  pas  le  poids  de 
5  kilog,  peuvent  être  échangés  entre  la  France  et  la  Rus- 
sie d'Europe,  y  compris  le  grand  duché  de  Finlande  et  le 
(  'aucase. 

Les  taxes  à  payer,  pour  I  affranchissement  de  ces  colis, 
sont  ainsi  fixées  selon  le  lieu  de  dépôt  :  gare  de  France 
2  fr.  25;  agence  du  port  d'embarquement  en  Corse  mi  en 
Algérie.  2fr.  50  :  gare  ou  agence  à  l'intérieur  de  la  Corse  ou 
île  l'Algérie,  2  fr.  75;  agences  maritimes  françaises  an 
Maroc.  :i  fr.  25;  agences  maritimes  françaises  à  Tripoli  de 
Barbarie  et  bureaux  de  poste  français  en  Turquie,  3  fr.  75  ; 
bureaux  de  poste  français  à  Zanzibar.  1  fr.  75  ;  bureaux 
de  poste  français  à  Shang-Haï,  5  fr.  75.  Tour  la  France, 
la  Corse  et  l'Algérie,  le  droit  de  timbre  de  0  fr.  10  n'est  pas 
compris  dans  ces  taxes. 

Ces  colis  peuvent  être  expédiés  avec  déclaration  de 
valeur,  jusqu'à  concurrence  de  500  francs,  moyennant  un 
droit  additionnel  d'assurance  de  0  fr.  25  par  300  francs 
ou  fraction  de  300  francs,  pour  les  colis  originaires  île  la 
France  continentale  et  de  II  fr.  35  pour  les  provenances  ,1c 
I  Algérie. 

École  municipale  et  départementale  d'arbori 
culture.  —  Un  concours  pour  l'admission  de  quatre 
apprentis-élèves  aura  lieu  à  I  Ecole  municipale  et  départe- 
mentale d'arboriculture,  d'alignement  et  d'ornement. 
1  bis,  avenue  Daumesnil,  à  Saint-Maudé  (Seine),  le  30  sep- 
tembre prochain,  à  S  heures  du  matin. 

Les  candidats  de\  ront  être  français  et  habiter  Paris  ou  le 
département  de  la  Seine;  ils  devront  être  âgés  de  11  ans 
accomplis,  à  la  date  du  30  septembre  1898,  présenter  les 
conditions  d'aptitude  physique  aux  travaux  horticoles,  cons- 
tatées par  une  visite  médicale,  et  avoir  obtenu  le  certificat 
d'études  primaires. 

Les  candidats  devront  se  faire  inscrire  au  Secrétariat  de 
l'Ecole,  71,  route  de  Sainl-Mandé.  à  Saint-Maurice  (Seine), 
de  III  heures  à  5  heures;  ils  trouveront  là  tous  les  rensei- 
gnements nécessaires. 

Les  importations  de  fruits  et  de  légumes  en 
Angleterre.  —  Les  importations  de  fruits  et  de  légumes 
en  Angleterre,  pendant  le  mois  de  juin,  nous  dit  le  Gardc- 
ners' Magasine  du  16  juillet,  ont  été  les  suivantes  : 

17.211  boisseaux  de  pommes,  au  lieu  de  66.669  boisseaux 
en  juin  1897;  les  importations  de  ces  fruits,  pour  les  six 
premiers  mois  de  1898,  n'ont  atteint  que  911.828  boisseaux, 
au  lieu  de  2.019. 106  boisseaux  pendant  les  six  premiers  mois 
de  1897. 

Les  importations  de  cerises  ont  augmenté  :  166.017  bois- 
seaux au  lieu  de  158.039,  en  juin  1897.  Les  importations  de 
raisins  ont  également  augmenté  en  quantité,  ayant  été  de 
5. OIS  boisseaux  au  lieu  de  1.469  en  juin  1897,  mais  ont  di- 
minué de  valeur.  Les  importations  de  prunes  ont  diminue'  : 
il. 5  13  boisseaux  au  lieu  de  1  1.773. 

Les  importations  de  l'ouïmes  de  terre  ont  beaucoup  aug- 
menté, elles  ont  atteint  1,533.371  quintaux,  dont  443.372 
quintaux  provenant  de  France,  72.039  d'Allemagne,  870.235 
des  iles  de  la  Manche  et  1-17.838  des  divers  autres  pays 
Les  importations  d'Oignons  ont  également  notablement  aug- 
menté, elles  ont  été  de  388.716  boisseaux  pour  juin  et  de 
2.432.849  boisseaux  pour  les  sjx  premiers  mois  de  cette 
année. 


La  récolte  des  fruits  en  Amérique  Le  Garde- 
ners'  Maga2incd1mna.it,  dernièrement,  d'après  un  corres- 
pondant de  l'Ontario,  les  renseignements  suivants  sur  p, 
récolte  des  fruits  en  Amérique  : 

Les  groseilles  à  grappes pro ttent  une  légère  récolte.  Les 

groseilles  à  maquereau  sonl  lionnes,  avec  une  tendance  à  se 
gâter.  Les  Lombard.  Bradshaw  et  quelques  autres  prunes 
ont  mal  réussi.  La  Reine  Claude  et  quelques  autres  varié 
tés  promettent  une  récolte  partielle.  V.u  résumé,  la  récolte 
■  le.  prunes,  dans  la  région,  est.  inférieure  de  deux  tiers  à 
celle  de  l'an  passé. 

I.a  récolte  .les  cerises  n'esl  pas  égale  àcellede  1S97.  mai 
les  fruits  présentent  un  bel  aspect.  Les  pommes  promettent 
niais  il  est  encore  trop  loi   pour  émettre  une  opinion  sur  le 

résultat.  Les  ravages  des  chenilles  n'excèdent  pas  la  moyei 

ordinaire.  Les  pêchers  oui  étégravemenl  atteints  parles 
insectes:  en  plusieurs  endroits,  ils  mil  été  entièrement  dé- 
feuillés,  ce  qui  influera  certainement  beaucoup  sur  la  ré- 
colte. 

Exposition  internationale  d'horticulture  de 
Lyon.  —  Nous  croyons  devoir  informer  nos  lecteurs,  qui 
désirent  prendre  part  à  l'Exposition  internationale  de 
Lyon,  qu'ils  ne  doivent  pas  confondre  l'Exposition  horti- 
cole avec  le  Concours  régional  agricole.  Tout  en  étant  an- 
nexée au  Concours  agricole  cl  devant  être,  pour  ainsi  dire. 
dans  la  même  enceinte  que  lui.  ce  qui  permettra  à  tous 
les  visiteurs,  sans  avoir  à  payer  aucun  supplément,  de 
visiter  l'horticulture  et  l'agriculture,  l'Exposition  horticole 
en  est  séparée  et  jouit  d'une  organisation  particulière. 

Les  demandes  pour  prendre  pari  à  l'Exposition  horticole 
ne  doivent  donc  pas  être  adressées  au  Ministère  de  l'Agri- 
culture, comme  pour  le  Concours  agricole,  mais  bien  au 
Président  de  l'Exposition  d'horticulture,  16,  rue  d'Algérie, 
à  Lyon,  avant  le  20  août,  dernier  délai.  Les  demandes  de 
programmes  doivent  aussi  être  faites  à  cette  même  adresse. 

Plantes  et  graines  du  Brésil.  —  Notre  collabora 
leur,  M.  11.  Louzier,  dont  nos  lecteurs  ont   pu  suivre  avec 
intérêt  les  Causeries  sur  le  Brésil  (1),  vient  d'arriver  en 
France  avec  un  stock  de  plantes  vivantes  (principalement 
des  Orchidées)  el  de  graines  originaires  du  Brésil. 

M.  Louzier  se  propose  de  retourner,  dans  quelques  mois, 
dans  l'Amérique  du  Sud,  d'où  il  continuera  à  envoyer  en 
France  les  plus  beaux  spécimens  du  règne  végétal. 

L'Exposition  d  horticulture  de  Chàlons  sur- 
Marne.  —  Lors  de  la  célébration  du  centenaire  de  la 
Société  d'agriculture  de  la  Marne.  le  9  et  10  juillet  dernier 
a  eu  lieu,  à  Châlons-sur-Marne  une  exposition  d'horticul- 
ture à  l'occasion  de  laquelle,  ainsi  que  nous  le  disons  plus 
liant,  M.  René  Lemoine,  qui  l'avait  organisée,  a  reçu  la 
croix  de  chevalier  du  Mérite  agricole. 

Les  principales  récompenses  cul  étédécernées  à  M.  Cli. 
Ballet,  de  Troyes,  un  diplôme  d'honneur  pour  ses  publi- 
cations horticoles  et  une  médaille  d'or  pour  une  collection 
de  L'oses;  à  M .  .1 .  Dauvissat.  jardinier  chef  île  M.  Chandon  de 
Briailles,  un  diplôme  d'honneur  pour  des  Caladium;  à 
M.  Raffiti,  jardinier  de  la  Préfecture,  une  médaille  d'or 
pour  diverses  plantes  fleuries;  à  M.  Picart,  jardinier  a 
Chàlons,  une  médaille  d'or  pour  légumes,  etc.. 

Concours  de  plantes  fleuries  de  saison.  Rap- 
pelons qu'un  concours  de  piaules  fleuries  de  saison  :  Phlox, 
Reines-Marguerite,  Fuchsias,  Bouvardias,  Cannas,  Monfc- 
brétias,  Zinnias,  Lis,  Glaïeuls,  etc..  doit  avoir  lieu,  les 
11  et  12  août  prochains,  à  l'Hôtel  de  la  Société  nationale 
d  horticulture  de  France. 

Ce  concours  sera  public  et  gratuit  le  jeudi   11  août,  de 
d  heures  du  soir,  et  le  vendredi  12  août,  de  9  heure-  du 
malin  à  6  heures  du  soir. 

(1)  X'oir  a  ce  sujet  Le  Jardin,  1897,  n'-  jr.il  a  259,  payes  26t.  l',i 
30-'.  314.  -lis,  346  et  3«2  ;  ÎSUV  n"  261  et  27o  à  275,  pages  13,  2 


LE    JARDIN 


Ecole  pratique  d  agriculture  et  d'horticul- 
ture cTAntibes.  —  Les  examens  d'admission  à  I  Ecole 
d'agriculture  e1  'I  horticulture  d'  Vntibes  (Alpes-Mari I  imes) 
auront  1  i« »n  à  Nice,  le5  octobre  prochain. 

L'enseignemeni  de  l'Ecole,  qui  comprend  un  jardin 
floral  de  plusieurs  hectares  où  toutes  les  cultures  de  la 
région  sont  représentées,  et  une  vaste  installation  de  <erres 
à  primeurs,  est  surtout  dirigé  vers  l'horticulture. 

Pour  recevoir  le  programme  des  études  el  les  conditions 
il  admission,  s'adresser  au  Directeur  de  l'Ecole. 

Bulletin  de  la  direction  de  lagriculture  et  du 
commerce  de  la  Régence  de  Tunis.  —  Le  bulletin 
du  second  trimestre  de  1898,  que  nous  avons  reçu  ces  jours 

derniers,  contient,  ei tre  des  décrets,  arrêtés,   circulaires 

el  rapports  officiels  d»?  la  Direi  tion  de  l'agriculture  et  du 
commerce  de  la  Régence  de  Tunis,  nombre  d'intéressants 
articles.  Entre  autres,  nous  avons  lu  avec  beaucoup  d'intérêt 
un  rapporl  sur  l'extension  de  la  culture  du  Tabac  en  Tu- 
nisie, un  articlede  notre  collaborateur,  \l.  L.  Guillochon, 
chel  jardinier  du  jardin  d'essai  de  la  Régence,  sur  le  Jaca 
randa  mimosœfolia,  des  notes  très  instructives  sur  la  pro- 
duction légumière  en  Tunisie,  etc. 

Catalogue  des  plantes  vivantes  offertes  en 
échange  aux  jardins  botaniques  par  le  Muséum 
d'Histoire  Naturelle  de  Paris.  —  Nous  venons  de 
recevoir  ce  catalogue  comprenant  les  espèces  de  plantes 
vivantes  de  serre  el  d'orangerie  el  de  plantes  vivantes  de 
plein  air  offertes  en  échange  aux  jardins  botaniques  par  le 
Muséum  dH'istoire  Naturelle  de  Paris.  Les  demandes  doi- 
vent être  adressées,  avant  le  16  courant,  à  M.  le  Directeur 
du  Muséum  d'Histoire  Naturelle,  57.  rue  Cuvier,  à  Paris. 

Spiraea  flagelliformis.  —  Nombreuses  sont  les  es- 
pèces et  variétés  de  Spirées  recommandables  pour  leut  effel 
décoratif;  parmi  celles-ci,  le  Spircea  flagelliformis  belle 
espèce  sur  les  mérites  de  laquelle  le  Garden  revenait  der- 
nièrement en  accompagnant  la  noie  d'un  cliché  donnant 
l'aspect  île  la  plante,  peut  êl  re  cité. 

Cette  Spirée  esl  toul  à  Fail  différente  de  la  plupart  des 
autres  espèces  du  genre  Spircea ,  par  son  mode  de  croissance. 
En  effet,  ses  tiges  principales  sont  plus  ou  moins  dressées, 
el  les  longs  rameaux  sveltes,  qui  se  penchent  gracieusement 
il<>  tous  cotés,  sont  abondamment  garnis,  sur  une  certaine 
longueur,  de  petites  grappes  pendantes  de  fleurs  blanches. 
Lorsqu'elles  sonl  dans  toute  leur  beauté,  les  plus  longues 
tiges  forment  de  véritables  guirlandes  de  rieurs. 

Le  Spircea  flagelliformis,  ajoute  notre  confrère  bien  que 
connu  sous  ce  nom  depuis  longtemps  dans  les  jardins  et 

chez  les   horticulteurs,  est    maintenanl    considér mine 

synonyme  du  .V.  canescens  ou  encore  comme  variété  de  ce 
dernier,  originaire  de  l'Hymalaya,  1res  variable  et  dunt  les 
-\  uonymes  sonl  nombreux. 


BIBLIOGRAPHIE 


EXPOSITIONS   ANNONCÉES 


Dijon.  —  Du  15  au  18  septembre  1898.  —  Exposition  spé- 
ciale de  fruits,  organisée  par  la  Société  d'horticulture  et 
île  viticulture  de  la  Côte-d'Or.  —  Adresser  les  demandes  à 
M.  Albert  Pingeon,  secrétaire  de  la  Société,  cours  des  Pom- 
pes, llôtel-de-'v'ille,  à  Dijon  (Côte-d'Or),  avant  le  1  septembre. 

Arras.  —  Du  13  an  15  novembre  1898.  —  Grande  expo- 
sition internationale  de  Chrysantiii  mes,  organisée  par  la 
Société  artésienne  d'horticulture.  —  Adresser  les  demandes 
à  M.  A.  Demay-Taillandier,  président  de  la  Société,  S,  place 
Victor-Hugo,  à  Arras  (Pas-de-Calais),  avant  le  1"  novembre. 

Nantes.  —  Du.  1"  au  3  octobre  1898.  —  Le  programme 
envoyé  antérieurement  comportait  une  erreur  de  date.  C'est 
du  1"  au  3  et  non  du  3  au  5  qu'aura  lieu  l'Exposition  orga- 
nisée par  la  Société  des  horticulteurs  de  Nantes. 


Ces  Clématites,  Chèvrefeuille-*,    Iîig;none«,  Glycines, 
Aristoloches  et  Passiflores,  par  G.  Boucher  et  o.  Mottet. 

—  Un  vol.  de  IC4  pages  avec  30  figures.  —  O.  Doin  et  Librairie 

agricole,  éditeurs.  -  Prix  :  2  francs.  —  En  vente  a  la  Librai- 

rie  horticole  du  Jardin,  167,  boulevard   St-Uermain,  a  Paris. 

L'historiejue  et  la  description  botanique  des  nombreuses 
espèces  et  variétés  de  ces  belles  plantes  grimpantes,  Clé- 
matites. Chèvrefeuilles  grimpants,  Bignones.  Glycines, 
Aristoloches,  etc.,  forment  dans  cet  ouvrage  des  chapitres 
très  intéressants  et  fort  utiles  à  consulter  tant  au  point 
de  vue  botanique  qu'au  point  de  vue  horticole. 

Mais  il  ne  faudrait  pas  croire  pour  cela  que  la  partie 
en  Murale  ait  été  négligée;  bien  au  contraire,  elle  y  est  lon- 
guement traitée  et  nous  y  trouvons,  notamment  pour  les 
Clématites,  de  nombreuses  pages  très  détaillées  et  fort  ins- 
tructives sur  la  culture  en  pots,  sur  le  forçage,  sur  la  mul- 
tiplication, sur  la  fécondation  et  sur  les  insectes  et  mala- 
dies à  combattre. 

C'est,  en  résumé,  un  ouvrage  fort  bien  compris  et  très 
documenté  sur  ces  remarquables  plantes  grimpantes. 
Caladium,  Aiithuriiim.  Alocasia  et  autres  Aroiflées  de 

serre,  par  Jules  Rudolph.  —  Un  volume  de  222  pages,  avec 

22  figures.  —  O.  Doin  et  Librairie  agricole,  éditeurs.  —  Prix  : 

2  francs  —  En  vente  à   la  Librairie  horticole  du  Jardin,lB1, 

boulevard  Saint-Germain,  à  Paris. 

«  En  prenant  comme  titre  le  nom  de  trois  genresde  plan- 
tes connues  et  admirées  de  tout  le  monde,  explique  M.  Jules 
Rudolph  dans  sa  préface,  nous  avons  voulu  indiquer  que 
cet  ouvrage  est  moins  un  traité  sur  les  Aroïdées  que  la 
description  et  la  culture  des  plus  beaux  végétaux  de  cette 
famille.  » 

Et  ce  programme  est  parfaitement  rempli  au  cours  de  cet 
ouvrage;  la"  culture  de  nos  plus  belles  Aroïdées  exotiques, 
depuis  celle  des  nombreuses  espèces  et  variétés  ornemen- 
tales à'Anthurium  à  Heurs  et  à  feuillage,  des  Caladium  et 
des  Alocasia,, jusqu'à  cellcdes  plus  rustiquesAnior/i/iop/ia/"- 
lus  et  Colocasia  pouvant  orner  nos  jardins  en  été,  en  pas- 
sant parles  Pothos,  les  Philodendron,  les  Dieffenbachia  et 
tant  d'autres  belles  Aroïdées  de  serre,  y  est  traitée  bien 
explicitement   avec   force   détails   pratiques. 

Deux  listes,  l'une  comprenant  les  espèces  pouvant 
être  cultivées  l'été  en  plein  air.  sous  le  climat  de  Paris, 
l'autre  donnant  les  noms  de  celles  aptes  à  décorer  nos 
appartements,   complètent  cette  étude  fort  bien  présentée. 

Plan  «le  l'Exposition  universelle  <Ic   l!MM).  par  M.  Ma- 

byre.  —  Prix  :  1  franc.  —   Eu  vente  a  la  Librairie  horticole 

du  Jardin,  167,  boulevard  Saint-Germain,  Paris. 

Ce  plan,  très  clair,  indique  les  emplacements  qu'occupe- 
ront les  bâtiments  de  la  future  exposition  de  l!)00,  d'après 
les  plans  établis,  et  permet  de  juger,  dès  à  présent,  de 
son  importance  de  développement  en  surface.  On  se  rend 
compte  également,  en  le  consultant,  de  l'emplacement  des 
entrées  et  de  la  proximité  ou  de  l'éloignement  des  bureaux 
de  poste  et  de  télégraphes,  et  des  cabines  téléphoniques, 
etc..  C'est  un  précieux  guide  de  poche,  facile  à  consulter. 
La  Cindcnia.  —  Iconographie  des  Orchidées,  par  Lucien 

Linden. 

Les  11°  et  12'  livraisons  du  3'  volume  de  la  2'  série  de  cet 
ouvrage,  contiennent,  entre  autres  belles  espèces,  hybrides 
et  variétés,  heures  sur  les  huit  grandes  planches,  les  sui- 
vantes :  Odontoglossum  X  Wilkearium  Lindeni,  Phajus 
Normani,  Cyprtpedium  X  Wincqzianum,  Cirrhopetalum 
picturatum,  Cypripedium  Rothschildianum  Platylœnium. 
Dictionnaire  d'horticulture,  par  D.  Bois. 

La  30"  livraison  de  ce  dictionnaire  va  de  Pécher  à  Phy- 
topte  et  contient,  entre  autres  intéressants  articles,  ceux 
consacrés  aux  Pelargonium,  Pentstemon,  Pépinières,  Pe 
reskia,  Persica,  Phacelia,  etc. 
Dictionnaire  pratique  d'horticulture  cl  de  jardinage, 

par  G.  Nicholson.   traduit  par  S.  Mottet. 

La  72'  li\  raison  de  ce  dictionnaire  va  «le  Trillium  à  Ulmus 
et  contient,  entre  autres  intéressants  articles,  ceux  relatifs 
aux  Tropœolum,  Tulipa,  Tuteurage,  Ulmus,  etc. 

France-Album.    I.i>    plages    de   l'Océan.   -  51*  lascicule: 

prix  :  0  fr.  50.  —  En  vente  au  bureau  du  Journal  et  a  la  Direc- 
tion de  France-Album,  51,  cité  des  Fleurs,  à  Paris. 
Le  numéro  51  de  France- Album  est  consacré  à  l'illus- 
tration de  la  partie  du  département  de  la  Loire-Inférieure 
(arrondissement  de  Saint-Xazaire)  baignée  par  l'Océan.  Qui 
ne  connaît  au  moins  de  nom  :  Pornichet,  Le  Pouliguen,  La 
Baule,  Le  Bourg  de  Batz,  Le  Croisic,  ces  charmantes  plages 
qui  se  suivent  sans  interruption   depuis    Saint-Nazaire. 

Les  56  vues,  notice  et  carie  de  l'Album  les  reproduisent 
fidèlement,  ainsi  que  les  costumes  très  curieux  de  Batz  et 
l'ancienne  ville  de  Guérande  qui  a  conservé  presque  in- 
tact son  caractère  du  moyen-âge. == 


LK    JAHDIN 


229 


CHRONIQUE     FLORALE 


4  juillet.  —  Une  nouvelle  fête  des  fleurs  :  le  Longchamps- 
Qeuri.  C'est  la  parade  fleurie  des  automobiles,  cette  fête  des 
Meurs  1 1 u î  en  clôl are  I  exposition. 


Fig.  HO.    —    Voiturette   automobile   fleurie. 

(D'après  un.-  photographie  prise  ..u  Longchamps  fleuri,  I 

Le  matin  de  cette  fête,  le  eiel  était  brumeux,  aussi  avait- 
on  quelques  craintes  pour  sou  succès;  mais  quelques  rayons 
de  soleil  dissipèrent  la  brume  el  firent  mettre  au  travail 
de  nombreux  fleuristes  qui,  en  un  clin  d'œil,  garnirent 
les  automobiles,  avec  une  activité  fébrile. 

Dès  lors,  l'effet  de  ces  voitures  fleuries,  évoluant 
autour  du  grand  bassin  des  Tuileries  en  atten- 
dant le  départ,  esl   ravissant.  Une  centainede 
voiturettes,  automobiles  et  motocycles,  à  qui 
l'on    remet  bannières  et  cocardes 
réunis. 

A  nu/'1  heures,  le  signal  du  départ 
donné,    et,    au   milieu    d'une   doubl 
baie  de  cirrieux,  les  voitures  mon  - 
tent   l'Avenue  des   Champs-Ely- 
sées,   puis    se   dirigent  vers  les 
lacs  pourensuite  faire  le  tourde 
Longchamps,  par  l'avenue 
du  Bois. 

Nous  sommes  heureux  de 
pouvoir  reproduire,  d'après 
des    photographies    instanta- 
nées, deux  de  ces  voitures  fleuries; 
d'autant  plus  heureux  que,  nous  te- 
nant au  courant   de  l'actualité,  Le 
./itnlin  est  le  premier  journal  hor- 
ticole  français,    peut-être    même 
premier  des  journaux  horticoles,  à  don 
ner  des  ligures  d'automobiles  fleuries. 

Parmi  le  dédale  des  voitures,  noté  au  passage:  la  char- 
mante voiturette  (fig.  9(3),  conduite  par  une  fillette.  Mlle 
Yvonne  Ravenez.  et  entièrement  enguirlandée  de  Roses 
Soutenir  de  la  Malmaison.  d'Œillets  et  à' Anthémis,  avec 


quelques  feuillages  appropriés,  le  tout  noué  de  rubans,  les 
ues  dissimulées  par  les  mêmes  fleur:  et  les  lanternes  rem- 
placées par  deux  bouquets  r N  très  légers. 

Tout  à  l'ait  charmante  la  «Delahaj le  M.  Lemoine,  d'où 

retombe  en  ca  cade  des  rameaux  de  Lierre,  parsemés  de 
Rleuets,  d'Œillets,  'I  Anthémis,  d  où  s'élancent  ces  grappes, 
d'un  bleu  m  doux,  des  Pieds  il  Uouettes.  Les  roues  dispa- 
raissenl  dans  les  rubans.  J'entends  dire  près  de  moi,  que 
Mme  Lemoine  a  décoré  elle-même  sa  voiture.  Tous  nos 
mpliments,  qui  s,, ut  bien  mérités. 
En  tête,  est  la  voiture  du  Journal  des  Sports,  entièrement 
rose,  des  Roses  pâles,  des  Œillets  rose  tendre,  des  rubans 
ro  es  et  o\e<  bannières  roses!  Le  ehar  de  la  Presse  n'est  pa 
moins  joli.  Et  la  voiture  de  M.  Louis  Mors,  entièrement 
lissée  de  fleurs  blanches,  n'est-elle  pas  la  voiture  nuptiale 
lemain '.'...  Lu  dôme  est  enguirlandé  d'Œillets  blanc, 
luises  blanches  tapissent  la  voiture,  le  conducteur  et 

i lame  qui  l'accompagne  sont  tout  de  blanc  habillés  el 

tout  'le  blanc  11'  uris  '.... 

Le  jeune  Fernand  Ravenez  conduit  une  voiturette,  dont 
tentes  les  pièees,  jusqu'aux  moteurs,  disparaissent  sous  les 
urs.  Sur  une  autre  voiture,  sont  semés,  régulière- 
ment disposés,  une  multitude  de  petits  bouquets, 
lies  Anthémis  et  'les  Hortensias,  et,  derrière  eux, 
une  superbe  corbeille  de  Roses  et  d'autres  fleurs, 
telle  est  la  décoration  de  la  voiture  de  M.  D.  Auger 
Ensuite,   voilà  uni'  voiture  disparais- 
sant mius  les  panicules  d'Hortensias:  bleu, 
ruse,  blanc,    dune   teinte  tellement  pâle, 
tellement  atténuée  qu'elle  attire  tous  les 
regards.  Celle  de   M.   Achdeaeon,  toute 
fleurie  de  Lis  blanc,  d'Œillets,  de   Roses 
et.  sur  le  .lovant,  une  corbeille  des  mêmes 
urs,  toute  parsemée  de  (ira  mi  nées,  en  dissimule  la  di- 
rection. 

D'un  flou  délicieux,  une  vision  charmante  est  la  voiture 
de  M.  Legrand,  toul  en  Heurs  pâles,  nouées  de  rubans  pâles  : 
Hortensias  et  Pieds  d'Alouettes  vivaces. 
Ravissante  et  ayant  beaucoup  de  chic,  l'automobile  de 


Fig.  97.  —  Automobile  fleurie. 
CD'aprê3un    phol    [ra  i    I         urt.  I 

M.  Georges  Richard   (fig.  97);  toute  bordée  de  fleurs;  des 
guirlandes  retombent  en   méandres  en  avant,  des  Rosi 


230 


LE    JAHDIN 


d'autres  fleurs  recouvrent  les  gardg-roues,  la  lanterne  d'a- 
vant, el  nu  joli  bouquet  à  chaque  coin,  met  là  sa  silhouette. 

Combien  et  combien  encore  de  voitures  seraient  à  citer, 
telle  celle  de  M.  Budeaux  toute  fleurie  d'Anthemis,  for-; 
niant,  avei  des  branchages,  comme  un  dôme  de  fleurs. 

M.  Plumard,  dont  la  voiture  est  parsemée  de  petits 
bouquets,  tandis  qu'en  avant  ci  en  arrière  des  gerbes  élancées 
remplacent  les  lanternes,  a  placéàl  uvanl  un  revolver,  -le 
revolver  dont  M.  Hugues  le  Roux  menaçail  les  conducteurs 
d'automobiles  — niais  un  revolver  pacifique  et...  tout  en 
Bleuets.  Le  voilà  bien  le  scepticisme  parisien  ! 

Cette  première  grande  fête  Mes  Meurs  îles  automobiles, 
dont  l'idée  lut  lancée  par  quelques  chauffeurs,  voulant  cap- 
tiver le  toul  Paris  mondain  par  l'élégance  de  leurs  véhi- 
cules fleuris,  lui  organisé  par  le  Journal  des  Sports.  On  a 
montré  là  que  l'automobile  se  prêtait  admirablement  bien 
à  l'ornementation  florale:  les  fiffes  silhouettes  des  fleurs  et 
.les  feuillages  lui  apportait  l'élégance  qui,  parfois,  l'ait 
défaut.  Et,  désormais,  «  le  Longcharàps-fleuri  »  sera  la  Fête 
des  Meurs  des  automobiles,  comme  le  corso  fleuri  de  l'a- 
venue îles  Acacias  l'est  pour  les  «  hippomobiles  »  ;  c'est  une 
belle  journée  de  plus  au  calendrier  Mes  fêtes  Morales  pari- 
siennes ! 

*  » 

Les  essais  Me  concoursile  bouquets  et  de  gerbes,  institués 
pour  les  .lames  à  quelques  expositions  d'horticulture,  ont 
été  couronnés  de  succès.  Il  ne  pouvait  en  être  autrement, 
puisqu'ils  constituent  connue  une  école  ou,  tout  au  moins, 

useignemenl  de  l'art  des  compositions  florales.  Puisque 

les  faveurs  îles  Manies  leur  sont  acquises,  on  ne  de\  rail  pas 
en  rester  là. 

Aujourd'hui  que  le  Chrysanthèi si  à  la  mode  el  que 

eetie  lleur  nationale  japonaise  décore,  en  novembre  et  en 
décembre,  aussi  bien  des  salons  les  plus  somptueux  que  les 
appartements  les  plus  modestes,  ne  pourrait  on  pas  ins- 
tituer Mes  coi ui's.  pour   les  amateurs,  cl npositions 

Morales  en  Chrysanthèmes  ?  Je  ne  Monte  pas  uii  seul  instant 
du  succès  qu'ils  obtiendraienl  ;  on  pourrait  juger  ainsi 
comment  les  Manies  comprennent  l'arrangement  Mes  Meurs 
Me  (  'ln'\  saulliénies. 

(  '  est  ii  la  Société  nationale  Mliori  iculure  de  France,  lors 
de  son  expos  il  ion  de  Chrysanthèmes,  toul  aussi  bien  qu  aux 
sociétés  i  hr\  sanihéniistcs,  lors  des  expositions  qu'elles  orga- 
nisent dans  diverses  villes,  de ttre  cette  idée  en  pratique. 

Puisqu'elles  l'ont  en  sorte  de  répandre  plus  encore  la  mode 
el  la  culture  Mes  Chrysanthè s,  elles  ne  sauraient   mieux 

faire  que  de  ranger  ainsi    Les  Marnes  sous  leur  bannière,  ce 

qui  pourrait  être  pour  elles  un  élément  de  succès.  Cela  n'ex- 
cluerail  certainement  pas  les  fleuristes.  Mont  les  composi- 
tions sont  lai  les  Mans  un  tout  autre  ordre  d'idées.  <  '■■  serait  un 
enseignement  de  1  utilisation  de  ces  fleurs,  et  un  ensei  :ne 
nient  qui  iiieitraii  au  grand  jour  plus  d'une  chose  inatten- 
due et  originale,  surtout  que  là  seraient  employés,  aussi 
bien  des  gros  que  des  petits  Chrysanthèmes,  des  Chrysaii 
thèmes  à  Meurs  simples  que  d'autres  à  lleur--  doubles. 

-      K 

En  toutes  circonstances,  les  fleurs  viennent  rehausser  les 

ma  ni  lest  al  ions.  C'est  ainsi  que,  le  13  juin  Mer  nier,  a  eu  lieu, 
à  .New  York,  la  Fête  Mes  Vétérans,  qui  est  quelque  chose 
comme  la  Fête  des  Morts  en  Eur  ipe,  mais  la  Fête  des  Morts 
militaire,   La  statue  Me  Lal&yette  avait  son  socle  entière- 

ut  dissimulé  par  Mes  plantes  el   Mes    fleurs,  au-dessus 

.lesquelles    iloftaieni    le   drapeau  américain  el  le  drapeau 
i  mçais  passés  dans  une  couronne  d'Immortelles 

Au\  fêtes  Mu  centenaire  Me  Michelet,  les  12  el  13  juillet. 
il  mi  également  répandu  nue  profusion   M.-  fleurs  tre  sées 

i réunies  en  bouquets  au  pied  ou  monument 

de  ce  philanthrope,  et.  en  son  butineur   de    fleurs  encore 
■    ii        au    Panthéon. 


Plus  récemment,  le  lti  juillet,  les  journalistes  d'Anna- 
polis  ont  envoyé  à  l'amiral  CerVera,  lors  de  son  arrivée,  un 
magnifique  bouquet  de  fleurs  rouges  et  jaunes,  noué  par  un 
ruban  rouge,  bleu  et  blanc. 

Enfin,  le  17,  unr  bataille  Me  Heurs  lut  organisée,  à  Rouen, 
au  profil  Mes  naufragés  Me  la  Bourgogne. 

i 

93  juillet.  --  Délicieux  à  voir  le  marché  aux  Heurs  des 
Halles,  parcelle  radieuse  matinée  d'été.  C'est  un  fourmil- 
lement et  un  brouhaha  indescriptible,  un  murmure  cons- 
tant d'offres.  Les  marchands  sont  nombreux  et  c'esl  le 
triomphe  «  Mu  Paris  »,  le  t  riomphe  Me  ces  fleurs  écloses  sous 
verre  ou  en  plein  air,  dans  Paris  même  nu  Mans  la  ban- 
lieue. A    L'heure  OÙ  j'y  arrive  (six  heures),  la  vente  est  très 

accentuée,  car  c'esl  sat li.  un  Mes  plus  forts  jours  Me  vente; 

aussi  les  fleuristes  sont-ils  nombreux. 

Voici,  à  gauche,  dans  la  galerie,  le  coté  Mes  «  foreeurs  », 
Mes  personnes  bien  connues  par  leurs  prénoms,  des  fleu- 
ristes qui,  en  hiver,  apportent  les  beaux  Œillets,  les  Roses 
Me  choix,  les  l.ilas,  les  Houles  Me  neige,  etc.,  et  qui,  en  ce 
moment,  étalent  les  grappes  aux  longues  tiges  des  Tubé- 
reuses doubles  La  Perle  aux  senteurs  enivrantes:  sen- 
teurs embaumées  et  captivantes  Mes  fleurs  et  senteurs  acres 
Mes  autres  produits,  dont  les  pavillons  Mes  Halles  regorgent, 
qui  se  mélangentet  que  l'on  nomme  les  «  odeurs  de  Paris  ». 
A  côté  Mes  Tubéreuses,  ce  sont  Mes  Roses  Me  choix,  épanouies 
sousverre  pour  la  plupart  :  Ulrich  Brunner,  les  «  Brunner  »  ; 
Captàin  Christy,  les  «  Christy  »  :  Paul  Néron,  les  «  Paul  »,- 
Souvenir  delà  Malmaison,  les«  Souvenir  ».■  GènèralJac- 
queminot,  les  «Minot»;  etc.,  toutes  Roses  dont  les  mar- 
chands et  les  fleuristes  ont,  Mù  abréger  ainsi  les  noms.  Aussi, 
ehers  lecteurs,  si  vous  voulez  acheter  des  fleurs,  sachez  les 
demander  par  le  nom  qui  leur  est  attribué  et,  au  lieu  de 
Gypsophiles,  par  exemple,  demandez  du  «  brouillard  »  ! 

\  oici  encore  Me  majestueux  Lis  Mu  .lapon.  Me  beaux  Œil- 
lets, des  Œillets  ardoisés  gros  comme  Mes  Roses,  Mes  (bal- 
lets  striés    aux    longues    tiges    rigides,    Me    longues    tiges  Me 

i  ilaïeuls.  maintenues  droites  dans  des  paniers  aux  couvercles 
quadrillés;  les  premières  bottes  Me  Soleil  vivace,  etc.  fin 
un  mot,  c'est  un  enconibremenl  Me  Heurs  choisies  et  que, 
seuls,  achètent  les  grands  fleuristes,  car  ce  côté  leur  est 
en  quelque  sorte  acquis:  —  toutes  fleurs  qu'ils  paient  cher 
et  avec  lesquelles  ils  font  ces  compositions  que  nous  admi- 
rons tant. 

Lu  lace.  Me  l'autre  côté  de  cette  galerie,  c'est  toute  l'ins- 
tallation Mes  revendeurs  et  Me  quelques  cultivateurs.  Mes 
Heurs  Me  premier  choix,  mais  surtout  Mes  Heurs  de  second 
choix  que  tous  les  fleuristes  achètent.  Des  paniers  aux  cou 

vercles  quadrillés,    surgissent  et   se  dressent    les   longues 

illllorescenses  Mes  l'ieMs  M'AloUelles  les  grappes  élancées 
Mes   (  Ilaïeuls  Me    I i I    Me  (  ilaïeuls    ,|e  (  iaild.   Mes   tiges 

deLisiiu  Japon  el  de  Lis  ;(  feuilles  lancéolées.  Sur  les  tables 
formées  Me  paniers,  sont  étalées  Mes  boties  d'Anthemis, 
M  Œillets,  Me  (iypsophile.  Me  Hoses,  etc. 
Dans  la  rue  ci  sur  les  trottoirs,  sont  tous  les  éventaires 

Mes    marchands   Me    Heurs    Me    la    banlieue,    avec    toutes   ces 

fleurs,  qui,  en  ce  moment,  s'épanouissent  en  plein  air:  éven- 
taires plus  modestes  et  qui  représentent  Me  longues  journées 
Me  labeur.  Les  Uos.-s.  surtout,  dominent,  ainsi  que  les  <  Kii 
lets  simples  et   doubles.   Sur  un  trottoir,  sont  installés  les 

liosii'-risles  Me  la    Brie  :    ils   apportent   là   les  lioses  cueillies 

Mans  leurs  pépinières,  en  d'innombrables  variétés,  el  qui 
sont,  pour  eux.  pendant  cette  période,  une  source  Me  pro- 
duits. A  côté  d'eux,  sont  les  marchands  de  Heurs  et  de 
bouquets  champêtres. 

C'est  dans  cette  partie  en  plein  air,  Mu  marché  aux  fleur 
Mes  Halles  qu'évoluent  les  marchandes  de  fleurs  des  mes  ci 
les  petites  bouquetières,  qui  guettent  les  bonnes  oi  i  a  ton 
Mont  ejles  vont  charger  leurs  voilures  et  leurs  paniers  ;  elles 


LE    .1  \lil)[\ 


231 


n'achètent  pas  les  fleurs   de  prix  ;    leur  choix  s'arrête  sur 
les  fleurs  populaires  que,  toute  la  journée,  elles  répandent 
dans  tout  Paris  el  qui  vont  s'épanouir  dans  un  vase  rap 
porté  de  la  fêté  de  Neuilly,  sur  la  cheminée  de  la  «    Muse 
oii\  rière  »  ! 

Car  il  n'y  a  pas  de  sut  métier,  lorsqu'il  s'agil  de  gagner 
le  pain  quotidien,  el   celui  de  bouquetière  esl   plus  coque) 
que  les  autres,  parce  que  l'on  \  il  avec  les  Œillets,  les  Roses 
et  les  Violettes,  «|iii  ne  salissenl  pas  les  mains  el  qui  em 
baumenl  '. 

La  troupe  de  camelots,  la  hotte  au  dos,  s'abat  aussi  sur  le 
marché  aux  fleurs  et,  après  un  marchandage,  ils  remplissent 
leurs  hottes,  si  [es  occasions  sont  bonnes,  d'CEillets,  de 
Réséda  el  de  Roses,  que,  bientôt,  ils  annoncent  à  grand 
renfort  de  cris,  dans  les  rues  des  quartiers  ouvriers. 

Le  marché  aux  fleurs  (lu  quai  est  bien  prés  des  Halles  et, 
lorsque  j'y  passe,  vers  sepl  heures*  les  trottoirs  sonl  encore 
encombrés  de  pots  de  fleurs,  étalés  là  depuis  la  veille  au 
soir  et  qu'achètent  les  revendeurs  el  les  fleuristes.  Voici  des 
lots  de  potées  de  Fuchsia,  d'autres  de  Bégonia,  d'autres  de 
Lis,  de  Fougères,  de  piaules  annuelles,  de  Colons,  et  d'uni' 
foule  d'autres  plaides  à  fleurs  et  à  feuillage.  Chaque  hor- 
ticulteur n'a  guère  qu'une,  deux  ou  trois  espèces  de  plaides, 
cartons  spécialisent  leurs  cultures  ;  aussi,  est-ce  un  va-et- 
vient  constant  de  marchands  qui  viennent  là  assortir  leur 
étalage.  <  >n  voil  que  les  plantations  florales  des  jardins 
sont  terminées,  car,  sauf  quelques  plantes  annuelles,  la 
m  bourriche  »  ne  se  vend  guère  plus. 

.le  rencontre  là  plusieurs  de  ces  camelots  que  j'ai  vu  aux 
Halles  auparavant  et  qui,  n'ayant  pas  acheté  de  fleurs 
coupées,  vont  remplir  leurs  hottes  de  potées  de  Fuchsias, 
d'Héliotropes,  d'CEillets  ou  de  Réséda.. 

Comme  elle  est  pittoresque  cette  vente  de  plantes  el 
combien  agréableune  matinée  passée    au  quai  aux  fleurs! 

ALBERT   MAUMENlî 


Les  Saules  nains 


Tout  le  monde  connait  le  Saule  pleureur  et  sait  quel 
profit  l'ornementation  a  su  en  tirer.  Les  rameaux  retombants, 

si  gracieuxqui  le  caractérisent,  se  retrouvent,  plus  mi  moins 
caractérisés,  dans  des  variétés  appartenant  à  des  espèces  nor- 
malement dressées,  telles  que  Salir  alba,  S.caprea,  S.pur- 
purea,  etc.  Le  Salix  babylonien,  lui-même,  s'est  hybride 
avec  des  Saules  à  affinités  assez  étroites  et  a  produit  les 
Salix  sepulchralis,S .  h/anda,  S.  Sa  loin  ont,  qu'on  ne  semble 
pas  assez  connaître. 

Mais,  en  dehors  des  Saules  à  rameaux  retombants,  le 
genre  Salix  est-un  peu  délaissé  et  n'a  pas  fourni  à  nos  jar- 
dins tout  ce  qu'on  pourrait  attendre  de  lui.  C'est  à  peine,  si. 
de  place  en  place,  chez  quelques  amateurs  éclairés,  on  ren- 
contre, par  hasard,  une  touffe  de  Saule  à  feuilles  de  Romarin 
(S.  incaria),  de  Saules  abois  bleu  (S.  dap/moideset  S.prui- 
nosa),  de  Salir  pentanâra  auquel  son  feuillage  luisant  a 
fait  donner,  fort  improprement,  le  nom  de  Saule  à  feuilles 
de  Laurierqui  doit  être  dévolu  à  une  espèce  toute  différente, 
le  Salix  laurina  de  nature  certainement  hybride.  Les 
Saule  blanc  et  S.  fragile  (.S-,  alba,  et  S.fragilis),  ainsi  que  le 
S.  iriandra,  tous  trois  de  nos  environs,  ne  seraient  pas  non 
plus  déplacés  au  bord  des  eaux. 

A  eôté  d :s  deux  groupes  de  Salix, s'en  trouve  un  troi 

siéme  caractérisé  par  son  port  d'humble  stature  dont  les 
représentants  forment  des  furets  en  miniature.  L'un  d'entre 
eux  est  même  si  minuscule  qu'on  a  pu  dire  à  juste  titre, 
qu'il  constituait  un  arbre  à  ti'jes  souterraines,  le  Salix  her- 
bacea.  Ces  Saules  appartiennent  à  la  flore  alpine  et  alpi     i 


et,  ce  qui  m'engage  à  en  parler,  c'<  si  la  présentation  qui  a 
été  faite  récemment  de  quelques  uns  d'entre  eux,  dans  un 
lot  de  plantes  alpines  de  la  maison  Vilmorin.  Le  pygmée 
i,  cette  végétation  des  hauts  sommet  ,  c'esl  le  Salix  h er- 
barea  L.,  dont  le  nom  indique  bien  les  caractères  végétatifs. 
Herbacé  il  l'est  en  effet, car  il  atteint  ordinairement  1  déi  i 
mètre;  ses  tiges  sonl  souterraines,  rampantes  et  radicantes, 
et  émettent  des  rameaux  grêles  el  herbacés  ;  ses  feuilles  sonl 
uvales,  arrondies  aux  deux  extrémités,  glabres  el  luisantes 
-m-  les  deux  faces  ;  les  ehatoiis  sonl  courts,  n  atteignant  pas 
un  centime!  re  et  sonl  terminaux. 

Fncore  avec  chatons  terminaux,  sont  deux  espèces  voisines, 

également  de  petite  taille,  lu si  [eSalix  reticulata  I... 

parfaitement  caractérisé  par  ses  Feuilles  orbiculaires,  rerl 
foncé  et  rugueuses  en  dessus,  glauques  en  dessous  .>t  remar 
quablement  réticulées.-veinées.  L'autre  espèce  est  le  Salix 
refusa  I...  à  rameaux  rabougris,  appliqués  sur  le  sol,  à 
feuilles obovales  ou  oblongues  très  polymorphes  d'ailleurs, 
d'un  vert  gai  en  dessous,  tandis  que  la  l'ace  supérieure  esl 
plus  foncée.  (  'es  trois  Saules,  des  plus  faciles  à  distinguer, se 
rencontrent  en  France  dans  les  Alpes  du  Dauphiné  et  dans 
les  Pyrénées.  Le  Salix  retusa  pousse  une  pointe  dans  le 
Jura  jusqu'au  Recule!  et  le  Salix  herbacca  vient,  on  ne 
sait  trop  c nent,  s'égarer  dans  un  coin  perdu  de  l'Au- 
vergne, au  Mont  Dore,  sur  les  escarpements  du  Val  d'Enfer. 

Ces  Saules  on!  leurs  chatons  terminaux.  Ceux  que  nous 
allons  indiquer  maintenant  les  ont  disposés  Ialéralemenl 
sur  le  vieux  bois.  I  (ans  les  uns  les  chatons  sont  sessiles,  dans 
les  autres  ils  sont  longuement  pédoncules  et  feuilles.  Aupre 
mier  groupe  appartiennent  les  Salix  Lapponarum  L.et  S. 
cœsiaVïll.  Le  Saule  de  Laponie esl  unedes  raretés  de  la  flore 
française  et  cependanl  il  croit  abondamment  aux  bords  des 
lacs  et  des    ruisseaux    du   Mont  Dore.    Ses    feuilles   lancée 

lées,  un  peu  pointues  au  sommet,  habituellement  1res  etttiè 
les,  velues  so\  euses  quand  elles  sont  jeunes,  blanches  èl 
tomenteûses  en  dessous  à  l'état  adulte,  le  font  facilement 
reconnaître,  ainsi  que  son  port  rabougri,  rameux  ci  tor- 
tueux. Quant  au  .S',  cœsia  Vill.,  commeson'nom  l'indique 
ses  feuilles  elliptiques,  petites,  aiguës,  sonl  très  glabres  sur 
les  deux  faces  el  bleuâtres;  ses  rameaux  très  nombreux  el 
serrés,  sont  effilés  el  dressés.  On  le  rencontre  dans  les  Alpes 
■  lu  Dauphiné,  principalement  au  Lautaret  où  Villars  l'a 
recueilli  et  d'où  il  l'a  fait  connaître. 

Avec  des  chatons  pédoncules  el  sessiles,  nous  trouvons  en 
France  quatre  espèces:  les  Salix  glaucah.,  S.  arbuscula  L. , 
S.  iiti/rsini/cs  L.,et  .V.  pyrenaica  Gouan.  On  peut  les  carac- 
tériser, comme  suit,  sur  des  échantillons  feuilles,  sans  tenir 
compte  des  organes  île  la  floraison  : 

Salix  gl au  va  I..  — ■  Feuilles  lancéolées,  1res  entières,  [on 
gin 'ment  poilues  sur  les  deux  faces,  verdâtre.s  en  dèssus,deve 
nantglauquesen  dessous  à  la  dessication.  Arbrisseau  de  0",  In 

à  U'",tJ0.  très  rameux.  diffus;  jeunes   rameaux  blancs.  Ionien 
leiix.    quand    ils    sonl    joinius.    Alpes    du    Dauphiné,    Molli 

Viso;  n'existe  pas,  d'après  Bubani,  dans  les  Pyrénées  on 
Lapeyrouse  l'avait  indiqué. 

Salix  arbuscula  I..    -'  Feuilles  ovales  ou  lancéolées, très 

glabres  en  dessus  et  vert  clair  brillant. glauques  en  dessous. 

dentées-glanduleuses,  à   nervures  saillantes  sur  les  deuj 

i.  Arbrisseau  à  rameaux  divergents,   lisses  ci    bruns. 

Alpes  et  Pyrénées, 

.V.  myrsinites  !..  —  Feuilles  à  sommet  mucroné  et  re- 
courbé, brillantes  ei  vertes  sur  les  deux  laces,  glabres  ou 
l'oilues  ou  laineuses,  dentées  glanduleuses,  réticuléi 
veinées.  Arbrisseau  couché  à  rameaux  divariqué  .  La  forme 
a  feuilles  velues  a  souvent  été  prise  pour  le  S  /  apponarum. 
Alpgs. du  Dauphiné;  Mont  Viso;  indiqué  pu  erreur  au) 
l'\  rénées,  d  après  Bubani. 

S.  pyrenaica  Gouan  ou  mieux  S.  pyrenœa. —  Feuil 
les  ovales   à    sommet    aigu   et    recourbe,    pube  cent 


2:i2 


LE  MA  RDI  X 


rerte  à,  la  face  supérieure,  glauques-argentées,  hérissées  à 
l'inférieure,  devenant  presque  glabres,  entières  el  ciliées  sur 
les  bords.  Arbrisseau  étalé,  très  rameux.  Répandu  dans  les 
plus  hautes  parties  de  la  chaîne  des  Pyrénées. 

Les  Salix  phylicifolia  L.  cl  Auvergne,  du  Forez,  des 
l'\  rénées  où  il  est  rare;  le  V  haslata  L.  des  Hautes-Alpes, 
très  rare  dans  les  Pyrénées  et  dans  les  Vosges,  sonl  égale 
ment  des  végétaux  alpins,  mai--  leur  stature  est  déjà  plus 
élevéeel  leur  taille  dépasse  fréquemment  1  mètre.  Ils  appar- 
tiennent à  une  autre  section  que  1rs  quatre  espèces  précé- 
dentes, caractérisée  par  les  capsules  à  pédoneale  allongée! 

non  sessiles. 

P.   11AR10T. 


Dircœa  lateriïia  maorantha 


Le  genre  Dircœa,  qui  fui  créé  parle  botaniste  français 
Decaisne  aux  dépens  des  Gcsneria,  forme  un  groupe  d  un 

très  grand  intérêt,  trop  peu  connu  des  amateurs.  Certai i 

espèces  appartenant  à  ce  genre  h  dont  les  noms  suivenl 
Dircœa  bulbosa,  I).  Sulloni,  1).   Cooperi,  />.  muyni/ica, 
J>.  Blasii  (le  plus  beau  du  genre),  D.  lobulata,   h.  late- 
ritia,    sont   tous  originaires  du   Brésil   el    de   l'Amérique 

Centrale,  mais  nous  ignorons  complètement  1  origii \aete 

de  <elle  qui   nous  occupe  ici.   quoique,    cependant,   nous 
sachions  que  c'est  un  hybride  du  Dircœa  lateritia. 

D'un  gros  bulbe  sphérique,  sortent,  lorsque  celui-ci  est 
âgé  de  quelques  années,  plusieurs  tiges  charnues,  robustes, 
vlHeuses  ainsi  que  toutes  les  parties  de  la  plante,  s'élevanl 
à  Û'"25  ii  0m35  de  hauteur  et  formant  un  ensemble  de  port 
trapu,  touffu  et  parfaitement  conformé.  Les  feuilles  oppo- 
sées sont  portées  par  de  gros  pétioles  courts,  charnus  et 
cylindriques,  elles  sont  amples,  atteignent  jusqu'à  0"'25  de 
longueur,  sur  0™  15  de  largeur.  Leur  limbe  cordiforme  est 
('■pais,  très  tourmenté,  ondulé,  régulièrement  denté,  velouté, 
rugueux,  d'une  texture  très  souple,  non  cassante,  et  se  ma- 
nipulant facilement  à  l'emballage,  sans  crainte  de  les 
froisser,  non  plus  qu'aucune  autre  partie  de  la  plante. 

Inflorescence  terminale  érigée,  en  grappe  corç  mbiforme, 
portanl  de  10  à  lô  Heurs  obliques,  allongées,  portées  par  îles 
pédoncules  courts.  Corolle  très  irrégulièrement  labiée,  à  divi- 
sions très  inégales,  les  supérieures  très  allongées  à  l'extré- 
mité, et  sous  lesquelles  viennent  se  réunir,  en  faisceau,  les 
anthères  portant  des  masses  polliniques  constituant  un 
attrayant  effet  par  leur  nuance  jaune  clair  qui  tranche 
agréablement  sur  le  fond  unicolore  d'un  rouge  écarlate  vif 
de  la  corolle. 

Cette  charmante  Gesnériacée,  dont  nous  apprécions, 
depuis  longtemps,  les  mérites,  nous  a  toujours  donné  les 
plus  légitimes  satisfactions  dans  nos  cultures  et  nous  nous 
sommes  toujours  demandé  quelle  pouvail  être  la  cause  de 
l'indifférence  qu'on  lui  réservai!  depuis  son  introduction. 

Cet  abandon,  pour  une  plante  de  cette  valeur,  ne  peut 
s'expliquer  que  par  l'ignorance  de  ses  qualités.  Elle  en 
réunit  cependant  plusieurs  tort  appréciables  et  qui  sonl  : 
la  rusticité,  la  facilité  de  sa  culture,  l'époque  de  sa  floraison, 
la  commodité  île  son  emballage,  sa  conservation  dans  les 
appartements,  la  vivacité  du  coloris  de  ses  fleurs  pendant 
I  hiver. 

Sa  culture  est  certainement  la  plus  facile  que  I  on  puisse 
donnera  une  Gesnériacée,  el  la  plantèesl  peut  être  la  plus 
rustique  appartenant  à  cette  intéressante  famille.  <'u 
peut  joui  n  le  la  floraison  des  Dircœa  pendant  six  à  huit  mois, 
en  combinant  différentes  époques  de  mise  en  végétation. 
Culture.  —  Dès  que  nous  voyons  les  i  iges  se  àé\  eloppêr, 
sur  les  bulbes  que  nous  avons  tenus  au  sec  dans  une  serre 
de  S  à  10°.  nous  les  mettons  en  végétation  dans  des  pots  de 
0'"10  à0'"15,  suivant  leur  grosseur,  qui.  quelquefois.  de\  ient 
énorme  après  plusieurs  années.  Nous  remplissons  le  pots 
avec  un  compost  formé  de  moitié  terre  de  bruyèreel  moitié 
terreau  de  feuilles  de  bruyère,  auquel  nous  ajoutons  ;j.u  0  0 
de  poudrette.  Nous  enterrons  les  bulbes  en  les  couvrant  de 


CT02  à0m03el  disposons  le  milieu  en  un  petit  monticule 
de  manière  à  protéger  le  bulbe,  parce  moyen,  contre  la  trop 
grande  humidité  provenant  des  arrosages.  Des  bassinages 
suffisent  au  débul  ;  mais,  lorsque  la  végétation  se  développe 
et  que  les  racines  commencent  à  tourner  sur  les  bords  de- 
pots,  nous  arrosons  copieusement,  lorsque  la  température  le 
permet. 

Nous  plaçons  d'abord  ces  pots  sur  une  tablette  de  serre, 
près  du  vitrage,  dans  une  serre  dont  nous  maintenons  la 
température  entre  15°  el  IN".  Nous  ombrons  surtout  lorsque 
le  feuillage  esl  bien  développé.  Lorsque  les  boutons  sont 
bien  constitués,  nous  descendons  les  pois  sur  la  bâche  et 
bassinons,  le  soir,  après  le  coucher  du  soleil,  lorsque  la  cha 
leur  est  t  rop  sèche. 

La  floraison  d ;s  charmantes   Gesnériacées   commence 

quelque  temps  après  et  elle  peut  se  prolonger  assez 
longtempssur  la  même  plante,  cela  suivant  la  plus  ou  moins 
grande  quantité  de  boutons  qui  se  présentent,  car  les 
rieurs  ne  s'épanouissent  que  successivement  el  assez  lente- 
ment. C'est  surtout,  par  excellence,  une  précieuse  ressource 
pour  orner  les  appartements,  où  les  Dircœa  peuvent  briller 
de  tout  leur  éclat,  pendanl  plusieurs  semaines,  aussi  bien 
que  dans  la  serre,  sans  souffrir  ni  se  flétrir  ainsi  que  la 
généralité  des  plantes  fleuries,  si  l'on  a  soin  île  ne  pas  trop 
les  négliger. 

Ainsi  que  nous  le  signalons  plus   haut,  on  peut   jouir  de 
la  floraison  des  Dircœa  pendant  une  partie  de  1  année,  à  la 
condition  d'observer  plusieurs  époques  de  mise  en  végéta 
Mon. 

On  peut  commencer  la  première,  vers  le  mois  de  jam  ter 
et  continuer  successivement  jusqu'à  la  fin  du  mois  de  mai. 
Les  semis  viennenl  ensuite  succéder  jusqu'à  la  dernière 
saison  d  se  prolonger  quelquefois  jusqu'au  mois  de  mars. 
Nous  faisons  celle  opération  mus  la  fin  «le  janvier,  mais 
elle  esl  aussi  praticable  jusqu'au  15  mars. 

Nous  semons,  dans  une  serre  de  lô  à  20",  à  la  surlace  de 
terrines  drainées  et  remplies  de  terre  de  bruyère  très  légère 
et,  sans  recouvrir  les  graines,  qui1  nous  entretenons  dans  un 
milieu  plutôt  frais  qu'humide. 

Lorsque  les  petits  plants  commencenl  à  former,  la  pre- 
mière feuille,  après  leurs  deux  cotylédons,  nous  les  repi- 
quons égalemenl  en  terrines,  toujours  dans  le  même  compost, 
et  plaçons  ces  terrines  sur  des  tablettes.  Nous  les  laissons 
ainsi  jusqu'à  la  lin  du  mois  de  mai,  pour  les  livrer  ensuite 
à  la  pleine  terre  de  bruyère,  sous  châssis  sur  une  couche 
tiède.  Nous  ombrons  soigneusement  pendant  tout  l'été,  et. 
lorsqu'arrive  le  mois  de  septembre,  nous  les  rempotons 
pour  les  rentrer  en  serre  chaude  de  lô  à  IN"  ;  nous  jouissons 
ainsi  de  leur  floraison  pendant  plusieurs  mois  d'hiver,  à 
l'époque  où  les  fleurs  à  coloris  aussi  vif  sont  toujours  fort 
rares. 

EUGÈNE  YALLERAXD. 


Les  Produits  de  Culture  forcée  aux  Halles 


Les  prix  des  raisins  Frankenthal,  Foster's  Seedling  et 
Chasselas  se  soutiennent  assez  bien,  surtout  pour  la  qualité 
de  choix.  Les  beaux  Muscat  sont  recherchés. 

Les  grosses  pèches  à  noyau  non  adhérent  s'adjugent  de 
1  à  3  francs  et  même  5  francs. 

9  pèches  Louis  Fontaine  (I).  le  23  juillet,  adjugées 
28  francs. 

Les  brugnons,  lorsqu'ils  sont  de  bonne  grosseur  et  bien 
colorés,  se  vendent  bien. 

Le  30  juillet,  a  été  vendu  un  joli  petit  Poirier  en  pot,  de 
la  variété  Jules  Guyot,  avec  trois  beaux  fruits  à  maturité. 

J.  M.  BUISSON. 


Diction  nuire  iconographique  des  Orchidées,  par  A.  Co- 

gniaux  et  A.  (joosens.  —  Livraison  de  mars. 

Parmi  les  espèces  et  variétés  figurées  sur  les  treize  plan- 
ches de  cette  livraison,  nous  citerons,  entre  autres  :  Lselia 
anceps  Hilliana,  L;eliocattleya  Myra,  Masdevallia  Chi- 
masra.,  Odontoglossum  Harvengtense,  Odontoglossum  Pes- 
catorei  leucoxanthum,  Selenipedium  caudatum,  etc. 


(1)  Le  Jardin,  1897,  n"  251,  page  240. 


LE    JARDIN 


I  >  1  R  (J  +£.  A      LATER1T1A      M  A  C  K  A  N  T  H  A 


LE    JARDIN 


233 


LA    DIGITALE 


Culture.  —  Emploi  dans  la  décoration  des  jar 
dins.  —  Culture  forcée.  Utilisation  dans  les 
compositions  florales. 

(  "est  une  bien  jolie  plante  que  la  Digitale  h  la  facilité 
de  saculture  n'amoindrit  pas  sa  beauté  décorative.  Je  me 
plais  à  évoquer,  non  sans  plaisir,  la  vision  de  ces  pentes 
abruptes,  schisteuses  el  mi-ensoleillées  des  Ardennes,  sur 
les  bords  de  la  petite  rivière  de  la  Semoy,  lorsque  je  les  \  is, 
en  juillet  1896,  éclatantes  sous  la  floraison  des  milliers  de 
Digitales  pourpres  {Digitatis  purpurea),  croissant  là  entre 
les  blocs  et  les  éboulis  de  rochers,  avec  une  vigueur  in- 
croyable, et  formant  quelques-unes  de  ces  scènes  naturelles 
el  spontanées  tout  à  fait  charmantes  et  d'une  infinie  gran- 
deur. C'est  véritablement  dans  ees  conditions,  dans  la  lu- 
mière tamisée  des  clairières,  sur  les  talus,  opposées  aux 
masses  rocheuses  que,  parleur  port  élancé,  les  Digitales  ré- 
vèlent  leur  caractère  pittoresque,  ("est  cette  espèce  qui  est 
la  plus  cultivée  dans  les  jardins,  ou  plutôt  ce  sont  ses  varié- 
tés, surtout  celles  à  fleurs  de  Gloxinia.  i/v.  p.  gloxinioidus) 
blanches,  roses,  rouges.et  différemment  tachetées.. 

Le  semis  se  fait  d'avril  en  juin,  dans  une  terre  sablon- 
neuse et  hum'euse;on  repique  le  plant. eu  pépinière,  à  0m20 
OU  0°30  il  eeartenient.  dans  un  sol  fertile,  dès  qu'il  a  quelques 
feuilles.  Les  arrosages  ne  doivent  pas  faire  défaut  car,  plus 
les  plantes  sont  vigoureuses,  plus  belle  et  plus  robuste 
est  la  hampe  florale,  qui  atteint,  dans  ces  conditions,  jusqu'à 
0"80  et  même  1  mètre  de  haut.  On  peut  également  semer 
les  graines  jusque  dans  les  premiers  jours  du  mois  d'août; 
niais,  dans  ces  conditions,  le  semis  doit  être  l'ait  sous  châs- 
sis, afin  d'activer  la  levée.  Un  premier  repiquage  peut  alors 
être  fait  sous  châssis  bien  aérés  et  ombrés,  précisément  en 
\  ne  de  la  culture  forcée  dont  je  parlerai  plus  loin  :  de  cette 
façon,  les  plantes  poussent  plus  vigoureusement  et,  en  sep 
tembre.  on  peut  les  livrera  la  pleine  terre.  Ceci,  bien  enten- 
du, lorsque  les  s,. mis  ont  été  faits  tardivement.  La  mise  en 
place  est  effectuée  au  mois  d'octobre  ou  au  mois  de  mars, 
mais,  plus  généralement,  au  mois  de  mars.  A  cet  effet,  beau 
coup  Je  personnes  rempotent  les  Digitales  en  octobre  pour 
que  la  plantation  printanière  ne  porte  pas  préjudice  à  la 
floraison  normale. 

Les  Digitales  sont  utilisées  dans  l'ornementation  des  jar- 
dins de  différentes  façons  aussi  bien  dans  le  nord  que  dans 
midi  de  la  France.  <  m  en  forme  des  corbeilles  entière-, 
comme  on  en  fait  des  groupes  dans  les  plates-bandes  de  plan  les 
variées.  On  en  voit  de  délicieuses  corbeilles,  chaque  année, 
dans  les  jardins  du  Luxembourg,  à  Paris,  et,  cette  année, 
I  en  ai  admiré  également  de  bien  belles  dans  les  jardins  du 

(  asi le  Monte-Carlo. Tandis  que,  sous  le  climat  de  Paris, 

la  floraison  a  lieu  en  juin-juillet,  elles  sont,  à  cette  époque, 
complètement  défleuries  dans  le  midi,  et,  là.  i  est  en  mai 

qu'elle-  sont  dan-.  Imite  leur  beauté 

Mais  si.  dans  ces  conditions,  elles  sont  très  décoratives, 
leur  côté  ornemental  et  surtout  pittoresque  gagne  de  beau- 
coup, lorsqu'on  les  utilise  dune  façon  plus  naturelle  et,  par- 
lant de  là,  plus  rationnelle,  en  en  faisant  des  groupes  plus 
ou  inoins  étendus,  en  a\  aut  des  massifs  d'arbustes,   au  bord 

des  roulées  et  surtout  sur    les  talUS    POCheUX.   Là,  leur  forme 

élancée  se  trouve  bien  dégagée  et  cont  paste  heureusement  avec 
ce  qui  leur  est  opposé. 

Cela  s'applique  à  leur  culture  ordinaire,  car  personne  ne 
les  a\  ait  en e.  ire.  que  je  sache,  soumis  à  la  culture  forcée,  que 
je  dois  être  le  premier  à  signaler,  car  1  essai  ne  date  que  de 
l'hiver  dernier;  il  est  dû  à  M.  Jules  Van  den  Daele,  jar- 
dinier en  chef  des  jardins  du  Casino  à  Monte-Carlo. 

Préparant  chaque  année  de  nombreuses  potées  de  Digita  les 
pour  la  garniture  printanière  de  quelques  corbeilles,  il  eut 


I  idée,  l'hiver  dernier,  d'en  force]  quelque  fortes  plantes. 
i  résultat-  ayant  été  très  satisfaisants,  la  première  saison, 
il  en  força,  successivement  et  avec  succès,  un  grand  nombre 
I     posées  qu'il  utilisa,  de  la  façon  1  treuse,  dans  les 

1 1 1 0  ■  1 1  ei  garnitures  qu'il  doit  faire  pout  les  fêtes  données 
pendant  la  saison  hivernale-  et  où  elles  tirent  très  bon  effet.  A 
I  l'A  position  d'horticulture  de  Nice,  il  en  composa  un  groupe 
que  tout  le  monde  admira.  Bien  que  les  innovations  cultu- 
rales  méritantes  soient  toujours  regardées  avec  une  certaine 
méfiance  à  leur  début,  je  ne  doute  pas  que  la  culture  for- 
céedes  Digitales,  soit  adoptée,  dans  un  temps  relativement 
proche,  étant  donné  qu'elle  peut  rendre  de  grands  services,  en 
hiver,  pour  la  décoration  florale.  Je  crois  quelle  serait  suf- 
fisamment rémunératrice  pour  qu'on  puisse  l'entreprendre 
sur  une  vaste  échelle,  car  l'écoulement  se  ferait  rapidement, 
étant* donné  que  les  inflorescences  de  cette  catégorie,  en 
grappes  longues,  ne  sont  déjà  pas  si  nombreuses  que  cela 
pendant  la  saison  hivernale  et  que  certaines  compositions 
florales  réclament  ces  sveltes  élancées  de  (leurs. 

Ceci  dit,  je  vais  donner  quelques  indications  concernant 
la  culture  forcée,  telle  que  l'a  pratiquéeM.  Van  den  Daele'. 

Les  Digitales  sont  rempotées  en  septembre-octobre,  dans 
un  sol  très  fertile  el  sablonneux,  à. raison  de  trois  plantes 
par  pot  deii'Ml  à  ir.lô  de  diamètre,  en  choisissant,  bien 
entendu,  le-  sujetsd'une  bonne  force.  Après  le  rempotage 
les  pots  sont  enterrés  dans  une  planche  et  arrosés  convena- 
blement, lorsque  les  plantes  en  ont  besoin. 

Dès  le  mois  de  novembre,  on  peut  les  forcer.  A  cet  effet, 
on  les  rentre  dans  une  serre,  dans  laquelle  la  température 
s  élève  de  douze  à  quinze  degrés.  Il  n'y  a  pas  d'inconvénient 
à  ce  qu'elle  soit  plus  élevée  ou  plus  basse,  c'est  assez  dire 
qu'on  peut  les  forcer  invariablement,  dans  une  serre  tempé- 
rée ou  dans  une  serre  chaude,  —  il  n  \  a  de  différence  que 
dans  le  temps  que  la  plante  demande  pour  fleurir,  puisque 
l'évolution  de  la  tige  florale  est  subordonnée  à  la  tempéra 
litre  à  laquelle  elle  est  soumise.  — quoique  ce  soit  en  série 
chaude  que  les  résultats  aient  été  les  meilleurs.  Dans  une 
serre  chaude  ordinaire,  les  plantes,  dont  la  tige  florale  nese 
montrait  pas  encore,  ont  épanoui  leurs  premières  fleurs  au 
bout  de  vingt  à  vingt-cinq  jours,  ta  m  lis  que  celles  dont  la  tige 
florale  était  apparente  ont  mis  dix  à  quinze  jours  pour  fleurir. 

Leîorçage  s'est  liés  bien  fait  el  pas  une  seule  plante  n'a 
manqué.  Sauf  les  pucerons,  que  font  disparaître  quelques 

bassinages    à   l'eau    nicotinée,   aucun  autre    insecte,    i 

plus  qu'aucune  maladie,  n'ont  fait  leur  apparition  dans  les 
diverses  saisons  du  forçage. 

Chose  très  curieuse,  toutes  les  plantes  forcées  étaient  bien 
plus  trapues;  leurs  tiges  florales  étaient  plus  courtes  et  plus 
fournies  qu Iles  des  plantes  cultivées  en  plein  air. 

En  un  mot,  le  forçage  est  chose  facile  et  est  surtout  su- 
bordonné à  la  préparation  déplantes  robustes  qui  doivent 
être  rempotées  dans  un  compost,  très  fertile. 

Le  forçage  est  autant  à  préconiser  pour  lacultureen  po- 
tées que  pour  celle  en  vue  de   la   fleur  coupée.  Celi tue 

m'a  suggéré  quelques  idées  que  je  soumettrai  aux  personne 
qui  pourraient  essaj  er  cel  te  i  ull  ure.  tout  aus-i  bien  aux  for- 
ceurs,  qui  alimentent  les  Halles,  qu'aux  jardiniers  de  mai 
son  bon  reçoive,  qui  doivent,  chaque  hiver,  fournir  des  fleui 
pour  les  garnitures. 

I  .es  prerhiers  pourraient,  sans  aucun  doute,  donner  une 
grande  extension  à  cette  culture  et  la  faire  sur  une  grande 
échelle,  si  toutefois,  ce  dont  je  ne  doute  pas,  l'écoulement 
des  plantes  et  des  fleurs  répondait  a  leurs  désirs, 

.le  connais  un  peu.  puisque  je  suiscettequestiondetrèsprès, 
qu'en  dehors  des  Heurs  forcées  classiques  de  choix  :  Roses, 
i .  Houles  de  neige.  Muguets,  etc..  toutes  ceilesqui  app  i 

enten  hiver,  sont  orne ;       il  surtoul   originales, 

sont  très  demandées    i croire  que,    si   on  arrivait  à   les 

luire  d'une  façon  économique,   leur   vente  serait  a 


•î:u 


LE    JARDIN" 


rémunératrice.  Voici,  à  cet  effet,  commenton  pourrait,  à  mon 
avis,  les  culti>  er. 

Les  plantes  devraient  être  élevées  dans  un  sol  n  s  fertile 
el  sablonneux,  en  ne  leui  ménageant  ni  les  arrosements.  ni 
les  engrais,  de  façon  à  les  obtenir  très  vigoureuses. 

En  septembre,  on  rempoterait  les  plantes  susceptibles  de 
bien  fleurir,  pour  celles  destinées  à  former  des  potées  prin- 
cipalement, car  celles  destinées  à  la  Heur  coupée  | rraient 

être  plantées  on  planches  de  la  largeur  des  coffres,  île  façon 

à  pouvoir  les  déplanter  facile ni  avec  uni'  bonne  motte, 

selon  le-  besoins  et  en  tous  temps.  Aux  approches  des  froids, 
on  placerait  les  coffres  et  les  panneaux  sur  ces  planches  ;  on  les 
entourerait  il'-  litière,  au  besoin,  el  on  les  couvrirai!  il''  pail- 
lassons, lui'-,  des  gelées.  Les  plantes  eu  pots  seraient  abritées 
de  la  même  façon,  s,.us  ledimat  de  Paris  s  entend,  car,  dans 
ii-  midi,  ce  n'esl  pas  nécessaire.  Sous  châssis,  surtout  si 
ceux-ci  étaient  bien  abrités,  plus  d'une  plante  montrerait  sa 
tige  florale  a^  ant  sa  rentrée  en  serres,  principalement  pour;les 
saisons  tardives;  cela  pourrait  donc  être  uneavance  pour  le 
forçage, etune  avance  faisant  réaliser  une  certaine  économie 
comme  main  d'œuvre,  chauffageel  occupation  du  matériel. 

Les  plantes  enlevées  en  moites  en  vue  de  la  Heur  coupée, 
pourraient  être  plantées  dans  les  bâches  et  dans  les  serres 
où  l'on  force  habituellement  les  Lilas,  Boules  de  neige,  Ro- 
siers, etc..  pourvu  qu'elles  soient  parfaitement  éclairées.  Les 
tiges  il''\  raient  être  coupées  '■!  vendues  lorsque  les  premières 
fleurs  s'épanouiraient  :  on  pourrait  même,  parmi  ces  plantes, 
en  relever  quelques  unes  à  ce  moment  et  les  rempoter  à  rai- 
son d'une  par  petit  pot,  de  façon  à  pouvoir  les  utiliser  dans 
les  corbeilles  déplantes,  pour  lesquelles  elles  seraient,  je  nuis. 
très  demandées.  Les  fortes  potéesde  trois  seraient  plutôt  aptes 
à  entrer  dans  la  composition  des  grandes  corbeilles  el  dans 
les  autres  garnitures. 

Au  lui'  et  à  mesure  qu'une  saison  a  fleuri,  on  remplace  les 
plantes  par  d'autres  et  ainsi  de  suite.  Les  Digitales  on I  au 
moins  l'avantage  de  ne  pas  occupei  la  serre  longtemps  pour 
fleurir,  et,  les  saisons  étant  nombreuses,  les  frais  de  culture 
pouvant  être,  par  conséquent,  répartis  entre  beaucoup  de 
plantes,  le  prix  de  revient  de  chacune  délie  ne  sérail  pas 
très  élevé,  surtout  que  les  forceurs  n'auraient  pas.  comme 
pour  les  Lilas.  Roules  de  neige,  Rosiers  H  Muguets,  de  frais 

d'achat  de  plantes  ;  aie s  ils  devaient  les  acheter,  le  prix 

n'en  sérail  pas  élevé,  étant  donné  que  l'élevage  et  la  prépa- 
ration ne  réclament  guère  plus  de  six  mois. 

I  ia  us  la  période  de  Noël  et  du  Jour  de  l'An,  alors  que  les 
belles  fleurs  sont  très  recherchées,  celles  des  Digitales  au- 
raient un  certain  succès  et  seraient  payées  un  bon  prix. 

Tel  est  mon  avis;  aux  producteurs  de  fleurs  d'essayer. 
Vous  savez  bien  qu'une  Heur  que  l'on  apporte  en  dehors  de 
-un  époque  normale  de  floraison  est  toujours  très  prisée; 
pourquoi  non  serait-il   pas  ainsi  pour  les  Digitales  ? 

l.i 's  Digitales  n  étaienl  guère  utilisées,  il  j  a  quelques  an- 
nées  par  les  fleuristes,  dans  les  garnitures  florales  d'appar- 
tement, Cependant,  depuis  un  an  ou  deux  et  cette  année 
surtout,  au  moment  do  leur  floraison  normale,  il  en  a  été 
apportédes  quantités  aux  Halleset  elles  trouvaient  acheteurs; 
pas  mal  de  potées  également  ont  été  vendues  au  marché  aux 
Heurs.  J'en  ai  même  vu,  à  plusieurs  reprises,  do  belles 
sei  i"'-  '  b«'/  des  fleuristes. 

Les  longues  grappes,  aux  fleurs  inclinées,  des  Digitales 
font  admirablement  bien,  grâce  à  leur  sveltesse,  dans  les 
grandes  gerbes,  pourvu  qu'elles  s'élancent  au-dessus  dos 
(leurs.  Quelques  tiges,  dans  les  bouquets  ronds  dnsi 
que  dan-  les  corbeilles  île  plantes  et  do  fleurs,  ne  -oui  pas 
déplacées  non  plus  et  ont  bien  leurcachet.  Un  vase  entière.- 
ment  garni  de  ces  hampes  florales  n'est  certes  pas  banal; 

té     ■  'client  bleu  dan-  les  gros  bouq   I  I  aie. 

s  potées  contenant  deux  ou  trois   tiges    -ont  pi     :   u 


pour  les  garniture-  d'appartements,  devant  des  cheminées 
e!  dans  les  massifs  d'angles,  car  elles  se  détachent  toujours 
in  -bien  du  fond.  En  un  mot.  elles  peuvent  trouver  emploi 
d  m    les  multiples  motif-  de  l'ornementation  florale. 

ALBERT   MAI  MENE. 


ARBORICULTURE   FRUITIERE 


LE    PÊCHER 


Traitement  du  bourgeon  de  remplacement. 

Au  moment  où  la  récolte  des  pêches  est  en  pleine  activité, 
il  me  parait  intéressant  de  rappeler  les  quelques  opérations 


Fig.  98. 

ii  exécuter  sur  le  bourgeon  destiné  à  remplacer  la  branche 
qui  porte  ces  excellents  fruits. 

Le  Pêcher  ne  fructifiant  que  sur  le  bois  d'un  an  poussant 
pour  la  seconde  fois,  il  est  donc  important  de  pourvoir, 
chaque  année,  au  remplacement  de  la  branche  fruitière,  eu 
choisissant  à  sa  base  un  bourgeon  appelé  bourgeon  de  rem- 
placement.  (.'est  du  reste  le  but  principal,  vers  lequel  doi- 
vent tendre  les  efforts  de  l'arboriculteur  pendant  toute  la 
durée  de  la  végétation, 


Fig,  99. 

A  L'époque  où  nous  sommes,  ce  bourgeon  de  remplacement 
est  ..n  voie  de  formation,  grâce  a  rébourgeonnement  et  au 
pincemenl  exécutés  sur  les  bourgeons  nés  au-dessus  de  lui 
sur  la  branche  fruitière.  Il  a  lui-même  subi  une  partie  des 
opération-  qu'il  est  nécessaire  de  lui  appliquer.  Voyous 
quelles  Sont  ces  opérations  et  continent  il  convient  de  pro- 
•  i   i  aujourd'hui  '.' 


LE   JARDIN 


23Ô 


Supposons  une  eoursonne  (A  fig.  98  et  99)  surmontée  d'une 
branche  fruitière  (B).  Celle-ci,  possédant  :  une  pêche  accom- 
pagnée d'un  bourgeon  (a  fig.  98),  un  bourgeon  (b)  et  un  autre 
à  sa  base  (c),  constitue  ce  que  l'on  peut  appeler  une  branche 
fruitière  type  ;  parce  qu'ell i  conforme  aux  règles  admi- 
ses pour  la  taille  du  Pêcher.  Le  bourgeon  de  la  base  esl  le 
bourgeon  de  remplacement  ;  celui  de  l'extrémité  est  nommé, 
en  pratique,  bourgeon  régulateur  An  premier.  11  est.  en 
effet,  pincé  long  lorsque  le  remplacement  est  vigoureux,  ou 
pincé  court  quand  le  remplacement  esl  faible.  Le  bourgeon 
qui  accompagne  la  pêche  résulte  de  l'évolution  d'un  œil  qui, 
avant  le  départ  de  la  végétation,  se  trouvai!  au  même  poinl 
quele  bouton  à  fleurs.  Ce  bourgeon  esl  utile  à  la  pêche  pour 
lui  faire  acquérir  toute  sa  grosseurël  sa  qualité;  il  est  pincé 
une  première  fois  à  quatre  feuilles  au-dessus  de  son  poinl 
de  naissance,  et  le  faux-bourgeon,  qui  se  développe  à  la  suite 
de  cette  suppression,  est  lui-même  pincé  à  une  feuille. 

Le  bourgeon  de  remplacement,  jusqu'alors  laissé  libre, 
est  palissé  obliquement  sur  la  première  latte  du  treillage, 
aussitôt  qu'il  atteint  une  dimension  suffisante.  On  veille  à 

s léveloppement  normal,  que  l'on  active  encore  en  pinçant 

de  nouveau  le  bourgeon  de  l'extrémité  de  la  branche  frui- 
tière (d  fig.  99),  si  toutefois  cela  est  nécessaire  ;  car  le  bourgeon 
de  remplacement  ne  doit  pas  dépasser  une  vigueur  moyenne. 
En  etfet,  un  bourgeon  vigoureux  de  Pêcher  donne  rarement 
.les  boutons  à  fleurs,  ou  du  moins  ceux-ci  ne  sont  pas  situés 


Fig.  100. 

assez  prèsde  la  base  pour  être  conservés  lors  de  la  taille.  (  "est 
aussi  pour  ce  motif  qu'il  est  quelque  lois  bon,  surunecour- 
sonne  vigoureuse,  de  conserver  deux  bourgeons  de  rempla- 
cement pour  que  la  sève  soit  toute  dépensée,  el  que  l'un 
d'entre  eux  réunisse  les  conditions  qui  peuvent  faire  espérer 
une  bonne  fructification. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  bourgeon  de  remplacement  est  palissé 
une  seconde  fois  sur  la  deuxième  latte,  et  pincé  lui-mêmeà 
(i  m.  iv>  ou  0  m.  30.  Cette  opération  fait  aussitôt  développe] 
un  ou  plusieurs  faux-bourgeons;  le  bourgeon  de  remplace 
ment  peut  alors  se  présenter  sous  trois  aspects  différents  : 

1"  Il  est  faible  et  n'a  qu'un  seul  faux-bourgeon  àsonextré 
mité  (fig.  100). 

2°  Il  est  de  vigueur  moyenne  et  donne  deux  ou  trois  faux 
bourgeons  à  son  extrémité  (fig.  101), 

3"  Il  est  très  vigoureux  et  possède  quatre  à  si\  faux-bour- 
geons (fig.  102). 

Dans  le  premier  cas  le  faux-bourgeon  né  à  l'extrémité  du 
remplacement,  est  pincé  de  nouveau  à  trois  ou  quatre  feuil- 
les (a  fig.  100). 

Dans  le  second  cas,  qui  est  le  plus  fréquent,  les  faux- 
bourgeons  inférieurs  sont  coupés,  aussitôt  leur  départ,  à  un 
ou  deux  centimètres;  c'est-à-dire  au-dessus  de  leurs  feuilles 
stipulaires  (6,  b  fig.  101).  Plus  tard,  celui  de  l'extrémité    < 
sera  pincé  à  quatre  feuilles. 

Enfin,  dans  le  troisième  cas.  on  palisse,  le  long  du  rempla- 
cement, le  laux-bour'geon  inférieur  (a  fig.102),  lequel  est  pi  née 
plus  tard  à  la  même  longueur  que  le  premier.  Les  autres 
taux-bourgeons  (e,  e.  e,  e,  e)  sont  tous  pinces  sur  leurs  feuilles 


stipulaires,  sauf  celui' de  l'extrémité  (/"),  auquelon  laisse  tou- 
jours tlOÎ.S  OU  (plaire  feuilles. 

Il  résulte  de  cette  façon  d'opérei  qi    i  la  taille  suivante 
on  a  le  choix  entre  le  bourgeon  lui  même    alors  rameau  de 
remplacement,  et  le  faux-bourgeon,  alors  faux  rameau,  au- 
quel il  a  donné  naissance  et  il  arrive  bien   souvent  que  ce 

dernier  a  la  préféret ;  en  effet,  étanl   moins  vigoureux,  il 

porte  ordinairement  un  grand  nombre  de  boutons  à  fleurs. 


Fig.  101. 


Toutes  ces  suppressions  provoquentla   naissance  d'autres 
faux-bourgeons,  dont  chacun  est  pincé  sur  ses   feuilles  de 

lia  se. 

.1  insiste  surtout  sur  la  façon  d'effectuer  la  suppressi les 

faux-bourgeons  inférieurs  (6,&,fig.  101  et  e.e.e.e.e,  fig.  102), 
c'est-à-dire  le  pincement  sur  les  stipulaires  ;  cela  a  toujours 
pour  effet  de  forcer  l'émission  de  plusieurs  boutons  à  fleurs 
groupés  au  même  point. 

(  'omme  complément  défoules  ces  tailles,  il  n'y  a  plus  qu'à 
supprimer,  immédiatement  au-dessus  du  bourgeon  de  rem 
placement,  la  ramification  qui  portait  le  fruit  aussitôt  que 
celui-ci  est  récolté  (D  fig.  100,  loi  el  102).  Cette  opération 
s  appelle  couramment  la  1  aille  en  rerl .  On  la  pratique  à  cette 
époque,  pour  que  les  plaies  aient  le  temps  de  se  cicatriser 
avant  l'hiver.  Si,  au  contraire.  l'ablation  des  anciennes 
ramifications  n'est  faite  qu'au  printemps  suivant,  —  le 
Pêcher  étant  souvent  taillé  tard,  —  il  se  produit  une  perte 
de  sève  considérable. 

Si.   cependant,   lors  de  la  taille  en    vert,  on  craint    que, 
sur  certaines  coursonnes  vigoureuses,  le  bourgeon  de  rem- 


Fig,  102 


■mont  prenne  trop  de  force  après  cette  suppression,  il 
dans  ce  cas,  préférable  d'attendre  la  fin  de  la  végétation. 

En  tous  .-as.  la  taille  en  vert  doit  être  pratiquée  en  plu 
v<  fois,  afin  que  l'arbre  ne  3oil  pa     privé,  d'un   seul 

ip  d'une  partie  de  son  feuillage. 


CLAUDE  TRÉBIGNAl  D 


236 


LE    JARDIN 


CAUSERIES  SIR  LE  BRÉSIL 

SUR  LA    CHAINE   DES   ORGUES 

(Suite)  (1) 


Tout  en  apportanl  une  grande  attention  aux  divers 
phénomènes  qui  se  présentent  dans  le  cours  de  notre  inté- 
ressante pérégrination,  nous  conservons  toujours  une  allure 
assez  égale  e1  ne  négligeons  pas  les  remarques  à  faire,  sui- 
vant les  lieux  m  variés  que  nous  traversons. 

Nous  voici  maintenant  dans  un  endroit  tout  à  fait  sau- 
vage :  le  s.  .1  est  stérile,  —  d'énormes  montagnes  formées  d'un 
seul  bloc  de  pierre  semblent  être  sorties  de  terre  comme 
d'un  seul  jet,  leurs  pans  se  dressent  d'aplomb  semblables 
aux  murailles  de  quelque  colossale  forteresse;  c'est  le  granit 
sec,  sans  un  brin  d'herbe,  sur  lequel  le  soleil  semble  con- 
centrer tente  sa  chaleur  et  tente  la  puissance  de  son  rayon- 
nement. Vraiment,  nous  respirons  dans  une  al sphère  de 

feu,  aussi  passons-nous  vite  cette  fournaise  gagnons  bientôt 
un  siie  ombragé  par  une  végétati lune  imposante  ma- 
jesté. Les  ailnes  sont  dune  hauteur  prodigieuse,  nous  en 
remarquons  plusieurs  appelés  ici  :  m  Aroeira  do  sertao  ». 
dont  les  troncs,  droits  comme  des  mais,  atteignent  jusqu'à 
40  et  50  mètres  avant  leurs  premières  branches,  leurs  têtes 
immenses  pourraient  offrir  l'ombrage  à  plusd  un  millier.de 
personnes.  D'autres  sent  plus  curieux  encore  par  les  racines 
énormes,  qui  descendent  des  troncs  il  une  hauteur  de 
20  mètres  et  j>lu-  :  quelques-unes  sont  plaies  et  minées 
comme  des  planches,  elles  offrent  une  largeur  de  2  et 
:i  mètres  et  sent  disposées  comme  des  stalles  autour  des 

troncs.  Ces  géants  :upent  tant  de  place  à  leur  base  que 

vingt  hommes,  ayant  les  liras  étendus  et  se  joignant  du 
liiiuides  doigts,  ne  suffiraient  pas  pour  les  entourer.  D'autres 
encore  forment,  avec  leurs  racines,  de  véritables  cabanes  où 
trois  ou  quatre  personnes  pourraient  commodément  -  ins- 
taller peur  passer  la  nuit,  s'ils  pouvaient  offrir  assez  de 
sécurité  :  mais  ils  servent,  le  plus  souvent,  de  repaire  aux 
fauves  el  aux  serpents  qui  infestent  ces  parages. 

Il  v  a  longtemps  déjà  que  nous  marchons,  il  est  quatre 
heures;  nous  nous  reposons  un  instant  au  bord  d'un  ruis- 
seau pour  prendre  un  peu  de  nourriture  s,,ns  le  frais  om- 
brage des  Dîcksonia  et  des  Cyathea.  Nous  calculons  que 

nous  sommes  à  environ  trente-cinq  kilomètres  <1> I  re  point 

de  départ:  du  reste,  la  chose  nous  est  confirmée  par  un 
indigène  qui  se  joint  à  nous  en  ce  moment,  c'est  un  culti- 
vateur dont  la  case  est  à  quelques  heures  de  là;  il  nous 
salue  poliment  el  se  fait  un  plaisir  de  répondre  aux  ques- 
tions que  nous  lui  adressons  sur  la  contrée.  Nous  repartons 
avec  lui  et   la  conversation  se  poursuit  dans  son   langage 

naïf  et  pittoresque n  me  son  costume;  il  raconte  gaiement 

sa  vie  au  milieu  des  grandes  forêts  qu'il  aime.  Là,  il  est 
maître  et  roi  :  sa  cabane  lui  suffit  et  la  terre  le  nourrit  :  son 
liivu\  âge  desi  end  limpide  de  quelque  pic  perdu  dans  un  coin 
il  n  ciel  bleu.  Que  lui  importe  les  ambitions  de  1  humanité? 
Il  ignore  la  politique.  Son  gouvernement  réside  tout  dans 
i  Eenime  el  on  enfant,  qui  l'attendent  le  soir  s,  m  s  |,.  feuil 
lage  dentelé  du  Mimosa  en  Heurs,  où  butinent  les  lucioles 
étincelantes. 

Il  marche  allègrement,  pieds  nus.  un  long  bâton  à  la 
main  pour  chasser  les  serpents:  il  est  heureux  de  pouvoir 
nous  renseigner  sur  les  em  irons.  Il  n'interroge  pas.  mais  il 
trouve  le  moyen  de  tout  savoir  el  de  tout  deviner.  Il  nous 
offre  sa  cabane  pour  passer  la  nuil  ;  mais,  en  \  rais  «  (  'am 
pesinos  b,  nous  refusons  son  offre.  Le  temps  est  magnifique, 
la  nuit  promet  d'être  fort  belle,  nous  ne  nous  sentons  pas 
trop  fatigués  el  non-  voulons  marcher  une  bonne  partie  de 
la    oirée  sous  les  blancs  reflets  de  la  pleine  lune. 

(1)  I.P  Jardin,  1897,  pages  261,  27S.  302,  314,  328,  346  fit  362;  1898, 
pages  15,  206  et  223.—  N"  253,254,255,256,257,258,259,261,273  et274. 


A  5  heures,  nous  nous  trouvons  arrêtés  par  une  barrière, 

semblant  indiquer  une  limite  de  propriété;  notre  cicéi e 

ouvre  une  porte  laite  de  quelque-  morceaux  de  bois,  nous 
passons  et  elle  se  referme  sur  non-  d'elle-même;  je  lame  un 
coup  d  œil  au  Brésilien  qui  sourit  et  qui  explique  que  nous 
venons  d'entrer  dans  une  vaste  colonie  appelée  «  Colonia 
alpina  »  el  qu'elle  appartient  à  l'un  des  plus  grands  fazen- 
deiros  de  la  contrée.  «  Vous  pourrie/  marcher  toute  la  nuit 
sans  en  sortir  »,  ajouta-t-il. 

A  six  heures,  nous  parvenons  sur  un  point  très  élevé  d'où 
la  vue  embrasse  largement  l'horizon  que  percent  dans  le 
lointain  les  innombrables  monts.  Le  soleil  descend  lente- 
ment au  fond  d'une  longue  vallée  à  l'extrémité  de  laquelle 
on  découvre  un  point  blanc,  c'est  une  maison,  la  seule  qui 
soit  en  vue.  Du  bras,  je  l'indique  à  l'indigène  :  «  Vendada 
Goyabalai),  dit-il;  c'est  une  sorte  d'hôtellerie  située  sur  un 
passage  assez  fréquenté,  à  plu-  de  f.">  kilomètres  de  nous. 
l'astre  du  jour  va  disparaître  derrière;  nous  nous  arrêtons 
pour  contempler  cette  vaste  étendue  qu'éclairent  encore  ses 
derniers  rayons  ;  s.  m  disque  semble  s'élargir  à  mesure  qu'il 
descend  et  devient  rouge  cerise;  le  tond  delà  vallée  prend 
des  tons  d'incendie,  tandis  que  les  sommets  des  montagnes 
se  teignent  en  rose.  Du  côté  opposé,  le  ciel  est  d'un  bleu 
sombre,  l'eu  à  peu.  les  couleurs  s'estompent,  le  soleil  dis- 
paraît el  la  nuit  nous  enveloppe.  Mais,  bientôt,  la  lune  se  lève 
majestueusement,  argentant  la  nature  de  ses  rayons  nacrés. 

Notre  marche  ne  subit  aucune  modification,  nousy  voyons 
comme  en  plein  jour.  Vers  sept  heures,  notre  compagnon 
nous  renouvelle  ses  offres  d'hospitalité;  sur  notre  refus,  il 
nous  serre  la  main  et  se  jette  à  travers  la  forêt  où  il  dis- 
parait dans  l'ombre  des  épaisses  lui  aies  qui  nous  entourent. 
R.  LOUXIER. 

Questions  Économiques  et  Commerciales 

Les  fruits  du  Cap  et  de  l'Australie 
en  France. 

A  propos  de  cette  question  des  fruits  du  Cap  et  de  l'Aus- 
tralie il),  nous  recevons  la  lettre  suivante  : 
Cher  Monsieur, 

Je  vais  vous  dire,  en  deux  mots,  mon  opinion  sur  les  fruits 
du  Cap  de  Bonne-Espérance  :  ces  fruits  n'auront  jamais 
chance  de  trouver  un  écoulement  important  et  régulier 
sur  le  marché  de  Paris  : 

1°  Parce  qu'ils  sont  généralement  de  qualité  médiocre. 

2°  Parce  que  les  déchets  sont  très  grands  et  que  le  prix 
de  revient  s'en  trouve  trop  obéré. 

3°  Parce  qu'ils  arrivent  à  l'improviste  et, devant  être  con- 
sommés à  peu  près  immédiatement,  ils  sont  perdus  avant 
que  le  client  sache  qu'ils  existent  ;  ce  dernier  commence  à 
en  demander  lorsqu'il  n'y  en  a  plus. 

4°  Parce  qu'ils  ne  sont  pas  considérés  comme  des  fruits 
de  primeurs;  ils  n'ont  pas  l'attrait  du  nouveau.  C'est  ainsi 
qu'on  obtient  difficilement  le  prix  de  2  à  :'.  francs  pour  une 
pèche  du  Cap,  en  février,  alors  qu'actuellement  les  pèches 
de  Fatzer  atteignent  jusqu'à  10  et  12  francs  pièce. 

e  La  douane  française  n'est  certainement  pas  tendre 
pour  ces  produits  qu'elle  taxe  comme  ci  fruits  forcés»,  d'une 
façon  arbitraire  :  cela  est  du  à  l'ignorance  des  agents  pré- 
poses aux  douanes,  car  ce  sont  des  fruits  venus  naturelle- 
ment. On  pourrait  certes  réclamer,  mais  le  temps  de  con- 
voquer les  experts,  les  fruits  sont  détériorés.  Pi  c'était  bien 
intéressant,  on  trouverait  cependant  le  moyen  de  taire 
trancher  cette  question. 

Quant  aux  fruits  de  Tasmanie,  les  pommes  principale- 
ment, il  n'en  vient  pas  sur  le  marché  parisien,  qui  a  de  quoi 
se  suffire  avec  les  fruits  de  provenances  française  et  ita- 
lienne. 

Pour  mon  compte  personnelle  ne  risquerais  pas  un  fur- 
thing  dans  une  entreprise  ayant  pour  objet  l'importation 
des  fruits  du  Cap  sur  le  marché  français.  Nos  horticulteurs 
peuvent  dormir  sur  les  deux  oreilles. 

Veuillez  agréer,  etc. 

L.  FONTAJNK 


(Il  Le  Jardin    1898,  pages  183  et  202:  n"  272  et  273. 


LE    JARDIN 


237 


MARCOTTAGE   DE  L'ŒILLET 

(  '  est  «'il  juillet  et  au  commencement  du  mois  d'aoûl  que 
<  h <i t  se  faiTe  le  marcottage  de  l'Œillet,  en  choisissant  pour 
cela  des  rameaux  n'ayant  pas  fleuri  et  n  ayant  pas  non  plus 
l'apparent  '''1  une  floraison  prochaine.  <  les  rameaux  sont  cou 
i  h'  -  dans  le  sol  et  fixés  au  moyen  d'une  petite  fourche  en 
bois  ou  d'un  morceau  d'osier,  tendu  en  deux  el  que  l'on  plie 

à  la  manière  d'une  épingle  ;i  cheveux  :  après  quoi, on  ree 

la  marcotte  d'un  peu  de  terre  bi«-n  ameublie  que  l'on  I  i 
légèrement,  afin  qu'elle  adhère  parfaitement  au  rameau. 

Avant  de  coucher  la  marcotte,  il  faut  avoir  soin  d'enlever, 
sur  la  portion  qui  doit  être  mise  en  terre,  toutes  les  parties 
sueeptibles  d'amener  la  pourriture;  les  feuilles  sèches,  de 
même  que  celles  encore  vertes,  doivent  également  être  »up 
primées  sur  cette  portion  à  enterrer;  de  plus,  on  fait  une 
incision  dans  la  tige  à  l'endroit  où  doil  avoir  lieu  l'émis- 
sion des  racines.  Pour  cela,  on  fait  la  pe  sur  un  nœud, 

■  ■n  entamant  la  moitié  environ  de  la  tige,  que  I  on  Fend  en- 
suite en  remontant  vers  l'extrémité  du  rameau  sur  une 
longueur  d'environ  10  à  1"2  millimètres  au  plus.  Cette  fente, 
lors  de  la  mise  en  terre  de  la  marcotte,  est  maintenue  en- 
tr 'ouverte au  moyen  d'un  petit  caillou  placé  'la us  la  secl  ion. 

Certaines  personnes  prétendent  que  l'emploi  d'un  grain 
de  blé,  en  pareille  circonstance,  est  préférable  :  bien  au  con- 
traire, cette  pratiquées!  vicieuse.  Quelques  praticiens,  une 
fois  la  marcotte  terminée,  suppriment  l'extrémité  des 
feuilles;  cela  est  toul  à  faitinutile. 

Aussitôt  f opération  du  marcottage  ai  hevée,  on  donne  un 
copieux  arrosage,  afin  d'asseoir  parfaitement  la  terre  qui,  à 
cette  époque,  doit  toujours  être  maintenue  dans  un  étal  de 
moiteur  convenable,  si  l'on  veul  assurer  la  reprise  qui  est 
effectuée  à  peu  prés  totalement  au  boni  île  m\  semaines. 

C'esl  généralement  dans  les  premiers  jours  deseptembre 
que  l'on  procède  au  sevrage.  A  ee  moment,  on  visite  les 
marcottes  une  à  une.  et  toutes  celles  qui  ont  émis  des 
racines  doivent  être  séparées  «les  pieds-mères  pour  être  em- 
potées dans  des  godets  de  0™,09  à  0",10  dans  lesquels  elles 
passent  l'hiver  abritées  de  châssis.  Sous  le  climat  de  Paris, 
il  sérail  en  effet  très  imprudent  de  laisser  les  jeunes  plantes 
en  pleine  terre  ;ans  abri,  on  s'exposerait  ainsi  à  les  perdre 
à  la  ^uite  des  gelées  un  peu  fortes  qui  peuvent  survenir. 

Pour  l'empotage,  la  terre  que  l'on  emploie  doit  être  très 
substantielle,  plutôt  forte  que  légère;  une  lionne  terre  à  blé 
OU  bien  de  la  'erre  de  gazon,  auxquelles  on  ajoute  en- 
viron 1  3  de  terreau  de  fumier  de  vache  bien  consommé,  le 
tout  préparé  plusieurs  mois  d'avance  et  remué  à  plusieurs 
reprises,  constitue  un  composl  dont  l'Œillet  s'accommode 
fort  bien. 

Au  lieu  de  taire  la  marcotte  en  pleine  terre,  comme  il 
vient  d'être  dit  plus  haut,  on  peut  la  faire  en  l'air,  en  se 
servant  de  petits  godets  de  plomb,  que  l'on  remplit  de  terre 
analogue  à  celle  dont  il  vient  d'être  question  précédemment  : 
le  toul  est  maintenu  fixe  au  moyen  d'une  petite  épingle  qui 
traverse  la  tige  en  même  temps  que  le  joli  el  qui,  par 
conséquent,  l'empêche  de  descendre. 

Au  préalable,  on  doit  avoir  soin  d'enlever  les  feuillessur 
toute  la  parti''  a  placer  dans  1"  go  li  t,  el  de  faire  I  incision 
exactement  comme  il  a  été  indique  pour  La  marcotte  en 
pleine  terre;  après  quoi,  on  peul  disposer  le  godet  autour  de 
la  tige  à  marcotter, en  ayant  soin  de  placer  celle-ci  bien 
au  centre.  Ensuite,  on  glisse  dans  le  godel  la  terre  bien 
tamisée  que  Ton  toule  légèrement,  afin  que  son  adht  re 
la  marcotte  soit  complète.  Cette  opération  une  fois  termi- 
née, on  fixe  le  tout  à  un  petit  tuteur  et  on  humecte  aus 
la  terre  du  godet  qui,  elle  aussi,  doit  être  toujours  fraîche, 
m  on  ne  veut  pas  voir  la  reprise  gravenienl  compromise. 


Unsi   traitée.  h  marcotte     enrai  tne  dans  le  même  laps 
emps  que  celle   faite  en  pleine  terre,  el  il  esl   de  plus 

-  facile  de  s,,  rendi pte    i  la  reprise  est  complète 

car  il  suffit  pour  («la  d'ouvrir  doucement  l  godel  de  plomb. 
Donc,  en  septembre  également,  on  procède  au  sevrage,  al 
les  plantes  sontempotées  el  bivernées  de  la  même  façon 
que  les  précédentes;  les  mêmes  soins  doivent  leur  être  pro- 
digués. 

ijuant  à  celles  qui  ne  sonl  pas  encore  enracine.-.-,  on  les 
laisse-encpri    quelque  temps,  soit  en  pleine  terre,  soil 
!"    godets,  pour   le-   visiter   à    nouveau   en   octobre;  à 

nt.  leur  repi  i      est  cet  laine. 

F.  MÉNARD. 


Cratsgus  leucophlaeos  Mœnch. 

Cette  intere    anl       pèce,  1 les  plus  belles  parmi  les 

Epines,  est  originaire  de  l'Amérique   septentrionale;  elle 
est  surtout  remarquable  par  sa   floraison   très  tardive,  qui 
n'a  lieu  qu'en  juin  el  juillet,  tandis  que  les  autresesp 
fleurissent  déjà  dès  les  mois  d'avril  el  mai. 

Le  Cratœgus  leucophlaeos  Mœnch  (C.  tomentosa  L.) 
se  trouve  représenté  dans  la  plupartdes  bonnes  collections 
dendrologiques  ;  mais,  malgré  sa  haute  valeur  ornementale, 
il  se  rencontre  bien  rarement  dans  les  pépinières. 

C'esl  un  grand  arbrisseau,  ou  plutôt  un  petit  arbre  de  ."i 
à  7  mètres  de  haut,  à  porl  érigé,  à  branches  vigoureuses. 

Hameaux  solides,  glabres  :  les  jeunes  à  épidémie  vert  jau- 
nâtre ou  rougeàtre,  ceux  plusàgés  à  écorce  blanchâtre  (de 
la  le  nom  de  leucophlaeos,  qui  signifie  (|  à  écorce  blanche  ». 
donné  à  cette  espèce). 

Epines  très  rares,  faisant  souvent  complètement  défaut 
-in- certains  sujets,  fortes, de 0*02  à  triûile  longueur,  termi- 
na i     par  une  pointe  acérée. 

Feuilles  trèsgrandes,  de0™10à  0*12  de  longueur  sur  0"06 
à  0mÔ8de  largeur,  elliptiques,  fortemenf  dentées,  verl  foncé 
luisant,  glabres  sur  la  lace  supérieure,  vert  plus  clair  et 
terne,  pubescentes  sur  la  face  inférieure. 

Inflorescences  ire-  denses,  en  corymbes  terminaux  à 
I  i  vtrëmité  .les  jeune-  rameaux,  composées  d'un  très  grand 
nombre  de  (leurs  (nous  en  avons  compté  jusque  120  sur  une 
seule  inflorescence  !) 

Fleurs  petites,  blanc  légèremenl  verdâtre,  s'épanouissanl 
successivement,  les  pins  tardives  étant  encore  en  boutons 
quand  les  premières  sonl  déjà  défleuries. 

Anthères  lie-de-vin  ou  lilas.  tranchant  bien  par  leur 
'  oloris  sur  le  fond  blane  de  la  corolle, 

Pédicelles  pubescents.  Fruits  petits,  piriformes,  jaune 
ca  i  initié. 

C'est,  à  notre  connaissant  e,de  toutes  les  espèces  d'Epines, 
cellequia  les  plus  grandes  feuilles. 

Il  ne  faut  pas  craindre  de  tailler  vigoureusement  le  ( 

tirgus  leucophlaeos  au  printemps,  avant    le  le  la 

talion;    an  contraire,  cette  taille  est  très  recomman- 

ilable,  car  elle  provoque  le  développement  déjeunes  rameaux 

très  vigoureux,  qui.  pour  la  plupart,  donneront  chacun  une 

inflorescence. 

Nous  croyons  utile  'I  ajouter  que  la  taille  pendant  Ici 
île  la  végétation  ne  convient  qu  à  cetteseule  Épineet  que.  -i 
l'on  taillait  le- autres  esp  T"  époque,  on  risquerait 

de  compromettre  la  floraison  delà  première  annéequi 

rail  cette  suppressi le  branches,  car,  ici',  1"-  inflores- 

..  M.       ,  ,ri      i  imeaux, 

me  sur  1"  C.  let  !  «es  de  plu- 

irsauE 

E.  JOflX. 
!  Simon-Louis  frères. 


LE   JARDIN 


CULTURE   POTAGERE 


LES  DERNIERS  HARICOTS  VERTS 
EN  PLEINE  TERRE 


Lorsque  paraîtront  ces  lignes,  il  ne  saurai!  plus  être 
question-de  semer  des  Haricots  pour  grains  verts  et,  à  plu* 
forte  raison,  pour  grains  secs;  mais,  par  contre,  j'engage 
vivement  les  personnes  qui  s'occupenl  de  jardinageel  qui 
aiment  les  Haricots  en  aiguilles  à  semer  les  variétés 
qu'elles  désirent  cultiver  dans  ce  but,  elles  n'auront  aucun 
regret. 

Naturellement,  dan-  le  courant  du  mois  d'août,  les  seriiis 
de  Haricots  qu'on  peut  faire  succèdent,  cela  va  sans  dire,  à 
une  autre  culture. 

Les  graines  peuvent  être  semée.s  sur  la  terre  d'une  plate- 
bande  ou  en  plein  carré,  mais,  dans  ce  second  ras.  en 
planches  limitées  par  des  sentiers,  tu >i i ^  verrons  pourquoi 
tout  à  l'heure. 

Les  variétés  suivantes  sont  celles  qu'on  peui  surtout 
recommander  à  cette  époque  : 

Le  H.  noir  de  Belgique  et  le  H.  de  Bagnolei  ou  //.  suisse 
sont  deux  excellentes  variétés;  lune  ou  l'autre  convient 
également  bien.  Le  premier  et  le  //.  flageolet  très  hâtif 
d  Etampes  doivent  être  préférés  si  le  semis  a  lieu  un  peu 
tard,  vers  le  20  août,  par  exemple. 

Le  sol  doit  être  labouré  profondément,  et  les  graines, 
semées  en  lignes,  en  poquets  ou  en  rayons;  tracés  à  O^ôO  les 
uns  des  autres. 

Je  recommande  particulièrement,  vu  l'époque  à  laquelle 
cette  culture  est  entreprise,  de  bien  se  rendre  compte  de  l'état 
d'humidité  du  sol.  Il  peut  se  faire,  en  effet,  nue  la  terre -oit  très 
sècheet  qu'elle  ne  possède  pas  l'humidité  suffisante  pour 
permettre  aux  graines  de  germer  rapidement.  Aussi,  si  la 
pluie  n'est  pas  imminente,  faut-il  arroser  très  fortement 
soit  les  rayons,  soit  les  poquets,  quelques  heures  avant  de 
semer  les  graines.  Ainsi,  on  est  assuré  que  la  germination 
ne  subit  aucun  retard. 

Pendant  la  croissance  des  Haricots.  le  sol  ne  réclame  que 
des  binages  fréquents  pour  ameublir  le  sol  d'abord,  puis 
pour  détruire  les  mauvaises  herbesou  lesempêcherde  croître. 
Toutefois,  les  binages  doivent  être  suspendus  dés  que  les 
fleurs  commencent]!  paraître. 

Ces  Haricots  semés  au  mois  d'août  sont  parfois  surpris 
par  les  premières  gelées  d'automne,  qui  font  quelquefois 
leur  apparition  de  bonne  heure.  Leurs  tissus  pouvant  être 
désorganisés  par  ces  gelées,  il  convient  de  prendre  quel- 
ques précautions,  afin  de  parer  à  l'action  de  ces  froids 
intempestifs,  dont  il  est  facile  de  se  préserver  sans  grande 
difficulté. 

Puis,  fréquemment,  le  plus  souvent  mène-,  à  ces  pre- 
mières gelées,  succède  ensuite  un  tfès  beau  temps. 

Il  serait  donc  impardonnable  de  ne  pas  se  mettre  en  me- 
sure pour  abriter  les  Haricots  pendant  les  quelques  nuits 
froides. 

Si  j'ai  recommandé  de  semer  les  Haricots  en  planches, 
chaque  planche  séparée  par  un  sentier,  c'est  justement  pour 
que  les  abris  soient  plus  facilement  placés  au-dessus 
d'eu  \ 

I  m  moyen  très  économique  est  celui  nui  consiste  a  dis 
poseren  arceaux,  en  travers  'le-  planches,  'les  gaulettesou 
îles  cercles  de  tonneaux  -m-  lesquels,  le  soir,  on  dé  mu  le  des 
paillassons. 

Pour  faciliter  la  pose  des  gaulettes  et  aussi  pour  que  les 
paillassons  ordinaires  puissent  protéger  efficacement  les 
Haricots,  il  convient  de  ne  pas  taire  les  planches  de  plus 
-I  un  mètre  de  largeur  avec  trois  ligues  de  Haricots,  une 
lune  au  milieu,  le-  deux  autre-  tracées  sur  chaque  bord, 
'  haque  planche  séparée  par  un  sentier  de  0"65  ou  0"  rp  de 
largeur. 

Les  Haricots  semé'- eu  plate-bande  (costière)  sont  mieux 
abrités  que  ceux  -ente-  en  plein  carré:  malgré  cela,  il  con- 
vient,  le  cas  échéant,  de  les  abriter  également  de  paillassons. 

En  septembreel  octobre,  les  châssis  restent  le  plus  sou- 
Vent  inutilisés,  rien  n'empêche  de  les  faire  servir  a  abriter 


le-  Haricot- et  ainsi  de  favoriser  la  production  des  aiguilles, 
jusque  très  tard  pendant  l'automne. 

L'emploi  des  châssis  est  surtout  précieux  pour   les  Hari- 
cots semés  nu  peu  tard. 

.1.   POISSAT. 


Lupinus  arboreus  L 

L'éloge  des  Lupins  comme  plantes  décoratives  n'est  plus 

a  faire,  chacun  sait  combien  les  nombreuses  espèces  d 

beau  genre  sont  précieuses  pour  l'ornement  des  jardins  et 
pour  fournir  de  la  fleur  à  couper.  La  plupart  sont  cependant 
annuels,  au  moins  en  culture,  et,  des  quelques  espèces  vi\  a 
ces,  une  seule,  le  Lupinus  polyphyllus  Lindl.,  est  réelle- 
ment devenue  populaire.  Ce  n'est  que  justice  h  lui  rendre, 
car.  à  une  rusticité  et  une  vigueur  exceptionnelles,  il  joint 
une  liante  stature  d  mètre  à  1°*50)  et  de  longs  et  nombreux 
épis,  composés  de  plus  de  cent  fleurs  qui  s'épanouissent  suc- 
cessivement et  prolongent  considérablement  sa  floraison: 
ces  fleurs  sont  d'un  bleu  lilacé  foncé  chez  le  type,  panachées 
ou  entièrement  blanches  chez  ses  variétés. 

Les  autres  espèces  vivaees  introduites  dans  les  jardins 
sont  :  L.  Hartwegii  Linn.,  L.  noo) kaensis  Don.  et  quelques 
autres  qu'on  ne  rencontre  guère  que  dans  les  collections  bo- 
taniques. Il  convient  cependant  d'y  ajouter  le  Lupinus  ar- 
boreus Linn..  auquel  nous  consacrons  aujourd'hui  cette  note. 

Bien  qu'introduis  de  la  Californie  depuis  plus  d'un  siècle. 
ce  Lupin  est  resté  rare  dans  les  jardins,  si  même  il  n'en  est 
pas  disparu  et  n'y  a  pas  été  réintroduit  plusieurs  fois  suces 
sives.  A  des  fleurs  d'un  jaune  vif,  très  nombreuses  et  dis 
posées  en  épis,  il  joint  un  caractère  tout  particulièrement 
distinct  et  intéressant  :  celui  d'être  frutescent.  Le  qualifi- 
catif Harboreus  que  lui  a  appliqué  Linné' doit  être  pris 
dans  un  sens  relatif,  car  c'est  tout  au  plus  s  il  atteint  P'ôit. 
mais  enfin  ses  liges  sont  nettement  persistantes  et  devien- 
nent ligneuses.  De  plus,  il  est  très  vigoureux,  excessive- 
ment florifère  et  rustique  sous  notre  climat,  au  moins  peu 
d.int  les  deux  hivers  qui  viennent  de  s'écouler. 

La  figure  103  montre  nettement  la  plante  fleurie  et  lades- 
cription  suivante  permettra  de  la  reconnaître  sans  aucune 
difficulté. 

Lupinus  arboreus  Sinis.  (1).  -  Plantefrutescente,  ramifiée, 
à  branches  faibles,  déjetées  et  à  rameaux  très  nombreux, 
dressés,  terminés  chacun  par  un  épi  de  fleurs.  Feuilles 
alternes,  assez  petites,  légères,  composées  de  sept  à  huit 
folioles  digitées  et  articulées  au  sommet  du  pétiole,  lan- 
céolées, atténuées  à  la  base,  glabre-  en  dessus,  mais  cou- 
vertes, en  de-sous  e|  sur  les  bords  (ainsi  que  les  pétioles  et 
le-  jeune-  rameaux),  île  poils  nombreux,  appliqués,  blancs 
et  luisants  donnant  à  la  plante  un  aspect  grisâtre,  presque 
lucane;  stipules  très  [«Mites,  linéaires.  Fleurs  assez  grande-. 
jaune  \  il.  disposées  par  cinq  à  huit  en  vert  ici  lie-,  sur  des  épis 
-le  0"15à  0"25  de  long,  terminaux  et  dressés;  calice  bilabié, 
court;  corolle  de  15  millimètres  de  long,  à  étendard  replié 
en  arrière,  ailes  amples,  soudées  par  leurs  bords  inférieurs 
et  cachant  la  carène;  celle-ci  courte  et  hyaline.  Gousse 
dressée,  fortement  hirsute  et  renfermant  plusieurs  graines 
globuleuses,  petites,  bigarrées  et  mûrissant  sous  le  climat 
parisien.  La  floraison  commence  au  mois  de  juin  et  se  pro- 
longe pendant  une  bonne  partie  de  I  été.  car.  sous  chaque 
épi  de  fleurs,  naissent  un  ou  deux  rameaux  qui  se  terminent 
à  leur  tour  par  une  inflorescence. 

Dès  l'année  même  du  semis,  le  Lupin  en  arbre  fleurit. 
quoique  tardivement,  mais  il  devient  très  décoratif  à  la 
deuxième  année.  Livré  à  lui-même,  il  forme,  à  la  deuxième 
année  surtout,    une  touffe  volumineuse,    haute  d'environ 

{l)Bot.  Marj.  tab.  682;  Bot.  Rmj..  vol.  XXIV,  tah.  32;  L.  serti  eue 
1  -'  h-cli.  mon  Hook.):  L.  frutiCOSUS  Hort. 


LE  'JARDIN 


239 


1  mètreel  dont  les  rameaux,  très  nombreux  etétalés,  se  cou 
\  n 'ii i.   d'une   grande  abondance  d'épis  de  fleurs.  Si  un  a 
soin  de  rabattre  la  plante  chaque  année  au  printemps  sur  ses 
tiges  principales,  la  tenue  devient  meilleure  et  arborese  mte 

Son  port  diffus,  irrégulier, autant  que  la  longueur  de  ses 
rameaux  indiquent  quel  excellent  parti  on  peut  tirer  de  ce 
Lupin  pour  la  garniture  des  treillages,  des  grilles  ou  des 
murs.  Nous  voyons,  depuis  <leu\  ans.  dans  le  jardin  d'un 
café  de  Verrière,  une  grille  basse  qu'il  garnit  entièrement  et 
l'effet  décoratif  est  on  ne  peut  plus  charmant:  sur  les  deux 
faces  de  la  clôture,  émergent  de  tous  les  points  ses  nom 
breux  épis  de  Heurs  jaunes  et  son  feuillage  garnit  bien,  tout 
en  conservant  un  aspect  léger;  de  plus,  j]  persiste  pendant 
la  plus  grande  partie  de  l'hh  er. 

La  culture  de  ce  beau  Lupin  est  très  facile  ef  sa  végétation, 
rapide  et  luxuriante  pendant  tout,  l'été;  elle  l'est  d'autant 
plus  que  li' sol  est  plus  fertile,  profond  et  Irais  et  l'exposi- 
tion plus  chaude  et  plus  ensoleillée.  C'est  'loue  ces  endroits 
qu'on  devra,  de  préférence,  choisir  pour  lui.  quoiqu'il 
pousse  bien   partout,  même  dans  les  rocai lies.  Comme   il 


CULTURES    MÉRIDIONALES 

Culture  des  plantes  propres  à  la  Parfumerie 

(Fin  (») 


Fig.  103.  —  Lupinus  arboreus. 

graine  bien  sous  noire  climat,  le  semis  est  le  mode  de  mul- 
tiplication le  plus  simple  et  le  plus  pratique.  On  le  sème 
au  printemps,  en  février-mars,  en  pépinière,  à  plein  sol. 
sous  châssis  froid  ou  en  pots  ou  terrines  ;  on  repique  les 
plants  séparément  dans  des  godets  lorsqu'ils  oui  quelques 
feuilles;  on  les  remet  ensuite  sous  châssis  pour  faciliter  leur 
reprise,  puis  on  les  plante  en  place, lorsqu'ils  sont,  sufflsam- 
ments  loris  ou  dans  le  courant  de  niai.  L'espacement  à 
ménager  entre  eux  est  d'envirpn  I  mètre. 

Nous  avons  dit,  précédemment,  que  ce  Lupin  axait  par- 
faitement résisté  aux  deux  derniers  hivers  parisiens,  mais. 
comme  ils  ont  été  exceptionnellement  doux,  nous  pensons 
que  sa  rusticité  est  peut-ctre  douteuse;  —  car  il  faut  bien 
quequelque  chose  ail  empêché  jusqu'ici  une  aussi  belle 
plante  de  devenir  populaire.  -  Aussi  pensons-nous  qu'il  se- 
rait  prudent  de  butter  le  pied  avec  de  la  terre  ou  delà  litièn 
et.  si  l'on  ne  possède  pas  de  graines  pour  pouvoir  le  ressemer 
en  cas  de  besoin,  il  sera  bon  d'en  relever  quelques  pieds  el 
de  les  hiverner  en  orangerie.  Il  supporte  bien  cette  opération 
quand  il  est  jeune  et  repousse  facilement  du  pied. 

Telle  est.  d'une  façon  suceinte,  l'histoire  et  le  traitement 
d'un  oublié,  qui  satisfera  pleinement  ceux  qui  voudront 
bien  lui  faire  les  honneurs  de  la  culture  dans  leur  jardin. 

s.  MOTTET. 


h 


Menthe.    ■-   Comme  l'Oranger,   la   Menthe    n'est    pas 
utilisée  seulement  pour  ses  fleurs  qui  ne  donneraient  relati 
veinent  qu'une  petite  quantité  d'essence,  mais  aussi    pour 
toutes  ses  parties  herbacées. 

Dans  un  sol  fuméel  convenablement  labouré,  on  plante 
des  éclats  a,  la  distance  de  lï'".".ô  entre  les  rangs  et  les  pieds 
I  l'es  serrés  sur   les  lignes. 

Laplantation  a   lieu  en   février;  une  petite  quantité  dé 

mier  doit  être  incorporée  au  sol  au  moment  des  labours; 
il  est  nécessaire,   pour  obtenir   une  végétation   luxuriante, 

de  répandi n  couverture,  lorsque  les  plantes  ont  environ 

il. 'Il  de  hauteur,  du  migou   ou    hunier  de  mouton. 

l'endaut  l'été,  il  faut  irriguer  fréquemment,  aussi  ménage 
l  ou,,. ntre  chaque  rang,  un  sillon  pour  I  écoulement  des  eaux. 

Ainsi  traités,  et  grâce  aussi  ;,  cette  plantation  serrée,  les 
pieds  de  Menthe  atteignent  de   1  mètre  à   1"50  de  hauteur. 

Vu  mois  d'août,  lorsque" laMenthe  est  en  Heurs,  a  lieu  la 
réi  "Ile.  Les  piaules  sont  coupées  au  pied  et  mises  en  bottes. 
Le  rendement  est,  parait-il.  de  <S  à  10  kilogs  au  mètre  carré 
el  I"  prix  de  vente  est    de  13  à  1ô  francs  les  pin    kilogs, 

V  Eaut-il  que  ce  pris  soit  garanti  par  un  traité  passé, 

pour  un  certain  nombre  d'années,  entre  les  cultivateurs  et 
les  parfumeurs. 

Pour  obtenir  une  belle  végétation,  il  est  bon  et  même 
nécessaire  que  la  Menthe  soit  replantée  tous  les  ans. 

\  l'automne,  les  vieux  pieds  sont  arrachés  et  mis  en 
jaugeen  attendant  leur  plantation,  en  février. 

En  opérant  ainsi,  les  pousses  sont  beaucoup  plus  vigou 
reines,  ce  qui  augmente  le  rendement  en  poids. 

Géranium.  —  Le  Pelargonium  Rosat,  généralement 
appelé  Géranium  odorant,  est  aussi  cultivé  pour  son 
essence. 

Sa  multiplication  a  lieu  par  boutures  faites  à  froid  au 
mois  de  septembre  en  pleine  terre,  sous  châssis  ou  dans 
une  serre.  En  avril,  ces  boutures  sont  mises  en  place  dans 
un  sol  léger  bien  fumé  et  défoncé;  les  pieds  s,. ut  plantés  à 
1  mètre  1  un  de  l'autre  en  tous  sens. 

Pendant  tout  l'été,  il  faut  entretenir  le  sol  propre  et  arro- 
ser t)ù  irriguer  souvent  ;  dans  cehut.il  faut  ménager  un 
sillon  entre  chaque  rang.  Lorsque  laplantation  a  été  bien 
fumée  et  copieusemene  arrosée,  les  pieds  atteignent  un  très 
fort  développement  ;  leur  hauteur  est  de  0™80  environ,  et  il 
n'est  pas  rare  di-  trouver  des  pieds  de  20  kilogs. 

La  récolte  se  fait  en  septembre,  le  soir  tard  ou  de  grand 
matin  ;  les  pieds  sont  coupés  rez  de  terre  et  expédiés  immé- 
diatement.-inx  usines  qui  les  paient  de  7  à  S  ir.  les  100  kilogs. 

Quelques  pieds  sont  conservés  pour  fournir  les  boutures 
nécessaires  à  la  plantation  suivante. 

Il  n'est  pas  jusqu'à  es  boutures  qui  ne  soient  l'objet  d'un 
commerce  ;  certains  cultivateurs  en  font  de  grandes  quan- 
tités qu'ils  livrent  au  prix  dé 25  à  'M\  francs  le  mille. 

Basilic.  —  Le  Basilic  dônnedeux  récoltes;  d'abord  ses 
Heurs,  puis  ensuite  la  plante  elle-même. 

La  variété  cultivée,  le  Bit.si/ic  groscert  des  horticulteurs. 

e  i  seine  en  d mbre-janvier,  en  pépinière,  pour  être  repi 

quée  en  place  en  mars,  en  terre  meuble  et  fumée.  La  dista 
de  plantation  à  observer  est  H1"  In  en  tous  sens. 

Les  soins  culturaux  sont  :   sarclages,    binages  et  arrosa 
copieux,  en  temps  utile. 

La  récolte  commence  en  août  :  c'est  à  ce  moment  que  se 
fait  la  récolte  des  Heurs.  Quand  les  plantes  ont  fini  de  fleu- 
rir, elles  sonl  coupées,  puis  expédiées  à  la  parfun 

L'importance   de    cette  culture   a    beaucoup   diminué; 
i  ne  rencontre  I  on,  dans  les  jardins,  que  quelques  rares 
i  :  niches  de  Basilic. 

Plantes  diverses.  —  Les  plantes  d.  lessusne 

sont  pas  les  seules  contena  rincipes  volatils  utilisés 

la  parfumerie  :   beaucoup  d'autres  sont   encore  traitées 

dans  ce  but.  Parmi i    nous  citerons  .  la  Lavande,  le 

I)  Le  Jardin.  1898,  pages  205  et  221  ;  n"  '27:;  i 


240 


I.fi    JARDIN 


Thym,  l'Absinthe,  la  Menthe  sauvage,  le  Laurier  cerise, 
etc.,  etc. 

De  toutes  ces  plantes,  aucune  u'esl  cultivée;  la  récolte 
•  ■M  est  faite,  à  la  saison,  dans  les  montagnes.  La  distillation 
.1  aussi  lien  sur  place,et  l'on  obtientalors  une  essence  brute, 
laquelle  est  ensuite  rectifiée  à   la  parfumerie. 

i  lertains  propriétaires,  possédant  du  Thym,  de  la  La  vaude 
ou  de  l'Absinthe  dans  leurs  domaines, distillent  alors,  soit 
ces  plantes,  soit,  les  fleurs  seules,  comme  la  Lavande,  et 
■■■  pédient  ensuite  cette  essence  ;t  des  courtiers  qui  la  paient 
au  cours  du  jour. 

Généralement,  les  usines  envoient  des  ouvriers  de  leur 
personnel  procéder  à  ces  distillations  sur  place.  Leur  i  haflip 
d'opération  est  très  vaste;  aussi  n  est-il  pas  rare  de  rencon- 
trer des  ouvriers  grassois,  distillant  les  plantes  à  parfums, 
dans  la  Provence,  leDauphiné,  la  Corse  et  l'Algérie. 

En  résumé,  les  cultures  de  plantes  propres  à  la  parfu- 
sont  assez  rémunératrices,  tant  que  le' cultivateur  s'efforce 
de  tout  faire  par  lui-même  en  évitanl  le  plus  possible  les 
frais  de  main-d'oeuvre.  j    GTTLLON. 

Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 

Séance    élu    28    juillet    1898. 

COMITE   DE    FLORICULTURE 

l>e  nombreux  et  beaux  apports.  La  maison  Vilmorin  pré- 
sentait une  jolie  collection  de  Capucines  naines,  parmi 
lesquelles  nous  avons  remarqué  les  variétés:  Brillante-,  de 
nuance  vermillon,  Impératrice  des  Tndes,  pourpre  foncé.  La 
Perle,  jaune  doré  pale,  Roi  des  Tom-Puuce,  Camèlépn, 
Bronzée,  Aurore,  etc. 

Aux  mêmes  présentateurs,  de  beaux  Pétunias  hybrides 
superbissima  varies  à  grande  fleur  et  à  large  gorge,  bien 
nuancés  comme  coloris  et  remarquables  par  la  largeur  de 
leurs  corolles. 

MM.  Cayeux  et  Le  Clerc  font,  à  eux  seuls,  une  véritable 
exposition  qui  n'est  pas  pour  nous  déplaire.  Ce  sont,  tout 
d'abord,  une  série  formée  d'une  quarantaine  de  Phlox 
vivaces,  bien  choisis,  bien  variés  et  de  superbe  tenue. 
Remarqué  les  variétés  :  Brillant,  Neptune,  Ins.  Ilen- 
dersoni.  Alliance  russe,  Avalanche,  Panaché  d'Orléans, 
Aspasie,  Panama  aux  sombres  couleurs  symboliques,  etc. 

Puis  venait  un  groupe  des  plus  intéressants  de  [liantes 
vivaces  :  Leucantlienium  filiferum  une  amélioration  bien 
nette  du  L.  lacustre,  à  (leurs  plus  larges;  des  Helianthus, 
parmi  lesquels  :  //.  multiflorus  soûs  diverses  forrties, 
Uecapetalus  et  var.  major,  giganteus,  doronicoides.  atro- 
rubens,pubescens,  Buttaris'!  curieux  avec  ses  petites  Heurs 
jaune-pale  et  nombreuses,  tricuspis,  etc.  ;  Ileliopsis  lœvis, 
huila  macrocephala,  voisin  de  la  grande  Aunée,  mais 
suflisamment  distinct;  Helenium  Hoopcri,  Opholaria 
latarica  à  fleurs  jaune  crème  très  pâle;  Buphtalmuiu 
ilicifolium  fort  ornemental,  petite  plante  française  très 
voisine  des/ni((a,  Delphinium  Zalil,  de  l'Asie  centrale, 
très  curieuse,  distinct  de  tous  les  autres  Delphinium  par 
ses  fleurs  jaunes  et  son  feuillage  profondément  lacinié- 
linéaire,  etc. 

Encore  aux  mêmes  présentateurs  :  un  Œillet  très  robuste, 
auquel  ils  ont  donné  le  nom  de  Madame  Maria  Ben, lin  et 
qui  semble  issu  de  la  Malmaison  dont  il  a  le  bois  :  ses 
Heurs  sont  énormes  et  pas  crei  unies  .  un  Phlox  Comtesse 
île  Jarnac  gentiment  panaché.  Le  comité  de  floriculture 
nous  semblé,  en  présence  de  ces  lots,  avoir  été  bien  peu 
généreux  ! 

La  maison  Vilmorin,  dont  nous  avons  déjà  parlé  plus 
haut,  continuait  la  série  de  ses  apports  de  plantes  alpines. 
Remarquées  dans  la  présentation  de  ce  jour,  les  espèces 
suivantes  :  Swerlia  perennis,  Gentianée  à  coloris  bleu; 
Senecio  adonidifolius  au  feuillage  finement  découpé, 
Ltnaria  hepatiexfolia  qui,  avec  VAntirrhinum  asa- 
rina,  constitueraient  d'excellentes  plantes  à  nu  ailles, 
Anthyllis  IIermanni;e,  Légumineuse  sous-frutescente, 
Genliana  Ihibetica,  tout  récemment  introduit;  Aconit,um 
anthora  à  fleurs  jaune  pâle;  Circiœa  alpina,  charmant  de 

port  et  d'élégance;  Lialris  elegams,  trop  peu  c iu:  sgm- 

phyandra  Hoffmanni,  Carnpanulacée  de  l'Europe  orien- 
tale, à  peine  distincte  des  Campanules;  Digitalis  ferru- 
ginea,  aux  longues  grappes  de  fleurs  dont  le  nom  spé- 
cifique indique  bien  la'couleur;  Vaccihium  Vitis-idxs  aux 
jolies  baies  rouges  ;  Achi//ea  pyrenaica,  bien  voisin  de 
la  Ptarmlque,  dont  il  n'est  probablement  qu'une  race; 
quelques  Fougères  telles  que  Woodsiailvensis,  Phegopteris 
jjolypodioides,  Blechnum,  etc. 


M.  S.  Mollet,  qui  s'est  consacré  corps  et  ;imc,;i  la  cul- 
ture intelligente  de  ces  charmants  végétaux,  mérite  tous  les 
éloges. 

Encore  un  petit  lot  de  Glaïeuls  de  semis,  parmi  lesquels 
quelques  obtentions  nouvelles. 

M.  L.  Duval.  de  Versailles,  présente  une  nouvelle  espèce 
de  Broméliacée,  le  Vriesea  Vigeri,  dédiée  au  sympathique 
Président  de  la  Société  d'horticulture,  Ministre  de  l'Agri- 
culture. C'est  une  fort  jolie  plante,  issue  du  croisement  des 
Vriesea  Rodigasiana\  V.  Rex. 

COMITÉ    DES    ROSES. 

Un  seul  représentant,  mais  qui,  à  lui  seul,  en  vaut  beau- 
coup, c'est  le  charmant  flosa  Wichuraiana,  du  Japon.  Du 
groupe  des  Synstylées,  cette  Rose,  qui  n'est  pas  sans  ana- 
logie avec  le  R.  multiflora,  est  remarquable  par  la  pro- 
fusion de  ses  fleurs,  leur  beau  coloris  blanc,  leur  odeur 
fine  et  discrète,  ses  rameaux  traînants  qui  en  font  une 
plante  de  rocaille  par  excellence.  Nous  reviendrons  d'ail- 
leurs, un  de  ces  jours,  sur  cette  présentation  de  la  maison 
Vilmorin. 

COMITÉ    DES    ORCHIDEES 

M.  I'utremblay-Dumay,  de  Courbevoie,  présentait  un  très 
beau  Cattleya  Mendeli  :  M.  Fournier,  de  Neuilly,  un  Cypri- 
pedium  nireum,  hors  ligne, et  un  Cattleya  aurea, également 
recommandable  ;  M.  Bert,  une  très  bonne  forme  A'Odon- 
tpglossum  crispum  maculé  de  chocolat  très  clair. 

M.  Mantin  continuait  la  série  de  ses  apports  d'hybride  i 
obtenus  dans  ses  cultures  et  par  ses  soins  :  Correvonia 
bellaerensis,  nouveau  genre,  dédié  à  l'habile  alpiniste  de 
Genève,  par  un  croisement  de  lirassavola  l'erini  pida  avec 
Cattleya  yuttata..  Cette  création  d'un  genre  pour  un  hybride, 
est-elle,  botaniquement  et  scientifiquement, bien  correcte  '! 
En  tous  cas,  nous  félicitons  le  parrain  et  le  tilleul 

Encore  à  M.  Mantin,  un  Lœliocatlleya  Maria;  l'i;<\  issu 
de  Lielia  purpurata  et  de  Caltleiia  Forbesi,  et  un  fort  beau 
Cattleya  produit  du  croisement  des  C.  MossixetC.  Forbesi. 
Les  coloris  de  ces  deux  plantes  sont  peut-être  un  pieu  faux, 
mais  leur  bonne  tenue  est  parfaite. 

COMITÉ    D'ARBORICULTURE    D'ORNEMENT 

Deux  beaux  apports  de  la  maison  Simon  Louis,  de  Plan- 
tières  :  Rubus  phcenicolasius,  si  remarquable  par  les  longs 
poils  glanduleux  rouges,  qui  garnissent  les  tiges  et  les 
inflorescences;  Symphoricarpos  Hey'eri,  encore  nouveau,, 
à  feuilles  coriaces,  pâles  et  légèrement  poilues  en  dessous  ; 
Buddleia  variabilis,  hispida  et  curviflora  ;  .1  morpha  canes- 
cens,  une  bonne  recrue  de  ces  dernières  années  ;  Hedysa- 
rum  multijugum  ;  Cham;ecerasus  hispida,  Cratxgus  leuco- 
phleos(l),  dont  l'Index  de  Kew  fait  un  synonyme  de  C.  lo- 
mentosa  ;  quelques  végétaux  à  feuillage  coloré  :  Acer 
colchicum  rubrum,  A.  platanoides  Reitenbachi  A.  pseudo- 
platanus  foins  purpureis,  Corylus  tubulosa  atropurpu- 
rea  etc.  En  somme,  un  intéressant  apport. 

M.  Croux  faisait  également  une  présentation,  où  nous 
avons  remarqué  :  Paria  macrostachya,  t Itearia  Haastii, 
Nandina  domeslica.  Colùtea  crocea,  Robin  ta  hispida  rosea, 
Cladrastis  amurensys,  plus  connu  dans  les  pépinières  sous 
le  nom  de  Maackia  amurensis,  le  très  curieux  Rubus 
rosœfolius,  fréquemment  désigné  sous  la  dénomination  de 
R.  sorbœfolius,  herbacé,  de  petite  taille,  a  feuillage  élégant, 
rappelant  celui  du  Sorbier,  à  gros  fruits  rouges,  simulant 
une  fraise,  et  dont  les  Japonais  font  leurs  délices.  Il  est 
vrai  qu'ils  ne  sont  pas  bien  difficiles  les  Français  de  l'Ex- 
trême-Orient !  —  Une  jolie  série  de  Spirées,  entre  autres 
du  groupe  Bumalda.  les.S.  Bumalda  ruberrima  et  Anthony 
Watherer,  du  groupe  du  S.  callosa,  le  Spirœa  japonica 
ru b ra  (2),  bien  distinct  du  S.  callosa  superba  par  son  colo- 
ris encore  plus  foncé,  ses  fleurs  plus  larges,  ses  étamines 
plus  sailantes.  Tous  nos  compliments. 

COMITÉ    HE    CULTURE    MARAICHERE 

Quelques  légumes,  tels  que  Poirées  variées,  Concombres,, 
Céleris,  bulbe  d'Ail  monstrueux,  sans  autre  intérêt  d'ail- 
leurs. 

COMITÉ    D'ARBORICULTURE   FRUITIÈRE 

De  beaux  fruits  qui  doivent  être  aussi  bien  bons'  Deux 
corbeilles  de  Pèches  Alexander,  à  MM.  Emile  Eve,  de  Ba- 
gnolet,  et  Urive,  d'Ablon. 

A  M.  Pruneau,  de  Bourg-la-Keine,  des  fruits  de  saison  : 
Pommes;  Sugarloof,  Early  Harvest,  Transparente  blanche. 
Borowitshy,- Madeleine  blanche  et  Transparente  rouge; 
Poires  :  Colorée  tic  juillet.  Beurré  Oiffard,  Doyennt  de 
juillet;  Pèches  :  Downing,  Précoce  de  Harper.  Rouge  de 
mai,  Amsden,  Wilder,  Mury  eagle,  Précoce  du  Canada, 
Early  Béatrice  et  Précoce  de  Saint  Anicle. 

P.  HARIOT. 

(1)  Voir  page  237  du  présent  numéro. 

(2)  Le  Jardin,  1S98,  n •  263,  page  40:  planche  en  couleurs. 


LE    JARDIN 


241 


LE  JARDIN.  -  N"  276. 


AOUT  20  1898. 


CHRONIQUE 

Nus  aïeux  — à  défaut  d'Épinards  —  mangeaient  les  Orties 
tout  comme  les  jeunes  canards.  En  quelques  pays  encore 
déshérités,  on  la  consomme  de  nos  jours.  Peut-être  nos  ané 
iniques—  qui  sont  légion  —  feraient  ils  bien  d'nser  de  la 
recette  du  docteur  Agner,  de  Stockholm,  qui  recommande 
l'Urticâ  dioica,  vulgairement  grande  Ortie,  comme  un 
remède  infaillible,  sèche  ou  fraîche,  pour  rendre  du  sang 
a  ceux  qui  n'en  ont  que  peu  ou  pas.  Les  anémiés  rempla- 
ceront la  fade  soupe  aux  herbes,  par  la  non  moins  fade 
Ortie  et,  bientôt,  le  potage  à  l'Ortie  brillera,  sous  des  dési 
gnations  fallacieuses,  aux  tables  d^hôte  des  stations  d'eau.\ 
ferrugineuses.  Si    le  docteur   Agner   a  dit  vrai,  adieu  la 

chlorose  et  les  pâles  couleurs  ! 

■ 

A  notre  époque,  les  découvertes  s'accumulent  chaque  jour 
et.  chaque  jour  aussi,  on  fait  du  neuf  avec  du  vieux.  Der 
nièrement,  nous  signalions  de  curieuses  expériences  rela 
tives  à  l'action  de  la  lumière  colorée  sur  la  végétation.  Le 
s\  nipatliique  président  de  la  Société  d'horticulture  d'Etam- 
pes  —  un  lecteur  du  Jardin,  la  preuve  en  est,  —  nous  rap- 
pelle à  <•<•  sujet,  que,  dès  1872,  il  avait  publié,  dans  li-Jonr- 
nal  de  la  Société  nationale  d'horticulture  do  France,  le 
résultat  de  ses  recherches.  M.  Blavet  avait  affirmé,  il  y 
a  bientôt  trente  ans,  que  les  lumières  rouge  et  jaune  étaient 
de  beaucoup  les  plus  favorables.  Et,  depuis  ce  temps,  la 
question  n'a  pas  l'ait  un  pas  dans  l'application  à  la  cul- 
I  ure. 

Dans  la  station  du  sud-ouest  où  je  me  trouve  en  ce  mo- 
ment, le  Haricot  est  affreusement  taché.  Le  grain  perd  sa 
blancheur  sous  la  macule  pénétrante  du  Colletotrichum,' 
Lindemuthianum,  Champignon  au  nom  barbare  s'il  en  fut. 
Cette  maladie,  signalée  depuis  quelques  années,  —  quoi- 
qu'elle ait  été  décrite  depuis  plus  d'un  demi  siècle  par  un 
botaniste  français,  —  a  été  étudiée  récemment  dans  ses 
effets.  On  a  trouvé  que  les  grains  attaqués  deviennent 
plus  légers.  Ils  sont  susceptibles  de  perdre  leur  pouvoir 
germinatil  ou  de  donner  des  plants  moins  résistants  et 
moins  développés.  L'extension  de  ta  maladie  par  les 
mains  est  absolument  indiscutable,  en  raison  de  la  propa- 
gation qui  se  fait  par  l'intermédiaire  du  sol  envahi  par 
les  spores.  Et  quel  est  le  remède  à  cet  étal  de  choses 
qui  plonge  dans  le  marasme  les  amateurs  de  l'harmonieux 
légume  '.'  (  "est  le  triage  à  la' niai  n  et  la  séparation  des  grains 

envahis  par  le  Colletotrichum. 

* 

*  * 

M.  Xaudin,  le  vénéré  botaniste  de  la  villa  Thuret,  chez 
qui  l'âge  n'a  pas  éteint  la  vigueur  de  l'esprit  et  le  goût  opi- 
niâtre des  recherches  utiles,  signalait  récemment  une 
variété  de  Mûrier,  originaire  du  Tonkin,  et  qui.  déjà  cul- 
tivée dans  l'Ardèche,  y  est  très  recommandée  pour  l'éduca- 
tion des  vers  à  soie.  Kl  le  forme  de  petits  arbres,  ni'  dépas- 
sant guère  2  mètres  d'élévation,  à  rameaux  grêles,  à 
feuilles  petites  cl  trilobées,  douces  au  toucher.  Elle  passe 
l'hiver  sans  souffrir  et  porte  des  fruits  rouge-noir  à  la 
maturité.  Les  boutures  reprennent  facilement  et  la  culture 
peut  se  faire  drue,  en  prairie  qu'on  coupe  à  la  faucille  au 
fur  et  à  mesure  du  besoin.  Les  jeunes  pousses  sont  telle- 
ment tendres  (pion  peut  ies  donner  tout  entières  aux  vers, 
sans  avoir  à  les  effeuiller. 

.  * 

Les  érudits  qui  lisent  Le  Jardin,  me  permettront  de 
leur  demander  à  quelle  fleur  il  faut  attribuer  le  nom  de 
pèpiots,  très  usité  au  xv"  et  xvi'  siècle,    dans  ia    langue 


populaire'  Les  Annales  de  lu  Société  horticole  'le  l'Aube, 
dans  un  article  très  documenté  relatif  au  règne  végétal 
luis  les  cérémonies  troyennes  d'autrefois,  rapportent  qu'il 

la  Pentecôte  nvoyail    le-  enfants  cueillir  des  pèpiots 

dans  les  prés:  Seraient-ce  des  fleurs  de  Bleuet  ou  de  Coque- 
licot? Nous  serions  très  reconnaissants  des  communications 
qui  pourraient  nous  être  laites  ;(  ce  sujet. 

■ 
-    ■ 

Les  jardins  de  Kew,  universellement  célèbres,  auraient- 
ils  une  odeur  spéciale?  C'est  ce  qu'on  pourrait  croire  en 
parcourant  la  table. les  matièresd'un  manuel. lu  parfumeur 
que  nous  avons  en  ...  moment  s..us  les  yeux.  Il  en  est  .le 
ce  parfum  comme  île  celui  de  l'Amaryllis  et.  du Corylopsis, 
cl  nous  en  recommandons  vivement  la  composition  à  nos 
lectrices.  Prenez  de  l'essence  de  Néroli,  deux  parties;  de 
I  p_  sence  -le  Cassis,  Tubéreuse,  Jasmin,  Géranium,  de  cha- 
cune une  partie  ;  dénaturez,  ou  agrémentez  si  vous  aimez 
mieux,  avec  du  musc  et  .le  l'ambre,  et  vous  pouvez  vous 
croire,  l'imagination  .'tant  de  la  partie,  enveloppés  des 
effluves  de  l'extrait  des  jardins  .le  Kew! 

L'Ananas,  si  bien  nommé  Pine  apple  (Pomme de  Pin), 
par  les  Anglais  et  les  Américains,  est  un  fruit  délicieux, 
chacun  sait  ça.  Mais,  ce  qu'on  sait  moins,  c'est  qu'il  a  été 
importé  du  Brésil  par  Jean  de  Lévy,  en  1555.  Il  vint  en 

Angleterre    .m    |,i    culture  en    lut    rapidement    populaire,   cl 

ce  n'est  que  sous  Louis  XV,  en  17M:i,  qu'on  en  récolta  en 
France  les  premiers  fruits.  <  >u  le  vit.  dès  ce  moment,  dans 
les  jardins  royaux  et  sur  les  quelques  tables  de  grands  sei- 
gneurs. La  culture  en  France  ne  remonterait-elle  pas  un 
peu  plus  haut?  Nous   sommes  tentés  de  le  croire. 

Là/Botanical  Gazette  donne  une  liste  des  insectes  qui 
se  rencontrent  sur  un  certain  nombre  de  fleurs  et  indique 
dans  quelle  mesure  ils  contribuent  à  leur  fécondation.  Ces 
insectes  sont  plus  ou  moins  nombreux  suivant  les  espèces 
île  végétaux.  Un  des  plus  intéressants  est  le  Cornus  pani- 
culata,  dont  les  fleurs  sont  \  isitées  par  une  abeille,  un 
t.. union  et  deuxautres  Apidés,  par 33  Hyménoptères  appar- 
tenant à  d'autres  groupes, 29  I  liptères,  7  (  loléoptères,  ?  Lépi 
doptères,  en  tout  70  insectes,  qui  contribuent  plus  ou  moins 
à  la  fécondation. 

Le  2  septembre  prochain,  entrera  dans  sa  soixante-dixiè- 
me année,  un  des  plus  illustrer  botanistes  de  notre  temps, 
M.  le  1)'  Bornet.  Ce  n'est  pas  seulement  au  botaniste  que 
nous  devons  adresser  nos  plus  sincères  ci  affectueuses  féli- 
citations personnelles  ;  mais,  à.  l'organisateur  des  superbe-, 
jardins  de  la  villa  Thuret,  à  l'époque  où  il  était  le  compa- 
gnon et  l'ami  de  Thuret.  doivent  aller  les  témoignages  de 
reconnaissance  de  tous  ceux  qui  s'intéressent,  .le  près  .m  de 
loin,  à  l'introduction  et  à  l'accliination  des  végétaux  exo 
tiques.  1'.  HARIOT. 


EXPOSITIONS  ANNONCÉES 

Clermont-Ferrand.  —  Du  10  an 30  novembre.  —  Expo- 
sition D'HORTiciXTimE,  organisée  par  la  Société  d'horticul- 
ture et  de  viticulture  du  Puy-de-Dôme.  —  Adresser  les 
demandes  à  M.  Lavé,  secrétaire  général,  au  jardin  Lccoq, 
a  riermont,  avant  le  15  octobre. 

Cognac.  —  Du  28  au  30  oetobre.  —  Exposition  générale 
de  t'iiYSANTHè.MES,  organisée  par  la  Société  d'horticulture 
et  de  viticulture  de  la  Charente.  —  Adresser  les  demandes 
à  M.  Bachelier,  président,  chemin  de  la  Colonne,  à  Angou- 
lème,  ou  à  M.  Brondel,  secrétaire  général,  villa  des  Til- 
leuls, à  Angoulème,  avant  le  15  octobre. 

Fontenay-le-Comte.  —  Du  15  au  18  septembre. — Expo- 
sition dé  produits  horticoles,  organisée  par  la  Société 
d'horticulture  de  Fontenay-le-Comte.  —  Adresser  les  de- 
mandes au  secrétaire  général  delà  Société,  à  Fontenay-le- 
Comte. 


212 


LE  JARDIN 


NOUVELLES   HORTICOLES 

Mérite  agricole.  —  \  l'en  ca  don  des  fêtes  des  i  adets 
de  Gascogne,  présidées  par  M.  Bourgeois,  Ministrede  l'Ins- 
truction publique,  M.  .1.  Labelle,  ancien  élève  de  1  Ecole 
nationale  d'horticulture  de  Versailles,  horticulteur  à  Tou- 
louse, a  été  promu  <  hevalier  du  Mérite  agricole.  \<>u.  lui 
adressons  nos  bien  sincères  félicitation  . 

Pardécrél  en  date  du  I  août  1898,  la  décoration  du  Mé- 
rite agricole  a  été  conférée  aux  personnes  suivante 

1"  Au  grade  d'officier: 

MM.  Cor,  consul  général  à  Hambourg;  services  rendus 
;i  l'horticulture  française, lors  de  l'Exposftion  Internationale 
d'horticulture  île  Hambourg; 

Minangoin  (Jean -Pierre-Narcisse),  inspecteur  de 
l'agriculture,  à  Tunis. 

2°  Au  grade  de  chevalier  : 
MM.  Bqei  i  ru':,  vice-consul  à  Hambourg;  services  rendus 
à  l'horticulture  française,  lors  de  l'Exposition  internationale 
d'horticulture  de  Hambourg; 

Bourquin  (Jules-Frédéric),  conducteur  de  travaux 
à  Cayenne  :  expériences  sur  la  culture  de  la  Vigne  à  la 
Guyane;  création  d'un  jardin  potager. 

Canessa  (Ambr'oise-Stéphane).  horticulteur-viticul- 
teur à  Arzew  (Algérie)  ;  installation  d'un  jardin  potager 
dans  des  terrains  salés,  difficiles  à  cultiver. 

Carimantrand  (Jules),  ingénieur  civil,  président  de 
la  Société  agricole  du  Bas-Ogoue  (Congo  français). 

Divernay  (Joseph),  agriculteur  à  Ampoubilava-Bé 
(Nossi-Bé)  ;  création  d'un  important  établissement  modèle, 
comprenant  plantations  de  vanille  et  de  café,  nombreux 
arbres  fruitiers,  etc. 

Neveu  (Eugène),  directeur  du  Jardin  colonial  de 
saint-Denis  (Réunion). 

Pinoiem  ,  jardinier  en  chef  de  la  ville  de  Montréal 
(Canada). 

Exposition  universelle  de  1 900.  —  Le  Palais 
de  l'Horticulture.  --  Nous  avons  ou  l'occasion  de  voir 
l'avant-projef  'lu  l'alais.  ou  plutôt  des  Palais  de  l'Horticul- 
ture, dressé  par  M.  Ch.  Albert  Gauthier,  le  très  distingué 
architecte  qui  a  été  chargé  de  leur  construction. 

Nous  ilisons  des  Palais,  car  il  ne  s'agit  pas  d'un  bloc 
unique,  mais  bien  dedeux  grandes  serres  isolées  et  sembla- 
bles, placées  symétriquement  il''  chaque  coté  d'un  vaste 
parterre  dont  le  sous-sol  sera  occupé  par  le  théâtre-aquarium 
des  frères  Guillaume. 

Chacune  de  ces  serres  aura  une  longueur  totale  de  83  mè- 
tres, nue  largeur  de  32  mètres,  et  une  hauteur  de  21  métrés, 
dans  l'axe  de  la  nef  centrale.  Une  troisième  serre  galerie, 
destinée  à  former  fond  entre  les  deux  autres,  sur  un  plan 
un  peu  plus  éloigné  de  la  Seine,  a  été  prévue  également, 
mais  son  exécution  reste  subordonnée  à  la  question  des 
i  rédits. 

Il    parait,  en  effet,  que  ceux-ci   s,, ut    mesurés   avec  une 

i omie qui,  dans  le  cas  présent, ne  manque  pas  que  d'être 

très  regrettable.  H  ne  faut  pas  oublier,  cependant,  que  le 
Palais  de  l'Horticulture  n'esl  pas  appelé  à  ne  rendre  des 
services  'pie  pendant  la  durée  de  l'Exposition,  ce  qui  serait 
déjà  suffisant  pourtant  pourqu'xin  fasse  convenablement  les 
choses,  niais  tout  le  monde  s'accorde  à  reconnaître  qu'il 
de\  ra  être  conservé  pour  doter  notre  capitale  d'un  l'alais  de 
Flore  digne  d'elle,  où  chaque  saison  nouvelle  ramènera  le 
brillant  spectacle  des  floralies  tanl  goûtées  des  Parisiens. 

II.  M. 

Association  delà  Presse  agricole.  —Nous  venons 
de  recevoir  les  statuts  de  i  Association  de  la  Presse  a  :ricole, 
donl  nous  avons  annoncé  dernièrement  la  fondation  i  I  !.. 

Il  est  à  souhaiter  qu  un  tel  groupement  resserre  les  liens 

Miie  confraternité,  qui  doivent  exister  entre  tous  les 

publicistes  agricoles  et  horticoles,  amène  ces  publicist.es  à 


(l)  Le  Jardin, 


.  u-  272,  page  178. 


se  connaître  davantage  à  s'entendre  et  aussi  à  se  venir  en 
aide  si.  comme  il  faut  l'espérer,  le  Syndicat  donne  tous  les 
féconds  résultats  qu'on  en  peut  attendre.  L'Agriculture  et 
Horticulture  françaises  ne  peuvent  que  profiter  de  ce  rap- 
prochement, de  cette  entente,  de  cette  union,  de  celle  soli- 
darité entre  tous  les  écrivains  agricoles  et  horticoles. 

Il  faut  donc  souhaiterjque  nombreuses  continuent  à  affluer, 
au  siège  de  la  société,  les  adhésions  adressées  a  notre  eon- 
frère  et  collaborateur,  M.  Charles  Deloncle,  secrétaire 
général,  18,  rue  d'Enghien,  à  Paris. 

Une  station  de  recherches  à  Hambourg.  —  Il 
est  question,  paraît-il,  d'établir  à  Hambourg,  une  station 
pour  les  recherches  relatives  aux  maladies  et  aux  insectes 
nuisibles  aux  plantes. 

Le  directeur  de  cet  établissement  serait  le  docteur  ( '.Brick. 
du  Botanical  Muséum  de  Hambourg,  et  le  zoologiste,  le 
docteur  L.  Reh. 

La  principale  raison  de  rétablissement  de  cette  station 
serait  l'expertise  continuelle,  dans  le  port  de  Hambourg, 
des  fruits  importés  des  Etats-Unis  d'Amérique  suspectes 
d'être  infestés  par  le  San  José  Scale. 

La  station  s'occupera,  de  plus,  des  importations  de 
plantes  vivantes  des  pays  étrangers,  du  phylloxéra,  de, 
rechercher  les  moyens  de  combattre  les  maladies  des 
plantes,  etc.,  etc. 

La  récolte  des  prunes  en  Bosnie  Herzégo- 
vine. —  La  cueillette  des  prunes  a  lieu,  en  Bosnie-Herzé- 
govine, vers  la  mi-septembre.  Si  les  vents  arides,  fréquents 
dans  ce  pays  à  la  fin  d'août,  ne  dessèchent  pas  les  fruits, 
nous  dit  la  Feuille  d'informations  du  Ministère  île  l'Agri- 
culture, la  production  totale  de  la  Bosnie  s'élèvera  à  1.000 
wagons  ;  mais  les  fruits,  nombreux,  serrés  sur  les  branches. 
resteront  d'une  grosseur  moyenne.  Les  ventes  à  terme,  déjà 
faites,  ont  porté  sur  les  prunes  de  petite  grosseur;  les  mar- 
chands du  pays  réservent  pour  la  venteau  comptant  la  mar- 
chandise de  qualité  supérieure. 

On  a  acheté,  jusqu'à  présent,  70  à  80  wagons  seulement 
de  prunes,  livrables,  d'octobre  à  novembre,  à  la  gare  de 
Brcka,  aux  conditions  suivantes  :  qualités  de  115  à  120 
pièces  au  demi-kilogramme.  31  francs  letovar(126  kilogr.); 
qualités  de  95  à  100 pièces  au  demi-kilogramme.  36  francs 
le  tovar ;  qualités  de  80  à  85  pièces  au  demi-kilogramme. 
IX  francs  les  126  kilogr.  Les  prix  resteront  probablement 
stationnaires  jusqu'à  la  récolte. 

Exposition  internationale  d'horticulture  de 
Lyon.  —  Le  Syndicat  des  liorticulleurs  lyonnais  a  déjà 
annoncé,  que,  à  l'occasion  de  l'Exposition  internationale 
d'horticulture,  qui  aura  lieu  à  Lyon,  le  1"  septembre 
procliain.il  donnerait  une  grande  fête  horticole. 

En  1894,  une  fête  semblable  avait  déjà  brillamment 
réussi,  et  400  horl  iculteurs,  venus  de  ions  les  points  de  l'Eu- 
rope, s'étaient  trouvés  réunis  dans  les  beaux  salons  Mon  nier. 

La  fête  de  cette  année  se  tiendra  encore  dans  ces  mêmes 
salons,  si  vastes  et  si  richement  décores,  et.  parmi  les  attrac- 
tions qui  y  seront  réunies,  il  en  est  surtout  une  sur  laquelle 
nous  Minions,  dés  aujourd'hui,  appeler  l'attention,  Le  S\  n- 
dicat  s'est   procuré  le  portrait  ou  la  photographie  de  presque 

toutes  les  pers les,  décédées  aujourd'hui,  ayant  laissé  un 

m u  horticulture,  et  ces  photographies,  agrandies  par 

des  projections  électriques,  seronl  montrées  à  toute  l'assis- 
tance. 

En  organisant  cette  fête,  la  Chambre  syndicales  obéi  à 
un  sentiment  pieux  et  a  voulu  faire  connaître,  à  la  généra- 
tion horticole  actuelle,  les  traits  de  ses  devanciers  de  ceux 
■ni  quels  nos  plus  célèbres  établissements  doivent  leur 
réputation,  de  (eux  qui  ont  créé  la  science  horticole,  tant 
par  leurs   travaux,  que  par  leurs  écrits. 

Les  fleurs  coupées  aux  Expositions.  —  Pour  pré- 
senter leurs  Heurs  coupées  aux  Expositions,  MM.  Wallaee 


LE    JARDIN 


243 


•  i  Ci    les  grands  cultivateurs  anglais  de  plantes  bulbei 
uni  adopté  le  procédé  suivant  que  décrit  notre  confrère  La 
Semaine  horticole  et  qui  semble  excellenl  : 

IL  placent  les  tiges  dans  des  bandes  de  plomb  enroulées 
en  spirale,  qu'ils  accrochent  au  bord  de  petits  récipients  ou 
bacs  en  métal,  à  moitié  remplis  d'eau.  Dansées  conditions, 
<in  n'a  pas  à  craindre,  comme  lorsqu'on  emploie  des  carafe 
bouteille-.  et<\.  que  le  contenant  et  le  contenu  soient  ren- 
versés par  mêgarde,  et,  de  plus,  la  vapeur,  qui  se  dégage 
de  l'eau  sur  une  grande  surface,  ne  peut  que  contribue]  à 
conserver  les  fleurs  en  parfait  état  de  fraîcheur. 

La  production  de  l'essence  de  roses  en  Bul 
garie  (1).  —  La  récolte  de  1  essence  de  roses  en  Bulgarie, 
s'élève,  pour  l'année  courante,  à  environ  500.000  miskal 
ou  2.000  kilogrammes,  lui  1897,  cette  récolte  avait  été  de 
600.000  miskal  et  de  800.000  miskal  en  1896.  Le  prix  du 
miskal  varie  entre  4  et  5  francs. 

De  l'année  1896.  nous  dit  le  Courrier  des  Balkans,  qui 
nous  donne  ces  nouvelles,  il  existe  encore  chez  les  négo- 
ciants un  stock  considérable. 

A  propos  de  la  rusticité  du  Schizophragma  hy- 
drangoides.  ■-  A  propos  de  la  rusticité  du  Schi.n- 
phragma  hydrangoides,  cette  belle  plante  grimpante  dont 
notre  collaborateur,  M.  .1.  Luquet,  a  récemment  dit  deux 
mots  .la ns  son  article  sur  ['Hydrangea  srandens  (2),  nous 
recevons  de  M.  Antoni  Mùller,  pépiniériste  à  Nancy,  les 
intéressants  renseignements  suivants  : 

«  Nous  cultivons  le  Schisophragma  hydrangoides  depuis 
1878.  Notre  pied-mère esl  planté- au  levant,  dans  un  terrain 
pierreux  où  il  pousse  à  merveille  ;  il  tapisseun  mur  île  S  mè- 
tres de  long  sur  3  métrés  de  haut,  et  s'y  accroche  seul,  a 
l'aide  de  crampons  semblables  à  ceux  du  Lierre. 

«  Depuis  s;i  plantation,  il  a  résisté  à  tous  les  hivers.  Les 
feuilles,  d'un  vert  lisse  en  dessus  et  d'un  vert  blanc  lisseen 
dessous,  sont  ovales,  aiguës  et  dentées.  Ses  fleurs  ressem- 
blent à  celles  de  l' Hydrangea petiolaris.  Il  fleurit  abon- 
damment tous  les  ans. 

«  Par  sa  végétation  très  préei et  sa  grande  rusticité,  le 

Schisopkragma  hydrangoides   constitue  une  de  nos  plus 
belles  plantes  grimpantes.  » 

Les  importations  d  engraisenltalie.—  ParGênes, 
son  principal  port,  l'Italie  a  importé, durant  l'année  1897, 
nous  dit  le  Gardeners'  Magasine,  800.000  quintaux  d'en 
grais,  comprenant  principalement  des  phosphates  et  du  gua- 
no. Sur  cette  quantité.  l'Amérique  en  a  fourni  154.700 
quintaux.  l'Allemagne  86.1-10 et  l'Autriche 56. 520.  L'impor 
tation  totale  a  été  évaluée  a  2.39-1.930  francs  au  lieu  de 
2.525.600  francs  pour  315.700  quintaux,  en  1896. 

Fleurs  orangées.  —  Les  fêtes  du  couronnement  de  la 
Reine  Wilhelmine  de  Hollande  approchent  à  grands  pas, 
aussi  un-  voisins  de  Hollande,  nous  dit  la  Semaine  horti 
çole,  s'occupent-ils  avec  une  fébrile  activité,  des  multiples 
préparatifs  pour  leur  donner  tout  l'éclat  possible.  Les 
Sociétés  horticoles  néerlandaises  s'en  préoccupenl  «''gaie- 
ment. C'est  ainsi  que  la  section  d'Amsterdam  de  la  Société 
néerlandaise  d'horticulture  el  de  botanique  avail  alloué,  en 
vuede  la  réunion  florale  du  10  courant,  trois  prix  pour  la 
collection  la  plus  belle  et  la  plus  complète  de  fleurs  oran- 
gèes  coupées. 

Pour  faire  grossir  les  Poires.  —  Pour  fairegrossir 
les  Poires,  nous  dit  le  Lyon  Horticole,  voici  comment  il 
faut  procéder . 

«  Placer  sous  les  fruits  un  support  pour  empêcher  que 
leur  poids  ne  se  fasse  sentir  sur  leur  queue  ou  pédoncule. 

«  La  sève  des  racines  pénètre  dans  les  fruits  par  des 
vaisseaux,  qui  parcourent,  le  pédoncule  et  se  répandent,  en 

(1)  Voir  a  ce  sujet  Le  Jardin.  1892,  n"  136,  137,  138  et  140 
pages  235,  247,  259  et  286  ;  1898,  n-  177,  page  179 

(2)  Le  Jardin,  1898,  n-  272,  page  181. 


unifiant  à  l'infini,  dans   toute   leur  masse  celluleuse. 
1  i     fruits  volumineux,   comme  les   poires  el   les  pom 
acquièrent  bientôt  un  poids  tel  qu'il  s'exerce  sur  leur  pédon 
el  que  la  circulation  des  fluides  y  esl  gênée. 

«  D'un  autre  côté,  si  les  fruits  sonl  attachés  sur  une 
branche, placée  dan  une  position  plus  ou  moins  verticale, 
il-  déterminent,  par  leur  propre  poids,  unecourbe  plus  ou 
moins  prononcée  sur  le  pédoncule  el  augmentent  ainsi  |>  . 
difficultés  du  pa  la  sève.  Souvent,  enfin,  l'accroi 

sèment  du  fruit  en  diamètre  ne  se  faisan I  pas  également 
-m  toute  la  circonférence,  il  en  résulte  alors,  sur  le  pédon- 
cule, un  mouvement  de  torsion  qui  étrangle  les  vaisseaux 
séveux  et  intercepte  partiellement  la  circulation. 

n  Si.  maintenant,  on  place  au-dessous  de  ces  fruits  un 
support  qui  soustrait  leur  pédoncule  à  tous  ces  incon- 
vénients, on  comprendra  que  la  sève  pourra  y  pénétrer  en 
plus  grande  abondance  et  qu'ils  deviendront  plus  volumi- 
neux. C'est  pourquoi  ceux  qui  se  trouvent  accidentellement 
appuyéssur  les  branches  ou  sur  les  treillages  s,, ut  toujours 
plus  gros  que  les  autres.   » 

L'aster  miniature.  —  En  outre  de  la  culture  en  pleine 
terre  dés  Asters,  ne  nécessitant  d'autres  soins  que  ceux  que 
la  nature  veut  bien  leur  prodiguer,  il  existe  une  autre  façon 
d'opérer,  qui  en  favorise  l'emploi,  dans  les  jardinières  rde 
salons;  où  ils  restent  en  pleine  floraison  pendant  près  d'un 
mois.  C'est  au  sujet  de  cette  culture  en  piaules  naines,  que 
l'un  de  nos  correspondants,  M.  F.  Ménard,  nous  envoie  les 
renseignements  suivants  : 

i  Quelques  temps  avant  l'apparition  des  boutonsà  fleurs. 
c'est-à-dire  dans  le  courant  du  mois  d'août,  on  coupe  le 

extrémités  des  tiges  encore  herbacée  el  mi  le-  pique  dans 
dos^i  idetsde0"'li)à()'"12  remplis  d'un  compost  formé  de  2/3  de 
terre  franche  et  de  1  3  de  terreau  de  fumier  bien  con- 
sommé. 

a  Ces  boutures  doivent  être  coupées  un  peu  plus  longues 
queles,  Jjoutures  ordinaires,  c'est-à-dire  qu'elles  doivent  avoir 
010  à  0'"12  de  long,  l'extrémité  étant  trop  tendre  pour 
pouvoir  êl  re  bouturée  avec  quelque  chance  >U-  succès,  filles 
i  h  lisent  être  repiquées  dans  les  godets  à  raison  de  huit  à  dix 
par  pot,  en  ayant  soin  de  les  bien  borner;  après  cela,  on 
moujlle  le  tout,  puis  les  pots  s,, ni  enterrés,  les  unsàeétédes 
autres  sous  chàssjs  à  froid.  Ou  prive  d'air  jusqu'à  ce  que  la 
reprise  soit  assurée  et  nu  ombre  chaque  fois  qu'il  fait  'lu 
soleil.  Quelques  bassinages  dans  le  milieu  de  la  journée  sont 
nécessaires. 

i<  Aussitôt  la  reprise  effectuée,  on  donne  de  l'air  et  on  habi- 
tue progressivement  les  plantes  au  soleil;  puis  on  arrose. 
suivant  le  besoin,  afin  de  ne  pas  laisser  languir  les  plantes, 
qui  ne  s'allongent  cependant  que  de  quelques  centimètres. 

'i  lin  effet,  peu  de  temps  après  la  reprise,  on  aperçoit  les 
boutons  à  fleurs,  qui  s'épanouissent  presque  en  même  temps 
que  ceux  des  plantes  de  pleine  terre,  et  fournissent  ainsi  de 
magnifiques  potées,  dont  les  tiges,  hautes  de  0™15  à  0*20  el 
tien rissa ut  toutes  à  la.  même  hauteur,  produisent  un  effet 
charmant. 

'<  lin  lesassocianl  à  d'autres  plantes,  ces  même  potées  peu 
vent  servir  pour  la  décorati les  ja  rdinières  de  salons,  per- 
mettant ainsi  d'attendre  la  floraison  tardive  des  Chrysan- 
thèmes qui,  eux  aussi,  peuvent  être  traités  ainsi  en  plantes 
m  miniatures  »,  mais  en  boutura'nt  un  peu  plus  tard.  » 

Destruction  des  escargots.  —  Les  haies  sent  tou- 
jours le  lieu  de  refuge  des  escargots  et  les  cultures  en\  iron- 
nantes  et  sont  toujours  plus  ou  moins  endommagées.  Dans 
des  plates-bandes  contournant  les  massifs  d'arbustes,  il  esl 
parfois  impossible  de  cultiver  certaines  plantes  à  cause-  des 
limaces  et  des  escargots.  Depuis  plusieurs  années,  nous  dit 
M.  G.  D.  Huet,  dans  l'Agriculture  pratiqui  re,  je 

lue  trouve  bien  du  procédé'  suivant  : 

Au  moment  du  départ  de   la  végétation,   avaut  toutefois 


244 


LE   JARDIN 


[e  développement  des  feuilles,  j'asperge,  avec  un  pulvérisa- 
teur, les  baies  el  les  bocages,  principalement  au  pied  des 
arbustes,  avec  une  solution  simple  le  sulfate  de  cuivre  à 
3  mi  I  pour  cent.  En  opéranl  le  matin  ou  le  soir,  alors 
que  bon  nombre  de  mollusques  commencent  déjà  à  se 
montrer,  on  en  détruit  une  bonne  quantité.  Quand  à  ceux 
qui  ne  sont  pas  encore  sortis,    s'ils  ne   sont  pas  tués    ur  le 

champ,  il  esl  probable  qu'ils  périssent  parla  suite,  ne  | 

vanl  monter  aux  arbustes  ainsi  sulfatés.  Lorsque  les  feuil- 
les sont  développées,  on  ne  peut  plus  employer  la  solution 
simple  de  sulfate  de  cuivre,  car  on  risquerait  de  les  brûler; 
mais  .m  peut  employer  de  la  bouillie  bourguignone  (sulfate 
de  cuivre  et  carbonate  de  soude  à  parties  égales)  en  asper 
géant  fortement  a  l'intérieur  des  touffes;  il  en  est  de  même 
pour  les  murailles  garnies  de  Lierre,  en  aspergeant  du  sul- 
fate de  cuivre,  au  pied  du  mur  seulement,  on  empêche  les 

i  i  rgots  de  s'j    r  smiser, 

On  peut   aussi  détruire   l argots  et   les  limaces,  en 

saupoudrant  1»   haies  et  les  massifs  d'arbustes  avec  delà 
chaux  en  poudre  récemment  éteinte,  au  moyen  d'un    soûl 
llet .    La  chaux  détruit  infailliblement  les  limaces  et  les 
escargots  qu'elle  touche,  maiselle  n'agit  que  sur-le-champ, 
car  l'air  anéantit  vite  sa  causticité. 


PETITES    NOUVELLES 

Le  1"  novembre  prochain,  il  y  aura  35  ans  que  M.  J.  M. 
Kraaijenbrink  entra  au  service  de  la  famille  Royale  de  Hol- 
lande. C'est  en  effet  en  novembre  1863,  qu'il  entra  en  fonc- 
tions comme  jardinier-chef  fleuriste,  et,  en  1883,  il  fut  nommé 
jardinier  en  chef  des  Domaines  de  Guillaume  III,  grand 
amateur  et  connaisseur  de  plantes.  A  plusieurs  reprises, 
il  fut  chargé  de  missions  horticoles  à  l'étranger.  Aussi  nus 
amis  les  Hollandais  se  proposent-ils  decélébrer  dignement, 
le  1"  novembre  1808,  le  jubilaire  né  en  1825. 

■ 
Nous  avons  le  plaisir  d'apprendre  que  le  tils  d'un  de  nos 
concitoyens,  M.  Léon  Willot,  ancien  élève  de  l'institution 
Notre-Dame  des  Victoires,  à  Roubaix,  vient  d'être  classé 
1",  avec  la  mention  «  grande  distinction  »,  après  trois 
années  de  cours  théoriques  et  de  travaux  pratiques,  aux 
examens  de  sortie  de  l'Ecole  d'horticulture  de  l'Etat  à 
Gand. 


Le  succès  de  notre  jeune  concitoyen  est  d'autant  plus 
remarquable  qu'il  était  le  seul  Français  à  l'Ecole,  qui 
compte  environ  cinquante  élèves,  dont  un  certain  nombre 
de  nationalités  diverses. 


NÉCROLOGIE 


M.  Amédèe  Torcy.  —  Nous  avons  appris  la  mort,  à 
l'âge  de  59  ans,  de  M.  Amédée  Auguste  Alphonse  Torcy, 
grainier  horticulteur  à  Melun,  Vice-président  des  Sociétés 
d'horticulture  de  Melun  et  de  Fontainebleau.  Nous  adres- 
sons a  sa  famille,  nos  vives  condoléances. 


BIBLIOGRAPHIE 

Florigelium  Harlemense,  publié  par  la  Algemeene  vereent- 

ging  aoor  Bloembollencultuur  de  Haarlem. 

Parmi  les  jolies  planches  publiées  dans  la  7"  livraison  de 
cet  ouvrage,  citons:  Lilium  speciosum  rubrum,  Tulipe 
double  rose  blanche,  Tulipe  double  Murillo,  etc. 

Nouvelle  méthode  «l'amélioration  des  cidres  et  poirés 
au  moyen    «les    levures  sélectionnées    de  V Institut  La 
Claire,  par  Georges  .Tacquemin.  —  Brochure  de  16  pages, 
Dans  cette   brochure,    l'auteur  rend  compte  des  résultats 
obtenus  par  l'emploi  des  levures  sélectionnées  pour  la  fer- 
mentation du  cidre  et  traite  de  la  guérison  des  cidres  ma- 
lades, mauvais  goût,  etc.. 

Gande  l'esposizione  internazionale  orticola  <lel  1  .SÎIK, 
par  Giuseppe  Roda.—  Brochure  de  12  pages, extraite  de  IVEco- 
rtomia  rurale. 
Cette  brochure,   rédigée   en  italien,  renferme  un  rapide 

compte-rendu  de  l'Exposition  de  Gand. 

L'amélioration  «les  vin 
de  l'Institut   La   Clai 

Brochure  de  40  pages. 

Apres  avoir  donné  les  résultats  obtenus  aux  vendanges 
de  1897  par  l'emploi  des  levures  sélectionnées,  l'auteurtraite 
du  sucrage  des  vins,  de  la  refermentation  des  vins  restés 
doux,  de  la  préparation  de  l'hydromel,  etc. 


par  les  levures  sélectionnées 

-,  par  M.   Georges  Jacquemin.  — 


ERRATUM 

Une  erreur  s'est  glissée  dans  l'article  sur  le  Dircxa  la- 
teritia  macrantha,  inséré  dans  notre  précédent  numéro. 
Page  232,  première  colonne,  avant  dernière  ligne,  lire  3  0/0 
de  poudrette,  au  lieu  de  30  0/0. 


Notre  Enquête  sur  la  Récolte  des  Fruits  en  France  en   1898. 


Dans  le  but  de  rendre  service  à  tout  le  monde  :  aux  propriétaires  «j  ni  ont  des  fruits  à  è  nu  1er,  ci  m  me  aux  particuliers 
et  aux  marchands  qui  ont  des  fruitsà  acheter,  Le  Jt< r'din  commencera,  à  partir  du  5  septembre,  la  publication  d'une  série 
de  renseignements  sur  la  récolte  des  fruits,  en  France,  pendant  I  année  1898. 

Pour  condenser  le  plus  de  renseignements  po.ssj.bie  en  peu  de  place,  et  ne  pas  empiéter  sur  celle  qui  esl  réservée 
aux  autres  articles,  nous  avons  adopté  la  disposition  toujours  claire,  et  facile  à  consulter,  d'un  tableau  qui  se  présentera 
ainsi  : 


PÊCHES 

VI 

POIR1  s 

POMMES 

RAISINS 

H 

/ 

J  — 

>-.    tfl 

■i. 

■S: 

DÉPARIEIItil 

- 

y 
— 

- 

y 

S 

r 
< 

0 

y. 

Observations 

NOM 

^ 

■= 

- 

e 

S 

- 

= 

£ 

S 

-1 

<£ 

— * 

O     U 

« 

'A 

c 
y. 

< 

du  Correspondant 

I  e  tableau,  on  le  voit,  comprend  seulement   les  principaux  fruits  produits  en  France.  Pour  certains,  la  récoite  esl 

déji mencé i  est  même  actuellement  terminée  dans  quelques  régions  méridionales.  Nous  les  avons  néanmoins  fait 

Bgurer  dans  notre  liste  au.point  de  vue  documentaire. 

L  échelle  de  notation  sera  la  suivante  (chaque  terme  esl  accompagné  de  son  abréviation)  :  très  bonne  (TB),  lionne  (B), 
moyenne  (Moy.),  médiocre  (Méd  i,  mauvaise  (Mauv.),  très  mauvaise  (TM). 

Rien  de  plus  simple,  on  le  voit,  que  de  répondreà  notre  enquête,  donl  la  récapitulation  ne  manquera  pas  d'offrir  un 
très  ^  il  intérêt 

II  suffit  d  affecter  la  notequi  convient  a  chaque  catégorie  de  fruits,  soit  en  adoptant  la  disposition  du  tableau  ei-dessus, 
oit  en  procédant  de  toute  autre  façon,  sou-  la  seule  recommandation  de  ne  pas  trop  compliquer  le  travail  des  rédacteurs 

du  Jardin  qui  feront  le  dépouillement  des  réponses.  En  toutes  circonstances,  ce  ne  peut  être  l'affaire  que  de  quelques 
minute-. 

Aussi,  comme  il  s'agit  d'un  sujet  d'intérêt  général,  à  la  fois  technique  et  économique,  nous  espérons  qu'un  grand 
nombre  de  nos  lecteurs  voudront  bien  répondre  à  notre  appel.  Nous  les  en  prions  et  les  remercions  bien  sincèrement. 

II.  M. 


LE    JARDIN 


245 


Deutzia  corymbiflora 


\\ani  tout,  justifions  le  nom  que  nous  avons  donné  à 
cette  espèce,e1  qui  n'a  pas  pour  lui  l'autorité  d'un  botaniste 

ilf  profession  ;   quelques  mots  sur  l'origi le  ce  Deutzia 

h. .us  y  amèneront. 

Nous  en  devons  l'introduction  en  France  à  M.  Maurice 
de  Vilmorin,  le  dendrologiste  bien  connu,  qui  le  reçut  en 
1895,  sous  forme  de  graines,  deM.  1  abbé  Farges,des  missions 
étrangères. 

Ces  graines  provenaient  du  Sse  IV  h  u )ccidental((  Ihine). 

Elles  germèrent  abondamment,  et  quelques  plants  repiqués 
montrèrent  des  boutons  en   novembre  delà  même  année; 


horticulteur 
l'année  sui- 


H 


ils  fleurirent,  en  avril  1896,  chez  M.  Boucher 
à  Paris,  à  qui  ils  avaient  été  confiés,  et  qui, 
vante,  le  S  avril  1897,  en  pré 
enta  tin  pied  en  fleurs;  sous 
le   nom    de   Deutzia   corym- 
bosa  '.'  à  la  Société  nationale 
d'horticulture  de  France. 

Après  avoir  indiqué  la  pro- 
venance de  ce  nouvel  arbuste, 
M.  de  Vilmorin  exposa  les 
raisons  qui  lui  avaient  lait 
adopter  provisoirement  le  nom 
de  corymbosa. 

k  I  .a  iiviii-.'  donnée  dans  le 
u  Laubholskunde,  .le  Dippel. 
«  pour  le  Deutsia  corymbosa 
u  (Roy  le  .l 'après  Robe  il 
«  Brown),  paraît,  dit-il,  s'ap 
a  pliquer  a  cette  plante.  Quant 
«  a  l'Index  Kewensis,  il  rap- 
((  porte  le  D.  corymbosa  R. 
«  Brown  au  D.  paroiflora 
«  Bunge.  M.  Franchet,  du 
«  Muséum,  a  aussi  rapporté 
«  au  D.  paroiflora  Bunge,  les 
«  branches  fleuries  «  qui  lui 
«  ont  été  soumises  par  M.  de 
u  Vilmorin. 

«  M.  Maurice  de  Vilmorin 
u  a,  ajoute-t-il,  remarqué  une 
«  différence  marquée  de  préco 
..  cité,  aux    Barres,  en  1896, 
«  entre  les  deux  plantes,  sans 

i mpter   plusieurs   earactè- 

«  res  végétatifs,  et  MM.  Le- 
■i  moine  père  et  lils,  de  Nan- 
ti .y,  lui  ont  déclaré  sans  hé- 
«  sitation  que  la  plante  dont 
a  il  leur  monlrail  des  échan- 
«  tillons  d'herbier,  n'était  pas 
»  le  Deutzia  pan  iflora. 

«  Le  Handbook  de  l'Arbo- 
»  retum  de  Kew,  postérieur  de 
«  5  out>  ansà  l'Index  Kewen- 
.  sis,  ne  réunit   pas  les  deux 

.  espèces,  l>  paroiflora  Bunge  et  D.  corymbosa  R.  Br.  Il 
ii  est  donc  probable  que  les  différences  sont  assez  mandes 
»  pour  justifier  leur  maintien  comme  espèces  distinctes,  et 
u  que  la  plante  de  M.  Boucher  est  le  D.  coi  ymbosa  R  Br.. 
«  ce  que  M.  Maurice  .le  Vilmorin  pourra  dire  lorsqu  il 
.1  aura  vu  l'herbier  et  les  plantes  de  Kew.  »  (1) 

En  consultant  la  description  du  D. corymbosa  R.  Br.  (2), 
..n  se  rend  compte  que  cette  plante  possède,  comme  le  D. 
paroiflora  Bunge,  .les  pétales  ronds,  i<  prëjloraison  quin- 
conciale,  cl  qu'il  s'en  distingue  par  ses  fleurs  un  peu  plus 

grandes,  parles  filets  de  ses  étamines  nette ni  dentés(au 

lieu  de  l'être  indistinctement),  et  par  ses   pétales  qui  s.. ni 

(1)  Journal  de  la  Société  nationale  d'horticulture  de  France, 
avril  1897,  pase  334. 

(2)  Nous  sommes  heureux  d'adresser  à  cette  occasion,  nos 
remerciements  à  M.  Paul  Hariot,  qui  a  bien  voulu  recherche) 
et  nous  communiquer  les  descriptions  originales  des  princi- 
palesespèces  de  Deutzia  citées  ici. 

E.  L. 


glabres  (tandis    que  ceux   'lu  D.    paroiflora   Bunge  s. .m 
pubescents  extérieurement).  Ces  caractères  nous  paraissent 
.ni  plus  suffisants  pour  taire  .lu/;,  corymbosa  R.  Br.. 
une  simple   variété  du    h.   paroiflora    Bunge.   Rien,  au 
entra  ire,  ne  permet  de  l'identifier  avei  notre  plante  qui  a  le 
les  pointus  et  ù  préfloraison  oalcaire-induplicatice. 
Il  est  égalemenl  impossible  .le  la  rapporter  au  l>.  corym 
Lindley,  qui  n'esl  autreque  le  D.  staminea  R.  Br., 
espèce  de  l'Himalaya  .•!  de  l'Inde  Orientale,  à  feuilles  dis- 
... |..res,  à   floraison   très  tardive,  et  d'une  rusticité  insuffi- 
sante sous  notre  climat. 

Il  es!  enrôle  moins  question  de  la  rapprocher,  lu  /  )eu 
rorymbosa    Hort.,  qui  esl  toul  simplement   une  forme  du 
l'hiladelphus  inodorus  I.. 

Conclusion:  la  dénomination  de  corymbosa,  que  ce  soit 
.le  liobeii  Brou  u,  .le  Lindley  ou  des  horticulteurs,  ne  doit 

pas  s'appliquer  I tre  plante.  Aucune  autre  espèce  décrite 

jusqu'à  ce  jour    ne    peut   lui 
.'■Ire    i.lenl  ifiée  :   du    reste,    les 

trois  plus  voisines  sonl  : 

1"  I).  staminea  R.  Br.  ; 
nous  avons  vu  en  quoi  elle 
s'en  distingue;  du  reste,  un 
simple  coup  d'oeil  suffi!  pour 

oter  les  différences. 

2°  D.  Fargcsii  Franchet, 
du  Sse-Tchuen  oriental,  qui 
s'en  éloigne  par  sa  petite  taille, 
ses  feuilles  épaisses,  viables 
sur  les  deux  faces,  à  dents 
calleuses  et  rougeàtres,  ses 
pétales  obtus,  les  filets  de  ses 

étamines    à   dents     dépassant 
les  anthères,  etc. 

3"  ]>.  setchuenensis  Fran- 
chet, .lu  Sse-Tchuen  oriental. 
M.  Franchet,  après  avoir  as- 
similé la  plantequi  nous  occu- 
pe au  D.  paroiflora  Bunge,  a 
Uni  par  la  rapporter  au  D.  set- 
chuenensis Franchet  ;  mais 
la  description  qu'il  a  donnée 
lui-mêmede  cette  dernière 
pèce,  ne  permet  pas  ce  rap 
prochement.  En  effet,  il  lui 
attribue  des  feuilles  petites, 
(0"03  de  longueur),  des  in- 
florescences paucillores.  des 
pétales   deux    lois   plus    longs 

que  les  étamines,  garnis  esté 
rieurement  de  poils  étoiles  à 
centre  brun,  tous  caractères 
qui  ne  s'appliquent  pas  à 
m. i  re  plante. 

Par  suite,   nous  nous  som- 
mes cru  autorisé  a.  lui  donner 
le  nom  de  1).   corymbiflora 
terme   spécifique  inédit  dans 
la  nomenclature  des  D<  u 
.■I    qui   a    l'avantage  de  rap- 
p, '1er  d'assez  près,  la  dénomination  sous  laquelle  la  plante 
présentée  pour  la  première  fois  au  publie. 
C'est  un  arbuste  de  moyenne  taille,   pouvant   atteindre 
1  20  de  hauteur,  ramifié  à  l'infini, el  très  élégant.  Le 
de  1  année  sont  dressées,  rondes,  à  écorce  vert   bronzé  cou- 
verte d'une  quantité  de  petits  poils  blanc-  étoiles,  à  enlre- 
nreuds  assez  longs,  à  Eeuilles  atteignant  0m14  de  longueur, 
presque  sessiles,  ou  à   pétiole  ne  dépassant  pas   un  centi- 
mètre, ovales-lancéolées,   pointues,  souvent   en  cœur  à  la 
base,  bordées  de  dents  fines  el   courtes,   rugueuses  sut 
deux   faces,   a.    face    supérieure    verl    très    foncé   satiné, 
".■unie  de  poils  simples,  courts  et  appliqués,  à  lace  infè- 
re  verl  clair,   portanl  .les  poils  étoiles  sur  toutes   les 
urcs. 
Les  tiges  de  l'année  précédente  êmettepl  à  t. .nies    leurs 
ai    elles  des  rameaux  divariqués,  terminés  par  des   pani- 
l.,,:  e  m.  mi   r'.n  mbiformes,  en  cj  mes  di  ou  tricho 
tomes,  sur  chacune  de  quelle   on  peut  compter  une  centaine 


y,  -ft'-i  A 


Fie.  lui.  —  Deur.in  corymbiflora. 

D'aprê     une  photographie  communiquée  par  M.  t.  Lei n 


246 


LE    JARDIN 


de  fleurs  onde  boutons,  à  tous  Les  états  de  développement. 
Les  pédicelles  sont  courts  et  grêles  ;  le  calice,  cupulifonne, 
\<'i-t  clair,  porte  5  lobes  triangulaires,  très  courts,  le  tout 
couvert  de  poils  blanchâtres  étoiles.  Les  ô  pétales,  à  pré- 
floraison  valvaire-indupliquée,  ont  la  base  large,  et  l'extré- 
mité pointue;  les  fleurs,  parfaitement  étalées,  sont  d'un 
blanc  de  neige,  et  mesurent  plus  d'un  centimètre  et  demi 
de  largeur:  les  boutons  sont  sphériques.  Les  étamines 
(5  grandes  et  5  petites)  ont  un  très  large  filet  ailé  ;  l 'anthère, 
directement  insérée  entre  les  deux  dents,  les  dépasse  d'une 
certaine  longueur,  les  3  styles  sont  très  courts,  de  la  taille 
des  petites  étamines  qui  les  cachent.  Les  filets  des  éta- 
mines tonnent  une  petite  colonne  serrée  et  fermée,  restant 
telle,  jusqu'à  défloraison  complète.  L'aspect  des  fleurs  est, 
en  plus  petit,  celui  du  Solarium  Jasminoides  ;  leur 
nombre  est  tellement  considérable,  qu'elles  couvrent  l'ar- 
buste comme  d'un  dôme  déneige,  et  cela  pendant  plus  d'un 
mois.  En  etîet.  la  floraison  normale  commence  dès  la 
seconde  quinzaine  de  juin,  quand  les  fleurs  du  Deutsia 
crenaTaeï  de  ses  nombreuses  variétés  sont  tout  près  de  dis- 
paraître, et,  grâce  à  l'abondance  des  boutons  qui  s'épa- 
nouissent successivement  depuis  le  centre,  jusqu'à  la  péri- 
phérie des  cvmes.  la  floraison  est,  à  la  fin  de  juillet,  aussi 
abondante  et  aussi  fraîche  qu'à  son  début.  Il  arrive  même 
souvent  que  les  tiges  de  l'année  se  terminent,  en  septembre, 
par  de  nouvelles  inflorescences,  sans  préjudice  pour  la 
floraison  de  l'année  suivante. 

Depuis  son  introduction,  cet  arbuste  a  parfaitement 
supporté,  en  pleine  terre,  les  hivers  de  notre  climat.  C'est 
donc  une  nouveauté  tout  à  t'ait  recommandable,  et  qui 
produira  son  plus  bel  effet,  soit  comme  plante  isolée  au 
milieu  d'une  pelouse,  soit  disposée  en  petits  groupes  au  bord 
des  massifs  d'arbustes. 

E.  LEMOINE, 

Piaules  nouvelles  ou  peu  couuues 

DEUX    ERODIUM 


Le  genre  Erodium  n'est  pas  de  ceux  qui  ont  le  don  de 
fixer  l'attention.  Les  plantes  qui  le  composent,  ne  sont  pas 
des  plus  brillantes  et  leur  place  dans  l'ornementation  des 
jardins  est  à  peine  marquée.  Bien  différents  ils  sont  en  cela 
des  Pelargonium  que  tout  le  monde  connaît  et  des  t  Géra- 
nium,  dont  certaines  espèces  brillent  au  premier  rang  des 
meilleures  plantes  vivaees. Ces  trois  genres,  sont  d'ailleurs, 
aussi  rapprochés  que  possible,  et  les  caractères  qui  les  dis 
tinguent  sont  assez  faibles  ;  le  port  et  l'aspect  sont  au  con- 
traire bien  différents  et,  à  première  vue.  on  distinguera  un 
Erodium,  d'un  Géranium  ou  d'un  Pelargonium.  Prenons 
le  genre  Géranium,  comme  point  de  départ  et  de  compa- 
raison. Nous  trouvons,  dans  la  fleur,  un  calice  à  cinq  sépales 
non  bossus  à  la  base,  cinq  pétales  égaux,  dix  étamines 
habituellement  toutes  fertiles,  les  plus  longues  munies 
d'une  glande  nectarifère  à  la  base.  Dans  un  Erodium,  le 
calice  et  la  corolle  sont  encore  identiques,  mais  sur  les  dix 
étamines,  que  possède  également  la  (leur,  cinq  seulement 
sont  fertiles  et  nectarifères  à  leur  base.  Dans  les  Pelargo- 
nium, les  (leurs  sont  irrégulières,  le  -épale  postérieur,  étant 
prolongé  en  un  éperon  qui  est  soudé  avec  le  pédoncule. 

Si  nous  jetons  les  yeux  sur  les  espèces  à'Erodium  qui 
croissent  en  France,  une  seule  fixe  notre  attention,  c'est 
YErodium Manescaci  Bubani,  une  des  plus  remarquables 
plantes  de  la  flore  française,  en  mêmetempsqu'elleenestune 
des  plus  élégantes.  Dans  cette  Géraniacée,  qui  atteint  faci- 
lement 0'"50de  hauteur,  tous  les  pédoncules  sont  radicaux 
et  multiflores,  naissant  d'une  souche  vivace,  courte, ligneuse, 
d'où  partent  également  les  feuilles  ;  ces  dernières,  si. ni  peu 
natiséquées,  à  segments  écartes,  assez  larges, d'un  vert  foncé, 
el  ;  oilues  hérissées;  les  segments  sont  ovales  incisés-dentés 
à  dents  aiguës  :  les  stipules  lancéolées-linéaire-,  de  grande 


dimension,  atteignent  0m02.  Les  fleurs,  au  nombre  d'une 
quinzaine  environ,  forment  une  ombelle  qu'entourent,  en 
formant  un  involucre  monophylle,  des  bractées  herbacées 
et  soudées  entre  elles  ;  les  sépales,  terminés  en  une  longue 
pointe,  sont  plus  courts  que  les  pétales, qui  sont  égaux,  obo- 
vale^et  entiers. 

Les  fleurs  de  YErodium  Manescati  sont  certainement 
les  plus  grandes  du  genre  puisqu'elles  arrivent  à  dépasser 
2  centimètres  ;  quanta  leur  couleur,  elle  est  d'un  rose  lilacé 
gai,  des  plus  agréables  à  l'œil.  Il  semble  que  ce  coloris  eût 
dû,  depuis  longtemps,  faire  rechercher  cette  belle  Géraniacée, 
qui  semble  encore  être  confinée  dans  les  jardins  botaniques. 
On  pourrait  croire  aussi  qu'avec  son  faciès  aussi  remarqua- 
ble, aussi  distinct,  YErodium  Munescari  eût  dû  être  connu 
du  jour  même  où  la  région  qu'il  habite  a  été  soumise  aux 
investigations  des  botanistes.  Il  n'en  est  rien  cependant,  et, 
jusqu'en  lSlti,  il  était  resté  totalement  ignoré.  C'est  Manes- 
cau  qui  le  découvrit,  près  de  Larhùns,  dans  la  vallée  d'Ossau, 
en  1816,  et  Bubani  lui  imposa  le  nom  spécifique  qui  lui 
est  resté.  Depuis  cette  époque,  il  a  été  retrouvé  à  plusieurs 
localités  des  deux  départements  des  Hautes  et  des  Basses- 
l'\  renées,  dans  le  voisinage  des  Eaux-Bonnes  tout  particu- 
lièrement. 11  s'y  présente  sous  deux  formes  :  tantôt  e'esl 
une  plante  naine  haute  de  0*05  à  0"15,  souvent  rabougrie, 
à  pédoncules  courts  et  pauciflores  à  pétales  ne  dépassant 
pas  un  centimètre;  habituellement,  c'est  une  plante  robuste, 
haute  de  0'"20à0"'50,  à  pédoncules  multiflores,  à  larges  péta- 
le- atteignant  2  cent.  1/2  et  bien  plus  larges  que  les  sépales. 
h'Erodium  Manescavi  est  une  de  ces  espèces  localisées, 
dont  l'aire  de  dispersion  estdes  plus  restreintes  et, en  dehors 
de  la  France,  on  ne  l'a  encore  signalé  que  dans  les  Pyrénées 
dé  la  Navarre,  en  Espagne,  quoique  avec  doute. 

L'autre  espèce,  dont  nous  voulons  parler,  est  encore  plus 
rare  dans  les  cultures  et  son  mérite  ornemental  n'est  pas 
moins  grand.  Elle  se  distingue  à  première  vue  par  la  cou- 
leur jaune  de  ses  fleurs, qui  lui  a  fait  donner  le  nom  d'Ero- 
dium  ckrysanthum.  Lhéritier,  qui  la  décrivit,  lui  consacra 
quelques  lignes  dans  le  Prodromus  de  de  Candolle  ;  lades- 
cription.  publiée  plus  de  vingt,  ans  après  la  mort  tragique 
du  descripteur,  est  aussi  concise  que  possible. Qu'on  en  juge 
par  la  traduction  qui  suit  «  subaeaule,  pédoncules  3-4 
Unies  ;  feuilles  bipin natiséquées, couvertes  d'une  pubescence 
soyeuse  apprimée,  à  lobules  linéaires  ;  pétales  subarrondis, 
plus  grands  que  le  calice.  »  Cette  espèce  a  été  signalée,  pour 
la  première  fois,  dans  la  Elore  de  Grèce  au  Mont  Olympe 
et  au  Parnasse,  par  Sibthorp.  Elle  fut  décrite  dans  le 
Flora  Grœca,  et  sous  la  désignation  erronée  à'Erodium 
absinthioides  qui  rappelle  on  ne  peut  mieux  la  forme  el  la 
nuance  grise  argentée  dos  feuilles.  Mais  YErodium  absin- 
thioides W'illd.  se  distingue  nettement  par  la  présence  de 
liges,  et  la  couleur  des  fleurs  qui  n'est  pas  jaune. 

Quoiqu'il  en  soit  de  ses  affinités  botaniques,  cette  remar- 
quable Géraniacée,  qui  ferait  très  bon  effet  dans  les  par 
tei  ics,  y  est  à  peu  près  inconnue.  Au  Muséum,  elle  est  cul- 
tivée au  Jardin  botanique  depuis  quelques  années  et,  par  le 
coloris  de  ses  fleurs,  elle  attire  l'attention  des  amateurs. 
M.  11.  Correvon,qui  fait  autorité  toutes  les  fois  qu'il  est  ques- 
tion de  culture  de  plantes  alpines,  s'en  est  occupé  et  asignalé 
tous  les  services  que  YErodium  chnjsanihum  était  suscep- 
tiblede  rendre  dans  l'ornementation  des  jardins  de  rocailles. 
Il  forme  de  larges  touffes  et  se  couvre  de  fleurs  depuis  le 
mois  d'août  jusqu'en  octobre.  Sa  culture  n'est  pas  difficile 
et  il  se  plaît  et  prospère  à  merveille  dans  les  crevasses  des 
rochers,  dans  un  terrain  sec,  exposé  au  grand  soleil.  Notre 
s\  nipathique  confrère  fait  remarquer  que  cet  Erodium  rap- 
pelle, en  petit.  YErodium  olympicum,qvù  n'est  autre  d'ail- 
leurs que  YE.  absinthioides,  dont  nous  avons  parle  plus 


haut. 


P.  HARIOT. 


LE   JARDIN 


Étude  sur  les  Spirées  ligneuses 


Le  genre  Spirœa  est.  sans  contredit,  le  plus  riche  en  espè 
ces  et  variétés,  parmi  les  arbustes  à  fleurs. 

11  est  composé  d'arbustes  de  tailles  diverses,  depuis  les 
plus  nains  jusqu'à  ceux  de  3  à  4  mètres  de  hauteur,  pour 
la  plupart  remarquables  par  leur  floraison  successive  el . 
pour  ainsi  dire,  uon  interrompue,  depuis  les  premiers  beaux 
jours  jusqu'aux  gelées. 

Les  Spirées  sont  en  général  très  rustiques,  et  si,  parfois, 
certaines  espèces  sont  atteintes  par  les  grands  froids,  le  mal 
est  facilement  réparai  île,  la  souche  de  ces  arbustes  émettant 
des  rameaux  nombreux  avec  lesquels  on  parvient,  en  peu 
de  temps,  à  refaire  de  belles  touffes.  Le  grand  défaut  d'un 
certain  nombre  d'espèces  de  ce  joli  genre  est  de  drageonner, 
ce  quiles  fait  souvent  exclure  des  petits  jardins.  Cependant, 
au  moyen  d'un  bon  labour  et  d'un  «nettoyage»  des  touffes, 
—  opérations  répétées  chaque  année  au  printemps,  —  on 
parvient,  à  amoindrir  cet  inconvénient. 

Les  Spirées  ne  sont  pas  dillieiles,  règle  générale,  sous  le 
rapport  du  terrain  ;  cependant,  si  l'on  veut  obtenir  des  sujets 
parfaits  comme  végétation  et  floraison,  il  faut  leur  donner 
une  terre  meuble  et,  fraîche  et,  si  possible,  une  situation  mi- 
ombragée. 

Ajoutons,  avant  d'aborder  la  description  des  principales 
espèces  et  variétés,  que  les  Spirées  à  floraison  printanière 
(qui  fleurissent  sur  les  rameaux  qui  se  sont  développes 
l'année  précédente),  nedoivent  se  tailler  qu'après  la  florai- 
son. Celles  à  floraison  estivale,  qui  développent  leurs  fleurs 
sur  les  jeunes  rameaux,  doivent,  au  contraire,  être  faillies 
pendant  le  repos  de  la  végétation  et,  préférablement,  en 
février-mars. 

Cependant,  même  pour  les  Spirées  à  floraison  printa- 
nière, un  émondage,  fait  pendant  le  repos  de  la  végétation, 
est  très  recommandable.  Cette  opération  consiste  à  suppri- 
mer les  branches  mortes,  celles  qui  font  confusion,  qui 
-mit  mal  placées  ou  trop  âgées,  ces  dernières  ne  produisant 
que  des  inflorescences  chétives.  Quand  les  touffes  sont  par 
trop  vieilles,  il  ne  faut  pas  craindre  de  recourir  au  recé- 
page pour  les  rajeunir  :  les  nombreux  rameaux, qui  se  déve- 
loppent alors  servent  à  reconstituer  de  bons  sujets.  Au 
point  de  vue  pratique,  on  divise  les  Spirées  en  deux  grands 
grimpes  :  1"  celles  à  floraison  vernale  ;  2°  celles  à  floraison  es- 
tivale. 

1°  Spirées  à  floraison  vernale. 

Spirift*  amuvensis  Maxim.,  syn.  :  Neillia  amurensis 
Benth.  et  Hook.  (Spirée  du  fleuve  Amour).  —  Espèce  ayant 
beaucoup  d'analogie  avec  le  S.  opuUfolia  L.,  mais  s'en  dis- 
tinguant facilement" parses  jeunes  rameaux  d'un  rouge  lui- 
sant, glabres,  et  ses  feuilles  pubeseentes  sur  la  face  infé- 
rieure. Cette  Spirée  peut  atteindre  3  mètres  et  plus,  de 
hauteur. 

.S',  arguta  Zabel.  —  Charmant  arbuste  de  1  mètre  à 
1"25,  se  couvrant,  dès  les  premiers  jours  du  printemps,  de 
nombreuses  fleurs  blanches  en  ombelles,  disposées  tout  le 
long  des  rameaux.  Cette  Spirée  a  beaucoup  d'analogie  avec 
le  S.  Thunbergii  S.  et  Z.,  dont  elle  se  distingue  par  sa 
taille  un  peu  plus  élevée,  ses  rameaux  plus  gros. ses  feuilles 
plus  larges,  moins  longues  et  moins  nombreuses.  L'un 
de  nos  plus  remarquables  arbustes  à  floraison  printa- 
nière, encore  trop  peu  répandu.  Il  a  été  propagé  aussi 
sous  les  noms  de  S.  multiflora  arguta  et  .S',  m.  argentea. 

S.  Bluinei  G.  Don.  (Spirée  de  Blume).  —  Arbuste  de 
1  mètre,  à  rameaux  brunâtres,  inclinés.  Feuilles  lancéolée-, 
dentées  dans  leur  partie  supérieure.  Fleurs  blanche-,  en 
corymbes. 

5.  chatnœdrifolia  L.  (S.  à  feuilles  de  Germandrée).  — 


Arbuste  de  1  mètre  à  1°30,  étalé.  Feuilles  petites,  obovales, 
dentées   au  sommet.    Fleurs    blanches,   né-   précoces,    en 
petits  corymbes  dans    la    partie   supérieure  des    rameaux. 
Cette  espèce  a  produit   plusieurs    variétés  dont    voici   le 
principales  : 

s',  chamœdrifolia  alnifolia  (S.   à  feuilles  d'Aulne).   - 
Arbuste  de  lm50  el  fins;  à  feuilles  assez  grandes,  ovoïde 
lancéolées,  luisantes,  dentées.  Fleurs  blanches,  en  panicules 
corymbiformes  arrondies. 

5.  chamœdrifolia  oblongifolia  (S.  à  feuilles  oblongues). 
—  Buisson  de  1°20  à  1  '"10,  à  rameaux  grêles,  gris  brunâ- 
tre. Feuilles  oblongues,  étroites. 

\.  coccinea  Hort.  (S.  coecinée),  —  Arbuste  de  1™60  à 
~'  mètres,  à  rameaux  allongés,  inclinés,  brun-roux. Feuilles 

eordifornies  allongées,  glauques  en  dessous.  Fleurs  et 

belle;  roses,  centre  plus  foncé;  boutons  muge-. 

\.  hypericifolia  liée.  (S.  a  feuilles  de  Millepertuis).— 
l'espèce  de  1"20  à  1"60,  à  rameaux  bruns,  souvent  anguleux. 
Feuilles  petites,  obovales.  à  pétiole  court,  pubeseentes  en 
dessous,  dentées  dans  leur  moitié  supérieure.  Se  couvre,  en 
mai,  de  nombreux  petits  corymbes  de  fleurs  blanches  tout 
!»■  long  des  rameaux.  L'une  des  plus  jolies  Spirées. 

S.  hypericifolia  acuta  (S.  à  feuilles  aiguës).  —  Sedis- 
tingue  du  type  par  ses  feuilles  lancéolées  obovales,  moins 
dentées  et  par  sa  floraison  plus  précoce.  Fleurs  petites, 
blanches,  à  centre  jaunâtre. 

S.  hypericifolia  obooata  (S.  à  feuilles  obovales).  —  Ar- 
buste de  1  mètre  â  lm20,  à  rameaux  grêles,  rouge-brun, 
Feuilles  obovales,  entières,  quelquefois  légèrement  créne- 
lées au  sommet. 

.S',  hypericifolia  turkestanica.  —  Forme  â  rameaux  très 
grêles,  retombants.  Feuilles  lancéolées-spatulées,  entières, 
rarement  dentées  ou  crénelées.  Cette  variété  semble  devoir 
rester  plus  naine  que  son  tv  pe. 

.S',  lœmgata  L.  (S.  à  feuilles  lisses).  —  Arbuste  de  1  mè- 
tre à  l^O,  originaire  de  Sibérie,  formant  un  buisson  assez 
large,  étalé,  différant  complètement  deses  congénères  par  ses 
feuilles  épaisses,  lisses,  ayant  une  certaine  analogie  avec 
celles  du  Bupleurum.  En  mai,  fleurs  blanches,  en  épis 
composés,  au  sommet  des  rameaux.  Intéressante  espt 

S.  mongolica  Mort. .syn.:  S.  gemmata Zabel.  —  Arbuste 
le  1  "'50  à  ;.'  mètres,  à  rameaux  grêles,  rougeâtres,  retom- 
bants. Feuilles  petites,  linéaires-lancéolées,  glabre-.  Fleurs 
blanches,  en  corymbes,  dans  la  partie  supérieure  des 
rameaux. 

.V.  opuUfolia  L.,  syn.  :  Neillia  opuUfolia  Benth.  et 
I look.  (Spirée  à  feuilles  d'Obier).  —  Grand  arbuste  de 
:t  mètres  et  plus,  formant  un  buisson  à  branches  robustes, 
légèrement  inclinées.  Feuilles  grandes  pour  une  Spirée, 
trilobées-arrondies,  glabres.  En  mai-juin,  fleurs  blanche-, 
en  corymbes,  dans  la  partie  supérieure  des  rameaux. 
Fspèce  fréquemment  employée  dan-  l'ornementation  des 
uds  massifs  et  pour  isoler;  elle  parait  très  bien  se  plaire 
au  bord  de  l'eau. 

.V.    opuUfolia  dr   Brichy  foliis    aureo-marginatis.    - 
Feuilles  marginées  de  jaune   pâle.   Cette    variété   n'est   pas 
toujours  constante  et  tend  souvent  à  retourner  au  tj  pe. 

,S'.  opuUfolia  lutea  (S.  à  feuilles  d'Obier  jaune).  —Jolie 
variété  à  feuillage  jaune  d'or,  très  remarquable  et  du  plus 
grand  effet.  Planteren  plein  soleil,  si  l'on  veul   obtenir  mm 

nis  brillant. 

S.  opuUfolia  nana  (S.â  feuilles  d'Obier  naine*.  —  Forme 
i  aine  atteignant  à  peine  1  mètre. 

S.  prunifoliaS.etZ.  (S.  à  feuilles  de  Prunier).— Arbu  te 

iginaire  du  Japon,  de  lm75  â  -""-■">  de  hauteur,  à  rameaux 

les,  flexible-.  Feuilles  ovale-  aeuniiuec-,    linement  den 

m     .  se  colorant  en  rouge  à  l'arrière-saison.  Fleur-  petites, 

blanches,  tout  le  long  des  rameaux,  t'en  i  donné  la 

remarquable  variété  suivante,  bien  supérieure  a  -ou  type 


248 


LE   JARDIN 


S.  priinifolia  flore  pleno  (S.  à  feuilles  de  Prunier  à  fleurs 
doubles).  -  L'une  des  plus  belles  Spirées  et  aussi  l'une  des 
plus  répandues.  En  avril,  fleurs  très  pleines,  d'un  blanc 
pur.  ressemblant  à  des  petites  roses,  disposées  en  petits 
corymbes  couvrant  les  rameaux  dans  toute  leur  longueur  et 
donnant  à  l'arbuste  l'aspect  d'un  buisson  couvert  de  neige. 
I  >''\  ient  îiiniiis  grand  que  le  l  *  pe. 

S.  Reevesiana  Lindl.,  syn.  :  S.  canfoniensis  Lour.  (S. 
de  Reeves).  —  Espèce  originaire  de  la  Chine  et  du  Japon, 
de  lm20  à  1"50  de  hauteur,  formant  un  buisson  touffu.  Ha- 
meaux grêles,  un  peu  inclinés.  Feuilles  lancéolées,  forte- 
ment dentées,  souvent  trilobées,  glabres.  Fleurs  blanches, 
en  corymbes,  à  l'extrémité  des  rameaux.  Cette  espèce, assez 
délicate,  craint  les  grands  froids. 

S.  Reeresiana  flore  pleno  (S.  de  Reeves  à  fleurs  doubles). 

Très  jolie  variété  à  fleurs  doubles.  Se  distingue  aussi  du 
i\  pe  par  ses  feuilles  plus  étroites  et  moins  découpées. 

.V.  Reetesiana  ro- 
biista  (S.  de  Ree\  es 
robuste).  —  Se  dis- 
tingue du  S.  Reei  e- 
siima  pai- sa  vigueur 
et  sa  rusticité,  qui 
fait  que  ses  fleurs 
résistent  mieux  aux 
celées  printanières. 
Se  distingue  du  t  \  - 
pe,  à  première  vue, 
par  ses  rameaux 
plu,sgros,pubescents 
et  s, ^  feuilles  plus 
larves,  moins  lon- 
gues, duveteuses  en 

dessous. 

S.  rotundifolia 
flore  rtlbo  Hort. . 
syn.  :  S.  bracteatti 
Za  bel .  (  s  |i  i  rée  à 
feuilles  rondes  à 
fleurs  blanches).  — 
Variété  très  distinc- 
te, de  l'ôll  oll\  iron, 
à  ra  meaux  assez 
gros,  un  peu  incli- 
nés, louve  \  iolacé. 
Feui  Iles  ova  les  . 
quelquefois  presque 
rondes,  dentées  vers 

assez  viandes,  fout  le 

et  recommandable. 

V  Schinabecki  Zabel.  (.S',  rhamœdrifolla  X  .V.  nito- 
btita).  —  Cet  hybride  tonne  un  arbuste  de  1™5Û  à  lm75, 
ayant,  par  ses  feuilles,  une  certaine  ressemblance  avec  le 
.V  Reetesiana.  Rameaux  brun-rougeâtre.  Feuilles  ellipti- 
ques  lancéolées,  fortement  dentées,  souvent  trilobées. Meurs 
blanches,  en  corymbes.  couvrant  les  rameaux. 

.S'.  Thunbergii  S.  et  Z.  iS.  de  Thunberg).  —  Arbuste 
ne  dépassant  pas  1  mètre  de  hauteur,  originaires  du  Japon, 
à.  rameaux  nombreux  et  grêles.  Feuilles  linéaires,  très 
étroites,  relativement  longues,  dentées,  glabres.  Fleurs  très 
précoces,  blanches,  en  corymlics,  couvrant  les  rameaux  sur 
toute  leur  longueur.  Cette  espèce  est  très  connue,  aussi  se 
rencontre-t-elle  assez  fréquemment  dans  les  jardins. 

S.  trilobata  !..  iS.  à  feuilles  trilobées).  —  Originale 
de  Sibérie,  cette  Spirée forme  un  arbustede  1  mètre  à  l"'30, 

à  rameaux  sinueux,  brun   luisant.   Feuilles  air lies,   i i-i - 

.    -labiés.   Fn    mai,    Ileurs    blanches,  en    corymbes, 
couvrant  les  rameaux.  Espèce  distincte  et  joli.'. 

5cop.    S    à  feuilles  d'Orme).  —  Arbuste  tœ 


1  "'"■/."'>  à  lm0(i.  à  rameaux  brun-grisâtre,  luisants.  Feuilles 
ovales,  dentées  dans  leur  moitié'  supérieure,  glabres.  Fleurs 
blanches,  en  corymbes,  en  mai. 

.S.  Van  Houttei  Hort.  —  Arbuste  très  vigoureux,  attei- 
gnant '2  mètres  et  plus,  à  rameaux  grêles,  inclinés,  viables. 
Feuilles  elliptiques,  glabres,  dentées  dans  leur  moitié  supé- 
rieure. l' leurs  blanches,  en  corymbes,  si  nombreuses  qu'elles 
font  incliner  les  rameaux.  Superbe  variété. 

(.1  suicre.)  E.  J<  lUIN. 

,  Pépinières  Simon-Louis  frères,  > 


L'ART  DES  COMPOSITIONS  FLORALES 
TABLE    LOUIS    XV 


On  sait  combien  la  mode  et  les  innovations  des  fleuristes 
ont   modifié,  depuis  quarante  ans,  tout  ce  qui  concerne  la 


Fig.  105.  —  Plan  de  la  table  Louis  XV. 

LÉGESDF.  : 

Groupe  de  plantes  et  .a-  Heurs.  —  2.  Bout*  de  table.  —  3.  Corbeille  de  milieu.  — 
5.  Assiettes  et  verres.  —  ij.  Menus. 


i  ;  mdétnbres. 


le  sommet,  glabres.  Fleurs  blanches, 

long  des   rameaux.   Variété  très  jolie 


décoration  florale  des  tables,  depuis  .surtout  que  le  goût 
îles  (leurs  s'est  affirmé  par  les  expositions  d'horticulture 
et  surtout  depuis  que  les  richesses  du  second  empire  oui 
porté  à  un  si  haut  point,  d'une  part,  la  popularité,  et  de 
l'autre,  le  luxe  des  décorations  florales  de  nos  appartements 
pour  les  réunions  intimes  comme  pour  les  fêtes  et  les  céré 
moiiies  mondaines. 

11  est  bien  rare  que  Ion  voie,  dans  une  même  maison, 
pour  des  dîners  différents,  une  table  décorée  toujours  unifor- 
mément; à  chaque  dîner,  une  garniture  toute  autre  est  pla- 
cée s,, us  (es  yeux  des  convives. 

Mai    ces  changements  ne  doivent  pas  être  extravagants, 

Pau  > aussi  bien  en  ce  qui  c «me  l'arrangement  des  fleurs, 

que  leur  nombre  et  leurs  coloris.  Malheureusement  pour 
les  personnes  de  goût  et  de  sens  artistique,  les  limites  ne 
sont  pas  toujours  observées.  L'oeil  est  fréquemment  choqué 
par  une  inconcevable  débauche  de  coloris  plus  ou  moins 
justes  et  plus  ou  moins  bien  associés,  par  une  trop  grande 
quantité  de  fleurs  dont  la  disposition  gêne  les  in  viles  ou  bien 
encore  par  la  pénurie  des  Ileurs.  Ce  sont  toutes  choses  dont 
doivent  bien  se  pénétrer,  aussi  bien  la  maîtresse  de  maison 
que  la  personne  chargée  de  la  garniture  florale  de  la  table. 


LE    JARDIN 


249 


os  limites  du  bon 
restonl    parmi  les 


goût,  cei 
•  ga  i  nitures 
l'ail   remai 
par  l'orii  i 


Toul  eh  ne  dépassant  |  >.i^  I 
laines  décorations  de  tables 
classiques,   tandis   que   d!autres  sonl   tout   à 
quables,  par  leur  ordonnaneemenl   général  el 
naliié  de  leur  conception. 

C'està  ce  dernier  groupe  que  se  rattai  he  la  table  Louis  XV 
qu'exposait  M.  Edouard  Debrie  à  l'exposition  d'horti- 
culture de  Paris,  au  mois  de  mai  dernier.  Aussi  bien  la 
table,  du  plus  pur  style  Louis  X\  .  que  son  ornementation 
tout  à  fait  ravissante,  l'une  el  l'autre  offràienl  un  carac 
tère  \  rai  ment  original  et  toul  à  fait  artistique. 

Il  faut  savoir  gré  à  M.  Debrie,  de  sa  conception  toute 
particulière  et  d'avoir  eu  l'idée  'I  exposer  cette  table  qui  a, 
en  quelque  sorte,  le  mérite  de  l'inédit,  car  aucune  table 
de  ce  style  n'a  certainement  été  faite  depuis  Louis  XV. 
M.  Debrie  est  aussi  le  créateur  du  modèle  de  la  table 
.■i  certainement  sa  décoration  florale  est  tout  à  l'ail  nou- 


Fig.  106.  —  Table  Louis  XV. 

(D'après  une  photegoiplur  prise  a  l'Exposition  d.-  i 

velle.  Il  a  systématiquement  rompu  avec  ce  qui  sefait  or 
dinairement,  et  je  ne  doute  pas  que  son  innovation  ait 
un  succès  bien  mérité  pour  les  dîners  intimes.  Toul  a  été 
étudié  et  mis  en  œuvre  fort  à  propos,  jusqu'aux  menus, 
du  même  style  et  dont  une  languette  de  papier  est  mé- 
nagée pour  permettre  de  passer  le  ruban  pour  nouer  les 
Heurs. 

Les  contours  de  la  table  sont  tout  à  fait  irréguliers,  les 
bords  décrivent  des  courbes  concaves  qui  s  infléchissent 
par  des  contre-courbes,  puisformenl  des  courbes  convexes,  II 
y  a  quatre  courbas  concaves  el  quatre  courbes  convexes; 
les  courbes  convexes  rempli ut  les  coins  des  tables  car- 
rées ou  rectangulaires.  La  direction  des  courbes  n'esl  nul 
lement  mathématique,  car  celles-ci  s'allongent  ou  tournent 
plus  ou  moins  brusquement  (fig.  105). 

Quant  ii  l'arrangement  de  ectte  table,  qui  est  brevetée, 
voici  comment   il  esl  compris   :  diagonalement.   sur  deux 

des    parties  arr lies  sont  posés   des  candélabres,  sur  une 

glace  ronde,  entourée  d'une  guirlande  de  Mr/rsiphi/Uitm 
asparagoides,  parsemée  de  fleurs  de  Caltlei/a.  De  ces  can- 
délabres, partent,  en  un  faisceau,  des  (leurs  &' Anthuriurn  el 
des  tiges  en  fil  de  fer  enguirlandées  de  Myrsiphylhtm,  d'où 


retombent  des  grappes  d'Odontoglossum,  le  tout  formanl 
un  dôme  de  verdure  au-dessus  de  la  table.  Comme  cha- 
eune-des  deux  parties  arrondies  el  saillantes  est  réservée  à 
un  candélabre,  aucun  couverl  n\  esl  dressé.  Il  y  a,  tout 
plenient,  au  bas  de  la  table   un  p  til  groupe  il.' plantes 

j  feuillage  el  à  fleurs    d'où  s'éli ni  les  frondes  d'un  fort 

'  oi-os  flexuosrt,  qui  s'inclinent  ensuite  élégamment  au- 
di    ;us  de  la  table. 

Les  deux  autres  côtés  saillants  e(  arrondis  sont  occupés 
par  deux  charmants  surtouts,  en  (leurs  d'Orchidées  el 
J  .4 nihurium,  discrètement  piquées  parmi  une  Que  verdure, 

sur  un   petit   (aui| de  mousse,  simplement  fixé  sur  un 

pri it  support  en  argenl 

Ainsi,  les  quatre  parties  saillantes  sont  occupées  :  deux 
parles  surtouts  Qeuris  et  les  deux  autres  par  les  candélabres. 

Au  centre,  une  mignonne  corb.eille  en  argenl  est  posée 
sur  une  glace  rectangulaire  entourée  d'une  guirlande  de 

Myrsiphyllum  pi- 
quéedefleursdeCfltf- 

llfl/il.    qui     s,,    ivllé- 

tent     en    un     halo 
délicieux  ;  cettecor 
beille  est   composée 
de  la   même   façon 
que  les  surtouts. 

La  place  réservée 
aux  couverts  se  trou- 
ve donc  de  chaque 

côté,  dans  les  par- 
lies  rentrantes  cl 
dans  les  deux  parties 
saillantes  des  sur- 
touts ;  ces  couverts 
se  i  ro  uven  l  et  re 
mis  diagonalemenl 
,i  m  ison  de  cinq  de 
chaque  côté. 

Les    menus    sont 
bien  mignons,  dans 
leur  aspecl    Louis 
XV,  avec  leurs  bords 
découpés    et    dorés, 
fleuris  d'un  bouquet 
de  Boronia  hetevo- 
pliylla  fixé  par  une 
faveur  rose.  Ce  me- 
nu eut  ledon  d'intri- 
guer nombre  de  per- 
sonnes, parce  que  le  petit  bouquel    le  dissimulai!  en  partie 
et.    en    prenant    mes    notes,    j'entendis    une   dame    qui 
s'exprimait  ainsi   :  «  A  quoi  sert  ce    menu,    puisqu'on   ne 
peut  pas  voir  la  liste  des  plal    !»  Ce  menu   s'ouvre  el    c'est 
à  l'intérieur  qu'est  la  liste  :   voilà  pourquoi   le  petit   bou 
quet  n'est  pas  gênant    toul  en  ornant  bien  la  couverture. 
On   peut  facilement  se  figurer,  surtoul  à  l'aide  des  ^" 
vurea  qui  accompagnenl  cet  article,  quel  ensemble  ravis 
sant  forme  cette  table  el  sa  garniture  (fig.  105  et  I06).:llfauf 
donc  féliciter  M.  Debrie,  qui  esl   un  denoi  plus  gra  nds  fleu- 
ristes parisiens   de  sa  création  toul  à  fait  ci  demie]  genre  o 
■  la  haute  «  fashion  »  adoptera,  j  en  suis  certain. 
Il  est    vrai  que,  pratiquement,   pour  un  dîner,  on  sérail 
obligé  de  supprimer  les  faisceaux   de  chacun   dos  eandé- 

:s  --i    I levait    allumer  les   bougies;  à    moins  que 

ci  ne  soient  remplacées  par  l'éclairage  électrique, 
est  la   seule  objection  que  l'on   puisse  faire;   mais,  par 

o.  o te  elle  esl  délicieùs ttc  décoration,  dans  son 

u ieusé  association  d s  Heurs  les  plus  riches  el  les 

p|      délicates,  d'une  douce  tonalité  de  tons  el  comme  elle 
1 1  ient  vraiment  '•     >    i  l'ai    floral  français  ! 

ALBERT  MALMENÉ. 


L8!  - 


250 


LE    JARDIN 


UN  NOUVEL  INSECTICIDE  IMVERSËL 

Cyanure  de  Potassium 

Un  des  récents  numéros  du  Gardeners'  Chronicle  se  fait 
l'écho  il  expériences  qui  on!  été  laites  en  Amérique,  en  vue 
de  trouver  une  substance  détruisant  radicalement  toutes 
sortes  d'insectes,  sans  danger  pour  la  vie  des  plantes, 
présentant  la  plus  grande  facilité  d'application  et  revenant 
aussi  le  meilleur  marché,  comme  matière  et  main  d'oeuvre. 

Ces  questions  touchent  de  trop  près  les  intérêts  horticoles 
pourque  Le  Jardin  ne  fasse  pas,  comme  son  confrère  anglais, 
profiter  ses  lecteurs  d'aussi  précieuses  indications. 

Parmi  les  nombreux  ingrédients  qui  ont  été  expéri- 
mentés, le  cyanure  de  potassium  ou,  plus  exactement,  Legaz 
cyanhydrique  qui  se  dégage  de  sa  dissolution  dan--  I  acide 
sulfurique  dilué,  est  l'insecticide  qui  a  été  adopté  et  qui, 
depuis  dix-huit  mois,  est  employé  d'une  façon  exclusive  dans 
mi  important  établissement  horticole  de  la  vallée  d'Hudson, 
dans  les  Etats' de  New- York. 

On  sait  que  le  gaz  cyanhydrique  est  un  poison  mortel  pour 
tous  lesêtres  animés  engénéral,  aussi  bien  pourl'hommexpae 
pour  les  animaux  et  c'est  peut-être  ce  qui  en  a  fait,  jusqu'ici. 
restreindre  l'usage  à  l'asphyxie  rapide  des  insectes  que  les 
entomologistes  capturent  pour  leurs  collections,  et  à  la  des- 
truction des  guêpes  ;  il  suffit,  pour  ces  dernières,  de  placera 
I  entrée  de  leur  nid  un  morceau  de  drap  imbibé  de  cyanure 
en  solution.  Mais  l'usage  de  cette  substance  comme  insecti- 
cide   horticole  paraît  nouveau  et  plein  de  promesses.  Si, 

comme  en  Amérique,  les  résultats  heureux  si iflrment 

chez  nous,  on  devra  savoir  gré  à  l'auteur  d'avoir  l'ait  con- 
naître son  procédé  et  surtout  la  manière-  d' opérer  ;  car,  avant 
tout,  il  ne  faut  pas  oublier  qu'on  joue  là  avec  une  substance 
des  plus  nocives,  dont  les  vapeurs  peuvent  devenir  mor- 
telles pour  quiconque  s'exposerait  à  les  respirer.  Voici  donc, 
telle  que  l'indique  l'auteur,  cette  manière  d'opérer,  qui 
parait  aussi  simple  qu'ingénieuse: 

«  11  faut  d'abord  se  munir  d'une  certaine  quantité  de 
cyanure  de  potassium  et  d'acide  sulfurique,  de  plusieurs 
pots  en  terre  vernis  intérieurement  et  d'un  seau  d'eau  chaude. 
Voici  comment  on  procède  ensuite  : 

«  Verser  dans  un  récipient  un  demi  litre  d'eau  chaude, 
puis  y  ajouter  un  litre  et  demi  d  acide  sulfurique  et  laisser 
ensuite  le  mélange  tranquille  jusqu'à  ce  qu'il  commence  à 
bouillonner  rapidement,  ce  qui  a  lieu  au  bout  d'environ 
une  minute.  Le  cyanure  de  potassium  s'ajoute  au  dernier 
moment,  dans  la  proportion  de  :i  grammes  ô  par  mètre 
cube  d'air  que  contient  la  serre.  De  son  volume  total,  il 
faut  déduire  re  <|ii  occupe  l'ensemble  de  l'agencement  inté- 
rieur, tel  que  banquettes  et  gradins,  chauffage,  pois  el 
piaule  etc.  de  façon  à  obtenir,  aussi  exactement  qu'on  le 
peut,  le  volume  d'air  seulement. 

La  quantité  d'acide  sulfurique  nécessaire  dans  les  réci- 
pients varie  selon  les  dimensions  de  la  serre,  desquelles 
dépend  aussi  la  quantité  de  cyanure,  mais  les  proportions 
de  l'acide  relativemenl  à  l'eau  restent  les  mêmes,  e'est-à- 
dire  une  partie  d'eau  pour  deux  d'acide.  La  quantité  de 
liquideà  mettre  dans  les  récipients  doit  être  juste  suffisante 
pour  submerger  les  sacs  contenant  le  cyanure.  Si  le  mélange 
d'eau  et  d'acide  ne  bouillonne  pas  assez  fort,  il  laut  y 
.limiter  un  peu  plus  d'acide,  mais  en  petite  quantité,  sans 
quoi  la  solution  est  mauvaise  bu  médiocre.  Lorsque  les  -erres 
sont  vastes,  il  faut  \  placer  plusieurs  récipients  à  distances 
égales. 

La  quantité  voulue  de  cj  anurë  de  potassium  pour  saturer 
la  si  rre  est  misedansun  ou  plusieurs  i  si  |a  serre  est  grande) 
-  "     de  papier  minci'  mais  tus  solide:  ces  sacs,  qui  ne  doi- 


vent pas  être  plus  grands  qu'il  ne  faut,  peuvent  être  dou- 
blés d'un  autre  sac  pour  plus  de.  sécurité. 

Quelques  trous  doivent  être  percés  à  la  vrille  dans  la 
charpente  de  la  serre,  à  des  endroits  convenables  pour  pou- 
voir y  taire  passer  une  ficelle  mobile,  qui  viendra  surplom- 
ber au  dessus  dechaque  pot  contenant  l'acide  sulfurique  en 
ébulition  et  après  laquelle  on  suspendra  le  sac  contenant 
le  cyanure  de  potassium,  de  façon  à  ce  qu'il  soit  peu  éloigné 
du  liquide  ;  la  ficelle  doit,  au  préalable,  être  bien  assujettie 
à  l'extérieur. 

La  sene  doit  alors  être  fermée  hermétiquement  et.  bien 
naturellement,  il  faut,  au  préalable,  s'assurer  que  personne, 
gens  ou  bêtes,  n'y  est  enfermé.  L'opérateur  détache  alors, 
de  l'extérieur,  la  ficelle  et  laisse  tomber  le  sac  de  cyanure 
dans  le  récipient  contenant  l'acide  sulfurique.  Celui-ci 
ronge  rapidement  le.  sac  de  papier  et,  le  cyanure  étant  en 
contact  avec  le  liquide,  les  vapeurs  se  dégagent  et  se  répan- 
dent bientôt  dans  tous  les  coins  de  la  serre.  Par  crainte  que 
quelques  filets  de  ces  vapeurs  mortelles  ne  s'échappent  à 
travers  des  tissures  ignorées,  l'opérateur  doit  se  tenir  suf- 
fisamment éloigné  de  la  serre,  pendant  toute  la  durée'de 
l'opération. 

Au  bout  de  25  minutes  exactement,  à  compter  depuis  le 
moment  où  les  sacs  de  cyanure  ont  été  plongés  dans  l'acide 
sulfurique,  les  vapeurs  cyanhydriques  auront  accompli 
leur  œuvre  mortelle;  tous  les  recoins  de  la  serre  en  au- 
ront été  saturés  et  tous  les  insectes  les  plus  cachés  auront 
péri. 

11  faut  alors  ouvrir  en  grand,  et,  toujours  de  ^'extérieur, 
tous  les  vasistas,  toutes  les  portes,  et  créer  si  possible  dé- 
coulants d'air,  afin  de  laisser  ces  vapeurs  s'échapper  aussi 
rapidement  qu'on  le  peut.  Bien  naturellement,  il  faut 
prendre  soin  de  ne  pas  respirer  ces  vapeurs  pendant  cette 
opération  finale. 

Au  bout  de  20  minutes  ou.  au  plus,  dune   demi-heure, 
selon  l'importance  de  l'aération  qu'il  aura  été  possible  d  éta 
blir,  on  pourra  alors  entrer  sans  danger  dans  la  serre. 

Il  est  bien  évident  qu'on  ne  saurait  prendre  trop  de  pré- 
cautions dans  la  manipulation  d'une  substance  aussi  éner- 
gique; personne  absolument  ne  doit  entrer  dans  la  serre. 
tant  qu'elle  contient  dugaz  cyanhydrique,  son  énergieétant 
telle  qu'il  tue  presque  toutes  sortes  d'animaux  en  quelque- 
secondes;  l'homme  y  est  tout  aussi  sensible.  Ce  qui  cons- 
titue le  danger,  constitue  aussi  la  valeur  de  cette  substance 
comme  insecticide,  car,  si  l'opération  a  été  bien  faite,  on 
peut  être  certain  qu'aucun  insecte,  quelqu'il  soit,  n'aura 
échappé. 

Avant  de  commencer  l'opération,  il  faut  avoir  soin  de 
sécher  l'atmosphère,autanl  qu'on  le  peut,  et  le  feuillage  des 
des  plantes  surtout  doit  être  parfaitement  sec;  toute  trace 
d'humidité  sur  les  feuilles  et  sur  les  jeunes  pousses,  les 
expose  à  être  roussies.  Les  plantes  étant  bien  sèches  et  l'opé- 
ration bien  conduite,  il  n'j  a  aucun  danger  pour  elles  ni 
pour  l'opérateur,  lies  serres  remplie-  de  Palmiers,  Fougères, 
Rosiers,  Violettes,  Œillets  et  autres  plante-  tendres,  ont 
été  ainsi  traitées  pendant  le  printemps  et  l'hiver  dernier 
avec  un  succès  complet  ;  tous  les  insectes  ont  été  détruits. 
sans  qu'une  feuille  ou  une  Heur  aient  été  le  moindrement 
endommagées. 

I.e  cyanure  doit  être  aussi  pur  qu'on  peut  se  le  procurer 
et  eu,- manipulé  avec  le-  plus  grandes  précautions,  afin  de 
prévenir  les  accidents,  comme  on  le  lait,  du  reste,  pour 
toutes  les  substances  toxiques,  et  suivant  les    prescriptions 

de-  lui-. 

En  résumé,  toutes  sortes  d'abris  vitrés  dans  lesquels  on 
cultive  des  plantes  peuvent  être  débarrassés,  par  ce  procédé, 
des   insectes  qu'ils  renferment,    sauf  peut-être    les   serres 

attenantes  aux   habitations,    par  crainte   d  infiltrations  du 
gaz  nocif,  lui  prenant  toutes  les  précautions  que  sa  mani- 


LE   JAR1HX 


251 


pulation  exige,  le  cyanure  de  potassium  peut  devenir  un 
bienfait  pour  l'horticulture.  » 

Souhaitons  pour  terminer,  que  les  promesses  de  l'auteur 
se  réalisent  et  que  l'essai  au  moins  en  soit  tenté  par  quel- 
ques-uns de  nos  praticiens  les  plus  avancés.  Le  Jardin  leur 
ouvrira  volontiers  -es  colonnes  pour  enregistrer  les  résultats 
de  leurs  expériences. 

S.  MOTTET. 


Culture   des  ardisia 


Les  Ardisia  sont  îles  plantes  de  serre  tempérée  ou 
chaude,  remarquables  non  pas  par  leurs  Heurs  insignifiantes 
et  petites  en  général,  mais  par  les  fruits,  qui  succèdent  à 
ces  fleurs  et  qui  sont  du  plus  beau  rouge  vif,  de  la  grosseur 
d'un  pois  et  durent  presque  toute  l'année.  La  durée  de  ce 
fruits  fait  ainsi  l'ornement  de  ces  plantes,  ornement  per- 
manent s'il  en  fût,  et,  à  ce  titre,  tout  amateur  qui,  possède 
une  serre  ayant  de  8  à  10"  de  chaleur  au  minimum,  en 
hiver,  doit  cultiver  ces  charmantes  plantes  qui,  disséminées 
parmi  les  autres  espèces  à  feuillage  ornemental,  jettent  une 
note  gaie  dans  la  serre.  Les  deux  espères  les  plus  cultivées, 
Y  Ardisia  crispa  et  l'A.  erenulata,  sont  de  petits  arbris- 
seaux à  tige  généralement  simple,  atteignant  1  mètre  à  lm5û 
de  hauteur,  à  feuilles  lancéolées  ou  oblongues,  crénelées, 
à  Heurs  disposées  en  ombelles  se  tenant  horizontalement, 
auxquelles  succèdent  des  fruits  rouges,  se  maintenant 
presque  toujours  sur  la  plante  jusqu'à  l'apparition  des  nou- 
veaux.  Les  plantes  fleurissent  au  printemps  et  les  fruits  se 
colorent  dans  le  courant  de  l'été  et  de  l'automne. 

Les  Ardisia  se  multiplient  facilement  par  leurs  graines, 
qui  doivent  être  semées  dès  leur  maturité  ou  au  printemps. 
Ou  sème,  en  pots  ou  en  terrines,  en  terre  de  bruyère  sableuse, 
que  l'on  place  sur  une  couche  chaude  ou  enserre  chaude. 
Lorsque  les  plantes  ont  quelques  feuilles,  on  les  repique  en 
godets  de  0nl,08  de  diamètre,  dans  un  compost  formé,  par 
tiers,  de  terre  de  bruyère,  de  terreau  et  de  terre  franche. 

On  replace  les  plantes  sur  couche  ou  en  serre,  en  arrosant 
modérément  jusqu'à  ce  que  la  végétation  indique  qu'elles 
ont  fait  de  nouvelles  racines. 

Il  est  bon  de  bassiner  le  feuillage  des  Ardisia ,  tous  les 
jours,  avec  de  l'eau  de  pluie,  de  façon  à  empêcher  les  insec 
tes  de  les  envahir. 

Dès  que  le  besoin  s'en  fait  sentir,  on  doit  rempoter  les 
plantes  en  pots  deûm,12  à  0°,15,  dans  le  même  compost  que 
ri  dessus;  c'est  dansées  récipients  qu'elles  fleurissent. 

Un  les  arrose  avec  soin  avantque  les  nouvelles  racines  ne 
soient  formées,  puis  on  peut  leur  donner  quelques  arrosa- 
ges à  l'engrais,  au  purin  ou  à  la  bouse  de  vache  à  100/0. 

Les  Ardisia  seraient  donc  très  faciles  à  cultiver  s'ils 
n'avaient  deux  défauts:  celui  de  se  dénuder  de  leurs  feuilles. 
à  la  base,  à  mesure  qu'ils  avancent  en  âge,  et  celui  d'être 
facilement  attaqué  par  le  Kermès  ou  Cochenille,  en  même 
temps  que  leurs  fruits  attirent  les  fourmis. 

Il  est  cependant  très  simple  de  combattre  ces  deux  incon- 
vénients. 

1"  Lorsque  les  Ardisia  se  dénudent  de  leurs  feuilles,  il 
faut  les  rabattre.  Ce  rabattage  se  fait  au  printemps,  puis 
on  dépote  les  plantes  traitées,  on  enlève  tout  le  sol  usé,  on 
retranche  une  partie  des  racines  et  on  rempote  ensuite 
en  récipients  plus  petits,  dans  de  la  terre  nom  elle.  On  les 
place  enfin  sur  une  couche  chaude  ou  en  serre,  à  l'étouffée. 
en  arrosant  modérément,  jusqu'à  ce  que  les  plantes  aient 
formé  de  nouvelles  racines. 

Nous  conseillons,  comme  moyen  plus  simple  pour  avoi  r  ti  m 
jours  de  jeunes  plantes  très  décoratives,  d'en  semer,  chaque 
printemps,  quelques  graines,  en  même  tenrp-  que  I  on  sup 
prime,  à  cette  époque,  les  pieds  qui  paraissent  trop  nus. 


2° Nous  avons  dit,  plus  haut  que  les  Ardisia  devaient  être 
bassinés,   une  lois  par  jour,  sur  leurs  feuilles,  afin  d'évi 
ter  et  de  prévenir  l'invasion  des  insectes.  L'humidité  sur 
le  feuillage  est,  en  effet,  1res  favorable,  mais  le--  piaules 

;nent  aussi  a  être  placés  dans  une  serre  humide  plutôt 
que  sèche.  Il  ne  faut  pas  non  plus  les  tenir  dans  un  lieu  à 
température  tropélevée;  les  plaines  tenues  en  serre  tempé- 
ré (Sa  10"  en  moyenne  l'hiver),  se  comportent  mieux  qui' 
d'autres  placées  en  serre  chaude. 

Ajoutons  que  l'éducation  des  Ardisia  se  fait  également 
bien  en  serre  froide,  transformée  en  serre  chaude  pendant 
l'été)  de  même  que  sur  couche  pendant  cette  saison. 

JULES  RUDOLPH 


Les  bonnes  vieilles  plantes 


LIV 

Campanules  d'Appartement 

En  Angleterre,  règne  un  véritable  engouement  pour  le 
Campanula  pyramidalis,  blanche  ou  bleue,  que  l'on  voit 
à  beaucoup  de  fenêtres  de  cottages  des  environs  de»  Londres. 
Je  me  souviens  d'une  serre  de  Ivw-t  iarden,  où  ces  plantes 
abondaient  et  où  leur  culture  avait  été  trèssoignée.  Dans  le 
Nord  de  la  France,  il  n'est  pas  rare  de  voir  aussi  celle 
plante  contre  les  vitres  îles  fenêtres  de  maisons  d'ouvriers  : 
die  s'y  élève,  presque  jusqu'en  haut  de  la  fenêtre.  Si  plu- 
sieurs plantes  ornent  une  fenêtre,  elles  forment  un  rideau 
charmant.  Cette  espèce  réussit  admirablement  dans  les 
salles  peu  chauffées  de   l'ouvrier;  elle  produit- grand  effet, 

par  ses  belle- ci   i breuses  fleurs  à  cor,, lies  moyennes.  La 

durée  de  sa  floraison  est  très  longue,  surtout  si  la  fenêtre 
est  située  du  nord  à  l'est. 

Mais  il   y  a   d'autres  espèces  qui   pourraient  servir  au 
même  usage.  Il  y  a,  tout  d'abord,  le  mignon  Campanula 
graeilis,  dont  on  forme    facilement  des  suspensions  déli 
cieuses  et  des  appliques  contre  les  côtés  de  la  fenêtre. 

Avec  ces  deux  espèces,  on  ferait,  avec  un  peu  de  goût,  la 
plus  jolie  garniture  de  fenêtre  que  l'on  puisse  rêver.  Voyez- 
vous,  toute  rembràsui I  la  base  garnies  de  fleurs  bleues. 

Je  Heurs  blanches  el  bleues  ci  ,1e  très  jolies  feuilles  ?  Rien 
ne  serait  plus  facile:  il  n'y  aurait  qu'à  se  procurer  ces 
plantes  ;  leur  culture  est,  aisée:  il  suffit  de  les  rempoter  en 
bonne  terre  franche  de  jardin.  Elles  se  bouturent  ou  se 
divisent  très  facilement  :  c'est  l'A  B  C  de  l'horticulture.  On 
peut  aussi  les  obtenir  de  semis  ;  le  jeune  âge.  seul,  demande 
di      soins  assidu-. 

Le  secret  de  cette  culture  eu  chambre,  c'est  le  jour  le 
plus  grand,  la  lumière  la  plus  complète:  ainsi,  de  beau- 
coup de  fleurs;  nous  l'avons  déjà  dit  :  le  soleil  est  le  dieu 
des  plantes.  Etc'est  lesoleil  qui  donne  le  jour,  la  lumière! 

M.  Bédinghaus,  de  Gand,  un  de  mes  adeptes  en  bonnes 
\  ieilles  planie-  (de  plante-  de  la  Nouvelle-Hollande),  un  des 
plus  grands  amateur-  , le  la  Belgique,  possède  une  collée 
tion  de  ce-  gentilles  Campanule-.  Je  viens  Je  recevoir  île 
lui.  deux  autres  jolies  espèces,  la  C.  Broieni  et  la  C.  Lei- 
themerii.  La  première  a  des  grandes  fleurs  sur  -I  s  branches 
penchées,  qui  se  tordent  souvent  en  prenant  le-  formes  les 
curieuses.  Celles, 1er.  Leithemerii  sont  très  gracieuses 
comme  crénelées,  fimbriées,  d'une  taille  plus  liliputienne 

.iiiniii  Heur--  comme  feuilles,  comme  port,  c'est  char- 
>  iant!  Les  Heurs  SOnl  d  nu  beau  I i la-  pâle  très  agréable. 

Une  autre  espèce  est  cultivée  en  Angleterre,  c'est  le 
C:  isophylla  ci     ;i   variété  blanche    I  ette  plante  très  jolie 

i  très  vigoureuse.  11  a 'est  pas  rare  de  voii  des  bordun 

blettes  complète] urni     de  cette  gracieuse  Cari 


252 


LE    JARDIN 


mile.  Chez  les  horticulteurs  anglais,  on  voit  souvent  de  ces 
preuves  de  bon  goût  :  les  Isolepis,  les  Oplismenus,  les  Séla- 
ainelles,  les  Campanules,  les  Tetranema,  les  Tradescantia 
et  bien  d'autres  jolies  plantes  bordent  les  tablettes  desserrés. 
i   est,  à   leurs  yeux  et  aux  nôtres,  unir  l'agréable  à  l'utile. 

J'ai  toujours  présente  à  l'esprit  lamignonne  petite  serre  de 
chez  Veitch,  le  grand  horticulteur  londonien,  où  la  voûte 
était  couverte,  de  bas  en  liaul.  de  Fuchsias  variés  en  fleurs  : 
ce  berceau  de  Fuchsias  étaif  délicieux. 

Dans  les  magnifiques  serres  du  roi  des  Belges,  en  son 
superbe  parc  de  Laeken,  toutes  les  galeries  nui  les  réunissent, 
forment  comme  des  berceaux  fleuris  ;  toutes  lés  espèces  qui 
s'y  prêtenl  y  sont,  employées:  Fuchsias,  Héliotropes,  Pelar- 
qonium  -tonale,  Abu/ilon,  Hahro/amnus,  Plunibago.  Pas- 
siflora,  Tacsonia,  Hoya,  Stephanotis,  Tecoma,  Schuber- 
tia,  Cobœa,  Hardenbergia,Kennedya,  Manettia,  etc..  etc. 
Les  Campanules.  —  j'y  reviens,  —garnissent  la  base  :  le 
tout  est  idéal. 

AD.  VAX  DEN  HEEDE. 
Vice-président  de  la  Société  régionale  d'horti- 
culture du  Nord  de  la  France. 


bailleurs  pour  plantes 

Dans  un  article  fort  spirituel  qu'a  publié  récemment  la 
Ri  i  ue  de  l'Horticulture  belge  ri  étrangère,  M.  F.  Burve- 
nich  père  proteste  contre  la  manie,  île  plus  en  plus  répan- 
due, qui  consiste  à  attacher  aux  plantes  d'appartement 
des  nœuds  de  rubans  de  toutes  couleurs,  et,  demande  que 
la  presse  horticole  combatte énergiquement  cet  usageabsurde. 

Bravo!  Mon  cher  confrère;  votre  article  me  comble 
■  I  aise.  Il  y  a  longtemps  que  j'ai  eu  l'intention  de  lever  le 
bouclier  contré  ce  genre  de  décoration,  mais,  comme  vous, 
je  croyais  à  une  lubie  passagère,  alors  qu'aujourd'hui  elle 
est  parfaitement  à  l'état  chronique. 

Est-il  rien  de  plus  ridicule  que  cette  mode  d'affubler  les 
plantes  il'un  tas  de  colifichets  du  plus  mauvais  goût?  — 

La  mode  a   toujours  été  nuisible  à  l'horticulture,  ci    is 

ne  prendrons  jamais  assez  île  mesures  contre  elle.        \  est 
elle  pas  cause   de  l'abandon   d'un   très  grand   nombre  de 
beaux  ci,    intéressants   végétaux,   au    profit    d'autres  d'un 
intérêt  médiocre'.' 

Je  ne  voudrais  pas  nuire  à  l'honorable  corporation  des 
merciers;  mais  il  m'est  bien  permis  de  trouver  que  les 
beaux  rubans  de  soie,  unicolores  et  multicolores,  qu'ils 
vendent  à  certains  fleuristes,  sont  peu  appropriés  à  servir  de 
cravates  à  nos  élégants  el  décoratifs  végétaux  d'appartement. 

L'art  du  fleuriste  peut,  être  un  art  superbe,  mais  à  la 
condition  que  celui  qui  le  pratique  ail  un  véritable  amour 
du  beau  ël  une  certaine  connaissance  des  luis  de  l'esthé- 
tique.  Il  doit  surtout  bien  se  pénétrer  de  cette  idée  que  les 
plantes  -e  présentent  sous  un  aspect  beaucoup  plus  avan- 
tageux, à  l'état  naturel,  que  chargées  de  nœuds  de  rubans, 
fussent-ils  du  plus  beau  satin, —  qui  les  tout  ressembler 
à  de  véritables  poupées  habillées. 

Le  fleuriste  ne  doit  certes  rien  négliger  pour  embellir  son 
œuvre,  et,  dans  beaucoup  dé  cas0  quelques  nœudsde  ruban, 
habilement  placés  sur  les  montants  d'une  jardinière,  ne 
peinent  nuire  à  son  effet  décoratif ,  el  viennentau  contraire 
l'augmenter.  Mais  il  n'est  jamais  nécessaire  d'habillei  les 
plantes  comme  certains  petits  chiens  ou  comme  des  poupées. 

.lai  \  ii,  comme  vous,  mon  cher  confrère,  île  superbes 
Palmiers  garnis  de  rubans  et  de  dentelles  des  pieds  à  la 
tête.  Les  auteurs  de  pareilles  stupidités  ont  même  la  pré- 
tention d'être  des  artistes!  -  Oui,  des  artistes  sans  goût 
cl  complètement  ennemis  de  la  nature. 

Il  est  grand  temps  de  mettre  un  terme  à  cette  grote  que 
pratique,   car,    si  elle  devait   subsister,  on  pourrait,  sans 


inconvénient,  supprimer  les  Jrleurisles  et  les  remplacer  par 
des  Tailleurs  pour  plantes  :  tel  serait  le  titre  d'une 
nouvelle  profession,  dont  le  travail  consisterait  surtout  à. 
détruire  tout  ce  que  la  nature  a  fait  de  beau. 

Il  appartient  à  la  presse  horticole  .le  réagir  contre  de 
pareils  procédés  et  d'essayer  de  les  faire  cesser  le  plu-,  toi 
possible. 

Le  triomphé  du  beau  ne  s'obtiendra  jamais  autremenl 
qu'en  taisant  la  guerre  au  ridicule. 

.(.  LUQUET 


ARBORICULTURE  FRUITIERE 


LE  POIRIER 


Greffe  du  bouton  à  fruits. 

Malgré  tous  les  soins  que  l'arboriculteur  apporte  à  la 
conduite  de  ses  arbres,  des  branches  fruitières  manquent 
parfois,  ou  bien  ne  sont  pas  espacées  régulièrement  sur  les 
branches  charpentières. 

Cet  inconvénient,  très  grave  au  point  de  vue  de  la  beauté 
de  l'arbre  ainsi  que  de  sa  fructification,  provient  de  diffé- 
rentes causes  :  ainsi,    sur  le  prolongement  de    plusieurs 


Fig.  107. 

variétés  de  Poirier  dont  les  rameaux  sont  gros  et  vigoureux, 
les  quelques  yeux  de  la  base  ne  se  développent  pas.  même 
en  taillant  1res  court  ces  prolongements;  l'espace  dans 
lequel  se  trouvent  ces  yeux  est,  par  suite,  dégarni.  Ou  bien 
encore  une  ou  plusieurs  brandies  fruitières  peuvent  être 
détruites  par  un  accident,  etc. 

Le  greffage  des  boutons  à  fruit-  est  la  meilleure  façon  de 
combler  utilement  ces  vide- . 

On  pratique  aussi  ce  greffage  à  la  base  des  ramifications 
fruitières  très  vigoureuses,  qu'il  serait  difficile  de  faire 
fructifier  autrement  :  on  l'emploie  également  sur  les  arbres 
dont  la  première  récolte  se  lait  trop  attendre. 

i  hi  utilise  ainsi,  de  la  meilleure  façon  possible,  les  bou- 
lons:! fruits  se  trouvant  eu  trop  grand  nombre  sur  les 
arbres  I  rès  fertiles. 

Le  moment  auquel  il  convient  d'opérer  correspondant  à. 
peu  près  à  l'époque  actuelle,  j'ai  pensé  qu'il  serait  intéres- 
sant de  décrire  ce  mode  de  greffage,  encore  si  peu  pratiqué. 

On  doit  tenir  compte,  non  seulement  de  la  date,  mais 
aussi  de  l'étal  de  végétation  du  sujet;  car,  greffés  trop  tOt 
el  sur  des  arbresayant  encore  beaucoup  de  sève,  les  boutons 
à  fruits  fleurissent  peu  de  jours  après.  Le  contraire  se  pro- 
duit, c'est-à-dire  la  greffe  ne  reprend  pas,  lorsqu'on  opère 


LE    JARDIN 


253 


trop  tard.  En  général,  e'esl  pendant  les  mois  d'aoûl  el   de 
septembre,  qu'il}  a  le  plus  de  chances  de  réussite. 

Les  greffons  sont  coupés  el  débarrassés  de  leurs  feuilles 
en  laissantles  pétioles,  après  s'être  assuré  que  le  bouton  qui 
termine  ces  petits  rameaux  est  bien  un  bouton  à.  fruit  el 
Hun  un  dard  :  avec  un  peu  d'habitude,  on  les  distingue 
facilement.  Ces  lambourdes  se  présentent  sou--  divei  e 
formes,  dont  chacune  réclame  une  préparation  spéciale. 

Ainsi,  la  lambourde  née  sur  une  bourse  est  préparée 
comme  l'indique  le  pointillé  (A  6g.  107).  L'embase,  prise 
sur  l'ancienne  ramification,  esl   renduebien  lisse,  même  un 


Fig.  108. 

peu  concave,  cequi  lui  permet  de  s'appliquer  parfaitement 
sur  le  sujet . 

La  lambourde  née  sur  une  ramification  (B  fig.  108)  est 
apprêtée  de  manière  ii  ce  qu'une  partie  de  la  ramification 
lui  serve  d'embase  (Ci  à  laquelle  on  laisse  une  longueur  de 
0m0t  à  0"'0ô.  Comme  dans  le  cas^récédent,  le  point  impor- 
tant est  de  bien  applanir  la  face  qui  doit  -appliquer  contre 
le  sujet . 

La  brindille  terminée  par  un    bouton  à  fruit    ou  lam 
bourde  d'un  an  (fig.  109)  se  rencontre  fréquemment  sur  cer- 
taines   variétés    fertiles,    comme  la    Passe-Crassane,    le 


Le  greffon,  de  quelque  nature  qu'il  soit,  étant  préparé 
comme  il  esl  expliqué,  doil  être,  sans  plus  larder,  appli- 
qué sur  le  sujet.  Celui-ci,  qui  est    la  branche  charpentière 

ou  la  ramification  à  garnir,  reçoit  i louble  incision  en 

forme  de T  (fig.  110)  que  l'on  a  soin  de  pratiquer  dans  une 
partie  lisse.  Les  deux  lèvres  d'éeorce  (F"G)  sont  légèrement 
ouverte-,  avec  la  spatule  du  greffoir  el  la  lambourde  y  esl 
introduite.  En  la  poussant  avec  précaution,  elle  soulève 
d  "Il ''ine  l'écorce  sous  laquelle  elle  se  fail  une  place. 

On  ligature  aussitôt  en  se  servant  de  raphia  nu,  préféra 

blement,  de  laine  filée  qui,  plus  souple,  se  prèle  mieux  à,  la 

poussée  du  bourrelet   produit  par  la  greffe.  Il  convient  de 

errer  le  lien  assez  forteménl   pour  empêcher  tout  contact 

de  l'air  avec  les  partie-  vives. 

Indépendamment  de  cette  manière  d'inoculer  le  greffon 
que  M.  Charles  Baltet  (1)  nomme  legreffagi  tous  ècorce,  il 
'  i  d'autres  façon  d'opérer:  la  greffe  en  fente  simple,  par 
i  emple,  ou  la  greffe  en  couronne,  faites  toutes  deux  à 
l'automne  avec  des  rameaux  munis  de  boutons  j  fruits, 
donnent  aussi  de  bous  résultais.  Par  contre,  elles  ne  peu- 
vent être  pratiquées  que  sur  les  ramifications  fruitières  très 
vigoureuses  et  non  sur  les  branches  charpentières.  C'esl 
pourquoi  la  greffe  sous  écorce  est  la  plus  emploj ée. 

(  legreffage  du  bouton  à  fruits,  comme  toutes  les  opérai 

de  ce  genre,  doit  êti xécuté  avec  la  plus  grande  célérité; 


Fig.  lin. 


Fig.  109. 

Beurré  Diel,  le  Bon  Chrétien  William,  etc.  Celle  produc- 
tion est  préférable  aux  deux  précédentes,  parce  quelle  est 
plus  facile  à  préparer,  et  que.  le  bois  étant  [dus  jeune,  la 
reprise  est  presque  toujours  assurée.  Elle  est  taillée  en 
biseau  allongé  en  beede  plume  (D  fig.  109);  cette  coupe  com- 
mence sous  un  œil  (E)  qui.  étant  annulé,  sert  d'embase  et 
permet  de  placer  la  brindille  dans  la  position  naturelle 
d'une  branche.  Telles  sont  les  trois  formes  sous  lesquelle 
on  rencontre,  le  plus  généralement,  les  lambourdes  suscep- 
tibles d'être  greffées  avec  succès. 


c  est  une  des  condition  ■  essentielles  dont  dépend  le  suc. 'es. 

Trois  semaines  environ  apte-  l'opération,  il  e>l  néces- 
saire de  vérifier  l'étal  de  la  greffe  :  car  la  ligature,  surtoul 
celle  au  raphia,  occasionne  presque  toujours  ce  que  l'on 
appelle  un  étranglement.  Il  faut  enlever  cette  ligature,  s'il 
\  a  lieu,  ci  la  remplacer  par  une  autre  plus  lâche. 

Les  avantages  que  l'on  retire  de  la  greffe  du  bouton  à 
fruits,  la  rendent  de  la  plus  haute  importance  au  point  de 
vue  pratique,  mêmeen  culture  commerciale. 

En  effet,  la  fructification  ne  se  faisant  attendre  que 
quelques  mois  el  les  vides  îles  branches  charpentières 
étant  comblés  avec  la  certitude  que  les  ramifications  ainsi 
posées  artificiellement  vivront  aussi  longtemps  que  les 
autres,  les  quelques  instants  que  l'on  consacre  à  cette 
opération,  sont  donc  utilement  employés. 

CLAUDE  TRÉBIGNAUD. 


!>,■ 


■bres 


plein    air 

Mémoire 


arbrisseaux  d'ornement  «le 
-ultîvés  pour  leurs  fleurs,  par  Ch.  Baltet. 
extrait  du  Congrès  horticole  de  1898. 
Dans  cette  étude,  M.  Ch.  Baltet  examine,  avec  sa  compé- 
tence et  son  autorité  bien  conçues  en  pareille  matière, 
chacun  des  principaux  genres  d'arbres  et  arbrisseaux 
ornement  de  plein  air  cultivés  pour  leur  fleurs  et  indique, 
avec  précision,  les  opérations  de  taille  à  leur  appliquer 
pour  en  obtenir  une  abondante  et  régulière  floraison. 


(I)  L'art  de  greffer,  par  Ch.  Baltet.  -  «•  édition.  -  Prix  :  6  tr. 
En  vente  a  là  librairie  horticole  du  Jardin.  167,  boulevard 
Saint-tiermain,  a  Paris. 


254 


LE    JARDIN 


Le  Développement  des  Cultures  coloniales 

Xous  sommes  heureux  de  constater  qu'on  semble  s'occuper 
enfin,  sérieusement,  de  développer  les  cultures  agricoles  dans 
les  ml,, ni. ^  françaises.  La  circulaire  suivante,  que  M.  le 
Ministre  des  Colonies  vient  d'adresser  à  tous  les  Gouver- 
neurs des  (  Colonies  françaises  et  au  <  lommissaire  général  du 
(  louvememént  du  Congo  et  que  nous  cro;i  ons  devoir  repro- 
duire in-extenso,  en  est  l'heureux  augure  : 

Paris,  le  1"  août  1898. 

Messieurs,  lorsqu'on  examine  la  situation  économique  de 
l'ensemble  de  nos  colonies,  on  est  amené  à  constater  que 
leur  exploitation  agricole  est  loin  d'avoir  acquis  le  déve- 
loppement qu'elle  devrait  atteindre,  et  que,  notamment,  la 
culture  des  denrées  exotiques,  susceptibles  d'être  importées 
en  France  a  été  particulièrement  négligée  jusqu'à  ce 
jour. 

Le  tableau  ci-après,  que  j'ai  fait  dresser  d  après  les  sta- 
tistiques officielles  du  commerce  de  la  France  en  1886  et 
en  1896.  met  en  pleine  lumière  cet  état  de  choses. 


Riz  en  grains  el  brisures. 

Riz  ,'n  pailles  

Arachides  brutes  lé- 

cortiquées 

Café  brut  ou  torrélié. 

i    n  rêves  el  broyé. 

Vanille 

Thé 

Poivre 

Fécules  exotiques 

Bois  exotiques 

Bois  de  teinture 

Coton  hrul 

Huile  de  palme 

Gommes  exotiques 

Caoutchouc 

Soie  brute  ou  moulinée 

et  bourre  de  sine  . 


1886 


Impnrt.-itinns 

iltS 

pays  Étrangers. 


importations 

des     colonies 
françaises. 


kîlogr.  kilogj 

58  735.786        214  .388 
14.664.617  43 


36.059 
105  1  ii  » 

17.845 

31 

3.544 

4.187 

1.640 

14.003 

111.224 
146.277 

28.604 
1.964 
1.754 


16.051.734 


591.841 

.072  110 
757.930 

KS    132 

1.797 

11 

1176.702 

497.38» 

.454.335 

578.629 
.Mis  595 
141.604 

90.249 


1896 


Importations 

îles 

pars  étrangers. 


Importions 

des     rnliioies 

françaises. 


kilogr.  kilogr. 

15.358.234  43.803.685 

31. 268. 955 .17.932.044 


56.769.679 

120.S94.732 

j;  568  537 

21.779 

2.511.300 

3.442.355 

2.945.068 

28.078.404 

120.066.491 

167  967  939 

4.076.545 

2.624.529 

5.049.986 

12.734.606 


49.709.133 

1.012.752 

823  72S 

74.193 

6  894 

1   [20  513 

2.085.089 

2.784.132 

10  880  667 

8  338 

9.063.265 

3.725.197 

7S7.525 

170.342 


Ce  tableau  montre  sans  doute,  et  je  le  reconnais  avec 
satisfaction,  que,  clans  ces  dernières  années,  nos  agriculteurs 
coloniaux  ont  fait  de  sérieux  efforts  ;  mais  il  fait  aperce- 
voir aussi,  avec  trop  d'évidence,  l'insuffisance  des  résultats 
obtenus.  C'est  ainsi,  par  exemple,  que  le  café,  le  cacao,  le 
thé,  le  coton,  le  caoutchouc,  la  soie,  les  bois  de  teinture, 
provenant  de  nos  colonies,  entrent  pour  une  proportion 
presque  infime  dans  la  consommation  française.  Et  cepen- 
dant le  champ  est  vaste  pour  les  producteurs  coloniaux;  la 
métropole  est  un  marché  l'un  des  plus  riches  du  monde, 
qui  leur  est  largement  ouvert,  et  le  régime  de  faveur  dont 
jouissent,  au  point  de  vue  douanier,  les  importations  de 
nos  possessions  leur  permet  de  lutter  avantageusement 
contre  les  provenances  de  l'étranger. 

Cette  situation,  Messieurs,  doit  appeler  toute  votre  solli- 
citude, et  je  désire  que  les  efforts  de  l'administration  colo- 
niale s'attachent  avant  tout  à  rechercher  les  améliorations 
qu'il  faut  y  apporter,  sans  doute,  je  sais  que  cette  étude 
n'a  cessé  d'être  poursuivie  tani  par  les  initiatives  privées 
que  par  les  autorités  locales  et  le  pouvoir  central  ;  mais, 
pour  un  grand  nombre  de  nos  possessions  nouvellement 
acquises'le  Gouvernement  a  du  se  préoccuper  en  premier 
lieu  de  l'organisation  politique.  Aujourd'hui,  la  situation 
générale  est  telle,  qu'au  premier  plan  de  nos  préoccupa- 
tions, s'impose  l'organisation  économique  de  nos  colonies, 
et  tout  d'abord  le  développement  de  leur  production  agri- 
cole, base  de  toute  richesse,  aliment  essentiel  du  mouve- 
ment d'échanges  qui  doit  s'établir  au  grand  avantage  de  la 
métropole  et  de  nos  possessions  d'outre-mer. 

C'est  dans  cet  ordre  d'idées  que  je  vous  prie  de  m'adres- 
ser,  dans  un  délai  qui,  autant  que  possible,  ne  devra  pas 
dépasser  deux  mois  à  dater  de  la  réception  de  la  présente 
circulaire,  une  étude  complète  de  la  situation  de  la  colonie 
que  vous  administrez,  au  point  de  vue  de  sa  production 
agricole. 

"Cette  étude  devra  tout  d'abord  comprendre  un  relevé 
exact  des  diverses  cultures,  des  superficies  qui  leur  sont 
consacrées,  des  quantités  produites,  de  celles  qui  sont 
exportées  soit  à  destination  de  la  France  et  de  ses  colonies, 
soit  à  destination  de  l'étranger  :  vous  voudrez  bien  recher- 
cher ensuite  les  améliorations  que  l'état  de   choses  actuel 


vous  paraîtra  comporter.  Vos  observations  à  cet  égard, 
pourront  se  grouper  utilement  sous  les  trois  chefs  suivants: 
la  terre,  les  capitaux,  les  travailleurs. 

En  ce  qui  concerne  le  premier  chef,  deux  questions  fon- 
damentales attireront  votre  attention  ;  celle  du  régime 
légal  d'occupation  de  la  terre,  tant  par  les  indigènes  que 
par  les  Européens,  et  celle  de  l'étude  raisonnée  et  métho- 
dique du  sol  et  des  diverses  cultures  par  les  procédés  d'in- 
vestigation de  la  science  moderne.  La  première  de  ces 
questions  soulève  en  particulier  l'important  problème  du 
mode  de  concession  des  terres  du  domaine  aux  colons 
français,  sur  lequel  je  désire  spécialement  que  vous  me 
fassiez  connaître  vos  vues.  Quant  à  la  seconde,  je  ne  sau- 
rais trop  vous  signaler  son  intérêt  essentiel.  C'est  à  l'ab- 
sence d'institutions  telles  que  stations  agronomiques, 
champs  d'essai,  laboratoires  d'analyses  des  terres  et  des 
produits  du  sol,  que  sont  dus  bien  des  mécomptes,  bien  des 
dépenses  en  pure  perte  de  travail  et  de  capitaux.  Je  vous 
prie  de  me  faire  connaître  la  situation  actuelle  de  votre 
colonie  en  ce  qui  concerne  son  outillage  scientifique  agri- 
cole et  les  perfectionnements  qu'il  vous  paraîtra  utile  d'y 
apporter.  Vous  voudrez  bien  me  rendre  compte  en  outre 
de  l'état  des  travaux  publics  spécialement  destinés  à  l'amé- 
lioration des  terres,  tels  que  travaux  d'irrigation,  de  col- 
matage, de  drainage  des  voies  de  communication  en  tant 
qu'elles  facilitent  l'accès  des  produits  agricoles  aux  cen- 
tres de  consommation  et  aux  ports  d'embarquement,  et  du 
plan  de  campagne  que  l'administration  doit  préparer  à 
longue  échéance  et  d'après  des  projets  d'ensemble  en  vue 
du  développement  de  ces  divers  travaux. 

Sous  le  second  chef  indiqué  plus  haut,  vous  devrez 
rechercher  les  moyens  propres  à  diriger  les  capitaux  fran- 
çais vers  les  entreprises  agricoles  coloniales  par  la  diffu- 
sion dans  la  métropole  des  expériences  faites,  des  résul- 
tats acquis  et  des  avantages  offerts,  et  à  développer  les 
capitaux  en  formation  dans  la  colonie  même.  A  cette  ques- 
tion, se  rattache  essentiellement  celle  de  l'utilisation  des 
banques  coloniales  existantes  ou  de  la  création  d'autres 
établissements  de  crédit,  en  vue  d'asseoir  dans  nos  colonies 
le  crédit  agricole  dont  la  métropole  n'est  pas  seule  à  res- 
sentir le  besoin  impérieux. 

Enfin,  sous  le  troisième  chef,  vous  examinerez  la  question 
de  l'utilisation  de  la  main  d'oeuvre  indigène  ou  de  celle  dont 
il  serait  nécessaire  de  favoriser  l'importation,  et  celle  de  la 
main-d'œuvre  pénale.  J'appelle  à  ce  propos,  tout  spéciale- 
ment votre  attention  sur  l'orientation  à  donner  à  l'ensei- 
gnement public,  qu'il  s'applique  aux  indigènes  sujets  fran- 
çais de  nos  nouvelles  colonies,  ou  à  la  population  de  nos 
anciennes  colonies. 

Il  importe  que  cet  enseignement  ait  un  caractère  essen- 
tielle pratique  et  qu'il  tende  à  former  bien  plus  des  agri- 
culteurs que  de  futurs  fonctionnaires.  Je  sais  bien  que  des 
réformes  sont  à  apporter  à  cet  égard  dans  l'enseignement 
de  nos  colonies,  et  je  vous  prie  d'indiquer  tout  au  moins  les 
grandes  lignes  de  la  réorganisation  qui  pourrait  être 
Tentée. 

Telles  sont  les  principales  questions  que  j'ai  l'honneur 
de  vous  prier  d'étudier  ;  mais  il  doit  demeurer  bien 
entendu  que  les  indications  qui  précèdent,  n'ont  aucun 
caractère  limitatif  ;  par  le  fait  même  qu'elles  s'appliquent 
à  l'ensemble  de  nos  colonies,  elles  ne  sauraient  avoir  le 
degré  de  précision  qui  leur  permette  de  s'adapter  entière- 
ment à  chacune  d'elles.  Je  désire,  au  contraire,  que  vous 
traciez  un  programme  très  net  des  mesures  que  vous  juge- 
rez propres  au~développement  de  la  colonisation  agricole 
dans  les  conditions  spéciales  où  se  trouve  chacune  des 
colonies  que  vous  administrez.  Je  compte  que  vous  ne 
manquerez  pas,  à  cet  effet,  défaire  appel  en  particulier  au 
concours  des  corps  élus  et  des  représentants  autorisés  de 
la  colonisation  française.  Ils  apprécieront,  j'en  suis  assure, 
l'importance  du  but  à  atteindre,  lequel  tend  à  disputer 
efficacement  à  la  production  étrangère  la  place  qu'elle  a 
prise  sur  le  marché  métropolitain,  et  à  resserrer  ainsi, 
pour  leur  mutuel  avantage,  les  liens  qui  unissent  les  colo- 
nies françaises  à  la  mère  patrie. 

Le  Ministre  des  Colonies, 
GEORGES  TROUILLOT. 

La  fiance  liuil  par  où  elle  aurait  dû  commencer,  c'est- 
à-dire  l'aire  de  la  colonisation  pratique  en, mettant  d'abord 
en  valeur  les  immenses  territoires  qu'elle  s'est  acquis  sur 
les  points  les  plus  variés  du  globe.  Mieux  vaut  tard  que 
jamais! 

Espérons  que  la  circulaire  ministérielle  portera  sesfruits 
el  ne  tombera  pas,  dans  quelques  mois,  dans  le  domaine  de 
l'oubli,  comme  cela  s'esl  produit  si  souvent,  hélas!  pour 
tant  d'autres  intentions  non  moins  bonnes. 


LE    JAIï'IN 


Les  Soleils  pour  la  Fleur  coupée 


Les  personnes  que  leurs  affaires  appellent  aux    Halles 
centrales  el  celles  qui  y  viennent  le  matin  pour  leur  plaisir. 

r|  août  e ttobre,  peuventse  rendre  compte  des  quantités  de 

capitules  de  Soleils,  qui  sont  apportés  chaque  matin  el  qui 
trouvent  toujours  acheteurs;  ces  (leurs  sont  en  effet  très 
demandées,  aussi  bien  par  les  grands  fleuristes  que  par  les 
bouquetières  des  rues. 


îg.  îll. 
Helianthus  giganteus. 

Car,  ce  n'est  pas  une  nou- 
velle que  j'apprends  à  nombre 
de  nos  lecteurs,  les  Soleils  peuvent 
être  classés  parmi  les  meilleurs  (leurs 
de  cette  période  pour  les  décorations  florales. 
Il  n'est  pas  de  Heurs  se  tenant  mieux  qu'eux  sans 
montage,  pas  de  fleurs  plus  aptes  à  la  garniture  des 
grands  vaseset  dos  diverses  potiches  ornant  un  appartement. 
La  couleur  jaune  varie  comme  nuance  selon  les  espèces, 
mais  presque  tous  les  capitules  ont  un  disque  brun  noirâtre 
sur  lequel  la  couleur  jaune  ne  ressort  que  mieux.  Ces  capi- 
tules peuvent  durer  une  dizaine  de  jours  parfaitement  frais 
et  ceux  qui  né  sontencore  qu'en  boutons,  lorsqu'on  les  coupe, 
s  épanouissent  Fort  bien  dans  l'eau.  Lutin,  la  tige  longue  el 
rigide  peut  être  coupée  à  la  longueur  voulue,  depuis  vingt 
centimètres  jusqu'à  plus  d  un  mètre.  Le  feuillage  se  tient 
très  bien  el  est,  nuancé  de  gris  dans  certaines  espèces. 

On  ne  voit  guère  que  deux  espèces  de  Soleils,  apportées  en 
fleurs  coupées  sur  les  marches:  \' Helianthus  lœtiflorus 
qui  est  le  plus  apprécié  pour  la  fleur  coupée  et  17/.  multi- 
florns,  qui  est  également  très  joli. 

Par  contre,  on  ne  voit  pas  le  Soleil  orgyale  (H.  brgyalis), 
aux  capitules  plus  petits  il  esl  a  rai,  mais  cependant  bien 
gracieux,  autant  par  l'inflorescence,  qui  réunit  plusieurs 
capitules,  que  par  ses  ligules  linéaires  el  réfléchies.  C'est  une 
espèce  que  je  ne  saurais  trop  recommander  à  mis  lectrices 
pour  leurs  garnitures. 

h'H.  giganteus  (flg.  111)  est  aussi,  par  la  longueduréede  a 
floraison  (de  septembre  en  novembre),  une  plante  excellente 
pour  la  fleur  coupée;  ses  capitules,  réunis  par  plusieurs 
sur  une  même  hampe,  se  tiennent  très  bien  sur  des  pédon- 
cules de  vingt  à  trente  centimètres  et  sont  d'une  belle  cou- 
leur jaune  soufre.  C'est  une  plante  s 'élevant  à  trois  ou  qua- 


tre mètres,  mais  que  l'on  peul  maintenir  plus  basse  pat  de 
pincements. 

De  Soleils  annuels,  on  n'en  voit  pas,  el  leur  emploi 
comme  fleurs  coupées  ne  se  rencontre  qu'à  d'assez  rares  inter 
valles  dans  les  maisons  bourgeoises.  En  Allemagne,  où  les 
Heuristes  semblenl  être  moins  exclusifs  que  les  fleuriste 
français  quanl  au  choix  des  fleurs,  on  les  utilise  parfois 
d'une  façon  admirable.  Et,  me  rappellanl  ces  grandes  com- 
positions dominées  par  larges  les  capitules  du  Soleil  Tour- 
>1.  exposées  a  Hambourg  et  qui  ont  fait  l'admiration  de 
nombreux  visiteurs,  je  regrette  qu'il  ne  soit  pas  encore  venu 
a  1  idée  de  nos  fleuristes  d'utiliser  ces  i  apitules  dans  main- 
circonstances. 

Le  Soleil  à  feuilles  argentées  (H.  argophyllus) estceïtai- 
nement   un  des  plus   jolis  Soleils  à  utiliser  ainsi;  la  beauté 

des  capitules  se  trouve  augmentée  d Ile  du  feuillage.  Le 

Soleil  à  feuilles  de  Comcombre  i//.  cucumcrifolius)  a  des 
capitules  très  grands'et  très  originaux  comme  forme,  s'al- 
lia nt  très  bien  dans  les  garnitures  avec  ceux  des  Dahlias  à 
fleurs  simples,  dont  ils  rappellent  un  peu  la  forme. 

Enfin,  une  bonne    variété  du  Soleil  annuel,  très  reconi- 
mandable  aussi  pour  cet  usage,  est  le  Soleil  à  fleurs  simples 
jaune  soufre  (//.  annuus  luteus  sulphureus),  dont  les  eapi 
tules,  quoique  grands,  ne  sont  pas  massifs. 

Indépendamment  desespèces  de  Soleils  dont  il  vient  d'êl  re 
question,  il  convient  de  citer  une  plante  qui  en  est  très 
voisine  et  que  M.  Millet  présenta,  l'an  dernier  à  pareille 
époqiàè,  à  une  des  séances  de  la  Société  nationale  d'horti 
culture  de  France,  cette  plante,  qui  me  parait  fort  intéres- 
sante pour  la,  fleur  coupée  en  raison  de  la  beauté  dé  ses  capi- 
tules et  de  la  précocité  de  sa  floraison,  a  été  nommé  par 
M.  Millet  Harpalium  rigidum  var.  Ligeri;  voici,  d'ailleurs, 
les  renseignements  que  m'a  donné  à  son  sujet  son  obten- 
teur  : 

«  h' Harpalium  rigidum  Ligeri  nous  est  né  d'un  semis  de 
".raines  d' Helianthus  lœtiflorus,  qui  avait  été  fécondé. 
Comme  nous  vendions  des  Heurs  d'Harpalium,  il  nous  en 
restait-quelques  unes,  lesdernières  qui  fleurissent  en  même 
temps  que  les  premières  d'H.  lœtiflorus;  ne  possédant  que 
ces  deux  plantes,  forcément  elles  ont  dû  se  féconderetle  pro- 
duitde  cette  fécondation  fut  cette  plante,  qui  est  venue  fort  à 
propos  pour  la  fleur  coupée,  ses  fleurs  s'épanouissant  vers 
la  fin  de  la  floraison  de  177.  rigidum  et  au  commence- 
cemerit  celle  de  177.  lœtiflorus. 

»  Cette  nouvelle  variété  tient  de  17/.  rigidum,  quant,  à  sa 
floraison  hâtive,  mais  le  capitule  est  plus  grand,  à  double 
corolle  d'un  jaune  puret  se  tient  bien;  ses  tiges  sont  robustes 
et  son  feuillage  est  rigide,  très  décoratif  et  se  maintenant  bien, 
même  lorsque  les  fleurs  sont  coupées.  Elle  a  cet  avantage 
d  être  bien  moins  traça  n  le  que  17/.  lœtiflorus.  Chosecurieuse, 
le  semis  nous  avait  donné  beaueoupde  piaules  à,  petitesfleurs 
et.  parmi  elles,  deux  sujets  à  très  grande  Meurs  :  la  variété 
dont  il  s'agit  ici  et  une  autre  à  ligules  presque  blancs,  que 
je  n'ai  pas  conser\  ée.  <• 

ALBERT  MAUMENE 


Les  Fruits  de  choix  aux  Halles 


Mans  cet  aperçu,  seuls  les  prix  des  fruits  de  premier  choix 
me  paraissent  devoir  intéresser  les  lecteurs  du  Jardin  ;  je 
ne  parlerai  donc  pas  de  ceux  de  deuxième  choix. 

La  pluie  d'orage  et  la  grêle  des  premiers  joins  d'août  ont 
été  préjudiciables  à  la  beauté  des  Figues  dites  d'Argen- 
teuil  ;  en  semelles  de  20  fruits,  la  Figue  blanche  d'Argen- 
;  uil,  se  vend  de  2  fr.  à  2  fr.  50,  la  Figue  Barbillonne,  de 
;  à  4  fr.,  et  la  Figue  Dauphine  rouge,  de  4  à  6  fr. 

Les  Prunes  Reine-Claude,  de  1  fr.  à  1  fr.  60  le  kilog. 

Les  Pêches  Amsden  et   autres  variétés  américaines,  de 

à  S  fr.  la  semelle  de  8  fruits. 

Les  Poires  Williams  et  Clapp's  Favorite,  de  0  fr.  40  à 
0  fr.  60  pièce. 


256 


LE    JARDIN 


Les  Pommes  Grand  Alexandre,  à  environ  0  fr.  75. 

Les  fruits  d'Espagne  arrivent  en  bon  état  et  sont  de  bonne 
qualité.  Les  Prunes  Reine-Claude,  en  caisses,  de  1  fr.  10  à 
1  fr.  75  lekilog.Les  Pêches  à  noyau  non  adhérent, de  2  fr.50 
i  3  fr.  50  la  caisse  de  6  fruits.  Le  Muscat  blanc,  de  lfr.  25  à 
t  fr.  50  lekilog. 

Provenant  de  la  fin  de  la  culture  sous  verre,  quelques 
l 'celtes  à  noyau  non  adhèrent,  de  bonne  grosseur,  se  ven- 
denl  depuis  1  franc  et  vont  jusqu'à  4  francs  pour  les  extra 
belles. 

saut  les  Chasselas  et  le  Forsler's  Seedling, dont  le  prix  se 
soutient  entre  5  et  12  francs,  les  autres  Raisins  varient  de 
I  fr.  50  et  5  francs,  selon  leur  beauté. 

Les  Ananas  en  pots.de  12  à  20  francs  ;  ceux  des  .v  ores, 
qui  arrivent  actuellement  en  fort  bon  état  de  fraîcheur  et 


de  maturité,  de  4  à  '.i  francs  pièce. 


.1    M    BUISSOK 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 


dont  plusieurs  semis  très  brillants,  des  Zinnias,  des  Rei- 
nes-Marguerites  et  surtout  des  Nemesia  très  beaux.  Parmi 
ces  derniers,  la  variété  naine  compacte  s'est  vue  attribuer 
un  certificat  de  mérite. 

Les  autres  exposants  ayant  pris  part  à  ce  concours  et 
ayant  été,  à  juste  titre,  récompensés,  qui  d'une  ou  de  plu- 
sieurs médailles  u'or,  qui  d'une  médaille  d'argent, étaient  : 
MM.  Cayeux  et  Le  Clerc,  dont  on  a  beaucoup  admiré  le  très 
beau  lot  de  Rudbeckia  laciniata  flore  pleno,  aux  beaux 
capitules  bien  pleins  d'un  jaune  éclatant  ;  M.  Nonin,  de 
Cliatillon.  avec  des  Gloxinia  de  semis  et  le  Pétunia 
Mme  Sander  aux  jolies  Heurs  roses  bien  doubles  ;  M.  Wel- 
cker,  de  la  <  "elle  Saint-Cloud,  avec  de  gracieux  Montbretia 
aux  coloris  frais  et  brillants  ;  M.  Legros,  avec  deux  nou- 
veautés de  Glaïeuls  :  Panl  Chartron  et  Professeur  Opoix, 
que  met  au  commerce  M.  Valtier,  de  Paris  ;  M.  Milet,  de 
Bourg-la  Reine,  avec  de  bien  jolies  variétés  de  Phlox; 
M.  Bourgoin,  avec  des  Bégonias  ;  M.  David,  avec  des 
Glaïeuls,  etc.,  etc. 

Les  lots  étaient  fort  bien  disposés  dans  la  grande  salle 
des  séances  de  la  Société  et  le  coup  d'ail  d'ensemble  était 
vraiment  parfait. 


Séance  du    33  juiu    1898 

CONCOURS     D'ORCHIDÉES 

Si  le  nombre  des  exposants  ayant  pris  part  à  ce  conccSurs 
n'était  pas  élevé,  par  contre,  grande  élait  la  valeur  des 
plantes  exposées. 

M. Maron,  de  Brunoy,  spécialement,  à  qui  a  été  décernée  une 
grande  médaille  d'or,  avait  un  lot  composé  de  variétés,  d'hy- 
brides et  de  nouveautés  d'élite.  Les  plus  remarquées  d'entre 
ces  merveilles  ont  été  :  Lielio-Callleya  purpurato-Moésiw 
var.  Président  Viyer,  Lxlio-Cattleya  Mossiœ-purpurata 
var.  Captain  Lavi>  Schofield  aux  Heurs  énormes,  Lélio- 
Cattleya  Duvaliana  [Lxlia  purpurata  Y.- Cattleya  Ludde- 
ni.ni  niana  , Lœlio-Cattleya Èerthe  Fournier  {La'liaelegans 
■    l 'aitleya  aurea),  etc..  ' 

M.  Page,  jardinier  chef  chez  M.  Lebaudy  àBougtval,  dont 
le  lot  comprenait  des  plantes  d'une  culture  remarquable, 
telles  que  :  un  Lxlia  tenebrosa  de  coloris  foncé,  en  variété 
hors  ligne,  un  Cattleya  Mossiœ  aux  Heurs  énormes,  un  bel 
Anguloa  Ruckeri,  plusieurs  Cattleya  gigas,  etc.,  s'est  vu 
attribuer  une  grande  médaille  de  vermeil. 

l'ne  grande  médaille  de  vermeil  également,  à  M  l.'agot, 
amateur  à  Villenoy,  pour  Cattleya  Mossiœ  Reinechiana, 
Cattleya  Brymeriana,  Cypripedium  Mas'tersianum,  de 
nombreux  Masdevallia,  Maxillaria  tenuifoha,  Epidendrum 
Frederh  i  Guilielmi,  etc. 

Un  boulot  de  jolies  formes  de  Cattleya  Mossiie  alba  a 
rapporté  à  M.  l'iret.  d'Argenteuil,  une  médaille  de  ver 
meil . 

Un  apport  déplantes  très  méritantes  a  valu  une  médaille 
de  vermeil  à  M.  Belin,  d'Argenteuil  ;  citons  parmi  ces  beau- 
tés :  Cattleya  Mossias  Belini,  Brassavola  Digbyana  et  un 
Oncidium  crispum  à  hampe  florale  très  développée. 

Les  Cypripedium  hybrides  de  M.  Bleu,  de  Paris,  sont  tou- 
jours très  remarqués  et,  dans  son  apportdecejour.se  dis- 
tinguaient surtout  un  hybride  issu  de  C.  Chantini-cilio- 
lare  \C  Vdaliiltnnetun  autre  issu  de  C.  barbato-VeBchi 
X  C.  ciliolare.  Grande  médaille  d'argent, 

De  M.  Dugourd,  de  Fontainebleau,  une  fort  intéressante 
collection  d'Orchidéesindigènes,  dont  il  a  été  question  dans 
le  compte  rendu  du  comité  de  llorieultuie  du  2JS  juin,  est 
également  jugée  par  le  Comité  des  orchidées  et  se  voit 
aussi  attribuer  une  médaille  d'argent. 

Enfin  M.  l'Ile,  de  Paris,  avec  un  lot  de  Caillai.,  Mossiœ, 
et  M.  Mérignan,  jardinier  chez  M.  Mallei.de  Paris,  avec 
plusieurs  Cypripedium,  se  voient  décerner  chacun  une  mé- 
daille d'argent. 


Les  1  1  el    1  3  août 

CONCOURS  DE   PLANTES  FLEURIES   DE  SAISON 

Très  brillant  ce  concours  de  plantes  fleuries  de  saison 
où  les  Glaïeuls,  les  Phlox,  les  Pentstemon,  les  Montbrétias, 
les  Lilium,  les  Reines-Marguerites,  les  Zinnias,  etc.. 
rivalisaient  d'éclat  et  de  beauté. 

Le  grand  prix  d'honneur  a  été  attribué  à  la  maïs Vil- 
morin, Andrieux  et  Cie,  pour  l'ensemble  de  ses  apports: 
une  collection  hors  pair  de  Glaïeuls  en  fleurs  coupées,  un 
beau  lot  de  Pentstemon,  des  Lilium  tigrinum,  L.auratum, 
L.eximium,  de  très  belles  Reines-Marguerites,  des  Célosies, 
des  Amarantes,  des  Pétunias,  etc. 

Le  second  vainqueur  du  concours  a  été  M.  A  Gravereau, 
de  Neauphle-le-Chàteau,  dont  une  grande  médaille  d'or  a 
récompensé  l'ensemble  de  lots  remarquables:  des  Glaïeuls, 


Séance   du    1  I    août    1 898. 

COMITÉ    DE   FLORICULTURE 

En  raison  du  concours  de  Heurs  de  saison,  qui  avait  lieu 
en  même  temps,  les  apports  étaient  peu  nombreux. 

M.  YVelker  fils,  jardinier  au  château  de  Beauregard,  avait 
deux  jolis  bds,  l'un  de  fort  beaux  Lobélias  varies  en  Heurs 
coupées,  l'autre  de  Glaïeuls  de  semis. 

M.  Simon,  de  Malakoff,  présentait  un  Pelargonium  de  se- 
mis issu  du  Pelargonium  Destinée  et  auquel  il  a  donné  le 
nom  de  Destinée  de  Malakoff.  La  plante  soumise  à  l'exa- 
men du  comité  n'était  pas  en  très  bonne  condition,  mais 
elle  parait  cependant  jolie  et  assez  vigoureuse. 

M.  Alphonse  Braud,  de  Fleury-Meudon,  en  outre  de  Bé- 
gonias à  Heurs  doubles  et  à  Heurs  de  Chrysanthèmes,  en 
Heurs  coupées,  qu'une  commission  doit  aller  examiner  sur 
place,  avait  des  Heurs  coupées  de  Pelargonium  Souvenir 
de  Fleury. 

COMME    D'ARBORICULTURE    FRUITIÈRE 

M.  Baltet,  de  Troyes,  présentait  le  Brugnon  Lily  Baltet, 
semis  du  Précoce  deCroncels,  plus  hâtif,  à  chair  fine,  juteuse 
et  sucrée,  très  fertile,  parait-ii. 

M.  Gorion,  d'Epinay .soumettait  à  l'appréciation  du  comité, 
la  Prune  Gloire  d'Epinay,  variété  très  généreuse,  qui  sera 
présentée  au  prochain  congrès. 

De  M.  Bagnard,  de  Sannois,  on  remarquait  des  Brugnon 
précoce  de  Croncels  et  des  Pèche  précoce  Michelin. 

De  M.  Opoix,  des  Brugnon  Early  River's. 

De  M.  Oiive,  de  Villeneuve  le  Roi, de  belles  Poires  Epar- 
gne et  Beurré  Giffard. 

COMITÉ    D'ARBORICULTURE  D'ORNEMENT 

Deux  lots  très  intéressants  de  rameaux  d'arbustes  :  l'un, 
de  MM.  Simon  Louis  frères,  de  Nancy,  contenant  entre  au- 
tres :  Tamarix  odessana,  Hydrangea  arborescens,  Caty- 
canthus  occidentalis,  Hypericum  Moserianum,  Sambucus 
niger  foliis  luteis,  llex  aquifolium  lutescens,  etc.  :  l'autre, 
de'  M.  Charles  Baltet,  de  Troyes,  renfermant  des  rameaux 
à  fruits  ornementaux  de  :  Berberis  dulcis,  Eleagnus  lon- 
gipes,  Fusain  à  feuilles  de  Lin ,  Phyllirea  Vilmoriniana, 
Leycesteria  formosa,  Pterocarya  caucasica,  etc. 

COMITE    DE    CULTURE     COTAI. ÈRE 

M.  11.  Rigault,  de  Groslay,  avait  apporté  seize  variétés  de 
Pommes  de  terres  de  premier  choix,  d'une  beauté  excep- 
tionnelle. 

M.  A.  Lefèvrë,  quelques  variétés  de  Fraisiers  ,lcs  '/  sai- 
sons. 

M.  l'abbé  Thivolet,  une  nouvelle  fraise  remontante,  nom- 
mée Fraise  de  St- Antoine,  que  le  comité  a  demandé  à  revoir 
en  automne. 

COMITÉ    DES   ORCHIDÉES 

M.  Maron  continuait  la  série  de  ses  beaux  et  intéressants 
hybrides,  par  la  présentation  des  L;elio-Callleya  corbeil- 
lensis,  Lailio-Cattleya  velutino-elegans  el  La'lio-Catlleija 
intermedia  flava. 

MM.  Cappe  et  fils,  du  Vésinet,  soumettaient  à  l'apprécia- 
tion du  oumu  un  très  beau  Cattleya  Pineli  X-  C.  aurea. 
qui  a  été  récompensé  d'un  certificat  de  mérite  de  2°  classe, 

Enfin  M.  I.avanchy,  jardinier-chef  au  Jardin  Botanique 
de  la  Faculté  de  Médecine,  avait  deux  beaux  spécimens  de 
Cattleya  Sa  ideriana  et  de  Dendrobium  Warneri. 

i.  FOSSEY. 


LE   JAIiliIN 


257 


LE  JARDIN.  -  N°  277.  —  5  SEPTEMBRE  1898. 


CHRONIQUE 


L'horticulture  el  le  jardinage  seraient-ils  la  profession 
prêtant  par  excellence  à  la  longue  durée  et  à  la  conservation 
de  la  \  ii'".'  On  serait  disposé  à  le  croire  en  présence  des 
général  ions  de  pral  iciens  qui  se  succèdent,  sans  qu'on  puisse 
constater  en  elles  la  moindre  dégénérescence  intellectuelle. 
La  confrérie  des  jardiniers  deTroyes  célébrait,  ces  jours  der- 
niers, le  centenaire  de  sa  fondatic f  notre  ami  Charles  liai 

tet  rappelait  — avec  une  légitime  fierté  —  que  cinq  géné- 
rations «le  sa  famille  étaient  inscrites  sur  les  registres  d'a- 
dhésion. Le  héros  de  la  fête  et  le  doyen  de  la  confrérie 
porte  vertement  ses  92  printemps.  Soyez  donc  jardinier,  si 
vous  voulez  vivre  longtemps! 

*      * 

l'n  nouveau  genre  de  vin  qui  fera  le  bonheur  des  gens 
du  Midi  !  Le  vin  àgoul  d'ail.  L'Agriculture  Moderne  signale 
l'apparition,  à  Bordeaux,  d'un  vin  tellement  alliacé  qu'il  en 
était  absolument  imbuvable  et  le  même  phénomène  se 
retrouvait  dans  toutes  les  barriques  provenant  d'une  même 
cave.  Il  était  difficile  de  supposer  que  le  vigneron  eut  fait 
macérer  des  gousses  d'ail  dans  sa  cuvée  pour  lui  donner 
delà  valeur.  La  cause  est  toute  différente  et  n'en  est  pas 
moins  très  curieuse  :  le  goût  si  caractéristique  d'ail  est  dû 
à  une  fermentation  opérée  au  contact  de  la  levure.  Le  plâtre 
contenu  dans  nue  pendre  cryptogamicide,  employée  en 
traitement,  avait  subides  modifications  et  donné  finalement 
de  l'acide  sulthydrique  qui,  en  présence  de  l'alcool,  au  rail 
produit  des  traces  d'éther  sulfhydrîque,  corps  doué  de  qua- 
lités alliacées  des  plus  prononcées. 

C'est  donc  toujours  du  Nord  que  nous  vient  la  lumière! 
Le  Nord  Horticole  nousdonned'intéressants  renseignements 
sur  la  construction  prochaine,  à  Baîlleul,  d'une  serre  aux 
dimensions  colossales.  Elle  serait  tout  en  fer,  longue  de 
80  mètres  sur  18  de  largeur  avec  H  mètres  de  hauteur  dans 
sa  partie  centrale.  Terminée  au  mois  de  novembre  prochain. 
elle  serait,  à  cette  époque,  entièrement  garnie  de  Chrysan 
thèmes.  Il  est  à  peu  prés  certain  que  de  telles  dimensions, 
données  à  une  serre,  permettraient  d'y  organiser  une  exhibi- 
tion particulière,  qui  dépassera  de  beaucoup  tout  ce  que  les 
particuliers  on  les  spécialistes  avaient  pu  se  permettre 
jusqu'ici . 

Nous  avons  l'habitude,  en  France,  de  nous  plaindre  tou- 
jours'? Que  defoisavons-nous  entendu  direquel'Etatne  s'oc- 
cupait pas  assez  des  intérêts  de  l'horticulture.  Le  piquant  dé 
la  chose  c'esl  que,  presque  toujours,  on  ajoute,  quand  on 
s'est  bien  plaint  :  voyez  donc  ce  qui  se  passe  en  Angleterre! 
Pour  une  fois,  nous  devons  constater  que  les  choses  se 
passent  beaucoup  mieux  chez  nous.  Sir  Trevor  Lawence, 
dont  la  grande  autorité  ne  saurait  être  suspectée,  se  plai- 
gnait, récemment,  que  l'Angleterre  futencore  privéedetoute 
intervention  de  l'Etat  en  ce  qui  concerne  l'horticulture.  Le 
distingué  amateur  semble  même  croire,  d'après  la  Semaine 
Horticole,  à  qui  nous  empruntons  ces  détails,  que  cette 
question  technique  ne  sera  jamais  réglée  en  Angleterre  d'une 
façon  satisfaisante. 

Le  Dr  Staes  vient  de  signaler  un  nouvel  ennemi  des  Or- 
chidées. C'est  une  sorte  de  Punaise  qui  répond  au  nom  de 
Phytocoris  militaris  et  qui  s'attaque  particulièrement  au 
Dendrobiiun  Phalœnopsis.  Les  feuilles  sont  parsemées  de 
taches  jaunâtres  ou  grisâtres  et  les  plantes  det  iennent  lan- 


lissanfes.  Le  dommage  est  dû  aux  piqûres  que  fait  l'in- 
secte en  suçant  le  suc  des  feuilles.  La  larve  est,  jaunâtre, 
rayée  de  noir,  tandis  que  l'adulte  est  rouge  sang  avec  des 
dessins  noirs  ou  brun  noirâtre,  ("est  tout  ce  qu'on  sait,  jus- 
qu'ici, de  cet  insecte,  dont  les  mœurs  sont  eneore  ignorées 
et  la  patrie  inconnue.  On  a  conseillé  des  seringages  avec 
du  savon  noir  et  une  infusion  de  quassia. 

* 

*  # 

L'origine  des  Rosiers  Thé  est  un  peu  plus  que  séculaire. 
<  est  en  1793  que  Dawson,  un  amateur,  introduisil  en  An- 
gleterre une  variété  qui  semble  èi  re  le  Rosa  indien  odorata. 
lieux  ou  trois  autres  variétés  parurent,  en  180:!;  le  coloris 
rouge  pourpre  fil  son  apparition  en  1809  et  le  jaune  en  1824. 

I  u  1:835,  Rivers  cultivait  50  variétés  qui  sont  à  peu  près 

toutes  disparues  actuellement.  Devoniensis,  encore  cultivé, 

date  de  1838.  Depuis  cette  époque,  les   rosiéristes  anglais 

ont  un  peu  délaissé  l'obtention  des  Rosiers  Thé  et    la  plu 

part  des  variétés  sont  d'origine  continentale. 

* 

Si  la  France  a  ses  Truffes,  qui  sont  un  de  ses  titres  de 
gloire,  notre  colonie  d'Afrique  revendiquerait  ses  Terfas, 
plus  volumineux,  à  chair  blanche,  mais  ne  présentant  pas- 
ce  parfum  de  haut  goût  qui  donne  à  la  Truffe  son  incontes- 
table valeur.  On  vient  de  retrouver  un  représentant,  de  ce 
groupe,le  TerfeziaLéonis,  dans  ledépartement  des  Landes. 

II  y  vient,  comme  en  Algérie,  sous  les  Helianthemum.  (  >n 
a  eu  l'idéede  le  cultiver  sous  cette  plante,  maison  ne  saura 
que  dans  quelques  années  si  les  résultats  sont  favorables, 
car  le  développement  de  ces  Tubéracées  est  excessivement 
lent.  En  raison  de  la  latitude  de  Paris,  la  maturité  y  aurait 
lieu  probablement  de  juillet  en  août.  On  aurait  ainsi  une 
Truffe  d'été  qui  permettrait  d'attendre  la  récolte  des  tuber- 
cules du  Périgord. 

*  * 

I  ,a  Nouvelle-Calédonie  nous  servirait-elle  à  autre  chose  qu'à 
j  reléguer  <\<^  tonals'.1  [l  parait  que  le  café  qui  eu  provient 
peut  être  classé  à  la  tête  des  meilleurs  cafés  doux,  valant 
presque  le  Moka  d'origine,  avec  un  goût  des  plus  agréables, 
sans  acreté  ni  montant.  Il  pourrait  donc  être  utilisé'  direc- 
tement, sans  avoir  besoin  d'être  mélangea  d'autres  sortes. 
Surplace,  on  le  vend  175  francs  le  quintal  et,  déjà,  on  en  a 
livré  au  commerce  pour  500.000  francs,  dans  l'espace  d'une 
année.  Les  plantations  se  chiffrent  déjà  par  une  étendue  de 
deux  mille  hectares  et,  bientôt,  d'autres  seront  organisées, 
carôO.000  hectaress  de  terrain,  paraissent, être  favorables  à  la 
culture  du  Caféier.  Alors,  on  pourra  compter  sur  une  produc- 
tion de  300.000  quintaux  qui  seront  susceptibles  de  rap- 
porter à  notre  colonie  un  total  de  soixante  millions  de 
francs: 

MM.  Bedford  et  Pickering  ont  fait  d'intéressantes  obser- 
vations sur  les  graines  appartenant  à  des  fruits  ,|e  même 
e  pèce,  mais  de  dimensions  différentes.  Dans  une  même 
espèce,  les  résultats  sont  les  mêmes,  dans  le  Pommier,  par 
exemple,  que  les  loges  soient  à  plusieurs  graines  ou  n  en 
l'enferment  qu'une  seule.  Quant  aux  graines  de  fruits  de 
petites    dimensions,    elles    paraissent    être  meilleures    el 

germent  avec  plus  de  facilité  que  les  autres. 

■ 

*  * 

La  Nature  donnedes détails  qui  ne  manquent  pasd'inti 
sur  la  production   des  parfums  dans  le  département  des 
Alpes-Maritimes.  Un  plant  de  Violette  peut  fournir  20gram 
mes  de  fleurs.  Une  cueuilleuse  récolte,  dans  une  matinée, 
20  kilogrammes  de  roses  et,  dans  une  journée,  10  de  \  iolettes. 
Un  kilogramme  d'essence  de  néroli  exige  mille  kilogram- 
mes de  Heurs  ,r<  trangerou  [dus  ,|  un  million  defleurs.  Cinq 
millions  de  fleurs  de  rose  ou  16.000  kilogrammes  sont  néces 
saires  pour  obtenir  1  kilogramme  d'essence. 

P.  HARIOT. 


LE    JARDIN 


NOUVELLES   HORTICOLES 

Ecole  nationale  d'horticulture  de  Versailles. 

—  A  la  suite  des  examens  de  fin  d'études  et  par  décision 
de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture,  le  Diplôme  de  l'Ecole 
nationale  d'horticulture  a  été  accordé  aux  élèves  dont 
les  noms  suivent,  classés  par  ordre  de  mérite  et  qui  ont 
obtenu  une  moyenne  générale  de  14  points: 

1.  Labroj  :  2.  Davoine;  :!.  Maurieeau;  4.  Dental:  5.  Go- 
billot;  6.  Marie;  7.  Faure;  8.  Dehaine;9.  Fleury;  10.  Rou- 
haud;  11.  Bastardie;  12'.  Denis;  13.  Charles;  14.  Rollot. 

Le  Certificat  d'études  a  été  remis  aux  élèves  classés 
ensuite,  et  désignés  ci-après,  qui  ont  obtenu  une  moyenne 
générale  de  12  : 

15.  Danaux;  16.  Roth;  17.  Mazière;  18.  Dons;  19.  Bi- 
chon ; 20.  Bodin;  21.  Potié;  22.  Duménil;23.  Vivier. 

Les  deux  élèves  Labroy  et  Davoine,  classés  les  premiers, 
ont  obtenu  un  stage  d'une  année  pour  continuer  leurs 
études  ila ii ^  de  grands  établissements  horticoles  de  la  France 
el  de  l'Etranger.  1  Ine  allocation  de  1.200  francs  sera  affectée, 
comme  chaque  année,  à  chacun  de  ces  stagiaires.  En 
outre,  une  médaille  d'or  a  été  attribuéeà  l'élève  Maurieeau, 
classé  3' .  une  médaille  d'argent  à  l'élève  Dental,  classé  4', 
et  enfin  une  médaille  de  bronze  à  l'élève  Gobillot,  classé  5". 

Rappelons,  à  cette  occasion,  que  l'admission  à  l'Ecole  a 
lieu  par  voie  de  concours,  que  les  candidats  doivent  être 
ftgés  de  16  ans  au  moins  et  de  26  ans  au  plus  et  enfin  que 
les  demandes  d'admission,  rédigées  sur  papier  timbré,  doi- 
vent  être  adressées  à  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture,  à 
Paris,  avant  le  l."î  septembre.  Le  concours  aura  lieu  à 
l'Ecole,  devant  un  Jury  nommé  par  le  Ministre,  le  lundi 
lu  octobre  prochain. 

Des  bourses,  au  nombre  de  six,  d'une  valeur  de  1.000  fr. 
el  pouvant  être  fractionnées,  seront  accordées,  à.  la  suite 
de  ce  concours,  en  tenant  compte  à  la  fois  de  l'ordre  de 
classement  des  candidats  et  de  la  situation  de  fortune  des 
familles. 

Les  congrès  pomologiques  de  1898.  —  Con- 
grès pomologique  de  Dijon.  —Le Congrès  de  porno- 
logique,  organise  à  Dijon,  le  15  courant,  par  la  Société 
ponK>logique,de France,  s'occupera,  pendant  cette  10°  session  : 

1"  De  l'appréciation  des  fruits  admis  à  l'étude; 

2"  Des  fruits  spécialement  étudiés  et  présentés,  soit  parla 
Commission  permanente  des  études,  soit  par  les  Commis- 
sions pomologiques  locales  ; 

3°  Lies  variétés  de  fraises,  qui  seront  admises  à  l'étude, 
d'après  les  renseignements  fournis  dans  le  cours  de  l'année 
et  d'après  les  rapports  des  Commissions; 

1  De  la  révision  du  catalogue  des  fruits  adoptés,  d'après 
les  rapports  des  commissions  pomologiques; 

5"  De  l'étude  et  delà  dégustation  des  fruits  déposés  sur  le 
bureau; 

6"  De  la  situation  financière  de  la  Société; 

7°  De  la  médaille  à  décerner  à  la  personne  qui  a  rendu  le 
plus  de  services  à  la  Pomologie  française; 

8"  Du  lieu  où  se  fciendrala  session  suivante. 

Les  demandés  de  renseignements  relatives  aux  formalisés 
:i  remplirpour  prendre  part  aux  travaux  du  Congrès,  ded- 
vent  être  adressées  à  M.  le  Président  de  la  Société  pomolor 
giijiiede  France,  place  Sathonay,  à  Lyon. 

Congrès  pomologique  du  Mans.  —  Parmi  les 
questions  mises  à  l'ordre  du  jour  du  Congrès  pomologique 

organisé  par  l'Association  pomologique  française  et  qui 
aura  lieu  au  Mans,  du  6  au  9  octobre  prochain,  nous  trou- 
vons les  suivantes  : 

1°  Parasites  et  maladies  du  Pommier  et  du  Poirier.  Sé- 
lection des  fruits  à  cidre. 

2°  Indiquer  quelles  sont  les  variétés  qui  pourraient  être 


introduites  dans  la  Sarthe,  avec  succès,  en  tenant  compte 
delà  richesse  du  fruit  et  des  qualités  de  l'arbre  au  point 
de  vue  de  la  rusticité  et  de  la  nature  du  sol  qu'il  préfère. 

3°  Monographie  générale  des  meilleurs  fruits  à  cidre  du 
département  de  la  Sarthe. 

4°  Variétés  nouvelles  de  pommes  et  poires  à  cidre. 

5°  Variétés  étrangères  recorn  ni  andables  de  fruits  à  cidre 
et  à  poiré. 

6°  Culture  du  Pommier  dans  les  champs  et  les  patu- 
rages. 

7"  Du  choix  des  intermédiaires  dans  l'élevage  du  Pom- 
mier. 

8°  De  l'application  des  engrais  à  la  culture  des  Pom- 
miers. 

9U  De  la  dessication  des  fruits  à  cidre. 

10°  Commerce  et  exportation  des  cidres  et  poirés,  etc. 

Les  personnes  se  proposant  de  prendre  part  au  congrès, 
devront  adresser  leur  déclaration,  avant  le  15  septembre,  à 
M.  Brière,  commissaire  général,  au  Mans. 

Congrès  pomologique  de  Quimperlé.  —  Parmi 
les  questions  mises  à  l'ordre  du  jour  du  Congrès  pomolo- 
gique organisé  par  le  Syndicat  pomologique  de  France  et 
qui  aura  lieu  à  Quimperlé,  du  li  au  9  octobre,  nous  rele- 
vons les  suivantes  : 

A.  —  Culture  des  arbres  à  cidre  et  à  poiré.  —  Choix  des 
sujets.  —  Pépinières.  —  Plantation.  —  Engrais.  —  Gref- 
fage. —  Soins  à  donner.  —  Choix  des  variétés.  —  Espèces 
à  recommander  dans  chaque  région. 

B.  —  Maladies  et  ennemis  des  arbres  à  cidre. —  Remèdes 
et  moyens  efficaces  pour  les  combattre  et  les  détruire.— 
Protection  des  oiseaux  insectivores. 

C.  —  Récolte,  conservation,  emballage  et  transport  des 
fruits.    ■-  Précautions  à  prendre.  —  Dessication,  etc. 

Les  mémoires  devront  parvenir  à  M.  Boby  de  la  Cha- 
pelle, secrétaire-général,  à  Champloret-en-Saint-Servan, 
(Ille-el  Vilaine),  avant  le  15  septembre  au  plus  tard. 

A  la  Société  nationale  d'horticulture  de  France. 
—  Un  concours  de  Dahlias,  Glaïeuls,  Bégonias,  Asters, 
Roses,  Plantes  vivaces  et  Fruits  de  table,  aura  lieu,  en 
l'Hôtel  de  la  Société  nationale  d'horticulture  de  France, 
84,  rue  de  Grenelle,  à  Paris  ,  les  22  et  23  courant.  Ce  con- 
cours sera  ouvert  gratuitement  au  public,  le  jeudi  22,  de 
2  heures  à 6  heures  du  soir,  et  le  vendredi  23,  de  9  heures 
du  malin  à  (i  heures  du  soir. 

Les  demandes,  pour  prendre  part  à  ce  concours,  doivent 
être  adressées,  avant  le  15  courant,  à  M,  le  Président  de 
la  Société.  81,  ruede  Grenelle,  à  Paris. 

Les  colis-postaux  pour  les  établissements 
français  de  la  Grande-Comore  et  d'Anjouan.  — 
Depuis  le  1er  août,  des  colis-postaux  du  poids  maximum 
de  5  kilogrammes  peuvent  être  échangés  avec  les  établis- 
sements français  de  la  Grande-Comore  et  d'Anjouan. 

Les  taxes  actuellement  perçues  pour  l'affranchissement 
des  colis-postaux  à  destination  des  colonies  françaises  de 
Sainte-Marie  de  Madagascar,  de  Mayotte  et  de  Nossi-Bé 
seront,  applicables  aux  colis  postaux  à  destination  de  la 
Grande  Comore  et  d'Anjouan. 

Exposition  internationale  d  horticulture  de 
St  Pétersbourg.  ~  Nous  venons  de  recevoir  le  pro- 
gramme de  cette  exposition  dont  nous  avons  déjà  parlé  à 
diverses  reprises (1)  et  qui  aura  lieu  du  5/17  mai  au  15  27 
mai  1S99. 

Les  concours,  au  nombre  de  210,  seront  répartis  en  sept 
sections  :  plantes  nouvelles  (11  concours),  plantes  d'orne- 
ment diverses  (19),  culture  d'appartement  (13),  plantes  par 
familles,  genres  et  espèces  (125),  bouquets  et  compositions 
florales  (3).    fruits  et  légumes,  arbres  fruitiers   provenant 

(t)  Le  Jardin,  1898,  n°  269  et  273,  pages  130  et  196, 


LE  JARDIN 


259 


des  cultures  de  l'exposant  (24),  objets  techniques  exposés 
pur  le  producteur  (15). 

Les  prix  seront  décernés  conformément  aux  règlements 
fixés  parla  Société  impériale  d'horticulture  russe  et  consis 
teront  en  primes  de  valeur,  diplômes  d'honneur,  médailles 
d'or,  d'argent  et  de  bronze  et  lettres  d'éloge. 

Les  facilités  accordées  au  transport  des  objets  destinés  à 
l'Exposition,  ainsi  que  la  réduction  des  prix,  seront  l'objet 
île  conventions  spéciales  entre  la  Société  impériale  d'hor- 
ticulture russe  et  le  Ministère  des  Communications,  ainsi 
que  les  administrations  des  Chemins  de  fer  et  bateaux  à 
vapeur  privés.  Elles  seront  publiées  sous  peu. 

Les  personnes  désirant  prendre  part  à  cette  importante 
exposition,  devront  en  informer,  au  plus  tard  le  1/13 
mars  1899,  le  Président  de  la  Section  Étrangère,  S.  E. 
M.  Fischer  de  Waldheim,  directeurdu  jardin  botanique  de 
Saint-Pétersbourg. 

Le  commerce  des  fleurs  en  Allemagne.  —  Des 
horticulteurs  allemands  avaient  demandé  au<  louvernement 
d'établir  une  taxe  douanière  sur  les  tleurs  importées  de  l'é- 
tranger, d'Italie  ou  du  midi  de  la  France.  En  1897,  l'im- 
portation s'élevait,  pour  la  France,  à  531  tonnes  représentant 
une  valeur  de  1.600.000  marks  et,  pour  l'Italie,  1.002  ton- 
nes, valant  1.200.600  marks. 

L'association  des  fleuristes  de  l'ouest  de  l'Allemagne,  qui 
vient  de  se  réunira  Mayence,  a  décidé,  à  une  grande  majo- 
rité, nous  dit  La  Feuille  d'Informations  du  Ministère  de 
{Agriculture,  de  protester  contre  toute  taxation  sur  les 
Heurs,  qui  aurait  pour  résultat  d'en  restreindre  la  vente. 

Les  exportations  de  pommes  américaines.   — 

D'août  1897  à  juin  1898,  nous  dit  le  Gardcners  Magazine, 
les  Etats-Unis  et  le  Canada  ont  exporté  913.996  caisses  de 
pommes.  Ceci  ne  représente  qu'un  tiers  du  trafic  de  la  sai- 
son précédente,  pendant  laquelle  2.919.816  caisses  furent 
exportées;  mais  c'est  cependant  une  belle  augmentation 
comparativement  aux  années  précédentes. 

De  ces  exportations,  190.000  caisses  arrivèrent  à  Li\ ci- 
pool,  198.000  à  Londres,  121.000  à  Glascow,  89.000  à  Ham- 
bourg. 

Les  deux  grands  ports  d'exportation  ont  été  New-York 
qui  a  expédié  362.000  caisses,  au  lieu  de  550.000  la  saison 
précédente,  et  Boston, avec  176.000  au  lieu  de  1.000.000  en 
1896-97. 

Les  fruits  en  Californie.  —  Du  récent  rapport  du 
département  de  l'Agriculture  en  Californie,  il  ressort  que 
la  production  totale  des  jardins  fruitiers  de  cet  état,  a  rap- 
porté,en  1897,  la  sommedel06. 1 17.725fr.,  soit  :  19.250.000  fr. 
de  citrons  et  oranges,  1 1.500.000  fr.  de  prunes,  13.000.000  de 
fr.de  fruits  séchés  autres  que  les  prunes,  11.125.000  fr. 
de  raisins,  3.000.000  de  fr.  de  noix,  etc.. 

Les  oranges  d  Australie  en  Angleterre.  —  Le 
premier  arrivage  d'oranges  d'Australie  à  Londres,  a  eu  lieu 
le  20  août;  il  comprenait  8.000  caisses,  contenant  environ 
un  million  et  demi  d'oranges. 

Par  suite  d'un  accident  survenu,  en  coursde  route,  àl'ap- 
pareil  réfrigèrent  de  1'  «  Ormuz  »,  qui  transportait  cette 
cargaison,  les  deux  tiers  des  fruits  sont  arrivés  en  mauvais 
état.  Ce  premier  arrivage  ne  comprend  qu'environ  le  quart 
de  la  récolte  totale,  autant  qu'on  en   peut  augurer  à  présent. 

Protection  des  oiseaux  utiles  aux  Etats  Unis.  — 
Le  Sénat  des  Etats-Unis  a  récemment  adopté  un  bill  dont  il  y 
a  lieu  de  le  féliciter. 

D'après  ce  bill,  sont  prohibés  en  effet  l'importation,  le 
transport  et  la  vente,  à  l'intérieur  du  territoire  américain,  de 
toutes  les  peaux  et  parties  de  peaux  et  plumes  d'une  série 
d'oiseaux  utiles.  Le  but  est  de  protéger  ces  oiseaux  contre 
le  massacre  stupide  qui  en  est  fait  sans  cesse,  afin  de  four- 
nir des  plumes  aux  modistes  pour  les  chapeaux  féminins. 


La  récolte  des  fleurs  de  Lavande  dans  les 
Alpes.  —  La  distillation  des  (leurs  de  Lavande  est  termi- 
née. La  récolle  a  été  abondante  cette  année  :  on  | t  esti- 
mer au  bas  mot,  d'après  la  Petite  Revue,  à  60.  000  kilos, 
la  quantité  de  fleurs  mises  en  serre  dans  la  commune  de 
Séez  (Basses-Alpes). 

A  la  Société  académique  de  l'Aube.  -  A  la 
séance  du  21  août  de  la  Société  académique  de  l'Aube,  sur 
la  proposition  de  M.  Ch.  Baltet,  une  grandi'  médaille  de 
vermeil  a  été  remise,  pour  bons  et  loyaux  services,  à 
M.  E.  Potrat,  père  de  notre  collaborateur. 

M.  E.  Potrat  est,  depuis  20  ans,  au  service  de  M.  le  vi- 
comte Chandon  de  Briailles,  comme  jardinier  en  chef  de  s.i 
propriété  de  la  Cordelière. 

A  la  Société  horticole,  vigneronne  et  forestière 
del'Aube.  — A  la  séance  du  28  août  de  la  Société  horticole, 
vigneronne  et  forestière  de  l'Aube,  notre  collaborateur 
M.  Albert  Maumené,  a  fait,  devant  une  nombreuse  assis- 
tance, une  intéressante  conférence  sur  l'emploi  des  fleurs, 
dans  les  compositions  florales. 

Les  applaudissements  nourris  de  l'auditoire,  dans  lequel 
les  dames  et  demoiselles  dominaient,  ont  été  un  gage  de 
l'intérêt  qu'a  su  éveiller  notre  collaborateur  sur  ce  sujel  :  lait 
des  bouquets. 

Comment  on  conserve  les  Oignons  en  Zélande. 
—  Le  moyen  de  conserver  les  (lignons  dans  la  province 
hollandaise  de  Zélande,  dit  M.  Denaifle,  dans  Chasse  et 
pùchc,  est  intéressant  à  connaître  : 

Les  producteurs  entassent  et  laissent  sur  le  sol  toute  la 
récolte,  souvent  très  importante  de  leur  ferme  ;  ils  la  dépo- 
sent en  tas  allongés,  de  forme  parallélipipédique,  dont  les 
cotés  verticaux  sont  maintenus  par  des  claies  d'osier  fichées 
dans  le  sol  ;  la  partie  supérieure  du  tas  est  recouverte  de 
paille.  Si  vous  questionnez  un  cultivateur  expérimenté  au 
sujet  de  sa  façon  de  procéder,  il  vous  répondra  que  la  vente 
des  Oignons  en  Angleterre  oblige  à  attendre  des  époques 
favorables,  qui  souvent  ne  se  présentent  que  longtemps 
après  la  récolte,  et  que  les  silos  de  bulbes,  analogues  à  ceux 
usités  pour  les  Pommes  de  terre  et  les  Betteraves,  étant  im- 
praticables parce  qu'ils  provoquent  la  pourriture  des  Oi- 
gnons, on  a  dû  adopter  cette  méthode  au  moyen  de  laquelle 
on  obtient  une  conservation  parfaite. 

Il  existe  un  second  moyen  :  on  creuse  des  fossés  de  1°20  à 
2"50  de  profondeur,  de  15  àlS  mètres  de  longueur  et  de  2'"50 
à  3°'60  de  largeur,  puis  on  garnit  l'intérieur  avec  des  plan- 
ches recouvertes  d'une  faible  couche  de  paille  longue,  après 
quoi  ces  fosses  sont  remplies  d'Oignons.  Si  l'on  veut  gagner 
de  la  place,  il  suffira  de  construire,  hors  de  terre,  unepalis- 
sadeun  peu  épaisse  au-dessus  de  la  première.  Cette  palis- 
sade, qui  peut  être  de  hauteur  d'homme,  est  maintenue  par 
des  pieux  enfoncés  en  terre.  Dès  qu'elle  est  construite,  il 
suffit  d'étendre  une  mince  couche  de  paille  sur  le  premier 
lis  et  de  la  remplir  d'Oignons.  S'il  est  nécessaire,  on  peut 
encore  construire,  comme  précédemment, unetroisiènie  pa- 
lissade sur  les  deux  autres  et  la  remplir  d'Oignons.  Le  tra- 
vail terminé,  les  Oignons  sont  logés  pour  tout  l'hiver.  S'il 
survient  une  forte  gelée,  il  faudra  éviter  de  remuer  les  i  li- 
gnons jusqu'à  ce  qu'ils  soient  tout,  à  fait  dégelés.  <  elle  pré- 
caution est  indispensable,  car.  si  les  abris  sonl  ouverts  et 
si  l'on  touche  aux  Oignons  avant  qu'ils  soient  complète 

nient  dégelés,  ils  sont  tous  perdus.  Au' contraire,  en  lé- 

rangeant  pas  les  Oignons  atteints  de  la  gelée,  non  seulemenl 
ils  restent  bons  Remployer  pour  la  consommation,  mais. 

chose   qui    paraîtra  étonnante,  ils  demeurent  aussi    1 s 

peur  la  plantation  que  s'ils  n'avaient   pas  eu  à  souffrir  du 
l!  ad. 

A  la  fin  du  printemps,  alors  que  les  provisions  conser- 
vées dans  lesgreniers  ou  les  magasins  commencent  à  s'épui- 
ser et  que  la  chaleur  du  soleil  réveille  la  fori  ede 


260 


LE   JARDIN 


des  bulbes,  il  esl  indispensable  de  rentrer  les  <  lignonsdans 
une  cave  froide,  ce  qui  peut  s.'  faire  sans  trop  grande  dé- 
pense. De  cette  façon,  la  végétation  sera  retardée  pour  long- 
temps el  il  sera  possible  de  conserver,  jusqu'à  la  nouvelle 
récolte,  les  Oignons  sains  et  mangeables,  au  lien  de  les 
taire  venir  des  contrées  du  Midi  à  des  prix  exorbitants. 

Soufrage  des  Pois.  —  «  J'at  été  frappé,  nous  dit 
M.  Dupont,  dans  le  Biil/etin  de  la  Société  d'horticulture 
de  Saône  et  Loire,  en  traitant  nies  Rosiers  au  soufre,  de 
la  grande  analogie  qui  existait  entre  le  blanc  de  ces  der- 
nier, ci  celui  des  Pois.  Je  résolus  donc-  de  traiter  ceux-ci 
de  la  même  façon. 

«  Je  commençai  le  premier  traitement  dès  que  les  Pois 
furent  levés,  en  renouvelant  l'opération  de  quinze  en 
quinze  jours.  Je  suis  arrivé,  avec  ce  procède'-,  à  récolter  mes 
Pois  ridé  sucré  de  Knigt,  sans  tache  bien  apparente  de 
blanc. 

«  Je  'lois  dire  que,  au  deuxième  et  au  troisième  trai- 
tement, j'ai  constaté  quelques  brûlures  occasionnées  par 
le  soufre,  mais  cet  inconvénient,  bénin  du  reste,  n'est  pas 
à  mettre  en  ligne  avec  les  beaux  résultats  que  le  traite- 
ment   l'ait  obtenir.   » 


EXPOSITIONS   ANNONCÉES 


Milan.  —  Du  10  au  1k  novembre  1808.  —  Exposition  spé- 
ciale de  Chrysanthèmes,  organisée  par  laS'ociefana^ïonate 
italiana  dd  Crisantemo.  —  ('ne  section  internationale  spé- 
ciale est  réservée  aux  amateurs  et  jardiniers  étrangers.  — 
Adresser  les  demandes  à  la  présidence  .le  la  Société,  Via 
UgoFoscolo,  à  Milan  (Italie),  avant  le  il  octobre. 

Le  Mans.  —  Du  6  au  0  octobre  1808.  —  Quinzième  con- 
cours GÉNÉRAL  ET  SEIZIÈME  CONGRÈS  POMOLOGIQUE,  organisé 
avec  le  concours  de  l'Etat,  des  départements,  de  la  Manche, 
d'Ille  et  Vilaine,  delà  Sarthe,  de  la  ville  du  Mans,  du  Syn- 
dicat des  agriculteurs  de  la  Sarthe,  etc.,  par  l'Association 
pomologique  française.  —  Adresser  les  demandes  à 
M.  Brière,  commissaire  général  du  Concours,  au  Mans. 

Saint-Pétersbourg."—  Du  li  au  27  mai  1899.  —Expo- 
sition internationale  d'horticulture,  organisée  par  la 
Société  impériale  d'horticulture  russe  à  l'occasion  de  son 
quarantenaire.  —  Adresser  les  demandes  à  M.  Fischer  de 
Waldheim,  directeur  du  Jardin  botanique  de  Saint-Péters- 
bourg (Russie). 

BIBLIOGRAPHIE 


Le  vignoble  champenois  et  l'invasion  phylloxériqbe, 

par  L.  Bonnet.  —  En  livraisons  à  0  fr.  30, paraissant,  tous  les 
quinze  jours.  L'ouvrage  complet  sera  vendu  10  francs.  —Les 
souscriptions  ou  abonnements  sont  reçus  aux  bureaux  du 
Jardin,  et  chez  M.  L.  Bonnet, viticulteur  à  Murigny, près  Reims 
(Marne). 

Nous  venons  de  recevoir  les  6e  et  7°  livraisons  de  cet 
ouvrage  qui  constituera  un  véritable  cours  pratique  de 
viticulture,  clairement  exposé. 

Dans  ces  deux  livraisons,  est  traitée  la  greffe-bouture 
avec  d'excellents  détails  pratiques.  Les  vingt-six  grandes 
ligures, qui  accompagnent  le  texte  et  le  complètent  fort  judi- 
cieusement, ajoutent  encore  au  grand  intérêt  de  l'ouvrage. 

Des  arbres  <-t  arbrisseaux  d'ornement  de  pl«-in  air 
cultivés  pour  leurs  fleurs,  par  A.  Charguei  and,  pro- 
fesseur d'arboriculture  de  la  Ville  de  Paris.  —  Mémoire 
extrait  du  Congrès  horticole  de  lsus. 

Cette  fort  intéressante  brochure  contient,  en  outre  de 
judicieux  conseils  sur  la  taille  à  appliquer  aux  arbres  et 
arbrisseaux  d'ornement  de  plein  air  cultivés  pour  leurs 
fleurs,  deux  tableaux  très  clairs  et  très  utiles,  résumant, 
sous  forme  de  listes  avec  époque  de  floraison,  les  arbres  et 
arbustes  qu'il  convient  de  tailler  soit  au  printemps,  soit 
après  la  floraison. 

Les  Fraisiers,  par   A.    Millet.   —   Un  vol.  de  218  pages  avec 

55  ligures.  —  u.  Dom  et  Librairie  agricole,  éditeurs.  —  Prix 

2  fr.  50.  —  En   vente  a  la  Librairie  horticole  du  Jardin,  167, 

boulevard  Saint-Germain,  à  Paris. 

Apres  de  fort  intéressantes  pages,  très  documentées  sur 
l'origine  et  l'histoire  des  Fraisiers,  l'auteur  traite  avec 
force  détails  les  diverses  cultures  applicables  aux  Fraisiers: 
culture  dans  les  petits  jardins  dont  la  location  est  annuelle: 
culture  dans  les  petits  jardins,  à  longue  location,  culture 


dans  les  jardins  d'une  certaine  importance,  forçage  des 
Fraisiers  à  gros  fruits,  forçage  des  Fraisiers  des  quatre 
saisons,  culture  des  Fraisiers"  en  pots,  etc. 

C'est,  en  résumé,  une  monographie  des  plus  utiles  et  des 
mieux  documentées  sur  l'histoire  et  la  culture  des  Fraisiers 
et  nombreux  y  sont  les  détails  culturaux  dont  ne  manque- 
ront pas  de  faire  leur  profit  les  lecteurs  de  cet  intéressant 
ouvrage. 
Essais  pratiques  tle  chimie  horticole,  par  Albert  Larba- 

tétrier.  —  Un  vol.  de  136  pages  avec  24  figures.  —  0.  Doin  et 

Librairie  agricole,  éditeurs.  =  En  vente  à  la  Librairie  horti- 
cole du  Jardin,  167,  boulevard  Saint-Germain,  à  Paris. 

«  Ce  n'est  pas,  à  vrai  dire,  un  traité  de  Chimie  appliquée 
au  jardinage  que  nous  présentons  aujourd'hui  au  public 
horticole,  nous  dit  M.  A.  Larbalétrier  dans  son  introduc- 
tion :  c'est,  plus  modestement,  un  petit  manuel  pratique 
d'essais  et  d'analyses  très  simples  pour  la  plupart,  destinés 
à  fixer  l'horticulteur  sur  la  valeur  des  terres,  des  amende- 
ments, des  engrais,  etc.,  qu'il  utilise  journellement.  » 

Et  ce  programme  est  parfaitement  rempli  au  cours  de  ce 
livre,  qui  contient  de  très  pratiques  conseils  ;  les  analyses 
physico-chimiques  et  chimiques  des  terres,  les  eaux  d'arro- 
sages, les  fumiers  et  composts,  les  engrais  chimiques  et  les 
engrais  organiques,  les  produits  insecticides  employés  en 
horticulture,  etc.,  autant  de  chapitres  instructifs. 

Ce  petit  traité  pratique  est  appelé  à  rendre  de  véritables 
services   à  tous    les  jardiniers   et  amateurs  de  jardinage, 
souvent  fort  embarrassés  en  présence  de  ces  questions  de 
chimie  horticole. 
Ija  Bretagne  et  sa  végétation   arborescente,  par  Félix 

Sahut.  —  Brochure  de  40  pages. 

Dans  cette  brochure.  M.  Félix  Sahut  relate  une  visite 
qu'il  a  faite  au  Jardin  des  plantes  de  Rennes,  qu'il  décrit 
en  faisant  part  de  ses  remarques  personnelles;  puis  il  nous 
fait  visiter  les  cultures  du  frère  Henri,  à  Rennes,  et  enfin 
retrace  une  excursion  au  Mont-Saint-Michel  ;  le  tout  est 
accompagné  de  fort  intéressantes  remarques. 
Contribution  à  l'étude  <lc  l'hérédité  et.  des  principes 

<lc  la    formation   des  races,  par  J.   M.   Harraca.  —   1  vol. 

in-12.  —  Prix  :  2  francs.  —  Félix  Alcan,  éditeur. 

L'auteur  ne  revient  pas  sur  l'exposé  des  lois  de  l'hérédité 
et  de  la  variation,  exposé  qui  a  été  magistralement  fait  par 
Darwin,  mais  il  s'attache  à  préciser  le  déterminisme  de  faits 
établis,  de  phénomènes  simples  pour  aboutir  graduellement 
aux  plus  complexes.  Les  conclusions  pratiques  qui  se 
dégagent  déjà  de  ces  premiers  essais  sont  d'une  grande 
importance  pour  toutes  les  sciences  appliquées  ayant  la 
vie  pour  sujet  :  sciences  médicales,  sciences  zootechniques, 
sciences  agronomiques.  Il  en  ressort,  entr'autres,  une 
méthode  nouvelle  de  perfectionnement  systématique  des 
êtres,  capable  d'être  mise  immédiatement  en  jeu. 
.Missouri  Iîotanical  garden,9a  rapport  annuel.  — 

En  outre  du  rapport  du  directeur,  cet  ouvrage  comprend 
de  nombreux  articles,  entre  autres  :  sur  le  Salix  longipes, 
sur  le  genre  Capsicum,  sur  les  Lemnacées  américaines,  sur 
les  Cryptogames  de  la  Jamaïque  et  de  Bahamas,  sur 
VAgave  Washingtoniensis,  sur  une  nouvelle  maladie  des 
Palmiers,  etc.;  de  nombreuses  illustrations,  notamment  le 
Philodendron  cannaefolium,  diverses  espèces  de  Salix. 
de  Capsicum,  d'Agacé,  d'Epidendrurri,  de  Yucca  etd'Apo- 
cynum  sont  jointes  à  ces  articles  et  les  complètent  heu- 
reusement. 
Hie    A.lpen -PQanzen    in     der  Gartenkultur   der   Ticf- 

lnndei-,  par  Erich   Wocke.    —   Un  vol.  de   55*  pages   avec 

22  figures  dans  le  texte  et  4  tableaux.  —  Gustave  Schmidt, 

éditeur  à  Berlin. 

Cet  ouvrage  sur  la  culture  et  l'emploi  des  plantes  alpi- 
nes dans  les  jardins,  est  fort  intéressant  et  bien  compris 
comme  présentation. 

Les  quatre  premiers  chapitres  sont  consacrés  à  l'étude 
des  plantes  alpines  dans  la  nature,  avec  de  très  utiles 
indications  sur  lesclimats  et  les  sols  dans  lesquels  se  ren- 
contrent ces  plantes,  les  conditions  biologiques  qui  leur 
conviennent  et  leur  répartition  à  la  surface  du  globe. 

Puis  viennent  sept  chapitres  traitant,  avec  force  détails, 
de  la  culture  des  plantes  alpines  dans  les  jardins:  choix 
d'un  emplacement,  culture  en  pots  et  en  terrines,  soins  à 
donner,  multiplication,  sols  et  composts,  ennemis,  etc. 

L'emploi  des  plantes  alpines  est  ensuite  abordé  dans 
deux  chapitres  illustrés  de  seize  figures,  donnant  plusieurs 
judicieux  exemples. 

Une  longue  liste  des  plus  belles  plantes  alpines  et  subal- 
pines, ainsi  qu'un  chapitre  consacré  aux  espèces  et  varié- 
tés faussement  dénommées  ou  affligées  de  nombreux  syno- 
nymes, complètent  cetouvrage,  dont  la  lecture  est  pour  in- 
téresser tous  les  alpinistes  et  amateurs  de  plantes  alpines; 
ils  y  trouveront  une  foule  de  précieuses  indications  pour 
mener  à  bien  la  culture  de  ces  plantes  alpines  dont  plu- 
sieurs des  plus  gracieuses  sont  si  délicates. 


LE   JARDIN 


261 


sur  tous 
tous  les  pi 


CHRONIQUE     FLORALE 

Les  fleurs  les  15  et  25  août.  -  Corbeille  d'Or- 
chidées et  de  raisin.  —  Fête  des  fleurs  à  Luchon 
et  à  Cauterets.  — 

léaoût  —  La  Sainte-Marieestunedatedans  le  commerce 

des  Heurs  parisien.  C'est  peut-être  la  seule  fête  où  la  vente 
des  fleurs  soit  aussi  accentuée  sur  les  marchés,  quoique, 
depuis  quelques  années,  on  sente  cependant  un  amoindrisse- 
ment assez  sensible  dans  les  achats. 

C'est  un  plaisir  de  voir,  dés  le  12  aoiit,  l'envahissement 
des  trottoirs  par  les  fleurs, 
les  quais  et  sur 
nts.de  1  Ile  Saint- 
Louis  au  Pont-neuf. 

Cet  ensemble  de  trot- 
toirs, d'où  débordent  tout 
un  amoncellement  de  plan- 
tes en  pots  qui  prennent 
la  place  de  la  «  bourri- 
che »,  ne  suffit  plus  au  dé- 
chargement des  nombreu- 
ses voitures  des  horticul- 
teurs qui,  sans  cesse,  arri- 
vent et  que  l'on  ne  sait  plus 
où  loger.  Tant  pis,  les  der- 
niers arrivés  seront  plus 
mal  placés,  car  on  doit 
les  reléguer  jusque  sur  le 
Parvis  Notre-Dame  et  dans 
la  rue  d'Aréole. 

Je  rencontre,  sur  le  quai, 
quelques  horticulteurs  de 
connaissance  et  nous  tâ- 
chons d'évaluer  le  nombre 
de  voitures  qui  ont  amené 
des  plantes. 

Sept  cent  horticulteurs, 
au  bas  mot,  sont  là,  tous 
avec  plusieurs  charrettes 
de  plantes;  peu  n'en  ont 
qu'une  seule,  la  plupart 
en  ont  deux,  trois  ou  qua- 
tre, quelques  uns  cinq  et 
six.. Vous  faisons,  sur  place. 
une  statistique  approxima- 
tive, qui  reste  encore  au- 
dessous  de  la  vérité.  En  ne 
comptant  que  deux  voitu- 
res en  moyenne  par  horti- 
culteur, cela  représente  le 
eh i tire  de   quatorze  cents   voitures  de    plantes 


Fig.  112.    —  Corbeille    d' 

(D'après  une  photographie  comm 


iurs,  pour  ce  seul  juin-,  à  prés  d'un  million;  je  ne  émis 
pas  qu'ils  aient  beaucoup  exagéré,  car,  endehors  de  cemar- 
ché,  à  quelques  uns.  à  la  Madeleine  parexemple,  on  a  vendu 
quantités  et  des  quantités  de  plantes.  Et  puis,  il  y  a 
le  marché  des  Halles  et  le--  livraisons  faites  directement 
chez  les  fleuristes. 

Les  horticulteurs  'le  l 'aris  et  des  environs  sent  dans  la  joie 
lorsqu'il  voient  arriver  la  Ste-Marie  et  la  St-Louis  ;  c'est 
qu'ils  ont  bien  peiné  pour  obtenir  leurs  plantes  parfaite- 
ment fleuries  pour  eeiie  date,  et  ce  n'est  que  justice  que 
toutes  ces  piaules  soient  vendues.  Ils  n'ont  pas  perdu  leur 
temps,  je  vous  assure,  et,  dés  six  heures  du  soir,  le  12.  la 
vente  commence  ;  dans  toutes  les  directions,  s'ébranlent  des 

voitures  à  bras,  bondées  d1' 
plantes.  Déjà,  en  face  des 
boutiques  des  fleuristes,  le 
trot  loirs  sont  encombrés  de 
pots  et  ou  ne  rencontre  que 
charrettes  de  plantes.  Jus- 
qu'à dix  heures  du  soir,  la 
vente  continue  et  c'est  un 
va  et  vient  d'hommes', 
poussant  des  brouettes  de 
plantes,  pour  les  assorti- 
ments, d'étalages  en  éta- 
lages. 

Le  13,  la  vente  en  gros 
reprend  à  quatre  heures  du 
matin  et  toute  une  fourni  il- 
Iière  se  remet  en  mouve- 
ment. Les  transactions  se 
font  à  la  lueur  des  étoiles. 
Ah  !  l'admirable  coup 
d'oeil  que  ce  marché,  à 
minuit,  avec  ces  rives  de 
la  Seine  reflétant  les  lan- 
ternes multicolores,  colo- 
rant, comme  en  une  autre 
Venise,  les  eaux  du  grand 
fleuvequi  ne  leeéde  en  rien 
au  charme  de  l'Adriatique. 
Et,  quand  l'aube  vient 
éclairer  cet  incomparable 
panorama,  que  le  graud 
Louvre  et  les  tours  Notre- 
Dame  apparaissent,  et  que, 
du  nord-est,  une  brise  ra- 
fraîchissante se  ré  pan  il 
dans  la  ville  en  éveil, on  se 
demande  si  l'on  peut  trou- 
ver au  monde,  plus  belle 
cité  et  plus  beau  specta- 
c\e! 


Orchidées  et    de    Raisin. 

uniquée  par  la  maison  I Iiaume). 


à  raison 
de  trois  cents  plantes  par  voiture,  on  obtient  le  joli  nombre 
de  quatre  cent  vingt  mille  potées.  La  moitié  étant  vendue 
en  gros  à  une  moyenne  de  soixante  quinze  centimes  et 
l'autre  moitié  à  un  franc  cinquante,  le  chiffre  total  des 
affaires  de  ce  seul  marché,  donne  la  somme  rondelette  de 
deux  cent  quarante  sept  mille  cinq  cent  francs,  un  peu 
plus  de  trois  cent  cinquante  francs  par  horticulteur.  Ce 
qui  prouve  que  je  suis  au-dessous  de  la  vérité,  c'est  que  la 
majorité  des  horticulteurs  ont  fait  pour  plus  'le  quatre  cents 
francs  et  que  plusieurs  ont  de  beaucoup  dépasse  ce  chiffre. 
Un  seul  horticulteur,  indépendamment  d'une  quantité 
d'autres  plantes,  a  vendu  six  cents  Fuchsias.  11  esl  vrai 
que  beaucoup  d'horticulteurs  travaillent  depuis  longtemps 
pour  les  13  et  25  août. 
Certains  journaux  quotidiens  ont  évalué  la    vente  des 


Mais  voici  huit  heures,  l'heure  où  toutes  les  voitures  des 
horticulteurs  doivent  partir,  laissant  les  trottoirs  libres  à  la 
circulation  ;  on  est  un  peu  plus  tolérant  aujourd'hui, 
et  les  voitures  ne  parlent  pas  aussi  vite  que  d'habitude. 
Il  va  cependant  falloir  céder  la  place  aux  passants  et  aux 
acquéreurs,  car  le  marché'  au  détail,  qui  se  tient  le  13  ci  le 
1 1.  va  s'ouvrir. 

Déjà,  les  marchandes  sont  depuis  longtemps  à  leur  poste 
et  inondent  d'eau  le  trottoir,  pour  donner  un  peu  de  fraî- 
cheur :  il  fera  si  chaud  ! 

Puis,  au  fur  et  à  mesure  le  leur  achat,  les  plantes  s,, ut 
présentées  le  mieux  possible  et  les  pois  sont  encollèrettés 
!  ■  beau  papier;  le  quai  devient  un  véritable  parterre. 

Toutes  les  marchandes  îles  quatre  saisons  se  -ont  laites 
bouquetières  ambulantes  et  ont  dévalisé  le  marché  aux  fleurs 
des  Halles. 


262 


LE   JARDIN 


Partout,  dans  les  petits  kiosques,  dans  les  vues  où  se  sont 
installées  des  bouquetières  et  chez  les  fleuristes,  la  \  ie  est 
active;  on  monte,  on  toupillonne,  on  confectionne  gerbes  et 
corbeilles  ! 

Les  «  Marie  »  sont  légion,  elles  plus  riches,  comme  les 
moins  fortunées,  ont  étëfêtées  ce  jour.  Rares  étaient  les  pas- 
sants qui,  sous  un  »oleil  île  feu,  s'en  allaient  les  mains 
vides,  et,  le  quart  des  parisiens  portait  des  (leurs  à  un 
autre  quart. 

Les  ouvriers  portaient  les  pots  avec  des  délicatesses  mala- 
droites; les  enfants  montaient  les  escaliers  noirs,  aux  mar- 
ches tremblantes,  un  pot  d'CEillet  ou  de  Réséda  sous  le 
bras,  pensanl  au  gros  baiser  qu'ils  allaient  donner  à  la  ma- 
man. Les  riches  avaient,  dès  la  veille,  donné  leurs  cumulan- 
des aux  grands  fleuristes. 

Il  va  eu  des  fleurs  dans  le  simple  logis,  comme  dans  les 
somptueux  appartements.  Il  y  a  eu  des  fleurs  dans  les 
églises  et  dans  les  cimetières.  îles  fleurs  blanches,  portées 
en  souvenirs  des  «  Marie  »  absentes  ou  qui  ne  sont  plus  ! 

La  Saint-Louis  est  une  répétition  peut-être  un  peu  amoin- 
drie, du  lô  août.  Et,  aux  Halles  comme  au  marché,  c'est 
tout  une  gamme  de  brillants  coloris.  Aux  Halles,  voici  les 
rosiéristes  de  Grisy-Suisnes  de  Mande  et  de  Lignolles. 
Au  marché  du  quai,  ce  sont  tous  les  horticulteurs  des  envi- 
rons de  Paris, avec  leurs  cargaisons  de:  Fuchsia,  Hortensia, 
Hydrangea  paniculata,  Canna,  Lilium,  Bouvardia,  Br- 
gonia,  Myoporum,  Pelargonium,  Tubéreuses,  Rosiers.  Œil- 
lets. Reines-Marguerites,  Pervenches  de  Madagascar,  etc. 
Ce  sont,  comme  l'a  fort  bien  dit  Alexandre  Hepp  :  «  Des 
fleurs,  des  fleurs  par  charretées  ;  toute  la  palette,  toute  la 
cassolette  des  jardins,  en  pots,  en  gerbes,  en  bouquets!  » 

# 

*  * 

Elle  est  bien  jolie,  de  bon  goût  et  très  artistique  cette 
association  d'Orchidées  et  de  raisin,  comme  du  reste  tout 
ce  qui  est  composé  par  la  maison  Lachaume. 

C'est  un  panier  tout  en  bambou  avec  un  montant  verti- 
cal de  chaque  côté,  surmonté  de  deux  autres  brandies  sfe 
rejoignant  en  triangle  et  formant    anse.  Un  Cocos  lance 

luleusemenl  ses  frondes,  tandis  que,  à  la  base,  se  dressent 

ou  retombent,  parmi  une  légère  verdure,  desfleurs  et  grappes 
d'Orchidées  (Vanda,  Cattleya,  Odontoglossum,  Onci- 
iliinii,  etc.)  et  des  Anthurium  comme  de  fulgurantes  langues 
de  dragon,  tandis  que,  d'un  côté,  ondule  avec  une  grâce 
frêle  un  rameau  d'Asperge  plumeuse.  D'autres  rameaux 
d'Asparagus  serpentent,  oh  combien  discrètement!  autour 
des  montants,  tandis  qu'au  sommet  du  triangle  et  à  l'attache 
de  ses  deux  branches  et  des  montants,  retombent  d'un  fais- 
ceau de  verdure,  d'où  s'élancent  et  s'inclinent  des  Orchidées, 
(Cattleya,  Odontoglossum,  Vanda)  de  volumineuses  et 
belles  grappes  de  raisin,  telles  que  la  terre  de  Chanaan  n'en 
a  jamais  produit. 

Parler  de  la  beauté  de  cette  corbeille,  serait  la  déflorer, 
car  admirable  elle  est  et  pourtant  sans  rubans! 

* 

*  -* 

C'est  la  sais, m  des  fleursdans  les  villes  d'eau  :  à  I.uchon, 
le  17  août,  el  à  Cauterets,  le  1 1.  Partout,  d'après  ce  qu'on 
m'écrit  de  ces  \il|es.  cesfêtes,  qu'un  temps  radieux  a  favo- 
risé, ont  eu  beaucoup  de  succès. 

On  a  bien  remarqué, à  Cauterets,  le  char  du  Blé  et,  à  Lu- 
dion, la  voiture  de  Mlle  Garrick,  voiture  bondée  de  Roses 
Thé.  de  Roses-Trémières  et  de  Glaïeuls. 

A  Cauterets,  il  y  a  eu,  le  17,  une  fête  des  fleurs  enfantine, 
dans  le  genre  de  celle  qui  fut  organisée  à  Londres  et  à 
laquelle  prirent  part  1200  enfants,  à  pied,  à  âne,  ou  dans 
de  jolis  véhicules  de  bébé  élégamment  fleuris.  J'aurai 
l'occasion  de  reparler,  plus  endétail,  des  voitures  fleuries  les 
mieux  réussies. 

ALBERT  MAUMENÉ. 


Piaules  nouvelles  on  peu  connues 


LES   ACiENA 


Les  Acœna  ne  sont  pas  aussi  connus  qu'ils  devraient 
l'être,  en  raison  même  de  la  part  d'ornementation  qu'ils  sont 

susceptibles  de  remplir  dans  les  jardins  de  rocailles.  Le 
Jardin  a  déjà  euà  s'en  occupera  plusieurs  reprises  (1).  aussi 
ai-je  pensé  qu'il  ne  serait  peut-être  pas  inutile  d'appeler  sur 
ces  plantes  l'attention  une  fois  de  plus.  Ce  sont  des  Ro- 
sacées de  structure  passablement  anormale  et  qui  se  rappro- 
chent beaucoup  des  Poterium,  dont  on  ne  les  distinguait 
jusqu'ici  que  par  des  caractères  absolument  insuffisants  ou 
inconstants.  Si.  le  Dr  Citerne  a  consacré  aux  Acœna  un 
excellent  travail  auquel  nous  nous  permettrons  de  puiser. 

Ces  Rosacées  sont  des  plantes  herbacées,  vivaces,  à  ra- 
cines pivotantes,  à  feuilles  pennées.  Pour  ce  qui  a  trait 
aux  organes  végétatifs,  on  y  distingue  nettement  trois  types 
ou  plutôt  deux,  le  troisième  se  reliant  au  second  par  des 
intermédiaires.  Dans  le  premier  cas,  les  rameaux  sont 
dressés,  à  croissance  indéfinie,  à  inflorescences  axillaires. 
Les  espèces  qui  appartiennent  au  deuxième  type  présentent, 
avec  des  rameaux  dressés, des  inflorescences  terminales. Enfin, 
dans  le  troisième  groupe,  les  rameaux  sont  couchés  ou  ram- 
pants, émettant  des  racines  au  contact  du  sol,  avec  une 
croissance  définie  ou  limitée  s'opérant  toujours  par  des  ra- 
meaux latéraux. 

Les  feuilles  sont  pennées  avec  foliole  terminale  impaire, 
les  latérales  étant  plus  petites  à  la  base  qu'au  sommet  du 
raehis,  simples,  dentées  ou  plus  ou  moins  profondément 
incisées.  Les  inflorescences  sont  tantôt  formées  d'épis  sim- 
ples axillaires  ou  d'épis  de  eymes  terminaux;  quelquefois 
ce  sont  des  capitules,  qui  occupent  le  sommet  de  hampes 
terminales. 

Quant  aux  fleurs,  elles  sont  habituellement  bisexuées; 
assez  rarement  elles  sont  unisexuées  ou  polygames.  Elles 
sont  tri-ou  penta  mères  sans  que  cependant  il  y  ait  unecons- 
tance  bien  absolue  dans  la  même  espèce  et  dans  la  même 
inflorescence.  Les  sépales  sont  de  couleur  verte,  et  les  éta- 
niines,  au  nombre  de  7  à  10,  sont  variablement  placées  par 
rapport,  aux  pièces  du  calice,  tantôt  incluses,  tantôt  sail- 
lantes. Les  carpelles  sont  toujours  libres  et  leur  nombre esl 
également  variable,  pouvant  aller  jusqu'à  5,  mais  habituel- 
lement réduit  à  un  seul.  Le  stigmate  est  coloré  en  pourpre 
ou  en  violacé  et  ressemble  à  une  foliole  ovale  ou  oblongue 
dentée,  incisée  ou  laciniée  sur  ses  bords.  Quelquefois,  ce 
dernier  organe  est  divisé  dès  sa  base,  comme  dans  V Acœna 
latebrosa,  en  longues  et  étroites  lanières,  qui  constituent 
dans  leur  ensemble,  une  sorte  de  goupillon. 

Le  fruit  est  très  remarquable:  il  est  formé  du  réceptacle 
sec  et  accru  renfermant  un  seul  achaine  bien  développé, 
même  dans  le  cas  où  la  fleur  est  pluricarpellée.  Le  calice 
le  surmonte  habituellement  ainsi  que  le  stigmate  persis- 
tant et  fréquemment  aussi  les  étamines.  A  sa  surface,  sont 
di-posées  des  appendices,  qui  s'accroissent  en  même  temps 
que  lui,  sous  forme  d'épines  ou  d'ailes.  Les  épines  sont  en 
nombre  variable,  tantôt  disposées  par  séries,  tantôt  au  con- 
traire réduites  à  trois  ou  quatre,  quelquefois  même  seule- 
ment à  deux,  qui  terminent  des  côtes  longitudinales  peu 
développées.  Dans  l'Acœna  ooalifolia,  une  des  espèces  les 
plus  communes,  les  deux  latérales  avortent;  dans  d'autres 

formes,  elles  sont  moins  développées  que  les  antérieures 
et  postérieures.  Quand  les  fruits  sont  dépourvus  d'épines, 
les  côtes  sont  renflées  en  tubercules  à  leur  sommet  ou  bien 
transformées  en  quatre  ailes  triangulaires.  Des  poils  abon- 
dants occupent  la  surface  des  fruits  et  ils  existent  aussi  sur 
les  épines,  dont  ils  coiffent  l'extrémité  en  formant  des  cram- 
pons ou  des  ancres  à  plusieurs  branches  plus  ou  moins 
développés.  Cet  appareil  épineux  du  fruit  contribue  puis- 
samment â  la  disposition  des  Acœna  et  assure  leur  rapide 
propagation  à  la  surface  du  globe. 

D'après  le  mode  d'inflorescence  et  la  forme  ainsi  que  le 
nombre  de-  épines,  on  avait  divisé  ces  curieuses  Rosacées 
en  deux  genres:  Acœna  à  épines  nombreuses  et  Ancistrum 

(1)  Voir  Le  Jardin,  notamment  en  lSfKS,  X'  161,  page  246. 


LE    JARDIN 


263 


à  épines  rares  ou  nulles.  Mais  on  ne  peut  trouver  de  li- 
mites nettement  tranchées  entre  les  deux  et  mieux  vaut  les 
maintenir  réunis. 

M.  le  D'  Citerne  les  a  partagés  en  7  sections  pour  la  for- 
mation desquelles  il  a  fait  intervenir  :  L'inflorescence,  la 
disposition  des  épines  ou  leur  absence,  ainsi  qu'il  suit  : 

1.  Pleurostachya.  Epis  axillaires,  simples  ;  fruit  cou- 
vert d'épines.  Six  espèces  de  l'Amérique  méridionale  tro- 
picale, de  la  Bolivie,  du  Pérou,  du  Mexique,  de  la  Terre 
de  Keu.  des  ï les  Sandwich  et  du  Cap.  L'Acœna  clongatu 
L.  ou  A .  agrimonioides  H.  B.  Iv.  en  est  la  forme  la  plus 
cormuè.'LÏAcœnapumila  Vahl.,  que  nous  avons  vueen  abon- 
dance à  la  Terre  de  Feu,  est  une  jolie  petite  plante  à  feuil- 
lage très  glabre,  épais  et  vert  sombre  luisant,  qui  mérite 
les  honneurs  de  la  culture. 

2.  Lachnodia.  Epis  axillaires  en  cymes  ;  fruit  couronné 
de  3  à  ô  épines.  —  Une  seule  espèce  de  Colombie:  l'.l .  cylin- 
drostnrhya  R.  et  P. 

3.  Brachycephala.  Capitules  axillaires  ;  fruit  couronné 
de  4  épines.  Cette  section  ne  renferme  également  qu'une 
espèce:  l'A.  microcepkala  Schl.,  de  Valdivia. 

4.  Pleurocephala.  Capitules  axillaires  ;  fruit  à  3ou  Icôtes 
ou  ailes,  sans  épines.  La  seule  espèce  du  groupe  est  le  char- 
mant Acœna  lucida  Vahl.,  des  Malouines. 

5.  Acrostachya.  12espèces,  toutes  américaines,  sauf  une 
qui  est  australienne,  l'Acœna  oeina  Ail.  Cunn.  Les  épis 
forment  des  cymes  terminales  ;  le  fruit  est  couvert  d'épines 
ou  en  est  dépourvu  dans  sa  moitié  inférieure..  Nous  signa- 
lerons, parmi  les  espèces  à  cultiver  :  A.  Eupatoria  Ch.  et 
Schl.  du  Brésil  et  de  l'Uruguay  ;  A.  splendens  II.  et  Ain. 
du  Chili;  A.  pinnatifida  R.  et  Pav.,  du  Chili,  à  folioles 
nombreuses  pinnatifldes  ;  .4.  multifida  1 1< « >lc .  f.  de  la 
Terre  de  Feu  et  de  Patagonie,  qui  n'est  peut-être  qu'une 
forme  réduite  du  précédent  etc.  La  culture  imprime  à 
l'Acœna  pinnatifida  des  modifications  profondes  :  les  épis 
se  raccourcissent  et  se  disposent  de  telle  façon  qu'ils  for- 
ment une  sorte  de  passage  avec  les  espèces  de  la  section 
suivante.  Le  fruit  présente  une  forme  différente  et  ses  épines 
sont  plus  petites,  plus  faibles  et  pins  égales. 

6.  Acrocephala.  C'est  à  cette  section  qu'appartiennent  les 
espèces  le  plus  fréquemment  cultivées  etcellesqui  sont  les 
plus  abondantes  à  l'état  spontané.  Les  capitules  y  sont  ter- 
minaux ;  les  fruits  surmontés  de  2-1  épines  fortement 
glochidiées  au  sommet.  9  espèces  sont  sud-américaines  et 
t>  autres  sont  australiennes  ou  africaines  (Cap,  Tristan 
d'Acunha,  etc).  L' Acœna  argenteaR.  etP.  est  remarquable 
par  son  feuillage  argenté;  les  A.  ovalifolia  R.  et  P.,  A.ascen- 
ilcns  Vahl.,  A.  magellanica  Vahl.,A.ajfînis  Hook.  f.  abon- 
dent sur  tousles  points  de  la  Terre  de  Feu.  où  ils  forment  une 
des  caractéristiques  delà  végétation  herbacée.  Leur  culture 
esl  des  plus  faciles,  et,  dernièrement  encore,  j'ai  eu  l'occasion 
de  voir  en  pleine  prospérité  des  touffes  à' Acœna  ovalifolia, 
que  j'avais  rapporté  de  la  Baie  Orange,  en  1883.  L'espèce  la 
plus  répandue  du  genre  appartient  à  cette  section.  C'est 
l'A.  Sanguisorba  Vahl..  qui  rappellel'A. ocalifolia,  origi- 
naire de  Tasmanie,  de  la  Nouvelle  Zélande,  duCap,  de  Tris- 
tan d'Acunha  et  de  l'île  Campbell,  occupant  ainsi  une  im- 
mense étendue  de  terrain.  Par  contre,  l'.l.  insularis,  espèce 
nouvelle,  est  limitéeau.x  ilesde  Saint-Paul  et  d'Amsterdam. 

7.  Anoplocephala.  Dans  cette  section,  les  capitules  sont 
terminaux  et  les  fruits  ailés  sans  épines.  On  ne  connaît  qui» 
trois  espèces  de  la  Nouvelle  Zélande. 

La  révision  des  espèces  du  genre  Acœna  a  permisde  faire 
connaître  trois  espèces  nouvelles  :  A.  pinnata,  de  Bolivie, 
de  la  section  Pleurostachya,  à  tige  dressée,  à  Heurs  en  épis 
simples,  axillaires  et  allongés,  atteignant  Û"4">  de  lon- 
gueur, à  feuilles  formées  de  loà  17  folioles  dentéesen  scie  ; 
A.  insularis.  de  Saint-Paul  et  Amsterdam,  de  la  section 
Acrocephala,  à  tige  couchée,  à  folioles  serrées  chevauchant 
les  unes  sur  les  autres,  rappelant  par  ses  autres  caractères 
l'A.  Sanguisorba  ;  A.  hirta,  du  Chili  Austral,  du  même 
groupe,  rappelant  l'A  ■  ovalifolia  et  en  différant  par  ses  folio- 
les cunéiformes  ou  obovées,  par  le  nombre  des  épines  du 
réceptacle,  qui  est  de  4  et  non  de  2  ou  3. 

1'.  HARIOT. 


Les  bonnes  milles  plantes 

LV 
CALCEOLARIA  SCABIOS.EFOLIA 


Tous  nos  jardiniers  connaissent  I    i  aire  Triomphe 

Versailles,  de  même  que  le  Calcèolaire  herbacé   hy- 
bride. Ils  cultivenl   le  premier  pour  la  garniture  estivale 

de  leurs  jardins  el  le  sei I  pour  sa  belle  floraison  printa 

nière.  Cette  plante,  par  ses  granit -s  Heurs  en  forme  de 
bourse,  intéresse  beaucoup  les  amateurs,  tantpar  ses  multi- 
ples variations  que  par  ses  bigarrures  si  originales. 

Mais  les  anciennes  espèces  sont  oubliées;  elles  sonl 
inconnues  même  de  la  plupart  des  cultivateurs;  pourquoi? 
—  Ils  ont  négligé  la  culture  des  Calcéolaires  rugueux 
vivaces  à  très  grandes  fleurs  ;  ils  les  ont  abandonnés  el  les 
jeunes  ne  les  ont  pas  connus.  -  Seul,  le  Calcèolaire 
Triomphe  de  Versailles  et  sa  variété  ont  survécu. 

En  ce  moment,  tout  le  monde  s'extasie  en  face  du  vieux 
Calceolaria  scabiosœfolia,  —  beaucoup  leregardent comme 
nouveau!  Il  est  là.  dans  mon  jardin,  planté  dans  an 
hémicycle,  au  nombre  de 50  exemplaires  :  '.-'est  tout  simple- 
ment délicieux.  Lés  fleurs  sont  d'un  jaune  d'or  très  franc; 
elles  sont  très  abondantes;  les  branches  vont  nombreuses 
et  s'étagent  d'une  façon  légère  et  très  gracieuse  :  on  dirait 
quantité  de  sequins  en  or,  dansant  une  sarabande  sons 
une  influence  électrique  !  Cette  petite  corbeille  esl  une  ré 
vélation  ;  les  vieux  qui  l'ont  connu,  ce  Calcèolaire  à 
feuilles  de  Scabieuse,  seraient  bien  heureux  de  le  revoir  ! 

En  voici  la  description  : 

«  Calceolaria  scabiosiefolia.  —  Chili.  —  Plante  annuelle, 
velue,  hispide,  rameuse,  haute  de  0™,50  à  0m,60.  Feuil- 
les pennatifides,  à  segments  ovales-lancéolés.  Fleurs  en 
corymbes,  jaunes,  d'avril  en  juillet.  Espèce  élégante. 
Lieux  frais  et  ombragés.  Semer  en  mars  sur  couche:  repi- 
quer sur  couche;  planter  en  mai.  (Bon  Jardinier  :  1875)  ». 

Cette  courte  description  ne  dit  pas  la  gentillesse  et  la 

distinction  de  ce  Calcèolaire.  Ce  livre,  comme  beaui p 

d'autres,  ferait  plus  de  bien  s  il  êtaif  plus  enthousiaste. 
Lisez  cette  description,  vous  ne  chercherez  pas  à,  vous  pro- 
curer la  plante. 

Et,  cependant,  elle  a  beaucoup  de  mérites  :  elle  se  fait 
de  semis;  elle  croît  vite;  elle  forme  un  massif  délicieux, 
beau  de  loin  comme  de  près;  elle  n'a  pas  le  défaut  de 
fondre  comme  le  Calcèolaire  rugueux  Triomphe  de  Ver- 
sailles et  autres.  On  pourrait  la  semer  en  plusieurs  lois  el 
en  avoir  jusqu'en  hiver.  Voilà  une  espèce  que  vous  pouvze 
avoir  en  fleurs,  d'avril  en  novembre!  Je  crois  que  cette  es 
pèce  est  précieuse.  Et  j'invite  tous  les  jardiniers,  tous  les 
horticulteurs,  tous  les  amateurs  à  en  essayer  :  ils  ne  se 
plaindront  pas,  .\I>.   VAN  DEN  IIF.EDE 

Vice-président  de  la  société  régionale  d'horticulture 
,       du  nord  de  la  France. 

Les  Fruits  de  choix  aux  Halles 

La  récolte  des  Figues  d'Argenteuil  a  été  abondante  cette 
année  ;  les  20  Figue  Dauphine  rouge,  se  vendent  jusqu'à 
4  francs.  La  Figue  Barbillonne  et  la  Figue  blanche  d'Ar- 
genteuil ont  fini  à  2  fr.  et  2  fr.  50  les  '20  fruits. 

11  y  a  une  grande  quantité  de  Prune  Reine-Claude  extra, 
dont  le  prix  est  d'environ  30  fr.  les  100  kilos  ;  lorsque  ces 
fruits  sont  choisis  et  emballés  avec  soin,  il  se  vendent  jus- 
qu'à 100  et  120  fr. 

Les  Pêches  dites  de  Montreuil  sont,  en  général,  petites. 
La  variété  la  plus  recherchée  est  la  Grosse  Mignonne, 
dont  les  semelles  de  gros  fruits  font  5  fr.,  6  fr.,  et  même  8  fr. 
Les  Brugnons  sont  recherchés  à  3fr..  4fr.  et  5  fr.  la  semelle. 

Il  y  a  beaucoup  de  fruits  véreux  dans  les  Poires  préco- 
ces. Les  Poire  Williams  saines  se  vendent  jusqu'à  100  fr. 
les  100  kilos  et  les  Beurré  d'Amanlis,  jusqu'à  60  fr. 

Les  PommeGrand  Alexandre,  à  environ  0  fr.  50  pièce. 

Les  Muscat  blanc  d'Espagne,  de  100  à  130  fr.  les  100  kilos. 

De  la  culture  sous  verre,  seul  le  Chasselas  s'adjuge 
encore  de  5  fr.  à  10  fr.  le  kilo.   Les  autres  variétés  (Fran- 

uthal  en  grande  partie),  trouvent  difficilement  acheteur 
de  1  fr.  50  à  3  fr.  Les  régimes  de  Bananes,  de  20  à  25  fr. 

Les  Ananas  des  Açores,  de  3  à  10  fr.,  selon  la  grosseur. 

J.  M.  BUISSON. 


264 


LE    JARDIN 


Les  Orchidées  à  bon  marché. 


De  temps  à  autre,  les  journaux  horticoles  enregistrent 
des  ventes  d'Orchidées  dans  lesquelles  des  variétés  exception- 
nelles atteignent  des  prix  relativement  énormes  en  compa- 
raison de  plantes  de  la  même  espèce  que  l'on  peut  se  procurer 
à  îles  prix  assez  bas.  <  les  grosses  ventes,  annoncées  à  grand 
fracas  de  réclame,  sont,  à  mon  avis,  plutôt  destinées  à  él- 
ira \  erles  amateurs  ordinaires  qu'à  les  encourager.  Or,  comme 
le  rôle  de  tout  bon  journal  horticole  est,  nonseulement  d'en- 
courager les  amateurs  existants,  mais  encore,  partons  les 
moyens  possibles,  d'en  créer  de  nouveaux,  il  est  donc  in- 
dispensable que  ces  journaux  aident  les  débuts  de  ceux  qui 
voudraient  bien  essayer  la  culture  de  quelques  Orchidées, 
mais  ne  savent  pas  trop  par  quelles  espèces  commencer  e1 
qui,  en  outre,  sont  effrayés  des  grosses  sommes  qu'il  leur 
faudrait  sacrifier,  parfois  en  pure  perte,  avant  d'obtenir  des 
résultats  satisfaisants. 

Pour  ces  amateurs  débutants,  nous  commençons,  aujour- 
d'hui, la  publication  d'une  série  d'articles  qui  donnerohl 
d'utiles  indications  relativement  au  point  de  départ  d'une 
collection  d'I  Irchidées  comprenant  les  espèces  florifères  de 
culture  facile  et  à  bon  marché.  Nous  nous  étendrons,  par  la 
suite,  et  parlerons  alors  des  plantes  un  peu  plus  rares. 
De  nombreux  détails  pratiques  de  culture  et  enfin  les  florai- 
sons des  Orchidées,  chaque  mois,  compléteront  utilement 
ces  données. 

Pour  le  début  d'une  collection,  je  recommanderai  les  six 
espèces  suivantes,  toutes  de  serre  tempérée  et  pouvant 
vivre  ensemble  : 

Cattleya  Mossiœ  ;  Odontoglossiïm  (Milionin)  rexil- 
larium  ;  Cattleya  labiata  ;  Cypripeduim  Leeanum  ;  An- 
guloa  Clotoesi  :  Cœlogyne  cristata. 

Je  voudrais  voir  les  débutants  commencer,  non  par  une 
seule  plante  des  espèces  ci-dessus  indiquées,  mais  par  deux 
spécimens  au  moins  de  chacune  de  ces  espèces  ou  variétés. 

Tout  le  monde  connaît  le  Cattleya  Mossiœ,  certaine- 
ment le  plus  populaire  et  le  meilleur  marché' des  Cattleya. 
Chaque  année,  il  est  importé  des  quantités  énormes  de 
Cattleya  Mossiœ;  on  peut  dire  qu'ils  sont  tous  beaux  et 
très  florifères  et,  dans  la  quantité,  il  s'en  trouve  mêmesou- 
vent  des  variétés  bien  supérieures. 

L'époque  présente  de  l'année  convient  pour  effectuer  le 
rempotage  de  ces  plantes  qui  poussent  également  bien  en 
pots  à  fleurs  ordinaires  et  en  terrines  ou  paniers  suspen- 
dus, dans  un  mélange  de  sphagnum  et  de  terre  de  bruyère 
fibreuse  ou.  mieux  encore,  de.  terre.de  polypode.  L'arrosage 
do  ces  plantes,  après  le  rempotage,  doit  être  très  modéré  et 
l'on  doit  se  rappeler  qu'aucun  Cattleya' ou  Lœlia  ne  pro- 
duit de  racines  en  abondance  dans  un  endroit  enfermé.  11 
esl  également  indispensable  de  les  placer  dans  une  atmos- 
phère humide  et  de  tenir  les  ventilateurs  ouverts  toutes 
les  fois  que  la  température  extérieure  dépasse  15°.  Si  l'on 
possède  des  ventilateurs  dans  le  bas  de  la  serre,  ce  qui  est 
très  recommandable  pour  la  culture  des  Orchidées,  on  peut 
ouvrir  ceux-ci  beaucoup  [dus  tôt,  c'est-à-dire  avec  une  tem- 
pérature extérieure  plus  basse.  Le  point  principal  est  de 
maintenir,  dans  la  serre  tempérée,  une 'température  dune 
quinzaine  de  degrés,  température  qui  peut  s'élever  b?aucoup 
plus  par  le  soleil.  L'ombragea  l'aide  des  claies  est  préférable 
à  celui  obtenu  à  l'aide  des  toiles,  pareequ'il  laiss,.  passeT 
plus  de  clarté  el  que  la  grande  lumière  est  un  agent  in- 
dispensable à  la  bonne  culture  des  Orchidées. 

Pour  ceux  qui  ont  une  serre  froide  à  leur  disposition  et 
qui  cultivent  les  Odonroglossum.  il  est  bon  de  remanier 
ces  plantes  pendant  le  mois  de  septembre,  de  donner,  à 
celles  qui  en  ont  besoin,  un  rempotage  complet  et  de  se 
contenter,   pour  les  autres,  d  un    léger  surfaçage.   Le  mois 


de  septembre  est,  en  effet,  moins  chaud  que  les  mois  pré- 
cédents ;  les  serres  sont,  par  conséquent,  plus  faciles  à  main- 
tenir dans  une  atmosphère  propice  à  la  reprise  des  plantes 
dont  la  terreaura  été  secouée.  De  plus,  les  jeunes  pousses  on 
cours  de  développement  ne  tardent,  pas  à  émettre,  à  leur 
base,  des  quantités  de  racines  nouvelles  qui,  se  trouvant  en 
contact  avec  le  compost  irais,  ont  tout  le  temps  d'en  prendre 
possession  avant  \'\n\ ér. 

Le  compost  à  recommander  pour  les  Odontoglossum  est 
le  suivant  :  une  partie  de  terre  bien  fibreuse  et  deux  par- 
ties de  sphagnum  vivant,  le  tout  additionné  de  tessons 
concassés  el  modérément  près-,''  dans  les  pots. 

CIL  MARON. 


Erica  hvemalis   alba 


Fig.  113.  —  Erica  hyemalis  alba. 

Cette  variété  de  Bruyère,  dont  deux  superbes   potées  ont 
été  présentées  à  la  Société  nationale  d'horticulture  de  France 
en  décembre  dernier  (1)  par  son  obtenteur  M.   Queneau- 
Poirier,  horticulteur  à  Saint-Cyr-sur- Loire,  est  une  reniai 
quable  amélioration  de  Y  Erica  hyemalis. 

L'Erica  hyemalis  allia  provient  d'un  accident  tixé  de 
YErica  hyemalis,  bouturé  en  janvier  1897,  et  qui,  depuis, 
s'esl  toujours  bien  reproduit  avec,  en  plus  des  qualités  delà 
plante-mère,  tous  sescaractères  propres  :  plante  trapue. bien 
fournie  de  nombreux  rameaux  portant  îles  fleurs  blancpur. 

C'est  une  précieuse  acquisition,  dont  les  fleuristes,  les 
premiers,  profiterons,  nous  n'en  doutons  pas,  en  raison 
de  la  gracieuseté  des  jolies  et  nombreuses  fleure!  tes  blanches, 
d'un  effet  des  plus  ornementaux. 

La  figure  113  et  la  planche  en  couleurs  ci  contre  onl  été 
laites  il  après  des  potées  que  nous  a  envoyées  M.  Queneau- 
Poirier  ;  elles  montrent  nettement  la  valeur  de  cette  nou- 
veauté, 1  Erica  hyemalis  alba. 

1.  Le  Jardin,  1S97,  n°  260,  page  3S4. 


LE    JARDIN 


ERICA     HYEMALIS     ALBA 


LE    JARDIN 


265 


Étude  sur  les  Spirées  ligneuses 

!       Il 

2°  Spirées  à  floraison  estivale 

S.  alliai).  R.  (S.  blanche).  —  Arbuste  drag inant,  de 

1  "40  à  2  mètres,  à  rameaux  brun  clair,  luisants.  Feuilles 
elliptiques-lancéolées,  glabres.  Fleurs  blanches,  en  grandes 
panicules,  au  sommet  des  rameaux. 

S.  arieefolia  Sm.  (S.  à  feuille  d'Allouchier).  —  Espèce 
originaire  de  la  Californie,  formant  un  buisson  de  2  à 
3  mètres  de  hauteur  e<  plus  à  rameaux  grêles,  souvent 
inclinés.  Feuilles  uvales,  plus  nu  moins  dentées,  fcomen- 
teuses  sur  leur  face  inférieure.  Se  couvre,  eu  juillet,  de 
grandes  et  élégantes  panicules  pendantes  de  fleurs  blanchâ- 
tres. Espèce  lié-  distinguée. 

.v.   bella  Sims.  (s.  élégante),        Arbuste  drageonnant, 
assez  délicat,  de  1  mètreà  l"30,  à  rameaux  grêlés,    retom 
bants.  rougeâtres.  Feuilles  lancéolées,  àdentelure  régulière. 
Fleurs  rose  vif. 

S.  Bethlehemensis  Hort.  (S.  Je  Bethiéhem).  —  Arbuste 
drageonnant,  de  1  "Al  à  1"50,  à  rameaux  bruns,  feuilles 
lancéolées,  dentées,  rétrécies  vers  la  base.  Fleurs  en  pani- 
cules longues  et  étroites,  rose  carné. 

S.  Bethlehemensis  vubra  [S.  de  Bethiéhem  rouge).  —A 
peu  prés  analogue  à  la  précédente,  mais  à  fleurs  rose  foncé. 

S.  Billiardi  Hort.  (S.  de  Billiârd).  —  Arbuste  robust 
drageonnant  beaucoup,  pouvant   atteindre  mie  hauteur  île 
■1  métrés,  à  rameaux  dressés.  Feuilles  elliptiques  lancéolées. 
Fleurs  rouge  vif  en  panicules  pyramidales.  Floraison  pro 
longée  de  juin  à  septembre. 

.S'.  Billiardi  longipaniculata  (S.  de  Billiârd)  à  longue 
panicule).  —  Variété  ayant  beaucoup  d'analogie  avec  la 
précédente,  mais  s'en  distinguant  par  des  inflorescences 
plus  développées. 

5.  bullata Maxim.,  syn.  :  crispifoliaB.ovt,  (S.  à  feuilles 
crispées).  —  Originaire  du  Japon-,  cette  espèce  esl  la  plus 
naine  du  genre.  Rameaux  courts,  trapus,  serrés,  feuilles 
petites,  ovales,  bullées,  crispées,  vert  sombre.  Fleurs  ires 
jolies,  rouge  foncé.  Très-convenable  pour  bordure.  Vu  son 
peu  de  vigueur,  cette  espèce  demande  un  sol  riche. 

S.  Bumalda  Hort.,  syn.  :  .S',  s/im'r.s  nova  faponica  (2) 

—  Cette  variété,  qui  est  à  rattacher  au  .S',  callosa  Thunb.. 
dont  elle  a  les  principaux  caractères,  forme  un  buisson 
nain  et  touffu.  Fleurs  roses,  en  corymbes,  très  jolies.  I  !ette 
variété.  ass,v  répandue  dans  les  jardins,  est  facile  à  recon- 
naître par  la  particularité  qu'elle  a  d'émettre  fréquemment 
des  rameaux  portant  des  feuilles  panachées  de  jaune  el  de 
rose.  Si  l'on  parvenait  à  fixer  ces  rameaux,  ce  serait  M'ai- 
ment une  acquisition  remarquable, 

S.  Bumalda  Antony  Waterer.(Z)  Se  distingue  du  pré- 
cédent par  ses  fleurs  plus  foncées. 

S.  californicaïLort.(S.  de  Californie).  —  Arbuste  dra- 
geonnant, d'environ  0m80à  1  mètre,  à  rameaux  grêles,  brun 
luisant.  Feuilles  elliptiques-lancéolées,  dentées  dans  leur 
moitié  supérieure,  blanchâtres  en  dessous,  fleurs  rouges, 
en  panicules.  Cette  Spirée  a  une  certaine  analogie  avec  le 
.V.  Douglasii Hook.,  mais  elle  s'en  distingue  par  sa  taille 
moindre  et   ses  feuilles  plus  blanches  à  la  face  inférieure. 

S.  callosa  Thunb.  var.  albalS.  naine  à  fleurs  blanches). 

—  Arbuste  nain,  de  0°50  à  0~60  de  hauteur,  ayant  beau- 
coup de  ressemblance  avec  le  croupe  des  \.  Fortunei,  mais 
formant  un  buisson  beaucoup  plus  nain,  à  feuillage  (dus 
petit  et  à  rameaux  plus  grêles,  fleurs  blanches,  eu  corym- 
bes, en  juin-juillet.  Remarquable  variété  très  convenable 
pour  le  premier  rang  ou  la  bordure  îles  massifs. 


(1)  Le  Jardin,  189S,  N*  276,  page  247. 

(2)  Le  Jardin,  1898,  V  263,  page  H),  flanche  en  couleurs 

(3)  Le  Jardin,  1895,  V  202,  pages  157  et  159. 


SS. callosa  superba  (S.  superbe).  —  Petit  arbuste d< 
0n60,  à  rameaux  grêles,  le  retombants,   fleurs 

en  corymbes.  blanc  rose  à  centre  plus   foncé. 
S.canadensis  Hort.  (S.  du  Canada).       arbuste  drag 
■  ' ' ' •    '''  1  mètre  a  lm50,   à  rameaux    légèrement  inclinés, 
milles  elliptiques,    flnement   el    régulièrement   dentées] 
ibres.   fleurs  blanches,  en   panicules.  Demande   un    bori 
rain. 
.S',  canadensis  rubra  (S.    du  Canada   à  Heurs  rouges).  — 

Analogueàla  précédente,   mais  à   Heurs  roses. 
.S',  canescens  Don.,  syn.  :  S.  lanata  Hort.  [S,  laineuse). 

-  Arbuste  de  1  mètreà  lm20,à  rameaux  bruns,  pubescents. 
feuilles  ovales,  dentées  dans  leur  moitié  supérieure,  pubes 

h  tes.  fleurs  blanchâtres. 

s.  cavpinifolia  Ehrh.  (S.  à  feuilles  de  Charme).  —  Es- 

\"'[ le  l'Amérique  du  Nord,  formant  un  arbuste  de  1"20  a 

1  ôtt.  à  rameaux  érigés  bran-roux,  feuilles  elliptiques 
lancéolées.  dent,',.s.  glabres,  fleurs  blanches.  ,.,,  grandes 
panicules,;i  étamines  ruses  donnantàla  Heur  unaspecl  rosé. 

S. Douglasii  Hook.  (S.  de  Douglas).  —  Espèce  drageon- 
nante,  de  la  Californie,  de  1  mètreà  l'ôo,  à  rameaux 
les.  inclinés,  roux.  pubescents.Feuilles lancéolées-allongées, 
dentées  dans  leur  tiers  supérieur,  blanchâtres  en  dcss.uis. 
fleurs  rose  foncé,  en  .-pis  serres,  terminaux,  de  juillet  à 
septembre.   Espèce  délicate  demandant  un  bon  terrain. 

S.  eximia  Hort.  (S.  distinguée).  —  Arbuste  drageonnant 
intermédiaire  entre  les  S.  californica  et  les  S.  Billiardi. 
plus  élevé  que  le  premier  et  moins  que  le  dernier.  Fleurs 
comme  celles  du  S.  Billiardi,  mais  d'un  rouge  plus  vif. 

.S',  expansa  Wall.  (S.  étalée).  —  Arbustede  l'on  ci  plus, 
de  l'Himalaya,  à  rameaux  effilés,  vert  rougeâtre,  tomen- 
teux.  Feuilles  elliptiques-lancéolées,  rougeâtres,  surtout 
celles  de  la  partie  supérieure  des  rameaux,  blanchâtres  eu 
dessous.  Fleurs  très  rares,  blanc  rosé,  en  corymbes  lâches, 
paraissant  en  juin. 

S.  expansa  nivea  iS.  étalée  à   Heurs  blanches).  —   Dif- 

re  du  type  par  le  coloris  de  ses  Heurs. 

•V.  expansarubra  (S.  étalée  a  fleurs  rouges).  —Arbuste 
pouvant  atteindre  ;.'  mètres  de  hauteur,  à  rameaux  inclines, 
brun  clair,  pubescents.  feuilles  largement  lancéolées, 
pubescentes. 

S.  Fontenaysii  Hort.  (S.  deFontenay).  —  Arbuste  dra- 
geonnant, de  lm50,  à  rameaux  dressés,  bruns.  Feuilles  lan- 
céolées, glabres.  Fleursblanches.cn  panicules  spiciformes 
compactes. 

S.  Fontenaysii  rosea(H.  de  Fontenaj  à  fleurs  roses).  — 
Sous-variété  du  précédent,  à  Heurs  roses. 

\.  Fortunei  Planch.,  syn.  :  .S',  callosa  Lindl.  iS.  de 
Fortune).  —  Espèce  de  1*20  à  1"50,  du  nord  de  la  Chine  et 
du  Japon,  à  rameaux  érigés,  feuilles  lancéolées,  acuminées, 
celles  des  jeunes  pousses  d'un  beau  rouge  pourpre.  Fleurs 
rose  vif,  en  larges  corymbes  terminaux,  en  juillet.  Es] 
très  employée  dans  l'ornementation;  l'un  de  nos  plus  jolis 
arbustes  à  Heurs. 

S.  Fortunei  atrosanguinea  (S.  de  Fortune  roug 

Variété  plus  jolie  que  son  type,  remarquable  par  ses  Heurs 
d'un  rouge   foncé.  Mêmes  végétation  et  hauteur  que  le   s. 
Fortunei. 
S.  Fortunei  Froebeli  (S.  de  Froebelj.       Cette  Spii 
même  valeur  ornementale  que  les  deux  pn  ■•  n 

istingue  par  ses  Heurs  d'un  rouge  plus  foncé  eni  ore  et  par 
i  floraison  un  peu  plus  précoce. 
S1.  Fortunei macrophylla  (S.  de  Fortum   !      i  aille 

-  Cette  forme  est  remarquable  par  les  dimensions  extraor- 
dinaire de  ses  feuilles  qui,  vu  leur  poids,  sont  retombant 
•llessont dentées,  d  a  I  issous.  <  elles 

l'extrémité  des  jeunes  rameaux  onl  conservé  la  riche 
teinte  pourpre  qui  constitue  une  des  principales  qualités 
ornementales  du  type    Fleurs  roses,  en  corymbe    beaucoup 


266 


LE   JARDIN 


plus  réduits  que  ceux  du  .S'.  Fortunei.  Rameaux  se  con- 
tournant légèrement  dans  ions  les  sens. 

S.  Fortunei  Nobleana  (S.  de  Noble).  —  Arbuste  de  lm50 
à  2  mètres,  à  rameaux  rougeâtres.  Feuilles  lancéolées,  den- 
tées dans  leur  moitié  supérieure,  pubescentes  en  dessous. 
Fleurs  rose  vif,  dans  le  genre  de  celles  du  S.Billiardi,  mais 
disposées  àla  façon  de  celles  du  S.  Fortunei. 

S.  Fortunei  paniculata  (S.  de  Fortune  à  fleurs  en  pani- 
cule).  —  Fleurs  d'un  beau  rose,  en  grandes  panicules  ter- 
minales, de  0n,20  de  hauteur  sur  autant  de  largeur. 

.V.  Foxii  Hort.  (S.  de  Fox).  —  Arbuste  nain  de  0m50  à 
0mf!0  de  hauteur,  ;i  rameaux  grêles, brunâtres,  lisses. Feuilles 
elliptique.-,  dentées  dans  leur  moitié  supérieure.  Fleurs 
blanches,  en  larges  corymbes. 

S.  Hacqueti  Fenzl.  ci  ('.  Kocb.  —  Arbuste  très  nain,  des 
Alpes  autrichiennes,  à  rameaux  pubescents.  Feuilles  ellip- 
tiques, tomenteuses  sur  leur  face  inférieure,  dentées  au 
sommet.  Fleurs  blanches. 

5.  intermedia  Lemoine  (S.  intermédiaire).  —  Arbuste 
nain  de  0'"50  à  Û'"80,  à  rameaux  grêles,  rougeâtres.  Feuilles 
lancéolées,  dentées  dans  leur  moitié  supérieure.  Fleurs  roses, 
en  panicule.  Demande  un  bon  terrain. 

.S'.  Lenneana  Hort.  (S.  de  Lennê).  —  Arbuste  drageon- 
nant.  de  1  mètre,  à  rameaux  légèrement  inclinés,  rouge- 
brun,  pubescents.  Feuilles  lancéolées,  dentées  dans  leur 
moitié  supérieure,  pubescentes  en  dessous.  Fleurs  roses,  en 
panicules.  Planter  en  sol  riche. 

S.  Lindleyana  Wall.  (S.  de  Lindley).  —  Espèce  très 
vigoureuse,  du  Népaul,  formant  une  large  touffe  de  2m50 
â  3  mètres  de  hauteur,  remarquable  par  son  feuillage 
penné,  ayant  de  l'analogie  avec  les  frondes  île  certaines 
Fougères,  Fleurs  blanches,  réunies  en  énormes  panicules, 
de  juin  à  août.  Cette  magnifique  espèce  craint,  malheureu- 
sement, les  grands  froids. 

S.  Margar'kœ  Zabel.  —  Jolie  Spirée,  ayant  une  grande 
analogie  avec  le  groupe  des  S.  Fortunei  et  remarquable 
par  ses  larges  corymbes  de  fleurs  rose  pâle,  en  juin-juillet. 

S.  nepalensis  flore  carneo  Hort.  —  Arbuste  drageon- 
nanti  à  rameaux  bruns.  Feuilles  elliptiques-lancéolées, 
glabres.  Fleurs  carnées,  en  grandes  panicules. 

S.pachystachys  Hort.  (S.  à  épis  serrés).  —  Arbuste  dra- 
geonnant,  de  0"'8t l  à  1  mètre  de  hauteur.  Feuilles  lancéolées, 
allongées,  dentées  dans  leur  partie  supérieure. Fleurs  roses, 
en  glandes  panicules. 

S.  Pallasii  G.  Don.  Espèce  naine,  ayant  beaucoup 
d'analogie  avecle  S. sorbifolia,  maisà  feuilles  plus  petites. 
La  fleur  est,  dit-on.  plus  grande  que  celle  du  S.  sorbifolia. 

S.  pruinosa  Hort.  (S.  pruineuse).  —  Arbuste  de  1""2IÏ  à 
1"50.  Feuilles  elliptiques-lancéolées,  dentées  dans  leur 
moitié  supérieure,  glauques  en  dessons.  Fleurs  rares,  roses, 
en  épis  courts.  Donnée  souvent  comme  analogue  â  la  Spirée 
de  Californie,  quoique  bien  différente  de  cette  dernière. 

,V.  salicifoUah.  (S.  à  feuilles  de  Saule).  —  Arbuste  dra- 
geonnant,  de  l"'.")ii  à  :.'  mètres,  originaire  de  la  Sibérie,  â 
rameaux  effilés.  Feuilles  elliptiques,  dentées,  glabres. 
Fleurs  roses,  en  panicules  longues  el  serrées,  de  juillet  à 
septembre. 

S.  salicifolia  rubra  virida.  —  Hameaux  grêles,  roux 
cannelle.  Feuilles  lancéolées,  luisantes,  glabres,  finement 
et  régulièrement  dentées.   Fleurs  rose  fonce,  en   panicules. 

5.  sorbifolia  L.  (S.  à  feuilles  de  Sorbier).  —  Belle 
espèce  de  la  Sibérie,  à  rameaux  vigoureux.  Feuilles  pen- 
nées, très  ornementales.  Fleurs  blanche-,  réunies  en  lon- 
gues panicules,  en  juin  juillet.  Vu  sa  rusticité,  cette  espèce 
peut  parfaitement  remplacer,  dans  les  pays  froids,  le  S. 
Lindleyana  qui,  on  le  sait,  est  sensible  aux  grands  froids. 
Ces  deux  espèces  ont,  du  reste,  une  certaine  analogie. 

E.  JOUIN. 
i  Pépinières  Simon-Louis  frères). 


LiA   MOR^OLA 


(Fin  (D). 


Les  lianes  de  la  Mortola,  tant  belles  soient-elles,  ne  sau- 
raient effacer  l'impression  de  grandeur  et  de  richesse  qu'on 
ressent  à  la  vue  des  arbres,  arbustes,  arbrisseaux  et  plantes 
vivaces  ou    annuelles   qu'on  a   répandus   à   profusion  de 

tous  cotés. 

La  grande  pergola  dont  j'ai  parlé  et  qui,  du  Palais  Han- 
bury,  s'en  va  vers  l'Est,  dans  la  direction  de  Bordighera, 
a  une  petite  grotte  délicieuse,  toute  couverte  de  Bégonia 
Rex  divers,  garnie  de  Capillaires  (Adiantum  Capillus 
Veneris),  d'Agaves  etd'Aloës;  l'eau  y  murmure  un  chant 
délicieux,  tandis  que  les  yeux  se  reposent  sur  la  plus  belle 
vue  qu'on  puisse  rêver. 

Une  allée  de  Bambous  conduit,  de  cette  belle  pergola,  à 
une  gracieuse  pièce  d'eau,  au  centre  de  laquelle  on  admire 
un  bronze  japonais  flanqué  d'un  dragon  symbolique,  le 
tout  entouré  de  Papyrus,  de  Lotus  et  d'autres  plantes  aqua- 
tiques de  grande  beauté. 

11  y  a.  au-dessous  et  au-dessus  de  la  pergola,  des  pentes 
que  recouvrent  des  champs  d'Anémones,  de  Mufliers  et 
d'autres  plantes  vivaces.  qui  revêtent  ici  des  teintes  parti- 
culièrement vives.  Les  Mufliers  m'ont  surpris  par  les  tons 
chauds  et  les  couleurs  aussi  intenses  que  variées  de  leurs 
corolles.  Il  en  est  de  toutes  couleurs  et  les  fleurs  sont  ici 
plus  grandes,  plus  abondantes  que  dans  nos  climats;  on 
sent  que  la  plante  est  dans  son  élément  sur  ces  pentes 
chaudes  et  rocheuses.  On  n'en  peut  dire  autant  des  Ahco- 
lies  et  des  plantes  alpines  qui  vivent  ici  comme  des  étran- 
gères et  y  éprouvent  la  nostalgie  des  climats  froids. 

Les  Art-totis,  ces  belles  et  grandes  Marguerites  du  Cap, 
se  développent  admirablement  sur  les  pentes  les  mieux 
exposées  et  y  fleurissent  d'un  bout  de  l'année  à  l'autre. 
C'est  une  plante  ornementale  de  très  grande  beauté  qu'on 
dirait  faite  tout  spécialement  pour  le  Midi.  Il  y  a  aussi 
toute  une  collection  d'Asters  et  d'espèces  voisines  (dont  une 
japonaise  dont  le  nom  m'échappe  et  qui  fleurit  à  profusion] 
qui  donnent  la  note  bleu  violet,  la  note  Aster  un  peu  par- 
tout dans  le  jardin.  Les  Campanules,  surtout  les  C.  Vidaliiet 
C.  médium,  constituent  également  une  belle  décoration,  ainsi 
que  le  superbe  Canarina  campanulata  des  iles  Canaries. 

La  teinte  rouge  violent  est  donnée  par  les  Carica  Pa- 
paya,  C.  àtromolacca  et  C.  cundinamarcensis dontles  fleurs 
brillent  ici  et  là  comme  autant  de  rubis  éclatants.  Ici  et 
là,  les  ('mu iilrtilits  rampent  sur  la  terre  ou  grimpent  aux 
arbres  ou  aux  murailles.  On  en  cultive,  à  la  Mortola.  neuf 
espèces  dont  une  est  un  arbuste  de  haute  taille  (2  à  3  mètres) 
tout  recouvert  d'adorables  fleurs  blanches  (Conrolrulus 
floridus).  Le  superbe  Liseron  de  ce  pays-ci  (C.  althe- 
oides)  anime,  de  belles  fleurs  pourpres  à  la  gorge  carmin 
foncé,  toutes  les  pentes  arides  qui  ne  sont  pas  cultivées,  et 
fait  le  plus  gracieux  cadre  aux  fleurs  introduites. 

Des  champs  de  Dahlia  font  l'orgueil  du  jardinier  italien 
du  Commandeur  Ilanbury;  il  y  en  a  de  toutes  teintes  et 
formes,  depuis  le  gigantesque  D.  imperialis,  du  Mexique, 
jusqu'au  très  curieux  D.  Maximiliana,  des  mêmes  régions. 
Les  Capucines  sont  ici  très  nombreuses,  très  vives  dans 
leurs  teintes,  très  apparentes  partout.  heTropœolum  penta- 
phyllmn  grimpe  dans  les  arbres  jusqu'à  8  mètres  de  haut  !! 

Il  y  a,  ici  et  là.  de  beaux  échantillons  de  Cannas,  de 
Streliteia  (le  S.  Reginçe  était  en  pleine  floraison  à  mon 
passage).  Il  y  a  des  Dracœna  qui  sont  de  véritables  arbres, 
toute  une  collection  de  Dasylirion  gigantesques,  d'Ence- 
phalartos,  de  Dion,  de  Cycas  et  de  Yucca.  De  leurs 
branches  ou  de  leurs  frondes,  retombent  les  gracieux  ra- 
meaux des  lianes  et  de  Dolichos  lignosus,  qui  pend  sur- 
tout du  haut  des  murs  dans  la  forêt. 

Le  célèbre  Lotus  pdliorhynchus,  qui  fut  tant  admiré 
dans  le  lot  de  M.  Froebel,  à  l'exposition  de  Genève,  cette 
plante  charmante  au  feuillage  de  soie  grise,  aux  nom- 
breuses fleurs  éearlates,  vermillon  et  pourpres,  fait  la  gloire 
des  murailles  et  des  pentes  sèches  de  la  Mortola.  il  re- 
tombe de  très  haut  et  s'y  rencontre  partout.  C'est  la  mer- 

(1)  Le  Jardin,  1898,  N"  273  et  ?.74,  pages  19S  et  213. 


LE    JARDIN 


267 


veille  des  merveilles  et  lui  seul  vaudrait  la  peine  qi 

visitât  ees  lieux  bénis. 

D'immenses  Datura  étalent  leurs  grands  bras  à 
l'ombre  des  grands  Acacias  australiens  ou  des  Eucalyptus . 
Les  parfums  de  leurs  Heurs  rayonnent  partout  aux  alen- 
tours dans  les  belles  soirées  où  l'on  s'en  va  voir  voler  les 
lucioles. 

Le  1).  sanguinea  est  d'un  rouge  beaucoup  plus  violent 
que  dans  nos  serres;  sous  le  climat  généreux  de  ce  ciel 
d'Italie,  sa  corolle  est  plus  grande  et  d'un  muge  ardent.  Les 
Rosiers  grimpent  partout  aux  arbres  et  aux  rochers;  on  ne 
les  taille  jamais  et,  cependant,-  ils  produisent  avec  profu- 
sion.  J'ai   remarqué  la  teinte   jaune  de   notre   Eglantine 


tonnes.  Mais  il  en  est  un,  originaire  d  Abyssinie,  le  F,  glu- 
>sa,  qui  est  si  beau  et  si  grand,  qu'il  mérite  une  men 

m  spéeiale. 

Le  Ferdinanda  ominans,  cette  curieuse  Composée  mexi- 
ine  dont  le  grandes  feuilles  ont  l'odeur  des  pommes 
de  reinette,  est  ici  un  arbuste  très  développé,  recouvert  de 
eorymbes  de  marguerites  blanches.  Auprès  d'eux,  il  y  a 
un  petit  arbuste  aux  grappes  pendantes  de  fleurs  d'un  beau 
bleui  qui  m'a  beaucoup  intrigué,  car  la  fleur  rappelle 
notre  petit  Scilla  bleu  du  printemps.  Cet  arbust (  origi- 
naire de  l'Australie  occidentale  et  se  nomme  Sollia  hete- 
rophylla;  c'est  une  Pittosporée!  Et,  puisque  j'en  suis  aux 
Pitiosporum,  que  je  vous  dise  au  moins  combien  ce  genre 


Fis.  111. 


Vue  d'une  partie  des  jardins  de  la  Mortola. 
(D'après  une  photographie). 


alpine  (Rosa  pimpinellifolia).  Une  brillante  Solanée  aux 
fleurs  d'un  rouge  ardent  attire  les  regards,  car  la  note  de 
sa  (leur  est  si  chaude  qu'on  l'a  répétée  en  plusieurs  en- 
droits: c'est  le  Streptosolen  Jamesoni  dont  la  fleur  res- 
semble à  celle  des  Brousalia  et  qui  forme  un  arbuste  tou- 
jours fleuri.  Originaire  de  la  Nouvelle  Grenade,  cette 
plante  ne  peut  renier  son  origine  tropicale.  Il  y  a  aussi 
un  Statice  bien  curieux:  c'est  un  arbuste  de  2  mètres  de 
haut,  aux  branches  étalées  dans  tous  les  sens,  à  la  verdure 
grisâtre  et  aux  fleurs  roses.  Le  Statice  rosca,  c'est  son 
nom.  est  originaire  du  sud  de  l'Afrique. 

Je  ne  vous  parlerai  pas  des  Ficus,  si  divers  et  si  liétéro- 
morphes,  qui  peuplent  les  pentes  de  la  Mortola  :  il  en  esl 
qui  forment  déjà  de  vraies  colonies,  grâce  à  leurs  racines 
adventives  qui,  comme  chez  le  F.  religiosa  des  Indous, 
offrent  l'aspect  d'un  véritable  temple  tout    garni   d 


est  richement  représenté  ici  et  combien  ces  arbustes,  souvent 
très  grands,  embaument  tout  le  paysage. 

Il  y  a  un  Cinéraire  maritime  à  fleurs  blanches  qui  esl 
Men  curieux.  Quand  je  dis  que  c'est  un  Cinéraire  mari- 
time, il  faut  s'entendre,  c'est  seulement  qu'il  m'a  paru  tel, 
car  c'est  un  Senecio  leucostachys,  dont  l'origine  m'échappe 
en  ce  moment  (j'écris  rf<  lignes  du  tond  de^  Alpes  piémon- 
taises  et  n'ai  autre  chose  à  ma  disposition  que  les  > 
prises  lors  de  mon  séjour  chez  M.  Hanbury).  On  cultive 
ici  toute  la  collection  des  Anona  et  nous  avons  dégusté  le 
fruit  délicieux  de  l'A.  Cherimolia,  <l>-  l'Amérique  du  Sud; 
on  sait  que  l'A.  <//"/;/■<   a,  lui  aussi,  un  fruit  excellent. 

En  faitde  fruits,  e'esl    à  pari  les  figues,  le  raisin  et  les 
'anges,  le    Néflier  du   Japon  qui  abonde  le  plus  dan- ce 
.  i  in  en  voil  partout  et  ce  fruit  est  excellent  et  rafral- 
i   Tissant.  Chez  M.  Hanbury,  on  semble  le  mépriser  pi 


268 


LE   JARDIN 


qu'on  a  beaucoup  d'autres  choses  meilleures,  mais,  vrai- 
ment, pour  un  cycliste  qui  a  transpiré, —  et  j'en  ai  su  quel- 
que chose  le  long  de  la  Rrviera,  —  il  n'estrien  d'aussi  ra- 
fraîchissant que  ce  fruit,  au  gros  noyau  incommode,  mais 
à  la  chair  succulente  et  aigrelette. 

Les  Fougères  sont  peu  nombreuses  à  la  Mortola;  il  fait 
trop  sec  ici  pour  elles;  j'ai  trouvé  cependant,  dans  les 
fentes  des  rochers  de  ce  pays,  le  rarissime  Asplenium  Pe- 
trarchœ,  qui  hante  quelques  hectares  seulement  de  la 
centrée.  Délicieuse  petite  plante  à  la  fronde  peu  élevée, 
rabougrie  et  misérable  le  plus  souvent,  mais  aux  segments 
délicatement  découpés  et  portant  élégamment,  en  dessous, 
des  sures  gros  et  lest,  m  nés. 

Ces  jardins  de  la  Mortola  sont  universellement  connus 
et  le  livre  des  visiteurs  du  Commandeur  llanburv  est 
rempli  des  noms  les  plus  illustres,  depuis  les  têtes  cou- 
ronnées jusqu'au  modeste  suisse  qui  écrit  ces  lignes.  On  ne 
peut  cependant  trop  en  parler  et.  quand  notre  directeur,  qui 
était  encore  sous  le  charme  de  sa  visite  à  ce  paradis  ter- 
restre, me  pria  d'en  donner  un  aperçu  dans  Le  Jardin, 
je  lui  répondis  oui,  sans  trop  songer  à  quoi  je  m'engageais. 
Car,  ce  que  je  vous  ai  donné,  dans  ces  quelques  colonnes, 
n'est  qu'un  si  pâle  reflet  des  beautés  qu'on  y  admire  qu'en 
me  relisant  je  me  demande  si  je  n'ai  pas  défloré  ce  bril- 
lant joyau  en  ayant  voulu  vous  le  présenter.  Il  tant  voir 
la  Mortola;  il  faut  se  pénétrer  de  ses  charmes  et  s'enivrer 
de  sos  parfums  pour  comprendre  ce  que  pouvait  bien  être 
le  Paradis  terrestre.  Et  ces  mois,  gravés  dans  le  marbre 
qui  se  trouve  à  l'extrémité  occidentale  de  la  riche  pergola 
dont  je  vous  ai  parlé  : 

«  Audieerunt  vocem  Domini 
Dec  deambalantis  in  Horto  » 

en  disent  plus  (pie  toutes  les  phrases  d'un  admirateur, 
quelque  fanatique  soit-il.  de  l'œuvre  de  M.  llanburv.  Oui, 
on  entend  ici  la  voix  de  l'Eternel  qui  parcourt  le  jardin  et 
cette  parole  de  la  Bible  m'a  lait  tressauter  quand  je  la 
lus.  La  voix  du  Tout-Puissant  se  fait  entendre  ici  plus 
forte  qu'ailleurs,  parce  qu'on  y  peut  contempler  son  œuvre 
merveilleuse.  Je  me  suis  surpris,  l'écoutanl  el  l'entendant, 
cette  grande  voix  qu'assourdissent  les  bruits  du'boulevard 
et  dos  villes,  mais  qui  tonne  terrible  et  grande  dans  les 
solitudes  do  nos  Alpes,  comme  aussi  sur  la  plage  azurée  de 
Ventimiglia.  Sous  ces  dômes  de  fleurs  et  au  bord  de  ces 
Ilots  sereins,  ou  sent  que  l'on  n'est  rien  et  que  Dieu  est 
tout,  quand  même  et  malgré  tout. 


De  Ventimiglia  à  San  Remo,  la  route  est  délicieuse  à  par- 
courir en  bicyclette.  On  traverse  d'interminables  champs 
d'Œillets,  de  Roses  et  de  Jonquilles  qui  s'expédient  à  Tunis 
etàMilan  et  surtout  en  Allemagne.  Le  commerce  des  fleurs 
coupées  se  fait  ici  sur  un  très  grand  pied  et  rapporte  gros, 
dit-on.  A  San  Rémo,  on  faisait  la  cueillette  des  citrons.et 
c'était  merveille  que  de  voir  ces  gentilles  Italiennes,  aux 
sandales  légères,  à  la  tenue  svelte  et  fière,  aux  beaux  traits 
réguliers,  porter  sur  leurs  têtes  les  lourds  paniers  de  citrons, 
qui  s'en  iront,  de  par  le  monde,  assaisonner  la  limonade  ou 
les  mets  des  gourmets. 

A  Gênes,  visite  â  l'Institut  Hanbury,  admirablement 
situé  au  sommet  du  jardin  botanique.  M.  le  professeur 
O.  Penzig,  un  allemand  naturalisé  italien,  un  favorisé  de 
la  fortune,  est  l'heureux  directeur  de  ce  superbe  établisse- 
ment. Il  m'a  montré,  chose  bien  curieuse,  des  semis  spon- 
tanés de  Broméliacées  sur  les  arbres  du  jardin  et  des  <  >r- 
chidées  épiphytes  qui  croissent  en  plein  air  sur  les  branches 
des  mêmes  arbres. 

II.  CORREVON 

Dictionnaire  iconographique  de*  Orchidées,  par  A.  Co- 

gniaux  et  A.  Goossens.  —  Livraison  d'avril.  — 

Parmi  les  espèces  et  variétés  figurées  sur  les  jolies  plan- 
ches en  couleurs  de  cette  livraison,  nous  signalerons: 

Cattleya  Trianse  var.  M.  du  Tremblay,  Cypripedium 
Annie  Measures,  Dendrobium  chrysotoxum,  Epidendrum 
Brassavola',  Odontogtossum  Cervantesii,  Odontuçjlossum 
crispum  Capartianuin,  figuré  et  décrit  dans  La  Jardin,  en 
1894,  N"  179,  page  174,  etc." 


Pots  à  fleurs  à  irrigation  souterraine 


«  Le  principe  sur  lequel  ces  vases 
sont  construits  est  scientifiquement 
indiscutable.  » 

Prof.  V.  Perona. 

L'arrosage  desplaAtes  en  pots  cultivées  dans  les  appar- 
tements, est  une  des  causes  des  échecs  que  les  amateurs  su- 
bissent dans  leurs  essais  culturaux,  échecs  qui  découragent 
certains  d'entre  eux.  S'il  est  en  effet  facile  d'indiquer  aux 
amateurs  débutants  le  degré  de  chaleur,  le  besoin  d'air,  etc., 
que  réclame  une  plante,  il  est  plus  difficile  de  lui  répondre 
à  celte  question  :  Combien  de foispar  semaine  faut-il  arroser 
ma  plante?  Naturellement,  on  donne  à  l'interlocuteur  des 
renseignements  généraux  :  arroser  seulement  lorsque  la 
terre  commence  à  sécher,  mouiller  la  terre  de  façon  à  ce 
que  l'eau  s'écoule  par  l'orifice  inférieur  et  ensuite  ne  l'arro- 
ser de  nouveau  que  lorsqu'elle  a  soif,  etc.  Eh  un  mot.  rien 
de  bien  défini,  parce  qu'il  n'est  pas  possible  de  prévoir  que 
la  plante  aura  besoin  d'eau  tel  ou  tel  jour. 

L'amateur,  bien  décidé  à  suivre  ces  conseils,  est  plein  de 
sollicitude  pour  sa  plante,  a  peur  soit  de  trop  l'arroser,  car 
vous  lui  en  avez  dit  les  funestes  inconvénients,  soit  de  ne 
pas  l'arroser  assez  ;  si  bien  que  l'expérience  ne  le  guidant 
pas  et  comme  il  n'a  pas  assez  de  temps  à  consacrer  à  sa 
plante,  il  l'arrose  trop  ou  pas  assez.  Dans  ces  deux  cas,  la 
plante  souffre  si  elle  est  robuste  et  meurt  si  elle  est  un  peu 
délicate.  Dans  d'autres  cas,  les  plantes  étant  parfaitement 
soignées,  il  arrive  que  l'on  doive  faire  un  voyage  de  quel- 
que jours,  on  arrose  cependant  bien  les  plantes  avant  de 
partir,  mais,  lorsque  l'on  revient,  la  plupart  de  celles  qui 
étaient  sur  le  balcon  et  dans  l'appartement  sont  desséchées. 

Diverses  personnes  se  sont  occupéesde  trouverun  système 
de  vase  susceptible  de  simplifier  cette  question  si  complexe 
des  arrosages  et  de  fournir  aux  plantes,  automatiquement, 
l'eau  nécessaire  à  leur  nutrition.  Plusieurs  systèmes  ont  été 
mis  au  commerce,  mais,  soit  par  défectuosité,  soit  pardéfaut 
d'expérience,  soit  parce  que  ces  inventions  n'ont  pas  été 
portées  à  la  connaissance  des  amateurs  de  plantes,  aucun 
d'eux  n'a  eu  le  succès  sur  lequel  on  croyait  pouvoir  compter. 

La  dernière  invention,  le  vase  à  irrigation  souterrainedu 
D'  .1.  B.  Martinetti,  me  paraît  être  très  judicieuse  et  très 
pratique. 

Je  reçus,  en  mars  dernier,  une  aimable  lettre  du  docteur 
italien  J.  B.  Martinetti  qui,  ayant  lu  mon  mémoire  sur 
«  Lu  culture  des  fleurs  par  les  enfants  et  les  ouvriers», 
m'envoyait  un  fort  intéressant  travail  documenté,  —  réuni 
en  une  brochure  qu'il  avait  publiée  en  italien  et  fait  traduire 
en  français,  —  sur  un  vase  à  irrigation  souterraine  inventé 
par  lui  et  sur  lequel  il  me  demandait  mon  avis. 

Après  avoir  lu,  avec  beaucoupd'intérêt,  son  instructif  tra- 
vail, je  lui  écrivis  pour  lui  dire  que  son  invention  était 
très  méritante  et  que  son  principe  et  son  point  de  départ 
étaient  excellents.  En  lui  faisant  part  de  quelques  obser- 
vations, je  lui  demandais  s'il  ne  lui  serait  pas  possible  de 
m 'envoyer  quelques  pots  pour  me  permettre  d'expérimen- 
ter ce  système.  De  fort  bonne  grâce,  il  aquiesça  à  ma  de- 
mande, et,  quelques  temps  après,  je  reçus  une  quinzaine  de 
pots  dans  lesquels  je  plantais  aussi  bien  des  lantes  d'appar- 
tements que  des  arbustes  et  plantes  de  fenêtres,  cultivées 
respectivement  dans  l'appartement  ou  sur  mon  balcon. 
Ces  essais,  qui  durent  depuis  plusieurs  mois,  sont  d'ores 
et  déjà  eouronnésde  succès  et  sont  tout  en  faveur  de  l'excel- 
lence de  ce  s\  sterne. 

«  Le  principe  sur  lequel  ces  vases  sont  construits  est 
scientifiquement  indiscutable  »  a  fort  bien  dit  le  professeur 
italien  V.  Perona.  Cela  est  très  vrai,  car  cespotsne  sont 
qu'une  application  en  petit  des  irrigations. 


.LE    JARDIN 


269 


Je  reviendrai  plus  tard  sur  cette  invention  qui  mérite 
d'être  répandue,  en  faisant  connaître  le  résultat  de  mes 
expériences.  Je  dirai  tout  simplement,  aujourd'hui,  com- 
ment est  conçu  ce  système. 

Sauf  qu'il  est  un  peu  plus  liant,  ce  po(  a  toute  l'apparence 
d'un  pot  à  fleurs  ordinaire.  Le  fond  est  occupé  par  un  réser- 
voir destiné  à  être  rempli  d'eau  ;  au-dessus  de  celui-ci.  est  un 
fond  mobile  bombé  qui  repose  sur  un  rebord  circulaire  ;  ce 
fond  mobile  ou  diaphragme  est  percé,  au  centre,  d'un  trou 
assez  large  destiné  au  passage  d'un  cylindre  conducteur  de 
l'eau  «lu  réservoir.  Deux  trous  sont  situés  immédiatement 
au  dessus  du  réservoir  et  servent  à  l'aération. 

En  application,  le  tube  est  rempli  déterre,  le  doublefond 
recouvert  d'une  légère  couche  de  mousse  et  la  plante  rem- 
potée comme  on  le  ferait  dans  un  autre  pot.  L'arrosage  ne 
diffère  pas  non  plus,  mais  ou  arrose  de  telle  façon  que  le 
réservoir  s'emplisse.  Dès  lors,  l'arrosage  se  lai I  automati- 
quement, suivant  les  besoins  delà  plante,  par  capillarité 
par  le  cylindre  conducteur.  Il  n'y  a  pas  de  fil  de  coton  et 
c'est  seulement  la  terre  qui  fournit  l'eau  à  la  terre. 

Dans  mes  expériences,  le  réservoir  a  suffi  à  entretenir  la 
terre  suffisamment  et  régulièrement  humide,  pendant  plus 
d'un  mois  pour  les  filantes  qui  sont  dans  l'appartement, 
ei  huit  àdouze  jours,  selon  la  température  extérieure,  pour 
celles  qui  se  trouvent  sur  mon  balcon,  en  plein  soleil. 

Aussi  suis-je  de  l'avis  du  professeur  V.  Perona  et  vais-je 
même  plus  loin  que  lui  dans  mon  appréciation  en  disant 
que  :  le  principe  d'après  lequel  ces  ruses  s<mi  construits 
est  scientifiquement  ci  pratiquement  indiscutable. 

ALBERT  MAUMENÉ. 


ARBORICULTURE  FRUITIERE 


LE  POMMIER 


La  mise  en  sac  des  pommes.  —  Les  pommes  aux 
armes  de  Russie. 

Il  y  a  quelques  années,  on  imagina  (les  cultivateurs  de 
Montreuil  les  premiers)  un  moyen,  fort  simple  en  même 
temps  qu'ingénieux,  pour  augmenter  la  coloration  naturelle 
des  pommes,  afin  de  leur  donner  plus  d'apparence  et.  par- 
lant, plus  de  valeur;  ce  procédé  consiste  à  envelopper  les 
pommes  dans  des  sacs  de  papier  et,  à  un  moment  donné,  à 
retirer  ces  sacs. 

Je  dois  dire,  toutefois,  qu'il  est  très  probable  que,  lors  cle 
l'essai,  la  coloration  n'était  pas  le  principal  but  visé.  On 
avait  alors  surtout  en  vue  la  préservation  des  fruits  contre 
la  pente  des  papillons  engendrant  le  ver  des  pommes  et 
des  poires  (Carpoeapsa  pomonella).  En  tous  cas,  le  pro- 
cédé  esl  doublement  efficace,  puisque  les  deux  buts  sont 
atteints.  L'industrie  même  en  a  profité,  puisque  des  sacs 
sont  spécialement  fabriqués  pour  l'ensachage  des  pommes. 

Le  résultat  obtenu  est,  en  effet,  merveilleux  ;  les  fruits 
traités  ressemblent  à  des  pommes  en  sucre  ou  en  cire  que 
l'on  aurait  rougies  à  plaisir.  Le  Caloille  blanc  et  la  Reinette 
bbinche.  du  Canada,  les  deux  fruits  de  commerce  par 
excellence,  deviennent  d'une  finesse  cle  peau  incomparable, 
sans  qu'il  y  ait  à  craindre  un  amoindrissement  quelconque 
de  leurs  autres  qualités. 

J'ai  dit.  plus  haut,  que  des  sacs  sent  spécialement  fabri- 
qués pour  cet  usage  ;  les  marchands  de  \  [eux  papiers  con- 
fectionnent aussi  des  s.ies  dont  l'efficacité  est  la  même,  ne 
craignant  ni  la  pluie,  ni  le  veut  et  qui  ont  peut-être  l'avan- 
tage d'être  moins  coûteux. 

Quoique  l'époque  actuelle  soit  plutôt  celle  à  laquelle 
il  convient  de  retirer  ces  sacs  ;  je  vais,  quand  même,  expli- 
quer la  manière  d'opérer  convenablement  : 


Lorsque  les  p mes  oui  le  volume  d'une  grosse  noix,  on 

peut  procéder  à,  leur  enveloppement.  Après  avoir,  à  l'instar 
del'épicier,  «  fait  les  coins  »  au  fond  du  sac,  on  pratique, 
sur  un  des  cotés,  une  fente  longue  de  0m06  à  0°08.  La 
pomnie  est  ensuite  mise  dans  le  sac,  en  ayant  soin  que  le 
pédoncule  glisse  dans  la  fente  et  jusqu'au  bout.  Les  deux 
lèvres  du  papier  sont  ramenées  l'une  sur  l'autre  afin  que 
cette  ouverture  latérale  soit  hermétiquement  close  autour 
du  pédoncule  ;  puis  l'ouverture  proprement  dite  du  sac  est 
fermée  à  son  leur  en  froissant  les  bords  et  en  faisant  une 
ligature  serrée  avec  du  raphia  ou  de  la  ficelle  fine.  Si, 
comme  on  serait  tenté  de  le  faire,  on  introduisait  la  pomme 
par  l'orifice  du  sac,  il  serait  impossible  de  l'enveloppei 
sans  enfermer  avec  elle  les  feuilles  qui  l'entourent.  De 
plus,  la  ligature  étantserrée  auteur  du  pédoncule,  gênerait 
beaucoup  la  circulai  ion  de  la  sève,  à  moins  qu'elle  ne  soit 
assez  lâche  et  alors,  dans  ce  cas,  le  sac  n'aurait  plus  sa 
raison  d'être,  car  les  insectes  pourraient  entrerquand  même 
à  l'intérieur  et  trouveraient  là,  un  abri  sûr  contre  les  insec- 
ticides ;  les  Forfieuies  seraient  assurément  du  nombre. 
L'introduction  de  la  pomme  par  l'ouverture  latérale  obvie  à 
tous  ces  inconvénients. 

Pendant  sa  croissance,  la  pomme  est  ainsi  abritée  contre 
les  intempéries  et  contre  les  insectes.  Ce  n'est  que  vers  le 
mois  de  septembre  qu'il  faut  songer  à  lui  faire  voir  le  jour, 
et  cela  progressivement,  car  le  soleil,  dardant  ses  rayons 
sur  l'épidémie  délical  du  fruit,  produirait  inévitablement 
une  brûlure.  Il  convient  donc  de  couper  d'abord  le  fond  du 
sac,  puis,  plus  tard,  de  choisir  une  journée  sombre  ou  plu- 
vieuse pour  le  retirer  complètement.  La  pomme  étant 
exposée  à  l'air  et  à  la  lumière,  ces  deux  agents  concourent 
à  lui  faire  prendre  cette  belle  teinte  carminée  que  neus 
admirons  et  qui  u'esi  jamais  aussi  prononcée  sur  les  fruits 
n'ayant  pas  été  enveloppés. 

C'est  alors  que  les  producteurs  voulurent  tirer  parti  de 
ce  procédé,  en  faisant  imprimer,  naturellement,  sur  l'épi- 
démie non  encore  coloré  du  fruit  sortant  du  sac,  un  dessin 
quelconque,  un  nom,  des  initiales,  etc.  :  ils  réussirent  de 
la  façon  la  plus  heureuse.  On  se  souvient,  effectivement, 
que,  l'année  dernière  encore,  étaient  présentées  a.  l'exposi- 
tion de  Chrysanthèmes  et  de  fruits  de  Paris,  ainsi  qu'à  la 
vitrine  des  grands  marchands  fruitiers,  de  superbes  pommes 
ayant,  sur  leur  belle  face,  les  armes  de  Russie  imprimées 
d'une  manière  parfaite.  Ce  résultat  qui,  au  premier  abord. 
parait  difficile  à.  obtenir,  est  cependant  très  simplement 
atteint  à  l'aide  du  pr :dé  suivant  : 

Les  armes  de  Russie  sont  dessinées  et  découpées  dans  un 
morceau  de  papier,  en  prenant  soin  île  n'oublier  aucun 
détail.  Le  papier  Joseph,  assez  fort,  est  le  meilleur,  car  Sil 
transparence  permet  de  décalquer  la  figure  et  sa  souplesse 
facilite  son  application  sur  les  sinuosités  du  fruit  parfois 
très  prononcées.  Celle  découpure  est  ensuite  collée  sur  le 
c  itc  éclairé  de  la  pomme,  aussitôt  sa  sortie  du  sac.  Peu  de 
jours  après,  les  rayons  du  soleil  ayant  produit  leureffet,  le 
fruit  commence  à  se  colorer,  mais  seulement  autour  du 
papier,  sous  lequel  l'épiderme conserve  sa  couleur  normale. 
Le  moment  de  la  cueillette  étant  arrivé,  on  décolle  la  dë- 

mpureet  le  dessin  apparaît  parfaitement  imprimé. 

On  peut  encore  procéder  autrement  pour  obtenir  un 
sin  quelconque:  Le  sac  n'étant  pas  encore  retiré,  il  suffit 

i uperee  dessin  sur  le  côté  du  sac  exposé  au  soleil.  La 

lumière,  passant  à  travers  l'ouverture  ainsi  pratiquée,  co- 
lore en  rouge,  sur  le  fruit,  1  image  désirée.  Dans  ce  cas. 
le  sac  doit  être  laissé  jusqu'au  moment  de  la  cueillette.  <  '  esl 
d'ailleurs  ce  procédi  que  j'employai,  il  y  a  quelques  an- 
lées,  pour  imprimer  certaines  initiales. 

CLAUDE  TRÉBIGNAUD. 


270 


LE    JARDIN 


Le  Stephanophysum  longifolium 

Cette  plante  n'est  certainement  pas  de  récente  introduc- 
tion. Au  contraire,  elle  est  même  déjà  quelque  peu  an- 
cienne. Bien  qu'ayant  déjà  été  décrite  plusieurs  fois,  elle 
n'est  cependant  pas  aussi  répandue  qu'elle  devrait  l'être. 

Le  Stephanophysum  longifolium,  appelé'  aussi  Ruellia 
longifolia,  appartient  à  la  famille  des  Acanthacées.  C'esl 
une  plantede  serre  chaude  originaire  du  Brésil  et  de  l'Amé- 
rique boréale  et  australe.  Cultivée  en  serre  tempérée,  on 
l'obtient  aussi  très  jolie.  Son  port  est  érigé  et  gracieux.  Les 
feuilles,  oblongues-lancéolées,  sont  d'un  vert  gai,  et  les 
fleurs,  d'un  rouge  vif,  rappelant  un  peu  celles  du  Saloia 
Ingénieur  Clavenaâ,  sont  1res  nombreuses,  portées  sur  des 
pédoncules  grêles,  ce  qui  donne  à  la  plante  un  aspect  très 
ornemental."  Sa  taille  varie  entre  0°',50  et  0",60  de  haut. 

La  culture  de  cette  piaule  est  très  facile.  La  multipli- 
cation se  l'ait  suit  par  boutures  après  la  floraison,  suit  par 
semis  en  terrines,  en  serre.  Ce  dernier  procédé  donne  de 
très  bons  résultats,  les  graines  germant  facilement.  La 
terre  employée  doit  être  légère  el  fertile  :  terre  franche  mé- 
langée, par  parties  égales,  avec  du  terreau  de  feuilles,  ou.  ce 
qui  me  réussit  très  bien,  de  la  terre  de  bruyère  sableuse. 
Après  des  repiquages  successifs  dans  des  godets  de  diffé- 
rentes grandeurs,  suivant  la  force  îles  plantes,  on  arrive, 
la  même  année,  à  les  avoir  en  Heurs;  niais  c'est  surtout 
sur  les  plantes  de  deux  et  trois  ans  que  la  floraison  est  le 
plus  abondante.  Cette  floraison  commence  en  juillet,  mais 
c'est  principalement  dans  la  première  quinzaine  d'août 
que  le  Stephanophysum  longifolium  estdans  toute  sa  splen- 
deur. 

Pendant  la  période  de  repos,  c'est-à-dire  à  partir  de  la 
défloraison  jusqu'en  mars-avril,  il  faut  modérer  les  arro- 
sages et  tenir  la  plante  plutôt  un  peu  sèche.  A  partir  de 
mars-avril,  mais  surtout  un  mois  avant  la  floraison,  en 
juin,  il  ne  faut  pas  craindre  de  mouiller  fortement  et  sou- 
vent. On  continue  ce  traitement  pendant  tout  le  temps 
qu'apparaissent  les  Heurs.  Ainsi,  les  Stephanophysum 
produisent   une  floraison  abondante  et  de  longue  durée. 

Au  point  de  vue  de  l'ornementation  îles  serres,  ils  mé- 
ritent  certainement   d'être  moins  délaissés. 

P.  THIRION 


LE  MUGUET 


Sa  culture  en  Allemagne.  —  Premiers  essais  de 
culture.  —  Obtention  des  griffes.  —  Prépara- 
tion au  forçage. 

Il  n'est  pas  besoin  de  m'attarder  à  célébrer  les  louanges 
du  Muguet,  car  ce  n'est  pas  aujourd'hui  qu'il  est  apprécié 
à  sa  juste  valeur  pour  les  garnitures  florales  les  plus  diver- 
ses. Bien  que,  en  France,  de  décembre  à  mai.  on  admire  en 
quantité,  aux  vitrines  des  fleuristes,  ces  gentilles  et  virgi- 
nales clochettes,  la  culture  est  loin  d'avoir  l'importance 
qu'elleaen  Allemagne  oit  le  Muguet  est  peut-être  plus  popu- 
laire que  la  Rose,  et  en  les  incessantes  demandes  ont  forcé  à 
modifier  totale m  la  végétation  naturelle  des  griffes  desti- 
nées à  fleurira  contre-temps,  de.  façon  à  en  avoir  en  fleurs 
lente  l'année. 

J'ai  été  frappé,]  an  dernier  à  Hambourg,  île  \  eir.au  mois 
il  août,  des  Muguets  fleuris,  aussi  beaux  que  ceux  dont  la 
floraison  n'est   qu'avancée  et    nui  s'épanouissent    dans    les 

premiers  jours  du is  île  mai.  On  sait  que  Hambourg  est 

un  centre  très  important  pour  la  préparation  des  grille-  Je 
Muguet,  quoique  certains  forceurs  préfèrent  les  vrilles  pro- 
duites aux  en\  irons  de  Berlin. 

Je  profitai  des  quelques  jours  que  je  passai  à  Hambourg, 
pour  m'informer  des  détails  sur  les  procédés  culturaux,pour 
la  préparation  des  griffes,  de  même  que  pour  les  culturqs 
forcées  et  retardées.  Deux  horticulteurs  hambourgeois, 
MM.  Runde  et  Chollet,  complétèrent  mes  notes  par  d'èxeel 


lents  renseignements  et  par  des  données  1res  justes,  ce  qui 
me  permet  d'aborder  ici  la  question  eu  détail. 

l.es  essais  de  culture  forcée,  faits  à  Hambourg  et  i,  Berlin 
en  vue  d'obtenir  des  fleurs  pour  Noël  et  le  premier  jour  de 
l'an,  remontent  à  une  cinquantaine  d'années  environ.  En 
1856,  une  quarantaine  d'horticulteurs  et  de  pépiniéristes.en 
faisaient  la  culture  sur  une  petite  échelle,  aux  environs 
île  Hambourg  et  aux  environs  de  Berlin.  La  produc- 
tion annuelle  s'accrut  d'années  en  années,  an  point  que 
60,000  grilles  étaient  cultivées  à  Berlin  et  62,000  à  Ham- 
bourg, en  lS59,et  que.  en  1870,-quatre-vingts  arpents  étaient 
consacrés  à  cette  culture,  à  Hambourg,  et  soixante-douze  à 
Berlin.  (V  n'était  rien  auprès  des  proportions  qu'elle  a  prises 
actuellement.  En  effet.  M.  W.  Runde,  qui  possède  un  im- 
portant établissement  à  Wandsbek,  près  de  Hambourg, 
m'écrivait  qu'on  estimait  le  nombre  des  grillés  produites, 
chaque  année,  de  cinquante  à  soixante  millions  ;  si  on  les 
évalue  à  une  moyenne  de  30  lianes  le  mille,  cette  culture 


Fig.  115.  —  Les  trois  clwix  de  griffes  de  Muguet. 

représente  un  chiffre  de  un  million  cinq  cent  mille  à  un 
million  huit  cent  mille  lianes  ! 

La  plantation  des  griffes  ou  rhizomes  de  Muguet  peut 
être  faite  dans  n'importe  quel  sol  et  à  toutes  expositions, 
il  est  vrai,  mais  les  résultats  sont  loin  d'être  identiques 
partout.  En  effet,  c'est  dans  les  terrains  sablonneux  que 
les  résultats  sont  meilleurs,  aussi  bien  au  point  de  vue  de  la 
valeur  des  produits,  qu'à  celui  du  rapport  pécuniaire.  On 
peut  donc  considérer  un  sol  argilo-sablonneux,  humeux  et 
chaud,  mais  modérément  argileux,  comme  le  meilleur,  sur- 
tout si  le  snus-siil  est  un  peu  humide.  Quoique  l'exposition 
ail  moins  d'importance,  une  situation  au  sud  ouest,  abritée 
du  nord-est,  est  la  plus  convenable. 

Les  griffes  obtenues  dans  un  sol  lourd  et  froid,  argileux 
ou  glaiseux,  sont  plus  fortes  que  celles  des  terrains  sablon- 
neux,   niais,   comme  elles  croissent  et  restent  en  végétation 

pins  tardivement,  elles  ne  mûrissent  pas  si  bien  ni  si  vite, 
donnent  des  résultats  qui  ne  sont  pas  favorables  au  for- 
çage hâtif  et  ne  se  prêtent  bien  qu'au  forçage  tardif.  Leur 
valeur  marchande  est  bien  moins  élevée,  comme  on  peul 
s'en  rendre  compte,  par  les  prix  suivants,  (pie  me  commu- 
nique M.  Chollet.  et  (pie.  bien  que  variables,  mi  peut  pren- 
dre  pour  base  ; 

1"  qualité. de  terrain  sablonneux, le  mille  de  24  à  30  marks(l) 
2»        —  —  —  —         12  à  15      — 

1"      —  argileux  —         12  à  là      — 

2"        —  —  —  —  6  à  10      — 


(1)  Le  mark  vaut  1  fr.  25. 


LE    JARDIN 


271 


Ce  qui  explique  assez  pourquoi,  depuis  quelques  années, 
on  préfère  aux  Muguets  de  Hambourg,  ceux  de  provenance 
berlinoise,  c'est  que  ceux  de  Hambourg,  étant  cependant 
plus  gros,  semblent  ne  pas  vouloir  entrer  en  végétation 
axant  le  mois  de  janvier.  La  raison  en  est  qu'uni-  partie 
de  ceux  de  Hambourg  sont  cultivés  dans  des  terres  toiles  et 
plus  froides,  taudis  que  ceux  de  Berlin  croissent  en  général 
dans  un  sol  sablonneux  et  chaud. 


des  griffes  de  Muguet 


Le  terrain  doit  être  préparé  par  un  bon  labour,  avant  la 
plantation,  et  fortement  fumé  avec  du  fumier  de  vache 
principalement;  toutefois,  dans  un  terrain  froid,  on  préfère 
le  fumier  de  cheval.  La  mise  en  terre  s'effectue  de  la  fin 
d'octobre,  à  la  fin  de  novembre,  par  un  temps  sec  autant 
que  possible,  au  fur  et  à  mesure  que  les  griffes  destinées  à  la 
plantation,  sont  mises  de  côté,  lors  du  triage  que  l'on  fait 
des  rhizomes  arrachés,  pour  le  forçage,  des  anciennes  plan- 
tations. La  mise  en  terre  automnale  est  de  beaucoup  préfé- 
rable à  celle  que  l'on  pourrait  faire  même  à  la  fin  de  l'hiver, 
car  les  racines  de  Muguet  sont  très  sensibles  au  vent  comme 
au  soleil,  et  les  résultats  obtenus,  si  on  ne  prenait  pas  soin 
d'éviter  ces  inconvénients,  seraient  déplorables. 

Le  terrain  est  divisé,  en  petite  culture,  par  planches  .le 

I  "'20  à  1"30  de  large;  dans  chacune  d'elles,  on  trace  10  sil- 
lons, dans  lesquels  les  griffes  sont  placées  obliquement  eu 
les  distançant  de  0™02  à  0"'03,  et  en  les  recouvrant  ensuite. 

II  faut  faire  en  sorte  que  ces  griffes  ne  soient  pas  trop  en- 
foncées, mais  i|ue  la  pointe  des  bourgeons  affleure  à  la  sur- 
face du  sol.  Après  quoi  une  bonne  couche  de  fumier  de 
cheval  ou  de  vache,  à  moitié  décomposé,  est  étendue  en 
guisè  de  paillis. 


Fig.  117.  —Bottelage  dés  griffes  de  Muguet. 


Pendant  les  trois  années  de  culture  qu'il  faut  leur  donner 
avant  qu'ils  soient  lions  à  forcer,  il  n'y  a  qu'à  tenir  le 
terrain  propre  par  des  sarclages  successifs  et  un  nettoyage, 
chaque  printemps  ;  ce  quia  une  certaine  importance.  Si 
le  sol  n'est  guère  fumé,  il  est  nécessaire  d'étendre  île  nou- 
veau une  couche  île  fumier,  le.  second  hiver,  lorsqu'on  peul 
le  faire.  (Jn  paillage,  chaque  année,  est  favorable  ;  de  même, 


si  on  le  lient,  un  ou  plusieurs  arrosages,  lorsqu'il  fait  sec,  font 
grand  bien.  Chaque  année,  on  procède  à  une  nouvelle 
plantation,  afin  d'établir  une  culture  rotative  et  d'avoir, 
iliaque  année,  des  griffes  bonnes  à  livrer  au  commerce. 

Les  bourg s  d'un   an,  plantés  à   part,  mit  une  végéta 

lion  précoce;  mais  il  ne  faut  pas  prendre  cette  dénomma 
tion  à  la  lettre,  car  les  bourgeons  dits  d'un  an  dans  le  com- 
inerce,  n'ont,  en  réalité,  que  cinq  à  six  mois,  provenant 
de  la  naissance  de  l'évolution  d'un  œil  après  la  florai- 
son,en  lin  mai.  et  quelquefois  moins  pour  le  deuxième 
bourgeon  auquel  donne  naissance  le  rhizome,  en 
juillet.  Ceux  que  je  désigne  sous  le  nom  de  bourgeons 

d'un  an  sont  ceux  dont  l'évolution  en  est  à  la  se, 

de  an  née.  lie  ce  qui  précède,  on  voit  que  les  griffes, 
lorsqu'elles  sont  bonnes  à  forcer,  sont  âgées  d'e  trois 
ans  et  demi. 

Cependant,  dans  une  bonne  culture,  nombre  de 
bourgeons  fleurissent  la  seconde  année  de  plantation, 
principalement  ceux  qui  en  sont  à  leur  seconde  année 
de  végétal  ion  lorsc|n'i>ii  les  plante. 

Il  est  généralement  de  règle  que  les  griffes  ne  don- 
nent des  bourgeons  florifères  qu'une  année  sur  deux  ; 
cependant,  si  le  sol  est  substantiel,  si  les  soins  cul- 
turaux  sonl  donnés  en  temps  et  en  heure,  si  les 
engrais  liquides  sont  appliqués  de  temps  à  autre, 
et  si  l'on  prend  soin  d'enlever  les  Heurs  aussitôt  la  floraison 
terminée,  les  mêmes  griffes  donnent  des  fleurs  pendant  plu 
sieurs  années  successives. 
1  les  rhizomes  de  Muguet 
peuvent  ainsi  donner  des 
fleurs  deux  luis  .-in  forçage, 
dans  l'espace  de  dix  mois, 
le  premier  étant  fait  à  l'é- 
poque normale  de  florai- 
son et  le  second  au  mois 
Je  janvier.  J'ajouterai  ce- 
pendant qu'on  n'opère  pas 
ainsi,  car  les  frais  de  main- 
d'œuvre  ne  seraient  pas 
toujours  compensés, 
l'opération  n'était  pas  bien 
laite. 

Les  grands  cultivateurs 
de  Muguet,  qui  en  font 
plusieurs  millions  chaque 
année,  les  plantent  à  la 
même  distance,  mais,  au 
lieu  de  les  mettre  en  plan- 
ches,  ils  les  cultivent   en 

plein  champ  et  les  Fig.  118.  —  Bottillon 

arrachent  à  la  char-  ,/t.  griffes  de  Mu,, un. 

rue. 

Il  est  aussi  à  noter  que  la  floraison  est  d'autant 
meilleure  que  les  griffes  ontété  un  peu  gênés  la  der- 
nière année  ;  c'est  pourquoi  uneplantation  très  espa- 
cée ne  donne  pas  de  résultats  meilleurs  ;  il  ne  faut 
cependant  pas  en  conclure  qu'il  faille  planter  les 
bourgeons  les  uns  sur  les  autres. 

Le  troisième  automne  qui  suit  la  plantation,  les 
rhizomes  sont  arrachés  avec  la  fourche  à  dénis  plates 
et  le  triage  est  lait  au  fur  et  à  mesure  de  l'arrachage, 
par  des  filles  et  des  femmes  qui  sont  payées  de  un 
marck  et  demi  à  deux  mareks  par  jour.ee  qui  fait 
1  fr.  90à  2fr.  50.  Les  grilles  de  premier  et  de  second 
choix  sont  bottelées  par  vingl  cinq  pièces.  Ces  bottil- 
lons -ont  enjaugés  de  façon  à  ce  qu'ils  subissent  l'ac- 
tion de  la  gelée  qui  mûrit  les  griffes,  les  fait  reposer 
et  facilite  une  floraison  régulière,  sans  toutefois  les 
découvrir  totalement.  Tous  les  bourgeons  qui  n'appar- 
tiennent pas  à  ces  deux  catégories  sonl  mis  à  pari  et  piau- 
les comme  je  l'ai  dil  en  premier  lieu. 

Ces  renseignements  sur  l'arrachage  sont,  de  M.  Chollet. 
M.  Runde  me  donne  les  explications  suivantes:  lors  de 
l'arrachage,  comme  les  rhizomes  forment  une  touffe  conte 
nant  à  la  fois  des  bourgeons  florifères  et  des  bourgeons  non 
florifères,  il  Eaul  en  faire  le  triage,  besogne  fastidieuse.  Ce 
sont,  d'après  lui,  les  personnes  les  plus  intelligentes  de  l'é- 
tablissement, qui  fout  ce  travail.  Elles  fout  deux  séries  de 


272 


LE  JARDIN 


griffes:  1"  celles  Qoriflères,  2  celles  à  replanter. 

Les  premières  sont  encore  séparées  en  deux  catégories; 
selon  leur  force;  on  en  fait  ainsi  deux  choix  :  le  premier  et 
le  second.  La  fig.  115.  dessinée  d'après  des  griffes,  que 
M.  Runde  m'a  1res  aimablement  envoyées  de  Hambourg, 
montre  la  différence  existant  cuire  les  :i  sortes  de  griffes. 

Le  premier  choix  ne  contient  que  les  plus  fortes  griffes 
garnies  de  nombreuses  el  longues  racines  ;  le  bourgeop  est 
gros,  court  et  renflé  (G. 'fig.  L15),  il  contient  une  grappe  de 
[leurs  courte,  mais  trapue.  Le  second  choix  contient  les  bour- 
geonsmoins  forts,  qui  sont  toujours  un  peu  plus  allohgés'et 
donl  la  grappe  est  moins  trapue  et  moins  fournie  (B.  fig. 
115);  ils  donnent  de  moins  bons  résultats  pour  les  premières 
saisons  et  nedoivect  être  utilisés  qu'en  culture  avancée.  En- 
lin  les  griffes  à  replanter  et  qui  sont  bonnes  à  forcer  trois 
ans  après,  sont  celles  qui  ont  un  an  et  demi  ou  seulement 
si\  mois  de  végétation  ;  le  bourgeon,  qui  termine  un  long 
rhizome  presque  dépourvu  de  racine-,  es!  très  allongé  et 
ne  présente  pas  le  moindre  bouton  à.  fleurs  (A.  fig.  llô). 

Pour  savoir  si  un  bourgeon  est  florifère  ou  non.  il  n'y  a 
qu'à  le  faire  glisser  entre  les  doigts,  car  onsent  parfaitement 
la  grappe  qui  n'est  recouverte  .pie  ,1e  quelques  pellicules, 
comme  c'est  le  cas  pour  les  boutons  florifères  du  Lilas. 


C'est  bottelés  par25  griffes  que  les  Muguets  parviennent 
directement  ou  sont  vendus,  par  les grainiers,  aux  personnes 
qui   doivent  les  forcer. 

Il  faul  s'assurer,  avant  de  commencer  le  forçage,  que  [es 
griffes  soni  suffisamment  reposées  et  ontétéàrracbéesdans  'le 
bonnes  conditions,  (/elles  qui  ne  soni  pas  forcées  de  suite 
sont  mises  en  jauge.  Il  faut  éviter  que  la  gelée  ne  happe 
directement  sur  les  bourgeons,  ee  qui  pourrait  les  fendre. 

Les  griffes  de  Muguet  peuvent  être  plantées  indifférem- 
ment dans  îles  petits  pots  de  0"'0S  à  0"10  de  diamètre,1  à 
raisonne  huit  à  dix  griffes  par  godets,  où  bien  dans  des 
petites  caisses  ou   terrines,  en   les  distançant  de   quelques 

centimètres;  ces  deux  procédés  s'emploient  couram ni  en 

maison  bourgeoise.  Les  roreeurs  de  Muguet,  qui  le  fournissent 
aux  fleuristes,  réunissent  les  griffes  en  petits  bottillons  de 
'.i  à  12  qu'ils  entourentde  mousse,  ou  bien,  les  ayant  forcées 
dans  de  petites  boites,  ils  les  réunissent  ensuite  en  bottillons. 

La  réunion  des  grilles  en  bottillons  et.  principalement,  le 
forçage  dans  ces  conditions,  sont  récommandables  à  plu- 
sieurs points  de  vue  :  d'abord  par pie  la  chaleur  pénètre 

mieux  et  plus  régulièrement  entre  les  racines  des  griffes 
ainsi  réunies  qu'entre  celles  mises  en  pots,  à  moins  toute- 
fois que  les  pots  soient  enfoncés,  lors  du  forçage,  dans  de  la 
tannée,  île  la  mousse,  etc.,  ensuite  parce  que  cela  facilite 
aux  fleuristes  leur  placement  dans  les  grandes  composil  ions. 

Les  racines  de  Muguet,  dont  on  forme  les  bottillons,  sont 
séparées  par  une  légère  couche  de  mousse,  tandis  que  les 
griffes  que  l'on  empote  ou  que  l'on  met  en  boites,  peuvent 
être  plantées  dans  n'importe  quels  matériaux,  pourvu  que 
ces  matériaux  soienl  légers,  spongieux,  gardant  bien  l'hu- 
midité et  laissant  passer  facilement  la  chaleur.  Il  n'est  pas 
besoin  qu'ils  contiennent  des  matières  nutritives,  que  les 
racines  ne  puiseraient  pus  ;  du  reste,  celles  ,  lu  ni  les  Heurs 
ont  besoin  pour  se  développer,  sont  déjà  emmagasinées  de  la 
saison  précédente  dans  les  racines.  On  emploie  ordinaire- 
ment: la  mousse,  le-  fibres  de  coco,  la  sciure  de  bois,  la 
tannée,  le  terreau  de  feuilles,  le  sable,  etc.,  tous  matériaux 
aussi   Ihhis  les  uns  que  les  autres. 

Que  I V'iiiiisse  les  grilles  en  bottillons,  qu'on  les  rem- 
pote, .in  que,  au  contraire,  ou  les  plante  en  caisse,  il  faut 
toujours  que  le  germe  suit  libre  et  bien  dégagé  espacé  éga- 
lement et  que  les  matériaux  employés  soient  bien  pressés. 

Il  faut  habiller  les  griffes,  en  conservanl  une  certaine 
longueur  de  racines,  à  peu  prés  0"08  à  0™10  à  partir  du 
cul  Ici ,  pour  les  1'"  saisons,  ci  moins  pour  les  suivantes. 

Pour  cela,  un  prend  une  poignée  de  griffes,  dont  les  bour- 
geons sont  mis  à  la  même  hauteur  et,  à  l'aide  de  la  serpette, 
on  coupe  les  racines  dépassa  ni  la  longueur  indiquéedig.  1  lii). 

Pour  la  confection  des  petit-  bottillons,  on  place  les  grif- 
fe- partrois,  en  mettant  les  bourgeonsà  la  même  hauteurdans 
la  main  et  en  les  séparant  par  un  peu  de  mousse  (fig.  117). 

après  quoi  ntoure  de  mousse  le  petit  paquet,  ou   coupe 

le-  racines  siellesn'j  oui  pas  été  avant  et  on  ligatureavec 


du  raphia  :  le  petil  bottillon  a  alors  l'aspect  de  la  fig.  118. 

Ces  bottillons  soni  ensuite  placés,  les  uns  près  des  autres, 
dans  des  boîtes,  eu  ayant  soin  de  combler  les  \idos  avec- 
île  la  mousse.  Puis  ci--  boites  sont  mises  sous  châssis  froid. 

Dans  un  prochain  article,  je  parlerai  du  forçage  propre- 
ment ii  il  ne  la  culture  retardée,  de  la  culture  en  appartement 
ci  del'emploi  dans  l'ornementation  florale. 

i.l  stdrre.)  ALBERT  MALMENÉ. 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 


Sôauo»'  du  25  août    1SOS. 


COMITE   DE   FLORICULTURE 

Le  triomphe  des  Gladiôlus  nanceianus et desG.  Lcmoi- 
nei ,  telle  a  été  la  caractéristique  de  cette  séance. 

Un  très  important  lot  de  ces  Glaïeuls  avait  été  apporté 
par  M.  M.  Vilmorin-Andrieux  ;  les  coloris  bien  francs,  la 
grandeur  des  fleurs  et  surtout  les  inflorescences  bien  four- 
nies de  nombreuses  fleurs  épanouies  en  même  temps,  for- 
çaient l'admiration. 

Des  semis  de  ces  mêmes  Glaïeuls,  soumis  à  l'appréciation 
du  comité  par  M.  Marie,  de  Porchefontaine,  et  quelques 
belles  variétés,  apportées  par  M.  Millet.de  Bourg-la-Reine, 
pour  montrer  les  progrès  accomplis  dans  cette  série  des 
G.  nanceianus  et  G.  Lemoinei,  complétaient  et  renforçaient 
l'admirable  tableau  formé  par  cet  ensemble  de  coloris,  si 
frais  et  si  variés. 

M.  Millet  avait,  en  outre,  apporté  des  Cannas  :  Italin  et 
Austria,  — dont  il  a  été,  à  diverses  reprises,  question  dans 
Le  Jardin  (I)  et  sur  les  mérites  ou  défauts  desquels  nous 
ne  reviendrons  pas, —  et  la  variété  Alsace,  annoncée  comme 
blanc  pur  et  qui  est  plutôt  blanc  jaunâtre  ;  il  parait,  que, 
tout  à  fait  épanouie,  elle  est  blanc  d'ivoire  ;  en  tous  cas, 
c'est  plutôt  une  variété  curieuse  que  vraiment  ornementale. 

M.  Claus,  de  Paris,  en  outre  de  belles  Reines-Marguc- 
rites  en  fleurs  coupées,  présentait  diverses  variétés 
naines,  l'une  de  Zinnia  nommée  Zinnia  très  nain  Mignon, 
l'autre  de  Pétunia  nommée  Pétunia  très  nain  compact 
Miniature,  enlin  une  Célosie  nommée  Célosie  à  panache 
rouge  feu. 

Enfin,  M.  Jamin,  de  Bourg-la-Reine,  avait  apporté  quel- 
ques rameaux  d'Apocynum  androsasmifoliûm,  le  curieux 
Gobe-mouches. 

COMITÉ    D'ARBORICULTURE  D'ORNEMENT 

Un  seul  apport,  de  M.  Simon-Louis  frères,  de  Plantières, 
toute  une  collection  de  Clématites:  Clematis  coccinea, 
C.Pitcheri,  G.  viticella.  cœrulea plena,  C.  flammula  rubro 
marginalis,  C.  graveolens,  etc.,  ainsi  que  des  rameaux 
fructifères  de  Staphylea  pinnata,  S .  hybridaCoulombieri, 
Oxycocos  palustris,  Citrus  triptera,  Asimina  triloba,  etc. 

COMITÉ    D'ARBORICULTURE    FRUITIÈRE 

Une  splendide  corbeille  de  Pêche  grosse  Mignonne  hâ- 
tive, ainsi  que  des  Pêche  Girardot  (variété  obtenue  par 
M.  Savart)  étaient    présentées  par  M.  Eve,  de  Bagnolet. 

De  belles  Pêche  hâtive, Lepère  par  M.  Gauthier,  de  Vitry. 

Des  poires  Bergamote  d'été,  Beurré  d'Amanlis,  Iloussoch, 
Beurré.  Hardy,  etc.,  ainsi  que  la  Prune  Gloire  d'Epinay, 
nouvelle  variété  très  généreuse,  par  M.  Gorion,  d'Epinay. 

COMITE  DE  CULTURE  POTAGERE. 

Une  nombreuse  collection  de  Betteraves,  d'une  grande 
pureté  de  race  venait  de  chez  MM.  Vilmorin-Andrieux. 

Par  M.  Thorigny,  de  Louveciennes,  était  présentée  une 
variété  de  fraise  longue  des  4  saisons,  nommée  Fraise  des 
quatre  saisons  Thorigny  sans  pareille  de  Bougival,  nom 
assez  longpour  indiquer  qu'il  s'applique  à  une  fraise  longue. 

COMITÉ    DES   ORCHIDÉES 

M.  Ch.  Maron,  de  Brunoy,  continue  ses  beaux  apports  de 
Cattleyaet  de  Lœlia  hybrides:  cette  fois,  c'étaient:  Lœlià- 
Cattleya  pvrpurato-qiqas  et  Cattleya  dubiœ,  très  beau  pro- 
duit du  C.  Trianm  X  G.  intermedia. 

M.  Mantin,  amateur  à  olivet  avait  envoyé  un  remar- 
quai.le  gain  issu  du  Cattleya  Triante  X  C.  Schillerinna. 

De  M.  Dallé,  de  Paris,  on  a  beaucoup  remarqué  le  Vanda 
insignis,  en  outre  de  ses  Lx lia  crispa. 

Enfin,  de  M.  Régnier,  de  l'ontenay-sous-bois,  signalons 
un  bel  exemplaire  Vanda  cœrulea,  admirablement  fleuri. 

J.  FOSSEY. 


(1)  Le  Jardin.  1896,  n-  221,  page  9S;  n-  232,  page  231,  m  23:). 
page  249;  iv  234,  page  269:  1897,  n-  239,  .page  43;  189S,  n"  261, 
page  S.  planche  en  couleurs 


LE    JARDIN 


273 


LE  JARDIN.  -  N»  278.  -  20  SEPTEMBRE  1898. 


CHRONIQUE 


Les  savants  ne  son)  pas  toujours  exempts  de  ridicules. 
Beaucoup  d'entre  eux  sont  de  la  Famille  de  M.  Joseph 
Prud'homme*  comme  le  montre  la  petite  histoire  qui  suit. 
En  1797,  le  ministre  de  l'intérieur,  François  de  Neufcbâteau, 
eut  l'idée  de  faire  planter  des  arbres  sj  mboliques  devant  la 
colonnade  du  Louvre.  Il  s'agissail  de  caractériser  le  triomphe 
définitif  des- Sciences  el  des  Vrts.  On  ne  pouvait  mieux 
s'adresser  qu'à  Desfontaines  et  à  Thouin,  représentant  l'un 
l.-i  botanique,  l'autre  l'horticulture.  Ils  s'entendirent  assez 
difficilement  d'abord  et  faillirent  même  se  battre,  enfin,  ils 
tombèrent  d'accord,  avec  accompagnement  de  considérants 
d'un  comique  achevé,  sur  1'-  (  lèdre  du  Liban  pour  représenter 
le  triomphe  <lcs  Sciences  et  sur  le  Platane  pour  les  Arts. 
Au  sujet  de  ce  dernier  arbre,  le  poète  Andrieus  écrivil  que 
son  nom  prêtait  à  un  calembour  facile  et  !'■  résultat  fut 
qu'on  blagua  vivement  les  deux  savants  qui  se  tinrent 
cois.  Le  ministre  découragé  se  contenta  de  faire  semer  du 
gazon. 

*  * 

Un  syndicat  pour  la  vente  des  câpres!.,  ("est  la  com- 
munede  Rocquevaire  (Bouches-du-Rhône)  qui  l'a  vu  naître 
et  qui  le  voit  fonctionner.  Les  câpres  de  ce  pays  sont  esti- 
mées, mais  la  vente  n'en  était  plus  guère  rémunératrice, 
par  suite  de  la  mauvaise  qualité  «les  produits  mélangés  de 
câpres  d'Algérie  ou  d'Espagne.  De  400  francs,  les  100  kilo- 
grammes étaient  tombés  à  195  francs.  Les  syndiqués 
livrent  à  la  Société  toutes  leurs  récoltes  qui  peuvent,  aller  à 
150.000  kilos  par  an.  Le  produit  net  des  ventes  est  réparti 
entre  les  membres,  au  prorata  des  livraisons  et  eu  rapport 
avec  la  qualité.  Le  syndicat  s'occupe  également  de  la  pré- 
paration de  la  pulpe  d'abricots,  dont  100.000  kilogrammes 
ont  été  vendus  en  1895. 

Tout  le  monde  peut  préparer  des  raisins  secs  en  mettant 
à  profit  la  recette  préconisée  par  V Agriculture  Moderne. 
<  >n  cueille  les  raisins  mûrs  et  bien  sains  ;  on  les  blanchit 
en  les  plongeant,  à  deux  ou  trois  reprises,  pendant  quelques 
minutes,  dans  de  l'eau  bouillante  ou  dans  une  lessive  ,1e 
cendres.  On  retire  les  grappes  et  on  les  suspend  à  des 
perches  ou  bien  on  les  range  sur  des  claies  pour  les  faire 
sécher  au  soleil.  Eh  trois  ou  quatre  jours,  la  dessication 
peut  ■'•lie  terminée.  La  dernière  opération  consiste  à  mettre 
les  raisinsen  caisses,  eu  ayant  soin  de  ne  pas  permettre  aux 
moisissures  de  se  développer. 

* 

Se  souvient-on  de  l'enthousiasme  que  souleva  l'appari- 
tion de  VAcalypha  Sanderiana.  cette  très  curieuse  Euphor 
biacée  de  l'Australasie'?  On  se  demandait  comment  une 
forme  aussi  remarquable  avait  pu  passer  inaperçue  et  on 
avait  raison.  (  >n  nous  apprend,  en  effet,  que  Burmann 
l'avait,  depuis  longtemps,  décrite  sous  le  nom  d'Acalypha 
Caturus  (queue  de  chat).  Roxburgh  l'a  également  men- 
ti  îéeetRumphius  l'appelait  Cauda  fclls.  Il  en  existe,  à 

la  bibliothèque  de  Kew.  un  dessin  datant  de  1812   et  M.  .1. 
I).  Hooker  lui  avait  consacré,  â  la  place  représentée,  la  déno- 
mination d'Acalypha  hispida.  Il  y  a  quelques  années,  le 
Nicotiana  cotossea  avait  subi  pareille  aventure.  N'y  aurait 
il  rien  de  nouveau  sous  le  soleil  '.' 

*  * 

La  germination  des  spores  de  Fougères  a  prêté  â.  bien  des 
discussions.   Les  physiologistes  les  plus  émînents  onfrété 


divisés  à  ce  sujet,  les  uns  attribuant  une  importance  capi- 
tale au  facteur  température, les  autres,  au  facteur  lumière. 
Des  recherche,  récentes  de  M.  F.  de Forest-Heald  semblent 
donner  raison  aux  uns  et  aux  autres.  D'une  façon  générale, 
la  lumière  est  nécessaire  et,  parmi  les  rayons  qui  la  com- 
posent, le  bleu  parait  être  tout  à  fait  inactif.  La  tempéra- 
ture peut  agir  quelquefois  comme  la  lumière  et.  dans  cer- 
tains cas,  même  dans  l'obscurité.  Ainsi,  les  spores  du  Cera- 
l'ipteris  thalietroides  germent  à  la  lumière  en  12  jours; 
elles  peuvent  rester  â  l'obscurité  pétulant  trois  mois  sans 
germer;  â  l'obscurité  el  avec  une  température  de  30  à  :("-'". 
elles  se  développent  en  Hi  jours.  Il  est  donc  dangereux  el 
téméraire  de  généraliser. 

■ 

*  * 

'  >n  attribue  presque  exclusivement  la  maladie  de  la 
rouille  îles  Poiriers  à  la  présence  des  pieds  de  Sabines  dans 
les  jardins.  La  chose  n'est  pas  tout  â  fait  exacte,  en  ce  sens 
que  le  Genévrier  de  Virginie  peut  être  également  inculpé' 
avec  raison.  D'ailleurs,  M.  Maxime  Cornu  avait  démontré 
expérimentalement,  en  1S77.  que  le  fait  était' possible  et 
fourni  des  preuves  convaincantes  de  l'existence,  sur  cet 
arbre,  du  Gymnospo'rangium  de  la  Sabine.  II  faut  donc  se 
méfier  de  la  présence,  dans  les  jardins,  du  (  lenévrier  de  Vir- 
ginie et.  probablement  aussi,  du  Genévrier  commun  qui 
pourrait  bien  être  aussi  une  cause  d'infection. 

■ 
La  Société  hollandaise  des  sciences  de  Haarlem  met  au 
concours,  pour  1899,  un  sujet  qui  intéresse  tout  particulière- 
ment les  pépiniéristes  et  les  dendrologues :  il  s'agit  d'insti- 
tuer des  expériences  nouvelles  qui  établissent  indubitable- 
ment l'origine  des  Retinospora  de  nos  jardins  et  de  recher- 
cher si  les  travaux  publiés  en  langue  japonaise  renferment 
des  données  relatives  à  ce  sujet,  l'ne  médaille  d'or  de 
150  florins  récompensera  l'auteur  du  meilleur  mémoire. 

* 

-    • 

Puisque  nous  en  sommes  à  l'article  récompenses,  signa- 
lons encore  le  prix  de  500  gulûëes  (13.000  francs)  que  le 
Comité  anglais  du  sulfate  d'ammoniaque  offre  au  meilleur 
travail  sur  l'utilité  du  sulfate  d'ammoniaque  en  agriculture 
au  point  de  vue  pratique  et  au  point  de  vue  scientifique. 
Les  mémoires  doivent  être  écrits  en  anglais  et  être  présentés 
au  siège  du  Comité  avant  le  15  novembre  1898.  Un  prix  de 
13  000  francs,  ce  n'est  certes  pas  banal  !  et  il  faut  supposer 
que  nombreux  seront  les  concurrents,  à  notre  époque  qu'on 
pourra,  plus  tard,  qualifier  d'époque  des  engrais. 

-* 

#  * 

Les  falsifications  de  produits  empruntés  au  règne  végétal 
se  font,  chaque  jour,  de  plus  en  plus  nombreuses,  avec  une 
audace  qui  commande  l'admiration.  Un  journal  de  phar 
niacie  ne  signale-t-il  pas  une Pipèridine,  destinée  à  rem- 
placer le  poivre,  qui  est  formée  de  70  0  0  de  matières 
minérales  ;  une  Pseudo-cannelle,  destinée  à  donner  du 
montant  au  vin  chaud,  composée  de  80  0/0  de  brique  pilée 
et  de  20  parties  de  bois  colorié   provenant  dés  chantiers  de 

constructii u  de  démolitions.  Mais  le  record  esl  détenu 

ÀàrVÀnstraliima,  qui  doit  remplacer  les  poudres  de  viande 
destinées  aux  estomacs  délicats.  VAustraliana  esl  une 
poudre  cristallisée  rouge-clair,  à  base  d'acide  borique. 
colorée  par  île  la    fuchsine.    Après  cela,   il   n'\   a  [dus  qu'à 

tirer  l'échelle. 

P.  HARIOT. 


Dictionnaire  d'Horticulture,  par  D.  Bois.  —31* livraison. 

—  La  31*  livraison  de  cet  intéressant   dictionnaire  va   de 

Phyiovté   à   Pois   et    comprend,    entre    autres   importants 

articles,   ceux  consacrés  aux  l'ircu.  Pilocereus,  Finança, 

Pinus,  Piper,  Pirus,  Plantation,  Platanus,  Poireau,  Poi- 

r  et  Pois. 


274 


LE    JARDIN 


NOUVELLES   HORTICOLES 

Mérite  agricole.  —A  l'occasion  de  la  distribution  des 
récompenses  aux  lauréats  du  Concours  agricole  de  Tarbes 
(Hautes-Pyrénées),  la  décoration  du  Mérite  agricole  a  été 
conférée  aux  p  irsonnes  suivantes  : 

1"  Au  grade  d'officier  : 

M.  Carraze,  (Joseph-Noël),  directeur  du  jardin Massey, 
à  rarbes. 

2°  Au  grade  de  chevalier: 

M.  Fourcade-Tompes,  pépiniériste,  à  Tarbes. 

\    l.i    suite  de  l'Exposition  d'horticulture  de    Lyon,  la 

décorati lu  Mérite  agricole  a  été  conférée  aux  personnes 

suivantes  : 

Mjj  1°  Au  grade  d'officier  : 

Crozy  aîné  (Pierre-Antoine-Marie),  horticulteur  à  Lyon, 
fondateur  de  l'association  horticole  lyonnaise. 

Molin  (Emmanuel-Charles),  marchand-grainier  horticul- 
ture à  I.yon. 

jUj  2"  Au  grade  de  chevalier  : 

Boucharlàt  (Jean-Marie),  horticulteur  à  Lyon. 

Comhet  (Jean),  horticulteur  à  Chaponost  (Rhône). 

Défarge  (Lambert),  horticulteur  pépiniériste  à  St-Cyr- 
au-Mont-d'Or  (Rhône). 

Drevet  (Claude),  horticulteur  à  Lyon. 

Miheon  (Pierre),  contremaître  de  la  maison  Vermorel, 
constructeurs  agricoles  et  viticoles,  à  Villefranche  (Rhône). 

Pernet  (François-Joseph),  rosiériste  à  Lyon-Monplaisir, 
secrétaire  général  du  Syndicat  des  horticulteurs  de  Lyon, 
vice-président  de  la  Société  française  des  rosiéristes. 

Rivoire  (Philippe),  horticulteur-grainier  à  Lyon,  fon- 
dateur et  secrétaire  général  de  la  Société  française  des 
chrysanthémistes. 

A  l'occasion  de  l'Eposition  de  Montreuil-sous-Bois,  la 

décoration  du  Mérite  agricole  a  été  conférée  aux  personnes 

suivantes  : 

jyjj[  Au  grade  de  chevalier: 

Charton  (Désiré),  arboriculteur  à  Montreuil. 

Dupont  (Pierre-Eugène),  arboriculteur  à  Montreuil,  tré- 
sorier de  la  Société  régionale  d'horticulture  de  Montreuil. 

PnvsiOT  (Charles),  horticulteur-maraicher  à  Montreuil, 
secrétaire  de  la  Société  régionale  d'horticulture  de  Vin- 
cennes. 

Robineau  (Joseph-Désiré),  horticulteur-arboriculteur  à 
Montreuil. 

A  l'occasion  de  l'inauguration  de  l'hôpital-hospice  de 
Longjumeau,  la  décoration  de  chevalier  du  Mérite  agricole 
a  été  conférée  à  M.  Courtois  (Edmond),  arboriculteur- 
maraîcher  à  Chilly-Mazarin  (S.-et-O.). 

A  l'occasion  de  l'inauguration  à  Beaune,  du  monument 
élevé  à  la  mémoire  de  Pierre  Joigneaux,  la  décoration  de 
chevalier  du  Mérite  agricole  a  été  conférée  à  M.  Loiseabx 
(Adolphe),  pépiniériste  à  Beaune  (Côte-d'Or). 

Tous  nos  compliments  aux  nouveaux  promus. 

Conseil  supérieur  de  l'agriculture.  —  Nous  som- 
mes heureux  de  trouver,  dans  la  liste  des  personnes  qui  ont 
été  récemment  appelées  à  faire  partie  du  conseil  supérieur 
île  l'agriculture,  le  nom  de  M.  Th.  Villard,  le  distingué' 
président  de  la  commission  d'organisation  des  expositions 
de  la  S.  X.  II.  F. 

Primes  à  l'horticulture  et  à  l'arboriculture.  - 
A  la  suite  du  Concours  régional  agricole  de  Tarbes,  la  prime 
d'honneur  à  l'horticulture  a  été  décernée  à  M.  Edouard 
Dallas,  propriétaire  à  Séméac,  et  la  prime  d'honneur  à  l'ar- 
boriculture, à  M.  Virgile  Larrieu,  pépiniériste  à  Puntous. 
lies  médailles  de  bronze  ont  été  remises  à  MM.  ,1.  Siméon. 
horticulteur  à  Séméac,  Fourcade-Tompes,  pépiniériste  à 
Tarbes,  L.  Barbé,  horticulteur  à  Bours.  et  T.  Roques,  hor- 
ticult  ni-  ii  Bagnères  de  Bigorre. 

A   l;i  suite   du  Concours  régional  agricole  de  ,L,\  on.    les 


primes  d'honneur  ont  été  accordées  à  M.  Fabre  (Gabriel) 
à  Montplaisir,  pour  l'horticulture,  et  à  MM.  Poisard  frè- 
res, pépiniéristes  à  Lyon-Vaise,  pour  l'arboriculture. 

Des  médailles  de  bronze  ont  été  remises  à  MM.  Comte  (R). 
horticulteur  à  Lyon-Vaise,  Barret-Cuissard  à  Ecully, 
Ponthus.  pépiniériste  à  Ecully.  Darmeray.  pépiniériste  à 
Ecully.  Perrichon,  pépiniériste  à  Ecully  ,Défarge  (Lambert). 
pépiniériste  à  St-Cyrau  Mont-d'Or,  Bizet  (Jean-Antoine) 
à  Ecully.  Villa  (Antoine)  à  <  lullins,  Perroux  (François)  à 
Lyon,  Mathieu  (Louis)  à  Caluire-et-Cuire,  Corot  (Joseph) 
à  Ecully. 

Exposition  universelle  de  1900.  —  Nous  venons 
île  recevoir  le  tarif  des  réductions  consenties  par  les  Compa- 
gnies des  Chemins  de  fer  et  les  entreprises  de  navigation, 
pour  les  passagers  et  pour  les  produits  destinés  à  figurer  à 
l'Exposition  de  1900. 

Les  principales  entreprises   de  navigation  accordant  dès 
réductions  variant  de  25  à  50  0/0,  sur   le  prix    ordinaire 
de  transport,  tant  pour  les  passagers  que  pour  les  produits, 
sont  les   suivantes:  Compagnie  des  bateaux  à  vapeur  du 
Nord.  Chargeurs  réunis.  Caillot  et  Saint-Pierre,   1  levés  e 
Chaumet,   Compagnie  française  de   navigation   à  vapeur, 
Compagnie  havraise  péninsulaire  de  navigation  à  vapeur. 
Compagnie  marseillaise  de  navigation  à    vapeur,   Compa- 
gnie des  messageries  maritimes,  Compagnie  de  navigation 
mixte.     Compagnie  nationale   de  navigation.    Compagnie 
générale    transatlantique,   Société    générale  des   transports 
maritimes  à  vapeur,  Worms  et  Cie. 

L'Administration  des  Chemins  de  fer  de  l'Etat,  les  (  'om- 
pagnies  anonymes  du  Chemin  de  fer  d'Orléans,  du  Che- 
min de  1er  du  Midi,  des  Chemins  de  fer  de  Paris-Lyon- 
Méditerranée,  des  Chemins  de  fer  de  l'Est,  du  Chemin  de 
fer  du  Nord,  des  Chemins  de  fer  de  l'Ouest  ont  également 
adopté'  des  mesures  spéciales  pour  le  transport  des  produits 
destinés  à  figurer  à  1  Exposition  universelle  de  1900. 

Exposition  internationale  d'horticulture  de 
Saint-Pétersbourg.  -  -  Le  Ministre  des  finances  de 
Russie  a  autorisé  l'entrée  en  franchise  de  droits  de  douane 
des  objets  étrangers  destinés  à  figurera  l'exposition  inter- 
nationale d'horticulture  qui  aura  lieu,  à  Saint-Pétersbourg, 
en  deux  périodes,  du  5  17  au  15  27  mai  (1)  et  du  7  li>  au 
V<  21  septembre  1899,  à  la  condition  que  ces  objets  seront 
réexportés  à  l'étranger  dans  le  délai  de  deux  mois  après  la 
clôture  de  l'exposition. 

Le  droit  de  douane  sera  perçu  sur  ceux  qui  n'auront  pas 
été  réexportés  dans  ce  délai.  La  visite  des  colis  sera  effectuée 
dans  le  local  même  de  l'exposition  par  un  employé  des 
douanes  préposé  à  cet  effet  ;  mais  les  feuilles  d'expédition 
devront  mentionner  la  destination  spéciale  des  objets  et 
leur  envoi  en  transit  par  les  douanes  de  frontières. 

Nous  tenons,  à  la  disposition  des  personnes  qui  nous  en 
feront  la  demande,  des  programmes  de  cette  exposition. 

Association  de  la  Presse  agricole.  —  Nous  rece 
vons  la  communication  suivante  : 

Le  Secrétariat  général  de  l'Association  de  la  Presse  agri- 
cole a  l'honneur  de  porter  à  la  connaissance  des  intéressés 
que  les  demandes  d'admission  qui  lui  sont  parvenues  de- 
puis le  !"  juillet  dernier,  ainsi  que  celles  qui  lui  parvien- 
dront avant  le  15  octobre  prochain,  seront  soumises  au 
Comité  directeur  au  cours  de  sa  prochaine  séance  trimes- 
trielle. Toute  demande  adressée  après  le  15  octobre  ne 
pourra  être  examinée  qu'à  la  séance  trimestrielle  suivante. 

Les  demandes  d'admission  doivent  être  envoyées  à 
M.  Charles  Deloncle,  secrétaire  général  de  l'Association, 
18,  rue  d'Enghien,  à  Paris. 

Ecole  d'horticulture  Le  Nôtre  à  Villepreux. 
Les  anciens  élèves  de  l'Ecole  Le  Nôtre,  ayant  constitué  une 

Association  amicale  sous  la  présidence  de  leur  camarade, 
M.  Humbert,  chef  de  culture,  se  sont  réunis  en  un  banquet 

11)  Le  Jardin,  1SSIS,  a"  2<ift.  273  et  277,  pages  130,  196  et  258. 


LE    JARDIN 


Z/3 


à    Villepreox,     à     l'occasion    de    la    Saint-Fiacre. 

Ils  ont  profité  de  cette  réunion  pour  offrir  à  leur  ancien 
Directeur,  M.  Guillaume,  un  très  remarquable  objet  d'art, 
œuvre  du  .sculpteur  Delage. 

M.  Potier,  le  nouveau  Directeur,  dans  son  toast,  a  rendu 
hommage  à  l'œuvre  accomplie  par  son  prédécesseur  et  a 
affirmé  une  fois  de  plus  qu'il  continuerait  à  marcher  dans 
la  voie  tracée  par  lui  pour  donner  à  l'Ecole  toute  l'impulsion 
possible. 

M.  Humbert,  au  nom  îles  anciens  élèves,  a  tenu  à  ex- 
primer à  M.  Guillaume  sa  gratitude  et  la  reconnaissance 
de  tous. 

Décoration  du  Mérite  agricole  et  industriel  en 
Italie.  —  Le  Bollnino  rfi  Notifie  agraric  du  Ministère 

de  l'Agriculture  de  l'Industrieetdu  Commerce  d'Italie  vient 
de  publier  un  décret  royal,  en  date  du  1"  mai  1898.  qui 
institue  dans  ce  pays  une  décoration  du  Mérite  agricole  et 
industriel  et  une  médaille  d'honneur,  destinées  à  récom- 
penser les  srr\  ices  rendus  à  l'agriculture  et  à  l'industrie. 

Le  nombre  de  ces  décorations  est  strictement  limité  à 
vingt  par  an,  dont  douze  pour  le  Mérite  agricole  et  huit  pour 
le  Mérite  industriel.  Le  nombre  des  médailles  d'honneur 
est  limité  à  dix  par  an. 

Correspondance  hambourgeoise.  —  Un  de  nos 
abonnés  de  Hambourg  nous  communique  l'entrefilet  suivant, 
paru  dernièrement  dans  la  Correspondance  hambourgeoise 

et  que  nous  nous  faisons  un  plaisir  de  reproduire: 

«  Des  personnes  autorisées  nous  font  observer  que 
M.  Viger,  le  Ministre  français  de  l'Agriculture,  n'est  pas  un 
inconnu  pour  les  Hambourgeois.  Il  a  visité  l'exposition 
horticole  de  Hambourg  comme  délégué  officiel  du  Gouver- 
ment  de  la  République.  Et,  pendant  son  séjour  parmi  nous, 
il  a  soulevé  une  sympathie  générale,  par  sa  grande  ama- 
bilité, par  la  remarquable  compétence  dont  il  a  fait  preuve 
comme  Membre  du  Jury,  et  par  les  efforts  évidents  qu'il  a 
faits  pour  créer  des  relations  plus  étroites  entre  les  arbori- 
culteurs français  et  allemands.  » 

Ligue  coloniale  de  la  jeunesse.  —  Le  premier  rap- 
port que  vient  de  publier  la  Ligue  coloniale  de  la  jeunesse, 
créée,  à  Paris,  l'an  passé,  montre  que  cette  ligue  a  rencontré 
un  accueil  empressé  dans  la  plupart  des  établissements 
d'enseignement  agricole,  lui  effet,  une  section  agricole 
formée  à  Paris,  comprend  plusieurs  élèves  de  l'Institut 
agronomique;  un  autre  groupe  spécial  comprend  plusieurs 
élèves  de  l'Ecole  nationale  d'agriculture  de  Grignon  enfin,  un 
autre,  plus  récent,  s'est  formé  de  l'Ecole  nationale  d'agri- 
culture de  Pennes. 

Réunir  tous  les  élèves  qui  ont  l'intention  d'aller  plus 
tard  dans  les  colonies  françaises  pour  s'y  créer  une  situation 
et  tous  ceux  qui  s'intéressent  aux  questions  coloniales,  tel 
esl  le  louable  but  de  ces  divers  groupes,  dont  on  ne  saurait 
trop  encourager  la  formation. 

Le  phylloxéra.  — Pararrêté  préfectoral,  la  libre  circu- 
lation des  plants  de  Vigne  de  toutes  provenances   est  auto 
risée  sur  le  territoire  de  la  ville  de  Paris.   Des  expositions 
de  Vignes  vivantes  pourront  donc  être  organisées  à  l'Expo 
sition  de  1900. 

La  protection  des  oiseaux.  —  Le  Comité  exécutil 
du  Congrès  international  ornithophile,  qui  a  eu  lieu  àGray, 
le  mois  passé,  a  conféré  au  rapporteur,  M-  le  "'  Charles 
Ohlsen,  rapporte  l'Agriculture  nouvelle,   la    médaille  de 

Mérite  m  argent  et  un  diplôme  d'honneur  pour  l'encourage 
ment  donné  à  la  grande   Ligue  autrichienne  des  amis  des 
oiseaux,  lors  du  dernier  Congrès  et  pour  les  grands  services 
qu'il  a  rendus  à  la  cause  de  la  protection  des  oiseaux. 

Jardin  d'essai  de  Tunis.  -     Nous  venons  de 
voir,  de  la  Direction  de  l'Agriculture  et  du  Commerce  de  la 
Régence  de  Tunis,  la  liste  de*  plantes  mises  à  la  disposi 


m  des  colons,  par  le  Jardin  d'essai  de  Tunis,  pendant  la 
ampagne  1898-1899. 

''cite  liste  comprend  soixante  et  m spèces  et  variétés 

(1  arbres  fruitiers  et  soixante-cinq  espèces  ci  variétés  de 
plantes,  d'arbres  et  arbustes  divers,  dont  plusieurs  fort 
intéressantes. 

Au  Kew  Garden.  —  M.  Morris,  direeteur-adjoint  du 
Kew  Garden,  de  Londres,  ayant  été  appelé  à  organiser  le 
nouveau  département  agricoleét  botaniqne  des  Windward 
et  Leward  Islands,  le  poste  de  directeur-adjoint  du  Kew- 
Garden  devient  ainsi  vacant  à  la  fin  du  mois.  Le  traite 
ment  affecté  à  ce  poste,  non*  dit  le  Garden,  en  annon- 
i;ant  ces  nouvelles,  est  de  17.5(111  fr.  et  M.  Morris  part, 
pour  les  Indes  occidentales,  avec  un  traitement  initial  de 
«'ô.OOO  francs,  indemnités  de  voyage  et  autres  non  com- 
prises. 

Exposition  internationale  d'horticulture  de 
Lyon.  —  L'exposition  internationale  d'horticulture  de 
Lyon,  dont  nous  avons  annoncé  l'ouverture  pour  le  M  sep- 
tembre a  été  très  réussie.  C'est  un  succès  de  plus  pour  l'hor- 
ticulture lyonnaise  qui  n'en  est  plus  à  les  compter. 

Lilas  en  fleurs  en  septembre.  —  Les  Liîas  refleu- 
rissent! Par  suite  de  la  température  élevée  du  commence- 
ment du  mois,  ces  arbustes  à  floraison  printanière  se  sont, 
en  effet,  parés  à  nouveau  de  nombreuses  inflorescences.  On 
nous  signale  ce  curieux  phénomène,  entre  autres,  de 
Rouen  (Seine-Inférieure), deCurcan  (Vienne).  dcMmtevrain 
(Seine-et-Marne)  et  d'Asnières  (Seine). 

Culture  forcée  des  Roses-Trémières.  -  Nous 
avons  eu  récemment  l'occasion  de  voir,  chez  notre  collabo- 
rateur. M.  11.  Theulier,  un  certain  nombre  de  jeunes  mul- 
tiplications de  Roses-Trémières,  destinées  à  la  culture  for- 
cée. Ces  plantes  seront,  d'après  les  css.-us  laits  l'an  dernier, 
en  fleurs,  aux  mois  de  décembre  et  janvier.  Pour  les  obte- 
nir, on  se  sert  de  boutures  prises  sur  les  ramifications  laté- 
rales et  portant  un  bouton  bien  formé.  Faites  en  août  dans 
de  petits  godets,  elles  sont  rempotées  en  fin  septembre  et 
placées  ensuite  dans  la  serre  chaude  où  elles  fleurissent. 
•  etie  culture,  très  peu  coûteuse  et  facile,  mérite  d'être  entre- 
prise en  grand,  car  elle  sera,  nous  n'en  doutons  pas.  très 
rémunératrice. 

A  propos  de  l'Erica  hyemalis  alba.  —  A  propos 
de  cette  jolie  nouveauté,  dont  nous  avons  publié,  dans  notre 
précédent  numéro,  une  planche  en  couleurs  et  un  cliché 
noir  il),  nous  recevons,  de  M.  Queneau-Poirier,  la  lettre 
suivante  : 

Monsieur  le  Rédacteur  en  chef  du  Jardin, 

Permettez-moi  de  rectifier  ici  l'assertion  contenue  dans 
le  dernier  numéro  de  votre  estimable  journal,  au  sujet  de 
l'obtention  de  VErica  hyemalis  alba. 

C'est  en  1S93  que  cette  variété  fut  remarquée  à  l'établis- 
sement horticole  de  M.  Buret-Reverdy,  de  Tours. 

Depuis  lors  et  jusqu'en  1S9G,  M.  Buret-Reverdy  la  lixa 
par  des  bouturages. 

Lorsque  je  l'af  présentée  à  la  Société  nationale  d'horti- 
i  ulture  de  France,  c'était  comme  l'ayant  cultivée  et  en 
indiquant  le  nom  de  l'obtenteur.  Je  tiens  tout  particulière- 
ment à  ne  pas  m'attribuer  ce  qui  ne  m'appartient  pas. 

Veuillez  agréer,  etc...  yrENEAU-PoiiîiER 


PETITES    NOUVELLES 


M.  C.   Sauvageau,   professeur  adjoint  à    la   Faculté 
sciences  de  Lyon,  vient  d'être   nommé  professeur  île  bota- 
nique de  la  Faculté  des  sciences  de   l'Université  de  Dijon. 

Un  nous  fait  part  du  mariage  de  M.  Antliclme  Combet, 
ids  de  M.  Combet,  de  la  Maison  Combet  et  Biessy,  horti- 
culteurs à  Lyon  Montplaisir,  avec  Mlle  Amandine  Schwartz, 
fille  du  distingué  jardinier  en  chef  des  cultures  de  Ferrières 
en  Brie. 

(1)  Le  Jardin,  lSiis,  n-  277,  page  264. 


276 


LE    JARDIN 


Les  fleurs  aux  funérailles  de  l'Impératrice 

ELISABETH  D'AUTRICHE. 


Le  14  septembre.  —  Il  est  dévolu  aux  fleurs,  d'avoir  non 
seulement  de  gaies  el  denobles  missions,  mais  aussi  de  bien 

tristes  lorsqu'elles  doivenl  r ire  un   pieux  hommage  àla 

mémoire  de  ceux  qui  ne  sont  plus.  Aussi  est-il  tout  naturel 
que  des  couronnes  et  de  gerbes  soient  amoncelées  près  île  la 
chapelle  ardente  où  l'Impératrice  d'Autriche,  assassinée 
lâchement,  dort  paisiblement  de  son  dernier  sommeil. 

Les  fleuristes  genevois  et  viennois  sont,  depuis  quelques 
jours,  sur  les  dents,  car  les  commandes  île  couronnes  et  de 
bouquets  arrivent  de  toute  part.  Afin  de  donner  aux  lecteurs 
du  Jardin,  la  primeur  de  la  description  des  couronnes 
qui  seraient  offertes,  je  nie  renseignai  à  Genève  et  j'écrivis 
à  Vienne  aussitôt  que  la  triste  nouvelle  me  fut  connue. 
Par  l'intermédiaire  de  notre  confrère  M.  Vaucher,  divers 
fleuristes  genevois  viennent  de  me  communiquer  les  des- 
criptions exactes  des  couronnes  qui  leur  ont  été  comman- 
dées. 

La  couronne  de  la  comtesse  Sztaray,  dame  d'honneur 
est  en  Orchidées  et  Lis  blancs,  décorée  de  feuilles  de  Cocos  et 
nouée  de  ruban  moiré  blanc. 

L'ambassadeur  de  Berne  a  offert  une  1res  belle  couronne 
ovale,  parsemée  de  fleurs  de  Bouvardia  et  de  Tubéreuses  avec 
une  bouffée  de  ruban  bleu  dans  le  haut  et  un  grand  nœud 
aux  couleurs  autrichiennes  voilées  de  crêpe,  dans  le  bas. 

Tout  en  Roses  Thé  parsemées  d'Œillets  blancs  et  cravatée 
de  ruban  blanc  est  celle  du  comte  Arthur  des  Fours;  tan- 
dis que  celle  de  M.  Barton  est  en  Orchidées  et  en  Lis.  avec 
un  nœud  de  ruban  moiré. 

Elle  rappelle  la  montagne  que  l'Impératrice  aimait  tant. 
la  couronne  de  Chrysanthèmes  mauves  et  Roses  Soutenir 
de  la  Mal  maison  surmontée  d'une  jetée  d'Edelweiss,  cette 
Heur  des  glaciers,  qui  est  pour  elle  le  dernier  adieu  des 
hauts  sommets  neigeux  !  C'est  aussi  pour  l'Empereur,  une 
évocation  de  ses  fiançailles,  lorsqu'il  déclarait  son  amouràla 
Princesse  Elisabeth  en  lui  offrant  une  touffe  d'Edelweiss  : 
cette  fleur,  emblème  des  espérances  d'antan,  tressée  en  cou- 
ronne aujourd'hui,  est  devenue  pour  lui  une  fleur  de  tris- 
tesse... 

Cette  couronne,  remise  de  la  part  du  baron  Brussèle, 
il  où  s  élançait  une  grande  palme  de  Phœnix  sur  une  jetée  de 
Roses  Thé,  de  Tubéreuses  et  d'Œillets,  nouée  de  ruban 
blanc,  était  bien  belle.  Tout  à  fait  exquise  était  celle  dé 
M.  Besschppheim  en  Roses  jaunes  que  surmontaient  des 
grappes  d'Orchidées  et  d'éphémères  Lilas,  sur  lesquels  les 
feuilles  découpées  de  Cocotier  nouées  de  rubans  blanc  s  éta- 
laient comme  une  ombre.  M.  Théodorede  Saussure  a  offert 
une  croix  dont  le  fond  est  en  Reines-Marguerites  mauves 
surmontées  de  Lis  blancs. 

Les  employés  de  l'hôtel  Beau-Rivage  ont  tenu  à  apporter 
leur  hommage  en  unecouronnedeReines-Marguerites  blan- 
ches, Roses  Thé,  Bouvardia,  avec  piquet  gerbe  de  Lis  blanc 
et  rose  et  un  retombé  de  ruban  aux  couleurs  autrichiennes. 
De  Mlle  A.  Favre,  une  palme  ornée  de  Tubéreuses,  Roses, 
nouée  d'un  ruban  blanc.  De  M.  Yturbe  une  couronne  de 
Roses  et  de  Réséda  avec  palme  de  Cycas  et  flot  de  ruban 
aux  couleurs  espagnoles.  Du  corps  consulaire  à  Genève,  une 
couronne  dont  la  jetée  de  Roses  ruses  el  de  feuilles  de  Cycas 
se  détache  sur  un  fond  en  Roses  blanches  et  est  nouée  de 
rubans  autrichiens  voilés  de  crépi-. 

Puis  ce  sont  de  caractéristiques  palmes  de  Phœnia  et  de 
Cycus,  dont  la  base  est  occupée  par  un  bouquet  ou  par  une 
jetée  de  Heurs  comme  on  le  fait,  en  Allemagne,  dont  deux 
sont  de  M.  Rumpelmayer  et  de  Mme  Ed.  de  La  Rive;  eg 
Poses  Thé  et  Bouvardia,  le  bouquet  de  M.  Turreteini; 
tout  cela  composé  par  M.  Ch.  Delapierre  fleuriste,  a  <  tenèvei 
Confectionnées  par  M.  Ed.  Lance,  de  Genève,  le  sœuvres 
suivantes  :  un  beau  bouquet  de  palmes  de  Phœnia  ,  ('//mx 
el  Ireca  et  un  autre,  des  dames  de  Genève,  en  Orchidées 
attachés  par  des  rubans  blancs. 

La  couronne  du  Conseil  d'Etat,  aux  couleurs iautrichiennes 

et  suisses  voilées  de  crêpe  avec  celle    suserption  :  Hom- 

ge  de  douleur  et  de  sympathie  dû  peuple  de  Génère. 


est  accompagnée  d'autres  gerbes  avec  des  torsades  de  ruban. 

Une  grande  couronne  parsemée  de  palmes  de  Cocosa  été 
commandée  pa  r  S.  A.  R.  le  Prince  de  Bulgarie.  Un  bouquet 
de  palmes,  entrelacé  de  rubans  aux  couleurs  fédérales,  de 
4  mètres  de  haut  avec  couronne  garnie  de  dentelles  est  ter- 
miné par  un  gros  nœud  portant  celle  inscription  :  De  la 
pnri  tir  Confédération  suisse. 

On  remarque  encore  l'immense  couronne  rouge  et  jaune 
voilée  de  crêpe  de  la  ville  de  Genève;  celle  du  Minisire 
suisse  à   Menue  et   bien  d'autres  bouquets  et  couronnes. 

Une  chose  qui'  Ion  doit,  retenir,  c'est  qu'à  Genève,  on 
offre  peut-être  plus  de  palmes  parsemées  de  fleurs  que  de 
couronnes. 

Dans  la  chapelle  ardente,  ce  matin  où  bientôt  le  cercueil 
va  être  porté  sur  le  char  funèbre,  les  cierges  brûlent  parmi 
les  giandcs  plantes  vertes  dont  les  frondaisons  semblent 
s'incliner  en  signe  de  deuil  au-dessus  d'une  profusion  de 
fleurs  blanches  se  détachant  des  tentures  noires.  Toujours, 
toujoursdes  couronnes  arrivent,  que  l'on  dépose  à  côté. 

Le  vestibulede  la  gare  de  Cornavin,  est  lui-même,  garni 
de  plantes  vertes  et  de  fleurs  blanches,  ainsi  qui»  le  salon 
improvisé.  Le  char  funèbre  disparait  sous  les  fleurs  et  est 
suivi  de  deux  autres  chars  portant  la  profusion  de  cou- 
ronnes, de  bouquets  et  de  palmes,  qui,  en  cette  heure  de 
grand,' deuil,  apportent  là  une  note  claire  avec  leurs  rubans 
multicolores. 

Seules,  les  couronnes  des  Reines  de  Portugal  et  de  Rouma- 
nie, ainsi  que  celle  du  général  Berzevivzy  sont  mises 
dans  le  wagon  mortuaire;  toutes  les  autres  sont  placées  dans 
un  fourgon  spécial.  Au  dernier  moment,  d'autres  couron- 
nes sont  déposées  par  des  notabilités,  par  l'Association  aus 
tro-hongroise et  par  les  missions  en  Suisse  d'officiers  étran- 
gers. 

* 
*    # 

Le  17  septembre.  —  Dans  toutes  les  gares  que  le  train 
funèbre  a  traversé  d'innombrables  couronnes  et  bouquets  oui 
été  apportés.  A  Buchs,  le  PrincedeRohan,  le  Roi  et  la  Reine 
de  Roumanie  ont  apporté  des   couronnes. 

Je  viens,  à  l'instant,  de  me  renseigner  auprès  des  fleu- 
ristes parisiens;  peu  ont  eu  des  commandes  de  couronnes: 
cela  tient  à  la  grande  distance  qui  sépare  Paris  de  Vienne 
el  à  ce  que  beaucoup  de  personnes  ne  sont  pas  à  Paris,  Tou- 
tefois, quelques-unes  ont  été  expédiées,  par  M.  Augustin, 
au  nom  de  la  Société'  hongroise  de  secours  mutuels,  une  cou- 
ronne drapée  aux  couleurs  hongroises,  composée  d'un  fond 
d'Ageratum  bleu,  que  surmontait  un  vaste  piquet  d'Or- 
chidées, de  Lilium  et  de  Poses.  Par  M.  Dumas,  une  cou- 
ronne de  Poses  et  d'<  (rchidées,  dont  le  ruban  blanc,  s'échap- 
pant  d'un  flot  de  crêpe,  portait  cette  inscription  :  Dur  ri 
Duchesse  d'Orléans,  et  une  autre  en  Roses  Souvenir  de 
la  Malmaison,  au  piquet  de  Clématites,  offerte  par  la  com- 
tesse Loucher  du  Caril. 

M.  le  marquis  de  Reverseaux  doit  déposer  une  palme 
d'argent,  de  la  part  du  Président  île  la  République  et  une 
couronne  en  Roses  et  en  Orchidées,  avec  une  échappée  de 
rubans  voilésde  crêpe  aux  couleurs  françaises  et  autrichien- 
nes, de  la  part  du  Gouvernement  de  la  République.  Enfin 
Mme  Lion  a  envoyé,  offertes  par  des  particuliers,  une  cou- 
ronne  en  Violettes  de  Panne  artificielles  surmontée  d'une 

gerl n  Orchidées  et  enRoses  naturelles,  et  une  couronne 

en  Roses  \  ariées  avec  gerbe  d'Orchidées. 

Toutes  ces  couronnes,  ces  palmes,  ces  bouquets  jonchent 
maintenant  la  chambre  funéraire,  à  côté  de  toutes  celles 
offertes  en  Autriche,  et  c'est  au  milieu  des  fleurs,  que.  cet 
après-midi,  tandis  que  les  chu  lies  autrichiennes  et  hon- 
groises sonneront  le  glas  funèbre,  avec  une  grande  iiiuni- 
fécence  1  Impératrice  sera  conduite  à  sa  dernière  demeure. 

ALLER  TMAUMENË 


EXPOSITIONS   ANNONCÉES 

Vire.  —  Du  10  au  iô  novembre  1898.  —  Exposition  de 
Chhysanthi  mes  en  rors  et  en  fleurs  coupées,  organisée 
par  la  Société  d'horticulture  de  l'arrondissement  de  Vire. 
—  Adresser  les  demandes  à  M.  E.  Balle,  secrétaire  de  la 
Société,  14,  place  Saint-Thomas,  à  Vire  (Calvados). 


LE    JARDIN 


277 


Les  Clématites  tubuleuses 


II  faut  l'œil. exercé  d'un  botaniste  pour  reconnaître  une 
Clématite  dans  les  plantes  dont  nous  allons  parier.  Elles 
non  ont,  en  eûet,  nullement  l'aspect,  car  ce  sont  des  plantes 
herbacées,  à  souche  vivace,  traçante  et  à  tiges  dressées. 
hautes  de  1  mètre  au  plus,  portant  des  feuilles  opposées,  à 
trois  grandes  folioles.  Les  fleurs  sont  petites,  pendantes, 
polygames,  monoïques  ou  dioïques,  à  quatre  sépales  allon- 


gés, rapprochés  en  tube,  puis  libres  et  réfléchis  au  sommet, 
rappelant,  par  leur  aspect,  un  fleuron  de  Jacinthe.  Ces  fleurs 
sont  disposées  en  verticilles  très  multiflores  ou  en  petites 
cymes  lâches,  formant  un  épi  terminal  et  interrompu. 

On  en  connaît  cinq  ou  six  espèces,  toutes  d'origine  asia 
tique  et  si  polymorphes  que  la  valeur  spécifique  de  deux  ou 
trois  d'entre  elles  est  excessivement  controversée.  Elles  n'in- 
téressent, du  reste,  que  les  collectionneurs  et  la  botanique, 
aussi  les  laisserons-nous  de  côté,  pour  ne  nous  occuper  que 
des  suivantes,  qui  sont  des  plantes  au  contraire  décoratives, 
intéressantes  et  utiles  pour  l'ornementation  des  plat 
bandes  de  plantes  vivaces. 

C.  tubulosa  Turcz.  —  Introduite  de  la  Chine  en  18 lô  el 


a  premièredu  groupe,  cette  espècea  des  tiges  dressées,  rou- 
geâtres,  hautes  de0°60à  1  mètre,  portant  de  grandes  feuilles 
trois  folioles  rapprochées,  amples,  la  terminale  surtout. 
arrondies  el  dentées.  Les  fleurs  sont  bleu  foncé,  disposées  en 
petites  cymes  formant  des  épis  terminaux,  aphylles  au 
sommet;  les  quatre  sépales  sont  longuement  onguiculés, 
rapprochés  en  tube,  puis  écartés  et  récurvés  au  sommet, 
finement  velus  en  dehors,  ou  la  pubescence  formedes  lignes 
blanchâtres  sur  le  bouton;  les  pédicelles  sont  aussi  forte- 
ment velus.  La  floraison  a  lieu  en  août-septembre. 
C.  Davidiana  Dcne.,syn.,C  mongolica  Hort.,(fig.ll9).— 

Introduite  de  la  Chi- 
ne, en  18(il  ;  espèce 
très  distincte  de  la 
précédente  et  assez  fré- 
quente dans  les  jar- 
dins. Ses  tiges  sont 
fortes,  dressées,  de  1 
mètre  de  haut,  pubes- 
centes- veloutées,  à 
feuilles  longuement 
pétiolées.  portant  trois 
grandes,  folioles  arron- 
dies, crénelées -den 
tées,  glabres,  pâles  et 
fortement  nervées  en 
dessous.  Les  fleurs 
sont  bleu  porcelaine, 
dioïques.  réunies  en 
verticilles  multiflo 
res,  compacts  :  les  in- 
férieurs accompagnés 
d'une  grando  feuille  ; 
les  supérieurs  plus  pe 
lits  et  presque  nus  ; 
carpelles  nuls  chez  les 
[liantes  cultivées,  ce 
qui  porte  à  croire 
qu'on  ne  possède  que 
l'individu  mâle  dans 
les  cultures. 

C.  stans  Sii'b.  et 
Zucc.  —  C'est  une 
plante  rare  dans  les 
cultures. introduit'' du 
.lapon  vers  1860  ;  elle 
est  très  polymorphe, 
selon  le  sexe  de  ses 
fleurs.  Ses  tiges  sont 
suf frutescentes,  dres- 
sées, mollement  pu- 
bescentes,  hautes  de 
1  mètre,  à  feuilles 
à  trois  folioles  arron- 
dies-ovales,  profondé- 
ment dentées  ou  lo- 
bées. Les  fleurs  sont 
polygames,  c'est-à- 
dire  les  unes  mâles  el 
les  autres  femelles  ou 
hermaphrodites,  d  un 
bleu  opale,  courte- 
nient  pédicellées,  fas- 
eieuléosetverticillées, 

de  forme  semblable  à 
celles  des  précédentes  el  s'épanouissant  aussi  en  août-sep- 
tembre. 

Ces  quelques  Clématites  sonl  très  intéressantes  el  déco- 
ratives. Kilos  trouvent    place  dans  les  plates-bandes  lon- 
geant les  allées,  parmi  les  collections  de  plantes  vivaces, 
lonl  elles  onl  le  mode  aitemenl  :  elles 

Font,  en  outre,  fort  bon  effel  en  sujets  isolés  sur  les  pelouses 

des  jardins  pa\  sagers. 

Leurculture  ne  présente  aucune  difficulté.  Toute  bonne 

terre  de  jardin  leur  convient  el  elles  supportent  sans  souf- 
frir nos  hivers  i  Leur  multiplication  s'effectue  faci 

lement  à  l'automne  le  préférence  au  printemps  par  la 

simple  division   des  pieds.  Les   éclats  reprennent  du  reste 


278 


LE    JARDIN 


rapidement   et    fleurissent  généralement  la   même  année. 
Les  amateurs  que  ces  lignes  décideront  ^introduire  queL- 
pieds  de  ees  Clématites  dans  leurs  jardins  trouveront 
en  elles  un  élément  d'intérêt  et  de  décoration  dont  ils  n'au- 
ront sans  doutequ'à  se  féliciter. 

s.  Mon  ici'. 


Notre  Enquête  sur  la  Récolte  des  Fruits  en  France 

EN    1898 


Nouvelles  des  Départements 
(Voir  le  tableau  ci-contre). 


Déposition  d'horticulture  de  Montreuil 

La  Société  régionale  d'horticulture  deMontreuil-sous-Bois 
avait  organisé,  dans  cette  ville,  du  3  au  12  courant  une 
belle  exposition  d'horticulture. 

M.  Loiseau,  le  dévoué  Président  de  la  Société,  toujours 
au  premier  rang  lorsqu'il  s'agit  de  soutenir  à  l'étranger  la 
bonne  réputation  de  l'horticulture  française,  avait  bien 
voulu  prendre  la  direction  de  cette  exposition.  Il  a  si  bien 
fait  les  choses,  secondé  qu'il  était  par  M.  Chéraii,  maire 
de  Montreuil  et  parle  Conseil  municipal,  que  cette  fête  hor- 
ticole a  été  des  mieux  réussies. 

M.  Viger,  Ministre  de  l'Agriculture,  devait  inaugurer  l'ex- 
position, mais,  retenu  à  Lyon,  il  a  du  se  faire  représenter 
par  M.  Vassillière,  Directeur  de  l'Agriculture. 

L'exposition,  installée  devant  l'Hôtel  de  Ville,  se  compo- 
sait indépendamment  d'un  spacieux  jardin  en  plein  air, 
dessiné  dans  le  style  paysager  par  M.  Loison,  d'une  lente 
abritant  les  nombreux  lots  "de  plantes  de  serres  et  de  lé- 
gumes. Dans  les  locaux  de  l'école  voisine,  étaient  disposées 
de  remarquables  collections  de  fleurs  coupées,  des  cou- 
ronnes, des  gerbeset  des  corbeilles  fleuries,  ainsi  qu'une  ad- 
mirable collection  de  fruits,  triomphe  de  l'exposition.  Et 
pouvait-il  en  être  autrement,  à  Montreuil,  depuis  si  long- 
temps célèbre  par  ses  fruits,  par  ses  pèches  surtout? 

Dans  le  jardin,  animé  par  un  petit  ruisseau  qui  s'échap- 
pait en  cascade  d'une  grotte  construite  par  M.  Olivier,  nous 
avons  remarqué  de  jolies  corbeilles  de  plantes  de  plein  air  : 
Canna,  Phlox,  Clématites,  Zinnia,  Pelargonium; etc.. 

Le  jardin  suspendu,  s'élevant  à  une  hauteur  de  7  à  9 
mètres,  avec  ses  terrasses  garnies  de  plantes  et  de  fleurs, 
auxquelles  on  accédait  par  un  escalier  à  double  évolution, 
était  d'une  conception  tout  au  moins  originale. 

L'abondance  des  matières  nous  empêche,  malheureuse- 
ment, de  parler  en  détail  des  lots,  en  général  intéressants: 
nous  nous  bornerons  à  donner  la  liste  des  récompenses. 

Nous  ne  pouvons  cependant  pas  passer  sous  silence  la 
superbe  collection  de  légumes  et  les  divers  lots  de  fleurs 
de  MM.  Cayeux  et  Le  Clerc,  non  plus  que  la  belle  collec- 
tion de  Canna  de  MVI.  Billiard  et  Barré  qui  présentaient,  eu 
outre,  un  joli  Pelargonium  nouveau  Mile  Fernande  Viger. 
Citons  encore  les  fruits  tentants  exposés  par  MM.  Char- 
ton,  Salomon,  Chevalier,  etc.,  les  belles  Conifères  pré- 
sentées par  MM.  Defresne  et  Gravier,  les  fleurs  coupées  de 
Mme  Férand,  de  MM.  Billiard  et  Barré,  David,  etc.. 

Voici  la  liste  des  principales  récompenses  décernées  par 
le  Jury,  qui  avait  nommé,  comme  Président,  M.  Ch.  Ballet 
et,  comme  Secrétaire-général,  M.  II.  Martinet 

M.  D.  Charton,  pour  ses  remarquables  pêches,  objet  d'art 
[\  ase  de  Sevrés),  offert  par  M.  le  Président  de  la  République  ; 
M.  Loison,  pour  l'ensemble  de  l'exposition,  objet  d'art  (Vase 
de  Sèvres),  offert  par  M.  le  Ministre  des  Beaux-Arts;  M.  De- 
fresne, pour  ses  jolies  Conifères  et  collection  de  fruits 
objet  d'art  offert  par  la  Ville  de  Montreuil;  MM.  Cayeux  et 
Le  Clerc,  pour  superbes  lots  de  légumes  et  fleurs,  objet 
d  art  offert  par  Mme  Sueur  mère;  M.  Gravier,  pour  l'en- 
semble de  son  exposition,  objet  d'art  offert  par  le  Syndicat 
des  cultivateurs  du  département  de  la  Seine;  MM.  Billiard 
et  Barre,  pour  Carma,  objet  d'art  offert  par  la  Société  de 
Saint-Louis  ;  M.  Gentilhomme,  pour  son  intéressante  collec- 
tion de  Bruyères,  objet  d'art  offert  par  le  cercle  de  l'Union  ; 
M  Boutreux,  pour  l'ensemble  de  son  exposition,  objet  d'art 
offert  par  M.  Manille  ;  M.  Boucher,  pour  fruits  et  Cléma- 
tites, objet  d'art  offert  par  Mme  Mabbille;  M.  Pruniot 
pour  légumes,  objet  d'art  offert  par  M.  Loiseau,  Président 
de  la  Société  d'horticulture  ;  M.  Salomon,  pour  raisins 
objet  d'art  offert  par  M.  Cbapal  ;  MM.  Deny  et  Marcel' 
pour  plans  de  jardins  .  objet  d'art  offert  par  M.  Chereau' 
maire  de  Montreuil;  M.  Olivier,  pour  rochers,  rivières  et 
ponts,  objet  d'art  offert  par  l'Union  des  Familles  ;  M.  Mo- 
reaux,  pour  Caladium,  objet  d'art  offert  par  la  Fédération 
des  Sociétés  montreuilloises  ;  MM.  Cappe  et  fils,  pour 
hum,  objet  d'art  offert  parl'U.  V.  M.;  M.  Bellard  pour 
serres,  objet  d'art  offert  par  le  choral  de  Montreuil. 
De  nombreuses  autres  médailles  ont  encore  été  décer- 
la  liste  en  est  trop  longue  pour  pouvoir  être  publiée 
I4|  in-extenso. 


Dijon  (Cote-d'Or).  —  La  récolte  du  raisin  de  cuve  s'an- 
nonce comme  devant  être  très  bonne.  —  En  général,  récolte 
bonne.  Ë.  O. 

Valence  (Drôme).  —  Les  renseignements  portés  au  ta- 
ble au  ci-contre  ne  concernent  que  l'état  de  la  production  dans 
le  rayon  d'approvisionnement  de  Valence,  car  je  ne  suis  pas 
renseigné  sur  les  arrondissements  de  Die  et  de  Nyons.  —  La 
culture  de  l'Olivier  est  très  réduite  dans  l'arrondissement 
de  Valence.  —  On  exporte  de  Valence  une  assez  grande 
quantité  de  cerises  ;  cette  année,  la  récolte  en  a  été  un  peu 
au-dessous  de  la  moyenne.  De  R. 

Bordeaux  (Gironde).  —  On  cultive  peu  les  Pommiers  à 
cidre  et  pas  de  Poiriers  à  cidre  —  La  culture  du  Pêcher  en 
espalier  est  peu  appliquée. — La  récolte  des  raisins  de  cuve 
serait  meilleur  sans  la  sécheresse.  — Les  raisins  de  table  ont 
souffert  de  la  Cochylis.  —  Les  Figuiers  sont  peu  cultivés, 
ainsi  que  les  Amandiers.  —  La  maturité  a  été  tardive  poul- 
ies fraises.  —  Depuis  le  14  juin,  il  n'a  pas  plu,  aussi  les  vi- 
gnobles des  sables  et  descoteaux  souffrent-ils:  le  raisin  ne 
grossit  pas;  on  espère,  en  revanche,  qu'il  sera  de  qualité  tout 
à  fait  supérieure.  Beaucoup  d'arbres  fruitiers  souffrent  éga- 
lement, surtout  les  Pêchers.  — Les  pommes  et  poires  sont  de 
faible  grosseur,  mais  très  nombreuses.  —  Un  grand  nombre  de 
ces  fruits  sont  véreux  et  tombent.  —  La  récolte  des  prunes 
est  bonne,  sauf  pour  la  Reine  Claude,  dont  la  récolte  est 
moyenne.  — Toutefois,  pour  les  divers  genres  de  fruits,  en 
général,  l'année  est  considérée  comme  assez  bonne.  E.  B. 

Gap  Hautes-Alpes). —  Récolte  très  variable,  selon  les 
localités.  F.  R. 

Bonneville  (Haute-Savoie). —  Les  arbres  à  pépins  dans 
le  Faucigny  sont  atteints  de  maladies  crytogamiques  au 
point  d'être  menacés  d'une  ruine  complète  ;  ce  serait  une 
perte  énorme  pour  cette  région.  —  Les  Pêchers  en  plein 
vent  ont  été  atteints,  au  printemps,  d'une  maladie  qui  brû- 
lait les  jeunes  pousses  en  quelques  jours;  cette  affection 
était  impossible  à  combattre  par  les  poudres  ou  les  liquides, 
à  cause  de  la  fréquence  des  pluies  auxquelles  succédaient 
des  coups  de  soleil  brûlant  —  Quelques  variétés  de  Pom- 
miers à  couteau  ont  souffert  chez  moi  ;  tous  les  autres 
sont  chargés  de  beaux  fruits,  grâce  aux  sulfatages  et  sou- 
frages —  J'ai  eu  une  magnifique  récolte  de  prunes  et  sur- 
tout de  prunes  japonaises,  très  commerciales,  quelques- 
unes  délicieuses.  —  Mes  Pêchers  en  plein  vent  ont  repris 
belle  apparence  depuis  la  sécheresse.  Ch.  A. 

Beauvais  (Oise).  —  Les  Pêchers  en  plein  vent,  les  Gro- 
seillers  et  les  Cassissiers  sont  peu  cultivés.  R. 

Clermont  (Oise).  —  Vigne  toujours  malade.  —  Pommes 
et  poires  de  faible  grosseur.  B. 

Clermont-Ferrand  (Puy-de-Dôme).  —  Les  fruits  sont 
rares,  mais  se  vendent  très  cher.  —  Pèches,  1  fr.  50 à  2  francs 
le  kilog.  —  Abricots,  0  fr.  80  à  1  franc  le  kilog.  —  Prunes, 
1  franc  à  1  fr.  50  le  kilog  —  Vente  sur  l'arbre  :  Reinette  du 
Canada,  30  à  .14  francs  les  100  kilogs.  D.  L. 

Lyon  (Rhône).  —  La  récolte  des  raisins  de  cuve  varie 
suivant  les  localités.  —  De  nombreuses  localités  ont  été 
ravagées  par  la  grêle.  A.  R. 

Bourg-la-Reine  (Seine).  —  La  récolte  des  raisins  de 
table,  bonne  de  plein  air,  est  mauvaise  en  espalier.  —  La 
récolte  des  cerises  est  médiocre.  A.  X. 

Chambourcy  (Seine-et-Oise).  —  Les  poires  sont  nom- 
breuses, mais  de  grosseur  faible.  —  Beaucoup  de  pommes 
sont  véreuses.  —  Les  raisins  de  cuve  mûriront  difficile- 
ment. —  Les  prunes  sont  petites.  P.  P. 

Toulon  (Var).  —  Les  renseignements  portés  au  tableau  ci- 
contre,  page  279,  peuvent,  en  général,  s'appliquer  au  dépar- 
tement des  Bouches-du-Rhône.  —  Gelée  au  moment  de  la 
floraison  des  arbres  à  noyau.  —  Pluies  à  l'époque  de 
floraison  de  la  Vigne.  —  Nombreuses  maladies.  —  Vents 
violents  qui  ont  fait  tomber  la  plupart  des  fruits  —  Enfin, 
année  trop  sèche.  —  Récolte  générale  médiocre.        P.  G. 

Avignon  (Vaucluse).  —  La  récolte  des  olives  s'annonce 
comme  devant  être  bonne.  —  La  gelée  printaniére  a  dé- 
truit tous  les   fruits  à  noyau.  L.  M. 

Auxerre  (Yonne).  —  On  prévoit,  pour  les  raisins,  une 
abondante  récolte,  mais  la  parfaite  maturité  des  fruits  n'est 
pas  assurée.  M. 


LE   JAKDIN 


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280 


LE   JARDIN 


LE  MUGUET 


ii 

Culture  forcée.  —  Culture  retardée.  —  Culture 
forcée  en  appartement.  —  Emploi  dans  les  dé- 
corations florales. 

Préparées  comme  je  l'ai  mentionné  dans  mon  précédent 
article  il),  qu'on  les  ait  mises  en  pots,  encaisses  ou  réunies 
en  bottillons,  les  griffes  deMuguel  sonl  placées  sous  châssis 
à  froid,  où  on  vient  les  prendre,  lorsqu'elles  snnt  suffisam- 
ment reposées,  pourles  forcer  à  partir  du  mois  de  novembre. 

Etanl  donnée  la  chaleur  nécessaire  pour  mener  à  bien 
cette  opération,  c'est  dans  la  serre  à  multiplication,  si  on 
ne  force  pas  un  grand  nombre  de  griffes,  ou.  dans  une  serre 
spéciale  el  basse,  lorsque  le  forçage  se  fait  surune  grande 
échelle,  que  l'on  lait  fleurir  le  Muguet. 

Les  pots,  caisses  ou  bottillons  sont  placés,  lesunsprès  des 
autres,  sur  les  bâches,  SI  enfoncés  dans  une  couche  de 
mousse,  défibre  de  cocoou  de  tannée.  En  même  temps  que  ces 
matières  entretiennent  une  chaleur  uniforme,  elles  conser- 
vent aussi  une  humidité  suffisante,  choses  indispensaj- 
bles  pourles  premières  saisons  principalement.  Cela  fait, 
on  mouille  uniformément  le  tout  avec  de  l'eau  à  la  tempé- 
rature de  la  serre.  D'ailleurs,  les  arrosages  et  bassinages, 
donnés  pendant  toute  la  durée  du  forçage,  ne  doivent  pas 
non  plus  être  faits  avec  de  l'eau  froide,  ce  qui  entraverai? 
la  bo 3  marche  du  forçage,  mais  avec  de  l'eau  à  la  tempé- 
rature de  la  serre. 

(Vilains  foreeurs  recouvrent  les  grillés  dune  couche  de 
mousse  ou  de  libre  de  coco,  épaisse  de  quatre  ou  cinq  centi- 
mètres ;  d'autres,  principalement  en  Allemagne,  se  servent 
de  feuilles  épaisses  de  papier,  placées,  soif  directement  sur 
les  bourgeons,  soit  sur  la  mousse.  Lorsque  le  forçage  se  l'ait 
sous  des  châssis,  les  griffes  étant  recouvertes  de  mousse,  on 
peut  aussi  intercepter  le  jour  en  recouvrant  les  feuilles  de 
verre  de  papier,  de  planches  ou  de  toiles.  L'obscurité  favo- 
risant, au  début  du  forçage,  le  départ  delà  végétation  et 
faisan  t  éla  necr  les  jeunes  pousses,  ces  diverses  façons  d'opérer 
ont  un  même  but. 

Lorsque  les  "pousses  s'allongent  et  que  la  végétation  est 
active,  ces  couvertures  sont  superflues  et  il  convient  alors  de 
retirer  la  mousse  pour  laisser  pénétrer  la  pleine  lumière  qui 

fortilie  les  puisses. 


l'ig.  lit).  —  Muguet  forci',  à  dîners  degrés  d' avance  mofit 

L'obscurité  est  surtout  à  préconiser  pour  les  premières 
saisons,  de  novembre  à  janvier.  Pour  celles  commencées  à 
partir  de  février,  on  peul  se  dispenser  de  couvrir  les  griffes 
aussi  minutieusement. 

Lajlig.  120  montre  des  potées  de  Muguet    à   différents 

(1)  Le  Jardin,  1898,  n*277,  page  277. 


Fig.  121.' —  Pyramide  de  Muguet. 

états  d'avancement  :  celle  du  milieu,  représente  une  potée 
au  moment  où  il  convient  d'ôter  la  mousse  et  de  cesser  de 
la  maintenir  dans  un  milieu  obscur  ;  celle  de  gauche,  au 
moment  où  l'on  peut  enlever  les  feuilles  de  verre  ou  les  châs- 
sis de  dessus  les  coffres;  celle  de  droite,  la  montre  au  com- 
mencement de  la  floraison,  au  moment  où  l'on  peut  trans- 
porter les  Muguets  dans  un  milieu  plus  froid,  pour  éviter 
que  les  Heurs  passent  trop  vite. 

J'ai  parlé',  plus  haut,  de  châssis  pour  le  forçage.  Quoique 
ceux-ci  ne  soient  pas  indispensables,  si  on  les  utilise  pour 
les  premières  saisons,  on  maintient  ainsi  une  chaleur  plus 
uniforme  de  la  masse  et,  de  plus,  mi  avance  la  floraison  de 
quelquesjours.de  même  que  l'on  obtient,  généralement 
aussi,  dans  ce  cas.  des  plantes  mieux  conformées.  Mais 
les  idiàssis  ou  les  feuilles  de  \  erre  ne  doivent  pas  res- 
ter sur  les  potées  jusqu'à  la  floraison  complète  et  on 
les  oie,  généralement,  dès  l'apparition  îles  premiers 
boutons  des  hampes  florales. 

Pendant  le  forçage,  il  faut  visiter  les  plantes,  les 
arroser  et  les  bassiner  en  temps  utile.  Toutefois,  dès 
que  les  premières  fleurs  s'épanouissent,  il  faut  modé- 
rer les  bassinages  car  réalise  déposant  sur  les  clo- 
chettes peut  les  tacher. 

Quant  à  la  température,  elle  peul  s'élever,  de  17 
à  LS".  qui  sniit  donnésau  début,  jusqu'à  28  el  même 
30  degrés. 

Mais,  dès  que  les  Muguets  s'épanouissent,  il  faut 
moins  de  chaleur;  alors,  oh  ne  chauffe  plus  autant,  on 
aère  même  parfois,  afin  de  les  habituer,  progressive- 
ment, à  une  température  moins  élevée,  ou  bien  en- 
core, on  les   porte   dans  une  serre  plus  tempérée. 

Selon  que  la  chaleura  été  maintenue  plus  ou  moins 
élevée,  les  Muguets  s'épanouissent  au  bout  de  18  à 
~i>  jours.  Les  degrés  de  chaleur  indiqués  n'ont  de 
raison  d'être  que  pour  la  première  saison,  car,  plus 
on  se  rapproche  de  la  saison  normale  de  floraison, 
moins  la  température  a  besoind'être  élevée  pour  pro- 
voquer la  floraison  au  bout  d'un  même  nombre 
de  jours. 

Les  Muguets  voyagent  facilement,  même  en  pleine  flo- 
raison, si  1  emballage  a  été  bien  lait  et  est  parfaitement  clos. 
On  peul  les  déplanter  et  les  arranger  comme  on  leveutdans 
les  vases  et  potiches,  sans  qu'ils  en  souffrent  aucunement  ; 
mais  il  faul  avoir  soin  de  soustraire  les  grappes  épanouies 
à  l'action  du  soleil. 


LE   JARDIN 


281 


On  ne  peut  guère  commencer  le  forçageavant  le  mois  de 
novembre,  car  les  griffes  ne  sonl  guèreen  étal  d'être  forcées 
avant  cette  époque.  Les  forçages  faits  avanl  cette  date  don- 
nent, généralement,  de  très  mauvais  résultats,  à  moins  que 
des  gelées  précoces  n'aient  complètement  arrêté  la  végéta- 
tion. El  pourtant,  j'ai  eu  l'occasion  de  lire  à  peu  près  ceci  : 
»  Pour  avoir  îles  Muguets  épanouis,  il  suffll  de  les  forcer  pins 
tôt.  à  partir  du  mois  de  septembre,  h  Eh  bien  !  non,  car,  traitées 
ainsi,  lesgriffes  ne  donneraient  que  des  feuilles  toul  au  plus. 

J'ai  il ii  incidemment,  que. en  Allemagne, on  avait  duMu- 
guel  épanoui  en  toutes  saisons.  Ce  résultai  est  obtenu  au 
moyen  d'une  préparation  toute  spéciale  des  griffés  :  celles  ci 
sonl  mises  dans  des  caisses  faites'de  planches  épaisses,  comme 
s'il  s'agissait  île  les  forcer,  en 
intercalant  entreelles,  pour  les 
maintenir  droites,  du  sable, 
delà  mousse,  etc.  Ceci  fait, 
on  les  met  dehors,  exposées 
au  froid  de  l'hiver.  Le  tout  s  ■ 
congèle  et  ne  forme  bientôl 
plus  qu'une  seule  masse.  Ces 
alors  que.  avant  le  dégel,  on 
les  met  dans  des  chambres  ré- 
frigérantes mi  dans  des  gla- 
cières.  A  Hambourg,  où  cette 
culture  est  pratiquée  en  grand, 
une  société  de  glacières,  me 
dit  M.  Runde,  prend  ces  cais- 
ses toutes  garnies  et  garantit 
de  les  maintenir  dans  un  mi- 
lieu où  le  thermomètre  reste 
toujours  à  7"  Réaumur  au-des- 
sous de  zéro.  Ces  caisses  peu- 
vent être  mises  les  unes  au- 
dessus  des  autres,  comme  on 
le  fait  pour  les  caisses  de  Pom- 
mes de  terre  que  l'on  fait  ger- 
mer. Ainsi,  la  végétation  est 
suspendue,  tant  que  les  Mu- 
guets restent  dans  la  glacière. 

Lorsque  l'on  veut  les  forcer, 
on  les  sort  de  la  glacière  et  on 
les  place  dans  un  endroit  où  le 
dégel  puisse  se  faire  lentement, 
après  quoi  on  peut  les  mettre 
en  végétation, 

A  cet  elîet.  les  griffes  sont 
traitées  tout  comme  s'il  s'agis- 
sait de  les  forcer.  On  leur 
il, unie  une  température  plutôt 
basse  (15  à  IN")  pendant  les 
premiers  jours,  après  quoi  on 
peut  élever  la  température, 
l'ois,  caisses  ou  bottillons  doi- 
vent être  placés  dans  un  en- 
droit- de  la  serre  parfaitement 

ombré,  ce  qui  a  pour  effet  de  favoriser  la  sortie  de  la  hampe 
florale  avant  celle  des  feuilles  ;  si  la  lumière  étail  i  rop  \  ive, 
le  contraire  se  produirait. 

Lorsque  les  grappes  pointent,  on  peut  exposer  les  plantes 
à  la  lumière.  On  obtient  ainsi  un  développement  normal 
de  belles  grappes  et  un  joli  feuillage  verl  gai.  Il  faut 
compter  trois  semaines  à  partir  de  la  mise  en  végétation 
jusqu'à  la  floraison. 

^Quoique,  ainsi,  on  puisse  avoir  des  Heurs  de  mai  à  novem- 
bre, époque  à  laquelle  commence  la  mise  en  végétation  des 
griffes  arrachées  l'année  même,  c'est  surtout  à  partir  d'août 
que  cette  culture  se  pratique  en  grand  en  Allemagne. 

On  peut,  delà  même  façon,  retarder  la  floraison  d'une 
quantité  d'autres  plantes  :  Boule  de  Neige,  Unifia.  Svi- 
rcea  astilboides  floribunda,  Lilas,  Lis.  etc. 


J'ai  dit  que,  en  Allemagne,  le  Muguet   étail  très  popu- 
laire. Il  l'est  à  un   tel    point  qu'il    l'ail  partie  des   [liantes 

d'appartements  et  qu'on  le  fait  fleurir  en  hiver',  corn  m i 

le  fait  en  France  pour  les  Jacinthes,   les  Tulipes  et    les 


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Fig.  122.  —  Composition  florale  en  Muguet. 


i  meus.  Je  ne  pense  pasque,  cheznous,  nombre  de  personnes 
aient  déjà  tente  des  essais  de  ce  genre. 

J'ai  moi-même  forcé,  l'an  dernier,  quelques  potées  de 
Muguets  qui  ne  m'onl  pas  donné  de  mauvais  résultats. 
bien  que  les  griffes  n'aient  pas  été  de  tout  premier  choix. 

Une  condition  essentielle,  si  l'on  veut  obtenir  une  floraison 
parfaite,  c'esl  de  placer  les  potées  de  Muguet  dans  un  mi- 
lieu où  la  température  reste  à  peu  près  constamment  égale 
soif  suffisammenl  élevée.  Lorsque  l'on  doit  éteindre  le 
m.  pendant  la  nuit,  il  y  a  journellement  un  abaissement 
de  température,  ce  qui  n  esl  pas  pour  favoriser  cette  culture, 
bien   au  contraire.   C'esl  dans   une   pièce  chauffée   par  un 
appareil  à  feu   continu    comme  la  Salamandre,  la   Fran- 
i  ise.  la  Parisienne,  etc  ,  que  l'on  arrive  le  mieux  àamener 
le  Muguet  à  fleurir. 

En  Allemagne,  où  les  mai- 
sons sont  chauffées  par  des 
poêles  volumineux,  on  place 
les  potées  de  Muguetdans  cer- 
taines excavations  ménagées 
pour  différents  usages  dans  les 
hauts  poêles  en  briques,  soil 
encore  dans  les  cuisines  sur 
les  fourneaux,  soit  enfin  dans 
le  haut,  près  des  tuyaux  de 
fumée.  Pour  que  les  pots  ne 
sèchent  pas  trop  \  ite,  on  les 
enterre  dans  de  la  mousse  tou- 
jours saturée  d'eau,  soit  dans 
de  petites  caisses,  soit  dans 
des  pots  plus  grands. 

En  France,  où  l'on  ne  pos- 
sède pas  d'appareils  de  chauf- 
fai;!' aussi  volumineux,  on 
peut  mettre  les  pots  a  forcer 
soit  sur  les  bouches  de  calori- 
fères, soit  dans  Jes  placards 
qui  se  trouvent  près  des  four- 
neaux, si  tout  dois  on  ne  pos- 
sède pas  un  chauffage  à  feu 
continu,  ainsi  que  je  le  dis 
plus  haut. 

Il  faut,  en  tous  cas.  se  procu- 
rer de  bonnes  griffes  que  l'on 
rempote,  que  l'on  met  en  bot- 
tillons ou  que  l'on  plante  dans 
de  petites  caisses,  comme  s'il 
s'agissait  de  les  forcer  en  serre. 
Toutefois,  le  rempotage  ou  la 
mise  en  bottillons  est  préfé- 
rable, parce  que  cela  permel 
de  mieux  arroser.  Pour  c  itte 
culture  en  appartements,  on 
emploie  de  la  terre  légère,  mé- 
langée de  mousse  hachée,  ce 
qui  constitue  un  compost  liu- 
tiii'iix  el  spongieux. 
Il  est  aussi  bien  intéressant  el  bien  décoratif  de  planter 
les  griffes  dans  des  vases  percés  latéralement  de  trous, 
comme  on  le  l'ait  pour  les  Crocus.  La  fig.  121,  page  380, 
montre  les  résultats  que  l'on  peut  obtenir  avec  les  pyrami- 
des dites  à  n  Muguets  ii. 

Voici  comment   se  l'ail  la   plantation  des  griffes  dans  ces 
ses, dont  l'ouverture  doil  être  assez  grande  pour  permettre 
de  passer  la  main  à  l'intérieur  .  on  met,  au  fond,  un  peu  de 
ompost.cela  jusqu'à  la  hauteur  des  i  nuis  inférieurs;  pui 

de  chaque  trou,  on  place  une  oudeuxgriffes  deMuguel 

en  faisant    sortir  chaque  bourgeon   un  peu  en  dehors;  on 

met  un    peu  de    terre  entre  elles,    puis  ou  en  place  suc- 

i  ssiveménf  en  face  de  chaque  trou,  en  les  séparant  parmi 

peu  de  compost,  bien    tassé    au   fur  êl    à   mesure.   Lorsque 

us  les  trous  sont  occupés  par  de3  bourgeons,  on  en  plante, 

n-  l'ouverture  du  \  asi  .  quelques  uns  droits,  comme  on  le 

ferait  dans  un  pol  ordinaire.  Pots,  bottillons  ou  pyramides 

sont,  aussi  tôt  la  plantation  terminée,  plongés  dans  un  seau 

d'eau,  et  on  répète  cet    i  opération,  jusqu'à  ce  qu'ils  soienl 

irfaite ni  an esl  ainsi quel'on  doit  opérerchaque 

qu'il  esl  nécessaire  d  arroser,  et   cela  en  se  servant  tou- 


?fi? 


LE    JARDIN 


jours  d'eau  tiède.  Ensuite,  le  tout  peut,  être  placé  dans  an 
lieu  obscur,  à  la  cave  ou  dans  le  bas  d'un  placard,  pendant 
quelques  jours.  (  »n  peut  aussi  les  envelopper  avec  une  feuille 
île  papier  fort. 

Lorsque  les  bourgeons  s'allongent,  on  peut  commencer  le 
forçage.  Pour  eela.  on  mel  pois  et  bottillons  dans  de  petites 
caisses  remplies  de  mousse,  sur  lesquelles  on  place  une 
feuille  de  verreetque  l'on  pose  suriiii  vase  rempli  d'eau,  sur 
le  fourneau  ou  à  côté  d  une  cheminée  à  feu  continu.  Les 
arrosages  se  font  Imis  les  jours,  matin  et  soir,  avec  de  l'eau 
tiède  et  on  en  profite  pour  essuyer  les  feuilles  de  verre.  On 
retire  ee  verre  aussitôt  que  les  bourgeons  le  touchent,  Dés 
que  les  fleurs  s'ouvrent,  on  place  le  pot  près  do  la  fenêtre. 
A  ce  moment,  on  peut  très  bien  planter  les  griffes  dans  de 
petits  bibelots  ou  bien  les  laisser  dans  leur  pot. 

Les  Muguets  plantés  dans  des  vases  percés  ne  fleurissent 
pas  aussi  vite,  parce  qu'on  ne  peut  aussi  facilement  les 
recouvrir  d'une  feuille  de  verre  ;  mais  il  est  bon  de  les 
placer,  comme  les  autres  du  reste,  au-dessus  d'un  vase 
rempli  d'eau  :  celte  eau,  en  s'évaporant,  leur  procure  une 
humidité  atmosphérique  qui  leurest  très  favorable. 

Bien  que  l'on  puisse  obtenir  des  résultats  passables  en 
forçant  les  Muguets  en  décembre,  si  on  peut  leur  donner 
assez  de  chaleur,  c'est  à  partir  de  janvier  que  les  résultats 
sont  plus  satisfaisants,  car,  dès  cette  époque,  la  chaleur 
des  appartements,  moins  élevée  que  celle  qu'il  est  possible 
de  donner  en  serre,  est  suffisante,  tandis  que.  avant,  elle 
peut  parfois  faire  défaut. 

Au  premier  forçage,  le  Muguet  ne  produit  que  peu  el 
même  souvent  pas  de  feuilles,  ainsi  qu'on  peut  le  voir  par  la 
Bg.  120;  ans^i  la  maltresse  de  maison  doit-elle  intercaler 
de  la  mousse  verte  entre  les  fleurs,  ce  qui  en  fait  ainsi  res- 
sortir la  blancheur. 

A  partir  îles  forçages  faits  en  février,  les  feuilles  se  mon- 
trent davantage  et  les  résultats  sont  meilleurs.  Plus  tard, 
les  feuilles  se  développent  même  trop  vite  et  au  détriment 
des  fleurs;  il  faut  alors  eu  enlever  quelques-unes,  dès  qu'elles 
paraissent,  pour  n'en  laisser  qu'une  seule  par  bourgeon. 

Il  faut  avoir  bien  soin,  dès  l'épanouissement,  si  la  pièce 
est  ensoleillée,  de  placer  les  Muguets  dans  les  parties  où  le 
soleil  ne  donne  pas.  Il  est  bon,  d'ailleurs,  dès  que  les  pre- 
mières fleurs  s'ouvrent,  de  mettre  les  Muguets  dans  une  pièce 
plus  froide,  où  ils  se  conservent  plus  longtemps  en  bon  état. 

L'hiver  prochain,  je  me  propose  d'essayer  d'utiliser  les 
pots  à  irrigation  souterraine,  dont  j'ai  déjà  parlé  dans  le 
précédent  numéro  et  sur  l'emploi  desquels  je  reviens 
dans  le  présent  numéro  (1),  au  forçage  du  Muguet.  Je  pense 
que  l'eau  montant  du  récipient  suffira  amplement  pour 
maintenir  l'humidité  nécessaire.  Je  pourrai  facilement  poser 
une  feuille  de  verre  dessus  et  placer  le  pol  sur  un  support 
de  cheminée,  sans  avoir  à  craindre  le  dessèchement. 

*   • 

Lorsqu'il  est  fleuri,  le  Muguet  est  utilisé  de  bien  des  laçons 
dans  les  compositions  florales.  Pouvant  être  très  bien 
déplacé  lorsqu'il  est  en  pleine  fleur,  il  se  prête  à  toutes  les 
fantaisies  des  fleuristes  qui  en  ornent  de  gentilles  potiches. 
Les  bourriches  tout  en  Muguets  parsemés  de  frondes 
d'Adiantum  sont  bien  jolies  ;  on  peut  faire  émerger  quel- 
ques boufféesdetulle,  nouées  à  chaque  extrémité  d'un  moud 
de  ruban  moiré  blanc.  Ces  bourriches  constituent  de 
jolis  présents  de  fiançailles  qui  ont  aussi  une  assez  grande 
valeur.  Bien  que  la  bourriche  soit  très  élégante,  on  périt 
aussi  en  composer  des  paniers  normands. 

Les  corbeilles  et  garnitures  de  table  tout  en  Muguet,  no- 
tamment pour  les  dîners  de  fiançailles  ou  dé  contrat,  sont 
toujours  très  admirées.  Dans  ce  cas,  les  bouquets  de  cor- 
sage et  de  menu  doivent  êtreen  Muguet  avec  quelques  f  ron- 
des i'Adiantum.  C'est,  du  reste,  parsemées  d'un  feuillage 
à' Adw  util  m  que  les  grappes  de  Muguet  font  le  plus  bel  effet. 

On  peut  aussi  associer  le  Muguet  à  bien  d'autres  plantes 
à  feuillage  ou  à  Heurs  dans  les  compositions  ;  la  Kg.  122 
en  est  un  excellent  exemple.  Les  Muguets  sont  piqués  en 
faisceau  sur  un  tapis  de  Violettes,  dans  un  panier  noué  de 
rubans  mauves,;  cette  corbeille  était  un  présent  pour  des 
noces  d'argent.  Quelques  fleurs  en  argent  sont  placées  parmi 
les  faisceaux  de  Muguet  de  l'anse.  Quelques  frondes  de  Fou- 


it) Le  Jardin, 


et  278,  pages  268  et  284. 


gères  et  quelques  bouffées  de  tulle  entourant  les  Muguets 
complètent  seulement  le  tout. 

Les  grappes  de  Muguet  sont  d'un  emploi  fréquent  dans 
les  bouquets  de  demoiselles  d'honneur,  dans  les  bouquets  de 
corsage,  dans  les  garnitures  d'éventail,  etc,  dans  lesquels 
elles  forment  de  charmants  élancés.  Partout,  elles  font  très 
bien  et  s'harmonisent  admirablement  avec  toutes  les  Heurs 
avec  lesquelles  on  les  associe,  ainsi  qu'on  peut  le  voir  dans 
plusieurs  des  compositions  florales  qui  ont  déjà  été  figurées 
dans  le  Jardin. 

Saut  lorsqu'on  en  fait  des  faisceaux  pour  mettre  sur  les 
anses  des  corbeilles  ou  lorsqu'on  les  met  dans  les  bouquets, 
il  n'est  pas  besoin  de  monter  les  nappes  de  Muguet.  Enfin, 
la  maîtresse  de  maison  peut  en  garnir  avantageusement 
maints  bibelots,  dans  lesquels  ils  font  toujours  très  bien. 

ALBERT  MALMENÉ. 


Deux  plantes  intéressantes 

Ornithogalum  pyrenaicum  L. 

Duchesne,  dans  son  Histoire  des  plantes  utiles,  signalait, 
en  1836,  l' Ornithogalum  pyrenaicum  L.  comme  plante 
comestible.  Les  jeunes  pousses,  connues  sous  le  nom  d'As- 
pergettes,  étaient  consommés  aux  environs  de  (  ienève.  11  n'en 
fut  plus  question  pendant  de  longues  années.  En  1892. 
j'avais  l'occasion  de  m'occuper  de  cette  Liliacée  et  de  rap- 
peler qu'elle  était  utilisée,  quoique  rarement,  dans  l'alimen- 
tation, dans  le  département  de  l'Aube.  Enfin,  tout  recoin 
ment,  elle  m'était  de  nouveau  indiquée,  toujours  au  point 
de  vue  culinaire,  comme  se  vendant  couramment  à  Paris 
chez  quelques  marchands  de  comestibles.  Qu'est-ce  que 
l'Ornithogale  de  Pyrénées  et  où  le  rencontre-t-on  ? 

Dans  les  bois  humides  et  sombres  des  environs  de  Paris, 
à  Montmorency  particulièrement,  on  trouve  abondamment, 
au  mois  de  juin,  une  Liliacée  à  feuilles  longues,  linéaires, 
couchées  sur  le  sol,  eanaliculées  et  glauscescentes  qui  se 
fanent  et  disparaissent  de  bonne  heure.  Elles  couronnent 
un  gros  oignon  ovoïde  et  blanc  qui,  lui-même,  est  surmonté 
d'une  longue  hampe  pouvant  atteindre  un  mètre  et  absolu- 
ment nue.  Les  fleurs  occupent  le  sommet  de  la  hampe  ;  elles 
sont  nombreuses  blanc  verdàtre  ou  jaunâtres,  parcourues 
par  quelques  lieues  longitudinales  plus  foncées.  Aux  fleurs, 
succèdent  îles  capsules  renfermant  de  nombreuses  graines 
noires,  chagrinées,  triangulaires  ou  quadrangulaires. 

L'ornementation  n'a  rien  à  tirer  de  cette  Liliacée,  plutôt 
curieuse  et  bizarre  que  jolie,  mais  l'art  de  l'alimentation  ne 
saurait  rester  indifférent  devant  les  ressources  qu'elle  est  sus- 
sepiible  de  fournir.  Ses  longues  pousses  vertes  rappel  lent  assez 
bien  celles  de  l'Asperge  et,  bien  accommodées,  ne  seraient 
pas  de  beaucoup  inférieures.  D'ailleurs,  que  ne  mangerait- 
on  pas?  Les  Japonais  sont  nos  maîtres  sous  ee  rapport  et, 
dans  leur  pays,  on  tire  parti  à  peu  près  de  tous  les  végé- 
taux. C'est  la  sauce,  a-t-on  dit,  qui  fait  passer  le  poisson  .' 
<  )n  ne  saurait  dire  plus  juste  ni  plus  \  rai.  Nous  recomman- 
dons donc  vivement  ce  nouveau  légume  qui  est  on  ne  peut 
plus  facile  à  cultiver  et  nul  doute  que  YAspergette  n'arrive 
à  lutter  avec  les  pousses  de  Houblon,  un  mets  étrange, 
auxquelles  nos  voisins  de  Belgique  se  plaisent  à  reconnaître 
de  merveilleuses  qualités. 

Lavandula  hortensis  Hy. 

Tout  le  monde  connaît  la  Lavande  ou  plutôt  ce  qu'on 
cultive  sous  ce  nom  dans  la  plupart  des  jardins  de  la  cani- 
pae.no.  Mais  ce  qu'on  sait  moins,  c'est  le  nom  spécifique 
qu'il  faut  lui  attribuer.  Est-ce  le  Larandula  eera,  est-ce 
au  contraire,  le  Lavandula  latifolia,  espèces  excellentes  et 
parfaitement  distinctes,  toutes  deux  originaires  des  parties 
chaudes  île  la  France? 

Si  nous  prenons  une  fleur,  nous  trouvons  que  la  plante 
habituellement  cultivée  ne  correspond  exactement  à  aucun 
des  caractères  indiqués.  Rappelons,  en  quelques  mots,  quejs 
sont  ces  caractères  : 

Lncandula  eera  D.  ('.  —  Bractées  florales  scarieuses, 
transparentes,  courtes,  larges,  à  nervures  latérales  très 
apparentes  et  divergentes;  pas  de  braetéoles  ou  bien  brac- 


LE    JARDIN 


283 


téoles  rudimentaires.  Infloresoenee  simple  sans  ramifica- 
tions basilaires. 

Larandula  latifolia  Villars.  —  Bractées  vertes,  non  sca 
rieuses,  non   transparentes,  étroites,    à  nervures  non  dis- 
tinctes; bractées  semblables  et  persistantes;  grappe  Morale 
accompagnée,  à  sa  base,  dedeux  longs  rameaux. 

Aucun  de  ces  caractères  ne  se  trouve  nettement  marqué 
dans  les  Lavandes  cultivées  dans  les  jardins.  M.  l'abbé 
lly,  botaniste  des  plus  distingués,  en  a  t'ait  une  étude 
attentive  et  est  arrivé  à  cette  conclusion,  des  plus  intéres- 
santes, que  ces  plantes  sont  des  hybrides,  dont  l'origine 
doit  être  liés  probablement  attribuée  à  la  culture,  et  cette 
opinion  est,  corroborée  par  les  deux  observations  suivantes. 
La  Lavande  des  jardins  est  habituellement  stérile;  le  seul 
l'ait  de  cultiver  dans  le  voisinage  plusieurs  espèces  de 
Lui  iindida  peut  déterminer  des  germinations  de  graines 
hybridées.  C'est  ainsi  qu'a  pris  naissance,  dans  un  jardin, 
aux  Ponts-de-Cé, près  d'Angers,  «liez  M.  Allard,  leLaran- 
ilnlii  Allardi  Hy.qui  pro\  ient  d'un  croisement  naturel  entre 
les  Larandula  latifolia  et  Laoandula  dentata. 

Ce  qui  a  maintenu  dans  les  cultures  ce  Lcwandula  au- 
quel M.  Hy  a  donné  le  nom  justement  mérité  de  Laoan- 
dula hortensis,  c'est  la  facilité  avec  laquelle  il  se  multiplie 
de  division  de  souche.  Sa  rusticité  naturelle  lui  a  fait  acqué- 
rir v.ne  prédominance  tout  à  fait  en  désaccord  avec  celle  de 
ses  deux  parents  présumés,  qui  ne  résistent  pas  aux  froids 
rigoureux  de  certains  hivers  et  sont  alors  complètement 
détruits.  C'est,  d'ailleurs,  là  un  cas  qui  se  rencontre  fré- 
quemment dans  la  végétation  des  hybrides,  dont  il  consti- 
tue une  des  caractéristiques  les  plus  remarquables  et  les  plus 
intéressantes. 

Une  fois  sur  la  trace  de  l'hybridation,  M.  l'abbé  Hy  a 
vu  sans  peine  qu'il  fallait  l'invoquer  dans  la  formation 
de  plusieurs  antres  types  de  Lavandes  tels  que  :  Laoandula 
Fcraudi,  L.  hr/brida,  L.  fragrans,  L-  officinalis,  pouvant 
tous  rentrer  à  peu  près  dans  la  diagnôse  suivante  :  Brac- 
tées vertes,  élargies  à  la.  base,  bien  plus  longues  que  larges  ; 
bractéoles  distinctes,  souvent  caduques  et  scarieuses.  La 
grappe  (lorale  peut  être  accompagnée  de  deux  rameaux  ba- 
silaires  allongés  ;  la  dernière  paire  de  feuilles  peut  être 
assez  longuement  séparée  des  autres.  C'est  là  le  cas  du  La- 
oandula hortensis  que  ses  longues  inflorescences,  sa  fré- 
quente refloraison  à  l'automne,  ont,  depuis  longtemps,  fait, 
rechercher.  Dans  d'autres  formes,  au  contraire,  les  rameaux 
basilaires  n'existent  pas  et,  quand  ils  sont  présents,  on  les 
trouve  réduits  à  des  ramuscules  très  courts. 

P.  HARIOT. 


ARBORICULTURE  FRUITIERE 


LA  RÉCOLTE  DES  POIRES 


L'entre  cueillette, 
d'hiver. 


-  La  cueillette  des  fruits 
La  conservation. 


En  cette  année  tardive,  la  récolte  des  poires  d'été  vient 
seulement  d'être  terminée  et  le  plus  grand  nombre  de 
celles  d'automne  est  encore  sur  les  arbres;  mais  la  récolte 
en  est  imminente.  Aussi,  quelques  mots  à  ce  sujet  seront- 
ils,  je  l'espère,  les  bienvenus. 

La  récolte,  qui  est  le  couronnement  de  toute  une  année 
de  soins,  est  une  opération  trop  sérieuse,  trop  importante, 
pour  qu'elle  soit  faite  à  la  légère.  On  doit  y  apporter  la 
plus  grande  attention,  car  c'est  d'elle  que  dépend  la  qua- 
lité des  fruits.  Que  de  fois  le  gourmet,  juge  de  mauvaise 
qualité  certains  fruits,  sans  se  douter  que  cel  état  provient 
uniquement  du  manque  de  soins  pendant,  la  récolte!  El 
aussi,  que  de  consommateurs,  habitués  à  manger  des 
fruits  d'un  choix  inférieur,  ne  soupçonnent  même  pas  la, 
délicieuse  saveur  d'une  poire  cueillie  el   dégustée  à  point  ! 

Une  poire  n'est  réellement  excellente  (pie  lorsqu'elle 
réunit  les  conditions  suivantes  : 

1°  Avoir  été  cueillie  à  une  époque  ( venable  par  rap- 
port à  sa  date  de  maturité  ; 

2°  Avoir  reçu,  pendant  son  transport  au  fruitier  et,  pen- 


dant son  séjour  dans   ce  local,   tous    les    soins  désirables; 
;r  Enfin,  être  à  point  pour  la  dégustation. 
Quelle  est  l'époque  co'nvenable  pour  procéder  a  la  cueil- 
li tte? 

Voilà,  certes,  nue  question  embarrassante  et  à  laquelle 
ii  est  impossible  de  répondre  catégoriquement;  car  les 
époques  de  cueillette  sont  aussi  nombreuses  que  les  va- 
riétés: De  plus,  il  arrive  souvent  que,  tel  Poirier;  planté 
dans  Un  terrain  humide,  mûrit  ses  fruits  beaucoup  plus 
tard  qu'un  autre,  de  même  variété,  planté  dans  une  ferre 
sèche.  En  ajoutant  à  cela  que  les  années  ne  sont  pus  toutes 
semblables  au  point  de  vue  de  la  température,  on  con- 
viendra aisément  qu'il  est  impossible  de  préciser.  On  ne 
,  ut,  en  cette  circonstance,  que  se  baser  sur  des  indices 
tournis  par  l'arbre  lui-même.  Pour  un  œil  exercé,  ces 
indices  qui  l'ont  présager  le  moment  de  la  récolte  sont 
nombreux.  Ainsi,  les  fruits  ont  presque  tous  atteint  leur 
eur  normale,  les  plus  volumineux  et  les  mieux  ex- 
posés  à  la  lumière  commencent  à  perdre  leur  teinte  verte, 
en  s'éclairant  légèrement,  le  feuillage  semble  se  faner 
connue  s  il  manquait  de  sève,  les  fruits  pendent,  lourde- 
ment; enfin,  l'arbre  tout  entier  exprime  le  besoin  d'être 
soulagé.  Déplus,  les  fruits  piqués  par  les  insectes  cessent 
leur  développement  et  tombent.  En  présence  de  tous  ces 
signes  apparents,  on  peut,  sans  crainte,  procéder  à  la  ré- 
colte. 

Mais  doit-on  cueillir  d'un  seul  coup  tous  les  fruits  d'un 
même  arbre?  —  Assurément  non,  et.  pour  plusieurs  rai- 
sons :  D'abord,  tous  ne  sont  pas  mûrs  au  même  degré  ; 
puis,  étant  donné  que,  en  général,  ce  sont  les  plus  gros 
fruits  qui  sont  les  plus  avancés  en  maturité',  on  conçoit 
aisément  qu'il  y  a  gain  à  les  cueillir  d'abord  et  à  laisser 
quelques  jours  encore  lesautres,  plus  petits,  qui  acquerront, 
de  ce  fait,  du  volume  et  de  la  saveur.  Enfin,  s  il  fallait 
attendre  que  ceux-ci  soient  à  point,  les  premiers  achève- 
raient leur  maturité  sur  pied,  ce  qu'il  faut  éviter  à  tout 
prix',  car  les  fruits  (surtout  ceux  d'été  et  d'automne)  jau- 
nissant sur  l'arbre,  perdent  complètement  leur  saveur  et 
deviennent  cotonneux.  Il  en  est  de  même  pour  les  poires 
d'hiver  qui,  cueillies  trop  tard,  se  conservent  peu  et  sont 
de  qualité  inférieure. 

On  pratique  donc  ce  que  l'on  appelle  rentre-cueillette: 
c'est-à-dire  que  les  fruits  qui  paraissent  les  plus  avances, 
sont  saisis  avec  la  main  et  soulevés  en  exerçant  une  légère 
pi  ission  sur  leur  pédoncule.  Ils  doivent  alors  se  détacher 
sans  qu'il  soit  besoin  de  faire  un  effort  sensible;  s'il  y  a 
résistance  de  la  part  de  quelques-uns  moins  avancés,  ils 
sont  laissés  et  cueilli.:,  plus  tard.  Une  pression  trop  forte 
provoque  la  rupture  du  pédoncule,  ce  qui  indique  que  le 
fruit  n'est  pas  à  point  pour  être  cueilli.  Pareille  chose  doit 
être  évitée  avec  soin,  car  les  fruits,  surtout  ceux  d'hiver, 
récoltés  trop  tôt,  se  rident  et  perdent  de  leur  valeur.  Au 
ljn.it  de  trois  fois,  en  opérant  ainsi,  l'arbre  est  complète; 
ment  débarrassé. 

Un  temps  sec  est  une  condition  indispensable  pour  effec 
tuer  la  récolte,  il  favorise  la  conservation  el  le  fruit  gagne 
en  qualité.   Il  faut  éviter  cependant  de   cueillir    pendant 

les  heures  les  plus  chaudes  de  la  journée,  de  mê [ue  le 

matin  lorsqu'il  y  a  de  la  rosée. 

Pendant  la  récolte  et  le  transport  des  fruits  el   pendant 
leur  séjour  au   fruitier,  on  doit  les  entourer  des  soins   les 
plus  minutieux;  c'est,  je  l'ai  dit   plus  haut,  une  des  con 
ditions  essentielles  de  leur  bonne  conservation  et,  par  consé- 
quent, de  leur  valeur. 

Ainsi,  pour  procéder  à  la  cueillette,  ou  doit  préférer  un 
panier  plat  et  large,  ne  pouvant  contenir  que  deux 
rangs  de  fruits  superposés;  il  y  a  intérêt  à  u  ■  pas  en 
mettre  davantage.  Le  fond  de  ce  panier  doil  être  garni  d  an 
lit  de  regain  sec.  recouvert  d'un  journal.  I  es  ruits  \  sonl 
isés  un  à  un, délicatement,  en  veillanl  u  a  il  ■  pé 
nies  des   fruits  inférieurs  ne  causenl    »  a  ■■  du 

d'éraflures  qui,  si  légères  qu'elles  pui  i  >.  en- 

traîneraient la  décomposition  du  fruil  atteint  , dan- un  laps 
imps  plus  ou  moins  long. 

s  paniers,  eharg       ;      leux  rois  rangs  au  inaxi 

u,  sont   apportés,   a   ec   toutes   les   pi autions    n 

es,  ;,u  local  destiné  à  recevoit  les  fruits.  Le  moyen  le 
rationnel   est  le   transport    sur    la  tête  à   laide   d  un 


LE  JARDIN 


bourrelet,  ou  bien  encore,  sur  une  civière  portée  par  deux 
personnes.  Il  ne  faut  jamais  rouler,  sur  une  brouette  ou  sur 
un  véhicule  quelconque,  les  fruits  venant  d'être  cueillis, 
sans  avoir,  auparavant,  opéré  une  sorte  d'emballage  les 
préservant  de  toute  meurtrissure. 

Les  poires  d'hiver  que  l'amateur  garde  pour  sa  consom- 
mation nécessitent  quelques  jours  de  repos  avant  d'être 
mises  définitivement  au  fruitier.  A  cet  etfet.  une  pièce 
saine,  bien  aérée,  même  éclairée,  est  le  local  qui  convient 
le  mieux. 

Les  poires  d'été  et  d'automne  peuvent  même  achever 
leur  maturité  dans  cet  endroit,  sans  qu'il  y  ail  besoin  d'un 
autre  remaniement.  Elles  sont  placées  sur  un  peu  de  re 
gain  étendu  sur  le  parquet,  ou,  préférablement.  sur  des 
tables  ou  tablettes  aménagées  pour  la  circonstance.  En  les 
rangeant  par  variété  et  chaque  lot  étant  étiqueté,  cela  faci- 
lite la  surveillance  et.  entin.  cela  permet  de  se  rendre 
compte  exactement  de  la  qualité  des  fruits,  en  les  compa- 
rant à  la  dégustation.  On  a  soin  d'éliminer  soigneusement 
et  de  livrera  la  cuisine,  pour  en  faire  des  compotes,  ceux 
qui,  verreux  ou  tachés,  sont  souvent  cause  de  la  décompo- 
sition de  leurs  voisins. 

Les  fruits  murs  dégagent  des  gaz  activant,  dans  une 
certaine  mesure,  la  maturation  de  tous  les  autres  ;  il  est 
donc  nécessaire  de  les  consommer  au  fur  et  à  mesure. 
C'est  d  ailleurs  au  détriment  de  leur  qualité  qu'ils  seraient 
conservés  plus  longtemps. 

11  doit  régner,  dans  la  chambre,  où  se  trouvent  ces 
fruits,  la  température  la  plus  basse  possible;  pour  cela,  on 
donne  grand  air  pendant  la  nuit  et  peu  pendant  le  jour. 
Par  les  temps  pluvieux,  on  supprime  la  ventilation,  afin 
d'empêcher   l'humidité'  de  pénétrer  à  l'intérieur. 

Après  environ  huit  jours  de  soins  semblables,  les  fruits 
de  fin  automne  et  d'hiver  sont  retirés  de  cette  chambre  et 
transportés  au  fruitier  proprement  dit  dont  l'aménagement 
fera  l'objet  d'un  prochain  article.  Ce  laps  de  temps  leur  a 
permis  d'abandonner  la  plus  grande  partie  de  l'humidité 
qu'ils  contenaient;  ils  se  sont  reposés  en  un  mot. 

Au  fruitier,  les  poires  sont,  de  nouveau,  soigneusement 
triées  et  étiquetées.  On  les  place  sur  les  tablettes,  en  les 
faisant,  autant  que  possible,  reposer  sur  l'ombilic  ;  quel- 
ques variétés,  dont  la  conformation  ne  permet  pas  le  pla- 
cement dans  cette  position,  sont  mises  à  plat.  En  tous 
cas,  elles  ne  doivent  pas  se  toucher. 

Dans  ce  local,  on  ne  doit  donner  de  l'air  que  lorsque 
l'humidité  est  trop  grande,  ce  que  l'on  constate  facile- 
ment au  moyen  d'un  hygromètre  ou  simplement  avec  de 
la  chaux  vive  qui,  se  réduisant  en  poudre  assez  rapide 
ment,  indique  que  l'atmosphère  est  trop  chargée  de  va- 
peur d'eau.  Une  ventilation  excessive  a  le  grave  inconvé- 
nient de  dessécher  les  fruits  qui  se  rident  et  ne  mûrissent 
plus  par  suite  de  la  perte  dune  certaine  quantité  de  leurs 
principes  aqueux.  La  température  doit  varier  entre  3°  et 
7"  et  être  maintenu,'  telle  -ans  avoir  recours  à  la  chaleur 
artificielle.  Par  les  fortes  gelées,  le  fruitier  est  garanti  à 
l'aide  de  couvertures  et  de  paillassons  ;  toutes  les  ouver- 
tures sont  calfeutrées  avec  de  la  paille  ou  du  foin.  Par  les 
temps  de  pluie,  les  ventilateurs  sont  hermétiquement  clos. 

Plus  que  ceux  d'automne,  les  fruits  d'hiver  nécessitent 
des  revues  fréquentes  qui  ont  pour  but  d'éloigner  les  poires 
tachées  et  de  livrer  à  la  table  celles  dont  la  maturité  est 
complète.  Là  encore,  l'opération  est  excessivement  déli- 
cate; c'est  d'ailleurs  ce  que  l'on  appelle  le  travail  du 
maître.  Son  intelligente  surveillance  contribue,  en  effet, 
pour  beaucoup,  à  une  longue  conservation.  C'est  lui  qui 
sail  reconnaître  les  fruits  bons  à  consommer. 

Quand   une  poire  est-elle  à  point  pour  la  dégustation  ? 
-   En  général,  les  indices   qui  font  présager  de   cet    étal 
sont  les  suivants  : 

Dans  la  plupart  des  variétés  (celles  d'automne  surtout), 
l'épiderme  se  colore  vivement  en  jaune,  ou,  tout  au  moins, 
perd  complètement  sa  teinte  verte  ;  le  rouge,  que  cer- 
taines    possèdent    sur   une    face,    se   prononce    fortement. 

Toutes  dégagent  une  bonn leur,  spéciale  à  chaque  variété. 

Il  ne  faut  pas.  cependant,  que  le  fruit  présente  ces  signes 
d'une  manière  excessive,  ce  qui,  le  cas  échéant,  est  très 
mauvais  ;  car.  on  n'ignore  pas  qu'un  fruit  trop  mûr  n'a  plus 
de  saveur  et  que.  souvent,  il  est  blet  à  l'intérieur. 


Un  autre  moyen,  dont  toutefois  il  ne  faut  pas  abuser, 
consiste  à  prendre  la  poire  dans  la  main  et  à  faire,  avec  le 
pouce,  une  ires  légère  pression  auprès  du  pédoncule;  la 
chair  cédant  facilement  indique  un  degré  de  maturité 
suffisant.  Ce  procédé  est  surtout  employé  lorsqu'il  s'agit 
de  variétés  dont  l'épiderme  reste  vert  et,  par  conséquent, 
n'offre  pas  tous  les  signes  apparents  nécessaires. 

CLAUDE  TRÉBIGNAUD 


Pots  à  fleurs  à  irrigation  souterraine 


d 


ii 

*t  Lors  même  <iu'un  essai  devrait  faillir,  il  ne 
raudratt  pas  en  conclure  un  défaut  de  méthode, 
mais  bien  un  deraut  de  l'appareil  ou  de  l'essai 
même.  car.  si  le  fait  se  produit  dans  la  nature, 
la  discussion  sur  sa  possibilité  est  évidemment 
oiseuse.   >» 

Prof.  F.  Ferrari. 

Je  crois  devoir  compléter  les  quelques  indications  que 
j'ai  précédemment  données,  ici  même  (1),  sur  le  système  des 
pots  à  irrigation  souterraine.  La  fig.  123  représente  les  diffé- 
rentes pièces  de  ce  pot  et  la  fig.  124,  dessinée  d'après  une 
photographie,  donne  l'aspect  extérieur  et  intérieur  de  ce  pot. 
lorsqu'il  est  occupé  par  une  plante. 


\.  —  Détails  du  pot  à  /leurs  à  irrigation 
souterraine. 

Le  système  se  compose  donc  de  trois  pièces  :  le  pot  pro- 
prement dit,  le  diaphragme  (B)  ou  double  fond  et  le  cylin- 
dre ou  tube  conducteur  de  l'eau  (C).  Lorsque  ces  trois  pièces 
sont  assemblées,  le  pot  a  l'aspect  présenté  par  la  coupe 
schématique  longitudinale  (fig.  I23),.dans  laquelle  on  remar- 
que le  réservoir  d'eau  A.  la  séparation  par  le  double  fond  H. 
le  cylindre  C,  remplacement  réservé  à  la  plante  et  à  la 
terre  D.  les  deux  trous  latéraux  pour  le  trop-plein  du  réser- 
voir (".  c)  et  deux  des  échancrures  du  double  fond  (/;.  /<.). 

La  hauteur  du  réservoir  est  égale  au  quart  de  celle  du  pol 
entier;  dans  les  pots  fabriqués  en  Italie,  la  hauteur  réser- 
vée à  la  terre  est  intermédiaire  entre  celle  des  pots  dits  «  à 
Palmiers  »  et  celle  des  pots  ordinaires.  Mais  cela  n'est  pas 
joli,  car,  le  réservoir  étant  en  plus,  le  pot  semble  trop  haut 
par  rapport  à  son  diamètre. 

I.es  pots  qui  vont  être  fabriqués  en  h' rame  seront  un 
peu  moins  hauts,  el  cela  n'en  sera  que  mieux.  Quand  bien 
même  la  hauteur  de  la  partie  réservée  à  la  terre  sérail  un 
peu  moindre  que  dans  les  pots  ordinaires,  tout  drainage  étant 
inutile  ici,  les  plantes  auront  toujours  un  espace  aussi  grand. 

Ainsi  que  l'indique  clairement  la  figure  V2'i,  le  double  fond 
repose  sur  le  rebord  circulaire  dû  à  l'épaisseur  plus  grande 
du  réservoir,  la  partie  bombée  au-dessus  et  deux  des  échan- 
crures correspondant  avec  les  deux  trous  latéraux  du  réser 
voir;  la  partie  coin  exe  du  double  fond  est  située  en-dessus, 
C'est  au  centrede  celui-ci,  dans  un  trou  suffisamment  grand, 
que  l'on  pose  le  cylindre,  qui,  fout  en  reposant  sur  le  fond 
même  du  pot  est  encore  maintenu  ainsi  par  ses  bords  s'ap- 
puyant  sur  le  double'  fond. 

(1)  Le  Jardin,  1898,  N"  277,  page  268, 


LE   JARDIN 


28E 


Voyons  maintenant  l'utilisation  de  ce  pot.  Le  premier 
travail  à  effectuer  est  le  remplissage,  par  delà  terre,  du  cy- 
lindre conducteur  de  l'eau.  En  vertu  de  ce  principe  que 
l'attraction  capillaire  est  d'autant  plus  rapide,  plus  régulière 
et  plus  soutenue  que  les  interstices  entre  les  mollécules  ter- 
reuses  sont  plus  fins,  par  conséquent  que  la  terre  est  plus 
tassée  et  que  les  mollécules  terreuses  -ont  eu  contact  plus  par- 
fait, il  va  de  soi  que  la  terre  dont  on  remplit  le  cylindre 
doit  être  d'autant  plus  forte  et  d'autanl  plus  tassée  que  la 
plante  réclame  pour  bien  végéter,  une  plus  grande  quantité 
d'eau.  C'est  assez  dire  que,  pour  une  plante  semi-aquatique, 
la  terre  du  cylindre  doit  être  plus  argileuse  et    plus    tas- 


Fig.  124.  —  Kentia  rempoté  dans  un  pot  à  fleura 

à  irrigation  souterraine. 
(Par  la  cassure,  on  aperçoit  l'agencement  intérieur.) 

sée  que  pour  une  plante  saxatile.  Entre  ces  deux  extrêmes, 
se  trouve  toute  une  série  de  plantes  donf  les  besoins  rela- 
tivement à  l'eau  sont  intermédiaires. 

Donc,  pour  une  plante  qui  exige  beaucoup  d'eau,  on  doit 
emplir  le  tube  de  terre  que  l'on  tasse  bien  ;  pour  une  plante 
qui  en  demande  moins,  on  ajoute  un  peu  de  sable  à  cette 
terre  ;  pour  une  autre  qui  en  demande  peu.  on  augmente 
la  proportion  de  sable  et  on  ajoute  des  débris  de  pots  con- 
cassés, dont  le  but  est  de  diminuer  l'attraction  capillaire. 
Comme  indication,  je  dirai  que,  pour  la  majorité  des 
plantes  cultivées  dans  les  appartements,  la  terre  employée 
dans  le  rempotage  est  celle  que  l'on  peut  ainsi  utiliser.  S'il 
s'agil  de  Fougères,  elle  peut  être  un  peu  plus  consistante, 
tandis  que.  pour  la  majorité  des  Cactées  et  pour  quelques 
autres  plantes  grasses,  elle  peut  être  plus  sablonneuse. 

Pour  les  plantes  cultivées  sur  les  balcons,  terrasses, 
et  fenêtres,  dans  les  jardins,  etc..  où  les  conditions  atmos- 
phériques influent  considérablement  sur  l'utilisation  de  l'eau 


plus,  des  besoinsde  ces  piaules,  il  vaut  mieux  combler  le 
cylindre  avec  de  la  terre  plutôt  forte  que  trop  légère. 

Lors  du  rempotage,  le  cylindre  étant  rempli,  on  le  place 
à  l'endroit  qu'il  doit  occuper  et  on  recouvre  le  double  tond 
d'une  légère  couche  de  mousse  qui  doit  être  plus  épaisse  aux 
endroits  des  échanenires  et  de  l'ouverture  du  double  fond, 
On  rempote  la  piaule  comme  s'il  s'agissait  d'un  autre  pot 
et  on  ménage  un  certain  espace  entre  la  partie  supérieure 
delà  terre  et  les  bords  du  pot.  pour  faciliter  l'arrosage. 

J'ajouterai,  à  cette  occasion,  que  les  expériences  que  j'ai 
faites  m'amènent  à  dire  que  le  compost  doit  être  plutôt  un 
peu  plus  léger  que  pour  les  plantes  rempotées  dans  des  pots 
ordinaires,  car,  ici,  la  terre  tend  à  se  lasser. 

l'ne  fois  rempotée,  la  piaule  est  arrosée,  ce  que  l'on  fait 
en  plusieurs  fois,  tout  cm  mie  s'il  s'agissait  de  pots  ordinaires, 
autant  de  fois  qu'il  est  nécessaire  pour  que  la  terre  soit  bien 
mouillée  et  que  l'eau  surabondante,  s 'écoulant  par  les  éehan- 
erures  du  diaphragme,  remplisse  le  réservoir  et  déborde  par 
les  troux  latéraux  de  celui-ci. 

A  partir  de  ce  moment,  l'arrosage  se  l'ait  par  capillarité 
jusqu'à  ce  que  l'eau  du  réservoir  soit  épuisée.  C'est  alors 
que  l'on  remplit  de  nouveau  le  réservoir,  soit  en  arrosant  la 
plante  par  le  haut,  comme  la  première  fois,  soit  en  remplis- 
sant directement  le  réservoir  à    laide  d'un  arrosoir  à   bec. 

Pour  des  raisons  expérimentales,  j'ai  usé  des  deux  modes 
d'arrosages,  qui  ne  changent  rien  à  1  état  des  choses.  Tonte 
fojs,  je  recommanderai  cependant  plutôt  l'arrosage  par  le 
liant,  dans  le  cas  où  une  partie  du  compost  serait  sèche.  En 
dehors  de  l'aspect  du  sol.  il  est  facile  de  se  rendre  compte 
de  la  quantité  d'eau  qu'il  y  a  dans  le  réservoir,  en  passant 
une  lame  de  papier  par  l'un  îles  trous  latéraux  ;  cela  dans 
le  cas  où  l'on  ne  voudrait  pas  attendu'  que  le  réservoir  soit 
complètement  vide  pour  le  remplir. 

Il  n'y  a  pas  à  craindre  que  la  plante  soit,  trop  arrosée, 
car  l'eau  ne  monteque  selon  les  besoins  de  la  plante  et  d'au- 
tant moins  vite  que  la  terre  est  plus  mouillée.  Si,  pour  cer- 
taines plantes,  on  constate  une  trop  grande  humidité,  il 
n'y  a  qu'à  dépoter  ces  plantes  et  à  mettre,  dans  le  cylindre, 
de  la  terre  plus  sablonneuse  ou  bien  encore  à  mettre  davan- 
tage de  mousse  sur  le  double  tond  du  diaphragme.  On  peut 
aussi,  dans  ce  cas,  boucher  momentanément  et  hermétique- 
ment les  deux  trous  latéraux,  ce  qui  supprime  totalement 
ou.  au  moins,  diminue  sensiblement  l'ascension  de  l'eau. 

Ces  diverses  indications  me  sont  fournies  par  mes  obser- 
vations  et    par   les    résultais    que    j'ai   obtenus   dans   les 
lériences  que  je  fais  à  ce  sujet,  depuis  le  mois  de  mai. 

Ces  expériences,  bien  que  n'étant  pas  très  importantes, 
me  permettent  d'être  très  affirmatif.  Sans  vouloir  les  com- 
menter, je  me  contenterai  dedireque,  des  plantes  (Pela'rgo- 
imim.  Réséda,  Héliotrope,  Œillet  Soticcnir  de  la  Mal- 
mttiaon,  Rosier,  Troène),  rempotées  séparément,  le  28  mai. 
ont  été  arrosées  le  même  jour,  puis  ensuite  les  12  et  15  juin, 
les  7,  16  et  26  juillet  et  les  1",  10  et  19  août.  Toutes  ces 
plantes  se  trouvent  sur  un  balcon  au  sud  ouest,  à  une  expo- 
sition toujours  ensoleillée. 

Comparativement  aux  tué s  plantes  cultivées  dans  de 

grandes  caisses,  la  différence  est.  sensible,  en  faveur  de  ci' 
système,  quant  à  la  végétation. 

Entre  temps,  j'ai  rapporté  du  marché  des  pieds  de  Per- 
venche de  Madagascar,  jaunes  et  rabougris,  qui  ont  été  rem- 
potés le  15  juillet,  arrosés  le  même  jour,  puis  ensuite  les 
21  juillet,  S,  11,  20  et  28  août.  Cette  potée  est,  aujourd'hui. 
\  igoureuse  au  possible,  d'un  vert  noir  et  constellée  de  fleurs. 

.l'ai  eu  soin,  pour  diminuer  l'évaporation,  de  recouvrir  la 
surface  des  pots  d'une  petite  couche  de  mousse. 

Pour  les  plantes  cultivées  dans  I  a  p  parte  me  m  :  Aspidistra, 
Pteris  Tremula,  Aralia,  Dracœna  indioisa,  Richardia  et 
Begotiin  Weltoniensis,  }es  résultats  ne  sont  pasmoinsbons. 
i.es  Pteris,  Richardia  et  Bégonia  n'ont  eu  besoin  d'à- 
\  oir  leur  provision  d'eau  remplacée  que  tous  les  27 à  29 jours 
les  autres,  que  tous  les  ::i  i  ;'t  32  jours. 

Ces    expériences  sont  dons  et     déjà  assez  probantes  en 

i  :ur  de  cesystè pour  qu'il  soit  permis  d'en  faire  l'éloge, 

Mais,  comme    toute   chose,   à  côté   de-   avantages    qu'ils 
ut,  ils  peuvent   présente]  onvénients:  c'est  ce 

j'examinerai  sous  p  m. 

ALBERT  MAUMENË. 


286 


LE  JARDIN 


CULTURE  FORCÉE  DES  JACINTHES 


D'une  culture  facile,  demandant  peu  de  connaissances 
spéciales,  les  Jacinthes  de  Hollande,  aux  coloris  si  irais, 
si  variés  et  à  odeur  suave,  sont  certainement,  pour  l'hiver, 
l'un  des  meilleurs  genres  de  plantes  à  forcer  pour  appar- 
tements. 

Peu  difficiles,  une  fois  fleuries,  sur  le  milieu  et  sur  la 
température  de  l'air  ambiant,  elles  égayent  la  verdure  un 
peu  sombre  des  Palmiers  et  îles  Fougères  qui  garnissent 
les  jardinières  dans  les  salons. 

Les  Jacinthes  se  cultivent,  dans  ce  but,  de  plusieurs 
laçons  :  1"  en  pots;  2"  sur  carafes;  3°  dans  la  mousse. 

Mise  en  pots.  —  A  partir  du  lô  septembre  et  jusqu'à 
la  fin  de  novembre,  après  s'être  préalablement  muni  d'un 
bon  choix  d'oignons  varies,  à  fleurs  simples  île  préférence 
et  appartenant  à  des  variétés  hâtives,  et  facilement  flori- 
fères surtout  si  l'on  fait  choix  de  variétés  à  fleurs  doubles, 
on  plante  les  oignons  dans  des  pots  de  0"',08  à  (T^OO  de 
diamètre.  Le  compost  doit  être  formé  d'un  tiers  de  terre  de  ga- 
zon bien  décomposée,  d'un  tiers  de  terreau  de  fumier  de 
vache  bien  réduit  et  d'un  tiers  composé  de  terreau  de 
feuilles  additionné  de  sable  grossier.  Dans  ce  compost,  les 
oignons  sont  enterrés  jusqu'aux  deux  tiers. 

L'empotage  termine,  on  réunit  les  pots  près  à  près  dans 
un  coffre  et  on  les  recouvre  uniformément  de  0"',ltl  de 
terre;  on  garnit  le  coffre  de  ses  châssis  qui,  sauf  lorsqu'il 
gèle,  doivent  rester  constamment  entrouverts  pour  éviter 
l'humidité  concentrée.  En  temps  de  gelée,  on  ferme  et  on 
couvre  les  châssis,  de  façon  à  ce  que  la  gelée  ne  puisse  pas 
pénétrer  à  l'intérieur. 

Forçage.  —  Six  semaines  environ  après  la  plantation, 
les  racines  doivent  être  bien  développées  et  les  bourgeons 
ou  pousses  commencent  à  paraître.  On  découvre  alors  les 
pots  ou  les  vases  des  oignons  que  l'on  veut  forcer  et  on  les 
place  près  de  la  lumière,  dans  un  appartement;  mais  il 
est  préférable  de  les  mettre  sur  une  couche  dont  la  tempé- 
rature, aussi  régulière  que  possible,  ne  doit  jamais  dépasser 
2Ù".  Les  pots  de  Jacinthes  y  sont  enterrés  jusqu'aux  deux 
tiers.  On  couvre  constamment  de  paillassons  pendant  les 
premiers  jours,  jusqu'à  ce  que  les  feuilles  et  les  hampes 
florales  aient  atteint  une  longueur  de  0m,05  à  ( ►'" .06. 

Lorsque  les  plantes  sont  arrivées  à  ce  point,  on  doit  les 
transporter  dans  une  serre  claire,  où,  placées  près  du 
verre,  elles  sont  soumises  à  une  température  de  115  à  18". 
Des  arrosages  suffisants  à  l'eau  pure,  quelques  légers  en- 
grais liquides,  un  peu  d'ombrage  au  plus  fort  du  soleil. 
suffisent  alors  pouren  obtenir  une  belle  et  durable  floraison. 
Mises  en  végétation  depuis  septembre,  -  sur  couche  du 
1"  au  5  novembre,  —  on  en  obtient  les  premières  Heurs 
\ors  le  15  décembre.  On  fait  ensuite  succéder  les  saisons  à 
huit  ou  dix  jours  d'intervalle,  jusqu'au  moment  où  les 
hampes  florales  montent  naturellement. 

Culture  sur  carafes.  —  Pour  ce  mode  de  culture 
tout  à  fait  spécial  à  l'appartement,  on  prend  des  vases  de 
forme  particulière,  que  l'on  remplit  d'eau  pure,  filtrée  de 
préférence,  dans  laquelle  on  met  deux  ou  trois  petits  frag- 
ments de  charbon  de  bois  destinés  à  en  empêcher  la  putré- 
faction, entraînant  la  pourriture  des  racines. 

L'oignon  est  placé  de  façon  à  ce  que  sa  partie  inférieure 
mi  plateau  soit  seule  eu  contact  avec  l'eau.  On  dépose  en- 
suite les  carafes  dans  un  local  frais  et  sombre,  jusqu'à  ce 
que  les  racines  en  aient  atteint  le  fond.  <  >n  les  sort  ensuite 
et  on  les  habitue  progressivement  à  l'air  où,  finalement, 
elles  peinent  être  laissées.  Il  faut  tourner  le  vase  tous  les 
jours  pour  éviter  que  les  plantes  croissent  de  travers,  et 
changer  l'eau,  tous  les  quinze  jours  environ,  sans  déran- 
ger les  racines.  On  peut  ainsi  avoir  le  plaisir  de  cultiver, 
ces  charmantes  plantes  sur  sa  table,  près  d'une  fenêtre. 

Pour  ce  genre  de  culture,  les  variétés  à  fleurs  simples 
doivent  être  préférées,  car  elles  montent  plus  facilement 
que  celles  à  fleurs  doubles. 

Culture  dans  la  mousse.  —  Pour  cette  culture,  qui 
ne  se  pratique  qu'en  serre  et  plus  spécialement  en  appai- 
tement,  on  prend  de  la  mousse  fraîche  ou  sèche  (mais  non 
teinte),  que  Ion  place  dans  un  pot  ou  dans   un   vase  sans 


trop  la  fouler;  puis,  suivant  les  dimensions  du  vase,  on  \ 
plante  un  ou  plusieurs  oignons,  en  variant  les  couleurs.  On 
laisse  ensuite  ce  vase  dans  l'obscurité  pendant  six  semaines 
environ  ;  on  entretient  la  mousse  humide,  et,  lorsque  la  vé- 
gétation est  commencée,  on  donne  de  l'air  et  de  la  lumière, 
comme  il  a  été  dit  pour  les  oignons  cultivés  sur  carafes. 

HENRI  THEULIER  fils. 


Nos  Pêchers  précoces  américains 

Leur  production  méridionale. 


Il  y  a  quelque  trente  ans  bientôt,  les  cultures  fruitières 
accordèrent  une  attention,  au  reste  méritée,  à  l'apparition 
de  variétés  de  Pêchers  aux  fruits  de  très  précoce  maturité, 
variétés  dont,  si  notre  mémoire  est  fidèle,  l'obtention  était 
due  au  grand-pépiniériste  anglais  Ri  vers  .'Nous  avons  nous- 
mème  cultivé  plusieurs  de  ces  variétés,  et,  entre  autres  : 
Earltj  Rioers,Èarly  Louise,  Early  Béatrice.  Leurs  fruits, 
en  effet  très  précoces,  n'étaient  point  sans  mérite. 

Les  obtentions  anglaises  ont-elles  coopérera  la  produc- 
tion —  si  toutefois  celle-ci  fut  ultérieure,  —  des  Pêchers 
précoces  américains  dont  les  mérites  transcendants  n'ontéte 
connus  en  Europe  qu'après  187H-77. 

Aux  Etats-Unis,  que  nous  avions  l'avantage  de  par- 
courir un  peu.  niais  trop  peu.  en  187(i,  en  qualité  de  délé- 
gué cultivateur  français  à  l'Exposition  universelle  de  Phi- 
ladelphie, nous  trouvions  les  Pêchers  précoces  américains  et 
surtout  Atnsden'sjune  et  Alexander,  déjà  très  répandus  et 
cultivés  spécialement  en  Pensylvanie  et  dans  les  Etats 
voisins.  Partout,  nous  entendîmes,  chez  les  cultivateurs, 
vanter  ces  Pêchers,  leur  vigueur,  leur  fertilité,  la  précocité 
extraordinaire  de  leurs  fruits,  etc. 

Comment  ne  les  connaissions-nous  pas  encoi n  France, 

non  plus  qu'en  Europe  du  reste  ? 

Nous  trouvions  ces  Pêchers  élevés  en  beaux  plants,  gref- 
fés sur  franc,  et  par  centaines  de  milliers  dans  les  pépiniè- 
res américaines.  C'est  en  important  en  France  de  ces 
plants,  autant  que  nous  pûmes,  au  coursdes  hivers  18715-77 
et  1877-78,  que  nous  Eûmes  heureux  dé  répandre,  abondam- 
ment et  à  bon  marché,  en  France,  et  surtout  dans  le 
Midi,  des  arbres  dont  l'avenir  lucratif  dans  les  cultures  frui- 
tières françaises  et  européennes  était  facile  à  prévoir. 

D'aucuns  nous  ont  dit  et  nous  murmurent  encore,  que, 
dans  un  intérêt  personnel,  nous  eussions  du  ne  dire  ce  que 
nous  avions  vu  qu'après  en  avoir  profité  pour  nous.  Nous 
avons  cru  devoir  obéir  à  l'intérêt  général  et  le  servir 
aussitôt. 

Considérable  et  active,  dès  1877,  où,  dans  nos  cultures 
d'Hyères,  nous  avons  pu  montrer  bien  mûres,  le  1  juin  de 
ladite  année,  des  pèches  Amsderis  june,  a  été,  dans  le 
Midi  surtout,  la  propagation  et  la  plantation  des  sujets  de 
cette  variété.  Deux  outroisans  plus  tard,  c'est  par  centai- 
nes de  milliers  que  se  comptaient  déjà,  en  Provence,  les 
Pêchers  précoces  américains,  surtout  Amsden's  juin'  et 
Alexander.  Et  les  plantations  ont  continué  et  continuent. 
Puis  est  venue,,  presque  égale,  la  vogue,  non  moins  mé- 
ritée du  reste.  dePrècoce  <!<■  Haie,  aux  fruits  moins  hâtifs 
de  10  à  15  jours,  mais  exquis,  et  dont  les  arbres  ont 
toutes  les  qualités  de  vigueur,  de  rusticité  et  de  fertilité  de 
ceux  des  deux  variétés  aux  fruits  de  maturité  plus  hâtive, 
preédemment  nommées. 

(  'e  sont,  en  effet,  des  mérites  absolus  et  importants,  qui. 
constatés  dès  l'abord,  ont  valu  leur  vogue  continue  aux 
trois  variétés  préférées. 

Toutes  trois  sont  très  vigoureuses,  et.  dans  les  planta- 
tions de  plein  vent,  sous  les  deux  méridionaux,  elles  sont 
presque  indemnes  des  maladies  ordinaires  des  Pêchers  (la 
cloque,  le  blanc,  etc),  mi  du  moins  elles  y  sont  relative 
ni  résistantes.  Il  estrare  aussi  que  leurs  arbres  soient  for- 
tement atteints  parles  pucerons. Leur  fertilité  est  régulière, 
souvent  même  trop  abondante,  sauf  chez  Alexander, 
laquelle.  1res  )■;, renient .  charge  trop.  Quoique  à  fruits  de 
si  précoce    maturité,  les  trois  variétés  ont,  pour  garer  leur 


LE    JARDIN 


287 


précocité  des  gelées  tardives,  le  très  grand  mérite  d'épa- 
nouir leurs  fleurs  relativement  tard;  elles  ne  s'ouvrenl 
souvenl  que  5  à  (>  jours  après  celles  de  la  généralité  des 
autres  variétés  de  Pêchers  cultivées  dans  la  même  région. 
Quanl  à  nous,  qui  avons,  plus  que  la  généralitédes  cul- 
tivateurs de  Pêchers  des  régions  méridionales,  cultivé  les 
diverses  variétés  des  Pêchers  précoces  américains  impor- 
tées par  nous  avec  celles  précitées  el  qui  ontété  les  préfé- 
rées, nous  avons  cru  '■!  nous  croyons  encore  qu'il  en  est 
de  ces  variétés  délaissées  qui  mériteraient  d'être  répandues 

Dans  les  terres  irriguées,  riches  et  profondes,  sou- 
vent alluvionnaires,  siliceuses  ou  silioo-argileuses,  terres 
comme  il  en  est  des  surfaces  très  ('•tendues  dans  la  région 
d'Hyères  et  sin-  maints  autres  points  du  Var,  des  Bou- 
obes-du-Rhône  et  de  la  Vaucluse,  les  Pêchers  précoces 
américains  se  développent  en  grands  arbres  qui,  âgés  de6  à 
8  ans,  —  bien  taillés  et  soignés,  ils  atteignent  20  ans,  — 
donnent  des  récoltes  de  10  à  50  kilog.  de  jolis  fruits  et  plus. 

Quelques  cultivateurs  intelligents  éclaircissent  les  fruits  ; 
ils  obtiennent  le  même  poids  de  récolte  avec  un  nombre  de 
fruits  de  moitié  moindre,  mais  ces  fruits,  bien  plus  beaux, 
donnent  à  la  vente  un  produit  en  argent  souvent  double. 

La  forme  généralement  donnée,  dans  le  Midi,  aux  Pêchers 
de  plein  vent,  est  celle  que,  il  y  a  quelque  trente  ans  déjà, 
plus  croyons-nous,  notre  savant  collègue  et  ami,  F.  Sahut, 
de  Montpellier,  dénommait  tabulaire.  Planes  par-dessus, 
sont,  en  effet,  les  vastes  têtes  de  ces  Pêchers. 

Nous  en  connaissons  beaucoup  qui  mesurent  plus  de 
cinq  mètres  de  diamètre.  Ces  têtes  sont  très  évidées  à  l'in- 
térieur et  ressemblent  ainsi  à  de  grands  gobelets  bien  éva- 
sés ou  plutôt  à  de  longues  coupes. 

Le  produit  en  argent  des  récoltes  des  Pêchers  précoces 
américains,  dans  les  cultures  méridionales  de  plein  vent 
dont  nous  parlons,  est  généralement  assez  rémunéra- 
teur. La  récolte  de  cette  année,  —  il  est  vrai  généralement 
moindre  en  quantité,  —  a  produit  la  somme  moyenne  de 
1  franc  le  kilog.  tous  frais  de  cueillette,  d'emballage,  de 
I  ransport  et  de  vente  déduits.  C'est  un  superbe  rapport. 

On  ne  saurait  trop  le  répéter  :  Le  produit  argent  laissé 
aux  cultivateurs  méridionaux  et  autres  qui  envoient  leurs 
légumes  et  leurs  fruits  trais  sur  îles  marchés  éloignés  des 
lieux  de  production,  devrait  toujours  être  rémunérateur,  —  il 
arrive  qu'il  ne  l'est  pasdutout,  —  les  consommateurs  seraient 
plus  et  mieux  approvisionnés  dans  les  grandes  cites  popu- 
laires, et  il  le  seraient  à  des  prix  plusdoux,si  ne  sévissaient, 
tant  sur  les  producteurs  que  sur  les  consommateurs. 
deux  fléaux  humains  qui  soûl  : 

t"  Les  prix  très  exagérés  des  transports  des  denrées  ali- 
mentaires Irai  ehes  sur  les  voies  ferrées  françaises; 

2"  Les  exactions  des  intermédiaires  entre  la  production 
et  la  consommation. 

Quand  la  production  saura-t-elle  —elle  le  pourrait,  si 
elle  le  voulait  —  s'affranchir  des  intermédiaires  entre 
la  production    du    sol  et  ceux   qui  la  consomment  ? 

Des  relevés  possibles  dans  les  gares  méridionales  expor- 
tatrices pourraient,  en  chiffres  exacts,  dire  les  ('■normes 
quantités,  portées  du  Midi  vers  le  ('entre  et  le  Nord,  de 
pèches   précoces  américaines. 

Nous  pouvons;  pour  donner  un  aperçu  de  l'importance 
de  la  production  globale  de  ces  pêches  par  les  terres  méri- 
dionales, citer  les  chiffres  des  quantités  en  poids  de  ces 
fruits  que  donnent  quelques  cultures  d'Hèyres  et  de  ses 
environs,  cultures  que  nous  connaissons  bien.  Nombreuses 
sont  celles  donnant   de  plusieurs  centaines  à  1.000  kilos 

hacune. 

Une  douzaine  de  principaux  producteurs  de  la  région 
h  y  éroise  récoltent  chacun  qui  trois,  qui  cinq,  qui  li.OOO  kilos. 

Un  domaine  vilicole  et  fruitier,  l'un  des  plus  beaux  et 
des  mieux  tenus  de  la  Provence,  domaine  qui  a  nom  La 
Décapris,  à  Hyères  et  qui  appartient  à  l'honorable 
M.  Raymond  Aurràu,  un  paysan  gentleman,  donne,  en 
pêches,"dont  nous  nous  occupons  ici.  des  récoltes  annuelles 
variant  en  poids  total,  entre  50  et  60  t les. 

La  dernière  récolte  a  été  beaucoup  moindre.  Elle  a 
atteint  seulement  10  tonnes  pour  Amsden's  j'une  et  Alexan 
der  et  4  tonnes  pour  Précoce  de  Unie.  Une  gelée,  tout  à 
lait  anormale,  survenue  les  25  et  26  mars,  axait  détruit 
les  W   1  de  la  récolte. 


Mans  la  région  d'Hèyres,  un  autre  domaine,  celui  de 
l'Oratoire,  à  M.  le  marquis  (le  Lareinty,  domaine  avec 
terres  d'alluvion,  dans  ht  richissine  vallée  de  la  rivière 
Le  Gapeau,  lutte  avec  celui  de  La  Décapris  pour  la  quan- 
tité produite  el  exportée  dépêches  américaines  précoces. 
La  dernière  récolte  de  l'Oratoire,  heureusement  restée  in- 
demne de  la  gelée  des  25  et  26  mars,  a  donné,  en  pêches 
Amsden's June  et  Alexander,  '■>'<  tonnes  et,  &a.Prècoee 
de  Haie,  15  tonnes.  Cequi  fait  un  total  de  50.000  kilog. 

Nous  sommes  certain  de  ne  pas  exagérer  en    évaluant  à 

plus  de  200,   peut-être  250   tonnes,   la  quantité  totale  de 

pèches  précoces  américaines  chargées  par  le  P.-L.-M.,  lors 

de  la  dernière  récolte,  par  les  gares  de  la  région  hyéroise, 

d'll\ei-es  ei  de  [a  Crau  d'Hyères. 

Nous  avons  dit  l'énoEB i  intéressante  production  pro- 
vençale des  l'éeii  a  ;:(,,,  rieains,  Pêchers  importés 
sur  le  sol  français  depuis  vingt  ans  à  peine. 

Nous  nous  proposons  de  consacrer,  prochainement,  de  u<  ni- 
velles lignes  à  ces  Pêchers,  soit  pour  envisager  certains 
caractères  qui  leur  semblent  spéciaux,  soit  pour  rechercher 
les  causes  de  la  diminution,  lente  mais  effective,  de  la  pré- 
cocité des  fruits  de  ces  arbres  dans  les  cultures  françaises, 
depuis  l'époque  d'importation  des  dits  arbres. 

NARDY  PÈRE. 


Ouverture  de  la  saison  des  Chrysanthèmes 

EN    ANGLETERRE 


La  première  exposition  de  la  saison  à  la  National  Chnj- 
santhemum  Society  a  eu  lieu  les  6,  7  et  8  courant,  au 
Royal  Aquarium  ,  à.  Londres,  elle  comprenait  des  Chrysan- 
thèmes précoces,  des  Dahlias,  des  Glaïeuls,  etc. 

Les  Chrysanthèmes  précoces  étaient  bien  présentés  dans 
plusieurs  cas,  mais  ils  n'étaient  pas  en  aussi  grand  nom- 
bre que  les  années  précédentes  et  beaucoup  des  principaux 
lots  provenaient  de  chez  les  horticulteurs. 

Un  groupe,  très  bien  disposé,  de  Bégonias,  Caladiuin, 
Cocos,  Liliumet  Chrysanthèmes  précoces  en  mélange,  était 
exposé  par  M.  IL  .1.  Jones,  de  Levàsham,  à  qui  la  Société 
a  attribué  une  petite  médaille  d'or.  Parmi  les  Chrysan- 
thèmes, nous  avons  spécialement  noté  une  nouvelle  variété 
précoce  nommée  Mai/  Manser,  japonais  à  grande  fleur 
blanche,  qui  a  été  récompensée  d'un  certificat  de  mérite  de 
première  classe  par  le  comité  floral.  D'autres  variétés  du 
même  groupe,  telles  que  Mme  Castex  Desgranges  et  Soleil 
d'octobre,  étaient  aussi  bien  représentées. 

M.  W.  Wells,  d'Earlswood,  présentait  une  collection  de 
fleurs  coupées  de  très  belles  formes,  dont  l'une,  Louis  Lemaire, 
d'un  rose  bronzé,  accident  fixé  de  Gustave  Grunerwald,  a 
reçu  aussi  un  certificat  de  première  classe. 

M.  Norman-Davis  avait   envoyé  une  collection  de  jolis 

bouquets   de   Chrysanthèmes   précoces,  arrangés  a\ les 

Fougères  et  des  Graminées.  Particulièrement  remarqua- 
bles étaient  les  variétés  Mme  Marie  Masse,  Gustave  Gru- 
nerwald, Harvest  Home,  et  Lady  Fitewygram. 

Les  variétés  françaises  suivantes  étaient  aussi  présentées 
par    M.    W.    Wells  :    Henri    Yvon,    Albert    Chausson, 
M.  Ed.  Lcfort,  Arthur  Crêpe;/,  Mme  ('.  Perrier,  1  > 
I  igneau,  belle  Heur  jaune,  et  Jean  Vuillermet,  à  fleur  rouge 
foncé,  dune  bonne  grandeur. 

MM.  Cannell  et  fils  présentaient  les  variétés  :  Henri 
Yvon,  Louis  Lemaire,  Mme  Armand  Gros,  Mm''  Marie 
Musse,  Cher  Ange  Bandiera,  Mme  Desgranges,  Baronne 
G.  Ç.  de  Briailles,  blanc,  à  grands  fleurons  étalés,  et  Mme 
Ed.  Lefort,  jolie  variété  pompon  jaune 

Des  Glaïeuls  étaient  exposes  par  MM.  Harkness,  el  Bur 
rell  etCie,  pendant  que  des  Dahlias,  très  nombreux  el  bien 
présentés,  étaient  exposés  par  des  cultivateurs  bien  connus. 

tels  que  MM.t.i n.  Seall,  Ch.  Turner,  Revues  Williams 

Cie,  F.  s.  Ware  Mortimer,  Eric  Such  et  .1.  Walker. 
Une  grande  collection  de  Pois  de  senteur,  en  bouquets, 
il  exposée  par  M.  F.  G.  Foster,  de  llavant. 

('.  HARMAN-PAYNE. 


288 


LE   JARDIN 


Les  Fruits  de  choix  aux  Halles 

Quoique  de  moyenne  grosseur,  les  dernières  figues  Dau- 
phine  rouge  se  vendent  encore  A  francs  les  20.  —  Les  belles 
prunes  Reine-Claude,  emballées  avec  soin,  se  vendent  jus- 
qu'à 2  francs  le  kilos.  —  Il  y  a  peu  de  grosses  pèches,  les 
semelles  de  choix  sbnt  à  3  et  4  francs,  et,  exceptionnelle- 
ment, 5  francs  et  au-dessus.  —  Les  brugnons  sont  toujours 
très  demandés  à  4  francs  la  semelle  de  8  fruits  moyens.  — 
Les  prix  maximum  atteints  par  les  poires  sont  :  45  francs 
les  100  kilos  pour  la  poire  Beurré  d'Amanlis ;  150  et  200  francs 
pour  la  poire  Duchesse  d' Angoulême  ;  100  et  120  francs  pour 
la  poire  Williamsfit  60  francs  pour  les  poires  Louise-Bon  ne. 
—  Les  pommes  Grand  Alexandre,  de  0  fr.  50  à  0  fr.  i0 
pièce. 

Malgré  la  grande  quantité  de  Chasseras  du  Midi  qui  en- 
combre le  marché,  le  raisin  de  serre,  très  beau  depuis  huit 
jours,  s'est  sensiblement  relevé.  Le  16  septembre,  il  a  lini 
aux  prix  suivants  :  Frankenthal,  de  4  fr.  50  à  5  francs  le 
kilog;  Muscat  d'Alexandrie,  à  9  fr.  50;  Gradisha,  à  6  fr.  50 
et  8  fr.  50;  Chasselas  Gros  coulard,  à  environ  5  francs.  — 
Les  Ananas  en  pots,  de  culture  forcée  française,  de   10  à 

15  francs. 

♦ 

Les  fruits  exotiques  sont  sans  changements  de  prix;  les 
ananas  des  Açoressont  moins  bien  arrivés  que  le  mois  der- 

n161'  J.-M.  BUISSON. 


la  pleine  terre,  on  petit  faire  de  petites  rigoles  entre  les 
lignes  de  pots,  y  répandre  des  engrais  minéraux  et  donner 
des  arrosages  à  l'engrais. 

Il  né  faut  pas  répéterces  arrosages  plusd'une  luis  tous  les 
quinze  jours*  caries  plantes  deviendraient  alors  trop  vigou- 
reuses. <  Iliaque  plante  doit  être  soutenue  par  un  fort  tuteur. 

On  effeuille  aussi  peu  que  possible,  mais  on  expose  les 
fruits  au  soleil.  Cette  culture  se  pratique  jusqu'en  Suéde. 
où   elle  permet  la  culture   des    Tomates  à  un   prix   moins 

éle\  é  que  celle  de  serre. 

LOUIS  LEMOINE. 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 


CULTURE    POTAGERE 

Culture  de  la  Tomate  en  plein  air  et  en  pots 
dans  l'Europe  septentrionale. 

On  cultive  surtout  la  Tomate,  originaire,  comme  on  le 
sait,  du  Mexique,  dans  les  pays  méridionaux  d'où  elle  est 
exportée  en  grandes  quantités  dans  les  contrées  froides  du 
nord  de  l'Europe.  Ainsi,  l'Angleterre  reçoit  des  Tomates 
d'Algérie,  de  la  région  méditerranéenne,  de  Paris  (particu- 
lièrement de  Montlhéry  et  de  ses  environs),  de  Jersey,  etc. 
11  en  résulte  que  ces  fruits  acquièrent,  sur  les  marchés  de 
Londres,  une  valeur  relativement  importante,  permettant 
d'en  rendre  rémunératrice  la  culture  forcée. 

La  culture  de  la  Tomate  en  pots  enterrés,  qui  se  pratique 
en  Angleterre  et  dans  quelques  pays  moins  favorisés  que  le 
notre  sous  le  rapport  du  climat,  a  l'avantage  de  fournirdes 
fruits  de  1  à  li  semaines   plus  tôt  que  celle  en  pleine  terre. 

Voici  commentôn  procède  :on  sème,  en  février,  en  petites 
boites  ou  en  terrines,  dans  une  terre  bien  fine  et  légère.  Ans- 
silèt  que  possible,  on  repique  également  en  terrines.  Lors- 
que les  plantes  sont  assez  fortes,  c'est-à-dire  en  fin  mars,  on 
empote  en  pots  de  0m12  ou  0m13,  remplis  d'un  composl  de 
loam  fibreux  et  de  gadoue  ancienne,  mélangéspar  moitié. 

Vers  la  mi-avril  ou  au  commencement  de  la  seconde 
quinzaine  de  ce  même  mois,  on  rempote  en  pois  de'0m24 
ou  0m26.  On  asoin.au  préalable,  d'agrandir  le  trou  du  fond 
de  chaque  pot,  defaçon  à  lui  donner  de0°06à  0ro07de  dia- 
mètre. On  emploie  un  compost  lorméde3/l  de  loam  et  de  1  1 
de  vieille  gadoue.  On  recouvre  le  troudupot  de  gros  tessons, 
puison  rempote  en  emplissant  le  pot  jusqu'à  moitié.  Lors- 
les  plantes  grandissent,  les  racines  passent  au  travers  des 
tessons  et  se  répandent  dans  le  sol  très  facilement  Au  com- 
mencement de  mai,  on  emplit  les  pois  en  laissant  toutefois 
assez  de  place  pour  des  arrosages  copieux. 

Il  se  développe  alors  des  rai  ines  adVentives  qui  donnent 
de  la  force  à  la  plante,  sans  lui  donner  trop  de  vigueur. 

Jusqu'à  la  mi-mai.  on  maintient  ces  pots  sous  châssis  à 
une  bonne  température.  Quand  arrive  cette  époque,  alors 
qu'il  n'y  a  plus  rien  à  craindre,  on  les  sort  el  on  les  placé 
à  bonne  exposition,  au  pied  d'un  mur  si  possible.  <  m  a 
ainsi  de  belles  plantes  qui  sont  en  Ileurs  ou  prêtes  à  fleurir-, 
On  enterre  les  pots  jusqu'aux  3/4.  <  >n  arrose  quand  le 
besoin  s'en  fait  sentir,  mais  pastrop.  La  taille  consiste  sim- 
plement à  ébourgeonner  les  yeux  qui  se  développent  àl. ais- 
selle des  feuilles  et  à  pincer  le  sommet  de  la  tige  quand  elle  a 
1  mètre  on  1"20.  On  parvient  ainsi  à  avoir  des  fruits  murs 
aue nencement  de  juillet.  Lorsque  les  racines  ohtgagnl 


S«;aii«'«'  dii8sept«uilipc   1SÎ)S. 


comité  d'arboriculture  fruitière 

Nombreux  étaient  les  apports  soumis  à  l'appréciation  de 
ce  comité,  de  toute  beauté  pour  la  plupart  et  formant, 
pour  ainsi  dire,  la  partie  la  plus  intéressante  de  la  séance. 

Tout  d'abord,  de  MM.  Simon  Louis  frères,  de  Plantières- 
les-Metz,  une  importante  collection  des  meilleures  variétés 
précoces  de  pèches  et  de  nectarines,  dont,  entre  autres  : 
Reine  des  Vergers,  Galande,  Triomphe  Saint-Laurent. 
Favorite  de  Reeves,  Albert  précoce,  Précoce,  de  Crawford, 
Belle  Cariière,  Neige  à  /leurs  blanches.  Nectarine  Olden- 
bourg, Nectarine  Hélène  Schmidt,  Nectarine  Dowton,  etc.. 

De  M.  Enfer,  jardinier-chef  des  cultures  du  domaine  de 
Pontchartrain,  un  très  remarquable  apport  de  diverses  va- 
riétés de  raisins  obtenues  sous  abri  non  chauffé  :  Ladij 
Downe's  Seediing,  Muscat  d'Alexandrie,  Gradislia,  Fran- 
kenthal, Cliasseias  de  Fontainebleau,  Boudalès,  etc.. 

De  M.  Jarles.  de  Méry,  une  très  belle  caissette  de  prunes 
Reine-Claude  dorée  bien  colorées  et  bien  présentées. 

De  M.  Orive,  de  Villeneuve-le-Roi.  en  plus  de  prunes 
Reine-Claude  dorée,  dix  belles  poires  Beurré  d'Amanlis  et 
cinq  Triomphe  de  Vienne. 

De  M.  Eve,  de  Bagnolet,  une  superbe  corbeille  de  pèches 
Galande,  admirablement  colorées. 

De  M.  Grandet,  de  Massy.  plusieurs  variétés  de  poires, 
dont,  entre  autres  :  Beurré  Hardy  et  Triomphe  de  Vienne. 

Enfin,  de  M.  Gorion,  d'Epinay,  un  nouvel  apport  de  sa 
très  généreuse  prune  Gloire  d'Epinay. 

COMITE  DE  CULTURE  POTAGÈRE. 

Un  seul  présentateur,  avec  trois  apports  remarquables. 

De  M.  Chemin,  de  Gentilly,  des  branches  de  Tomate  Che- 
niin.  extraordinairement  chargées  de  fruits,  et  de  belles 
Laitue  brune  d'été  el  Laitue  merveille  des  4  saisons. 

COMITÉ  DE   FLORICULTURE 

MM.  Cappe  et  fils ,  du  Vésinet,  avaient  un  bel  exemplaire 
du  rare  JEchmea  Melinoni,  portant  une  jolie  inflorescence 
de  fleurs  rouge  vif,  et  qui  a  été  très  remarqué. 

M.  Nodot,  de  Melun,  présentait  le  résultat  d'intéressantes 
expériences  qu'il  a  entreprises  concernant  les  produits  de 
la  fécondation  croisée  des  Bégonia  bolhiensis,  B.  Veitchii 
et  B.  Pearcei.  Le  comité  l'a  engagé  à  continuer. 

MM.  Vilmorin-Andrieux  et  Cie'exposaient  une  très  belle 
collection  d'Amarante  Crète  de  coq,  de  coloriés  variés. 

Enfin,  M.  Lapierre,  de  Montrouge.  montrait  une  forte 
gerbe  de  VHelenium  automnale  superbum,  si  décoratif. 

COMITÉ    DES  CHRYSANTHÈMES 

Les  premiers  apports  de  la  saison,.,  en  Chrysanthèmes  : 
De   M.    Launay,   de    Sceaux,    une   potée  de  la   variété 

Mme  Eugène  Teston. 
De  M.  Clément,  de  Vanves,  deux  gerbes,  dont  une  de  la 

variété  Mme  Castex-Desgr anges. 

COMITÉ    DES   ORCHIDÉES 

M.  Màron,  de  Brunoy,  nous  montrait:  Lselio-Cattleya 
callistoglossa  (L:elia  purpurata  x  Cattleya  gigas  impé- 
rial), avec  quatre  magnifiques  grandes  fleurs  au  labelle 
bien  coloré.  Lmlio-Cattleya  Bertlie  Fournier  (L.elegans  x 
C.  aurea)  et  Lselio-Cattleya  Boreli  (C.  Gasheliana  x  L.  pur- 
purata ;  trois  beaux  gains,  le  dernier  principalement. 

M.  Gautier,  jardinier-chef  chez  M.  le  D'.  Fournier,  a 
Neuilly-sur-Seine,  Vanda  Kimballiana.  Cattleya  Har- 
risoniœ  Regnieri  et  Phalsenopsisesmeralda  rubra. 

J.  FOSSEY. 


LE    JARDIN 


289 


LE  JARDIN. 


N»  279.  -  5  OCTOBRE  1898. 


CHRONIQUE 


Je  suis  heureux  que  mes  fonctions  de  chroniqueur  me 

permettent  d'adresser  à  notre  rédacteur  en  chef  les  plus 
sincères  félicitations  de  ses  collaborateurs  à  l'occasion  de 
sa  nomination  au  grade  d'officier  du  Mérite  agricole. 

Depuis  déjà  bon  nombre  d'années,  M.  Martinet  s'est 
occupé  très  activement,  nos  lecteurs  le  savent  bien,  de 
toutes  les  questions  intéressant  les  progrès  de  l'horticulture 
en  général  et  le  développement  de  l'horticulture  française 
en  particulier. 

Depuis  1894,  époque  à  laquelle  il  fut  fait  chevalier  du 
Mérite  agricole,  M.  Martinet  a  été  chargé,  par  le  Ministère 
de  l'Agriculture,  d'un  certain  nombre  de  missions  à 
l'étranger. 

C'est  ainsi  qu'en  1891,  il  fut  collaborateur  de  M.  Vassil- 
lière,  comme  commissaire  général  adjoint  de  la  section 
française  à  l'Exposition  internationale  de  culture  fruitière 
de  Saint-Pétersbourg. 

En  1895,  M.  Martinet  fut  envoyé  dans  le  Tyrol  autri- 
chien pour  étudier  les  questions  se  rattachante  ta  produc- 
tion fruitière  dans  ce  pays. 

En  189li,  il  fut  délégué  officiellement  par  le  Ministère  de 
l'Agriculture  à  l'Exposition  nationale  suisse  à  Genève. 

La  même  année,  il  fut  chargé  d'une  mission  d'étude  au 
Portugal. 

Enfin,  en  1897,  M.  Martinet,  qui  venait  d'être  nommé 
professeur  à  l'Ecole  nationale  d'horticulture  de  Versailles 
où  il  a  créé  un  cours  nouveau,  fut  délégué  par  le  Gouverne- 
ment à  l'Exposition  internationale  d'horticulture  de  Ham- 
bourg et  fut  ensuite  chargé  d'une  nouvelle  mission  d'étude 
en  Egypte  et  dans  l'Europe  orientale. 

Ce  sont  ces  services,  très  actifs  on  le  voit,  que  M.  le 
Ministre  de  l'Agriculture  a  bien  voulu  récompenser  à  l'oc- 
casion de  l'Exposition  universelle  de  Bruxelles  où  M.  Mar- 
tinet fut  appelé  à  présider  une  section  du  Jury. 

* 

*  # 

L'étude  de  l'action  de  la  lumière  sur  le  développement 
des  végétaux  nous  révèle  chaque  jour  de  nouvelles  sur- 
prises. M.  Maige  croit  pouvoir  déduire  de  ses  recherches 
sur  la  Vigne-vierge  que  la  lumière  diffuse  favorise  la  for- 
mation des  rameaux  grimpants  et  peut  produire  la  trans- 
formation des  bourgeons  florifères  en  bourgeons  qui  don- 
nent naissance  à  des  tiges  grimpantes  ou  rampantes.  La 
lumière  directe  tend,  au  contraire,  à  la  production  des  ra- 
meaux à  fleurs.  La  structure  interne  se  ressent  de  cette 
différence  d'action  et  la  lumière  diffuse  exagère  les  carac- 
tères d'adaptation  à  la  vie  grimpante  ou  rampante.  Des 
observations  analogues  ont  été  faites  sur  une  petite  plante 
rampante,  le  Lierre  terrestre.  Ces  recherches  ne  manquent 
pas  de  présenter  un  certain  intérêt  au  point  de  vue  cultural 
et  méritent  d'être  prises  en  considération. 

* 

*  * 

On  a  commencé,  le  15  septembre  dernier,  à  reboiser  le 
Bois  de  Boulogne.  Depuis  longtemps, le  besoin  de  cette  opé- 
ration forestièrese  faisait  vivement  sentir  et  l'administra- 
tion compétente  ne  peut  qu'être  vivement  félicité,  à  la  con- 
dition toutefois  que  les  travaux  soient  menés  un  peu  plus 
rapidement  que  d'autres  qui  sont  restés  légendaires  tels 
que  la  reconstruction  de  l'Opéra-Comique  ou  la  réfection 
de  la  Porte  Saint-Denis.  Des  poteaux,  interdisant  de  cir- 
culer, sont  plantés  sur  une  étendue  de  5  hectares,  entre  la 


porte  Maillot  et  la  partie  de  l'allée  des   Erables  comprise 
entre  la  porte  Maillot  et  le  Jardin  d'Acclimatation. 

*  * 

Nos  bons  voisins  de  l'Helvétie  célèbrent,  chaque  année,  à 
Montreux,  une  charmante  fête  de  fleurs  d'un  caractère  tout 
spécial.  Les  Narcisses  seuls  en  font  les  frais.  Toute  la  région 
est  littéralement  couverte,  au  printemps,  d'un  tapis  neigeux 
de  Narrissus  portions  qu'on  peut  distinguer  à  plus  de 
50  kilomètres  de  distance,  tant  l'effet  produit  sur  les  prai- 
ries ensoleillées  est  saisissant.  Les  propriétaires  des  prairies 
où  croissent  les  Narcisses  sont  invités,  par  les  journaux,  à 
annoncer  au  comité  des  fêtes,  leurs  envois  de  Narcisses. 
Les  enfants  vont  alors  faire  la  cueillette  de  ces  délicieuses 
fleurettes  dont  il  faut  des  centaines  de  mille  pour  enguir- 
lander les  chars  et  les  cavaliers. 

- 
Le  Journal  qf  the  Kew  Guild  donne  le  portrait  de  Miss 
Galvin  —  une  jardinière  émérite  —  quia  travaillé  àKew 
et  occupe  actuellement  le  poste  de  chef  de  culture  à  Iscoed, 
dans  le  pays  de  Galles.  Elle  se  tient  à  la  hauteur  de  la 
tâche  qui  lui  est  confiée  et  ses  succès  horticoles  sont  écla- 
tants. Le  service  qu'elle  dirige  renferme  cinq  serres  à  forcer 
dont  quatre  pour  les  Raisins,  des  châssis  à  Concombres,  à 
Melons,  etc.  Cet  exemple  engagera  peut-être  d'autres  jardi- 
nières à  marcher  sur  les  traces  de  Miss  Galvin  dont  les 
féministes  ne  peuvent  manquer  d'être  fiers. 

*  » 

Le  couronnement  de  la  jeune  reine  de  Hollande  a  multi- 
plié dans  ce  pays,  la  plantation  des  arbres  commémoratifs, 
des  Wilkelminaboomen,  comme  on  les  appelle  harmonieu- 
sement. La  section  de  Rotterdam  de  la  Société  néerlandaise 
d'horticulture  et  de  botanique  en  a  planté  un  et  son  exem- 
ple a  été  suivi  à  Zeist,  à  Nimegu,  etc.  Il  est  fâcheux  que  le 
«limât  de  la  Hollande  n'ait  point  permis  de  planter  des 
Orangers!  Souhaitons  à  ces  Wilhclmiiiaboomen,\ona.w 
vie  et  prospérité  et  puissent-ils  être  plus  heureux  que  nos 
fumeux  arbres  de  la  Liberté. 

*  * 

Les  statistiques  officielles  donnent  déjà  quelques  rensei- 
gnements sur  la  récolte  du  blé  en  1898.  On  l'évalue  provi- 
soirement à  123.415.800  hectolitres,  chiffre  qui  dépasse  de 
près  de  35  millions  celui  de  l'an  dernier  et  de  18  millions 
celui  de  la  moyenne  des  dix  dernières  années.  Cette  énorme 
production  est  susceptible  de  donner  66.486.559  quintaux 
de  farine.  La  récolte  en  paille  est  fabuleuse;  si  celle  du  blé 
était  proportionnelle,  nous  assisterions  à  une  production 
qui  n'aurait  jamais  été  réalisée  jusqu'à  ce  jour.  Malgré  ces 
conditions  des  plus  favorables,  vous  verrez  que  Messieurs 
les  agriculteurs  ne  seront  pas  encore  satisfaits. 

*  * 

Le  Congrès  viticole  de  Lyon,  qui  vient  d'avoir  lieu,  a 
donné  lieu  à  d'intéressantes  discussions  sur  le  traitement 
du  Black-Rot.  Cette  année,  le  mal  a  heureusement  fait 
moins  de  ravages  que  d'habitude,  ce  qu'il  faut  probable- 
ment attribuer  aux  soins  qui  ont  été  apportés,  dans  le  sud- 
ouest,  à  sa  destruction.  La  bouillie  bordelaise, à  2  pour  100, 
paraît  avoir  fait  merveille,  à  condition  que  l'on  fasse  1  à 
i  traitements  suivant  la  gravité  de  l'attaque.  D'une  façon 
générale,  1  applications  suffisent  en  dehors  de  l'Agénais: 
la  première,  quand  le  sarment  a  de. 5  à  S  feuilles;  la  seconde 
tle  12  à  11  ;  la  troisième,  au  cours  de  la  deuxième  invasion  ; 
la  quatrième,  pendant  la  troisième  invasion.  Faute  d'o- 
pérer en  temps  favorable,  on  peut  perdre  toute  la  récolte, 
même  en  faisant  10  ou  12  traitements.  Les  autres  soins 
accessoires  consistentà  enlever  les  feuilles  tachées,  à  ébour- 
geonner,  àépamprer,  à  détruire  les  raisins  malades. 

P.  HARIOT. 


290 


LE    JARDIN 


NOUVELLES    HORTICOLES 


Mérite  agricole.  —  A  l'occasion  de  l'Exposition  inter- 
nationale de> Bruxelles,  la  décoration  du   Mérite  agricoles 
onférée  aux  personnes  sun  antes  : 
j^jj  /"  Grade  d'officier  : 

Baltet    Charh     ,  pépiniériste  à  Troyes  ; 

Besnaud  (Frédéric-Etienne),  ingénieur  à  Paris,  construc- 
teur d'appareils  de  pulvérisation  pour  les  maladies  des 
\  égétaux; 

Dallé  (Louis),  horticulteur-pépiniériste  à  Paris  . 

Gentils,  rédacteur  faisant  fonction  de  sous-chef  de 
bureau  au  Ministère  de  l'Agriculture: 

Martiket  (Henri-Eugène  .  architecte-paysagiste,  directeur 
du  Ja rd i  h  ; 

Roullier-Arnoult,  directeur  de  l'Ecole  pratique  d'avi- 
culture de  Gambais. 


MM. 


?"  Grade  de  chevalier 


Dauthenai  .Ilenri-Louis-Mathurin),  rédacteur  en  chef  de 
la  Revue  horticole; 

Renacd  (Placide-Séraphin,  dit  Adrien),  fabricant  d'ou- 
tillage viticole  et  horticole  à  Lyon. 

\  l'occasion  du  concours  de  la  Société  d  agriculture  de 
Langres,  la  décoration  de  chevalier  du  Méritaagricole  a  été 
i  onférée  à  : 

M.  Blanchard  I  Anatole),  professeur  d'agriculture,  direc- 
teur de  l'exploitation  agricole  de  l'école  libre  de  Malroy 
(  1  lante-Marne). 

A  tous,  mms  adressons  nos  bien  vives  félicitations. 

Exposition  internationale  d'horticulture  de 
Saint-Pétersbourg.  —  M.  James  H.  Veitch,  de  Chel- 
sea,  vientd  être  désigné  comme  commissaire  pour  la  <  Irande- 
Bretagne  et  l'Irlande,  ;ï  la  prochaine  Exposition  internatio- 
nale d'horticulture  de  Saint-Pétersbourg  en  1899. 

Une  nouvelle  station  d'essais  de  semences.  - 
Par  arrêté  de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture,  pris  <urla 
propositi lu  Directeur  de  l'Ecole  d'agriculture  de  Mont- 
pellier, une  Station  d'essais  de  semences  vienl  d'être  créée 

dans  cet  établissement  el  séeau  laboratoire  de  la  Chaire 

il  agriculture. 

Cette  station,  destinée  à  renseigner  les  cultivateurs  sur 
l'identité,  la  pureté  el  la  faculté  germinative  des  semences 
qu'ils  veulent  mettreen  terre,  ouïes  marchands  de  graines 
-m-  la  valeur  des  semences  qu  ils  \ lent,  complète  utile- 
ment les  services  de  renseignements  de  l'école.  Elle  esl 
appeléeà  rendre,  dans  la  région  méridionale,  les  mêmes  ser 
vices  que  la  station  d'essais  dé  semences  del'Institui  agro- 
nomique,  dans  le  Xord. 

Un  avis  fera  connaître  ultérieurement  aux  intéressés  la 
date  de  l'ouverture  el  les  conditions  de  fonctionnemenl  de 
cette  station. 

Modification  à  la  réglementation  des  Halles 
centrales.  L'article57  du  règlement  d'administration 
publique  du23  avril  1897,  concernant  les  Halle-  centrales, 
\  ient  il  être  ainsi  modifié  : 

Art.  57.  —  I.e  carreau  forain  des  Halles  est  réserve  aux 
cultivateurs  qui  y  amènent  leurs  produits  pour  les  vendre 
eux-mêmes  et  aux  approvisionneurs  vendant  des  denrées 
dont  ils  sont  propriétaires.  Sont  considérés  comme  appro- 
visionneurs les  marchands  vendant,  sur  le  carreau,  des 
produits  qu'ils  ont  achetés  en  dehors  'le  Paris  et  qui  leur 
sont  expédiés  directement  aux  Halles  ou  qu'ils  y  amènent 
eux-mêmes.  Les  marchands  qui  contreviendraient  aux 
dispositions  qui  précèdent  seront  exclus  du  carreau  par 
décision  du  préfet  .le   police. 

i  cultivateurs  ci  approvisionneurs  juatilient  'le  l'ori- 
gine des  demees  en  produisant,  à  leur  arrivée  sur  le  i  ai' 
i  eau,  soit  une  déclaration  d'introduction  indiquant  leur  nom. 
leur  adresse,  le  nombre  des  voitures  introduites  et  portant 
l'empreinte  du  timbraàdate  du  poste  d'octroi  qui  aura 
l'entrée  de  leurs  marchandises,  soit  une  let- 
tre de  voiture  ou  un  récépissé  du  chemin  de  f<  i  a  leur 
adre 


Les  cultivateurs  établis  dans  Paris  justifient  de  leur  qua- 
lité par  un  certificat  délivré  par  le  commissaire  de  police  de 
leur  quartier  et  indiquant  leur  nom,  leur  adresse,  et  l'éten- 
due  'le  leur  culture. 

Congrès  des  Rosiéristes.  —  Le  Congrès  des  Rosié- 
ristes, qui  s'est  tenu  à  Lyon  les  ~'  et  3  septembre,  a  été 
ouvert  par  M.  de  Bouchaud,  président  de  la  Société  fran- 
çaise de-  Rosiéristes  qui,  après  avoir  souhaité  la  bienvenue 
aux  rosiéristes  français  et  étrangers,  a  fait  l'élogedu  comité 
administratif.  Puis,  après  la  nomination,  par  acclamation, 
de  M.  Viger,  Ministre  de  l'Agriculture.  Président  de  la 
Société  nationale  d'horticulture  de  France,  comme  prési- 
dent d'honneur,  il  a  élé  procédé  à  la  formation  du  bureau 
de  la  session  dont  M.  hélix  Sahut.  de  Montpellier,  a  été 
nommé   président. 

<  lui  pris  la  parole  pour  discuter  les  diverses  questions 
mises  à  l'étude:  MM.  Viviand-Morel,  Pernêt-Ducher, 
Sahut,  1'.  Lambert.  Bernaix  fils,  etc. 

Avant  de  se  séparer,  les  vœux  suivants  ont  été  émis,  sur 
la  proposition  de  M.  Vigneron,  pépiniériste  à  Olivet  : 

1°  Qu'il  soit  fait,  auprès  des  Compagnies  de  Chemin  de 
fer,  des  démarches  pour  que  les  congressistes  obtiennent 
des  réductions  pour  se  rendre  au  Congrès; 

2°  Que  les  mémoires  envoyés  pour  le  Congrès  soient 
autographiés  et  soumis  à  tous  les  membres  de  la  Société 
avant  la  session,  de  façon  que  la  discussion  puisse  avoir 
lieu  en  connaissance  de  cause. 

La  médaille  décernée,  chaque  année,  au  rosiériste ayant 
rendu  le  plus  de  services,  a  été  ensuite  votée  à  l'unanimité 
à  M.  Xabunnand  père,  du  Golfe  Juan  (Alpes-Maritimes); 
puis  le-  congressistes  se  sont  séparés  après  avoir  pris  ren- 
dez-vous, pour  1899,  au  Congrès  qui  aura  lieu  dans  une  ville 
de  l'(  tuest,  que  !'•  (  '"in  ite  administratif  n'a  pas  encore  fixée. 

Société  française  des  Chrysanthémistes.  —  Les 

dates  de  réunion  du  Comité  floral  de  la  Société  française 
des  Chrysanthémistes  sont  fixées  comme  il  suit,  d'après  la 
circulaire  que  vient  de  nous  adresser  la  Société  :  les  ven- 
dredi 7  ei  l'iedi  '..'(>  courant,  à  »'  heures  I  '2,  à  Lyon  (Palais 

du  Commerce),  le  samedi  ô  novembre,  à  il  heures,  à 
Troyes  (Palais  de  l'Exposition),  le  lundi  21  novembre,  à 
2  heures  1  2,  à  Lyon  (Palais  du  Commerce). 

Le  commerce  des  produits  agricoles  et  horti- 
coles enBavière.  —  D'une  note  publiée  à  ce  sujet  par  la 
Feuille  d'Informations  du  Ministèrede  l'Agriculture,  nous 
extrayons  les  renseignements  suivants: 

ci  Le  blé  et  le  seigle  importés  dans  le  sud  de  la  Bavière 
|H"\  tennent  surtout  de  IaKoumanie  et  des  pays  danubiens, 
i  i  te  importation  a  lieu  par  bateau  jusqu'à  Passau  et  Ra- 
ti-bonne.  Des  quantités  moins  importantes  provenant  de  la 
Russie  méridionale  sont  importées  ma  Triesteet  Venise  par 
le  lac  de  Constance  jusqu'à- Lindau.  L'importation  de  ce 
réaies  par  Lindau  s'est  élevé  à  1.800.000  marks  en  1897. 

«  Les  fruits  forestiers,  que  l'on  recueille  en  partie  dans 
le-  forêts  bavaroises,  sont  l'objet  d'un  commerce  très  actif. 
Outre  h-  conserves,  sous  forme  de  compotes,  on  en  lait 
une  sorte  de  vin  assez  recherché  dans  le  pays  où  il  se  vend 

1    il',    le    litre. 

ii   Le  principal  commerce  des  fruits  à  Munich,  le  marché 

le    plu-   important   d  Allemagne   pour   les    fruits,  consiste 
dans  I  a' haï  el   la  vente  des  pommes  d'Italie  et  du  Tyrol, 
ti-ins  de  (  'oi'inlhe.  des  oranges  et   citrons  provenant 
d'Espagne  d'Italie  et  surtout  de  Sicile. 

«  L'importation  des  fleurs  et  des  plantes  d'ornement  du 
midi  delà  France  et  de  l'Italie  a  pris  un  grand  dévelop- 
penieni  depuis  quelque-  années,   maigri'  les  réclamations 

de-  liiiil  ieiilteurs  bavarois.   » 

Influence  des  températures  extrêmes  sur  le 
nanisme  des  plantes.  —  M.  Gaston  Bonnier  a  fait,  a 
1  Aea  lémie  des  Sciences,  dans  une  de  ses  dernières  séances, 
une  communication-  d'un  grand  intérêt.  11  a  réussi,  en 
moins  de  deux  mois,  à  provoquer  les  caractères  alpins 
chez  '!'■-  piaule-  de   plaine,    maintenues    au  laboratoire  de 


LE    JARDIN 


291 


biologie  végétale  i|.>  Fontainebleau  pendant  la  nuit  dans  une 
étuve  entourée  de  glace  fondante,  et  exposées  au  soleil  pen- 
dant la  journée. 

Ces  plantes,  ainsi  traitées,  deviennent  naines,  nvec  des 
feuilles  plus  petites,  plus  épaisses,  plus  fermes,  plus  rap- 
prochées et  ont  une  floraison  plus  rapide. 

Chose  curieuse,  les  plantes  de  même  espèce,  mainte- 
nues continuellement  dans  l'étuve  à  glace  fondante,  pré- 
sentent un  développement  plus  grand  que  les  plantes  qui  ne 
sont  dans  l'étuve  froide  que  pendant  la  nuit  et  sont  exposées 
au  soleil  le  jour.  C'est  donc  bien  l'alternance  des  tempéra- 
tures extrêmes  qui  est  la  cause  principale  du  nanisme  des 
plantes  alpines. 

En  effet,  ces  conditions  sont  celles  des  plantes  qui 
vivent  dans  les  endroits  découverts  aux  hautes  altitude-;. 
car  elles  y  sont  exposées  alternativement  au  froid  des  nuits 
glaciales  de  ces  hauteurs  et  à  la  chaleur  brûlante  du  soleil 
pendant  la  journée. 

En  somme,  on  avait  étudié  jusqu'à  présent  toutes  les 
causes  qui  produisent  les  caractères  des  plantes  alpines, 
excepté  la  principale,  qui.  comme  le  démontre  M.  Bon- 
nier,  se  trouve  être  L'influence  de  la  température. 

La  récolte  des  agrumes  en  Calabre.  —  La  pro- 
duction des  agrumes  (oranges,  citrons,  bergamotes)  a  été. 
l'an  dernier,  d'un  mauvais  rapport  pour  les  petits  pro- 
priétaires calabrais  ;  l'élévation  dos  prix  a  compensé  poul- 
ies grands  propriétaires  l'insuffisance  de  la  récolte.  Les 
envois  faits  par  voie  de  mer,  en  1898,  s'élèvent,  d'après  la 
Fouille  d'Informations  du  Ministère  du  l'Agriculture, 
à  10.000  tonnes  environ.  Les  caisses  d'oranges,  d'abord  expé- 
diées à  Messine,  y  étaient  ensuite  chargées  sur  des  vapeurs 
;'i  destination  de  l'Amérique,  de  Trieste  et  des  mers  du 
Xord.  Les  cultivateurs  calabrais  essaient,  encf  moment,  de 
trouver  des  débouchés  pour  la  vente  des  agrumes  en  Russie 
et  en  Australie. 

Pour  empêcher  les  falsifications  d'essences  d'agrumes,  le 
gouvernement  italien  fit  rechercher  par  des  chimistes  le 
moyen  de  reconnaître  la  pureté  des  extraits  d'agrumes  et 
la  valeur  attribuabie  à  la  quantité  d'acétate  de  linalile 
qu'ils  contenaient.  Lue  loi,  destinée  à  protéger  la  fabrica- 
tion des  essences,  a  été  publiée  le  2  août  1897.  Mais  cette  loi 
vise  les  falsifications  d'essences  d'agrumes  en  général  sans 
faire  de  distinction  entre  les  essences  de  citron,  qui  se  ven- 
dent 13  francs,  et  les  essences  de  bergamote,  qui  atteignent 
22  et  23  francs  le  kilogramme. 

Exposition  de  Roses  de  Francfort-sur-Mein.  - 
Nous    avons    reçu,    récemment,    le  catalogue    officiel    de 
l'Exposition  de  Hoses   qui  vient  d'avoir  lieu  à  Franefôrt- 
sur-Mein  (Allemagne),  de  juin  à  septembre. 

Ce  catalogue  est  un  véritable  petit  ouvrage,  dans  lequel 
sont  données,  par  des  rosiéristes  bien  connus,  de  nombreux 
détails  sur  la  culture  des  Rosiers.  Cet  opuscule  comprend, 
en  outre,  la.  classification  des  espèces  du  genre  Rosa 
d'après  le  professeur  F.  Crépin,  directeur  du  Jardin  botani- 
que île  Bruxelles,  la  liste  de  I60espècesel  variétés  botaniques 
ilr  Roses  exposées  dans  les  divers  lots  des  concurrents,  la  liste 
de  près  de  2.000  variétés  horticoles  existant  dans  ces  mêmes 
lots;  enfin,  un  choix  des  plus  belles  variétés  reçommanda- 
bles.  la  liste  des  exposants,  une  liste  d'ouvrages  traitant  du 
Rosier  et  de  sa  culture.  Des  plans  de  l'exposition  et- des 
roseraies  complètent  ce  catalogue  bien  compris. 

Les  fruits  de  Californie.  —  La  Feuille  d'Infor- 
mations du  Ministère  de  l'Agriculture  nous  donne  les 
intéressants  renseignements  suivant  sur  la  culture  fruitière 
en  Californie  : 

«  La  vallée  de  Sauta-Clara,  irriguée  au  moyen  de  pompes 
actionnées  par  des  moulins  à  vent,  est  un  immense  verger 
où  l'on  récolte  surtout  des  prunes, des  abricots  et  des  pèches. 

«  Les  Pruniers  donnent,  dans  les  terrains  plats,  des  fruits 


inférieurs  à  ceux  récoltés  sur  les  collines  des  environs  de 
Los  (  iatos. 

«  Dans  quelques  districts  producteurs  d'abricots,  les  pre- 
miers bourgeons  des  arbres  ont  souffert  des  gelées  de  prin- 
temps. Les  prix  sont  très  élevés  pour  les  abricots  de  con- 
serve et  les  fruits  séchés.  Les  agents  des  acheteurs  de  l'Est 
pavent  10  dollars  la  tonne  les  abricots  frais  delà  meilleure 
qualité  pour  mettre  en  conserves. 

«Le  Pécher  fleurissant  plus  tardivement  que  l'Abricotier, 
les  fleurs  des  variétés  hâtives  n'ont  pas  été  atteintes  par  la 
gelée.  Les  acheteurs  offrent  de  10  à  60  dollars  pour  les 
pêches  «  Pavie  ».  et  de  30  à  in  dollars  pour  des  pêches 
dont  le  noyau  est  adhérent  à  la  chair. 

«  L'élévation  des  prix  provient  d'une  légère  diminution 
dans  la  récolte,  de  débouchés  nouveaux  à  l'étranger  pour  la 
vente  des  fruits  conservés  au  naturel,  d'une  réduction  dans 
les  tarifs  de  transport  appliqués  par  les  compagnies  aine 
ricaines  de  chemins  de  fer,  abaissement  dû  à  la  concur- 
rence des  compagnies.  La  compagnie  du  «  Southern  Pa- 
cific »  a  diminué  aussi  les  prix  de  fret  ;  ce  qui  permet  aux 
produits  de  Californie  de  venir  concurrencer  avantageuse- 
ment, dans  les  ports  de  l'Atlantique,  les  produits  similaires 
importés  auparavant  de  l'étranger.  » 

La  Holzbibliothek.  —Ainsi  que  l'indique  son  nom, 
la  Hoisbibliothek  de  Cassel,  en  Allemagne,  est  une  biblio- 
thèque composée  entièrement,  de  livres  en  bois;  c'est,  nous 
dit  la  Semaine  Horticole,  une  collection  d'ouvrages  faits 
avec  des  bois  de  différentes  essences  provenant  du  parc  de 
Wilhelmshohe.  Il  y  en  a  ainsi  près  de  ôtiO.  in-folio,  in-S" 
ou  in-12,  et,  au  dos  de  chacun  de  ces  livres  singuliers,  est 
collé  un  écusson  de  maroquin  rouge  indiquant  le  nom  de 
l'arbre  qui  a  servi  à  la  confection  du  volume,  la  classe  el 
I      pèce  auxquelles  cet  arbre  appartient  suivant  Linné. 

La  tranche  supérieure  du  livre  montre  l'arbre  dans  sa 
jeunesse  avec  la  sève  au  milieu  et  les  cercles  concentriques 
de  croissance.  La  même  disposition  se  répète  pour  la  tranche 
inférieure,  seulement  la  section  a  été  faite  dans  du  vieux 
bois.  Les  deux  couvertures  sont  légèrement  polies  :  on  y  a 
gravé  la  densité. du  bois,  ses  propriétés,  enfin  la  descrip- 
tion du  sol  qui  lui  convient  le  mieux. 

A  l'intérieur  du  livre,  se  trouve  consignée  l'histoire  na- 
I  nielle  complète  de  l'arbre  avec  de  nombreux  détails  sur  ses 
organes  de  fructification  et  de  reproduction. 

L'auteur  de  cette  collection  unique  au  monde,  qui  ne 
renferme  pas  moins  de  120  genres.  —  445  espèces  d'arbres 
différentes,  —  est  un  nommé  Cari  Schiedbach,  mort  au 
commencement  de  ce  siècle.  Il  lut  longtemps  bailli  du  do- 
maine Wilhelmshohe,  et  ce  fut  pendant  son  séjour  à  Weis- 
senstein  qu'il  forma  la  Holzbibliothek. 


EXPOSITIONS  ANNONCÉES 


Budapest.  —  Du  9  au  16  octobre  1898.  —  Exposition 

HONGROISE     DE    FRUITS,    LÉGUMES   ET     FLEURS.  Organisée,  SOUS 

le  patronage  du  Ministère  royal  hongrois  d'agriculture,  par 
l'Ungarische-Landes-Gartenbau-Verein.  —  Une  section 
internationale  spéciale  sera  réservée  aux  exposants  étran- 
gers, mais  seulement  pour  les  machines  destinées  à  utiliser 
les  fruits.  Les  demandes  doivent  être  adressées  au  comité 
de  l'Exposition,  au  siège  de  l'Ungarische-Landes-Garten- 
bau-Verein,  IV.  Itev.  Kovonahere-czeguteza  16,  à  Budapest. 
Amiens.  —  Du  12  an  li  novembre  1898.  —  Concours  de 
Chrysanthèmes,  en  pots  ou  coupés,  organisé  par  la  Société 
d'horticulture  de  Picardie.  —  Adresser  les  demandes  à  M.  le 
Président  delà  Société,  60,  rue  Le  Nôtre,  à  Amiens,  avant 
le  6  novembre  189S. 


ERRATUM 

Une  erreur,  qu'il  importe  de  rectifier,  s'est  glissée  dans 
l'article  de  notre  collaborateur,  M.  S.  Mottet,  Un  nouvel 
insecticide,  paru  dans  le  n°  276.  Page?50,  première  colonne. 
2S=  ligne,  c'est  un  litre  d'eau  chaude  et  non  un  demi-litre 
qu'il  faut  lire. 


292 


LE    JARDIN 


Les  Essences  forestières  aux  États-Unis 


Le  Yearbook  of the  Department  of  Agriculture  de  Was- 
hington pour  1897,  entre  autres  travaux  fort  intéressants, 
renferme  un  mémoire  consacré  à  l'étude  des  essences  fores- 
rières  des  Etats-Unis.  Dans  le  grand  nombre  d'arbres 
susceptibles  de  fournir  des  produits  à  l'industrie,  une  cen- 
taine  ont  été  choisis  et  réunis  dans  une  liste  méthodique 
où  se  trouvent  indiqués  le  nom  de  l'espèce  et  ses  dimensions 
maximum  en  hauteureten  diamètre,  la  distribution  géograr 
phique,  les  caractères  distinctifs  et  les  usages  auxquels  le 
bois  peut  se  prêter,  le  sol  et  le  climat  nécessaires  et  enfin  les 
particularités  propres  à  la  végétation. 

La  plupart  de  ces  arbres  ont  été  introduits  en  Europe  el 
se  rencontrent  dans  les  cultures  ;  aussi  croyons-nous  que  le 
travail  du  Yearbook  ne  manquera  pas  de  présenter  quelque 
intérêt  pour  Ions  ceux  que  la  denclrologie  no  laisse  pas 
indifférents.  Sur  les  cent  espèces  forestières  choisies,  trente 
neuf  appartienne^  aux  Conifères,  la  plupart  d'entre  elles 
portent  un  nom  populaire  et  servent  à  caractériser  une 
région  botanique.  Au  premier  rang,  brille  le  Pinus  Strobus 
L.,  le  plus  important  des  arbres  verts  des  Etats-Unis,  tant 
au  point  de  vue  de  sou  abondance  que  de  la  valeur  du  bois  des 
sujets  âgés.  A  côté  du  Pin  blanc,  prennent  place:  le  Pin  rouge 
(Pinus  resinosa);  le  Pitchepin  ou  Pinûs  rigida  ;  le  Pin 
a  longues  feuilles  ou  Pinus  palustris  Miller;  les  Pinus  Tœda 
et  P.  ponderosa  Dougl.,  dont  le  tronc  dépasse  deux  cents 
pieds;  le  Pinus  Lambertiana  Dougl.  ou  Pin  à  sucre,  etc. 
A  côté  des  Pins,  viennent  les  Epicéa  ou  Picea,  avec  le 
Picea  canadensis  Mill.;  les  Sapins  ou  Abies,  tels  que:  A. 
nobilis.  A.  concolor,  A.  balsamea.  Les  Bastard  Spruces 
comprennent  toutes  les  Conifères  qui  ne  rentrent  dansaucun 
îles  trois  genres  cités  plus  haut.  Ce  sont  :  les  Taxodium,  les 
Mélèzes,  les  Genévriers,  les  Thuyas,  les  Séquoias  et  Wel- 
lingtônias  et  le  Libocedrus  decurrens.  Il  est  inutile  d'in- 
sister sur  la  puissance  de  végétation  des  Séquoias  et  des 
Wellingtonias  dont  certains  spécimens  peuvent  atteindre 
350  pieds  sur  35  de  diamètre. 

Parmi  les  arbres  à  feuilles  caduques,  les  Chênes  tien- 
nent un  rang  distingué,   entre  autres    les   Quercus   alltà, 

Q.  macrocarpa,  Q.  rubra,  Q.  eelutin'a,  etc.  Le  g; pe  des 

espèces  à  feuillage  persistant  fournit  les  Quercus  i  irgi- 
niana,  Q.  chrysolepis,  Q.  densiflora  ou  Tan  Bar/.  <)ul,. 
usité  pour  son  éeorce  dans  la  corroierle,  ainsi  que  le  Q.  l'ri 
nos.  II  ne  faut  pas  oublier  non  plus  les  Fagus  ou  Hêtres,  le 
Castanea  dentata  et  la  série  si  intéressante  îles  Noyers. 
Aux  Noyers  proprement  dits,  tels  que  Juglans  cinerea  el 
J.  nigra,  il  faut  joindre  les  Hickory  ou  Carya,  dont  une  ès- 
pèee.'le  Carya  alla,  est  abondamment  répandue  dans  tout 
le  sud  des  Etats-1  "nis. 

Le  Liquidambar  et  leRobinia  pseudo-Acacia  croissent, 
l'un  dans  le  bassin  du  Mississipi  où  il  atteint  son  complet 
développement,  l'autre  dans  les  montagnes  du  sud  de 
l'Alléghany  où  il  parait  localisé.  Mais  fa  culture  l'a  ré- 
pandu dans  la  plupart  des  autres  régions.  En  dehors  du 
Robinier,  la  famille  des  Légumineuses  ne  fournil  comme 
apport  vraiment  important  que  leGleditschia  triacanthos, 
dont  la  croissance  également  rapide  et  la  longue  durée  du 
bois  au  contact  du  sol  ont  vulgarisé  remploi  pour  de  nom- 
breux usages.  Le  Micocoulier, sous  la  formedu  Crins  occi- 
dentalis  et  le  Mûrier  rouge  peuplent  les  forêts  du  bassin  de 
l'Ohio  et  de  celui  du  Mississipi  où  tous  deux  acquièrent  de 
belles  dimensions. 

Les  Magnoliacées  el  les  Bignoniaeées  sonl  également 
représentées  par  les  Magnolia  fœtida  el  M.  acuminata,  le 
Tulipier,  dont  le  bois  commence  à  être  utilisé  dans  la  fabri- 
cation des  boites  à  cigares  et  les  Catalpa,  lies  deux  Rigpo- 
niacées,  dont  l'une  le  Catalpa  speciosa  Warderest  un  arbre 
du  plus  haut  mérite  au  point  de  vue  ornemental,  le  bois  esl 
cei  bterché  pour  sa  longue  conservation  dans  les  lieux 
humides  et  même  dans  la  terre.  Les  Frênes  el  les  Erables 
forment  un  groupe  bien  défini  se  prêtant  à  de  nombreux 
usages.  Les  Fruxinus  sont  recherchés  pour  l'élasticité  de 
leur  buis  aux  Etats-Unis,  comme  notre  Frêne  commun 
l'est  pu  Europe.  I  (es  Érables,  le  meilleur  esl  l'Acer  Saccha- 
rum  Mardi,  de  la  région  des  Grands  Lacs  :  c'est,  avec  l'Acer 


saccharinum  L.,  du  bassin  inférieur  de  l'Ohio,  un  des 
Erables  à  sucre.  <  in  emploie  encore  ['Acer  rtibrufn,  l'Acer 
macrophyllum  et  le  Négundo  qui  parait  être  de  qualité 
intérieure. 

Les  Ormes  et  les  Bouleaux  sont  également  l'objet  d'une 
grande  exploitation,  aussi  bien  que  les  Tilleuls,  le  Platane 
et  les  Peupliers.  La  fabrication  des  Imites  à  cigares  utilise 
une  grande  quantité  de  bois  de  Platanus  oacidentalis,  qui 
croît  surtout  dans  l'est  du  Mississipi  et  de  ses  affluents. 
Maigri' cela,  ce  n'est  qu'un  arbre  d'importance  secondaire 
dans  l'industrie  forestière. 

Commeen  Europe,  les  Populus  fournissent  uni' partie  des 
bois  blancs  que  réclament  l'industrie  et  la  préparation  de  la 
pâte  à  papier.  Lesquatre  Peupliers  qui  croissent  aux  Etats- 
Unis  et  qui  sont  l'objel  de  eultures,  n'ont,  à  l'exception 
d'une  seule  espèce,  que  forl  peu  d'importance  dans  nos 
plantations  européennes.  Le  Populus  tremuloides  Michaud 
rappelle  notre  Tremble,  mais  avec  le  feuillage  glauque  à  la 
lace  inférieure;  c'est  le  Aspen  des  Américains.  Dans  la 
région  dn  Pacifique,  il  pousse  jusqu'à  dix  mille  mètres 
d'altitude.  Le  Populus  grandidentata  Mich.  ou  Peuplier 
blanc  appartient  au  même  groupe,  mais  ses  feuiiles  sont 
plus  larges,  profondément  dentées.  Le  Baumier  ou  Populus 
balsamifera  L.  est  moins  recherché,  quoique  la  qualité  de 
son  bois  ne  soit  en  rien  inférieure  à  celle  des  autres  espèces. 
Ces  trois  arbres  ne  sont  chez  nous  que  des  essences  il  orne- 
ment. Il  n'en  esl  pasde  même  du  Populus  deltoïdes  Mardi. 
mi  Peuplier  du  Canada  qui.  sous  ses  différentes  formes,  esl 
planté  à  peu  près  partout.  Nous  le  désignons  sous  le  nom 
de  /'.  deltoïdes  que  lui  ont  donné  les  botanistes  améri- 
cains qui  lui  réunissent,  à  litre  de  synonymes,  les  P.  cana- 
densis, P.  cirginiana  et  P.  angulata,  c'est-à-dire  ce  que 
nous  distinguons  habituellement  s,,usl.>s  aornsdePeu^/ter 
du  Canada,  Peuplier  tir  Virginieet,  improprement,  sous 
celui  de  Peuplier  Suisse. 

P.  HARIOT. 


PRIMULA   CAPITATA    Hook 


Le  véritable  Primula  capilata  île  Hooker,  celui  qui  est 
représenté  dans  la  T.  1550  du  Botanical  Magasine,  n'est 
point  celui  qu'on  cultive  généralement  sous  ce  nom  et  qui 
n  esl  qu'un  simple  P.  cachemiriana,  quand  ce  n'est  pas  le 
\  ulgaire  P.  deûticulata. 

Le  /'.  capitata  est  une  plante  délicate  dans  ses  formes  el 
son  aspect;  il  appartient  à  l'aristocratie  du  monde  des 
Primevères  et  ne  se  rencontre  que  dans  de  rares  collections. 
Ses  feuilles  sont  étroites  et  oblongues,  très  finement  den- 
tées, réticulées  et  nervées,  d'un  vert  jaunâtre  et  réunies  en 
rosette;  elles  sont,  à  leur  fan'  inférieure,  saupoudrées  de 
poussière  blanche;  la  hampe  florale  est  longue  (t)'"10  à 
0m40)  ei  entièrement  recouverte  de  poudre  d'argent;  ses 
fleurs,  de  grandeur  moyenne,  ont  leur  tube  beaucoup  plus 
long  que  le  calice  dont  les  dents  sont  aiguës;  la  corolle  esl 
en  forme  d'entonnoir,  peu  ouverte  et  d'un  bleu  très  foncé, 
d'un  bleu  de  Prusse  violacé,  en  dedans.  Ce  bleu  est  telle- 
ment intense  et  si  beau  que  chacun,  en  voyanl  cette  belle 
plante,  s'arrête  surpris  en  l'aie  de  la  beauté  de  ces  teintes. 
Les  fleurs  sont  réunies  en  un  capitule  serré  el  sont  très 
nombreuses;  elles  se  succèdent  sur  la  tige  pendant  près  de 
deux  mois  et,  comme  il  nai i,  plusieurs  hampes  sur  chaque 
piaule,  on  peut  considérer  l'espèce  comme  très  florifère. 

Culture  siliceuse:  terre  de  bruyère  ou  de  tourbe,  ou  bien 
encore  sphagnum,  dans  une  terrine  percée  de  nombreux 
trous.  C'est  ce  dernier  système  que  nous  employons  ici,  et 
nous  nous  en  trouvons  bien.  La  plante  aime  la  fraîcheur 
ei  le  mi-soleil,  mais  elle  crainl  l'humidité.  En  hiver,  bien 
qu'elle  provienne  des  /unes  glacées  de  l'Himalaya  i  1.000  à 
5.000  mètres),  il  lui  faut  une  légère  couverture  de  feuilles 
ou  de  mousse. 

11.  COUPEYON. 


LE   JAHDIX 


2  9  3 


CHRONIQUE     FLORALE 

La  fête  florale  nautique  d'Arcachon.  —  Fleurs 
de  noces  d'or  et  d'argent.  —  La  Cascade  de 
l'Opéra  à  Port-Louis.  —  Les  arbres  fleuris  au 
seizième  siècle.  —  Plusde  fleurs  aux  funérailles 
à  Bruxelles  !  —  Les  Tigridia  dans  les  cor- 
beilles de  table    -  Divers. 

11  septembre.  —  Des  stations  balnéaires  à  la  mode,  nous 
parviennenl  de  joyeux  échos  des  fêtes  des  fleurs.  Après  les 

joules  florales  de  Cauterets,  d'Aix-les-Bains,  de  Luc] 

de  Cognac,  après  la  fête  des  fleurs  des  automobiles  à  Paris. 
voici  la  tête  florale  nautique  d'Arcachon  ! 

Une  bataille  des  fleurs  sur  l'eau,  voilà  qui  m  esl  apure- 
ment pas  banal  ;  c'est  à  la  l'ois  un  spectacle  tout  à  fa  il  char- 
mant, original  ci  inédit  ;  cette  réjouissance  est  une  innova- 
tion, en  France  tout  au  moins,  car,  en  Allemagne,  les 
fêtes  florales  nautiques  sont  assez  nombreuses. 

Ce  projetile  combat  naval  d'un  nouveau  genre,  où  les  Heurs 
ser\  aient  de  projectiles,  était  certainement  risqué,  lani  l'on 
dédaigne  ce  qui  est  nouveau  ;  il  acte  cependant  couronné 
de  succès. 

C'est  le  maire  d'Arcachon,  M.  VeyrierMontagnèrès,  qui 
eut  l'idée  de  transporter,  sur  l'eau,  dans  le  cadre  magni- 
fique du  bassin,  la  bataille  des  fleurs  de  l'avenue 
Nelly  Dégarnie. 

Les  tribunes  avaient  une  longueur  i 
de  cinq  cents  mètres,  et  étaient 
établies   sur  un   plancher 
reposant  sur  des  bacs. 

(  "était  en   lace  qu'é- 
voluaient   les    yachts, 
barques  et    autres  em- 
barcations aux  gracieu 
ses     silhouettes,      tout 
ornés  et  enguirlandés  de 
fleurs  et  montés  par  un 
essaim    de   dames    en 
toilettes  claires,  déli- 
cieusement fleu- 
ries, avec  leurs 
ombrelles  eons- 
tellées  'le  fleurs, 
et  des  corbeilles 
pleines  de  petits 
bouquets. 

A    trois  heures,  la 
fêtecommença  et  les  em- 
barcations   s'avancèrent 
dans    un    ordre    parfait, 
toutes  admirablement   décorées 
sous   les  guirlandes   de  fleurs  ; 


Fig.  125.  --  Bateau  fleuri  à 

(D'après  une  photogra 


les  cordages  disparaissant 
'une  d'elles,  en  forme  de 
cygne,  toute  pomponée  de  fleurs  blanches,  traînait  une  gon- 
dole. Unpeuplus  tard,  la  bataille  commença:  îles  tribunes 
et  des  barques  partirent  des  fusées  de  fleurs  jusqu'à  complet 
épuisement  de  celles-ci.  Aussi,  m'écrit-on,  ce  fut  merveille 
de  voir  le  bassin  endormi  ainsi  transformé  en  parterre,  avec 
ses  eaux  clapotantes,  d'un  vert  adouci,  diaprées  d'un  tapis 
de  pétales  d'Oeillets,  de  Tubéreuses,  de  Reines-Marguerites, 
il"  Dahlias,  de  Jasmins  blancs,  de  Roses,  de  Phlox,  etc. 

Grâce  au  succès  de  cette  tentative,  à  son  originalité  et  à 
son  attrait,  la  cause  des  joules  florales  sur  l'eau  est  assuré- 
ment gagnée. 


S'il  est  joli  de  voir  la  mariée  et  les  demoiselles  d'hon- 
neur parées  de  fleurs,  la  voiture  de  la  mariée  toute  fleurie 
lors  de  la  cérémonie  nuptiale,  il  n'est  pas  moins  charmant 
de  voir  les  fleurs  associées  aux  fêtes  qui  couronneril  les 
nombreuses  années  de  mariage:  noces  d'argent,  noces  d'oref 
noies  de  diamant. 

C'est  ainsi  que,  dernièrement,  au  château  de  la  Rousse 
lières,  près  de  Bordeaux.  M.  et  Mme  Delalandes,  qui  célé- 
braient leurs  noces  d'or,  ont  été  bien  heureux  de  se  voir  com- 
f1) Le  Jardin  1898,  n-  278,  pages  2S1  et  282,  fig.  122. 


blés  de  maints  présents  fleuris.  Parmi  ces  bouquets,  ces 
■iiies  ci  ces  corbeilles,  un  panier  fuf  surtout  remarqué, 
bondé  qu'il  étail  d  Hortensias  entremêlés  de  rubans  portant 
les  noms  des  jeunes  filles  qui  l'offraient,  et  laissant  échapper 
cinquante  épis  d'or  rappelant  cinquante  années  d'union. 

Ainsi  donc,  lors  île  la  cérémonie  nuptiale,  il  faut  des 
fleurs  d'une  blancheur  immaculée;  aux  noces  d'argent,  des 
fleurs  blanches  et  de  diverses  couleurs,  parsemées  de  fleurs  ou 
l'épis  argentés,  dans  le  genre  de  la  composition  décrite  el 
figurée  dernièrement  ici  (1);  lors  de  la  célébration  des 
nés  dur.  des  fleurs  également  variées,  diaprées  de  fleurs 
.ni  d'épisdorés.  Enfin,  pour  les  noces  de  diamant,  ce  sont 
des  bouquets  piqués  de  fleurs  et  d'épis  dorés  constellés  de 
brillants  qu'il  i vient  d'offrir. 


Qui  aurait  cm  que  la  cas. -ad"  de  L'Opéra  aurait  servi  de 
modèle  à  Port-Louis,  lors  de  la,  dernière  fête  fançaise 
ijiii  a  été  particulièrement  brillante.  Il  a  été  en  effet  établi,, 
devant  le  péristyle  du  théâtre  une  très  jolie  cascade  jail- 
lissant au  milieu  d'une  profusion  de  fleurs 
et  de  feuillages,  parmi  les  scintillement^ 
de  la  lumière  électrique, ce  qui  constituait 
un  décor  admirable,  ajouté'  à  la  profu- 
sion de  fleurs  qui  ornaient  la  scène.  C'est 
ce  que  nous  apprend  le  journal  de  Saint- 
Maurice 


Voici   bientôt    deux    ans.    l'Em- 
pereur ci  l'Impératrice  de  Russie 
étaient  les  hôtes,    de  la    France; 
Paris,  avec  ses  décorations,  offrait 
alors    un    magnifique   spectacle. 
i  in  s'extasiait  devant lafloraison 
anormale— et,  disons-le,  d'assez 
\  ais  goût,    --  des  Mar- 
ronniers des   Cliamps- 
^  Ëlj  sées,  car,  pour  beau 

JSs  coup,   c'était  un 

tour  de  force  di- 
gne seulement  de 
notre  siècle.  Pen- 
se/ donc,  les   M;i- 

ron  niers  dispa- 
ra issant  sous  des 
fleurs,  en  papier, 
de  l 'amenas  e| 
de  Cerisiers, et... 
en  octobre  en- 
■hon.  core! 

Mais  voici  que 

M.  Morin  (2)  nous  apprend  —  décidément,  rien  n'est  nou- 
veau sous  le  soleil!  —  que,  parmi  les  préparatifs  faits  pour 
recevoir  Louis  XI.  qui  devait  traverser  Troyes  en  1500, 
figurait  même,  près  de  la  maison  des  Croisettes,  un  arbre 
factice  garni  de  fleurs  en  papier  verni  montées  sur  fil  de 
1er  ».  Vous  doutiez-vous,  Parisiens  sceptiques,  que,  quatre 
siècles  plus  lui.  les  Champenois  avaient  devancé  le  fabricant 
de  fleurs  artificielles  qui  se  chargea.,  pour  les  fêtes  franco- 
russes,  de  fleurir  les  Marronniers  défeuillés  des  Champs- 
Elysées  '.' 

*        * 

Curieuse  antithèse  :  tandis  qu'à  Vienne  on  a  tenu  a 
jeter  des  fleurs  à  profusion,  voilà  qu'à  Bruxelles  on  ne   veut 

plus  en  voir  dans  les  cortèges  funéraires.  Qu'ont  d fait 

ces  fleurs  pour  qu'on  veuille  les  proscrire  des  funérailles  '.M'ai 

j  signalé'  ici  même  (3)  la  campagne,  menée,  dans  ce  même 

but.  dans  le  nord  de  la  Franco,  campagne  contre  laquelle  les 

sociétés  horticoles  decette  région  ont  éloquemmenf  combattu. 

C'est  maintenant  en  Belgique,et  à  Bruxelles  surtout,  que 
le  clergé  veut  en  proscrire  remploi!  Pourquoi?  Tout  sim- 
plement parce  qu'il  croit  voir  là  un  retour  aux  coutumes 
païennes... 

Le  Petit  Bleu  de  Bruxelles,  du  21  septembre,  consacre  a 

vi  Lu  renne  végétal  dans  les  cérémonies  troyennes  d'autrefois, 
Troyes  1898, 
(3)  Le  Jardin  1893,  n'267,  page  101. 


la  fête  nautique  d'Arca 

de  M.  Renaudeau), 


LE    JARDIN 


cette  question  un  article  que  je  résumerai  :  C'est  de  Paris, 
«  la  ville  du  monde  où  la  piété  pour  les  morts  est  observée 
le  plus  scrupuleusement  ».  qu'esf  venue  cette  coutume  de 
fleurir  pour  le  suprême  voyage  la  bière  du  défunt  et  il  y  a 
vingt  ans  cela  eût  bien  étonné  les  Bruxellois.  «  J'avouerai 
l'espèce  de  répugnance  que  provoque  en  moi  la  vue  de  ces 
corbillards  se  dirigeant  vers  la  fosse  dans  une  telle  splen- 
deurde  couronnes  épanouies,  de  gerbes  enrubannées,  cachant 
tout  ce  que  ces  sombres  voitures  devraient  évoquer  d'austère 
qu'aucune  idée  douloureuse  ne  saurait  venir  d'eux  à 
nous  »!... 

«  Pourtant,  si.  seuls,  les  proches  et  les  très  intimes 
.unis  participaient  à  ce  genre  d'offrandes,  on  aurait  pour  le 
sentiment  qui  les  inspire  beaucoup  plus  d'indulgence.  Si  le 
défunt  appartient  à  quelque  administration,  etc.,  la  moisson 
fleurie  sera  plus  abondante,  bien  que  les  trois  quarts  des 
gens  qui  y  auront  contribué  ne  connaissaient  guère  celui 
dont  le  décès  les  entraîne  à  cette  dépense.   » 

Comment,  on  ose  alléguer  que  beaucoup  de  personnes  qui 
envoient  ces  fleurs  ne  connaissent  même  pas  personnellement 
celui  à  la  mémoire  de  qui  elles  les  offrent!  Soit,  si  l'on  veut. 
Mais  la  couronne  offerte  en  collectivité  est  un  hommage 
discret  et  anonyme.  Ces  couronnes,  ces  bouquets,  ces  fleurs, 
que  beaucoup  de  personnes  portèrent,  lors  des  funérailles 
des  victimes  de  l'affreuse  catastrophe  du  Bazar  de  la 
Charité,  nesont-ils  pas  des  hommages  touchants".' 

Le  clergé  belge  estime  que  l'achat  de  ces  (leurs  est  une 
grosse  dépense  pour  les  gens  peu  fortunés.  A  cela,  on  peut 
répondre  que  les  frais  d'un  service  funéraire  sont  souvent 
plus  lourds  à  supporter  que  l'achat  de  quelques  couronnes 
et  bouquets  confectionnés  par  une  classe  intéressante  aussi. 

D'ailleurs  les  fleurs,  par  leur  courte  existence,  ne  person- 
nifient-elles pas  aussi  la  brièveté  de  la  vie,  elles  qui  liassent 
ici-bas  comme 'une  grâce  frêle  et  fugitive,  née  le  matin, 
disparue  le  soir! 

* 
*  * 

Tirer  parti  des  fleurs  de  Tigridia,  fleurs  éphémères  par 
excellence,  y  pensez-vous!  Ces  fleurs  sont,  évidemment,  de 
toute  beauté  et  richement  colorées,  mais,  épanouies  le  matin 
elles  s'évanouissent  l'après-midi  pour  ne  plus  jamais  s'ou- 
vrir. Eh  bien!  malgré  cela,  on  peut  les  utiliser  de  la  plus 
heureuse  façon,  ce  qui  est  assez  ignoré.  Beaucoup  de  per- 
sonnes aiment  la  variété  dans  les  décorations  florale-  de 
leurs  appartements  et  veulent  que  la  garniture  rie  table 
pour  le  déjeuner  soit  différente  de  celle  du  dîner.  C'est  le 
cas  qui  se  présente  au  château  de  Beauregard.  Aussi, 
M.  Welker  profite-il  de  toutes  les  fleurs  qu'il  cultive  pour 
pouvoir  varier  ses  compositions.  II  fut  ainsi  amené  à  com- 
poser une  corbeille  de  table  avec  des  fleurs  de  Tigridia  et 
l'effet  fut  si  merveilleux  qu'il  continua  à  les  employer,  de 
temps  à  autre,  en  les  mélangeant  de  fines  verdures  laisant 
mieux  ressortir  leurs  brillants  et  riches  coloris  et  leur  dé- 
licatesse. Elles  se  maintiennent  parfaitement  fraîches  assez 
longtemps  et  trouvent  dans  cet  arrangement  une  excellente 
utilisation.  Je  ne  les  recommanderai  certes  pas  aux  fleu- 
ristes, qui  n'emploient  que  des  fleurs  d'une  certaine  durée, 
mais  aux  jardiniers  qui  peuvent  en  mettre  en  œuvre  un 
plus  grand  nombre. 

* 

Chateaubriand  a  été  fêté  en  août  dernier.  Un  nombreux 
cortège  s'est  rendu  â  la  tombe  solitaire  du  grand  homme,  en 
suivant  le  même  parcours  qu'en  1818,  à^travers  les  mes. 
les  grèves  et  les  rochers  malouins.  De  magnifiques  couronnes 
ont  couvert  de  fleurs  la  pierre  tumulaire  de  granit  perchée 
sur  le  roc,  au-dessus  des  vagues;  on  a  bien  remarqué  une 
couronne  de  Chêne  et  surtout  une  simple  et  rustique,  mais 
bien  poétique,  couronne  de  Bruyères  roses  remise  par  les 
poètes  bretons  île  l'Hermine. 

ALBERT  MAUMEMv 

La    Liindenia.    —    Iconographie    des    Orchidées,     par 

L.  Linden 

Dans  les  1"  et  2e  livraisons  du  4°  volume  de  la  2*  série  de 
cet  ouvrage  sont  publiées  de  magnifiques  planches  en  cou- 
leurs des  variétés  et  hybrides  suivants  :  Lsslia.  prsestans 
var.  ca.nd.ida,  L.  praistans  var.  nobilis,  L.  pumila  var. 
hilis,  Odontoglossum  X  Vigerianum, .Cypripediuxn X 
Xiobe,Odontoglossurn  Pescatorei  var.  Roi  Léopold.  etc. 


Hibiscus  syriaeus 


et  ses  variétés. 


'L'Hibiscus  syriaeus  L.  {Althéa  frutex  Hovt.),  vulgaire- 
ment Althéa  tle  Syrie  ou  Ketmie  des  jardins,  est  un  ar- 
buste pouvant  atteindre  2  mètres  de  hauteur,  formant  une 
touffe  régulière,  arrondie  ou  conique,  remarquable  par  son 
abondante  floraison  en  août  et  septembre. 

Le  type  esta  fleurs  violet  pourpré,  mais  il  a  produit  un 
grand  nombre  de  variétés  à  fleurs  simples,  doubles  ou  pleines, 
aux  coloris  les  plus  variés. 

Les  Hibiscus  conviennent  surtout  pour  isoler,  mais  on 
peut  aussi  les  employer  dans  les  massifs  ou  en  former  de 
petits  groupes. 

Ils  demandent  un  endroit  bien  exposé  au  soleil  et  un  sol 
meuble  sans  être  cependant  trop  léger  :  un  terrain  a'rgilo- 
siliceux  semble  leur  convenir  particulièrement. 

Vu  l'époque  de  leur  floraison.  —  on  sait  qu'à  part  les 
Ccnnoihus,  Hedysarum,  Hydrangea,  Indigofera,  il  y  a  bien 
peu  d'arbustes  cl  d'arbrisseaux  ligneux  en  fleurs  à  ce  mo- 
ment,— les  Althéas  méritentune  place  dans  tous  les  jardins. 

Ces  jolis  arbustes  souffrent  quelquefois  des  grands  froids 
pendant  leur  jeunesse  et  il  est  alors  bon  de  les  abriter;  mais, 
dès  qu'ils  ont  un  certain  âge.  ils  deviennent  très  rustiques. 

L' Althéa  ne  demande  pas  à  être  taillé  :  il  faut  donc, 
autant  que  possible,  éviter  de  le  faire,  car  la  taille  pro- 
voque le  développement  de  rameaux  vigoureux  qui,  ne 
s'aoûtant  pas  toujours  d'une  manière  suffisante,  sont  très 
sensibles  aux  grands  froids.  Cet  arbustre  prend,  du  reste, 
une  forme  irréprochable  sans  qu'il  soit  nécessaire  d'avoir 
recours  au  sécateur. 

Disons,  cependant,  que  la  taille  ne  nuirait  nullement  à  la 
floraison,  elle  la  retarderait  seulement  un  peu  —  car  l' Al- 
théa porte  ses  fleurs  sur  les  jeunes  rameaux.  Les  nombreuses 
variétés  cultivées  sont  d'époques  de  floraisons  très  variées  : 
précoces,  moyennes  ou  tardives. 

Pour  le  climat  du  nord  de  la  France,  il  faut,  autant  que 
possible,  éviter  d'employer  les  tonnes  à  floraison  tardive, 
qui  n'épanouissent  pas  toujours  convenablement  leurs 
fleurs,  surtout  durant  les  étés  pluvieux.  Dans  ces  contrées, 
il  faut  se  borner  à  celles  à  floraison  précoce  et  moyenne, 
parmi  lesquelles  tous  les  coloris  se  trouvent  représentés. 

Voici,  du  reste,  un  choix  restreint  des  meilleures  variétés, 
convenant  particulièrement  pour  notre  climat  : 

Hibiscus  syriaeus  alba  luteola  plena.  —  Fleur  pleine, 
blanc  crème;  onglets  des  pétales  rouge  pourpre.  Bouton  jau- 
nâtre. Floraison  précoce. 

H.  s.  Amarante.  —  Fleur  presque  pleine,  rouge  violacé; 
onglets  des  pétales  rouge  pourpre.   Floraison  assez  précoce. 

H.  s.  bicolor  hybnda.  —  Fleur  pleine,  blanc  légère- 
ment teinté  de  rose  lilacé  très  tendre;  onglets  des  pétales 
rougi.'  foncé  ou  carmin.  Floraison  moyenne. 

//.  .?.  bleu  fonce  double.  —  Fleur  presque  pleine,  lilas 
bleuâtre  passant  au  bleu  ardoisé;  onglets  des  pétales  rouge 
pourpre.  Floraison  moyenne. 

H.  s.  cœlestis.  —  Fleur  simple,  d'un  beau  bleu  de  ciel 
avec  reflets  lilas  ;  onglets  des  pétales  fortement  maculés  de 
pourpre  noirâtre.  Floraison  précoce,  abondante. 

H.  s.  cœrulescens.  —  Fleur  demi-pleine,  violet  clair 
bleuâtre,  passant  au  bleu  ardoisé;  onglets  des  pétales 
long.'  pourpre.  Floraison  précoce,  très  abondante. 

H.  s.  Comte  de  Flandre.  —  Fleur  pleine,  rouge  carminé  ; 
onglets  îles  pétales  rouge  foncé.   Floraison  moyenne. 

//.  .s\  Comte  de  Hainaut.  —  Fleur  presque  pleine  ou 
pleine,  carné  tendre;  onglets  des  pétales  rouge  carmin, 
floraison  moyenne  ou  assez  tardive. 

H.  s.  Duc  de  Brabant.  --  Fleur  très  pleine,  aplatie, 
rouge  lilacé,  centre  plus  clair;  onglets  des  pétales  rouge 
foncé.  Floraison  moyenne  ou  assez  tardive. 

//.  s.  flore  nlbo  pleno.  —  Fleur  pleine,  blanc  pur.  Flo- 
raison moyenne  ou  assez  tardive. 

La  variété  mise  au  commerce  il  va  quelques  années 
sous  le  nom  de  Jeanne  d'Are  est  absolument  identique 
à  la  précédente. 

//.  s.  flore  rurneo.  —  Fleur  simple,  blanc  carné  nuancé 


LE    JAHIHX 


■?'.); 


de  rose  ou  carnée;  onglets  des  pétales  pourpre  foncé.  Florai- 
son précoce,  très  abondante. 

//.  .s-,  flore  carneo  pleno.  —  Fleur  pleine,  carné  tendre, 
nuancé  et  panaché  de  rose  violacé;  onglets  des  pétales 
carmin.  Floraison  précoce  et  très  abondante. 

H.  s.  flore  cocctneo  pleno.  —  Fleur  pleine,  d'un  beau 
rouge;  onglets  des  pétales  rouge  foncé.  Floraison  moyenne. 

H.  s.  flore  purpureo  pleno  foiiis  argenteo  marginatis. 
—  Feuilles  largement  bordées  de  blanc  ne  brûlant  pas  au 
soleil.  Fleurs  très  pleines,  pourpres,  s'ouvrant  difficilement. 
Plus  intéressant  par  son  beau  feuillage  que  par  ses   fleurs. 

H.  s.  flore  roseo  stricto  simplex.   —  Fleur  simple,  rose 
strié  déplus  foncé;  onglets  des  pétales  pourpre  foncé.  Florai 
son  hâtive  et  très  abondante. 

H.  s.  flore  violaceo  pleno.  —  Fleur  pleine,  violet  rou- 
geâtre;  onglets  des  pétales  pourpre  noirâtre.  Floraison 
moyenne  ou  assez  tardive. 

H.s.  Lady  Stanley.  -  Fleur  presque  pleine  on  pleine, 
carné  tendre  lavé. de  rose  lilacé ;  onglets  des  pétales  rouge 
foncé.  Floraison  moyenne  ou  assez  tardive. 

Cette  variété  ressemble  beaucoup  à  celle  dite  «  < 'ointe  de 
Ilainaut  ». 

H.  s.  Leopoldii  flore  pleno.  —  Fleur  pleine  d'un  beau 
rose  carné  tendre,  nuancé  de  rose  plus  foncé;  onglets  des 
pétales  rouge  carmin.  Floraison  moyenne.  Feuillage  dé- 
coupé, très  joli. 

H.  s.  pceonijlora  plana.  —  Fleur  pleine,  rose  amarante 
passant  au  violet  pâle;  onglets  des  pétales  rouge  pourpre. 
Floraison  hâtive  et  très  abondante. 

H.  s.  pompon  pourpre.  —  Fleur  pleine,  rose  vineux 
marbré  plus  foncé;  onglets  pourpres.    Floraison  moyenne. 

H.  s. punicea plena.  —  Fleur  presque  pleine,  rouge  car- 
miné; onglets  rouge  foncé.  Floraison  hâtive. 

H.  s.  rdnunculipZora  alba  plena.  —  Fleur  pleine,  bien 
faite,  d'un  beau  blanc;  onglets  rouge  carmin.  Floraison 
moyenne. 

H.  s.  souvenir  de  Charles  Breton.—  Fleur  demi-pleine, 
violet  rougeâtre;  onglets  des  pétales  ronge  brun.  Floraison 
moyenne. 

H.  s .  Iota  alba.  —  Fleurs  grandes  simples,  blanc  pur. 
très  jolies.  Floraison  moyenne. 

E.  JOUIN 
{Pépinières  Simon-Louis  frères.) 


Floraison  du  Phormium  tenax  à  Paris 


La  floraison  de  cette  belle  plante  néo-zélandaise  n'est 
pas  rare  dans  nos  départements  méridionaux,  mais,  sous  le 
climat  de  Paris,  c'est  un  fait  qui  mérite  d'être  signalé. 

Le  Phormium  tenax  est,  chacun  le  sait,  une  plante  de 
serre  froide  ou  d'orangerie  sous  le  climat  moyen  de  l'Europe, 
et  il  n'est,  par  suite,  livré  à  la  pleine  terre  que  l'été.  Ainsi 
traité,  la  floraison  n'est  guère  possible,  sinon  impossible. 

C'est  la  deuxième  l'ois  que  j'ai  l'occasion  de  voir  cette 
belle  Liliacéeen  fleurs  â  Paris,  mais,  bien  entendu,  sur  .les 
sujets  cultivés  en  pleine  terre. 

Le  5  juillet  dernier,  en  visitant  les  pépinières  de  la  ville 
de  Paris,  situées  dans  le  bois  de  Boulogne,  mon  attention 
fut  attirée  par  deux  hampes  florales,  qui  dépassaient  de 
beaucoup  un  entourage  composé  de  montants  en  bois  et 
feuilles  sèches.  Je  fis  immédiatement  enlever  cet  entourage, 
d'ailleurs  inutile  en  cette  saison,  et  je  me  trouvai  en 
face  d'une  énorme  touffe  de  Lin  de  la  Nouvelle-Zélande 
(Phormium  tenax),  de  la  variété  panachée,  tou lie  composée 
de  six  pieds.  Sur  ces  six  sujets,  deux  seulement  étaient  en 
fleurs.  Je  pris  une  photographie  du  groupe  et  je  relevai  les 
dimensions  de  ses  principales  parties. 

La  longueur  des  feuilles  était  de  2™60  à  2™80,  et  les  deux 
hampes  avaient  l'une  3m00  et  l'autre  :i'"10,  terminées  en  pa- 
nicules  lâches.  Fleurs  longues  de  irol  â  û™05,  colorées  en 
jaune  d'ocre  sur  les  sépales,  et  en  jaune  citron  sur  les 
pétales,  plus  longs  mais  plus  étroits,  étalés  à  leur  extrémité. 


l'es  fleursétaient  déjà  épanouies  depuis  quelques  semaines 
•m  leur  maximum  de  durée  paraissait  bien  près  d'être 
atteint . 

Les  plantes,  dont  il  s'agit,  ont  été  mises  en  pleine  terré  il 

y  a  trois  ans,  elles  sont  placées  dans  ïndroil  abrité  par 

les  (  '<  m  itères  et  d'autres  grands  arbres  de  diverses  espèces, 
sans  compter  1  abri  donl  je  parle  plus  ha  m  ;  dans  ces  condi- 
tions, l'hivernage  a  lieu  <.'ins  in vénient  pour  la  santé  de 

ces  \  égétaux. 

Le  Phormium  tenu j  est  très  ornemental  par  ses  grandes 
et  belles  feuilles  en  ruban,  gracieusement  ployées  ;  il  est 
surtout  propre  à  1  ornement  des  pelouses,  placé  en  a\  ant  des 
massifs  d'arbres  el  d'arbustes,  ou  par  petits  groupes  non 
loin  des  allées,  à  la  décoration  des  piècesd'eau  e(  des  berges 


Fig.  126.  —  Phormium  tenax  ru  fleurs. 

(D'après  une  photographie  communiquée  pai   M.  J.  Luquct.) 

de  rivières,  ainsi  qu'à  la  garniture  des  jardinières  et  \as<--- 
d'appartements  on  de  balcons. Il  esl  très  résistant  et,  bien 
qu'affectionnant  les  terres  légères  el  numides  et  une  exposi- 
tion demi-ombragée,  il  végète  pour  ainsi  dire  dans  n'im- 
porte quel  soi  .m  à  loin, ^  les  expositions. 

Son  introduction  en  Europedate  de  1788.  Il  se  multiplie:' 
facilement  au  moyen  de  ses  rejetons,  dont  ou  détermine  la 
reprise,  lorsqu'ils  n'ont  pas  de  racines,  en  enfonçant  dans 
nie  couche  tiède  les  pots  dans  lesquels  on  les  a  plan.tés. 

Les  feuilles  du  Phormium  tenax  fournissent,  parait-il, 
parle  rouissage,  une  filasse  soyeuse  très  fine;  elles  ren- 
ferment aussi,  dit-on,  une  matière  analogue  à  la  gomme 
arabique  ;  de  plus,  les  rhizomes  contiendraient  une  subs- 
tance nutritive,  mêlée  à  \\n  principe  amer. 

,1.  1.1  :Ql  ET. 


Dictionnaire  «l'horticulture,  par  D.  Bois.  —  32*  livraison. 
Nous  venons  de  recevoir  la  32°  livraison  de  ce  Diction- 
naire ;  elle  comprend  les  mots  se  rettachant  à  l'horticul- 
ture, de  Poisons  à  Punaises  :  nous  y  avons  remarqué 
d'intéressants  articles,  notamment  sur  ies  Polygala.  Poly- 
gonum,  Poli/podium.  lJomme  de  terre.  Pommier,  Pompes. 
Populus,  Pôtentilla,  Pois.  Primula,  Protea,  Prunier.  Pru- 
nus, Pleris,  Pterocarya,  Pucerons,  etc. 


296 


LE    JARDIN 


Les  Œillets  à  grandes  fleurs 

Toujours  du  nouveau,  me  direz-vous  cher  lecteur,  eh  bien 
non,  ce  que  je  vous  présente  est  très  vieux. 

La  planche  en  couleurs  ci-contre  représente  quelques  va- 
riétés d'Œillets  prises  au  hasard  dans  une  collection  qui  se 
compose  d'une  soixantaine  de  variétés  bien  distinctes  les 
unes  des  autres  comme  coloris.  Ces  fleurs  sont  parfaites  de 
forme  et  atteignent  de  0m,10  à  0m,12  de  diamètre. 

Les  Œillets  dont  il  s'agit  viennent  de  Bohème  où  ils  ont 
été  introduits,  il  y  a  un  siècle,  delà  manière  suivante  : 

Pendant  les  guerres  du  premier  Empire,  il  s'est  trouvé, 
parmi  les  prisonniers  faits  à  Austerlitz  (donl  le  nom  exact 
est  Slavkov),  un  médecin-major  autrichien  ou  plutôt  bo- 
hème, grand  admirateur  de  fleurs,  qui  passa  son  temps  de 
captivité  à  Lyon.  Aux  environs  de  cette  ville  d'histoire  ne 
nous  dit  pas  l'endroit),  ce  médecin-major  remarqua  des 
Œillets  qui  attirèrent  son  attention,  en  raison  de  leur  beauté 
et  de  la  grandeur  de  leurs  fleurs.  Aussi,  avant  de  quitter  la 
France,  fit-il  une  provision  de  graines  de  ces  Œillets  qu'il 
sema  en  arrivant  dans  son  pays  natal.  Le  résultat  qu'il 
obtint  fut  déjà  beau,  mais  il  ne  s'arrêta  pas  là,  continua 
avec  une  persévérance  infatigable,  à  faire  des  semis  et  pro- 
pagea cette  admirable  plante,  de  sorte  que,  aujourd'hui, 
tout  le  monde,  dans  ce  pays,  cultive  ces  beaux  Gullets. 

Les  ayant  réintroduits  de  nouveau  en  France,  j'espère 
pouvoir  présenter  à  nos  amateurs  de  nouveaux  gains  qui 
auront  le  mérite  d'avoir  été  obtenus  dans  leur  pays  d'origine. 

La  culture  en  est  des  plus  simples;  néanmoins,  si  l'on 
veut  en  obtenir  de  bons  résultats,  ces  plantes  demandent  des 
soins  très  minutieux. 

Je  conseille,  pour  la  multiplication,  d'avoir  recours  au 
marcottage.  On  obtient  de  suite,  de  cette  façon,  des  plantes 
robustes  qu'on  empote  d'abord  en  godets,  puis  qu'on  rem- 
pote plus  grandement  aussitôt  qu'elles  sont  enracinées. 

Pour  avoir  des  fleurs  pendant  toute  l'année,  on  pratique 
le  pincement  des  tiges  en  ne  conservant,  sur  chacune  d'elles, 
qu'une  fleur  terminale  par  tige.  Le  tuteurage  des  jeunes 
pousses  qui  doivent  fleurir  est  indispensable  dès  qu'elles 
s'allongent.  Les  pots  doivent  être  tenus  très  propres.  Comme 
terre,  j'emploie  un  mélange  de  2'5de  terreau  de  gazon,  2/5 
de  terreau  de  feuilles,  1/10  de  bouse  de  vache  et  1/10  de 
sable,  le  tout  bien  passé  au  tamis.  Il  faut  avoir  soin  de 
bien  drainer  les  pots,  de  ne  pas  trop  enterrer  le  collet  et  de 
tenir  ensuite  les  plantes  toujours  un  peu  humides. 

Pendant  l'été,  deux  ou  trois  légers  bassinages  par  jonr 
sont  nécessaires;  pendant  l'hiver,  un  seul  suffit,  donné 
pendant  les  journées  ensoleillées.  L'eau  de  pluie  doit  être 
employée  exclusivement  pour  le  seringage. 

La  serre  dans  laquelle  on  cultive  les  Œillets  pour  la  flo- 
raison hivernale  doit  être  bien  aérée  et  très  peu  ombrée: 
l'endroit  où  ils  passent  l'été  doit  être  disposé  en  plein  soleil. 
La  pleine  terre  convient  également,  pour  les  boutures 
faites  au  printemps  en  vue  d'obtenir  de  fortes  plantes  de- 
vant fleurir  en  hiver. 

Dans  la  culture  en  plein  air,  il  faut,  pour  obtenir  une 
belle  et  durable  floraison,  garantir  contre  les  rayons  de  so- 
leil, ainsi  que  contre  la  pluie,  les  fleurs  fraîchement  épa- 
nouies. L'arrosage  et  les  bassinages  sont  donnés  de  la  même 
manière  que  dans  la  culture  en  pots.  Je  ne  suis  pas  parti- 
tisan  des  engrais,  mais  on  peut  cependant  se  servir  de 
quelques-uns  avec  une  extrême  prudence.  En  tous  cas.  une 
terre  substantielle  est  indispensable. 

L'Œillet  est  une  plante  d'avenir,  parce  qu'on  peut  en 
avoir  en  fleurs  toute  l'année,  ce  qui  plaide  en  sa  faveur.  De 
plus,  à  côté  des  soins  méticuleux  qu'exige  sa  culture,  il  ré- 
compense largement  celui  qui  ne  lui  a  pas  ménagères  peines. 
Dans  plusieurs  pays,  il  existe  déjà  des  Sociétés  d'ama- 
teurs d'Œillet  et  je  puis  prédire  qu'il  en  sera  bientôt  de 
même  chez  nous,  pour  encourager  et  pour  propager  cette 
belle  Heur  aux  coloris  si  vifs  et  au  parfum  si  suave. 

Je  constate  avec  plaisir  les  progrès  accomplis  depuis 
quelques  années  ;  l'époque  est  proche  où  la  vogue  de 
l'Oeillet  à  grandes  fleurs  viendra  tenir  compagnie  à  celle 
du  Chrvsanthème. 

C.  BÉRANEK 


LE  MUGUET 


J'ai  reçu  plusieurs  lettres  au  sujet  de  l'étude  que  j'ai  pu- 
bliée dans  les  deux  précédents  numéros  du  Jardin  (I)  con- 
cernant la  culture  forcée  et  retardée  du  Muguet.  En  remer- 
ciant mes  correspondants  des  quelques  mots  aimables 
qu  ils  m'adressent  à  ce  sujet,  je  vais  répondre  à  leurs  dif- 
férentes questions. 

Culture  en  bâche.  —  Certainement,  les  griffes  de 
Muguet  peuvent  être  disposées  et  forcées  directement  sur  la 
bâche  de  la  serre  lorsque,  bien  entendu,  un  écoulement 
quotidien  assuré  permet  de  taire  cette  culture  sur  une  grande 
échelle.  Dans  ce  cas.  la  bâche  doit  être  recouverte  de  coffres 
à  châssis  qui  contiennent  une  épaisseur  de  0"12  à  0°15  de 
sable  ou  d'autres  matériaux,  dans  lesquels  les  griffes  sont 
plantées  à  environ  quatre  centimètres  en  tous  sens,  comme 
si  on  taisait  cette  plantation  dans  de  petites  caisses,  en  re- 
couvrant le  tout  de  mousse. 

J'ajouterai,  de  suite,  que  je  ne  trouve  aucun  avantage  à 
cette  plantation  en  pleine  bâche  et,  de  l'avis  de  la  majorité 
des  cultivateurs,  qui  est  aussi  le  mien,  cette  plantation  a 
l'inconvénient  de  devoir  être  faite  au  moment  même  du  for- 
çage et  de  ne  pas  permettre,  si  on  est  pressé,  lors  de  l'épa- 
nouissement îles  fleurs,  de  porter  les  Muguets  dans  une  serre 
plus  froide.  Car,  avec  les  plantations  des  griffes  dans  de 
petites  caisses  ou  en  bottillons,  on  a  la  faculté  d'effectuer 
cette  plantation  avant  l'époque  du  forçage,  de  placer  les 
caisses  au  dehors  et  de  les  rentrer  au  fur  et  à  mesure  des 
besoins  ;  de  même  que,  lors  de  l'épanouissement,  on  peut, 
en  peu  de  temps,  transporter  les  caisses  ou  les  bottillons 
dans  une  serre  plus  froide. 

Forçage.  —  Certaines  personnes  n'exposent  les  Muguet 
à  la  lumière  que  lorsque  les  grappes  sont  déjà  bien  déga- 
gées, que  les  boutons  sont  bien  apparents  et  teintés  de 
jaune,  en  diminuant,  dès  lors,  progressivement,  l'obscurité. 
Cette  méthode  est  moins  recoin mandable  que  celle  que  je 
signalais  dans  mon  article;  car,  parfois,  les  boutons,  déjà 
trop  avancés,  n'ont  pas  tous  la  force  de  fleurir  et  produisent 
bon  nombre  de  fleurs  atrophiées  ;  le  triage  est  donc  absolu- 
ment nécessaire  et  élimine  une  quantité  de  grappes.  En 
supprimant  l'obscurité  lorsque  les  grappes  se  montrent, 
ainsi  que  je  le  préconise  (2),  les  tiges  sont  assez  allongées 
pour  permettre  d'employer  les  Muguets  dans  les  corbeilles. 

Triage.  —  Le  triage  des  grappes  épanouies  est  certai- 
nement nécessaire,  dans  bien  des  cas,  principalement  lors- 
que l'on  n'a  pas  t'ait  un  choix  rigoureux  des  griffes.  Dans 
ce  cas,  pour  la  vente,  on  fait  le  triage  en  trois  catégories  : 
un  premier  choix,  un  second  et  un  troisième;  le  troisième 
choix  comprend  toutes  les  grappes  médiocres  n'ayant  que 
d'un  à  trois  boutons  ou  fleurs. 

Culture  retardée.  —  Certains  cultivateurs  mettent 
les  Muguets,  tout  comme  s'il  s'agissait  île  les  emballer, 
bottelés  par  25,  dans  des  caisses  qui  contiennent  parfois 
jusqu'à  cent  vingt-cinq  bottes.  On  peut  faire  dégeler  les 
griffes  à  l'air  libre  et  à  l'ombre,  si  l'on  veut.  Certainement 
les  Muguets  fleuris  en  culture  retardée  ont  des  grappes  plus 
grêles;  cependant,  si  l'on  a  soin  de  les  soumettre  à  une 
température  pas  trop  élevée.  15"  par  exemple,  on  peut 
obtenir  quelques  feuilles.  Ainsi  que  je  l'ai  vu  faire  en 
Allemagne,  on  peut  disposer  les  grappes  parmi  le  feuillage 
de  ceux  épanouis  précédemment  et  dont  les  feuilles  se  sont 
développées  après,  si  l'on  tient  absolument  à  les  avoir  ou 
aies  livrer  avec  des  feuilles. 

ALBERT  MAUMENÉ. 

(Il  Le  Jardin,  1898,  n"  277  et  278,  pages  270  et  2S0. 
(2)  Le  Jardin,  1898,  n*  278,  page  ?80. 


LE     JARDIN 


ŒILLETS      DE      BOHÊME      A      GRANDES      FLEURS 

1.  .1/.  (/<•  Stockert.      -   'i.   Impératrice  Elisabeth. 
;l     Docteur  Maver.         4     SlovanUa.     -  .")     Baronne  Stummer. 


LE    JAUNI  \ 


297 


Notre  Enquête  sur  la  Récolte  des  Fruits  en  France 

EN     1898 


Nouvelles  des  Départements 

Voir  les    tn.blca.ux,  pages   298    et  2U9. 


Moulins  (Allier).  —  Le  raisin  de  cuve  laissait  espérer 
d'abord  une  récolte  moyenne  que  la  sécheresse  a  rendue 
médiocre.  T.  M. 

Oraison  (liasses-Alpes).  —  La  gelée  du  20  mars  a  été  très 
préjudiciable  et  a  détruit  les  Heurs  des  Péchera  et  îles  Abri- 
cotiers dont  la  culture  occupe  de  grandes  étendues  dans  la 
réeion.  A.  L. 

Caen  (Calvados).  —  La  récolte  des  raisins  de  table,  à 
cause  des  dégâts  causés  par  l'oïdium,  est  mauvaise  presque 
partout.  —  Celle  des  abricots,  à  peu  prés  nulle-     L,  ET  Cie. 

Aurillac  (Cantal).  —  La  sécheresse  a  beaucoup  diminué 
les  récoltes  fruitières  qui  s'annonçaient  très  belles,  aussi, 
sur  le  marché,  les  cours  sont-ils  plus  élevés  que  dans  les 
années  ordinaires;  ainsi,  en  fruits  de  première  qualité  : 
pêches, importations  du  Lot.Ofr.  DO  le  kilog:  raisins  de 
table,  0  fr.  45  le  kilog;  prunes  Reine-Claude,  i  fr.  41)  ;  noix, 
28  à  30  francs  les  100  kilogs.  —  La  récolte  des  châtaignes 
a  été  médiocre  à  cause  de  la  sécheresse.  M. 

Cognac  (Charente).  —  La  récolte  des  raisins  et  celle  des 
fraises  auraient  été  très  bonnes  sans  les  dégâts  occasionnes 
par  la  sécheresse.  E.  P. 

Parzac  (Charente,,,  —La  récolte  des  Pêches  en  plein 
vent  est  très  bonne  en  quantité,  mais  très  mauvaise  en 
qualité.  F.  <  '. 

Chatelaudren  (Côte-du-Nord).  —  11  y  a  relativement  peu 
de  poires  à  cidre  dans  la  contrée,  de  sorte  que,  lorsque 
les  pommes  manquent,  la  boisson  est  rare  et  mauvaise. 

La  récolte  des  pommes  à  cidre  est  médiocre  à  cause  du 
printemps  froid  succédant  à  l'hiver  doux.  La  lloraison  était 
bien  préparée  mais  la  température  basse  et  humide  a  fait 
couler  les  ileurs.  En  mai,  pour  les  pommes  de  dernière 
saison,  les  ileurs  ont  été  brûlées  par  un  vent  du  Sud,  sous 
l'inlluence  duquel  le  thermomètre  s'est  élevé  à  31°  de  midi 
à  deux  heures. 

L'Anthonome  qui,  chaque  année,  attaque  les  (leurs,  sans 
émouvoir  les  cultivateurs,  a  contribué  aux  dégâts.  Tous  les 
Pommiers  de  cette  contrée  sont  atteints  par  les  parasites 
(Mousses  et  Lichens)  au  point  qu'en  partie  les  arbres  sont 
morts.  Les  cultivateurs  ne  réagissent  pas.  C'est  la  troisième 
année  qu'il  y  a  peu  de  pommes.  —  La  Vigne,  assez  nom- 
breuse en  espaliers,  n'est  pas  soignée  davantage  ;  l'Erinose 
et  VOidium  causent  des  ravages,  les  soufrages  n'étant  pas 
faits.  —  Peu  d'abricots,  de  prunes,  de  pêches,  de  noix,  de 
groseilles  et  cassis  dans  les  jardins.  —  Beaucoup  de  Noi- 
settiers  dans  les  champs,  mais  la  récolte  est  mauvaise  cette 
année.  —  Le  long  de  la  mer  existent  de  grandes  planta- 
tions de  Fraisiers.  F.  C. 

Pèrigueux  (Dordogne).  —  Si  la  récolte  des  pèches  est 
très  bonne,  il  n'en  est  pas  de  même  des  brugnons,  qui  ont 
été  détériorés  par  la  grêle.  —  La  récolte  des  raisins  de 
cuve  et  de  table,  grâce  à  la  chaleur,  peut  être  considérée 
comme  très  bonne,  là  où  le  bois  n'a  pas  souffert  des  gelées 
de  l'année  dernière.  Mais,  dans  les  vignobles  et  jardins 
dont  les  ceps  ont  souffert  de  la  gelée,  là  récolte  est  mau- 
vaise. La  Vigne  a  eu  peu  à  souffrir  des  maladies  cryptoga- 
miques,  si  ce  n'est  un  peu  de  l'oïdium.  —  La  récolte  des 
cerises  est  très  bonne.  —  Celle  des  châtaignes  s'annonce 
comme  mauvaise,  à  cause  de  la  sécheresse."  P.  T. 

Brest  (Finistère).  —  Notre  région  possède  un  sol  très 
varié  et  qui,  grâce  à  ses  ondulations,  présente  des  cultures 
à  différentes  orientations.  Les  unes  reçoivent  les  vents  de 
mer  et  d'autres,  au  même  moment,  ne  les  reçoivent  pas,  de 
telle  sorte  que  la  production  est  bien  irrégulière. 

Ainsi,  la  récolte  des  pêches,  mauvaise  en  général,  est  très 
bonne  dans  certaines  communes.  —  En  général,  il  se  fait 
peu  de  commerce  de  fruits,  sauf  pour  les  fraises  etpommcs, 
ce  qui  ne  permet  pas  facilement  d'estimer  la  production. 
Les  poires  à  cidre,  pèches  en  plein  vent,  raisins  de  cuve, 
noix,  amandes,  olives,  ne  sont  pas  ou  peu  cultivés  dans  la 
région.  La  récolte  du  raisin  de  table  est  moyenne  en 
serre.  L.  B. 

Nogaro  (Gers).  —  Depuis  trois  mois,  nous  subissons 
une  sécheresse  extraordinaire  avec  des  chaleurs  tropicales. 
Sur  un  plateau  élevé  d'environ  150  mètres  au-dessus  de  la 
mer,  un  thermomètre,  exposé  au  nord  et  a  l'ombre,  est 
monté  à  4:1°  au-dessus  de  zéro.  —  De  fréquents  vents  du 
sud-est  brûlent  tout  sur  Jeur  passage.  —  Un  groupe  de 
Bambusa  metake,  situé  au  nord  d'un  groupe  de  Tilleuls,  a 
ses  feuilles  entièrement  grillées;  d'autres  arbustes,  en 
pépinières  depuis  deux  ou  trois  ans,  ont  complètement 
séché  malgré  les  binages  répétés.  Cette  sécheresse  nous  a 


heureusement  garantis  des  maladies  orytogamiques  el  la 
Vigne  nous  donnera  une  récolte  moyenm  A.  D. 

Toulouse  (Haute-Garonne).  —  En  général,  cette  année, 
la  récolte  des  fruits,  dans  notre  région,  peut  être  consi- 
dérée comme  mauvaise,  J.  L. 

Limoges  (Haute-Vienne).  —  En  résumé,  la  recolle  a 
été  bonne  pour  le  département  qui  devient,  de  plus  en 
plus,  un  centre  de  production  fruitière.     A.  L.  ET   R.  G. 

Wassy  (Haute-Marne).  — Que  la  récolte  soit  bonne  ou 
mauvaise,  il  y  a  toujours  une  très  forte  proportion  de  fruits 
véreux.   La    récolte   des    prunes  est   moyenne    ou    lionne 

ion  les  \  ariétés  L.  T. 

Gray  (Haute-Saône).  —  Le  Pommier  à  cidre  est  très 
peu  cultive.  —  La  maturité  du  raisin  est  très  en  retard 
dans  nos  eonl  rees.  T.  C. 

Tours  (Indre-et-Loire).— Dans  certains  jardins,  la  récolte 

.les  pommes  cl  poires  de  talde  a  été  1res  bonne;  dans 
d'autres,  moyenne.  Un  peut,  d'une  façon  générale,  consi- 
dérer cette  récolte  comme  bonne. —  Par  contre,  la  récolte 
des  raisins  de  talde  laisse  à  désirer  ;  certaines  treilles  sont 
bien  mal  garnies  et  la  note  moyenne  donne  une  juste  idée 
de  ta  réalité.  En  effet,  le  printemps  a  été  tout  à  fait  défa- 
vorable aux  Vignes  en  espalier;  sous  l'influence  d'une  trop 
grande  chaleur  et  de  l'humidité  succédant  à  un  temps  dur, 

les  grappes  ne  Se  formaient  pas,  et,  à  leur  place,  on  voyait 
beaucoup  de  grapillons  el  de  vrilles.  Les  raisins  de  cuve 
provenant  de  vignes  soigneusement  traitées  donneront  une 
pelle  récolte.   Exceptionnellement,  certaines  variétés  ont 

un  peu  coule.  II.  L. 

Grenoble  (Isère).  —  D'une  manière  générale,  il  y  a  peu 

de  fruits  cette  année.  —  La  recolle  des  poires  de  table,  des 

groseilles  et  cassis  et  des  noix  est  très  faible.  .LA. 

Saint-Etienne  (Loire).  —  Au  printemps,  la  récolte  s'an- 
nonçait très  belle  pour  les  Pêchers  et  les  Abricotiers,  mais 
tout  a  coule  à  la  formation  complète  des  fruits.  D'une 
façon  générale,  à  cause  de  la  sécheresse,  cette  année  est 
une  des  plus  mauvaises  pour  les  fruits.  O. 

Nantes  Loire-Inférieure).  -  Notre  département  ex- 
porte. Chaque   année,  pour  plus  de  2  millions  île  lianes  de 

poires  Williams.  Les  expéditions  nantaises  font  prime  sur 

le    marché    anglais.     —    Les     Pommiers     à   cidre    on!   eu     Ô 

souffrir  au  printemps;  pendant  la  lloraison,  de  mauvais 
vents  ont  briiié  les  ileurs.  Les  Abricotiers  et  Pruniers  ont 
subi  le  même  sort.  —  La  sécheresse  persistante  cause  un 
grand  préjudice  à  nos  vignerons,  l.a  qualité  des  vins  sera 

bonne,  mais  la  quantité  l'ait  défaut.  B. 

Cahors(l.ot)  —  La  récolte,  quoique  lionne  pour  cer- 
tains fruits,  est,  en   général,    moyenne.  —    Les    noix    sont 

belles  et  en  grande  quantité  ;  par  contre,  la  prune  Heine- 
Claude  qui  s'achète  surtout  sur  l'arbre  pour  mettre  à  l'eau- 
de-vie,  n'a  pas  donne  la  récolte  habituelle,  aussi  s'est-i  Mi- 
vendue  un  prix  plus  élevé.  M. 

Cherbourg  'Manche).  —  lui  général,  dans  notre  région, 
les  récoltes  de  fruits  sont  plutôt  mauvaises  que  bonnes. 
L'hiver  n'ayant  pas  été  rigoureux  depuis  deux  ans  (nos 
Géranium  zonale,  Lierres  et  Fuchsias  n'ont  pas  été  gelés,, 
nous  avons  été  envahis  par  de  nombreuses  limaces  et  es- 
cargots,d'une  manière  vraiment  incroyable. Ces  mollusques 
nous  ont  fait  un  tort  considérable,  tant  au  moment  de  la 
lloraison  qu'au  moment  de  la  maturité  des  fruits.  La  récolte 
des  fraises  a  été  presque  entièrement  détruite  par  eux.  — 
Dans  notre  région  (terrains  schisteux),  les  arbres  à  fruits 
a  noyau  ne  réussissent  pas  du  tout,  particulièrement  les 
Amandiers  et  les  Pêchers.  <L   L. 

Lille  (Nord).  —  Année  médiocre  en  général.  Les  Poiriers 
et  Pommiers  à  cidre,  les  Pêchers  en  plein  vent  et  les 
Amandiers  sont  peu  cultivés  ici.  —  On  craint  que  le  raisin 
de  table  ne  mûrisse  pas  bien.  A.  V.  1).  II. 

Arras  (Pas-de-Calais)*.—  Les  poires  de  table  sont  gé- 
néralement petites;  beaucoup  sont  véreuses,  suites  de  la 

tieresse  prolongée  et  du  printemps  froid  —  Les  pom  ni  es 
de  table  soin  pentes  et.  mal  faites  a  cause  du  puceron.  — 
Les  quelques  Vignes  en  treille  qu'il  y  a  dans  le  pays, 
sont  toutes  attaquées  par  l'oïdium;  bien  peu  de   grappes 

seront  mangeables.  V .   B. 

Prades  Pyrénées-Orientales).  —  Itécoltes  perdues  par 
suite  d'une  gelée  survenue  le  26  mars.  J.  B. 

Provins  (Seine-et-Marne).  —  Nous  n'avons  que  très 
peu  de  Figuiers  et  d'Amandiers  dans  notre  région. 
—  Les  Vignes  en  espalier  sont  de  moindre  rapport  que 
celles  de  plein  air.  —  En  résumé,  on  peut  dire  que,  dans  la 
région,  la  récolte  des  fruits  a.  été  bonne.  F.  B. 

Lieusaint  (Seine-et-Marne).  —  La  récolte  des  pêches 
ei  brugnons  d'espalier  a  été  médiocre  pour  les  fruits  prê- 

COCeS  et  bonne  pour  les    fruits  tardifs.  \.    S. 

Albi  (Tarn).  —  Il  se  fait  ici  une  assez  grande  culture  de 
prunes  pour  l'expédition  en  Angleterre.  L.  A. 

Epinal  (Vosges).  —  Ici,  l'année  n'est  pas  bonne  pour  les 
fruits,  à  cause  des  pluies   du   printemps.  M.  T. 


298 


LE    JARDIN 


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LE    JARDIN 


Pots  à  fleurs  à  irrigation  souterraine 


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Inconvénients  et  avantages. 

Il  est  évident  qu'une  chose,  toute  parfaite  qu'elle  soit. 
peut  cependant  paraître  présenter  des  défauts.  Ce  nouveau 
système  me  parut,"  au  premier  abord,  avoir,  au  point  de' 
vue  pratique,  quelques  inconvénients  donl  je  lis  part  à 
l'inventeur  lorsque  je  connus  ses  pots.  Ces  mêmes  inconvé- 
nients peuvent  sembler  exister  également   à   ceux  tics  lec- 

teurs  de  ce  journal  qui  ont  lu  s  deux  précédents  articles; 

c'est  pourquoi  jecrois  bon  de  les  compléter  par  ce  qui  va  suivre, 
c'est-à-dire  par  l'examen  des  défauts  d'abord,  des  avan- 
tages,, ensuite,  de  cette  invention. 

Une  objection  qui  peut  être  faite  tout  d'abord,  c'est  que 
le  réservoir  diminue  notablement  l'espace  réservé  à  la  terre. 
A  ceci,  je  répondrai  que  cet  espace  n'est  guère  plus  grand 
que  celui  qui  doit  être  réservé  au  drainage;  d'ailleurs,  quand 
même  cet  espace  sciait  diminué,  quelques  centimètres  de 
terre  en  moins  ne  seraient  pas  une  grande  affaire  pour  la 
majorité  des  cas.  Peut-être  cela  pourrait-il  avoir  un  léger 
inconvénient  pour  les  plantes  qui,  comme  les  Palmiers. 
ont  des  racines  se  dirigeant  plutôt  verticalement  <  >n  a 
d'ailleurs  pallié  à  cet  inconvénient,  si  toutefois  cela  en 
est  un.  dans  les  pots  fabriqués  en  Italie,  en  augmentant 
sensiblement  la  hauteur  de  ceux  ci;  de  série  que  la  hau- 
teur intérieure  au-dessus  du  double  fond  est  intermé- 
diaire entre  celle  des  pots  fraie,  lis  et  celle  des  pots  belges, 
.le  trouve  cependant  ces  pots  si  hauts  peu  gracieux  et  je 
crois  qu'en  élevant  un  pol  ordinaire  de  deux  ou  trois  centi- 
mètres, on  pourrait  conserver  la  forme  actuelle  avantageu- 
sement tout  en  ménageant  le  réservoir.  Mais,  dans  ces  con- 
ditions, pour  les  pets  dont  le  diamètre  serait  inférieur  à 
douze  centimètres,  je  crois  que  cette  méthode  ne  pourrai! 
être  adoptée  à  moinsd'augmenter  sensiblement  leur  hauteur 
tout  comme  il  est  fait  pour  les  pots  fabriqués  en  Italie. 

Sachant  la  tendance  qu'ont  les  racines  à  se  diriger  vers 
l'eau  et  l'air,  on  peut  craindre  qu'attirées  par  l'humidité, 
elles  s'engouffrent  dans  le  cylindre,  mettant  ainsi  obstacle 
à  la  régulière  ascension  de  l'eau.  Cette  critique,  je  la  ris  au 
docteur  Martinetti  lorsqu'il  me  demanda  mon  avis  sur  sop 
invention,  mais  je  n'ai  pas  observé  le  fait  dans  mes 
expériences.  Est-ce  la  couche  de  mousse  qui  y  a  mis 
obstacle'.'  Est-ce  l'humidité  nécessaire  trouvée  par  les  ra- 
ci  ues  qui  les  aempêchces  de  sediriger  vers  le  résen  oird  eau  ? 
("est  ce  que  je  ne  pourrais  expliquer,  mais  que  j'ai  constaté. 
En  tous  les  cas,  si  quelques  racines  descendaient,  soit  dans 
le  cylindre,  soit  dans  te  réservoir,  par  le-  échanerures,  il 
n'y  aurait  pas  grand  mal.  pourvu  qu'elles  n'empêchent 
point  l'ascension  de  l'eau. 

Autre  chose,  l'eau  qui  peut  rester  dans  le  réservoir  plus 
il  un  mois  si  la  plante  est  dans  un  appartement,  ne  pourrait- 
elle  pas  croupir  et  répandre  une  mauvais leur'.'  Ce  cas  ne 

s  est  pas  présenté  dans  mes  expériences  et  le  docteur  Marti- 
netti écrit  dans  sa  brochure  qu'il  ne  l'a  jamais  constaté.  (  In 
peut  aussi  dire,  pour  les  piaules  cultivées  sur  les  balcons  et 
sur  les  fenêtres,  que.  même  par  cette  méthode,  les  arrosages 
doivent  être  tout  de  même  tellement  fréquents  qu'il  n'y  au- 
rait pas  toujours  lieu  de  l'adopter,  (,'e  raisonnement  serait 
faux.  Bien  que  la  durée  de  l'eau  dans  le  réservoir  dépende 
plus  ainsi  .les  conditions  météorologiques  que  du  besoin 
des  plantes,  les  arrosages  sont  toujours  distancés  de  six  à 
huit  jours  au  moins,  même  pendant  les  périodes  de  gran- 
des chaleurs  comme  celles  que  nousavonseues  cetteannée., 
surtout  si  l'on  considère  que.  dans  ces  mêmes  conditions, 
une  plante  devrait  être  arrosée  deux  fois  par  jour  si  1  on  ne 
voulail  pas  la  voir  souffrir. 

Enfin,  dernière  objection,  les  pots  des  plantes  que  l'on 
achète  soit  chez  les  horticulteurs,  soit  sur  le  marché-,  ne 
rép  mdant  pas  à  la  forme  de  ceux-ci.  il  faut  procéder  à  un 
nouveau  rempotage.  Ceci  est  bien  vrai,  mais  il  n'j  a  pas 
toujours  grand  dommage  à  rempoter  les  plantes  pendant 
l'été,  pourvu  qu'on  ne  les  démotte  pas.  Pour  celles  achetées 

(1)  Le  Jardin,  1898,  n"  277  et  27N,  pages  268  et  284, 


en  hiver,  si  Ion  craignait  pour  leur  bonne  végétation,  il  n'y 
aurait  qu'à  attendre  le  moment  propice  pour  les  changer  de 
pot.  c'est-à-dire  le  printemps. 


Voilà  pour  les  inconvénients;  voyons  maintenant  les 
avantages  que  bon  peut  en  tirer. 

Tout  en  assurant  aux  plantes  une  parfaite  aération  des 
racines  et  un  drainage  irréprochable,  cesj  stème  leur  fournit, 
ainsi  que  je  l'ai  déjà  dit,  l'eau  et  les  matières  qu'elle  peut 
contenir  pour  une  continuelle  absorption.  Cette  absorption 
peut  être  augmentée  ou  diminuée,  selon  les  besoins  de  la 
piaule,  au  moyen  des  matériaux  qui  remplissent  le  cylin- 
dre conducteur. 

Le  docteur  Martinetti  dit  aussi  que  la  terre  se  conserve 
plus  poreuse  dans  le  pot  ;  c'est  là  une  chose  que  je  n'ai 
pas  constatée  dans  mes  essais;  il  est  vrai  que,  ainsi  que  je 
lai  déjà  dit.  que  la  terre  j'ai  employée  était  plutôt  com- 
pacte que  légère.  Quoi  qu'ilen  soit,  la  terre,  tout  en  se  tas- 
sant, peut  rester  poreuse  puisqu'il  ne  se  forme  pas  de  croule 
à  sa  partie  supérieure  et  que.  d'un  autre  côté,  elle  ne  se  dé- 
compose pas:  en  plus  de  cela,  la  même  température  se  main- 
tient dans  tout  le  compost. 

N'ayant  pas  à  arroser  chaque  jour,  il  n'y  a  pas  à  craindre 
ces  lavages  fréquents  produits  par  les  arrosages  journaliers 
qui  entraillent  hors  du  pot  les  matières  nutritives.  Même 
si  l'on  arrose  par  le  procédé  habituel,  les  matières  solubles 
lestent  emmagasinées  dans  le  réservoir  et  sont  de  nouveau 
fournies  aux  plantes  au  furet  à  mesure  de  l'absorption  de 
l'eau  par  les  racines.  Bien  mieux,  on  peut  pourvoir  à  la 
fertilitédu  compost  lorsqu'il  s'épuise,  en  mettant,  dans  la 
réservoir,  îles  engrais  solubles,  et  l'effet,  plus  ou  moins  lent, 
peut  se  produire  comme  on  le  désire.  Pourles  pots  disposés 
dans  les  appartements,  sur  les  balcons,  terrasses  etc..  il 
n'est  pas  nécessaire  de  les  munir  d'assiette  ou  de  soucoupe; 
c'est  donc,  en  même  temps,  une  question  de  propreté. 
Comme  il  n'y  a  pas  de  trou  inférieur  qui  soit  en  contael 
direct  avec  le  sol.  il  n'ya  pas  à  craindre  que  les  vers  ou  les 
insectes  nuisibles  s'y  introduisent. 

On  peut  aussi  réunir  tous  les  pots  entre  eux  au  moyen 
de  petits  tuyaux,  ce  qui  permet  de  remplir  les  réservoirs, 
lorsque  c'esl  nécessaire,  en  un  clin  d  oui  ;  par  conséquent, 
cela  supprime  les  arrosages  quotidiens:  donc,  économie  de 
temps  sans  que  les  plantes  en  souffrent,  bien  au  contraire, 
pourvu  que  les  pots  soient  placés  horizontalement  ou  bien 
en  pente,  en  arrosant  alors  par  le  point  le  plus  haut. 

Enfin,  enosequi  a  bien  son  intérêt. si  l'on  doit  s'absenter 
pendant  un  certain  temps,  il  n'y  a  pas  à  craindre  de 
trouver,  à  son  retour,  les  plantes  mortes  par  manque 
d'arrosage.  Pour  celles  placées  dans  l'appartement,  le  ré- 
servoir peut  leur  fournir  1  humidité  nécessaire  pendant 
vingt-cinq  à  trente-cinq  joins  ;  pour  celles  cultivées  sur  les 
fenêtres  ou  balcons,  le  réservoir  peut^suffire  pour  les  ali- 
menter pendant  huit  à  dix  jours. 

Dans  mes  expériences;  j'ai  constaté  plusieurs  fois,  en  ren- 
trant après  une  absence  de  huit  à  douze  jours,  que  les  plantes 
de  c.-s  pots  n'avaient  aucunement  souffert  et  que  la  terre 
en  était  toujours  humide,  tandis  que  les  plantes  placées 
dans  d'autres  pots  ou  dans  de  grandes  caisses  étaient  dessé- 
chées. 

En  ajoutant,  ce  que  j'ai  déjà  dit,  que  les  arrosages  se  font 
d'une  façon  tellement  méthodique  qu'ils  suffisent  aux  be- 
soins des  plantes  sans  jamais  être  trop  abondants  e1  qu'ils 
liaient  ainsi  à  plus  d'un  oubli  ou  à  des  distributions  d'eau 
trop  fréquentés  et,  partanl  de  là.  pernicieuses,  on  conçoit 
que  ce  système  soit  de  tous  points  récommandable. 

Il  est  récommandable  aussi  bien  pour  les  cultures  en  pots 
dan-  les  appartements  ou  sur  les  fenêtres  que  pour  celles 
faites  dans  les  jardins.   Les  amateurs  qui   possèdent  une 

sert u  une  véranda  à  laquelle  ils  ne  peuvent  donner  les  soins 

journaliers  que  les  plantes  réclament,  auront  donc  toul 
avantage  i  utiliser  ce  système  de  pots  qui  leur  permettra  de 
s'occuper  moins  souvenl  >\'^  arrosages. 

ALBERT    MAUMENË. 


LE   JARDIN 


:;nt 


CULTURE   POTAGERE 


CULTURE    DES    LAITUES    D'HIVER 


La  culture  des  Laitues  d'hiver  demande  des  soins  pour 
donner  de  bons  résultats.  La  variété  par  excellence  esl  la 
Laitue  crêpe  (fig.  127);  c'est  la  seule  variété  qui   puisse 

aci iplir  toute  sa  végétation  sans  qu'on  lui  donne  d  air.  A 

cause  de  cette  particularité,  cette  Laitue  demande  u :ul- 

ture  spéciale,  que  nous  allons  décrire. 

On  sème  la  Laitue  crêpe,  de  septembre  au  1ô  octobre, 
sôus  cloches,  en  pleine  terre  recouverte  de  terreau  de  couche, 
ou,  ce  qui  est  préférable,  sur  une  vieille  couche  usée.  Cette 
piaule  ne  devant  pas  prendre  l'air,  on  procède  au  s,. mis 
île  la  façon  suivante  :  on  prend  une  cloche  que  Ion  appuie 
fortement  sur  le  terreau,  de  manière  à  ce  que  le  rebord  'le 
la  cloche  «•ntre  de  O'"01  à  0°02  dans  le  terreau  bien  meuble  : 
on  marque  ainsi  l'emplacement  de  deux  ou  trois  cloches, 
suivant  la  quantité  que  1  ou  veul  s,. mer. 

(in  sèmeà  la  volée,  pas  trop  épais  et  bien  également,  à  la 

place  qui  doit  êtr :cupée  par  les  cloches  :  on  recouvre  la 

graine  avec  du  terreau  de  couche  et  l'on  replace  les  cloches 
dans  lesëmpreintes  faites,  en  les  entrant  dans  le  terreau  de 
manière  à  ce  que  l'air  no  pénètre  pas  dessous. 

Aussitôt  que  deux  feuilles  sont  bien  formées,  —  deux 
feuilles   sans  compter    les   feuilles   séminales  (cotylédons) 


Fig.  127.  — Laitue  crêpe. 

bien  entendu,—  on  lève  les  plants  avec  la  plus  grande  pré- 
caution, en  évitant  bien  de  briser  les  racines,  et  ou  les  re- 
pique sous  cloches,  en  pleine  terre  recouverte  de  terreau,  ou 
sur  une  roui-lie  froide  en  pépinière,  à  0"04  ou  0™05  île  dis- 
tance. On  ferme  hermétiquement  les  cloches  ou  les  enfon- 
çant dans  le  terreau,  pour  le  repiquage  en  pépinière  comme 
pour  le  semis.  On  arrose  légèrement,  s  il  en  est  besoin,  et 
Ion  ombre  avec  de  la  paille,  ou  mieux  axée  des  toiles, 
lorsque  le  soleil  est  trop  persistant. 

Vers  le  milieu  d'octobre,  on  plante  à  demeure,  sur  couche 
sourde  ou  sur  une  couche  tiède  usée,  sous  châssis  ou  sous 
cloches. 

Quand  ou  met  en  place  sous  châssis,  il  faut  avoir  soin 
de  remplir  les  coffres  de  terreau,  de  manière  à  ne  laisser 
que  •  >  ""  1  r»  de  vide  entre  le  terreau  et  le  verre  du  châssis.  Si. m 
laisse  un  vide  plus  grand,  les  salades  montent,  pomment 
mal  ou  i>as  du  tout.  On  enlève  le  plant  en  motte,  avec  le 
déplantoir,  et  on  le  met  en  place  en  motte  sous  le  châssis, 
en  quinconce,  à  une  distance  de  0*20  en  tous  sens. 

J'insiste  sur  la  déplantation  et  sur  le  repiquage  en  motte, 
parce  que  e  esi  ]e  premier  élément  du  succès,  et  que  je  con- 
nais la  tendance  des  jardiniers  à  négliger  ces  petits  soins,  a 
l'aide  desquels  on  obtient  de  grands  résultais. 

Si  la  température  s'abaisse  sensiblement,  on  donne  un 
réchaud  à  la  couche,  et  l'on  ombre  par  le  soleil,  sans  donner 
d'air,  afin  de  faire  végéter  constamment   les   Laitues  dans 

une  température  moyenne  et  avec  une  lumière  d lée,  La 

nuit,  on  couvre  avec  des  paillassons  pour  ga  rantir  de  la  gelée. 

Lorsque  l'on  manque  de  châssis,  on  peut  cultiver  la 
Laitue  crêpe  sous  cloches  et  même  sous  châssis  économi- 
ques, sur  couches  sourdes  ou  froides.  ||  faut  empêcher  de 
geler,    voilà   tout  ;   un  simple  réchaud    donne  la   chaleur 


voulue  pour  amenei  la  récolte. à  bien.  Mais,  je  ne  saurais 
trop  le  répéter,  ce  n'est  qu'avec  des  soins  constants  et  intel- 
ligents que  |  .m  peut  obtenir  un  bon  résultat.  Pas  trop  de 
chaleur,  éviter  la  gelée  et  maintenir  les  plantes  dans  un 
étal  moyen  de  lumière  et  de  chaleur:  ainsi,  on  réussit  à, 
coup  sur. 


Fie.  128. 


I  aitue  de  la  Passion. 


Quand  on  plante  sous  cloches,  on  met  quatre  Laitues  par 
cloche,  et  trois  rangs  de  cloches  sur  une  couche  de  1°40  de 
large.  <  in  abrite,  pendant  la  nuit,  avec  de  la  litière  ou  des 
paillassons,  ei  l'on  ombre,  pendant  le  jour,  sans  donner  d'air. 

Le  plant  de  Laitue  crêpe,  semé  eu  septembre  et  élevé  en 
pépinière  sous  cloëhes,  est  bon  pour  les  plantations  de  no- 
vembre à  janvier,  suivant  sa  force. 

Les  Laitue  de  la  Passion  (fig.  128),  Laitue  cordon  rou  je 
et  Laitue  grosse  brune  fournissent  aussi  d'excellentes  sa- 
lades de  fin  d'hiver  et  de  printemps.  On  les  sème  vers  la 
fin  d'août  ou  dans  les  premiers  jours  de  septembre,  en  pleine 
terre  recouverte  de  terreau  :  on  les  repique  eu  pépinière  en 
pleine  terre,  dans  un  endroit  chaud  et  abrité,  miellés  peu- 
vent passer  l'hiver  presque  à  l'air  libre.  On  les  couvre  avec 
un  peu  de  litière  pendant  les  grandes  gelées  seulement,  et 
on  enlève  la  couverture  aussiiét  qu'il  dégèle. 

Ces  trois  variétés  supportent  très  bien  des  geléesde  I  °à5° 
sans  couverture  ;  mais,  si  le  thermomètre  descend  plus  bas, 
il  faut  couvrir. 

Avec  ces  trois  variétés,  on  obtient,  en  pleine  terre,  de 
superbes  et  excellentes  salades,  en  marsetavril. 

La  Laitue  rouge  d'hiver  (fig.  129)  passe  les  hivers  les  plus 
rigoureux  en  pleine  ton l  sans  abris. 

Dans  h'  cas  ou  le  matériel  de  châssis  et  de  cloches  serait 
insuffisant  pour  cultiver  les  Laitues  d'hiver,  on  pourrait 
remplacer  les  variétés  précitées  par  de  la  Laitue  à  couper. 
lin  appelle  ainsi  non  une  variété'  particulière,  mais  le  ré- 
sultat de  la  culture  d'une  variété  hâtive,  la  Laitue gotte  à 
graine  blanche  principalement , 


Fig.  129.  —  Laitue  rouge  d'hicer. 

Rien  n'est  plus  facile  que  ,1  obtenir  celte  salade  sans  la 
moindre  dépense,  el  elle  lait  grand  plaisir  en  hiver. 

i  in  sème  la  Laitue  "  couper,  à  la  volée,  sur  couche  et 
sous  châssis  ou  sous  cloches,  enli'e  les  autre- cultures,  eton 
la  coupe  pour  la  consommer  dès  qu'elle  a  quatre  ou  cinq 
'ailles.  HENRI  THEULIER,  Fils. 


302 


LE   JARDIN 


Un  gazon  résistant  aux  plus  fortes  sécheresses 

C'est  d'un  Carex  que  je  veux  parler  ici,  mais  d'un  Carcx 
propre  aux  lieux  seeset  arides  el  non  d'une  Laiche  des  eaux 
el  tourbières. La  plante donl  ils'agitesl  le  Carex alba qu'on 
rencontre  dans  les  bois  des  montagnes,  sur  les  talus  secs  et 
glaiseux,  dans  les  lieux  où  les  autres  plantes,  même  les 
plus  vivaees,  ne  peuvent  réussir.  C'est  une  herbe  fine  et 
d'un  vert  gai,  à  la  souche  traçante,  aux  feuilles  planes,  tr,èS 
étroites,  obtuses  et  souvent  jaunâtres  au  sommet;  l'épi 
mâle  est  unique,  blanchâtre;  les  épis  femelles  sont  pédon7 
culés,  lâches  et  pauciflores. 

Dans  la  période  de  sécheresse  que  nous  venons  de  traverser, 
cette  Lalche  est  la  seule  verdure  gaillarde  qui  anime  nos  bois 
et  nos  taillis;  on  aime  à  voir,  sous  les  arbres  desséchants-, 
briller  ses  touffes  d'émeraude.  C'est  la  seule  verdure. 
1  unique,  qui  ait  subsisté  cet  automne  dans  les  bois  desséchés 
du  Jura  et  c'est  merveille  que  de  la  voir  résister  ainsi  à  la 
température  torride  que  nous  avons  subie. 

Il  v  a  déjà  plusieurs  années  que  nous  avons  introduit  ce 
Carex  dans  les  cultures  du  jardin  alpin  où  il  résiste  aux 
oins  mauvais  traitements.  L'autre  jour,  je  l'ai  vu,  superb 
luxuriant,  chez  le  baron  Perrier  de  la  Bâthie,  à  Albertville, 
sur  une  terrasse  sèche,  brûlée,  ensoleillée  où  il  forme  des 
tapis  du  plus  beau  vert.  M.  Peiner  m'a  assuré  qu'il  ne  l'ar- 
rosait pasel  que  c'était  le  seul  gazon  qu'il  pût  maintenir  en 
cet  endroit.  Comme  la  plante  s'élargit  facilement,  qu'on  la 
multiplie  avec  la  plus  grande  aisance,  elle  est  excellente 
pour  la  confection  des  pelouses  et  des  gazons  dans  les  lieux 
se, -s  et  arides.  Sa  verdure  ne  s'élève  jamais  à  plus  de  0n'08 
a  irio;  elle  ne  nécessite  donc,  dans  le  jardin  pittoresque  el 
naturel  tout  au  moins,  aucune  tonte  h  peut  se  maintenir 
sans  êtrefauchée  pendant  toul  un  été.  Sa  rapide  expansion 
ei  le  fait  que  sa  souche  est  extrêmement  vivaee  la  recom- 
mandent encore  plus  spécialemenl  comme  plant,'  gazon- 
nante.  Enfin,  sa  bonne  volonté  à  croître  dans  les  terrains 
les  plus  lourds  et  les  plus  glaiseux  l'ait  qu'on  doit  l'accueillir 
comme  le  meilleur  des  gazons  capables  de  résister  aux 
grandes  sécheresses. 

Il  est  facile  de  se  procurer  cette  plante  qui  croît  ici  <-t  là 
dans  les  bois  des  régions  montagneuses  de  France. 

II.  CORREVON. 


La  viticulture    en   Russie 


Les  Fruits  de  choix  aux  Halles 


Les  prunes  Reine-Claude  tardives,  qui  sont  fort  belles 
cette  année,  font  jusqu'à2  l'r.  50  le  kilo.  —  Lesgrosses  pêches 
sont  moins  rares;  les  semelles  de  8  extra  se  vendent 
4 francs  environ;  ce  prix  peut  s'élever  jusqu'à  10  francs 
pour  la  marchandise  de  grosseur  extraordinaire.  —  Les 
brugnons,  toujours  très  recherchés, font  de  0  fr.  50  à  1  franc 
pièce.  —  Le  prix  des  grosses  poires,  à  la  pièce,  est  de 
0  fr.  75  a  1  franc  pour  le  Doyenné  du  Comice,  ,1e  0  fr.  50  à 
0  fr.  60  pour  la  Duchesse  d'Angoulèyne,  de  0  fr.  30  pour  le 
Beurré  Hardy  et  de  0  fr.  "23  pour  la  Louise-Bonne.  —  Les 
pommes  Grand  Alexandre  se  vendent  de  0  fr.  10  à  0  fr.  75. 
—  Les  caissettes  de  0  k.  500  gr.  de  Chasselas  de  Thomery 
sont  à  environ  1  fr.  50. 

Légère  baisse  sur  le  raisin  de  serre  :  le  Frankenthal  de 
2  fr.  50  à  i  francs  le  kilo;  le  Muscat  d'Alexandrie,  de  6  à 
9  fr.  50  et  le  Black  Alicante,  de  2  à  3  francs. 

*    + 
Les  Ananas  des  Açores  de  4  à  9  francs;  les  régimes  dé 
Bananes  de  18  à  25  francs. 

J.  M.  BUISSON. 


La  Vigne  croit  à  l'état  sauvage  dans  les  contrées  méri- 
dionales limitrophes  de  l'Asie,  sur  le  versant  du  Caucase. 
En  Russie  d'Europe,  la  limite  septentrionale  de  la  Vigne 
traverse  la  région  méridionale  des  gouvernements  du 
bassin  de  la  Vistule,  du  gouvernement  de  Jlinsk,  vers 
Pinsk,  passe  au  sud  de  Tcliernigow,  vers  Koursk,  Voro- 
nège,  Borissoglebsk,  Saratôw,  et  traverse  l'Oural  aux  en- 
virons de  Gouriew.  Dans  la  Russie  d'Asie,  sa  limite  sep- 
tentrionale traverse  la  province  de  Semirietcliinsk  et  le 
bassin  de  l'Amour. 

La  limite  de  culture  de  la  Vigne  peut  être  fixée  approxi- 
mativement au  49°  degré  de  latitude  septentrionale,  et 
coïncide  avec  la  liene  isothermale  +  16°  centigrade,  de  mai 
à  septembre.  En  Bessarabie,  on  trouve  des  vignobles  à 
1,110  pieds  au-dessus  du  niveau  de  la  mer;  en  Crimée,  à 
une  attitude  de  1.000  pieds;  dans  le  Turkestan,  à  Samar- 
kande,  la  Vigne  croit  à  2.340  pieds;  dans  certaines  localités 
de  la  province  de  Kars,  le  raisin  mûrit  même  à  4.500  pieds 
d'altitude. 

Les  contrées  vinicoles  de  la  Russie  peuvent  être  grou- 
pées en  6  régions  :  1"  la  Bessarabie;  2°  la  Crimée;  3°  la 
région  du  Don  ;  4°  la  région  d'Astrakan-Oural  ;  5°  la  région 
du  Caucase,  et  6°  la  région  du  Turkestan. 

On  fait  remonter  la  plantation  de  la  Vigne  en  Bessarabie 
aux  colons  grecs  qui  s'y  établirent  deux  ou  trois  siècles 
avant  l'ère  chrétienne,  ou  seulement  aux  Génois  qui  fon- 
dèrent des  colonies  sur  les  rives  de  la  mer  Noire  aux 
onzième  et  douzième  siècles.  Dans  les  couv,  rnements  de 
Podolie  et  de  Kherson,  la  culture  de  la  Vigne  ne  date  que 
du  siècle  dernier.  D'après  les  publications  statistiques  les 
plus  récentes,  on  compte,  en  Bessarabie,  environ  65.000  hec- 
tares de  vignobles.  Dans  le  gouvernement  de  Kherson, 
3.500  hectares,  dont  un  millier  dans  le  district  d'Odessa; 
dans  le  gouvernement  de  Podolie,  où  la  superficie  des 
plantations  s'accroît  continuellement,  environ  70.000  hec- 
tares. 

La  situation  et  l'exposition  des  vignobles  sont  très  va- 
riées :  dans  le  sud  de  la  Bessarabie  et  sur  les  rives  inon- 
dées du  Dniester,  ils  occupent  les  plaines  ;  dans  le  nord  e  t 
le  centre,  ils  sont  plantés  sur  les  versants  septentrionaux; 
dans  les  gouvernements  de  Podolie  et  de  Kherson,  la  Vigne 
croit  exclusivement  sur  les  coteaux  exposés  au  sud  et  au 
sud-ouest.  Les  ceps  sont  taillés  à  long  bois  ou  à  court  bois  ; 
la  taille  moyenne  se  fait  rarement.  En  hiver,  les  ceps  à  long 
bois  sont  enfouis;  ceux  a  court  bois  restent  à  fleur  de 
terre.  Les  cépages  indigènes  dominent,  parmi  lesquels  : 
Kopron,  Zguigarada,  Galbena,  Rara  negra,  Palvaga.  Dans 
certaines  pa  tïes  du  gouvernement  de  Kherson.  on  cultive 
spécialement  les  cépages  étrangers  :  Riesling,  Pinots. 

L'hectare  produit,  en  Bessarabie,  environ  200  védros  ou 
2.460  litres  ;  2.160  litres  en  Podolie.  Dans  les  bonnes  années, 
le  rendement  des  vignobles  est  élevé  dans  certaines  con- 
trées du  gouvernement  de  Kherson  où  la  moyenne  est  de 
300  védros  par  hectare.  La  moyenne  annuelle  de  la  pro- 
duction du  vin  en  Bessarabie  est  de  11  millions  de  védros 
(le  védro  équivaut  à  12  litres  30). 

Les  vins  de  Bessarabie  sont  inférieurs  aux  crus  renom- 
més de  la  Crimée  :  ils  sont  souvent  acides,  aqueux,  peu 
alcooliques,  à  l'exception  des  vins  d'Ackerma",  à  l'embou- 
chure du  Dniester.  La  plus  grande  partie  du  vin  se  vend 
immédiatement  après  la  vendange  comme  vin  nouveau. 
Les  vignerons  consomment  15  0/0  environ  de  leur  ré- 
colte. Dans  les  années  moyennes,  on  vend,  rendus  à  Odessa, 
des  vins  pesant  de  7  à  12"degrés  depuis  14  fr.  jusqu'à  30  fr. 
l'hectolitre.  A  ce  dernier  prix,  ces  vins,  relativement  fins, 
proviennent  de  cépages  français;  ils  sont  à  peu  près  égaux 
par  la  qualité  aux  vins  ordinaires  du  midi  de  la  France. 
Les  vins  renommés  de  Bordeaux  et  de  Bourgogne  peuvent 
seuls  supporter  les  droits  de  douane  élevés  sur  les  \ins 
étrangers  en  Russie. 

La  production  du  vin  en  Bessarabie  a  été  médiocre  en 
1897,  et  fort  au-dessous  de  la  moyenne  comme  quantité  et 
comme  qualité.  Une  gelée  de  12  degrés,  survenue  brusque- 
ment, avant  que  les  viticulteurs  aient  pu  couvrir  complète- 
ment les  Vignes,  a  compromis  la  récolte  de  cette  année. 
Dans  le  district  d'Ackermann,  la  récolte  a  cependant  été 
assez  abondante.  A  Chaba,  la  société  vinicole  du  midi  de 
la  Russie,  a  acheté  à  un  prix  élevé  les  vins  blancs  qu'elle 
traite  d'après  les  méthodes  usitées  en  Champagne  et  qu'elle 
vend  sous  le  nom  d'  «  Excelsior  ». 

La  culture  de  la  Vigne  s'est  développée  rapidement  en 
Crimée.  En  182:1,  la  production  du  vin  s'élevait  à  143.432  vé- 
dros (12  litres  30),  à  200.000  en  1833,  à  654.370  en  1849,  à 
934.000  en  1870,  et  aujourd'hui  à  plus  d'un  milioh  de  védros. 


LE   JARDIN 


303 


Les  vignobles  de  Crimée  couvrent  une  étendue  de  8.000  hec- 
tares environ. 

Sur  la  côte  méridionale,  on  compte  O.GOO  plants  par  hec- 
tare, de  6.000  à  10.000  ceps  à  Théodosie,  de  2.400  à  4.800  pieds 
par  hectare  à  Simphéropol.  Plus  de  600  cépages  différents 
ont  été  importés  de  France,  d'Italie,  d'Espagne,  du  Cap  et 
d'Amérique.  En  général,  ces  vignobles  se  composent  de 
différentes  variétés  de  cépages,  de  soiie  qu'il  entre  dans  la 
fabrication  de  certains  vins  jusqu'à  quinze  espèces  de  rai- 
sins. 

On  emploie  le  soufrage  pour  combattre  l'oïdium  dans  les 
vignobles  de  la  côte  méridionale  ;  on  détruit  les  ceps  atteints 
par  le  phylloxéra,  lans  les  districts  continentaux,  dans 
ceux  de  Simphéropol  et  d'Equatoria,  on  recouvre  les  plants 
de  terre  pour  l'hiver,  tandis  que,  dans  les  autres,  les  ceps 
restent  en  plein  air. 

La  production  habituelle  de  la  Crimée  est  de  1.300.000  à 
1.400.000  védros  par  an,  quand  la  température  a  été  sulli- 
samment  favorable. 

Les  meilleurs  vins  de  Crimée,  liquoreux  et  susceptibles 
de  s'améliorer  en  vieillissant,  forts,  épais,  aromatisés, 
sont  ceux  du  district  de  Jalta  et  de  la  côte  méridionale  ; 
puis  viennent  ceux  du  district  de  Théodosie,  plus  légers, 
mais  un  peu  acides  ou  aqueux;  au  troisième  rang,  les  vins 
des  districts  d'Eupatoria.  de  Dnieper,  de  Mélitopol  et  de 
Simphéropol,  qui  manquent  de  bouquet  et  ont  une  certaine 
àpreté.  90  0/0  des  vins  de  Crimée  étaient  autrefois  vendus 
en  Russie  d'Europe  et  en  Sibérie  ;  10  0/0  seulement  étaient 
consommés  sur  place.  Depuis  quelques  années,  on  exporte 
une  certaine  quantité  de  ces  vins  en  Angleterre  et  en 
Egypte. 

La  région  vinicole  du  Don  comprend  les  vignobles  situés 
dans  les  premier  et  deuxième  districts  du  territoire  des 
Cosaques  du  Don.  Les  hivers  rigoureux  et  sans  neige  de 
1847  et  1848  anéantirent  plus  des  trois  quarts  des  vignobles. 
On  y  compte  actuellement  10.000  vignobles  répartis  sur  à 
peu  près  4.000  hectares.  Ils  occupent  les  flancs  des  coteaux 
exposés  au  midi,  sur  la  rive  droite  du  Don.  Il  est  difficile, 
en  l'absence  de  renseignements  exacts,  de  déterminer  la 
quantité  de  vin  produite  dans  cette  région  où  les  méthodes 
de  vinification  sont  encore  imparfaites.  Beaucoup  de  ces 
vins  sont  convertis  en  boissons  mousseuses. 

(Feuille  d'informations  du  Ministère  de  l'Agriculture), 


L'ATTRAPE- MOUCHES 


Tel  est  le  nom  donné  à  une  plante  herbacée  vivaee  et 
rustique,  de  la  famille  des  Asclépiadées  et  originaire  de 
l'Amérique  du  Nord,  qui  présente  le  fait  extrêmement 
curieux  de  retenir  prisonnières  et  de  faire  par  suite  périr  toutes 
les  mouches  qui,  imprudemment,  allongent  leur  trompe 
jusqu'au  fond  de  ses  fleurs  pour  eu  sucer  le  nectar. 

Cette  plante,  connue  et  introduite  dans  les  cultures  de- 
puis plus  de  deux  siècles,  se  nomme  scientifiquement  Apo- 
cynutn  androsœmifolium..  On  la  rencontre  dans  certains 
jardins  d'amateurs,  où  elle  existe  autant  pour  la  curiosité 
d'observation  du  phénomène  précité  que  pour  l'ornement 
des  plates-bandes.  M.  Jamin,  de  Bourg-la-Reinë,  pos- 
sède la  plante  et  a  eu  la  judicieuse  idée  d'en  présenter  des 
rameaux  fleuris  à  l'une  des  dernières  séances  de  la  Société 
nationale  d'horticulture.  L'intérêt  que  cette  petite  présenta- 
tion a  suscité  parmi  les  assistants  a  été  tel  que  nous  avons 
pensé  qu'il  serait  également  intéressanl  de  faire  connaître 
la  plante  à  nos  lecteurs  et  de  leur  en  indiquer  la  culture. 

L'Attrape-Mouches,  dont  la  figure  130  montre  bien  le 
port,  atteint  0'"60 environ  ;  sa  souche  est  rhizomateuse,  tra- 
çante et  émet,  ça  et  là.  des  tiges  arrondies,  se  tenant  bien 
droites  et  portant  supérieurement  quelques  ramifications 
elles-mêmes  ramifiées,  dont  les  extrémités  se  terminent 
par  des  cymes  lâches  de  fleurs  petites,  mais  très  nombreu- 
ses et  d'un  rose  pâle,  rayées  de  rose  plus  foncé.  Ces  fleurs,  qui 
se  succèdent  depuis  juillet  jusqu'en  septembre,  font  un 
assez  bon  effet  décoratif.  Il  est  nécessaire  que  nous  étudions 
succinctement  leur  construction  pour  indiquer  comment 
les  insectes  viennent  s'y  taire  prendre  sans  possibilité  de 
pouvoir  échapper. 

La  corolle, qui  mesure  5  à  6  millimètres  de  Iong,est  ouverte 
en  forme  de  cloche,  avec  cinq  petits  lobes  courts  et  arron 
dis,  retournés  en  arriére  ;  elle  offre  ainsi  libre  accès  de  son 
intérieur  aux  insectes.  Au  centre,  on  voit  un  mamelon  co- 


nique et  jaunâtre  formé  de  cinq  étamines  à  anthères  trian- 
gulaires  et    soudées   entre    elles    par    leurs    bonis,    saui 
vers  le  milieu,  ou  existe  un  petit  espace  libre,  par   lequel 
l'insecte  enfonce  son   rostre  jusqu'au  pistil,   donl  le  stig 
mate  est  globuleux  et  fortement  enduit   d'une  subsl 
très  glutineuse.  Ce  n'est  pas,  comme  on   pourrait  le  croire, 
par  l'étroitesse  de    l'ouverture    précitée  que   l'insecte 
trouve  retenu  par  sa  trompe,  mais  bien  par  la  substance 
glutineuse  dont  celle-ci  s'enduit  sur  toute  sa  longueur  el  les 
poils  doni    elle   esl   '-ouverte  s'entremêlent    avec  ceux  des 
filets,  s'agglutinenl  etfprmenl  une  résistance  telle  que  l'in- 
secte se  trouve  collé  par  le  nez  et  ne  peut  plus  parvenir  à 
se  dégager.  Pendant   des  heures  entières,  on  peut   ainsi  le 

voir  se  débatti I  faire,  sans  succès,  des  efforts  en  tous  sens. 

Il  finit  par  périr  ei  reste  dans  la  fleur,  donl  la  corolleen 
se  fanant  l'enveloppe  comme  d'uni'  sorte  de  linceul  On 
l"-ul  observer  un  grand  nombre  d'insectes  pris  sur  la  même 
plante  et  les  plus  récemment  pris  sont  encore  en  train  de 
se  débattre.  Si,  avec  une  épingle,  on  sépare  les  étamines 
et  qu'on  libère  ainsi  la  trompe  d'un  prisonnier,  il  ne  par- 
vient à  prendre  son  essor  que  lorsqu'on  l'a  aidé  à  décoller 
celle-ci  et.  s'il  toucheen  s'échappant  les  parois  de  la  corolle, 
il  se  trouve  de  nouveau  retenu.  C'esl  donc  bien  unique- 
ment la  substance  glutineuse  du  stigmate  qui  relient  l'in- 
secte par  la  trompe,  comme  la  glu  retient  l'oiseau  parles 
pattes  sur  la  branche  enduite  au  préalable  et  sur  laquelle 
il  est  venu  se  poser  sans  méfiance. 


Fig.  130.  —  Apocynum  cundrosœniifolium. 

Il  se  peut  qu'il  y  ait  utilité  pour  la  fécondation  à  retenir 
prisonnier  un  insecte  qui,  en  se  débattant,  imprime  des 
mouvements  aux  anthères  et  aide  ainsi  le  pollen  àattein 
die  le  stigmate.  <>n  sait  que.  chez  les  membres  de  toute  la 
famille  des  Asclépiadées,  le  pollen  est  de  nature  céracée  ;  il 
ne  peut,  par  suite,  être  transporté  que  par  les  insectes. 
Cependant,  les  anthères  de  l'Apori/nnm  androsœmifolium 
s'ouvrent  en  dedans,  très  prés  du  stigmate  et,  par  suite, 
l'utilité  de  l'intervention  des  insectes,  ne  nous  paraît  pas 
bien  évidente.  Peut-être  ne  faut  -il  voir  dans  leur  capture, 
qu'un  simple  fait  mécanique  analogue  à  celui  que  présen- 
tent les  plantes  à  tiges  glutineuses,  telles  que  celles  du 
Silène  muscipula  où  des  quantités  de  moucherons  viennent 
se  coller. 

Les  mouches  que  capture  V Apocynum  ne  sont  proba- 
blement fias  la  mouche  si  commune  dans  les  habitations, 
mais  une  espèce  bien  plus  petite,  quoique  de  même  confor- 
mation, qui,  sans  doute,  vit  uniquement  en  plein  air  et  seu- 
lement du  nectar  des  fleurs.  On  sait  que  la  mouche  domes- 
tique ne  visite  aucune  fleur.  Nous  avons  essayé  de  mettre 
eu  appartement  des  branches  fleuries  de  la  piaule,  aucune 
mouche  ne  s'y  est  fait  prendre  :  du  reste,  beaucoup  plus  forte 
que  celles  qu'on  voit  prisonnières  dans  les  fleurs,  elle  par- 
viendrait sans  doute  à  se  dégager  du  piège. 

Au  point  de  vue  cultural,  l'Attrape-Mouches  trouve 
place  dans  les  jardins  parmi  les  collections  de  plantes  viva- 
ces,  sur  le  bord  des  massifs  d'arbustes,  dans  les  endroits  où 
ceux-ci  sont  clairsemés  et  où  il  y  a  un  peu  d'ombre.  Ti  us 
les  sols  lui  sont  à  peu  près  convenables,  mais  de  préférem  e 
ceux  de  nature  légère  et  fraîche.  Sa  multiplication  s'effec- 
tue très  facilement  au  printemps,  par  séparation  des  dra- 
geons "ti  par  la  di\  ision  dos  touffes.  La  plante  donnant  des 


304 


LE    JARDIN 


graines  en  culture,  on  pourrai!  en  outre  avoir  recours  au 
semis,  mais  ce  procédé  est  raremenl  employé,  la  plante 
étant  très  drageonnante  et,  du  reste,  quelques  pieds  suffi- 
sent dans  un  jardin.  S.  MOTTET. 

Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 

Concours  des  22  et  2S  septembre    1 898 

CONCOURS   DE  DAHLIAS,    BÉGONIAS,  ETC. 

Combien  de  belles  variétés  de  Dahlias-Cactus  et  de  Dah- 
lias décoratifs  onl  été  mises  sous  nos  yeux,  les  22  et  fl 
septembre  dernier,  d'une  part,  par  la  maison  Vilmorih- 
Amlrieux  et  Cie,  d'autre  part,  par  la  maison  Cayeux  et  Le 
Clerc,  puis  par  la  maison  l'aillet  et  lils.  C'était  merveille 
de  voir  ces  capitules  de  formes  bizarres  et  irrégulières,  aux 
ligules  rayonnantes,  tordues,  enroulées  ou  repliées  plus  ou 
moins,  donnant,  dans  la  plupart  des  cas,  l'impression  de 
Chrysanthèmes  échevelés,  avec,  en  plus,  bien  des  coloris 
brillants  et  chatoyants  dont  plus  d'un  manque  chez  ces  der- 
niers. Pour  le  choix  des  meilleures  variétés  parmi  les  plus 
nouveaux  gains  obtenus  dans  ces  deux  sections,  nous  ren- 
verrons nos  lecteurs  à  l'excellent  article,  récemment  publié 
dans  ces  colonnes,  par  M.  F.  Cayeux  (1);  mais  on  ne  peut 
s'empêcher  de  citer,  à  nouveau  :  Fusilier  et  Mistress  A. 
Peart,  le  premier  pour  la  puissance  de  son  coloris,  le 
second  pour  la  délicatesse  de  ses  nuances. 

Les  mêmes  présentateurs  exposaient  des  Dahlias  a  fleurs 
simples,  des  Dahlias  doubles  a  grandes  fleurs  et  des  Dah- 
lias Lilliput  très  beaux  également,  mais  distancés  à  présent, 
et  de  loin,  comme  intérêt,  par  les  Dahlias-Cactus. 

l'n  très  remarquable  lot  de  Bégonia  tubéreux  erecta  cris- 
tata  rappelait  que  MM.  Vallerand  frères,  de  Taverny  et  de 
Bois-Colombes,  sont  des  cultivateurs  de  Bégonias  de  pre- 
mier ordre. 

Un  beau  lot  d'Œillets  et  de  Salvia  Alfred  Ragueneau,  va- 
riété très  décorative,  un  autre  de  Pelarqonium  de  semis  et 
de  Salvia  Lecnulteulx,  autre  très  belle  variété,  faisaient 
honneur  à  M.  Nonin,  de  Chàtillon. 

Les  Clématites  de  M.  Boucher,  de  Paris,  sont  toujours 
très  admirées  et  c'est  justice,  li'autre  part,  le  même  expo- 
sant avait  un  beau  pied  de  Buddleia  oariabilis,  cette  jolie 
plante  dont  le  Jardin  a  publié,  l'an  dernier,  une  figure 
noire  accompagnant  un  intéressant  article  de  M.  L. 
Henry  (2). 

M.  Truffant,  de  Versailles,  faisait  un  apport  de  trois  jeu- 
nes plantes  d'Acalupha  hispida  (A.Sanderiana)  (;1)  et  de  cinq 
Acalypha  Godseffiana  (4),  deux  plantes  fort  décoratives. 

Signalonsencore.  comme  présentations  de  plantes  intéres- 
santes :  une  Reine-Marguerite  simple  de  Chine,  de  MM. 
Vilmorin-Andrieux  et  Cié  et  le  Canna  Mme  Charles  Maron, 
de  M.  Ch.  Maron,  de  Brunoy. 

Les  Asters  étaient  très  bien  représentés  dans  le  lot  de 
M.  Dugourd,  de  Fontainebleau,  par  de  nombreuses  espèces, 
telles~que  :  A.  rubricaulis,  A.  novœ-anglix,  A.  pendulus 
ou  A.  horixontalis,  A.  multiflorus,  A.  bicolor,  etc..  et  va- 
riétés :  Franco-russe,  Mme  Sagnier,  La  France,  etc. 

MM.  Cayeux  et  Le  Clerc,  en  plus  également  d'Asters 
variés,  présentaient  :  Senecio  pulcher  et  Slokesia  cyanea, 
deux  excellentes  plantes  vivaces  ornementales. 

Des  Roses  en  fleurs  coupées  formaient  un  important 
apport  de  M.  Rothberg,  de  Gennevilliers,  où  étaient  repré- 
sentées les  meilleures  variétés.  M.  Nicklaus,  de  Viiry,  avait 
aussi  une  jolie 'collection  de  Roses  en  fleurs  coupées. 

Enfin,  quand  nous  aurons  cité  le  beau  lot  d'Amaraniè 
crête  de  coq  de  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  Cie  et  celui  de 
Chrysanthèmes  (Gustave  Ont  ncrwald  et  ses  dimorphismes, 
Mme  Liger-Ligneau,  Rayonnant,  Rayon  d'or,  etc.../  de 
M.  Lemaire,  de  Paris,  nous  aurons  signalé  rapidement  les 
principaux  apports  saillants  de  ce  concours  très  réussi. 

CONCOURS    DE    FRUITS. 

On  pourrait  difficilement  voir  plus  beau  lot  que  celui 
exposé  par  M.  Whir,  de  Deuil,  comprenant  des  grappes  de 
raisin  des  variétés  Bicane,  Black  Alicante  et  Muscat  d'A- 
lexandrie. 

Comme  pendant  à  ce  lot,  celui  de  M.  Crapotte,  de  Con- 
llans,  avec  du  Chasselas  doré  de  Fontainebleau,  admira- 
blement doré  et  de  belles  pommes  Grand  Alexandre  et 
Reine  de  Remette,  ne  faisait  pas  non  plus  mauvaise  figure. 

Les  pèches  de  M.   Parent,  de  lîueil  (Bonouurier,    Belle 

(1)  Le  Jardin,  1898.  n*  272.  page  ls7 

(2)  Le  Jardin,  1897.  n°  250,  page  213,  fi:;.  76. 

(3)  Le  Jardin  Is'is,  X-  269  .-i  278,  pages  135  et  273. 
(i)  Le  Jardin  1898,  N-    69,  paye  13s. 


Beauce,  Belle  impériale,  etc..)  se  sont  attirées  bien  des 
regards  de  convoitise,  de  même  que  les  poires  de  M.  Eve, 
de  Bagnolet,  très  bien  présentées  et  de  première  beauté, 
principalement  ses  Beurré  Diel,  Duchesse  d'Angoulême 
et  Louise  bonne  d'Avranches. 

M.  Rothberg,  de  Gennevilliers,  avait  une  belle  collection 
de  prunes  dont  :  Dame  Aubert,  Ponds  seedling,  Victoria, 
Reine-Claude  diaphane,  etc.,  des  plus  appétissantes;  des 
pêches,  telles  que  :  Checreuse  tardire,  Mme  Gauchard, 
Reine  de  Vergers,  etc.,  faisant  venir  l'eau  à  la  bouche  et, 
enfin,  de  nombreuses  poires  et  pommes;  parmi  ces  der- 
nières, se  sont  fait  remarquer  de  tout  à  l'ait  volumineuses 
Sans  pareille  de  Peasgood. 

M.  Leroux,  de  Travècy,  avait  envoyé  de  belles  poires  : 
Belle  de  Bruxelles,  Baronne  de  Mello-,  de  Tongres,  Nouveau- 
Poiteau,  Beurré  Fouqueray,  etc.,  convenablement  étique- 
tées, comme  devraient  toujours  l'être  les  fruits  exposés, 
avec  des  renseignements  de  nature    à  intéresser  le  public. 

Une  collection  de  102  variétés  de  raisins,  de  34  variétés 
de  pommes,  ainsi  que  de  nombreuses  pèches  dont  :  Sea 
Eagle,  Belle  Beauce,  Belle  de  Vitry,  Alexis  Lepère,  Grosse 
Mignonne,  etc.  et  brugnons,  dont:  Elruge,  Victoria  et 
Lord  Napier,  faisaient  honneur  à  M.  Girardin,  d'Argenteuil. 

Les  autres  concurrents  étaient  :  Mines  Vve  Vallée,  de 
Wissous  et  Vve  Guéril,  de  Paris;  MM.  Savard,  de  Bagnolet; 
Coney.  de  Ferrières  en  Brie;  Gorion,  d'Epinay  ;  V.  Bois. 
ilv  Saint-Mandé  et  Michin.  de  Thomery. 

En  résumé,  très  intéressant  et  relativement  important 
concours  de  fruits  où  se  remarquaient  nombre  de  spéci- 
mens de  première  beauté,  malgré  la  sécheresse  de  l'été. 

Séauee  du   22   septembre    1898. 

COMITÉ   DE   FLORICULTURE 

M.  Gravereau,  de  Neauphle-le-Chàteau,  de  qui  on  a  déjà 
beaucoup  remarqué  les  précédents  apports  et  les  jolis  gains 
de  Nemesia,  faisait  un  nouvel  apport  de  ces  plantes 
ayant  fleuri  au  printemps  et  venant  de  refleurir  après 
avoir  été  rabattues.  C'est  un  intéressant  résultat  que  l'ob- 
tention des  Nemesia  remontants. 

M.  Vacherot,  de  Boissy-Saint-Léger,  présentait  de  beaux 
Œillets  de  semis  et  M.  Fortin,  d'Antony,  un  Cyperus  Papy- 
rus nain,  trouvé  dans  un  semis  fait  l'an  dernier  et  qui  sera 
d'un  grand  secours  comme  plante  de  garniture. 

M.  Sallier,  de  Neuilly,  avait  apporté  trois  «  bonnes 
vieilles  plantes  »  qui  ne  sont  pas  assez  cultivées  et  appré- 
ciées à  leur  juste  mérite,  c'étaient  :  Pancratium  caribœum, 
l 'rinum  Moorei  et  llymenocallis  macrostephana. 

MIL  Vallerand  frères,  de  Taverny,  soumettaient  à  l'ap- 
préciation du  comité  un  nouveau  type  de  Bégonia  bulbeux 
erecta  a  feuillage  ornemental,  fort  curieux  et  qui  sera  sans 
doute  le  point  de  départ  d'une  jolie  série  de  gains  nou- 
veaux. Cette  nouvelle  race  portera  le  nom  de  Vallerandi. 

Enfin,  M.  Martin,  de  Digoin,  avait  des  Zinnia  en  fleurs 
coupées. 

COMITÉ  DE  CULTURE  POTAGERE. 

M.  Chemin,  de  Gentilly,  présentait  quatre  bonnes  variétés 
de  Céleri,  dont  -.Céleri  doré  Chemin  etCéleriblauc  de  Par  in. 
M.  Martin,  de  Digoin,  deux  Melons  et  une  intéressante 
collection  de  Pommes  de  terre  de  semis. 

COMITÉ    DES  CHRYSANTHÈMES 

De  M.  Lionnet,  de  Maisons-Laffitte,  on  a  beaucoup 
admiré  de  belles  potées  de  Chrysanthèmes  bien  fleuris. 

COMITÉ    D'ARUORICULTURE    FRUITIÈRE 

Très  beaux  apports,  notamment  :  de  M.  Passy,  deCham- 
bourcy,  de  magnifiques  pommes  Grand  Alexandre;  de 
M.  Mainguet,  de'Fontenay,  une  prune  de  semis  non  encore 
dénommée,  d'une  grosseur  très  au-dessus  de  la  moyenne 
et  que  le  comité  a  jugée  de  bonne  qualité:  de  M.  A.  Mar- 
tin, de  Montreuil,  des  pèches  Belle  Henri  Pinot  et  Alexis 
Lepere,  hors  ligne;  de  M.  Jourdain,  de  Maurecourt,  une 
très  belle  corbeille  de  cerises  Griotte  du  Xord;  enfin,  de 
M.  Gorion,  d'Epinay,  quelques  jolies  prunes  nouvelles  de 
semis  et  non  encore  nommées. 

COMITÉ    DES   ORCHIDÉES 

Encore  un  bel  hybride  de  M.  Maron,  de  Brunoy  :  le 
Caltleya  Maroni  (C.  velutina  x  C.aurea). 

Un  spécimende  Vanda  cœrulea,  apporté  par  M.  Régnier, 
de  Fontenay,  portait  trois  longues  hampes  des  mieux 
fleuries. 

M.  Gauthier,  jardinier  chez  M.  le  D"  Fournier.  à  Neuilly, 
présentait  :  Millonia  Clowesi  var.  Léon  Fournier  et 
Caltleya  Leopoldi. 

Un  bel  exemplaire  de  Cypripedium  ciliolare  venait  de 
chez  M.  Magne,  amateur,  à  Boulogne. 

J.  FOSSEY. 


LE    JARDIN 


305 


LE  JARDIN.  —  N»  280.  —  20  OCTOBRE  1898. 


CHRONIQUE 


Les  Japonais  sont  en  passe  de  contracter  la  folïedes  Orchi- 
dées, si  ce  que  dit  le  Tol.io  Asa/.i  est  susceptible  d'être  admis. 
Une  variété  nouvelle,  sous  le  nom  d'Anuckusa,  est  actuel- 
lement le  clou  du  genre.  Ses  feuilles,  au  nombre  de  onze 
seulement,  sont  passionnément  disputées  à  coup  de  yen  — 
le  yen  vaut  5  fr.  10.  —  Les  amateurs  offrent  jusqu'à 
500 yen  par  feuille  et,  tout  récemment,  une  députation,  re- 
présentant dix  villageois  atteints  de  l'Orchidomanie.  s'est 
rendue  près  du  possesseur  du  fameux  Amalaisa,  qui  les  a... 
envoyés  promener  malgré  leur  offre  bien  tentante.  Ce  dernier 
s'est  rappelé  à  temps  qu'une  feuille  d'Orchidée  japonaise 
avait,  en  ces  dernières  années,  rapporté  10.000  francs.  Le 
journal  japonais  fait  espérer  qu'un  jour  prochain,  les 
11  feuilles  de  la.  fabuleuse  Orchidée  pourront  rapporter  en- 
viron 550.000  francs.  Mais  pourquoi  se  borner  à  acheter 
une  feuille'.'  C'est  qu'en  ce  bienheureux  pays,  on  multiplie, 
parait-il,  les  Orchidées  comme  des  Bégonias. 

■*  *- 
Les  fleurs  de  Pivoine,  si  précieuse  pour  la  confection  des 
bouquets,  sont  susceptibles  de  se  conserver  après  avoir  été 
coupées.  Le  procédé  imaginé  par  MM.  Klehn,  de  Chicago, 
consiste  à  couper  les  fleurs  quand  le  bouton  est  prêt  à  s'ou- 
vrir et  à  les  disposer,  en  bottes  de  douze  environ,  dans  un 
seau,  à  moitié  plein  d'eau  qu'on  ne  renouvelle  pas  et  placé 
dans  une  cave  à  la  température  de  zéro.  Toutes  les  variétés 
ne  s'accommodent  pas  également  de  ce  traitement,  qui  per- 
met de  conserver  ces  jolies  fleurs  pendant  six  semaines  et 
même  deux  mois.  On  réussit  particulièrement  bien  avec  les 
Pivoines  blanches. 

*  * 

'  Le  Journal  d'Agriculture  pratique  fournit,  sur  la  culture 
du  Noyer  en  France,  des  documents  qui  montrent  que  cet 
arbre  est  plus  qu'un  arbre  de  fantaisie,  comme  on  est  tenté 
de  le  croire.  Il  est  temps  qu'on  réagisse  contre  l'abandon 
dont  sa  culture  est  entourée  depuis  quelques  années.  Dans  le 
Périgord,  la  vente  des  noix  donne  annuellement  un  revenu 
de  1.800.000  francs,  produit  de  600.000  Noyers,  ce  qui  fait 
une  moyenne  de  3  francs  par  arbre.  L'arrondissement  de 
Saint-Marcellin,  dans  l'Isère,  récolte  à  lui  seul  pour 
1.250.000  francs  de  noix.  Le  rendement  total  était,  en  1896, 
d'après  les  statistiques  officielles,  de  19.272.000  francs, 
tandis  que.  en  1893,  il  atteignit  presque  26  millions  —  soit 
une  diminution  d'environ  7  millions  de  francs  —  pour  les 
noix  seulement. 

*  * 

La  vente  des  raisins  de  la  fameuse  treille  de  Fontaine- 
bleau, bien  connue  sous  le  nom  de  Treille  du  Roi,  a  eu 
lieu  la  semaine  dernière.  Le  produit  divisé  en  129  lots  a  été 
adjugé  pour  1.539  francs,  mettant  en  moyenne  le  kilo- 
gramme de  raisin  à  1  fr.  25.  Mais  combien  ces  4.539  kilos 
feront-ils  de  petits?  Quelle  fabuleuse  multiplication  don- 
neront-ils ?  Que  de  raisins  de  la  Treille  du  Roi  vont  être 
vendus,  qui  en  descendront,  comme  moi  des  Croisés? 

*  # 

D'intéressantes  observations  de  M.  Glatfether,  insérées 
au  Missouri  Botanical  Garden (neuvième  rapport  annuel), 
montrent  bien  quelle  bizarrerie  préside  à  la  production  des 
hybrides  et,  que  nous  savons  encore  bien  peu  de  chose  à  ce 
sujet.  Près  de  Saint-Louis  (Missouri)  croissent  commune 
ment  ensem ble leSalix  longipes,S.  nigra  et  S.  amydaloides, 


les  deux  premiers  pourvus  decaractères  qui  les  rapprochent 
beaucoup  et  leur  impriment  de  profondes  analogies.  Il 
semblerait,  d'après  ce  que  nous  savons  et,  d'après  la  lo- 
gique, que  les  hybrides  de  ces  deux  espèces  dussent  dominer. 
Ce  sont,  au  contraire,  les  produits  de  croisement  des  S.  Salix 
nigra  si  S.  amygdaloidesqxnsoat  les  plus  nombreux  ;  quant 
aux  .S",  longipes  et  S.nigra,  malgré  leurs  affinités,  ilsemble 
que  ce  soient  des  espèces  bien  distinctes,  chacune  d'elles 
conservant  nettement  son  identité  dans  le  même  habitat. 


Les  plantes  qui  croissent  au  bord  de  la  mer  présentent 
un  faciès  tout  spécial,  tel  qu'il  a  pu  faire  croire  quelquefois 
à  des  espèces  différentes  :  épaississement  des  feuilles,  des 
tiges  et  des  fruits,  coloris  glauque,  abondance  des  poils  sur 
tous  les  organes.  M.  Lesage  a  montré  que  la  cause  de  ces 
modifications  était  bien  due  à  l'action  du  sel  marin,  qui  dé- 
veloppe ou  réduit  certains  tissus,  en  déterminant  en  même 
temps  une  formation  moins  abondante  de  chorophylle,  d'où 
la  coloration  vert  jaunâtre  caractéristique.  La  culture  pour- 
rait peut-être  tirer  parti,  au  point  de  vue  de  l'ornementation 
et  des  nuances  du  feuillage,  de  cette  singulière  action  pro- 
\  oqnéc  |i,-ir  h'  cli  loi'iirc  de  sodium. 


Les  guêpes  ont  été  nombreuses  cette  année  et  les  piqûres 
ne  l'ont  pas  été  moins.  Il  est  un  peu  tard,  il  est  vrai,  pour 
signaler  le  remèdeque  donne  le  Gardener's  Chronicle,  mais 
enfin,  mieux  vaut  tard  que  pas  du  tout.  Ce  remède  de  bonne 
femme  est  on  ne  peut  plus  simple,  encore  plus  que  l'emploi 
du  Persil  si  vanté.  Il  s'agit  du  sel  de  cuisine  à  l'extérieur 
en  friction  et,  à  l'intérieur,  en  gargarisme  avec  du  vinaigre. 
En  tout  cas.  si  ça  ne  fait  pas  de  bien,  ça  ne  peut  pas  faire 

de  mal. 

* 
*  * 

Au  nombre  des  végétaux  que  leur  valeur  alimentaire 
pourrait  faire  rechercher,  il  faut,  parait-il,  mettre  au  pre- 
mier rang  l'Arum  maculatnm,  autrement  dit  le  Gouet. 
Nous  ne  conseillerons  pas  de  manger  ses  feuilles  en  salade, 
à  moins  qu'on  ne  désire  se  faire  piquer  la  langue  par  les 
innombrables  aiguilles  calcaires  qu'elles  recèlent.  Mais  les 
racines,  desséchées  et  bouillies,  perdent  leur  âcreté  et  per- 
mettent d'obtenir  une  farine  blanche,  abondante  et  très 
nutritive,  propre  à  faire  des  potages,  du  pain  et  même  de  la 
colleet  des  cosmétiques.  D'après  Parmentier,  l'utilisation  de 
la  racine  d'Arum  aurait  été  faite  pour  la  première  fois  par 
Bosc  réfugié,  pendant  les  orages  de  la  Révolution,  dans  un 
coin  perdu  de  la  forêt  de  Montmorency  et  réduit  à  manger 
ce  qui  lui  tombait  sous  la  main.  Cette  plante  y  était  si  abon- 
damment  répandue  qu'elle  aurait  pu  suffire  à  assurer  l'ali- 
mentation de  plusieurs  milliers  d'hommes. 

Combien  un  arbre  peut-il  absorber  d'eau  annuellement'.' 
M.  Hcrhnel.  qui  a  étudié  la  question  avec  beaucoup  de  soin, 
est  arrivé  à  pouvoir  énoncer  les  résultats  suivants,  moyenne 
de  trois  années  :  la  consommation  d'eau  est  d'autant  plu-' 
élevée  que  la  quantité  de  liquide  est  plus  grande  (M.  de  la 
Palisse  n'eût  pas  mieux  dit  !);  les  arbres  absorbent  plus 
d'eau  dans  les  années  pluvieuses  que  dans  les  années  sèches. 
rour  100  grammes  de  feuilles,  le  Frêne  consomme  85,6 
d'eau;  leHêtre,  71,9;  l'Erable,  58,6;  le  Pin,  13,5  et  le  Sapin 
9,1.  L'action  régulatrice  des  forêts  est  facile  par  suite  à 
constater  et  à  mesurer,  l'n  hectare  de  forêt  peuplé  dellêtres 
de  115  ans  absorbe  journellement  30.000  kilogrammes  d'eau 
correspondant  à  une  couche  de  pluie  de  3  millimètres  par 
jour'OU  de  près  d'un  centimètre  par  mois. 

P.  IIARIOT 


31  Mi 


LE    JARDIN 


NOUVELLES   HORTICOLES 


Mérite  agricole.  —  M.  Fiérens,  le  sympathique  et 
dévoué  secrétaire  de  la  Société  d'agriculture  et  de  botani- 
que de  Gand,  qui  prit  une  si  large  part  à  l'organisation 
des  deux  dernières  expositions  quinquennales  et  interna- 
tionales deGand,  vient  de  recevoir  la  décoration  de  chevalier 
du  Mérite  agricole. 

Nous  sommes  heureux  de  lui  adresser  ici  nos  bien  sin- 
cères félicitations. 

Exposition  universelle  de  1900.  —  A  la  dernière 
réunion  des  comités  d'admission  (groupe  VIII,  classes  13 
à  1S.  horticulture)  pour  l'Exposition  universelle  de  1900, 
M.  Viger,  Président  clu  groupe,  ne  pouvant,  en  raison deses 
fonctions  de  Ministre  de  l'Agriculture,  présider  effective- 
ment toutes  les  séances,  a  chargé  M.  Abel  Ghâtenay,  secré- 
taire-général, de  le  suppléer.  M.  Abel  Châtenay  sera 
remplacé  dans  ses  jonctions  de  secrétaire-général  par 
M.  Lucien  Chaulé. 

Les  dates  des  concours  ont  ensuite  été  arrêtées  comme 
suit  :  18  avril,  9  et  23  mai,  13  et  29  juin,  18  juillet, 
N  et  22  août.  12  et  26  septembre.  10  et  21  octobre. 

Les  grands  concours  généraux  auront  lieu  :  les  23  mai, 
1S  juillet,  12  septembre  et  10  octobre. 

Les  fraises,  considérées  par  certains  comme  légumes  et 
par  d'autres  comme  fruits,  étaient  réclamées  par  les  classes 
Il  (piaules  potagèresj  et  15  (arbres  fruitiers  et  fruits).  Il  a 
été  décidé  que,  à  la  classe  11.  appartiendraient  celles  de 
grande  culture  et,  à  la  classe  lu.  les  collections. 

Exposition  universelle  de  1900.  --  Congrès 
internationaux.  —  Viennent  d'être  nommés  pour  faire 
partie  des  comités  spéciaux  chargés  del'étude  desquestions 
relatives  à  l'organisation  des  Congrès  internationaux  en 
1900,  dans  la  huitième  section  iSciences  agricoles),  en 
addition  aux  membres  déjâdésignés  (1): 

MM.  André,  directeur  de  la  Reçue  horticole;  Chauré, 
directeur'du  Moniteur  d'horticulture;  11.  Martinet,  direc- 
teur du  Jardin  ;  .',.  Nanot,  directeur  de  l'Ecole  nationale 
d'horticulture  de  Versailles;  Albert  Truffant,  horticulteur 
à  \  ersailles. 

Au  Jardin  d'Acclimatation.  —  Nous  apprenons 
avec  regret  que  M.  Patry,  l'excellent  jardinier  en  chef  du 
jardin  d'Acclimatation,  vient  de  prendre  sa  retraite.  Il  a 
été  remplacé  dans  ses  fonctions  par  M.  Perrot,  jardinier 
chef  du  Jardin  botanique  de  Marseille. 

11  est  néanmoins  àespérer  que  M.  Patry  n'abandonnera 
pas  complètement  l'horticulture  qui  lui  a  valu  déjà  de  si 
nombreux  et  si  légitimes  succès. 

Le  commerce  des  fleurs  aux  Halles.  —  Le  nou- 
veau règlement  des  Halles  n'a  pas  tranché  d'une  façon  défi- 
nitive la  question  qui  divise  les  horticulteurs  et  les  pro- 
ducteurs de  légumes.  On  sait  q-ue  le  commerce  des  (leurs 
est  localisé  dans  la  rue  Baltar  et  la  rue  couverte  Armand 
Carrel,  emplacement  réclamé  par  les  cultivateurs. 

L'administration  voudrait  forcer  les  marchands  de  Heurs 
à  s'installer  autour  de  la  Bourse  du  Commerce,  en  plein 
air,  dans  l'endroit  qui  semble  être  le  lieu  de  réunion  de 
tous  les  vents  qui  soufflent  sur  la  capitale. 

Or,  de  tons   les  produits  qui  se  vendent  aux  Halles,  il 

i -i    pas  qui   craignent   plus    les   intempéries  que  les 

Heurs.  Est-ce  pour  cela  qu'un  veut  leur  donner  l'endroit  le 
moins  abrité? 

Et  d'ire  qu'avec  un  peu  de  bonne  volonté,  on  pourrait 
arriver  à  donner  satisfaction  à  tout  le  monde! 

Quand  donc  lecommerce  horticole  français  aura-t-il  son 
pavillon  à  lui,  couvert  et  chauffé,  comme  les  Anglais  l'ont 

(1)  Le  Jardin,  1898,  D- 273,  page  194. 


à  Covent-Garden,  les  Belges  à  Bruxelles,  les  Allemands  à 
Berlin  etc  ?.. 

Union  française  de  la  Jeunesse.  —  L'Union  fran- 
çaise de  la  Jeunesse,  qui,  depuis  longtemps,  est  reconnue 
d'utilité  publique,  \  ient  de  rouvrir  ses  portj.es  le  17  courant. 

Instituée  dans  le  but  de  propager  et  de  vulgariser  l'ins- 
truction, les  professeurs  qui  en  forment  les  cadres  ont  pour 
mission  de  compléter  l'instruction  classique  des  adultes  et 
de  former  leur  éducation  professionnelle. 

Sur  ces  programmes  qui  nous  ont  été  adressés,  nous 
constatons  avec  plaisir  que  l'enseignement  horticole  n'est 
pas  délaissé.  Comme  les  années  précédentes,  auront  lieu  les 
cours  suivants  : 

Cous  de  botanique.  —  Chaque  lundi,  de  8  heures  à 
9  heures  du  soir,  notre'  collaborateur.  M.  .1.  (Jérôme,  profes- 
seur à  l'Ecole  nationale  d'horticulture  de  Versailles,  chef 
du  service  des  Serres  au  Muséum,  fera,  à  la  Section  du 
Jardin  des  Liantes,  dont  le  siège  est  à  l'Ecole  communale 
de  garçons,  (>H,  boulevard  Saint-Marcel,  un  cours  public  et 
gratuit  de  botanique,  dont  le  programme  général  est  le 
sui\  ant  : 

Notions  élémentaires  de  botanique;  plantes  utiles  et 
plantes  ornementales  les  plus  répandues. 

Cours  de  culture  fruitière.  —  Chaque  mardi,  de  S  heures 
ii  9  heures  du  soir.  M.  A.  Gourlot,  administrateur  du 
Jardin,  fera,  à  la  Section  du  Panthéon,  dont  le  siège  est  à 
l'École  communale  de  garçons,  11,  rue  des  Fossés-Saiât- 
.lacques,  un  cours  public  et  gratuit  de  culture  fruitière, 
dont  voici  le  programme  : 

Etablissement  du  jardin  fruitier;  distribution  des  arbres 
dans  le  jardin  fruitier;  préparation  du  sol;  plantation; 
taille;  opérations  d'hiver;  opérations  d'été;  récolte  des 
fruits;  maladies  et  insectes. 

Couru  de  culture  des  fleurs  et  de  compositions  florales. 
—  Chaque  mercredi,  de8  al)  heures  du  soir.  M.  A.  Maumené, 
rédacteur  au  Jardin,  fera,  à  la  Section  du  Panthéon,  un 
cours  public  et  gratuit  de  culture  des  fleurs  et  de  compo- 
sitions florales,  dont  voici  le  programme  dans  ses  grandes 
lignes  : 

Principes  généraux  de  culture;  multiplication  des  plan- 
tes; cultures;  étude  des  plantes  selon  leur  emploi;  appli- 
cations. 

Cours  public  et  gratuit  d'arboriculture  d'ali- 
gnement et  d'ornement.  —  M.  Chargueraud  commen- 
cera, le  vendredi  11  novembre,  à  8  heures  du  soir,  rue  de 
Grenelle,  84,  à  Paris,  son  cours  théorique  et  pratique 
d'arboriculture  d'alignement  et  d'ornement.  Ce  cours 
consistera  en  dix  leçons  théoriques,  qui  auront  lieu  tous  [es 
vendredis  à  la,  même  heure,  et  en  trente  leçons  pratiques,, 
ii  partir  du  dimanche  13  novembre,  de  8  heures  du  matin 
à  11  heures,  et  [mur  lesquelles  le  lieu  de  réunion  sera 
indiqué  à  la  lin  de  chaque  séance  précédente. 

Le  programme  de  ce  cours  est  le  suivant  : 

Leçons  théoriques.  —  Eléments  de  physiologie  végétale, 
de  géologie,  de  physique  et  de  chimie  appliquée  à  l'arbori- 
culture; principes  généraux  de  culture:  sols;  terre  végé- 
tale; amendements;  fumiers  et  engrais;  arrosements; 
drainages  ;  pépinières  ;  multiplication,  élevage  et  conser- 
vation "des  plantes;  serres  et  orangerie;  bâches;  châssis; 
abris;  plantations  d'alignement  dans  les  villes,  sur  les 
routes;  études  des  meilleures  essences;  installation; 
soins  ;  maladies  ;  insectes  ;  plantations  d'ornement  des 
parcs,  squares  et  jardins  ;  choix  et  groupement  des  végé- 
taux: garnitures  florales;  gazons. 

Leçoiis  pratiques.  —  Sur  l'exécution  et  l'entretien  des 
plantations  ;  les  soins  de  culture;  la  pratique  de  la  taille  et 
de  l'élaeasre  ;  étude  des  plantations  sur  les  boulevards, 
avenues,  parcs  et  squares,  sur  les  routes  départementales, 
au  bois  de  Boulogne,  à  la  Muette,  au  bois  de  Vincennes, 
à  l'Ecole  d'arboriculture  de  Saint-Mandé  et  dans  les  pépi- 
nières de  la  Ville. 

A  l'issue  du  cours,  une  commission  d'examen  [imposera 
au  préfet  de  la  Seine   de  délivrer  des  certificats  d'aptitude 


LE   JARDIN 


307 


aux  élèYes  qui  rempliront  les  conditions  indiquées  par  le 
programme  d'examen. 

Syndicat  central  des  horticulteurs  de  France. 
—  Dans  sa  dernière  réunion,  le  Conseil  d'Administration 
du  Syndicat  central  des  horticulteurs  de  France  a  émis,  à 
l'unanimité,  le  vœu  suivant,  qui  a  été  transmis  à  M.  le 
Ministre  .le  l'Agriculture  : 

«  Considérant  que  l'Horticulture  française,  qui  commence 
sur  bien  des  peints  à  sentir  les  effets  de  la  surproduction,  a 
de  plus  en  plus  besoin  de  couserver  ses  débouchés  à  l'étran- 
ger et  d'en  créer  de  nouveaux  : 

«  Considéranl  que  la  Russie,  dont  le  climat  rigoureux 
rend  impossible  certaines  cultures  très  prospères  en  France, 
constitue  par  ce  fait  un  marché  important  pour  bon  nombre 
de  nos  spécialités  ; 

«  Considérant  que  la  rapidité  de  plus  en  plus  grande  des 
moyens  de  transport,  et  la  facilité  d'expédier  par  mer 
la  plupart  des  produits  horticoles,  permettent  aux  Horti- 
culteurs français  de  lutter  avantageusement  dans  bien  des 
cas  contre  leurs  concurrents  étrangers  qui  ont  été  jusqu'ici 
les  principaux  fournisseurs  de  la  Russie  : 

«  Considérant  que  l'Exposition  internationale  de  cul- 
ture fruitière  de  Saint-Pétersbourg  en  1891,  à  laquelle  la 
France  a  pris  une  part  si  brillante,  a  donné  d'excellents 
résultats,  notamment  en  provoquant  l'abolition  des  mesures 
phylloxériques.  qui  jusqu'alors  interdisaient  l'accès  du  sel 
russe  aux  plantes  de  provenance  Erançaise  : 

«  Considérant  que  de  tous  les  centres  étrangers  les  horti- 
culteurs se  préparent  ostensiblement,  avec  l'appui  de  leurs 
gouvernements! &  envoyer,  l'an  prochain,  leurs  plus  beaux 
produits  à  l'exposition  de  Saint-Pétersbourg  et  que.  dans 
ces  conditions,  la  Frauce  ne  peut,  malgré^l'approche  de  notre 
grande  Exposition  universelle,  se  désintéresser  d'une  mani- 
festation, qui  aura  une  si  grande  importance  au  point  de  vue 
économique  connue  au  point  île  vue  scientifique.   » 

Emet  le  vœu  : 

«  Que  le  Gouvernement  français,  acceptant  l'invitation 
qui  lui  a  été  adressée  par  le  Gouvernement  russe,  prenne 
sous  son  patronage  la  section  française  et  assure  la  parti- 
cipation des  exposants  français  dans  la  mesure  la  plus  large 
possible  en  les  faisant  représenter  officiellement  à  Saint- 
Pétersbourg  et  en  facilitant  le  transport  et  l'installation  de 
leurs  produits.  » 

Le  Syndicat  central  des  Horticulteurs  de  France  a  en 
outre  décidé  de  faire  appel  aux  Syndicats  horticoles  des 
départements,  en  vue  de  concerter  une  action  commune 
destinée  à  assurer  une  large  participation  de  l'Horticulture 
française  à  l'Exposition  de  Saint-Pétersbourg, 

Syndicat  des  Agriculteurs  de  France.  —  Dis- 
penser  le  cultivateur  d'aller  chez  «  l'homme  de  loi  ».  c'est 
le  mettre  à  même 'd'économiser  son  argent  et  son, temps. 
Nos  lecteurs  apprendront  donc  avec  plaisir  qu'un  bureau 
de  consultations  juridiques  fonctionne  au  Syndicat  rentrai 
des  Agriculteurs  de  France  qui,  depuis  douze  ans,  a  rendu 
tant  de  servici  s  à  nos  populations  agricoles. 

Des  jurisconsultes  d'une  entière  compétence  y  donnent, 
à  titre  absolument  gratuit,  des  consultations  écrites  sur 
toutes  les  questions  se  rattachant  au  droit  rural. 

Les  syndicat  régionaux  y  trouventégalement  des  conseils 
éclairés  pour  la  création  d'institutions  d'ordre  économique  : 
caisses  de  secours,  assurances,  sociétés  coopératives,  etc.. 
qui,  depuis  quelques  années,  ont  pris  un  si  grand  déve- 
loppement. 

Disons,  à  ce  propos,  que  les  adhérents  admis  comme 
membres  duSj  tidicatdaiLs  les  trois  derniers  mois  de  l'année 
n'ont  à  payer  aucune  cotisation  pour  l'exercice  en  cours, 
bien  qu'autorisés  à  user  des  services  du  Syndicat  du  jour 
de  leur  admission. 

Les  fruits  de  table  en  Allemagne.  —  D'après  notre 
confrère.  Die  Gartenwelt,  les  pommes  de  table  se  vendaient, 
au  commencement  du  mois,  à  Francfort-sur-Mein  :  Rei- 
nette de  Canaila -,  25  à  37  fr.  50  le  quintal;  Reinette  grise, 


5  fr.  ;  Reinette  Bc 


25  à  31  fr.  25;  Grosse  Reinette 


de  Cassel,  25  fr.  :  Reine  dos  Reinettes,  22  fr.  50  à.  31  fr.  25; 
Borsdorf,  31  fr.  25à37fr.50;  Gratenstcin,  25fr.;  Pépin 
de  Parker,  25  fr.  ;  Reinette  d'Orléans,  25  fr.  ;  Belle  Fleur 
jatine,  37  fr.  ôi)  à  13  fr.  70;  Reinette  Animas.  37  fr.  50; 
Reinette  de  Champagne,  IX  fr.  75  à  25  fr.  :  Sehafsnase, 
15  fr.;  Rouge  de  Stettin,  16  fr.  25;  Rothcr  Eiserapfel, 
[~i  fr.  ôi);  les  poires  faisaient  :  Beurré  Diel,  25  à  31  fr,  25; 
Curé, 20à22  fr.  50 ;  Louise-Bonne,  25 fr.;  Saint-Germain, 
25  fr.  ;  Verte  longue  ou  Mouillebouche,  22  fr.  50. 

Dans  la  seconde  moitié  de  septembre,  les  fruits  de  fable 
se  vendaient  à  Constance  (Allemagne)  :  pommes  et  poires 
précoces,  10  a  15  fr.  les  100  kilogr.  ;  pommes  à  cidre. 
S  fr.  70  à  10  fr.;  poires  à  poiré,  8  fr,  75  à  11  fr;  25;  fruits 
de  table  des  meilleures  qualités,   12  fr.  50  à  15  fr. 

A  propos  de  la  culture  de  l'Acalypha  hispida 
i  A.  Sanderi)  (  1  ).  —  Un  de  qos  correspondants  nous  envoie 
les  renseignements  suivants  au  sujet  de  la  culture  de  cette 
jolie  plante,  l'Acalypha  hispida  (A.  Sandeft)  (1)  : 

«  La  terre  qui  lui  convient  le  mieux  est  un  mélange  de 
terreau  de  feuilles,  de  fumier  et  de  terre  de  gazon  en  parties 
égales.  La  serre  dans  laquelle  cette  plante  doit  être  tenue, 
est  une  serre  tempérée  aussi  claire  que  possible  et  facile  à 
aérer,  afin  de  permettre  à  la  buée  de  se  dissiper  prompte- 
nient  et  d'empêcher  qu'elle  ne  se  dépose  sur  le  feuillage  et 
sur  les  fleurs.  Enfin,  recommandation  importante,  il  ne  faut 
jamais  bassiner.  » 

Les  Orchidées  de  l'Europe  centrale.  — Nousavons 
le  plaisir  d'annoncer  à  nos  lecteurs  que  notre  ami  et  colla- 
borateur, M.  IL  Correvon,  prépare,  pour  paraître  cet  automne, 
un  très  bel  album  des  Orchidées  indigènes  de  l'Europe 
centrale,  avec  56  planches  coloriées  dont  le  dessin  est  excel- 
lent et  la  peinture  très  exacte  et  fort  belle. 

Ces  planches  seront  accompagnées  d'un  texte  approprié, 
contenant  la  description  des  espèces,  leur  mode  de  culture, 
des  renseignements  sur  la  fécondation  des  Orchidées,  etc. 
Son  coût  est  de  IX  francs  pour  les  souscripteurs.  — On 
s  inscrit  chez  l'auteur,  2,  rue  Dancet,  à  Genève. 


EXPOSITIONS   ANNONCÉES 


Paris.  —  Rappelons  que  c'est  du  9  au  14  novembre 
prochain  qu'aura  lieu  l'Exposition  de  Chrysanthèmes,  or- 
ganisée, à  Paris,  par  la  S.  N.  H.  F. 

Langres.  —  La  floraison  des  Chrysanthèmes  s'annon- 
cant  comme  devant  être  tardive  cette  année,  au  moins 
dans  la  région  de  Langres,  le  Conseil  d'administration  de 
la  Société  haut-marnaise  d'horticulture,  de  viticulture  et 
de  sylviculture,  craignant  un  insuccès  pour  l'Exposition 
qui  devait  avoir  lieu  à  Langres,  du  22  au  24  courant,  a, 
dans  sa  séance  du  3  octobre,  décidé  de  renvoyer  la  date 
d'ouverture  de  cette  exposition  au  12  novembre. 

Lille.  —  Rappelons  que  c'est  du  10  au  15  novembre 
qu'aura  lieu  l'Exposition  internationale  de  Chrysanthèmes. 
L'affiche  en  couleurs  annonçant  cette  exposition,  très  artis- 
tiquement composée  et  fort  bien  dessinée,  forme  un  véri- 
table petit  tableau  de  l'aspect  le  plus  engageant. 

Budapest.  —  L'exposition  hongroise  de  fruits,  léeumes 
et  fleurs,  qui  devait  se  tenir  du  !l  au  12  courant,  ainsi  que 
nous  l'avions  annoncé  dans  notre  précédent  numéro,  n'a 
pas  eu  lieu  par  suite  du  deuil  général  provoqué  par  l'as- 
sassinat de  l'Impératrice  d'Autriche.  Cette  exposition  a  été 
remise  à  l'année  prochaine  ;  la  date  en  sera  ultérieure- 
ment indiquée. 

Moulins.  —  En  raison  du  retard  présenté  cette  année 
dans  la  lloraison  des  Chrysanthèmes,  l'Exposition  orga- 
nisée par  la  Société  d'horticulture  de  l'Allier  et  annoncée 
pour  les  3,  4,  5  et  6  novembre,  est  remise  aux  10,  11,  12  et 
13  du  même  mois.  Les  demandes,  adressées  à  M.  le  Secré- 
taire-général de  la  Société,  seront  reçues  jusqu'au  1  no- 
vembre. 

Genève.  —  Du  l'i  au  20  juin  1899.  —  Exposition  inter- 
nationale d'horticulture,  organisée  par  la  Société  helvé- 
tique d'horticulture  de  Genève.  —  Adresser  les  demandes 
à  M.  John  Wolf,  secrétaire  général  au  Davillon,  par  le 
Grand-Saconnex  (Genève). 

(  1  ) Le  Jardin.  1898,  n"  26».  272  et  278,  pages  135,  17S  et  273,  fig. 

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\\)  L,a  jarain,  io»a,  n  -  zo»,   a/; 
noire  et  planche  en  couleurs» 


308 


LE   JARDIN 


NOMS 

DES   CORRESPONDANTS 

Ruelle,  chef  de  culture. 

P.  Galles,  régis,  à  Cheminière.s. 

Laurens  fils  aine,  mnd-grainr. 

Plumerè,  horticulteur. 

Lénault-Huet,  pépin., à  Ussy. 

Patrolin,  horticulteur. 

G.  Bertuelot,  horticulteur. 

Brunel-Tholozan,  horticult. 

H.  Blin,  public'"  agric.  et  hort. 

Poirier,  amateur. 

J.  Mahot,   chef  de  culture  au 

(irand-Resto. 
PicOré,  prof,  de  la  Soc.  d'hort. 
J.-R.  Deleuil,  hort.  à  Hyères. 
Favreau,  horticulteur. 

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Amie.  .    .    . 
Aveyron.    . 
Territoirede 
Belfort.  . 
Calvados.    . 
Cher.  .   .   . 
Deux-Sèvr. 
Gard.  .    .    . 
Loir-et-Cher 
Maine-et-L' 
Morbihan. . 

M  "-et-Mos" 
Var  .... 
Vendée.  .   . 

Notre  Enquête  sur  la  Récolte  des  Fruits  en  France 

EN    1898 

Nouvelles  des  Départements. 

{Voir  le  tableau  ci-contre.) 

Castelnaudary  et  Liraoux  (Aude).  —  Les  arbres  à 
floraison  précoce  n'ont  presque  rien  donné  par  suite  du 
climat  très  variable  de  la  région.  —  Les  Amandiers  étaient 
en  pleine  floraison  le  10  janvier  et  les  Pêchers  le  15  février 
Le  20  mars,  il  gelait  à—  4°.  Tout  ce  qui  n'a  pas  été  abrité  a 
été  perdu.  P.  G. 

Bourges  (Cher).  —  Les  prunes,  très  abondantes,  sont 
transformées  ici  en  pruneaux  délicieux  ou  en  alcool  très 
recherché.  Les  poires  et  pommes  sont  expédiées  par 
wagons  complets  de  la  station  fruitière  du  canton  de  Saint- 
Martin  d'Auxigny.  P. 

Niort  (Deux-Sèvres).  —  Les  récoltes  ont  assez  souffert 
de  la  chaleur.  Néanmoins  les  pommes  de  table  donnent  une 
récolte  moyenne  ;  les  pèches  de  plein  vent,  dans  certaines 
contrées,  sont  assez  bonnes,  ainsi  que  les  prunes.  Les  rai- 
sins de  table  ont  donné  une  récolte  assez  bonne  et  les  rai- 
sins de  cuve,  une  bonne  récolte  moyenne.  G.  B. 

Nîmes  (Gard).  —  Année  exceptionnellement  mauvaise  à 
cause  des  gelées  tardives  et  de  la  grêle.  B.  T. 

Blois  (Loir-et-Cher).  —  En  raison  de  la  sécheresse 
extraordinaire  de  cette  année,  la  récolte  des  fruits  s'est 
faite  dans  de  mauvaises  conditions.  —  Les  pêches,  les 
abricots  et  les  poires  n'ont  pu  atteindre  leur  complète  matu- 
rité. On  a  constaté,  sur  bon  nombre  de  points,  des  fruits 
tavelés  et  gercés.  —  Le  raisin  est  riche  en  sucre,  mais  il 
eût  été  bien  plus  riche  encore  si  la  sécheresse  n'avait  pas 
été  aussi  persistante.  La  petite  pluie  du  30  septembre  a 
cependant  fait  du  bien  à  la  Vigne,  et  cela  d'une  façon  très 
appréciable.  Les  vendanges  ont  été  commencées  par  les 
Cotet  Gamay  ;  \e  Grollot  de  Cinq-Mars  ne  sera  cueilli  que 
vers  le  15  octobre.  Qualité  bonne,  quantité  moyenne.  —  Le 
Cèphe  a  causé  des  ravages  assez  sérieux  sur  les  Poiriers, 
dans  quelques  localités.  —  La  récolte  des  fraises  a  été 
excellente.  —  Celle  des  noix  généralement  bonne.  —  Le 
raisin  de  table  est  assez  abondant.  —  En  somme,  la  pro- 
duction fruitière,  dans  le  département,  est  précaire  cette 
année,  surtout  en  ce  qui  concerne  les  poires,  les  pommes, 
les  pèches  et  les  abricots.  II.  B. 

Baugé  (Maine-et-Loire).  —  La  récolte  a  été  compromise 
par  la  grêle.  P. 

Pontivy  (Morbihan).  —  Très  peu  de  fruits  à  couteau 
dans  le  département.  J.  M. 


Un  nouvel  ennemi   des  Jardins 


LA  BRUCHE  DU  HARICOT 

(Bruchus  irresectus) 


M.  Forgeot  nous  apportait,  il  y  a  quelques  jours,  lies 
Haricots  (Noir  de  Belgique)  provenant  de  Saint-Remyde 
Provence  et  complètement  bruches.  C'est  la  première  luis 
que  le  fait  nous  était  signalé,  et  si  nous  avions  vu  souvent 
des  Pois  ainsi  attaqués,  il  ne  nous  avait  pas  encore  été 
donné  d'observer  la  même  chose  sur  le  Haricot. 

Soumis  à  l'examen  des  entomologistes  du  Muséum,  l'in- 
secte a  été  reconnu  pour  le  Bruchus  irresectus.  Voici  la 
note  que  M.  Lesnè,  avec  son  obligeance  habituelle,  a  bien 
voulu  nous  communiquer  à  ce  sujet  : 

«  Les  Haricots  remis  au  Laboratoire  d'Entomologie  sont 
attaqués  par  le  Bruchus  irresectus  Faohr,  (Synonyme 
/>'.  obtectus  Say).  Celte  espèce,  dont  l'introduction  en 
France  est  assez  récente,  est  originaire  de  l'Amérique  du 
Nord,  d'où  elle  s'est  répandue  dans  une  partie  de  l'Amé- 
rique du  Sud,  puis  en  Europe,  lui  France,  elle  se  reproduit 
maintenant  dans  plusieurs  régions.  » 

Ajoutons  que  les  cultivateurs  provençaux  commencent 
ii  se  plaindre  fortement  des  ravages  de  cet  ennemi,  d'appa 
rition   récente  cependant. 

C'est  un  nouveau  cadeau  de  l'Amérique  du  Nord,  ajouté 
à  beaucoup  d'autres  dont  le  besoin  ne  se  taisait  nullement 

Si'lll  il'. 

L.  11. 


LE  JARDIN 


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Une  bonne  Plante  à  Feuillage  ornemental 

LE    MONTANOA    HERACLEIFOLIA    Brong. 

Dans  l'ornementation  des  jardins,  à  côté  des  plantes 
employées  pour  l'éclat  et  l'abondance  de  leurs  fleurs,  d'autres 
sont  admises  pour  la  beauté  de  leur  port  et  pour  la  gran- 
deur, la  forme  et  la  couleur  de  leur  feuillage.  Ces  dernières, 
dites  h,  feuillage  ornemental,  ne  sont  pas  toujours  les  moins 
intéressantes.  Bien  qu'en  général  leur  floraison  soit  insi- 
gnifiante ou  même  nulle,  il  en  est  de  tout  aussi  précieuses 
que  les  plantes  florales  et  qui  rendent  autant  de  services 


jour  la 

garniture  d( 

s   jardins. 

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Fig.  131.  —  Monianoa  heracleifolia. 

(D'o|itxjs  une  photographie  prise  au  Jardin  des  Plantes). 

Certaines  d  entre  elles,  remarquables  par  leur  rapide 
accroissement,  leur  bonne  tenue,  la  forme  et,  le  bel  aspect 
de  leur  feuillage,  s'emploient  très  avantageusement  dans 
la  composition  des  grandes  plates-bandes;  en  même  temps, 
elles  produisent  un  superbe  effet  en  exemplaires  isolés. C'est 
précisément  le  cas  du  Montanoa  ou  Montagnœa  heraclei- 
folia Brong.,  encore  appelé  M.  bipinnatifida  Koch. 

Cette  plante,  originaire  du  Mexique,  fut  introduite  en 
1845  ;  elle  est  à  tige  quadrangulaire,  d'abord  simple,  puis 
ramifiée  et  arborescente  par  la  suite  ;  elle  atteint  aisément, 
dès  la  1"  année,  plus  de  ~>  m.  de  haut.  Ses  feuilles,  d'une 
grandeur  et  d'une  forme  peu  ordinaires,  sont  seabres,  oppo- 
sés, par  deux,  pétiolées  et  profondément  et  curieusement 
sinuées-lobées;  à  leur  complet  développement,  elles  attei- 
gnent une  longueur  de  0"',liÛ  à  0™,70  et  une  largeur  de0™,50 
àOu6Ô;  leur  pétiole,  muni  de  stipules  à  sa  base,  est  on 
forme  de  gouttière  et  a  une  longueur  de  0"\18  à  0m,20.  La 
floraison  a  lieu  en  hiver. 

Employée  autrefois  dans  les  jardins  de  la  ville  de  Paris, 
cette  plante,  malgré  ses  qualités,  fut  abandonnée  on  ne  sait 
pourquoi,  car  elle  mérite,  autant  et  plus  que  telle  et  telle 
autre,  les  honneurs  de  la  culture  dans   les  grands  jardin 


tout  au  moins.  Beauté'  du  port,  harmonie  îles  proportions, 
rare  élégance  et  originalité  d'un  feuillage  bizarrement  dé- 

i  oupéet  gracieuse nt  incliné,  rapidité  du  développement  : 

autant  de  qualités  qui  permettent  au  Montanoa  do  riva- 
liser, avantageusement,  avec  beaucoup  de  plantes  couram- 
ment employées  aujourd'hui,  tels  les  Ferdinanda,  Wigan- 
dia,  etc.,  qui.  san-<  toutefois  être  à  dédaigner,  loin  de  là, 
ont  l'aspect  plutôt  un  peu  lourd  que  réellement  élégant. 

Bien  que  très  vigoureuse,  cette  espèce,  de  même  que  ses 
rivales  de  même  emploi,  a  l'inconvénient  de  ne  pouvoir 
supporter  nos  hivers,  aussi  doit-on  la  rentrer  à  l'approche 
des  gelées  pour   ne    la   sortir  qu'en   mai.  On   multiplie  le 

Montanoa  on  décembr i  janvier  en  serre,  au  moyen  de 

boutures  prises  sur  les  vieux  pieds.  Il  exige  une  terre  plutôt 
lésère,  mais  très  riche  en  matières  nutritives. 

G.  LAYÉ. 


Quelques  mots  sur  les  Mirabelliers 

La  mirabelle,  celte  prune  si  estimée,  est  un  fruit  essrn 
tiellement  lorrain,  et  messin  en  particulier. 

Nous  disons  lorrain,  car,  en  dehors  de  la  Lorraine,  on 
rencontre  bien  rarement  des  Mirabelliers  dans  les  vergers, 
ce  qui  est  très  regrettable  ;,-mssi  espérons-nous  queces  quel 
.pics  lignes  engageront  les  planteurs  à  en  essayer  la  culture. 

Ce  fruit  est  l'objet  d'un  commerce  assez  considérable  et 
la  production  étant,  en  général,  bien  inférieure  aux 
demandes,  les  prix  sont  assez  rémunérateurs.  Certaines  loca- 
lités des  environs  de  Metz  possèdent  des  champs  entiers 
plantés  exclusivement  de  Mirabelliers,  aussi  est-ce,  pour 
ces  villages,  une  véritable  source  de  revenus. 

La  mirabelle  n'est  pas  seulement  recherchée  comme  fruit 
de  table,  niais  (die  l'est  aussi  pour  conserves,  confitures  et 
pour  sécher  ;  elle  produit,  en  outre,  une  eau-de-vie  des  plus 
fines  et  très  appréciée. 

La  variété  dite  de  Nancy,  grâce  à  la  vigueur  et  à_  la 
nature  peu  difficile  de  l'arbre  qui  la  produit,  est  cellequi  se 
rencontre  le  plus  fréquemment  dan  s  les  vergerset  les  jardins. 

Celle  dite  de  Metz  reste  localisée  dans  quelques  villages 
-il  nés  sur  les  coteaux  de  la  rive  gauche  delà  Moselle,  prés 
de  Metz,  où  elle  se  plaît  tout  particulièrement. 

A  part  les  deux  variétés  précitées,  il  en  existe  plusieurs 
autres  qui,  quoique  méritantes,  sont  peu  cultivées.  Les 
suivantes  sont,  à  noire  a\  is.  les  plus  recoin mandables  : 

Mirabelle  de  Mets.  —  Fruit  petit,  sphérique,  jaune  mar- 
bré de  rouge.  Chair  jaune,  très  sucrée,  parfumée,  excellente. 
Maturité  :  seconde  quinzaine  d'août.  Petit  arbre  extrême- 
ment fertile,  à  rameaux  courts,  à  mérithalles  rapprochés, 
houilles  petites,  d'un  vert  très  foncé  presque  noir. 

Mirabelle  deNancy  (M.  double).  —  Fruit  presque  moyen, 
subsphérique,  jaune  marbré  de  rouge.  Chair  jaune,  très 
sucrée,  de  première  qualité.  Maturité  :  seconde  quinzaine 
d'août.  Arbre  plus  vigoureux  et  de  plus  grandes  dimensions 
que  le  précédent.  Presque  aussi  estimée,  pour  consommera 
la  main  et  même  en  tartes,  que  la  Mirabelle  de  Met;,  cette 
variété  l'est  beaucoup  moins  pour  conserves,  dans  lesquelles 
elle  n'offre  ni  la  finesse,  ni  la  transparence,  ni  l'abondance 
de  sucre  qui  caractérisent  la  véritable  Mirabelle  de  Mets. 

Mirabelle  précoce.  —  Fruit  petit,  ovale-arrondi,  jaune 
unicolore.  Chair  jaune,  de  première  qualité.  Maturité  :  mi- 
juillet.  Petit  arbre,  peu  vigoureux,  à  rameaux  grêles. 

Mirabelle  île  Flot-oto.  —  Fruit  presque  moyen,  à  peu  près 
analogue  à  celui  de  la  Mirabelle  de  Nancy,  mais  moins 
coloré  et  un  peu  moins  sucré.  Maturité:  seconde  quinzaine 
de  juillet.  Arbre  vigoureux,  très  fertile.  Pour  la  culture  de 
péculation,  cette  variété  est  préférable  à  la  Mirabelleprè- 
coce,  qui  est  trop  peu  vigoureuse. 

Mirabelle  double  de  Herrenhausen.  —  Fruit  presque 
moyen,  d'un  beau  jaune  marbré  de  ronge.  Chair  jaune,  très 
sucrée  et  parfumée.  Maturité:  seconde  quinzaine  de  sep- 
tembre. Arbre  vigoureux,  très  fertile.  Précieuse  variété,  très 
peu  connue,  d'aussi  bonne  qualité  que  la  Mirabelle  double. 
arrivant  à  maturité  lorsque  cette  dernière  est  complètement 

passée.  F.  JOUIN. 

i  Pépinières  Simon- Louis  frères) 


310 


LE    JARDIN 


Piaules  nouvelles  ou  peu  connues  I 

QUELQUES    ROSIERS 

La  section  Synstylœ  du  genre  Rosa  s'est  enrichie,  depuis 
quelques  années,  d'un  certain  nombre  d'espèces  qui  sont,  à 
divers  points  de  vues,  dignes  d'attention.  Les  unes  sont, 
pour  leur  mérite  ornemental,  de  celles  qu'il  faut  rechercher 
pour  peupler  nos  jardins,  les  autres,  parleur  singularité,  ne 
peuvent  manquer  d'intéresser  les  amateurs  ;  à  ces  deux 
groupes,  appartiennent  les  Rosa  Luciœ,R.  Wichuraianael 
R.  Watsoniana.  originaires  du  Japonetqui  viennent  s,,  pia- 
cerprès  des  Rosa  multijlora,  R:  moschata  et  R.anemonœ- 
flora  qui  ont  leur  berceau  d'origine  en  Extrème-Asie.  Bien 
et  nettement  caractérisées  par  l'agglomération  des  styles  en 
une  colonne  plus  ou  moins  saillante,  les  Roses  de  cette 
section  sont  représentées  en  France  par  les  Rosa  aroensis 
et  R.  semperrieens  qui  ont  donné  naissance  à  des  produits 
horticoles  tels  que  les  Rosiers  Ayrshire,  la  Rose  Félicité 
Perpétue,  etc.  Actuellement,  on  en  connaît  11  espèces  dont 
une  américaine,  le  Rosa  setigera,  dont  la  culture  s'est  em- 
parée en  produisant  des  formes  horticole  assez  nombreuses. 

Des  trois  Rosiers  dont  nous  voulons  parler,  le  Rosa 
Wichuraiana  est  le  plus  connu,  bien  qu'il  ne  soit  pas  en- 
core  bien  répandu.  Il  a  été  décrit,  en  1887,  par  M.  Crépin,  le 
célèbre  rhodologue  de  Bruxelles,  sur  des  échantillons  ré- 
eoltés  eu  ('bine  et  au  Japon.  Siebold  l'avait  anciennement 
recueilli  au  cours  de  ses  yoyages,  mais  il  l'avait  confondu 
avec  le  Rosa  semperrivens.  MM.  Franche!  et  de  Roche- 
brune  ne  l'avaient  pas  distingué  de  leur  Rosa  Luciœ.  C'esl 
assez  dire  les  affinités  que  présente  cette  espèce  de  Rose.  Du 
Rosa  multijlora,  plus  connu  dans  le  monde  horticole  sous 
le  nom  de  Rosa  polyantha,  elle  se  distingue  par  ses  pé- 
doncules  et  ses  réceptacles  florifères  glabres  et  très  rarement 
glanduleux,  tandis  que,  dans  l'autre  espèce,  ils  soûl  généra- 
lement pubescents  et  plus  ou  moins  couverts  dé  glandes.  Les 
boutons,  la  corolle  et  les  réceptacles  fructifères  sont  égale- 
ment plus  gros  dans  le/?.  Wichuraiana.  Les  feuilles  sonl 
plus  rpaiss,.s  que  dans  le  Rosa  Luciœ.  très  luisantes  sur  le 
vif,  toujours  glabres,  presque  toujours  composées  il,,  neuf 
folioles  plus  larges,  plus  courtes  et  plus  obtuses.  Les  Heurs 
sont  d'un  blanc  de  lait  très  pur.  Mais  ce  qui  sépare  le  plus 
nettement  ces  deux  Rosiers,  c'est  la  direction  de  leurs  tiges. 
Elles  sont  en  effet  normalement  couchées  dans  le  R.  Wi- 
churaianaet.  quelquefois  même,on  voit  les  rameaux  florifères 
donner  naissance  à  des  racines.  Des  échantillons  cultivés  à 
Munden,  dans  les  jardins  del'Académie  forestière,  avaient. 
au  bout  de  très  peu  de  temps,  produit  des  tiges  couchées  sur 
le  sol  et  longues  déplus  île  cinq  mètres.  Ce  caractère  de 
prostration  n'est  que  très  accidentel  dans  les  Rosiers  de  ce 
groupe,  dans  les  Rosa  artensis,  R.  semperi  itens  et  R.  Luciœ 
tandis  que.  dans  la  plante  dont  nous  parlons,  on  le  rencontre 
constamment.  Ajoutons  que  l'inflorescence  esl  pyramidale, 
pauciflore,  rarement  très  multiflore,  que  la  corolle  est 
grande,  la  colonie  formée  par  la  cohérence  des  styles,  allon- 
gée et  pubescente,  que  les  boulons  courts,  ovoïdes,  sont,  at- 
ténués en  pointe  courte. 

Le  Rosa  Wichuraiana  se  rencontre  dans  les  cultures  eu- 
ropéennes ;  il  ne  parait  pas  en  être  de  même  du  Rosa  Lu- 
eur, bien  \disin  du  précédent,  mais  qui,  outre  le  caractère 
de  direction  des  tiges,  présente  un  ensemble  de  différences 
capables  d'en  faire  une  espèce  spéciale  présentant  surtout 
des  affinités  a \  ee  le  Rosa  multijlora.  Il  est  originaire  de  la 
('bine  et  du  Japon  et,  c'est  en  1871  que  MM.  Franche!  ci  de 
Roi  -la-brune  le  décrivirent,  en  y  comprenant  un  certain 
nombre  de  variétés  qui,  pour  la  plupart,  doivent  être  ratta- 
chées au  Rosa  Wichuraiana.  Le  Rosa  Luciœ,  nettement 
circonscrit  et  tel  que  le  comprend  M.  Crépin,  s'éloigne  de 
la  Rose  multiflore  par  ses  feuilles  ovales,  arrondies  à  la 
base,  les  stipules  brièvement  dentieulées,  les  sépales  exté- 
rieurs ordinairement  entiers,  les  styles  pubescents:  du  Rosa 
Wichuraiana  par  les  pédoncules  à  bractéoles  basilaires. 
De  plus,  les  fleurs  sont  ,-i«.v  petites  et  les  pétalesassez  sou- 
vent rosés.  Les  feuilles  ramuseûlaires  moyennes  sont  habi- 
tuellement composées  de  T  folioles,  tandis  que  celles  du  R. 
Wichuraiana  en  ont  presque  toujours  9.  Résumons  donc  les 


,,  caractères  de  ces  deux  Rosiers  :  Rosa  Wichuraiana,  pé 
donculesà  bractéoles  non  basilaires;  feuilles  à  neuf  folioles 
-labres  obovales  ou  suborbiculaires  ;  bractées  primaires 
foliacées  au  sommet,  persistant  a<siv  longtemps;  stipules 
assez  profondément  dentées;  Rosa  Lu  cite,  pédoncules  à  brac- 
téoles  basilaires.  feuilles  à  sept  folioles  ovales,  arrondies  à 
la  ba.se:  bractées  primaires  non  foliacées  au  sommet, 
promptement  caduques,  stipules  brièvement  dentieulées. 
De  tous  den\.lei?os«  multijlora  s'éloigne  par  ses  folioles 
pubeseentes  et  ses  styles  glabres. 

L'autre  espèce  qu'il  nous  reste  à  décrire  est  extrêmement 
remarquable  et  n'a  avec  celles  qui  précèdent  que  dés  rap- 
ports très  éloignés,  le  Rosa  Watsoniana,  cultivé  au  Japon 
et  décrit  par. M.  Crépin  en  1881*.  L'inflorescence  est  pyra- 
midale et  fournie,  composée  de  petites  fleurs  à  odeur  d'o-il- 
let  :  lesbraetées  sont  caduques  après  l'an  thèse  :  les  pédoncules 
articulés  à  la  base,  munis  de  petites  bractées  membraneuses  : 
les  boutons  ovoïdes,  brièvement  atténués  ;  les  sépales  entiers, 
étroits:  la  corolle  ne  dépasse  guère  1(1  à  12  millimètres  de 
largeur;  les  pétales  bbovales,  roses  ou  blancs;  la  colonne 
des  st\  les.  très  mince  et  allongée, est  glabre:  les  feuilles  sont 
1res  allongées, à  folioles  lancéolées, étroites  ou  linéaires,  très 
entières,  tics  longuement  atténuées,  un  peu  poilues.  C'est  du 
Rosa  anemonœfloi-a  que.se  rapproche  ce  Rosier  qui  se  dis- 
tingue à  première  vue.  ainsi  que  nous  avons  pu  nous  en 
assurer  sur  les  échantillons  vivants  présentés.à  la  Société 
d'horticulture  nationale  par  M.  Maurice  de  Vilmorin,  par 
ses  folioles  remarquablement  étroites  et  allongées  puis- 
qu'elles peuvent  mesurerde  :îà  7  millimètres  sur  1  à  3  déci- 
mètres, très  entières  et  ses  fleurs  exceptionnellement  petites, 
environ  ô  fois  plus  que  celles  du  R.  anemonœflora. 

hesRosa  Wichuraiana  et,  R.  Watsoniana  constituent 
deux  icc  rues  des  pi  us  intéressantes  pour  nos  cul  turcs.  Les  tiges 
couchées  du  premier  en  font  un  arbuste  éminemment  déco- 
ratif pour  les  jardins   de  rocaille;  les  Heurs  nombreuses  et 

les  feuilles  curieuses  du  second  le  fei t  rechercher  comme 

Rosier  bizarre  au  même  titre  que  le  Rosa  Hardyi,  le  Rosa 
cymbœfolia  et  d'autres  espèces  analogues. 
'  P.  IIARIOT 

Congrès  pomologique  de  France 

La  10e  session  du  Congrès  pomologique  de  France  a  eu 

lieu,  les  15  et  1(3  septembre,  à  Dijon,  sous  les  auspices  de  la 
Société  d'horticulture  et  de  viticulture»  de  la  Cote  il  I  h-. 

Après  le  discours  de  bienvenue,  prononcé  par  M.  Piot, 
sénateur,  président  de  la  Société  d'horticulture  et  de  viti- 
culture de  la  Côte-d'Qr  et  la.  réponse  de  M.  de  la  Basiic. 
président  de  la  Société  pomologique  de  France,  il  fut 
procédé  à  la  formation  du  bureau  qui  fut  ainsi  constitué: 

Présidents  d'honneur  :  M.  M.  Piol  et  de  la  Bastie  ;  Pré- 
sident titulaire:  M.  Fernand  Jamin  ;  Vice-Présidents  r 
M. M.  Charles  Balte!.  Châtenay,  Luizet,  .1.  Nanot,  Félix 
Salmt  et  Vaucher  ;  Secrétaire-général  :  M.  Cusin;  Secré- 
taires-adjoints: MM.  Bonnamour,  Boucher,  Lecointe  et 
Pingeon  ;  Trésorier  :  M.  R.  de  Veyssière  ;  Trésorier- 
ait jiu ut  :  M.  Bizet. 

M.  Jamin  prit  alors  place  au  fauteuil  de  la  présidence 
et  M.  Cusin  donna  lecture  de  la  correspondance,  des  envois 
de  fruits,  etc.. 

Puis  la  médaille  d'or,  décernée  chaque  année,  comme 
récompense,  à  un  membre  de  la  Société  pomologique  dont 
les  travaux  ont  été  utiles  à  la  science  pomologique.  fut 
votée  à  M.  Bonnamour,  chef  de  culture  chez  M.  Luizet. 

L'Assemblée  décida  ensuite,  sur  la  proposition  de 
M.  Châtenay,  que.  dans  le  but  de  faciliter  le  choix  des  va- 
riétés fruitières,  elles  seraient  désormais  divisées  en  sec- 
tions :  fruits  d'amateurs,  fruits  d'apparat,  fruits  à  cuire,  etc. 

Une  autre  importante  décision  a  aussi  été  prise,  c'est  que. 
aucun  fruit  ne  pourra  être  adopté  par  le  Congrès  avant 
cinq  ans  d'étude  et  trois  ou  quatre  ans  de  dégustation. 

Puis  les  fruits  suivants  ont  été  adoptés  par  le  Congrès  : 
Pèche  Rouriti  ne  :  Nectarinede  Coosu  ;  Poire  De  la  Fores- 
terie; les  suivants  ont  été  mis  à  l'étude:  Pêche  Superbe 
de  Trècoux ;  Pomme  Candile  Sinape  ;  Poire  Bergamotte 
Renée  ;  Poire  La  Vendéenne  ;  Poire  Bon-Chrétien  Bonna- 


LE    JARDIN 


311 


mour  .  Foin'  Mère  Psrrier  :  Poire  Belle  GuèroVndaise; 
Raisin  Chasselas  de  Charlerie. 

Les  fraises  suivantes  ont  été  mises  à  l'étude: 

Fraisiers  a  gros  fruits-;  Docteur  Morère,  Jucunda, 
Marguerite,  Vicomtesse  Hèricart  <lc  Thury,  Sir  Joseph 
Paxton,  Bot/a!  Souvereign,  Général  Chanstj,  Noble,  Doe- 
teur  Hogg,  Victoria,  Lattis  Vilmorin,  Admirai  Dundas, 
Eléanor,  Princesse  Rot/air,  Triomphe  de  Liège,  Monsei- 
gneur Fournier,  Sharpless  et  Sir  Charles  Napier: 

Fraisiers  a  gros  fruits  remontants.  —  Saint-Joseplt 
et   Orègon. 

Fraisiers  des  quatre-saisous.  —  Gaillon.  à  fruits 
rouges,  La  Généreuse,  Belle  de  Mcaux,  Quatre-saisons 
améliorer.   Blanche  d'Orléans  et  Berger. 

Enfin,  après  lecture  du  rapport  sur  l'état  des  finances 
de  la  société,  rassemblée,  sur  la  proposition  de  M.  Vau- 
eher,  a  décidé  que  la  11e  session  du  Congrès  pomologique 
lirait  lieu  en  1899,  à  Genève.  G.   Y. 


ARBORICULTURE  FRUITIERE 


LE    FRUITIER 


Diver3  genres  de  fruitiers.  —  Leur  installation' 

Le  fruitier,  qui  est  le  local  où  les  fruits  sont  rentrés  en 
attendant  l'époque  de  leur  maturité  complète,  doit  être 
construit  de  telle  sorte  que  les  fruits  s'y  trouvent  placés  dans 
les  conditions  les  plus  favorables  aune  longue  conservation. 

Le  but  à  atteindre  est  donc  que  la  maturation  s'effectue  le 
plus  lentement  possible,  afin  qu'elle  se  prolonge  très  long- 
temps, sans  que  cela  nuise  aux  autres  qualités  des  fruits. 
Ceci  est  de  la  plus  haute  importance,  non  seulement  pour 
l'amateur  qui  destine  ses  fruits  à  sa  consommation,  mais 
aussi  et  surtout,  pour  le  producteur  qui  vend  ses  fruits 
d'autant  plus  chers,  qu'il  les  a  conservés  plus  tard.  Ce 
résultat  est  obtenu,  d'une  manière  plus  ou  moins  complète, 
dans  un  fruitier  ayant  toutes  les  qualités  requises,  c'est-à- 
dire  réunissant  les  conditions  suivantes  : 

1°  Que  la  température  intérieure  soit  constante  et  se 
maintienne  entre  2  et  7",  même  parles  plus  grands  froid-,  et 
cela  sans  l'aide  de  chauffage.  On  conçoit  en  effet  qu'une 
température  plus  élevée  favorise  la  maturation  en  activant 
les  réactions  chimiques.  D'un  autre  côté,  la  chaleur  pro- 
duite artificiellement  par  un  calorifère,  est  funeste  aux  fruits, 
les  l'ait  se  rider  et  perdre  par  conséquent  de  leur  valeur. 

2°  Que  l'atmosphère,  sans  être  trop  sèche,  ne  soit  cepen- 
dant pas  humide;  que  cet  état  soit  obtenu,  autant  que  pos- 
sible, sans  l'aide  de  la  ventilation  ou  bien  que  la  ventila- 
tion, si  elle  est  nécessaire,  ne  se  produise  jamais  directement 
sur  les  fruits.  Une  aération  excessive  a  le  même  inconvé- 
nient que  le  chauffage  ;  d'autre  part,  une  trop  grande  humi- 
dité favorise  la  fermentation  et,  par  suite,  avance  l'époque 
de  maturité.  L'humidité  prolongée  est  favorable  au  déve- 
loppement, sur  l'épidémie  des  fruits,  de  cryptogames  com- 
mençant par  former,  au  début,  de  petites  plaques  superfi- 
cielles, puis,  dans  la  suite,  de  véritables  taches  entraînant 
la  décomposition. 

3U  Qu'il  règne,  autant  que  possible,  une  obscurité  com- 
plète, car  on  sait  que  la  lumière  est  favorable  à  la  fermen- 
tation et  aux  réactions  chimiques. 

Or,  voici  comment  il  faut  établir  le  fruitier,  pour  qu'il 
réunisse  ces  diverses  conditions  : 

L'ne  construction  spéciale,  faite  au  nord  de  l'habitation, 
par  exemple,  sur  un  terrain  surélevé  naturellement  ou  arti- 
ficiellement, est  toujours  préférable.  Les  murs,  très  épais, 
ayant  -1  mètres  d'élévation,  sont  percés,  à  hauteur  d'homme, 
d'ouvertures  rapprochées  de  3  mètres  environ  et  fermées 
par  des  châssis  à  charnières.  A  l'intérieur,  un  mur  de 
refend  faisant  le  tour  du  local  à  0m6Û  du  premier,  est 
construit  avec  des  briques  mises  sur  champ  et  placée 
de  façon  à  ce  que  le  dernier  rang  ne  touche  pasle  plafond,  afin 
qu'il  reste  environ  0nlÛ5  d'intervalle.  Cette  dernière  dispo- 
sition a  pour  but  de  permettre  à  l'air,  venant  du  dehors 
par  suite  de  l'ouverture  des  châssis,  de  ne  passer  à  l'inté- 
rieur, qu'après  avoir  séjourné  dans  le  couloir  formé  par  .les 


deux  murs  et  s'être,  eu  ■  plein  ne  -.  .i-tt-,  adouci  avant  son  en 
trée  dans  le  fruitier  proprement  dit. 

Voyons  l'installation,  a  l'intérieur,  des  tablettes  ou  des 
gradins  devant  supporter  les  fruits.  Par  économie,  on  éta- 
blit des  tablettes  en  planches  superposées  a  0°30  les  unes 
des  autres.  Les  gradins  à  claire-voie  sont  d'un  prix  de  revient 
plus  élevé,  mais  préférables  sous  tous  les  rapports  ;  il  ne  faut 
donc  pas  hésitera  faire  la  dépense  nécessaire  à  leur  instal- 
lation. Les  matériaux  servant  à  la  construction  de  ces  gra- 
dins doivent,  de  préférence,  être  en  pitch-pin. 

A  défaut  d'une  construction  spéciale-,  une  cave,  un  gre- 
nier, une  chambre,  etc.,  peuvent  faire  l'office  de  fruitier, 
pourvu  que  ces  locaux  remplissent  les  conditions  énumé- 
rées  plus  haut. 

l'ourles  amateurs  ne  récoltant,  chaque  année,  qu'une  pet  i  le 
quantité  de  fruits,  le  fruitier  imaginé  par  Mathieu  de  Dom- 
baslé  est  suffisant.  Il  est  formé  de  caisses  nés  plates  super- 
posées ci  se  servant  mutuellement  de  couvercle.  Les  fruits 
sont  déposés  à  raison  de  un  lit  par  caisse  ;  ces  caisses  sont 
facilement  maniables  au  moyen  de  poignées  clouées  aux 
deux  extrémités.  Ce  fruitier  tient  peu  de  place  et  peut  être 
facilement  abrité  contre  la  gelée  ;  il  doit,  d'ailleurs,  être 
placé  dans  une  pièce  présentant  les  avantages  d'un  fruitier 
proprement  dit.  In  placard  est  également  un  bon  fruitier, 
lorsqu'il  se  trouve  dans  les  mêmes  conditions. 

Les  fermiers  de  mon  pays  ont  un  excellent  moyeu  de 
conserver  leurs  poires  et  leurs  pommes,  qu'ils  placent  au 
grenier  au  milieu  du  tas  de  blé  en  grain.  Ainsi  soustraits 
aux  influences  atmosphériques;  ces  fruits  se  conservent  fort 
tard  en  saison.  lime  souvient  encore  de  la  délicieuse  sa- 
veur des  bonnes  Reinettes  ainsi  conservées;  dont  on  nié 
gâtait,  au  temps  de  ma  plus  tendre  enfance  ! 

Conservation  du  raisin. 

Le  raisin  se  conserve  sur  pied  ou  au  fruitier.  La  conser- 
vation sur  pied  est  celle  qui  est  employée  pour  la  Vigne  en 
serre  ou  plantée  le  long  d'un  mur  bien  abrité.  On  arrive, 
dans  ce  cas,  en  enveloppant  chaque  raisin  dans  un  sac  en 
papier,  aie  coriservèr'f rais  jusqu'en  décembre. 

Au  fruitier,  on  conserve  le  raisin  de  deux  façons  :  à  rafle 
sèche  ou  à  rafle  verte.  Pour  l'une  ou  l'autre  méthode,  les 
grappes  sont  choisies  parmi  les  plus  belles  ayant  subi  le 
cisëlîement;  la  cueillette  en  est  faite  vers  la  fin  d'octobre,. 

Lorsqu'il  s'agit  de  la  conservation  à  rafle  sèche,  les  grappes 
sont  étendues  sur  des  tablettesgarnies  de  feuilles  de  Fougères 
sèches,  ou  bien  elles  sont  suspendues,  au  moyen  de  petits 
crochets  en  S,  à  des  cercles  ou  à  des  cadres  spéciaux  accro- 
chés eux-mêmes  au  plafond'. 

Un  moyen  excellent  est  celui  ci  :  La  grappe  est  coupée 
avec  une  partie  du  sarment  qui  la  porte  et  dont  on  en- 
duit chaque  extrémité  de  cire  à  cacheter  pour  empêcher 
l'évaporation  de  la  sève  qu'il  contient  encore.  Les  grappes, 
ainsi  préparées,  sont  suspendues  en  posant  le  sarment  en 
travers  sur  deux  lattes  ou  deux  fils  de  1er  tendus  horizon- 
talement à  0",07  l'un  de  l'autre. 

Le  mode  de  conservation  à  rafle  verte,  dont  l'avantage 
est  de  maintenir  le  raisin  dans  toute  sa  fraîcheur,  est  plus 
onéreux  et  beaucoup  plus  ditticulteux  que  le  précédent. 
D'abord,  il  nécessite,  autant  que  possible,  un  local  spécial, 
quoiquel'on  puisse  y  procéder  cependant,  avecun  certain  suc- 
ées, dans  le  fruitier  général.  En  tous  cas,  des  tablettes 
sont  préparées  pour  recevoir,  dans  chaque  entaille.,  une 
petite  fiole  k  goulot  à  rebords,  remplie  aux  trois  quarts  d'eau 
dans  laquelle  a  été  mise  une  petite  poignée  de  charbon  de 
bois  pilé  pour  obvier  à  sa  décomposition.  A  défaut  d'en- 
tailles dans  la  planche,  on  plante  de  petits  pitons  auxquels 
on   accroche  les  bouteilles  munies  d'un  anneau  en  fil  de  fer. 

Le  raisin  est  cueilli  avec  une  portion  de  sarment  longue 
d'environ  0™,25à0°,30;  l'extrémité  supérieure  de  ce  sarment 
est  enduite  de  cire  et  l'inférieure  est  placée  dans  la  bouteille. 

Le  raisin,  nourri  par  l'intermédiaire  du  sarment  plongeant 
dans  l'eau,  perd  linéique  peu  de  sa  saveur,  maisil  conserve 
sapruineetsa  fraîcheur,  et  cela  jusqu'en  avril.  Pendant  toute 
cette  période,  il  faut  passer  de  fréquentes  revues  et  retirer. 
avec  le  ciseleur,  les  grains  tachés. 

CLAUDE  TRÉBIGNAUD 


312 


LE    JARDIN 


Exposition  d'horticulture  de  Nantes  Les  Orchidées  à  bon  marché 


L'Exposition  d'horticulture  organisée  par  la  Société 
des  horticulteurs  de  Nantes  et  ouverte  le  1"  octobre,  a  été 
très  réussie. 

Les  plus  beaux  produits  des  cultures  spéciales  de  la 
lésion  de  Nantes  s'y  trouvaient  réunis,  et,  malgré  la 
période  de  sécheresse  terrible  qui  a  sévi  depuis  plusieurs 
mois,  ils  prouvèrent,  par  leur  beauté,  que  les  horticulteurs 
nantais  sont  toujours  à  la  hauteur  de  leur  vieille  réputa- 
tion. 

Je  n'entreprendrai  pas  de  faire  une  revue  détaillée  de 
l'exposition,  ce  qui  m'entraînerait  bien  au-delà  des  limites 
du  cadre  étroit  que  l'abondance  habituelle  des  matières 
m'a  forcé  d'adopter  pour  les  comptes  rendus  de  ce  genre, 
mais  je  chercherai  à  dégager  les  caractères  principaux  de 
cette  belle  manifestation  horticole. 

Les  plantes,  qui  sont  le  plus  communément  cultivées  au 
point  de  vue  commercial  dans  la  région  sont,  on  le  sait,  le 
Camellia,  le  Rhododendron  et  autres  plantes  de  terre  de 
Bruyère,  les  arbres  et  arbustes  d'ornement,  principalement 
ceux  à  feuilles  persistantes:  Magnolias,  Houx,  Fusains, etc., 
les  arbres  fruitiers  à  haute  et  basse-tige,  les  Rosiers,  les 
plantes  molles,  parmi  lesquelles  on  peut,  au  point  de  vue 
horticole,  ranger  un  certain  nombre  d'espèces  de  la  Nou- 
velle-Hollande, dont  quelques  horticulteurs  de  Nantes, 
comme  M.  Henri  Guichard,  se  sont  fait  une  véritable  spé- 
cialité. 

Il  est  presque  superflu  d'ajouter  que  ces  diverses  cultures 
étaient  remarquablement  représentées  à  l'exposition,  de 
même  que  la  culture  fruitière  et  la  culture  potagère  qui, 
pratiquées  sur  une  très  large  échelle,  donnent  lieu  à  des 
opérations  commerciales  très  importantes  avec  Paris,  la 
province  et  l'étranger. 

Comme  l'écrivait  récemment  dans  ce  journal,  M.  Bahaud, 
le  dévoué  trésorier  de  la  Société  des  horticulteurs  de 
Nantes,  la  production  des  Poiriers  William,  plantés  dans 
la  Loire-Inférieure,  se  chiffre  en  moyenne  chaque  année 
par  plusieurs  millions  de  francs,  deux  au  minimum.  Une 
bonne  partie  de  ces  fruits  est  exportée  en  Angleterre. Parmi 
les  autres  variétés  de  poires  exposées,  —  il  n'y  avait  pas 
une  seule  pomme,  — j'ai  noté,  comme  étant  les  plus  belles, 
les  plus  répandues  et  me  paraissant  les  plus  recomman- 
dables  pour  la  culture  fruitière  commerciale:  Duchesse 
d'Angoulême,  Beurré  Clairgeau,  Doyenne  du  Comice, 
Beurré  royal ,  Louise-Bonne  d'Avranches,  Beurré  d'Aren- 
berg,  Doyenné  d'hiver.  Belle  de  Bruxelles,  etc.  A  noter 
aussi  la  Belle  de  Brissac,  fruit  magnilique  qui  a  fait  l'ad- 
miration des  membres  du  jury,  et  quelques  autres  beaux 
fruits,  au  sujet  desquels  il  serait  peut-être  téméraire  de  se 
prononcer  sans  avoir  fait  sur  place  une  étude  approfondie 
de  la  questisn. 

Je  dois  à  la  vérité  de  dire  que  ces  fruits  étaient  en  géné- 
ral peu  colorés,  ce  qui  doit  leur  enlever  une  certaine  valeur 
commerciale  sur  le  marché  parisien. 

Est-ce  un  simple  cas  particulier?  Est-ce  le  fait  du  cli- 
mat humide  et  brumeux  de  la  Bretagne?  Quoi  qu'il  en  soit, 
il  est  bon  d'appeler  l'attention  des  arboriculteurs  bretons 
sur  ce  point  de  détail,  qui  a  une  réelle  importance. 

Plusieurs  beaux  lots  de  légumes,  dont  un  comprenant  la 
collection  des  grosses  fraises  remontantes  mises  au  com- 
merce ces  derîiières  années,  représentaient  l'horticulture 
maraîchère  si  prospère  dans  la  région. 

En  prenant  par  ci  par  là  dans  l'exposition,  je  citerai 
encore  de  beaux  groupes  des  Chamœrops  excelsa,  Palmier 
qu'on  peut  considérer  comme  rustique  en  Bretagne,  des 
lots  de  Palmiers  et  autres  plantes  vertes  d'appartement, des 
Bégonias  variés, de  Caladiums,  Cyclamens.  Pelargoniums, 
Orangers,  Chrysanthèmes  (pas  encore  en  fleurs,  malheureu- 
sement), Bambous,  Acacia  dealbata,  etc. 

Les  prix  d'honneur  ont  été  attribués  à  Mme  Vve  Richard 
et  tils,  à  M.  Heurtin,  à  M.  Leiièvre  et  à  M.  Bécigneul,  pour 
l'ensemble  de  leurs  lots. 

Une  médaille  d'or  a  été,  en  outre,  attribuée  à  M.  Picot, 
pour  la  création  du  Jardin  de  l'exposition,  ainsi  qu'une  mé- 
daille de  vermeil  à  M.  Brousse  pour  les  travaux  derocailles 
faits  dans  ce  jardin. 

En  somme,  cette  exposition  est  un  succès  pour  la  jeune 
et  vaillante  Société  des  horticulteurs  de  Nantes,  ainsi  que 
pour  ceux  qui  la  dirigent  avec  tant  de  dévouement  et  de 
compétence.  Ilsméritenttous  des  félicitations  queLeJardm 
leur  adresse  dans  la  personne  de  leur  aimable  président 
M.  Henri  Guichard. 

IL  M. 


Dans  ma  précédente  causerie  sur  les  Orchidées  (1),  j'ai 
indiqué  six  espèces  différentes  pouvant  être  cultivées  dans 
la  même  serre  et  j'ai  parlé  de  l'une  d'elles  :  le  Cattleya 

Mossiœ. 

* 

La  seconde  de  ces  plantes,  le  Çypvipedium  Leeanian, 
n'est  pas  une  espèce,  mais  un  hybride  entre  C.  Spicc- 
rianum  et  C.  insigne.  Cette  plante  est  devenue  très  com- 
mune par  suite  des  nombreux  semis  qui  en  ont  été  faits  et 
d''  la  facilité  avec  laquelle  on  la  multiplie  par  éclats. 
Comme  elle  est  très  vigoureuse  et  très  florifère,  je  ne  saurais 
trop  la  recommander.  Sa  floraison  a  lieu  pendant  l'hiver 
cl  le  printemps,  comme  celle  de  la  majorité  des  Çypripe- 
dium ;  ses  fleurs,  de  longue  durée,  sont  toujours  un  ornement 
pour  les  serres  tempérées.  Elle  doit  être  placée,  de  préférence, 
sur  les  banquettes  au  nord  ou  dans  la  partie  la  plus  ombrée. 

*  * 

L' Odontoglossum  oexillarium  ou  Miltonia  vexitlaria, 
»—  ce  dernier  nom  tend  de  plus  en  plus  à  être  adopté  par 
tous  les  orehidophiles,  —  est  une  superbe  plante  qui  peut 
être  rangée  parmi  les  plus  belles  Orchidées.  En  culture, 
ses  grandes  fleurs,  qui  varient  depuis  le  blanc  pur  jusqu'au 
rose  pourpre,  sont  abondamment  fournies  par  des  bulbes 
qui  se  développent  en  ce  moment  pour  donner  leurs  belles 
tiges  florales  en  avril  et  mai.  Il  y  a  aussi  une  autre  forme 
à  fleurs  généralement  plus  petites  et  plus  foncées  qui  fleurit 
à  la  fin  de  l'été  et  en  automne. C  est  parmi  ces  dernières  que 
se  trouvent  les  variétés  si  belles  et  si  rares,  telles  que  M.  r. 
rubella,  M.  e.  Leopokli,  M.  e.superba,  etc.  Cette  plante, 
qui  est  originaire  de  la  Nouvelle-Grenade,  se  plaît  dans  la 
même  serre  que  les  Cattleya,  et  c'est  tard  en  saison  que 
doivent  s'effectuer  les  rempotages.  Le  compost  doit  surtout 
contenir  du  sphagnum  vivant,  en  proportions  assez  grandes, 
additionné  d'un  peu  de  fibres  de  Polypodes  et  de  tessons 
finement  concassés,  le  tout  légèrement  pressé  aux   racines. 

* 

*  * 

Pendant  de  longues  années,  le  Cattleya  labiata  est  resté 
fort  rare  dans  les  collections.  Seuls,  les  privilégiés  de  la. 
fortune  pouvaient  le  posséder.  Aujourd'hui,  depuis  quel- 
ques années,  grâce  à  de  nombreuses  importations,  il  est 
devenu  très  commun  et  tout  le  monde  peut  en  avoir.  Cette 
belle  espècede  Cattleya  fleurit  en  octobre  et  novembre  ;  elle 
est,  par  suite,  fort  estimée  à  cette  époque  de  l'année  où  les 
fleurs  deviennent  rares,  si  j'en  excepte  bien  entendu  les 
Chrysanthèmes  qui  sont  dans  toute  leur  beauté;  mais 
Orchidées  et  Chrysanthèmes  sont  bien  différents  les  uns 
des  autres  et   ne  peuvent  pas  se  nuire  réciproquement. 

Les  coloris  du  Cattleya  labiata  sont  très  variables;  on 
y  trouve  même,  dit-on.  le  blanc  pur  et,  en  passant  par 
toutes  les  teintes  roses,  on  arrive  à  des  coloris  très  foncés 
et  très  estimés  des  amateurs.  Ce  que  j'ai  dit  du  Cattleya 
Mossiœ,  relativement  aux  rempotages  et  aux  soins  à 
appliquer  aux  Cattleya.  peut  s'appliquer  au  C.  labiata. 
Ajoutons  que  ce   dernier  est  originaire  du  Brésil. 

* 

*  * 

L' Anguloa  Clowesii  est  une  Orchidée  à  grande  végéta- 
tion, avec  un  beau  feuillage  s'élevant  à  0"'60  ou  0"'80  de 
hauteur  sur  des  bulbes  énormes  comparativement  aux 
autres  Orchidées.  Ses  grosses  fleurs,  jaune  brillant,  à  labelle 
blanc  ou  jaune  teinté  d'orangé,  s'élèvent  à  0"'30  ou  0m40  de 
hauteur  sur  des  tiges  robustes  ;  sans  doute,  elles  ne  peuvent 
prétendre  à  la  grâce  et  à  la  légèreté  naturelle  de  beaucoup 
d'Orchidées,  mais  leur  genre  de  beauté  est  également  méri- 

(1)  Le  Jardin,  1898,  n'  277,  page  264. 


LE   JARDIN 


313 


tant  et  contraste  agréablement  avec  les  autres  plantes.  Cel  te 
espèce,  de  nature  vigoureuse,  doïl  être  rempotée  dans  des 
pots  plutôt  grands  et  avec  de  la  terre  de  Bruyère  âbreuse 
grossièrement  concassée.  Au  moment  de  sa  plus  forte  végé 
tation,  elle  doit  être  activée  par  des  arrosages  à  l'engrais 
liquide;  la  bouse  de  vache  délayée  est  très  bonne  et  sans 
danger.  Quand  la  végétation  est  terminée,  on  diminue  gra- 
duellement les  arrosages  pour  les  cesser  à  peu  près  complè- 
tement pendant  le  repos.  Il  faut,  pendant  ce  repos,  se  bien 
garder  de  laisser  rider  les  bulbe-  qui  doivejll  I  ou  jours  rester 
sains  et  fermes.  Après  le  début  delà  végétation,  c'est-à- 
dire  eu  mai  et  juin,  la  floraison  se  produit  d'autant  plus 
abondamment  que  les  anciens  bulbes  sont  restés  en 
meilleur  état.  Cette  floraison  se  prolonge  très  longtemps. 
Les  fleurs, qui  ressemblent  à  de  grosses  Tulipes,  sont  très 
odorantes.  Cette  espèce  est  originaire  de  la  Colombie, 


Si  l'on  veut  avoir  une  plante  charmante,  fleurissant 
abondamment  chaque  printemps  et  donnant  à  profusion 
des  charmantes  fleurs  blanc  pur  avec  une  macule  jaune  à 
la  gorge,  on  peut  cultiversans  crainte  le  Cœlogijne  cristata, 
qui  donnera  toutes  les  satisfactions  possibles.  Sa  culture 
doit  être  faite  en  terrines  peu  profondes,  car  ses  bulbes 
s'étendent  vite  dans  toutes  les  directions;  le  compost  à  em- 
ployer doit  être  un  mélange  de  fibres  de  terre  de  Bruyère, 
de  sphagnum,  de  tessons  de  pots  et  de  charbon  de  bois, laissé 
très  poreux,  l'eau  devant  s'écouler  très  facilement  à  travers 
le  compost.  Les  fleurs  sont  produites  par  racèmes  de  six  à 
huit  et  sont  légèrement  retombantes.  Il  est  bon,  au  momenl 
de  la  floraison,  d'isoler  les  plantes  sur  îles  supports  ou  de 
les  suspendre,  afin  de  pouvoir  jouir  complète- 
ment de  leur  belle  floraison.  Il  existe  une 
variété  à  fleurs  absolument  blanc   pur  sans  ^/ 

aucune  macule  et  qui  tend  à  devenir  de  plus 
en  plus  commune  ;  son  pays  d'origine,  ainsi 
d'ailleurs  que  celui  du  type,  est  le  non!  de 
l'Inde.  '■}'. 


Nouveauté?  Horticoleç 


POIRE    PROFESSEUR    BAZIN 


Le  généreux  philanthrope  Pierre  Tourasse,  bien  connu 
par  ses  u-uvresde  bienfaisance  et  de  propagande  humani- 
taire, s'était  retiré  à  l'an  afin  de  pouvoir  se  livrer  à  son 
goût  passionné  de  l'arboriculture  fruitière  et  de  l'améliora- 
tion des  fruits  de  table  par  la  voie  de  l'hybridation  et  du 
semis. 

Sur  plusieurs  milliers  de  plants  de  Poiriers  ainsi  pro- 
créés,  uneréserve  des  soixante  types,   les  plus  méritants. 


/  . 


iw- 


Les  grandes  chaleurs  que  nous  venons  de 
traverser  ont  beaucoup  fatigué  les  Orchidées 
de  serre  froide,  les  Odontoglôssum  en  particu-      ;   ,' 
lier,  mais  elles  ont  fait  beaucoup  de  bien  aux 
autres  genres  en  activant  la  végétation, qui  était       \ 
bien  un  peu  en  retard,  et  en  favorisant  la  matu-        \  I 
rite  des  bulbes.  \ 

En  octobre,  on  doit  habituer  graduellement 
les  plantes  au  plein  soleil,  afin  de  pouvoir,  en 
novembre,  supprimer  tout  ombrage. 
* 

Parmi  les  floraisons  que  nous  avons  eu  en 
septembre  et  qui  continuent  en  octobre,  nous 
pouvons  citer  au  hasard  : 

Cattleya  bicolor,  C.  labiata,  C.   Harriso- 
nice,  C.  Andreana,  C.  Sallicri,  C.  interme- 
dio-jluva,  Lœlia  porphyrites  (hybride  naturel 
supposé  entre   Lœlia   Dormaniana  et  Lœlia 
pumila),  Lœlia  Perrini  et  sa  variété  L.  P. 
alla,  Lœlia  pumila  et  ses  variétés  L.  p.prœs- 
tans  et  L.  p.  Dayana,  Oncidium prœicxtum,  O.  tigrinum, 
O.  cru-sus  avec  ses  tiges    florales  de  plusieurs  mètres  de 
longueur,   O.  pubes,   O.  lanceanum,  Miltonia  Binoti  ou 
M.  cuneata  pur/nuru,  M.  cuneata,  M.  Moreliuna  et  ses 
variétés  M.  M.  illustris  et  M.  M.   splendida,  M.  Clowesii, 
M.    Luhbersiana.     quelques     Catasetum,    Phalœnopsis 
Es/neralda,   P.  violacea,    Cœlogyne  speciosissima  et  de 
nombreux  Cypripedium. 

CH.  MARON. 


.'  / 


/  ^ 


%R«^ 


r    V 


Fig.  132.  [  —  Poire  [Professeur  Bazin. 
(Grandeur  naturelle.) 

à  première  étude,  nous  ont  été  légués  par  ses  héritiers  ; 
parmi  ce  triage  minutieux,  nous  avons  déjà  découvert. 
nomméet  mis  au  commerce,  les  excellentes  variétés  sui- 
vantes : 

Pierre  Tourasse,  La  Béarnaise,  Comte  de  Lambertye, 
Directeur  Hardi/,  Lu, rieur  JoubePt,  Eca  Ballet,  toutes 
remarquables  et  déjà  répandues  dans  les  jardins  et  les  vergers. 

Aujourd'hui,  il  s'agit  d'une  nouvelle  venue,  non  moins 
intéressante  par  la  vigueur  et  la  fertilité  de  l'arbre,  parla 
beauté  et  la  fine  qualité  de  son  fruit,  la  variété  Professeur 
Bazin  (fig,  132). 


314 


LE   JARDIN 


Après  plusieurs  années  d'études  et  I  observations  compa- 
rées, nous  l'avons  multipliée  et  sommes  en  mesure  de  la 

propager  autant  qu'elle  le  mérite. 

L'ampleur  séduit  à  première  \  ue,  comme  sa  chair  plaira 
au  palais  «lu  consommateur.  Sa  maturité  assez  lente  est  un 
titre  de  plus  qui  lui  garantit  1  entrée  dans  les  plates-bandes 
ou  les  carrés  des  jardins,  sur  les  espaliers  de  l'amateur,  et 
même  au  verger  de  spéculation. 
En  voici  il  ailleurs  la  description  sommaire: 
Arbre  vigoureux,  d'un  beau  port,  de  bonne  tenue,  très 
fertile  sur  franc  ou  sur  Coignassier.  En  pépinière,  nous 
récoltons  de  beaux  bouquets  de  la  poire  Professeur  Bazin, 
tenant  bien  à  l'arbre.  Le  fruit  est  gros,  souvent  très  gros, 
de  forme  pyramidale  ventrue,  renflée  avi  centre  ;  épidémie 
vert  d'eau  passant  au  jaune  citron,  agrémenté  de  nuances 
fauves  et  de  marbrures  grenat  mordoré.  La  chair,  extrême- 
ment fine  et  fondante,  juteuse,  sucrée,  est  relevée  d'un 
parfum  délicat  ;  en  somme,  fruit  exquis,  mûrissant  dans  le 
courant  de  décembre  et  jusqu'en  janvier,  où  il  va  succéder 
au  Beurré  Diel. 

En  1891,  à  l'exposition  d'Orléans,  où  nos  collections /frui- 
tières ont  obtenu  le  Prix  d'honneur,  nous  axons  soumis 
notre  groupe  de  semis  inédits  de  Tourasse,  à  l'appréciation 
de  notre  collègue,  M.  Dauvesse,  Vice-Président  de  la 
Société  d'horticulture.  Dans  son  compte  rendu,  voici  ce 
qu'il  dit  :  à  propos  du  numéro  858.  Professeur  Bazin 
ii  Fruit  énorme  à.  chair  blanche,  fine,  beurrée,  juteuse, 
très  sucrée,  relevée,  exquise.  Le  meilleur  du  lot.  (Dégusta- 
tion, 28  déi  embre).  » 

Nous  dédions  cette  précieuse  nouveauté  à  l'un  des  doyens 
du  professorat  de  l'arboriculture  française,  Charles-Louis- 
Désiré  Bazin,  professeur  de  la  Société  d'horticulture  de 
Clermont  (Oise).  Nous  consacrons  ainsi  un  dévoûment  d'un 
demi-siècle  à  l'Horticulture,  et  prenons  part  à  la  fête  de 
ses  ci  Noc  ^  d'or  »  de  1898, 

CHARLES  BALTE  T. 
Horticulteur  ci  Troyes. 

Destruction  des  vers  de  terre 

A  cette  époque,  où  1  un  îles  plus  beaux  arbres  servant  à 
l'ornementation  de  nos  jardins,  le  Marronnier  d'Inde,  laisse 
tomber  ses  fruits,  il  nous  parait  utile  de  taire  connaître  les 
services  que  peut  rendre  aux  jardiniers  et  horticulteurs 
l'emploi  de  ses  graines,  les  marrons,  qui  ne  paraissent  être 
appréciées  que  par  les  enfants  qui  s'en  servent  pour  fabri- 
quer des  colliers  monstres  à  bon  marché. 

En  horticulture,  les  marron--  peuvent  être  utilisés,  avec 
avantage,  pour  détruire  les  vers  île  terre,  gros  et  petits, 
causant,  par  leur  présence,  tant  de  dégâts  dans  les  cultures 
de  plantes  en  pots  ou  de  plantes  de  pleine  terre.  Il  arrive 
souvent  que.  peu  de  temps  après  un  rempotage,  les  vers 
naissent  et  grossissent  rapidement,  puis  retournent  la  terre 
et  la  décomposent  au  point  que,  parfois,  un  nouveau  rem- 
potage de\  ieut  nécessaire. 

Voici,  donc,  de  quelle  manière  les  marrons  peuvent  être 
employés  pour  procéder  à  la  destruction  des  vers  : 

i  in  fait  tremper  dans  un  baquet  les  marrons,  écrasés  au 
préalable  avec  un  maillet  ;  on  en  met  environ  huit  par  litre 
d'eau  et  on  laisse  séjourner  pendant  24  heures. 

i»n  se  sert  ensuite  de  cette  eau  pour  arroser  les  plantes 
que  l'on  doit  avoir  soin  de  mouiller  copieusement  de  ma- 
nière à  ce  que  tous  les  vers  soient  atteints. 

Au  bout  de  quelques  minutes,  les  vers  remontent  à  la 
surface  de  la  terre,  se  débattent  et  meurent;  ceux  restés  à 
l'intérieur  périssent  dans  les  même-  conditions;  un  seul 
arrosage  suffit  pour  produire  cet  effet. 

Il  n'y  a  aucun  danger  pour  les  racines  des  plantes  trai- 
tées, même  pour  relies  des  plus  délicates  et  Ion  peut  arroser, 
soit  au  goulot,  soit  à  la  pomme,  sans  crainte  d'abîmer  le 
feuillage. 

Lorsque  l'on  a  des  plantes  en  godets  ou  en  pots  ;,  enterrer 
souschâssis,  ilestutile  de  mouiller  préalablement  fortement, 

avec    l'eau    de    malTOIIV    le    terreau    dans    lequel    les    plantes 

doivent  être  placées,  de  manière  à  détruire  les  vers  qui  s'y 
trouvent  toujours  en  grand  nombre  et  qui.  -i  Ion  n'avait 
pas  cette  précaution,  remonteraient  dans  les  pois. 


Depuis  longtemps,  nous  employons  ce  procédé;  nous  trai- 
tons, lorsqu'il  y  a  nécessité,  les  plantes  les  plus  diverses, 
les  (rotons.  Draeœnas,  Fougères,  Palmiers,  Gesnéria- 
cées,  etc..  cultivés  dans  nos  serres,  les  Géraniums,  Cycla 
mens.  Bégonias,  Primevères,  Cinéraires,  etc..  cultivés 
sous  châssis:  nous  avons  toujours  élo  satisfait  des  résultats 
obtenus. 

Il  est  donc  bon  de  ramasser,  chaque  automne,  une  quan- 
tité de  marrons  suffisante  pour  pouvoir  attendre  la  récolte 
de  l'année  suivante.  On  met  es  marrons  dans  un  local,  au 
sec,  de  manièreà  les  conserver  pour  pouvoir  les  employer 
au  fur  et  a  mesure  du  besoin. 

i  e  procédé,  que  nous  recommandons  pour  la  destruction 
des  vers  de  terre,  a  non  seulement  l'avantage  d'être  simple 
et  pratique,  mais  encore  celui  de  n'occasionner  aucune  dé- 
pense et  d'être  complètemeni  efficace. 

C.  PAGE. 


La  culture  fruitière  et  la  récolte  des  fruits 

DANS    LES   PYRÉNÉES-ORIENTALES 


Les  renseignements  suivants  ont  pour  but  de  compléter 
ceux  plus  succints  parus  dans  le  précédent  numéro  du  Jar- 
din, pages  297  et  "299. 

Les  récoltes  fruitières  ont  été  presque  complètement  per- 
dues dans  notre  département  des  Pyrériées-l  orientales,  par 
suite  de  la  gelée  du  26  mars  (2  au-dessus  de  zéro),  qui  a 
fait  des  ravages  incalculables  dans  toute  la  région  médi- 
terranéenne. Vignobles  et  fruits,  rien  n'a  été  épargné. 

Dans  notre  région,  les  fruits  étaient  déjà  noués  et  la 
récolte  s'annonçait  magnifique.  Seuls,  les  Poiriers,  qui 
étaient  en  fleurs  à  cette  époque,  ont  été  épargnés. 

Notre  contrée  est  généralement  peu  connue  au  point  de 
vue  de  la  production  fruitière:  cependant,  à  territoire  égal, 
nous  ne  croyons  pas  qu'il  y  ait  en  France  de  localité  pro- 
duisant autant  de  fruits. 

Notre  seule  gare  d'Ille-sur-Têt  a  expédié,  l'an  dernier, 
165.000  kilos  de  pèches,  à  destination  de  Paris,  Londres. 
Toulouse,  etc....   dont  300.000  kilos  pour  Paris  seulement. 

Du  ô  au  lu  juillet,  les  expéditions  ont  atteint  le  joli 
chiffre  de  32.000  kilos  par  jour. 

Les  prix  ont  varié  de  le  à  lit  francs  les  100  kilos,  prix  cou 
sidérés  comme  suffisamment  rémunérateurs,  mais  trop 
faibles  à  notre  avis,  alors  que  ces  mêmes  fruits  se  sont  ven- 
dus de  80  à  150  francs  les  100  kilos  sur  les  marchés  de 
nus  grandes  villes.  Toute  la  différence  est  prise  par  les 
Compagnies  de  chemin  de  fer  et  les  commissionnaires  aux 
Halles:  les  deux  fléaux  des  producteurs,  comme  le  disait 
récemment  avec  raison  notre  collègue  M.  Nardy  père  (11. 

Les  Pêchers  américains  sont  à  peu  près  abandonnés  ici. 
les  expéditeurs  se  montrant  très  difficiles  pour  l'achat  de 
leurs  fruits  qui  voyagent  très  mal. 

Rien  ne  pourra  remplacer  nos  bonnes  variétés  locales. 
dont  plusieurs  son  t  supérieures  à  bien  des  variétés  nommées^ 

Notre  établissement  a  mis  quelques-unes  de  ces  variétés 
au  commerce  et  nous  nous  proposons  de  les  présenter  pro- 
chainement à  la  Société  nationale  d'horticulture  de  France. 

Parmi  les  meilleures  variétés  cultivées  ici.  nous  citerons: 

Précoce  de  Bompas.  —  Fruit  gros,  bien  coloré,  de  toute 
première  qualité1,  mûrissant  du  5  au  lô  juillet,  immé- 
diatement après  la  Précoce  de  Haie.  L'arbre,  vigoureux, 
est  d'une  fertilité  inouïe.  Un  exemple  entre  mille  : 
27  Pêchers  de  cette  variété  nous  ont  donné  2.000  kilos 
de  fruits,  tous  vendus  it  fr,  10  le  kilo.  Unseul  de  ces  mêmes 
arbres^  porté  225  kilos  de  fruits.  Cette  variété  a  pourtant 
un  grave  défaut,  e'est  d'êtrela  premièreen  fleurs,  etd'êtreplus 
exposée,  par  suite,  aux  gelées  tardives. 

Pêche  d'Ille  et  Picarol  gros.  —  Variétés  se  rappro- 
chant de  la  Madeleine  et  d'une  grande  fertilité.  Ce  sont  les 
plus  cultivées.  Leurs  fruits  supportent  parfaitement  les 
expé  litionsà  longues  distances  :  Londres.  Liverpool, etc... 

Parie  Fertility.  —Fruit  d'un  coloris  magnifique,  très 
recherché,  quoique  à  chair  adhérente. 

[i)  Le  Jardin,  1898,  a*  278,  page  286. 


LE    JARDIN 


315 


L;i  culture  fruitière,  bien  comprise,  esl  nue  source  de 
bien-être  pour  toute  la  région.  Et,  détail  curieux,  ce  sonl 
seulement   les  petits  cultivateurs,  voire  même  de  simples 

OUI  tiers,  qui  s'adonnent  a  celte  culture. 

Ils  ne  sont  pas  rares  les  ouvriers  qui  récoltent  500  ou 
600  francs  de  pèches  ;  quelques  privilégiés  récoltent  même 
jusqu'à  mille  francs.ef  cela  avec  un  petit  lopin  de  terre. 

La  culture  des  Fraisiers  a  pris,  ces  temps  derniers,  une 
extension  considérable,  et  c'est  par  centaines,  que  dis-je, 
par  mille  kilos  que  les  fraises  s'expédient  tous  les  jours. 

Une  autre  contrée  de  notre  département,  bien   intén  - 
saute  à  ce  même  point  de  vue.  c'est  le  canton  de  Saillagouse, 
territoire  appelé   la   Ccrdagne  française,  à   1.1X10  mètres 
d'altitude,  enclavé  entre  les  pics  géants  du  Garlitte  et  de 
la  Vache. 

Je  me  propos   ,|e  renseigner  prochainement  les  lecteurs 

du  Jardin  sur  cette  région  privilégiée  de  notre  pittoresque 
département.  Ici,  c'est  la  culture  des  poires  pour  l'expédi- 
tion hivernale,  culture  très  curieuse  et  qui  excite  l'admi- 
ration des  visiteurs  de  nos  Pyrénées  inconnues. 

JEAN  BARTRE. 


A  propos  des  Pêchers  américains  précoces (1) 

Nous  avons  promis  à  nos  lecteurs  de  revenir  sur  certains 
caractères  de  ces  Pêchers  et  aussi  de  rechercher  les  causes 
de  la  diminution  lente,  mais  effective,  de  la  précocité  des 
fruits  de  ces  arbres,  dans  les  cultures  françaises  du  Midi, 
depuis  l'importation  des  dits  arbres  dans  ces  cultures,  il  y 
a  vingt  ans. 

Nous  allons,  de  notre  mieux,  tenir  notre  promesse. 

L'un  des  principaux  caractères  des  Pêchers  qui  nous  oc- 
cupent, après  la  précocité  des  fruits,  est,  nous  le  répétons, 
une  très  remarquable  vigueur,  jointe  à  la  rusticité  et  à  une 
régulière  et  bonne  production. 

Ces  trois  qualités,  vigueur,  rusticité  relativementgrande 
et  fertilité,  sont  l'apanage  ordinaire  des  Pêchers  aux  Etats- 
Unis  OÙ  toutes  les  cultures  fruitières  occupent  rationnelle- 
ment une  large  place.  Sur  des  terres  riches  et  profondes, 
encore  vierges  ou  relativement  vierges,  le  Pêcher  importé 
d'Europe  a  acquis  une  très  grande  vigueur,  un  développe- 
ment rarement  atteint  en  Europe,  même  dans  les  terres 
alluvionnaires  engraissées  et  irriguées  de  certaines  régions 
privilégiées  du  midi  delà  France.  Vigueur  et  développe- 
ment ont  augmenté-  à  la  suite  des  reproductions,  par  les  se- 
mis de  leurs  noyaux,  des  Pêchers  importés.  Après  des  géné- 
rations suecesives,  a  été  atteint  le  summum  de  végétation, 
que,  en  1876,  nous  admirions  chez  le  Pêcher  en  plein  vent 
en  Amérique,  spécialement  dans  les  cultures  qui  approvi- 
sionnent New-York,  Philadelphie,  Boston,  Washington, 
etc.  Ces  développements  donnent  d'énormes  productions. 

On  pourrait,  ce  nous  semble,  dire  que,  en  des  milieux 
particulièrement  favorables,  le  Pêcher  a  acquis,  dans  ces 
cultures  de  l'Amérique  du  Nord,  les  caractères  d'une  race, 
d'une  variation  fixée,  reproduisant  dans  le  milieu  natif  et 
au  dehors,  par  le  semis  et  par  la  greffe,  les  qualités.  îles 
caractères  acquis  et  possédés,  de  vigueur,  de  rusticité  et  de 
fécondité  spéciales. 

Les  Pêchers  américains  précoces  ont,  en  effet,  apporté  dans 
les  cultures  européennes,  avec  la  précocité  de  leurs  fruits, 
la  vigueur,  la  rusticité  et  la  grande  fertilité  des  arbres, 
qualités  remarquées  aux  Etats-Unis. 

Il  est  bien  connu  dans  la  pratique  agricole  et  horticole,  in- 
telligemment observatrice,  que  les  semences  emportent,  des 
végétaux  qui  les  ont  produites,  des  qualités  ou  des  défaut 
dus  à  diverses  causes,  qualités  ou  défauts  qui  reparaissent 

(1)  Le  Jardin,  1898,  N'  278,  page  286. 


chez  les  végétaux  nkissariède'ces  semences.  Le  milieu  eli- 
matérique  où  les  porte-graines  se  sonl  développés  et  ont 
fructifié,  est  certainement  l'une  de  ces  causes  et  lune  des 
plus  puissantes.  La  pratique  agricole  et  horticole  recherche 
et  se  procure  les  semenc  is  qu'elle  sait  porter  avec  elles,  pour 
les  plantes  qu  elles  produiront,  les  qualités  et  les  earai  tères 
préférés. 

Ce  qui  est  bien  connu  pour  les  semences  ne  1  est  point 
assez  quand  il  s'agit  de  plants  des  végétaux  divers  en  'a<-^ 
rai  et  de  plants  d'arbres  fruitiers  en  particulier. 

Les  Pêchers  américains  précoces,  Amsdens'juna,  Alcxan 
der,  etc..  importés  directement  de  l'Amérique  du  Nord, 
particulièrement  de  l'Etat  de  Pensylvanié,  ont,  dès  l'abord 
et  pendant  les  premières  annéesqui  ont  suivi,  montré  dans 
les  cultures  européennes,  dans  celles  du  midi  de  la  France 
tout  particulièrement,  tous  les  caractères  et  toutes  les  quali- 
tés qu'ils  montrent  dans  leur  patrie  d'origine. 

Aujourd'hui,  il  faut  l'avouer,  des  défaillances  sont  cons- 
tatées çà  et  là. 

L'importation  remonte  à  vingt  ans.  Un  climat  différent, 
des  terres  n'ayant  pas  partout  la  richesse  des  terres  vier- 
ges américaines  et  surtout,  croyons-nous,  l'influence  de 
sujets  de  Pêchers  tardifs  ou  de  moyenne  ou  maigre  végéta- 
tion, que  l'on  a  eu  tort  de  prendre  pour  porte-greffes  des 
Pêchers  américains,  peuvent  être,  nous  dirons  même  sont, 
la  cause  ou  les  causes  diverses  des  défaillances  constatée-. 

La  vigueur,  particulièrement,  se  montre  parfois  dimi- 
nuée; mais  cette  diminution  de  vigueur  est  moins  générale 
que  la  diminution  dans  la  précocité  des  fruits.  Nous  esti- 
mons cette  précocité  retardée  dedeux  à  trois  jours;  c'est  déjà 
un  grand  préjudice  portéà  la  production  argent  des  cultures. 

Il  n'est  pas  douteux  que  la  diminution  de  précocité  doive 
avoir  quelque  peu  pour  cause  l'influence  de  iM-elhi,e.osd'une 
ou  de  plusieurs  générations  sur  des  porte-greffes  Pêchers 
issus  de  noyaux  de  variétés  tardives.  Mais  nous  n'hésitons 
pas  à  penser  que  le  fait,  pour  une  partie  du  moins,  pieut 
aussi  avoir  pour  cause,  quant  aux  cultures  du  Midi  tout 
particulièrement.  l'influence  d'un  milieu  climatérique  très 
différent,  au  printemps,  de  celui  de  même  époque  dans  les 
régioùs  du  nord  et  du  centre  des  Etats-Unis  d'où  nous 
viennent  les  Pêchers  précoces.  Dans  ces  régions,  à  un  hiver 
rigoureux  succède  presque  sans  transition  un  chaud  prin- 
temps. Dans  les  régions  de  l'Europe  méridionale,  régions 
au  climat  de  l'Oranger  et  de  1  Olivier,  le  printemps,  au 
contraire,  succède  lentement  à  l'hiver  modéré,  tout  comme 
celui-ci,  sans  soubresaut,  tout  doucement,  succède  à  l'au- 
tomne. 

Nous  croyons  que  l'activité  de  la  végétation  printanière 
des  Etats-Unis,  comme  celle  du  reste  des  autres  pays  aux 
longs  et  froids  hivers,  aide,  sinon  fait,  les  précocités  en  fait 
de  maturités  végétales.  Si  notre  croyance  est  fondée,  il  s'en 
suit  que  les  températures  pondérées  des  printemps  méri- 
dionaux peuvent,  par  contre,  diminuer  intrinsèquement  ees 
mêmes  précocités. 

Nous  concluons  des  constatations  que  nous  avons  consi- 
gnées et  que  nous  avons  cru  pouvoir  faire  suivre  d'observa- 
tions basées  sur  la  pratique,  deux  choses  : 

1"  Que,  pour  mieux  faire  profiter  nos  cultures  européennes 
de  toutes  les  qualités  des  Pêchers  américains  précoces,  il 
faudrait,  de  temps  en  temps,  en  réimporter  directement  des 
Etats-Unis  des  plants  greffés  ; 

2°  Qu'il  ne  faut  greffer  ces  Pêchers,  dans  nos  pépinières. 
que  sur  des  sujets  Pêchers  francs,  nés  de  noyaux  d'arbres  \  i 
goureuxet  à  fruits   précoces,  en  employant  uniquement, 
pour  la  greffe,  des  écussons  pris  sur  des  arbres  de  récente 
réimportation, 

NARDY  PÈRE. 


3  If, 


LE    JARDIN 


LES  ORCHIS  DANS  LES  GAZONS 


Un  gazon  vert,  tout  vert,  rien  que  vert  et  très  ras,  est 
l'idéal  de  l'Anglais  qui  veut  avoir,  autour  de  sa  confor- 
table demeure,  un  tapis  de  velours  vert.  Le  Latin,  autour 
îles  bâtiments,  doit  être  en  harmonie,  autant  que  possible, 
;n  ec  le  luxe  de  tapis  et  de  tentures  qui  caractérise  les  inté- 
rieurs anglais.  Mais,  dès  qu'on  s'éloigne  de  cet  intérieur  et 


Fig.  133.  —    Orchis  pyramidalis  L. 
(Anacamptis  pyramidalis  Rich.) 

de  la  maison,  le  gazon  peut  reprendre  son  aspect  naturel  et, 
c'est  même  ici  le  suprême  du  bon  goût,  s'émailler  de  toutes 
les  fleura  susceptibles  de  supporter  sa  concurrence.. 

Chez  nous,  où  le  gazon  velours  vert  a  moins  de  par- 
tisans, où  l'on  ajoute  plus  d'importance  aux  couleurs  et  aux 
formes  qu'à  un  ensemble  homogène,  où  l'hétérogénéité  ne 
choque  jamais  quand  elle  est  de  bon  goût,  on  émaille  plus 
volontiers  les  gazons,  on  les  parsème  même  de  plantes 
vivaces  qui  les  ornent  et  leur  donnent  du  relief  et  de  la  vie. 
Mais  le  système  qui  consiste  à  disséminer,  dans  la  pelouse, 
des  fleurs  diverses  et  jolies  n'est  point  encore  très  répandu 
et  c'est  en  Angleterre  qu'il  faut  aller  pour  rencontrer  des 
jardins  dont  les  pelouses  sont  entièrement  émaillées  de 
ïleurs  étrangères.  Les  Primevères,  les  Myosotis,  les  Pâque- 
rettes y  jouent  un  rôle  important,  mais  il  appartient  aux 
bulbes  d'y  jouer  le  plus  prépondérant. 

Les  plantes  bulbeuses,  et  plus  particulièrement  les  Nar- 
cisses (surtout  les  "Daffodils"),  supportent  admirablement  la 
présence  du  gazon  qui,  loin  de  leur  être  préjudiciable,  tient 
leurs  bulbes  au  frais  pendant  l'été  et  au  sec  en  hiver.  Ils 
plongent  trop  bas  leurs  racines  pour  éprouver  la  moindre 
contrariété  de  la  présence  de  celles  des  Graminées  et  lors  de 
leur  floraison,  le  gazon,  qui  est  encore  très  court,  ne  gène 
en  rien  leurs  hampes  florales. 

Les  Orchidées  terrestres,  et  plus  particulièrement  celles 
du  genre  Orchis,  sont  dans  le  même  cas.  Nous  les  voyons, 
à  leur  état  naturel  croître  dans  les  prés,  parmi  les  gazons 
les  plus  serres  et  dans  les  sols  les  plus  lourds  et  les  plus 
grossiers.  Quel  spectacle  que  celui  d'un  pré  d'Orchis  morio 


ou  d'une  pente  d'O.  mascula,  ou  qu'un  taillis,  un  bout  de 
haie,  qu'animent  les  épis  superbes  de  VO.fusca  !  Et  quelles 
merveilles  que  ces  plantes  prises  individuellement,  étudiées 
pour  elles-mêmes  au  point  de  vue  de  l'art,  de  la  couleur,  de 
leur  structure  particulière,  de  leur  silhouette  et  de  leurs 
caractères!  Quelle  merveilleuse  organisation  que  celle  de 
ces  Heurs  dont  les  pollinies  doivent  être  décrochées  par  la 
trompe  d'un  insecte  pour  être  transportées  par  lui.  auxil- 
liaire  inconscient  de  la  fécondation  croisée,  sur  le  stigmate 
d'une  autre  fleur.  Combien  il  est  intéressant  d'observer  les 
mouvements  qui,  grâce  à  un  étonnant  mécanisme,  se  pro- 
duisant sur  la  trompe  dudit  insecte  chez  la  pollinie  ainsi 
transportée  de  manière  à  permettre  à  celle-ci  de  se  trouver, 
au  bout  de  30  secondes  déjà,  en  contact  avec  le  stigmate 
d'une  autre  fleur  ! 

Darwin,  qui  a  étudié  très  à  fond  ces  questions-là  (1), 
nous  a  révélé  des  faits  surprenants  dont  on  trouvera  d'ail- 
leurs un  abrégé  succinct  dans  les  Orchidées  rustiques  |2). 

Nos  Orchis,  il  est  vrai,  n'offrent  pas  les  teintes  bril- 
lantes et  les  parfums  enivrants  des  Orchidées  tropicales, 
ils  ont,  pourla  plupart,  un  air  plutôt  modeste, bien  que  plu- 
sieurs possèdent  des  fleurs  d'une  grande  beauté.  Niais  un 
ensemble  de  ces  Orchidées  de  nos  pays,  une  colonie  d'Or- 
chis morio,  O.  mascula,  O.  bifolia,  O.  fusca  ou  autres, 
fait  un  effet  charmant  au  sein  des  verts  gazons  et  émaille 


<g§ 


Fg.  134.  —  Orchis  bifolia  L.  (Platanthera  bifolia  Hchb.) 

admirablement  une  prairie.  C'est  même  ainsi  que  nous 
préférons  les  voir,  car  la  culture  en  pots,  si  elle  offre  des 
avantages,  est  entièrement  dépourvue  d'effet  artistique  et 
pittoresque.  lien  est  de  même  du  systèmequi  consiste,  - 
c'est  celui  que  nous  adoptons  au  jardin  alpin,  à  cause  de  la 

(11  De  la  fécondation  des  Orchidées  par  les  insectes  par 
M.  Darwin.  .     .  : 

(2)  Les  Orchidées  rustiques,  par  II.  Correvon.  —  Ln  vente  a  la 
Librairie  horticole  du  Jardin,  107,  boulevard  Samt-Cermain, 
Paris.  —  Prix  :  4  francs. 


LE  JARDIN 


317 


facilité  que  cola  nous  procure  pour  les  expéditions1,  —  à 
parquer  chaque  espèce  dans  les  niches  carrées  d'une  plate- 
bande,  séparées  entre  elles  par  de  \  ulgaires  ardoises.  Mais, 
dans  le  cadre  discret  des  verdures  prairiales,  au  sein  de  la 
riche  nature,  nos  Orchidées  terrestres  prennent  un  aspect 
nouveau  et  offrent  un  attrait  spécial. 

Un  autre  avantage  des  (  (rchidées  indigènes,  c'est  qu'elles 
ne  demandent  aucun  soin,  se  contentent  des  plus  mauvais 


Fig.  135.  —  Orchis  hircina  S\v. 
{Himantoglossum  hircinum  Sprgl.) 

sols  et  se  protègent  elles-mêmes  grâce  aux  gazons  qui  les 
entourent.  Elles  fleurissent  en  avril-mai,  alors  que  les  Gra- 
minées en  sont  encore  à  leur  premier  développement  vernal 
et  disparaissent  justement  au  moment  où  l'herbe  commence 
à  monter. 

L' Orchis  morio,  dont  on  possède  un  assez  grand  nombre 
de  variétés,  est  l'un  des  plus  robustes  et  des  plus  précoces. 
Les  O.  mascula,  <>.  maculata,  O.  ustulata  (aux  petites 
grappes  de  fleurs  pourpre,  brun  et  blanc),  O.  Simia  et 
O.  sambucina,  viennent  peu  après  et  sont  très  robustes 
également.  L'O.  pyramidalis  (fig.  133),  aux  épis  serrés 
de  fleurs  d'un  carmin  intense,  et  plus  tard  l'O.  bifolia 
(fig.  131),  aux  fleurs  blanches  très  odorantes,  recherchent  la 
mi-ombre.  Les  O.  fusca  et  O.  militants,  deux  des  plus 
belles  espèces,  fleurissent  en  mai  et  demandent,  le  premier 
un  sol  profond,  traversé  par  les  racines  d'arbres  ou  d'arbus- 
tes, car  il  croit  toujours  le  long  des  taillis  ou  des  haies,  le 
second  un  soi  profond  et  frais,  si  possible  sablonneux.  L'O. 
hircina  (fig.  135),  a  la  forte  odeur  de  boue,  à  l'aspect  rébar- 


batif et  étrange  avec  son  long  labelle  spirale,  veut  un  soi 
profond  et  sain,   plutôt  sec,  et  le  soleil. 

Les  Orchis  (Gymnadenia)  conopsea  (fig.  136)  et  O.  odo- 
ratiésima  aiment  les  sols  lourds  et  les  situations  fraîches. 
Ils  répandent  un  parfum  délicieux  et  fleurissent  en  mai-juin. 
Beaucoup  d'autres  Orchis  peuvent  être  plantés  dans  les 
-  i/ons  et  les  prairies  de  nos  parcs  et  jardins,  mais  il  est 
inutile  d'en  allonger  la  liste  ici;  ceux  que  nous  venons  d'in- 
diquer sont  les  plus  faciles  à  cultiver  et  les  plus  jolis. 

_  On  les  plante  à  l'automne,  au  moment  où  l'on  plante  les 
oignons  en  terre  et  à  l'état  de  bulbes  en  repos.  Ces  bulbes 
commencent  à  bourgeonner  dès  le  15  octobre  et  émettent 
racines  et  feuilles  avant  l'hiver.  Si  on  les  plantait  après  la 
fin  de  ce  mois-ci,  en  novembre,  par  exemple,  il  faudrait 
les  transporter  en  pots  des  établissements  qui  les  élèvent 
pour  la  vente  ou  les  transplanter  de  leur  état  naturel  avec 
toute  leur  motte  de  terre. 
H.  CORREVON. 

lia  Roçe  et  la  Légende 

On  sait  que  le  Rosier  a  été  cultivé  dès  la  plus  haute  anti- 
quité. De  tout  temps,  sa  (leur  a  été  recherchée  et  a  excité 
l'admiration.  Tous  les  poètes  l'ont  chantée,  elle  a  inspiré  les 
artistes  et  les  littérateurs,  on  la  trouve  dans  les  œuvres  les 


Fig. 


(Gymnadenia  conopsea  R.  lir.) 


plus  diverses,  de  même  qu'elle  est  le  symbole  de  choses  très 
opposées,  et,  par  suite,  il  ne  faut  point  s'étonner  des  mille 
et  une  légendes  auxquelles  la  Rose  servit  de  sujet. 

Les  anciens  l'appelaient  la  splendeur  des  plantes,  et  les 

odernes,  l'ont  surnommée  la  reine  des  Heurs.  La  Bible  en 

lait  le  type  de  la  grâce  et  de  la  beauté.  Homère  chante -es 

■  Tins  dans  V  Iliade.  Enfin,  qui  n'a  entendu  parler  du  fameux 

Roman  de  la  Rose,    ce   poème  allégorique  du  treizième 


3 1 8 


LE   JARDIN 


siècle,  danslequel  Guillaume  de  Lorris,  puis  Jean  *  Meuhg, 
portèrent  la  Roseà  son  plus  haut  degré  d'admiration? 

Mais  je  ne  puis  citer  tous  Içs  auteurs  qui  louangèrenf 
eette  fleur  et  le  but  de  cet  article  n'est  du  reste  pas  de  l'aire 
l'histoire  littéraire  de  la  Rose  :  il  esl  beaucoup  plus  mo- 
deste. Je  veux  simplement  faire  connaître  aux  curieux, 
aussi  succinctement  que  possible,  un  certain  nombre  de 
légendes  concernant  cette  fleur,  qui  est  encore  considérée,  de 
nos  jours,  commeétant  l'emblème  de  la  beau  Jéet  du  bon  goût. 

Ces  fables  ou  légendes,  d'un  caractère  profane  ou  reli- 
gieux, sont  de  toutes  les  époques  et  de  tous  les  pays:  la 
mythologie,  on  le  conçoit,  en  a  fourni  un  assez  grand 
nombre  et  toutes  les  religions  en  ont  leur  contingent,  du 
paganisme  au  christianisme  en  passant  par  tous  les  cultes 
intermédiaires  ou  dérivés. 

Je  ne  parlerai,  bien  entendu,  que  des  principales  légendes 
mythologiques  et  autres,  que  l'on  trouve  citées  générate- 
menl  dans  les  œuvres  littéraires. 

Rhèdante,  reine  de  Coriniho,  fut  changée  en  Rose  par 
Apollon  pour  s'être  cachée  dans  le  temple  de  ce  dieu,  afin 
il  éviter  les  poursuites  de  ses  amants;  niais  ceux-ci  l'y  assié- 
gèrent et  Rhodante,  obligée  de  paraître,  appelle  le  peuple. 
qui  se  rassemble  à  sa  voix  et  qui  La  trouve  si  belle  que, 
renversant  lastatuede  Diane,  favorite  il  Apollon,  il  la  dé- 
clare déesse  du  temple;  d'où  colère  de  messire  Apollon. 

-  — 

Dans  une  fête  de  l'Olympe,  1  Amour,  au  milieu  de  la 
gaieté  dune  danse  entraînante,  renversa  d'un  coup  d'aile 
une  coupe  de  nectar,  dont  la  liqueur  emb^uinée  et  vermeille 
se  répandant  sur  des  Roses  blanches,  leur  donna  le  parfum 
et  la  couleur  qu'elles  ont  conservés  depuis. 

Hérodote,  en  sa  qualité  d'historien  et  par  conséquent  peu 
sujet  à  caution,  dit  que,  dans  les  jardins  de  Midas,  fils  de 
i  .uiilius.  il  y  avait  des  Roses  à  soixante  feuilles,  qui  crois- 
saient d'elles-mêmes  et  qui  avaient  une  meilleure  odeur 
que  les  autres.  Comme  les  temps  sont  chapgés! 

D'après  la  mythologie,  ou  plutôt  suivant  certains  auteurs 
anciens,  la  Rose  naquit  à  la  suite  ilu  plus  tragique  événe- 
ment et  du  sang  d'Adonis.  Il  est  vrai  que  d'autres  auteurs, 
non  moins  anciens,  la  font  naître  d'une  piqûre  de  Vénus. 
Mais  les  Musulmans,  moins  poétiques,  prétendent  que  la 
Rose  est  née  tout  bonnement  de  lasueurde  Mahomet.  Pouah  ! 

* . 

La  tradition  veut  que  l'escarbot,  espèce  de  Coléoptère,  ait 

tellement  d'antipathie  pour  les  Roses  <pie  la  seul leur  de 

cette  fleur  le  fait  mourir.  —  Si  seulement  c'était  vrai.  — 
Les  anciens,  se  basant  sur  cette  fable,  pour  dépeindre  un 
homme  énervé  par  la  volupté,  le  représentaient  sous  l'allé- 
gorie d'un  scarabée  expirant  environné  de  Roses. 


On  dit  que  le  chevalier  de  Cuise  s'évanouissait   à  la  v 
I  une  Rose.  Pour  un  chevalier,  c'était  fort  disgracieux. 


ue 


Le  père  Catrou.  dans  son  histoire  du  Mogol,  dit  que  la 
célèbre  princesse  Nourmahal  lit  remplir  d'eau  de  Rose  un 
canal  entier,  sur  lequel  elle  se  promena  avec  le  grand 
Mogol.  La  chaleur  du  soleil  dégagea  de  l'eau  de  Rose 
l'huile  essentielle;  cette  substance,  qui  flottaità  la  surface 
de  l'eau,  fut  remarquée  par  des  savants  île  l'endroit,  et  c'est 
ainsi  que  se  lit  la  découverte  de  l'essence  de  Rose. 

J'ai  sans  doute  eu  tort  de  faire  Bgurer  ici  ce  lait  qui  esl 
historique  i  voj  ez  Malte-Brun  i.  mais  surnaturel  assurément. 

■ 

Dans  le  conte  de  l'Ane  d'or  '1  Apulée,  un  jeune  homme 
est  transformé  en  âne  et  ne  peut  reprendre  sa  place  parmi 
les  bipèdes  qu'en  mangeant  dos  Roses. 

-    ■ 
Dans  le  célèbre  roman  d'Amadis,  écrit  par  divers  auteurs 
du  quinzième  siècle,  on  trouve  ce  trait  charmant  :  Oriane, 
l'héroïne,  étant  prisonnière  et  ne  pouvant  ni  parler  ni  écrire 

à  Sun  amant,  lui  jette  du  liaul  d  une  tour  une  |{,,se  baignée 
!i'  -eS  larmes. 


.V  Poitiers,  dans  l'abbaye  de  Sainte-Croix,  existait  sur 
la  tombe  d'un  jeune  homme,  une  colonne  qu'on  avait  élevée 
à  cause  lui)  fait  miraculeux  qui  se  produisit,  dit-on.  le 
lendemain   •  ■■  -a  mort. 

Aoici  ce  lail  :  '  hi  \  it  tout  à  coup  surgir,  sur  le  lieu  de  sa 
sépulture,  un  Rosier  couvert  de  Roses  épanouies;  cela  méri- 
tait bien  une  colonne,  et,  si  ce  iail  se  généralisait,  messieurs 
les  rosiéristes  n'auraient  plus  qu'à  fermer  boutique. 

■    ■ 
Dans  la  vie  de  sainte  Dorothée,  il  est  dit  nu  un  auge  lui 
donna  un  bouquet   de  Roses.   C'est  d'après  cette  tradition 
que  les  peintres   représentent  toujours  cette  sainte   tenant 
un  bouquet  de  Roses. 

- 

I.a  tradition  veut  qu'après  la  mort  de  Saint-Louis  évêque, 
neveu  de  Louis  IX,  on  vit   sortir  une  Rose  de  la  bouche  de 

ce  saint. 


L'histoire  nous  apprend  que 
îmi le  de  Roses. 


grand  prêtre  était  cou- 


On  dit  qu'il  n'y  a  pas  de  Roses  .ans  épines,  niais  ce  pro- 
verbe est  archifaux  d'après  Bomare,  qui  affirme  avoir  vu. 
aux  environs  de  Turin,  un  Rosier  sans  épines,  dont  les 
pétales  des  Heurs  étaient  tachetés  de  vert.  Quant  à  la  fa- 
meuse Rose  bleue,  il  l'a  rencontrée  communémenten  Italie. 

- 
,1e  ne  veux  pas  étendre  davantage  cette  note,  bien  que 
l'histoire  légendaire  de  la  Rose  n'y  soit  pas  complète,  et  je 
terminerai  par  cette  tradition  qui  veut  que  la  Rose,  dont 
Homère  a  tant  vanté  les  vertus  dans  Y  Iliade,  soit  la  Rose  de 
Provins  qui  aurait  été  ensuite  portée  de  Syrie  à  Provins 
par  un  comte  de  Brie,  au  retour  des  croisades.  Mais  c'est  là 
une  fable  évidemment,  car  cette  Rose  est  indigène  de  l'Eu- 
rope-. 

On  sait. en  outre, que  les  liges  du  Rosierde  Provins  (Rosa 
gallica  I  perdent  leurs  aiguillons  promptement,  et  le  fameux 
Rosier  sans  épines  ,]e  Bomare  pourrait  bien  n'être  qu'un 
représentant  de  cette  espèce,  planté  en  Italie  par  quelque 
amateur. 

.1.  LUQDET. 


Les  Fruits  de  choix  aux  Halles 

Les  dernières  pèches  se  vendent  bien  et  atteignent  jus- 
qu'à 1  franc  et  1  fr.  25  pièce.  —  Encore  quelques  brugnons 
de  0  fr.  tiôà  1  franc-. 

Le  prix  des  grosses  poires  extra,  à  la  pièce,  est  de  :  Ofr.  20 
à  0  fr.  30  pour  le  Beurré  Clairgcau  ;  i>  fr.  25  à  0  fr.  40  pou 
la  Louise-Bonne  ;  0  fr.  H)  à  0  fr.  50,  pour  la  Duchesse 
d'Angoulème  ;  It  fr.  50  à  (I  fr.  70.  pour  la  Cressane;  0  fr.  75 
àl  fr.  2."),  pour  le  Doyenné  du  Comice. 

Le  prix  des  grosses  pommes  varie  entre  il  fr.  ôl>  à  II  fr  "> 
pour  le  Gni mi  Alexandre  et  de  1  franc  à  1  fr.  25  pour  les 
premières  '  'aloiUlc. 

Le  '  'hasselas  provenant  du  Midi  de  la  France  est  de  qua- 
lité exceptionnelle  cette  année,  il  est  clair  et  doré,  les 
grappes  sont  belles  et  on  pourrait  les  croire  ciselées:  aussi 
notre  Chasselas  des  environs  de  Paris,  ne  fait-il  que  de 
petits  prix.  On  place  difficilement  la  caissette  de  500  gr. 
de  Thomery  à  1  franc  et  1  fr.  25. 

* 

*      v 

Le  raisin  de  serre  se  soutient  assez  bien  :  le  Musent 
d'Alexandrie  de  in  à  11  francs  le  kilog.  ;  le  Frankenthal 
de2  fr.  50  à  l  francs  le  kilog.,  avec  une  moyenne  de  3  fr.  50; 
le  Blacl.  Alicante  à  environ  3  francs. 

*  * 
Les  Ananas  des  Açores  de  1  à  10  francs  ;   les  régimes  de 
Bananes  de  15  à  25  francs. 
Les  grenades  d'Espagne  de  0  fr.  15  à  0  fr.  30  pièce. 

J.  M,  BUISSON 


LE   JARDIN 


319 


Les  Fleurs  pour  tous  (1) 


Notre  collaborateur,  M.  Albert  Màumené,  vient  de  rece- 
voir de  M.  Soland,  Président  de  la  Société  d'horticulture 
de  Douai,  l'intéressante  lettre  suivante,  montrant  quels 
excellents  résultats  peut  donner,  lorsqu'elle  est  bien  com- 
prise, la  culture  des  Heurs  par  les  .■niants  et  par  les  ouvriers. 
Les  idées  moralisatrices  relatives  à  cette  question  souvent 
développée  dans  le  Jardin  et  fréquemment  traitée  par 
MM.  H. Martinet,  Albert  Maumené,  A.  Gourlot  et  autres 
collaborateurs  de  ce  journal,  tendent,  de  plus  en  plus,  à  se 
répandre,  et  les  résultats  obtenus  sont  des  plus  encoura- 
geants, ainsi  que  le  montre  la  lettre  ci-dessous: 

J'ai  reçu,  en  son  temps,  le  mémoire  sur  la  Culture  des 
fleurs  par  les  ouvriers  el  les  enfants,  dont  vous  avez  bien 
voulu  faire  hommage  à  la  Société  d'horticulture  de  Douai. 

Mettant  à  profit  le  conseil  que  vous  y  donnezj'ai  proposé 
à  notre  Conseil  d'Administration,  qui  l'a  accepté  à  l'unani- 
mité, de  faire  une  distribution  gratuite  de  plantes  à  des  mé- 
nages ouvriers. 

Au  mois  de  mai,  à  notre  assemblée  générale  mensuelle, 
nous  avons  donc  remis  à  chacun  des  trente  ménages 
ouvriers  qui  s'étaient  fait  inscrire  les  premiers,  trois  potées 
de  Géranium,  Fuchsia,  Héliotrope  de  la  même  espèce  et  de 
la  même  taille,  les  engageant  à  les  bien  cultiver  et  à  les 
rapporter  à  l'assemblée  du  ?  octobre,  pour  concourir  à  des 
récompenses  s'il  y  avait  lieu  d'en  accorder. 

Dimanche  dernier,  2  octobre,  16  concurrents  ont  apporté 
leurs  trois  pots.  Après  examen  des  lots,  par  un  jury  de  cinq 
membres  pris  parmi  les  sociétaires,  il  a  été  attribué  une 
médaille  d'argent,  cinq  médailles  de  bronze  et  cinq  diplô- 
mes de  mérite. 

Les  concurrents  sont  repartis  avec  leurs  plantes,  espé- 
rant les  conserver  pour  le  printemps  prochain. 

Ce  petit  concours  avait  créé  une  véritable  émulation 
entre  les  concurrents  qui  se  cachaient  soigneusement  les 
uns  aux  autres  leurs  procédés  de  culture  "et  les  engrais 
qu'ils  employaient. 

Si  nous  recommençons'1'an  prochain,  ce  ne  sera  plus  quatre- 
vingt-dix  pots  qu'il  nous  faudra,  mais  au  moins  deux  cents. 

L'été  prochain,  nous  visiterons  les  petits  ouvriers  dans 
la  ville. 

Par  suite  du  démantèlement  et  de  l'agrandissement  de  la 
ville,  il  s'est  fondé  une  société  d'habitations  ouvrières  ; 
chaque  ouvrier  a  sa  maison  particulière  et  son  petit  jardin. 
La  Société  distribue  gratuitement  quelques  graines  à  ses 
locataires.  Nous  encourageons  donc  ces  horticulteurs. 

Une  société  déjeunes  gens  est  en  train  de  se  fonder, 
sous  l'égide  de  la  Société  d'horticulture,  pour  louer  ou 
acheter  des  terrains  et  les  sous-louer,  par  fraction  de  six 
ares,  à  des  ménages  d'ouvriers  indigents.  On  espère  ainsi 
amener  les  ouvriers  à  passer  leur  dimanche  dans  leur  jar- 
dinet au  grand  air  et  par  suite  les  arracher  au  cabaret, 
plaie  de  nos  populations  ouvrières  du  Nord.  Là  aussi, 
nous  distribuerons  des  encouragements  et  des  récompenses 
et,  probablement  même,  des  graines,  au  printemps  prochain. 

Vous  avez  eu  raison  de  pousser  les  Sociétés  d'horticui- 
ture  dans  cette  voie  d'encourager  l'ouvrier  à  avoir  un  jar- 
din. Chacun,  dans  la  mesure  de  ses  moyens,  doit  coopérer 
à  la  moralisation  de  la  classe  ouvrière. 

Nous  avons,  à  Douai,  deux  classes  bien  différentes 
d'ouvriers.  Ceux  qui  habitent  les  villages  environnants, 
maçons,  plafonniers,  couvreurs,  etc.,  qui  deviennent  tous 
propriétaires  de  leur  petite  maison  et  d'un  petit  champ.  Ils 
partent  de  chez  eux  avant  le  jour  et  n'y  rentrent  qu'à  la  nuit 
close;  mais,  le  dimanche,  ils  se  rattrapent  et  travaillent  à  leur 
jardin  et  à  leurs  cultures  (Blé,  Pommes  de  terre,  Betteraves, 
etc.,  etc.),  dès  le  point  du  jour.  Ceux-là  ne  vont  au  cabaret 
que  le  dimanche  soir  pour  causer  des  affaires  de  la  com- 
mune. 

Les  ouvriers  de  la  ville  vont,  au  contraire,  au  cabaret 
presque  chaque  jour  et  y  passent  le  samedi  soir,  le  diman- 
che et  souvent  même  aussi  le  lundi. 

Il  y  a  donc  là  preuve  évidente  de  la  moralisation  par  la 
culture  de  la  terre. 

Veuillez  agréer,  etc.  E.  SOLAND. 

Tels  sont  les  résultats  déjà  obtenus  par  la  Société  d'hor- 
ticulture de  Douai,  grâce  à  l'intelligente  initiative  de  son 
dévoué  président.  .M.  .Soland.  Il  est  à  souhaiter  qu'un  tel 
exemple  soit  suivi. 

(1)  Le  Jardin,  189S,  numéros  261,  262,263,  264,265,266  et267, pa- 
ges 4,  22,  47,  61,  79,96  et  111. 


National  Chrysanfhemum  Society 

La  seconde  exposition  de  la  saison  vient  d'avoir  lieu  au 
Royal  Aquarium  de  Westminster,  les  11.  12  et  13  courant, 
et,  dans  la  classe  des  concours  de  fleurs  coupées,  il  y  a  eu 
une  excellente  exhibition  de  Heurs  bien  cultivées,  faisant 
croire  à  une  exposition  de  novembre. 

En  dehors  de  ces  Ileurs  coupées,  une  mention  spéciale  doil 
être  faite  d'un  grand  groupe  très  bien  dispose  par  M  H.  .1. 
Jones,  de  Lewisham.  Cegroupe,  dontles  dimensions  étaient 
de  9  mètres  sur  P"80,  consistait  en  un  fond  en  pente  formé 
de  pots  avec  trois  rangs  semi  -circulaires  de  Chrysanthèmes, 
le  tout  agrémenté  de  Crotons,  Dracœnas.  Fougères,  Pal- 
miers, Cocos.  Isolepis  gracilis  et ,  Bambusa  aufea.  La 
médaille  d'or  de  la  Société  a  liés  justement  réconipensé 
cette  œuvre  d'arl  de  décoration  florale.  Les  principales 
variétés  de  Chrysanthèmes  employées  dans  ce  lot  étaient  : 
Parachute,  Rayonnante,  Golden  Queen  ofthe  Earlics, 
Lilly  Boutron,  Soleil  d'octobre,  Le  Grand  Dragon, 
Mme  Gustave  Henry.  Werther,  <  'rimson  Marie  Musse. 
M.  Louis  Rèmyet  un  nouveau  sport  de  Mistress  Harman- 
Payne  appelé  Mistress  A.  Barrcst,  à  fleurs  jaune  de 
chrome  foncé. 

MM.  Cannell  et  lils  axaient  une  table  de  Heurs  coupées 
gentiment  arrangée;  on  y  remarquait  :  Soleil  d'octobre, 
Mme  Armand  Dro;.  Ambroise  Thomas,  Mme  Liger- 
Ligneau,  Werther,  Soueenir  de  Matines,  etc.. 

M.  Godfrey  avait  aussi  une  table  de  fleurs  coupées  arran- 
gées dans  un  but  décoratif;  les  principales  variétés  étaient  : 
Président  Becan,  Mme  Paladine,  Mme  Ph.  Ricoire, 
Mme  Fortune,  Le  Grand  Dragon,  etc. 

M.  Well  avait  aussi  une  importante  exposition  :  dan- 
son  lot,  les  nouveautés  françaises  formaient  un  remarquable 
trait  caractéristique:  les  meilleures  étaient  :  Mèlusine, 
X.  C.  S.Ju.bilee,  Soleil  d'octobre,  M,  Louis  Rémy;  Mme 
(r usinée  Henry  ut  Président  Nonin. 

Une  imposante  exhibition  était  formée  par  les  exposants 
de  vases  de  Chrysanthèmes  en  fleurs  coupées,  arrangées 
avec  des  feuillages  d'automne  et,  dans  cette  section,  le 
principal  lauréat  a  été  M.  W.  Mease,  qui  est  un  des  plus 
éminents  lauréats  de  nos  expositions,  dans  la  section  des 
fleurs  coupées. 

De  très  belles  collections  d'Asters  étaient  présentées  par 
M.  Norman  Davis  (petite  médaille  d'or),  ainsi  que  par 
M.  Edwin  Beckest  (médaille d'argent  doré). 

Des  Cannas  étaient  axposés  par  MM.  H.  Cannell  et  des 
fruits,  par  MM.  John  Laing  et  lils. 

D'autres  importants  apports  venaient  de  chez  MM.  De- 
verill,  Cutbush  et  fils.  Berwick,  Spink.  Mortimer,  .1.  S. 
Ware  et  autres,  trop  nombreux  pour  pouvoir  être  cités. 

Le  premier  jour  de  l'exposition,  le  (  lomité  floral  tint  une 
séance  à  laquelle  assistait  un  grand  nombre  de  membres. 
Quelques  belles  fleurs  lurent  présentées;  l'une  d'elles.  Lady 
Lllen  Clark,  sport  à  fleurs  blanches  issu  de  Mistress 
Harman-Payne,  parait  être  tout  simplement  un  double  de 
M.  Louis  Rémy.  Crimson  Marie  Musse,  sport  de 
Mlle  Marie  Massé,  est  une  avantageuse  variété  florifère 
précoce.  Mistress  W.  Seu  ardesi  une  belle  fleur  de  couleur 
très  brillante  lorsqu'elle  est  fraîche,  mais  très  semblable  à 
M.  Chénon  de  Léché  lorsqu'elle  est  plus  avancée. 

Des  certificats  de  première  classe  ont  été  accordés  aux 
nouveautés  ci-dessous  : 

M.  J.  Brewer.  —  Japonais  à  grandes  fleurs.  —  Fleurons 
abondants,  serrés,  s'incurvant,  longs  et  larges.  Centre  jaune 
d'or  foncé;  revers  jaune  argenté  pâle.  —  Présenté'  par 
M.  R.  Owen. 

Rcginald  Godfrey.  —Japonais.  —  Capitule  fermé,  com- 
plet;  fleurons  bien  réfléchis  d (uleur  rose  terre-cuite,  à 

revers  jaunes.  —   Présenté  par  M.  W.  .1    Godfrey. 

Soleil  d'octobre.  —  Nouveauté  de  t'alvat.  Jaune  canari 
pâle  pur.  —  Egalement  présenté  par  M.  Godfrey. 

Rayonnante. —  Celui-ci  est,  je  crois,  Le  Rayonnant, 
obtenu  par  L.  Lacroix  en  1896.  C'est  un  japonais  à  grands 
capitules  roses  du  genre  Lilian  Binl  mais  plus  beau.  — 
Présenté  par  M.  J.  Jones. 

C.   HARMAN-PAYNE. 


320 


LE   JARDIN 


RHODODENDRONS  NOUVEAUX 

Parmi  les  nouveautés  mises  cette  année  au  commerce 
par  M.  Otin  fils,  horticulteur  à  Saint-Etienne  (Loire), 
nous  signalerons  à  nos  lecteurs  toute  une  série  do  Rhodo- 
dendrons fort  intéressants  dont  nous  donnons  ci-dessous 
les  descriptions  sommaires  ; 

Président  Félix  Faure.  —  Violet  tendre  nuancé  rouge; 
pétales  bordés  de  violet  bleuté  et  à  nervures  pâles  passant 
au  blanc.  Orné  d'une  très  grande  macule  impériale  sur  les 
trois  pétales  supérieurs  d'un  beau  vert  pistache  se  chan- 
geant en  couleur  chocolat  après  quelques  jours  d'épanouis- 
sement, moucheté  marron  autour  de  la  macule  ainsi  que 
sur  les  autres  pétales.  Très  grande  ileur  à  pétales  très 
renversés  imitant  assez  un  Iris  Ksempferi  et  ayant  jusqu'à 
0°,10  de  diamètre  :  fleurs  formant  une  belle  panicule  régu- 
lière et  compacte  de  0°,18  à  0™,'20  de  hauteur;  beau  et  grand 
feuillage  vert  sombre;  plante  très  vigoureuse  et  très  flori- 
fère; cette  variété  est  sans  contredit  une  des  plus  belles. 

Souvenir  de  Victor  Hugo.  —  Mauve,  bord  des  pétales 
légèrement  violacé,  très  grande  macule  cramoisi  velouté 
presque  noire  sur  les  trois  pétales  supérieurs,  pétales  ren- 
versés laissant  le  centre  de  la  fleur  absolument  à  décou- 
vert ;  fleurs  en  belle  panicule  formant  une  grande  gerbe 
atteignant  jusqu'à  0",25  de  hauteur.  Fleur  extra.  Feuillage 
d'un  vert  tendre.  Plante  d'un  beau  port  très  florifère,  très 
vigoureuse  et  ayant  une  bonne  tendance  à  pousser  verti- 
calement. Très  belle  variété. 

Antoine  Otin.  —  Beau  rose.  Fleur  entièrement  fimbriée, 
intérieur  des  pétales  fondu  blanc  en  se  rejoignant  au 
centre,  pistil  et  étamines  entièrement  blancs.  Grande  ma- 
cule formée  de  taches  très  rapprochées  couleur  chocolat 
sur  les  trois  pétales  supérieurs,  se  terminant  par  des 
points  plus  éloignés  et  tigré  plus  clair  sur  les  autres  pé- 
tales. Très  grande  fleur  dissimulant  la  jonction  des  pétales  ; 
fleurs  formant  une  grosse  boule  très  compacte  ;  feuillage 
d'un  beau  vert  ;  très  belle  variété,  d'un  beau  port  et  bien  flori- 
fère. 

M.  Viviand-Morel.  —  Mauve  tendre  ayant  des  reflets 
roses.  Forte  macule  cramoisi  très  foncé  sur  les  trois  pé- 
tales supérieurs  se  terminant  par  de  gros  points  plus  clairs, 
pétales  renversés,  fleurs  en  grosse  boule  assez  compacte  ; 
plante  remarquable  par  son  beau  port  et  sa  belle  floraison  ; 
beau  feuillage  vert  foncé  luisant. 

Mme  Guy-Otin.  —  Beau  rose  vif,  Intérieur  fondu  blanc 
rosé  ;  fleur  fimbriée  bordée  rose  laque,  pétale  supérieur 
tigré  marron  clair;  trèsilorière,  d'un  très  bel  effet  avec  ses 
nombreuses  fleurs  en  boule  ;  feuillage  vert  foncé  ;  beau  port. 

Mme  Maria  Dubecq.  —  Mauve  rosé  ayant  une  riche  ma- 
cule cramoisi  velouté  formant  épaisseur  et  ombrée  rouge 
vif  se  terminant  par  de  gros  points  rouges  sur  les  trois 
pétales  supérieurs.  Feuillage  vert  foncé  légèrement  ondulé; 
plante  se  tenant  très  bien  et  très  florifère. 

Anatole  Guy.  —  Cerise  vif  allant  au  rouge  laque  sur  les 
bords  des  pétales  ;  fleur  fimbriée,  tigré  sur  toute  la  surface 
intérieure  de  carmin  vif  dont  les  points  sont  plus  rappro- 
chés et  plus  nombreux  sur  le  pétale  supérieur,  grande 
fleur  de  forme  bien  évasée,  fleuron  en  boule  de  (J",15  à 
0™,20  de  diamètre  ;  très  florifère  ;  feuillage  vert  clair. 

Mme  Jeanne  Marel.  —  Beau  rose  délicat,  intérieur 
fondu  rose  clair  allant  au  blanc  en  rejoignant  le  centre: 
pétales  arrondis  ;  fleur  en  cloche,  macule  jaune  chrome  sur 
les  trois  pétales  supérieurs  ;  inflorescence  en  magnifique 
boule  d'un  bel  effet;  feuillage  longd'un  vert  foncé;  très  flo- 
rifère. 

Souvenir  de  Marie  Otin.  —  Rose  tendre  allant  au  blanc, 
grande  macule  carmin  ombrée  clair  et  tigré  carmin  clair 
sur  tous  les  pétales,  belle  fleur  formant  une  boule  assez 
compacte  ;  plante  florifère,  d'un  beau  port  ;  feuillage  court 
et  d'un  vert  tendre. 

Mlle  Marie  Marel.  —  Blanc  pur,  pétale  supérieur  tigré 
jaune  chrome,  grande  fleur  ;  très  florifère;  beau  feuillage 
d'un  vert  foncé  luisant;  feuille  arrondie  et  cuculée,  plante 
d'un  très  beau  port  et  remarquable  par  sa  floraison. 

Mme  Julie  Chassaing.  —  Beau  rose  tendre  à  nervures 
plus  foncées,  forte  macule  carmin  foncé  sur  les  trois  pé- 
tales supérieurs;  belles  fleurs  en  boule;  feuillage  allongé 
vert  tendre. 

M.  Anastase  Dubecq. —  Rose  vif,  bords  des  pétales  vio- 
lacé, grande  macule  cramoisi  foncé  sur  les  trois  pétales 
supérieurs;  plante  d'un  beau  port  et  vigoureuse  ;  feuillage 
vert  foncé  luisant. 

Mlle  Hélène  Fontvieille.  —  Blanc  teinté  rose  tigré  car- 
min sur  les  trois  pétales  supérieurs;  grandes  fleurs  en  boule: 
extra-florifère;  feuillage  de  grandeur  moyenne  d'un  vert 
foncé.  P.  L. 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 

Séance  du   2S   octobre  1898 

Comité  de  floricultuhe 

M.  Proust,  jardinier  chez  M.  Bethemont,  à  Chatou,  pré- 
sentait cinq  Crotons  dont  deux  surtout,  M.  Eugène  Proust, 
à  feuilles  d'un  jaune  éclatant  largement  bordées  de  vert 
foncé,  et  M.  Albert  Larquet.  à  feuilles  panachées  de  jaune 
et  de  vert  et  finement  bordées  de  rose,  sont  très  belles. 
Du  même  présentateur,  on  remarquait  aussi  quelquesjolies 
variétés  de  Bertolonia  :  Mme  Treyeran,  Mme  de  Lans- 
berg,  etc. 

M.  Arthur  Billard,  du  Vésinet,  avait  apporté  une  variété 
de  Bégonia,  au  sujet  de  laquelle  s'est  élevée  une  discus- 
sion assez  vive,  quelques  membres  du  Comité  croyant  voir 
là  tout  simplement  la  variété  Abondance  de  Boissy, d'autres 
trouvant,  avec  raison  croyons-nous,  que  la  nouvelle  va- 
riété, présentée  sous  le  nom  de  Jacques  Welher,  possédait 
une  différence  de  coloris  assez  sensible.  Pour  trancher  la 
question,  le  présentateur  a  été  prié  de  vouloir  bien  faire  un 
nouvel  apport  de  sa  plante  à  la  prochaine  séance,  à 
laquelle  les  contradicteurs  apporteront  des  pieds  d'Abon- 
dance deBoissy,  afin  que  la  comparaison  puisse  être  faite. 
Ajoutons  que  le  coloris  de  Jacques  We/feer  paraît,  au  pre- 
mier abord,  plus  éclatant  et  attendons  la  décision  du  comité. 

Enfin.  M.  J.  Buisson,  de  Courbevoie,  soumettait  à  l'appré- 
ciation du  comité,  une  belle  variété  de  Bégonia  très  flori- 
fère, à  fleurs  blanc  pur,  issue  du  Bégonia  uersalliensis. 
Comité  d'ardoriculture  fruitière 

Très  nombreux  apports  à  ce  comité. 

De  M.  P.  Passy,  de  Chambourcy,  on  a  beaucoup  admiré 
15  Duchesse  d'Angoulème,  40  Doyenné  du  Comice  et  5  Pom- 
mes Grand  AJe.van</re,de  toute  beauté. 

De  M.  Orive,  de  Villeneuve-le-Roi,  8  Reinette  grise  du 
Canada  et  5  Poires  Beurré  magnifique. 

De  M.  Gorion,  d'Epinay,  diverses  poires  ainsi  qu'un  nou- 
vel apport  de  sa  Prune  Gloire  d'Epinay. 

De  M.  Baltet,  un  apport  de  poires  issues  des  semis  Tou- 
rasse  :  Directeur  Hardy,  La  Béarnaise,  etc. 

De  M.  Jourdain,  de  Maurecourt,  du  Chasselas  de  Fontai- 
nebleau de  l'aspect  le  plus  engageant. 

Les  autres  présentations  consistaient  en  :  Pèche  Baltet 
et  Prune  Kelsey,  par  M.  Boucher;  un  très  instructif  lot  de 
fruits  de  saison,  par  M.  Nomblot,  de  Bourg-la-Reine  ;  des 
Beurré  Diel  et  Beurré  Hardy,  par  M.  Budan.de  Carrières- 
Saint-Denis  ;  une  grappe  de  Chasselas  d'une  grosseur  phé- 
noménale produite  par  une  Vigne  plantée  en  espalier  au 
nord  chez  M.  Yégo,  de  Nantes,  etc.,  etc. 
Comité  de  culture  potagère 

Une  petite  collection  de  Tomates  et  six  variétés  de  Céleri 
étaient  apportées  par  M.  Germont,  d'Andilly. 

Une  intéressante  collection  de  Coloquintes,  Potirons, 
Pâtissons  et  autres  Cucurbitacées,  présentée  par  M.  Lam- 
bert, chef  de  culture  potagère  de  Bicètre,  a  eu  un  joli  succès. 

M.  Loizeau,  jardinier-clief  de  l'Etablissement  de  Saint- 
Nicolas,  à  Igny,  soumettait  à  l'appréciation  du  comité  deux 
pieds  d'un  Céleri  nain  paraissant  devoir  être  un  bon  gain. 

Enfin,  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  Cie  avaient  envoyé  un 
pied  en  pot  d'une  nouvelle  variété  de  Fraisier,  issue  du 
croisement  de  la  variété  Saint-Joseph  et  de  la  variété  à 
gros  fruits  Royal  Sovereign.  Le  comité  a  demandé  à  revoir 
au  printemps  cette  nouveauté,  gain  de  l'abbé  Thivolet.bap- 
tisée  Sai?i(-An/onie  de  Padouè".  Des  mêmes  présentateurs, 
on  admirait  un  bel  apport  de  Tomate  ponderosa  écarlate. 
Comité  d'ardoriculture  d'ornement 

Une  jolie  nouveauté   de  Ceanothus  était    apportée  par 
M.  Moser,  de  Versailles:  le  Ceanothus  Mme  Jules  Clarelie. 
Comité  des  Orchidées 

M.  Bert,  de  Louveciennes,  présentait  deux  Catlleya  ; 
M.  Duval,  de  Versailles,  un  Caltleya  labiata-automnalis 
et  un  Cypripedium  hybride  naturel:  M.  Gauthier,  jardinier 
chez  M.  le  Dr  Fournier,  à  Neuilly,  un  Odontoglossum 
grande;  les  autres  présentations  étaient  de  M.  M.  Page, 
jardinier  chez  M.  Lebaudy,  à  Bougival,  Victor  Gouy,  jardi- 
nier chez  M.  le  comte  de  la  Panouze,  à  Thoiry,  etc. 
Comité  des  Chrysanthèmes 

Parmi  les  variétés  soumises  à  l'appréciation  du  comité, 
les  suivantes  ont  été  récompensées  d'un  certificat  démérite 
de  première  classe:  Princesse  Alice  de  Monaco,  M.  Van- 
dendael  et  Mme  Georges  Halphen,  présentées  par  M.  Nonin, 
de  Chatillon-sous-Bagneux  ;  Rayon  d'or  et  Vulcain,  pré- 
sentées par  M.  Lemaire,  de  Montrouge. 

J.  FoSSEY. 


LE    JARDIN 


321 


LE  JARDIN.  —  N°  281.  —  5  NOVEMBRE  1898. 


CHRONIQUE 


Un  lecteur  du  Jardin  nous  demande  si  nous  connaissons 
une  Société  centrale  d'horticulture  deFrtince,  qui  existe- 
rait actuellement,  à  Paris,  ou  ailleurs.  Après  nous  être 
adressé  aux  meilleures  sources,  nous  n'avons  trouvé  aucune 
association  désignée  sous  ce  nom.  du  moins  à  l'heure  ac- 
tuelle. Autrefois,  la  Société  de  la  rue  de  Grenelle  a  porté  ce 
nom,  qu'on  trouve  encore  suc  îles  jetons  de  présence,  niais 
cette  dénomination  a  été  remplacée  par  celle  de  Société 
nationale.  C'est  probablement  d'elle  que  veut  parler  notre 

correspondant. 

* 

Les  amateurs  de  Champignons  ont  dû  être  plongés  dans 
la  joie  ces  jours  derniers.  La  Société  mycologique  tenait  à 
Paris  sa  session  annuelle,  remise  au  24  octobre  en  raison 
de  la  rareté  des  Champignons  à  l'époque  précédemment 
fixée.  Il  parait  même  que  les  récoltes  ont  été  peu  abon- 
dantes et  que  les  empoisonnements  auraient  été,  cette  année, 
à  peu  près  lettre  morte.  Puisque  nous  parlons  Champignons, 
signalons  un  procédé  peu  coûteux  qui  permet  de  les  con- 
server avec  leurs  couleurs  naturelles.  Il  suffit  de  les  garder 
dans  une  solution  de  Formol,  préparée  avec  50  centimètres 
cubes  de  ce  corps  pour  1  litre  d'eau.  Nous  avons  vu  des 
Champignons  du  plus  beau  rouge  merveilleusement  préser- 
vés de  cette  façon. 


est  souvent  l'ait  mention.  Quand  le  grand  capitaine  se  pro- 
menait autour  de  son  cottage  de  Longwood,  il  s'arrêtait  à 
l'ombre  de  cet  arbre,  qu'il  avait  pris  en  prédilection.  Lors 
du  transport  en  France  des  cendres  de  Napoléon,  il  avait 
été  question  de  ramener  l'arbre,  mais  il  ne  fut  donné  aucune 
suite  à  ce  projet.  L'arbre  est  mort  et  on  en  a  fait  du 
bois  de  chauffage.  Débité  par  petits  cubes,  on  en  eût  tiré 
des  sommes  énormes,  tant  la  passion  des  Anglais,  pour 
tout  ce  qui  concerne  le  grand  empereur,  est  encore  vive  et 
tenace.  C'est,  d'ailleurs,  à  peu  près  tout  ce  qui  restait  de 
l'habitation  de  Longwood  et,  la  chambre  mortuaire  esl 
devenue  une  étable  à  porcs. 


L'n  usage  peu  connu  de  la  Vigne,  c'est  celui  que  préconi- 
sait Bosc  en  1827.  Le  célèbre  agronome  conseillait  d'em- 
ployer les  jeunes  branches,  donl  l'écorce  se  sépare  facile- 
ment en  frappant  dessus  avec  un  maillet.  L'écorce,  débar- 
rassée du  ligneux,  était  soumise  à  l'opération  du  rouissage, 
comme  le  Chanvre  ou  le  Lin.  puis  on  en  faisait  des  cordes, 
qui  étaient  utilisables  pour  accoter  la  Vigne,  en  place  de 
paille,  de  chanvre  ou  d'osier.  Il  ne  me  semble  pas  que 
l'idée  de  Bosc  ait  eu  des  conséquences  pratiques. 


Les  journaux  ont  signalé,  il  y  a  quelque  temps,  un  jeune 
plant  greffé  sur  américain,  qui  portait  fruit  pour  la  pre 
mière  fois  et  qui  a  donné  une  grappe  longue  de  11  centimè- 
tres, avant  son  complet  épanouissement.  Il  est  vrai  que 
cette  grappe,  digne  de  celles  de  la  Terre  promis.',  a  poussé  non 
loin  de  la  Garonne,  aux  environs  de  Condom  I 


Avez- vous  entendu  parler  de  la  Vigne  de  Jean  Racine? 
Cette  Vigne  va,  parait-il,  entrer  à  Carnavalet,  quoique  rien 
ne  puisse  donner  la  certitude  que  le  grand  poète  l'ait  planté'' 
ou  l'ait  vue  naître.  Elle  existerait  au  13  de  la  rue  Viseonti  et 
elle  a  dû  être  déplantée,  pour  permettre  d'exécuter  des  tra- 
vaux de  réparations  dans  l'immeuble  qui  porte  ce  numéro. 
M.  Charles  Normand  convainquit  le  propriétaire  de  se 
défaire  de  ce  ceps,  dont  on  ne  pouvait  rien  tirer,  et  l'offrit 
pour  le  jardin  de  l'Hôtel  Carnavalet.  Rien  de  mieux  jus- 
qu'ici, mais  où  le  comique  s'en  mêle,  c'est  quand  on  voit 
que  Racine  est  mort  à  la  fois  au  13  et  au  21  de  la  rue  Vis- 
eonti, caries  deux  numéros  revendiquent  l'honneur  d'avoir 
donné  asile  au  doux  poète.  Le  13  se  fonde  sur  la  Vigne,  le 
21  sur  des  titres  plus  sérieux.  Quoi  qu'il  en  soit,  admettons 
—  cela  ne  fait  de  mal  à  personne —  à  Carnavalet,  à  l'ombre 
des  souvenirs  de  Mme  de  Sévigné,  la  Vigne  dite  à  tort  ou 
à  raison  de  Racine,  du  poète  qui  fit  certes  plus  de  pièces  de 
poésie  que  de  pièces  de  vin. 


La  conservation  des  Pommes  est  de  saison.  En  Allema- 
gne, on  emploie,  pour  cela,  l'eau  salée  qui  permet  de  les 
conserver  sans  altération  plus  d'une  année.  On  essuie  les 
fruits,  on  les  met  dans  un  tonneau  et  on  les  arrose  d'eau 
salée  en  ayant  soin  de  les  en  recouvrir  complètement.  On 
ferme  le  tonneau  et  on  le  place  dans  une  glacière  ou  dans 
tout  autre  lieu  frais.  Il  faut  employer  environ  un  verre  de 
sel  pour  25  litres  d'eau  bouilllie  et  refroidie.  Les  gourmets 
—  d'un  goût  douteux  cependant  —qui  veulent  avoir  des 
fruits  aigrelets,  les  dénaturent  en  ajoutant,  par  25  litres  de 
la  solution  salée,  un  kilogramme  de  farine  de  Seigle  ou  de 
Froment.  Essayez,  ce  procédé  n'est  pas  difficile  à  mettre  en 

pratique. 

* 

Le  Chou  Palmiste  de  Napoléon  est  mort.  Dans  les  récits 
de  Las  Cases,   le  fidèle  compagnon  de  Sainte-Hélène,  il  en 


Notre  colonie  de  Cochinchine  renferme  des  forêts  où  l'ar- 
bre à  Teck  est  abondamment  répandu,  mais  il  ne  semble 
pas  que  l'exploitation  en  soit  bien  florissante.  Au  Siam,  il 
n'en  est  pas  de  même  etl'iudustrie  y  est  assez  prospère  pour 
que  le  Gouvernement  anglais  ait  établi  un  vice-consulat 
à  Chieng-Maï,  localitéqui  n'esl  siamoise  (pie  sur  les  cartes. 
Les  forêts  de  Teck  du  Siam  rapportent  annuellement 
(i. 000. 000  francs,  avec  un  capital  engagé  de  20  millions  et 
une  taxe  de  revenu,  de  1  millions  pour  le  gouvernement  sia- 
mois. Le  marché  principal  du  Teck  est  à  Londres  où  où 
paye  le  stère  environ  200  francs.  Il  semblerait  tout  naturel 
que  notre  marine  s'approvisionnât,  dans  nos  colonies,  du 
bois  de  Teck  dont  elle  a  besoin,  et  vous  pensez  certaine 
ment  qu'il  n'en  saurait  être  autrement.  Détrompez-vous, 
nous  l'achetons  à  Bangkok! 


La  lumière  fait  varier  la  sexualité  chez  les  plantes.  Ce 
fait,  étrange  à  première  Mie,  est  pourtant,  exact  et  ressort 
d'expériences  récentes.  On  sait  que  les  plantes  dioïques  de- 
viennent assez  fréquemment  monoïques  ou  hermaphrodites, 
par  adjonction  d'organes  mâles  aux  organes  femelles.  On 
sait  aussi  que.  dans  la  nature,  les  pieds  femelles  sont  plus 
nombreux  que  les  pieds  mâles,  à  peu  près  112  des  uns  pour 
100  des  autres.  Kn  serre,  les  plantes  femelle-,  augmentenl 
encore  en  nombre,  la  plupartdes  mâles  offrant  îles  modifi- 
cations qui  amènent  la  réalisation  plus  ou  moins  complète 
dune  fleur  femelle.  Sur  117  plantes  issues  de  graines  ger- 
mées  en  serre,  on  compte  119  femelles,  28  mâles  donl  21 
Heurs  plus  ou  moins  transformées  dans  le  sens  de  la  fémi- 
nité. On  a  donc  ainsi  125  plantes  femelles  pour  100  mâles. 
Ces  résultats  obtenus  avec  le  Chanvre  sont  dus  à  la  faible 
intensité  de  la  lumière  que  reçoivent  les  plantes  en  expé- 
rience, quelles  que  soient  les  conditions  de  sol,  de  tempéra- 
ture et  d'humidité, 

P.  I1ARIOT. 


322 


LE    JARDIN 


NOUVELLES   HORTICOLES 


Au  Ministère  de  l'Agriculture.  —  Il  est  heureux 
que    les     fluctuations    politiques    auxquelles    notre    pays 


est 


.*.„     .„ —    j — „.,_...,    ^ — ___  _ „    ,.„_, .. 

si  souvent  et  si  regrettablement  expose  n  aient  pas  une 
trop  grande  influence  sur  les  affaires  de  l'agriculture. 

Les  changements  qui  se  sont  produits  dernièrement  dans 
la  composition  dû  Gouvernement  n'ont  pas  atteint  le  Mi- 
nistre de  l'Agriculture,  M.  Viger,  qui  a  été  prié  par  M.  Ch. 
Dupuy,  président  du  Conseil,  de  rester  dans  le  nouveau 
cabinet. 

M.  Viger  est  trop  connu  de  nos  lecteurs,  sa  popularité  est 
trop  grande,  pour  que  nous  ayons  besoin  de  rappeler  ici  les 
titres  qui  lui  ont  valu  d'être  appelé  pour  la  septième  fois  à 
prendre  la  direction  du  département  de  l'agriculture.  Les 
importants  services  qu'il  a  déjà  rendus  à  la  cause  agricole 
permettent  d'envisager  l'avenir  avec  confiance,  et  nous  no 
taisons  que  traduire  l'opinion  générale  en  disant  que  les 
intérêts  de  l'agriculture, comme  ceux  de  l'horticulture,  sont 
en  bonnes  mains. 

» 
*  * 

Le  Journal  officiel  du  22  octobre  a  publié  un  décret 
relatif  à  l'organisation  de  l'administration  centrale  du 
Ministère  de  l'agriculture  et  en  vertu  duquel  un  nouveau 
poste  très  important  a  été  créé:  celui  de  sous-directeur  il'' 
l'agriculture. 

Les  nombreux  services  qui  relèvent  de  la  direction  de 
l'agriculture,  prenant  chaque  jour  une  extension  de  plus  en 
plus  grande,  il  était  devenu  nécessairede  soulager  leDirec- 
reeteur  dans  sa  tâche  écrasante,  en  lui  donnant  un  adjoint 
bien  au  courant  des  services  intérieurs. 

Le  choix  s'est  porté  sur  M.  Dabat,  le  très  distingué  chef 
de  bureau  au  Ministère  de  l'agriculture,  qui  remplit  actuel- 
lement les  fonctions  de  chef  de  Cabinet  du  Ministre. 
M.  Dabat  a  fait  toute  sa  carrière  à  la  Direction  de  l'Agri- 
culture et  a  été,  pendant  plusieurs  années,  secrétaire  do 
M.  Tisserand,  alors  directeur  ;  il  a  été  attaché  à  diverses 
reprises  au  Cabinet  du  Ministre  et  il  connaît  admirable- 
ment toutes  les  questions  administratives.  De  plus,  son 
expérience  des  hommes  et  des  choses  le  mettront  à  mémo 
de  se  rendre  très  utile  dans  l'exercice  de  ses  nouvelles  fonc- 
tions. Nous  lui  adressons,  à  l'occasion  de  sa  nomination, 
nos  bien  sincères  félicitations. 

* 

Un  arrêté  du  Ministre,  en  date  du  20  octobre,  réorganise 
également  l'inspection  de  l'agriculture  qui  sera  assurée 
pour  toute  la  France  par  trois  inspecteurs  généraux,  habi- 
tant à  Paris  et  huit  inspecteurs  ayant  leur  résidence  dans 
leur  région  d'inspection.  Le  même  arrêté-  détermine  le  re- 
crutement, les  attributions,  l'avancement  et  le  traitement 
dos  inspecteurs  généraux  et  des  inspecteurs  d'agriculture. 

Exposition  universelle  de  1900.  —  Complétons 
les  renseignements  que  nous  avons  donnés,  dans  notre  pré- 
cédent numéro  (1)  sur  les  diverses  questions  agitées  au 
cours  de  la  dernière  séance  des  comités  d'admission  du 
groupe  VIII,  le  13  octobre,  par  les  suivants  : 

M.Vassillière,  Directeur  de  l'Agriculture,  ainsi  queM.  de 
Claybrooke,  délégué  de  l'Administration,  assistaient  à  la 
séance,  qui  était  présidée  par  M.  Viger.  Ministre  île 
l'Agriculture.  Tous  les  membres  étaient  présents,  sauf  MM. 
Martinet  el  de  La  Devansaye,  excusés. 

Le  Secrétaire  lut  le  procès-verbal  et,  après  son  adoption. 
expliqua  que  la  réunion  axait  pour  objet  principal  d'arrêter 
les  programmes  de  chacune  des  classes  du  groupe,  principa- 
lement au  point  de  vue  des  concours  temporaires. 

M.  le  Président  annonça  à  l'assemblée  qu'il  allait  ouvrir 
la  discussion,  mais  il  rappela  que  des  obligations  multi- 
ples l'appelant  au  dehors,  il  ne  pourrait  provisoirement 
diriger  les  travaux  du  Comité.  Lerèglement  s'opposant  à' la 
nomination  d'un  Vice-Président  dans  les  (  Jomitésde  groupe, 
M.  Viger  proposa  à  l'assemblée  de  déléguer  à  la  présidence, 
M.  Aboi  Châtenay,  qui  est  en  relations  constantes  avec  lui 
et  qui  est  entièrement  au  courant  de  tout  ce  qui  a  été  fait 
jusqu'à  présent  pour  la  préparation  de  l'Exposition   horti- 

(1)  Le  Jardin,  1898,  ir  280,  page  30G. 


eole.  Ce  qui  fut  adopté,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  dans 
notre  précédent  numéro. 

M.  Viger,  avant  de  quitter  la  séance,  lit  examiner  les 
plans  de  la  partie  réservée  à  l'Horticulture  et  prit  bonne 
note  des  observations  qui  lui  furent  faites  à  cet  égard  par 
les  Présidents  de  classes,  notamment  par  M.  Ch.  Baltet, 
Président  de  la  classe  15,  qui  fit  remarquer  qu'aucune  dis- 
position n'était  encore  prise  relativement  à  l'arborisation 
fruitière.  M.  le  Président  engagea  le  bureau  de  la  classe  15,  à 
se  rendre,  dès  le  lendemain,  au  commissariat  général,  et  à 
examiner,  sur  les  plans  officiels,  les  parties  qui  pourraient 
être  affectées  à  l'arboriculture  fruitière.  M.  de  Claybrooke 
se  mit  à  la  disposition  de  la  classe  -15,  et  rendez-vous  fut 
pris  pour  le  lendemain.  M.  Viger  quitta  la  séance,  et  M. 
Abel  Châtenay   prit  place  au  fauteuil. 

La  discussion  s'engagea  sur  le  détail  des  programmes, 
mais  toute  la  séance  fut  consacrée  à  l'examen  des  questions 
de  principe,  qui  présentent  d'assez  sérieuses  difficultés. 

Il  fut  décidé  d'abord  qu'il  y  aurait  12  concours  tempo- 
raires répartis  entre  le  19  avril  et  le  18  octobre,  ainsi  que, 
nous  l'avons  indiqué  dans  notre  précédent  numéro.  Tous 
ces  concours  commenceront  le  mercredi  pour  se  terminer  le 
dimanche. 

La  question  des  fruits  et  légumes  forcés  souleva  une  dis- 
cussion très  ardue.  Le  règlement  général  rangeant,  en  effet, 
ces  produits  dans  la  catégorie  des  plantes  de  serres,  et  les 
classes  44  et  45  protestant  contre  cette  disposition.  Les 
avis  étant  partagés  et  le  Président  de  la  classe  47 
persistant  à  vouloir  conserver  les  fruits  et  les  légumes 
forcés,  le  Président  fit  procéder  à  un  vote,  sur  le  point  de 
savoir  s'il  y  avait  lieu  de  réclamer  une  modification  au 
règlement  général  et  le  Comité  adopta,  en  fin  de  compte, 
cette  demande  de  modification  :  à  savoir  que  les  légumes 
forcés  devront  revenir  à  la  classe  11,  qui  s'occupe  de  la 
culture  potagère,  et  les  fruits  forcés  à  la  classe  45,  qui  a  pour 
attribution  l'arboriculture  fruitière. 

M.  Vassillière  prit  part  à  ces  différentes  diseussions  et, 
avec  sa  précision  habituelle,  donna  au  Comité  les  renseigne- 
ments les  plus  utiles. 

Il  fut  ensuite  décidé  qu'une  seule  circulaire  serait  adressée 
au  nom  du  groupe  VIII  à  tous  les  exposants  éventuels,  et  le 
comité  remit,  à  une  prochaine  séance  et  après  la  réponse  de 
l'administration,  la  rédaction  définitive  des  programmes  de 
classes. 

Les  Congrès  internationaux  à  l'Exposition 
universelle  de  1900.  —  Les  membres  de  la  section 
VIII  (sciences  agricoles)  des  comités  chargés  de  l'organisa 
tion  des  Congrès  internationaux  à  l'Exposition  universelle 
de  1900,  se  sont  réunis,  le  29  octobre,  sous  la  présidence  de 
M.  Méline,  pour  examiner  l'organisation  de  ces  Congrès. 

Il  a  été  décidé,  en  principe,  qu'il  y  aurait  -rrrrgrand  con- 
grès général  et  international  d  agriculture,  un  de  sylvicul- 
ture, un  de  laiterie.  Il  y  en  aura  aussi  un  d'horticulture 
générale  dans  la  seconde  quinzaine  de  mai,  et  un  de  pomo- 
logie  et  de  culture  fruitière  à  l'automne,  au  moment  de 
l'exposition  de  fruits.  A  cette  courte  liste,  il  faudra  certaine- 
ment ajouter  de  nouveaux  congrès  au  sujet  desquelsdes  propo- 
sitions n'ont  pas  encore  été  faites.  Ces  propositions  seront 
d'ailleurs  examinées  par  le  comité  qui  aura  à  statuer  si 
l'importance  des  questions  traitées  motive  l'institution 
d'un  congrès  spécial  ou  s'il  y  aura  lieu  de  les  faire  rentrer 
dans  le  programme  du  grand  congrès  général. 

En  principe,  il  a  été  décidé  que,  toutes  les  fois  qu'il 
s'agirait  île  sujets  techniques  importants,  il  pourrait  être 
organisé  un  congrès  spécial,  ce  qui  n'empêcherait  pas  de 
soumettre  l'étude  des  moines  questions  à  une  commission 
du  grand  congrès  général,  pour  permettre  aux  personnes 
habitant  la  province  ou  l'étranger  et  qui  ne  pourraient  pas 
se  déplacer  à  chaque  congrès,  de  prendre  part  à  toutes  les 
diseussions  au  moment  du  congrès  général. 

Résumons  brièvement  les  principaux  points  du  règlement 
de  ces  congrès  : 

Les  Congrès  internationaux  de  l'Exposition  universelle 
de  1900  sont  placés  sous  le  patronage  du  Gouvernement 
français  ;  la  surveillance  des  salles  des  congrès  appartient 
à  l'Administration  de  l'Exposition. 

Toutes  les  communications  relatives  à  ces  congrès  doi- 


LE    JARDIN 


323 


vent  être  adressées  au  Commissariat  général  (Direction  de 
l'exploitation.  —  Congrès). 

Toute  demande  d'inscription  d'un  congrès  doit  en  indiquer 
le  programme  général  et  le  but  qu'il  se  propose  d'atteindre. 

Les  comités  dressent,  chacun  en  ce  qui  le  concerne,  une 
nomenclature  des  congrès  qu'il  leur  parait  utile  de  provo- 
quer ;  cette  nomenclature  est  soumise  par  le  Commissaire 
général  à  l'examen  de  la  Commission  supérieure. 

Les  congrès  qui  sont  la  suite  de  congrès  antérieurs  peu- 
vent être  autorisés  à  faire  partie  de  la  série  des  congrès 
internationaux  de  l'Exposition  universelle  de  1900,  en  con- 
servant intégralement  l'organisation  qu'ils  possèdent. 

Les  commissions  d'organisation  doivent  soumettre  à 
l'administration,  au  plus  tard  le  1er  octobre  1899,  le  pro- 
gramme général  des  délibérations  des  congrès,  l'indication 
des  sujets  qui  doivent  faire  l'objet  de  rapports  préparés  à 
l'avance  et  les  noms  des  rapporteurs  désignés,  l'indication 
du  nombre  présumé  de  séances,  de  l'époque  proposée  pour 
la  tenue  des  congrès  et  des  locaux  demandés  pour  les  réu- 
nions. 

Les  adhérents  à  un  congrès,  les  délégués  des  administra- 
tions publiques  françaises  et  les  délégués  des  gouverne- 
ments étrangers  peuvent  seuls  présenter  des  travaux  en 
séance  et  prendre  part  aux  discussions  et  délibérations.  Ils 
reçoivent  une  carte  personnelle  qui  leur  est  délivrée  par  le 
Directeur  général  de  l'Exploitation,  sur  la  proposition  des 
comités  spéciaux. 

Exposition  générale  de  Chrysanthèmes  et  de 
fruits  à  Paris.  —  L'Exposition  d'automne,  organisée 
par  la  S.  X.  D.  H.  F.,  ouvrira  ses  portes,  mercredi  pro- 
chain, 9  novembre,  à  midi,  au  Jardin  des  Tuileries,  el 
durera  jusqu'au  lundi  14  novembre,  a  6  heures  du  soir. 
Nous  en  publierons  le  compte  rendu  dans  notre  prochain 
numéro. 

École  nationale  d'horticulture  de  Versailles. 
—  Le  concours  pour  l'admission  à  l'Ecole  nationale  d'hor- 
ticulture de  Versailles  a  eu  lieu  les  10,  11,  12  et  13  octobre 
dernier.  Sur  80  candidats  inscrits,  72  ont  subi  les  épreuves. 
A  la  suite  de  ce  concours,  le  Jury  a  proposé  à  M.  le  Mi- 
nistre de  l'Agriculture  d'admettre  les  10  élèves  suivants  : 

1.  Cochet;  2.  Lécha  pt  :  5.  Costaz;  1.  Louys  (Paul);  5. 
Dautry;  6.  Le  Lav;  7.  Bûcher;  8.  Vincent;  9.  Verdan  ; 
10.  Périer  (Pierre);  11.  Bernard  (Ulysse);  12.  Bret;  13. 
Renoux  ;  14.  Iloulet;  15.  Bonnat;  16.  Tonnellier  ;  17. 
Grousseau;  18.  Louis  (Jérôme);  19.  Vuillard  ;  20.  Bailly- 
Maitre;  21.  Whir;  22.  Malterre;  23.  Valentin;  24.Véran; 
25.  Porthelance;  26.  Faucher;  27.  Merle;  28.  Bourgoin  ; 
29.  Bourrières  ;  30.  Bernard  (Henri);  31.  Pereira;  32.  Dan- 
joud  ;  33.  Le  Roy  ;  34.  Labarthe  ;  35.  Lochard  ;  36.  Lhégaret; 
37.  Madelain  ;  38.  Denize  ;  39.  Percot;  40.  Boulet. 

En  outre,  8  élèves  ont  été  autorisés  à  redoubler  leur  pre- 
mière année  d'études,  ce  qui  porte  le  nombre  des  élève  des 
première  année  à   1S. 

Actuellement.il  y  a  donc  à  l'école  :  48  élèves  de  1"' année, 
49  élèves  de  2"  année  et  33  élèves  de  3'  année  ;  soit  un  effec- 
tif total  de  130  élèves,  chiffre  qui  n'a  jamais  été  atteint 
jusqu'à  ce  jour. 

Ecole  d'agriculture  coloniale  de  Tunis.  —  Les 

examens  pour  l'admission  à  l'Ecole  d'agriculture  coloniale 
de  Tunis,  dont  nous  avons  annoncé  la  récente  création  (1), 
ont  eu  lieu  les  12  et  13  septembre  dernier. 

A  la  suite  île  ces  examens,  auxquels  ont  pris  part  110 
candidats,  17  élèves  ont  été  admis  à  suivre  les  émirs;  les 
20  premiers  en  qualité  d'internes,  les  suivants  comme 
externes  ou  demi-internes  : 

1°  Comme  internes  ;  MM.  Delanoue  (Allier).  Larue 
(Yonne), Glorieux  (Savoie),  Bonnaure  (Aude),  Rémy  (Yonne), 
Dumoulin  (Seine),  Courrat  (Rhône),  Blanc  (Gard),  Proska- 
wiec  (Seine),  Boucher  (Nièvre),  Breuilh  (Haute-Vienne), 
Hue  (Tarn),  Nourry  (Seine-et-Oise),  Agogué  (Cher),  Clavel 
(Seine-et-Oise),  Rivière  (Haute-Garonne),  Saby  (Haute- 
Loire),  Rouyer  (Seine),  De  la  Bruchollerie  (Seine-Infé- 
rieure), Délaye  (Gironde). 

2°  Comme  externes  :  MM.  Attal  (Tunisie),  Tourméroux 
(Haute-Vienne),  Dubois  (Seine-et-Oise),  Rousset(Ardèehe), 

(I)  Le  Jardin,  1898,  n"  269  et  275,  pages  132  et22ii. 


Prévôt  (Basses-Pyrénées), Nicolas  (Ardennes), Martel  (Jura), 
Hoffmann  (Doubs),  Delonvin  (Marne),  Hérisson  (Ardennes), 
Vénèque  (Manche).  Leclerc  (Pas-de-Calais),  Cabrol  (Gard), 
Renault  (Nièvre),  Farcot  (Seine),  Noël  (Bouches-du-Rhône). 
Bastard  (Seine-Inférieure),  Davioud  (Seine),  Tronche  (Tu- 
nisie), Brossât  (Savoie),  Hunebelle  (Algérie),  Cagniant 
(Tunisie),  Mugnier  (Seine-et-Oise),  Chassaigne  (Cher), 
Dandrieux  (Lot-et-Garonne),  Chérif-Tage  (Tunisie),  Bac 
couche  (Tunisie). 

En  plus  des  élèves  suivant  régulièrement  l'enseignement 
de  l'école,  des  auditeurs  libres  sont  admis  à  assister  aux  cours 
et  aux  exercices  pratiques. 

Huit  auditeurs  se  sont  déjà  fait  inscrire;  ce  sont:  MM. 
Camus  (Indre-et-Loire),  Gounot  (Païenne),  Faure  (Basses- 
Pyrénées),  Ferrera  (Tunisie),  Legras  (Seine-Inférieure), 
Reuss  (Seine-et-Oise),  de  Tarrade  (Indre-et-Loire),  Torranl 
(Isère). 

A  l'École  nationale  forestière  de  Nancy.  — 
M.  Lucien  Boppe,  directeur  de  l'Ecole  nationale  forestière 
de  Nancy,  admis  à  faire  valoir  ses  droits  à  la  retraite, 
vient  d'être  nommé  directeur  honoraire. 

M.  Guyot,  professeur  de  législation  et  de  jurisprudence, 
sous-directeur  de  l'Ecole  nationale  forestière  de  Nancy,  en 
a  été  nommé  directeur  en  remplacement  de  M.  Boppe. 

Union  commerciale  des  horticulteurs  et  mar- 
chands grainiers  de  France.  —  La  prochaine  assem- 
blée générale  de  l'L'nion  commerciale  des  horticulteurs  et 
marchands  grainiers  de  France  aura  lieu  le  jeudi  10  cou- 
rant, à  10  heures  du  matin,  84,  rue  de  Grenelle,  à  Paris. 

A  l'ordre  du  jour  :  Proposition  de  vreu  pour  participation 
officielle  à  l'Exposition  de  Saint-Pétersbourg.  —  Arrêt  du 
Conseil  de  Préfecture  relatif  aux  patentes.  —  Tarifs  des 
chemins  de  fer.  —  Colis  postaux  pour  l'étranger. 

Syndicat  des  horticulteurs  et  marchands  grai- 
niers titulaires  des  Halles  et  marchés.  —  Le  bureau 
du  Syndicat  des  horticulteurs  et  marchands  grainiers  titu- 
laires des  Halles  centrales  vient,  dans  sa  dernière  assemblée 
générale,  de  renouveler  son  bureau,  pour  l'année  1899,  ainsi 
qu'il  suit  :  Président  :  M.  E.  Boutreux  ;  Vice-présidents  : 
MM.  Savart  et  Graindorge;  Secrétaire  :  M.  Pierre  Simon; 
Secrétaire  adjoint  :  M.  F.  Etienne;  Trésorier  :  M.  Al- 
phonse Simon  ;  Trésorier-adjoint  :  M.  J.  Fournier. 

Le  Syndicat,  après  avoirexamiué  la  situation  créée, ainsi 
que  nous  l'avons  exposé,  dans  notre  précédent  numéro  (1), 
par  le  nouveau  règlement  des  Halles,  a  délégué  une  Com- 
mission auprès  du  Préfet  pour  lui  exposer  les  inconvénients 
de  cette  situation. 

Cours  d'arboriculture  fruitière  à  l'Association 
philotechnique.  —  Chaque  jeudi,  de  8  heures  1/2  à 
ltl  heures,  depuis  le  20  octobre,  notre  collaborateur,  M.  .1. 
Guillemain,  jardinier  chef  à  l'Ecole  vétérinaire  d'Alfort.t'ait. 
à  la  section  du  Lycée  Charlemagne  de  l'Association  philo- 
technique,  4,  rue  Charlemagne,  un  cours  public  et  gratuit 
A' Arboriculture  fruitière. 

Les  cinquantenaires  des  Ecoles  d'Horticulture 
de  l'Etat  en  Belgique,  —  Le  18  septembre,  dernier  ont 
eut  lieu  les  fêtes  jubilaires  de  l'Ecole  d'horticulture  et 
d'agriculture  de  Vilvorde,  fondée  en  1843  par  L.  deBavay. 

L'Ecole  et  ses  abords  étaient  admirablement  décorés. 

Le  Ministre  de  l'Agriculture  de  Belgique  a  honoré  de  sa 
présence  l'imposante  cérémonie  et  a  été  reçu  par  le  corps 
professoral  et  la  commission  administrative  de  l'Ecole  ayant 
à  leur  tète  M.  Ch.  Van  Wambeke,  président  de  cette  com- 
mission. 

Dans  l'assistance,  se  remarquaient,  nombre  d'anciens 
élèves,  ainsi  que  plusieurs  représentants  de  l'Ecole  d'horti- 
culture de  Gand. 

Après  les  paroles  de  bienvenue  adressées  par  M.  Van 
"Wambeke  au  Ministre  de  l'Agriculture  et  la  réponse  de 
celui-ci,  des  discours  ont  été  prononcés  par  MM.  Bouillot, 
directeur  actuel  de  l'école,  et  De  Beucker,  doyen  des  profes- 
seurs. Un  banqueta  clôturé  cette  fête  des  mieux  réussies. 

D'autre  part,  l'Ecole  d'horticulture  de  Gand,  fondée  le 
30  avril  1859,  par  le  gouvernement  belge  s'apprête  à  fêter, 
l'an  prochain,  son  cinquantenaire. 

0)  Le  Jardin,  1S98,  n"  280,  page  306. 


•a-:\ 


LE  JARDIN 


Ces  fêtes  jubilaires  auront  lieu  en  juin  1899  et  cotocid* 
rorîavec  lCugUration  de  l'Exposition  provinciale  qui 

■■"Sg^'TTÏSfe    voici  le  programme  de  ces 

fê^T»  exposition  des  productions  inte  lectuelles    arUsti- 

,  .s'.-n  H  m'aies  n  comme*  iales  des  anciens  élèves  ;  2  con: 

S^WtelSttnemont  de  l'eiu«ign^ettt  tortue; 

Ffo&onPd'une  association  des  anciens  «J^4^. 
lions  officielles  et  réunions  amicales  ,  5  excursions 

Svante,  qui  est,  croyo'ns-nous,  de  nature  à  intéresser  nos 
'^Lecommerce  de  Roses  et  de  Heurs  de  la  Riviera  et  de 

nippon:  i^**°*^&j*3z*£££ 

,.,.  Halles   De  là   les  fleurs,  achetées  souvent  a  Prl\Qe™ 
SefpartaSnt  jusqu'ici  vers  les  susdit,  pays  et  les  ,ntar- 

des  pays  septentrionaux  el  évitent,  par  là,  les  pertes,  sou 
,.„,.', fosses,  amenées  par  l'entremise  berlinoise 
«  Les  fleurs,  après  trois  jours  de  voyage   arme  nt  fi.  che, 
•     n,.  ,„,t   it<4  emballées  soigneusement  et  liernituque 

men    lins    le    fleurs  se  vendent  dans  leNord,  en  décembre 

Uti(m\    directes  vers    les    pays    septentrionaux,   alors  la 

'f™.Vde  ,ln.Us  pr.,0.,^  -  ^-^'Ê 
car  le  fleuriste  lui-même  élèvera  les  prix  de  la  maruiauu.- 

"Tes  fruits  de  table  eu  Allemagne.  -  D  après  not^ 
LiiKSché'qu'au  commencement  du-me-i^). 
ReiaedesReine      i.  20  fcW  fc._50  ',*£££,*  &£; 


/l,-,n,'  lies    M'  ("• ~«    »    ~-     --;     .        •         r>  ,,./,„,. 


NÉCROLOGIE 

MA.  Chargueraud 
Nous  avons  appris  avec  regret  la  mort  de  M.  A.  Çhargue- 
raud  Pk  l'esseur  d'arboricultare  de  la  Ville  de  Paris  Secré- 
ah-e' honoraire  de  la  S.  N   D    H   F     Secrétaire  de   a  com- 
mission des  expositions    de  la  S.  N.   D.  H.  F.,  Olticier  au 
Mpritp  agricole.  Officier  d  Académie. 

Un  arand  nombre  d'amis  l'ont  accompagne  jusqu  a  sa 
dernière  demeure,  le  lundi  24  octobre  dernier.  On  remar- 
quait notamment'  dans  l'assistance  un  grand    nombre  de 

"EÏS  ££.*££&  en  fleurs  naturelles  avaient^ 

Su  Muséum,  parles  élèves  de  l'Ecole  d'arboriculture  de  la 

VMevniPardSîperés'ident  de  la  commission  des  expositions 
de  a  S  NI».  Il  F  et  M.  Lefèvre,  conservateur  du  Bois  de 
Vinoennes  ont  prononcé  au  cimetière  l'éloge  du  de  unt 
Nous6  sommes  heureux  de  pouvoir  reproduire  ici  paroles 
de  M  Villard  qui  résument  très  bien  la  vie  et  i ^œuv  e  uu 
regretté  professeur  d'arboriculture  de  la  Ville  de  Pans. 

n  Messieurs,  .     .... 

«  C'est  avec  une  émotion  attristée    émotion  que  je  sens 

^^Si^fn^xposilions  Savaient,  depuis^ouze 
années  rapproché  de  cette  personnalité  si  digne  a  tous 
e""ards  de  la  considération  qu'elle  méritait  d  insp ,    e r. 

,1  ps  longues  années  de  travail  persévérant  qu  il  a\ait 
consLaecrees0auexScuUures  du  Muséum  d^»^ £ 
France,  sous  les    auspices  de  ses  maures  et  devanciers 

horticulture  française.  ,„„„.   à  la  tète  de  son  Ecole 

«  La  Ville  de  Paris,  en  le  plaçant  a  la  tête  «e  sou  i.c 

d'arboriculture,  avait  consacré  cette  notoriété 
«  J'ai  le  devoir  d'ajouter,  au  nom  de  a  S   N.  1  ■  11.  ^  i ui' 

èt-iit  non  seulement  un  de  ses  membres  les  plus  eciaues, 

annles  par  une  collaboration  toute  .privée^  a  un .In»  sa. 
ffiS6  ?eeSendfrPdae  S  C^gueraud.  e't  de 
"."ëSSrSSlSSrà  ^alnrafcoliaborateur,  que  mon 

TS^rt'  Chargueraud   sera  parmi    nous    tous 
fidèlement  conservé.  »       . 


de  Cassel,  25  franc; 


Reinette  du  roi,  21 


fr. 


fr.  ; 


fruits  de  ménage  15  à  16_fr.  25; 


BIBLIOGRAPHIE 

Des  styles  et  des  genres  de >  l'"*™»*"^ de* 'Jardins  et 
leur  application,   par  M.  Albert   Maumone. 
20  pages;  extrait  du  Congrès  horticole  de  1898. 

mentation  des  jardins,  comme  celle  que  1  on  a  eiaui     , 
l'architecture  des  jardins.  faoluterait  beaucoup   les 

secrétaire  général  avant  le  10  couranL 


Fruits  à  ciill'f.   par  U'fl  kl~ 

denpont,  dlir.  ^oa  a/ir.  o»,^> ='«  .  Duchesse 

Caiillac,  20  francs;  Doyemw  d  W,  32 ir.  aO ,  y        < 
d'Angoùlème  25  à  31  Er.  25  :  ^esstre^  16  ^  ,5       .: 
r,7/„!or    12  fr.  50;  Triomphe  de  Jodotgne,  .il  fr._~o.  Le 
noifse Rendaient  22 fr.  5oi  25  francs  etles  prunes  a  fr.  2o 


EXPOSITION    ANNONCÉE 


~SrSi™t™iS™«ïï;  Co»e* ,1.0-Kole  «  .858,  a  été 
récompensé  d'une  méd""1"  H'arwnt. 


(1)  Le  Jardin,  1898,  N'  280,  page  307. 


LE   JARDIN 


325 


CHRONIQUE     FLORALE 


Corbeilles  et  gerbes  de  Chysanthèmes.  —  Les 
fleurs  aux  funérailles  de  M"    Carnot.  —  Le  Mi 
mosa  bleu.  —  Plus  de  fleurs  aux  funérailles.  — 
Les  fleurs  le  1"  novembre. 

Voici  I.-i  saison  des  Chrysanthèmes i  partout,  on   fête,  par 
des  expositions,  cette  reine  de  l'automne.  Depuis  quelque 
temps  déjà,  ces  fleurs  monstrueuses,  et  parfois  si  puissam 
ment  décoratives,  ont  fait  leur  apparition  aux  montres  dos 
fleuristes. 

Leur  automnale 
beauté  brille  d'une 
splendeur  merveil- 
leuse, parmi  les  der- 
nières frondaisons  et 
les  pâles  floraisons 
d'un  été  passé.  Leurs 
teintes,  si  riches  par- 
fois, se  marient  ad- 
mirablement avec 
les  fleurs  et  les  feuil- 
lages divers. 

Voulez-vous  obte- 
nir un  effet  des  plus 
heureux"?  Placez 
quelques  Roses  de 
couleur  pourpre  fi  in- 
eé  imrmi  des  Chry- 
santhèmes jaunes; 
cela  vous  donnera 
uneharmonieet  une 
richesse  i\r  tons,  tel- 
les que  celles  qui  ont 
tenté  tous  les  grands 
peintres  de  fleurs  de 
l'École  hollandaise. 

La  (ig.  137  mon- 
tre uni'  excellente 
et  sobre  décoration 
faite  avec  des  capi- 
tules de  Chrysan- 
thème de  la  variété 
Good  Gracious. 
C'est  un  panier  mu- 
ni d'une  grande  anse 
simplement  nouée 
et  entourée  d'un 
large  ruban.  Parmi 
les  feuillages  des  Ne- 
phrolepis,  Adiun- 
tum,  Àspidistra  , 
Croton,  Asparagus 
Sprengéri,  A.  plu- 
mosus  et  Lierre,  que 

l'on  apperçoit  discrètement,  s'étalent  de  volumineux  capi- 
tules de  Chrysanthèmes.  Ces  feuillages  légers  complètent,  de 
la  façon  la  plus  parfaite,  l'élégance  de  cette  composition, 
élégance  qui,  sans  eux,    ferait  peut-être  défaut. 

Les  gros  capitules  ne  -ont  pas  les  seuls  pouvant  produire 
d'aussi  jolis  effet-,  disposés  en  gerbes  ou  dans  des  corbeilles; 
ceux  de  grandeur  ordinaire  peuvent  également  être  utilisés 
d'une  admirable  façon.  On  aurait  tort  de  s'en  tenir  uni- 
quement aux  feuillages  de  plantes  de  serre,  alors  que  l'on 
peut  mettre  en  œuvre  d'une  façon  judicieuse  les  feuillages 
de  bien  des  plantes  de  plein  air,  déjà  roussis  par  l'automne. 
Ces  feuillages,  colorés  accidentellement  de  carmin  ou  d'or 
pâle,  constituent  un  fond  ravissant  pour  ces  fleurs  d'automne, 
tout  en  restant  dans  la  note  du  jour.  Associez,  par  exemple, 
des  capitules  jaunes  de  Chrysanthèmes  à  des  feuillage: 
d'un  pourpre  décoloré,  des  rameaux  feuillus  du  Prunus 
Pissardi  par  exemple,  vous  verrez  quelle  merveilleuse  et 
artistique  harmonie  vous  obtiendrez  ainsi,   les   tons  passés 


Fig.  137.  —  Corbeille  garnie  de  Chrysanthèmes. 


des  feuillages  se  mélangeant  avec  la  nuance  vive  des  fleurs 
et,  produisant  une  teinte  générale  pleine  d'imprévu  et 
d  originalité'.  Au  feuillage  couleur  viel  or  d'autres  arbustes, 
joignez  les  capitules  roses  ou  pourpres  de  Chrysanthèmes, 
vous  obtiendrez  encore  un  effet  à  peu  près  analogue. 

Je  conseillerai  aux  personnes  qui  réussissent  difficile- 
ment à  confectionner  une  gerbe,  de  commencer  par  étendre 
sur  une  table  un  lien  solide,  puis  de  poser  ensuite  dessus, 
en  formant  une  sorte  d'éventail,  les  fleurs  el  les  feuillages, 
en  donnant  à  chacun  la  position  qu'ils  doivent  avoir  dans 
i  gerbe.  Toutes  les  tiges  étant  ainsi  rassemblées,  on  les  lie 
solidement  du  bas,  en  maintenant  en  même  temps  l'écar- 
temenf  du  liant  pour  qui»  rien  ne  se  déplace. 

On  acquerra  vite  l'habitude  de  composer  ainsi  des  ger 
bes  ;i  la  fois  légères  el  très  élégantes.  Cela  appliqué  sur- 
tout, bien  entendu, 
aux  gerbes  confec- 
tionnées à  l'avance, 
car,   lorsqu'il  s'agit 
de  garnir   un    vase 
.-a  eedes  Heurs,  il  est 
de   beaucoup    préfé 
rable  de  disposer  les 
fleurs  une  à  une,  di 
rectement    dans    le 
vase,    parmi   de    la 
verdure. 

#  * 
1  Ingrand  nombre 
de  couronnes  et  de 
gerbes  ont  été  dépo- 
sées chez  Mme  Car- 
not le  jour  de  son 
enterrement  par  des 
personnes  désireuses 
de  lui  rendre  un  der- 
nier hommage. 

Par  suite  d'une 
innovation  spéciale, 
le  catafalque,  dans 
l'église  de  la  Made- 
leine, a  été  couvert 
de  fleurs  et  flanqué 
de  nombreuses  cou 
ronnes  et  gerbes. 

Je  me  suis  rendu, 
après  la  cérémonie, 
au  cimetière  de  Pas 
sy  où  s'élève  le  tom- 
beau de  Mme  Car- 
not. C'est  un  ora- 
toire très  simple,  au 
fronton  soutenu  par 
quatre  pilastres  et 
surmonté  d'une 
croix  grecque.  Le 
toit  était  entière- 
ment recouvert  de 
couronnes  et  gerbes. 
Sur  la  croix,  était 
une  magnifique  et  riche  couronne  entièrement  drapée  de 
crêpe  sur  lequel  serpentaient  des  rameaux  d'Asparagus  1c- 
nutssimus  etd'A.  plumosus  parsemés  de  fleurs  de  Cattleya 
et  de  grappes  d'Odontoglossum  grande.  Au  centre,  était 
une  touffe  à' Adiuntum  piquée  de  fleurs  d'Orchidées.  Voilà 
certainement  un  modèle  de  couronne  très  original,  dont  il 
serait  bon  de  s'inspirer. 

A  chacun  des  pilastres,  étaient  suspendues  d'autres  cou- 
ronnes. L'une  était  formée  de  Roses Lo  Fronce  et  de  Bouvar- 
dia  et  recouverte  d'un  coté  par  un  voile  de  crêpe,  tandis  que. 
de  l'autre,  s'élançaient  des  Lis,  Boutiardia  et  Chrysan- 
thèmes, et  qu'en  haut  était  un  ruban  noir  avec  cette  inscrip- 
tion :  «Mme  Léon  y  Castilloet  l'ambassadeur  d'Espagne.  » 
La  couronne  de  l'Union  des  femmes  de  France,  nouée  d'un 
large  ruban  tricolore,  était  en  Reines-Marguerites,  Asters, 
i  Chrysanthèmes,  eto.  Aces  couronnes,  étaient  jointes  beaucoup 
d'autres,  en  fleurs  delà  saison  et  nouées  pour  la  plupart  de 
rubans  mauves  parmi  des  flots  de  crêpe.   Deux  bien  belles 


326 


LE   JARDIN 


gerbes  de  Roses  et  de  Chrysanthèmes  avaient  été  envoyées 
par  M.  et  Mme  Félix  Faure. 

L'autel  de  la  petite  chapelle  était  garni  de  Roses  et  de 
Chrysanthèmes.  Auxdeux  angles,  s'élançaient  des  Palmiers 
parmi  des  fleurs  diverses  :  Lis  et  Chrysanthèmes  entre 
autres.  Au  bas  de  l'autel,  était  un  tapis  d'Adiantum  parsemé 
de   Meurs  d'(  Irchidëes. 

Les  fleurs  on!  été  le  dernier  hum  mage  rendu  à  cette  femme 
de  bien,  qui,  parvenue  à  l'improviste  aux  sommets,  sut 
tenir  sa  place  avec  une  simplicité,  une  aisance,  une  distinc- 
tion, une  supériorité  qui  la  tirent  l'égale  des  souveraines. 

* 

*  * 

i  »ù  s'arrêtera  l'intervention  de  la  chimie?  Voilà  qu'on 
nous  promet  pour  l'hiver  le  Mimosa  teint,  le  Mimosa  bleu  ! 
Ce  n'était  donc  pas  assez  des  Oeillets  verts,  des  Lilas  oran- 
gés, des  Jacinthes  veinées  de  carmin,  on  veut  substituer  le 
bleu  au  jaune  de  ces  boules  de  Mimosa  semblant  sonner  le 
carillon  de  l'or  qui  se  répand  l'hiver  sur  les  coteaux  teintés 
de  mauve  de  la  Riviera,  de  ces  «  Mimosâsses  »  chers  aux 
Niçois  !  Transformer  en  panaches  bleus  ces  inflorescences 
jaunes  qui  apportent  avec  elles,  sur  la  voiture  de  la  bou- 
quetière des  rues,  comme  le  reflet  des  rayons  du  gai  soleil 
méridional,  ne  me  parait  pas  nécessaire.  Mais  cela  suggère 
la  juste  remarque  suivanh'  à  Alexandre  Hepp,  et  c'est  déjà 
quelque  chose  : 

«Le  Mimosa  bleu,  qui  sait,  fera  parler  de  lui.  Allons,  qu'il 
entre  largement  dans  l'existence,  qu'il  fasse  son  chemin 
dans  le  langage  et  dans  la  bataille  des  fleurs,  et  qu'un  jour 
un  Dumas  nous  dise  ce  qu'il  est  devenu  sur  le  cœur  d'une 
femme,  —  la  Dame  aux  Mimosas  bleus.  » 

Et,  plus  tard,  nous  nous  souviendrons  que  nous  l'avons  vu 
naître;  c'était  le  beau  temps,  dirons-nous,  la  saison  des  Mi- 
mosas bleus!... 

*  * 

Il  est  heureux  que  de  grands  penseurs  comme  Alexandre 
Hepp  soient  là  pour  consoler  de  ceux  que  l'on  a  nommés 
«  les  sans  fleurs  »,  lui  qui  dit  :  «  Fleurissez-vous,  les  fleurs 
font  excuser  la  vie  ».  Pourtant,  on  continue  toujours  à  me- 
ner en  Belgique  et  dans  le  nord  de  la  France,  la  campagne 
contre  la  coutume  de  porter  des  fleurs  aux  funérailles  et 
l'on  ne  voudrait  plus  en  voir  sur  les  tombes!  A  la  place  de 
fleurs,  la  terre  nue  ou  la  froide  pierre  !  Quel  en  est  le  vrai 
motif?  On  ne  sait,  car  voilà  que  l'archevêque  de  Cambrai 
dit  ne  pas  réprouver  les  fleurs  et  s'en  fait  le  défenseur. 

Souhaitons  que  cette  campagne  se  termine,  et  louons 
l'Union  commerciale  de  Roubaix  de  l'initiative  qu'elle  a 
prise  de  défendre  les  fleurs.  A  ceux-là  mêmes  qui  voudraient 
encore  les  proscrire,  rappelons  cette  si  jolie  opinion  de 
Lamartine  :  «  Parcourez  toutes  les  religions,  toutes  les  his- 
toires, toutes  les  fables,  il  n'y  en  a  pas  une  qui  ne  fasse 
commencer  l'homme  dans  un  Eden,  un  jardin  ».  Pourquoi 
donc  vouloir  lui  défendre  de  reposer  parmi  les  fleurs  ? 

* 

1"  Norcmbre.  —  Les  personnes  qui  veulent,  malgré 
tout,  abolir  cette  coutume  de  porter  des  fleurs  au  cimetière 
ne  semblent  avoir  eu  jusqu'à  présent  aucune  influence  et 
je  crois  qu'elles  auront  fort  à  faire  pour  réussir. 

Comme  tous  les  ans,  une  foule  nombreuse,  fidèle  au  culte 
des  morts,  sous  un  ciel  radieux,  se  presse  dans  les  voies 
proches  des  cimetières  parisiens.  C'est  le  pèlerinage  de  tous 
ceux  qui  se  souviennent,  qui  pleurent  ou  qui  ont  pleuré. 

Je  reviens  du  cimetière  Montparnasse,  dont  les  abords 
sont  envahis  par  des  marchands  de  fleurs,  de  couronnes  et 
de  bouquets.  C'est  le  jour  des  Chrysanthèmes.  Ils  sont  là 
en  nombreuses  potées,  en  immenses  brassées,  les  petits 
Chrysanthèmes  épanouis  en  plein  air,  aux  tons  atténués, 
p.'issés,  rouilles.  Tout  ce  déploiement  de  fleurs  donnerait 
l'illusion  d'un  marché  aux  fleurs  du  Quai,  la  veille  d'une 
fête,  si,  dans  le  cimetière,  les  fleurs  dispersées  sur  les  pierres 
tombales  ne  rappelaient  à  la  réalité,  en  se  détachant  sur 
le  bleu  du  ciel  et  sur  le  roux  des  frondaisons  agonisantes. 

Ce  sont,  en  général,  des  plantes  et  fleurs  bon  marché  : 
arbustes  verts,  Bruyères,  Primevères  de  Chine  et  Chrysan- 
thèmes, mais  peu  de  gros  capitules  de  ces  derniers. 

Bien  remarquée,  entre  autres,  la  couronne  que  M.  Blanc, 
préfet  de  police,  vient  d'apporter  sur  la  tombe  des  gardiens 
de  la  paix,  victimes  du  devoir  :  une  grande  couronne  en 


Chrysanthèmes,  avec  une  longue  jetée  guirlande  de  Roses, 
le  fond  drapé  avec  une  étoffe  tricolore  portant  cette  simple 
inscription  :  «  Le  Préfet  de  Police,  1"  novembre  1898  »,  et 
fixée  par  des  bouffées  de  crêpe  émergeant  des  fleurs. 

Comme  nouveauté,  je  note  une  couronne  constituée  par 
deux  feuilles  de  Cycas,  se  croisant  dans  le  bas  et  se  joignant 
dans  le  haut,  fixées  sur  un  petit  bourrage  et  parsemées  de 
quelques  fleurs;  c'est  simple,  mais  de  bon  goût. 

ALBERT  MALMENÉ. 

Les  bonnes  vieilles  Plantes 

LVI 
EXACUM    AFFINE 


Cette  Gentianée  est  une  petite  merveille  florale,  rehaussée 
par  un  parfum  délicieux.  Elle  est  annuelle,  et  ses  fleurs 
sont  de  ce  bleu  foncé,  particulier  au  genre,  dont  leGentiana 
acaulis  est  un  bel  exemple,  en  pleine  terre. 

h'Exacum  affine  nous  parait  être  voisin  de  VExacum 
seulanicum  figuré  dans  la  Flore  des  serres  et  îles  jardins  de 
l'Europe,  volume  V,  1849.  C'est  bien  le  même  port,  la 
même  jolie  fleur  et  la  même  abondance.  En  ce  moment 
(27  septembre),  j'ai  sous  les  yeux,  dans  une  de  mes  serres, 
une  certaine  quantité  de  cet  Èxaeum  en  jeunes  exemplaires 
couverts  de  fleurs;  c'est  très  attrayant.  La  Heur  est  plus 
grande  dans  la  gravure  de  la  Flore,  mais,  vous  savez,  le 
papier  porte  tout,  le  papier  se  laisse  écrire  et  les  dessins, 
plus  ou  moins  agrandis,  y  trouvent  leur  place  ! 

Quoi  qu'il  en  soit,  VExacum  affine  est  une  charmante 
plante,  trop  peu  répandue  et  que  nous  recommandons  chau- 
dement. Les  plantes  annuelles  ont  bien  leur  valeur;  il  ne 
leur  faut  pas  d'abri  en  hiver.  Un  paquet  de  graines  se 
fourre  partout  ;  dans  le  secrétaire,  dans  la  bibliothèque, 
voire  même  dans  l'armoire  de  la  cuisine. 

La  Semaine  Horticole,  dans  son  numéro  8">,  s'occupe  de 
cette  jolie  plante,  elle  nous  apprend  qu'elle  a  été  décou- 
verte (rc-dècoiirertr  peut-être)  par  M.  le  D'  Schweinfurth. 
en  1882.  Elle  a  été  trouvée  par  ce  savant  à  Socotora  (Ile  de 
l'Asie),  et  MM.  Haage  et  Sehmidt,  d'Erfurt,  la  mirent  au 
commerce  l'année  suivante.  Dans  la  chronique  de  ce  jour- 
nal, on  insiste  sur  le  parfum  vanillé  de  cette  espèce  ;  cela 
est  exact,  les  fleurs  sont  finement  odorantes. 

La  culture  de  cette  Gentianée  aux  fleurs  lilas  bleuâtre, 
avec  anthères  jaunes  tranchant  fortement,  n'est  pas  très 
facile,  dit  la  Flore,  et,  pour  vaincre  les  difficultés,  elle 
donne  les  conseils  suivants  signés  du  célèbre  horticulteur 
Louis  Van  Houtte  : 

«  11  faudra  surtout  avoir  soin  de  ne  pas  enterrer  les 
graines,  de  n'humecter  la  terre  que  par  imbibitiou,  en  pla- 
çant le  vase  dans  une  terrine  contenant  de  l'eau,  au  lieu 
d'arrosements  qui  déplaceraient  immanquablement  les 
semences,  enfin  de  tenir  les  terrines  près  des  vitres  de  la 
serre  chaude.  Une  fois  repiquées  et,  plus  tard,  empotées 
chacune  à  part  dans  des  pots  proportionnés  à  leur  grandeur, 
les  plantes  doivent  être  arrosées  modérément,  en  évitant  de 
laisser  de  l'eau  stagnante  autour  de  leur  collet,  caria  nature 
herbacée  de  la  tige  la  dispose  à  pourrir  dans  un  excès 
d'humidité.  M.  J.  Smith  conseille  d'en  faire  également 
germer  les  graines  sur  la  surface  moussue  des  pots  dans 
la  serre  à  Orchidées,  le  plus  près  possible  des  vitres.  La 
plante,  ajoute-t-il,  parait-être  strictement  annuelle  dans 
son  pays  natal,  mais  elle  produit  parfois,  après  sa  floraison, 
dans  nos  cultures,  de. courts  rejets  latéraux  à  fleur  de  terre 
que  des  soins  particuliers  peuvent  conserver  pendant  l'hi- 
ver et  transformer  sans  doute  en  autant  déplantes  pour 
la  saison  prochaine.  » 

Exaeon,  nom  appliqué  par  Pline  à  une  Centaurée  pur- 
salive  et  tiré  à'aketsthai,  guérir.  Cette  plante,  comme  les 
Chironia,  les  Lisianthus  et  autres  genres  de  la  même  fa- 
mille, est  une  plante  médicinale,  de  la  série  des  fébrifuges. 

La  nature,  comme  souvent,  a  placé  le  remède  à  coté  du 
mal  :  ces  contrées  asiatiques,  où  la  fièvre  est  endémique,  où 
elle  fait  tant  de  victimes  surtout  chez  les  hommes  étranger- 
au  pays,  contiennent  beaucoup  de  plantes  fébrifuges  qu'il 
s'agit  de  connaître.  Les  indigènes  s'en  servent;  elles  les  pré 


LE    JARDIN 


327 


servent  do  l'affreux  mal  qui  rendrait  ces  pays  inhabitables 
sans  leur  secours. 

Ce  n'est  pas  à  ce  point  de  vue  que  nous  recommandons  la 
culture  de  la  gentille  plante  annuelle  de  serre  tempérée 
nommée  Exacum  affine.  Par  ses  jolies  fleurs,  par  >a  flori- 
bondité  et  par  son  port  nain  et  élégant,  elle  mérite  de  figurer 
dans  la  galerie  des  «  Bonnes  vieilles  plantes  ». 

AD.  VAN  DEN  HEEDE. 
Vice-président  de  la  Société  réf/ionale 
d'Horticulture  du  nord  de  la  France. 


Noies  sur  le  Bégonia  ricinifolia 


J'ai  rassemblé,  depuis  quelque  temps,  tous  les  Bégonias, 
espèces,  hybrides  et  variétés  sous-frutescentes  diverses  que 
j'ai  pu  me  procurer  ;  j'en  ai  ainsi  réuni  plus  (l'une  centaine, 
mais  je  suis  encore  bien  loin  de  tous  les  avoir. 


j>\ 


Fig.  138.  —  Bégonia  ricinifolia. 

Parmi  ces  Bégonias,  j'en  ai  remarqué  plusieurs  ayant  à 
mes  yeux  une  très  grande  valeur.  J'attirerai  peut-être  plus 
tard  l'attention  des  amateurs  sur  diverses  belles  variétés  qui 
m'ont  particulièrement  frappé.  En  attendant,  je  ne  puis 
mieux  faire,  pour  commencer,  que  de  leur  conseiller  la  cul- 
ture du  Bégonia  ricinifolia.  vieille  plante  bien  connue, 
mais  une  des  plus  belles  que  j'aie  dans  ma  collection. 

Ce  Bégonia  a  été  placé,  à  Remilly,  l'hiver,  en  serre  chaude. 
Vers  le  commencement  d'avril,  il  a  été  mis  dans  un  jardin 
d'hiver  tempéré.  A  cette  époque,  il  avait  déjà  développé 
plusieurs  hampes  florales.  Ces  hampes,  hautes  de  l'"30, 
sont  couvertes  de  nombreux  et  longs  poils  rouges  à  la  base; 
les  fleurs  sont  petites,  blanches,  à  peine  rosées,  du  moins 
en  serre  ombrée;  elles  sont  fort  nombreuses,  disposées  en 
cymes  rameuses  et  restent  longtemps  épanouies  sans  se 
faner,  si  bien  que  chaque  inflorescence  reste  fleurie  parfois 
pendant  deux  mois.  Les  feuilles,  aux  pétioles  couverts  de 
poils,  sont  très  grandes,  élégamment  découpées,  vertes  à  la 
l'ace  supérieure,  rouge  à  la  face  inférieure  ;  elles  contribuent 
pour  une  large  part  à  l'effet  ornemental  de  la  plante. 


Le  spécimen  ci-dessus  (fig.  138),  dessiné  d'après  une  pho- 
tographie, avait  un  diamètre  de  1"10  à  la  hauteur  des 
feuilles  et  certaines  cymes  de  fleurs  atteignaient  OMOdé  dia- 
mètre. On  peut,  d'après  ces  dimensions,  se  faire  une  idée  de 
l'effet  ornemental  que  peut  produire  un  pareil  Bégonia  dont 
la  floraison  se  prolonge  excessivement  longtemps.  En  effet, 
en  ce  moment,  novembre,  il  a  encore  trois  hampes  florales. 
Six  mois  de  floraison  ininterrompue!  Peu  nombreuses  sont 
les  plantes  dont  on  peut  en  dire  autant.  Il  faut  ajouter,  il 
est  vrai,  que  les  arrosages  à,  l'engrais  chimique  ne  lui  ont  pas 

été  épargnés. 

R.  JARRY-DESLOGES. 


Spartocytisus  albus  var.  durus  c.  Koch. 

Le  Spartocytisus  allais  Bork.  (Cytisus  albus  Link., 
Genista  alba  Lam.,  Spartium  album  Desf.),  originaire  du 
Portugal  et  du  nord  de  l'Afrique,  est  l'unique  représentant 
d'un  genre  formé  par  le  démembrement  du  genre  Genista. 

Cette  espèce  est  l'une  des  plus  charmantes  parmi  nos 
nombreux  arbustes  à  floraison  printanière,  mais  elle  craint, 
malheureusement,  les  hivers  de  notre  climat  et  résiste  dif- 
ficilement à  des  froids  dépassant  8  à  10°. 

Sa  variété,  le  .S',  albus  durus,  nommée  ainsi,  à  cause  de 
sa  rusticité,  par  l'éminent  dendrologue  allemand  C.  Koch. 
est,  par  contre,  plus  rustique  et  peut  résister  à  d'assez  grands 
froids.  On  ne  sauraitdonc  trop  la  recommander. 

A  part  ce  caractère  de  rusticité,  le  5.  albus  durus  est 
absolument  identique  à  son  type. 

Cette  précieuse  variété  a  été  obtenue  par  l'établissement 
Simon-Louis  frères,  de  Plantières  près  Metz,  vers  1865. 

De  plusieurs  centaines  de  jeunes  plantes  obtenues  de 
st-mis,  uneseule(la  plante  qui  a  été  nommée  .S',  albus  durus) 
résista  à  un  hiver  assez  rigoureux,  taudis  que  toutes  les 
autres  furent  complètement  détruites.  Voyant  l'avantage 
que  l'on  pouvait  obtenir  en  fixant  cette  forme,  ses  obten- 
teurs  la  propagèrent  par  la  greffe  et  les  sujets  obtenus  se 
firent  également  remarquer  par  une  rusticité  beaucoup  plus 
grande  que  celle  du   type. 

Il  serait  intéressant  et  très  avantageux  d'appliquer  ce 
procédé  à  d'autres  espèces  délicates  :  par  une  sélection  bien 
comprise,  onarriverait  certainement  à  former  des  races  plus 
robustes  et  à  acclimater  des  espères  qui  ne  sont  encore  que 
demi-rustiques. 

Le  cas  précité  n'est  pas  unique  :  le  Populus  angulata 
Ait.,  si  gélissedans  son  jeune  âge,  n'a-t-il  pas  produit  une 
variété  très  rustique,  le  P.  angulata  var.  cordata!(\) 

On  pourrait  également  citer  ici,  avec  bien  d'autres,  le 
Spirœa  Reeccsiana  robusta  qui  est,  lui  aussi,  plus  rustique 
que  son  type. 

Le  Spartocytisus  albus  durus  forme  un  arbuste  pou- 
vant atteindre  1"50  à  2  m.  de  hauteur  sur  autant  de  lar- 
geur, de  même  port  que  le  Sarothamnus  scoparius  Koch 
{Genista  scoparia  Lam.,  Spartium scoparium  L.). 

Rameaux  grêles,  cylindriques,  un  peu  ■  anguleux,  gra- 
cieusement retombants,  d'un  vert  glauque,  pubescents. 
Feuilles  alternes,  sessiles,  généralement  simples,  rarement 
trifoliolées,  lancéolées,  longues  de3à5  mm.  sur  1  à  1/2  mm. 
de  largeur,  recouvertes  de  nombreux  poils  blanchâtres. 
Fleurs  blanches,  très  nombreuses,  en  mai,  disposées  tout  le 
K.ng  des  rameaux.  L'arbuste  est  alors  très  joli  et  produit  un 
effet  incomparable.  Gousse  longue  de  15  à  20  mm.  sur  -1  à 
5  mm.  de  largeur,  velue,  à  une  ou  deux  graines  ;  mais,  gé- 
néralement, dont  une  seule  est  fertile  sous  notre  climat. 

Multiplication  par  le  greffage  sur  Laburnum  Bulgare 
(Iris.  (Cytisus  Laburnum  Lin.),  le  semis  ne  reproduisant 
pas  identiquement  la  variété. 

Le  Spartocytisus  préfère  les  sols  secs,  sans  être  cependant 
trop  exigeant  sur  la  nature  du  terrain;  il  convient  surtout 
pour  isoler. 

E.  JOUIN. 
[Pépinières  Simon-Louis  frères). 

(1)  Le  Jardin  1898,  a'  274,  page  ?23, 


328 


LE   JARDIN 


Notre  Enquête  sur  la  Récole  des  Fruits  en  France 

L'enquête  oui  ertepar  Le  Jardin  sur  la  récolte  des  fruits  il) 
nous  permet,   grâce  à  l'amabilité  de   nos  correspondants, 

auxquels  nous  adressons  nos  bien  sincères  remerciements, 
d'envisager,  aujourd'hui,  la  question  dans  son  ensemble. 

Poires  à  cidre.  —  La  récolte  des  poiresà  cidre  a  été 
benne  dans  quatre  départements,  moyenne  dans  douze, 
médiocre  dans  neuf,  mauvaise  dans  deux,  très  mauvaise 
dans  un.  —  Somme  toute  au-dessous  de  la  moyenne. 

Poires  de  table.  —  La  récolte  des  poires  de  table  a  été 
très  bonne  dans  trois  départements,  bonne  dans  quinze, 
assez  bonne  dans  un,  moyenne  dans  vingt-deux,  médiocre 
dans  vingt  et  un,  mauvaise  dans.neui,  très  mauvaise  dans 
dans  trois.  —  Elle  a  été.  plutôt,  au-dessous  dé  la  moyenne. 

Pommes  à  cidre.  —  La  récolte  des  pommes 'à  cidre 
a  lié  très  bonne  dans  deux  départements,  bonne  dans  neuf, 
moyenne  dans  dix-neuf,  médiocre  dans  huit,  mauvaise 
dans  trois,  très  mauvaise  dans  deux.  —  Moyenne  ordinaire. 

Pommes  de  table.  —  La  récolte  des  pommes  à  cou- 
teau a  été  très  bonne  dans  trois  départements,  bonne  dans 
dix-sept,  assez  bonne  dans  deux,  moyenne  dans  vingt- 
cinq,  médiocre  dans  dix-sept,  mauvaise  dans  treize,  très 
mauvaise  dans  deux.  C'est  aussi  une  moyenne  ordinaire. 

Pèches  et  Brugnons  de  plein  vent.  —  La  récolte 
de  ces  fruits  a  été  très  bonne  dans  sept  départements,  bonne 
dans  douze,  moyenne  dans  dix.  médiocre  dans  huit,  mau- 
vaise  dans  sept,  très  mauvaise  dans  neuf..  —  Donc,  an- 
dessous  de  la  moyenne. 

Pèches  et  brugnons  d'espalier.  —  La  récolte  a  été 
très  bonne  dans  cinq,  bonne  dans  vingt-quatre,  moyenne 
dans  douze,  médiocre  dans  onze,  mauvaise  dans  sept,  très 
mauvaise  dans  trois.   —  Au-dessus  de  la  moyenne. 

Raisins  de  cuve.  —  La  récolte  a  été  très  bonne  dans 
quatre  départements,  bonne  dans  quinze,  assez  bonne  dans 

un.  moyei l.-i  us  vingt  deux,  médiocre  dans  douze  et  très 

mauvaise  dans  un.  —  Au-dessus  de  là  moyenne. 

Raisins  de  table.  —  La  récolte  des  raisins  de  table  a 
été  très  lionne  dans  six  départements,  bonne  dans  dix-sept, 
moyenne  dans  vingt-six,  médiocre  dans  dix-neuf ,  mauvaise 
dansquatre,  très  mauvaise  dans  un.  — Moyenne  ordiim  ire . 

Abricots.  —La  récolte  a  été  très  bonne  dans  deux  dépar- 
tements, bonne  dans  quatre,  moyenne  dans  onze,  médiocre 
dans  quinze,  mauvaise  dans  dix-huit  et  très  mauvaise  dans 
douze.  La   récolte  a  été  plutôt  mauvaise  que  bonne. 

Prunes.  —  La  récolte  a  été  très  bonne  dans  sept,  bonne 
dans  dix-neuf,  assez  bonne  dans  un,  moyenne  dans  treize, 
médiocre  dans  quatorze,  mauvaise  dans  huit,  très  mau- 
vaise dans  huit. —  Au-dessous  de  la  moyenne. 

Figues.  —  La  récolte  a  été  très  bonne  dans  trois,  bonne 
dans  dix-sept,  moyenne  dans  quatre,  médiocre  dans  deux, 
mauvaise  dans  un.   —   Au-dessus  de   la   moyenne. 

Groseilles  et  Cassis.  —  La  récolte  a  été  très  lionne 
dans  trois,  bonne  dans  trente-quatre,  moyenne  dans  treize, 
médiocredans  douze,  mauvaise  dans  treize.  —  Bonne. 

Noix.  — ■  La  récolte  a  été  très  bonne  dans  cinq  dépar- 
tements, bonne  dans  dix-sept,  moyenne  dans  dix-neuf,  mé- 
diocre dans  quatorze,  mauvaise  dans  cinq  ;  très  mauvaise 
dans  un.  —  Bonne  moyenne. 

Noisettes. —  La  récolte  a  été  très  bonnedans  deux  dé- 
partements, bonnedans  quinze,  assez  bonne  dans  un.  moyenne 
dans  quatorze,  médiocre  dans  sept,  mauvaise  dans  trois, 
très  mauvaise  dans  deux.  —  Au-dessus  delamoyenne. 

Fraises.  —  La  récolte  a  été  très  bonne  dans  trente-et-un 
départements,  bonne  dans  vingt-neuf,  moyenne  dans  neuf, 
médiocredans  sept,  mauvaise  dans  trois.  —  Très  bon\ne. 
Amandes.  —  La  récolte  a  été  bonnedans  deux  dépar- 
tements, moyenne  dans  neuf,  médiocre  dans  quatre,  mau- 
vaise dans  cinq.  —  Au-dessous  de  la  moyenne. 

Olives.  —  La  récolte  a  été  très  bonne  dan- un  dépar- 
tement, bonne  dans  quatre,  moyenne  dans  deux,  médiocre 
dans  un,  très  mauvaise  dans  un.  —  An-dessus  de  In  moyenne. 

La  pénurie  de  fruits  provient  de  différentes  intempéries.. 
Ainsi,  les  gelées  printanières,  celle  de  la  nuit  du  2(i  mars. 
principalement,  ont  compromis  la  fructification  des  arbres 

Le  Jardin  n"  278,  279,  280;pages  278,  279,  297,  298,  299  et  308, 


à  noyaux  en  dél  misant  les  fleurs  dans  plusieurs  départements 
iln  sud.  Dans  les  Côtes-du-Nord,  la  température  froide  a 
également  nui  à  la  floraison  des  arbres  fruitiers.  La  séche- 
resse a  diminué  les  récoltes  fruitières  dans  beaucoup  d'en- 
droits. Lagrêlea  ravagé  certaines  régions.  Des  vents  violents 
ont  contribué  à  la  mauvaise  floraison  et  à  la  chute  des 
fruits  dans  la  Loire-Inférieure  et  dans  le  Yar. 

Le  printemps  pluvieux  et  humiden'a  pas  favorisé  la  florai- 
son et  a  compromis  la  fructification  dans  beaucoup  d'endroits. 

Somme  toute,  cette  année  n'a  pas  été  très  favorable  pour 
les  cultivateurs  de  fruits,  sauf  pour  la  plupart  de  ceux  qui 
s'adonnent  à  la  culture  des  fruits  de  luxeen  espalier.  Aussi, 
est-il  permis  de  supposer  que  les  exportations  françaises 
ne  subiront  pas  trop  de  diminution. 

Cœsalpinia  japonica  sieb.  et  zuœ. 

La  tribu  des  Césalpiniées,  de  la  famille  des  Légumi- 
neuses, que  certains  auteurs  considèrent  comme  une  famille 
distincte,  n'a  fourni  jusqu'ici  qu'un  nombre  relativement 
restreint  de  plantes  rustiques  sous  le  climat  parisien. 

Parmi  ces  dernières,  on  doit  cependant  citer,  comme  assez 
répandues,  le  Cercis  siliquastrum  (Arbre  de  Judée)  la  plu- 
part des  Gleditschia,  le  Gymnocladus  cànadensis,  le  Poi- 
ciana  Gilliesi,  qui  ne  résiste  à  nos  hivers  qu'à  la  condition 
d'être  cultivé  en  situation  bien  exposée  au  midi  et  d'être 
même  garanti  à  sa  base  par  des  feuilles  sèches  pendant  les 
grands  froids,  mais  qui  fait  merveille  dans  le  sud-ouest  de 
la  France  et  mieux  encore  sur  les  bords  de  la  Méditerrannée. 
C'est  à  peu  près  tout  ;  mais  on  peut  encore  ajouter  à  cette 
courte  liste  les  Cassia  et  principalement  le  C.  floribunda. 
qui  ornent  nos  pelouses  en  été,  mais  doivent  être  rentrés 
en  orangerie  et  le  Ceratonia  siliqua  (Caroubier),  qui  croît 
;i  côté  avec  l'Olivier,  sur  les  bords  de  la  Méditerrannée. 

En  réalité,  les  Césalpiniées,  pour  la  plupart  originaires  des 
régions  chaudes,  réclament  en  général  l'abri  de  la  serre  ou 
de  l'orangerie  dans  le  nord  et  le  centre  de  laFrance. 

C'est  donc  une  véritable  bonne  fortune  que  de  pouvoir 
introduire  dans  nos  jardins  une  nouvelle  espèce  qui  semble 
devoir  y  être  rustique,  le  Cœsalpinia  japonica.  dont  nous 
donnons  ci-contre  une  très  fidèle  reproduction  en  couleurs, 
grâce  à  l'obligeance  de  M.  Léon  Chenault,  pépiniériste  à 
(  (rléans,  qui  nous  a  envoyé  des  rameaux  fleuris  de  ce  bel 
arbuste  qu'il  livre  cette  année  au  commerce. 

Le  Cœsalpinia  japonica  est.  comme  sou  nom  l'indique. 
originaire  du  Japon,  d'où  il  fut  introduit  par  MM.  Veitch, 
de  Londres,  qui  le  virent  fleurir,  en  18S7.  (première  flo- 
raison en  Europe)  dans  leurs  pépinières  de  Coonibe  wood. 
L'année  suivante,  il  fut  présenté  à  la  Royal  Hortienlt nral 
Society,  qui  lui  attribua  un  certificat  de  première  classe. 

Depuis  cette  époque,  cet  arbuste  n'a  pas  fait  beaucoup 
parler  de  lui,  ce  qui  peut  paraître  surprenant  à  tous  égards, 
car  il  est  très  décoratif  et  très  vigoureux.  Ses  forts  rameaux 
sont  pourvus  de  nombreuses  épines  recourbées  et  portent 
des  feuilles  bipinnées  pouvant  atteindre  jusqu'à  0'".30  de 
long,  d'un  beau  vert  clair,  glabres,  à  pétioles  épineux, 
comme  les  tiges,  à  folioles  subsessiles.  équilatérales. 

Les  fleurs,  d'un  beau  jaune  canari,  sont  disposées  en  fortes 
grappes  érigées  naissant  à  l'aisselle  des  huit  ou  dix  feuilles 
les  plus  rapprochées  de  l'extrémité  des  rameaux.  Les  pédon- 
cules sont  alternes  et  uniflores.  Les  étamines,  rouge  orangé 
brillant,  se  détachent  bien  sur  le  fond  jaune  des  fleurs. 

Le  Cœsalpinia  japonica  sera  certainement  rustique  dans 

tout  le  centi t  le  midi  de  la  France.  Le  sera-t-il  à  Paris? 

M.  Chenault  n'a  pas  osé  nous  l'affirmer,  bien  qu'il  ait  par- 
faitement résisté  depuis  plusieurs  années,  chez  lui,  à  Or- 
léans, sans  le  moindre  abri. 

11  a  résisté  de  la  même  façon  à  Coombe  wood,  chez 
MM.  Veitch,  et  nos  confrères  anglais  le  considèrent  comme 
rustique  dans  le  midi  de  l'Angleterre,  dont  le  climat,  il  est 
vrai,  est  généralement  doux  et  rappelle,  par  certains  cotés. 
celui  de  la  Normandie  et  de  la  Bretagne. 

Quoi  qu'il  en  soit,  l'expérience  mérite  d'être  tentéeetelle 
le  sera.  Nous  ne  manquerons  pas  de  tenir  nos  lecteurs  au 
courant  des  résultats  que  nous  pourrons  constater  dans  la 
suite.  H.  MARTINET 


LE     JARDIN 


CŒSALPINIA   JAPONICA.  —    Sieb.  et   Zucc. 


LE    JARDIN 


329 


ARBORICULTURE  FRUITIÈRE 


LA  PLANTATION 


L'arrachage.  —  L'habillage.  —  Le  pralinage.  - 
La  mise  en  jauge.  —  La  distance  à  observer 
entre  les  arbres.  —  Epoques  de  la  plantation. 
—  La  plantation. 

Il  importe  que  les  règles  qui  présidenl  à  la  plantation 
d'un  arbre  et  surtout  aux  opérations  préparatoires  de  cette 
plantation  soient  observées  avec  la  plus  rigoureuse  exacti- 
tude; une  bonne  végétation  pendant  sa  formation,  puis  de 
longues  années  de  production,  dépendent  en  effel  des  pré- 
cautions, très  simples  d'ailleurs,  dont  le  jeune  sujet  aura 
été  l'objet  à  son  début  au  jardin  fruitier. 

Ces  précautions  se  résument  ainsi  :  arracher  soi-même, 
ou  obtenir  du  pépiniériste  un  arbre  sain,  jeune,  de  bonne 
venue  et  muni  d'un  bon  appareil  radiculaire;  procédera 
l'habillage,  puis  à  sa  plantation  à  une  époque  convenable 
et  dans  un  terrain  défoncé  et  amendé,  en  tenant  compte 
de  ce  point  capital  :  le  placement  de  la  greffi  de  l'arbre  à 
une  hauteur  judicieuse  par  rapport  à  la  surface  du  sol. 

Arracher  un  arbre  ne  signifie  pas.  comme  le  mot  l'in- 
dique pourtant,  l'extirper  avec  violence,  ce  qui  se  l'ait 
encore  trop  souvent,  mais  bien  le  retirer  du  sol  en  lui  mé 
nageant  toutes  ses  racines.  Cette  opération,  dansle  premier 
cas.  serait  donc  bien  qualifiée;  tandis  qu'étant  faite  avec 
beaucoup  de  soins,  comme  dans  le  second  cas,  il  convien- 
drait plutôt  de  l'appeler  :  déplantation. 

Voici,  d'une  manière  générale,  comment  on  opère  :  avec 
la  fourche  à  dents  plates,  on  creuse  une  tranchée  circu- 
laire profonde  de  0'°6Û  à  0"80  et  large  de  0°50,  autour 
de  l'arbre  et  éloignée  de  celui-ci  de  0m3Û  jusqu'à  1  mètre  et 
plus,  selon  son  développement.  Puis,  avec  le  cru,-,  on  attaque 
la  motte  restée  au  pied  de  l'arbre  en  en  faisant  tomber  la 
terre  dans  la  tranchée,  qui  est  dégagée  au  fur  et  à  mesure  à 
l'aide  de  la  pelle.  En  approchant  du  pied  du  sujet,  l'em- 
ploi du  croc  deviendrait  dangereux  pour  les  racines,  aussi 
est-il  remplacé  par  un  petit  piquet  pointu  en  bois  dur,  à 
l'aide  duquel  on  béquille  la  terre  pour  l'émietter  et  la  déta- 
cher sans  porter  préjudice  aux  radicelles,  petit  à  petit,  le 
chevelu  se  trouve  dégagé  sans  qu'il  ait  eu  à  souffrir  dan 
cune  meurtrissure.  L'arbre  est  alors  enlevé  avec  précaution 
et,  avec  la  serpette,  sont  coupées  les  dernières  radicelles  qui 
l'ont  encore  résistance. 

Est-il  utile  d'insister  sur  cette  époque  de  déplantation? 
Tout  le  inonde  sait  qu'on  y  procède  depuis  le  moment 
où  les  feuilles  sont  tombées  jusqu'en  février.  Une  belle 
journée  de  fin  d'automne  est  cependant  toujours  préférable. 

Immédiatement  après  cette  première  opération,  une 
seconde  s'impose  :  l'habillage.  Bizarrement  qualifiée  aussi 
cette  opération  qui  consiste,  non  pas  à  envelopper  l'arbre 
comme  on  serait  tenté  de  le  croire,  mais  à  rafraîchir,  jus- 
qu'au vif,  toutes  les  extrémités  des  racines  en  faisant,  autant 
que  possible,  des  coupes  droites,  celles  obliques  étant  défa- 
vorables à  la  cicatrisation  de  la  plaie.  L'habillage  s'étend 
jusqu'aux  ramifications  de  l'arbre,  lorsque,  par  accident, 
quelques-unes  ont  été  brisées. 

Les  pépiniéristes,  qui  souvent  doivent  expédier  des  arbres 
à  de  grandes  distances, emploient  un  excellent  procédé  pour 
les  préserver,  au  cours  du  voyage,  contre  l'action  de  l'air  et 
du  hâleet  pour  conserver  la  fraicheurde  l'épiderme  :  c'esl 
le  pralinage.  Ils  composent  une  sorte  de  bouillie  faite  d'ar- 
gile délayée  dans  de  l'eau  à  laquelle  est  ajoutée  de  la  bouse 
de  vache,  plus  particulièrement  pour  le  pralinage  des 
racines  ;  puis  les  arbres,  préalablement  mis  en  bottes,  sont 
plongés  dans  ce  bain  jusqu'au  collet  ou  quelquefois  tout 
entiers. 

Lorsque  les  arbres  n'ont  pas  été  pralinés  et  qu'ils  sont 
reçus  en  mauvais  état,  c'est-à-dire  lorsque  l'éeorce  en  est 
ridée,  on  peut  quelquefois  lés  ramènera  la  vie  enlesenjau- 
geant  tout  entiers  dans  nn  las  de  sable  maintenu  humide 
piendant  huit  à  dix  jours.  Au  bout  de  ce  temps,  on  les 
découvre  et  on  les  examine:  si  l'éeorce  n'est  plus  ridée  et 
si  les  racines  ne  sont  pas  noircies  (ce  que  l'on  constate  en  en 
sectionnant  une),  on  peut,  dès  lors,  les  planter  ou  les  metl  re 


«  ii  /auge.  Dans  le  cas  où  la  fraîcheur  de  l'épiderme  n'est 
revenue.il  est  inutile  d'opérer  la   plantation,  car  les 
arbres  sont  irrémédiablement  perdus. 

La  mise  en  jaùgees\  une  sorte  de  plantation  provisoire 
des  sujets  que  l'on  désire  ne  mettre  en  place  définitive  qu'au 
printemps.  Mais,  dira-t-on,  étant  donné  que  la  plantation 
suivant  immédiatement  l'arrachage  est  toujours  préférable, 
pourquoi  ne  pas  attendre  le  printemps  pour  procéder  à  la 
déplantation  et,  aussitôt  après,  à  la  mise  en  place'.'—  A 
toute  règle,  il  y  a  exception  et  celle-ci  est  très  concevable  : 
dans  un  terrain  humide,  on  doit  planter  le  [dus  tard  pos- 
sible; or,  un  arrachage  tardif  est  une  très  mauvaise  opéra- 
tion, car  les  spongioles  ou  suçoirs  terminant  le  chevelu 
sont  nées  et  fonctionnent  bien  avant  le  départ  des  bourgeons 
ci  si.  à  ce  moment,  un  dérangement  survient,  une  grande 
quantité  de  ces  organes  se  trouvent  perdus  et  l'arbre  en 
souffre  énormément.  La  déplantation  d'automne  et  la  mise 
en  jauge  obvient  à  cet  inconvénient,  parce  que  celle-là 
retarde  le  départ  de  la  végétation  et  celle-ci  met  l'arbre 
l.uis  les  conditions  les  plus  favorables  pour  attendre  la 
plantation  proprement  dite,  surtout  si  l'on  a  choisi  pour 
cela  un  terrain  expose  au  Nord.  L'opération  par  elle-même 
est  simple  :  il  suffit  d'ouvrir  une  tranchée  large  de  0°30  en  - 
n  sur  autant  de  profondeur,  en  plaçant  la  terre  en  ados 
sur  l'un  des  bords;  puis,  de  coucher  les  arbres  oblique- 
ment contre  cet  ados  et  de  recouvrir  leurs  racines  avec  de 
la  terre  obtenue  en  élargissant  la  tranchée  de  la  largeur  de 
la  bêche. 

Avant  de  procéder  à  la  plantation,  il  est  nécessaire  que 
l'espacement  à  réserver  entre  les  sujets  soit  calculé  d'avance 
et  ce,  suivant  les  mesures  aujourd'hui  consacrées.  Ces 
sures  s'appliquent  aux  deux  catégories  d'arbres  qui_  gar- 
nissent le  jardin  fruitier  et  qui  sont  :  les  arbres  palissés, 
ceux  plantés  en  espalier  et  en  contre-espalier,  el  les  arbres 
non  palisses  ou  libres,  veux  formés  en  pyramide,  fuseaux, 
\  ases,  etc. 

Dans  la  première  catégorie,  où  les  branches  dites  char- 
pentières  constituant  la  forme  de  l'arbre  sont  fixées,  à  dis- 
tance régulière,  sur  un  treillage,  on  a  adopté,  pour  les 
arbres  à  fruits  à  pépins  et  pour  ceux  à  fruits  à  noyau,  sauf 
le  Pécher,  un  espacement  de  0*30  entre  ces  branches  ;  en 
sorte  que  la  distance  entre  les  arbres  est  subordonnée  au 
nombre  de  ces  branches  ;  ce  qui  revient  à  dire  que  l'espace 
ment  est  d'aulant  de  fois  0"30  qu'il  y  a  d'unités  de  branches 
de  charpente.  Exemple:  1  "20  entre  deux  arbres  à  quatre 
branches,  l'"80  entre  deux  arbres  à  six  branches,  etc. 

Pour  le  Pêcher,  la  distance  a  observer  est  portée  à  0'"50 
entre  les  branches  eharpentières  ;  le  calcul  de  l'espacement 
entre  les  pieds  est  donc  l'ail,  avec  0°50  connue  base,  de 
la   même  manière  que  pour  les  autres  essences  avec  0™30. 

Quant  aux  arbres  de  la  seconde  catégorie  (arbres  non 
palissés),  la  distance  de  plantation  est  subordonnée  a  la 
I  or  nie  désirée»  et  aux  sujets  sur  lesquels  les  arbres  sont  greffés. 
Ainsi,  on  espace  les  pyramides  de  4  à  5  m.,  les  fuseaux  et 
les  vases  de  2  à  3  m.  Ces  mesures  ne  sont,  pas  absolues  et 
peuvent  être  modifiées  selon  la  nature  du  terrain  et  l'espace 
que  l'on  désire  laisser  aux  cultures  intercalaires. 

J'ai  dit  plus  haut  que  le  choix  de  l'époque  de  plantation 
est  une  des  conditions  principales  de  cette  opérât  ion.  A  mon 
,i\  is,  cette  époque  est,  à  quelques  rares  exceptions  près,  en 
novembre  et  décembre.  On  dit  :  «  Plantez  à  l'automne  en 
terre  sèehe  et  au  printemps  en  terrain  humide,  de  peur  que 
cela  entraine  la  pourriture  des  racines.  »  Il  est  évident  que, 
si  I  on  examine  le  terrain  en  octobre  par  exemple,  indubi- 
tablement il  sera  trouvé  humide.  Or  ce  n'est  pas  pendant 
les  pluies  qu'il  faut  constater  le  degré  de  perméabilité  du 
terrain,  mais  en  juin  ou  juillet,  pendant  la  belle  saison.  Si. 
moment,  il  est  humide,  la  plantation  devra  se  faire  au 
printemps;  en  tout  autre  cas.  plantez  à  l'automne,  l'arbre 

-liera  un  temps  précieux  à  adhérer  au  sol,  à  s'attacher 
à  lui  en  un  mot.  et  à  s'apprêter  à  fournir  une  végétation 
pr-sque  aussi  forte  que  s'il  n'avait  pas  été  dérangé.. 

Arrivons  maintenant  à  la  plantation   proprement   dite: 

On  ouvre   un   trou  suffisamment  grand   pour   que   les 

:  nés  de  l'arbre  puissent  être  étalées  et  non  recourbées.  i  in 

doit  avoir  soin  de  former,  dans  le  tond,  un  petit  monticule 

v  élevé  pour  que,  l'arbre  \   étant  assis,  ses  racines  éten- 


330 


LE    JARDIN 


dues  ci  le  trou  reeomblé,  le  point  de  soudure  de  la  greffe 
dépasse  exactement  de  0m05  à  0°'08  le  niveau  du  sol.  Pour 
s'assurer  de  ce  fait,  ou  place,  en  travers  du  trou,  une  règle 
qui  donne  exactement  le  niveau  du  terrain  et  contre  laquelle 
on  applique  l'arbre.  A  ce  moment  il  faut  aussi  tenir  compte 
du  tassement  qui  se  produit  certainement  et  d'autant  plus 
marqué  que  le  défoneement  a  été  plus  profond.  Lorsqu'on 
plante  en  espalier,  l'arbre  doit  être  posé  obliquement  et  él'ôi 
gnéde  U'"10  à  0'"12  du  pied  du  mur  pour  que,  plus  tard,  la 
tige  ne  suit  pas  gênée  dans  son  accroissement. 

Toutes  '-es  conditions  étant  remplies  pendant  que  le  che- 
velu est  à  découvert,  il  reste  à  introduire  de  la  terre  fine 
entre  les  radicelles  qui  ont  été  préalablement  replacées  au- 
tant que  possible  dans  la  position  primitive  et  à  faire  péné- 
trer cette  terre  avec  la  main  ou  à  l'aide  d'un  petit  bâton. 
Il  ne  faut  jamais  tasser  avec  le  pied;  cela  produit  toujours 
mauvais  effet. 

Au  mois  de  juin  suivant  toute  plantation,  il  est  utile  de 
pailler  le  sol  avec  une  couche  de  fumier  long,  dans  le  but  de 
maintenir  une  humidité  régulière  favorable  à  la  reprise. 
Les  bassinages  journaliers  par  les  journées  chaudes  du  prin- 
temps et  de  l'été  concourent  aussi  au  même  résultat;  il  est 
bon  de  ne  pas  les  négliger. 

CLAUDE  TRÉBIGNAUD. 


Les  Jardins  potagers  à  la  Haute-Montagne 

M.  le  D'  Laehmann,  professeur  à  la  Faculté  des  Sciences 
de  ii renoble,  poursuit,  au  Jardin  botanique  alpin  de'Cham- 
prousse,  dans  les  Alpes  du  Dauphiné.  des  expériences  du 
plus  haut  intérêt    au  sujet  de  l'acclimatation  des  légumes. 

Le  jardin,  fondé  par  la  Société  des  Touristes  du  Dau- 
phiné. aidée  de  la  Société  horticole  dauphinoise,  est  à  1.850 
mètres  d'altitude,  auprès  du  chalet  de  Roche-Béranger. 
M.  Laehmann  espère  que  les  essais  d'acclimatation  qu'il 
poursuit  à  ces  altitudes  rendront  de  grands  services  aux 
populations  montagnardes,  en  leur  faisant  connaître  les 
légumes  et  les  variétés  de  plantes  potagères  et  fourragères 
qu'elles  pourront  cultiver  avec  le  plus  de  succès  dans  les 
régions  élevées. 

En  Suisse,  où  plusieurs  jardins  botaniques  alpins  sont 
en  plein  développement,  on  n'a  pas  encore  tenté  des  essais 
pratiques  de  cultures  potagères  à  la  montagne.  A  la  Linnœa 
(1.780  mètres),  en  Valais,  nous  avons  abandon  né  l'usage  d'une 
de  nos  plates-bandes  à  l'Association  maraîchère  de  Genève, 
qui  y  essaye,  en  ce  moment,  des  plantations  de  Fraisiers  a 
gros  fruits,  mais  nul  n'a  encore  eu  l'idée  d'y  faire  des  cultu- 
res de  Choux,  de  Poireaux,  etc.  Il  est  vrai  que,  dans  notre 
bon  pays  de  Suisse  où  la  montagne  forme  le  fond  du  pays, 
les  Sociétés  d'horticulture  (du  moins  celles  de  la  Suisse  ro- 
mande) n'allouent  pas  de  subventions  aux  jardins  botani- 
ques du  genre  de  celui  de  Champrousse,  et  que  la  Société 
dauphinoise  d'horticulture  pourrait  bien  être  donnée  en 
exemple  chez  nous. 

Ce  que  ne  font  pas  les  sociétés  ou  les  administrations  de 
jardins  alpins  des  particuliers  Tout  commencé  et  il  m'a  été 
donné,  dans  le  courant  de  ces  deux  dernières  années,  de 
noter  quelques  observations  assez  intéressantes  à  ce  sujet. 

Le  village  de  Bourg-Saint-Pierre,  qui  est  à  près  de  1.800 
mètres  d'altitude,  a  de  fort  beaux  jardins  potagers  ou  plan- 
tages. On  y  cultive  plus  particulièrement  les  Choux,  les 
Choux-Raves,  les  Betteraves,  les  Carottes. Parlons  du  Chou- 
Rave  qui  est  la  chose  la  plus  extraordinaire,  à  mon  avis: 
Vous  savez  —  ou  vous  ne  savez  pas—  que,  dans  nos  vallées 
et  dans  nos  plaines,  ce  légume  est  un  abominable  aliment, 
tout  au  plus  bon  pour  les  animaux.  Telle  était,  en  tous  cas, 
mon  opinion  et,  pour  en  avoir  goûté  quelquefois,  j'avais  la 
chose  en  abomination.  Eh  bien  !  à  Bourg-Saint-Pierre,  le 
Chou-Rave  cultivé  dans  les  plantages  est  un  mets  délicat 
et  fin,  que  les  voyageurs  dînant  à  l'hôtel  apprécient  gran- 
dement. Nous  en  avons  planté  dans  un  coin  delà  Linnoea 
et  le  dégustons  ici  avec  plaisir.  La  rapidité  de  croissance, 
l'air  raréfié  et  l'abondante  lumière,  tout  contribue  à  rendre 
ce  légume  délicat.  L'aubergiste  m'a,  d'ailleurs,  donné 
son  secret:  pour  le  faire  très  bon.  il  faut  le  réchauffer,  car, 


si  on  frit  les  tranches  de  Chou-Rave  après  avoir  bouilli  la 
pomme,  il  n'est  pas  bon.  Il  faut  laisser  refroidir,  puis  couper 
en  tranches  et  passer  au  beurre.  Si  on  le  passe  au  beurre 
une  seconde  fois,  le  lendemain,  il  parait  que  c'est  absolu- 
ment délicieux. 

Mais  c'est  dans  la  vallée  de  Tourtemagne,  dans  le  Haut- 
Valais,  qu'il  m'a  été  donné  d'apprécier  le  mieux  la  culture 
potagère  à  la  haute  montagne.  Le  vallon  est  pittoresque  et 
sauvage,  encaissé  entre  deux  pentes  d'Aroles  et  de  Rhodo- 
dendrons, et  l'hôtel  de  Meiden  se  trouve  au  pied  du  glacier, 
à  deux  heures  en  dessous  des  moraines,  à  l'altitude  de  1.850 
mètres.  Il  y  a  là,  tout  autour  d'un  hôtel  des  plus  caractéris 
tiques,  tout  garni  de  galeries  en  bois  résineux,  un  jardin 
pittoresquenient  couché  au  pied  de  gigantesques  Mélèzes  et 
île  Pins  d'Aroles.  Ce  jardin  se  compose  d'une  terrasse  ombra- 
gée, il  un  jardin  alpin  et  d'un  jardin  potager.  ( 'est  du  pota- 
ger que  je  voudrais  vous  parler,  parce  qu'il  m'a  vivement 
intrigué.  M.  Steiner,  le  propriétaire  de  l'hôtel,  a  semé  et 
planté  là  toutes  les  espèces  de  légumes  susceptibles  de  croître 
à  l'altitude  de  1.800  mètres  et  dans  l'air  si  frais  du  vallon 
élevé  de  Tourtemagne. 

Pour  me  prouver  qu'il  y  a  réussi,  car  j'étais  sceptique,  en 
juillet,  quand  je  le  vis  pour  la  première  fois.  M.  Steiner 
vient  de  m  adresser  une  corbeille  pleine  des  produits  de  son 
potager.  Ces  produits  étaient,  je  ne  dirai  pas  superbes, mais 
très  joliment  présentables.  Les  pommes  de  terre,  grosses, 
bien  faites  et.  une  fois  bouillies,  très  farineuses,  éclatées, 
ouvrant  de  larges  bouches  bien  blanches  et  fort  appétis- 
santes, ont  été  déclarées  supérieures  par  tous  ceux  qui  en  ont 
goûté.  La  salade  (Cabusse)  laissait  plutôt  à  désirer  sous 
le  rapport  de  la  délicatesse.  On  sentait  qu'elle  avait  crû  trop 
lentement,  à  l'automne,  et  que  ses  organes  foliacés  s'étaient 
constitués  de  façon  à  pouvoir  résister  aux  nuits  froides  de 
l'Alpe.  Il  en  était  à  peu  près  de  même  du  chicot.  Mais, 
quant  aux  Choux  el  à  leurs  dérivés,  surtout  les  Choux- 
fleurs,  c'était  absolument  remarquable.  Je  ne  crois  pas  avoir 
jamais  goûté  de  Chou-fleur  aussi  délicat  et  aussi  fin  comme 
goût  que  celui  qui  nous  a  été  adressé  de  ce  jardin  à  la  haute 
montagne.  C'est  un  véritable  succès  pour  M.  Steiner  et  son 
jardin.  Les  Carottes  étaient  délicates  et  tendres,  très  douces 
et  les  Pois  gourmands  de  première  qualité  et  presque  dé- 
pourvus de  parchemin.  Bref,  il  est  prouvé  que,  à  l'altitude 
de  1.80Û  mètres  et  sous  le  vent  du  glacier,  on  peut  élever 
de  bons  légumes.  Que  ne  généralise-t-on  pas  cesexemples? 
Rien  n'est  assommant  comme  la  nourriture,  toujours  par- 
tout la  même,  de  ces  tables  d'hôte  que  les  halles  de  nos 
grandes  villes  approvisionnent   de  tout  ce   que  nous   inan- 

g is  chez    nous.   Retrouver  à   la  montagne,    au   sein   des 

pâturages  fleuris  et  des  troupeaux  aux  pittoresques  sonnailles 
le  même  menu  qu'on  a  eu  le  jour  auparavant  à  Lausanne 
ou  à  Genève,  c'est  écœurant.  On  voudrait  des  produits  du 
cru.  quelque  chose  de  spécial,  de  .s- Ht  generis.  II  me  sou 
vient  du  plaisir  que  me  fit,  dans  les  Alpes  d'Italie,  un  plat 
de  légume  vert  à  moi  inconnu  et  qui  se  trouvait  être  du 
Chenopôdium  Bonus  Henricus  (délicieux  à  la  haute  mon- 
tagne et  incomparablement  supérieur  à  l'Epinard),  et  je 
me  demande  souvent  pourquoi  on  ne  fait  pas,  dans  nos 
montagnes  suisses,  une  cuisine  spéciale,  qui  offre  une  cer- 
taine originalité,  au  lieu  de  nous  offrir  toujours  les  menus 
à  la  mode  du  jour. 

Dans  le  frais  vallon  de  Tourtemagne.  que  le  gros  public 
n'a  pas  encore  envahi  et  où  ni  la  vapeur  ni  même  l'électri- 
cité n'ont  élu  domicile,  où  l'on  monte  quatre  heures  durant 
à  mulet  par  le  sentier  le  plus  pittoresque  qui  soit  au  monde. 
on  donne,  à  table  d'hôte,  des  légumes  du  cru,  servis  par 
une  gentille  tille  du  pays  et  non  par  un  pédant  sommelier 
tout  de  noir  vêtu.  Cela  m'a  fait  plaisir  à  voir  et  j'ai  mis 
dans  ma  tête  d'y  retourner  l'été  prochain,  ne  fût-ce  que 
pour  étudier  les  progrès  de  ce  jardin  potager  qu'on  a  cons- 
truit l'an  dernier,  et  qui   me  parait  avoir  un  bon  avenir. 

H.  CORREVON. 

Dictionnaire  d'horticulture,  par  D.  Bois.  —33-  livraison.  — 

La  33"  livraison  de  cet  utile  et  précieux  dictionnaire  va 
du  mot  Punica  au  mot  Robinia  et  contient,  entre  autres 
intéressants  articles,  ceux  consacrés  aux  Quercus,  Radis, 
Ranunculus,  Rhammis,  Rhipsalis,  Rhododendron,  Rhyn- 
chiles,  Ribes,  etc. 


LE   JARDIN 


331 


ORCHIDÉES 


ETUDE  SUR  LES  DISA  HYBRIDES 


L'hybridation  chez  les  Orchidées  formera,  incontestable- 
ment, les  plantes  de  l'avenir,  étant  donné  le  haut  degré  de 
perfection  déjà  obtenu  ainsi.  Il  n'est  pas  de  plantes,  ayant 
été  soumises  à  l'hybridation,  qui  n'aient  fourni  une  amé- 
lioration plus  ou  moins  notable  sur  l'un  de  leurs  parents.  Il 
est  un  fait  certain, 
c'est  que  cette  opé- 
ration doit  reposer 
sur  de  bonnes  ba- 
ses, afin  d'obtenir 
ce  qu'on  désire 
comme  résultat. 

Nous  a  v  o  n  s , 
journellement,  de- 
vant nous  des  preu- 
ves indubitables 
de  la  supériorité  en 
ce  qui  concerne  la 
rusticité  des  hy- 
brides chez  les  Or- 
chidées. 

Voyons  les  ré- 
sultats obtenus 
parmi  les  Ct/pri- 
pedium,  ainsi  que 
parmi  les  Cat- 
tleya,  Lœlia,  Epi- 
deiidrum,  etc.  Un 
exemple  entre 
cent:  prenons  l'in- 
téressant Epiphro- 
nitis  Vettchii, 
plante  sensation- 
nelle, hybride  d'E- 
pidendrum  radi- 
rans  et  de  Sophro 
niiis  grandijlora; 
si  nous  poussons 
notreanalyse,nous 
trouvons  dans  le 
produit  la  vigueur 
de  YEpidendrum, 
dont  il  a  gardé 
le  port,  et  nous  re- 
marquons sans  dif- 
ficulté dan  s  la  fleur 
l'influence  du  So- 
phronitis. 

11  en  est  de  mê- 
me chez  les  Disa, 
mais  ici  nous  pou- 
vons, sans  difficul- 
té, retracer  d'une 
façon  simple  l'his- 
toire de  l'évolution 
du  genre,    ce   qui 

serait  chose  impossible  si  nous  abordions  |.>s  autres  genres 
cités  plus  haut. 

Il  nous  est  aussi  impossible  de  tracer  l'histoire  des  plantes 
employées,  mais,  néanmoins,  nous  avons  réuni,  dans  la 
figure  139,  un  document  plein  de  valeur;  malheureusement, 
l'une  des  plantes,  leD.racemosa,  n'étant  pas  en  fleurs  au  mo- 
ment où  a  été  faite  cette  photographie,  manque  sur  le  cliché. 

L'évolution  du  genre  Disa  n'a  jusqu'ici  englobé  que  trois 
espèces  types,  toutes  originaires  du  Sud  de  l'Afrique  :  le 
D.  grandijlora  qui  nous  est  certainement  familier  avec  ses 
brillantes' fleurs  (fig.  139);  le  D.  tripetaloides,  qui  est  plus 
rare  et  ne  produit  que  de  petites  fleurs  blanches  avec  quel- 
ques macules  roses  à  l'intérieur  du  sépale  dorsal  (fig.  139) 
et  le  D,  raçemosa,  manquant  sur  la  gravure  et  possédai! i 


Fig.  139, 


D.  X  Premier. 
D.  x  langtei/cnsis. 


les  fleurs  sensiblement  plus  larges  que  celle  du  D.  X 
l  fln/cnsis  (fig.  139)  et  d'un  brillant  pourpre. 
suivons,  pour  notreétude,  l'ordre  chronologique  :  le  D.  X 
Veitehti  (fig.  139)  esl  celui  qui  parut  le  premier  dans  la  sec- 
tion des  hybrides;  il  fut  obtenu  par  Seden,  de  l'Etablisse- 
ment Veitch,  de  Chelsea.  Il  fleurit,  pour  la  première  fois, 
en  juin  1891,  époque  à  laquelle  il  réçul  un  certiflcatde  pre- 
mière classe  de  la  Royal  Horticultural  Society  de  1  .ondres. 
Cet  intéressant  hybride  est  le  résultatd'un  croisement  entre 

D.  raçemosa  connue  mèi t  D.  grandijlora  comme  père  ; 

il  a  gardé  les  principaux  caractères  de  ce  dernier.  L'histoire 
rapporte  que  la  première  plante  fleurit  au  bout  de  vingt  et  un 

mois  à  dater  du  se- 
mis. 

Puis,  nous 
voyons  apparaître 
le  D.  X  heaensis 
^fig.  139),  obtenu 
a o  v  Jardins 
royaux  de  Kew 
par  M.  \V.  Wat- 
son  et  qui  fleurit, 
pour  la  premier!' 
luis,  en  mai  1893. 
Cet  hybride  de  va- 
leur est  le  résultat 
du  croisement  en- 
tre D  .grandijlora 
comme  mère  et  D. 
tripetaloides  com- 
me père,  desquels 
il  possède  l'exact 
caractère  moyen . 
L'influence  du  D. 
grandiflora  y  est 
très  prédominante, 
mais  le  coloris  est 
totalement  changé 
par  l'intervention 
du  D.  tripetaloi- 
des, quoique  les 
macules  du  pre- 
mier se  retrouvent 
sur  le  sépale  dor- 
sal. La  première 
plante  fleurit  dix- 
huit  mois  après  le 
semis. 

Le  D.  X  Pre- 
mier (fig.  139)  est, 
une   autre    obten- 
tion de  Kew  et  pro- 
vient   du    croise- 
ment du  D.  tripe- 
taloides     comme 
mère  et  D.X  Veit- 
ehti  comme  père. 
Cette  plante  reçut 
aussi  un  certificat 
île   mérite  de   la 
Royal  Horticultu- 
ral Society,  en  oc- 
tobre,   lors  de   sa 
première  floraison.  Les  fleurs  sont  sensiblement  plus  grandes 
que  celle  du   D.  raçemosa  et  d'un  riche  coloris   pourpre 
provi 'liant  de  l'influence  des  parents  du  D.  X  Veitchii.  En 
effet, par  un  examen  attentif,  on  retrouve  la  modification 
apportée  dans  le  labelle  par  le  /;.  Tripetaloides.  tandis  que 
le  brillant  coloris  est  entièrement  dû  à  la  combinaison  des 
D.  raçemosa  et  D.  grandijlora. 
\cD.  X  langleyensis  (fig.   139)  Eut  obtenu  par  l'établis- 
•II t  Veitch,  ainsi  qu'aux  Jardins  de  Kew.  et  fleurit  en 
mai  1891.  dans   les   deux    établissements.    Un    fait   assez 
curieux,  c'est  que  cet  hybride,   résultat   d'un    croisement 
entre  les  D.  raceniOsa   c.orame   mère  et  D.   tripetaloides 
me  père,  fut  aussi  obtenu  dans  l'ordre  inverse,  c'est-à- 
dire  D.  tripetaloid.es  < [e  mère  et  D,  raçemosa  connue 


Disa  types  et  Disa  hybrides. 
D.  grandijlora. 

D.  X  Veitchii. 


D.  x  leewensis. 
D.  tripetaloides. 


332 


LE    JARDIN 


père,  produisant  exactement  la  même  plante,  ce  qui  prouve 
qu'elle  esf  exactement  intermédiaireentre  les  parents.  Quoi- 
que les  fleurs,  dans  les  deux  cas.  .-lient  gardé  le  type  du 
D.  racemosa,  dans  les  formes  inférieures,  les  macules  du 
D.  tripetaloides  sont  plus  prédominantes.  Cette  intéressante 
plante  fut  aussi  primée  par  la  Royal  Horticultur al  Society. 

Il  existe,  en  outre,  encore  un  autre  hybride  obtenu  par 
I  établissement  Veitch,  provenant  du  croisement  du  D.  x 
Veitchii  comme  mère  et  D.  grandijlora  camme  père,  et 
connu  sous  le  nom  de  D.  X  Diores;  celui-ci  fleurit  en 
juillet  189-1  Cette  plante  a  spécialement  gardé  les  caractère 
du  I).  grandiflora  et  est  malheusement  difficile  à  cultiver. 

Ici  se  termine  la  liste  des  hybrides  de  ce  genre  actuelle- 
ment en  culture.  Disons  cependant  que  nos  possédons  un 
hybride  entre  D.  grandiflora  comme  mère  et  D.  X  kewensis 
comme  père,  qui  sera  d'ici  peu  de  force  à  fleurir.  Il  est  à 
espérer  que  cette  plante  gardera  les  caractères  du  culture  du 
D.  X  lieuseasis  et  que  le  coloris  des  (leurs  sera  modifié. 

La  supériorité  des  hybrides  deDisa  sur  les  espèces  types 
est  extraordinaire,  tant  au  point  de  vue  de  la  vigueur  qu'à 
celui  de  la  floribondité.  Chez  eux,  les  difficultés  culturales 
du  D.  grandiflora  ont  en  partie  disparu  ;  ils  ont  gardé,  dans 
une  glande  proportion,  les  principaux  caractères  des  autres 
variétés. 

Disons  que  les  Disa  en  général  sont  d'une  culture  extrê- 
mement facile;  ce  sont  d'excellentes  plantes  de  serre  froi- 
de et,  nous  ne  saurions  assez  les  recommander  pour  la 
fleur  coupée.  Ils  sent  aussi  très  faciles  à  multiplier,  tant 
par  semis  que  par  division  des  touffes  faite  en  automne. 
Ils  ne  réclament  pas  beaucoup  d'eau  durant  l'hiver,  mais 
se  trouvent  bien  d'une  constante  humidité  de  l'atmosphère, 
dès  février.  Un  des  plus  grand  secrets  île  leur  culture,  e'esl 
une   permanente  ventilation. 

Pour  terminer,  rapportons  les  paroles  de  M.  \V.  Watson, 
de  Kew  :  «  Je  me  rappelle  les  avoir  vus  pousser  en  énor- 
mes touffes  sur  les  bords  de  sources  ou  cascades  des  mon- 
tages du  Cap,  où  ils  étaient  fort  souvent  couverts  d'une 
constante  rosée.  » 

Xous  devons  le  cliché  accompagnant,  cet  article  à  l'ama- 
bilité de  l'éditeurde  l'Orchid  Rèview  ;  c'est  une  reproduit  ion 
d'une  de  nos  photographies  prise  en  juillet  dernier. 

ALBERT   GRIESSEN 


Les  Chozigema 


Les  Fruits  de  choix  aux  Halles 


Les  pèches  tardives  Salway  sont  adjugées  à  environ 
1  franc  ;  les  extra-grosses  vont  jusqu'à  2  fr.  et  2  fr.  50. 

Les  grosses  poires  de  choix  à  la  pièce  se  vendent:  Beurré 
Clairgeau,  environ  Ofr.  '.'5;  Duchesse  d'Ahgoulêriie. deO  fi\25 
àO  fr.  40;  la  température  ayant  aidé  la  maturité  de  cette 
dernière  variété,  elle  ne  se  gardera  pas,  c'est  ce  qui  expli- 
que ce  prix  relativement  peu  élevé;  Cressane,  environ  Ofr. 60; 
Doyenné  du  Comice,  0  fr.  75  ;  Beurre  magnifique  environ 

0  fr.  30.  —  Les  grosses  pommes  saines  se  vendent  jusqu'à 

1  fr.  25  pour  la  Calville  et  1  franc  pour  la  Reinette  du  Ca- 
nada. 

Les  raisins  de  Thomery  sont  en  légère  hausse;  le  Chas- 
selas se  vend  jusqu'à  4  fr.  le  kilo  et  le  Frànkenthal  2 fr. 

*  * 

Le  raisin  de  serre  est  toujours  aux  mêmes  prix:  Muscat 
d'Alexandrie,  de  9  à  13  francs  le  kilo  ;  Black- Alicante, 
de  2  à  3  fr.  75.  De  fort  beaux  Colman,  de  8  à  11  fr.  le  kilo. 

Quelques  caissettes  de  Fraises  des  Quatre-Saisons  ren- 
trées sous  verre,  à  1  fr.  50  les  150  grammes. 

Les  premières  Asperges,  de  15  à  24  fr.  la  botte. 

*  * 

D'Espagne,  les  premières  Mandarines,  à  2fr.  50  et  3  fr.  la 
caisse  de  25  fruits  :  la  caisse  de  420  oranges,  à  26  et  28  fr. 
Du  raisin  de  Malaga,  de  75  à  80  fr.  les  100  kilos.  Des  gre- 
nades, de  0  fr.  15  à  0  fr.  30  pièce. 

* 

*  # 

Les  fruits  exotiques  sont  sans  changements  :  le  régime 
des  Bananes,  de  15  à  25  fr.  ;  les  Ananas  des  Açores  de  4  à 
9  fr.  ;  les  Avocats  de  1  fr.  50  à  3  fr.  pièce  ;  les  Anona  Cheri- 
molia,  de  2  à  3  fr.  ;  les  Mangues,  de  6  à  8  fr.  la  douzaine  et 
les  Letchies,  de  3  fr.  50  à  4  fr.  les  500  gr. 

J.-M.  BUISSON. 


C'est  à  la  Nouvelle-Hollande  que  nous  sommes  rede- 
vables de  ce  joli  genre  de  plantes,  ou  plutôt  d'arbustes  en 
petits  buissons  épais,  arrondis,  à  feuilles  semblables  à 
celles  du  Houx,  et  à  fleurs  papillonaeées  petites,  élé- 
gantes et  fort  curieuses. 

Si  nous  appelons  aujourd'hui  l'attention  de  nos  lecteurs. 
sur  ces  charmantes  plantes,  que  sont  les  Chorizeiua,  c'est 
parce  que.  quoique  fleurissant  en  avril-mai,  on  peut,  en 
les  plaçant  en  ce  moment  en  serre  tempérée,  obtenir  sans 
soins  spéciaux  de  superbes  buissons  fleuris  depuis  la  lin 
de  décembre. 

Leurs  tiges,  grêles,  flexibles  et  avec  cela  très  vigou- 
reuses, permettent  de  les  palisser  sur  des  carcasses  eu  fil 
de  fer.  de  formes  diverses,  comme  on  le  fait  pour  les  Œillets 
ou  autres  plantes  grimpantes.  Ils  supportent  facilement  la 
taille;  le  meilleur  moment  de  l'exécuter  est  celui  où  les 
plantes  ont  tini  <le  fleurir. 

Parmi  les  espèces  cultivées,  nous  citerons  : 

Chorisema  cordaturn,  à  fleurs  rouges  ou  jaunes  réunies 
en  grappes  pendantes.  Espèce  naine,  atteignant,  tout  au 
plus.  0™,35  de  hauteur. 

C ,  diversifolium,  à  grappes  multiflores.  axillaires  et  ter- 
minales de  fleurs  rouge  orangé. 

C.  Hençhmannii,  belle  espèce,  à  tige  sous-ligneuse, 
ferme,  rameuse,  garnie  .le  petites  feuilles  aiguës,  presque 
vertieillées  ;  fleurs  très  nombreuses  axillaires  et  terminales, 
pourpre  cramoisi,  avec  une  tache  jaune  au  bas  de  l'éten- 
dard. 

C.  longifolium .  espèce  à  longues  feuilles  lancéolées;  fleur 
terminales  en  épi  serré,  à  étendard  jaune  et  ailes  pourpres. 

C  rhombeum,  arbrisseau  à  tiges  filiformes,  de  0"'.7ll  à 
2  mètres,  presque  volubiles,  grimpantes  ;  feuilles  peu  nom- 
breuses, simples,  variables,  les  inférieures  arrondies  et  cu- 
néiformes, les  supérieures  lancéolées  et  linéaires;  fleurs 
axillaires  et  terminales  de  couleur  orangé  foncé. 

C.  mucrophijllain,  fleurs  dont  l'étendard  est  complète- 
ment jaune,  avec  les  ailes  et  la  carène  violacées. 

C.  rariiini  oerum  à  fleurs  à  étendard  très  grand,  de  cou- 
leur orangé,  à  ailes  et  carène  pourpres;  grappes  dressées, 
multiflores.  Un  peu  plus  longues  que  les  feuilles;  feuilles 
absolument  semblables  à  celles  du  Houx. 

Les  CliorLeriia  demandent,  pour  bien  prospérer,  »n  mé- 
lange de  terre  franche  et  de  terre  de  bruyère  plutôt  sa- 
bleuse que  fibreuse;  un  bon  drainage  au  fond  des  pois  leur 
est  indispensable,  car  ils  craignent  l'humidité  stagnante 
aux  racines.  La  terre  doit  être  foulée  assez  fortement  au 
moment  du  rempotage.  La  meilleure  époque  pour  faire 
ce  rempotage,  c'est  lorsque  les  nouvelles  pousses  com- 
mencent à  se  montrer.)  c'est-à-dire  vers  la  lin  de  juillet. 
Les  plantes  sont  ensuite  placées  dans  une  serre  froide, 
pour  en  faciliter  la  reprise. 

Un  mois  après,  on  peut  les  sortir  et  les  placer  en  plein 
air  dans  un  endroit  abrité.  On  les  rentre  ensuite,  à  la  fin 
d'octobre  ou  les  premiers  jours  de  novembre,  dans  une 
serre  chauffée  à  15  ou  18°.  Les  plantes,  traitées  ainsi,  com- 
mencent à  fleurir  en  décembre.  Leurs  fleurs  brillantes 
seront  employées,  avec  leurs  rameaux  feuilles,  pour  la  dé- 
coration des  vases  ou  la  confection  des  gerbes,  ou  elles  pro- 
duisent un  effet  superbe,  non  seulement  par  leurs  jolis 
coloris  variés,  mais  aussi,  par  leur  élégance  et  leur  légèreté. 

Les  Chorisema  se  multiplient  de  semis  ou  de  boutures 
au  printemps  ;  les  boutures  reprennent  avec  une  facilité 
étonnante.  Il  leur  faut  la  terre  de  bruyère,  peu  d'arrosements, 
en  hiver  surtout.  Une  fois  établies,  les  plantes  sont  traitées 
comme  nous  l'avons  expliqué  plus  haut. 

Nous  espérons  que  les  quelques  lignes,  que  nous  venons 
de  consacrer  à  ce  beau  genre,  engageront  les  horticulteurs, 
à  en  cultiver  les  diverses  espèces  comme  plantes  forcées. 

HENRI  THELLIER  fils. 


LE    JARDIN 


333 


La  Culture  des  Orchidées  en  plein  air 

La  culture  des  Orchidées  en  plein  air  pendant  la  belle 
saison  a  ses  détracteurs  comme  elle  a  ses  partisans  con- 
vaincus. Les  premiers  prétendent  que,  lorsqu'on  a  une 
installation  convenable  en  serre,  il  est  bien  inutile  de  se 
donner  la  peine  de  transporter  ses  plantes  dehors  pour  les 
rentrer  à  l'approche  des  froids;  ils  ajoutent  même  que,  en 
employant  ce  moyen,  il  y  a  toujours  des  surprises  désa- 
gréables à  redouter,  soit  des  variations  de  température,  soit 
de  différentes  autres  causes. 

Tout  en  partageant  un  peu  cette  manière  de  voir,  il  nous 
semble  cependant  que  la  culture  en  plein  air  a  des  avan- 
tages dans  bien  des  cas  ;  nous  avons  déjà  eu  l'occasion  de 
faire  ressortir  ses  mérites  dans  un  journal  horticole,  il  y  a 
une  dizaine  d'années,  et,  depuis,  des  exemples  sont  venus 
journellement  s'imposer  en  faveur  de  ce  procédé. 

Il  faut,  cependant,  agir  avec  prudence;  c'est-à-dire  qu'il 
ne  suffit  pas,  une  fois  la  saison  chaude  arrivée,  de  livrer  ses 
plantes  au  grand  air;  il  est  nécessaire,  d'abord,  d'avoirà  sa 
disposition  un  emplacement  convenable  et  surtout  desavoir 
choisir  cet  emplacement.  Nous  avons  vu  autrefois,  chez  un 
amateur  du  centre  de  la  France,  des  Orchidées  de  toutes 
sortes,  en  plein  air,  depuis  les  Odontoglossum,  Oncidium  et 
Cattleya,  jusqu'aux  Cypripedium,  Vanda  et  Phalœnopsis. 
A  voir  la  vigueur,  l'aspect  luisant  et  plein  île  santé  des 
bulbes  et  des  pousses,  il  semblait  que  les  plantes  se  trou- 
vaient à  l'aise  d'être  débarrassées  de  l'atmosphère  plus  ou 
moins  concentrée  et  viciée  des  serres;  elles  semblaient  faire 
une  provision  de  sève  qui  leur  permettrait  de  passer  avan- 
tageusement la  saison  où",  forcément,  on  devrait  les  enfermer. 
Nous  devons  dire  que  ces  plantes  étaient  suspendues  aux 
branches  des  arbres  d'un  grand  bois,  garanties  des  grands 
vents  et  au-dessus  d'un  petit  cours  d'eau  qui  répandait  une 
fraîcheur  constante;  c'est-à-dire  dans  les  conditions  les  plus 
favorables.  Nous  sommes  donc  convaincu  que,  toutes  les  fois 
que  l'on  disposera  d'un  emplacement  convenable,  en  pre- 
nant quelques  précautions,  les  Orchidées  ne  feront  que 
gagner  en  vigueur  et  par  suite  en  longévité  par  un  séjour 
plus  ou  moins  prolongé  en  plein  air. 

1 1  y  a  d'autres  cas  où  l'on  peut  avoir  recours  au  plein  air  ; 
c'est  quand  on  a  affaire  à  des  espèces  fleurissanl  difficile- 
ment. Il  nous  est  arrivé  plusieurs  fois  de  suspendre,  dans 
les  arbres,  pendant  l'été,  des  Lcelia  autumnalis  qui  s'ente 
taient  à  ne  pas  fleurir;  chaque  fois,  les  plantes  ont  très  bien 
fleuri.  De  même  pour  les  Oncidium  Ror/ersi,  qui  nous  ont 
donné  des  bulbes  très  vigoureux  bien  constitués  et,  saui 
les  plantes  trop  petites,  ont  produit  des  tiges  de  fleurs, d'un 
grand  développement. 

En  dehors  de  nos  propres  expériences,  nous  avons  vu, 
chez  différents  amateurs  ou  horticulteurs,  des  essais  du  même 
genresm  des  Cattleya  labiata  qui  développaient  des  bulbes 
moins  allongés  qu'en  serre,  mais  plus  gros,  des  feuilles  plus 
larges  et  plus  épaisses  et  la  floraison  n'était  pas  sans 
éprouver  les  bienfaits  d'une  telle  végétation. 

A  l'une  des  dernières  séances  de  la  Société  nationale 
d'horticulture  de  France,  on  a  pu  remarquer  un  superbe 
Vaiidu  teres,  présenté  par  M.  Page,  l'habile  chef  des  cul- 
tures de  M.  Robert  Lebaudy,  à  Bougival  ;  c'est  encore  à  la 
culture  en  plein  air  qu'il  nous  a  été  donné  d'admirer  les 
magnifiques  fleurs  de  cette  espèce.  M.  Page  avait,  depuis 
longtemps,  une  touffe  de  Vanda  teres  qui  ne  fleurissait 
jamais:  il  résolut,  l'été  dernier,  de  la  mettre  en  plein  air 
pour  essayer  de  faire  mûrir  les  tiges  et,  par  suite,  de  faire 
former  les  boutons;  le  résultat  a  été  absolument  confir- 
matif. 

Il  est  probable  qu'on  obtiendrait  le  même  résultat  avec 
le  Vanda  Kimballiana  qui,  dans  beaucoup  d'endroits,  se 
montre  rebelle  à  la  floraison.  Tous  les  faits  que  nous  rap- 
portons sont  dus  à  des  expériences  faites  sur  un  petit  nombre 
de  plantes.  Quand  il  s'agit  d'une  vaste  exploitation,  il  y  ;i 
lieu  de  réfléchir;  au  lieu  d'avoir  à  sortir  une  douzaine  ou 
même  une  centaine  de  plantes,  s'il  faut  en  déplacer  plusieurs 
milliers,  une  double  installation  devient  nécessaire,  une 
pour  l'été  et  une  pour  l'hiver,  et  on  peut  se  demander  si  les 
frais  occasionnés  par  une  telle  entreprise  seront  compensés 


par  un  plus  grand  rendement  dans  la  végétation  et  la  flo- 
raison des  plantes.  D'après  le  Bulletin  de  la  Société  régio- 
nale d'horticulture  'lu  Nord  de  la  France,  il  semble  que 
des  essais  viennent  d'être  lentes,  en  ce  sens,  en  Belgique; 
ils  ne  peuvent  manquer  d'être  suivis  par  d'autres  et,  s'ils 
donnent  des  résultats  satisfaisants,  l'avenir  uous  réserve 
peut-être  bien  des  surprises  à  ce  sujet. 

LOUIS  CAPPE. 


Notes  sur  les  Cultures  fruitières  en  Tunisie 


Les  cultures  fruitières  ont  une  grande  importance  en 
Tunisie;  le  seul  marché  de  Tunis  accuse  près  de  un  million 
de  vente  de  fruits  de  table  par  an;  les  Arabes  sont  encore 
I      producteurs  à  peu  près  exclusifs  de  ces  fruits. 

Nos  arbres  fruitiers,  Poirier,  Pêcher,  Cerisier,  etc.... 
étaient  déjà  en  honneur  en  Tunisie  axant  la  domination 
française,  et  cela  sur  des  points  très  variés  du  territoire,  no- 
tamment : 

1"  Dans  les  oasis  du  Sud,  à  Djerba,  à  (iabès,  dans  le 
Djerid.  Là,  l'irrigation  est  abondante;  les  Palmiers,  à  peu 
près  alignés,  y  découpent  des  quadrilatères  dans  lesquels 
poussent  à  ravir  les  légumes,  les  fourrages  et  nos  arbres 
fruitiers;  à  défaut  d'autres  renseignements,  signalons  que 
cette  région  des  oasis  compte  150.000  Figuiers. 

2"  Dans  les  régions  montagneuses  du  Centre  où  les  sources 
abondent,  à  Zaghouan  où  l'on  a  compté  notamment  2.800 
Cerisiers  et  7.000  Pruniers,  au  Bargou  où  l'on  cultive  les 
Pêchers,  à  Testoux  où  sont  plantés  2.000  Pommiers. 

3°  Enfin,  comme  complément,  de  grandes  orangeries,  aux 
environs  des  villes  riches,  Tunis, Sfaxel  Nabeul,  Sans  des 
jardins  puissamment  irrigués. 

Presque  partout,  la  végétation  de  ces  arbres  est  vigoureuse, 
les  maladies  rares  et  la  fructification  abondante;  mais  le 
groupement  des  arbres  est  fantaisiste  et,  de  plus,  les  Arabes, 
s  ils , connaissent  et  pratiquent  le  greffage,  n'ont  pas  su 
améliorer  par  des  semis  les  variétés,  très  anciennes  et  mé- 
diocres, i)u'ils  se  s,,nt  transmises  de  père  en  fils.  D'autre 
part,  ces  variétés  ont  au  moins  le  mérite  d'être  adaptées 
au  pays,   détail  qui  n'est  certes  pas  négligeable. 

En  effet,  dans  le  superbe  verger  du  Jardin  d'Essai  de 
Tunis,  créé  en  1894-95  e!  contenant  nos  meilleures  varié- 
té- frutières  de  France,  introduites  à  la  faveur  d'un  décrel 
spécial,  sur  b'I)  variétés  de  pêches  et  brugnons,  il  est  à 
remarquer  que  cinq  variétés  hâtives  seulement  donnent 
de  bons  résultats.  Ces  variétés  sont  les  suivantes  :Alexander, 
Amsden,Early  Rioers,  Grosse  mignonne  hâtii  e  et  Wilder. 
Ces  cinq  variétés  donnent  des  pêches  mûres  du  1"  juin 
au  15  juillet.  Depuis  cette  dernière  date,  on  n'a  pas  récolté, 
au  Jardin  d  Essai,  1  été  dernier,  une  seule  pêche  mangeable. 
Le  mal  se  manifeste  avant  la  maturité,  sous  forme  de 
pourriture  partielle  du  fruit  qui  ne  larde  pas  à  tomber. 
Dans  cette  pourriture,  on  trouve  des  insectes,  à  propos  des- 
quels, le  dévoué  Docteur  Marchai  écrivait  à  M.  Castet, 
alors  jardinier-chef,  qui  lui  avait  envoyé  des  échantillons, 
en  juillet  1897  :  «  Le  tube  n"  1  renfermait  des  Diptères  : 
comme  les  Diptères  ne  pondent  que  sur  des  substances  en 
décomposition,  vos  pêches  devaient  être  altérées  axant 
1  invasion  de  ces  larves;  le  tube  n"  2  renfermait  des  Coléo- 
ptères de  dix  erses  espèces  qui,  encore,  n'ont  pu  être  attirées 
que  parla  décomposition  préalable  du  fruit  ou  par  les 
larves  de  Diptères,  auxquelles  ils  sont  venus  donner  la 
chassé;  n  La  cause  de  l'altération  initiale  des  pèches  reste 
donc  inconnue  ;  en  résumé,  on  ne  peut  cultiver,  en  Tunisie, 
que  des  pêches  très  hâtives. 

Nous  sommes  moins  fixés  sur  les  arbres  fruitiers  des 
autres  essences,  quant  au  choix  de  leurs  variétés  convenant 
a  ce  pays.  Dans  la  collection  du  Jardin  d'Essai,  beaucoup 
de  variétés  n'ont  pas  encore  fructifié.  Pourtant,  il  est  déjà 
acquis  que  les  variétés  précoces,  en  général,  de  pommes  et 
de  poires  sont  à  cultiver;  citons,  en  outre,  par  ordre  alpha- 
bétique :  Beurré  Clairgeau,  Bon  Chrétien  d'hioer, 
Doyenné  blanc,  Duchesse  d'Angouléme,  Fondante  des 
bois',   Louise-Bonne  d'Acranches,  Messire  Jean,   Pusse- 


33  ! 


LE   JARDIN 


a   .  comme  poires,  et  Ducovojè,  Earli/  Hareest,   les 
Ules,  les  Reinettes,  comme  pommes,  ayant  déjà  donné 

I  exci  dents  résultats  (fertilité  et  bonne  maturité.) 

Les  variétés  d'Abricotier  de  France  réussissent  médiocre- 
ment :  nous  sommes  condamnés  à  nous  contenter  d  une  va- 
riétë  arabe,  le  Vheàhi,  qui.  d'ailleurs,  a  des  qualités. 

Toutes  nos  variétés  françaises  de  Prunier  réussissent 
très  bien  :  nous  avons  eu  des  résultats  parfaits  «les  Damas. 
Mirabelles,  Reines-C  laudes  et  Sainte-Catherine. 

Le  fait  île  cultiver  en  Tunisie  n'implique  rien  de  parti- 
culier .[liant  à  la  plantation, aux  fumures,  à  la  taille,  aux 
Façons  du  sol  ;  mais  l'arrosage  s'impose  à  raison  de  deux 
irrigations  au  moins  et  de  quatre  au  plus,  parété. 

La  composition  chlorurée  (saumâtre)  de  uns  eaux  de 
puits  n'est  pas  visiblement  préjudiciable  aux  arbres  qui 
nous  occupent.  Aux  environs  de  Tunis.  l'irrigation  aux 
eaux  d'égout  est   parfaite. 

Les  Arabes  ne  savent  pas  tailler  leurs  arbres  et  beau- 
coup de  colons  sont  dans  le  même  cas.  D'ailleurs,  l'idée 
est  assez  répandue  que.  dans  les  colonies,  le  terrain  ne 
coûtant  pas  cher,  le  colonayant  l'amour  des  espaces  et  non 
celui  des  menus  soins,  on  pourrait  cultiver  à  l  américaine. 

II  nen   est    rien:  les   soins  sont   indispensables    :    bonne 
taille,  pincements  répétés,  etc. 

Il  faut  surtout  recommander  les  formes  palissées  en  contre- 
espaliers,  —  l'espalier  étant  généralement  tropchaud,  —  car 
les  arbres  palissés  ne  sont  pas  endommagés  par  les  vents. 
L'utilité  des  brise-vents  est  incontestable,  mais  on  a  une 
tendance,  en  Tunisie  et  en  Algérie,  à  tonner  ces  abris 
avec  des  arbres  vivants  :  Eucalyptus, Mimosa,  Casuarina, 
ce  qui  a  pour  inconvénients  :  1"  de  n'abriter  qu'au  bout  de 
plusieurs  années  ;  2°  ensuite,  unefoiscès  arbres  assez  grands 
pour  leur  rôle,  ils  nuisent  par  leurs  racines  voraces  aux 
arbres  fruitiers  du  carré  qu'ils  sont  chargés  de  protéger. 

En  résumé,  il  y  a  lieu  de  recommander  les  brise-vents 
secs,  roseaux  et  lattes,  à  moins  que  l'on  ne  préfère  s'en 
passer  et  s'astreindre  à  la  culture  en  contre-espaliers. 

M.  GÔURRON. 


CULTURE   POTAGERE 


HIVERNAGE  DES    ARTICHAUTS 


En  avril  dernier,  j'attirais  l'attention  des  lecteurs  du  Jar- 
din, sur  l'œilletonnage  et  la  plantation  des  Artichauts  (1), 
me  promettant  de  revenir,  au  commencement  del'automne, 
sur  les  diverses  méthodes  employées  pour  les  hiverner. 

A  première  vue,  on  croirait  que  cette  plante  peut  braver 
nos  hivers  rigoureux,  tandis  que  les  gelées  un  peu  fortes  en 
ont  raison,  si  l'on  n'a  pas  le  soin  île  la  protéger  par  un 
abri  artificiel.  Il  ne  faut  pas  non  plus  se  contenter  d'abriter 
simplement  l'Artichaut  et  ne  plus  s'en  occuper  ensuite  jus-, 
qu'au  printemps.  Il  faut,  au  contraire,  apporter  toute  son  at- 
tention à  cette  opération,  car  l'Artichaut  est  assez  délicat; 
il  ai  me  à  être  couvert,  mais  pas  trop,  sous  peine  d'être  étouffé, 
et,  'I  autre  part,  si  on  le  laisse  au  grand  air,  il  gèle. 

Aussi  ne  saurais-je trop  recommander  aux  personnes  pos- 
sédant des  Artichauts  dans  leur  jardin  el  lësirant  leur  voir 
passer  la  mauvaise  saison  sans  accidents,  de  redoubler  de 
précautions  dans  les  diverses  opérations  qui  ont  pour  but 
de  les  mettre  à  l'abri  des  gelées. 

Pour  obtenir  ce  résultat,  on  connaît  plusieurs  moyens 
qui  donnent  plus  ou  moins  satisfaction  :  ce  -nui  cesdr\  erses 
méthodes  que  je  vais  passer  en  revue. 

Aussitôt  que  les  premières  gelées  sont  passées,  dans  le 
présent  mois  de  novembre,  on  coupe  l'extrémité  des  grandes 
feuilles,  puis,  avec  un  osier,  on  réunit  celles  qui  restent.  On 
peut  ensuite  procéder  au  buttage  de  la  manière  suivante: 
on  prend  «le  la  terre  autour  du  pied  en  axant  soin  de  ne  pas 
déchausser  les  racines  et  de  façon  à  formel'  un  épais  bour- 
relet autour  de  chacun  des  pieds,  en  évitant  de  couvrir  le 
coeur.  On  laisse  les  choses  en  cet  état,  jusqu'à  coque  les 


froids  soient  plus  rigoureux  ;  à  ce  moment,  il  devient  néces- 
saire d'abriter  la  partie  des  feuilles  située  au-dessus  de  la 
butte  de  terre.  Pour  cela,  on  se  sert  ordinairement,  soit  de 
feuilles,  soit  deFougères,  soit  de  paille  Une  fois  cette  opé- 
ration achevée,  il  ne  faut  pas  oublierde  découvrir  les  buttes, 
toutes  les  fois  que  le  temps  le  permet,  et  de  ne  les  recouvrir 
que  par  les  temps  rigoureux. 

Quand  revient  le  printemps  et  que  les  fortes  gelées  ne 
sont  plus  à  craindre,  on  peut  enlever  la  litière  qui  peut-être 
conservée  pour  l'année  suivante  ou  bien  être  répandue  dans 
la  plantation  et  enfouie  lors  du  labour,  selon  que  l'on  a 
employé,  de  la  paille,  de  la  Fougère  ou  des  feuilles. 

Cette'  première  méthode  d'hivernage  est  la  plus  générale- 
ment employée. 

Voici  un  deuxième  procédé  que  j'emprunte  à  un 
journal  quotidien  et  dont  je  m'empresse  de  faire  part  aux 
nombreux  lecteurs  du  Jardin,  car  je  crois  que  cette  méthode 
donnera  pleine  satisfaction  aux  amateurs  d'Artichauts. 

M.  Guillaumet  nous  dit,  dans  sa  causerie  rurale: 

«  Ceci  fait,  c'est-à-dire  le  buttage  achevé,  on  place 
debout,  autour  de  chaque  pied,  deux  tuiles  creuses  ou  trois 
ou  quatre  planchettes  dé  même  hauteur,  qui  forment  une 
espèce  de  cheminée  par  laquelle  l'air  et  la  lumière  pénètrent 
au  cour  de  la  plante.  On  butte  encore  la  circonférence  pour 
que  toutes  les  cavités  soient  hermétiquement  bouchées;  puis 
on  place,  au-dessus  de  la  terre  et  jusqu'au  haut  de  la  petite 
cheminée,  une  bonne  couche  bien  épaisse  de  feuilles  ou  de 
fumier. 

a  Tant  que  les  gelées  ne  sont  pas  trop  fortes,  la  cheminée 
peut  demeurer  ouverte.  Mais,  dès  qu'il  fait  froid,  on  bouche 
l'ouverture  avec  un  tampon  de  fumier,  qu'on  laisse  là  tant 
que  les  fortes  gelées  persistent,  en  prenant  soin,  cependant, 
de  le  soulever  pendant  les  quelques  heures  de  soleil  qui 
brille  en  certains  jours. 

«  On  affirme  que.  malgré  leur  délicatesse,  pour  peu  que 
la  terre  soit  saine,  les  Artichauts  se  conservent  très  bien 
par  ce  système. 

«  Enfin  reparait  le  printemps  !  Alors  on  procède  par 
gradation:  le  tampon  disparait  le  premier,  puis,  c'est  la 
litière  qu'on  enlève,  ensuite  la  cheminée  et  enfin  le  bour- 
relet de  terre.  » 

Comme  on  peut  le  voir,  ce  procédé  parait  être  excellent, 
mais  hélas!  il  n'est  pas  très  pratique,  surtout  losrqu'on  a 
une  certaine  quantité  d'Artichauts. 

Avant  de  terminer,  je  me  permets  d'attirer  plus  particu- 
lièrement l'attention  des  lecteurs  sur  la  méthode  suivante, 
beaucoup  plus  facile  et.  je  crois,  plus  pratique  que  la  précé- 
dente, et  qui  donne  aussi  d'excellents  résultats. 

Prenez  deux  cercles  de  bois,  des  cerceaux  de  barriques 
par  exemple,  dont  l'un,  devant  servir  de  base.  doit,  par 
suite,  être  plus  grand  que  l'autre.  Ces  deux  cercles  doivent 
et  te  placés  à  0'".  ltl  de  hauteur  l'un  de  l'autre  ;  ceci  fait,  vous 
mettez,  tout  autour  de  la  charpente,  soit  de  la  Fougère,  soit 
de  la  paille,  que  vous  consolidez  au  moyen  d'osier  ou  de 
lil  de  fer.  en  ayant  soin  toutefois  que  la  Fougère  ou  la  paille 
dépasse  le  dernier  cercle  de  0°,15  environ,  puis  cette  extré- 
mité est  solidement  réunie  par  un  fil  de  fer.  Cette  opération 
terminée,  vous  ajoutez  encore  deux  autres  cerceaux,  dont 
l'un  à  la  base  et  l'autre  à  la  hauteur  du  second:  ainsi, 
il  y  a  deux  cercles  à  l'intérieur  et  deux  à  l'extérieur,  ce 
qui  augmente  de  beaucoup  la  solidité  de  l'ensemble.  On  se 
trouve  par  suite  en  possession  d'une  sorte  de  cloche  qui. 
surtout  si  elle  a  été  faite  d'une  épaisseur  suffisante,  peut 
parfaitement  garantir  les  Artichauts  des  plus  fortes  gelées. 

Dans  ce  système,  le  buttage  doit  se  faire  également; 
puis,  lorsque  les  gelées  commencent  à  être  à  craindre,  il 
n'j  a  qu'à  mettre  la  cloche  sur  les  Artichauts,  en  ayant 
soin,  bien  entendu,  de  l'enlever  toutes  les  fois  que  le  temps 
le  permet. 

Au  printemps,  ces  cloches  sont  retirées  et  mises  soigneu- 
sement de  côté.  car.  bien  conservées,  elles  peuvent  servir 
plusieurs  années. 

Employez,  chers  lecteurs,  ces  divers  petits  systèmes,  le 
dernier  en  particulier,  et  je  suis  persuadé  à  l'avance  que 
vous  obtiendrez  de  très  beaux  résultats. 

LOUIS   fÉRASSE. 


(t)  Le  Jardin.  1898,  n-  267,  page  109, 


LE  JARDIN 


:s:î; 


Anemia  rotundifolia 

Les  Anémia .  connues  en  Angleterre  sous  le  nom  de  Flo- 
u-cri ng  Ferns,  c'est-à-dire  Fougères  fleurissantes,  sont  des 
Fougères  produisant  deux  sortes  de  frondes,  les  unes  sté- 
riles, de  formes  diverses,  selon  les  espèces  et  les  variétés,  les 


Fig,    110.—   Anémia  rotundifolia, 


précédentes,  une  espèce  intéressante  et  très  ornementale, 
originaire  du  sud  du  Brésil.  Ses  frondes  stériles,  composées 
de  huit  à  douze  paires  de  folioles  et  terminées  par  une 
longue  vrille  enroulée,  sont  étalées,  tandis  que  ses  frondes 
fertiles,  composées  de  courts  segments  contractés  et  disposés 
en  panicules  de  0"\05  à  0m,07,  portées  par  une  frêle  tige  de 
h  .HT   à  l)'",10  de  long,  sont  dressées.  Dans  leur  jeune  âge, 

les  frondes  slériles  sont  d'une 
couleur  bronzée  rose  ;  elles  de- 
viennent vertes  à  l'état  adulte. 
Cet  te  espèce,  qui  a  été  récom- 
pensée d'un  certificat  de  pre- 
mière classe  par  la  Royal  hov- 
ticultural  Society,  de  Londres, 
est  mise  au  commerce  par  M. 
William  Bull,  de  Londres. 

La  plupart  des  espèces  ap- 
partenante ce  genre  sont  ori- 
ginaire de  l'Amérique  tropi- 
cale. 

Les  Ane/nia  réclament  de 
la  chaleur  et  une  grande 
lumière.  Un  compost  formé  de 
deux  parties  de  bonne  tourbe 
fibreuse,  une  partie  de  terreau 
de  feuilles  et  une  partie  de 
sa  ble  blanc  grossier  est  recom- 
mandé pour  leur  culture,  par 
M.  G.  Schneider,  dans  son  re- 
marquable ouvrage  The  BiioL 
ofChoice  Ferns.  Ces  Fougè- 
res aiment  être  tenues  près  du 
verre  et  redoutent  les-  arrosa- 
—  ges  trop  abondants.  Elles  pré- 
fèrent être  cultivées  en  petits 
:.\  pots  plutôt  qu'en  plein  sol 
'  dans  la  serre  à  Fougères.  La 
multiplication  se  fait  aisé- 
ment par  les  spores  qui  ger- 
ment facilement.  Le  semis 
de  ces  spores  doit,  bien  en- 
tendu, être  effectué  dans  les 
conditions  spéciales  que  ré- 
clament les  semis  de  spores 
de  toutes  les  espèces  de  Fougè- 
à  res  de  serre. 

v  La  plupart  des  espèces  et 
>.  variétés  appartenant  à  ce  genre 
B  possèdent  une  certaine  valeur 
décorative  et  sont  vraiment 
ornementales,  soit  qu'on  les 
groupe,  soit  qu'on  les  mélange 
à  d'autres  espèces  naines  ou 
de  taille  moyenne. 

D'ailleurs,  n'auraient-elles 
pour  elles  que  leur  curieux 
mode  de  fructification  que,  â 
ce  seul  titre,  elles  mériteraient 
d'être  cultivées. 

J.  F. 


autres  fertiles,  affectant  généralement  l'aspect  d'inflorescences 
spiciformes  ou  paniculées. 

Les  plus  connues  des  vingt-six  espèces  appartenant  à  ee 
genre  sont  :  A.  adiantifolia,  A.  collina,  A.  Dregeana, 
A.  liliformis,  A.  hirsuta,  A.  mcxicana.  A.  mandioccana, 
A.  Phyllitis  et  ses  variétés,  A.  tomentosa. 

L'A.  rotundifolia  Schrad.  (fig.  140)  est.  de  même  que  les 


Dictionnaire  pratique  d'horticulture  et  de  jardinage,  par  (l. 
Nicbolson,  traduit  par  S.  Motlet.  —  75"  et  76*  livraisons. 
Dans  les  deux  livraisons  75  et  76  de  cet  important  dic- 
tionnaire, sont  contenus  les  mots  se  rapportant  à  l'horticul- 
ture de  Vigne  à  Zinnia.  Signalons,  entre  autres  intéres- 
sants articles,  ceux  consacrés  aux  Vignes,  Vinca,  Viola, 
Violettes,  Vitis,  Wigandia,  Wislavia,  A'anthosoma,  Yucca, 
Zumia,  Zephyranthes  et  Zinnia. 


336 


LE   JARDIN 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 


Séance  du    27    octobre   1SÎ)S 


La  séance  était  relativement  peu  fournie  en  apports;  en 
revanche,  certains  lots  avaient  une  réelle  valeur. 

Comité   de  Culture  potagère 

De  superbes  Chicorées  et  Scaroles,  quelques  assiettées 
de  Radis  appartenaient  à  M.  Germond  ;  M.  Lambert,  jar- 
dinier en  chef  de  l'hospice  de  Bicêtre,  nous  a  montré  de 
beaux  Cardons  pleins  inermes. 

M.  Lapierre,  psur  la  bonne  bouche,  avait  un  pied  de  Frai- 
sier des  quatre  saisons  portantjdes  fruits,  et  une  corbeille 
de  ces  mêmes  fruits. 

Une  variété  de  Pomme  de  terre  La  Négresse,  apportée 
par  M.  Pottier,  était  curieuse  ;  plusieurs  fruitiers  parisiens 
l'ont  baptisée  Pomme  de  terre  de  Madagascar. 
Comité  d'Arboriculture  d'ornement 

M.  Godefroy-Lebeuf  avait  soumis  à  l'appréciation  du 
Comité  d'arboriculture  d'ornement  un  rameau  de  Peuplier 
du  Chili,  présenté  comme  étant  à  feuilles  persistantes.  Le 
Comité  croit  plutôt  que  les  feuilles  sont  résistantes  au  lieu 
de  persistantes  et,  avant  de  se  prononcer,  il  invite  le  pré- 
sentateur à  lui  apporter,  dans  deux  mois,  un  rameau  dans 
le  même  état  de  végétation. 

Comité    d'Arboriculture  fruitière 

M.  Parent,  de  Rueil,  nous  a  fait  admirer  de  superbes 
pèches  Salway,  variété  tardive,  bien  mûres  et  d'une  colo- 
ration parfaite.  Cette  présentation  avait  d'autant  plus  d'in- 
térêt que  les  produits  étaient  venus  à  l'air  libre. 

M.  Baltet,  de  Troyes,  a  offert  à  la  dégustation  des  mem- 
bres du  Comité  plusieurs  variétés  de  poires  de  saison,  pour 
lesquelles  l'assemblée  a  émis  l'opinion  suivante  :  Cale- 
basse Oberdieck,  bon;  CaZebasse  Abbé  Fetel,  très  bon; 
Mme  Chaudy,  bon  ;  William  Duchesse,  bon  ;  Beurre  Hilai- 
reau,  bon;  Amélie  Bailly  etJulia  Bailly,  variétés  inédites, 
assez  bon. 

Plusieurs  fruits  de  semis  ont  également  été  dégustés  et, 
en  général,  reconnus  bons. 

De  M.  Legrand,  nous  avons  noté  une  assiettée  de  raisin 
Plant  d'Arbois. 

M.  Gorion,  d'Epinay,  avait  aussi  des  pèches  Salway; 
moins  belles   que   celles   de   M.   Parent. 

M.  Pierre  Passy  nous  a  habitué  aux  beaux  fruits  ;  nous 
avons  bien  remarqué  de  lui  des  Duchesse  d'Angnulème 
et  des  Doyenné  du  Comice,  irréprochables. 

M.  Jourdain,  de  Maurecourt,  avait  de  belles  Reinettes  du 
Canada  et  de  volumineux  Grand  Alexandre. 

M.  Fatzer,  directeur  des  Forceriès  de  l'Aisne,  avait, 
comme  toujours,  des  produits  forcés  de  supérieure  beauté. 
Il  nous  montrait  des  raisins  Gros  Colman  qui  n'ont  plus 
du  raisin  que  la  forme  des  grappes,  car  les  baies  sont 
grosses  comme  de  moyennes  prunes. 

Des  grappes  de  la  variété  Alicanle  étaient  également 
superbes. 

Comité  de  Floriculture 

De  M.  Couturier,  nous  avons  admiré  un  lot  de  Bégonias 
tubéreux,  à  fleurs  marbrées;  de  M.  Ballu,  deux  potées 
d'Œillets  de  semis  :  l'un  à  port  élancé,  l'autre  plus  petit  ; 
tous  deux  cultivées  à  la  fleur  unique. 

De  M.  Duval,  de  Versailles,  un  Vriesea  hybride  de 
semis,  très  intéressant,  appelé  V.  Docteur  Lebel,  issu  du 
V.  concerta  X  V.  Rex.  Du  même  présentateur,  nous 
avons  admiré  un  joli  Tillandsia  Lindcni  superba  rosea, 
aux  bractées  d'un  si  beau  bleu,  supérieur  au  type  par  le 
port  plus  érigé  de  son  inllorescence. 

MM.  Cayeux  et  Le  Clerc  avaient  apporté  des  tiges  munies 
d'inflorescences  de  Nicotiana  sylvestris,  plante  Très  orne- 
mentale au  dire  des  présentateurs. 

M.  Laridant,  de  Longpont,  avait  soumis  au  comité  une 
potée  d'Abutilon  panaché,  plante  toujours  belle  et  orne- 
mentale. 

La  discussion  entamée  à  la  dernière  séance  du  comité 
de  lloriculture  au  sujet  du  très  joli  Bégonia  nouveau  Jac- 
ques Welker  (i),  présenté  par  l'habilo  spécialiste,  M.  Bil- 
lard, du  Vésinet,  s'est  terminée  par  l'attribution  à  cette 
nouveauté  d'une  prime  de  1"  classe  avec  félicitations;  les 
objections  soulevées  au  sujet  de  cette  nouveauté  n'ont  plus, 
devant  la  décision  de  la  commission,  aucune  valeur.  — 
Signalons  aussi  les  Bégonias  multiflores  erecla,  de  M.  Va- 
cherot,  à  fleurs  doubles  à  centre  blanc  ou  jaune.  L'assem- 
blée, tout  en  jugeant  ces  fleurs  méritantes,  a  prié  le  pré- 
sentateur de  vouloirbien  lui  présenter  des  potées. 

(1)  Le  Jardin,  1898,  n°  280,  page  320. 


Comité  des  Chrysanthèmes 

Nous  retrouvons  encore  M.  Fatzer  avec  quelques  fleurs 
de  Chrysanthème  Mme  Edouard  Reij,  bien  faites  et  de 
bonne  grosseur. 

Parmi  les  autres  présentateurs  de  Chrysanthèmes, signa- 
lons M.  Proust  et  M.  Houdot  ;  dans  le  lot  de  ce  dernier  deux 
variétés  nous  ont  frappé  :  Rayonnant  et  Triomphe  de 
Saint-Laurent. 

M.  Lévéque  avait  apporté  trois  nouveautés  cultivées  à  la 
grande  fleur,  et  M.  Lionnet,  de  beaux  spécimens  de  plantes 
cultivées  pour  le  marché. 

M.  Ragoût  avait  soumis  au  comité  deux  variétés  nou- 
velles, inédites,  une  à  fleurs  blanches  qui  lui  a  valu  des 
remerciements,  et  une  à  fleurs  jaunes  qui  a  obtenu  un  cer- 
tificat de  mérite  de  1"  classe. 

M.  Mazier  avait  également  des  plantes  de  semis,  mais 
qui  peuvent  être  rapportées  à  des  variétés  déjà  existantes. 

Comité  des  Orchidées 

M.  Belin  présentait  un  Caltleya  labiata  autumnalis  var. 
DucdeMortemart  aux  sépales  et  pétales  blancs  et  le  labelle 
avec  une  tache  violette. 

M.  Ballu,  jardinier-chef  à  Bois  Boudran  -.Cattleya  labiata 
autumnalis  très  foncé  et  Cattleya  aurea. 

M.  Godefroy,  un  Renanthera  Storei. 

M.  Bleu,  Cattleya  Parthenia  et  Lselia  Perrini  alba. 

M.  Duval,  un  lot  varié. 

M.  Cappe,  Lxlio  Cattleya  pumilo-aurea. 

M.  Bert,  Cattleya  maxima  aurea. 

M.  Beranek,  Caltleya  superba,  Lielia  pumila,  Dendro- 
chillum  glumaceum. 

M.  Page,  Physosiphon  Loddigesi  et  Cattleya  labiata, 

M.  Trùffaut.'CaM/eî/a  aurea  labiata. 

M.  Mantin,  La^lio-Cattleya  crispo-Schilleriana,  Laslio- 
Cattleya  Fresexeriana,  Lxlio-Caltleya  LaFrance  (L.  tene- 
brosa  X  C.  bicolorquia.  produit  le  plus  bel  hybride  connu, 
et  le  joli  Laeliodendrou  Margaritse  (Lselia  grandis  X  Epi- 
dendrum  falcatum).  A.  GOURLOT. 

Concours  public  de  Chrysanthèmes  précoces 

A  la  S.  N.  D.  H,  F. 

Les  L!  et  11  octobre  dernier,  a  eu  lieu,  en  l'hôtel  de  la 
S.  X.  D-.  H.  F.,  rue  de  Grenelle,  81,  un  concours  publie 
de  I  Ibrysanthèmes  précoces. 

Les  principaux  exposants  étaient  :  MM.  Nonin,  Le  maire. 
Rosette,    Pitrais,   Proust,  Cnuillard  et  Iiebrie-Lacliaume. 

Des  certificats  de  mérite  ont  été  décernés  aux  nouveautés 
suivantes  :  Princesse  Alice  de  Monaco,  japonaise  à  gran- 
des Heurs  blanches  aux  reflets  d'argent;  Mme  Georges 
Halphen,  japonaise  à  fleurs  roses  à  revers  argentés  et  Van- 
dendael,  japonaise  à  fleurs  soufre,  présentées  toutes  trois  par 
M.  Xonin,  de  Chàtillon-sous-Bagneux  ;  ainsi  qu'aux  deux 
nouveautés  égalemenl  japonaises  :  Vulcain,  à  Heurs  rouge 
feu  et  Rayon  d'or,  à  fleurs  jauned'or,  présentées  par  M.  Le- 
maire,  de  Montrouge. 

De  M.  Xonin.  on  a  beaucoup  remarqué,  en  outre,  le  lot  de 
l'hn  san  thèmes  destinés  à  lagarnituredes  corbeilles  et  plates- 
bandes  en  plein  air,  citons  entre  autres  :  Rose  d'été,  rose 
carné,  Little  Bob,  brun  rouge  cuivré,  Yellow  gem.  Yellovo 
Condorcetet  Flora  .tous  trois  jaunes,  et  bien  d'autres  variétés 
recommandablès  dont  il  a  du  reste  entretenu  cette  année 
les  lecteurs  du  Jardin  au  cours  de  son  article  sur  Les  Chry- 
santhèmes pour  corbeilles  de  plein  air  (  1  ). 

De  M.  Lemaire,  a  été  aussi  bien  admirée  la  collection  de 
Chrysanthèmes  précoces  en  pots,d'uneculture  irréprochable, 
hauts  de  0"70  au  plus  et  munis  de  1  à  •"'  tiges  robustes  à 
feuillage  large  et  à  fleurs  d'un  diamètre  remarquable,  no 
tammenl   :   Rayonnant,  Iserette,  el  Mme  Liger-Ligneau. 

Les   lots  de   fleurs  coupées  étaient   plus   nombreux. 

Dans  celui  de  M.  Debrie-I.aehaume.de  Paris,  étaient 
pari  iculièrement  bien  représentés  :  Phœbus,  Etoile  de  Lyon, 
Baronne  de  Rothschild,  Reine  d'Angleterre  et  Iserette. 
Dans  celui  de  M.  Hosette,  de  Caèn  Mlle  Thérèse Masier  el 
Oceana.  Dans  celui  de  M.  Proust.de  Chatou  :  Soleil  d'oc- 
tobre el  Mlle  Elisa  Pariés.  Dans  celui  de  M.  Couillard, 
de  Baveux:  Mme  Eugène  Teston.  Dans  celui  de  M.  A.  Pi- 
trais. de  Baveux  :  Mme  Alexandre  Pitrais,  accident  fixé 
de  Mme  Edouard  Rey.  '  .T.  FOSSEY. 

(1)  Le  Jardin,  1898,  N-  267,  page  104. 


LE    JARDIN 


337 


LE  JARDIN. 


N°  282.  -  20  NOVEMBRE  1898. 


CHRONIQUE 


On  se  décide,  parait-il,  à  mettre  en  valeur  le  Soudan 
français.  Cette  tentative  n'est  pas  due  à  l'initiative  privée, 
niai-  elle  a  été  conçue  par  le  général  de  Trentinian,  qui 
s'est  attaché  à  sa  réalisation  el  s'est  mis  à  la  tète  d'une  mis- 
sion qui  va  partir  incessamment,  dans  le  courant  mène' 
de  ce  mois.  Indépendamment  des  études  relatives  à 
l'ethnographie,  les  membres  de  la  mission  soudanaise  au- 
ront à  .s'occuper  des  questions  commerciales,  de  celles  qui 
intéressent  le  caoutchouc,  la  gutta,  les  cotons  et  de  la  bota 
uique  de  cette  région  absolument  inconnue.  Un  botaniste  a 
été  spécialement  attaché  au  général  de  Trentinian  et  nul 

doute  que  notre  ami  Chevalier  ne  S'acquitte  a\ listinc- 

tion  de  La  part  qui  lui  a  été  dévolue  dans  l'entreprise. 


Le  vent  est  aux  Chrysanthèmes;  sous  toutes  les  formes  el 
partout  on  les  exhibe  en  ce  moment,  et,  bientôt,  si  cela  con- 
tinue, ce  seront,  de  toutes  les  rieurs,  les  plus  populaires  et  les 
plus  choyées.  Ils  sont  donc  bien  connus,  mais  ce  que  l'on 

sait  moins  — lue  j'ignorais  absolument  —  c'est  que  les 

lapins  en  sont  très  friands.  Un  journal  du  Loir-et-Cher  an- 
nonce que  ces  animaux  pullulent  dans  le  cimetière  de  Blois 
et  qu'ils  s'attaquent  tellement  aux  (  'hr\  santhèmes,  que  les 
tombes  sont  absolument  dégarnies.  L'organe  blésois  propose 
même,  comme  solution  à  la  question  de  la  suppression  des 
octrois  de  Blois,  de  mettre  eu  adjudication  la  chasse  du  ci- 
metière. Ce  serait,  vu  la  qualité  des  lapins  qui  s'y  trouvent, 
un  revenu  des  plus  productifs  pour  les  finances  dé  la  ville. 


Tout  n'est  ici-bas  que  légende!  En  horticulture,  particu- 
lièrement, la  légende  joue  un  grand  rôle  et  l'une  des  meil- 
leures est  celle  que  rapporte  la  Semaine  hortii-ole,  relative 
à  la  rose  Maréchal  Niel.  Le  nom  de  cette  Rose  aurait  été 
donné  par  l'impératrice  Eugénie  après  la  guerre  franco- 
allemande. Le  maréchal  Niel,  qui  n'était  alors  que  simple 
général,  aurait  offert  à  l'impératrice  un  bouquet  de  Roses 
jaune  pâle  qui  n'avaient  pas  de  nom.  L'impératricc.ëtonnée 
qu'une  si  belle  rose  n'eût  pas  eu  de  parrain,  aurait  dit  :  Je  la 
nomme  Maréchal  Niel, apprenant  ainsi  à  l'heureux  général 
qu'il  venait  de  recevoir  le  bâton  île  maréchal  de  France. 
La  légende  est  jolie  certainement,  mais  elle  ne  tient  pas 
compte  de  la  mort  du  maréchal  axant  la  guerre  de  1870  et 
de  plus,  elle  oublie  qu'après  la  guerre  franco-allemande 
l'impératrice  avait,  bien  malgré  elle,  quitté  la  France. 


Quel  est  le  meilleur  Chrysanthème?  Des  goûts  et  des 
couleurs  on  ne  saurait  discuter,  cependant  les  ehrysanthé- 

mistes  semblent  unanimes  pour  rei naître  que  la  variété 

Madame  Carnot,  japonaise  blanche,  doit  venir  au  tout 
premier  rang  et  tenir  indiscutablement  la  tête.  Les  plébis- 
cites en  ont  jugé  ainsi,  non  seulement  en  France  mais  encore 
en  Nouvelle-Zélande.  M.  Ernest  Calvat  doit  être  à  juste 
titre  lier  de  son  obtention. 

* 
■ 

La  conférence,  que  mon  ami  Lecomte  a  l'ait  tout  demie 
renient  à  la  Société  de  géographie,  est  des  plus  intéressantes, 
quoiqu'elle  ne  soit  pas  faite  précisément  pour  relever  noire 
amour-propre  national.  Le  sympathique  conférencier,  par- 
lant des  jardins  botaniques  coloniaux,  constate  que  leur 
rôle  chez  nous  est  à  peu  près  nul  jusqu'à  ce  jour.  Ils  ne 
touchent  que  200.000  francs  du  budget,  alors  que  celui  de 
Buitenzorg  reçoit  plus  du  double  et  que  le  petit  jardin  de 
Démérara,  à  la.  Guyane  anglaise,  en  reçoit  à  lui  seul  cent 
mille.  Combien  s'étonner  que  les  résultats  soient  absolu- 
ment insignifiants  en  présence  de  l'humilité  du  budget,  de 
leur  dépendance  des  administrations  locales  qui  mettent 
fréquemment  des  bâtons  dans   les    roues,  du    manque    de 


communication  entre  eux  et  avec  l'administration  centrale. 
Les  jardins  anglais.au  contraire, sont  de  véritables  stations 
agricoles  el  horticoles,  à  la  tête  desquelles  SOnt  placés  des 
botanistes  versés  dans  l'étude  des  flores  tropicales,  et  les  ré- 
sultats qu'ils  ont  produits  sont  remarquables.  Nos  colonies 
ne  nous  donnent  que  du  sucre,  à  peine  de  café  ou  de  cacao, 
ni  coton  ni  jute.  Une  commission  a  été  nommée  qui  doit 
-occuper  de  la  question  des  jardins  coloniaux,  composée  de 
MM.  Milné-Bdwards,  Risler,  Cornu,  Grandidier,  Viala, 
Rivière,  Lecomte,  Milhe-Poutingon  et  Guy.  Souhaitons- 
lui  bonne  chance  et  initiative  énergique  en  même  temps 
qu'éclairée. 

- 

La  presse  horticole  annonçait,  il  y  a  peu  de  temps,  la  dé- 
couverte d'une  Violette  jaune  à  la  Terre  de  Feu  en  même 
temps  que  sa.  multiplication  par  M.  Thays,  au  jardin  bo- 
tanique de  Buénos-Ayres.  Cette  Violette  rappellerait  la  Vio- 
lette russe,  mais  à  coloris  jaune  d'or.  La  plante  dont  il 
s  agit  est  connue  depuis  longtemps;  il  s'agit  du  Viola  ma- 
gellanica  abondant  dans  toute  la  région  forestière  de  la 
Terre  de  Feu  et  probablement  aussi  du  V.  maculata  qui  a 
également  les  fleurs  jaunes  et  habite  les  gazons  humides  du 
détroitde  Magellan  et  de  la  Patagonie.  Nous  axons  rapporté 
ces  plantes  en  1883  et  elles  ont  été  cultivées  au  Muséum,  où 
idles  ont  fleuri  et  se  sont  maintenues  quelques  années  avant 
de  rentrer  dans  le  néant. 

* 
*  * 

La  censure  s'attaquera-t-elle  un  jour  aux  catalogues  de  nos 
grainiers  et  de  nos  horticulteurs?  Il  est  de  fait  que  dame 
Anastasio  aurait  de  quoi  exercer  sur  eux  ses  rigueurs.  Ne 
lit-on  lias. dans  quelques-uns.  des  passages  d'une  immora- 
lité flagrante,  comme  les  suivants  pris  au  hasard  :  Courge 
blanche,  noncourettse ;  Aubergine  coureuse, prolifique,  très 
hâtive? 


La  culture  du  Topinambour  paraît  bien  oubliée  dans  la 
plus  grande  partie  de  la  France  et,  de  nouvelles  variétés 
obtiendraient-elles  plus  de  laveurs  et  rendraient-elles  à  ce 
tubercule  une  place  qu'il  mérite  réellement,  quand  on  a  su 
l'apprécier  en  dehors  de  tout  parti  pris?  Le  Topinambour 
jaune  et  le  Topinambour  patate  fournissent  davantage  évi- 
demment que  le  rose  ordinaire, environ  7,000  kilogrammes 
de  plus  par  hectare,  mais  ils  sont  moins  riches  en  inuline 
et  en  synanthrose.  On  peut  les  cultiver  dans  le  même  sol. 
pendant  douze  années  de  suite,  avec  des  engrais  chimiques 
el  ils  sont  susceptibles  de  pouvoir  fournir  jusqu'à  35,000  ki- 
logrammes à  l'hectare.  11  est  vrai  qu'ils  demandent  beau- 
coup d'azote  et  de  potasse. 

*     * 

Des  microbes  il  y  en  a.  partout,  non  seulement  ici-bas 
mais  encore  dans  les  hautes  régions  de  l'atmosphère.  C'est 
ainsi  que  la  grêle  en  est  farcie  littéralement.  A  Varsovie. 
par  centimètre  cube,  on  y  trouve  environ  21,000  bactéries 
tandis  qu'à  Saint-Pétersbourg  on  n'en  découvre  plus  que 
de  628  à  729.  Aux  Etats-Unis  —  où  l'on  fait  tout  en  grand 
-  un  grêlon  de  vingt  millimètres  cubes  en  renferme  jusqu  J 
3600  en  moyenne,  ainsi  que  des  spores  de  champignons. 
Toutes  ces  bactériacées  appartiennent  à  des  espèces  déjà  con- 
nues sur  la  terre, sauf  deux  qui  sont  considérées  comme  nou- 
velles :  le  Bacillus  et  le  Micrococcas  grandinis.  On  a  tout 
lieu  de  supposer  que  ces  microbes  tirent  leur  origine  d'eaux 
enlevées  de  la  surface  du  sol  et  transformées  en  grêle,  dan 
les  régions  supérieures  de  L'atmosphère.  Peut-être  y  trou 
vera-t-on  des  microbes  fertilisants  et  utiles? 

P.  IIARIOT. 


ERRATUM 


t'ne  erreur  d'impression  a  fait  attribuer,  dans  le  compte 
rendu  de  la  séance  du  il  octobre  de  la  Société  nationale 
d'horticulture  de  France  (comité  de  lloriculture),  n°  281  du 
Jardin  du  0  novembre  1898,  page  336,  1"  colonne,  3'avant- 
dernière  ligne,  a  M.  Vacherot,  des  Bégonias  multifloreu 
erecta  présentés  en  réalité  par  M.  Louis  Urbain,  horticul- 
teur àulamart  (Seine). 


338 


LE    JARDIN 


NOUVELLES    HORTICOLES 


Distinctions  à  l'horticulture.  -  Instruction 
publique.  —  A  l'occasion  de  l'Exposition  d'horticulture 
de  Troyes,  la  croix  d'Officier  de  l'Instruction  publique  a 
été  remise  à  notre  collaborateur  M.  Cn.  Baltet,  pépinié- 
riste à  Troyes,  auquel  nous  adressons  nos  meilleures  félici- 
tations. 

Palmes  académiques.  —  A  l'occasion  de  l'Exposition 
d'horticulture  de  Troyes,  les  palmes  académiques  ont  été 
remises  à  M.  Demandre,  secrétaire  de  la  Société  horticole, 
vigneronne  et  forestière  de  l'Aube  et  à  Mlle  Robillot, 
peintre  de  fleurs. 

Mérite  agricole.  —  A  l'occasion  de  la  visite  du  Prési- 
dent de  la  République  pour  l'inauguration  de  l'Exposition 
de  Chrysanthèmes  organisée  à  Paris  parla  Société  nationale 
d'horticulture  de  France,  la  décoration  du  Mérite  agricole 
a  été  conférée  aux  personnes  suivantes  : 
Grade  d'officier. 

M.  Vii.i.ahd  (Théodore),  vice-président  de  la  Société  na- 
tionale d'horticulture  de  France  : 

Grade  de  chevalier. 

MM.  Cracotte  (Henri],  horticulteur  et  viticulteur  à  Con- 
llans  Saint-Honorine  (Seine-et-Oise),  secrétaire  général 
du  syndicat  agricole  et  horticole  de  Conllans  Sainte- 
Honorine  ; 

Dubois  (Ernest),  jardinier  en  chef  des  palais  du  Louvre 
et  des  Tuileries  ; 

Kratz  (Charles),  sous-directeur  des  magasins  de  la  niai- 
son  Vilmorin,  Andrieux  et  Cie,  de  Paris  ; 

Rosette,   horticulteur-grainier  à  Caen  (Calvados1). 

A  l'occasion  de  l'Exposition  d'horticulture  de  Troyes  la 
décoration  du  Mérite  agricole  a  été  conférée  aux  personnes 
suivantes  : 

Grade  d'officier. 

M.  de  la  Boullaye,  président  de  la  Société  horticole,  vi- 
gneronne et  forestière  de  l'Aube. 

Grade  de  chevalier. 

MM.  Baltet  (Ernest-Lyé),  ancien  horticulteur-pépinié- 
riste à  Troyes  (Aube). 

Huc.uier,  vice-président  de  la  Société  horticole,  vigne- 
ronne et  forestière  de  l'Aube. 

A  l'occasion  du  Congrès  de  la  Société  t\i^  Chrysanthé- 
mistes  du  Nord,  tenu  à  Lille  le  10  courant,  la  décoration 
de  chevalier  du  Mérite  agricole  a  été  conférée  à 

M.  Mulnard  (Emile-Victor),  horticulteur  à  Lille,  secré- 
taire général  de  la  Société  centrale  d'horticulture  du 
Nord. 

A  l'occasion  de  l'inauguration  de  la  gare  d'Arras,  la  dé- 
coration de  chevalier  du  Mérite  agricole  a  été  conférée  à 

M.  Scailliére/.-Petit  (Alcide),  horticulteur  à  Arràs  (Pas- 
de-Calais). 

Médailles  d  honneur  agricole.  —  A  l'occasion  de 
l'inauguration  île  la  gare  d'Arras.  îles  médailles  d'honneur 
agricoles  ont  été  accordées  à  MM.  Bourdez  (François 
Joseph),  jardinier  des  hospices  civils  d'Arras  et  François 
(Jean-Baptiste-Joseph),  jardinier  chez  M.  Doutriaux,  à 
Saint-Laurent-Blangy  (Pas-de-Calais.  I 

A  l'occasion  de  l'inauguration  de  l'école  el  de  la  mairie 
de  Villiers-Adam  (Seine-et-Oise),  la  médaille  d'honneur 
agricole  a  été  accordée  à  M.  Barré  (François),  jardinier 
chez  M.  Bedel,  à  Villiers-Adam  (Seine-et-Oise). 

Exposition  universelle  de  1900.  —  Les  chefs  de 
groupes,  chargés  d'être  les  intermédiaires  entre  les  Comités 
et  l'Administration, viennent  d'être  définitivement  désignés 
par  l'Administration  de  l'Exposition. 

Des  deux  solutions  proposées,  charger  de  ce  soin  desem 
ployés  spéciaux  ou  déléguer  un  mandat  bien  défini  à  de 
liantes  personalités  jouissant  d'une  autorité  très  sérieuse, 
c'est  la  seconde  qui  a  prévalu  et  c'est  à  M.  Vassillière,  le 
zélé  el  dévoué  Directeur  de  l'Agriculture,  qu'esl  dévolue  la 
tâche  de  diriger  les  groupes  VII,  VIII  et  IX. 

Création  de  Jardins  d'essais.  —  Ainsi  que  le  relaie 
notre  collaborateur.  M.  P.  Hariot,  dans  sa  chronique  (1). 
le  Ministre  des  Colonies  a  institué  par  un  arrêtédu24  octo 

(1)  Le  Jardin,  1898,  présent  numéro,  page  337. 


bre  dernier,  une  commission  en  vue  d'étudier  Imites  les 
questions  relatives  aux  jardins  d'essais  à  créer,  soit  dans 
la  métropole,  soit  dans  les  colonies.  C'est  à  la  suite  d'un 
tort  intéressant  rapport  de  notre  confrère.  M.  A.  Milhe- 
Poutingon,  directeur  de  la  Rn  ue  des  cultures  coloniales, 
sur  les  jardins  botaniques  et  les  jardins  d'essai  et  la  main 
d'oeuvre  africaine,  ainsi  que  sur  une  mission  aux  jardins 
royaux  de  Kew,  qu'a  été  prise  cette  décision. 

De  ce  rapport,  nous  extrayons  les  passages  suivants 
comme  exposant  nettement  la  situation  actuelle. 

«  Nos  jardins  coloniaux  sont  loin  d  égaler  en  nombre  et 
en  importance  les  institutions  similaires  anglaises.  Deux 
ou  trois  colonies  seulement  en  possèdent  plus  d'un;  dans 
quelques  autres,  ils  sont  seulement  projetés.  La  plupart  du 
temps,  ils  correspondent  à  peine,  comme  superficie,  outil- 
lage, personnel  et  budget,  au  type  le  plus  modeste  des 
institutions  coloniales  anglaises:  la  station  botanique. 
Seul,  le  Gouvernement  de  l'Indo-Chine  possède  actuelle- 
ment un  véritable  Département  botanique,  pourvu  des 
annexes:  laboratoires,  publications,  qui  font  défaut  par- 
tout ailleurs. 

«Les  services  que  rendent  ces  établissements  sont,  dès 
lors,  très  inégaux.  Certains  d'entre  eux  sont  bien  plutôt  des 
jardins  d'agrément  que  des  champs  d'expérience.  —  Parmi 
les  autres,  il  convient  de  mettre  à  part,  le  jardin  d'essai 
de  Libreville,  le  plus  riche  en  végétaux  économiques  et 
l'un  des  plus  intelîigemmeiil  dirigés,  qui,  grâce  à  ses  abon- 
dantes pépinières,  distribue  libéralement  aux  colons  et  in- 
digènes des  graines  et  des  plants  des  principales  plantes  de 
grande  culture  :  café,  cacao,  vanille,  caoutchouc,  etc.  Mais, 
dans  les  autres  jardins,  de  création  plus  récente  ou  moins 
favorisés  comme  budget  ou  direction,  il  y  a  pénurie  de 
plantes,  parce  qu'il  faut,  la  plupart  du  temps,  se  les  procu- 
rer au  dehors,  non  sans  grandes  difficultés  et  grands  frais. 
11  faut  faire  venir  les  meilleures  variétés  de  caoutchouc,  de 
l'Amérique  du  Sud,  le  café  du  Libéria  résistant  aux  ma- 
ladies, de  la  côte  occidentale  d'Afrique,  les  meilleures  va- 
riétés de  cacao  des  Antilles  et  de  l'Amérique  centrale. 

«  Or  beaucoup  de  ces  graines  perdent  rapidement  leur 
faculté  gerniinative,  on  ne  saurait  les  transporter  du  bas- 
sin de  l'Atlantique  dans  l'Océan  indien  ;  il  est  nécessaire, 
comme  nous  l'avons  vu  faire  à  Kew,  pour  les  graines 
à'Hecea,  d'en  obtenir  des  plants,  qui  sont  expédiés  ensuite 
aux  colonies. 

«  Comment  des  établissements  isolés,  disséminés  sur  tout 
notre  domaine  colonial  pourraient-ils  entreprendre  des 
opérations  de  ce  genre  sans  le  secours  d'un  intermédiaire  '! 
«  Actuellement,  ils  ont  recours  au  Muséum  de  Paris,  à 
l'Institut  colonial  de  Marseille,  à  la  villa  Thuret  d'An- 
tibes,  aux  services  desquels  il  est  juste  de  rendre  hommage; 
mais  les  ressources  de  ces  établissements  sont  limitées,  et 
nombre  de  nos  jardins  coloniaux,  insuffisament  approvi- 
sion nés  d'espèces  de  grande  culture,  ne  sont  pas  à  même 
de  satisfaire  aux  demandes  sans  cesse  croissantes. 

d  X'est-il  pas  manifeste  que  la  création  d'un  centre  d'ap- 
provisionnement pour  nos  jardins  d'essais  apporterait  une 
première  assistance  des  plus  efficaces  au  développement  de 
la  colonisation   agricole':    )) 
(  )n  ne  saurait  mieux  dire. 

La  vente  des  fleurs  aux  Halles.  —  Dans  une  réu- 
nion mixte  des  horticulteurs,  tenue  à  la  Société  nationale 
d'horticulture  de  France,  le  S  courant,  la  question  de  la 
vente  des  fleurs  aux  Halles  (1)  a  été  de  nouveau  agitée  el 
la  résolution  suivante  a  été  voté  : 

«  Les  différents  Syndicats  d'horticulteurs,  cultivateurs  et 
vendeurs  de  fleurs  aux  Halles,  réunis  en  assemblée  géné- 
rale le  8  novembre  1898,  protestent  énergiquement  contre 
tout  projet  qui  tendrait  à  déplacer  le  marché  des  fleurs  cou- 
pées des  Halles  centrales  et  notamment  de  le  transporter 
sur  les  trottoirs  environnants  la  Bourse  du  Commerce. 

«  Ils  considèrent  que  cet  emplacement  défavorable  serait 
la  désagrégation  de  ce  marché  et  la  ruine  complète  des  petits 
cultivateurs  qui  ne  trouveraient  plus  l'écoulement  de  leurs 
produits. 

h  En  outre,  ce  marché  pourrait  y  tenir,  en  hiver,  la  fragi- 
lité des  produits  qu'on  y  apporte  ne  pouvant  supporter  le 
froid  rigoureux  et  la  Bourse  du  Commerce  ne  comportant 
pas  de  sous-sols  assez  vastes  pour  y  tenir  ce  marché.  » 

(1)  Le  Jardin.  18i)s,  ir  280,  page  3«i. 


LE    JARDIN 


339 


Les  grands  travaux  de  la  Ville  de  Pau.  —  Depuis 
quelques  années,  la  Ville  de  Pau  a  entrepris  une  série  de 
grands  travaux  qui,  lorsqu'ils  seront  entièrement  achevés, 
la  placeront  au  premier  rang  des  stations  hivernales  des 
Py  rénées. 

On  sait  que  la  Ville  de  Pau  est  située  sur  un  plateau 
dominant  la  vallée  du  Gave  et  d'où  l'on  jouit  d'une  vue 
merveilleuse  sur  la  plus  grande  partie  de  la  chaîne  des 
P\  rénées  :  150  kilomètres  de  longueur  environ. 

Un  nouveau  boulevard,  construit  àgrands  hais  sur  le  bord 
même  du  plateau  face  aux  montagnes,  limite  la  ville  au 
sud  et  forme  une  promenade  magnifique  conduisant  au 
Palais  d'hiver.  Ce  palais,  dont  la  construction  est  presque 
terminée,  se  compose  d'une  immense  serre  vitrée,  d'une 
salle  de  théâtre,  de  grands  salons,  etc.,  œuvre  dé  M.  Ber- 
trand, le  distingué  architecte  du  Palmarium  du  Jardin 
d'acclimatation  de  Paris. 

La  Municipalité  de  Pau  continue  cette  série  de  travaux 
par  l'aménagement  de  ses  parcs  et  promenades  publiques. 
L'étude  du  projet  a  été  confiée  à  notre  directeur,  M.  II.  Mar- 
tinet, et  les  travaux  seront  commencés  très  prochainement 
-.nus  sa  direction  (1). 

Cette  création  offre  d'autant  plus  d'intérêt  au  point  de 
vue  de  l'art  des  jardins  que  la  région  de  Pau  jouitd'un  cli- 
mat à  la  fois  chaud  et  humide  que  l'on  pourrait  définir 
comme  tenant  le  milieu  entre  le  climat  de  la  Bretagne  et 
celui  des  bords  de  la  Méditerranée.  Aussi,  M.  Martinet 
eompte-t-il  profiter  de  cette  particularité  pour  donner  un 
caractère  bien  spécial  aux  plantations  dont  Le  Jardin  don- 
enra  plus  tard  le  détail. 

Le  commerce  des  fruits  et  primeurs  à  Anvers. 
—  «  Depuis  la  fondation  des  criées  à  Anvers,  il  y  a.  quel- 
ques années,  nous  dit  le  Bulletin  de  lu  Société  d'horticul- 
ture de  Picàrdie,h  coutume  s'est  établie  chez  les  fruitiers, 
marchands  de  légumes,  épiciers,  hôteliers  d'y  faire  tous 
leurs  achats,  les  bonnes  mêmes  des  maisons  bourgeoises  s'y 
rendent  souvent,  le  matin  de  bonne  heure,  sûres  d'y  trouver 
leurs  approvisionnements  plus  frais  et  à  meilleur  compte, 
("est  donc  là,  à  la  criée,  que  nos  exportateurs  français  doi- 
vent s'adresser  pour  trouver  chance  d'écouler  leurs  fruits  et 
leurs  légumes. 

«  Les  trois  criées  existant  à  Anvers  sont  les  suivantes: 
Wagemans,  halles  centrales  ;  Willekers,  place  de  l'ancien 
canal  ;  Pierre  de  Wingaert  frères,  rue  Van  Ertborn. 

«  Les  oranges  sont  ici  l'objet  d'un  grand  trafic  et,  parmi 
les  maisons  s  occupant  de  fruits,  on  cite  particulièrement  : 
MM.  Van  Lidth,  Van  Rossom  et  Meeur,  Janssens  frères, 
François  Wellms,  H.  de  Lauvv,  négociants  à  Anvers.  » 

Transport  rapide  des  produits  alimentaires 
(légumes,  fruits  etc.)  en  Italie.  —  La  société  adria- 
tique,  nous  dit  II  Giardinuggio,  d'accord  avec  les  Chemins 
de  ter  autrichiens  et  allemands,  vient  de  créer  un  train 
spécial  rapide  quotidien  de  Xaples  à  Kufstein,  Monaco  et 
Berlin.  Ce  train  prend,  à  Foggia,  les  wagons  venant  des 
provinces  de  Bari  et  de  Lecce,  à  Castellamare  d'Adriatique 
ceux  venant  des  Abbruzzes,  à  Portocivitanovaet  à  Faleo- 
nara,  ceux  de  l'Ombrieet  des  Marches,  à  Bologne,  ceux  de 
Toscane,  etc..  Ce  nouveau  train  parcourt  en  33  heures  les 
Olli  kilométresqui  séparent  Xaples  d'Alba.  va  en  00  heures 
environ  de  Xaples  à  Monaco  et  en  7;'  heures  environ  arrive 
à  Berlin.  De--  wagons  spéciaux,  convenablement  aérés,  ser- 
vent exclusivement  au  transport  des  fruits  frais  qui  arri- 
vent ainsi  dans  le  meilleur  état  possible  ie  conservation. 

Un  nouvel  ennemi  des  arbres  fruitiers.  —Après 
le  Pou  de  San-.Iosé  signalé  en  Amérique  et  annoncé  comme 
devant  sous  peu  envahir  nos  arbres  fruitiers  si  nous  n'y 
prenions  pas  garde,  voici  le  Japon  qui  vient  de  faire  cadeau 
à  l'Europed'un  nouvel  ennemi  des  arbres  fruitiers,  encore 
un  Kermès,  le  Diaspis  Amygdali.  Un  récent  numéro  du 
Gardeners'  Chronicle  relate  en  effet  l'introduction  de  cet 
insecte,  introduction  qui  aurait  eu  lieu  au  mois  de  janvier 
dernier,  dans  un  envoi  de  Prunus  pseudo-Ccrasus  du  Japon. 
Cet  insecte  n'a  aucunement  souffert  du  changement  de  cli- 
mat et  menace  de  se  répandre  d'autant  plus  que  les  remèdes 
que  l'on   a  expérimentés  pour  en  arrêter  l'expansion  sont 

(1)  Voir  au  v  Annonces  lesdétails  relatifs  à  l'adjudication. 


restés  sans  résultat.  Le  seul  moyen  efficace  c'est,  parait-il, 
il.>  détruire  les  arbres  attaqués. 

Syndicat  central  des  primeuristes  français.  - 

Le  Syndicat  central  des  primeuristes  français,  dans  son 
assemblée  générale  du  10  novembre,  jugeant  que  les  droits 
actuels  de  150  francs  les  100  kilos  de  fruits  forcés  sont  suf- 
fisants pour  protéger  la  production  forcée  nationale,  a  décidé, 
à  l'unanimité  îles  membres  présents,  qu'il  était  inutile 
d'augmenter  les  droits  sur  ces  fruits  à  l'entrée  en  France. 

Les  -Syndicats  de  Thomery,  Maurecourt  et  Conflans  se 
sont  ralliés  à  eettp  décision. 

L'assemblée  a  en  outre  décidé  qu'il  y  avait  lieu  de  faire 
de  nouvelles  démarches  pour  faire  réduire,  à  l'Ecole  natio- 
nale d'horticulture  de  Versailles,  la  culture  forcée,  au  stricl 
nécessaire  à  l'enseignement  pratique  des  élèves, 

Une  belle  poire  Passe-Crassane.  —  Notre  colla- 
borateur, M.  Claude  Trébignaud,nous  a  envoyé,  ces  jours 
derniers, un  spécimen  de  poire  Passa-Crassane  tout  à  lait. 
volumineux.  Ce  fruit,  haut  de0'",10,  mesurait  0"',33  de  cir- 
conférence dans  tous  les  sens  et  pesait  570  grammes  ;  il 
provenait  d'une  greffe  de  bouton  à  fruits,  pratiquée  ainsi 
que  l'a  indiqué  notre  collaborateur  aux  lecteurs  du  Jardin, 
en  août  dernier  (1).  C'est  un  résultat  tout  à  fait  remar- 
quable, montrant,  une  fois  de  plus,  quels  avantages  on  peut 
retirer  du  greffage  des  boutons  à  fruits,  méthode  qui  n'est 
pas  assez  miseen  pratique. pour  l'obtention  de  beaux  et  bons 
fruits. 

Un  Champignon  monstre.  --  Un  de  nos  abonnés 
nous  signale  le  fait  suivant  : 

<(  Depuis  quelques  jours,  je  récoltais  dans  une  planche 
de  Carottes,  de  superbes  Champignons  parfaitement  comes- 
tibles (Agaricus  edulis),  ce  qui  arrive  souvent  dans  les 
endroits  fumés  abondamment. 

((  Or,  le  24  octobre,  j'en  remarquai  un  beaucoup  plus 
gros  que  les  autres.  Je  le  laissai  se  développer  complète- 
ment et,  le  28,  les  lames  étant  passées  du  rose  au  noir,  je  le 
récoltai:  il  mesurait  0",30  île  diamètre  ;  son  pédicule  haut 
île  0"', 15  avait  0"', 18  de  circonférence  à  la  base;  il  pesait 
1  kilogramme  320  grammes!  » 

La  rouille  des  Chrysanthèmes.  —  La  rouille  des 
Chrysanthèmes  produite,  d'après  le  Journal  of  Horti- 
culture par  l'Uredo  Chrysanthemi  ('.'),  apparut  en  1897  et 
s'est  depuis  beaucoup  propagée  en  Angleterre. 

Ce  serait,  parait-il,  encore  un  cadeau  américain,  car  il 
s  introduisit,  dit-on,  sur  des  plantes  venues  d'Amérique 
et  fut  constaté  ensuite  en  Angleterre  et  en  Italie. 

Plusieurs  piocédés  -ont  conseillés  par  M.  Abbey,  auteur 
de  l'article  du  Journal  qf  Horticulture,  pour  empêcher  la 
rouille  des  Chrysanthèmes  de  se  développer  et  de  se  pro- 
pager, entre  autres  :  prévenir  la  maladie  en  trempant  les 
boutures  dans  une  forte  bouillie  bordelaise,  ne  pas  prendre 
de  boutures  sur  les  plantes  malades,  laver  les  feuilles  avec 
du  sulfite  de  potassium  ou  du  permanganate  de  potasse, 
imbiber  les  feuilles  avec  une  éponge  imprégnée  d'une  solu- 
tion de  bisulfite  de  chaux,  seringuer  les  plantes  après  les 
avoir  couchées  sur  le  côtéavec  une  mixture  composée  de  un 
verre  de  pétrole  pour  1  litres  etdemi  d'eau,  enfin  enlever  le; 
feuilles  attaquées  et  les  brûler  ainsi  que  les  plantes  infestées. 

Traitons  nos  Chrysanthèmes  préventivement,  si  nous  ne 
voulons  pas  les  voir  bientôt  envahis  par  cette  terrible  rouille 
qui  attaque  cette  plante  dans  tous  ses  divers  états  de 
croissance,   mais  surtout  à  l'arrière-saison. 

Exposition  internationale  d  horticulture  de 
Saint-Pétersbourg.  —  Le  premier  supplément  au  pro- 
gramme de  la  3e  Exposition  internationale  d'horticulture 
de  Saint-Pétersbourg  (mai  1890),  vient  de  paraître;  il  con- 
tient l'indication  des  changements  apportés  dans  quelques 
concours  et  la  nomenclature  de  plusieurs  nouveaux  con- 
cours. 

Laboratoire  de  pathologie  dans  l'Etat  du  Congo. 
—  Le  Gouvernement  de  l'Etat  du  Congo  étudie  pour  le 
m  minent,  nous  dit  La  Semaine  horticole,  les  conditions 
d'établissement  d'un  laboratoire  de  pathologie  végétale.  Il 
est  probable  que  cette  institution  si  utile  sera  fondée  à» 
Coquilhatville,  centre  important  de  culturel 

(1)  Le  Jardin,  1SUS,  a'  27«,  page  2Û2. 


310 


LE   JARDIN 


Le  monument  de  Kerchove  au  parc  de  Gand. 
La  Revue  de  l'horticulture  belge  annonce  L'érection,  à 
l'entrée  du  Pare  public  de  Gand,  d'une  fontaine  monu- 
mentale ornée  du  buste  de  M.  le  Comte  Charles  de  Ker- 
chove de  Dentreghem,  ancien  président  du  Cercle  d'arbori- 
culture de  Belgique,  un  des  magistrats  les  plus  ai  niés  des 
habitants  de  la  ville.  Cette  inauguration  a  été  l'occasion 
d'une  imposante  manifestation  et  a  provoqué  Le  défilé  d'un 
long  cortège  composé  des  principales  sociétés  de  la  ville, 
précédées  de  leurs  bannières  ou  de  grandes  compositions 
florales  dont  plusieurs  étaient  magnifiques.  Citons,  entre 
autres,  celles  de  la  Société  royale  d'agriculture  et  de 
botanique  de  Gand,  du  Cercle  d'arboricultu-re  de  Belgique, 
de  la  Chambre  syndicale  des  horticulteurs,  de  l'Avenir 
horticole,  du  service  des  plantations  publiques,  etc. 

Exportation  des  Pommes  de  terre  de  France 
en  Italie.  —  Des  agriculteurs  se  plaignaient  des  opé- 
rations de  lavage  et  de  nettoyage  âuquelles  la  douane  ita- 
lienne soumettait,  depuis  quelques  temps,  les  Pommes  ,(,. 
terre  de  provenance  française. 

Le  Ministre  du  Commerce  d'Italie  a  supprimé,  nous  dit 
Lu  Feuille  d'Informations  du  Ministère  de  l'Agriculture, 
la  prescription  du  lavage  des  Pommes  dé  terre,  mais  les 
tubercules  devront  être  dépouillés  de  terre  à  leur  entrée  en 
Italie,  conformé-mentaux  règles  établies  par  la  convention 
antiphyiloxério^ûe  de  Berne. 

L'assimilation  chlorophyllienne  chez  les  plan- 
tes du  littoral.  —  Influence  du  sel  marin  sur  les 
feuilles.  —  De  fort  intéressantes  recherches  poursuivies 
au  laboratoire  de  biologie  végétale  de  Fontainebleau.  M.  E. 
Griffon  vient  de  tirer  les  conclusions  suivantes  : 

Les  feuilles  des  plantes  maritimes  subissent  une  réduc- 
tion de  la  chlorophylle  sous  l'influence  du  sel  marin  et 
acquièrent,  par  contre,  une  épaisseur  plus  grande  et  un 
développement  plus  marqué  des  tissus  assimilateurs  ;  mais 
cette  modification  de  structure,  qui  tend  à  atténuer  le  rôle 
nuisible  du  chlorure  de  sodium,  n'arrive  pas  à  compenser 
l'action  que  produit  le  sel.  L'assimilation,  rapportée  à 
l'unité  de  surface,  reste  toujours  moindre  pour  les  feuilles 
d'une  espèce  maritime  que  pour  les  feuilles  comparables 
de  la  même  espèce  qui  croît  dans  l'intérieur  des  terres. 

Les  colis  postaux  pour  le  Japon.  —  Depuis  le  1"  oc- 
tobre, les  colis  postaux  français  pour  le  Japon,  qui  devaient 
jusqu'ici  emprunter  la  voie  anglaise,  sont  acheminés  désor- 
mais à  destination  par  le  service  des  paquebots-poste  fran- 
çais. Ils  bénéficient,  de  ce  chef,  d'une  détaxe  de  3  fr.  10.  Le 
tarif,  qui  était  de  7  fr.  20  par  voie  anglaise,  est  abaissé  à 
4  fr.  10  par  voie  française. 

Les  colis  postaux  pour  le  Luxembourg.  —  Le  Mi- 
nistre de  France  à  Luxembourg  vient  de  signer,  avec  le 
Ministre  d'Etat  du  Grand-Duché  "de  Luxembourg,  une  con- 
vention ayant  pour  but  d'organiser  l'échange  des  colis  pos- 
taux de  5  à  10  kilogrammes,  entre  la  France  et  le  Grand- 
Duché,  ainsi  qu'une  convention  réglant  le  service  télégra- 
phique entre  les  deux  pays. 

Liste  des  principales  récompenses  accordées 
à  l'Exposition  de  Chrysanthèmes  de  Paris. 

GRAND    i'RIX  D'HONNEUU. 

Objet  d'art  donné  par  M.  le  Président  de  la  République. 

—  MM.  Vilmorin,  Andrieux  et  Cie,  pour  Chrysanthèmes. 

I'RIX   D'HONNEUR. 

Obief  d'art  donné  par  M.  le  Ministre  de  l'Instruction 
publique  et  des  Beaux-Arts.  —  M.  A.  Lemaire,  pour  Chry- 
santhèmes. 

MÉDAILLES   D'HONNEUR 

Médailles  d'honneur  de  M.  le  Ministre  de.  l'Agriculture. 

—  M.  A.   Salomon,  pour  raisins  ;  MM.  Vallerand   frères, 
pour  Bégonias.  ,  . 

Médailles  d'honneur  offertes  par  la  Société.  —  M.  A. 
Nonin,  pour  Chrysanthèmes;  M.  D.  Bruneau,  pour  arbres 
fruitiers;  MM.  Vii.morin-Andrieux  et  Cie,  pour  légumes. 

MÉDAILLES  D'OR 

MM.  G.  Boucher,  pour  collection  de  fruits;  D.  Bri  neau, 
pour  collection  de  fruits,  pour  arbres  fruitiers  formés  ;  Cal- 
\at,  pour  nouveautés  de  Chrysanthèmes;  Chantrier,  pour 
nouveautés  de  Chrysanthèmes:  Chevallier,  pour  corbeilles 
de  fruits  ;  Compoint,  pour  Asperges;  Croux  et  fils,  pour  col- 
lection de  fruits,  pour  arbres  fruitiers  formés,  pour  arbres 


fruitiers  de  pépinière;  Ed.  Debrie,  pour  bouquets  ;  Decom- 
mier.  pour  corneille  de  fruits;  Fatzer,  pour  raisins;  Frère 
Allais,  pour  collection  de  poires,  pour  col,.  , -lion  de  lé- 
gumes; Géiîand,  pour  collection  de  Chrysanthèmes;  Hou- 
dot,  pour  Chrysanthèmes  à  la  très  grande  fleur;  Laforge, 
pouroollection  de  Chrysanthèmes;  Lambert,  pour  collection 
de  légumes;  Launav,  pour  collection  de  Chrysanthèmes; 
LEDOuxrpour  corbeilles  de  fruits;  Lemaire,  pour  lot  déco- 
ratif de  Chrysanthèmes;  Magne,  pour  collection  de  Chry- 
santhèmes; Moreau,  pour  corbeilles  de  fruits;. A.  Nonin, 
pour  collection  de  Chrysanthèmes,  pour  nouveautés  de 
Chrysanthèmes  ;  Paillet  fils,  pour  arbustes  d'ornement  ; 
Patrolin,  pour  Chrysanthèmes  à  tige  ;  Rosette,  pour  col- 
lection de  Chrysanthèmes;  Rothberg,  pour  collection  de 
fruits;  Salomon  et  fii.s,  pour  collection  de  Raisins;  Val- 
lerand frères, pour  Bégonias  bulbeux;  Vilmorin,  Andrieux 
et  Cie,  pour  collection  cie  Chrysanthèmes,  pour  Chrysan- 
thèmes à  tige,  pour  Chrysanthèmes  en  touffes  basses,  pour 
variétés  de  Chrysanthèmes  de  181)8,  pour  Chrysanthèmes 
en  pots,  pour  légumes;  Wells,  pour  nouveautés  de  Chry- 
santhème; Whir,  pour  raisins;  Y  von  et  fils,  pour  col- 
lection de  Chrysanthèmes. 

grandes  médailles  de  vermeil 

MM.  Bernard,  pour  lot  de  Chrysanthèmes  greffés  ;  Bert, 
pour  Orchidées;  Billiard,  pour  nouveautés  de  Chrysan- 
thèmes; Bourgoin,  pour  lot  de  Cyclamens;  D.  Bruneau, 
pour  arbres  fruitiers  de  pépinière  ;  Courdron,  pour  collec- 
tion de  Chrysanthèmes;  Cnoux  et  fils,  pour  arbres  d'orne- 
ment; G.  Derrie,  pour  gerbe  de  Heurs  forcées;  Dupanloup 
et  Cie,  pour  variétés  de  Chysanthèmes  ;  Epaulard,  pour  cor- 
beilles de  fruits;  Fatzer,  pour  Chrysanthèmes;  GÉRAND, 
pour  collection  de  Chrysanthèmes;  GermOND,  pour  collec- 
tion de  légumes;  Guérard,  pour  collection  de  Chrysan- 
thèmes; Hamel-Pigache,  pour  Chasselas  :  Jourdain,  pour 
Chasselas  ;  Juge,  pour  collection  de  Chrysanthèmes;  Kahn, 
pour  collection  de  Chrysanthèmes;  Leroux,  pour  Chrysan- 
thèmes à  la  très  grande  Heur;  Leykque  et  fils,  pour  col- 
lection de  Chrysanthèmes;  Milet,  pour  Violettes:  Moser, 
pour  gerbe  de  fleurs  forcées;  Paillet  fils,  pour  Dahlias- 
Cactus;  Parent,  pour  pèches;  Régnier,  pour  Œillets;  Ri- 
gault,  pour  Pommes  de  terre;  H.  Vacherot,  pour  collec- 
tion de  Chrysanthèmes;  Vallerand  frères,  pour  Nœgelia  ; 
Vilmorin,  Andrieux  et  Cie,  pour  Chrysanthèmes  en  touffes 
basses;  Yvon  et  fils,  pour  collection  de  Chrysanthèmes  à 
la  très  grande  Heur. 

médailles  de  vermeil. 

MM.  Arnoult-  Crapotte  ,  pour  Chasseras;  Bagnard, 
pour  lot  de  poires,  pour  lot  de  pommes;  Barbier  et  Drussy, 
pour  Chrysanthèmes  à  la  très  grande  fleur;  Billiard,  pour 
Bégonias;  Boutreux,  pour  collection  de  Chrysanthèmes, 
pour  Chrysanthèmes  à  tige,  pour  Chrysanthèmes  en  touffes 
basses;  Cappe  et  fils,  pour  Chrysanthèmes  en  pots;  Car- 
net, pour  arbres  fruitiers  formés;  Champenois,  pour  collec- 
tion de  Chrysanthèmes;  Courbon,  pour  Chrysanthèmes  à 
tige  ;  Delaux,  pour  Chrysanthèmes  nouveaux;  Eve,  pour 
corbeilles  de  fruits;  Goulas,  pour  Chrysanthèmes  en  pots 
à  la  très  grande  fleur,  pour  Chrysanthèmes  en  fleurs  cou- 
pées à  la  très  grande  fleur;  Hébuterne,  pour  Chrysan- 
thèmes à  tige;  Héraud,  pour  Chrysanthèmes  nouveaux; 
Laveau,  pour  Chrysanthèmes  à  la  très  grande  fleur;  Levé- 
que  et'  fils,  pour  150  variétés  de  Chrysanthèmes,  pour 
ÎUO  variétés  de  Chrysanthèmes,  pour  75  variétés  de  Chry- 
santhèmes, pour  Chrysanthèmes  nouveaux  de  1898,  pour 
Œillets;  Malot-Boulley,  pour  collection  de  Chrysanthèmes; 
MicHiN.pour  Chasseras ;  A.  Nonin,  pour  Œillets;  P.  Passy, 
pour  corbeilles  de  fruits;  Pitrais,  pour  Chrysanthèmes  à  la 
très  grande  fleur;  Quétier,  pour  collection  de  Chrysan- 
thèmes: Ragoût,  pour  collection  de  Chrysanthèmes  ;  Roth- 
iîerg, pour  arbres  fruitiers  formés;  Scalarandis,  pour  nou- 
veautés de  Chrysanthèmes  ;  Vacherot,  pour  lot  d'Œillets, 
pour  Œillet  Président  Viger. 


EXPOSITION   ANNONCÉE 


Anvers.  —  Du  9  au  }:\  avril  1899.  —  Exposition  inter- 
nationale D'HORTICULTURE  ,  organisée  par  la  Société  royale 
d'horticulture  et  d'agriculture  d'Anvers  avec  le  concours  du 
Gouvernement,  de  la  Province  et  de  la  Ville  d'Anvers,  au 
Palais  des  fêtes  de  la  Société  royale  de  zoologie,  à  l'occa- 
sion du  troisième  centenaire  de  la  naissance  d'Antoine  Van 
Dyck  (1599-1809).—  Adresser  les  demandes  au  Secrétariat, 
215,  chaussée  de  Malines,  à  Anvers,  avant  le  10  mars  1899. 


LE  JARDIN 


341 


Fleuriste  japonais 


Rien   n'est  plus  charmant  que  ce  marchand  de    fleurs 
japonais  près  de  son  éventaire,   si    bien  représenté    par    la 
fig.  141  et  comme  on  en    rencontre   tant,  nous  dil  l'Âme 
ncan   Gardening,  dans  les  rues  de  Tokio. 

Il  esl   bien  pittoresque  cet  éventaire,  disposé  artistique 
ment  comme  le  sont  du  reste  tous  ceux  des  fleuristes  japonais. 

Aux    longues  et  mornes  journées  d'hiver,  a  succédé   le 
printemps,  synonyme  de  soleil  et  de  Heurs,  les  marchands 


le  vendeur  a  détaché  dextrementdelabotte  où  il  était  noué. 

L'ëventaire  est  bien  assorti  :  dans  le  haut,  se  trouvent 
des  branches  de  Saule  pourvues  de  chatons  ainsi  que  des 
rameaux  fleuris  de  Genêt,  de  Cerisier  et  de  Spiréeet,  dans  le 
bas,  des  rameaux  d'Azalée  et  quelques  feuillages. 

Tout  eeei  esl  disposé  avecgpût,  dans  des  tubes  en  bambou 
remplis  d'eau  et  que  l'on  voit  fixés  autour  des  deux  supports 
en  bambous  croisés,  réunis  par  une  traverse  à  l'aide  de 
laquelle  le  marchand  porte  le  tout  surses  épaules,  dès  qu'une 
personne  lui  a  lait  quelques  achats  ;  à  chaque  client  qui  se 
présente,  le  fardeau  Henri  est  posé  à  terre  pour  permettre  à 
I  acheteur  de  faire  son  choix. 


\t  -■    \^.m!ë kk 


Fig.  141.  —  Fleuriste  japonais. 


de  fleurs  apparaissent  de  suite,  et  celui  qui  est  figuré  ici 
a  certainement  été  photographié  au  printemps.  En  effet,  son 
étalage  est  surtout  composé  de  branches  de  Genêt,  d'Aza- 
lée, de  Pommier  et  de  Cerisier,  de  Cerisier  dont  la  floraison 
est,  pour  les  Japonais,  l'occasion  d'une  grande  fête  nationale, 
celle  du  travail  !  Car,  dès  que  les  (leurs  de  Cerisiers  éclosent 
sur  la  promenade  publique  de  l'Empire  (Erokaïdo)  où  ces 
arbres  sont  plantés,  une  foule  nombreuse  vient  contempler 
ces  multiples  fleurs  roses  et  blanches,  et  les  personnes  qui  ne 
peuventsortirenachètentquelques  rameaux  aux  marchands. 

Il  n'est  pas  de  peuple  qui  ait  plus  l'amour  des  fleurs  que 
les  Japonais  qui,  chaque  saison,  consacrent  une  ou  plu- 
sieurs journées  à  leur  adoration. 

Sur  la  figure  111.  est  aussi  une  petite  mousmé  venant  de 
choisir  un  rameau  de  d  Azalea  mollis  que,  aveu  ses  ciseaux, 


Le  vendeur  porte  le  vêtement  de  la  classe  ouvrière,  le 
kimono  ouaté,  car.  malgré  le  soleil,  l'air  est  encore  froid  au 
printemps.  Ce  vêtement,  serré  à  la  taille  par  une  ceinture, 
forme  une  poche  contenant  différents  objets,  entre  autres 
ses  ciseaux  et  la  tabatière  inséparable  de  chaque  Japonais. 

La  jeune  fille  est  revêtue  de  ses  vêtements  de  fête;  son 
kimono  de  soie  est  serré  à  la  taille  par  une  ceinture  d'un 
éclatant  coloris.  Les  rameaux  qu'elle  achète  vont  fleurir 
sa  maison  et,  en  leur  compagnie,  elle  oubliera  qu'elle  n'a 
pu  assister,  avec  ses  compagnes,à  la  fête  florale  printanière. 

Elle  va  grouper  ces  rameaux  artistiquement  dans  les 
diverses  potiches  qui  ornent  sa  demeure;  soyez  persuadé 
que  chacune;  des  branches  ne  sera  pas  divisée  et  qu'elle 
sera,  bien  au  contraire,  employée  telle  quelle,  avec  sa  forme 
propre  et  les  inflexions  de  ses  rameaux  ;  la  fleuriste  improt  i- 


3i-2 


LE    JARDIN 


"■  qu  est  cette  jeune  japonaise,  comme  elles  le  sont  toutes 
du  reste  d'intuition,  accentuera  même  encore  ces  inflexions 
et  courbes  naturelles.  Soyez  certain  que  sa  décoration  florale 
s'harmonisera  avec  les  pièces  du  logis  où  elle  sera  faite. 

A  ce  sujet,  dans  un  article  intitulé  Harmonie  florale  il). 
M.  P.  (ientil  fait,  fort  justement,  les  remarques  suivant'-  : 
»  Au  Japon,  une  mode,  impérieuse  autant  qu'infaillible. 
veut  que  l'harmonie  étroite  existe  entre  les  fleurs  dans  les 
appartements  et  la  pièce  où  se  trouve  le  bouquet.  Il  faut  se 
représenter  une  chambre  japonaise.  Le  lit  est  le  meuble 
principal.  La  cloison  contre  laquelle  il  se  dresse  est  divisée 
en  deux  parties  :  l'une  à  laquelle  le  lit  s'appuie,  l'autre  où 
se  place  un  divan  pour  les  visiteurs,  ces  deux  parties  quel- 
quefois  séparées  par  une  légère  cloison  percée  d'une  fenêtre 
Sur  le  panneau,  en  face  du  lit,  est  accroché  le  tableau, 
kakémono,  qui  doit  orner  une  pièce  un  peu  élégante:  de- 
vant ce  tableau,  est  posé  le  bouquet  de  l'artiste.  Souvent,  il 
y  a,  en  même  temps  que  plusieurs  tableaux,  plusieurs  com- 
positions florales.  Le  reste  delà  chambre  reste  vide  :  point 
de  meubles  ni  de  bibelots,  aucune  de  ces  superfluités  néces- 
saires qui  encombrent  nos  demeures. 

«  Les  règles  de  l'art  poétique  japonais  ont  prévu  quelles 
fleurs  seront  suspendues  au-dessus  de  la  couche,  quelles 
fleurs  au-dessus  du  divan,  celles  qui  conviennent  ou  ne 
conviennent  pas  au  caractère  de.  la  pièce,  enfin,  celles  qui 
seront  en  rapport  avec  le  jardin,  ce  bouquet  extérieur,  sur 
lequel  s'ouvrent  toujours  les  chambres  principales  des  habi- 
tations japonaises,  celles  qui  sont  décorées  de  bouquets 
artistiques.  Les  cadres  de  bois  léger,  recouverts  d'un  papier 
transparent,  qui  remplissent  chez  les  Japonais  l'emploi  de 
fenêtres,  de  portes  et  de  cloisons,  sont  retirés  pendant  pres- 
que tout  le  cours  de  l'année,  ce  qui  fait  du  jardin  une  pro- 
longation delà  pièce  :  il  importe  donc,  là  encore,  que  les  lois 
des  rapports  soient  observées.  » 

Les  Japonais  ont.  ce  que  nous  n'entrevoyons  encore  qu'à 
peine  en  Europe,  des  traités  de  l'art  floral,  des  professeurs 
spéciaux  l'enseignant  et  l'historique,  par  époques,  du  déve- 
loppement, des  changements  et  de  la  progression  de  cet  art! 

Tout  en  s'inspirant  de  la  nature,  ils  font  des  arrange- 
ments de  fleurs  très  artistiques,  quoi  qu'on  en  ait  dit,  mais 
que  n'admettent  pas  les  personnes  pour  qui  un  bouquet 
esl  il  autant  plus  beau  qu'il  est  plus  chargé  de  fleurs. 

L'éventairedece  fleuriste  japonais  (flg.  141),  dans  sa  char- 
mante simplicité  naturelle,  en  dit  certes  plus  que  de  lon- 
gues  dissertations. ALBERT  MALMENE. 

Plantes  nouvelles  ou  peu  connues 

CUCURBITA  PERENNIS  A.  Gray 

Une  Courge  vivace  !  je  vois  d'ici  l'étonnement  de  bon 
nombre  de  lecteurs.  Les  Courges  vivaees.  mais  oui,  il  y  en 
a  plusieurs  dont  celle  qui  va  nous  occuper,  est  je  ne  dirai 
pas  la  plus  connue,  mais  la  moins  ignorée. 

C'est  en  1850,  qu'un  voyageur  du  Muséum,  qui  devait 
devenir  un  botaniste  émiiient.  Tréeul.  rapporta  du  Texas 
les  graines  d'une  Cucurbitacée  peu  connue.  Cultivée  au  Mu- 
séum, cette  plante  y  était  étudiée  par  M.  Naudin.  Un  Amé- 
ricain, le  capitaine  James,  en  avait  fait,  il  y  a  longtemps 
déjà;  la  première  découverte  et  lui  avait  donné  le  nom  im- 
propre de  Cucumis  perennis,  changé  par  Asa  Gray  en  celui 
de  Cucurbita  perennis. 

La  Courge  vivace  se  comporte  comme  la  Brj  ône,  enfon- 
çant dans  le  sol  une  racine  très  développée  et  verticale.  Du 
collet  de  la  racine,  partent  des  tiges  nombreuses,  acquérant 
rapidement  de  très  longues  dimensions.  M.  Naudin  en  cite, 
qui.  en  moins  de  trois  mois,  se  sont  allongées  de  ti  à  S 
mètres.  Elles  sont  très  tenaces,  difficiles  à  rompre  et,  dans 
les  régions  où  elles  se  développent  en  abondance,  elles  gênent 
singulièrement  la  marche  et  occasionnent  aux  cavaliers 
de  fréquents  accidents. 

Les  feuilles  sont  absolument  différent'-  de  celles  de  tous 
les  autres  Cucurbita  ou  Cucumis.  Elles  rappellent  de  très 
'•elles  de  YEcballium,  la  vulgaire  Cucurbitacée  si  abou- 
ti) Reçue  de  l'Horticulture  belge  et  étrangère,  1898,  page  218. 


damment  répandue  dans  les  lieux  vagues  du  midi  et  du  sud- 
ouest  de  la  France.  Elles  sont  grisâtres  comme  elles,  entières 
fermes  et  raides,  scâbres  et  rugeuses  en  dessous.  Les  vrilles 
sont  préhensiles  et  divisées  en  cinq  branches,  naissant  des 
aisselles  des  feuilles. 

Les  fleurs  s, mt.com me  dans  toutes  les  plantes  de  ce  genre. 
axillaires,  un  peu  plus  orangées  et  de  mêmes  dimensions 
que  celles  de  la  Courge,  mais  elles  présentent  cette  particu- 
larité que  les  mâles  paraissent  longtemps  avant  les  femelles 
el  sont  beaucoup  plus  nombreuses  que  ces  dernières.  L'ovaire 
est  peu  volumineux  et  le  fruit  reste  toujours  de"  petite  taille. 
Il  atteint  rarement  la  grosseur  d'une  orange;  il  est  arrondi, 
velu  d'abord,  puis  lisse,  vert  foncé,  marqué  de  vert  paie,  puis 
devient  jaune.  La  chair  est  peu  abondante,  flasque,  légère- 
ment amère.  Ses  graines  et  ses  tiges  sont  à  peine  marginées. 
Cette  petitesse  des  fruits  est  des  plus  remarquables,  étant 
donnés  la  longueur  et  l'abondance  des  tiges,  l'épaisseur  et  le 
développement  exagéré  des  racines.  C'est  un  bel  exemple  de 
balancement  organique  que  nous  fournit  la  Courge  vivace: 
une  preuve  de  cette  loi  qui  veut  qu'il  y  ait  compensation 
entre  les  organes,  la  faiblesse  chez  l'un  étant  rachetée  par 
l'a  luxuriance  chez  l'autre. 

Le  Cucurbita  perennis  est  encore  intéressant,  par  ce  fait 
qu'il  constitue  l'espèce  la  plus  septentrionale  du  genre. 
Tréeul  l'a  rencontré  en  effet  au  Texas;  on  le  retrouve  en 
Californie,  dans  les  parties  les  plus  arides  et  les  plus  sèches 
des  Montagnes  Rocheuses, au  Mexique  et  dans  le  Nouveau- 
Mexique.  Si  la  synonymie  proposée  actuellement  pour  cette 
plante  est  exacte,  sa  découverte  remonterait  aux  premières 
années  de  ce  siècle.  Ce  seraient  Humboldt  et  Bonpland  qui 
l'auraient  signalée  au  Mexique  et  Kunth  l'aurait  décrite 
sous  le  nom  de  Cucurbita  fœtidissimà  qui  devrait  lui  rester. 
C'est  la  désignation  adoptée  par  M.  Cogniaux  dans  sa  mo- 
nographie des  Cucurbitacées. 

Mais  le  Cucurbita  perennis,  ainsi  que  le  fait  remarquer 
Asa  Gray,  n'est  pas  fétide  et,  déplus,  le  C.  fœtidissimà 
était  considéré  comme  annuel.  Il  est  monoïque  dans  la  plu- 
part descas,  mais,  au  Jardin  botaniquede  Cambridge  (Mas- 
sachusetts), ses  fleurs  se  sont  montrées  dioïques.  Il  ne  sem- 
ble pas  cependant  qu'il  y  ait  de  différences  suffisantes  en 
faveur  d'une  séparation  d'espèce  et  le  nom  de  C.  perennis. 
beaucoup  plus  connu,  a  beaucoup  de  chances  pour  lui  rester. 

(  le  n'est  pas  d'ailleurs  la  seule  espèce  vivace  et,  sur  les  dix 
espèces  qui  composent  le  genre,  il  en  est  sept  qui  se  trouvent 
dans  ce  dernier  cas,  dont  six  sont  originaires  de  l'Amérique 
du  Nord,  distribuées  du  Mexique  à  la  Californie.  Les  C.  r,i- 
dicans,  C.  digitata,  C.  palmata,  C.  californica,  ont  les 
feuilles  plus  ou  moins  lobées;  seul  le  C.  Galeottii.  du 
Mexique,  partage,  avec  le  C  perennis,  la  singularité  de  pos- 
séder des  feuilles  entières;  mais  elles  sont  membraneuses, 
minces,  vertes,  et  les  segments  du  calice  dépassent  de  beau- 
coup la  longueur  du  tube. 

Pourquoi  la  Courge  vivace  est-elle  aussi  peu  connue? 
Pourquoi,  depuis  bientôt  cinquante  années  qu'elle  a  fait  son 
apparition  en  France,  n'est-elle  pas  plus  répandue".'  Il  serait 
difficile  de  répondre  sans  invoquer  la  routine.  En  dehors  du 
Muséum  où  cette  Courge  a  toujours  été  soigneusement  cul- 
tivée et  multipliée,  nous  ne  l'avons  rencontrée  qu'une  seule 
fois,  sur  les  pelouses  en  pente  du  parc  de  Pont-sur-Seine 
i  Aube).  Elle  y  produit  un  effet  ornemental  des  plus  remar- 
quables; les  longues  tiges,  divergentes  à  partir  du  collet, 
s'étendent  sur  le  gazon  en  rayonnant  et  les  feuilles,  dressées, 
contrastent  par  leur  teinte  grisâtre  avec  le  ton  vert  de  la 
pelouse.  On  peut  également  palisser  les  tiges  el  s  en  servir 
pour  garnir  les  murs  ou  couvrir  des  treillages.  La  multipli- 
cation se  fait  avec  la  plus  grande  facilite  :  par  boutures 
proprement  dites,  par  marcottes  en  faisant  passer  la  tige 
dans  un  pot  rempli  de  terre,  où  l'enracinement  a  lieu  au 
bout  de  très  peu  de  temps,  ou  bien  encore  par  semis,  les 
graines  mûrissant  sous  le  climat  de  Paris.  Il  peut  arriver 
que  l'enracinement  des  tiges  se  fasse  naturellement.  Le  fait 
s'est  produit,  il  va  quelques  années,  au  jardin  botanique  de 
Montpellier,  où  des  rameaux  avaient  passé  par-dessus  l'un 
des  murs  du  jardin  et  avaient  donné  des  racines  de  l'autre 
coté.  L'année  suivante,  ces  boutures  naturelles  avaient,  à  leur 
tour,  produit  des  pieds  vigoureux  et  donné  naissance  à  de 
nouveaux  individus.  P.  HARIOT. 


LE    JARDIN 


343 


li' Exposition  d'aUtorrjne 


de   la  S.  N.  H.  D.  F. 


L'Exposition  d'automne,  qui  vient  île  fermer  ses  portes, 
laissait  bien  loin  derrière  elle  celles  que,  chaque  année  à 
la  même  époque,  la  Société  nationale  d'horticulture  a  l'ha- 
bitude d'organiser. 

L'objet  principal  de  l'exposition  était  tout  naturellement 
la  plante  à  la  mode,  le  Chrysanthème.  Il  y  en  avait  telle- 
ment  que  bien  malin  eut  été  celui  capable  déjuger  du  mérite 
respectif  de  chaque  plante. 

Le  nombre  des  variétés  était  relativement  peu  élevé,  mais, 
en  revanche,  ces  variétés  représentaient  le  choix  ou  plutôt 
le  surchoix  de  ce  que  l'on  est  arrivé  à  obtenir  jusqu'à  ce 
jour. 

Les  plantes  apportées  étaient,  pour  la  plupart,  des 
plantes,  dites  «  spécimens  »  portant  des  (leurs  de  moyenne 
grandeur. 

Quant  aux  monstruosités  qu'on  est  arrivé  à  obtenir  en 
cultivant  le  Chrysanthème  à  la  fleur  unique,  nous  n'en  avons 
pas  vu  de  pieds:  quelques  Heurs  coupées,  et  c'est  tout. 

La  culture  des  plantes  basses,  plantes  de  marché,  tend  à 
faire  son  chemin,  quelques  exposants  avaient  des  lots  de 
ces  plantes  qui  n'étaient  pas  sans  intérêt. 

La  culture  en  godets,  pratique  surtout  pour  le  spécialiste. 
en  ce  sens  qu'un  grand  nombre  de  plantes  peuvent  être 
cultivées  sur  une  surface  relativement  restreinte,  est  l'objet 
de  l'attention  soutenue  de  plusieurs  horticulteurs  qui  m'ont 
dit  en  être  très  satisfaits. 

Le  Chrysanthème  élevé  en  tige,  voilà  qui  est  vraiment 
élégant  et  relativement  peu  connu.  Une  magnifique  pré- 
sentation,  que  nous  n'hésiterons  pas  à  qualifier  un  des 
clous  de  l'exposition,  nous  a  complètement  émerveillé.  Tous 
les  visiteurs  ont  admiré  ces  quelques  jolies  variétés  si  bien 
présentées  sous  cette  forme  en  boule,  élégante,  agréable  et 
de  bonne  tenue.  Cette  culture  en  tige  devra  désormais  être 
faite  par  les  jardiniers,  ils  obtiendront  ainsi  de  superbes 
spécimens  pour  la  garniture  des  appartements.  Malheureu- 
sement, les  soins  nécessités  pour  obtenir  de  pareilles 
plantes  sont  nombreux  et  de  tous  les  instants  et,  justement, 
rares  sont  les  jardiniers  qui,  à  cette  époque  de  l'année,  ont 
du  temps  superflu  à  consacrer  à  ces  soins. 

C'est  certainement  pour  cette  raison  que  ces  plantes  tiges 
sont  pour  ainsi  dire  inconnues  dans  nos  jardins. 

Citons,  pour  mémoire,  les  plantes  greffées  sur  Anthémis 
qui,  chaque  année,  figurent  à  l'exposition,  plantes  de  fortes 
dimensions,  d'un  port  trop  raide,  produisant  des  fleurs  de 
grandeur  moyenne. 

Pour  terminer  cet  examen  d'ensemble,  n'oublions  pas 
de  signaler  un  petit  lot  de  plantes  cultivées  sans  artifices: 
on  l'avait  relégué  dans  un  coin,  bien  entendu,  car  il  aurait 
fait  vilaine  figure  à  côté  de  lots  à  grandes  fleurs;  mais 
cela  m'a  fait  plaisir  de  voir  qu'il  y  avait  encore,  à  part  quel- 
ques établissements  scientifiques,  quelques  cultivateurs  qui 
respectent  le  Chrysanthème. 

Comme  nous  l'avons  vu,  le  Chrysanthème  formait  le  fond 
de  l'exposition;  les  accessoires  étaient  fournis  par  de  belles 
présentations  de  fruits  et  par  d'intéressants  apports  de 
légumes. 

Au  dehors,  des  plates-bandes  renfermaient  les  modèles  de 
formes  d'arbres  fruitiers,  servant  d'utile  indication  aux 
amateurs  qui  ont  des  plantations  fruitières  à  établir. 

Cet  aperçu  d'ensemble  terminé,  examinons  les  princi- 
paux lots  de  nos  exposants. 

Chrysanthèmes. 

En  entrant,  une  grande  plate-bande  et,  sur  le  coté,  deux 
autres  plates-bandes  renfermaient  les  spécimens  de  la  Mai- 
son Vilmorin,  Andrieux  et  Cie.  Bonnes  et  belles  plantes 
très  bien  présentées.  Remarqué,  dans  ces  différents  lots: 
Parachute  et  Etoile  de  feu.  A.  signaler  aussi  un  lot  de  plantes 
cultivées  en  godets,  présentant  chacune  une  superbe  fleur. 

Continuant  notre  visite,  nous  remarquons  le  lot  d'un  cul- 
tivateur peu  connu,  mais  qui  fait  bien,  M.  Ragoût.  Ce  lot 
renfermait  des  plantes  de  bonne  culture  et  deux  variétés 
nouvelles  :  Président  Couturier- Mention,  carmin  à  centre 
argenté,  et  M.  J.  J.  Loiseau,  acajou  à  revers  ocre. 

De  M.  Férard,  signalons  un  lot  de  plantes  en  touffes,  ren- 
fermant des  variétés  ordinairement  cultivées. 

M.  Rosette,  de  Caen,  avait  une  belle  présentation  de  fleurs 
coupées,  énormes.  Les  amateurs  de  cette  grande  fleur  ont 
pu  voir,  représentées  là,  les  variétés  qui  se  prêtent  le  mieux 
à  ce  genre  de  culture. 

M.  Levèque  avait  une  très  belle  présentation  de  fleurs 
coupées,  et  un  magnifique  lot  de  plantes  basses  cultivées 
pour  le  marché. 


N'oublions  pas  de  citer  le  lot  d'un  amateur,  —  car  ils  sont 
rares  ceux  qui  exposent,  — M.  Magne.  Ce  lot  renfermait  des 
plantes  spécimens  d'une  bonne  culture  et  pourvues  de  très 
belles  fleurs. 

M.  Lemaire  avait  un  lot  déplantes  dites  plantes  de  mar 
port  plutôt  nain,  plantes  trapues,  feuilles  d'un  beau  vert 
luisant,  fleurs  moyennes. 

De  M.  Courbon,  signalons  un  lot  de  plantes  basses  et  de 
plantes  spécinlens. 

M.  Vacherot  avait  des  Chrysanthèmes  en  spécimens,  d'une 
bonne  culture. 

M.  Cappe,  du  Vésinet,  avait  composé  un  lot  spécialement 
formé  de  plantes  cultivées  en  godets,  et  renfermant  une 
centaine  de  variétés  fleuries.  L'ensemble  de  ce  lot  était 
superbe  ;  chaque  fleur  se  détachait  franchement  de  sa 
voisine.  Ces  petites  plantes,  d'uneculture  irréprochable,  ont 
été  bien  admirées.  Pour  notre  compte,  nous  les  avons  tel- 
lement regardées  que  nous  y  avons  vu  une  variété,  unique 
dans  l'exposition  :  Walter-Scott,  magnifique  fleur  tubulée, 
ocre  avec  revers  or. 

M.  Boutreux  avait  un  lot  bien  méritant  ;  ici,  nous  ne  voyons 
pas  de  bien  grandes  fleurs,  ni  de  bien  grosses  plantes,  mais 
«les  plantes  plutôt  basses  portant  des  fleurs  moyennes.  Ces 
fleurs  sont  d'un  coloris  beaucoup  plus  frais  que  celles  qui 
viennent  de  plantes  travaillées,  et,  à  mon  avis,  beaucoup 
plus  élégantes  que  celles  n'ayant  plus  du  Chrysanthème 
que  le  nom. 

Bien  intéressant  était  le  lot  de  M.  Patrolin,  que  nous 
avons  qualitié  plus  haut  de  clou  de  l'exposition.  Remarqué, 
comme  variétés  se  formant  bien  en  tige:  Georges  W.  Childs, 
Phœbus,  Lilian  B.  Bird,  Mme  R.  Grenier. 

M.  Vvon,  nous  a  montré  ses  magnifiques  spécimens  cul- 
tivés à  la  grande  fleur. 

De  M.  Dupanloup,  signalons  un  lot  de  plantes  cultivées 
en  godets,  et  de  plantes  spécimens. 

M.  Nonin  avait  apporté  de  superbes  plantes  d'une  culture 
irréprochable.  Son  lot  était  un  des  plus  beauxde  l'exposition. 
Les  plantes  exposées  avaient  soit  de  grandes  fleurs,  soit 
des  fleurs  moyennes. 

Le  lot  de  MM.  Cayeux  et  Le  Clerc,  composé  d'une  seule 
variété  de  Chrysanthème,  Pluie  d'or,  a  retenu  bien  des 
visiteurs.  Le  port  de  cette  plante,  l'époque  de  sa  floraison, 
la  résistance  de  ses  fleurs,  qui  sont  d'un  beau  jaune  luisant, 
en  font  une  plante  à  massif  tout  indiquée. 

M.  Bernard  avait  apporté  ses  Chrysanthèmes  greffés  sur 
Anthémis. 

D'un  jardinier,  M.  Oudot,  nous  avons  admiré  de  bien  belles 
fleurs  coupées. 

Nouveautés. 

Parmi  les  nouveautés  présentées,  signalons  : 

De  M.  Nonin  :  Mlle  Geneviève  Sardou  et  Baron  de  Mon- 
taut. 

De  M.  Calvat  :  //.  Martinet,  Mme  Clémence  Kléber, 
M.Dhangest,  MmeAristide  de  Rey,  Mme  Colletet  Mme  Ter- 
rier. 

De  M.  de  Reydellet  :  Mme  Arnaud  et  Mme  Reboul. 

M.  Chantrier  avait  également  plusieurs  nouveautés  dont 
il  nous  a  été  malheureusement  impossible  d'avoir  les  noms 
afin  de  pouvoir  les  ajouter  à  ceux  des  gains  cités  plus  haut. 

Plantes  diverses. 

En  plus  de  tous  ces  lots  de  Chrysanthèmes,  il  y  avait 
aussi  d'autres  fleurs.  C'est  ainsi  que  M.  Vallerand  avait 
composé  un  magnifique  massif  de  Bégonias  tubéreux  de 
coloris  bien  tranchés,  avec,  au  centre,  un  groupe  de  Nse- 
i/elia. 

M.  Régnier  avait  un  lot  d'Œillets,  parmi  lesquels  quel- 
ques bonnes  nouveautés. 

M.  Nonin,  à  part  ses  Chrysanthèmes,  avait  aussi  com- 
posé un  lot  d'Œillets  aux  coloris  bien  vifs  et  bien  tranchés. 

De  M.  Lévèque,  signalons  également  un  lot  d'Œillets. 

M.  Truffaut  avait  une  intéressante  présentation  de  Bé- 
gonia  Gloire  de  Lorraine,  bien  en  fleurs. 

M.  Millet  avait  composé  un  lot  de  variétés  de  Violettes 
en  fleurs,  qui  ont  été  bien  admirées. 

M.  Vacherot  nous  a  montré  de  beaux  Œillets,  parmi 
lesquels  une  nouveauté  :  Ministre  Viger,  carmin  clair  à 
centre  carné,  et  ses  toujours  beaux  Bégonias  Abonda7tce 
île  Boissu. 

M.  Gerànd  avait  un  lot  d'Aster  grandiflorus,  jolie  plante 
d'automne  à  fleurs  d'un  ton  bleu  violacé  intense,  bien  franc. 

Un  lot  de  Cyclamen  avait  été  exposé  par  M.  Bourgouin. 

M.  Billiard,  du  Vésinet,  nous  a  montré  ses  gentils  et 
Mignons  Bégonia  Frœbeli  Robert  Sallier. 

M.  Boucher  avait  un  lot  de  Clématites  bien  fleuries. 

Enfin,  M.  Paillet,  des  fleurs  coupées  de  sa  superbe  col- 
lection de  Dahlias-Cactus. 


344 


LE   JARDIN 


Fruits. 

Les  lots  de  fruits  étaient  fort  nombreux,  et,  malgré  le 
peu  de  place  qui  lui  avait  été  réservée,  cette  partie  de 
l'exposition  était  fort  réussie.  Ce  succès,  on  le  doit,  en 
grande  partie,  aux  gros  marchands  de  fruits  et  primeurs, 
qui  achètent  très  cher  les  lots  exposés.  Les  producteurs, 
certains  de  trouver  un  prix  rémunérateur  de  leurs  produits, 
n'hésitent  plus  à  exposer. 

En  général,  le  fruit  n'est  pas  très  gros  cette  année,  aussi 
a-t-on  pu  remarquer  l'absence  de  poires  monstres,  telles 
que  la  Belle  Angevine  dont  les  échantillons  exposés 
n'étaient  que  de  moyenne  grosseur. 

La  température  clémente  d'octobre  a  avancé  la  maturité 
de  nombre  de  variétés  qui  étaient  représentées  par  des 
fruits  blets  ou  trop  avancés. 

Très  importante  était  la  collection  de  M.  Bruneau  ;  elle 
occupait  le  quart  d'un  des  côtés  réservés  aux  fruits. 

Les  collections  de  MM.  Croux  et  fils,  G.  Boucher  et 
Rothberg  ont  été  très  remarquées  par  les  vrais  amateurs. 

Les  poires  de  l'Ecole  d'Igny,  quoiqu'un  peu  mûres,  étaient 
bien  étiquetées. 

Les  lots  de  MM.  Bagnard  et  Brandet,  composés  de  fruits 
de  moyenne  grosseur,  ont  été  assez  remarqués. 

MM.  E.  Salomon  et  lils  avaient  une  très  belle  collection 
de  soixante  variétés  de  raisins  tous  à  maturité;  le  clou  du 
lot,  c'étaient  des  grappes  de  Chasselas  doré  dont  les  grains 
étaient  d'une  grosseur  inconnue  jusqu'à  ce  jour. 

Avec  M.  Fatzer,  des  Forceries  de  l'Aisne,  nous  sommes 
habitués  aux  surprises;  il  présentait,  cette  année,  de  belles 
grappes  de  Gros  Colman,  Muscat  d'A/exandrie,  Blach 
Âlicante  et  Gradiska,  d'une  grosseur  extraordinaire;  les 
grains  du  Gros  Colmau  étaient  comparables  à  des  prunes 
de  bonne  taille. 

M.  Whir  avait  un  assez  beau  lot,  remarquable  par  son 
Chasselas  Napoléon  qui  était  de  toute  beauté. 

La  culture  du  Chasselas  doré  était  représentée  par  six 
beaux  apports,  parmi  lesquels  ceux  de  MM.  Jourdain  lils, 
Hamel-Pigache,  Arnoult-Crapotte,  et  Michin  ont  été  fort 
remarqués. 

Dans  son  ensemble,  le  lot  de  M.  Pascal  Chevallier  était 
parfait,  ses  Doyenné  d'hiver,  Doyenne  du  Comice  et  Passe- 
Crassane  étaient  d'une  grande  finesse  ;  les  Calville  et  Api, 
bien  marquées,  soit  d'un  coq  surmontant  les  initiales  RF, 
soit  d'une  république  ou  d'armes  diverses,  sont  toujours 
très  admirés. 

M.  Moreau  avait  de  grosses  Calville  et  de  belles  poires. 

Les  fruits  de  M.  Ledoux  étaient  très  fins  et  ses  poires  de 
plein  vent  ont  été  très  remarquées  par  les  amateurs. 

Puis,  plus  beaux  les  uns  que  les  autres,  les  lots  de 
MM.  Epaulard,  Eve,  Bureau  et  Passy. 

M.  Degommier  présentait  des  poires  Passe-Crassane  et 
Doyenné  d'hiver  très  grosses  pour  l'année. 

Il  est  regrettable  que  l'on  ne  puisse  parler  de  chaque  ex- 
posant en  particulier,  car  tous  mériteraient  d'être  men- 
tionnés. 

Pour  finir,  bien  imprévu  à  cette  époque  de  l'année,  le  lot 
de  M.  Léon  Parent  avec  de  grosses  pèches  Salway  bien 
colorées.  Depuis  le  9  avril,  ce  producteur  livre,  sans  inter- 
ruption, des  pèches  à  la  consommation. 

A.  (iOURLOT. 


Les  Compositions  florales. 

Il  y  avait  peu  de  compositions  florales  à  l'Exposition  de 
Chrysanthèmes  et,  sauf  quelques  motifs  en  Orchidées  ex- 
posés par  M.  Gabriel  Debrie  et  par  M.  A.Moser,  rien  de  bien 
saillant. 

M.  Gabriel  Debrie  (maison  Lachaume)  avait  plusieurs 
grands  vases  fleuris  de  gros  Chrysanthèmes  et  une  ravis- 
sante corbeille  d'Orchidées. 

C'était  la  première  fois  que,  comme  fleuriste,  M.  Al- 
bert Moser  apparaissait  dans  une  exposition  d'horticulture 
avec  un  délicieux  motif  d'Orchidées.  C'était  une  colonne 
terminé  par  une  coupe.  Du  bas  de  cette  colonne,  partait  un 
faisceau  de  grappes  d'Orchidées,  tandis  qu'une  multitude 
d'autres  Orchidées,  jaillissaient  de  la  coupe  et  retombaient 
gracieusement  tout  autour.  Cet  ensemble  exquis  de  florai- 
sons semblait  sortir  du  feu  de  la  coupe  illuminée  à  l'élec- 
tricité. Dans  cette  débauche  de  fleurs,  ne  pointaient,  ça  et  là, 
que  quelques  discrets  feuillages.  Cette  présentation  était 
complétée  par  une  panier  de  "Chrysanthèmes  et  une  belle 
gerbe  de  Lilas  blanc. 

De  M.  Edouard  Debrie,  un  immense  panier  dont  les  volu- 
mineux et  nombreux  capitules  des  Chrysanthèmes  se  dé- 
tachaient du  fond  des  rameaux  de  Mahonia,  tandis  que,  du 
tout,  s'élançaient  des  rameaux  de  Bambou  et  le  feuillage 
découpé  de  trois  Cocos  Weddeliana. 


M.  Fatzer  avait  arrangé  quelques  corbeilles  et  gerbes  de 
Chrysanthèmes,  parmi  des  rameaux  fleuris  de  Bougain- 
villea. 

Iirlicieu.se  aussi  la  corbeille  de  fruits  variés  et  de  fleurs 
de  Mme  Buisson,  le  tout  entremêlé  de  sarments  de  Vigne. 
C'est  une  idée  très  originale  qui  a  été  assez  goûtée,  pour  la 
décoration  des  tables,  il  y  a  quelques  années.  On  nous 
promet  une  présentation  complète  de  ce  genre  pour  la 
prochaine  exposition  d'horticulture.  Nous  l'admirerons  ainsi 
que,  très  probablement,  bien  d'autres  personnes. 

A  signaler  aussi,  les  compositions  de  M.  Hamelin,  faites 
dans  des  vases  en  écorce,  bien  que,  pour  ma  part,  je  les 
aie  peu  admirées.  Ce  serait  assez  original  si  les  écorces 
étaient  employées  telles  quelles,  mais^ ainsi  teintées  de  di- 
verses façons,  dorées  et  argentées,  cela  produisait  un  effet 
qui  n'était  pas  précisément  très  heureux. 

ALBERT  MAUMENÉ. 


Les  Orchidées. 

M.  Bert,  horticulteur  à  Colombes,  avait  exposé  un  joli 
lot  très  varié  se  composant  de Cypripedium  Charlesuorthi 
var.  Lowi,C.  colombense  (hybride  deC.Cu7--ii.siXC.  nitens), 
C.  Dutrembleyanum  (hybride  de  C.  nitens  X  C.  caliosum), 
Cypripedium  œnantkum  superbum,  plusieurs  Cattleya 
labiata  autumnalis  en  bonnes  variétés,  Vanda  cœrulea, 
Oncidium  Forbesi,  O.  Rogersi,  0.  crispum,  n.  prœtexïum, 
0.  tigrinum,  un  très  bel  O.  superbiens,  Oilontoglossum, 
Alexandrie,  Miltoma  Binoti  (hybride  naturel  suposé  entre 
M.  candida  X  M.  Regneli),  Miltonia  Clowesi  splendens, 
Lselia  puinila  marginata. 

En  dehors  de  ce  lot,  il  n'y  avait  que  deux  Vanda  cœrulea, 
exposés  par  M.  Régnier  qui  leur  a  ajouté  le  titre  ronflant 
superba  magnifica  n'ayant  aucune  raison  d'être,  car  ils  ne 
sont  ni  plus  ni  moins  beaux  que  tous  les  autres  Vanda 
cœrulea.  C.  BERANEK. 


Hibiscus    militaris  cav. 


Parmi  les  plantes  anciennes,  beaucoup  ne  sont  pas  suffi- 
samment employées,  malgré  les  qualités  qu'elles  possèdent; 
tel  est  ['Hibiscus  militaris  CaV.,encore  nommé  H.  hastatus 
Mich.  et  //.  riparius  Pers. 

Originaire  de  l'Amérique  septentrionale,  VH.  militaris 
est  une  plante  vivace,  à  tiges  annuelles,  simples.  disposées 
en  touffes  et  pouvant  atteindre  une  hauteur  de  lm50  et 
même  lm60. 

Si-s  feuilles  sont  glabres,  alternes,  pétiolées,  parfois 
ovales,  aiguës,  parfois  trilobées  en  forme  de  hallebarde  et 
toujours  irrégulièrement  dentées.  Les  fleurs,  pédonculées, 
axillaires,  sont  en  forme  de  cloche  et  ont  une  largeur  de 
0*08  à  0"09  :  leur  coloris  est  d'un  beau  rose  foncé  devenant, 
par  la  suite,  rose  pâle  strié  carmin  ;  les  pétales  ont  leur 
partie  inférieure  et  intérieure  rouge  pourpre  foncé. 

Remarquable  par  sa  taille,  sa  bonne  tenue  et  la  beauté 
de  ses  Heurs,  \'H.  militaris  est  très  précieux  pour  la  garni- 
ture des  grands  massifs  et  plates-bandes;  il  est  également 
d'un  très  bon  effet  employé  en  isolé  pour  l'ornementation 
des  pelouses;  sa  floraison  est  prolongée  et  a  lieu  d'août  à 
octobre. 

De  culture  assez  facile,  cette  plante  végète  relativement 
bien  dans  tous  les  terrains,  cependant  elle  préfère  une  terre 
forte,  profonde  et  fraîche.  Divers  moyens  son)  employés 
pour  sa  multiplication.  On  le  sème  au  printemps  sur 
couche  ou  en  mai-juin  en  pépinière;  malheureusement,  les 
plantes  ainsi  obtenues  ne  peuvent  fleurir  qu'au  bout  de  :!  à 
1  ans. 

On  peut  encore  le  multiplier  par  la  division  des  touffes, 
ce  qui  a  l'inconvénient  de  fatiguer  énormément  les  plantes.. 
Le  procédé  le  plus  pratique  et  peut-être  le  moins  connu, 
est   h-  bouturage  fait   en  août,   en  plein   soleil,   sur   petite 

coucl i    sous   châssis.   Celle   méthode,    employée   cette 

année  par  notre  collaborateur  M.  I..llenry. a  don  néde  très  bons 
résultats  ;  les  boutures  d'Hibiscus  faites  ainsi  se  sont  toutes, 
san^  exception,  enracinées  au  bout  de  quelques  jours.  Grâce 
à  ce  procédé,  l'H.  militaris  étant  devenu  d'une  multiplica- 
tion lapide  et  facile,  il  est  à  soiiliailor  qu'on  rende  justice  à 
ses  qualités  <-\i  le  propageant  comme  il  le  mérite. 

G.  I.AYK. 


LE   JARDIN 


34.") 


LES  ASTERS 


Au  nombre  des  meilleures  plantes  vivaces,  celles  qui 
brillent  de  tout  leur  éclat  lorsque  les  autres  fleurs  s'en 
retournenl  el  qui  nous  font  attendre  sans  impatience  la 
saison  des  Chrysanthèmes,  les  Asters  Bgurent  au  premier 
pane. 


Fig.  14~.  —  Aster  ulpinus. 

Ce  sont,  on  le  sait,  des  herbes,  la  plupart  de  haute  stature, 
formant  souvent  des  buissons  volumineux,  atteignant 
1  mètre  à  1'", 50  et  plus,  et  qui  se  constellent  de  nombreuses 
fleurettes,  blanches,  bleu  violet,  lilas  ou  roses,  «'épanouis- 
sant successivement,  et  durant,  les  unes  ou  les  autres,  depuis 
la  mi-septembre  jusqu'aux  gelées. 

A  ces  qualités,  les  Asters  joignent  encore  une  \  igueur  el 
une  rusticité  qui   leur  permettent  de  croître  partout,  s'ae- 


Fig.  143.  —  Aster  Amellux. 

commodant  des  soins  les  plus  rudimentaires,  durant  pour 
ainsi  dire  indéfiniment,  faisant  beaucoup  d'effet  par  leur 
volume  et  l'extrême  abondance  de  leurs  fleurs,  et  fournis- 
sant enfin  une  ample  moisson  de  fleurs  à  couper  pour  l'orne 
ment  des  grands  vases  des  appartements  et  pour  la  confec- 
tion des  gerbes  de  fleurs. 

Tout  cela,  on  le  sait  et  on  en  use  largement  dans  les  jar- 
dins, mais  ce  qu'on  sait  moins,  c'est  choisir  et  cultiver  de 
préférence  les  plus  belles  espèces.  Cela  tient  sans  doute  au 


grand  nombre  d'espèces,  à  leur  variabilité  quand  on  les 
reproduit  par  le  semis  et  aux  différences  très  légères  que 
présentent  entre  elles  ces  espèces  et  leurs  variétés  et,  par 
suite,  à  la  grande  confusion  qui  régne  dans  leur  nomencla- 
ture. 

On  en  connaît  plus  de  deux  cents  espèces  et  beaucoup 
sont  introduites  dans  les  jardins,  mais  leurs  caractères  dis- 
tinctifs  sont,  en  général,  si  superficiels  qu'elles  sont  sou- 
vent confondues  entre  elles  ;  leur  connaissance  parfaite  est 
surtout  affaire  de  botaniste  et  d'herbier,  car  bien  peu  peu- 
vent  se  vanter  deconnaltre  les  Aster.  Néanmoins,  il  existe 
un  petit  nombre  d'espèces,  les  plus  belles  et  les  plus  répan- 
dues, qu'on  rencontre  assez  fréquemment  bien  nommées  et 
qu'il  y  a  tout  intérêl  à  connaître  et  à  cultiver  de  préférence. 
<  est  sur  celles-là  que  nous  désirons  particulièrement  attirer 
l'attention  des  lecteurs  du  Jardin  et  nous  en  donnons,  ci 
après,  un  choix  descriptif  des  meilleures  espèCesau  peint  de 


Fig.  144.  —  Aster  nooce-angliœ. 

vue  de  l'ornementation  des  jardins  et  de  la  production  des 
Heurs  à  couper. 

Aster  alpiniis  L.  (fig.  142).  —  Entièrement  distinct  de  ses 
congénères  par  son  port  ne  rappelant  nullement  un  Aster. 
Ses' tiges  n'atteignent  que  il",l  I  à  0",25  et  ne  portent  qu'un 
seul  grand  capitule  violet  brillant,  s'épanouissant  en  juillet, 
i  i  Aster  convient  particulièrement  pour  la  formation 
des  bordures,  pour  orner  les  rocailles,  etc.  Il  en  existe  une 
\  ariété  à  fleurs  blanches. 

A.  AmellusL.  (A.  Œil  du  Christ)  (fig.  143).  -  Un 
plus  beaux  el  au  moins  celui  qui  produit  les  plus  grandes 
fleurs.  Ses  fleurs  ont  jusqu'à  0™,06  à  0"'.u7  de  diamètre  et 
sont  d'un  beau  bleu  lilas.  La  floraison  est  précoce;  elle 
commence  dès  la  fin  d'août  el  se  prolonge  jusqu'aux  gelées, 
li  plante  n'atteint  que  O^ôO  environ.  Il  en  existe  plusieurs 
mes  dont  l'A.  a.  amelloidns,  à  floraison  plus  tardive, 
et  l'A.  ".  bessarabîcus  sont  les  meilleures  et  les  plus  répan- 
dues. 

A.  atnplextcaulis  Miihlb.  —  Grande  espèce,  haute  de 
1  mètre  et  plus,  à  liges  panieulées,  portant  de  très  nombreux 


346 


LE   JARDIN 


petits  capitules  violet  lilacé,  (leurissanl  en  août-septembre. 
A.  Bigelowii  Asa  Gray.  —  Plante  également  bien  dis- 
tincte, liante  de  0™,80  à  I  mètre,  à  rameaux  étalés,  portant, 

•  •h  juillet-août,  des  grandes  fleurs  d'un  beau  violet  lilas,  dont 
l'involucre  est  tout  hérissé  de  l'extrémité  étalée  des  bractées 
nui  lé  composent. 

.1.  ericoides  L.  —  Jolie  plante  touffue,  de  1  mètre  de 
liant,  à  feuilles  linéaires  et  à  fleurs  blanches,  petites  et 
étoilées. 

A.  floribundus  Willd.  ■  —  Plante  de  1"',20  de  haut,  à 
rameaux  corymbiformes  et  à  fleurs  violet  pâle. 

A.  formossissimus  llort.  —  'Très  belle  espèce,    haute  de 

I  mètre,  dont  l'origine  est  inconnue  ;  ses  fleurs  sontgrandes, 
d'un  beau  bleu  lilas,  avec  le  disque  passant  du  jaune  au 
pourpre,  et,  réunies  en  panicule  lâche  et  pyramidale. 

A.  grandijlorus  !..  —  Espèce  remarquable  par  la  gran- 
deur de  ses  fleurs  qui  mesurent  jusqu'à  0'". 05  de  diamètre; 
avec  de  longues  ligules  rayonnantes  et  ne  fleurissant  qu'en 
octobre-novembre.  Elle  atteint  0",80  et  se  reconnaît  assez 
facilement  à  ses  petites  feuilles  hispides  et  crépues. 

A.  multiflorus  Ait.  —  Fleurs  blanches,  petites,  réunies 
en  grand  nombre  en  corymbes  allongés,  sur  des  tiges  d'en- 
viron 1  mètre  de  haut,  garnies  dé  feuilles  linéaires. 

A.  novœ  angliœ  L.  (flg.  111).  —  Grande  espèce  atteignant 
jusqu'à  2  m.,  ramifiée  et  étalée  dans  le  haut,  avec  d'innom- 
brables capitules  violets,  formant  dos  sortes  de  grappes  ter- 
minales. Sa  grande  taille  et  sa  vigueur,  la  rendent  utile 
pour  border  les  massifs  d'arbustes  et  en  regarnir  les  vides. 

II  faut  y  rapporter,  comme  variété.  l'A.  roseus,  considéré 
parfois  comme  distinct,  bien  qu'il  n'en  diffère  guère  que 
par  ses  fleurs  d'un  très  beau  rose  a>-oz  vif  pour  permettre 
de  le  reconnaître  de  loin;  c'est  le  plus  vivement  coloré  des 
Aster  et.  à  ce  seul  titre,  il  devrai!  figurer  dans  tous  les 
jardins  et  dans  toutes  les  collections. 

A.  novi-belgii  L.  —  Plante  de  1°,20  de  haut,  ramifiée, 
touffue,  à  jolies  fleurs  bleu  pâle  et  très  nombreuses.  Il  en 
existe  quelques  variétés,  Ion  t. 4.  n.-b.albus,  à  fleurs  blanches, 
et  A.  n.-b.  amethystinus,  à  Heurs  plus  foncées  et  plus 
grandes. 

A.  pendulus  Ait.  —  Aussi  connue  sous  le  nom  d'A.  hori- 
sontalis,  cette  espèce  se  distingue  facilement  par  sa  taille, 
qui  ne  dépasse  guère  0'"60,  et,  en  particulier,  par  ses  nom- 
breux rameaux  étalés  horizontalement,  rendant  la  touffe 
déprimée  au  sommet-  Ses  fleurs  sont  petites,  mais  très 
nombreuses,  passant  du  blanc  au  rose.  La  plante  est  touffue, 
compacte,  très  rigide  et  se  tient  parfaitement  sans  tuteur. 

A.  Reecesii  Hort.  —  Plante  n'ayant  qu'une  trentaine  de 
centimètres  de  hauteur,  avec  des  rameaux  grêles  el  des  (leurs 
blanches,  petites,  disposées  en  panicules  pyramidales.  Cet 
Aster  convient  particulièrement  pour  l'ornementation  des 
rocailles. 

A.repertus  Hort.  —  Espèce  distincte  par  la  couleur  rose 
rougeàtre  de  ses  fleurs  dont  le  disque  passe  en  outre  dujaune 
au  pourpre.  Ses  tiges  sont  ramifiées  et  atteignent  0"'.T5  à 
1  mètre. 

A.  tenuifolius  Willd.  —  Plante  légère,  haute  de  1  mètre 
environ,  ramifiée,  à  feuillage  filiforme  et  à  ramilles  termi- 
nées par  de  nombreux  petits  capitules  blancs,  étoiles  et 
fort  élégants. 

A.TradescanWL.  — Très  belle  plante  atteignant  1"',50 
et  plus  de  haut,  avec  des  tiges  ramifiées,  pyramidales, dont 
les  innombrables  fleurs  blanches  et  assez  grandes   forment 

•  les  sortes  d'épis  sur  les  ramilles  latérales.  C'est  une  des 
plus  belles  espèces  à  fleurs  blanches  et  des  meilleures  pour 
fournir  des  Heurs  à  couper. 

A.  turbinellus  Lindl.  —  Bel  et  vigoureifx  Aster,k  ramure 
al tant  et  effilée,  haut  de  1°.50  environ,  dont  les  nom- 
breuses ramilles  se  terminent  par  un  à  trois  élégants  capi- 
tules violet  lilas  clair,  avec  le  disque  d'abord  jaune  et  pas- 
sant ensuite  au  pourpre. 

Aces  divers  Aster,  nous  devrions  joindre  quelques-unes 
des  plus  belles  espèces  de  certains  genres  très  voisins  bota- 
niquement  et  que  plusieurs  auteurs  autorisés  y  réunissent 
du  reste  :  ce  sont  surtout  les  genres  Biotia  et,  en  particulier, 
Galatella  qui  fournissent  à  nos  jardins  quelques  belles  plan- 
trèa  recommandables,  quoique  moins  répandues  que  les 
vrais  Aster.  Leur  utilisation  décorative,  leur  traitement  et 


leur  aspect  général  sont  ceux  des  Aster  proprement  dits. 
Nous  nous  contenterons  de  citer  les  plus  méritants. 

Biotia  corymbosa  D.  C.  vel  Aster  corymbosus  Ait.  —  A 
fleurs  blanches,  étoilées,  très  nombreuses  et  disposées  en  lar- 
ges corymbes  très  ramifiés.  Plante  de  0",50  à 0™ ,60  de  haut. 

Le  B.  latifolia  ne  diffère  de  cette  espèce  que  par  des 
détails  secondaires  au  point  de  vue  décoratif. 

Les  Galatella  se  distinguent  facilement  des  Aster  par 
leurs  (leurs  formées  seulement  de  cinq  languettes  étalées  el 
pointues,  très  nombreuses  et  souvent  réunies  en  corymbes 
compacts.  Les  G.  punctata,  G.  eana,  G.  linifolia,  G.  hys- 
sopifolia,  etc.,  sont  de  jolies  espèces  dignes  d'être  cultivées. 

Les  Boltonia  et  Caltmeris  sont  aussi  des  genres  très  voi- 
sins des  Aster  et  se  traitant  comme  eux,  mais  leur  port  et 
leur  aspect,  autant  que  leurs  caractères  botaniques,  justi- 
fient qu'on  les  maintienne  séparés. 

La  culture  des  Aster  est  si  facile  que  deux  mots  suffisent 
à  cet  égard.  Toutes  les  terres  de  jardin  leur  conviennent  et 
toutes  les  expositions  leur  sont  bonnes,  sauf  l'ombre  obs- 
cure. Cependant,  ils  poussent  d'autant  mieux  que  la  terre 
est  plus  profonde,  fertile,  fraîche,  et  l'endroit  bien  aéré  et 
ensoleillé.  Ils  peuvent  rester  de  longues  années  à  la  même 
place  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  les  transplanter  et  de  les 
•  li\  iser  ;  cette  opération  augmente  cependant  beaucoup  leur 
vigueur  et  leur  beauté  ;  il  est  avantageux  de  la  pratiquer 
tous  les  deux  ou  trois  ans.  Ce  procédé  est  celui  qu'il  con- 
vient d'employer  pour  conserver  bien  franches  les  plus 
belles  espèces  et,  en  général,  quand  on  n'a  besoin  que  d'un 
petit  nombre  de  pieds. 

Le  semis  donne  des  plantes  très  vigoureuses  et  souvent 
fort  belles.  On  le  fait  au  printemps  en  pépinière  comme 
celui  de  la  plupart  des  plantes  vivaces  et  rustiques.  Bien 
traités,  les   pieds  ainsi    obtenus  fleurissent  la  même  année. 

A  l'aide  de  pincements  pratiqués  lorsque  les  tiges  ont  tT^O 
à  0"30,  on  obtient  des  plantes  basses  et  trapues,  qui  se  tien- 
nent bien  sans  tuteur  et  qui  sont  très  convenables  pour  la 
mise  en  pots,  la  garniture  automnale  des  corbeilles,  la  for- 
mation des  bordures,  etc.  Il  suffit,  pour  les  utiliserainsi.de 
les  relever  en  motte  à  l'approche  de  la  floraison  et  de  les 
tenir  à  l'ombre  et  bien  arrosés  pendant  les  quelques  jours 
qui  suivent,  afin  de  faciliter  leur  reprise.  Il  s'en  vend  par- 
fois à  cet  état  sur  les  marchés  aux  Heurs,  ou  même  en  bour- 
riches. 

S.   MOTTET. 


Les  Fruits  de  choix  aux  Halles 

et  à  l'Exposition  de   Chrysanthèmes. 


Les  dernières  pêches  Salway  ont  été  adjugées  à  environ 
3  francs.  Les  poires  de  premier  choix  sont  à  environ  :  Beurré 
Diel,  0  fr.  40  ;  Duchesse  d'Angoulême,  de  0  fr.  40  à  0  fr.  50; 
Doyenné  du  Comice,  Doyenné  d'hiver  et  Beurré  d'Arem- 
berg,  à  1  franc;  Passe-CYassan*",  de  0  fr.  75  à  0  fr.  80.  Les 
pommes  extra,  à  environ  :  pour  les  Calville,  1  fr.  25;  pour 
les  Reinette  de  Canada.,  1  franc  et  pour  les  Api,  0  fr.  20.  Les 
Chasselas  doré,  de  Maurecourt,  Conflans  et  Thomery,  à 
3  fr.  50  et  même  4  à  5  francs  nour  l'extra-beau. 

•-   -- 
Sous  verre  :  le  Muscat  d'Alexandrie,  de 9  à  15  francs, le  Gros 
Colman.  de  5  à  10  francs  et  le  Black  Alicanle,  de  2  fr.  50 
à  3  fr.  50. 
La  botte  d'Asperges,  de  12  à  1S  francs,  selon  les  demandes. 

"-  sic- 

D'Espagne  :  le  raisin  Alicante,  à  130  francs;  la  caisse  de 
25  Mandarines  de  0m,06,  à  3  fr.  50  ;  la  caisse  de  420  oranges, 
de  25  à  30  francs;  les  9  et  12  grenades  extra  grosses, 2 fr. 75. 

Les  fruits  exotiques  sont  sans  changements  de  prix. 

*  * 
Je  ne  puis  laisser  passer  sous  silence  les  prix  qu  ont 
atteint  les  beaux  lots  de  fruits  de  l'Exposition  de  Chrysan- 
thèmes. Quelques  pommes  Calville  ont  fait  3  francs  :  les 
poires  Doyenné  d'hiver,  jusqu'à  2  francs  et  les  autres  1  fr. 
et  1  fr.  :.0';  l'Api  marquée,  environ  0  fr.  40.  Les  lots  de  rai- 
sins cultivés  sous  serre  ont  été  vendus  8,  10  et  15  francs  le 
kilo. 

.T.  M.  BUISSON. 


LE    JARDIN 


ARBORICULTURE  FRUITIERE 


Les  fruits  étrangers.  —  L'ignorance  de  nos  cul- 
tivateurs. —  La  nécessité  de  créer  des  écoles 
d'arboriculture. 

Quelques  journaux  de  province  se  font  les  champions  de 
l'arboriculture  française  en  publiant  des  articles  dans  les 
quels  est  déplorée  la  concurrence  faite  à  nos  fruits  par  les 
cultivateurs  étrangers. 

Les  nobles  sentiments  qui  ont  inspiré  les  auteurs  de  ces 
articles  sont  des  plus  louables  et  trouveront  écho  chez  tous 
ceux  qui  ont  à  cœur  le  développement,  dans  notre  pays,  de 
l'horticulture  en  général  et  plus  particulièrement  de  l'arbo- 
riculture fruitière. 

On  nous  signale  ledanger  venant  surtout  du  Tyrol,  pays 
favorisé,  où  les  arbres,  cultivés  à  haute  tige  ou  àdemi-tige, 
donnent  des  fruits  aussi  beaux  que  ceux  de  nos  arbres  taillés. 
M.  Martinet  a  déjà  longuement  entretenu  les  lecteurs  du 
Jardin  au  sujet  des  produits  de  cette  région  et  nous  a  fait 
suffisamment  entrevoir  les  dangers  qu'ils  créent  pour  notre 
commerce  (1)  pour  que  je  nie  dispense  d'en  reparler. 

«  Attendre,  dit  VAcenir  du  Puy-de-Dôme,  que  cette  con- 
currence soit  bien  établie,  qu'elle  ait  pris  possession  de  nos 
marchés  où  nos  fruits  tiennent  la  meilleure  place,  pour 
prendre  des  mesures,  serait  une  négligence  qui  pourrait 
coûter  cher.  Les  pays  voisins  sont  armés  pour  la  lutte  et 
l'ont  déjà  commencée,  il  faut  faire  comme  eux,  prendre  au 
besoin  leurs  procédés  pour  les  mieux  combattre.  » 

Armés  pour  la  lutte,  nous  le  sommes  ou,  tout  au  moins, 
nous  le  devenons  et  d'une  façon  rassurante  :  les  livres  de 
compte  des  pépiniéristes  sont  là  pour  l'attester.  Les  jeunes 
arbres,  variétés  commerciales  surtout,  partent  de  chez  eux 
par  milliers  et  vont  constituer  de  nouvelles  plantations  qui 
seront  certainement  dirigées  d'une  façon  moderne  par  des 
hommes  ayant  la  connaissance  parfaite  de  la  culture  d'au- 
jourd'hui, ainsi  que  des  exigences  du  consommateur. 

Toute  crainte  de  ce  côté  est  donc  mal  fondée;  mais,  où  le  mal 
réside  encore,  c'est  chez  cette  catégorie  de  cultivateurs  mixtes 
établis  en  grand  nombre  aux  environs  de  Paris  et  des  grands 
centres  et  pour  qui  la  culture  de  l'arbre  et  les  soins  qu'il 
réclame  sont  lettre  morte.  Imbus  de  leur  routine,  ces  arbo- 
riculteurs ont  pour  réponse  aux  observations  qui  leur  sont 
présentées  pour  leur  faire  adopter  les  nouveaux  procédés  : 
«  Ce  n'est  pas  la  peine,  puisque  nous  obtenons  des  fruits 
tout  de  même.  »  Et  la  nature  toute  seule,  sur  laquelle  est 
fondé  leur  espoir,  fait  parfois  qu'ils  ont  raison  !  Taillés  à 
coups  de  serpe,  ou  pas  du  tout,  ce  qui  vaut  mieux  pour  eux, 
leurs  malheureux  arbres  plient  quelquefois  sous  le  poids  de 
la  fructification. 

Mais  aussi  quels  fruits!  Il  en  faut  de  ces  fruits  pour  les 
petites  bourses,  direz-vous.  Certes,  il  en  faut  ;  mais  il  serait 
préférable,  dans  l'intérêt  du  producteur,  que  sa  marchan- 
dise soit  plus  belle,  le  prix  en  serait  élevé  d'autant.  D'un 
autre  côté,  en  supposant  que  les  fruits  de  choix  arrivent  en 
trop  grand  nombre  sur  le  marché,  le  petit  consommateur 
y  trouverait  son  compte,  pouvant  s'en  offrir  à  de  meilleures 
conditions.  De  plus,  les  produits  extra  seront  toujours  re- 
cherchés et  cotés  à  un  prix  relativement  rémunérateur. 

Me  faisant  l'interprète  de  beaucoup,  je  dirai  donc  qu'il 
est  déplorable  que,  de  nos  jours,  cette  scieur.'  soit  encore  igno- 
rée, surtout  par  ceux  qui  en  vivent  et  ont,  par  conséquent, 
le  plus  besoin  d'en  connaître  au  moins  les  notions  les  plus 
nécessaires. 

Cependant,  l'arboriculture  est,  depuis  longtemps,  dans  la 
voie  de  la  vulgarisation  ;  des  cours  sont  partout  institués 
ayant  cette  question  pour  sujet;  il  n'est  pas  une  Société 
d'horticulture,  dont  presque  tous  les  départements  sont 
dotés,  qui  n'ait  son  professeur  d'arboriculture.  A  Paris, 
cette  branche  est  admirablement  traitée  et  développée  en 
plus  de  dix  endroits  par  des  personnes  dont  les  capacités 
en  la  matière  et  les  mérites  sont  incontestables. 

Mais  qu'on  me  permette  une  critique  : 

Toutes  ces  institutions,  où  il  est  parlé  de  la  culture  et  de 
la  taille  des  arbres  fruitiers  d'une  manière  exclusivement 

(1)  Le  Jardin  1898,  n"  223  a  227,  pages  126,  142,  151,  16C  et  171. 


scientifique,  sont-elles  utiles  à  la  culture  spéculative?  Por- 
tent-elles leurs  fruits  dans  l'esprit  de  ces  arboriculteurs  qui, 
je  le  disais  plus  haut,  ignorent  l'art  qui  cependant  les  fait 
vivre?  A  mon  avis,  non!  (  )n  n'y  développe  pas  assez  les 
procédés  simples  et  pratiques  de  culture  commerciale;  on 
y  parle  trop  de  science. 

Loin  de  moi  la  pensée  de  combattre  les  programmes  de 
ces  cours  bien  laits  pour  inculquer  aux  amateurs  et  aux  jar- 
diniers qui  en  sont  les  auditeurs  ordinaires,  le  goût  de  cet 
art  dont  jesuis  moi-même  un  fervent  admirateur!  Je  déplore 
seulement  qu'il  n'existe  pas,  dans  chaque  département, 
une  école  d'arboriculture  dont  le  programme  aurait  pour 
but  exclusif  de  «  développer  la  culture  commerciale,  c'est- 
à-dire  d'enseigner  la  taille  rationnelle,  de  propager  les 
variétés  méritantes,  d'introduire,  d'acclimater  les  variétés 
étrangères;  autrement  dit  de  donner  exemple  au  cultiva- 
teur propriétaire  du  terrain  qui,  méfiant  naturellement,  ne 
s'engage  dans  le  progrès  que  lorsqu'il  a  vu  de  ses  yeux, 
lorsqu'il  a  touché  ». 

Pourquoi  la  Ville  de  Paris,  qui,  si  souvent,  est  entrée  la 
première  dans  la.  voie  du  progrès,  ne  prendrait-elle  pas, 
cette  fois  encore,  l'initiative,  en  créant,  à  côté  de  son  Ecole 
d'arboriculture  d'ornement,  une  autre  École  d'arboriculture 
fruitière"?  Ce  serait,  à  mon  avis,  le  plus  sûr  moyen  de  lutter 
avec  succès  contre  l'invasion  des  fruits  étrangers. 


Puisque  nous  sommes,  en  ce  moment,  sur  le  chapitre 
"  Plantations  commerciales  n,  je  veux  ajouter  quelques  mots 
à  ce  sujet  : 

Parmi  les  variétés  de  poires  admises  sur  le  marché,  il  en 
est  une  qui  a  joui  jusqu'alors  d'une  juste  renommée,  c'est 
la  Pâsse-Crassane.  Le  fruit,  très  caractéristique  par  sa 
forme  arrondie  qui  le  rend  semblable  à  une  pomme,  pos- 
sède, àsa  maturité,  en  janvier  ordinairement,  une  agréable 
saveur  quelque  peu  acidulée.  Je  souligne  le  mot  agréable 
précisément  parce  que  ce  goût  acidulé  n'est  pas  aimé  de 
tout  le  monde.  Cette  particularité  étant,  il  se  pourrait  que 
le  prix  jusqu'alors  très  élevé  qu'atteint  ce  fruit,  baissât 
considérablement  par  suite  de  la  surabondance  que  les  plan- 
tations nouvelles,  presque  exclusivement  faites  en  cette 
variété,  ne  manqueront  pas  de  produire. 

Or,  je  le  répète,  beaucoup  de  consommateurs  préfèrent 
encore  les  fruits  à  saveur  douce  :  Doyenné  d'hiver,  Berga- 
mote Esperen,  Joséphine  de  Malines,  Beurré  d'Aremberg, 
etc.,  qui  paraissent  quelque  peu  délaissés  par  les  planteurs. 

Planteurs,  prenez  garde,  de  faire  four  en  plantant  trop 
de  Passe-Crassane!  C'est  la  conviction  intime  de  ven- 
deurs aux  Halles  et  des  pépiniéristes  eux-mêmes. 

CLAUDE  TRÉBIGNAUD. 


Les  Hortensias  à  fleurs  bleues  pour  tous 

Tout  le  monde  connaît  et  admire  les  Hortensias  à  fleurs 
bleues;  mais,  ce  que  l'on  ne  connaît  pas  bien  encore,  e'esl 
la  manière  de  les  faire  bleuir;  aussi  les  Hortensias  à  (leurs 
bleues  sont-ils  toujours  rares  et  très  recherchés. 

Que  n'a-t  on  pas  cherché  à  employer  comme  mélanges 
pour  obtenir  le  bleuissement  des  fleurs  de  ces  plantes  :  terres 
provenant  d'ardoisières,  ardoise  pilée,  terres  ferrugineuses, 
sulfate  de  fer,  etc.  ;  en  un  mot,  un  tas  de  matériaux  et  d'in- 
grédients que  l'on  n'a  pas  toujours  sous  la  main  et  que  l'on 
ne  peut  pas  toujours  se  procurer  facilement. 

Le  compost  que  je  vais  indiquer  est,  au  contraire,  à  la 
portée  de  tout  le  mondeet  consiste  simplement  dans  l'em- 
ploi de  la  cendre  de  charbon  de  terre. 

Voici,  du  reste,  le  mélangeque  j'emploie  depuis  cinq  ans 
pour  faire  bleuir  les  fleurs  de  mes  Hortensias  :  terre  de 
Bruyère,  un  tiers;  terreau  découche,  un  tiers;  cendres  de 
charbon  de  terre,  un  tiers. 

J'obtiens  toujours  ainsi  îles  Hortensias  du  bleu  le  plus 
pur  que  l'on  puisse  rêver. 

ERNEST  BAR. 


348 


LE  JARDIN 


Les  Orchidées  à  bon  marché 


m 

Pour  continuer  la  collection  dont  nous  avons  parlé  dans 
de  précédents  articles  (1),  nous  ajouterons  les  sis  espèces  et 
variétés  d'Orchidées  suivantes  : 

Cattleya  Trianœ,  Cypripedium  Lawrenceanum,  Dendro- 
bium nubile,  Lœlia  anceps,  Lyçaste  Skinneri  et  Cypripe- 
dium Sedeni. 

- 

C'est  peut-être,  parmi  les  C.  Triante  que  l'on  trouve  les 
plus  belles  fleurs  dans  la  section  des  C  labiata  ;  on  ne  sau- 
rait trop  recommander  cette  superbe  variété  fleurissant  en 
hiver  et  jusqu'au  printemps.  La  forme,  les  dimensions  et 
le  coloris  des  fleurs  varient  à  l'infini  et  les  plus  rares  et  les 
plus  recherchées  sont  celles  qui  sont  les  plus  opposées  de 
coloris,  c'est-à-dire  les  variétés  blanc  pur  et  les  variétés  les 
plus  foncées;  les  dimensions  des  fleurs  entrent  également 
en  ligne  de  compte,  car  certaines  fleurs  sont  relativement 
énormes  comparées  aux  variétés  ordinaires.  Elles  sont  toutes 
originaires  de  la  même  contrée,  la  Nouvelle-Grenade. 

Le  C.  Trianœ  a  quelquefois  un  défaut  assez  difficile  à 
corriger.  cVst  celui  de  donner  deux  pousses  de  suite,  pousses 
qui,  toutes  deux,  sont  pourvues  de  tiges  florales,  mais 
celles-ci  sont  un  peu  moins  belles  que  s'il  n'y  avait  qu'une 
seule  pousse.  Pour  remédier  à  cet  inconvénient,  il  est  néces- 
saire de  donner  un  long  temps  de  repos  à  ces  plantes  après 
leur  floraison  et  de  leur  laisser  faire  leur  végétation  le  plus 
tard  possible.  Puis,  cette  végétation  terminée,  il  faut  les 
tenir  un  peu  plus  secs  que  précédemment  et  un  peu  plus  au 
froid  s'il  est  possible.  Ile  cette  façon,  on  arrive  à  n'avoir, 
qu'une  seule  pousse,  d'autant  plus  vigoureuse  et  donnant 
de  plus  belles  fleurs. 

Le  rempotage  doit  être  fait  lorsque  les  plantes  commen- 
cent à  faire  de  nouvelles  racines;  c'est  aussi  le  moment 
de  sectionner  et  de  diviser  les  variétés  supérieures,  en  axant 
soin  de  les  mouiller  modérément  après  le  rempotage,  jus- 
qu'à ce  que  les  racines  aient   pris  possession  du  compost. 

Le  Cypripedium  Lawrenceanum,  remarquable  espèce 
originaire  de  Bornéo,  demande  une  bonne  serre  tempérée  et 
humide;  il  fleurit  abonda  m  m'eut  et  ses  grandes  fleurs, 
portées  sur  de  longs  pédoncules,  sont  très  remarquables;  le 
sépale  dorsal  est  large  et  bien  étalé,  blanc  avec  des  lignes 
rougeàtres;  le  labelle.  presque  cylindrique,  est  brun  pourpre 
sur  le  dessus  et  jaune  verdâtre  en  dessous.  Les  feuilles  sont, 
elles-mêmes,  très  ornementales  avec  un  fond  vert  foncé 
marbré  de  teintes  blanc  verdâtre.  Si  l'on  veut  conserver  aux 
feuilles  cette  belle  teinte,  ainsi  qu'une  bonne  végétation,  il 
faut  prendre  bien  soin  de  ne  pas  les  laisser  attaquer  par  les 
Yœllow  thrips.  qui  en  sont  très  friands  et  qui  détériorent  les 
plantes  très  promptement.  Des  bassinages  fréquents  el  des 
fumigations  sont  recommandables  pour  détruire  ces  insectes, 
on  les  em  pécher  de  se  développer,  puis  si  cela  ne  suffisait  pas, 
il  faudrait  employer  un  pinceau  passé  dans  l'aisselle  des 
feuilles  avec  de  l'eau  additionnée  d'un  dixième  de  jus  de  tabac. 
Cette  précaution  est  indispensable  dans  la  culture  de  ces 
plantes  qui  sont  affectées  très  facilement  par  ce  genre  d'in- 
secte et  qui  perdent  de  suite  leur  belle  apparence  de  végéta- 
tion. —  La  floraison  a  lieu  pendant  les  mois  d'été. 

* 
*  - , 

Le Dendrobiurh  nobileest  une  Orchidée  qui  donne  satis- 
faction à  tous  ceux,  et  ils  sonl  nombreux,  qui  veulent  bien 
l'accepter  dans  leurs  serres;  aussi  le  I>.  nobile  se  trouve-t- 

il  dans  toutes  les  collections,  quelque  petites  soient-elles. 
Chaque  année,  pendant  les  mois  d'hiver  et  de  printemps. 
on  peut  jouir  de  sa  belle  floraison,  qui  se  produit  sur  les 
bulbes  de  l'année  précédente  dépourvus  de  feuilles  et  par 
bouquets  de  deux  à  trois  fleurs,  tout  le  long  de  la  tige  ou, 
tout  au  moins,  dans  les  deux  tiers  supérieurs.  Les  Heurs 
sont  blanches  avec  les  pointes  des  divisions  roses  :  le  labelle 
est  pourvu  d'une  grosse  macule  purpurine  à  la  gorge. 

(1)  Le  Jardin,  1898,  n"  277,  et  280;  pages  264,  et  312. 


On  peut  avoir  des  D.  nobile  an  fleurs  depuis  janvier  jus- 
qu'en juin,  en  avant  soin  de  tenir  ces  plantes  au  repos  et 
de  ne  les  mettre  en  végétation  qu'au  fur  et  à  mesure  des 
besoins.  Les  plantes  au  repos  doivent  être  tenues  dans  une 
seiie  tempérée  froide  et  abritées  des  rayons  du  soleil;  pen- 
dant ce  temps,  elles  doivent  recevoir  très  peu  d'eau,  simple- 
ment assez  pour  empêcher  les  bulbes  de  se  rider. 

Le  D.  nobile  a  déjà  donné  naissance  à  de  nombreux 
hybrides  qui  sont  tous  très  beaux  et  très  appréciés  des  ama- 
teurs. 11  est  originaire  de  l'Inde  et  de  la  Chine. 


Pendant  le  mois  de  novembre,  les  serres  à  Orchidées 
doivent  être  maintenues  humides  dans  les  sentiers,  en 
raison  de  la  sécheresse  que  donnent  les  tuyaux  selon  que 
l'on  est  obligé  de  chauffer  plus  ou  moins  fort  d'après  la 
rigueur  de  la  saison;  mais  les  plantes,  elles,  doivent  être 
tenues  le  plus  sec  possible,  afin  de  ne  pas  en  activer  la  végé- 
tation qui,  pour  la  majorité,  doit  être  terminée.  J'entends 
toujours  par  repos  plutôt  uu  abaissement  de  température 
qu'une  trop  grande  sécheresse  aux  racines,  car  cette  dernière 
provoquerait  un  épuisement  de  la  plante  et  serait  très  préju- 
diciable à  la  floraison  suivante  et  à  la  végétation  future. 

A  partir  de  novembre,  aucun  ombrage  ne  doit  être 
donné  aux  serres  à  Orchidées;  l'excès  de  température  que 
peut  donner  le  soleil  doit  être  combattu  à  l'aide  des  ventila- 
teurs,  que  l'on  ou\  re  aussitôt  que  la  température  s'élèveau- 
dessus  de  la  moyenne  que  l'on  désire  conserver  dans  la  serre. 
*  * 

Parmi  les  floraisons  d'automne  et  notamment  de  novem- 
bre, on  peut  citer  les  : 

Cattleya  labiata,  C.  maxima.  Odontoglossum  grande, 
O.  Insleayi,  O.  Krameri,  quelques  Cœlogyne,  tous  les 
Cypripedium  insigne  et  C.  '  hantini,  les  formes  de  Cypri- 
pedium jaunes  unieolores  dont  :  C.  Sanderianum,  Epi- 
dendrum  arachnoglossum,  Oncidium  caricosum,  O.  cris- 
pum.  O.  ornithorhynchum  et  sa  belle  et  rare  variété 
O.  o.  album,  Zygopetalum  Gauthieri,  '/. .  intermedium, 
/. .  Mackayi,  quelques  Vanda  suavis,  V.  insignis,  Lycaste 
Schilleriana,  Dendrobium  forniosum  giganteum,  Lœlia 
elegans,  Cymbidium  giganteum,  C.  eburneùm,  C,  grandi- 
llorum  ou  C.  Hookerianum,  Dendrobium  album,  D.  chry- 
santliitm.  Le  charmant  et  rare  Galeandra  Deeoniana  finit 
sa  floraison. 

CH.  MAROX. 


Culture  et  emploi  du  Tigridia 

Le  Tigridia  esl  connu  et  cultivé  sous  les  noms  vulgaires 
d'Œil  de  paon,  de  Fleur  du  tigre,  etc.  Il  eût  été  plus  piste  de 
lui  donner  le  nom  botanique  A'Hernandesia,  attendu  que 
c'est  au  voyageur  Hernandez.  que  nous  .levons  la  connais- 
sance du  Tigridia  ;  il  en  a  donné'  la  figure,  sous  le  nom  de 
Flos  tigridis,  dans  son  ouvrage  sur  le  Mexique,  de  1593  à 
lliiil).  Joseph  dejussieu,  près  d'un  siècle  et  demi  plus  tard. 
envoya  à  Paris  le  Tigridiapaooniaen  échantillon  d'herbier. 
Ce  lut  en  1785  seulement,  que  Dombey  nous  en  expédia  des 
graines,  qui  ont  parfaitemenl  réussi  en  France,  où  elles  ont 
donné  naissance  à  plusieurs  variétés. 

Les  botanistes  ont  successivement  fait  passer  le  Tigridia 
dans  plusieurs  genres,  parmi  lesquels  ses  caractères  botani- 
ques paraissent  lui  assigner  une  place.  Il  appartient  à  la 
belle  et  nombreuse  famille  des  Liliaeées.  Il  est  très  recher- 
chédes  amateurs  et  passablement  répandu  dans  nos  jardins 
depuis  la  lin  du  siècle  dernier.  Le  bulbe  a  quelque  analogie 
avec  celui  des  Glaïeuls;  il  est  composé  de  tuniques  écail- 
leusos  assez  pressées  les  unes  contre  les  autres.  Les  feuilles 
sont  ensiformes  et  striées  de  sixàsepf  plis,  qui  représentent 
une  sorte  d'évantail.  Du  centre  île  ces  feuilles,  s'élève  une 
hampe,  haute  de  0"':(ô  à  il"  lu.  garnie  de  feuilles  et  couron- 
née par  une  spathe  verte,  quis'ouvre  vers  les  huit  heures 
du  matin  en  août  et  livre  passage  à  une,  deux  ou  trois 
grandes  fleurs  d'un  superbe  écarlate,  qu'on  voit  successive- 
ment s'épanouira  huit  jours  d'intervalle,  étaler  toute  leur 
pompe  ci  se  flét  rir  avant  les  cinq  heures  de  l'après-midi.  . 


LE    JARDIN 


349 


(  ette  fleur  se  compose  desix  pétales  inégaux  (f une  ravis- 
sante beauté.  Les  trois  extérieurs,  empourprés,  très  grands 
el  ovales,  formeiit,  par  leur  réunion,  une  espèce  de  coupe 

•  > 1 1  de  tasse  d'un  jaune  d'or,  uchetée  sur  les  bords,  sur  les 

parois  et  te  fond,  de  taches  ou  macules  à  peu  près  rondes, 
brunes  ou  d'un  rouge  sang,  semées  sans  ordre,  à  l'instar  de 
la  robe  d'un  léopard  ou  de  la  queue  somptueuse  du  paon. 
Les  trois  pétales  inférieurs  sonl  plissés,  petits  el  colorés  de 
même  que  la  base  des  trois  autres.  Le  rentre  est  occupé  par 
trois  étamines  adhérentes  parleurs  fi  Ici  s  à  la  lame  verte, 
parsemée  de  points  noirs.  Le  tube  cylindrique  est  traversé 
par  le  style,  que  couronnent  trois  stigmates  bifides,  de 
couleur  carmin.  Aucune  fleur,  puis-je  dire,  n'approche, 
pour  1  élégance  et  la  richesse,  des  Tigridia.  Cependant  ces 
plantes  sent  peu  cultivées,  ou  du  moins,  ne  le  sont  pas 
comme  elles  devraient  l'être,  ce  qui  tient  sans  doute  à  ce 
qu'on  les  croit  moins  rustiques  qu'elles  ne  le  sont  en  réalité. 
.  Leurs  Heurs  ne  sont  point  de  longue  durée,  il  est  vrai  : 
mais,  chaque  jour,  des  nouvelles  viennent  remplacer  celles 
de  la  veille;  si  l'on  a  soin  do  cultiver  ces  plantes  en  touffes, 
par  groupes,  leur  bulbes  assez  rapprochés  les.unsdes  autres, 
on  peut  obtenir  une  floraison  continue  et  très  remarquable. 
de  juillet  en  septembre.  On  peut  aussi  les  cultiver  en  pots. 

Les  Tigridia  sont  plus  rustiques  que  les  Glaïeuls, car, 
plantés  en  terrain  très  sain,  ils  peuvent  passer  l'hiver 
dehors,   dans  les  départements  du  Centre  et  de  l'Ouest. 

Cependant,  dans  la  plupart  des  cas,  notamment  sous  le 
climat  de  Paris  et  dans  les  départements  plus  septen- 
trionaux, il  sera  prudent  de  les  couvrir  durant  les  grands 
froids,  au  moyen  de  feuilles  mortes  ou  d  une  petite  couche 
de  litière.  Mais  la  méthode  la  plus  sure  encore  et  la  plus 
simple,  est  d'arracher  les  bulbes  à  l'approche  des  pre- 
mières gelées,  et,  après  avoir  coupé  les  feuilles  mortes  un 
peu  au-dessus  du  collet,  de  les  faire  ressuyer  eu  les  étendant 
dans  une  pièce  saine  et  très  aérée;  après  quoi,  on  les  pla- 
ce sur  des  tablettes  en  un  lieu  sain,  abrité  et  obscur,  tel  qu'un 
cellier,  une  cave,  ou  bien  (ce  qui  vaut  mieux  encore)  on  les 
stratifié  dans  du  sable  sec.  où  ils  demeurent  jusqu'à  l'épo- 
que de  leur  replantation  (février-fin  avril). 

Les  Tigridia  demandent  le  grand  air  et  surtout  le  plein 
soleil  pour  épanouir  leurs  magnifiques  fleurs;  cependant, 
ils  réussissent  aux  expositions  demi-ombragées.  Comme 
mélange  de  terre  qu'ils  préfèrent,  il  convient  tout  simple- 
ment, de  les  confier  à  la  pleine  terre  du  jardin.  La  réussite 
est  d'autant  plus  certaine,  que  la  couche  de  terre  labou- 
rable est  plus  profonde,  composée  ()e  terre  franche,  doue, 
un  peu  calcaire  ou  marneuse.  On  profite  du  beau  temps 
pour  donner  des  labours  successifs,  dent  le  sol  a  besoin,  afin 
d'être  convenablement  préparé  pour  recevoir  les  bulbes  ou 
caïeu.x.  que  l'on  plante  en  mars  ou  avril  au  plus  tard,  dans 
des  rayons  profonds  de  O'"10  à0"12,  faits  dans  une  planche 
à  ce  destinée  ou  sur  le  devantdes  plates-bandes,  des  corbeilles 
ou  massifs  d'un  parterre.  Les  Tigridia  produisent  ainsi,  en 
été,  un  effet  des  plus  éclatants,  lorsqu'ils  marient  les  brillan- 
tes couleursde  leurs  corolles,  aux  teintes  plus  ou  moins  car- 
nées des  Verveines,  aux  reflets  vifs  des  fleurs  de  Fuchsias, 
à  l'azur  des  Sauges,  au  violet  velouté  des  Pétunias,  au  blanc 
virginal  de  la  Matricaire-Mandiane. 

Le  fumier  non  consommé,  que  l'on  sait  être  contraire  à  la 
plupart  des  plantes  bulbeuses,  est  également  pernicieux 
pour  les  Tigridia.  Si  la  terre  était  par  trop  forte,  on  l'amen- 
de par  des  sables  lins  ou  de  vieilles  terres  de  dépotage,  au 
moyen  desquels  on  diminue  la  compacité  du  sol  tout  en  cor- 
rigeant sa  trop  grande  humidité,  seule  cause  d'insuccès,  qui 
peut  se  présenter  dans  cette  culture. 

Il  ne  faut  pas  séparer  les  caïeux  du  bulbe  principal  avant 
l'époque  de  la  plantation,  ils  sont  traités  comme  les  bulbes 
adultes,  avec  cette  différence  qu'on  les  plante  en  pépinière, 
plus  rapprochés  et  moins  profondément  enterrés;  jusqu'à 
ce  qu'ils  soient  de  force  à  fleurir. 

<  lu  emploie,  également ,  comme  mode  de  multiplication 
des  Tigridia,  le  semis,  que  l'on  lait  en  mars  avril,  sur 
couche,  ou  en  pots,  en  terre  de  bruyère:  le  repiquage  des 
plantes  se  fait  de  même  sur  couche,  jusqu'au  moment  ou 
ils  sont  de  force  à  être  mis  en  place.  Très  souvent,  quel 
ques plantes  fleurissent  la  première  année.  A  l'automne,  les 
jeunes  bulbes  sont  traités  comme  les  adultes;  presque  tous 


fleurissent  la  seconde  année.  Lé  semis  peul  aussi  se  taire  à 
l'air  libre,  à  mi-ombre  cl  en  terre  de  bruyère  ;  il  esl  préfé- 
rable, dans  ce  cas,  de  semer  très  clair,  afin  de  ne  pas  être 
obligé  d.'  repiquer  les   plantes  en   pépinière;   puisque   les 

Les  bulbes,  obtenus  dans  es  conditions,  ne  doivent  pa 
être  arrachés  ;i    l'automne,   ils  doivent,    être   garantis  des 

tes  gelées,  par  une  assez  forte  couche  de  litière  .m  de  pré- 
férence de  feuilles  sèches;  au  printemps,  tous  les  bulbes 
sont  arrachés  et  plantés  en  bonne  terre  franche  mélangée 
de  terreau.  La  floraison  de  la  majeure  partie  de  ces  bulbes 
di    semis  a  lieu  dès  la  deuxième  ani 

Vous  dirons,  pour  terminer,  qu'outre  le  Tigridia  paoonia 

ss  superbes  variétés,  qui  ont  fait  le  sujetdecel  article, 

nu  possède  quelques  autres  espèces  dent  le  Tigridia  conchi- 

llora,  espèce  moins  recherchée,  sa  floraison  et  sa  rusticité 

laissant  beaucoup  à  désirer. 

HENRI  THEULIER  fils. 


CULTURE   POTAGERE 


Buttage  et  blanchiment  des  Cardons 

Le  Cardon  est,  par  sa  nature  et  par  son  mode  de  végéta 
lion  qui  ressemblent  beaucoup  à  ceux  de  l'Artichaut,  une 
plante  d'automne  et  il  est  assez  difficile,  quoi  qu'on  fasse. 
par  les  moyens  naturels,  de  l'obtenir  plus  tôt.  Je  ne  sais 
même  pas  s'il  y  aurait  quelque  avantage  à  activer  sa 
cr  lissance  afin  qu'il  soit  dans  les  conditions  requises  pour 
pouvoir  être  livré  à  la  consommation  dès  la  fin  de  l'été. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  a  ceci  de  commun  avec  beaucoup 
d'autres  légumes  :  les  feuilles,  mais  plus  spécialement  la 
lui-  ■  de  celles-ci,  les  pétioles,  les  côtes  principales,  doivent 
être  blanchis  avant  de  pouvoir  être  mangés,  sans  quoi  ces 
diverses  parties  ont  une  saveur  acre  qui  n'est  pas  agréable. 
Aussi,  est-il  d'usage  de  faire  blanchir  les  Cardons  avant 
qu'ils  soient  livrés  à  la  vente. 

Le  blanchiment,  à  moins  de  cas  particuliers,  doit  être 
retardé  le  plus  qu'on  peut,  si  les  gelées  du  mois  de  novembre 
ne  sont  pas  trop  rigoureuses.  <  Irdinairement,  c'est  dans  ce 
mois  que  cette  plaide  est  préparée  pou r  être  étiolée. 

Tout  d'abord,  il  faut  se  rappeler  que  les  feuilles  de  cer- 
taines variétés  sont  extrêmement  épineuses  et  que  ces  épines 
produisent  des  piqûres  douloureuses.  Par  contre,  à  côté  de 
ces  variétés,  il  en  est  d'autres  qui  sont  inermes  et  faciles  à 
approcher. 

La  première  chose  à  faire  esl  de  relever  les  feuilles,  celles 
de  l'extérieur  étroitement  appliquées  sur  celles  du  centre, 
puis  maintenues  ainsi  dans  cette  position  au  moyen  de 
liens  de  paille.  Les  Cardons  peuvent  rester  ainsi  pendant 
quelques  jours.  La  décoloration  des  feuilles  ne  pouvant 
s  obtenir  que  par  la  privation  de  lumière,  plusieurs  moyens 
sont  à  notre  disposition  pour  cela. 

Les  Cardons  peuvent  être  blanchis  sur  place,  soit  dans  une 
cave  obscure,  soit  dans  un  cellier  facile  à  priver  de  lumière. 
Les  Cardons  sont  alors  levés  en  motte  puis  portés  dans  un 
de  ces  locaux,  —  les  feuilles  relevées  et  maintenues  ainsi 
au  moyen  de  liens,  comme  il  a  été  dit,  —  et  rangés  les  uns 
à  coté  des  autres. 

Au  cas  contraire,  les  Cardons  doivent  être  blanchis  dans 
le  jardin  même.  Pour  cela,  axant  de  chercher  à  priver  les 
feuilles  de  lumière,  il  faut,  tout  d'abord,  butter  la  base  des 
pieds  sur  une  hauteur  de  Dm. 25  à  Om.30,  la  terre  étant 
prise  tout  autour  des  Cardons.  Cela  fait,  toute  la  partie  des 
plants  non  abritée  est  enveloppée  d'une  bonne  épaisseur 
(Dm.05:  de  paille  de  seigle  pas  trop  brisée,  maintenue  éga- 

nenl  à  l'aide  de  liens. 

Ainsi   abrités,   les  Cardons   demandent    trois    semaines 
pour   être   dans    les  condition,    voulues    de    blancheur,   et 
■nteni  davantage.  Il    est    même  bon  de  s'assurer  quel 
lois  que  les  feuilles  ne  pourrissent  pas.  Le  même  laps  de 
:   nips  est   nécessaire  dans  une  cave  ou  un  cellier  obscur. 

Je   n'ai  pas  besoin  de  dire  que  les  Cardons  doivent  être 

prêtés  axant  d'être  portés  à  ta  cuisine;  cette  préparation 

nsistedans  la  suppression  du  parenchj  me  plus  ou  moins 
décomposé,  les  côtes  devanl   être   biej ttes  à  la  hase. 


350 


LE    JARDIN 


Pendant  l'arrachage  des  Cardons,  je  recommande  dé  ne 
pas  mutiler  le  rhizome  qui  est  une  partie  excellente  à 
manger,  je  tiens  .:i  le  faire  observer,  car,  bien  souvent,  ce 
rhizome  est  sacrifié. 

Buttage  des  Pissenlits 

Le  mois  de  novembre  est  encore  l'époque  à  laquelle  on 
butte  cette  salade  des  plus  précieuses  pour  le  printemps. 
Le  Pissenlit  amélioré  et  quelques  autres  variétés  rendeut. 
en  effet,  de  grands  services  pendant  les  mois  de  mars  et 
d  ;i\  vil.  Il  est  d'usage, îtrairement  à  ce  que  l'on  a  l'habi- 
tude d'observer  pour  les  Pissenlits  récoltés  dans  les  prairies. 
de  faire  blanchir  les  feuilles  de  ceux  récoltés  dans  les 
jardins.  Le  blanchiment  des  Pissenlits  s'obtient  de  diffé- 
rentes  manières. 

Si  cette  plante  a  été  cultivée  en  lignes,  suffisamment 
espacées,  le  buttage  se  pratique  au  moyen  de  terre  prélevée 
de  chaque  côté  des  lignes.  Pendant  l'hiver,  les  Pissenlits 
ainsi  recouverts  de  terre  poussent  des  feuilles  blanches  qui 
n'apparaissent  vraiment  au-dessous  des  buttes  qu'aux  mois 
de  mars  et  d'avril.  Lorsque  les  feuilles  sont  jugées  assez 
grandes,  la  terre  est  enlevée,  puis  les  Pissenlits  sont  arra- 
chés au  moyen  d'une  bêche. 

Les  feuilles  peuvent  encore  s'obtenir  blanches  de  deux 
manières  différentes: 

Les  Pissenlits,  repiqués  ou  semés  directement  en  place 
dans  un  carré,  sont  recouverts  de  terreau  très  fin  provenant 
de  fonds  de  couches  et  cela  sur  une  épaisseur  de  Dm. 10  ou 
Dm.  15.  Ce  procédé  donne  des  Pissenlits  dont  les  feuilles  sont 
très  engageantes  comme  aspect.  Pour  la  récolte,  il  n'y  a 
qu'à  déplacer  le  terreau,  puis  à  arracher  les  Pissenlits. 

Inutile  d'ajouter  que  les  Pissenlits  qu'on  désirerait  eon- 
serveT  plusieurs  années  au  même  endroit  ne  seraient  pas 
arrachés. 

Enfin,  au  lien  d'être  recouverts  de  terreau,  ils  peuvent 
l'être  de  feuilles  mortes. 

Je  rappelle  aussi  que  les  Pissenlits  supportant  très  bien 
1  étiolage  exécuté  en  caves,  comme  s'il  s'agissait  d'obtenir 
de  la  Barbe  de  capucin  avec  des  pieds  de  Chicorée  sauvage. 

La  salade  obtenue  ainsi  est  très  belle  et  de  toute  première 
qualité. 

.1.   POISSAT. 


Les  Plantes  de  Serre 


Les  incessants  progrès  de  l'horticulture  dans  la  sélection 
■  ■!  1  hybridation,  ainsi  que  dans  les  perfectionnements  cul- 
turaux.  mit  eu  peur  résultat  de  doter  nos  jardins  de  plein 
air  d  une  foule  de  végétaux,  dont  la  beauté  n'a  quelquefois 
rien  à  envier  aux  plantes  de  serre  en  général,  et,  conséquence 
naturelle,  les  amateurs,  toujours  plus  nombreux,  aban- 
donnent peuà  peu  la  culture  sous  abris  vitrés,  peur  chercher, 
au  parterre,  des  Heurs  parfois  aussi  belles  et  moins  coûteuses 
d'entretien   que  les  végétaux  frileux  des   pays  chauds. 

D'autre  part,  la  littérature  horticole  a  suivi  et  encou- 
ragé ce  même  mouvement, et,  dans  la  plupart  des  publications 
actuelles,  en  trouve  peu  d'écrits  et  d'auteurs  s'oecupant  de  la 
floriculture  des  serres,  peu,  surtout,  cherchant  à  éveiller  le 
goût  des  amateursde  belles  plantes. 

Sun-  vouloir  médire  des  herbes  à  lupins-  de  nos  jardins. 

—  car  nous  estimons  la    valeur  des  plantes  à  leur  beauté, 

—  qu'il  nous  soit  cependant  permis  dédire  que  les  plantes 
de  serre  ii"  méritent  pas  cet  oubli  progressif  dans  lequel 
elles  disparaissent  aujourd'hui. 

Une  serre,  quelle  qu'elle  soit,  est  certainement  un  lieu 
bien  agréable, dans  lequel  les  saisons  n'existent  plus,  et  où 
il  y  a  des  fleura  et  des  feuilles  en  plein  hiver,  alors  qu'au 
dehors  il  neige  et  gèle,  où  l'on  peut  suivre,  chaque  jour,  les 
Meures  des  plante-  que  l'en  cultive,  où  Ion  peut  enfin 
jouir  de  leur  beauté  à  l'abri  du  soleil  trop  ardent,  des  vents 
et  de  la  pluie  ! 

A  l'amateur  île  fortune  modeste,  nous  conseillons  d'avoir 
une  serre  froide,  qui  abritera  sous  son  vitrage  'les  plantes 
peut-être  moins   riches  de  coloris  et  de  végétation,  mais 


tout  aussi  variées  comme  formes  et  comme  fleurs,  que  les 
végétaux  des  serres  chaudes. 

Un  choix  raisonné  de  genres  procure  une  suite  ininter- 
rompue de  floraisons  brillantes. 

N'est -ce  pas  dans  la  serre  froide  que,  dès  janvier  et 
février,  s'épanouissent  les  plantes  bulbeuses  qui  ne  fleuris- 
sent à  l'air  libre  'qu'en  avril  et  mai.  la  série  nombreuse 
des  Tulipes,  Jacinthes.  Crocus,  Scilles,  etc.'.1  N'est-ce  pas 
encore  en  même  temps  que  les  Camellia,  les  Primevères 
de  Chine,  les  Cyclamens,  les  Epacris,  certains  Erica.  les 
Im<nif,)p/ti/(/uin,  et  toute  la  catégorie  innombrable  des 
plantes  de  la  Nouvelle-Hollande,  prodiguent  leur  florai- 
son remarquable  et  variée. 

Puis  viennent  les  Azalées  de  l'Inde,  les  Calcéolaires,  les 
Cinéraires,  les  Pelargoniums.  qui  n'ont  rien  à  envier  aux 
plus  brillantes  fleurs  de  nos  parterres. 

Mais  il  existe  aussi  des  plantes  intéressantes  parleur 
feuillage  ou  par  leur  port  qui  méritent  d'être  les  hôtes  per- 
manents des  serres  froides  :  des  Fougères  majestueuses  ou 
gracieuses,  des  Palmiers  et  des  Dracoaaas  variés  dans  leur 
feuillage  et  leur  port,  des  plantes  grasses  diverses  et  des 
Cactées  qui  trouvent  là  une  température  favorable,  sont 
d'admirables  motifs  de  décoration  que  l'on  peut  choisir 
grands  ou  petits,  selon  les  espèces,  pour  les  adapter  à  l'im- 
porta nce  de  la  serre. 

A  partir  des  mois  de  mai  et  juin,  cette  même  serre  froide, 
vide  de  ces  végétaux  que  l'on  a  transportés  à  l'air  libre  pour 
y  passer  la  belle  saison,  se  trouve  naturellement  transformée 
en  serre  chaude  pour  peu  que  l'on  ait  soin  d'y  emmagasiner 
la  chaleur  solaire  et  d'avoir  préparé  sur  couche  ou  en  serre 
d'autres  plantes  pour  la  garnir  pendant  l'été  et  jusqu'en 
octobre.  Les  Caladium  du  Brésil  aux  feuilles  admirables, 
les  Coleus  si  variés  et  les  Bégonia  Rex  parmi  les  plantes 
à  feuillage,  les  Bégonias  tuberculeux  doubles,  les  Gloxi- 
nias,  les  nombreuses  plantes  de  la  famille  des  Gesnériacées 
et  tant  d'autres,  ne  suffisent-ils  pas  à  garnir  richement  la 
serre  froide  qui,  sans  ces  plantes,  serait  vide  durant  toute 
la  belle  saison. 

Lu  octobre,  ces  mêmes  plantes  se  reposent  puis  cèdent  la 
place  aux  mêmes  végétaux  qu'elles  avaient  remplacés  en 
juin  et  qui  reviennent  dans  la  serre  avec  une  nouvelle 
v  igueur  et  l'espérance  d'une  floraison  nouvelle. 

La  serre  tempérée  n'abrite  pas  les  bijoux  qui  brillent 
dans  la  serre  chaude,  mais  les  végétaux  qu'elle  conserve  en 
permanence  diffèrent  déjà  de  ceux  de  la  serre  froide  et  for- 
ment un  monde  intéressant  de  plantes  où  les  espèces  à  feuil- 
lage dominent  sur  celles  à  fleurs  :  les  Palmiers,  les  Fou- 
gères et  les  Sélaginelles  en  général,  les  Cycas,  les  Zamia, 
les  Pandanus,  certains  Philodendron,  parmi  les  plantes  de 
grandes  dimensions,  forment  une  forêt  de  verdure,  où  l'élé- 
gance, l'ampleur  et  la  diversité  des  formes  offrent  un  agréable 
contraste. 

Mais  c'est  surtout  la  serre  chaude  qui  captive  l'intérêt  et 
porte  à  l'enthousiasme;  tentes  les  plantes  qu'elle  renferme 
ont  d'incroyables  beautés  dans  les  coloris  de  leurs  feuilles 
ou  de  leurs' fleurs,  et  l'on  sent  bien  qu'une  sève  généreuse 
et  riche  doit  circuler  sous  ces  corolles  et  ces  limbes! 

C'est  Là  que  les  Anthurium,  les  Alocasia,  les  Nepenthes 
les  <'roton.  les  Broméliacées  et  les  Dracœna  colorés,  parmi 
les  plantes  à  feuillage,  forment,  dans  chacun  de  ces  genres, 
une  série  variée  et  splendide  ;  certains  Anthurium  et  des 
Broméliacées  rivalisent  de  beauté  florale  avec  les  (  hvhidées, 
—  que  l'étrangeté  des  formes,  la  richesse  et  la  variété  des  colo- 
ris ont  fait  jes  reines  du  jour.  —  pour  fournir  à  la  serre 
chaude  îles  fleurs  incomparables. 

Les  Anœctoehilus,  les  Bertolonia  et  les  Sonerila  ne  sont- 
ils  pas  des  merveilles  végétales? 

N'est-ce  pas  d'ailleurs  parmi  ces  végétaux  tropicaux  que 
se  rencontrent  les  espèces  les  plus  délicates  et  les  plus 
luxueusement  douées  au  point  de  vue  ornemental  et  curieux'.' 
Mais  ce  rapide  coup  d'oeil  jeté  dans  les  serres  ne  peut 
exprimer  to«s  les  plaisirs  de  l'amateur,  qui  n'a  qu'une 
porte  à  ouvrir  pour  se  croire  transporté  au  milieu  d'un 
pav  sage  exotique. 

JULES   lil'DOLPII. 


LE    JARDIN 


351 


Greffage  en  fente  de  la  Vigne 

La  greffe  en  fente  de  la  Vigne  se  fait  sur  fable  et  sur 
place,  indifféremment. 

Il  y  a  trois  sortes  de  greffes  en  fente  : 

1"  La  greffe  en  fente  pleine. 

2°  La  greffe  en  fente  à  èpaulemeni . 

3"  La  greffe  en  fente  à  onglet. 

Greffe  en  fente  pleine.  —  Dans 
ce  procédé,  le  sujet  est  fendu  à  l'aide  du 
greffoir  à  une  profondeur  égale  à  0IU,02 
ou  0™;03  et  bien  en  son  milieu. 

Le  greffon  est  taillé  en  coin  immé- 
diatement au-dessous  de  l'œil  (fig.  1  loi 
et  introduit  dans  la  fente  du  sujet. 

Sujet.  —  Pour  fendre  le  sujet,  il  faut 
avoir  bien  soin  de  faire  glisser  la  lame 
de  son  greffoir  du  talon  à  la  pointe,  afin 
que  le  bois  soit  bien  coupé  et  non  écar 
télé,  comme  cela  se  fait  pour  les  arbres 
fruitiers,  et  de  façon  à  ce  que  la  moelle 
ne  soit  pas  meurtrie. 

Greffon.  —  Le  coin  dvi  greffon  doit 
être  bien  régulier  et  de  même  grosseur 
des  deux  côtés;  les  deux  coupes  doivent 
être  très  planes,  le  coin  très  mince. 

Dans  la  greffe  en 
fente,  comme  dans  la 
greffe  anglaise,  le  sujet 
et  le  greffon  doivent 
avoir  exactement  la 
mêmegrosseur,  de  façon 
à  ce  que  la  soudure  se 
fasse  des  deux  côtés  à  la 
fois. 

Si  l'on  n'a  pas  de 
greffon  s'adaptant exac- 
tement ;i  SOU  sujet,  on 
choisit  alors  un  greffon 
plutôt    petit  que    trop 


m 


t 


Fig.  145. 

Greffon  de  la 

greffe  en  fente 

pleine. 


n"os  et  on  veille  à  ce 


que  les  écorces  coïnci- 
dent bien  exactement 
d'un  côté  seulement. 
Une  inclinaison 'légère  du  greffon  surfe 
côté  du  sujet  donne  quelquefois  de  très  bons 
résultats.  Il  faut  avoir 
bien  soin,  en  plaçant 
le  greffon,  de  conserver 
aux  yeux  leurs  positions 
respectives. 

La  greffe  en  fente 
pleine  est  une  très  bonne 
greffe.  Sur  table,  elle 
ne  vaut,  pas  la  greffe 
anglaise,  car  elle  est 
moins  solideet  plus  dis- 
gracieuse à  l'œil  ;  mais, 
sur  place,  elle  donne  des 
résultats  excellents. 

Elle  a,  sur  la  greffe  anglaise,  un 
avantage,  c'est.d'être  très  facile  à  exè- 
cuter  et  de  pouvoir  être  faite  à  peu  près 
par  tout  le  monde;  il  suffit  de  quelques 
jours  pour  former  un  greffeur  à  la  prati 
que  de  cette  greffe. 

Greffe  à  épaulement.  —  La  greffe 
à  épaulement  est,  d'une  exécution  diffi- 
cile et   lente   à   la   main  ;   elle   se  fait 
généralement  à  la  machine. 
Fig  111.  Le  sujet  est  taillé  de  la  même  façon 

Greffon  que  pour  la  greffe  en  fente  pleine;  mais 

delà  greffe  le  greffon,  au  lieu  d'être  taillé  en  coin. 

à  onglet.  comme  dans  lu  greffe  en    fente  pleine, 

porte,  de  chaque  côté,  un  épaulement 
avec  une  languette  au  milieu(fig.  146). 


Fig.  146. 

Greffon 
de   la  greffe 
à  épaulement. 


L'introduction  île  la  languette  dans  la  fente  du  sujet  doi 
se  laireavec  beaucoup  de  précautions.  Pour  cela,  on  main- 
tient la  pointe  de  son  greffoir  au  bas  de  la  fente  du  sujet  et 
mi  ne  la  retire  que  lorsque  le  greffon  est  en  partie  in 
iluit.  On  presse  ensuite  assez  fortement  lesujet  et  legreffon 
l'un  sur  l'autre,  de  façon  à  ce  que  1  introduction  soit  bien 
empiète  et  que  les  coupes  coïncident  bien  dans  toutes  leurs 
parties. 

La  greffe  en  fente  à  épaulement  est  moins  disgracieuse 
à  l  i'il  que  la  greffe  en  fente  pleine,  mais  elle  est  aussi  de 
qualité  bien  inférieure;  ellenese  soude  jamais  bien  à  l'épau- 
lenient. 

C'est  la  greffe  des  constructeurs  de  machines  à  greffer,  ce 
n  est  pas  celle  des  planteurs  de  Vignes. 

Greffe   à  onglet.  —    La  greffe  à  onglel  diffère  de  la 
le  à  épaulement  en  ce  que  l'onglet,  au  lieu  d'être  placé 
transversalement  par  rapport  au  bois,  est  incliné  de  dedans 
en  dehors  (fig.  147). 

Cette  greffe,  faite  à  la  main,  est  d'une  exécution  encore 
plus  difficile  et  plus  lente  que  la  greffe  en  fente  à  épaule- 
ment. A  la  machine,  elle  se  fait  assez  bien. 

Ses  défauts  sont  les  mêmes -que  ceux  de  la  greffe  à  épau 
lement. 

F.  CI1AMBAUD. 


Congrès  des  Chrysanthémistes 

et  Exposition  de   Troyes 


I  est  ii  la  Société  horticole  vigneronne  et  forestière  de 
l'Aube,  si  habilement  dirigée  par  M.  de  La  Boulaye,  son 
président,  qu'a  échu,  en  1SS98,  l'honneur  de  recevoir  le  Con- 
grès de  la  Société  française  des  Chrysanthémistes. 

Quelques  centaines  de  congressistes,  venus  de  tous  les 
l'oinlsile  la  France  et  même  de  l'étranger,  se  trouvaient 
donc  réunis  le  5  courant  dans  la  vieille  cité  troyenne  pour 
discourir  sur  leur  fleur  favorite. 

l'ondée  en  1895,  à  la  suite  de  l'Exposition  remarquable. 
organisée  à  Lyon  par  la  vieille  Société'  d'horticulture  du 
Rhône,  la  Société  française  des  Chrysanthémistes  tint,  en 
LS%,  son  premier  Congrès  à  Bourges  et  y  obtint  un  écla- 
tant succès. 

Le  deuxième  Congrès  eut  lieu,  l'an  passé,  ù  Orléans,  et,  le 
succès  ne  fit  que  grandir.  Cette  année-ci,  le  Ministre  de 
l'agriculture.  M.  Viger,  en  personne,  est  venu  ouvrir  le 
Congrès  et  donner  la  consécration  officielle  à  cette  jeune  et 
vaillante  société  qui  compte  aujourd'hui  parmi  ses  adhé- 
rents tous  les  admirateurs  de  la  «  Reine  de  l'automne  ». 

Dès  huit  heures  et  demie,  le  Jury  de  l'exposition  et  le 
comité  floral  sont  reçus  dans  le  magnifique  local  de  la 
Société  horticole  vigneronne  et  forestière  de  l'Aube  par 
M.  de  La  Boulaye  qui  nous  souhaite  la  bienvenue  i*  tous.  Le 
Jury  se  divise  ensuite  en  sections  et  acclame  M.  de  la  Roehet- 
terie,  président  de  la  Société'  française  des  Chrysanthé- 
mistes, comme  Président,  et  M.  Debrie,  de  Paris,  comme 
Secrétaire  général. 

Nous  nous  mettons  ensuite  à  l'oeuvre  et  examinons  r  avec 
le  plus' grand  soin,  les  150  à  200  semis  qui  sont  soumis  j 
notre  appréciation. 

La  place  nous  étant  limitée,  nous  ne  parlerons  pas, 
aujourd'hui,  des  variétés  félicitées  et  certifiées,  nous  ré 
vaut,  les  séances  du  comité  floral  une  fois  terminées,  de 
donner  aux  lecteurs  du  Jardin  un  tableau  de  toutes  les  va- 
riétés récompensées  pendant  la  saison  de  1898,avec  lescotes 
obtenues  et  leur  description  succincte.  Nous  nous  bornerons, 
pour  aujourd'hui,  à  dire  que  tons  les  semeurs  y  avaient 
t'ait  des  envois  :  Calvat.  Delaux,  De  Reydellet,  Chantrier, 
Iléraud,  Nonin,  Nicolas,  Rozain.  Delvert,  Scalarandis. 
(  ,i  veux  et  Le  Clerc,  etc.  Des  semis  annoncés  par  MM.  Bon- 
nefous-Moriêres,  de  Moissac,  et  des  semeurs  étrangers  à  la 
France  ne  sont  point  pari •  as  eztôt  pour  être  jugés. 

Vers  onze  heures,  les  accents  de  la  Marseillaise  se  font 
entendre  et  nous  annoncent  l'arrivée  de  M.    le  Ministre 
Viger;  Conduit  par  M.  Huguier,  il  fait  le  tour  de  l'exposi 
tioii.  admire  les  beaux  lots  de  fleurs  et  de  fruits  présentés  et 


352 


LE'  JARDIN 


a  belle  Organisation  qui  a  présidé  à  la  disposition  et  à 
l'arrangement  >les  lots.  Pour  chacun  de  nous,  M.  A  igei  a 
un  mol  aimable. 

La  visite  terminée,  nous  nous  rendons  dans  la  coquette 
salle  de  la.  Société  horticole,  vigneronne  <'t  forestière  il'' 
l'Aube,  où  un  magnifique  banquet  est  servi.  Deuxcentcin- 
quante  convives  environ  y  prennent  place. 

Au  Champagne,  M.  le  Préfet  île  I  Aube  remercie  M.  \  iger 
d'avoir  bien  voulu  honorer  cetti  fête  hortic&lede  sa  présence 
et  porte  le  toast  loyal  au  Chel  de  l'Etat. 

M.  Viger,  dans  un  discours  humouristique,  plein  d'à- 
propos  et  d'une  rare  finesse,  remercie  la  ville  de  Troyes,  la 
Société  française  des  Chysanthémistes  et  la  Société  horti- 
cole, vigneronne  et  forestière  de  l'Aube,  de  l'aimable  récep- 
tion qui  lui  est  faite  ;  il  dit  qu'il  aime  toujours  à  se  retrou- 
ver au  milieu  des  horticulteurs  et  qu'il  fera  toujours  tout 
son  possible  pour  rendre  l'Horticulture  florissante  et  pros- 
père. La  fin  de  son  discours  est  saluée  par  un  tonnerre 
d'applaudissements.  M.  le  maire  de  Troyes,  M.  île  la  Ro- 
chetterie,  M.  île  la  Boulaye  et  M.  Ch.  Baltet  prennent 
ensuite  la  parole  et  sont  également  fort  applaudis. 

M.  le  Ministre  distribue  .ensuite  diverses  décorations 
d'officiers  et  de  chevaliers  du  Mérite  agricole,  d'officiers 
d'Académie  et  d'officiers  de  l'Instruction  publique  dont  il 
est  question  dans  les  «  Nouvelles  horticoles  »  de  ce 
numéro  (1). 

L'heure  étant  trop  avancée  pour  permettre  à  M.  Viger  de 
se  rendre  à  l'Hôtel  de  Ville,  il  demande  la  permission 
d'ouvrir  le  Congres  dans  la  salle  même  du  banquet.  La 
proposition  de  M.  le  Ministre  est  acclamée,  et  le  troisième 
Congrès  de  la  Société  française  des  Chrysanthémistes 
csi  déclaré  ouvert. 

Quelques  minutes  après,  M.  Viger  reprenait  le  train  pour 
Paris  et  les  congressistes  se  rendaient  à  l'Hôtel  de  Ville,  où 
une  salle  avait  été  réservée  par  la  municipalité  de  Troyes 
pour  les  travaux  du  congres. 

La  première  séance  a  lieu  sous  la  présidencede  M.  de 
la  Rnchetterie. 

On  décide  :  1"  que  le  4e  Congrès  de  la  S.  F.  I).  C.  aura 
lieu  en  1899.  à  Lyon,  sous  les  auspices  de  la  Société  d'hor- 
ticulture du  Rhône. 

2°  La  médaille  du  Congrès  est  attribuée  a  M.  Rozain- 
Boucharlat.  de  l.\  on. 

3"  Une  demande  de  médaille  d'or  en  laveur  de  M.  Couil- 
lard,  archiviste  de  la  Société,  pour  le  récompenser  de  son 
travail  ardu  du  Catalogue  des  Chrysanthèmes,  est  ren- 
voyée au  comité  administratif  qui  statuera. 

1"  M.  Chifflot,  chef  des  travaux  pratiques  à  la  Faculté 
des  sciences  de  Lyon,  donne  lecture  d'un  mémoire  qui  fait 
suite  à  son  remarquable  travail  sur  les  parasites  animaux 
et  végétaux  des  Chrysanthèmes.  Il  dëcritle  terrible  ennemi 
dont  la  larve  ronge  lecteur  des  boutons  et  le  collet  des  jeunes 
plantes  dont  la  description  nette  n'avait  pas  été  donnée 
jusqu'à  ce  jour.  Nous  reviendrons,  plus  tard,  sur  ce  travail 
que  nous  ferons  connaître  aux  lecteurs  du  Jardin. 

M.  Dauthenay  donne  ensuite  lecture  d'un  rapporl  sur  la 
question  des  races.  M.  Dauthenay  n'est  point  d'accord  sur 
cette  question  avec  M.  Chantrier,  de  Rayonne  ;  il  soutient 
sa  thèse  avec  la  compétence  qu'on  lui  reconnaît  et  conclut 
en  demandant  que  cette  question  soit  maintenue  à  l'ordre 
du  jour  de  l'an  prochain. 

La  seconde  séance   est    iupée,  en  grande  partie,  trop 

longtemps  même,  par  une  discussion  sur  la  façon  de  catalo- 
guer   les    plantes. 

M.  deMeulnaëre,  de  Gand,  défend,  avec  chaleur  et  convic- 
tion, son  système  de  classification  qui  nous  paraît  excel- 
lent et  que  tout  le  momie  approuvera  lorsque  l'habitude  en 
aura  été  prise.  Enfin,  après  plusieurs  heures  de  discussion. 
le  principe  de  cette  classification  est  adopté,  et  le  Comité 
rédacteur  île  la  Société  esl  invitée  publier,  le  plus  tôt  pos- 
sible, une  clef  de  ce  système  dont  le  principe  fondamental 
est  celui  de  placer  en  tête  d'un  nom  de  variété  le  mot  sur  . 
lequel  l'obtenteur  de  la  variété  a  voulu  le  plus  attirer 
l'attention.  Ainsi,  l'on  écrira  :  Rosette  {Souoenir  de  A/"'), 
Lèoèque  (Rosièriste),  Bourges  (Congrès  de),  Champsaur 
(Fée  de),  etc..  etc. 

(I)  Le  Jardin,  présent  numéro,  page  33S. 


Le  temps  se  trouvant  trop  limité,  les  intéressantes  ques- 
tions des  engrais,  du  bouton  couronne  et  du  bouton  termi- 
nal, sont  renvoyées  au  Congrès  de  Lyon,  l'an  prochain. 

11  est  cependant  donne  connaissance  d'une  formule  d'en- 
grais minéral  recommandée  par  M.  Gérard.  Directeur  des 
collections  botaniques  de  la  Ville  de  Lyon,  qui  donne 
d'aussi  bons  résultats  que  la  matière  fécale. 

Cet  engrais  se  compose  de  : 


Azotate  île   sonde 2  grammes/ 

Superphosphate  de  chaux.    2       — 
kaïnite 3        —  \ 


par  kilo 
de  compost 


Ajouter  1  grammes  de  plâtre  si  le  compost  ne  renferme 
pas  a-sez  de  calcaire. 

M.  Dauthenay  ayant  demandé  la  mise  à  l'ordre  du  jour 
de  l'an  prochain,  de  la  question  de  l'épuration  des  eaux 
d'arrosage,  M.  C  Tuffaut  dit  qu'il  vient  de  publier,  dans 
le  journal  de  la  Société  d'horticulture  de  Seine-et-Oisë,  un 
art  nie  donnant  le  moyen  de  pratiquer  cette  épuration  avec 
facilité  et  tranchant  cette  intéressante  question.  M.  le  Pré- 
sident remercie  M.  Tuffaut,  et  la  3e  session  du  Congrès  est 
déclarée  cluse. 

G.  CHABANNE. 


EXPOSITION   DE  CHRYSANTHÈMES  DE  RENNES 


Une  exposition  de  Chrysanthèmes,  organisée  par  la  So- 
ciété horticole  d'flle-et-Vilaine,  s'est  tenue  à  Tiennes,  du 
:i  au  6  novembre  dernier,  sous  la  vaste  halle  des  Lices. 
Très  bien  décorée  et  organisée  de  main  de  maitre  par  le 
dévoué  Président  de  la  Société,  M.  Sirodot,  cette  exposition 
a  obtenu  plein  succès.  Outre  les  Chrysanthèmes,  on  y  admi- 
rait des  fleurs  diverses,  des  arbustes  d'ornement,  des  fruits 
de  table  (raisins,  poires,  pommes)  et  des  légumes  dont  les 
propriétaires  ont  reçu  de  nombreuses  récompenses. 

A  citer  parmi  les  principaux  lauréats  .'Amateurs.'  M.  Beau, 
chef  des  travaux  horticoles  à  l'Ecole  nationale  d'Agricul- 
ture, Mmes  Bouscassi,  Ilamon,  Manceau,  Chochon, 
MM.  Sirodot,  Reuzé,  Jacquart,  Colleu,  Descombes  et  l'Ecole 
normale  d'Instituteurs;  Horticulteurs  :  MM.  Mouraud  de 
Nantes,  Courtois,  Emile  Gorieux,  Desmars,  Pépin,  Prual, 
Simon,  etc. 

M.  C. 


Le  commerce  des  fruits  à  Vienne.  —  «  Les  mai- 
sons suivantes,  d'après  le  Nord  horticole,  s'occupent  du 
commerce  des  fruits  Irais  à  Vienne:  «  H.  Scheild,  I. 
Churhausgasse,  2  ;  Eduard  Sacher,  I.  Augustinerstrasse; 
Henri  Fournier,  I.  Tuçhlauben,  11  ;  Louis  Joussard,  I. 
Franziskanplatz,  7.  » 

i  Puis  un  certain  nombre  dç  grands  hôtels  qui  ont  une 
consommation  plus  grande  :  Grand  Hôtel,  I.  Kartnerring, 
9;  Hôtel  impérial,  I.  Kartnerring,  16  ;  Hôtel  Bristol.  I. 
Kartnerring.  7;  Hôtel   los,  Krautz,  I.  Neuer-Markt.  6. 

h  La  statistique  d'Autriche-Hongrie  accuse  les  chiffres 
suivants  comme  chiffres  d'importation  puni-  les: 

En  1896  En  is:c 
Poires,  pommes  prunes,  etc.,  pour  une 

somme  de   florins 1.090.722        1  700  236 

Soiten  quantité  (quintaux) 17:.. 722           273.791) 

La  France  figure  pour  (quintaux).     .     .  105 

L'Allemagne 14.182 

La  Grande-Bretagne 1.205 

L'Italie.     .     . 105.958 

La  Russie.     .     .     .  ' B55 

La  Suisse —                15.11:) 

La  Roumanie 6.4*2 

La   Serbie    (très    grand   commerce    de 

prunes) -              H8.387 

«  La  part  que    la    France  prend  dans  l'importation  de 

fruits  frais,  poires,  pommes  et  prunes,  n'est  que  bien  fai- 
ble, et  On  pense  que,  si  les  producteurs  français  faisaient  un 
petil  effort,  ils  pourraient  prendre  une  part  plus  large.  Ce 
n'est  pas  en  s'adressant  aux  négociants  qu'ils  doivent  cher- 
cher à  taire  des  affaires,  mais  en  faisant  îles  dépôts  et  en 
recherchant  la  grande  clientèle  bourgeoise  riche  qui  est 
susceptible  de  se  faire  envoyer  régulièrement  des  paniers 
de  fruits  frais.  I,  Italie  pratique  ainsi  les  affaires  et  arrive 
à  faire  le  plus  gros  chiffre.  » 


LE    JARDIN 


353 


LE  JARDIN. 


N«  283.  —  5  DECEMBRE  1898. 


CHRONIQUE 


L'Exposition  des  Chrysanthèmes,  organisée  par  la  So- 
ciété nationale  d'horticulture, a  donné  desuperbes  résultats. 
Les  recettes  se  sontélevées  à  40.000  francs,  taisant  présager 
d'asse/  jolis  bénéfices  pour  la  caisse  et  pour  la  pins  grande 
joie  des  sympathiques  trésoriers.  Les  entrées  du  premier 
jour  —  le  jour  smart  ou  toison  d'or  comme  vous  voudrez  ! 
—  se  sont  chiffrées  par  3.Ô00  francs.  Allons  vivent  les  Clin  - 
.  santhèmes,  et  puisse  leur  vogue  durer  longtemps. 

# 

*  * 

Il  y  a  longtemps  qu'on  cherche  à  détruire,  dans  les  jar- 
dins, les  mauvaises  herbes  vivaces  et  de  nombreux  procé- 
dés ont  été  proposés.  Il  en  est  un  qui  est  aussi  radical  et 
énergique  que  possible.  Il  a  été  signalé,  il  y  a  déjà  long- 
temps, dans  la  Flore  des  jardins  et  des  serres  de  Van 
Huiitte.  Il  consiste  à  employer  l'acide  suif  urique  ou  vitriol. 
On  remplit  de  ce  liquide,  aussi  actif  que  populaire,  une 
fiole  de  verre  à  tube  capillaire  et  on  en  laisse  tomber  une 
goutte  dans  le  cœur  de  la  plante  qu'on  veut  détruire.  Les 
feuilles  se  noircissent,  se  détachent,  tandis  que  l'acide  con- 
tinue son  action  désorganisatrice  et  amène  la  mort  irrévo- 
cable de  la  plante.  Le  procédé  est  ingénieux,  mais  est-il 
d'une  application  facile".'  Il  faudrait  créer  une  appellation 
nouvelle  pour  le  jardinier  chargé  de  le  mettre  en  pratique. 
Cesera,  si  vous  le  voulez,  un  citrioleur. 

* 

■•■  . 

Notre  excellent  confrère,  la  Semaiw  horticole,  dans  un 
article  relatif  aux  Cèdres,  laisse  passer  deux  petites  erreurs 
que  nous  lui  demandons  la  permission  de  rectifier.  D'une 
part,  il  est  dit:  «  l'arbre  que  Bernard  de  Jussieu  a  planté 
au  Muséum  de  Paris  et  qui,  si  nous  ne  nous  trompons  pas, 
a  été  renversé  il  y  a  quelques  années  par  un  ouragan  ». 
Rassurez-vous,  cher  confrère,  le  Cèdre  du  Labyrinthe  vit 
toujours  et,  espérons-le,  sera,  de  longues  années  encore,  le 
but  d'un  pieux  pèlerinage.  Plus  loin,  nous  trouvons  :  «  à 
l'Ile  de  la  Réunion,  il  y  a  une  Conifère  très  répandue  que  l'on 
nomme  le  filao,  les  indigènes  le  regardent  comme  une 
espèce  de  Cèdre  ».  Je  ne  sais  si  les  feuilles  de  cet  arbre, 
sous  le  souffle  de  la  brise  :  «  chantent  mélodieusement, 
d'une  voix  que  l'on  recherche  toujours  dés  qu'on  l'a  en- 
tendue une  fois  »  ;  ce  qui  est  certain,  c'est  qu'il  n'y  a  pas 
de  Cèdres  à  la  Réunion  et  que  le  mot  Filao  est  le  ternie 
habituel  qui  sert  à  désigner  les  Cnsuarina. 

*  * 

Avis  aux  jardiniers  qui  demandent  uni'  place!  ("est  au 
Gardeners'  Chroniclc  de  1852  que  nous  l'empruntons  :  «  Un 
membre  du  clergé  anglican  demande  un  jardinier  sobre  et 
industrieux,  sachant  entretenir  une  serre  froide  et  un  jar- 
din. Il  doit  savoir  traire  une  vache  et  être  de  bonne  volonté 
pour  se  livrer  à  toute  espèce  d'ouvrage  intérieur,  attendu 
qu'aucun  homme  n'est  employé  habituellement  dans  la 
maison.  Il  doit  être  en  état  de  tout  enseigner  dans  l'école 
primaire  du  village,  savoir  diriger  un  orchestre  et  chanter 
dans  l'église.  Un  jeune  homme  de  bonne  disposition,  ayant 
un  caractère  doux  et  docile,  y  trouverait,  le  confort  et  une 
existence  très  agréable  ;  ses  gages  seraient  progressivement 
augmentés;  mais. pour  commencer.il  ne  gagnerait  pas  grand 
chose.  »  Cette  demande  n'est-elle  pas  un  petit  chef-d'œuvre! 
Elle  a  du  moins  le  mérite  d'être  franche.  Quand  au  fond 
même,  il  n'y  a  pas  trop  à  s'en  ('tonner.  A  quelques  détails 
près,  les  choses  ne  se  passent-elles  pas  encore,  chez  nous, 
souvent  ainsi  et  le  jardinier  n'est-il  pas  un  factotum  ?  Ce 
n'est  pas  encore  le  cas  de  dire  avec  le  chantre  d  Athalie  : 
«  que  /es  temps  sont  changés  !  » 

* 

*  * 

La  création  des  hôpitaux  végétariens,  ne  pourrait  être 
que  d'un  heureux  augure  pour  la  prospérité  des  cultures 
maraîchères  et,  à  ce  point  de  vue,  on  ne  peut  que  féliciter 
les  organisateurs  du  premier  de  ces  établissements,  qui 
vient  d'être  organisé  dans  le  comté  d'Esses  à  Loughton. 


Le  menu  se  compose  :  au  déjeuner,  d'un  potage,  pain, 
beurre,  fruits  confits  el  cacao;  au  dîner,  de  macaroni,  légu- 
mes frais,  fromage,  pudding;  au  souper,  de  pain,  beurre  et 
fruits.  Deu\  fois  par  semaine,  le  théest  autorise;  les  autres 
jours,  la  boisson  est  composée  de  cacao  et  de  farine  d'avoine 
à  l'eau.  Ajoutez  à  cela,  la  lecture  de  quelques  versets  de  la 
Bible  pendant  le  repas,  et  vous  vous  ferez  une  juste  idée  de 
la  douce  gaieté  qui  doit  régner  à  l'hôpital  végétarien  de 
Loughton. 

■  ■ 
A  rapprocher  du  menu  végétarien,  les  renseignements 
suivants,  qui  ne  peinent  manquer  d'intéresser  tous  les 
lecteurs  du  Jardin  qui, en  bons  français,  sont  d'avis  que  la 
gloire  vinicole  de  la  France  ne  sera  jamais  trop  célébrée.  La 
semaine  dernière,  aux  celliersde  l'Hôtel-Dieu  de  Beaune,  a 
eu  lieu  la  fameuse  vente  des  vins  de  la  région.  Tout  s'est 
bien  vendu,  et  le  Pomard  a  été  donné  pour  1910  francs, 
les  456  litres.  Suivant  l'usage  antique  et  solennel,  les  négo- 
ciants de  Beaune,  réunis  à  l'Hôtel  de  Ville,  ont  fixé  les 
cours  de  1898.  Le  Corton  est  mis  à  la  disposition  de 
ceux  qui  en  veulent  pour  IliO  francs  les  220  litres,  le 
Beau  ne  et.  le  Volnay  pour  540,  le  Musigny  et  le  Vougeol 
pour  900,  le  Chamliertin  et  le  Romanée-Conti  pour  1000. 
Je  me. contenterais  du  Pomard,  si,  par  malheur,  la  Fa- 
culté ne  m'avait  condamné  à  l'usage  et  même  à  l'abus  de 
l'eau....  j'allais  dire  à  la  question  de  l'eau.   ' 

* 

L'acétylène  ne  servait  jusqu'ici  qu'à  l'éclairage  et  aussi, 
par  raccroc,  à  faire  sauter  ceux  qui  l'emploient.  M.  Rodier. 
de  Bordeaux,  vient  de  lui  découvrir  un  autre  usage  dans  le 
traitement  du  Black-Rot.  Les  grapilles,  attaquées  par  ce 
terrible  champignon,  ne  peuvent  que  gagner  à  être  sau- 
poudrées de  carbure  de  calcium,  dans  le  courant  du  mois 
de  septembre.  Au  bout  de  quelques  jours,  on  constate  que 
toutes  les  spores  ont  disparu,  sous  l'influence  de  l'acétylène 
développé,  et  il  ne  reste  plus  qu'à  secouer  la  poussière  de 
chaux,  pour  avoir  un  raisin  de  tous  points  parfait  et  présen- 
table. 

* 

*  * 

La  vitalité  des  graines  en  présence  des  grands  froids  est 
véritablement  merveilleuse.  C'est  ainsi  que  MM.  Escombe 
et  Brown  ont  communiqué  à  la,  Royal  Society,  le  résultat 
de  très  intéressantes  observations  qu'ils  ont  faites  à  ce  sujet. 
Us  ont  maintenu,  pendant  110  heures,  des  graines  placées 
dans  un  tube  de  verre  mince  où  l'on  avait  fait  le  vide, 
dans  de  l'air  liquide  entre  -  183  et  -  192".  Ces  graines 
avaient  été  soigneusement  séehées  à  l'air  auparavant  et  ne 
contenaient  que  12  0/0  d'humidité  naturelle.  Lentement 
dégelées,  pendant  cinquante  heures,  et  ensemencées  en 
même  temps  que  des  graines  témoins,  elles  ont  germé  iden- 
tiquement et  il  a  été  impossible  de  constater  la  moindre 
différence  entre  elles.  Les  plantes  amenées  à  la  maturité 
se  s,mt  présentées  également  saines  et  robustes.  Les  expé- 
riences ont  porté  sur  l'Orge  escourgeon,  l'Avoine,  le  Poti- 
ron, le  Pois,  le  Fénugrec,  la  Balsamine,  le  Soleil,  la  Belle 
de  jour,  YHeraclcum  villosum,  le  Ci/clanthera  explodens 
etc.,  en  un  mot,  sur  des  plants  aussi  dissemblables  que 
possible  au  point  de  vue  végétatif .  Malgré  cela,  il  sera 
toujours  prudent  de  ne  pas  laisser  geler  ses  graines! 

■ 

#  * 

La  synonymie  amène  parfois  de  singulières  confusions. 
Le  Chrysanthème  est  tout  à  la  fois  un  Pyrnthrum  et  un 
Chrysanthemum  ;  il  en  est  de  même  des  Pyrèthres  propre- 
ment dits.  Aussi,  clans  un  rapport  du  consul  de  France  à 
Trieste,  trouve-t-on  avec  surprise  que  la  récolte  des  tleur< 
de  Chrysanthèmes,  comme  insecticide,  est  une  matière 
importante  de  commerce  de  Fiume,  à  Trieste  et  dans  les 
îles  de  l'Adriatique.  Par  Chrysanthème,  c'est  Pyrèthre 
qu'il  faut  entendre,  le  fameux  Pyrèthre  du  Caucase  ou 
d'ailleurs.  Notons  que, dans  les  deux  lies  deLussin-Grande 
et  de  Lussin-Piccolo,  on  ne  récolte  pas  moins  de  280  quin- 
taux qui  rapportent  33.100  francs.  Il  y  a  là  une  culture  à 
organiser  sur  notre  littoral  méditerranéen,  plus  favorisé 
que  celui  de  la  Dalmatie,  où  les  pluies  sont  assez  fré- 
quentes. 

P.  HARIOT. 


354 


LE   JARDIN 


NOUVELLES   HORTICOLES 

Concours  général  agricole  de  Paris.  —  Par  arrêté 
on  date  du  '„'ii  novembre,  pris  sur  l'avis  du  conseil  des  Ins- 
pecteurs de  l'agriculture,  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture 
;i  décidé  que  le  Concours  général  agricole  de  Paris,  se  tien- 
drait à  la  Galerie  des  Machines  du  Champ  de  Mars,  du 
lundi  27  février  au  mardi  7  mars  1899. 

Exposition  universelle  de  1900.  —Le  comité 
du  groupe  VIII  s'esl  réuni  le  24  novembre  dernier  el  a 
continué  l'examen  des  programmes  des  concours  des 
diverses  classes  qui  seront  complètement  élaborés  pour  la 
fin  de  ce  mois. 

Le  comité  a  adopté  un  vœu  émis  parla  classe  13  (maté- 
riel et  procédés  de  l'horticulture  et  de  l'arboriculture),  de- 
mandant que  des  expériences  soient  faites  pendant  la  durée 
de  l'Exposition  pour  certains  instruments  tels  que  chauf- 
fages, tondeuses,  etc...;  il  n'y  aura  pas  de  concours  tempo- 
raires pour  cette  classe. 

Pour  les  autres  classes  du  groupe  VIII,  les  dates  des  con- 
cours temporaires  que  nous  avions  données  dans  un  précé 
dent  numéro  (1)  doivent  être  modifiées  connue  suit,  ces  con^ 
cours  devant  ouvrir  le  mercredi  pour  se  terminer  lediman- 
i  lie  soir: 

17  avril,  S  et  22  mai,  12  el  26  juin.  17  juillet,  7  et  21  août, 
11  et  25  septembre.  Il  et  23  octobre. 

Les  concours  généraux  auront  lieu  les  22  mai.  17  juillet, 
11  septembre,  9  et  23  octobre  :  ce  dernier  c sours  du  23  oc- 
tobre comprendra  les  Chrysanthèmes. 

Les  jardins  coloniaux.  —  A  la  commission  chargée 
d'étudier  les  questions  relatives  à  la  création  des  jardins 
d'essais,  commission  dont  nous  avons  donné  la  composition 
dans  notre  précédent  numéro  (2),  le  Ministre  des  Colonies 
vient  d'adjoindre  :  MM.  Prillieux,  de  Lanessan,  Le  Myre 
de  Yilliers,  J.  Dybowski,  Chailley-Bert,  Deloncle,  Chalot 
et  Paul  Bourde. 

Syndicat  central  des  horticulteurs  de  France. 
-  A  la  dernière  réunion  du  Syndicat  central  des  horticul- 
teurs deFrance,  qui  a  eu  lieu,  le  lit  novembre,  en  l'Hôtel 
des  Sociétés  savantes,  la  formation  d'une  Section  des  horti- 
culteurs-marchands de  fleurs  aux  Halles  a  été  décidé  et  le 
bureau  eu  a  été  ainsi  formé:  Président:  M.  Kaczka;  Vice- 
Président:  M.  Célestin  Gaillard;  Secrétaire:  M.Declere; 
Secrétaire  adjoint:  M.  Arthur  Féraud. 

D'après  les  démarches  laites  auprès  du  Préfet  de  police, 
celui-ci  serait  décidé  à  maintenir  à  présent  les  fleurs  aux 
Halles  sur  1  emplacement  actuel,  c'est-à-dire  la  voie  cou- 
verte rue  Antoine  Carême. 

Union  commerciale  des  horticuleurs  et  mar- 
chands grainiers  de  France  —  Dans  son  assemblée 
du  10  novembre,  l'Union  commerciale  des  horticulteurs  et 
marchands  grainiers  de  France  a  émis  les  vœux  suivants  ; 

1"  Que  le  Gouvernement  français  prenne  officiellement 
part  à  l'exposition  internationale  de  Saint-Pétersbourg  en 
1899,  par  l'envoi  de  commissaires,  de  délégués,  et  par  le 
vote  d'un  crédit  destiné  à  aider  les  exposants  à  supporter  les 
frais  de  transport; 

2*  Que  l'affranchissement  des  catalogues  soit  ramené  ci 
l'ancien  tarif; 

3°  Que  le  service  des  colis-postaux  de  10  kilogrammes 
soit  étendu  aux  pays  étrangers;   ' 

1  Que  îles  mesures  de  défense  soient  prises  contre  le  Pou 
de  San  José  à  l'égard  des  envois  de  végétaux  el  de  fruits 
des  Etats-Unis. 

Notre  planche  en  couleurs.  —  Notre  planche  en 
couleurs  du  mois  de  décembre  paraîtra  dans  notre  prochain 
numéro  du  20  courant. 

(t)  Le  Jardin,  1898,  n"280;  page  306. 
(2)  Le  Jardin,  1898,  ir  282,  page  337. 


Association  de  la  Presse  agricole.  -  Dans  sa 
séance  du  11  novembre,  le  comité  directeurde  l'Association 
de  la  Presse  agricole,  réuni  sous  la  présidence  de  M.L.  Le- 
gludic,  sénateur,  président,  a  pronom  é  l'admission  de  qua- 
rante-cinq membres  adhérents. 

Le  comité  directeur  s'est,  en  outre,  occupé  des  mesures  à 
prendre  en  vue  d'obtenir,  en  faveur  des publicistes  agricoles 
appartenant  à  l'Association,  un  certain  nombre  d'avantages 
et  de  pi-i\  ilèges. 

Au  Ministère  de  l'Agriculture.  —  A  l'occasion  de 
delà  réorganisation  des  services  centraux  du  Ministère  de 
l'Agriculture,  ont  été  nommés  : 

Faisant  fonctions  de  chef  de  bureau  du  service  vétéri- 
naire. M.  Cayol,  sous-chef  de  bureau  au  service  vétérinaire; 

Sous-chef  du  même  bureau,  M.  Wéry,  qui  remplissait 
autrefois  les  mêmes  fonctions  au  bureau  du  Cabinet; 

Faisant  fonctions  de  sous-chef  au  bureau  du  secrétariat. 
M.  Leroy,  le  très  sympathique  et  actif  chef  du  secrétariat 
de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture. 

Ajoutons  que  M.  Leroy  est  un  peu  notre  confrère,  car  il 
a  eu  jusqu'ici  dans  son  service,  la  rédaction  delà  Feuille 
d'Informations  dit  Ministère  de  V Agriculture. 

Nous  lui  adressons,  ainsi  qu'à  MM.  Cayol  et  Wéry,  nos 
bien  sincères  félicitations. 

Une  treille  merveilleuse.  — À  Frontignan,  dans  le 
voisinage  de  Cette  (Hérault),  les  visiteurs  ont  pu  admirer, 
au  moment  de  la  récolte,  une  treille  merveilleuse. 

Elle  couvrait,  en  1S1I7.  d'après  la  Petite  Renie,  une 
surface  de  90  mètres  carrés.  Cette  année,  la  surface  couverte 
était  de  19  mètres  de  longueur  sur  S  mètres  de  largeur,  soit 
136  mètres  carrés.  Le  nombre  des  grappes  a  pu  être  évalué 
à  100 ;  ces  grappes  avaient  une  longueur  moyenne  de0°,35 
et  pesaient  environ  :i  kilogrammes.  Cette  treille  n'a  que 
six  ans. 

Manifestation  en  l'honneur  de  M.  Th.  Villard. 

—  Un  groupe  d'exposants  a  eu,  ces  jours  derniers,  l'heureuse 
pensée  d'offrirun  objet  d'art  à  M.  Th.  Villard,  le  distingué 
président  de  la  commission  des  expositions  delà  S.  N.  D. 
H.  F.,  à  l'occasion  de  sa  nomination  au  grade  d'officier  du 
Mérite  agricole. 

Malheureusement,  la  spontanéité,  excellente  en  soi  mais 
regrettable  en  fait,  avec  laquelle  cette  manifestation  a  été 
organisée  n'a  pas  permis  de  lui  donner  toute  l'ampleur 
qu'elle  aurait  dû  avoir,  en  égard  aux  importants  services 
rendus  par  M.  Villard  aux  exposants  et  à  la  S.  N.  1).  H.  F. 

<.)in 'in u  il  en  soit,  l'idée  était  bonne  et  M.  Villard  a  pu 
voir  ainsi  combien  sont  appréciés  son  dévoument  et  sa 
grande  courtoisie. 

Le  Jardin  tient,  en  cette  circonstance,  à  lui  adresser  ses 
bien  sincères  félicitations. 

A  la  Société  nationale  d'horticulture  de 
France.  --  En  raison  des  élections  qui  auront  lieu  le 
22  décembre  prochain,  une  réunion  préparatoire  se  tiendra 
dans  l'Hôtel  de  la  Société,  le  dimanche  IN  décembre,  à 
2  heures  de  l'après-midi. 

Jeudi  prochain,  8  courant,  à  2  heures  précises  de  l'après- 
midi,  aura  lieu,  sous  la  présidence  de  M.  le  Ministre  ,1e 
l'Agriculture,  la  distribution  des  récompenses  accordées  ces 
temps  derniers  par  la  S.  N.  D.  IL  F. 

La  maison  Vilmorin-Andrieux  et  Cie.  —  Fidèle 

fi  sa  coutume.  Le  Jar-din  donne  aujourd'hui  le  portrait  de 
l'exposant  qui  a  obtenu  le  grand  prix  à  la  dernière  exposi- 
tion de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France. 

Cette  fois-ci,  c'est  la  maison  Vilmorin-Andrieux  qui  a 
obtenu  ce  premier  prix  qui  lui  était  déjà  échu  l'année  der- 
nière et  i|ue  la  beauté'  des  plantes  exposées,  le  nombre  et 
surtout  le  choix  et  la  nouveauté  des  variétés  présentées  lui 
avait  largement  mérité. 


LE    JARDIN 


:;.;: 


C'est  une  branche  relativement  nouvelle  de  l'horticul- 
ture que  la  culture  de  Chrysanthème  à  la  grande  Heur  et, 
eu  exposant  des  plantes  ainsi  traitées,  la  maison  Vilmorin, 
qui  ne  l'ail  pas  Le  commerce  des  plantes  fleuries,  a  surtout 
pour  but  de  faire  voir  à  ses  clients  et  au  public  en  général 
ce  que  sont  les  plantes  dont  elle  offre  des  boutures  et  ce 
qu'on  en  peut  obtenir  en  les  traitant  avec  les  soins  et  les 
précautions  convenables. 

Conserver  esl  tout  aussi  laborieux  que  de  créer,  et  c'est  en 
apportant  aux  industries  nouvelles  de  l'horticulture  la 
même  attention  et  les  mêmes  efforts  qui  ont  établi  sa 
renommée  séculaire,  que  la  maison  Vilmorin  entend  con- 
server la  position  qu'elle  occupe  dans  l'horticulture  uni- 
verselle. 

Ses  chefs  ad  nid  s  seul  M.  Henrj  L.  de  Vilmorin,  dont  nous 
donnons  ci-dessous  le  portrait,  et  son  frère,  M.  -Maurice  !.. 


Fig.  1 18.  —  M.  II.  Lèvéque  de  Vilmorin. 

de  Vilmorin,  particulièrement  connu  comme  dendrologue 
et  i  ontinuateur de  l'œuvre  de  M.  Alphonse  Lavallée,  repré- 
sentant la  quatrième  génération  d'hommes  consacrés,  de 
père  en  fils,  à  l'étude  et  à  l'amélioration  Ai^  races  culti- 
vées de  plantes  utiles. 

Nous  n'avons  pas  à  rappeler  leurs  services  rendus  à  l'agri- 
culture et  à  l'horticulture,  l'histoire  en  est  à  chaque  ligne. 
dans  la  presse  et  dans  la  littérature  spéciale  îles  cent  vingt 
dernières  années. 

Ce  qu'il  peut  être  utile  dédire  c'est  qrje  les  Vilmorin 
sont  bien  décidés  à  maintenir,  autant  qu'il  dépendra  d'eux, 
le  rang  et  la  situation  de  l'établissement  qu'ils  possèdent 
et  dirigent  et  qu'ils  en  prennent  les  moyens  en  formant  les 
nouvelles  générations  par  de  fortes  études  et  par  la  visite 
de  ce  qui  existe  de  plus  sérieux  au  point  de  vue  horticole 
dans  le  monde  entier.   C'est  ainsi  que  M.  Philippe  L.  de 

Vilmorin  n'a  été  associé  à  La  direçti Le  L'établissement 

àncestral  qu'après  avoir  conquis  son  diplôme  de  licenciées 
sciences  naturelles  et  avoir  parcouru  les  établissements 
publics  et  privés  les  j,iUs  remarquables  de  l'Europe  et  de 
l'Amérique  du  Nord. 


<  *  1 1  peut  faire  fond  sur  [e  succès  durable  d'une  maison 
dont  les  chefs  ne  craignent  rien  tant  qui  de  la  laisser  vivre 
sur  une  antique  réputation,  mais  s'attachent  au  contraire  a 
être  toujours  au  niveau  et  s'il  se  peut  en  avant  des  néces- 
sités de  l'heure  présente. 

Un  Abricotier  en  fruits  à  1.200  mètres  d'alti- 
tude. —  Les  touristes  attardés  qui  franchissent  le  col  des 
Ai-avis,  près  d'Albertville  (Savoie),  nous  disait  la  Petite 
Reçue,  à  la  date  du  20  novembre,  peuvent  voir,  contre  le 
mur  du  presbytère  de  la  Guettaz,  à  plus  de  1.200  mètres 
d'altitude,  un  magnifique  Abricotier  surchargé  de  fruits 
de  toute  beauté  et  mûrs  à  point,  quoique  ayant  été  visité 
plus  d'une  fois  par  la  neige  tout  récemment. 

Influence  de  la  lumière  bleue  sur  la  germina- 
tion des  Fougères.  —  D'après  M.  F.  de  Forest-Heald, 
rapporte  le  Journal  de  la  Société  nationale  d'acclimata 
tion  de  France,  la  lumière  et  notamment  les  rayons  bleus 
sont  favorables  à  la  germination  des  spores  de  Fougères. 
Celles.-*»  peuvent  aussi  germer  à  L'obscurité,  à  condition 
toutefois  que  la  tempérai ure  suit  plus  élevée. 

Mesures  prises  pour  empêcher  l'introduction 
en  France  du  Pou  de  San  José.  -  Nos  lecteurs 
savent  de  quel  danger  nos  cultures  sont  menacées  par  le 
l'on  de  San  José  qui  fait  de  -i  terribles  ravages  dans  l'A- 
mérique du  Xord. 

<  i  race  à  l'initiativedeM.  Viger,  Ministre  de  L'Agriculture, 
le  Gouvernement  français  vient  de  prendre  des  mesures 
qui  paraissent  suffisantes,  quant  à  présent,  pour  protéger 
nos  cultures. 

Voici  le  texte  du  décret  qui  a  i>a,mk  l'Officiel  du  premier 
décembre  : 

Le  Président  de  la  République  française, 

Vu  les  dangers  que  peut  causer  à  nos  plantations  d'arbres 
huiliers  et  forestiers  l'introduction  en  France  du  pou  de 
San -José  (Aspidiotus  perniciosus),  dont  la  présence  a  été 
signalée  à  Hambourg  dans  un  envoi  de  fruits  provenant 
il  Amérique; 

Vu  l'article  :il  de  la  Loi  du  17  décembre  1814; 

Vu  l'avis  de  la  commission  technique  chargée  de  l'étude 
et  de  l'examen  des  procédés  de  destruction  des  insectes. 
cryptogames  et  autres  végétaux  nuisibles  à  l'agriculture; 

Sur  le  rapport  du  ministre  de  l'agriculture. 
Décrète  : 

Art.  1".  —  Sont  interdits  l'entrée  et  le  transit  en  France 
des  arbres,  arbustes,  produits  des  pépinières,  boutures,  et 
tous  autres  végétaux,  ou  parties  de  végétaux  \  ivants,  ainsi 
que  leurs  débris  frais  provenant  des  États-Unis,  soitdirec- 
tement,  soit  des  entrepôts  '.' 

Cette  prohibition  s'étend  aux  caisses,  sacs  et  autres  objets 
d'emballage  servant  ou  ayant  servi  à.  transporter  les  objets 
ci-dessus  mentionnés. 

Art.  2.  —  Lorsque  la  présence  de  l'insecte  aura  été  ions 
tatée  dans  des  envois  de  fruits  frais  et  de  débris  de  fruits 
I  ra  i  .  l'entrée  en  France  de  ces  envois  ainsi  que  du  matériel 
ayant  servi  au  transport  et  à  l'emballage  sera  prohibée. 

L'our  permettre  l'exécution  de  cette  mesure,  lesdits  envois 
seront  examinés,  à  ce  point  de  vue  spécial,  à  leur  entrée 
en  France. 

Art.  3.  —  Le  ministre  de  l'agriculture  et  le  ministre  des 
finances  sont  chargés,  chacun  en  ce  qui  le  concerne,  de 
l'exécution  du  présent  décret. 

Fait*  Paris,  le  30  novembre  1898. 

FélIx  Faure 

Par  le  Président  de  la  République  : 
Le  ministre  de  l'agriculture, 

Viger  Le  ministre  des  liimuccs, 

P.  Peytral 


LE   JARDIN 


Les  Bruyères  indigènes 

Il  y  a  quelque  trente  ans.  on  cultivait  un  peu  partout 
les  Bruyères  du  Cap.  La  mode  en  a  passé  comme  celle 
des  plantes  de  la  Nouvelle-Hollande.  A  qui  et  à  quoi  s'en 
prendre?  Est-ce  à  la  difficulté  de  la  culture  elle-même  ou 
bien  n'est-ce  pas  plutôt  un  caprice  qui  en  est  la  cause?  Et 

pourtant  la  Bruyèi -I  nue  fleur  favorite  du   Parisien  en 

rupturedeboulevard.il  suffit,  pour  s'en  convaincre,  de 
voir  les  gerbes  de  ces  jolies  Heurs  dont  il  se  charge,  quand 
il  passe  quelques  heures  à  la  campagne.  Sans  être  ilu  Cap, 
nos  Bruyères  indigènes  ne  manquent  pas  de  charme,  en 
elle!,  quelques  espèces  surtout  qui  habitent  l'Ouesl  et  le 
Midi  de  la  France. 

En  France,  les  Bruyères  son!  représentées  par  deux  gén- 
ie Çalluna  a  Erica.  Au  premier,  appartient  la  plante  la 
plus  répandue,  le  Calluna  vulguris,  bien  caractérisée  par 
ses  feuilles  épaisses,  imbriquées  sur  quatre  rangs,  obtuses. 
courtes  el  glabres,  rarement  plus  ou  moins  ciliées.  La  corolle 
esl  plus  petite'que  le  calice  qui  est  coloré  el  péta  loïde  ;  les 
Heurs  sont  roses  et  penchées,  disposées  en  grappe  unilaté- 
rale, au  sommet  des  rameaux. 

Dans  les  Erica,  la  corolle  dépasse  nettement  le  calice 
qui  est  Herbacé  ou  coloré;  les  êtamines  sont  plus  ou  moins 
longues,  saillantes  ou  incluses.  Dans  le  premier  groupe 
caractérisé  par  les  êtamines  saillantes,  on  rencontre  les  : 
Erica  mediterranea  L..  carnea  I...  multiflora  I...  vagans 
L.  De  ces  quatre  espèces,  la  première  esl  très  localisée  en 
France  puisqu'elle  n'a  encore  été  rencontrée  que  dans  une 
lande  sablonneuse  des  environs  de  Pauillac,  dans  la  Gi- 
ronde;  l'JErica  carnea  L..  habite  la  région  alpestre  des 
forêts  delà  Savoie  et  île  la  Maurienne;  l'Erica  multiflora 
L.  est  assez  répandu  en  Provence,  et  la  dernière  s'étend 
du  Sud-Ouest  ei  de  l'Ouest  jusqu'à  l'Isère  et  aux  environs 
île  Rambouillet,  constituant  une  îles  grandes  raretés  de  la 
flore  parisienne. 

Au  second  groupe,  à  êtamines  incluses,  se  rattachent 
lis  :  Erica  ciliaris  L.  de  l'Ouest,  du  Sud-Ouest  et  acciden- 
tel lement des  environs  de  Paris  ;  E.  tetralia  I..  assez  répandu 
en  France  surtout  dans  le  centreet  dans  l'Ouest;  E.  cinerea 
1...  la  Vulgaire  Bruyère  cendrée  qui  manque  à  peu  près 
dans  l'Est.;  E.  .striera  Don,  des  montagnes  .le  la  Corse; 
E.  arborea  L..  île  la  région  méditerranéenne;  /■.'.  lusitanien 
Rud.  cantonné  aux  environs  de  la  Teste-de-BucH.  près 
Arcachon,  el  E.  scoparia  L.,  la.Brur/ère  "  balai,  de  l'Ouest, 
du  Sud  l  luest,  du  Midi,  ou  elle  forme  îles  landes  étendues. 

Il  est  bon  d'ajouter  une  espèce  hybride,  VErica  Wat 
so/uBenth..  produit  du  croisement  des  E.  tetralix  eX  E.  ri  lia 
ris,  trouvédanS  les  Basses-Pyrénées,  la  Mayenne,  le  Calva- 
dos, l'Orne  en  d'assez  nombreuses  localités.  Ses  caractères 
sont  intermédiaires  à  ceux  des  parents  qui  lui  ont  donné, 
l'un  ses  organes  floraux,  l'autre  -es  organes  végétatifs. 

lion  nous. en  quelques  lignes,  les  diagnôses  comparatives,  le 
'■e-  différentes  espèces, 

1    Bruyères  a  êtamines  saillantes. 

/■.'.  larditerrawa  L.  —  Plante  glabre  ;  feuilles  verticiUées 
par  quatre,  planes-convexes  en  dessus,  cannelées  en  des 

-mis;    calice  de    moitié    plus    court    que     la  corolle    qui    est 

rose,  tubuleuse,  un  peu  resserrée  à  la  gorge;  êtamines  à 
demi  saillantes,  pourvues  d'anthères  terminales;  fleurs  en 
grappes  subunilatérales,  à  pédoncules  plus  courts  que  la 
corolle.  Floràisoiî  en  janvier. 

E.  carnea  I..  —  Espèce  nés  voisine  de  la  précédente, 
dont  elle  diffère  par  ses  tiges  couchées,  à  rameaux  redressés, 
par  ses  anthères  plus  saillantes. par  sa  floraison  automnale. 

/•.'.  multiflora  I  „  -  Tige  haute  de  0™,50  à  1  mètre,  glabre  ; 
jeunes  rameaux  pubérulents  ;  feuilles  pubérulentès  à  la 
base,  verticiUées  par 4-5,  convexes  el  marquéesd'un  sillon 
en  dessous  ;  calice  de  VE.  mediterranea  ;  corolle  rose  et 
ovoïde  allongée,  plus  longue  que  large;  étaminej  a 
anthères  latérales  à  loges  séparées  seulement  dans  le  haut  : 
fleurs  en  grappes  verticiUées  le  long  ou  à  l'extrémité  des 
rameaux,  sur  des  pédoncules  dépassant2-3  lois  la  corolle. 
ans  L.  —  Tige  à  rameaux  plus  allongé-,  que  dans 
l'espèce  précédente  et  feuilles  au-dessus  de  la  grappe  qui 
labituellement  très  fournie  et  allongée;  calice  et  corolle 


plus  courts  el  plus  larges  ;  anthères  à  logés  séparées  dans 
toute  leur  longueur. 

2"  Bruyères  a  êtamines  im  lusj  s. 

A.  Etamines  pourrîtes  d'appendices  : 

E.  tetralixli.. —  Rameaux  pubescents  ou  glanduleux; 
feuilles  verticiUées  par  4,  linéaires,  pubescentes  ouglandu- 
leuses,  à  bords  enroulés,  grisâtres  ;  Heurs  en  grappe  courte, 
terminale  ou  compacte,  roses  ou  blanches,  accidentellement 
dé] vues  d'éliminés  (var.  unundra),  portées  par  des  pé- 
doncules laineux  blanchâtres;  calice  cilié;  coroRe  en  forme 
de  grelot,  allongée  ;  anthères  munies  de  deux  appendices 
denticulés  et  larges  ;  ovaire  pubescent. 

/-.'.  Watsoni  lienth.  —  Se  rapproche  de  l'A',  tetralix  par 
ses  anthères  appendiculées  et  ses  ovaires  pu bescents. -a  grappe 
Horale  courte;  fleurs  roses  ;  la  tige  et  les  feuilles  sont  celles 
de  VE.  ciliaris.  On  en  trouve  des  formes  intermédiaires. 

E.  cinerea  L.  —  Rameaux  pubérulents;  feuilles  dispo- 
sées par  11,  glabre-,  ires  étroites,  munies  de  fascicules  de 
feuilles  à  leur  ai-selle  ;  Heurs  formant  une  panicule  termi- 
nale ;  calice  glabre,  scarieux  aux  bonis;  corolle  en  grelot 
rose  ou  violette;  anthères  à  appendices  en  forme  de  soies  ; 
eapsiile  glabre. 

E.  stricta  Don.  —  Rameaux  glabres;  feuilles  disposées 
par  1.  glabres,  linéaires  ;  fleurs  en  petites  ombellesdistinctes 
au  sommet  des  rameaux  ;  calice  très  légèrement  cilié  sur 
les  bords  et  scarieux  :  corolle  en  grelot  allongée  ;  anthères 
de  VE.  cinerea  mais  a  -..jes  plus  allongées  ;  capsule  soyeuse. 

/•.'.  arborea  L.  —  Tige  atteignant  3  mètres,  très  rameu- 
se, à  rameaux  couverts  d'une  laine  blanchâtre  formée  de 
poils,  les  uns  simples,  les  autres  rameux  ou  plumeux  ; 
feuilles  par  3-4,  linéaires,  sillonnées  sur  le  dos,  glabres; 
Heurs  petites  formant  une  panicule  pyramidale  très 
allongée,  pouvant  dépasser  0"',2.">  :  calice  glabre  ;  corolle 
blanchâtre,  campanulëe;  anthères  pourvues  à  leur  base  de 
deux  appendices  aplatis,  dentelés,  aussi  larges  que  longs  : 
capsule  glabre. 

E.  lusitanica  Rud.  —  Tiye  laineuse  à  poils  tous  sim- 
ples ;  feuilles  peu  sillonnées  sur  le  dos  ;  Heurs  médioi  re- 
çu vaste  panicule  pyramidale:  corolle  rose  campaaulée  ; 
anthères  a  appendices  filiformes,  poilus;  capsule  glabre. 
Plante  très  voisine  dé  la  précédente  el  qu'on  trouve,  depuis 
quelques  années,  naturalisée  sur  les  talus  des  chemins  de 
fer  dans  le  Finistère. 

B.  Etamines  dèpourcuee  d'appendices  : 

E.  ciliaris  L.  —  Tige  hérissée,  peu  élevée;  feuilles  ova- 
les, blanchâtres  à  la  face  inférieure  et  roulées  sur  les  bords 
qui  sont  munis  de  cil-  très  longs;  Heurs  très  grandes,  lon- 
gues d  un  centimètre,  en  grappe  lâche,  subunilatérale; 
calice  longuement  cilié;  corolle  rose  foncé  \  il.  très  élégante, 
tubuleuse-urcéolée,  un  peu  courbée  ;  capsule  glabre. 

E.  scoparia  L.  —  Tige  élevée,  à  rameaux  nombreux. 
dressés  et  glabres  ;  feuilles  rapprochées,  très  étroites,  très 
glabre-  ;  fleurs  très  petites  ne  dépassant  pas  deux  millimè- 
tres, en  longues  grappes  très  fournies;  calice  glabre;  corolle 
verdâtre-globuleuse. 

Les  deux  espèces  de  ce  groupesont  les  (dus  distinctes  de 
toutes  celles  qui  croissent  en  Europe  et,  aussi  différentes 
entre  celles  qu'il  esl  possible  de  s'imaginer. 

Les  plantes  dont  nniis  venons  de  parler  ne  sont  pas  Inities 
aussi  méritantes  au  point  de  vue  ornemental.  Eu  tête  vien- 
nent les  grandes  espèce-  presque  arbore-conte-  I  elles  <[\\' Erica 
arborea  et  E.  lusitanica,  très  élégantes  avec  leurs  vastes 
panicules  de  Heurs.  L'Erica  ciliaris.  par  l'éclatantcoloris  de 
ses  corolle-,  tiendrai!  un  rang  distingué  au  jardin,  aussi 
bien  que  l'Erica  Watsoni  qui  lui  ressemble  beaucoup.  Par 
la  vigueur  de  sa  végétation,  VErica  carnea.  quoique  des 
régions  élevées  de  la  Savoie,  occupe  un  rang  distingué 
dans  la  flore  des  plantes  de  terre  de  Bruyère.  Au  Jardin 
botanique  du  Muséum,  c'esl  une  des  rares  espèces  qui  ait 
-ii  s'accommoder  des  conditions  dans  lesquelles  elle  est 
placée  et,  nous  l'j  voyons  prospérer  depuis  de  longues 
années.  L'Erica  tetralix  avec  sa  teinte  grisâtre  et  VE.  sco- 
pariasont  plutôt  à  rechercher  comme  pilantes  de  collection. 

Rappelons  que  VErica  stricta,  qui  chez  nous  ne  croit  que 
dans  les  montagnes  de  la  Corse,  est  depuis  longtemps  cul- 
tivé el  que  Don  et  Wildencre  en  le  décrivant,  le'croyaient 
originaire  du  Cap  de  Bonne  Espérance.     P.  HARIOT. 


LE    JARDIN 


357 


CHRONIQUE     FLORALE 


L'art  floral  japonais.  —  Lies  Fleuristes.  —  Com- 
positions nouvelles.  —  Album  de  compositions 
florales.  —  Couronnes  en  feuillage  au  Dane- 
mark. —  Fleurs  du  midi. 

L'année  dernière,  une  Japonaise  montrait  aux  visiteurs 
île  l'Exposition  d'horticulture  du  mois  de  mai  quelques 
exemples  île  groupements  floraux  japonais.  Ces  décorations 
furent  admirées  sans  réserve  par  certaines  personnes,  blâ- 
mées injustement  par 
d'autres.  Ces  dernières  ont. 
à  mon  avis,  envisagé  cette 
question  au  point  de  vue 
matériel,  ce  qui  est  une 
grande  faute.  Il  est  bien 
regrettable  que  cette  ques- 
tion ait  été  abordée  par 
ceux-là  mêmes  auxquels 
elle  n'était  pas  familière  et 
qui  la  connaissaient  seu- 
lement par  un  exemple 
isulé. 

La  critique,  dans  un  cas 
semblable,  n'a  qu'une  fa- 
çon de  regarder,  et  il  y  a 
vingt  manières  devoir! 

Moi-même,  en  en  par- 
lant, je  ne  croyais  pas  que 
ce  genre  serait  adopté.  Je 
nu-  suis  même  un  peu 
avancé,  car  plusieurs  de 
nos  fleuristes  ont,  depuis, 
créé  de  jolies  choses  dans 
cel  ordre  d'idées.  Toute- 
fois, ceux-ci  interprètent 
cet  art  avec  le  goût  fran- 
çais, à  la  parisienne  plu- 
tôt, et  ils  marient  telle- 
ment bien  les  deux  façons 
de  grouper  les  lleurs  qu'ils 
créent  des  choses  ravissan- 
tes. Un  an  après  nue  M'"' 
Morimoto  eut  donné  une 
idée  de  cet  art,  dont  les  Ja- 
ponais sont  si  tiers  et  que 
M.  Michel  Revon  a  traité 
dans  une  thèse  admirable, 
M""'  Chenier,  trouvant  cet 
art  tellement  bien  défini 
et  tellement  original,  s'en 
est  inspirée  et  nous  a  mon- 
tré la  composition  que  re- 
présente la  figure  1 19. 

D'un  ample  vase  artis- 
tique japonais,  en  bronze, 
surgit  une  touffe  de  fines 
frondaisons  A'Adiantum  toutes  constellées  des  spathes 
rutilantes  i'Anthurium  que  surmontent  les  palmes  gra- 
cieusement découpées  du  Cocos  Weddelliana  et  les  rameaux 
d'une  délicatesse  exquise  de  l'Asparagus  tenuissimus. 
Le  vase  est  rempli  d'eau  et  c'est  d  un  tampon  de  mousse 
que  s'avancent  ces  feuillages  et  ces  fleurs,  tandis  que  des 
rameaux  A'A.  Sprcngrri  retombent  négligemment  et  que 
des  spathes  d'Anthurium,  comme  de  fantastiques  oiseaux, 
semblent  se  mirer  dans  l'eau  limpide!  Tout  cela,  mis  en 
œuvre,  par  M""  Chenier,  avec  grâce,  avec  une  sûreté  de 
goût  et  un  idéal  parfait.  Et,  en  attendant  de  voir  de  plus 
en  plus  nombreuses  ces  compositions  sans  rubans  et  sans 
dentelles,  ces  compositions  dont  on  peut  dire  «  qu'elles  seul 
à  peindre  »,  il  convient  de  rendre  hommage  au  fleuriste 
d'avoir  des  pensées,  fussent-elles  quelconques  quand  ce 
qu'elles  rendent  est  si  joli! 

Qu'on  aille  maintenant  dire  que  les  arrangements  japo- 
nais sont  des   bouquets   sans  lleurs  !  Ceux   qui   le  diraient 


Fie.  Mil. 


encore  feraient  preuve  de  peu  de  goût  en   matière  de  corn 
positions  florales. 

Les  fleuristes  en  boutique  de  Paris  se  sont  syndiqués  der- 
nièrement. J'ai  eu  l'occasion  de  lire  le  journal  publié  parle 
syndicat  et  je  puis  dire  que  leurs  revendications  sont  jus- 
tifiées.  Entre  autres  réformes,  dans  le  commerce  des  lleurs 
dans  les  rues,  ils  voudraient  voir  disparaître  ces  marchands 
de  lleurs.  la  plupart  des  jeunes  gens,  qui  vont  s'installe]' 
sans  que  rien  les  y  autorise  devant  les  boutiques  de  ces 
commerçants  patentés.  Naturellement,  ils  ne  demandent 
pas  l'abolition  de  la  vente  des  lleurs  sur  les  voies  publiques, 
mais  ils  voudraient  que  ces  fleuristes  improvisés,  sauf  les 

indigents  et  les  vieillards, 
paient  un  droit,  de  même 
que  les  bouquetières  qui 
s'installent  en  perma- 
nence aux  terrasses  des  cafés 
et  sous  l.-s  portes  cochères. 
Il  est  à  souhaiter  que 
leurs  réclamations  soienl 
prises  en  considération  ;  il 
n'est,  en  effet,  pas  de  cor- 
poration, plus  digne  d'in- 
térêt, car  les  fleuristes  ont 
-■u  élever  leur  métier  — 
plutôt  leur  art  —  à  un 
tel  degré  de  perfection 
qu'ils  jouissent,  à  juste 
titre,  d'une  grande  renom- 
mée, aussi  bien  en  France 
qu'à  l'étranger. 

C'est  le  moment  de  rap- 
peler qu'il  ne  fut  pas  tou- 
jours loisible  à  tous  de 
vendre  des  lleurs  dans  les 
lues  et,  sous  le  règne  de 
Louis  XIV,  parut  une  or- 
donnance de  police,  ayant 
pour  but  de  supprimer  la 
concurrence  faite  aux 
fleuristes  officielles  par  les 
marchandes  des  fleurs  des 
rues,  ordonnance  ainsi  con- 
çue :  «  Faisons  défense  à 
toutes  revendeuses  publi- 
ques et  autres  personnes  de 
s'attrouper  sur  les  ponts 
Notre-Dame  et  au  Change. 
quais  Neuf,  de  (  lèvres,  ni 
aux  environs  et  près  des 
portes  des  églises  et  autres 
lieux  de  cette  ville,  sous 
prétexte  d'y  exposer  en 
vente  des  bouquets,  ni  pour 
quelque  cause  que  ce  soit, 
à  peine  de  cinquante  livres 
d'amende  pour  la  première 
lois  et  du  fouet  en  cas  de 
récidive.  » 
I  ne  telle  mesure  serait  certes  par  trop  sévère  aujourd'hui, 
les  fleuristes  ne  la  réclament  bien  entendu  pas.  et  un  peu 
du  pittoresque  des  rues  de  Paris  disparaîtrait  avec  les 
riantes  floraisons  des  bouquetières  ambulantes  et  les  trot- 
tins  ne  pourraient  plus  épingler  le  bouquet  de  violettes  à 
leur  corsage,  si  de  telles  mesures  étaient  prises,  mais  il  n'y 
en  a  pas  moins,  nous  semble-t-il,  quelque  chose  à  faire! 


L'actualité  joue  un  grand  rôle  dans  une  foule  de  circons- 
tance. Les  fleuristes  doivent  s'y  soumettre  autant  qu'aux 
changements  de  mode.  Aussi  n'ai-je  pas  été  surpris  en 
voyant',  à  quelques  vitrines  de  fleuristes,  une  corbeille  d'une 
forme  nouvelle  :  la  grande  roue  de  l'Exposition.  Apres  les 
tours  Eiffel  en  osier  d'où  s'échappaient  des  fleurs,  l'imi- 
tation de  la  grande  roue  était  inévitable. 

Cette  roue  transformée  en  corbeille,  ce  n'est  pas  précisé- 
ment beau,  c'est  simplement  original  :  chacun  des  wagon 


Composition  florale  à  la  façon  japonaise. 


358 


LE   JARDIN 


esl  représenté  par  une  mignonne  petite  corbeille  suspendue 
d'où  s'échappent  tantôt   des    Violettes,   tantôt  des   Roses, 

ntôl  des  Orchidées  ou  desŒillets.  C'est  le  présent  du  jour. 

Parmi  de  plus  jolies  choses,  j'ai  noté,  ces  jouis  derniers, 
d'exquises  compositions  à  la  vitrine  d'une  fleuriste  dont  je 
me  plais  toujours  à  contempler  de  nouvelles  créations. 
D'abord  une  corbeille  surmontée  d'une  grande  anse  et 
bondée  de  fleurs  et  de  grappes  d'Orchidées.  Sur  l'anse, 
étaient  axés,  çà  et  là,  tantôt  les  (leurs  en  haut,  tantôt  en  bas. 
des  bouquets  de  Molettes  faits  sans  recherche,  les  tiges  for- 
mant un  faisceau  qu'au  lieu  de  dissimuleron  avait  placé  en 
évidence  en  les  écartant  el  en  les  faisant  concourir  à  l'effet 
général;  de  ces  bouquets,  s'élançaient,  ici  et  là.  des  piquets 
de  Violettes  de  l'arme. 

Dans  ce  môme  ordre  d'idées,  une  corbeille  de  Ro-e- 
Safrano,  avec  une  longue  jetée  de  Violettes  sur  l'anseefc,  au 
bas,  quelques  bouquets  de  Violettes  tout  simplement  posés 
el  dont  les  tiges  écartées  sortent  du  panier,  était  d'un  goûl 
heureux  et  bien  original. 

La  façon  de  faire  concourir  non  seulement  la  fleur  elle- 
même,  mais  aussi  tout  ce  qui  l'accompagne,  feuillage,  pé- 
doncules et  tiges,  ainsi  que  les  pétioles  des  feuilles,  à  l'or- 
nement général  tend  à  s'affirmer.  L'heure  est  proche  où, 
an  lieu  d'être  cachées,  les  tiges  des  bouquets  de  corsage 
s'étaleront  librement.  Les  bouquets,  dont  je  viens  de  parler, 
posés  çà  et  là  sur  l'anse  des  corbeilles  et  dans  les  corbeilles 
sont  les  présages  de  cette  façon  de  faire. 

A  signaler  aussi,  une  corbeille  de  Chrysanthèmes  blancs, 
d'Œillets  couleur  chair  et  de  Roses  pâles,  surmontée  d'une 
grande  jetée  i'Anthemis  Etoile  d'or  d'un  côté,  tandis  que, 
de  l'autre,  un  flot  de  dentelles  serpente  le  long  de  l'anse. 

*- 

-*  * 

M.  Olbertz,  d'Erfurt,  vient  de  publier  un  album  de  com- 
positions florales,  sous  le  titre  de  Musterbltitter  der  Binde- 
lnnsr.  contenant]  une  cinquantaine  de  jolies  planchés  tirées 
sur  beau  papier  glacé  et  reproduisant  une  série  de  compo- 
sitions florales  dont  la  plupart  sont  très  bien  comprises. 
Cet  album  ne  manque  pas  d'intérêt  pour  les  fleuristes  et 
les  personnes  sïoecupant  de  cette  question;  en  ce  sens  ipi'il 
renferme  des  modèles  de  l'art  floral  allemand:  corbeilles. 
couronnes,  croix,  bouquets,  voitures  fleuries  et  autres  com- 
positions. 11  peut  être  facilement  consulté  par  tous,  eïj  ce 
sens  qu'un  index  en  cinq  langues  donne  le  nom  de  chacune 
des  compositions. 

Parmi  les  nombreuses  couronnes  envoyées  pour  les 
funérailles  de  la  Reine  de  Danemark,  citons  celle  du 
Roi  de  Suède,  en  feuilles  de  Cycas  avec  une  croix  en  Lilium 
auratum  el  celle  de  la  Reine  de  Suède,  en  feuilles  de  Pal- 
miers et  en  Lilium  avec  les  armes  de  Suède.  La  plupart  des 
autres  couronnes  et  croix  étaient  composées  de  feuillage  de 
Thuya,  Houx,  Mahonia  et  frondesde  Cycas  et  de  Palmiers. 

Il  est  à  remarquer  que  la  plupart  des  couronnes  et  des 
croix  riches  sont,  au  Danemark,  plutôt  confectionnées  avec 
des  feuillages  qu'avec  des  fleurs. 

# 

Les   semis  et   les  plantations  automnales,  grâce  à  quel- 
ques pluies   bienfaisantes,    faisaient  augurer   une    ample 
moisson  de  (leurs  pour  cet  hiver.  Malheureusement .  lesora 
ges,  qui  se  sont  abattus  sur  la  côte  méridionale  de  notre  pays, 
ont  dû  ravager  plus  d'une  exploitation. 

L'expédition  des  Violettes  était  commencée  depuis  Ion- 
temps  et  déjà  partaient,   pour  Paris,   Londres.   Berlin,  des 
paniers  de  Jacinthes,  Narcisses.  Giroflée,  Réséda,  Œillets, 
Roses:  Safrano,  Lamarque,  Comte  d'Eu,  Papa  Gontier, 
nie  Bobrinski,   Comtesse  de  Leude,   Gloire  de  Dijon. 

Il  serait  désolant  que  ces  cultures  -oient  anéanties, . car, 
non  seulement  elles  donnent  lieu  à  un  commerce  considé- 
rable, mais  encore  la  cueillette,  le  bottelage,  l'emballage 
proeurent  un  tra\  ail  assuré  à  un  grand  nombre  de  personnes. 

Combien  île  Parisiennes  aussi  regretteraient  cette  dispa- 
rition ou  la  cherté  des  petit  <  bouquets  de  Violettes1,  de 
Résédas,  de  Narcisses,  fleurs  écloses  sous  le  beau  soleil  de 
Provence  qui,  à  leur  heure  ou  à  leur  tour,  sont  épinglées 
au  corsage  ou  vont  •'■-  lyer  la   mansarde  ! 

ALBERT  MALMENE. 


Salvia  splendéns 


Il  n'existe  pas  de  plantes  plus  brillantes,  à  l'automne 
surtout,  que  le  Salvia  splendéns.  Il  y  a  longtemps  que  les 
jardins  en  l'ont  leur  parure  habituelle  et  cette  Sauge  aura 
certainement  toujours  une  vogue  -outenue.cn  raison  de 
l'éclat  et  de  l'abondance  de  ses  (leurs,  de  la  beauté  et  de  la 
régularité  de  son  port,  et  de  la  facilité  de  sa  culture. 

Cette  année,  l'automne  étant  particulièrement  clément. 
la  floraison  du  Salvia  splendéns  s'est  prolongée,  en  plein  air. 
jusqu'en  novembre;  non  pas  une  floraison  médiocre,  com- 
posée seulement  de  quelques  fleurs  malingres,  mais  bien  de 
beaux  el  gros  épis  floraux  qui  faisaient  l'admiration  de  tout 
le  monde. 

Il  convient  d'ailleurs  d'insister  sur  ce  point  que.  généra- 
lement, en  octobre,  les  plantes  les  plus  florifères  et  réputées 
les  meilleures  pour  la  décoration  des  jardins  n'ont  plus 
beaucoup  d'éclat  tandis  que.  au  contraire,  le  Su  lr  ia  splendéns 
est  dans  toute  sa  merveilleuse  beauté.  A  cette  époque  de 
l'année,  -es  magnifiques  et  nombreuses  grappes  de  fleurs, 
du  plus  bel  écarlate.  font  sensation  à  côté  de  la  couleur,  de 
plus  en  plus  décroissante,  des  (leurs  des  autres  végétaux  les 
plus  employés  pour  les  garnitures  estivales. 

Le  Salvia  splendéns  Sellow.  (syn.:  5.  brasiliensis  Spr., 
S.  colorans  Hort.)  fut  introduit  du  Brésil  en  Europe  vers 
1822.  C'est  une  plante  vivace,  frutescente  dans  les  pays  mé- 
ridionaux et  dans  les  serres,  mais,  sous  le  climat  de  Paris, 
elle  est  cultivée  comme  annuelle.  Sa  tige,  ramifiée  dès  la 
k-i-e.  atteint  de  0"',8Û  à  1  mètre  de  hauteur;  ses  rameaux 
sont  glabreset  quadrangulaires  ;  ses  feuilles  sont  ovales  acu- 
minées.  cunéiformes,  arrondies  à  la  base  ou  presque  cordi- 
formes,  d'un  vert  intense  en  dessus  et  grisâtres  en  dessous; 
ses  (leurs,  d'un  rouge  écarlate  très  vif  dans  toutes  leurs  par- 
lies,  sont  di-posées  en  épis  terminaux,  dressés.  Les  Heurs 
se  montrent,  en  pleine  terre,  de  la  fin  de  juin  jusqu'aux 
gelées,  suivant  la  culture,  mais,  généralement,  la  floraison 
n'esl  entière  qu'à  partir  d'août  et  se  prolonge  —  ainsi  que  je 
le  fais  remarquer  plus  haut  —  jusqu'en  octobre  et  novembre. 

La  Sauge  éclatante  (Salvia  splendéns)  ne  doit  pas  être 
confondue  avec  les  Salvia  coecineaL...  de  la  Ploride,  et  .S'. 
fulgens  Cav.(5'.  cardinalis  ILB.K.l.  du  Mexique,  qui  por- 
tent le  même  nom  vulgaire. 

Le  Salvia  splendéns  forme  de  splendides  corbeilles, 
d'éblouissants  massifs,  et  il  est  très  propre  à  la  décoration 
des  plates-bandes,  planté  à  dislance,  au  centred'autres  \  égé 
taux  de  basse  taille;  il  produit  un  effet  charmant  disposé 
par  petits  groupes,  çà  et  là,  sur  les  pelouses  non  loin  des 
massifs  d'arbres  et  arbustes. 

Le  mode  de  multiplication  le  plus  pratique  esl  le  boutu- 
rage que  l'on  opère,  au  printemps  ou  en  août-septembre 
avec  de  jeunes  rameaux  de  tête,  dont  la  reprise  est  toujours 
assurée.  Les  boutures  de  printemps  donnent  des  sujets  qui 
fleurissent  la  même  année,  tandis  que  ceux  issus  de  bou- 
tures faites  en  août-septembre,  ne  donnent  des  fleurs  que 
l'année  suivante.  Ces  boutures  se  font  sur  couche  tiède  el 
sous  cloches. 

On  multiplie  égalemenl  de  semis,  en  mars-avril,  sur 
couche,  ou  de  mai  en  juillet,  en  pépinière,  en  pots  ou  en 
teri  ine-,  à  mi-ombre. 

On  rencontre,  dans  les  jardins,  plusieurs  variétés  du  Sal- 
via splendéns  ipii.  à  vrai  dire,  ne  diffèrent  guère  du  type 
que  par  suite  du  genre  de  culture  auxquelles  elles  sont  sou- 
soumises.  La  \  ariété  Sniielieiii  parait  être  une  des  plus 
anciennes;  puis,  sonl  venues  ensuite  les  variétés  nana, 
Ingénieur  Claocnad,  etc. 

J.  LUQUET. 


Dictionnaire   iconographique  <!<•*   Orchidées,  par  A. 

Cogniaux  et  A.  Goossens.  —  N"  17, 18  et  16  de  la  Chronique  or- 
nne. 
Parmi  les  plantes  liçurées  sur  les  planches  de  ces  trois 
livraisons,nons  cilerons:  Cypripediutn  hirsutissismum, C. 
microchïlum,  C.  Winnianum,  Ëpidendrum  Cooperianum, 
Oattleya  labiataalba  Bêranek, Zygopetalum  grandiflorum, 
Aerides  multiftorum,  C&ttleya  Mossiœ  Germinyana,  Cy- 
pripedium  purpuratum,  C.  Charles  Richman,  Cattleya 
Schilleriana,  Pnajvs  Owenianus,  etc. 


LE    JARDIN 


359 


k'/Lr)afyse  des    EaU^ 


L'analyse  des  eaux  est  une  opération  de  la  plus  haute 
importance,  tant  au  point  de  vue  de  leur  potabilité  qu'à 
celui  de  leurs  usages  dans  les  besoins  de  la  vie.  Dans  la 
pratique  horticole,  il  importe  fréquemment  de  connaître  la 
composition  d'une  eau,  aussi  croyons-nous  qu'il  ne  sera  pa- 
inutile  d'indiquer  à  grands  traits  les  procédés  pratiques 
d'analyse. 

On  dit  généralement  qu'une  eau  limpide  est  de  bonne 
qualité  ;  on  ne  saurait  trop  s'élever  contre  cette  assertion,  les 
germes  dangereux  et  les  bactériacées  qu'elle  renferme  n'en- 
levant rien  à  la  limpidité  de  l'eau  Elle  peut  également 
contenir  des  quantités  anormales  de  matières  minérales  ou 
organiques  sans  rien  perdre  de  sa  belle  apparence.  Ce  n'est 
donc  pas  là  un  critérium. 

Les  matières  contenues  dans  l'eau  sont  minérales  ou  or- 
ganiques. Voyons  comment  on  peut  les  reconnaître  et  les 
déceler. 

Matières  minérales.  —  L'eau  tient  en  dissolution  des  sels 
de  chaux,  de  magnésie,  de  soude,  de  potasse.  Un  excès  des 
deux  premières  bases  les  rend  indigestes;  elles  cuisent  mal 
les  aliments,  elles  incrustent  les  chaudières  et  abandonnent 
sur  les  feuilles  des  plantes  des  dépôts  blanchâtres  qui  leur 
enlèvent  une  partie  de  leur  valeur  marchande.  <  >n  y  trouve 
aussi  du  fer,  de  l'alumine  et  de  l'ammoniaque.  Les  acides 
qu'on  aura  à  y  chercher  sont  les  acides  carbonique, silieique. 
suif  urique,  chlorhydriq  ne.  phosphorique.  azotique  et  l'hydro- 
gène sulfuré 

La  prise  de  l'échantillon  d'essai  doit,  être  faite  avec  les 
plus  grandes  précautions.  Sutton,  dans  son  Manuel  métho- 
dique d'analyse  chimique  volumètrique,  dit  qu'il  faut 
recueillir  deux  litres  pour  la  plupart  des  eaux  en  vue  d'une 
analyse  générale  et  trois  quand  il  s'agit  de  l'eau  d'un  lac  ou 
d'une  source  de  montagne.  Les  bouchons  qu'on  emploie 
doivent  être  neufs  et  lavés  dans  l'eau  où  l'on  a  puisé  l'échan- 
tillon. Le  prélèvement  devra,  autant  que  possible,  être  fait 
au-dessous  île  la  surface  liquide,  jamais  à.  la  surface  ou  sur 
le  fond  et,  dans  labouteilleelle-mêmeoù  l'eau  sera  conservée. 
S'il  s'agit  de  l'eau  d'une  pompe,  on  laisse  d'abord  écouler  le 
liquide  qui  a  séjourné  dans  le  tuyau.  On  a  soin  de  remplir 
d'abord  la  bouteille  de  prélèvement,  puis  de  la  vider  et  de 
rincer  plusieurs  fois  avant  d'opérer  la  prise  définitive. 

Les  échantillons  seront  conservés  dans  l'obscurité  et  dans 
un  lieu  frais  avant  l'analyse,  qui  doit  être  laite,  autant  que 
possible,  dans  les  quarante-huit  heures.  Il  sera  bon  égale- 
ment de  s'assurer  de  la  nature  géologique  du  sol  à  travers 
lequel  coule  le  cours  d'eau,  dans  lequel  on  a  percé  le  puits, 
d'où  jaillit  la  source  dont  l'eau  doit  être  analysée. 

Un  examen  préliminaire  portera  sur  la  couleur,  la  limpi- 
dité, l'odeur,  la  réaction  qui  doit  être  normalement  légère- 
ment acide  ou  à  peine  alcaline. 

Essai  qualitatif.  —  L'essai  qualitatif  doit  toujours  être  pra- 
tiqué, il  dirigera  l'analyse  dans  la  détermination  quantita- 
tive. On  cherche  d'abord  la  quantité  de  matière  solide  laissée 
par  un  litre  d'eau,  en  évaporant  100  centimètres  cubes  dans 
une  capsule  de  platine  tarée. 

Silice.  —  Le  poids  est  obtenu  en  évaporant  500  centi- 
mètres au  bain-marie,  après  légère  addition  d'acide chlorhy- 
drique  pour  aciduler  la  liqueur.  On  reprend  le  résidu  par 
de  l'eau  bouillante  acidulée,  on  sèche  et  on  pèse. 

Acide  sulfurique.  —  Est  dosé  à  l'état  de  sulfate  de  ba- 
ryum, par  précipitation  d'un  volume  d'eau  déterminée  au 
moyen  du  chlorate  de  baryum  additionné  d'acide  chlorhy- 
d  ri  que. 

Chlore.  —  A  l'état  de  chlorure  d'argent,  au  moyen  du 
nitrate  d'argent.  Le  chlorure  obtenu  est  séché,  fondu  et  pesé. 

Acide  phosphorique.  —  A  l'état  de  pyrophosphate  de 
magnésie,  en  précipitant  un  volume  déterminé  d'eau  préala- 
blement débarrassée  d'alumine  et  de  fer,  par  le  chlorure 
de  magnésium  et  l'ammoniaque. 

Hi/ilrogène  sulfure.  —  Sa  présence  est  décelée,  la  plupart 
du  temps,  par  l'odeur  caractéristique  qu'il  répand  et  qui 
rappelle  celle  des  œufs  pourris.  On  distille  un  volume 
donné  d'eau,  acidulée  parl'acidesulfuriqueoucblorliydrique 
et  on  recueille  le  produit  de  la  distillation  dans  une  solution 


d'acétate  de  plomb  acidulée  par  l'acide  acétique.  Le  sulfure 
île  plomb  formé  est  transformé  en  sulfate.  On  en  déduit  la 
quantité  d'hydrogène  sulfuré  par  un  calcul  très  simple 

Acide  asotique.  —  Cet  acide  est  dosé  après  sa  transfor- 
mation en  ammoniaque  ^iih  l'influence  de  l'hydrogène 
naissant,  en  opinant  comme  il  suit.  Dans  un  volume  d'eau 
déterminé,  on  dose  l'ammoniaque  contenu,  puis  on  ajoute 
h  n  gramme  de  potasse  ou  de  soudé  et  2à:i  la im-s d'aluminium. 
Au  boutde~l  heures  et  sous  l'influence  d'une  douce  chaleur, 
l'acide  azotique  est  entièrement  transformé  et  le  dosage 
d'ammoniaque  peutêtre  opéré.  Laquantité  d'acide  a/otiquo 
est  réprésentée  par  la  différence  entre  les  deux  dosages. 

Dans  une  eau  qui  ne  contient  pas  île  matières  organiques, 
on  peut  utiliser,  pour  le  dosage  de  l'acide  a/ntique,  un  pro- 
cédé recommandé  par  Boussingault,  basésur  le  fait  sui\  ant  . 

l'acide  azotique  décolore  le  sulfate  d'indigo  proporti lelle- 

ment  à  laquantité  de  cet  acide.  Le  carbazol,  en  solution 
dans  l'acide  sulfurique,  est  aussi  un  réactif  de  l'acide  azo 
tique,  doué  d'une  extrême  sensibilité.  On  peu  avec  ce 
dernier  réactif,  déceler  des  traces  infinitésimales  d'azotates. 
La  coloration  obtenue  est  verte  et  1res  nette. 

Nitrites.  —  La  présence  de  nii  rites  dans  uneeau  est  cor- 
rélative de  celle  de  matières  organiques.  L'eau  distillée 
renferme  du  nitrite  d'ammoniaque.  (  in  peut  les  déceler  par 
le  procédé  de  Griess,  basé  sur  la  propriété  que  possède 
I  acide  sulfanilique  de  donner  naissance,  en  présence  de 
nitrites,  à,  un  composé  diazoïque,  d'une  magnifique  couleur 
rose  quand  on  fait  intervenir  ultérieurement  une  trace  de 
naphtylamine.  Ce  réactif,  des  plus  sensibles,  décèle  une 
partie  d'acide  azoteux  dans  10  millions  de  parties  d'eau. 

On  peut  encore  avoir  recours,  et  avec  plus  de  succès  en- 
core, au  procédé-  de  Tiemann  el  l'reusse.  à  condition  il  opérer 
dans  une  solution  incolore.  C'est,  dans  ce  cas  encore,  un 
titrage  eolori métrique  qui  est  d'autant  plus  sensible  que 
l'acide  azoteux  est  plus  étendu.  Ce  dosage  est  basé  sur  la 
propriété  dont  jouit  la  métaphénylène  diamine  de  donner 
naissance,  en  présence  de  l'acide  azoteux,  au  brun  de  phé- 
nylène  ou  triamido-azo-benzol. 

Fer  et  alumine.  —  Après  avoir  séparé  la  silice,  comme 
nous  l'avons  dit  plus  haut,  on  verse  de  l'ammoniaque  dans 
le  liquide  filtré  pour  précipiter  ensemble  le  fer  el  l'alumine. 
Le  précipité  séché  est  calciné  et  fondu  avec  du  bisulfate  de 
potasse  pur,  puis  dissous  dans  l'eau.  Dans  cette  solution,  le 
1er  est  dosé  par  le  permanganate  de  potasse,  après  avoir  été- 
soumis  à  l'action  de  l'hydrogène  naissant  qui  le  ramène  du 
maximum  au  minimum.  L'alumine  est  obtenue  par  sous- 
traction du  poids  du  fer  de  celui  du  précipité. 

Chaux.  —  La  chaux  peut  exister  dans  les  eaux  s,, us 
Forme  de  chlorure,  de  carbonate  ou  de  sulfate.  Les  eaux 
calcaires  sont  celles  qui  renferment  un  excès  de  bicarbonate 
de  calcium  et  les  séleniteuses,  de  sulfate  de  calcium.  Elles 
sont,  dans  ces  deux  cas,  impropres  à  la  cuisson  desaliments 
et  à  la  plupart  des  usages  industriels  ou  horticoles.  On  dose 
la  chaux,  après  avoir  séparé  le  fer  et  l'alumine,  en  concen- 
trant la  liqueur  et  en  l'additionnant  de  carbonate  et  de 
chlorhydrate  d'ammoniaque.  Il  se  l'ait  un  précipité  de  car- 
bonate de  calcium  qu'on  transforme  en  sulfate  de  calcium 
au  moyen  d'acide  sulfurique.  On  calcine  et  ou  pèse. 

Magnésie.  —  Au  liquide  dont  on  a  séparé  la  chaux,  ou 
ajoute  du  phosphate  de  sodium  et  de  l'ammoniaque  et  on 
laisse  au  repos  pendant  12  heures.  Il  se  forme  un  précipité 
de  phosphate  ammoniaco  magnésien  qu'on  pèse  après 
l'avoir  calciné-. 

Soude  et  potasse.  —  Deux  procédés  enprésence.  ou  bien 
transformation  en  chlorure  parle  chlorhydrate  d'ammo- 
niaque dans  une  eau  débarrassée  de  sels  ammoniacaux  '-t 
séparation  dupotassium  à  l'étal  de  i  hloroplatinate.le  sodium 
est  obtenu  par  différence,  ou  bien  en  opérant  directement 
sur  l'eau  par  le  procédé  Péligot,  On  acidulé  l'eau  par  l'acide 
sulfurique  et  on  évapore.  Un  reprend  le  résidu  desséché 
par  un  excès  d'eau  de  baryte;  il  se  sépare  un  précipité  de 
sulfate  de  baryum  et  on  se  débarrassé  de  l'excès  do  cette 
base  par  l'acide  carbonique.  On  filtre  pour  enlever  le  car- 
bonate de  baryum,  on  évapore  à  sec  le  liquide  acidulé-  par. 
l'acide  chlorhydiiquc  Le  résidu  est  traité  comme  plus  haut. 

Aiumoniai/ue.  —L'ammoniaque  peut  être  dosée  en  opé- 
rant directement  sur  10  litres  d'eau  qu'on  évapore  après 
l'avoir  acidulée  par  l'acide  sulfurique;  le  résidu  est  fin 


360 


LE    JARDIN 


à  de  la  magnésie  et  distillé.  L'ammoniaque  qui  se  dégage 
est  reçu  dans  de  l'acide  titré  avant  l'opération,  qu'on  titre 
de  nouveau  après.  La  différence  donne  la  quantité  d'ammo- 
niaque. 

Quand  on  n'a  affaire  qu'à  des  traces  d'ammoniaque,  on 
peut  recourir  au  réactif  de  Nessler  composé  d'iodure  de 
potassium  saturé  de  biiodure  de  mercure,  en  solution  léger 
rement  alcaline,  ("est  alors  un  titrage  colori métrique  pat 
comparaison  de  teintes.  L'eau  distillée  qui  sert  à  la  prépa- 
ration du  réactif  doit  être  absolument  privée  de  toute  trace 
d'ammoniaque  par  distillation  sur  du  permanganate  de 
potasse,  puis  sur  du  sulfate  d'alumine.  On  peut  contrôler 
l'analyse  par  la  méthode  de  Fleck  et,  de  Ritter,  basée  sur  ce 
principe  que  le  précipité  mercuriel  donné  par  le  liquide 
Nessler  contient,  pour  deux  parties  de  mercure,  une  dose 
d'azote  qui  répond  à  une  partie  d'ammoniaque. 

Alcalinité  de  Veau.  —  Une  eau  peut  être  alcaline  à  l'excès 
par  mélange  avec  des  eaux  provenant  des  blanchisseries. 
On  l'éprouve  en  y  ajoutant  quelques  gouttes  de  teinture  de 
cochenille  ou  de  solution  d'auréosine.  Avec  la  première 
substance  colorante,  sous  l'influence  de  l'acide  sulfurique, 
la  teinte  passe  du  violet  rouge  au  jaune  brun;  avec  la  se- 
conde.  il  se  produit,  une  belle  fluorescence  verte  qui  disparaît 
par  l'acidité  de  la  liqueur.  Il  suffit,  pour  se  rendre  compte, 
de  l'alcalinité,  d'ajouter,  goutte  à  goutte,  à  l'eau  colorée, 
une  solution  titrée  d'acide  sulfurique. 

On  constate  encore  dans  l'eau  la  présence  de  traces  de 
plomb,  de  cuivre  et  de  zinc  qui  peuvent  être  nuisibles  dans 
l'alimentation,  mais,  aupointde  vue  industriel,  ne  produi- 
sent aucun  effet  désastreux.  Le  plomb  sera  décelé  par  l'iodure 
de  potassium  qui  donnera  de  l'iodure  de  plomb  d'un  beau 
jaune;  le  cuivre  par  addition  d'ammoniaque  dans  le  ré- 
sidu de  l'évaporation  repris  par  de  l'eau  acidulée  d'acide 
azotique  ou  bien  encore  par  le  ferrocyanure  de  potassium, 
qui  produiront  avec  le  premier  réactif  une  coloration  bleu 
céleste  et  avec  le  second  un  précipité  rouge.  Le  zinc  sera 
caractérisé,  après  évaporation  préalable  et  addition  d'acide 
sulfurique.  par  un  précipité  blanc  de  sulfure  de  zinc,  en 
faisant  passer  dans  la  liqueur  un  courant  d'hydrogène  sul- 
furé. 

(A  suivre).  P.  HARIOT. 


Tilia  orbieularis 

(T.  alba  X    T.  euchlora) 


Ce  joli  Tilleul,  obtenu  par  l'établissement  Simon  Louis 
frères,  de  Plantières,  il  y  a  une  trentaine  d'années,  a  été 
propagé  sous  le  nom  de  Tilia  argentea  orbieularis,  déno- 
mination tout  à  fait  impropre  et  que  nous  croyons  utile  de 
rectifier. 

Cet  arbre,  étant  issu  d'une  graine  du  Tilia  alba  Ait. 
(T.  petiolaris  D.  C),  ne  saurait,  être  rattaché,  comme  va- 
riété, au  Tilia  argentea  Desf.  (T.  tomentosa  Moench.) 
vulgairement  Tilleul  argenté. 

Par  son  port  et  le  luisant  de  la  face  supérieure  de  ses 
feuilles,  il  rappelle  le  T.  euchlora  C.  Koch  (T.  dasystyla 
Stev.)  ;  par  son  feuillage  argenté  en  dessous  et  par  ses 
fleurs,  il  ressemble  au  T.  alba. 

Ce  serait  donc,  d'après  ces  caractères,  un  hybride  de 
Tilia  alba  et  de  T.  euchlora.  ce  qui  semble  certain  car  le 
T.  alba.  sur  lequel  a  été  récoltée  la  graine  qui  a  produit  le 
Tilia  orbieularis, a,  pour  voisin,  dans  l'arboretum  de  Plan- 
tières, le  T.  euchlora. 

Nous  allons  donc  abandonner  la  dénomination  de  T.  ar- 
gentea orbieularis  qui  nous  semble  impropre,  et  nous 
nommerons  cet  arbre  simplement  T.  orbieularis  (  T.  allia 
X  T.  euchlora),  allusion  à  la  forme  de  ses  feuilles. 

Voici  la  description  de  l'arbre  : 

Très  vigoureux,  formant  une  tête  conique,  de  même 
aspect  que  le  T.  euchlora  ;  comme  celles  de  ce  dernier,  ses 
branches  sont  réfléchies,  avec  jeunes  rameaux  pendants. 

La  flèche  de  l'arbre  est,  comme  du  reste  tous  les  autres 
jeunes  rameaux,  toujours  penchée;  mais  elle  se  redresse  à 
mesure  qu'elle  prend  de  la  force  et,  finalement,  forme  une 
tige  très  droite. 


Jeunes  rameaux  vert  jaunâtre;  fréquemment  colorés  de 
rouge  sombre  du  côté  exposé  au  soleil,  recouverts  d'un  duvet 
blanchâtre.  Eeorce  des  rameaux  plus  âgés  grisâtre.  Ra- 
milles florales  à  bractées  très  longues,  spatulées. 

Fleurs  grandes  (pour  le  genre),  jaunâtres,  très  odorantes. 
Fruits  de  la  grosseur  d'un  pois,  sphériques  légèrement  côte- 
lés, mucronés  au  sommet,  recouverts  d'un  duvel  grisâtre. 
Feuilles  grandes,  irrégulièrement  cordiformes,  épaisses. 
accuminées.  fortement  dentées,  rarement  planes,  m;iis. 
généralement,  à  limbe  convexe,  quelquefois  même  cucul- 
lées.  La  face  supérieure  est,  d'un  vert  foncé  luisant  (comme 
chez  le  T. euchlora),  la  face  inférieure  est  argentée  (comme 
chez  le  T.  alba). 

Les  feuillesdu  Tilia  orbieularis  tiennent  très  longtemps 
à  l'arbre  et  ne  tombent  que  vers  la  fin  d'octobre  et  même 
plus  tard,  ce  qui  est  une  qualité  très  précieuse  et  en  fait 
un  arbre  d'avenue  de  premier  ordre.  Isolé,  il  produit  égale- 
ment beaucoup  d'effet. 

e:  jouin. 

{Pépinières  Simon-Louis  frères). 


Plantons  des  Pommiers  à  couteau 


Je  viens  de  lire,  dans  le  journal  américain  The  Cana- 
ri/an Horticulturist,  le  compte  rendu  des  achats  de  fruits 
faits  par  l'Angleterre  en  1896,  et,  après  avoir  vu  avec 
satisfaction  que  la  France  tient  le  premier  rang  pour  les 
exportations  de  prunes  dans  ce  pays,  —  elle  en  a  exporté 
en  189(5,  pour  3.655.570  fr.,  et  pour  les  poires  3.033.960  fr. 
dans  la  même  année  — ,  je  vois  avec  regret  qu'elle  tient  le 
dernier  rang,  ou  à  peu  près,  pour  les  pommes  à  couteau,  cul- 
ture qui  pourrait,  cependant  être  développée  en  France.  Les 
chiffres  ci-dessous  feront  juger  de  notre  infériorité,  nous  qui 
sommes  cependant  les  plus  proches  voisins  du  pays  im- 
portateur. 
L'Angleterre  a  importé,  en  1896,  en  pommes  à  couteau  : 

D'Allemagne pour  9"i .  360  fr. 

D'Australie »         1.967.715    » 

De  Belgique n         1.681.825    » 

Du  Canada »       15.725.70.")    » 

Des  Etats-Unis  d'Amérique.       »       16.357.910    » 

1  le  France »         1 .  275 . 405    » 

De  Hollande »  339.840    » 

Du  Portugal »  968 .  185    » 

De  diverses  contrées »  153.130    » 

D'après  le  tableau  ci-dessus,  on  peut  voir  le  rang  tout  à 
fait  secondaire  que  nous  tenons  pour  l'exportation  d'un 
fruit  de  culture  facile.  Je  crois  que  les  cultivateurs  français, 
surtout  ceux  se  trouvant  dans  les  régions  où  il  est-  déjà  fait 
des  expéditions  d'autres  produits  pour  l'Angleterre,  où  il 
va  des  commissionnaires  ou  des  syndicats  s'occupant  de 
l'exportation,  et  où  la  culture  du  Pommier  réussit,  ont 
tout  intérêt  à  planter  maintenant.  Plusieurs  raisons  m'ont 
suggéré  cette  idée.  D'abord,  il  se  pourrait  que,  sous  peu, 
l'Angleterre  fermât  ses  portes  aux  envois  de  fruits  de  l'Amé- 
rique .lu  Nord,  à  cause  du  Pou  de  San  José  (1).  Déjà, 
l'Allemagne  a  prohibé,  ou  à  peu  près,  pour  cette  raison, 
les  fruits  américains,  et  se  prépare  à  planter  de  grandes 
quantités  de  Pommiers  à  couteau,  et  il  n'y  aurait  rien  de 
surprenant  à  ce  que,  dans  un  temps  peu  éloigné,  de  der- 
nière puissance  exportatrice  pour  ce  fruit,  elle  devint  pre- 
mière. Ne  restons  pas  en  arrière  et  sachons  profiter  de  notre 
voisinage  avec  l'Angleterre  pour  ne  pas  laisser  nos  concur- 
rents nous  supplanter  et  pour  ne  pas  perdre  un  débouché 
i|iii  devrait  nous  être  presque  particulier  à  cause  de  notre 
situation  géographique. 

J'ai  cru  bien  faire  eu  attirant  l'attention  des  spécialistes 
sur  ce  point  et  je  souhaite  que  des  personnes  plus  compé- 
tentes que  moi  sur  ce  sujet  viennent,  dans  les  colonnes  de 
«■e  journal  et  dans  d'autres,  expliquer  quelles  seraient  les 
variétés  qui  auraient  le  plus  de  chance  de  se  vendre  ou  de 
réussir  comme  culture,  dans  telles  ou  telles  régions  ,  en  un 
mot,  renseigner  complètement  les  intéressés  sur  ce  sujet. 

E.  TURBAT. 

(1)  Le  Jardin,  m*.n"  265,267 ,2(ÏS,  270  et  274,  p.  66,98,113,147  et  21S 


LE   JARDIN' 


301 


Nouveautés  Horticoles       CHRYSANTHEMES 


FICUS  RADICANS  VARIEGATA 


Cette  charmante  variété  de  Ficus  radicans  de  grand 
effet,  que  représente  la  h'g.  150,  est  mise  au  commerce  par 
M.    W.  Bull,  53b',  King's  Road,  Londres  (Angleterre). 

Ses  obtenteurs  donnent,  sur  cette  variété  à  feuilles  pana- 
chées, les  renseignements  suivants  : 

«  Sa  culture  facile,  sa  panachure  pleine  d'effet  et  sa 
croissance  régulière  font  de  cette'plante  une  des  meilleures 


Les    nouveautés    françaises    dans    les 
établissements   anglais. 

La'  plupart  des  nouveautés  de  Chrysanthèmes  des  deux 
dernières  années  mit  été  vues  en  conditions  excellentes  dans 
les  déploiements  commerciaux.  Il  n'y  a  pas  àcraindreque 
1rs  semis  français  n'occupent  plus  une  place  prépondérante, 
mais  il  est  curieux  de  constater  que,  cette  année,  un  très 
grand  nombre  de  nouveautés  australiennes  ont  été  vues  ri 
qu'elles  sont  certainement  de  beaucoup  d'avenir. 


Fig.  150.  —  Ficus  radicans'mra  riegai  a . 


qui  aient  été  obtenues  jusqu'ici  dans  la  série  des  plantes 
ornementales  à  feuilles  panachées. 

«  Cette  variété  est  d'un  aspect  très  élégant  en  raison  de 
ses  feuilles  abondamment  et  irrégulièrement  marginées  de 
blanc  ;  la  panachure  s'étend  parfois  à  toute  la  surface. 

«  Comme  plante  à  feuillage  panaché  pour  suspensions, 
de  même  que  pour  former  des  bordures  ou  pour  cultiver 
seule  en  la  palissant  sur  des  tuteurs  ou  sur  un  treillage, 
elle  est  de  tout  premier  ordre.  »  G,  VALLIER. 

liiilletin  de  la  Direction  tle  l'Agriculture  et  du  Com- 
merce de  h»  Régenee  tle  Tunis.  —  'i'  trimestre  isn.x. 
Le  Bulletin  de  la  Diredlion  de  l'Agriculture  et  du  Com- 
merce delà  Régence  de  Tunis  (3e  trimestre  de  1898),  que 
nous  venons  de  recevoir,  contient,  entre  autres  intéressants 
articles:  l'Arboriculture  fruitière  en  Tunisie,  par  notre  col- 
laborateur, M.  L.  Guillochon,  jardinier-chef  du  Jardin 
d'Kssai;  les  végétaux  ligneux  à  planter  dans  les  différents 
sols  du  nord  de  la  Régence,  par  M.  Grandidier;  la  dispari- 
tion des  boisements  dans  le  sud  de  la  Régence,  par  M.  L. 
Tellier  ;  la  culture  du  Tabac,  la  production  légumière,  la 
situation  phylloxérique  en  Tunisie,  etc. 


Chez  MM.  Veitch  cl  (ils.  de  Chelsea,  les  variétés  sui- 
vantes, d'origine  continentale,  étaient  les  meilleures  :  Pré- 
sident Non  in,  Werther,  remarquable  comme  grandeur  et 
couleur,  Général  Paq'uiè,  N.  ('.  S.  Jubilee,  Souvenir  de 
Matines,  Lèocadie  Gentils,  la  variété  plumeuse  jaune 
pâle;  M.  Louis Rèmy.  Il  y  avait  aussi  là  de  nombreuses 
variétés  françaises  plus  anciennes  etde  mérite  reconnu. 

M.  W.  'Wells,  d'Earlswood,  qui,  tout  récemment,  a 
obtenu  une  médaille  d'or  à  l'exposition  de  Taris,  a  toujours 
les  nouveautés  françaises  en  très  belle  forme  et  spéciale- 
ment celles  de  la  race  Calvat. 

Lors  d'une  récente  visite,  je  vis  chez  lui  :  Président  Félix 
Sithut,  X.  C.  S.  Jubilee.  Lèocadie  Gentils,  Président 
Béran,  très  gros  et  très  beau.  Mme  Gabriel  Debrie,  une 
fort  belle  fleur,  Surpasse  Amiral,  Perlefine,  Mme  Robert 
de  Massy,  Mme  M.  Expulson,  Docteur  Liebert,  Iserette, 
M.  Hoste,  Marie  Calvat,  M.  Fatzer,  Président  Nonin, 
Président  Lemaire,  Werther,  Mistress  F.  A.  Compton, 
Mme  Couvât  de  Terrait,  Général  Paquiè,  Mme  Bertet, 
M.  Frèd.  Daupias,  Le  armai  dragon,  Tatiana,  Papa 
Vieillard  et  une  vingtaine  ou  deux  en  outre. 


362 


LE   JARDIN 


MM.  Cannell  et  fils,  de  Swanley,  sonl  d'autres  cultiva- 
teurs chez  lesquels  les  dernières  et  les  meilleures  variétés 
du  continent  peuvent  être  vues  et  leur  collection,  en  même 
temps  qu'elle  renferme  plusieurs  autres  gains,  est  très  riche 
en  \  ariétésfrançaises  de  1897-98.  L'espace  me  l'ait  défaut  pour 
lesmentionner  toutes,  aussi  n'en  citerai-je  que  quelques- 
unes  telles  que:  M.  Fatser,  Topaze  orientale,  Mme  Gas- 
ton Morren,  Mme  Léon  Roland.  M .  Louis  Rémi/.  Mlle  M. 
Expulson,  Présideni  Bée  an.  Mme  Robe/i  de  Massy,  Le 
grand  tlrugon.  Mèlusine,  Emile  Nonin,  Surdon.  Paul 
dm  h  ii.  Tatiana,Mme  Ferlât,  Président  Nonin,  Situ,  Ami 
Brouillât,  Mme  Frèd.  Daupias,  Général  Paquiè,  Mme 
Gabriel  Debrie,  Mme  Bonnefoy,  Marie  Calvat,  Mme 
Louis  Brossilloji.  etc.,  etc. 

Ryecroft  nursery  est  1  établissement  de  M.  II.  .1.  Jones, 
qui  possède  aussi  la  plupart  des  nouveautés  et  spécialement 
bonnes  étaient:  Topaze  orientale, Chr iy santhèmiste  Bruant, 
François  Coppée.  Marie  Calent.  Le  grand  dragon.  Doc- 
leur  Noël  Martin.  Secrétaire  Rivoire,  Mme  Ed.  Roger. 
vert,  M.  Fatser,  Mèlusine,  Général  Paquiè,  Président 
Nonin,  Abbé  Brosson,  M.  Hos/e.  M.  Caillebotte,  M.  Louis 
L'en  ii/.  Fleur  de  Lilas. 

l'n  autre  cultivateur  de  premier  ordre,  c'est  M.  II.  Shoes- 
rnith,  de  Woking.  C'est,  un  vieil  exposant  et,  s'il  a  une  col- 
lection moins  importante  que  les  précédents;  chaque 'plante 
est  parmi  les  meilleures  et  bien  choisie.  En  splendide 
forme  étaient  :  M.  Louis  Rèmy,  Mme  Robert  de  Massy, 
N.  C.  S.  Jiibilec,  Secrétaire  Riooire,  Mme  Bertet,  Sou- 
venir de  Matines.  Mme  E.  Roger,  Le  grand  dragon,Mme 
<  i >nrat  de  Terrait.  Mèlusine, Mme  M.  Expulson,  Tatiana, 
Sita,  Werther  et  autres. 

Enfin,  mais  non  moindre,  doit  être  cité  l'établissement 
de  M.  Ft.  Owen,  à  Maidenhead.  Bien  qu'il  cultive  un 
grand  nombre  .le  ses  propres  obtentions,  M.  Owen  a,  cette 
année,  uni'  très  importante  collection  de  nouveautés  fran- 
çaises. Mme  Ecerard,  Président  Bévan,  Tatiana,  Mme 
Ed.  Roger,  surtout,  étaient  très  belles. 

C.  HARMAN-PAÏXK. 


ARBORICULTURE    FRUITIÈRE 


LE  POIRIER 


Considérations  sur  la  taille. 

Au  moment  où  les  l'oiriers  se  dépouillent  île  leur  feuil- 
lage, laissant  apparaître  à  nu  leurs  ramifications,  l'arbori- 
culteur que  cet  examen  intéresse  au  plus  haut  point,  les 
regarde  de  plus  près  et  c'est  avec  plaisir,  mêlé  d'un  cer- 
tain orgueil,  qu'il  constatequ'un  bon  nombre  de  boutons  à 
fruits  lui  promettent,  une  lois  de  plus,  une  respectable 
récolte.  Cet  orgueil  est  en  effet  bien  légitime  ;  eau,  si  une 
future  production  est  promise  et  s'il  eu  est  de  même  tous 
les  ans,  c'est  une  [neuve  que  ses  arbres  reçoivent  des  soins 
intelligents,  que  .toutes  les  opérations  qui  constituent  la 
taille  sonl  appliquées  d'une  façon  rationnelle,  raisonnée, 
enfin  que,  par  un  éclaircissage  sévère  des  fruits,  la  produc- 
tion est  réglée  avec  la  vigueur  des  sujets  et  la  qualité  du 
terrain  dans  lequel  ils  sont  plantés.  Ces  simples  notions 
de  culture  fruitière,  facilement  apprises  et  trop  souvenl 
négligées,  sonl  le  proprede  l'arboriculteur  qui  professe  pour 
sesarbres  un  amour  véritable;  ces!  pourquoi  il  a  lieu  d'être 
orgueilleux,  lorsque  ses  efforts  sont  couronnés  de  succès. 

Cetexamen  qui, pour  un  œil  exercé,  peut  être  fait  dès  le 
mois  .le  juillet,  n'est  d'ailleurs  pas  la  seule  occupation  de 
1  époque  présente.  Une  opération  d'une  certaine  importance 
doit  être  commencée:  c'est  la  taille  eu  se,-,  par  laquelle  il 
convient  d'apporter  un  complément  à  toutes  les  tailles 
faites  pendant  la  végétation,  en  opérant,  sur  un  grand 
nombre  de  branches  fruitières,  une  section  à  l'endroit  pro- 
pice, indiqué  par  le  résultat  déjà  obtenu,  par  le  but  que 
l'on  se  propose,  autrement  dit,  désigné  par  la  raison. 

Les  branches  fruitières,  âgées  de  plus  d'un  an,  soumises 

te  taille,  se  présentent    sous  deux    formes  distinctes: 

Ellesont,  à  leur  base,  un  ou  plusieurs  dards  de  différentes 


grosseurs,  ou  bien,  elles  possèdent   une  ou  plusieurs  lam- 
bourdes ou  boutons  éi  fruits. 

Dans  le  premiers  cas.  en  considérant  le  résultat  acquis, 
c'est-à-dire  les  dards  sur  lesquels  repose  l'espoir  d'une  fu- 
ture récolte,  et  le  but,  c'est-à-dire  la  transformation  de 
ces  dards  en  lambourdes,  la  taille  doit  être  faite  de  manière 
qu'il  subsiste,  au-dessus  de  ceux-ci,  au  moins  un  œil 
comme  tire-'sève.  Pour  comprendre  ce  qu'est  le  tire-sève  et 
quel  est  son  rôle,  il  faut  savoir  que  la  sève  se  porte,  à  de 
très  rares  exceptions  près,  en  plus  grande  abondance  vers 
les  extrémités  des  ramifications  qui  développent  abus  des 
pousses  d'autant  moins  vigoureuses  qu'elles  sont  nées  plus 
près  de  la  base.  La  longueur  de  ces  ramifications  étant  ré- 
duite par  là  taille,  l'œil  le  plus  favorisé  est  donc,  pour 
notre  branche  fruitière,  celui  situé  immédiatement  au- 
dessous  de  la  coupe.  Il  se  développe  fortement,  tandis  que 
les  dards  ou  yeux  delà  base,  moins  bien  partagés,  ne  s'ac- 
croissent que  faiblement.  Or,  c'esfprécisément  cette  parti- 
cularité' qui  fait  atteindre  le  but  cherché  etvoici  comment: 
Le  dard. qui  provient  de  l'évolution  chélive  d'un  œil  après 
une  ou  plusieurs  années,  est  la  production  la  plus  prompte 
à  se  mettre  à  fruit,  à  condition  qu'elle  reçoivede  la  nourri- 
ture en  quantité  suffisante,  mais  cependant  pas  en  trop 
grande  abondance,  sous  peine  de  la  voir  sedévelopper  en 

bourgi ,  ce  qui  anéantit  l'espoir  d'une  récolte  immédiate. 

C'est  pourquoi  il  faut  tailler  assez  près  des  dards  pour  qu'ils 
soient  fortifiés  dans  une  bonne  mesure,  et  cependant  lais- 
ser au -dessus  d'eux  un  œil  pour  que  le  trop-plein  du  liquide 
nourricier  puisse  être  dépensé  en  faisant  développer  cet  œil 
en  un  bourgeon  méritant  bien  son  nom  de  tire-séec.  L'ar- 
boriculteur sachant  se  servir  de  ce  bourgeon,  possède  en 
lui  un  véritable  régulateur  à  l'aide  duquel  il  peut  activer 
ou  modérer  l'accroissement  des  dards  de  la  base  ;  pour  cela, 
il  le  pince  pendant  sa  végétation,  long  ou  court,  herbacé 
ou  ligneux,  suivant  sa  vigueur  propre  et  la  quantité 
de  sève  jugée  nécessaire  pour  que  la  transformation  des 
dards  en  boutons  à  fruits  s'opère  le  plus  rapidement  possî 
ble.  Du  reste,  nous  étudierons  le  pincement  à  son  heure. 

Ce  sont  probablement  ces  particularités  qui  ont  fait  naî- 
tre, dans  l'esprit  de  M.  Courtois,  sa  méthode  de  taille  tri- 
gemme,  condamnant  l'ancienne  taille  ci  Vécu  et  simplifiant 
tous  les  procédés  complexes  provenant  de  ce  que  chacun  se 
pique  d'honneur  à  ne  pas  imiter  son  voisin,  et  de  ce  que 
chaque  maître  veut  avoir  sa  manière  d'opérer  à  lui,  ne 
voulant  pas  taire  comme  son  collègue. 

Cette  taille  à  trois  yeux  ou  trigemme  est.  a  mon  avis,  la 
plus  recommandable  et,  à  quelques  rares  exceptions  près, 
mérite  d'être  appliquée  en  toutes  circonstances.  Ces  excep- 
tions, toutes  naturelles  du  reste,  sont  celles-ci  :  aux  bran- 
ches fruitières  vigoureuses,  il  est  indispensable  de  laisser 
quatre  gemmes  afin  d'éviter  le  départ  en  bourgeon  de  ceux 
de  la  base  ;  aux  branches  fruitières  très  faibles,  deux  seule- 
ment sont  nécessaires. 

La  dérogation  la  plus  importante  que  je  conseille  de 
faire  à  cette  méthode  de  taille,  c'est  de  tailler  la  branche 
fruitière  immédiatement  au-dessus  de  la  lambourde  lors- 
qu'elle en  possède  une  à  sa  base  et  non  pas  à  deux  yeux 
plus  haut,  comme  le  dit  la  règle. 

Pourquoi,  en  effet,  laisser  la  sève  se  répartir  inutilement 
dans  ces  deux  organes  '.'  Les  fruits,  s'il  en  vient,  profiteront 
davantage,  il  me  semble,  si  le  petit  rameau  qui  les  sup- 
porte termine  la  branche  fruitière.  De  plus,  en  admettant 
que  les  poires  ne  tiennent  pas,  il  restera  toujours  la  bourse 
où  elles  étaient  attachées,  laquelle  est,  on  ne  l'ignore  pas, 
une  véritable  source  de  boutons  à  fruits. 

Cependant,  je  neveux  pas  dire  par  là  qu'il  faille  tailler, 
comme  beaucoup  le  disent,  au-dessus  de  la  lambourde  la 
plus  près  de  la  base,  une  branche  fruitière  en  possédant 
deux  ou  trois.  Sauf  quand  l'arbre  est  chétifet  qu'il  est  trop 
chargé',  il  est  préférable  de  les  laisser  toutes  trois  ou  tout 
au  moins  deux.  Le  principal  avantage  qui  plaideen  faveur 
de  c  traitement  réside  en  la  faculté  que  l'on  a  de  pouvoir 
choisir  les  fruits  sur  celui  des  trois  boutons. qui  possède  les 
plus  beaux  (c'est  presque  toujours  le  plus  élevé).  II  est  de 
plus  préférable  de  pratiquer  l'éelaircie  des  fruits,  que  de 
courir  le  risque  de  ne  pas  en  avoir;  car  la  seule  lambourde 
laissée  peut  être  rongée  intérieurement  par  un  Charançon, 
sans  ijue  l'ieil  le  plus  exercé  puisse  s'en  apercevoir,  ou  bien 


LE  JARDIN 


•m 


elle  peut  être,  plus  tard,  annulée  par  les  oiseânx  ou  par  les 
insectes  de  toutes  sortie. 

Il  faut  reconnaître  qu'en  pratique,  ceux  qui  recomman- 
dent la  taille  sur  la  première  lambourde  n'opèrent  presque 
jamais  de  la  sorte. 

Taillons  donc  tout  au  moins  au-dessus  de  la- seconde 
lambourde  afin  qu'il  y  en  ait  une  pour  les  oiseaux  el  les 
insectes  et  une  pour  nous,  et,  de  cette  façon,  nous  scions 
certains  de  récolter  notre  part. 

CLAUDE  TRÉBIGNAUD. 


LES  JARDINS  ALPINS  PARISIENS 


Les  difficultés  très  réelles  que  l'aceliniateùr  de  plantes 
alpines  rencontre  sur  son  chemin  lorsqu'il  veut  introduire 
ses  préférées  dans  un  grand  centre  comme  Paris,  les  y  cul- 
tiver, les  faire  fleurir  et  prospérer,  ne  sont  pas  si  insurmon- 
tables qu'on  ne  trouve,  ici  et  là,  de  jolies  collections  de  ces 
délicats  enfants  de  nus  montagnes.  Sans  parler  du  Jardin  des 
Plantes  dont  la  mauvaise  situation  a  cependant  permis 
l'introduction  et  la  culture  de  plusieurs  plantes  vraiment 
alpines,  il  y  a,  dans  Paris  même,  il  y  a  surtout  dans  les 
environs  immédiats  de  la  capital.',  plusieurs  jardins  alpins 
qui  méritent  d'être  visités  et  décrits. 

Je  viens  d'en  visiter  quelques-uns  et.  malgré  les  brumes 
de  l'automne,  sous  l'âpre  vent  du  nord  et  dans  le  froid 
brouillard,  l'impression  que  j'en  ai  rappor.téeà  Genève  est 
délicieuse. 

* 

,    . 

A  Paris  même,  au  coeur  de  la  grande  fournaise,  rue 
de    la  Tour  d'Auvergne,  il   est  un    petit   coin    privilégié 

qu'on   dirait    transporté   de'Suiss i  du    llauphiné.   .lai 

nommé  le  jardin  de  Mme  Bassot,  dont  les  collections  alpines 
de  son  ancien  jardin  de  Montmorency  sont  connues  de  tous 
les  amateurs.  Quand  Mme  Bassot,  il  y  a  quelque  dix  ans. 
annonça  sa  décision  de  quitter  la  campagne  pour  fixer  sa 
résidence  continuelle  à  Paris,  ses  amis,  dont  j'ai  le  bonheur 
d'être,  tremblèrent  pour  ses  belles  cultures  alpines.  Qu'al- 
laient devenir  ces  collections  de  Saxifrages  et  de  Semperci- 
oMmque  nul  ne  connnalt.et  n'apprécie  mieux  qu'elle?  Où 
pourrait-on  loger,  dans  Paris,  tous  ces  trésors  végétaux  amas- 
sés depuis  tant  d'années  et  avec  une  telle  sollicitude? 

Eh  bien!  ces  collections,  ces  plantes  délicates  que 
Mme  Bassot  et  quelques  amis  couvaient  depuis  de  longues 
années,  elles  ont  résisté  au  déménagement  ;  elles  -ont 
installées  à  Paris,  y  lleurissentsous  les  fenêtres  de  leur  a  mie. 
1  embaument  des  parfums  du  Daphne  Cneorum,  des  Violet- 
tes suaves,  de  délicats  Pavots  alpins.  C'est  merveille  de 
voir  ces  gentilles  fleurettes  sur  leur  terrasse  ensoleillée, 
s'étendre,  s'étaler  et  se  multiplier.  Lors  de  ma  visite,  le 
lit  novembre  passé,  il  y  en  avait  encore  en  fleurs. 

Dans  des  rocailles  disséminées  avec  art  et  infiniment  de 
goût,  sur  une  pelouse  bien  verte,  s'étalent  la  plupart  de  nos 
plantes  alpines,  depuis  le  Rhododendron  ferrugineum  qui 
y  fleurit  bien,  jusqu'à  l'Edelweiss  et  même  VAndrosace  des 
glaciers.  Les  Saxifrages,  les  Sedum  et  les  Semperoivum 
semblent  avoir  la  préférence  de  la  da le  céans  qui,  pro- 
bablement, a  fait  l'expérience  de  leur  grande  rusticité. 

Tout  ce  petit  monde  est  soigné,  étiqueté  avec  le  plus 

grand  soin,  disposé  bien  à  la  place  que  réclame  chaqu 

pèce  et  prospère  à  merveille.  Dans  les  lieux  ombragés,  au 
pied  des  murs  et  même  le  long  d'une  terrasse  en  ciment 
sur  laquelle  Mme  Bassot  a  fait  construire  une  plate-bande 
postiche,  s'étale  la  plus  belle  collection  de  Fougères  rustiques 
qu'on  puisse  imaginer,  depuis  les  espèces  japonaises  dont 
plusieurs  ne  sont  pas  rustiques  à  Genève,  jusqu'à  celles  des 
Alpes,  de  l'Amérique  du  Nord  ou  des  régions  antarctiques, 
l'n  l'ait  à  noter  c'est  que  plusieurs  plantes  qui  gèlent  à 
Montmorency  ou  à  Versailles  peuvent  être  conservées  sur 
cette  terrasse  qu'abritent  de  grands  bâtiments  et  que  tem- 
père, sans  doute,  la  chaleur  latente  de  la  grande  cité. 

-   ■ 
Prenons  le  bateau  pour  Boulogne-stir-Seine,  si  vous  le 
voulez  bien,  et  allons  sonner  à  la  porte  d'un  amateur  qui 
vient  de  se  révéler  comme  excellent  cultivateur  de  plantes 


alpines  et  qui  a    remporté  de  beaux  succès  à  l'exposition 
du  printemps  dernier.  C'est  M.<1.  Magne,  un  retiré 

des  affaires,  qui  s'adonne  ainsi  à  la  culture  de  no-  préférées 
dans  une  délicieuse  petite  villa  adossée  au  Bois  de  Boulo 
Ici,  les  conditions  sont  meilleures  ;  je  dirai  même  qu'elles 
sont  excellentes  car  le  sol  est  bon  el  l'air  est  imprégné  de 
frâîcheurel  d'humidité.  M.  Magne  cultive  admirablement 
l'Edelweiss,  qu'il  élève  par  semis  et  dont  il  a  de  tort  beaux 
échantillons.  Un  loi  de  Pavot  des  Alpes,  dans  sa  forme  la 
plus  pure,  a  été  obtenu  de  semis  également,  ainsi  que  V Ar- 
nica montana,  le  Myosotis  aipestris,  l'Œillet  des  Chartreux 
etd'autres  plantes  bien  caractéristiques. 

Un  lot  de  Primula  (la  collection  complète  des  espèces 
alpines),  des  Cypripèdes  de  plein  air,  le  ravissant  Calypso 

horealis  qu'on    rencontre   si    rare nt    dans    les  cultures 

(pourquoi'.'),  des  Lys  île   montagnes,  Gentianes,  Campa 
nules,  etc.  -ont.  en  parfaite  santé  et  sourient  au  soleil  'le 
la  Seine  comme  leurs  sœurs  le  font  au  rayonnement    di 
grands   sommets.    M.    Magne,  comme   Mme  Bassot,   sur- 
Veille  lui-même  ses  plantes;  c'est  là  le  secret  de  sa  réussiti  . 

* 

- 

Mais  c'est  à  Soisy,  près  de  Montmorency,  et  à  Enghien 
qu'il  faut  aller  pourvoir  la  flore  alpine  dans  son  plu- beau 
développement  et,  pour  y  rencontrer  L'illusion  absolue 
qu'on  e-t  transporté  dans  la  haute  montagne. 

Depuis  plus  de  vingt  ans.  M.  et  surtout  Mme  Daigre 
mont  cultivent  non  seulement  une  collection  de  plantes 
alpines,  mais  encore  la  lion'  alpine  tout  entière.  11  serait 
plus  aisé  d'énumérer  ce  qui  n'est  pas  à  Soisj  que  ce  qui  \ 
est.  Et,  plus  l'espèce  est  délicate  et  difficile  à  cultiver,  plus 
on  persévère,  plus  on  insiste,  plus  on  persiste  dans  les 
essais.  Aussi  réussit-on,  la  ou  d'autres  se  désespèrent. 

De  belles  rocailles  ont  été'  i struites  il  y  a  prés  de  quinze 

ans  déjà;  puis  on  a  renoncé  au  grand  enrochement,  à  la 
rocaille  pour  la  rocaille  et  l'on  aarrangé  de  joli-  mamelons 
pierreux  et  pittoresques,  consacrés,  le-  uns  aux  plantes  de 
la  famille  des  Renonculacés,  les  autres  à  celle  des  Cruci- 
fères, d'autres  aux  Cariophyllées,  et  ainsi  de  suite,  ("est  une 
très  ingénieuse  application  des  règles  du  classement  bota- 
nique au  Jardin  pittoresque  et  naturel.  L'arrangement  est 
tort  heureux  el  satisfait  a  la  loi-  [e  -avant,  l'artiste  et  le 
cultivateur.  En  outre,  le  procédé'  est  si  ingénieux  qu'il 
permet  de  cultiver,  à  l'ombre  des  arbre-  de  ce  jardin  tri  - 
pittoresque,  les  espèces  d'ombre  et.au  soleil,  celles  qui  le 
réclament. 

Les  collections  proprement  dites  -ont  disposées  dans  des 
plates-bandes  qu'on  recouvre  l'hiver  pour  empêcher  l'humi- 
dité d'y  pénétrer.  Les  espèces  délicates  sont  rentrées  eu 
-erre  froide. 

Mais  ce  qu'il  y  a  de  plus  remarquable  à  Soisy,  c'est  la 
culture  dite  «  en  baquets  »,  dont,  je  l'espère.  M.  et  Mme 
Daigremont  voudront  bien  nous  parler  un  jour  dans  ce  jour- 
nal et  qui  constitue  un  progrès  énorme  sur  tous  les  sv  stèmes 
de  culture  adoptés  jusqu'à  ce  jour,  même  sur  celui  des  ter- 
rains de  sphagnum  que  nous  préconisons  au  Jardin  alpin 
d'acclimatation.  Le  système,  inventé  par  un  chimiste 
de  grand  mérite,  dont  nous  irons  visiter  l'installation  a 
Enghien  avant  de  nous  quitter,  parait  plus  complique 
qu'il  ne  l'est. 

Il  consiste  à  laisser  les  plantes  s'arroser  par  capillarité 
en  plaçant,  au-dessous  d'elles  et  dans  un  double  fond,  de 
l'eau  de  pluie  qui  est  maintenue  à  son  niveau  par  un  gros 
flacon  retourné  et  posé  sur  un  trépied.  Nous  reviendrons,  plus 
tard,  sur  ce  systèmede  culture  dont  les  résultats  -ont  abso- 
lument merveilleux.  Les  plantes  les  plus  délicates,  le-  plu- 
rebelles  à  la  culture, l'Azalée  de-  Upes,  le-  Androsaces  îles 
zones  supérieures  et,  plus  particulièrement,  les  plantes  calci- 
fuges  (l'eau  de  pluie  ne  renfermant  pas  de  calcaire  leur  con- 
vient parfaitement),  s tmportenl  très  gaillardement  dans 

les  baquets  de  Soisy.  L'Oxycoccos  oulgaris,  le  ravissant 
et  rarissime  Mimulus  primuloides,  de  la  Nouvelle-Zélande 
le  délicat  Campanula  kederacea,  \  deviennent  gênants  et 
envahissants.  (  Jhacun  de  ce-  baquet  terme  un  tableau  dont 
l'amateur  et  le  connaisseur  a  de  la  peine  a  détacher  ses 
regards. 

Terminons  noire  rapide  visite  parle  jardin  de  M.  Rosen 
Stiehl,  à  Enghien  ;  c'est  à  un  kilomètre  à  peu  près  du  j 


LE    JARDIN 


que  nous  venons  de  quitter.M'étant  déjà  étendu  longuement 
dans  ce  journal  sur  l'intérêt  considérable  qu'offrent  les 
cultures  de  M.  Rosenstiehl  (les  personnes  qui  possèdent 
l'année  1895  du  Jardin  \  trouveront  deux  notes  sur  ce 
sujet,  (1),  je  ne  veux  pas  répéter  un  thème  déjà  développé. 
i.iii  il  me  suffise  de  dire  que  le  rocher  siliceux,  dont  j'avais 
tant  admiré  la  végétation  en  1895,  est  plus  superbe  et  plus 
intéressant  que  jamais  et  prospère  au  delà  de  toute  idée. 
Les  Asplenium  germanicum  et  A.  septentrionale,  le  Ble- 
rhnum,  les  Lycopodium,  les  Vaccinium,  de  imites  espèces, 
le  Gymnogramme  crispa,  le  Linnœaborealis,  les  Chrysos- 
pleriium,  ï Empetrum,  1  Azalée  alpine,  sont  ici  comme  chez 
aux,  sur  la  haute  montagne.  L'ensemble  de  ces  végétaux. 
artistiquement  et  pittoresquement  groupés  sur  deux  rochers 
dont  l'on  surplombe  une  nappe  d'eau,  produit  un  effet 
charmant,  bien  que  le  tout  soit  peu  considérable  comme 
étendue.  C'est  la  montagne,  (les  Vosges  dirait  M.  Rosen- 
stiehl) qui  a  envoyé  un  de  ses  contreforts  à  Enghien* 
c'est  un  coin  de  la  belle  nature,  un  vallon  de  l'Alpe  qui 
-  est  établi  aux  portes  de  la  grande  fourmilière  humaine 
pour  y  parler  de  paix,  de  lumière  et  de  joie.  C'est  une  oasis 
qu'on  aime  à  rencontrer  sur  la  route  de  notre  vie  agitée; 
Soisj  et  Enghien,  se  complétant  l'un  l'autre,  forment  le 
plus  remarquable  jardin  alpin  qu'on  puisse  voir  en  France. 
Et  cela  vaut  bien  de  beaux  parterres,  je  vous  assure,  mes 
cher.-;  amis  du  Jardin! H.  ÇORUEVOX. 

Conservation  du  feuillage  de  Chrysanthème 

Le  Chrysanthème  est  une  fleur  de  plus  en  plus  à  la  mode; 
chaque  année  voit  éclore  des  nouveautés  rivalisant  entre 
elles  par  l'ampleur  des  fleurs  et  le  brillant  de  leurs  coloris. 

Mais,  pour  un  amateur  de  bon  goût,  un  admirateur  de  la 
nature,   il  ne  suffit    pas.    pour  qu'il    admire  une    plante, 

i|ii -  Meurs  -nient  erandes  et  belles,  il  faut  qu'elles  soient 

bien   portées  et  encadrées  par  un  feuillage  sain  et  vert. 

Une  variété  qui  ne  réunit  pas  cette  dernière  qualité  ne 
peut  être  considérée,  dans  une  collection,  que  comme  un 
oiseau  de  passage  ;  l'amateur,  pas  plus  que  le  jardinier, 
ne  peut  admettre  cette  imperfection. 

Malheureusement  un  certain  nombre  de  bonnes  variétés 
sont  affligées  de  cette  imperfection,  et  Louis  Bœhmer  serait 
encore  le  roi  des  collections,  si  son  feuillage  avait  une  rus- 
ticité- suffisante. 

Le  feuillage  des  Chrysanthèmes  succombe  à  une  invasion 
parasitaire  due  à  un  champignon  inférieur  qui  désorganise 
les  feuilles  à  la  mode  du  mildew  de  la  Vigne;  celte  inva- 
sion se  fait  dans  le  courant  de  la  belle  saison  et  dés  que  les 
plantes  sent  mises  à  la  pleine  terre;  il  faudrait  donc  les 
préserver  par  un  traitement  préventif. 

Cette  question  nous  a  beaucoup  occupé,  parce  que  nous 
admirons  ce  genre  de  plante.  Pour  atteindre  ce  but,  nous 
avons  arrosé  le  feuillage  de  certaines  variétés  délicates  avec 
différentes  solutions  à  base  de  cuivre,  etc. 

Seuls,  les  composés  cupriques  se  sont  montrés  d'une  effi- 
cacité réelle,  et  les  meilleurs  sont  les  solutions  à  ~'  0  0  de 
sulfate  de  cuivre  et  1  0/0  de  chaux,  ou  bien  encore  celle'  à 
l'animnieure  de  cuivre  ou  eau  céleste,  à2,0/0  également. 

Pour  obtenir  un  résultat  complet,  trois  traitements  sont 
nécessaires  durant  la  fougue  de  végétation  de  la  plante, 
c'est-à-dire,  pour  nos  régions  du  Nord,  de  lin  juin  à  lin  aoùti, 
en  le-  échelonnant  de  25  à  30  jours  environ. 

L'aspersion  des  suintions  se  fait  à  l'aide  de  pulvérisateur 
à  Vignes  avec  jets  divisant  le  plus  possible  le  liquide; 
quant  à  la  quantité  à  employer,  elle  varie  de  huit  à  quinze 
litres  à  l'are,  suivant  la  quantité  de  feuillage  que  portent 
les  plantes;  il  est  urgent  qu'à  chaque  traitement  tout  le 
feuillage  soit  mouillé  par  la  solution. 

Nous  engagerons  fortement  tous  les  cultivateurs  de  Chry- 
santhèmes à  essayer  ces  traitements;  nous  attirons  aussi 
;  attention  des  amateur-  de  plantes  vivaces  sur  ces  solutions 
qui  pourront  leur  être  d'une  grande  utilité,  beaucoup  de  ces 
plantes  ayant,  en  effet,  au  cours  de  leur  développement, 
leur  feuillage  désorganisé  par  des  maladies  cryptogamiques. 
L.   H'  iNNET. 

(1)  Le  Jardin,  1895.  n"  201  et  202,  pages  154  et  162. 


CULTURE   POTAGERE 


Culture  de  la  Pomme  de  terre  de  primeur 

Les  Pommes  de  terre  qui  nous  arrivent  annuellement  du 
Midi  et  de  l'Algérie  ont.  depuis  quelques  années  surtout, 
singulièrement  diminué  l'importance  de  la  culture  de  ce 
précieux  tubercule  sous  châssis.  Les  Pommes  de  terre  de 
primeur  nous  arrivent,  en  effet .   de  très  bonne  heure,  de 

ces  pays,  dan-  des  conditions  relative ut   excellentes  de 

Lien  marché.  Aussi  nos  maraîchers  parisiens  ont-ils  dû 
abandonner  cette  culture  qui  ne  devenait  plus  suffisam- 
ment rémunératrice  pour  eux.  les  conditions  de  lutte  étant 
par  trop  inégales.  Bien  que  les  moyens  de  transports  actuels 
nous  donnent  la  possibilité  de  nous  procurer  de  très  jolies 
Pommes  de  terre  nouvelles  dès  le  mois  de  janvier,  la  cul- 
ture de  cette  pilante  peut  avoir,  malgré  tout,  peur  une 
maison  bourgeoise,  un  certain  intérêt  â  être  connue. 

11  n'y  a  nul  intérêt  à  l'entreprendre  de  bonne  heure.  Les 
premières  couches,  montées  dans  les  premiers  jours  de  jan- 
vier, produisent  des  tubercules  assez  tôt  et  à  un  moment  où 
les  tubercules  anciens  de  nombreuses  variétés  ont  encore 
conservé  toutes  leurs  qualités,  en  cave. 

Les  variétés  employées  pour  la  culture  sur  couche  sont 
des  variétés  hâtives;  les  plus  hâtives  sont  les  meilleures. 
Mais  il  faut  qu'à  ces  qualités  elles  en  joignent  une  autre, 
non  moins  précieuse,  celle  de  ne  posséder  que  peu  de  tiges 
(fanes)  et  des  tiges  relativement  basses. 

lue  variété  des  plus  anciennement  cultivées  est  la 
Pomme  de  terre  Marjolin,  appelée  encore  Kidney  ou  Pomme 
de  terre  deux  fois  Van.  Elle  joint,  à  une  grande  précocité, 
d'autres  avantages  non  moins  précieux  :  le  nombre  de  ses 
tiges,  de  faible  hauteur,  est  relativement  restreint;  son  tu- 
bercule, bien  fait,  est  d'excellente  qualité';  puis  Son  rende- 
ment est  ordinairement  convenable  peur  une  Pomme  de 
terre  franchement  hâtive.  A  ces  qualités,  se  joignent  quel- 
ques inconvénients,  mais  faciles  à  prévenir  :  le  tubercule 
ilonue  peu  de  germes,  quelquefois  un  seul  au  sommet  d'une 
de  ses  extrémités;  il  est  donc  important  de  ne  planter  que 
de-  tubercules  germes. 

La  Pomme  de  terre  Victor  n'est  pas.  il  s'en  faut,  aussi 
anciennement  connue,  mais,  depuis  qu'elle  l'est,  elle  a  pris 
une  grande  place  dans  les  jardins  pour  la  culture  de  pri- 
meur et  la  culture  de  pleine  terre.  Les  fanes  qu'elle  produit 
ne  sont,  ni  trop  nombreuses,  ni  trop  hautes. 

L'une  ou  l'autre  de  ces  variétés  convient  très  bien  pour 
la  culture  sur  couche  et  sous  châssis. 

Il  est  préférable,  pour  cette  variété  comme  pour  la 
Pomme  dr  terre  Marjolin,àe  planter  des  tubercules  germes; 
mais  ici,  on  est  assuré  d'en  voir  plusieurs. 

La  première  couche  se  fait  donc  dès  le  commencement 
du  mois  de  janvier.  Elle  doit  être  composée  de  fumier  de 
cheval  frais  mélangé  par  moitié  de  fumier  recuit  ou  de  feuil- 
les; sa  longueur  dépend  de  l'importance  qu'on  désire  donner 
à  ceite  culture.  Les  coffres,  placés  sur  la  couche, reçpivenl 
de  la  terre  seule  ou  de  la  terre  mélangée  de  terreau  par 
moitié,  sur  une  épaisseur  de  0"'20  à  0°25,  puis  ilssont  en- 
tourés de  réchauds  de  fumier  larges  iJo(P:Ci  à  II"  10.  Lorsque 
la  température,  après  s'être  élevée,  est  redescendue  à  :.'','  ou 
25",  la  plantation  des  tubercules  peut  avoir  lieu. 

Cette  plantation  se  fait  en  lignes  tracées  parallèlement 
aux  planches  des  coffres.  La  première,  à  0'°:-!i)  du  haut  du 
coffre  et  la  dernière,  à  0™35  du  bas;  l'intervalle  compris 
cuire  les  deux  lignes  étant  divisé  en  deux  parties  égales. 
..■la  fait  quatre  lignes  de  Pommes  de  terre  pour  des  châssis 
de  V'.'M)  de  longueur.  Les  tubercules  semences,  germes. 
soui  plantés  dans  des  trous  profonds  de  0m06  où  0"'07,  et 
ions  les  0™30, environ.  Les  coffres  destinés  à  la  plantation  des 

l'ouï s  de  terre  doivent  avoir  0™,  lu  de  haut  dans  le  haut  et. 

0m30  dans  le  bas.  11  la  m  avoir  soin  de  les  relever  aux  quatre 
coins,  au  moyen  de  Iniques  ou  de  fumier,  à  seule  fin  que 
les  tiges  ne  touchenl  pas  le  verre  des  châssis,  cela  au  fur 
et  à  mesure  de  leur  croissance,  car  il  ne  faut  pas  oublier  que 
les  feuilles  sont  très  sensibles  au  froid. 

Pendant  la  végétation  des  Pommés  de  terre  et  aussitôt 
qu'elles  sont  germées,  il  faut  donner,  tous  les  jours,  de  l'air, 


LE   JARDIN 


365 


le  plus  qu'on  peut,  puis  couvrir,  tous  les  soirs,  les  châssis 
avecdes  paillassons.  Si  la  terre  de  la  couche  devient  par 
trop  sèche,  il  faut  arroser  et  cela  le  matin  pour  que  les 
feuilles  aient  le  temps  de  se  ressuyer  avant  la  nuit. 

Deux  mois  à  deux  mois  et  demi  après  la  plantation,  on 
peut  commencer  à  récolter  quelques  Pommes  de  terre:  on 
esl  prévenu  de  la  maturation  par  le  jaunissement  des 
feuilles. 

Suivant  les  exigences  de  la  maison,  u leuxième couche 

peut  être  faite  dans  les  mêmes  conditions,  mais  en  em- 
ployant moins  de  fumier,  à  la  fin  de  janvier  ou  dans  les 
premiers  jours  de  lévrier.  Au  commencement  du  mois  de 
mars,  la  culture  de  la  Pomme  de  terre,  avec  quelques 
abris,  peut  être  entreprise  en  costière  bien  exposée  et 
abritée. 

.1.  POUSSAT. 


Culture  du   Gardénia 


Le  Gardénia  de  la  Floride  (Gardénia  florida)  (fig.  loi) 
appelé  aussi  Jasmin  du  Cap,  quoiqu'il   soit  originaire  des 


r '?  :  *f 


Pig.  151.  —  Gardénia  florida. 

Indes,  csi  un  élégant  arbuste  de  1"',30  à  ll".iin  de  hauteur, 
aimant  un  buisson  rameux,  garni  de  feuilles  ovales-lan- 
céolées,' lisses,  d'un  beau  vert. 

Les  fleurs,  qui  s'épanouissent  île  juin  en  août,  sont  d'un 
blanc  d'albâtre,  jaunissant  en  vieillissant  el  exhalant  une 
délicieuse  odeur  de  girofle.  Elles  durenl  très  longtemps  et, 
suivant  les  variétés,  sont  simples  ou  doubles.  La  variété  à 
fleurs  doubles  est  presque  uniquement  cultivée  el  tout  le 
mon. le  sait  que  le  Gardénia  est  la  fleur  aristocratique  des 
bouquets  el  surtout  des  boutonnières. 

La  culture  de  cette  plante  n'est  pas  difficile,  mais  elle 
nécessite  cependant  quelques  soins  particuliers  que  nous 
allons  rappeler  ci-dessous  : 

Le  Gardénia  doit  être  tenu  en  serre  tempérée  (12  à  15" 
en  hiver),  mais  être  placé  en  plein  air  ou  sous  châssis  froid 
aéré,  ou  bien  encore  en  serre  froide  pendant  l'été,  c'est-à- 
dire  de  juin  en  octobre. 

Il  prospère  dans  nue  terre  légère,    mais  cependant  subs- 
tantielle: moitié  de  terre  de  Bruyère  ou  de  terreau  de  feuil 
les.  un  quarl  de  terre  franche  et  un  quart  de  terreau. 

Il  faut  le  placer  à  mi-soleil,  donner  des  arrosages  fré- 


quents pendant  la  belle  saison  et  bassiner  les  feuilles  une 
ou  deux  fois  par  joui'. 

Mais  le  grand  reproche  que  Ion  fait  au  Gardénia,  c'esl 
d'être  trop  facilement  attaqué'  par  les  insectes;  il  y  a  peu 
de  plantes,  en  effet,  qui  doivent,  autant  que  celle-ci,  être 
défendues  contre  des  ennemis  si  nombreux. 

La  cochenille,  la  grise  et  l'araignée  rouge  lui  causenl  de 
grands  dégâts,  si  l'on  n'a  pas  la  précaution  de  le  tenir  très 
propre.  Toul  le  remède  est  là  et  îles  soins  permanents  doi- 
vent prévenir  le  mal:  il  ne  faut  pas  attendre  qu'il  appa- 
raisse, mais,  au  contraire,  il  est  indispensable  de  surveiller 
les  plantes  avant  son  apparition.  Des  lavages  répétés  sur 
les  rameaux  et  les  feuilles  avec  de  l'eau  nicotinisée  à  un 
dixième,  des  fumigations  au  tabac,  des  lavages  au  pétrole 
sur  le  bois,  sont  .les  remèdes  à  employer  presque  continuel- 
lement. Il  faut  dire  aussi  que,  plus  les  plantes  sont  tenues 
;i  l'humidité  et  moins  elfes  se  trouvent  à  la  chaleur,  plus 
elles  sont  bien  portantes. 

Le  Gardénia  se  multiplie  surtout  par  boutures  que  l'on 

doit  fait n  janvier-février,  en  choisissant  des  rameaux 

latéraux  pourvus,  autant  que  possible,  d'un  talon.  Ces  bou- 
tures sont  piquées  en  petits  godets  et  placées  sur  couche 
chaude  ou  en  serre  chaude,  à  la  chaleur  de  fond.  Un  rem- 
potage .est  donné  lorsque  cela  esl  nécessaire,  puis  les  plantes 
sont  placées  sous  châssis,  au  chaud,  où  l'on  doit  leur  donner 
des  bassinages  et  des  arrosages  abondants.  Des  boutures  de 
janvier  peuvent  donner  quelques  fleurs  en  été,  mais  la  flo- 
raison est  plus  belle  la  sec le  année. 

Après  la  floraison,  on  peut  diminuer  un  peu  les  arrosages 
et  c'est  à  cette  époque  que  doit  avoir  lieu  le  rempotage  des 
plantes.  Celles-ci  sont  hivernées  en  serre,  puis,  l'été  sui- 
vant, placées  à  Pair  libre,  dans  un  endroit  abrité,  ou  sous 
châssis  ou  en  serre  froide.  Ajoutons  qu'il  vaut  mieux  re- 
nouveler les  plantes  de  temps  en  temps,  car  les  jeunes 
sujets  sont  toujours  plus  florifères  et  plus  vigoureux. 
JULES  RUDOLPII. 

Exposition  de  Chrysanthèmes 

au  Royal  Aquarium  de  Londres. 

La  première  semaine  de  novembre  pourrait  être  appelée 
la  grande  semaine,  eu  se  plaçant  au  point  de  vue  à  la  fois 
des  cultivateurs  et  des  admirateurs  de  cette  reine  d'automne 
qui  a  nom  le  Chrysanthème. 

Chaque  jour,  nousavonseu  ici,  à  Londres,  exposition  nou- 
velle :  fous  les  quartiers  île  la  v  ille ont  eu  leur  tour,  de  même 
que  chaque  ville  du  Royaume  lui.  L'enthousiasme  sus- 
cité' par  cette  belle  Heur  n'est  pas  encore  près  de  dispa- 
raître. 

Naturellement,  l'exposition  la  plus  importante,  a  été 
tenue  sous  les  auspices  de  la  National  Chrysanthemum 
Society  qui,  pour  la  vingt  et  unième  lois,  empruntait  à 
cet  effet,  le  grand  hall  du  Royal  Aquarium. 

L'ensemble  était  magnifique,  bien  que  l'impression  géné- 
rale laissât  un  peu  à  désirer.  Nous  rappelant  les  merveilleuses 
expositions  de  ces  dernières  années  à  Paris,  nous  aurions 
aimé  voir  les  Chrysanthèmes  constituer  l'unique  attraction 
du  lieu;  malheureusement,  il  y  avait  un  peu  «le  tout  dan- 
cette  immense  salle  :  emplacements  pour  théâtres,  concerts, 
aquarium,  etc..  sans  oublier  d'encombrants  ustensiles 
d'acrobatie,  et,  ma  loi.  nos  préférées  semblaient  un  peu 
reléguées  au  second  plan. 

Les  Anglais  se  préoccupent  beaucoup  moins  du  pointde 
vue  esthétique  que  du  coté-  pratique.  Pour  eux,  les  expo- 
sitions sont  surtout  affaire  de  réclame,  et.  il  n'est  pas  -le 
meilleure  réclame,  assurément,  que  celle  d'exposer  dans  un 
endroit  où  l'on  s'amuseel  on  les  plantes  sont  plus  suscep- 
tibles, par  conséquent,  de  trouver  des  acquéreurs. 

Xous  allons  essayer  de  donner  un  compte  rendu,  aussi 
succinct  que  possible,  des  lots  les  plus  remarqués. 

Nous  trouvons  deux  catégories  :  les  concours  d'amateurs 
et  les  concours  ouverts  indistinctement  à  tous. 

Dans  cette  dernière    catégorie  et  parmi    les    fleurs    cou- 
pées,   les  japonais    proprement  dits    occupent   de    beau 
coun  la  place  la  plus  importante.    Dans  le  concours    pouf 


366 


LE    JARDIN 


quarante-huit  variétés  distinctes,  M.  V.  11.  I s.  jardinier 

de  M.  Revan.  emporte  la  coupe  d  honneur  et  dix  li\  res  ster- 
ling avec  une  magnifique  exhibition  c prenant  d'énormes 

fleurs  de  Madame  Carnot,  qui  semble  toujours  la  reine 
.les  (  Ihrysanthèmes  jusqu'ici.  Vieiand-Morel,  Mrs  C.  Il"i- 
man-Payne,  blanc  à  reflets  roses,  Phœbust  splendide  jaune, 
Soutenir  de  Petite  Amie,  blanc.  EdwinMolyneux,  cra- 
moisi. 

M.  Kenyon,  jardinier  de  M.  Hills,  est  premier  dans  le 
concours  pour  vingt-quatre  variétés  distinctes.  Notons, 
parmi  les  plus  jolies:  Swanley  giant  blanc  Iilacé,  John 
Ncmllc,  jaune  à  reflets  bronzés.Mmc  Gustave  Henry,  blanc 
d  ivoire,  Mme  Bruant,  rose,  etitfmc  Carnot  à  fleurs  jaunes. 

Le  groupe  des  variétés  plumeuses  présente  de  jolies  choses 
en  Harry  Wonder, Arthur,  Abbè  Pieorie  et  une  nouveauté 
à  magnifiques  Heurs  jaune  pâle,  Lèocadie  Gentils. 

Les  incurves,  sans  être  en  aussi  grand  nombre  que  les 
japonais,  forment  cependant  un  ensemble  assez  respectable. 
Notons",  parmi  les  plus  remarquées  :  Dûchess  oj  Fife, 
blanc  teinté  de  lilas,  Empress  of  India,  blanc  pur.  le  type 
parfait  des  incurves  vrais,  John  Lambert,  jaune  d'or  à 
reilets  bronzés, Globe  d'or,hea.v  jaune.  Jeannea'Arc,  blanc, 
Princess  of  Wales,  rosé.  Ma  Perfection,  blanc  pur,  Quecn 
of  England,  etc..  M.  Higgs  obtient  le  premier  prix. 

Dans  un  concours  pour  les  six  meilleures  fleurs  en  une 
seule  variété  i  incurves),  la  première  récompense  est  accordée 
a  la  variété Duchess oj  Fil'-,  el  la  seconde  kChas.  II.  Curtls, 
un  beau  jaune. 

Notons,  parmi  les  récurves  :  Dr.  Sharpe,  cramoisi.  Cul- 

b  dii   écarlate.  Parmi  les  variétés  à  fleurs  d'anémones.: 

Descartes,  écarlate,  Ernest  Caille,  jaune  orange,  Didatcare, 

blanc  crème,  Junon,  lilas  pâle,  Fleur  de  Marie,  blanc  pur. 

Nelson,  pourpre,  Queen  Elisabeth,  etc.. 

Dans  les  pompons,  nous  remarquons  :  Mlle  Elise  Dor- 
dan,  à  jolies  fleurs  rose  argenté,  Mlle  Marthe,  blanc.  West- 
lake,  jaune. 

N'oublions  pas  les  Chrysanthèmes  à  fleurs  simples  qui 
deviennent  de  plus  en  plus  en  vogue.  Notons  :  Lady  Chur- 
rhill,  rouge,  Alphonse,  blanc  posé,  Springfield  Beauty, 
jaune.  Framfield  Jjeauty,  rose  velouté,  Purity,  blanc  pur. 

Lu  prix  spécial  est  accordé  à  M.  Davis  pour  12  variétés 
japonaises  en  3  couleurs,  blanc,  jaune  et  rouge  :  Mme  Cur- 
ant. .1 .  Chamberlain.  Président  Npnin,  Mutual  Friend, 
Phœbus,  F.  Molyneux,  S.  C.  Probyn,  Oceana,  Dorot/iy 
Seward,  Mme  G.  Henry.  '  rênéral  Robertset  G.  J.  Warrcn. 

Si  nous  abandonnons  les  fleurs  coupées,  nous  trouvons 
une  magnifique  exhibition  île  plantes  cultivées  comme 
spécimens  avec  un  nombre  considérable  de  fleurs.  Citons, 
parmi  les  variétés  les  mieux  représentées  :  Cleopatra,  Via 
Knowles,  W.  Trickeret,  parmi  les  pompons:  W .  Kennedy-, 
Fren .-//,  Saint-Michel. 

Le  meilleur  groupe  de  Chrysanthèmes  (culture  ordinaire) 
esi  présenté  par  M.  .1.  Spink.  L'ensemble,  entremêlé  de 
plantes  à  feuillage  (Codiœum  et  Cuens  Wcddelliana),  est 
magnifique. 

l 'armi  les  horticulteurs.  M  .lunes  présente,  sans  contredit, 
le  meilleur  groupe  de  toute  l'exposition  avec  un  magnifique 
loi  de  plantes  et  de  fleurs  coupées.  La  grande  médaille  d'or 
lui  est  accordée  pour  la  seconde  fois". 

MM.  Cannell  et  fils,  les  bien  connus  horticulteurs  de 
Sw  anlej .  montrenl  aussi  un  splendide  groupe  comprenant, 

en    delmrs    des    Chrysanthèmes,   i collection   de   fleuré 

coupées  de  Pelargonium  sonale  el  de  Cannas.  Parmi  les 
autres  horticulteurs  dont  les  lots  s,, ni  les  plus  remarqués, 
il  tant  citer  aussi  :  MM. William  el  fils  dl  lollov  av  el  <  ut- 
bush  et  dis  d'Highgate. 

Indépendamment  de  toutes  ces  richesses  florales,  nous 
avons  eu  aussi  l'utile,  représenté  par  les  fruitsel  les  légumes; 
Nous  allions  clore  cette  énumération  en  oubliant  de  Ht  t 
les  bouquets  et  les  décorations  de  tablequi  montrent  cepen^ 
dant  admirablement  tout  le  parti  qui  peu!  être  tiré  du 
Chrysanthème  à  ce  point  de  vue  ci  prouvent  aussi,  sans 
nul  doute,  que  les  fleuristes  iondoniens  ne  sont  en  rien  iniv- 
ieurs  à  leurs  confrères  parisiens. 

A.  MÉNISSIER. 


LES   FETES  HORTICOLES  DU   NORD 


Congrès  des  Ghrysanthémistes 

et  Exposition  de  Lille 

La  Sociététles  Ghrysanthémistes  du  Nordde  la  France  a 
organisé  une  grande  exposition  qui  s'est  ouverte  au  public 
le  10  novembre  dernier. 

L'inauguration  officielle  en  a  été  faite  par  M.  Vassillière, 
Directeur  de  l'Agriculture,  entouré  de  MM.  Lefebvre,  Prési- 
dent, A.  Cordonnier,  Secrétaire  de  la  S.  C.  D.  N., Richard, 
Président  de  la  Société  d'agriculture  du  Nord,  ainsi 
que  de  nombreuses  notabilités.  M.  le  Directeur  de  l'Agri- 
culture a  remis,  pendant  sa  visite,  la  croix  de  Chevalier  du 
Mérite  agricole,  à  M.  Mulnard,  Secrétaire  général  de  la 
Société  centrale  d'horticulture  du  Nord,  ainsi  que  l'a  an- 
noncé le  Jardin  dans  son  précédent  numéro. 

Le  Palais  Uamcau  a  été  transformé  pour  la  circons- 
tance en  un  délicieux  jardin.  Quand  on  entre,  on  est  frappé 
de  la  beauté  du  coup  d'œil  qui  y  est  offert. 

Dans  le  fond,  un  massif  de  verdure  formé  de  plantes 
ornementales  cache  un  rocher  d'où  l'eau  s'échappe  goutte 
à  goutte.  Les  cotés  disparaissent  également  sous  de  super- 
bes frondaisons  qui  offrent  tout  ce  que  l'art  de  l'acclimata- 
tion a  pu  implanter  dans  la  région  du  Nord.  De  superbes 
Palmieis,  des  Dracœnas,  des  Aralias,  des  Bégonia  Rex.des 
Olivia.,  des  Ficus  et  des  Fougères  arborescentes  encadrent 
a  merveille  les  Chrysanthèmes. 

Le  milieu  du  vaste  hall  a  été  transformé  en  un  jardin 
anglais  admirablement  dessiné  au  milieu  duquel  a  été  cons- 
truit un  bassin.  Le  tracé  est  l'œuvre  de  M.  Cantal,  archi- 
tecte paysagiste. 

Toutes  les  corbeilles  des  pelouses  sont  remplies  de  ma- 
gnifiques Chrysanthèmes,  les  uns  presque  géants,  les 
autres  moins  élevés,  il  est  vrai,  mais  partout  des  fleurs 
énormes. 

Parmi  les  plus  beaux  spécimens  poussés  à  un  haut  degré 
de  perfection  culturale  comme  grosses  fleurs,  on  remarque. 
Madame  Courot  du  Terraif  Madame  Carnot,  dans  sa 
blancheur  exquise,  Suzie,  Harry  Wonder, Edouard  André 
et    Colosse  Grenoblois  dont  les  fleurs  sont  énormes. 

Les  principaux  lauréats  sont  : 

Prix  d'honneur  :  MM.  Vilmorin,  pour  plantes  de  Chrysan- 
thèmes ;  Couillard,  pour  fleurs  coupées  de  Chrysanthèmes; 
Delmasure.  pour  plantes  ornementales  ;  Cantal,  architecte, 
pour  plan  de  l'Exposition. 

Chrysanthèmes  en  pots.  —  Objet  d'art,  vase  de  Sèvres 
offert  par  M.  le  Président  de  la  République,  M.  Vilmorin. 
—  Médaille  d'or,  M.  Vilmorin. 

Plantes  ou  spécimens  portant  de  5  a  12  fleurs.  —  MM.W'ul- 
veyrick,  Faniau,  Bernard,  Mulnard,  Delobel. 

Culture  de  Chrysanthèmes  sur  tige.  —  MM.  Verhack  et 
Logez. 

Culture  unicolore.  —  M.  A.  Cordonnier  remporte  cinq 
prix  dans  cette  section. 

Culture  de  3  à  i  fleurs.  —  M.  Nys  fils. 

Fleurs  coupées.  —  MM.  Bérot,  Drussy,  Anatole  Cordon- 
nier, Dagniaus,  Tondelier,  Armand  Delannoy,  Faniau, 
Couillard,  etc. 

Art  décoratif  du  Chrysanthème.  —  MM,.  Verhack,  Mul- 
nard, Lucien  François,  Dagniaux. 

Plantes  ornementales.  — MM.  Delmasure,  Bérat, Delobel. 

Hors  programme.  —  Médaille  d'or,  M.  Tatoux  pour  son 
rocher. —  Médailles  de  vermeil,  MM.  De  Bruynes,  "Wilhem, 
Van  den  Leede. 

A  3  heures,  M.  Vassillière,  Directeur  de  l'Agriculture,  a 
ouvert  le  Congrès  des  Ghrysanthémistes  par  un  charmant 
discours  dans'lequel  il  a  adressé  ses  chaudes  félicitations 
aux  organisateurs  de  cette  charmante  fête.  Il  a  terminé,  en 
assurant  tous  les  cultivateurs  de  cette  intéressante  plante, 
de  la  sympathie  du  Gouvernement  et  en  particulier  du  Mi- 
nistre de  l'Agriculture. 

A  l'issue  de  l'exposition  et  du  Congrès,  la  S.  CD.  N. 
avait  organisé,  pour  le  vendredi,  plusieurs  excursions  hor- 
ticoles ayant  pour  but  de  visiter  quelques-uns  des  princi- 
paux établissements  de  la  région. 

La  première  visite  a  été  faite,  à  Roubaix,  aux  établisse- 
ments de  M.  Ilippolyte  Villhem  qui  cultive,  sous  un  hectare 
de  serres,  des  plantes  ornementales.  De  là,  les  excursion- 
nistes se  rendirent  à  Tourcoing,  dans  l'établissement  Del- 
masure.qui  comprend  trois  hectares  de  serres,  chauffées  par 
la  vapeur  à  basse  pression,  par  une  batterie  de  générateurs, 
qui  distribue  la  vapeur  là  où  elle  est  nécessaire.  C'est  la 
première  grande  installation  de  ce  genre  en  France.  <  m  j 
cultive  un  hectare  de  Vignes  planté  de  Gros  Colman  et  de 


LE    JARDIN 


367 


Black  Alicante,  les  autres  serres   sont  oocupées  par   des 
plantes  ornementales. 

Dans  l'après-midi,  les  congressistes  se  sont  rend  us  à  S  teen- 
verck,  chez  M.  Dutrie.  où  se  trouvent  3  hectares  de  culture 
dont  '2  environ  vitrés.  L'établissement  s'occupe  spéciale- 
ment de  semis  de  plantes  ornementales.  On  y  remarque, 
particulièrement,  la  construction  économique  des  serres. 

Enfin,  la  journée  se  termine  chez  M.  Anatole  Cordonnier, 
à  Bailleul.  Le  vaste  établissement, que  l'on  agrandit  encore, 
sera  certainement,  dans  quelques  années,  le  plus  vaste  du 
monde  ;  actuellement  cent  ouvriers  y  sont  occupés  et,  d'ici 
peu,  il  en  faudra  trois  cents.  On  y  admire  les  magnifiques 
serres,  surtout  celles  qui  servent  au  forçage  du  raisin  : 
68.000  grappes  de  raisin,  dont  les  grains,  d'une  grosseur 
prodigieuse,  sont  suspendus  aux  ceps  de  Vignes  ;  aussi 
s'extasie-t-on  devant  ce  spectacle  unique. 

En  dehors  des  pêches  et  des  raisins  forcés,  les  grappe- 
ries  du  Nord  ont  une  culture  spéciale  de  Chrysanthèmes, 
et  M.  Cordonnier  avait  réuni,  dans  une  immense  serre  mo- 
numentale de  80  mètres  de  longueur  sur  18  mètres  de  lar- 
geur, toutes  ses  belles  collections  si  variées  et  si  bien  dis- 
posées; éclairées  à  la  lumière  électrique,  toutes  ces  plan- 
tes produisaient  un  effet  féerique. 

En  résumé,  toutes  les  personnes  qui  ont  eu  l'avantage 
de  suivre  ces  excursions  ne  peuvent  que  remercier  les 
propriétaires  île  ces  divers  établissements  de  la  façon  si 
cordiale  dont  elles  ont  été  reçues  et  féliciter  les  organisa- 
teurs de  cette  charmante  promenade  d'avoir  fait  passer 
à    leurs  invités  une  journée  si  instructive  et  si  agréable. 

L.  LOI SK AU. 

Nous  r.  cevons,  d'autre  part,  les  renseignements  suivants 
concernant  les  concours  de  nouveautés. 

Les  récompenses  pour  les  variétés  nouvelles  ont  été  attri- 
buées comme  suit  : 

58° Concours.  —  1"  Prix.  Objet  d'art.  M.  Calvat,  G  varié- 
tés, moyenne:  92  points.  —  2""  Prix.  Médaille  d'or.  M.  Cor- 
donnier, 7  variétés,  moyenne  :  91  points.  —  3""  Prix.  Grande 
Médaille  de  vermeil.  M.  Chantrier,  11  variétés,  moyenne  : 
70,28  points.  —  i"' Prix.  Grande  Médaille  de  vermeil.  M.  De 
Reydellet,  12  variétés,  moyenne  :  70,08  points.  —  :7""  Prix. 
Grande  Médaille  d'argent.  M.  Bonnefous,  14  variétés, 
moyenne  :  61,28.  —  6m° Prix.  Médaille  d'argent.  M.  Héraud, 
13  variétés,  moyenne:  58,23. 

59°  Concours.  —  1"  Prix.  Grande  Médaille  de  vermeil 
M.  Cordonnier,  4  variétés,  moyenne:  76,5 points.  — 2'°°  Prix. 
GrandeMédaille  d'argent.  M.  Lacroix,  3  variétés, moyenne: 
71, s   points.  —  3»»  Prix.  Médaille  d'argent.   M.   Chantrier, 
17  variétés,  moyenne  :  53,54  points. 

Près  de  200  nouveautés  étaient  exposées,  dont  9ô  bri- 
guaient des  distinctions. 

Trente-quatre  variétés,  dont  27inédites,  ont  été  certifiées 
de  première  classe  :  6  variétés  ont  reçu  un  diplôme  de 
mérite. 

M.  Calvat  a  obtenu  6  certificats  ;  M.  Wells,  4,  ;  M.  Cordon- 
nier, 10  et  2  diplômes:  M.  De  Reydellet,  2  ;  M.  Mulnard,  1  ; 
M.  Chantrier,  6  et  2diplômes;  M.  Héraud,  2:  M.  Bonnefous, 
3  ;  M.  Lacroix,  1  et  1  diplôme;  M.  Remy,  1  diplôme. 

Quatre  variétés  certifiées  de  M.  Wells  et  3  de  M.  Cordon- 
niei  n'étant  pas  inédites,  ne  contribuèrent  pas  à  la  moyenne 
pour  le  58"  Concours. 


EXPOSITION    DE    CHRYSANTHÈMES     DE    VIRE 


Destruction  des  Criquets  et  des  Sauterelles 


DE    PASSAGE 


L'Exposition  spéciale  de  Chrysanthèmes  qui  vient  d'avoir 
lieu  à  Vire  (Calvados),  du  10  au  15  novembre,  sous  les  aus- 
pices de  la  Société  d'horticulture  de  l'arrondissement  de 
Vire,  a  été  pleinement  réussie. 

Les  médailles  d'or  ont  été  attribuées  à  MM.  Bisson,  hor- 
ticulteur à  Vire, pour  les  plantes  cultivées  en  pots  et  Pitrais, 
de  Bayeux,  pour  les  fleurs  coupées. 

Cette  exposition  était  dirigée  par  le  Président  et  par  le 
Secrétaire  général  de  la  Société  d'horticulture  de  Vire, 
MM.  Lahonf  et  Emile  Balle.  B. 

L'art  d'associer  les  Deurs  dans  les  compositions   do- 
râtes, par  M.  Albkkt  Madmené.  —Conférence  causerie  faite 
sous  les  auspices  de  la  société  horticole  vigneronne  et  fores- 
tière de  l'Aube,  le  24  août  189S.  —  Brochure  de  25  pages. 
Dans  cette  intéressante  conférence,  notre  collaborateur 
M.  Albert  Maumené  a  traité  d'une  façon  claire  et  résumée 
les  principales  règles  à  connaître  dans  l'art  d'associer  les 
Heurs  dans  les  compositions  florales  :  la  forme  de  la  com- 
position   florale,   l'harmonie   et  le    contraste   des  formes, 
l'association  et  le  contraste  de  coloris,  le  rôle  des  feuil- 
lages, etc.. 


La  grande  Sauterelle  voyageuse 

(Schistocerca  paranensis  i 

delà  république  Argentine  (>). 


Les  pays  chauds  de  l'orient,  du  nord  et  du  sud  de  l'Afri- 
que, lie  centre  de  l'Australie,  certaines  régions  de  l'Amé- 
rique où  se  trouvent  d'immenses  territoires  arides  et  déserts 
comme  en  Tartarie.  dans  l'Arabie,  au  Sahara,  sont  exposés 
à  des  invasions  périodiques  de  criquets  ou  sauterelles  de 
passage. 

La  grande  sauterelle  voyageuse  de  la  République  Argen- 
tine {Schistocerca.  paranensis)  diffère  du  genre  Acridium 
particulier  au  vieux  monde  et  de  la  sauterelle  americana 
par  la  grosseur  de  la  tête,  et  de  l'orientale  peregrina  par 
la  couleur:  mais,  si  elle  offre  au  point  de  vue  entomologique 
des  différences  nettement  tranchées,  ses  mœurs  et  ses  ha- 
bitudes se  rapprochent  assez  de  celles  des  autres  Acridiens 
pour  que  les  mêmes  procédés  de  destruction  puissent  s'ap- 
pliquer aux  criquets  de  l'Algérie  et  de  la  Tunisie. 

La  Schistocerca  paranensis  passe  l'hiver  dans  la  région 
qui  borde  le  Rio-Saladodans  le  sud  de  Santiago  del  Estero, 
au  nord-est  de  Cordoba  et  au  nord  de  Santa- Fé. 

Cet  insecte  hiverne  également  dans  les  provinces  de  Cata- 
marca  et  d'Eatre-Rios,  points  qui  se  trouvent  compris  entre 
les  parallèles  28  et  32  de  latitude  sud.  Dans  leurs  quartiers 
d'hiver,  les  sauterelles  se  réunissent  par  masses  innombra- 
bles dans  les  ronces,  les  herbes  et  les  arbustes,  formant 
parfois  des  monticules  de  plus  d'un  pied  de  hauteur.  Quand 
le  pampero,  le  simoun  île  la  Pampa,  souffle  ou  lorsque  les 
nuits  sont  froides,  il  se  produit  un  mouvement  de  resserre- 
ment dans  la  masse  ;  quand  le  soleil  brille,  ces  sauterelles 
remuent  et  cherchent  quelques  aliments  dans  le  voisinage. 
Dans  les  contrées  incultes,  la  sauterelle  argentine  se 
nourrit  des  feuilles  des  arbres,  des  ronces  et  des  herbes. 
Dans  les  régions  cultivées,  elle  s'attaque  d'abord  aux  pousses 
des  plantes  et  des  arbres,  à  l'exception  de  l'Eucalyptus  et 
de  quelques  autres  espèces.  Après  les  pousses  tendres  et 
les  graines,  elle  s'attaque  aux  feuilles  du  Saule,  du  Pécher, 
du  Poirier,  du  Prunier,  du  Peuplier,  des  divers  Acacia  et  aux 
plantes  des  jardins.  Le  Mil,  le  Mais,  le  Sorgho  ne  sont  man- 
gés qu'accidentellement,  lorsque  les  vols  de  sauterelles 
s'abattent  sur  ces  plantes,  ne  trouvant  pas  d'autre  nourri- 
ture à  leur  portée.  11  en  est  de  même  des  Patates,  des  Topi- 
nambours, des  Cucurbitacées  qui  ne  paraissent  pas  leur 
convenir.  A  l'exception  de  certaines  mauvaises  herbes,  peu 
de  plantes  échappent  à  leur  voracité. 

Les  larves  de  la  paranensis  restent  agglomérées  jusqu'à 
l'époque  où.  arrivées  au  second  état,  leur  corps  a  acquis 
assez  de  vigueur  pour  leur  permettre  de  se  mouvoir  libre- 
ment. Plus  marcheuse  que  sauteuse,  contrairement  à  l'ante- 
ricana,  la  jeune  sauterelle  ne  saute  pas  à  plus  de  5  à  6  pouces 
au-dessus  du  sol  jusqu'à  l'époque  où  elle  peut  voler  comme 
la  sauterelle  nomade  d'Afrique. 

Procédés  de  destruction—  La  profondeur  à  laquelle  la 
paranensis  dépose  ses  œufs  rend  leur  destruction  plus  dif- 
ficile que  celle  des  espèces  plus  petites  de  l'Amérique  du 
Nord  et  de  l'Europe.  Le  moyen  le  plus  pratique  et  le  plus 
expéditif  consiste  à  labourer  profondément  avec  une  charrue 
le  terrain  où  les  œufs  sont  déposés,  de  façon  à  atteindre 
les  poches  qui  se  trouvent  à  5  ou  6  pouces  de  profondeur; 
on  passe  ensuite  le  râteau  pour  séparer,  éparpiller  les  œufs 
qui  se  dessèchent  au  soleil  et  à  l'air,  ou  on  les  écrase  avec 
un  rouleau.  Le  foulage  du  terrain  par  des  bestiaux  produit 
aussi  de  bon  résultats  dans  un  sol  humide  et  mou. 

Pendant  les  matinées  froides  et  brumeuses  du  printemps, 
surtout  quant  il  pleut,  on  peut  ramasser  à  la  pelle  les  sau- 
terelles volantes,  immobiles  et  entassées  sur  les  arbres,  les 
clôtures,  partout  où  elles  trouvent  des  abris  contre  le  vent 
de  la  Pauma  et  l'humidité.  Une  machine  spéciale,  la  «  Car- 
carana  »,  permet  d'en  ramasser  d'énormes  quantités  dans 
les  herbes,  pendant  la  nuit.  Au  moment  de  la  ponte  ou  de 
l'accouplement,  elles  se  réunissent  sur  un  sol  dur  et  décou- 
vert où  il  est  facile  de  les  broyer  sous  de  pesants  cylindres, 
de  même  lorsqu'elles  forment,  en  hiver,  une  couche  de 
plusieurs  pouces  d'épaisseur.  Dans  les  pâturages  secs  et 
élevés,  le  feu  est  le  procédé  le  plus  rapide  de  destruction, 
lorsqu'on  peut  y  recourir  sans  danger. 

(1)  Rapport  de  M.  Lawrence-Bruner,  professeur  d'entomolo- 
gie de  l'université  de  Nebraska,  traduit  par  M.  Claisse,  vice- 
consul  de  France  à  Rosario. 


368 


LE  JARDIN 


Différents  types  de  machines  rotatives  servent  à  capturer 
ou  à  écraser  les  sauterelles  dans  les  provinces  de  Santa-Fé. 
Entre-Rios,  Gordoba  et  Santiago  del  Estero,  où  les  nom- 
breux bosquets  ne  permettent  pas  de  recourir  à  l'incendie 
des  herbes  sèches.  Les  jeunes  sauterelles  ou  saltonas  se 
détruisent  de  la  même  manière.  Dans  les  Vignes,  les  pépi- 
nières, les  jardins,  où  l'on  ne  peut  recourir'à  l'usage  de  la 
carcarana,  on  les  capture  à  l'aide  de  pièges,  de  caisses 
fabriquées  avec  des  feuilles  de  zinc  ou  de  fer-blanc.  L'em- 
poisonnement par  du  son  mêlé  d'arsenic,  par  des  aspersions 
de  pétrole  présente  de  nombreux  inconvénients;  on  ne  peut 
y  recourir  que  dans  les  endroits  parfaitement  clos. 

Conduite  des  sauterelles.  —  Pour  se  débarrasser  des 
petites  invasions  de  sauterelles,  les  jardiniers  ont  recours 
à  une  méthode  qui  permet  aux  femmes  et  aux  enfants  de 
les  écarter  ou  de  les  conduire  vers  quelque  fosse  ou  tran- 
chée préparée  à  l'avance. 

Munis  d'un  drapeau  d'une  couleur  vive,  à  l'exception  du 
vert,  les  personnes  qui  veulent  les  diriger  vers  un  point 
déterminé  marchent  à  coté  ou  en  arrière  des  sauterelles,  à 
une  distance  de  1  ou  2  mètres,  en  agitant  régulièrement, 
mais  sans  précipitation,  un  drapeau.  Si  la  personne  qui  les 
suit  s'approche  trop  près  ou  agite  trop  vivement  le  drapeau, 
les  insectes  effrayés  se  dispersent  dans  toutes  les  direc- 
tiens,  sautent  ou  se  cachent  dans  les  herbes  et  ne  bougent 
plus.  Il  est  dune  indispensable  de  procéder  lentement  et 
d'une  manière  méthodique. 

Manière  d'écarter  les  vols  de  sauterelles.  —  Dans  la  Répu- 
blique Argentine,  on  a  recours  aux  mêmes  procédés  que 
dans  l'Algérie.  Les  feux  allumés  de  manière  que  la  fumée 
passe  au-dessus  des  champs  que  l'on  veut  protéger  empê- 
chent en  général  les  insectes  de  descendre  ou  les  l'ont  chan- 
ger de  direction.  L'usage  des  drapeaux  d'une  couleur 
voyante,  le  mouvement,  le  bruit  sont  encore  de  bons  moyens 
pour  effrayer  et  éloigner  les  Acridiens. 

LAWRENCE-BRUNEL. 

(Feuille  d'informations  du  Ministère  de  l'Agriculture.) 


Les  Fruits  de  choix  aux  Halles 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 


Séance  du    IO   novembre    1SÎ>S 


Le  premier  choix  de  poires,  à  la  pièce  :  Passe-Crassane, 
0  fr.  !10;  Doyenné  d'hiver,  1  franc  et  l  fr.  25  ;  Beurré  d'Arem- 
berg,  environ  1  franc;  Joséphine  de  Matines,  0  fr.  40; 
Beurre  magnifique,  jusqu'à  0  fr.  60. 

Les  grosses  pommes  de  choix:  Calville,  1  fr.  25  avec  ten- 
dance ~à  la  baisse  et  Reinette  de  Canada,  1  franc  avec  ten- 
dance à  la  hausse  pour  tin  décembre;  enfin,  l'Api,  de  10  ;i 

25  francs  le  cent. 

* 

Culture  sous  verre  :  \e  Muscat  d'Alexandrie,  toujours  très 
recherché,  de  10  à  15  francs  le  kilo.  Le  Gros  Colman,  aux 
environs  de  6  francs  et  le  Black  Alicante,  en  abondance 
(environ  1500  kilos  pour  cette  dernière  quinzaine),  de  1  fr.  50 
à  4  fr.  25  le  kilo,  avec  une  moyenne  de  3  francs. 

La  botte  d'Asperges  de  22  à  28  francs. 
* 

D'importation  espagnole  :  La  caisse  de  12  grosses  gre- 
nades, 3  francs;  de  4  à  5  francs  la  caisse  de  25  mandarines 
extra;  28  francs  la  caisse  de  420  oranges  et  90  francs  les 
100  kilos  de  Malaga,  raisin  moins  beau  que  précédemment. 

*■ 
- 

Les   prix  des  fruits  exotiques    sont    sans   changement, 

c'est-à-dire  Ananas  de  4  à  10  francs  et  régimes  de  bananes 

de  15  à  25  francs. 

J.  M.  Bl'ISSoX. 

Les  colis- postaux  pour  l'Espagne.  --  D'après  une 
décision  récente  du  Gouvernement  espagnol,  les  colis-pos- 
i;im\  entranten  Espagne,  depuis  le  15  octobre  dernier,  ne 
seronl  dispensés  du  certifieal  d'origine  qu'autant  qu'ils  ne 
feront  pas  partied'un  envoi  commercial. 

Seronl  considérés  comme  envoi  commercial,  par  la 
douane  espagnole,  les  colis  postaux  arrivant  à  un  bureau 
dédouane  le  même  jour  ou  à  des  jouis  consécutifs  et  con- 
tenant des  marchandises  de  même  espèce  pour  un  même 
destinataire.  Les  envois  commerciaux  devront  donner  lieu 
à  l'établissemenl  d  un  certificat  d'origine  pour  chaque  colis. 
A  défaut  de  ce  document,  les  marchandises  expédiées  seront 
considérées  comme  provenant  d'un  pays  avec  lequel  l'Es- 
pagne n'a  pas  de  traité  de  commerce  et  grevées,  par  suite, 
du  droit  de  tarif  général. 


Séance  peu  importante  en  apports,  en  raison  de  l'Expo- 
sition de  Chrysanthèmes  qui  a  lieu  en  ce  moment  aux 
Tuileries. 

Comité  d'Aruoriculture  d'ornement 
MM.  Simon  Louis  frères,  de  Plantières-les-Metz.  avaient 
envoyé,  en  outre  du  Ribes  Billardi  et  de  VElœagnusumbel- 
latus,  une  intéressante  collection  de  Symphoricaruos  où  se 
remarquaient  :  S.  ?-acemost<s,  S.  occidenlalis,  S.  glome- 
ratus,  S.  Heyeri,  S.  parviflorus,  etc.. 

Comité   des  Orchidées 

Deux  beaux  apports  : 

De  M.  Georges  Mantin,  un  lot  de  Cattleya  hybrides  dont 
C.  x  Buriumde  (C.  Loddigesii  superba  x  C.  maxima  peru- 
riaiia)  qui  lleurit  pour  la  première  fois  en  189a ;  C.  X  Man- 
tini  bellaerensisi  C.  Bowringiana  /loribunda'X.C.  Dowiana 
aurea);  C.  Bowringiana  floribunda.  colorata  X  C.  labiata 
W'arncqueana;  Lœlio-Catllcya  X  bellaerensis  (Lvlia  au- 
I  a  m  italisatrorubeusX.C.  Bowringiana  floribundacolorata). 

De  M.  Gauthier,  jardinier  de  M.  le  D'  Fournier,  à  Neuilly- 
sur-Seine,  unEpidendrum  macrochilum  à  fleurs  blanches 
et  un  Cypripedium  Gauthieri  {C.  Leeanum  x  C.  callosum) 
très  joli. 

INTKRIM. 


Le  Concours  d'Orchidées  du  24  novembre 

à  la  S.  N.  D.  H    P. 


Les  apports  n'étaient  pas  nombreux  au  concours  d'Orchi- 
dées du  24  novembre,  mais  le  concours  n'en  a  pas  moins  été 
cependant  des  mieux  réussis. 

M.  Peeters,  de  Bruxelles,  nous  a  fait  admirer  le  Vanda 
cœrulea  var.  Peetersiana,  d'une  nuance  blanche  bariolée  de 
rose,  d'un  effet  charmant,  ainsi  que  d'autres  Vanda 
cœrulea,  aux  grandes  fleurs  bien  foncées.  Un  Cymbidium 
Tracyanum,  plante  superbe  avec  une  belle  tige  de  douze 
fleurs  d'un  grand  effet,  un  Odontoglossum  Uro-Skinneri 
var.  album  au  labelle  blanc  et  quelques  beaux  Cypripe- 
dium Alberti,  complétaient  le  lot  qui  a  été  récompensé  d'une 
médaille  d'or. 

M.  Page,  jardinier  de  M.  R.  Lebaudy,  à  Bougival,  nous 
a  ébloui  avec  deux  plantes  d'une  culture  irréprochable  : 
Cypripedium  Leeanum  superbum  et  une  douzaine  de  Ca- 
lauthe  Veitchi  avec  des  grappes  de  trente  à  quarante  fleurs. 
—  Grande  médaille  de  vermeil. 

M.  Ch.  Maron,  de  Brunoy,  présentait  un  L:vlio-Cattleya 
Berthe  Fournier  var.  crenafa,  hybride  de  L.  elegans  X  C. 
aurea,  pour  lequel  il  obtint  une  grande   médaille  d'argent. 

M.  Opoix,  jardinier-chef  du  Luxembourg,  avait  un  lot  de 
très  beaux  Cypripedium.  parmi  lesquels  nous  avons  remar- 
qué Cypripedium  rexillamum  et  Cypripedium  René  Joli- 
bois.  —  Médaille  de  vermeil. 

M.  Duval,  de  Versailles,  avait  également  un  joli  lot  de 
Cypripedium  où  l'on  voyait:  C.  Lucile  et  Angèle  et  une 
variété  foncée  du  C.  Charltsworthi. —  Médaille  Ile  vermeil. 

M.  Bert,  de  Colombes,  pour  ses  Miltonia  Binoti,  Vanda 
cœrulea,Odontoglossum  Alexandrai.Oncidium  Rogersi,  en 
très  belles  plantes  bien  cultivées,  s'est  vu  attribuer  une 
grande  médaille  d'argent. 

Enfin  M.  Régnier,  de  Fontenay,  pour  ses  Vamki  cœrulea, 
Phahrnopsis  âmabilis  et  un  JErides  nouveau,  une  médaille 
d'argent. 

C.  BERANEK, 

L'abondance  des  matières  du  présent  numéro  ne  nous 
permet  île  rendre  compte  que  du  Concours  d'Orchidées, 
qui  a  été  du  reste  le  principal  événement  de  la  séance  du 
24  novembre. 

Nous  parlerons  des  séances  des  divers  comités  dans 
notre  prochain  numéro. 

N.  D.  L.  R. 


ERRATUM 

Dans  le   n*  282.  page  346,   2°  colonne,  ligne  60,  au  lieu 
d' Alicante,  c'est  Malaga  qu'il  faut  lire. 


LE   JARDIN 


309 


LE  JARDIN.  -  N°  284.  -  20  DÉCEMBRE  1898. 


CHRONIQUE 


La  culture  des  plantes  par  les  enfants,  qui  est  encore 
chez  nous  à  l'état  de  mythe,  est  entrée  dans  le  domaine  de 
la  pratique  en  Hollande.  C'est  ainsi  que,  récemment,  la 
Société  néerlandaise  d'horticulture  et  de  botanique  de  Til- 
bourg  taisait  une  exposition,  composée  d'apports  dus  à  des 
enfants.  La  salle  était  en  grande  partie  ornée  par  leslots 
des  exposants.  Au  mois  de  mai,  il  avait  été  distribué 
600  boutures  de  Pelargonium  zorudo  et  de  Fuchsia.  Les 
résultats  obtenus  étaient  brillants  et  ont  vivement  intéressé 
les  nombreux  visiteurs  de  cette  exposition  d'un  nouveau 
genre.  Les  prix  consistaient  en  diplômes  et  en  livrets  de 
caisse  d'épargne. 

Sait-on  quel  est  le  nombre  d'arbres  qui  ornent  nos  bou- 
levards et  nos  avenues,  non  compris  bien  entendu  les  squares 
et  le  bois  de  Boulogne?  La  statistique,  qui  s'attaque  à  tout 
et  qui  a  la  prétention  de  ne  jamais  se  tromper,  nous  annonce 
86.395  arbres,  parmi  lesquels  les  platanes  dominent  avec 
25.817.  Puis  viennent  les  Ormes,  14.640  et  les  Marronniers 
qui  se  chiffrent  parl4.520.  Les  frais  d'entretien  ne  dépassent 
pas  330.000  francs.  C'est  pour  rien  ! 

Le  bsurre  de  Cocotier  est  en  train  de  détruire  le  beurre 
d'origine  animale.  Des  syndicats  agricoles  algériens  le  re- 
commandent instamment  aux  consommateurs.  Il  est,  dit 
le  prospectus,  plus  digestif  et  plus  salutaire  que  le  beurre 
de  vache,  ne  rancissant  jamais,  et  les  deux  tiers  font  le 
même  usage  que  les  trois  tiers  de  l'autre.  De  plus,  il  est 
bénit,  s'il  faut  en  croire  le  dit  prospectus,  qui  recommande 
de  s'adresser  à  l'abbé  X,  directeur  du  Syndicat  à  X  et  qui 
nous  apprend  en  outre  que  «  sans  religion,  la  société  serait 
un  enfer,  Voltaire  et  Rousseau  l'ont  reconnu  ». 


Les  jardins  coloniaux  n'ont  jamais  tant  lait  parler  d'eux 
que  depuis  ces  derniers  temps.  Nous  avons  dit  qu'une  com- 
mission spéciale  était  chargée  de  s'occuper  de  leur  organi- 
sation <>u  plutôt  de  voir  ce  qu'on  pouvait  faire  à  leur  sujet. 
Plusieurs  séances  ont  déjà  été  tenues,  qui  paraissent  devoir 
donner  de  bons  résultats.  On  a  rejeté,  à  la  presque  una- 
nimité, la  bizarre  proposition  qui  avait  été  faite  de  créer  un 
jardin  colonial  à  Paris.  Vous  croyez  peut-être  que  je  plai- 
sante, mais  rien  n'est  plus  vrai  et  une  proposition,  dans  ce 
sens  avait  été  réellement  faite  par  un  colonial  en  chambre. 
Nous  n'avons  pas  voix  au  chapitre,  mais  nous  croyons 
pouvoir  affirmer  qu'on  ne  fera  rien  d'utile,  tant  que  les  direc- 
teurs des  jardins  coloniaux  ne  seront  pas  en  rapports 
directs  avec  la  métropole  et  soustraits  au  joug  des  gouver- 
neurs et  des  administrateurs. 


Parmi  les  cadeaux  faits  par  le  Sultan  à  l'empereur 
allemand,  dans  son  récent  voyage  en  Orient,  figurent  deux 
jeunes  Cèdres  et  un  Caféier,  que  1  impérial  voyageur  avait 
admirés  dans  les  jardins  de  Yildiz.  Pas  n'était  besoin 
d'aller  aussi  loin  et,  en  tirant  légèrement  les  cordons  de  sa 
bourse,  le  souverain  pouvait  se  procurer  de  pareils  végé- 
taux, sans  obérer  outre  mesure  son  budget.  Nous  ne  parlons 
pas  des  autres  cadeaux;  on  en  trouvera  la  liste  agrémentée 
et  enjolivée,  dans  un  numéro  spécial  du  journal  le  Rire,  tout 
à  fait  désopilant. 

La  récolte  officielle  des  vins  en  France  n'est  pas  aussi 
élevée  qu'on  s'était  plu  à  l'annoncer  tout  d'abord.  Elle  est 
évaluée  à  32.28?. 000  hectolitres,  accusant  une  diminution 
de  68.000  hectolitres  sur  la  récolte  de  l'année  précédente  ci 
de  995.000 hectolitres  sur  la  moyenne  des  dix  dernières  an- 


nées; L'Algérie  a  fourni  environ  4.500.000  hectolitres,  cequi 
élèverait  le  total  de  la  récolte  à  37  millions.  Quarante-cinq 
départements  ont  fait  une  récolte  dépassant  celle  des  années 
précédentes,  en  raison  de  la  reconstitution  du  vignoble  et 
des  influences  atmosphériques  favorables.  De  ce  nombre 
-ont  ['Aube,  l'Yonne,  la  Côte-d'Or,  la  Gironde,  la  Charente- 
Inférieure,  h'  Gers, etc.  L'Hérault,  par  contre,  a  perdu  plus 
de  trois  millions  d'hectolitres.  La  richesse  alcoolique  est 
supérieure  de  2"  à  celle  de  1897,  et,  d'après  les  estimations 
faites  dans  chaque  département,  la  France  auraii  récolté 
du  vin.  pour  961.700.000  francs. 


Le  Thé  est  en  voie  de  prospérité  culturale  au  Caucase. 
M.  Solovtsov.  dont  le  père  a  été  l'initiateur  de  cette  culture. 
possède  une  propriété  de  H0  hectares  qui  lui  est  entièrement 
consacrée.  Depuis  1NP7,  le  thé,  qui  auparavant,  restait 
par  suite  d'une  fermentation  incomplète,  intermédiaire 
entre  les  thés  noirs  el  les  thés  verts,  est  d'excellente  qualité 
et  ne  laisse  plus  rien  à  désirer.  Le  bénéfice,  qu'on  est  suscep- 
tible de  retirer  de  l'exploitation  de  l'arbre  à  thé,  est  de  12à 
17  pour  100  et  pourrait  s'élever  jusqu'à  30  pour  100.  On 
commence  a  espérer  qu'un  jour  —  relativement  prochain  — 
la  Russie  produira  tout  le  thé  qu'on  y  consomme. 


<  in  a  déjà  donné  bien  des  procédés  de  conservation  des 
pommes;  en  voici  encore  un  autre.  On  prend  des  pommes 
parfaitement  saines  et  on  les  place  dans  une  chambre,  sur 
îles  claies  d'osier,  en  ayant  soin  qu'elles  ne  se  touchent  pas. 
On  ferme  les  portes  et  les  fenêtres  et  on  allume,  un  feu  de 

sarment,  qu'on  entretient  pendant  quati u  cinq  jours,  de 

façon  à  donner  beaucoup  de  fumée.  Au  bout  de  ce  temps,  on 
retire  les  fruits  un  à  un  et  on  les  met  dans  uue  caisse  avec 
des  menues  pailles.  Sur  une  première  couche,  on  en  dis- 
pose d'autres  successives  pour  remplir  la  caisse,  et  on  ferme 
hermétiquement.  Il  parait  que,  par  ce  procédé,  on  peut  con- 
server les  pommes  pendant  l'hiver  et  une  grande  partie  de 
l'été. 


Le  Congrès  de  Lausanne  a  adopté',  en  principe,  les  plan- 
tations routières  et  a  recommandé  de  planter  des  arbres 
fruitiers,  rie  préférence  aux  arbres  forestiers  et,  par-dessus 
tout,  des  Poiriers  à  cidre. 


LeGartcnftora  signale  l'apparition  d'un  curieux  hybride 
obtenu  par  M.  L.  Spath,  entre  les  Catalpa  Kaempferi  et 
C.  bignonioides.  La  nouvelle  obtention  est.  parait-il,  des 
plus  méritantes  et  réunit  les  caractères  des  deux  espèces  qui 
lui  ont  donné  naissance,  tout  en  laissant  une  certaine  pré- 
dominance au  Catalpa  Kaempferi.  La  couleur  et  la  disposi- 
tion des  fleurs  rappellent  le  Catalpa  bignonioides  ;  le  mode 
de  nervation  de  la  face  inférieure  des  feuilles  est  celle  que 
l'on  trouve  dans  le  Catalpa  Kaempferi  avec,  en  plus,  les 
longs  poils  du  Catalpa  bignonioides. 


La  rose  de  l'Avenir!  Les  (leurs  de  forme  monstrueuse, 
nous  dit  l'Echo  de  Paris,  sont  de  plus  en  plus  à  la  mode. 
Mais  il  y  a  mieux  encore;  un  horticulteur  tout  à  fait  smart, 
serait  en  train  de  cultiver  une  espèce  de  rose  tout  à  fait 
curieuse.  C'est  la  rose  qui  sentira  mauvais;  elle  sera  bientôt 
dans  tous  les  salons  également  Smart. 

Prière  à  l'horticulteur  qui  cultive  laro.se  qui  pue  de  se 

faire  connaître. 

* 

Avec  les  champignons  on  peul  remplacer  tous  le-  autres- 
aliments  ,  à  ce  que  nous  affirme  le  mycologue  anglais 
Badham,  qui  n'a  pas  hésité  à  écrire  «  la  Fistuline  est  un 
vrai  beefsteak  croissant  sur  la  souche  du  Chêne;  l'Hydne 
rappelle  les  huîtres  fraîches  et  le  Lactaire  délicieux,  les 
tendres  rognons  d'agneau  ».  Des  goûts  et  des  couleurs  on 
discutera  éternellement  ! 

P.    IIARIOL. 


370 


LE    JARDIN 


AVIS  IMPORTANT  A  NOS  ABONNÉS 


En  vue  d'éviter  les  erreurs  pouvant  résulter  de 
l'encombrement  qui  se  produit  généralement  à  cette 
époque,  nous  prio7is  instamment  nos  abonnés  dont 
Vallonnement  expire  à  la  fin  du  mois,  de  nous  faire 
parvenir,  le  plus  tôt  possible,  le  montant  dé  leur 
renouvellement  pour  l'année  1899,  en  un  mandat-poste 
adressé  à  M.  l'Administrateur  du  o  Jardin  »,  167, 
boulevard  Saint-Germain,  Paris. 


NOUVELLES   HORTICOLES 


Mérite  agricole.  —  A  l'occasion  de  l'Exposition  orga- 
oisée  par  la  Société  nationale  d'aviculture  de  France,  la 
décoration  de  chevalier  du  Mérite  agricole  a  été  conférée  à 
M.  Bréchemin  (Louis),  publieiste  agricole  à  Pans,  secré- 
taire de  la  Société  nationale  d'aviculture  de  France. 

A  l'occasion  de  l'inauguration  d'un  groupe  scolaire  à 
Boulogne-sur-Seine,  la  décoration  de  chevalier  du  Mente 
aaricoîe  a  été  conférée  à  M.  Berger  (Achille-Léonard), 
horticulteur  à  Boulogne-sur-Seine.  président  du  Syndicat 
des  entrepreneurs  de  jardins. 

Concours  général  agricole  de  Paris.  —  Le  pro- 
gramme du  Concours  général  agricole  de  Paris,  qui  aura 
lieu,  comme  nous  l'avons  dit,  du  '-'7  lévrier  au  7  mars,  vient 
de  paraître.  On  peut  se  le  procurerai!  Ministère  de  l'Agri- 
culture (Direction  de  l'Agriculture,  3'  bureau).  78.  rue  de 
Varenne,  à  Paris. 

C'est  M.  de  Lapparent,  Inspecteur  général  de  1  agricul- 
ture, qui  est  chargé  de  l'organisation  du  Concours. 

Distribution  des  récompenses  à  la  Société 
nationale  d'horticulture  de  France.  —  La  Société 
nationale  d'horticulture  de  France,  dans  sa  séance  du 
9  décembre  courant,  a  procédé  à  la  distribution  des  reeom- 
penses  accordées  aux  exposants  de  la  dernière  exposition 
de  Chrysanthèmes  de  Paris,  aux  personnes  dont  lesouvrageS 
.  .ii  les  cultures  ont  été  l'objet  de  rapports  faits  à  la  Société,  etc. 
En  plus  des  récompenses  accordées  à  la  suite  de  l'expo- 
sition de  Chrysanthèmes  et  dont  nous  avons  publié  les 
principales,  les  récompenses  suivantes  ont  été  décernées  : 
1*  Pour  longs  et  bons  services.  —  Médaille  d'or  :  à 
M.  Rousseau  (Louis),  jardinier  chez  Mme  Brandon,  pro- 
priétaire, 47,  rue  de  Longchamp,  à  Neuilly-sur-Seine, 
42  années  de  service.  —  Grande  médaille  de  vermeil  :  à 
M.  Petit  (Victor),  jardinier  chez  Mme  Foye.  château  de 
Chettainville,  par  Marolles-en-Hurepoix  (seine-et-Oise), 
36  années  de  service.  —  Médaille  d'argent  :à  M.  Marie  (Fer- 
dinand .  jardinier  chez  M.  Bucquet,  au  château  de  la  Ronce, 
à  Ville  d'Avray  (Seine-et-Oise),  '21  années  de  service. 

2°  Pour  publications  horticoles.  —Médailles  de  oermeil  : 
à  MM.  Lucet.  pour  son  ouvrage  ayant  pour  titre  :  Les  Insectes 
nuisibles  aux  Rosiers  sauvages  et  cultivés  en  France: 
Boucher  (G.)  et  Mottet  (S.),  pour  leur  livre  :  Les  Clématites. 
—  Médailles  d'argent  :  à  MM.  Orengo,  pour  son  livre  inti- 
tulé :  Culture  de  l'Œillet  sous  châssis  :  Decaux,  auteur  d'une 
note  sur  la.  Mouche  des  Orchidées  {Isosoma  orchidearum); 
Mottet,  pour  son  livre  intitulé:  Les  Œillets  ;J.Rudolph,  pour 
son  livre  :  Les  Aroidées  de  serres:  Mottet.  pour  la  3-  édition 
de  son  livre  avant  pour  titre  :  La  Mosaïculture.  —  Médaille 
de  bronze  :  à  M.  Lamy,  instituteur,  à  Méricourt  (Seine-et- 
Oise).  pour  la  création  d'une  Société  protectrice  scolaire 
des  animaux  utiles. 

3°  A  la  suite  de  rapports  émanant  des  Comités  et  des 
Sections.  —  Diplôme  d'honneur,  à  la  Société  d'horticulture 
de  Soissons  pour  les  importants  services  qu'elle  rend 
par  des  cours  publics,  de  nombreuses  conférences  et  l'en- 
tretien d'un  jardin  école.  —  Médailles  d'or  :  à  MM.  Labitte 
(Jules),  de  Clermont  (Oise),  pour  ses  importantes  et  remar- 
quables cultures  d'arbres  fruitiers;  Mari  (Antoine),  horti- 
culteur habile,  propriétaire  de  l'établissement  du  «  Parc- 
aux-ltoses  »,  à  Nice  ;  Chouteau  (Auguste),  jardinier-chef 
chez  M.  Brault.  à  Yères  (Seine-et-Oise),  pour  ses  preuves 
d'habileté:  Lemaire,  horticulteur,  rue  Priant,  26,  à  Paris, 
pour  la  parfaite  organisation  de  son  établissement.—  Rap- 
pel de  la  médaille  d'or,  décernée   l'an  dernier  à  M.  Truf- 


fant (A.),  horticulteur  à  Versailles,  pour  l'importance  et  la 
perfection  de  ses  cultures.  —  Grandes  médailles  de  vermeil: 
a  MM.  Piret,  horticulteur  à  Argenteuil  (Seine-et-Oise),  pour 
sa  remarquable  collection  de  Cattleya  et  Welker  fils,  jar- 
dinier en  chef  chez  M.  Hirch,  au  domaine  de  Beauregard. 

—  Médaille  de  vermeil:  à  M.  Lardin,  de  Montreuil  (Seine), 
dont  le  jardin  peut  être  considéré  comme  un  modèle  pour 
la  culture  du  Pécher.  —  Grandes  médailles  d'argent  :  à 
MM.  Boucher  (G.),  horticulteur,  avenue  d'Italie,  à  Paris, 
pour  la  construction  d'une  machine  à  emballer  les  arbres; 
Macé  (Fernand).  jardinier-chef  chez  M.  Garnier  (E.),  à  Brie 
Comte-Robert  (Seine-et-Marne);  Billard  (Arthur),  horticul- 
teur au  Vésinet  (Seine-et-Oise),  pour  ses  importantes  et 
remarquables  cultures  de  Bégonias  tubéreux.  —  Médailles 
d'argent  :  à  MM.  Brault,. jardinier  à  Fleury-Meudon  (Seine- 
et-Oise);  Paullard,  de  Fontenay-sous-Bois  (Seine),  pour 
une  nouvelle  variété  de  Pèche,  nommée  P.  hatice  Paullard; 
Gorion,  d'Epinay  (Seine),  pour  la  Prune  Gloire  d'Epinay, 
variété  trop  peu  connue  ;  Lavergne,  pour  la  création  d'un 
jardin  fruitier  remarquable,  à  Saint-Martin-Longeau,  près 
Pont-Sainte-Maxence  (Oise)  ;  Lejeune  (François),  qui  compte 
vingt  années  d'excellents  services  comme  jardinier  en  chef 
du  jardin  école  de  la   Société  d'horticulture   de  Soissons. 

—  Rappel  d'une  médaille  d'argent,  décernée  l'an  dernier, 
à  M.  liosset.  jardinier  chez  M.  Dessoudeix,  à  Villemonble 

Seine).  —  Médaille  de  bronze  :  à  M.  Savart,  de  Bagnolet 
(Seine),  pour  une  nouvelle  variété  de  Pèche,  désignée  sous 
le  nom  de  P.  Girardot. 

Médaille  d'argent  accordée  au  livre  «  Les  Œil- 
lets ».  —  Ainsi  qu'il  est  dit  plus  haut,  la  Société  d'horti 
culture  de  France  vient  de  décerner  une  médaille  d'argent 
au  livre  de  M.  S.  Mottet.  Les  Œillets  ;  c'est  un  succès  de 
plus  à  l'actif  de  notre  collaborateur  et  pour  la  Biblio- 
thèque du  Jardin  dont  fait  partie  cet  utile  et  intéressant 
ouvrage. 

Les  colis  postaux  pour  le  Nicaragua.  —  Depuis 
le  1"  courant,  en  exécution  d'une  convention  conclue  entre 
la  France  et  la  grande  république  de  l'Amérique  centrale 
au  nom  de  l'Etat  du  Nicaragua,  les  colis  postaux  n'excé- 
dant pas  .">  kilogr.,  à  destination  directe  du  Nicaragua,  sont 
taxés  à  3  fr.  50  au  départ  de  France  et  deéfranes  au  départ 
de  l'Algérie. 

Contre  le  Pou  de  San  José.  —  A  la  suite  du  rapport 
du  professeur  l'itsema  Bos,  qui  avait  été  délégué  en  Amé- 
rique afin  d'étudier  les  dégâts  causés  aux  arbres  fruitiers 
par  le  Pou  de  San  José  (Aspidiotus  perniciosus),  le  Gouver- 
nement des  Pays-Bas  vient  d'interdire  l'entrée  des  végétaux 
provenant  d'Amérique,  mais  non  des  fruits. 

Syndicat  horticole  et  floral  des  Alpes-Mari- 
times. —  On  nous  annonce  la  formation  à  Cannes  d  un 
syndicat  d'horticulteurs  producteurs  de  la  région. 

Ce  syndicat,  fondé  dans  le  but  de  défendre  les  intérêts 
commerciaux  el  professionnels  des  producteurs  de  la  région, 
a  déjà  réuni  un  grand  nombre  d'adhésions.  Il  a  pris  le  titre 
de  Syndical  horticole  et  floral  des  Alpes-Maritimes. 

Le  bureau  en  est  ainsi  composé:  Président:  M.  Léopold 
Martichon,  horticulteur  à  Cannes;  Vice  -  présidents  : 
MM.  Carriat,  horticulteur  à  Antibes,  et  Paul  Blanc,  de 
Cannes;  Secrétaire  général  :  M.  S.  Page,  horticulteur- 
fleuriste  au  Golfe-Juan;  Secrétaires  adjoints  :  MM.  Bon 
et  Chauniont.  de  Cannes;  Trésorier  :  il.  P.  Burdinat. 

La  récolte  des  griffes  de  Muguets  en  Alle- 
magne. —  La  récolte  des  grille--  à  forcer  de  Muguets  en 
Allemagne  esi.,  ci  te  a  n  née.  Je  1  3  intérieure;!  celle  de  l'année 
dernière.  Voici  les  renseignements  que  nous  donne,  à  ce 
sujet,  le  Moller's  deutsche  Gartner  Zeitung,  sur  les  prin- 
cipaux centres  ou  cette  culture  est  faite  en  grand. 

Les  boutons  à  Heurs  sont  très  l'eau  dans  les  griffes,  mais 
les  griffes  elles-mêmes  sont  moins  grosses  qu'en  18971  el  on 
a  dû  en  mettre  35  à  40  pour  100  au  deuxième  choix.  Cette 
année,  ont  été  récoltés,  dans  les  deux  grands-duchés  de 
Mecklembourg,  2  millions  de  griffes  à  forcer  des  premier 
et  deuxième  choix.  Pour  les  petites  commandes,  on  payait 
24  marks,  c'est-à-dire  30  francs  le  mille. 

Pour  1899,  sont  déjà  plantés  5  millions  de  grilles  et  l'on 
va  encore  en  planter  (i  millions. 

Les  griffes  conservées  dans  les  glacières  ont  fait  monter 
les  prix  des  grilles  à  forcer. 

A  Erfurt,  le  développemenl  des  Muguets  a  été  très  bon 
ci  la   récolte  suffisante.  Pour  l'Amérique,  le  prix  a  été  de 


LE    JARDIN 


371 


2  1  à  27  marks,  soit  30  à  33  fr.  75  c,  rendus  franco  à  New- 
York. 

Dans  la  marche  de  Brandebourg,  la  récolte  des  Muguets 
est  encore  au-dessous  de  la  moyenne;  il  n'est  pas  douteux 
que  les  griffes  de  Berlin,  cultivées  dans  le  sable,  soient  les 
meilleures  pour  le  premier  forçage  et,  cette  année,  les  cul- 
tures de  Muguets  dans  le  sable  sont  très  maigres  et  n'ont 
donné  que  de  petites  récoltes.  Beaucoup  de  cultivateur-. 
doivent  mettre  au  moins  la  moitié  de  la  récolte  au  deuxième 
choix,  qui  ne  vaut  rien  pour  l'exportation  et,  par  suite,  il 
y  aura  plus  tard  une  baisse  sur  le  marché  des  fleurs 
coupées. 

A  Stargard,  la  récolte  des  Muguets  a  été  très  bonne  cette 
année  quant  à  la  quantité,  elle  n'a  donné  que  7..  pour  100. 

l.es  prévisions  pour  l'année  prochaine  sont  très  bonnes, 
parce  qu'il  y  a  eu,  cet  été,  peu  de  plantes  brûlées  par  le 
soleil. 

A  W'andsbeek.  la  récolte  des  Muguets  a  été  superbe  cette 
année.  Pendant  l'été,  on  ne  croyait  pas  qu'il  y  aurait  une 
bonne  récolte  à  cause  de  la  pluie  qui  est  tombée  en  grande 
abondance.  Mais,  le  mois  de  septembre,  ayant  été  très  doux, 
a.  fait  bien  profiter  les  griffes.  On  a  payé,  pour  une  bonne 
marchandise.  22  à  25  marks,  soit  27  fr.  50  à  31  fr.  10  c. 
le  mille. 

A  Wittemberg,  la  récolte  des  Muguets  a  été  excellente. 

Le  développement  faisait  espérer  une  très  bonne  récolte, 
mais  la  sécheresse,  qui  a  commencé  dans  la  première  moitié 
de  juillet  et  qui  a  duré  jusqu'en  octobre,  a  arrêté  le  déve- 
loppement des  griffes  qui  n'ont  pas  été  aussi  fortes  qu'à 
l'ordinaire.  On  a  reçu,  pour  le  mille  de  premier  choix,  26  à 
28  marks,  s,, il  32  à  :!.">  lianes,  et  pour  le  mille  de  deuxième 
choix,  12  à  22  marks,  soit  15  à  27  fr.  50. 

Catalogue  des  graines  et  plantes  vivantes 
offertes  par  le  Muséum  d'histoire  naturelle, 
pendant  l'hiver  1898-1 899,  aux  établissements 
publics   d'instruction.  Nous    venons  de  recevoir 

cet  intéressant  catalogue  que  fait  paraître  régulièrement, 
chaque  année,  le  Muséum  d'histoire  naturelle.  Les  dons  de 
graines  et  plantes  sont  faits  aux  seuls  établissements  pu- 
blics  d'instruction  nationaux,  départementaux  :  ou  muni- 
cipaux et  les  demandes  doivent  être  adressées  à  M.  le 
Directeur  du  Muséum,  57,  rue  Cuvier.  à  Paris,  axant  le 
25  décembre. 

Les  origines  de  la  culture  forcée.  —  Nous  avons 
déjà  eu  l'occasion  de  signaler  à  diverses  reprises  à  l'atten- 
tion de  nos  lecteurs,  les  patientes  recherches  et  les  intéres- 
santes études  publiées  par  M.  0.  Gibault.  bibliothécaire 
de  la  S.  X.  I).  II.  F.,  dans  le  journal  de  cette  Société.  Cette 
lois,  il  sae.ii  d'une  étude  sur  les  origines  de  la  culture  for- 
cée et  nous  en  extrayons  les  passages  suivants  : 

«  Me  nombreuses  citations  des  auteurs  latins  établissent 
que  la  civilisation  antique  a  connu  ce  genre  de  culture.  On 
sait,  d'ailleurs,  jusqu'où  furent  poussés  les  raffinements  du 
luxe  chez  le  peuple  romain,  au  temps  de  l'empire  surtout. 
Ne  fallait-il  pas  des  primeurs  à  ces  fameux  sybarites  de 
l'ancienne  Rome,  dont  la  gourmandise  est  demeurée  pro- 
verbiale? Le  forçage  de  la  Rose  ne  s'imposait-il  pas,  puis- 
que, pour  eux.  les  festins  eussent  manqué  de  charme  s'ils 
avaient  été  privés  de  la  fleur  que  la  coutume  générale  de 
l'antiquité  prodiguait  comme  un  ornement  obligatoire  dans 
les  repas.  D'après  Suétone',  à  un  festin  donné  par  lin  ami  de 
Néron,  eu  hiver  sans  doute,  les  Roses  que  l'on  y  employa 
coûtèrent  s. 'ides  la  somme  de  1  millions  de  sesterces  1). 
Pour  satisfaire  à  cette  énorme  consommation,  les  Roses 
s'importaient  par  navires,  de  l'Egypte  et  de  laCampanie. 
Mais  plusieurs  épigram  mes  du  poète  Martial  (2)  nous  apren 
nent  qu'il  existait,  en  outre,  à  Rome,  une  certaine  culture 
forcée  de  la  Rose. 

«  Quant  à  la  production  des  primeurs,  Columelle  dit-  que 
l'on  servait  des  Concombres,  en  hiver,  sur  la  table  de  l'em- 
pereur Tibère,  qui  était  dartreux  et  s'était  prescrit  pour 
régime  d'en  manger  tous  les  jours  de  l'année.  Selon  l'his- 
torien Trebellius  Pollion,  l'empereur  Gallien  pouvait  offrir 
à   ses  convives,  au  plus  fort  de  l'hiver,  «  des  Melons,  des 

(1)  Un  sesterce  équivalait  à  0  fr.  20  de  notre  monnaie 

(2)  Martial  IV,  22  ;  XIII,  127. 


Figues  vertes,  des  fruits  récemment  cueillis  dans  îles  saisons 
qui  ne  leur  appartiennent  ». 

«  Une  véritable  culture  géothermique  existait  donc  chez 
les  Romains.  Pline  et  Sénècpie  n'ont  pas  manqué  de  la 
maudire  dans  leurs  déclamations  contre  le  luxe  antique. 
Au  nom  des  principes  de  la  morale  stoïcienne,  ces  philo- 
sophes moroses  proscrivaient  tout  ce  qui  contribuait  à  ren- 
dre la  vie  agréable.  X'accusaient-ils  pas  de  sensualité  ceux 
qui  mangeaient  des  légumes  tels  que  l'Asperge  et  l'Arti- 
chaut, sous  le  singulier  prétexte  ,|ue  les  (Jineinnatus  et  au- 
tre- héros  des  anciens  temps  se  contentaient  de-  légumes 
du  pauvre  :  les  Oignons,  les  Navets  et  les  Hâves! 

«  Dan- 1,.-  /  ergers  clliciens  iCiliciunpomarin  i.  c  est  ainsi 
que  Martial  appelle  des  sortes  de  serres,  on  cultivait  surtout 
îles  arbustes  donnant  un  produit  aromatique.  Columelle 
cite  le  Baumier  de  Judée,  les  arbres  de  l'Arabie  et  de 
l'Ethiopie  qui  produisent  la  myrrhe,  l'encens  et  le  Casia 
qui  est  peut-être  un  Canriellier  (Cinnamomum  <  'assia  ). 

«  Mais  si  nous  constatons  l'existence  d'une  culture  forcée 
dans  l'antiquité,  nous  sommes  dans  l'ignorance  à  peu  près 
(empiète  au  sujet  des  procédés  employés.  Aucun  auteur 
latin,  parmi  les  agronomes,  historiens  ou  poètes,  qui  ont, 
mentionné  incidemment  ce'genre  de  culture,  n'a  jugé  utile 
d'en  parler  au  point  de  vue  technique.  A  travers  leurs  des- 
criptions insuffisantes,  on  conjecture  que  les  jardiniers 
romains  ont  dû  cultiver  leurs  primeurs  dans  des  caisses 
suspendues  sur  des  roues  {horti pensilés),  sorte  de  couches 
mobiles  que  l'on  pouvait  exposer  au  soleil  et  remiser  peu 
dant  la  nuit  dans  un  lieu  clos.  Comme  les  orangeries  citées 
plus  haut,  ces  couches  portatives  étaient  protégées  contre  le 
froid  par  des  vitrages  en  pierre  transparente  (specularia). 
Le  verre  était  connu  cependant;  mais  les  anciens,  peut-être 
parce  qu'ils  fabriquaient  difficilement  des  lames  de  verre 
d'une  certaine  étendue,  ont  employé,  de  préférence,  pour 
les  vitrages,  des  pierres  spcculaircs  :  mica,  albâtre,  talc, 
pierre  qui  se  lève  par  feuillet  comme  l'ardoise. 

«  Dans  tous  les  cas.  en  dehors  des  horti  pensilés,  nul 
indice  ne  permet  de  croire  que  l'on  se  soit  servi,  à  cette 
époque,  des  couches  de  fumier,  des  bâches  chauffées,  des 
cloches,  etc.,  pour  hâter  le  développement  des  végétaux  ». 

Le  bois  d'Ébène  à  Madagascar. —  Le  commerce  des 
bois  d'Ébène,  rapporte  l'Echo  de  l'i'lecage,  est  tout  nouveau 
à  Majunga.  car,  sous  la  domination  nova,  la  loi  malgache 
interdisait  l'exportation  des  bois. 

Les  premières  expéditions  ont  été  faites  en  1894;  et  il  est 
certain  que  le  commerce  de  bois  rares  et  précieux  de  la 
grande  île  prendra  bientôt  de  l'extention. 

Actuellement,  c]est  surtout  sur  Hambourg  que  les  expé- 
ditions de  bois  d'Ébène  sont  faites;  if  y  a  encore  peu  de 
demandes  en  France.  La  sortie  mensuelle  de  Majunga  est 
d'environ  20  tonnes  par  mois. 

Le  prix  en  est  de  230  francs  la  tonne. 

Jusqu'à  ce  jour,  on  n'a  pas  commencé  à  exploiter  les  bois 
de  Palissandre  et  bois  de  Rose,  nombreux  dans  le  pays. 
Cependant,  il  faut  noter  les  exportations  de  bois  de  San  la  I 
et  de  Palétuviers  faites  par  les  Indiens. 

Destruction  de  la  Saperde  chagrinée  du  Peu 
plier.  —  Pour  débarrasser  lés  arbres  de  ces  insectes,  M.  P. 
Noël,  directeur  du  laboratoire  d'entomologie  agricole  de 
Rouen,  recommande  le  procédé  suivant  :  On  enduit  le  tronc 
des  Peupliers,  jusqu'à  la  hauteur  de  l'"70.  d'une  couche  de 
terre  glaise  pétrie  avec  de  la  bouse  de  vache,  mélangée 
d'un  peu  de  goudron,  pour  que  l'odeur  chasse  l'insecte;  ici 
enduit,  empêche  la  femelle  d'aller  pondre  sur  l'écorce  du 
Peuplier. 

PETITES    NOUVELLES 

Nous  avons  appris  avec  regret  la  mort  de  la  mère  do 
notre  excellent  collaborateur,  M.  Ad.  Van  den  Heede, 
Mme  Vve  Séraphin  Van  den  lleede,  qui  s'était  beaucoup 
occupée  d'horticulture. 

• 

Un  comité  d'initiative  s'est  formé  à  Paris  pour  rendre  un 
hommage  suprême  à  la  mémoire  d'Aimé  Girard.  Les  sous- 
criptions sont  reeues  par  M.  Domerçue,  trésorier,  42,  rue 
du  Louvre,  au  Journal  de  VAqriculture,  lîû,  boulevard 
Saint-Germain  et  au  Journal  d'Agriculture  pratique,  26, 
vue  Jacob,  à  Paris. 


372 


LE   JARDIN 


Le  Cucurbita  perennis  et  le  Thladiantha  dubia 

Leur  culture.  —  La  greffe  du  Melon  sur  ces  plantes. 

J'ai  parcouru  avec  un  intérêt  tout  particulier,dans  l'avant- 
dernier  numéro  du  Jardin  (1),  1  étude  due  à  la  plume 
autorisée  de  M.  P.  Hariot,  sur  la  Courge  vivace  {Cucur- 
bita perennis  A:  Gray).  Notre  collaborateur  appelle  très 
judicieusement  l'attention  sur  cette  belle  et  curieuse  plante; 
il  s'étonne'  avec  raisnn.de  ne  pas  la  voir  plus  répandue, 
malgré  son  ancienneté  relative  (1850),  malgré  son  mérite, 
déjà  signalé  par  Decaisne  et  Naudin  ('-').  et  nonobstant  les 
nombreuses  distributions  qu'en  a  laites  le  Muséum  (3).  A 
ni"ii  tour,  je  vims  apporter  mon  humble  contribution  à 
l'histoire  de  cette  très  intéressante  espèce,  devant  laquelle 
je  me  suis  arrêté  bien  souvent  depuis  que  --  il  y  aura 
bientôt  quinze  ans  de  cela  —  je  l'ai  rencontrée  pour  la  pre- 
mière l'ois  au  Muséum. 

C'est  surtout  d'un  tait,  nouveau  je  crois  et  inédit,  que  je 
voudrais  parler:  la  Courge  vivace  peut  servir  de  sujet  pour 
le  greffage  du  Melon. 

11  y  a  deux  ans.  en  poursuivant,  sur  l'instigation  de 
M.  li-  professeur  Max.  Cornu,  une  série  d'essais  de  greffa- 
ges, j'eus  l'idée  d'enter  le  Melon  {Cucumis  Mclo  L.)  sur 
Courge  vivace  {Cucurbita  perennis  A.  Gray).  sur  Bryone 
(Brt/onin  dioica  Jacq.)  et  sur  Thladiantha  {Thladiantha 
dubia  Bnge.),  toutes  Cueurbitacées  à  racines  vivaces,  char- 
nues et  plus  ou  moins  volumineuses.  Une  demi-douzaine 
de  jeunes  racines  de  Courge  vivace,  mises  en  pots  au  mois 
de  mars,  lurent  ainsi  greffées  (13  juin  1896),  au  moyen  de  ra- 
meaux un  peu  durcis,  insérés  en  demi-fente  sur  la  partie 
supérieure  de  la  racine,  dont  les  bourgeons  normaux  subi- 
rent en  même  temps  un  pincement  sévère.  Deux  de  ces 
greffes  réussirent.  L'une  d'elles  mourut  au  bout  de  peu  de 
temps;  mais  la  seconde  se  développa,  atteignit  1"',50  envi- 
ron, fleurit,  et  donna  même  un  fruit  qui,  à  cause  de  la 
saison  avancée,  n'eut  pas  le  temps  de  se  développer  au- 
delà  du  volume  d'une  noix. Les  premières  gelées  survinrent; 
la  tige  du  Melon  se  dessécha  et,  après  l'hiver,  les  seuls 
bourgeons  du  Cucurbita  perennis  se  développèrent.  Les 
essais  faits  en  même  temps  sur  les  racines  napiformes  de 
la  Bryone  et  sur  les  racines  tuberculeuses  du  Thladiantha 
ne  furent  pas  aussi  heureux  :  je  n'obtins  aucune  soudure. 
L'été  dernier,  je  repris  mes  tentatives  avec  la  Courge 
vivace,  en  les  faisant  porter,  cette  fois,  non  plus  sur  les 
racines,  mais  sur  les  rameaux,  et  en  recourant  à  la  greffe 
en  approche.  11  y  eut  bien  quelques  velléités  d'agglutina- 
tion, mais  en  réalité  je  n'obtins  pas  le  résultat  espéré.  L'an 
prochain,  des  essais  nouveaux  seront  tentés  à  la  lois  sur 
racines  et  sur  tiges,  non  seulement  de  la  Courge  vivace. 
mais  encore  de  la  Bryone  et  du  Thladiantha. Quoi  qu'il  en 
soit  des  résultats  futurs,  un  fait  est  certain  dès  maintenant, 
c'est  que  le  Melon  peut  reprendre  au  greffage,  vivre,  se  dé- 
velopper et  fructifier  sur  racines  de  Courge  vivace.  Selon 
toutes  probabilités,  le  Melon   se  comporterait  de  même. 

,le  n'ai  trouvé  nulle  part  que  ce  greffage  ait  déjà  été 
essayé,  ni  même  indiqué  connue  possible.  Mais  André' 
Thouin,  dans  sa  Monographie  des  Greffes,  signale  et 
ligure  la  greffe  du  Melon  sur  tige  de  Concombre  {Cucumis 
Melosox  Cucumis saticus).  Il  n'est  pas  inutile  de  remar- 
quer qn  il  ne  s'agit  plus  ici  d'une  greffe  disgénère  comme 
dans  le  cas  du  Melon  sur  Courge  vivace  {Cucumis  Melo 
sur  Cucurbita  perennis).  u  Lorsque,  dit  André  Thouin  (1), 
le  Melon  est  parvenu  à  la  grosseur  dune  noix,  coupez  la 
tige  un  pouce  el  demi  au-dessous  île  l'insertion  du  pédon- 
cule; taillez  en  coin  celte  section  de  tige  et  introduise/  ce 
coin  dans  une  incision  oblique  antérieurement  pratiquée, 
en  posant  la  pointe  de  l'instrument  dans  l'aisselle  d'une 
l'euilleque  vous  aurez  soulevée. 

«En  greffant  sur  Concombres  à  différentes  époques, 
depuis  le  mois  de  mai  jusqu'au  mois  de  juin.  M.  Tscboudy 
a  obtenu,  en  1819,   des    fruits  de   Melon   depuis  le  15  sep- 

(1)  Le  Jardin,  1SU8.  n-  282,  page  342. 

(2)  Manuel  de  l'Amateur  des  Jardina,  T.  II,  page  531. 

(3)  Au  commencement  de  1896,  notamment, cet  établissement 
ii  envoya  de  très  beaux  exemplaires  a  une  trentaine  de  jardins 

botaniques  français  et  étrangers. 
(ï)  Monographie  des  GreJJes,  1821,  page  90. 


tembre  jusqu'en  novembre,  et  ces  fruits  furent  trouvés  meil- 
leurs que  ceux  qui  étaient  venus  sur  leurs  propres  pieds.  i> 
Comme  on  le  voit,  c'est  à  Tscboudy  qu'André  Thouin 
attribue  la  découverte  de  cette  greffe,  comme,  du  reste,  de 
toutes  les  greffes  herbacées  en  général,  et  notamment  celle 
de  la  Tomate  sur  la  Pomme  de  terre.  Soulange  Bodin,  cité 
par  Poiteau  dans  son  Cours.  d'Horticulture  (1)  confirme. 
cette  paternité.  Ni  Tscboudy,  ni  André  Thouin.  ni  Sou- 
lange-Bodin,   ne  possédèrent   la   Courge  vivace.  Quant   à 

Poiteau   il  publia  son  Cours  d'Horticulture  l'année  mê 

(1850)  où  Trécu  rapportait  la  plante  du  Texas  au  Muséum 
(  et  établissement  l'a  toujours  conservée  depuis  cetteépoque, 
et  die  y  fructifie  de  temps  à  autre. 

M.  Hariot  a  rappelé  le  lait  vraiment  bien  curieux  de  la 
production  de  racines  ri  cures  —  constituant  autant  de  pieds 
dans  la  suite  —  par  les  longues  tiges  annuelles  qui  courent 
sur  le  sol  :  la  conclusion  naturelle,  c'est  que  l'on  peut  mul- 
tiplier la  Courge  vivace  en  provoquant  cet  enracinement 
par  le  marcottage,  ("est  ce  qui  vient  à  l'esprit  de  tout 
multiplicateur,  d'autant  plus  que  les  tiges  «le  diverses 
Cucurbitacées.  par  exemple  des  Potirons,  s'enracinent  aisé- 
ment de  la  sorte,  (est  aussi  sur  cette  idée  que  je  m'étais 
moi-même  basé  cet  été,  pour  obtenir  un  bon  nombre  de  jeu- 
nes plantes.  Or  le  résultat  n'a  aucunement  répondu  à  mon 
attente.  Aucune  des  tiges  ainsi  marcottées  n'a  émis  de  raci- 
nes à  l'endroit  où  elle  avait  été  recouverte  de  terre.  Par  con- 
tre, plusieurs  en  ont  fourni  spontanément  à  un  endroit  où 
je  ne  m'attendais  guère  à  en  voir  se  produire:  à  leur  extré- 
mité libre.  J'ai  observé  ceci  dans  chacun  des  cas  :  le  bour- 
geon s'arrête  en  un  point  où  la  terre  est  meuble;  il  pique 
en  quelque  sorte  dans  le  sol,  et  la  racine  napiforme  se 
constitue  ;  à  la  partie  supérieure  de  celle-ci,  à  l'opposé  du 
rameau  initial,  et  symétriquement,  un  nouveau  bourgeon 
se  développe  et  continue  la  plante.  De  sorte  que,  quand  on 
relève  la  racine  ainsi  formée,  on  trouve  qu'elle  tient,  non 
pas  seulement  à  un  rameau  unique  comme  cela  aurait  eu 
lieu  dans  le  cas  d'un  marcottage  ordinaire,  mais  bien  à 
deux  rameaux,  un  de  chaque  côté  le  rameau  primitif  et  un 
autre  provenant  d'un  bourgeonnement  subséquent 'de  la 
racine. 

Je  tiens  à  dire  que.  jusqu'à  nouvel  ordre,  je  ne  conclus 
nullement,  décile  observation,  à  l'impossibilité  de  l'en- 
racinement des  tiges  de  cette  Courge  à  la  manière  de  celles 

des  Potirons,  .le  i :on tente  d'enregistrer  une  constatation 

de  laquelle  il  résulterait,  si  elle  se  confirme,  qu'au  lieu  de 
marcotter  les  rameaux  de  la  Courge  vivace  sur  leur  l"ii- 
gueur.  il  faudrait  le  taire  à  leur  extrémité. 

La  production  spontanée  de  ces  racines  vivaces  est  très 
fréquente,  surtout  en  sol  meuble. 

J'ajouterai  que  ces  racines  peuvent  prendre,  avec  le 
temps,  de  grandes  dimensions  ;  nous  en  avons  trouvé,  au 
Muséum,  qui  ne  mesuraient  pas  moins  de  1"'..">I)  de  long  sur 
0",12  à  0"',ir>  de  diamètre  dans  leur  partie  la  plus  renflée. 
La  plante  est  bien  rustique  et  a  parfaitement  supporté, 
en  terrain  aride,  dans  des  plâtras,  les  hivers,  dont  quelques- 
uns  très  rigoureux,  qui  se  sont  succédé  depuis  trente  ans. 

J'ai  cité  le  Thladiantha  dubia.Cette  autre  Cucurbitacée 
est  également  assez  rare,  même  dans  les  jardins  botaniques. 
Decaisne  et  Naudin  (2)  la  signalent  dans  la  série  des  plantes 
ornementales  grimpantes  à  tiges  annuelles.  «  C'est,  disent- 
ils,  une  espèce  dioïque  s'élevanf  à  1  ou  ô  mètres,  à  feuilles 
eordiformes  et  velues,  à  fleurs  jaune  vif,  très  abondantes  et 
se  succédant  tout  l'été.  Les  fruits  sont  ovoïdes,  de  la  gross 
seur  d'un  petit  œuf  de  poule,  d'un  rouge  vif  à  la  maturités 
Elle  se  propage  avec  une  grande  facilité  par  des  tubercule. 
souterrains,  de  tous  points  semblables  à  de  petites  pomme- 
do  terre,  mais  non  comestibles  à  cause  de  leur  amertume. 
Sans  être  de  premier  ordre,  le  Thladiantha  ne  manque  pas 
d'une  certaine  beauté  par  ses  fleurs  jaunes  et  ses  fruits  d'un 
brillant  écarlate  ;  sa  rusticité  esta  toute  épreuve  et  sa  pro- 
pagation par  tubercules  se  fait,  d'elle-même...  » 

Le  Thladiantha  occupe,  au  Muséum,  le  pied  d'un  mur 
au  midi,  dans  un  sol  i  rès  sec;  il  est  là  depuis  fort  longtemps 
et  parait  n'avoir  jamais  été  relevé.  Il  y  fleurit  abondam- 
ment et  y  fructifie  assez  régulièrement,  ce  qui  permet  de  le 
l'ai  n;  li  gu  rer  dans  l'Index  seminum. L.  II E  NRY . 

(1)  Annales  de  la  Soc  eent.dliovt.de  France,  1850,  page  352, 

(2)  Manuel  de  l'Amateur  des  Jardins,  t.  II,  p.  535. 


LE    JARDIN 


373 


ARBORICULTURE    FRUITIERE 


LE  POIRIER 


Les  différentes  branches  fruitières. 
Applications  de  la  taille. 

Je  considérais  prëcédein ment  (1)  la  taille  en  sec  an  point 

de  vue  théorique,  eu  faisant  ressortir  les  deux  formes  sous 
lesquelles  se  présentent,  le  plus  généralement,  les  diverses 
branches  fruitières  d'un  Poirier;  mais  il  existe  plusieurs 
variations  de  ces  formes. 

C'est  pourquoi  je  dési- 
re compléter  aujourd'hui 
les  données  théoriques 
précédentes  en  y  joi- 
gnant un  peu  de  prati- 
que au  moyen  de  quel- 
ques figures  parlant 
toujours  mieux  que  les 
meilleures  explications 
écrites. 

Prenons,  par  exemple. 
une  branche  charpentière 
verticale  d'une  palmette, 
(fig.  152).  En  l'observant 

de  près,  011  remarque  fa 
cilement  les  tailles  qu'a 

subies,  chaque  année,  le 
rameau  terminal  dit  de 
■prolongement.  11  est  donc 
possible  de  déterminer 
1  âge  de  chacun  de  ces 
prolongements  ;  autre- 
ment dit,  1  âge  du  bois  à 
un  point  quelconque  de 
la  branche  charpentière. 

En  examinant  chacu- 
ne des  ramifications  d'une 
façon  méthodique,  c'est- 
à-dire  en  commençant 
par  celles  du  prolonge- 
ment le  plus  élevé  (A,  fig. 
1Ô2)  jusqu'à  celles  que 
porte  le  bois  de  quatre 
ans,  (lJ.  fig.  152)  on  aura 
une  idée  exacte  de  ce 
qu'est  la  formation  des 
diverses  sortes  de  bran- 
ches fruitières,  des  pha- 
ses par  lesquelles  il  leur 
a  fallu  passer  pour  arri- 
ver à  la  1"  fructification. 
Voyons  d'abord  le 
prolongement  de  deux 
ans,  (B.tig.  152);  ila  don- 
né naissance,  sur  toute 
sa  longueur,  à  une  série 
de  ramifications  que,  par 
Vàbourgeonnement,  on  a 
distancées  judicieuse- 
ment ;  ce  sont  les  nou- 
velles branches  fruitières  à  leur  première  année  de  forma- 
tion. Elles  sont  conformées  de  différentes  façons,  suivant  la 
place  qu'elles  occupent.  C'est  vers  le  tiers  supérieur,  où  la 
sève  se  porte  en  plus  grande  abondance,  que  ces  ramifica- 
tions sont  les  plus  vigoureuses,  ce  sont  des  rameaux  ordi- 
naire*. Plusieurs  pincements  leur  ont  été  appliqués,  dont 
le  premier  à  trois  ou  quatre  feuilles  ;  aujourd'hui,  nous 
devons  les  tailler  à  trois  yeux  apparents,  c'est-à-dire  à  l'en- 
droit même  du  premier  pincement  (a,  1™  année,  fig.  1  2). 
A  mesure  que  l'on  descend  vers  la  base  du  prolonge 
ment,  les  ramifications  sont  de  moi  us  eu  moins  vigoureuses. 
Vers  le  milieu,  ce  sont,  des  brindilles,  dont  les  plus  fortes, 
qui  ont  été  pincées,  sont  taillés  à  trois  yeux.  Le  plus  sou- 
vent cette  taille  est  inutile,  car  l'œil  situé  immédiatement 

(1)  Le  Jardai,  1S!)S,  Q°  233,  page  36:!. 


année. 


Fig.  152.  —  Taille  des  dicerses  coursonnes  d'une  brun 
charpentière  verticale  de  Poirier'. 


en  dessous  du  point  de  pincement  s'est  transformé  en  bou- 
ton à  fruit  (b.  1"  année);  il  en  est  de  même  pour  les  brin- 
dilles moins  vigoureuses  i|iii  n'ont  pas  une  longueur  supé- 
rieure à  Û"1. 15  et  qui,  terminées  ou  non  par  un  bouton  à. 
fruits,  ne  nécessitent  aucune  taille  (c,  1    année). 

Plus  bas  encore,  ce  sont  des  dards,  dont  quelques-uns 
sont  parfois  terminés  par  un  boulon  à  fruits  :  on  les  quali- 
fie, dans  ce  cas,  de  lambourde  lisse  [d,  Qg.  152).  Les  uns  et 
les  autres  ne  subissent  aucune  taille. 

Sur  le  prolongement  de  trois  ans,  nous  retrouverons 
toutes  ces  ramifications  modifiées  par  une  année  de  pousse 
de  plus. 

Ainsi,  parmi  celles  du 
tiers  supérieur,  les  unes 
Ile  plus  grand  nombre) 
onl .  à  leur  base,  deux  ou 
trois  dards,  puis  un  ra- 
meaux à  leur  extrémité  : 
ce  dernier,  axant  joué  le 
rôle  de  tire-sèce  pendant 
la  végétation,  doit  être 
taillé  près  de  sa  base  sur 
le  premier  ou  le  deuxiè- 
me œil  apparent  (a,  2' 
année).  Ces  branches  re 
présentent  le  t\  pe  ordi- 
naire suivant  lequel  une 
eoursonne  doit  être  éta 
blie. 

D'autres  branches  fini 
tières  ont  un  dard  et  deux 
rameaux  à  l'extrémité; 
d'autres  encore,  plus  vi- 
goureuses et  par  consé 
([lient  plus  défectueuses, 
ont  développé  tous  leurs 
\  eux  à  bois;  on  ramène 
ces  branches  «  anorma- 
les «  à  la  forme  ordinaire 
en  les  rabattant  sur  le 
rameau  inférieur  et  en 
taillant  celui-ci  à  deux 
ou  trois  yeux.  Il  faut 
ajouter  que  ces  deux  sor- 
tes de  branches  fruitières 
ne  doivent  pas,  au  mo- 
ment de  la  taille,  exister 
sur  des  arbres  bien  soi- 
gnés, car  les  suppressions 
qu'elles  nécessitent  sont 
toujours  faites  avec  plus 
d'efficacité,  pendant  la 
végétation,  par  la  (aille 
en  cen. 

Voici  maintenant  les 
brindilles  de  l'année 
précédente,  elles  ont  subi 
différentes  modifications 
suivant  leur  état  primi- 
tif. Ainsi,  celles  taillées 
à  trois  yeux  ont  une  ou 
deux  lambourdes  et  une 
autre  brindille  à  l'extré- 
mité; il  faut  les  tailler  au-dessus  de  la  lambourde  la  plus 
élevée.  Celles  qui  étaient  munies  d'un  bouton  à  fruit  possè- 
dent de  ce  fait  une  bourse  dont  l'extrémité  doit  être  rafraîchie. 
(b,  2'  année).  Dans  le  cas  où  ces  mêmes  brindilles  donnent 
naissance  à  une  ou  plusieurs  autres  lambourdes  plus  bas 
que  la  bourse,  il  faut  alors  tailler  immédiatement  au-des 
sus  de  ces  lambourdes  (c,  2'  année). 

Les    lambourdes  lisses   de   l'année    précédente,   quelles 

aient  fructifié  ou  i,   sont   aussi   munies  d'une   bourse; 

celle-ci  est  rafraîchie.  Rafraîchir  la  bourse  consiste  à  sup- 
primer sa  pointe  qui,  d'ordinaire,  se  dessècheet,  n'étant 
enlevée,  sert  de  refuge  aux  insectes.  Si.  comme  cela  arrive 
fréquemment,  un  rameau  a  pris  naissance  dans  la  bourse. 
il  est  taillé  au-dessus  des  deux  yeux  apparents  de  sa  base. 
Parmi  les  dards  nés  a  la  base  du  prolongeaient  de  trois 


LE    JARDIN 


ans,  quelques-uns  se  sont  transformés  en  lambourdes. 
D'autres,  les  plus  vigoureux,  dont  l'œil  terminal  s'est  dé- 
veloppé à  bois,  sont  taillés  dans  leurs  rides;  ce  qui  a  pour 
résultat  de  faire  sortir  plusieurs  autres  dards  autour  de  la 
coupe. 

Je  n'insisterai  pas  sur  le  traitement  des  branches  frui- 
tières nées  sur  le  prolongement  de  quatre  ans  et  plus;  à 
part  l'âge,  elles  présentent  les  mêmes  caractères  que  celles 
dont  je  viens  de  parler.  Plus  nombreuses  certainement  sont 
les  lambourdes;  car  la  plupart  des  dards  situés  à  la  base 
des  branches  fruitières  les  plus  vigoureuses  ont  opéré  leur 
transformation;  la  taille,  dans  ce  cas,  est  des  plus  simples: 
suppression  directe  de  chacune  de  ces  branches  au-dessus 
de  la  ou  des  lambourdes  (a,  3'  année,  fig.  lô.'). 

(  tn  n'est  pas  tenu  de  laisser  subsister  tous  les  boutons  à 
fruits  ;  ce  serait  même  une  cause  d'épuisement  pour  cer- 
tains arbres  trop  fertiles.  Aussi  bien  actuellement  par  la 
taille,  que  plus  tard  par  l'éelaircie  des  fruits,  il  faut  savoir 
régler  la  production,  en  mettant  en  harmonie  la  force  de 
l'arbre,  sa  vigueur  propre,  avec  ht  nature  du  sol  dans  lequel 
il  est  planté.  Si  la  suppression  d'un  certain  nombre  de 
boutons  h  fruits  s'impose,  qu'elle  soit  faite  dans  la  partie  la 
plus  âgée  de  l'arbre,  où  les  branches  fruitières  s'allongent, 
•se  rident,  perdent  de  leur  vigueur.  De  cette  manière,  la  res- 
tauration se  fera  graduellement  et  on  atteindra  ce  but  qu'il 
faut  toujours  avoir  en  vue  :  le  rapprochement,  le  rajeunis- 
sement de  la  branche  fruitière. 

CLAUDE  TRÉBIGNAUD. 


k'/Lrçalyse  de$  EaU^ 


tu 


11 

Matières  organiques.  —  La  recherche  des  matières 
organiques  est  spécialement  intéressante  au  point  de 
\  ne  de  l'hygiène.  Leur  provenance  est  due  à  la  présence  de 
matières  végétales  on  animales  qui  s'y  sont  décomposées. 
ou  bien  au  contact  d'excréments  ou  d'immondices.  Dans 
l'un  et  l'autre  cas,  la  putréfaction  survient  rapidement  et 
avec  elles  prennent  naissance  les  bactériacées.  Quand  une 
eau  contient  plus  d'un  milligramme  d'ammoniaque  par 
litre,  elle  doit  être  rejetée  pour  la  boisson  ;  la  présence  de 
traces  de  nitrates,  nitritesou  sels  ammoniacaux,  suffit  à  la 
rendre  suspecte. 

On  peut  se  borner  à  y  doser  l'azote,  par  le  procédé  clas- 
sique de  l'analyse  élémentaire  d'une  substance  organique. 
11  est  plus  facile  et  moins  sujet  à  erreur  de  transformer 
l'azote  en  ammoniaque  par  le  permanganate  de  potasse  et 
d'établir  la  proportion  de  cette  base  au  moyen  du  réactif 
de  Xessler.  (  in  opère  au  sein  même  de  l'eau  a  analyser.  On 
se  borne  quelquefois  à  opérer  avec  le  permanganate  de  potasse 
en  solution  titrée,  qu'on  verse  goutte  à  goutte  dans  l'eau 
soumise  à  l'essai,  jusqu'à  ce  qu'on  obtienne  une  teinte  rose 
persistante. 

A  ir  et  gaz.  —  Le  dosage  de  l'air  et  des  gaz  est  de  moindre 
importance.  On  y  arrive  en  faisant  bouillir  l'eau  et  en  fai- 
sant rendre  les  gaz  dans  une  éprouvette  graduée.  L'acide 
carbonique  est  absorbé  par  la  potasse  ;  l'oxygène,  par  l'acide 
pyrogallique.  Il  ne  reste  que  l'azote.  Nous  ne  parlons  pas 
de  l'argon  ni  des  autres  fluides  signalés  depuis  quelques 
années  dans  la  composition  de  l'air.  L'oxygène  peut-être 
aussi  dosé  par  la  méthode  colorimétriqùe,  par  le  procédé 
à  l'hydrosulnte  de  soude  de  MM.  Schutzenberger  et  Gé- 
rard in. 

Examen  microscopique.  —  Nous  n'insisterons  pas  sur 
l'examen  microscopique  qui  nous  ferait  sortir  du  cadre 
restreint  réservé  à  cette  note.  Son  importance  est  capitale 
au  point  de  vue  de  la  potabilité.  On  n'ignore  plus  actuel- 
lement que  l'eau  est  i,.  véhicule  de  transport  d'une  série  de 
bactériacées  nocives,  telles  que  celles  qui  provoquent  la 
lièvre  typhoïde,  le  choléra,  etc.  L'examen  direct  ne  peut 
suffire  dans  la  plupart  des  cas  et  il  a  besoin  d'être  corro- 
boré par  la  méthode  des  cultures. 

Koch    a   montré    que    l'eau   distillée  bouillie    renferme 

(I)  Le  Jardin,  1898,  .V  283,  page  359. 


encore  de  1  à  6  colonies  bactériennes  (1)  par  centimètre 
cube,  tandis  que  l'eau  d'égout  peut  être  habitée  par  38  mil- 
lions de  ces  colonies  sous  un  même  volume.  Dans  les  cours 
d'eau  qui  fournissent  le  liquide  bu  dans  certaines  villes 
d'Allemagne,  il  existe  jusqu'à  125.000  colonies  par  centimè- 
tre cube,  avant  la  filtration,  et  encore  120.000  après  ! 

Essai  hydrotimêtrique.  —  Il  existe  une  autre  méthode 
d'analyse,  dite  ht/drotiaiètrique,  qui  fournit  des  résultats 
rapides,  mais  pas  toujours  suffisants,  en  ce  sens  qu'elle  ne 
décèle  pas  la  présence  des  matières  organiques  et  des  nitrates. 
Nous  en  dirons  quelques  mots.  Cette  méthode  est  entiè- 
rement basée  sur  cette  observation  bien  connue,  que  le  saxon 
rend  l'eau  pure  mousseuse,  tandis  qu'une  eau  chargée  de 
sels  terreux  ne  produit  de  mousse  que  quand  les  sels  ont  été 
décomposés  et  neutralisés  par  une  certaine  quantité  de  savon. 
On  emploie  d'autant  plus  de  savon,  pour  amener  un  résultat, 
que  l'eau  est  plus  chargée  de  sels,  plus  dure.  La  liqueur 
hydrométrique  contient  1  décigramme  de  savon  par  degré, 
ce  qui  revient  à  dire  que.  si  une  eau  ne  devient  mousseuse 
qu'après  avoir  exigé  une  addition  de  10  degrés  de  liqueur 
(pour  40  c.  c.  d'eau  d'essai),  son  degré  hydrotimêtrique 
est  Kl  et  qu'il  faut  1  grammes  de  savon  par  litre  pour  la 
rendre  utilisable  pour  la  cuisson  des  légumes,  le  blanchis- 
sage, etc.  Par  ce  procédé,  on  calcule  la  teneur  en  sels  de 
chaux,  en  magnésie,  en  acide  carbonique.  Le  degré  hydro- 
timêtrique correspond  par  Jitre  d'eau  à  0  gr.  0057  de  chaux  ; 
à  il  gr.  0103  de  carbonate  de  chaux,  à  0  gr.  0140  de  sulfate 
de  chaux,  à  0  gr.  0114  de  chlorure  de  calcium,  à  0  gr.  0012 
de  magnésie,  à  5  ce.  d'acide  carbonique  gazeux. 

Donnons,  à  titre  de  renseignements,  les  chiffres  suivants  : 

L'eau  distillée  correspond  à        0"  hydrotimêtrique 

L'eau  de  pluie  3° 

L'eau  du  puits  de  (  i  renelle  9" 

L'eau  de  Seine  à  Ivrx  17°  — 

Chai  Ilot        23" 
L'eau  delà  Vanne  17"-2ir 

L'eau  de  la  Marne  23" 

L'eau  de  la  Dhuis  24° 

L'eau  de  l'Ourcq  30° 

L'eau  de  Belleville  128 

I"  ne  eau  à  30"  hydrotimêtrique  est  excellente  (en  dehors  des 
matières  organiques,  bien  entendu);  de  30"  à  6(1",  elle  est 
impropre  à  beaucoup  d'usages  industriels;  de  60"  à  150  , 
elle  doit  être  rejetée. 

Conclusions.  —  De  ce  que  nou*  venons  de  dire,  il  reste 
quelques  conclusions  a  tirer  : 

1°  Une  eau  potable  ne  doit  pas  renfermer  plus  deO  gr.  60 
de  matières  solides  par  litre; 

2°  Elle  ne  doit  pas  tenir  en  dissolution  plus  de  0  gr.  25  de 
sulfate  de  chaux  par  litre; 

3"  Les  chlorures  alcalins  s'y  rencontent  à  la  dose  de 
0  gr.  003  à  0  gr.  015  par  litre; 

1  A  la  dose  précédente,  l'eau  renfermant  du  chorure  de 
calcium  est  inutilisable; 

5°  Plus  de  cinq  milligrammes  de  matières  organiques 
par  litre  doivent  faire  rejeter  une  eau; 

6"  11  en  est  de  même  d'une  eau  qui  renferme  plus  d'un 
milligramme  d'ammoniaque; 

7°  De  même  aussi  de  ce  liquide  s'il  a  donné  plus  d'un 
milligramme  de  métaux  (zinc,  cuivre,  plomb)  et  plus  de 
0  gr.  005  de  fer  par  litre; 

S"  L'eau  ne  doit  pas  contenir  une  trace  quelconque  d'hy- 
drogène sulfuré; 

9"  Une  eau  potable  doit  tenir  en  dissolution  pourlOOcc, 
3c. c.  25  de  gaz  dont  10  00  d'acide  carbonique  et  30  à  35  0  0 
d'oxygène. 

10°  La  silice,  d'après  Sainte-Claire  Deville,  est  néces- 
saire à  la  composition  d'une  eau  potable, 

Ajoutons  que  les  filtres  actuels  ne  sont  pas  exempts  de 
tout  inconvénient.  Ils  doivent  être  lavés  fréquemment  intus 
ou  extra  ou  renouvelés.  Les  bougies  des  filtres  à  bougies 
finissent  au  bout  de  peu  de  temps  par  être  obstruées.  On  les 
traite  à  l'eau  fortement  acidulée  par  l'acide  chlorhydrique 
ou  azotique  pour  dissoudre  les  dépôts  calcaires,  puis  on  les 
stérilise  à  120°  et  même  au-dessus;  pour  détruire  les  matières 

(1)  Nous  n'employons  pas  le  mot  microbe  dont  la  significa- 
tion est  aussi  peu  précise  que  possible. 


LE   JARDIN 


375 


organiques  qui  obstruent  les  pores,  il  est  bon  de  les  soumettre 
à  la  caleination.  J'ai  toujours  obtenu  d'excellents  résultats 
en  agissantainsi  avec  les  filtres  Chamberland  (Système  Pas- 
teur). 

Epuration  des  eaux.  —  Les  eaux  trop  chargées  de  ma- 
tières organiques  ou  minérales  ont  besoin  d'être  épurées. 
Quand  elles  tiennent  en  dissolution  un  excès  de  chaux  ou  de 
magnésie,  on  les  en  débarrasse  au  moyen  de  nombreux  pro- 
cédés, tous  ou  presque  tous  basés  sur  l'action  de  la  soude 
caustique  qui  précipite  ces  bases  terreuses  sous  forme.de 
carbonate.  Plusieurs  appareils  se  trouvent  dans  le  com- 
mence; nous  recommanderons  tout  particulièrement  celui 
delà  maison  Grellet.  <  >n  trouvera,  sur  cette  question  de 
l'épuration  des  eaux,  un  article  publié  récemment,  par 
M.  (i.  Truffaut,  dans  Le  Journal  de  la  Société  d'horticul- 
ture de  Seine-et-Oise. 

P.   HÀKIOT. 


Les  Jardins  coloniaux 

et  leur  approvisionnement  en  végétaux  utiles. 


Nous  avons,  dans  ce  journal  et  à  maintes  reprises. 
parlé  de  l'utilité  des  Jardins  coloniaux,  et  insisté  sur  les 
services  qu'ils  sont  appelés  à  rendre  dans  la  mise  en  valeur 
de  cette  partie  du  domaine  national  représentée  par  nos 
acquisitions  d'outre-mer. 

Depuis  quelques  années,  ou  plus  exactement  depuis 
quelques  mois,  un  courant  très  accentué  se  manifeste  dans 
les  revues,  dans  les  journaux,  voire  dans  une  partie  du 
public,  en  faveur  de  ces  jardins.  Même  on  apporte  en  ce 
moment  une  hâte,  une  sorte  de  fièvre,  je  n'ose  dire  d'embal- 
lement, à  s'occuper  de  ces  questions  :  il  semble  que  l'on 
veuille  mettre  les  bouchées  doubles  et  rattraper  le  temps 
perdu.  Cela  part  évidemment  d'une  intention  louable. 
Mais  il  ne  serait  peut-être  pas  inutile  de  rappeler  qu'aller 
vite  n'est  pas  toujours  le  moyen  de  faire  de  bonne  besogne, 
et  de  redire  ces  mots  du  bon  La  Fontaine  : 

Rien  ne  sert  de  courir  ;  il  faut  partir  a  point. 

Le  bruit  qui  s'est  fait  autour  de  cette  question  des  Jar- 
dins coloniaux  a  eu  du  moins  un  premier  résultat  :  celui 
de  faire  nommer,  par  le  Ministère  des  Colonies,  une  Com- 
mission des  Jardins  coloniaux,  dont  nous  avons  donné  la 
composition  primitive  dans  notre  numéro  du  '20  novembre. 

Cette  commission  n'a  pas  chômé,  car,  depuis  sa  première 
réunion,  il  y  a  moins  d'un  mois,  elle  a  tenu  une  demi- 
douzaine  de  réunions,  et  il  nous  revient  qu'elle  a,  ces  jours 
derniers,  terminé  ses  travaux  par  la  proposition  ferme  de 
créer,  dans  le  bois  deVincennes.  à  deux  pas  de  Nogent-sur- 
Marne,  un  établissement  destiné  à  approvisionner  nos 
colonies  en  plantes  utiles  des  pays  chauds.  Une  somme 
rondelette  (cent  mille  francs,  dit-on),  serait-  prochaine- 
ment demandée  au  Parlement  pour  cela. 

Ce  serait,  comme  on  le  voit,  une  création  toute  nouvelle. 
Kew  est  le  modèle  que  l'on  aurait  eu  en  vue. 

Nous  avouons  ne  pas  saisir  bien  clairement  la  ressem- 
blance. Kew  est  destiné  à  approvisionner  les  colonies  en 
plantes  vivantes  utiles,  et  aussi  à  fournir  des  indications 
culturales  :  tout  y  concourt  à  ce  double  but.  Mais  il  y  a  là, 
en  même  temps,  un  centre  scientifique  important;  un  corps 
de  botanistes  et  de  cultivateurs  éminents.  avec,  à  sa  tête, 
une  autorité  scientifique  incontestée  :  quelque  chose  comme 
notre  Jardin  des  Plantes,  avec  cette  différence  fondamen- 
tale cependant  que  toutes  les  sciences  naturelles  et  physiques 
sont  représentées  au  Muséum,  tandis  qu'à  Kew,  l'établis- 
sement est  purement,  exclusivement ,  jalousement  bota- 
nique; qu'ici,  les  ressources  sont  bien  autrement  impor- 
tantes que  chez  nous;  que  la  surface  est  bien  plus  considé- 
rable; que  les  conditions  sont  meilleurs.  A  Kew,  où  tout 
est  subordonné  aux  plantes  vivantes,  où  l'on  produit  les 
végétaux  pour  les  Colonies,  et  où  l'on  prépare  les  jardi- 
niers pour  les  jardins  coloniaux,  à  Kew,  nous  le  répétons, 
tout  concourt  à  ce  but,  et  le  rôle  colonial  bénéficie  des 
efforts  et  des  ressources  considérables  de  l'ensemble. 

En  serait-il  de  même  dans  l'établissement  projeté  au  bois 
de  Vincennes"?  Il  ne  le  semble  pas,  loin  de  là.  On  parle 


d'une  institution  autonome,  d'une  direction  confiée  à  une; 
Commission,  de  trois  serres,  avec  autant  de  jardiniers.  Et, 

dans  l'esprit  des  pi teurs,  on  tirerait  de  là,  tout  ce  qu'il 

faut  en  fait  de  plantes  pour  les  colonies. 

Nous  ne  voyons  ici,  ni  l'unité  d'impulsion,  qui  fait  la 
force,  la  vigueur  et  le  succès  de  Kew  ;  ni  l'autorité  d'une 
direction  unique,  sûre  d'elle-même,  préparée  par  des  études 
spéciales  et  un  entraînement  particulier.  —  car,  c'est  une 
grosseerreur  de  croire  que  l'on  improvise  ces  choses-là  ;  — 
ni  les  ressources  lentement  accumulées  et  sonsidérables  que 
fournit  un  établissement  scientifique  durable  et  solide,  avec 
collections  de  toute  nature,  avec  méthodes  rigoureuses 
d  investigations,  de  recherches,  de  travail... 

Nous  aurons  probablement  l'occasion  de  revenir  sur  cette 
conception. 

Pour  le  moment,  nous  nous  bornerons  à  regretter  que 
l'on  n'ait  pas  tout  simplement  donnéà  celui  de  nos  établis- 
sements français  qui,  botaniquement,  correspond  à  Kew, 
le  moyen  de  parfaire  et  d'augmenter  ce  qu'il  fait,  depuis 
quinze  ans,  au  point  de  vue  colonial,  sans  ressources  spé- 
ciales. 

Car  on  a  fait  quelque  chose  au  Muséum  sous  ce  rapport  ; 
on  a  même  fait  beaucoup,  et  nous  sommes  en  droit  de  nous 
demander  si  l'organisation  projetée  ferait  plus  et  mieux. 
Des  tentatives,  dues  à  une  Société'  qui  ne  manque  pas  de 
ressources,  ont  déjà  eu  lieu  ces  années  dernières,  et  dans 
des  conditions  cependant  bien  plus  économiques  que  celles 
projetées  :  on  a  dépensé  des  sommes  assez  fortes  et  l'on  n'a 
pas  abouti... 

Souvent,  dans  le  Jardin,  nous  avons  rendu  compte  des 
efforts  faits  par  le  Professeur  de  Culture  du  Muséum  en 
vue  des  Jardins  coloniaux  et  de  ses  envois  considérables. 
Aujourd'hui,  nous  avons,  sous  les  yeux,  une  brochure.  Le 
Jardin  des  PUntes  et  les  Colonies  françaises,  qui  est  des 
plus  instructives  à  cet  égard.  Cette  brochure,  imprimée  fin 
novembre  dernier,  montre  un  travail  considérable  et  des 
résultats  importants  et  trop  ignorés. 

C'est  par  centaines  qu'ont  été  expédiées,  chaque  année, 
depuis  quatorze  ans,  les  sachets  de  graines  et  les  plantes 
aux  jardins  coloniaux  ;  et  remarquez  qu'il  ne  s'agit  que 
■d'espèces  vraiment  utiles,  souvent  précieuses. 

Il  suffisait  d'ajouter  quelques  milliers  de  francs  au 
budget,  vraiment  par  trop  modeste,  de  notre  Jardin  des 
Plantes  et  de  lui  donner  quelques  serres  nouvelles  —  un 
projet  a  été,  parait-il,  présenté  en  ce  sens  à  la  Commission 
—  pour  parfaire  une  organisation  qui  a,  jusqu'ici  fonctionné 
presque  sans  frais,  sans  tapage,  il  est  vrai,  mais  avec  un 
plein  et  réel  succès.  On  avait  l'appoint  de  nombreuses  et 
riches  collections;  toute  la  sûreté  scientifique  désirable; 
toute  l'autorité  d'un  homme  qui  a  fait  ses  preuves, 
qui  a  été  en  France,  on  peut  le  dire,  le  promoteur,  l'ini- 
tiateur de  l'enseignement  des  cultures  coloniales;  on  avait 
un  personnel  tout  dressé,  une  expérience  acquise,  des  rela- 
tions toutes   créées. 

Mais,  ce  n'était  sans  doute  pas  assez  coûteux;  sans  doute 
était-ce  trop  simple,  trop  pratique,  trop  sûr.  Il  nous  faut, 
en  France,  de  la  poudre  aux  yeux,  du  compliqué,  de 
l'aléa... 

Nous  voj'ons,  au  Muséum,  nos  camarades  de  Versailles 
se  préparer  avec  fruit  à  la  direction  des  Jardins  coloniaux, 
profitant  là  de  collections  lentement  et  péniblement  ras- 
semblées, bénéficiant  d'un  cours  spécial  de  cultures  colo- 
niales. Nous  avions  pensé  qu'un  cours  semblable,  professé 
à  l'Ecole  de  Versailles  —  qui  n'a  pas  d'analogue  en  Angle- 
terre; —  puis  le  séjour  au  Muséum,  avec  les  conseils  et  les 
leçons  d'un  homme  particulièrement  qualifié  pour  les  pré- 
parer :  nous  avions  pensé  qu'une  telle  méthode  était  vrai- 
ment pratique  et  excellente.  Il  paraît  que  la  majorité  de  la 
Commission  des  Jardins  coloniaux  en  a  jugé  autrement,  et 
qu'elle  a  préféré  à  une  dépense  minime  une  dépense  bien 
plus  forte;  à  la  certitude  d'une  organisation  qui  a  fait  ses 
preuves,  les  risques  et  l'imprévu  d'une  organisation  nou- 
velle; à  une  impulsion  vraiment  éclairée,  une  impulsion 
composée  d'éléments  divers  et  nécessairement    flottante... 

Nous  suivrons  curieusement  cette  tentative,  si  elle  se 
réalise,  ce  qui  n'est  peut-être  pas  encore  certain. 

H.  MARTINET. 


370 


LE    JARDIX 


POMMES  DE  BRETAGNE 


La  Bretagne,  comme  la  Normandie,  est  renommée  pour 
ses  cultures  fruitières;  mais,  il  tant  le  dire  tout  de  suite. 
ce  sont  principalement  les  fruits  à  cidre  qui  ont  valu  à  l'un 
comme  à  l'autre  pays  cette  légitime  réputation. 

Ce  n'est,  pas  que  les  fruits  de  table  y  soient  précisément 
rares  ou  médiocres,  Certaines  localités  en  produisent  même 
de  fort  beaux  et  en  assez  grandes  quantités,  mais  ces  Idéa- 
lités sont  malheureusement  trop  peu  nombreuses;  voilà  le 
fait.  La  France  possède,  un  certain  nombre  de  régions  par- 
ticulièrement propres  à  la  culture  fruitière  envisagée  au 
point  de  vue  industriel  et  commercial  :  les  environs  de 
Caris.  l'Auvergne,  les  vallées  basses  du  plateau  central,  des 
Pyrénées,  du  Dauphiné,  la  Touraine.  l'Anjou,  sans  compter 
la  Hretagne,  la  Normandie  et  bien  d'autres  pays  encore. 
Mais,  s'il  a  déjà  été  fait  beaucoup  pour  améliorer  cette  pro- 
duction, il  reste  plus  à  faire  encore  —  je  ne  me  lasserai  pas 
de  le  répéter  —  pour  que  notre  arboriculture  puisse  con- 
server sur  divers  pays  étrangers  très  en  progrès,  sa  \ieille 
et  légitime  supériorité. 

Ayant  été  appelé,  dernièrement,  au  cours  d'une  création 
de  parc  dans  un  coin  ravissant  des  en\  irons  de  Conearneau 
(Finistère),  à  établir  d'importantes  plantations  fruitières, 
j'ai  cru  devoir,  au  préalable,  m'entourer  de  renseignements 
précis  sur  la  production  locale,  afin  de  savoir  quelles  étaient 
les  meilleures  variétés  susceptibles  de  réussir  dans  cette 
région.  Cette  étude  m'a  révélé  les  qualités  très  réelles  d'une 
pomme  assez  peu  connue,  quoique  très  ancienne,  portant 
le  joli  nom  de  Teint  frais  et  que  l'on  ne  cultive  guère,  je 
crois,  en  dehors  de  la  Basse-Bretagne. 

L'arbre  qui  la  produit  est  d'une  vigueur  et  d'une  fertilité 
remarquable.  Quant  au  fruit,  il  est  généralement  gros  ou 
très  gros,  très  beau  d'aspect,  de  qualité  excellente  et  de  con- 
servation facile;  c'est  un  fruit  d'hiver  par  excellence,  car 
on  peut  le  garder  communément  jusqu'en  mai  et  juin. 

Voici, d'ailleurs,  la  description  qu'en  donne  André  Leroy 
dans  son  Dictionnaire  de  Pomologie. 

«  Grosseur  :  considérable  et  parfois  énorme.  Forme  : 
conique  raccourcie  et  très  ventrue,  ou  conique  légèrement 
allongée  mais  toujours  pentagone  et  moins  développée  sur 
une  face  que  sur  l'autre.  Pédoncule  :  court  ou  assez  long, 
très  fort,  souvent  renflé  à  ses  deux  extrémités,  profondé- 
ment inséré  dans  un  vaste  bassin.  Œil:  grand  mi-clos  ou 
des  plus  ouverts,  à  larges  et  courts  sépales,  modérément 
enfoncé  dans  une  cavité  plissée,  bossuée  et  assez  étendue. 
Peau:  mince,  lisse,  jaune  clair,  amplement  lavée  de  rouge 
cerise  à  l'insolation,  toute  maculée  à  la  base,  et  parfois 
aussi  dans  la  cavité  ombilicale,  de  fauve  légèrement  squam- 
meux,  puis  ponctuée  de  brun  et  de  gris.  Chair  :  blanche,  fine, 
tendre  et  croquante.  Eau  :  très  abondante,  sucrée  et  des 
plus  savoureuses,  quinque  fortement  acidulée.  Maturité  : 
janvier  à  juin.  Qualité  :  première.  » 

M.  Louis  le  Noc.  horticulteur  à  Quimperlé  (Finistère),  a 
fait  connaître  à  André  Leroy,  en  18(i'f,  cette  admirable 
pomme,  qu'il  a  multiplié  depuis  lNiiô.  File  doit  à  son  ravis- 
sant coloris  le  nom  de  Teint-frais,  et  le  surnom  local  Ker- 
liriu,  à  une  demoiselle  de  Kerlivio  qui,  voilà  plus  d'un 
siècle,  la  propagea  dans  les  environs  de  Quimperlé. 

La  photogravure  en  couleurs  ci-contre,  prise  directement 
d'après  nature,  représente  deux  types  assez  distincts  de  cette 
même  variété  (l'un  à  gauche,  l'autre  à  droite). 

Le  premier  type  (celui  de  gauche  sur  la  photogravure  en 
couleurs)  est,  bien  celui  qui  a  été  décrit  par  André  Leroy. 
La  peau,  d'un  beau  jaune  et  fortement  colorée  de  carmin  du 
côté  exposé  au  soleil,  est  parsemée,  sur  la  partie  jaune  prin- 
cipalement, de  petites  squammosités  fauves  qui  donnent 
quelque  peu  à  cette  pomme  l'apparence  de  certaines  Rei- 
nettes. Elle  est  de  première  qualité. 

Le  second  type  (celui  de  droite  sur  la  photogravure  en  cou- 
leurs) qui  est  connue  également  dans  le  pays  sous  le  nom 
de  Teint-frais  appartient  bien  à  la  même  \  ariété,  ainsi  que 
me  le  confirme  M.  Cherrueau,  horticulteur  à  Quimper,  à 
l'obligeance  duquel  je  dois  les  fruits  qui  ont  servi  à  cette 
reproduction.  Il  est  généralement  de  forme  plus  régulière 
que  le  premier;  la  peau  jaune  clair,  fortement  lavée  de 
carmin  par  l'insolation  est  plus  lisse  et  présente,  au  lieu 


des  s,|uammosiiés,  île  petites  ponctuations  brunâtres  très 
clairsemées  L'œil  est  gros  et  enfoncé  dans  une  cavité  ordi- 
nairement très  profonde. 

Bien  qu'aussi  grosse,  de  conservation  aussi  facile  et 
d'apparence  ;iussi  séduisante  que  la  première,  cette  forme 
est  pourtant  moins  reeommandable,  car  elle  n'est  que  de 
deuxième  ou  même  de  troisième  qualité. 

Fn  résumé,  c'est  le  premier  type  qu'il  me  pavait  inté- 
ressant de  propager  dans  toute  la  Bretagne  et  même  ailleurs 
sans  doute,  comme  un  fruit  de  commerce  de  premier  ordre, 
qui.  vu  sa  qualité,  sa  beauté  et  l'époque  de  sa  maturité,  ne 
peut  manquer  d'être  très  apprécié  sur  les  marchés  français 
et  étrangers. 

A  côté  des  Teint-frais,  se  trouve  reproduit  (au  centre  de 
la  photogravure)  un  Calville  rouge  d'automne  qui,  comme 
le  Calville  rouge  d'hiver,est  très  répandu  en  Bretagne.  C'est, 
en  effet,  à  ces  deux  variétés  que  doivent  être  rattachées,  à 
mon  avis,  les  formes  assez  nombreuses,  mais  très  voisines 
entre  elles,  de  Calville  rouge,  que  l'on  cultive  dans  la  région. 
Ce  sont  des  variétés  trop  connues  pour  qu'il  soit  nécessaire 
d'en  rappeler  ici  les  descriptions.  Files  sont  de  bonne  qua- 
lité, et,  à  ce  titre,  méritent  bien  les  honneurs  d'une  repro- 
duction. H.  MARTINET. 


Les  Orchidées  à  bon  marché 


(1! 


IV 

Le  gemeLycaste  se  compose  de  vingt-cinq  espèces  et  va- 
riétés environ,  dontle Lykaste  Skinneri  est  la  plus  belle.  Ses 
grosses  (leurs  charnues  sont  portées  séparément  sur  des  tiges 
qui  s'élèvent  au  pied  de  gros  pseudo-bulbes  supportant  des 
feuilles  larges  et  plissées.  Chaque  pseudo-bulbe  peut  four- 
nir de  six  à  sept  fleurs  et  quelquefois  plus.  Une  potée  avec 
trois  ou  quatre  pseudo-bulbes  peut  donc  fournir  une  abon- 
dante floraison. 

Ces  fleurs  se  conservent  pendant  très  longtemps  dans 
toute  leur  fraîcheur  et  quelques  variétés  sont  fort  remar- 
quables ;  la  variété  blanc  pur  est  surtout  très  recherchée, 
mais  le  prix  en  est  encore  relativement  assez  élevé. 

La  culture  en  est  facile.  On  doit  cultiver  ces  plantes  en 
pots  moyens  et  appropriés  à  leur  grosseur,  avec  delà  terre  de 
bruyères  grossièrement  concassée.  Elles  demandent  beaucoup 
d'eau  aux  racines  pendant  la  végétation  et  la  température 
d'une  serre  tempérée.  La  floraison  a  lieu  en  mars   et  avril. 

*    # 

Le  Cypripedium  Sedeni  est  ce  bel  hybride  de  Cypripe- 
dium  qui  a  été  le  point  de  départ  de  toutes  les  variétés 
rouges  existant  maintenant  ;  on  peut  donc  considérer  cette 
plante  comme  l'un  des  hybrides  ayant  rendu  le  plus  de 
services  à  l'horticulteur  qui  s'occupe  d'hybridation.  Elevé, 
depuis  de  longues  années,  par  l'établissement  Veitch,  entre 
le  Cypripedium  Schimi  et  le  Cypripedium  longifolium.  il 
est  maintenant  répandu  dans  toutes  les  collections.  Ses 
tiges  multitlores  s  élèvent  bien  au-dessus  du  feuillage  et 
produisent,  successivement  et  pendant  de  longs  mois,  leurs 
belles  fleurs  à  divisions  blanchâtres  avec  uu  labelle  rose 
foncé  pointillé  de  cramoisi  sur  fond  blanc  dans  l'intérieur. 
La  serre  aux  Cattleya  est  l'endroit  qui  lui  convient  le 
mieux  et  celui  où  il  prospère  le  plus  convenablement. 

Le  compost  qu'il  demande  est  le  même  que  celui  em- 
ployé pour  tous  les  Cypripedium.  Pour  beaucoup  d'auteurs, 
cette  plante  est  rangée  dans  les  Selenipedium. 

* 
*  * 

Bon  nombre  de  beaux  hybrides  de  Cattleya  sont  en 
fleurs  en  décembre,  tels  sont  :  Lœlio-Cattleya  Salliiri, 
L.  C.  intcrmedio-flaoa,  Cattleya  Fernand  Denis  (2e  flo- 
raison),   C.    dubia,     Lœlio-Cattleya   callistoglossa.    Les 

l'Imla'iiùjisis  commenceront  à  fleurir  à  la  fin  de  décembre. 
Les  charmants  petits  Oncidium  cheirophorum  sont  couverts 
de  fleurs.  Le  Mesospinidium  oulcanicum  et  combien 
d'autres,  puis  des  quantités  de  Cypripedium  hybrides  et 
tous  les  C.  insigne  et  leurs  variétés,  fleurissent  également 
en  décembre.  CH.  MARON. 

(1)  Le  Jardin  1898,  n"  277,  280  et  282,  pages  264,  312  et  34S. 


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LE    JARDIN 


Le  Jardin  Leichtlin  à  Baden-Baden 


Depuis  de  longues  années,  j'éprouvais  le  désir  de  visiter 
les  cultures  de  M.  Leielitlin.  ce  jardin  célèbre  de  Baden- 
Baden  dont  les  parfums  embaument  (•eux  de  tous  les  pays 
civilisés.  Je  savais  que.  pour  n'être  pas  grand,  ce  jardin 
n'en  est  pas  moins  d'une  importance  capitale.  Aussi  fut-ce 
un  grand  bonheur  pour  moi  que  celui  qui  m'amena,  au 
printemps  dernier,  dans  l'antique  Aurélia  aquensis  de 
Trajan  et  de  Caracalla. 

C'est  une  bien  jolie  ville  que  cette  ex-résidence  des  an- 
ciens margraves  de  Baden,  avec  ses  maisons  el  ses  villas 
construites  en  amphithéâtre,  avec  les  pittoresques  ruines  de 
l'ancien  château  d'Hermann  IV,  avec  les  légendes  gra 
cieuses  que  le  poète  Uhland  a  immortalisées,  a\  ec  s. m  b  ir- 
ceau  de  verdure  et  de  fleurs  qui  transportent  l'imagination 
dans  le  midi  de  la  France,  tant  la  végétation,  ici,  a  le  carac- 
tère méridional.  En  la  voyant,  on  éprouve  le  désir  d'y 
vivre  et  l'on  se  dit  qu'il  doit  y  faire  bon. 


Par  une  ruelle  étroite,  déjà  zigzaguant  dans  la  partie  mon- 
tante de  l'antique  cité,  je  grimpe  a   la  colline.  Partoul  les 

murs  sont  tapissés  de  ces  gentilles  Fougères  capillaires  qui 
hantent  les  vieux  castels;  le  sentier  serpente  délicieusement 
au-dessus  de  la  ville,  entre  les  murailles  ou  les  haies  des 
vergers  rustiques:  c'est  un  enchantement. 

Mais  voici  une  bifurcation;  il  faut  choisir  et  j'allais 
questionner  un  passant  quand,  tournant  la  tète  du  côté  où 
la  pente  est  ensoleillée,  je  vis  une  villa  charmante,  aux 
volets  bleuâtres,  des  serres,  des  terrasses  superposées,  des 
fleurs...  et  je  pris  à  ma  gauche  afin  d'atteindre  le  clos  déli- 
cieusement situé  et  dominant  le  pays.  Car  il  n'y  a  pas 
d'hésitation  possible  à  avoir,  c'est  bien  là  que  doit  être  la 
demeure  de  cet  ardent  ami  des  fleurs...  C'était  bien  cela, 
effectivement,  car  je  n'eus  pas  fait  vingt  pas  dans  le  sentier 
qui  y  mène  que  l'aimable  propriétaire  qui  m'avait  vu 
venir  en  ouvrait  la  grille  bien  large  et  m'y  recevait  avec- 
la  plus  parfaite  cordialité. 

J'ai  vu  de  bien  beaux  jardins  en  ma  vie  et  fréquenté  chez 
de  grands  «.jardiniers  »  depuis  Alphonse  Karr,  mon  vieil 
ami  d'an  tan,  qui  fonda  avec  nous  ce  Jardin  qui,  pourn'être 
qu'un  journal,  n'en  est  pas  moins  un  centre  parfumé  el 
fleuri,  jusqu'à  Hanbury,  le  Grand  Maître,  à  la  Mortola. 
en  passant  par  l'Angleterre  où  se  rencontrent  les  plus  belles 
créations  phytologiques.  Mais  je  n'ai  rien  vu  d'aussi  inté- 
ressant, d'aussi  suggestif,  que  ces  quelques  terrasses  buvant 
le  soleil  après  la  rosée,  inondées  de  lumière  et  sur  lesquelles 
un  homme,  qui  est  à  la  fois  un  artiste  de  goût,  un  cultiva- 
teur entérite  et  un  botaniste,  doubléd'un  parfait  gentleman, 
cultive,  croise,  féconde  et  sélectionne  les  plantes  les  plus 
délicates  et  les  plus  rares. 

Ce  jardin  n'est  pas  grand;  mais,  il  est  admirablement 
situé.  Epaulé  d'un  côté  à  la  pente  verte  qui  se  fond  dans  la 
belle  forêt  allemande  et,  de  l'autre,  descendant  vers  un  frais 
vallon  où  l'eau  murmure  son  chant  poétique,  il  s'appuye  à 
la  base  de  la  montagne  comme  pour  s'y  protéger  contre  les 
vents  froids  du  nord  et  se  chauffer  le  dos  au  soleil  du  midi. 
Il  est  admirablement  entretenu  et  rien  d'inutile  ou  de  pa- 
rasite n'y  est  toléré.  M.  Leichtlin  est  un  artiste,  mais  non 
point  un  poète  rêveur.  Il  veut  l'utile  et  l'agréable,  mais  non 
le  superflu.  Son  but  est  déterminé  et  précis.  Il  s'est  donné 
la  belle  mission  d'introduire  dans  l'horticulture  les  plantes 
des  régions  tempérées  et  plus  spécialement  les  bulbes  rus- 
tiques ou  semi-rustiques.  Dans  ce  but.  il  envoie  des  expé- 
ditions scientifiques  un  peu  partout,  mais  plus  particuliè- 
rement dans  les  pays  orientaux  que  hantent  les  brigands 
et  les  voleurs.  C'est  à  lui  que  nous  devons  la  réintroduction, 
cette  année-ci,  d'une  plante  rarissisme  et  belle,  le  Jankœa 
Holdraichii  Hoiss..  qui  croit  seulement  dans  les  fissures  des 
rochers  supérieurs  du  mont  Olympe  deThessalie,  au-dessus 
du  monastère  de  Dyonysios.  C'est  au  prix  de  mille  peines 
et  d'incroyables  difficultés  que  le  voyageur  botaniste  de 
Leichtlin  a  pu  récolter  une  provision  de  cette  curieuse 
Bamondée  velue  et  soyeuse-  qui  fera  les  délices  de  beaucoup 
d'amateqrs  et  collectionneurs.  Le  nombre  des  plantes  rare-, 


introduites  par  M.  Leichtlin,  est  si   considérable  qu'on  ne 

saurait  en  d r  la  liste  ici.  Les  Iris  du  groupe  Oncocyclus 

(et  plus  particulièrement  17.  Gatesi),  les  Fritillaires, 
Kniphoplua,  Galanthus,  Crocus.  Tulipes  asiatiques,  sem- 
blent plus  particulièrement  chères  à  son  cœur,  mais  il  n'a 
aucun  parti  pris  et,  s'il  semble  s'adoi avec  plus  de  pas- 
sion aux  espèces  bulbeuses,  il  n'en  a  pas  moins  introduit  un 
grand  nombre  de  Dicotylédonées.  Les  plantes  duTurkestan 
l'ont  particulièrement  intéressé  et  les  Eremurus,l'Ostroit  - 
skya  magnifica,  le  Delphinium  Zalil sont  parmi  ses  meil- 
leures introductions. 

Il  a  fouillé  les  Balkans  et  les  montagnes  serbes  pour  leur 
faire  rendre  leurs  plus  précieux  trésors  et  c'est  à  lui  que 
nous  devons  ces  deux  curieux  Ramonda,  si  extraordi- 
naires par  leur  habitat  et  leur  habitus,  les  R.  Nathaliœ  èl 
R.  serbica.  C'est  lui  qui  essaye  de  nous  doter,  en  ce  moment, 

du  superbe  Dianthus  callizonus  des  Alpes  transylvai 

et  du  magnifique  Silène  Hookeri  des  Montagnes  Rocheuses 
de  la  Californie.  C'est  dire  que  Leichtlin  est,  non  seulement 
un  artiste  et  un  cultivateur,  mais  encore  un  bienfaiteur  du 
jardinage.  Si  l'horticulture  avait  besoin  d'un  saint  pour 
plaider  sa  cause  auprès  du  Créateur,  je  proposerais  que  son 
nom  fut  choisi  et  que  Leichtlin  fût  canonisé. 


On  comprendra,  dès  lors,  quel  était  le  respect  religieux 
avec  lequel  je  franchis  la  porte  de  ce  tabernacle.  C'était  lin 
|.\  fier  et  je  ne  devais  pas  y  trouver  grand  chose.  Pourtant, 

gri au  soleil  qui  luisait  si  brillant  ce  jour-là,  grâce  à  la 

grande  lumière  qui  descendait  du  ciel  bleu,  ce  lut  un  en- 
chantement que  j'y  subis. 

Le  Tecophyllœa  cyanocrocus,  l'une  des  plus  belles  fleurs 
que  j'aie  jamais  rencontrées,  épanouissait  ses  corolles  d  un 
bleu  intense,  d'un  bleu  de  Gentiane  de  Bavière,  au  centre 
d'une  plate-bande  qu'entouraient  les  jaunes  Eranthis  ou  les 
Primevères.  Ce  Tecophyllœa  devrait  être  partout,  car  c'esl 
une  fleur  merveilleuse.  Originaire  des  parties  monta- 
gneuses duChili,  il  n'est  pas  rustique  «liez  nous,  mais  passe 
Êorl  bien  l'hiver  dans  une  orangerie  ou  sur  une  couche. 
Dans  le  midi  et  l'ouest  de  la  France  et  dans  une  partie  de 
l'Angleterre,  c'est  une  plante  de  pleine  terre.  Le  Tecophllœa 
est  une  Hœmodoracée,  c'est-à-dire  qu'il  est  voisin  desAma- 
ryllidéeset  des  Iridées.  Il  en  existe  deux  seules  espèces,  les 
T.  cyanocrocus  Leyb.  et  T.  eiolœ/lora  Bert.  La  première 
fie  ces  deux  espèces  a  donné  deux  variétés  horticoles, 
le  T.  c.  Leichtlini,  qui  est  d'un  bleu  céleste  et  sans  trace 
de  jaune  et  T.  c  Reyetii.ii  fleurs  et  feuilles  plus  étroites 
que  le  type. 

M.  Leichtlin  m'a  fait  visiter  ses  couches  toutes  remplies 
de  semis  en  pots,  terrines  ou  caissettes.  Il  m'a  présenté'  le 
célèbre  Campanula  mirabilis  que  le  botaniste  Alboff,  qui 
l'a  découvert  et  décrit,  aurait  été  bien  heureux  de  voir 
fleurir  avant  de  mourir.  Cet  excellent  ami  m'avait  montré 
sa  plante  au  déballé,  une  fleur  sèche  qui  ne  disait  plus 
grand'chose.  maisdont  il  chantait  merveilles.  Il  m'en  donna 
quelques  graines,  puis  il  eut  la  bonne  idée  d'en  remettre  à 
M.  Harbey-Boissier  qui  les  adressa  à  M.  Leichtlin.  Mes 
graines  germèrent  et  les  plantes  se  développèrent;  elles  se 
développent  encore  chez  moi,  dans  mon  mur  et  mes  godets, 
mais  n'ont  pas  encore  fleuri,  tandis  que  M.  Leichtlin.  lui, 
sous  le  ciel  allemand  et  entre  les  fentes  de  ses  murailles. 
les  a  vues  fleurir  du  premier  jet.  Ce  que  c'est  que  d'avoir  la 
main  heureuse  et  d'ètreen  coquetterie  avec  cette  capricieuse 
de  Flore  qui  protège  si  bien  ceux  qu'elle  aime! 

Il  y  avait,  à  ce  moment-là,  chez  Leichtlin.  toute  une 
couche  de  plantes  rares  et  intéressantes  qui  nie  hantent 
encore  le  cerveau;  ce  fameux  Erodium  jaune  d'Orient. 
entre  autres  (E.chrysanthum),  dont  il  voulut  bien  me  donner 
un  pied  qui  s'empressa  de  pourrir  pendant  les  sécheresses 
de  cet  été.  parce  que  mon  personnel  l'arrosait  trop.  Il  y  avait 
des  Silène  Hnokeri,  la  plus  capricieuse  d'entre  les  plantes, 
des  Papacer  radicatum,  des  Tschihatcheffîa  Isatidea 
(encore  une  introduction  de  Leichtlin,  et  une  bonne,  malgré 
son  nom  barbare).  Il  y  avait...  mais  je  m'arrête,  commej'ai 
dû  me  lasser  d'admirer,  parce  que  chaque  admiration  me 
valait  le  don  gracieux,  de  la  part  de  mon  aimable  ampli  \  - 
trion,  delà  plante  admirée  et  presque,  il  faut  l'avouer,  con- 
voitée. 


378 


LE  JARDIN 


M.  Leicfatlin  me  montra  ses  croisements  d'Aroïdées 
i(  'alla,  Arum,  etc.),  mais  mon  cœur  était  sur  ses  terrasses, 
parmi  ses  plantes  d'Orient  que  je  n'oublierai  jamais  et  que 
je  compte  bien  revisiter  dans  une  saison  plus  convenable. 

H.  CORREVON. 


Carbosanol-bouillie 

Nous  demandons  à  M.  le  Directeur  du  Jardin  de  nous 
permettre  de  signaler  à  ses  nombreux  lecteurs  un  nouveau 
produit  destiné  à  combattre  les  maladies  cryptogamiques 
de  la  Vigne,  question  toujours  des  plus  importantes  et  qui 
nous  parait  avancée  d'un  grand  pas  avec  l'emploi  de  la 
nouvelle  bouillie  au  Carbosanol. 

Si  les  résultats  obtenus  jusqu'à  ce  jour  avec  les  diffé- 
rentes bouillies  ou  préparations  à  base  de  sulfate  de  cuivre 
ont  été  quelquefois  très  satisfaisants,  ils  ont  été  aussi  sou- 
vent incomplets. 

Il  n'en  est  pas  de  même  avec  le  nouveau  produit  qui  a 
été  expérimenté,  cette  année,  dans  plusieurs  jardins  de  notre 
contrée,  notamment  chez  MM.  Tourguenefi,  propriétaire, 
et  Roger,  jardinier,  à  Rueil  ;  Brenu.  Giroux  et  Gouvet,  cul- 
tivateurs  a  Louveciennes,  Delattre.  propriétaire,  J.  E.  Cou- 
turier, pépiniériste  à  Saint-Michel,  et  Page,  jardinier  à 
Bougival;  ces  personnes  s'étaienl  chargées  d'en  faire  l'essai, 
et  les  résultats  qu'elles  en  ont  obtenus  sont  absolument  re- 
marquables. 

Nous  pouvons  affirmer,  d'après  ces  expériences,  que 
toutes  les  maladies  cryptogamiques  :  Mildew,  oïdium,  black- 
rot,  etc.,  qui  attaquent  chaque  année  nos  Vignes,  sont 
complètement  évitées  sur  les  Vignes  traitées  préventive- 
ment et  sont  radicalement  détruites  sur  celles  déjà  atteintes. 

Certaines  parties  traitées  au  sulfate  de  cuivre  présen- 
taient avec  celles  traitées  au  Carbosanol,  une  différence  des 
plus  sensibles  dans  l'aspect  général  de  la  végétation:  Celles 
traitées  par  ce  dernier  procédé  étaient  garnie^,  de  bas  en 
liant,  de  larges  feuilles  d'un  vert  foncé  et  de  grappes 
saines  attestant  l'efficacité  du  traitement  qu'elles  avaient 
subi. 

L'emploi  du  sulfate  de  cuiyi i  des  produits  similaires 

dangereux  après  la  formation  de  la  grappe-,  ne  l'est  pas 
avec  le  t  arbosanol  qui  a  le  précieux  avantage  d'être  inso- 
luble et  absolument  inoffensil. 

Par  l'emploi  du  Carbosanol,  on  combat  toutes  les  mala- 
dies de  la  Vigne,  ce  produit  se  fixe  fortement  aux  feuilles 
et  ne  se  décompose  qu'au  fur  et  à  mesure  des  attaques  des 
cryptogames,  il  no  brûle  ni  le  feuillage,  ni  les  plantes  dont 
il  parait  nu  contraire  constituer  un  stimulantet  il  n'entrave 
nullement  la  respiration  ni  la  transpiration  des  feuilles. 
Nous  avons  aussi  remarqué  que  son  odeur  semble  écarter 
1rs  guêpes  des  fruits  murs. 

Los  dernières  expériences  dos  personnes  compétentes  ont 
prouvé  que  les  cryptogames  de  la  Vigne  se  manifestent 
sous  l'influence  de  l'ozone  (notamment  pondant  les  orâgeâ), 
or  la  bouillie  au  Carbosanol  ne  se  dissolvant  que  sous  l'in- 
fluence de  l'ozone,  le  remède  est  par  conséquent  très 
efficace. 

En  plus  do  son  efficacité,  il  a  l'avantage  d'être  très  facile 
à  employer  et  d'occasionner  moins  do  dépenses  que  tons  les 
autres  traite nts  connus. 

On  emploie  cette  bouillie,  qui  se  délaye  presque  instan- 
tanément, à  la  dose  de  2  pains  par  100  litres  d'eau  dans  les 
cas  graves  où  la  maladieafait  son  apparition:  on  peut  dimi- 
Duercette  dose  dans  les  cas  bénins.  <  In  se  sert  d'un  pulvérisa- 
teur et  3  opérations  suffisent  pour  obtenir  un  résultat  préven- 
tif certain  :  l°en  novembre; 2'  lorsqueles  pousses  de  la  Vigne 
ont  0"',I5  à  0™,20  de  longueur;  3"  après  la  floraison. 

Le  Carbosanol  nous  semble  tout  indiqué  pour  combattre 
également  les  maladies  de  certains  arbres  fruitiers  ou  de 
plantes  fréquemment  attaquées  par  des  Cryptogames.  Des 
expériences,  que  nous  n'avons  pu  faire,  de^  raient  être  tentées 
de  ce  côté  par  les  personnes  qui  peuvent  y  être  intéressées. 

La  préparation  de  la  bouillie  au  Carbosanol  est  faite 
par  l'inventeur,  M.  Routier,  ex-pharmacien  et  chimiste 
distingué,  qui,  depuis  île  nombreuses  années,  travaille  à  la 


recherche  d'insecticides  et  autres  produits  utiles  à  la  des- 
truction des  parasites  ennemis  à  l'horticulture.  Son  Car- 
bosanol est  le  résultat  de  longues  recherches  et  de  nom- 
breux essais,  nous  sommes  convaincus  que  les  services  qu'il 
est  appelé  à  rendre  seront  considérables. 

J.  E.   COUTURIER. 

Président  de  la  Soeietê  d'horticulture 
de  Bougival. 
C,  PAGE. 
Jardinier  chef  chez  M.  R.  Lebaudtj. 


ORCHIDÉES 


L.ES  CYPRIPEDES  W 


Le  groupe  d'Orchidées  que  Linné  a  placé  sous  le  patro- 
nage de  Vénus  est  aujourd'hui  le  sujet  de  discussions  scien- 
tifiques causant  bien  des  hésitations  dans  le  monde  horti- 


Fig.  153.  — Prrfoliation  conduplîquée  ou  duplicative. 

cole.  En  voyant  dans  ht  Revue  de  l'horticulture  belge,  le 
portrait  (2)  d'une  ravissante  <  Irchidée  de  ce  groupe,  publiée 
sous  le  nom  de  Paphiopedum  Rothschildianum,  des  lecteurs 
nous  ont  demandé  pourquoi  cette  modification  du  nom 
adopté  par  la  langue  horticole  '.'  Celte  <  irchidée  ne  serait- 
elle  plus  un  Cypripedium  ? 


Fig.  154.  — Préfoliation  couoolutèe. 

L'auteur  de  l'article.  M.  Ed.  l'y  naert,  avait  déjà  répondu 
en  quelques  lignes  :  «  La  plante  appartient  à  ce  groupe 
de  Cypripèdes  désignées  scientifiquement  aujourd'hui  sous 
le  nom  de  Paphiopedium.  Ce  sont  toutes  plantes  tropicales, 
remarquables  par  la  persistance  et  la  beauté  de  leur  feuil- 
lage. » 

Avec  raison,  croyons-nous.  M.  Pvnaert  et  la  Reçue  de 
l'horticulture  belge  ont  adopté  la  séparation  des  Cypripè- 
des en  genres,  distincts  ainsi  que  Pfitzer  le  proposait  en 
1886  et  l'établissait  en  1SSS  (3). 

(1)  Extrait  de  la  Reouede  l'horticulture  belge,  t.  XXIV,  1898, 
n'  11  page  246. 

(2)  Reçue  de  l'horticulture  belge,  t.  XXIV,  p.  221. 

(3)  Die  naturltcnen  PJlansenJamiUen,  von  A.  Engler  und  K. 
Prantl,  Leipzig,  Engelman,22.  Lieferung  Orchidacœ.voa  Pfitzer 
p.  82. 


LE    JAHD1N 


3/9 


La  réforme  préconisée  par  le  savant  botanographe  alle- 
mand ne  fut  pas  admise  d'emblée  :  elle  troublait  trop  les. 

habitudes,  du  monde  horticole,  elle  froissa  même  certai 

fibres  patriotiques!  lui  vain  faisait-on  remarquer  qu'il 
convenait  de  répartir  le  groupe  horticole  des  (  lypripèdes  en 
genres  distincts,  tant  au  point  de  vue  scientifique  qu'au 
point  de  vue  géographique  et  horticole.  <  >n  s'obstina*  malgré 
tout,  à  réunir  sous  lemême  nom  desplantesdifférentesdeport, 
d'aspect  et  de  patrie,  bien  que  déjà,  en  1842,  Lindley  eût, 
avec  son  admirable  esprit  dedivination,  prédit  la  nécessité 
où  l'on  se  trouverait  un  jour  de  séparer  les  Cypripèdes 
indiens  de  leurs  congénères  européens  (1). 

En  1891.  je  n'hésitais  pas  à  me  ranger  (2)  à  l'opinion  du 
savant  professeur  de  l'université  de  Heidelberg.  Mon  travail 
fut  même,  à  ce  point  de  \  ne,  l'objet  des  critiques  très  vives 


Linné,  le  grand  botaniste  suédois,  créa,  en  L737,  un  genre 

spécial  pour  u ;urieuse  Orchidée  européenne  (jHg.  lr>5)  à 

laquelle  s"v  prédécesseurs,  séduits  parla  bizarrerie  du  la- 
belle  en  forme  de  sabot,  avaient  donné  le  nom  de  Calceolus 
Marin-  Sabol  delà  Vierge,  lien  fil  le  tj  pe  d'un  genre  qu'il 
appela  Ct/pripodiùm,  nom  composé  de  Kupris,  un  des  sur- 
noms de  Vénus  et  de  Podion  .  petit  pied. 

Ses  successeurs  immédiats  modifièrent  ce  nom,  peut-être 
intentionnellement,  plus  a  raisemhlablement  par  erreur:  ils 
I  appelèrent  (  'ï//>r//>e<2i"um.'Cettedénomiriation  prévalut  dans 
l'usage  :  elleétàit  défectueusePedtoft  signifiant  petite  plaine. 
Petite  plaint  de  Vénus!  Cypripedium!!!. Cela  n'avait  aucun 
sens^  nous,. m  convenons.  On  eût  pu  rectifier  jadis  ce  nom. 
niais,  aujourd'hui  que  l'oreille  s'est  fait  à  cette  consonance 
vicieuse,  il  est  trop  tard  pour  revenir  aux  principes. 


Ct/pripediiim  Calceolus  L. 


de  certains  orohidologues et  notamment  du  savant  rédacteur 
de  l'Orchid  Review.  Le  genre  Paphiopedium  n'était  pas 
un  genre  (3).  disait-on!  Depuis  hn-s,  M.  H.  A.  Rolfe,  dont 
nul  ne  contestera  la  haute  compétence  en  orchidologie,  admit 
le  genre  (1)  et  Boianiral  Magasine,  t.  7ô';:t.  se  rallia  à  sa 
manière  de  voir  en  publiant,  sous  le  nom  de  Paphiopedilum 
Victoriae  Muriae,  le  portrait  d'un  fort  beau  Cypripède 
originaire  de  Sumatra. 

La  pratique  horticole  est  entrée  dans  la  même  voie;  après 
maintes  hésitations,  elle  reconnaît  aujourd'hui  l'utilité 
pratique  d'une  dénomination  différente  pour  les  Cypripèdes 
à  feuilles  sessiles  et  à  feuilles  permanentes. 

(t)  Botanical  regiMer,  XXVIII.  sub.  t.  17. 

(2)  Le  liere  des  Orchidées,  par   le   Comte  O.  de  Kerchove  de 
Denterghem.  Gand,  Ad.  Hoste;  Paris.  E.  Masson,  1894. 
(;t)  Orchid  tieoiew,  t.  il   p.  267. 
(4)  Orchid  Eeeiew,  t.  IV,  p.  330  et  Fig. 


Le  genre  créé  par  Linné,  en  17:!;.  resta  indiscuté  jusqu'en 
18-lfJ.  A  cette  époque,  Lindley,  frappé  des  longs  pétales 
anormaux  d'un  Cypripède  importé  par  Linden,  créa  pour 
lui  un  genre  spécial  Uropediurn  Lindeni. Examinant  cette 
<  trcliidée  au  poind  de  vue  critique,  Reichenbach,  en  1NÔ  1. 
fitrejetërce  nom,  laforme  décrite  par  Lindley  n'étant  qu'une 
forme  anormale  d'un  Cypripède  originaire  de  l'Amérique 
tropicale;  maisayant  remarqué  que  tous  ceux  de  ces  régions 
étaient  distincts  des  Cypripèdes  européens  par  leur  ovaire 
triloculaire,  le  botaniste  bambourgeois  créa  pour  eux  un 
genre  spécial  auquel  il  donna  le  nom  île  Sclrnipediumo\\ 
i  pripèdes  ;<  ovaire  triloculaire,  le  botaniste  hambourgeois 
.  i  pour  eux  un  genre  spécial  auquel  il  donna  le  nom  de 
Selempedium  il).  Poursuivant  son  étude:  il  futamenëà  re- 

(1)  lie  Sélènlq,  petit  croissant  de  lune  ou  Selènê,  surnom 
donné  parfois  à  Diane. 


380 


LE    JARDIN 


connaître  que  les  Selenipedium  ou  Cypripèdes  àovaire  trilo- 
culaire  se  différencient  encore  entre  eux  par  la  préfoliation 
et  la  substance  du  parenchyme  de  la  feuille. 

En  1882.  Pfitzer,  clans  sa  classification  des  Orchidées, 
sépara  les  Cypripèdes  en  deux  grands  groupes  :  celui  à.  pré- 
foliation convolutive  et  celui  à  préfoliation  duplicative. 

Dans  le  bourgeon  de 
certaines  <  (rchidées,  la 
feuille  est  pliëe  en  long  sur 
s;i  cote  médiane,  de  façon 
à  rapprocher  les  deux  moi- 
tiés <le  sa  surface  supé- 
rieure (fig.  153),  c'est  ce 
qu'en  appelle  la  préfolia- 
tion condupliquée  ou  du- 
plicative. 

1  >.i  ns  le  bourgeon  d'un 
grand  nombre  d'<  Irchi 
dées,  l'une tles  deux  moitiés 
du  limbe,  extérieure  par 
rapport  à  l'autre,  est  en- 
roulée autour  d'elle,  celle- 
ci  étant  elle-même  enrou- 
lée à  l'intérieur  de  la  pre- 
mière (fig.  154),  c'esl  ce 
qu'on  appelle  préfoliation 
convolutée  ou  convolutive. 

Pfitzer  établit,  comme 
l'use  de  sa  classification  des 
Cypripèdes,  la  préfoliation 
convolutive,  ce  fut  le  pre- 
mier groupe  et  la  préfolia- 
tion duplicative,  ce  fut  le 
second  groupe. 

Le  premier  groupe  de  Pfi- 
tzer se  composait  :  1"  îles 
Cypripèdes  anciens  dont 
l'ovaire  était  uniloculaire : 
il  appela  Cypripedium 
ceux  dont  le  tégument  sé- 
minal était  mince,  et 
2"  les  Selenipèdes  qu'il  ap- 
pela Seleiiipriliiim,  recon- 
naissables  à  leur  ovaire 
triloculaire,  profondément 
sillonné,  et  à  leur  tégu- 
ment séminal  erustacé. 

Le  second  groupe  se  com- 
posait d'Orchidées  ayant 
un  ovaire  triloculaire.  dans 
toute  leur  longueur  ou  seu- 
lement à  la  pointe,  et  un 
tégument  séminal  mince. 
Pfltzer  les  appela  Paphio- 
pcdiluni  (1),  mot  composé' 
de  Paphia  un  des  surnoms 
de  Vénus  et  Pediton,  san- 
dale que  les  Grecs  atta- 
chaient sous  le  pied. 

R.  A.  Rolfe  fit  observer 
à  très  juste'  titre  que.  sous 
le  nom  de  Selenipedium , 
Pfitzer  avait  compris  des 
Orchidées  ayant  des  carac- 
tères très  différents,  il  pro- 
posa à.  son  tour  de  subdi- 
viser les  (  Irchidées  àovaire 
triloculaire  en  deux  grou- 
pes :1°  les  Sclen ipedium  vrais  de  Reichenbacb  ayant  des  feuil- 
les plissées,  un  périanthe  persistant  el  des  graines subglobu 
leuses  :  2°  un  genre  nouveau  composé  des  Selenipedium  de 
la  section  Acaulia  coriifolia,  auquel  il  donna  le  nom  de 
Hhragmipedium,  parce  qu  ils  rentraient  dans  un  groupe, 
appelé  Phragmopedilum  par  Pfitzer.Lesplantesdece groupe, 
.iss.y  nombreuses,  ont   l'ovaire  des  Selenipedium,  mais  en 

(1)  Voir  Le  Jardin.  1898,  n-  274,  page  219,  Le   genre  Pa.phiop.e-> 

tiiutin,  article  de  notre  collaborateur  m.  lJ.  llariot. 

N.  D.  L.  H. 


diffèrent    par   leur   port,  leurs   feuilles  condupliqués,   leur 
fleur  décidue  el  leurs  graines  fusiformës. 

Se  basanl  sur  la  nature  de  l'ovaire  et  la  place  delà  graine, 
R.  A.  Rolfe  divisa  les  Cypripèdes  en  deux  grands  groupes, 
ceux  à  ovaire  triloculaire,  à  placentas  axiles,  et  ceux  à  o\  aire 
uniloculaire,  à  placenta  pariétal;  il  subdivisa  chacun  de 


Fig.  156  —  Phragmipedium  caudatum  Rolfe. 


ces  groupes  en  deux  genres,  selon  que  les  feuilles  étaient 
convolutées  ou  convolutives,  dans  ce  cas  le  périanthe  est 
décidu. 

D'autres  caractères  accessoires  différencient  encore  ces 
genres  entre  eux.  Voici  le  tableau  synoptique  tel  qu'il  a  été 
dressé  pa  r  Rolfe  : 

Ovaire  triloculaire  à  placentas  axiles.  sépales  val- 
vaires  : 

Préfoliation     convolutive,    périanthe     marcescent, 
graines  subglobuleuse.  .     Selenipedium  Rcbb.  1''. 


LE    JARDIN 


::si 


Préfoliation   conduplicative.  périanthe  caduc,  tom- 
bant de  bonne  heure  (deeiduus);    graines    fusi 
formes Phragmipedium  Roi  fe. 

(  Ivaire  uniloculaire  à  placenta  pariétal  ;  graines  fusifor- 
mes  : 

Préfoliation  convolutive,   périanthe,  marescent,  se 

pales  valvaires Cypripedium.  I.. 

Préfoliation   couduplicative,    périanthe   caduc,    sé- 
pales imbriqués Paphiopedium  Pfitz. 

Pans  cette  classification,  les  Selenipedium  se  réduisent  à 
trois  espèces  :  S.  Clara  Relit,  S.  Isabelium  Rodr.  et  S.  pal- 
mifolium  Rehb.  f.  Elles  mit  des  fleurs  petites  venant  sur 
un  racème  terminal;  les  deux  premières  sont  remaquables 
pai- rôdeur  de  leurs  fruits  semblable  a  celle  dès  fruits  de 
la  Vanille. 

Les  Phragmipedium  de  Rolfe  (1)  comprennent  la  section 
des  Selenipedium  de  Reichenbach  acaules  et  à  feuilles  coria- 
ces, et  la  section  des  Phragmopedilum  de  Pfitzer.  IN  ont.  le 
même  ovaireque  les 
Selenipedium  vrais, 
mais  ont  le  port, 
la  préfoliation,  la 
fleur  caduque,  arti- 
culée au-dessus  de 
l'ovaireet  les  graines 
fusiformes  îles  Pa- 
phio pedilum  de  Pfit- 
zer dont  ils  diffèrent 
par  leur  ovaire  tri- 
loculaires  et  leurs 
sépales  valvaires.  Ce 
groupe  est  composé 
d'espèces  tropicales 
originaires  du  nou- 
veau monde  :  /'. 
Schlimii.  P.  Lin- 
dleydnum.,  P.  Sar- 
gentianum.,  P.  eit- 
tatum.,  P.  longifo- 
lium.,  P.  Boissie- 
ranum  ,  P.  Cser- 
n  iskoroianum.,  P. 
caricinum . .  P. 
Klotsschianum  et 
P.  caudatum  (fig. 
loti). 

Les  Ci/pripcdium 
comprennent  envi- 
ron trente  espèces 
originaires  de  l'Eu- 
rope, de  l'Asie  tem- 
pérée et  du  nord  de 
l'Amérique:  Carie- 
linum.  R.  Br.,  C. 
pubescens  Wild., 
C.  parvitloruin  Sa- 
li-.li.,  ('.  Calceolus 
I,.  (fig.  155),  C.  mon- 

tanurn  1  kmgl.,  (  '.  candidum  Muhl.,  C.  cordigerum  D.  Don. 
C  Henryi  Rolfe.,  C.  yunnanensc  Franchèt.,  C.fasciola- 
tum  Franchèt.,  C.  maeranthum  Swartz.,  C.  tiboticum 
King..r.  himalaicum  Rolfe.,  C.  Régime  Walt.,  C.  luteum 
Franchèt.,  C.  passerinum  Richards.,  C.  Irapeanum  Llavc 
et  Lex.,  C.  californicum  A.  Gray.,  C.guttatum  Swartz.  C 
acaule  Ait.,  C.  fasciculatum'VelL,  C.  elegans  Rchb.  I.. 
(.'.  deliile  Rchb.  I'..  C.  japonicum  Thunb.,  ('.  ebracteàtum 
Rolfe.,  C  micranthum  Franch.,  C  margaritaceum 
Franeh.,  C.  Fargesii  Franch. 

Tous  les  autres'Cypripèdesdu  vieux  monde  appartiennent 
aux  Paphiopedium  (1)  :  quarante-deux  espèces  sont  décrites. 

(1)  Ce  nom  a  un  défaut  qui  semble  avoiréchappé  à  l'attention 
toujours  en  éveil  de  Bolfe,  il  se  différencie  trop  peu  de  nom 
d'un  genre  botanique  Ptiragmedium,  nom  donné  à  un  petit 
groupe  de  Champignons  intérieurs  appartenant  au  groupe 
des  Urédinées. 

(2)  Si  l'on  s'en  tenait  aux  règles  strictes  de  la  priorité  botani- 
que, on  devrait  maintenir  a  ce  genre  le  nom  PaplUtfpedilum 
créé  par  Pfitzer,  mais  alors  il  faudrait,  pour  conserver  l'unité 


Fig.  157.  —  Paphiopedi 


toutes  originaires  de  l'Asie,  de  l'archipel  Malais  el  de  la 
Nouvelle-!  ruinée. 

Si  nous  ne  tenons  compte  ni  des  hybrides  naturels,  ni  de 
i  :tte  légion  d'hybrides  crées  par  la  main  de  jardiniers 
experts;  les  Paphiopedium  se  subdivisent  en  deux  groupes 
Im^'.s  sur  le  feuillage  linéaire  oblong  ou  linéaire  allongé'. 
vert,  ou  sur  le  feuillage  elliptique  ou  oblong,  généralement 
tesseléde  taches  vertes  pinson  moins  foncées.  Dans  le  pre- 
miergroupe,  les  fleurs  viennent,  soiten  racèmes  :  P.  Stonei, 
P.  philippinense,  P.  prœstans,  P.  Sandcrianum,  P.  glan- 
dutiferum,P.  Rothscnildianum,  P.  Parishii,  P.  Haynaldi- 
iiiim.  P.Lowii,  P.  Chamberlaianinum,  P.  Victoriœ-Mariœ; 
soil  solitaires,  parfois  billoresdans  les  spécimens  vigoureux  : 
]'.  oUlosum(&g.  I"i7).  P.  Boxallii,  P.  insigne,  P.  Exul. 
P.Druryi,  P '.  Oharlesworthi P '.  Spicerianum,  P.  hirsutis- 
simum;  P.  Faîrieanum 

Le  second  groupe  comprend  les  P.  Hookeri.  P.  Bullenia- 
num,  P.  Appletonianum,  P.Mastcrsianum,  P.  tonsum, 
P.  renustum.  P.  rirons,  P.  jaoanicum.  P.  Dayanum,  P. 

n if/ri i u m.  P.  cilio- 
lure,  P.  Curtisii,  P. 
superbiens,  P.  Ar- 
gus. P.  purpura- 
iiiin.  P.  barbatum, 
P.  cullosum,  P. 
Lavorenceanum,  P. 
concolor,  P.  Gode- 
froyne,  P.  bellatu- 
I  u  m,  I'.  nieeum. 

En  résumé  et  en 
passant  sous  silence 
les  Selenipedium 
vrais,  rarement  cul- 
tivés,  lesCypripèdes 
cultivés  appartien- 
nent à  trois  genres  : 
h >s  Cypripedium 
\  rais,  originaires  de 
la  partie  septentrio- 
nale de  l'Amérique 
el  des  régions  tem- 
pérées de  l'Europe  el 
île  I  Asie,  remarqua- 
bles par  leur  feuil- 
lage caduc;  les  Pa- 
phiopedium, genre 
comprenant  les  Or- 
chidées del'Asietro- 
picale,  de  l'Océanie 
et  de  l'Australie, 
reconnaissables  à 
leur  feuillage  per- 
sistant, et  les  Sele- 
nipedium. originai- 
res de  l'Amérique 
tropicale  et  recon- 
naissables par  la 
longueur  de  leurs 
pétales,  ceux  que 
Rolfe  a  appelés  Phragmipedium. 

Comte  de  KERCHOVE  DE  DENTERGHEM. 

Le  vignoble    champenois  et  l'invasion    phylloxérique, 

par  L.  Bonnet.  10  et  il*  livraisons.  —  En  livraisons  0  (r.  30.  — 
L'ouvrage  complet  sera  vendu  10  francs,  —  Les  souscriptions 
et  abonnements  sont  reçus  aux  bureaux  du  Jardin, W7,  bou- 
levard Saint-Germain  â  Paris. 

Dans  les  10°  et  11°  fascicules  de  cet  intéressant  et  utile 
ouvrage,  M.  L.  Bonnet  termine  l'étude  des  divers  modes  de 
greffage  de  la  Vigne  et,  à  l'aide  plusieurs  jolies  gravures 
très  explicites,  expose  très  clairement  l'écussonnage  à  œil 
poussant  et  l'écusson-placage  Bonnet.  Puis,  il  commence 
l'étude  de  la  plantation. 

dans  la  classification,  débaptiser  Selenipedium  et  Cypripedium. 
A  quoi  bon?  J'avais  proposé,  en  1894,  de  garder  la  désinence 
Pnlium  qui  depuis  plus  d'un  siècle  était  adoptée  partout  De- 
puis lors,  Buser  a  discuté  la  question  a  fond  (Bulletin  de  l'her 
l/i',7'  Huissier,  II,  p.  642)  et  Kolfe  admet  également  que  la  dési- 
nence termina  lePeC<«»idoit  remplacer  celle  de  Pedilum. pro- 
posée et  défendue  par  Pfitzer,  bien  qu'au  point  de  vue  de  la  for- 
mation du  mot,  Pedilum  soit  étymologiquement  plus  correct. 


villosum  PJil ■ r. 


382 


LE    JARDIN 


CHRYSANTHEMES    RECOMPENSES    EN    1898 

par  le  Comité  floral  de  la  Société  française  des  Chrysanthêmistes. 


Dans  un  précédent  numéro,  nous  avions  promis  aux  lecteurs  du  Jardin,  la  liste  dés  variétés  récompensées  par  la 
S.  F.  D.  C.  en  189S.  Le  tableau  ci-dessous  sera,  croyons-nous,  très  mile  ;iux  amateurs  qui  pourront  y  choisir  les  coloria 
de  leur  goût,  parmi  ces  variétés  toutes  excellentes  el  choisies  entre  les  centaines  présentées  cette  année  au  comité  durai. 


NOMS    ET    DESCRIPTIONS 


DES    VAHIETKS 


1°  Variétés  certifiées. 


COTES 

OBTENUES 
pour 


M.  Didon,  Jap.  lég.  inc.  jaune  canari  ligné  acajou,  revers  jaunes. .. . 
1'""  Bassar  \r.  \  de  Brancowan,  Jap.  à  il.  violette  à  revers  blancs. . . . 

M""  Lucie  Recoura,  Jap.  blanc  de  lail  teinté  d'ivoire  au  centre 

Lydia,  inc.  globuleux,  rouge  lilacé,  revers  vieux  rose 

M.  Henri  Martinet,  Jap.  inc.  rouge  caroubier,  revers  or 

Mme  Loris  Voraz,  Jap.  inc.  rouge  cramoisi,  revers  rose  argenté.   . .  ■ 

(  '  \i.vat.  1899,  Jap.  inc.  blanc  teinté  rose  aux  pointes 

M""  Clément  Kléber,  Jap.  inc.  blanc  lilacé  ligné  rose  foncé 

Chrysanthrmiste Lçmaire,  Jap.  inc.  acajou  clair,  revers  vieil  or... 

M1"  Jeanne  Liéber.  Jap.  blanc  ligué  et  tacheté  de  ruse  vif 

M"  C.  Terrier,  Jap.  inc.  vieux  rose  foncé 

Roselyn,  Jap.  rouge  pourpre  vif  revers  argentés  pointés  or  au  centre  de 

la  fleur ■ 

M"'  Blanche  Martin,  Jap.  inc.  rose  lilacé,  centre  jaunâtre 

M"'  Marguerite  Coi  LON/Jap.  inc.  blanc  ivoire  lavé  rose  tendre. rentre 

jaune : 

W.  Wells,  Jap.  inc.  revers  vieil  or  seuls  apparents,  reflets  verdàtres 

M""  Louise  Couillard,  Jap.  inc.  blanc  pur 

M.  Dhangest,  Jap.  inc.  rouge  \  iolacë,  revers  argentés 

Nuée  Kose,  Jap.  réflexe  rose  came  crème  au  centre 

M Socquard,  Jap.  inc.  blanc  tics  pur _ 

Comm'  Marchand,  Jap.  inc.  acajou  revers   très   apparents  jaune  clair 

verdâtre 

Fashoda,  Inc.  globuleux  rouge  noir  velouté  revers  or  ligné  rouge  noir. 

Etoile  du  matin,  Jap    tubulé  et  spatule  à  revers  et  pointes  vertes 

M     André   Charmet,  Jap.  inc.    réflexe  à  l'intérieur  rose  frais,  centre 

vert  revers  rose  plus  clair 

M.  Van   den  Daele,  Jap.   inc  tourmenté  jaune   paille,    revers  jaune 

soufre 

M""  Ragueneau,  Jap. inc.  rosevil  lilacé,  revers  jaune  saumoné  centre 

plus  jaune 

Amateur  J.  Le  Chapelais,, Jap.   inc.  vieux  rose  teinté  acajou  revers 

jaune  chamois 

Baron  de  Montcuit,  Jap.  inc.  pétales  Irises  et  dentelés  en  1 le  de 

chicorée  jaune  d'or ;'-| 

.h  us  Bernard,  Jap.  inc.  rouge  \  iolacé  revers  argentés :> 

r     Alice  de  Monaco,  Jap.  inc.  tourmenté,  larges   pétales  blanc  pur 

teinté  de  vert  clair  au  centre 

Négus  Ménélick,  Jap.  tubulé,  spatùlé  brun  uoir  vçtbuté  à  revers  or 

ligné  de  rouge  noir 

M <  'u  uïanon,  Jap.  jaune  intense 

M     [rêne,  Jap.  rouge  amarante,  revers  dorés 

M""  Reboul.  Jap.  fleur  de  pêcher ■ 

M.  Lucien  Naulier,  Jap.   muée  cramoisi  sombre   revers  or  pétales 

ligules  et  tourmentés 

M .  Paviot,  Jap.  \  iolet  groseille  intense 

3'  Congrès  de  la  S.  F.  D.  C,  Jap.  inc.  très  duveteux  rose  ligné  plus 

foncé 

M""  Félix  SahUt,  Jap.  blanc  de  lait  centre  crème. ., 

M.  B.  Vidier,  Jap.   inc.   tubulé'   au  centre  rouge  chaudron    revers  or 

rougéâtre 

Congrès  de  Troyes,  Jap.  \  leux  rose  revers  jaune  rosé 


36 


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36 


16  s:, 

u;  iti|sr. 

.-.  iQime  plante 
.!■■■  native  de  colo- 
i  .        ipinal. 


15 

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15 

15 

16 

16 

16 

DATES 

de  la 
Présentation 


26  octobre 
ô  novembre 


NOMS 

des 

Présentateurs 


17  novembre 


Calvat, 

/     de  Grenoble. 


26  octobre 
5  novembre 


(Rozain-Boucharlat 
de  Lyon. 


5  novembre 


Nonin, 
de  Chatillon- 
sotiK-Bagneux 

l  semé). 


26  octobre 

ô  novembre 


ô  novembre 


de  Reydellet, 
de  Valence; 


Ilérauil. 

de 

Pont-d'  Avignon 

(Vaucluse). 


LE   JARDIN 


383 


NOMS    ET     DESCRIPTIONS 

DES    VARIÉTÉS 


Merveille  Toulousaine,  Jap.  violet  clair  strié  de  ronge,  revers  blancs 
apparents  au  centre 

Ruban  Chinois, Jap.  inc.  jaune  strié  de  cramoisi  pourpre,  revers  vieil  or. 

Ami  Desaint,  Jap.  inç.  tubulé  et  spatule  rouge  sombre  velouté  revers 
rouge  plus  clair 

Chrysanthëmiste  Louis  Petit,  Jap.  inc.  nankin  franchement  e<  cons- 
tamment strié  rouge  cramoisi 

Chrysanthëmiste  Henri  Patrolin,  Jap.  inc.  rouge  cramoisi,  revers 
nr 


COTES 
obtenues 

pour 


M'""  V  Cla vérin,  Jap.  inc.  tub.  rouge  clair  lilacé  à  revers  roses 

Délice  du  Jardin 

Fiamma,  Jap.  inc,  rouge  purpurin  revers  blancs  pointés  or  au  centre.  •  . 
Corcoran,  Chinois  mauve  lilacé  pétales  plus  clairs  à  la  périphérie. . . 

Kaolin,  Jap.  inc.  rouge  acajou  revers  vieil  or 

Panaché  des  Pyrénées,  Jap.  crème  ligné  rose,  centre  jaune  d'or 

M""    Héloise  Ciiantrier.  Jap.   inc.  acajou  revers  or,  pétales  en  forme 

de  griffes 

M Joseph  Daurel,  Jap.  rose  passant  au  blanc,  centre  rose  plus  vif 

M    Emmanuel  Bocher,  Jap.  rouge  caroubier 

M"'  d'Arnonville,  Jap.  inc.  rose  frais  à  revers  blancs,  pointes  jaune 

verdàtre 

M.  Pagnier-Lemoine,  Jap.  inc.  cramoisi  velouté  revers  or  formant  une 

marge  sur  les  pétales 

M.  Pierre  Lebeau,  Jap.   inc.  fond  jaune,   recouverl  de  cuivre   rouge 

pointes  et  revers  Or 

Zuzu  Druz.  Jap.  inc.  rouge  foncé  re\  ers  jaune  clair 

Ami  Charmet,  Jap.  inc.  jaune  canari  centre  plus  chaud 

M""  Marguery,  Jap.  genre  Viviand-Morel  d'un  beau    rose  glacé  et 

d'une  rare  élégance.  (Extra) 

Prince  Wladimir  Ghika,  Jap.  inc.  rouge  sombre  violacé  passant  au 

blanc  rosé  au  centre 

Marguerite  Laforge,    Jap.   blanc    pur   pétales  dentés,    découpés  el 
enchevêtrés 


Certifié  comme  plan 
te  décorative. 


Total  des  variétés  certifiées:  61. 


2°  Variétés  félicitées. 


Mon  Petit  Jean,  Jap.  inc.  jaune  d'or 

Zéphoris,  Jap.  jaune  d'or  pâle,  revers  soufre 

M Collet,  Jap.  inc.  rose  violacé  revers  argentés  très  apparents.. . . 

Sarah  Bernhardt,  Jap.  tub.  tourmenté  ruse  lilacé  passant   au  blanc, 

pétales  très  longs 

Henri  Confourier,  Jap.  rouge  chaudron  peintes  et  revers  or 

Pluie  d'Or,  Jap.  jaune  jonquille 


DATES 

de  la 
Présentation 


noms 

des 
Présentateurs 


26  octobre 


5  novembre 


I  lelaux. 
f     de   Toulouse. 


Avenir  de  la  S.  F.  D.  C,  Jap.  inc.  violet  revers  mauves  seuls  appa 

rents 

M""' Malhabiau,  Jap.  inc.   ivoire  verdàtre  crème  à  la  périphérie,  pét. 

retombants 

Caroline  Le  Trial  Dumanoir,  Jap.  inc.  larges  pétales  blanc  d'ivoire 

ligné  rose  tendre 

Cœur  Joyeux.  Jap.  pét.  lancéolés  rosi'  à  la  périphérie  violet   intense  au 

centre 


Phidias,  Jap.  inc.  larges  pét.  jaune  paille 

L.  L'ruya,  inc.  jaune,  centre  plus  foncé",  pétales  extérieurs  lignés  rose. 

Pauvre  Job,  Jap.  tub.  inc.  rayonnant  blanc  crème  centre  jaune  foncé 

verdàtre 

Dr  Paris,  Jap.  incurv.  duveteux  rose  lilacé  vif 

La  Céze,  Jap.  inc.  jaune  vieil  or  centre  verdàtre 

M"'  M"  de  Torsiac,  Jap.  inc.  ivoire  verdàtre  crème  à  la  périphérie. . . 

Total  des  variétés  félicitées:  16. 


Félicité  comme  pki 
te  décorative. 


17 

13 

13 

14 

i:> 

16 

16 

15 

16 

12 

16 

11 

16 

12 

15 

15 

15 

11 

11 

16 

12 

15 

13 

15 

14 

11 

11 

14 

15 

14 

26  octobre         Bonnefous, 

(      de.   Moissac. 
5  novembre 


Chantrier. 
de  Bayonne. 


/        Delvert, 
de  Châtillon-sur 
i  Saône. 

Scalarandis, 

de  Monza  (Italie) 

17  novembre  Borie, 

de  Bègle  (Gironde) 

(  Iharmet, 
de  Lyon. 

Poneel . 
de  Grenoble. 


Calvat, 

de  Grenoble. 


ô  novembre  ' 

17  novembr 

)        Nonin, 
ô  novembre  !  Chàtiiion-sous- 
i  Bagneux  (Seine' 

Cayeux  et  Le  Clerc 
de  Paris. 

26  octobre    J        Héraud, 
F  de 

■  Pont-d'Avignon 
l      (Vauciuse). 

ô  novembre 

Délaux, 

de  Toulouse. 


17   novembre 
5  novembre 

17  novembre) 


Chantrier^ 

de  Bayonne. 


Borie, 

de  Bègle  (Gironde). 

26  octobre    I      1  le  Fabry, 
—  (de  Tain  (Drôrae) 


Cr.  CHABANNE,  membre  du  Comité  Jloral. 


384 


LE  JARDIN 


Exposition  de  Chrysanthèmes  de  Bordeaux 


L'Exposition  de  Chrysanthèmes  que  la  Société  d'horticul- 
ture de  la  Gironde  a  organisée,  cette  année,  s'est  tenue  à 
Bordeaux,  du  5  au  10  novembre,  sur  la  terrasse  du  Jardin 
public,  salle  des  Amis  des  Arts. 

Magnifique  exposition  s'il  en  fut  ;  pas  de  non-valeurs  ;  les 
exposants  ont  tenu  à  montrer  qu'ils  étaient  à  la  hauteur 
de  leur  tache,  aussi  les  en  felicitons-nous,  car  ils  nous  ont 
présenté,  cette  année,  des  produits  remarquables  en  tant 
que  Heurs  et  cultures.  Que  de  progrès  en  dix  ans!  Il  faut 
avoir  pu  le  constater  comme  nous  pour  pouvoir  aisément 
s'en  rendre  compte  II  en  est  de  même  ailleurs  probable- 
ment. 

Parmi  les  grands  prix,  nous  mentionnerons:  MM.  Borie, 
de  Bègles,  Castros-Gérand,  Chauvelin,  Dessarps,  etc.,  etc. 

Ensuite  venaient:  MM.  Caps,  Dutlond,  Ossards,  Laville, 
Régis,  etc. 

En  fleurs  coupées,  semis:  MM.  Chantrier,  Brun,  Borie, 
etc. 

Une  magnifique  collection  de  Rosiers  à  M.  Gaufreteau:  de 
Conifères,  à  M.  Auguste  Fau  ;  de  Bégonia  nouueau  (abon- 
dance), genre  Bruanti  à  fleurs  roses  ;de  très  beaux  légumes 
et  fruits  à  M.  Brun,  jardinier  de  M.  Decrais,  etc. 

En  résumé,  il  nous  faudrait  des  pages  et  des  pages  pour 
mentionner  tous  les  lots.  Disons,  en  terminant  ce  rapide 
exposé,  que  c'est  une  des  expositions  de  ce  genre  les  mieux 
réussies  que  le  Comité  a  fait  jusqu'à  présent.  Nous  espé- 
rons que  cela  continuera. 

E.  BERGER. 


Les  Fruits  de  choix  aux  Halles 


Les  poires  Passe-Crassane  atteignent  0  fr.  "5à  1  franc 
pièce;  les  Doyenné  d'hiver  jusqu'à  1  fr.  50.  —  Les  pommes 
Calville  extra,  de  1  fr.  23  à  1  fr.  50;  Reinette  du  Canada, 
0  fr.  75  et  même  1  franc;  enfin  l'Api,  de  15  à  25  francs  le 
cent.  —  Le  Chasselas  doré,  de  Thomery,  provenant  des 
murs,  de  4  à  6  francs  le  kilo,  avec  une  moyenne  de  5  fr.  50 
pour  la  belle  marchandise. 

De  la  culture  sous  verre,  2.500  kilos  environ  de  raisin 
Black  Alicanle,  de  2  fr.  25  à  3  fr.  50,  dépassant  même  4  francs 
lorsqu'il  est  irréprochable  et  bien  noir;  le  Gros  Colman 
varie  de  3  fr.  50  à  5  fr.  50.  Enfin  la  fin  du  Afuscat  crA/e.vaii- 
drie,  à  9.  10  et  1 2  francs.  —  Les  Asperges,  en  grande  baisse, 
de  8  à  14  francs  la  botte. 

■    - 
Le  prix  des  importations  d'Espagne  n'a  pas  varié. 
* 

La  vente  des  fruits  exotiques  est  assez  active;  les  beaux 
régimes  de  Bananes  sont  recherchés  de  15  à  30  francs;  les 
Ananas  des  Açores,  de  3  fr.  50  à  8  francs;  les  A?iona  Che- 
rimolia,  de  2  à  3  francs. 

J.  M.  BUISSON. 


Société  Nationale  d'Horticulture  de  France 


Séance  du   '£.'*   Novembre  1898. 


Comité  de  floriculture. 

MM.  Vallerand  frères,  de  Taverny.  présentaient  une  nou- 
velle variété  à  spathes  panachées  d'Anthurium  Scher:e- 
rianum  qui  a  reçu  le  nom  de  Madame  Lenormand'. 

M.  Jarry-Desloges.  amateur,  avait  apporté  des  M aranta 
picta  et  Ficus  radicans  oarieg  ata,cette  jolie  nouveauté  dont 
le  portrait  et  la  description  ont  été  donnés  dans  le  précé- 
dent numéro  du  Jardin. 

MM.  Cayeux  et  Le  Clerc,  deuxjolis  Abulilon  Sawitzii. 

Comité  des  Chrysanthèmes. 

Deux  apports  :  7  capitules  de  Chrysanthèmes  présentés 
par  M.  Proust,  jardinier  de  M.  Bethmont.  .•>  Chatou,  et  quel- 
ques nouveautés,  par  M.  Mazier,  de  Triel. 


Comité  d'arboriculture  fruitière. 

Une  intéressante  collection  de  poires  et  de  pommes  de 
M.  Ch.  Baltet.  de  Troyes:  on  y  remarquait,  entre  autres  : 
Belle  de  Pontoise,  Calville  d'Angleterre,  Candile  Sinape, 
Beauty  of  Kent,  GallovrayPippin,  Mme  Galopin,  Sans  i<a- 
reille  de  Peasgood,  etc. 

M.  Buisson,  de  Paris,  avait  apporté  un  fruit  de  Pandanus 
utilis  reçu  de  Madère. 

M.  Savart.de  Bagnolet,  une  nouvelle  pomme  de  semis. 

INTÉRIM. 


Séance    du    S   Décembre   1 898. 


Comité   de  floriculture. 

M.Maxime  Jobert  est  un  de  nos  plus  distingués  cultivateurs 
de  Cyclamens.  <>n  se  souvient  des  superbes  apports  qu'il 
a  faits  à  diverses  reprises  à  la  Société  et  aux  expositions. 
Aujourd'hui,  les  plantes  qu'il  présente,  sans  avoir  des 
Heurs  démesurées,  sont  parfaites  de  tenue,  de  coloris,  de 
vigueur  et  de  floribonditê.  Sur  certains  pieds,  on  compta 
jusqu'à  50  (leurs  développées,  ou  en  voie  de  développement- 

M.  Opoix.du  Luxembourg,  avait  apporté  quatre  superbes 
touffes  du  Bégonia  Gloire  de  Sceaux,  hybride  dcsfî.  subpel- 
tata  et  B.  socotrana.  C'est  toujours  la  belle  et  bonne  plante 
qu'on  sait.  La  culture  avait  communiqué  aux  spécimens  du 
Luxembourg,  une  telle  largeur  de  feuilles,  qu'on  pouvait 
hésiter  à  reconnaître  la  variété  susdénommée,  de  l'avis  des 
connaisseurs. 

Comité  des  Chrysanthèmes. 

M.  Launay,  de  Sceaux,  présentait  16  fleurs  coupées  do 
Chrysanthèmes,  comme  exemple  de  floraison  tardive. 

Comité  des  Orchidées. 

M.  Maron  soumettait  à  l'appréciation  du  Comité:  L;rlio- 
CaltleyaSallieri.  hybride  des  Lrelia  purpurata  et  Cattleya 
Loddigesi,  en  deux  variétés  dont  une  très  belle  de  teinte 
pâle  ;  Lxlio-Callleya  callistoglossa  produit  du  croisement 
du  Lxlia  purpurata  et  du  Cattleya  gigasbnperialis  ;  trois 
Callleya  hybrides,  dont  un  de  parente  inconnue  pourrait 
fort  bien  être  dû  à  la  fécondation  du  C.  Trianx  par  le 
Las  lia  xanthina;  ce  serait  encore  un  nouveau  Lœlio-Cal- 
tleya.  Le  Cattleya  Fernand  Denis  est  un  C.  Acklandias 
croisé  avec  le  C.  gigas  et  le  C.  dubia,  un  C.  Trianse  hy- 
bride avec  un  C.  narrisçniana. 

M.  Ben  présentait:  Cypripedium  rolombense,  produit 
du  croisement  des  C.  nitens  superbum  avec  C.  Curtisii  et 
Oncidium  Gardneri.  en  très  beau  spécimen. 

Trois  plantes  à  M.  Régnier,  toutes  trois  de  toute  beauté 
et  provenant  de  ses  importations  des  Philippines  en  1885  : 
Vanda  cserulea,  idéal  de  formes  et  de  coloris;  Vanda  San- 
deriana  et  l".  lamellata  Boxalli. 

Enfin,  à  M.  Doln,  l'amateur  bien  connu,  un  très  curieux 
et  intéressant  Cypripedium  hybride,  sous  le  nom  de 
C.  X  Watteau.  C'est  un  C. Chamberlainianum  croisé  avec 
une  autre  espèce  pas  suffisamment  déterminée.  On  avait 
pensé  d'abord  à  un  croisement  c  ntre  Cypripedium  et  Sele- 
nipediùm,  mais  il  parait  qu'il  reste  irop  d'incertitudes 
pour  voir  dans  cette  nouvelle  plante  un  véritable  Seleni- 
pr'ypedium,  Le  port,  la  fleur,  la  couleur  et  la  forme  du 
pavillon  ainsi  que  le  staminode  rappellent  le  U. Chamber- 
lainianum. 

Comité  d'arboriculture  fruitière. 

De  nombreuses  pommes  et  poires  présentées,  générale- 
ment en  bel  état,  par  MM.  Jarles.  de  Méry  (Oise),  Lévèque. 
de  Yilliers-sur-Orge.  Budan,  de  Carrières-Saint-Denis. 

De  très  beaux  raisins:  Muscat  d'Alexandrie  et  Lady 
Downes  seedling  ont  valu  une  prime  de  première  classe 
à  M.  Enfer,  de  Pontchartrain. 

Notre  ami  Ch.  Baltet  soumettait  à  la  dégustation  un  nou- 
veau gain  de  ses  pépinières,  la  Poire  professeur  Bazin. 
dont  le  Jardin  a  donné  récemment  (1)  le  portrait  et  la  des- 
cription, et  qui  a  été  jugée  de  très  bonne  qualité:  chairline, 
juteuse,  sucrée  :  fruit  gros,  gris  roux. 

Enfin  M.  Ed.  André  montrait  un  rameau  et  des  fruits  du 
fameux  Feijoa  Sellowiana,  Myrtacée  austro-américaine  qui 
fait  chaque  jour  parler  d'elle.  Le  fruit  est  par  trop  aroma- 
tique, mais  il  laisse  à  la  bouche  un  goût  fort  agréable  de 
bonne  poire. 

P.  IIARIOT. 


(1)  Le  Jardin,  189S,  n"  280,  page  313. 


TABLES 


TABLE   DES   AUTEURS 


2(33.288, 


Alary  (Joseph),  60,  110. 

B.  367. 

Baltet  (Charles),  42,  313. 
Bab  (Ernest),  347. 
I'.artre  (Jean),  314. 
Béranek  (C),  171,  296,  341,  3C8. 
Bernard,  (L.),  1S5. 
Bertin,  121. 
Billiard,  120. 
Blin  (Henri),  77,  95. 
Bonnet  (L.),  74,  91,  364. 
Buisson  (J.  M.)  144, 160,  174,  192,  208,  222,  232,  256, 

3112,318,332,  345  3li8,  384. 

C.  B.,  55. 

Capi>e  (Louis),  333. 
Cayeux  (F.),  187,224. 
Cayeux  (H.),  21,214. 
Chauannes  (G.),  351,  382. 
Chalot  (C),  85. 
Chamhaud  (F.),  351. 

Correvon  (H.),  39,  54.  107,   142,  181,   198,   213,   266,   202,302, 
316,  330,  332,  363,  377. 

COURTMONTAGNE  (A.),   10. 

Courtois  (E.),  53. 

Couturier  (J.  C),  378. 

Denaiffe  (C),  47. 

Delmazures  (A.).  100. 

Despinoy  (F.),  72,  150,  190. 

Di  val  (L.),  137. 

Fontaine  (L  ).  236. 

Fossev  (J.),  16,  64,  80,116,  112,  128,  141,  160,  172,  171.,  192,  208, 

256,  272,  288,  304,  320,  336. 
FOUSSAT   (J.),   15,  27,  125,  110,  158,  208,  238,  310,  301. 
C.  \  .,  310. 

Gachelin  (Jean),  156,  168. 
Gauthier  (Désiré),  30,  124,  113. 

GÉROME(J.),  9,   1H2. 
UOLELLA1N  (A.),  190. 

Gourlot  (A.),  46,  190,  207,  336,  343. 
Gourron  (M.),  333. 
Griessen  (A.),  331. 
Gwllochon  m..),  14. 

(ii  ii.i.on  (J.),   205,  221,  239. 

IIariOT  (P."),  1,17,  28,  33,  49,  55,65.  NI,  97,  110,  113,  118,  125. 
129,  145,  161,  107,  177,  182,  193,200,  209,  219,  225,  231.  24), 
241,  216,  257,  2j2,273,  2n2,  289,  292,  305,  31(1,  321,337,342,351, 
356,  359,  360,  374,  384. 

Harman-Payne  (C),  12,  287,  319,  361. 

IIenio   il.  i,  II,  70.  86.  120,  134,  372. 

Intérim,  32,  48,  368,  384. 

J.    T..  335. 


J.  M.  B..  16,  28,  42,  58,  80,  96,  112,  128. 

Jarry-DeslOges  (B.),  8,  23,  53,  71,  90,  181,  32;. 

Jouin  (F..),  223,  237,  217,  263,  201,  300,  327,  360. 

Kerchove  de  Dënterghem  (Comte  de),  37N. 

L.  F.,  Un. 

I,.  II.,  74,  308. 

Laverdv  (Noël),  13,  30,  41,  62. 

Lawrence-Brunel,  368. 

Layé  (G.),  309,  311. 

Le  Clerc  221. 

Leclerc,  (P.),  103. 

Lemoine  (II.),  5. 

Lemoine  (Louis),  28- . 

Lemoine  (E.),  215. 

Lepage  (P.), 29,  43,(2,  70,  93,  111.  127,  101,  313. 

Loiseau  (L.),  366. 

Loizier  (B.).  15.  206,  223,  233. 

Li-nVETM...  INI.  216,  2,2,  2115.  317.  358. 

M.  C.  1N7.  352. 

Marchais  (Maxime,.  57. 

Maron  (Ch.).  264,  312.  348,  378. 

Martinet  (H.),   136.  137.  152.  15t.  164,    175,  217.  244,  278,297, 

308,  312.  328.  375,  376. 
Maumené  (Albert).  4,7.  11.  22.  2i.  3,7,  10.    17.  61,60.79.  06,  ml. 

111.  133,  137.  139. 163.  169.  197.  229.  233.  2tN.  255,  261.  268,  27o. 

276,  280,  284,  293.  296.  300.  319,  325.  313.  337. 
Mlnard  (F.).  39.  237. 
Mlmssier  (A.),  365. 
Micheli  (Marc).  218. 
Monier  (J.).  183,  202. 

Mottet  (S.),  10.  il.  73,  158;  218,  220.  239.  250,  277.  303.  315. 
Naruy,  père.  210.  286,  315 
Nonin  (A.).  104. 
P.  L.,  320. 
Page  (C),  314.  318. 
Potrat  (C).  127. 
Baynauu  'G.  ,   123. 

LÎIVOIRE     A     ,   2113 

Rouge  (V.i.  58.  73. 

Bi'DOLr-H  (J.),  123,174,  231.  350,  365. 

Simon  (André),  31,  93.   112. 

Térasse  (Louis).  43,  109.  33t. 

Theulier  (IL)  lils.  23,   10,  IN,  60,  12  1.  172.  28  .  301.  33 


Thirion  (P.).  95.  270. 
Trébioxaid  (Claude). 
Truffaut,  108. 
Turbat  (E.),  360. 
Vallerand  (lîugène). 

V ALLIER  (G.),  361. 

Van  iien  Heede  (Ad/ 
Vray  (G.).  26,88,  122. 


14,  252,  269,  283.  311,  329. 


232. 


13,  78.  153.  251.  263.  326. 


362 


348. 

373. 


TABLE  DES    FIGURES 


Pages 

Abri  pour  Cannas  chez  M.  R.  Jarry-Deslog  s  à  Re- 

milly 53 

Acalypha  Sanderi  (A .  hispidn    L35 

Godseffîana !38 

Alocasia  Wa.vrinia.na 153. 

Anémia  rotundifolia 335 

Apocynum  androsœmifolium 303 

Aralia  nymphœfolia 123 

Aster  alpinus 345 

-  Amellus 345 

novœ-angliœ 343 

Bateau  lleuri  à  la  fè'e  nantfqtte  rt'Arcachon ^93 

Bégonia  gracilis 03 

Gloire  de  Lorraine 149 

ricinifolia 327 

Bocconia  microcarpa 62 

Bouquetière  bruxelloise 133 

Boutures  d'Œillets 221 

Bottelage  des  griffes  de  Mnguet 271 

Botillon  de                                      271 

Cascade  du  bois  de  Boulogne  au  bal  de  l'Opéra....  37 

Ceralolobus  Micholitziana 152 

Chicorée  frisée  mousse  blonde '9 

Choit-fleur  de  Lyon  très  naiv 111 

Chou  pommé  plat  hâtif 29 

Chrysanthème  à  raréne  à  feuillage  doré 79 

MytchettWhite 201 

Paul  Oudol 59 

Clemalis  Davidiana 277 

Coquelicot  japonais  double  nain  compac  t  varié 62 

Composition  florale 171 

en  Muguet 281 

—              —    à  la  façon  japonaise 357 

Corbeille  fleurie  à  l'Exposition  d'horticulture  de  Paris.  170 

de  Roses  et  d'Authurium 197 

d'Orchidées  et  de  Raisin 2 il 

garnie  de  Chrysanthèmes 125 

Cypripedium  (Préfoliation  des) 378 

—           Calceohts ........  379 

Dahlia  Cactus  var  :  Porcupine 188 

—      var  :  Arachne 189 

—  simple  multifllore  Etoile  de  feu 127 

Décoration  d'un  portique  à  l'Exposition  de  Gand  —  165 

Détails  du  pot  à  fleurs  à  irrigation  souterraine 284 

Deutzia  corymbiflora 2*5 

Disa  types  et  Disa  hybrides 331 

Dombeya  Cayeuxii 21 

Echinopsis  multiceps 213 

Ecran  lleuri 101 


Pages 

Eranthis  hiemalis 107 

Eretnurus  Elwesii 219 

Erica  hiemalis  alb;i  264 

Fève  naine  hâtive 15 

Ficus  radicans  variegatu  :  oi 

Fleuriste  japonais 311 

Fraise  Jeanne  d'Are 4  4 

—  Monarch 93 

Sensation 93 

Victor  Douy 93 

Fraisier  remontant  à  gros  fruits  St-Joseph 45 

Gaillarde  oivace  compacte  à  grandes  fleurs 63 

Gardénia  florida 365 

Gerbe  de  corsage 7 

—  d'Orchidées i  9 

Geonoma  Pynaertiana 152 

Giroflier  (Caryophyllus  aromaticus) 85 

Greffe  du  bouton  à  fruits 252,  25:! 

Greffon  de  la  greffe  en  fente  351 

à  onglet 351 

à  épaulement '-''A 

Habillage  des  grifïes  de  Muguet 271 

Helleborus  caucasiens L07 

niger lh7 

fœtidus 107 

Helianthus  giganteus ■.-...• — 254 

Hydrangea  scandens —  180 

Icerya  Purchasi 21  5 

Iresine  Lindeni 2.". 

Verschaffelti  brillantissima 2! 

Wallisii 2:, 

acuminata 25 

Kentia  rempoté  dans  un  pot  à  fleurs  à  irrigation  sou- 
terraine   28) 

Laitue  crêpe 301 

de  la  Passion 301 

—  rouge  d'hiver 301 

Leea  sambucina  Romrsiana 1 43 

Licuala  Jeanenceyi '  '  ' 

Lupinus  arboreus 239 

Mâche  ronde  améliorée  à  larges  feuilles 111 

Montanua  heracleifolia :l(,il 

Monument  Hardy ''' 

Muguet  forcé  à  divers  degrés  d'avancement 280 

—      (Les  trois  choix  de  griffes  de) 270 

Œillet  hybride  Marie  Duval ■>'■'• 

Œillets  remontants —  '  ■ 

Œillet  tige  de  fer 205 

Orchis  pyramidalis 316 


IV 


LE    .lAUMX 


Pages 

Orrlris  bifolia 316 

—  hircina -ti; 

—  conopeca 317 

Panax  Mastersianum 155 

Pandanus  Sanderi 137 

Paphiopedium  caudatum 3811 

—           villosum 381 

Persil  géant  d'Eboli 29 

Phormium  tenax  en  fleurs 295 

Pincement  de  la  Vigne 74,  75,  76 

Plan  du  grand  Hall  de  l'Exposition  de  Gand 117 

Plan  de  l'annexe  de  l'Exposition  de  Gand 119 

—    duJardinpotagerdupostedeFoum-Tatahouine.  185 

Poire  Professeur  Bazin 313 

Poireau  jaune  très  long  d'hiver 29 

Pois  Gradus 29 

Pois  ridé  Duc  d' York 43 

Pomme  de  terre  Magnum  bleue 29 

Portrait  de  M.  Linden  (Jean) 36 

Sallier   (Jean-Etienne) 20 

Moser 103 

Viger,  ministre  de  l'Agriculture 19."> 

—        H.  Levèque  de  Vilmorin 355 


Pages 

Poudreuse  à   insecticide 207 

Plychosperma    Warleti 155 

Pyramide  de  Muguet 280 

Raclette  Henri  Chantin  pour  nettoyer  le  vitrage  des 

serres 191 

Repiquage  des  jeunes  Bégonias 11 

Rose  Maréchal  Niel  sous  abri  vitré 89 

Scènes   prises   dans  le  parc   de   M.    Hanbury,  à  la 

Mortola , 199,  200,  213,  207 

Semis  de  Bégonias 10,  11 

Serre  de  Bruyères  chez  M.  Quenau-Poirier 5 

Souci  double  panaché  Météore 159 

Souci  prolifère 159 

Souci  suffrutescent 159 

Table  Louis  XV 248,  249 

Taille    trigemme  des  coursonnes    du  Poirier  et  du 

Pommier 56.  57 

Taille  des  coursonnes  du  Poirier 373 

Traitement  des  bourgeons  du  Pêcher 234,  235 

Voitures  automobiles  lleuries 229 

Vue  des  lots  d'Azalées  à  l'Exposition  de  Gand 139 

d'une  partie  de  la  grande    salle  à  l'Exposition 

de  Gand 141 


TABLE  DES  PLANCHES  EN  COULEURS 


Pages 

Acalypha  Sanderi  (A.  hispida) 184 

Csesalpinia  japonica 328 

(  'annas  à  fleurs  d'Orchidées 8 

Caltleya  labiata 72 

Chauffage  (Plan   du)  des  serres  du  fleuriste  de  la 

Ville  de  Paris 104 

Cotoneaster  pannosa 120 


Pages 

Dirara  lateritia  rnacrantha 232 

En'ca  hyemalis  alba 264 

Œillets  de  Bohême  à  grandes  fleurs •.96 

Pommes  de  Bretagne 376 

Rose  Caplain  Christy  panaché 168 

Spirma  japonica  rubra 40 


TABLE  DE  LA  CHRONIQUE 

et  des  Houvelles  horticoles. 


CHRONIQUE  par  P    HARIOT 


Pages 

Abattage  ries  arbres  par  l'électricité 1.7 

Abricotier  (Un)  en  fruits  à  1  200  mètres  d'altitude 

Acalypha  hispida ?7:i.  :;  <7 

Acétylène  (L')  et  le  Black-rot :::.  i 

Afrique  du  Sud  (Prunes  japonaises  dans  1') 64 

Agaves  (Floraison  des) 1 

Agrumes  (Production  des)  en  Calabro 2  M 

Alimentation  originale ■ pu 

Alliance  franco-russe  et  l'horticulture 17 

Attises  (Champignon  parasite  des), l'i 

Amandes   (Le  commerce  des) 19 

Ananas  (Origine  de  l'importation  des 2 il 

Anémones  (Repos  des  griffes  d') 1 1  _s 

Anomalies  florales 117 

Arboriculture  fruitière  (Cours  d') 19 

Arbres  (Transformation  des) 129 

(Le  nombre  des)  de  nos  boulevards 3h9 

—  à  Teck  (Exploitation  des) 321 

—  aux  effluves  mortels M 

—  commémoratifs 65,  2;9 

—  de  la  Cour  des  Comptes  (Vente  des) 17 

—  et  arbrisseaux  (Floraisons  hâtées  des) 83 

—  et  arbustes  (Transport   des)  par  Chemin  de 

fer 81 

—  (Les)  et  les  élections 1  i:> 

—  (Abattage  d')  par  l'électricité < »T 

—  pieuvres 177 

—  symboliques  devant  la  colonnade  du  Louvre  273 

Arbre    nouveau    (Un) l_".i 

Arum  maculatum  (Valeur  alimentaire  de  1')., ;i0ï 

Asperges  hâtives  (Production  des, 17 

Assimilation  chlorophyllienne   chez  les  plantes. .. .  :!i!i 

Association  horticole  lyonnaise pi; 

—  pomologique  de  l'Ouest :;  ; 

Aster  miniature '-'13 

Azalées  bleues 129 

—  (Les)  de  la  Ville  de  Paris 129,  1  '.0 

Banquet  Mesnier '■'■  i 

Beaux-Arts  et  Horticulture 65 

Beurre  de  Cocotier  (Le) 369 

Black-Rot  (Le) ::;: 

—  Destruction   du) 289,  3i3 

—  (Non  scientifique  du) lit 

Blé  (Récolte  du)  en  1898 289 

Bois  de  Boulogne  (Reboisement  du) 289 

Bois  (Le)  d'ébène  à  Madagascar .17 1 

Bolo  (Le)  aux  Philippines 2f'9 

Boutures  de  Pommes  de  terre 225 

Bulbe?  (Un  ou  une) lui 

Cactus  (La  terre  de  prédilection  des) 145 

Café  (Plantations  de)  au  Guatemala Pi 

—  (Le)  en  Nouvelle-Calédonie 257 

Canna  (Le)  plante   aquatique |7'.i 

Cap  (Premiers  arrivages  de  l'année  des  fruits  du)...  3î 

—    (Les  fruits  du)  en  Angleterre 82,114,  131 

Câpres  (Syndicat  pour  lavente  des) - 27  ; 

Casuarina  et  Filao 353 

Catalpa  (Un)  hybride 3  9 

Catherine  II  (Son  goût  pour  l'art  des  jardins) 129 

Cèdre  (Le)  de  la  Haute  Foret 225 

—  (Le)  du  Jardin  des  plantes 353 

Censure  et  horticulture 3:t7 

Centenaire  des  Sociétés  d'Agriculture 196 

Ceraiitis  his/ianica ni 


Pajres 

Céréales  (La  Rouille  des) ;i 

Cereplasles  cistudiformis  des  Orchidées P  1 

l 'li  a  ire  de  physique  végétale  au  Muséum i 

i  îhampignon  monstre :  i 

parasite  des  Al  lises ,  i 

—  (Procédé  de  conservation  des 321 

Valeur  alimentaire  îles  161 

Chenilles  (Destruction  des) Ci 

Chou  palmiste  (Le)  de  Napoléon 321 

Choucroute    Le  microbe  de  la) s| 

Chrysanthème  (Le  meilleur) 337 

—  (Le)  et  les  lapins 3(7 

—  Rouille  des) '  39 

Chrysanthrmum  el  Pyrethrum :;;.', 

Chrysanthème  Mytchett  White 2no 

Cinéraires  (Les) 2>l 

Cocotier  (Le  beurre  de) ih9 

Colis  agricoles 114 

—    pûstaux  (Les) 211,226,258,340,  :i7l 

Colletotrichum  Lindmuthianum Jii 

Colonies  (L'acclimateur  aux) '.17 

Coloration  artificielle  des  fruits 193 

—  des  fleurs I-'.1 

Commerce  (Le)  des  amandes 19 

—  des  fleurs  de  France  et   d'Italie  pour  la 

Russie,  le  Danemark,  etc 50,  321 

des  Heurs  en  Allemagne 259 

—         aux  Halles W6 

—  des  fruits  à  Vienne 152 

—  —         et  primeurs  à  Anvers.    i.'i'i 

—  des  poires  etpommesen Allemagne 82 

—  des  produits  horticoles  en  Bavière 290 

Compte  rendu  des  travaux  du  service  du  Phylloxéra.  210 
Conférences  promenades  à  l'Exposition    d'Horticul- 
ture de  Paris 1  iii 

Conférences  promenades  à  l'Exposition   d'Horticul- 
ture de  Versailles 176 

Concours  à  la  Société  Nationale  d'Horticulture...   .  65 

—  général  agricole  de  Paris Si,  351,  370 

—  d'Orchidées  à  la  S.  N.  D.  H.  F 146 

—  de  Parcs  publics  pour  la  Ville  de  Reims. . .  .n.' 

—  de  plans  de  jardins  à  Limoges 99 

—  —                     à  Paris 36 

—  de  plantes  fleuries  de  saison 227 

—  pour  l'emploi  rationel  des  engrais 195 

—  régionaux  agricoles  en  1898 :ii 

_             —           de  1S'J8,  1859,  H 00 82 

Congrès  des  Chrysanthémistes 111.  146 

horticole  de  1898 162 

_           de  189!) 193,  210 

—  international  d'agriculture  de  l'.lOO. ......  _.  210 

—  —                          à  Lausanne  147,  369 

internationaux  de  1900 

pomologique  de  1S9S,  de  Dijon 

—  —    ~  du  Mans 

—  -■  de  Quimperlé 

—  des  rosiéristes 290 

Conseil  supérieur  de  l'Agriculture 27  1 

Conserves  de  légumes  et  de  fruits  aux  Etats-Unis...  129 

Convention  de  Berne  (Conséquence  de  la) 67 

—          commerciale  franco-américaine 178 

Correspondance  hambourgeoise 275 

Couleur  des  plantes  (La': 17 

Cours  d'arboriculture  à  Lille 50 


LE 


\RDIN 


Pages 
Cours  d'arboriculture  du  Luxembourg 11 

—  —  fruitière 19,306,        323 

—  de  Botanique 30" 

—  de  Cultures  coloniales  au  Muséum 3 

—  de  floriculture  et  de  compositions  florales...        306 

—  de  culture  fruitière 306 

—  d'horticulture  du  département  de  la  Seine 50 

—  publics   d'arboriculture  d'alignement 3tG 

Création  de  jardins  d'essai :  18 

Croisements  (Les;  d'Orchidées 3i 

Culture  forcée  (Origine  de  la) oTl 

Cultures  (Les)  au  Japon 1 

—  coloniales  en  France L30 

—  maraîchères  en  Tunisie t  5 

(  ypripedium  et  Cypripodium i  :. 

Dahlia  (Le)  antidote  du  venin  des  vipères si 

Dauphiné  (Le)  horticole lis 

Déboisement  en  France  (Le) 1 

Découverte  d'un  Paulownia 81 

Destruction  des  mauvaises  herbes 3.ï3 

Diaspis  amygdali 3(9 

Digittaria  longiflora  (Culture  du)  au  Soudan 113 

Dimorphisme  des  végétaux 14) 

Directeur  des   cultures  à  Equaterville  (Le) 180 

Douane  (Droits  de)  sur  les  plantes 3-1,83,        131 

Doyen  de  l'horticulture  (Le) 257 

Eau   Absorption  de  1')  par  les  arbres 305 

Eclipses  (Les  et  la  Botanique 161 

Ecole  d'agriculture  coloniale  de  Tunis 82,226,        323 

—  —  en  Indo-Chine 177 

—  forestière   américaine 131 

—  d'horticulture  de  Genève 83 

—  —              de  l'Etat  (Le  centenaire  des  en 
Belgique) 323 

—  d'horticulture   d'Hyères 212 

municipale  et  départementale  d'arboriculture. 

—  nationale  forestière  de  Nancy 

—  d'horticulture  de  Versailles    195,258, 
d'horticulture   de   Versailles  (Asso- 
ciation des  anciens  élèves   de  1') 

34,  66,  176, 

—  d'horticulture   et   de    viticulture   de 

Nantes 

—  Lenôtre  à  Villepreux 35,66,98,  131, 

—  pratique  d'horticulture  d'Antibes 

Engrais   Concours  pour  l'emploi  rationnel  des  . .     50, 

—  (Importation  d')  en  Italie 

—  pour    Epinards 

Ennemi  (Un  nouvel)  des  arbres    fruitiers 

Enseignement   agricole  (Conseil    supérieur   perma- 
nent de  1') 

Epuration  des  eaux  d'égouts 

Erica  hyemalis  alba 

Escargots  (Destruction  des) 

Essence  de  Doses    Production  de  1')  en  Bulgarie.... 

Eucalyptus  coccifera  en  Angleterre 

Expédition  .le  Heurs  en  Angleterre 

Exportation  de  fruits  frais,  légumes  verts  et  fleurs 
naturelles 

—  .le  graines  d'Angleterre 

—  de  Pommes  de  terre  de  France  en  Italie 

—  île  pommes  américaines 

—  des  produits   horticoles  en    Allemagne 

en  189  i 

Exposition  de  1900    L'Angleterre  à) 

—  (Bureau  des  comités  de  l'agricul- 

ture et  de  l'horticulture 2, 

—  —      (Comités  d'admission  à  1') 

—  —        Raisins  de  table  à  1') 19, 

—  Notes  diverses)  98,  la    132,  lui. 

210,  242,  271.  306,  322,  33S, 

—  de  Cannes 

—  de  Chrysanthèmes  à  Paris 323,340, 

—  d'horticulture    de    Chàlons-sur-Marne.. 

—  —  de  Gand 

—  —  de  Paris 

internationale  de  Bruxelles  en  1897 

—  —  d'horticulture     de    Lyon, 

196,  ■-'.'7.  242, 

—  —  d'horticulture  n  St-Péters- 

bourg  en   1899,    130.   196, 
■J.".s.-i74.  290, 

—  —  et  quinquennalede  Gand, 

—  de  peinture  de  la  S.  N.  D.  II.  F.     19.  130, 
peu  banale  des  végétariens  de  Berlin . . . 

—  de  Doses  à  Francfort-sur-Mein 

—       à  Troyes 


323 

32  i 


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271 
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211 


Expositions  remises 181,  196, 

Falsification  de  produits  empruntés  au  règne  végétal. 

Famine  ^La)  et  les  plantes 

Faune  ailée  (La) 

Fermage  (Le)  en  Calabre 

Fête  de  bienfaisance  à  la  S.  N.  D.  II.  F 130, 

Fête  des  fleurs  à  Montreux 

Fève    Lai  dans  l'antiquilé 

Filao  et  Casuarina 

Fleur    Une  étrange  et  grande) ._ 

Fleurs  (Commerce  desT  aux  Halles 19,  178,306, 

(Les)  coupées  aux  Expositions 

_      (Les)  de  France  en  Russie 

de  Lavande  (Récolte  des) 

de  Pivoine  (Conservation  des 

(Commerce  des)  en  Allemagne 

—  (Expéditions  de)  en  Angleterre 

—  (Commerce  des)  entre  la  France  et  la  Russie. 

—  (Les)  et  'a  politique 

—  naturelles  (Exportation  des) 

odorantes  (Culture des)  dans  les  Alpes-Mari- 
times  

—  orangées 

—  tricolores 

Flore  des  hauts  plateaux  du  Thibet 

—  pyrénéenne 

Floraison  des  Agaves 

—  précoce 

—  hâtée  de  rameaux  d'arbres  et  arbrisseaux. 

Fougères  (Germination  des  spores  de) 273, 

Fraises  (Expédition  de) 

—  (Façon  de  manger  les) 

—  Les)  de  Plougastel  en  Angleterre 

Froids  (Vitalité  des  graines  en  présence  des  grands  . 
Fruits  (Coloration  artificielle  des) 

—  Conserves  de)  aux  Etats-Unis 

—  'Commerce  des)  à  Vienne 

—  Les)  d'Amérique  et  le  Pou  de  San  José.     98, 

—  .le  table  (Les)  en  Allemagne 30., 

—  (Les)  du  Cap  et  de   Tasmanie  en   Angleterre 

82,  lui.  lli. 

—  Récolte  des)  en  Amérique 

—  (Les)  en  Amérique,  en  Allemagne  et  en  Autriche. 

—  !  Importation  des)  en  Angleterre 

—  (Les)  en  Californie 259, 

—  (Commerce  des)  et  primeurs  à  Anvers 

—  forcés  en  Angleterre 

—  Irais  i  Exportation  des) 

—  rustiques  en  Hongrie  (Les) 

Fuchsia  (Origine  des) 

Gadoues  (Valeur  des)  de  la  Ville  de  Paris 

Galle  de  la  Pomme  de  terre  (La) 

Garden  and  Forest 

Germination  (Températures  nécessaires  à  la) 

Graines  (Choix  des  meilleures) 

—  (Différence  des) 

—  (Germination  des  vieilles) 

Exportation  des)  d'Angleterre 

—  et  plantes  au  Muséum  (Distribution  de) 

—  du  Brésil 

(Production  des)  par  les  plantes  bulbeuses. 

—  (Vitalité  des)  en  présence  des  grands  froids.. 

Graminée  indigène  'Culture  d'une)  au  Soudan 

G.appe    Une)  de  0m41  de  long 

Greffage  fantaisiste 

Greffes  (Distributions  de) 

Greffon  (Choix  du) 

Grêle  (Microbes  dans  la) 

Guêpes  (Remède  contre  la  piqûre  de 

Halles  (Commerce  des  Heurs  aux  Halles)  19,  178,306, 

—  centrales  (Commission  de  surveillance) 

—  (Modification  à  leur  réglementation 

Hannetons  (Destruction  des) 

Haricot  (Maladie  du) 

—  chers  (Des' 

—  sauteurs 

Herbes  (Destruction  des  mauvaises) 

Herbier  (Le  premier) 

Heuchera  sanguines 

Hibiscus  mutabilis 

Holzbibliothek  (La) 

Hommaçre  à  M.  Bazin 

—  ~    à  M.  Keteleer 

—  au  Baron  P.  Von  Millier 

—  d'une  Société  étrangère  à  un  horticulteur 

français 

Hôpitaux  végétariens  i  Création  d') 


Pages 
212 
273 
220 

17 
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162 
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338 
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353. 


].!•:    JARDIN 


Hortensias  (Coloration  bleue  des) 

Horticulture  (L')  au  parlement. . .'. 

—  au  Kashmir 

en  Angleterre 

—  en  Tunisie 

et  Horticulteur    (  Premier    emploi    des 

mots) 

—  'L')  et  l'Alliance  franco-russe 

Hybrides  (Bizarrerie  de  la  production  des) 

Importations  de  fruits  et  de  légumes  en  Angleterre. 

de  plantes  en  Grèce 7 

de  végétaux  coloniaux 

d'engrais  en  Italie 

île  légumes  en  Allemagne 

—  en  Amérique 

Importation  et   exportation  des  produits  horticoles 

en  Allemagne  en  1898 

Incendie  (L1)  des  forets 

Industrie  fruitière  de  la  Colombie  britannique 

Innovation  (Curieuse)  bien  américaine 

Insectes  aquatiques  (Pièges  pour  la  chasse  des) 

Insecte  (Nouvel)  des  Orchidées 

Insectes  (Les)  et  les  plantes 

—  nuisibles  à  l'horticulture 

Inspection  de  l'Agriculture  au  Sénégal 

instruction  publique  (Nominations) 66,  148, 

Jsosoma  orchidearuni 

Jardin  alpin  de  Genève 

—  botanique  à  Gand  (Nouveau) 

—  botaniques  coloniaux 337,  338 

—  —  —         anglais 

—  de  Hambourg 

—  de  Manille  (Dévastation  du) 

—  —         nouveau  en  Ecosse 

—  d'acclimatation 

—  —  d'Hyères, 

—  —  —  de  Saigon 

—         de  Kew 97, 

—  —  (Odeurs  des) 

Jardins  de  S.  A.  1!.  le  Prince  Ferdinandde  Bulgarie. 

Jardins  des  Gares 

Jardin  des  Plantes  (Le  premier  jardinier  du  ; 

Jardin  d'essai  de  Tunis s.  132, 

Jardins  des  Tuileries 

Jardins  maraichers  et  vergers  en  Australie 

Jardinière  émérite  (Une) 

Jardinier-chef  de  la  famille  royale  de  Hollande 

Jardiniers  (Avis  aux)  qui  demandent  une  place 

Jalropha  (Le)  en  Californie  et  au  Mexique 

Jean  Linden  (A  la  mémoire  de) 

Journal  of  the  Kew  Guild  (Le) 

Kashmir  (Viticulture  et  horticulture  au) 

Kew  (Jardins  de) 97,  241, 

Kola  (La) 

Laboratoire  de  pathologie  au  Congo 

Laecken  (Agrandissement  du  domaine  de) 

Lapins  (Lesi  et  les  Chrysanthèmes 

Lavande  cultivée 

—  (Récolte  des  fleurs  de)  dans  les  Alpes 

Léeende  du  The 


Légion  d'honneur  (Nominations) 2,  10t.  210, 

Légumes  (Conserves  de)  aux  Etats-Unis 

Légumes  (Importations  de)  en  Allemagne 

—  —  —  en  Angleterre 

—  (Production  des)  en  Italie 

—  verts  (Exportation  des) 

Ligue  coloniale  de  la  jeunesse 

—  ornithophile  française 

Lilas  en  Heurs  en  septembre 

Limaces  et  limaçons  (Destruction  des) Si, 

Lis  chinois  (Un  nouveau) 

Loi  (Nouvelle)  relative   aux  maladies  des  arbres  en 

Pensylvanie 

Lumière  (Action  de  la)  sur  les  végétaux 289,  321, 

Lune  rousse  (La) 

Maison  Vilmorin-Andrieux  et  Cie  (La) 

Maladie  des  Oliviers 179, 

—  du  Haricot 

—  des  oranges 

—  pustuleuse  de  la  Pomme  de  terre 

Mancénillier  (Effluves  mortels  du) 

Marronniers  des  Champs-Elysées  (Les) 

—  du  20  mars 

Médaille  de  Veitch 

Mérite  agricole,  18,  34,  98,   114,  130,  146.  102   210,  221, 

242,  '274,  280,291),  300,  338, 

Mérite  agricole  et  industriel  en  Italie 


Pages 

33 

1 52 


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227 
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Microbes  dans  la  grêle 

—  de  la  choucroute m 

Ministère  (Au)  de  l'Agriculture 194,  ::22  351 

M.    Moser '. 163 

M.  Th.  Villard  (Manifestation  en  l'honneur  de ;;   i 

Monument  de  Kerchove  au  Parc  de  Gand 110 

—  Hardy 151.  172 

—  Linden |.;l 

—  Pulliat 68 

Mouche  (La)  des  Orchidées 1 

Muguet  (La  récolte  des  griffes  de)  en  Allemagne :;   I 

M  u  rier  (Le) 241 

Muséum  d'histoire  naturelle  (Catalogue  des  plantes 

vivantes) 228 

Narcisses  (Les)  à  la  fête  des  (leurs  de  Montreux 289 

Nepenthès  (Nouvelle  serre  de)  à  Kew 97 

Noyer  (Culture  du)  en  France 105 

Oflicier  d'Académie  (Nominations) 82,  138 

Oignons  (Comment  on  préserve  les)  en  Zélande 259 

oiseaux    (Protection  des) •    275 

—  (Les)  nuisibles  aux  Crocus 225 

utiles  (Protection  des!  aux  Etats-Unis 259 

Oliviers  (Maladie  des) 179.  196 

Oranges    Maladies    des) M 

—  ~      (Les)  d'Australie  en  Angleterre 259 

<  irchidées  (Les  croisements  d') 33 

—  La   mouche    des) 1 

—  (Nombre  des  espèces  d' 65 

—  (Un  nouvel   ennemi   des) 257 

—  (Nouvel  insecte  des) 161 

—  (Prix  atteints  par  les) 17.  129 

—  (Concours  d')  a  la  S.  N.  D.  IL  F lie, 

(A  propos  d') Ii  m 

La  folie  des)  au  Japon 305 

ÏLes)  de  l'Europe  centrale 107 

Ordre  royal  de   Léopold  (Nominations) OS.  194 

de  Ste-Anne  de  Russie    Nominations)..  146 

—  du  Dragon  de  l'An nam                          ...  98 

—  du  Lion  et  du  Soleil  de  Perse  —           ...  52 

Origine  du  Pistachier  femelle 17 

Orties  (Potage  d') 241 

Paillassons  (Préservation   des) 132 

Palais  de  l'horticulture  en  1990 212 

Palmiers   Les    au  Brésil 51 

Papier  de  fanes  de  Pommes  de  Terre 27 

Papillon  ivrogne 193 

Parc  agricole  d'Achères 211 

Parfum  (Le)  artificiel   des  Heurs 65 

(Production   de)  dans  les  Alpes-Maritimes. .  257 

Parfumerie  et   plantes 193 

Paulownia  nouveau  (Découverte  d'un) 81 

Pepiots  (Les)  sont-ils  des  Bluetsou  des  Coquelicots  ?  -il 

Perle!  (Une) l'.i 

Pétunia  à  Heurs  doubles  (Origine  du) 1 

Phalamopsis  (Les) 35 

Phylloxéra  (Le) 275 

—  (Compte  rendu  des  travaux  du  service  du).  -I'1 
(Le)  en   suisse 179 

Phytocoris  militaris  (Nouvel  ennemi  des  Orchidées  .  257 

Pièce  d'eau  (La)  des  Suisses  à  Versailles 99 

Pistachier  femelle   Origine  du) 17 

Pivoine  (Conservation  clés  Heurs  de) 305 

Plante  (Une    à  cuire 83 

Plantes  (Action  des  rayons  colorés  sur  les) 241 

—  (Droits  de  douane  sur  les) 83,  131 

—  nouvelles  à  l'exposition  de  Cannes 131 

—  à  parfum  dans  les  Alpes-Maritimes 257 

—  bulbeuses  (Production  des  graines  par  les).  65 

—  (Faciès  des)  croissant  au  bord  de  la  mer...  305 

—  (importation   des)  en  Grèce 180 

—  du  Brésil 227 

—  et  graines  au  Muséum   (Distribution  des) 52 

—  (Culture  des)  par  les  enfants 369 

—  (Les)  et  la  famine 225 

—  exotiques  naturelles  stérilisées 193 

—  phanérogames  (Limite  de  la  végétation  des  .  1  I  : 

—  (Consommation  des)  pour  la  parfumerie....  33 

—  (Action  curieuse  des)  sur  les  viandes 177 

—  vivantes  (Catalogue  de)  au  Muséum 228 

—  —        (Entrée "des)  en  Algérie 210 

Poires  (Pour  faire  grossir  les) 243 

—  (Commerce  des)  en  Allemagne 82 

—  (Une  belle)  Passe-Crassane 139 

Poiriers   (Rouille  des) 27:: 

Pois  (Soufrage  des)... 260 

Pollinisation  (La) 225 

Pommes  (Conservation  des) 321,  369 


VIII 


LE   .lAUIUN 


Pages 

Pommes  (Commerce  des)  en  Allemagne s- 

—  américaines  (Exportation  des) 259 

—  (Les)  de  la  Nouvelle-Zélande 147 

—  de  terre  (Papier  de  fanes  de) 2, 

—        (Gale  de  la) 209 

(Boutures  de) 225 

Pou  de  San  José  (Ls) 98,113.147,355,  370 

Presse  agricole  l'Association  de  la)     178,  194,  212,  242, 

2.  i,  S>i 
Primes  à  l'horticulture  et  à  l'arboriculture    178,  194, 

210,  -.4 

Primeurs  (Commerce  des)  à  Anvers 139 

Primevères  ;  Les) 21 

Production  des  légumes  dans  les  provinces  napoli- 
taines   51 

—  du  vin 1' 

Professeur  de  botanique  (Nomination  d'un 275 

—  d'horticulture  (                               ) 194 

Promenades  de  la  Ville  de  Paris  (Réorganisation  du 

seiwice  des) 19 

Promenades  (Les)  de  la  Ville  de  Reims 07 

Prunes  japonaises  (Les)  dans  l'Afrique  du  Sud 64 

—  (Récolte  des)  en  Bosnie  et  Herzégovine 212 

Pyretlirum  et  Ghrysa.nthem.um 353 

Quinine  (La)  aux  colonies 11:; 

Rafftesia  (Le) '-2  '9 

Raisin  (Conservation  du) 33 

—  i  Vente  du)  de  la  treille  du  Roi !  :, 

—  de  table  à  l'Exposition  de  1900 19,  I3j 

Raisins  frais  (Transport  des) 10  ; 

—  secs  (Préparation  des) 27:; 

—    (Récolte  des)  en  Grèce.. 2 

—  toxiques 113 

Rayons  colorés  (Les)  et  la  végétation 17; 

Reconnaissance  de  l'horticulture  au  général  Leclerc.  97 

Rectification  inutile 84 

Régime  antiphylloxérique  en  Tunisie 3.ï 

Renoncules  (A  propos  des  griffes  de) 113 

Rhus  (Danger  des) 81 

Roses  (Nouvelles. l';l 

—  (Exposition  de)  à  Francfort-sur-Mein 291 

—  -            àTroyes 211 

—  (La)  dans  les  fêtes 177 

—  qui  pue 369 

—  (Production  d'essence  de)  en  Bulgarie. .     179,  210 

—  Captain  CltriMy  panachoe lui 

—  Maréchal  Niel  (La  légende  de  la) ::.:7 

—  trémières  i Culture  forcée  des) 2,."> 

Rosier  (Origine  de  la  culture  du) 

—  (Vente  à  prix  réduits  des 161 

—  thé  (Origine  du) 2.7 

Rosiéristes  (Congrès  des) 290 

—  (Société  française  des) 211 

Rouille  (La)  des  céréales 97 

—  —     des  Chrysanthèmes 3i9 

—  des  Poiriers 273 

Sauves  (Destruction  des)  par  le  sulfate  de  cuivie...  210 

Saperde  du  Peuplier  (Destruction  de  la) 

Saule  pleureur  historique  (Un) 219 

Schizophragma  hydrangoides  (Rusticité  du; 243 

Septoria  gtaucescens N^ 

Serre  (Une;  de  dimensions  colossales 25' 

—  (Une  nouvelle)  de  Nepenthes  à  Kew 97 

Sève  (La)  et  la  marée 1.1 3 

Société  académique  de  l'Aube 259 

—  botanique  de  France 68 

—  centrale  d'horticulture  de  France 321 

_                           _                    du  Nord 20 

—  des  jardiniers  et  horticulteurs  du  département 

de  la  Seine 114 

—  des  sylviculteurs  de  France 164 

—  des  viticulteurs   de  France  et  d'ampélogra- 

phle 84,  111 

—  d'horticulture  de  Valenciennes 131 

—  —           de  Picardie h8 

—  —            du  Rhône 6i 

—  —           et  d'agriculture  d'Anvers 52 

—  —           d'Epernay 52 

—           de  Londres 34,  179 


Pages 

- ité  d'horticulture  pratique  du  Rhône 36 

—  française  des  Chrysanthémistes 99,  290 

—            Rosiéristes 35,  211 

hollandaise  des  sciences  de   Harlem    (Con- 
cours à  la) 273 

—  horticole,  vigneronne  et  forestière  del'Aube  2,  259 

—  nationale  de  Chrysanthémistes  en  Italie 146 

_  —  d'horticulture  de  France     2,  49,  08, 

130,  140,   161,  162,  195,  25S,    354,  370 

—  régionale  d'horticulture  du  Nord 112 

—  royale   d'horticulture  et  d'agriculture  d'An- 

vers    35 

So  i  lan  français  (Mise  en  valeur  du) 337 

Soufrage  des  Pois 2  ai 

Souris  (Préservation  des  paillassons  contre  les) 132 

Spà -œa  flagelliformis 22s 

Spirées  (Des) 22S 

Sporotrichum  globv,liferum ^9 

Station  (Nouvelle)  d'essai  des  semences 2'«i 

—  de  recherches  à  Hambourg 2i2 

Sulfate  d'ammoniaque  (Utilité  dui 273 

Svn  licat  rentrai  des  agriculteurs  de  France     K3,  307  354 

—  des  horticulteurs  et  grainiers  de  France  83, 

307,  323 

—  central  des  primeuristes  français 339 

—  horticole  et  floral  des  Alpes-Maritimes 370 

Tasmanie  (Les  fruits  de)  en  Angleterre 114,  131 

Terfaz    Les  d'Afrique '-'~ 

Température  nocturne    Prévision  de  la) 161 

—  extrêmes  (Influence  des)  sur  le  nanisme 

des  plantes -'90 

Thé  (Légende  du ' 

—  (Le)"  du  Caucase '_'" 

Thermomètre  champêtre  et  parlant (« 

TInbet  (Flore  des  hauts  plateaux  du) 1 

Tilleul  (Le)  de  Murât \  ■; 

Tomates  (Conservation  des) -00 

Topinambour  (Culture  du) 33 1 

Toxicodendron    Danger  du) £' 

Transport  des  arbres  et  arbustes  par  chemin  de  1er.  83 

—  des  raisins  frais J96 

—  rapide  des  produits  alimentaires  en  Italie.  339 

Treille  merveilleuse  (Une) £54 

Truffes  (Obtention  des) -',>'• 

—  (Germination  des  spores  de) 49 

—  et  terfaz -.','. 

Tunisie  (Culture  maraîchère  en) ;  •  ■>  ' 

Union  commerciale  des  horticulteurs  et  marchands 

grainiers  de  France 147,  323 

Union  française  de  la  jeunesse  (Cours  à  1') •>',"' 

/  'rtica  dioica '-'*! 

Végétaux  coloniaux  (Importation  de) \' 

Ver  de  terre  (Utilité  du) J|? 

—  gris  de  la  Vigne '-^ 

Verres  colorés  (Action  des)  sur  les  végétaux 24] 

Vol  (Un)  à  l'exposttion  o  Temple  Show  » |l 

Vii.'ne  (La)  de  Jean  Racine 3<sl 

—  (Surface  des  cultures  de)  en  France 49 

—  gelée  (Traitement  de  la j"'' 

—  (Usage  peu  connu  de  la) •>«* 

—  (Ver  gris  de  la) —  ° 

Ville  de  Paris    Réorganisation  du  service  de  prome- 

un  tics) • 

Ville  de  Pau  (Grands  travaux  de  la) 339 

—  de  Reims    Les  promenades  de  la  0>-  8. 

Vin  (Production  du  Jl 

aliacé jj' 

de  raisin  sec jjj» 

—  i  Récolte  des)  en  France jjbS 

—  (Vente  des)  des  Hospices  de  Beaune oai 

Violette  jaune  (Découverte  d'une; 337 

Vipères  (Le  Dahlia  antidote  du  venin  des) 81 

Vitalité  des  graines  en  présence  des  froids 35a 

Viticulture  à  l'Exposition  de   1900 -,n 

au  Kashmir - 

en  Russie 'il 

Vitres  (Influence  de  la  couleur  des. •   ■  'j« 

Warrants  agricoles ''*•  -'- 


TABLE   DES   ARTICLES 


Pages 

Abies  Shas.tensis,  H .  Corre von 54 

Acacia  dcalbata  (Forçage  de  1')  sur  le  littoral  médi- 
terranéen, G.  Vray 26 

Acœna  (Les),  P.  Hariot 26! 

Acalypha  Godsefftana,  II.  Martinet 136 

Aca.lyplia  Sanderi,                  —          136 

Achyranthes  borbonica,  P.  Hariot 1,67 

Acrochnium  (L'),  H.  Theulier 126 

Adiantum  décorum  fotiis  argentée-  striatis,  H.  Mar- 
tinet   176 

Allemagne  (Notes  d'),  Albert  Maumené 37 

Alocasia   Warriniana,  H.  Martinet 152 

Althcra  frutex,  Maxime  Marchais 57 

Analyse  (L')  des  eaux  P.  Hariot 35'.)  37* 

Anémia  rolundifolia,  J.  F 335 

Anémones  (Les)  sous  les  cieux  méridionaux,  Nardy 

père 216 

Angrœcum  (Les)  de  Madagascar,  L.  Guillochon 14 

Anœctochilus  Leopoldi,  H.  Martinet 175 

Anthurium  (Les)   à  Gand,  L.  Duval 137 

Appartement  (Campanules  d'),  Ad.  Van   den  Heede.  251 

—         (Culture  du  Muguet  en),  Albert  Maumené.  2<o 

Arnlia  Ba.lfouria.na,,  H.  Martinet 175 

nymphirfolia,  Jules  Rudnlph 123 

Arboriculture  fruitière,  56,  80,  234,  252,  269,  283,  311, 

314,329,333,347,362,  37! 

Arbres  lleuris  (Les)  auxvr*  siècle,  Albert  Maumené.  293 

fruitiers  (Plantation  des),  Claude  Trébignaud.  329 

Arbustes  à  floraison  tardive,  Maxime  Marchais 5' 

japonais  (Deux),  P.  Hariot 182 

de  plein  air,  Albert  Maumené 139 

Ardisia  (Culture  des),  Jules  Rudolph, 251 

Areca  Ilsemanni,  H.  Martinet 152 

Arnebia  echinoides,  S.  Mottet 7.( 

Art  (L')  des  compositions  florales,  Albert  Maumené. .  248 

—  (L')  floral  japonais,  Albert  Maumené 3.57 

Artichauts  (Hivernage  des),  L.  Térasse 334 

—       (Œilletonnage  et  plantation),  L.  Térasse..  109 

Asperge  (Rouille  de  1'),  C.  Denaiffe 17 

Asplenium  Mayi,  H.  Martinet 173 

Asters  (Les),  S.  Mottet 345 

Attrape-mouche  (L'),  S.  Mottet 303 

Australie  (Culture  des  fruits  en),  J.  Monier 183,  202 

—  —                     L.  Fontaine 236 

Azalées  (Corbeille  d'),  Albert  Maumené 69 

—  (Les)  à  Gand,  Albert  Maumené 139 

Banette  (La),  Lag 156 

Bataille  de  fleurs  à  Nice,  Albert  Maumené 69 

Bégonias  bulbeux  nouveaux,  II.  Jarry-Desloges 23 

Bégonia  Gloire  de  Lorraine  (Le),  J.  Foussat 149 

—  ricinifolia  (Notes  sur  le),  R.  Jarry-Desloges.  327 

—  xemper/'foren.s/Multiplicationparsemis  des"), 

S.  Mottet lu 

Bibliographie    4.  43.  48.  52.  54,  68.  84.  100    108.  109, 

115,  126,  132,  142,  148,  164,  180,  202,  224,  228,  232,  244, 

253,  200,  208,  295,  324,  335 

Blanchiment  des  Cardons,  J.  Foussat 349 

Bocconia  microcarpa,    P.  Lepage i>2 

Bouton  à  fruits  (Formation  du),  L.  Henry 86 

Bouquetières  et  fleuristes  à   Gand  et  à   Bruxelles, 

Albert  Maumené 133 

Bouquets  (Les  Concours  de),  Albert  Maumené I  <■'( 

Bouquetterie  et  fleuristerie,  Albert  Maumené 13:: 

Broméliacées  (Les)  à  l'Exposition  de  Gand,  L.  Duval.  13' 

Bruche  (La)  du  Haricot,  L.  H 308 

Bruyères  de  serre  (Culture  des),  H.  Lemoine 5 

indigènes  (Les).  P.  Hariot 350 

Buttage  des  Pissenlits,  J.  Foussat 350 

—  "    et  blanchiment  des  Cardons,  J.  Foussat. .. .  349 

Cali-eolaria  scabiosœfolia.  Ad    Van  den  Heede 20  i 

C;esalpiniajaponica,H.  Martinet 328 

Ga.la.mus  Alberti,  C.   Laucheanus  et  C.   Caroli...  175 

Calla.  xthiopica,  H,  Mai't  jnet , 170 


Pages 

Campanules  d'appartement.  Ad.  Van  den  Heede....  231 

Cannas    Culture  en  pots  des),  Jean  Gàchelin. .     156,  168 

—  florifères  (Multiplication  des),  A.  Billiard.. .  120 

—  nouveaux    Les,  II.  Jarry-Desloges 53 

—  à  fleurs  d'Orchidées,  R.  Jarry-Desloges....  s 
Cap  (Culture  des  fruits  au),  J.  Monier 1S3,  202 

—                 —             L.  Fontaine 236 

Carbosanol  bouillie,  C.  Page  et  J.  C.  Couturier 178 

Cardon  (Culture  du),  J.  Foussat 15* 

—  (Buttage  et  blanchiment  du),  J.  Foussat 359 

Caryophyllus  âromatieus  (Culture  du),  C.  Chalot...  85 
Cascade  (La)  du  Bois  de  Boulogne  à  l'Opéra,  Albert 

Maumené 37 

—  (La)  de  l'Opéra  à  Port-Louis,  Albert  Mau- 

mené   293 

Cassia  marylandica,  Maxime  Marchais 58 

Catlleya  labiata  (Deux  belles  variétés  de),  F.  Des- 

pinoy 72 

Causeries  sur  le  Brésil,  R.  Louzier 15,  206,  223,  236 

Ceanothus  àmericanus  et  ses  variétés,  M.  Marchais.  5S 

Ceratotobus  Mitcholitziana,  II.  Martinet 152 

l'haine  d'Estrelle  (Sur  la),  R.  Louzier 206 

—  des  Orgues  (La),             —          223,  23a 

Chaleur  (Utilisation  de  la)  perdue  dans  les  chauffe- 
ries, Joseph  Alary 60,  lin 

Chasselas  (Forçage  économique  du),  F.  Ménard 39 

Chauffage  (Le)   d"u  lleuriste  de    la   Ville  de   Paris, 

P.  Lecler 103 

Chayotte  (La),  G.  Raynaud 123 

Chicorée  frisée  mousse  blonde,  P.  Lepage 79 

Chorizema  (Les),  H.  Theulier  iils 332 

Chou  pommé  plat  hatif,  P.  Lepage 29 

Choux  de  Bruxelles  (Pincement  des),  A.  Gouellain.  190 

Chou-fleur  de  Lyon   très  nain  à  forcer,?.  Lepase,  111 
Chronique  florale,  Albert  Maumené,  7.  37,  09. 100, 133, 

165,  190.  229.  201,  293,  325 

Chrysanthème  à  carène  à  feuillage  doré,  P.  Lepage.  79 
Chrysanthèmes  (Corbeilles    et    gerbes   de),    Albert 

—  Maumené 325 

—  (Ouverture  de  la  saison  des)  en  An- 

gleterre, C.  Harman-Pavne 287 

de  1898  (Les),  R.  Jarry-Desloges. ...  90 

—  (Nouveautés  inédites  de}  présentées 

en  1897,  V.   Rouge 58 

—  nouveaux,  R.  Jarry-Desloges 71 

—  pourcorbeillesdepleinair,Â.Nonin. .  104 

—  précoces  (Concours  de),  J.  Fossey. . .  330 
(Les)  certifiés  au  Congrès  de  Troyes, 

G    Chabanes 382 

—  (Les  nouveautés  françaises  de)  dans 
les  établissements  anglais,  C.  Har- 
man-Payne 361 

—  (Conservation  du  feuillage  des),  L. 

Bonnet 364 

(Exposition  de)  au  Royal  Aquarium 

de  Londres,  A.  Ménissier 3i>5 

Exposition  de),  de  Lille,  L.  Loiseau  366 
de  Troyes,  G.   Cha- 

bannes 315 

Clématites  tubuleuses,  S.  Mottet 277 

Clerodendron  Balfouri,  H.  Martinet 176 

Commerce  (Le)  extérieur  de   la  France,  A.  Rivoire.  203 
Commerce   et  production  des  fruits  en  Europe,   H. 

Martinet 154  lô6 

Coloris  (Association   des),   Albert   Maumené 6'.! 

Compositions  lloral  s,  Albert  Maumené  7,37,  105.  248,  357 

Concours  agricole  (L'Horticulture  au) 87 

—  (Les)   de  bouquets,  Albert  Maumené 133 

de  Roses  à  Rennes,  M.  C 1  s7 

—  de  Chrysanthèmes  précoces,  J.  Fossey...  336 
Congrès  desChrysanthémistesàTroyes, G. Chabannes  351 

—  à  Lille,  L.  Loiseau 367 

—      pomologique  de  France,  Q.  V 3JÛ 


I.K    JAliliIN 


Pa 

i  onifères  (Les    à  Gand,  Albert  Maumené 

Conifère  américaine    Une  nouvelle),  II.  Correvon... 

Convention  franco-américaine    La),  11.  Martinet 

Coquelicot  japonais  double  nain  compact  varié.P. 

1  ,epage 

Corbeilles  (Quelques  jolies  .  Albert  Maumené 

d'Azalées,  Albert  Maumené 

de  plein    air  (Chrysanthèmes  pour),    A. 

Nonin 

(  'orbeilles  d'Orchidées  et  de  raisin,  Albert  Maumené. 
et    gerbes    de    Chrysanthèmes,    Albert 

Maumené 

Corbeille  fleurie,  Albert  Maumené 

—  hivernale     I  ne  .  Albert  Maumené 

Cotoneaster  pannosa,  L.  Henry 

Couronnes  en  feuillage   au  Danemark,  Albert  Mau- 
mené   

Cratœgus  coccinea  comme  sujet,  L.  Henry 9, 

—  leucophlœos,  E.  Jouin 

Criquets  (Destruction  des),   Lawrence-Brunel 

Croloit  Chantrieri   niger,  II.  Martinet 

Cucurbita  perennis,  P.  Hariol 

(Le)  et  le  Thladiantha  dubia,  L.  Henry. 
Culture   (Nouveau  procédé  de)  des  Anémones  sous 

les  cieux  méridionaux,  Nardy  père 

Cultures  coloniales 85,  123, 

Culture  des  fleurs   par  les  enfants  et  les  ouvriers, 

Ubert  Maumené 4.  22,  47,  61,  79.  96,  111, 

Culture  forcée  (Produits  de  aux  Halles.  J.M. Buisson, 

16,28,42, 58,  80.96, 112. 128,144, 160,174, 152,208,  222, 

Culture  forcée  du  Fraisier  (Préparation). D. Gauthier. 

—  —      de  la  Digitale,  Albert  Maumené 

_  —      Je  la  région  méditerranéenne,!  i.Vray. 

—  —      des  Jacinthes,  H.  Theulier  fils 

_         __      du  Muguet,  Albert  Maumené.  27D,  280, 

de  la  Pomme  de  terre  de  primeur,  J. 
Foussat 

—  —      du  Gardénia., ,  Jules  Rudolph 

(allures   fruitières   en   Tunisie  'Notes  sur  les),  M. 

Gourron 

Culture  fruitière  et  récolte  des  fruits  dans  les  Pyré- 
nées-Orientales, Jean  Bartre 

I 'ultures  légumières  Observations  relatives  aux)dans 

•le  Sud-Est  tunisien,    Louis  Bernard 

Cultures  méridionales.  2R    88,  122.   156,  205,  216,  221, 

Culture  potagère,  15,  27, 43,77,95, 125,  158,  190,  208,  238, 

1       5  288,301,334, 

Culture  retardée  de  la  Vigne,  A.  Delmazuies 

—        du  Muguet,  Albert  Maumené.     280, 

Cyanure  de  potassium  (Le  .  s.  Mottet 

Cypripèdes  (Les).  Comte  de  Kerchove 

Cypripedium  mllosum  varipgalum,  II.  Martinet 

Cytisus  nigricans  et   C.  schiphaensis,  Maxime  Mar- 
chais  

Dahlias-t  'actus,  Ferd.  Cayeux 

Dahlia  simple  multiftore  Etoile  de  feu,  P.  Lepage. 
Décoration  des   jardins    (Plantes   pour   la  ,    Albert 

Maumené 

Dermatobotrys  Saundersii,  J.  Gérôme 

Uesrnodium  penduliftorum.  M.  Marchais 

Destruction  des  Criquets  et   Sauterelles,  Lawrence 

Biunel 

Deutzia  corymbîflora,  E    Lemoine 

Dieffenbachia  Kercb.ovea.na,  IL  Martinet 

Digitale  (La).  —  Culture  et  emploi,  Albert  Maumené. 

Dirccea.  lateritia  macrantha,  Eugène  Vallerand 

Disa  hybrides  (Etude  sur  les  ,  Albert  Griessen 

Dombèya  Cayeuxii,  IL  Cayeux 

Douane  'Droits  de),  sur  les  Pois,  André  Simon,  31,  03, 

—  sur   les  produits  horticoles    de 

provenance  étrangère,  Noël  La- 

verdy 13,  30.   il, 

_  —  Ad.  Van  ilen  Heede 

_  —  Truffant 

Dracœna  Broomfieldi,  II.  Martinet 

Eaux  (L'analyse  des).  P.  Hariot 359 

Ecole  (Une)  d'agriculture  coloniale  à  Tunis 

Ecoles    d'arboriculture    ' Nécessité    de    créer    des  , 

Claude  Trébignaud _•_• 

engrais  (Les)  au  potager,  Henri  Blin 77, 

Ennemi  (Un  nouvel)  des  jardins,  L.  H 

Enquête  (Notre)  sur  la  récolte  des  fruits  en  Fra»ce 

en  1898. 244,  278,  297,  308, 

Epine  Ergot  de  Coq,  Charles  Baltet 

Eremurus  (Notes  sur  les  espèces  de  genre.  M.  Mi- 

cheli 

Erica  hyemalis  alba, 

Erodium   Deux),  P.  Hariot 


ges 
139 
54 
164 

02 

lin 
69 

'■04 

261 

325 
197 

120 

360 
71 
237 
367 
17,6 
312 
372 

216 
2)4 

319 

232 
30 
233 
122 
286 
296 

364 
31  5 

333 

314 

185 
239 

349 

ii'.i 
2  h. 
250 
378 
176 


Pages 
368 


187 


58 

367 

215 
175 

■-  :; 
232 
;]:;! 
21 
142 


62 

7  s 
108 
175 
374 
132 

347 

95 

308 

32^ 

42 

218 

2 ',4 
216 


Errata..  3,  20,  42,  11?,  148.  176,  212,  244,  291,  308,  337, 
Essences  forestières   Les)  aux  Etats-Unis. p.  Hariot. 

Eventail  fleuri,  Albert  Maumené 

Exacum  affine,  Ad.  Van  den  Heede 

Expositions  annoncées,  4.  52,  68,84,  100,  115,  132,  148, 

164,  180,  212,  228,  241.260,  276,291,307,  32i, 
Exposition  d'automne  de  la  S.  N.  1).  IL  F.  : 

Fruits,  Chrysanthèmes, Plantes  diverses, 

A.  Gourlot 

Compositions  florales,  Albert  Maumené. 

i  (rchidées,  C.  Béranek..  '. 

Exposition  de  Chrysanthèmes  de  Rennes.  M.  C 

—  de  Troyes,  G.  Chabanne 

—  d'horticulture  de  Limoges, 

—  de  Montreuil 

de  Chrysanthèmes  à  Londres, A. Ménissier 

—         de  Vire,  B 

de  Lille,  L.  Loiseau 

de  Bordeaux.  E.    Berger 

—  d'horticulture,  de  Nantes.  IL  M 

Exposition  d'horticulture  de  Paris.   : 

Coup  d'œil  général,  F.  Despinoy 

Arboriculture,  culture  maraîchère,  industries 

horticoles,  A.  Gourlot 

Fleurs  coupées,  Albert  Maumené 

i  Irchidées,  Béranek 

Floriculture  de  serres,  J.  Fossey 

Plantes  nouvelles  et  floriculture  de  plein  air, 

F.  Despinoy 

Exposition  d'horticulture  de  Versailles,  Albert  Mau- 
mené  

Exposition   quinquennale    d'horticulture  de  Gand.  : 
Azalées,  plantes  herbacées  etc.,  Albert  Mau- 
mené   

Coup  d'œil  général,  Albert  Maumené 116 

Orchidées,  Antliurium,  Broméliacées,  L.  Du- 

val 

Plantes  nouvelles.  II.  Martinet 13G,  132, 

Feuillage  ornemental  (Une  bonne  plante  à),  G.  Layé. 
Fête  des  Heurs  (La)  à  Paris,  Albert  Maumené 

—  à  Luchon  et  à  Cauterets,  Albert  Mau- 

mené  

—  des  artistes.  Albert  Maumené 

—  des  enfants  à  Londres,  Albert  Mau- 

mené  

Fête-Dieu  (La),  Albert  Maumené '97 

Fête  tlorale  nautique  d'Arcachon,  Albert  Maumené..        203 
Feuillage  (Conservation  du)  des  Chrysanthèmes,  L 

Bonnet 

I-'èves  (Les  premières),  J.  Foussat 


2'.'2 
loi 
326 

340 


343 
344 
344 
252 
315 
187 
278 
3i  5 
307 
366 
384 
312 

150 

190 
169 

171 


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139 


137 
173 
309 
165 

261 

107 


304 
15 

pFeurs  du  Midi,  Albert  Maumené 357 

Ficus  radicans  oariegata,  G.  Vallier 361 

Fleuriste   (Le    Chauffage  du)  de  la   Ville  de   Paris, 

P.  Lecler 

Fleuristes  (Les).  Albert  Maumené 

Fleuriste  japonais,  Albert  Maumené 

Fleurs  (Culture  des)  par  les  enfants  et  les  ouvriers, 

Albert  Maumené.'. 4,22,  47,61.  79,90,  111, 

Fleurs  (Le  parfum  nocturne  des),  IL  Theulier  fils... 

—  (Les)  à  l'hôpital  Boucicaut,  Albert  Maumené. 
(Les)  aux  funérailles,  Albert  Maumené,  7.  10, 
*       '  270   293, 

Vente  des)  aux  Halles,  H.  Theulier  fils  W   të, 

Les)  à  Sainte-Pélagie,  Albert  Maumené 

vLes)  au  théâtre,  Albert  Maumené 

coupées  (Soleil  pour),  Albert  Maumené 

dans  le  cortège  de  la  Mi-Carême,  Albert  Mau- 
mené  

(Les)  dans  les  salons.  Albert  Maumené 

Les)  d'antan,  Albert  .Maumené 

Les)  de  noces  d'or  et  d'argent,  Albert  Mau- 
mené  

—  (Les)  pour  Noël,  en  Amérique  en  France,  en 

Angleterre 

—  (Les)  le  1"  novembre.  Albert  Maumené 

—  (Les)  pour  tous,  Albert  Maumené  4.22.47,61, 
v       ,y  79,96,111, 

Floraison  du  Phormium  lenax  à  Paris,  J.  Luquet... 

—  hâtée  de  rameaux  d'arbres  et  arbrisseaux, 

L.  Henry 

—  hivernale       des       Œillets      remontants, 

S.  Mottet 

Forçage  de  l'Acacia  dealbata  sur  le  littoral  méditer- 
ranéen, G.  Vray •   •  •  •  •  •  • 

—  du  Muguet.  Albert  Maumené 2^0,  .80, 

—  économique  du  chasselas,  F.  Ménard 

F»urcroya  Watsoniana,  H.  Martinet 


103 
357 

3  il 

319 

23 


325 

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69 

107 


101 
37 
197 

203 


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319 
295 

70 

220 


296 

39 

175 


LE   .IAK1HX 


XI 


Pages 
Fraises  Monarch,  Sensation.    Victor  Douy,  P.   Le- 
page  ', 93 

Fraisier  (Préparation   du)    pour   la   culture    forcée, 

I  lésiré  Gauthier 30 

Fraisiers  remontants  (Les).  S.  Mottet .......  ïi 

Fruits  de  choix  (Les)  aux  Halles,  .1.  M.  Buisson     256 

263,   238,  302,  318,  332,  346,308,  385 
Fruits  (Culture  des)  au  Cap  et  en  Australie,  J.  Mo- 

nier IX:;  202 

Fruits  (Culture  des)  au  Cap  et  en  Australie,  L.  Fon- 
taine   236 

Fruits  étrangers,  Claude  Trébignaud ;;>: 

—       (Enquête  sur  la  récolte  des), en  France,  en  189? 

244,  278,  297,  308,  328 

1  initier  (Installation  du),  Claude  Trébignaud 311 

Funérailles  (Les  fleurs    aux),  Albert  Maumené,    7, 

„-_,.,                                                10,  27d,  293,  :;2r» 

Gardénia  (Culture  du),  Jules  Rudolph 3b5 

Gazons  (Les  Orchis  dans  les),  H.  Correvon 310 

Gazon  (Un)   résistant  aux  plus  fortes  sécheresses. 

H.  Correvon 302 

Genêt  et  Roses,  Albert  Maumené '. . . .  37 

Geonoma  Pynertiana.  H.  Martinet 152 

Gerbes  de  Chrysanthèmes,  Albert  Maumené 3.'5 

—  de  corsage,  Albert  Maumené .  7 

Giroflier  (Culture  du),  C.  Chalot xs 

Glaïeuls  nouveaux  (Les),  II.  Jarry-Deslnges 184 

Graines   et    plantes    (Distribution   de)   au  Muséum, 

A.  Gourlot ', id 

Greffe  du  bouton  à  fruits  du  Poirier,  Claude  frébi- 

gnaud 252 

Greffage  en  fente  de  la  Vigne,  F.  Chanibaud..  '. .  '.  '.'.'.'.  351 

—  sur  Epine  Ergot  de  Coq,  Charles  Baltet VI 

—  du  Melon  sur  Cucurbita  perennis  et  Thla- 
diantha  dubia,  L.  Henry 372 

Griffes  de  Muguet  (Obtention  des),  Albert  Maumené.  270 

Guirlandes  fleuries,  Albert  Maumené 165 

Gynerium  (Les),  P.  Hariot Ils 

Gymnogramma  Laucheana,  II.  Martinet 176 

—              peruviana,                       176 

Halles  (Au  marché  floral  des),  Albert  Maumené  7,  37,  163 

—  (Les  produits  de  culture  forcée  aux),  J.  M.  B. 
1G,  28,  42,  5S,  80,  96,  112,  128,  144,  160.  174,  192,  208, 

■>.)■>  232 

Halles  (La  vente  des  fleurs  aux) 4U,  48,'  GO 

Haricot  (La  Bruche  du),  L    H 308 

Haricots   verts    (Les    derniers)    de    pleine   terre,  J. 

Foussat 23S 

Harmonie  des  nuancesdans  les  compositions  florales, 

Albert  Maumené lui 

Hellébores  (Les),  H.  Correvon !."!!.']  107 

Hibiscus  milHaris  (L'),  G.  Layé 344 

—  syriacus,  Maxime  Marchais 57 

—  —       et  ses  variétés,  E.  Jouin 294 

Hôpital  Boucicaut  (Les  fleurs  à  1,  Albert   Maumené.  7 

Hortensias  (Les)  à  fleurs  bleus  pour  tous,  Ernest  Bar.  347 

Horticulture  (L')  au  concours  agricole 87 

Hydrangea  grimpant  (Un),  J.  Luquet 181 

—        paniculatagra.ndifl.ora,  Maxime  Marchais  58 

Icerya  purchasi  (Destruction  de  1'),  H.  Cayeux 214 

Ignorance  des  cultivateurs,  Claude  Trébignaud 347 

Indigofera  dosua,  Maxime  Marchais 58 

Insecte  (Un  redoutable),  H.  Cayeux !..  214 

Insecticide  universel  (Un  nouvel),  S.  Mottet 2511 

Irésines  (Les),  Albert  Maumené 24 

Jacinthes  (Culture  forcée  des),  H.  Theulier,  fils 286 

Jardins  potagers  de  la  haute  montagne,  H.  Correvon.  332 

—  alpins  parisiens,  H.  Correvon 363 

—  Leichtlin  (Le)  à  Baden-Baden,  II.  Correvon.  377 

(Petropolis  et  ses),  R.  Louzier 15 

(Les)  coloniaux  et  leur  approvisionnement 

en  végétaux  utiles,  II.  Martinet 375 

Jean   Linden 2i  36 

Kentia  Kirsteriana,  K.Sanderiana,'èt  K.  wàrtelià- 

na,  H.  Martinet 152,  175 

Laitues  d'hiver  (Culture  des),  II.  Theulier,  fils. .'  3U1 

Lavandula  hortensis,  P.  Ilàriot 282 

Leea  sambucina  Rœhrsiana,  II.  Martinet. '. .'.  136 

Leycesteria  formosa,  Maxime  Marchais 58 

Lx-uala  Jeanenceyi,  H.  Martinet 152 

Ligustrum  insulare  et  L.  Walkeri.P.  Hariot 8 

Lilas  (Les),  A.  Bertin 1>1 

Limnospadix  Petrickiana,  H.  Martinet 152 

Longchamps  fleuri,  Albert  Maumené 229 

Lupiniis  arboreus,  S.  Mottet 239 

Luxe  (Le)  des  fleurs,  Albert  Maumené 197 

Lycaste  Baroness  Schrœder,  II.  Martinet 17;. 

—  Skinneri  alba.  H.  Martinet 17 


Lysol  (Le)-,  V .  Rouge 

Mâche  (La),  J.  Eoussat 

Mâche  ronde  améliorée  à  larges  feuilles,  1*.  Lepage. 

Madagascar  (Les  Angrœcum  à),  L.  Guilllochon 

Maladie  des  Cannas  (Une  nouvelle),  P.  II 

Marcottage  des  CEillets,  F.  Ménard 

Marché  aux  fleurs  de  Marseille  et  de  Nice,  Albert 
Maumené 

Melon  (Greffage  du)  sur  Cucurbita  perennis  et  Thla- 
diantha  dubia,  L.  Henry 

Mimosa  bleu  (Le),  Albert  Maumené 

Mimosa  deabalta  (Forçage  du)  sur  le  littoral  médi- 
terranéen, G.  Vray 

Mirabelliers  (Quelques  mots  sur  lesi,  E.  Jouin 

Montanoa  heracleifolia,  G.  Layé 

Monument  Hardy  (Inauguration  du) 

Mortola  (La),  H.  Correvon 198,  213, 

Muguet  (Culture  du),  Albert  Maumené 270,  280, 

Multiplication  des  Cannas  florifères,  A.  Billiard 

—  du  Pinguiculacaudata,  A.  Courtmon- 
tagne 

Muséum  (Distribution  de  eraines  et  plantes  au  .  A. 
Gourlot 

Xational  Chrysanthemum  Society,  C.  Harman- 
Payne , 12, 

Nécrologie  MM.  Jean  Etienne  Sallier 

—  Jean  Linden 20, 

—  Pailleux 

—  Albert  Anfroy 

Aimé  Girard." 

—  Victor  Bart, 

—  Raoul 

Marquis  de  Cherville 

—  Joséphine  Larcbet 

—  Chabot-Karlen 

II.  F.Michelin 

—  Philémon  Cochet 

Ferdinand    Hédiard 

—  Commandant  Deloncle 

—  Amédée  Torcy 

—  A.  Chargueraud 

Nephrolepis  davalloides  plumosus,  H.  Martinet 

Nidularium  amazonicum ,  H.  Martinet 

Notes  d'Allemagne,  Albert  Maumené 

—  d'Angleterre,  C.  Harman-Payne 

—  de  Copenhague,  Albert  Maumené 

Nouveautés  horticoles,  P.  Lepage.     29,43,62,78,93, 

111.  127. 

Nouvelle  Conifère  américaine,  II.  Correvon 

Odeurs    (Différence     d'intensité    d')    chez    quelques 

plantes,  H.  Theulier,  fils 

Odontoglossum  crispum,  H.  Martinet 

Œillets    (Floraison   hivernale    des)    remontants,    S. 

Mottet 

Œillets  (Marcottage  des),  F.  Ménard 

—  (Les)  à  grandes  fleurs,  C.  Béraneck 

—  remontants  (Culture   et  multiplication  des), 

S.  Mottet 204, 

Œillet  hybride  Marie  Du  val,  P.  Lepage 

Œilletonnage  et  plantation  des  Artichauts, L.Térasse. 

1  iignons  d'Alsace,  J.  Foussat 

Oignons  de  couleur  (Culture  des).  L.  Térasse 

Orchidées,  14,  72,  118,  124,  137,  264,  312,  316,  331,  333, 

—  (Les)  à  (  land,  L.  Duval 

—  (Notes  sur  la  culture  des),  Désiré  Gau- 
thier      12  4, 

—  (Les),  à  bon  marché,  Ch.  Maron,  264,  312 
(Culture  des)  en  plein  air,  Louis  Cappe. 
(Concours  d')  à  la  8.  N.  D.  H.  F.,C.  Be- 

ranek 

—  originaires  des  mêmes  régions  que  le 
Cattleya  labiata  autumnalis,  L.  F 

Orchis  (Les),  dans  les  gazons,  H.  Correvon 

(  Irnementation  méridionale,  Albert  Maumené 

Ornithogalum  pyrenaicum.  P.  Hariot 

Panax  Masterhanum,  II-  Martinet 

Pandanus  Sanderi,  11.  Martinet 

Paphiopedilum  (Le  genre),   P.  Hariot 

Pâques  fleuries,  Albert  Maumené 

Parfum  nocturne  des  fleurs.   Il .  Theulier  (ils 

Parrotia  Jacnuemontiana  (Sa  floraison  au  Muséum  , 

L.  Henry 

Pécher  (Le),  Claude  Trébignaud 

Pêchers  (Nos)  précoces  américains,  Nar.lv  père,  2^'.. 

l 'élimina  (Les).  Jules  Rudolph ." 

Persil  géant  d'Eboli,  P.  Lepage 

Petite  découverte  (Une),  Henri  Theulier  (ils 

Petropolis  et  ses  Jardins,  U.  Louzier 


73 
20S 
111 

11 
125 
237 

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372 
323 

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13  4 

234 

315 

174 

2',l 

23 

15 


LE    JARDIN 


Pages 

Phlox  divaricala,  J.  Luquet • 21j5 

Phormium  tenax  (Floraison  du)  à  Paris,.).  Luquet.        2J5 
Pincement  (A  propos  du)  des  Choux  de  Bruxelles, 
A.  Gouellain •  •  • 

—  de  la  Vigne,  L.  Bonnet ~±, 

Pinguicuta  caudaCa    (Multiplication  du).  A.  Cour- 
montagne 

—  —  (Sur  le),  J.  Gérome 

Pinus  Thunbergii  variegata,R.  Martinet 152 

Pissenlits  (Buttage  des),  J.  Poussât 3o0 

Plantes   (Les  bonnes  vieilles),  Ad.  \  an  Den  Ileede, 

13,  153,  251,  "-63, 
Plante  (Une  bonne)  à  feuillage  ornemental,  G.  Layé. 
Plantes  de  serre  (Les),  J.  Rudolph ;■•••.■' 

—  et  graines  au  Muséum  (Distribution  de),  A. 

Gourlot K 

forcées,  herbacées  et  bulbeuses  a  l'Exposi- 
tion quinquennale  de  Gand,  Albert  Mau- 
mené 

—  intéressantes  (Deux),  P.  Hariot 

nouvelles  ou  peu  connues,  P.  Hariot.  28.  55, 

110,  118,  182,  200,245,  262,  310, 

—  Culture  des)   propres   à  la  parfumerie.  J. 
Guillon 205.  221, 

—  sibériennes  nouvelles,  II.  Correvon 

—  (Tailleur  pour),  J.  Luquet •  •  ■ 

Plantation  (La)  des  arbres  fruitiers.   Claude    1  rébi- 

gnaud •  •  •  m'xi.-' 

Poires  (Récolte  et  conservation  des),  Claude  lrebi- 

gnaud 

Poire  professeur  Bazin,  Charles  Baltet 

Poireau  jaune  très  long  d'hiver,  P.  Lepage. .... 

Poirier  (Taille  trigemme  des  coursonnes  du),  E.Cour- 

—  (Greffe  du 'b'oiiton'à  fruit  du),  Claude  Trébi- 

gnaud 

—  (Considérations  sur    la    taille    du),    Glande 

Trébignaud 362, 

Pois  (Droits  de  douane  sur  les),  André  Simon,  31,  Ko, 

—  en  pleine  terre  (Les  premiers),  .1.  Poussât 

Pois  Gradus,  P.  Lepage 

—  ridé  Duc  d'York,  P.  Lepage 

Pommes  (Mise  en  sacs  des),  Claude  Trébignaud 

—  de  Bretagne,  II.    Martinet 

—  aux  armes  de  Russie,  Claude  Trébignaud . . 
Pomme  de  terre  (Culture  de  la)  de  primeur,  J.  Fous- 

Ppmmë  de  terre  Magnum  bleue,  P.  Lepage 

Pommier  (Le),  Claude  Trébignaud ;•;",'•' 

—  (Taille  trigemme  des  coursonnes  du),  !.. 
Courtois •  ■  • 

Pommiers  à  couteau  (Plantons  des),  E.    lurbat 

Polygala.Dalmaisia.na,  Ad.  Van  den  Ueede 

Poputus  angulata,  E.  Jouin •■•• 

Porte-graines    de    légumes  racines    (Culture   des), 

P.  Thirion •„•• 

Potager  (Les  engrais  au),   Henri  Blin 'i, 

Potagers(.Iardins)  delahaute  montagne, II  .Correvon. 

Potentilla  frutieosa,  Maxime  Marchais 

Pots  à  fleurs  à  irrigation  souterraine,  Albert  Mau- 

mené î68.  '-•">»• 

Pou  de  San  José  (Destruction  du),  S.  Mottet 

Poudreuse  à  insecticides,  A.  Gourlot 

Primula  capitata,  H.  Correvon 

Printemps  (Le;  dans  les  Alpes,  II.  Correvon 

Pteris  Drinhvaleri,  IL  Martinet 

Ptychosperma  Varleti,  H.  Martinet ,n"'**V 

Ouestions  économiques  et  commerciales.    13,  30,  41, 

62,78,  93,  ION,  142,  203. 
Raisin  (Conservation  du),  Claude  Trébignaud 


Pages 


191 

'.il 

10 
'.I 


326 
309 


139 


342 

23  I 

30 

252 


32) 

283 

313 
30 


373 

142 

27 

29 

13 

269 

376 

269 

361 

29 

268 

5  i 
3o0 

13 
223 

96 

95 

330 

58 

300 
218 
207 
'>'.rj 
142 
175 
152 


236 

311 


Récolte  des  fruits  (Enquête  sur  la)  en 1898,  H  .M 

244,  278,  29/,  308, 

—  —    et  culture  fruitière  dans  les  Pyré- 
nées-Orientales, Jean  Battre •  • • 

Heine  de   Hollande   (La)   bouquetière,  A.  Maumene 

Restio  species.  II.  Martinet •  • • 

Rhododendrons  et  Azalées  à  Gand,  Albert  Maumenô 

Khododendrons  nouveaux,  P.  L 

Rochers  (Dans  les)  du  Midi,  H.  Correvon 

Roses  (Concours  de)  à  Rennes,  M.  C 

—      et  Genêt,  Albert  Maumené 

Rose  (La)  et  la  légende,  J.  Luquet.................. 

Rosiers  (Quelques  nouvelles  espèces  de).  P.  Hariot. 

—  fatigués  (Taille  des),  Albert  Maumené 

Itosier  (Culture  du)  sous  abris  vitrés  sur  le  littoral 

méditerranéen,  G.  Vray 

Rouille  (La)  de  l'Asperge,  C.  Denoiffe 

Russie  (La  viticulture  en) 

Salade  (Une)  à  bon  compte,  C.  Potrat 

Salviasplendens,  J.  Luquet 

Saules  nains  (Les),  P.  Hariot • 

Sauterelles  (Destruction   des),  Lawrence-Brunel.. . . 

Sechium  edule,  G.  Haynaud 

Senecio  Smithii,  P.  Hariot 

Serres  (Nettoyage  du  vitrage  des),  P.  Lepage....... 

Service  militairè'(Le)  des  jeunes  horticulteurs,  II.  M. 
Société  nationale  d'horticulture  de  France  (Comptes 

rendus  de   a)  ^  ^ 

192,  203,  256,  272,  288,  304, 

A.  Gourlot 

P-  Hariot wïs'ïfi*" 

Intérim 32,  48,    368, 

Soleils  (Les)  pour  la  ileur  coupée,  Albert  Maumené. 

Soucis  (Les),  S.  Mottet 

spartocytisus  albus,  E.  Jouin 

Spiraea  millefolium,  P.  Hariot 

—  japonica  rubra,  Albert  Maumené 

Spirées  ligneuses  (Etudes  sur  les),  E.  Jouin...     ai, 

—  variées,  Maxime  Marchais 

Stephanophysum  longifolium  (Le),  P.  Thirion 

Taille  des  Rosiers  fatigués,  Albert  Maumene........ 

(Considérations  sur  la)  du  Poirier,  Claude  Ire- 

bignaud *™*> 

Taille   trigemme   de  coursonnes  du    Poirier    et  du 

Pommier,  E.  Courtois 

Tailleurs  pour  plantes.  J.  Luquet 

Table  Louis  XV,  Albert  Maumené ••••• 

Thladiàntha  dubïa  (Le)  et  \eCucurbitaperennis,  L. 

Henry 

Tiqridia  (Culture  et  emploi  des),  11.  Theulier  fils... 

'  —       (Les)  dans  les  corbeilles  de  table,  Albert 

Maumené  

Tilia  orbiciilaris,  K-  Jouin 

Tomate  (Culture  de  la)  en  plein  air  et  en  pots  darjs 

l'Europe  septentrionale,  Louis  Lemoine 

Tunisie  (Culture  fruitière  en),  M.  Gourron. ......... . 

Utilisation  de  la  chaleur  perdue  dans  les  chaufferies, 

Joseph  Alary • •  ;  •  •  ■  •     °g' 

Vente  des  fleurs  aux  Halles,  H.  Theulier  fils     40,  ■*«, 

Vers  de  terre  (Destruction  des),  C.  Page . 

Vigne  (Du  pincement  de  la),  L.  Bonnet '-*, 

—  Culture  retardée  de  la),  A.  Delmazures 

—  (Greffage  en  fente  de  la),  F.  Chambaud 

Violettes  à  fleurs  jaunes,  P.  Hariot ;' V, 

—       jaunes  (À  propos  des),  Cayeux  et  Le  Clerc. 

Vilex  Agnus-castus,  Maxime  Marchais 

Viticultuie  (La)  en  Russie • 

Vitrage  des  serres  (Nettoyage  du),  P.  Lepage 

Vriesea  Meziana,  H.  Martinet 


328 

314 
107 
175 
139 
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187 

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